Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
DICTIONNAIRE
ttAlSONSÉ
DIPLOMATIQUE
A LA MÊME LIBRAIRIE
PASrORET. — Histoire de la législation. 11 v. in-S". 60 IV.
FI.AS!^N. — Histoire de la. diplomatie frajiçals« ilepoia
rorigioe de la inonoirchie jaaiu'â la lin du règne Ae Louia XVI.
2" édition. 7 vol, in-8° : , , . . 80 fr.
— Histoire du Coogrèa de Vienne. 3 vol. in-S" 30 A-.
GARDEN (de). — Traité complet de diplomatie. 1833, 3 vol.
in. 3" • «
— Histoire générale des traités de paix entre toutes les
puissances de l'Europî, depuis la paix de ■Weatptialie jusqu'à
nos jours, 14 vol. in-S" , 105 fr.
DIÎ CLERCQ.— Recueil des traités conclus par la France.
13 vol. ge. tu-8" 148 fr.
D'ANGEBERG (Cte). — Le Congrès de Vienne et les traités
de 1816. 4 vol. gv. in-S" 30 fr.
WaLKBR. — Collection complâte par ordre chronolo*
glque des lois, édita, traités de paix, ordonnances, etc.
antérieurs ft 1789, resléa en vigueur. 5 vol. ia-S", ... 35 fr.
BUCHBZ. — Traité de politique et de science aociale.
2 vol. in-S" 16 fr.
ISAMBERT, JOLIRDAN et TAILLANDIER. — RecneU général
des anciennes lois françaises, depuis AiCi jusqu'à la Révo-
luliou de 1789, 30 vol. in-8° y compris la table 80 fr.
KOCH. —Histoire abrégée des Traités de paix entre les
poisBanees de l'Europe; ouvrage refondu et continué par
Srhœll. 15 vol. in-S" 80 fr.
— Le même ouvrage, édition belge, 4 vol. ^r. iii-8°. 60 fr.
SCHŒI.L.— Cours d'histoire des Etats Européens, depuis le
bouleversement de l'Eaipire romain d'Ocoidenl jusqu'en 1789.
47 vol. in-8» 100 fr.
MARTENS, S\ALFELD et MURHARD. — Recueil de traités
de paix, d'alliances, de trêves, de neutralité, de commerce, etc.,
de 17lil à 1858. 40 vol. in^S" 485 fr.
DICTIONNAIRE
>E DIPLOMATIQUE'
K.eB ri-gtcm itrlnrlpolm et CBsentlcIlCfi
fMtitw servir n déelilITrer lea anrIeuM Titre*,
OIplôuieM cl MoDunieiilis
H*l nu*" JuHlIOer île leur (I nie et de leur iiidlienlk-ltéj
■ P)iuich«s rédigées aussi par ordre alpliabètiqus et revues avec
^ le pins grand soia, avec des explications A cliacune, pour aider
[ égalemeat i connaître les caractères et écritures dea différents
r ftga et des différentes nations,
PAR DOM DE VAINES
rVOUVBLLB BDITION
t ftngmeotée de 33 plascties nouvelles et de plus de 400 articles *
PAR A. BONNETTY.
Ds U Société luiallqnc de Pula.
TOME PBBMIER
PARIS
'marescq J", libraire'
83-27, KUE SOUFFLOT
An coin du boulevard Salnt-Ulcbel
ISR't
00 ^0
^^
aa.jdi(j
^
DIGTIoiSNAwfe .
^LOMATIQtffc
f roCBS PH1LOL,OGIQCE ET HISTORIQUE
B*AXTlQClTte CITILES F.T EOCI.f.SIASTI(ti:ES.
^m II ifc u^ 1 1
ntxiTtoK ta l'A euRc »*Ai>Rta t'A nrtfliciut.
tvt pootoir ai^iff^ier les anlîqueii , el iuger MÎwUMnt de»
RfiM3 inseriplioDS , des mauuscriUet de* chartes moi ditte;
■r répnMiter le fauK avec coiinaisisance de cause, et Canner
■ dapnncipnsûre la science de rAiiiiquiilre, il estnéoeitaira
(camiliB les mélanioriihoiies el les variations des Lettres, ou
fcm Iw djtfferenlea formeii que cliaqiie éUmeut de l'AlpIwbeli
M^OM ncceasivement et en différeai leoia. Il n'jr a qu'une
iMfc rawoDoée de traque Caractitre pris en particulier, qui
<mt débroDÎller le chaos que forment les ressemblances ap-
iKotn des caractères , qui, cependant , examinés de près,
bat des dilKrenoes bbke marquées, selon tes différens âges
I les dirars nfecles. Chaqae siècle , en eiret , présente dans la
■■e de ses lettres des signes dislînctifa et caractéristiques. Il
Inpeodaot une remarque essealicUe à faire : c'est qu'en gi^-
iAil Its caracttres dittinetifs de chaque siècle ne se tirent pas
^q)otus des usages onËnairti. Souvent, et très-souvent, les
■uà.M )es.9^;nes particaUtn , qui ne paraissent que de tenis
BpiWp àoBt phu décisifs ; la raison en est que ces derniers
■^ 1
2 rOHUATiOCl TIB UU GHIiC.
cessent totalement dani^n» espace do tems bien plus court , et
qu'il faut ordmaireïneiit nne longue suite île siècles pour opérer
dei changpnien^-.Bensibles dans les usages commuas. Ce prio-
cijfa. applicable à tant d'objets, l'est encore bien davantage &
.- "Ja fi>rvg 'dei Itttres.
': <X'^ des Latine, que presque tous leflpeupleade lïufvpe >e
sont approprié, tire son origine des caraclcrcs Grecs, comme
la plupart des autres lettres : c'est un lait attesté des modernes
ainsi que des anciens '. Les Grecs enx-mCmeb tenaient leurs
caractères des Pht^nlciens : on en verra les détails bistoriqiies h
l'article Echitiire, et la démonstration au paragraphe qui suit.
De là celtË analogie qui est si sensible entre les caractères
Latins et Phéniciens : on se contentera de démontrer celte du
premier élément de l'alphabet, parce que de tous les caractères
Latins, VA est peut-être un de ceu\ dont la ressemblance est
d'abord moins sensible avec l'A Phénicien. C'est ce que uous
allons essayer de prouver.
Comme nous l'avons déjà dit, chaque démonstration ou ex-
plication sera accompagnée de Planches qui œettrout sous les
yeux les ditTércntcs formes, soit aiiliiiues soit modernes, des let-
tres Grecques et Latines ; quant aux lettres IMiéniciennes, comme
Dom de Vaines n'a donné qu'une seule forme, nous compléte-
rons sou travail, en citant les formes anciennes d« tous tel alpha-
bets sémitiques, d'après les travaux de Kluproth, d'Hamaker,
de Césénius, de Sîlvestrc de Sacy, etc., et d'après quelques
vieux philologues. On y verra la preuve de Tétroiie parenté qut
ciistc non-seulement entre le Phénicien elle Grec et le Romalnt
nais encore entre le Phénicien, le Carthaginois, le Chaldéen
et le Samaritain , c'est-à-dire l'anoien Hébreu.
L'A Gicc dMcmd de l'A Pbdokiea.
rtmcai t.
Voici ta démou^itration qu'en donne Dom de Vaines.
Il ne parait pas d'abord une grande analogie cotre l'/i ma-
< Dioayi. ttalle. l. I i—Hygin. c, 277;— Tacit. Aanat. Uli.u, ». 4;—
Plln.ffùl. l. 7, «.SB;- 7<V. Uv. i. 7, «. 3; - Qnlntil. /mïi*. /. i, .,
i,ac.
" '■» 13 *t /S It ji u V aé ir a n t*
Jt M fl Ëi »» 30 J/ Jt M J* SS M Jl it 3»
0/ À A aX a a. a,a (ï a a: \o iiA
■ji il 1
I i/ « -ij jo E jj .f j ^ ffi jj if j, I?" /, j, j,
JT J3 }* 7s 7€ 17m !l 73 Su II //M. nTS^ «m êf ta IT tl
AOrtvuiJtienM / — uo -r- £,
Anù/LambeUx. -^ jF
Anà-S^-uLOC 3
u
iuKVic bI !'/# Pbéiticie» , Ici qu'il est ligiii-é ioni tapiant/u I, //^'
I, quoiqu'il Krit évident que le prcmtei- clesccnd liiiMi^und. Au
■■ojnrndc quelque* iudEoabons, It ne rialfra pas la plus li-gèfu
tn.^x «Id disparité.
O'alMrd Ie8Cr«c«rcaipt6yèie»tlrlqu'ibl'dvalGut rcçii^niaûf
cooiiD*; Un usaienl de l'^crilure bousirupliédonc ', ilsTureut ubli-
Hn ds rctotirner celle espèce d*/'. et eu riiicliiiaiit un pou il»
lui <loaui,-reDl la forme qu'elle a. Fig. 3.
Les J du Latin, du» tenu les plus reculés, présentent la métao
Eontic , à cela près que tous los jainbagca descendent au uiému
niu'au , comme on voit /ig. Z. Voilà donc VA des Lalius sem-
Uablo i celui des Fliétiioienâ, » l'excuplion qu'il est rttQurne :
uMrc A capital approche be a ucuup de cet le forme ; il n'y mau-
que prt»f|ue rien. Voyons comment culte révolution f>'est faite.
QuDi(|Ue dits les premiers tcms la ligne mitoyenne parllt
n^ftuliènjmeiit de la droite, comme on a dé|à pu le remarquer,
/if. >> 5, oti en vit CHj>end»nt qui , par le caprioc ou l'ignaratice
<]•* écrivain», parlait de la gauche , fig. 1% ; ou en remarque ila
OBile uaturv dans les Tables Eugabiius, dont la ligne miloyeuno
e*I très-courte, flg. 5. La réunion de ces deux usages cunlraireH
lil étiora éet A garnis de deux lignes internes lendanlcsà se
nKOHtiw, fig, G. Leur jonction suivit de près; du là lus A ligu-
tel •onme 8a ii* y. Des deux pelilcs lignes internes redres-
iéts eu une seule, il en résulta lus A, duut ou écarta quel-
ifHéibi» eu Etpai^Ue les deux iauibages, /ig. 8, et quelquefijîs
élvAutwju, fig. Q, un dont on retrancha iiuclquefois ailleurs la
■ Il paraît, d'après les anciennes inscriptiuns , ii>ic les Orecs ccrivaienl
iniroU* a giuuHt, curome lu Phcnlcieus; puiï arriiila au bout de bt
HpCiiUcunliauaicnlinunvdialenieut de j;<(>u/i(f: .irai le , cummefunl les
Wbû, qni , »fH* aïoir iraci un sillon , en Iracrnt un autre parallùlc en
menant dani un sens opposé. Cest de là i^ueal tenu le num d'écri~
Ikc Bo9ttropLtilonà : ^voT^Ofiiîoï , de ^Oç , Bieaf , et cTTpt'fu , j'a
iMmr. On conçoit dfs-lori ijue les lellres , de ménie i{ue les ligne* , de-
Itfeiil ftre refi'urmiei en sens contraire des premÛTM. Mais , cumniC celte
t^niiiMi était Ires-dillîcile, et conslîlu^it l'obligaliim d'appremln un
innt alpkattt', IW n'écrivit bientôt plus qae 4c gatc^e à (froiir, etavec
InleltffSdMPMaicHR», r»(«nM»». Voir /'AUiaai*! , |iv. V, ch, 17 «1
W,tf foar le iatiMt AnI. Augnslin, ia Oiataqi: . . ...^... ..:
k FOhtmibK ne l'a grec.
ligne miloyeiiiie, »i lujelte Bux variations; ce qui furma le ca4
racl6re, fig. lo, seiulilable à-peu-prts au lambda a des Grecsfl
Hais celle traverse ijui devait être au milieu ne fut lamais total»^
ment oubliée : on la porta quelquefois en bas chez les Latins, ctf
qui donna une figure semblable au delta A des Grecs . fig. 1 1 .
Peut-il présentement rester quelque doute sur la descendane»
de l'A P Cependant on peut la tirer encore mieux des plus aM
viennes figures de l'A grec, tel qu'un le voit, fig. 13 : il m
foUut qu*en abaisser ou en allonger un peu le côté gauche , figA
i3, pour donner naissance à l'A . qui prime surtous les autres
depuis plus de deux mille ans. à
Le même A 4cs Grecs, /f^. 1 a. donna le jour au i^SpuisMl
■ 5* ; de 4à , en arrondissant les cAti;S et les extrémités , au t&^^
qui se trouve souvent sans triangle ou ligne de traverse , fig^
17; vint ensuite le 16* redressé; puis en retrancliant la tètél
élevée, on lui donna celle autre forme, 19. Dans la suite on d^^'
tacha lesdcuxtrailsperpendiculairesjce qui donna le caraclèHt
ao, qui est trÈs-ancieu, que l'on voulut après unir par le bas/
et qui produisit les n" 31, 33, 3^, 34, 35, caractères qui ontt
beaucoup de ressemblance avec Coméga u des Grecs. 1'
Mais avant de suivre Dom de Vaines dans l'ciplicalion dei
deus planches de l'A , grec et lal'm , nous nous arrêterons poiM
donuer quelques renseignemens sur les alphabets sémitique*
«]ue nous ajoutons 1 son travail.
Dom de Vaines, nous ne savons pour quelle raison , ne s'e*
servi, pour prouver la filiation de l'A grec et latin, que de Ut
forme phénicienne , planclie I , fig. 1 . Celte forme est celle que
Ton trouve le' plus souvent sur les monnaies. lUab il existe plu-
sieurs autres formes , suit phéniciennes soit samaritaines, qnli
se rapprochent bien plus de notre A ; c'est ce qui nous a décida
à les publier. Pour compléter ensuite le travail de Dom de Vai^
nés, et mettre nos lecteurs h même de connaître l'ensembls
des caractères sémitiques, et de s'exercer à déchifTrer tous le^
monumens où sont iuscrits ces caractères , nous les avons ras-
sembiés tous ici.
Naus devons préalablement faire observer qu'en oflraD^
à nos Jccleurs le* plus anciennes formes des lettres liiri
bra'iques, nous n'ignorona pas que plusieun de ces a^fat^
i
Â4'^îiA>.*Và<) <)*■»- Ai (XoXiJoOT. oui;
A.LATIN
A/atf2it/«^A^/-viÂ>T^^A^ «A-Ail. i^-'l'^A^^
irùIÇùûIÎ'il ÛKHHb'h K'MH/V'UV'jîh
"J5ifl"A^irJ'ï/<°3^«"AAa/i^a^r'*fl®■«A
S.Ca,UIijldaMmmtcrUs | /^'lAAA A' ^j'A'-^'Jl'fVH
^ Un A
jlLrH^BETS tKUITI(itt:S. h
beti u'oni pas une aiitlienliclté fort respectable; nom HSMins
■rime que pin sieur* oui Hé lecaejllîs pur ces niileiini du iK*
tîicle, qui étaient beaucoup trop préorcupi's d'ëtuilcit rabali'4~
tiques , et voyaient dans tes lettres je ne sai.s quelles combitiai-
Mos aMrologiqTic» et nMgiques. Mais comme la plupart avaient
puisé ces alpbnbets dnns le!* vieux maiiiiscrîts qoe les premicrd
voyageurs appart^tenl do Levant, il potirrRÎI bien 7 avoir quel-
quefois d'aiieiennes tradition* grammaticales cachées sons ccii
indigestes travaux. Eu effet , nous verrons que les dernières re-
cherches des philologues se Ironvent quelquefois d'àccont aveo
ks alphabets les nioin^ aulhentiqnes, comme on peut le voir
CD comparant la figure Si) avec les figures io5 et lo^. D'ailleurs
nous croyons que tous nos lecleum seront Lien sises d'avoir sous
leurs yeux, dans un seul tableau , le recueil des premiers tr3~
vaux tentés par nos pères dans la linguistique et la philologie.
Pour mettre qiielqu'ordre dans un travail aussi cumpltqué ,
nous n'avons pas cru pauvair choisir un meilleur guide qtte le
UiUai publié par M. Balht, des fawiltn de toutes les langue! .tiVni-
&fiu». Nousallonsdoncessayerdf faire entrer chaque alphabet
dias une des divisions qu'il a introduites dans son jillas ifhno-
fTHpIiltiut ait globe, et de lui assigner, d'après lui, son ran:; et son
^e. Nous conseillons même à oenx qui voiidrnnl étudier ces
■IphabelB avec plus de soin el de fruit, de lire en entier l'arliclc
de H. Baibi, soit AansVAHof tlhnographi^iu , soit Aa»» les Àn~
M/rt de Philosnphit chrfUnme, où il est cité en entier '.
r\!|iliabeLt Ata l.iDgiiF^ sciniliigiirf.
1* La LiN«re akistiQtti est lu première langue séuiitiquc d'a-
pièsH. Balbi.
Voe prtmîirt division deretle langue comprend i" l'iitsnsu iji-
cua, ou I'hcssed fus, parlé par la nation jusqu'il la oaplivhé de
Babylone. L'alphabet de cette langue parait avoir été celui que
l'on coniiail aniuurd'hui sous le nom de lamaritain, I" alplt., fig.
■ Allât ttlinag'-apbi<iiàt ila ^lobf , I;ili!c3n m' , fI Àtinalti dr iituloâu-
pkit,t. IV, {>. âb3, ou l'un rrod complc de ret ouvrage, el on l'on cite
kim tableau , p. iîi. L'on a tit^ le TubUua dit lutigutii pringv-grfcqutt
dMVk*N*»'Wl ;; dut. xni.p. Ï70, iïf J.
s ALPIIAUETS NËHlTIUtiEA.
i't7i 48) 49i ^o S ■^0»'* l(^<|ucl on diitingue déjà nne Iwa
ijnt se rapproclic bien plu8 de l'A grec que celle qui a été cUée
par Dom de Vaincx ; tlaiis cette forjne47< il n'y aurait en elTct qu'à
iiUongcrlclrotMi-me jambage pourlnreiulre identique à A grec. -^
hiill' alptiabet eompofi à'isfig. 5i,lîs,55,a é\i: publié pnr Edouonl
llcrnard '. — Le Ili% fii;. 54, 5ii, 56, est extrait de la grande £ii-
c}cloptdit ', — Le IV', forniii de>>/î^, 57, 58. 59. est celui qui ne
trouve le plup »oiiveiil <<niployi.' sur les médailles, et <]ue notis
itonnoDs BUKiï d'après M. Mionset '. Noui« y ferons distinguer
imclbrineila 59', qui ne dilTore de notre Aqucparsapottition qui
(j»t liorizontaleaulieu d'âtre verticale, et que nous retrouverons
hiiintùtdDasl'i)lpiiabctpliéruciin,/ig.^Z, 80,81, 8G ; ce qui prwiva
] étroite oonoexiou des alphabets lamariltin tl plièniâm.
A CCS aIpUabel». qui «ont ceiis que les savons rccou unissent
]ion|- authentiques, nous en aioutonn ici quelques autre» que
iiouK donnât]», comnic noui> en avons prévenu, à titre de rcnsci-
giieiœns, — Le V', fig. do, que noua trouvons dans Duret '. —
l.c VI' que Duret appelle alp/iabtt d'Abraham, fig. dt. et que les
Juiffi assurent avoir été donné â ce patriarche lorsqu'il quilio la
Chaldi^c pour venir habiter Itt pays de Chanaan '. ' — l« Vil*
' TrétorJii (UH^'UIJ , ou Ilitioirc île t'origiiit du languti dt ccil anirrr»,
|iar Claude Durei, p. 32i, in-C''. Paris, Kf 3. M. Dracb prifimd rc-
jicnilaiil ipie t'hëbnni incïra clail écrit aussi »yec \t ti' alpliabel , m hê-
lirru carrt, IntcriptioN liébrniifut ilu tilrt de la Croix , etc., p. S3 , /tome,
1S3I.
■ Dans Orbit eruHili tiferalura n raracitre tamarilano dnlurta, Oxonii ,
t68'J.
' Alpliabeli , planctin 1 el 8.
* Dt$tTiplion ilei méiloHtt» etilii'iet, rtr. Paris, tSOS.
* Durct, p, 32Î, el Thrsfus ArabroMiis, Appmdix muUarttm dirina-
TUmijiii (ingnnrnm,
' Id., p. ISS et îilem. — Ceux qui seraÎEnl curi«ax de connaîtrf tout
ce rjae les rabbins el 1rs cabalisica ont dit sur les anciennes ktires h fliraï-
qurs , peuvent cunsaller : Egidios cardinalis , Ub. J» ItebrmeU *ltmrnlii.
— l'auiHS BiVcfus , sur le Tliatmud lieiJaif,.— Pic de la Mira luIoV,
Leilre aux amii incuimm). — P. Crinitus, De ko**tU iitipliné , lit. xnv,
ch. 3. — Bco. C-urn. Ae((Tip)ta , De in miiiM dtt ttitncu. ch, 11, et le
I.iircdc ïueciilte philçioitlft. — Arîus Muntauits, 1. m, Apparatm .cap,
de cy''l«.-Ani^sù.i (■" ticMum.—Y. Jx.uiïViMx, liv. 1, dcsiin CAaU lùt
1I.PIIARKTS SKUITIQICS. 7
>pp*lé alpAabct dt SalotnoH, fig. 6a, &h. tiré de ces oiiTrage»
spui^rjrplic» ^e loA Oriuiilaux couserveut encore sons le i;uui de
cv roi* et qu'ils disent amr été commeuléa par Àpolloniui dt
Thjatu , auqi^ ou attribue le T11I° alp/iabcl , fig. 64 '■
a' Baibi divise encore fluiirta ancien eu c/iaUten, lau^equï est
lUËsqtifl identique avec le syriaque, et qui fui parlée par les Jui&
ilepat» la captivité de Babjlonciiuiqu'au ii'^ siècle, et écrite avoc
l'alpliabet apporté de celte capitale, que l'on appelle chaldftn ou
/'«/tcu f«iW:c'«al le IXto/p/m^ef,/!^. 65 que l'on emploie dans les
litres hébraïques iinprimi:' s. — Nousy ajoutongle X^ /(;. 66, que
Durci appelle yudaifui '. — Le XI', fig. 67, que le mfuie aulciu-
croît avoir ét« en usage ctie/. les Juifs qui habitaieul la Ptr»t et
la MédU '.— 'Le Xll*, fig. 6S, qui aurait été employé par les Juif^
de la Babylonie <
3' L'hébreu pur comprend auMi ]e robbiniqui, dialecte ^i
ne date fue da 1 1* littlt do notre ère, et qui est uu composé du
tkaldttn et de l'Mrtu uncita : il est (cTit avec le Xlll' alpkabtt,
fg. 69 ^ C'eM t cooime l'observe Balbi , le oaractère hébr«u
Midu plus cursif '.
E»t comprU encore dans l'ancien hébreu, le dialecfe
vilain, lequel fut formé vers le ;' *iielt avant notre ire, du
jauge des Hébreuxquî habitaient le royaume d'Urnfl aveclea
iwlons ■«syriens envoyés |>ar l«> rois de ISinive; i) s'écrit avec
kA al^abcts que nous avons déjà cités sous le nom de samarir
Irîu* ea parlant de Vhibrea KHe-ian ''.
CiRmi tt ttrett d* la iatgue taittlr tt ditim Eertiaie, (.h. (. — Uuret,
Triior Jt» langatt, p. tSS. — ItaacMin, Dt arli eabatlitliri — Lrgenilrf,
TraiU de l'opinion , lii . m.
•ffarrt.p. m et Ht, Tlittein 4\ub,-o^u,.
* U.f p. y,i, ot) Il i<T tous 1rs aulrnrs ((UÎ mrt parlé Af cm af^
pbiheto.
•M., p. KS.
*Dinct, id., p. "iLii.
* Alpkabtt* dt DiiihnalrK-aYa,A3ni\l'.ntvetepié:tàt VtAM, p. ikibit.
' HtMS cTAyvne que le BablïtiiltiiH' rpniontr plus h»m qiH> ne le (lit M.
Utn ; car le Talmm) , t\u\ dalc du i' .siirte, rsl écrit en rabbini.iuP.
TIf sam«riUiDCst ciNorocnnwrtépar nne failtle peuplade qni baliila
p. Voir re (pi'™ d<l le mémuire «le M. Sikrslrc de 8acy, inircc
U les ^>ir.alr. Jt n.loiopbit, t. I\, p.9l.ttlSi\.
i
U.1'I|V8I^TB SKMITlQtKS,
Une driiiriimt Jmtiion de la langue héhr^ïque comprend le puk-
HiciEN qui fut parlé par les navigateurs de cette nation dans toii)>
les pay^ de l'uiiivi^rs connu alors. Baibi pcnw que son alphabet a
servi à former l'alplirihet tifbrnt'Xamaritain ; c'est une question
(pli eut loin dVtrc réfiulue. Voici la série des difTiTenn alphabets
de celle langue : — l.eXlV, fig. 70, 71, 7a, est tiré d'Edouard
Bernard '. — l.c \\',fig. 75. 74- "5, 76, 77, est celui qtii a été pu-
blié par M. A/iv""' ■.— I.eXVI*, ^f.78. 79, 80. 81,82. contient
les dilTéreulcs iciircs phéniciennes publiées par Y Encyclopédie '.
Caibi comprend cbnsia li-oUiime iffVûion de l'hébreu la LiirarK
rtiHiQiiR, KÀhCHEnoKicji'G ou ciRTHiGinoiHB, différant trèi^peu du
phénirUn, avec leqncl la plupart des auteurs la confondent. Cette
langue était celle dont on faisait usage dans l'empire Carthagi-
nois jusque vers l'époque de S. Jérôme et de S. Augustin; elle
était écrite avec le XVII' n//iAâi«f, fig. 63, d'après le docte Bama-
àer '. — Oti peut y joindre le XVIll* alph. fig. 84, qu'Hamaker
appelle îtagHeiTi, d'une inscription trouvée en cette ville de l'A-
frique.— Nous y ajoutons encore, d'après le même savant, le
XIX', fig. 85, 86, 87. 88, publié Haus une inscription trouvée à
Mélita. — Enfin le X.V. fig. 81). qui est tiré d'une dissertation
qu'un de nos honorables amis. M. l'abbé Arri, a faite snr une
inscription trouvée à Lcptis ou Lebida dans le voisinage de Tri~
poli de Barbarie '; on remarquera que celte forme est préci-
sément celle des fig. (o3 et io4 que Duret donne comme un
ancien aipliahct cluili/ren. Nous devons ajouter que dans cette
même dissertation, M. l'abbé Arri réfute Cés^nius et HamaLer
qui prétendaient, k- premier, que c'était un mem, et le second,
un Tiuo ^
11* La 1' langui: rniiitiijiic est, d'après Balbi, U tAKGIE RTKIAOrB
ou iBiHÉENKE, parlée par les descendans d'Arnm. et écrite : avec
' Oiitragrcitrci^lisiii
■ linrycloiiiilit de Coafiin , pUntlirt, H' \c\.
> AIplialiÉlâ , planche S.
* fl«n. Artnlii BaMaktr, elc- Mituibnea plunim, elc. LugJ. Bat., in-
!.-. IBSJj.
> Joarnal ttiialiqa; i' série, N" 8, loiu. u, p. Ui, 1836.
• Voir l'ouvra^ cidfiVHaiDakcr, elGésénius, Palaographhrht Slud'en
Kjtr iihonmttht hkiI punUthc Schrifl. Leipsig, MiS,
™i* se I
ALPIUIIKTS SEUITIQLR^. 9
1(1 tsttangluto; le XXt*. pp. lyn, 171. le plui ancien, el qui
lroi)\c plus que wir lus monamens ■ : — Vitlpliahet nnlo-
'ri™, teXXU', ^§.9». 93.94 ' - — Ij: lyiiaijiu ordinnire, dil oiissi
ttÉToniti. XXIII' alp/i., fig. pS, vfi, pimr le eommtnefment des inul:^,
cl 97. 98. pour la fin '. C'est avec ce caraclère que sont impri-
mé» le» livre» »yrien« en Europe : — Le syfifn dn chritiati de S.
TAonwf, XXIV*, aip/i., fig. 99, ion, employé par les chrétiens
de ce nom qui vivent dans Tlndc *.
DaiM les dîalecics du 'yrifl/jae étaient compris le palmyrtn'it»,
XXV* «//lA. fig. 101 '. — Le Jai^Vn ou mendaUe aumendeen, alp.
XXVI*, fig. ma ', — Dnrel rallaclie encore au lyriaque plusieurs
alphabets :— Le XXVII*, /F^. io3,el le XXVIII% /ïg. lo^, t|u'il
appelle maroniift , et sur lesquels il fait observer que ce dernier
la débuche à droite comme nos alphabets '. — Le XX IX*, ^5,
■ n5, que Duret appelle tyricqae majufcaU , et fig. loC, qu'il
appelle tyriuqut cartif '.
II* La iroiaiimt langue sf'mïtiqat est la langat mfdlque, parU'e
la UMîe, laquelle était écrite avec l'alphabet prhkl ou
', XXX* alph.. fig. 107, lequel était dérivé de l'alpliabet
', le XXXI*, fig. toB. 109, 110, ni, iia ».
'* La quatrième langue témiiiqae e^l la lârgce iniaïQce. La
arabiipie antique ei^t perdue ; celle que les Arabes parlent
Cacemoinenlscnomme Yarabe liltrral , qui s'écrit avecValp/ialitt
XXXII-. fig. ii3. Icltrei àufomnitncemtni des mots, fig. ii4;
lettres du mi7(/j(,/!£. ii5, 1^16; lettres de la /indes mot»-.— Dans
• Dw Hantrsrayw , dam Y Encretopédit At Petiti, p, 360 bii; — Euey-
•ttpéJït Alph-, planche S. — Mkhaclis, GraïKmaîiea lyriata.
• Eiuy<topidit de CaarlU , Aé\à citée.
' DftfljDtrsrayH, daos \' Enryeloi>edii de Peltli, p. 360 bit.
' th., p. 3G0.
• D'après Edouard Bernard , imvra^ cil^, tlSL-Marlin.
' KUproih, OUI rage cité.
• DiLTtt. p. 'SO et3£6.
■ Csrfl.p. IM «365.
• Atft.»b,tt et CEotjctopéJ.c . tl Ei.RPnC Bum.»if, Camme„l»,re i-r I,
l\m. Il ctl bon d'ulnertcr que le Ziid lui-m^mc n'eil pas udc langue
JO At.PIIABBTS SÉHI7IQUES.
l'arabe est compris le coaphiqat, XXXIIl" alph., fig.
ctjnenl, I iS jttilira, fig. wçy, 130, lai , lettres de la fin des mola.
V* Lh cinquième langue Umiliqat e:>t la Innguc abyts'mltfue ou
t'Mi'nfi'çu', quisesnbdivÎHc. i°v.aaj:amiu, ou f/i»t ancien, éteial« '
depuis long-tems, mais que Ton irouvc daiix les livrca litai^-
ques et anciennes chroiiirpics d'Axum ; on l'écrit avec YalpHahtt
XXXIV, lequel a intcncrli l'orilrc des autres alphabets a^mi-
liqucs; car l'A fig. laa que nous donnons ici se troiive occuper
la treizième place au lieu de la première. C'est encore avec <-<-(
alplialtel qu'est écrit le glicts moderne ou tigrt, Uuguc dériT^c Je
l'aticicnnc. La langue abyssiniijue »o subdivise, a" en lanpie
tm/iaiii/uc , laquelle comprend plusieurs autres lances, qui &'&•
erivcDt toutes avec le mérae alphabet , auquel elles ont ajouté
quelques signes ,
Nous joignons encore A notre lablcnu , et en debors des divt-
sionsdc M. Halbi, Valp/iûbtl ropte, le XXXV, fig, i%j maJuicitU, et
(îg. ia4 curske; parce qne nous avons di-jà eu, el que miiis au-
rons cucoro souvent l'occasion de parler do cet alpUsbcl ; c'est
la langue copte qui parait avoir conservé l'ancienne laitgue
«''gyplienue, d'aprj-s MM. ChanipoUion et Salvolini.
Aprts cette digression, que nous avons cru nécessaire, nntui
allonsrevenir aux indications que donne Dom de Vaines sur l'âge
et l'époque des difTérenN caractères grecs et latins.
A^ (t époiue lie* A Grcc5 et I.aiîni.
Un auliquatpeae doit pas se contenler de oonnottrc les variit-
tions des caractères ; il doit eu savoir l'époque : et s'il ne peut
avoir des idt!'ei précises sur cet objet , t'approximatiou doit élre
au moins pour lui na point essentiel.
A majuscnle.
On ne connaît presque point d'autre A que le 13' de la
planche I dans les manuscrits Grecs en général , et dans les
1. retins en Irllres ondules ou rondes.
I^B A semblables au nôtre sont très-rares dans les nianuserils
en Icllres onciales, si ce n'est aux titres. S'il» étaient fréqueû»
dans lo corps do l'écriture, c« serait la marque d'une trts-baiite
nntiqinlé. Los manuscrits grecs, éerjlspar dosOrccs, de quel-
que âge qu'ils soient , n'en fournissent point d'exemple
ronucs nr. l'a gukc et Ljiti!». 11
U« A île la forme 19 fiireiil txin-ex d'usage sur lea I>roiica .
Mul «I aprvï la naissance tle J.-C. Cet A est trùs-communKir
IcspliiK aHciDimes moniiaîcs ilc Fraucc. el prévnlut mùmc snr
l'A nnjuHCulc, tel que nouit l'avoiis, sous les successcun da
CliaHcniaçiie.
La forme 17' 96 trouve lions des mamiscfils en écrilurc pu-
irmciit capitale , dès les 4", 5", cl ti- sit-cles '.
Les caractères 36 et 97 «c rencontrent asseï souvent aussi
utt le» tables <le bronze cl Jcs anciens marbres. Le dernier usage
lie IrarcHcr l'angle supérieur de l'A «7, coiUDicnça peu après
IrtablÏMicaHMit des empereurs *. Il n'est pas rare d'en IroOTCr
dès le Z' siùcJc. de la figure a8. sur les médailles mêmes, tpiî
oui lontoura eu Tavantagc de mieux conserver les anciens usa-
gM. Ven le milieu du 4'tI^|^*'">'^o À> 38, devinrent beaucoup
phn craiTM. à-peu- près oommo la fig. i) "; ce Tut au point qu'an
I» fonfonUil quelquerois avce Uf. H, lorfi(|u'ils eurent perdu
leor Iravfxsc supérieure : \es lui'diiilles et les manuscrib en
buruûecnt diiers exemptes. Au 7- siècle, la ligne transversale
im X capitaux, en Espagne surtout, fut élevie ubliqueiaent
Kn te cûlê gaucito . fig. hq.
n niiausciitc.
Ma^r* Tt^i-gance de l'a rrondinse ment de l'a minuscnli: , fig.
Sa, l'A lrian{;idaire, fig. 10. se soutint encore, surtout eiirz les
tirées ; les litres de leurs livres , même depuis qne l'étTitura
naciale fat Inul à fait olvindonnée, en fournissent des rao-
Jfles. !.'«, /(g. 5i, commence à paraître, dès le G' siècle, daoa
rrcriliire mimiseule purement Bomoinc , c'est-à-dire eu tant
que distinguée de la Mérovingienne, de la I.ombardirjrre , «I
iktonle carsive : au j* il y devient pins fréquent : au 8", qiicï-
qnefob il l'emporte sur l'a ouvert ou fermé , c'est-à-dire sirr le»
ffff* tg, »o el 3 1 ; ra&ts communément il n'a pas cet avanta-
p: arsBl le 8* siècle m'orne eet a minuscule, fig. 3t , ne se
BoMta pent 4tre jamais datis les diplAmcs, ni , avant la (in du
' Dt Ht Di/ihmal. Inh. H.
•Baniturl, IVuwitm. fmp. liam.
12 FODHKS DE l'a CnrC ET LATIN.
lo-, «lani IVcriture allongée. Il continua jusqu'au milieu du g»
A n'élre eni[>loyô que dans la minuwnle : à la fin de ce siècle^
il se produisit pins libremenl ; el il exi ordinaire , non seule-
ment dans les livres, mais ausni dans les arres publics, quand
on y afTcclc la manii're dVcrire propre aui manuscrits : ce fut
i pour lors qu'il entra dans l'écriture A nglo-Saxone , ou
plutôt qu'il y domina.
Au 10- .«i^'cle. Vit, (S/;, ^j, de plus en plus accrédité, bannit
presque eiilij^rement des manuscrits , et. dans la Huïtc, de*
chartes mCmes, l'a réHuttanl do la jonction de deux e ouverts
par le liant. L'a fcmié lui-même pensa être culbuté ; cependant
il se .soutint dans certaines pièces , malgré son rival.
L'a minuscule commença au plus tard dés le 1 1* siècle à s'é-
tablir dans l'écriture allongée ; et depuis 1060, à peine quel-
que antre a osait-il s'y montrer, ei ce n'est quelques fois l'A
Capital accommodé an goût du tcms. On voit , h la vérité, dans
récriture allongée du 1 ■■ siècle dos a ouverts, /7^. 91; mais ils
se changèrent bioutCt en ^véritablement capitaux, quoique
sans traverse , fig. ta, et quelquefois en d avec une tète fort
élevée et un venlrc fort petit, fig. 53. Au i3* siècle, ces trois
sortes A'a , le capital , le minuscule et le cursif , se rencontrent
quelquefois dans une seule ligne d'éciîture allongée, dont le
COur« c«ss3 dans ce siècle même. Cette écriture avait souvent été
employée par les Romains, surtout dans les souscrip lions ;
mais elle le fui beaucoup plus depuis le 7' siècle jusqu'au i3'.
Dès le la' siècle, l'a minuscule fui partout d'un usage com->
mun ; et dans ce siècle il abaissa quelquefois son trait supérieur,
au point de toucher la ligne opposée, fig. 53. Celle exieusiotl
étail ù la mmie aux i4' et i5' siècles, soit qu'on en arromltl 1«
léle, soit qu'on la rendît cam^e, soit qu'on l'inclinât en lui doa>.
nanl des angles plus ou moins ouverts.
. Dans la minuscule les a presque semblables â deux c , fig. ta^
marquent une antiquité vénérable. On les voit ainsi figurés de-
puis cnvii'un le milieu du & siècle jusqu'au 9*. Mais des a,
figure» 54 et 55, unis pour l'ordinaire par le haut, au moyen
«l'nn délié très-Un , surtout s'il est horizontal , dénolcnl le plus
souvent un lems supérieur à la moitié du 6* siècle. Les a ouverts
pur le haut soûl nés sans doute de la fmesse du délié. Dans les
FORMES DE LA GREC ET lATlN.
écrilures HéroviDgiennes, on s'est servi de ce mCme a, en
illoDgeant un peu la lëte Bur la droile , flg. 36; ce qui a donné
lieu quelqaeTois de le confondre avec le t de ces siècles >.
Dans l'écriture cnrsÎTe, depuis au moins le ly aièole, on ren-
cenlre de ces sortes d'à qui ressemblent à des u , fig. 37,
Les a cursiTs, dans l'écriture allongée , commencèrent à deve-
I tir Iremblaos au 8* siècle, en sorte qu'un a ressemblait à deux
grands £ majuscules de notre cursive , fig. 38 ; et quelquefois
Ils riaient encore plus tortueux. L'ouverture supérieure et assez
considérable de ces deux traits se rétn^uit , sans se fermer abso-
lument , dans le cours du lo- siècle. Lorsqu'elle se ferma dans
l'écriture allongée , à' la' fin de ce siècle , ce fut par un Irait
dont ta convexité rentrait en dedans. Deux cents ans plus làt, en
France, la pointe droite de l'a ouvert se portait en dehors.
Vers le milieu du 9', les deux bouts se terminèrent sans nulle
iaflcsioo : mais sur le déclin de ce même siècle , le cAlé gauche
Gl descendre vers le droit une pointe oblique, dout l'ouverture
KtrouYa fermée. Les pointes rabattues, en général, ne furent
pat de longue durée. Les a ouverts semblables âdeuxc,/!^, ao,
Undirenl toujours à se réunir : leur union ne devint pourtant
p» fréquente en Allemagne avant la fm du lo* siècle; mais
kurourerlure ne se ferma géuéralemenlquc sur le retour di^
If siècle.
Quoiqu'on voie en Allemagne plusieurs chartes des premières
aaoèes du lo* siècle, où l'on ne trouve employé que l'a mi-
nuscule; cependant l'a, tant fermé qu'ouvert, fig, 55 et 91, se
«ntinl toaiours : on peut dire néanmoins que notre a minus-
Ianle fut toujours beaucoup plus commun jusqu'au commen-
eemetit du ta' siècle, od peu s'en fallait que l'autre ne fût
, ealièrement exclu. On rencontre cependant encore, quoique
nreiaent , des a ouverts en dessus , dans le 1 S* siècle , et même
fins tard. L'Espagne, qui avait admis, dès le 10' siècle, notre
■ minuscule dans ses dîplAmes, lui fut encore plus favorable
liste comniencement du 1 a*; et ce ne fut que vers le i5*
qu'elle parut exclure, quoîqu'avec peine, les a de la (ig. ai ,
Eoanl, L'g" Salitm , p. I£.
r
1% POHHitS t>E l'a r.HtC ET LATtff.
L'a en furmo d'oméga , /ig. ^\ et ^5 , ne fdt ni ffinirai ni d«
loDgoe durée eu AUamagn«, ob it a'eiil ontir» qaa tôt le <léclî»
du 11' siècle, i|noiqu'U s'en trouve ilé'ià iIôb U pnic^eol. Maitf
le même oméga Loinbardique , fîg. a.\. se maiiitiiil assez cons-
lammeiil dans les bulles des papes, au inoius depuU le 8* ju»-
qu'au 1 3' siècle.
Ce serait s'éleiidre au-delà des bornes du plan qoe l'on s'crt
proposé, que de vouloir suivre l'A capital, l'a minuscule, cl
Ta cursif dans toutes leurs métamorphoses. Les dettx cAFi^s dit
premier se sont courbés de toutes tes façons, même sous Fcm-
pire Romain. Dans les Irails essentiels ou nceidentcls, (I a reçu
tuntessortesdefurmes. Lcsorucnienslulnnl élé prodigués dans
les siècles sultans. Enfin . pour comprendre les variétés innotn^
brables auxquelles II a été sujet, ainxl que les deux antres, it
suffit de réfléchir cur celles dont îts sont susceptibles , et que ?d
caprice des particuliers, ainsi que le génie des nations, ont
portées à l'excès.
Les planches 11 et lit, consacrées en entier à représenter les
figures de l'A, donnent une idée assez foste des formes singu-
lières et multipliées de cette lettre, car dans lliislolre raisonuée
de cet élément que nous venons de faire, nous n'arans encore
parlé qn'à l'usprit : mais dans un ouvrage dn genre de cdui-cl,
ce n'est pas assue; on peut et l'on doit parler aux yeut. Ce4
dent planches, qui réunissent snrla forme de l'A tout ce qnO
la litléralurc a de plus curieux, de pins varié et de plus ius-
Iruclif, ne peuvent que jeter un grand jour sur les connais- .
sances déjà acquises à cet égard.
EipKcstioa ie U plkucfae 11 , tt pariicayèrtRtttii des cancttm gitfet.
La di:slnbuliou des figures de l'A grec , que Ton reconnaîtra
par tes tfiijfres aratirs qui sont dans tes inlenalles des lignes que |
ConlicDt la plaiirbe II, était nécessaire pour fixer, le plus qu'il
était pus>Ible, l'époque de ces figures. Elles sont divisées en
quatre clas»es. La 1" divUiou conlicot des formes qui touchent
au tems fabuleux de la Grèce, et se terminent au siècle d'A-
lexandrv-le-Crand. Elles sont tirées des plus anciennes inscrip-
tions dont ou ait connaissance. La 3' division commence ao
rj^ic d'Alexandre et finit à celui dcGQBst*BlUlje^iKr^4tr6que J
POmiES DE l'a GltEC KT LATIR. t3
la caractères qu*on y voit, ont été recueillb d'après les iuscrtp-
lions et médailles des quatre derniers siècles qui ont précédé la
iiai»aoo« de JrsuS-Christ et dea trois premiers i{ui l'oat suivie.
La 3* diviaion renicrme les formes de l'A grec, depuis Ig 3*
siècle jusqu'à la ruine de l'empire de Constanlinopte. Tous les
BMOttineaade c«s lems, inscriptions, médailles, manuscrits, di-
pUmea, ont été mis à contribution. Oo y a introduit, ainsi que
fana la précédente division, un ordre systématique; c'esl>à-dire
^ns les c«raotères sont rangés, ou suivant l'urdro de leur anti-
quité, on suivant les rapporta de conformilé qu'ils ont eosetnble.
Lm deux premières dlviaioni* ne renferment que des lettres
eapitMlai mais celle-ci comprend de plus les coraclèrcs d'écri-
tan constante de acpt à tiuit sièclcH.
Comme grand nombre de snvaus élarent persuadés que le 8*
on le 9* siècle avait donné naissance au ^enre d'écriture earsive,
te 4* dïTtsion nous offre qualqucs lîgitres d'd courtmt emprun-
tées d'une charte du & siècle; ce qui prouve qu'ello remonte
beaucoup au-delà d« cette épuqne.
Ceséot»ln'Essemens, applicableH à toutes les autre* plBBobc»
aJpk«Mtiquc» , funi suffisamment eonnattre le niéonnismeqn*
MNi* avona suivi dans l'arrangement des caraclires grecs.
l« coMMÎBsanee des diverses figurca de chaque élément, re-
B tant dans cette planche, que dans celles des autres
Kda l'alphabet , depuis VJ jusqu'au Z , donnera lucontes-
i moyen de déchiffrer toutes sortes de menuacrits
fnc; tjatk qu'ils soient. Potir en rendre la voie encore p)u9
iMjQe, «4 («ter en même tems quelques lumières sur l'âge de*
pièoea où ces caractères se rencontrent, on va réunir quelques
obaervalioas, qui, élaol en petit nombra, ne valent pas la
pei>« 4'élrê Penvoyéts k leur ordre naturel.
Quelques observations gJnéralM.
Ofi observera donc que les angles et l'inclinaison d'un
cAté ou d'un autre , caractérisent très-particulièrement l'ccri-
lore du premier âge; que Us lettres parlées et ponctuées, fig.
39 el 4o> planche I, et les lettres nouées , annoncent les rùgiies
des successeurs d'Alexandre, etc. , ipioique cependant on en
r
10 Fnnii(3 DB l'a cbec et latin.
rencontre encore ' , sous le» empereurs Itomains ; que la uel-i
lelé, lu proportion l-I la régularité des Iruils di-notciH les Icms
des premien Césars; que du ()• a« 1 1'' siècle, les i^recs , sur
leurs monnaies et dans des expressions purement Grecques .
lïrent un usage plus ordinaire des lettres Latines, b, F, L, m«
a, RyS; que les mois qui no sont point séparés les uns de»
autres, sonlune preuve d'une haute antiquité; que l'écriture oit-
cialt, et Bur'out earrte ou rondi el non pencliee ou atlongce, assure-
à des manuscrits le mâme avantage ; que lett ^i semblables à ceux
des Latins, communs dans les inscriptions, sont Irès-rares dans
les manuscrits copiés par des Grecs'; mais qu'ils prennent
toujouts la forme >5 ou 41 de la planclio I; celte dernière est
composée de deux traits dans les manuscrits antérieurs au com-t
mcncement du io< siècle, el d'un seul trait dans les manuscrits
poïtéricivs au même tems.
Comme nos observations regardent aussi les autres lettres
de l'alphabet, il est bon de remarquer également que !'«
arrondi, à deux traits, fig. 4a, le fut au moins dès le lem»
d'Alexaudre-lc -Grand ; que cet e rond, le sigma carré, fig. 43,
de la planclie I. et l'oméga, fig. a4, ibùl. devinrent ordi-
naires sur les médailles et les marbres aux 4* et 5- si^Ies pour
l'Orient, el dés tes premiers lems des empereurs Romains pour
rOccidenl ; que cette dernière lettre arrondie ne se trouve or*
dioaîrcment dans les manuscrits que depuis le 9* siècle ', quoii
qu'elle eût commencé à s'arrondir plus de 4ou ans avant celle
époque dan» certaines provinces ; que le sigma et l'oméga, fig.
44 et 4^1 Aim'i formés et réunis dans la même pièce , manil'esteat
les premiers terni de l'ère chrétienne , quoique ces deux carac-
tères se trouvent encore quelquefois ensemble iusqu'au5-siècle:
enfin , que le sigma sans base , dont la pointe ou la të{e est
redressée, fig. 46, dénote uncantiquité très-reculée.
On ajouteraÀces observations une remarque de Dom Bernard
de Monifaucon ' , au sujet de la eurslvt Grtcqae. Il prétend que
les premiers livres que nous trouvons écrits eu lettres couran-
• Aniiq. trplic. t. 3, part. 3, p. 99S.
■ PaUa>gt: Gr I. 3, c. liPll. S,r, I,
' PataoïrT. flr., p. f ?l.
• PaliBogr. Gr., p.
1 DitwrJ. *iirUp4ti
IP^PÏ'V-
1
ro«at:s ne. l'a gtec et l.vtin. 17
Ici el Hi!-cS| «ont ilu la ftii de BiiMIe le Mao^oiiicn, parce qu«
te caractère courant iiVtatl paf) encore en tiMge pour les livres,
qiioM|u'il te fût ùvjà pour les lacli}fp-a]>be!i et pour teti noiaircf
cl lecrêlairea. Au reste, l'on connaît de la cursivc Grecque
snlMcsrc au nioius de qualrc ou cinij sR'cles au liuîtièiae. ■
Explication des caract-m I^li
. dans la planche [I, cl partie
librement de l'A capiial,
la planches II et III contiennent les formes le» plus eapri-
tieitsea de l'jt des Latins, tant capital que mhiiLVuU et curtif:
toici l'ordre qui y est obser\>.
La planche II, qui conlieiil les lellrcs capitules, est dîvûée
n deux parités, par une ligne de st'paration ; l'une trace les
lapilalesdes bronzes, morbrcs et imcriptiotu; l'antre, les capi-
tale* des mmiucrit». Les deux parties otTrenl un choix des
«raclires les plus originaux et les plus déDgurés de 1'^ , entr«
nn plus grand nombre d'autres qui , bien qu'ils aient quelque*
BittDCCs dîllïrcnles, ne peu\-ent former aucune diffîcullc^, Boil
i cauae de leur conformité avec notre manière d'écrire ou
fiUprlmer, soit à cuuse de leur affinité avec eeux que l'on voit
ilj. Ces damiers, ainsi que ceux des autres planches alpliabéti-
qnes, ont è\6 tous réduits à une grandeur à peu près uniforme ;
ce qui temblc avoir Oté <|uelqucs traits caractéristiques, qui
paraùaaieul plus marquéi daii£ leur grandeur naturelle. C'est
m iaconréoicnt inévitable dans uu ouvrage de ce genre, dont
le point essentiel est de dire beaucoup eu peu de mois , et de
prfaWMler ie plus d'objets de coiaparaisou qu'il est possible ,
Uiplier les gravures et les IVa^.
Lpîtaiet^, liinl lapidaires et Qiélalliques, que celles des
lilSiMHl encore, divitccs cl sabdainti; les diùsiom sont
juées par le cUilfre romain i et les tutniisition» par le cliilTre
ces (lUférens cltilfres sont placés dans l'intervalle de*
afin qu'où puisse plus faciicment les reconnaître.
'oitlt prtwb-t Jicisiun commence régulicremeut par les plus
ieunea figu^eS' Les plus réeenips , quuiijue pour l'urdinaire
plumées au deruier rang, n'y sont, cependant pas toujours ren-
voyée», parce 4iu'on a eu beaucoup d'égard à l'analogie des fi-
guras entre clle$- (Quelque multiplîi^'cs que soient ces fgrmes.
i ï
SO FORUES Df l'a GnEC ET LATIN.
cin(j»ii:nic(5], à Iravcrsc arrondie, portt^e égalemeut aii-d(:[à
(les (leuK c£t^ , annonce au moins le 5' siècle ; mais elle res-
sent le moderne , si elle eicède plus d'un côtÉ que d'un autre. !
Sixiinu ditaion (VI), dépourvue de traTerse. La premitro
^tubdivision (i) est Tort ancienne. De la seconde (s), qui ne
l'etit pas moins, sont dérivés les a cursifs. La troisième [5)
convient égaleoicul aux 4* et i^' siècle». sch>ii que la figure est i
plus ou moins i-l.-gante. La quatrième (4) a la tète en voussure ;
la Gintjuit'me (5), nppUitîc ; la sixième (6), sttrmontéL- d'une
traverse; la septième (7), en triangle; la huitième (8), en poin-
tes ou en cornes. La lôlc de la neuvième [9) se travestit en X ;
el quoiqu'elle soit de la plus liaiile anliquilê , clic peut nùan~ j
muInsdesccndrcauG'siècle. Ladixiènic^iu) prendlaformcdcrV '
renversé , et la plupart de ses Tigurcs remoulcut jusqu'au tem» j
de la République , ou du moins de l'empire Itomarn. |
Ces détails sur les di(I?renles nuances qui caractérisent clia- |
que foroïc de 1'^ nu-talliquo ou lapidaire, Tuitt assez conualira j
les observations que pourrait orcasioner chaque trait caraclé- (
ristiqnc des aulrcs lellrcs , mais elles méneraieul trop loîu , et
causeraient beaucoup d'ennui,, nuire qu'elles ne seraient pas
d'une graude ulïlilé. Cet essai sur la planche de 1*A doit sufGre
pour aider l'inlclligencc des lecteurs sur toutes les autres plan-
ches, dont l'inspection téllécUic leur tteudra lieu de toute autre
eiplicaliou.
On se conleutcra de remarquer sur la partie de la plaacbç
qui oirrc les A capitaux tirés des mauuscrils , que plusieurs dî*
visions conlicuueul des figures oneiales, gothiques, minuscule^
A capital l^lia des
Comme le caraclère dîstinClif de Vtmditfe lie s'aji^Popric qoé
les nciiflellres , A . I) , E . G , H , M , (J, T, V, et que les autre*
'9ont communes à la capitale et à ïatuiaU . il n'a pas été possible
d'en faire un alphabet à purt. iVlaia pour prévenir toute cuul'u-
sion, sans entrer dans un détail trop circonstancié, nous dis-
lingiieronssuu» chaque élénleul les parties de celle brauclie il»
«;\pitalc9 qiii s[>p»ri!entteii( a«x écritures capitales, onebkij
a MDTOSCtlLE
ôaUican \ X ClA> X Û. 4- tUcLU'U.OLtKHt.Ct»£-t£
co. cct:rct<l-c>.(!Kï.«.«.UTi i£ Usai, SooixiCiivii Cêi
A CirRSIFOUDGâ OIPLOMfiA
D'Italie } ^ &,C*5(V« e.*i';'l*94i/"m*t/^UM v^VJ; tXX
it «^cc ttî^svïYavc u MWW Je jr\£ t*l "^4 i aoe ffA.û.tUxVff ter
■'J'-* ""'".»""">" Wla^f ii(ïo;t,ttt'A>^)ij;'Xa.l\S
KS^lRSt«."<-^.ï^lJ,àHi4.U"■JtJ(î'«i^aoï^A.
gg^JJ^' i.(^"AU"<l•^"■i■>L"^S^tla.«^>.&.\^."A■i
^ roKWEs Dp. i.\ nRE«; et l*tin.
1^hi(|ue3, inînusciiIeH et cttnlvcs. Ces cln^snii d'tcritiire ne se
Iruuveut aillées ensemble <i\\'k cau^e Je l'analogie que Ica figu-
res de cliiHjue élément ont entre elles.
La capitale réclame donc les divisions 1" et TI" de 1'^, L'un-
cialt revendique les Vl", VU" et Vltl' division?. Les divisions
communes îk Tune cl à l'autre, sont la HI«, la IV' et la V. Les
earadères gothiques modtmis ne se font gutrc reraarcjner que
dans les deux ou trois dernières fignrcs; mais on voit quelques
miiuutuUs et curiives dans In IV' division.
u setimile clastc ilttriliii
La seconde classe de caraulëroB Latins contient en dix cases
tons les a mtnuBrnIes, avec quelques figures onciales el cursives
de la même lettre , depuis les premiers aitcles jusqu'au dix-sep-
lième . et le tout tiré des seuls manuscrits.
C'est r« minuscule, i" Romain, a- Lomiaiiliqae , 5° yini^otlii-
çiu , 4" Sairon , 5' Gtdlkiin , 6' Mirovingien , 7° ÂiUmand , 8' Car-
loûtigien, g* Capct'un et 10° Gothique, oiis en comparaison.
Le l" el le a' chiffre appartiennent à l'Ilalie, le 5' à l'Espa-
gne, le 4' ^ 1" Grande-Bretagne, le 5r et le 6* à la France, le 7>
à rAtleinagne, les 8s (>< et 10' à tous les pays de l'Furope du rit
UUo. Les sept premiers pn^cèdeut le ri'gne de l'empereur Cliar-
Icmagne; les trois autres le suivenl.
Les caractJires de tous ces peuples étaiil réunis dans un es-
pace Irès-circonscril , il sera facile d'à pei'cevutr tous les rapports
de similitude, et tous les traits de dissemblance qu'ont entre
elles les fif^ures de ce premier élément.
Lorsque les leltres suul Irès-sin^uliéremenl cuntournét.s. <t
que les antres ca^es iruHreiit rien de scin))ii<lile, il eu faut cun-
'aractérise parlicnlièrcment le goùl ni> te
jn pour laquelle on découvre dans liçsfigu
., plusieurs a cursifs, c'est que tout ce qui
mh est leliemenl propre àlacucmi, qno
ntde l'autre que porsa manière d'eu-
chire que tel élémi
génie iiationali La
le* dont iJ est questi
•pparlient à la
l'une ne se distingue:
Chiner ou de joindre des Utlre'^cuscniblL:,
%i loHHbS l'E LA (iBKti tT LITIB.
Li;» lutlifMt ma'iu&cules el uucialof sont loujours l«e premiùrca,
et iiéfiarées dca autres par le o" 1I< Lorsque ce cLilTre de sëpara-
lioD ne scmonirc poini, c'est qu'il n'y aurait rien à offrir de
bjcD remarquable dans le premier geure.
a tnrsir, og des Diplijmc»; troiiirme clatacil'i-ct-iturc taliup.
La troisième classe des caractères latins nous oITrc le paraL-
lèlc des écrîttircs nationales des diplAmc» el de» cbartes d'/fiifiV,
lie France, d'Allemagne, de la Grandi-Bretofpi» et à'Espagne.
L'avantage du parallèle de ces cinq écritures cursives nationa-
les, c'est qu'il est distribué par siècles ; tes dîpldnies el les Char-
les ayant fourni des dates ou des iudîces historiques , que les
bronzes, les marbres et les manuscrits ont refusé pour la plu-
part , et qu'on n'aurait pas osé fixer en conséquence, (ant on
est scropoleux amateur du vrai. Les modèles de ces cursives ,
ainsi diï>lrit>ués par siècles, peuvent èlre pour l'usage d'une
liicn plus grande utilité que le* préeédens.
Mais ce que l'on a pu exécuter pour la our«îve , on l'aurait
tenté vainement pour la capitale et la minuscule, y. Aiphibet.
Les siècles sont désignés par des cliiffres romains. Si dans
quelques cases un sièrle ne fournit rien de bien paitieulicr, le
ehîflTre indicatif est totalement supprimé ; maïs celle umisaiou
Les Variations de Tu cursif chez les cinq peuples indiqués,
élaiit rapprochées dans un même cadre , il sera facile de faire
la comparaison des différentes formes, el d'y voir leur rap-
port ou leur dissemblance. Il ne faut pas cependant conclure
que des lettres , de l'alphabet Allemand , par exemple , qui ne
se rencontreraient pas dans ceux de France on d'Italie , n'y nnt
pas été reçues durant tel siècle. La seule consè(|uenee légitime
qu'on en puisse tirer, c'est qu'alors leur existence en Allemagne
est mie lut constatée. Mais si des caractères singuliers , et en-
lii-remcnl différeus de la forme la plus commune , ne se mon-
Ircul chez aucun des {luupics dont les alphabets sont mis eu
parîijlèk'k ni dans tel siècle, ni dans ceux qui l'avoi^ineiil , ik
doivent élre regardés al'irs, ou cammc n'y ayant point été d'un
.1 peut-être comme abolis. Celte obscrralion
V
j «I
FORHLS DE L A GUKC t.T LAT1>. 23
fait avoir lieu pour la nûnaKult dont iioiis veiMuis de {tarler,
GMUUC |iwjr lu i;uiaice ijue non» exanitnâus.
u ne aérait pas loadi^ ù nous faire ie ri!pi'4)cbe de n'nvoir <pas
,açuA spécialemeat le^i caracUire^t Ilomaiits des Lombardi-
( dans la |>rca)u;rc ca»e, lesMéruviiigtcm^deâ Oarolins ut
Capélieiia dans la soconde, et ainsi tlei Hiivatites; puisquu
lc»»iècl(is marijuês par des cliilTres Romains indiquent I«h tctiia
Je cea fritures parlicidièrefi , et prévioiiiictil par coiiaéqucut
leilâuirdre et iD cunliusioii. Or voici l'i^po«{UË ttl la durée que
l'oi) donne à ces écritures.
Première Case, ou O^ilalie. La ronmint est bornée aux 5' et
l^sîtctes;la lombardique aux j*, 8%f|', lo», wel àlàmoflié du
rr siècle; la franiaist anx ii* et ia';Ia gottiiqui aux i3'. i4' et
iS'; eiidn la rmoinclée aux i5'et suivaiiR.
Seconde case, ou de France. Les <j', "i* et 8' siècles donnent
litnJrormglenne; les 8', g' et lo' la Caroline; les ji" el i3' la m-
/yiifiine; les^iS", i4'cl t5' lix gol/ùi/ae.
La troisième case, ou d'JUiniagiu, débute par la carolmt,
bicnidl réformée sur le goût allemand, et continuée depuis le
S' jusipt'au 1 3', oti commence le caractère got/ùqae ; à peine ce
ilcraier se tennîne-l-il à notre lems.
La quatriètnc ense, uu de la Craiule-Bretagiie , présente le
Mjon (usqu'âu milieu du ii' siècle; le /iURfiua ijuelijuefoia anté-
rteur, jusqu'au l'i', cl dés cette tl-poque le gothique, qui ne cesse
q(K Tort lard.
La cinquième case , ou A'Etpagne , oirre le ûsigoUti/iuc , que le
déihui de monument diplomatiques n*a pas permis du faire
monter au-dessus du lo'' siècle : le» écritures lapidaires , métal-
liques, et des oïLiniiscrils , l'élèvenl cependant nu (!• ou -■^ ;
n cesse an ii* pour faire place ou /ianfcis, qui le cède dans le
i5' siècle au goilii//tic.
La jiarliede la planelie III, consacrée aux cursivcs des di-
plAmw, renferme aussi quelques majuscules et minuicules
propres à ces mêmes actes. C'est un inconvénient auquel on u*u
pa* cru devoir remédier, à cau^ de rnliltté qu^ en petit ré-
sulter. , .
Ces observations et vee délails^ sur le uiécai^siuc aifff f^fu-
tcuu des planches II cl III, tiotit irunc ncVcsiiilé absolue pitvr
riiitclligcucc des aiilrcs planclics .ilplialiéti(|tics, On y diitlin-
^ticraît.Rans doute bien aisément les lellrcfl grecqwes des lettres
latines, les capitales de celles-ci d'avec le» minuscules et les
curaivc3;niais coMe coniiaEssBiicc stt'rjle ne donnerait aucune
lumière sur l'âgff et la nature des lcltre»,9i l'on nVlail d'avanec
bien pénétré des remorques et des explications faites sur c<-s
deux planches, et auxquelles on renverra sans cesse datis les
dissertations sur chaque lettre,
ABBÉ. Ce nom, en latin abùat, en grec ûCSâ, vient du L'iié-
breu 2M AB, ou pliildt du syriaque »CM ADA, qui signifie/)^*.
C'est pour cela (pie Jésus donne ce nom k Dieu son père ■ , et <
que S. Paul le donne à Jésus ■; au i."î' siècle on disait encore
dans notre vieui frnnçais < dtl bon aObc Jésus '. >>
La hiérarchie ecclésiastique a toujours donné le pas aux évé-
qucs sur les abbés ; cependant ^bi^toi^c nous fournit plus d'un
exemple de la supériorité de tes derniers sur les autres. En 58o.
S Colomban ayant rondi^ le monaUërc de Hy , en Ecosse, sou-
mit, comme abbé, à sa juridiction tout le pays, et l'évëquc
même. CV'st , je pense, le premier exemple de ce genre '. Il fut
imité eu Italie, où l'abbé du mnnt Casstn jouit d'une pareille
atilorïlé sur des évéquca qui avaient juridiction '. L'on ne coo-
nall que CCS deux abbayes qui aient eu ce droit singulier. Les
autres exemples que l'on pourrait produire pour prouver que
cei-laiiis évéqucs uni été soumis àdosabltés, ne son) point dans
le même genre, cl ne rcsardent poiiil les évéïiucs qui avaient
une juridiction ilélcrmîiiée sur des séculiers , mais seulement
les évéques tirés du nombre des religieux, qui u'avaicnl d'autres
sujets que les moines mêmes d<' In uiuisondunl îb dépendaient,
. ,ç. lUare, cl., xix, ï. 3f,.
' Aux Homaini, ch. vin, v. 1.5. — ,J(ii Gi'nrtj, cli. iv, v. 6.
' ÂHeitni poiln fraufaii nianuim'd avaal l.tOfl, liime n, p. I3I7, —
Voir pour le» dîffÉrcuteî tignilii^alions de ce miil, iidc Uistertation qui se '
Irouiedansl'Hiiloir* A l'atW Sager.
4 Mobill. Sacal. ut Bencd. part, n, p. 336.
' Gallola, ^c<-<ii'or>. nrf kiil. l'aisi-n.., p. ^1-
ABBÉ. 25
ri (pil ^aliftAl'Aos ot Sticr^ à la ilcmatitlo ilc l'AbiH.- pour l'ordi-
nallnn des rclJ!;icnx. Un a vu (le pareils exemples à Marmou-
lier, à S. -Denis, à Morbach. ère. etc '.
Les Abbi'it furcnl cl'ubnrd (4us, scion le ilroil naturel, par ceux
qnî devaient leur obéir , dil Dom <lc Vaincs , mais quelquefois
la jalousie, l'ambilion et la cupidité intervertirent cet ordre ,
et les élcclions furent rclTct, ou de la brigue des évéques ' ou
de la violence des cccli'siasli.jues séculiers, qui les uns cl Icx
autres se pincer ut souTcnlsur la chaii-c abbatiale. Le mal crut
lie plus eu plus pendant le cours du 7' siècle. Dans le suivant ,
Charles Martel ayant épuisé la France par des guerres conti-
nuelles , distribua les abbayes et même les évéeliés à des sei-
gneun lai'jues. Bernard, son fds naturel, passe pour le premier
qui ail ioint la qualité de coinlt â celle d'aJ'br. De là vient que le
nom d'abbé séculier, Abbas Cornes, Abbas HÎUtu, est Irès-ordi'
uaire dans les anciens monumcns. De là vient encore que dans
iiDc même abbaye il y avait quelquefois deux abbés. I.'abbé
rtli|;icui était appelé tenu Abbas, et le seigneur qui en portail
le titre s'appelait Abbia miles. Au moyen d'un certain revenu
(|(i'un abandonnait h ce dernier, et dont il faisait hommage ,
il devait être le protcctcurct le défenseur du monastère '. Taiis
ti» lems reculés, le titre d'abbé devint aussii lionoralilc que
ctus de prince , de comte et de duc ; nos rois mêmes et leurs
ciifans en furent décorés.
L'abus onéraire des abbés séculiers dura jusqu'à la troisième
race *. Hugues (lapet remit le* choses sur l'ancien pied, en res-
lilnant aux églises réguhtrcs et séculières le droit primitif de
choisir leur pasteur. On trouve cependant plus tard encore des
riemple» de l'ancien abus.
Le titre d'otW ne fut pris par les ecclésiasIiquessi'rHfi'erf que
iUr le dëclin du S' siècle, où l'un commença h former des col-
lèges de chanoines, à la tête desquels on mit dus abbés. Au i)'
iiiele, on vit dans quelques ealliédrales des dignitaires décorés
■ FIrury , l/(it. EteUi., tunic », liv. LL, p. fié.
'Mabill.,Pr<r/'., IHUI, «oc. R(RD,I. n. 3.
' 0»! Ijuri^re, Glou. du Droit Fraiifaii, \t. l'J?,
'Mabill. utii-i-rk.
H
F^ de
20 tKB£,S)^.
()o«<)tlc 4}Ualilicatioii, peut-être |iArGe qu'ila étaient littilaiias. ]
d« qtiek[Uefi abboycH dépeudaiiles de leurs églîsc-s ' . , |
Le titre il'abbé , usurpé par des séculjei^ , douna lieu aux vér? |
viables abbésde prendre, dans le io*siècle,pour se distinguer, i
celui d'aibct réguUen '. ^ i
Avant le y siËcle l>eaucoup d'abbés n'élaieut que diacre*- !
1^ papes Jt^igène U et Léon IV trouvèrent apparemment qu'ils '
n'était pas convenable, dans l'ordre liiérarcbjque , i|uc celuj^ .
«|iiî nV-mit rcv£tu que d'un ordre inférieur dominât sur ceux i
qui étiÛGiit boiiori-D du itacerdocc : en uonséquence , Us ordua- '
u^cut que par la suite les ahMi seraient tous prêtres. ,
I^ prodigalité des alibi^s obligea  la séparation des numcs^
qui coiuutcnça à s'eUecIuer dans le 9' sR'ctc.
Les titres latins l'rmml, Antitlu, Prœiatat, etc., ne eignifieu^ '
pas toujours évéques ou poutifes; dès le g' siècle on eu décora
les abbés proprement dits. Les abbcsses même soûl qualifiées
PraUUr dans le second concile d'Aix'la-<>liapelle '.
11 a csisté de grands débats entre les abbés de Cluny et du
mont Cassin pour le litre d'jtbJ/e tUs ubiMi, que l'un et l'aulr*
voiilait s'attribuer excluttiveinenlli Un concile tenu à Itomaen
1136 ayant décidé que ce titre appartenait à l'abbé du uioHt
Cassiu, celui de Cluny prit le titre d'Àrclù-abbe , comme un le
voit par les plaintes qu'en formait peu après un ubbé de S.-Cy-
prien de Poitiers.
Dans les bas siècles, le nom iViMt fut donné à dos évoques, '
à des supérieurs, au premier magistrat de certaines villes. à|
Gènes, par exemple, oùTun des premiers magistrats s*ap|telai(l
YAbbi i(u peuple , et même à des clicfs de confrérie. Ce u'e^t que 1
depuis le fameux concordat de François 1" queleaMmplesr'rrcf)
tant Dobles que bourgeois , se glorifient du titre àî'abbr.
&BDESSE. tioc buUe d'&lexaudrc IT. du 10 juin ia6o.pffi«
pour la première foi.*, la qualifie a lion A'^bbene ifcitfiiie, jifOiiv^f
à Gcrtrude, abbesse de Quedlimbourg '. ^ ■ - 1 ^
(«rf. loin«ii[.p..13'.
.p.Goi
Bibl. i;.ri-.l.v[,i>-
:6.
A!mi£îiNES ABREVIATIONS LA UNES.
9 _eûnJrada,. \ D}Ih\ D%as . ï)'A(lcàaa>/ii. ^ die>.
^^jnfpùœpiisSr^^ HX\ fraJresKaràsimi. .
'L}!^^\y^X, ijicifiil.\^>i '■^inlerrogat . ^Ç/Judex esta.
li^/wâis. nOjn NOOrwm^e. yU-ae^naslra.X)ru»i.
NT s nssù-ù. ^TO 7w^. T^\KKlfuimero\Qcn.{i^omjuiL.
^ ach> tJiuiVp/mr pT\,pala: )j^/wr PK^^/ui^ui^r.
Ttês/ilum. fpd ^we/iosiày. Ppp^/inr.p/iastf^^
g 5j,«^,.cr 9^1; q/q-i 9.1; q.- -^^ tp^y
fau£. ^çuA.^fuia.C[6{fuid.JyuL.-^f'^/^uod.^Cf^iai
'^oa^^ra^'y '^'^ rtmt.'^^rubrlai .U runt. Bi. rtx/.
T^ù- salit. H<Jik ja/u;èE.. fi ^'ted.. S X.L% Seamdam
l'^XXÇ^'i sufttus . S éont. }~OJCi\ ) tiAstrifish . T
liOvavd^mimJam- SS ur-'^X!: ^^yf-^ Co't ^ ^Su£.
"^pX cAraU- ^'chrtsîàuwrum^ .OCl'^'''d^^aaiùi^ùzIa..
■)f pOC^fiixrilR.yii yem£. . yymnus.y^tQCQiy/iali
AVIATIONS. 91
n'iltil luèrc conrorme h l'cuprir de I'i^Iùg (L'MdmeUrc \a
«kbcssesdauB le«coueiles; cependant on en Irvuvedcs cKeui-
(ilea. et le seul cuucilc de Biiconcdilo, en AnglctciTr, en âçf't, fait
mention de cinqabbessos qui y souscrivirent. Quelque chuiiedc
plut singulier, c'est qu'au rapport du vént^rable Bette '. une ab-
bc<«e, nommée flilda, présida dansune assemblée ccclésiiuliqNc.
Le Pire Mar*ene • obnervo qnc quelques obbeases cwirfcs-
uicDt It^urs religieuses; il ajoute que leur curiosité excessive (es
porta ai loiD, qu'au fut obtj^ de supprimer cet le eoutume, qnï
«l'ailleurs n'était pas une véritable eoiifession Harramentellc,
uub seulement une pratique de coiinaii(« et d'humilité, que
l'on DliscTve encore dans quelques couven», soil de femmes soit
d'hommes.
\BRËVIATEDR. C'e^l le uam que l'on donne à certains
ulUcicrs de la cliaiiceUerie Romaine. On dialingue les abréviu-
li^un (lu grand parquet des abrévialeurs du petit parquiil.
Lca abrévialeurs du grand parquet sont des espaces d<i No-
lairi'S qui dressent la niinule des Bulles .sur les requêtes signées
''il Tape . les cuUatioiineot lorsqu'elles sont transcrites sur pai-
clicinin, fit les envoient aux abrévialeurs du petit parquet, qui
't's latent.
* On ne Irouve rien de plui nncic» , dit Dupin ' , luucbaiil les
"fonctions des abrévialeurs, qu« ce qu'un lit daus une bulle du
* Ji-an XAIl. Ils furent in.slitnés un titre d'olUcc par le même
* Jtape. A l'égard de la forme de leur collège, lel qu'il cat à pré-
* ^nt, ce fui Pie II qui l'instilun en i4(>&> Paul 11, sun succca-
*K«ur, l'abolît dix au.s après, cunime inutile et scandaleux i.ci,
(^Irc autres année» apprJs, Sixte IV le rétablit vominu iit-
■Bairc. ■ yojre: Cmim:eli.fbie buUAI.NB.
ABRÉVIATIONS. Dès les premiers tcms , ceux i|ui oui
Wcé l'art dVcrire ont inventé divers moyens pour abréger
lv!«t travail et l'érrtture. De là, soit à dessein, suit même sans
y |icn«er, iU l'ont souvent rendue énigmatique, pur les xigifs ,
• Mb. ic. c. «5. Hb. IV,
c. 33,
' Trûili, Ut Bill Jil'Ef;
»,ll
. .,, p. î-.'
■Dui:in,^a(«r,£«fc.
,». 1
■*iêriï,to
i
r
ATIIIÈVIATIUAS.
les monngrammes , le* eonjimetioasf les chiffres , les notes de Tirotl
et les abrérialioni vacié^s à riaflDÎ. Pour bien lire les moniimeTtl
antiques, il faut connaître ces dilTt^rentes manières (l'abn-gei^
ce qui regarde les abrériations proprement dîtes ; les aulrOlj
mots se trouveront à leur place. '\
la manière la plus commune d'abré^r l'éeriiure ches hsil
anciens, est celle où l'on conserve une parlie des Icllrei d'uni
mot, en même Icms qu'où substitue certains signes à ccllei
qu'un supprime. Ou trouve assez peu de ces abréviations dao^
Iqa aucimiB manu$ctit.«; en sorte qu'on peut poser en principe
que, si l'içriture capitale ou onciale est belle, et qu'il n'y a^
qu'un ti'ès-petil oonibre d'abréviations, c'est un signe de li|
plus liautc Qutiquilé; et que plus les abréviations devieniieUl
frrquenteB dans les manuscrits et les chartes, muins ou duU
infrrer d'antiquîlé. ,^
Les abri'vîalions les plus ordinaires des anciens sont celles da
liûîï. Dut pour Doininiu- elles sont à peu près d'une égaU
antiquité. Mais la premitie, toujours constante dans un mae^
nuscrit, annonce assez voloulîers les 3* et 4° siècles; elle ni
^*appUque guère au 6*, à moins qu'elle ne varie avec la s«h
coude,
Quand m ou n, à la (in de la ligne, est désignée, soit par un<
petite barre liorizontalc, Plancbc I, 5' case, au mot nbrédaUom.
fig. I. soit par une s couchée, fîg. a , seule ou acconipagnéc dt
liens poiiils, l'un supérieur et l'autre inférieur, c'est l'indicé
d'une antiquité trés-recnlée ; surtout si ces marques d'ubrévik-
tinns sont plus souvent placées à la (în de la ligne , et si, as
lieu d'être relevées snrîa dernière lettre, elles sonlcnlît'reRient,
un d[i motus en parlie, portées au-delfi. Ce caractère désïgnen
sans difficulté les sij;clcs antérieurs au 6 , et ne pourra qu'ave<
peine s'abai:tscr jusqu'au 7'>
Le verbe conjonctif )um souffrit souvent ik la troisième per<
snnnc différentes abréviations. Lorsque le mot est se trouvi
rendu daus un manuscrit |Hir la fig Z, c'ust la marque d'uni
niitiquilé de six h. sept cents ans.
l.a lettre n sert souvent d'abréviation (générale pour les nom
d'hommes inconnus. Doiu .Uabillun prouve ' que ce l usage 6il
> Acl. SS. BcoeJ. lum. r, {l 231.
AIinf.VIATIONS. 99
pratiqué \en la fin du 9' sUrcIc. II y a grande apparence que «'est
1» l'i-poque (iesoii origine ; piils(|iie dans prcsinie tout ce même
sitciv on se servit pour la mCme fin, comme on s'en servait
aDciennemenl, de l'abr^vialion <lu proitom ille, en ne mettant
I que les trois premières letlrus ill. C'était moins une abrtïvialioii
^*DM mauière de rendre un nom incertain. Les abréviations
devinrent moins rares peu après lu G' siècle ; leur nombre aug-
OKutn considi^rablemenl au S": elles se nnilliplièrcnt encore
I bien davantage au g' ; le lu' enchérit à cet égard sur les précé-
dens; au 11' il u'y a pas de ligue dans les manuscrUs et les
l'Iiarlcs où il n'y en ail plusieurs ; ou en compte jusiju'A liuit et
dix dans oncmCme ligue. Ilans des manuscrits du la'au i3',
cl dans le* deux soivans, on porta cet usage k l'excès; récri-
lare en fut farcie , même dans les ouvrages en lauguc vulgaire
H dan» les premiers exemplaires de l'imprimerie.
■Tontes ces abréviations des i3*, i/f et i5' siècles, ef une
imltilnde d'autres introduites pendant la barbarie des tenu
lebolastitjues, reuJent la lecture des raauuscrils très-diOicile.
ïour eu rendre la lecture moins dilTiclIc ou aider â les décliif-
frer, on a joint ici la Planche IV, rcprésculaul Us anciennes ahî-è-
TÏMiiont lalinti det monuMn'd il det chartes; cl un glotttire 4t»
abrérialUmi Ut plus récentes employées daus les maBuscrits et les
titres; quaiil^aux abiéûations des inscriptions, coniposées d'une ou
de plusieurs lettres sépar^-cs par des points, on tes trouvera à
la fiu de chaque lettre de uoire dktiouuairc.
GlusMÎrc de* abréviilioiu les plu* rÀ:eutcs cinployéci daa> les manu*-
crlu et les tilrw.
a, «ulm; al ou ab, aliai ou aliter ; aia, aialiu, anima, animtc-
Jmm; m, animai abne, alisolution» ; an, attle ; aua, anlea ;
mmi,Mseitut; accaret, aecusaretur; aoijro, arqairert; 'ad, <i/i'-
^wU ; Apiûrum, JpoHotorum; Ar'epc , Àrefti~episeopui ; At'A? ,
^TthidiMon'iM ; assit, lUMnf ; an ,anM; anu, nnnttm ; alla, alie-
{■ûi; am, oModo; ap. re. aposiolico rtseriplof ou aperti rthelUs ,
on apptltiLtiont rtmotâ ; atcit*. , alrociter ; apVfl. «mplius ; ajipcilz ,
'I
i
r
ABItEVIATIOnS.
; m. WtiAi ; tatis , martyrû ; mliplr , mttUipliciUr ;
Ta, modo , miam, witerkordiaoi ; mon- monasttrii ; mita , mérita
N.
II. nam ; nola, maiina ; W. nunc; n. rUti ; ncce, ntceut i
nego, nigotio; nciiqai, net/amjaam; allai, nullam i nuq',
nonnanquam; noialim » nominatim; n% iic,ner, nitnc; nfa, nostra;
nUO « MHHfTOÉ « .
,,»,„.-.,,., ...^ ,1 :.,.;,.l,„^ ' Ni ■■-.'■.-. ,. . ., . ,.T*Ml
o. non; opp'i opportuns ; ortP'", ordinaUonibtu ; occoe, oeea~
sionc; obluuib ; , oblidionUms; oiodc, omnimode; oITa, officia ;
oBio, offifiaiis; oib;, omnibus ; ûiû, omtuno ; ocUs , ociJù.
Tpp! ' ott Pp , Papa ; l"r, Pa(*r ,• plTre , perhikèn ; Pe^'^, ^^etn\
p. ■ /'our; p. par; p», /iriu* ; ptq suu ppu, prœtirtiuam mum
propfiam ; J>", prrsonai ; p*. /jrimo ; pces«U tpw pcessit, pronstu
trmporii proctMtril ; pi'ia, palriam ; pur q' p ipefuit, priorqaipro
ttmpor* fueril; pbr, prxsbyttr ; Pposil'. Prtepositiis ; pccia, ptrania;
ppV. propler; pV. prigltr ; pce ^ praetse; proiii, pelroni ; proitaluv
patranalus ; pfce , perftcli \ Pb. J>lùtipf>iu ; piii, proiiult ; pit. /Mri-
ttr; put, personaliter; po, primo; poiii:, pondère; Pont', Pontificalut.
g. ,,
q; , que ; qui , ijuomodo ; qo . queilio ; qqm , guoquomojo ; qni ,
quoniam ; qm, quondain; qinlz , qaomodolibtt ; qlz , quolilrel ; q; ,
quoqut; tic({i,quicamqiuit\iil^ptitle; gqdj^utcfutjj^t', fu^t^^yu.
■ I^ ligue ilruilc sur le "p signifié /in\eiïa1iSSC ôonriep («nlâire^r*
a, K'i ; A. Tfijiùit ; «,, rcfpoMorium ; ft-'* reiifl» } Res". retti-
Nlii> ; Roc ) ration* ; Iteg nah , rv^' nomi'niV ; ReqT« , requirerr ;
nC,rtlro; rlm , regitlariiun , riKlïlj rrspondit ; rns, m/wnxuivi);
r", njûlrodi ; i*"' , retrOKriplut.
S.
M, tfiiietli»m, ieeiaiilam; a. sigillum; s. sïgnam; srnnôptty
ummoftre; st, iiunf; sïlem , similem ; silr, simUîter; s*, j«/)ra ; sr ,
tfirit;, ted; tira, aalaUm ; i. secundo ; aapp^'', sappUcationt f
ipli, «pir, tpteiall , specialiUr ; sclariii, «ceuroriVon ; sclo,>«ca/0j
Msrio , ««nctuorio ; scci steutidum; sn, itnc; sepltas, upulturas;
sfi,Krgetis; sig, ùgltU; sba, subslanlia.
J',uine; tn, (iuroi ; teslîb;, testio, leslo, (f^liÊui , tatimomo,
laUmulo; t()e, tpis, tempore, temporis ; tm, (anfuni;lbale, tur-
hrii; l«r>ra> terminai li'ar, ifrrorum; tDim*, lantummodo i tna,
WiifTntl., TWiulnfM; îiisfet . iraniferlur; lo' , (tf((w; Is, iir-
U.
ilhC; u;, ublque; ursîa pnles Iras insp, univtrtû prmtmUs lit-
iKuauptcturU; vAX', ultra; xinli^Yix, amvertHati vtstrie; uo,
•4j'Ui9t Ui>f««; atq;, alnujut ; nia»;, utriiu^ae. '-
M, Ml; vs. eidrfictt; «. wro; vtas, cinfu^ vti, vtef, rprfi,
■»1W((«r ; ïicio , rinra/o ; vm , reram ; Tolte , voluntaU.
Xp, Chritlus; Xpiani, CliriHiani ; Xpofor'j CkrUtopkor
XT" PbÎ, Ui Quime-ungti di Pai-is.
li ABROLVnOfl.
Si dans les manuscrits la plupart des abréviations anciennes
sont marquées, comme nous venons de le voir, d'une ligne hari~
tonMc OQ un peu tourht sur le mot abrt^é, celles des diplômes
sont indiquées par d'aulres %ures. Sous la première race de nos
rois , elles preoeient à peu prÈs la forme d'un grand E cnnif ,
planche I, fig. 4 , 3* case, placé de difTércntes façons. Sous la se-
conde race ces figurer ne furent pM totalement abolies ; mais
elles se transformèrent aussi en d'autres qui approchent de nos
/^, de nos 3, de nos 8 et de nos f d'écriture courante. Ces
abréviiAioDS M soutinmnten Allemagne à peu près sur te mCme
pied jusqu'au i3' sièele; maïs dès la moitié du 1 1>, ellea eocn-
mencirent en France à ëlre si chargées de traits, qu'un a de la
peine h les reooiinnllre. En général on revint à l'accent circon-
flexe, OM à un Hgnc approchant du 7.
Les abréviations de jw , de pitt et de pro sovt sniettes k être
confondues : voici leur marque distinclivc. Per est abrégé par
un trait coupant la queue du pi-pro, par un Irait courbe sortant
de latËtedu mtracp;pra, par un trait supérieur qui ne touche
point à la lettre p.
Les abréviations devenues excessives dansie i5* siècle, (Irenl
OBvrrr les yeux au commencement du i4' sur les inconvéniens
qui en réftuUaient : c'oit pourquoi Philip pe-le-Bel , pour baimir
surtout des minutes des notaires ocllcs qui eiposoieut tes actes
à être mal entendus ou falsifias, rendit une ordonnance en i5o4>
qui les fit disparaître des actes juridiques. Le parlement, par
arrêt de i55a, bannit également des lettres royaux les tïc.
qui avaient jusqu'alors été d'usage et qui u'étaient pa» SHfcts
à Je moindres abus. Voyez Siclbs.
ABSOLUTION. C'est la rémiMMU des pécbés faite par le
prêtre au nom de J.-C. dans le sacrement de pénitence. Le
papeCélcstin III, dans une lettre de 1 195, adressée àrévéque de
Liiweln «n Angleterre, «ffre la formule d^ne alisahttiofi nd
tnajorem cautelam. C'est une forme d'absolution mouvcIU , boib-
mée par les Canonistcs absoliilion d cauleU '. C'est peut-être la
première fois qu'elle parait dans les actes ecclésiastiques, Ab-
' Journal A» Trirovx,
ACAbÉHIG. Sl^
iuUcnte jircDd eucore pour la levée des censures et TactioD de
minrîlicr un cxcommunit^ avec rL'glise. — On appelle encore
■■■'latiiin une prièfc qui le dît à la fin de chaque nocturne d£
1 jUice divui.
ACADÉUIE. Lieu fort agrilaUe et planté d'arbres, h ux
Mkiln (lin quart de lieue) de la ville d'Albènes, o!x Platon el
K» diaci^les a'asicmblalcnt puur converser sur des matières
pUla«ap]|ii)ues. Le nom d'Académie fut donné à cet emplace-
ment, d'un nommé Jcademtu , ricbe citoyen d'AtUèuea , qui en
iiaik piuaeâeeur , cl vivait du lems de Thésée. Cïmon , générai
ilhéoieiit eiubullil l'Acadcmie. et la décora de fontaines, d'ar-
htttcl de prumenadea, en faveur des phUosopbes et des gens
de lettres qui s'y réunissaient. Cicér()n,ckez les Latins, donn»
p»r alIiuioD le nom ti'JcmlimU à une maison de campagne qu'il
mil pris de Ponziol. Ce fut là qu'il composa ses Quttlloiu aea-
tfoufcrj. Ou a donné depuis le nom Hi'acadéinieé à différentes
isBemMécs de savans qui s'appliquent à cultiver les sciences ou
li's arts. Lorsque IMoléméo Solcr se fut assuré la possession de
l'S^yfkle , Il fonda , sous le nom de Museon , la fameuae ajcadé-
nie d'AiBxaodrie , dans Inquelle il réunit les pbilosophee les
pli» dittlngués de sun tenis, el auxquels on dut la célèbre bir
bltotbique brûlée en 640 par ordre du farouche Omar. Cette
acadii'(Dte fut loDf:-lems le centre de l'iuslruotion. Lcspottes et
Iw écritaius lalios se formèrent à l'école des Grecs; mais Home
a'ctti potut d'académie. Le premier établissement de ce genre,
panai les modernes, fut fondé par Cfaarlemagne. Cette acadé-
iBic, dont il était giembrc, obtint yne grande célébrité : elle
rtpaudit le sodt dce sciences , et jeta les premiers fondemens
ik la laugiw française , alors mélange barbare du langage deii
CoU». du latin el du vieux Gaulois; elle soumit à des principefi
celle langue qui devint la langue romanct. Dans le siècle suivant,
l'aetiiiuiit d'Oxford fut fondée, en Angleterre, par Alfred-lc-
(rraitd. Vers la même époque, les villes de Grenade et de Cor-
douQ etweoi aussi des académies, que leurs fondateurs, les
lUwe», rendirent célèbres par Icurgoiit pour la poésie, la mu-
•(que et les IclUe». l'oir I'nivusitë.
L'AcwbtiiB vu JtixriiMACX, fondée à Toulouse en i3a5, est
- Js^uswïcicjiue des acadiémies qui subsisteut encore aujour-
u ^m 4>a>is mtfw
i
36 ACtblHie.
d'Iiiii. Ses membres prirent le nom de mâ!»tenéùf! d* U gaîi'
scitnet. Les prii qne l'on y décerne coDitistent en fleurs d'or et
d'argent, letles que ta violette, le touci , Yamarante et Véglantine.
Cette société, que CK-mencc Isaurc Ht son héritière, jouit en-
core d'une réputation méritée.
La renaissance den Ictlres , an quimième siècle, fit éclore
une foule d'académies, et notammenl en Italie : la plus célèbre
fut celle de laCruiea de Florence, à la<]udlc on doit le fameux
vocabulaire de son nom. La plupart des aalions ont à présent
des académie» : les plus célèbres sont, la société royale de Londres
et les acailéiHirs dt Berlin, de Madrid et de Sainl-PHersbourg. Lft
France en compte plusieurs à Taris et quelques-unes dans les
dépnriemens. Voici tes principales :
L'ActDÉMiE rstnçtiHE, iittililnée en i635 par le cardinal lli-
clielieu, pour perfeclîoimer la langue. En général, elle a pour
objet toutes Icsmatières de grammaire, de poésie et d'éloquence.
Sa devise est : A l' immortalité.
L'AcioiMiE BEI iKncRirrioNs rr Hitas-LEiTHUi, dont les tra-
vaux ont pour objet len inscriplious, l« devises, les médaille».
■ L'académio des inscriptions et belles- lettre s , dit Voltaire,
formée d*aln>rd en i(i63. de quelques membres de l'académie
franrnîse, pour transmettre à la postérité) par des méduilles.
les actions de Lonis XIV, devint utile au public, dès qu'elle ne
Tut plus uiuquement occupée du mouarque , et qu'elle s'appli-
qua aux recbercbes de rantiqnilé, et à une critique judicieuse
des opinions et des faits. > Celte société, composée d'un Ir^s-
pelit nombri'! de membres, tint ses premières séances dans la
bifaliothtque de ColbeH, et ne fut connue que sous le nom de
Petite Acadrmie. nom qui lui fut continué jusqu'à t'^poque( 169 1 ),
oJi M, de Ponlchartriiio, contrdleur-eénéral , eut le départe-
ment des académies. Ce miaistre donna une attenttou particu-
lière à la petite académie , qui devînt plus connue sous le nom
li'Jaulfaiii royale de» Inscfiptiont et Médailles : cependant, elle ne
reçut que le 16 juillet 1701 le règlement définitif de son orga-
(lisatiuu. Sa devise est : fttat mcri. Cette académie , détrui(«
en t~t)S par la riitilution , et rétablie dans l'ancien Institut ,
A ièi>5,par nn4écrMoons«Iaire, soMB le nomade Cf««Mrf*£rû-
tmrt tt^Littératiêrt owienne, M repris ion premier nom lors de
la cr^aliun tlii nwHVol Inolilut, eD i8iC.
L'AcAvÎMiB «ES urittiCES. Cette académie fui établie en i66fi,
par les soins <Ie Colberl. I.rs wlciiccs physiques, les malhé-
natiques, Tliisloire, les belles-lettre»! et les matières d'érudi-
tian sont principalement de son ressort. Sa devise est : IntatU
it ptfficil. Ce ne fut qu'en i;i3 que le roi confirma par des
Ici Ircs-pa tentes l'établisse m eut des deux académies des sciences
el des beties-leltrcs.
AcibiitiK soTiLB DIS uiAjx. it,T*; Aci.d£uie des scicbcgs wo-
biK KT roLuiQtfô. Voyez Irstitdt.
Louis XIV avait déjà fondé, en 1648, l'AciDiMia «otile di
msimi CI DE KccLFTCH», et, en 1671, celle d'ÂnCBiTEeinkE.
AuikÉMiE DE SiiBT-Lcc. Ce fut en i3c)i que le prévôt de Paris,
afanl assemblé les peintres de eelte ville, lit dresser des régle-
mens cl des slaliils , el établit parmi eux des jurés et des gardes
poiir faire la visite , leur donnant pouvoir d'empétlicr de tra-
uJllci tous ceux qui ne seraient pas de leur commiiuauté. En
uiôo . Charles VI] ajuula aux privilèges conlenus dans ces sla-
tnta Texemption de toutes tailles, subsides, ^et, gardes, etc.,
prifU^ges que Benri III confirma par lettres -patentes de iS83.
En i6i5,Iacuiiiiiiunauté des sculpteurs, qui s'était unie à celle
lies petnitea. au commencement du 17° siècle, fit approuver
ïlfBlificr son union par sentence et par arrêt; les sculpteurs
iouiuaienl des m^mes privilèges que les maîtres peintres, et de
quatre îurés de la commnnauté, deux devaient être pris entre
lu peintres et deux entre les sculpteurs. Cependant il s'intror
dui^'t des abus; c'est pourquoi en 161^ un ajoula trente-quatre
Muveaiix articles aux premiers statuts, qui furent confirmés
pu Ici 1res- pâte ni es de Louis .\III en 1633. Le grand nombre
dessialuts n'obvia point encore à tous les iuconvéniens; ce qui
engagea les plus babiles artistes, qui n'élaienl point de leur
corps, A ea former un, qui a pris le nura A'Açadémie royal* de
Pcinlurt tt lU Seulptaïc , académie qui fui t'undée en i643. A l'ï-
uitalioD de ceux-ci, les maîtres peintres obtinrent aussi pour
leur communauté uuc déclaration du rui, en date du 17 no-
, qui leur pcrmil de tenir une école publique d*
u
i
dessin cl d'y entretenir an modèle. On distribuait tous les ans,
le iuur de S. Luc, dcui médaillos d'argent mix deux i^lèves qui
avaient fait le plus de progrès. Celte commnnaiité Était com-
posée de peintres, de sculpteur*, de graveujrset d'enlumiiicura;
les marbriers éiaieul du même corps.
Louis XV établit rAciDÉHiE ne cmBUtcrB, foadto eii 173 1 par
les soins de la Peyronie, et qui fut confirmée par leltrea-patea*
t«du8 juillet 1-48.
AciDÉHiE BOTiLB DE MiDiciHE. Celle académie a été créée par
TiUG ordonnance dn rot du 30 décembre 1820. Elle est instKùéc
spécialement pour répondre aux demandes du gouvernement .
sur tout CD qui intéresse la santé publique , el princi paiement
sur les épidémies , les épiaooties, les différena cas de mé-
decine légale, la propagnliou de la vaccixie, l'examen des re-
mèdes nouveaux et des remèdes secrets, les eaux minérales
naturelles ou factices. Elle est en outre, ehargée de continuer
les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie
royale de cbîrurgic. L'académie est divbée en trois sections,
tiiie de médecine , une de chirurgie et une de pharmacie.
AciiDÉHiB noiÀLE DE Mir«iQi]3. CuUc académie fut établie
en iGGg. Nous en sommes redevables à l'abbé Perriu ■, iatro-
ductour des ambassadeurs auprès de Gaston, duc d'Or^aos.
Ce fut l'opéra da Venise qui lui en donna l'idée. Ce théàlrc fut,
pendant quelque Icms, nommé théâtre des cu-lt.
ACCEIVS. Les accens ou f.ipritt des Orées ont une trés-an-
cicnne origine, comme le démontre Videlius *; on les fait re-
monter jusqu'à la i-'iS* olympiade, c'est-à-dire environ deux
siècles avant Jésus-Christ; Port-Royal la place & peu près à l'épo-
que de Cîcéron ; c'est-à-dire lorsque les Grecs eurentbcsoîn de
signes pour faire connaître la prononcînlîon de leur langue aux
étrangers qui vcnaieni l'étudier ii Athènes. C'est Aristophane
dcRyzanceqni . dit-on, les inventa. Vinkclmann nous apprend
qu'on a trouvé dans les manuscrits d'Herculunum, sur quelques
■ l'cn-io (Pierre] n'était DtprWeni poHi'tti tViin Unifice; H ae dl np
jiclci' tttbi piiur a^xitcr uu iiire A aoa noN).
' Jvura. dn Sav. 1 lo'j, p. »f5.
ACCKKS. W
ktIfCB , des pointa et lits lirgulen que Doua nommoos Mcen».
U; en avail auasî &ur uitvcrs d'Ëtui|>iile , écriUiirle miirdVna
maison , qui faisait le coin d'vuic me d'HercuUauœ. S. Augus-
Im ((^moigiie nussi qtic dL-s le 4' siècle ou \uyait de» £»prUi daaa
ki nuiiuscril» grecs de l'aucien testamviit. Il n'est donc pas
permis de croire que l'usage des accetis ne se soit introduit
qu'au 6*slc€ledanslesmaauacrilsgrccs. Cependant l'exîslencfl
ou l'absence des accens ne peut rieu décider sur l'antkjuil^ d'uu
manuiKrit grec, aulériuur au 7' siècle. I^ négligence ou l'cxac-
lilnde des grammairiens ou des copistes sont les seules causes
ii l'une ou de l'aulre : mais l'usage des accens devint si géné-
ral au 7* ïiÈcle , qu'on ue peut se dûiK'ii^er de Gxer au moins
ioe siècle les maouscrils qui eu sont di^pourvus.
Le» Grecf s« sciraient de ees accens, aon-soiilement pour
Rgler la voix dans la prononciation , mais encore pour fixer le
KM da plusieurs mois.
Los soccDH étaient en usage dans l't^riture Latine dès le
Itmt d'Auguste , et dans l'âge d'or de la Lalinité : quelques
marbrea et les plus anciens grammairiens ' , en sont garans
contre Struvft '. Les plus habiles antiquaires distinguent même
les accctis gmxi et les aigui : les uns servaient à discerner loi
fifllabe* longues, elles autres lessylInUce brèves dans des mots
^aiiiti<pKs,ciommedans matM, arbre, et ma/ia, mécbanl. Ces
lieux acceoi Keniaient encore à la distinction de deux cas du
mdoie mol. Ainsi sur moîà nomïnalif on mellait l'accent aigu,
e( aion «n relevait la voix ; mais sur miua à l'ablatif on élcTait
la voix et on la baissait ensuite comme s'il y avait eu miuàn. Ces
deux acceos réunis ont produit dans les manuscrits le circon-
:t tel qu'on le voit Planche T , au mot tKcnil. Cet accent cir-
^exe, au-dessus d'un point ou sans point, est mis souvent dans
d nombre de manuscrits pourunemouunenretrancbéo.
t aigu au milieu de deux points est un signe d'omission.
:ent aigu icnanl beaucoup de la virgule manuscrite en Ht
it la fonction. On s'en tiervaît encore ù cet usage au com-^
ment du i3* siècle. En général, lesLatins firent des accens
' SoeU». , (b i(iif»(r. Grammnt. e. 51 .
■ Di Criter. rnatmcr. p. 33.
_ J
40 ACCEM.
le même aaagc que Ici* Grecj, c'est-à-dire ijn'ils s'en scrvifeitl
ponr la pronoiiciiilîOD, la cltsliiictlon iIch ceis, les abréviations,
le discernement «les mets liés en»inblr, les omissions, la sépa-
ration des phrases, etc.
Les deux a étaient, au 3' siicle, si bien distingués des lettres
sujettes à se confondre avec cui. (jiie l'arcenl n'y peut avoir
été mis pour obvier à cet înconvéïiiciil Mais an moment ait
le bas gotliiquc i>c glissa dans nos écritures, deux (ide suîle ne
se distinguèrent plus de Vu par leur propre figure. Pour obvier
h cet inconvénient, tes dîplAmcs et les manuscrits snriout usè-
rent d'occeus sur ces îi, d'abord avec plus de résen'e, ensiute
avec moins d'épargne, à mct^ire que le mal Augmentait.
l'n des plus anciens exemples d'accrns sur les deux û* plu-
sieurs Tois répétés se tii-e d'uu dipMmed*0lhonIlI,det'an9r)O '.
mais t'usags n'en était pas alors fort acrrédité; il s'affermit par
degrés dans le 1 1* siècle . vci-s le milieu dnqnel ïl avait déjà fait
bien du progrés en Allemagne. I*s accens furent nlors leHc-
menl en vogue qu'on les plarasur plusicursantres lettres, el
même sur le.i deux ïambn§ies de Vit , ponr le distingitcr de \'n ;
ce qui rendait intililes les acccn» mis sur tes dcus ii pour les
disiniguer de !"« : il se passa quelque lems avan* que eel abus
ffll supprimé. Au t3' siècle les accens . devemts très-communs,
n'afleetircnt pas seulement les deux II, mais même H isolé ;
an siècle suivant . presque lous les i sans drsiinclion en furent
marqués ; ïl ne ftit pas rare cependant de voir les accens tout-
à-Tait suprimés : eaftn , imcnslblcmenl raccourcis , ils dégéné-
rtreut en porn^-
II résulte dont, ^qu'on Irouve quelques accens sur Tes dcnx S
SH lï Ad du 10' siècle ' ; que dans fe 1 1< ils furent un peu pln«
fréqaens , snriout sur tes deux H de suite , pour les dislinguet
de Vu *; qu'an la' siècle il* faienl plus communs • ; que cetre
pratique fut bien établie pour les maiiuscritt dès le commcncc-
inc:itdu 13'; que les accens ne cénli-icnl enlïSrcment la placo
■CLmnic. God\*ic, p. 810.
■ Chion. Gnltvir , pagt 3 1 "i
' Ihid. page âG3.
* Cukjr, a CatuL-g. ••/ ihi mahuui pi/bf. p, Ro.
K
ACTE. «I
ti>ip-»nt> qtio dans le ■'>' «tfccle, quui[|iic ceux ci aient proba-
blfnwtil cuiuint^ncé vers la fin ilii i^'.
H e»l à propm J'ob^rvcr en gi'n^rul (|iic les au!.'teiis notaires
ri co|i3sles ii('glig''reiil beaucoup lus acccnx.
ACCOLAUE. I.'accolatic ou circaailnclïuu c.*t une csptce de
crocbelou demi-cercle, <lai)j> lequel les ancien!* lopisles renfer-
DiaienlIeïmoIsuudemi-inoHqu'ilspoitaicnf aii-dessnsdelader-
ni^nligne. Pnnr ne point portera la ligne suivante un mot qui
cDDipl^lailleKns, on le plaçait sous le deruïifrrool delà ligne
Mec une accolade, pour marquer qu'il appartenait à la ligne
luprrieurs : cet usage avait lieu même du tcms d*Augusle '.
ACTE. Lemolorlt, dans le sens diplomatique, est im lerinegé-
nériqiNiquisecourund souvent avec i:cuxdef/iarlef,d'iiulrumtHf,
dï diftoaut et d'icriturts. Ces mois ne sont cependant pas syno-
ii^mn; Ps ont chacun, dans l'idée des vraïediploniAli$les,une
application particulière. Les noms de charlu et de diptomei sont
mcrvéa pour désigner les aueiens litres; celui dWfct pour les
nouttaoz î celui dVa*i'(urM pour les pièces de proct'dure; celui
liWriunrat convient i-galcment aux uns cl aux autres.
Tant que dura l'empire Romain , et même long-tctns après
M drcadence, ou uVnlcndit par actes, que les rrg'utrt»
fnUia, gâta publica', ou tes Journaux des Empereurs, etc.,
mi'tnon pas une plice particulière ; car le mot atU ne s'em-
plofi jamais qu'au pluriel , on ne s'en servit pas dam le bas
f\ moyen-âge. En turme de jurisprudence moderne . au con-
traire , tout est devenu acti. Car on entend par ce mol toute
ilrtlaratloD. convention ou stipulation faite entre deux on
plusieurs parties. C'est ce qui fait que plus les litres sont
"Tcns, plus la dénomination d'acte leur convient ; au lieu que
>'<U ont une certaine anliquilë. on les appelle r/iKif m , diplôme i .
iutruitms. Tout conlral passé pardevant notaire, et même
ks billets sous seing privé , portent le nom tYorU sans contes-
laiton : de là vient (pie les espèces d'actes varient a l'infini ;
mais le titre détermine dans i|uel ordre il faut les placer.
L
SurtOD. , lif>. n, m Octan.. n. f,l .
BltoM, CbihuI., bHnc 11, cul. 6G.i, £06.
i
43 ADRESSE
Av»dI Françoi» I", les acics élaienl rédigés en latîn ; c'es
priucc, qui> voyant que l'usage de la langue laliuc se perd:
el que le françab sVteodaît et se pcrrcclioanaït , ordonua i
les actes fussent n>dîgés ea français. Un ëvëquedcMclz, oom
Bertrand, est le premier qui imagina d'établir daus les vî
des dt-pâts où les actes qui constataient les propriétés de^ f
liculicrs fusseut conservés, et où l'on pAt les trouver dans
contestations '.
La nomenclature ou les dénominations principales des dit
actes qui appartiennent à la Diplomatique sont : leltret , ipft
indicuttt, rtserila, eÂartu , notices publiijiti* et prhia , pilct* Ji
, Ugislalitu, aeles eonrinllonnelt oa contrais, Uttmru
brtfs et bnviU , diplômes , ensdgaemms , ivideluts , etc. ; eni
registre» , pouillèf , papiers terrien , tiivet , et autres mémoire
pa[rfers gard^ dans les archives. On trouTera Ions c«« mo
leur place ; voir SotrscaimoK.
ACTUAIRE. Jflaarius. Ce terme, que Ton rencontre qi
qiiefois dans les monumciis anciens , signifie la même et
que Scribe OU Tachygraphe ; c'était celui qui était cliargé e
les Ilomains de dresser en prt.'sence du magistrat les coot
et autres actes, d*où il empruntait le nom à'Jctaaiiat '.
ADRESSE. L'adresse et le talut sont les caractères pn^
des lettres et épîtrcs. Les Romains les joignaient ensembJc i
la formule unique : il/. Atlîco Tallias Cicero iaialem. L'ui
l'autre étaient toujours plact^ à ta tète de la lettre , ou , con
on s'e:(prime actuelletncnt, en ligne séparte du corps d
lettre . dans le goill de notre Monûcur épistolaire.
Malgré l'usaçe. on omit quelquefois l'un ou l'autre, et qi
qucfuis touE les deux ensemble >. Les bulles curent quelqut
des adresses , à en juger par certaines bulles de Crt-goire ^
adressées singulièrement aux Apôlrcs Saiut Pierre et Saint P
Les chartes prirent, assez souvent dans lesprcmiers siècle
forme des lettres , et portèrent en conséquence des adresse:
xiglc. Au 8* siècle , les actes par lesqueb on donnait des b
> JmcJotee gertnaniqnti, p. SSG.
• De Re Diptom. p. SO'J.
>lUItue, Capital. I, tome fi, col. ÏOJ, £06, <«S, £09» &00>.
Lk
s , tcor étaient ordiDaii-emcnt adressés : Damino $a~
r BatUicte D<rmîni Benigni Mitrlyria eub nppido Divionii
tttm, etc. C'est, wton PérarO , pugc lo, l'adresse d'uno
' ebate Ac donalirm Tailcà l'égliM de Saiiil Binigne de Dijon. Le
fia BooicDt cppendani le donalcnr adresse na charte à l'alibi
eliU communauté, ou à l'évËtjiie et au clergé.
IDIE&SE DIfl DIPLÔUEI Ar CBIHCELIEB.
Lortqae nos rois dcsqualorzitme et quinzième siècles don-
niienl dctdipli^mcs un peu solcuneb, c'était toujours quelqu'un
daConseil qni en était Icpromoteur; mais rarement le Chance-
lieri'j trouvait pour les sceller, à moins que ce ne fiii«ent des
aclestr6»-aolennels : encore ,quoiqu'ilj assistât, il était passé en
SMgc au commencement du i4' siècle, de lui adresser cxpressé-
oeiit le diplAme, pour le signer et le sceller. La formule de cette
adrçïte est singulière ; elle est placée à la fm du diplôme après
te) dates , et conçue en ces lertnes : Per Regem, ad relationem
CMtilii, in qv> cratU voi , et le nom du sccrilaire , ou , Ptr Con-
àlimn l'n quo tratts tôt. Plusieurs preuves démontrent que ce vos
Hait adressé au Chancelier. Il est très probable que ce fut celte
«Ireue qui donna lieu à lordounance de Charles Vl, n'étant
encore que régent , par laquelle il veut que toutes leltres-p a ten-
ta soient scellées du grand.sceau,ctqu'cllcsjic soient scellées
qu'après avoir été examinées ù la chancellerie.
Le* Allais se sont servb les premiers du terme d'urfcMM pour
signifier im compliment de félicitatioo au roi, envoyé par quel-
ijiics corps , Tilles ou provinces. L'usage des adresses au ruî d e
Id part de» villes et des provinces d'Angleterre, s'introduisit
lonquc Louis XIV eut déclaré qu'il reconnaissait le iils du roi
Jacques pour prince de Galles. Bouvard est l'auteur de cette
inention en 1689. Depuis lorstouslesétals consliluliounelsso
'onl servis du mol adresst, pour siguilier les répoMei des difTé-
ifiiles chambres ou assemblées déhbérantcs, aux discours de
i.i couronne, ou simplement pour signifier les demandes ou les
Iilicilations que les cbaimbrcs font de leur propre mouvement.
AFFRANCIIISSEUENT. Les monumeiis anciens,! prendn»
surtout au 4' siècle inclusivement, oITrcul trèx-souvent des
charte» d'alTruncbissciucnt uu de manumiaïiun, iiitiliilccs, pgur
\
APfRAm.nlSSEMKNT.
l'urjUiiairc, Cliai-tn iiificnuilalU. Pour avoir une itWc jnftle de ot
airranchisKcmcus , il l'avl reuiniilcr un peu plus haut. Chez h
lioniaias, l'alTVanchisHemcnl commenta suualc rùgne de Serv»)
TuIUus; c*élait la récompense que les maîtres accordaient |
ceux lie leurs esclaves dont ils étaienl le plus coiitcns : la libeil
et l'iiidépcudancc. i
■ Celte indt^pcndnncc s'occordail de Irois manières : ou bie
■ le matire pn^sentait son esclave au magisiral; ou bien i
> maître l'alTranchisFiait dans un repas qu'il donnait k fts amii
> ou bien il raflVanchîssaît par son testament. La prcmîèl
■ manière était appck'e manamissio par vindlctam , parce que)
* migislrat ayant frappé d'une baguette appcltéc vindicta , l'ei
» clave que son maître tenait par la main, celui-ci le Idclitl
■ nussilôt (d'où est venu le mol lai in manumifsio), et iui donna
> un petit soufTTel sur la joue eu signe de liberté. Etto fut intri
* duite par Valérius Publicoln , un an après l'expulsion des toi
t La .«econde mauière était nommée manumîiiio per epislolam j
> inleramicos , parce qu'au milieu du Testîn le maître donnait,
* son esclave son acie de liberté. La troisième était appelf
i> maimmimiû pir iestamirnlunt '.
Il y avait encore une quatrième manière qui avait lieu , Ion
qu'un esclave, de concert avec son mailre, faisait inscrire aii
nom sur les registres publics avec ta déclaration des biens qui
puasédait. C'était ra(rranchi3.semcnl du cai), censùi.
Le» choses durèrent eu cet élat jusqu'à Constantin-Ie-Grand
Ce premier empereur chrétien, pour donner à t'EglÎ!^ u'
l('uioig;nage de son attachement, permit par une loi du 8 jut
3i6, à tout particulier, d'affranchir ses cs(;Iavcs en présence <ï
peuple et des évéqucs ou prêtres, au lieu de les présenter aii
magistrats séculiers. Une aulrc loi coiiUrmativc fut portée pi
le mi!me prïncc en 3ai. Depuis ce tems.'Ics manumîsslous t
firent à l'église par actes signés dt;s ccck'sîasliqucs; le pré
mier des diacreis présidait à la cérémonie '. A cela près les chr4
tiens suivirent assez les formes de la jurisprudence romaine
excepté que la seconde manière, celle d'affranchir dans un fet
lin, n'eut pas lieu parmi eux.
• TnrasMin , «■.(. lU l.< Jarispyadsncc lUmaint, p. 135. ■
•Marculf./ûrni. 56.
AICLE. n>
Efl France les »erfs qui, dans la bas» tuttnilë et dans le «tyle
dn chartes, sont souvent appelles hommes dt torpare , éXnwni
affrancbts , aa en présentant un denier devant le roi, cl atora
ie prince Trappail sur la main de l'esclave, faisait lomber le
denier, et lui donnait l'acte de liberté, ehartam ingtnuilali»; on
appelai! ce» sortes de serfs Denarîaiet : on en présentant une
charte ou un écrit à l'église, cl on nommait ceux-ci Chartalarii.
Comme les serfs ne pouvaient entrer dans le clergé sans le
comentemenl du roi, l'alTrancbissement était une condition
DcccMaire avant l'ordinalion ', et alors l'éréque le déclarait
dlo^n Romain devant l'autel, en présence des préIres, de»
clercs et de tout te peuple '.
Li 13* épttre du cintjniènie livre du recueil des Utlre» dt saint
T^goirt , fail voir de quelle manière les airrancliissctuens se
lient dans l'Eglise rumaînc.
le pnmier édil dunné en France pour l'alTranchisscmenl
ç^néraj des serb fut porté par Louis-le-Gros vers ii3o. It est
molîv^ sur ce que la nation des Francs doit élre franche d'escla-
t^e. Ce^ndanl on y aperçoit que la politique y a beaucoup
ilcpart et que ce fui un des principaux moyens dont le roi se
ftnit («ur recouvrer ranl-irilé royale, éclipsée en quelque façon
pli CL-lk des seigneuts , qui 'dominait trop, et qui fut alTaiblie
parce mtaM coup. Cet cdit fut confirmé par Louis VIII, en
isifi; enfin ratifié pour louiours par un édil solennel de LouiS'
te-Aulin. de l'dn i3i4 '■ Maigre cela l<!s lettres ou chartes de
manonthekin ont eu cours jusqu'au iG* ïiécle inclusivenienl.
AIGLE. L'aigle dans la diplomatique, a rapport aux mêdailitt
on toi trtttitx. Elle élail le symbole des Romains du tem» de
la (ti-publique , et ou la trouve éployée volant vers lecict sur les
miiluinea de» empereurs, pour marquer leur conséeralion. Elle
• Kni tTenseîgne dans les légions romaines depuis le 3' con-
■nlal de Harius, 8a ans avant J -C, jusqu'à (Constantin, qui y
«idMtilaa le Labanun. F.lle fut renouvelée pour le même objet
par Fridérîc I , empereur d'Occident; au moins s'en servait-il
>Kd.L t.fcrn. 19.
•Bilax. Cdpdnf-.l. ir, col. UO.
•Ilaiaaalt, Abrégé Chronot.ttt Cllistoirt dr Fra
.1 ■
à
t6 AUNËA.
dans sca arméex. Napolton réiablit les aigles dans les armé*
françaisca; mais elles eu furent bannies de nouveau eu 1814
L'aigle se Irnuvo aussi sur les mminaieB des empereurs Henri Yj
et Frédéric II.
Dès l'an 1107. l'aigic t'ployéc »e voit sur le sceau de Malhiei
de Lorraine, depuis évO<(uc de Toul. C'est peut-être la premier)
fois qu'elle fut employée dans les sceaux. ^
Graad nombre de savans ont prétendu que Sîgismond , filt
de Charles IV, était le premier empereur qui eût iutroduîl Taigl^
àdcuxiétes sur les sceaux de l'empire, vers 1410 : cepeuda^
Ludeweig, conseiller du roi de Prusse a donné la descriptioa
du conire-scel d'une cliarle de Vinceslas, datée do lôgy, o^
i'oD voit l'aigle éployée à deux létes ■- L'on a aussi attribuai î
Charlemagne l'aigle à dons télés, mais clic iJalc de plus haut,
puisque Ton en voit une sur la colonne Antonine. j
ALINÉA. Les anciens ont mi.s en usage plusioura manières
de distinguer les alinra. D'abord en ne les M'pnra lea Uns dei
aulres que par un espace en blanc d'un pnuce à-pen-prés. Ci
vide dans 4e corps d'un texte, surtout lorsque la lettre qni
commence Valinéa n'est pas plus grande qne les autres lettre»)
annonce une antiquité supérieure au 8* siècle. Ctis vides fureol
la phts ancienne manière de ponctuer lei actes publics. Ceug
<ies a/indaétaient plus étendus que ceux des simples points, oewtT
«i plus qne ceuKdcs deux points; et ainsi en proportioD. Au gi*
siècle on s'accoutuma par degrés à mettre des points ji la t^
de c«s intervalles , sanii diminuer leur étendue proportioanelle.
On se servit ensuite d'une lettre iniiiale majuscule pour dé-
signer le commencement d'un alinéa. D'autres le portèrent à la
ligne sans achever la précédente.
Ce dernier usage donna lieu à Iruis diffère n s usages, dont
les alinéa, portèrent le nom ; en sorte qu'entre les a ^nda portés
Âla ligue, un distingue les aliguii, Icssaillans, et les rcniraitn.
Les alinéa alignei sont ceux qui sont de uiveau avec les autres
lignes, c'est-à-dire qui s'approchent également de la perpendi-
culaire qui dirige le commencement des lignes.
Les alitUm faillam sont ceux qui oulrepaesent cette pemen-
■i*rtf/'.iiilr*ItfMMMMaKr,,l. *iy. lit.
\
CcolaïK de qnetqnn lellres, oii de l'iniible majuscule seule-
■cnl-
Les oJittM rtntrans sont ceux qui laissent vide an espace du
MBneiioeinent de la ligne, comme on le lait aclueUemenl
liins rimpriraerie.
Lonqae les lettres des alinia et des titres ne soûl pas plus
gmdea tjae celles An corps du texte , ou lorsque ces lettres
ml Mlles onciaks , c'est la martiue d'une grande antiquité.
IlKBSfln manuscrit en minuscules, des iuiiiales d'a/iit^ en
npibles dnïgneut au plus te 8' siècle : ces mêmes capitales
initiales des elittra dans on manuseril en ouciales marcpicut
■KliMHtidre antiquité que si elles étaient onciales.
IcBtaîlUlcsd'a/fiiràeucureives excédent toujours en hastenr
bcocps de la lî^e. Les capitales pour les alinéa sont lanlM or-
dbHreset tanlAt aiguës ou rustiques; l'uniformité caracUvise
kiplos ■Dctens manuscrits.
Outre ces tnarques distinclives desc/iWa, on emplojgi encore
d^nlrafigvres, selon le caprice des écrivains, comme ilc* ei-
pJMs de a , de 5 , de points interrugans couchés , etc.
Le texte des diplômes e^t «^crrl tout de suite sans aliiti». Si l'on
iracontre quelquefob des espaces en blatK , ils ont été iainës
pMirterire des noms prières. On ne reprend jamais à ta ligne,
^'«uc signatures et aux dates.
Dstts Bo acte de l'an 1 58o , on remarque que tous les repos
te dames ou de phrases disparates sont exactement observés
par des aUiua. Jusqu'alors on avait écrit les pins longues pièces
uiktanenae interruption ■.
ALMANACIl. Nos ancêtres traçaient le cours des lunes pour
loole Tannée sur un morceau de bois carré qu'on appelait al
mot^kt. Cn mots signifiaient, contenant toutes Ut lunes. Telle
Cil. sdon quelques auteurs, ronginc et l'élymolngie des aima-
mcbs. Olaûs'Wormius, dans ses Forlff (^onoij, parle d'uu bdtun
pMeB , long , hexagone , divisé en deux parties parallèles, dont
le premier cAlé représentait le cours de l'année . depuis la cir-
Cbucûsdh insqu'an 3o juin, l'autre depuis le i" juillet jnsqu'i
b wnl S^vestre. .^hmmar/i , snivanINicol, parait ftrc un mïM
Dipl. pral. p. 68. ji. h j . .: n i- ii-.j
i
M ALVANACH.
anbe ou rli.tlilécii ; al est l'article I', et manacli en )ii^I>rc<) oa
enchald^eii sigiiilîu nombre, eompU ; dans le calenilritr an comple
les joun et le^ mnis. On [Iréleiid qne c'est chez les Egyptiens
qu'il faut clicrclier l'origiue des aJmanacli^- fit peuple engagé
par la beauti^ <.'t la pureté du ciel à obsei-ver le cours des astres,
et forcé, par le débordement annuel du Nil, de mesurer tous les
ans ses terres, a di) un des premiers réduire en pratique les con-
naissances aMronouiiques, pour apprendre aux habilsns des
campagnes IVpoquc de la crue des eaux , la durée du déb'irde-
meut, la saisoii des semailles, des moissons, etc. On est porté
à penser, d'après un passage de Pline . qu'Hipptirque fai.^ait des
éphémériJcs où étaient aonoa<;ées chaque [our les positions du
soleil, des planèlcs et de la luuo, les phases, les éclipses, les
aspects, les conlîgura lions, etc.; mais rien n'indique que ce
grand astronome ait cru aux rêveries astrologiques des Chal-
déens ou des Egyptiens. En Europe, le premier qui , dans le i5*
siècle , ajoala le cours du soleil , de la lune et des planètes à
ralmanach,quî ne contenait auparavant quêtes Têtes ecclésias-
tiques et le» noms des saints, Ttit BegioraontanuB. Foy. Calbr-
piiiB. Dans le i^* lièclc, quelques astrologues reitdirent par
leurs prophéties leurs alraanacbs populaires, tels sont Hoore
en Angleterre et Uathieu Laensberg à Uége, et de nos jours en-
core ils trouvent des imitaleurs qui abusent de la crédulité de
la classe ignorante. Les anciens almanaclis français acquirent
aussi des noms populaires ; de ce nombre ctaieut le Boa Métuii-
ger, le Compoft lUs Btrgert, etc.
ALHANicn *oTÀ L. Sa publication remonte à l'année 167g- Les
premières lettres de privilège sont datées du iG mars de la
même année. Il a subsisté à peu près dans la même forme jus-
qu'en 169,-. Louis XIV ayant eu la curiosité de le voir celte
année-lâ , Laurcut d'Houry eut rfaonncur de le lui présenter, et
peu de lems après il obtint des lettres de reDouvcItemenl de
privilège, sous le litre d'jilmanach royal, le ag janvier 1C99.
Depuis ce lems, cet ouvrage a été continué tant par lui, luori
en i;35, que par sa veuve et ses ayant cause. Le Bretou, son
pelit-lils, eu ubliut le privîl^e aux charges, clauses et coudi-
lions portées par l'arrêt du conseil du i5 décembre 1743. Les
pays élraugeis Mit au&sî leur ulmaaacli royal ; celui de Prnsse
.I:ire de 1700, celui de Saxe de 173S, elle Royal Calanderd'Aa-
îlrlerrede 1730.
11 parut en 1757, sous le nom d'Europe eeclfsiailique , an bon
almanach du clergé de toute l'furope. II en existe maintenant
un fort complet , sons le titre d'Jlmanofk da citrgé de Franc* ,
luit le privilège a été accordé en 18a 1 au sieur ChatiUou.
ALPHABET. Dans notre article sur l'A. nous avons déjà Tait
«Mnaltrecommentnouadevionareproduire successivement tou-
letk» lettres dcl'alphabet, en expliquer l'origine , la fdiatioD et
In transformations diverses. Nous nous bornerons donc ici à
pnler de l'origine de l'Alphabet même, du nombre de lettres qui
l'ont composé, et de l'accroissement qu'il a subi successivement.
Nm remarques porleront surtout sur les alphabets Grecs et
lonuiDS. parce que nous avons déjà donné l'âge des diffé-
mu al[Aabels Sémiliques lorsqu'il a été un peu cerlain. Alais
liajlsnt de l'origine de l'alphabet grec, nous allons complè-
■nnent oous séparer de Dom de Vaines. Ce savant soutient
ipe Cadmus est le premier qui enseigna aux Grecs l'usage
d» lettres, et s'attache à réfuter le sentimeni du pré^tident
Boubier ' , qui pensait que l'alphabet élail connu plus ancien-
Dïmcnt des Grecs. Depuis cetle époque la science philologique
» fait bien des progrès , et est venue confirmer les raisons qui
prouvent que Cadmus n'a pas, comme le disait Lucain, fait
connaître le premier l'alphabet aux Grecs. Nous allons donc
tncer rbùloire de cet alphabet d'après l'excellent travail de
H. Scbtcl '.
Selon l'opinion commune, c'est te Phénicien Cidmus au-
quel les Grecs durent la connaissance dcVari d'écrire , i55oaDS
mnl notre ère. Cette opinion se fonde .sur une asserlion d'Hé-
•xidole qui l'esprime cependant de l'air du doule, en y ajoutant
" correctif ; à ce qu'il me parait ', Elle est conircdite par Dio-
luie de Sicile, qui rapporte que plusieurs gé néralious avant Cad-
* Dt priti* Gratoram et Latin, lilliri
• HiMoira d« U Utltraturt greeqnt
»li»«V, ». 58.
Tm»i.
1 profane; 9' édition,
SO VLPIUEIIIT.
mus, Ici Grces avaient des caractères cl «'i;ii scrvaieitl pour dea
moDumciis publics; mais qu'un délu^ détruisit ces premier»
Élémens d'iiuc civilisatloa indigène '. Il s'était conservé en
Grèce une tradition sur le bonheur qu'avaient eu les Pélas^
de sauver cet alphabet au lems du déluge de Deucalîou *, el
c'est Traisemblablenient cette IradiliuD qui a engagé Eschyle k
faire dire h Prométliée : ' J'ai formé l'assemblage des lettre*
■ et fixé la mémoirCf mère delà science et âme delà vie'. •
Pausanias parle ' d'une inscription qu'il dit avoir lue à Mé>
gare sur le mouumont le plus ancien delà Crècc. Kn efTet, ce
tnonumentremontailà l'année iG^Hovant J.'C. '. L'inscription
était donc antérieure k Cadnaus , et par conséquent pélae^iqucb
11 est évident loulcfois qu'au moins l'alphabet dont les Grecsu
servaient dans les siècles suivans, s'accorde dans les noms,
la suite, el même la forme des lettres, avec les alphabets des
peuples de race sémitique, c'est-à-dire des l'héoicieus, det
Samaritains et des Juifs, ou plutdl, pour parler plus correc-
tement, avec celui des Phéniciens; car ceux-ci et les Juifs s«
■ervaient, jusqu'au tcms de Cyrus, des mêmes caraclèresS
Cette analogie est si grande que nous sommes obligés de tA
'V. 57ei7i. '"^^
' Voj- EusTATU, iK Oifyit. , lib. U, p. 35S,
' Pigmekh. v. 155.
U. £3.
* D'apivs k calcul de (.Archer.
* Voyez J. L. Hug, Ertindung der [iuchsiabcnscfarift , Ulm, ISDl)
ili-£°. Cet écrivain moutre que les lettre» phtiniciennce ne sont que i
bieruglyphes , et laiiat des hierogtypLes tigypiiens. Cette vérité ■ Al
mise dans tout son jour par M. Champolliua , dans sa Granunaire igyp
li(iin>,et par M. Salvolini ,dans œa Anlayie gramm . dtiTRiietégypiiém
de l'iescription àt Bi>Mlte, (. i , i<lanil,et. \a\r la partie inliluléa : TabltA
romparalifJtt prineipuux lisnts aîphabili^att létnitijHti, cmprunUt i l'aé
mm aipfiabti égyptien. — Voir auui nos plaacheB du B el de» lellres atij<
vantes , où nous avons donné les lettres t'gypiienaes , qui ont srr
modèles aai lettres sémitkc[uca. — Voir encore sur cette queatioa le trM
caiieui ouvrage de M. le chevalier de Parât ey, intitule : Eitmi uur t'a
gmc dHiquoI hiéro^lyphiqut liiK^iffrct tl titu tiIlTn , elr. Paris, cl
Tr«iitld« V\'iirt«.
JtLPHABF-T. M
c la tnain àet t*Mnicien« dans l'alphabet grec , el de
que , *i 1m Pélasgea avaient . tomme il parait eu eSÎBt,
itnl l'arrivée de C&dmus. un aJpbabcl difl'éreal de celui dei
rkhitcicaf, les peuples delà Crècoy rcnonci'reiit pour adopter
tfini qiR: cet étranger leur apporta.
H.SchoBl croit ponvoh- concilier les deux opinions de Diodore
rld'IlrTtidote, en insinuant, ci; qui nous parait peu probable,
(^ Cadmos nVlaît qu'un être mylliolofiiquc , auquel on n'a
ttlnboé l'ÎBvcation des lettres, que parce qu'il apporta aux
ùnct les mafta» de s'en servir plus commodément , eu leur
faaanleoDmalIre la manière de prépai-cr les peaux pour l'usage
iirteJltire ; mais tout cela nous paraît dénué de preuves, et
BèBe pan probable.
L'aipbabH pbénioien n'avait pas de voyelles : il se compo-
nit primilirement de onze consonnes et de quatre aspiration».
Lm Grecs figurèrent ces quinze lettres de la mauière suivante :
A. B- r. a. E. I. K. A. M. y. o. n. r. s. t.
>'avaDl pas dans leur langue les aspirations marquées par les
fmlre lettres suivantes : A.E. 1.0. , Us les employèrent pour
aprinter des toyelles, et c'est ainsi que dès l'origine l'alphabet
aricBlal, en passant aux peuples occidentaux, subit une mo-
dificatkoD qui fui un perfectionnement notable. Il avait cepen-
«bnl un grand défaut pour les Grecs; c'est qu'il ne fournissait
pas de mojen pour distinguer l'c et Vo brefs, des mêmes voyelles
lonqu'elks étaient longues. Cet alphabet ne leur offrait pas non
pli» de caractère particulier pour exprimer les sons d'it et d'au,
H ùa riaient obligés d'employer pour cela la lettre O, ainsi
qu'un le voit dans les plus anciennes iRScripIious,
le» Orientaux augmentèrent successivement le nombre de
kvn caractères, dont Qs imaginèrent sept naiirtaux. Les Grecs
t'en adoplèrtint d'abord qu'un seul . l' r, qui obtint la scizlËme
pbcedc leur alphabet. Ils l'employèrent pour exprimer une
Krtaïae aspiration qui ressemblait au son dur français, de
«t(itèr« cependant qu'elle s'approchait de celui de Vu. C'est de
cMIe époque que parlent Pline cl Tatile. lorsqu'ils disent que
Cadmiis fit coonaltre aux Grecs .wVf lettres '. Le seiùëne carac
■ Pi™., aut. iVflf.. VU, SO; Tacit., -J-n., XI, (i. "",!^rt, ,„ï^
il
r
53 ALI'HAHF.T.
1ère s'est aoniervé eu latin pour l'usage auquel les Greci l'n
vaîeni d'abord destiné ; il a'est maintenu aussi dans le nom d
la ville li'Elia ou P'elia, colonie ionienne de la Lucanie, qui
tes médailles , est écrit ile la manière suivante : TEAH. Sue
cessîvemenl )a prononciation de cette lettre s'adoucit au poio
que, d'une aspiration, elle devint une simple voyelle, expri
mant le son de l'a français.
Plus tard , lea Grecs s'approprièrent encore trois d'entre la
nouvelles lettres des peuples orientaux . et leur assi^èrent II
même place qu'elles occupent dans l'alphabet de eeux-ci; ci
>ODt: 2, R et 8. La destination de l'H ne fut pas, comme pu
la suite, d'exprimer soit Y» , soit l'i longs ' ; placé à la lëte dd
mots, l'h indique une forte aspiration, pareille à celle de IM
allemand : c'est ainsi qu'on le trouve dans l'inscription de
Sigée où l'on Ut : ÏIEPMOKPATO.
Par la suite, les Grecs inventèrent le 't' et les, qui, comm«
les derniers venus, prirent rang après l'v. Une tradition fabu-
leuse attribue ce perfectionnement, ou même l'iuventiou des
seize premières lettres , à Pilihèdb, un des acteurs delà guerre
de Troie : un fragment d'Euripide , conservé par Stol>ée , faH
bonncur à Palamède de l'invention des voyelles : cela veut dire
sans doute que ce fut ce chef qui eut l'idée d'employer Ie>
quatre signes d'aspiration de l'alphabet phénicien pour expri-
mer des voyelles. Sous ce rapport on pouvait dire qu'il avait
inventé l'alphabet grec, car celui des Phéniciens qui n'expri-
mait que des consonnes, était très-incommode pour des Grecs,
ou même inutile sans ce perfectionnement. D'après une autre
tradition , Aristote dit que ce fut Epichaive qui imagina le t et
leX.
L'alpbahct grec ne fut porté au complet que vers l'époque
des guerres de Perse, par Sinohide Js Ccoi. Il y ajouta trois
lettres , savoir : Z , V et Q ; et comme l'aspiration avec laquelle
oertains mots se prononçaient s'était successivement adoucie,
au point qu'il paraissait inutile d'avoir un caractère particu-
' Nous uous eiprimon* ainsi pour ne pas préjuger la question litigicuM
entre les Grecs modemei «1 l'^cote A'Uraimi sur 1« pronoaciatioa de
(3
r pour l'indiquer, Siiuonide donuck à lH la ligaiOcation
d'une voyelle longue , qu'elle a conservée. Ainsi fut porté à
il le nombre des signes destinés à exprimer les voyelle» de
b langue grecque.
L'alphabet de Simonhle, composé de vtngt-qualre carac-
■ïrts, fut adopté par les Ioniens, et probablement les Samiens
cadonnirent l'exemple. CiLtisTRAiB de Samos porta cet alpha-
bet à Athènes; mai» ce ne fut que vers la fin de la guerre du
Pélt^mnoèse, sous l'erchonte Euclide ', qu'il fut employé dans
let inscriptions publiques. Cet alphabet complet est nommé
huai ^péfipmza, Ultra ioniennes, pour le distinguer de l'alpha-
bet cadmeïen dont , suivant Hérodote , les Ioniens changèrent
quelques traits, probablement en les arrondissant; il est appelé:
AIflubrt poilériear d Eaelidt , ^ pitr' EOxJtiSnv •yjfa^y.aTnm ' en oppo-
tilion à ValpAaiitl atti^uc, àrTixÈ j'pa^/iaTa, dénomination par
laquelle on désignait celui de vingt et une lettres *.
A câté de cet alphabet , les Eoliens conservèrent un caraclëre
particulier, le digamma, F, dont tous les Grecs se servaient
penl-jtre originairement. Cette lettre exprîmail un son moyen
tnireceuxde l'/'et du tt français, qui était propre à leur dia-
lecte. C'est ainsi qu'au lieu d'AlQN, Us écrivaient AiFqn, d'od
rient le latin mum ; de môme OFIC pour OIC, la racine à'ovii *■.
■ 01. XaV, f.-i03 uu av. J. C.
■ PtoT. il Aritl.
' la lettres T, 0, 0 et H sont dccrtie) dans deai fragmens de C.tujàS
•CfEvMPiDaqu'ATiieNÉEDoasa conservés. Voy. Deipn., X, 80.
' Lïdigamma est nomm^ pélms'l'" p^r le docteur Marth. l'auteur du
ffjf» Pélaigîea, pirce que, dans son aystèrac, les Pêlasges ven»* d'Asie
Mapporté celle lettre avec leur alphabet. Quelques auleura italiens l'oal
mmatUtruMjmt; feu Heyne l'appelle simplemeDl le diganima Aorn^rign*.
Oo Mt surpris que ni Hérodote , en parlant des dialectes de la Grtce , ni
AriMoleen parbnt des détails sur les dix-huil caractères de l'alphahet
(ne , ni les grammaiTieus d'^VIeiandrle, n'aient jamais fait mention du
iipmm», quoiqu'Aristarque ait employé tant de particules ixpUlisu
par bire disparaître les hiatia d'Homère. Le premier tcrivaia grec qui
«parle ntDenys d'Halicaraasse ; encore le décHt<il plulAl qu'il ne le
■amme comme ferait un te^vain qui rapporterait une chtise oonTclle
pw Ml lecteurs (Voy. Areh. I, 30).
1
H ALPUABHT.
Iii» penpleade l'Orient, atixquds les Grecs durent la d
oaimance de l'alphabet, écrivaient de droite k gauclie^d
Grecs adoptèrent bien cet usage, laaïs avec un changeni
Arrivé à l'cxIrémilL^ gauche de !a page, l'écrivain retoui
vers la droite. Cette manière d'écrire s'appelle boustropkm
pavnpafr.Sà* ypifttyi, c'est-à-dire , tracer des ligues commeJ
les boeufs en labourant. C'est ainsi que furent éoriles les loj
Solon '. Plus lard les Grecs renoncèrent entièrement à la j
nière incommode d'écrire des Phénicieus, et adopteront^
qui est générale aujourd'hui parmi les peupleiï européen»,/
Quant à l'origine de l'alphabet des Latins, les auteurs j
conviennent qu'ils le doivent aux Pélasges ou aux HellèM
mais ils varient sur le nombi-e de lettres tju'ils lui empnil
rent, et sur l'époque où quel({ue;>-unGs de ces lettres aN|
adoptées par les Latins. Schœl ' est de l'avis de ceux «(ui cng|
que l'nipijabet latin n'a été d'abord que de seize lettres^ J
de Vaines croit au contraire que leur alphabet a été lou^ '
bord de -ii lettres. Or comme, tout eu soutenant cctle,^
nion, ce dernier expose en même ttiras celle qui lui est opp^
nous allons citer ses paroles. J
Quelques autours, dit Oom de Values, ont atssignj
nomn»^ les luventeurs de certaines lettres de l'alpha
Ainsi Plularquc ' . Maxime Victorin d'après lui , et Ter^
Scaurus (p. aa53), nomment chaotm un inventeur du G, M
que l'on trouve cependant sur les tables Fugtibines, bion ij
rieures à oes iaventeuFE. Ainsi, S. Isidore de Séville ' , «t B|
Diacre * , reconnaissent un inventeur du K, dont l'usage 4
cependant bien ancien , mais que l'on confondait avec le '4
le G. Ainsi , Velius Longus ' prétend que le Q est de nouf
■ Quelques inscriptions aacicnacs elatenl ^crilu de haat en bu, 4
forme ^tail appela >t:\>o'i>, en forme de colonnr. ' 1
'DenyBifnalicamaMe, Arch. 1. 1, ch. 3G.— Tache, rfMn. k, O'
~ Pline, H.if. natar., lir. vu, i6.
' Bittoire abrégé» de ia Uftiratart roinaint . tome i, p, 56. "
* Qaml. Roman. Si. "
' Orig. lib. l,c. 1. •
' Trad.dt fiai. flom. ■*'
' V» OrthagTaph. p. 5218. ' ■' "-• "■ ' .■ ■"^■"' -^i
ALPHABET. S5
lue. parce qu'à la vérité le C joint à Vu le reiidail pro^que inu-
fle. Ainsi, plusieurs auteurs nous certiflenl la nouveauté de l'jR,
ntiexi d«? dire qu'Appius Clauilîiis, qu'ib en dounent pour in-
nslcur, étendit seulement sou usage à quelques syllabes expri-
mées «aparanuil paruneiV'. Ainsi, S.Isidore*, et Pierre Diacre '
^rtslnl, disent qu'on n'usait point de I'j- avant Auguste, pen-
^Dt que Plante et les écrivains du premier dge t'ont employé.
UasiilePère Ilu^ies attribue aux Eoliens l'inTenlion de TF.
qae 1m Latins, selon lui, reçurent d'eux ; pendant que des mo-
anmeos Ulïns , où Y F se tronve, surpassent de beaucoup en
mtlquité ceux des Eoliens où elle se rencontre. Maïs ce ne sont i
là ^ue des allégations sans preuves. Malgré tous ces auteurs, îl i
D*m etl pas moins vrai que l'alphabet latin a (oujoura été tel j
iju'il est, i l'exception de l'y et du Z , dont encore l'adoption 1
dott remonter an moins deux siècles avant Auguste ; depuis ce 1
t«Ds DO n'y a point louché , ou on y a touché !(ans Truil. j
L'empereur Claude , à la vérité, fit tous ses efforts pour iiiire
«■««rwrir trois lettres de son invention: la première était destl- '
néei distinguer \'a consonne (actuellement t) de l'a voyelle, ,
<fuit*écrtT«icatdcla même manière; il lui donnala Turroe d'uue
F rcBveraée. telle qu'on la voit pi. I, au laoX Alphabet , fig. i,
l«ttre cfoi distingue les monumcns du tems de cet empereur '. I
La «e«onde était un anti-sigma de la forme de deux c adossés \
(pi. I, auniot anti-sigma) . avec la valeur du pet de V^tp», ou
du é et âel'», bs, ou équivalant au T des Grecs. Aucun ancien
De nom a fait connaître la Irolilime, et nul moderne n'a pu ^
la deviner. Malgré la puissance de cet empereur, le terme de sai j
vie fut at»si celui de l'usage de son invention. 1
n » fut de même de celle de CliilpéricI, roi de France '
tn 5So; il porta une loi qu'il lit publier par tout le royaume ,
■ V. ffûtEnre <1« Gantcii et des Gauldi, 1. 1, Dissert. I , p. *e, et Ht. i ,
p. tBi. — HDgoi/< i'ieiib. Origin. c. 4. —Thomas Dcmpslrr de Elrar.
fl»îoI., I. I, c. 1,p. S.— Bibliolh, VaUc. p. liS.-Drg«r. lib. t, lit. t, j
"1, 5,5. i6.^Q»inlii. ;«((>. I. .,c. t, rtc, '
'Orig. L i,c (. ^
*Dtf,erib. Orig., t. 1.
'Gori.ffi/'tM Ail. alfiibfio. p. St. — (>r«fn-,p. fM.—Cniolaph. pii.
1
r
F
■ ai
56 AL1>IIABET.
pour ajouter tjuatrc Ictlresà l'alpliabel '. Le tcms a ri^pundudc
lois images sur cet événement, qui était alors de notoriété pu-
blique, et dont tout le royaume retentissait, que l'on ne sail
au juste ni la forme ni la valeur de ces ék'mens, ni de quel
langage étranger il les avait lires. Grégoire de Tours *, Aimoin ',
sont les seuls anciens qui nous en aient conservé ta mémoire.
Vossius 4 les estimait grecs. Olaus Vormius 'i les tirait du runi-
que. EcLard ^ y voyait une lettre lombardique , une gothique
et une anglaise. M. Duclos^, les revendiquait à Thébrea.
D'autres enriii, les regardaient comme tirés de l'ancien (O-
ihique. Celte diycrsifé de senliniens est venue et de l'obscu-
rité des tcms et de la démangeaison de donner un nouveau sysr
tème , et plus que lout cela encore , du peu d'accord qu'il y t
entre Gri'goïre de Tours et Aimoin.
En effet, le premier dit, suivant que l'explique Noël *, tpu
ce prince fit ajouter à l'alpliabet les quatre lettres grecques 0,
V, z, N- Aimoin assure au contraire que c'était 9, <f, X, ÛJ
Faucjict prétend, sur la foi de Pithou et sur celle d'uD manus-
crit qui avait alors plus de cinq cents ans, que les caractèrei
qui furent ajoutés Âl'alpbabet étaient l'Q des Grecs, le n, le t
et le T des Hébreux; c'est ce qui peut faire penser que ces ca-
racltres furent introduits dans le franck pour représenter dei
sons qui lui étaient particuliers, et non pas pour le latin, àqu
ses propres caractères suffisaient. Il ne serait pas étonnant qu(
Cbilpérîc eût emprunté des caractères bébrcui, si l'on fait at-
tention qu'il y avait beaucoup de juifs à sa cour. En effet, ii
était nécessaire que les Francs, en cnricln'ssaul leur langue d(
termes et de sons nouveaux, empruntassent aussi les caraclère|
qui en étaient le signe ou qui manquaient à leur langue propre,
dans quelque alphabet qu'ils se trouvassent.
> ^Iml.illuifr. p.BD^.— £ckarâ,Coni.il<rabiuFranc.Orii!NM.lz,p.il6
■ Bill. Fratie. I. v, c. 15, col. ÎS8.
LtsuprA, i. :, p. Il",
M. Dudui. Sien. lU l'JeûA. dn Imcr., t )5, p. 5?B, 7£3.
Nouv. Diei. du Originét, irl. alpkabfl.
ALI'HABRT. 57
|k^ ^liiies eiptique diiTéremment Grégoire de Tours et
» De li comparaison réfléchie de plus de dix manu»-
M rsn et de l'autre auteur , voici , rlit-îl , ce qtii peut ré-
felc piiM clair, relativement à la question dont il s'agit.
I ktw«ardeat à donner à la première de ces quatre lettres
Ktt le son de l'oméga Q des Grecs. Les auteurs ne sont
Ipfwwd $ur la deuxième ; ils semblent convenir seulement
ifeiffirocfaedu V des Grecs (voir la /7^. 3, p/ancA^ 1 du mot
l#i^rioii lui donne constamment la valeur de l'iz. En eflel,
llfaalcittourner celte figure, on pourrait trouver l'a et 1'*
a troisième représente à peu près un Z dans
I les manuscrits avec le son du (/< {figure 3 de la
n pourrait y voir ces deux lettres poncfaéea. La
iebeaDcuuppour la forme; comme on le voit dans
7 de la même pi. I. Mais quelle qu'elle soit,
|,la valeur d'un double v; v. L'usage du sixième
r ff'innocua, JVÎdolaicu», appuie la vraisem-
Ue invention. Quoi qu'il en soit , elles devaient
hid paraissent encore toutes bien peu utiles, puisqu'il
d^e la composilion de deux lettres pour rendre le son
k nkor des caractères nouveaux : aussi ne lirent-iLi pas
BKl'i désirer, dit Noet, aujourd'hui que noire langue est
ODS les étrangers qui recherchent nos livres, que
t enrichi noire alphabet des caractères qui nous
tt, mrtoal lorsque nous eu conservons de superflus;
e QOtrc alphabet pèche à la fois par les deux con-
B, ta di>ette et la surabondance ; ce serait peut-être l'uni-
■BC7C0 de remédier aux défauts et aux bizarreries de notre
rapbe, si chaque son avait son caractère propre et par-
■, et qu'il ne fût jamais possible de l'employer pour ex-
r an autre son que celui auquel il était destiné. ( Foytt
j le Bombre de lettres dont se composent les alphabets
Â
r
■ Cl
Si
'""■ ,
.....'^ .VMtrH
.. Sa
.. 38
z*"^ ^
Ptr»»n
Etbiopicn (L*
Fraotiii . . . .
GeorgUn....
... aj
...36
Sianoii
.SlavoD(iiicien)....
37
39
HtbriîqiK...
...»
Thîbctalii
Turc
io
as
Uilied
Les Chinois n'ont pas d'alphabet proprement dit. Les stgnei
de l'écriture, pris en général, exprîmeul chez eux des idées et
non des pronoiicialionH. Lefl diclionnaires classiqucB chinois en
expliquent 3e ou 40,000. La langue anglaise compte environ
^^,000 mots : il y en a environ 59,000 dans le français, So,otM
dans l'espagnol, 35, 000 dans l'italien.
ALTESSE. Les évéqucs onl porté le titre â'..Yf(n»s0U9 la pre*
mitre cl la seconde race de nos rois. Dans les i3*, i^* et i5* siè-
cles, c'était le titre commun de tous les rois, et ce n'est que de-
puis François I" que les rois de France l'ont quille pour pren-
dre celui de Majesté, réservé auparavant à l'empereur. Ce (rtra
ne fut attribué à certains princes plulAt qu'à d'antres, qne ftft
i6a8. En i65o, te duc d'Orléans, frère de Louis XIII, poursA
distinguer, ajouta à ce titre l'éplthèto de séNnit*ime. En i63i ,
il changea celle qualification en celle ^altesse rojal«iél la
prince de Condé prit en i633 le titre d'atlesae iirntifstme. L«
titre simple d'nffci.te fut laissé aux princes naturalisés ■. Le Aat
de Savoie ne prît le titre d'alUise royale qu'en i653 ; et B o'eil
fbt paisible possesseur, par le consentement de l'empereur,
qu'en 1690.
AMANT , en latin Amanuen>ia. Ce mot que l'on rencontre
quelquefois dans d'anciennes chartes, de la Lorraine surtout,
ne veut dire aulre chose que ganU-noU ou notaire. Il en ettibll
question dans la Chronique de Mcti. ...w-ii*
ANAf.HRONISMK. M
ASBASCiATECS. C'est tin usage commun, depuis le ff
«i/rle incltisirement , de marquer, dans les donations et pri-
viiifge^, les noms de ceux qui en ont sollicité l'expédition. Leur
fonction s'appelle amliascîare, solliciter; d'ou vient sanx doute
ao4t« mol ù'ambassadtar. A titre d'inli-rcesseurs. ils signent
les diplômes rojaus, en marquant au bat tantôt en petit ca-
ractère, tantôt en notes de Tiron : N. ambaseiavit '. En Alle-
ma!:ne, preiique tous les diplômes impériaux sont accordés à
Li prière et à la demande des impémlrices, des princes ol prin-
ce*te«, des prélats et des plus grands seigneurs, et cela vers
Ie^ commencemens du 1 2' siècle.
AMENDES. Toyei CttttSE coiminiItoibe. Medices.
AUÉS el FÉAUX. Ces tjlrei donnés .lux gens du roi sont
fort anciens. Dans les capilulaires de Cliarle^'le-Cliauve, on
Toit que, lorsque le prince écrivait à ses commissaires, U em-
ployait la fonutiic initiale diUclis ac pdrlibiis misiîs, à uos amés
etfi^uz. Depuis bien des lems ces termes ont passé en usage.
AWACUIIOIVISME. Lea dates ou notes clironologiques sont ,
pour les antiquaires du commun , comme la pierre de touche
dt Itt sincérilé des actes. Cependant ce serait s'exposera se
tromper, que de condamner des originaux, prouvés d'ailleurs,
parc« qtie lea dates ue sout poiut currecteii, et encore plus, de
d« traîlerde faux, ou de supposés, des originaux perdus, par-
ce que leurs copies sont altérées dans les dates. Doit-on £tre
lurpris de rencontrer de iauascs dstes dans les chartes les plus
autbealtques, puisqu'il se trouve si fréquemment des fautes de
cbranologiedanslcimonumeus, ioscriptious, manuscrits, lois,
coaciles, auteurs, actes, etc., etc. Iticn n'est plus aisé à démon-
tter que cette deruif^rc proposition.
Pour le« «/oif», Ruddiman prouve incontestablement que les
années du règne de David II , roi d'Ecosse , ont été mal eomp-
lies par les notaires dan» tous les instrumcns publics '.
Pour lea Inscriptions , l'épitaplie du tombeau de PUilippe-de-
Vilou, faite par l'ordre de U reine, son épouse, porte que c
' Boaquet , t. vu
' SiUctai Diplom.
p. 6SS,6S() I. n, p. iSS.
Numii. Theiaur. Prsfal., p. L
(
r
AKACmiUKISME,
prince mwurut le 38 d'août. Cependaot celle daie esl «bsohi-
lueul fausse >. L'ioscriplion mÎM sur le tombeau du jeune
prince André, fib de Humbert II , dauphin, marcgue sa mort
trois ansapri's sa véritable épo<[ue '.
Pour les Vaniucriti ; le» erreurv de dates qui se rodI glisoées
dans les manuscrits de Gré^ire de Toun ont été remarquée»
et relevées par U. TAbbé Dubos. dans son Hutoh-t critiqatit Ui
Mtmarciû* Fraitçaiu *.
Pour les Conciiti', celui de Chàlens-ïnr-Saôoe . daté de Tan
ê£6 dans toutes les éditions, est certainement de l'année nù*
vante *.
Pour les Lois ; M. Tillemont avertit ^ , qu'il ne bot ptts beau-
coup se &er à la chronologie du code , fondé sur les dates des
lots, assez souvent fau-tses; et il était connaÏMeur.
Pour les Juttura; les anachroaismes échappés aux auteurs
les plus exacts, sont sans nombre; on se borne k quelques
modernes. Personne n*i^oore que Jacques II, roi d'Angleterre,
mourut te 6 septembre i-oi . au chdleau de S. Gernuin-en-
Laye; KuddîBau le (ait mourir à Saint-Gwmain-des-Prés. Le
ilfflHnwrtom Ttmfimim atet la mort de Clément X an 10 [otllel
1676 : De Chaa«a la net au 31. et de Prade la reiette an a>
août; c*eM Le as iuiUet.
Ces erreurs multipliées provenaient le plus soumit <)es mé-
comptes des éerrvaios et des notoires, de leurtnattenttoo ou de
leur hardiesse, des différentes manières de compter les années
et de les commencer, de la multiplicité des dates et des notes
cfaroiTologiques, sur-tout dans ces siècles où l'on &isaît une
vaine parade d'entaseer dates sur dates ; enfin de l^gnorance et
de la faiblesse humaine. Concluons donc qu'il t aurait de ta
témériie it meltre parmi les actes fabriqués des originaax indu-
bitables, parce que les date» en sont fautivea. et qu'il y a par
conséquent desoriçinauxsincère&dont la date n'est pascorrecte.
' Mo»Mm, il» la Wonare. framf. 1. ii , p. ^tU. .
' VatbonBT*, (fui. dm Omiàpàiaâ, L i, p. 306.
*T. i.p. iaft. 513: t. II, p. SI, tas, il».
• VaUaMM, Bal. à» LwgsM^ <- o, p. 5SS.
' T. VI. p. 37.
A<(rcEAl'X A sr.FLLFH. Gf
i IVgard de* copies, les anachrooismes sont très-souvent
et pKis grossiers et plus nombreux. N'ayant que ces modules de
eooiparaison pour juger des originaux perdus dans la poiisaiëro
d» tems , l'œil vulgaire les proscrit également tous deux; mai»
les vrais savans en jugent autrement. Ils savent combien il a
élé difficile aux plus habiles copistes de déchiffrer des écritnre«i
un peu éloignées de leur siècle : ils savent avec quelle négli-
gence an écrivain qui n'est point intéressé parliculièrement A
ce qu'il transcrit , se prête à son ouvrage ; iU savent que la re«-
Kinblance approchante de certains noms, la différence des pro-
nonciations et de l'orthographe dans chaque province , la variété
des idi'Ames , ont pu et dû occasioner des méprises de ttonne
foi : Sa savent qu'il en doit être des manuscrits sortis des mo-
u&slères comme des cahiers scholastiques ; les uns comme les
mires étaient dictés dans le laboratoire à un certain nombre
de irunes religieux copistes : ils savent enfin que les fautes
d'aoe copie, lorsqu'elles ne tombent pointeur les parties es-
senltellesde la charte, ne lui portent aucun préjudice; et que
■ourenlplusles fautes sont grossières, nioins ellesdoivent causer
deionpçon , parce qu'il n'est pas possible qu'elles exi^tenl ainsi
dans l'original ; ta bévue montre la simplicité, qui ne s'accorde
coin: avec l'imposture.
ANATBÉHE. Foyetîutnictuo».
ÂfICBE. Dans les anciens manuscrits, on rencontre quel-
quefois la figure d'une ancre, tantôt supérieure , tantôt infé-
rieure. Dans le premier cas , elle a la forme de la figure i de la
planche I, 5' part., au mot Ancre ; et elle désigne une sentence,
une maxime , ou quelque chose d'important : dans te second
m, elle est renversée, fig. 3, ibid., et aigniile quelque chose
^bas et d'incongru.
&NDELAKC. C'est la dënominaliou d'une espèce de charte.
*'iij<i Ca*aTB.
AKNEADX A SCELLER. L'usage des anneaux à sceller
Temoale au-delà de trois mille ans. 11 est peu de nations qui
l'en aient fait usage ou dans leurs contrats , ou dans les ordres
nuiié> de la putsftance souveraine. Pharaon qui donne »n
k
r
63 AHNBAL'X A SCELLKB.
aaueau au pntriarohe Joseph ', pour marquer (jD'i) lui coût
l'exercice de la suprême autorité j Aman qui le reçoit de
main d'A$aoerus ■, el qui eu abuse eu scellaut le cruel tdït q
ordonne la mort de tous le» Juifs, prouvent que les Eg)ptiei
et les Perses s'en servaient communément. Bien plus, l'ou
retrouvé de ces anciens anneaux faits d'or, d'nrgent ou de pie,
res précieuses , daaa les ruiDC^i de Babylonue , de Peisépolit
et dans tes cercueils des momies ; el on peut les voir dan»
belle etuuîque collection des cylindres Babyloniens , de U.
marquis de Fortia ', et au musée Eg3TitteQ du Louvre 4, Le coi
trat passé entre Jérémie et son cousin ', qui fut cacheté en pr
■ence de témoins, et les sceaux apposés sur le tombeau d
Sauveur, annoncent que l'usage des anneaux  sceller ava
passé aux Juifs. Les Romains à leur exemple s'en servirent poi
soeller leurs lettres et leurs tcsiamens : les cmpereiu^, selon Die
Cassius ', s'en servaient également pour donner plus de poids
leurs édils et à leurs diplâmes. On ue trouve point de dénom
nation plus aucienuc chez les Latins pour exprimer un sceai
que celle d'annulus ; seulement pour distinguer cet anneau d'ui
bague, ou disait quelquefois tumuti signât orii , ou sigUiaricU , a
eartgraphi. Nos rois de la seconde race, au lieu à''ttimuias ^ écr
Vaîcnt anulus.
Les premiers chrétiens usèrent pareillement d'anneaui
lorsqu'il s'agissait de sccllur quelques lettres ou quelques coi
trats. La seule différeucc qu'ils mirent dans cet usage , c'e
qu'ils bannirent de la gravure de leurs anneaux tout ce qi
avait trait à l'idolâtrie et à la mythologie païenne. D'ailleurs U
représentations élaieut assez arbitraires. L'anneau de Sait
Caîus, trouvé dans sou tombeau ', prouve que les évëques é
■ G«nà«, cap. XL'.
■ EitAtr, cap. m, v. 10.
' ydit ha rtth»rchti lur It caUi, lit tytabolu, etc., tU Vémm, pi
M. Lajird , qui y a gravé la plupart Ac ces cylindres.
* Voir \snUseriptyon dt et mutée, par M. Charapollion lejeHne, p. «
cliurtuutp. lOletauîv.
'C. Mï,l, V. 9. (0, II, 1'.
' WM. rom.,1. i3et 51.
■> Arringh. thm. Svkttmm., 1, iT, c. k'it p. Mtii.
ii(« senaieul au 3< siècle. Ce iiVtait [tas un privilège at-
iùttltc première dignité de l'église ; les autres évéques en
lltpkment. J*ai envoyé, dit saint Augustin *, écrivant à
dte lellre cacbelée d'un anntau ufi est gravée la télé
u qui regarde à c6të du lui. Nom vous prooieltonit,
iM>> arrivant aiix évëques, de déférer aux lettre* que
iterim,dèsquc noua aurons reconnu l'î m pression du
Mbc atmeaa. Les évéques y faisaient quelquefoi.s gra-
■oms oo leurs monogrammes. Us se servirent d'an-
Cpfa'au 9* ûècle ; alors ils coinincncJ:rcnt & employer
impropres , oo ceux de leurs églises.
fc^niers rois suivirent en cela l'usage des empereurs Ro-
■(c'cA-à-dîre, qu'ils fai»aienl apposer aux actes émanés de
■flidtlear sceau gravé sur un anneau qu'ils portaient or-
^^Kilau doigt. Ceux de la première race, ronds pour la
llCocèdentpas communément la grandeur d'un pouce,
ifcjme en est de mauvais goût ; clic présenlc la télc ou
■■fks le buste do souverain. On peut voit à la bililiullié-
t>4 iM, l'anneau de Cbildéric I", mort en46>tcl trouvé
i«« tatnbeau à Tournay en |653; il est d'or, avec l'ins-
Clûliitritiregii. Ceux de la seconde race, toujours de
lie, sont un peu de meilleure composition. Les 9*, 1:1*
OtfAdK oou« oflrenl quelques anneaux attachés aux di-
|ii^*,Bawon a sujet de douter ■ si ces anneaux étaient là
IwtBlrBca de sceaux . ou s'ils n'étaient qne de pun sjmbo-
kiAnttnres. On sait qu'anciennement on mettait Fachc-
(■«kdonataire en possession par l'anneau.
(W^nes-^Bs de nos rois de la troisième race se servirent
piEDratd'aiiDeaiix pour sceller; mais il parut, vers le 10' siè-
•■<la sceaux difTérens des anneaux, dont l'usage s'iniro-
M BRI à peu au préjudice des anneaux. Il est cependant
qne les papes les ont toujours conservés; car Jean XVT,
l'&it idacé sur le saïnl-aîége en 985 . scella de son anneau ,
h Ueineccius^, la confirmation du décret fait au concile de
EpiiL 39.
' Cim. ■«(.«< '"/!■"■ tfl<">''- 1. i,col. IJia.
■ft%i. p. -!«.•>* ''■ ■ ■•
1
i
64 A.^^tË.
Hayence en faveur des moines de Corvey en Saxe : à moii
que cet anneau ne fût celtii du Pécheur, dont on fait ordi'na
rement ' lionneur à Clëment tV , qui fut couronné en ia6i
On l'appelle Ankeiu dk Pëchedb, parce qu'il représente S. Pien
exerçant son premier éla t. Il scnâit à sceller en cire Icslettn
familières et autres ^'Crîts de cette espèce ; c'est ce qu'on pei
déduire des paroles de ce même Clément IV, écrivant à GiUos-Ii
Cros , son cousin ; Non icriblmus tibi , nec eonsanguineïs noitrtt
sub buHâ, sed sub phcatorh sigïllo, tjuo Bornant Pontîficts m sOi
gtcrelii uiuniur. Ces paroles prouvent que l'anneau du pécbeu
est plus ancien que ce pape, et qu'on ne s'en servait que pou
sceller les lettres particulières. Alais il se passa eucure plu
d'un siècle avant que les papes en fissent usage dans les alTaîre
publiques, et plus de deux avant qu^ils en fissent mention dan
les dates de leurs rcscrits. Aujourd'hui les papes, pour le
affaires domestiques , emploient quelquefois le cachet de leur
armes. Dans le i5< siècle, au plus tard, ils commencèrent :
sceller leurs petites bulles ou brefs, de l'anneau du Pécheur, im
|)rîmé sur une cire rouge différente de la uAtre. On a des bref
de Calixte 111 et de Paul [I, scellés de la sorte. Le sceau di
l'anneau du Pëcheurétait autrefois plaqué au bas du brcr; il ne Ii
fut au dos de l'acte que depuis i6oo •. Voyti Scbadx et Ahrokci
su ScMO.
ANNÉE. I\îeo de plus difficile , quand on lit les anciens aU'
leurs profanes, et surtout les chartes et monumens ecclésiasti-
ques et civils des écrivains chrétiens, que de déchiffrer les épo
ques et les dates dont ils font mention. Pour y parvenir, il esl
nécessaire de savoir comment ils commençaient les années,
Cette étude n'est pas facile ; nous allons cependant essayer de
donner quelques notions claires et précises , d'abord sur les
années des dilTérens peuples anciens , puis sur les diverses ma-
nières employées par les peuples modernes pour commencei
l'année. Ici, pour plus de clarté, nous appliquerons nos remar-
ques à chaque siècle en particulier.
Les Juifn distinguaient deux sortes d'années ; l'année sacrée
> DtHe Dipiom., p. 130.
■ Le Moine, Dipiom, pratiq, p. 77.
ANNÉE. 6S
oa cfCiVnilirtiqiir , et l'année civile ou sabbatique. Ils commen-
çatent la première à la nouvelle lime la plus proche de Véqui-
MM 4t prùtUau , c*eBt-à'dire au mois de mars; et la seconde,
k 11 nouvelle lune la plus voisine de Véqiûnoxë de i'aulomm,
c'ctf-i-tUre au mois de septembre. Scrupuleux sectateurs des
obsenances de leurs pures, ils n'ont jamais varié sur ces objets.
L'ailée était lunaire ou de 354 jours, cl les mois dout elle
ttut composée [toyei Uois) étaient alternativement cmes et
pkmi, c'est-à-dire de 39 ou de 5o jours. Celte année était donc
ta retard de 11 jours sur l'année lolairt; aussi tous les trois
nu ib Contaient un mois de plus do 37 jours, pour réparer le
■lafd.
I.et Égjftùn* connurent, dès ta plus baule antiquité, la vérî-
idik longueur de l'année «ofiurf pour leur climat, elles savans
pesient ' qu'à une époque reculée , cette longueur était réclle-
■cnl de 365 jours et uu quart. C'est pourquoi d'après les calculs
do toOége dea prêtres, l'année ciriU était composée de 365
iom, dîritès en 13 mois de 5o jours chacun, suivis de 5 ioura
ipigemlnti ou complémenlaires. De cette division il résultait
nnerArogradation d'un quart de jour à-peu- près , tous les ans,
sur l'année tolairt , c'est-à-dire , d'un jour entier tous les 4 ans.
Lu prétnc voulaient, dit-on, en laissant subsister cette rétro-
gradatioa, qui retardait , tous les 4 ans. le couimenccment de
l'aonèe cïvÔe et par conséquent toutes les fêtes, d'un jour,
que tous les jours de l'année fussent successivement sanctifias.
Cela anivait en etTet dans l'espace de i4()i années de 365
i')un,.qiu ont la même durée que 1460 années de 3(j5 jours un
^urL L'année de 565 jours, se nommait année vague, et l'autre
•aaMfut. L'année vague cit-Hc fut en usage en Egypte jusqu'au
r^gnc d' Auguste '.Cet empereur arrêta l'année vague, la rendit
G», atlacba le 1°' du mois thôt {voir Mois) au 39 août de l'au-
ne Julienne, et admit l'intercalation bissextile au mnjen d'un
& jour complémentaire, tous les 4 ans, mais inséré à la fiu de
la i' année de chaque période de 4 ans; de sorte que l'année
Egyptienne commençait le 3u août Julien dans chacune des
années bissextiles Juliennes.
tUtantcouipUtii» Chronologie, ^%tOma^\\vya-T\^C,^. fiû.
' On a dressé les table» de » concordance aver l'année fixt.
Toni. 5
1
\
06 ANNÉE-
La division de l'année Egyptienne , &H feMorc efi' ïiéft^ clic
les Coptes.
Chez le» Chinois, l'année a-^tTonotnique a tou)Ou» «o»
menré au solstice d'hiver; mais l'aBOée eiviU a varié seloi
les dynanlies. Hoang-ti et la dynastie Bia , la commeacenl i
la 3' lune après le solstice ; la dynastie Chang, h la a* lune ; C
dynnslic Tehtou , au solstice même d'hiver '. Leur année cirilt
commence maintenant au mois de février; elle est composée A
19 mois lunaires , les uns de 3() joTirs, et les autres de 3o. Ton
les 5 ans. ils ajoutent un mois intercalaire qui forme leur annA
embolismiqiii. L'année iolairi oa oîlronomlqae est de 365 jonrs (
heures, et chaque 4* année elle est de 366 jours, comme aoln
anni^e bissextile. Cet usage, qui est précisément ce que oont ap
pelons l'année /ufffnnf, a 3000 ans d'antiquité avant J.-C ■■
Les Grici eurent d'abord une année lunairt de 35^ (onw
divisée en la mois, successivement cares et plfins, qoi pi«
naieiit dilférens noms suivant les différcns peiiplea; (wjW
]Koi") mais, lorsqu'on se fut aperçu de la réirogrsdatioa 4m
fêtes de cette année lunaire, on consulta l'oracle pOuFy raarf>
dier, lequel répondit, de ré^er les mois sur la latte, et f^fiMt
sur le stltil; et c'est ce que l'on iît en intercalant treU ftit
dans l'espace de 8 ans, un mois de 3o fours. En effet 8 a*-
nées lanairn on de 35^ jours avec trois mou de 3o jours , on gt
jours, sont égales à 8 années jofairM de 365 jours et unquart, ou
à 3,933 {ours. Par ce procédé ils ramenaient le premier foor,
le premier mois, et la première année de chaque olympiade
ou période de 4 ans, et surtout de a olympiades ou de 8 ans ,
Tirt la nouvellelunequi suivait le solstice d'été, etc. Cette périod*
s'appelait oQTÀiTÉRiDB. Les années de i3 mois s'appelaient ettibo-
tismitfuts, et avaient par conséquent 384 jours. Au bout du cyck
de 19 ans, Introduit par Meton 433 ans avant J.-C , les nouvellet
et pleines lune-* se retrouvaient précisément aux mSmes dates.
Au reste , tous les peuples de la Grèce n'étaient pas unanimes 1
se servir des mêmes époques pour l'intercalalion des jours , et
ne donnaient pas le même nom aus mois; von: pour corapU*
ment l'article Mois.
> Slimoiru eonttmant In Chinoii, etc. I. 11 ,p. f 51t.
• Id. p. Si.
$ Rowaint se serrirent , dès le» premiers lenia, de raayée
)ge chez les anciens peuples de l'Italie. Celle anuée com-
l^att aman ou à l'équinose du prin terne, et ne comprenait
^ lo mois de ôo ou de 3i jours, qui faisaient un total de iïo4
JMm. Numa réfumia celte année , la fit commencer au mois
le iaimer , et la rendit tanairt ou de 555 iuurs; puis il la mit en
npp>rt avec l'année solairt, en intercalant, tous les 4 ans ,
ujonnla a* année, et a3 jours la 4' année '. Ce petit mois.
Tftint aiirèa le mnis de janvier, s'appelait Mtrcedonius. U en ré-
nitait une s£rîe de i^tjâ jours pour ces 4 années, et cependant
taon^csde 365 jours un cjuart ne font que i46i jours. Il y
naît donc wae augmenlalion de 4 )Oun). ce qui , k la longue,
kODlererH tous les calculs. Jules César y porta remède, aidé
4eSoaîcène, asirunome d'Alexandrie, et forma ce qu'on ap-
ySe\*réformation Julitnne on l'ojinét Julienni, dout on se sert en-
core. Voici en quoi elle consista. A son époque, c'est-à-dire l'an
;oSde Rome ou 46* avant J.-C, il fut vérifié que le cnmmen-
wnent prochain de l'année précéderait de 67 jours, son jour
iMtable, en otilre de l'inlercalation de 35 jours que cette année
Inail encore Hubir. Jules César ordonna que les 67 jours forme-
niuAdeoxmois intercalés entre novembre et décembre; ainsi
Panaéc , qui finit avec le tli de Aferceiioniai, laquelle fut la der-
idËieftvantla réformalion Julienne, eut par là iSmoisycom-
prls celui-ci, et 44^ jfiurs : un l'appela l'année dt confusion. Puis,
poctr TaTenir, Iules César ordonna que l'on iulerc^itcrait un
i<nr tôt» les 4 ans aprËs le a4 février. C'est de celle époque que
^ImAlei onnéH btsitxtUif , au moyen de l'addition d'un jour
Ions les 4 ans. On appelle ces années />ij^rj^i7rx, parce que l'on
ajoatait ce mois après le a4 février, ou . selon le calcul romain.
ietirfrt atUndts de mars. Ce jour s'appelait le tecand \t , ou
tiimiliu. deuo' fois U tirtimâ. Le commencement de cette année
(éformée fut fixé à la nouvelle lune qui sviit immédiatement le
H»l»lice d'hiver. — Jules César et «es Micceiseurs usèrent de leur
tnlorité pour faire adopter celle rt^foimalion par tons les peu-
ples de l'empire; mais ils n'y réussirent pas e^li^re^1ent ,
( allons le %olr . en parlant de l'année chez les
cbréliens ; mais avant , il faut observer qu'afm que la réforma-
' rUiumé compUt de Chronûl., pir ChampoUion-FIgEac, p. 148.
i
G8 Aini£c.
lion (le Jules Céiiar Tût fuslc , il eû( fallu que le cours du sole
Tût de 365 jours et aix heures, au lieu qu'il n'est que 365 joui
5 heures 49 miaules. Les 1 1 minutes d'eici^dcnl donnent i ion
entier et i minute eu i5i ans, ce qui Ht avancer les équino»
d'un jour. Dans la suite des Icms, cette augmentation jetaencoi
la perturbation dans les calculs et les f^tcs, qui ne s'accordaîei
plus avec les saisons. Au tems du pape Grégoire XIII, en i58i
cette augmentation était de lo jours. Pour remédier à cet io
coovénient, Grégoire XIII, éclairé par les observations astro
nomiques de Copernicet deTichobrahé, et avec le secours d
Louis Lilio, ordonna de retrancher lo jours de l'année i583,<
pour l'avenir, il prescrivit la suppression de 5 jours intercalaire
ou bissextiles dans l'espace de 4oa ans , à compter de i6oo qi
resta bissextile, mais à condition que les trois années séculaire
suivantes 1700, 1800 et 1900. qui devaient être bisttxtlln, sui
vaut le Calendrier Julien , resteraient années communtt.
On appela slytt noareau l'usage du Calendrier Grégorien per
pétucl ainsi réglé, et style ancien l'emploi de l'ancien Calendriei
Celle reforme admise tout d'abord par tous les catholiques
fut long-lems rejetée par les proteslang; cependant elle :
un avantage si inconleslable , qu'elle fut admise successivemen
eu 1700, par les protMf an J de Y A Uemagiie, âe\a Hollande, A
DanncTtiark et de la Saiise , qui du 18 février passèrent au 1
mars i en 1753, par les ..^nj/aij qui passèrent du ao août a
1" septembre; en ijSS. par les Suédois, qui du 17 févrie
passèrent au ■•' mars; enfîn en 1777, tous les étals protestai]
adoptèrent le Calendrier Grégorien.
L'Eglise Grecque, en haine de l'Eglise de Rome, n'a pas eucor
vonlu adopter le nouveau slyle ; elle csl suivie en cela par le
Russes, qui comptent en ce moment 1 2 jours de plus que nom
Les Mahométans et les Turcs comptent leurs années à dater d
l'Ac^iVi!. ou fuite de Mahomet, obligé de sortir de la Mecque; 01
croit communément qu'elle eut lieu le iSou 16 juillclderanné
Gau de l'ère chrélieune. Cependant quelques écrivains Orien
taux , disent que celle fuite doit f ire placée au 3' mois de 1.
première année de l'hégire '. Cette année est lunaii-e, de la n
■ Voir un Mémoire de M- Idtter. ta à CAetadimii de Berlin , Je S o
bre mi. ■ Vi""" .'■. ' - -M . ■■,,„ , ^...„■^
AKNÉE. 09
illeriialiyement caves et pleins, et rorme uu cycle ilo 3o ans,
composé de 19 fois 3G4 jours, et 1 1 fois 355.
li république française avait aussi voulu avoir une année qui
lui fût propre. Par décret de la Convention , celle année com-
mença au aa septembre 1 7ga à minuit , au momcnl de ï'Equî-
nttt vrai ; eUe fut composée , comme l'année Egyptienne , de
Il mob de 3o jours chacun ; puis à la fin de 5 ou 6 jours com-
plémentaires, selon qiie l'année était bissextile ou commune,
elle fut abolie par un Sénalus-consullc, du ai fniclidor an
t5(i8o5},qui rétablit le Calendrier Grégorien, à compter du
1" JBOvier 1606.
Ea Amérique chez les AMqaes , l'année cititt était une au-
dje solaire de 365 jours, formés de 18 mois de ao iours, aux-
foels Os afoutaient 5 jours complémentaires , qu'ils appelaient
fiirtif$ on inutiles. C'était la même division que l'année taguc
des EgTpliens ; ainsi leur année, comme celle de ces derniers,
devait commencer, en i^i ans, par tous les jours de l'année;
ils reclifiaieot ce défaut en intercalant i3 jours tous les 53 ans.
LcDrann^ revenait alors eu 9 janvier Grégorien, qui était celui
du commencement normal de leur année '; ils appelaient celte
■Doée compte du Soleil ; ils avaient en outre une année rilatlle ou
lurie, dite e<nnpte de la Lune, et qui était composée de 28 petites
périodes de i3 jours ou demi-lunaisons *.
Chez les ilfu/w«, on comptait trois sortes d'années, l'année
TitraU de lî et i3 lunaisons ; l'année des prilrei de 3? lunaisons
et l'année vulgaire de ao lunaisons; les Huyscas connaissaient
en 00 Ire des cycles de i85 lunes, ou i5 années, comme les
ChinotsetlesTibetains, et offraient un sac ri H ce séculaire corres-
pondant aux Indielions, usitées du tems de Constantin '.
Maintenant nous allons revenir à l'année telle qu'elle a été
niivie ou divisée par les auleurs Chrétiens , et en suivre les dif-
férenles divisions dans la suite des sii-cles.
' De Humboldl , f^u du CordilUrei , l. t , 3ÎS , u , 58.
w-*Jd.t.U,p 355.
■"' "" ,1.11, p. 288, 251,365.
r
Commeacemenl de l'année chei Us peuples chre'rîens. ' ' '
Les p-cmier( chrétieru, par vi!' né rai ion pour les priocipau
mystères de outre religion, ajoutèrent d'autres époques, coinn
le jour de la Résurrecliou , ou de Pâques ; celui de rincarni
tion , ou Le a5 mars ; celui de la Nativité , ou le 35 décembn
Ajoutez que quelques-uns suivirent la manière des Romaîni
et d'autres celle des Grecs. Ainsi le i" septembre , le i" janvie
le aS décembre , le a5 mars et le jour de Pâques , furent autu
de points fixes d'où I'dd partit pour commencer l'année. Qaell
source de coiirusion ! Pour débrouiller un peu ce chaos > il f a)
parcourir la suite des siècles, et les usages des différeutes pai
lies de l'Europe polici^o.
Il est probable que, dans les trois premiers siËctcs de l'Ëglis
l'enipire des Césars donnant le ton à une grande partie des pn
vitices voisines de l'Italie , ou y suivit le calcul romain- Je d
une graude partie, car nous avons des preuves que tou» 1
pays conquiii ne se soumirent pas aux calculs du vainqueu
Avant le concile de Nicée, les églises des Gaules, suivant le v
nérablc Bèdc, célébraient toujours la Pdque le a5 mart,
re^^ardaient ce mois comme le premier de l'année ; aussi
commençaient-elles en effet par ce jour, conformément à
loi qui prescrivait aux Juifs de regarder comme le preniier ton
celui auquel ils solemoisaient cette grande fête.
La religion clirétieaiie , ayant vaiccu l'idolâlrte , voulat s't
distinguer jusque dans le comput. Sans déranger sensibleme
l'ordre des années, elle voulut partir d'un point qui rappelât, 4
commençant l'année, le commencement du grand œavre 1
notre Rédemption. Cette pieuse intention s'accordait d'aillés
avec l'usage de commencer d noco soit , sept jours avant l'ano
civile desKomains. Cechaugement ne put se faire partout d'u
manière invariable ; mais il était sûrement en vogue au 6* sièc
en Italie, puisque les hommes apostoliques que S. Grégoî
envoya en Angleterre, eu y établissant l'ère vulgaire, y fixfere
le commencement de l'année au jour de la naissance de Jésn
Christ.
Les Francs établis solidement dans les Gaules ne suivira
nices erremens, ni ceux du peuple qu'ils venaient de subjugui
AMnÉe- 71
UpkK que probable qu'ils conservèreot leur aiicienoe aup-
&Cettc ualioa bellûjiueuse ne comptait le premier )Our
I qjoe du jour même où elle pouvait ouvrir la cam-
t6n comme die était , le premier mars était le joUt
i Grégoire de Tours commence plus ordinaîre-
g mois de mars , qu'à Noël , ou au mois de jan-
aieat les Bomaius Le troiMËme concile d'Or-
Phn 558, compte le mois de mai pour le troiniëme
pnaauscrit delà vieet des miracles de S. Marcel,
; tTEmbrun , prouve également qu'en France
SBçait au mois de mars '.
I| les Français fireut tndifTéremiacnt u&age de ces
, commençant l'année, tantdt au premier, et
^ comme il parait par la 4^' formule du a* livre
t, L'&ngleterre et l'Italie s'en tiarcnt, suivant leur
f,m %S décembre ou au premier janvier.
|< lihdo &• siècle vit naître un changement qui dura pen-
■faleoSMècleâ snivan». Cliarlemagnc introduisit dans sen
, avec plusieur» autres pratiques de l'éjilise Roma}-
■itey: ie commencer l'année k Noël- L'&Uemagne *, et
e, excepté Florence et PUç, n'eurent là dessus
M ri^e- Les Français se soumirent en partie à l'in-
c Cfaaflem^ne voulut opérer cliez eux. Ainsi l'ao-
■i la première race , avait toujours commencé au
^^»f^, aeloa d'autres, à Pâques, comimença, par
i^IlNativité, et , selon d'autres, au premier de jau-
', pour concilier ces dciu usages , distingue
il, comme chez les anciens Romaius, une
■ OonuiLençant au mois de mars, et une année él-
it BU mois de janvier.
E quelques calaudtiers des S' et ()' siècles, qui met-
kcoutmeiicement de l'année au premier janvier; mais ils
a, et diffèrent eu cela d'autres monumcns plus res-
tai la placent à la Nativité de notre Seigneur.
s que l'usage de fixerlc premier jour de l'an au aS décem-
Prat prévalu, et se fut maintenu pendant environ deux s ië-
'DtttDtplvm-, p. 1'* I ■>■ '■■
■CkM. Godwic, p. f3A, 135, i3C.
CBiDiplom.. p. f7S,
i
1i ANtlÉE.
teiDUs : Htort Calttcano '; il ne fui ccpcotlaul pas géuéral. et
m l'avait jamais été chez eux. Le Limousin, qui, jusqu'à 1 3oi ,
avait suivi cette coutume, cMnniençaà partir derAnnoucialiou.
Ed l,angue(ioc et ef Aquitaioe ' , le premier jour de l'an était
constamment (ai au a5 de mars, sans avoir t^arà. à la fête de
Pâques. En Daupliîné, ainsi qu'à Rome, en Lombardio, en
Chypre, c'était Noël, et non le premier de jauvicr. C'est un
fait indubitable que pendaot tout le i4' siècle la cour de Rome
commençait l'année au a5 décembre. On porte &a pietive le
aS* canon du concile de Cologne de i3io, qui, en preacrivaut
d'7 fixer l'ouverture de l'anuée , déclare qu'il ne te l'ait que sur
le modèle de l'église de Rome , pro ut lacrostucla EctcUsia Romaaa
Id obttrral '. Cet u^age cependant ne fut point constant : on
varia beaucoup; et plusieurs comptèrent les années depuis la
paseion de J-C. , ou la trai/ealion, ce qui est la m6tae chose,
jusqu'à ce qu'Eugène IV ordonna dans le concile de Florence
en i44'>< que l'on compterait dt^sormais les années dejuii* la
naissance de J.-C.
Le lâ' siècle u'a rieu de remarquable, sinon que c'eat une
règle qui peut passer pour constante t, qu'alors les papes ont
commencé l'année dans leurs buUes , tantôt au premier janvier
ou k riocl , tantôt au s5 mars, et que dans leurs brefs ils ont le
plus souvent pris le commencement de l'année au mois de
janvier.
Les choses restèrent en oet état pendant la plus grande par-
tie du iC" siècle. Alaisen i5(i3,CharleBl\ régla, par la fameuse
ordonnance de Itoussillon , chilteau et bourg du Dauphiné , que
l'année commencerait en France au premier janvier, au lieu
qu'elle commençai! à Pâques, en sorte que le premier janvier
I â63 devint le premier jour de l'anuée 1 564. f^e parlement ne se
conforma à cette ordonuauoc que deux ans après, et ne com-
mença l'année le premier janvier qu'eu i56j. L'année iSGti
n'eut, en conséquence, que huit mois 17 jours depuis Pâques,
' Gloii. Latin., I. 1 , col. £69.
• Iftirf.
- Voir iu-9i le P. Echard dana » biblial. Jm aaUllr^ de i'itrire da S. Do-
niiHiijue , p. 650i
^DtBéDiptom.. su]ipleiii., p, £5,
^'claît le i4 avril, jusqu'au dernier décembre. Ce n^glement
niait, MDsdout«, puurparerauz iuconvénieng qui arrivaient
MBMiaieral , l'aon^ vommeitçant à Pdques. Dana une méaiG
oUeilse reacoiilrailquelqneTois deux uioi^ d'avril rpareijcm-
fk.riDoée i55K, ajaat cummencé au premier avril, uc finit
fi'nt ao avril nunant. La coutume n'i-lail pas de marquer avril
^reiwrniois, et avril dernier mois de l'aiiiiée; il arriva de là
hv le courant des alTaires un chaos inextricable.
TUUppe 11, roi d'Espagne, ordonna en iSjS, à l'exemple
bhVnnce, qac l'année commencerait au premier janvier
bm \m ?ay5-Bas.
1*1)**^ de commencer Tannéedane les bulles au a^ de mars,
itfcnutant depuis Grégoire XV jusqu'à Innocent XII. Celui-
TiRpritle calcul qui (ixe le commencement de l'année aux
cdtidesde janvier.
Cotdans le 1 8* siècle que Pierre I" changea la manière
itcmpter les années desHoscovitcs, et leur fit adopter l'usage
^chrétiens d'Europe. Avant ce tenis, les Russes commen-
^ùdTionée au premier septembre.
l'iut c^YÈS oo inconri-krES. Voy. Diiis des «mnéek des Sou-
inà ei L'InciaiiiTioii. Voyez. Dàj* pe L'ItccAitirATioK.
l^ calcul de» Pisans qui était cofamuD dans les j3*, i4' et
i5'ûèckiaiui républiques de Lucques et de Sienne, commcD-
çxil ramitteiialàtqiie ceux qui ne la conimençaicntqu'ù la Na-
tiriW; c'est-à-dire qu'il partait du jour de l'Annoociation. Ainsi
ionqoe Von commençait, par exemple, l'année laiio au iS dé-
rniibre, ils o' avaient plus ijue trois mois de cette mûme année
iiM, aprèa lesquels ils commençaient laai.
t<7ex C«LniRBiBa, CoNrvT , Concdaiest, Aâccuu, D*is , «te.
UrarVCRSAlBE. Jamais les anniversaires n'eurent plus de
"(De que dans le iV siècle , surtout en France et en Allema-
PK- C'eât , dit un savant ', le siècle des fondations pour la
Unoîre et le soulagement des morl» : les actes de cette espèce
ngt multipliés à l'infini.
' t,.il,alk, C*rntaiiic
i,p. t83.
r
76 AMïOHCE.
Il esl bon de remarquer, à l'occasion des anniversaires, q\
le cartulairc (le la cathédrale de Béziers, en Languedoc, ta
mcnlfon d'nn trentin élabli au la* siècle par l'évèque Bemdi
pour tous les chanoines qui viendraient à décéder. C'est prob
blement le premier exemple de l'usage ob l'on est de célébM
un service lunéraire le trentième jour après le d^cès. 4
ANNONCE. Sous le litre d'annonce , on va exposer Içs prit.
oipales clauses de précautions mises en œuvre dans le cctr
d'un acte quelconque pour Vaal/ientiquer. Ces précautions coi
slstent principalement dans les annonces du sceau , des soutcri
lions, de la préstncc des Umoins, du monogrammf , des inutsllta^
et autres formalités.
Il est très-rare de voir concourir à la fois tous ces objets d«r
une seule et même pièce. 11 est même des cliartcs sans aiioc^
ce de signatures , de sceau, de monogramme, etc., quï spr
néanmoins revêtues de ces formalités ; il en est d'autres qui nT
annoncent qu'une partie, et qui en réunissent plusieurs. Ab<r
dance de droit ne nuisit jamais. 11 n'en est pas tout-à-fait C
même de celles qui renferment des annonces qu'elles ne rdj*
plissent pas; la règle générale est qu'elles ne sont pas hors 6
soupçon : mais pour ne point risquer la vérité , et ne point h^
sarder un jugement trop précipité, il y a bien des mesures '
prendre. Premièrement il faut être cerlain que ce ne soient p^
des copies presque aussi anciennes que l'original : car ton*
copie peut , par exemple , annoncer un sceau ; mais nulle copii
ne peut le représenter sans quelque supercherie. SeconÂi
ment, il faudrait savoir si cette pièce, qui annonce ce qt
l'on n'y trouve pas, n'est pas plutôt un projet d'acte, qa*dl
acie réel, ou un brouillon bien minuté, phitf^t qu'un origfni'
Enfin il peut se faire qu'un autographe manque à ce qu'il prd
met, et ne doive cependant pas être réputé pour faux. S'ilétall
par exemple, dûment scellé et signé, et qu'il annonçât leAd
QOgramme du roi qu'on n'y trouverait pas , on ne doit rien 4
conclure de désavantageux , surtout s'il est d'un de ces sifecles \
ail l'on ne faisait pas diOicullé de s'en passer : et quand il n'o
serait point , ce ne serait pas cucorc une raison de le suspcclfij
A!(SOWf.E. 77
bdci. ne ponvail-il pas nrrivcr (jnc le projet des parties iii-
» fût de le faire authentiquer par te souverain ) ijue le
tn conséquence l'expriindl dans £Oii acte, comme devant
ftlwUinriaent réalisé, et que mille circonstances en aient
tficbt ensuite l'exécution ? Un voyage de la cour, une guerre,
HBriidic. la mort . etc., tous ces accidens l'auront d'abord
^ada. et les délais en auront pn faire perdre l'idée. L'acte
hûoacnt n'en serait cependant pas moins sincère. De
i^^mnmce des signatures ou d'un sceau étranger n'en em-
fMï|wleuiours la réalité. Deux vusnaux, passant un contrat
kftprmtnl île leur seigneur, se seront proposé de lui pré-
Mk l'Hic ï signer ou à sceller; ils sont certains de son accès-
^ Araprimcnt dans le texte : un inconvénient qticlcon-
fimiul ; l'acte reste sans signature et sans sceau ; il n'en
M|Hmoros authentique. Ces cas arrivaient surtout dans les
haAriNi annonçait la signature des absens, lors de la con-
eoDtrat , dans l'intention de le leur faire signer dans
les tems oii la cliancellerie n'était pas toujours
e.
itone connaissance un peu détaillée de cette par-
is, nous allons parler séparément des annonces
nalité, en la suivant dans tous les siècles.
ktVimiAc ET DU BCEir. Il est peu de chartes de la
|de nos rois où il soit parlé ' de l'impression de
I que l'on y voit au bas. Ce n'est pas que l'on ne
Klques diplAmes revêtus de cette formalité. Dans
, le précepte de Childebert I" pour la dotation du
V^- Calais en 5^8; celui de Chilpéric 1", donné
a fondation du monastère de S. Lucien de Bcau-
e de Thierry IH , qui est rapporté parmi les actes
« Sa Mans , en font mention. Mais en général ils sont
■ nombreux, que dom Mabillon < pose pour règle qu'à
n troDve-t-on un petit nombre d'indubitables, ob l'an*
rit annoncé.
■fclfi)^(Mf P- ^0^-
'lW.IT, p. &I7.
■ XfMda TraiU d* Diplim. , I. m , p. 616.
'IkBiD'pio».. p '<"■
À
r
t
78 ANNONCE.
Ou peut bien s'imaginer que les formules qui ont flcrvi à i^'
primer celle annonee de l'annteu , ont suivi le goût du siècle «t*
caprice des écrivains et des notaires ; aussi n'y a-t-îl rien d'ni^
forme sur cet objet. Voici les plus communes sous la premi^
tace. Ànnali no»lri impremione atiiputari ftrimas , nabitr ligUli^
Jiasimtti. *
Hititiime iiicli. — Au 8' siècle, nos rois, ou plutôt les man*
du palais, annonçaient l'impression de leurs anneaux dam I^
diplome-i ou préceptes qu'ils donnaient. AnnuU nostrî imprt^
atone signaûntus , dil Pépin dans un diplôme en faveur des ns*"
gteux de S. Denys, vers jSo '. Carloman, frère de Clioifeiil''
gnc, y manque quelquefois *; mais Charlemagnc n'omet cfl*
annonce que dans ses arrêts : il y est exact dans ses autres f*
plomes. Les chartes privées n'en font aueunc mention, pal*!
qu'elles n'étaient jamais scellées. ^
Neutiime tiicle. ■~' Il est assez rare que les annonces de Ta^
neau ou du sceau ne se monireni pas dans les diplômes rojs*l
ou impériaux Aa Q' siècle. Charlemagne se sert partout ^
terme d'anneau, excepté dans une occasion unique, oti il e^i
ploie la formule extraordinaire pour tors : Siibltr plambum m^
lari justimas. Louis-le-Débonnaire, Cliarles-le-Cbauve, Vsi't
pereur Louis 11 , etc.. annoncent l'anneau. Ce n'est que sor^
déclin de ce siècle que les princes commencent à faire mendÀI
de leurs sceaux ou de leurs bulles. C harles-le-Gros empl<^
l'une et l'autre expression en 884) dans un même diplôme:.
huUâ nostrâjiisfimtu sigiilari , ac sigiUo nostro cotToborari '; qaf\
que pour l'ordinaire il ne fasse mention que de l'empreinte 4i
son anneau^. En général, les diplômes Carlovingiens, lot)|
qu'ils sont de conséquence, font mention de l'impression tf
l'anneau ' ; mais cette annonce ne se trouve point dans leo^l
plaids ni dans leurs arri^ij , ni dans d'autres actes peu impoh
tans, quoique l'anneau y ait été empreint. h
, «I
D. Bouqati, I. iv,p. 7)8. ' >l|
Di Rt Diplom., f. 107. . <\
D. Boaqnet, t. n , p. 33t.. ^
Ibid., p. 3iT. I , in J ..M',-."tjJ
Dt B* Diptom., p. 107. .t*l I .
J
*»BOBCE. 79
■ pent itoac poKr eu principe qu'il est rare, sont cette
■,4e lrou«er d«s actes qui , ayant mérité la signature «t le
irinoncenl dans le texte ni l'un ni l'aalre.
rati aiéoie dire que ce sérail ud phénomène dans uutrc
e araot le n' siècle.
■ eecJéaiaaIiques annoncÈrent l'imprewion de leurs an-
B leurs sceaux presque auisitât qu'ils commencèrent
nit< La teltce de S. Au^stin, citée au mot Ak»uv , en
. IJ y avait cependant au j)* siècle des évéqucs
t pas encore , et qui, dans un besoin important,
le leur i^glltc , comme ou le voit dans l'nn-
; par David , évéque de Bénévent : Anula tanttx
imas '. Les prélats, évfques ou abbés ne
A de le distinguer dans leur formule d'annonce,
icoup d'exemples dans ce siècle et dans les sui-
lynodale du concile de Truyes de 8(>3 nous olTrc
lusieurs sceaux à la fois: Mttropolilanoram Epii-
., iuptrtigittari nobit ti»um «i. On se sert du
larce que les sceaux, distingués des anneaux,
alors à devenir à la mode.
n'on vient de dire, tl faut ccpcnilant avouer que
i chartes ecclésiastiques de ce siècle et des trois
I point Hccllécs, on se contente d'y annoncer les
■ témoins ; encore cet usage n'étall-il pas cons-
- Dans le lo* siècle, les formules par lesquelles
moncent que leurs diplômes ont été scellés, font
m, lanlût de l'anneau et tanlAt du seeaa. Les rois Capé-
tapltdenl le plti» souvent le terme de ligUlitm . qvel(|uc-
î de katia, maU Irès-iarement celui d'anufwi: et ce
e d'après le roi llobert,
lonce de Vatmiau caractérise donc ordinairement les
t des rois de la première et seconde race. Celle des
T est peu familière, et celle des Kroiu; encore moins;
■ peut-oD citer quelques exemples an lérienrs an lo*
c;l(s derniers rois de la seconde race l'ont cependant em-
l'Uàl. Satra , I. Tin , col. 16.
ïï
i
8ft AMNOKCE.
ployé quelquefois '; il passa aux Capélîens, mats 1
servirent pas constamment. L'annonce <lc l'anneau,
persévérait encore sous le ri>gne de Louis Vil '.
Les formules les plus usitées sous la seconde raC'
Anido nosiro sigîllare ; de analo noitro lubUr sigUlare; «ne
ÏTt^essiont adsignari; baUis naitris insigniri juulmui', tigi
cimia, etc., etc. Les autres souverains de la Germanie ent
înitifféremraent les mots de sceau et d'anneau. Cette a'
nù paraît encore, ni dans les diplômes des reines , ni da
des dues et des comtes, grands fcndataires : les rois jou
du sceau exclusivement.
Les formules de la troisième roce reviennent tontes
de chose près, à celle-ci : Ul auiem hoc noitra aathorltt
CBptum flrmam cl stabtle permanent, sigilto nosiro corrobora
mus : analo regiai digiùlatis noslrœ ' , mandartmus insigniri
nostri', impresiionc Jutsimus odnotari : aigillo rtgiœ auc\
comignari ', sîgiUo mun'tri, sigUlari nostrâ imagine jaaimii
et en français : En Umoin de quoi, ou a/tn i/ae ce mit cfiatê j
slalitt f nous avons fait mettre notre scel à ces présentes.
Il y a plusieurs chartes ecclésiastiques de ce siècIC) q
scellt'cs, et qui ne l'annoncent pas toujours; témoins
chartes de Walbert et de Roricon , évéques de Laon au ;
cle. Les annonces des autres ne diUtrent pas de beai
tpiant àla forme, de celles du g* siècle. M aïs les chartes
n'annoncent encore jamais ni le sceau ni l'anneau , pan
n'y avait presque alors, parmi les laïques, que les emj
et les rois qui en fissent usage.
Ontiime siicle. — Les diplômes des rois de France du i
clc sont très-souvent autorisés par l'annonce du sceau , s
les formules ordinaires. Le roi Robcrl fait mention , tai
son sceau, tantôt de son anneau; mais, depuis sa mort
> De Bi Diplom, p. 108.
■ Ael. SS. Btned., t. vn , p. S.
' DtRtDipi., p. S60. , , ', " ,
* fli.r. Trlir. D-pW.. p. SCS. ' -*' **-' "'^"«^ •*'
• DtB» DipL, p. hU.
!W<i., p. 133, '.51,568. " •-»."■» J.*iwA.i
ANNONCE 1>E L'4»NL«1' KT IiL SCE^L. Hl
MHlce de l'anneau deviut très-rare; ({uelqucfoi!! il n'est fait
meslioa ni de l'uu ui de l'autre ; mais les deux rois »es suc-
ilMiiiii II s'y manquent guère.
1^ oe voit encore que deux grande Teudalaires de la cou-
ronne »e servir de sccanic; les ducs de Normandie ' , qui l'an-
Danoenl , et un duc de Bourgogne ' qui n'en fait aucune meo-
lioD. En {général les exemples de sceaux et de leur annonce
wnl trè»-rare5 parmi les grands.
le* annonces de la sigiltation sont variées à l'infini par les
«Bpeienn d'Allemagne : SigUlam , fig-niim , anulm , imago, bulfa,
HfiilaM r^trcut!um , tic., sont autant de synonymes employés
pODr exprimer le sceau.
La plupart «les diplomcii des rois d'Angleterre n'eu font en-
core nulle mention : à peine en Iruuve-t-on deux on trois qui
i'tfwoncenl ^, quoiqu'ils en usassent fréquemment.
Plusieurs actes ecclésiastiques ont ce même défaut : quoi-
que munk de sceaux, ils n'en parlent pas '. 11 n'y a gu(;re en
iUlie (|ue les prélats des grands sièges qui l'annoncent; m<ais
celte formalité se trouve pratiquée dans un certain nombre de
chatte» des prélats allemands '.
Dviuiètiu ùicU. — Les roLs de France du m* siècle annooceot
■• leur sigillation par le mot ùgitium. Louis V U est le seul
» un diplôme donné en 1 1G9 ', se soit servi des termes
mottri mtprtMtone. La reine Adélaïde autorisa le diploioe
jl'dledonnaen ii53, {i^tioiif^cfAw.SigUliuosirieulluritaW.
it la première reine de Frauce qui paraisse avoir fait usage
Dcao particulier.
k VxÊB»^ des sceaux, devenant de jour en jour plus commaja ,
t depuis le milieu de ce siècle , les ducs , les eomtes et
■ UrandsCeudataires les annoncent asseï communément dans
s cbart«0( quand ils en uni de propres ou d'empruntés. Les
' tftaêtriapia,^. SIS; — Perai-d, p. 198. '
•*!*«., p. 190
*l'K««iéiV.^p.(r(«>.,l- i.p- i8. 59.S88. .. .:.
btm., p: 5S6. — VaiiMtle. Hiu.i*Laagiiui.. t. v^ p:6t0.
i.Â>« Sm. fVnir. I>ipf« , t t. p. 5»j. Gtit. Gtiritl. l. v, col. £G7.
' Âil.SS. Btnld.t. ÏIJ, p B, ,1
^DtR,Dipto«:.p-60S.
To«.. "■ ' ■"■" 6
i
r
IS >!nit»!tci 9* L'unur et «c scstt
ejpcTtm «TAticroignB we muiqiKDl guère i cet nu^ ; lenn
buÔn d'or, quand 3» en bal meRre. y wot expressément mar-
qo^«3 ; maît la plopart des diplôme 4o nw d'iustrtenc n'en
parlent pas.
Vlonran chartes eccMsiastîqtiK oefont encore nafle menUen
do sceaa. Ccpendanl D e^ alon fias ordioaire en Pranced^B-
noncer 1« scean . que Ton désigne qndquefob par le mol ImtêC'
f«r '. La |>l(^>art dt» chartes épbcopaks dTtalie nVanoaceot
point de sceau : celte annonce est ptœ commune en AlleilUigne.
QoDÎqDe le plus gmod nombre des prêtai» fran^ai» suspendent
leor Keaa , an lîeU de le idaqaer. roBtine font les avtres. lean
annonces n'en avertissent p».
'Fr^ititaie tHett. — ?>on-sev1einent nossonvetsiiMconlinnent
Ml i3* si^le d'annoncer leur sreau dan^ le* actes «oicnoet*,
mais ils aonooeent nrorv rspposilîon des sceaux de» làaon».
loub vni, date ton ordonnanee looebsBl 1rs Jai6, nous ea
fbamtt le premier exemple. On ne connaît pa< de diplôme de
•ans rois plus ancien ■. aoqnel le« pr^at* et tes ^eic^nevn «îent
• qtposè leiin H- -aux. Apre» avoir annon<^ et ^er«t In x
des lèmoinï . ou mel : /n rujia
pii^tmtHtm tiUrrù rifHlKm m
vMus tt aHi ftrcMmrtMh' MigîlU wmà rt— rirw
e» pihwm n'ansoDcent que tenr^ «cedta ; qodqnefois mtaie
■Ou» fcivs Mires . ordonnance* et autre* «êtes moins aolca-
nèb, Ibs*^ ab§tieonenl.
Comme Tosage des tceanx élajl encore récent pa«r les 4uc«
el les comlC5 feudalaires , de U vient que. jaloax de vc diiilt ,
Ha pnraiMent acMc curîeus de les annoncer riiiliiB) . cz-
teplé les comtes de Toulooae, qui t manquent qiulqaeCM&.
Les emperenn latins d'Orient , ei ceux d'Omàdent . à la ré-
«erre de Rodolphe d'Antrîche , sont assec acTupnleux sor «et
article. Les premiers anoonrent assez souvent la matière du
•cean : Prttenltf butlâ noilrà auriâ rolxjralai , ttc. ; Ballm mottrm
plutnhtK munimini roborari ftàmat. Les autres se serrent qoel-
qacibia de fbrmnlés non encore «ailées .- Si^tU prmeidihmi *unt
appfia*; Pmrxta Jimjeslatis aotlrv typarîa —imMnffti Imifilmii
• DtRttiifi., p 601.
■ Oréom. dm t^arr» ,
AKNOfHJE bB LANHEAt l.T UL SCEAl'.
fhariei, roi de Sicile, uÂa ausai <lc cette dernière annonce.
Rmnent les rois d'Angleterre el d'Ecosse annoncent le sceau
ifa*% Tont appo^r à leurs diplômes,
Lef fonntilea qui exprimcol rapposîtion du sceau aux chartes
ia iS* siècle sont extrêmement variées , et d'autant pins oom-
brvnes «ine les sce.-mx furent très-communs dans ce liÈcle et
le) 4enx «nh'ans. Ce qui leR accrédita beaucoup, c'est qu'ils
Kartot liea de signatures et de témoins dans une multitude de
«Nrtes qui nVfTrent qne cette formalité, lis ne sont pas tou-
iMWMHMmcés, mais ils le sont souvent par cette formiUe sin-
inlière : TttU sigUlo mtlro :
ÇattortUm* siieU. — On commence à voir dans les annonces
Ati4*nècle, la distinction de plusieurs sort es de sceaux. Louis X
Mwmce ainsi le wean mis à des lettres de i3i5 : Preuentibtu
Wtrw iMf frum ftcimm apponi figillum , ijuo anir tiiscrptum rtgni
npmm Franeiw utttamar. Rt dans d'autrt:s lettre» postérieures ,
il dit rinfdcnient : Priexeniitiuf nostrum ftcimui npponi sigillum.
C'rtril MBS <k>ate le «ceau royal dont 11 se sériait alors. Phi-
lippe-ie- Long, Jean II et les ttégens du royaume, au commence-
nnldeleorgouverncnienl.lirent également cette distinction '.
FfciGBOC le- Long en fait une autre plus récUe encore ; dans des
)Rbc»%coBcemaiil le parlement, en i3i8 , on lit : En léimtia
à^atlit* eAotn..., le roi a commanHi ilmtttif son grajid ieet m CM
tH>mU» tmnt. Et dans otie de ses ordonnances > , on voit : £t
' fttr et fat naiordenantvxfeMu.'' dilet ttdnhéts soient perpetiitiUHunt
fiTWM tt tttaéte» , nous avons fait mettre notrt icel de noire stcret «n
w» prfMntm , Pan de grâce nui troia cent ûngt , au mois de février.
On foA MMere qn'en l'absence du grand sceau ou sceau royai,
te prJMe §« servait d'un' autre : Dimné tous U Kat de notra Ck4r
Ukid* P^rù, en l'at^ineeilx notre grant. Philippe de Valois, en
i34S*, Jean II, en i354 S et Charles V -, lieutenant-géaé»V
•aMfl.^l4Ug.,l.m, pr«i>-«».cnl 3S6.
' Orrfom. dm Loa'.. t. i , p. 696.
' ihU.. p. e:E.
4/»^, 737. .' ,., .t,^M •
< IHJ.,t.«. p. WO. "n,,«>l»M
■rw.,p. 5S6. l'.hï.Wl.
'■tHJ.i. m, p. t7£. , .ïu .i),.t^ «ttatt'
\
84 ANKONCR DE L'AnnEAT ET RU SCEAtT.
du royaume , en l'absence de son père qui était priionDJer , m
acsont servis plusieurs fois de cette formule. Charles VI aw
noncG le sien , en l'absence do grand : Sigillum nostrum in aitat;
m mggni...:, diLxinuu of^ntndain '. Plu&iours lettres et ardoo-
pnncvs île CM princes ne font aucune mention du sceau.
Lea dites et les comtes des grands fiefs ne manquent près-
ijiie \m» It l'annonce du sceau . suivant les formules ordinaire*^
Les ciupcrotirs cl les souverains d'Allemagne expriment dau
l'annonct: qu'ils font melire kur sceau de Uajesté : Pna*nù'iai
Mit nti«ira M^ttlnlif »îgi(lo trUimonio lituraïam. C'est la formuU
ordinaire d'annonce. ,
' Le «oe*u pondant est souvent exprimé eu Italie, en Ei-
pèfcne, en Portugal et en Aostelerre. Mais, dans ce dernier
royaume . il T n plusieurs actes et lettres royaux où le sceaa
n'est |>oinl annoncé. Les seigneurs et la particuliers oe man-
)|Dflnt pu d'anuoncer leur sceau propre ou emprunté , et ceux
dm cours doat leurs actes ont éli scellés. L'acte du serment fis
SdéBlè du stàgavat de UonUuban au duc de Bretagne, porte :
BnUmuigmt^dtt» tp itiUi â mm dit Sir< m Ultrtt xsiUa 4t mm
fNfTtJM, §t pmtM et wi* mmn U i jOM-Jt wtmn, l'a» mit tniâ mi
fWri *ingt d omit ■. Jean, sin: de Bieux. nanonce uu sceau em-
prml^ : ù*mmt (Amm*; mm fâtttmma (ma sm»crîptiaa)d U «vu
QmTfcsnsM 4* TIttîlUt, d wm^ritrt. Upramierj^arJ» JmUitt, Càn
éa fae»w €»mt *. D*as le tcstameul du se%ne«r de Juigné. Û mi
AA «aelton des scvaiu d'une inrtdîcUott d d'un doyen : Jl
«ffet f«r iVSf Màttt frvMirt taiipmtmt mi rfamùi t.^ltuU tmitk d wl
gtemiéi flM p^êêU firmtU,/i mH* dt rmfui^- fmt tt t^it téM eu
athnvd«fM«tv lt> «M «tt t««lm»dr ta CmctA J>»CTSM»<,gw
fa» iTMSildWfMrf tm mMtmUCrMrdikimm^Mlmwut^ad^J»
Bmulmm , ete. r> qui fui exmtié eu prmnee de ii'imiiii. fan
y sr—wt ttMTot souvent lieu de tiM«te autre lanaalité.
', tVfçV* 1 têtu. Tne mnftitade de chxrtes
» w'xMwctnt ^tte ks scnox : lîfe-aouTenI dies
, frsB*- . t. n. caL mS.
A?<Kon€K niù l'a^nioau kt nt sceal. 8&
lent qu'ils sont pendaDS ■. Dans l'annoace de pluaieui-s
c cra diftlinguait quclriucrois leur grandeur respective ':
BabDM £ub tigiUo magno Curiœ Botomageiuii , uriâ riii* tigiulii
lui^ifaiAts ulinuirm hac parle. Ainsi parlent les vtraire» g^iiâ-
nnz de l'archevêque de Rouen dans un acle de \'^-;^.Ltt, sW
gMis dont il est ici question étsiciil de pcliU sceaux ou cacfaeiBi
QmniiHiu micU, — Le iâ> siècle offre trè^peu de v3rialion>
mr rannoBce des sceaux. On la trouve dans les lettres rojaux
ileCIiarle* VII , sous la forme accoulumée. I) est pourlaiil des
Ictdirs de ce priuce doni l'aitnonce porle celte nouveauté : Scel-
lai £mm ittmu ordonne m l'abffiue du granj. • C'étail Ci) effet ' ,
• une chose >i peu rare de sceller d'un autre sceau que du grand,
• fu'il j avait cliez le roi un oQice de gariit-Actl ordonné »n i'ab-
•mcr du grmtut . ollice que possédait Louis de Harcourt , évfrr
•<]ne'deBayeuieni4;i'>Loui3\Ifutmoiusexaclà raonunce
qoe son préilécesseur; Charles Vill n'y manqua guère. Louis
\U aoaonce dans une confirmalion de diplunie, en faveur de
l'ibbayedc Saint Dcuis ' , son contre-ecel, Contra-tigillum.
Le» duc* et tes comtes souverains commcncenl a faire asseï
Wqueimpenl la distinction de leur grand et de leur petit aceau,
IfifllBim on ne trouve rien qui difiTère essentiellemeut dii siècle
prieédeal, «toon que la couleur de la cire du sceau est plus
mvenl exprimée dans l'annonce.
Les eiDpcreurs d'Orient et d'Occident persëvëreut dans les
lUagef du i4* siècle, ainsi que les autres souverains de l'Eu-
£b général le i5' siècle ne vit pas dégéuérer le crédit des
MIHBc; il* 90ut plus que )amais et presque la seule autorité
iHftoa aalbenlique les actes. Aussi leur annonce se soutieol-
dl presque exclusivement quand il y en a: car il ne faut pa»
«tber qu'il est un nombre d'actes scellés, dont le sceau n'est
pantanoonoé. Au lieu de sceau on se servait «ouveul desjaig
pi» cachets : Cam noitri imprusiom signcU. ^^1
^ «(5, ■"J^
aélfHhte,TtdtS.O,.-n.ai...p.i[.-^'' .-.UoMBWp'f
'M»nmfmitFr..ot:l.. 1735, p. fi.130. - t
•UftoqcM.U IV. p. I60S. .-,,.1 .^.î^ll Jl»11 • .
' Doublet, p. IKU. .. ,— ».Hi>w»Mh,*Ull '
■ UM. CriU.,
88 ANKO^CS DES SOUSCRIPTIONS BT DES TÉHOIKS.
Sfizième siicle. — Les .«ceaux ne purent pas soutenir l'usaut ,
que leur livra Tari d'écrire, mb en honneur au l6" siècle. Le*
Bouicriptiona réelles étant par ce moyen devenues plus £ré-
quenles, l'usage de l'annonce du sceau diminua sensiblement,
»u moins dans les charles privées : car les édiU, déclarations
et lettres royaux de nos rois et des autres souveraius ne maa-
quenl point à celle formalité sous les formules accoutumées,
avec expression de la couleur de la cire; cl même en Angle-
terre et ailleurs, il parait qu'elle suppléait encore aux anlres.
Annonce DES sovsCBiPTioKS et dc« rÉMoiN^. Les annonces des
lignaturts ne doivent pas et ne veulent point toujours faire en- i
tendre que les témoins ont signé de leur propre main. Une |
croix suffisait dans de certains tems. Elle était suivie do la for
mule. lesignriCun tel, -^SigHum n;ou elieyétait enclavée, Si-
gnât» -f- u; ce qui marquait sa présence et son consenteiaefll ,
et uou pas son écriture. Depuis environ le i r siècle cet usigi
fut commun et n'affaiblit aucunement l'aul lient icité d'un acte.
Des signatures écrites de la même main . et soutenues respec-
tivement de l'expression tntinit finnare , roborare , ont souvent
donné le change, et out fait naître des soupçons dans l'esprit
de quelques savans. Mais ocltc expression est interprétée dini
une charte que cite dom MabHlon ' par le mot tangenào ; ce qui
résout toute difiicullé. C'était donc en la touchant , en y posapi
la main qu'on authentiquait une charte. Desly * nous oonfinnc
cet usage. Il ue s'agit donc pas toujours ii'éoriture.
Pour éclaircirles divers u»ag es des siècles, il ne sera pas WD-
lUe d'entrer dans un certain dL-taJI.
Les rois Mérovingiens n'annonçaient pour l'ordinaire qne
leur sousa-iplion exclusivement. Les jugemens ou sentences des
wuveraîns, les acconis ou contrats particuliers, ne porlaieot
point régulièrement ces annonces. On s'en tenait pour ceux-ci
aux marques de stipulation exprimée snut la formule ttipuia-
tione iubniiâ . qui étaient pour l'ordinaire la rupture d'une paille,
dont les parties rapportaient les morceaux au besoin . ou que
l'on attachait en partie au bas de l'acte. Les formules de» an-
• D*Aa£)<p( ,p. IbS.
■Besly, dam*on Htttmrtdu PoiloH.p. 375.
UtXOnce DES SOUSCniPT10»S et des TÉM<rtNS. Sï
■once», d«9 diplômes et des chartes privées reviennent commu-
utoeol à CcUes-ci : liîanus noslne sabscriplionibas tabler catn de^
rmimai roborare ; manu propriâ firmaumuf. Rarement ces pièces
annencvnt les signatures des ti^moins. On y voit seulement :
Sigiua» *{- c(V inlusUr a. Quelquefois cependant ils sont anaon-
oé> par ce tilre simple , Nolitia Icstiam , foiiuiile ordinaire dans
IctcliarteB privées de plusieurs siècles voisins.
BaitUm* tîUk. — Les Maires du palais, dans lc:< diplume»
qu'ils dOBDërent, annonci^rcut aonvenl en forme leur soiu-
criplioo : Uinu propriâ subur firmMimui; mais plus ordinaire-
ment ik ue l'annoncèrent que par la signature même: ^i^nutn
-, imluiiri zira Pippino nutjoiim'domûi ; c'est l'annonce et la sigaa-
liuv da précepte donné par Pépin, maire du palais, aux reli-
gieux de Saint Denys, vers ;âo, pour la reslilulîon de plusieiu*
■cire»'.
1« Carlovingtens , dans les diplômes d'iniporlancc anuuu-
ceat leur souscription. Grand nombre s'en tiennent pourtant à
l'iBBODoe du sceau. Les jugemens et les diplômes d« moindre
importancft offrent la souscription du cbaiicelicr, quoiqu'il»
Dé^igeut de l'annoncer.
Ca(loin«a. frère de Charlemagne, annonce sa signature,
fli est une simple croix, par ces mots : Maitu nostrâ signaculum
tuJttw durnima* roborare ; on les Ut * dans une charte en faveur
dta Rllgieases d'Argenleuil. Cependant ce prince manque quel-
ipeiai» à cette formalité '. Charlemagne annonce de même sa
titasture, qui est une croix selon l'usage du Icms. ou un mo~
, par le terme signaculam. Mais il n'est fait aucune
B de signature ni d'anneau dans les arrêts rendus par c«
prisée. Ainsi ne sont-ils souscrits que dn chancelier ou vice-
chancelier.
Dans les chartes privées, l'annonce des témoins est souveui
readoe par la formule. Mis Tatibui . apri;s laquelle le ni>taire
toit les noms, ji^Rumf n;ou en général par cette autre formule :
CmammuUitUstibtumort Bnjoarioram ptr uireni attrecli». C'était
■ l>Mn Bmi>|(i«i, I. Il', [1. 7 IM.
• D.Boaqiiet.l.>, p. 71 S.
i
8S AftftaSC^. DES Snt;SCRrt>TIO:tS et bES TËMOITiS.
la coulume de tirer par les oreilles les U^moïns dont on écrivait
les noms au bas de» chartes. Selon les lois de Ju«tînieD . la pré-
M;uce des témoins sans leur signature suffisait pour la validité
des actes; el l'Allemagoe ainsi que l'Italie suivait le droit
Romain.
Pftaùtmr tieclf. — L'annonce des signatures royales n'est ren-
due ordinairement que par les formules. Manu propris /Irmare ,
adsignart, lubio-ibert , etc.; encore ne s'v trouve-l-elle pas tou-
jours : celte omission arrive souvent j l'empereur Lothaire.
Les eccli^iasliqties n'ayant point encore communément de
sceaux, l'annonce des signatures cl des témoins se trouve très-
souveut seule dans leurs actes ainsi que dans les chartes privées,
et elle varie selon le ^énie des notaires. Il est à remarquer que
l'on s'y sert très-souvent de l'expression : manu firmare. roborart.
Et ce qui donne encore beaucoup de poids à l'interprétation
ci-dessus, c'est que souvent on annonce le consentement d'un
trop gr^d nombre de personnes; comme dans cette formule
de la charte de Raoul, archevêque de Bourges, pour la fonda-
lion de Beaulicu : Mtma proprid nubterfirmari ei bon(rram hemimim
Canonicorum sire fidelium Uicoruni manibui firmarviam contredit. ■
Oixi'emt ûiele. — Enfin ce qui complète la dL-monstration
sur cette question , c'est l'annonce d'un acte ecclésiastique 4I11
da 10* siècle; il est d'Adalberon, archevêque de Reims : MoMi
SDftrd sufcteriifni (concilium ) rob-wati , srd et citl^ri (episcopi)
haud stcua ctnsufrunl Tnanibus impoûlis soliiiarr hof i/uuin dtcrtUan :
on ne peut rien voir de plus clair pour l'imposition des maÎDS
dans ce siècle el le précédent. Les souscriptions ecclésiastiques
ne furent pas toujours annoncées. Dans ce dernier siècle on
passe irèï^-souveut tout de suilc aux dates et aux noms souscrits,
avec la formule : Hi luat ttsUs. ou Hujus rci Intes ,'unl.
Les signatures des souverains , qui n'étaient autres que leur
monogramme, continuent d'être annoncées à peu près sous les
mêmes formules qu'au siècle précèdent : celte annonce el celle
des témoins se trouvent quelquefois dans les chartes privées;
mais cette règle n'est point sans exception.
Onàimt siicle. — Les diplômes des empereurs et des rois de
France el d'Angleterre , ainsi que les chartes des grauds feuda-
taires du 11* siècle, font souvent mention derAnooi^edes signa-
AB«rOWCK DES SOLSCBIPTIOSS ET I>KS TÉMOI^S. 89
tat«* : malslesformnlendont on si?»err, Fidelibim nosirin fii-mon-
itm tndidimita...; Manibiu fidrUam corroborandam Iradidi.,.; Et
Uaémid4tm et eonfirmanilam manibai adMantiam tradidi , etc. etc. ,
diteonlrent assez clairement . i" que les signatures ne sont pas
i<eUes : 9* que la présence des lémoins dont len noms sont soua-
ïrils, nlEtait ; 3' que celte confirmation énoncée se faisait par
\i *e(il« apposition des mains. Même usage dans le» rbarles ec-
tk->i astiques ' : Manibai nostrîs tangrndo firmtnimUf, dri un acte
At donation feite au monastère de Saint-Martin-des-Champs
tttogS.
Duialmt àtelt. — Les sou;:criplîoRS de nos rois sont encore
BOnogramnuliques : mais celles des ducs et des eomles sont
Mgrent nominatives. Les empereurs continuent la formule
Xnu noilrâ cofraborart , etc. , pour la signature ; et la formule
•Mu iiib$eriptiont teatiam; Icslium quoque tiffrobationt ; odhibillt
idoMii U*îiAu3 , pour la présence des témoins.
la charte* privées annoncent également la présence , la no-
mîution , cf les signatures apparentes ou réelles des lémoins :
raaii fusagie te plus commun était de nommer simplement les
iKuuins sans les faire signer. Il fut suivi dans les actes ecclé-
ibsUquea; on le voit distinctement par «ne charte de Laurent,
ibbé «leSaïnt-Rtquier . de 1177 : Qiiod ut ratum permanent....
Mmina ttttïum iublil» annoterimiu '. Les annonces de signatures
el detèai«tlis étaient également en rogne en Italie et en Alle-
magne '. Vm «eul témoin digne de foi suffisait en Angleterre ;
nn te conlenlait pour toute autorisation , de la simple formule
luitÉc dan» ce royaume et en Norenandie, ttsle meipso. Uslt
mtipti. Qutatd il y avait plusieurs témoins, souvent on l'annon-
çailcoHeclivement ences termes : Tislibus nobi$mclip»U , Tatt
MSauiâ,
Trtiûime siiele. — L'annonce des signatures et des lémoins est
par proportion bien plus rare au i7>' siècle qu'au précédent. Les
sceaux prenant de plus en plus faveur auprès des Seigneurs,
deseccUftiastiques et des particuliers, commencèrent à exclure
' Cenmw on le » "il Aaas le GallU
_' Ihid.t.x.rol. 3S7.
^RJ^TMr, CommtnI. dt Conirn-tigi
C'ri
col.ll.
H main du t
^^^^^ • Jtfou*!
M ANXCXCK DBS SOL'SCRIPTIONS ET DES TEHOIM.
OU du moius à diminoer les sîgualures réelles ou apparentefl)
et rénumération dea lémoÎDS. Aussi uue mullilude de chartol
n'annonce 11 l-ellus que le »ceau, qui tient lieu de toule auM
fonnaliit-. i
Lorsque nos rois l'ont mention de leur souscription dam l|
corps d'un diplôme , c'est encore le mono^amine qu'il faut ta-
tendre. Us annoiicèreut quelquefois les lëmoiii» qui étaient,
pour l'ordinaire, les grands officien de la couronne. LoDis >UI
K sert pour cette annonce de la formule : ijuod jaravfrant Unm
dumilliquoium nomîna siibsc-ibunlur. Dans son ordonnance COfe
cernant les Juifs , ou y voit les noms de plusieurs préUla d
aeigneurs. Les empereurs d'Orient et d'Occident continuent
d'aoDoncer leurs signatures et la présence des témoins : Pi>\
tenta nostris earacteribus rubtis imptriaiibus insigniUu ; Hujat ni
tat*i «uni ; ImperialU sahscr'tptionj) caracttribtu irunui prt^iâ eom'
boratas ; Testa sunf hi.
Les rois d'Angleterre et d'Écoase en font autant , Aiû Itxtibaji
A cela prés, qu'ils ne signent pas, et que les premiers usant
assez ordioairemcut de la formule teste meipso , et dusceaut pouf
toule marque d'authenticité.
Beaucoup de chartes ecclésiastiques n'annoncent que 11
sceau; il s'en trouve cependant qui y joignent l'annonce dei
témoins sous les formules : Tettet sunt , lestibiu his. IJne chaitl
del'abbé de Fécanip et de ses religieux en 131 ■ fait nteationda
témoins collcctivemcHt : Tttle unmrùtalt capituli nottri '. lia
abbé de Uagbuion en Angleterre prend Dieu et son chapiln
à témoins : Ttite Dto tt toto Capituto >.
QiuUorîiiiTU siiclt. — On ne voit presque plus de signatnMi
de nos rois, ai par conséquent d'annonce dans leurs diplôme
do i4' siècle ; le M?cau tint tieu de tout. Cependant Charles V
dans des lettres de i5t>4, par lesquelles il s'oblieLe de donner h
TouraineàsonfrèreLouisd'Anlnn. an uoace sa signature léellA
£1 pour ce qu'a of^rl gu'aitLst nous pltîl . tious nom mû notre tM
dt mètre »uub U ce* UUr4s . ett. Les autres actes sont signés del
main du secrétaire per Rtgtm . par ordre du Roi. Cet exemid
RcCiiL dr S. Jiisl., M. '.'.
MBmnt..Uglu..t.u, p. Ml.
i
ANnOXCH DES 50LSi:itl|-TIU»:> tT IIKS T^.HOIHS. 91
MHu donne les premières lueurs du rtmouvellemcnl des signa-
tmes réeUeï. Les témoins ne sont peul-étre pas au8»i rarement
AuwDc^a; mais on peut dire que la mode passe déjà gensilile-
iD^nL riusieurs lettres royaux ilu roi Jean aniionceut comme
lémoin l'aumânierou le sou s- aumônier, eous la simple formule,
PrxMntt EUmoiinm-io; prœstnleSah-Ettmotinario. La présence du
confeueur est quelquefois anuoncée de la m^me manière ii la
fut des diplômes de Charles V : Confrtsort praimte '. Les leltres-
pileotecde Charles VI font assez souvent mention des princes
(tdaMignaursprésensau Conseil, sons les formules :i>aluin...
ftrRêgmmauo magnoconcilioinquo a. n,, tl plures alii iront 'ipar
U Roi m ton Conseil au qurJ ttoUnl Mexs. Les ducs et les comtes
obMtrvèreol bien plus exactement l'annonce de la nomination
iet létnoiua '.
les signalures'des empereurs d'Allemagne ne sont pitre an-
neiicées que piT Signum Gloriosimmi n. Ce n'était qtie le mono»
;nmme. Mais les témoins sont annoncés à l'ordinaire : Tuiti
Ujatrtita»!.
On IrouTC beaucoup de souscriptions apparentes dans les
diplômes des antres suuvcraîns ; surtout dans ceux des rois d'Efl-
pigne: mais elles ne sont point annoncéesenforme.II n'y a que
h présence ou le consentement des rois d'Angleterre, eiprimé
lïfiSelIeineal par celle annonce . qui leur est propre : TtiU
Rt(t; et quelquefois, mais rarement : Tcite castode Ânglia.
Ko Ecosse, on annonçait les témoins par Teslibua.
Quoique le sceau tienne lieu de signalures et de témoins dans
une muitïlude de chartes ecclésiasiiquea et d'actes privés de
France et d'Angleterre, les chartes attestées par des témoins ne
sont p34 rares, surtout en Italie. Les formules d'usage sont :
S'itUttlbiu i flirtât présem'i prittns à ce; m présence. On rencontre
Nxnent des actes qui ne sont souscrits que d'une seule per-
Qooique les signatures réelles aient commencé à reparaître
'Orée^.AuLoui., I. iv, p. 531. ^' '
■IWA, «. *i, p. SN. ' '■
'Morîcc, Hiêi.. de Brét., t. u, col. 576. HlHoirt et Datpfi.,'-i' I,
rSïîiPerari. p. 353. ''' *
92 ANNONCE BES SOlISCniPTIUNS ET UES TÉHOINS.
sur le déclin du i5' siècle, l'usage n'en esl pas encore coiU'
mun,l3 plupart des laïques ignorant l'art d'écrire.
Quinzième ûtele. — Le plus grand nombre des ordonnancM
et lettres royaux du i5' siècle sont contresignées de la main d'un
secrétaire, plutôt que signées de celle du Roi. Les annonces sont
coniques pour l'ordinaire en ces termqs : Pab le Ilot . en son ecn-
seil, u. On trouve cependant des signatures réelles lie nos rois ',
Louis XI, dans un diplôme en laveur de l'abbaye de S. Denis,
l'annonce expressément : IVoas arorta signf lesditis présentai dt
notre main , etc. Les témoins , quand il y en a , sont rarement
annoncés autrement que par : Tels tt Mspr^sens. Les ducs et
comtes souverains imilërcnt cette dernière Ibrniule.
Les empereurs d'Orient annoncent leurs signatures réelles en
termillon ou tncre rouge. Manuel Paléologue la rend ainsi : Hoc
prtirns Programma lubteriptîone proprit manu) , Gracia et rtrbi» ,
titttrii lit rubeo , ut noitrî iniperii morii til..., roboratum. Maislea
empereurs d'Allemagne continuent leurs nionogrammes. Maii-
milien 1 est le premier ijui y ^ubstiÈun en i^SU la souscription
de sa propre main : MaximiUanus manu propriâ. Souvent la for-
mule Teste nuipsOf tînt IJcu de la signature des rois d'Angleterre,
Elle fut en usage jusqu'à Henri VI , qui la réforma; les lettres
de ce prince envoyées à l'assemblée de Alautouc ' , ayant lié
rejelées il cause de cette sorte de signature. Les seigneurs eties
particuliers de ce royaume scellent sans signer.
La plupart des autres souverains de l'Europe aunoncentleur
seing de leur propre main. Dans les cbartes privées de ce siècle
on trouve une expression nouvelle pour désigner que la signa-
ture est réelle ; on l'appelle signe manaet : en témoin dt et je ligni
le présent advtu de mon signe manuel '. Ainsi parle Ilcnri, seigneur
de Bret lie ville, en 14S1. Même expression ' en 1 43a et 1488.
Seizième sitclt. — Malgré le renouvellement des signatures
réelles qu'on remarque dans un certain nombre d'actes du i5'
siècle, les annonces de cette formalité n'y paraissent pas plus
' Hlil, gin, de la Maiian lia Fr., t. m, p. ^V^.
' Archiv. de S. Denis,
' Joan, Gobelinut , Mb. '.. Commeitl. Pii II.
• L>Roiiur>, l/i'ii, de Hartoarl, t. it, p, 1H1S.
AN>unci: DL «u;NO<:itAliME.
fféffuenles qu'au précédent, peut-être même le sont-elles moins.
Mais ao i6* les choses changèrent. L'art dV-crtre, mi.t eu Iiod'
new, renouvela le* signatures, et les fit préférer aux sceaux ; c'est
poonfooi plusieurs insl rumens publics annoncent les signature!
s»oa parler du sceau. Ou auDou<;aît même quelquefois qu'elles
étaient des signatures propres par la formule : signam manuaU ;
igUmtitbsignonoslro manaad >. CepeodaDt on ne trouve plus île
lûgDsbiresanDOucées dans les édils, déclarations et ordonnances
deoosrob. Celle annonce parait encore, mais rarement, dans
quelques diplômes d'empereurs. En général, les souveniins ,
pour la plupart, -lignaient réellemenl . mais n'en faisaient au-
cune Bteatîoa.
L'annooce des témoins est fort raie. On trouve cependant
encore dans quelques actes royaux*, ^'ouj fii-»«nt. en parlant
dacl>an£eUer;et ksicitres-pateiites delà chancellerie d'Angle-
terre Snùscnl pur la formule : Tcsli lirgc.
C*esleii i5gi. bous le règse de Henri III, que le parlement
de Paris ordonna que les actes par-devant notaires seraient
ligné* des parties. C'est à dater de Françob 1" qu'ils ont été
fM%ês en français.
AfxoiCK DU SIoNocniMUE. Les monogrammes tenaient lieu
teiouKriptioiiB à ceux qui ne savaient point écrire . et ceux qui
le iBraicDl les employaient également. VeÏT Moho(.u>hiu.
Quoinue nos roiade la première racese sen'issent quelquefois
do Monogramme , ils ne l'annoncent pas toujours dans te corps
deTactc; car peut-on appeler annoDce le fi^nuin n. ntgû J^ran-
(OTiori, enclavant le monogramme ? Ou en voit cependant une
t^ce d'exemple dans celle formule employée par Childéric II ,
dans l'acte de donation de la terre de Barîsi ; il annonce, et
llmpobsance ofi il est de souscrire, cl sa signature : Et ego
dut propter imbtciUam ataUm minimi poiui sukicriberi, jnanu pro-
L ftiitubUr lignaû. Cette souscription n'est-elle pas un mono-
I ptmmeiécl,à moins que ce ne fut une croix, ou une marque
I quelconque ? En voici un autre e\emplc qui semble confirmer
I qu'il t'kgit de monogramme réel ^ : iVoi et prttcelia gtiûtriir nos-
I ' Piita deVRitoireiUS. Geraain, p. 8/.
B • Hû(. JtPdr», L ui,p. SH'.
H ' D.Bomfotl, l. iï,p. 633. .^U ..l --.
9i ATVNONCE DU MOKUfiKAVIE
Ira Ntwdfchildis manuiati nostr»rum lignaeêtlU adambmimuf. Aiiwî
parle, en 638, Clovis It. alors âgé de quatre an». Or •■àremeni
à cet â^ il no forma de »a main , sur le diplftme, ni croîs ni
autre signe. C'était donc son monogramme.
Dann le même tems I>^b rois Golhs d'Espagne en usaient pa-
iement '.
Dès le 9* siècle les prélats , à l'exemple des rois . commen-
cèrent à se servir de monogrammes, et à l'annoncer dans leurs
chartes; les exemples en sont cppendani encore rares. Adal-
bérOD, évéqat deMeIt, l'annonce ainsi: Manu propriâ noairi
nominis monogrammam aubids fignarimus.
Les rois de France annonçaieut ijuelquefuii' leur monogram-
me sous le nom même de monognanma . mais plus communé-
ment sous celui de neralnin cmraeter, surloul aux 1 1' et 1 3* siècles.
Quelques évéques les imitèrent, usant indifféremment dts
deux e»|iressions.
Les signatures des souverains du lo' siècle, annoncées par
les formules ordinaires de sonscrip(îon!< . n'étaient que des mo-
nogrammes , ((uoique le terme ne s'y trouve pas.
Au 11'' siècle, il e.tt exprimé bien plus clairement : JnuUae
monogrammalis nofM (cliartam) dicrerimus itisigniri, dit le riji
Robert '. Philippe 1 se sert du mot cliaracter : Craclx aignum , dit-
il, dans la charte de l'abbaye de Salnt-Vlncent de Senîîs*,
digito me» impresiî ae trharaeUrt nomi'nij met Imprimere JtiiSÎ , mto-
flwe titilla roborari.
Voilà une signature qui est une croix bien distinguée du mo-
nogramme. Les ducs de Normandie s'en servaient sans doute,
puisqu'ils l'annoncent par la fornudc : Signa crucis et mtî nomiiHS
roioratt. Cette annonce se voit dans «ne charte donnée par
Richard n, en toi:i,en faveur de l'église de Chartres. Signam
nominis n'est antre chose que le monogramme , ainsi nue aucto-
ritasnnjnîjii» , dont se sert Iticliard III, dans la charte où il donne
à sa IbmDie te Cotent in pour dot : Manu propriâ subscrîpù , ajdtu
• Dubos, Hitl. de la dJonarcA. Vnuff., t. H, p. S 16.
> jlnnal. Heutd., t. iv, p. 1H5.
> DttUDipl., p. 166.
«KKOnCE BC ««HOGBAIIIE M
lUmifiie, le monogranme se sootieal. La plupari dn
I ranaoDoent implicilemenl ou formel lement.
■ 4a monogramme, quoique toujoiir» pco Traquent
ccclé»iasliqae> , persévère dan» les 1 1 * et 1 3* «itcles ;
doi de Quiriace, év^qtie de Nantes, que l'on voit dans
dcS.PloreDi; et celui de Henri, archevêque de
icé dans on acte de 1 1 16, sous la dénomioation de
Sigitio nottro tl tavartert nominii nogtri, irriplum
3D peu considérables de nos roii du 13* siècle
HHle moaogramoie, mais sous la dénomination de
'.fat Philippe Auguaie Ccrit kvracUr. La reine Adélaïde,
■4îpl«aie de ii5?, l'annonce par ru.iln* a aminif annota-
M^ tnî^nl au même.
^■pncun d'Allema^e ne *e iont guère servis «ie celle
kt^ïcile On loit cependant Ccmrad III en faire men-
dia formule : Signi nostri cartcUre.
■ipt le monogramme de nus rois du i3' aiècle paraÎMe
kalip]omes un peu tmporlans, i) n'rM rcpendani pax
■ MBeacé. Lorsqu'il est exprimé , c'eftt pre$ique toujours
II— U ; SominU met caraetere , charactert, karatUrt. Les
SHiwaiiis ne paraissent pas en avoir fait naage , à moins
■Al H^niae pour monogramme, par exemple, les»igna-
ElnlMita li, empereur d'Orient, annoncées ainsi :
'i^mâê mèseripticnii earecttribut iniignilai; nottri» carac-
immi»! iiifi'liii ituignitiu , à cause du raotrornrfcr.
I fMifi^-le'Itel , mori le at} novembre i3i4i t'" '*^
iwan TCsIige de monogramme dan^ les diplômes '4e
et par conséquent plus d'annonce '.
conservèrent encore le monof-ramme au 14*
n ■hélait antionef qiie par lo formule : Signirm glo-
IM.'.mgtuan »«r*ni*<ini< iV. Il persétéra ainsi jusqu'en i4»6;
premier en supprima l'uHai^.ety xufositva
aa sonscriptioo propre.
de» flTifîinaux oii les moiiopromnies sont annon-
*S. Germain, piicn jiul>f.. y. tb
Sh». med. «t infim. Ulin, »u mot monogi
J
1)A ANNONCK DES mVtSTITVftES
(H^B, uU «utuMoul l'Mre, quokfu'ib ne t'y trouvent point,
koiil {ma |)uur uoU luppotéi lia ucciilent arrivé au prince a
pu iim|rfulivr <|u'il> pu Buivut puraplié») ou il aura ïiupplé<i
iliOiti>sraiuin« )inr riinposîtion ou le contact de la main
l'uvlautètue. J'oir Mu >u et *h m.
Anhoncb i>t« Invsstiiviies. l'anuî le* annonces desUnéf
rvuiliti MUtlientii|ueJi l«s aucieus iliplomea , ou ne peut ooiel
oçiy* il'ÏHMiJtlMf* , «Vil^â-Jtrc celles qui ;d^laraienl les bt
» Im ilroit^ iluui i)uf Iqii'un rtail lui-i en posaeuiau par an a
ou dipkuun. De pM^illn» «nuonces ne rctaoulenl pas, 1 la
liHé, phu lutut qiie le 9* M^le, quoiqu*; l'iurestibin d
DktaM mA d\MM phM iMule aDtM|iiitir. cl qall eu soil qoeat
«kuM <!«• etMriedi éa Y Mvclr. tisb depuis celle epoyc
cbartn Mml Kui|idies de uaot» d'iBie»lilar» . el de le«s »igi
plu» «MHe«>t *«i Me In tfaawrcg qw par^ les cf timi 1
scocui Ji métir ks cbdite» ife kMiie l'aothcniâdU dMl d
k«* MHMM4W» il« tJiven» :%iie* âlftvcfUCBca
«luuto Mv^tc X k* «evdicdtiuM dca chattes: ca
hucsqu ife .v miuI ;ili>M;bv-» , |icu«ttitl leatr U
HgiMluciM iliMn 1«^ ptvce« ilvptiurvtte» d« o
Uê»- Hfcife'n» w'eop—tpmtijiw ml—t deaantwag
■»'«l«WMftpa*>iNOts«u«lkKltB»a«M«kNrlB»;.uard«>l bâ»di
«*!■ qia'lMM pènwjuliiMi d««iiii) o«»m1l -jfiilinn'iil fui peafasli
obiakd» «uMt «I o-'oit «o cogaé^uaacw dBanc iieu « ^Msi^
».laMttaM)MùiMlû|Nw-<pw sévriiÊti
A. iiiffMiir ftmafAtt <rartgMav ok p
>'fttei»*l..p,^àiU^
a:<sonck dés iMESfi tubes. 97
Les syinbolefl d'îpveslilare sont le plux {■omniiinéinent an-
aanct^s de cette façon dans le lo' ïiècle : Cum ramo et cespîU,
rilnfo* popuiari idem êancituja est, ratioiiahilittrijut /îrmàtam.,,
Pir amphoram plenam aqiiie maria fximif Ugitîmam fecït donatî"'
<um Uanc igitar donolionrm fecit pir eorrigiam in lioc ptrgH-
iuw> ptndtnUm , etc. , où l'on voit [en symboles de tradition ou
doDalioD et d'investiture clairement exprimés.
tc»fominlcs de Tannonce ont touiour<i varié, suivant la qua-
IJW des signes. Au ii' siècle , (loberl I*', évêque de LangrcB,
fusant ane donation en faveur de S. Bénigne de Dijon ', prit
IMmr^ne d'investiture une pièce de monnaie «jui fut percée,
mirant l'usage , et suspendue à la cliarte : In ieslimoniam hujai
JMUtiwtih, nitmmiu iHe haie cartœ npptnsiu tsl , qitum ptr Ipsum tlo-
vttitùtt faeta est. Les marques d'investiture îtaient donc an-
Doix^esau ■ ■• sif-cle.
Ootre «ctte «orte d'invesliture , dont le signe dépendait du
dualnir. U y en avait d'une autre espj-ce au it* siècle, et
■ente pltutAI, dont le symbole dépendait du donataire. Celait
Vue soKe de présent que les donataires faisaient au donateur,
en compensation ou en reconnaissance de son bienfait. On
runpnce très-souvent dans les chartes. £n voici un exempta
cotre plnseOrs ; Domnus Abbas Nkolaus anam preeiosissimam ean-
i£ ealarit eapam michi pro signa conlulil ; non lamen miâ tnonilas
fÊiiiioHt , ttd spontaneâ voluntaU, quaUnus ratam ti înronauium
icriptttm maatat. Ainsi parle Eiide^ . évéqiie de Bayenx , m
11' tiède, dans un privilège accordé à l'abbajc de Saînt-Ouen
4b Rouen *.
iox ta* et t3< siècle», les annonces ont presque loujonrs
«mi à peu près h même marche. Les choses les plus simples
Ment souvent employées pour symboles. Tel est celui par le-
qsdon met, au i3' siècle, l'nbbaye de Harmoulier en posîef-
àOQ dfnn fnnds de terre : Et de tâdem tfaoïfue terra , impleto pa-
gUlo, rmJtfCi't Gtrmandutn '.
Les annoaces d'înveslitare sont rares dims le» sièclesMiyana
'Pmrd.p. «00.
' Amul. Bened., I. v, p. 650. i . t .1 ^MBt%n '
'■ -Iniij. et Uarmoulier. ' !.. . . .1 ..lwi*'> .H»3 •
foMï ( 7
fl
r
98 AimONCE DV C:YllOfiIUPBE.
trouve cependant encore en Angleterre au ifr sièc
Les lettres de la créalion d'un comte, en i557, portent que I'
vestiture de ce litre se fit par la cape, l'épée et le cercle d'or :
lumque T/iomam baronem Ptrcy... ptr dnclurem gladU et unûu a
honorif tt dignttalà, tl circuU aarei supir i:aput situm posUîontm
iigaimas , inttstimiu , it rtalitir nobiUiamus^ habenda tt linn
nomen , statiim , (l'fu/uM tt dignîlaltm comitis NorthumbrUe '.
La coutume de mettre en pas^.ssion d'une maison vend
par la tradition des clefs s'est perpétuée jusqu'au i7< siècle.
La seule règlo qu'on puisse Établir conceniant l'aunooce <
ÎDTestitures daus les cLartes, c'est que la perle des sjmbo
d'investitures aunouct^s, ou comme attacWiî à la charte,
comme réservés dans le trésor d'une église, ac doit pa»reD4
l'acte suspect : la nature de la chose , ou ri};ooranco des gs
diens , sont les causes de cette soustraction. Voyes Imvi
Timu.
Aubo»» no CTROGBtrfiE. On appelle en latin cyrographum,
mieux clilrographiun du grec -/ei?h P''V°* ' "" acte ou écrit n'j
tU la. main du c^ui uu do ceux qui contractent.
Pour suppléer à l'authenticité du sceau , dont plMisors h
ques et plusieurs communautés étaient encore dépourriM
la* siècle, on eut recours aux tyrographu, ou eharte»^tartit» ( «
ces mots), que l'on annonça quelquefois dans le contrat, '.
voici un exerap'e choisi , tiré d'une charte par laquelle Hugai
abbé de Saint^Viuceut de Laou , iailitua les chanoioa
Saint-Julien T en n'pfi; on y voit bieii distinctement «e q
c'est qu'un cyrographe : (7( îgilar prceseï^ ordinalio memmiaS
vivat in posterum , no» tam fiâmus fidttiler hio inieribi , tt êcuipt
iftter nos tt Ipios ptr chirogi-apham mtdiari, et niaiieiiitem icr.
nabis rttinmtei, aliam Uiia medutattm reli(/uimu» ad rei gestes t
vuirMlm reiinendam '.
.Outre ces différentes annonces, ce qui uous reste des ckar
privées du 5' siècle, nous fait voir qu'on annonçait onci
quelquefois le notaire, l'ordre de faire insinuer la pièce di
les actes publics, la stipulation et la date : tout ceci se trot
• BTmcr, t. XV, p. &6S. .. .' ; .
> CM. Cib-iil., 1. 1, «ri. 197. „
AXOBLIS&EVENT. SU
dans one ebarie da donation de l'an 47 ■ . pnbliée par Dont Mti"
Uloa-.
Telles sont les difTércntej* annonces que l'on peut rencontrer
dau les cbarles et diplômes. S'il se trouve plusieurs fortnutos
pi soient mot à mol conforme» à d'autrcn , cela vient . ou de
ce (p>e la formule en question était de style , ou de ce qae le
aitaie écri»ain aura rt'digé ces actes resscmblans en celte par-
tie, el le cas derail arriver souvent , on de ce qu'un noTaîr'é
im pris pour modèle de Tacle ipi'il mînulaft.un acte plus an
cîen do même ou d'un autre règne.
n oc reste plus , sur l'objet des annonces , qu'à observer que
leur place ordinaire est vers la fin, mais dans le corps de l'actei
e'ol l'usage commun ; et que cependant il te trouve des di-
(lomcsqui les placent aprfs les dates '.
ASNOTATIOK. C'est la dénomination d'une espèce de
dtoite inip4>rîa)e qui emprnntait son nom de ta signature de
l'empereur, appelée adnolalio. Ces sortes de chartes nomiùées
ll|ltomea *, appelées aussi brevets , étaient d'usage dans le Bai-
bipjre, surtout pour la concession de quelques bielis, cliar-
|H| privilèges, voilures publiques, etc. 4 L'annotaliua itH ïa
ri(nature impériale était nécessaire pour la validité de l'acfe.
ImlÏDien y aîoala un surcroît d'autorité, c'était l'aunetation en
iignaluie d» questeur. On qualifiait souvent ces pièces A'aané-
lAlùmsMrrtM, suivant l'usage payeo de diviniser t«ut ce qui vc-
naitdn empereurs. Bien des siècles après, on n'entendit phid'
pu «nootation que des obligations ou billets sons seing privé -^.'
AlfOBLISSE HENT. La noblesse, déjà très- nombreuse an
iS* sitcle , par la multiplication et l'hérédité des (iefs , fit ùiiiV:-
liplia prodigieusement parles letlres d'anoblissement, tespré»'
raitte» furent donnée» en ~
«farcurde Raonl l'Orfèv
t Philippe-lc-llarrli,
Il n'est pa* hors de propos rfolK
.1.
^OafitDipJom. p. 593.
'CoJ-M.xii, ûl. a^. Itg. 9. I,
Uliffa. Mur. d.>(.. p. 8i «iSa. "'
P..Î,, 0' l.>^ .n«.W'
100 A»TI-5IGUA.
MTver que n'est pas là cependant la [»-eiuière origine de l'ano»
blisscment, mais qu'on renouvela seulement alors ce qii'avaienf
l^atiqué les empereurs roninins, en anoblissant per codtcillot
Aenorarios '. C'bsI ce qu'atlesic, au 4" siècle, S. Grégoire de Na^
zianzc , éïéqoe de Conalantinople , Carm. a- : Hic rnmhn rarié
laud* doctrlntt lumacit : ilie. aiittm gtnen il magnls sepale/irra , aUl
txigao diplomate novam nobiliiatem norias est. Il est toujours Tnl
de dire cependant qu'il ne se trouve point d'exemple de lettres
d'à no b lisse me ut en France, qui soient exemples de soupçon^
avant le rË^no de Pliilippe-le-Hardi *.
ANTI-LAMBDA. C'est une figure dont on s'est servi dans
les anciens manmcrit» pour distinguer les citations : sa
forme ^lait celle qui se trouve à la planche I, au mot anti-
lambda, N° I. Dans la suite on usa, pour cet effet, de pe-
tites i renversées {[(ij;, a du mot airévialiçn, mf'me planche] ,
ou tronquées par le bas, ou suivies de points, ou surmentéoi
de virgules (fig. a du mot anti-lambda). Des 7. des barres — 4
de< virgules à chaque ligne, font la même fonction dani
d'autres manuscrilei. Depuis l'imprinieric, ou met des virgul«l
doubles > ; c'est ce que noue appelons guilkmcls , da oom d^
rarlisle qui les a inventés. ,1
ANTI-SIGMA. L'anti sigma peut être envisagé comme lettré
ou comme signe. Sous le premier point de vue, l'anti-sigma eil
un caractère introduit par l'empereur Claude, sous la figut«
de deux C adossés {fig. 1 du mot anti-sigma , même planche) j
avec la valeur du P et det'j. ou du Zi et de VS. Priscien, tttt^
croyable en cette partie , allrîbue à cette letli-e de Claude WD
équivalent au t des Grecs ^ Selon ce grammairien, ce »on ét^
plus doux que celui du pj ou ^ des Lalias ; mais , malgré <!•
avantage, ils ne voulurent point changer leur ancienne éeq
ture; et celle lettre, ainsi que «es deux compagnes, inventés
parle même empereur, furent condamnées à uu éternel oubÙ
aussitôt après sa mort, au plus lard.
L'anti-sigma , considéré comme signe , est représenté soU 4
' DcsmoleU . 1. ix , p. 161.
■ Thinnus, tiotti lar la Auiu* lU Jeru»., 970.
> PalMA., ccd. S58.
APOStItLES. 101
fifurt d'un C coBlourné , /f^. a , ibid. , et se trouvé dsne les an-
ciens manascril!ï avant les vers dont il faut changer l'ordre
Lonqn'on ajoute un point an milieu , il désigne les eDârQÏta
où il y « deux vers dnnt le sens est le même , mais dont on
ipme auquel on doil donner la préférence.
IPOSTCLLES. On ne doit décider que d'après les principes
d'ute jodicieuse critique , des apostilles et des interlignes que
l'oD rencontre dans les manuscrits originaux. Quelquefois la
fnude, mais plus souvent la bonne foi, les y a glissées.
Datu on manuscrit elles manifestent un autographe, quand
tùa sont de la même main que le texte. 1 e contraire dénote
bf remarques d'un correcleur; car les manuscrits antérieurs au
Kplièmesiècleenonl presque toujours eu d'olGee. Lasigoature
in correcteur à la fin du manuscrit, ou au muins le mot conttUi
•MiMundeci, peut donner beaucoup de lumières par la compa-
raiion.
Le vile pour la correction s'élant réveillé au 9' siècle, les ma-
Dnicrits des deux siècles précédens fournirent bien de l'exer-
ciccauxéradilxle ce tems;mais ils n'y mirent ni leur nom,
niU note amtuU. Aux 11* et 13' siècles, plusieurs savans, tels
f ue Laii£raDc , Anselme, Etienne II, abbé de Citeaux, Guigues,
dnqnïèotc général des Chartreux, etc., firent beaucoup de cor-
raclions, dam les manuscrits qui passèrent par leurs mains '.
Les eomeclions en interlignes sont plus fréquentes que les
tposUllea en marge : mais celles-ci sont communément plus
toupies.
Comme on mettait égalemeut en marge les phrases oubliées,
9 est arrivé souvent que les apostilles ont passé dans le texte
ptr la Taule des copistes et des éditeurs.
Dans tous les pays il y a eu des correcteurs mal avisés qui,
Iknie iTenteodre certains termes , et d'être versés dans la chro-
mIi^«, ont laissé dans les chartes des preuves de leur igno-
rwce et de leur témérité
C'est ainsi qu'une main inconnue ' a corrompu les dates de
phtsieDTs diplômes accordés à l'abbaye de S. -Denis par Tempc-
■ft lUDipl.,f.i»
,P 1>.
I
1
142 '. - APOftTOLIQL'E.
rem- Lot^au>o:.n!àDt convenir aussi que les noiaireâ et les secr^
taireïduMrdnt fait de louttemsdes failles dans les expédition)
' , X^'* correclions en interlignes qui n^labliàsent une faut
«ù'elles laissent voir, et qui ne louclienl point un endroit es>a)
tiel à Tacte, ne portent point atteinte à son autorité : mail oi
tient pour suspects les changemens ou additions de noms, d
nombres, de dates, de clauses et d'articles où il s'agît de ehoat
împorlautes ou préjudiciables ans parties intéressées; i moli
qu'elles pe sjieni inslilWes par d'autres pièces, ou p«r dt
lémnins, ou par de wlides raisons, au jugement des magl^ttalt
Un recennait une addition ou une superposition de mots à I
raclure du parehemia et à la différence de l'encre, de la mai
cl des raraclères.
A a tienne ment on insérait librement entre lea l^nes s&i
aueune marqne d'approbation les paroles omises dans les acte
Uah dès le milieu du lô* siècle l'usage avait déî préralu t
certains pays d'annoncer et d'approuver les apostilles. Au i4
oa spécifiait en France l'endroit et le nombre des tntertigni
approuvées '.
Youte addition explicative du leste, dont elle n'est pai eensi
faire partie, ne doit pas porter la plus légi-re atteinte à la ni
cériléde l'acte : elle prouverait même en faveur connue na>
historique, si elle était ancienne. François I" rendit uneordoi
nance le 34 juillel i544 pour interdire aux notaires njaox 1
les apostilles et les inlerlfgnes , permettant néanmoins de n
part-r les fautes avant les signatures: c'est ce que font encore li
notaires en ce moment.
^UHlSTOLIQrE. Les titres qui rappelaient l'idée des Ap6tc
ou d'une mission apostolique étaient en vénération panoi \
peuples chrétiens. C'est pourquoi le titre d'Apostolufoe dÇTÏI
qne épithèle honorable donnée à tous les évoques , nuis qui,
trouve pour la première fois en 5\ 1, selon le P. Sirmond, d^
une lettre de Clovi» aux prélats du concile d'Ortéaus ; L* t
Cioifis AUX saints iitqaea tl trii-digiui dit. sîtgt apostoUqiu. GoDtra
roiâ'Oriéans et de Bourgogne, nomme les évéques assenab)
au concile de M^con. des ponti/V* apostoliqius, apvstotici p<mtift6
ARiBKï. «a
C« litre fut résefnù depuis à l'évéqiie de Rome '|>ar la décision
Ai concile de HeLms, tenu en io49' Q»elques-nns cependant
préteodcnl que le Pape en fut décoré ilepui» le y ou 8' siècle
>D moins, jusqu'au cnromenccaient du ii< qu'il s'en dépouilla
pour le donner au roi de Hongrie. Il fui assez souvent attribué
m papes sous le§ noms d'apostolat, d'apostolique tt d'apostoli.
IWi le 4' ^ècle les Orientaux donnèrent au pape Jules I" le lilrc
Slfulalat dans la souscription de leur lettre : Oranttm pro nobïs
tfÊttBéttmnt teitrum Dominas xvo ciulod'tat largiort, beathsime
ftUr. Ànut. C'est là sans doute ce qui donna lieu par la suite
1 W hIuI par lequel les papes ont coutume de commencer
bon lettres : Salattm et apoHolicam btnedietionem.
On borne au tems écoulé entre le 6' et le iv siècle l'époque
•tks pap» panirent s'attribuer le litre ÀpostoUcus. Employé
dus nne bulle antérieure au ;' aiècle, il la rendrait suspecte;
ttiiu nne bulle postérieure au 1 1*, il la rendrait fausse : il est
fnpreaa lo' siècle, saos exclure les deux précédens et le sui-
naX. Dans le i4') les papes furent quelquefois appelés apo$toUs
. Les Arabes ne s'élant point mêlés avec d'autres
pcufAs, onl conservé leur tangue dans sa pureté. Ancienne-
nKdl eeUe nation suivait l'arrangement des lettres qu'elle avait
»eçu deiBébrenx et des Chaldéeos, ou Syriens; mais depuis,
ayaBtcbaa^ de caractères, elle a pareillement changé l'ordre
det lettres. Oo croit communément que ces nouveaux carac-
tèrss forent îovenlés parMoliamet, après l'an 655. Ils sont
ibsofnmenl les mêmes que les caractères actuels des Turcs et
it* Persans; la dîlTéreace, quant au nombre et à la valeur des
âéaoens, oc consiste que dans des points placés au-dessus ou
ai»-dessou4 de certaines lettres.
On distiague deux sortes d'écriture arabe ; l'orientale ou Cu-
pUqne , dénomination qui vient de Coupha, ville de Chaldée,
d>M rirak babylonienne; et l'occidentale ou Alauritanique.
Oa n*a point de plus siire marque pour les discerner , que le
point placé sar le rphe des Arabes d'Orient, et au-dessous de
tckuites Africains, et les dcax points mis sur le 3 fo/iA des pre-
DÙen; au lieu que celui des derniers n'en porte qu'un, '
14t AnCHEVÉQlTE.
D£s l'ail 6/(3, l'arabe fut ititroduît daos le ruyaumc île Tunis
parles Sarrasins, qui le portèrent ensuite en Espague lorsqu'ila
envaliirent ce royaume '.
ARCHEVÊQUE. Ce titre a fait long-lems une dilIicullÉ, et a
été comme une pierre d'achoppemeiil pour le commun des criti-
ques. Ils ont rcjetésans distinction tout monument qui donnait,
avant le 9* ou 8- siècle au plus, le nom d'Archevêque, soit à
de simples Métropolitain^^ , soit même à des Primais. La vérilé
est que ce titre fut connu en Orient au 4S «^ en Occident dès
le 5' ou 6" Hîëcle.
S. Athanase * passe pour le premier qui se soit servi du nom
d'archevêque pour désigner l'évoque d'Aleiandrie. Alors , c'est-
à-dire au 4' sitclc, ce titre parut être rt^scrvé aux évêques qui
furent depuis honorés du nom de Tatriarchcs. Cet usage avait
encore lieu au 5e sltclc : car le concile d'Kphtse le donne ei-
claBivemcnt au pape CéleMiii, et à Cyrille de Jérusalem; et
celui de Chalcédoinc le donne également à S. Léon.
A la fm de ce siècle , ou au commencement du suivant , les
cinq grands sièges ne jouissaienl plus exclusivement dé celte
distinction caractéristique : peut-être s'étendit -elle à la plupart
des Métropolitains; car on voit dam ces tems une lettre de
Sym m aque adressée à un archevêque de Milan. Il faut avouer
cependant que ce ne l'ut que dans des cas extraordinaires que
le> papes accordèrent aux simples Métropolitains le titre d'ar-
chevêque : celui de Rnvcnne , par exemple , en était décoré '.
Mais quoique les papes ne prodigassent pas ce titre , jamais
ils ne trouvèrent mauvais que d'autres en usassent plus libre-
ment. Aussi dès le G' siècle le titre d'archevêque élalt-îl fort
commun chcE les Français '. Le 6* canon du premier concile
de Mâcon , la lettre de S. Florin à Nicet de Trêves, le testament
de S. Céitaire d'Arles , où oc nom est répété jusqu':') quatre fois,
forment sur celte matière une démonstration.
■ Voir les caraclf^res ambri daiu les pianchti ibt alphabets , où loulefoîi
l'on a raa%i chaque letir« d'après l'ordre de l'alphabet hébreu.
> j4potog.it, p. 79t.
*Gsmier, Diuni. Potilif., p. 6-
JURtDifl., 1. ii,c. ir,n 13.
ARCHEVeijLiE. lOiS
I tfèt-pTobable qoe ce lîlre passa en Angleterre avec
ktde cette Ile. LVpilapbe, au moino, ^avée sur sa tombe
I décès , et rapportée par le vénérable Bcde ' , le
fc exprCMi'-ment du titre de premier arekerêijue de Cantnr-
fa il faut conelare que ce litre , quelque rare qu'il Tût
|bN(;naliire des évéques en général , devait 6lre fort eom-
I France; pratique dont les premiers apôtres d'Ait-
|b adoptaient volontiers les usages. Au moins eft-il
: dernier y fut adopta' au ?■ siècle; les coii-
II font foi. A Rome. les papes le prenaient
rlainesncrasioiis '. II étjit également fort com-
l' Espagne, comme on en peut juger par saint
'. et par une lellre <\u pape Beuotl If. Le
B restreindre le lilre d'arciievêqiie aux seuls pri-
kaa plus aux Métropolitains, à qui le Pape con-
I BOT quelques provîuceg. Le second . au eon-
l'étendre à tous les Mélropolitains d'Espagne,
y-aanctiitim'it arclûf-piseopoi, dans une lettre écrite
que jusqu'à ce siècle eiclusivcmeni, ceux qui
de ce titre avaient d'autant plus lieu de s'en féli-
lear donnait. La signature de S. Tliéodore de
concile de TwifTord, en 6^5, où il prend cette
Un des plus anciens monumens où se trouve la
■rchcvéque.
France , ne devint familier cl ordinaire aux Mé-
irle déclin diiçi'siènle; caries Métropolitains
concile de Paris, tenu en 84^, se dirent seii'
on remarque la même simplicité dans les
de douze archevêques, qui signent comme évè-
fïian concile de Touïi en 8G0. Mais le changement est évi-
lib. u.c. 3.
Libbc, Co»*.t. Ti, col. ST8, 13.16, 1360,1377, 13:^3, «1 le AlanMltcan
t^ficuan , t. 1, p- 6G>
'Gim.Diim. Pomif-.y.li.
•0"g.«..Hb. vu,e. 12.
' ''mit. mag»0 Bnlann, 1. i, p. 5f.
L.W^rtl •
I —
i06 ARCfilCMAHCKLIERS.
dent aux conciles de Soiasoos, en 866; de 'Bmuï, en 871 ; d
Pontion, en S76; de Troyes, en 6;8, etc., dans les(|DeIs lou* «
presque tous les Métropolitaios sont qualités du litre d'arck*
TÊques.
Celte même dénominalion a été attribuée à des prélats tpi
n'étaienl point Métropolitains. Les évéquea S. Chrodegangii
Met! en ^^Z, Bsruoii de Cbàlons-^ur-UarDe en 876, TbéodaU
d'Orléans sou« Louïs-le-Débonnaire, S. Hugues de Grenoble ei
1090. etc.. wot décorés de la qualité d'arc Le vèquea d«Ds de
monumeDS certains. Ce titre d'houneur venait sans doute di
ce que l'on accordait quelquefois à de simples évèqnes le pti
Hum, qui est la décoration particulière des archer^ues; pec
soDoe n'ignore que S. Grégoire accorda celle distmcUon k Sjt
grinS) évèqae d'Autun.
Par la suite ce titre devint furi commun, et fut donné \
prenque tous les évéques, en sorte qu'il s'est trouvé cfaes \t
Grecs des derniers siècles beaucoup plus d'archcTéifaes que d
Hélropolllaîns, et qu'en IlaUe on voit de^ arcliCTéchés qui n'en
aucun évéché soumis à leur juridiclion ' . Le dernier prélsl qB
paraisse revêtu de la qualité d'arclievéque. sans avoir ai «ill
pour titre, ni !>ii.'ge fixe, ci troupeau désigné . esl S. Bonilw:!
depuis archevêque de .Uayence. Le pape Grégoire II le déoon
vers l'an 73g, da titre d'archevëqae,aau£ lui en donner 1« réalité
ARCUlCIIWCELIEItS. La dignité des Référé ud aires étae
venue se perdre au 8* siècle dans celle des Chaneelien. ceni-(
se mulliplièreot beaucoup dans le même tems. Ce n'était,
proprement parler, que des notaires, qui tenaient lien di
oEEciers qne l'on appela depuis secrétaires du rot. D'abord i
ne souscrivirent que les chartes. Sous Cbarlemagne, ils MOI
cnvircnl tes diplômes royaux, et s'y nommèrent chanmlie»
Dans le siècle suivant, cette compagnie de chanreliers noma
son chvS prtmitr chanctlitr , graïui chancelUr, archiehanctlifr; fwot
eautillariiu, tummus atmrtllarias, archieanciUarius ; ce qui reveni
à proto-notaire, uu grand notaire, titre que le cbef eatdsiu
■ Dupin, iâ Aaitif. EetUt, Di*tipl. Diutrl., p. ~.
' UttUDvl..p. 118.
même tenu. Karemeal ces chefs osèrent s'approprier ces litres
dans la signature des diplômes qu'ils dressaient ou cjn'ils véri-
fiaient; ils laissaient k leurs subitlternes le soin de les <|ualirier
ÉÏDK. Druclemir, l'un desclianceiicrs de l'empereur Louis II,
Mtqiulifié, dans un plaid de l'au 8tki. arcliicanccltariiu. C'est
pent-^tre peur la première fois qu'il eut Tait mentioa de l'archî-
cbincdter dan^ une date proprement dite.
Jle quelque rang ou degré que fussent les chanceliers, ils ne
NtMeriraienl point à la manière des référé u da 1 res , lanl^t ao-
deisns, laotAt un peu au-dessous, tautài vis-à-vis de la signa*
Iwc Au roi. Leur sousori^ion était régulièrement placée au bas
felapage. Le seul privilège qu'ils eurent, c'est que soi» la
tnmtme race leur souscription était souvent en plus gros
cvaetires, surtout vers les ii* et la' «ijicles.
Une chose assez singulière, c'est de trouver plusieurs grands
ckuioeliers à la foi-? '. D. Ual>Ulon et du Cauge sont d'accord
nrlipluralilO des grands cliancelicrs en fonction dans le même
Ions sous le r^gnc de Louis-le-Débounaire. Le premier eu
montre encore plusieurs à la fois aux i ■' et la' siècles. Peut-
flre avnieal-iU des déparlemens djlférens et séparés, ou peut-
Clrecettâdr'BnilL- se trouvait-elle atlachéeaux sièges de cerlaiocs
^lises. Comment expliquer aulremeul le fait que rapporte
Dé Hittillpa '? Gervais, arobevëijuc de Ruiins, créi^, comme ses
fiéddnuautB , grand chancelier au sacre de Pliilip|ie I" en
loSy, r^rîAe en loCi des lettres eu faveur de Sainl-Nicaise de
HeûiM, uaa eu son propre iinm, mais à titre de suppléant pour
ItiMlouin, chancelier ordinaire.
Lelitred'arvbichancelîer se soutint en France jusqu'au la*
iièdeaa nains, malgré les variations auxquelles il fut exposé
itfab le 8", alors cette dignité, se confondant avec le titre de
chanceliersimplement. perdit un peu de son éclaL Elle avait
donné le droit de signer les diplômes à la tête des grands offi-
ciel* de {» couronne; et »ous Luuis-Ie-Gros, les chanceliers ne
■ignaienl, plus qu'après. Au comiDenccmenl du lô' siècle, frère
fiilérin, chevalier de S. -Jean-de-Jérusalem, évéque de Sentis,
•kii, > I . ,.'• .' ...«■■
i
lOK AHCniOUitKOKLIERS.
«I fait cluncclicr «u litre i l'avénemeDl de Louis VUIà la cou-
ronne eu 1 133, releva l'éclst de cette dî^ilé par U loi qu'Q fi(
puHer, que le chani.'elier sérail le premier de tous les grandi
uOieiera tie la euurunne, el qu'il aurait «^ance parmi les pain
dtt rovMiine. Uais te titre d'areLicbatKctier demeura éleial . et
on ue rvnnall plus eu France que le chaneelier. oo le ^nnd
chancetivr du ntvaume.
Ln 4^Id«ms dea cn^cmn» d*iUemaçne prùenieal bien
llwMWVMir, f Mi laws — «wriptions . les titres d'archirhaD-
ualhw, y» k« èlfhi— m J» rafa Je France. Us 9*. tu* et ii*
»tt<te CM faurahMl Iwt— y JVwiyfa*. yâ d« wm en innr
tikvMkaiettt pfaM Wywfc Cent ^— Mhulinn leur 6« dMate
d ^abonl par kws saèotihrt^ maè M M la(4a pu ««nte 1 i«r
JwarchitfhanceliCTSJieU Jonngf Mil ■>!■» ««owfta ijpwnt.
TWvtmar. arvItevApie de SaltiJblMiS «■ 887. «9l k pmnicr
^a» I'M) tivuTe rvi«<u de la qwalli itmwUlêmcÊtiÊr A ronpv*;
û «iHaA naval ^'aRUcksMdte-^B aai et Car» aaïa. Celle
^rMMMMM M «MM BBMHMaaart à k^fen swtts <Wdbe -
m I >lT">rk»gBS>wrB[i Olfcnag-. Alan m
«•a«Blffe|B .fM tp» argfc»»»|Oc5 J> Sa«mee en n^^pfc kf
: «t ee tilre «st depaê» bm^^tanu inimeoA à k^ êê-
Sptoau de 844< 1^^ empereurs lui confirmèrent au is* siècle le
litre d'archichanc«lier de leur sacré palais pour la Bourgogue,
Fooime s'ili eussent toujours été en possession de cet honneur
qtraîi|a'au lo' les rois de Bourgogne eussent eiiaouveot d'autres
archichanceliers. Le titre d'arcliicliancelicrdu royaume d'Arles
(jo'aTait eu l'archevêché de Vienne eu Daiiphiué. fui allachéà
l'irchcTèché de Trtvcs vers i aUo -.
Depuis l'empereur Heuri IV, les archevêques de Cologne
rnreol en possession de la diguilti d'arcliichaucclicr d'Italie.
Cependant ou ne trouve le premier vestige de celle qualité
ittichée à l'archcvêchë de Cologne que dans l'expédilion de
Lotbaire en Italie en ii5i-.
Depuis le i3* siècle environ, les abbéa de Fulde foreut décorés
liu litre d*atchichancelier de l'impératrice : tnaiit on ignore si
fDea jamais eu des archives particulières distinguées de celles
de PempereuF. Plusieurs auteurs ' préteudent qu'on ne trouve
point de diplômes de l'impératrice signés de l'abbé de Fulde-
Les papes eurent aussi des archichanceliers; ou en peut juger
par un privilège que Léon I\ accorda la Iroisit^mc année de
^npoDlilicat, et, dont la dale porte qu'il fut donné par Fré-
liiiric.cbancelicf dclaS. E. R. *, en la place de ilcriman, arche-
itque de Cologne et archichancelier. 1). Mahillon fait à celte
occasioa la remarque suivante : Hoc prlmutn txtmplam e^t arehi-
cnallani in UUtrla pontificiù, etc. Par cette remarque, D. Ma-
titllon prileod, ou que c'est, strictement parlant, la première
fais qu'il est question d'archichancelier dans les bulles et autres
Klea pontiTicaux, ou que c'est la première fois qu'un arche-
v^ue de Cologne e^t nommé archichancelier du S. Siège. De
fûGon ou d'autre il y a erreur. Daas le premier cas , le contraire
til démontré par une bulle du pape Sergiux III, écrite par
Melchisedech, qui se dit proloscriniaire, et datée par Théodore,
i;oi se qualîlîe archichanetliir : dans le secoud cas, l'erreur est
moins considérable; mais il est également démouln!- que Pilî-
pio, prédécesseur d'Hermau , jouissait de la même dîstiao-
dt Caut. £AH.
; Colltet. Arthis.
tTest-i-dire, Siio(e EflÏM
i
m im-HIDUCKC.
s voyous ccrlaiuemcnt au &'. fft et in£me au 1 1< »ièc)
mémea personnages rrunir souvenl les charges de grand
celier cl de ^^iid chapelain. EnGii m Tuoion des deux di
enl lieu au 9* siècle, comme le prëlen<t EcLard, il ne s
pas que long-tems auparavant elles u' aient pu être accoi
c pereonnc.
L*arcliicliapelaiu eut à-peu-près les mi'mes arantagd
les empereurs, et siu'toul sous les Olhoas. Les chanc
e substituts ou «ïce-gérans du premier; t
est fort rare en Frauce : on doit se défier, dil à celte
D. U^ibillon , des diplômes vérifiés mi tùim arctùcmptUtx
On ne peut révoquer en doale qu'au 10* siècle IcA arcl)
pelains des empereurs continuèrent encore de faire 1'
grand cbancelier, et d'être appelt^ arcfaichapelains da J
palais. Au 1 1* siècle le œtme qui se dit cbancelier dana lai
d'un acte, le signe comme arcbichapclain. On Irocne j
mode en France dans le même siècle sous celte rorfl)
Sif nom u. archicMptlttti , qui hoe teriptam fitri Jiatil.
Les grands Seigneurs, à l'imitalion des rois et dea ^
reors, eurent leur archichapelain . qui, pour ne pas trop
Uplier les officiers d'une maison, était chargé d'écrire ie^
émané« de l'aulorité de ces princes.
Depub Henri I", le litre d'archîchapelato disparut eaF||
On n'emplora plus que les termes de prunier dtt
dt mtilri da chaptltûru de l'oratoire ou de la chapelle da
AftCaiDlACRE.Celte«Iigni(éecclésiastiqueeettrè9-aiieil
Quelque» auteurs prétendent qu'elle fut instituée qael^iM
après le Ci-ncile de Nicée, vers ^3o; mais ils se lnMii|Mint<l
meol. puisque Cécilien, auteur du 9cbi:«me des DoasI
lers 3i I , était archidiacre. I es évoques chotsissaienl <
diacres cenx qui leur parai'.saient les plus habiles et
\s, et ils leur <»>ufiaieDt uue partie de leur iuridîctioa
la qualité d'archidiacre ou de cbef des di.icres : car ils icalj
toajoUB dans Tordre des diacres. Il 5 a beaucoup d 'appad
que leur district ne s'étendait pas d'abord au-delà des m
de leur ordre ; pnisque le cinquième canou du concile de RJ
leaosous le pape Eugèue Jï, au commencement du 9- ^
«■> te pROÙère loi qu'on cocuiaisM pour obl^er les arehidû
AKCHIPItïTKE. IIS
è ie fa^ promoQVOir à l'ordre de la prAtriiie >. Quelque an-
éieaat que soil cette dj^nîlé, on ne voit que dans des litres
Itès-npprocliéfl de nous les archidiacres jouir d'une certaine
joriiliclioii dons les cantons de lettr archidiaconé; car leur aQ'
tenté, dans le raoyen-âgc même , fut plutfil morale que délei-
ntoésànn lieu particulier.
ARCSUIH'C. Le premier qui, peu satisfait de la qualité de
DdCi ait cru devoir en augmenter le lustre en le surchargeant
d^me expression depn^émincnccBurles ducsnië[DC,fiit Bruno,
schevèque de Cologne, qui, l'an q5q, se décora du titre d'ar-
cUduc *. Ce litre fut affecté exclusivement à la maison d'Au-
taiehe par l'empereur Kréd^rie III, eo 1^53, avec droit d'ériger
iacomtés, de faire des nobles, de mettre des impAts. etc. '.
Depuis cette époque, un titre qui porterait eu souscription la
ftililé d'archiduc, et q)ii n'toianerait point de quelques princes
' de celte maison, serait légitimement suspect.
ARCHIFRÉTItE. Ce titre est ancien. On le trouve dans les
Mimges de S. Grégoirele-Grand . et de Grégoire de Tours. On
sni atl mol ABCBicniPELiTii. que cette qualification se donnait
ijtictqaefois au chef de la chapelle royale; ce qui autorise à
croire que par la suite ces deux mots arckichapelain et archiprllrt
âeTÎBrent synonjTDCS. En ciTct, le pape Adrien I, dans sa lettre
ïTilpin, archevé<fue de Fteims, donne le titre d'à rclii prêtre de
laTranceàFnlradc. abbé de S. -Denis, qui était aussi décoré de
eehii d'archichapclain.
°^lei fonetloos d'archiprâtre , ainsi que celles d'arehidiacre,
r Km Irto-aBcicnncs. Dans les diocf^ses de la primitive Eglise, les
mques mettaient à la tète de l'ordre des prêtres, peut-être souS
nneatitre dénomination que celle d'archiprétre, des personnes
* du même caraclËre, et distinguées par leur mérîle. Les
mplei que l'on en peut trouver dans les monumens, ne lab-
it Bocan doute à ce sujet. Mais, relativement à ces ronctloni,
■1 mi événement particulier qui pourrait causer un jour un
rertain embarras, qu'il est à propos de prévenir ici. L'Eglbe
' De Hiricourt , Lfli' letl. part. [ , p. 38 M U .
• Ant. Mallheui, éc NobiM. part, i' , «ap. S.
4li ar(;kitf.s.
mcli^u il' A 11 g Ici ocn se tiuuvaiit sana pa^iieur du premier ordi
ji la fln <tu !()■ siècle, le Pape uc crut pas devoir y covoyert
i?vt<iuo. A la suUioitQlio» de quelques persouscs, il créa dai
rjii^lisu une (liguiti^ jusqu'alots iocoDiiue, relativement à ss de
tlnalion ; et, par une bulle de i S9S, il donna au sieur BUckne
le titre d'aifhiprilre , uux ftus de gouverner toute l'Eglise d*Al
glelorrc. U n*y avait encore juaus eu d'exemple dans l'Eglit
d'une pareille diguil*^ qui ne fût pas subordonnée à un érAqn
diocésain '. Celte ubservalioti était oécessaîre pour coofttatl
)e« actoii «mani's de celte nouvelle iuridiclioD.
.WClIl^Elï. Sous le nom d'archives, on entend éçalemen
»i le» anrieu» titres cl It' lieu qui lues renferme; mais l'idée i
fiv» coauaune et la plus ordiuair« paraît restreinte à c«ttc de:
«)ère ai^ifioatioo.
l.e»*ivU>ic«. coiuùdérves suud c« dernier point 4e ns, oi
iv^ des C<recs «t des Latins phisieurs dénDaûmlMOS ilUU
lentes : les premiers tes out appelées ipi^i», x'^'f^*""
2f «f^^^-^'^ > Hc. . et les deraters, laiaitrûtM, (farluft
rwn.etc l>aiis la ba^ee ladaite.ce deraier mat pot Uil^
aortes de formes barbares, appniclunt cepentlaot de Véfjv*
logie; et on le Jouuaii ésalemeut atu dtrpiïts des cbutn,<
kux ti^MNts des reliques ; parve qoa te iB<liiie lieu ranfemait II
Mues et les autres.
Ou u£ saurait fixer l'époijtK de rélabtiœmeDt îles nnsibn
•rchives; il s'ensuit doue uatoretleuieuc quelles sont de b^l
ff«nJe aatiquité. >i>u:s vgToos. 1' que les Jiu£» ■, 4|uefa]ae«iil
ration ifi^ cusseul pour l'arclie , le taiKrnacle et le Icayli
9» crureat pas profaner ces sanctuaires de la Divinité raj A
^«MOiit le» loi» civile» et les pactes des ctiuveus. C'esté;
dans ie* lemples de D«lu& j Delpàes ~; de Wimyy
d*&(roUou ^ de Veat», et du Capitoia à Home ', inia I^ C
K 4»r. .k iUiM. Bidih. L «Ut. p. ÛK.
m
AKCOIVKS. 111
I CMMervaienl ou consacraient, pour ainsi dire , et
(tés paix *, et le* limite) de* empires ', et les alliances,
« de leur république ', et les sources de leurs linan'
■ les Botos qui étaient re^rdés eooime les fondemens
■,4« la tranquEUité et de la fortune de leurs compatriotes.
llTiia pourrait conclure, d'après Eccard, cilé plus haut,
Bk^dilTi^rens bureaux et tribunaux appliqués à l'admi-
■ dea affaires de la république ou de l'empire , avaient
s séparées, dont le dépAt était dans l'un des tem-
bUnJle.
hiMoUon occaeionée par César dans la république, ne
I cbangement dans cette partie de l'administra -
s romains se crurent même en droit d'arolr
,ais des archives attachées à leur dignité , qui fil-
■par les mots taera lerinia K Four éviter la confii-
I partages en quatre espèces de grefTes, qui
laolant de sortes de titres ; des mémoriaux, îles
requêtes , et des dispasitintu on Gonces-
I on attacha plus spécialement le nom de di-
bthréllenne ne changea pas ces usages politiques.
I M chaque cité , ainsi que chaque communauté
If continuèrent d'avoir des députa particuliers;
B de faits de toute espèce, mais que les guerrM
I, et) plus que tout eela, les rava^s des barbares
t da Hmis, ruinèrent au point qu'aucune pièce
latre premiers siècles n'a été sauvée.
Éès 1« commencement de la monarchie, vît avec
taa'occuper de la collection des chartes < , et de
• archiTes du palais qui renrermaient ' les régle-
BvatioOes, tes lois des princes, des actes, tant publics
%. Jâ VAcaÂ. tUi Initrip. t. viil , p. KO , iiil, in- 1 S,
El Jtnai. 1. IV.
'ÇleLiï. Dtcad. i, 1. !..
in. H<n*U. «T, cap. v, § t.
,Iilor. Dipt. p. 81. ^■,.^.
ier,CollMt.ÂT<ikiv..f.S6. ,^.rt..'l !'■-
'Kc. Cfaryilopb. Lynker, Dinirt. di Arekh, imp. n. fl.
J
I 116 AHCUIVES. ^Ê
\ que parliculicrs, et, «oua la seconde race surtout , Ifll^H
accordés par le souTcrain, enfin les capitulaircs. Les rois d(
premières races, et d'une partie do la IroisiËme. avaient
pour le malheur de la diplomaliqui; , les empereurs roi
c'est-A-dire qu'ils avaient dcui sortes d'archives : les ai
ambulantes, qui les suivaicut touioiirs pour tes lumières <
conseil ', viatoria : c'était les plus essentielles; et lesperc
tes, alataria. Il était moralement impossible que tes pre
n'éprouvassent point des suites funesleâ de leur instaibiL
rapport du P. Daniel ', les papiers du roi et les registres ]
furent pris par les Anglais, qui défirent notre arrlère-gai
trésor des chartes actuel ne peut dono remonter avant Pli
Auguste : encore en est-on redevable à,Frère Guéria, re
de Tordre de S. Jean de Jérusalem , évéque de Sen
chancelier de ce prince, qui forma en laio le premier i
du trésor des chartes, où l'on ne trouve rien que depuis
le-Jeune '.
Cène fut que sous Louis XIV que les archives de France
uue véritable organisation ; on la doit aux travaux de l
qui recueillit les capitulaires, mit en ordre les maou
et créa, en i6S8, le dépôt delà guerre. Lesnrcbivcs du ]
datent de i;i6; sous le règne de Louis XV, un b&tiiii
élevé à Versailles pour la centralisation des archives de la
et de la marine. En ijgo, on centralisa tous les dépôts
l'éuiiit sous uue même direction les minutes qui consliti
droit public de la France. Cet immense dépôt existe a
d'faui à l'ancien hôtel de Soubisc , au Harais.
tes archives d'Allemagne, formées par Eginhard ', se
ordres de Charlemagnc, dont il était secrétaire, cssu
ditrérentes révolutions, et subirent le même sort qae ce
France, parce qu'elles étaient également ambulantes. On
même ^ que dans les archives impériales il reste peu d'
> GoUtatl, t. Il, Contt. ïmp. p. 10,
•Daniel, llitt. d« Fran. au. ^\•iL.
ndim. ài'anll9i.
1 Dupuf, Trxitidtt Dmilt i/uitoi,p, 1005.
' Eccard , Schtdiatm. de Tab, jtniiq, n. lù , p. 3 1 .
• Wafiini. Dintrk, <tt Imp. Atchiv. n- 7.
AltCUlVKS ECCLÉSIASTIQUES. tH
ICBS publics , noD-seulcmciil Aes Icms antérieurs à l'empereur
lOdolpbe. mais même du siècle qui Ta suivi ; et que le Code
a ncèt de l'empire ne renferme aucune constitution plus an-
ienoe que celles de Frédéric III, si l'on en excepte la bulle
Tôt de Charles IV. Mais depuis que les archives de l'empire ont
•Masaeacé à reprendre une nouvelle forme, et à être conscr-
(éet avec soin, ce qui est arrivé, selon "Wa^insel, â la fui
lu iS' et au commencement (lu iC' siècle, sous Maiîmîlien !*' ',
et qn'il y a eu des dépdts permanens à Uaycricc pour l'archE-
cliaiicelter *; à Vienne , pour le vice-chancelier ' ; à Spire, pour
Itciiamhre impériale, sens le nom de Foiileif il ne s'est passé
itKiui fiul important qui n'y ait été et qui n'y soit encore ins-
cril cl coDservé.
iiCHiVEM EccLÉBiisTiquEs. L'instabilité des trésors des chartes,
les ÎDCQrïions des barbares, le peu de soin des aruhivisles pu-
blia, sont autant d'inconvénicns auxquels les archives sécu-
lières oitt (-1^ plus exposées que les archives ecclésiastiques :
c'est ce qui a donné à ces dernières la supériorité sur les autres,
>v« la réputation cl l'authenticité dont elles )ouissent aujour-
d'hui.
n cal avéré que, d^s le commencement du Clirîstianisme,
on ronserra t , dans quelques endroits retirés des lieux saints ,
et hors de l'atteinte des persécuteurs , les saintes écritures , les
actes des martyrs, les lettres apostoliques ', et les épïtrcs res-
pcclahle^ de ces grands confesseurs, les Ignace, les Poly-
«ipe, etc., etc. '.
Vers le milieu du 3' siècle, oii les églises commencèrent à
posséder des biens immeubles, elles y conservèrent également
leurt titres de jouissance.
&a eommcnccmcnt du 4'< lorsque la fureur des révolutions
l^a^isée, que la croix (ut exaltée juM[ue sur la coukibbo
int. dt Trév. I Hf. , p. 2S5. ■ ■ ■■.->' -T '.
■•Mkbd Neveu lie >Viatlli|:hlée. IMstcrt. ,lt Artht-. ai-ii.--'" '■■■■ ' '
L l^itl. ad PhUaddfb., Gitelei' , I. rt, p. ii cLHA,
•Striai!., lit Piitierîp.. c. /■
Kictitd, Sthtdxn. .le Tah. Aniif , a" I&, (>. ?
r=
18 ^iit:an'£S rcLLÛli»liOCE&
des cD^vreors, et qoe Us blesses et la fiHé da fidèles ne
furent plus gênées par la crainle , alors on apandil celte pa^
tie de l'Eglise ; les litres et teâ actes s'y maUiplitreat ; on oonmi
des conservateurs en litre, sou? le nom de Striniarii, Chartopkj- 1
(ocM, etc., des archirUles. Telle ei>l roriginc des arcfahes eccU- I
staitïques.
Od voit que celles de l'Eglise r^miaine élaieol déià en répa-
talion dès le milien du 4' siècle, sons saini Sytrestre ', etsatu
saint Damase ' , et qn'il était méoie recommandé de les ood-
•olter *.
On voit aussi que vers l'an S^o ks évoques des grands sièges,
d'Antiocbe, par exemple S eurent des notaires parUcnlien
pour leurs églises, ainsi que Rome.
La 6n du 5' siècle et le commencement du & virent les ar-
cbivea ecclésiastiques en très-grand honneur ; les titres, lel
actes, les livres, s'y multiplièrent considéra blême al '. On IM
conservait avec un si grand scrupule, qu'on mit souvent lef
archives «oui la garde des évéques mêmes *. Ou donna aux
titres qui y étaient déposés un degré d'autorité respectable à
perpéluilé '. On décerna des peines rigoureuses contre cetU
qui osaient \i\Kx les tilres *. On prit enfin tant de précaoliaos
contre les fraudes de toute espèce, que ces trésors, qtû n'a-i
valent reurermé, jusqu'à la Un du 6' siècle, que des papiers
privés et des litres particuliers, devinrent , dès le commence-
ment du 7- el dans les suivans, le dépdt des actes publics lei^
l^ussolennels.
Les moines, dès leur origine, formèrent aussi des archives,
à l'exemple des évéques*, où ils déposèrent les diplômes ds
* Cumiant, Prafal. in EpUt. Rom. Pontif., p. U, et col. 81 J.
* Daium. SpUi. IV, n. S.
* Hicron. Epltt. ad Rafin el Dialog. atU. Laeifiritut. — Ililaritts. »ib.
Aaxmt. p. 1366.
.» TUUvtoiH, t. u,p. i06.
> Concile d'Agde de 506 , de Lyon de 567.
' Prtnicr Canon du troisitme Concile de Parii.
' Second Canon du second Concile de Lyon.
* Vingl-siiiftne Canon du Concile d'Agde de S06.
* Eccard, Sektdia$m. dt T«i. Ani. p. 3t.
AHCIltTES ECCLËSlASTIQLIiS. 119
nr foodalion , les îii4irumeutt ou actes de donations, leurs
rifUf es, etc. Ces uouvellci archiver acquirent brenlAt ce dc-
;iédecon6aacG qu'elles conservèrent iunqu'au i4* siècle. Les
■des pobUca y étaient souvent déposés par préférence '. te
Cbutrier de Sainl-Denys et de plusieurs autres abbayes ou
f^&K» ta sorti une preuve, puliquc l'on y trouve des pif ces
im 7* titcle qui n'intéressent ni le local ni les biens qui en dé-
pcadcnl. Les monumens qui rcmonlent au-delà de sEx ou sept
rfèdMs'jrtrouvenl presque tous renfermés ', ou en sont !;orll9 :
m eflcit le célèbre marquis Maffifi ' assure n'avoir pas trouvé
dans le* dépAls publics d'originaux antérieurs au i3' siècle.
Les actes en papier d'EgypIc, aussi rares que singuliers, ont
iV Ions lires des églises cl des monastères.
?l(nnbre de circonstances et d'événemeos ont contribué sans
ionle à illustrer et à aniplifter les arcliives ecclésiastiques; le
d^liDRiiTaDt suflira pour en convaincre. Un vainqueur, usant
ibitrolt de conquête, avait très-souvent, pour les archives,
nctènattiques , un certain respect qu'il oe se croyait pas obligé
fiTOÎr pour les arcliives séculiires. Les princes, eux-mfmes ,
lu préféraient aux leurs propres, et en faisaient un cas si par-
licolier, qu'ils allaient, selon Grégoire de Tours *, jusqu'à con-
jurer avec larmes les prélats, de permettre que ces asiles, qu'Us
regardaient comme inviolables , fussent les dépositaires de
Itan dernières volontés, la confiance, qu'excitait l'équité des
irtques on des abbés, attirait à leur tribunal beaucoup d'af>
bircs de leur diocèse et de leur canton. Les ecclésiastiques
iwiissaîent , presque partout , du droit d'enregistrer toutes
sortes d'actes cl de contrats originaux : on en peut juger, pour
la France, par l'état des chartes de Saiut-Dcnys * ; les aseer-
lioDidessavans qui les ont parcourues en font foi. Pour l'Aile-
(bvpflin. JUal,ttluilr.,t. t, i> li'.T-
ntorî , lâlor, Uiiitani. p. 'JG.
' "W. Fnme. lib. IX, cap. ^3.
' Di Bà Dipl. , p. £39. —SupiiUm Di Be Dfpl.. p. sl — Bhi. à^
*^H^;t. ni, col. 180.— Fdihien, p. 2jï, 3S8.-»Aa. rfii'ifead,**
130 AniiHllES LCCLKSI*STIUL'£S.
magne , la Tburingc sacrée ' et le Journal de Trévoux ' site»
teut la même chose. Pour l'Angleterre, noua avons le témoi-
gnage de Rymer ' , el celui de Hici.es, irrécusable en cetli
• partie.'. Ce dernier prouve cii outre que les contractaus de-
mandaient «jnclqucfois que cet enregisireineut se fit sur quel'
ques livres d'église '. Tous ces faits relèvent sans doute l'édal
des archives ecclésiastiqueti el monastiques principalement, ei
dédommagent bien les dernières du mépris de quelques crili'
ques modernes peu versés dans l'antiquité. Des monument
aussi rccommandables ne sont pas dans le cas de craindre le:
attaques d'une critique jatouse, et foudée sur les motila kl
plus frivoles.
Les plus anciens diplômes n'ont pu, disent ces critiques ', H
conserver jnsqu'à nous, à cause de leur fragilité, ni survivre i
tant de guerres, de ravagea et d'incendies. Le fait en est ca
pendant constant, n'ettt-on d'autres preuves que le témoignagi
de Schaunat ' et celui de Ludwig, qui attestent avoir Vt
plus de mille originaux d'Olhon-le-Grand, qui régnait îl y I
800 ans '. Ce n'est pas, il est vrai , ^ans de grandes difficul'
tés, qu'on est venu h bout d'en conserver un certain nombre
et la rareté des diplômes qui nous restent à proportion de ICBI
antiquité , en est la preuve, et répond de leur sincérité; ear i
n'aurait pas été beaucoup plus dîtlîcUe d'en fabriquer, da t- sié
cle , par exemple , autant et même plus que du 10' : cependan
l'expérience démontre nue juste proportion entre leur nombn
et leur antiquité.
Si des marbres et des bronzes intéressans n'ont pas surréct
de même à tnni de siècles, c'est, ou parce qu'on en a chang
l'usage, ou parce qu'on ne les a pas déposés dans les archÎM
ecclésiastiques, ou enfin parce qu'il était plus aisé et plos esws
■ Prafal. , p. i ,
' Ao4l. I7i0,p. 355.
> Jet. fablùi, t. I , p. 111 etsuivanlei.
*£«;. F*l- S4pt. ThnauT., 1.1, Diutrt. Efiiji., p. g, 10,89.
Ihid., p. 67 tt 70.
tiermon, Di»fpt.,i, p. t9, S5.
r findie. faw-nul Jrcliiv. FaU. Dipi. , p. 3.
■Jttlif nu. ooma tni DifiL Prof., ^ S3, 33,83.
4
ARcuives eccl£si\stiqdes. 121
ticl d'emporter des papiers cl des parchemins que des masses
înulUcs.
Hais les archives eccl<^siasliques, conlinuent-ila, sont rem-
plies d'une qoautilé prodigieuse de faiu titres ', que les moines J
surtout se faisaient un mélier de fabriquer. Cette imputalion I
cilomnieuse ne fut que l'elTet de la haine inexplicable des pro- I
testuis contre l'élat monastique ',etsurloutderiDtérélqQ'avait
leurnoiivelle religion àdc^crter lesmonumens antiques. Comme
leur accusaliDD était dénuée de preuves et de découvertes îm-
parliates et avérées, dom Mabillon la repoussa avec le plus
pind avantage '. Eu vain les Naudé, les Launoy, et quel-
qaes autres catholiques , se laissèrent entraîner par les mêmes I
péjufés, qui alors étaient devenus comme une espèce de J
Bode, dum Mabillon n'eut pas de peine à Irionipher de leurs
dttques : Us n'étaient élayés d'aucun fait historique, d'aucune |
pntvc palpable- De simples soupçons, qui insultaient toute !
ruiiquitë, mais dont la probité la plus parfaite ne peut être à
Htbti; des chimères t, présentées avec beaucoup d'art, ou j
Uiacéeaavec hardiesse comme des vérités; des eonséquenccs
fantief', tirées du particulier au général ; des possibilités ° ,
4»Dées poor des faits; enfin, de faux principes, des iuduc-
âms fausses aussi '; des injures, des sarcasmes : voilà quelles
étaient les armes cl les critiques de ta plupart des protcslans^et
qiieUesfareal dansia suite celles des philosophes du iS* siècle,
poor décrier les couvens et l'autorilé des moines.
Enfin , pour exprimer en peu de mots ce que l'ou doit penser
dnirchivcs ecclésiastiques, il faut convenir , à leur avantage ,
^Tentés niivantes; savoir : qu'elles l'emportent suc toutes
kstutres par leur antiquité, qu'elles ont égalé en uulorilé,
pont oe rien dire de plus, les dépôts publics; que ce n'est que
' Mém. lU CUrgé, L Ti,col.9<^H. fOS^, 1087. —Simon, Hin. du Tt-
•iMi SmUiiuIi9««( , t. Il, p. 961, Wi. — B'bUoth. Crii.,i. i, p. lOf.
•André Rivet, I. n , p. loei.-Scslïger, BpUi. US,t\c.
* fit Ri Dipl., p. 9S, etftf., p.336 «I •«}.
L fMiiralori,'<iil>f. liât. t. m, col. 18.
H *lulif.AuaUm.nirl'0rig.d4lAbb.(US. Fulor tu Cmx,p tO.
^Ê * Wuiboo , AigUa $iure , Preef., t. tr.
i
f^ aucoites ecclésiastiques-
depub deux cents ans environ que des juriicon suites protes-
tans contesttrenl aux pièces tirées de ces archives, le droil de
faire foi ; que, quoique non revêtues des formes iuridi>|ues,
elles ne laissaient pas alors d'être admises en justice . comme
les papiers terriers, les lièvcs de cens, etc. . plus anciens que
le débat pour lequel ils sont produits , prouvaient , selon la loi,
do se^neur à vassal, et de seigneur à seigneur, quoiqu'ils ne
fussent pas faits juridiquement, ui tirés des dépôts publics; que
puisqu'on n'a jamain démontré qu'il y eût quelques archives
ecclésiastiques suspectes en généra), on doit les traiter aussi
favorablement que les dépôts publics ; enfin , que les motifs de
réprobation que l'on allègue contre les premières , s'ils étaient
valables , retomberaient immanquablement sur les derniers.
Ceux qui ont écrit sur cet objet avec les lumières ei l'impar-
tialité requises , les jurisctnsulles , eutr'aulres , ont eu des ar-
chives une idée aussi pompeuse que bien fondée. Ce sont, nous
disent-ils ' , les dépôts publics du prince, de la république, du
magistrat , où sont renfermés tous les renseignemens concer-
nant les droits et les biens de l'Etat et des particuliers. Ce sont
les trésors publics ■, où l'on a coutume do déposer les actes et
les titres d'un prince ou d'une cité , sous la garde d'un Archi'
TÎste, et dans lesquels, outre les chartes, diplômes, originaux,
actes Juridiques, etc., on fait entrer ' les mémoires d'Ktat, les
aunales, histoires, livres de lois, statuts, coutumes, privilèges,
les titres des droits et prétentions du prince ou de la républi-
que, les traités d'alliance ou de paix, les transactions, les
livres de généalogies, de fief», cens, tribus, impositions et re-
venus, les matricules d'un royaume, contenant les nUinfl defl
pravinoes, villes, bourgs, villages , etc., etc.
L'on peut dire, au reste, qu'en ce moment un grand cbange-
ment s'est fait dans l'esprit des écrivains ; it n'en est pas un
qui ne rende justice aux moines et aux chroniqueurs, et qtii
ne reconnaisse combien leurs travaux sont utiles A ceiu! qui
veulent écrire l'hisloirc, ou faire connallre les mœurs et les
usages des tems passés. Jamais aussi Ic^ archives et les vieux
■ Raigcr Ruland. Tratl.deeommUt. e. iu,n. ull.
■ Nie. Mylcr, Tratl. de A'(a(. 'mp., c. iltii.
^yiirh.tieyeii.Oiitcif.iUAnhh. a. (fl,
ARCHIVISTE. IS3
ni» u'avaicnl été recherchés avec plus de ttle i>l aussi
i^sde »aocès.
•CHmSTE. La charge d'Archiviste, par laquelle il semble
I^Toa devrait aaturellemcnt entendre l'emploi de celui au-
I confie le eotn de* archives , fol presque toujours con-
UKjMr les anciens avec l'oflice d'écrivain ou de secrétaire.
b« dernier rapport, elle ilail aussi honorable cher les
qu'elle l'élaît peu chez los Romains. Ces derniers, setan
Nepos, De regardaient ceux qui en étaient revêtus que
des merceDaires ' : tes premiers n'y admettaient que
qualité, d'une capacité et d'une fidélité à l'épreuve.
le maître des archives, et dansla suite de Logolhfete,
iBÛd^able sous les empereurs grecs. Les dÎHtinc-
éclalanles y furent attachées, et il n'y eut point
daos l'Etal auxquels Ils ne pussent prétendre.
arcliivisles de« Papes, nommés eu lalin Scriniarii au Séri-
ât coniraclireat point la défaveur que les Homaina
■■tachée h celte charge. La dignité des ordres occlésioi'
IpBmxquels ilsfurent presque toujours élevés, décora sans
cette fonction peu brillaute d'elle-même Us prenaient
ars le titre de notairti régionnaim. Leur chef le-
ai distingué , qu'il passait pour posséder la troi-
du clergé romain. Us étaient chargés de dresser
prenaient communiimoiit la qualité d'archivistes
Eglise romaiiiË , et non pas d'archivistes du saint
liqoe. Ou trouve de ces signatures depuis les 7* et
.DuMie 10*, sous Benoit VI, on voii Ëliciine,évâque
hMc^foi ne fait pas difljcullé de se dire archiviste do la
■irie Eglise romaine : c'est le premier évéque qui se soit con-
fié de ce titre. Dans les 1 1' et 1 1' siècles, ils se qualifiaient
Mùcs ar^bivistes du sacré palais de Latrau : mais celte quali-
tcatiiui ne passa guère les commencemens du 13° sièele. Un
Mmoné Gervaîs, sous Callixto II, est le dcruier archiviste ré-
çauuin et notaire du sacré palais, qui paraisse dans le«
hiJki. Si ce n'est pas absolument le dernier exemple de ce
âlre,oopeul louiour s dira qu'après le 1 a' siècle iheudrait une
'Tob. Eccanl,&:A*i.*rfl6. Âi,liq. p. 3i. .,u^,.„wi»fc- '
' Corn, Nepo" • *'''" Bih"<«'"» , 11° I -
n
124 Aiiyuinits
bulle au moÏDS Irèa-suspccte. Cette charge ocpcndant, comme
disliiiguée de celle des dalaïrc», ne fui pas Biipprimée , mais
restreinte à sea véritables fonctions.
Daus les églises et abbayes parliculières, le trésorier ou garde
de« archives fut toujours en considérai ion. On confondait vo-
lontiers ces deux litres ensemble , parce cjne l'on cooservall
avec le plus grand soin , dans les trésors des églises et des mo-
naitères, les cliarles de donations, les titres de foudnlîous et
autres pièces d'importance '. Les arcliives de S. -Denis étaient
placées dans le trésor de cette célèbre abbaye. Nos pères o'an-
raienl-ils pas voulu par-là marquer le respect qui était dû sol
archives, et l'intégrité dont elles jouissaient ?
ARMOIRIES. L'origine des armoiries est fort ancienne, et
se perd dans la nutl des tcnis; elle ne lie A la première écriinre,
qui fut bîéroglyplilquc et symbolique. Les armoiries servirent
& distinguer tes peuples et les familles. Voici les principales
armoiries ou symboles des anciens peuples. Les Athéniens
avaient ffne chouette; — les Thraoes, une mort ; — les Celtes,
une épét; — les Romains, un aigle; — les Carthaginois, une titi
dt chnat; — les Saxons, un caarsitr bondîtsanl ; — le* premlerf
Français , un lion ; — les Goths , une ourse ; — les che& des
Druides , des clefs.
Dans des tems moins éloignés et dans les nouvelles dhrisiofis
des états , les nations modernes ont aussi adopté des symboles
ou armes distinclives. Voici les principales :
Les rob de France, depuis Louîs-lc-Jeune, onteu uneoutroti
flturs-dt'tys; — la République française prit un faisceau ifanntt
avec un bontiel de liberté ; — Napoléon , un aigle; — la Restau-
ration reprit les Irois flears-de-ljs ; — depuis i83o, Lquîs-
Philippe. roi des Français , a adopté le coq gaulois ; — rem-
pereur d'Allemagne a un aigle d deux tltes ; — le roi d'Espace,
dtux châteaux et deux lions ccarteUs ; — le Portugal , cïiuf faatonx
chargés de pesons'^, qui représentent tes deniers pour prix desquels
le Christ fut vendu ; — l'Angleterre, deux léopttrdt; — la Pmsse,
uu aigle couronne ; — la Russie , un catalitr arme . tenant la ttmct
m vrtt «1 M» dragon MW us pMs ; — la Sttè<ie . Intit fourtm-
• Jiuttecl. Grec. L ), cap. 19.— ^nnhI. Bcied. t. ti.p. £83.
ARMOiniES. ISJ
««,■— la Pologne, nn aigU tex allé» ourerUs ; — l'Eglise ro-
miine , dtiuc cUfi eouronnies d'une tiare ,■ — le Grand-Tiirc , un
enimnl ; — l'Empereur de la Ç.liioe un dragon d cinq griffet. Les
imoiriee sont encore irès-conimuDes dans le Japon '.
Hais il faut observer que la plupart de ces symboles ne ser-
ftDl pas à distinguer les familles ou à marquer la noblesse, ce
qufont les armoiries proprement dites.
Lessavans ne sont pas d'accord pour assigner l'origine des
uaioiries. La plupart ccpcildaDt , le père Méneslrier et Mura-
loi entre autres, font bonneur aux Français d'être les înTen-
tton des principes de celte science , connue sons le nom d'art
Unidiqiu. L'époque n'en est pas certaine ; mais on no connaît
pu d'auteurs qui aient traité du blason avant 1 1 5o.
Quant à l'antiquité des armoiries, nous sommes fondés à
enbe que leur première institution doit être rapportée aux tonr-
Hù célébrés vers la fin du tv siècle, leur accroissement aux
(nitides, leur perfection aux joillcs et aux pas d'armes ; trois
tau trè*-âistiiicts dans la progression de ces marques honoH-
fiqiK& U. de Foncemagne ' a prouvé solidement que Torigine
to uiDoiries remonte jusqu'aux tournois.
Beori I", surnommé l'Uiseleur, les institua, dit-on, l'an
Siï,iGotlingen, pour entretenir la noblesse dans l'exercice
dnarmes en tems de paix. Ces jeux militaires se perfection-
aènnt sous les Othons. Ils ne parurent en France qu'an
11" sèck. Ce fut GeolFroi de Preuilli qui les introduisît vers
io3£ ', et qui leur donna une nouvelle existence < , en faisant
tor^lemens qu'on y observa dans la suite. Quand on dit qu'il
bbtroduisît en France, c'est qu'on ne regarde pas coimnc on
téritAble tournoi cette espèce de combat figuré que se livrè-
real, & Strasbourg, les seigneurs de l'armée de Cherles-le-
Cluue et de celle de Louis, à l'entrevue des deux frères,
«■ 641 '.
Le rapport des armoiries aux tournois est sensible cl en fait
■ Voir Kœmpfer, Voyage au Japon , in vol. pUnch. ».
^ÀtaJimit de* liuerip. l.xvBi, , page 3i5.. . t. XX, p. 579.
> rjtran. Taron. ampUtt. colUct. de D. Marte»», t. 1, col. IOO6.
iJitd.dMtl<utr.t.nnt,f.m, .
'Ducbone.l. 11, p. 375. , . 4 .i,.-J A.U'U .^im» ' ' ""■
%
136 ARHOIRIES,
connallro l'analogie et l'origine. Les chevrons, les pals el
jumeUes ' faisaient partie de la barrière qai fermait le oj
des totirnois. Les combatlans, après avoir gagné des épéei
d'autres armes ', avaient droit d'en décorer leurK éciis
les y placer comme des monumens de leur valeur.
Le nom seul iiebliuon, qui signiRe en allemand lomterdtt
exprime l'cnlrée de chaque troupe dans le tournoi, ce qnl t:
faisait eu sonnant du cor.
Une chose d'ailleurs qui détruit le sentiment deceuxqalAi)(] \i~r
BÏgncDt aux croisades l'origine des armoiries, c'est qu'on mi- , ■ ^
indubitablement quelles étaient les armes de la ramille de Ri;., ^^i.
giobotd , prévAt de l'abbaye de Mouri en Suisse depuis 10^^ ^^m
jusqu'en io55 'i quelles étalent celles de Robert l", comte ^^ M^aU
Flandres, en 107a ', et celles des comtes de Toulouse en 1088 ,
m qui prouve l'existence des armoiries avant la première Cf^.
ude , publiée seulement ea 1095. '
Coite première eipédilion des chrétiens dans ta Tcrre-SnhH
les multiplia. Les seigneurs et les chevaliers assemblés de prti
que toutes les parties de l'Europe, ne pouvant se reconnalll
entre eux , et ne pouvant même être reconnus par leurs geai
ne se contenlèrent pas de prendre des drapeaux et des bouoUèlj'''^
de diverses couleurs pour se distinguer, ils j mitent dirent '^
figures, et varièrent leurs cottes d'ai-mes à t'iofini ; de bt Md'
variété étonnante de croix sur les armes Uce anciennes mailOU*'' ^
Les joules et les pas d'armes ajoutèrent au blason une mol*'**
titudc d'autres parties , telles quu les couleurs el les fonds de"** ^
éoussons, les armes parlantes, ou qui eurent trait à qudqae''!''^
faits historiques, les devises, les cris d'armes, les ma.''''"
ports , etc., etc. ■ *,*
Quoiqueles armoiriesaientcommencésuTlatindu io*si6<^t'''^^
unaceauquis'entrouveraitcliargé avant le 11*, porterait tm oé***' ^
ractère de fausseté. Cette règle est constante chezies plus habB4É^>t^'
" 'i a
• Le Gendre, BUi. dtFr.t. m, p, iC. ^^^
' Acad. dMlnicr., t. as, p. %Cù. J
• Qmlilitia ipêiat iiuigMia... . m mû etraltà moHariam flavunt rzAihal»
Gall. Christ, 1. ». p. io36.
^ Vrediiu, SigUl. Comil. Ptand., p. 6. . . • Iij|^^
• Dont Vaiuelte, Hiit. éi hang. I. v, p. 6S0. > . ' 1 ■ i^^
Aniiottiies. i3T
^:>loaialisles.Oii ne connaît mâme pointdcsceauxannoinésde
i^^aeurs, qui remontent jnsciu'àl'an io5o. Lesëcus blasonnéa
M dniurent un peu cooimuna que depuis environ le milieu du
D'iiècle. Ua des plus aneiens monumens qui subMSte en ori-
paii, selon D. Rivet '. e«t lïeu de GeolTroy, duc d'Anjou et
ta Haine, mori ea t i5o, qu'on voyait dans IVglise caihédrale
laHans avant la révoliilion. Il est d'axur à quaire lionceaux
mpans d'or et lampassés de e;iieules.
Lmiis-le-Jeune ou Ml , qui commença à régner en 11^7, est
Itptemier de nos rois qui se soit servi de (Irurt-de-lii ou contra-
ml de les Charles. Les diplômes aut^rieiu^ 9cellé« de cachet»
n desoeaui parsemés de fleun-de-lia sont évidemment Taux.
LaarmoiiiesfurenldoDoladislinctioiidelauoblessed'ongîue
tiqn'BD iS^i, où les roturiers anoblis commcDcèrent à en por-
ter. Charles VlIIest le premier de nos rois qui ait créé une charge
<lemaréchald'armes ou d'armoiries on >4S7< pour connaitrede
iualf« |«s armoiries des nobles du royaume. Cette charge fui
idmioàttree , tant bien que mal, iuaqu'aus troubles arrivé»
nncDenri 111; alors il y eut dans la noblesse une conlusioa
Waordiuairo |usqu'en lÔiS. Loais Xlll créa une charge de
jnge^néral «Tarmes pour réformer les abus sur les armoiries,
MtoadaterJes véritables. François Chevrier de Sainl-Mauris fut
b pcenùer honoré de celte dignité ; et depuis lui , les d'Boeier
M tMiioQrs exercé celle charge, jusqu'à la révolution de 89.
HJoics ' conjecture que lo blason ne fut introduit en Angle-
leire que v«n le règne de Henri II. Selon Guillaume Nîcol-
>0D>, fUcbanl 1" abandonna les sceaux de maje.sté , et fit
OEOk, le fcomier, dans son éou deiLt lions, qui devinrent les
■met des rois d'Angleterre. En effet, Sandford , dans sou
Sktotr* GiȎ*hgi^ue dit Rois li'j^n^^fcrrf, prouve que les armea
MtOBt devenues héréditaires que diepuis l'an 1 18g, première
lUtée du K-gne de Richard. Le même auteur prétend que l'u.
Mp de joindre piuûeuis armoiries entiÈres sur l'ëcu divisé
(npendiculaireioeDt en deux, fut inoonou aux Anglais ia*>
qtfia i4* siècle. .■■-' ■■ i -i •>"i ■■■i-.i'Il- ..1
, 'li,..(,-t.rf.(=Fr.t.«,p.l65;'" -"'"r -"»«^»- -i". "wm
> Dùwrt. Epiti- p. 29-
' BiWisdk. hiif. fAitglii., part. m. p. 8.
\
«^'v.tiin '
128 AltHOIRIES.
Edouard III est te premier qui ait pris les armes de France,
qui ait écartelf^ son écu, et qui ait fait mcllre aiilour le collier
de la jarretiËre avec la devise ; elle ne parut sur le grand sceau
d'Angleterre que sous Henri VIII. Richard II pa^se pour l'in-
venteur den supports des armes de sa maison. Vers l'an iai8
les seigneurs anglais suivirent la mode d'imprimer leurs armct
au revers de leurs sceauï; et même ces dernicrsdepuis l'an i366
n'offrent plus que des écussons armoriés. Le premier hérsnl
d'armes d'Angleterre fut institué par le roi Henri V, qui ne
commença à régner qu'en i4>3.
Cuillaume-le-Lion , qui monta surle trône d'Ecosse en i iÔ5,
avait à son contre-soel un lion en pied , environné de deux
rangs de fleurs-de-lis. Alexandre II les retrancha de ses armes.
En Allemagne, les sceaux réduits à l'écu armoriai ne sont
pas plus anciens que le i3' siècle.
Le9 croix qu'on appelle de Lorraine, n'entrèrent dans le*
armcsde cette maison qu'après que René d'Anjou, duc de Bar,
q;ui se portait pour roi de Naples , de Sicile et de Jérusalem ' i
eut épousé Isabelle, fille et héritière de Chartes I", duc de
Lorraine. Avant cette époque, les Lorrains portaient d'or à la
bande de gueule chargée de trois alérions de sable.
La croix de Savoie est moins ancienne d'environ 40 ant-
L'abbaye do saint Maurice en Chablais choisit Pierre de Savoie
pour son avoué , et l'abbé lui en donna l'investiture par le don
de l'anneau de saint Maurice marqué d'une croix, qui était
l'enseigne de la légion Thébaine. Ce prince en composa ses
armes, et préféra cette crois à l'aigle de ses prédécesseurs.
La maison d'Est portait sur son sceau l'aigle blanc dès is5g.
Pierre de Dreux , delà maison de France, est le premier duo
de Bretagne qui ait fait mettre des armoiries sur son icn. C'é-
tait un échiquelé brisé d'un quartier d'hermines. Jean-le-Itoux
prit les hermines pures.
Ce fiit Louis XI qui honora les armoiries de Hédicis de l'éca
de France : cet exemple et plusieurs antres confirment la règle
héraldique que les princes souverains ont souvent donné leo»
armes aux seigneurs qu'ils aSectionnaienf parlicuUèreukmt.
' Barre, BUt. dJHtm., 1. v, p. 773, ,
jkimoiitiBfi. fS9
bdcus fla> aociennei concessions d'armoifics \ 06t ctllo
ktichard d'ADglcIerre à GeofTroi tie Troulani, sjrc de
CODEtaDt que Clément VI est le premier pape ijiii ait
Ire les armoiries sur son sceau : mais il n'est pas égale-
de saroir si les évéques et les abb^s portèrent sur
oo contre-sceaux des armoiries d'exiraellon et de
,mal le i3* siècle. Les usages des 1 1- et i3> siècles 1c
1 la vérité; il est même bien démon Iri^ que des pré-
a< siècle au conlre-acacu de leur soeau , on
ou des figures de fantaisie, ou même, si Tan
eut , des armoiries personnelles : mais on ne voit
ipte du Gallia Chrûliana > , cité plus baut , qui milite
hi^e de dom UabilloR\ qui lient que Thibault, évt-
f est le premier qui ait mis les armes de sa fa-
leau d'une charte de l'an j aSg.
et les abbés dci grandes maisons d'Allemagne *,
vers l'an iSao à mettre sur leurs sceaux, même
t avec leurs images, l'écu des armes do leur
, M celai de leur famille, plaçant le premier au côté
fl k «econd au cOté gauolte.
tkfiies armoiries papilcs ne sont guère que du commen-
■14a 14* siècle ; dès le i5% tes mifi-cj des cardinaux, quoi-
Itaflta diacres , paratsseot sur les sceaux*. Le ehapeaii
, Â^a ' , leur fut donné par Innocent IV. L'nsage du
U pour tous les prélats vient d'Espagne, où il parut
|oa. Tristan de Salazar, espagnol de ualion, et archevé-
iScm, passe pour le premier ijui l'ait introduit eliez les
de France. 11 n'y a pas encore aoo ans que les
tjai MBt comtes ont mis des couronnes sur leurs armot-
Jm BtlU^Lttlrn. L u, p. 7S0.
I Ckri*iMna, L v, p. t036.
l>Di>'., p- 132. n. «.
" li.SyUog.^, vaTiar.Dipl.,t.t,praf. p. S3.
Ste. FV, Btned. partit*, 1. vi, pr<*{. p. 96,
V ia tard. d« S. SUg». p, G6.
Ion. I.
1
pv k« iMfCMitko « MM pv le priaqi
ks M%BWX piMiéi pv 4an MafaOIni •)
rin ds fixe -, la plw eoa
5. H. Mw ff • I, arf (AÎ
«JMmmm !f.H. raUtni
« cilU R-, de. Ib MM Mgii^ pw les i■eB^ <* leari%BalaM 4
rieBc o* appaiealc. L«> wrtCs o«l été R£g^ es litia •
France FOXf"'^ Pranew» I~. <|iù en i S5^ «fAaaa* qnlb ftacA
rWigéa et p»oooMC<« en fran^ag. '
ABOHDEL «■ ABCma. ^een doané i 4a Bufeva co*
X»Mt «M i—cripii»n tnvvfc en Grtcc, d a;«al u»«JUii< iili
ptaB cHUmu épo^MS gm^MS , 4cpaiB lert^DC oc C4cnpc fBl
Tfirm>iilL NicteiK, rtasC4nia>lbai-CkM.CeD0I
ïnennft nAvT en Grttc pw nsv i
^MB ; M ks appcBe nwm ««in* 4f rtvM , *■ Un ob b fiMM
iwrta, «> ■»« -Il rO^piri, dnliraa* BisanteBMMMMHl
. C'était U ceoTOcaiiiOB des boamcK niéltt a
de jb|ft OB arrUn-ftf» . poor nucber contre rinwi On aol
^ne ce Bot rànt du TÎeia mot ûaa^ais Uri-i^n, ds Awrf^ M
née oucaspiCtiiM, appel et leiiMHwe, d'oA scnil Tiaiifl<
rkikrv-ina'; d'aotrei pensent que Aok signifie jmMnmaaMtidM
et «Tun-itti conracnlian deeeux^wnl4eiitnnfse»«n)n|
Dcpois rinmdiiciion des tgmfagmti JirAnewi-w et des frwv*
n^plaa , Pamère-ban n'a phn goère été conToiiaè. te dcntl*
date de Laù \1T , i|iil le coarociua pour h gnem <{nî oon
Besçacn i6^. et fat terminée en i6^parlapaixde Rjr^wîA
ABTICLES . articaU. Eu compolanl des al«UMs, ai iiMaJM
tiques snrtonl, im renconUe dc^ pièces inttiiUcft«itddî:dfe
rentrent dans le senrc desiliiiwli rt rin i n/iii wiifi'ani, tanlMai
■ SôiaM K<n de la iV'o<MAf<w. P> IW, £SS, ÏU. US.
1 FandHl, Ori^t Jr fa MiVm m ^ 4^m« . p. U.
ASSBKBLÉes DV a.F.ltCÉ. iSS
bis coastiintions d'évéques, et lanlût <Tes diplômes de
■ CB forme de réglemens. Cette di^iiomination date par-
fI du iS* siècle. Jrtieuliu est pris aasgi pcnir une
a QDe rcqa^c de plainte , et en bien d'aulrcs sens en-
t U première mounaic qu'aient employée les Ro-
is éUlt de cuivre, et d'abord sans empreinte. Senîus-
■7^1 représenter Qoe brebis (jttcus) , d'où l'argent mon-
M^ ùguatus') , prit le nom de pccuma. Sous la prcmièrB
a|uii|ue, ^Qo de Itomei 964 avant Ji^sus-Chrïst, on re-
fait Tas un tfstana ou a onces, ce qui le rendit du poids
10 onces; par la loi paplnumit on le réduisit à 7
ftlnfin, en 537, U ^^^ réduit à i once. Dans la suite les
mplèrent par stitercei. Voyez Uokn*ies.
\ DC CLERGÉ. En France, les biens possédés
pf étaient exempts d'impAis. Cependant, comme dans
M de l'Etal il avait dû venir à son secours, c'était par
piifihu't qu'il contribuait aux charges publiques. La re-
nde ce don gratuit, les emprunt? elTec tués pour le réa-
ltti}t,le prélèvement des dîmes, et, en un mol, tout
nPoD appelait le gouvernement temporel de l'Eglise était
a des réunions qui portaient le nom A'a»umbt4^ du
■rif.KBB M réunissaient tous les cinq ans. Voici quel était te
Airinir convocation : Le roi écrivait une lettre aux agitu
v4a clergé, par laquelle il les chargeait d'avertir chaque
u de convoquer son assemblée provinciale pour le choix
niés, lesquels devaient élre tous dans les ordres, et pos-
bon bénéfice dans la province qui les députait,
■f «Tait deux aortes d'assemblées généralea : les gramlei .
« ponr chaque province ecclésiastique de deux dOpu-
h/remier ordre, c'est-à-dire des cardinaux , archevêques et
1, et de deux du second orrfr*, c'esl-à-. lire de* abbés ; on
F^pel&it les a»)tmbUei du contrat. Les petiies assemblée»
ml qu'un député de cha<pie ordre par disque province ;,
M appelait les atsemblcn des comptes. Elles sa tenaient altcr-
HbeiaeDl et s'ouvraient le a5 du mois de mai, pour l'ordinaire
k réglîae des Grands- Augustins à Paria, tes députés du pra-
i
r
13^
mier ordre siégeaient en rochet et camail noir , et ceox d
second ordre en habit long et bonnet carré.
Les prOTinces ecclésîaMiques qni nommaîenl les dépsiéc de
deux ordres étaient les saîrantes d'après leur rang : Bourges
Karbonne, Embrun, Aucb, Arles, Alby, Tours. Touloosa
Sens, Lyon, Vienne, Roue i , Rheims , Paris, Bordeaux, Ajx.
Deux personnes ayant le litre d'a^tni'g/nrruLx du clergé d
France administraient les affaires temporelles de L'Église. Il
avaient succédé aux syndia-génJraux , établis en 1 564 ^ "boH
par l'assemblée de iUeluo en 1 579. Leurs fonctions duraîen
cinq ans, c'est-à-dire d'une assemblée générale à Taulre ; D
étaient nommés alternativement par deux des provinces eocU
siastiqnes.
LesdilTérends qui s'élevaient sur les dîmes et les împdts établi
parle clergé étaient jugés par huit chambres touttralnet, compo
sées de conseillers -commissaires , députés par les diocèse* et»
bits en i58a. Elles siégeaient dans les huit villes suivaDtea
Paris, Lyon, Rouen, Tours, Bonites, Toulouse, Bordeata
Ail. Chaque diocèse possédait en outre un bureau tcctdtivtiqt
correspondant avec les huit chambres. 11 y avait encore d<
iconomali, chargés de l'administration temporelle des siégl
Tacans. — Voir aa mot Evëijces la liste de tous les anciens ai
chevêches et évéchés de France , avec leurs titres, prérocalrn
et revenus, et le mot lUciLE.
ASSEMBLÉE S.lTIO\ALE. Les États-Cénéraax de Fran*
forent assemblés par ordre du roi, à Versailles, le 5 mai 1-81
Le clergé et la noblesse n'ayant pas voulu que les États comj
lassent les voix par tête , te liers-état se sépara d'eux, et I
proclama J ssembUe nationale , le 17 juin. C'est là que fut él&lM
réc la première constitution de la France, dite Constitution 1
gi, ce qui6t donner à celte a^emblée le nom d\i ssemilit coH
titiiante ; elle termina «ies séances le 29 septembre 1 791 , et f)
remplacée pai VA siemblee législative, t[\ii siégea jusqu'au 31 sc^
tembrc 179a , époque où fut érigée la Conmilion nationale, qi
décréta le même jour la république, et se couvrit bientôt apri
du sang de Louis XVI.
ASSIGNATION. L'origine de cette première pièce d'un pr(
ft A la plus baule antiquité. C'eat l'acte par leqnnl
ptôt l'on appelle en justice soa adversaire. ToiitcG
i assignations u 'étaient pas eomnie auiourd'hui
irticulier à particulier. La partie léséo, aprt»
é la plainte, la présentait au roi, qui, selon Har-
*, adressait au Comte du pays dont était l'accusé une or-
,mtiiaatio, qu'on appelait aussi charta audUntùilis ,
r l'accusé it se présenter dovant le trône pour y
lagé. Il faut distinguer Vaisîgnation de la citation , en
r l'ordinaire, celle-ci élail propre à une iuridiclion
v, c'est-à-dire qu'un concile, un pape, un évéquc ,
ir, une juridiction , citaient à leur propre tribunal où,
s fonctions de juges; au lieu que l'autre était
3 jugé par uo tribunal commun,
l'assi g nations, telles qu'on les voit aujourd'liuî,
t qu'aux derniers siècles.
> Il ne faut pas confondre les atsignatiom avec
\ dont il est fait mention dans l'histoire du Lan-
\ qui prennent dans le texte le nom à'assignalio et
; ib HDt d'une nature un peu dilférentc. En vertu d'un
BeDl du roi , le sfnéclial d'une province faisait l'assiellu
toci imposilîons, ou pIulAt alfermail pour certaine
«In domaines de la couvonue, en spécifiant ee que tel
lldonuioe devait produire de revenu. Ce cadastre s'appc-
, que l'on doit rendre par assif-Tiat. Ou trouve des
t cette eipice au i3* siècle.
«JTATS, coir PiriBs-MoHNiii.
UQIX. L'astérique est une des marques les plus ordi-
n rencontre dans les anciens manuscrits ; elle y est
D petite étoile K^, ou en t^ caolonni^de quatre points.
• diffrTcns usa(;es de l'astérique dans les manuscrits.
ait ane marque à'omÎMian selon saint Isidore, et de resli-
3 le célèbre manuscrit de la bibliothèque du prince
:, qui se trouve eu ca moment à la bibliotlifque
lib. 1, cap. 18.
eut, col, 335CI51I.
iH ASTLE.
royal*. Ce nanascril, du 8* siècle au plus tard,
vélin pourpré , renbrine le* ÉplIrES et Évangiles. Les fameu:
TCneU 7 et 8 du 5* chapitre de l'éptlro de saîot Jean j parais
sent avec l'astériqne, pour marquer qu'ayant été omis par U
dute des copistes , on les restitue è lear place.
L'astérique était la marque d'au itm trontjud , selon Aristo-
phane, de virt dérangh seluD Probas , de mota kébrtux et de joi-
tefiCM qui ii*uot poiut été rendus par les Septante , suivant la
exaples d'Origëoe; enfia, d'addition à la Vnlgale, suivant taiot
JérAme.
Dans un manuscrit ^ec des cenvres de saint Grégoire ii
Kazianze 4 Home, l'astérique est placé aux endroits oli D «l
p«rlii de l'incarnation du fUs de Dieu ', pour rappeler sans doute
l'éloUe miraculeuse qui apparut aux mages.
On s'on serrait daus Platon ' pour noter la conformité des
dogmes, et dan* Homère pour faire remarquer les plus bcaai
vars. U était encore d'usage au i ^' siècle dans les ni"—*"'*
d'Allemagne \
ASTLE ;sT-jl»: (de «privatif et de irjÀciwprnu&-«). C'étaient del
lieux ou les débileurs et les criminels trouvaient un abri oontrt
les poursuites do la iustîcc. Cet usage remonte à la plus iiMU
antiquité. Dans l'Ancien-Testament. Hoise assigna plosieuf
villes qui devaient £tre un lieu de refuge , uon pour toutes sorte
de criminels, mais seulement pour ceux quiavaien' commis □■
crime par iuadverleuce et saos volonté expresse de noire '.
Les Grecs avaient aussi leurs lieux d'asyle ; un des plus an
ciens est celui que Cadiuus ottvrit en Béotie. Celui de Samo
tbrace avait, d:sait-ou. été établi par Cybèle. Atbêoes avaï
été un lisu d'asyle . où se retirèrent les descendant d'Hereuk
Oo sait que It.omulus fit un asylc d'un bots de cb^nes , qn
existait sur l'emplacement oii fut bdtie Rome ^ Le droit d'asjl
M perpétua sous les luia et la république; par une hypocrisie à
* PaiiiiBgr. liriit. t f. i'\.
• Tnttî. p. â76.
■ Watuc, Util. tUpl. cul. ti&
» *ra4 , I. y, p. litf. — DtnU iTHilye. t. tl ch. 6.
AUAlSTlSS, JST
Iftolion aox dieux. Tîbârc voulut que les débiteurs, Im escla-
TC) et les mairaileurs de tout genre trouvassent un droit d'asjle
diDJ 1m temples '.
Les chrétiens donnèrent le droit d'asyle à leurs églises dès le
Ifids de Conslanlin ■. En France, l'église de Saint-Martin de
looni était célèbre par son asyle. Les églises de Paris qui )ouis-
HJeal de ce droit étaient Notre-Dame , Sa in t- Jacques- la-Bou-
(berie, Saiot-Méry, l'Hdlel-Dicu , l'Abbaye Saint-Antoine, les
Carmes de la place Maubert et les Grands-AuguMios. Outre
cela un grand nombre de chapelles, les maisons des évëques ,
ntémequelqucscimetiërcsjouissaîeut deccdruil. Charlemagnc
tdoona atteinte le premier eu défendant en 779 qu'on portât
è manger aux crimiuels. Louis XII l'abolît enlîiirement *.
&TTACIIE DES SCEAUX, roj^w Sceaux.
ftllGIjSTINES. Religieuses vivant suivant la r&gle de saint
loguslin el ayant les mêmes généraux que les chanoines de
ert ordre. H n'est pas fait mention d'elles avant le lo* siècle ; il
yen avait de deux sortes ; 1" Les chanoinesscs ngaUlrcs, revè-
taes louioDrs du rocbct et portant une aumussc sur le bras et
UD manleaa snr les épaules en hiver; 3° les cbanoîaesses licu-
lAra, sans aucune cliVture, habillées comme les femmes du
Bonde et en babil de cérémonie au chœur. Les augustines, lors
Jalmi desiraction , en 1789, s'élevaient en France au nombre
AlIGl'STDiS. Religieux observant la règle établie par saint
AifusIÎD , évéque d'Hippone, lorsqu'il vivait en commun avec
leclet^é de son église. Un grand nombre de religieux ayant
gainé l'Afrique, lors de l'invasion des Vandales, vinrent en
Ililie el y vécurent en ermites; Alexandre IV les réunit,
en iaS6 , sous la règle de saint Augustin. Leur établisscmenl ,
<n France, date de l'igG, et de l'époque de leur fondation se-
ins d'autres. Ils portaient un habit et un chaperon noir d'une
ftoSè I^re et une ceinture de cuir. Les réformes de cet ordre
' Tacite , Jnnala , 1. ui, ch. 36 , 60 ; — So^tooe Tibtr, , n" 37.
• Biughani , Originel tcctti. , I. vm , en. u , s. 3.
» %"oir BM. dt CAcarItmic dti Injf, , t. n , in-19, p, 53.
I
I
r
13S AUTEt.
élaieot connues sous le nom de PttUs-Jagasiini, Petits-Pirtm
et Aa^iutint-Déchauiies. Il y avait encore un grand nombre de
prêtres qui, sous le iioip de Chanoinei deSaint-Auguitin, sm-
vaicnt les règles de ce doctcuri ils étaient touiours rcvâtus d'uo
rochit , même hors du chœur et de la maison.
AUMUSSE. Partie de l'habillement des anciens françaîï,
qui est restée aus chanoines. Sous les mérovinG^icns, l'aumusse
était une coilTure qui couvrait la tête et les épaules; elles'éten*
dit depuis jusqu'aux reins. Les chanoines portèrent d'abord
l'aumusse pour se couvrir la léte el les épaules, l'hiver, pea-
danl l'oflice de la nuit. Bienl6t ce ne fut plus qu'un ornement
doublé de fourrure, qu'ils portaient au chœur, sur le bra% ^an-
che. Ce mot vient d'amiclaî , vêlement selon les uns , ou d'un
vieux mot français , se musser , qui veut dire se coucher '.
AtTEL, Plale-forme de terre, de pierre ou de bois, élevée au-
dessus de terre, et sur laquelle on oiTrc un sacrifice. Ce mol neal
iealtuj, eUvê. Les hébreux l'appelaient miC» MiKBE, qaî rap-
pelle l'idée de saa-ifitr, égorger; les Grecs Bû^io; el eumainifim,
qui offrent] celle à'rièTalion et de sacrifice. Sous les patriarehts
lesaulcls étaient élevés en pie îuc campagne, et principalement
sur les montagnes. Comme il s'y introduisit des superstition),
Uoïse prescrivit la forme des auteb. Ils devaient Cire de terre ,
et, s'ils étaicut de pierres, elles ne devaient pas être taillées, d
il ne fallait pas y monter par des degrés '. Il ne devait y avoir
qu'un autel  Jérusalem.
Chez les Romains, les autels élevés aux dieux célestes s'appe-
laient o/iortn, ceux des dieux terrestres , arte ; on enfonçait dans
la terre ceux qui étaient élevés aujc dieux des enfers.
Dans l'Eglise primitive les autels u'étaient que de bois , et le
plus souvent portatifs ; mais les conciles de Paris eu 5og cl
d'Epaone en 5i;, ordonnèrent qu'ils fussent en pierre.
■ Jacques Bourgoiug, Ds Origine tl uiu vulgarium vocum , in-i°i
p. Jtl.
' Exode, cb. XK, \. Si^, Se. Voir les formudrs aocirns auleli duculK
Sabciste,suli»istan[ encore an Amérique tten Europe av«c les isgré*,
tenu XIV, p. iS des JimaUtda Pkitottiphit ehrilimn».
AIITHEMTIQUCR. 120
ItTHEVnOUE. On nomme livre autheniique celui qui a
VMrii par t'aatcur dont il porte le nom. Une histoire [Mut
Rinie uns Être aulhcDlique, c'est-à-dire sani avoir ^té
ouparcelaï auquel clic e$t attribuée. H est certains livret de
uacD-Testameal dont on ne connaît pas les auteurs, tels que
fcdqni, encescns, aesont pasauthcntiques. Pour les lïvresda
LgmB-Tcstament, on sait, avec certitude, qu'ik sont tous an-
:idi^cs, c'csl-à-dirc qu'il» ont Été écrits par les auteurs aux
^âtMat allribués. Authentique signifie aussi quelqiloibb
xam uiiariU ; c'est dans ce sens que l'on dit que la Vui-
au* talhentique. Ce mol se prend encore pour aulogrttp/i4.
•tiiàhi ce seos que TertuUteu dit que dan^ les églises fon-
tojw les ipôtres , on Usait aux Gdèles leurs lettres aut/imli-
U'I BkS i I QUER . Lorsque Ici Grecs voulaient apposer Tori-
1 h copie qu'ils appelaient àvrijissfev , ils le nommaient
lixaiojui , ou àvflniTuiî X'P'^i ■ ^«ilà l'origine des piicea
par les latins cuthentieum tatmpt<ir, authcntîea rpiitola,
iptenent authcnticam, aalhenlica. Toutes gcs acception!
Vuetrèfl-haute antiquité. Vers le 12* siècle le mot ouf A«»-
pni sobstanlivemcnl ou adjeclivemcnt, en sous-enten-
4a) ttrmpt^r , était un terme énergique pour csprimcr toute*
Mritt d'originaux. Les papes en faisaient grand usage dans let
boBesoIt il était question de litres conslilutirs. Voir à l'article
OuetnÀi les régies qui regardent les pièces authentiques :
nici quelle était la manière d'authentiquer ou d'autoriser les
émet.
In tgéatni , tout litre irrnENiiQtre doit Être mtmi de l'auto-
tt publique , et renrermcr toute la solennitt!' convenable à sa
Blnre, conformément aux usages du tcms auquel il aura été
Inaë; et ce sont positivement ces usages sur lesquels il est
iaportant de ne point se méprcudre.
Dans les premiers siècles de noti^ monarchie même, Ica
■piM d'anlorisation d'un acte consistaient ou dans les sigaa-
teei de tonte espèce, soit qu'elles fussent explicites, soit
p'elles fussent supplééespar descroix, des monogrammes, etc.
f^'jt: SiCxlrvai, UONOMjtMME ] ; ou dans 1«S vérifications du
UQ AUTnENTltUEn.
rérérendaire par les formules recogiwnt, obluUt {voyez Coxtbi
8Sii<c)i on dans les souscriptions {toytz SorsCRiPTioFs) ; o
dans les siguotures, ou dans la nomination des témoins {voyi
TÉKOiMs); ou dans l'apposition du sceau des parties, de leun
seigneurs, de leur prince {toytz ScKiUx); mais celle maoîèn
d'authentiquer les chartes a eu diffi^rentes époques , à raison it:
tems oîi les rois , les seigneurs et les particaliers ont commead
à employer les sceaux.
En France , dans le 1 1 ' siècle , les ducs et les comtes soure-
rains autorisèrent leurs chartes de différentes manières. Tanifll
ils y apposaient leurs sceaux seulement, sans signatures ni
témoins : tanlAt ils y mettaient leur seing, en suivant d'asiei
prts les formules royales : taniQl, et c'était le plus ordinaire,
ils faisaient nommer dans l'acte les témoins qui ne signaient
pas pour cela : quelquefois les noms de ces derniers paraîssaicnl
au bas comme signatures, mais de la main des notaires.
Dans le la* siÈcle, en suivant la même manière d'attesler lei
chartes , ils signent quelquefois eux-mêmes a la fin après la
liste des témoins nommés. Dans le i3' siècle, TappositioD du
sceau annoncé suppléait très-souvent à toute autre marque
d'autorisation. Drlais en Angleterre les noms de plusieurs l^
moins écrits de la main du notaire eu font encore toute l'att
tfaenticité.
Au 14° siècle, outre le sceau qui tint souvent liea de louti
autre formalité , outre la nomination des témoins . encore d'u
sage alors pour suppléer à toutes marques d'autorisation , 01
commença à passer les actes devant les notaires ou tabellions
dont la signature unique suffisait pour authentiquer un acte
on la reconnaît aisément en ce qu'elle ne consiste assez ordî
oairement que dans certains traits entrelacés, ou dans quel
ques figures qu'ils s'étaient appropriées.
Dans le 1 5' siècle, la plupait des actes sont passés devant le
tabellions et les notaires publics , dont les formules ont été rc
cueillies et publiées par divers auteurs. Quoique dans ce siècl
Tapposilion des sceaux ait sulG pour autoriser les actes, on e
trouve plusieurs qui sont signés et scellés. Eu Angleterre les sei
gneurs et les particuliers scellent sans signer.
Dans le 16' siècle, les actss pass.^s pardevant nolaires, et le
ACTHEKTIQVEIl. Ul
privéa scelles, ont loui les caraclcru d'autorisation
terni. Nous suivons encore les méiuct usages k
|nt donc conduis tl'apris ce détail quelles étaient les
ttmaaières d*authentîi{ucr tin acte,
itcritanl son nom , ce qui fut a^sez rare dans les 1 1*,
yiiicles. Dans le i4*c*^l usage reprit, san» être cepen-
u'cst dans les actes notariés ou dans les
slique.4 ; car la plupart des laïques ignoraient an-
al d'écrire.
klutant inscrire son nom avec celui des témoins, en y
H faisant apposer des croix, ou le mot sîgnum , soit
llang, soit «n sigle , c'est-l-dirc avec une S traversée
hmde la tête â la queue, pratique qui fut la plus ordî-
kpoisleS* siècle )usqu'auxtcms des sceaux ou du renou-
fcnldes signatures, au ■■•siècle.
bmarquaDl seulement les noms des témoins précédés
brmule Ttttea sunt, ou autre semblable, également d'u-
Inalesii*, la*, i3* et 1 4' siècles.
labisant toucher les actes de la main des lémoios dé-
Bb, comme le montre la formule : Prœstntibas ïstia lubs-
tfUvii ineicmt pellém porrigenlibus '. Celte formule ne fut
ris-commane ; elle est du i r siècle, et pourr,iil bien se
Rr diDS le 13*; mais alors on revient k dénommer les
EoBtlacbanl des bandes de euir au bas des chartes aux-
éstou les témoins faisaient un nceud. On trouve des preu-
e cet nsBge singulier du ii' sitclc dans les archives de
uodieet d'Aquitaine. II suppléait aux sceaux que n'avaient
I encore les particuliers.
En les faisant coorirmer par les souverains, qui se con-
tttaient d'y apposer leur sceau ou leur signature ; depuis !e
iTiitcle jusqu'au i4' inclusivement, nos rois n'ont pas fait
ftolté d'apposer leur sceau aux chartes de leurs sujets.
;" En ajoutant une charte de conlirmalion à la suite du lïtro
fàurdîal, et c'était les ayaut-causc du donateur qui la doa^
'Dtflv, Gouttu d» Ptiloa, p. 373.
Â
(42 AVOCAt.
naïent. Cel usage n'eut guèrs lica que dans le lems des d<
lions.
8° Enfin, en employant les cyrograplies {raye: Cnti^'
riRWEs). Mais l'autheuticité de l'acte ne pouvait alors panln^
qu'autant que chaque partie intéressée rapportait la p«rtl|iE.
qu'elle avait eue du cyrograpbe.
AUTOGRAPHE, (de «ûtoî , soi-mhne et fpK^, 'cr»«)^'ùi^
nomme ainsi l'original d'un livre ou d'un diplAme. Pierre, v
que d'Alexandrie, rapporte qu'au 6^ siècle on gardait à EpK
J'aulograplie de l'Évangile de saint Jean '.
On convient gtjnéralement que l'cxempliiire de la loi 4^4^|^^
sous le règne de Josias, fut trouvé daus le temple, était T^i^^^^^
eraphe même de Moïse '. "W
< .nid
AUTORITE. Le* autorités, aactoriialea , actes queloatrofi
ainsi déuomoiés parmi les anciens mouumens, tirent 1>
origine du sénat de Rome. On donnait le nom à'autoritit ■
délibérations du sénat contrariées par les tribuns; parce Qt>
malgré l'opposition de ces magistrats, elles ne laissaieaïv
d'être de quelque poids , quoiqu'il n'y eût nulle obligation <
s'y conformer, et qu'en effet personne ne s'y conformât '. - JT\^
AVOCAT. Depuis le 6* siècle , les clercs et les moines éf*W.i_^ j
presque les seuls qulcultivatisent les lettres, ils exerçaient 1^^ ^^^
toute la confiance du public les fonctions d'avocats et de JJL —^ ^
taires. L'Eglise, soit par nécessité, soit autrement, yit wb ^^
peine une partie de ses ministres inférieurs se mêler de» alNi'r^
rea du dehors pour le bien delà paix et la tranquillité de» pi ,
ticulierslaïques.Ce ne fut qu'au concile de Iteims, tenu en iiS., '^
qu'il fut défendu aux moines et aux cbauoiues réguliers de i*'^"
faire avocats, Le concile de Cognac, tenu l'an ia38, tranel) ^^
plus net dans ses canons la et i3, en défendant aux moine» y^"^
aux prêtres de faire les fonctions d'avocals ou de procureur!. "^^
Le concile provincial de Sens, tenu à Mclun l'an \i\6, voii' ^
lut que les avocats s'obligeassent parleraient avant la pour' "^^
suite des causes.
k
■ C/iran. AUxandf k Radero edilum.
■ IVBocj.ch. ixii, ï. 8.
' Jotrnoidii Snvant , octobre lîU.
AVOtl. 1l3
rut des avocais en France dès les premiers icms de la
wttn-hie; ilsRuivircat le parlcniutit il ans les villes où îltcnaîl
nwnce*. Lors^jne Phîlippe-le-Bci l'eut rendu sMentaire â
'nriD i5o3, le» avocats s'y rHîrenl, el eommencbreni à y
ôacrlrnr ordtv, qui arco difTërcates modifications subsiste
ITOIK. Il faut dbtÏDguer deux sortes d'avoués : les ans dé-
Wun des procès et des causes des églises, et les autres dé~
des (erres à main armée. Pour obvier aux rapines des
l'empereur Valentinlen I" donna deoi lois datées de
Sfô, par lesquelles il institua des dëfcuseurs des villes '.
ttclésiastîques , plus exposés encore que les laïques par
principes dedélachemeat, obtinrent au»si des empereurs
lil d'avoir leurs défenseurs, qui étaient des laïques chargés
BialeAir les intérêts des églises dans les tribunaux des ma-
Kifaran ô6$, il e.'it fait mention ' d'un défenseur de l'Eglise
u Eo ^oj, un concile de Carthage *, et en 43^ un con-
fefi&lque *, demandent â l'empereur iJcs avoués ou défcii-
npior leurs églises : maîsc'était de.' défenseurs de la première
B appela donc azoac , comme qui dirait avocat, celui
TOfeasion d'élre le protecteur temporel d'une église
basl^^re. Cette charge s^iutroduisil dans le (y siècle,
è fut reconnue sans opposition qu'au 6', surtout en
■de leurs dernif-res fonctions.
, adtocati, succédËrenl à ces défenseurs des églises,
1 Rome et en Orient aux 5* et 6* siicles . et en tiré-
Is furent établis ou par les fondateurs, ou
0ines, ou par les princes, pour veiller aux Intérêts
Iket des abbajrcs. C'étaient probablement d'abord des
jltes qui poursuivaient les afTiircs devant les Iribu-
I sécolierSf oii les clercs ne devaient pas se produire '.
■TÏUaDoat, Hiit. il* Emptr,
•lad.
'C«. 97.
*r«i. ii.
' HihniDS, ia Diptom f*nÂ<ti
; p. 83.
lU AVOUÉ-
Cela pBTBtt par la loi de l'empereur HoROrîUB du 93 férrier 4o?,
qui permet i l'Eglise d'avoir des avocats pour maioleair dei
droits auprès des magistrats civils. En celte qualité ils se pr&
sentaient en jugement, et plaidaient pour les évoques, la
abbés et les moines. Depuis la domination des barbares, cet
charges furent remplies par des gens d'épée. Ils défendaieot
leurs églises respectives parles annes, et au besoin le battaient
en duel pour prouver, sclou la coutume de ces siècles, le bon
droit de leurs protégés.
Les avoués étaient encore chargt-s de conduire à la guerre lo
vassaux des évfiques et des abbés. Ils se déchargeaient alon du
soin des biens sur des sous-avoués , labaJvocati, Mais bîeatdt
Ils se crurent maîtres des biens qu'ils étaient seulement cItaN
géfl d'administrer. De là des procès et des vc^ïalions sans nom-
bre—Aussi un concile de Chalons-sur-SaOne, lenuTenlc
milieu du 7' siècle , défend aux abbés et aux moines d'avoir
des laïques pour avoués. Les rois de France se chargèrent cm-
tnémcS de la défense des abbayes '. Hugues-Capet ne prend soo-
vent que le titre d'avoué de l'abbnye de Saînt-Riquier '.
La plupart des fondateurs se réservèrent la qualité d'avoué),
et la firent passer à leurs héritiers, quelquefois mâme à dei
(îlles de leur sang, au défaut des mâles ^ Ainsi cette dignité
devint non-seulement un droit héréditaire ', mais eacore appré-
ciable comme tout autre bien. Ces deu.t qualités furent U
cause de mille vexations et de mille chicanes ' ; c'est ce qui
obligea les abbés et les moines de racheter le droit d'avoué ,
sïtât que l'occasion s'en présenta '. Cepcudant la plupart des
monastères de l'un et de l'autre sexe restèrent sous le joug de
l'oppression.
Les conciles de Poitiers, de 1100, canon xt*, et de ii48,
canon vi^, s'élevËrcut avec foroe contre ces petits tyrans ; mais
' De Roye, De mitiii i/ominieM , eh. v, p. HO.
•Spieil, t, n-, p. 559.
_
> H*haia%,ia Dipiaitt. fanJat. BtrgtHi. p. 5t .
AJl
ID. VaiMutle.Hijt. d.L«ng.,t. T.,p. 191,
' Labbe, Copiai., i. XI, part, u, p. (39?.
.^«..«.B.„..,,.,v,p.œ. ^ ^^^^
.Mtadin
AKRtVUTlONS AHCISItltES. U5
MnclluiM n'eurent que très-peu ou point d'effet. Gré-
n. ilaii4 le concile ^oéral de Lyon, de 1 37/1, donna une
ji d^feadail, bous peine d'excommunication, à
^pcrwope d'usurper de nouveau le droit d'Avoué, et se
Ud'cihurler les anciens possesseurs au désint^res^metil
^tempérance. Soit que celle ordonnance du coneile fit
npreMion. ou peut-être sur le seul niolif de l'équili-,
13' siècle des familles nobles renoncer d'elles- m^^mrs
en faveur de quelques munaMërcs ' ; et au siëclc sui-
vi et l'oflîcc d'avoué furent éteints : mais la plup.irt
I rt des droit* que les Sei|t>ieurs possédaient sous ce
! relouniërent point aux nieoses dont ils avaieni été
lirtHirs d'Allcm.-iftne paruissent avoir eu une autre uri-
s pour la plupart. Otliun I" enrichit considéra-
rt le clergé de l'empire , iusqu'à lui conférer (les comtés
s entiers avec la même autorité que le> princes se-
BJ exerçaient : mais pour le retenir toujours dans une
e dépendance , il étaliHt des avoués pour gouverner cou-
11I avec les prélats, et ces avoués étaient à la uumina-
mpereur. Tel était sur la (in du lo* siècle l'état du
. soulTranl ce joug avec peine , trouva moyen de se-
kcBliètement, sous Frédéric II et ses successeurs, la dé-
e où les .avoués le retenaient. Dis le lommcnccmenldu
s les nthonet les S. Henri, quantité d'Avoueries
litanies aux évéchés et aux abbayes; etifin, pendant le
t inlerrj-gnc de 137a et la??, les Avouerîes furent dé-
jà de la couronne et abolies eu partie, et celles des églises
» aux églises mêmes *.
s abréviations ancienne* conuocnçanl par la lellre A.
onvent sur les mouumens et les manu-«crfts, et
JemenI dans les auteurs qui traiteni de la législation,
■ ihrtvalion» qui saut difficiles à déchiffrer; nous eruyout
'Gmieaua.S/llog.—rier. Dipt.,f.iO&.
146 ABRCVIATIOM OLltUfltS.
reudreterviceanoalecteunien mettant a lafia decliaquclelln
tout ce qui a rapporta ces abrifviatîons.
A tignifit Auguitm, A«iin, igrr ,
ADLn,— Adullcrifil.
•iuni, an II II j. abiulro.
ADN.— Adntp»..
AA— Augonlui, a-iguililii, puapud.
A.D.P.~Addiïmpridi«.
AJCi^ Kuf;u,ti au plurUI.
AD.P. Xll.-Ad p.de. duod«i».
A.A.A.F.F. QV.TY-..S. tari , *r
AHG.-Jig^r
gcati, mrii, Balur, rabricat <Jniri-
AEDlLL.C.-.F.dilf;. cn.ul,.,.
nili.,Tybefini.
AP,D(L.PL.-«diti. plebii.
A.A.C.-Anleaaililam c>u»n>.
AED.1N.H.— «digiaicriptElmiriint.
A.A.H.L.M ApudagroiiibiluciBi
A E.D S.— £deiii dicoil, oh ucn'il, '
noonaK-ali.
■»xdibuitgc<i9.
A.AT.-AnleiuJili.
A.B.-Ali. bonj.
AEQ. P.-«qB.li,p«™,i...
AER.— frariuDi.
ABK — Abn*p.,..
AKIl.C— ^rc Lullaru.
AB'.-Abnuiulin.
A.B.V.-A bunovim.
AB.V C— Al urbecoadill.
A.C.-AliuiciTW.
AEH.P.-*re publico. 1
A En. ST. -«ratio SilumJ, le («rtf
p-itff.
aC.-Acllu.
A.P.-Aliur*cti>.
ACC.~Ai.cfppr«t, iceepl».
A.F.P.H.— Anie facluro. poil rfk-
ACIN.— Aclionen.
lum. ••• acrom Sdc Publ.i SbUIu, h
AC.L.AQ.-Actiai>« Itgi. A<|dili«.
«tniUu. fecil, plECIilur Rililiu
AC.MH.-Ancu. M«rliu>.
(PntKric*.)
ACOS.-Aclionum.
AC...ABll,D»J(ril.i«-Agrippi,OBapI.
A.G.— Aiiliit GeUi».
nu citilalii.
AGO.-Agor.
A.C.P.Vl.— Ad capui prdmn.
AGT.-Af;ili>r.
A.H.-Alin.hoino.
A.I.-Ajudice.
gianùclciiilalit.
A.L.-AliiltRC.
iCT.H.-Acliuaum m-.dili.
A.CV.-Acliro.ifu.
AM.\.-Aniica. natter.
A.CVB.AVGC— A tiibicDlit Absdi.
AM.NT. AMAN. — Amicoi mtM
AD.Aiidiloro..<.dL-.l.
amuDliiHiDUi.
AD.D.-AdDio«:L.riaem.û,<ad d».
cordiaiB.
AMS.-Amk™.
AD.K-Ad MacluTtn , M mé rRéetO-
AS— A«iiiui.
r.-oi.
AW.M.-ActioDumra.odati.
*D.F.~AJ Cl,™ . o« ad rrODiem.
ANM.-Anima.
ABI.e.-Adjulor provioci^, •« pi-
AN.IÏ — Snre Qoc(*m.
•"•. "" pupuli.
Am.— ftmM,«- Aaoiu.
w
— Auru pani.aa puaito.
:t.N. — Ad pcd« eolDrana
CLV. — AppiutCliudiui.
D — Apud jadicem.
[«.;». «Ippcll...
«ppribnlur.
ftul.u PuLliu. Quinliu
-Aonopoit llDinim.
-Adq»„.orem.
-Afgeatuio.
,i-A >uâ Icge (ècit.
OHICINK AT rOBMMtON DU fi.
A.S.TT.— A tupii Uctii,
AT.— An tel».
A.TE.- A lïfgo.
A.T.M.O.O.— Aio il} mibidate nppot-
T.& — Aille Icroûonn conill-
ATP. — Aunuo lerapore.
ATQ— Atque.
ATlt.-Aururouaulurii».
A.TR.— Aulu. Tieb«liui.
A.TB.TP.-Adiotfiiu Tjirpdi
A.TT.-A
AVC.-Ai
tulDD
A.V.C. — Ab url>« cDuditl.
AVGG— AugiKli.
AVG.N.-Augo.lui nmler.
AVR.-Anrum.D»»ucem.
AVH.-Atirtliui.
AÏTo« AVIS.— /•»«■«*.,«« AVC.
A.X.— Addî* Dïcctn.
Origine et fonnalioD du B.
Minpléler notre travail sur les alpliabets, et le mettre
peur (le la scieuce actuelle, nous croyons devoir exa-
ici une question controversée pnrmi les savans, et que
travaux philologiques sont veuus rendre a^sez pro-
^ftu du mains assez curieuse, pour que nous devions la
wnualtre à nos lecteurs.
le question est celle de savoir si les alphabets sémitiques
ÎTenl pas lies écritures hiéroglyphiques, c'est-à-dire, si
très (le ces alphabets n'avaient pas primitivement taform*
fit qa'tilea exprimaient,
'£ question, qui semble toute philologique, a pourtant
nporlance historique, et l'on peut dire hamanitairt, fort
'. Eo eflel, s'il était prouvé que tous les alphabets tirent
igiae de l'écriture hiéroglyphique, et si celle écriture
Miique a été primilivement unique, nous pouvons en
u
r
as «nifiiNB V ronMATioN bti b.
tirer uwe nowyclle preuve, une preuve trèi-convaiocani
l'iiailé primitive de la famille humaine ; l'ht^-breu surlou'
mant la principale langue de celle famille , lous les peupli
le parlaient ou qui parlaient quelqu'un de ses dériv^-s , ou i
dialecle» , se Irouveraienl rclif's de nouveau , et rapprocb
l'unil^ prinioriliale raconti-'e dans la Bible.
Or, iU: ([Lielle écriture hiéroglyphique dérivent ces alpha
Deux écritures hiéroglyphiques ou à images nous ri
encoie, c'est l'écrilure chinoise et l'écriture /gj/idVnne '
c'est dans l'une et l'autre que l'on a cru trouver l'origir
alphabcls sémîtiques. L'une et l'autre hypothèse a eseï
patience de nombreux savans. Nous nous bornerons h ana
pour le chinuis les travaux de M. le chevalier de Pnravey;
l'cgyplicn, ceux de MM. Champolliou et Salvulinî, qv
profilé (les travaux de leurs devanciers, et les ont résumé)
leurs ouvrages.
Quant au chinois, H. de Paravey considérant que l'alp
sémitique /tait composé de ai Ultra, lesquelles servait
même tems de chiffres ou signes numériqats , a voulu pi
que ces 33 lettres étaient Urées du cycle des 1 1 heures el
division île la semaine en lo jours, que l'on retrouve cl:
Chinois et chez plusieurs peuples de l'Orient *. Il a donc
paré les caractères anciens et mnilernes qui servent à dé
les heures avec les Itltres-chiffrrs des alphabets sémiliqnej
y a trouvé des analogies de forme , de nom , de son et de s
cation si frappantes , qu'il est impossible de les attribuer i
sard;ce sont ces anal(ig:ie8 que nous coustalerons dat
alphabets '.
'Nous ne parlons ps ici âe l'écriture hiéroglyphi(]aenieiicaîai
que 1m tra\3iix sur cctie écriture ne sont pas encore assez «iincâ
• Cm 89 caracti'rrs du cycle des 12 heures ee du cycle dea 10
se trouïcul Icn wrr les SB dernières clefs du f^linae trex, premier i
naire par clefs qu'eureal les Chinois , environ l'an S9 aiant noir
' M. de Guignes le père avaîl ié]k rechercha les analogies qui i
r™i entre le* caractères sémitiques elles caractères chinois; mat*
donne la priorité! i' écriture alphabe'liqae; ce qui n'est pas oal
ce qui • «en i S décrier ij fort ion système. Voir Mémairu de l'a
OtllCCtB KT FDRVATIOH DU B.
ml à ré^yplieo, MiM.ChniD|iollioii et Salvolîni ont résolu
I fort imporUale. Nous avons dit que plui
I STaienl toupçonué que les lettres sémiliiiiies étaient
irejneut des hiéroglyphes, en sorte que la forme qu'elles
(eut auiourd'hiii, n'eu serait qu'une altération ou une
liun. Pour soutenir l'origine hiéroglyphique des lettre*
|iirs, ils disaient entr'aiitres choses qu'elles portaient
: le twm lift objet» qu'elUs repréuntaient primithemenl ,
que la leltre k !i'ap|telait alep/i , parce qu'elle repréHcntait
Ivemeut une léle; que la lettres ne «'appelait beth , que
que primitivement elle représentait la forme d'une Uittê
ou d'une maison, etc. Maisplutieurs érudit^ qui tenaient
Lsser l'importance de tout ce qui touche it la nation iuïvet
eut cette opinion, et prétendirent qu'elle q'élait fondée
n. K-laprolb entre aulrcK, savant homme, mais qui s'est
c souvent, et que la colère aveuglait quelquefois, tranche
icullé en soutenant qu'aucun aUph hiéroglyphique ne
iblail à un chef, aucun ; ghimcl k un chameau , etc. ' ;
à encore, la science e«t venue donner un démenti auv
I .et ouus a révélé de nouvelles découvertes.
I l'élude attentive de la combinaison de l'alphabet é(;yp-
*ail fait soupçonner à ChanipoUion, qu'il pourrai! lilcn
B que la (ilupart des lettres des iilphabcU sém tique» li-
t Icnr origine des hiéroglyphes égyptiens. • 11 serait bii'u
ble, écrivait-il eu iSas, de retrouver dans cette ancienne-
irc pbonélique égyptienne, sinon l'origine, du mo'iuv
idèle sur lequel peuvent avoir été calqués les alphabets
«uples de l'Asie- Occident aie, et surtout ceux des natiuna
ïe» de l'Egypte. Si l'on reraurque en effet, rquc chaque
! des alphaltels que nous appelons ktbreu, chaldalque et it-,
I , porte un nom signiiicatif. noms forts an<;iens , pui«-
cripliomt, t. xixtv , el Hutitlin du teienca hiiloriifutt , par M. de
IC. mai, 1SÎ6, n" i93; - et I'E.mi lur l'origine tiNi'fu «I
rpÀi^M Jt* tkiffra cl du Itilrit. Paria. 1 UâC, vol. in-8* avec lU
S, prfa 1 î fr. Chei Treuildl et WurU.
UCorigin* dtt diairutitiiluru Ji Cancicn iH»iiif». l'arî»» I-SJJ,
%
150 OBIGI>E RT PORMATIU?! DIÎ It. J
■ qu'ils furent presque tous transmis par les Phéniciens ans;
■ Grfcs; a° que la première eonsonn* ou toyettt de ces nonu ot
■ aussi, dans ces alphabels, ta voyelle on consonne ^ae In Irttri nM
tpresmte , on rcconnallra dans la création de ces alphabets «né
■ analogie parfaite avec la créalion de l'alphabet phonéliqnt
■ égyplicn ■. .
Champollion conclut ensuite que c'est de l'Egypte que noni
vient le bieulait de l'écriture alphabétique. A ce raisonnemettl
déjà ai plausible, M. Salvolini, que la mort vient si malheif
reiigenient d'enlever à la science et à ses anils , ajoute les cou'
sidérations suivantes :
■ Cet aperçu qui résultait du raisonnement senl, opérant m
ides considL-ra lions générales, est pleinement confirmé pi
• l'examen des faits. Je dirai plus, la concordance, que de ma
icAlé je crois pouvoir établir entre l'alphabet hîérnglypliiqii
■ égyptien et les alphabets sémitiques, nesebornepasseulcmei
■ àunC ressemblance du modèle sur lequel ces derniers ont et
■ calqués; mais, abstraction faite de l'absence de quelques son
■ et du nombre des signes, c'est à l'Egypte qu'on a emprunt
■ la forint matêricUt cltc-mËme, et quelquefois le nom de la pit
■ grande partie des caractères alphabétiques hébreux, sjriaqua
■ Quant auxérudils, qui apportent pour raison de leur Of
■ portion, qu'aucun altph ne ressemble à une tête, on pet
■ leur répondre qu'il se peut fort bien que les lettres d'un A
■ phabet quelconque se soient formées d'aprisdes imnges biért
■ glyphiques, sans que ces lettres conservent de leur forme orf
■ ginatre assez de traits pour qu'il nous soit possible aujourdln
■ d'y reconnaître l'imago d'un objet physique , surtout lorsqd
• nous n'avons pas la forme primitive de cette image sous N
■ yeux. Quoi qu'il en soit, la comparaison do l'alphabet hiéiJ
■ glypKique égyptien, me semble lever tout iloute à cet égard 1
Après avoir cité quelques exemples, M. Salvolini concM
en ces termes :
I
' lettrtà M. Dacier, ISS», p.
' UUi-4à «. Dacer. ISS», p. tf. I
■ »alyu grnmmatictit raltomit, di éiffirtiu IixtM aiuiêHt égyptw^
etc. Pari». 1836, p. 66. 1
J
•'
I '
i
PlancKeV^j.!
OBumri: Cbcsoisw. et £6tptienne iusAetqzsS ScxiTifpCES
^ At jf X Jr Jt j3 3i a ^ V »i
ii Al Al ig K Jr Jt jj 3i u iÇ ar jtrj
Bm TOUS Lzs Alph&bbts Semitiptiis .
^ q^ . ^ ^ ^-va- ^ ;:. ^ r> j
■ X j"'/7'"Bi<
fi Crec« Ancumb.
LhiLL
B LuDW CAFEtALDEalTCaCRlrTIONS.
JU-ViÙL -j acttf.^ t,t<^^i,^t ttoi-LV»
ff,cf,r.,n„„. _4«;-«rfy,ï,/-/^
OnifîlKE Sr PORMATIOK DU B.
r Maintenant, il me »emlile impaaniblc de mi coiinatlrc lei
• analogies (]iie renferme ce tableau, et leur iiouitire ne per-
«met |(as de croire qu'elles soient dues au hasard. Or, s'il n'est
>pu permii de douter que ces analogies existent, les faits
ique je viens d'exposer, parlent aweE d'eui-mèniefi pour nous
•aulorjser à prononcer ave* certitude que Vierilure aipliaiHiqnt
tiLt nation» Umitiquti til tmpruntei aux Egyptiens '. ■
Ce sonl les dilTérenles preuves de toutes cen assertions qua
MUS altiin* mctire au^î souk les yeus de no» lecteurs, en doR-
Binl, ce qui n'avait jamais iié fait jusqu'ici daus un même nu-
m^ , les analogies qui cxislent eutre les difl'rreules lettres et
Ici signes liirroglypliiques chinois et égyptiens.
I) est encore une q<ieslion grandement controversée enirs
le* savans, c'est celle de savnir si l'égyptien vient du chinois
«u le chinois de l'^gyplicu , ou si l'une et l'autre écriture hlé-
roçlyphiquc «ut une origine commune, primitive, et partant
du centre de l'Asie, première demeure des hommes. Cela nous
^ratt assez probable. Mais on ne cnonatt pas ««--ez inlime-
neat ces écritures, surtout on ne coiuiall pas assez les sciences
de l'ancien monde pour traiter celle question, ^ous aïons dû
«pendant en faire ici mcnliou, d'autant plus que les tableaux
que nous allons exposer, tes rapproche nie n« que nous allons
ûirc. pourront servir  ceux qui voudient la Imiter par la ^tuilc,
Origioc chinoiie et rgyptieiioe de* .\ s^mitiipin. Planche V .
l.ea Chinois divisent leur journée en un cycle de la heiocs,
chacune desquelles correspond à deux des nôtres. La prcniièn;
<|tii comprend de 1 1 heures à i heure apri.'S minuit , est expri-
B^ aiainteiianl par le signe, flg. ■, planche V, Ce caractère
te prononce tsi ou tsa , et signifie fils , enfant, grrme , poiifx' ,
UUrt , doclcar. Sa forme actuelle est fort loin d'ulTrir l'image
VUla forme de ces diffcrenlas signiOcations; mais si nous cxa-
mioonsles formes antiques conservées dans ie Tsea-goej ci dans
]tdi-lio«naire de Morisson, nous trouverons les formes a, 5, 4- 5,
fl ses àirinés 6, ;, B, g. qui offrent les rudimens d'une fleure
■ Jnatrte (framninf fcnl» raitenné» , tU diffimt ttxlei ateitnt igjpliemt ,
Hi. Paris, l83G,p. 89. " ' ' -
i
152 niirr.iNE bt pohmiti
d'«n^(, et de {iliiR Ica formea, lo, ii,
la forme de lige' d'arbres ou de flinrs.
Mainleiianl, ai nous lisons téniiliqaemeni , c'esl-ï-dîre , dt
droite d giiache , le iiom de ce signe l'a , nons Irou^-erons qu'Ai
a pa donner naissance ou son de VA sémitique, qui n'a pM
toujours ^tfr prononcé avec un son ausM fixe que celui qu'il ■
dans nos langues occidcnlalcs. On !<ai( en efTt't , que loiilts tm
voyelles ont eu indifTi'reminent, le «on l'une de l'autre dans l«>
langues de l'Orient. Nous trouverons en outre que le Ua a pu
produire VmS. unité oit nombre un de la mesure des l.atina.
Quant à \a forme, les 3*, â* et 4* ont pu facilement proiluirfl
Ifs letlres qui leur correspondent dans notre planche , cVt-i-
dire, l'A étrusque iB, samaritain 19, grec 20; la forme 5 , l'A
îllyrien ai; les formesfi, 7, l'A hébreu ia, l'A samaritain a3g
les formes 8 et g, l'A runique 24 > ^l I* sabéen aS; enfin, lefl
formes 11 et la auraient donné naissance à l'A phénicien s^i
et au rabbiniquc 37.
Morissoi) donne de plus les formes eu r«ives i5, 16, i^tqit^
ont une analogie parfaite avec les a curaifs syriaque , grec (iH
cien et copte , 38. 391 3a.
11 faut remarquer en outre que les formes 11 et 1 a sont prU'
que identiques aux earaclëres hier jglyplii<[ues égyptiens Su 3ij
qui représentent une lige, et ont la vakur phonétique deTA.-'
Pas.'tant maintenant du chinois à réf^plEi^n, nous troutoM
d'abord qu'une léte humaine fig. 53, signine chef, rot^ nr, tlf^
(^*ik] , en hébreu, offre cette signincation. Celle forme, d'xprèl
M. Salvoliiii, ayant élé altéréed'abonlen passant à lécritureAit-
ratiqut 34 • 35 , a servi à former l'A biérosolymilniii 3fî , et grei
ancien 5? ; la forme démoUque de Vi'iieiTÎer 38. a formé l'Iii^breC
aclucl 3fi; le'formea hiératiques Juyonc4"i 4'> Q"' formé les^
petchlto 43 , 43 ; enfui , la forme dimotique 44 " l'orme l'A it^'^-
nide 45.
Tels sont les travaux sur ranalup;ie entre les hiéroglyphe'
chinois et égyptiens , et les A sémitiques.
Quoi qu'il en soit de cesgéui'alogies, ce qui est certain, c'O
que :
1* h'atepk hébraïque marque la premiir» heure, comme le "
des cbiaoia.
OBtCrNE DES n SEHITIQtJES. 153
t' Comme le tsa chinois, et comme le signe égyptien 33,
V*itpA iisniCief hef, Ute, roi, conducteur , docUar.
5' D>ns le chinois comme dans IVgyplieu, oo retrouve le<
I Mlion» et la figure lie la f/^f . /wM.ui. etc., qu'un paurrail re-
I trouver encore dans (o:n) l'n/aniilea Héliretix, quixigniOe ffr6«.
kioas laissons \ nos lecteurs à juger si toutes ces analogies ool
pu Jlrc IVIlet du hasard.
Origi
* el égyptki
e du B s.
Examinons maintenant comment les B sëmiliqiies ont pu
dérive/ des caractères liiéroglyplii<|iies.
la 9' heure des Cliinois qui comprend de i à 3 heures du
nulin lie nos heurex . est exprimée par le caraclj're 4(>i lequel
K prononce tcliu , ttw, t/ieb, oii ent ic le caractère muin, symbole
de l'honamc gai bâtit, dit Horapollon ', et signifie bàtîmtnt,
Munmi eu efTet, ce caractère oITre une espèce de clâture, et
Krt à former ta clef des ti'IUs, bourgs , el des elSiures et remparUf
(OUI les formes ^7, 481 491 5o et 5i.
Quant au nain, nous retrouverons le nom du^/"'/' hébraïque,
CD lisant de droite d gaurlie le caractère chinois theb.
Quant & la forme , nous voyous déjà que la forme ^& oITre
r 4m compartimens bien tracés, signe caractéristique du B
Lfitc, latin, copte, runique; on se r.ipproclie encore plus de
Içttte forme dans les signes 47 . 4^) (^' Aaivt les formes antiques
' fi, 53, 54 et 55. La clef des villes 48 « et la forme cultive 56,
HdI identiques au 3 b*th hébreu, samaritain et slranghdo.
Sufin, \a lignification est la même; car 3 marque la 2' place,
îlira itth signifie maison, couverture.
Quant à l'égyptien, M. Salvolini n'a jioint trouvé de forme
pour le B, mais s'il avait eu sous les yeux autant de figures de B
■teitique» que nous en mettons sons les yeux de nos lecteurs, il
n'iurait pas hésité à leur donner pour origine la rormc égyp-
lirtne 5? , qu'il traduit par OV ou K A la vérité celte forme
^î ligure un crochet , s'appliciue bien mieux eu ^ irar , qui sig-
■ifie ausai crochet ; mais tous les philologues savent que le
I OV, le Jf, le f , se changent souvent en B. Le» Grecs aii-
■Lit. ll.th. 119, l« dernier.
r
1 Clf
J51 B DES ALPHAtlETS SEXITIQL'ES.
ciei>a,au ti^inoignagc de Platarque, et en pariiculier ceux di
Delplien, chaiigeaicDl no u vent ces deux lettres rtiiie par l'autre
les Grecs moderne' prononcent rila, la a' leltre B, ati lieu di
bllo; les Latins en usaient de même ; et l'on sait que tonte uni
province de notre France ( la Gaocogiie ], remplace les v pa
des b, et les b par des f. Nous pouvon<« donc dire que les fi de
alpliabeull, 1V,XIV,XV, XVI. XVHIel XIX , viennent d
la forme kiiroglyplii^iu Sj, et surlouC de la foroie iiUratiqut 5S
ou dimotiqur 5g.
Apri;g ces explications, qui conlieniient tout ce qui a étû fai
de plus nouveau sur l'oiigiiie des alplinlii'ls M.'iniliques , noik
allons donner la forme de In plupart des B sémitiques, grccï
latins , majuscules , minuscules et cursifs.
B des alphabets des laDgnes SGmilir[iiFs , d'aprts la division àa tabltam
tlbnograpliiqin At Balhi. \air planche V.
I. LANGUE Hébraïque, divisée
En hébreu ancien ou hcbrtu pur, lequel comprend :
Le I" alphabet , le tatnarïtain ' .
Le II* i(l. publié par Edouard Btmard.
Le III*, par YEncjchpidu.
Le IV', celui des mtdailU', donné par M. Mioniiet.
Le V*. publié par Durci.
Le VI', l'alphabet /C Abraham
Le VII*, l'alpl.obcl AcSaloman.
Le Vlll', d'Apollonius de Tbyane.
a* En clialdéeii ou fifbrrii carré, lequel comprend :
Le IX*, celui qui est usité aujourd'fiuï dans les livres im-
primés.
Le X', dit judaïque.
Le XI*, usité en Paie et en Médit.
Le XII', mité en Bobylonie.
5* En hébreu rabbinique , lequel comprend :
LeXIil*, \e chaldien cuiiif.
■ Noos oc croyons pas dcToir r^pëler kl quels sont les onvraf es «
ks auteart qui nousnni ruurni ru divrrs alphibets; ceii> qui loadroi
tes connaître, pourront retotirir ii la page où nous avons traita des A
ci-dessut p. 3,
B DES «LPKABKTfl SEHITtUtES.
Une deuxième division de la langu» hébralqu* comprend le
plunkien qiit est écrit avec les Irois alpIiabeU suivans :
Le XIV-, d'après Ftlouard lientard.
Le XV% d'aprûs Klnproti, et dont la 4' figum'est le t baby-
Innien d'après le même aiileiir, (i^ine qui est identique
au crochet on liiuut égyplioii , fig. 5-.
Le AV, d'après VBtieyeloputU.
Cne troisième division comprend la langue panii/ut, kitrchi h-
tùqiu ou earthaginoife , laquelle élall écrite avec
Le XVII-, d'après //dmojier.
LeXVITI'.dit ZmgilaiTi.
l^XtX', dit Mililain.
Le \X.* n'a point encore de B.
H. La langue SYRIAQUE ou ARAUEENNiS, laquelle com-
prend :
Le XXI', l'Entranghch.
Le XXII-, le Neitoritn.
Le XXIII*, le Syriaque ordinaire, dit aussi Maronite.
Le XXIV*, le Syrien des Cltreticm de saint Thomas.
Le XW,\ePatmyriniev.
Le XVI*, le Sabétn, mendalltaa menitden.
r U XXVII* et le XXVIII*, dits Maronites.
Le XXIX*. le Syriaque majuscule, et earslf.
m. La langue MËDIQUE, laquelle était écrilc aveo
Le XXX*, le Pehki, lequel est dérivé,
DuXXXMcZoïi^.
^V- La langue ARABIQIJE, laquelle est écrite avec
Le XXXIl', dit V Arabe littéral, et
(Le XXXIII* , dtl le Couphiqae.
• La langue ABYSS1NIQ13E ou ETHIOPIQUE, laquelle
comprend :
i-'VAxumiteQvx G hett ancien; a" le Tigré ou Ghtei modem»;
3* VJhmariijue, lesquelles langues s'écrivent loiitcn avec
Le XXXIV' alphabet, l'Jbjssinique, Elhiopiqae, G'iett.
Enfin vient le Cc/;t«, que Baibi ne failpns entrer dans les lan-
gues sémitiques, mais qui cependant doit y trouver place, el
*)iii est ^rit avec
Le XXXV* alphabet- le Cr-z-U-
155 ^m
orend la '
u
5BÏ
Uu B f rec ancien , capital M minoicalt.
Nous fernns peu <le remarques sur les caracttreit que non»
donnons dans cette planche. Toute personne qui voudra coni-
pnrer avec quelque atlenlinn les B grecs de la i", ile la 3' et
d'une partie de la 5' division, verra facilement comment ils
ont éti' formés do I", 11% lU- et IV* alphaliels sémitiques. Quant
à la ressemblance des B latins avec les IS grecs, elle est trop
facile h constater pour que nouK nous arrëlious à en faire la
compara ÎHon.
Nous ferons observer seulement que tons les B composant I&
1" di\isiQn , comprennent le t lems les plus ancicni delà Grèce,
jusqu'à Alexandre; la a', ceux depuis Alexandre iusqa'à Cons-
tantin; la 5>, depuis Conslanlîu {usqu'à la ruîne de Conslanti-
nople; la 4', quelques B curaifs du G' siècle.
Du B capital lalia irs iiiH:rii>tiDai.
C'est ausexplicalionsdonnéesdans la planche de l'A que noua
renvoyons pour l'iDlelligence de ce B capital; nous ferons re-
marquer seulement ici que les B des n" 1 et a de la I" division
sont de la plus haute anlic|uili'; ceux du n' 3 «e reportent
au-dessus du 4* siècle; ceux du n° 4 remonteikt au 4* aii'L-Ie;
ceux du n" 5 ont eu cours depuis le 8' jusqu'au 1 i- i-ii-cle;cetix
des n"'6, 7 et 8 sont antérieurs au 10' siècle; ceux du n' 9 sont
des bas âges ou bas lems.
Les b minuscules du la II' division n* 1, «ont tous ancien-^,
et se trouvent mùmc quelquefois travestis en d ou en p rcnver-
sésdu n' 1; ceux des n' .'< et 4 peuvent 61rc portc-s au.delâ du
Q* siècle ; ceux du n" 5 sont gothique^ dans presque tous Icim
caractères.
EipliralioDs servant S reeoimaîlre l'ige des n miHaiti-ia dan» Irs
njnunsrrilj. Vnir planche VI.
î.t b miiiusrah (luit connu soiis l'empire romain; et quoi-
qu'on en fit rarement usage dans les inscriptions , il ne laissait
pas de s'y glisser '. Il n'est pas rare d'en voir sur les monnaie»
latines des 5' et 6' siècles Son antiquité égale sûrement ccll«
de la curiirt.
• OMcrvilioai supra alciini frunncnti dî v«« utichi ii vcir», f, S3.
B CAPITAL LATLMœSMANrSCIUTS.
, j» Minuscule Latin .
it CoiUflI'l)K^DlPl,OUE.<t .
" ^, m, jon ^xn ■
S8«c(»t"ûl-fiPf<, '"«^l-wCGiTUr*»
A^A^aoA. lm-i!X''./K,Jirin/s-iutli
DES B MIKrSCCLES.
DaBSl'éoritureTnînuscQle des manuscrits du 6* siècle, le mon-
tant de celle lettre , ainsi que de quelques autres, comme d. A,
1. /.était par le liaut un peu courbévers la gauche; ou bien, sans
l'éc^rierde la perpendiculaire, il doublait d'épaisseur. A celle
courbure supérieure dont il restait encore des traces au 8' siècle,
fuccMait l'abaissement d'une pointe vers la gaucliei ou l'arron-
dissement des extrt^mités de ces lettres en forme de battant.
Lomqne la baslt de ces lettres va toujours en augmentant de
pttin . du bas en haut , c'est une preuve qu'elles sont au moïnn
du 'X siècle. Dans ce même siècle on commeni^a à former au
haut de CCS lettres un triangle rectangle , dont le sommet tom-
bait perpendiculairement sur la hasie.
Cette terminaison triangulaire s'accrédita au m" siècle, et
au lï* l'usage n'en était pas encore pawsé.
Le D* Hiircle se dislingue davantage par des sommets qui
trancbenl, soit obliquement soit Iiorizonlalemcnt le haut de
ce» lettres, comme dans nos capitales d'imprimerie. Souvent
aussi, vers le même tems, on voit les sommets terminés en
fourche , dont l'usage se maintînt plus ou moins jusqu'aux der-
nîeis siècles. Ce sont là les moyens de discerner les écritures
minfcu'ei des g* lo* et ii' siècles, quoiqu'en disent queti|uea
autenn.
Les hastes de cette lettre, ainsi que de celles de d , h, i, I,
dont nous avons parlé ci-dessus, s'élèvent dès le lems des Ro-
ciainii au point qu'elles pénèlt-ent la tign' précédente, ou s'en
approchent de fort près. Telle est encore leur excessive hauteur
à la fin du 9* siècle, dans les diplômes, ainsi que dans quel-
que» manuscrits. A la (in du siècle suivant on en trouve encore
beaucoup qui touclient la ligne supérieure.
Au 6* siècle ces hasles se replient sauvent sur elles-mêmes en
revenant directement sur la même trace.— Au 7* ils sont droits,
sans se terminer pour l'ordinaire en point es rabattues, mais ïa-
sensiblement ils s'inclinenl sur la droite. — Vers le milieu du
8" la courbure est considérable : ce Citraclère est encore plus
marqué à l'entrée du 9', vers le milieu duquel ces courbures se
perdent dans l'intcrligue en déliés très-fins. — Au 1 a' sièrle on
CD forma tantât des boucles, tantAl des lignes tremblante-:. —
tans le 11*. après bien des variations, elle» enmmencèrent à
158 t>E3 s CUBtlPS.
se voâter. — Au 1 3* leur voûte qm était BurlulMée fui Mn-hmif«—
■ée. — iu i4* ce fnouUBt s'tibaisse jusqu'à loucher la ^>ue, ou
au muiu* la liasti à ditTirciiles hauteurs. — Dans In i5' la panse
et le moutaut, à peu près de hauteur égale, se réuiiUseut , tt
portent eu commun une poiate vers la gauche.
L'Allemagne, au lo' siècle, brisait 1c<j moulans de ce» ma-
rnes lettres. Sur îles perpendiculaires d'un quart de pouce sV
levaient ilea lignes obliques six ou sept foi^ plus éteudues , mail
toujours dirigées dans le même sens : d'obliques qu'elles étaieol,
elle se métamorphosèrent en horiauntales, suus varier leur di-
rection vers la droite. On s'en tiut Acet usage iuN4(u'au 13* siè-
cle qu'on chargea les extrémités supérieures de ces lettres de
traits ondulés. Puis succéda la mode de terminer les sommets
lies lettres par deux traits fourchus. Au i5' siècle ces montaas
se tcrmiuèrent par une espèce d'anse de panier.
Dans le siècle même oîi les hauteurs étaient en vogue, c'est-
à-dire dans le 10', l'Espagne n'tlcvait pas si haut que les autres
uations la hai-te de ces lettres ; mais elle avait cela de singulier,
qu'elle les tranchait par des sommets.
Explicalions Mnant ï reconnaître V^ge du B cursifs dsru ka diplôme*.
Dans l'écriture rurm; antique des diplômes, telle qu'est celle
du 5' siècle , le b portait une queue fort élevée , quelquefuis un
peu courbe veis la droite, quelquefois repliée sur elle-même au
point de se confondre avec I.1 haste, du bas de laquelle elle
sortait assee souvent vers la gauche en forme de crochet, ce qui
lui donnait l'air du cl joiuts ensemble; ce Irait surabondant
était quelquefois à plusieurs reprises entrelacé dans la haste.
Au 6* siècle la panse du b, après avoir terminé son arrondis-
sement, .te retourne souvejit en forme d'j. fîg. i du b canif.
Dans l'écriture méiovingicnue des 7' et 8- sièeles, et dans la ro-
maine du g', la panse, au lieu de finir par une 1, présente plu-
tôt un «, comme dans les /i^. a et 3. Dans la même cursivc mé-
rovingienne le b n'eut quelquefois pour toute panse qu'une »
sans aucun retour, comme la ^^. 4- ('Ctle forme s'étend depuis
le 6' siècle jusqu'au 8' : quaudce Irait joint outrBver»e la haste,
il dénote un tems borné à peine par ]e > 1 ' siècle , lorsqu'il est
ondulé ; on en peut trouvercucore des exemples même au i4*.
dB9
On trouve ^alcmeul dans les deux écritures des b en forme
de 8 , iluDt le bas est fort arrondi, et le haut fort uvale, coiutiie
1. /!,.».
Uiàpame plus ou moins angulaire parati au iv siècle, et
>e maiutieDt avec quclquce variations jusqu'où re nouvel Lenient
Jf l'éerilurc.
B.ICJIELIER. On douitait aiiIreroiB ce nom aux jeuues geo-
tlL-iiommes qui, n'dtant pas encore parvenus à l'ordre de la
iheralerie, marchaient à la guerre sous la bannière des £anii«<
irti. Leur nom , d'après Fauchet, voudrait dire iaj-i:A<ra/i>r*;
d'après llaulessere, au contraire, îl viendrait de baralus, parce
qu'ils s'eierçaieiil à »e battre avec des bâlom. On appelait en-
core limcalarii , les jeunes soldats qui avaient reçu la ceinture
œililaire ou les éperons d'or. Il y avait aussi des terres appe-
liH:« iaehelitrei ou bachiUi , qui donnaient au possesseur le litre
de bvhtiitr.
Len(nndeiHU'A«''er-<r<TrniM commença à déchoir lorsque Char-
les Vil créa des compagnies de gens d'armes ; il ne fut biculAt
ptns d'otage que parmi les gradués de l'U nïversité.
Ce fui Grégoire l\ qui , vers i sSa , distingua les degrés de<
Andians en h«thttiert, licencirs, ntaîtrei'èi-arU et doctturt. Poar
flre baHielier-êiard, baeïtlarîas ou bacalariat, il fallait avoir subi
un exitmeii sur le* grammaires latine et grecque cl sur les livres
!uivans d'&ristute, la Dlaleclique , les Topiques, les Sophiemes,
YÂmt. Les bacheliers en théologie lisaient et commentaient
pendant un an la liilite , d'où ils étaient appelés biblùt, et pen-
dant un au le Maître des tentmcts , d'oii ils étaient appelés ten-
tentiarii; ils passaient ensuite au grade de tictncii.
Le bachelier en théologie, eu droit et en médecine, qui étaitf/rrr,
et qui avait ctudic six ou cinq ans, avait droit, d'après les déci-
sions du concile de Basic, aux bénéfices vaenns. Voir BésiricR.
Lenomet le grade dufrnrAeiier ont été ciinservés par les hiatiils
de rUiiiversilé actuelle, pour les sciences, les lettres, le droit,
b médecine et la théologie. MaLs les évéques n'ayant pas voulu
que les élèves en théologie quitlassent le séminaire pour suivre
les cour» publics , ce grade est à peu près inusité pour la ihéo-
locie. U est exigé pour être reçu avocat, médecin, professeur cl
taaôr quelques places données par le gouvernement.
160 nAiLLr.
BAHIR. S'il fallait en croire quelques rabbius, co livre, qui
a la prétenlioii d'expliquer tuus les myslims de la tabbale, au-
rai! été composé euviron 40 ans avant J.-C, par Ribi.i Ntc/ionit-
Bni-Hakkana; ih en Ureut aulurilé pour soutenir l'anliquUi
des poiiilit-vnyclles dont il est souvent fait menl'un dans le
Baliir. Mais comme pendant plus du mille ans aucun auleur,iii
Juif, ni Clirélien.n'a parlé de ce livre, il est plus piobable ijne
c'est l'ouvrage de quelque rabbin moderne '.
BAILLIAGE. On ne doit point trouver ce terme dans des
actes sincères antérieurs au règne du roi Ji-aii ; encore s'en ser-
vait-on alors bien sobrement. Le déparicmcnt de chaque baillîT
s'appelait BailUe ', ou bailliage ; bailUe était aussi une sorte de
garde noble ou bourgeoise.
BAILLI ou BAILLIF. Ou ne trouve aucune trace dei baillis
sous les deux premières races de nos rois. Il parait qu'ils fu-
rent inslilués d'abord par les comtes et ducs qui, vers la fin da
io< siècle, se croyant souveiaîus dans leurs fiefs, y établirent des
baillis pour y rendre la justice. La plus aucienoe ordonnance
de nos rois , que l'on connaisse concernant le bien de l'Ltat ,
est celle rendue , en 1 1(|0, par Philippe- Auguste, pour établir
des baillis royaux, cliaigés du conirâlcr les jugement des s
pies baillis , et d'en appeler à la juâtice du roi. La plus ancienne
charte ou lettre-patente adressil-e aux baillis, baHCveis, est
celle de Henri II , roi d'Angleterre el duc de Normandie, (
1 1 5^ *. Comme les baillis royaux étaient geits d'épée , servant
d'oflîcedans les armées, ils nommaient des litutman» pour les
remplacer, Un éUil de Charles VI, do i4'3i règle que c^s der-
niers seraient nommés litutcnani lettré), et auraient étudié le
droit romain, adopté en Fraiicecn i3oo. Louis XII décida, en
i4!)tt , que les baiUifs , sénéchaux el leurs lieuleuaua se feraient
graduer. Les États d'Orléans, en i5()0, établirent les baillit il'/ -
l^ie ou de robt courte, allant à la guerre, et les baillii dejiatie*,
ou de robt longue, entièrement consacrés à rendre la justice *.
< PnAe^iin.Hiit.diiJuifi,
' Httlitrtlui dt Patqvitr, liv.
II, l"p3r(., liv. 5.
,p. IIS.
• Uiiurf. wr (M fimiUifk, t76r.
klISBK lis PAIX. 161
Il iS'iitclfl I oa trouve dans certaines église» un nouvel of
cr ecclésiasliijue. sous le nom de atnùchal ou de bailiif '.
^laciledeLavaur, del'an i368, régla <iuc les oQiccs des bail-
ci stiires dépeadans des ccclésiasiiijucs, ne scraicut plus
nés à vie. — Biilli était aussi te nom d'une grande dignité
i l'ordre de .Malle.
KiS (Ordre militaire du]. 11 fut établi en Angleterre par
ard II, vers iS^?, augmenté par Henri IV, en 1399, et ré-
el^-, vers 1714 1 p3t' Georges l", qui lui donna un nouvel
. Dans l'origine il fallait se baigner avant de le recevoir;
tDiuls disent igue c'est pour acquérir la partie de i'taa, et
Tavoir l'âme pure el dts inUnlions honnêtes. La marque dis-
ive est uu ruban rouge en icharpe, d'où pend un èca de toit
tletU, chargé de trois couronnes d'or, avec ces mots : Tm.
uni, désignant les trois vertus théologales ■.
JSER DE PAIV. Celte cérémonie, eu ce qui concerne la
matiquc , fui souvent un symbole d'investiture. La plupart
transports de biens étaient accompagnés de baisers de
'. Cette cérémonie était regardée comme essentielle dans
ccords; les femmes s'en acquittaient par une personne de
re sexe, lorsque la bienséance ne leur permellail pas de
acquitter cllc^-mémcs.
i ce qui concerne la lilurgie , c'est une cériSmouie qui se
queimmédialement avant la communion. Le prêtre baisa
el , puis cmbrasKc le diacre , en lui disant : /.o paix soit avec
, mon frire, rt arec la sainte Eglise de Dieu. Le diacre lait do
le au sous-diacrc , et celui-ci au reste du clergé. Le sous-
■e s6 sert, seulement depuis le 1 5' siècle, d'un insirumcut
lix, Hlpatlne , contenant une image ou tme relique sacrée,
fait baiser au« autres prCIres et aux laïques ayant quelque
ité civile. C'est une tradition de ce qui se pratiquait dans
«semblées des premiers Chrétiens, qui, conformément au
tple de Saint-Paul :. Saluei-vous. les uns les autres, par
saint baiser '• , se réconciliaient par le baiser avant la corn-
■Ibonays, //"(. de Dauph., I. 1, p. K'I
hamberlaine, Elat présent d'Angleterre.
fém. p«ar unir à rHitt. A;r«(ngin, t. 1, Pref. p. K,
Hi Rtmaint, ch. *\i, T. tGelaUJeur»,
10)11 I. Il
f
[ til' ROI.
) les Gaules et en Espagn*
érintiion. En Orient
(le [tait cul lieu pendant quelque tcniï avant l'olTraiicIi
n,\ISEIi l'BS PIEDS. C'est une marque d'honnc
rexpocl, qui a pris naissance en Orient. Dioclélicn Tu
mîer empereur qni l'introduisil en Oceidenl. La coi
baiser lex pieih du pape date dn 8' siècle, du pontil
dricn I" et de Léon III. Selou Dom de Vaine, elle ne
du ) 'r siècle.
D.ilV. C'élail l'assemblée des vassaux que le rni Taï
voquer putir aller ù la guerre. Col usage a commence
du 8' siècle. Tuutc personne ayant fief était oliligée i
service en personne ou par des rcmplaç.ins. Comme D
de fiefs, le clergé élail tenu à ce service, cU'on y a vu
évCque le casque en lêtc et la m a.-sc- d'armes à la ma
était venu l'usage de peindre quelqiies évéquc«, cclur
'Tais,cnlr'aalrcs, avec une cuirasse sur son surplis, j|
'çu'avait le mCmc évéque de porter la colle-d'armes d
'^rémonlc du sucre. C'est en laoo que l'évéque de'
'exempté de ce service par Pliilippe-Angustc, et l'abbi**
CermaTu-des-Prés , en lajo, par Philippe-le-nardî, 1
Cn masse nVn fut exemple qu'en (6:^6^ parl.ouis Xltl
nanl certaine rcdevaiicfl. Depuis 1(1-4 '1 "V avait 6
convocation de ban '.
' Bn di-iilt ec'cIésïaNtiquC. on appdie ton, la pubTld
mariage*, qut doit ayrlr !ie» [ic.:daiil trois jours défi
cul ifs, à I.i me-.sc pai'uîdiialti, à mains qn'on n'aîl ot
pense de l'évéque.
BAN DE L'EMPIRE. C'ebl l'«xcUisiuu d'un atjii
l'Empire Cenuaiiique , de toutus les prérogulives cl |
duul il jouissuil. bien que les empereurs se soient qw
ItL'rmis de mettre au ban de l'empire, la cliambre Û
iieule Était ri'gitlièrement investie de ce pouvoir. L««j
ooiidaunié rulournitiiiut au Keigncurouaui tiérilicra. U
bres du clergé calbolique romain nu penlaicnl que Iti
et les fiers qu'ils tenaient de l'empire.
BANC DU BOI. Tribunal de juslice et cour miuv*]
' 13e l3,tl(xpic, Ttuili Ua tmH H arrién-ba». '^
4
I' !»
BAHQL'IBRS EXPEDITIONNAIRES £.\ COUIt DE DOUS. 16K
Anglelcrre; nommé aîasi parce que le roi y présidait autt-ef()Î!i en
pctiOUDf, QKiissurun bancéle\t au-dessnii des juges. On 7 plaide
ie< oiiic) enlM le roi et sei sajets, et l'on y juge ceux qui sont
jctii!^ (lo trahison et de complots contre l'état. Ce tribunal se
lompor-e de quatre juges.
B.\\DE (Onlrc mililaîrc de la) , établi en Espagne, en l333,
par Alplionsc XI, roi de CastiUe, pour défendre la religion con-
In Im infidèles. Les insignes eonsistaicnt en une baitflf ou l'u-
»ugt large de quatre doigts , en fomie d'éeliarpc,
panant de l'épaute gauclie sous le bras droit. Les cadets de
CatniKo y étaient seuls admis. Les statuts los obligeaient i rtë
roBibftllre que contre le» Maures, & iic pas mentir, h itn pas
w ramlliariser avec les bourgeois, à tie pas jouer aux dés, etc.
Aboli pendant quelques années, cet ordre fut rétabli par Phi-
lippe V, vers 1700 '.
RONEBET. L'origine du chevalier Banncret, c'c<(l-à'dire
Il geoiilbonitiie qui servait le roi avec une compagnie levée à
Mpropm dépens, et qui en conséquence était reçu cïievalier
kfcaAnltre oti chevalier Banncret, peut élre fixée _à l'au 383,
hta^e Conan, s'étant révolté sous l'empire de Cralien, usurpa
rtn^clerre et la Bretagne, qu'il di.stribua à plusieurs banne-
nb ', Ils onl Bni en France aprts les guerres de Charles VU,
uatibien ijue les bacheliers '.
ÙXIJtJIERS. L'orig)n« des banquiers en général peut rcr
tllinlcr jusqu'à l'invention des lettres de change. Suiis Pht:
Ap^Aligiislc. les Juifs, cha.'sés de France, se rcfugicrenten
Kormaudic. I.A ils donnèrent aux nrgocians étrangers et aux
tejageurs des lettres secrètes sur ceux à qui ils avnfent rcnfié
Içunefi^ISBn France, et qui fuient acquittées. LesCibelinsen
IkdI autant lonqu'ils furent contraints de quitter L'Italie. De
Hf^a^cdes Ictlrt's de changée! rétablissement des banquiers
ma les villes de cummerce.
UNQUIERS EXPÉDITIONNAIRES EN COUR DE KOMB.
L'origine lie ces lianquitii ïe tire des Guelfes, .tftti^du t£uia.ae>
..,..,, , I > "taWi à ■ • »'u» 94i«l
' Voir Antoine 3e Gueiara , Lciiret •hria. '
' Pii.Iiiifr. n«/.(rf /,« , I. n,c. IG.
- LtG>fud.f,if«iirj.i.. Franf-.J.p. ÎOi. ' ''
%
guernH^vilcB d'Italie, *e réfiigiërenldonA les pays d'obéilieoco^
el surtout dans la ville d'Avignon. C'est là que, favorisés àem
p&pesi ils se méltren t de faire obleuir 1e.<> grâces cl les expédilton»
de la cour de Rome, et établirent comme un bureau d'adresses»
par le canal duquel les dispenses, les brefs et les bulles pas-
saient aux personnes éloignées. Les banquiers des grandeH villes
furent bientôt après chargés de faire venir et de payer ces ex-
péditions delà chancellerie cl de la péuîtencerîe romaine: maii
ils donnèrent lieu à une si granilc quantité de fausses Icltm
expédiées par leur moyen . que Henri II fut obligé d'y metlm
ordre. Ils n'étaient cependant pas encore officiers publics ei
lilre, ni dans le cas que leur atteslulion fût nécessaire pouiU .
validité des bulles. Les banquiers qui, avant la llévoluliun, joui»
saieiit exclusivement du droit de solliciter, d'obtenir et de cef^
tifier tous les actes qui s'expédiaient àla cliancelleric el à la dl-
terio du pape , avaient élé créés en titre d'ofilcc formé el héré-
dilaire, par l'édit du mois de mars iIt-5, et par la déclaratios
dejanvier iG^S. Us étaient fixés au nombre de vingt puurParis.
Il n'y a plu; ntainlenant de banquiers ofQciers publics, rc
CDunuB par Télal. Quelques agens d'alfaires , en France ou i
Rome, eorrespoudeul cependant encore avec les évéquespour
cet obiel. Mais d'après l'invitalion du gouvernement ',le> éït'
ques peuvent s'adresser à l'ambassadeur français, qui est clisrgj
delà plupart des demandes de<lispenscs^u/'/i'7iiM qui sonidu
ressort de la daterit romaine. Les demandes seerHi$, du resssoii
de \a piniten£trie , sont faite* directement, sans nommer les per-,
sonnes et sans frais.
D.lHBAm5ME. VoyttS^iht.
BAiiltE. On ne sera pas surpris que cel ornement de riiomtce
ait Irait à la diplomatique , si l'on fait attention que de la re-
présânlation de nos rois sur leurs sceaux, on peut tirer bien
des lumières pour distinguer l'âge des diplômes, ou juger dflj
leur sincérité.
Les sceaux mérovingiens ne donnent bien clairement de la
barbe qu'à Cliildebcrt III, et A Chilperic Daniel. Cependant
■ CirtHlair4 minitUi-itUt aux Miftiu Aa 'ici Toar» ltl23.
BiHBI. fÙ
lUIloB ' prouve (jue Ici autres roti do b niJnia rncs ont
iterb«. Elle n'élait alors que médiocrement loogue, et
lïant soit peu les lèvres et le menlo», d'où elle pendait
W pelît boiifpiet : Crine profato , dil Egiiiliard , it barba
k'Charlemagne et sa postérité la dimiiitierenl toujoiin
temenlicn sorte que Charles-le-Siraple et quelque*
$h de la fin de la seconde race, paraissent sans barbe
jf^Bceaui, quoique prnbiibleineiit ils en aienr porté.
If Hugues Capet jusijn'à Philippe-Auguale, nos rois de
^e race sont plus ou moins barbus sur leurs sceaux :
ir leurs sceaux, car on prétend que sur le déclin du ■ i*
M ne portail en France ni barbe ni moustache, elqu'en
AC, tous, hors les prêtres, avaient une moustache*.
yafs Philippe II , nos rois ne porti-rent plus de barbe
ttfgne de Philippe de Tatois, en i?a8. Alors revint I»
A longues barbes. François I" rendit cet usage commun
^. On ne s'en est défait , ainsi que de la moustache.
Ile règne de Louis XIV, vers 1680.
b i83o la barbe et les moustaches ont repris faveur en
Iparini la jeunesse. Elle fait encore maintenant partiç
■ne d'un élégant.
iJcJen s peuples septentrionaux ne laissèrent pas croître
be. Diodore de Sicile et Tacite assurent que les Ger-
llaient radiés. Ce fui Othon l"qui, en Allemagne, mit
iiea barbes ."i la mode, et qui introduisît la coutume de
^ M barbe. Riais Frédéric I" fit revenir celle de se raser,
Wpourlespersonnes de qualité '. Pour établir la réforme
Iles en Russie, Pierrc-le-Crand les taxa en 1699, ce qui
fanu le nombre, mais ne l'abolit pas.
m qui regarde les médailles et monumens antiques, il
He savoir que ce fut l'an 4^4 *Ie la fondation de Itome «
ïy vit pour la première fuis des barbiers *; et que jusr
tes du )eunc Scipion la mode fut de ne se raser que juh-
1§Diptom,,p. 13C.
mm. de la monarch. franc. ' '- ■' > P- ^^■
I^Aerg, Ctrmania média, Di», il.
>„l, VU, c. 59.,.. Varron., iJ« it« Auil.,!. n.c 11^
b
qu'à l'Age, de 4o ans '- Scipian, desirucleut de Cai(Jiag«, fulld
premiei; de^ Itomaîiis qui se rasa toux les jours de sa vie '. D«
nuU celte époque, |uâ(|u'<i l'empereur Adrieu,eu 670 rie Roaci
lo.^ barbes romaines bc paraissnieul que dana les deuils *. Adrîst
rcmil la barbe à la tnodc, pour couvrir uuc cicalrice de son lîn
sage. Ocpui^ ce lems, à quelques empereurs près, coinnie Héi
(iogabale cl d'autres, ou uc voil plus que de lougues barbes. 1
Les ecclésiastiques porlaicut la barbe et scrasaienl la tèleu
çoiuuiciiccuiciit de l'Lgliâe ; Cliricas tict comam iwlriat, tue ha/-
bam rajal, dil le concile deCarttiagc de 3çiS. Le pape Léon II
fui le premier de sou siècle qui fit raser la sîeuae, en 797. Getb
coutume dura jusqu'à Jean XU, qui la laissa croilrc en 96K
cet te mode ne fut pas de longue durée. Celle de se raser rcpcj
ludetsiks, au point que Grégoire YII avait vonlu faire dtspitnd
Irc IcK barbes de lou^ les eccléNiasliqiics, vers 1 obô ; ce qui da|
jusqu'à Clément MI, qui reprit la burbe, parce qu'ayant H
IcRuvcpt mois DU pri.'onnu cliàtcan Sainl-Angc, parCka^
Quiiit, sa barbe crut beaucoup, et il la coiverva ainsi depuis. S^
■ueccsi'curs. ïusquevcrslaTm du i7*aiècle, en retinrent l'iuage
Les aueiens moines cénobites laissaient croître leur barbet
leurs cbcvcux. Mais dès l'asscmbli^e d'Aix-la-Chapelle, en 8<jJ|
■ il paraît que l'usage en était dé jfi passé depuis quelque tems.La
moines canters furent depuis distingués (lea lettrdt par la barba S
celle dea capucins était fort longue, et elle est passée en pnif
verbe. <
BARNABITE8, ou Clercs ré^utitrs de ta Conp-égallcn de S. Pei
Antoine Marie Kacharie, Barthélémy Ferrjry el Jacques Mi
rigia, milanais, jctêrentlcs fondemcns de celle congrégatf
i;'»3o. Ils furent approuvés en i553, puis confirmés de no
en i!>g5, par P.iul III, qui les mit sous ta [iroteclion du Sainl
Siège, en les exemptant de la juridiclion de l'ordinaire. Cil
clercH, babilles comme tes prêtres séculiers, ont pour princlpl
liut de confesser, de prëcbcr, d'enseigner la jeunesse et à
' Auttt-Gcl., t. m, c. ï.
BARXiBltES.
i^t k$ lémiaiiTCS- Ferdiuaiwl II les appela c
'nldetcoHè^sen Duliémc, en Savi>ie et en Italie
mil ippcli's es France, en 1608, où ils foriDerent une tiu-
«nc pruvincc de leur ordre. Charles V leur avait accordé de
beau» privilège». Plusieurs savans liomnicB »ont sorliii île
>etii. X leur destruction, ils étaient encore cliargés-d'un
nombre dVcolcs dons le royaume.
eut dau» le Milanais, des leligîciues tic cet ordre nom-
nos. Quelque» nuleiim tirent ce nom de rexprc^'sian la-
'UTO, signirianl homme fwl , cl homme ril, dfais elle est
plus anclFiitie, et ddit se rapporter à ta dénomina-
rictiTalc pharao, signignîfîani rsi OU c/iif. Quoi qu'ÎI en
;lle fut prise dans nos premières lois pour un nom com-
cloutes sortes d'hommes sans disllnclion '. Ce titre n'a
mmeucé à £trc eu lionncur que vers le 6' siÊclc, Tau
iron. t)e domestiques des rois, ils devinrent leurs
. puis leurs iiilendans, cl ensuite leurs vassaux. Ils
«cnt du titre d-? barounic Les domaines dont les rois
ificrcDli ou qu'ils acquirent. Selon Frédégairc et Cré-
E Tours, les grands du roynumc de Bout^ogne furent
if «lés le G* si^-clc. baront ou faront; ce qui revient au
g* siècle, la dénomination de B^ron fui .ippli'{uée
Incipaux membres de IVlut, et aux ^and.t ilu royaume
lirai , sans qu'on voulut distinguer par cette qualité un
otdce de noblesse. Au 11° uècle , Icd:s où ccito
était presque inconnue dans le Lau^edac, te roi
K 111 créa divers bnroits en Ecosse. Les f^andii vassaux,
}p«* m£iacs. qui po»M-clai«at de grands licfs curent lic»
de m^rne origine qut: ceux djes toia , qui aidaient le»
m à tftirir Leors pUiiU. Ce litre eut beaucoup dVclat aux
• d 1^' «Èdes i de là vint ^ q'i'ou tt:nail pour pi'i«ce» le»
-
HrHnrma«t, EtaHîMtemtmt dit oférn >tiiiiitii.%.
BMnerc, GbMi in DfuH /-Vanf., I. r, |i. tjr.
1«Tllliuiu*I.C«illo»i<><'<&aa*n«,p. U2...i/..(. At ilo-liwiHti.
i
I
16S HAKstff.
barons du royaume ; et que dam les lettres île nos
assigner des apanages à leurs frères et à teiirs enfsns , i
qiiaÎËut que telles terres données devaient être tenues
tatum et baroniam.
Cette qualîlé renfermait éminemment toutes les anlri
m£nie avant ces derni^j^s époques. Les barons qui rendi
un hommage immédiat i^la couronne, avaient eu seuls séai
dans le parlement ite la nation. Ils composaient ce qu'on ad
pelait jadis la cour du roi , ou la cour des pairs par escellencS
Ils ne reconnaissaient d'autres supérieurs que le roi. Les prînoi
^11 sang, les ducs, les comtes, les évéques, étaient égal<
confondus sous le nom de barons. Cette qualité était si
iienle, qu'on la donnait quelquefois aux rois. Un ancien faiil
rien appelle Louis VIII baron; et Thibault, roi de Navarre
Résigné sous le nom de baron. Depuis le i3' ou i4* siècle
titre a beaucoup perdu de sou lustre en France, et il ne détigl
que l'état de noblesse qui marche après les ducs, les marqi
les comtes et les vicomtes,
BARONNETS (L'ordre civil béréditairc des), établi en i6id
par Jacques 1", pour se former untf pelîte noblesse, Icnail m
milieu entre les chevaliers et les barons. Les baronnets onl W|
litre de sir , et leurs femmes celui de Ifidj '.
BARRES (Frères). Quand les Sarrasins s'emparèrent ^
Jérusalem, en 1187, ils ne voulurent pas permettre aux cliréfj
tiens de porter des habits blancs, signe de distinction pariU
eux. Les Carmes, qui s'y trouvaient, furent donc obligés deff
làire des habits mëHs de blanc et de noir. Quand ils revinre*
en Europe , sous le poniilîcal d'Ilonorius IV, vers l'an 1^85, in
furent appelés par le peuple , les fr'era Barris ou Barriolêa, Urti
rue du quartier Saint-PauI, à Paris, oii ils s'établirent d'abora
porte encore le nom de rue (Us Barris. Ils passèrent à la plad
Maubert, sous rhilippe-lc-Bel , où ils reprirent leurs montrait
fifancï. Les consuls de plusieurs villes , et quelques eccléaiast
ques, portaient autL-cfoîs des habits mi'Mi de noir et de ron^
' I^irrry, (. ir. p. 6'J6.
1
I
n(KiLi(/t*ES. 'Un
^Mqwï ce qm te concile île Vîciiim; cfa^feiidît ces habits appelés
tttUi lirgatie.
B.1RT11ELEHITES. On donnait ce iiein â quelques religieux
utaiuieos, qui au comiuenccincnl dti i4' siècle vinrent s'éla-
Uirà T'éncs, où celle villa leur fit h&tii une églim; sous l.'iuv<w
cation de sâint Bjrlhélemy.
On appelle encore DarihclemiUi , des prfttres séculif?» fondés^
par Barlhélemy Holzauzer à Sallzbourg, eu tQ^n. Approuvée
(0 1680 el en 16K), ils se répandirent surtout en Atleiiia£;ne, en
Fulogne et en Catalogne , où ik se livraient principalement à
l'iBïJniction de la jeunesse et à la direction des séminaires. Ils
pouvaient retourner dans le monde avec la permission de leur
supérieur, lorsqu'ils n'avaient pas reçu les ordres sacrés,
BASILE ( Ordre de St.- ). C*est le plu» ancien des ordres re-
ligieux; il doit sa naissance à saint Uasile, évéque de Césaréc,
lequel s'étaut relire de 35; à 3t)3, au milieu dei solilnfrcs da
La province du Pont ^ leur donna des règles pour vivre cti com-
piin. Tons les religieux grecs les suivent encore. Ititlin ayant
traduit ces règles en laliu, elles furent adoptées p.-u- les reli-
gieux de l'Occident, jusqu'à l'élablisscinenl de la rcKlc de saint
Benoit. Vers l'an to57, un grand nombre de religieux basilï-
diens revinrent encore se fixer en Occident; réformés par Gré-
goire XIII en iSjQ, ils se multiplièrent en. llulie, en Sicile et en
(spagne. Clément Vltl, ou plutôt Eugène IV, avait fait aussi
modiiter leurs règles au concile de Flurcucc, en i^^iji).
BASILIQUES, C'étaient cbez tes Grecs et tes Homniiis de
grands édifices où l'on trailait des affaires de la nation on des
particuliers, appelés ainsi de B3S(>(-J!, roi , parce que c'étaient
les princes qui rendaient la justice , ou plulAt de ce que cliez
hs Grecs, le chef de la justice portait le nom de BitTil.r/;. Il J
atait 16 basiliques à Home sous les empereurs '.
Rome chrétienne comptait huit église* nommées iojiViV; «m.
Dans les chartes , on ne donne le nom de basiliques qu'aux.
Uiltces religieux desservis par des moines *.
' Voir Plutarqite, <« Cai., cl CJceron, VI y,rr.
' MlbilloD, CEaiir. poilliumes , I. :> , p- 3SS.
170 fiATABDI,
Selon Grégoire de Touk, les cathédrales sool appelées iec(m*
(.uioi-, eccUsiamatir; l'église desservie par un seul pr&tre, or«i«-
fiiim, et les églises paroissiales, eccitsia simplement. Dom Ma-
bîFlon, il'après ses rEctierclies, dît ', que du tems de la pre-
mière et de la seconde races les caiiiédralcs ac Dommaîent
tenieres erclaix , et les églises des abbayes , seniara batilîca.
lUSlLlQUES ( luis ]. On appelle encore bvikùjueî nn recueil
deluiïltooiaîneslraduiles en grec par ordre des caipercurftBaùla
et Léon, et c|ul furent ubserrées dans l'empire d'Orient iosqu'A
sa deslruclion. Les juriscuosulles du i6'ftiéttc, enirs autres
Cuiai», en ont reeueilli une grande partie | Fabrot en a donné eq
llj'i; une édition en 7 volumes in-folio , grec et latin,
BATARDS. Les briards sont diversement appelles dans Ica
chartes. Dom fliabillon *cn cite uuc de 1 101 , ofi l'on trouve
p;trmi les souscripteurs , Gauthier, (Ils de sa mj-re. Gallrriia fir
liin iuit matrit. L'cipresnion fili «alarei n'eut pns , chez les an-
ciens ', la signifîcatwn qne nous lui donnons; elle fut souvent
remplacée par celles-ci, fitiitii nufridw, filiitu tcquWoeus. Jean
Dauphin' est appelé bâiard d^ns an arrêt du parlement, et
mitrilm dans le testament Hiit par son père, Jean , comte do
Clermont, en 155). Gp{}lDiime le cnntinOrant fit parade de sa
bdianiisc ' jusrjue sur le frône ; ego Cuilltlmu!, çognomtnto Bat-
lardas, rtx .1ni;t'ne. ào cl eovcetfo, etc., etc.
Le -fameux cornte do Diinois imita cette franchise dans lei
chartes '; il signait presipic toujonr», ^cn«, bâtard ifOrli'tim.
Sous nos rois de la première et seconde race, ou ne faisait
pas de ditFércuce, pour la succewion an Udnc, euti-e les eofaiH
tt'gitimcs et naturels. Thïcrri , bâtard de Clovi» I , parlagea ég^r
Itmenl le royaume avec ses trois outres fils légiiimes. Sigcbert,
(tàlard, entra eu ég.tl partage avec Clovis 11, son frère. Lvtiîs
' Antiai. BtiitiL I. i, p. 'SI
1 Bilur.., Iliil. d> In M'uiun iAnttrgne. I. I, p. 399.
1 ll,id.,l. r, p. Ma.
• Dm Thuillerin, Diiurl. nu- lu Moa-iancc <U B'tl., p. 3^,
• I jililiunu, RiH. ,it "relajt.^ Prtut. çol. 9338.
L
«I Cwi«flMii; bâtard» de Louis- le -Bè^Iue, exdiwent m£iiM
Ciiailu.le-SÙBplu. leur frère, qui était lé^itinii.-.
II faut cepeiiilaut remarquer que cet usage n'était point gé~
oifal pour laus les bilariU, mais seulement pnur ceux dei
ptlncea al det iwlilea qui les avaient reconnus. Les autres bA-
Mnfa tîlaicHl >rrfs.
SwH le tt-gimc aviuel, un b^Uard n'est aple i succéder que
Ivttia'il a clé rccoua» par un aclc aulhcitliqtie, c'est-à-dire,
ntnpoT un oQicier public; alors, tl a droit, m^me quand
il; t if^ eniaits légilimea, au tiers de la portion d'un de
cet eiiTans l^gilimes. La reclicicbo de la paternité est iuler»
4ileil'é|;ara <)ti père, et ne peut Cire recbercli^e à l'égard de
h aère que par preuves Ocrltes émanées d'elle Les bâlanb peu-
RM élre Wgilintés par mariage subséquent, et alors tl faut
i|u'3t*owiit meniioniiés dans l'acte même de mariage. Un bà-
■■ri aduUÏ-rin an inccslneiixcst inhabile à sucrédcr; il n'a droit
ipi'à rcccviiïr des alimcnsïiisiqn'ii co qu'il puisse en gagocrpar
Itii-mtaie: (nais le père cl la mère peuvent lui donner on lui lé-
ioerpartedtameul, tout ce qu'ils pcuvenl donnera un étranger.
Eb ce qui coucente le droit eccimiaiilqiu , les onrans naturels
Mnliokabttcaà recevoii- les onires, ou à être pourvus de béné-
licei, i moins qu'ils n'aient nblenu dispcn!>c {lu pape. Le IV*
concile de Lalraii, en 121 5, eu fit une Im générale de l'Eglise.
HADY. Ballium, BailCtla. On appelle ainsi un contrat entre
UM penuukne qui donne, ou beillnir, et une qui reçoit ou qui
preud.oii ^rmettr. Voici quelles étaient les furmalilés et les
prtïinbaks ifun bail \ers les 4' ci 5" siècles.
Celutquiav»it iolenlion lie prendreuue terre à Terme, pré-
Kntail une requête ou supplique ', dans laquelle il renfermait
looi ce il quoi il s'obligeait; cet aclc s'appelait epislola pracaria.
l*propriétaire, acceptant les offres, faisait un autre acte qu'on
nomuiail tpiitota prestaria. I.e bailleur gardait la charte dite prie-
'*'", c( le preneur, celle qu'on nommait prrsUrîa. Ou n'a rien
^plus ancien que ces deux espèces de chartes, auxquelles on
^otiaa souvent le nom de libelles. Ubitlust libellariam. Le
lenue de la jouiBsance y était fixé. C'était quelquefois uu bail à
' iJDJcnbrog, FormulanaUmn. p. IS26.
,a<-j .-:t ■,
172 BBCetlfts.
longues annëet ; v'csl ce qui ne justifie par tei lois des Vfslgottii ' .*
Siper prrcariam epiilolam ctrtiu annorum numerui fuerit comprtlim- J
NLs , ita al ille , qui imeeptrat terrai , pati qaodtumqu* levtpw do- 1
minn rrfhrmel ;juxtdcandilioiiempliuiti, ttrras reslituert non morttitr. '
La durée du bail emphytéotique était depuis lo ans jusqu'à 99.
Tes coiidilioiiK des actes pricairei variaient à rinfini. De 11
durée du bail cinphyléotique ih prirent te nom d'eaiphytëoie,
tmpliyltofii. Les euipliytéoses perpétuelles di^^néràreiit en fiefi.
Dès le lems de J-uslinien, ou M'aperçut qu'elles approcbaieul
fort (le l'iiliénatieu; c'est pourquoi le même empereur les iolcr-
dit aux églises par la ;• nortlU.
Quoique pour désigner les baux on accensemens , la dénomi-
nation A'ipitre ou de Mtre f&l la plus ordinaire ', et que iIsbi
les iZ' et 1-4* siircleseet uMige fât encore te [dus coDimun, daoi
t'ouliquilé, comme dans les commencemens du mojeD-Age,
Irès-souvent mi le» appelait simplement ^lYrarta, /iriKftaria,pr«'
iariam, preealuria, presaloria , deprtcatura , prœaria (IrnulalU, m-
phyleuiis ^, libelluâ emphyteoticarius *, cbligetio et eontmetuUtiltë.*-
Obligalio '. répondail à precaria, de même que comnu m/ati (1*1 ré-
p-indait a /if'tKf'nria, Exceplionls pagina', ei prttstaria traditlo* ,
sont encore des dénominations de baux; mais la derniers cit
d'un usage plus moderne que l'autre.
BÉGUinir.S. Cc sont des femmes, filles ou veuves, menant
la vie commune, portant un hahit gris-blanc tt un Toile bleue tuf
U têts, vivant soui une rf'gle, mais sans faire aucun vœu. Ellei
furent répandues principalement en Belgique et dant les Paji'
Bas. Les uns font remonter leur origine .'i Pierre-le- Bègues, qui
vivait h. I.iége vers l'au 1 lyô^ ; les autecs à ta princesse Beggai
> Lib X. lit. I, S. i3; L iv, deO. Bouqutt, p. Ï39.
• Balui. Capilut. t. 11, col. '.27, iU. d90, 529.
'Muralori, Audi/. Itat.l. ui. col. 17/.,
Tbid. col. l'Ji.
• Balm. Capital. 1. 11, col. 47%.
( Ibid. col, 5o6.
^Maffci, ïifo *>(. p. 179.
■ Moratori, Antii- Uni, t. w, col. 14^
• tteraiii Bcrcas'el. Wi(., t. xti, pag, Ijl, — Moreri, — Fleury, Hiit.f
liv. V, n' 7^.-I.e M,iyeiir, Gloire belg. I. h, p. S35.
■ BE^CDinriKS. I7S
fcf^a de Lamlcii et sœur de Sainte Gertruilc, morte (it
!iCh*i|oe maÎHOD a uue supérieure à iiui loulea les sœttia
M obéisaance^ elles promettent de vivre dans la chasielé
ifi'eUes resteront dans la maisun, et de suivre i|uclques
■pratiques de dévotion. Quoi(]ue dispersées pour In plupart
finvasion française en i7g4i ■' en existe eticore plu*ieura
ÉBf «n Belgique, eolre autres celle de Gaud, qui compta
tb^inages renferoiant gQu Béguines consacrées à servir
hMS hàpitaus, et 1 dountir une iiistructiuu gratuite aux
b&Ue» '.
ifiCnS ou BEGGARDS. C'est le nom des religieux Jii
dé Saint François, ^u'il ne faut pas conTondrc avec le*
da m^Die nom, condamnés l'an i3ii. Ils étaient
■fs B«gg»rds , de ce qu'iU avaient pris Sainte-Beg^e pour
■ae, ou du mot allemand Btggea, dimandrr, prirr. A Tau-
OB les appelait Bégaini, de ce que le nommé Béchln leur
ivaaé sa maison.
taÉDlCTTINS. Les immenses services rendus par les Béné-
llla civilisation, à l'agricullure, aux le tires, àlaieligion;
â oombre d'ordres religieux, qui ont pris pour base fun-
itilc la règle de Saint-Benult , nous engagent à faire
luhre, d'ane m<auîÈre un peu plus explicite, cette rfgle et
brUiloîre.
In la ûa du 5* siècle, il existiiii déjà bien des moines en
mais tous suivaient la rîgle de Saint-Basile ; c'est-à-
une règle faite pour les hommes et les pa^s d'orient. L'an
luqnît i Norcia, eu Umbrie, un descendant de lu noble
'romaine .^mWa, lequel fut nommé fiEiori, ouplulâl It^iii
:tiu}, futur législateur qui devait elTacer la gloire d&s
, des Lycurgue, des Numa. Il n'entre pas dans noirs
[feu^ de faire son Iiistoire ; disons seulement que, poussé
tdpé »a famille, à une vie de retraite et de pénitence, aittba
tét luiig-lems vécu ttolitalie dans les déserts de SuM:ic, il
^il â quelques disciples de s'établir près Je lui. La rosée du
3J tomba dis lors sur le dé»erl, et le féconda. De l'an 52u À
■ Vaér Ir P. Sirel, Àtl" «oirtoinm Dctgi,. t i , P- 9^-
' ^«r te Jtamal Âitieriijnt dt Liège, <- i , p- 2(i'.,
176 CENEDICTINS.
di^frîchcmeiit de» |ilii9 belles valk-es de notre France , iioi pliu
lielles fermes, et «{iie rAlIcmagiie doit la fondation de villfli
eiitièresi qu'ils créèrent par leur Iravail.
Tous les arts utiles étaient, au reste, exercés dons le couvcut;
raais il ne fallait pas surtout, que les artistes, sous prétexte de
leur talent, voulussent s'élever au-dessus de leur» frères les agri-
culteurs. La ttgle leur déclarait, sous peine d'interdiction'
qu'ils ne Ùevaicut pas se regorder comme utiles ou nécessaire!
à la communauté. Aussi la plupart do leurs produits étaient
veudui dauB les villes voisines, toujours à un prix muindre ({iie
le cours crdiuaire qui y avait lieu ; et c'est à cet article qua
noua devons la conservation de la plupart des arts du moTCu-
ige.
Mais quoique le travail manuel fût le premier, il n'était pu
le seul : lui article de la règle prescrivait la lecture de l'Ecriture
Sainte, el des auteurs qui l'expliquaient. C'est à cet article que
noua devons la conservation de toute la littérature antique, et
tous les immenses travaux littéraires des Bénédictins, que noui
D'éuumécons pas ici parce qu'ils sont connus de tout le monde.
Un autre article permettait de recevoir les eufaus que ie>
parens avuîeut consacrés à Dieu dans les monastères ; et c'eali
cet article que nous devuns les célèbres écoles claustrales tenusi
par des moines, écoles qui conservèrent le feu sacré de l'élude,
et qui Taisant participer les enfans du peuple, vainqueurs et
vaincus, à la même instruction, opérèrent le rapprocliemenl
desdeu\ races, et préparèrent l'émancipation des peuples. Yoili
l'oeuvre sociale et humanitaire de Benoit !
Mais coi.tinuonx à suivre le cours de son influence stir II
légéoérntion inémc de l'ilme et de la volonté Iiumaînes. £t d't- .
bord, voyons à quelles conditions on était reçu au nombre dei
frères.
Celui qui se présentait était d'abord interrogé pendant plu*
sieurs jours , cl examiné, pour savoir jusqu'à quel point son
désir était solide. Puis on lui faisait lecture de la règle. Si It
postulant l'acceptait , cela ne 3u£Qsait pas encore ; car BenUt
avait établi un noviciat d'épreuve qui durait six mob, pendant
lequel il était assujetti à tout ce que la règle avait de plus péni-
ble. Au bout de six mois, lecture lut ^'tait faite ds nouveau di
Bbnbdictitis. 175
iprtx s'être »i09Î rendu maître de sa TOlonlé, le religietix
dcTail encore la plier & obéir aux autres ; aussi devaîl-JI prati-
quer une humililc vraie et profonde, obéir sur-le-champ, ne
ntarëpoudre aux observations ni aux injures, quoique injustes)
confesser à son abbé mâoio ses plus mauvaises pensées . se ron-
leoler des plus humbles places . se eroire inférieur aux autres,
ne tire que les choses communes prescrites parla régie, ne
pM rire facilemeni , parler peu el gravement , enfin , porter
Ulèlo bdsse, comme un criminel o\i un pénitent.
A celle époque, les peuples long-tems désolés par les exactions
ia collecteurs romains, el par les ravages continuels dus Iron-
peSt avaicnl laissé un grand nombre de terres en friche ; Benoit
urginisa une vaste société de travailleurs et principalement
d'i^ulteurft. * Vous ne serci; de vrais moines, leur disait-il,
i^e quand tous vivrcE du produit du travail de tos mains.* La
»gle des cénobites orienlaux donnait beaucoup à la contem-
plition; la plus grande partie de leur vie se passait eu priires,
ïti pénitences, en jeûnes, en mortifications; le travail avait
[riulél un bal d'exercice et de pénitence que d'utilité : exténuer
le corps pour relever l'âme ; telle était la base de la règle de
Saiiil-Ba-ile. Benoît, tout en conservant la mortificalion du
COTp*. «pli est un dogme catholique , lui donna des forces , et le
ttndit capable de supporter de ruden travaux, qu'il tourna tous
vers des objets utiles et des améliorations sociales. Aussi , au
lieu de nourrir ses moines de dattes el de fruit* secs , et d'eau
pore, pris une fois par jour, il leur fit faire trois repas ; a onces
de pain à déJLÙucr; un potage, deux plats cuits et un dessert à
dlncr ; un plat cl de l'hcrlie en salade à souper, et de plus une
h™inc [un quart de litre) de vin par jour, afin . disait la rfcglc ,
V" ffinmn pa!tst mmgrr A diicrilion. Mais pour exercer l'esprit de
[ifiiilencc . el perpétuer une iircsoription antédiluvienne , il
^fendit toulo viande, et toule chair d'animaux à quatre et à
'Inn pieds.
Mais la fnne donnée par une nourriture si abondante devait
Wrccxclgsivcmcul consacrée au travail^, et surtout au tiavail
itt chimps. Neuf heures par jour ils devaient labourer, difri-
chéries terres, manipuler les recolles, les utiliser, les transporlei
auloin;>l c'e«l à cet artirlc de la ré'^Ie que nous derons le
17t BCKEMCTIhS.
dislidotiou ; tl n'y avait pas d' autres auberges que les monai
tères. On conçoit quels effets devait produire sur les peupll
qoi en (.fuient l^oioiiis l'exemple d'une si camplèle Bbn6galioil|
d'une si rare muiiificeiice, au milieu d'une société de piltanll
et d'exacteurs. C'était une prédication perpétuelle de fraler
ntléi d'union cl de oivittsation sociales.
L'habit du Béiiéiliclin constslait en deux roitUi , vaole babil
à grande-* manches, tratnant it terre, deuituniqncs, un wspU'
Inirc povir le travail, de couleur noire et en laine. Les vélemtta
intérieurs, tunique, «nleçon, aussi de laine et blancs, ainsi qoi
les bas et les souliers; ces habits, il ne devait pas les quitter en
entier pendant In nuit , mais coucher moitié habillé sur ang
paillasse d'étoupc avec un chevet rempli de paille, et dens dripi
de serge blanche. Sa léle élait toute rasée à l'exception d
couronne de chevcni.
Pour maintenir des pratiques si dures, le fri-re se soumet
tait à la discipline la plus sévère, et même à l'application d«l
punitions corporelles.
Pour les fautes légères , confession publique lièrent sa
frères ; assislancc au chœur le visage contre terre ; privalîoû
d'un repas ; ie6ne au pain et à l'eau ; repas pri^ à genoux dam
le réfccloire ; séquestration temporaire. Powr les fautes grrrei,
la prison , et si la prison ne suHit pas , les verges ; s'ils s'eo-
fuicnl, qu'ils soient poursuivis et repris, ci tenu» tong-tcim
■n cachot, et enfin renvoi de l'ordre sur l'avis de toute la «MB-
inunaulé.
Telle était la règle dont on sollicitait l'application par dit
mois de noviciat, après lesquels cette règle saisissait son homme,
li on peut s'exprimer ainsi, et ne le quittait pins durant touU
■a vie; quedis-|e, aprts sa mort même, pendant trente jnun,
etie le rëgitisaït encore; car elle lui conservait au réfecloireu
place qui élait marquée p.ir une croii de bois ; on lui donnaili
comme pendant sa vie , son pain , ses légumes , son vin, sOn
que les frères pussent dire qu'ils mangeaient avec les morts,
et que les pauvres auxquels on di^itribiiaii ces portions, con-
nussent aussi qu'ils se nourrissaient du pain des trépassés.
El maintennni quand on voudra réfléchir et se souvenir que
ka nonottèras ont couvert une partie d« notre EnropétOB'
BENEDICTINS. tTV
lent lu rudes^te des mœurs barbares s été ploy^,
Bplt'e, et cdmmcnt la corruption grecque et ro-
ckàliée, épurée, sanclifiée.
tn semble de la règle de St- Benoit ; voici en peu
iloiredc ses accrnittsemens eldes s oc ic' lés auxquelles
taixsaDCe.
e fut apporta en France, en 5^5 , par Si- Maur,
►bbnyede Glanfeaii, ou St. Maur-sur-Loire , eo An-
ne St. Augusiiu , et quaianle de ses compagnons
t en Angleterre et en Irlande « où elle fut adoptée
.consens qui iusqit'alors avaJeut suivi la rtgle bcau-
ure de St. Colomban.
' aîècle furent suecessivemeiit fondées en France les
FUury, de Sainl-Denis, de la C/iaise-Diiu, de I«-
tl-yiUor de Paris et de Corbie. Les enfans de Benoit,
('ils arrivaient dans un pays, consolaient les peuples
échappé aux guerres incessantes, relevaient leur
IritdiaieDt leurs champs, fondaient des fermes et
aikna,
■gnti, où S. 'Winfried, ou Bonïfacc, porta la règle
■n la fin du 7* liécte, îla chasscrent les léntbres et
lîoDS payennes, et en outre fondèrent de véritables
I que EUhKadl, Friilau, Fulde, et civilisèrent suc-
ila Frise, la Tharinge, la Hesse. proviuceit proles-
tchées , fondées, enricbies, éclairées de la lumière
aiHDe par des moines catholiques.
li que les disciples de Benoit allaient partout, ea-
!S peuples, et les instruisant. Et les peuples et les
(uraient de richesses et de vénération , et les papes
lent de privilèges. Mais de la priispi^ritè naquirent
rj^eil, le relâchement, la corruption; les abbés
îles ^aui des princes et des rois , entourés d'hom-
M et de scrvaus;ot) les vit entrer en guerre avec
IX, avec les princes, avec les rois, et plus sauvent
I les (^vëques; de là dégénérescence et besoin de
lies furent nombreuses.
bord la nomenclature des ordres, qui quoique sé-
Cliabit et par quelques pratiques des fiénédietîas
Ih 1
180 BENKDICTINS.
priiuïtifs, ont ceiMndant conservé le fond de la règle de Saint
Benoit , et doivent par conséquent être mis au nombre de ni
disciples.
Ces ordres, enfans posthumes de Benoît, sont ceux des Cfu-
noines réguliers en 766; — de l'abbaye de Cluny, en gio; ~
de Cileaiix, en 1024; — des Camaldules, en loaj; — de Valont-
breuse, en 1073; — de Grommonl, en 1076; — des Chartrtui,
en io85; — de Fontevrault, en iiiO; — des Humiliés m
Bcrrelîus, en laoo; — de» Célestiiis, en 194^;— des Olivetaisii
en iSig; — des Feuillans, en iSga; — des Trappistes, en iMi. ,
Biais Tordre principal n'en continua pas moins d'ciiila,
BOUS son ancien nom : seniemenl quelques modifications îaniA ^
faites dan» la règle ayant principalement pour but de restrein-
dre raulorilé de l'Abbé, et l'ordre fut partagé en diverse* cou*
grégalions, dont la principale fut celle de Saint-Maur '.
Etablie en iGi3, par Jean Renaud, abbé de Saint -Augnitii ^
deLîmoges, protégée par Louis XIII, approuvée par GrégoireXT)
en 16] I, et Urbain VllI, en 1637, elle réunit peu-à-pcu presqw
toutes les autres abbayes ; en sorte qu'à l'i'poque de sa deitruc-
lion elle était composée de G provinces , dont chacune anil
plus de 30 maisons. Le supérieur général résidait à Sainl-Cv^*
in a in* des -Prés, h Paris, et avait au-dessous de lui des assistai^
des visitans, cl au-dossus de lui un cliapitrc-gi^néral qui*
tenait tous les 3 ans.
Dans ces dlITérentcs congrégations le travail des maiusfpl''
remplacé par le travail intellectuel; aussi c'est de ces maiMV~
que sont sorties les plus vastes publications littéraires qui oienl
été exécutées dans le monde; car c'est à leurs soins que r**'
doit Lfi pires de l'Egliie grtcijue ft latine, traduits, annotés, col*
latiounés; la Gatlia christiana; ta Collection dtf hiitorieiu i^
France; les Commentaires iur l' Ecriture Sainte; les immi
travaux sur ia i/iplomatiquc et L'anttijuitf ; monumens uniques*
que l'on désespère de voir jamais égaler ou reproduire.
Ce» bénédictins étaient encore tout occupés de ces travaU
littéraires et scientifiques, auxquels malheureusement se ai
• Le» aulrtï porUienl le nom de S.-Vamea, S.-Viion et S.-Hîdalpb
S.-Miche1, S.'Huberl, ScnonesctS.-AvoTd,elc.
BE>KDICTinS. 181
it ijaelquei erreurs de jansénisme el queltjues reldcliemens
, lorsqu'ils furent aupprimi'S par un décret du mois de
1790.
ftceite époque, il existait S;? abbayet de Bénédictins, tn
c'est-à-dire conAées à des abbés séculiers qui prélc-
ll tes deux tiers du revcQU , el laissaient l'autre à l'abbé
lr*l poor les besoins du couvent; et 37 abbayes riguUèru
' » seulement à des religieux. Toutes ces abbayes étaient
s par le roi. Leur revenu s'élevait i, celte époque à la
E de 3,3()3,4ai f-i lur laquelle Rome prélevait tin droit
Qorins, ou 1,001,955 fr. provenant seulcnicnt des
> séculières '.
s malsons furent vendues. Les riches bibliollièques
M perdues ou dispersées, el ont servi à former lesbibUu-
M communales et départementales qui existent. Souvent
nlirres 7 gisent encore pâlo-m41c attendant quelqu'un qui
mte en ordre.
bUnédictlns se glorifiaient d'avoir oomplé dans leur ordre :
»; — aoo cardinaux; — 5o patriarches; — 1,600 arclievé-
K^4>^'> ^vCques; — 4 empereur»; — la impératrices ;—4G
—et d'avoir eu i5,ooo et même 37,000 abbayes; — 14,000
D bien plus grand nombre de maisiins détachées '.
BÉKÉmcTiHfi »K SoLKiMES. Cependant l'opinion
s'est bien modifiée et a commencé à sentir le besoin
^religieux, pour certaines âmes auxquelles le monde a
a amer, el surtout pour former une réunion d'homnics
lener h fin les grandes entreprises littéraires.
M ce qui a inspiré à un homme d'une activité Irés-grande,
n xÈle bien pur, le dessein de renouer la chaîne des Icms,
■ (établir en Franco la célèbre congrégation des Uén(.>dic~
t. H. Guéranger, malgré tous les obstacles, aidé du véné-
aUe évéque du Mans, vint à bout de réunir, en i833, un
■Voir l'EBrcpteciUiiaslùjiuie t'S7;~VAlmaiuichdH iltrgi dt 1780;
-Ia Dêfriplian de la Franc; àe Ilobcrt do Hesseln, I. i.~lli§ltirt <ln
-u ntigUax, de Ilermanl, CD L vol. in- 12.
■ Voir l'cvr^iie du Ilfllsy dans son Traité di ta déiapprapriation, el
r
■
■ , il
i9t DE^EDlCTlMBS.
eertaio nombre de prêtres dans tin ancien prieuré de Déné-
dlclini, celui de Solesmc», près de Sablé sur les bords de II
Sarthe. Ils s'y installèrent le 1 1 juillet i833, jour de la tranila-
lion de Saint-Benoît» uu nombre de lo personnes tant religitui
que frères convers, sous la rL^fornie de Sainl-Maur.
Cette œuvre bi'tiie île Dieu et soutenue de Mgr. l'évéqoe do
Mans s'est maintenue. Un premier ouvrage. Us Origir-a ii
l'Eglise rontaint , les a fait connaître au public. Le gouveme-
nient les a encouragés en les chargeant de lacoUIinuation delà
Gtttlia c/trlstliina.
Enfin par un bref daté du i" septembre iSS^, sa saîntcU
Gri'i^oire XYI leur a donné une exMcnce canonique , en la
établissant en congrtgatîon française de l'ordre de Saïut-Benolt,
tenant lien des anciennes congrégiilions de Cluny,Saîot-VanDt!,
Sainl-Hidulphe et Saint-Maur. La maison de Solesmes a SA
érigi'C eu abbaye, chef de l'ordre en France; et dom Cuërangtr
a reçu la dignité abbatiale avec toutes ses prérogatives, Cllo
titre de snpérieur-géuéral de la congrégation.
Nous devons encore ajouler que d'autre part tii BénidUtùa
dt l'ordre de Clteaux ont, en iSSj, racheté l'ancien prieuré d«
Saint-Mi'cbel de Frigolet (Taucluse}, et s'y sont établis ponr j
faire revivre leur règle. Tel est l'état des Bénédictins en France.
BÊBiÉDICTINES ; religieuses élablies par Ste.-Scbolasliqur,
sœur de .Saint-Benoit, dont elles suivaient la règle. Comme la
Bénédictins, elles ne mangeaient que des légumes et dnpoîsiOD,
ne portaient que des habillemens de laine et couchaient surli
dure. Il y avait des Bénédictines mitigéts qui mangeaient delà
viande trois fois par semaine , portaient du linge et coucbaieni
tout habillées sur des matelas. L'habit des Bénédictines cotuii-
lait en un froc clos de toutes parts, tra'nant à terre, detarfCtif
compétente et sans ceinture; un bandeau et une guimpe ilc
gros Un , avec des chemises ou petites tuniques de sergctie •
blanche. Pendant la nuit, elles devaient porter dans leur lit tm
long voile noir, et des)<ous une cornette de loile blanche, avco ,
une petite tunique et un scapulaire noir. Leurs cheveux étaient
toujours coupés. ,
Lon de leur suppression, eu 1790, il y avait 1Ô4 abbayes o'*
BrNBPicE. 133
curés de Bénédictines ea France, cl euvlron 6,000 religieuse*
ccupant de lYducalion des jeunes personnes, ou soignant
I Dulades dans tes hApitaux. Leurs revenus sVIcvaîent à la
urne de i,4<ï;>5no fr. Bonaparle rétablit les DéuéiJictines en
kâ- Un grand nombre de maisons ont é\é autorisées [usqu'à
!Îour sous dilTcrens noms, et toulcs donnant leurs soins aux
laladeiODÀréducalion des filles. C^ Imanacli t/a cUrgé de 1837
imptait 31 maisons autorisées.
BÉNÉDICTINES DB L'ADORATION PERFÉTUELLE DU
IINT-SACREMENT, foudies par la mère Meclitilde, d'aprè»
Tsn de la reine-mère Anne d'Aiitriclie, en i653. Leur régla
il celle de Sainl-Benolt de la plus étroite réforme ; elles y ont
icoreajoaté cju'unc religieuse se tiendrait jnur et nuit, à gc-
Hix , la corde au cou , au pied d'un poteau , devant le Saint,
icremeni qui était toujours exposé dans leur maison. Il y avait
I grand nombre de ces mouastéres en Francs , et l'on en
impte encore quelques-uns de nos jours '.
BEVÊFICE. Ce mot est d'origine païenne. Les premiers Césara
i|>elaient btntftcia, les récompenses qu'ib accordaient à leurs
Uals '. Nos roii des deux premières races , imitèrent en cela
t empereurs. Les cbarles qui accordaient leurs faveivs, s'ap-
:laient beneficîaria , el même bentficia, du nom de la chose
iteoue. .^1* fjua bénéficia ptrsonalia sin* die tt eunmle fuer'mt dt-
■iknua, auctorîtale eartanl, dit Constantin '. Ces donations des
upcreurs, accordées d'abord aux nobles pour leur vie, passe-
rai ensuite aux ecclésiastiques , à condition de vasselage et de
rrice militaire ; c'est lu l'origine de la plupart des fiefs ecclé-
attiques.
Dans lc.4 premiers siècles, les biens donni's au clergé étaient
osséd^s en commun ; mais bienliJt on Tut forcé de les partager
II petits lots, et do les assigner à la subsi«tance de ceux qui
avatUaient h quelque ofEce ecclésiastique; de là lestiénéfices
uni définis ; U droit ptrpi'tutl de rtcetoir quelques portions dit
'Tdf IfcrraaQI, UUl. dti ordrct religieux, (omo i\ , pB(e 139, et
'ilauMth du dergè de 1837.
*R78b. Dt limilibui nntlitut. ,p.1ii.
pCadi, Kv. I, lit. xx<(i . lig. '■.— Maffcl , /iior. Mph. . p. «i.
■.erdé d an cUrc par 4
feBNEFICC.
) liitm eottsatirci d Dieu , arcerdé
dt l'Eglist , d raiien de quelque office ipiritml.
Les bénéfices étaient UculUn tels qae évéchés, digi
chapitres, prienré«, cures, vicaîries perpétuelles, simpla
prieurés simples, chapelles et commandes; et régalien, 1
abbayes, oifices claustraux , c'est-à-dire prienrés convt
chambriers, aumdniers, hospitaliers, safiriatains, ce)
moines anciens et non réformés. <
Les béoéflcci étaient conférée anciennement, i'par|
voira ecclésiastiques ; par Vévéqai , avec l'avis et les coM
prêtres et des fidèles ; puis ce droit fut étendu aux chai
X patrons, à des moines, à des religieuses, etc. Si CoriUt
gligeait d*user de son droit, il passait 1 son supérieur, i
en degré jusqu'au /;ap«, par droit de diwlution. Lespapa^
la défense du troisième concile deLalran en 1 17g, s'attrll
le haut pouvoir de nommer à tons les bénénces ; méof
qu'ils fussent vacana par le droit d'expectatlon , c'ed
assurance donnée à un clerc d'obtenir une prébende dm
cathfïdrale quand elle viendrait à vaquer; et par droit dtt
c'eat-à-dire par déclaration faite à l'avance qu'ils vg
pourvoiràlclleoutelledignîté. Au commencement du i^
Jean \XII s'était réservé toutes les cathédrales de la chi]
mais le concile de Trente supprima absolument toute pri
même mentale, de donner des bénéfices avant qu'ils
vacans. 3* Par les universités , en conférant le titre de t
qui , d'après le concile de Bâlc , avalant droit à la trt
partie de tous les bénéfices , c'est-à-dire à ceux qui v»
pendant les mois de janvier, avril, juillet et octobre. 3
roi, qui, en vertu des concordats ou d'induits acconU
pape, nommait 1* à tous tes t/enéficea contUloriaax , c'eil
à toutes les prélatures séculières et régulières, mfimei
luelie9,dontla nomination doit être publiée parle pape
fiistoire , excepté à l'évèché de Strasbourg qui était éled
relui de Bethléem , en Nivernais ( voir ce mol ). a* Le ro
mait encore h la presque totalité des abbayes d'homaid
filles cil commande; tous ces droits étaient exercés ou pi^j
et permission du pape, ou par droit de joyeux ayéneOM
par droit de fidélité de serment, ou par droit de légale.j
BENEFICE. 188
Les àénéfictM régulitrt ne pouvaient être possédés que par des
litulaîres réguliers, et ies iécaliers que par des séculiers, excepté
\ta évécliés qui pouvaient être donnés à des moines. Toutes les
inégnlarilÉs qui cmpécliaient de recevoir les ordres « cnipâ-
cbaienl aussi de recevoir les bénéfices. Pour Être nommé à un
tvéché , il fallait élre docteur, ou licencié eu théologie ou en
droit civil ou canonique ; pour une cure, dans une ville murée,
il fallait être maître ès-arts, ou avoir trois ans d'étude eu tliéu-
logic OU en droit.
Les revenus, provenant des bénéfices, n'appartenaient pas
tni titulaires en entier, ils n'avaient droit qu'au nécessaire, le
raie devait être distribué aux pauvres, et tout le Icms cl toute la
licdobénéRcierdevaient élre consacrés à l'église. On ne pouvait
posséder qu'un seul bénéfice à charge d'dme ; enfin, le bénéficier
4cTait résider dans son bénélicc.
On voit , par ce que nous venons de dire , que les bénéfices
Paient destinés à presque toutes ies classes du peuple qui pou-
nicnt , par les degrés , arriver à tous les offices ecclésiastiques.
Il faut encore ajouter que les impAta levés sur les bénéfices,
étaient admirablement ilisiribués. Les bénéfices étaient répartis
enS classes, selon le double rapport de leur revenu , et de la
nitaredu service dont ilsétaient chargés pour le culte religieux,
rinstruction publique et le soulagement de l'humanité. Les
Impositions étaient modérées sur la proportion des avantages
que la religion et l'état recueillaient de l'ulililé et de l'impor-
lioce des bénéfices '. Tous les béuélîces simples, tels qu'ab-
bayes et prieurés, cbargés d'aucun service public, étaient laxjés
Icfiiort de leur revenu, et ainsi de suite, insqu'aui liôpilao^ qui
Déparaient que le vingtiimeAa leur revenu. Ce mode de répar-
lilion avait été réglé eu 1760, par Mgr. Coulet, évèqie de Ore-
nible,
Toat les bénéfices ftircnt abolis lorsque le clergé frinçais fut
dépouillé ds ses biens en 1790. L'Ëglisc ayant sanctionné celte
tboUtion dans le concordat de 1801 , il n'y a pins maintenant
' Voir Pleury, Int. un dr^ii tccUtia*. , édition de Boucher d'Argii.
f
r
I la
BIBLiOTUÉCAlBE.
de bénéûces eccUsi astique s proprement dits, eo Fronce '. (Voit
EvËcaéeet GkiDiÉi}.
BERNARDINS et BERIVARDIVES. Voir CiTitvx.
BETHLÉEM (l'*-v&ché de Bélbr^em). C'est un siège m pâr-
tibus dont les tiliiiaires siégeaient â Pantéaor, bourg de Cla<
mecy, petite vtlle du Niveroais. Il avait été établi , dans le i3*
siècle , en faveur îles évëques latins de Bethléem , qaï avaient
suivi les croisés chassés de Palestine. Cet évècfaé qui n'avait
aucune paroisse sous sa iuridiction, et qui valait looo livres au
titulaire, élait i la nomination du duc de Nevers '.
BÉTHLÊEv (Notre-Dame-de-). C'était un ordre militaîre in»-
tiltié par le pape Pic II, en i4%< pour empêcher que Die
de Leœnos ne rcntrdl sous la domination des Turcs. Hal^
la bravoure de ses défenseurs, I.emnosne put résister aux foKU
musulmanes, et l'ordre fut éteint.
DÉTHLÈE.'HITES. Religieux établis â Cambridge , an i3'
siècle , ayant le même habit que les Dominicains , si ce n'ol
qu'ils portaient sur la poitrine une tloiU rouge, en mémoire ds
celle que l'on vît à la naissance de J,-C.
Un genlilbomine français, Pîtrr* di BéUttcourt, fonda anni
aux Iles Canaries, au i;' siècle, des frères BélAUemite» destiois
à servir les malades dans les hApitaux. Innocent XI le» ap-
prouva en 1687, et leur ordonna de suivre la règle de Saiul-
Angiislîn. Ces bospitaliers étaient habillés comme les CapaÛM,
hormis que leur ceinture était de cuir, qu'ils portaient du
■ouliers, et qu'ib avaient au cou uue médaille reprécentwt U
naissance de Jésus-Christ.
~ BEZANT. Sloonaie d'or dont ou se servait A Conslaotinoplc,
et qui fut apportée en Europe, non-seulement depuis Louis k-
Jeuuc, mais encore dès le tenis du pape Jean VHI et de Cbar-
lema^ne ' , qiioiqu'en diso le Journal dts iutdni.
BIBUOTUÉCAIRE. U fonction de bibliothécaire ne fat p«
toDJouis restreinte, suivant IVtymologie du mol, à l'iospectioi
.CfJt^ec'Wxai. fratL(itis, S' Éd., page I3C
Voir Baberl^tlFSsdn.DiVr. unir. <U la Fr,ta«, t. 1, p. ftï.
.GIoM. bii«il.,l. n.col. I3!]0.— De 1084, p. tK.
BILbKTS tlB XORTS. ISt
b gsrde do Iko qui renfermait les livres. Cette portion
lie lie la littérature ayaut élé confiée à des personnel
■ a eal souvent recours à elles pour résouilre des di0i-
, dresser des lettres, y ri^pondre, etc. Peu à peu les biblis-
entr^rent dans les coneiles ; et antérieurs aux cliaa-
rl archichanceliers, au moins dans l'Eglise île Itome» il*
^tirent les fonctions. On voit que d^s le ;' siècle l'ezpé-
des bnlles était coiiftée à des notaires qui se qualiPtaieiit
ibécHires. On trouve des aclea, du teuis des premiers rois
icigjeas, souscrits par leurs bibliotliécaires qui élaient en
tcms leurs clianccliers ou arcbicliapebiiis.
bibliothécaires des cathédrales, surtout en Italie, doD-
les lettres cl le* diplômes des fvfques , avant que cet
fût confié à d'autres ofGcicrs.
ai»cicnnes bulles privilège» énonçaient au-dessous du
qu'elles élaient datées ou délivrées par tel bîbliotliécaire.
une règle constante depuis le C* sifcele écoulé jusqu'au
shtsirenient. Les ehanccliers cus-mémespreuaiciil celle
mais, depuis Célestin II, on n'en voit plus d'exemple.
lit lieu de tenir pour suspecte une bnlle non originale
uu biblolliécaîre distingué de celui qu'on saurait,
iIm monunicns certains, avoir été rcvèlu de celle dignité ,
Iv'cDt lieu que jusqu'à la fm du i a' siÈelc tout au plus.
Hli., en latin Scheditta, cttt un terme fort usité en Angle-
Ine: depuis long-tems on y appelait billa les requêtes pré-
«Héciauroi On donne encore ce nom aux actes d'imposition,
^ recrue, irépargne et à plusieurs autres. Pour rendre ce mot
alalin, on s'est servi de bltla, bilUla. bitlelui, ou bulltla, bolleta.
U 4emi^^c expression est un des noms qu'on donne aux billets
Mnfe aux troupes pour leur étape.
BILLETS DE MORT. Les commun agités ecclésiastiques qui
niienl fariné entre elles des sociétés de piieres s'envoyaient
ifciproquemcnl les noms et qualités des clianoînes ou moines
iètédi» depuis peu. On appelait ces bilk-th mortuaires au if
«ècle, Utterie carrenlts, et dans la SuHe, brerls morlKorum , brtrm
Il dtfiuicliM, ou simplement brntt. On conserve dans plu-
seun archives d'antiques rouleaux en vélin, où sont écrits
J
inautéi penduTaS
188 BDLLAKDISTfiS.
les noms des défuuts de certaiaes communautés pend^fî
siècles eu lient.
BISSEXTILE. L'année solaire, c'est-à-dire la course on II
révolutioD du soleil d'un point Gxe à ce même point, compreal
l'espace de 36.'i jours 5 heures et 4d minutes. Ces 5 heures ^9
miuutes forment, au bout de 4 ans, 1 jour presque entier; et
alors l'année se trouve composée de 366 jours , et c'est ce que
l'on nomme l'année bisseilîle : ce jour surnuméraire est placé
dans le mois de février. Les Romains lui donnaient à peu prèsli
même place que nous ; ils redoublaient le sixième des calendes ie
mars, bis scj:to kaUndas marlias ; d'où est venu notre mot biutt-
tiU. Ce jour passait chez eux pour un jour malheureux : Am-
mien Marcellin dit que Valentîniea n'osait sortir le Jonr da
bisseJile. Voir Anhée.
BL.ilSE (ordre de Si,-), établi en Arménie pour faire la guem
aux Infidèles , qu'ils parvinrent à chasser du royaume. Ces che-
ïaliers, qui portaient l'Antit 6/^u et la croiw d'or, au centre it
laquelle se voyait l'image de saint Biaise, évéque deSebasteeu
Arménie, étaient de deux sortes; les uns, véritables religîeui)
exerçaient te service divin et prêchaient l'évangile; les autres
combattaient et faisaient la guerre aux Infidèles. Cet ordre fui
aboli en Arménie, lorsque la religion cliréticnne y fut perséca-
téc par les Blusulmaus '.
BLANCS MANTEAUX , nom donné aux religieux de l'ordn
des Servîtes, ou serviteurs de Blarie, à cause des manteaux bland
qu'ils portaient. Ils suivaient la règle de saint Augustin, avaieni
été fondés à Marseille, et confirmés en 1 aSj par le pape Aleiandn
IV. Leur monastère situé k ta rue dite des Blancs Mantuuuc
donna son nom aux Guillemites , auxquels itfut cédé en isgS
quoiqu'ils eussent des manteaux noirs, et aux Bénédictins d
Cluni, en 1618, bien qu'ils fussent aussi habillés de noir. L<
Bénédictins de Sl.-Maur en étaient en possession en 178g.
BLASON. Voyez Abnoiiiies.
BOLLANDISTES. Autours de la plus vaste coUccliun de Vi
■JEa*ii> > TlUàtr* d'htKiuur «' éfçfntalçrU,_
BONNET. in
StîntSt qui existe, sous le nom de Jeta aanctûrutn. La pre*
partie de ce travail fut commencée par le père Heriberl
reidei jt'iuitei lequel mourut en iGsy , n'ayant pu que pré-
parer de nombreux matériaux. li eut pour successeur le përc
leta Bolland ou Bollandu^, qui publia en )643 les deux pre-
miers volumes de la colleclion , contenant les saints de janvier,
ctdonna son nom à tous ceux qui ont travaillé avec lui ou après
kdi celte collection. A la destruction delà compagnie de Jùtus,
Qeo avait déjà paru 43 volumex. A celte époque . les Bénédic-
tins d'abord, puis Louis \Vt, voulurcnl acbeler le matériel et
Its matinaux de cetlu grande entreprise; maïs les uns et les
autres échurent à Godefroj Ilcrmaii, abbé de Prémonlrés de
TongreS] qui cependant n'enGl paraître aucun volume. Lors de
rentrée des Français en Belgique en i7çi4i **"'' ''ot brûlé, caché
DQ dissipé. Quelques matériaux furent portés en W'estphalie. En
igot, i8o3eli8io, le gouvernemenl français voulut reconsti-
iBtr la société des Bollandislcs ; mais alors on ne savait pas où
étsienllesmanuscrils. Depuis, une partie fui retrouvée, et placée
diDilaBtbliollièqiie royale lie Bruxelles. Elle y reposait ignorée,
loisqa'en i836 une Sociité hagiographique sVtablit k Paris, et
UDoni^a le projet de continuer les Bollandisles. Les Belges Fu-
tcal piqués d'honneur; le gouvernement songea à continuer ce
pand travail, et jeta naturellement les yeux sur les jésuites.
Les PP. J. B. Boone, Jo. Vandermoere, Pr. Coppcns, Jos. Van
Btcke voulurent bien se charger de ce travail. Ils y consacrent
Intlemsen ce moment, et viennent de faire paraître un aperçu
lel'élat de cette publication, et de ce qui resic à faire '.
BO.VNET. On ignore si, dans les premiers tcms, l'usage était.
tW les peuples de l'Asie . ijuc les hommes se couvrissent la
Itle; on voit seulement dans quelques occasions les femmes se
nOa. Les Babyloniens parlaient pour bonnet une espèce de
UMpc ou lurban ; les hlèdcs se couvraient la lëte d'une tiare ou
espèce de bonnet magniliquc. Les Grecs et les llomains allaient
«rdioaifemcnt la tête nue ; mais leurs femmes ne paraissaient
ayant pour llli'C Di pronitultoiu operit BçUaiidùii
initrihil-r , 183fl. ..,. , .. ■
i
I i5t
■ iar
190 BONNET.
iaïUQÎs eu public que couvertes d'un voile, ou, pour mieux dire,
d'une espèce de mante qui se meUait par dessus ta robe, rf
s'attachait avec une agrafe. LesAthéniens, au rapport d'Elien,
frisaient leurs cheveux et y eiitremflateut des cigales d'or.
Quelquefois ilspori.iient une espèce de bonnet appelée pidcit,
à'oii est venu p'tUui des Latins. Les Itomains , quand il faisoit
trop chaud ou trop froid, se couvraient la t6le d'un pan de lent
loge qn'ils relevaient par derriÈre. Ils ne portaient les bonnclt
ou les capuchons que pour marcher la nuit. Eu voyage, ils se
couvraient la \àta d'une façon de honnet ou chapeau nommé
ptlasua, pélase ; il était aussi en usage chez les Grecs. Ce p^law
avait les bords rabattus, mais plus <ïtroits que ceux de nos cha-
peaux. L'époque de l'usage des bonnets et des chapeaux, en
France, se lappurte ill'an i449; ce fut à l'entrée de Charles TU
k Roiieu que l'on commença à en voir : on s'était iusqu'alon
servi de cliaperons ou de capuchons. M. Legcndrc en fait re-
monter l'urigiiie plu^ haut : on commença , dil-Il , sous Char-
les V à rabattre sur les épaules les angles des chaperons, et à
couvrir la lé te de bonnets qti'on appela mortUrs, lorsqu'ils étaient
de velours; et simplement bonnets, s'ils étaient Tailede laine. U
mortier était galonné; le bonnet au contraire n'avait pour orne-
uoeut quedoux espèces de cornes fort peu élevées, dont l'une ser-
vait k le mettre sur la télé, et l'autre à se découvrir. Il n'y avait
que le roi, les princes et les chevaliers qui porlasseitt le mortier.
Les anciens vitraux de la Sainte-CliapcUc de Paris représen-
taient le roi saint Louis avec le mortier sur la léle. Les minia-
tures de divers manuscrits montrent Louis XI avec cette coif-
fure, préeéderanient adoptée par les princes de la maison ds
Bourgogne. Le bonnet était non-seulement rhabillemcot de
tête du peuple, mais encore du clergé et des gradués ; au moini
fut-il substiiné parmi les docteurs, bacheliers, etc., au chape-
ron qu'on portait auparavant comme un camail ou capuce, et
qu'on laissa depuis flotter sur les épaules. D'ailleurs la forme
des bonnets a éprouvé beaucoup de variations selon les dtfférens
tems.
Les banqueroutiers depuis la fin du iC f-iéclc , jusqu'au
commcHOcment du 18*, étaient obligés de porter un bonnet
vert , lequel les mettait à couvert des huissiers.
BnifS B0HIIE8. IM
ÏVETS CARRÉS DU CLERGÉ. Le bonnet carré ou plutAt
tel que le porle le clei^é, ne dale que du i6*
t. Û«ns tee aulrei parties de la cliri'tiGnIé, et danR pla-
nunaotés de la France, sa forme était vraiment
SPASTEIH (ta maison du), fondée par M" de Conibë,
Winle converiie et niorle en lUga , était composée, l'ile
pdiMil la conduite a toujours été régulière, a* de flilfs pé-
. reliras d'une mauvaise vie. Leur règle n'était pas fort
kltelles comptaient un grand nombre de maisonsen France
Kkar destruction.
SAL~\'ECR (les filles du), fondées h Cacn en i^'io, pu
iBe Leroy; approuvées par lellrcB-palentcs du rni en i;34i
pirlenient en i;5i. Leur premier soin fut de soigner les
malades cl aliénées ; expulsées en i7gâ, elles furent
le nouveau et réorganisées en i6o5. £n i8ij elles étK-
Il dans leur maison un inalilut de loarils-mutU; en >Si8
lirenl les hommti aliénés. 11 y a en outre dans leur mai-
rpcce de dispensaire, où l'ou don ne les premiers loini
[es et aux ble-tsés qui se préscnlctil, un pensionnat de
pervoDoes et une école gratuite; c'est une congrégation
ikk fob enseignante et hospitalière.
-SECOURS (sœurs); établies en 1810 à Aiirignac, dio
'4t Touloase , par une a»oclation de dames , dars le but
i la jeuncttse une inulruclion chrélienne,et de servir
:res malades; elles furent approuvées en 1S14 pur l'ar-
de Toulouse; il y a aussi des liospilalièrcs du même
ins le diocèse de Cambray.
IIOMUES , religieux anglais, fondés en 11159 P«>' >«
Edmond, suivant la règle de S. Augustin , et pottaiU uo
\kUa. Les ftliniroes eurent aussi eu France le nom de Boai-
parco que Louis XI appelait souvent bvn'Aoi»»» saint
fois de Paulc. Il ne faut pas les conloiidro avec une seolc
filbigeoîa qui s'appelaient aussi Bont-liommu '.
•?«tjéorat Vireilia»! Hiit. d'Angl., Jiv.
-Sj-DcUadm
1159,
J
193 BOUITROPBÉDOK.
BOUCUEIt. • Ce mot vient , dit le P. Lablie ' , de boucle,
huccula ; non pas , ajoute-t- il , pnrcc qu'on couvrait le bouclier
déboucles, mais parce qu'il était allacbé au bras par une boa-
cle,ouplulAt parée que l'on passait le bras dans une boucle ou
gros anneau pour le tenir ferme et serré. ÀnciUsculibatmla intil,
ijuàabinlàs ffntfur, dit Isidore dans ses GJûjm.» Suivant d'autrei
savans, bouclier, dérivé de buccularïum, vient aussi du lalîa tut-
cala; maii ils donnent à buccula une autre signification qui
reviendrait à celle de bosse, relief: c'est, diRenl-ils, parce qu'on
représentait sur les boucliers des léte» ou gueules de gorgone,
de lion ou d'aulrcs animaux. Le bouclier, symbole de la prO'
lection que les princes doivent A leurs sujets , se trouve depuîi
Constantin sur la plupart des médailles impériales postérieure*
ans Antonins, orné de diverses figures, et du monogramme ilc
Jésus-Cbrist. Les princes le tiennent toujours de la main gau
che. On le voit sur quelques sccaul de la seconde race , et il
est ordinaire sur cens des empereurs d'Allemagne, depuis
Conrad I jusqu'à Otbon I, et sur ceux des seigneurs des grandi
fic& de France el des environs.
LcsavantHeinccctus, après avoir donné les différentes furmei
de celle arme défensive , observe que la variété des images et
peintures dont le bouclier était orné , a donné naissance ù IVni
dans les armoiries et à tout l'art lii^ralJiquc.
BOtSTROPllÉDON. Les Grecs anciens écrivaient à la Bvu-
trophidon (de Ëo-Jt, baiif, et o-Tpifu, je toitrni), c'est-à-dire que de'
m^me que les bœufs aprts avoir terminé une ligne revîcunentsur
leurs pas pour en tracer une autre, ainsi les Grecs, après avoir
tracé une ligne de gauche Adroite, en commentaient immfdin'
Icmcnt une autre de droite à gauche. Nous avons déjà fait ob-
server que la plupart des écritures orientales s'écrivent de drùt*
A gauche, tandis que les écritures occidentales sont écrites de
gauche il droite. L'écriture Boustropliédone réunit les deux ma-
nières, et nous donne l'explication de la forme des lettres grec-
ques que nous avons dit ressembler aux lettres pliénicictin»
rttoaméei. Au reste, ee n'es! pas aux Grecs qu'il faut atlribnH
■ Eiymelogit du moli fronçai* , deuxième partie.
BOOSTBOPBÉDOn. 193
f iavcntioD de cvlte manière d'écrire; il parait platAtqu'elteavatt
4U plus ou moins employée par les autres peuples oricnlaux.
klaùt d'aprt^»ainl lignée ',« les anciennes et prcinii-reB lettres
>bébraï(iue«, appelées «ocecffotaJf* , nVtaicnt <ja*au nombre do
• ii>,. Quel 4 u es-un es liaient ttrilcs par suite comme nous, et
• d'aulrcii à rebours, de draite à gnuche '. i Esdra?, d'aprts quel-
^ues auteurs , aurait élu celui qui fixa la direction île récriture
briimiqne de droite à gauche ' ; mais il ne l'aurait pas ehangéct
cDonmc on le croit communément; l'écriture, dile chaUliriiju»,
De terail qn'uue traiislormatioii de la lamaritaine, comme la dé-
iQoiique <''gyptieiiiieircst(|u'uncallératiiiQ de l'hiéroglyphique.
Dans l'article Alphabtt, nous avons donné le» conjectures les
pir.i probables sur l'origine des lettres chez les Grecs ; il parait
que d'abord ils écrivaient comme les orientaux <le droite à
puche, el le souvenir eu était resté, puisque Fcsius nous dit
qu'on donnait h cette manière d'écrire le nom de Itrpocon *. Ce-
(ifodant on pen^e que leurs inscriptions les plus anciennes
étaient en grauilc partie en bouslroiihidon; non-seulement la
tuteurs anciens nous l'attestent', mais nous en avons des
preuves irrécusables dans les inscriptions originales que l'on a
drcouvertes depuis peu '. I^omme nous regardons cette écriture
d'au grande importance pour aider à comprendre l'union qui
eii»le ciilrc l'écriture orientale qui s'écrit de droite à gauche.
Cl l'occidentale qui s'écrit de gauche à droite, nous avons cra
devoir en offrir ici un modèle à nos lecteuis, d'autant plus que
dota de Vaines avait négligé d'en faire sentir l'importance. L'îna-
' ÂdttrfMt hareiti . Hb. u, p. Gl,cdil. d'Oxford, 170S.
■ lleuiledu médailles qui |>rouient que iei JulTi ifcrivatent de gaiâ^
<^ à iroilt comme nous. Voir dans k Fdnt du V. ÏUràùoia, 1. 1, taL. 7.
Pir», tzaj.— LeP. Souciel, Uiic. cril.~Oburv.Uu. de Véroonc, t. ».
-OtjM. liit. iubr. tlgiac. de Blanenni.p. >9.'
< Voir Gyraldna, dtpait. hiilori. DM. i, t. il. p. S, fn-fol.
iVoir /'(jlBileerammairienet la correction deMarlmiui. Cemot n«
Ktrmne pin» don» Ira DicltonnairM grecs. Martinius le tire de l'hébreu,
'Panunia*, liv. v, eh. E5 cl ST. — Hérodote.
' Voir l'ioscripL de Sigie, publiée parChischnll, 1719, — Binardius,
VtBMmt Borui iincripUonam.—Pnor Ifs médailles, D/nnroniifi, pi|re 53,
-Bu:harlus,ia Canaan, I. i, ch. x. — Herm. Hu§o, Dt prima tcribtndi
{.— DickinHm, In Dtlphii Phanictiianlibai , c. x. — Et Jean Simon,
iciio grammetiie-^ritica in Unguam graeam , p. £7.
Io« I. 13
AripliftD qoe nom rlonoons ici e&l anc de celles que
de Fourmont avait apportées de la Grèce, et celle surtout
•xelté psrmi les savant, une conlroterM si longue, el
0'e»t pas encore terminée. Noux ne pt^ tendons pas ia déci
toi ', nous nous coiilcnlcrons de citer la li&te des écmains ' i
l'<>iit totitenue ou (jui l'onl attaquée. La page suiviinte ot(n,
fae-iimiU des six premières lignes; on remarquera que
avons iolercallé sons chaque forme la lettre grecque modeniri
^Diir que l'on puisse mieux en faire la comparaison. Voici,
mte, la traduclion el l'eiplioation de ces six lignes :
TRiDecTios ne u rLincBE ci-coirrie.
MatijOf; xBi iftu^ai rsu AiroUs-
-i«ç ■« iT (w rm) ' fun^o».
Axtnall: A»p«Tau furrap & '
Aufitra OxTVÀau uu^a.
AflUflSVIt i^IkIxM; HXTUp
A 1 1 1 . rvocre Aaotev xou^
' L'aotbcnticiliJeiînscriptoiu deFoormont a(itêMtil«nne|pvlVI
Bsnhelcmy, iUeiairt d» C Aeadémit du lntcriptioitt, t. xxiii jii-{',||
iOL. —Les Bêaëdiclin?, yoHviaa Iraili dt Jiploaeliqut, vo), I, p.k
— Vinckelmann.- U'Hanc.nHle, R«Wr*,, tnr t, art, dt U Gw;
B.p. 185.— De Cayliu- — PaciaudÎBS, Ifoiam, Palop.. t.ii, page ttli
Jiejtiat, Ântiq. Atf.. l- i, f- 3^.— Hugius, Er/ûi^ai^i/^r fla^rid
•eiî-i/t.p. 56.— lanïîus— Villoiion, jinced., r. ii— Larcher, ffalâi
Birodoii,Uv. T, p. Î06, IV, p. SIC— Saînle-Croii, Go-r. fêàar.,p.'.
liagati» tncyrlùpidiqm, I. c, pa^ r6. — Valckenaer ad T/notrit. Sàt
476. — Wolfiiis, Proies- '■ Hom., p. uv. — Raoul RochelU, iMMi
miUrd comit ifJbrrdim.yir'a ISI9. — Lelronnc, Joarfuldu
M JS20.
Oui sa conlrairc qui ont attaqné cet îowriplians, toni : BielKi
Payi)cKn!'l>l,>4ii«>iaf)-f'M'ri>A)-ai> tlu Grttt alphabet. Loadm 17)1|
Î. 111.— Porson, Xemihlr Rerinr. \»a. avr, t:9( ;A/o>;iin rr<li(.,li.
B9. — RoiMoanaile , Ad Cregorian Coriali. , ^96.— Cumle d'Abcrd««h
it^alix-ti'i mimeir; w. , p. iLè; Iffilfot.lTavtU, i3«.— Augurt.
■*ki(l», Corpia Utr'plifvim giKtarun.ia-tol, liv. i. p. 61. BrrliD 1
• (> qui est ealrr paifAlbeses manque, et a été «uppicc par J'iW
niltbelervy.
* Da tr!"hjit Apir If) 3iuo«nnt« une abréviation de AAidix. Mwa
«nmm'- Il Irllre itiln)<'<'*l* 4,1.
J
ttHi%jiiOraéuo!t.
I s
O o
<-
Ul "
> -
> ■-
<'
r B
<■..-
o =
A. «•
-j ->
O
O o
^ -
r n
<? ■"
c »
-A- "
/v "
> *■
> '
■< ■«
<f-
5 -
r> 1
> >■
M-
O «
N<,
ÛU196 BOLSTBOPflÉAOtr.
r- Celle inicriptEoi
filicalioi) dans l'abbé Barlhelemy, fut trouvée par Fourmont «" '
le portail d'uD pelît lemplo d'Amyclc». silué près de Lac^d**
roone, et consacré à la iléesM Onga ou Oga. suraora bconi'**
de Minerve. C'est, comme on le voit, iio catalosue des prélrt»*
qui avaient desservi ce temple. Elle rapporte de» nornsquir^ê*
monleut à iGaS ous avant I.-C, et à une époque anlérieiueif
^5 ans à l'arrivée de Cad mus en Grèce. Elle a dû èlre pMÉ^
pré; de i aoo ans avant notre ère '-
Il paraît ((ue celte manière d*écrlr« dnra jns'|ue vei
d'Homère, puisqu'on assure que ce fut Pronnpitles, matlrti
c»graod poètet qui le premier ' introduisit la métbode d'
de gauche à droite ; laquelle étant plus commode , fut ai
•par tous leK écrivains grec-^, sauf en quelques cas particulieii,
comme dans les inscriptions publiques et autres.
Mai* liis peuples occidcnlanx eux-mêmes ont con:
liqaé celle manière d'écrire. D'abord les étrusques, babtti
primitifs del'Italic «épient rîonale, d'origine et de natioDccll
écrivaient aussi en boustropbédon ; ce qui noua fait rei
l'usage de cette écriture dans tout l'Occident. Nous anaf
corc divers moniiniens de cette écrilure élnisque, et
culîcr les tables ciigubircs =. Les Latins aussi ont écrit pril
veinent de droile à gauche et de gauche à droite, soit'
eussent imité les Étrusques, ou lesCrecs, ou les Phdnioïensi
fréquentèrent leur» rivages. Iiidore de Se ville dit même quei
de là qu'iU ont appelé leur poésie uurjuj u'esl-à-diro
faisant allusion à l'alite et au retour de la ligne *. Ou e(
ausai des exemples sur plusieurs médailles jusqu'au leu»
> Scfaoel , Hitt. é» la Utitr. gruifUê. , t. i, p. 91.
■ D'aprcs Tniodoi» U grainnuiriVn «ar D*n'u â» Thracc, dans Fabridl^
Biblioth. grttqut, 1. i,p. I>9 , Ft dans l'i^dil. de rhiodot* par Goil'i^M
Leipsicl 1»SS.
' Schoel, niil d* la Unir, lalini, t. I, p. 28.
• Voir f cditina ({u'ea a doaiiL^ B4ir»,vdÎH Ualdia ; M le livre de ShHI.
P«|it, Dt UglhuÈ attiiit, p. foi.
' Voir hidore, liv, vi, c. <'•, et Mariai Victor, Art gramMaiiet,Ut.' ^
^
BRKFS 1>BI KOlS ET DES PARTI UVLIBBS. I9T
tferj'. Il parait mfime que les inscription* grecques. et lalînni
^iF trouvaient sur la croix de Jéeu», avaient été éorite» d*
*tittt gauche *.
AeUmi cela . il ressort qu'une connexion intime lie les peuplu»
irocridBDl aux peuples orientaux, et que le premier de tons
luis, celui de l'écriture, a eu pour première pairie q'ucU
^loe de ces régions que la Bible uous donne pour première
bilation de» hommes.
tBEF. Ce mol, considéré sous une acceplioit gt-nOrale, v
pris par dÎTcrs auteurs, et notamment par MafTel ', pour un
V, une rûtt, un acle Jutlidiùre , un instrument quelconqne. H
aciaellement reslreint à certains actes rmanés des papes.
Ddus par des princes séculiers. Us étaient appelés prrctplit ou
LesGrecsctlcsLaliusont fait un égal usage de ce mot QucT-
eiaoteurs' prétendent que les Laliiis ont lire des Grecs Ictir
ttftrnttai, tmiecllam , pyiaciam, pyclatiolum, scheda, ctdiila,
i. La barbarie a donné naissance à tous les dérivés ct'dimî'
fifa de ces mois , dont l'analogie saule aux yeux , et dont h
Med à peu près te même, excepté que /),t ftuiriin parait plus
ttknUèremenl consacré à signilîer des billeti . des tablilter
tmtlla, des tcritiaux.
Originairement les brtfs répondaient à leur n.-m par leur
iAirU .- mais dans la snile on ne prit pas garde à la significa-
B ia mot , et on en fit de très-longs.
S b'csI pas bars de propos d'entrer dans quelques délaib sur
hribotion de ce mot k dilTérena actes.
Btm vu Roi* et des PARTictLiEHs. Dans les anciens tems.
presque jusqu'à nos jours, les lettres, inssiun*. mandemens,
leU, l&at des rois que des parlîculiers, s'appelèrent brtvt» et
Hs le 14* siècle , on appela tout court brtrtit les actes qu'on-
Voir Anloaii Augaslloi Dialogi, p. SS.
Drack , Inttriplîùn hibralqat da la tainti Croix rtUilmU, etc. Rome
T t p*ce 3'. — El Ho. Niqueiiit, Di titnlo erutii dominiez, t- idt. xii,
btpr. Diplom. page 8S , 89. ;i , t ■
CioM. mé4. *i '-fiii. Gnrril. M doit. m<d. «f infim, Uiilt^q>L t
198 Birrt dsb koir et dis pARiictiLmi|
avait appelât auparavanl brntti talxationit , breA da il
krrt'tii lalTÎ-eotiductû/i , brefs de aauf-conduit ; brntti
brcfâdeviclLiailles, qui regardaient pari îculii-rement le*
pour leur sûreté conire les naufrages ou contre la dis«l
Le br(te xaeramenli , qu'où truuve dans les capitulairo
Inze ' el daua Gri-goire de Tours *, était Tacle dres.ié
prestation de sermcut de fidélilé au roi, et signé des Un
ou lorsqu*en justice ', on se pui^cuît par serment di
Bccusaliuiin Le breie victoriale était l*acle du gain d'uns
brirt originale, la première pièce d'une procédui-e, c'ejl
l'assignaiton ; brevt tnqaUilioni», uu bref d'eiiquëlc pr^
des informations juridiques : il e^t d'usage dès le 13
brtte de flabiliâ, un brefd'cstabliu , acte par lequel les
Normandie mettaient en séquestre entre leurs mains
litige; brève refiUalioiùs *, uu bref de cession et de désid
biett armiùtalis, depuis long-tcms en usage en Anglelf
uu bref d'auuuité pour pouriiuivre un débiteur qui ne
quelque revenu annuel; brexe principis revient aux U
cachet, ou aux commitlimus, ou aux évocations ; brevt d
est un bref de la cliancellerie; bmtapro quaslâ, fort à
aux i3* el 14* siècles, étaient des pancartes portant pc]
de quËlcr; brecis de conaenientiâ ' était un accommudeà
une transaction. Il serait trop long de s'appesantir 3ur!(
actes qualifiés du nom de Jire/î, comme brèves donationu
vestiturœ ^, brcce paient , brève clausum , brève de excommak
piendovadeliberando, etc., dont la signiflcatiou est évidi
oc dira rien Don plus de nombre de brefs qui n'ont été'
qu'en Normandie et eu Angleterre, el qui ne son! poiol
ailleurs.
En général les assignations, citations, décrets, totisd
lesquels on était appelé en insticc , cl les lellres de chail
Tom. i(, tôt. £g6, L'a.
Uiël. page £t.
Di Re Diplom.$appl. p. 60.
Annal. Beiied. t. iv, page 701.
Vin. <U Langued. t. il, cal. LUi.
Dt Rt Diplon. page 6 >( SO.
Spicil. f. *. pap:37S. "
"^
DBEFS t>ES PAPES. 199
■•UlorioAienl à Inleiiler une aclioii L-uiilr« quelqu'un, s'ap-
zcommiinéineiit, les preniicra l/mia jaJîcialM , et
îibrnia magislralia. Uaisluuâces aclcs varièrenlàrinliuî
«luji les diU'érences îles cas.
On peut mettre aussi au nombre des brots les lettres ûe Ûi-
kaie, caiaim inhibitana. puisqu'elles eu portent le nom; tC9
érmi mortaorum, clils, antérieurement au 1 1 ' sitfcle, lilttra cur-
ntitt , etc., etc. Les lettres tics papes (pii oui porlé et qui por-
leul eucore suiiveul le nom lie brefs , brtvia. , biecttu , inériteut
uni quelque attention.
Ikirs DES r*FKs. On commence an i3* sij'cieà découvrir dan ii
KiCaîiift rescrits des popes, les premières traces de brnTs ; leur
iVBK oe fut oéanmoias fixée qu'après le milieu du iS*. Tout«
I diOërence qu'il y a entre ces rescrits et les autres bulles, glt
lu» la suacriplion. Au lieu de dire, un tel. sirri/tw dn ttrvilcurt
É DUa, etc., on dit, un tel. Pape /'. J'I, m, seUn le rang.
An i5* siècle, le pape Eugène IV encliéril eiicare sur ses pré-
tttMean pour préparer les voies aux brefs proprement dits.
lea tetlres ne poilcnl point dans leurs dates l'aunéo de l'iucar-
nlioa ni les calendes ; mais elles sont données sitb annula nostro
^nt» ; au lieu que l'essence du bref exigerait qu'elles fussent
tk mmuiio piteatont. O'ailleurf elles portcut , seliiu la l'oriue de*
irefa, la dale du jour du mois.
On lit usage dans les brefs d'une écriture dillérenlc de celle
In belles; la ronde ou française était nffcctée aux bulles, l'ila-
iqoelefutet l'est encore aux brefs. LeiHUccesscurs d'Eugène IV,
lu» les brcb qu'ils donnèrent sut annula piscatorii, y insérèrent
nusi quelquefois t':innêe de l'incarnatiou , ou l'année du Sei-
laeur, que NîcolasV introduisit, mais dont le commencement
tiiait pas encure fixé invariablement. Ce nif'me pape dunua
Ipmnier celte forme que les brefs ont suivie depuis : IS'icolaui,
^tfa V, dilfctit (iliis lalulem et apoitoitcam bcneiticiiontm.- . Datum
lûm^ apud S. Ptirum, sttb annula pitratoris, dit i5 oprilit il\!\it
mtifitatùi noitri anno t'. Telle est la forme des brets, qui deviut
ejoaren jour plus constante et moins variable, maia À laquelle
ieolas V lui-même ne fui pas toujours fidèle : ces successeurs
y attachèrent tellement, que depuis elle ii'éprouva pas ds
bancemeiit notable, et elle durs encora. .') .i„..,ui -a^.- ' >
IiB forme différentielle des brefs consiste donc dans la tiw
cription qui iloit énoncer simplement le nom du pape el le rang
(ju'il lient parmi ses prëdécesseui-s de m^me nom : dans le saliv
et la be''nt(liclii.in aposlolî({iie; lians la date, qui ilnit renrermoi
celle (lu lieu, du jour du mtis, selon le comput commun, ili
rauiu'eik l'ueclirtt cime eiicliill're.cide l'anDéeduponlilicatli
dons l'annonce du sceau qui doit Être TaDiicau du pèclieur; ai
enfin danK le sceau lul-mËme qui doil élrc de cire rouge, luafl
non pas de cire d'Espagne. ^
Vnc singularili; du i8' i^li^cle, digne de remarque, c'est qn
l'on connaît un bref de Bcnoll XIV écrit en l'rauçaU. Ala*érilj
Il n'est pas le premier pape qui dans ses letlres ne se soit pM
■ervi de la Inngue latine; car Benoit XIII adonné quelques rt»'
crilsdans le goût des iwitoxpro/uiV, écrits en tout ou en parliee»
italien; maison n'en avait peut-être jamais vu en langue élran*
gère à l'Italie.
Les brefs revélns de toutes les formalités qui les coiMtiluciii
tels, et partieuliî:remcnt de la clause lui animlo piscatorit , »
raient très -su «petits avant Eugène IV ; un sceau de plomb i h
manière des bulles les convaincrait de faux. Au conirsirc uni
bulle scellée du sceau du pécheur, sans en uverlir. serait fiuM
depuis le milieu du i^' siècle, et très-suspecte avant celte dpn
que.
Il est essentiel aux brefs d'Ëlre scellés , en cire roufe , tw
l'empreinte de l'anneau du pécbeur, c'est-à-dire que S. Fîert
y est représenté dans sa barque en action de pécheur. Anton
du sceau est le nom du pape, suivi de Pr/pa el du nombre ord!
nal qui le caractérise, mais sans cliillVe '.
BniGITTE {ordre mililaire de Sainte) , établi par la saint
de ce nom , princesse de Nericie en Suède, vers l'an i566, pou
s'opposer par les armes îinx n;itiuns barbares qui sortaient d
laTartarie, cl désolaient le nord ri tu midi de l'Europe. Urbain
l'approuva sous la règle de saint Angnsiiu. Slais l'ordre nesui
Técnl guère à la sainte, morte en iSjS. Helyul dit même que c«
ordre n'a jamais existé que dans Ici révi^lntions de sa fondalrid
La croix des cheraliers Hait d'aïur d huit poiriUs, avec une langut m
' Voypï AubdUi, Pr.iUquec!v!lt cl e..min.-ll.- pour In conri teMiiatli^
m'LLB. Mf
fit, qn[ pendait on bas. Ils mettaient en outre dans lenr ëten-
iitAt'oit cùuronnts qui étaient tes anciennes arme» des Golhs.
miXE. Suivant la signification propre du mot biiiU, on no
dîTrail eclendre qn'un sctait pour l'ordinaire de métal attaché
i dcf lettres : car Aam le ilrnlt canon et même dans les bulles
«mot ne sîgnilîa jamais une tetirt apostolique, mais le sceau
doDl elle est munie; et même une bulle qui se qualifierait telle
Ifidl le i3' slËcIe, ne serait pas à l'abri du soupçon. Cepen-
dant de même que Icscbartes ont étiiqualinéesj/j'i'Wa, du sceau
doot elles portaient l'empreinte, de même certaines êpllrcs
pooliPitales ont lire leur dénomination de la balte de plomb qui
jélatt pendante. '
Ce titre ncTut pas même réservé aux Ecules Ictlresdii Pontife
Boinaïn : il leur est commun avec celles des empereurs, do
ecrlaîits prélat», et de quelques conciles œcuméniques. Ces
J.-mières sont revêtues de la même forme que les bulles des
Papes du t4' siècle. Personne n'Ignore que celle dénomination
fut donuée â certains rescrîis des empereurs : la fameuse bulle
tfot de Charles IV , et qnelqucâ-unes de même espèce de-i Em-
pereurs Grecs, ne I8l^5ent aucun doute à cet égard. On ne voit
I>as au reste que l'on se soït servi du terme de bulle pour rnrac-
tértter les chartes des autres rois, princes , seigneurs et prélats
do rommun, quoiqu'elles aient été scellées de sceaux d'or,
d'ar^enl. de cuivre ou de plomb, qui , depuis le 9' siècle jus-
qu'au 19*, furent de femsen lems appelés fiuf/n. Cette dénoml-
nali-tn du sceau était même encore d'usage au iS' siècle; on
en qualiHait quelquefois les sceaux de cire '.
BrLLES consiDÉnÈES comme pceivx. — Avant donc déconsidérer
î> s bulles comme rescrils ou lettres, il faut, eu suivant leur
'i~nification propre, les envisager comme fceauj: On ne sait
pas précisément en quel lems on a commencé à mettre les bul-
le* aux actes publics. Ce qu'il y a de certain, c'est que les
sceaux de plomb ou de métal sont dim âge fort reculé. UJn-
tùjitilé expliquée • nous olFrc celui de iHjrc*AHrèlc et de I.ucïus
■ Ltjmr, CoamtKt. et tanlra-tig. p, 15.
■ rom. lir, pari, a, page 53o. '; -t • i"*' il •' '
fOS ftUbLR. ^ ^
Verti9 représentant les tâtos de ces deux eaipereu» , et pSti
<Ie haut en bas dans l'épaisseur pour passer la cordelette qu
devait l'allnchcr au diplôme. Ueiiieccius ' en décrit un autn
de Galla Piacidia, Tille du grand Théodose, qui a les mènact
caractères '. Ces deux bulles sont de plomb, aiusi que celle-
des empereurs Trajan et Âiiloiiiii le Pieux , fournies pa :
Ficoroni; ce qui démontre combien est Fausse l'assertion di
Dictionnaire de Tritoiix qui prétend*, que les éJîts des empe
reurs n'étaient passcellés. Il parait que celu.Bage lut adopté pa
les papes, et même d*assez bonne heure, puisque Ficoroni
en a publié deux, l'une du Pape Dtusdcdit, qni commenta .
gouverner rEglisc liomainc en 6i4. et l'autre de Fïtalien, qn
monta sur le Saint-Siège en 35;'; ce qui allribue aux papes de
bulles de plomb beaucoup plus anciennes que ne Tout pcns
plusieurs savans. D'où l'on peut conclure aussi qu'elles ne peu
ventétre suspectes, quelque anciennesqu'elles soient. L'cxempl-
que donne Ficoroni ', du pape DeiudidU , détruit entièrcmeo
le système de Polydore Virgile, qui veut * que les premier
papes , jusqu'en C8a, aient scellé avec des anneaux imprimés
sur la cire ; il insinue même qu'on pourrait faire remonter ai
moins jusqu'à Grégoire le Grand l'usage des bulles pontificale
en plomb.
Les Evéqucs imitèrent l'exemple des Empereurs et des Pod
tifcs Romains, et scellèrent assez souvent leurs actes en plomb '
Le 4i* canon du second concile de CliïiloDB-sur-SadDc, tent.
en 8)3, en fit même une loi aux Evèques pour les lettres for-
mées. Les abbés en ont pareillement fait usage, quoique très
rarement '. Les empereurs d'Occident, les empereurs Français
mêmes, se servirent de sceaux de plomb : mais ils ne don-
• DeSigili. lab. I, n. I.
■ Monlinet, cabintl de Sainlt Grneviiri, [laitc S^.
" Tom.sy, col. 1ft56.
4 I Piombi enlicki, page 71 , 73.
» Tm. a 3.
< L. viti, DtluviM. RtTum.
-■ Anisl. 'dibliolh. Pnf.adSrioil. Bclatam . . . Vkntf, Ih. ux. p. &S3.
* DiHiUiphm. [âge '53, «. 5.
Datent point k l'acle la dénomination de balle ; on ne connaît
(ucun de nos nioiiarr[ues de la troisième race qui en ail usé.
La fîgart orbkulairt élant la plus simple, est au^si \n plus an-
ciconc qu'on ait donnée aux médailles. Elle a lonjours élé plus
pnrliculièrement alTectée aux sceaux de inélal ; et la plupart des
bulles de plomb ont conservé cette forme : quand on dit la
pkparl, c'est pour ne pas exclure les ovales; car il s'en rencon-
tre quelquefois. Fîcoroni ' nous eu olfrc une de cette espèce
présentant la tête de l'empereur Alexandre Séviirc couronnée
de laurier. Il s'en trouve de carrées; mais elles sont rares.
Veineccius • en a publié deux tirées du livre de Dominique
ïriatio, De Gtstis Pontiftcam : elles portent les noms des papes
rgîus et Etienne-
"te» légendes des bulles de plomb des papes sont des plus la-
B 'niques el des plus simples. Jusqu'à Léon IX, élu en 1048,
es ne portent que leur nom au premier cAté , et le litre de
pe au second ; il faut en excepter la bulle du pape Dcusdedit,
: j'..^ P^lji représente le bon Pasteur '; el Paul 1 ', qui a
droduit les images de Saint Pierre el de Saint Paul sur les
biles de plomb. Léon IX ne fut que le reslauratcur de cet
I 1049 '.
Les plus anciens monumens, selon Foggini ^, représentent
«int Pierre à la droite de Saint Paul : mais au moyen dge la
|apart des bulles de plomb, des monnaies, et des autres
BoDumens sur lesquels ces apdircs sont ligures ensemble,
EJscent Saint Paul ù la droite , et Saint Pierre â la gauche. La
lison de celte inversion vient , ou de ce que l'artiste '', Iravail-
mt au type ou modèle du sceau, aura représenté Saint Pierre
Bpremieict Saint Paul à sa gauclie, sans faire altenliun que
Tcmpreinle devait nécessairement renverser cet ordre, ou de ce
>I Piomii autichi , Tau. IV, n. I!.
• Pag, 60.
' Firorooi, 71". ffltuf.
i_Dt B* Diplom. Sappltm. p. ^C.
' Heiaiccius, page Hi.
* Exertil. ao dt andf . fittii pittiufite S, Piiri imitf ih. p*ge £65.
' ItiJ. page i68. ' ■>" '■' 1 'i ■ ' " '
S04 KCLLE.
qu'on aura eu égard aux speclateurg, qui,eD regardant les figu-
res, voieDt Sdiut Pierre à Leur droite, et Saiul Pnul à lenr
gaucbe : c'est le septiment de Dom Mabillou ', el de Marca ';
ou de ce (|ue voyaat que ces deux SainU se regardaient ea faco
dans Torigine, cl qu'aucun des deux par conséquent D'avait
alor» la place d'honneur, ou aura insensiblement changé le
profil . sans faïra attention que la nouvelle position demandaiC
un nouvel ordre : c'est l'opinion des nouveaux Diplomatistes ^i
ou enfin de ce qu'on aura letenu l'usage des Ilomaius, selon
lesquels la gauche désignait ta primauté et le premier rang *.
Léon IX est le premier qui ait fait mettre, selon Heîneccius * ,
des noirt numérales sur les bulles, pour distinguer le rang que
tiennent cuire eux les papes qui ont porté le mfme nom. Le*-
bulles de ses successeurs jusqu'à Urbain II n'ont pas la même
iimplicité ui la même uniformité que les précédentes; car le»
papes suivans en eurent de plusieurs CKpèces. Celte de Victor II,
kiégeant en io55, olTre l'empreinte d'une personne à mi-corps^
recevant une clefdu ciel ; el au revers, la ville de Rome figurée,
avec l'exergue AuTta Homa. Etienne IX, selon Ciaconius *, est
représenté en bon Pasteur. AIcxandren,élu pape en loGi , est
gravé au naturel ■ ; il est le premier pape qui se soit fait repré-
senter sur son sceau. Depuis Urbain II ' jusqu'à Clément VI,
lej bulles des papes montrent d'un cdté les images des deux
saints Apôtres, ou leurs noms écrits tout au long . séparés par
une croix, cl de l'autre le nom du pape. Depuis Pie II exclusi-
vement, les siglesijui, i^nr te premier cAtd, désignent les noms
des deux ApAtres , au lieu d'être en ligue liortzonEale , sont pla-
rées sur deux colonnes perpendiculaires. Enfm les deux derniè-
res lettres inféneures Turent retranchées : on ne les voit plu»
piiattre sur le scean de Clément II. En général, après le la
• DtRtDiptum.,^%t tlO.
> Ut t'rimuU Ptlri , n. âl.
• T»m. IV, (HRe-lOS.
• Eccard. Coat-ntml. de liib. Frant. Orient, lem. i, page 62b.
• Tôt. it,». 3. - .
• Di yiùe PanUf. page 391. M •
; ibid.,y. ua:. \ *,t
• Di a* VlploM. page tM. . .11 '
BltLLB. mis
fUtcie au plua tard , Il Faut que les sceaux d'un Pape, lorsqu'il
Ait sacral repréaeiilent d'un cOlé les faces des apAtres saint
jnenc et saint Paul , séparties par une grande croii , et que le
lers porte la légende, c'csi-à-dire , le nom du pape, for titre,
is les deux lettres PP, et le chiffre romaia qui le distingua
SCS piéd^cesseurs de même nom, Si le pape n'avait pns cu-
re élè sacré, la lâte du sceau sans le revers suffirait. 11 n'y
||-que ce revers qui ait varié dans la suite. Clément VI y mit
^hq roses , qui étaient les armes de sa famille. D'où l'on peut
iJHoire que les armoiries, depuis le commencement du i4'
~ ■ , ne déparent pas les bulles, qui d'ailleurs conservent
ioscriptioDs ordinaires. Paul II s'y lit représenter assis
||r tin tr^ne. La plupart de ses successeurs y mirent leura
j^cs.
> Ters la fin dn i a* siècle, les tacift de loie qui tenaient la bulle
^ fe plomb étaient communément mî- partis de rouge et de
jaune. Ces couleurs devinrent assez fixes, mais non pas sans
fxception. Cependant on dcvr;iil rejeter, ilepuis cette époque
□ ne bulle en firme rigoureuse, qui n'uffrirait pas des corde-
lelles de chanvre; et une bulle en forme gracieuse , qui n'en
aurait pas de soie, ou du moins de laine Si depuis le milieu du
rt3* GÏ6cle jusqu'au :6*, les lacets des bulles en forme 'gracieuse
liaient pas mi-partis de rouge et deiaune, il y aurait quelque
it de les suspecter.
Les bulles de plomb empreintes des deux côtés s'appellent
AuUes eutHret, ou halles simplement, pour les distinguer des
^emi-bulles qai,éiaiit gravées d'un seul côté, ne représentent
^e les visages des SS. Apôtres. Les bulles imparfuites servaient
lire l'élection et la consécration des Pontifes. Innocent III ',
n en iig8, et, depuis, Nicolas IV", déclarèrent qu'elles
raient la mËmc autoritd que des bulles entières.
Avant 1(1 13' siècle, les bulles n'étaient pas fra/ypits d'une ma-
^re uniformci mais depuis celte époque, il n'y eut pas de
latîoa sousun même pape.Cependantquoiqu'un même pape
r«tt quelquefois varié l'empreinte de ses bulles, une grande
< Epitt.t. S3.
'Rym«r. lom. K. "~ " *' '
SOO BULLE.
dissemblance entre l'empreiote d'une bulle et les empreiotea
d'un grand nombre d'autres bulles du même pape, serait un
sif^ne de faux. De même lorsque la bulle , d'ailleurs d'une coi»-
fîguratiun reasemblaotc aux autres bulles , enl inégale , c'cfct-Ji-
dire plus euQée eu quelques eiidioilg, et plus eiironcée en
d'autres, c'est un indice iju'on en a délacbé les fils pour en
insérer d'autres; ce qu'il est aisé de vérifier eu ouvraut le plomb.
Il n'eu serait pas de même si la bulle était seulcmeut mise de
travers; il faudrait rejeter l'erreur sur ladislractinn de l'ouvrier.
BcLLEscoNsiDËHÉEs cOMUE BESCRiTS tpnsTOLiQVEB. — Les bullci
improprement prises , c'esl-à-dire considérées comme rtstrili
apostoiiquci, sont eu général des lellres du pape expédiées en
parchemin , et scellées en plomb. Cette défuiilion comprend
généralement toutes les bulles et les cousistoriales, avec tous
leurs caractères propreS) et celles qu'on appelle petites bulles.
On distingue donc plusieurs sortes de bulles; \a»piiitu, ou
moins solennelles; et \ts grandes , ou solennelles. Les dernières
renferment les bulles conaistorlaUt, la huXiti pancar Us , ^liei
bulles prioiliges.
Petites Billes. — On peut faire remanier nu ;>' siècle l'origine
des petites bulles, ainsi que des grandes scellées en plomb; car
la même différence qui s'y trouve au 1 1' siècle , s'y fait remar-
quer au 7'. Les premières, c'est-à-dire les petites bulles, iic
montraient que les moindres dates, sans nom de uotaire ou de
chancelier : les grandes réunissaient A la date du mois et de
l'indiclion celle des années des empereurs, de leur consulat,
et quelquefois celle du pontificat des papes; elles étaient da
plus signées du notaire cl du chancelier.
Depuis le ponliricat d'Urbain II , au 1 1* siècle , la différence
des grandes et des petites bulles devint plus sensible. Celles-ci
n'annoncèrent jamais un effet immuable exprimé ordinaire'
ment par les formules in perpctuum, od perpctuam rel memonofn ,
et autres semblables. Dans les 1 1* et la' siècles, elles n'eurent
que les dates du lieu et des calendes , jusqu'après Urbain III ,
que Grégoire VUl ajouta l'indiclion. Le successeur de ce dernier
retrancha l'indiclion, et y suppléa par l'année de son ponliOcat.
11 fut imité par tous ses successeurs; et delà, jusqu'à Eugène IV,
ces dates ne souffrirent aucune variation, Ce dçrnier c^raotÀn
kuLLt. S6V
inactif des petiles bulles eul lieu jusqu'au i4* aiècle leulfi^
■■l,«»iuiie on ta le voir bienlôt.
Oa ponmit bien confondre dans ces mëmea sïtelea les ■ira-
ibqpbrcsdes papes avec leiin bulles ordinaires ; car les clauses
«aJiuloîres qu'on voil dans les premières, et qui ne t>e ren-
MtRstpoinl dans les autres, sont presque la seule marque
fim l'on puisse les dJAlinguer,
ChiMt BctxiA. — Les grandes bulle» . ou bulles solennelles,
fMcat h>ule«t ou doivent porter dans la fuscriplion, des mar-
jBidcleur durée constante et invariable. Elles doivent annoU'
tr, par la formule in perpeluum , ou ad perptlaam rei memoritm ,
mwmfrjuemtibat ifadm fulurii, on autres approchantes, qu'elles
BMil point limitées à un cerlaiu espace de (cois. C'est Ur-
Uill qui le premier employa , dans ces sortes de bulles , la
knole ad ptrpetuam rti mtmoriem, au lieu de celle in perpttuum
■lieîasqu'alars. Déplus, les sonscriptious que l'on y voit ,
imnt faire mention du notaire qui a écrit l'acte, par la for-
■fe: nritdt la maindeli., ou du chancelier, prtmicicr, bîblio-
!,e(c., qui l'a délivrée, par la formule, i/onn^/iar Ut mcùni
Cette dislinclion entre les grandes bulles et les petites,
lilUble pendant les quatorze premiers siècles.
Ai\k dit qu'il y avait Iroiii sortes de bulles solennelles ;
conûUoTiaUs, les bulUi paacarUi , et les balUs pritiltgéi.
^ue ces bullea sont distinguée» entre elles par le fond*
Ib tout encore des autres par plusieurs caractères app>~
coRsiRTOKiitEs, — Les bulles consiatorîales.aiuïi appelées
qu'eUe* étaient domiéet eu plein consistoire, ne regardent
affaires, ou delà religion, uu du Sainl-Siége apostolique.
«■I cela de p.-irlieulier. qu'elles uu sont munies d'aucune
, et qu'elles ne portent presque toutes d'autres dates
celles du lieu cl du jour du mois Cette particularité a lieu
dans le i4' siècle ; car alors les dates de taules sortes de
furent presque réduites dans ce siècle à une forme uni-
^, le lieu, le iour dit mois, et l'année du pontificat. Ainsi ce
K peol plus être une marque distinctïve entre les grandes et les
jaUn bulles. D'oii l'on peut conclure que le défaut de «igna-
hM 4es cardinaux , le défaut des dates de l'incarnation el da
i
308 BtlLLB.
l'indiclioa , des cercles et des monogrammes , ne luffiaeot pu
pour rendre suspecte une bulle consistoriale , qui n'est pas en
forme de privilège, principaleineut depuis le milieu do i3*
siècle jusqu'au 1 5'. Dans cet espace de lems, on fut moins con-
stant pour les formalité)) des bulle» conïistorîales on solennelles.
Maift,danslei6'sifecIe,on mullipliaà rinfini les formalités pour
la ptiblicalion des bulles et autres cnuslitulions ; xignalurei
hors d'œuvrs , enregistrement, cerlificat des couriers apusloli-
ques, ou du maître des couriers, souscription du cardinal pn>-
dalaire, exposilion ou lecture de la pièce en plusieurs lieux,
etc., etc.
BcLLcs rtncABTES. — Les bulles pancartes sont celles qui, con-
firmant quelques donations faites à des églises, en rappelaient
assez souvent la qualité et la quotité, et y ajoutaient quelquefois
la confirmation de toutes les autres possessions, nommées spé-
cinquement, mais en gros. La plu» ancienne bulle pancarte
que l'on connaisse, c'esl-à-dirc qui contienne le recensement
des biens d'tme église , fut donnée par Grégoire IV, dnns le ff
siècle, quoiqu'elles fussent en usage long-trms auparavant.
Le caractère distiuclif et spécifique de ces sortes de bulles
purement pancartes, c'eiit de ne iamaii porter tout à la fois \l
monogramme avec les signatures et la date de l'année. La réu-
nion de ces trois caractères répugne à ces sortes de bultes.
surtout depuis le milieu du la* siècle, et les rend fausses; cci
caractères pris séparément les rendent aussi Ir6s-suspectes. Du
autre caractère qui , sans Être uniquement propre à ces soriei
de bulles, paraît cependant leur être essentiel , c'est d'être ler-
minées par un ou plusieurs amen. Le défaut de celte formols
aux 1 r, la*, i3' et i4' siècles les rendrait au moins auspecles.
Passé le milieu du i3' siècle, vers la fin surtout, à peîuO
peut-on découvrir quelques pancartes revêtues des formalités
qui les distinguent des antres bulles; il en est de même des
bulles privilèges dont an va parler : doii il suit qu'après cello
époque, il ne faut plus cbcrciier dans les rescrïts des papes, que
les dates du lieu, du jour du mois, et du pontificat. Au i4*
siècle , CCS sortes de bulles pancartes devinrent estrCmement
rares ; et depuis on n'en découvre plus.
La plupart des bulles pancartes, outre la confirmation des
^^
nuLLE. 309
RiRuiiermaienl assez Muveut cerlaiiisprivilt^gcsi alorf> elles
Ules caractÈre» de bulles privilé{;ea.
EB. — Ce!isor(eedcbulleBétaîciitniiisinomin(.'cs
in'elles accordaient certains drults, certaines imiuiuiilt^^
Iralcs ou alibayes. Ces bulles , ijuuiiiue rares, Turent
■ usage dans lesii', la' siècles , et une parlie du i3'.
Wt dai» l'ordre des grandes bulle». Letir nullieitlicilti
^Dulre la formule rn fxrptlaam, de ia saluialion du pape
s teni vaiclt, placé à la fin de la bulle en gros curac-
au long uu en abrégé ; des souscriptions du pape et
■dïnaux ; des formules de dates iisitces dans les grandes
kdet signatures de l'écrivain et du cliancelier; des figurci
* concentriques, des socaui; elc-i etc.
i> Nicolas II, au ii'sitcle. la formule des dates parlicu-
1 bulles privilèges , devint pres(|ue uuifuruie ; et elles
M presque toutes cet ordre, le Jicu, le jour du mois,
lidn Seigneur, celle du poulificat et l'iiidiclion.
nsl pièrc i|"c depuis Innocent II, au 1 1' siècle, i|uc les
s des cardinaux, dans les bulles pri^ik^gus , dovinreiit
Mgr commun. Un en trouve ccpend;int du lu' <pti sont
■ par des évoques , des prêtres , des diacres et des sous-
•lles privilèges subirent le sort des bulles pancarli.s sur
1 13* siècle ; c'eat-Â-dire qu'elles n'eurent plus alors du
nparlioulîëres qui Icsdislinguasvent des autres bulles;
M te i4*, elles devinrent cxlrèniemcut rares. Uu ne peut
r de bien décisif sur eus bulles cxpédii.'cs dans les ()',
, et une partie du ii*. Klles n'uni de fixe ({ue leurs
(sen tout genre. Uais on serait fondé À regai'der comme
,, quelque originale qu'elle parût d'uilleurs, une bulle
p donnée depuis le milieu du 1 1' siècle, apris l'an 1 188
, jusqu'au i4' excluaivemenl, et qui n'aurait pa» la
ri des caracti-res SHivanî>, ni la suscripliun lerrus itrtorum
li la clause in fitrpetuiim , ou talutem tt apo.'toUciim binedic'
a l«m pntunlibuM quilm faluiU i ni les clauses ciimmina-
fc; ni la conclusion amin ; ni la saUilDlion licne vultli ; ni
■ deux formules de dates, dont la première iùi de la façon
erégionnairc, et la seconde du clianculier ou autre;
I. 1'.
i
\
21(1 BULLE.
ni les dates du lieu , tin iour, des calendes , du )H>i)l"t(^3i > de
l'iridiction et du rincarnalIoD ; ni les cercles conccnlriques; ni
la sentence ou devise, etc., etc. Il faut toujours faire altcnlion
que toulC!: les bull' s de concession de privilèges ne sont puinl
en furme de pancartes, et que c'est des premières parliculicre-
mcnl dont on vteiit de parier.
Quoique la formule salalem et apoitollcam bensdicliontm Hll
alTccli^c aux simples bulles, lettres ou d^crétales, depuis le 1 1'
siècle jusqu'au i4', et que celle in perpctaum fût propre aiii
bulles pancartes ou privilèges , ces dernît^res cependant prirent
quelquefois la première fonimlc : ainsi l'on ne saurait déduire
nucUD moyen de fauE de ce changement. Mais depuis le ii "siècle
jusqu'au 1 3', une bulle du premier genre qui porterait la for-
mule in perptluum , paraîtrait suspecte, parce que ces cbangc-
mens n'ont pas été réciproques. Dans le i5' siècle, sous Eugène,
tnules les bulles en général proprement dites , ou scellées en
plomb , eurent une marche constante dans leurs dates , doul
voici Tordre : le nom du lieu et souvent du palais à l'ordinaire,
l'année de l'incarnalion , le jour des calendes , et l'année <kl
pontificat. Cet arrangement a subsisté sans variation jusqu'à
nou.«.
Outre ces bulles disliugui^es par des formes, des noms cl iH
objets dilTérens , un en connatt encore une autre espace q'><
rentre dans la classe des grandes bulles , et qu'on a[ipelle tuila
cruciatœ. On tire leur origine de celles qu'Urbain II publia pour
la première croisade, et qui portaient sans doute le signe de U'
croix.
Dans le i6' siècle, toutes sortes de constitutions aposlolïqan
furent réduites à trois, les bulles proprement dites, IcsbrcGiCt.
les moliti propr'U. Voyez Bbefs cl Mous psoraii. lilles sont dislto-
fuées entre elles par leur suscrlplion et leurs dates. Les boUll
portent toujours en télc, iV. episcopax tenus serrorum DÛ, d
suivent l'ordre des dates énoncé plus baut.
Caractères E\lriDst<]ue9 des ballts.
1.C9 grandes bulles , en tant que distinguées des brefs et dci
petites bnlles en forme de motiu proprii , ont loujoun É\i écrite
tn langue latine ; un no c
ccl uuge.
Du aé'ioae des papes à Avignon est venu l'usage d'écrire les
bulles de prOTision en caractères gothiques modernes. Le carao-
l^ lombard il] ue t'était conservé dans les bulles jusqu'au milieu
du la* ùècla.
Le style fut exirémeroeut liumble dans tes bulles des 9 pre-
micn sitcles, et fa élé quelquefois depuis. Voyez Plcmsl, Fils,
Tù»-CSEB, PoSTiri, àlÉcRupuLiTiiH, TiT», FoBiuLis, Adbesse.
Crilique dn bulles en général.
La scienoe de la critique des bulles est une partie essentielle
dei connaissances diplomatiques. Alexandre III et Innocent III
rat parlé des marques auxquelles on pouvait reconnaître les
fausses bulles, et les distinguer des vraies 1 mais leurs priuclpes,
ou peu KÙTi, ou iusuDisaiis, n'uul pu servir de lois générales.
Durand , évëque du Meudc , et fameux canonisle , a donné
pireilkmeut ses décisîous sur les qualités que doivent avoir les
bulli»; mais il s'est trop boriRS peul-étre sans s'en apercevoir,
wti usages de son tems. Ses règles, appliquées aux siècles an-
teneurs ou posléricivs au sien, ne pourraient qu'induire eu
erreur. En voici <jui sont exemples de ces défauts.
La cbaleur et raltention avec lesquelles Innocent III et Cé-
Icsiiu III ont poursuivi les fausses bulles, ne pernieltent pas de
«mire qu'il eu existe encore quelques-unes : la facilité de re-
Venoaltrelesiausites des véritables, avouée parles papes mtïmes,
^Iruil tout soupçon à cçt égard.
Fhw les bulles sont anciennes , lorsqu'elles n'ont pas été fa-
fttiquéo par des contemporains , plus elles donnent maliËre à
liecilique, et plus ou est sûr de les surprendre eu défaut. C'est
^ qu'il est aisé de concevoir, à n'envisager seulemeut que la
4ilIicuUé de rajuiitcr les sceaux e( les (ils qui les ultaclient, d'a-
voir du pambeoilu du tems , d'imiter l'écriture , le style et les
Annules d'un siècle éloigna'.
Touteii les bulles fausses ne sont pas supposées. Une bulle
■upposée est celte qui n'aurait jamais élé donnée par aucun
fa|ie; et uoe bulle fausse est celle qui énonce le faux, soit par
firtificc du faussaire qui en aurait raclé une partie , soEt par
.1
SIS BDLLI.
la maurabe foi des dépositions de ceux qui l'auront
' on cil jugera mieux par le détail guivant.
Ce n'est pas une règle sûre, pour reconuaitre les vraies huiles
de tous les siècles , que tes papes trarlent toujours les évéfjuei
de (rira, et qu'ils n'emploient jamais le pluriel lorsqu'ils adm-
seiit la parole à une seule personne. Cette règle, donii<^ par
Innocent III, ne doit être appliquée qu'à lui et à ses prédéces-
seurs imméillaii.
Des fautes, ou contre la latinité, ou dans la citation du teils
sacré, ne sullisent pas pour prouver la fausseté d'une bulle.
Toutes les bulles qui se trouvent dans les registres des papes,
dont elles portent le nom, ou dans les collections aulhenliqoes,
■ont incanlc^lflbles.
On ne doit pas rejeter une copie aullicnlique, faute de l'ofi*
ginal sur lequel on puisse vérilicr la bulle.
La fausseté des dates d'une copie, même authentique, n'em-
porte pas celle de l'original' ; et la fausseté d'une seule date de
l'original , de l'indiction , par exemple , ne doit pas non plot
l'infirmer.
Une bulle ordinaire, non en forme de privilège, qui réunirait-
les dates de l'année, de l'indiction, de l'incarnation et du pom
tidcat, serait suspecte depuis Grégoire VII, très-Minpecte depob'
Urbain II , et fausse depuis Innocent II jusqu'à Grégoire VIIL
Au contraire, les bulles privilèges des la- et i3* siècles seraienl
suspectes, si elles n'olTraient point dans cet ordre les dates de
lieu , du dataire , du jour du mois par les calendes , de l'indiB'
tîon , de l'incarnation et du puntittcati
On ne doit pas conelure qn'nne bulle est fausse ou suspecICi
pour être signée d'un cardinal qui ne se trouve point dans
listes imprimées, parce que ces listes ne sont pas louroun
exactes.
Une bulle (|ui accorderait des droits dont on serait sûr qn
les papes ne s'attribuaient pas encore la disposition, serait pM
le moins suspecte.
11 est encore plusieurs antres règle» fiénérales, mais que l'o
trouvera parmi celles dc^ diplômes, qui peuvent être égalefflei
< Sitond ,}/émoire <lt Soiuois . page IGD,50Ë.
lux bulles. Vo^'ez DktPt», ScBAcx, PdivitÈcts, Ankéb,
[M. Voytt CÈDOLB.
ES abréiiatioDB coanneaçanl par la Itltre B, que l'oa Irunvc
Nir Im nionumens et les maauscrin.
«iDt, beu£, Balbi
II.M.P.— Bent nmiGDti pniiiil.
tiu.boaiiavibu*,
od1>
B.MK.C.-BeDè mcreit cibum.
u» , imabilU.
eoediclio.
G.N.-UoB* «r,At%.
D conceMam.
datnn.
BN.U.l.— llDoibiclatcDio.
CI cdjcto.
BN.M.FEC.-Benè mcreiili fedl.
e, boDi Turtoni ,
bon»
B.O.-BpQÈ.opIlroè.
lû,beDeltclum,bu
nu m
B.P.— Bonomm patKiiar. eu peu c
«tecH.
MO.OU patCll», 1>MU p«Muiu, bu
I.C.— Boal fidc
coo-
p.t«i«.buBa publics.
B,PC.-Boa> pccunia.
.BfiUn..
B.Q.-Boù> qa,..i„, bon. q»».i».
Gdei pow«MW.
BR.-Booû.om.
brtmr*.
II. II.— Bon uni m reetor. ' i '■
KTilia.
BBI.— Briranaîcu*. ,,,
D.[<P.N.-Boi>u reipHUicx! Dtl^i.,
■ hie .il» ju.eoi..
Bn.SI.-BonurHn>«C'i.
ndicium.
B.S.—BunaïuauIiiK^cil.
adieu )<idkiiiiii.
ll.T.—BunoruDi lulor.
B.V.—Benttiill.
■m Uberi.
B.V.A.-Buni»iri.rbJtrit4..
ri>.
B.V.V.-Biloot, rina, Vcdm.
ençBot à parler He la lettre C , la première olione
DRS observer c'tst le chaiigemeiit tju'a subi l'iilpha-
i»d!» que tous le» alpliabets si'mîliiiues et le grec
lettre le G, le latin met à celle place le C et reu-
I 7' place, aprèa la lettre F. Nous cxpliqueroDs l'o-
S causes de ce cliangemctit , mais auparavant,
i l'avons fait pour les A et pourlesB, examinons
point il est probable que la 3' lellref<t'milî(jue tire
t
I
ttl Di: C F.T DV C SÈyiTItjIiLS.
■OD origine des écritareB hiéK^ypfaiqiics , c'esf-à-dim du clifj
Sois et de lYgyptîen.
Origine thinoÎK cl vgypli«iae dn G cl du C séoiiliqim (Pt. Ml).
La 3* hetiK, exprimée en lettres sémitiques et grerqmwpart
G , comprend , clicz les Chinois , de 5 fi 5 licuro' du malin
nosbeures, et est représentée par le raracKre i de la p/«mA«VII
et par lesvariélés a, 5, 4- Ce carnclèrc se prononce jrn tM à
en cliinois, "T en jnponais qni ont In de gauclie à droîll
gand on dan en cocfaiochinois. Il signifie adorer, prier, aunnili
ce qui avait lieu au lever du jour. On voit , en elTel que le a
ïactère csl composé du grandeotnblt ou tnit représentant letw
et pareslension Ditit; il signifie de plus tast et trfpltd, dont o
se servait pour bi-ùler de l'encens et Taire des sacrifices. Il prea
sa place sous la clef des voûles. Or, bien qne sa fornw nUKleii
n'ofTrc qu'imparfaitement la forme de ce» divers objels, on
retrouve pins dislinclemeiil dans les formes antiques de Tri
goty ei de Norisson, notamment dans les Hgiires 5,6, 7, 8,(]
II n'est pas besoin de faire remarquer que leiun de in^, lun
tniliqiifment , c'est-à-dire à rebours, a pu donner noisMncC W
son du g . ainsi que le son gand des cocliinehinois.
Quant k la formé , il csl bien évident que les figures a, 5i
ont pu donner naissance aux nombreux caractères sémiliqi
exprimant le G , et qui tous sont formds par une ligne dreiU
rrcoarbte par le haul. notamment le G des alphabets I , II, Il
IX, XIII, XIV, XV, XVI, XXXIV et XXXV de la planche
nous donnons ici , et dont nous citons plus particulièrement
pour exemple les fig. ti, i3, i^et 1 5. Nous retrouverons
outre le toit , ou comble , ou citl dan^ l'hébreu des médailles
fig. ao, et dans le grec ancien, fig. 17 et t8, dans l'étrusqne
19, et dans notre C, %t. De plus nous retrouvons
pied dans le chaldaïque, fig. aa et a3. et dam le runique a4
qui oui pu être formés par les figures chinmacs 7, S et g, Enfi
nous voyons la croix simple et double des formes chinoises
et 7. dans les alphabets sémitiques XXH et XXVII.
Quant à la ligniftcalion, nous trouvons celle de voùle, i
pointe, de dos, île bosse, de ghibbe, dau* les mots hébreux33 gi
oa g/iib i et tnùme ccWcdcToie cl gobilel, dans V2:,gabali el ghiik
m
OWCLVE CHlVOreEETEfiYPTIt.VOTDESGETDEsC SEMITIQUES
ODETOL'SLEsAtfHABETsSlaDTIQCES.
ZD nu XIV XV xn xvn xvm xix xi xxi «d xxra
tt • » jxn ' xnn xnm
L-^g rr<f:
pJKYvy-v^trrt<-r -^
[ Formation dc C Latis, Capctal. MisuscrLE et Cbhsif.
te c a a a C i£ X c -c
» .■* -»■/ -f* >; ^ a ii' i**f^ " 'f V "^
c Lwix Catital des Ihscriptioss
t'<Gcf çf "Vc-c'àooV/ps & OG ^fcf («ra
. i.-'i'"ji/.™-^j;rrt
G DES 1LPUABBT8 SÉMITIQUES. SI 3
1 knom de la 3' Ictlre, ghîmel, sigairie c/tamiauit cauic de lal/rn*
AwB dot, el eit[>rime aus»i l'id/'e d'a/iùration.
Enaalra, coiame le caractère chinois, la lellrc hébraïque
l.signîne 5 oii la 3* plact.
ynaol à IVg^flifn. iiou4 Irouvona d'abord que le G y est re-
ptésculé comme en chinois par des Toif] ou des Irépicdf^ fig. aS,
i6, >8 , sg el 3o >, et de plus par des nesct ou Irépitdi avec
DU catnblt, toit ou toatirlurt , comme dans la ilg. 36, qu'il est
diflicile de ne pas trouver confrirme a,nx figures csliinoises lo
cl 11. el en particidicrà U fornicé^ptieiiae a;, que ruDGroî-
nit copii^e de la figure 11 , ijui, codunc IV-g^ptieu, ressem-
ble A Due sorte de nœud ou plntAt de Irip'uit.
Quant k la rasemblanct de IVgypliuji et de l'Iiébrcu, M. Sal-
loliui fait observer avec raison (|ue la forme 3<i oti le tant dé-
tenu en /l'iraliqur 3i , a formé le tirstorUn 5a et le /lUroiolymi-
Uiit 33. De plus , nous rclmuvoiis encore ici dans IVgypTÎen ,
|MHir signifier le G, la lignt droitt recourbéf par te liant, dans le
fùium, ou utptrt, ou cross€ fig. 34. 11 y a encore d'autres formes
4(M)I uoas parlerons à l'B axpiréc, au K et au Q, toutes lettres
du iu£mc organe, de la même valeur, et qui souvent ont
^ir prises les unes pour les autres. Nous nous bornons ici k les
-<;iler dans les fig. 35 . 36,37 ) ^^ ^' ^Oi *l"fi to"* '^ monde
unaiira pour des K.
li'apris 1oute<i ces simîliiudes de forme , de son et de sî^i-
bcatïoii, il nous parait didicile de nier IVtroilc liaison qui lie
les langues anciennes, et Irur filinlinn de l'une h l'autre.
Cbaugemenl du G en C dans le l^lin.
Pnisqne les Latins tirent leur alphabet et leur langue du
grec, la troisième lettre de leur .ilpliabct a du être prïmitivc-
IDent an G. Or, c'csl ce que nous apprciiin;))! les di'bris de
rancienuc langue latine, cl les auteurs qui seiioot oceu|ii^ de
rorigine des lettres latines.
En elTcli dans les fragmens des lois de Numa, conservas par
Fe»lu>. uous voyons qu'un écrivait Ctnua pour G<nua ei Ta»-
' VaiT l'Anafyte gramnaflictxU raimaBic de dlffJmu lextn ancien*
^ptieni, par F. Salvolini, atpl'ubcU a°' £9fi, S37, 67. S/., 69 CI l«
•«Kfifi. Ml.
216 C DBS tLPaABETS stHITIQCES.
chor pour Timgtlor ; et dans l'iuscriplion Ue la colonne rMinl*
élevée à Duillius Nirpos, l'an 4!>^ <le Rome , nous Irouvous en'
core exfoeiont ]>our iffagiunt. CcUc iimililude de prononciatloi»
du C et du G s'est conservée dans la langue laliuc îormtc, oit
l'on écrJvail el l'on prononçait Gneius pour Cneiiu, Gains (loot
Caiui. dans les composes de eeniam , oîi l'on trouve vigtsimiu
pour ticttimuSt etc. ', el dans les composés de quelques verhci
comme d^o , qui fait à son prétérit acfuj(pour agliu ,) rtgo ifii
fait rexi (pour regsi). D'ailleurs les auteurs latins uoua le disent
oxprcssémeiil ; Ausonne s'exprime ainsi :
Prtraluit postquam Gamma, tin funeti prîils C.
Festusdit plus explicitement: G oilm qaod nanc Cf el Quin-
lilïco avertit que comme il n'y arait pas anciennement tie C ni dt
T, 'h étaient ailoHcit en G et en D '.
PhUarque dit que ce fut Spurius Carvîlius qui , après U pre- _
mii^re guerre punique fut inveuteur de la forme actuelle M
du G lalin , et probablement lui assigna U place qu'il fl
occupe en ce moment, dans Falphabet, larnlis qu'auparavant ri
il était confondu avea le C *; mais nous reuvoyous au C et au K ' ■
pour d'autres détails *. 1
G des alphibeis des bogue» sémiiiqnei , d'aprfe* la diviskn da tébtt*t 1 1
ttliHograpki^iie df Baibi.
I. LANGLE hébraïque, divisée
Ed htbrea ancien OU lUbreu pur, lequel compreod :
Le I" alphabet , le sanutrilaîn *.
> Testii, au mot Ërgua* el Scho't HUt, i* ta Litl. Ut,, tome t, p. IL
■ ;j.. p. 49.
* AusoniKiJ* lilltrit. — Vkrio», kitrogfy., li*. *u , ch. al, — Vmmbi^
ée Crdinm.
> QaintiliFn : et cum C >c limilitcr T nos Taluerasl , In G ac D m^
liuntur. Voir Viclori%at au ]iv. \" dt ortlitigrap.
* Voir lui tous \ta changcmeos iiibii par In lettres gmipies tt latine*;
naeicellenl ouvrage de M. l'abbe' BoDdil,iDlitu1e: Intr^aatiom i U Ida- ■
gMt tattiu aa aïojreii de Céladt dt ta recint* tt d* fd rapport» avec tt fran-
fait , JD-S", p. ï38. Paris , chei llicbetle et Chamerol : prû, & franc*,
* Voir, de plus , cl-aprïs, comment dom de Vainn •iptîqnc la fontM'
tJon du C lalln.
i Nous ne croyons pas devoir répéter ici quels lonl les ouvragn M ^
C DES ALPBAMTS SÉJIITIQICS. îl?
!«»• id. pabWé pat ÈdouaiH Btrrtard.
Le III* par VEitcyelopéâit.
\jt\S', celui «les m/rfai/fM, donné par M. Slioimel- -^-^
Le V* , publié par Durtt.
le Vl-, l'alphabet à' Abraham.
Le VII-, t'apbabel Je ^afomon.
Le Vin», d'ApoUoniiu de Thyaiu.
n'Eu chaldéen ou hibrea earri, lequel comprend :
' le IX., celui qui est usité aujourd'iiui dau» les lûrcB im-
p ri (nés.
Le X*, dUJadalqae.
L* Xr. usîlé en Perii et en MeàU. ' '■•
Le XIK usité en Babylonie.
^En hébreu rabbiniqae, lequel comprend : '*'
Le Xni' le chald/en ears'tf.
t^euxième division de la langue hébraiqac comprend lepA^-
ieûit qui est écrit avec les trots alphabets sulvans :
Le XrV", d'après ÈUouai-d Bmard.
Le XT*, d'après le mCme auteur , et qui ressemble toul-i-
foil an litaai ou erackct égyptien.
Le XV', d'apte l'EiiCftlopédit.
tlroisième division comprend la ]ang[ic panigue , Jcarc/iàia-
■fiu ou eartAaginoist , laquelle était écrite avec
Le XVJI>, d'après Himaktr, n'a point encore de G> ', i^
LeXVIIl",ditZ<u^.(a<i.. ..,
Le XIX', dit MeUtaia, n'a point encore dcG. . !„■•(<
Le XX' n'a point encore de G.
\. La langue SYRIAQUE ou ARAUÉENNi!; , laquelle com-
prend :
LeXXi', VEitranglulo. , .,,,
Le XXII%le^«(or.>n.
Le XXlir, le Syriaque ordinaire , dît aussi Maronll». ''
Le XXIV*, le Syrien des chriiiep^de wnl T/iomai. ,.
haXXS'tle Palmyrtnien. "■ „„„'.,„, ., ;,' .■ !j',j,.,^i
LcXXVI-, le Jut«n, Mend<^Upji,M*V^\ [ ''.',-. !„, ^^ip
■tmnqui nous oui fourai ces divers alpIiabeU; tcux qu! \(iiillrua't
«oMifrc, pourront recourir & la page SI, ou ntiui stnns traite des A.
31S bV C hATin CAPITAL.
Le XXV[f et le XXVIIl', dits Maroniln.
I^e XXI\* le Syrinque majaarute , et cm-sif.
IIL La langue MÉDIQUU, laqut;lle£laitécrite
Le XXX*, le Peliki, lequel cat dérivé,
DuXXXI', leZem/.
IV. La langue AltAfilQUE, laqHeUe est écrilc
Le XXXll*, Hit YJnibc lHUral,ei
LeXXXIH'.dit le Cuupf.igut.
V. La langue ABYSSINIQUE ouETHiOPlQUE, laquelle com-
i'r^iruni<"(if ou Gheei ancien; a' le Tigré OU Gbcei modam;
3* YÀhmariqiie , leïtqLiglles langues sYcrivenl toutes avec
Le XXXIV* alphabet , l'Jbyssiniqiie, Ethiopiqai , Ght*x.
Enfin vient le Copte, que Balbi ne fait pas entrer dans les
langues «émitiquea , mais qui cc[>cnilant doit y trouver place ,
m qui est écrit avec
Le XXXV, alphabet, le Coptt,
G frccs ancieot.
Nous ferons peu de remarques sur les G ^rccs anciens. II fwt-
fil , en effel, de jclor les yeuK sur les dilTérentcs séries iIp G
sémitiques pour voir que les G grecs sont, nu cinclcmcnt seni-
blnbles, eu seulement retoumét. Lj ressemblance des G latins
el des G grpcs est également Trappanle.
Quant à leur âgi^, les G composant la diviilou n* i, oompren-
ncnt les tems les plus attciens de In Grèce jusqu'à Alexandre ;
le n° a* ceux depuis Alexandre jusqu'à Constantin ; le n* 3,
depuis Constantin jusqu'à lo ruine de Constanlinople; le 4*
quelques G cursir» d'une charte du G* siècle , ce qui prouve
qu'ils remontent au-delà.
Fornulion du C latia capital , nûouscule cl cursif Plancbe VII.
Presque toutes les plus anciennes écritures de l'Europe, dit
Dum de Vaines, ont uo troisième élément qui approche (lu
Gamma des Grecs, fig. i, et du C carré, flg. a, ou rond, flg. 3 ,
des Latins.
Le C carré, /î^'. a, bien plus rarç micj^autrc _, se voit ccpcD-
C MinUSCULE. 3J9
iinlplnsîean FoU avant et surtout depuis l'ère chrétienne :oa
le douve souvent aux C* et 7' siècles sur le» médailles de nos
l Rm% '. Vers le 1 1' siècle, il était assez fréquent dans les ins-
RV tn'plions. mais {ilii!i élancé.
^M L'tiMgc de relrnncher le bout des letlres majuscules, comme
^m OP l'a observé à l'article B , fit du e naturel nn e fermé comme
■^ DD q , mais sans queue , fig. 4 , et qu'on appelle C golhlque des
I tus Icms; cela forma, depuis, le C double en anoodissant
W kLsut et le bas de la ligure à la joncllun des deux carac-
tères, fig. 5 et 6.
Le C majuscnle cl minuscule brisé à deux traits , fig, y, fol
rt<;u très-favorablement aux 6* et ^t siècles. De cette briiiÉre
tint, dans le même tems, ieC fig. 8, qui n'est pas rare dans tel
mounmcns lapidaires de ces mêmes siècles, et qui se rencontra
néine dans ocrtains manuscrits. De ce dernier, dont la forma
approchait beaucoup d'un double C, vint réellement an C
composé de deux l'un sur l'antre, fig. g, dans le goût do nos
^andsE cursifs. Il fut très-ordinaire dans les écritures cttrsives
rontaines, franco-galliques et carollncs, quelquefois dans la
comive TÏsîgolbtque , mais jamais dans la saxonne. Le C do
celte dernière forme varia dans ses grandeurs ; an ■;• siècle il
s'éleva quelquefois au-dcssun de la ligne; an K', celle élévalioa
devint fréquente et ordinaire au g Quoique fort liaule, elle
n'égala pourtant jamais celle des lettres à montans, dout nous
avons parlé à l'article B.
c minuteiitt. ' '* ' "
Le croinuscnle des manuscrits de plus de mille ans, rra-
Kmble assez à Vt de notre italique , à cela près que l'extn^
mité supérieure en rentrant dans In panse ne la louclic pas
loat-à-fail : il fut Irès-arroniii en proportion de sa pclitcsie;
mais son élévation successive lui fît perdre de Ha rondeur. Au
II* siècle sa hauteur est très-sensible, après il commença h
se hérisser de pointes et d'angles qui nous annoncent le rë-
goe du gothique.
Le e minuscule dont la télé est relevée pas un trait rnurlic,
fig 10, parait, surtout au 9* siècle, dans nombre île niatius-
■ I.eB)tn(-, Trni(éi(tt 3/v«iaitt, p. 44, SG. ""''! '" "■'
i
729 c c«iiSir.
crits. Le [tclîi e de m^mc forme, fig. it, eliiployé tfàiid ^cs
chartes ne devient un peu constant (|u'aUK 1 3> et iS'siëcles.
Les e cm-sifs ont d'autres caractère». Ceux de 1b romaine
du 6* siècle sont parfaitement arrondis par le haat et par la
dos qu'ils ont un peu allongi.'. Le c curaif est antérieur ag
i3< siècle, lorsque, composé do deux pièces, il ressemble à -
peu-près A uns a dont la partie gauche inférieure manque, et
dont la partie gauche supérieure est lîtie avec la lettre précé*
dente, comme la /ig. la.
he ccursif en forme d'«, tel qu'on le volt fig. (j, est Uéro*
vingiea : il est la base d'une tuflnité de Tarianles, dont il ctt
cependant aisé de voir l'origine. Le» figurtnZ, t^, i5, 16,17*
18 et 19, qu'on peut voir également dans la planche de r8,cD
descendent assez naturellement : Ici fnt l'état du e onraf
Franco-Gailique. Sous la seconde race les cursifs parurent
moins inconstans dans leurs figures : »ur un simple petit •
■'en élevait un oblongsnns rondeur inférieure, qui ressemblait
quelquefois à une l fermée par le haut, figura 90, ai et 9x
Voilà l'idée des c cursifs sous Charlemagne. Sous Louis-le-Dé^
bonnairfi et sous Charles-le-Chauve, ils ne diB'érèrent pas de
beaucoup. Sous le roi Eudes , dans le lems de l'écriture allon-
gée , la partie inférieure fut deux fois aussi haute que la supé-
rieure. Ce n'cBt qu'en 1108 que le c surmonté d'une espèce
d'e tronqué, ftg. aS, semble disparaître.
Une boucle ou frisure au haut du c, de r«, de !'< et del*/^
caractérisent trts-bicn le 10' siècle, même la fin du 9*. Csll^
forme s'abolit au 11', excepté eu Allemagne où on la oou-
serva jusqu'au douzième.
Le petit e puremcut minuscule s'établit dans la.cursive au
9' siècle; 11 s'y multiplia dans le lO' : il s'écrasa un peu. cl dts
9?! il prenait même en Allemagne la figure d'un r minuscule,
fis- ^^■
En général le e ancien éprouva cd France des variations
continuelles : celui de l'écriture allongée y fut encore plus su-
jet. Vers le milieu du 1 1' siècle le petit e chassait des diplômes
U c cui'siF pour se mettre à la place. Flus de trente aua avaut
AD C CAPITAL LATIK. S»
àUit OC siècle, à peine restaii-U quelque trace de l'auciea
Ibooclé, fig. aS , si l'on an exceple la liaison du c et du t,
jf.iil. II est fort douteux que le i -i* siècle puisse rouruiri|UGl<
^ncJDple da C antique. Eu Allemagitc il u'iitail déi& plua
■iu â la Gu du lo'el au commcnccmtut du i ■*, ou dès l'an
Mt m£me da iis l'écriture allongée.
in]Qc vers le milieu du la* ni £ de i le c, quel qu'il pût
kl. ^lait toujours ireuiblant dans l'Ocriture ellongi^e : dans ce
«de les trait» gothiques et bizarres puur former le c se mul*
^feicBl eu France.
[1 n'est pas hors de propos d'observer que le i: et le ( dea
atrtu et des manuscrits se confonJircut depuis le i3' siècle.
i U léle des diplômes des empereurs d'Allemagne du moyen
lp,on Irouvo un graud C maiusculo j celte lettre, quia éli
ihpiatique pour bien des auteurs qui n'ont pas réussi dans
Bnconjeclure», est un reste de l'invocation en sigles I.C.N>
.Cir'ali it»Dtin«. La monogramme de celte invocation se rap-
Rcba toujours de plus eu plus, d^^ les commcncemens, do
• Sgnr* du C. Sous les Olliuus celle figure dominait; et sous
k boisi^iue empereur de Ce nom on n'y aperçoit plus que ce
C:celle forme élaîl ordinaire au i3< siècle, mais au t3* on
■aniença & romeltrc.
Eaplicalion du C capital Utin des inscriptions.
Là i" diciiioB du C copital, inscrit sur les maliùres dores,
MlienI les C qui forment un angle dans leur contour, et qui
Wt semblables Ijutat an r grec, taulAt h L laliuc. et tantdC
angle ouvert du cAlé droit. Ils sont tous I'ur4 aucicui, ex-
Opté les trois derniers de la i"ct di; la 'j' subiUriiian.
La 11* est composée de C plus ou moins carrés , doni les ngu>
I appartiennent presque toutes au muyen-àge . quelques-unes
lia hante anliquilé, comme plusieurs du la l' talnlitiitinn ; et
fMlqoes autres aux bas tcms comiDe la dernière de la 6*.
La ni* diritinn ronforme des C divorsemfut arrondis, les i",
»f,3*, 4' subdivisions conviennent assfz aux [n-rniîcrs siècles,
BU inoycH'^} . et rarement au b^i- Icnis. }.u &■ dé-
aoe grande auliq*)îlé, lui<qii<- qnilques-unes ilo res
É
i
r
iii CABALE*
figures reparaissent constamment. La 6< et la 7* indiquenilfli
quatre premiers siècles.
La W' tlivision , uniqurment consacrée au gothique, ne a*é>
lève pas au-dessus du ia< siècle, et descend presque juaqu'n
nAtre.
Du C capital des maauscrits, du C mianicule et du C cunif.
Planclie VIII.
Pour abréger, el pour ne pas nous répéter inutilement, notu
devons rcnvoyev, pour l'expllcaliun du cette planche , d'abord,
à ce que no.iâ venons de dîr-c, de la fvrmalion du C latin capital)
rninuitcule et cursif , el ensuite aux longs détails que nous avons
donnés pour l'eiplication de la planche VI, celle du B '. Toulei
les diviHions, toutes les dénominations j sont expliquées et
classées.
CAABAB. nom arabe, signifiant un dais, un toit ou maltoa
carrée ; c'est le nom assigné au temple de la Mecque , qui est
regardé comme le tiit ou la maison par cxctlUiwt. On retrouve
ici le gravd comble ou toit, par lequel les Chinois trxprîmeal
Dieu : voir, ci-dessus, la formation de la lettre G.
CAB.\LE vient de l'hébreu rt^p, qui signifie rfV«/itionp<irfraifi.
iion, Aiusi, d'après sou nom, la cabale serait le recueil des tradi-
tions juives antiques, conservé de père en fils et de génération
en génération, depuis Uoyse et m£me depuis Adam , auxquels
ils croient que Dieu donna non-seulement la lui, mais encor«
l'espUcation de cette loi. Ce serait une espèce de tliéologie se-
crète , transmise de bouche en bouche, enseignant à découvrir
dans l'Écriture- Sainte des sens mystiques et allégoriques. C'est
de là que sont venus les llabbins cabalistes, qui définissent aEus!
la cabale : • Une science qui élève li la eonlcmplalion des chose!
■ célestes, et au commerce avec les esprits bienheureux; elle
■ fait connaître les vertus et les attributs de la Divinité, tes or^
■ dres et les fuiictious des auges, le nombre des sphères, les pn»
» propriétés des astres, la proportion des élémens. les vertus dea
■ plantes cl des iiicrrua, les sympathies, l'instiuct des animaux,
■ les pensées les plus becrèles des hommes. >
11 y a trois parties dans la cabale, la 1" appelée BeruUk «st
■ Votrci-deuaspogetS£,1S7et 158. '
I
CLati.v.Capitaldes M-WLSTRITS
< Il .- J +
uCiaercLc: MixEJcrirrczTart
c Mjnuscvle Latin
« CuBsiF DES Diplômes
\i!^'W-<' !n{"-uce:"fi""'ct<^"' i"i:^(
ifaCcte"'cctfc<tCD!;Cfi'fffifCcrr»
r^iiCfCftf^Mfrrtwc?""crftf-cg'g:gr
1
la uieDCe des vertus occultes que le monde rcnfirnie. La
2; nommée Mereana , esl la science des cho«es surnaturelles.
L:1', lonl-à-fait Ju/vfîl/fwusc el mi'-prisi^e des Jnis mêmes, con-
sùleàfaire des con)arat!oiis ou & porter des amuletles pour se
prôner de tout mallicur,
Cinijuantc entrées diffËrentes, d'aprè* les Rabbins, conduis
Mnl à la connaissance générale des mystères; c'est ce qui s'ap-
pelle le« 5u parles de l'intelligence '. Dieu en fil connaître 4oà
iloyse; celui-ci renferma toute cctie doclrinc, toute IVtendue
de 11 science que Dîen lui avait donnée, dans les cinq livres
du Penlateuqne; clic y est contenue , ou dans le sens littéral ,
oa dans le »eus allégorique , ou dans la valeur et la combinai-
*on arithmétiques des lettres, dans les figures géométriques des
caractères, dans les consonuanccs barmoniqnea des sons. C'est
à 1^ découvrir que travaillent tous ceux qui se sont occupés
de la cabale. On comprend par ce court exposé que s'il est
5o portes ouvertesà l'intelligence , le nombre de celles qui sont
ouvertes à l'erreur doit être infini.
On trouve des vestiges écrits do la cabale dans le Thatmud,
compilé vers le 6* siècle, et plus particulièrement dans les
écrits du rabbin Haî-Gaon, mort Tan 1037; mais celte scicucc
remonte bien plus baul.
Quelques savans même chrétiens se sont occupés de la ca-
bale, et uni voulu lui assigner une place d.tns les études sérieu-
ses. Le Tameux Pic de la Uirandole a composé uu livre tout ex-
près pour en faire sentir l'importance '.
II y dit sérieusement que celui qui connaît la verlu-du
DOdabre 10, et la nature du premier nombre spliérique, qui est
5, aura le secret des 5o portes d'intelligence , du grand jubilé
de 5o ans des Juif*, de la millîtmc génération de l'apocalypse
et du règne de tous les siteles dont il est parlé dansl'Evangitc. Il
enseignait en outre que pour son compte, il y avait trauré toute
la doctrine de Moyse, la religion chrétienne, les myslcrcs de la
TrÎDÎlé et de la Rédcmplion, les hiérarchies des Anges, la
cbule des Démons, let peines de l'Eufer, etc. Toutes ces asscr-
> Reucbiin, t'a arfe Cuii^MliVii, i^u'il d&lia au pape l.éon X.
.• U est tatilulc : Purla Ueii. ,..,.. 1
L
CABALS.
lions forment les 73 derai^res propositions des 900 qu'Usoulial
à Home , avec l'admiration générale, à l'dgc de 14 ans.
L'abbé Bcrgicr croit que la rabaU n'a commencé que yen
le 10' siècle ■; mais il est dans l'erreur. La science de la ca-
bale, surtout dans ses deux premières parties, est très-an-
cienne j elle se lie avec la doctrine astrologique des Clialdéer»,
•vec la vertu des nombres et des élf meus , que l'on trouve dam
les plus anciens livres chinois , nveo la pliilosophic des nom-
bres de Pylliagore et de Platon. Il nous para!! prouvé , eu eSel,
<|ue les anoicus avaient attaché des vérités lu rt importantes anx
nombres et aux éicmcns ; mais la tradition et l'explication de
ces vérités se sont altérées et perdues. Aucun critérium, aucune
règle sûre n'existe plus pour les retrouver. II serait cependant
à souhaiter qu'un homme d'un sens droit et d'un esprit positif et
non syntématiquc, voulût remuer celte masse du couceptlons
plus ou moins hétéroclites et les comparer ensemble. Koiis
sommes assurés qu'il sortirait de cet exameu une connaissance
curieuse et nouvelle des doctrines métapliysiquesi phystigucs
et psychologiques des anciens peuples.
Parmi les modernes, Leibnilz, Ualebranche se sont occu-
pés de la scieuce des nombres; plus récemment encore,
UM.d'EtcIiegoycn • et de Lourdoucix ' ont rcchcrchéct trouvé !
quelques-uns de ces rapports qui foraient la grande harmonie i
de toute la création. Mais ces travaux ont été faits en dehors 1
des traditions juives ou grecques , et rentrent dans la classe des
conceptions philosophiques.
Nous terminerons cet article par ce que dit de la cabale,
H. Calieo , traducteur moderne de la bible. On sait que
n. Cahcnest rationaliste cl ne croit pas aux traditionsriïvélées;
ou verra cependant qu'il ne nie pas la réalité des traditions
précieuses qui se trouvent renfermées dans l'antique recueil
des traditions juives.
■ Dans ion tlicl. da Thiologit , au mol CabaU.
■DefirniM, uu aperçus philosophiques sur l'identité dos prîncipM
de mathématiques, de la gramm. gdncrale et de ta religiun chélieau»,
« vol. Jp-80, Paris, 1837.
> Da \a viriii uHivtrtttU pour itrtir iTmlroriaclien à ta phùoioaklt ém
rirbi. 1 vol, in-8", Pari», I83B.
I
CltkTHAVA. 235
^ tradition tnjitique du Judaïsme, renferino des
oUcnliqaM pour le fond à ceux du Cfarislianisme, et
htat par renoncé. Ainni l'/iomm^ anteriiur [njTp] des
IB n'est éiMemmenl autre que le Logos, le Vtrb*
l4el'ETaogiIc, qui porle le nom deSt. Jean. Ce qu*un
krenet 3 du chapiire i" du mf'me Évangile, fe lit
ni, mai» CD d'autres Icriucs, dans le Zoar, nouveau
M de ubalisles. Des tliéolngiens out cnlrcpriii de nous
ir «I dëmonlranl par le Zoar les mystères diri^tiens; \e
Ht csciîllcnt auprès des Juifs qui admettent le Zoar. U
M À remarquer que la socle cabalistique , qui a fait
[Itmit au dix'Scplîènie siècle , el avait pour chef le (M^lé-
lB5n((*3X inc:), a disparue! s'est fundue presque Iota-
daasle Christianisme. Toutefois, il serait possible quB
I touloars subsistante et m uombreuse des Chaiidim po-
(CTcn) fut une branche des Sabtaitns. La Cdtaiah tt
e inllneDce puissante et funeste sur la vie du Juif,
100 enti^ dans le monde jusqu'à la deruière pellct<l'fl
» qai ferme son tombeau. Nus momerics les plus ab-
t M superstitions les jilus houleuses sont uniquemeut
I inr des pratiques cabalistiques, en opposition même
mi esprit du Thalmud. Gar, quoique cette collection
kde* idées et des faits mysliques, on ne les rencontre
aib partie dite Htigaiillia (mttuiJ, peu estimée et décriés
fca» endroits du Thatmud même , ce qui rend probable
ÉD que celte partie a été ajautée plus tard et subreplice-
~ le ne se rattache d'ailleurs directement nikXaMUchnali
Cunnarah '. *
iTRAV.\ (ordre militaire de). Un de ceux qui, au
driendirent le Christianisme et la civilisation con-
conqattes du Mabométisme. La ville de Calalrava, prise
laorts en 1147 avait tMé donnée aux Templiers pour la
;ceax-ci désespérant de la conserver la rendirent au roi
nr Alors un ruligieui de Clleaux D. Didace Velasqoex
b demander par son abbé D. Raimond, qui passe pour
ituteur de l'ordre. D. Sanche accéda à sa demande en
l^&Hf . ir*4. BDuv. par S.Csbeii, I. II, iMJi.p. 70. û^tt :.'
ToKi t. 15
(
ti^9. It nouvel Ordre fal d'abord cuiâposé Se trint cointn
de CIteaux; maÎN, à ta morlde rinstituteor, en 1 163. te che-
valiers, lout en rcHiaiiI souuiîsà Ctteaiix, ne voulurent pliu de
moines parmi eux. Les cbevalîers de Calatrava rendirent de
grands services cl se distinguèrent dans un grand nombre de
combala et de Aii'ges jusqu'à la mallieureuse bataille d'&Iarcos
en 1 1 93 , où ils restèrent presque tous sur le cliamp de bataille,
leur ville mi'me fut prise. Le siège fut trantiplanté alors à Cl^
vélos, et en 1 ig8 à Salvalïerra, puis à Quïrila , puis rctoarai
i Calatrava en lata.— Le grand-maltre de Calatrava était trè»-
puissant en Espagne; c'est ce qui donna de l'ombrage an .-
Ferdinand et à la reine Isabelle, qui, en 1^86, firent s^oilttf
aux chevaliers, qui allaient élire un grand-maltre, une bu
d'Innocent VIII, qui déclarait se réscner cette oominatioD.
CALE^DEâ, premier jour de chaque mois dans la cfarDOV*!
logie Romaine. Ce mot vient il'nn mot grec , qui signifie /i
ptlle, ji proclame, parce que le petit ponlifc cUei les RomaïM
avait la charge d'observer quand le croissant de la lune con-
mençait , pour l'annoncer au peuple , ce qu'ils appellateil
Les calendes se comptent dans un ordre rttrogrode, Aînllll,
premier mai étant les calendes de mai, le 5o avril est noniot
priifii (antè) calrndas ; le ag ttrtio caltntlei , et ainsi de suite.
On renferme dans les six vers suivans les règles du comptti
par Calendes.
Prima dics meDsIi cujuiqiie ut dicta CA[.EnD;v.
Sex Maiui Nonas , Octofacr , JuMiis cl Mars.
Quainor cl rclliuï : dabii Idus rfullibet octo.
Inde dics reliqiioj omoei die ose Caleddas ,
(Juos ttltti numi^raiis ilicca à ideusc lequinte.
Celle façon de compter les jours du mois, dont on ne san^
rail rendre raison , est cependant encore en usage aujourd'hui
dans la chancellerie romaine.
CAtiNDin, conférence^ que les curés et les prêtres faisaient
commencement de chaque mois sur leurs devoirs. Elles parai*
sent avoir commencé an neuvième tiècJe, comme on le vfri|
I'^ «ILOTTS. itt
tli'iiynottanT de Riculphe âc Soîssons. Cea cnlendes
ben itsagc sous le nom de confértitcei tceUs'iaitlqati,
^rrèren(le!i),sncjélé répandue en France et eu Alle-
f le neuvième tii>cle, qui s'assemblait le premier
ique mois pour régler Icsexercices de ^\élé, auiqueU
RS JevaienI vaquer pendant lout le mois.
KtlERS , lable ou atmanach qui conlicnt l'ordre ile>
'•emaincs, dea moi» et des féres qui arrivent ^na
■ l'appelle cii/>rnf/f'i>r du maXcaUnda, qui s'écrivait
ipnt au commencement de chaque mois. Lca deux
calendriers sont le Julien et le Grégorien.
m JBLitit, appelé aussi CaUniiricr Romain , celui qu«
r étant dictateur et souverain-poolife, fit réformer
uage Tut introduit dans lout l'empire Romain. Les
'adoptèrent ; mais à la place des lettres nundinales,
«ieut les jeux ou fériés des Romnins , ils en mirent
«r marquer les dimanches et les fêtes de l'année.
tn GHicoatEa. C'est le nom que l'on a donné au ca-
formé par Grégoire XHt. Celle réformalion se fît en
it dix jours qui s'étaient glissés de trop dans la sup-
Minairc.
kametidcs litres on doit faire altcnlîon il cea dix jours
l Ahisi en France ai l'on Ironvait des titres datés du
*, i8*, ig*, no', ai-, aa'. a3*ou a^* décembre i583,
tient lieu à de vialens soupçons : car ce fut alors que
mes calendrier fut acceptée, et cesontccs dix jours
■opprimés par un édit de Henri III , donné le S no~
ïcédenl.
it que le calemlrier a anuffert deux principales ré-
i^enoière fui faite p.ir Jules César, la seconde par
n XIII. yolr les mots Absée et Courier.
IC, espèce de petit bonnet de laine ou de soie qu'on
Irafoispar nécessité, et qui est devenu aujourd'hui
Wt pour les ecclésiastiques. H est de cuir ou de ma-
|p, et ne couvre que le derrière de la téle. Par un
|i feenlM de théologie de Paris du premier juillet
L
f
i56i , il fut défenilu aux bacheliers de soutenir ou d'argumto'
ter en calotte. La calotte rouge est particulière aux cardioua.
•CALOYERS. Religieux gi^cs qui suivent la règle de saint
Baitile- Ils habitent parlicuiièretnent le mont Atho*. AuCQn
ardre religieux n'a perlé plus loin l'ausIOrité de la vie monastt-
i)uc 1 ils ne mangeut jacDHÎs de viande, ils observent quatre ca-
rêmes, et passent la plus grande paitie de la nuit eu prières et
dans les larmes. Ils desservent toutes les Eglises d*Orient: leun
vcDUx sont ceux que font les moines en Occident. Ils gardeti
exactement leur premier inslilul ; aussi il n'a jamais été fait dt
réforme clieï eux. Le nom de catoyeri ne convient dans celor-
drequ'à ceux qui ne sonl piiint dans les ordres sacrés; les Gnw
nomment les prêtres J tromonaqiies , Hieromonachi.
Les Turcs donnent quelquefois le nom de caleytrt à leon
Dervis ou Religieux turcs.
CALOYERES. Religieuses grecques de l'ordre de saint Batilt.
11 y en a de deux sortes. Les unes vivent dans des monaslèm
oi) elles fout les trois voeux, et sont gouvernées par une supé-
rieure ou une abbcsse. Leur v6leineut est de laine noire, kar
manteau de même couleur : elles oui la tête rasée, et lesbn*
et les miiins couverts jusqu'au bout des doigts. Cliacuoeia
cellule séparée; colles qui sont plus riches ont des servantes;
elleii nourrissent quelquefois de jeunes filles pour les élever daal
la piété. Leur orcupaliou , après les exercices du cloître, caa-
siste ii faire difTércns oui/rages à l'aiguille.
La seconde espèce de caloyèrcs sont pour la plupart des vei>
vea qui vivent dans leurs maisons et qui ne font d'autre vn
que de mettre un voile noir sur leur léte , el de déclarer qu'eto
ne veulent plus se marier. Les unes et les autres jouissestdo
droit de pouvoir aller partout à la faveur de leur habit, quiot
respecté même par les Turcs.
CALVAIRE (Congrégation de N.-D. du}. Religieaite* vi-
vant sous la règle sévère de St. Benoît, et occupées de l'édu-
cation des pauvres ûUcs. Elle fut fondée par Antoinette d'Or-
léans, fille du duc de Longueville et veuve de Charles de
Couily, et approuvée en i6i; par Paul V cl Lotiis XIII, pnia
Cavaldvles. 3^
CDD6ntiëe en i6«i et 1633 par CfrégoEre ST. Cet ordre exïsie
encore en plusieurs diocèses de la France.
CILZA (Ordre de la) , ou de l* sotte. Cet ordre milituire fut
fondé en Italie, en i4uo. Il était composé de gcntlidiommcs
qui^leTaient la jeunesse dans l'art de la guerre, et qui por-
tiienl à la jambe gauche une botte brodée en ur.
CAU.ilL. Espèce de couvre-chef que les ecclésiastitjues por-
leul à l'église pendant l'hiver. C'est un capuchon allachë à un
mautclct qui couvre les épaules et descend jusi^u'a la ceinture :
il m ouvert par devant. Les évéïiues le portent sur leur rochct,
lonqa'ib assistent à quelque cérémonie ; il est violet ; celui des
ecclésiastiques est noir. De toutes les élymologïes qu'on donne
i ce mot . la plus naturelle est celle qui le fait venir de cap lie
mtil, qui était autrefois une couverture de tétc faite de mailleii.
C.UI.4LDULeS (or<lre des) ainsi nommé d'une solitude dite
Coupa maldolî, et silui^e dans |j Itomagne.oûSt. Romuald. vers
la lia du lo' siècle établit une réforme de l'ordre dcCluny,
qoi. i cause de ses grandes richesses élait tombé djns le re-
Ucbement. Les Camaldulcs suivaient la rtgle de St. Benoit
dans toute son «ustérilé. Voici quelles eu étaient les prinui-
ple« difTércHces : comme le fondateur avait remarqué que le
loisinage des grande.t villes avait été en partie la cause du re-
Ucliemenl des moines ile Cluny,!! défendit à ses disciples
d'jiiblîr leur couvent à moïus de cinq lieues des villes; c'était
ordinairement dans de vastes solitudes ; le couvent était csint
de mars; chajjue cellule était séparée, et les religieux y habi-
liieutsaus cloître, ni dortoir commun, ni communication;
chique cellule élait composée d'une chambre ù feu, d'un ca-
binet pour l'étude, d'une chapelle, d'un petit jardin et d'un
frenier ponry mettre son bois. Levés à deux heures, les reli-
gieux oc se rassemblaient qu'au chœur; ils récitaient l'ofiicc^
de St. Denolt et celui de la Vierge , le psautier une fuis par se-
maine, le chapelet et quelques lectures spirituelles, et faisaient
une demi heure de mi^ditalion; le reste du (cms était employé
;omme ib le voulaient.
ht* Camaldules portaient lab.irbe, et leur habit ressemblai!
i des Bénédictins avec ta différence qu'il était blanc ay
i
2A0 CAHEULincre-
Ijeud'^lreuolr.ct qne parfois ils portoicatiiD maatean M#'
mme; danit l'intt'rieur de leur cellule ils ne devaieol porleriu
rliapeau ni soifliers,
Le principal but âc cel ordre ('liyt de mcUrc en praliqiielA
rerraile et le silence, cl de prier Dieu; dans les heures de leur
iraveil, comme les bénédiclinn, les Camaldules s'uc eu paient de
)a lecture cl de travaux inlellcclitels.
Ils ne possédaient en Franco que six ermitages oi'i ilpnonît
y avoir près de cent relîgieui '. Cel ordre existe encore hun <!■
la France.
CAMÉRIER. C'est lo nom qu'oit donne aux officiers deb
chambre du pape , d'un cardinal , d'un ptélat italien. Le pape
en a deux , dont l'un est chargé des anmAncs, cl l'antre delà
garde de l'arjjcnleric, de.i joyaut et des reliquaires. Ce son»
deux prélats qnïsont toujours en soutane violette, IcsmtntfK*
pendantes, sans manteau. Chez les clianoînes et les mutbce il
y a des com^iers qu'on nomme cbambriers : c'est un oflic»
claUBtral dans les abbayes. Foyec Chimcrier.
Sous le pape Etienne IX, au 1 1' siècle, on voit pont la pr^
jniëre fois le titre de camérier que prend le notaire nu atcM-
vistedcs bulles. Quelques-uns des privilèges d'Honoré H aa il*
siècle, sont expédiéx par Itanier. vicE-CA«iBiia. Nous ne co»-
naissons pas d'exemple plus ancien de bulles dont la dits»
lassent mention de celte dignité. 11 paraît qu'elle tflait eonroO'
due avec celle de vice-chaucclier.
CAMEIt LINGUE. Ce mot qui vient do l'allemand KamnuT-
^'"ffj signifie maître <U ta chambre ou trésorier. Il y en a dem
à Borne , celui du pape et celui des «ardinaux. Le premier cl*
un cardinal qui régit l'état de l'Eglise et administre la justice;
c'est l'oilicier le plus éminenl; toutes les finances iln Saiat'
Siège sont administrées par la cbanibre dont il est président-
cette dignité est k vie. A la mort du pape il Tait battre moo-
naie, marche en cavalcade accompagné de la garde des Suis*»
et autres oŒcicrs, cl il public des édila. 11 a sous lut un tr£
soricr général , cl un auditeur général qui out une juridictiaD
réparée, et dunie prélats appelés titra dt ta chambre. \jk camcf'
. ' VwBobertdcHeSHln, tliel. mMrtl tU la Frante, X. u. p. 40.
c.uioH. asi
i(ue dea cardinaux C9t ua cardiual Un tous Us ans par ordrs
■ncicDDClé pour recevoir les revenus attacliés an Sacrai Col-
(e, et en faire la dislribuiion it la Tin de diaque année. Lus
aens De parlîcipent point à cette distribution.
CA!VCeU.AT10>V. La cancellalion est une sorte de rature
ni *e fait ft claires voie» , on en treilHs, ou en traçant sur la
q[a on la partie canccllée une crois de St. André , ou même
n coupant le parclicmin pnr celle incision cruciale. Elle an-
Nce quelquefois l'inulililé , et quelquefois la ftusselé ou la
Ipélllîon auperQue de la partie comprise dans la cancellalton.
h caocdlaft quelquefois des pièces dans leur totalité, sans
B'ob tes regardât comme fausses ', nYtait uniquement pour
SModre inutiles. La cancellation ne marque pas mémo tou-
•ors, ni qu'un acte est nul , ui qu'il n'a plus de force : car
hitjppc-le-Bel , en 1 3o4i ordoont
3 les actes dent les cxpédilio
iriies : Lonqu'ili aarotrt lionrit a
* aux notaires de barrer ainsi
is auraient ^té délivrées au
X parlita (des expéditions), i7f
Ismrrenl la uiinuti par tli$ trailf de plamt. Les vidima* du
liMe au plus tard, et des suivans, énoncent ' que l'acte qu'ils
confirmaient n'était ui caucellé ni vicié en aucune de sex [lar-
lie>. Cela passa en formule, fojc; ItiTuni.
UKON. Ce mot qui vient ilu grec mun. signifie r'<j'*. Un
l'en est servi dans l'Eglise pour désigner les décisions qui rè-
glent la foi et la conduite de Cdéles.Ces décisions sont tirées ou
In conciles , ou ries décrets et épllrjs décrétales des papes, ou
lu sentiment des Saints-Pères, adopté dans les livres du droit
inoB. f^ojfi DioiT CtsosiQOB,
On peut distinguer les caitons qui rcgnrtieul la foi , et ceux
pii oc concernent que la discipline. Les premiers sont reru«
lasdifScollé par l'Eglise universelle, quand ils oui été faits dans
la concile général; non introït ucunt j m norum, disent les au-
cnrs caoonistes, ted tantam ipsam dtclarant. l'oyez ConclLK.
Les canons dépure dincipline sont observé» par toute l'Eglise,
* Umt.Ji flitmn, par Ménord, t. i. p. i3/..
I. foranl. Àngl. p. S.— Aclisrii Spitilig. .
i
333 CANON DES juirs.
on n'onl lieu qu'en certaine! Eglises particulières. Ils sont
droit apostolique, ou ils ont été établis par des conciles œc
néuiques, ou enfin ih sont observés en vertu d'un usage géo
ralement reçu.
D'après une des liberté^ de l'Eglise Callicaue, les canons ca\
peroaut la discipline , même fait» par les concile» g<^néraux , i
sont reçus en l'rance, qus lorsqu'ils ont i:\ii accepti^ parteïév
qnes et par le fQÎ.
Cinnir de là pus et de u thève. C'est un canoa fait Cl reno
Télé daus plusieurs conciles, depuis le lo* siècle, contre I
désordi-es que causaient les guerres particulières de diffétt
seigneurs.
Cktion, parmi les religieux, signifie le livre qui cftnlienl
règle et les instituts de Tordre.
Ginov, se dit aussi du catalogue des Saints canonisés.
Ciitoa , se prend encore en théologie pour le Catalogne i
tlieutiquc des livres reconnus pour divins. Ce Catalogne <
donné au peuple , pour lui apprendre quels sont tes textes o
giuaux qui doivent être la règle de sa conduite et de sa t
CiKo:( DES JciFs. Catalogue des livresde leur foi, lixé et dëli
Çiiné par l'autorité de la Synagogue après leur captivité. Il
composé de vingt-deux livres dont laiiit JérAme faitrénuaiA
lion suivante.
I. La Grnbe. i. L'Eiode. 3. Le Lfviti(]u«. t. Lrs Nombro. 5.
DeuléroQomc. G, Josu^. 7. Lei JuguclRulh. S.Samuel ou ludeiup
mien livres dm Bois. 9. Les Rob. (deux dcroiers liTm). 10. Isaib. tL
rcmic et les lamealations. 19. Eicchiel. 13. L«3 19 p«til9 prophMa.
Job. 15. Lu Psaume]. 16. Lu Proverbes. 17. L'Ërrlcsisate. IS.
Cantique du cantiques. 19. Daniel. 20. 1«> Paralipomenes (doub
ai.Esdras. 83. Estiier.
Selon le témoiguage de saint Irénée, de ïertullien , de se
Clément d'Alexandrie, et do tous les docteurs , Esdraa est l'i
leur de ce canon, c'est-à-dire qu'il a réduit eu uu corps I
ce» livres , après les avoir examinés et corrigés.
Les Juirs ont toujours composé leur canon de vingt-d
livres , ayant égard , comme l'observe saint Jérâme, au ooa
4e9 lettres d« leur slpUabet dont ils faisaient usage pour
il
CAKON BLS APOTHES.
daigner. Quelques rabbins en ont compté vingt-quatre, d'an-
tres vîngl-Dept: mais sans y introduire d'aulrex livres, ils en
partageaient fieiileinent quelques-uns; par exemple , ceox qui
CD comptaient vingl-quatre , séparaient les Lamenlaliona de la
proptiétie de Jérémie, et le livre de Ritth , de celui des Juges, et
ili répélaient trois fois la lettre jod. Ceux qui en complaient
Tingt-sept , >éparaicnt en six nombres les livres des Rois et des
Firaliporaènes ; et pour les designer, ils ajoutaient auK vingi-
deui lettres , les cinq finales connues de tous ceux qui counais-
•eal l'alpliabet hébraïque.
CuiORs DES cnaÉTiEOH. C'est le nombre des livres de l'ancien et
do nouveau Testament , dont le lolal est appelé Ecriture Sainte.
i Le concile de Trente en a fait le dénombrement que voici pour
Kaocien Testament :
1' La litres de la loi , ijui sont : la Genèse , l'Eiode , le Lcvilique , les
Hooibres, le Denl^rononie.
f'Lu livres d'bisloire, qui rcofernieal : Josue', les Jugn, Ruili, les
qulr« litres des Rois, les dcoxParalipomènes, tes deux Esdras, lesli-
nu de Tobie, de Judilh , de Jub, les deux livres des Macrhabces.
J> Les livres moraux qui composent 1 50 Psaumes , les Paraboles ou
ptnerbes de Salomon, l'Ecclésiasle, le Cantique des Cantiques, la 5a-
■HN , l'EcdcHastiquc.
■ t' i#s livres prophétiriues. qui sont composés des quatre grands pm-
ffcelM 1 «avoir : Isaiie, Jeréiuîe auquel Baruch csl joint, Eii^chiel et Da-
Mielde douie petits prophètes, qui sont ; Oi''e, Joet , Amos, Abdias
lonas, Michêe , Nabum , Ilabacuc , Sophonie , Aggée , Zacharie cl Ma-
Leg Livres du nouveau Testament «ont :
I" Les quatre Evangclistcs, 5, Matthieu , S. Marc, S. Luc et S. J^an.
î« Les Actes des Apôlres.
S'LesEpîIrcs des ApAliT». dont quatoriedeS. Paul ; savoir , nue aux
RsmiiDs , deux aux Corinthiens , une aus Gâtâtes , one aux Epbéiïens ,
me aux Philip pi ens, une aax Coloisicns, deux aux Thcssalonissiens, deux
«Timotkéc, uaeàTile.une àPhilefflonet une aux Hébreux.
Il y a encore sept autres Epîlres appelées Catlioliifuei ; savoir, une de
£. Jacqoea, deux de S. Pierre, trois de S. Jean, une de S. Jude;L'Apo-
nlfpK de S. Jean forme le dernier livre.
Cmom DM ArfiTBMOuCiiroFEirosToitQi^ts. Recueil des canons
2SS j
M^ Cmom DM ArÔTBMo
i
ff^ C.tMO.tS rtlITeVTIJLCX.
ou loin eecl^iatliques des premien siècles. Olai tfim IV^bB
greoqne reçoit eu renferme t^mtrt-Timgt-âiui : celui de l'Ej^i»
latine , cinifaattu seulement. On les appelle eoiciu mpoiteli^Mii,
parce que queli|ues-uRs ont i-tr faits par des évéquea (pii *t-
Taient peu de letmt après les spélres. et qu'on nommait hom- %
mes apostoliques, llssonl fort anciens et se trouvent cités dana *
le« conciles de Kicée , d'Anliocbe. de Couslanlifiople et ptr
plusieurs auteurs, sous le lilre de eaKvnt aneitni , de cvimu itt
Pirti, et de cononj rcclétUiti^iut. Un les a ioug.tems faaMeoMDl
altribuéit au pape saint Clémâ»! , troisième sucocssenr de saint
Pierre , comme les a^aot reçus de ce prince des ap61res. Les
offrandes d'épis nonveaux et de raisin» sur Taulel , et de l'buile
ponr le luminaire , les noms de luUur, de citrc, de mélrapoUUÎH,
doatn est question daus ces cauone, prouvent qu'ils aontpotK-
riears; et l'on convient auiourd'hui qu'on doit fixer l'époque
de et recoeil, à la fin du troisième siècle. Les papes Damaie
et Gélase, l'ataieiit coodamué comme apocn-phe: Léon IX en
a excepté cinquante canons qui sont d'une grau de autorité dans
l'Eglise d'Occident,surtoul depuis h traduction latine.que Deoi*-
le-peltt en donna vers le commencement du sixième siâcle. W*
odI louiours fait partie dadroil caaûn, et leur connaissance est
Irès-utile À ceux qui veulent s'instruire de l'ancienne discipUoe
derEglise.Auwitdt qu'ils parurent en France, ils j furent esti-
més cl cités pour la prem-ére fois dans la cause de Prétextât eb
ûjj, du temsdu roi Cliilpéric, etonydi^féra. f'o vr: Dioit ciiio>>
CiBOKs r£iimirnti:i. Ce swnt ceux que te$ concile* de Nleée.
deCanges, d'Arles, de Laodicée dressèreni pour régler les di-
vers genres de pénitence qu'ils imposèrent pour certain» cri'
mes. Saint Basile et saint Grégoire de Nissc firent un corps
de touscescanons pour établir parmi les évéques d'Orientune
condoile uniforme. On les trouve dansleursé^iltrcs canoniques.
Les évéques d'Occident en firent de même, comme il parait par
le Péuitcnliel romain qui est très-ancien.
Voici ceux qai regardent les péchés les |dus ordinaires '; ony
' 0> en trouve un ample recueil à la fin èra imlraetioni de S, Cfaarin
BorrtimK , et dans la TlUologit Meralt du père Aleim Jrc. On peat ea-
cure vuic le pcrc Moria sur fa iiinUtMi. • _i
ca:iop( de la MisfiK. 3SS
ictTi comment rEgli»e travailla i corriger cette tociéié qiri
tombait en itiMolotiou.
PaaraToirakandanac la Fui Caliiolii|iic, <l>x ans de pôiileoce.
Ttour ivntr cooiulle lu devins , ou employé l'art nugiijufl , cinq an*.
Pmit télxt parjure ou avoir poric quelqu'aolrc à se ]>arjurer , qua-
mleioartau pain el l'«u, el iMMpt auote luivanteseD pénilence,
PoBT avoir jure' le aom de Dieu une fois, «cpt jours au paîu cl à I'md.
Tdor (Fuvrc serrile faite le dimaoche , Iruis jours au paia el à l'eau.
hur avoir parlé i rEglIse pendant l'orGce Divin , dii jours au paia
«1 l'eau.
Frar «'tire procurf ravorlemenl , irois ans de pénilence , H dix ans
|oir avoir tué son enfant.
Paar avoir tué un homme de propos délibéré , pénitence loule la viei
^im prmitr nwmemenl de colère, Iruis.-ins.
Amr m vol capital , cini ans : s'il csl peu cuiuidêriilile , un an. . j;
Pmr l'usure, trois ani de pénilence, dont un an au pain et à i'ain^.,.,
^or la foraication .simple , Iroi» an». . _ ,., .,,.
rpwr l'adultère, dix 3ns. ^^^ _^ _^^ ._,^._
I Pnor c'élre fardée dans la vue de plaire, iroîs atu. _ '
^hoTf'tlremas'jné ou fail des danses publiijuesdeT'aaIiw'EgliM, on
■tjnirdeféie, trois ans.
Cette sévérité dans la di.ictpline de l'E^Ufi dura {(uqu'ans
IflU des croi»ade.s ; pour lora , à la plaire defi peines canoni-
fMt, il fut imposé aux pécheurs publics d'aller eux-mêmes
MBibatlre les infidèles ou de coiilribucr à cette guerre par
lit (ommes projtort ion nées à leur fortune.
CiBon tAsciL. Table où par un cycle de dix-neufans, on
fungue le jotir de Pâqucg, et des autres fëics mobiles.
Ci>o« BEs ÉvARCHE.*. Espèce de concordance faite par Eu-
ftitcàe Césarée, dont parle saint JérAme, et que l'on voit & la
)él« de quelques éditions du nouveau Testament.
Caror de la messe , se dit par excellence d&^ paroles serètcs
de la messe , depuis la Préface jusqu'au Pater : au milieu des-
(|uelles le prêtre fait lacunsécrattou. C'est l'Iiisluire de l'instilu-
tiOQ de l'eucharistie rapportée par les évangéliKlcs, et la ri-g)o
delà consécration. Ce canon csl très-ancien, et saint Ambroisc
le rapporte presque tout entier dans sa liturgie. Quelques-uns
disent que saint Jérôme le mit daiM l'ordre , que nous l'avons
ila rétjaiiilion du pape Damase ; d'autres l'attribucut au pop«
4
SIC caronisatiok.
Sirtce , qui vivait sur la fin du quatriènie iltcle. T.e concile 9k
Trenle dit qu'il a été dressé par l'Eglise, et qu'il est compMé
lies paroles de Jésus-Chri.irt, de celles desapdlres et dss premieri
pontifes qui ont gouverné l'Eglise. Les Saînis Pères l'appelleDl
quelquefois piUrt , parce qu'il conlienl des prières cl des înto-
calions , et qaciquerois action , parce que le mot agere ou /ierrt
se prend souvent dans les auteurs ecclésiastiques et profaon
pour tacrîfiir : on l'appelle enrore ttcr'Ue, parce qu'on doit le
réciler k vuix basse, yoyti Messe.
CANONISATION. Déclaration solennelle du pape, par laqnells
Sa Sainteté, après un long examen et plusieurs formalités, net
au nombre des saînis , une personne qui s mené uno vie saillis
et ciemplaire, et opéré quelques miracles. Le terme tanonit*-
lion, eet formé du moirtmon, qui signifte catitlo^ae. L'hisloln
ecclésiastique nous apprend que la canonisation n'était d'abord
qu'un ordre des papes ou des évèques , par lequel il était statué
que les noms de ccuk qui s'étaiejit distingués par une piéliïl
une vertu extraordinaires, seraient insérés dans les sacrés dïp-
tiques ou canons de la messe , afm qu'il en fût fait commémo-
ration dans la liturgie. Par la suite un ofllce particulier fut
établi pour lenlnvoqucr ; onbàtîtsous leur Invocation des égli-
ses DU des oratoires , avec des autels , pour y offrir le sftlnt n-
crifice.
Le premier acte authentique et indubitable que on*
ayons d'une canonisation solennelle dans les ftirmes modeiv
nés, est consigné dans une bulle donnée par le pape Jean XV,
en 993, dans un concile de Rome. Celte bulle place au n 001^
bre des saints, Ulrîc out'dalrlc, évèque d'Aiigabourg. La choie
était ancienne, quoique le mot de canonisation ne fût point
encore d'usage. Ce mot ne se troiivc , pour la première fois,
que dans une lettre d'Oudri, év<?que de Constance, à Callîste 11,
pour la canonisation de l'évéque Conrad, vers 1 133 '.
La réserve de la canonisation aux papes est da lo' siècle, H
faut cependant que cette loi n'ait pas été généralement reçue,
pnisqu'aprés cette époque la manière de canoniser tea saints en
élevantun autel sur leur tombeau, fut encore en usage,
> ÀtiaSS.Bnii. Praf. fuUti latati , a. SS, a. ^ *t p.±J±,
J
CANSTRI5F. 3ÏÏt
oo Je Toil par rapport à S. Roniuald, en i oSa ; et qu'3 eut avéré
qaeladerniirecanoDisalioii faite parun roéiropulitain, cocomc
il^laîl d'usage autrefois, est celle que fît l'archevêque de Bouen
CD 11 53.
Ce fut HonoriuB III qui le premier, en mS, accorda dey
inilulgences de quelques jours à la cérémonie de la canonisa-
lion. Les indulgences pléniÈrcs ne comnieiicèrcnl à ces céré-
monies qu'en i5i3. On remarque que ce fut à la canonisalion
de saint Roch , au concile de Constance, en i^\^ , que l'on
porta pour la première fois l'image du saint canonisé : c'est
l'oTÎ^ne des bannières des Eglises '.
Une règle générale est, que les vertus sans les miracles et k a
miracles sans les vertus, ne suffisent pas pour la canonisation
d'nn Gdèlc; il faut l'un el l'autre.
Le concile de Trente, session a5 . a expliqué la foi de l'Eglise*
touchant l'invocaliou des saints, ainsi q«ie le concile de Sens
ta iSaB.
C&!<iSTRISE. On appelait ainsi dans l'Eglise de Constant!-
naple,ro{Gcier qui gardait les habits poiilifîcaux du palriar*
che, et qui l'aidait à les prendre. Son office était encore de
tenir la bolle de l'encens pendant la messe , et le voile du ca-
lice, n donnait l'eau bénite au peuple pendant qu'on chantait
l'hymne de la sainte Trinité, et avait place et voix dans les trt-
tranaux.
■ On doit priocipalemenl consulter sur celte malicre le uvanl ouvrage
lipapr Benoît XIV. Il «I intitule : Cardi^atit Proiper d» Lembtrîinit ,
I ftÀià Soutd'i'imuf PapaBejifdictui Xlf, de itrcorum Dti beal'ficaiioniiX
wm cancBoaliatii, Celraîté ■ été iioprini^ à Bologne ca 173£, en
futre volumes in-fal. On fik a dunnë un entrait en français qui fit
Craxqor tculeni s'instruire encore plus particulièrement des cercmo-
TOoies nue l'on observe, et des procédures que l'on suit àaaa 1rs cino-
nintiftos, peuvenl voîrla relalïon de ce nui s'est passe en France pour la
^DonÎMtiôn de saint Louis , de saint François de Salrs cl la béa IJGca lion
de saint Vinrent de Paate, avec les procès 'verbaux et les lettres des assem-
l)ltodDcler^. Cette relation est dans le I. v, des Afif noir» da Cltrgé,
f. f5}7 «ttuiv. — Voir aussi <■ Itaronius, adnotalitti. l'n narlyralog.
1
238 CAPlTCLtlRES.
GjU'ACITÉ m maiiire béaifieiMU. Ce mot dans iin «enfl Hendo
s'entendait des qualités extérieures requise* dans un eccléstas-
Uque pour la posseKsioii d'un bénéfice.
Il y avait une capacilé générale ijui consistait à et re eoolésîaf ti-
que elrégoicole ou noluralisé. Les lois exigeaient de plus d'anlm
capacités relatives aux différentes qualités des béuéfices. Aies)
pour posséder une cure ou autre bénélice à charge d'imes, 9
fallait avoir reçu la prêtrise, et avoir l'àgc de i5 ans accomptis
Pour posséder un évéclié , il était nécessaire d'être docletn-, SoH
en tliéolagiei soit endroit canonique, ou au mains licencié.
l'onr avoir de» cures et vioairertes perpétuelles dans Icanllc*
oiurées, des dignités dans lee églises cathédrales, les premitro
dignités des collégiales, il fallait être gradué, fuir Bâstiici.
CAPISCOL. Nom d'un dignitaire daiisnn chapitre. Dsnihl
UiM, c'esl le doyen ; dans les autres, c'est le pré-cliaatre» C«
mot, selon Ménage, vient de capal rc/iola , et selon d'aultci,da
capitt ckori. 11 est plus connu dans les chapitres de Langnedoe
et de Provence, que dans le reste du royaume.
CAPITOLINS. On peut renconlrcr dans d'anciens mo-
numcns romains des dates qui ont pour point fixe, ou pour
époque. les jeuxcapilolins; il faut donc savoir qu'outre les pre-
miers jeux capitotins deRome, institués parCamille, ilyeiieut
d'autres qui furent fondés par Domitien , vers l'an 87, Ces de^
niers se célébrèrent tous les cinq ans, et ils ne furent eotîtee*
ment abolis que sous l'empire de Constantin '. Ils furent li
célèbres, qu'on cessa de compter par lustres, et que l'on da-
tait des {eux capilolius. Cet usage de dater ainsi dura jusque
vers a3o '.
CAPITULAIRES. Les capitulaircs de nos rois, si célèbre»
«ox 8" et 9* sitcles , sont des réglcmens qui tirent leur dénomi-
lion de capitale t capitutum. Depuis le ij* siècle jusque vers le mi-
lieu du i6*, non sans exception, on appela eapîtults les canons
des conciles, à cause de leur distinction comme en autant de
petits chapitres; et la réuniou de tous ces capitules formé»
■ Hardion, Btil. Cniv., t. vi , p. j£S.
''i''ÂKtit.f(sm„Uv,c. 18.
Lescepiliilnires n'éluîcitl pas des lois poiir la nation; Un n'é-
tiiestceng^ tels que lonqu'ÎU avaient été agréés par le CorpD
lit la nation , o» par ses repril-scntans. Dans un capitulaîre de
Charlemagne. on lit :■ Generalîler omnes admonemusut oa-
• pilula ijtUB pr^leriloannolcgi SalU(e,cuni omnium consensu
iiddenda esse censuimus, jam non ulleritis capitula sed lantitm
• Ifgtidicanlur; imè pro Uge .ïaJirileneantur. » El dans le Iroi-
tièine capilulaire du même empereur, de l'an 8o3 , il est dit :
• Ul inlerrogelur populus de capituiis <\vx in lege noviter
• uUiUaunt. • Le peuple souscrivait, et le capilulaire paisaît
en loi.
Letordonnanoes de nos rois qui portent le nom de capi(n->
tairei, commeDcent à Charlemagne et Unissent k la mort da
CbiHes-le-5imp(e, en qixq Les plu» anciens titres dont on ait
G«aD>i<iance depuis les capilulaire^, ne commencent qu'A
Uraii-Ie-Gros, en itoo; encore jusqu'à Si. Louis, si l'on ex-
cqtle l'ordonnance de Philippe-AuguHle , de i igo , ce ne sont
que quelques chartes particulières pour des Eglises.
CAPUCHON ou CAPCCE. Parlie de l'habit d'un moine qui
lui couvre la tête. Le P. Mablllon dit que dans l'origine le ea-
;uAm était la ro£mc chose que le scapulaire. I.'aulcnr de l'a-
pologie pour Fempercur Henri VI distingue deul espèce» de
UpDchons, l'un qui était une sorte de robe qui descendait de
l' Itle jusqu'aux pieds, et doul on ne se couvrait que certains
jMirt; fautre était un eamail qui ne couvrait que la tète et les
I ^piiiles, et c'était précisément le scapulaire. L'assemblée d'Aix--
I lt-CiiBpel1e , en 817, ordonna que le capuchon de chaque
'ne serait de la longueur de deux coudées. La forme du ca-
I ^«ibn est différente, selon les divers ordres qui s'en servent.
CAPUCKS. C'e.st une des nombreuses familles qui, comp-
ilât St. françois pour père, font profession de praliqoer
b conseils évangéliques. Le relâchement et la corruption a'é-
lanl glissés parmi IctFranciRcains. nn membre de celle famille,
nommé Ualbîeu Baschi, natif d'Urbin , résolut de rappeler la
baille k la stricte observante de la rt-gle. Après une vive op-
i
UÙ CAPIONS.
position de la pari même de «es che(«, il parvînt à (tttrttf*
tealion A\i Souverain Pontife Clément Vil , qui appronra cette
réforine en iSao, mouh le nom de frèrti ermites mineur», puis lei
canfirma en i535 , leur donna la pcrmisbion de s'établir par-
loul, et tcH mit sous l'autorité d'un vicaire général. Le DOindf
Capucin» leur vint du rapiuc qu'ils portaient sur leur tête.
L'ordre des Capucins, né presqu'eu même tems que li
réforme de Luther et de Calvin, rendit de grands servie»
à l'Ëglise, et empêcha surtout que la Réforme ne se répandit
parmi le peuple. Par leur pauvreté, l'austérité de leur vie.ili
furent une réfutation vivante de ce que disaient les proteslaoi
des richesses et de la vie licencieuse des évoques, des prfitres et
de tous les scclalcurs de l'Eglise romaine. Leurs piédicatiou
vives, animées, populaires; leurs quêtes qui les mettileol
pour vivre dans la dépendance iouraalïËre des populations iB
milieu desquelles ils vivaient ; les services qu'ils rendaient!
toutes les personnes qui soulTraienl, et surtout leur dévoue-
ment pendant la peste qui désola l'Italie, les Ht chérir du pto-
pie; aussi, c'était aux Capucins que s'adressaient les pauvres
des villes et des campagnes.
Les Capucins fondèrent aussi plusieurs missions dans le Le*
vant et dans les Indes, où malheureusement vers la fia da
siècle dernier, ils s'étaient mis en opposition ouverte avec Id
Jésuites ; opposition qui ne fut pas sans scandale.
D'aprèsleur institut même ils durent peu s'occuper de scien-
ces, et cependant \\a ont eu quelques écrivains de mérite, teb
quele P.Yves, Bernardin de Picquigny, AthanaseMolé, BovérilBr
les auteurs des psaumes expliqués , etc.
Cet ordre eut cela de remarquable, que de ses quatre pre-
miers généraux , l'un , le fondateur, l'abandonna ponr une
querelle sur la forme du capuce; le deuxième, Loub de Fos-
sembrun, n'ayant pas été réélu, se fâcha etfutchassé de l'ordre;
le quatrième, Bernardin Ochin , apostasia, se fil proteslaut,
épousa une blanchisseuse et mourut misérablement en Moravie.
Leur hibittemenl consistait en une robe de drap grossier de
couleur brune , descendant jusqu'à mi-jambes . avec un capo-
chon mobile, allongé, pyramidal, lequel laisse le col nu, et
dea maucbcB qni vienneot jusqu'au bout des maiusi une conl»
CAPLCIMBS. i'tl
re, ienaiaée par lroi« nœiiiU, leur terre la milivii itu
niieMU» est ÎL-ti* uu maiCcau a»*ft cuiirt, urit iluu-
tronqoé. par ilerriire; leur» pied» nus tout ilt^fun-
isear par de» «itiidalcs du l>oiit tiu de cuir ) leur iei«
, à rrsceplion tl'uuc corolle ((ui la domiiiu; uiuU
D, Us joues ut les lèvresi sout couverts il'unc liarbo
lirenten Fraiicâ eu i5-Ti, mt ladeinawle de Ciiarles
t ée leur établisseineul fut cungislré pjr le parlemetil
. L'ardre de» pèrc:< CapuiiuB cuoipluil dan» le niuiHlij
Ifl province» l|UÎ reiiferinaieiil i,6i)o cauveiitK, hai-
cbapelles , el ptës de ju.ouu rcligicui. Il y avait eu
llrn» de vva proviucea :
La ii', Paris t\tr '.i ciiix ins r( 800 n lig.
La ?3', la TouraJne aicc j3 coui cru et GOO relig.
> La SO, la Normandie *iec 30 cuuvfdi cl .^00 relig.
h U S:<, la Brclague aiec 30 conieu* rt 600 rrlif*.
> U Î8«, Lyon a<ee 35 couieiw el 900 rellg.
|iLa99', ■■ rrovcno! a\ee 38 coiiicni cl iEO rclig.
* la 34*, laLnimlne aiec 3'. comens el 310 ri-li^,
^ u 3I«, la Savoie avec 93 roiivcnj cl 300 reli».
>l«if*, b Bourgngnc ivcc IH cuuien*rt î?0 icllg.
■Lal3«, le Lniganluc ai ce 33 «Mtvei» rt '.60 rcTij;.
'i» ii', rAcf)i)ilalne aicc M couvcns et LOQ rdig.
'. la Flandre aiec ii cu\i\cas cl tiUO rcli|;.
l^ki; b Valciuie a>ec 33 cuutom cl GOO rdlff.
*Caputiîiisesi*letit encore en franco; il y eu a un
)bli a Uarseille, cil itii4i dont lesupérie;ir u dt'fciidu
rage la libuilé de porter leca.4tuin<! religieux, coude
t»dii gcHivernemeDl '-
iillVËS,aulren)eiilappelées f'illt> da I» Pauion. Ce Dont
euwï qui oui enibrai^î- la règle >lc suiiile Clairi . i:'est
|Bi les fait appeler i l»iiistes. La veuve d'uu seiifiii^ur
n leii institua à Nuples eu iûr>S; vivaul d'iiuia'lnrx ,
it dr« friret runrcrt (jiii fout lu (|iiéle peur illi» Ellri
Habli4-s ■> Paris eu i6u6, p.ir LDiiiae de L<it'rnine . vi^uve
lie 11 Cour rurale X \
k drUi
lie Henri III. Fllo n'avaieiil cjuc deux malaoïi* en Fritni
il l'arin. el l'atitrn h UarKcilLc- ; celle-ci subsiste encore*'
CARDIIÏAL. Le litre de cnrdninl est Irès-ancicn, (
trouve liÈs l'un ^fK). On dit même que dans le siiièiid
d'un concile de Rotne. teni sons St. Silvestre en 3^4 1 1
mention an Cardinaux diacri». Ce qn'il y a de ti-ëf^
c*est que Ton trouve plusieurs foi* ce mol dans les etiv
SI. Gn^goire ; et qrie de quelques évoques dont les église
rninées, il faisait des earrlinanx. évoques dc^ aUtj
sfs '. niais ce titre ne si[;tiiriait alors autre chose qti'
liliila)rcd'utieë(;Ii!«>.Knit qu'il rùtjui^lreoii évêque. Oit
/irtlrt cardinal oii un ^l./ui rardiniil, poiifdésigntrr on p
un évAqiie à qui l'on avait confié pour toulour.o le sdl
é(;Ii<<e, par oppast'- A celui rjui n'était chargé des ni<^in<
tio<is qu'en commende pour un Icms. Mais on ne coi
I)oii)t encore les cardinaux de l'Eglise romaîne. Il n'i
pour |9 première fois de C'irdinaux évéqties de TE]
maine, que snus le pontifical d'F.ticnne iV en 770, VAi
vraimeiilétëqucEavccun troupeau ou un territoire dét
c'est ce dont on doute ; car Honoriiis III passe pour 1
premier mis des évëques parmi les cardinaux diins le 11
lé^c vers iiso. Les cardinaux i-VL^ques dans le ii'i
ii>i)3, prirent séance dans tes assemblées avant les au!
qiies, niÉine avant le» arclicvi'qucs cl le» primais ; c'est I
du commencement de leur supériorité; jusque là Ils ^
l'occnnus leurs inférieurs; les prenves ru sont semibl
le conoile de Rome de ggS, et <lans celui de Clermoit
V'jît les cardinaux ne signer (]U'aprùs les évéques. **
Aii 9* sJÈcle et peut-être avant , ces sortes de eardfli
giiaîcnt les actes du concile ainsi que ceux qui le tenali
en vuiC nn exemple en 853, dans un concile de Roi
signent: Pritrts dt la sainte EgHie romaine tia (1
,ktioai»jipmres,fiio. On ne sail^ . _ . „__
t.\^x\^ , rardinaiiî firilrcSf eardinaaxdiacrt»; maisc'est aîrfj
Tuit leurs souscriptions dans un conciliabule de celttn
tenu contre Jean XII. '
ciki de KoiOl
t lilrr thSl,a
/uni l'an 98S'
■ Dupin
UitK foW.,t
«.■etc.
le (lire du CarJlital a éti donné nni cilréi. et même aux
ihiples prêtres, cl anx moinp! attacliéi à uns t'gli-e, itivqu'uu
n'et pcul-éire juni[iraii i5" sitcle '.
Au 11* sici-le, les ranlinnui iIp, ITplîsc romaine n'élaitnt
fotfll encore en lionnciir. II semble même • que lorsqu'un car-
dioal était proian à im éxèché hors de IVlenilde de la province
de Home, il ne prenait plus le tilrc de Cardinal. Cependant il
fillsit que ce fill une espère de diiilinclinn i\i:» le 1 1* sitclf,
pnloqu'Alesandre II accorda It; litre de Cardinal à l'nbbi' de
VndAïuc. tant ponrlui que ponr «es suci:csseurii. Le« abbés
dfTendAme joui^saJcnl encore de ce titre de cardinal au Ictns
4o concitfl de Conslance-
Letcnrdinaux dn i4* siècle ne croyaient pns pouvoir pos»^-
•trrdes i^vêcliés avec le cardinalat. ■ .S'ils étnienl êvêqucï dam
• Iclemsdeleurrréalion, il* «e dêmcllaieni amtitfilde Ipiirévê-
■ cbé; ils po^itédaicnl senlement de simples cures et des digni<
• r^t de calliêdralcs en commende *. >
L'asagc de Taire changer de lilre anx cardinaux ne remonte
pépias bant que le i5» siècle '.
Dans le siècle suivant les cardinaux, prêtres el diacre»,
^c prévalurent de ce qu'ils coopéraient é||^lemenl à r<.'lcclion
•Im pape* , et s'arrogèrent la même prééminence que les c.irdi-
luax êïéqne*. Ce n'est que depuis le i5* siècle que les cnrdi-
■I3III ont dans ITglise le premier rang après le pape ; et ce n'est
qocd'aprt's les Etats tenus à Ssint-Germain-cn-La;e en i5Gi
<jur les princes du sang de France unt eu dans le royaume la
prWanee sur les cardinaux. Aux états qui Turent tenus à Tours
mns Louis XI, le cardinal de fîalnle-Suiane, évèqued' .Angers,
«ill à la droite du roi , et le roi de Sicile à U g-iirclie '.
Un prut résumer cet article en quatre mots avec Amcliit de
>>Ban«S3ye '. Leur grandeur commença sous Tiiolas I; leur
BOUS Alexandre III cl rbili|)pc-Auguslc; lcurpi'6-
■0doii|(, C/o*i.
•VaÎMtIM, IIUl. At UH^Ktiloe, I. II, p. 3SJ.
'iw. Ltv.p. aoi.
•SpMd.«.iaN. ItTO.n. 8.
' llrririHirl, Luii rtrl., ïjrl. i, p. CO, cl pirl, iv^»- ï
\
K^ancc fitn mr le* ^vèqucs «ou» Imioccnl IT dii t^nw Jr Sutiit '
l.uviiii . ol leur l'giililè aux priucis «ous Bouil'aoe VILI et Fhï- !
lippe-lc-Bel. I
Les cardinaux fureni tmijo»)-* tin-i de lîomc ou d'Ilali)? JHt- j
que vt^rs i5Hu. Ils H'nrrofièrt'iil le droit dVIirc seuls le* papa i
aftris le cmicilt! do Lstraii , ijui Tiil le dixi^-mc coocilr g^M, ]
et uilaiilVlcclioiidi] Luciuslllei) i i8i,ù IVKcIusiondn clrr^
vt du peuple de Home , qui avait iiiui lie ce droit depni* luSf.
Co df'i'iïîpta ii'«tireiil plus que le iliuit de cuiirit'mer l'ëlectiui,
eiirare kur Fut-il Mi daim la .-iuitc.
.. l.e ucinbre ilc5 cardiitaux s varié pendant très-lung- terni .
car mnlgri^ le léglcnieiil du i^uiieilu <lc Constance , ijui onli»-
noit de uu pas passer le iiuiiibre île vit)gt-i|u>iln:, IcHpapeiivi-
vaus Içs parlèi'ciit tiie:i plui^ liant, sans ritu observer de Tue. >
Ce l'ut Sime-Quim ([ni fixa le uninbi* de» cardinaux à Hiiïijii»
et dix : six évoques, quaranlc-eiiiq pri^lre» cl dix-neuf diucm. •
Ce règlement lut prcscril pur uue bulle du 3 décembre i5SI)>
laquelle a été obseivéc par se» successiurs. Le inènie Siilt-
Quint voulu! cinpfclicr par la mèuie bulle qu*oti élevai deui
fièi-es au cardiunlal ; et Lrbaii) VJIIesl le premier qui iiildi- i
rogtl en faveur du frt-re du cardinal ttichelieu eu iliiij. i
Ce fui daus le concile del.yuii,e[i i'^4^i qu'Innoeent IV I
duuna aux cardinaux le cha]>cau rouj^. Il n'y avait auparnuiBt jt
que les li'gals il laine qui purlassciil eelte marque de diSliiK- a
lion. Les cardinaux réguliers portèrent toujours celui du Iwi à
ordre jusqu*en i5()i.que Grégoire \IV leur accorda nuMib ■
le muge, bouifate MU leur donna à loua la pourpre sur la tin H
du i3' (dècle. Quelques-uns l'avaient cependant déjà pnritti A
nuitout daus les lé(:ation!i. Le premier qui eu usa ainsi fut 1«
eanliual Pelage, daus sa li'gatiuu du Cunstanlinople ea lai''-
Liiui) Paul II leur dunna la calollc rouge , le clievai btaue, t^
lit bousse de pourpre, en i4^)<
Les cardinaux s'appelèrent lUmlritiimes et rieérendUiimtx \a9^
qu'eu i(>3oau lu de janvier, qu'Urbain \l|] ordonna pour 1^
premii-re foin qu'ils seraieut appelés iminence$.
Jl eut passé en usage que la plupart des rois chrétiens onll^^
ilniii d'avilir un ccrlaiu nombre de cardinaux de leur nalioii «■•••■
«juilf pi1peu(llunlc^ltrK■tlrIllé<otlluIil)n. I.a Fraiiceeii nouiiuc^'
t:ii(iiÈi.m<;. îft?*
ftâirr. Ili avalent, tTaprcn Iv df<Tel de Napultoii rln i.'{ ft^vi'ïiT
[^TcnlO'ae) i8n3, 4^«oon frjnc!) (le frnN d'iii'l allai ion. cl rin.non
Tnaca éc tmilemenl , avec le (Iroil il'Élre eiHerrés hii Paii-
firoij '. Ce traitement fat ninintcuH sous la ]li;slaiir;ili'Oti. A
Vpo(|Ke de ta n'ïotiilîoii de »H5o, bu le Mipprima *; dt-piii^ il
ot reiMÎ* en *rgiieur, mai* il fut fwé ^oiJcini^iit à la soinmn
le >o,ooo Trancs par le biidict lie i8W *, Smis la rcRianralîiit,
t» eardi'iaiiK pairs du Pr.nvcu prenaient ran^ a» banc ilt.-<
lue*, et joniuaicTil deii droiti, liouncun et prérogatives <|iii y
HéifoI *llaeliés *.
CAUMEL (ofdre ire\ftlra-Danicclu Moni) Cet nrdrs milî-
riîw, fondé par Heiirî TV,Ic:îi oclobre jGoB, fut n'uni i celui
iIcMtnl Lazare de Jénisaleut.
CtRMÉlJTES. Jcau Soreth, aG* fK'ix'ral de l'tM-drc dc!> c.ti:-
me*, cl l'un de leurs réfurmatekirs. obtint du pape .Nicula* V,
Tan i4^>. la piiruiissinii de ioinler un (.'oitiieiil de Ceiuui' ^ '('M
uiitrairnl les règles de son ordre, el n^n'on oppcia. pour cela les
urmilitts. Jlatï la réforuic de cet ordi'u et de eelin di:iGarnii;s
e*Hue » sainte Tbérè5e.Ni!cc»ii>i5, Il wi.-c ilcCrpede ajaiil
prf« i 33 ans le voile, dans le euiivciil iL'.Uila , inlL-udiiistt
diibord dan« son ordre,, eiiïnïlo Amn i:ahil des carme» , uou
rrfurme f]UÏ difpa^sa la rigueur de j.i réple ellc-iniiiut;. [.'(ibùis-
Hiicc, la pauvreté, la raorliJicatîuu y k'iu-L'itt poussée» jdsiyiM
uuilévoucnieol bdroï(|iie. Malgré lutis iuâ olivl-ucles , elle réu^ni^
^■iii»c» de.s.s«iiii: à s.i mon , vi i JSj, pliu de 17 eouvriu du
(ilioieti '■> d'bommcs, ob^tervitieiit >« réruriue.De l'L-'pa^LieiCcllfj
lércirtiic s'^Iemlit en Italie . en francu et daii^ k'^ V.<ii lia».
(.élut le earUiiialds Bi'nille et 11" Acariu ij,!!: éUibliieul eu
France les rarniélllcs. Uélruiles eu i-Pf) , elles lireiil rclaldics
* Puis, |>ar madame Camille de Sxyeeoorl; il v an n en eu
neul trujs eonven», q(ii édifient rtgloe [Kir Iciirv ai»lért-
Mla defiiudent pur leurs prîcies.
'•'DécrelduSGmar» ISM.
pOriwl.du 51 iH:ti.V* 18.10.
Vl>ttrMdn l; "palier 1^311. En nuire iiae .«.imnir .tr .V^.npO fr fut
frpintrfra * d'iniliHsiinii ri dViijhlisspmral. liii ''u -i>y iifiit iSlli.
■Ot>l..noanwdu«iaQ-irr li-2i.
L.
1
CAliMF.S OLi GI(A.\DS CAIIUES. S'U reliait en croire (jiu-l-
rjiiei Écrivains jalum tic douiier à leur ordre une urigUie fabu-
leuse, les Ciirracs aDrukiU été élntilU par |c {iropliùle Klic pen-
dant sa rclrailcsur le iiimit Carmcl '.Suivant ces auteurs Uiui
les prophètes, Tobic le fiU , F)'Uias;'>re , Nunia l'oinpiliut.
ÏDroaslrect Jeaii-Uaptislc , etc., auraient ilc îles religîcus cif-
mes. l'ourélrc plus tiiilorique, noua iliim» i|uevcrn l'an iiSî, {
tin <lc cea guerners que Guilefroy do Bouillon avait cutitluiU
avec lui en Piilestîne, dt'goûté des armes et du monde , se retira
sur le mont Carmel, et yi-lablil une pauvre demeure, anprh
de larjucltc vinrent se grouper quelifues Loranies péitilcnt ■
comme lui. En i^og, un fruuç.-iiti, natif d'Amiens, Albert, |n< |
li'iarcliede Jértisalcin. et jictilncvcude l'îerre l'Ilermlte, douu I
à la communauté naissante une règle composée de i6 articln, J|
tjue le pape Honorius III confirma en 1126. L
D'a[)r{;>> cette règle , qui est par le funil celle <le saint Bo-iilâM
il» devaient liabîier lie» cellules sC-parées, cl y faire leur dt>
meure, en y vaqu;iut jour et unît à la prière et au travjj
des mains; réciter les heures canoniale;' , ne posséder rien et
propre, ieûner depuis l'exaltation de ta croix îusqu'à PÂqu»,
li'abstenir de viande en tout tcms, garder un silence absolu de-
puis vêpres )usqu'à tierce du jour suivant , enliu obéir en lou(
à leur supérieur.
Lcscbrétiensayant été obligés de quitter la Palestine, les Cir*
mes résolurent d'abandonner leur primitive habitation; ils vin
reni d'abord en 1 338 dans l'ile de Chypi-c cl de Sicile. S. Lou^
les amena en France en i i5g, d'oli Ils se rép.indirent en ill»<
ma!;ue et en Angleterre. Le changement de pays ayant nètri
site quelques modideations dans la règle, elles furent appron-
' Voir HitloTin CiirmtUtani ordïaii ab Elià laaclisiimo palrîarekâ in^
lilHliia honorriu H obsciiiium B. VirgLujg ai: Dri piiitricls Marie, it>
reiclaix per R. P. Philïpiium » aanrti Irinilale carmclilam discalnV'
luin. Lagdani, t6$S.~i'ara,li,u, carmeUlUi J«:c,ri. , li M. AdI. AIrgC*
<\r Caixaata, Lugd. m7 . ~ Siicretiion Ju uiint prapliile Klit ta ferJt*
lit» Cirmtt, in. la rifoi-mt dt Sainlc-Thdréte, par I* Et. V. I unis de Siialc
ThértM, i66i. — DtMvlatîo liîilorict-lluetogiea\a t]oi inlriarrbaltweM
berrimi ordini^cavinclilariiin SS. pruphet''e,bTiic \iiiiliLjtut aui-UU Hg
Thoniasar^iiitulc kSancto Juicph ^i'i»V(^^4''ii - lu ■ ,,...,».. 3
pnr IiiDdoentlVen (147. I.u vi« céiiobitiiiue tut uiltsljluûe
I la vie (^r(-inîlii[ue, et le vœu A*! cîi»«teU ajuulé à c«I>h ^'ubéis-
Mnc«. Lc« mallieur» de l'Kgliite ayaul mis la ilifCinle dans l'or-
. au 14" bièvle, pnur y parler quelque remiili: , on îiigna à
{irnpoïderetraiiclierqiielqiicclKwedclari'fïle. En onus^iuene»
Eiig^'iie IV leur permît de mander de la «jamlc Iroii luh 1»
■«Dtaiiie, (le prendre leur repae en conimuii, de nitnpte le hi-
Uttce eti ccrlaincs In^uro Cl de se pruiHeiter d lus leur clulire-
llih pldtiuurA des aocien» uarnies, n'ayaitl pus voulu aoi'.eptta-
en ;idouci>ien)eiiB, ('appellirreiit obienuÊU ; lundis que 1rs aii-
Ini reçurent le aoinile rûniWHtiw'i. Tiiuinas Coiiiiecle, i)i)i idbI-
koreuMMuenl espiadausleiilamujesd'uiiltilcherlalropiïi'aiide
libtrné lie ret paroles, lut le chef d'iinc réforme qui h'app«lit
fmgrigatian de Munlaue. Jean Sorelli, XWl- ^t-ni-ral , s'etrurç.i
■•raîn de supprimer les abus de l'urdnr; il mounil einpoî-
atttoc par ses religieni. La vérîtalite n't'uriBalrJce ila l'ordre doK
Cjrmc9, fui ntio femme. Tliéri-)ie de Cépéde, cntintie soui lu
nom de «uiute Tliérèke. Ce sont les reli|;ieu<( de celle réforme
«lue l'on appelle carmes diekanssi» ou dtchanx.
CIRMES DÉCHAUSSÉS ou Oéchidx. Ce !>oiil cens qtri lui-
«irenl la réforme qu'înlrodtibit. Tcrs le mllieti du i6" 8ii.-i:le.
lainte Thérèse aidée des pères Athnnnxo de Gôue», el Jeati Aa
!• Croix. Celte réfaraie non-seulement Al revivre l'ancienite
*è^, mais en augmenta la rigueur ; nuJilé des pied.« , silence
«bwlu, obéi.<.<anec aveugle, disoiptine appHqm'-c jusqu'au sang,
lednex sévËres el prolon;;é!<. pauvreté romplèlo; c'est l'exempte
^oe donnfrreiil d'abord de ii^imes filles Ae* prcmlcrCTi '."amilli-s cl
4n hommes de ce iG'sièeb, dtuil le luxe élail st avancé et
io mœurs si libres '.
Celle réforme, aprouvfe d'abonl par Pte V, cAnflrmi'-c eu
1S80, par Grégoire XIII, fui divÎMtfe en deux congrégalions ,
imt cliacunc avait son génénil el m eon^litutton particulière ,
«Ile d'Espagne composée de six provinces, el celte d'Italie qui
MDpieud tous les coufensélnblt!* bors des étais du ri)id*Es|>a-
• HiMoirt giiiratt rfci ta'mt$ ti da rarmiUlei déekaunf , par le P. Y.
t 5atiile-MariB ; (ndiiile "le fcspapnol, par le l*. Tiabricl de la Cmî» ,
'•-medM-hanué. Paris, 16iSel Ififiii, — ■tn-\»ln ilet riruut ■ItrhauiUt
;-.i.rt. parl^R. P.l,(iui»d«J^»iiii*-Thi.;i-*-w. Pari», liifiî.
■517 ^^^
i
f;iiB. (l'cjil vern le rommFnccmciil du i^-tiècU qit'tli *e r^pk i
dirent en France, ofi ils HTiiienI pIll^ieurK uminoiia.
t.eur /Mbit. Le rnrinc <'lail saii<) barbe . lëlR mn^ , \* comll
lie cheveux et non itilerroinpiie. 11 portail sur nne m
lotie, une robe (le drap liriin . avec cp.piiclion nmple, un frw
pectoral, eoiirti Arrondi el lniint;iilairc Mir le itot. avec un col-
lier de Hrnp noir rt brun; cette robe bv:iîI desmanf Iiesainplp
Arrivant jusqu'aux isfllns , et était «err<>e pnr une ceinture noîrg
pas!iant suus le scapulaire. Leur niontenn él.iît de laine, blanc,
•l'abord chamarré de plusieurs bande* jaunes. qn'Honoriml'
leur ftt qniller; ce msnteau était de In lun^ieiirdc la rabr.
«vcc un capuchou très-Uche. Les carmes portaient en «itn
nne chemise de toile, et une veste de laine.
Ce* rcligienx vinrent en France avec Saint-Louis qui revcniil
de In Terre-Sainte ; Pbilippc-le-Bel les établit à V»r\f. Il* cmiip-
laient dans le royaume >rpi provinces soUH les déiiomûiatiM'
suivantes :
NitrUiiinr, 1<l monaslèm, Sd? reti-;.
France, (9 mnnasttrrs, 3"' reîig.
Guicnnr, M tnonuttm, 1% rclig.
Pn
, SISi-.
amûiatiM
I
Tnulnnw, tS msnasIiTrs . fH£ relig.
Gascogne!, IH raonas Lires , SI 7 rclig.
Tnuri, SS monutèm, 670 rellg.
Leur congrégniino comptait en tout 58 pro\incHs et [ilusil«
5oo cotivents, et près de ^.ojo maisons.
Le couvent de la place Hanbcrl. à Paris, n'était d'aucooiw-
rèseeldépcndaltdireelcmcnt dugcuéral. quifaUaii sa réside**
à Itome.
Il existe encore des carmes en Fiance.
C'est dans l'ordre des carmes, qui professe une dévot îunpi^
ticulicre à la sainte Vierge, qu'a pris naissance la confiiiric*
SctPLLiiiiE. Fuirve mot.
lia ciistéun liersnidrc des carmes ù dater rie u'17;.
CAROLIVS. Ce sont quatre livres. Tait» en ji>i>. f.nronlre
Cliarleinagiie, contre le a' concile de Sicée. Voici n que1|« *
rA«ion : les actes de ce concile étaient (.arvciiits dans Ic:» G»'»
in»l Ira'liiilt entntin. Aiit^i un y liï.iit qne Cuuïtunlin, ('^^|
CATHOLIQIE. 7h9
ie Clijprr, av.-iil iloiini^ son «ulTrnge an concile en ce: icnnea: |
■ ittroU el j'embrasse p:ir honnrnr les sanires et re«pccîable9
I •riDiigeSt et ie leum rcniK le mùmetirtiet tfailoralion qu'il la cati'
tmhtimiUlU tt tivifianUTrinHê '.ilaoJisqu'ily ailiins rortgîtifl
fjte.jtrtfoii rt j'honort U» sainletîmagel, et je ne renili qiCd. la Mille
■ TriniU luprltit l'adoration île tatrir. Trompa par celle version
iBritl('!li; . Ie« évë<|ac.i «le^i Gaitles assemblés h Frnncrurl en ~ffy,
t\ 1 Parii en SaS, citiidamnèreiit te scnliment tlii concile <le
Xicén. Mais on cul enfîn <le meilleures tradiiclioni du concile.
dll«c Iro.iva c|uc len Latins étuieut <te la inùme opinion ({ue
WCrecsca(ltolii|ueD. Le* litriiCTol'mtonléM |inblié9eni54g,
par du Tillct.
CAS PKIVILKGIÉ. On appelait niu.si le crime commis par un
I nclniaslïqne promu aux ordres sacrés, quî itoiibhitl l'ordre da
litociélé civile , el devait être puni par diis peines temporelles.
Dins les cas privilégiés , la procédure ftiilv contre les ccclé-
liuliijiics était instn:île conj'>)utement pnr le jug^ dT;;lîsc et
f>r le [use royal . et ce dernier devait à cet eirci su transporter
cnliiuriiliclinH ecclésiastique. Chacun fat'ait rédiger l'inslruc*
liiu du prucL'S par son greflicr , et rendait .«a sentence séparé-
Il n'y a plus mainlenanl de cas privilégiés en France, et les
ectlniasliques, ([netcpie délit on crime <\\i"\\i aient uoinmis. res-
Mrteol des tribunaux ordinaires.
CATUÉDRA I IQIIE , droit de deux sous d'or aitribuc autrc-
Aiiiiiirévéïiiie à cau»e de sa dignité épiscupule.pm/itrrcnC'iti/rAni
I 'pv«pa/i»i.diin>i les visites de son drnt-ëse. On appclluil aussi Cu
jrotl tynodatiquc, parce qu'il se payiiït au sjrnwle I.c^ év^-iues
it France lé" pcrcovalenl encore du lems de Charlemagne. («
nom a passé aujourd'hui aux droits des airhidiacrcs et des
d'oeil* ruraux dans leurs visites.
CATIIOLKJie. surnom de la véritable Fi;lisc. Il marque
l'iinivcr«alilé de l'Cglise répandue dans tuns les teins, dans
tMirteslw parties et parmi tout» les nalionsdR la terre. (Je litre
lulaélédunnédês le< (eins les ptns voisins de celui des npôtre*.
I &-l^ii:ice, martyr, dit dunïïoii épilrc duxtatl.uliqncsdc^iuiyrnc,
'Ub.fiiul. I.M.th. M. -"W'
-■■tccla t|i
■iiieiil pli)Meur.>i mnisoiis.
; rluit sali» bnrtie . fèlfi rasre , la comll
iiilcrminpiie. tl portail sur tinc en
E robe lie drap liriin ■ avec cspuclion ntnpie . un fnx
pectoral, roiut. Rrrondi el Irinngnlaïrc sur le ilos, avec un cnl'
lier du drnp noir ri bniii ; celle robe avull dt^smanciies ample*
arrivant iusqn'aiix mntni* , et était serrée pur «ne ceiiiltire now
pascant «ous le scapulaire. Leur maiitenii élail de Initie, blant.
al'ahord rliamarré île plusieiirsi baniicn jaunes, qu'HonortatlT
leur fit qniller; ce manteau était de la longueur de la robe,
avec un capuchon Irès-lûclie. Le» carmes purtaicnl en onlrt
nne cliciniNc de toile, et une vesle de laine.
Ce* rclî^eux vinrent eu France avec Sainl-Loiii» qui reiwiil
de la Terre-SBÎnle ; PliilIppe-le-Bel les établit à l'arix. lU ctmj-
s les déiiominiOi
taieni dam le roya«m
le sept province! §ou» It
Miivanles :
Narbiionp, lïl i
mi.ni.ïlêrrs , SriS rtlf-.
France, 19 raonnMfcres, 3'7 relig.
GuiFonr , U 1
monulèrM, 1% rclîg.
Proveure, 50 i
Touloiiiw, 13 1
monaslpres , 184 relig.
Gascogne , 1 8
monaslrres, 217 rclig.
TtiHr.», ils motiMlÉre», 670 relig.
Leur congrégalinu i
1
\iiic» el plut 4
5oo couvents, cl près de 7.o5u maiiiaj
Le couvent de. la place Maubrrt. à Paris, n'éinil d'aucun dit
rèseel dépendait direclemcnt du géiicial, (jui faisaii su résidoN
à ItORlC.
H existe encore dus oarmes en France.
C'est dans l'orilre des carmes, qui professe une ilévoliocip»
liculicre à la saiute Vierge, qti'a pris naissance In coiifiérit'
SqirvLiiBE. t^uir ee mot.
Jl a existé un lieis ordre des carmes à dater rie i .'17;.
{^AROLin.S. Ce sont quatre livres, laits en 7(10. j.nrnrdrt
Cliaricinague. cuiilrc le a' concile de Nitée. Voici à (|U(:I|«
ca<ioii ; IcsHctes de ce l'oncilcélaieiit [.arveuiis Hnus tes Gai
mil) Irarliiils m l.nin, .\iii>i on y lisait que Ciiiistatitiii, l'ifi
1
CATIKjtlQtE. 2W
i)e Chypre, avnil donné suii ■ufTinr^e au concile en cc« Icrmc.i:
t Jecrui» (.'t i'embrasjc jisr honnrtir les saiiilex et reipccïablcs
tïm*^. el jeleurîircnihlc mètne itrvice tfadaralion ifii'iUa co«-
iuM*ntitlU et tîvifiantt Triniti '■ ; lanJi^qu'ily a dans l'original
I fTKtJirtfoia fl j'Iionort U> tainUi imitgri, fl je ne repris qnd la setih
Trinité Htprtme l'adoration île latrie. Trom])é< par celle versioo
inliiliMu. Ie!i évé<|iic9 de* Gaules aisemblé!* â Francfort en 791J,
ri à ParÎH en BaS, cundainiièfeitt le scalîment dti cuncîlc de
Mcfc. Mais on eul enfin de niL-ilIenre» Iradxctinns dn cnndle.
*l il «c Iro-.iva «jiic les Latins étiiieut de In iriCine opinion ((uo
If <irecicatUoIi<i»e». Les titrei Cirolinton\ M: publiés en i5.'|r).
par du Tillet.
CAS PRIVILÉGIÉ. On appelait aiiisi le crime coinm:» par un
*cclr>i3slii(ue promu nux ordres sacrés, «jni Itoiibbil l'ordre da
lu iDciélé civile, el devait élre puni par d<iA peines lemporclleis.
Osn» les tas privilégiés , la procédure fiil« conlrc les ecclé-
ii>siiqiies était ÎDstnute coDJiifutcmeut pnr le ju^ d'l^[;lï<(c et
pir le juge royal , et ce dernier devait à ci-t elFcl se tr.-insportcr
rnlaluridit'liun ecclésiuslique. Cliaeitn faisait rédiger l'inslruc-
'ioii du procès par .>^on jjreflier , et rciiduit sa sentence séparé-
ment
M n'y a plus maintenant de cas privilégiés eu France, et les
rcclésia«ti<jueii, (juelipie délit ou erîiue fju'its aient commis, res-
wrieDl des Irlbuuaux ordinaires.
CITUÉDRAIIQUE, droit de deux sous d'or nitribné aulrc-
luitiilVi'^ijuc à cau^ede sa digniléépiscopale.pro/'lrreot' a/rffm
'ftuopaltm.Ajxns les visites de son dinvèse. On iippelhit aussi eu
droit tyni>datique t parce qu'il se payait au synode Les év£i'jurs
étFrauce Ifi' percovaient ei
iMin a passé aujourd'hui t
dv^tis ruraux dans leurs visites.
CATHOLIQUE, surnom de la véritable F^Hse. 11 nianpur
l'nniverulité de l'Eglise répandue dan« tons le» leuis, itnns
liHilMlr* parties el parmi toutes lei iialionsdc la terre. Ce litre
lui I tlédunné dès le* leitïs le» plus voisins de celui des npâlres .
Slfinaccinartyr, dit diinitsiin épilrc iiuxiatl.oîiqutsdcSuiyrne,
' lib,(jiol.l.ni,.h, 17.
Il tems de (IharlemagnC. Ce
ï druils des aicliidiaercs et de*
{
350 CÂOL'LI.
ubi futrit Jtmt-Chrutui , ibi *st tccUfU cgliiilicm. Dans la klln
dcifidèlesdc Sm^iinu, rajtporléc par Enst-bc Jl e»l fait lacnliuh
de ]'Egli«e eaihoiîgiit et des prières que Cl saïut Pgljcarpc puuc
toute l'EgliM! CBllieliqat.
Lea patriarches ou primnlc d'Orient oiil pris le lilre de nUs-
Cifiu , litre (|iii rc^icitt à celui A'icitminiifiit, qui avait été ic-
cordé aux palriarclici de Cou«tanlinoplc.
C'cKl le titre des roi^ d'I^tpa^iic depiiû le quinzième siêclt-
Aleiaudrc M le donna à Ferdinand et à Uabelle puuriTiMr
chassé le« Uaurei' de l'Etpagne eu i tya ; Jules Jl le rendit
hérédilaira pour tous lc< rois d'Espaguc eu iSog. Selon Froii-
«nrt ', les cccli-i^iasllqucs le donuirent à l'hilippe de Valoiii
jiarce qu'il avait défendu les droits de TE^Iise.
CATIIEUUE (ordre de sainlej. Cet ordre fut iDolilut en
Bussie, en i^i-î, par CaJA'nnr, épouse de Piorre-lc-Grand, t*
mémoire de ce qu'elle lu sauva avec son armée du dangerJc
tomber entre le» mains des Turcs sur les bords du Pruth, a
Isïsaot proposer au vïsir se^ dianiaos el une somme coosiil^-
rable s'il Toulaîl entrer en négociation avec le uar ; ce qui fut
accepté.
Les marques de cet ordre, sont une croix rouge, portée pir
une lîg<ire de sainte CalUerioe, et attachée à un ruban pon-
ccau, liseré d'at^cnl, sur lequel est le nom de sainte Catheriod
avec ces roots pro pde tl patriâ.
CA'rnEI{|\E l»l] MOST SIS.U (chevalier &a sainte). Ctt
aucien ordre militaire fut fondé en iot>3, à l'imitation de celui
dn Saint Sépulcre, pour défendre contre les Arabes, tes pèlerin*
quiallaicul vlMlcrlecorpsdcsaiuteCalhoriucï'urle mont Si»»>
Les cbevaliers suivaient la règle de saint. Basile, el portaient \
au babil blanc sur lequel était uue croix faite en forme de roue
percée de six pointes rfiii^cs sur un fond d'argent , et \raxtt- ^
tic pai uncépée leinle de sang.
CEDGLE. Lescédules, en \a\\u Khtda , irhedtla, qui ont fait'
partie des actes diplomatiques, furent employées à divers luo^
gcs. Lcsunes curent quelques rapporlsau^ rcquCIcs '; d'aulrci*
r.ÉLcsTins. S51
ipnl'fcTMtElUesncteiiriippc] 'mueii vuil qnlaffecletilla fonnc
«rdinairc îles bulles *,t:t qniont pour objet la réforme ilo quel-
le* «bu.4. Des eiposilions île loi sur les poiiiti' coulcsti^s onlro
lu grecs et les latins, furcul appelées r^i/'i/cc au concile de Flo-
rence. L*.icle des éviïqiies de France <pi[ n'exciiscnl ilc ii'.ivoir
pu te rendre au concile de Lalraii ' , sous Léon X, est (lualific
tcluJata , cédille.
Lo conltroiallon d'un établissement en 1 1 ag porte la niiïme
qualiricatioa.Ou adit aus^i relinla ttitUnonialU pour uDceilificat
^lu bonne laliiu'lé appelait atlolatio, et surtout («(imoiuum,
It que les tcms de barbarie OAXt rendu par cciti/lcalio. BatUta ou
Mut», ([Ut se rend \tat bulUlia , fut employé dans la mOmc ac-
crplîon que tekcdula.
CÉLCSTIN». C'est une dc« nombreuses familles de l'ordre de
taînl Benoît; le onzitmc lil^ d'un pauvre laboureur de TAb-
braze, en fut le fuiiilaltur. S'élant retiré dans une caverne du
muât Mourr/ioii , il y eut bicnttlt des di-'ciples imitateurs <lesii
\it aiisltre ; auxrpiela i! donna une rèç}c de cùiiHuite fondée sur
celle de saint Benoit; elle fut upprouvéu par Urbain IV, eu laOj,
et Kl disciples reçurent le nom moarrhantlet. firégoire X In
conrirma au, concile général de t.yon en i3-4- Maïs le pieux
fautilulcur ayant été nommé pape en i ig'i , sous le nom de Cé-
tmin V. ses religieux prirent le nom de l^Ustins.
Cet ordre se rt-paiidit principalement eu Italie, en Allemagne
«en riandre.ct fut appelé en Praiien parPliilippe-le-Flel, en
i3«q il était divisé en i5 provinces, quicomplnient plus de i5o
Baoutirea. La France l'urmait une de eu* provinces avec i>
■Hnulircs.
four Li TigUf voir ce que nous avons dit do celle de saint Be-
Mit au mot BÉKÉnicTins.
Leur halfil coiiiislail en une robe blaucbe , un scapulairo et
■ncliapcronnuiriaucliœurct liurs du ouuvenlilH portaient uuu
"nli, c'eit-1-dire une robe doDueulunl jusi)u'4iix pieds, avco
BlDCiicsef capuchon.
■ r*wi(, t. Tiri. col ireo.
■'W I. xu, cul. 169.
''W. i,i„, a>I. ii'J.
' OiiLa •.l,,,,!. iamm t. iv, p. 5J.'.
L
i
tiSiiitffK.
t'otJre' dia CëleMîits
efTorti de l'héri-sic , iiî en France à noire révuliilluu.
CELLERIER OITuier .l'un monastère qdiaNuiu du lemporf).
cl que la règle de Hairit Benoit iipiiellc *ieat paler moniulirii, On
donnait anlrefois ce num, dans le €1)3111111! des vlianoiiiet.a
celui qui avait soin de Taire disiribuer aiit clianoinca le [)«iii,
le vin, l'arjjeitt, à raison de leur aNsislaiice au cliœur, cl ^kÎ
ét-.ût chargé du i^oiu i\es autres aCTaircx Icmpui elle-i.
Les religieuses ontdcscW/mirM cloitt l'oflicG <^l le Di(mei|tw
celui de cellcricr.
CELLES. Pelilet maisons , celluleFi. On a donné ce hori iii
désert de la Umssl- Egypte, à cause de la miillitude des «olilaim
qui T avaient bâli des celtule.i.Oii a encore Ainsi appelé If^iitii-
soiis religieuses (établies à ti-> campagne ptmr avoir aoln desbiesi
des monastères dont elles dépendaient : utk les uoiniQïit auui
CELUTES. Ordre religieux répandu surlout en Italie,»
Allcmague cl dans les l'ays-Uas. Les Ccllites suivent la rf-gl* )b
saiut Augustin. Leur institut les oblige d*eulcrrer et de terrir
It-'s fous, et d'avoir soin des malades, surtout de ceux qui uni
attaqués des maladies contagieuses. En Italie on les nomma
Alcxiens ou Al tcciitu , d'Alexis Mcccîo, romain , leur fondateur.
En Allemagne etdaiis les Pays-Bas, iU sont apficlijs ceUitUfnf
doute de C«'/n, gens à cellules. Cet élablisseinent utile, abeas-
coup de rapport avec celui de nos Frères de la cbarité.
(CELLULE, petite clinnibre d'un religieux. Le dorioir H
partagé en plusieurs cellules. Lcscliarlrc.ix oui dcpHite^ mai-
sMUSsépan'es, et composées de plusieurs ebamltrcfi et d'uniit'
din ; le (ont se nomme celluU.
ha salle du conclave est divisée par des eloisonx on de pelHt*
cellules occupées par lus cardinaux. Fayti Cunci.*ve.
CÉNOBITE. Mol formé de deux mots grecs xd»^; et Sr»; quiti-
gnifieut ciV commune. C'est un rclii;ieux qui vil en commuoiu'^
Rous une rt'gle. Dans la dix-huitième conférence de C»s«i<!<i>
l'abbé Pbmnioii parle de trois dilTi-renles sorlcH te moine» t|"'
élaient en E^:yi»'«- : le* Cinnhilf» rpii vivaient en commun : l^
AaatihvriU^ qnî -[ii;!. ,'élit fiirm/s dnus les conimnnautt^ . ■*
CE.NSEtB DES LIVRES. 353
tiraient Jans la solil.ide, el les Suraba tft qui uVtaienl cjue
'r4iix iDoiiiCH et itcscoureurx. Il rapporic rinslitutiou descéno-
iles au teoiA des apâlre», comme un resie uu une imilation
E la TÎe coinuiune def premiers fidèles de Jriusalem. Saîut
4cAine est cependant regardé comme ayant le premier formé
Incommiinnulés réglées, et par cuuséquenl comme l'iustitu-
eiir de la vie finobilii/ue. Ce saint vivait au cummeDcemeut du
|Uiitriênie siècle.
CLNSELK des livres. I.a lîberti^ de la presse doîl-elle élre en-
Un, ou bien duil-il y avoir une censuiu pour les livres? c'est
àvue dus questions les plus importantes de notre état social,
tiiminous d'aliurd ce qui a existé d.-ins le passé.
L'Eçlif^e ayant reçu de Jésus- Christ la mission de conserver
I saine doctrine, a reçu eu même tems celle de déclarer
faciles saut le« doctrines erronées , c'csl-à-dire de condamner
i de censurer les ouvrages qui paraissent. Elle a eu ce drjît
iii te commencement, avec ou sans le concours de l'auturilé
unporclle. Saint Léon en !t^^ < (lélase en 4:ii • Symm^que en
»ô, firent briller du leur propre auturilt lot livres de* Uani-
chêens. Mais afin que ces condamnations fussent plus elBcaces,
'iiilorilé temporelle fil eiéculer les décrets des vonciles et des
^^ft*■, ainsi en 3.iâ, Cunslanlin ordunna de brûler les litres
l'Avilis, condamuésparle concilu de Nicée; ea^ijS, Arcddius
pruscrivil tfji livres d'I^unumiusel de» Uanicdi'cns, que l'Eglise
iiail censurés i eu ^3i , Tliéndoie le jeune, ecus de^JCKlorius,
xiiidamués parle concile d'Epbèse ; en 4''^> Uarcieu, ceux
'l'Eiilycbi.'S, proscrit» par le concile de L liul cédai ne, etc., etc.
foiis ces livres avaient élé publiés avant d'être censurés. On
"lit avec riiîson qu'il serait plus elULOcc de censurer les livres
xniit qu'ils parusseul i la clicse pjrul d'ubnrd d'autant pins
huit, i^irun publiait alors peu de livres, et que la plupart
•tiieul des moines et des prêtres pour auicurs ; les supérieurs
(iirvnt naturellcmenl les censeurs ilcsteuvrea de leurs religieux,
t' le» évoques de leurs prêtres. Les princes chréreus sancliuu-
wreiii de leur aulorilé les dtcisiuns des évéïuea. I^ rOgle de
celle censure élait que rien de ce qui était coulraîre à ta fui or-
lli'Hlow, aux mœurs et k l'état ne devait i:lrc publié,
l'uur revenir à eu qui esl plu^ ji^rliculicr a la France, le*
f
2:S CERSErn DU LlTRBIt.
bJicr loul ce rjiiî éloil tliri;^ cuiitre r.-iutorïtc de» rois cl de l«
religiuu; ou bien après avoir cundamiic Tes ouvrages, leslli«lulu
gîeusetliw luagistraU rr^iicniis;i:Ëiil cl pbi.taulaieut avec In
auteurs. (Mi siail igiie l'EmîU de Rousseau , imprimé il eal fni
à IV-lraiiger, arrivait (n(ip'''iiru, à l'aulttir eu France, soiule
couvert lie M. de Mallesbetbcs, directeur général de la librairie;
ou connaît la fameuse tiil>t philusoplilqiu de l'ablHi de Pradei,
approuvée par lex docteurs lliéolu^iqueii de la Sorbniiuc Uh
Acittbiable coniradiclion aniiourait évîdemrocat un <lat ds
viloïcsqui ne pouvait durer. Une calasitroplie était îuiraineulç
elle eut lieu. L'autel et le trône lombèrent en même tenu.
A la suite de celte commulion, la liberté de la prcsiic fut n-
connue eu principe, mais presque iamais eu réalité. Pendant U
révoluttou, tandis que liccnre entière élait donnée en mutlère
de religiuu , lut écrivains piilitîques payèrent suiiwnt de Ir-ur
Itie In pcrioissioD qu'on leur avait dunnée de dire leur opinioa.
Sous l'empire , une cennure liévéru et lyrauuîque pesa KUr b»
journaux et loua les /crilK politiques, religieux et scieul ifiqufL
Souk lu reAiauratiaa,laceuKuri!,rétabiieel supprimée pUitieun
fois, fut abolie eu i8a8, mius le tègiic de Cbarles X, qui deut
ans api^s élait forcé de quitter la rr.incc.
1 a cliarlede i83a revuiinnK la libcrli' de la presse; et si elle
a luiïquelijuerestncHûnà lu producliou de la pensée polîttquci
la pensée religieuse eii| libre dan:> ^a manifcstaliou. La loi
défeud seuicmeut toute publication piiuvjnt porter alleiuteàllL
rtligion H aux niauri '. Les ouvrages qui y.coulrevicnnent luul
déférés aux tribunaux , et t'est d'aprè> leur jugement que leur,
circulation est permise ou défendue ' Telle ej>l la barrière op-
pvCi|DV a le druil, •
I f*i>l pou
.itft..t
d,'« litrri i!'4^gl>iH! , de ouuir^a.T . u
II- prititege eii:lubil J'ïm|i(iiiit'r lu
fd-triir*.— U^rW du sS mari i8u&,
let x&Oft-'-Jrrel il* la camr dt Cjiiiatient ilii âo Btril i8iâ,
■ tl l'ii^le un aitatogmi litt tiim caHiinmHii par if Iribmiaux driioii
iSi4 j..«n.'.-,. .8»7, rUriPill.laiiu-, ru.- d.. <lr.na».A..i;.i.liii-. u" ;■
Lv-ptèrtitdctriivbiraïuiriour uliligir 1» ulliiitripubliii ilu Uiie dit-
«■u« ;.
V
» .1"
nrjlnil . à un
libr><n.'
C.Wd.i
me
<le
eu dioL-JM-.
C«.q.*
a, nni
' 1
uut
oiti* coût m
t tontif
—Jrrc
tonttil (C£tat d
■••i«i-
po«ée en ce moment aux maux ijue peut produire la
près».
Dans UQ ouvrage comme celuî-ci, uoue De puuvont) Taire un
traité nir la censure du sur la liberlé de la presse. Nous dirons
Kulemeut que, si la liberli^ de la presse est ud mat Tit\, il n'y
tiira pourtant jamais de cen.sure utile et possible, que lorsque
elle procédera d'une aulorilé ayant mission divine de iuger les
doclrinea. Toute autre ceusure no aéra jamais exercée, que
dans l'iDlérét des dîfTérens partis, et aussi no sera jamais eHî'
cace ni obligatoire en conscience.
CENSEUR ROMAIN. L'aulorilé de cette aactenne magis-
trature de Rome avait été, comme toutes les autres, absorbéepar
Il puissance Impériale ; le titre même en avait été depuis long-
tcms aboli , lorsque IVoipereur DÈce le fit revivre en faveur de
Galérien, qui n'eut pas de successeur dans la ccniure. Cons-
Imlinla rétablit en laveur de son frère Dalmace, qu'il créa
Mnseur eu 333 ; mais elle s'éteignit pour toujours dans la per-
looee de ce môme prince.
Ce n'est dono qu'aux deux époques ci-dessus que l'un peut
trouver des actes non suspects des censeurs. Dans tout autre
'emt, ils seraient légitimement soupçonnés de faux depuis la
destruction de la république.
CENSURE CD fait de livres et de propositions qui regardent
la religion , est la qualifiratlon donnée par les théologiens, à ce
qui blesse la vérité dans les livres ou dans les proposilioDS. On
pent réduire aux oeuf quali fia at ions suivantes celles dont les
ftres et les conciles bo lont servis dans les propositions qu'ils
est condamnées. '-
Pnpotition hrriliijue , celle qui est contraire à la foi. Propnsi-
tin trronit, celle qui est opposée & une proposition qui tient à
Itfiii. Propoiîtioa sentant l'htrraU, celle qui présente d'abord à
l'esprit un sens hérétique, quoiqu'elle ait un sens plus caché
^ renferme la vérité. Proposition captieus» , celle qui présente
ttiK hérésie d'une manière indirecte. Proposition irmérairt, celle
qaî est opposée au sentiment général des docteurs. Proposition
tiiMit lui U'ouirugci coulre li religion ri ht miEar* qai rnnt colpnr-
Tmi» 1. 19
I
es durs quI^j^BHB
356 CENSURE e'JCLtSI ASTIQUE.
mahonna nli , celle énoacéc dans (les termes
rendre la vérilé odieuse à ceux qiii IVcoulcnt. Proposition Jù*
celle doDl on peut atsi'mcnt tirer des consL^qiieiica
Gonlraires à la loi. Proposition scandileusr , celle qui peut iuduïn
cil erreur les eiprîts faibles, l'rnposîtiim qui o/fens* tts orcitlts pitt-
«», celle contraire au culte que nous devons &Diea el à scssaîi
CENSURE ECCLÉSIASTIQUE, peine publique dont un
pi^ricur ecclésiastique punit un Hdèle qui lui est soumit. U
droit canonique en reeouna!! de trois sortes, l'cxcommunio*;
tïon, la suspense ctl'inlerdit. Voyez
Les canonîsiès distinguant les censures de droit, djure, et Ih
censures de fait, ou par sentence qu'ils appellent ab homlvl}
mais dans les tribunaux en Trance, ou ne reconnaissait ponr
véritables censures que celles qui Olaîcnt prononcées pârKi-
tence, après une procédure régulitre. Sous l'ancien r^mi,
'par la clame l6 des libert^'S dites galliranes, toute cennire pn
vant troubler la paix et li Iranquîllllé publique «ïlait regarflll
comme abusive , et comme telle pouvait £tre défi^réo au fiAt-
menl. Celle liberté avait fini par enchaîner TEglise ; en effet,
BOUS ce préteile, toutes les fonctions cccli-f
celle de confesser et d'adminïslrer les sacremci
bi-es au pouvoir des parkini-us, qui forçi
prêtres ii leur ob^ir, par l'exil, la prison et la saisie du tein{
Par t'arliclc 5 de ces mêmes libertés, toulei bulles des pa^thl
prononçant des censures contre les roiset tessouverains, étiJM
rejotéeset regardées comme non avenues; ce qui était sesKiWl
au- dessus du clief de l'Bglisc, même en ce qui concerne hj
spirituel. i
1/Ëtal ne reconnaît plus eu France de tribunaux eeclMti'
tiques. L'appel comme d'abus existe encore cependant, cl n^
sort du conseil d'état > , qui n'a pa!> plus d'autorité réelle dut
cette maticre que Us anciens tribunaux; aussi les senteDeafl*
uonci^s pvce tribunal ont <^lé jusqu'ici sans peine ni sancliW
Ceux qui ont le droit dans l'Eglise de porter des ceosort»»
■ont, le pape dans tonte l'EgUse . les évêques dansleinsAl^
cëses, ou en leur noui , leurs vicaires généraux, leurs ofBciMDi
tre (leierMi aupaf»-
!r l'Eglise ; en effet,!
clcsias tiques, [néiw|
;mctis, étaient lom-J
mttes l'v^qaeiïtM
I-
OrdcmiuDce de Uuii XVIU, du 29 juin tSIf..
^^^^^B^ csneiE. 359
«I ^tendant h VBCSDce du siège, le chapitre. L'arehcvéqne n'a
t» droit contre les «njels de ses sufTrsgans, que dans le cas
de l'appel ou en visîle. Ceux (jtii ont juridiclion comtni /phcopalt
SDfor eïU^rieur ont cussi le droit de censure, ainsi tjue les
abbés bénis, les géoéraux, les provinciaux el les prieurs des
ordres religieux , à lYgard dçs religieux qui leur lont ftoumis.
Mx* irtqoes ne peuvent prononcer des censures contre des ré-
^oliers exempls de leur juridiction. En générul , il n'y a que
■a supérieurs ecclésiasliquos ayant la juridiction ixUnfuri qui
' fniiMTol porter des censures; ainsi les curés n'ont pas ce droit.
B pouvoir qu'a l'Eglise de poiler des censures , est fondé sur
H paroles de Jésus-Clirist : quircamqiit aHi^ai.irilia supn- ttrram
•ant ligata et in calo , tt quacamijue loltcriiis super ttrram rrunt
ifuhi ft in talo.
CÉRAt^lON. Cette marque, ossee coaimnno dans les ma-
est une croix de Saint André,' dont le centre est tra-
"mtné d'une barre perpendiculaire, en cette forme ;^ ; elle d^
sî^alt plnsieiirs vers iœprouvés de suite , ce qui évitait Is peine
<3e n'péter des ai/elit & chacun.
CERCLE. Depuis le 1 1* sï^ele fnclusivenient, et au plus lard.
«M aperçoit h la fin des bullei, pancartes ou privîl^ge«, deux
grands cercles concentriques. Au milieu du cercle interne est
vue croix qui parlagn l'aire de ce cercle en quatre parties i^ga-
In. An premier quart de ce cercle on lit S.-Pftrus ; au second,
^.'Paaliu; au troisit'ine, te nom du pape avec ces deux iigUi
J*P, qui signifient /i«/!ii, et nu qiioirième, le c/ii/JV< ramnin qui
«Ifeigoe le rang que le pape tient pannl ses pridi-ccsscurs de
xatsat nom. Dans l'espace qui est entre le premier et lesecond
«(Tcle , on lit circulairemeul la $nitenct ou ileùie, presque tou-
ioun liri-e de l'Ecritnrc-Sainte, que le pape s'ettl appropriée.
le- papes tracèrent d'abord de leurs propres mains (■■■tte sen-
tence; ensuite ils en duuni'rcnt la coramîssïnn A leurs cliance-
licrs, qui signèrent aussi assez souvent pour les papes. La pttitt
• cniï t{ui se trouve au haut des cercles, Irj' s- souvent cDnft<;urée
^^ pu le pape même, faisait l'olllce de celle qui devait ^Irc avant
W Muscriplion, qui n'en admettait p.is ordinairement. Des
^Uï». pancartes oh privili^gcs sans devise ou sentence , dépuis
l
260 CUilKE 5TBBC0R4IRB,
le milieu Au 1 1* siècle, seraifut BUgpecles; encore faut-il qi»
ce soil ceile que le pape sVlait reudtie propre , à moins qu'ai
n'ait des preuves contraires.
CERTIFICAT. Voyez Cédulb.
CESAR. Lo titre de César, jusqu'à Néron incluslvemcalr
Tut pris comme un nom de famillo ; uiaii les empereurs Ut*
vans en firent un titre de dignitif. Ce titre fut affecté à VhéiiMti
présomptif de l'empire , et depuis Mare Aurële jusqu'à l'emp»
reur Valens, nul n'a été fait Auguste Urns cet interralk, ^1
n'ait été auparavant créé César.
Lucius Vérus est le premier qui fut appelé Cé»ar avul
d'élre empereur. Le nnm de César fut donc réservé c
titre pour II scccide personne, et pour exprimer la seconda
dignité de l'empire. Cetusa^e dura jusqu'àAleii!)Comnèoe,i|l
créa une autre dignité supérieure à celle-là, ea faveur de w
frère Isaac Comnèuc, qu'il nomma Sebaitocrator ^ ffoi sigiûl
JitguMe toUTerain, et à laquelle il donna le pas .sur le César, q«
ne fut plus que ta troisième dignité de l'empire grec,
CHAIRE, espèce de tribune, où les prédicateurs dans H
églises annoncent au pcitplu les vérités de la religion.
Chaire, dans un sens figuré, désigne la prédication.
Chaire lit Moïse , f»n prend aussi mélaphoiiquemeul pourll
fonction d'enseigner, et pour l'autorité des docteurs de la In:,
itûatff ctum qui snnt assis iur la chairt de Moïse , mais ne lu w^
''f pat , dit Jésus.
C'est suivant la même métaphore que l'on dit ckairt dt fu-
!rin£«, pour désigner la vie licencieuse et les discours scandalcu
des libertins, comme si ces impies avaient des tribunes d'où il
annoeçassent leurs erreurs, ainsi que les prêtres du vrai
ont les leurs , d'oîi ils annoncent les vérités de l'Ëvaugilc.
r.HAISE STERCORAIRE. Ch.iisc sur laquelle on élevaiti*
pnpe nouvellement élu, en lu! appliquant les paroles dup!
me lia: Suseitam à terra inopcm tt de sUrcere erigtnt pauptrmx
ut coUot-tt riim eam principibits , cujn prîneipibuf populi jui. CcIH
rérémonie, qui a duré jusqu'à Léon X, a été pour les prolestu
une occasion de débiter mille indécences fondées sur la préti*
due tibtoire de la papesse Jeanne, dont ils ont reconnu dcpuî
U buneté.
CBAMIIRLtv.-*. 'ici
iCnUX'MEAIi. Lorsque l'uMge élait de (communier •oui i«s
esp^cs,on prenait le saag pvi'cieiix par le moyen d'un
meau d'or ou d'argent. Cet usage s'était conservé en
te dans les abbayes de CUttiy et de Saint-Dents, où le dii>-
t le tous -diacre commuiiiaieut tous es dimnochessouski
UMBRE ECCLÉSIASTIQUE. Les ntiambres souveraines
ifaaliqnesfurcDt établies par ra.4sembt(^c de Melun en i58i>.
Aaient su Doœbre de neuf; Pani=i , I.yon , Rouen , Tours ,
1», Toulouse, Bordeaux, Aix et Pau; elles parlDgcaienl
itiles lous les diocèses de France ; elles étaient composées
■eeillers, commissaires députés par cliacuu des diocèses
■r ressort. Pour l'ordinaire, elles avaient aussi (jnelq-iua
rillen du parlement de leur province. Elles jugeaient sou-
beiseot de tous les différends qui concernent les décimes et
Blionsdu clergé et exerçaient leurfonclfoo graluilcnient.
tre les neuf chambres souveraines ecclésia clique s , dnnt
ifenons de parler, il y avait encore dans chaque diocèse
vtsa tecUiiastiijueçouT la répartition des décimes. Ces bii-
I étaient ordinairement composés do l'anhevéquc ou ^vfl-
inliea. d'uu député du chapitre delà calliùilrulc, d'un ou
n pour les autres chapitres , d'aiilcint pour ks réguliers et
ks curés, et quelquefois pour les al)bé5 et prieurs coin-
buires. Les élections de ces députés variaient selon le*
Kl. Le bureau ecclésiastique jufcnil les difTérends qui s'é-
91 su sujet des impositions du clergé; quandla somme don!
jl excédait ao livres, il y avait appel aux chambres soû-
les ecclésiastiques.
AHBELL.4>, Parmi les grands oHlcIns de la couronne
à la coufectiou des diplômes des rois de Franco,
les Miuscrivaienl, on voit souvent la signature du i,amt-
, On n'est pas d'accord pour savoir s'il fa^^t rendre ce
par clmmbillan on thambritr ' ; ce qui est sur . c'est qu« ce
dans la suite deux charges distinctes. Celle de grand
lellan remonte trËs-haut : Grégoire de Toun en parte dé-
Foir du Tillet}, Bfinii iri ro!t 4. Frantt , pirlle i , [.«g. kû, ?3
3S2 CBAKBKIIB.
iâ: mais ce n'est qu'en 1 174 4°^ te" attributions en fureal r^
£l6es; eu l^ai ', on assigna pour ta première fois, an gniM
cliambellan, >,ooo frnnc» d'or d'appuialemcDS. Sous la HesUii'
ration ils étaient portés à tao^ciuo franco. La fonction titi ^nl
cliamlicllanélait) dit-on, ilecouclieraupicddu li(duroi,qitad
la rtinc n'y était pas ; il avait la garde du sceau secret et èi
cachet du cabinet, et avait le maniement des deniers de il
chambre du roi. Aux grands levers, il devait donner la th^
mise au roi ; au sacre , il recevait les bottes royales du gna
prieur de Saint-Denis , et en chaussait le roi, auquel il netla
aussi la tuniquo,Ia dalmatique et le manteau royal. Daiull
lits de justice, il était assis aux pieds du roi, etc., etc.;ilpo^
tait pour ornement eili^rieur de ses armes deux clefs d'or, doi
le haut se tcrmiuait en couronne royale . mises en sautoir d»
rièrc IVcu '. — Le dernier grand chambellan a été le prince à
Tallcyrand-Périgonl. Kn 1 83o cette charge tomba en dfsuétuà
quoique Ton assure que M. de TallejTand a continua à eorti
ccvoirlcsappciintemens lic ioo,oon francs.
La charge de grand chamiiellan df l'empire ne fui allacbéeill
maison de Brandebourg que ilcpnîs la fameusediètedeMiyei»
ce, en 1 184. Dana cette assemblée, les granits oQicters de t'eifr
pire, nommés par Tcmpereur, remplirent personuellemenl a*
près de ce prince les fimctinns de leur chaîne; et depuisccllt
époque il.'i les perpétuèrent dans leur famille.
CHlMBRinn. D'abord tine des cinq grandes charges de b
couronne; puis elle devint une charge privée, dont rofBceétd
d*avoir soin de la chambre du roi. Par arrêt de 1 aii , le gful
ohambrier jugeait avec les pairs. Il tenait cette charge à Sa
et hommage du roi, comme le reconnut le comtcd'Eu en ii;il
à regard du roi saint Louis. Les princes de la maison de Bout
bon possédaient celle charge de tema immémorial, jusqu'
mort deCharles, dernier duc de Bourbou , en iba-, oit hi
Franeob I" la donna à Charles, duc d'Orléans, son fils. K ^
mort de ce prince, en i5.'|5,elle fut supprimée et remplacée [>■■
' Lossan, llislairt da CharUt FI, 1. m, p. .î.ïO.
■ \oir It Dictionnaire da ta uqUftM île ffinti^ par M. ic Saial-Ua''
t. I, p. «9.
BooF
3
cBAHCËLien. Iâ3
I deux premiers gentilshommes de la chambre qui tambèrenl
us la juridiction ilu {^ranil clinmbcllait. En l83o , il y avait
,»lre geolilshommes de la chambre, Luit premiers chambcl-
.m el Ss gentilshommes de la chaiobre, et envirou 360 gcn~
lihûTTimti dt la chambrt honoraires.
CHAKCELIElt. Les chanceliers L^t.iient originaïremeni .
faal» Romains, des écrivains ' 011 des huissiers. On remarque
jM l'empereur Carin lit un chancelier préfet do nomo, et que
tiéiiat fut choqué de voir desiuapics huissiers décorés de cette
limité. Chez les premiers français établis dans les Gaules, le>
haneeliers étaient des hommes publics, qui iouissaienl déjà
le quelque distinction à la cour de France dès le ti* siècle,
mnme on peut en juger par les toit ripaairet, Âii 8' siècle, la
Jiaïf e de référendaire vînt se confondre avco celle de chance-
Jcr. ErLanibolde, l'un des chanceliers de Lothairc, est le pre-
DÎerqai, dans un précepteroyal de 65a, ait souscrit avec la qua-
ificalton de Rfgitc dignilatU Canctllariat.
Cette dignité n'eut d'ubord que des droits fort bornés. Loiiis-
iC>Jeune commença par y attacher celui d'assister au jugement
les pair*. Ce premier pas une fois fait , elle acquit bientôt en-
nite d'autres degrés d'iltustratiou. Frère Gnérin. chevalier de
Ssinl-Jeau de Jérusalem , el éréquc de Senlis, ayant été fait
[hincelier en 1 iiS , pour en relever l'éclat , fil décider que le
rbaocelicr de France serait le premier de tous les olTiciers de la
Eanmonc, et qu'il aurait séance parmi loua les pairs du rnyaii-
me. rbilippe-tc-Bcl, en i3oi, lui assigna un rang immédi.ilc-
iMDt après les princes du sang.
Pendant la plus grande partie du i3* siècle, la chancellerie
Je France fut vacante; mais U y avait des olliciers qui en rem-
pliraient Icsfunclion*, sans en porter le nom. Cet événcmeiil.
qui arriva sous Louis \II , porta c".' prince i iniroduîrc dans ses
diplômes la {orrovïc tocante cancdlm-id, culrcconpée par sonmo-
oo^nune. La même formule fut employée par ses successeurs
; trouvèrent dans le même cas. La charge de chancelier
ïillars la même que celle de g^rde des sceaux. ,
HroDotions du chancelier uni élé diveities et lrès-ricn^iç*_
i
lsr<- dn rot , afIIF
24& CHAKi^ELien.
Il taisait l'ouverture du partemeot A la plsr<- d
(lectiou sur le* monnaies, etc. ; mais en i33tJ , Charles ?
qualité de lieulcnant du roi Jean , lui enjoignit de ne sa n
^ue du Tait de ta chancellerie ; Philippe V lui défendit de p:
aucune lettre, avec la clause nonobstanl ton/rs orilonnancn cok
r.'j, et pourtant Louis \IV en partant de Paris, en février il
députés du parlement, qu'il laissait sa puissance c
les mains de M. le oliancelier , pour ordonner de tout eo
abseiice. François I" avait dériaré en plein parlement, i
n'a\ail aucune juridiction ni pouvoir sur le chancelier d* Frt
Mais tous ces privilèges furent supprimés par la révolul
sous la restauration , le chancelier de France était nommé •
ot présidait la chambre des pairs. Eu i83o, M. le comte de
loret était revêtu de cette dignité ; M. Pasquier en a été poi
en i838, bien que M. de Pasioret ne fût pas mort '.
Dés le 1 1 ' siècle , les iItics et les comtes grands vassaux d
couronne, curent aiisïii di.s chanceliers , à l'exemple de
souverain.
En halte , la charge do chancelier, qui n'était pas encon
honneur au 3* siècle, devint considérable au 6*. Outre i
avait la garde des actes et des titres publics, ainsi qu« 1'
jtevtion générale sur tout lepa3's, il était compté parni i les ga
dignitaires, et avait grande part aux jugemens et au goa
nement.
£r AlUmaçflt, l'empereur Othon U , dans le lo* siècle, a
lieux chanceliers , l'un pour les affaires d'Allemagne , et l'a
pour celles d'Italie ; ses successeurs en usèrent de même.
Au II' siècle. Guillaume-le-Oonqiiéranl institua KaAnglt\
un collège de seciélaires , dont le chef fut appelé chanceliei
CHANCELIERDESPAPES.IIesl hors de doute que lesp
CLuent une chancellerie dès les premiers siècles de la lit
rendue à l'Eglise. A la vèriléle chef ne porta pas d'abord le
de cliaucelier; il fut connu successivement sous les nom
■notmir*, de rigionnairt, de bibliothécaire, de primicier, de seecndi
deiac«Uaire,etc. Dan- une boUe du pape Formose, de l'an f
en ftveur du muuasttic de Gigni , on trouve , peut-6lrc poi
I VBfr Pipdonno,) e .it la nubUtie, j«r M. de Saiat-.Ulaii, l. 1, p. i
CniTHCELIBR. 2S5
preOiière fois, le tilre de chancelier du Saint-Stigt apostolit/at; di-
gnité qui devinl (rès-iinportanle. Sou§ le pape Jean XIX, aa
M' siècle, cette dignité était attribuée spécialement à l'arohe-
Téque de Cologne, qui en faisait faire les fonctions par un autre.
LoUeau ' dit que Boniface VIII, à qui celte charge fit ombrage,
la SDpprima et institua seulement un vice-cbancelie'- ; encore
n'Mt-il menlion de ce dernier que dans la collection des décr^
liles, appelée lescU. Aussi l'nn peut poser eu principe que le
litre de chancelier du Saint-Siège, qui parait après le 9* siècle,
De serait point exempt de soupcou après le i3', et qu'il rendrait
une bulle Irès-suspecte depuis le 1 5*. En elTet , depuis Inuo-
teat 111, en lai? , les noms des Chanceliers dLaparurent pour
loujoura des bulles . et tes plus solennelles ne firent plus men-
tion que d*olIlciers subalternes, ehapelaiiu, tiet-chanetliir , etc.
Vici-Chàhceueb. Quoique Boniface VIII ait institué un vice-
l'hancdier pour remplir la place du Chancelier, il ne s'en suit
jMj que ce titre ait été inconnu auparavant. Presque tous ceux
qai géraient pour le chancelier, en son absence, se qualifièrent
ourlaient qualifiés ri»-cA(tn»f<«rf. Cependant ce titre ne remonte
guère au-delà du 1 a< siècle.
En 1090 , Holesculicus, prêtre, prit la qualité de vice-chan-
celier, et il n'y a peut-être pas d'exemple plus ancien de cette
di^DoiaiDation. On remarque que Papinien, évfque de Parme,
fice-chancelier sous Clément V et ses dcu.x prédécesseurs, dans
'e i^* siècle, est le dernier ', qui ait réuni les charges de vice-
cfiaacelier et de bibliothécaire du l'Eglise romaine, et que
fiefre, évoque et vice-chancelier sous Clément VI, est le der-
nier dont on trouve le nom dans les bulles.
On doit conclure de ceci que le titre de Viee-ChanetlUr, dans
Im dates des bulles antérieures au 1 1 " siècle , serait suspect , en
observant qu'il faut toujours le distinguer de celui qui sigaait
"^ tîcon canctllcri! •, car sous cette formule, il est antérieur au
' l' siècle ; et que depuis le commencemenl du 1 5' siècle , on ne
™'t plus rencontrer le titre de vice- chancelier. Depuis environ
^|0O, le titre de^aCtr* doit précéder, dnuR les bulles, celui de
" 'OaO/Pi-M. 1. IV. p. 318.
•Widinj, t. VI, ad an». 1303. n" h, p. 16.
k
1
S66 CHANCBLISK DB& UNITCHtlTÈ';.
TÎce-cliaDcelicr , snns cela nue pancarte paratirail su^pccie
Voyez MilTBE.
Cbarceliei des EcLiâEï. Le sixième concile général proun '
que dès le j" siècle au moins il y a^ait des chancelier» ecclésiu-
tiqaes. La NozilU d'Uëraclius, Taile au commencemenl de M
ûëcle, est le plus ancien monument où il soit parlé de l'ollicc
des Ciiancclien eccléaiasliqucs. On croit communément qu'îb
faisaient alors les Tonctions d'huissiers dans le sanctuaire de
l'Eglise et de la justice, et que leur nom Ae eajictllarii vient dete
qu'ils se tenaient od eanecUoi, aux barreaux: c'ttaît ordioatre-
tnent des diacres. Ces chanceliers étaient en même tems pnlo-
Dotaires dans presque toutes les Eglises d'Orient. En Occi^eal,
confondus d'abord avec les nolaircs, ils s'en dtslinguÈrcnt dans
la suite , au point de devenir leurs maîtres.
L'usage d'avoir des notaires ou clianceliers particuliers, pisu
aux chanoines, depuis le partage des biens fait entre eux et leur
évéque; etdc là aux monastères. On en trouve di^s lecommence-
ment du 8* siècle qui étaient chargés d'écrire les actes des évtqott
et des abbayes; c'est ce qui leur lit donner le nom de serihtt.tA
noiaïrtf, etc. Quoique ces sortes de chanceliers fussent IHqucM
au 6* siècle ', ils le devinrent bien davantage, lorsque Cbarletna-
gne,parson premier capitulairc de 8o5, eut ordonné auxévé-
qnes, aux abbés et aux comtes d'avoir chacun leur notaire. Daoi
des tems postérieurs, on découvre des chanceliers d'abbés e1
des chanceliers de religieux. ]..es chanceliers avaient toujoun
droit d'inspection sur toutes les études et toutes les écoles,
CHANCELIER DES UNIVEUSITÉS. C'était celui qui attii
la garde du »ceau de l'université, dont il scellait les lettres de
dilFérensgrades, provisions et commissions qui EC'donnaieutdsiu
les universités. Chaque université avait son chancelier. Il y ei
avait même deux dans l'université de Paris; l'un était appelé l<
chancelier de Notre-Dame ou cliiatctlier île CunirersiU^ et l'autn
le chancelier de Sahile-Geneviiu. Le premier était du chapitre il<
la cathédrale ; le second était un religieux de Saîntu-Geaeviitt'
Autrefois il y avait h Paris deux célèbres écoles uiiUiqiiai.llW
' Ducangr , Glusi., l. i
iqUOI|lNM
1
CniNCELLEBie ROmiNK. 267
un* U Tilic , goUTem^o par l'éféquc , qui Avait sous lui un
(LiDceUer; l'autre «nr lamontagoc >le Sainte-Geneviève, goa-
wnrà par l'abbé, qui a\ait aussi sous lui un eliaiic«Uer; et
oAi Torigiac de ce» diguili^ dans ce» deux corp». Toutes les
iMMiianon» de la cour do Hume pour les uuiver»it^ étaient
au cbaoccUer.
B-1VCCLLADE. Nom d'une congr^atiou de chanoines
» de l'ordre de Si. -Augustin, riusicurs saints cccl^siaS-
1, dans la Tue d'écliapperaux dangers du sitclo, se relîrè-
laaS dans une solitude, à une licuc de Ptb-igucui,
s d'âne fontaine appelée ChanciUaile. Ils embrassèrent la
I (il frémit ique, sons la conduite de Foucaud , abbé de Celle-
I frooio, ordre de St.Aiigiisliu. L'église qu'ils bdtircnt fut appelée
.Wrt'Damc de la Chaneellade. En 1 133, ib Arent profession
ifcU règle de St. Augustin, et prireul l'Iiabit de chanoines régu-
ôn. Alain de Solminiach, abbé de la Chaneellade, et cnsuile
Mipie de Cahor». înlrodiiisit la réforme dans eelte congri'ga-
S es 1633. Conformément aux lettres-patentes de Louis \in.
Et de novembre 1639, les religieux de la Chaneellade de-
■t, m cas de raeance de la dignité abbatiale, présenter
I religieux d'entre eux au roi , qui faisait choix d'un pour
ÎCELLERIE DOMAINE. Lieu oii s'expédient les actes
diet grâces que le pape accorde dans le consistoire, et singtv-
fièrcmcnt les bulles des archevOchés, évichés, abbayes et autres
hénêficcit réputés consistoriaux.
Ia cbaocelleric romaine a suivi les accroisscmens des béné-
kcs mr lesquels les pape» ont exercé tontes sortes de pouvoirs.
U ckancelier de l'é^jso romaine était autrefois le premier of-
Ider de la cbancellerie; mais cet olliec avant été supprimé par
b|Mpe Boniface VUi, ou. selon quelques auteurs, par ic pape
BoDoréllI,lG vice-chaneelicr est devenu le premier utiicier
Ib la cbancellerie. C'est toujours un canlinal lui remplit cette
Hmo. Le régent de la chancellerie est Ut second oQieier; c'est
■a des prélats dt majori parca; c'est lui qui mot lu maîti ji loulcs
)h r^ignations, cessions et autres matières <pù doivent éln-
distribuées aux prélats rff majori paito. Il met sa m.irque à la
4
r
2tiS ClUiiniHK.
marge du cAté gauclie de la signature, au-dessus de la menlïoo
de la date, en cette manière, A'. Begens. C'est encore ce offi^
cier qui corrî^ les erreurs qui peuvent être dans les buUes txi
pédiécR et plombées; et pour marquer qu'elles ont 6té corrt*
gées, il ael de sa main en haut, au-dessus des lettres majuscule
de la preniij:re ligne, t'jrrigatar in registre proat JaeeU et sïgnw
La cbancellerie romaine est composée, l'd'un viee-ckantiUtr §
qu! est toujours un cardlual. L'expédition de tous les actes m
guis du pape, excepté de ceux qui sont sous l'anneau du pw
clieur, lui appartient : 3' du r/gent rie la chancrittrît , commâ
par le vice-cJiancclicr; c'est lui qui distribue les afTaires danî
les bureaux; Z' des obritiaUars du grand parquet, qui dresMUi
la minute des bulles; 4* des abriviattura du pttil parquti, qui Jflp
taxeut; 5* du préfet des brefs taxis, c'est un cardinal qui reçtM
toutes les minutes et qui en signe les copies; 6' du /)r//Vt dg ^
signature dt grâce, c'est aussi un cardinal, dans les mains de qtl
passent toutes les suppliques. Quand te pape signe lui-màouJl
les suppliques , il met fiat ut peillur ; te préfet ne met que cihi\
cessum itl petitar in prœscntiddomini noflrtpapœV. C'csiàta chsiA
cellerie qu'on expédie encore à présent les actes de toutes lei|
grâces que le pape accorde dans tes consisloires; le cardind
vice-cliancelicr y dresse en peu de mots une minute de ce q
a été rt'glé; uu des prélats de majori parco dresse la bulle; t
l'enroic à un autre prélat , qui la revoit et qui la remet ensaill
entre les mains d'un des scripteurs des bulles. Le premier oÎB
cier delà cbancellcric,après le vice-chancelier, est le régenta
la chancellerie, qui reçoit les buttes après l'expt^ditioH , et q
s'assure si elles sont conformes aux règles et aux usages ord
naires de la cour de Home.
CUANOINE. Caii>»iii,u9, vient du uiul grec «avàï, canon, rè*
gU, et signifie proprement un Uoaiine réglé , qui vil selon li|
règle. Jadis l'on comprenait suusce litre Ions les clercs oue<M
clésiasliques de l'Eglise ; eu ce moment il est restreint am
prêtres qui sont attachés aux cathédrales, forment le conseil
«le l'évëquc , et à sa mort, et pendant la vacance du Ùégaf
exercent son autorité.
Leur origine se perd daus la nuit des feras ecctésiastiquei;
quelques auleurs en font tcnioulcr riu>liliilion à ce passage
P
w* adu lUs apâlrii, où il est dît : t que les apiMi'cit et les itdèlei
■^ se Irouvaienl à Jérusalem mettaient tout en 0(>inDiun et
•litaient eiuemble daas la pratique de l'uroisoD et des bonnes
Te* '. * Nous n'instsIeroDs pas sur cette origine non plus
fK sur Ia question de savoir si cette vie commune n'a jamais
déitUerroaipuc; il nous sullit de savoir que pendaut lung-tems
faiurEgli»e chrétienne, la plupart des pttlresqui dirigeaient
bCdde* sous la direction de luurévéque, renonçaient à leurs
I CJÉH*, n'avaieul rien en propre, et vivaient en commua; car
^fklsoag fait connaitre une des causes qui uni élevé si liaut
^Pp^ter^ dirélieii dans l'esprit des peuples. C'était en elTet un
' 'pa^et (.-luiiuent spectacle que celui de voir tout le clergé
i^Bc ville, d'une cathédrale , réuni dans le même lieu, man-
iti la même table, portant le même habit , dormant sous
tteietoit, ne possédant rien en propre, n'héritant d'aucun
i.n'ajaot que l'usage, et un usa^e déterminé par rËTéqtie
M par uoe règle sévère, des biens qu'il possédait ou qu'il
■tenait des fidèles, employant tous ces biens à soulager le»
inodeiiororluDes publiques et privées, à la maieslé du culte,
ab conatnictton des édifices sacrés. Oui, cela nouH explique
bbifesses cl tes libéralités des rois, des seigneurs et des peu -
plu; cela oous explique la richesse den prêtres évangéliqiies.
itnn travaux immenses, leur graiidcj influence, et l'amour
ia~^cooservaieut dans le cœur des peuples et des rois. Carque
Jirci ceux <|ui sont riches seulement pour donnci aux autres,
li ue le sout pas pour eux-mêmes ? El comme il y eut ce-
fndant diverses phases dans cette discipline ; comme surtout
rat pareille vie est faite pour servir d'exemple dans ce siècle,
1 pour expliquer bien des choses dans notre histoire ecclé-
■ârtique, nous allons tracer ici rapidement , siècle par siècle ,
acommençaut par Ie4't un exposé de cette vie canonique,
'i dca principa1es,villes et provinces où elle a été établie,
il' tiielt. S. Basile ■ et S. Cyrille de Jérusalem ' sont les pre-
* Voirfl'flijtoir* dtt C*«mm« (par le P. Raymond Chaponnel), in-lî,
Piris, 1699-
' Bpîtiola ad Theodoram cinonic. — Conit. tstiluarum. c. xii. — Efiit.
^■p/i.IofA.u'ii.c. 6.
t,' l>ini]aprifaaiU'^iutat»rlititi.—S.Chrj»i»tomt» aiiMÎ une homélie
idmsce aux thtnvinitief.
270 ciiAMoinE.
mien qui se Buïeiit servis du nom tle ehanomet et de ekanoiiuK
(■«oiiirai et XKVEV1113I ) en parlant dci Cli^rcs qui étaient atlacli
au §er\îce des églises , y vivant en commun , el «les vierges co
sacrées aux autels, et qui nVlaient pas monialti ou rtUgita
Le concile de Laodicéc (c. i5}, celui de Nîcée , parlent de à
noints chmttrea et de clercs chanoinia attachés aux églises, ne pc
stîdant rien en propre. Cependant il n'y avait point d'unifonni
dans celle vie. Un des plus grands docteurs de l'Eglise, 3. i
gustin, vint l'y établir. Dès qu'il fut évéque, considérant
bien immense qui devait revenir à l'Eglise, de celte vie i
prêtres qui la représentent , il l'élablit dans son église; o'i
ce qu'il fait connaître à son peuple lui-même. (Vous savecj
idil-il , que nous vivons tous dans une même maison , H
■ maison de IVvéque, de telle sorte, que nous imitions aots
■ qu'il dépend de nous les joinlt dont il CAt dit dans les arfne
tapStres : pmcntit ne possédait rUn en proprt, maa ils posiidtii
» tout en commun' •. — J'ai coramcucé, disait-il aussi, à tlti
■selon la règle des apOlres *. — Celui, disait-il encore, qutabni
(donne celle vie, viole son vcou, renonce à sa profession*.
Ailleurs il fait connaître par quels moyens II venait i bonti
maintenir celte vie. «C'est à la vérité moi-ménic qui avai» réwll
• comme vous le savez, den'urdonner aucun clerc quinevoul<
■ vivre avec moi : et quand il arrivait à quelqu'un après son s
■ dination de vouloir quitter cette profession sainte, jeleprita
«de la cléricature *. ■
Telle était la vie que S. Augustin proposa et imposa à*
prétru ; elle se répandit btcnt&l dans tous les diocèses, et rép
■ Nostïs sic nos vÎMjre io eidem donio qiiœ dicîliir Episcopi, 0
quantum possumus, imilemur eos sanclos, de quibus loquilur liti
Serm, £9 dt di
* Vubiscum
0 dieibal atiquiitproprii
■iUiiamni
cxp\ secundum rcgulam aposlolartiiD. It.
* Qui socieialmn communis rite jam susceptam.... deserilAi-ato '
radit, ï professtone suà cadit. Str. £0.
* Certcegi)suiDC}uist3lucrani, sicul noslis, nuUuin ordinare clerîcu
niai qui mccum vcllet manere; ul ai ^ellel discedere i proposilo.re
îlli loIlerGm dericatum, etc. Sem, de eUrici).
t-it iTCC maorancc, il ne faut pBf cbcrcher ailleurs la cause
B iDlluencG du clergé dans les siècles suivans.
S trouvons le même pcnrc de vie ttabli à Tagasie, à Mi-
k. à TfaîaDC en Afrique ; S. Paulin de Noie, S. Hitaire d'Ar-
^radoptenl ; cette vie élaît déjà reçue â Saint-Jean-de-
k» à Rome.
t'nikk. Eo 443i le pape Gelasc, qui avait été disciple de
■ iii^ustta , amena avec lui, ù Home , un graud oombre de
X d'Afrique, et les agrégea à ceux iju'il y avait déjà ; ou les
I dans diHerentes égli^îcs qu'il fit bdtir. Nous les voyons
liHablis dans les églises de Limoges, du Usdn, de Tours i
, dans celles de S.-Pierre cl de S.-Taul bdiies b. Paris
^Cb>-û, et dans celle dé Cbâieau-Landun par Cbildcberl,
Ictli en Bretagne, à Heggio eu Italie, et à Clascovr en
■C. Ln canon du premier concile d'Oraugc, tenu en ^^i,
B que celte institution était générale '.
IftiUlt. Plusieurs conciles nous prouvent la coDtiuualion
Il fie commune dcH clercs cl des évéques. Le concile de
wnl. tenu en 535, veul° que les prêtres et diacres qui ne
dans une ville ni dans une paroisse , mais
H un oratoire ou de pciitcs fermes de campagne, vico>
r les principales fêles avec leur évéque dans la
i, Grégoire en envoyant le moiue Augustin en Angle-
Fecommande d'établir cettevie commune; en France
Ptmda plusieurs abbayes de chanoines , entre autres celles de
rjfres, deS. Aubin,deS. Sympliorien , de S. RcmideRelms,
LPieire et S. Paul du Mans; cl nous voyons des chanoines
s alibi >
a habilt
um orJinindum ])iLlaverit, priut
t sine consullationecjus Kpiscopi,
t limbitaeil, ordiaare pmiuioal. Canon 8.
, ex presb^teris aut dinconis, qui neipia in civîtale naqua
il canoaicui esse dignuicitur , »ed in lillulis faabllMii,la
ictD(leuer(ieiu,i:clebrel divins mjrslerb, frsiiviUlcs praeri-
tû Natale, Pascfca; Pcniccostcn — auUUcoua alibi, niai cum
nin citilalelencal. Cutte. Jnern. c. )/., U coocile dr Tolède,
1, el celui de Tonr», parlent dw cUrtt ifiii f"il>itairnt avec l'i-
È
27i CllAITâlNK.
et abbés à la catbéilralc de Bourges, et à l'églÎM de PëtODH
en Italie.
^' tiieU, On trouve des preuves de la vie commune daoi le ^'
coucile de Tolède en 633, lequel permet* aux prêtres et lévitti
■ qui, pour cause de melailie et ddgc ne pouvaient vivre daiu 11
■•maison commune, de se tenir daus un appartement séparé",
S. Isidore appelle acèpliates les clercs qui ne demturtsit point U\a
emembte tous la di^'cction lit Cétlqae ' ; nous trouvons aussi la rà
canonique ttablie dans lesEglises dellcims, de Bourges, d'&gea,
de Besançon « de Verdun , de Rouen , de Vienne , de Cbartiu,
de l.aon, de Cahors, de S.-Amand, et dans les Eglisee de
Cantorbéry , d'Ulrcch , de Cologne et de Metz *.
Les clercs cnvoyésdans les campagnes avaicnU'usagedes obU'
tions qui leur (llaieut Tailes , mais ils n'en avaient pas la pro-
priété ; tout apparlenaît à l'évéquc cl i l'Eglise principale, qui
suppléaient de la manse commune, lorsque I«s oblalioui nV
talent pas «u0isantes.
On remarque cependant un certain rcldchemeul întrocluit
dans celte discipline; ce qui donne lieu de distinguer lesclera
entre clcrici et clericicanûnici.
6' siicU. La vie commune Cl sans propriété propre se conlioue.
Lecoacilede Vernon, tenu en ^56, veut' que tout clerc habile
• dans un monastère sous la règle régulière , ou qu'il soit m»
-la main de son évtquo dans l'ordre Canouique *. « — LcsriV''
tulaires d'Aix veulent que tous Ut c.tres to'tcnt oa laointt au tht'
noines '. >Au reste le ciiap. suivant fait voir clairement ce que
l'on devait entendre par moines ou chanoines, et vie canonî-
que. F Que les ministres des autels du vrai Dieu honorent leor
< Voir eme. ToUlan. e. Si «I 23.
> BUi. é*t «AoiiooMi, etc.. p. 73.
> Voir Chifilel, part. ii. iS).^Saeul, i. Benidict .~~B«A. nUt. «cet Lt.
c3. — Sarioi, » VilàS. Odoni.c. iG. —Apad Boll. U i. yitaS.Ctif<
et a. U. — FJodoard. 1. ii. c. 1 1 ,
* Qui dicuDt le lonsuraloa eue propler Deum, in nonailcrio bibi-
lenl >ub ordioe rcgulari, aul sub manu Epiacopi sub ordîne canoBtco.
COM'd. Vtman. Cao. 15.
* CIcricoa, qui se 6ogunt babiiu vel nomioc mooachos esse, cnm an
linl , eniEDdari jubrt, ut vel i^ri meaocAi aînt, vet ved canoniti, cap. V-
riHASOirtE. 27J
iiiiwltre par la pureté de leurs mœurs; s'ils aoiit clianoints.
If rubser\-ance de leur rl-gle; s'ils aont moines, en s'acquillaiit
tobligalioim de Iciirprol'ession; et sous csliorloas les uus et
autres, ceux qui se aoul dévoués à la vie monaitiqur, k vivre
inacbalemcDl et d'après l'uliservancc de leur régie ; ceux ignï
TCnl daus la clcriealart , ce que nous nppelons ta tit canoniiju/ .
is voulouj qu'ils viviitit selon leur règle , cl que l'évùque dj-
c leur vie, comme uo abbé le fait de ses moines ' . >
après ces rËgles cl ces prescriptions , la plupart des Eglises
rance étsieul régies pardeseJeri:a nommés i-/ia>ioitii:, lesquels
tusédaitftlritit in propre et vivaient en commun '; nous trouvons
lënie réforme établie daus les Eglises d'Italie, à Florence, à
ché d'Y'orck, à Wurlabourg eu Allemagne, dans les trois
hés que Cliarleraague érigea en Saxe ', et enfin nousvnyons
er ou réformer pour des cLanoines les abbayes du iUont-St-
lel ', dc5. Irrier «n Perche, de S. Pierre d'Auxerre, de
se daus le Cambraisîs, et de la Celle.
Ependant il ne laissait pas que d'y nvoir certains clerrs qui
ienl SCuU, ce sont ceux que l'on appelait aiéphaUs, c'esl-à-
sans clief) et que les conciles par tous les moyens voulaient
nelire i la rigueur de la loi canonïqne. Comme ce nombre
. 3S3«z considérable, et que d'uutres étaient tentés de le
cr, Grodegang, évëque de Uctz, mittgea la ri'gle canonique
( la«|uclle,il maiullul bien la désappropriation den biens
)res *, et la vie commune, mais où il permit à chaque elerc-
^liaislri aitarïs Uei suum niinistcriuro bonis morîbus ornent, leu et'
umniciobsu^anli ordiois, vcl tnonachipropa^ilacon.iecralioni».,.
il et hoc rogare curai iraus ul qui se volo monachicï i ïtx constrin-
at monacbicè et regulariler. omnimode secundum volum sutini
alj et ■imiiïter qui ad Clericalam «ccedunt, qiiod nos
nîcam lilam, loloimus ut illî secuniium suam rcgulaiu vivan
copus eorem regat lîtam, sicul abbas monachorum. Capilal. i
CUusIrum quoque Clertcorum c
candaii manere noicunlur. Lettre dt Lidadut de I.yun il Charle-,
pw. Aulhor Ubri d* rntit. nobU. . . ■■•
llcltnold. ckran, itiar. Uv. i, c, 3. t
MibilW, adann. 7Q3.
'Ulilli clcrici tjiii Je rebîi» rcclfii» viïtre tupiuul, re* proprUs
ToMi. 18
1
ïWl rtiiini<iE.
d*M«if DM pécule particiiUrr dont 11 pût iUp^m
»« pécule (levait proTenirnon des biens de iBcommuiianlë, imlf-
desanmAncR et oblationa dci fidèles et de l'usuTruil de qoeP'
ques propriété!; à celte modiflcalion de la règle, il ajouta dut
pratique* (le piéléet des eust^riléitlirt^cK de la règle de S. BeRoitr^
Celte rtglc.qui fut la prcmiire f'crtte tt arrClée en fonMdli
règle, te répandit dans quelques Eglises voisines, et dura a«cd
long-tem^ ; mais tous le« auteurs convieniieiit que celle pm
iniisioD d'avoir quelque choie de propre et d*en u^er h sol'
gré, fut ce qui nineiia la ruine île la vie canonique des clerci- '^
9* SiicU. Au commencunn'iit de ce sii-cle, le coiieile H
Uayencc. tenu en 8i3. s'orcnpa encore d'une manière tpédil*
de réduire tous 1«« clerc» soun la r^çle canonique de la viecOH>J
mune, et de ne pfi»*<^der rien en propre; voici ses prescrif^
lions : • Sur loutoK clioBes, que 1(^s clercs chanoines vivent e^
■ nouiquemcnl, aulunl que la fmgilili^ humaine le peut p«r^
»mcltre, snivaiil la doctrliio de l'Ecrilnre-Sainle et Ic»avisile^
• »int« Pères, ne faisant lien sans la perinie«lon deleuréviqol
• otidu matlre qui leur a (^lé donné; qu'ils mangenl et dornenl
»dans le niËme réfecloire et dans le même dortoir lorsque ccii
«sera possible, n que ton* cen« qui reçoivent des distribu'
t lions de lEgliso, deaienrenl danîi leur cloître, afiM que chl-
ique malin ils viennent à la Icctnro, cl y apprennent oe qu'il
• doivent faire '.—Quant au\ olcrc* vagabonds ou ae^balefi
• e'oBt-â-dire qui sont sans chef, ni *ons un évèque, ri sous o)
■ abbé, iii riani. le service du Seigneur, mais vivant hors de lauK
• rfgle canonique ou régulière, sans qu'on pnisse, à canMd
■]D>« bibnilprr inilrurntnla charlarum Dro ei rrclraf». cui «Irupriin
conilonml, cl i\t rebua «rcletiE lii.Ealid» ib>iu* maiimâ cutpj nualif
c. jr.
' In onintbiit iRilur, qnaalnm iiiinnana ptrniitlil fragilius , dMferii
fitfcirioani r% ifnenmrnlatanrlormn palrmn ; einihil ■ineiicenlMejnaDi'
■ni . vri (nacislri eorura rompositt.agere pneiamanl in unoqaoqH^iW
fnpslui et >il limul manJucenl rt dorniiint i nbî hiafarnlUs td brietA
fipptiit, irl qui de rchiia KcWiuticis stipendia arripianl, et ia *<>*
•lanslrn minrani ri im|iitis difbui unuh prinio ad lertionem tenànl^
attdianl <|iii>d ••« ioippTTriir. r. 9;
V^'
\ occupaiious ticvliin», les compter partnl les laîrjnes,
Ippvmilei clercs, à cauic de leurs liens religieux ; leur vis
î et errante nous force à les reganicr comme dei
boodïet des égart^s; nccrnïgnanl pcrftaiinc, iH ec laissent
T i celle licence qui leur permet de satisfaire leurs
; cummc les vils animaux, ils n'ont pour guide que
'e dcsir, porl.-inl Ic9 marques itc la religion, maû n'en
nnipas les obligations, semblables aux cenloarcf de
ï, oi hommes ni cbevotix. Nous voulons que les évéqiies,
: endroit qu'ils trouvent de semblables clercs,
laos retard à rentrer sous In garde canonique, et
tr permettent plus de Miivre celle vie vagabonde ; qua
UKuIcnt pa% obi-it canoniqucmcni à leur évëque, qu'ils
unies'. ■
le ordonne en outre attx é^ëqiics de veillera ce qu«
es chanoines , des moines et des jeunes filles,
ns un lieu convenable, cl qu'ils renrermeni
lî peut être nfeessaîrc aux besoins de la vie, afin
b clercs ne loiful pai obligé/' de vn^abondf audthon.
il par ces citations quel était le gonro de vie du rler-
■ pniitiou par rapport à »on ëvéque,
weiledc Tours. 8i3, do l'nris, 8ag, de Tliionville, 64$,
., G;6. d'Ëpernay, ci> 'i^G, ordonnent que Ut clriea ri-
^t lti»i bUn s , n'rtiit, doimtrH rtnumgfnf loui It mimltoit.
Il ng's 9CU de areptialls , id rsl de his qaî «uni liat cipite ■
iminï nostrî , neqae lub eplscopo , neqite lub abbile ,
hcsMwleA^rlrvgiiIsri vil« (Irgealrs nt, ia lîbro ofHcio. c. net nr,
itlmJérat liîip. > hnt tMijan inler laïcos >u( siccularium ufEcia
« inter drrkna relifpo I«dH divioa, led tolivagos ilque
, «ola lurpi» vtU conpleclitur cl lagai iiuitjue dùm, nulluin
nptvndx voluplaltl suk Jitctiliam seclaiilur, quasi inimalia
atque di'iidrrin lao rerunliir, liabcDiei lignum rcligio-
B rrii^ionii orBcium, hlppucenlaurii sîmilei, nec cijui ncc ho-
* affliiiui^ ubic<>mi{iie in\cu(i lucriDl , [irNcipimiu ut Epis^
H mori nii lub cualudil cunitringant eanunïc et nullatcotli
à errabuodi» et >agui Eecundiini dciideri* tnlupiitum
, (ivcre p«rniiUanl. Sin autrni Ëpiuuipû suis caaoakt abedir«
kl, cKîHtiniun'ccotui'. C. !î.
i
376 CHAKOItlC.
EBrm le» eaptlulaii'gi do Louts-le-Dêbonnaire, en Si6, snitnt
obligé taon les prélrcs iï s'y confomier, promellanl de venir
aux secours des évoques qui n'avaient pas les moyens de mb-
vciiii' aui dépenses que celte vie exigeait.
Aïtome, Eugène II fit bâiir des clollres près de chaque égliK,
pour que le* clercs y vécussent eu commuD , ce cjui est aoni
ordouué par Léon IV et Nicolas I" ".
En Allemagne , l'église d'L'trecli , d'HeildesUeim ' et de Co-
logne, en Espagne , celle de Cordouo ', d'Urgcl cl de BarM-
lonne ,' se dislingiienl par leur ardeur à établir la vie catlOBiqu^
C'est de toutes ces commun au lés que l'on lirait les cur^da
pcIitCN villes et des cumpagnes; mais ils faisaient loujouiipat
tie (les maisons canoniques, et en recevaient leur subùituice
quand leurs cures ne pouvaient y pourvoir.
It faut ajouter qu'il y avait aussi quelques clianoinei jaui)-
tianl de béucHccs ecclésiastiques, ce qui annoncerait le relicbc-
ment de la régie; on los appelait limpUs cUrcs.
lu* siicU. Dans ceKÎècIe te relâcliemenl augmente; nngruri
nombre de cbanoines quilleut la vie commune , et l'oa Toil
pour la prcmiC-re fois apjiarattre la qualificalion de 'A<M<i">«
siruliefsj les clercs qui vivent hors de la régie ne sont plus ap-
pelés chanoinis i des abbés laïques, comtes cl archi-abbéseD-
vabiaseot les abbayes des chanoines, et y établissent leun
femmes, (Ils, filles, chiens et suld.ils '. Spire, Mayence, ^S'oraUi
quillcnt la vie commnnc '; en Angleterre, les chanoines prev
nent femmes ' ; les moines reuaplaccul les chanoines dans
grand nombre d'églises. El pourtant l'ordre canonique net'^
teint pas, et jctle encore un grand éclat, surtout en Frantti
dans les églises do Itcims, de Paris, de Bourges, de Besao^W.
de Toul, et dans toute la Normandie; à l'étranger, les <{IiK)
~' > Gralranat, cap. nectiiaria, iir. — cap. praltTfdiitincI, uni.
■ Balnu,!. II. Capital, colon. U5f .
- 'BatraniDUS, 5pi«if., t. 11.
' nontil. Trof («l'anum , de Troli , tenu en 909.
' Ga*p. Buschîiis , lib. i , ch. 4e tpitcopalibui g»rm., p, LOU.
v
Teictri, d« Constance ', de Brème *, d'Ulrecli, de Frisaingue,
Liège ', ie Cologne, d'fleildeiiheim, se conservent dans leur
(d«rité.
BiCD pins on fonda de nouvelles maisons en France, k Ali-
j * , à Lesigny en Auvergne * , k Brit'e ', â Limoges, à S.
Erre-en-val ^i Maçon, Ai, Troyes rérorment leurs Eglises '.
L'évêqne Burcliard établît la vie commune des clercs en Es-
m>uie subjuguée par Ollion, et les dix évëqucs de Hongrie
trent son exemple *.
1 1 • tiUle, te relâchement et le désordre continuent , mais les
pes, les conciles et les évëipies, font tous leurs efforts pour
mener les clercs à la vie canonique, t Nous ordonnons, dit lu
ODcile de Rome, tenu en io5i}, que tous les prêtres, diacres,
ODS-diacres, qui, obéissant aux ordres de nos prédécesseurs,
Qènent one vie de chasteté, liabltenl auprèi des Eglises pour
esqnetles ils ont été ordonnés, comme cela convient à des clercs
eligîeux, qu'ils mangent et dorment en commun, et qu'ils poS-
èdent en commun ce qui leur vient de l'Eglise, et nous les
iverllssons avec prières de se conformer à la vie apostolique ,
l'esl-à-dire commune '". • Le papeCrégoîre Vil ordonne « que
teque évéquc, après avoir examiné les revenus de son Kglise.
Eisse un nombre fixe de clercs, qu'il les oblige à avoir
I. Cunil., p. 97i.
•Adam Bremensîi. hiit, tiH. I. n, ■:. G.
' Aoselm. Laod. , c.53. — Hoiidiui , (. i , p. «Ol.
• Biluse , 1*1 app. ad Lapvm fervir.
• Spiril I. n , p. 8'J5.
• nu. it.— Baliue. Jel. vtt. , c. i57.
' Catt. ehntl., t. Il- p. 4S3.
• ^Bl.7. A 3/flcoB , pag- S36. -G»H. c/,m.(.. t. m. p. GIS— Aowlm
Jmd., c. S8.~Prampl. Trictnc. ; p. 56.
1 Vit dt S. Eliennt , roi et Hongrie.
'• Pnciptenlci slaluiraos ut ii (iruHcloram ordimim qui rîdem
iradecessori nostro obcdicolts caslititcm strvatcrunt, ju^tà rcrluiai
pihus Drdlniti i>iiDt, sicut Dpportcl rcllgioios cleHcos, simul inandu-
rwlrtiiormiint, cl qii inpnd ris ah ccclcsiis \i:nit cnmmiiniliT liabrsnt;
ftro(»n|(s rnnnenius iil ad apoïtolimm , rntnmiincm .«riticcL, lilnrn
iiininin](rrr pervniirf 'Imlranl. CnnoH ', . ''"'" 1 '" "
^
1
378 ctiÀ?>oi>e.
^louilearsbient en commua, àienaurrirdanalamJmemaiMiti.
«à dormir 10U9 le laéinc toit; que si qucl<iu'un refuse dt t*;
• soumet Ire, il permet de l'y contraindre par su&pen^ion denn
■ oflicc ou de son l>i5uéfiçe, et mëinc, s'il Je faut, par uoe peins
«plus grave'. >
Ficrre Damtcn disait en particulier 3uxclerc« : «Comiiwol
* pou vez- vous vous dir« chanoines, si voua ii'éles pns régullonF
• vous vouki porter le nom de chanoine, qui signifie rrgnJiir,
»ct ne pas vivre réguUirement ; VOUS faites gloire de parlagerlei
«biens comniuue de l'EglisCt en refusant de posséder tout ea
■ commun dans l'Eglise? cela n'est point conforme aux ancieih
* nés el pcrpi: In elles règles de cette mère des fidèles *. >
Tous ces efforts ne furent pas sans résultai ; aussi la TJr cent
mune fut-elle rétablie, a Avignon, Alby, Carcassone, Dùii
Arles, Le Al ans, Magnelone, Narbonnc. Toulouse , Galion,
Rhodéâ, Auch, à S.-£iicune de Diîon, à S.-]Uarlia d'fperaij'i
il Bourges, etc.
Ainsi qu'aux abbayes de S. Antoninde Roiiergue, de S.Salorail
de Toulouse, d'Aîrveau ou d'Orval, de S. Aubert <k Caiobrs]',
de S. Waast d'Arras, de Falcmpin , de S. Vincent de Senlii, dt
S.Jean-des-Vignes, de S. Blarlin de Grenoble, de S^ Croiid»
Mortare , de Renevcnt et de la Roue en Anjou, de Maibaclii
de Flaukouel, de Kieuil, de S. Quentin el de S. Jnst à Seauvii»,
de S. Jean-en-Vallcc, de Ilusaeau ville, de 3. Séveriu prtiSoh
4eaux, de S. PÈre d*Auxcrre,de S. l'auldc Besançon, etc.
Hors de Franco dans les Eglises de Vclclri , d'Uibin de Flih
■ Statiiimus ut facullalibus ecclïMarum veslrarum pr<ivenlibiu<tia'
pensis dilîgenlcr iaspctlis, in «is valcstis ponere numcnim cli'heoriiBi
et statuera ul bonaeurum icnianl in commune, et in uni dumo yftiB-
tur, alcjue suli eodem Irclo dormianlac qttïcicant. Si qui Teri> conln-
diclorFs Klilerint, licîlum lolilssil per suspcnsicacm urGcii »c hest-
Ëc'd, aut graviuri eliani piFnâ, si opus fuerît, id banc observ»!)»*
çompcllere. c, Qaoniam, de vilà el hou. cUiic.
• Plauè quo pacta quis valcal dici canoulcus, nisi sit rrgiiUriiP Vitis
•iquidem canunicam, hoc est rcgularc numcn halu:rc, sed non Kgult-
riter vjverei anibiuni ecclcsice buna cnmraunia diiiJcre; axpcruiDi»'
BUlem apud ccclesiam'cammuQiter habere. Enimvcro non Ml hoc c(cl°
Ha primitive forma. Epiil.
h.
t.dcF^ule, àe Canine, d'Altuo . 4c Spolcle, de Sienne.
W, lie Péroiue , <le LuquU) eu Italie; ilun* c«llas d'IJrgc},
lircelone, de Giroiie en Espagne , etc. , e(c.
~ liendant loua les chanoines iio so soitmircnl pas 1 cell*
tDnc et à la déMpjiruprLilton des tiicu*i et c'est puur
nanninenoe à voirladénomînalion demnoniW regula-
Itf et do cdn^aici itcularilir viunta. i|iie l'on oppelait
Àotirki et prahendati; oc qui divisera dans le liËcIo i
■llacliailoines en règalîtn et tccatitn.
loM aussi que fnreiil foudécs plusicurscongrëgalionsda
9 (loal les principales sont celles de S. Ituf. dîacè««
M»; U grande réforme d'Yves du ChQrlre<i en France ,
mit Pierre de tloneslis dans le diocèse du Rnvcnnc.
it^it. C'est dans ce sii-cle que se fuit la grande division
ibBOioes, en réguliers et en liculitr» , co qui en pr^pire la
fcCes derniers quillcnl dcrinilivement In vie ccinmune, et
culemeut gardent le propre de leurs biens, niais encore
X particnlier de* revenus de IVglitB qu'ils desiiervent ,
: nom de prébendt. Il est utile de jeter nu conp-docil sur
séquences qu'uni eues ces obangemcns.
p*alor9 la disposition des biens de l'église avait appartenu
qui lesdialrtbuaient «don les conditions tmposéei
I. Ce» conditions étaient qu'ils seraient partagés en
i" pour i'niqut, la v pour ttrt d'utriLuit qu cUrgi,
faS'fMir la fabrique dtt tgUsu, la i' pour Utpautrti. l'ar ta tuile
ImMdi les cvAqnes, pauèrcnt ces droits aux chapitres , aux
|»;r«çitians, aux abb^iyes, avec Ifs charges qui y étaient at-
l*»i toug-tems cen coiigréga lions les possédî^rent en coni'
: mail bicniai et surtout dans ce siècle les cnngrég.illons
Iriagèrent, tous le nom de fribendet , demansci, Acpriturét,
pïadJTÏdus, leMiueJs on dinposaicnl à leur gré, ci souvent
il. C'u6t pourquoi l'influence s.iccrdotale commençai
'f car lesKrandftbiens du clergé ne furent plus possédé* ,
Bbommespauvrespcrsonnellement, mcn-int uueviedtiia,
KM, utilement et osicn.iiblemcnl occupas au bien desfidè-
k l'église, ou des aris ri-ligieui. Les chanoines siruUtn ,
1 quelques vertus priiëci, n'avaient plus puur charge
■iajtiquc que A» cbauler ks uOti'cs de l'Jglise; cl les {ku-
L j1
s faiiesclianMtvl
CHA^oII<
{tloi pensèrent l>ieiitAt qu'on pouvait les faiiu
marcbé. Les clianoînes rf^alUi-M, pour se sodslraîrc au
(lu rcliicliemeiit et de la corruption , restreignirent let
tirent des lœux solennels, se renfermèrent dans leur
et parurent, ostensiblement et aux yeux des peuples , ]
cupt'sdu soin de leur salut que de celui du peuple; oro
pensa bicnlAt qu'il n'il'tait pas niîcessaire d'être si rie
faire son salut. Uc là peu à peu l'inditTércnce et l'aversU
là l'origine et la cause de cette haine qui s'infiltra pe
et qui aboutit en Allemagne d'abord, puis en Angleter.
eil France, aux horribles catastrophes qui frappèrent b
et lui enlevèrent tous ses biens , le plus souvent avec s
Nous allons esquisser rapidement l'élat de l'orilri
nique durant ces siècles.
En France , presque tous les clianoînes furent a:
même par la force (Ich censures , à la vie commune , e
rent bientôt un ordre séparé des clercs ordinaires, sons
ckanoinet régulUrt da l'ardre de S. Augustin, avec vocal
uels, reconnus et garanliis par l'élat, et sanctionnas p;
cent II, qui , dans le 3' concile de Latrau, les obligi
prtndre celle règle. Presque toutes les Eglises s'y soui
la même chose se passe dans la plupart des royaum
chrélieuté. C'est à celte époque aussi, que S. Norbert I
clercs réguliers, qui devinrent elianoines réguliers, apri
unis à ceux de i'nbbaye de Rcaulieu ; c'était une rè|
dure, mais aussi plus retirée et plus personnelle que Vt
règle canonique '.
' iS* si'ccle. Ce siècle est encore le beau lems des cbaa
{uEiers de S. Augustin; toutes les églises cathédrales di
embrassent celte règle; elle est reprise aussi dans <
Spire, Worms, Mayence, Trêves, etc., forcées qu'elle!
par le ïèlc des évCques et les décrets des conciles de C
c( de Saltxbourg ^; d'ailleurs, une décrétale de Grégoi
' Voir Optica regaiariunt. Jeu CommcRt. in regul. p. nost. ,
auct. D. Scrvatodc l-airuelE. Colon. Jgrip. Idi4,
•Tenu en 1260 . can. 7.
'TenuenH7S;can. 6.
4 Cap> Quoniam , ds citi êl hontitale deritorum.
CHANOINE. 381
isloriaatt les éréqnea à user de Igutcs les correcltons de
droit.
ij*, i5' i6' lUctei. Mais ccl état était en qiielque sorte fac-
tice; aussi, dès le commencenienl du ij'siËcle, une déca-
dcuce, que rien ne put contenir, se manifcsla. En vain , Be-
noit XII fait des Gunatilut ions pour maintenir la régularité; ta
diKipliae ancienne , déjà si forlcmcut ébranlée, tomba pour
Déplus se relever.
L'Eglise de Reims, si long-tems l'exemple des autres, divisa
tesicveaus en prébtndts, pour que chacun de ses chanoines
técùlen particulier; celle de C«Iogne imita son exemple; le
ftmeiixXimenèsnc put retenir ]£d^ chanoines de Tolède, ni S.
Charles ceux de Milen, ni dom BarIhélemy-des-Marlyrs ceux
I de ton église; e( avant la fin du i3' siècle, il n'y avait plus une
scitle église en Allemagne, dont les chanoines suivissent la
règle canuDÏqae. Celle de Sarragosse seulement en Espagne,
et telles d'Agen et de Pamiers en France, restèrent dans la
vie régulière.
Il est bien vrai qne dilTércnles congrégations furent formées.
(celle de Chdteau-Landou c» France) . mais elles ne durèrent
qu'un siècle à-peti-près, après lequel les Eglises divisent les
bifai de la communauté en offict* claustraux, dont les titulaires
il^|)ensent les revenus à leur gré; imprudens , qui ne voyaient
pat que c'élait prendre les biens de l'Eglise pour les livrer à
i'HpIoilation et à la dilapidation des volontés et des passions
particulières.
aussi, c'est à cette époque que tout le clergé de TAIlcmagnc
et de l'Angleterre perdit ses immenses biens.
17' et 18' tièclct. Eu France, l'ordre canonique «e maiuliut
encore dans quelques abbayes; plusieurs saints piélals et ab-
bé» y opérèrcut de salutaires et justes réformes. On doit dîs-
liaguer surtout celle que le cardinal de la Rorbefoucault éta-
blit dans l'abbaye de Sainte-Geneviève. Uais cela n'empêchait
pai que la plus grande partie des biens du clergé était entre
letinaius de prélats ou de prêtres qui n'en faisaient pas un
u^age qui en nécessilAt ou eu fit comprendre la pesscsbion ; it
n'y avait plus celle application exclusive de la vie des prêtre*
poisesscurs des biens ccck'siaf.liqu€3 au service de? peuples;
le scrrice ftfli^l
2B£i crrANOiNE.
même de tous ceux qui sont abseiis pour te s
i^glise , ou (le TiHai , ou pour quelf[u'aulre cause légitime. Ui
distribut ioDs manuelles aflècU'eii à l'assislance personnelle des
clianoiues et autres ollîciers des chapitres, ne sont pas stisà-
sables. Le rang de chanoine se règle du jour de riusIaBitioa ,
et non du jour de la prise de possession.
• On appelle chanoines capitalam ceui qui ont voix dëlibén-
tivesdona l'assemblée d'un chapitre. Voyez Chipit»e.
••Chanoinci'cardinaax. Clercs qui, nou-seulcinent obfcmal
la règle et la vie commune, maie qui sont attachés à nneGe^
laine église , de même que les prêtres le sont à une parolM.
VoyeiCiBDiNii.
t Chanoine ad cjfectum. Dignitaire auquel le pape conftlt Ic
titre de chanoine sans prébende, à l'elTet de pouvoir pOfsédn
dans une cathédrale la dignité dont il est revélu. ToyoiCl-
HUKICIT.
Chanoines txpectans. Ceux qui, on allendant une prébende,
ont le tilrc et la dignité de chanoine, voix au chapitre elnns
place au chœur. Suivant les liberté» galHeanes, le pape ne peut
créer de chanoine dans aucune église cathédrale ou coltégiilvi
sitb expectal'ton* futurœ prœbendœ. Mais il peut créer un chanoioe
à l'elTet de posséder une dignité, un personnat ou ofifîce. Votu
ChANOIIIE iD EFFECTUM.
■ Chanointi forains. Ceux qui font desservir leur chanoiuie par
lies vicaires.
> Chanoines héréditaires. Laïcs auxquels des Eglises caihédnics
ou collégiales ont déféré le litre et les honneurs de chanoineï
honoraires ou ad lianorrt. Le ixii de France, par le droit de la
couronne , est chanoine honoraire héréditaire des élises de
Saint-Hilairc de l>oiliei-s, de Saint-Julien du Mans, de Saint-
Martin de Tours, <l'.\ngcrs, de Lyon et de GhAlons. Les comtes
de Chatelux sont depuis i !\iZ thanoinrs héréditaires d'Auxerre; et
les seigneurs do Chaîlly,.ilcpuîs t^^5, de Melun.
• Chanoines jubilaire! ou jubiltf- Ceux qui desservent leur pr*-
hcndc depuis cinquante an«. Ces chanoines sont toujours réputés
présens, cl iouissenl des dislributtons manuelles.
■ * Chanoines m£niionn<ûres oa rtsidtni. Ceux qui desservent en
fenomnc Ictirégiisc, en opposition aux chanoines fonin}.
• Cktaointi mltré*. Ceux qui, par un privilège parliculîer ac-
cordé par le Saint-Siège, ont le droit de porler la mitre. Les
(lunoioes de la catliédrale et des quatre coU^gialee de Lyon
■ooiMCul touâ de ce droit.
) Chéitointt nottUf. Ceux ijui sont attachés à certains cbapîirca
oii ton ne reçoit que des personnes nobles. Voir ctiapîtreg nobta.
\Clumoint pointeur. Celui d'etilre les cliaiioiiics qui est préposé
ponr marquer les absenset ceux qui arrivaient au chœur lorsque
roflice était déjà commencé.
tCk*itoiius réguiiirt. Ecclciîi as tiques qui vivent eu commu-
untt. et sont engagés par des vœux solennels à l'observalioM'
de la régie d'un ordre religieux. Ces chaiiuînes sont appelés
rigidurt, pour les distinguer des autres chanoines qui ont aban-
doaoé la vie commune, et ne font point de vœux. Ils en diiTè-
icBl encore , en ce qu'ils sont vraiment religieux, et par coo-
«t^ent mort» civilement, au lieu que les séculiers sont ca-
{«Ufsdes cfTets civils. Les L-hanoines réguliers suivent presque
«M» U règle de saint Aug:ustin, qui les assujettit à faire des
Tirui; il y a néanmoins plusieurs autres règles particulières,
On compte ca France pour chanoines réguliers , les Primoniirs.
>s Gitiméfins, le.s jjnlauirw, les religieux des oi'f'rHi/f taint Paul,
^a Chmtctlladt et de la Trinité. Ces derniers sont plus connus
■-fias le nom de Mathariiu.
mCt.atiaines liculariits. Ceux qui étant nutrefuis religieux ou
réguliers, ont été mis dans le même état que les cfaa*
séculiers.
■ttmi-pribindi. Chanoine qui n'a qu'une demi-pré-
itM Urliaire, celui qui ne louche que la troisième partie
ISue prébende. ■
Oo voit par cet article qu'aucune des fonctions et obligations
aOribuées aux chanoiiiea, n'était de quelque utilité oslennible,
dpratiquée pour le bien du peuple chrétien; le dévouement au
«nice, au salut des peuples, cause des dons de tous les biens,
a'Mipssniéme mentionné dans les livres faits par des Deligieux..
F«al-il s'étonner si l'opinion s'est si prodigieusement égarée sur
le compte du clergé, et si son utilité a été méconnue ?
Lors du réiabiissemcnl du culte en France par le concordat
J
2g8 CUAXOIMESSKS.
seule el la doy^uiie fuiaaicDl vœu de cliastelé ; les autres iflri
l'étaient dans la maison, étaient seulement astreinles â cliatilei
tous les jours au cliœurrollicc canOiiical avec Vhabit dcl'ordrt
et Vaumutse sur le brus. EUea joitis.saicnt d'ailleurs du privilège
declértcalure, et élaicnl comprii^s dans l'élat ecclésiastîqOc
Toutes ces chanoinesses ont été suppriuit^es eu France à l'é-
poque de la révoliiliou. On verra le iiom de quelques-unes de
leurs maisons à l'article CBiriTtEs koblbs ue rEMnes.
Cepetidaut on voit encore en France et principalement 1
Paris UD grand nombre de jeunes personnes et de demoiselles
plus âgées qui portent le nom de chanoinesm , avec le titre de.
liante el de i:am(ej(«.EIIcs sont presque toutes de l'ordre dtSantf
Anni-de-Batiht. Voici quelques détails sur la manière dont on
obtient ce titre et sur les droits qui y sont attacliés.
Cet ordre était un des plus anciens de l'Allemagne; quoliiaei
auteurs le faisaient remanier au tems des Templiers, litis,
comme les autres, il subit la décadence et devint de i^gulieTi
séculier. Les riclics prébendes servaient de dot aux filles dei
maisons illustres; mais les dernières révolutions ont fmppi
cet ordre comme les autres. A la vérité) il fut conservé eo
Icmagne. En iSiS Ic^ titulaires loucliaîenl encore leurs r
nus jusqu'au premier mois de leur mariage ; mais peu à pen
le trésor a envahi Ions leurs biens, et celles que l'o
Bujourd'liui n'ont plus droit à une dot.
Cependant les cbanoinesses résidant à Munich coutînoeuti
s'assembler à diverses époques de l'année. La reine, ou àsd
défaut la nile ou la sœur du rui, ou le rot lui-même, présidiol'
l'ordre. .
Le roi de Bavière, ne voulant pas restreindre ses faveurs 11
limites de ses états , admet à l'honneur d'être cbanoinesses I»
personnes des antres royaumes qui lui sont désignées coniH
dignes de faire partie de l'ordre. Celle qui aspire & celle faveur
est alors appelée à produire ses titres : il lui est demandé de
prouver la noblesse et l'ancienneté de son origine par des piè-
ces authentiques qui sont soumises â l'examen du gouverne-
ment de Bavière , ou à l'ambassade chargée de ses pouvoirs .
cl la demande passe sous les yeux du roi qui approuve 0"
refuse.
J
(:iia>uim:ssi:s.
•JSl)
IcidiauoÎDCttfVS ouLù la cour de Davièiti i« rang des fciiiiiiLs
kdoMbellan. Leur costume d'étiquette est cléganl et noble : il
dlttistûi noir rëtCy enveiours noir l'hiver : la robe et le manteau
■fii*altacheà la ceinture) sont richement brodés en pàHlettes
Ml d*nn très bel effet. La décoration de Sainic-Anne consiste
■ne croix à quatre branches^ fond d'or rehaussé d*éniail blanc
iUeo; ane des faces porte TeiEgie de sainte Anne avec celle
■onpcion: Sub iuum pnesidiuin; l'autre est ornée de 1 effigie de
Pierre, et porte cette légende : Patronus noiter. La croix est
■pndne à une rosette de ruban moiré bleu clair ^ orné d'un filet
ffaa et jaune pâle. Aux jours de solennités, on ajoute ii la croix
■ large mban également bleu moiré bordé d'argent ^ semblable,
■f k liseré d'argent , à celui que portent les chevaliers du
tàc-Esprit: Tune de ses extrémités est ornée d'une longue
d'argent à petites et ù grosses torsades surmontée d'un
qnî s*atlac!ie surl'e'paule; ce ruban, placé transversalement
,*Ib poitrioe de gauche à droite, se termine au bas de la taille
IK perd sous la ceinture.
Otaadità tort que le titre de chanoincsse s'achetait ; le gouvei-
t de Bavière, pour couvrii les frais de chancellerie et la va-
des décorations, exige il est vrai une rétribution, mais elle
Mtirop peu importante pour qiron puisse rien en induire contre
lApité de Tordre. Les nouvelles chanoinesscs non habitant
bsle pays reçoivent leur brevet par l'entremise de l'ambassa-
hr de Bavière : il est accompagne des décorations et de lettres
blés. Munies de ces lettres, il leur rcsle encore à obteniL*
KMiTeraiu de leur nation l'autorisation de porter les insignes
^Fordre.
Ce titre île chanoinesse n'impose à la femme qui en est revêtuo
imn obligation que celle de la porter honorablement : il
l'aige d'elle aucun engagement relatif au mariage. Les cbanoi-
kMes,en se mariant, peuvent même continuer à porter les dé-
'viûoas de leur ordre. On peut être nommée chanoinesse à tous
b%es, au berceau comme à l'âge le plus avance.
Upensée qui préside à l'inslLtution de l'ordre des chanoinesscs
^»t pas seulement royale, elle est encore toute paternelle,
lUUE I* 10
.4
2i)0 CHAPE.
puisqu'ellË 3 pour nbjct d'assurer ù la fetiiiiic qu'elle favori»
posilioD sociale qui lui permet de vivre avec convenance di
célibat Miis l'obliger à lenoncer aux avantages d'un aalre éui
CHANTRE. Celui qui (hoiiii! dans le chœur d'uue église.M
r In mot est priacipalement consacré pour désigner le maître
[ 'chœur, qui est une des premières dignités d'iiucliapilrc : c'e»l
' ^ui donne le ton aux autres en commençant les psatiDie* el
tiennes. Il est nommé dans les actes latins primicerîat, «M
■ , praxentor , ckoviiute^. Le concile de Cologne de l'an 16S0
mue le titré de chnrévéque,k cause de son intendance dl
fie chicur. Dans les fêles solennelles, il porte la chape et Ici
I ton canloml qu'il met dans ses armoiries pour ninrqueden
gnité. Il dirigeait autrefois lus diacres et les autres minîstra 1»
i Kricurs pour le chant et le^ autres fonctions de leurs empUi
, Celui deParis avaitune juridiction contentieuse sur tous leiM
, très et mattrefses d'école de cette ville ; cette juridiction 1k
, Composée d'uQ juge , d'un vice-gérant , d'un proiuolcnr
, autres officiers. L'appel des sentences allait au parlenieDU
Outre le grand-chantre , tous les chapitres considénb
avaient d'autres chantres, pouc soulager les chanoines. Leur
lilissenient est dû à saint Grégoire, qui tu lit un corps qu'ont
lait l'Ecole des c/ionfreî. Anaslâse le Uiblioibécairc semble l'i
buerau papeHilaire qui vivait cent ans avant saint Gréf;oirc.
leuincile tenu à Rome eu 595, il est défendu de prendre dwcli
ru^ieà las
s l'auioiitc de l'évéi
très parmi lesdiacre5,quine doivent que
Vaquer à la préUicalion et à la d'
Le chantre avait ordi
loin des petiien écoles de h
CHAPE. Ornement d'éylise, que portent les dianlrvs et
le célébrant, ti quel((ues autres ministres, dans certaine» pai
de l'otlice-On l'appelle aussi pltwial -, c'est le penutu desi
leur manteau de pluie, qui avait un capuchon pour couvrir Ul
Le chaperon que l'on voit à nos chapes prouve que c'est k'
ha.bil. On donne à ce vêtement le nom de c/iape^ du mot I
tapui, qui sic,nifie fiTie, ou du verbe capcre selon Uitlorc, p«fc*i
0 t'hoaiine t/i enlier. Ce manleatx viah aulrefois commun
• elauK femiiiea. Oa ae sait quand on a couimencé â du-
rlcB chapes qui servaient à l'usa^L' coiiiiMunde celles qui ne
pl<|u'an cliiKur, qu'on nouima capœ choralej .hiaocenl 111,
te Lalran, défend aux cliaiioînes el autres clercs
r du chapes à iiiancbes à i uflice divin. Honoré, préire
b. dit que les chapes sont les habits propres des chantres :
itistsi cantorum. Plus il y a de dinpes ou de chan-
t office, plus il est solennel ; de là vient la diilinciion,
isievri grandes églises, des fêtes à deux, à quati-e cha-
. le. — Le éi-eii dt chape tit uu droit que devaient payera cei-
- églises les nouTeaua prélats et les abLés cauimandaiaires.
'\<iptesi auMÎ le Tctement de dessus , que les cliauoines sécu-
'ft réfpiliers portent au choeur pendant l'hirer.
. \PEAU et CHAPERON, Comment jugi-r sainement des an-
-, c'est-à-dire des médailles, îles sculptures, si l'on n'a au
:is une idée succincte des fsfnnsde se mettre dans les siècles
rious ont préccdés? C'est dans l'iniention <le jeter quelque
, J.M sur celle partie de la Diplomatique, que l'on a parlé de la
l^dic, qu'on parlera des ulicveux, et que, sous les mots grnéri-
^Êtait chapeau et de chaperon, on traite à présent de ce qui re-
•■•'V tes Tétements de télé.
' j: chaperorjf nui élail l'Iiabillement de (èie universellement
'-îRC cLezles Français, fut, sous Gharleinagne, fourré d'her-
^ et de poil. Sous Charles V, on le fit descendre de la tête sur
i' . épaules, et il fut réformé sous Louis XI.
l-*i chapeaux , qui rempla':èreiit le chapei-on, commencèrent
tous Charles VI, mais à la campagne seulement. Ils s'introduisi-
rent dans les villes, pour lt;8 tems de pluîe seulement, sous
Qurlca VII, Ce prince est le premier de nos rois qui en ail porté.
Cesiavec cet alTublemenl de tète qu'il fît son entrée dans Rouen
en 1449. Sous Louis XI , les chapeam furent à la mode en tout
Icms-.
La mitre episcopale, dit Bocquilloi', n'a été en usage que
I -gendre, Utsurs dti Fra/içuiy . ci Ujuiel, t. n, j), noi,
frailch-fl. de l,t IHurgi taaer.
2iï2 CIUPI'XLE.
Ten le 10' siècle. Cependant il esi trèi certain que l'iis.i^edi
inîlrcs, regardées, non comme une coifTure commune aux hn
mes et aux femmes, uiaii comme un ornt-ment ecclésiastique, t
plus ancien que le 10* siècle. Dans les actes du VIII* concile |
, Déral, en 870, on tiouve une lettre de Tiiéodose, patrîirclici
r Jcrusaletn, ùS.Ij;nace de Constant inople, où ilestditquelespiA
cesseutsde Tlicodose t'ûnl toujours portée. A la venté, la plu II
cienac inîtrequ'on connaisse, qulapproclie de celles des deioie
leins, est du 10' siècle. On la voit sur un sceau de 9(31 de Roriw
evcque de Laon, donné par Dom Mubillon '.En Orient, les W
ques, excepté les patriarches, n'en firent point usage. Qooî^
cet ornement ne fut pas commun à tous ceux d'Occîdenli dèt
Il« siècle, Alexandre 11 en accorda le privile'ge aux abbcfi
St.-Au|}ustin de Cantorbéry et de Cave ; et Urbain II, i
du Mout-Cassin cl de Cluny.
Les &o'inel^ carnet furent inventes par un certain PatroiùB
dans le même tems à peu près que les chapeaux, au uùlievi
15' siècle.
Le lurbtm, ou le bonnet det Turci, est fort ancien. Il leur vie
des anciens Asiatiques, si ce mol est pris pour la bande h
que les inaliométans portent autour de leur tèie ; mais si «
prend eu son propre sens pour cette couverture de téie où i'
voit un bonnet un peu élevé, enioiué plusieurs fois de gt«V
bandes, celte invention est attribuée au premier sapbt dePen
qui suivait la secte d'Ali, et voulut en 1370 distinguer ainn i
autres maliométaiis ses sujets et ceux de sa secle, en le leur bill
porter de couleur rouge.
Il est à remarquer en passant que la peine du lonnet vert, <
nous était venue d'Italie pour les cessionnaires et les banqucr
iiers, s'était introduite en France à la lin du 16° siècle ; mais
fut comme abolie au commencement du 18'.
CHAPELAIN, ro^ez Ancn.cuàPFtiis.
CHAPELLE (Chevaliers de l'ordre de la) Clicvalicra inslil
par le tesiaiuenl d'Henri VIII, roi d'Angleterre. Ils n'ixù>
293
E <{ike treize ; mus tcitr nomlire a hé augmenté jusqu'à
[- Ils reiu|ili«Sïiit les devoirs des chevalicis Je l'ordre de
eibnslcsiurvicesTuiièhres des rois d'Angleterie. Leur
I est bleu nu rouge, avec réctisso» de saint Georges sur
lE. Communauté d'eixié'ii astiques appelés chanoinei,
; église calbédrale ou collégiale. Voir Ch*-
iritre est ordinairement composé de plusieurs dignités,
::ellede doyen ou de prévôt, de diantre, d'archidia-
nceitain nombre <
pitre d'une église catlicdrale jouit de certains droits,
1 exemptions pendant la vacance du siège episcopal,
e pendant que le siège est rempli. Les ëvèques sont en
Eisian d'exercer seuls, el s.ins la participation de leurs chapl-
la plupart des fonctions appelées ordinis , et celles qui sont
I jaridiclioii volontaire et conteiuîeuse, comme de faire des
lis el tégleinens pour la discipline de leUrs diocèses. Mais
[u'il s'Agit d'affaires qui concernent le chapitre en corps ou
[lie clianoiiie en particulier, l'évéque est obli);c de requérir le
BDlement du clmpilre.
eclupïtrencpeuts'immiscer dans le j;oiivci'uement du dio*
, tmnt que l'évéque esl en place , et lorsque l'évéque est dêct-
il oe le reiiréjenie que pour la juridiction et non pour l'ordre;
II il oe peut exercer aucune fonction du c.-iraclère épiscopal,
incclo&Dei'UconfirmBtîon,lesordres,de3 indulgences, etc. La
diction qu'exerce le chapitre .fcrfeTaert/rfc ne peut être exrr-
par le cliapitrc en corps; mais il doit nommei à cet effet de
Dib Ttcaires et un officiai.
« dtitposilion des bénéfices qui venaient à vaquer tandis que
Uge épiscopal était vacant, n'a ppartennit point au chapitre;
était réservée J l'évéque fuiur.
.'idininisl ration du temporel de l'évèché seàs vacante, était
tnUe au cUapilre par le droit canonique ; mais en Franre. le
lofiemes. Vo
e reg^
lie, faisait adm
insirer ce tfmpn
cl
294 'chapitres lIOBLEft D*HOMMBS.
Quelques chapitres prétendaient être exempts de la farii
de l'éyèque ; mais la plupart de ces exemptions avaient hà
clarées abusives.
Chapitre se dit encore d'une assemblée de religieux tl
membres d'une même communauté, pour délibe'rer de Icoiti
res, ou dresser quelques réglemens de discipline. Les ordns^
cheyalerie , séculiers ou hospitaliers; tenaient aussi de
tems chapitre. Une ordonnance de Louis XI, du mois de
tembre 1476, défendait sous ^e graves peines aux religieux
royaume d'en sortir pour aller à des chapitres générutrj
provinciaux.
CHAPITRES NOBLES D'HOMMES. Parmi les chapitres
églises cathédrales ou collégiales, et des abbayes ou pri<
y en avait où l'on ne pouvait être admis sans fournir les
de nubUsse ordonnées par leurs constitutions particulières;!
voici la nomenclature pour la France :
Ainav loo ans de noblesse paternelle.
An Preuve de naiffainee noble.
Amboise Preuve d'ancienne noblesse.
Bar (Saint-Ma\e del 5 degrés.
Baume- les- Messieurs i6 quartiers» 8 patemds et 8 1
temeb.
Besauçou. 1 6 quartiers, 8 paternels et Si
temels.
Brioude St.Julîea de. . . . IiUm.
GigDv- i quartiers sans les aIliaBHl<
cote paternel, et 4 da oAléi
nel avec les aOiaiKCs.
Lescar. Preuve de naissance noble.
Lure et Mui-back. ..... i6 quartiers. 8 patnnels et 8
temeb.
Lyon (St.-Jconde^ S degrés^ 4 pateraris et 4
neit, îa ligne paternelle
montant à Tan ijoo. sau
soQient conna.
Mâcon ;St- Pierre de; IJe^res. tant paternels qoe
neU.
le. y avez St.-Vi»»|«»r.
CHAPITRFS <\OHI.E8 DK FKMMIrS. 205
\ Ikts 3 degrés.
^ Bfaoei 4 degrés.
fcint-CheC f^o^res Saint-Pierre.
|. Saint- Glaade i6 quartiers, 8 du côté paternel et
1^ 8 du côté materne).
^ ^aint-Dteu 5 degrés.
L Saint-Maxe. Foyez Bar.
r Bbint-Pierre et Saint-Chef de
Vienoe 9 degrés du côté paternel et du côté
maternel.
Saint- Victor de Marseille. . . . 1 5o ans de noblesse.
Savigoy 4 degrés.
^ Strasbourg 8 degrés de haute noblesse.
^ Xoui 5 degrés.
\ Vienne. Foya St. -Pierre.
Chapitbes nobles de femmes. — Yoici inainteDant les vitlea où
il y avait de.s chapitres nobles de femmes :
Alix 8 degrés paternels sans anoblisse-
ment, et 5 degrés maternels.
Andlaw i6 quartiers, 8 paternels et 8 nu-
ternels, sans mésalliance et d'an-
cienne chevalerie.
Argentière (T), ov Notre-Dame de
Goize 8 degrés paternels et 3 materiieli.
Avesne Comme Ândlaw.
Baome-les-Dames. • . • . . Idem,
Blcsle« en Auvergne 4 degrés.
Booxières^ux-Dames Preuves de noblesse d^ancienne
chevalerie.
Châtean'Cliâloas iti quartiers, 8 paternels et 8 ma-
ternels.
Deaaia i6 quartiers de noblesse ancienne
et militaire.
£pîaal . 200 ans de noblesse chevaleresque
des deux côtés.
8 quartiers, 4 paternels et 4 mater-
nels.
5 degrés.
I>>os-le-Saiilnier 8 quartiers paterueU et 8 maternels.
Ix>otre Preuve de naissance noble.
290 CILiRDON.
Maubeuge 4 qoartierst tant patemeb que bm*
ternels.
Migettc. ........ i6 quartiers, 8 fiateniels el 8 M-
temeU.
Montfleur}' 4 degrés.
MoDtigoy 8 quartiers paternels et 4 inatcndk
JNeuville. . 9 degrés paternels.
Poussay 1 6 quartiers, 8 patemeb et Sam*'
ternels.
Rcmiremont aoo ans.
Ronrcray B quartiers , 4 patemeb et 4 ■>•
ternels .
Saint- Marlin-de-Sullc$ 8 degrés.
Toutes ces distinctions de naissance, peu coiiiormes à l'esprit
du cliristian'isme, mais qui ont eu leur utilité et leur raison dui
l'état de société qui leur avait donné naissance, ont dû dîspt*
raitre quand cet état de société a pris fin. Maintenant, les plo
nobles familles aiment souvent à confondre leur nom avec cdiâ
des plus pauvres dans des ordres, tous pauvres, ou consacra n
soulagement ou à Tinstruction des peuples.
CHARDON (Notre-Dame du). Ordre militaire ioslita^ à Mon*
lins en 1370» le jour de la Purification, par Louis II, doc dl
Bourbon, pour la défense du pays. Il était composé de yingMis
chevaliers distingués par leur noblesse et leur valeur. Le prince
et ses successeurs devaient en é're les chefs. Le grand manteoH àù
l'ordre était de ùleu céleste , doublé de satin rouge, le grand cot*
lier d'or pur du poids de dix marcs, fermant à boucle et ardil«
Ions d'or par derrière. De ce collier pendait un ovaUy dans lequel
était Vimage do la sainte Fierge^ entourée d'un soleil d*or« lis por-
taient toujours la ceinture bleu céleste avec ce mot brodé dessus :
Espérance.
Il y a eu un Ordre du Chardon^ ou de St. André du Cbardoft
établi en Ecosse. L"s auteurs ne sont point d'accord pour en fixer
l'époque. Li devise était nemo me impunc lacesset. Ce qui reste de
cet ordre est 11 dfvolion des Eross.iis catholiques pour TapAtre
S;«ii( .\n«lr('.
CHIBITK.
CHARITÉ. C'ot le iiomde pluiicuraOïdres Religieux. Le plus
ODDU est cclulquifut institué par S. Jean de Dieu, pour secourir
es malades. Son (astilul fut approuvé en 1520 par Léon X, el
sonfinne par Paul V en I6l7. On conoail cet Ordre sons le nom
de Frères dtla £7iitrif#, qui, outre les trois vaux d'obéissance, de
pauvreté et de chasteté, font celui de s'employer au service des
malade*. Ils nefuntpcinldétudeset n'enlreDtpointdaiislesordres
tmaét. Si quelqu'un parmi eux est admis à la Préirise, il ne peut
parvenir à aucune dignité de l'Oidre.
CHABITÉcHnETiïNSE.OrJreMilitiiie établi parHenrlIII,Roi
de France et de Pologne, en faveur desSoldats hors d'état de faire
le service. Leur retraite élaitdansun bâielau Faubourg-S, -Mar-
teau, et les fonds pour leur entrelienétaientassij;néssurles Ropî-
lans et les Maladrcries de la France. Ceux qui étaient reçus dans
l'Ordre portaient une croixsui- le mantt^au au cl^(c gauelic; autour
delà croix étaient ces mots en broderie d'or: Pour avoir ftdile-
^ttnt Ktvi. Cet établissement n'eut point pour lors de succès par
k mari préin.-iturée du Prince fondateur; mais il a étéexecuiê avec
llotre sous le règne de Louis \1V, par la fondation de l'Iiôtel-
ilojral des Invalidei.
' CHARITÉ DE tA SAiKTE viEtiGi;, Ordre Religieux e'tabli dans le
liociae de CbAlons-sur-Marne, par Gui de Joinville, et approuvé
«M b Régie de S. Augustin par les Papes Boniface VIII et Clo-
uent TI.
CHARrTÉDE»OT)tECAHE(nospitalièresdelB).SimoneGauQuin,
Qaoacsoas le nom de Mère Françoise de la froic, institua un Or-
Irc pour rendre aux personnes de son sexe les mêmes services que
M Frères de la Charité rendent jux lionmics. KUe fit deux é(n-
itijsetneDsdaiis Paris, l'un près la Place Roy.-ik. et l'autre i la Ra-
Uetie, FaubourgS -Antoine, M. de Gondi, Archevêque de Paris,
oooa â ces Religieuses la Rfe(>le de S. Augustin , cl l'rbaiii VIII
pproi
luva leur Ordre. Aux trois v
X ordin
ires, elles jnigncnicp-
M d'exercer l'hoipitalilé.
CHARITÉ (Sœurs de la), instituées par S. Viticent de Paul et
■dame le Gras. On les appelle Srrurs grises on servantes detpnit-
vr. Elle* sont distribuées 'l.ins difféientes P,iioi«ses dan* la Ville
298 CH\RTCS.
et clam les campagnes, où elles îastruisent les enfants des pauvres,
visitent et soignent les malades, et lear fournissent les remèdes.
Elles font des vœux simples après cinq ans de probation, et les
renouvellent tous les ans le 25 mars. Elles sont sous la direction
dn Supérieur Général de la Mission de S. Lazare établi à Paris '.
CHARITE (Dames de^ Société de Dames vertueuses ëlabliedani
on grand nombre de Paroisses en France pour connaître et toii-
lager les besoins des pauvres. Celte Société doit être autorisée pv
TEvéque : chaque Société a sa Supérieure, qui est ordiDairevent
une Dame de rang ou d'une émioente vertu» et uoe Trésorier^
qui recueille les aumônes.
On voit à Paris et dans plusieurs Villes du Royaume un gnurf
nombre d'autres établissemens de Charité, pour les pauvres bon*
teuxy pour Téducation des orphelins, etc.
CHARTES. Après ce qui a été dit pour assurer aux dépôts des
chartes ou arcliives [voyez Archives) tous les degrés de probabi-
lité qu'elles méritent, il est inutile de tant insister sur les droin
qu'ont à la créance et à la foi publique les chartes particulîêrei .
qui y ont été déposées. Forez CRiriQrE.
Le mot Charte est un terme générique qui, ainsi que bcaacoop
d'autres, comme itutrumeni^ monumeni^ ernseignemeaU^ P^V** ^
plomes, écritures j etc.» etc., est employé pour désigner an a
titre. Outre ces termes relatifs à toutes sortes de pièces, les AncicM
en avaient d'autres destinés plus particulièrement à caractériser
une charte dans leurs idées : tels furent etndentîœ, qoi s'enCcai
surtout des chartes qui renferment des donations ; apices dont lii
Latins du moyen-ùge qualifiaient les chartes en général ; et îàaJtm^
qui eut la même étendue de signification. Les preuTes de
expression ne sont pas rares depuis le 6*^ siècle jusqu'aa 12* *. •
Mais pour ne pas se perdre dans l'immensité de ces pièces aa^
tiques, on se restreint aux instrumens qui portent en titre, oa
dans le corps de la pièce, le mot charte. C'est tous œ point di
vue qu'il est question de les considérer, en donnant d'abord le
■ Voir le uom et rorigiae de toutes les D^mes de la Charité an mot
CojicmÉCATiosr.
' Balnzo, Cupiiul.^ t. ii, co/. 4i5. 477.
CHAHTES. 299
lait des objets pour lesquels ce terme était employa. Lei
pis de respect dû à l'Eglise , A la Royauté, au Public et aux
nrliculiera, dkteront seul* l'ordre que l'on doit suivre. Il
[ observer p rél iin i d ai rei tient que dans les neuf premiers
âifecles on » serrait plutâl de cAarfuZn que de charta, el que
dam les 11*, 12" et 13° siècles, ce mot s'écrivait souvent ^uorla,
qitartula .
Détail ilei Chartt' proprement ditei, diitiitgacci entiteltetpar Icurohjel.
Ca»»rti t» f IDÉI.ITÉ, n'OH^isSAiiCE, D'uoKUiee. — Tout acte oà
l'on conttaciait quelque eiigaf,enienl, comme seruicnt de fidélité
d'obéisjBDce, d'bommafje, etc., dès que la religion du serment y
étail interposée , se qualiftait charla jncramenti ; ce qui revient
sus charttt jurées d'Espagne. Si quelqu'un uiait eu Justice ur
Ikil qui ne pût être constaté, ou l'obligeait au serment, et la sen-
tence dressée eu conséquence s'appelait charla sacramealalii'.
Fresque tous ces litres ciaicnt dcsiimés de dates et de signntu-
res, s'ils n'éiaieut pas joints à quelques autres pièces , surtout
avant le 12' siècle ; et au 13* ils prirent, i tous égards, la forme
^■Ées autres actes. On sait que les Pa'iens en général, et les Chré-
^^Bcns, seulement depuis la conversion des Césars, jurèrent par la
^^Me et le salut des Empereurs, jusqu'à la défeu^e expresse qui ea
^Blt faite par Cliarlemagne'.
^^B Chaitis d'astusation. Lorsqu'un Hérétique rentrait dans !e gî-
^^■tP de l'Église, on lui présentait une formule de foi spécialement
^^■pposée & son erreur, et il signait simplement. Cet acte fut ap-
^^■•lé dans les premiers siècles rétractation*, et depuis, (i^/'urnf (un,
^fparceque le coupable y joignait un serment. Ces deux formules
furcniasseibien rendues en latin par tacramenlum propriie mO'
nus. Un autre litre que l'on y voit encore souvent est le mot gé~
nirifitte juramenta.
Cbabte d£ hcndebl-rde. Les chartes royaux de défense ou de
• Hirculfe, j^/iprnd. Formul. ■i,
* £^. Longoùartl., I. m, lit. 34.
» Teftul. /(*. 'fr Trinil., p. 844, "'''■ ■'■'6-
300
CIlAHTitS.
proleclion s'appelèi'eal ckartie de Mnnâehurde' ; mais
1 1* jiëcle, celles du nièine genre, accordées par un Évcque <
S(;i(;neur, pour meure à l'abri du pillage quelque territoîie
K(>lise, ^taieni appelées salvitaus '.
Cff«aTEs ApBittiEs. S'il arrivait un désastre public qui Ht '
à une maison Ions ses tÎEres de possession, le Magistra
Gouverneur du lieu, faisait expédier deux chartes dites a^
qui étaient îi peu près des pi ocès- verbaux du désastre ; ce qui la
fît aussi appeler chartœ relationis. L'une était affichée en puliliC)
et l'autre délivrée 'à celui qui avait perdu ses titres. Alors ceux
qui avaient essuyé le désastre présentaient nu Prince cette rd*-
tion par une adresse dite notilia suggeslîonis ; et le Roi y répon-
dait par une charte dite />iinc/jnr(i7, au moins depuis le 9'3i&cle;
par cet acte, le Prince confirmait les biens et privilèges dont on
avait perdu les titres, mais snns rien spécifier. Les pancartes de
Charles le Qiauve sont les premières qui entrent dans le détail
des biens ou terres. Ou dit que l'infortuné présentait au Prince
larelation de son désastre; car les relations, en général, étaient
des espèces de requêtes, où, après avoir rendu compte d'un évé-
nement funeste, on implorait la proteciiou de quelques pcrsonues
constituées en dignité. La sifjDification primitive de ce mot s'est
tellement étendue, que i ieu n'est plus commun, depuis le 4" siè-
cle, que lei lettres sous le nom de relation '.
CaABTES BÉNEFicijiiBEï. — Sous le nom de chartes bènifîciaires,
{ beni;ficiariœ) ^, on entend des donations faites par les Empereur!
on nos Ruis des deux premières races, aux Guerriers, aux Nobles,
et dans la suite aux Ecclésiastiques mêmes, à condition de vatse-
hge ou de service militaire. Cette partie du domaine, pour lors
appelée hcnèfice, fut insensiblement transmise aux desccndans des
uns et aux successeurs des autres, du consentement dci Piinces.
Baluze, Capit., I. u, col 383.
• Mirteue, Antcd., t. i, col. i-]\.
' De /te Dipinm. Suppl., p. 8j.
* Balute, Cap!tul., t. u, rot. liCn, ^84.
' Ralujsc, Capit., i. Il, col. 5ç)4.
•Cfow. ilr n<ininne. an mot nï\fririlMi.
301
B'ieulùt apri^a, les terres , rrg.irdces comme des btrilages [iropres
par les particuliers, cbangérent leur nom de hènéfwe eu celui
Cb*htes de Do.t.tTiuN.^-LacliarlecledoDaibu a souvent porlii
en icie le nom à'rpiire ou lettre , et en avait reellemenl b forme,
cHl-à-dire l'adresse et le salul. ( Voir E?ithk. ) Outre le nom
cAdrfa, et plus souvent chariula donaiioiûs, dont elle se qualifiait,
elle a ptii tine infiuitc de déoominaiioDS : — chartii tramfuiionis,
<]uîiiei'ul guère d'usage ; — chariaccsiionit, cliartede cession; —
tharta utufruciuaria ', cliarle de cession à usufruit ; — lemiplan-
'arie,de métayer) c'était la cession d'nn terrain pour y planter
Je la vigne, par exemple; et au bout de cinq ans le propiiétaîre
partageait avec le cultivateur qui avait fait tous les frais du plant i
— /(ga/uria, d'usage ou 10* siècle; c'était une donation (esta-
meniaire: — iiutilulionit^, cette dernière était en vof^ue dès le
10" lîèele ; c'était le titre d'une fondation ou d'uu élaMiueiiient ;
— elcemojinaria' , c'était une donation k titre d'ouménf, i[ui vient
dniertne alimmia^, entretien, subsistance; — so/aliords ' , c'élait
la quitta r.cc d'une redevance quelconque. Lts cbnrtes de dona-
tion et de dotation devinrent innombrables au 10* siècle, d'est,
■uJDijemeni desSavans, la seule ressource d'où l'on puisse tirer
quelques lumières sur les cvéncinens de ce siècle ignorant.
CeiiiTEs DE TRiornoN. — Il faut bien reniai-quer qu'il v avait
Iràiouvent une distinction réelle entre la cliaile de douation et
la diarte de tradition) en ce que la dernièie était la cbarte d'îii-
reililure du bien que l'on avait donne. Elle s'itililulaît charta
-- r I-NVESIITUHE.
p Chartes ce confibuitiob. — l.a tliarte de confirinationi qui, au
but de* cliartes de donation, prouve suffisamment", la vérité
ADeJtaVipl.Suppl.
*Conul.,t. II, co/. 676; i*<*Hivî de CHhl.ilf Lan^.> I. 11, co/. Spô.
*mtt. de Long., t. il, cal. 101.
*JlU.eol. 1)4.
'lbid.eul.iiK.
||1iH,t..,tit.I,./<:J«r/i,S8,«.81.
4
k
de Ik donation, enchérÎMait tur les premiers litm. Duu les 1 1'
et 12' siècles, elle suivait d'assez prè» li» doaalions, parce qu'elle
éuil faite, ou par le bienfaiteur même, ou par ses successeuit.
Chaitm o« tbutb. — Les chartes de Tente partent ordtnnrt-
ment de» titres très analogues à leur contenu'. Chana ohm/xm-
(ibniV était une vente de soî-ntême et de s3 famille ; ce qoi
arrivait, ou dans des teiua de famine, ou pour satisfaire ia
créanciers, ou pour solder une amende, ou pour restitution d'in
bien mal acquis.
CB*RTEsPHEsr*inEselPBi.c\iHEs.— La iliarte prestaire,;ir«ta-
ria, ëtail l'acte par lequel une Eglise ou un Monaslj^re aluDdcui-
naii  un particulier l'usufruit de quelques terres , k de cerUÎiKS
conditions. Voir Épithes. — La charte pr^aire, freenria, ia'A
l'acte par lequel le particulier demandait ou acceptait cetiua-
fruit. Ces deux sortes de chartes devinrent fréquentes danslc*
8" et 9c siècles. Voir Epitriï.
Charte d'oslioation. — La charte d'ublig»iion et de caulîoi**
eharia caatianU, ohhgeait à terme le débiteur devant le créi
Voir Emnes.
CuAKTK i>E oAH*Nrie. — Les chartes d'engagement et de ^
lie, pignorationii', contetiaieut ordiiiaiiemeot une ceiSHM ^^
terre jasqu'au reiiibouiseiuenl de certaine somme.
Cn^iiTE D'nÉHiTAtiE. — Lis filles qui, selon h loi Salique, ^ienr-
exclues de l'héritage de tout bien en franc-aleu , entraient cfr-
pendant en partage par une charte d'hériiage, heredUoria chnrU^'
C'était le père qui la donnait; il en faisait autant % pour Ses es-
fans inhabiles à hériter suivant les lois, parce qu'il n'avait pi-
pu assigner de dot k son épouse. Lorsqu'un père ne "
' Preuves de rHist.de Lang.,t. ii, col. 35; ; et Btlate, t. h, eûHi^
471, 490. «c.
' Ibid. t.u,col ii7, «6. et Ve ReDipl,^. 8oet8t.
' Preuves de C Uist.de Lang , t. ii, col. loi, 4S7.
' Balau, Capit., I, it, coi 461,463.
• tbid. col. 4fi5.
pa ftr to» j^B»tpjwftiit| las jTrima ou ajant-caufe faiwient le par-
el r«c|o mai^9ff l^tiV armé t'appelait ck0na divitimis ' .
te wmàmaam^m Wmn citer qaebpt'uB à u irilmuily on
■-ifaiM Jil£ chmXM inirfff"f'rfff *
ttllMfeJM. «^Lh ^rieaiidehiie% et set dMtéi, g^ap-
4ms MMI atteiBaiHls ^ parce qa*ctte fkait Briie de
da donateur dam celle du donataire.
CnaBTK am aân. — Le cartel de défi ou manifeste cassait les
mfjÊfjtméaM oontia^, et déclarait la goerre. On Tappelait Ut'
Musuttaib -^ La Charte Normande est le tHre bu la
Hffel mmSHm%lm f^ûigtê accordés aux Normands; Elle fut
HÊÊêffÊê ptf Lottle X eë ks Hutin» on 1316.
les ah< rws thattse tfet^ omet ici» ou se rapportent aux épttres,
« traoreront leur explication dans la suite. Pb/rs Lkttrbs,
IfOMCXS, PftcSS LÉOlSLATtTM, PliCES lUDiaAkBSi, €hiRO-
OiTBoMÂPUfe, SïMlAPBX, En oBinruBE, etc.
Il eili MÉMv^jMT» en général, que dans la confection des an-
IMÉM «btttes Mltéetylee Romains, sons la domination de nos
«t auraient le dMI JtoNMilii ; et les Gaulois, la loi Sûlique.
Ilms le T* ilkde et h snii^nt , on fit assex d'usage à cet effet de
ijmlipies isntattlte de BbrtulJEe, suivant les circonstances qui les
ûent faire ; mais l'on ne doit point exiger que tontes les
dtoanëea sous la première race y soient conformes, vu
-fuellareAUoapria lesfiirmnlessur les pièces qui lui sont tom-
bées aoafe la OMun^ et que sdrement il ne les a pas vues toutes. Les
'dhMcft ptiTées d'Italie au fi* siècle suivaient les métnes for-
IHÉka qtt*cn Fnnce, à cela près qu'on y voit asses souyent les
du droit Romain. Ces sortes de chartes forent beaucoup
eommmiei en nrance aux 10* et 11* siècles , que dans les
' BUt. de Lang,^ t. n* col, 45 * .
* Baloze, CapùuL, t, ii, col. 385, QiS.
' Preuves de F Hist* de Long, y t ii, coL 77.
* Prem^s de tHisi, deLang.^ t. m, col* 527*
précèilens el suivatis. Les cliarics des seigneurs paiticulicra di
12' siècle font souvent inenlion du consentement de Ii
rain et de celui de leur rcmmc et de leurs enfaus. L'esprit de
cliioane, qui dominait dans le I3'siècle, introduisit dans le*
cliartes des pavilculiers beaucoup de nouvelles clausett de pre-
caulion et de déûani:?, jioui- nieltie les parties & l'abri de tout»
surprises.
D/lait (Ici charlu iûlinguéti inlrt iHn par (■ farvu.
Chastes rAsicLEs. — Quoique les ctiarles paricles n'aient rittt
dans leur forme extérieure qui les distingue des autres, OB
croit devoir K-s mettre sous cet article, parce qu'elles ont ioaaé
naissance à quelques autres qui ont des caractères très distinciibi
et que d'ailleurs il ne s'agit point ici du fond ou de t'ohiet de b
cLarte, mais du mot/ioric/e.
Ce sont les conirats en général, et ceux tTec/tange en pwt)*<
culier, qui, dans le 9' siècle, ont donné lieu aux cliartres plri
ricles, ckartic panclœ, charlx paricola; denouiinatioo qui fût
euiendrc aisément qu'on délivrait autant d'exemplaires du con-
trat qu'il y avait de personnes inléiessées '. Les formules it.
Mareulfe ', de Sirmoiid, de Jerûnie Bigrion >, d'isoii ', et \ti
Angevines*, ~~
d'actes.
Les cil a ri es
se Iransfuriui
I uflrent des preuves de cette multiplication
tricles, qui ne furent jamais totalement abolît
■ut quelque lems après en cLarlcs partietf <
cliarles ondulées, eu chattes dentelées, en cjixigraphe, etc.
Chartes- pABTiEs — Les cbarles-parties , ckartx-partita ^ ail
appcK'es pirce que la matière sitr laquelle elles étaient inscriti
formait difTc'rentes parties d'un même tout divisé, rcmonUvI
jusqu'au 9'' siècle. C'est un mot (;éuérique qui fut spéciale)
caractérisé par la manière de diviser les cliarles.
* DeRe Dipt.,p. 5,6,7.
' Lib. If, cap. a3 et 24; jippend. 17.
" Cap. 3tî.
' A U fin (le c.-//r.< (le Baluze, t. 1 4.
^ ffe Rr Uiplom. Supi'l. \-- 7;).
C:|JAKTE6. 305
Sar une même feuille de parchemin ou de yélin ' , on écrivait
«Il acte en commençant un peu plus bas que le milieu de la
indUe. L'acte étant dressé, on revirait la pièce de vélin, et du
■wmec6té on y transcrivait la même teneur de l'acte, encore un
^ au dessous du milieu. Gela lait , on partageait exaclcmeut
h feuille en deux : et c*esl des différentes formes de section que
CCI chartes-parties prirent leur nom; ou elles étaient coupées
cuctement droit; et alors, pour reconnaître qu'elles avaient fait
corps ensemble, avant de les diviser, on écrivait dans Tentre-
fail des actes quelques mots en gros caractères , de façon qu'a-
fris la section , chaque partie avait la moitié de ces grandes
Imiks.
Li même opération se faisait quelquefois en transcrivant les
MU 00 grandes lettres de haut en bas, et les actes de chaque
cJké dans la forme de nos colonnes à^in-foUo ou in-quarto ; ou
bien en suivant notre manière d'écrire, après avoir fait un acte
•allant de la page, on écrivait ces gros caractères au milieu, et
fon transcrivait le second acte au dessous, de façon qu'une partie
portait la moitié des lettres au bas de son acte, et l'autre les por-
[lihen tète. Cette méthode est plus rare que l'autre, à cause de la
I CÉcnlté de placer alors le sceau ; mais an commencement on ne
Ae servait point de sceaux.
Le mot le plus usité pour servir de symbole interlinéairc entre*
OMpé par la division des chartes-parties était le mot mystérieux
^tographum. C'est de ce mot que ces sortes dé chartes ont pris
le Dom de cjrrographes. On y joignait quelquefois une épithète ,
Baaune mrmariale y commune , etc., ou le nom des contractaos.
Se •oDt'-Iâ ks symboles communs des anciennes chartes-parties.
IjpiiM la snite on employa toutes sortes de choses pour tenir lieu
br^ro^m/'Atf. Chez les Anglais les lettres de l'alphabet eurent
fancoup de cours au 14* siècle *. Cette mode avait commencé
b le 11* siècle. Le signe de la croix ; des mots indéchiffrables ;
ne inscription édifiante , telle que : In nomine Dominiy Jhesus
• HisL de Paris, t. m, p. 67.
' Uicke^ Dissert. EpUt, p, 77.
voif£ !• 20
306
Maria, Jésus, Jesu merci, Ave Maria, ou autres sentenies «"
gré des contracUns , remplacèrent tvès souvent le cyrofiriplie-
Depuis la conquête de celle nation par les Normands on y troo»e
I aussi chartacjTographata, ov indentata, enfin indentiira. Onti
rceque c'était. La France employa à peu près les mêmes cjro-
graphes.
C'est la devance qui avnii doDué lieu à ces sortes de ckarUi-
parties, afin qu'en i-approcbani un acte de l'autre endroit de 11
Kction, on pût aisément reconnailre qu'il en avait fait partie, n
vérifier par là les cagagcmcns des contractans; mais elle ne cnil
point encore avoir prévenu suffisamment tous les détouis et
toutes les (inessesde la fourberie ; elle endu^rit sur les précaulioM'
précédentes.
Au lieu de couper en droite li^ne U feuille qui contenait lu,
deux chartes, on en fit la séparation par un trait ondulé, d'oi
sont venues les chartes-parties dites ondulées^ uudiilntte. Ensuiia
pour ea multiplier les ondulations et rendre plus difficile \tmf
position, on les découpa dès le lO* siècle en dents de scie ; ce <t<^
fit des chartes dentelées ou à endeniures , que l'on a aoinutc^
ckarlœ indcniatœ, OU simplement ii'^'itarura, endentuie,
-^
qui ont servi souvent de cjrographes, ainsi que ceux-ci
endenlure, 'lis endenturc, en angliiis. Elles furent très en TOg^
CD France dans le 14° siècle entre les seigneurs, lusductettl
princes de la seconde classe. i
L'usage des cyrographes simples est liés ancien : le fwsMI
Kickes nous en cite uu chez les Anglo-Saxons de r«D 85)
Alais CCS sortes de chartes-parties ne s'étaient guère bit «^
liftitieen France qu'au 11' siècle. Au moins Doui Mabillon a*.
a-t-il pas trouvé danlérieme à ce siècle, puisque le preqj
exemple qu'il en apporte ', n'est que de l'an 106l . j
Cet usage se soutint encore en Angleterre pendant Ift ,|
siècle, et peut-être même pendant le 14' siècle, quoique c<
des endenlure» eût prévalu dans ce dernier.
' De Jte Dipt. p. e.
' /' 76. 77'
307
VwMgB ^t» mdenUira compotëM , c'eit-l^rc it» cyngn-
|kn coupées en ziguj; du m forma de icic, pw exoèt da prëcau-
lin, fut îoveDtc •'> U tin du Uf liicler ■*ilf>utca cnùrt IngnUie.
Hailes, rameux. aniiqudn «agUii, n'a poiat conaQ n Aagle-
«nc de cb-trle» clentrlcn,UllArieam i l'as llftS. llapimrtaat
tateU &urpas»c Hickci'j «t Bytattr*: wlni-U n'en fonaaiiMit
fuiviai 120S, cl c«lui'ci iTant 1197. Ca qui ««t lurpraMat,
^attjue I>om Mabillo«t qai en avait conou nno en France de
DOQ, taii riourlani honeaiH' aiu Anglaîi de cette invention, et
sur le irmoiSBage d'InfuUs, qallê en waient dès le
Le telle de ce dainin aateor, ■uceplibU d'one antre
Lioa, prouve Jn moins que )« endenUires composées
coartt L-n Angk-itrra diale 11' siècle. L'usage n'en devint
tWral que tous Henri m, et «n ne peut nier qu'il m fût bien
lUi tous Henri 11.
Us eadeniurEs cuiniioste durèrent jasqne sur le déclin du
tl> ti^le, teuia auquel os commença i laire les cndenturea
cVxi-i'dire MM leuree on cyrojtrapbeS' L'ancien
fut pas pour cela lotaleaaent aboli, puisqu'on es voit
« «Uinpie en An^li^ittrrt en 14ttL Lea andentures simples, en
d'ondulatioD , oiii dtiid en Angleterre jusqu'i noire siècl»;
la bcD que U deritii'rc de France qui ait passé par la mains de
km MabilUo nWt qne de l'an 1344- Dom Lobineea en cite
■^eadani use qui ae qualifie endeature, et qui est de l'an 1393*.
S«loa H'-m Mabilloii'i on ne partageait pis seulement les
dunet-pariie» ou deutej^ en dem, en trois, en quatre, mais
mm en i«p<, ei mêma en ooie, ce qui est aisé à concevoir en
■tsKtiant U longueur al U grandeur snffinanta d'one Cmille de
iStta pour faire lesonM acUs>
1 l« premier dep.ré li 'an tben licite ajouté aux chariea-parlles
^^Brèi le cyrograplic fut la signature dei témoins, et le second fut
£ù|g. «tyttJtf. TAeMNT* pr^f. p. sg.
A» F- 3t 9(> 9^-
1>llcJe/^.p.6.
itnmaitrHùt. de Brelagne, col. jyi;
il ï appose)' un '
^1.:
Jii»qu;i
I-2» s
I
^ furent a
en bas, aux cdtes et en haut : ces dfitx dernières posiiious curent
lieu lorsque les endenlures ou cyroQraphes se trouvèrent en bas, 1
parce que les replis qu'on élail obligé d'y Faire pour fortifier le I
parcbeuiin elsoulenîvrallacbc du sceau auraient empédié defaiir I
In vérification dans l'occasion. Dans ce siècle, où les cyroQrsplio l
furent très conununs, une partie était scelléedu sceau dn doni* 1-
teur, et délivrée au donataire, et l'autre exemplaire nonicdlt M,
élnit gardé dans l'église Episcopale. B|
CuitnTES CHiBOcRiPHES. — Le niQt chirogiapht & èlé ffiS tvù Ih
pour cbaries dentelées. L'ancienne acception de ce mot d'itÙI I|
nul rapporta i:ette idée, puisqu'il si^nilîait une obli^tloo ■(• B|
gnée du débiteur et remise entre k-s mains du créancier, on lim- &
plement une signaluic. Ce qui faisait qu'avant Guillauiuc k H^
Conquérant les Anglais appelaient chiiogrophes louLcs sorlei i* B]
chartes, parce qu'elles étaient toujours signées, ou au tnolu Bi
niarquëesd'un signe décrois. Les Normands, après avoir conqnt ■■
l'Angleterre, changèrent ce nom en celui de chartes, parce qulb K
rendirent vulgaire l'usage des sceaux. La dénomination de clii4> ft
graphe est peut-être venue aux chartes-parties, ou de son îoMt'.B
pretation par signature, ou, par corruption, «lu mot cyrojraphe. H
Quoi qu'il en soit, c'est principalement au 12' siècle que chi* H
rograplie {ckirograp/ium) semble réduit à la signiticatîon de cbaittt.fl
dentelées, ou divisées par des lettres capitales. H
Charte stHoaikPHE. — Le mot lyngraphe, auquel quelqtM ■
auteurs ont voulu préler la même idée sans fondement, AàiM
^L entrer plutàt dans les chartes paricles ', puisqu'il déuolait un acl^|
^H souscrit du débiteur et du créancier, et gardé parlou5dwx.V
^H CaratUrti in(ri/iiiqun tt (z(rïM<gwti dti eharlti. ^
^B Après avoir parcouru les difTérentes dénominations des cltaïUn
^B par rapport ii leur objet, et leurs dJA'érenies dénominations pai^
^H rapporta [a forme, il n'est pas hors de propos de parler de leurs
^B caractères întrinsètjues et extriiuéftts.
^H ■ Ei-asm. aàas- 781 cvUur. i.
CH*RTF.S. 30!»
et inirinsètjiie.i eu iiileinet, on enlend toujours le»
eineni iDliéreiis aux cliarles qu'ils se retrouvent
leurs copies i et pat' caractères extrinsèques ou
X qui «ont tellement atiacliës aux originaux qu'ils
isenl nulle part, pas miime dans les copies,
es intrinsèques, qui sont des sifjnes si évidens de
I de vdrité, d'authenticité ou de suspicion, sont, le
iux chartes , les différentes manières successives
er le langage employé dans les chartes , les difle~
9 de l'usage des pluriels et des sinj>uliers, les titres
is et donnes dans les souscriptions des chartes, les
ims , et le nombre distinctif des Princes de même
erses invocations tant espUeites que cachées , les
débuts, les préambules avec leurs clauses tant
|ue comminatoires, les salutations ou l'adieu final,
jénéraWs, les annonces de précmtion, les dateï, les
X., etc.. Voyez chacun de ces articles à son ran);.
;res exiriniéqiifj des chartes sont, les figures des
lODl employées, la forine et la matière des sceaux
wsés, et le» matières sur lesquelles et avec lesquelles
(liplùmes ou actes quelconques ; ce qui comprend
lont on s'est servi pour écrire, la liqueur qu'on a
ir faire sortir les lettres, et la matière subjective de
Voyei tous ces articles à leur place sous leur nom
1 surtout au mot T^.i.niTimE.
FMEST nrs cKjtHTFs. — r:es chan^emens de ri-pte,
ics chartes mêmes, eu ont souvent occasionné le
ni. I.es plus anciens renoUvellemens des chartes
is leur orifjine du premier siècle. Tibère, selon Sué-
na que les concessions des empereurs prrccdens
is de force sous leurs successeurs, si elles n'étaient
Cette loi, qui contribua beaucoup à enrichir le
il à chaque mutation de prince, miillipliu inûni-
ime» dans tout l'empire.
Il y eut plusieurB flories de renouvellamensr I
léresaés firent suivre cette loi h U riguenr ; 3° cetu q
plus d'humanité et moiai d'avidiie »e cO'itenièreut '
finner pai- un seul di|il<jiiie ou edîl tous les bienfsItB
3" on renouvela \vs
ment ', et de le con
muge fui aiicz suivi
pm rare au 12' sièi
prince, ou duju^e, o
et que nul n'en d<:\
quai ri èi
forme de lenouvelleuient fat m
litres, ea se conieDiniit de rfip|i
principaux article» d'tm preinii
fîrnier sans le rapporter tout au
sous la première race de nos roi
:1e i 4° un acte ({ui portait altes
u de l'évéque, qu'ils avaient vu lell
ait révoquer in vérité en doute,
espèce de renouvelleinent, qui remonte ,
, ei qui fut loogtems réservée aux souvert
ce que l'on appelle vidimus (Vover Tjdimds); 5* t
t^^aiion se faisait quelqu<;rois par un seul diptâme <
qui renouvelait et confirmait tous les tlires *, qui avi
daus un désastre public. On s'ndic^snît aassi quelqi
papes pour eu obtenir des litres nouveaux, ou au moi
malifs des biens et des privilèges dont on éiail alora t
■ion, et réparer par là U perte des charies détruiti
guerres, les incendies, et j^ouvent pnr U malice des
intéressées'. Enfin la dernière espèce de retiouvellenii
sait lorsque le |<rince ou le pape dans un nouveau d
une uouïc-lle bulle insérait ce qui s'était conservé
eudommagê par vétusté ou autre accidenr, et y sup]
Bjllabes de manque en rimpli.^sant Les vides par voie
11 fallait cetiepiccauliou pour coiiseï ver iiux cliariea I
de faire foi en justice, spécialement lorsqut
' Plin. Jun., \.\.epis.&}.
' De Re Dtpl. p. iy.
' Lobineau, HUl. de Brel. 1. 1, prief.
' SigoniiM, I. I, co/. 387.
' Rdtpcrt, de Casiiiiti S. Galli, c. 5. — Brower. Anlit
p. 454-
' Frider, Hahntus. pitef. in Dipl. Jiind. Cœnob. Bir^
hientsur dei pnilirs int^rcssnittfs de l'arie; car, quoique en-
iinflg^es et pourries, elles ne penîent pas leur autorité,
Unti elles ne sont point viciées datts des endroits essentiels.
ICttl Is décision de M. d'ExpiUt, piésidcnl au parlement de
«enoble '. Le roi Jean en autorisa de semblables en 1365', en
brair des habitans de Talent, près Dijon ; et Charles V ' en fit
le même en 1372, en faveui- de ceux de Levifrni, diocèse de
Ingres.
r Ces actes de renouTelletneni, faits en France par rauiorité
Pjale avant le S' siècle, seraient suspects; l'usage niénie n'en
fvinl commun qu'au 12'. Depuis le 13', pour ne point don-
lieu au soupron, ils doivent porter en tête le mot vidimus
T !a Franre, et inspeximus pour l'Angleterre. Ces vidimus ne
mdent cependant point véritable une cbarte supposée. Vojei
Pf^IPIHDS.
InstructioD dii gouvernement pour la conaervation des chartei.
\, Mou compléleioaa cet article sur les chartes par l'extrait aui-
nl d'une instruclinn , adressée aux correspondana du eo-
i hiiiorique desckarles, en recommandant à nos lecteurs de
topérer, autant qu'il sera en eux, à la découverte et à U con-
nratîoD des manuscrits anciens.
■ 1* Toutes les fois qu'un manuscrit ou document inédit de
ielque importance aura élé décauvi;rt, on devra en donner avis
^uinisUe de l'instruction publique, en ajaot soin d'indiquer ,
■ une courte notice , son âge et sa daie, son litre, sa forme ou
■ format, l'énoocc de la période btstoriqui: embrassée parl'ou-
ige, l'aperçu de ce qu'il conùeut, ses rapports avec les ouvra-
t iuipiimés les plus connus ; on dira , s'il est écrit sur parcbe*
iiito , sur papier , sur papyrus d'Egypte ou sur écorce d'arbre ;
«le quel dcpôt ou collection il est tiré ; ou en donnera un fac-
L, dans tous les
iie, dans le cas où il paraîtrait fort au
1 prendra copie des prcmicics et dernières pb rues, soilde^
• Ptaidiry. 5- cdil. p. 533.
/;/fARTltBUX.
../'' .f iiiiv.int les circonstances , des différeuli-
ifcf^ ^^^ oMt^"^^^ n est pas daté , on eiaminera si les tm»
m i^^ !t§ f'«ppoî«nt les lignes d'écriture sont tracées kU
gar ^^'^^(Mf»»^ I^M)). au plomb (du 11* au 14, siècle), ovcs
^*"''^fAa i^' *" ^^' siècle) ; si les i simples sont accentués (aprèi
'T^ 00^>ifÂf (après 1400); si Tm est surmonté d'un on de
^ accens aigus (du 10* au 12* siècle) ; si Vœ est formé d'uss
j'uo ^ conjoints (avant 1200), ou d'un e simple (du 13* au ISP
^li:)f ou d'un ç (avant 1100) ; si les chiffres sont arabes (aprèi
t900)f à quelle distance les signatures des cahiers, si toutefois il
y a des signatures, sont placées au-dessous de la ligne infériean?
M 3" Quant à ce qui regarde plus spécialement les charîe%^ os
aura soin d'indiquer si elles ont des sceaux ; si les sceaux sont
plaqués ou pendans ; s'ils sont ronds ou ovales , en dre oMfiit
blancIitUrc, verte ou ron^e ) si les attaches sont en soie ou en
parchemin.
» 4"* Il ne faudra jamais s'en rapporter uniquement au titre
des manuscrits , ni même à la table de leurs matières ; mais on
parcourra chaque manusciit, pièce par pièce, feuille par fenilk^
page par page ; on regardera avec attention les feuilles volanteii
la reliure, les images et les iiotes diverses, qui peuvent Sfoir
été ajoutées au commencement, à la fin, ou dans le courant <le
l'ouvrage. »
CHARTREUX. Religieux de l'ordrefondéparS.Brnnoenl086.
Ces Religieux portent Vhahii blanc ^ gardent une solitude perpé*
tueltc,et l'abstinence totale de viande, même dans le cas d'une ms'
ladie dangereuse; ils observent un silence absolu quMs nepenven'
rompre que dans des tems r.iarque's. Ils ne mangent en commii'
nauté que certains jours. S. Bruno ne leur a point laissé de règl^
particulières, et leurs statuts ne sont que des coutumes que DoU
Guigiios, leur cinquième général, avait recueillies. Ces coutonie
n'ont eu force de loi que sous Dom Basile, leur huitième généra^
qui les a fait approuver par le Saint-Siège. Le général qu
ne prend que le titre de Prieur de la Grande-Chartreuse, es
Ix vit* ; il tient un Chapitre général tous les ans. Cet Ordre a donn
«Itèqncs, I5nrchevi-i|uea, 6 carilinaiix,2{»lriarc)É«a
uombre J'Iiommea de lellres et de savans.
de la révoliilioii , il coiupiait 172 maisons doDl 75
celte époque, les Cliarireux fureut cLass^^ de leura
dirigés sur Bordeaux, et entauA sur des b^tiinens en
qu'on pût les trampoi'icr dans la Guyane. Ils périrent^
part, dans ces lituï inTctis. Dom Ephrcm Couterel, <
et-inl en secret à la Grande Cliarircuse, oi\
jusqu'à la RestauraiioQ. Par une ordonnance du
les anciens Cliarlreui à out
;ns de la Grande-Char-
. recommencé en France;
de 80 personnes diTispes
ï, Louis WIII
an de retraite dans les bàiiu
Csi ainsi que les Chartreux oi
menant dans cette maison pti
viprofès, novices, frères convers, et scri'ans,
CREUSES. Religieuses qui suivent la règle des Char-
ttpb: qu'elles maiijijent tous les jouis en commun- On ne
que cinq uionasières de ces religieuses en France, dont
fia de la Grande-Cliaitreuse , un dans le diocèse
et un dans celui de llour|;es. Les Cliartreuses élnient
m fjénéral des Chartreux.
IfiLE. Ornement que le prèlre porte par-dessus l'aube
IWbration de la messe. La chasuble enfermait autrefois
rpa, elle descendait jusqu'aux pieds, et elle se reiroui-
• sur les bras de chaque côté. Celles d'aujourd'liui sont
des deux côt^, et elles forment une espèce de scapu-
*n voyait encore des anciennes dans plusieurs églises,
la cathédrale de Sens. Dans réalise Uùne. l'évé-
»înt de chasuble disitnf^uëc de celle du simple prètie;
lett Greci', relie de l'évêque est parsemée de croix.
(fait venir ce mol de casiila, petite moison, parce que
|b enfermait enliërt-ment un homme. C'était on linbit
lUx clercs et aux laïcs. Li-s prêtres et les diacres en
Vans l'usage cominnni maisils eu avaient de pariiculien
)6& (Ordre militaire de la] institué à Venise vers l'an
! ordre n'.iv.iit ni règles ni ronsli'ulions, et b's clieva-
314
CHKPa-DOHDBR3.
tiers ne faisaient ivoin((leTfGux,mBÎs ils se prnposoientilt
tie pour U foi et pourla R^publique.Ce n'était, i proprcc
1er, qu'une association de jeunes nobles véRÎtiens, qui
une chausse lonjjue, dirersifiée de couleurs difFéreniei, le
long et les autre» en travers ; cette association obtint At I
priTilq;csl'anl562.
CHEFCIER ou CHEFECIER. Nom d'une digaiH
Églises ; c'est le Piimicerius qui était marqué le piemù
table ou catalogue dus ecclésiastiques, qu'on appelait C*
qu'on écrivait ancieniieinenl sur des tables de ciric ; c'a
siTaD eut dit primus in cera; celte «tymologie est d'au
fondée, que le second qui était inscrit sur celte table ea
Secondiceriui. Saint Grégoire le Giaud attribua au Pr
droit de correction sur les clercs qu'd trouvait en fat
direction du chœur. On voit encore dans quelques coll
titre Je Chefcier, donne' à la pi ennière dignité du chapU
CHEFS-D'ORDRES et de CONGRÉGATIONS. Il j
en France, seiîe, savoir î
Bourg- Acbard , en Normandie , chef d'une réforme
noines réguliers de l'ordre de saint Augustin , établi
1680, par le P. DumouUn, mort en 1723.
La Chancellade, en Périgord, chef d'une congn'galio
noines réguliers de saint Augustin , et qui était coinpoi
maisons.
La Grande-Charmuse , en Daupbîné , chef de l\
Chartreux.
CiteauK, en Bourgogne, chef de l'ordre du même m
Clairt-aux , en Champagne, chef d'une Glîatinn I
breuse de l'ordre de Clteaui.
Clugny, en Uourgogne, chef d'une congrégation de
saint Benoît.
La Ferlé , en Bourgogne , chef d'une des quatre fil
l'ordre de Citeaux.
Feuîllans, dans le Comininges, chef de lacongrégiVl
CRBTALBBIB. 315
/lÊÊiÊÊ9TàmU f dÉM le Sftsammt en Anjoa, chef de Tordre de
Grmmmomt oo flfwwd Jfail, dans la Marche, chef de Tordre de
HanMÊtmt , dans le Batsigni t en Champagne , chef d'une des
fBtre filiations de Tordre de Giteaux.
. Poniigf^g en (Siampagne , chef également d'une des quatre
itaiions de Tordre de Citeauz.
Pr^nontréf dans le gouTemement de Tlsle-de-FrancCi chef de
feidre de son nom.
Smni^ Antoine^ en Danphinë, chef de Tordre de son nom.
Saini'Rmf^ en Daophinë, chef de Tordre de son nom, et réuni
iefm k Tordre rojal et militaire de N. D. du Mont-Carmel et
de saint Laiare.
Smnte Geneinève^ k Paris, chef delà congrégation de son nom.
CHER. Le titre de Cher ou de Très^Cker^ donné à on éf éque
|ar le pape, est un signe de faux depuis le 13* siècle, mais non
pas ayant.
CHEYALERIB et CHEVALIERS. Outre les titres de ducs, de
emtca, de barons et de marquis, on en vit nottre un autre sous
les roîa de la seconde race, qui fol la récompense de la Tenu et
de la Taleur : c^est h dignité de Chevalier , MiUs. Dès Tan 955,
ee titre désignait un homme noble ^ ; el dès le 1 1^ siècle*, c*éuit
une grande marque de noblesse.
Le titre de MihSf chevalier-vassal, ou simplement ehes^aliety
est très ordinaire dans les chartes. Au commencement, ce terme
latin ne signifiait vraisemblablement que guerrier ou militaire ;
mais depuis le 10" siècle, celte dénominalion, à laquelle on avait
attaché une autre idée, prit faveur au point d'être ambitionnée
par les princes et les souverains. Cependant, les nobles ne se sont
guère qualifiés eux-mêmes chevaliers, Milites, qu'au commence-
ment du 12* siècle. L'opinion commune est que les lois de la
■ Annal, Bened, t. m, p. 524*
'Guibert. de Novigent, l. vi, c. 3, n. i?.
31 6 CHRVRUX.
Chevalerie commencèreni dès le règne de Henri I**, roi de Pmci.
I^ réception des chevaliers se faisait de la manière suivante t
Le prince ou le seigneur, qui faisait un Chevalier , cdgaak
l'épëe à Faspirant arme' de toutes pièces, rembraasaît , etU
donnait un coup sur IVpaule, en lui disant : Je te fns chipê^
lier au nom du Père, et du FilSj et du SaiiU-Esprit.
L'âge pour recevoir la ceinture militaire ëuît ordinairenent
celui de la majorité'. Les monarques recevaient souvent delcite
inférieurs Tordre de la chevalerie; témoin François Vj qui reçat
Taccolade du chevalier Bayard.
On peut distinguer cinq espèces de Chevaliers : 1* les chen*
tiers de la haute noblesse ; 2<* les chevaliers Bannerels ou cevL
qui possédaient des fiefs de chevalerie ou à bannières ; 3* les
dievaliers dont la chevalerie n'était que peMonnelle ; 4^ ceux
qui n'étaient chevaliers que parce qu'ils entraient dans un corps
de chevalerie ; ôo les chevaliers de loix, gens de robe , difTérem
des chevaliers d'armes. Ces derniers ne sont guère que du 14*
siècle, ou tout au plus de la fm du 13' siècle ^
Dès le 12' siècle, on qualifiait tous les nobles en général de
chevaliers. Le 16« siècle vit la fin de la chevalerie ,- le funeste
accident qui fit périr Henri II, en 1559, dans un tournoi, lui
porta le dernier coup.
11 y avait encore la chevalerie régulière , qui était celle des
ordres militaires , où Ton s'engageait de prendre iin certain
habit; de porter les armes contre les infidèles; de favoriser
les pèlerins allant à la Terre-Sainte, on de servir dans les li^
pitaux.
CHEVEUX. La connaissance des modes relatives aux cheveux,
ainsi qu'à la barhe^ peut servir beaucoup à la critique des sceaux,
et c'est sous ce point de vue qu'elle fait partie de la science
diplomatique.
La mode de porter les cheveux longs finit avec le dernier roi
de la race mérovingienne. C'était la mode sons cette dynastie, dit
• Pasquirr, p. 87.
GllfiVEUX. 317
iptUas * , de porter 1rs chereiix longs et pariagés des deux eûtes
vkkani du front. Cétaic une prérogatire altacbée à la fa-
royale 9 ci les sojets se les faisaient couper en rond ; en
qa'oa dktiognait i la che? elutre cens qui , par
, Approchûent le plus du tr6ne. Ainsi , les rois
très longs t Jenrs cofans et parens de ncuey et la
à nfopostion de son rang. Le peuple était pins on moins
cl les aeift Télaîent totalement, du moins parmi les Bour»
s vmin nwmmepnyant tribut, ne Tétait pas tonl-à-fait.
et dierlemagee uiëprisèrent les cboTeux longs et flot*
et Un fiiieaU fanilés par leurs successeurs, dont In chevelure
peu lén épaules. On recommença sous Hugues-Capet à
:les cbevrâs pies longs.
Fem In Sn da 11* siède t le luxe des cherenx avait pris une
rUBcele. Les hommes entretenaient lenis cheveux
loigieMCsnent que les femmes. Les prêtres s*éleTèrent
cet nbpe. Ls Concile de Rouen» tenu en 1098y défendit
iqecs et nax dercs de laiiser croître leurs cheveux. Dans
^Çsnêile de Londres 9 St Anselme ordonna que tous les Iniques
li Icsnis cheveux si courts, qu*auie partie de IWeitù fût
r, et qne leurs ymue me fiisse/U pas cachés. Ceux qui
icnt à cette prescription éuient éloignés de l'élise.
Af éféque d'Amiens^ se distingua par sou xèlesurce point,
ri, soi,d*Angleterre, et Robert, comte de Flandres^ se sou-
à CCS prescriptions *•
Dnani eux ecdésiastiqueSf rÉglise leur a toujours défendu de
Ica cheveux trop longs, et surtout de les soigner arec trop
t, soit avec le fer, soit arec des cosmétiques *.
Isoqnety Rtemil des HisL des Gaides ei de la France, t. m,
[|eC ^ a.
* YoirNieoIaos monscb., 1. u, c. ag. — Orderic Vital, 1. v , p. 3iS.
|— Jûf. de tÉgiise GelUcetîet I. uni, vers Tan 1 108.
' Voir Corne* Mogun^wah Leone iv, c i5. — Later, ni, in appendice
[li V, — Eéorm. i* — Lundi, 1, c. 11. — Later. V, $. 9 • de reforma-
f, c. Ji (en i5 1 a). ^^Toiel. vui. c. 5.
318
CHIKtaiiS CHINOIS.
Chiffrcïdelolu les peapki.
CHIFFRES. Il y a deux cLosea à con«idrrei' dam W ttiiKNt,
\e» figures qui les eiprimenl et leur vaimir ; pour Ici fifpuei,
a employé ou les lettres alpbnbétitjuei ou d'aulreii signes
Uers, La science des nombres, et suilout leur valeur de sUuatîOl
qui tes décuple en avançant de droite à gaucbe, consilluent toi
des plus belles inventions de riiomme. Mais à qui doit-on caQi
découverte ? Ici leiseatimens ont été et sont encore parlagél.OiL
a cru asH» longtems que c'éiaii les Arabes qui avaient ioTmlé
et DOS cliiffres et la manière de s'en servir. Mai; les Iravaui r^
cens ont prouve que Jéjà celte niétbode élait connue des WicM
et des Chinois. Il est probable que les cbifTrcs inventés pour fe
besoin de diviser et de marquer le tems ont eu di
antiquité nn centre unique, d'où ih se sont répandus chet b
plupart des peuples. Nos lecieuis ont àé]k pu tirer celte coaàf
aion des travaux que nous avons publiés pour prouver t'origitt
unique et la filiation des lettres '. Car si celles-ci ont la mimt
origine , et si elles ont servi déchiffres, il s'ensuit que l'origint
des cbtfTres est aussi unique. Nous ne pouvons traiter ifi H
long celte queiliou ' , mais nous allons offrira noslecteanU
figure des chiffres de la plupart de» peuples, avec une indicalloi
aomniaire de leur origine, et de la manière de s'en servir. N«
lecteurs y trouveront les élcnicns d'une comp,irRisoii plusanntO'
fondie, et les secours nécessaires jmur lire les dates que l'on
trouve sur tous les inonnmens et tous les manuscrits tant
CHIFFHFS CHINOIS. \ la naissance même du céleste eiM
pire , ou trouve plusieurs systèmes de chiffres et de numéral
ratî^
' Voir le ti
ail SI
■ l'origine des A, des B et des C, ci-desi
■ Vc»r le curieux ouvrage de M. de Paravcj ;
iiragljrphique
ticï TrcoUel et Wùrtz,
iffres et des leUres, etc., avec v
r
CHIFFRBS CHUIOU. 31 'J
^pwrnûeat bien dooner U dsf d« unu le* lyMioMa de cal-
ab. D'ahord nous apprenOM que miu Scan^ti fut inventé
ystiine de nuinéraliai ptr % et un peu «prbf un <ull^s
^ 10 ■ ; pliui tard encor* •onaGht-lukang-ti, on mcntittnnt l'ia-
d'une ariLtim^Lîqu^.Mrt'i'i on^orS. N«iu 04 ponvoiu
ans l'explication dsceadif rentiyMèMet à pftioc indi^
pM» dans Ici lÎTrea uir la Chine que nou pcmidoni. Mail nous
èfona insister sur un faît.qni jeltsnitiiagrand jaar Mr l'ori-
dcs anciens alphabet! 1 et npliqueraît leur usage coune
res, el le nombre da S3 earactires, conunon à («tu lea
■IptabcU sémitiques.
Lm CfalDQÎa ont. dès le cowm— cemeat, diriaé les jonn en 19
Iw* et les mois en 10;oifr«/ de ces deia cjclee ou p^rlodea
It 11 et de 10, il* ont tiré de plna le cjele de 60 . par leqael ik
lenrs nnnées. Ce qni ferait croire à celte origine, c'est
(M ces péritideB ds IS, de 10 et de 60* ont ilk employées en
ou «n lataliiéparleipenplcslei plwcdibrei,l«sBeby-
haiena, les Égjpûen*, les Grtct, dpoa leur astranomia } ilsoot
fl^ placés au ciel daos lea la «sues du Zodjaqûfl ; enfin «a lea re-
nre dans nos 12 htatns, dans ao» mUimu et ^t^éi divisëa en
lOt, U se KDcoBtra que les 8> canelAres fai dAûgnant cca
m cycles de 13 ei de 10i ai»t réunis et plaça à la suite l'un
kTaMlre, à la fia du plus ancien Biçtioamùr» Ckùi0i$ qui
|if ). C« teiait de ces 3S signes que dérÏTcraient U Tnleur
minite , la signification, la forme et le son des SS lettres
tPalpIiabet s^niiîque, couune noos avons déjk essajré de le
«nter d'après AIM. de Pararey, Cbampollion et SalToliui*.
Ce n'«*t pas loni , nous Irouvons encore que les Chinois oqt
NBHt la minératioa déeûnmlt, la valeur du Uro et la flMulté de
'Totr ponrplotde détails, ettor les nomi donnés à cet systrines de
■■■ëntion, Chou-kingy praf. p. icvn, et lnt« p. 174, 348t 959, etc.
lapèreCoaplel C<mJuçiiu.Slntmm pItikuoiAtu ,'p.xu%.~~i^mMra
marmmt U» CHiaoU, etc., t., U| 1S8, ui, 936.
* Voir Uénvnrtt Chinois, t. siiii i3&
■ Bauslo CjbM«-ir«net&Ufin du Dicl. Chinai* àa du Guigne».
>VMroiteM»,p. iSi,>» ataiS.
la position^ qui décaple la valear à mesure qae les cliilEres aTai*
cent d'uoe coloDoe de droite à gaarhe. Poor prooTcr cette asser-
tion f nous allons donner ici la forme et rexpUcalioa de leur
machine à calculer oo abaque^ dite soen-fan^ qui oflue un véri-
table système de calcul décimal, et qui est encore en iu»ge dav
tous les pays du Nord et du Midi.
Gomme on le Toit (plandie IX, case A), la machine se compost
d'une petite boite, séparée en parties in^les par une ligne dite
usuelle^ parce que c'est sur elle que se font tontes les opératîoas;
elle est traversée par des fils de fer ou de bois, au nombre ordJH
nairement de 15, dans lesquels sont enfilées des /»eciles ^iiSy
2 dans le compartiment du haut, et 5 dans celui d'en bas. Gha-
qae ligne» allant de droite à gauche , vaut 10 fois pins que c<
qni précède; ce qui reyient à notre système décimal. Mais auconè'
des 15 lignes n'est affectée à l'unité, aux dizaines, etc. ; on pi
l'un lié à la ligne que l'on yeut, et alors celle qui prircède devieil
10, l'autre 100, etc. Les 5 boules qui sont en dessous représe»*
tent les unités ou 1 , et les 2 qui sont au-dessus représentent kl
quintaines ou 5. Cela entendu, yoici comment Ion opère:
Si on veut marquer les nombres 54, 875, on commencera
abaisser sur la ligne du milieu ou usuelle une boule de
qui vaut 5 ; puis une boule des dizaines qui fera 50» et, en ajon^|
tant 2 boules du bas, cela fera les 7 dizaines ; puis on abaisseàl^
une boule des centaines qui fait 500 , à laquelle, en joig
«3 boules d'en bas, on aura les 8 centaines ou 800. Puis on ajouta
4 unités de mille. Enfin, on abaisse 1 boule k gauche, ce qui
5 dizaines de mille, c'est-à-dire la somme exacte de 54, 875.
Que si l'on yeut additionner un nombre à celui-là, on ajoate
les unités aux unité:t, les dizaines aux dizaines comme nous.
- Soit 53 , 946 à ajouter au nombre précédent ; on opère sur
chaque ligne en commençant par celle des unités de cette sorte:
5 et 6 font 11 ; on pose 1 boule sur la ligne usuelle, n* 8, pour
les unités, et on ajoute 1 boule de dizaines au nombre qu'il y a
déjà sur la ligne \V 2 (laquelle boule nous avons laissée à mi-che-
min pour ne pas confondre les deux opérations ; mais on la réu-
nit dans la pratique), il y aura ainsi 8 sur cette ligne ; à ces 8,
'^rr?
PI. 9.
1
^
s-
^
(
eu
(
i^
U
J
I
f
CL2
CD
CD
■1
eu
CZJ J
c
I
1
0
^1
>^
(
fi
*• -kQO ^
cttU^FaEd cuurois.
321
a ajouuiii 4 on a 13 ; oo pose S boules des nnilés k cAlé de celle
k Uligne n** 8 et 1 à celle descenuines do premier nombre n** 3,
tt qui fait 9. A ces 9, en ajoutant 9, cela fail 18. On abaisse
I boale de la ligne n* 10 > à laquelle on joint 3 unités de cette
Bème ligne , et Ton porte 1 boule à la colonne n* 4 qui aura
■ttî 5; en y ajoutant 3, cela (ait 8 pour la colonne n* 1 1 ; enfin,
n additionne les 5 qui restent aux 5 du premier nombre, ce qui
Ui 10; on ne baisse rien sur les dizaines de mille, et l'on porte
1 boak des anités à la colonne des 100 n"* 1 3| ce qui fait juste 108 ,
S21. Cette opération est faite avec une rapidité extraordinaire
fir les Cliinois. On observera ici comment la colonne des
Axaines de mille, étant vide, a fourni Tidée de marquer le vide
|iriin point, ou par un zéro.
Voici maintenant les signes numériques dont les Chinoiii se
Krrent pour la pagination de leurs livres et autres supputations :
Caractêreê ehinoiê servant de chiffres '.
Uaitcs.
eiil
HO
Dixaines.
-^ clijr tO
^ chy
Centaines,
pe 100
Mille.
41
MD
13
ne
oa
4 —
30
5*
E
345
uieii
uien
ouan
4,000
8,000
40,000
:^>
ou
Et aliMÎ de sui*
le , comme on
A
i
^7
kieoQ
8
EtaiofideiuiU
en mettant an-
deuna le nombre l*a dit pour lei \
qui reprcaenle dizaines,
les diialjies, et
an-desflous c^lui
qui représente
les unîtes*
' Voir ces difTércns caractères dans la Gramm. chinoise à' Ahià Ru-
*v>t,p.49et5o, à la un du Dict. cAi/io» de de Guignes, et dans
lEuù sur torigine des chij[/'res et des lettres de M* de Paravcyy
MieTn.
21
TOME 1.
322 CHIFFRES tlGVPTlENS.
Outre ces caractères très simples, les Chinois en ont d'autre
très compliqn^ pour exprimer les mêmes nombres ; ilt «n ml
encore d'à peu prés semblables dont se serrcnî les comuiei^aM,
et ciiii an lieu d'être horiajnlaux, sont verticaux comme non»
chiffre I .
Nous nous sommes arrêtés au nombre de 10,000, il y a en oit-
trc des caractères différent pour les nombres, 100,000 eic. j«-
qu'à 100,000,000.
CHIFFRES ÉGYPTIENS. Ce que Ion connaît de U sciem
des nombres chez les Egyptiens se réduit à pouvoir déchificer
leurs dates. C'est encore une des plus belles conquêtes des ëgjp-
tologues moilernes; aussi allons-nous ici offrir les formes ell'a-
pllcation de toutes les figures qui sei vent à marquer les dues tùt
les monumens et les papyrus , dans leurs trois sortes d'écriture*.
Ij'écrilure hiérogljpkiquc avait un signe particulier pour du-
cun des nombres 1, 10, 100, 1,000 et 10,000. Pour exprimera,
elle répétait 9 fois le signe 1 ; pour exprimer 90, 9 fois le signe 10;
ainsi de suite, comme on le voit dans la planche 10, k U case A.
Pour récriture hiéroiiqiic et demoti/jue , nous donnons un
exemple (plan. 10, case B] du système entier de numération da
jours d'un mois ; aussi le faisons-nous précéder des signes qu
ont rapport aux jours , aux mois et aux années renfermés "Ipa
la case B, de la planche 9-
Le n" 2 {case B) désigne l'heure; le n" 3, le jour ; le n* 4, i
mois; le n" 5, l'année; le n" 6, une période indéfinie. On
que , dans toutes ces figures , le soleil exprimé par le cercU «
un point au milieu , parce que la division du lents est fondée
le mouvement de cet astre. A l'heure , on a ajouté une éuÀl»
pour marquer que c'était par l'heure de la nuit quL- l'on cominei
jait à compter ; au jour, on a mis le signe 1 pour défii^^ner un s
un ou un jour ; le mois est exprimé par le croissant lunaire nt
yené on double ; l'année est caractérisée par une liranche day*
'"mier, parce que cet arbre pousse chaque année une de ses bran
'c^es. La période ou ipoijue est exprimée par un scepire où «jt su
Vtndue laf§ure d'une grande salle, parce que c'est là qu'A ce
■
1
!■
m
n.io
^
A. &.g.» Nun<;rl<,u«
B Dmm 4« 3tj<«r. A
■,,n„i.
D.BD m
p.m un
!»-.>.,„.
v.i™.
2 1 »
la i
i
Il
'
nmi-iniMcD!
tr JJ
11 »
«1
j 2
il
"
çxtt«
/^ rrr U,
1-)
11- <)«
n.
/
iti^^^i
'"'!,Z
V
//
"•
OBBOnÇllG
11
C TitWo dp. Moi.
.1/
11/
'■''
1
&y
;^.<r
i
âui-
145
.^
#
A...
V
i»
S
aLfc
^-~
/.y
y y,
*■
B
«;.-./
§
^^
ù
ïf
-T^
s
^-~
v
^K
w
se:
1»/
il/
/-'
Joor. Sp.g<.ni...«
IlSflC
-^ir.
Q
Ja/
f-
B
.•«i i<
1:1
F=3
«V
*/
-«^
ÇlOl
Oi' J£'
x^
u
S
.«.__
/r
^. '»'
A^r
Sr
,
^
t %
CHIFFRES ULBRLtX.
323
époques avaient iiea les grandes assemblées. Ce sceptre est
timide j et chaque cran y indique une année. Enfin , le n« 7, tiré
|#ne stèle funéraire, marque la vie précise du défunt, qui est
\kiamées, 77; mois, g;jourSy 20.
fions j ajoutons encore les signes qui marquent les mois avec
iBin noms à côté, planche 10, case G. On remarque qu'ils sont
en 3 séries de 4 mois chaque. La 1'* série comprend les
mois ; ils sont désignés par le croissant de la lune et par
ïhoiufuet de fleurs^ parce que c'était la saison de la végétation;
i h 2* série marquait la saison des récoltes y et est désignée par une
[ofèce de grenier ou d*enclos ; la 3*, la saison de V inondation ,
! figurée par le caractère de Veau. Après se trouve le signe des
I jnn épa^mènes , ou 5 jours célestes , qui terminent et complè-
[int l'année vague égyptienne.
Enfin, nous donnons à la case B les signes hiératiques et démo^
r, qui marquaient les chiffres, et nous les appliquons à tous
|b jours du mois.
Les chiffres hiératiques se trouvent sur tous les manuscrits p.o-
it des temples, et les chiffres démotiques sur tous les contrats,
et autres écrits particuliers.
CEIFFRËS HÉBREUX. Après les langues hiéroglyphiques ,
t devons donner la première place à Thébreu, comme à la tige
stomes les langues sémitiques, (^est là, en effet, que l'on trouve
labet de 22 caractères, servant à la numération. Nous avons
«ailleurs quelques indications sur son origine et sa forme ;
1^ maintenant comment cet alphabet était employé pour
re.
Imtés.
Dizaines.
Centaines.
MUie.
« a 1
>
•
1
40
P
q 4 00
H
4000
3 b s
t 3
k
SO
n
r aoo
■ • • •
a ou k:i
aooo
•
- 1 a
; S
1
so
V
sch 300
A ou Ka
3000
^ d i
\ S3
m
40
n
t 400
• • ••
T ou >n
4000
il h a
;]
n
80
a
k/. 500
ri ou An
8000
\ D
s
eo
D
m,/: 600
1 ou NI
600r
1 t
1 \ <
T V
a
70
ï
n,/. 700
t ou Nî
7000
1 !D
ph
so
1
ph,/^800
n ou ïtn
800 V
* th 1
1 V
to
Of
V
a/. 000
TB ou Htt
0000
324 CHIFFRES HÉBREUX.
Od r«narqucrAsui' ce premier tableau : I>qu'ari-iv(
bie 400 , où Gnisscnt les 22 lettres <le leur alphabet, les ttébm
pour exprime!' les autres nombres jusriu'à 900, ont nnp)«ji
lettres yîfia/ei ou alongées ; maisit parait que ce système ei
récent ; primitivement, Ils répe'Iaieut les sigoeB deji expi
disaient : 'JOO plus 100 font 600 , etc.
Z° A la colonne des mille, on remarquera que, lorsqulild
ploient deux lettres, la progression va comme leur écritare,!
droite àf>aucbe.
3" On doit s'apercevoir que , dans ce système , il n'y a pi
de valeur pour le zéro; en ciïet , il clait inutile , puisque d»^
lettre a une valeur de signification et non de position.
Comme les livres licbiaïtiues sont assex rcpaudus, noi
guons ici , pour la commodité de nos lecteurs , lui deusiè
bleau, qui doune la série des diiffres bébraïques jusqu'il
K) <l
ta SI
«s
3' il
33 91
nS
J' IS
» 31
aS
y tt
13 a»
•6
113 IS
•13 SB
nh
T ts
13 a«
•h
V 17
13 Ï7
iS
ta SI
KDOt
(*■; Il
tts»
3: as
3D 03
ay 7i
32»
i: 3s
3D 63
;s 75
33 H
73 5»
7D 6»
TV 71
TS 1
n2 36
.10 63
,t; 75
ras
ra 4
na *
ia te U 58 ID 88 V; 76
70 »1 H S7 TD 87 rj 77
nS 38 nn 4 8 it: as no
Ub sa UDie C3Sfl UD
TV 77 ÏD 87
ns 7s n3 BB rs
■C'J 79 us SS
Sur ce tableau , on remarquera , à la première colonne i q:
pour siijmliei: le nombre 1 5, les Hébreux ne mettent pas, conu
l'analogie le voudrait, ^^ mais Tû, c'est-à-dire 9 plus 6,
de 10 plus 5, La raisou en est qu'ils n'ont pas voulu appliquer
un usage profane un des noms de Dieu , Ilil , TV-
Quant aux milles- et aux myriades, on a dû voir, sur le premî
tableau , que les Hébreux les cxprinicni de deux manières, i
en mettaut deux points " , ou deux traits " , sur les luitéf
comme N, qui vaut ],000; ou en mettant avant ceclùfired
CHIPFRItS ARABRS.
qu'k exprime combien de fois il doit cire répélé : en sorle que les
Aiffrcs mivans sif^îSent :
3Cpii, i.ifii. — aoSp, ioo,o6a. — 3i(Dp, 160,001. — i(3Dp, iGa.ooo.
C'est de cette manière que sont marquées les datLSsut: les Lrres
imprimés.
CHIFFRES INDIENS. Les Indiens ont mainlenani pour signes
dci itonilircs les 10 caraclèies parliculîets que nous dot
ipri-s. M.-iis il est probable que , priinitivemeut, ils ses
iciï des lettres de leur alphabet, Auquetil le dit exprcsse'-
iMiit ". llesl vrai que cls lettres sont au nombre de .^0, rangées
I Jjprèsleur consoonance; mais elles n'ont dii être primitivement
i]ur de2S, commel'alpbabet des Arabes et comme celui des lié-
' tireux (si l'on y ajoute les 6 lettres linales). Une preuve pailicu-
',1 le , c'est que, comme dans tous les alphabets sémitiques, le
rrjTJ y ressemble au sameck ïT. D'ailleurs , Mégastbène dit po-
i:jveineot que, deson tems, ils ne connaissaient pas Us frltrei'.
^ M'isi , quelques auteurs ont prétendu qu'ils devaient leur alpha-
cl 3UX Cbaldcens ou aux Arabes*. On en a encoi-eunepreuve en
. qu'ils donnent à leur machine à calculer le nom d'iif'c)li',c'est~
-<1 ire qu'ils lui donnent le nom d'un alphabet dont les trois pre-
1; I es lettres éuient «, i, g, ou d'un .alphabet sémitique , tandis
,111: le leur commence maintenant par «, il, i. Voiri In forme de
hiirsd.iflres :
1. ^. 3. 'è. M. i, s, C. if. o.
I, 2, 3, \, 5, 0, 7, 8, 9, 0.
Nous ne donnons pai d'autres exemples, parce que la ma-
nière de procéder avec ces caractères est tout-à-fait semblable à
la nAire.
HlFFRES ARABES. Les Arabes ont deux sortes de signes de
fiZ<nd-avefia. 1. 1, p. ccxiu, t.
Mi •(âf YîV."»'" ■'Si'"' fj"'
Ml, 1. XV, p, ^09.
1. Uurraj Alplwbet santcr
'fiaropean Luiguagcs, iSij.
lelambrr, A^linn. m'ulrrrif.
Il, 436.
r du Ckaliltfn. dans Uistory of
328 CHIFFRES GRBCS.
jour en 12 heures S et on a la preuve de cette diTiuon dans oa
cadran solaire trouvé à Herculanuni| et on les 12 heures de la
journée étaient marquées par les 12 premières lettres de Talpha-
bet grec*. Au reste, on ne voit pas qu'ils aient connu oa
employé' la valeur de position. Yoicî la manière dont ils em-
ployaient les lettres pour la numération :
' Hérodote 1. ii, n*" log.
* Bull, des sciences hist. de M. de Férossac, no a68, 1. 1, p. o3o.
CHIFFRES GBBC8.
Sas 9S29SS
_ esessESes
^§iS|
OO OO QQOO
^ 00 os 00 » 33 1» os 00 00
'O X '^ es co 2 <Q E=
îi. — g M ■«
SSSSgg
a -• «l rt •* Uï :£ («. 00 C
•- -T 'ï -T -<, -^ T >» -T -
"5 1*1 £'1 1 11 £"
'SMecrSWMMWW
-'C*n-v>niOt^X'Ci .5 ""*"^'''SSfc^S
~ ^91«-^O^l;^0.
VoarltaltOOOeldixainestiemillejOumxrituieSjiiymùtpltaiean
manières de les noter. D'abord on pouTai t lea^crire k la manière or-
dinaire jiHqu*i,?r, qui Ta1ai(900,000;oueD obligeant l'a«ïcent, son-
330 CHIFFRES ROMAINS,
vent omis, mellreà la droite du nombre les inîti&les Muf
TtlvaMu, pour représenter !)99,OO0 ; ou bien encore inscrire le nonhre
des mjriailes au-dessous de l'iniiiale M, comme ^e ; ou e
remplacer les initiales Mg par un point placé à U droite du
nombre csprimant les myriades , comme ti'-.O. Gomme ancieiue-
meni on n'usait ni de points ni de virgules , les lecteurs étaient
avertis que ce point remplaçait le M de MupiaÔEt-
One autre manière de chiffrer fort semblable à celle des Ro-
mais, consistait à employer les lettres l, n,A,H,X,M, indi-
quant toutes le nombre dont elles commencent le nom- .
(ÏK pour;Aia) 1 ; Q ( 7t^v«) 5 ;4(ΣXix) 10 ; H ou F ( HïxaTÔv 00
FixiTÈv pour îxttTov ) 100 i X ( 7,a.t» ) l,000iMC[*V) '0,000.
Toutes CCS leUres , hormis le II , pouvaient se redoubler elles -
mêmes jusqu'à quatre fois comme IHI, 4 ; iAAA, 40, etc. ; ou
se combiner avec les autres pour faire tous les nombres II , 5 ;
ni, 6; nu,7i (1111,8; nilll,9; 4 , 10; Al , 11 ; MI, lî;etc
Chacune des leitres A , il , \ , M , renfermées dans uq U, se
lrouïaitmultipliéepar5,Ainsi, jTT vaut 10x5 ou 50; IJ vaut
lOOxâ ou &00, etc. En général, une lettre renfermée dsns une
autre lettre représente le produit des nombres exprimés pir
ces deux lettres; ainsi, un M renfermé dans un A oa j
10,000 X 10 ou 100,000, etc.
CHIFFRES ROMAINS. Les Romains ayant empruoïé leur
alphabet à celui des Grecs , ont dû aussi en recevoir le syst^e
(le numération. Comme eux aussi ils ont employé les lettres
pour compter; mais ils ont modilié la manière de
Peut-être ont-ils subi en cela l'iniluence des systèmes de numé-
ralion eu usa^e chei les peuples qu'ils ont trouvés en ItaUe.
Nous savons en effet qu'avant eux les étrusques employaient
aussi leurs lettres comme chiffres, et que même ils les écrivaient
comme les Hébreux de droite à gauche '. Au reste, leur système de
numération tel que nous allons l'exposer , n'est pas très ancien
parmi eux. Pline nous dit ' qu'il fut un teras où l'écriture éuît
' Gori , d^ftM lîeir alfabeto Elriisc p. i la.
' Hisl. nal.,\. vu, c. 40,
-A-
CBirrUS BONMHft.
334
jtÊtm Am f ttx f. et qu'alors. iU marquaient les aÊxnées. ayec
dovs qu'ils plaçaient dans un lieu public. Mais quand l'o-
de l'écnture (ui deTenu plus fréquent» ils prirent les 7 let*^
siiivanCes s I. U ou V. X. L. C. D. M«y qu'ils combinèrent
comme on k ipoît dans le tableau suivant :
S
§ s
e o
^ •»
o o
Q
s
JS &
'1 !>•
ia
0
O
O
9
O
fi
fi
fi
G
o
fi
fi
fi
s
9
O
fi
O
^
u
— C»CO**^*^ÇO CNW
a
ë §
g
g
d
o
as
M CI
.8
4 «8 ;S
8
o
« M « M "J
^ « ^
2 3 d
■s
;5
g
« B B 3
0
O
IN e^ tfi "^ ^ fO oeo Oi
0
O
ÉM H S M
> > ^ > p>-
:{32 CHIFFBPS ROMAINS.
Il faut observer sur ce tableau : 1 que , comme les Cliiuois et
et les Egyptiens , les Romains prirent le signe unique pour signi-
fier l'unité; ils le notèrent jusqu'à 4; arriTosau5 , ils prîrentle
V ou U, qui était la cinquième voyelle <le leur alphabet; arec
son secours et celui de l'unité , ils allèrent jusqu'à 9- Pour le 10,
ils prirent X, qui est identique au ciûlTre iliinois , et qui donne
le son de la dixième consonne de l'alpliabet grec. Airivés k 20, ils
redoublèrent le signeX jusqu'à .W, pour lequel ils employèrent L-
Avec ce signe et ceux qui précèdint , ils arrivaient jusqu'à 99,
qu'ils écrivaient primitivement par LXXXXVIIII ; ils exprimè-
rent ensuite 100 par le C , première lettre du mot Cenium. Pour
exprimer 500, ils renversèrent le C et mirent avant un I , de cette
sorte : IC ; dans la suite des tems, ils employèrent la lettre qnî
suivait le C, c'est-à-dire B, et même quelques auteurs usèrent du
Q. Pour les 1,000 , ils les exprimèrent de plusieurs manières ;
d'abord, ils placèrent un C devant le signe des 10 , eu cette sorte :
en ; ou ils se servirent d'un M , première lettre et abrt'viatian
dumot.tfi//e, que l'on figurait aussi comme on le voil/j/oncAc U,
n" Z; ou du signe de l'unilé I, sur lequel ils mirent un tnul
1 , comme les Uébreux , les Arabes et les Grecs : ou du signe de*
Grecs X , qu'ils renfermaient entre deux crocbels (X) > ; ou dn
signe tn , que l'on prétend être formé du signe primitif C13, dont
les éléinens furent unis ensemble ; ou enfin de l'o grec, peul-élre
à cause de sa ressemblance avuc le signe précédent.
2° Il est k remarquer, pour les nombres 4, 9 et 900, que,
toutes les fois qu'un nombre moindre est mis avant un autre qtiiest
pins fort , il avertit qu'il faut retrancher le plus faible du plu)
fort^ ainsi, au lieu de f|, on dit 5 moins 1.
3° On observera que , lorsque le C est combiné avec le I, il
tourne toujours vers lui sa partie ouverte -, au lieu de I, on trouve
quelquefois dans les manuscrits L combiné avec le C ; mais tout
fait présumer que c'est là une faute de copisie. On trouve sou*
* Cest Priscien qui donne celte valeur, mais elle est fort doutemt;
de ponderiliu* et menfurit. VoirP.iul Hanuce, Comm.in SjiUt. att
Attic.
CKiffr,
'> V îr S
. - G.ll
ICVXVV
! t I f I »
lUiuuc V( Ui,s 9qii,uirt).X.K.vicv5
i; f/ j* f S/- ^•' !f eV ^i- av //^ ^ ^^
Chiflrtï Roinaina <j'E<p&giie ,
i.ii.vi.ui.ic ?c.Yjâ Ai,»c.xx!c $.4.'
- -t j* / ,
.* 4 M M li te 1t 11 i; Sf JJ Jfi
^B *ec ^n tf^ tift' fÀJi *y fffoa-
if-uju-e-wx coc-ccr'cccar.iA.iH vf -«MtO
;21o,i5. Mccxibc'n .
Oiiffrei Tulemr»» d« France
, ! j ^ -^ ■'-.,' .7 ''• s -
tt it 'S 1^ SB i' -*" Sri AK/ ,
/US /^r J.ft tiSA /Ui ^MAâ iÀJf *MM.
tJlf4 ly,^^ f^fiT I^JJi lAja 4^/
4^*" i.>fj /JtU tÀl 'Sri /ftg
IA9°- '>'^<i~l ]li9- ■IM'-'-''^ +H'-'» l'il^-
J
CBIFFKES DES l'ELPKS MUDERMiS. 333
vcintl'unitel prendre celte Tonne dans g«s coiubinaisous: lui, ou
cla.
4° f^n remarquera que les nombres composes croissent alter-
nativement par quintuple ou par 5 , et par liouhlc ou par 3. Ainsi
on voit qu'on diiail 1000, 5000, lO.flOO, JCOOO, 100,000, etc. •
5- On remarquera encore que le C devant le I muIlipUc le
nombrir par 2 i CIO , deux fois 500 , Tait 1000 ; mais le C ren-
te-né , mis après un C renversé , multiplie le nombre par 10 ■*
13=500-, 103=5,000, elc-
Oa voit , par tous ces détails , que ce syslëme de niunératîon a
été emprunté à difTéreus peuples ; et il ne faudrait pas d'autre
preuve pour démontrer qu'à son origine , le peuple romain fui
one 3[;f;l ornera lion de peuples très divers '.
CHIFFRES DKS PEUPLES MODERNES. Les combinaisons
des caractères numériques |<recs n'oul été bien connues d<: s occi-
dentaux qu'au 13° siècle. Ce (ut l'Ârcliidiacre Jean de Basin^je-
tokcsqui communiqua celle science en Occident vers l'an 1230.
Les leiires numérales grecques furt-nt asseï d'usage en France
I el en Allemaf>nc dans les lettres formées des évêques , qui duré-
^H^t jusqu'au Il>siècle: mais de tous les chiffres ^recs , le plus
^Hbtècbez lesLntîns fut l'épiséine Siû qui prit insensiblement la
^formedu G avec une queue, planche II, n" 1. Il parait SOUscette
I forme dans une insciiption latine de l'an 296 , et dans les manus-
crits et les diplômes du premier âge. On le voit en usage dès le
5* siècle dans les miuuscrits laiins: il vautSietsavaleuresiattes-
lëe par une infinité de monumens qui ne permettent pas de lui en
donner une autre. Quelques savans, et DomMabillon même, s'y
sont mépiis, et lui ont donné la valeur du 5 ; mais ce dernier*
a reconnu sa méprise dans les antiquités de S. Den/s. Ce qui
aura pu occasionner leur erreur, c'est que cet épisiîme se trouve
à la vérité sur les médailles de l'Empereur Jutlinien pour dési-
gner le nointire .5: mais il est constant que les monétaires se
r
Sur les chiffres des peuplei du noi
atonuM. JHexii:. t. i p. Ôtig, i
Outrage posthume, i. u, p. 34''-
inde , voir M. Je ilum
CHIFFRES DES PEUPLES MODERNF.S.
I
sont trompés, et qu'ils l'auront confoodu avec les U à
(ib. n" 2); car cet épiiciiie si'rvail encore die* les Latins au'
cle ',avec ta valeur du 6, niaiiisous uneformeun peualtir^^
pendant dès ce siècle inémeet dans les Buivans,B'il reparait dansld
autres moDuinena de France et d'Allemagne, ce d' est. presque pUi)
que pourlui faire sîfpiiBer le nombre 5.
Voici maintenant ce qui, daas In science des chiffres et licli
numération, intéresse plus particulièrement la diplomatique w
la lecture de nos titres histori<|U(.'S.
Dans les anciens manuscrits on écrit 4 par 1III, et non parlT,
9 par VIIII,etnoDpar l\, etc.; au lien du V ou écrivait quelqiK-
fois au 8* siècle cinq unités de suite IllU. Le Demi, Senti, éuil
exprimé par un S à la fin des cliifïres. Ainsi on écrivait CQS
pour 103 1;S. Cet S prenait quelquefois la figure du < grec ot
de notre 5, comme ]en° 4, planche 11.
On trouve dans quelques anciens manuscrits ces chiffres LXL
pour exprimer 90. Sous les Aoia de la 1" race on trouvait A pane,
dans les dates des années, des nombres rendus tout au long dsoi
les manuscrits : ils y sont toujours représentés en chdTres ro-
mains. Sous la 2* race on avait coutume tant en France qu'en
Allemagne de dater avec ces mêmes chiffres. Le même uHge
persévéra constantmeot sous la 3e, au luoins jusqu'au ]5<siklt:
alors on commença en France à mêler les chiffres romainiïïti
les chiffres aralies.
Les anciens espagnols se servirent des mêmes cliiffres to-
mains que nous. Voye7 la planche II, à l'article thiffni ro-
mains d'Espagne. Vous y remarquerez sur-tout l'X dont le hanl
du jambage doit être en demi-cercle, et vaut 40 : il est particu-
lièrement digne de remarqué à cause des erreurs dans lesquel-
les il a jeté bien des savaos. Du reste , le chiffre romain s'y ^
maintenu jusques dans le 15" siècle.
Les Allemands ont long tems fait usaf^e du chiffre romaii^ *
peu près comme on faisait en France, Les figures particuli^'^
usitées eu Allemagne depuis le &' siècle jusqu'au là' muI g**"
vées sur la même planche 1 1 .
' Walter, Lexicon Dipt. tab. m5.
CHIFFRES DES PEUPLES MODERNES.
335
n dates des chartes l'usage des chifFres romaina fat
it universel dans les dlftïrens pays ; mais pour
3)er daius l'erreur, il faut observer que dans ces daiet, ]
celles des autres monuinens de France et d'EspagM
kit quelquefois le nombre mUlième ', conuitençant la
\eicenlaines ; que dans d'autres on posait le milliime,
kiettait les centaines ' ; enfin que dans les bas iges on
il également le millième et les cenlaînes, commençant
Ues ', comme l'on fait encore aujourd'hui, dans les tct-
bn d'importance, oii l'on met 42 pour 1842.
encore nécessaire d'observer que les anciens exprî-
turent les nombres par des comptes ronds *, ajoutant ce
anquait pour les compléter , ou ouiettsnl le surplus,
Dîère de compter, qui n'est p^s rare dans les livres sacr^,
^ U dans les monumens.
uens copistes et même les modernes ont fait souvent des
I rendant les cliilîres romains , surtout dans les V , les
' , etc.
^ ponclaation après les chiffres romains, on a beaucoup
il D*y a jamais rien eu de fixe.
Dore quand a pu commencer l'ancien usage de L'a
r mis après le chiffre Romain : auno M". L°. Vl".
\ aux chiffres anciens nomme's arabes, leur origine et
de leur introduction parmi nous sont assez peu con-
Ul ce que l'on peui dire, c'esi qu'ils ne paraissent parmi
!France et dans les autres étals de l'Europe , que vers le
le *. ils ont subi depuis celte époque parmi les Euro-
fort de l'écriture, c'est-à-dire que leurs fi(pires n'ont pas
irié que celles de nos leltres. Quelques-uns ont déféré à
vp.510.-
\f,t.K,coL la^S. — Secousse, Orilortii. des R
^.. p. 178-
ÛDipl.,p.si. —Daniel, Hùi. de Pr.,t. n, p. 180.
;, Findie. arehi». Fuld, p. 36. — ^nna/. Sened..t.tii,p, 661.
uie Dllcasg.,p.66, anUq-idit.
336
Planudc, moine c,rec, l'iionneur itc s'ctre serTÎ le picini
ces chiffres : d'autres en donnent la gloire à Gerbert, pr*
Pape français , sous le uoin de Silvcatie II. Les Espagne
leveuditiuent pour leur Roi Alpliouse Xj à cause de ses l
astronomiques dites Mphonsincs ; mais les foodeinens de I
tes prétentions paraissent ti es peu solides. Ce qu'il y adecej
c'est qu'ils ctaient en Europe avant le milieu du 13< ■
b'abord ou n'en lit j^uère usage que dans les livres de malli
tiques, d'asti'ononiie, d'ariibméiiquc et de géonirtrie. El
on s'en servit pour les cbroniques, les calendriers, et les
des manuscrits seitlenietil : car ces cliilîrcs n'ont jamais ilèt
dijus les diplômes ou cbarles avant le lOe siècle. Sî l'on en
vait qui'lques-uns avaot le H'-'i ce serait un pbcnomène. Dai
14° et lâ< siècles, on pourrait, quoique assez diffieileineni
renconlrev d^ins des minutes de notaires. Ces exceptions
s'en trouvait , ne serviraient qu'à confirmer la règle qui ne
permet de se montrer que dans les actes du 16' siècle
Ces thiffies ne parurent sur les monnaies, pour tuarqo
teins où elles avaient été fabriquées, que depuis l'ordoiui
de Henri II rendue en 1549 '.
La (if;ure de ces cbîiTres arabes n'i-tait pas cneore uniforU
. I534i et ce n'était que depuis lôOO que l'usaf
aire en Fiance , encore les entrcmélail-on souvei
mains. Ce n'tsl même , si l'on en croit un bisli
moderne ', que depuis le règne de Henri III que l'on coum]
en France à se Beivit, en écrivant, de ces cbifFres arabes
Russes ue s'en servent que depuis les voyages du czar Pieri
Grand, au commencement du \T siècle. Ils avaient été j
duits en v/ngli;(erre vers le milieu du ]3' siècle , eu 1233
portés en Italie vers le même lems. Xi" Allemagne ne !«
qu'au commencement du H' siècle, vers 1306; mais, en |
rai, ta tigurc de ces cbifTrcs n'est devenue uniforme qued
1534. '~
' Le Blanc, p. 071.
* Lohineau, prcf. du second tome de XHUl. de Bret.
' Ward , Obsi^Tv. vur la c'crics dei J/adci:, t. jiïin.
était oïdin
eliilfres ro
CHOBKVÉQUE5. 3iî7
ISTEQUES. Ce nom Tient du grec Xuiftmmiiitoi;, coin-
htoxjiiof, êTêque, et de -fép^^' ^i^*' °^ champ; quand
de ekorivique se donne aux chantres, il semble qu'il doit
ImsKOTcQ: et de /ifm, chœiii'. On donnuit ce nom à ceux
Iraient les fonctious épiscopales dans les bourgs et vil-
n'est que dans le 4' siècle de l'églUe qu'il est fait inen-
is chorivêqiies, que les Latins appelaientles vicaires des
Oa ne voit, eu France et en Allemagne, de chorévttfiiej,
le 7' siècle.
oréviiities n'ciaicnt point ordonnés cvèqucs; ils étaient
it au-dessus de* prélres par leur dignité; et ce rang
inr éiait donné aux év&jues qui ne pouraient pas exercer
ions epiwopalet. Leur droit ^(ait de gouvernei-, dépen-
il de l'éTêque, les villaijcs où ils elaieni éuhlis, et ils
•éauce dans les conciles après les évoques. Ils pouvaient
des clercs mineurs. Alaîslesconcilcsd'Anc^re L't d'An-
ir défendirent d'ordonner des prStres et des diacres ; ce
taupposer qu'ils pouvaient ordonner dessoiis-dincrti. Quel-
cependant, eu Ocrideni, s'arrogèrent le droit d'ordonner
sj ei des diacres, de confirmer, de consacrer des vierges,
e les autres fondions épiicopates. Maïs les papes et les
de France s'opposèrent à celle entreprise.
DDCile assemblé à Paris, en 849, et composé des èi-ér/iies
des métropolitains (le Tours, de Reims eldeRouen, tit
Uneut, et déposa Ions les cAorf'ff'i^ueî qui étaient w France.
'n'Éifiies avaient souvent Gxé ratlenlion des assemblées
oncilcs tenus en France, ainsi que celle des ordoKUnces
ttna. Charleraagnr, en 803. de l'avis du pape Léon et de
les évèques, les avant réduits au ran^ des simples
I leur défendit de faire aucune fonclion jpLscopale; et
: ib n'avaient que l'ordre de prêtrise, on déclara nulles
laiions qu'ils faisaient,
[rëces réglemens, ilss'ingifrèrent encore d'ailmiuîilrer le
ent de coiifiruiaiiiin, ce qui leur fui défendu en 829.
Aoiève'ijitei out cessé, dans le fO'siycli;, ilans l'Orient et
TOME I. -22
33U CHRISHE. " '
dans rUccidenl, on leurs noms et leurs fonctioDS OU éle
tièrement abolis. L'ordination des clercs est réservée aux
ques, qui ont donné à leurs archîprêtres et aux doyens ru
tme espèce de juridicrion sur plusieurs curés.
Il y avait, en France, des évcques dont le diocèse était
étendu, et qui commettaient, en certains lieui, des TÏcail
qui ils donnaient une espèce de juridiction épiscopale ; cl ce
cairi'S étaient proprement ce qu'étaient autrefois les anciens
rév£ques,.coniiDt, par exemple, le grand-vicaire de PorUoùt,
est dans i'arcbevèché de Rouet). Il y représentait rarcherè
et aux ordinations près, il avait une juridicliou épiscopale si
eau ton-là.
CHRÉTIEN (TRÈS). Le titre de Très Chrétien est de
longtems la dénomination caractéristique des rois de Fra
Qrégoire 111 te donna à Cliarles-Martel V Etienne II, qui
en France, appela également Pépin Koi Très Chrétien, cl '
peut-être la première fois que ce beau titre a été donné >
roi de France par un pape. Maiii ce n'est que sous le posti
de Paul II, l'an 1469, que ce titre est devenu une expresstv
formule dans les bulles et Us brefs apostoliques adressés
rois de France. Dans la letiie du concile de Basic à Charks '
on reconnaît que les rois de France sont appelés TrèS'Chr^.
par l'excellence de leurs mérites envers l'Église. Dès le 12* il
ce glorieux titre leur avait été affecld, comme noua l'appl
Jean de Saiisbéii '. Ce titre n'est donc pas devenu propre
rois de France, depuis Louis XI seulement, comme le dit le |
Daniel. A la vérité, le pape Paul 11 est le prernier des soi
rains pontifes qui se soit oblige solennellement i se servû
cette expression en parlant de nos rois ; mais en cela il ne fsl
que suivre l'anLiquilé. François I" se donna à lui-même, i
quelques actes, le titre de Très Chrétien: jenecroispas qa'il
lui on trouve aucun exemple de ce titre pris par nos rois.
CHRISME. Constantin le Grand, ayant reçu du ciel l'ordre
• Godean. Mut. de l'Égl. l. v, p, :
à
CITHAUX. 330
l^barum pour ëtendai'd ', tin F<1 usaf.e jusque dann
B : de là le clirisme cjue l'on voU daus les letues des
conciles et des rois. Il est presque toujours figjurtt
iD le voit ici^i c'est le monogramme abrégé de Jésus-
lettres grecques. Ci'lte 5gurc, ainsi que des croix di-
it conrorniées, sont moiua un nota qu'une espèce d'invo-
DOlre Sauveur, et un témoignage de christianisme.
{Ordre du). Ordre militaire fonde l'an 1318, par
', roi de Portugal, pour animer la nobicsie contre les
Le pape Jean XXIl le conGrma en 1320 , et donna aux
m la règle de saint Benoît. Alexandre VI leur permît de
ir. Depuis ce tems la grapile inailrise est unie à la cou-
t les rois de Portujjal prennent le litre d'administrateurs
ils de l'Ordre du Christ. Les cl>«valiers éiaieni velus de
portaient sur la poiuine une croix palriarchale de f^iteuîe,
d'une autre civix d'argent.
[ST (Ordre du). Autre Ordre miliuire établi >-n I-îvonit:
f par Albert , évêque de Riga. L'objet de l'institut était
des nouveaux chrétiens que les païens perséculaieol.
rsliers portaient sur leurs manteaux une épée et une craix
qui les fit aussi nommer les Frères de l'Épée. Cet
u» clievalieis Teutoniques.
|PBE (Ordre de]. Ordre miUtairc fondé en 1102, par Guy
Migaao , roi de Cliypre , pour la défense de cetie île. Les
%Kn portaient un collier de Inci d'amour de soie blanche,
tùé deilcUres K et S en or, avec une médaille li 'or pendante,
U gravée une épée, dont la lame éisit d'argent et la garde
iffCG cette devise : Securilas regni.
ÏROGRAPHE. T'oyei Cba6tes-p*bties.
FEAUX (religieux bénédictins de), autrement dits Ber~
^. Les grandes ricbessesavaicnt introduit le relâchement
^désordres déplorables dans l'ordre des bénédictins, comme
• voit dans U réforme faite en 910 à Cluny. Saint Robert,
Il deMoléme, aidé de quelques autres moines , vint fonder,
■IWi i quatre lieues de Dijon , une maison qui prît le nom
'•flan. De mort. p<;r
. 4".
340 ClTiiAUX.
aucune addition , avec le Iravail des mains, le silence le
strict, la solitude, renonçant aux dispenses et privilèges
avaient été accordés à l'onire des bénédiciins par les papes.
Cette réforme fructifia ; il j avait à peine 57 ans qu^elIe
fondée, que déjà ÔOO maisons de bénédictins, de tous les
de TEurope, l'avaient adoptée. Kllc prospéra encore plus qi
saint Bernard , ayant embrassé la réforme de Citeaux , fonda
1115 la maison de Cfain*aux, et lui donna un tel accroisse!
et un tel lustre (|u*il fut rej^ardé comme le père de TordrCi
que les religieux de celle maison et ceux deCUeauXjie
Fertéj de Poniignjy et de Morimond , qui constituaient ce i^n'i
appelait les quatre filles de Clairvaux ^ furent appelés du
de Bernardins. Gomme tous les autres ordres, les Bernardiiu
religieux de Citeaux, éprouvèrent des oscillations de fervear
de relâchement. Nous allons citer un extrait des diffé
Bulles émanées du Saint-Siège, pour la réforme des mœnrSi
études et de la discipline dans cet ordre.
1100. Paschal II met le couvent de Citeaux sous sa protectM
spéciale, et défend à tout archevêque, évéque , empereur, roi
prince, duc, comte ou vicomte, de troubler en rien les religii
sous peine, après trois monitions non écoutées, de perdre sa
gnité, et d'être privé de la participation du corps et du sang
Jésus-Christ ' .
11Ô2. Le pape Eugène III approuve la consdtution dîli
charte de charité (carta charltatis), par laquelle , en 1119, M
monastères qui suivaient la réforme de Citeaux s^unirent cnliii
eux. Elle décidait d'abord que les biens des couvens ne s* mkd
pas mis en commun , que chacun conserverait sa propriété d
l'administration de ceux qu'il possédait ; que la réunion n'aviii
pour but que de mener une vie plus parfaite, celle de la règh
primitive de saint Benoit , sans commentaire. Les abbes avaieal
le droit et devaient faire des visites les uns chez les antres , aver-
tir de ce qui pouvait être répréhensible ; tous les ans derait tel
de Citeaux, Il y rétablit l'ordre de saint Benoît à la lettre,
' liull. Ptsidiriu/tij d.iiib lu BuiL mat^, i. i, p. Jo, édition de Luicoi-
. «■*«
CITP.\U\.
n/i 1
un cliapîirc oit les ahlx's étaient obllf^és d'assister; ce clia-
avait 1c droit de lemoutrance et même de destitution sur
[jialres abbés, mémo sur celui de Citeaux. Ce fut donc une
d'aristocratie qui fut établie au lieu du pouvoir monar*
le qui régissait Gluny '.
IS34. Nous donnons presque en entier la bulle suivante de
lire IX y qui peint bien et la situation de ces malheureux
et l'action protectrice de la papauté contre lés injustices :
Comme par suite du refroidissement de la charité dans le
id nombre, Piniquité a abondé de telle sorte, que l'impiété
qnelqueS'Un?, brûlant comme un feu , s'exerce contre les
lises et les personnes ecclésiastiques , avec d'autant plus de
;e qu'elle trouve plus rarement des opposans qui la défen-
it des incursions des mécbans, nous, à qui ont été confiés le
et la sollicitude de ces églises et de ces personnes, sommes
^obligés de nous montrer avec plus de force, là précisément où
jl^nhumanité des persécuteurs s'exerce avec plus de danger.
;^Aussi, considérant que quelques princes et nobles , à l'occasion
droit de patronage , d'avouerie, ou de garde qu'ils préten-
it avoir sur les monastères, granges, ou celliers des moînef,
souvent selon leur caprice; bien plus, que quelques prélats
des égliscit, qui devraient plutôt leur apporter secours qu'op-
tion, exigent de ces maisons du blé, du vin , des corvées,
bêtes de charge pour l'édification et la défense de leurs cliâ-
lax ou de leurs villes, et même pour leurs apprentissages,
Aonmois ou expéditions ; bien plus, que quelques-uns viennent
îrHiiiger des viandes dans ces maisons et y font entrev des
^famines, etc. .. . ** Le pontife défend tout cela sous les peines les
•eTéres *•
Lâu
* Balle Siicrosancia/ihid., t. r, p. 34*
* Bolle Qtiia râfrigescenià , ibid., t. i, p. 76. Un Ifistorien rendant
hnpte de cette liulle qui peint si bien Tétat d'anarchie et d'oppression
bcet tems, se contente de dire : Grégoire IX leur accorde une extmp^
des taxes \ ainsi un acte de protection et de justice est présenté
on privilégex c'est ainsi qu'a été écrite toute Tliistoire de Xi*
ItedeJétos-Ghiist.
342 CITEAUX.
1246. laDocent IV donne aux abbés le droit d'b^iter dl
biens, meubles, immeubles (eicepté des féodaux}, auxtjaebl
moines eux-mêmes auraient succédé s'ils fussent reilés duf |
siècle '.
1265' Clément IV règle l'administra tioa de la.mai«on deO
teaux,à la mori de l'Abbé; donne aux moines seuls le droit d'i
lection -, permet à l'abbé élu d'administrer sans attendre la CM
firmaiion du pape; ordonne aux quatre abbés da Jitkt i
Citeaux dcvisiler tous les ans l'abbé principal, et émet d
statuts sur l'administra (ion et l'emploi des biens tempoidl
écueil sans cesse renaissant de tous les ordres religieux possedi
des terres '-
1335. Nous voici arrivés à l'une des plus belles réionneiq
P vent été faites dnns les ordres monastiques. Nous allons d
\ une longue analyse de ta célèbre bulle de Benoît XII,
l qu'elle fait bien connaître et l'éclat monastique au 14< siècle,
[ l'organisation des éludes des moines, sur lesquelles ona comm
némentsi peu dedétails.
Le pontife commence d'abord par rendre hommage anxW
vices que l'ordre de Citenux rend à l'Eglise; il réunit les fos
lions spirituelles de Marie aux occupations toutes niatérieUet
Marthe, joignant l'élude des lettres sacrées aux acUons it
charité; il annonce ensuite qu'il a porté le joug de cet i
dans sa jeunesse et que c'est en son sein qu'il est arrivé dediai
en cbarf^e à celle du suprême apostolat. C'est là suitout cpt'il
TU cependant qu'il y avait certains articles à expliquer ou & i
former, et d'après les vceux des abbés Guillaume de Citai
Jean de la Ferté, Jean de Clairvaux et Reynald de Morimoi
il jujje à propos d'émettre quelques nouvelles règles, dont dM
exposerons lesprincipales, en les indiquant par les chiffres i
lesquels elles sont rangées dans la bulle
8. Obligation d'inscrire sur uu registre spécial, tout cc I
' Balle Deuotionis, Ma., t. i, p. 86.
• Bulle Parvus/ons. ibid., 1. 1, p. iS*.
C1TBAUX.
343
r" Hé faii d'au peu important daas cliaque maison, afiii qu'on
Hdie toojours ce qui a élé fait, par qui, et à quelle époque.
11. Que le» abbés soient tenus tous les ans <]e reodre compte
MU deiu boursiers de la maison , des recettes et dépenses qu'ils
ont faites.
13. Les visiteais des couveus ne pourront laire durer leur vi-
fite au de-li de trots jours, sous peine de perdre leur place au
durur et ao cliapiire , pour tes abbés, el de jeûner un jour par
•n»«iae au pain et à l'eau peudaQl t'a. mois , pour Us moines.
D'ailleurs, défeaBe est bile de recevoir quoi que ce soit, excepté
e* qui est nécessaire pour le voyage.
26. Ordre aux abbés ou supérieurs, et moines, de se servir
Feulement d'étoffes dv couleur biune ou blanche i et défense
d'aroir des domestiques ['Jo'ni(Wio.<) revêtus d'habits, ou robea
de diversi-s couleurs {partitif aiii virgatit).
37. Défense de toute recberdie dans les vases d'arf^eot, orne-
meu* de Uu, ou autre somptuosité.
38. Que tous les abbés des monastères , excepté celui de Ci-
uaax et des quatre filles principales, ne puissent mener avec eux
plus d'un clerc séculier ou hiquc, à clieval-
29. Défense de manger des viandes ou des potages , iaiti avec
de U viande bors du monaslëre, ou dans les chambres particu-
lières, excepté dans les infirmeries. l,es conlrevenaus sont con-
damnés à jeilner trois jours , au pain et à l'eau et à la discipline
en plein chapitre.
33. Prescription de dormir dans le dortoir commun, parce que
te d'avoir des cbanibres particulières, a introduit plusieurs
innéteiés et il issol niions.
Suppression de la coutume observée dans quelques mo-
es,de don uer à chacun une certaine portion de blé, de
lie vin et d'arfjent.
Qu'aucun revenu ou pension, ou aident quelconque, ne
mit donné aux moines en particulier , pour leur nourriture ou
lear véiemeal, mais que tout soit mis en commun , et ce qui est
nécaaaaire donné en nature.
^Bf7. Que ni lesalilM-s. ni les roureus. on officiers de l'ordre, ne
:i'(/i riTPUX.
SI- pait:i;>eiil les rcvciitis ; mais qiic tnul soit mis en rominuR,
stiii4 peine ilc ^époeîtion pour les contrevenans.
36. Qu'aucun moine ou frère convers ne puisse monter i
cheval, excepte les économes, procurateurs ou |;ouTerneiinikl
granges.
39. Plusieurs moines, oo frères convers , coolre leur» vonj
exprès amassaient de Targent, et sous leur nom, ou sous ua nos
supposé, Bcbetaient des droits, des fonds, des rentes, des pa> ,
sions , des animaux, qu'ils donnaient à nourrir à d'autres, itb :
profit et lucre à payer à eux ou à d'autres en leur nom, on bits,
comme des Irjfii|ii3nls, passaient plusieurs sortes d'autres co»'
Irais; courant ainsi après des profits honteux et poursuirani u I
p^ule qu'ils cachaient et retenaient. Le pomife ordonn
aliliés de confisquer tous ces biens au profit du monastère.
Mais la principale réforme, cl le plus curieux docuineat flff
l'état lie l'ordre de Citeau!<, est celui qui concerne les étude i
faire dans les couvens. Nous allons les rapporter assez au lonf.
)>arce qu'aucune histoire ne nous a aussi bien appris par qad
moyen les ctudes avaient été si (lorissaDtes dans les dÎTers onlni
religieux. Nous sommes encore en plein moyen-àge, cet Jge qlt
t représenter comme rempli d'ignorance et de bl^
lici ce qui se pratiquait pour tes études.
Oi'B:inisalioa lics études (les rrligieui de Citeaui.
.nt pourvoir à ce qu'il soit formé des professeurs 'c
s'iiistiuisent et se distinguent par l'étude de la saci^
in qu'ils portent pour eux ei pour l'I^glisedesfruiud^
veur , d'honneur et d'honnétetc , avec le secoura d**
céleste agriculteur, eic ; comme d'ailleurs on a déjà suffisamment
pourvu aux première études, nous ordonnons pour toiijouisqn'
y ail pour l'ordre de Cil''.iux une univeisiic ou Collège pourrél«ï*
des saintes pages, à Paris, à Exester, à, Toulouse, à Monlpellio
à Salamanqueelà Bologne, et de plus qu'il y ait une iiuiiMn|W
ticulîère à Melz pour les premières études en faveur des AlleraimlS'
■13. Le pontif'^ détermine les provinces qui doivent enïOf^
leurs élivcg i, chaque université; choque province dei
l'on
oudra
barie
or,v
4-2
C
Voula
l'Ord
c qui
lUcot
ïglc, s
sahii
de fa
CITR\IX.
ni <|ii'cllo ne pr/férût
l'uiuvrisiii^ la plu* voisine, .1 1
îyet ses èlÈvCs nu collège <le l'.iri
ttesius de toutes les autres, el comme ta source de îoutcs les
utet'. Il fallait choisir les élèves les plus dociles et les plus
l«a, lesquels devaient arriver à Paris au 1'' octobre, et aux
kires universités vers sainie Luce ou la Toussaint.
44. Tout monastëtc qui a 40 moines iloit envoyer 2 étudians
Paris;ceiui qui en a 30 eu t-nvoie 1 ; celui qui enalSiSU
lolns 1 aui universiiés piovinciales.
45. Le docteur réf;eat du Collège de Paris doit recevoir
le l'ordre 80 livres pelils tournois , et 2lj de son propre inooas-
ére- le baclieliev rè;;eni 25 de l'ordre, 25 de son monaBlère; le
mcurdela bible 10 de l'ordre, ei 20 de son itionasière; tout éco-
icr 30 livres de son monastère. Dans les autres Collèges, les
ibbés ne devaient donner que 40 litres tournois aux docleurs de
ibéologie, et 30 livres aux baelidicrs qui professaient.
46. Oblj^aiion , dans cliacun de c(.'x CoUèf^es , d'un profes-
Kurqui e:iplique la bible hihliquement , c'est-à-dire teztiielle-
mt«,ei qui devait recevoir, outre les 15 livres tournois, 100
■DUS {solidi) de In même monnaie, de son monastère.
i'. Obligation, aux économes et cclleriers, de jurer qu'ils ont
fîilclentent dépensé ces sommes, dont ils devront justifier l'em-
ploi pardevant le régeut. le baclielier, le proviseur, et sept
étclierc clioiBis parmi Its plus discrets.
48. Tout abbé qui aura différé deux tnoîï de remplir ces
oMigalions, sera condamné à les Fournir doubles, moitié aupro-
E' de l'écolier, pour acheter des livres, cl moitié pour la bourse
Ju souvent ; s'il difléie six mois, que l'entrée de l'Église lui soit
"'erdile, et s'il persiste encore trois mois, qu'il soit suspendu
'«offices divins.
50. Que, si dans le Collège de Paris il se trouvait un étudiant
>■ ])irui apte à recevoir les grades de baclielier ou de docteur
éologie, alors les ré^ens de la 1:
!, quod m
■tudiorum, indiitinclè miitantur <
n feront
cipnuiu
un rapport
iiatione vcl geiie-
346 ciTfiAux.
à l'abbë de CiteauXj lequel écrira au propre abbé de l'écodiai
pour l'engager à le laisser continuer ses études.
51. Pour que les élères se consacrent plus spécialeiiienl à J
théologity défense expresse est Csite dans les GoU^^ de G
teauxi d'enseigner ou d'étudierles dW>î(f cenoiuf ues, ou d*alli
les étudier au dehors. Le controFcnant doit être reoToyé à so
monastère pour y être conTenablement puni*
&3. Et Gomoie il couTient et qu'il est très utile que Tétode d
Paris fleurisse entre toutes les autres études, et soit cootiné
sans interruption • il est ordonné que le chapitre général di
Tordre y envoie des docUwrSy des bacheliers ^ des lecteurs Je l
Bible f ainsi que des proTiseurs» des économes, et anlics ofidcm
Le chapitre général doit aussi pourroir à ce que dans les antne
idolUges il y ait toujours un lecteur en théologie ^ que le
abbés recteurs doit eut reccToir sous peine de censure. Le pra
fesseur ne devait s'j iostaller ni pompeusement, ni délicatement
mais professer humiUment et Jé*rotementj se nourrissant à 1
table commune > et se contentant d*nn seul clerc pour serritcu
54. Et comme c*est une chose honteuse et dilbrme , soitM
pour un religieux» de venir s^asseoir sur la dbaire doclonle ave
vanUé et sans instruction . il est ordonné à chaque praiesssfl
d'aiBrmer par serment , qn'à Toccasion de son installation , pfl
lui ou par d^autres, il n*a pas été £iii. en repes^ habits om
chose^ une dépense de plus de l»000 livres toarmeLi
et pnr le bachelier, ^u'il n*a éuè £ùi pour son bnccaLuircat
repas ou fike quelconque.
55. Tout élè«e qui aura étudié pendant six ans en t
dans U maison de P^râ on de tonte autre sn^-ciaée^ et aura él
reconnu capable, pourra y Siiie un cnors Je Bible ; et ceux ^
auront étudie huit ans pourront enseigner les jenùmcas,
5tk Et ce. malgré le règlement de l'université de Vma fû tM-
que personne ue pourra prolesser un cours de Biblu^ s*tl n*a é
die sept ans ; et un cours le sentences qu^apies dix ans»
57. Ordre de lire c«ite buUe tous les ans dans le dapitre
ncnl et <ians cnnqQe monaseere *
' BiiUe Fic/jctfnjT, ibid.. t. i, p. loq
cm[*ux. 347
1475. Sixte IV défend aux religieux de porter des habits de
conteur grise, et ordonne que les abbés ou moines soient habillés
de bUnc en de ootr seulement '.
1565. Pie IV déplore le reUchenient totrodoit i Ciieaax.
Depuis que les monaatères et les priorés ont élc donn^ en
"nmtiule à des personnes étrangères à l'ordre, et au mo jen des
.xemptions de l'union, les religieux s'étaient soustraits à l'ohéis-
nce de leurs supérieurs, et le plus grand relâchement s'était
>duit à Citcaux ; le frère Louis qui en était Abbé eu ce mo-
nt, demande au pape de rappeler l'Ordre à ses anciens ré^lc-
, Le pontife, accédante sa demande, supprime tous les
tvilégei accordés aux différentes maisons, les tonmei toutes
kniite des abbés; casse le droit de visite donné aux évéques
plaor qn'il eiii|êi:herait la visite de l'abbé ; ordonne qoc dans
■ abbayes comme odata ires il y ail nne mensc conventuelle ,
7 l'abbatiale, sous peine de séquestre pour le commen-
itaire. (>ae tout religieux, d'un autre ordre, introduit dans un
)il tenu d'en sortir ou de faire profession de l'ordre, el
léfend , ponr l'atenir, toute union et suppression de couvent '.
I lâTO. Mais sept ans après, une nouvelle réformaiion générale
■ nécessaire. C'est Pie V qui va parler : L'état déplorable des
>ODa«ières l'afBige ; l'ordre de Citeaux est réduit aux dernières
remîtes; dans une visite qu'il a fait faire en Sicile, on a trouvé
*^ nionastères abandonnés on fermés , ou ouverls à tous, ou con-
"Wéa aux usages profanes. Malgré les injonctions faites aux
•™éa comraendataires , les pauvres religieux manquent d'ali-
"^^i et de vétemens ; les abbés intrus absorbent toui ; le pontife
"SOI remettre en vigueur la prescription faite par le concile
** l^tran, qui déclare que la 4"" partie, ou même la 3"* par-
"^ des biens du monastère soit consacrée ou à la fabri-
1"*» on aux ornemens, ou aux pauvres; en conséquence, il
"'donne de réintégrer dans les couvens le nombre de moines
^*^u par les statuts, avec les meubles et ornemens d'église con-
finlit £ttj cuncfû, ibid., t. i,p. 3gg.
H^ Salle h tminenli, ibid., t, n, p. io6.
3'l8 CITEAIX.
venables; arer roflîcp de joar et de nuit; qne 1rs aamùnes, rt
les autres usages du couvent, soient rétablis ; que U, où ks élu*.
des ne peuvent être établies sur un pied convenable, il y ii|
toujours , outre les livres d^office, an moins la BibU et le ct^é'
chisme ad parochoSy les œuvres de saint Bernard^ el qnelqiNf
autres pour Thonnéte occupation des moines; que Ica novidali^
la clôture sévère, Tcloignement des femmes, soient stridemesl
observés; que les commendataires étrangers qui refuseimienl b
nécessaire aux moines soient expulsés ; et parce qne la pnfriàé,
racine de tous les maux là, où elle se gUsie, pervertit toui bia^
dans la règle, qu'elle soit abolie partout où elle a été introdoits *. _^ .
1574. Grégoire XIII revient sur les désordres signalés f/u |ijg£
Paul \f renouvelle toutes les prescriptions, ordonnances et oci-
sures; limite le droit de visite des évéques, le rend aux abbèi
ordonne aux ordres mendians qui s'étaient introduits dans Itf
convens Bernardins, d'en sortir immédiatement, ouf de faire pro-
Cession de Tordre. Partout les abbés commendataires avaient
supprimé les distributions et aumônes qui se faisaient à la poiU
des couvens. Le pontife ordonne qu'on les fasse de nouveau, selon
les facultés de chaque maison *•
1653. Innocent X confirme toutes les règles et tous les pri vi-
lles accordés par ses prédécesseurs '.
1654. En vain il avait été déclaré que les abbés commendataires
n'auraient aucun droit de juridiction sur les moines des convens
qui leur étaient confiés; ces abbés s'arrogeaient le droit de rece-
voir les vœux , de punir et même de cbasser les religieux. Le
même pontife ôte a ces abbés le droit d'instituer ou de destituer
des prieurs , sous-prieurs ou officiers claïutraux , de visiter les
moines ou de les punir *.
1657. Alexandre VII confirme la décision donnée en 1475 par
Sixte ly, que l'abstinence de la viande n'était pas de l'essence
■ Balle FsX initumeris, t. ii, p. 5i5.
* Balle Supernd^ ibid., t. ii, p. 4og.
* Bulle Exponi nobis, ibid. t. v, p. 485.
* Balle Pastoraltsofficii/ib.t.s. p. 49o,ooiifimiée par b bulle £.r/99m
nnhi^, d'Alexandre vu. ib. f . vf. pag. 6.
CJTKAUX. 3 VJ
de la rëgle^ et qu'il appartenait au chapitre gênerai et a Tabbc
Yen dispenser, et qu'ainsi les religieux pouvaient manger des
* îbdes hors du monastère; d'où le chapitre général de 1481
.OTiit déclaré non-seulement que l'usage de la viande était per-
WÉ, maïs même l'avait remlu en certains jours obligatoire dans
kscooTens pour conser\^er l'uniformité ; de plus, en 1498, Ale-
[» sandre Yl avait étendu cette licence pour toute l'Espagne. Ce-
ycndanl quelques moines françiis conservaient des scrupules , et
îl 5 avait des disputes pour savoir si l'on avait pu contrevenir
aÎBsi aux anciennes règles. Le pontife les fait cesser en décidant
qa*on peut user de ces dispenses '.
1660. Suus prétexte d'introduire dans les monastères l'absti-
■eace de la viande, quelques jeunes religieux passaient avec les
anciens certains contrats ou promesses , par lesquels ceux-ci
biiiaienl aaz jeunes moines la libre admin'istration des choses
firitnelles et temporelles du couvent, et recevaient en dédom-
Biigement certaines pensions en argent ou en fruits, et l'exem-
ption des oiBces du chœur. Le pontife casse toutes ces transac-
tions comme nulles, comme contraires à l'esprit de pauvreté, qui
oe peut disposer de rien *.
1661. La latte contre l'nsage des viandes continue ; les oppo-
sans constituaient en France un parti qui s'appelait les abstinens;
ils voulaient en ce moment priver les religieux qui usaient de la
viande de letir voix active et passive ^ et le pontife est encore
obligé de blâmer cette prétention '.
1666. Toutes ces luttes annonçaient la décadence de Tordre ;
une rcfonne générale était nécessaire, AlexandreYlI y met la main;
dès 1662 il charge Claude Vaussin , abbé de Citeaux , de s'en-
tourer des religieux les plus capables et de lui proposer des règle-
mens de rèforme.Ils portentprincipalement sur les points suivans :
Oa recommande des visites «actes et sévères, sans faste et sans
luxe ; que tous les moines habitent dans les monastères et non
. ■ //i supremip ili. t. vi, p. 59.
' tlxiioni nobis, ib., t. vi, p. 1 14.
' IVu/f€r pro, ib , t. ^1, p. i4^<
350 CITEALX.
<Una les chùleaux, ou les granges des eDvirons ; que les cbapi
géoéraux se tiennent sliiciement tous lus trois ans; que tousc
qui doivent^ assister s'y préseatent, et personne autre; qt
ait soi» de tenir au complet, le proviseur, procurateur, docte
régens, et autres officiers de la maison d'éludé de Paris ; qt
destitue tous les officiers qui ne remplissent pas strictement i*
obligations, et que l'on ne mette à leur pUce que des reli^
qui pratiquent V abstinence ; que le silence soit rétabli dq
compiles jusqu'au chapitre du jour suivant ; que tous les con^
■divent celui de Citeaux pour la forme de l'office et da ch
qui est le grégorien ; on tolère que diaque religieux dorme t
une cellule séparée, mais qu'elle soit toujours ouverte de
nière que l'abbé puisse y entrer ; qu'il y ait une lucarne à chl
porte, et que les religieux dorment revêtus de \eanpetiU
puces blancs ; que tout acte de propriété soit supprimé ; que (
qui font vceu d'abstinence de la chair la gardent, et que ceu:!
ne ta suivent pas ne Cassent gras que trois jours par seina:
qu'aucun religieux ne puisse écriie ou recevoir des Icttrea; i
n'y ait qu'uu seul cachet dans chaque maison, celui du pri
qui soit mis à toute* les lettres ; que les habits soient pauv
que les abbés ne portent pas leurs cbapeaui dans le utonasi
mais seulement leur capuce, de même que tous les moû
qu'ils s'abstiennent des chemises ou collerettes de lin (inJ
et collaribus); qu'ils n'en aient que de laine, ainsi que I
caleçons ; qu'aucun abbé ou moine u'eniretienoe sa barbe w
dieveux , ou laisse pousser une mousiacLe à la lèvre supériei
qu'il ne conserve sur la tête que le cercle de cheveux q
nomme couronru; que tous les jeunes moines qui ne soni
aptes aux études apprennent un étal, dont l'exercice leur '
éviter l'oisiveté et l'ennui de la solitude ; qu'on ne reçoire
des novices d'une suffisante littérature, c'est-à-dire qui aieni
les études grammaticales et même philosophiques, si faii
peut, et qu'on ne les admette qu'après qu'ils se seront éprc
chez eux dans le siècle, où les visiteurs leur donneront tme
sion suffisante, stlon les lieux qu'ds habitent ; qu'ils fassent
fcssion de toute la règle, l'abstlueDce de la rtande seule exci
J
»l
bculutire ; qa'oa établisse partoat i
oîi les noric» soient ^UcHpaarË^fatmÊtràVttfiit
.et qu'ils n'en sortent pour les AsdM, 1m «éNÉ wIm
q^'srec des témoii^nages suf{isan3;lM^liMny4tofOM
gré bire paMcr les novices et religUnx 4^ ttOMMIèrt
aatre , même aTec la peine de la prîsOB ; qu^mcOB TC^pMX
paisK, ui'sde graves motifs, sortir du toilTeDt«et<llirduH
rilies ou villages Toisios ; <]ue dans toMn la pioftawi de
OD établisse deux maisons, l'one poor le Btflfdtft l'utn
le professorat, et que l'on y entretieme dci tttlttttpBar y
lea aoTices, qai y teroM CBToyfc dvUMM ki— Ira
«le l'ordre ' .
'0. Les monastËies d'Atlcinsgn<;, de PotogM, àt SslMe, de
et d'Espagne réclaiiieoi contre ce denier artide, et de>
Il qne Ifs novices soient formés i^m kt COBTCds mIiiim
i9s doÎTeni demenrei-, et où ils foDt vœil d'am tublBU fnp^
ttte ; c'est ce que lear accorde Clament X *.
1605. Innocent XI décide que le droit defiserr^poqatdeh
te du chapitre {;éiilral appartient à l'abbë de Gteux Hol, et
: Ton doit y recueillir les voix par tète et non par AËiIÎbb *.
SSQ. Daos certains monastères, k force d'ialrignee, ob pirv^
t i faire élire pour abbés des individus qui n'Auent pat moi-
ideClteaiu- Le pape Alexandre VIII renouTelle lâdrfllBiMfai
it été faite sur cepovot.etl'éteDdà tousle•mDllUliIeadc^o^-
r: il casse ces sortes d'éUctioas et prire Im éleMeim de leur
Hi active et passive '.
ITOO. lonoceut XII confirme les statuu dreM^dant le db^tre
ibéral tenu à Rome le 11 mai 1G99, et dont nooi ct^OM de-
ir dter les suivans :
Comme l'espace de <roi/ ans ne sulfisait pM pour panoniir tm»
'Uttfremd, ib. t. *i|p. aati.
' Erpoiu nohUf ibid, t. vi, p, 334-
' Cam in eaujd, t. ii, p. 463,
' tkbitam, ibid. t. itt, p. S,
352 CiTKALX.
les tiaités de tiuiologie scholastique^ ce cours durera quaire ëut^
pendant lesquels on devait étudier les diflcrens traités dans Per-
dre suivant : f* année, de Dieu un et, trine;'^ 2* aiioé«, des «»-
gest ^^ Ia béatitude et des actes Aumnifis ; — 3* année, deaviev
et des péchéSy de la Grâce et des vertus théologiques ; —4* annc^
de Vincarnationj des sacremens en général, de ïeucharisiie et de
la pénitence,
. Le cour de théologie morale devait être parcouru en trois «aii
outre qu'il devait comprendre des leçons d^ Ecriture sainte j den
ou trois fois par semaine.
Les professeurs doivent s'attacher aux sentiment les pla
communs et les plus probables ; et enseigner de manière à po«r
voir à Tutililé des âmes plutôt qu'à faire briller leur esprit; q«(
si un étudiant vient à disputer par des paroles offensantes aiec
sou professeur, soit en classe soit ailleurs, ou tramer quelque
chose contre lui, qu'il soit sévèrement puni, et à la troisième fois
qu'il soit chassé de l'étude ; que d'ailleurs les supérieurs ne leor
donnent rien à faire qui puisse les distraire de leurs études;
qu'ik assistent eux-mcmcs aux conférences et discussions qui se
font toutes les semaines, et tous les mois 5 que les élèves pendaat
leurrcciéaiion se réunissent en cercle, et qu'ils y dissertenti dis*
putent et argumentent sur leurs leçons.
. Les professeurs de philosophie doivent terminer Jeur cows
dans trois atiSy en y comprenant Véthique ou la morale.
. Quelques privilèges sont stipulés pour l'abbé sorti de diargCi
au lieu de rentrer au rang de simple religieux, comme ToulaitU
règle primitive» Les supérieurs de chaque maison doivent donner
tous les mois un dtucr ou un souper à leurs moines dans le 1^
fectoire des hôtes, pour les soulager un peu de raspéritié des jeâ*
nés, et des autres charges de la vie régulière '.
Ce dernier statut n'est pas le moins singulier.
171 8. Clément XI fixe à six ans d'intervalle la tenue des cha-
pitres généraux qui, auparavant, se tenaient tous les trois ans. La
• lîjpo.'ii /tout», ibid. l. XII, p. bo[).
CITEAUX. 353
raîiou de ce chaogciucni est la dëpense de ces réunions^ les yûya-
|Bi, les absences qu'elles nécessitaient, etc. '.
r 18S9. Benott Xm rappelle tous les privilèges donnes à l'ordre
|Brles différens pontifes, se plaint de ce que plusieurs avaient
lift on mis en oubli, ou éludés, ou enfreints, et en ordonne le
JlAfailien pur et simple *.
1^ 1739. Clément XII remercie Dieu de ce qu'enfin tous les obsla-
Eqoi s*étaient opposés à ce qu'un chapitre gcn^Tal de l'ordre
tenu à Citeaui, ont été levés, et confirme les différens régie-
M qui j avaient été faits et que sa bulle ne rappelle pas '.
Yoici comment était divsié l'ordre des Citeaux eu France et
tfÊA étaient ses revenus ^ :
i* 'Abbayes eommendaUiùes 1 94
I MhÊjtM régulières 34
^..Abbayes deJUies i88
^ En tout 3a8
revenus des abbayes commendataires 8*élevaicDt à la
de 1,350,700
Gras des abbayes régulières à 34 > i3oo
pCaa des abbayes deJUUs k 853,700
f!»Crcst-à-dirc à la somme de !X)545,7oo
^ - Sur bquelle somme la Cour de Rome avait établi une taxe à payer à
EbM|iie investiture, et laquelle 8*élevait pour les abbayes
Brainiendataîres à 3()9,675
^poor les abbayes de filles à ia,8oo
Ce qui fait une somme de 3 1 a,47^
D*après cet exposé on voit que U richesse a été la cause de la
raiiM de tous ces magnifiques établissemens de nos pères ; mal-
gré les prescriptions des conciles, le zèle des papes, les efforts de
ipielqucs réformateurs, les biens des couvens n'étaient plus ap-
' CuMf sicui accepimus^ ibid. p. 58o.
• in apoMtoUcœ^ ibid. t« xm, p. 38o.
> Prmclara^ ibid. t. xv, p.a8o.
^ Tous œs calcub sont Siits d'après la France eecU'Maêtiqut de Tannée
•780*
TOM. I. 23
354 ciTEAi:x.
propriés à l'usage pour lequel ils avaient été dooDés; îb n'
plus même possédés par des religieux. Sous le nom d*abbi
mendatairfiSj cardinaux, archçTéques, é?éque8,prëlals, ann
abbés de cour, consommaient ces revenus dans le £ute, 1
lesse et quelquefois le scandale. Les choses en étaient là qi
souffle de la colère de Dieu souffla sur Téglise de France c
mena à sa pauvreté et à- sa vertu primitives. Qu'elle la
long-tems ; ce serait mal l'aimer que de lui souhaiter de m
toute cette sollicitude des richesses^ attachée à ce que Ton \
une dotation territoriale. ,
L'abbé de CUeauz avait la juridiction ordinaire sur les
premières abbayes de son ordre , qui étaient la Feriéf I
cèse de Cliâions ; Pontigni , dans celui d'Auxerre ; Ckm
Morimont , dans le diocèse de Langres. Ces quatre abbét
les Pères de l'ordre; et par l'arrêt du conseil de 1681 , ils n
vaient prendre d'autre titre. L'abbé de Citeaux était le ch
supérieur général de tous Tes monastères de son ordre, .di
que des ordres militaires de Calatrava^ d'Alcantara et de M
en fepagne, d'Avis et de Christ, en Portiig^. Il avait d
convoquer le chapitre général de son ordre à Cîteaux; il
sidait et dans l'intervalle il en avait tout le pouvoir.
Outre ces privilèges spirituels, l'abbé de Citeaux aviut
en France une position politique, à raison de ses iminà
chesses. A l'assemblée des états-généraux de fioorgognet i
le premier rang après les évèques. Henri Œ, en I5789 loi 1
le rang de premier conseiller au parlement de Bourgogo
Quatre papes, Eugène III, Gr^oire YIII , Célestin ly
noit XII , ont été moines de cet ordre ; on en a tiré quai
cardinaux et de prélats.
Quant au collège de Paris, dit des Bamardins^ c^ (
thieu Parb de l'ordre des Citeaux qui obtint en 1244, d
Clément IV la permission de le bâtir; en 1246, il acquit u
dans la rue du Cliardonnet, par échange, avec Tabbé d<
noines de saint-Victor, oii il bâtit ce collège, sous le rè
saint Louis. Le.pape Benoît XII, natif de Toulouse et n
de cet ordre, fii commencer le bâtimentde l'église de ces re
ruLlSES. 3.j5
p. Le cardioal Guillaume le Itlanc, aussi bcrnarilin, la con-
4ja'au poriail, il augmenla le coiléfje d'une biblioiliè-
n (aveor des écoliers, pour y étudier la lliéologie; aucou de
e subsiste maiiiteoant.
ntMtwsdeCileaus deClairvaux, de Poniigny, delà Ferle,
Boriniont, portaient une robe blanche avec un scapulaîre
r dessus, et une robe noiVebora du cloître; lorsqu'ils offi-
..t ils étaient vêtus d'une robe blanche appelée coule, courte
.ysfii ^ grandes manches, ei cliaperoii dt; la même couleur ;
v >t c« qui fajt <[u'ils étaient appelés moines blancs., pour les dis-
iiiguerdes bénédictins deCtunyqui étaient nommés moinesnoirs.
Pour les setvkes rendus aux lettres, à l'état et à l'Eglise, voir
•^ ■■inicTI»» ET RELICItDX.
'. VL'SES Dins le corps des nctes de presque tous les siècles
nconir* des c/awjej dont il est intt'rcssani pour la diploma-
.,-^ de counaître les époques et les Toi mules.
On peut distinguer plusieurs aortes de tlau^es à raison de leurs
iffèrens cbjits respectifs : les clauset dérogatoires, comminatoires ,
!i •rffatoirci , dt reserve, de précaution, de renonciation, etc.
■^ claii-fts abrogatoires, ([ui dérofjent ^ tout acte contraire ne
pis rare!< * elles remontent aux premiers tcuis. C'est ce qu'on
. , : une actuellement et depuis bien ilu tems par le mot nonobs-
tni, qui vient certaÎDcmcnt'de la clause nonchstuntihus appcUa-
tnibui , copiée sur les actes de la Cour de Rome, qui se glissa
'ir.i les lettres royati's, les ordonnances et les contrais d'e'cbange
1 '.' siècle. Au H' tes clauses sont très- commune s dans les
mes de iiO£ rois, où le nonobstant revient souvent. Dans le
->:t.-cle on dérogeait non-seulement à tout acte existant, mais
•■-(lie aux actes à Ti-nii' par cette formule assez commune, nenobs-
tfil toutes les lettres impéirées ou h impéirer, à c- contraires.
Les clauses dérogatoires n'ont été introduites dans les bulles
ue »e(s le \ 2* siècle au plufôi ; el «pioiqu'elles coient fort an-
iHims, <e n'«t (juèrcqne dans ce ïiècl? qu'elles commencent h fi-
urer ainsi que les autres clauses dans les di|)loijii'sdessoUTeraius>
Les clauses comminatoires ne furent pns-seulcment apposées
ir ceux qui ayanl la force en main pouvaknl les faire exécuter.
356 CLAUSES.
mais encore pai' des personnes pi îvées. Sans douli. que li
auionsaii.'Dt les parliculicis, cl dcvaienl leur prêter inaioi
D'ailleurs les princes y rtaieal iiilcnssés, parce que le Gx
ayaut-cause parOgeaienl le profit ilcs amendes. Pour don
denerfjie à ces sortes de ilauscs , les parUcuUers annoii{
souvent que c'était à Dieu ou à ses saints qu'ils raiaaieiil l(
natioQs <, et que cmlle puissance ne devait consêqueuiuiei
cbau);er l'ordre.
Dans les premiers tenis de la inonarcliie 3, les partiel
infligeaient des peines péeuaiaires aux violateurs de I
actes : mais on ue voit pas que les rois de la preniiérc
aient eu recours à ce remède ; leurs successeurs l'ont ciiif
plus communément. Les papes n'ailoplèrent ce moyen que
le commencement du 11' siècle environ ; et Alexandre lirai
lua la peine pécuniaire aux anallicmes. Les clauses
toires ne reparaissent point au 12' siècle dans les simples U
des papes, et c'est presque pour ce lems la seule marque pi
l'on puisse distinguer leurs lettres de leurs bnllea ordia)
Voyci Mkkaces.
I^es clatues imprécaloires. l'oyez luPBÈCATions.
Les clauses tle réserve, par lesquelles on déclarait ne faire
à autrui, ni empiéter sur la juridiction ou les dioits d'un lier
doivent commencer à paraître dans les diplômes qu'
Celui de Louis-le-Gios de 1113 pour la fondation de Saini-H
de Paris , s'esprime aiosi : Salua aulhoritau , Saho jiire , i
débita obedientid Senonensis jirchiepiscopt et Parisientif Efii
On s'est presque toujours servi pour ces clauses de réseï
usage dans les siècles suivans , de Vexpvesiioa Sa/vo jare,
«ulkorilaU , et en français : San/ le druit d'auîrtù , ou taitf
droit et celui d' autrui. On s'en sert encore dans les actes,
Les clauset dâ prJcautwn ont été invcnicea pour la sùrelé
proque des parties. Fo^. Annonce. |
Les clauset de renorKiation ne sont point rares dans lei
• DeReDipl.p: I14.
CLEHCS. Sli?
•lepuU le 12' siècle. La formule finale des actes de notaires : re-
^luant , proineitnr.l
rWe« de I
, est eucDie un reste de l'utagc des
celles d'atijourd'liui sont implicites,
— wU les autres ëlaient souvent délaillces.
P On «ait que,par lui eflel des libellés dites gallicanes, les clauses
ftwéices dans les tesciils de la Cour de lioim; ne sont pas toutes
' 'lies en France ; on rejette celles qui sont contraires aux ina-
es du royaume , et les bulles papales ne sont reçues qu'avec
' . clause ! Sans ad^pUr, etc.
CLEMENTINES Recueil des Décrétalcs du pape Clément Y,
Mtblié en I3l7 par raiitoriié du pape Jean \X1I , son successeur.
CV recueil fait parité du Droit Canon i les matières canoniques
, .nt distribuées à peu près suivant le plan obserré dans les Dé-
lies de Grégoire IX. fo^-. DtcB Étales.
<iii a aussi do a né le notn de <^/em«nti'nei à une collection de
plutieurs pièces , nltribuées faussemeut à saint Clément , évèque
^ fioaie, mais vénérables par leur antiquité.
CLERC Cl CLÉRICATURE. On comprend dans le Droit
E^anon sons le nom de clerc , tous ceux qui sont consacrés au
^rvice divin; la cléricature (sl un eng3f;einenl dans l'Eglise et
'la us la profession ecclésiosliqne. Le premier degré de la clérica-
f'^e i-st l'état de siniple tonsure. Les degré» suivans sont leg
Quatre ordres mineurs de /'orfierî, lectenrs,e%uriisles e\a<:ol^rlei.
\n dessus des ordrei mineurs , sont les ordres sacrés ou inajeutt
de taiis-diaconal , diaconnt eiprélrîse. XJépiscopnt et leu autres ili-
î'iités ecclésiastiques sont encore des dej^rés au-dessus de la prc-
>iïe. Ce» difféiens degrés de cléricature com|iosent ce quo,.
^pelli^ Vhièrnrehie eccliiiasiique. Les moines ne furent appeits a
K cléricature qu'eu 383. par saint Sirice, pape.
Il j avait, avant 1789, plusieurs priïil^geaaiiacUé» à l'état de
IsfC I îU consii trient :
]• En ce que le cleigé formait le premier ordre du royaume.
2* En niaiière civile, lorsqu'il s'agissait d'actions pcrscunvlles,
^ ecclésiastiques avaient lepriviléjje de ne pouvoir clic traduits
je par d(?vanl le jn{;c d'église. En matière ci iininel[<! ils t'tnicnt
3âB
CLERCS,
d'abord jugés par le ju(;c d'église pour le délit commun ,
le juge royal pour le cas privilégié.
3* Ib n'étaient sujets en aucun cas à la juridiction do,;
<]e8 maréchaux , et les présidîaux nepouvaietit les jugera
charge de l'apiiel.
4° La contrainte par corps ne pouvait être exercée contr
i moins que ce oe fût pour tiinic de siellionat, ou auln
qui [es faisait juger indignes de jouir du privilège de clâ-ic
5* Ils étaieul exempts de tutelle , curatelle ,' collecte dt
pât9 et autres charges semblables, et de la taille dans les pi
elle était personnelle.
Mais ces privilèges n'étaient accordés qu'aux clercs com
dans les ordres sacrés, aux bénéficiera, ou attachéi sctwlli
au «errice de quelque église.
Voici maintenant quels sont Its privilèges des clerci et
dans les ordres ; ila sont exempts du service militaire , des
tiens de juré, de toute tutelli
insaisissables. Pour tout le lei
CLERCS réguliers; AiSét
mëreiit dans le 1 6° siècle, poi
des différentes parties
abeolusi les autres des vœux
iielLe , et leuis personiu
int soumis à la loi comu
ociétés de prêtres qui i
: eiicomniunautê, ets'oi
. Les unes faisaient dei
impies ; et d'autres, telle qui
de l'Oratoire n'en faisaient point. Parmi les clercs réguUi
comptait les 1 hcaiias , les Jésuites , les Samabîtes OU c£
suirtl Paul , ceux du Boit Jésus , de la Mère de Dieu , d<
Ma^-eul ou Somasques, les l&inistres des Infirmes ou de biem n
ceiu des Ecoles pies , les Oraloriens, les DoctrinaireB, les
rijl&t. For. ces noms.
CLERCS Ut la vie commune. Établis vers la fin du l4' i
par Gérard Gioot, ou le Grand, natif de Deventer^ ville des
Bas. Cette congrégation se repandit dans la Flandre, la Fi
Wesipbalie, l.t Gueldie. le BrabanL. Eugène IV et ?ie V I
cordèrent des privilèges j mais elle n'a poiut subsisté. Im
I Voir Heurion, Code Eccles. frm
iëlé ou clianiiécs en aéiiiinaîies , ou ilonnres & d'autres
((l'cti'gieuxbënédictins de). Les ravages des Lombards,
Mes Sarrazios, en Bspa^ne, des Normands, eu {"rancc ,
b'perpéiuelles, Vigtiorance.' avaient réJuit au plus triste
Ec si floi'issani d':s Bénédictins. Presque tous les moine*
mersès, ou menaient dans les couvens une rie scand
non, moine d'Autun, aidé de deux autres de ses co
Bill cl Aldegrin , se proposa de remédier à ce irisie
feimença sa rérorme avee !ouze moines, dans l'abbaye
Pj qu'avait fondée, en 910, Guillaume , couile tTAuver-
K d'Aquitaine. Peu â peu, celte riforme se propagea, ei
tèl'ancieone régularité monastique- La congri^tiation dfi'
lu première cou grevai ion de plusieurs màisnns de bê-
nintes sous un seul cbeT, et immédiatement soumises au
■nt Cluny , quoique tous les moines suivissent la règle'
Venoll, chaque abbaye i^iail indépendaule de l'autre, et
l'ion eTêque *. ■»
fe nous l'avons fait pour la maison de Clleaux, nous
ire l'analyse des principales BulUsqui ont l'ortiré de'
pnr objet, et qui rious feiont connaître les difTcrénles
■ •ou bisioire.
USalliKle II rappelle cl coulirme tous les privilèges de
Il lariout celui de relever seulement du pontife de'
k'd'étre soumis à son seul examen ; parce que, dit la*
K*a fondation Cluny a été doiioé en propre au sicge'
e pouvons mieux faire comprendre quel était ft
pie l'élat déplorable de l'ordre de Cluny , qu'en tradui-' '
mbule suivant, que Grégoire IX place en tète' de ta
rëfurniation adressée à l'abbé de Cluny et aux diâéfenV
\lfotdret
'Ênl. BUtdesorilr.rel.,t. i, p,
tiltU monatffcie, ilans le flii7l. .
m-
;tGO CLUNY.
•> Bcliemotli,non content comme le bceuf de manger les piil*'
mais désirant aviilement des herbes cltoisies, fait la chasie a«1
instance aux 3ines d'élilei non-seulement en dressant des finbil
ches et des picges à ceux qui inatchent avec simplicité, inaïicl
core en tendant des lacs et jetant des fdets contre ceux qoi I
sont réfujjiës dans la solitude pour y vaquer à la contempltlioi
En effci, nons nous sentons en secret accablés de douleur, et I
public couverts de lionle, quand nous voyons cet ordre de Chu
planté de la main de Dieu dans le paradis de l'Eglise, après aT<
étendu ses rameaux de la mer à la mer, et produit si long-to
les fleurs les plus suaves et les fruits les plus abondans de vert
cliangé maintenant en vigne d'amertume, ne produisant plus q
des fruits Bauvat;es qui agacent les dents, changé en piège et
ruine, en pierre d'offenUon et de scandale, aux deux maisons tll
raël, c'est-à-dire aux âmes contemplatives et aux âmes activa
Vos maisons en plusieurs endroits sont désolées comme après 1
ravages de l'ennemi; plusieurs sont abandonnées comme un ol
hrage dans une vigne , ou un abri dans un jardin , ou une ri
qui est ravagée. ■
En conséquence , le pontife leur impose les rëgleneoi «
vans :
Qu'un chapitre général se tienne tous les ans , ou l'on tn
sans éf[ard pour personne du rétablissement de la règle preiniti
que l'on y nomme des visiteurs pour corriger les couvens, Tr
prieurs des Chartreux y seront reçus, non pour y exercer auci
juridiction, mais pour préparer et diriger les délibérations;
pour rendre compte au pontife de la diligence ou de la néglitiei
de; délibérans; i]uc l'on n'y reçoive ou donne aucun prêtai
que tous les procès soient définis en dernier ressort par tes cl
pitres généraux.
Que deux abbci et deux prieurs soient nommés pour viiiUI
corriger tous les ans l'Abbé même deCluny ; que tous ceux q
sei^int convaincus ou forlemenl soupçonnés d'avoir obtenu i
bénéfices an moyen d'un accord ou don (juelconque , soicntd
si^, cl qiiMs ne puissent obtenir jamais dignité ou bonnenriil
1-or.iit
CLUNY. 3G)
Une lue ceriaint abbéa , pour empêclier Ici moines Je se
|k> les reléguaient dans des uionasièies éloignés, Us visi-
dCTront se dire représenter le nom des niuines »orlis du
Dire pendant l'année, s'infomter des raisons qui les avaient
iljfitr, et punir l'abbé si ce départ éiaii injuste.
iBte de conserver plusieurs prieurés , ou de demeurer seul
p prieuré.
t,tous les moines mangent dans le même réfectoire, du
rpain et de la même cuisine ; défense de manger de la
i
ÛKun moine ne puisse, dans le couvent ou au dehors, être
k cuculle et sou froc , ou sans cucullc et chape régulière ,
Ecouteur, non somptueuse, mais telle qu'elle ue passe pas le
iSÛsous i et qu'aucun abbé ou prieur ne puisse aller à cheval
foupière et selle rcguU. re , de modique prix ; ou qu'aucun
li cheval ne porte des chapeaux de feutre, ou tous autres
■U) OU de cbaussurrs non k courroies ; que personne, en au-
Itu, ne fasse u&age de iUDi(|ues, ou suilouts de couleur, ou
Wz de béie,oude chemises, ou de Itnjjes de lin, ou ne porte
feils fendus par devant ou par derrière; ou n'ait une chape
te, ou équipage pour son usage particulier.
■kt aui chevaux et domestiques, on pei-met à l'abbé de
< d'avoir seulement seize chevaux , et les aulres abbés six;
cors conventuels , trois ou quaire , et les autres prÎL'ur*,
}ne l'abbéclses prieursn'aient plus pour domestiques des
f ou des nobles revêtus d'habits somptueux et de diverses
In, mais des homiAes d'^ge mûr et de uiœuis honnêtes,
fanse aux ahbés et prieurs de contracter des emprunts ou
•e des dettes, que du consentement de la famille qu'ils di-
^et des hommes probes du lieu qu'ils habitent,
pmmunication pour les moiues quiieiiennent la propriété
jlque chose. ^
nace de Tindifinalion divine contre l'abbé de Cluny et
bës et prieurs qui exercent contre leurs sujets di^ cxac-
tt des extorsions, de (elle manière que le nombre anlliiue
oines est dimiunc dans b plupart dce coiivcns, tandis qu'il
I
I
362
CLUNY.
est évident que les biens ne leur ont été concédés par la pi
dévotion des fidèles que pour diriger les moines qoi leur
soumis, et pourvoir à leur entretien , afin qu*ils paissent pli
librement servir Dieu.
Et parce qu'on ne doit point faire labourer le boeuf
trop jeune, défense de recevoir pour moines des enfansavsKs^
15 ans accomplis ; que toute femme soit éloignée du couvent ^^
du chœur '.
12&9. Désirant, dit Nicolas IV, établir le bien delà paix et
l'union d'une concorde stable parmi les moines de Clunjy ^%
voyant qu'il y avait dans la bulle de Grégoire IX certain
clauses qu'il était uop difficile d^observer , il juge à propos de'
qiodifier dans les articles suivans.
Les moines de la France devront tenir le chapitre génér^a.1
îQiis les anSt >nais aux de L'Augleterre , de l'Espagne, de l'Allé
magne et de la Lombard ie ne seront tenus de s'y rendre qm^^
tous les deux ans. — > Régleniens sur les élections desdéfil^^^
teurs et visiteurs , et recommandation d'observer les règkmi
du chapitre général.
Cependant les règlemeus n'obligeront pas sous péché mor
mais seulement pour la peine , à moins que ces règleinens ne
rapportent à quelque observance essentielle de la règle.
Obli|{&tîon pour l'abbé de Clunj de rendre compte de ses re«
çettes et de ses dépenses ; défense de donner les prieurés ou
doyennés aux bâtards ; défense de donner des bénéfices à d'au-
tres qu'aux personnes qui font profession de l'ordre ; la permis*
sion de manger de la viande laissée à la sagesse de l'abbé ; d^
fense à Tabbé d'excommunier , de jeter en prison ou de séques-
trer un moine qui eu aura appelé à l'abbé ou an chapitre géné-
ral»
1 563. Le concile de Trente, dans son décret sur la réformation des
réguliers, recommande l'observation exacte des trois vceàx d'o-
béissance, de pauvreté, de chasteté, et la vie commune; il défend
' Behemoik^ ibid., t i, p.74.
^ Xegis paci/ict, ibid., t. if p. 161.
l*^«^
^
CLUITY. 363
à toot réguliers de tenir ou poMéder, même au nom du cou-
nÊà, «ucnBe Uent, menÛist ou immeubles , pas mène pour en
neir dmpkment l'usage, Tadministration ou la commende,
■nsit veut seulement que tout soit administré par les officiers
déscon^eiw.
Le concile accorde pourtant à tous monastères d'hommes et
it fanmea, même mendiants, la permisiion de posséder des biens
fmi$^ excepté aux religieux de Saint-François , capucins et mi-
«to rDosiBrmiice«
ré^plHw, tous prétexte de. prêcher ou df enseigner, ne
se mettn.âii serrice d'aucun pr^t, prince» université'
•u eonuBapanlé ; mais tras devront ètiê réintégrés dans leur
casvene.
Ondonne ^*une stricte cldlure soit rétablie dans les maisons
daa leligigusea^qoi ne pourront, sous aucun prétexte, sortir de
kor couvent , et leurs couvents defront , autant que possible,
êtoeémMb dsuiia Vénceinte des villes.
Ordonne ^ue tous les supérieurs aS supérieures soient élus
à 11 majorité des suffrages el au scrutin secret ; que l'abbesse ,
yrinure ou supérieure soit âgée au moins de 3^ ans , et n'ait
qa^nne seule maison à régir.
Soumet à k j^uridiction de l'évéque tous ceux qui , dans les
moMUtèreSi exercent des fonclfons curtales sur des séculiers au-
lice que les domestiques de la maison , exceptant toutefois le
de Gluny et toutes ses dépendances , el les autres
dieb d'ordre \ à Vévêque aussi Is droit de régkr toutes
ke préeéaiiees^ entre les différens ordres.
Il fixe la profession à 16 , et, après une année de noviciat;
les filke devront avoir 19 ans; et ordre est donné aux évo-
ques de visiter chaque novice , et de sSnfbrmer d'e;\le si elle n'a
pas été contrainte ou séduite, et si elle sait ce qu'elle fait ; aua-
dikne centre ceux qui forcent quelqu'un d'entrer en religion ,
eu qui l'en empêchent.
Obligation des visites annuelles pour corriger les maisons.
Le concile déplore de voir tant de monastères donnés en
coflimeni/tf, et voudrait les voir rentrer sous la discipline coni«
364 CLUNY.
niuiie; ccpcadant, vu la dureté et In (lîRîculié des temi, ordonr^
que, dans les maiBons en commande, on nomme des suiximu*"
ezeuiplairet et capables, et que doréuaraiit ou oe noinuiequ^^
des sujets de l'ordre , ou qui dans six mois ea fassent profcs^^
sîou ' .
1695. Innoi-'ent XII s'occupe encore de réformer Cluay ; toic»-
ses principales prescriplioni :
Qu'on ne reçoive dans les couveus de Cluny aucun moîned'an
autre ordre, régulier ou religieux mendiaut, que du contente-
mem de l'abbé de Cluny et du siège apostolique , avec l'agré-
ment des religieux qui doivent le riccvoîr . et qu'après avoir fait
au moins un noviciat d'un an, et avoir été déclaié capable par un
scrutin secret.
5. Qu'aucun abbé ou prieur commendalairc ne s'avise de re-
cevoir des moines do son autorité privée , mais que tout moine
soit re{u, d'apièi la rè^le, par les moines du courent où il doit
entrer; qu'aucun d'eux non plus ne puisse disposer d'aucun des
biens ou revenus du couvent, dont ta disposition doit appartenir
au couvent et moines du même monastère, et cela nonobstant
toute coutume contraira, qu'il faut plutôt appeler corruption que
coutumc-
6. Qu'aucun moine, même nommé par le saint siège ou par
les coUateura ordinaires des bénéfices, ne puisse cire admis dans
l'ordre en vertu de ces provisions, mais qu'il soit obli{;é de faire
un noviciat d'un an , et subir ensuite l'épreuve de l'examea et
du scrutin des moines du couveut : s'il est refusé, il devra se re-
tirer de l'ordre, et céder le bénéfice dans les six mois.
7. Aucun ne pourra faire son noviciat ailleurs que dans les
maisons désignées spécialement à cet elTet par le cbapitre (jéné-
ral de l'ordre.
S. On choisira dans cbaque province les monastères les plus
convenablement situes, et l'on y él.iblira ]0 , ou au moins 8
moines, afin que le service divin puisse s'y faire décemment; et
si Il'S revenus du couvent sont insullisans , que l'on y pourvoie
par suppression ou union d'olliccs.
■ Corw. Trùl. Se«. -i'i, de rfguU<rib,i>
CLUHY. 305
9. Yoid quelques règU» pour l'appUcaiion des nuiuct cl Tu-
des tlHHCl»
ùk M poinm liea demaoderi pour la pardon mmuifikale. aux
fikuif i •> inbntitiiti qui depnw quarante ans n'ont jamais
ipund ancone nante^ ou portion monachale, et dont les reTcnus
■ds ne sTélferent pas à l,iOO livres. Et comme cet article ne peut
■aM|acr de susciter de nombreuses discussions, on prie le pape
fuser de son ponroir pour faire Isire au plus vite un inTcntairc
dffSKffaus de chaque eonvent.
IOl Défense pour TaTenirde payer aux moines', des pensions
■r amurriture ; mais que tout soit mis en commun et
iwiré pur les emèriers et procurateurs , lesquels pourroic-
rsnft snuE lemns matériels de chaque moine , avec obligation de
lendrc compte à Tabbé ou au chapitre au moins tous les ans.
11. Ordre de tenir tous les trois ans les chapitres généraux ,
Isa^-tcins interrompus , et qu'on n*j admette que les abbcs,
piieaiBCC doyens des couTcns.
IS. Pouvoir donné aux visiteurs d'envoyer les moines dans
les ftoasuas de la même provincei et même dans d'antres pro-
■JMtjeSt si les abbés de Glnny et les chapitres généraux Tordon-
14. Le collège de Tordre , fondé à Paris, ne pourra plus cire
donné eotitre de béné6ce| mais sera administré sous rautorité
de IVbbé de Quny ; cependant le sieur Louis Moreau, titulaire
actuel 9 qui a ri bien mérité de Tordre, ne pourra en être reiir<^;
personne en outre ne pourra se loger dans ce collège , excepte'
qui le dirigent, et les écoliers qui y sont élevés.
15. Comme l'ordre deCluny doit plus à la noblesse française
tout autre ordre, il y aura un certain nombre de monastè-
res ou seront reçus seulement ceux qui auront lait des preuves
indabitables de noblesse.
16. Obligation de porter l'habit de Tordre, la robe, le scapu-
Isire sur la robe, pendant de telle manière , devant et derrière,
qu*il paraisse tout à fait sans globules ; défense de manger ou
boire dans les tavernes, ou de sortir sans la permission du prieur;
rétablir partout la vie conmiune.
18. Plusieurs moines, pour se donner le plaisir de lO^ffh
et de sortir du monastère, suscilaieDl des procès: ordre «{ue tau
les procès des moines soient terminés par le jogement àa rai-
teurs,' aTecafipel à l'abbé de Cluny.' — Rétablir les couvent m-
nès. — Défense de laisser entrer les fetnines. — Plusieurs relJgitiu,
pour ne pas montrer leur tonsure, portaient des perruques; otitt
de les supprimer-
23. Après que les novices auront fait leur année de nOTlcitl,
ils mèneront (encore pendant deux ans la vie régulière dans les
mêmes monastères , avant d'filrc envoyés dans Icj collèges. On
désigne pour noviciats les prieurés de Saintes, de Clinrlicu*
d'Aobevilk , 6e Nofjenl-le-Notrou , et de Nanlene , et pour M
stricte observance, la sacrée abbaye de Cluuy, et les prieures â*
Sainte-Marie, de la Cliarilé, et de Saint-Martln-des-Cbamps, 4^
Paris.
24. Déplorable état de relâchement et Ae ruine de qnclqncd
abbayes. — Défense aux moines du port et del'usagc des armes,
de toutes chasses él dé tous jeux de hasard *.
En ( 789, l'Ordre était divisé en deux brancties: l'une connue
sous le nom à'ancierme Observance, el l'autre sous le nom d'élroùe
Oinerwaiice, o\t A' Oh sentait cf réformée. La bulle d'érection de
l'abbaye de Cluny l'eiemptait, ainsi que son territoire de la ju-
ridiction de l'Evéque; cette eiichipiion avaitmêmeété conlîrince
par le Concile de Trente : mais peu avant IT89, un arrêt, d a
conseil la soumit à l'évêque de Maçon. Elle était tenue en com-
mande par un abbé nommé par le roi ; cet abbé était le chef des
deu» observances, et prenait le titre A'abhé, supérieur giaériii,
et Administrateur perpéluci de tout i'ordre de Clun^. Il était en
cetie qualité conseiller-né au Parlement de Paris. En 17^0,
c'était le cardinal de la Rocbefoucault qui e'tait abbé de £luny
depuis 1757, avec un revenu de50,000 li.
L'église de Cluny é[ait uno des plus grandes de la France , die
avait 600 p'ieds de long sur 120 pieds de large; tl y avait aussi
une bibliothèque célèbre par ses manuscrits. Mais l'église et le
• PastoralU qfficii, ibid., t. m, p. ii45.
COLLÈGE. 367
is foi) par les calvinisies, ont ^ic dSmolls au
itfncement «le ce siècle '.
, Ctut congT^gaiion a donoë trois souvemins pOnlifês à l'é;^risc :
SrfsoWe VllI T tTrbain II , Paschal 11, et im grand' nOmbre de
i£aaux eL de prélats.
Les religieux de Cluny étaient appelés dans plusieui'!! ^nont ,
Bcufi noirSf parce que leur liabît était de celle couleur, et pour
^dutioguer des religieux de Gîlcaux, dont l'iiabii ^taitblauc,
l^ijDi |ioar celte raison ont été nommés moines blancs,
Lt3 études des moines de Cluny étaicuL organisées à peu près
MDinie celles deCiteauj (voir ce moi) . Comme les Bernardins, îla
^irol à Paris un collège <iui avait été fondé en 1269 par Tves de
^crgj, au coin de la pbce de Surbonne ; il lit aussi construire le
igjïcrtcâri: ,1a cuisine) ledorluirel la nioilié du cloitre. L'église,
^Fsutre nioitic du doilre, le ciiapitrc et la bibliottièque, furent
Jpouraîtâ pac ïves de Cliaasant , son uereu et son successeur en
teve abbaye. L'hôtel de Cluny est tout ce qui en reste. Vcfir
lÛÊpICTITIS ET nELICUUX.
COLLATION OEBBHinces. Voyez BÉNiMcts.
COLLËfïE. En général, ce nom est donné k nne assemblée de
(crtaios corps ou sociétés. Clicz les Romains, il y avait un collé|;e
ia auguns; celui des jeux capitotins , celui des artisans, de»
^karpCDticiv, des potiers, des fondeurs, dos serruriers, des in-
B^icurs , el beaucoup d'autres. Ce fut IVuma qui divisa le peuple
naiain en collèges. On dit, à Rome, le collège des cardinaux ; eu
iUemagne, le collège des électeurs , et le collège des princes i et
a France, ou disait le collège de l'amiraulé.
Les Romains en établirent en beaucoup d'tmdroits , et surtout
i^I»sles Gaules. Les plus fameux furent ceux deMarseille, de Ljon,
4'-Auiun.deBesanjon,etc. Les mages, cheïlesPerses;les gymno-
•ophistes , chez les Indiens ; les druides, chez les Gaulois , cnsei-
iKDaicnt les sciences ii la jeunesse. Quand la religion chrétienne fut
^blie en France, il y eut presque autant de collèges qu'il y
■Tait de callie'drales, de cbapitres et de monastères ; mais tes col-
' Voirifuc. <fa/'aMi^(£B t^Aui/. parM. Loraia. vol, in-l. i94o.
368 CUM)1K>DK. ■
Ir^cs ne coiiiiiiuiicèrtiiil {jui:rc que du Unis du Ciurltunagnc.
y apprenait aux enfaiu les psaumes , la ninsiqne , l'arilliinélii
la gramiiiaii'p, etc.
Sous différeiis pritexles, les calliédrales, les chapitres «
monastères abandonnèrent en grande partie l'enseign^meiil
la jeunesse; et c'est de celle époque qu'ils commettcèro
pci'drc leur induenee.
A l'cpoque de la rêvolulion, il y avait, à Paris seulementi
collèges, où la plupait des ciudisns étaient reçus et dictés
tuitemenl. Parmi ces conè(;es on distinguait ceux de la Sork
fondé en 1252 , et qui subsiste encore ; des Bernardins on
Citeaux fondé en 1244 ; des Cordeiàri UtnAé en 1253 ; de Ci
fonde en t269 ; le Collège Rojalde France fondé par Fratiço
en 1530, pour y enseiijner toutes les lanj^es et tous les arc
qui subsiste encore avec éclat ; celui des JéttiHcs foniié eu I
et le collège Mazarîn ou des Qtiati^-JVations fondé en 1688.
COLLIER [ordre du), ou de S. Marc,queledof<edeVeoi:
le sénat donnaient a ceux qui se distin^juaienl par quelque)
action, soit citoyens ou étrangers. Les clievaliers n'avaient f
d'habit particulier, ils portaient seulement au cou une cbaloet
à laquelle était ntiacliée une médaitte d'or, où était représcn
lion ailé de la république.
COMMENDE. Du mot \!H\ncommendare,toa&er.Jhiuï
{jine, lorsqu'une Eglise était vacante, l'évèque la confiait i
ecclésiastique vol»io; de même, lorsqu'un béncTicc ne pouvait
desservi par un véritable titulaire, on en donnait la simple
miaistration à un ecclésiastique. D'après le droit , on ne A
pas donner cette administration pour plus de six mois; ma
grands obus s'introduisirent dans cette matière ; il arriva bi<
qu'au moyen de la conimendc, donnée à vie, la plupart àt» 1
lices réguliers passèrent sous le pouvoir des rois qui les doon
à des ecclésiastiques léailiers de familles nobles. Les commi
étaient devenues un moyen de conférer les bénéfices ît dei
sonnes qui n'avaient pas les qualités pour en avoir les titre
vain les papes réclamèrent; les abus allèi cnt toujours en croïi
I
co.\iPits. 3G9
cl à l*époque de la révolution, c*ctait un des plus grands scandales
aerCglise.
GOMMITTIMUS. On entend par ce mot lalin, que Ton a
ffcaqoe francisé, le droit et privilège dont jouissaient quelques
•Scîcrs de la maison du roi et autres, d'évoquer toutes leurs
ilftîres eu première instance aux requêtes du palais, ou à un
tnboiial particulier. Cet usage n*a pas commencé vers Tan 1367,
comme quelques-uns le prétendent; car on en trouve un exem-
ple, qui est au moins un des plus anciens, s*il n*est pas le pre-
■der, dans une cliarte de Henri I, en faveur de Tabbayc de S.
Enoult, donnée en 1113, et rapporté par Ordéric Agitai : Et ne
fWi ad placilitm monachos,.^ nisi in ciariâ Ragaîi provocarety
icnarali auihurilale prohibuiV . On peut donc assurer que, de-
|NÛslel2< siècle inclusivement, de paieilles clauses de committi-
^ Mi ne peuvent porter aucun préjudice aux pièces qui les ren-
Knnent.
GOVPETENS. On appelait ainsi dans la primitive Eglise, ceux
des catéchumènes qui étant suffisamment instruits , deman-
daient à recevoir le baptême. On les admettait par le signe de la
croix et par Timposition des mains ; on leur expliquait le sym*
Ue et les mystères que l'on cacbait avec soin aux infidèles. On
kl appelait encore elecU\ élus.
COMPTES (Chambre des). Cette cour, regardée comme un
Iribonal où l'on examinait 1rs comptes des revenus du souve-
'^ûiy est aussi ancienne que la monarchie. C'était une partie des
■^Mictions du conseil du roi, qui ^'en acquittait par un certain
'Mibre de ses membres qu'il députait ad hoc. Ou ne peut fixer
l'époque de la séparation et distroction de la Chambre des Comp^
^ du corps du Conseil Privée ni de sa résidence à Paris. Il est
Mlement certain qu'elle n'était pas sédentaire en 1226, et
fi'eUeréuit avant 1300 s.
On voit des maîtres des comptes dès Philippe le Bel en 1307
ibsoni ezprcBséincnt nommés sur les tablettes de cire que Ton
' Dans du Cilicsor, I. \ii, p. 840.
' Journal des Savans, nov. i;(i5.
TOM. 1. 2i
3T0 COHl'CT.
conservait à l'abbaye Saint-Geiinain-desPrés. Le» conei
dtfs comi/ies sonl des rharges créées par Charles Vl, eii14lO, pd
edit (lu U Juillet. Les autliteur! de la Chambre des Comptes, tri
anciens et déjà qualités, reçurent par l'édit de 1552 un degr
d'illustraiion déplus *.
COMI'UT. On appelle ainsi, en terme ecclésiastique, la mil
nière de supputer les tems. t.es diverses pnrties de cet odits
qui roulent sur la mémi; inatière, paraissint entrer sufBsammi
l pourquoi on se bond
r le calcul de
I la plus con
dans le détail des objets principaux:
ici aux teins qui ont pi-écêdé la venue du Messie
On a beaucoup varie dans les derniers siècles, ;
tems avant Jésus-Cbrist. Les uns, ei c'est l'opini
mtine, quoique peut-être la moins fondée, mettent 1000 K
seulement avant Jésus-Christ, au lieu de 6000 qu'admettent l(
autrt-s. Ëtisèbede Césarée a été le premier entre Us auciens,
ait cuniiueacé à abréger ce calcul. L'Ef^li^e d'Anliocbe, si l'on
croit Hcsyibius, comptait OOOO ans d< jiuis la création di
jusqu'à Jcsus-Clirist, ainsi i^iie saint Clémeiil, saint AinbroûM
■aiul Ilippol jte, etc. Dans le 3' siècle on commençi à ne coi
Uc que dôÛO ans; et la fauieuse chronique de Jules Africain
en partie caïue de ce cbanjjemeni. Il acheva cet ouvrage l'au'
de Jésiis-Clinst. Ce système devînt commun en K^ypti
àAlexandrie, vers le commencement du 5* siècle. Il fut depa
lelé l'ère d'Egypte o\i\» période d'Alexandrie. Le Concile
L.2>u//o, en 692, y ajouta 8 ans, et celte époque lut nommée
! lie Constantinop/i; ou l'ère Romaine. Vers le commenU
[ anent du 3" siècle, les Eglises d'Occident, enirrilnées par la eb
V •ili<]ue d'Ëusèbe. suivirent son calcul, qui n'admettait qu« 51
I «DSavaiit Jésus-Christ. Home l'adopta, et Bédc est le premier
rejeter pour introduire celui du texte hêbi
. Vulgaie, Adoii, qui
hnité Bède, Eutin, ce
■iècla, que quelques
ierqt
tttel
ivait dans le 9° siècle, ■
prcmter quii
n'est proprement que vers la fin du di
protestant s'attachèrent Ji la aap|
^^^tt JuîËi, e
JuîËi, et en foimèrenl le coinput c
w, AisNÉt, elq.
COMTE. Le titre de comte reiuogteau iitoÎDa au) ptenùeif
^empereurs, qui nomiuèreat leurs conseillers comités, coDipa-
^;nODs. Dès le lems d'Auguste, ou voit des sénateurs choisis pour
^son conseil avec le litre de comités /iu^uiti. Il eu est cependaut
'«:]ui pensent que le mot cornes, comte, Tient de comedere, et qu'il
«l^ignait ceux qui inaDgeaîeal a?eG l'Euipercur, ou qui avaient
«Iroit de bouche en Cour, connue oo s'exprimait. Quoi qu'il en
soii, c'était plutôt alors une dcnouitualion qu'un titre. Eu 253,
le iDDl cornet coiiinieiK;ait â passer poui- une dignité *. Ainsi Le
-titre de comte ue doit pas toui-à-fdil son origim; à Coustaotinle
Grand. Mais ce prince en illustra la dignité au point de la mettre
même au-dcsnus des ducs en 330 '. Uo peut dire que les cnmles
«talent les courùsaus et les gens de la suite du piiuce : c'est pour-
quoi on appela as cour comitatut '•. Oaas le 4* siècle ils com-
niencèrent à devenir militaires ; et au ô", il eiail établi que les
gouverueurs de pruvince su déconissenl de la qualité de duc, et
tu gouveiueur» des villes ou d'un seul diocèse, de la qualité de
ifliie.
Ud véiilable Comte devai
mes un 11
iaire orné de trois pierres précieuses, i
ptries, ou (Tiui rang de perles qui !■
ie nûlieu et le bord supérieur du bandeau, et sont plus élevées
fueles auties. — Ce (ilru est immédiateiueui au-dessous de celui
ie marquis, ei au-dessus de celui de vicomte.
CoMTK.-i BU Palais li P*l*T[>s. Nos rois de la première et se-
conde race, en p.iilant d'un de leurs comt«s , le qualifiaient
cornes paiatii nastri, et au 9' siècle, corfej jut-ri palatii, comte
du sacre palus. De ces titres à celui de coiute palatin, il n'y
' PetFou, Défeiuedel'oMtiquUt'dctlems.rii. i.
' Tilten). Hist. de^ em/'., t> ii<i p. ^iSg.
' Histoire du bas empire, t. i, |i, 3'j4
' Anf. UaLtlicus, df nnUI. piut. cap. ni.
K
' une terre érigée en comté;
perlée ou an bandeau ctrcK'
surmonté OU de trois groues
doublent ou se triplent vers
372 COMTÉS.
arait qu'un pas à faire, et au 11'' siècle il était déjà fait. U^
empereurs, les rois d'Espagne et d'Angleterre ont aussi culet^
comtes palatins. Dans le >2* siècle, plusieurs seigneurs, tclsq^^^
les comtes de Chartres, de Champagne» de Brie, de Blois, C^^
Toulouse, de Flandres, s'intitulaient encore comtes palatm^ *
mais rancicnne maison de Chartres et de Blois est la seule qui a ^^^
continué de s'arroger ce titre dans la personne de son aln j.
Les comtes du palais, sous les première tt seconderai
étaient les chefs de la justice. Les diplômes royaux appelés
cijpfer, et ceux qui avaient trait à la forme judiriaîre, ou qt
renfermaient des jugemens, étaient énoncés par des comtes d
palais, au moins depuis le 8^ siècle : les archichapekins-chant
liers ne délivraient (|U8 les diplômos ecclésiastiques. •
Il est constant et démontré qu'il y cul plusieurs comtes d ^
palais à la fois*. Ces Comtes augmentèrent en puissances nu
sure que les rois méritèrent mieux le surnom de faîne ins. Vf
le l<f siècle ils partagèrent pour ainsi dire entre eux les prorii
ces: de là, les comtes de Toulouse, de Blois, de Champagne,
Flandre, etc.; et tous se qualifiaient co//i(e.r du palais ovl palath
COMTÉS. Les comtes simplement dits, abusant de la faibles-
«les derniers rois de la seconde race, firent des principautés d«
lieux et des villes où ils commandaient auparavant par commis
sion, et dès lors ils ajoutèrent à leurs noms celui de leurs comtés
Ce n'est que depuis le 9* siècle, et surtout depuis l'hérédité de
fiefii, que dans les actes on a distingué les lieux par comtés^
mUatus. Louis le Débonnaire rendit le comté de Paris hérédr
taire en faveur de B<%on, son gendre : mab Charles le Chauve fi
le premier qui autorisa, par un capitulairCy la succession
comtés dans les familles.
Le titre de comté était attache anx évéchés de BeauvaiSi
ChAIons et de Noyon, dont les titulaires étaient comtes^}
ecclésiastiques.
Les chartes où il serait fait mention de comtés possédés c ^= — '^
• Brussel, (les FieJ's, p. 377.
' Ve le Diplomalivâ. p. 117.
CONÇU. F.
373
po[Hre et par Corme d*liérilage, et qui seraient antérieurei â
QHirlcs le Simple en France, et à Henri l'Oiseleur en Allemagne ,
foarraieni à jiute titre passer pour fausses. Il en faut excepter en
Frattee Bégon, comte de Paris.
Poar fldioUr les comtés souverains • et empêcliei que les comt^
cagéaéral ne ae multipliassent trop, Charles IX ordonna, en 1564,
qatf les coinlés et duchés letourueraieut à la couronne audéfiiut
i*tatmvé mâles.
COMTESSE. Avant le 8* siècle, le nom de comiiissa^ comtesse,
ae te troa^e point dans les titres.
GONCEFTION de la bienheureuse Herge Marie immaculée ; or*
teuîUtiire,dit aussi ^e ia milice chrétienne ^ fondé par Ferdinand,
èm: de Iflantoue, Charles, duc de Nivernais, et Adolphe, comte
d'Altlian , et approuvé 1 le 12 février 1623, par Urbain YHI.
l4S frères devaient être toujours prêts à combattre sur terre et
snr mer les infidèles et les ennemis de la sainte Eglise romaine et
df la fU ealholique. Ils devaient être nobles, vivre sous la règle
de saint François et faire profession de i-liastcté conjugale, de
panvreté, d*obcissauce et de fidéliié au sirge apostolique et au
staverain poniife, à la juridiclion duquel ils étaient seulement
SMmis. Leurs revenus pris sur les biens ecclésinstiques ne dé-
nient pas dépasser 300 ccus romains. — Le duc de Nevers fut
civéea même tems grand- maître.
Il ne parait pas que cet essai tardif, pour renouveler les grands
entres mtlitaires, ait prospéré ou ait été d'un grand secours pour
l*Egli<e.
GDNCILC Assemblée légitime des pasteurs de TEf^lise pour
fé^er ce qui concerne la foi, les mœurs et la discipline. On en
distingue de trois sortes : 1" les généraux ou œcuméniques^ repré-
MBtaot l'Eglise universelle, lesquek, quand ik sont pi*ésidés ou
approuvés par les papes, sont d'un commun accord infaillibles.
Ltt éréques seuls y ont swl délibéraiive. — 2<> Les fro^inciaux^
on se trouTent les cvèques d'une métropole avec le clergé, c'est-
à-dire-lea abbés, les doyensy les chanoines et les curés. Leur au-
* Parla RuIIp, Imper scrulabi lis, dan^le Bull meg, t. iv, p. 3;.
374
torité est iiT^fi'a);abl«, quand ils loni approuva |>nr le pnp^^*
3" Les diocéioini ou épîscopaux, appelés aussi synodet, et corn
posé* de l'évèque et de son clergé.
Il estesseniiel d'observer qu'en ce qui louche la foi, les cooci -^
l«a lie procèdent pn» par discusiion, raisonnement, mais pari*—
iHoi^Hoge. Les évéqucs y viennent lémoijijner de la foi qui et
re(Ue dans leur» Bglises. Ce n'est donc pas eux , ni les pèi-es, a
les papes qui ont fait ou qui font uolic sjmLole ; noire croyance
vient de Dieu. Ils sont cl>arfi[és de U ronserver, et \e» décrets de- _
conciles coostaient seulement quelle est cette foi , dans queL .
termes il faut l'énoncer , et quelles sont les opinions qui v sci^
contraires.
CONCLAVE, Parce mot ou entend, ou l'assemblée des caitlk-
uaOK pour l'élection d'un pape, ou le lieu dans lequel iU s'a^
semblent.
Le conclave fut établi è l'occasion de l'éleciton du successeï^
de Clément IV, mort A Viterbe en 1368. Les cardinaux ne poi^
vanis'accordei' sur cette élection, voulaieni se retirer de Viterbe
Les babitaiis, par le couseil de S. Bonaventui-e, les enfermerez
dans le palais, en leui disant qu'iU ue soitiraient point qui^
n'eussent donné un chef à l'Eglise. C'est en conséquence de cet=
conduite, que dans le concile de Lyon, qui se tint eu 1274> (=
fit, lektivemeui au conk:lave, une constitution (|ui est suivie
quelques cbaugemens près. Les cardinaux doivent, doute jow- ■*
tarés U mort du pope, s'assembler dans le palais du Vatican, c
l'on a pratique des cellules pour autant des cardinaux qui dnivei
«OKourir à l'élection. Les cardinaux doivent rester ainsi asMn:
liîés jusqu'il ce que l'élection soit faîte- Ils vont deux fois par jot
BU SGiutin.
CONFALON ou Gonfalon (coofréiie du). Ce mot, qiiî vïei
de l'iialien con/â'oNe, sitinilie^'eniiarfj.l!«iie confrérie fut éiabl
par quelques citoyens romains, ou, selon d autres , par Cléma
IV, en lt64 ou IÏ6T, pour la réiiempiion des cbrétîena cnpti
chca tes Sarrasins. Grégoire XIII confirma cette confrérie i
14T6. l'érigea en arcbi-coofréi ic l'an 1583, et lui accorda bcai
coup de privilet^es. Sixte V fixa un revenu pour le rachat de« ra|
COiNFRKRlK.
375
Ol Celle confrëriey qui fut la première et le incxlèle de toutes les
■taCi, a pris son ncm du gonfalon ou de la bannière qu'elle poite
■a procctatÔDS, et sur laquelle est rimagc de la Vierge, fa pa-
lme. Il y avau une de ces confiëries à Lyon, associée à celle de
OONCURRENS. Il D*est pas étrau -e de rencontrer la date
im eonciUTûns dans les teins où les notaires, tabellions et au-
tafibiaaieot un grand étalage de la science des dales dans leurs
IBM: voici ce qu'on entend par ce terme.
I«t concurrens ont été institués pour réunir sous un seul point
Jb me le nombre de jours qui restent en sus des 53 semaines de
f innée, jusqu*A ce qu ik puissent former une semaine entière ; il
Mpeat donc jamais y aroir que 7 concurrens. T/année estcom^
fésée de 365 jours et six heures : il ne faut quc* 364 jours pour for-
Mer les 53 semaines. Il reste donc tous les ans 1 jour etO heures, ce
qvlaît pour la première annde 1 jour de concurrent. La deuxième
lanée en donnera 2 de concurrens, plus 19 heures; la iroiVièuieen
faimira 3 «le concurrens, pins 18 heures; la quatrième en donnant
I jours, plus 24 heures, donnu par conséquent 5 jours de concur-
Ol; In cinquième fournit le f^^ concurrent ; et la 6^ année, la
ianine est pins que complète. De là Ton voit que dans les année s
lasexliles il y a deux concurrens. Par la correction du calendrier
ffègoinen les concurrens ont été abolis dans le comput ecclésias-
fij|ne, ainsi que les réguliers. Voyez Rbguliebs, Cycle. ÉpAcrE.
CONFESSEUR DU ROI. Le titre de confesseur du roi , pris
fm nn ërêque on 1475, fut un titre nouveau. Il se trouve dans
in acte de l'ouverture de la châsse de Saint-Ursin ^.
CONFRÉRIE. On appelle ainsi une léunion ou ^^soeintion dt*
^faisieurs personnes. Les confrérie.^ sont très-anciennes dans l'K-
'IJBne et dans l'Etat. Toute la société cithulique, les artu, tes luv-
'Ètt%f etc., étaient réunis en confréries. Elles avaient toutes pour
knt d*aider les membres qui les composaient» ou le procliain,
teskars besoins temporels, comme rachat des captifs» délivrance
lÏÉ itarisonitiers, instruction des peuples, soin des orphelins, etc.,
■ GmtL ChrtJttiMna^ t. ii, p. ^'j.
ric; Cl les papes, qui tes approuvaîentf y ajoolaieiii de pimkr
places spirîiurlles. Oii avait donc réalisé alors ce que les «odé-
t aires modernes cheiclient depuis si long-tems. Mais il est dou-
teux qu'ils arrivent aux i-csuUats qui avaient éiù obtenus iMl'
naturellement par les institutions catlioliques.
Toutes les confréries furent supprimées en France par la Un
du 18 août 1792^ tous leuis biens furent enlevés yiolemment au
anciens membres, et vendus. Ce qui en resta fut, en 1810, attrifam
aux fabriques. Cependant, dès I80i, un décret du 22 juin' " per
mit à quelques-unes de se reconstituer. Les confréries ne peu
vent ^ire établies qu'avec la permission de Tcvéque. La coo-
fiérie la plus considérable est celle de VlmmacuUe Conception.
établie récciiiinent à Paris , par M. Desgenettes y curé des Pe
tits-Pères y et ayant pour but de prier pour la conversion de
péclieurs.
On appelle archi<onfréries^ les confréries qui ont le droit d*e
établir d'autres qui leur sont aggrégées.
CoNpaéRiK de la Passion, Les confrères de la Passion étaiei
des comédiens ainsi appelés, parce qu^ils représentaient les myi
tères de la passion. Cette confrérie fut, en 1402, autorisée et mil
sous la protection du roi Charles VI. On éleva un théâtre dans 1
grande salle de Tliopital de la Trinité. Peu de tems après , an
autre société se forma sous le nom à* En fans sans soucis^ et fit drei
ser aux halles un tliéàirc sur lequel ils représentaient des pièo
qu'ils appelaient sotties. Les sujets étaient pris des aventures V
plus plaisantes qui se passaient dans la ville. 1^ confrérie de 1
Passion ne put se soutenir qu*en adoptant cette troupe, qu'on a]
pelait encore la joyeuse institution. Elle dura jusqu'au Diomci
oii l'on défendit, en 1548, les représentations des Mjstères.^Ct
cette confrérie de la Passion , qui est le berceau de la scène fru
çaise.
CONGRÉGATIONS. Assemblée ou société de diverses penoi
nc:t formant un corps ecclésiastique. On donnait plus particnlièr
ment ce nom ,\ «les sociétés spéciales de religion, faisant partie d\
' Voir aussi les décrets des q5 jnnv. et il mai 1807.
C0\CPFG\TI0\. 377
ortlre entier, coinine la congréç^ation de Saint-rannes et de Saitit^
Aféêre, faisant partie du grand ordre de« Beuédiclins. Yoici quel-
que»-onea des cougrégai ions les plus célèbres fondées en France :
1592. G)2f6aéGATKOM des prêtres de la Doctrine chrétienne, fon-
<l£e par Cé«ar de Bus, conGrmée en 1597 par Clément YIII et
ajant pour objet l'instruction des pauvres , des ignorans et des
gewïïs de la campagne, A l'époque de la révolution, elle comptût
trois provinces, Avignon, Paris, Toulouse, qui comprenaient 15
maisons et 26 collèges.
161 1. CosiGREGATio.'v dcs prétrcs de VOratoire^ fondée par le car*
dinal de Bérulle, confirmée en 1613 par Paul Y, et ayant pour
objet de rétablir la discipline ecclésiastique^ et de former des pr^
très pour diriger des collèges, des séminaires et même des cures. Lés
prêtres de l'Oratoire ne faisaient point de vœux, ils ne contrac-
t liont d'autre obligation que celle de vivre conformément à leur
^tat. A la destruction des jésuites , les oratoriens furent chargés
de la plupart de leurs collèges. L*Or.itoire a produit plusieurs
l^oinmes célèbres; malheureusement il s'est fait distinguer encore
P^r son obstination dans le jansénisme, et p.ir la part qu'ont prise
^uelqnes-uns de ses membres aux crimes les plus honteux de la
•évolution.
1826. GoifcaLGATiON des prêtres de la Mission^ dits aussi Lazan
'^'Ce/, fondée par Saint-Yincent-de-Paul, approuvée en 1632 par
urbain YIIF, pour un triple but : lo évangéliser le peuple dans les
^^mpognes; 2" diriger Us séminaires; 3° envoyer des missionnaires
^^ P^y^ étrangers. A la révolution, les Lazaristes dirigeaient 49 se-
iiiinaires; supprimés en 1792, ils furent relevés par un décret en
*&04, puis supprimés de nouveau en 1809; enfui, rétablis par
^> donnance du 3 février 181G, ils sont rentrés dans l'exercice des
^r>ois œuvres pour lesquelles ils avaient été établis.
1632. CoNGBÉGATiON des missionnaircs du Saint'Sacrementy fôn*
^^« par Christophe d'Authier de Sisgau , confirmée en 1647 par
* c^aocent X, ayant pour but le rétablissement de la discipline et ta
^/ormedu clergé, et dirigeant dans ce but des séminaires et des
«^«^llèges.
1633. CoxcRi^GATiON des prêtres du Calvaire^ fondée par Hiibert
CliarpcnUer, dana le but d'honorer Jèsut-Christ c( <le prêcher L^^
foi; el en paiticulier de coiwerlt'r les protestam par la parot^^
iU s'cifûent établis au monl VaUriea, à Paris.
I(i41. OnMi;RLi)«rioN dei prêtres de SaintSatptce , fopdèc fw
Jean-Jacques Uliei, ayant pnur bal d^ rélulilir ta discipline ^rmi
le clergé, ei de renouveler U piété piinni les Rilèles; et potir çtk,
ils ae coiisaGriient A élever les jeunciiecclésiasiiqueseï 3i diriger !ea
tétiiinaires delà France. Suppriuiéa en 1792, its fuient rcuhb
par ordonnQiiceilu Savril 1816. — Les Suliiiciensdif-igeoi encore
un grand nombre de siniiiaaires en France.
te-ta. CoHcnÉCïTiaK des prSlres de Jésus et de .V(irt«, ippH*
communément Etidisles, fondée parle père Jean Budes, oraloiicg.
coniacrce à diriger les séminairet et à faire des mùji'oiu, d'aborJ
à Caenelpuisendilférensdiocèses. — Lei Eudistes, réunis cnlBW
par l'un d'eux, l'abbé Blanchard , dam la uihîsou du Pont-Saiut-
Mariin, à Reones , ont recoiaineocé et continuent leurs Iraviiii.
1663. CuNCHrcATiiiN des prè'res des Missions étrangères, foO"^
par le père Bernard de Sainie-TIu-rèsc, et appioiivce par ItlltO
patenles du 2' juillet 1C63, coosacrôe il porter la connaiisante^
Vévangile dans Us pays infidèles. Ces piètres, dispersés par li ''*
volution, se iruuirent de nouveau en 1804 ; mais ils furent sop-
primés de nouveau en 1H09, ainsi que la pension de 15,000 înv»*
qui leur avait élé assienèe. Enfin, réunis encore en 1815, îl»«'
prirent toutes les œuvres pour lesquelles ils avaient été cr*^-
c'est-à-dire, converti' les idoldlres , soutenir les nouveaux chrt'
tiens, former un clergé ca'i'pnsê dci naliirels du pajs. Ils ont d»"*
ce moment dans le Tong-King un séminaire et 6 colIÙ^M! «"
Cochincliiiie , un séminaire , 2 collt^cs ; en Chine , dans le 5**'
tchuen et le Fo-kien , plusieurs collèges; dans le rojau'**
de Siam, I collège de Siamois i Bancok, 1 collège de Cliino»» *
Poulo-I'inanfj; à Pondicliéry, 1 séminaire pour Icsindiens, 1 ***
lège pour les colons. — Maison de correspondance et ajmiaiiir^
Macao. ,
1681 . CoKiîBtOATioN des frères des écoles .hrétiennes, Xoa^*^
par Jean-Bapti6te de la Salle, de la ville de Rtims, deslinée k ^'*''
sei^ner aux en/ans du pétale, et gratuitement, la leclure, rècrittff
.'^
krONGRFGATIOM. 'ITSl
lee*lrut ft let prin,:ipes lie la religion. La preinièie école lui elablic
iKâiiUi c'est en 1684 que les élèves Ërentilei vœux eU' appelèrent
Jrirti àes éeoUs chrèliennes, avec un slatul parliculier. Ces vobiib .
■ont pour trois ans. Ils s'éiablire&t à Paris en I6SS, elde U dan* 1
tovte U France. Quand ils furent supprimés eu 1792, vis avaiea,} J
f& France l2I maisons occupées par plus de 1,000 frcies; aloq ]
ikpstièrcnt en lulie. En 1799 il ne restait que j uuiMns : cell^
deFerrare et d'Orvieito, composées de 15 Irères. — Mais dÉf
ISUA ils reprirent leur habit et reconimencèreni leur utile inission
ipii n'a cessé de prendre des accrois-iemens. En 1930 ils coitip-
Meni S(0 maisons dont 192 en France, 2 k Bourbon, I àCaj'cnnè)
B« Italie, 5 en Corse, I en Savoie et 4 en Belgique, avec plM i
it 1,000 Mres. Tracasués d'abord par Ifs enoemis de la rMigioâ^
iboatm enfin leurs services dignement apprécii^s, cl conslliuel^
(a ce moment la plus belle oeuvre qui existe pour la morAlisatioA \
4eithMes|>auvrc>.
1^0}. CoKontGtTmn du sémirtaire JuSainl-Esprtl, liandt^ psk '
l'ibbë Dcsplaces , de Rennes , pour fermer des pi-firct pour tel '
«tWMwj, pour diriger lei séminaires, et pour aider Uens leur vo-
CHÏM ecclésiastique des jeunes içeus peu aisés, mail dont la verlB
*t l'aptitude nvx sciences pi omettaient d'utiles services. BienlAc
_ . 'W M eonsacrérent aux missions de la T-bine, des Indes, du Cà-
f J **daelde i'Acadie) de) uis 1776, ik out des maisons à Cajednt '
r ^ ^iUGuyanne française, i Corée, sur le fleuve Gambie , et ft
^'Vtot-Louis , su Séiié(;al. Ces prétiei furent rétablis par ordoo^
■^nce du 3 février 1B16, arec une pension de 5,000 francs. — Cm
'^TmIs ont été retirés en 1830, mais l'œuvre n'en continue p
J I815- CoNoiÉCAVion des prêtres Jet miisiont de France, IbncMe j
' V*«rrabbéLef(i-is-DuTal,etMH. lUusan eiduForbin-.Unson. Son
***W **■»» A'tvonçfiiser tn France entière. Autorisés par ordon-
^«M«da S5 septembre 1816, tU ont Aésupprimés depuis 1830;
^^^peudant ib subsistent encore et s'occupent toujours de leitr
"^konble mission.
Vin. Co^aRtGKTtt)" des. frères d« Saint-Jos»ph, de Hruillé*s
^~Mir, fondée par M. du JairW , curé de cette pat-oine, el approtf* J
fîSfl roNf.r.tc\Tio>-.
vée par onlonn.-inci- ilii Sfi jiiîu 1823 : ils sont consacrât à ttiu-
ration du peuple tUs campagnes : ils po«èileat en ce momcnl
plus (le 47 éisbiisïeiiiens dans lu dioc^se du Mans et aux en-
virons. — Une uuirc cortf^eg.ition de frères de Saint-JosepkboX
aussi approurée eu ISl't dans le diotèse d'Ainieiit. Ce lontdo
clercï laïques : ils aident lei curés dans l'adininislraiion des »&'
creinena , l'enseif;neincat du caiéchismc, le cliant de l'office dï-*
vin, etc.
1822. CoNamicATioK de Vlnslruelion chrrtienaeou des petite
frères, fondée par M. Tabbé Jean de la Mennais, pouf l'inUntt
tion des enfaiis pauvre.i de la Bretagne : elle fait en ce inoinei
beaucoup de Lieu. — Une conj;ixf,.ilîon à peu près semhlaMe
élé établie par M. l'ahbc Fivcliard ; les fièies tiennent les écot*
dans les can)pa|>nea et scivent île chantres aux tuit^s. — 11 exis
encore beaucoup d'autres associations de prèlres fondées dans
provinces pour rinsiructioo et la moratisation de^ peuples, roi
tioiiK ne pouvons les ciier touies.
I CONCRËGATION DU FEMMES. Depnisquc le CUrlsliania:
I a relevé la feinnte de l'étzit d'esclavage ou d'abjection dans %é
1 quel le pacaDtame l'avait réduiie, on sait que partout on il y
I 4eB maux â guérir, des alllictions à consoler, des bonnes aiajT
I M faire, on trouve toujours des femmes : c'est ce qu'il faut dsi
I |irt (ici paiement des femmes callioliques. Il serait inutile de parM
I 4Et des stEuri de Charité, cette crijation unique du cai])olîcism<
[ jamais l'action clirélienne n'a élé plus {jcnérale, plus étendu*
I :pliis fructueuse. Non contentes d'exercer leur lèle dans les faâfs
r uux de la France, les sœurs catholiques tiennent en leur m»
1 réducation des, jeunes personnes , depuis les filles du peuple ju
[ i^u'ù celles du ranQ le plus élevé. Qu'il soit permis de dire q<
t c'est de la France qu'elles sortent et qu'elles se répandent psi
I tout, en Amérique, dans tes lies les plus éloignées ; et maioleaal
une nouviille carrière vient de s'ouvrir devant elles : c'est tel
de la conversion des Arabes et des Mahoniétans. I.e peu de en
lîsation réelle et véritable qui s'étabht à Alf^, à Goosiantinc ._
I Smvrne, à Coniilanlinople, vient des rieiirs de Charité qui soi
CONJONCTION. 38 f
' toblir. Nous nous bornons ici à donner leur nom et
hroQologique de leur ctablisslement.
les de Notre-Dame, à Bor- 1679- Sceors delà Qiarité d*E\ron.
1688. FiHes du Bon-Psstror.
l|Mtalîèresdc^(oire•l>amc- 1699. Sœors de SainUPkul.
fuge» à Nancy. 170a. Tien-ordre du Garmel.
•pitalièretde la Uiarilc de 17«6. Filles de la Sagesse.
-Dteme. * 7^^' ^^^'^ do Bon-Sauvcur,à Gaerâ.
Iles de la Croix. 1762. Sœurs de la Prmîdcnce , Cf«
Jipilalicres de Loche» , en ^"^'««c-
JQ^ 1767. Sœurs de la Présentation.
igrégationdela Miséricorde *^^- ^"««n« ^^ Cliaragnes.
_ i8o(5.SceursdcSaint-Anilréoudela
m*
Iles de la Providence et de ^^*'
D dircficnnc. iSoT.Sowrs dclenfancede Jc*us*»t
les de la Charité. ^ ^"^^ ®" *^« Saîotc-airétiennc.
Iles de Sainic.Gcnc%ièrc. »^7- Diwes de Saiole-Sophie.
•piUlièresde Saint Jo«T>h. i8o7.SanirsdcSaint Joseph deLyon.
logrégalion de JNotre-Danio 1B20. Soeurs de b Providence, dans
[3iarité. le Maine.
kspitalicres de la Flôclie. 1 8io. Sœurs de h Providence, autrff-
surs de Sainte-Agnès. ment dites de ^'aiut-Aodré.
ursdeSaiiitJose|>h,auPuy. 1810. Dames de Lorette.
SfHtalièresdeSaiDl-Tlionias- 1 8a7.Congn*gation de Notre-Danie*
leneuve. de-Bon-Seoours.
loies de Saiut-Maor.
et ces sceurs s'occupent ou de soigner les malades, 00 de
nnslrttctîon aux jeunes filles , ou de risiter ou recueillir
rwest ^ souvent de ces trois objets à la fois.
fONGTION DE LETTRES. On met une diAerence entn»
fi'oitet liaison de lettres. Cette disparilé consiste en ce que
es li^ ne perdent aucun de leurs traits par leurs liaisons,
que les lettres conjointes en perdent quelques-uns » 00
leni commun» à detiji lettres par la conjonction,
ettrt s conjointes ne se montrent régtilièrement qu'à U (io
nés des manuscrits de la plus haute antiquité , surtout
38-2
quaud ils sont écriu
pour nC y a souvenl
siècle jusqu'au lU' s
reiumvDl
ha coïkjoocti
CONJOKCTION.
Q vers ou cd verseU- La coujonciion Nu
lieu. Dans l'écriture oDciale, depuis leti*
I' siècle , les conjonctions se luultipIieDt indifle-
omuieucemeui, au milieu et â la fin des ligna.
se irouve ordinairement que dans les ëcrîinres
irsiyeset minuscule» ancienne». Elle eotrsU nièuie quelqucfn»
d.]ns la couipoBilioudes mots ', on rcrivait r∈y ]ioiir rei'mct.
Les inanuscrils et les diplùines fournîsseoi beaucoup d'exemples
dccetie manière decrirequi cessa au 12' siècle. 11 en est de meuve
delà conjonction de ce mètne mot il^- , et; elle cessa pareil-
lement au 12' siècle ; en sorte que ces deux conjonctions, latMnt.
psriie d'un mot, annoncent un leins supérieur au 13' siècle.
CoMONcitoH ae. Ces deux lettres, regardées ronime dipblhon-
gues, c'esi-à-djre jointes ensemble sous les formes .£' et le, loal
des premiers icius, quoiqu'eii disent Ssuwaisi: ' ei Coatiih'
^iuD ^ Le premier avanee que ces liaisons ne se renoarqucol
point dans l'antiquité, et qu'elles ne sont que du luoven-jge. Le
doctv Allemand pose en principe qu'elles n'ont commencé qiK
long-tems après le 9' siècle. L'auiorilé de ces denK savaH i
entraîné plusieurs auteui's dans celle erreur conlraireà une inS*
nilé de monumens.
Beaucoup d'autres savans paraissent fondés à croire que ca
rifjurcs £ et œ sont de la prejnière antiijuité. Le premier caiac-
vèrr se trouve sur les anciennes médailles consulaires *, sur
celKs des empereurs ^ , et sur les inscriptions du inèine tenu *>
On le trouve également dans des manuscrits des i', 5* et (î* ne-
clés, en lettres capitales ',
DûDS les manuscrits en onciale, minuscule ou cursive, le second
caractère prend toutes sortes de formes *, uotaïuinent les^uMf
* De Be dipl. p. S3.
.,, ' Episl, ad Sarruviam.
' Censura Vîplom. Litidav. p. 3iti.
* fero'i. illuslr. col. 35o.
* Regiim sélect, iiamitnu p. 1 15. — Anli</uil. expL t, lu, p. aoS,
'' Antiq. Rofit,, t. m, p. Si.
' Ifoav. Bipl.\. 1.1, p. 55(i
' Moiivel. I/iplrihid--
r
I
I
I
\
oi<^ ij^jKi ba5 » z)e D,*Be î?+i. a t j. Di,4tO
™ ivOTm EDSM)w eTst.™ (Sieirnï^ »
3fr cC S- e f ©» * € OT (S F> F? T,/> TS /,.
1*1/ .,.* tEJ ,/„ Q (fyi (GS.,7r é>.. (HVNI.*n« ji *,
:J X.m, «■„* !C lit -m: .:c„ H.AO » M3^ .?j5w«
^N m„ rE ™* AL ^ pi ,„ -V! v„^X« îf / / / f T/|
w KN™hî)„„. WJ-U^Slnut iGC™ RC *-r M™
«)!»'>?< SIM»,» 0-t-,«, T,,«,V».,wj|Er»i€ï
« R». .V S^iH ., IV, SI y„ fK X /r.TTT 3 'ETS
■\E.« V..,v<'..</\C>rU;'E„Vw *,v/ 7„V-U'SI
oc ^'J-XT J -W 3ï'^ W.*.^i,v fî .,,,, )^.. tfC,
CONSULS.
383
CS 0/ 2t îinais la plus ordinaire est celle de IV avec ce'diUe Ç •
B bot cependant avouer qu'on a très-souvent eniplo^ré dans tous
kl teins IV simple pour la diphthongue œ,
La plupart dessavans croient même que depuis le 12' siècle
inclusivement , jusqu'au tems de Timprimerie, Va a toujours
été remplacé par IV avec ce'diUe, mais cVsi trop avancer. A la vé-
rité, depuis le commencement du 12* siècle, IV simple prit telle-
ment le dessus, que les diphtLongues .E et œ devinrent fort rares;
nuis elles ne furent pas entièrement abolies, comme il est facile
de sVn convaincre par des sceaux autfientiques des 13', 14* et 15*
siècles, donnés par Dom Calmet ^ . Il faut donc dire seulement
qaeTusage de cette diplithongue a été extrêmement rare dans les
Ite siècles sur les marbres et sur le bronze^ et que son existence
reconnue sur ces monumcns peut en faire soupçonner également
Texistence, au moins comme possible, dans les manuscrits.
La planche 12 que nous donnons ici représente les conjonction^
des lettres les plus ordinaires dans l'écriture posée.
OONSTlTUTION. Le tenne de constitution, constiiutum^ a été
employé, dès les premiers tems de TEmpire, pour signifier des
ordonnances. Les empereurs de Constantînople suivirent cet
«sage *, et les empereurs français et allemands les imitèrent '.
Les conciles, les papes et les évêques exposèrent bientôt leurs
Tolontés sous ce titre : celles des conciles n'étaient souvent que
des décrets comminatoires *, ou des sentences afilictives ^ : celles
des papes sont quelquefois portées sous peine d'excommunica*
ticm : celles des évêques ou des légats, pour leurs ressorts, n'ont
fien qui les distingue des statuts de discipline, yojrez Statuts.
CONSULS. Après l'établissement du siège de* l'empire à Gon-
stantinople, les deux consuls étaient ordinairement mi^partis de
l*Un et l'autre empire. La préséance ne dépendait entre eux que
' Hitt. de Lorr.y pi. g, lo et 1 1 .
* ConciL t. lu, col. s63.
' Ibid. t. Ti, col. 1779.
4 ibid. t. XII, col. i44-
' Coucii» Parisiens, ad, an, SyS.
•)84 CONSULS.
(ci-desMu) des aulres dîgnîics dont ils ëiaient rcTcins. Les dt
empereurs d*Orienl et d'Occident en dataient soaTent rëciprvr^
qaemenl leurs lob, qu'ils s'envoyaient, pour qa^elles fussent
observées dans les deux empires.
L*iisar(e des empereurs de prendre le consulat en prenant le
titre d'Auguste ne subsistait plus en 409 ; mais ils le prenaieit
Tannée d'après le commencement de leur empire.
La dignité de consul fut abrogée par Justinien en 541, ctcoo*
fondue dans la dignitd împëri.ile. Il y avait 1049 ans que le coq-
auLit durait sans interruption, ay.int commencé 509 ans avant
Jésus-Cbri&t. Dès lors, consul et empereur fut la même chose:
et les empereurs furent comme consuls perpétuels pendant en-
viron quatre siècles; car, quoique Justin le Jeune recréât k
consulat le premier janvier 567, et qu'il fit au peuple les kon-
neurs de cette charge qui consistaient en largesses, cependant il
réunit pour toujours en sa personne , et en celle de ses succes-
seurs , les titres d'empereur et de consul ; de façon que kl
empereurs étant consuls |>er|)etuels , ne marquaient plus qa'ik
l'étaient pour la 3* ou 4e fois, mais cuonçaicnt telle ou teik
année de leur consulat, ou d'nprts leur consulat. Cette dernièie
formule revenait an même : c'était la date de l'année après k
prise de possession du consulat.
En l'année 668, Constantin Pogonat voulut aussi que le cou*
sulat fut inséparable de l'empire; ce qui dura jusqu'à Gonstaf
tin Porphyrogenète, en 912.
De ce que Ju>tinicn avait confondu les deux dignités d*emper
reur et de consul, il faut conclure que ce prince, en donnant awt
enfans de Clovis la qualité de consuls, leur donnait en même
tems la qualité d^empercurs. Le titre de consul ne put se main-
tenir avec éclat au-delà du 9*" siècle. La multitude des grands et
des petits souverains qui se l'arrogèrent, l'avilit sans doute aax
yeux des empereurs. Ce litre étant devenu trop commun, ces
empereurs le quittèrent vers Tan 900*. Le titre de consul resta
à presque tous les magistrats des villes, lorsqu'à cette époque
• Pagi, DiiStit. Hypatiquc sut le Consulat,
CO^TKAT. 385
*OQteraius n'eu voulurent plus. Le ciinh{;cnirnl du consulat
M^vinage a clé fait par Callierine de Mcdîcis en 1556| dans
inneurs ailles du royaume '.
L'établissement des communes en France, au lî' siècle, donna
râiDcc aux magistrats municipaux des villes, appelés consuls^
Mmgires, ou échevins. Ce titre de consul ne fut guère d'usage
1*e dans les provinces mci iJionales.
La juridiction des juges et consuls des marchands fut crcce par
■m édit de Charles )X, en 1563. Voyez date drs consuls.
ht consulat fut rrtibli m France le 10 novembre 1799. Bona-
fWc fut nommé crn5i<Z pour 10 ans, puis pour 20 ans le 6 mai J 802,
^in â rie le 2 août suivant. Mais cette dignité fmit quand il
'm nommé empereur le 18 n<ai 1804.
CONTRAT. Les contrats et transactions forment une partie
^Oosidcrable des archives en général, et méritent par là qu'on en
'Wfie une mention particulière. Ce furent les contrats en général,
^ ceux d'échange en particulier, qui donnèrent naissance aux
^ïjtftcs-partirs. Voyez Chartes-parties. Il était dans Tordre de
^9 prudence qae Ton prit des mesures contre un contractant in-
à ses engagemcns , et qu'au moyen des chartes divisées ou
Celées, on ne put changer ou altérer les termes des trans-
lions.
transactions étaient souvent appelées consuaitioncs^ parce
i^tt'clles renfermaient certains régleraens* pour servir de fondc-
^DCnt à Tarcord qui venait dVtre fait entre les parues. Au H' sic-
de, l*usage commun était deies appeler accoraum \
lies contrats ont été appelés contractas y con%cmio^ et souvent
toni^enieniia^f conventions f ou autres termes approchans i maison
n*ap«i fait difficulté d'appeler le contrat d'echaugc concambium ,
£09UCitmbiumj commulatio , ou autres termes analogues. Cette
9orte.de contrat , passé au 9* siècle entre les ecclésiastiques, dé-
■
• Savaron, Orig. de CUrmnnt^ p. ii5.
• GaiL Christ, y t. rv, p. 892.
' MoUn, t. m, ixirs quinti ; Quœsi. bSi Joann, Galli,
« De Re DipL^ 9uppl. p. 8?.
. TOME I* 25
386
COWTBE-SCEL.
bute ordinairement par auxiliame Domino. L^ pactes , charia
parti, pactum, paclîo, sont mis par les formules aogevÎDCS
nombre des cbarleg les plus remarquables.
Les lettres d'accord furent dcsigtiées par les mots ccncordiim
concordia.
Les contraudetnarSai^e, aux 11*, 12' et 13° siècles, s'appelaiei
charlœ nuptialn , cliartx conjugales. C'étnlt eu quelques ctnln
un droit de seigneur de conserver le dc^pût de ces contrats sot
le nom de tabulai matrimoninlei ; maïs cjuelquefois ces seigoeuf
mêmes en confiaient la garde à une abbaye'. Ces coalrais i
vinrent assez frdquens dans le 13° siècle.
On croit que l'inslitution des contrats de renies constitua
date de H17, et qu'elle fut approuvée du pape Marlio V. fojt
CONTItE-SCEL. La matière des contre-scels inl^i-esse trop
Diplomatique pour ne point imiter de ce qu'il est uécessaire i
savoir sur cet objet, rclalivcment à la vérification des actes a
térieurs au iS* siècli?.
On entend par conlre-ictl la figure imprîméo au reven i
sceau principal. lls*ap,it donc ici de l'empreinte et Bon de la nU
tière du sceau.
Sans accéder à la Jislinciion de dom Mabilloo, l'on compreili
sous le mot de contre-scel tout revers de sceany fût-il d*ao«
deur e'f;ale à celte du sceau même; on ne re]j;ai'de cependant
comme conire-seel le revers des bulles de mêlai, parce qite ci
espèce de sceaux est onlinainment figurée des deux côt^.
Lis ■iccant de cire de la première et accoude races de nos '
u'offrent point de eontre-seel ; au lieu que ceux des princes lom-
bards, quoi(|iie plaqiiéi', en curent dès le 10' siècle. Les cootM
Bcels remontent donc au Id^siècle eu Italie, au lieu qu'ils
que du 1 1» en France. Ou peut distinguer dans les conlre-scdS)
leur dinomination, leur candeur, leur légende el leur empreinte.
I De Re Dipl., luppl. p. 83.
* Ducunge, tihs.t.
c dans ce dernier
CONTBE-SCEL. 387
il fias rare de rencontrer des cooire-scels qui s'annoncent
r le mol cotilra-sîgiUum, qu'ils iioitenl en lêle de
Étade- On j *oii aussi souvent jigillum minus, lorsqni
|Hd c«t plus petit que le sceau, et méu
Mt générique sigillum ; tuais la dcuoiniii
f tecreti , pour exprimer un coDlre-scL'l , n'est pas aussi
H que le contre-acel mcnie.
ipODtre-acels lombards sont tous de la iiiéine graniietir que
km dont ils font le revers. Eq Anj^letcrre, saint Edouard
jbweur en avait un semblable vers le milieu du 11' siècle.
Mce»"' soient plaqués ou pendans, Ls lontre-scels peu-
b« d'une jiraniieur égale. L'usage le plus commun cepen-
Mt que le contre-îtel fût plus |>elil que le sceau. Les com-
■ plus petits, auii'cmcnt appelés les petits sceaux ou
rae forent pas incoanusati 11' siècle, puisque l'empereur
Kfiuorlen 10û6, scella de son sceau scci et ou cachet, par
pce, un diplOine qu'il accorda aux religieusesde Nivelle*.
Vivait le Jeune intioduisil en France l'usage du petit
Hl cachet, pour lontre-sccUcr. La mode s'en établit vers
bu du 12' siècle, i la cour des comtes de Flandre»'; mais
kyMSsa pas avant ce tems-là aux si;igueiirs qui n'éiaient
■eraius : elle ne prit chez les Anglaia, dit Dugdale, que
16. Alexandre I, roi d'Kcossc, introduisit le comre-scel k
W% mais ce fut un coutre-scel d'une «grandeur égale à celle
ftprincipsl. Ni lui, ni les rois d'Angleterre du mcine tcuiB
jbviraut jamais du petit sceau teciet conjointement avat^
pdieti ou Gouire-Bcels des cvèqucs paraissent plus a
■e ceux des seigneurs laïques. Ou voit un archevêque de
|t Hugues d'Amieus,qui eu avait un dé^ 1145*. C'est le
^t>rélat connu qui eu ait usé. Plusieurs axtres exemples
pÉl l'exislencc des conlre-sceb ecclésiastiques au 1 2° siècle.
ieecios.p. 77.
»w,p. >7. '9-
te. Dipl. «f «m.!:
|f«/7,>-/. p. m;.
I. Heoùtr l'Iiemi.
r«r., |.
M. le Mnine piTlcml que les mnnpics dit pomi.', ciiioucci :
peu plus qu'A fleur dans l'envers d'un (jrand Hceau de r
fraklie et molle, serv'ncnt (luelqucfois lii: cuntie-scel ; «lurj
nombre de ces cnfoncemeiis ne fui point arbitraire, et qwÉ
sceau de Tlioiiias de Bourlemont, «'vcque de Toul, de l'an 13311
portant au revers cinq cavîtrs, oflVe un des plus anciens conlifl
Ecels de celle nouvelle espc-cc. Pour prouver que ces inart|Ufl
du pouce n'éiaienl point arbitrair^.s, il rapporte tioi
pendam à un même acte, dont le plus Imnorable porte en fornl
de contre-sccl deux enipreinlcs de pouces, ccbii qui le auiltll
l'ordre de dignité n'en ofli-e qu'une ; et le troisième, qui est d'q
prieur conventuel , n'en porte aucune ■.
On se servit quelquefois du petit sceau sctil pour sccHcn
mais aux 13° et 14'^ siùclcsil ne passait pas c
tique dans certaines provinces de France, ou, pour tnieuxdii
on n'était pas d'accord sur son autorité. Cliarles VI déclara'qj
des lettres- patentes ou tous autres actes faits et signéji
et scellés de son aceau secret, auraient autant d'autorilé
s'ils étaient scellés de son f.r.ind s
Les seigneurs séculiers de liaute n
sceaux, surtout aux l'A' cl 14'^ siècles,
tent autlientiqncs ;i mesure que ci
cvêques, cessèrent de se faiie représeï
Ce chanfiemenl paraît avoir roii>mi
qu'il n'ait été consommé qu'au 15'
plus guère que des armoiries sur h
Les légendes des contre -sccis ont t
avec celles du sceau ; on rencontre l'u
Quelquefois il est des conlre-sccts singulier» qui n'ont a
connexite avec le giaud sceau, et qui cependant ne peuvent 4
vit sans lui, teK sont ceux suc lesquels on lit quclqniTuis i
versets de psaumes. On retrouve aussi quelquefois sur les à|
lobk'ssc eurent aussi de piB
Pri^ séparément, ilsdtrvfl
s sc>t;nenrs , ainsi f]ue I
1er sur leurs (;rands sceil
ncé dis le 13" siècle, q
: ce fut alors qu'on nvi
i sceaux, royez Akh'
ti n'ont point <le conncn
i et l'autre indilféreinmq
I BipL praii'/. p, !
' Orilonn. ilu Lma
I
I, p. ^i.—Itiil. lie f.aiigue,l.
- Thesaar. Aitcct. 1
.l'-Ssi.
cnf(TnE-SEl^c. 389
tn-«r(li, maU eu petit, la iiiC-ine l^i;cnde ou à peu prèa que celle
iju'un lit sur le sceau. Quoique l'usnge des K'geudes sur le coalre-
Kclfùt orilinaiic, il ne fauilrail puînl être surpris d'en reucon-
Ifcrqni ue porUsscul aiiruuc iu&eriplion queKonqiie.
]x$empririntci des conirc-scels nul varie autant que les sceaux.
Tii/ci AiMuiAtcs. Qiii.'l[<ierois nie me c'est te sceau principal ea
relit.
Lti contre-scels n'olTrent rien de bien extraordinaire, sinon
qu'il esl dilljcjle alors de bien distin|;uer quel est proprement le
nutre-stel. On applujuait uu conire-scel au revers d'uu cuntre-
keI qui devenait [>ar U le sceau priucipal.
CONTRr. SEING. Va ade contre-sIgné est celui sur lequel
m oflicirr public met son seiiif> pour en attester la vérité. Non-
Mtlnnenl les diplûntes des lois, mais ceux des grands, tant
tttl/iiasliques i[uc st^uliers. Turent certifiés par des contre-seings.
Céiail lies réfeieuJaires, des cbevaliers, des cliapclains, des la-
brliiont, des notaires, des seci-claircs , des biblioibécaires , de»
■nlùvistes, des greniers, de simples eciivains qui faisaient les
fanciioas d'bomuies publics.
Plro-.i les caractères qui distinguent !c3 conlre-seinfp, il y en
• Jeux que l'on peut Tiilt ^ peu près, be premier renferme la
Annule ol/lulU, contenue dajis la souscripliou de celui qui cou*
*^^igne. l..es r^fcrendaires souscriv.iicnt ain':i, pai'cc qu'ils pré-
'Cntaienl au roi le dipl&inc it sij;nrr. Cette formule ne s'étend
ru an delà de la preiiiicrc race, et n'y fui pas même invariable :
Mneb trouve que daus des donations, des confirniaiions, des
fnû\éf^ti et des préceptes. Mais les jugemcns portés au nom du
MÏ ne furent jamais ronlre-srgnés par la formule obluUl.
Elle fut rcinptacce par la clause ncogiiovU, qui est le second
raraclLTe des cbarlea conire-si|>nées. Celle dernière fut commune
aux dipli'mics Mérovingiens, Cirtovin^iLDS et Ca pcii eus, jua qu'A
riiilîp|ic I inelusiremeiit. Elle d(.':ii(>n,-iit la vérification nécessaire
éviter les sunuises. Sous L ['" iace,cl!â était consacrée
poi
pour les jugemeus, et tout au plus pour les exemptions d'itn-
julw, deié.ig's,ei auiresdroils qui lej-aidiicnt les intf'rêts du'
CONTHE-SEING. ^^^H
roi: sous les 2' it 3" races, eUepnruiindistinctemeotdaui
sortes de cbarleii royales, mais non pas uaiveraellemeiit.
Ces deux formules, écrites de la main des référendaires du dff
^-chanceliers, sont toujours précédées simplement de leur no*
propre, sans être accompagnées d'aucnn litre quelconque, mai
bien d'un paroplie en forme ile Bûche. Elles sont toujours suivie
du mot subscripsil, dont la plupart des caractères, formés tantS
en notes de Tiron, tantôt en lettres ordinaires, soDt pmqi
toujours indécliiffrables. Cette Térificalion se faisait quetqucfoï
par les substituts auxquels les référendaires et grands chancelîa
avaient commis ^l'exercice de leurs fonctions ; alors ces chaDM
liers en sous-ordre l'annonçaient dans leur contre-seing. Soui I
première race Uar formule était simple : IV. ad -vicem ou vi<
N. recognovit. Sous la seconde race, ils y joignirent les titre!
peu près en cette sorte : N. regice di^ràtalis cancelluriui ad vieM
évéquf
Herivei archiepiscopi
Les chanceliers cl
aussi les actes de lei
mule relegi et jubscripsi, qi
tnencemens de la troisièmi
cellarii, recognovit.
1 des abbés auihenli
i commun émeut par 1
: pris un peu après les
Au 10' siècle on trouve,
plusieurs chartes, des contre-seings de chanceliers ecclésiat'
liqties, qni relisaient et n connaissaient les avtes. A cette fornuilt
niccéda cette autre : data per maiiui N. canceliarii, prise sur It
modèle des bulles consistoriales. Elle commença dès le 1 1* nècki
, et De cessa qu'avec le 13'. Dès le 14° on ne trouve plus
formule, mois seulement en abrégé, ou tout au long , le nom al
celui qui était chargé de l'expédiLion. rû_j-« Notaires.
Eu deux mots , les diplômes Mérovingiens sont signés du tôt
et contresignés avec la formule obtuUt ; mais les jugemcus ^u'ib
rendaient furent seulement vénliés par leurs référendaires avte
la clause recognovit. Une charte, qui, sous Chaileniagne et ni
Bucccsseurs , serait conlre-signée avec la clause cbtulit , ieiiH
auspecte; et les chartes, même royales, qui depuis la fin
12' siècle, porteraient en véritication la clause recognovit,
devraient pas faire foi.
1 des prélats peuvent bien avoir iié véri^^
3913
; (Sunceliers dès le 10. sîècU ; mais ton ire signés \>»t leur secrë-
I Uirc avaat le 15', ils ne seraienl poinl exempig du suïpiâon.
CONVENTUEL, ou nui concerne un couveiil. Relijjieux con-
fotiui, c'est-à-dire membre d'un cuuvint; biens conventuels
« apparu nant an convent — On ap|ielail en oulie convetKueîs
I dn religieux de saini François, qui posiëdaient des foitds eidea
I noies. Voir Fr inuscaips.
CONVERS OM frères lais, sujets qne l'on admet dans les mai-
religieuses pour les emploj'L-r aux fondions temporelles; ils
|t i«f oivent aucnn des ordres sacrés, et ne cUrinlent point au
Mur. Dans les premiers teins, et jusqu'au II' siècle, on nom-
11 touvers, conv<:rsi , c'est-â-dirt convtrii*, mus les adultes qui
«nbrassaienl la vie monastique, pour les distinguer des obUts ,
^ liaient des enfansque lesparcns engageaient dans les nionas-
llrs.en les offrant à Dieu dés reufame. Le père Mnbillon, dans
apréface du G**ii^de de l'ordre deSi-Denoit.dit que le fui dans
i| 11* siècle que Jean I , abbé de Valoinbrense, i'ei;ut le premier
in laïques ou frères conoeri , distln|{ui's pni état des moines du
diror qui dès-lors liaient dans la cl^ricaïuie. I.fsconvers ne
H^ fCBVeut posséder des bénéfices- — L'^iat des conceriei cbez les
tdi(^uEes est le même que celui des conrcrs cbci les religieux.
COPIES. On di.'^titiguc deux soite» de cn[iies des cbavtLS oh
sipiftines anciens : celles qui ctaieul tirées à quelques jours de
Utuce sur les originaux , et qui en tiennent Itt-u A juste titre ,
mm (PUime on en voit un exemple au fameux cnucile de Florence '|
amM M celles qui, liu'es à plus de disinncc, im-iinnl mieux ce noin,
^^^QDoi^e presque aussi anciennes que les originaux- Ce qui oica-
^^HjJMlia un grand nombre de copies des diplttuics fut le renouvcl-
^^^Hlwnt de ces méine-i actes ordonné par les princis. Vojez
^^^^sBtes [ Rt' nouvellement des ), et Vidimuï.
-" (1 n'est point aise de distinguer ces dernières cO|iies des origi-
nttix : voici cependant quelques moyens de juger de leur diiïé-
rencc ) mais le goût et te lact délicat d'un babile antiquaire sont
encore pluasttrs.
■ 1i<tt. Concil. Floienl. p. ïofi.
392 ropiKS,
DiiTérencc entre les originaux et les copies.
\j\ pièce fait-elle mention de Tapposition du sceau» examtoei
s'il y reste encore , ou s*il parait queU|UC indice qu'il y ait éU
mis. Il y a eu deux manières de Tapposer : ou en placard comme
nous le fai.^ons à nos lettres , ou pendant à des courroies pasiéei
par une incision dans la iiiar(e. L'indice de la première façon eit
une couleur diiTcrcnle, ordinairement brunâtre sur Tcndroilde
la cliartc où le sceau a été apposé. L'indice de la seconde est l'in-
cision , Us lacs de soie, les courroies de cuir, les lemnisquesde
parchemin , les replis de la pièce pour consolider l'incision , etc.|
etc. Si le sceau s'y iiouve , ou que quelques-uns de ces indices s'j
mauifesteul, c'est un ori[];inn1 ; si l'on n'en aperçoit aucun, c'est
une copie, mais copie du tcms mC*me de l'original , puisqu'on
suppose qu'elle n'en saurait être distinguée par l'écritui'e.
Quand même l'apposition du sceau n'y serait point annoucée,
si la charte en est munie, ou qu'elle en conserve des vestiges, elle
est originale. Si les pièces dépourvues de sceaux sont souscrites
de différentes mains, soit signatures réelles, soit des croix , mais
d'écriture visiblement disparate, elles sont originales. Supposa
ainsi l'omission du sceau , pourvu qu'il ne soit pas annoncé, les
Figuatures réelles suftlronl en général pour ccrtifîer qu'une pièce
est originale ', mais Tabsence de ces deux choses ne suffit pas pour
prononcer que les actes passés, depuis le milieu du 1 1* jusqu'au
milieu du 12*^ siècle^ ne sont point originaux, parce quedaoscet
espace de tems on n'y regarda pas de si près.
L'annonce du sceau, dont cependant on ne découvrirait ttt;
cnn vestige , manifeste ordinairement une copie; on dit ordinal'
rement ^ parce qu'il a pu arriver que, lorsqu'on aura fait mention
du sceau, Técrivain ait pris pour modèle d'anciens diplàmcsoù
cette fornmle se trouve ; ou parce qu^l sera survenu quelque acci'
dent qui aura empêché de mettre la dernière main à l'original î
ces raisons sont plausibles, surtout lorsque le monogramme dit
prince s'y trouve. S'il était question de concessions peu cousidé'
râbles, toutes ces règles ne doivent point être exigées à la rigueur»
jusque vers le 13* siècle environ , surtout en Normandie, qui
COPIES. 393
^^rtil â peine 9 au 1 1* siècle , de la barbarie , et dont les diplAmes
Wi plus solennels ne différaient quelquefois des simples actes
que par une courroie attachée au bas, serrée de plusieurs nceuds,
qui tenaient lieu de sceaux et de signatures.
Quoique pour l'ordinaire ce fût la inéuic main qui transcri-
vit les originaux et les copies , les dernières en général sont beau-
coup plus sujettes à être défigurées par des fautes que les pre-
miers, dans lesquels il s'en trouve cependant.
Au reste, il ne faut pas supposer gratuitement cpie les notaires
aient jamais eu la téméiiié d'imiter l'empreinte de l'anneau
rojal f ou d'affecter de rendre trait pour trait les signatures réel-
les. On en trouve cependant de cette seconde espèce figurées
dans les copies; ce qui les rend très difficiles à distinguer des
oiiginaux dans les tems où l'usage de sceller et de signer soi-
même n'était pas ordinaire. Jusqu'au commencement du 11* siè-
cle, les notaires se dispensaient même d'énoncer dans les pièces
que c'étaient des copies.
Autorité des copies..
Pour qu'une copie fasse autorité , il faut , ou que l'antiquité en
soit décidément reconnue' ; ou qu'elle ait été tirée par l'autorité
du juge, ou souscrite par une pei*sonne publique qui en certifie
la conformité avec l'original*; ou qu'il soit prouve que la copie
a été levée con t radie toi r émeut '; ou qu'elle ait été authentiquée
par le souverain , solennité qui fait qu^tlle ne difiere alors en rien
de ToriginaP; ou qu'elle ait été attestée par des chefs des cours
souveraines % ou par dis maîtres des comptes , en ce qui concerne
les copies des pièces tiréfs des archives de leur tribunal^. Avec
chacune de ces qualités en particulier, les copies font preuve , et
eut autant de force que l'original même; On voit|mêine que, dans
' Dumonlin, t. i, col. 017, n. /|i.
* Ihid.y n. 4û, 4^*
' Ihid., 0.71.
4 Lois civiL^ t. n , I. 5, tit. 5, sect. a, n, 10.
- Weincker, Coiiect, Archi%*,y p. 48.
' Daniotilin, ibid.j n. a8.
S94 ")^^^^^F
le 14' siècle, Il est <iit& la fin Je quelques lettres royaux
es copies qu'on en fcia vaudront l'uvi^inal.
Ce qui donne un (jiaud poids &ui coptes qui nous lealept dm
itres anciens, c'est que, dès le IS' sitcl'-, ai elles élaieiit inlér^
sautes I comme des privilèges , par exemple , on les vérîfi'iil t -
les autographes'.
Fautes dans Ifs copin.
Lorsque Ton tsl embarrassé sur des copies, il fatil consulta
Us originaux , si l'ou en a , ou les copies autlienljque* qui les
remplacent de droit ; et alors cet piêct-s doivent être admises ou
réprouvées , selon qu'elles s'accordent ou ne s'accordent pas dtiii
les diliercns points de comparaison. Celle comparaison devient
alors essentielle; car Ton ne doit point décider de la fnutsete' dci
ori|;inaus sur la seule inspection di-s copies. Celles-ci sont ïU-
jcttt'B à plusieurs Tnules, â rnison snrtout de ri'loif.ncnxnt de
l'uriginat et du rnnj;qu'e1U's licniient dans le nombre des copies.
Une fauic de chronologie (lui pourrait souveni rendre les orifjî-
naux suspects, nefL-rail licn d.iiis les copies, et l'onnVti doit lê-
f|i(inieiiicnl rien conclure.
Une ropie aiitlieiiliqni; peat décider de l'original.
Cependant si elles étairnt authentiques, et iinmédiatnurni
tirées sur l'original , des anarhronismes et d'auu-es défauts giM>
sicrs qui s'y rencontreraient , jcilcraii'nt lui violfnt soupçon su
rori^inal, qu'on suppose ne pouvoir ùu'i: représente ; parce qili'V
le savoir et la bonue foi des personn<.<s publiques ei de» rerU
seurs doivent se présumer, quoique, absolument parlant, Us eut»
sent pu éire en défaut, au moins quanl au premier article. X celle
exception prés, ou peut ju|;er de la vérité des originaux par Ict
copies, surtout si les copies ont été prises chacune en particulier
surroriginal,commelefurentlus vi'c/imuiet les mnouvellcini'"«.
*'OJ-«Cn*BTES.
' Ordonn., t- ti, p. 4o3-
■ ¥ieatj,lIiH,Mc«Ut.,t.%ynt,i. 8B, p. 47s.
ÇOffWS-
395
[yifitp t!|%WlHj^jl IWi> plu» iMwA Mov <h îçjatcx k* fontea
)GMi|jiip|||i,ff|d'«»«itra^ <|iii «'oBt pw ton* lea
L&i
I« dtafte copie iM iédde rien.
m/*.
Qk ébjft!^ d^fpudp vm Mrapvtolte attendon ; car il ftt eiUrè-
nure ft .4Ufidihl d* pmToir» sur les aeulM copice » juger
î Impp mi. «piMlm fa'4 lV«n(«go deft origiii»M. La rai •
ii^€i$kÊ 4fÊigêmj\ii YÎMI d9 co «in'oM <o|i4e pem, avoir tous
m|p|lî|M)k|i|w« vu ma coBtrt^iieBt eo rim Ica utagei,
n 9ÊjW% i<if^f du tf iM qo'dlla rappelle » et p«rien(,à
STaiitaijfifaiiwit mvc la férit^ de roriginal» qu'on aup-
ccjpcndaot Im feo^i andu qu'une foule de fauteti même
Wl fwwtjtfaf|jJe».^ dana lei copient ne euffiraîenl pas pour
L^fB Ciiu un original. Bien plus^ai les copiai ëiairnt
déyratéea^ soii par malice, «oU par ignorance, soii pi^r
cokvectiona conjecturalça » qu'on ne pûi y reconnaiirc le
ÎBte prUuttif; alon elles ne prouveraieni, ni pour ni ooDtre les
srigiimu» I car lea Cautes déa copies ne prouvent pas plus la sup-
fonikm des originaux que celle des copies mêmes. S*il en
éUDt aatremenl que de? iendrail rEcriiure Sainte , lea ourrages
lia aadnts PèreaileCodeyetc. , dont on n*a depuia loogtema
fîi dta eofiu qui li*on| paa i\é à Tabri des fautes ei Ae% mé-
■ils p Am-lHin » ri lea yices dont une copie serait infectée ne
éttÊOà poiàt pcMîr asseoir un jugement fixe aur la frnssetë de
|W%t|m1, Bé a*ènMut-il pu qu*on ne pourrait non plus pronon-
ëk anf la réM de roriginàl, à raison des qualités avantageuses
4lBt la copie serait revêtue? Car on peut supposer un faussaire
baidle pour avoir fSabriqué une charte assortie aux for-
, aa sijle, aux usages , à Thistoire du siècle auquel elle
M attribuée, et dont il ne reste que des copies : or, lea copies
1| fmmmi ^mmettreqnc cea caractèrea intrinsèques (vo/e^
Céutbs); al les caractères extrinsèques, qui sont incommuni-
àHea ata copièa, et qiu décèleraient bientôt la tourberie aux
396 COPIES.
yeux des connaisseurs , ne se trouvent que sur Torigiiial qiu
supposé perdu. On ne pourra donc jamais juger de la vérité
l'original par la copie, quoiqu'on puisse quelquefob par
moyen juger de la fausseté des originaux. On répond d'abd
conséquenimenl aux principes ci-dessus , que ces sortes de co{
quelconques militent eu fiveur des originaux. Ou répond^
second lieu, que cette supposition, que les ennemis acharnés «
diplômes voudraient trouver viaisemblable, n'est qu'un être
raison qu'il est moralement impossible de réduire à l'acte, i
comment supposer qu'un homme, aussi habile et aussi adi
qu'on le voudra, ail pu faire, dans ces tems d'ignorance où ni
le plaçons, ce qu'un génie versé dans l'antiquité, avec toutes
lumières que notre siècle a acquises, ne ferait peut-être pas si
broncher en quelque point, comme conii*e Thisioire, ou contre
topographie, ou contre l'existence des donateurs ou des témoii
ou contre la nomenclatui*e des personnes, ou contre d'aut
chartes véritables conseivées en des endroits inconnus que l
ignore, ou contre les dates , les qualités, les possessions et joi
sances, les droits, les ciixonstances, les dépendances, etc. , etc., e
Une pareille supposition n'est pas admissible.
Règles concemaot les copies^
De tout ce qui vient d'être dit sur les copies, il faut conclui
l^'.que l'on peut communément juger du contenu dos orîgiui
ou de leur substance par les copies; 2*" que la conformité de p
sieurs copies entre elles, pourvu qu'elles ne soient point tirées
unes sur les autres, mais sur l'originaly ou sur des copies autlu
tiques, assure le contenu de l'original , quelques prétendus <
fauls qu'on croie y trouver ; 3<» que si ces défauts étaient réels d<
les copies, il ne s'ensuit pas qu'on doive les attribuera l'ori
nal , mais qu'il est plus raisonnable de les mettre sur le com
des copistes, à moins que la copie ne fût authentique , et vidhé
ou coUatlounée selon les règles ; car une copie ne prouve r
contre un original, s'il n'est sitr qu'elle lui soit conforme; à p
forte raison , si l'ou peut voir par soi-même qu*elle en diflèi
''i*" que les fautes légères d'une copie , dont les formules et les f;
CORDEI.IKitS. «>07
lirtoriqnet sont exacts, prouvent en faveur de l'orîp,ina1 , cl en
sBesteol la renié ; 5* que raullienticitc de la copie , jointe à ces
Mies petits avantages , doit bannir absolument tout soupçon ;
^ que les copies, ntéme non authentiques, peuvent faire jun^'* ^^
k vérité d*aD autographe qui ne subsiste plu^, pourvu quVIlcs
loieBl remplies de faits historiques, et qu'elles sfûent anciennes
aa maitm de deux siècles; 7** que les copies authentiques pcu-
fSBt n'arcnr pa^ une ressemblance entière et parfaite avec les
ingiDauz ; mais que toute copte dressée par Tautorité publique
ot censée conforme à l'original dans tous ics points essentiels;
l^fpi'îl n'est pas extraordinaire que des copies 5oient fautives;
MÛ que CCS Caintes descopies ne doivent point ctre rejcU^es sur
rerigînal, ni même rendre les copies suspectes, et qu'on doit
ks attribuer à l'ignorance, A la négligence ou ù rinadveriancc
écs copistes; 9<* enfin que tout le monde convient que les co-
fiHes ont pa se tromper; mais que cette possibilité ne suffît p.is
faor dire qu'ils se soient réellement trompés : il faut des bits qui
csBStatent l'erreur ou la falsification.
GORD ELI ERS ou /rè/-e5 mmeari, religieux do l'ordre de saint-
François d'Assise , institues vers le cou)incneenicnt du 13' siècle ,
et approuvés parle i' concile de Lntian. Les cordcliers sont
.babilles d'un gros dr/ip gris; ils ont un petit capuce ou chaperon ,
aa manteau de la môme ctolTe et une ceinture de corde nonce de
liou nceods y origine du nom de cordcliers qu^on a doniié à ces
icligieux. Ils se nommaient originnîrement Pauvres Mineurs ;
■lais ce mot de pauvres fut supprime , et on y substitua celui de
Frères. Ces frères mineurs sont aussi appelés Franciscains , du
Bom de saint François d'Assise, leur instituteur.
Les cordcliers s'établirent en France eu 12 IG ; cet ordre , qui
est an nombre des ordres mendiansi avait, dans le royaume , en-
viron 28^ couvens d'hommes , distribués en huit provinces, dont
trois grandes qui avaient seules droit au gouvernement de leur
collège général de Paris.
Les cordeliers sont les premiers qui aient renoncé u la pro-
priété de toutes possessions temporelles. Ils pouvaient éiiidier
dans la faculuS de tlicologic de Paris, et parvenir au doctorat.
400 coi;ro>'ni:s.
était couvert de p*: lies; et la quatrième un mortier^ tel que les f^r^^mcih
dens le portent encore : cette dernière forme a e'tc en tisage^^ au
moins jusqu a saint Louis. Ap*ès ce princci elle varia jusi^^aï
Charles YIJ, qui lui donna la forme qu'elle a aujourd'hui.
COURONNES, marques de dignité sur les écus d'armoiri»^ s.
La couronne du roi est un cercle de huit fleurs de lys y fo^^nie
d'autant de demi-cercles qui soutiennent une double fleur de Sjrs.
La couronne du dauphin est un cercle de huit fleurs de B^s,
formé de quatre dauphins en demi-cercles, dont les queues S'Ou-
tiennent* une double fleur de lys. Ce n'est que dt'puis le règne? de
Louis XIV qu'ds la portent fermée.
La couronne des enfans de France est un cercle suiinont<5 de
huit fleurs de lys; Li couronne des princes du sang est semblable.
La couronne ducale est un cercle a huit (grands fleurons refeo"
dus. La plupart de ceux qui portent cette couronne la mettent
sur une toque de vclouis rouge , terminée par une perle, ^
cause de leur titre de prince , ou de ce qu'ils prétendent dcsce.^^
dre de maison souveraine.
La couronne de marcpiis est de quatre fleurons et de trots pcr
les en manière de trèfle <nlre chaque fleuron.
VàVi couronne de comte est un cercle d'or, à seize grosses perles
au-dessus.
La couronne de vicomte est un cercle d'or, à quatre grosses
perles au-dessus.
La couronne de baron est un crrcle sur lequel se trouvent , en
six espaces égaux , des rangi^ de perles, trois à trois en bande.
La couronne des vidâmes est un cercle sur lequel il y a quatre
croix élargies aux extrémités, pour désigner qu'ik ont été établis
afin de soutenir les droits de TËglise.
Aucunes couronnes de !)arons , comtes ou marquis , ne pou*
▼aient être ini:es sur les armes , sans y être autorisées par let-
tres-patentes en duc forme, sous peine de 15,000 fr. d*auiende^
• Jrrêi du parlement^ août 16G3.
CUUIIOMNE6.
Couronnes étrangères.
401
Le pape porte sur son écu une tiare ^ espèce de mitre environ-
e de trois couronnes à fleurons Tune sur Tautre , la troisième
rminée par un globe surmonté d'une croix , le tout d*or ; sur
derrière el au bas de h mitre, îl y a deux pendans.
L'empereur a sur ses armoiries une toque en forme de tiare »
«venu demî-cercle qui soutient un globe cintré > sommé d'une
noL , le tout d*or ; il 7 a en bas deux pendans ou fanons.
Le roi d'Espagne porte sur Técu de ses armes une couronne
knt la forme est semblable à celle de Franco, excepte qu'au
In de fleurs d<? lys il y a des fleurons et un globe terminé par
e croix pour cimier.
La couronnes des autres rois de l'Europe sont assez semblables
àcdle du roi d'Espagne.
la couronne du grand-duc est un cercle à une fleur de lys
^noaie à chaque face, et nombre de rayons aigus.
La couronne de l'archiduc est un cercle à huit fleurons autour
fme tocpie d*écarlate> et un demi-cercle dessus, de dextrc à
dbestre, garni de perles, qui porte un globe cintré surmonté
IW croisette.
Les couronner des électeurs de l'empire sont en manière de
tBfoe écarlate , rebrassée d'hermine » diadèmée d'un demi-
lade conyert de perles, surmonté d'un globe terminé par une
oiisette.
Le doge de Venise portait sur ses armes et sur sa tête, les jours
il cérémonies, une toque ducale d'étoffe d'or, avec quelques
de perles.
Les Romains avaient huit sortes de couronnes pour récompeu-
tt les adioDS de valeur :
1* MovaU , qui était de myrthe , pour les généraux qui avaient
«incn aans effusion de sang. Ils étaient honorés du petit triom-
ik, qu'on appelait ovation;
y La luspafe ou roslralct qui était un cercle d'or où il y avait
lei proues et poupes de navires gravées, pour un capitaine ou
Va soldat qui avait le premier saule dans un vaisseau ennemi;
TOME 1. 26
402 cou VI NT.
3^ La vallaive. C'était «n cercle d'or ou d'argent , relevé i
pals ou pieux , pour un soldai qui avait le premier forcé la pa_^/i^
sade des cntieinis ;
40 La murale. (Tétait un cercle d'or ou d'argent , «ooiBié ^
tours, pour celui qui le premier avait monté sur la munâl^
d*tane ville assiégée, et y avait arboré Tétendard ;
5^ La cUnque, C'était une branche de chêne avec les KUndi^^
ou bien d'yeuse, pour celui qui avait sauvé la vie à uo cit^yeaj ^
6^ La triomphale. C'était une branche de lauritr ( dana la aiUc ^
00 la 6t d'or) pour un général qui avait gagné une bataUUon
conquis une province ;
7® L'obsidionale ou gramiWé', parce qu'elle se fesait d'une kerbt
appelée gramen , qu'on cueillait sur le lieu même. On la **^»^«^t
aux généraux qui avaient forcé une armée de décamper;
8 La caslrense , qui se faisait d'or ou d'argent | et avail à l'en-
tour des pieux de palissade qui faisaient comme autant de rajoas.
Elle se donnait à celui qui avait forcé le camp enneuii^ou qui
avait gagne des tranchées et barrièies où l'ennemi s'était fortifié.
COUSIN. Avant le 13" siècle , les rois n'appelaient personne
leur parent ou leur cousin s'il ne l'était en eflet« Louis Xj est le
premier qui ait traité de cousin le comte de Dammariin ^ grand">
maître de France , quoiqu'il n'y eût entre eux ni alliance ni pa-
renté. Dépuis ce tems-là te titre de cousin n'est à la cour qu'une
diétinction accordée au rang et à la qualité. Henri II est le pre-
mier de nos rois qui ait décoré les maréchaux de ce titre d'hon-
neur.
GOUTRES. Officiers ecclésiastiques des églises cathédrales ,
dont les fonctions consistaient principalement dans la garde des
choses appartenant à Téglise. Us étaient tenus de sonner le9 cloches
pour rassembler les chanoines aux heures canoniales ^ dé prendre
soin du luminaire, ei de garder les clefs de l'église. Peu 4*^\jaes
càliiédnilés en France avaient conservé ces officiers.
GOUVKNT. Du latin cohventus; c'est une maison hahitée par
des religieux ou des religieuses, et érigée par qui de droit pour y
entretenir une convetitualité. En' France, il fallait, pour ériger un
couvent, la permission de l'évéque diocésain, et Vautoi isation du
CRITIQUE. 403
oi» enregistrée au parlement '. Les supérieurs et supérieures des
iTens s'appellent prieurs et prieures j excepté dans l'ordre de
^■int Fiançoisy où ils portent le titre de gardiens; les abbés et
mstheuts étaient œiiz qui gouTemaient les abbayes fc»idées par
rois ou lea seigneurs ; ils avaient encore sous eux des priatrs
des priêum* Toîr MOVAsrisax.
Les couyens ont été, pendant les invasions, et l'ignorance du
yen-lge» ks sanctuaires o& se sont conservés les lettres et les
irts sacrés et profanes. Sous ce rapport c'est d'eux que découle
la civilisation moderne. C'est aussi ce que tous les hommes
science commencent à voir et à soutenir.
CRITIQUE nss niPLOMBs. Indépendamment de toutes les règles
irticolières de critique, répandues dans cet ouvrage, on va ré-
\\r sous un seul point de vue les règles générales, qu'il est es-
iel de suivre dans l'examen des diplômes , et sans lesquelles
eourrait infailliblement lisque de se méprendre lourdement.
Règles concernant la vérité des diplômes
Il est moralement impossible qu'une charte soit fausse lors-
qu'elle est revêtue de tous les caractères qui lui sont propres ; car,
quoiqu'absolument parlant il n'existe point de chartes qui n'aient
pu être contreEEÛtes par un habile faussaire, on n'en peut juger
que par ses caractères, et on les suppose tous réunis pour en cons*
tater la vérité. Une charte est revêtue de tous les caractères de
vérité, lorsqu'elle n'en renferme aucun qui ne puisse se rap-
porter au siècle auquel elle doit appartenir, et aux personnes
qui doivent l'avoir dressée; peu importe que ces caractères aient
été plus on moins en vogue* D^où il faut conclure que la
moindre vraisemblance qui peut s'étendre à tous les caractères
d'une pièce, la justifie de toute accusation de faux. La raison
en est qu'on doit présumer de la vérité d'une pièce, tant qu^on
n'en peut démontrer la fausseté par des moyens convaincans,
ou du moins fort probables, et que d'ailleurs les titres antienS|
■ Arrêt du mois d^aaût 1749.
404 CRniQUE.
non convaincus de faux , servent de principes , et ne se démon
trent pas. De plus, on ne peut tirer aucune preuve de faux d'u
usage qui n'est pas décidément connu pour invariable. Ainsi u
titre qui contientdes dispositions inconnues ou rares dans le sièr
auquel on l'attribue, n'est pas faux dans le premif r cas, ni sus
pect dans le second; car toute pièce qu'on ne saurait attaqua
que par des argumens négatifs, des possibilités, des pnésotnp
tions» des conjectures, des vraisemblances, est dès lers déchargé
de l'accusation de faux ; il faut d'autres titres ou d'autres auto-
rités^ si pressantes et si précises, qu'elles puissent anéantir ou ba
lancer les titres et les autorités contraires.
n est des chartes vraies qui contiennent des faux exposés, c
des chartesfausses qui en coutiennentde véritables. Cette contra
diction vient de ce que les Notaires ou Référendaires ont dies»
ces actes sur des mémoires fournis par les parties, et qu*ik les on
employés sans les examiner; il en est de même encore à présent
Il suit de ces principes; qu'il y a peu d'anciens diplômes qu'oi
puisse convaincre de faux.
Règles concernant la fausseté des diplômes.
n est moralement impossible qu'un acte qui porte tous les ca-
ractères de feiusseté soit vrai. Une charte porte tous les caractères
de fausseté, quand elle n'en offre aucun qui puisse convenir au
siècle et aux per5onnès dont elle s'annonce» Llncompatibilité des
caractères entre eux, d'un seul même avec la pièce dans laquelle
il concourrait, en prouve également la finusseté. Il faut cependant
avoir égard au siècle ; car ce qui est preuve de vérité dans l'un,
est souvent preuve de fausseté dans l'autre. Ainsi pour être criti-
que non récusable des diplômes, il faut connaître les usages de
chaaue siècle : et alors les pièces fausses deviennent aisées à re-
connaître.
Ce qui constitue la différence des usages des siècles a pour*
tant commencé à un point, ou par une nuance, peu sensible dV
bord ; il faut donc prendre garde de qualifier de faux le titre où
l'on trouvera ce point commençant, ce premier usage. Il faut un
commencement à tout ; et, en fait de mode, on ne tranche pas net
^du blanc au noir.
CRITIQUE. 405
Un moyen de faux légitime et suffisant, du moins en appa<-
ice, ne saurait être détruit, jusqu^à lever tout soupçon fondé»
<iue par des faits contraires aussi formels que couslaos, lorsqu'il
ne s^agît point d'une pièce authentique. Les alle'gations ne por«
tenl jamaiscoup : ainsi une pièce ne doit pas toujours passer pour
fausse, parcequ'elle est ainsi traitée dans les monamcns anciens;
'cUe ne doit p9s même être mise au rang des pièces supposées, par
cela seul qu elle contient des choses fausses et fabuleuses. Com*
bien pourrait-on citer de médailles, frappées depuis un siècle par
la flatterie, qui n'aient pas avancé de faux ou exagéré des faits?
encore moins doit-on rejeter des actes parcequ'ils énoncent des
Taîts uniques ou extraordinaires; c'est plutôt une preuve de leur
siocërité; un imposteur ne va pas chercher des choses incroyables
pour se iaii-e croire.
La contradiction de quelques objets avec l'histoire semble, en
lait de critique, avoir un grand avantage sur tous les autres
nioyens de faux. Un original qui pèche essentiellement contre
1 uiatoîre, mérite d'être rejeté sans autre examen ; on dit tssenr
^'<^ilemcntj cardes chartes peuvent paraître donner atteinte à
^ l^i^toire, tandis quelles ne servent qu'à l'éclaircir, et quelque*
■013 in^nie à la redresser.
L'opposition manifeste de la flatc avec l'écriture de l'acte équi-
^^Mt aux anachronisnies les plus monstrueux , au lieu que leur
I^^iait accord n'opère qu'une très grande probabilité, qui pour-
^^^t même dispar:.itre devant d'autres défauts essentiels, ou de-
^^t^t grand nonibredo vraisemblances défavorables. Des actes qui
^ contredisent sur le fond et l'essence des choses ne sont pas
^''Oyables, à moins que l'on ne démontre la supposition d'une des
^^ntradîctîons. Le défaut de vraisemblance est un litre de répro-
bation; mais il n'est que trop ordinaire d'abuser de ce point de
^■^itîque. La mort de tous les témoins qui ont souscrit une pièce
^'^V't récente, forme une présomption de faux moins équivoque.
lies témoins inconnus, dans un acte dressé en un lieu où l'on ne
'^^nqne pasde témoins connus, n'annoucent rien de plus favorable.
Xhê incisions, des taches sur un endroit important, portent
encore l'empreinte de la mauvaise foi, etc., etc.
A06
en [TIQUE.
Eu il«tix mot<i, pour déclarer juridiquement dei pièces
il faut des preuves autbenliquesde trois soi'tes ; preuves lilierntê. ^^bs
preuvet tettinioniales . preuves fondées sur des indices indubitabU "^^tt
et ptufetairs que If joitr. Tonte Tèfi{eqa\ enveloppe les vraies chu -^f,
tes daos la condamnation des fausses doit i\re r^prouT^; ^
toute règle qui fait ^âce aux faux litres est fausse elle-même.
Règles concernant la suspicion.
Les diplAmes faux ne portent pas toujours avec eux des I^aU
gnages évidens de fahificaiion. Certains indices font plus souvent
naître des soupçons. L'homme i préjuge fiancliil le pas, et «e àt'
tàdt ouverlemeut contre l'acte ; m*is l'esprit sage reste en soi*
pens.
Pour ne raiionner qu'avec jusieue, il &ut être instruit des vé-
rités suivantes : La conjecture est susceptible de plus ou de moi»
de vraisemblance, suivant que ses motifs sont plus ou moins
nombreux , plus ou moins solides i le soup;on est pareillement
susceptible d'une iulinilé de degrés. La conjecture ne balance
l'autorité, que lorsque la première est très forte et l'autre chan-
celante. Le silence des auteurs contemporains n'affaiblit pas un
fait, à moins qu'ils n'en disent rien, lorsque leur matière ileman-
dait qu'ils eu parla.ssent. Ce qui est douteux simplement, ne doit
pas être regardé comme faux; ni ce qui est simplement suipecl,
comme supposé. En ce qui concerne les faits, toutes choses éga-
les, l'auteur connu doit être préféré à l'anonyme, recclésîaslîqac ^
ou le religieux au laïque, l'bomme en place au simple parliculiart •
le contemporain à celui qui ne l'eat pas, et le désintéressé à celai
qui a le défaut contraire.
lly atroissortes desoup;nns; le jioi/i/e, le/^g'id'meet le violent.
Le soupçon fim^fe fst un jugement défavorable, mais appuyé
et sur de simples possibiliiést aussi,
ieul, ils nepeuveut jamais parveoirà
un. Le soupçon Ugiiime , par lequel
a suspens, uitotalenienidécidéàaffir-
lisfloiteindécisentre l'une et l'autre,
donne atteinte i la sincérité d'une pièce ; parcequ'il est ordinai-
rement fondé sur l'inobservation des usages constaïas au siècle
seulement sur des chimères
quelque multipliés qu'ils ao
former uue certitude de fa
l'esprit n'est ni totalement ei
mer l'erreur ou la vérité, ma
CR01SIRRS. 407
il «'«({ît. Lé softpçon piolenê, qui entraîne l'esprit sage à nier
vëritë d'un fait ou d'une eharte, invalide le titre et rend nulle
prftSTt qu'on «n tire ; parce qu'il est appuyé ou sur la réunion
• pliMÎeors aoilpçon^ l^gitimefi, ou ènr la contradiciton, du moins
mKiHliHi, dm finta tnoncéaavee dés histoires contemporaines
t raolorité sersh rtcomiwe. La soupçon simple ne mérite
réponse que d'autres conjectures } leiégitime ne peut se dé-
in quft par des faits non simplement possibles en eux^mémea,
ia moralement possibles^ c'est-à-dire dans les circonstances
I il eit queaiian ; la soupçon vhUnt est détruit par des faits
lîft^ qui démontreraient, par exemple, dans les siècles Toisins,
dalqiiea exceptions à Tusage qu'on présumerait infariable.
Il ne faut cependant pas s'y tromper : une pièce aura tontes les
pparencet defauK, sans en aToir la réalité, quand elle sera sus-
des plus Tiolens soupçons, qnoi()u'il ne soit pas moi aie-
nt îiBpotsîble qu'elle soit rraie. Combien de découvertes ne
Cût-on pas tous les jours dans riiisloire ot dans la connaissance
daa usages, qut^ en croissant de jour en jour, pourr<nent donner
dea lumiérea pour une défense légitime !
Tontes r^leade critique, prises en général, qui ne cadrent
paa aTOC celles que l'on vient de donner, ne peuvent servir qu'à
induira en erreur ; elles seront sûrement insuffisantes pour assi-
gner le degré de crédibilité que chaque titre ancien a droit d'exi*
gar en particulier. Les ennemis des communautéa, les Simon, les
Langlaif etc., les auteurs du nouveau pjrrrhonisme h'Storùfuej les
Germon, les Hardouln, etc., les EnejdopédisieSj enfin, les demi-
auliquaires, n*onlque trop multiplié les règles fiusses de critique.
L'assurance avec laquelle ils les donnent peut faire illusion à des
■taprita supetficiela amis de la nouveauté; mais elle n'en impose
]Mta à oeux qui pèsent tout au poids du sanctuaire.
CROISIERS ou Religieux Porte^Croix : c'est le nom d'une Con-
grégation de dianoines réguliers, insûtués pour honorer le i^Ijrs^
tire de la Croix, Il y a trois Ordres qui ont porté ou qui portent
encore ce nom ; l'un en Italie, Tautre dans les Pays-Bas, et le
troisième en Bohême. Les Croi»iers de France et des Pays-Bas ,
furent fondés en 1211, par Théodore de Celles. Ils éuientplus
connus sous le nom de Chanoines réguliers de Sainte Croix. V^f
Sainte-Croix. (^Chanoines réguliers de)
CROIX. (Filles de la) Filles vivant en communauté, doniroe^
cupation est de tenir des écoles chrétiennes , et d'insfroire
jeunes personnes de leur sexe. Cet institut commença en 10S5,
Aoye en Picardie; et s'est répandu de là à Paris, et dans d*aai
villes. Il a deux congrégations des Filles de la Croix : les
font les trois vœux simples de pauvreté, de charité et d*obâssaiice
les autres ont conservé toute leur libeité.
CROIX ( Ordre de la) ou Croisade. Ordre de chevalerie composi
seulement de dames, et institué en 1668 par Timpératrice Eléo-
nore de Goiizague, femme de Tempereur Léopold, en reconnais-
sance de ce qu'elle avait recouvré une petite croix d'or, dans la-
quelle étaient renfermés deux morceaux de bois de la Traie Croix.
CUCULLE. C'était autrefois une espèce de cape propre aux
voyageurs^. On l'appelait aussi coule; ce nom a passé chesles moi*
nés. Voyez Coole.
CUSTODE. Officier ecclésiastique dont la fonction est de gar-
der le trésor , les ornemens, les vases sacrés, les livres, de prend
soin de tous les meubles qui sont a l'usage de l'Eglise, d*
et de fermer les portes. 11 y avait un office de cette espèce
TEglise de S. Orner. Dans le chapitre de Lyon, il y a un chanoi
qui a le titre de Grand Custode,
Custode , dans certaines églises est la même chose que curé,
L*Eglise paroissiale de Sainte-Croix de Lyon, qui est la premîèr^^S
paroisse de la ville, et unie à l'église cathédrale dont elle fait
partie, était desservie conjointement par deux curés, qui étûenf
qualifiés Custodes de Sainte-Croix.
CosToDK. On a donné aussi ce nom à certains Supérieurs di
quelques ordres reli{>ieux, comme les Capucins, les Recolets.
visitent la paitic d'une province appelée Cusiodie. Ghexies
lets, le custode est le supérieur d'une petite maison.
CosTODE se dit encore du Saint-Ciboire, où Ton garde les
ties consacrées.
* D. Mabillon, prwf. Àct, sanct, Bened. soc. 5, n. 5g.
cycij:. 'iOU
C\GL£. Le cycle a servi de dates dans les diplùmes et les char-
(f surtout aux 12* et 13* siècles, teins d'ignorance, où l'ou don-
nait un rang distingué parmi les gens de lettres à ccJlix qui étaient
▼cnéa dans la science du conipnt ecclésiastique; c'est ce qui nous
délennine à donner quelques notions des cycles usités.
Gtcle ds 19 ANS. Le cycle de 19 ans, appelé nombre à* or parce
qu'on TécriTsit en caractères d'or dans les calendriers, fut inventé
fMir Méton, Athénien, 432 ans avant Jésus-Christ. Ce nombre de
lOserrait àmarquer la 1'* lune et par conséquent toutes les autres
de chaque année. Ce cycle était fonde sur ce que Ton croyait
qu*«u bout de 19 ans la lune se trouvait précisément au même
point de l'année solaire ; de sorte que s'il y avait eu nouvelle lune
Ift 1*' janvier à 6 heures du soir juste, 19 ans après elle ne devait
psis manquer au même jour et à la même heure. Cependant, après
bien des années, l'expérience fit reconaitre clairement qu'il s'en
'•liait de 1 hturt 27 minutes et quelques secondes que 19 années
^^imires ne fassent d'accord avec 19 années lunaires^ r^algré les
^ mois intercalés répartis sur le tout ; de façon que depuis le con-
fie de Nicée jusqu'en 1582 il y avait 4 jours de mécompte. Pour
'Cls^ier à cet inconvénient, les Épactes (voyez Ëpactes) furent
**3Ûbstituées à ce cycle ou au nombre éCor ; et il n'eut plus d'autre
^e dans le calendrier réformé, que de servir à les trouver.
Cjtclb LUMAiBE. Ou coufond Ordinairement le cycle de 19 ans
le cycle lunaire j parce que tous les deux ont même origine,
n^^ne nature, mêmes révolutions , même effet. Cependant il y a
^P^dques différences : 1^ en ce que le premier devance le second
de 3 années ; ainsi l'on compte la 6* de celui-là, lorsqu'on ne
cc>xiQpte que la 3* de celui-ci ; 2^ en ce que le commencement'du
^^ole de la lune se prend du 1*' de janvier, et que celui de 19 ans
^ ^ pas coutume de commencer avant mars. La troisième diffé-
'^^ce consiste aussi dans la manière de les trouver.
Manière de trouver le nombre d*or et le cycle lunaire.
^our trouver le nombre Xor^ il faut ajouter 1 , et retrancher
^^s les 19 ans de l'ère de Jésus-Christ, le surplus sera^'année du
^^ncibre d'or ; ou s'il n'y a point de surplus, ce sera la 19* année
^ ^c cycle; au lieu que pour trouVfr l'année du crcle lunaire
4<0 CYCLR.
it faut faire ta même opération en retranchants. IjS raiaott eneit
que Jësus-Christ est n^ la i* année do nombre d^or, et la 18* du
cycle lunaire. Ces deux cycles se montrent tour à tonr et qttd-
quefoli même ensemble dans tes chartes des 10*, 1 1^ et IC* «tècio;
mais en général on ne les a jamais assez bien distingués; Cêqai
jette souvent dans Terreur.
Gtcle soLAtEB. Le ejrcle sùlaire de 28 années n*a été inrenté tfit
pour marquer les 7 jours de la semaine, au moyen des t pr^
miëre^ lettres de Talphabet. L*ordre de ces dentièrrs at diaagi
d'année en année en rétrogradant. Si donc une première aaaéea
6 pour lettre dominicaleja seconde doit avoir F; la troiiitaiel}
la quatrième, en qualité de bissextile, D G; en sorte que la fi^
miëre de ces deut lettres ne soit en usage que jusqu'au 94 férTicTt
et que l'autre prenne sa place pendant lo reste l'année. Si l'anâé^
éfaû composée de 52 semaines justes, la révolution serait fiie #A.
invariable, en sorte que la lettre qui aurait servi à marquer le Dlr-
manche, par exemple le marquerait toujours| mais il riSié^
jour et 6 heurea moins 1 1 minutes pour parler correeMM»^
(vojFet BissaxTiLE). Ce jour occasionne la rétrogradation dai
Iras, et les 6 heures qui, au bout de 4 ans, forment un jour^
0#Bt lieu A ce qu'on appelle an/iée bissettitê ; c'est-AnlIns
chaque 4* année est composée de 306 jours au lieu que lea
autres ne le sont que de iôb. C'est ce qui empêche aoaal qm^
teof les 7 anale même ordrede fériés et delettreadomioiceIesB#
ae renouvelle. Il faut 7 révolutions complètes de 4 années peev
remettra lea unes et lea autres dans le même rang et la même dis»
poaîtioa qu'elles avaient entre elles. De le, cette révolution de SI
ans connue sous le nom c^cle solaire, "Voy. CroLt paacHAti Eseas*
LOeiQUI.
ABAÉVIAT. CONMBNÇAirT PAR Là LFTTIIB C. 4M
EXPUCATIOM
Iki ^krévU^kmg eommeneam par la lettre C que ton trouve
sur les ^fonumens et les Manuscrits.
^flbfor, œntoiii , centaria, civb »
ëiilM, dariniiiios, colonia» colo-
cxmiitiai ooodenino» coojoXi
l» cnravittClG.
àH. — Csnmt «oiâUlii.
.M CAM •» Cunflliifl , GunilU
AVGG.*CMftrei augdtti.
— Dao GoBiarei.
M. — Ganta mortii.
^lV.**CaruiiiiUB conjogi.
L-'Cariiilttiii.
^^Ooimoime bonom, clvlt
iC— Calamnia caoti , eanit ca-
.9 caom contractai, cir-
if condlioin ccpit»
— GalamnûecaTMids catuâ*
[CLCC AVG. LYGD. ^ Gokmia
Oandia Aagotta Lugda-
I fiHCD.P. -» Tercentan daplex.
jtCC T,P. — Tercentan terra
fedei.
I CiC D. — Caratum consulte De-
cnioDano.
I CC£.^GaaM coDventa est
I^F.^CainsCaii filins.
U«iR.— Ganiam daram régi.
Q)-YV.-i-Glanrbsimi ?fri.
CD.— Gondignnin, qaidrafrinti.
CD. — G>nimiiialibns diebni.
CD.G.-Qaadringeiitiscondemnatat.
GEL.— Celeret.
CEN.» Centor, centuria,ceutario.
CEN.A.— Genioris arbitrata.
CEN. onGENS.PP.— Gentor per-
petnas.
GCNT.— Gentaria, Gentario.
CENTV— Genturioncs.
GERTA.QUINQ.HOM.GO. — Ger-
tamen quinquennale Roma con-
ditnm.
G.F.— Gaii filins.
G.F.R.— Gaussa filinregft.
CH.— Cohorta.
C.H. — Gustos hortornniyGnstos h»-
redum.
GIG. — Cicero.
G KC.—Gaîus Juliiii Gnar.
GI. ou GIPP.— Cippna.
GIir.IN.^Gubitoi très finveniei.
G.II.IV.P. — Gubitoe dnos invenies
pinmbum.
G.tO.N.B.M.P.— Gi?inm illlnsom-
ninm nominebene merentî fecit.
CIV. — Givitas, cÎTis, eujua.
G. IV. -—Gansa jnsti.
CKL.G.S.L.F.G— Garittimn con-
jugi loco oODcesso sibî libenter
tieri curavit.
CL. — Claudius ou conlibcrtns.
CL.— Caiilibertus, ou Gains liber-
tus, ou Gaia liberta.
412
ABRKVIAT. COMMENÇANT PAR LA LETTRE C.
CLA. ou CLAUD. — Oaudia tribu.
CLB.CL. — Conlibertae clarissimae.
CL.F.— Clarîssinia filU, ou famina.
CLI.^CIaudiu5.
C.LIB. — Ctii liberlus ou liheri.
CLM.M1S.PR. — Cbss'is niisenensis
praetoi ia.
CLY. — Cluentia» cluvîa,c1ustuinina
tribu , pour crustuniioa.
CL. V.-^larissimus vir.
CM. -* Centum millia ou ci vis nia-
lus.
CSf .— rComus ou causa morlis.
C.MAR.P. — Caput margine pleoo.
CME.xif . — Camelof duodectm.
CM. F.— Curavit mooumcntum
fierî.
CML.— Centum millia ou creroen-
turo multum.
CMS.^Comis.
CM.S.— Causa mali sui.
CN. — Caeus.
CN. — Caius noster.
CN.F.— Cnei filius.
CN.L. — Cnet libertus.
CO. — Conjugi ou controrersia.
C.O.— Civitas omnis.
COH.--Coli6rs.
COH.I ou II. — Cohors prima ou
secunda, etc.
COH.I.PR.G. ou GEM. ^ Cohors
prima prxtoriaua gemina.-
COL. ou CL.— Colonia, colonî. Col-
lega, columcn, coliina tribu.
COLL. — Culleg», collegia.
COLL.FAB.— Collegium Fabmm.
COM.OB.—Comitia obdurata.
COjMIV.OBSEQVE. — Conjugi ob-
seqnentissimae.
LB-
Î5-
CONlV.-ConjunxîL
CONrvG.M.^-Gonjiigu Merain.
COxN.— Consubris.
CONLIB.— Conlibertns, oonlilMiti.
CONOB. Coiisiantinopoli obsigoaU.
CON.SEN.E.OR.P Q.R.-CoiiMan
senatûs, equeslris ordinis, popi-
lique romani.
CONS, ou es, — Consitiarioi.
CONTVB.— Coniubenudis.
CON.V.PRO — ConjugÎTiropnte
CONX. — Conjunxît.
COR.— Cornélius, Comelia, Corne-
lia tribu.
CORN.AVRS.— Coronat auras.
CORN.R.F.— Comelie régis fife«
CORP.— Corpus.
COS.— Consul.
COS. DES.— Consul detignatus.
COS.QVAR .oïdll (.-Consul qoarCO.
COSS.DESIG. -ConsulGs dîgnati^
COST.CUM.LOC.H.S. <x.D.— C*»*-
todium cum loco sestertiis mil^^
quingentis.
C.P.— Civis publicus.
C.P.CP.— Causa petitionis caos».**^
posuit.
CPR$S.--Cupressi.
CPS.— Capsa.
G.R. — Civis romanus.
GR.-*Creticus,CrispttS, coQtnctiv^*
contrarius.
CR.C — Cujus rei causa.
C.R.CP.— Gnjus rei causa promm'^'*'
tit.
es. — Caussa, communis, cujus.
es. A . — Cssar Augustus.
CS.F. -Commun! suroptu fecit -^
CS.FL. — Corn suis filiis. ]
SUR LES BIONU3lË^S ET LU,S MANUSCRITS. 41 u
• — Com sais bseredibas. CUNC. — Conjux.
^— Coramuni sumptu liaere- CUR.CAL. — Curalor calendarii.
»• C.V. — Centum viri, clarissimus vir,
^.S.S.V.T.L. — G)inniunisc- causa virginum.
^ro hic siti sunt, sit vobis CVL. — Caltores.
% levîs.
'•— Caesar imperator.
•E.— CuiD saâ pecanià est.
^GoDsulis, consa lares.
' — Cani sais servis.
— Controversia.
\O.A.B.-— Givîtas vil» omnia
tri bona.
CVR.-^Gurionuni, cunaruii],cur-
sor.
C.X.IN.ARG.— Cubitos deceni in-
ventes argentnm.
C.XX.IV.AVR.M.— Cubitosvigenli
iovenies aura m rnirabile.
Uih ï> UhA ALPHABflTii fiKMIXiQUBS.
n
Gomme nous TaTons fait pour les lettrei prëcédentes^o
allons examiner jusqu*à quel point il est probable queleDi
la 4^ lettre sémitique ^ lire son origine des é€rit^ref làétfi^ijr'
phiques, c'est-à-dire du chinois et de rëgypti^.
Origine chinoise et égyptienne du D sémitique.
La 4* heure, ou le nombre 4 « exprimée «n sémitique et ^n
grec par un D ou par la 4' lettre de Talphabet , comprend étci
les Chinois de 5 à 7 heures du matin de nos heures, et est re-
présentée par le caractère ÛH {Jig. 1 planche 13 ) et par les Fa-
riantes 2 et 3.
Il se prononce mào en chinois, meo et tro en cochinchinob, et
boo par les Japonais , qui ont changé le M en B, ce qui se fait i
dans toutes les langues. Il signifie /?e£inr, et il est rangé sous la
clef tsie (la 26*), couper, di viser ^ enfermer.
Cette 4<^ heure était celle -eu s^-euvraienl les portes du jour et
celles des maisons, des villes^ des écuries^ etc.
Il est vrai que le caractère mào ne représente plus guère Tidée
de portes ; mais nous retrouvons cette idée et la figure des porte$
dans les formes de l'ancienne écriture chinoise n*^ 4» Ô, 6, qui re»
présentent des portes à deux battans ouverts; dans lesn**7)
8 , qui paraissent représenter des cla^onnages ; et les A"** 9 et 10)
qui sont aussi des portes ouvertes. Ainsi donc , la 4* heure daBS
récriture hiéroglyphique chinoise renfermait la notion , l'idée
et la figure d'une porte^ ouverte ou fermée.
Or, en hébreu , et dans les langues sémitiques , la 4' heure est
marquée par une lettre 1, la 4*, laquelle se nomme porte, c'est-à-
dire dalethy il^'^'.Pour dire la 4* heure, les Hébreux disaient donc
porte f c'est-à-dire qu'ils nommaient la figure même que les Ghi"
" Littera *T sîgnificat januam^ iahulam^ quâ ostiuoi clauditur; qtttin
figura refert. Lexiconpeniaglotton de Schindler, k la lettre D.
^?l
^1
Si
^
a^
Ix
|-»s^
f"TO^
S--0^
Jim-
N_«i4j
°a '^1
ltt-^^14
£^i
1
Hi4M
i in_li -^>p
m
n
l
■d
-fi.
, .1=
- o
- =1
■■ 0 ■
■« ■
,r
.1
S-
D Dfi8 ALPHABETS SEMiTlQUES. 415
L8 employaient pour marquer kur 4* lieur^. Il est difficile de
;arder cette rencontre d'idéea 61 de cliosea comnie forinittç elle
lu nécessuireineai «voir sa raiaoa dan* une origine conunuoe.
QoBoi A La formi^ ^m a'a qu'à jeter un coiq> d*«BÎl sur la plan-
e 13, qui est celle que M. de Paravey a donnée' ; et tes formes
tous les Dsémiiîqueâ que nous publions dans la /'biiu;^14tP0ur
ir qu'il y a eu des rapporu évideos entre les signes biérngly-
iques des Chinois et les plus anciens ni|)habeUi sémitiques et
ientaux.
I^ans Végjrptien^ nous trouvons pnur figurer le D mi te X, en
ritnre biëxnglyidiiq^•9 les formes» 1»S,394^A7, (^. 13.) quint)
isemblent guire à unn forte » excepté peut-être \tn dt^ux dur-
bres, que M. Salvolini appelle des^omef ; maii|da«i l'iécriture
mo/i^z/c'y nous trouvons les deux ft>riiMis8» 0^ lOt ^ui nfireni une
ande ressemblance avec pluaieurs d4M nlpbabeis aé^iiiifuesy
Manuneat les I, U| III} lY, et eurioui «vec k A grée*.
> des alphabets des langues sémitiqnes , d'après la divisioQ du iaHeau
ethnographique de Balbi {planche 1 4)'
LUNGUE Hébraïque, divisée,
1* £o hébreu ancien ou hébrefi pur^ Içquel comprend i
Le I" alphabet, le samaritain^.
Le n* id. publié par Edouard Semard,
Le IIP par V Encyclopédie.
Le ly*, celui des médailles^ donné par M«Mionnet.
Le V*, publié par D.uret.
Le VI% Talphabet A' Abraham.
' Voir son ouvrage, essai sur forigtne mhfm êi hiéhogijrfAiiftie des
offres et des leOt^eê. Mmtihe B^ m .
* Voiries deux alpbabetsigjplieDs jpMîÊÊ dkim\m-jimi.éU Philj^ t.ii,
^ 43o, et t. 1 , 5« série , p» 3g9, et de pha b lêtin à M. Dap^r de
^ Champollion , et V Analyse grammaticale y ele* de M« Salvolini , irf-.
mbettuo» i6a, lÔS.
'Noos ne croyons pas devoir répétel* ici' quels sont les ouvrages on
'***titettrsqui nous ont fourni ces divers alphabets; cénk'qui VOttAront
^coonaitre poorrent rceMfîr à la {Nige 5it«ù «enswcMi trailédeaA»
416 D DES ALPHABETS SEMITIQUES.
Le VIP, l'alphabet de Salomon.
Le VIII% A'JpollonittS de Thyane.
2» Ed chaldéen ou hébreu carré , lequel comprend :
Le IX*9 celui qui est usité aujourd'hui dans les livres im-
primes.
Le X% dit judaïque.
Le XI*9 usité en Perse et en Médie.
Le XII*9 usité en Babjrlqnie.
Z* En hébreu rabbinique^ lequel comprend :
Le XIII*, le chaldéen cursif.
Une deuxième division de la langue hébraïque comprend le phé-
nicien^ qui est écrit atec les trois alphabets suivans i
Le XIV, d'après Edouard Bernard.
Le XV% d'après M. JS:ifl/>ro!A.
Le XYP d'après VEnej^clopédie.
Une troisième division comprend la langue punique , karchédo»
nique ou carthaginoise, laquelle était écrite avec
Le XYIP, d'après ffamaker.
Le XVIII% dit Zeugitain,
Le XIX«, dit Mélitain,
Le XX* n'a point encore de D.
n. La langue SYRIAQUE ou ARAMËENNE, laquelle com-
prend :
Le XXI% VEstranghelo,
Le XXn*, le Nestorién.
Le XXin*, le Syriaque ordinaire^ dit aussi Maronite.
Le XXrV", le Sjrrien des chrétiens de saint Thomas.
LeW\%]fiPalmjrrénien.
Le XXYI% le Sabéen , Mendàiie ou Mendéen.
Le XXYII% et le XXY1U% dits Maronites.
Le XXIX*, le Syriaque majuscule p et cursif.
m. La langue MÉDIQUE, Isiquelle était écrite avec
Le XXX% le Pehlyi^ lequel est dérivé,
Du XXXI% le Zen<f .
lY. La langue ARABIQUE , laquelle est écrite avec
nanci-M
n m IV V m; vn vnr
H I n XH îOD SU' if tït xm xmr
3Sn TOP Xltym ÎXIV SE ^* "gYrT
XTTÏÏ" XXX'" vvvrv ïyyy
D GRECS ANCIEA'S .
/ p-> a is n A ^ A A>A,.A. ^a A !3 ii A A A ^
'••?upt>b^'<i'e'a^PV')'j'"y)S'3:)oj>3>j'o'@A
c> 6 îi CJ ^) 0 4 (« ^i ô i> ô "D * 6 ?• M D * 9% ■" c^ cf ♦
U VKâ ALPUABETS bÉMllK^LES. VIT
Le XXXII% dit V^irabe Uttéral , et
Le XXXIII% dit le Couphique.
T. La langue ABYSSIMIQUE ou ETHIOPIQUE , laquelle coiii-
prend, l'^VJxumitewiGheez ancien; S^^le T^re ou Gheez moderne;
3* Yjihmarique^ lesquelles langues s'ëcriyent toutes avec
Le XXXIY* alphabet, YAhjrssinique , Ethiopique j Gheez,
Enfio Tient le Copie , que Balbi ne fait pas entrer dans les
iMpies aéiniiiques^ mais qui cependant doit y trouver place , et
:fB esc écrit avec
Le XXXT* alphabet, le Copte.
\ D grecs anciens. ( Planche i4* )
Nous ne ferons que quelques remarques sur ces D. I^a seule
îvpection des 19 premiers alphabets sémitiques prouve combien
L grande la ressemblance des uns et des autres.
Quant à leur âge, les D rangés sous le n" 1 comprennent , d'à-
doni de Yaine , les tems les plus anciens de la Grèce jusqu'à
Uoandre.; sous le no2, ceux depuis Alexandre jusqu'à Gous^
inân ; sous le n* 3 , depuis Constantin jusqu'à la ruine de Cons-
taiinople ; sous le n* 4, se trouvent quelques o cursifs du 6' siè-
de, ce qui prouve qu'ils remontent au-delà ; sous le n** 5, nous,
mis quelques D majuscules et cursifs , extraits de la nou-
édition du Thésaurus Unguœ grœcœ^ publiée par M, Didot,
aûs dont les éditeurs ont négligé d'indiquer l'âge.
En Grèce, les Doriens et les Béotiens mettaient un double 88 au
lea du ( ; ik disaient OepCS^i iv au lieu de Otoil^civ.
FormatioD da D latin capital, oncial, minuscule et cursif.
Les latins, d'après dom de Yaine, auraient emprunté leur D au
Apec, qu'ils auraient tourné en tout sens; mais il est plus exact
^dire qu'ils ont emprunté leur D, que l'on trouve sous cette
kme dans leurs plus anciens monumens , aux Ioniens , qui Ta-
«âc&t aussi sous la forme de D. D'après ScaligerS^t même
Après quelques monumens, ce serait la forme la plus ancienne ;
Jnimadversiones in Eusebium.
TOME I.
•27
4f8 D DES ALPHA.BBTS SEMITIQUES.
le A , à trois côtés égaux, serait plus moderne. Quoi qu'il en soit,
voici la filiation qu*en donne dom de Vaine :
Les Latins arrondirent d'abord un côté du à giec, pois deux ; ce
qui leur donna le D capital et le d minuscnle, qui prirent aussi In
différentes formes que présentent les figures 3, 3, 4f 5 de la jtlanehe
13- Des deux derniers 4 et ô est Tenu le D curaif (/tg. 6), lait d'ao
•cul trait arrondi partout, et de celuî<i le petit d(fig, 7), q«M Botie
imprimerie a retenu.
Le D majuscule, aussi exhaussé qu'étroit, s'introduisit en FnMC
depuis Tan 1000. Les écritures allongées loi accordèrent uii rang
qu'elles commençaient à refuser au d cursif. Il s'y était déjà glissé
en Allemagne dès le 10« siècle; et depuis le milieu du 1 1«, il devint
même pi us invariable dans la même écriture allongée, qu'en France.
Cette forme vacilla pendant le 13^ siècle , et ne se soutint qae
dans les bulles des papes, quoiqu'avec des variations étonnantes.
D oocial latin.
Le D oncial, {fig. 8) , n'était pas tellement propre aux Gaules,
qu'on n^en usât aussi en Italie. On employa partout le mémeD;
avec cette différence , que les nns en inclinaient un peu la tète
{fig,îf)y et que d'antres la relevaient en pointe ou en crodiet
(/Igf. 10). Ils se montrèrent au 6' siècle sur les médailles dellbèce
couronné empereur en 578. On les trouve tous figurés de mène
sur un diplôme d'Oihon III ; mais ils se trouvent mêlés avec les
d droits {fig. 11), dans quelques manuscrits d'Allemagne du 8'
siècle. On retrouve encore le même dy mais moins élégant, apris
le règtie de l'écritiure oiieiale.
é minnscnle.
La minuscule des manuscrit emprunta souvent le même d. Les
mannscrîts et les diplômes saxons n'ont point cessé d'en fidre
usage depuis le 7* siècle jusqu'à Goillamne le Gonquénint y et
même après; car du milieu du 1 1" siècle jusqu'au milieu du soi*
vaut, les d ronds et droits se trouvèrent à peu près mi-parti» daa*
les écritures minuscules anglaises. En Ecosse le dernier dominait,
j^près cette drrnicie époque, les d ronds reprirent le dessus dan^
le« cil II tes d'Angleterre et d'Ecosse.
D DES ALPHABETS SÉWITIQUFS. ^ 419
Aa 10« siècle, l'ëcriture lombardique, soit serrce , soit brisée,
'adopta avec tant de constance qu'il ne laissa aucun accès au d
Ifoit {figure 11). En France, depuis Tan 1050, les manuscrits re-
;ilicnt presque indififéremment ces deux caractères , jusqu'à ce
pe le ^ rond, quoique plus récent, eût fait presque totalement
]«Uier l'ancien d droit ; ce qui n'arriva que sous saint Louis.
Db le règne de Philippe Auguste, on ne voit plus ce mélange
Ims les diplômes, si ce n'est dans quelque reste de l'écriture al-
loagée, où le d rond arait cependant encore la grande vogue. Le
iidroit ne reparut guère dans les manuscrits avant Tan 1450 ; et,
Hnède plus tard, on trouvait encore le d rond dans des manus-
ciiti entiers.
En Espagne, dès le 11« siècle au plus tard, on trouvait égale-
■Knt ces d dans la minuscule. Au 10« siècle, ce mélange n'avait
pas encore lieu dans les chartes de ce royaume; il ne s'y introdui-
sît que vers la fin du 11^ siècle, et y persista jusqu'au 13' indu-
mment; alors le d rond y régna seul, comme il avait fait ail-
hmau 14' siècle. Il tenait du delta grec (/ig. 12).
On peut dire, en général, par rapport au d rond {fig. 6), et au d
Aok {fig. 1 1), que leur mélange est plus grand dans les manus-
crits de la fin du 1 U et du 12" siècle entier, que dans les tems voi-
■M, antérieurs et postérieurs. Auparavant, le d droitétait plus or-
iKiitire; mais, depuis le milieu du 12"^, itmcme plutôt, lorsqu'il
**tgit de chartes, l'avantage est pour le d ron J. Il y domina sans
fivil depuis cr siècle. D'abord il éleva la queue beaucoup plus
Wt qu'il ne Tavait fait dans Tonciale ; mais aux 13« et 14« siècles
îl ressemblait assez au peiix delta grec [fig. 13), mais contourné
^fnmtïà figure 14.
il cursif et allongé.
U y a deux sortes de d qui ont servi à l'écriture cursive, ce sont
ksnêmesqne ceux qui entraient dans la minuscule, à très peu
'sdifEérence près, le d rond et le d droit. Ces deux d diffèrent es-
^^Btieilement entre eux, en ce que le rond n'a jamais ni pied ni
éperon, et que la hastc du droit s'élève perpendiculairement. Le
PW du rf droit est, aux ?«•, 8*, 9' et 10" siècles, porté phis bas que
420 D DES ALPllABiaS SEMITIQUES,
le niveau de la Hj;ne, et c'est presque la seule lettre qui es
ligue en dessus et en dessous; du moins n'en est-il aucune
fasse plus régulièrement. Jusqu'au 10<^ siècle, sou pied se
un peu vers la droilc, soit en angle, soit en courbe,
siècle, cVst vers la gauche qu'il le porte en forme de qucu
950, Pusagc, déjà accrédité, depuis le commencement di
de le terminer au niveau de sa panse, 8*é(ablit au point d
placer bientôt tous les autres.
En France, dans l'écriture allongée du 10« siècle, la p
ce d est faite en voûte ou spirale. En Allemagne, au coi
après être montée en serpentant, elle redescend intérieurei:
même. Au 11^ siècle, ctd perdit quelquefois son éperon;
est censé transformé en d rond. Tout ce qu'on a dit de 1
du b est pareillement applicable au d^ et ne sert pas moinf
Tépoque des manuscrits*
Le d rond s'éleva d'abord verticalement, comme la fiff
ensuite obliquement vers la gauche; cette manière eut se
sans jusqu'au milieu du 13« siècle. La queue , un peu
comme dans Tonciale, figure 10, était cependant plus orc
Dès le commencement du 13e siècle, s'introduisit une autn
qui prévalut enfin ; c'était le delta des Grecs, remonté , /
puis on rabattit cette queue en rondeur, ^g. 17, 18, 10.
cette queue, au lieu d'être en dehors^ rentrait avec le mêi
tour en dedans par un plein très marqué, c'est un indice
ou 14® siècle. Vers le milieu du 14% il eut quelquefois la
d'un 8, comme les figures 20 et 21, mais au 15' siècle, on
delta grec dans la forme la plus exacte, /ig. 12. Pendant <
niers siècles, et dans les manuscrits qui n'étaient point en i
il existait sous la forme d'un hexagone avec une très petili
à l'angle gauche supérieur.
D latin capital des inscriptions. {Planche i4).
La F' division du D des marbres et des bronzes est ang
Les subdivisions 2 et 3 remontent jusqu'à l'antiquité la pli
lée; la 3* dure jusqu'au IT' siècle ; les autres ne descenden
au delà du 0« siècle.
La I[c division offre desD aigus, ils sont pour la plupar
D DES ALPHABETS SEMITIQUES. /|21
hante antiquité. Il faut noter que les D en forme de B de la 2'
iibdivision nous viennent d'Espaf^ne, etdatent du 7* siècle.
I La UT* division représente les l> ninjuscnles ordinaires; la 1'*
l MbdiTÎsion dL*si(*iic io «îèclc d'Auguste ou les tems voisins, pnrdcs
I Ddont le sommet est en ligne droite horizontale; les suivantes
I Jeicendeni à peine au mo^'en-dge.
F Li lY* division, dont les D sont ouverts ou à haste prolongffe ,
[ al presque toute supérieure au 10* siècle.
La V« division du D en forihe de P, d'O, etc., est des plus anti-
qnes dans les subdivisions 1' et 2'. La H", où Ton voit le tAanglo-
■ion souvent employé sous les rois Mérovingiens et Visigoths,
lus les 6' et T siècles, est du moyen-âge, ainsi que la7« et la 4% la
S*et U 6* sont des bas-tems.
I Toutes les figures de la VF division doivent être reléguées aux
ks siècles.
Il en est peu de laYir division, à qucuenotablemcnt prolongrc,
^ ne soient antérieurs au 10*" siècle.
Dans la YIII' division, on voit des D de forme ondale ou rondo,
et des d cursifs des derniers tems. La 1*^ subdivision ne descend
fos au-dessous du 8* siècle. La 2* est renfermée entre le 5*" et le
W, La 3** est encore ancienne. La 7- est moderne ; et la 8*" est go-
thique, reconnaissable à ses angles.
La IX." division du D en forme d*a, ou du r/ d'imprimerie, offre
le d romain en petit; il s'en trouve dans des inscriptions du
4* siècle.
D latin capital des manuscrits.
Sur le D capital des manuscrits, on observera que la capitale se
distingue de l'oncialcdans les lY premières divisions; que i*on*
ctale revendique la V*,e( quela Vl'doit étreatlribuée au gotirKjuc
moderne.
il minnscule latin cl f/cursif des diplômes. {Planche i5).
Nous croyons inutile de nous étendre sur Texplication de telle
planche; clic est dans son texte même, où nous avons mis avec
ktnonibieux exemples, rindication dos peuples auxquels appai-
tiranent ces écritures, et où nous avons niar(|ué par des cliillVoi
Tnmain.i les difft'rons siècles auxquels elles correspondent.
422 OATIKIK.
Cliangemeut du D ea d'autres lettres.
Le Dgrecaéio reiuplacé en latin par un B comme BiSjBulitnii
oiç, bonus f au lieu deduonus; ou par un L,d(daxpuç, alacrisiÙ^^jomk)
UlfseSy d'où Tancieu latin disait dacrumœ , au lieu de tacmma^
capUodiwn y au lieu de capiiolium , et les dérives , odor de oior,
meditor^ de tieXsTato. — Le D riait aussi remplacé par le Tf d^oi
Ton écrivait at pour ady sel pour sed, Alexanttr pour Jllexander;
par un R, comme ar pour ad y arvenas pour advenas» De plat y
oD l'ajoutait à la fin d'un mot par euphonie, comme med er%a
pour vie ergfi. Le changementdu D çn T, c'est -à-dire de lettres du
même organe, est fréquent dans toutes les langues ; Martiniosea
donne de nombreux exemples ' pour l'allemand , le saxon , le
Belge, les Francs, les Anglais, les Frisons , et même chei les Hé*
breux, d'après saint Jérôme'. Nous croyons inutile de les citer 'S
DAMOISEAU. Le titre de Donzel ou Damoiseau > Domicelius
miles y se trouve, dès 1078, si Ton en croit les auteurs de l'Histoire
généalogique de France.
DATERIE. La Daterie de Rome et la Chancellerie n'étaient
d'abord qu'une même chose : le grand nombre d'afiaires les a
fait partager en deux tribunaux. Fojr, Chancellerie Romaine.
n ne sera question ici que de la Daterie.
Pour l'expédition d'une bulle ou dispense, on s'adresse au Car^
dinal Dataire par une supplique ou requête -, il la souscrit en ces
termes, jinnuit Sanctissimus. On dresse une seconde requête
avec les clauses et les restrictions qui doivent être insérées dans la
bulle; on la présente au Sous-Dataire qui écrit au bas le som*
maire de ce qui y est contenu, et la donne au Dataire. Ce dernier
présente la supplique au Pape, qui la signe en accordant la grâce
par ces mots, Fiat ut petitur. Après l'enregistrement des suppli*
ques et d'autres formalités , on dresse la minute de la bulle au
' Voir son Lexicon philologicum,
* In Jerem. c. ag.
' Voir Texccllent ouvrage de M. le chanoine Bondil Introduction à
la langue latine au moyen du français, où se trouve un traité complet
du changement des lettres.
■I
PlancKi'lS
iR^jÊÊOi'n
Si
^ MINUSCULE LATIX.
AUl
1
il
__-__»,|A, CnRSIF DES DIPLOMES.
éi€l(t,
o ?
ï^xïï Ztflt. DtÊfu/1*f MMJJ-.iivir^ WimJ'
noi-^i
/i23
Hn\uei <)es grandît tibré via Iriirs, i^t l'un (li*^ccn( Kciivains Apos-
VAVqoes la conche 8ar In parclteinin. Tons en corps ils taient ce
^\ doit lenr éire ptyé, à rniflon i\e Vmyonhnce de la bulle. C'est
«Be chose reniarquablct que les bulles qui sortent de la Daterie
pMcnt par les mains de pins de mille personnes , distribut^cs
iiDi quinze Bureaux, et que Ton paie à proportion de ce que
ToQ a donné ani Ecrivains Apostoliques , leur taxe servant de
rè^ aux autres.
Par rapport à la Diplomatique, les Dataires et Sous-Dataires ont
souvent souscrit des bulles ; mnis on ne doit point voir cette sous-
triptîon avec ces titres dans le^ 14 preiiiiers siècles; 1 «50 ans après,
en titres rendraient encore les bulles sii«pectes. Le nom de Pro-
iâtaîre parut dans les bulles de Sixte- Quint pour la prcniicre fois.
Dérmition et ètymologic cirs clatrs.
DATES. Par le mot iiale on entend Taniiotation du lieu et du
iCBis où les diplômes , les actes, les lettres, etc., ont éii donnes
ou écilis sous la formule oiiiiiiairt:» Donne ce, etc., en^ etc. Du
not latiu d*ita ou datum est v<'nu le mot date. On soub-euteinlait
toajouis ou epistola^ ou char ta, ou vdictuniy ou diplowa.
Pour suivre un certain ordre et rrjianilre plus de jour sur cette
nutière* il est À propos de diviser lesdaies m quatre classes : dates
d€ tems , diites de lieu^ dates des personnes ^ date des faits. Ces
qoatrc classes renferment à peu près toutes les sortes de dates
dans le détail desquelles on va t-nti ur.
Il faut observer préliminnirtMnent que les anciennes cLarles
liment les comptes ronds, qu'elles complètent ceux qui ne le sont
pas. et négligent Texcédant .
Dites de tlus. Parmi les dates du tcms on en distingue d'a-
bord de deux fortes , les uucs v.i(;nes rtindëtermine'es, et les autres
ipéciales. Les premières n'annoncent qu'une suite indéfinie
d'années 9 par nxAnv^Xe ^ régnante Domino nustro Jesu Christo^
pour désigner que c'est depuis rétablissement du cliiistianisme.
Celle formule ne devint ordinaire qu'au 3* siècle dans les actes
des martyrs. Elle devint aussi d'un iisn^^e commun dans les chartes
depuis le 7« siècle jusqu'au 12^ ; mais alors il était rare qu'elle ne
424 DATES.
fût accompagnée d*aucnne autre note chronologique. L*on datait
également, d'une manière un peu moins vague, dans les chartes
dumojen-âge: Sous le règne iVun tel.,,. Sous le pontificat d'ut
tel.,..
Les dates spéciales de tems déterminent Tannée, le mois, la
maine, le jour, et quelquefois même, quoique asseï rarement
riieure et le moment de la confection des actes. Toutes ces époqi
sont d^une utiliié singulière pour la connaissance de Tantiquités-
mais elles sont exposées à bien des discussions et des diiBculié^^,
comme on en pourra juger par le détail suivant.
Date du monde. La date du monde ou de la ci-éation de l'un, m*
vers fut toujours la date favorite des pères et autres écrivai
Grecs ; ils l'employèrent universellement. Il faut seulement cl
server qu'ib ont toujours commencé invariablement leurs ann&cs
au V septembre, ainsi que Tindiction^ quand ik en usèrent.
Date de l'indiction. La plus ancienne des dates de tems , q;ui
eurent cours en Occident, est celle de l'indiction. Foyez Indiction.
Gomme Ton compte quatre sortes dHndiction : la Julienne^ qui
doit fon institution à Jules César; la ConstantinopoUtatne ^ qui
avait cours avant Justinien; V Impériale ou Césarienne^ qui pan
du 24 septembre ; et la Romaine ou Pontificale^ commençant aa
l«r janvier, qui donna Texclusionàla précédente, et qui fut suivie,
surtout dans les bulles des ,papes , au moins depuis le 9* siècle
jusqu'au \^*, quoiqu avec bien des variations ; il n*est point éton*
nant que les dates de Tindiction varient à raison des points fixes
d'où on les fait partir.
Quoiqu'on ne doute pas que depuis Constantin on ait souvent
compté les années par les indictiohs (on parle de Tindiction Impé*
riale ou Césarienne), il ne s'en trouve cependant aucune date an-
térieure à Tempereur Constance ; et même> avant le concile tenu
à Rome en 342, sous le pape Jules I*', aucun auteur latin ne fait
mention de la date des indictions, et saint Ambroise n'en parle ,
que comme d'un usage récent*. Saint Athanase est le premier au-
teur ecclésiastique qui ait employé cette date Elle fut adoptée par
« De Noe ri ArcA^ cap. xvm, n. (îo.
DATES.
425
Ici n>ii de France de la S* racei et par eux transmise aux empe-
Mvs allemands. Dom Mabillon ■ la fixe à Tempire de Cliarle-
Mgne pour Foiage des Princes ; maïs il convient qu'avant le
y siècle Findiction eut cours en France et dans les Conciles et
iÊM lesmonunenSf on pourrait y ajouter les titres et les chartes ;
ar,dcs le S* siècle, Yictorius y introduisit, avec son cycle pasclial,
ks indictkms, qû dès lors sont souvent fautives, ou du moins très
■dbarrassanles. De plus il est probable quelles Gaulois suivirent
IWge des Romains qui les dominaient.
Celte date fat introduite ches les Anglais % lors de la mission
éc saint Augustin par saint Grégoire.
Date de rîndiction dans les Bulles.
Les dates en général n'ayant commencé dans les lettres ou res*
crits aposloliqueSi qu'aux Décrétâtes sous saint Sirice, il n'y faut
fss chercher plus haut des dates de Tindiction. Une lettre du
pape Félix * de Tan 490^ nous fournit Texcniple le plus ancien
fooe pareille date. Neuf ans après, elle reparut dans une lettre du
pape Symmaque. Saint Grégoire n'est donc pas le seul qui s'en
SNtscrTi dans ses lettres, comme Tassure Doni Ceillier^. Pendant
ks 7% 8% 9*9 i(f et 11* siècles, la date de Tindiction se montre
duis les bulles, les lettres et les privilèges des papes. Mais il faut
chscrrer que, surtout depuis Grégoire YII, les papesse servirent
plos Tolontters de l'indiction Romaine, qui commence au 1" jan-
vier ; et que depuis Léon IX Tindiction commença plus rarcmcni
an l*' janvier qu'au 1*^ septembre. C'^lte règle, quoique assez gcnc-
ralci souffre cependant nombre d'exceptions. Dans le U'ainbi
que dans le 12* siècle, jusqu'après Urbain III, la date derinda-
fut exclue des petites bulles. Grégoire A III l'y remit ^ mais
successeur l'en retrancha , et fut imiu' par ceux qui le suivi-
' DeHeDipLp, 187.
" DeEe Dipi.p, 178.
* T.jvn, p. ai^.
W6 OATfeS.
rent. Dans le td« siècte, les Tmiatknisr|tt*occftsioiMièntetlei(KS
rens points d'oùron faisait partir findktion, contioiièreatcomr'
dans le précédent, même dans les buUes eonsbterîalas.
Indiction dans les actes ecclésiastiques.
La date de Tindiction était déjà très en vogue dans les âcias M
clésiastiques du 8* siède. Pendant les 9*, 10" et 1 1* ÂèdesiOft s"
servit quelquefois de Tindiction Constantinienne, tant en Fitti
et en Allemagne, qu'en Angleterre et même en Italie ; oependa»-
même aux IS* et 13* siècles, Tindiction Romaine était tonjoursd
mode ; mais aux 14' et 15' , l'indiction Impériale commençants
24 septembre , fut plus suivie en France, en Allemagne et c
Angleterre.
■
ladictioo d^ns les Diplômes et autres actes laïques.
Il est constant que dans les diplômes et les autres actes laïques
il n'est fait aucune mention de la célèbre époque de Hudiciio
avant lerègAede Constantin; que l'Italie, au 5*" siècle, commen
çait l'indiction au 1^ septembre '; que les rois Mérovingiens n*oi
guère employé la date de l'indiction dans leurs diplômes; qt
dans le 7" siècle elle était d'usage en Angleterre*; que dans I
8^ elle y était commune dans les chartes privées ; et qu'elle !
montre en ce siècle dans les diplômes de nos rois, ainsi que dai
quelques chartes particulières de France et d'Italie*. L'indictio
Grecque qui commençait au 1*^ septembre, et la Romaine qui pai
tait du 1"^ janvier, furent indifféremment adoptées par les ro
carlovingiens^; mais aux 10* et 11* siècles, l'indiction prise d
mois de septembre fut générale et la plus usitée dans les charti
en France, en Angleterre et en Allemagne. Cependant les Fran
çais, dans ce dernier siècle, à l'exemple de la cour de Rome
commençaient souvent Tindiction au 1" janvier, et la finissaiei
■ Du Gange. Gloss, Latin, t. m, col. i5g5.
» HIckes, Dissert, epistol. p. 8o.
' AnnaU Bened, t. ii, p. 109.
* Vaisftette, HisU dç Zang^ X. i, p. 748.
n\Ti:<. V27
2T(c r.mii^e. Dès les coniinenceinciiH du 1*2' mvl le, l'usage Je iCttc
date devint rare dani les lettres royaux de France : l'Ilo v fui to-
talenient abolie sous Louis-le-Jcune, et en {;oa'ia1 rindiction ik.'
«e soutint nssez l)i< n qu'en Italie. Kxceptt' celle partie de TKu-
rape, elle devint encore plus rare partout au W siècle; et lors-
qu'on >'en servait en Allenia(;ne, on usait de la (i^sarienne, ainsi
que dans les actes notariés de France du il'' siècle et des suivaiis.
n est à conclure de cet article que nos rois uKMovitigiens ont
très sobrement usé de Findiction , date ({iii se trouve assez coiu-
■DDCinent dans les cliarles des rois d'.\n{^let( rre du T" siècle ;
qaeles diplômes de Cliarlema{i;ne ne doivent point être rejeirs par
ttb seul quMs seraient datés de Tindiction ; qu'on ne tioil pas
fil il ment sou]-ronuer de faux les di]>loni('S où rindiction ne
s'accorde pas avec les années de J. C, puis lue tous les sa vans "
conviennent qu'il y a un grand nond)rc d'actes sincères dont
rindiction est fautive et très embarrassante ; que l'indiction Ko-
miine fut suivie avec quel(|ues vaiiations, au moins depuis le
9" siècle jusqu'au l-i', dans les actes laïques; et que Findiclion
CoDStanlinîenne devint la {dus commune en France et en An{;le-
terre aux 14* et l.V siècles; ((ue la date de rindiction ne ])eut
ftre antérieure au 4** siècle dans les ailes eccli-siasticiuis, ni an
^'daus les lettres de.<< pap^'^; mais que, depuis !<* uiilieu de ce
siècle, rusa(;e ou l'omission de rindi( lion ne déiiiie ni pour ni
contre la vérité des mêmes acirs; (pTon doit trouver celle date ,
ions peine de suspicion, dans les bulles privilé(;« .s des 12'', l'\ et
14* .«it*cles; que, depuis Eugène IV^ les bulles <»u brefs qui, dans
leur ilate propre, et non dans celle de leur ceriifieat , mirciue-
nient l'indiction. prouveraient par V\ leur f.uisseté ; enfin, iiu*on
ne peut rien conclure des divers commencemens de rindiction.
L'iodiction Romaine a prévalu depuis lon^^-tems dansTF^ilise ;
ce n'est cependant que depuis le pontificat d'Innocent \II qu'on
1 repris ce calcul dans les (grandes bulles.
• Muratorif Antiq, itaL t. m , col. 3p. — (lullnla , ylaessutnt \ /!•/
Uiit. Caiùncnx, p. 4"*
428 DilTBS.
Dates du cycle, on terme pascal, de LV.PACrB , des conçu ^^^
AENS , etc. Dans les teins où l'on donnait un rang distingué par^^-
tes gens de lettres à ceux qui étaient verses dans la science %Su
comput ecclésiastique , on vit éclore dans les actes des dates Je
toute espèce; tout fut mis à contribution par l'envie de se distin-
guer; cycle j terme pascal ^ épacte y concurrens, etc. Yojreiclia—
cun de ces mots en particulier.
Les dates commencèrent , au moins dès le 9' siècle , à se mom *
trer dans les actes ecclésiastiques ; et au milieu de ce siècle, elh
s'introduisirent dans les chartes privées. Au 1 2* et 13* siècles, dk
se montrent j tant dans les uns que dans les autres, avecoft^
sorte d'affectation bizarre. Louis-le Jeune, qui avait retranché dl <
ses diplômes la date da Tindiction, y supplée quelquefois p»'
celle des concurrens et de l'épacte.On ne peut rien conclure deci
sortes de dates dans les actes, sinon qu'elles deviennent plus ra-*
res depuis le 1 4*" siècle , à proportion que les actes s'approchea/
de notre tems.
Les plus anciens monumens qui prouvent l'usage des épacta
dans les dates ne remontent qu'au 8* siècle ; au 1 1* il n'était pis
rare de voir des cbarles datées de deux épactes différentes, h
majeure et la mineure.
Date des olympiades. On trouve dans quelques titres, des da-
tes d'olympiades; mais comme ce n^était point les anciennei
olympiades grecques qu'on avait en vue , et que ce notait autre
chose que la durée d'un règne, divisée en autant de quatre an-
nées qu'il était possible , cette sorte de date rentre par là dans li
classe des dates des personnes.
Date, ou Èee des Turcs. En traitant les dates des ères, on le
renferme toujours dans ce qui est de Tobjet présent; en censé*
quence on ne croit pas devoir parler de l'ère des Martyrs ou de
DiocUiien , de l'ère d'jéntioche , de l'ère d! Alexandrie , et d'antres
dont jamais peut-être il ne fut fait mention dans les cliarles.On
ne traite, en passant, de l'ère des Turcs , que parce quM se
trou>e quelques chartes datées de l'ère des Arabes. On Tappelk
hèsijre , d'un mot arabe qui signifie fuite : c'est en effet l'époque
de la fuite de Mahomet de la Mecque à Médine, arrivée le
iG juillet, l'an do J. C. 622. C'est Oinar ill, empereur des Sarra-
sii:i8, qui ordonna que l'on compterait les années du jour de
l*lm^yre. Notez que Fannce des Arabes est lunaire, et composée
d^ doitie luoet justes-
JDats, ou ËftE DBS ÀRBiéifiENS. I^ coDDaisssance de Tcrc des Ar-
ua^niens n*esi utile à la diplomatique, que parce qu'on la trouve
à^ms quelques titres écrits en français , sous la dénomination de
t^Méreure : elle commence au 9 de juillet de Tan de J.-C. 552.
XlATEy ou Ere de Pise. L*ère de Pise , qui ne diflère de notre
^s^« commune qu'en ce qu'elle la précède d'un an , a étë quel-
4.^3iefoi8 suivie en France , particulièrement dans les dates du
^ %• siècle.
Date, ou Ere d'Espagne. L'ère d'Espagne commence 38 années
^^>mplètes avant la naissance de Notre Seigneur; c'est l'époque
^^ la réduction de l'Espagne sous l'obéissance d'Auguste. Ou
^ette date était citée toute seule dans les actes du pajs, ou on
Vaccompagnait de la date de l'ère chrétienne jusqu'à re que
celle-ci l'emporta sur l'autre vers la fm du 12** ou dans le
13« siècle. Dans le 14*, les Espagnols cessèrent de se servir de
leur ère , et lui substituèrent l'année de l'incarnation : elle
Alt totalement abandonnée en Aragon Tan 1«H59. Dès ISÔOy
Pierre lY d'Aragon l'avait même défendue dans les royaumes de
Castille et d'Aragon : elle fut entièrement proscrite eu 1384. Le
Portugal n'abandonna l'ère espagnole, et ne se détermina à suivre
Tusage conunun que dans le 15' siècle ^ en I4l5.
Date, ou Ere CHRiTiSNivfi. L'ère chrétienne se produit dans les
actes sous tant de formes et de noms, qu'il est nécessaire d'en
avoir des idées claires. An de grâce y an de la nativité^ de la cit"
concision j de l'incarnation ^ de la (rabeation (trabeâ caruis in da-
tas)', telles étaient les différentes de'nominations de rère chré-
tienne, et tel est l'ordre qu'il esta propos de suivre en la dis-
cutant. Il faut observer seulement, avant tout, que l'ère vulgaire
en gcfléral devint très fréquente en France depuis le milieu du
8*" siècle , mais qu'elle ne fut pas d'un usage ordinaire dans les
• Du Cangc , Gioss,
430 DATES.
cbartei royales avant Hugues Capet;qae Tère chrétiennei
avait commencé k (aire date eu Espagne dès le ] 1* siècle , n'y b
suivie uniformément qu'après le milieu du 14* ; que ce ne fut qi
vers 1415 que les rob de Portugal commencèrent à se servir'
l'ère chrétienne pour compter leurs années; que celte époque
qui était déjà de quelque usage dans les dates des Grecs, n'a él
ordinairement employée dans TOrient et dans la Grèce que
puis la prise de Gonstantinople par Mahomet II en 1453; qi
cette ère vulgaire , dont nous £ûsons usage aujourd'hui , est œil
qui place Tannée de Tincamation à la 754* année de la fondatioic=a
de Rome ; qu^elle commença l'année à quatre points diCEérens ^
ou au l'*" janvier, ou au 25 mars , qui est proprement Tépoqu^^
de Fincarnation, ou au 25 décembre , qui est celle de la nativité ,
ou à Pâques. L'introduction de cette ère vulgaire ne dérange^^
rien sous la 1'* race de nos rois et une partie de la 2*, par
port au commencement de l'année , qui était fixé pour lors 9r
mois de mars ou à Pâques*.
An de Grâce.
La date de Van degrâce^ que Ton rendait en latin par la for*^
mule anno gratiaif fut de quelque usage depuis le 12' siècle. EIS.^
fut ainsi appelée parce qu'elle partait du jour de la naissance d «x
Sauveur ; elle commença alors à se montrer dans plusieurs
chartes. Au 13* siècle, lorsque l'on datait de Tannée courante 9
on se servait asset de la formule Van de grâce; elle fut méuk.^
une des plus ordinaires en France et en Allemagne. Au 14% ell^
se montre très communément dans les actes des laïques ; et elL^
a toujours continué d'être mise jusqu'à notre tems. La 8èuL<
règle que l'on peut tirer de cette date, c'est qu'elle rendrait
pect un acte qui serait daté de Tan de grâce avant le 12* siècle.
An de la Nativité et du Seigneur.
Tout ce que Ton peut dire de la date de la nativité, onito
nativitate^ dont on fit usage pour exprimer que Ton partait di
' Ih Rc\Dipl. p 177.
' D€ ReDipl, p. 17a.
OATEâ. 431
t du chriitianbme , ou de la loi de grâce , c'est
fÊt dans le Languedoc et les pays voisios on la confondaii sou-
loit, dans le 12' siècle, avec celle de rincarnation ; c'est qu'elle
iefîat la plua ordinaire aux l4^ et 15' siècles. Oa en datait siire-
1 Mit dans les tems on l'annife commençait au 25 décembre
fiiSffs Ahuke) ; mais on ne l'exprimait pas toujours ainsi. Dès le
f aède 9 on aTsit tu dans les actes laïques une semblable date
Mi une formule k peu près pareille ; c*ëtait Tan du Seigneur,
MBO DomiwiL On en Crouye un ekemple dnns la charte de fonda-
isvde Tabbaye de Bonneral près de Castel-Sarrazin , Tan 847 *.
fase date était une expression générale pour rendre ce que l'on
nlcnJiît par Ta date de Hncarnation. Denjs-le-Petit, au 6" siè-
de, paaae communément pour avoir introduit le premier Tusa^e
ie compter les années depuis la naissance ou l'incarnation de
lléns^airist.
An de l'Incarna tien.
La date de l'incarnation, anno ah incarnatione^ la plus corn-
■une au 12* siècle, commença à être en usage au moins avec la
Viace , et ie concile de Lcptines n'est pas le premier , coiniue
rootaTancé plasieurs écrivains, qui ail daté de l'incarnation, puis-
fi^on trouve celte date dans un capitulai re de Carloman de
Faa 74S** Plusieurs savans, Simon', Le CointeS Muratori%
LmgletduFresnoi^, etc. etc., se sont trompés sur l'origine de
date I et en ont entraîné plusieurs autres dans leur erreur,
Rousseau de la Combe ^ Garlencas^, Ménardo.Ilu'y
Taissette, HisL de Lang, t. i, Preuves^ col. 94.
Acîa SSm Bened* skc. 3, part, q, p. 48.
autm des Revenus eecles. t. n, p- 37 1 .
Ad ann» 817.
^aflf . /fil/, t. m, col. 54.
Méthode pour étudier F histoire.
Recueil de Jurisprudence^ part. 1, p. 101 .
' Essai sur tMist, des Belles- Leit. part, a, |>. 7S.
' Bist. tics Évéqueê de Xismu
432 DATfiS.
a qu'à suivre^ par rapport à cette date, les balles, les diplômes
les ^chartes ; rien ne peut mieux éclaircir la matière.
An de rincarnatîon dans les Balles.
La date de Taune'e de l'incarnation se trouve quelquefois dans
les bulles privilèges du 9* siècle ; mais elle n'eut un assez grand
cours dans les bulles, que sur la fin du 10* ; on la trouve dans œ
siècle à la date du chancelier ou bibliothécaire, mais non pas à
celle de l'écrivain de la bulle. Yoyez ci-après daie des bulles. An
11* siècle, on ne l'ailraettait encore que dans les bulles les plus
solennelles. Il faut observer que depuis Léon IX , qui rendit cetlie
date plus commune, les bulles commencèrent plus sou vent Fannf^ft
de rincarnation au 25 mars qu'au 1*' janvier. Cette règle, qooi^
que plus gcncralc, à prendre les choses en total ^ souffre cepcn.—
dant nombre d'exceptions; jusqu'à Nicolas II inclusivement, on
rendait le plus souvent cette date par anno Dominij l'an du Sei. "
gneur ; et ce n'est que sous son successeur qu*on usa invariable'
ment du terme à^ incarnation.
Au 13^ siècle, les variations sur le point fixe de l'année V
l'incarnation , que l'on commença ou au 1*' janvier, ou aa
décembre, ou au 25 mars, ou même à Pâques, continuerez'^
comme dans les prc'cédens ; mais cette sorte de date , dans l0^
13' et 14" siècles, ne fut pas , à beaucoup près si commune qa^
dans le 12''. Dans le 15*", Eugène lY , sur la représentation àt
Bloudus de Forti, secrétaire du consUtoirci renouvela la date de
l'incarnalion, qui était tombée dans une espèce de désuétude, et
voulut qu'on fût exact à l'insérer dansles bulles et rescrils. Iln'ert
paslauteur de celte date, comme l'ont avancé plusieurs écrivùm,
mais seulement le restaurateur. Cette date, depuis ce pape, a sub-
sisté jusqu'à nos jours dans les bulles proprement dites, ou scel-
lées en plomb ; car les brefs de ce pape, ou plutôt les lettres qui
préparèrent les voies aux brefs, ne la portent point, non plus que
les motus proprii des siècles suivans.
An de rincarnation dans les Actes ecdésiastiqaes.
Les dates des lettres et autres titres ecclésiastiques ont toujours
varie sur l'époque du commencement de l'année, comme onl*a vu
DATtS. 433
daos l'aricle précédent. Les actes du concile de Twiford^ en An-
pierre , tenu en 685 > sont un des plus anciens monumens où se
trouve la date de Tincarnation. Elle se montre dans presque tous
les actes ecclésiastiques du 8' siècle ; dans le 9* elle n'est pas moins
ordinaire; mais on la prend souvent pour le jour de la naissance
de Jésus-Christ. La plus commune des dates du 10' est celle de
l^incamation du Seigneur; mais elle est diversement exprimée, et
Be parait jamais seule. En Italie, les termes plus ou moins, plus
nifittsi^^y accompagnent quelquefois cette date. Dans le 11* siècle,
die fut également suivie ; mais on continua à l'exprimer diverse-
ment, et à varier sur l'époque, ainsi que dans les 12% 13* et 1 4*.
Ik^ns ce dernier siècle, les Espagnols la substituèrent à la date de
Iccirèrejet les Portugais dans le IS'^, mais sans exprimer tou-
jOMrs la formule ab inearnalione.
An de rincamation dans les Diplômes et Chartes.
La date de l'incarnation ou de J .-G. ne doit point paraître dans
^^^8 diplômes de nos premiers rois, à moins qu'elle n'y ait été four-
be par une main ignorante. Les rois d'Angleterre commencèrent
le 7' siècle à dater leurs diplômes des années de l'incarna-
^^€^11 ■. Une charte privée, qui contient une donation faite à l'Eglise
^^ Dijon par Ermenbert, est datée de ^iucarnation^ Quoique cette
^l^te ne fût pas encore en usage en France, il n'est guère probable
Qu'elle n'y ait pas été du tout employée dans le 7* siècle, puis*
Hu*dle Tétait en Angleterre. Dans le 8* siècle, la date de l'incar-
nation fut assez commune dans les diplômes et chartes de ce der-
tiier royaume \ mais en France^ si cette date se rencontre dans les
diplômes de Gharlemagne, dernier roi de ce siècle (ce que contre-
disent plusieurs diplomatistes), elle s'y rencontre bien rarement,
et} comme dit Dom Mabillon ', peut-être dans les diplômes d'Etat
et de la première importance; cependant elle se montre dans un
diplôme accordé à Tabbaye de Saint-Arnould de Metz en 783.
Charles-Ie-Gros n'est donc pas le premier qui ait introduit «
* Casicy, a Cataiog, oj the Manuscr, plat. 2.
• Perard, Hût. cril, p. 7.
^ De ReDipL p. 190.
TOMR i. 28
434 DATES.
comme OU le prélend qaelquefois, la date de rincarnation dam
les diplômes des rois et des empereurs : on peut seulement dite
qu'il est le premier qui ait ordinairement daté ses diptonies
de rincarnation, et qu'avant lui cette date éiaitrare dans Ictdi-
idomes royaux.
Dans le 10* siècle, la date de l'incarnation fut générale en France,
en Allemagne, en Angleterre.
Dans le 11% depuis là mort de Gnillaume-te- Conquérant, en
1067, la date de Tannée de l'incarnaiion est assez rare dans ki
diartes anglo-noimandes, au lieu qu'elle se trouve dans ki
chartes anglo-saxonnes.
Dans le IV siècle, elle était ordinaire dans les diplômes et la
chartes privées de France; elle n'y était pas rare dans le 13*; maîi
en Normandie et autre part, au lieu de Van de Vincarnaidon^VÈ
mettait quelquefois l'a/t^/tf F'erbe incarné. Depuis le 14* siècle, oi
a souvent retranché le mot incarnaiivnis^ en datant simplement
anno^ etc.
D'après ce que Ton vient de voir, on peut poser en principe,
1* que la date de l'incarnation , antérieure aux commencemeos
du 6* siècle, serait une preuve de faux ; 2° que depuis Fan 740,
cette date ne doit faire naître aucun soupçon contre les actes des
Conciles , même en France ; 3* que nos rois mérovingiens nW
jamais daté des années deJ.*G. en aucune façon, quoique de pi^
reilles dates se trouvent assez communément dans les diplomei
des rois d'Angleterre ; 4'' que les diplômes de Chariemagne oc
devraient point être rejetés parcequ'ils seraient datés des annte
de l'incarnation ; 5*" qu'avant Charles-le-Gros, la date de l'incar-
naiion était rare dans les diplômes de nos i*ois, et que, depuis elk
y fut fréquente; ^ que , dans les bulles , cette date , avant k
7* siècle, ne doit pas paraître exempte de suspicion ; Dom Ma-
billon ne l'avait rencontrée dans aucune bulle non suspecte att'
térieure à Léon IX ; cependant il ne faut pas (aire un princq»^
d'un arf.uinent aussi négatif, osi peut seulement en inférer qu^
cette (laie, jusqii'â ce pape, n'y fut point conmi une; 7'' qoede^
puis le coiMincpi ciiieni du 1*2' s. et If. uu«' bulle privilège dokpof
ter U da(4{ do riocariialiun \ iiiai> qu'une simple bulie amsi dft-*
DAiE6.
Ji35
lieidcpui 1159 jusqu'en 1250 environ, serait tics suspecte; au
fai fM cette date se montra ensuite indiiféreininent , quoique
jiisqa*A Eugî-ne IV ; que depuis i-e p<ipe «lie ne souffre
ftolreescepûon, que celle de certaines bulles hétéroijttes
iniiKnt la sutcription des bulles avec les dates des brefs» et la
des brefs avec les dates des bulles ; et que^ ce cas ex-
I me balle depuis le 15* siècle, qui n'énoncertiit pas le terme
itioo, serait suspecte ; H** qu*on ne peut rien conclure des
nanièret de commencer les années de rincarnation ;
tMpadiatnne balle quis'attacli(*rait encore au calcul de Tère
ihe, après le milieu du 12« siècle , deviendrait suspecte, et^
û le commencement du 13e, pourrait passer pour fausse;
^p «peut Doter d'une pareille censure une bnlie, depuis le 12«
eulniivement , dont la date de rincarnaiton anticiperait
liCifonde seîse mois le calcul des Français, {flores Anxék.)
Au de la Trahéation.
Udatedela trabéation, trabcâ carnh iruliUitSy que Ton trouve
fidqacf actes ecclMastiques des llr ci 12c siècles, est la
'qucelle de rincarnation ; il n'y a que IVxpression qui soit
ite.
An de la Passion de Jésus-Christ.
'^ Bel tout de suite la date de la passiou de J .-C. quoiqu'elle
devoir entrer d;)us une autre classe de dates, parceque,
ileir siècle, où on la voit fréquemment dans les actes ec-
tiqae:{,eile est quelquefois confondue avec Tannc^^e de l'in-
lion. L^Qiic etTautre devaient naturellement différer de 33
^m; cependant, comme Ton irctait point d'accord sur la
delà vie de Jésufr4«brist, celle de la passion fut sujette à
ip de variations.
An On r^gnc de Jésns-Christ.
vCMpour la inéme raibon qu*on place ici la date du règne de
irist. On a vu plus haut que cVtait une date p,énërale
nirqaer simplement le teuis du christianisme, saus autre
|*ie chronologique ; mais il fut bien plus commun de la voir ac-
léedela date de ranuoe propre, comme tjui dirait /*<</!
tif^w; (le J,-C. U'L ha letlie encyclique que T Epli.se i!e Sm\ i i.e
436 DATES.
ccrivil à loiilcs les autres églises, vers Tan 166, sur le iiiarlyrede
sainl Polycarpe, est le plus ancien monument où l'on trouve k
formule régnante Jesu Christo , si usitée dans les actes du moyen-
âge. On la trouve dans le 9« siècle, et même auparavaul, ainâ
que dans les 10*" et 11*" inclusivement. Depuis ce dernier siècle,
elle ne doit plus se montrer ; c*est la seule règle qu'on en puisM
déduire ; elle rentre alors dans ce que nous avons dit de la date
de rincarnatioD.
Dans la classe des dates du tems sont comprises les dates des
mois, des jours et des heures , ainsi que celles des fëries, des di-
manches et des fêtes. On va voir ce que chacune peut répandre
de lumière sur la Diplomatique.
Dates du mois. Il y a des chartes qui se trouvent datées da
mois sans l'être du jour ; mais la date du jour est toujours acconi*
pagnéede celle du mois. Depuis l'an 1000 jusque vers le 15* sic*
cle environ, Ton datait du mois assez singulièrement en Italie et
en quelques autres endroits ; on partageait chaque mois en deux
parties égales dans les mois de 3o jours, et inégalement dans ks
mois de 31 jours; en sorte que dans ceux-ci la première partie
était de 16 jours, et la seconde de 15. On caractérisait la pre-
mière partie d'un mois quelconque par ces mots, intrante ou /■•
troeunte mense; et la seconde par ceux-ci, mense exeunle ^ sUnUe^
instante^ aHante^ restante. Les jours dé In première porticm da
mois étaient marqués 1,2,3) etc., selon l'ordre direct; ceux de
la seconde suivaient l'ordre rétrograde, à la romaine : ainsi la date
XV die exeunle Januario était le 17 de janvier ; XIF die exeunie,
le 18; XIII exitils Januariiy le 19; et ainsi de suite. On irn«
contre même , en France, dans les actes publics, nombre d'exem-
ples de ces dates. On trouve la date du mois dans les premiers
siècles , entre autres dans la lettre encyclique de l'église de
Smyrnc de Tan 166. Sans être constante, elle s'est montiée dans
chaque siècle ; et dans le 12« on data encore, dans quelques acta
ecdcsiastiqucs , du jour du mois entrant ou finissant^ ainsi qne
du coniincnceinent, du milieu et de la fin du mois. Cette d^le
est une de celles qui furent le plus universellement suivies, et on
l'observe encore aujourd'hui rigoureusement.
Datts des îiFMAiNEs ET DFs JOURS. Il PsI mrc qiio les srinnines
entrent dans la date des chartes; au moins on n'en connaît [>a8
d*exein|>le, à moins que Ton ne mette de ce nombre les dates
diBd dimanches et des fctes, dont il sera question ct-aprcs. Mais la
daledujourf ut très-usitée. La différente manière de commcncerle
jour, ou à minuit, ou à midi, ou au coucher, ou au lever du suleil,
peut iaire que deux chartes datées du même quantième Taient été
eo deux jours différens ; mais elle ne peut pas opérer dans les
dates une différence de plus d*un jour.
Lcsdates romaines des calendes, des nones et des ides, sont une
matière qui a été si souvent rebattue, qu*il parait inutile d^en expli-
quer la nature ; il suffira d*avertir que cette sorte de date fut la plus
commune jusqu'au 13^ siècle,et que vers ce tems on substitua gêné*
ralement notre manière plus simple et plus naturelle. Il est cepen-
dant bon d'observer qu'au lieu de compter à rebours, par exemple,
le 4 des nones de janvier, le 8 des ides, le 19 des calendes, pour
le 2, le 6 et le 14 de ce mois, on disait quelquefois le l**^ des no-
nes de janvier, et ainsi jusqu'à 4 ; le V des ides, et ainsi jusqu'à
8; le f des calendes, et ainsi jusqu'à 19.
La date du jour du mois se trouve dans les plus anciens monu-
mens diplomatiques, tant ecclésiastiques que laïques, et est même
la plus ordinaire dans les premier» siècles. Un diplôme de l'empe-
reur Galba « le seul que l'on connaisse du 1*' siècle, inscrit sur
deux tables de cuivre attachées ensemble en forme de feuilles de
livres, est daté du jour du mois. Li lettre de saint Ignace aux Ro-
mains, du S^ siècle, porte la date du jour par les calendes , ainsi
que la lettre encyclique de l'église de Smyrne dont il a ctc parlé
ci-dessus. En un mot, c'est une des dates qu'on trouve le plus
universellement, tant dans les rescrits des empereurs^ et des rois
cle France même de la première race , que dans les bulles, dans
les actes ecclésiastiques , et dans les chartes privées de tous les
siècles, lorsque ces titres portent des notes chronologiqnes du tcms
où ils ont été formés. Aux 13*^ et 14« siècles, elle n'était pourtant
point encore regardée comme assez essentielle, pour qu'on ne
Foinlc pas quelquefois. Les seules observations que Ton puisse
faire sur ce. te date, c'est que, 1"* dans le 5*-' siècle, et probable-
/,38 DATF.S.
menl aupaiavaiii , le:. éJiis ti les ie>ut(» cicb i'iiipcicuisoâf^*^
quelquefois deux dates de jour : celle du jour où ils ont é^
donués, et celle «iu jour de leur réception. 2* Les balles ori^*
nales ont presque toujours exactemeat marqué la date du jour ll-^
mois. Pendant les cinq à six premiers siècles, cette date s'cxpri"
maitpar les calendes^ les nones et les ides ; mais depuis la fin do
& jusque vers la ûu du 1 1*, quelques bulles oous offrent le quai
lième du mois à notre manière. Cette manière, depuis l'an 1450
fut réservée pour les brefs, et celle des calendes pour les bulles
Date de l'iieobe. La date de l'heure est une des plus rar
dans les actes quelconques ; ou la voit cependaut, dès les premievs
tems, dans la lettre encyclique de Téglise deSmyrne au sujet dtm
martyre de saint Poly carpe. Depuis ce tems jusqu'au 13* siècle ^
où Ton commença à la marquer dans les dates des chartes',
ne la trouve presque plus. Dans un acte de la fin du 14* siècle
elle se trouve singulièrement exprimée ; on la lit ainsi : di'e
Au^sti hord quasi post occasum solis^ die tamen adhuc existent^,
adab quôditna liUerapojsetlegi*,Getie manière de rendre llieo
du crépuscule est originale.
Dates des fériés, dimanches et fêtes. Les dates des fêtes i di —
manches et fériés se rencontrent de tems en tems dans les chartes^
même avant le 9* siècle; de là au 13*| elles parurent plosfr^
quentes; mais depuis cette époque, c'e.«t-à-dire depuis le 1S%
elles devinrent presque générales. Auparavant, il était rare de
dater du lundi, mardi, mercredi, jeudi, etc.. on aimait mieoitt
servir du nom de férié seconde, troisième, quatrième, cin*
quième , etc. Ce n^est aussi que depuis le commencement da
13« siècle, qu'il devint ordinaire de dater d'un tel jour devant
ou après tel dimanche, telle fête, ou tel jour de son octave.
C'est dans des pièces du 9* siècle, que l'on a rencontré, pour h
première fois', les dates des dimanches et des fêles; on n*en a
' AmpUss. Collect, t. i,col. i547.
» Dipl. Pratiq, p. m.
> Pérard, p. ii, — Baluie, CapiluL t. u, col 687. — Nauv. TtaiU de
OipL t. v, p. 460.
)mir\t encore trouvé d*cxeinple anleiit'ui*; luaift dans le 11, siècle
files no sont point raves, non plus que dans le 12\ Dans ce der-
nier siècle, où Ton fit usage de la date des séries, la <ia(e du di«
manche est quelquefois désignée pnr Les premiers mots de Tintroït
de Isk messe du jour, comme l'on dit encore le dimanche Judica^
h dimanche Latare. (^ dernier usage fut fort commun dans le
13* siècle, et ne fut point inusité dans le 14% Ceci regarde les
tctes ecclésiastiques; car autrement la première proposition de
c^ article serait fausse, puisque Ton connaît un diplôme accordé
^l'<^baje de Saini-Arnould de Metz en 783, où Ton trouve une
la^^ d'un jour de fête. Il est vrai que, dans les actes laïques du
y siècle, ces dates de féles et diuianches n'étaient point rares, et
(lie de là jusqu'au 15*, on en trouve îles exemples de plus d'une
S|-»c^ce. Il suffit d'eu citrr un dont la rencontre pourrait emba^»
ass^er. Dans l'histoire du Dauphiné ', on trouve un diplôme de
■^ Hubert premier, dalé de Pan 1302, in die dominicà carnis privii
'^^•i. Il y avait alors dominiez carnis priuii novi^ el dominicà car^
'''*' prisfii veteris, Dominicà carnis privii veut dire eu gciiéral le
»^ •Planche gras. On distingua il le nouveau et l'ancien parce qu'a-
^^ftt qu'on eut avancé la (|uadragésiuie de quatre jours, pour
^^^ipenser les dimanches que Ton ne jeûnait pas, le dimanche
4^^î est actuellemeul le premier dimanihe de carême, éiait alors
^^ dimanche gias« Ayant été compris dans la sainte quarantaine,
^^ le compta toujours en quelques pays pour le dimanche gras
ancien, et le dimanch(3 de la quinquagébime pour le dimanche
gras nouveau.
Date delà lune. Depuis le 9* siècle, et surtout depuis le 1 1* où
Ton commença à étudier avec ardeur le calcul ecclésiastique, on
rencontre des dates au jour de la lune, des fêtes mobiles, et
d'autres noies clironologiques qui ne sont point assez spécifiées
pour faire connaître tout <lr suiie le quantième qu'elles veulent
indiquer. Il faut alors avoir iccoursau célèbre ouvrage de VArt
de vérifier hs dates \ c'est un L-alendricr peipétucl dans lequel
on trouve la nomenclature de toutes les dates des chartes et des
chroniques.
< Valbonais, t. ii, p. 119.
DATCSnc UEC. Apres avoir parcouru ce qui regarde les dat£»t^^
îetnSj il est à propos de jeter un coup-d'œil rapide sur les dates • ^
lieu^ pour passer de lu aux dates des penonnes. Lsl date dnl\cam,mf.
prend dans quelle ville • dans quelle place, dans quel diAteau ng
diplôme a été dressé. Avantle 12* siècle, il était rare, qu'après aror
daté d'une ville, on spécifiât lepalais où lapièceavait été donnae;
mais dans ce siècle, on détermina le lieu précis de la confectua
de l'acte. Au 13*, ou porta l'exactitude jusqu'à marquer la nl!e
dans laquelle on l'avait passé. Au reste, cette date du lieu n'éiiU
point exigée par les lois romaines , et n'est requis que depi»
l'ordonnance de 1462i confirmée par celle de Blois, qui ordonne
que les notaires mettront le lieu et la maison où les contrats sont
passés; par conséquent les actes antérieurs font foi% sans^obfe^
vation de cette date.
Date du lieu dans les BoUes.
Ce n'est que dans le 9* siècle, que l'on conunence à troonr
dans des bulles la date du lieu. Celles où l'-on en voit les pre
miers exemples, sont de Jean YlII. Cette date, qui n'était ja-
mais passée en coutume dans les rescrits apostoliques, et qui n^f
avait paru que de loin en loin, vei^ le milieu du 11' siècle, de-
vint constante; et des le 12% elle y devint invariable; on doit
l'y voir dans toutes les bulles postérieures.
Date du lieu dans les Actes ecclésiastiques.
On commence des le 9* siècle à apercevoir la date du liea
dans les actes ecclésiastiques. Il est question ici de la date sp^
ciale du lieu ; car il n'est guère probable que l'on puisse caracté"
riser ainsi le terme /^ti/'Z/rr, que Ton trouve dans quelques daiei
des cbartes de ce siècle, par lequel on voulait noter qu*clks
avaient été données publiquement. Quelques-uns pensent cepen-
dant que ce terme désignait, dans les diplômes de nos rou,k
palais du priuce, qui était regardé comme une maison publkpt
de justice. Les actes ecclésiastiques portent encore la date du Ika
dans les lOo et 1 1« siècles. Dans le 12,, elle y fol bien plus com-
■ Gn^nois, Confer, des Coutumes ^ fol. 1 16.
DATES.
4'l1
i: mak dans le 13*, elle n^étaii poiut encore géoérale, non
|hfKdu»leli(*.
Orte dn liea dani les Diplômes et Chartes privées.
Lilalete lien dans les actes laïques est bien antérieure à ce
wmnnoBS de Toir. Les lois des empereurs du 4* Mècle la
limexpiisiéiiieiit, quoique non invariablement. Leurs éditset
dm le 5* sièeie, ont assex souvent la même note locale,
ik 7*, la diplômes de nos rob l'offrent assez communément;
ibteme de palais est plus rare dans ces dates sous les Méro-
qa'il ne le fut sous les CarloTingiens. Dans le 9" siècle,
'fait mitée, que l'ou voit des chartes privées qui ne portent
^'ioiredate. De là jusqu'à nos jours elle ne doit faire naître
idiffimlté ; mais ce qui pourrait en occasionner, c'est, par
li) qaedans le 14* siècle on trouve des ordonnances por-
^kaonidu roi Jean, et qui sont datées de Paris, dans un
oiilest eertain qu'il n'y était pas. Cependant ces actes ne
pu pour cela être suspects, puisqu'ils sont déposés dans
Kgistrrs publics, respectables par leur antiquité. 11 vaut
eu faire une règle, et poser en principe que les lettres
des 14% 15* et 10" siècles ne doivent point être suspects
povler la date d'un lieu où le roi ne pouvait être '.
b l^iéral, la date du Heu est très ancienne, quoique iiicons-
[te; etTooiission de cette date ne doit faire naître des soup-
le depuis le commencement du 12* siècle.
l^îiiBSKasoims. Sous le nom de dates des personnes, on
td toutes celles qui ont assigné Tépoque de l'élévation de
■on à une dignité, ou qui partent de ce point. Ainfi les
'dtt Consuls on dn Consulat^ les dates des Empereurs, ou de
^witioQ à l'Empire, les dates des Papes ou des érèques, ou
Wttaltation au Pontificat, les dates des Rots, ou de li-nr
-iCtc. etc., vont faire la matière des discussions suivantes,
jitalidks à la Diplomatique.
^^vCoKSiiLAT. Tout acte public était nul par les lois roniai-
'^^leiVbuveiifi Traita de Diplomatique ^ t. iv, p. 664, q"i dé-
crite règle par des (bits incontest.ililrs.
rcijariliiU que les actes originaux , e( l'nutlii^utici
(lépemUUpaade ceatUtei. Ah lieu de la dat£ da
datait quelquefois que dé tdie année «pris le co
te) ; ou bien, surlout depuis le V siède, on ne i
coDïul lians les actes tutt en Occident; et alors i
(lu consul d'OccideiiL {f^o^re* Conui.}. Il faut suii
cir cette date, ce que les bulles, les ado ecclésii
pleines, et les chartes privées peuvent fournir
siècle en sièrle.
O^iteda CoDsnUt diu le* Bullei.
Le« tjualrc preniiirs siècles ue fournistent aiicu
1 ubJL-i. i.i'S lettres des papes du â' <
i|uaoliêitie du inoid du Contulat ou après le Consi
fiiêcle et le suivant, il arriva plusieurs fois qu'i
Consul ; mais, indépendaïutneat de celte raison, <i
ponlîtîcat (le (iebsc, il «al très rare de trouver
papes datées de deux consuls, parcequ'en Oriei
il d'Orient et en Occïdentdu consul d'Occidt
Sous te pape Vigile, vera le quart du 6* siècle
époque d'après le consulat de Basile, don
qu'eu 5G7-
Les liuUes piivilèt'es du 7* siècle nous offrent o,
date du Consulat des empereurs, et elles n'en doii
trci d'autre dans cette espèce; car toute bull«
comnienceiuent du 7' siècle, qui porterait ladale i
consuls, autres que les empereurs, devrait être i
Les papes suivirent le métne usage dans quelquei
même du 9* siècle, malgré tk restauration del'ein]
TVIais la dernière fois qu'on ait trouve dans les b
du posl -consul al des empereurs, c'est dans une
Forniose; auifi'i vers la lin de ce 9* siècle, la date
lat , ou post-couj>ulat( disparut entièrement , ai
l>ulle, poitanl l'une de ces deux dates, serai
10' siècle, violemment soupçonnée au 11', et
au] 2*.
^'«^ acles ftincères du martyre de saine If^nace ' portent la date
kft consuls : c'est le plus ancien monument ecclésiastique oVi celte
fate soit marquée. Dans le même V siècle, la lettre encyclique de
l^<%Ute de Smyme à toutes les autres églises, nous offre la date
db proconsulat , qui ne fui rien moins que commune. Dans le
f siècle f ces actes, excepte les professions de foi , portent assez
oactement la date du jour et du Consul. Le concile d'Afrique,
tenu sous Innocent I, au 5' siècle, en fit une loi dans son 56' canon,
pour les lettres d'ordination. Cet usage était alors suivi dans les
Gaules, quoiqu'elles ne fissent plus partie de Tl^mpire.
Au 8' siècle, la date du post-consulat était employée encore dam^
ks pièces ecclésiastiques ; mais la <late des règnes l'édipsa )>etit
i petit clans le siècle suivant.
Date du Consulat dans les Diplômes et Charte s.
Les lois impériales des quatre premiers siècles sont datées du
J^'ur, du mois, du lieu et des consuls. C'était toujours alors des
^<^uls oidînaircs dont il était question, et jamais des consuls
^l'ogés. Quelquefois cependant l'une de ces dates manque , et
"^ consulats des empereurs sont les dates où il y a le plus de con-
^'i^K^. Mais dans les lettres des particuliers du V siècle, celle des
^osuls est la plus rare , quoiqu'on en trouve des exemples , et
^Ue du jour du mois est la plus ordinaire. Mêmes usages au
i^M^cle.; mais après le milieu de ce siècle, il était ordinaire de
itd^ter que d'un seul consul. Une remarque essentielle, c'est
pte l'oQ a des preuves certaines que les actes publics de ce siècle
n étaient pas toujours datés des consuls ordinaires. On exprimait
fi^lquefois la vacance du consulat par cette formule originale :
Saut Us consuls que nommeront les Augustes, Dans le 6* siècle, les
B^iMnains dataient plus souvent des consuls et du post-consulat^
que les Gaulois, à qui cette date n'était cependani pas étrangère
dans les chartes privées. Car jamais nos premiers rois , qui vou*
lajcnt sans doute marquer leur indépendance, n'ont daté dcscou-
filla.C'eit la seule règle que l'on puisse, tirer, sans exception» de la
Jate du consulat dans les actes laïques.
• Voir Dom Ruinart, p. aa, a« édition.
A
i/|4 D\T£S.
Date dc pontificat dhs papes et dfs fyAques Avant l«^ 9« sitH!
les dates du Pontificat des papes et des évéques étaient
mais depuis Térection des grands fiefs en souveraineté les t
ques se crurent en droit d'aspirer à la même élévation, et d*a£Ke-
ter le même iionneur. Ils datèrent de leur épiscopat-; et os m
des rois mêmes se servir Je cette nouvelle manière de dater, tpd
avait déjà passé en coutume dès le 11"* siècle. Gomme dans le
13" on faisait parade d'une foule de dates , on y mit qoelquebif
jusqu'à celles des abbés, des archidiacres, etc. etc.
Date du Pontificat dans les Balles.
Dès le 7"" siècle, la date du pontificat des papes était en usage,
quoique non constant, malgré ce qu'en disent nombre de criii-
ques, qui reculent cette époque jusqu'à la donation que Pépin fit
au pape en 755, de la seigneurie temporelle de Rome, de Texar*
chat de Raveune, de la Pentapole^ etc. etc. Le 8' siècle rendit cette
date plus commune ; mais alors on la prit plus ordinairement dis-
jour de leur ordination ou consécration, jusqu^aucommencememK
du 12* siècle; et depuis, du jour de leur élection. Au D^siède^
cette date y devint plus fréquente ; au 10* elle s'accrédita au pois^
qif^il n'est presque plus de privilège où elle ne se trouve ',m^
t r siècle elle était en même honneur, et, sans la prodiguer d
les bulles de peu d'importance , on l'admettait dans les plus
lennelles. Dans les siècles sui vans, mais constamment depuis Etf
gène IV, cette date doit paraître dans les bulles. Il faut obserre^
que, depuis le 14* siècle au moins, la chancellerie romaine comp*'
ta il les années du pontificat, non du jour de l'élection y mais A^
celui du couronnement.
Avant le (>* siècle, la date du pontificat dans les bulles prouveiw^
donc la supposition , et pendant ce siècle, elle donnerait lient
soupçon. Elle ne commence pasaux investitures, sur le déclin d
11* siècle, comme quelques-uns le prétendent, puisque les 8",
10« et 1 rsiccles,€n fournissent des exemples. Depuis cette dernièr*^^
époque, elle est nécessaire sous peine de suspicion dans lesball^^
pancartes, et dans les simples bulles, seulement depuis l'an lî!^ "
Depuis le 8" siècle inclusivement jusqu^au 15*, les dates dcl'é-^
piscopai, de l'ordination ou du pontificat des évéques furent com —
DAT£S*
44 o
dans Ie« actes ecdësiasliqttes ; au lie siècle, la plupart des
pdau datèrent leurs chartes de l'année de leur élévation. Au
ITiOo trouTC des pièces datées, non-seulement du pontificat et
iBrovdiiiaUoDj mais même delà mort des prélats. Au 13*9 1& date
le Pépîscopat était encore très fréquente; elle diminua au 14
fiv finir au 15".
Ob peut obserrer en passant que les ducs , comtes et marquis
HTirent Tezemple des prélats^ et s'arrogèrent la même préioga-
kie.
DâTB D0 BEGiTE BIS BifPEBEuas £T DES ROIS. Quoique de lou-
ksles notes chronologiques, la date du règne des Souverains
M peut-être la plus ancienne, comme le prouvent les médail-
b ; cependant ce fut Justinien qui le premier, profitant du long
afaee de tenu qui s^écoula sans consuls, établit la mode do
dner du règne des Empereurs, et ordonna de marquer dans tous
{■actes publics l'année de son empire, sans préjudice des autres
■ fcics. Cette nouvelle formalité a dû commencer dans les actes
^frii&cs la il* année de Justinien, indiction première, c*cst-à-
Cr, au i*' septembre de l'an de J.-C. 537. Les rois barbares
fns'étaient établis sur les débris de l'empire , et en particulier
WiBonarques français, l'avaient précédé dans cet usage. Ccpeu-
Im l'époque fixe de Tannée du règne ne fut pas toujoura stricte-
■cat marquée dans les diplômes. Quand cette date avait lieu, les
lôoriogiens l'annonçaient eux-mêmes : Donné telle année de
Wne rè^e. Cette formule fut d'usage jusqu'à Louis le Débon-
lûre. Sous les Garlovingiens, jusqu'aux trois premiers règnes de
h^^race, les notaires exprimaient eux-mêmes qu'ils faisaient
■Kle tous l'année d'un tel roi. Apiès Philippe 1, on revint à
|ts près à l'ancien usage des mérovingiens. Les grands feudalni-
*> de la couronne dataient é^^alement du règne des rois de
inacc', preuve qu'ils en reconnaissaient la suzeraineté.
radant un interrègne, on datait de la mort du prince préce-
w S et cela était dans toutes les règles. Mais dater delà mort
' Ihrt dipl. p. ai3. — Lobinraii, liist, ilcBreL, t. n, p. 3i(>.
'l*»oaCTHC, Annal, iranc. intcr CaUiv, scriplor, Houquct, t. jii,
ï
i
11
446 DAIBS.
d'un roi pendant le lègue d'an autre, c'est ce qui e&t aorprcBaBl
el qui n'est cependant pas sans ezeniple *.
Les dates des règnes ont été sujettes à des Tartations stai
nombre. Souvent elles ne semblent s'accorder, ni entre ellesi ta
avec ce que l'histoire nous enseigne ; et de là des demî-aBtiqaaIi
res se sont crus en droit de rejeter une infinité de titres vitii^
sur ce que la date ne leur paraissait par juste. Pourapplanircstte
difficolté, il faut savoir *, que le r^pie d'un seul roi formait pb-
sieurs époques ; ainsi l'on partait, tantôt du règne de CharleoM*
gne sur les Français, tantôt du règne de Charlemagne sir L«
Lombards, et tantôt de l'empire de Charlemagne. Pour 'si
autre prince, on datait de' son sacre, qui s'était souvent fiit di
vivant de son père, de son avènement à la couronne, de son ma-
riage, de la conquête de plusieurs royaumes en différons tenSi
etc. y etc. Quelques-uns comptaient, selon la i évolution complèle
d'une année de règne, d'autres les supputaient caves, c'mi4*
dire que, le prince étant parvenu à la couronne au milieu on à
la fin d'une année civile, on la réputait toute entière, quoiqula*
complète . Enfin l'époque qu'avait en vue le notaire était très
souvent connue ; quelquefois elle a été très longteips încerlaiBe^
et ne s'est manifestée que dans la suite, par la découverte de quel*
ques pièces qui n'avaient point encore paru ; ou elle est demar*
rée inconnue, et se découvrira peut-être quelque jour. On va toi^
des preuves de ces variations en parcourant les usages des pièces
ecclésiastiques et laïques respectivement à cette date.
Dates des Empereurs dans les balles.
Le pape Vigile fut le premier des souverains pontifes qui inUtK
duisit dansses bulles la date du règne des empereurs. Elle se per«
pctua depuis Vigile jusque vers le milieu du 11* siècle. Aupari»
vant les papes n'avaient jamais daté de l'empire de qui que ce soit
Dans le 7* siècle, les bulles un peu solennelles font mention de cette
date, ainsi que de celle de leur consulat on post-<oiisulat. Cepen-
dant les dates des années des empereurs étaient quelquefrâ onn-
• Vaihsrltr, lUst, dv Latig,, t. i, p. 654.
• Cocbin, l . Vf, 'itn^, TiyS, 3<)i.
DÀT£S. 447
\. Dans le 8* siècle, cette date fut également suivie : on voit même
Une balle d'Adrien I, datée en même tems des années de Tempe-
leur grec et du patriciat de Gharlemagne. Depuis le rétablissement
^TËmpire d'Occident par nos rois, les dates de leur couronne-
nent succédèrent à celles des empereurs grecs, dont il ne fut plus
mention dans les bulles. La date des années des empereurs se re-
trouve encore coiiimunëment an 10* siècle. Au commencement
dDihon , les papes recommencèrent à dater des années des em-
pereurs ; cequ^ls avaient interrompu pendant Tintérrègne : mais,
depuis cette époqne, la date du règne des empereurs ne fut plus
•i fréquente. On voit une bulle de Léon Y II datée du règne de
l4>iiis d'Outre- mer; ce qui est très-extraordinaire : on présume
que c'est parceque le privilège qu'il accorde est pour l'Eglise de
Saint Martin-de-Tours.
Depuis Tan lOSS» il ne fut plus question de date des années de
^Empereur, même dans les bulles privilèges les plus solennelles ;
<l*oàil faut conclure que toute bulle datée de Tannée d'un eiiipe-
f^Ur, après le 1 1* siècle, serait fausse^ si elle ne pouvait être ex-
cusée par quelques raisons appuyées sur des faits constans. De ce
roi a été dit plus haut, on peut inférer encore que l'omission de
^ dite des empereurs dans les bulles, depuis le milieu du 6* siècle
■^aqu'au milieu du 1 V, ne doit leur porter aucune atteinte; qu'une
^UUe antérieure au 6% et postérieure au 8*, portant la date des
**>aiperettrs de Gonstantinople , serait au moins très suspecte -,
l^'elle serait évidemment fausse, si elle portait la date de Tempe-
'^urd'Occident depub 919 jusqu'en 962, puisqu'iln'j en eut point.
Dates des Empereurs dans les Actes ecclésiastiques.
Dès le G^siècle, les églises d'Espagne et de France avaient déjà
^mmencé à dater leurs actes du règne de leurs rois, comme on le
toit par le concile de Tarragone , de 5l6, et par le cinquième
concile d'Orléans, qui est le premier qui ait daté du règne de nos
souverains. On dit qu'il est le premier ; car le concile d^Agde de
506, antérieur à celui d'Orléans, date du règne d'Alaric, roi des
VisigotSySOus 1 Vmpire duquel était cette ville.Cette date se soutint
:oustaiiiu)eut, mais non pas tmiversclleineot» dans tous les siècles
luivaus \ daus le 1 i", eUe était même presque sans exception.
448 DATES.
Dates des Empereurs dans les Diplômes et Chartes.
11 a été dit que Justinien avait ordonné le premier quels dii€
des années des empereurs fut marquée dans les actes publicf, eC
ce fait est certain ; mais quoiqu'elle ne fût pas prescrite plii»»côt#
cela n'empêche pas que cette date ne pût paraître amérieureoflii
à Justinien, soit sur les médailles, soit sur d'autres monumois
quelconques.Toutle monde conyient *, qu'il j a bien des ikalei
dans les dates des lois impériales ; et cela peut venir en paitiede
la différente manière d'envisager les règnes des empereurs. A«i*
et en partie au 3' siècle, le règne des empereurs se compte, pour
l'ordinaire, dutems qu'ils ont pris le titre d'Auguste, et non pasde
celui où ils ont été reconnus pour empereurs par le sénat; mni A
la 6n du 3*" siècle, et dans le 4*, on compte leur règne du tcms
qu'ils ont été faits Césars.
^ tix cinquième et sixième siècles. Les diplômes de nos premiers
rois, outre la date du jour à la mode des Romains, ajoutent la date
de leur règne, ce qui leur est particulier , et ils excluent 1rs dates
des empereurs , pour marquer leur indépendance. Les dates des
chartes privées des Romains et des Gaulois , dans le G* sièdef
étaient à peu près les mêmes, et ne différaient que parceqnelcf
uns dataient plus souvent du consulat des empereurs, et lesaulrtf
plus souvent du règne de leur roi.Cette dernière date cause soaveot
bien de la confusion, Tannée d'un prince ne commençant pas tôt-
jours lors de son avènement au trône, mais quelquefois avec l'ap-
née civile : en sorte que tantôt il faut compter les règnes par ki
années courantes, et tantôt par les années révolues.
y^u septième siècle. An 7' siècle, la date des règnes de noitM
devint si commune , que souvent elle se trouve toute seule daM
les diplômes. En Italie, on datait encore^dans ce siècle, des années
des empereurs *.
j^u huitième siècle. Dans le 8« siècle, Charlemagne, jusqu^à Van
800, dau de son règne en France, et de son règne en Italie ; kl
commencemens de ces deux règnes ont plusieurs époques
' Tillcm, Hist. <!es Lmp.f t. m, p, 621» 629, 639.
' Allât. Animad, in Antiquil. Etnis.y p. 67.
DATES. 449
lies, qui eiiibarrasseui très souvenf. La moi l de son père Pépin,
n coai onoemeat, la mort de son frère Carloman, qui le fit régner
Etly sont autant de points d'où Ton est parti pour dater de son
gne en France. Pendant les interrègnes , ou sous des princes
lVo ne reconnaissait pas pour rois , les chartes privées de ce
Bk, où la date des règnes était fort en usage, dataient de telle
Idée après la mort du dernier roi.
^m neuvième siècle. Dans les siècles suivans, mais surtout au
p en France et en Allemagne, les règnes des princes se comptent
ëquemment en marquant une nouvelle année de règne, au com-
enoement de Tannée civile, qui se prenait alors à la fête de Noël .
Asi un prince étant monté sur le trône le 20 décembre , par
BCBiple, on datait jusqu'au 25 de la première année du règne;
t «n 25, on commençait u dater de la seconde année, parcequc
on n'avait égard qu'à l'anncc civile, et non à la révolution de
lUîcui-s depuis le commencement du règne. Outre cette façon
le compter les années des règnes dans le 9" siècle, on partit en-
M>re de différentes époques pour en dater ; ainsi Ton distingue
lenx époques dans les dates des diplômes de Louis le-Débonnaire.
One comptait les années de son règne sur l'Aquitaine, que depuis
Itfite de Pâque de 781, jour auquel il avait été couronné roi à
Kome, quoiqu'il eut été nommé roi d'Aquitaine dès sa naissance.
U seconde époque est celle de son empire, qu'on fixe au 28 jan-
vier 814, quoiqu'il eût été couronne empereur au mois de sep-
tembre 813.
On distingue au moins quatre époques du règne de Lothaire
lins les dates de ses diplômes. La !"• se prend au 3l juillet 817,
piand il fut associé à l'Empire par Louis-le-Débonnaire. La 2''
ommence en 822, tems où il fut envoyé dans le royaume d'Italie.
OL 3< part de l'an 823, lorsqu'il reçut la couronne impériale des
laios du Pape. La 4* est prise de Tan 840, où il succéda à l'Em-
ire après la mort de son père.
Les dates des diplômes de Louis II, fils de l'empereur Lothaire,
Dt aussi quatre époques différentes. La 1^* est de l'an 844, lors-
n'il fut déclaré roi d'Italie. La 2' est de Tannée 849 , quand il
it associe à l'empire par sou père. La 3' se prend au 2 dé-
TOME I. ^9
450 DATJES.
cembre 849 , jour auquel il fut sacré empereur. La 4* part de
l'an 855, lorsqu'il succéda à son père le 28 septembre.
On compte jusqu'à six époques du règne de Oiarles^le-Ghaufe
constatées par des dates. La l*** est de Fan 837, lorsque son pht
lui donna le royaume de Neustrîe ; la ^, de l'an 858, loraqv'iî fo
fait roi d'Aquitaine ; la 3' de 839, lorsqu'il reçut le senoent ik i-
délité des seigneurs de ce royaume ; la 4*, de l'an 840 , lorsqiV
succéda à Louit-le-Débonnaire ; la 5**, de l'an 870, le 9 aepicadkiti
lorsqu'il fut couronné à Metz roi de Lorraine; enfin la& deTii
875, le !25 décembre, lorsqu'il fut couronné empereur.
Gharles*le-Gros employa également diverses époques danii*
dates. La 1^ part de la mort de son père le S8 août 876 ; la i*, &
l'an 879, quand il fut fait roi de Lombardie ; li 3*, de NoèlMOi
jour auquel il fut couronné empereur; la 4*", du 20 janTÎer Mi
jour de la mort de son frère Louis, roi d'Ausirasie 00 de la Finaa
orientale ; la 5*, de Tan 884> époque de la mort de Carloosaniii
de France.
Louis de Bavière date aussi de diverses époques. La 1** est de
la un del'an 825, la S% de l'an 833 ou 834 , la 3*, de Tan 838, il
la 4% de l'an 840.
Les savans admettent plusieurs époques de commencemeat et
règne dans les diplômes du roi Eudes. Les deux principales soM
les années 887 et 888. Cette dernière est l'époqtie de son csé*
ronnement.
La 1"* époque du règne d'Amould est du mois de novemfaitlB
l'an 887, lorsqu'il fut déclaré roi de Germanie, après la déposidoD
de €karles-le-gros : la 2« est de Tan 894, lorsqu'il passa en IléBeî
la 3* est l'année de son élévation à l'Empire en 896.
Les autres rois datent plus communément d'uae seule époqMi
c'est le commencement de leur règne.
Une observation essentielle relative à cette matière, c^estqMhi
souverains n'étaient pas toujours reconnus, aussitôt leur ciakl*
tion, dans toutes les parties du royaume ; c'était quelquefois deUt
trois, quatre ans plus tard '. GVst ainsi que le commenceucil
d'un iiièiue règne iliangc d'époque dans divers pays.
■ Mcnard, Uistt» deAismcs, t. 1, p. i34.
I
\
\ •
DATES. 45 i
La plus ordinaire des dates usitées dans les chartes privées au
9^ siècle est celle des règnes des rois et des empereurs. Nous avons
déjà va qu'on datait de la mort d'un roi. Dans ce siècle, on datait
àê règne de Jésus^Christj régnante Ciiristo, dans l'attente d'un
Smhferain, Celte formule fut même usitée dans des pa^s qui
ifaient leur roi^ mais qui ne l'avaient pas encore reconnu.
^mdixiime siècle. Plusieurs souverninsdu 10" siècle datèrent
lenrsdiplomes de différentes époques de rè(];ne. Carles-le-SimpIcen
employa quatre: la 1" le 28 janvier 895, année de son couronue-
IMOU; la t*y k 3 janvier 898, année de la mort du roi Eudes où il
dmnt alors maître de toute la monardiie française ^ la 3* le 21
ier 912, amée de la mort de Louis de Germanie, où il com-
k rëgner sur la Lorraine ; la 4*, l'an 900, lorsqu'il fut re-
BooBiidaiis la Septimanie et rAquiiaiue.
Raoul date de Tannée de son couronneiu(*nt 923.
Louis-d'Outremer date de son sacro eu 036 , quelquefois du la
t de son père Cbarles'le-Simple eu 920.
Lothaire, Gis de Louis-d'Outremer, data foil rarement sesdi-
de son association â la royauté en l'an 952, du vivant de
père, mais communément de son couronnement, l'an 954.
Louis y, fils de Lothaire, et le deiiiier roi de la seconde race,
tm associé l'an 979 à la royauté par son pore, avec lequel il ac-
vnda quelques diplômes ; on n'en connaît pas qu'il ait donné de-
la mort de Lotbaire..
Sous la 3^ r«ice, les diplômes varient beaucoup dans les dates.
d*H«gnes-Capet sont datés de son élection l'an 987 ; et lors-
l'il eut associé au trône son fils Robert en 988, la plupart de ses
"iiipkMnes sont datés et signés de l'une et de l'autre époque.
Il ne Csnt pas perdre de vue que la révolution des années d'un
Wgne ne se prenait pas toujours lors du couronnement, mais au
9* jour de Tannée civile, en faisant des années incomplètes.
L'dbservatîon qu'on a faite sur les cbartes privées du siècle pré-
IsMeul a encore lieu dans celui-ci. Les rois u'étaient pas toujours
^ecoBDua par toutes les provinces de leur domination aussitôt
ipnb leur oonronnement ; en conséquence on datéit du règne de
fétuS'Ckrîfi dam Patiente d*un roi^ ou d'après la mort du dernier
'•|52 DATAS.
souverain. £n Iialie,ladatedu prince régiianl est toujours d'ui
Les empereurs d'Allemagne, au niéme siècle y datent le
communément de leur exkaltalion au trône ; mais comme il
portaient le titre d^empereurs qu'après avoir été couronnés
alors ils datent quelquefois de l'époque où ik ont reçu la <
ronue impériale. Quelques-uns ont plusieurs autres époqoi
raison des acquisitions qu'ils faisaient, tant par successioa
par droit de conquêle.
^^u onzième siècle. C'est dans le lie siècle surtout que Tonc
menra à étudier beaucoup le calcul ecclésiastique ; il est évid
par les dates accumulées dans les chartes, qu'on s^ piquait i
d'habileté dans cette science. Mais lesdilFcrentesmanièresdccc
ter les années, et les variations si fi-équentes dans les dates de
{▼nés de nos rois, font encore aujourd'hui la croix des chronologi
Les diplômes nous font souvent appercevoir plusieurs points i
en partant de certains faits qui méritent de faire époque. Hi
y en a d'autres, et en grand nombre, qui, soit par erreiur d^i
pistes, soit à cause des différens tems où nos rois étaient recoi
successivement par leurs provinces et leurs sujets, soit en ce
quence des différentes manières de commencer les années ci
et les années des règnes, soit par l'ignorance où nous sommi
ce qui a pu servir d'époque, datent de certains points qui ne
propres qu'à jeter actuellement dans l'embarras ceux qui
draicut accorder tous ces calculs. Celte observation, qui est le
de la Icciurc d'une foule de diplômes, a surtout lieu dai
siècle, quoique le précédent ne soit pas exempt de pareik in
véniens. On su* contentera de rapporter les époques 6xes (
siècle, ou qui ont été le plus suivies dans les dates. Les diph
qui seront datés autrement, entreront dans la classe de cetu
regarde robservation antérieure.
La r* époque du règne du roi Robert est le 30 décembre
jour auquel il fut sacré- On rapporte plus communément ce i
au 1"*' janvier 988, et Ton confond mal à propos ces deux épO€
parcequ'on comptait l'année du règne par l'année civile. 1^
prend à la mort d'IIugues-Capet,qui avait associé Robert au ti
elle arriva le 24 octobre 1)96^ c'est la plus célèbre et la plus
DATES.
ik.roe4'>, nssex rarcy cfti celle qui pnit du scconil sacre de
ni Reims en 990 ou 1»9I.
|r Renril fui sacre à Aciins lu 14 mai l()i27, du vivant de sou
t; il lui tuitcéda le 20 juillet 1031 : voilà li's deux seules
iqai parlent de points connus et (ixes.
la chartes les plus incontestables Tarient entre elles sur le
de Philippe I*' dont on compte au moins quatre époques.
iTieprendau jour de son sacre^ le 25 mai 1059^ la 2% à la
da roi Henri son père, le 4 août 1060 ; la 3«, au tems auquel
prit par lui-ménic le gouvernement du royaume en
I; la 4*9 & la mort du comte Baudouin, son tuteur, en 10C7.
idipkmes de l'empereur Henri II sont dates de deux épo-
do 6 juin 1002, jour auquel il succrdaà son pèreOilion III,
\iB H février 1014, jour où il fut couronné empereur. Son
ir Conrad il compta (également de son exaltation au trône
ISOD cnaronnement comme empereur. Henri 111 y ajouta 1rs
de son association au trône par Conrad III, et de sou
loement, à Soleure, comme roi de Bourgogne, en 1038.
n rV' compte de l'an 1054, lorsqu'il fut désigné et couronna;
iJeGermanie; du 5 octobre lOôG, jour auquel il succéda à
ipère ; et du 31 mars 10S4> jour auquel il reçut la couronne
riale.
La rois d'Espagne datent rarement de leur règne. Jusr|u*ù
ird-le-Confesseur , on n'appercoit guère celle date dans les
des rois d'Angleterre. Ceux de (ruillnutne-le-Conqur-
offrent deux époques; celle de la mort du roi S. I^douanl ,
5 janvier 1060 ; et celle de son couronnement dans TAbbave
iWcstminster, le jour de Noël suivant,
kns les cbartes privées , la date des rèr[ncs est toute com-
Ju douzième siècle. Les dates des règnes de nos rois partent
dans le 12' siècle, de didérens points dont il faut connaître
iBoinsles plus usités.
Loais-le-Gros compta les années de son règne, de son a<;socta-
ao trône de son pcrc encore vivant, et de sou sacre après la
de son père ; la première époqiioesl fixre ;\ l'iin 10Î19. et la
454 DATF8.
seconde au 3 aoiU 1 108 : il y a des diplômes datëg de ces dau I /
points. Dans la 1' époque , on datait souvent les actes da lèpt '"^^
du père et du fils tout ensemble, et quelquefois da règaedel'im
d'eux séparément ; dans la 2* plusieurs dates partent prM-
ment du mois (raoïit 1109, et non du commencement deraniée
civile ; en sorte que des actes passés en 1109 datent encore de la
première année du règne de Louis VI. Il est singulier que Lotis-
le-Gros ait quelquefois joint dans ses diplômes, aux années deioti
règne, celles de la reine &on épouse ' ; il ne Test pas moins qvTi y t *
ait donne place aux années de son fib aîné Philippe, et snrumct. 1
à celles de Louis-le-Jeune, après leurs sacres respectifs en lltteC» *^
1131 *, et qu'il ait fait mention, dans ses dates, du consentemo»^
de ses enfans '.
Louis YII, sacré le 15 octobre 1131 , prit radministratioBd'VE'
royaume eu 1135 pendant la longue maladie de son père^ àqvi i^
succéda le premier août 1137 ou 1136. Toutes ces époques
servi de points d^où sont parties les dates de ses diplômes. Vêï
leurs, il fut couronné quatre fois : la première à son sacre, et
trois autres à ses trois mariages successifs ; ce qui a peut-être
encore quatre époques. Il data aussi de la naissance de ton 11
Philippe-Auguste ; et quelquefois la date du règne ne se troar^
point dans ses diplômes. Philippe Auguste, sacré à Reims le
mier novembre 1179, couronné une seconde fois à Saint-Denis
29 mai 1180, succédi â son père le 18 de septembre de la mi
année. G*est de ces trois époques que les diplômes et les
comptent les années de son règne. Dans plusieurs originanXi
date du règne fut pourtant omise.
Les grands \'assaux de la couronne ne donnèrent guère alo^^ '^^
d'autres marques de dépendance envers nos rois , que de
les chartes des années de leur règne ; encore ne le font-ils pas
vent î et lorsqu'ils le font, ib y ajoutent celles de qnelqa'
souverain.
' Duchesne, Généàlog, de Dreux, p. 5.
* Vaissette, t. ii, Preuves , p. 474*
' Félibieo, Preuves de V histoire de St. Ihnis, p. gS.
DATES. 455
Les fmperenrs d'Allemagne do ce siècle continiieiu de dater de
kttx époqaes; de leur ëlévaiion au trône de Germanie, et de leur
muoDoement comme empereurs. Il ne faut excepter que Conrad
H, qui ne data jamais que des années de son règne, même après
Rlir reçu la couronne impériale.
Ko Espagne, les dates du règne sont encore rares ; mais elles ne
•oai pas dans les chartes des rois d'Angleterre et d'Ecosse.
Cette date se soutient toujours dans les chartes privées.
^n treizième siècle» Dans le 13" siècle <, on distingue assez bien
a diplômes solennels de ceuji qui le sont moins, par la date du
*9 dont ces derniers sont destitués.
couronnement de Philippe Auguste, du vivant de Louis le
mine son père, le premier novembre 1179 , et la mort de ce der-
Cïr, forment les deux époques des dates de son règne.
IjOttis YIII, le premier roi capétien qui n'ait pas été couronné
m, vivant de son père, ne date que du commencement de son
^oique saint Louis n*ait été déclaré majeur que le 25 avril
M6, il data toujours ses diplômes de la mort de son père, et
e l'anuée de son couronnement en 1226.
Philippe m date de son couronnement en 1270.
Philippe iV met très-rarement la date de son règne; la date de
Winée courante lui suffit.
L'empereur Frédéric II date de quatre époques; 1" de son
tllronnement, à Palerme, comme roi de Sicile, en 1198 ; 2° du
'Or de son élection pour succéder au royaume de Germanie en
U2, et non pas du jour de son couronnement ; 3^ du 22 novem-
^ 1220, jour auquel il reçut à Rome la couronne impériale ;
de son titre de roi de Jérusalem ; il commença cette espèce
x^gne en 1226, du vivant de Jeanne de Brienne. La date du
S'^een général ne parait cependant pas dans tous les diplômes
^e prince,
l'empereur Philippe et ses successeurs datent de leur couron-
-^nent.
lues années des règnes sont assex communément omises dans
^ diplômes des rois d'Espagne ; ceux d'Angleterre sont beau-
4r)0 DATES,
iouji plus exacts a cri l'j^nrd; ils parU'iU ou de leur couraonemeni,
ou clel'aunre où ils ont clé reconiiu.s pour rois. Celte date n'est
point invariable dans les diplômes d'Ecosse.
Parmi les dates des chartes privées, celle du régne des prinocy
souverains est ordinaire; mais quelquefois, comme en NomuiH
die, elles ne sont datées que du lieu, du jour et de r«uuée cou*
rante. En Angleterre, on y emploie assez souvent la datedu
prince régnant.
Au quatorzième siècle. Le 14® siècle ramène insensiblement
les dates des règnes ù une unité d'époque.
Louis X, quoique roi de Navarre dès 1307, ne date ses dipio-
mes que de son règne sur les français, c^est-à-dire de Ta^-A
I3l4, après la mort de son père.
Après la mort de Louis X en 1316, la régence du rojauciiKte
fut déférée à Philippe- le-Long son frère. Dans rîntervalle depi:^^^^
le 8 juin 1316 jusqu'au 9 janvier de la même année ( TaniK.^^
commençait à Pâques ), jour de son couronnement, il don^W
quelques diplômes en qualité de régent. Mais ces deux rois ^
plusieurs de leurs successeurs de ce siècle ne datent point ^^
leur règne ; on y voit seulement les dates communes du lieu^ cJ"
jour, et de Tannée courante. Il n*y a guère que quelques diplo*
mes de Jean 11 et de Charles Y où l'année du règne se rencontre.
Les empereurs dataient souvent de Tannée de leur règne, mais
par une seule époque } ils y joignaient seulement la date dutieV}
du jour, et de Tannée courante. Les lois d^Espague et de Sicile
datèrent à peu pics de même. Les chartes des rois d'Angleterre 1
n'ont rien de bien différent des autres ; on remarque seulement
qu'Edouard III datait quelquefois de ses règnes en France et en
Angleterre.
En France ainsi qu*en Angleterre, les chartes privées étaient
quelquefois, dans ce siècle , datées du règne des monarques
respectifs.
Au quinzième siècle. Dans le 15* siècle ^ on voit Charles YII,
Louis II , ainsi que ses deux successeurs , dater de leur r^ne,
mais toujours d'une seule époque ; au lieu que les empereurs
d'Allemafino datent encore de plusieurs époques; de leur avène-
DATES. /|57
Bieiil aux trônes des Romainsy de Hon{<;ne» de Boliémc, etc., et
^ leur couroonement impérial. Mais alors elles sont, ainsi que
dtns le siècle suitanty spécifiées par les formules communes : De
^^^i^ règne en Hongrie ^ Van^ etc. De notre régne sur la Bohême ^
('aa, etc.
^tt seizième siècle. Dans les diplômes de nos rois du 16* siècle,
on trouye presque toujours les dates du lieu, du jour, de l'année
courante^ et du règne.
DATES HISTORIQUES. Les dates du tems, des lieux et des
personnes ne sont pas les seules notes chronologiques que les an-
ciens aient employéies pour fixer Tâge des pièces qu'ils devaient
baisser à la postérité ; ils y ont joint des notes historiques, qui ,
k l'avantage de la date, joignaient celui de rappeler des faits iu-
^essans ; ainsi Ton montre dans l'église de sainte Léonide de
Milan un monument du 5' siècle, daté de l'an 104 de l'église ca-
dioltque. Muratori * croit que c'est Tépoque du jour où les
^l'iens rendirent cette église aux catholiques. C'est une des plus
^i^cicnnes dates historiques que l'on ait encore rencontrées. Au
^^* siècle , cette sorte de date n'était point rare dans les actes
^^ésiastiques, non plus qu'au 12* et aux suiyans; on s'en ser*
^ùt aussi dans les chartes laïques. On trouve une de ces dates
lûHoriques dans un diplôme accordé à l'abbaye de saint Arnould
de Metz en 783. Elles devinrent assez ordinaires dans le IV siè*
cle et dans le 12^ ; on connaît une charte de 1105 qui date de
Tspparition d'une comète ^ , et dom Vaissette ^ nous en
fearnit une autre bien plus ancienne ; elle est conçue en ces
termes : anno quo infidèles Francï regem suum Carolwn inhoneS"
iaverunt. Elle marque Tépoque de la déposition de Charles-le-
^inple, et fait voir que le Languedoc n'obéissait point à la
France, et que les colons de la Septimanie, ne se ri'gardaient
potot comme français ( c'était vers 920). I/époquc des doua-
" Thés. nav. t. iv, p. 1954.
• Annal, bened,^ t. v, p. 478.
' Hist, de Lang.
458 DATB9.
tionsy des confirmatioiM , des augmcalatioM , étiât niifiqHrfhii ~^
nol^e Mir le même acte en forme de date ^.
Il ne reste plus, sur les dales proprement dîies^ qii*à
quer qu'elles étaient et qu'elles sont encore presque toofonta
primées en chiffres romains ou arabes; qu'Urbain YIIl
que désormais les lettres apostoliques énonceraieui k jour dta
mois iout au long y et non par chiffres ; et que, depatsle 9^ siècle^
on omit quelquefois clans la date le millième et les centièmea, ac
cela jusqu'au t(f siècle inclusÎTement. JDans les hitrci iadîlEf—
rentes, on yoit encore à présent des exemples de cette omissîoa *
Après avoir parcouru les différentes sortes de dates, il est i
dispensable de parler de leur fréquence ou de leur rwrcié dam
diffcrens siècles; des erreurs qui s'y sont glissées, et deceqi
Ton doit en conclure ; des formules par lesquelles on voulait
apercevoir qu'il s'agissait de la date, et de leur place ordi:
dans les actes.
Frcqueoce et rareté des dates dans les différens siècles.
On trouve un nombre de titres sans dates, ou qui n'en ont
d'imparfaites ; ce qui devint plus fréquent au 12* siècle, qoedai:.
tous les autres ; mais ce n'est pas une raison suffisante de ré
probation , s'il n'y en a point d'autre. Tous les savans antiqosi--
res * conviennent qu'il n'y eut jamais de loi qui astreignit
français à ces notes chronologiques , et qu'en conséquence ils
doivent pas être inquiétés sur une pareille omission.
Dans lesV% 2*» 3* et 4" siècles. Il a déjà été observé que les dal
ne commencent dans les bulles qu'aux Décrétâtes sous saint
elles sont souvent omisesdans les pièces desécrivains du 1 ** siée!»
mais dès le i*, on voit les lettres des pères apostoliques datées à 1^
manière des romains; tels sont la lettre de saint Ignace, et Ks Mtetf
de son martyre ; la lettre encyclique de l'église de Smyme, de
l'an 166* sur le martyre de ssint Polycarpe, datée du roois,d«
jour, de l'heure , du pontificat, du proconsulat , et du règne de
• De redipl,f p. ai?.
* Fontanini, Findic, dipl.^ p. aSg. ^ Dere àtpl.y p. 9io, )ir, 9i9
— Cocbin, t, VI, p. Q70.
fisns-Christ. Cepenilant le très f;rand noii'bre de^ actes de ce
îëcle» ainsi que du 3*, ne présentent point de dates. Les actes
cclé9>ia8tiques du 4*, excepté les p)x>fessions de foi, en offrent
«•ex touTent*
En fait d'actes laïques, les dates, dans le premier siècle, étaient
souvent omises; on les trouTe cependant quelquefois dans les
Mèces intéressantes ; tel est un diplôme de Galba qui contient un
honnête congé de quelques soldats Tëtérans ; il est daté du j^ur,
la mois et des consuls. Dans le 2* siècle, les dates ne sont ni uni-
ormes ni constantes. Dans le 3% ellesse montrent dayantage. Dans
é4*, lesloic et édits des empereurs sont toujours datés; mais
'nue des trois dates en usage, c'est-à-dire du jour, du lieu ou
los consuls, manque quelquefois.
-^ux cinquièmeet sixième siècles. Les dates sont encore rares aux
^ et 6" siècles dans les bulles ; elles deviennent plus communes
^*is les actes ecclé Mastiques, ainsi que dans les rescrits des
>^pereuis ; et nos premiers rois en faisaient un usage assez fré-
««ut.
-^^u sepiième siècle. Depuis le 7* siècle jusqu'à nous, on ne
i^^Utre presque point de bulles qui ne portent avec elles les
^t^s qui conviennent aux tems ou elles sont expédiées ; mais ,
les actes ecclésiastiques de ce siècle, Tordre et ie nomb^
dates varient aussi beaucoup. Les diplômes de nos rois mé*
ngiens sont communément datés.
u huitième siècle. On s'aperçoit, au 8* siècle, du progrès que
^^oaient les dates dans les actes eccl^îastiques ; elles furent très
^>>>itées dans les diplômes de nos rois, et elles se trouvent ordi-
^irement jusques dans les chartes privées.
Jux neuvième et dixième siècles. Quoique dans les 9* et 10» siè-
cles on commençât à multiplier le nombre des dates dans les
pièces qui regardaient les églises, l'omission de toute date n'est
cependant pas rare; on trouve même un nombre de diplômes
royaux et impériaux , ainsi que de chartes privées , qui en sont
totalement destitués, ou qui n'en portent qu'une seule, ou qui
n'en ont que d'insufllsantes.
^ux onzième et douzième siècles. Les 11* et 12* siècles ont
/|60 D4TFS.
donne pour celle partie dans des excès. Si les cli.iries erdrsias'
liques non datées sont conimunes en France, eu Allemagne , et
surtout en Angletei re et en Normandie, celles qui attestent Tu-
sage contraire le sont encore davantage ; et, dans ce dernier cis,
les dates étaient variées et multipliées à l'infini. On en peot ékt
autant des chartes privées de ces deux siècles. Les chartes dii
rois d*Angleterre sont quelquefois datées , et quelquefois ne le
son^pas, ou ne le sont qu'imparfaitement, et les dates en tout
historiques.
j^ux treizième et quatorzième siècles* Malgré la manie des dates,
qui avait pris dès le 1 1* siècle, on trouve encore dans les 13* et
14', des pièces originales, tant ecclésiastiques que laïques desti-
tuées de dates ; dans la plupart elles y sont assez souvent abré*
gées ; et Ton en voit qui n'ont que la cbte de l'année. Eu IiaUe,
dans les chartes privées du 13* siècle, elles étaient quelquefois
multipliées avec une sorte d'affectation ; et en Angleterre pour
l'ordinaire ou ne trouve aucune note chronologique.
Comme l'on commença dans le 14' siècle à passer les actes
par*devant les notaires ; alors , sur la fin de ce siècle, les dates se
montrèrent plus régulièrement, quoiqu'avec presque autant de
variété que dans les siècles précédens. Mais dans le l^^, du tems
de Louis XII , et même auparavant^ on ne voit guère de lettres
missives avec la date de l'année.
Cette perquisition des dates de siècle en siècle conduit naturd-
Icmcnt à poser en principe que l'omission entière des dates n'est
pas ordinairement une preuve de faux, ni même de stispicton. A
la vérité, les lois romaines ordonnaient certaines dates ; m'ab,
dans quelques siècles suivans on ne s'y crut point obligé. A
plus forte raison l'omission d'une ou plusieurs des dates reçues
dans le teins ne doit^elle pas causer le moindre doute.
Erreurs dans les dates.
L'ei reur dans les dates des diplômes ou chartes ne doit pas
les faire regarder pour cela comme supposés ou suspects. En effet,
contbicn Je mécomptes de cette espèce ne trouve-t-ou pas, et
DATBS. /fOl
claos des iu5cri|ilion9 *, et dans des manuscrits *, et dans des
loi5\ el dans dei conciles 4, et dans des auteurs sans noiubie! On
doit les rejeter sur les écrivains ou secrétaires , plutôt que d'en
inférer la falsification. A plus forte raison , des anacLrouisnies
dans les diplômes Tiennent-ils de rinaltentiou ou de Tiuexacti-
tode du secrétaire. D'ailleurs, le peu d'uniformité dans la ma-
nière de dater anciennement les chartes parmi les diiïcrens
peuples, a pu et a même dû donner lieu de bonne foi à ces
fautes de dironologie. Mais que l'on convienne de ces cr«
rcurs et qu'on les suppose réellesi elles ne sont pas ordinaire-
ment une raiM>n légitime de rejeter les actes où elles se trouvent.
I^ saine critique doit être extrêmement ré.<ervée dans ses jugc-
mens par rapport aux dates; il ne faut pas confondre Terreur
avec les variations. Les années des consuls j par exemple^ sont
presque incertiines par les variations des fastes consulaires ; les
années de l'incamation et les années civiles le sont également
par les différentes manières dont chaque nation l^s a coniptécs.et
par les divers commencemens que les peuples leur ont assi^'^nés ;
les indictions le sont aussi par les differens points d*où on les
bit partir ; les règnes eux-mêmes, quoique certains, n'ont pas
laissé, par leurs différentes (Coques, de jeter une confusion ex-
traordinaire dans la chronologie. Toutes ces variations, celles
surtout du commencement de Tannée, qui n'était point uniforme
ôaus les pays mêmes où cette manière de compter était le plus eu
vo^ue, doivent rendre extrêmement circonspect et réservé quand
il est queition de prononcer sur la fausseté des actes, où Ton suit
des supputations si embarrassantes.
Au reste, les dates pourraient être réellement fausses, et la
pièce où elles se trouvent, très authentique; il en est mille cxem-
'- Mon tint, delà mo/iarc.J'ranç.y Vu, p. 284. — Valbonais, IJist. du
Dauphitié, 1. 1, p. 3o6.
' The$, anecd. novlss,, t. 1, Disseri. isagog,y p. 19. — Dubos , I/ist,
critiq, 1. 1, p. lfiQ,5\i,
' Tillein., I. M, p. Sy.
* Uis(,dc Littif^ucd.i t.u, p. ViS.
462 DATES.
pies qaHl serait facile de conduire jusqu'à nolrf siècle même; il
suffira d*eo donner un que présente un acte des plus soknndi ,
c'est le diplôme lâmeux du couronnement de Pétrarque an Cipî-
tole. Cet ërènement se passa le jour de PâqueslSOS, et. Pacte al
daté F*idus Aprilis ;îXbS\MiX mettre FP idusf parce qne c'àiîl
le 8 d^avril.
Quelles sont donc les r(|;les certaines qui peuvent gnider k
critique dans le jugement qu'il doit porter des datei?Oalit
celles qui sont déjà distribuées dans les difiereus paragrqiliei de
cet article, on en va donner encore quelques-unes qui ne MOl
pas moins fondées.
Les dates de l'incarnation^ de nndiction, du règne, qui ne se-
raient fautives que d'un ou de deux ans , ne doivent pas porter
préjudice aux chartes ; car il y a eu tant de variations dans U
manière de compter et dans le point d'où l'on partait, qu'il n eit
point étonnant que quelques écrivains ou notaires s'y soient m^
pris, ou aient eu une façon particulière de dater dont nous nC
sommes point au (ait.
On aurait toit de s'inscrire en faux contre des titres du méia^
lieu et du même tems, qui varieraient dans leurs dates ; car, dece^
qa^une certaine date se trouve dan#uu acte, on peut bien con-
clure qu'elle était admise dans le lieu, mais on ne doit pas en
inférer qu'elle (ut alors seule en vogue. De là il résulte que»
malgré le témoignage précis d'auteurs qui prouveraient qu*en
certains lieux et en certains tems on commençait l'année de telle
et telle manière, on n'en pourrait pas toujours conclure que tous
les actes de ces lieux et de ces tems, de quelque espèce qu'ils fus-
sent, dussent porter cette date.
Les variations dans les dates du règne d'un même prince ne
prouvent point la fausseté des diplômes où elles se trouvent ; car
le système des variations dans les époques des règnes est le seul
véritable, et tous les critiques conviennent que ce serait une té-
mérité de tirer de là un moyen de faux. Quand il passera pour
constant que les années d'un règne ne furent comptées que d'une
seule époque, alors on pourra tirer un moyen légitime de suspi-
cion d'une variation de date ; mais pour avoir cette certitude > il
DATES. Il63
f3.adrait avoir vu tous les diplômes du règne doDt il s'agit; ce
«{u'oB ne peut pas même supposer.
Fottr concilier les dates des règnes, il Caut examiner s'il n'est
question qae d'une année commencée ou incomplète ; si la pre-
asiière année du règne est comptée éuivant l'année civile, ou
aapKn la rivoliition de dooK mou depuis le couronnement. Si,
asytès fiNitet ces pfécautions les dates annoncent des époques
«le lifine évidemment conUvires k l'histoire constante du tems ,
aion elles doivent être rejetées, ainsi que les pièces mêmes qui
«ondient dans le discrédit; mais on dit étàdemment contraires à
Fàisioir&; car il ne hiai pas toujours regarder des chartes comme
•opposées , parce que kurs dates semblent se contredire , et ne
s'nccordeni pas avec celles de quelque auteur contemporain.
Les dates générales et uniques ne fournissent nul moyen de
niispîcion, ni par leur généralité , ni par leur unité. Une date
«nSnlièiie, s'il était moralement impossible que l'écrivain du
Icnia TeAt employée, taxerait de faux la charte où elle se trouve-
i^ît. S'il n'y avait positivement que la date qui ne s'accordât pas
<Tec le tems de l'écriture de la pièce, on ne devrait en rejeter
h Ciute que sur l'inadvertance de l'écrivain qui aurait mis un
siècle pour un autre, ou sur la simplicité do* celui qui aurait
^o^té la date après coup par trop de précaution.
S.«esdates fautives des copies ne portent point préjudice à Tori-
pwnnl, parce qu'elles ne proviennent souvent que de l'ignorance
de ï'inadvertence des copistes.
additions de dates vraies ou fausses, même dans les origi-
naaasi, ne doivent inspirer aucun soupçon, surtout lorsqu'ellies
d'un usage postérieur à l'acte ; le possesseur de la pièce aiura
corriger un défaut dans son acte» faute de connaître les
ges reçus dans le tems de la confection de la pièce.
Vne buUe, surtout dans le moyen-Age, dressée et datée en des
^ons diflérens, n'est point suspecte. On en vit des exemples vers
^11* siècle , et depuis. On voyait asses souvent la même diose
i4« siècle sur lis ordonnances de nos rois *, parce qu'on
Ordonn, des rois de Francct t. m, prcfé, p. 6.
/»()4 DATES.
datait du jour auquel elles avaient élé scellées. Les diplômes
eux - mêmes peuvent avoir été faits sous un roi, et dttéi cous
son successeur , parce que la mort du premier aura mis obiude
à rentière confection de l'acie.
Place des dates.
La place des dates dans les actes quelconques fut tonjonn
variable, tantôt après, tantôt avant les signatures ; rien delnsiii
fixe, surtout depuis Tin vasion des barbares. Lesromains, avant ks
empereurs, commerçaient leurs décrets par la date. On en trouve
encore des exemples au 3* siècle. Depuis le milieu du 8* josqa'ta
11', on la trouve assez communément à la tête des actes syso-
daux. Nos rois mérovingiens la plaçaient toujours an bis ^u
diplôme, et ce fut en géne'ral Tusage le plus conunun. Gependant
dès le 9^ siècle les cbartes privées d'Italie les plaçaient quebliie-
fois après Tinvocalion initiale ; dans les 13* et 14* siècles, oo Ui
voit clans ce pays à la teie des actes, lorsque ces dates étaiat
prolixes et multipliées ; et à la fin du texte , lorsqu'elles étiîeot
plus simples. En Allemagne, dans le même tems, on les trouve
ordinairement placées à la suite d'une nombreuse liste de lé-
moins. Ces deux usages ont toujours eu cours, et Font encore
parmi nous.
Forninles des dates.
On a dit que le mot date venait des termes latins dûlaondatta^
cl qu'on sous-entendait epistola ou tliploma. Dans le moyea-âgei
au lieu du mot (fonnéy on se servait des moin fait ou écrù, Lesroit
de la r"" race se bornaient à l'expression data ou datum ; mail
ceux de la seconde ajoutaient à celle-ci actum ou acia.
Les dates des lettres des papes, depuis les premiers teros jut*
qti'au 10* et 11* siècle , conunencent presque toujours par isl^i
rarement par daium. Mais il faut observer que depuis la pin*
haute antiquité jusqu'au commencement du 12* siècle, les privi"
lèges des papes, ou les bulles consistoriales , se distinguent ptf
deux formules de dates ; l'ime de la main du notaire cbaiigé^
les dresser, avec la formule scriptum permaniim , etc., elle coo*
sislait dans le mois et l'indication ; l'autre du bibliotliécaire on
cliaiicclicr , qui avait soin de les revêtir des marques conveua-
DAUPHIN. 465
S d*autbentîcîlé , par la formule data; et elle marquait les
nées de riacamation, du ponti6cat du pape, et du règne des
'pereurs conjoiutement ou séparément. Ces doubles formules
dates se soutenaient encore pendant le 11* siècle, quoiqu'on
bornât souvent à l'une des deux. Mais sur la fin de ce siècle,
première disparut, et la seconde devint seule d*usage, en sorte
'elles rendraient très-suspecte une bulle après le milieu du
* siècle, et fausse depuis le commencement du 13*.
Dans les lettres des écrivains laïques du premier siècle , on
»uvc quel«|uerois la formule data ou datum exprimée tout au
ig ou en abrégé.
Outre ces formules propres à l'expression des dates , on les
Mve souvent précédées ou suivies d'invocation, soit implicite,
ï8t«à*dire en monogramme, ou en traits éuigmaliques, soit ex*
icite sous cette ^formule à peu près i In Dei nominc féliciter
ten. Cette formule fut d'un usage très-fréquent dans les di-
craies de nos anciens rois, surtout depuis le commencement
i 8* siècle jusqu'à Hugues Capet inclusivement. Elle était
itée chez les romains, dont les francs Pavaient sans doute em-
'ontée. Elle devint plus rare dans les bulles depuisle 10* siècle;
Ton se contenta souvent du dernier mot anien.
En général, une date dont les formules n'auraient nul rapport
^^ celles de son siècle, rendrait un acte très suspect, surtout si
les convenaient parfaitement à un siècle postérieur.
Dauphin. Ouîgues André, souverain duDaupKiné,est le pre-
mier qui se soit fait un titre d'honneur de celui de dauphin ^: on
tMt communément que c'était vers Tan 1040. M. Yalbouais '
tpporte un acte de 1 140 où l'on trouve ce titre donné à un prince
B même nom, qui était sans doute Guignes lY, Guigo cornes qui
^catur Delphinus. Ce titre passa à l'héritier présomptif de la
^Qronne de France, en 1349, par accord consenti par le souvc-
^ du Daophîné et Philippe de Valois.
I<*époque du titre de Dauphin d'Auvergne, que la maison d'Au-
' Chorier, Uist, du Dauph.y t. ii, p. 38.
' Jf£fi., p. 3,3.
TOUE I. 30
466 DÉBUT.
yergne a tiré de celle de Viennois, n'est que da cômmenceoMst
du 13* siècle ou environ, si Ton en croit Ghorier '. Gependantil
pourrait dater de la fin du 12* siècle ; car le premier qui partÎMe
80US le nom de Dauphin dans la maison d^Aavergue est le fli
aîné du comte Guillaume Y, et c'est dans un acte de 1167.
DÉBUT ou formules initiales des bulles, des actes eccléfl»
tiques, des diplômes et des chartes.
Début des BuUet.
Le de'but des rescrits apostoliques consiste dans Vinvocation^k
suscriptioriy V adresse, le saluly et le sceau d'invariabilité par II
formule in perpetuum ou autre. On voit toujours ces quatre oi
cinq caractères au commencement des buUes, ensemble oa séps-
rément, selon qu'elles sont plus ou moins solennelles. Yoyei du-
que mot en son rang.
Début des actes ecclésiastiques.
j^ux premier^ second et troisième siècles. Les lettres des Pèns
apostoliques des trois premieiô siècles sont» dans leur début, cos-
formes à cnlles des apôtres leurs maîtres ;.le8 forumles iniliiki
sont presque les mêmes, c'esi-à-dire qu'elles commencent par k
nom de la personne qui cciit, avec ses titres et qualités, et ptf
l'adresse et le salut
jiu quatrième siècle. Dans le 4* siècle, l'usage s'établit parmi la
ëvèques de commencer leurs lettres par l'invocation de J. G., loi-
yie des titres, de l'adresse et du souhait.
jiu cinquième siècle. Dans le 5' siècle, les débats furent kl
mêmes, à cela près que les auteurs mirent leur nom tantACiA
commencement du souhait on salut^ tantôt à la fin.
jiux sixième f septième et huitième siècles. De là juaqu'aa 8* ékr
cle, il n'y eut presque point d'autre changement ; mais alors ki
formules initiales furent sujettes à mille yariattons. Ce qu'on fÊâ
dire de plus particulier, c'est que, depuis le milieu de ce Âck
■ T. iirP* to4.
DÉBUT. 467
iqn*aa 11*, la plupart des actes synodaux commencent par la
te de rincarnalîon, quelquefois précédée de TinTOcation.
Ju neuvième siècle. Ces observations sont également faites pour
Q^ siècle ; ce que Ton y voit seulement de particulier, c'est que
I contrats d'échange entre les ecclésiastiques débutent ordinai*
■ent par Juxilianfe Domino ; et que les particules illatives
ftar, er^o^ etc. sont souvent les premiers mots des chartes.
dm dixième siècle. Le début des actes du 10* siècle fut égale-
sat sujet aux variations. On voit en téie tantôt une invocation
ipKcite ou explicite, surtout de|>uis l'an 946, tantôt les dates,
Bl6t la soscriptîon, tantôt toui uniment: Notum sit; noverini
UMf ; scimnt omnesj etc.
Au onzième siècle. Mêmes variétés dans les formules initiales
esactes du 11*. Si les diartes qui commencent par les invoca-
Msne sont point rares, celles qui commencent ejr abrupto par la
iKripiion ne le sont pas davantage ; d'autres vont droit au
II, stiunt omne*, no ven'nr, etc. , ou bien elles débutent par les
ittt.
Ju douzième siècle. Les actes du 12* siècle ne different desfor-
Éks initiales du précédent qu'en ce qu'on les voit plus commu-^
hcnt débuter par des préambules édiâans.
Au treizième siècle. Mais ces pi-éanibtfles, ainsi que les invoca-
ioM et les autres indices de la piété chrétienne, deviennent plus
1RS au commencement des actes du 13* siècle, et les anciennes
nrales initiales eu furent cotnmunémeut bannies. Cependant
a peut encore les réduire k cinq piincipales, qui sont V l'invo-
MioQ accompagnée de la suscription ou de la date ; i» la simple
Mcriplion souvent précédée des mots rgo, nos; 3* notum sit y
^HhHuî universif iciunt omnes ; 4* les dates suivies de la suscrîp-
ÎM; 5* un préambule fort court ou la formule initiale des épftres.
itt chartes qui commencent par une invocation sont en petit
iaibre ; et celles qui portent en tète la suscription débutent
■■dqnefois par le nom de Fauteur, dont il n'y a souvent qu9 lu
cttie initiale ; alors on met les mois e^o ou nos.
Au quatorzième et quinzième siècles. Les foruiulcs ifiîtialct dea
N^ eccléaiaiiques du 14* siècle ruviennent loutts à cillrs Sn pré-
468 DÉBUT.
cèdent, ainsi que celles du 1 j**, ù cela près que dans ce demie
actes, passés pardevant les notaires apostoliques ou impérii
débutent communément par rinvocation suivie des dates.
Au seizième siècle. Dans les pièces du 16* niénics débats
dans les siècles précédens.
Début des pièces laïques.
Dans les cinq premiers siècles. Les lettres des écrivains du |
mier siècle débutent toutes dans le goût cicéronieu, Tullius
cerOy Marco Antonio salulem^ où Ton voit la suscriplion, Yààt
et le salut ou le souhait. Le début du premier diplôme qi
connaisse et qui est de l'empereur Galba, est dans le même go
Sergius Galba. . . Veleranis. , . Il est probable que dans les i» \
et 5* siècles on suivit la même mode ; les pièces justificative!
usages de ces tems sont trop rares pour fournir des eieuiplesc
traires. Les monumensde la jurisprudence ancienne des)
mains nous offrent cependant quelques décrets qui commenc
par les noms des magistrats en charge ou par des dates.
Au sixième siècle. Dans le 6« siècle, quelques monumess
Justinien débutent par l'invocation de J.-G.'. On la voit as
mais implicite, à la tète des diplômes de nos rois mëroTingie
elle y est toujours suivie de la suscriptton composée du nooi
roi et du titre d^ homme illustre. C'est ainsi que commence le pi
mier diplôme donné par Clovis, qui fait une donation au n
nastère de Réomay, soumis alors à la règle de saint Macairt
Au septième siècle. Les édits et les lettres des eroperenisi
7* siècle commencent par des invocations distinctes et écrites II
au long, ainsi que les diplômes des rois lombards ; mais, é
les Français et les Anglais, le début par une invocation impliâ
est le pluscommun : elle était suivie de la suscriptioo et des titre
Au huitième siècle. Toute la différence qu*ily eutdansie dAi
des di'plomes de nos rois de la seconde race au 8* siècle, c^cilf»
■ Banduri, Numitm. Imp., t. ii, p. 637.
* Perardy Hist. critique, t. n, p. 455.
DÉBUT. 469
i*iiiTocation initiale était formelle, ainsi que celle des rob lom-
iMrds ; Pépin la mit en monograme. Les formules initiales des
liplomes des rois anglo-saxons étaient alors inconstantes ; tantôt
1s commençaient par Tinvoca lion, tantôt par la suscription et
tantôt par le préambule.
Les chartes des particuliers en France, lorsque ce sont des do-
nations, commencent assez par l'adresse ou par le préambule.
Bd Italie, le début par Tinvocation était plus usité qu'en France.
En Allemagne elles commençaient ordinairement par ego in Dei
m
j4u neuvième siècle. Tous nos rois du 9* siècle, compris Charle*
magne, depuis son élévation à l'empire en l'an 800, commencent
leurs diplômes par des invocations formelles, presque toujours
liflérentes les unes des autres et par la suscription. Les roisan-
l^lo-saxons \ s commencèrent par la formule cpistolaire en don*
Dant le salut.
Les ctiartes privées de France commencent pour Tordinaire
par Tinvocation suivie de la suscription, souvent par un préam-
bule édifi.int Les actes délivrés par des princesses tiennent en
cela des chartes privées. L'usnge d*Iialie est de commencer les
diartes privées par une invocation suivie de la date du règne des
rois ou des empereurs.
jiu dixième siècle. Les rois de France du 10' siècle copièrent
la forme du début des diplômes de leurs prédécesseurs ; mais ils
ne conservèrent pas les mêmes expressions dans leur invocation
lù dans leur suscription. Les ducs et les comtes souverains com-
mencèrent souvent leurs chartes par des préambules suivis de
leurs titres ou suscriptions ; plusieurs cependant afTcctèrent les
formules initiales des diplômes royaux.
Les empereurs d^ Allemagne, les rois d'Italie, d'Espagne et
d'Angleterre, suivirent la même marche que les nôtres dans le
début de leurs diplômes.
Les chartes privées d'Lalie commencent assez fn-quemment
V^T l'invocation ; mais en Fronce ces sortes de pièces privées,
lorsque ce sont des don.itions pieuses, débutent assez souvent
par une espèce d'appréhension de la fin du monde : Mundi ter»
470 OÉBUT.
mino appropinquaiite ; Mundi senio sese iinpellenit adoccasum^ttt.
Au onzième siècle. Les invocations formelles suiTÎesdesiiii-
criptions coulîiiuent de faire le début des diplômes de nos m
dans le 1 h siècle, jusqu'à Henri T'; car ce prince introduisit uas
nouvtlle forme iuiliale qni fui imitée de s< s quatre suoceMem
JmméJiats. Api es Tin vocation ils se servirent de la formile
Gloriosœ matris Ecclesiœ filii noverint^ etc. ; suivait ensuite a
long préambule, puis la suscripiioo ordinaire commençait fin"
giilièrrmcnl par Igjitur hœc et hujusmodi ego, etc.
Les chartes des ducs et des comtes feudaiaires imitent de fort
près celles de nos rois.
Les rois de Germanie et les empereurs usèrent, à bien pen de
cbose près, des mêmes formules initiales que les rois de Francs.
Les rois d'Espagne et d'Angleterre débutent par une invoca-
tion formelle ou cachée. Quelques-uns de ces derniers y font en-
trer l'uni! et Taulre \ mais la plupart des diplômes anglais re-
tiennent la forme épistolaire. Ou les adresse aux arcbevéqoei,
évéques, abbés, coi;.U\', etc., et on leur souhaite le salut.
Les chartes des seigneurs débutent souvent par dea prologaci
ou par des dates suivies de la suscription. Celles qui commenrest
par la suscription sont très^communes. Les chartes quicomoie&*
cent par Notuin sit^ et d'autres termes ëquivalens» sont en graoJ
nombre ; on nVst pas en peine d'en trouver qui coït mencenlfir
des invocations extrêmement variées.
Au douzième siècle» Le diplômes de nos rois dt: 12* siècle dé-
butent par Tinvocation et la suscription ; il n*y a d'exception ipe
quelques diplômes de Phili|>pe-Auguste, qui commencent par Is
suscription suivie de la formule Noverinl^ etc.
Les ducs, It'S comtes et les grands vassaux imitèrent nos roii,
en mettant à la tête de leurs chartes Tinvocation suivie de la soi»
cription : ils débutèrent cependant quelquefois par la suncrip-
tioii ou par les dates.
Les diplômes des empereurs commencent tous par l'invocation.
Coui d<'s rois de Sicile varient : c'est tantôt la suscription, tantôt
rinvocation, erc, quelquefois la date, que Ton voit en tète.
Les rois d'Espagne mettent conjointement k la tète de leurs di-
OF.IitlT. • 471
lUmuitdes invocations impUciies, et des invocations explicites.
Les roiâ d'Angleteire font servir de débuta leurs diplômes,
tntAt Tin vocation, tantôt la suscription : la forme ëpistolaireavec
'adresse et le salut aux prélats et aux seigneurs, y est pourtant
iDCore assez commune^ ainsi qu'en Ecosse, où les diplômes
9jaax sont tous destitués d'invocation, et commencent souvent
lar la suscription.
Comme les formules initiales des chartes privées étaient l'effet
lu capiice des notaires, elles varièrent beaucoup i cependant
lias reviennent toutes à peu près A celles du siècle précédent,
ntrtout par rapport aux invocations.
j4tt treizième siècle, — 11 faut distinguer dans le 13* siècle les
liplomes solennels, de ceux qui le sont moins. Les premiers dé-
lOtent par l'invocation, la suscription, et la notification Noî^erint^
muU. La plupart des diplômes de Louis YIII suivent cette mode,
10 sont en fbnne de lettres. Saint Louis suit plus communément
la première manière ; cependant la formule initiale de ses établis*
lemens, publiée ei> 1270, est connue en ces termes s Loeys Roix
iê France par la grâce de Dieu.,., à tous bons Chrétiens habitans
tl royaume et en la Seignorie de France^ et à tous aulrei qui y
\0fU frésens et avenir^ salut en Notre Seigneur, La pragmatique
lanction de saint Louis, datée de Paris du mois de mars 1368,
l'année commençant à Pâques, porte en tête la suscription Luda^
ricËU Dei gratid Francorum rex^ suivie de la formule Ad perpe»
luamreimemoriamj empruntée des bulles pontificales.
Les chartes des différens princes souverains français débutent,
pour la plupart, par la suscription au singulier ou au pluriel. Les
plus solennelles de quelques-uns d'entre eux, comme des ducs de
Bretagne et des comtes de Toulouse, offrent une invocau'on en tête.
La suscription ou Tinvocation forment séparément le début des
liplomes des empcieurs d'Allf magne. Les rois d'Espagne va-
rient de même dans leur formule initiale. Ceux d'Angleterre
lont plus constans à commencer par leur nom ou suscription ; e|
ceux d'Ecosse ne souffrent aucune exception sur cet article.
Les chartes privées varient à l'infini leurs formules initiales ;
le très grand no:iibre commieucent sans invocation par la suscrip-
/|72 DÉBUT.
tion ego N^ ou .seulement N. En Italie, les laïques déhulent, on
par les dates, ou par une invocation suivie des dates, parmi les-
quelles se trouvent les années des empereurs, des rots, eCdupos-
tificat des papes, ou par la suscription.
Au quatorzième siècle, — > Les diplômes prennent nne nonvelle
forme dans le 14* siècle. Une suscription simple sans invocatios
quelconque fait tout le début de ceux de nos rois. Elle était asm
communément suivie d'un préambule, qui, surtout sous le règne
de Charles Y, d: puis 1369, est souvent pompeux et oratoire, et
presque toiiJMnrs un obscur f^alimatias. Sans doute que ses secré-
taires désiraient flatter le goût du prince pour les belles-lettres.
Dans les siècles préccdens, on mettait son nom à la tète dit
lettres qu'on rcrivait; ce qui formait la suscription ; Charles Y en
fit la clôture des siennes. Au reste, les lettres royaux ont très son*
vent la forme de notification : iV. sça voir faisons à tous présents et
ù venir y ou la forme épisolaire avec le salut à ceux à qui on les
adresse.
Les grands, qui se plaisent toujours à imiter les rois, ne nous
offrent plus à la tcte de leurs cliartes aucune invocation ; c*estb
su-^criplion qui m fait le début, ainsi que dei diplômes des rois
trAnpjleierrc et d'Ecosse. Les empereurs d'Allemagne et les rois
d'Espagne nous fournissent bien peu d'exceptions contraires.
Les actes des particuliers, passés par devant les notaires apoi*
lo1iq(ie«s, commencent ordinairement par des invocations, ainsi
que les testamens. Les autres actes débutent par la notification :
Novcrinty etc. A tous ceux gui ces présentes lettres verront os
oront sachent, etc. Les chartes dentelées commencent quel*
qneff)is par la date.
An quinzième siècle. —> Tous les actes laïques du 15* siècle,
comme cmx du précédent et du suivant, renferment leur début
sous trois formules. C'était , ou la suscription, ou l'adresse en
forme de lettres : A tous présens et à venir salut j etc,f ou la notifi*
cation, Noverint universi^ sciant omnes^ etc. Yoici cependant
quelques exceptions. Edouard lY d'Angleterre, premier roi de
la maison ilYorek, commence souvent ses diplômes par le mot
Rex tout seul , snivi de l'adresse ou de la notification. Edouard Y
Di-rp.i'TArEs. /i7')
emploie le même style. IJne lettre de Richard III adresse la pa-
role au pape Sixte IV contre l'usage ancien, Beatissime pater^ ete,
La plupart des actes des seigneurs et des particuliers de ce siè-
cle ont été passés par devant les tabellions et les notaires publics,
dont les formules propres ont été recueillies et publiées par di-
fers auteurs.
Toutes ces variations successives sur le début des pièces diplo-
matiques, prouvent qu'on ne peut ordinairement en juger par
leurs formules initiales, qui dépendaient du caprice des notaires
et des écrivains, f^ox» Invocation, Soscrîptîon.
DECLARATION. Les interprétations des édits ou des ordon-
nances de nos rois sont appelées déclarations. A peine remontent-
elles au-delà de François I. Elles sont datées du jour, au lieu que
les édits ne le sont que du mois.
DÉCRET. Ce mot se dit en général de ce qui a été statué
ou réglé prtr Is supérieurs; on l'applique en particulier k une
collection de canons faite par Gratien, fonnaot la première par-
tie du DaoïTCANONiQUE ; Yo'ir ce mot.
DECRETATES. On donne ce nom aux épîtres et lettres des
papes en réponse aux questions doctrinales qui Iruront été faites.
I.ies décrélales de Grégoire IX forment la î*" pariie du Droit ca-
nonique ; voir ce mot.
0.1 appelle /(ni/55e5 âécretales un recueil d'anciens canons dont
on a beaucoup parlé. Les protcsians et au^si FIcury et tous les
écrivains «gallicans ont beaucoup exapjéré la funeste influence
que, d'après eux, ces canons ont eue sur la discipline ecclésias-
tique. Des reclierches plus exactes et pins iuipartinles ont prouvé
que ces décrétâtes, fausser quant à la source où Tauteur prétend
avoir puisé ces pièces, ne sont pas fausses quant aux points de
discipline on de doctrine qu'il voulait établir. Ce qui fit que per-
sonne ne réclama contre lui, c'est qu'il conseillait de faire ce qui
était pratiqué, ou avait été pratiqué avant lui , ou était fondé sur
une lo;;ique exacte. On le prouve surtout en ce i\\\\ concerne la
puissance du pape et des métropolitains '
» Voir rarliclc inséré dans les y^nnales sur les fausses drçrrtaies
474 D F GRES O BTUDK.
DEGRÉS D*È1UDB. Rang que l'on obUent dans une naiw-
rit^. On distîngoaii en France quatre sortes de degrés» degié js
maUre-es-aris^ degré de bachelier ^ degré de licencié^ degré de éoe-
teur* La pragmatique et le concordat avaient déterminé antcw
précis d'études pour chaque degré. Aucun gradué ne poavahbiic
usage de ses degrés à l'effet de requérir des bénéfices» s'il n*tfiit
étudié pendant cinq ans dans une université.
Ponr obtenir des grades dans l'université de Paris» il (sDiit
av<Hr étudié deux aus en philosophie» trois ans dans une deiiai
cultes supérieures» avoir copié les cahiers que les professeuis difi>
talent pendant ce tems, et avoir obtenu le degré de maltrs-ci-
arts. On n*éiail dispensé d'écrire les cabiei-s qu'en présentant m
certificat de médecin , qui attestait que l'exercice de l'écriture
était nuisible à la santé ; et celui qui avait cette dispense devait
présenter les cahiers de ses professeurs, écrits d'une antre main.
On pouvait prendre le degré de maître ou de docteur^èi'mit
après deux ans de pliilosophie.
Les séculiers ne parvenaient au baccalauréat en théologie^ qu'a-
près cinq ans d'étude, tant en philosophie qu'en théologifi et
après avoir eu le degré de maître- ès-arts. Il (allait pour cela uns
attestation de vie et mœurs, des lettres de tonsure, l'extrait bap«
tistaire, être né en légitime mariage, et avoir atteint l'âge de II
ans. On suppliait alors /To primo cnriu, ou le premier examen.
Le second devait être sur cinq traités de théologie. On n'obtenait
le degré de Bachelier qu'après avoir soutenu, dans la même an*
née» une thèse de cinq heures, appelée tentative.
Les réguliers qui aspiraient au baccalauréat^ devaient produire
une attestation de trois ans d'études. Les prcmontrés et les men-
dians étaient obligés de prouver qu*ik avaient fait deux ans de
philosophie à Paris, sous un professeur de leur ordre, bachelier
de Paris. Ils étaient reconnus mattres-ès-arts, quand ils avaient
subi les examens convenables devant les docteurs de leur ordre»
que la faculté de théologie a valent chargés de ce soin. Les jacobi
t. vin,pag. 43i, et dans X Université catholique^ t. xiii, pages iil, i
ci t64.
URORÉS li KTUDR. 475
fuient reçus maltres-ès-aru dans Uur couvent de la rue Saiut-
Jacques, par la faculté de Roberus, qui n'était composée que des
jeanes étudians en tlie'ologie dans ce collège, à l'exclusion des
prêtres.
Un baclielier n^ëtait admis à la licence qu'au bout de 18 mois
à dater du jour où il avait reçu ce degré ; et il subissait deux exa-
mens. La faculté de théologie n'admettait, dans un cours, que 5
Jacobins, 4 cordelicrs, 3 cannes et 3 augustins. La licence durait
deux ans. On était obligé de payer une amende, quand on n'as-
mtait pas aux tbèses ; une absence de deux mois faisait renvoyer
le sujet à une licence suivante. On soutenait trois thèses pendant
ce cours, la p:emière durait 5 heures ; on la nommait minorordi"
naria ; elle roulait sur la controverse : la seconde, major ordina-'
HA, durait 10 heures; elle devait avoir trois colonnes sur récri-
ture sainte, trois sur les conciles, et trois sur l'histoire ecclésias-
tique. La sorbonique durait 12 heures sms interruption, on y
traitait de la théologie scholastique^ des matières de la grâce, de
l'incarnation et des actes humains. Elle n'avait lieu que depuis
JVairoms, cordelier provençal, qui, ayant été refusé en 1615, de-
manda à donner des preuves de sa capacité, en soutenant thèse
pendant i% heures, seul et sans président. La faculté en avait
fuit une loi formelle par sa conclusion du 4 septembre 1688.
Les deux ans de licence révolus, les bacheliers obtenaient mis'^
sionem à scholdi et, dans une seconde assemblée, ils signaient et
juraient d'observer les articles de la faculté, sur la foi.
Le licencié, qui voulait être reçu docteur^ faisait un acte de
^»esperieSj qui n'était que de pure cérémonie : sa thèse devait
avoir six colonnes ^ deux sur l'écriture sainte, deux sur l'histoire
ecclésiastique, et deux sur la morale. Le lendemain à 10 heures,
il recevait le bonnet de docteur dans une salle de l'archevêché,
par les mains du chancelier ou sous-chancelier de Notre-Dame.
On y soutenait une thèse aulique sous sa présidence ; ensuite il
allait jurer à l'autel des martyrs de l'église métropolitaine de dé-
fendie la foi jusqu'à l'effusion de son sang.
Un docteur n'avait droit d'assister aux assemblées de la fa-
culté, qu'après avoir soutenu une thèse de 5 heures, qu'on nom-
A76 DECRIAS D*ÉTU1>R.
iliiit resumpte. Il fallait pour la soutenir être docteur depuis 5
ans. Cette thèse en six coloones, roulait sur les points les plus
difficiles de Técriture-sainte, et les plus contestés par les héréti-
ques : les évêques en étaient dispensés. Voyez DocTEua.
Le plus ancien des docteurs présidait dans les assemblées delà
faculté, et chacuu y était assis selon son rang de réception. Parmi
le^ réguliers, deux dans chaque famille opinaient, ex capite.
On faisait jurer aux argumentans, et aux répondans, de ne
point se communiquer les difficultés et les réponses. Les trois doc-
teurs qui signaient les thèses, ayant qu'on les imprimât, étuent
responsables de ce qu'elles pouvaient contenir de répréheosible.
A regard de la faculté de droite on avait réduit à 15 mou le
tems d'étude nécessaire pour parvenir aux degrés de cette la-
culte. A la fin de la première année, l'étudiant subissait un exa-
men sur les Institutesde Justinien. Il soutenait sa thèse, pro hoc»
ealaureatu , dans le premier trimestre de la seconde année ; et
à la fin de la troisième il était admis au degré de licencié. Les ac-
tes probatoires étaient un examen sur les Instiiutes de Justinien,
sur quelques, livres du Digeste et sur les élémens du droit cano-
nique et une thèse de trois heures. On tirait au sort la matière de
la thèse ; c'était d'un côté un titre de décrétaUs de Grégoire IX,
et de l'autre un titre de droit civil. Il y avait encoi*e un examen
en forme de thèse sur le droit français.
On pouvait prendre ses degrés de bachelier et de licencié en
droit canon ou en droit civil seulement ; mais la dépense étant
égale, on les prenait in utroque jure.
Ceux qui voulaient être agrégés à la faculté, ou qui aspiraient à
une des douxe places des docteurs agrégés^ suppliaient pro dodo»
ratUy et, après l'année révolue du jour de la supplique, iU soute-
naient une thèse et recevaient le bonnet de docteur. Il y avait un
stage ou noviciat d'une année, qui consistait à assister aux thèses
pendant ce tems, et à y argumenter.
On appelait lettres de degrés d^étude celles qui attestaient les
degrés que l'on avait obtenus dans une université. Ces lettres
étaient nécessaires pour jouir des privilèges des gradués, soit à
l'effet de requérir des bénéfices, soit à l'flet de les posséder. On
DKMBR J)E SA1MT-P1ERUE, 477
en d'istîoguait de trois sortes : lettres de degrés, lettres de quin*
quennium et li'tti es de nouiinatiou.
Les degrés d'étude servaient à requérir et à posséder certains
bénéfices. Ib n'étaient pas nécessaires auticfois; les colUieurs se
cliargeaient du choix des meilleurs sujets. Depuis rétablissement
des universités, il n'y avait que des gradués qui pussent posséder
les ardievèchés, les cvéckés» les dignités des cathédrales, les pré-
bendes théologales, les pénitenceries, les e'colatreries, les digni«
tés principales des collégiales, et les cures dans les vilKs murées
et les lieux considérables.
Suivant le concordat, ceux que le roi présentait au pape pour
les évcchés devaient être docteurs^ ou licenciés en Uie'olo^e ou en
droit ; on en exceptait ceux qui avaient Thonncur d'être parens
du roi , les religieux qui avaient renoncé aux degrés et ceux qui
étaient élevés- en dignité.
Le concile de Trente engage à ne conférer qu'à des gradués
les dignités et au moins la moitié des canonicats des églises cathé-
drales et collégiales , et la pragmatique faisait la même exhor^
tation.
DENIER de saint Pierre, Plusieurs auteurs se sont élevés con-
tre cette redevance que les Anglais et quelques autres peuples ont
long-tems payée au pape,et cependant rien de plus utile et de plus
libéral. Yoici à quelle occasion elle fut établie. OBa. i*oi de Mer-
cie, en 740 > étant allé faire un voyage à Rome, où régnait Ad-
rien I, visita un collège qui était établi pour instruire les élèves
anglais. Le ros frappé de l'utiliiéde cei ctablbsement, ne voulut
pas que les papes en fiss nt les frais, et établit, en 764, une taxe
sur toutes les familles riches de son royaume pour l'entretien de
cet établissement. Cette taxe que l'on appela romescot^ s'élevait,
dit'ou, a 300 marcs d'argent. Cette somme, appropriée quelque-
fois à d'autres besoins, supprimée par Edouard III, en 1365, puis
rétablie, fut payée jusque sous le règne d'Elisabeth.
Charlemagne, d'après Baronius, avait établi un pareil impôt
en 840, ainsi qu'Olaus roi de Suède ; on la trouve aussi en Po-
logne, vers 1320, et en Bohème ; mais ces impôts ne subsistèrent
pas long-tems.
478 DIPLOMATIQUE.
DEUTEROGANONIQUES. On a donne ce nom en th^logie
à certains livres de TEcriture qui ont été mis plus tard que les an-
tres dans les canons, soit parce qu'ils ont été écrits après qae lei
autres y étaient déjà, soit parce qu*il y a eu quelque doute tu
sujet de leurcanonicité.
Les livres ileutérocantfniques ne sont pas moins canoniques
que les protocanoniques \ la seule différence qu'il y a entre lei
uns et les autres, c*est que la canonicité de ceux-là n'a pas été re-
connue généralement, examinée et déciflée par VEglite aussitit
que celles des autres.
Les livres deutérocanoniques sont les livres d*Ksdras, ou tout
entiers, ou pour le moins les sept derniers chapitres, Tépitre aux
Hébreux, celtes de saint Jacques et saint Jude, la seconde de saint
Pierre, la seconde et la troisième de saint Jean avec son Apoa-
lypse Les parties deutérocanoniques de livres sont : dans Dauiel,
Thymne des Trois Enfaus et l'oraison d^Aiarie ; les histoires de
Suzanne, de Bel et du Dragon i le dernier chapitre de saint
Marc ; la sueur de sang qu'eut Jésus-Christ, rapportée dans le
cbap. XXII de saint Marc, et l'histoire de la Femme adultère qu^oo
lit au commencement du viii* chapitre de l'évangile selon saiot
Jean.
DE13TËR0SE. C'est le nom que les Juifs ont donné à leur
misna ou seconde loi. Deuterosis en grec a la même signiâcation
à peu près que misna en hébreu ; Tune et l'autre signifient 5e-
conde ou plutôt itération. Eusèbe a accusé les Juifs de corrompre
le vrai sens des Ecritures par les vaines explications de leurs
Deutéroses. Saint Epiphane dit qu'on en citait de quatre sortes,
les unes tous le nom de Moïse, les autres sous le nom d'Akiba,
les troisièmes sous le nom Dadda ou de Juda, et les quatrièmes
aous Te nom des enfans des Asmonéens ou Macchabées.
DEVISE des papes [Voyez Cercles).
DIPLE. Le diple est une double ligne ayant à pea près la
forme d'un Y couché ^ ; c'est un signe que l'on rencontre fré-
quemment dans les anciens manuscrits, pour noter des endroits
mal à propos retranchés ou changés par d'autres éditeurs.
DIPLOMATIQUE. La science de juger sainement des anciens
DiPLOMATIQLK. 470
titres a été réduite en art, et c'est ce qu'on appelle diplomatique.
futîlitë de cette science, inconnue jusqu'à dom Mabillon, qui
peut, à juste litre, en ê(re appelé le père et Tinventeur, s'étend
mar des fonds inépuisables. Elle intéresse également la religion
qai J trouve la succession de ses dogmes ; TEglise qui voit des
yrcuires de la piété magniâque de nos pères ; les souverains qui
y reeODtiaisaent les préi-ogatives de leur couronne, les pactes de
leur ekaltation, leurs généalogies et leurs alliances ; les magistrats
^id y débrouillent les fondemens de leurs arrêts ; les nobles qui
y déchiffirent l'aniiquité de lenrs maisons et les considérations
dont elles ont joui; les ordres religieux qui , obligés d'être tous
les jours sur la défensive, y puisent des secours avérés et irré-
yrochables ; les corps- de- villes qui y conservent les privilèges
•eoordés h leur communauté ; enGn les gens de lettres qui ont dû
el qui doivent à cet art l'avantage de ne pas passer pour futiles
tt superficiels.
Ces avantages devaient sans doute attin r à cette science l'ap-
plaudissement de tous les savans. Cependant les Germon *, les
Baudelot'y les Lenglet Dufiresnoy *, lesSimon^, les Raguet^, mirent
tout en jeu pour porter atteinte à la solidité des principes de la
diplomatique ; mais les armes qu'ils employèrent tournèrent
contre eux, et la diplomatique en triompha. Dom Mabillon lui-
même, dom Ruinart et dom Constant ses confrères* le savant Fré-
iSl* , l'académie des Belles-Lettres' et une infinité de ses mem-
bres les plus érudits, ont contribué, par leurs éloges les mieui
landes et par leurs défenses raisonnées, à l'illustration et aux bril-
lana succès de la diplomatique ; et les nouveaux diplomatisteSi
■ Dtsetpt. I, p. S71, 17a; DUetpU a, p. 65; Discept, 3, p. i4.
* De tutiliU des voyages, t. ii, p. 86.
> Méthode pour étudier V histoire^ t. ii, p. 378.
^Lettres critig,, p. 108; Biblioth, critiq,^ 1. 1^ c. 11, p. 19.
* Mff. des contestaL «r la diptomat.^ p. 7.
* Mémotr. de racad.^ t. vin, p. 26S
^ Histoire de tacoA.^ 1. 1, p. 44S*
480 DIPLOMES.
D.-D. Touslaint et Tassin, ont consoininé l'œuyre par leurs iior
inenses et heureux travaux, et lui ont assuré ce point de gkmt
où elle est enfin parvenue.
DIPLOMES. Par le mot diplôme on entend et les bulles poDÛ-
Gcales et les diplômes^ soit rojaux, soit impériaux ; ma'is la »•
gniBcation de ce terme générique s'étend aussi aux iettrc»-pt-
tcnles,aux privilèges, aux donations, enfin à toutes sortes de
chartes, pourvu qu'elles soient un peu antiques. Les diplômes gé"
réralement pris sont donc des lettres-patentes des emperenn»
des rois, des princes, des républiques, des grands seigneurs et des
prélats.
I/einpire qu'ils doivent avoir sur Tesprit, et l'autorité qu'os
leur attribue, sont fondés sur de puissans moUCs ; il suffit de pré-
senter les principaux. Ce sont : 1*" Les circonstances qui accompa-
gnèrent pre-^que toujours la transaction de ces actes solennels;
c'est-à-dire, « la majesté d'une cour plcnière, la présence dci
» grands officiers de la couronne, la signature du prince, le con-
N trc -seing du référendaire ou chancelier, l'apposition du cachet
n ou du sceau des rois, etc., etc., l'assemblée publique des sei-
» gneurs voisins et des vassaux pour les chartes des suzerains de
N grands fiefs, le consentement manifeste des deux parties con-
n tractantes, et la caution réciproque des vassaux et de leurs sei-
M gneurs ^w
2^ La certitude des faits qu'ils renferment, et qui au jugemeot
de nos habiles critiques ', doit l'emporter d'emblée sur les histo-
riens , même contemporains. La raison de cette préférence eft
dans Tordre. « La charte est dressée avec des formalités qoi
» ôtent même le soupçon de Terreur : la date, les noms et lei
» qualités des personnes contractantes y sont apposés avec une
n 4>résence d'esprit dont ne sont pas susceptibles le journaliste et
' Mercure de janvier 17^4, p. 8.
* Schannat, F'indic, archiv, fuldens,^ p. 91. — Hergott., Geneal*
diplomatica gentis Hasburg.^ prolegom \, p. 3. *^ Peresins, DUstrl-
eccie's.y p. 167.^ Chronic, Gotwkensis prodom.^ part, j, lib. u, p. 77.
— Joan. Jongius ad Lud. Waltheri, Lexicon diplom. etc.
omjuua. A$\
■ÎM foi, dans leur etbinct, trata^lea de iête, wuTent
Vmû-dire, Loajouts «prci que leâ fsiig sont artîvés, et
itiitêtne dam des lieu fort éloignps '. Quelque cIio«e
|fCDcoie,c'nt que l'autorité d'un diplôme dretié par det
■es, toutes choMt égales, sera loujoara, à det
I, d'un (ont autre poids, que la coinposîiion d'un
j^fnticalier et même d'une ioâuîié d'aulrvs qui se seront
ârnacnt admirés. On ne doit donc pas balanct-rsur la \a-
iica lïict. excepte dans les cas de surprise et de flatterie
triWcoumraiii et pour coDstaler CCS cas mêmes, il esi encore
Jtl[itruiUioD9 à prendre.Quîpourrait répondre, par eiein-
wcloliitlorieiisetlesnotairesiuifissent des époques et des
tnilôrmetiqu'uDediiriJrencede date d'un ou deux ans fût
rcdf TFpfobatioD plulàt qu'une variatioD dans le coinputi
KM soiLpai^rlissé des fautesdaiislesinanuscritsdra auteurs;
t( init 'l'Lisioii'C en contradiction ne soit pas fondé sur de
pffjii^; que l'on n'ait pas donné trop de créance à des liis-
I» ta niéritaient moins ; que l'on n'ait point pris des co-
•r dei originaux ; qne même dans ces derniers une iné-
ilon ne fut point réflétbie; qu'enfin ce mot qui nous fait
M acte soit on trait de faussaire, plnt6i qu'une A|uivo-
U les nous ?
tes araoïages qu'ont les diplômes sur les inscriptions et les
I, que l'on donne comme une des sources de l'Listoirei
les médailles et ]e* insciipiiona les plus solennelles le
t autant que le» diplômes niêmet qui le sont le moins?
les diplômes donneulils, comme les médailles, par leur
rîié et leur piécisioa énigmati(|ues, un champ libie a l'é||;a-
fanlsslique d'uue imagination vive, mais dérégJée, et à^
ilerprétations arbitraires et quelquefois insoutenables ? Les
■mes des diplômes sont-ils reconnus et ont-ib acquis un
inonne l:s Carteron, les Laurent Parméian, ces fameux fa"
Inirs de m^daillev? La chose même est-elle aussi possible
VtituTt de décembre 171Î, p. îoo;.
482 DIftOMBS.
et n'est-il pas plus aisé ' de contrefaire une domaine de lettres
sans être gêné par la grandeur du type ou du coin, puisqu'il est
très rare d'en trouver d'un même moule, que de contrefaire im
titre sans s'écarter ni de l'écriture, ni du style du tems, ni des
points fixes de l'histoire?
4* L'autorité que la jurbpridence donne aux actes tant pabl!^
que privés, qui n'ont pas à beaucoup près la solennité des di-
plômes. On appelle acte public celui qui est dressé par un notaire
tabellion, ou autre personne publique, lequel, à raison de sod
antiquité, acquiert une autorité plus grande, pteniorem Jidem^,
mais qui toujours l'emporte même sur la preuve par témoins, si
l'on n'en démontre la fausseté. Lorsque cet acte est authentique,
c'est-à-dire qu'il est relevé par l'apposition d'un sceau, alors ',
il a tous les caractères de vérité auxquels on ne saurait refuser
une pleine créance.
L'acte privé est celui qui, dressé par un particulier ^, nVst aa-
torisé ni par un sceau authentique^ ni par la signature ou la pré-
sence de témoins mentionnés dans l'acte. Cependant ces sortes
d'écritures qui comprennent les obligations, les quittances, les li-
vres de comptes, les aveux, etc., etc., prouvent très souvent en
justice, soit pour, soit contre ceux qui allèguent ces sortes d'in-
strumens. Et Ton s'obstinera à refuser à des chartes une créance
que les magistrats les plus sévères ne refusent point aux livres
d'un marchand, pour peu de réputation qu'il ait !
5® EnAn, ce qui confirme de plus les diplômes et les chartes
dans le droit de primauté qu'ils ont sur tous les divers autres
instrumens, c'est le respect dâ aux archives où ils ont été con-
servés. Ces dépôts du prince, de l'état et des magistrats ; ces tré-
sors publics, dépositaires des actes et des titres des seigneurs,
d'une province, d'une cité ; ces édifices consacrés à l'utilité com-
niane, qui renferment des mémoires d'état, des annales, dessta-
* Muratori, Antiq, ItaL, t. m, dissert, 34, col. lo,
* Dumoulin, t. i, lit. i, § 8, n. 76.
* Ibid.y tit 21 inlib. iv, cod.
* Ibid., t. IV.
JDIPLOMES. 483
Uits, des coutumes, des privilégies, des titres ', âssuveul, selon le
Ingénient du plus grand uoaibic dos jurisconsultes % à toutes
lesécriturps qui y sont déposées, nicuie aux actes privés ^, une
certitude morale qui prouve en justice, et qui force Tadhesion de
tontes personnes non prévenues, /^o^e:; Archives, Oiugiraux, Co*
fiis.
Déûnition et forme des diplômes.
On a déjà dit que les diplômes élaicnt les lettres patentes des
sonverains. Ou ne voit point d^acte qui se qualifie de ce nom. Le
iMMa de diplôme j qui tire son origine d'un mot grec qui signifie
plié en deux ^ leur est venu de la forme qu'ils avaient dans les
commencemens. Ces lettres patentes étaient ceumiunément ins-
crites sur deux tables de cuivre attnchces ensemble et jointes
comme deux feuilles d^un livre ; c'est de là que vient l'origine du
terme diplôme. Tel est le premier que l'ou connaisse^ ; il est de
Tempereur Galba, et contient un congé de quelques soldats ve'tc-
rans : il est fait daos le goût le plus simple : Sergius Galba,.,
•uivent les titres : vetcranis,.. honestam missioncm et civitatem
^it. Il est daté, et il marque qu'il fut enregistre' et homologué
^uCapitole. Lors même que les diplômes changèrent de forme,
««en retinrent le nom. Les diplômes étaient dès lors fort con-
nus: on y accordait àes privilèges et des immunités à des corps
00 à des particuliers. L'empereur Zenon, par sa loi du 23 dé-
^mbre 476, statua qu'on n'accorderait pas de diplômes à des
Particuliers, mais seulement à des provinces, à des villes et à des
* Rotger Ruland, Tract, de commiss., cap. 5, n. ultim. — Nicol.
*yler, Tract» de statu imp., cap. 47- — Fi-anç. Michel Nevea de
^'ukdtBchlét, Dissert.lde archivis Argentorat»^ n. i4*
^ Baltlias. Bonifac. lib. de archiu,, cap. lo. — Wcnckcri, Collect*
'*^hiv., p. 48. — Nicol. Christoph. Liiickeri, Dissert, de archiv im^
*cr,, n« 6. — Oumouliu, t. i, col. 509.— Balde. — Alexandre. -^ Jasou.
"* De Castre. — Jean André. — La Glose. — Les canonistes., etc.
^ Lincker cité.
* Mafl'ei, Istor. dipl,, p. 5o.
484 DIPLOMES.
corps considérables ; mais les dëinembremens de l'einpire firent
que celte loi ne fut que peu ou point observée, au moins dam
les nouveaux états des peuples conquërans, quoique les vaincus
eussent fait adopter aux vainqueurs la plupart de leurs lois, de
leurs usages, et une partie de leur jurisprudence. Le plus ancien
diplôme qui nous soit resté de nos premiers rois en original, est
celui de Childebert I*' , donné en 558 en faveur de Saint-Ger*
main-des-Prés : il est d^uu vélin aussi fin et aussi beau que celai
des plus anciens manuscrits.
Les rois d'Angleterre n^ont commencé à donner des diplômes
que dans le 7* siècle. On ne sait pas au juste le tems auquel la
états de TEmpire se sont attribué le droit de donner des diplo^
mes; mais les princes de la maison de Brunswick- Lunébourg sont
les premiers * qui l'ont exercé en leur propre nom sans l'autorité
des empereurs. On regarde Henri YIII, dit le Noir, comme le
premier duc de Bavière qui, ayant fait une donation de son chef,
Tan 1120, en ait donné un diplôme; ce qui avant lui n'avait été
fait en Allemagne que par les rois et les empereurs.
Le premier roi de la monarchie française, Clovis, donna des
diplômes, et ses successeurs Timitèrent. Il y a très peu de diile-
rence dans la forme des diplômes des trois premières races de
nos rois \ ils ne diffèrent guère que dans les expressions. Voici en
abrégé l'ordre et la substance de ces diplômes, tels qu'on les
trouve dans les diplômes Mérovingiens. Ils portaient en tête uoe
invocation monogrammatiquej au moins on n'en connaît pas d*aa*
très, sans cependant prétendre Taffirmer ; elle était suivie deb
suscription, ce qui composait la première ligne ; d'un préamhdt^
de Vohjet du diplôme, des menaces ou des amendes: de l'annonce
ou du sceau ou de la signature, l'une et l'autre manquent cepen-
dant quelquefois ; de la souscription^ qui contenait premièrement
une invocation monogrammatique , puis le nom du roi ; de la
ruche, qui renfermait plusieurs ss pour subscripsi ; de la signa-
ture du référendaire qui avait présenté l'acte; du souhait par U
' TracL Jo. Ebenhardti, dejurediphm.y cap.xi, p. a4-
annule beneyalias, placée aupjis du scenu. Toul au bas de l'acle
liaient placées les daies du jour , du inoi.i, de l'année, du règne
ildulieu; ensuiti.- u
■lier, formule ûiiale.
Telle est la marche des diplômes des
lindie conaéqueuce nVl
:alion furuielle tout au long, et/eli'
liplomes de
ïrerendaires
ildesdiploi
ois mérovingiens. Leurs
ent souscrits que par les
;s solennels, et d'autres qui l'éiulent
inlent pas toutes tes formalités dont
nains. Les der
Dut revêtus les premiers.
Les diploiiiesCarlovingienssuivenl assez le même plan, à quel-
|ues exceptions près, qui consistent plus dans les expressions que
lans le fond de l'acte. On peut en voir les difTérences aux arti-
Ics Invocation , Suschiption , IsiPutCATioN», Annonce, Souscrip-
lon, SiGNATtiiie, etc.
Sous la 3° race, jusqu'après le rc'gnedu saint Louis, celte forme
emainlintà peu près ; alors ils commencèrent à en prendre une
ouvelle : mais le clianfjeincnl est total après le rèF,nc de Phi-
ppe-le-6el. Les diplômes solennels portent l'invocaiion du nom
s Dii u, de Jésus-Cluist noire Sauveur, et de la sainte Ti inité ;
ïre cbréiienne, l'année du rè^ne du roi, son nioiiogranime,la
résence des qunlre giands ofQciers ; et ils sont munis d'un sceau
rec coiilre'Scel. Les moins solennels ne s'assu je tissent pas a
«tes ces formalités, mais ils en obsL-rvent quelques unes, plus
u moins ; ce qui fuit voir qu'il ne faut point jujier des uns par
;s autres, et qu'on ne doit point prendre les diplômes tes plui
liennels pour servir de rèj^le et de modèle à tous les autres, sou*
eine de déclarer faux les uns, faute de conformité avec les au-
-es- Dans ces mêmes tems, les empereurs d'Allemagne suivirent
ssex dans leurs diplômes les usages des rois de France, en dis-
inguanl comme eux les solennels de ceux qui le sont moins.
Dans le siècle suivant, c'est-à-dire dans le l4', les diplômes de
iQS rois prirent luie nouvelle forme : plus d'invocation, nouvelle
orroule finale, plus de signature de grands officiers, etc. etc.
''oyez toutes les parties d'un diplôme séparément, et l'article
486 DOCTITTR.
DOGTEUK. Le titre de docteur a été créé peu arant kimfia
du 12e siècle pour succéder à celui de maître^ dereoti trop eom*
mun. On attribue rétablissement des degrés dti doctorat, tdi
qu'on les avait dans Tancienne Sorbonne, à Imerhis, qui en drent
lui-même le formulaire. La première installation aoleonelle du
docteur, selon cette forme, se fit à Bologne en la personne it
Bulganis, professeur de droit. L'université de Paris snirit cet
usage pour la première fois vers l'an 1148, en faveur et pour
Tinstallaiion du fameux Pierre Lombard. — De plus, on croit
que le nom de docteur n*a été un nom de titre et de degré , a
Angle terre y que sous le roi Jean, vers 1207.
Yoici mai ti tenant quelles étaient les formalités à rempfirpoor
obtenir le tiire de docteur en théologie.
LesditTérentes universités du royaume n'ei^îgeaient point toutes
le même tems d'étude pour obtenir ce degré, et n'observaient
point les mêr.ies cérémonies de l'inauguration ou prise de bonnet.
Dans la faculté de théologie de Paris, on demandait sept années
d'étude, savoir : d*iitx de philosophie , après lesquelles on recevait
communément le bonnet de maitre-ès-arts ; /ro<5 de théologie^
qui conduisaient au degré de bachelier enthéologie, et deuxieU»
cence, pendant lesquelles les bacheliers étaient dans un exercice
continuel de thèses et d'argumentations sur l'Ecriture, la théolo-
gie scolasti(|uc et l'histoire ecclésiasticpie.
Les bacheliers qui, après avoir reçu de l'université la béné(fi^
lion de licence, désiraient obtenir le bonnet de docteur j albient
demander jour au chancelier, qui le leur assignait; le licencié
avait pourlors deux actes à faire : l'un le jour même de la prisedn
bonnet, l'autre la veille. Dans celui-ci, il y avait deux thèses :b
première était soutenue par un jeune candidat, appelé aulicnlaire.
Deux bacheliers du second ordre disputaient contre lui : le licencié
était auprès de lui. Le grand-mai tre dVtudes, qui avait ouvert
l'acte en disputant contre le candidat, présidait à la thèse nommée
tentative^ et qui darait environ trois heures. Le second acte qoc
devait faire le licencié se nommait vespen'e, parce qu'il se feisait
toujours le soir. Deux docteurs appelés , l'un m/rgister regens, t\.
Taulro ma^ister terminorum interpreSy y disputaient contre le li-
90CTRDR, 487
ceaeié^ chacun pendant une demi-heure, sur un peint de Yitr'i^
Uve flainte cm de la morale. L'acte e'iait terminé par un discoun
jiDBnoncé par le grand-maitre d'études.
. h^ lendemain, le licencié, revêtu de la fourrure de docteur ,
précédé des massiers de runiversité, et accompagné de son grand-
Wtàtre d'études, se rendait à la salle de Parchevécbé ;,il se plaçait
dus UB fauteuil entre le chancelier pu JK>us-chancelier et le grand.-*
iMiStre d'études. La cérémonie commençait par un discours que
prononçait le chancelier ou sous-chancelier ; le récipieadaire y
lépoiidait par un autre discours, après lequel 1& chanceliet lui
hiiatit prêter les sermens accoutumés et lui mettait le bonnet sur
la tète. Il le recevait à genoux, se relevait, reprenait sa place et
présidait à une des thèses qu'on nommait aulique, parce qu'elle
it célébrait dans la salle {aula) de rarchevê<;bé ; la matière n'y
ilait point déterminée et élait au choix du répondant. Le nou-
r«aii docteur rouvridt la thèse par un arguunenit qu'il faisait au
Mm tenant
Le nouveau docteur se présentait au prima mensis suivant^
E;*c8l-à«dire''à la phjs prochaine assemblée de la Cacultéi prétait les
lemiefis accoutumés, et,^ dès ce moment, il étflit inscrit an nombre
les docteurs; mais il ne jouissait point encore pour cda de tous
\m privilèges» droits> émolumens, attachés au doctorat ; il n'avait
todrokd^assisteraux assemblées, de présider aux thèses, d'exer^
Mr les fonctions d'examinateur, censeuv, etc.^ qu'au bout de six
ans ; alcirs il soutenait une dernière thèse nommée resumpte^ et il
entrait en pleine jouissance de tous les droits du doctorat.
Les docteurs en théologie étaient obligés, comme les autres, de
Se présenter à Texamen de Vévêque pour prêcher ou pour con*
fesser. S'ils obtenaient des bénéfices em cour de Rome , in
forma dignum , ou si leurs provisions étaient en forme gracieusô
povr un bénéfice à charge d'âmes, ils étaient également assujétis
par les canons et les ordonnances à cet exavien '•
^CamcUedô Tféatey ëcss. ^4, can. i9.^ Qrdem,deAiiiiins, art 76;
— de BloiSf asi. n; «-i ÉdiidclÊÊeiim^utt^ r4, et seloî de i%5, ar». s.
flSB DocTBmp cnnéTiENKB.
On voit que la forme du dortorai , dnns )'a
kYail fait de leileinilitulion une science (le mots jitus que lie cboN*;
la moitié de« forces de res|iril elail einployce i des puerililàxo-
lasiiqiies et aristotéliciennes : elle eni|)i>cliait d'ailleurs tout pro-
grès dans les éltiùes. Lors de la fonnalion de la nouvelle unive^
■ité, on Toulut aussi faire de« docteurs en iliéologie ; ou a touIi
mémo, à différentes reprises, exiger ce Riaiie pour èire profci-
seur à la laculu- de tliéologie, mais toutes ces tenlalivca ddI
&boué '.
DIPTYQUES. C; 'ait autrefois des registrei puWici.wila
chrétiens écriraient le nom des Evoques qui avaient bien
gouverné leur Eglise , ou qui y avaient fait quelque bîeu. Ou en
faisait ensuite mention dans la célébration de la Liturgie. On en
rayait ceux qui commettaient quelques crimes ou qui touibfieal
dans riiéréaie. — Les Païens avaient auui des àiptyijuet , dtu
lesquels ils conservaient les noms des consuls et des mof istrati;
c'est le qui a fait faire la di^tiiiclion des dîjiljques lacré* et il
diplyijues prof ai
DISQUE. Terme de liturgie. Les Grecs ont donné ce nomin
que les Latins appellent Patine. Le disque dillere de la palcat
par la figure, en ce qu'il est plu^ grand et plus profond.
DOCTRINE CHRETIENNE. Gongrégaiion leligleusc inili-
ttiëe en lâ'J'l par le bienheureux César de lius , de la ville deCa-
' >aiIlon, appartenant alors au pape , et couGrmée par Cléu)«lil
111, le 23 déienibre de la même année , par une bulle que l'on
■a pas retrouvée , dit l'éditeur du Bullarium magnum. — L'ob-
jet de l'Institut était de catéchiser le peuple et de lui inieîgner
myiicres et les préceptes de l'Évangile. Comme pour les auirn
congrégations, uoug allons analyser les diQ'ereulcs bulles det pa-
pes qui en ont traité.
1616. Paul V, sur la demande des supérieurs , tmit cette con-
grégation à celle des clercs réguliers somasques d'Italie ; les deiu
■ Dicret du 1 7 mais 1 8o8 , art. 37 cl a8. — Cod, eccl. franc. , p
* y oit aaedisier talion A >ieat planches, Kpréaentant un disA
dans \e3 Annales, de philosophie chrét., 3' série, t. iv, p. 44>4
489
tMijonndans
ms.
dupître général ooamdMBÎiowele
X, et àt rtnrojtr de k congréga-
es d'y rctier ^
MB. loBôceat XI accorde ans membrei de celte congrq^alioQ
d'criger daM ions les lieux où ils ont eo oo aoront des
dif i cw Wriai d'homme» et de femmes, tous la même dc-
e bat , et jooîmanl des mêmes privilé-
ce iadalgeoccs qoe Fardii-confiérie établie à Rome K
IfBSu l»aocgt XII Aend ces prÎTilcges et ce droit à toos les
ils fanmC wtʀ misnon *.
MM. Le niimsfoaliEe, appremuit J a procureur eénéral Jose|di
des coofrères » mal^ le tobu depau*
action sur leurs biens propres, ou rece«
t de Tarfent pour discours, mesie», eic , ordoune que tous
bieaa des confrères et ^molumens quelconques foienl mis
In msssf commune de la communauté , afin qu'elle en dis-
Asongvé '•
lt97. Le même pontife coofiime un décret de la congrégation
' Bx imjjÊtteiOf dans le Bull, mag.^ édition de Luxembourg, t. m,
* Celte bulle n est pu dans le Bulla, mag»
^Qtéedansbbolled'lDDOcentXlI, de 169^.
^Qtée dans k bulle de Benoît XIII, de 17^27.
* Citée dans celle dlnnocent XII, de i6g6.
^haSUe ExpoHi nobis, t. m, p. a56.
1 Expomi moUs, ibid., p. 068.
490 I>MTRl]fl CBRETWIIIE.
dtê cardinaux y qui ayak cassé une délibëradoii dm diapkre gêné-
cal qui avait aboli les Discrets \ .
' 16&8. Autre décision du même pontife, portant que dovéu*
vant dans le chapitre provincial , pourront assister seuleraent et
de leur personne , le général en exercice , le provincial , tons les
recteurs, accompagnés chacun de leur discret, qui derait être éla
par le chapitre conventuel , où il j avait six voix *.
1725. Benoit XIII, sur la demande 'des deux congrégaâoMi
unit celle de Naples à celle d'Avignon, devant former un seil
corps sous le nom de clercs séculiers de la doctrine chrétienne à^Â'
vignon, de manière que ladite congrégation reste composée de
quatre provinces , de Rome, d^Avignpn , de Toulouse et ée
Paris.
Le vicairc-gënéral de la province romaine devait être Romain,
a^c voix active et passive dans les chapitres provinciaux qui se-
ront tenus tous les trois ans, et les généraux qui seront tems
tous les six ans^
Avec permission d*établir des missions, congrégations, écoles,
académies, et d'instruire la jeunesse dans les lettres et la (Ësci-
pline, surtout d après la doctrine de saint Thpmat , etc. '.
1727. Le même pontife donne aux supérieurs le droit de dé^
terminer le nombre de voix et de régler ka dioses de discipUae,
de suspendre et d'absoudre les sujets.
Il inodi&e en outi>ele droit de renvoyer de la congrégation,
accordé par Clément X, en ce sens que, s'il s^agit d'un clerc oT'
donné sous le titre de la coDgrégation, on ne pourra le renvoyer
qu'en lui constituant de quoi vivre, ou ea ayant un certificat qui
Constate qu'il a un patrimoine suffisant *.
1734. Clément XII, sur la demande de Hiacynlhe de Benoit,
procureur général, décide que si, pendant la tenue d'un chapitre,
un provincial venait à mourir^ celui qui serait élu immédiate*-
' Alias emanavit^ tom. xu , p. a85.
' JSuper pro parie, ibid., p. agç.
* lllius hujusy l. xiu, p. 197.
^ Crédita noOis, ibid., p. 307.
491
Il ylirr, aavm maMuftennl iraiv a«
afptlr« à U TÎllc m*c« pis 4i»iaiile de
décide q«e le pnianv«r gôiicrAl de
^ ^Mt dciBcartr k Rome dans U ■nison
1738. lie BÔK pOBtiCe apfi^aTe les dupîtrei qpH iraient
k V^rit pair noniolidfr TotioB caire U proTiDce
#âTigBOift et crile de Naplet, donc les phncipiu sont : U
peilttuc moBUiie, leiten i pra près séperce de celle d^'ATÎ^mon,
due derra être sonmise qu*à une visite de six ans en six âi.s ; U
mu ne peut être donnée que par lesouTcrain
le ckapiire |;|énêial, etc. -.
I747- Bcaok XIY, s*éaut fiii rendie compte de TiHat de U
iy la UouTe, ditiL, daus un état dôpk>rjUe de
i; il n'y aYait plus que 38 prctrc» ou cUrcs et 70 con-
irères laiqMt pour Luit maisons ou collèges qui luiappaite-
HÎcnl, sans espoir nème de pouvoir Tanu-lioier, puisqu^il n\\is*
toit ui maîsim dVtude, ni noviciat ; il lenoïK-o doue à l\'i|>oir do
k reformer et l'unit à celle d'Avignon , afin qii*elle ne forme
qa*eB aeul corps avec celle-ci à laquelle il donue une partie des
faiensetdeacharfTs -«.
Toici quel était rétat de cette co:.gri'gation en France à Tcpo^iio
de la Révolution. Elle j formait une con^ négation s<'p.iiôc de colle
f Italie; elle était séculière rt connue (elle soumise à la juridiction
et visite des ordinaires- Un Qt'ni'r.il fiar.vais la gouvernail avec
tioisassistans, deux procureurs centraux et un secréiaire p/iuTal.
Elle comprenait 50 maisons ou collèges distribués eu trois pro-
YÎnces qui avaient chacune leur visiteur. Ces provinces él-ùeut '
Avif^non, Paris, Toulouse. Le (;eni-ral faisait >a résidence dans la
maison de Paris qu'on nommait la maison dcS.-Charlcs, parce
■ Exponi nobist ibid,, t. xv, p. 5.
* Emanavit nuper^ ibid,^ p. i85.
* Ex injuncto^ ibid., p. 187.
* AposioHci muneris, ibîd,\ t. xvn, p. aoo.
402 DouiHiCÀiris.
que l'i-glise est soiii; l'invocation de ce utot. M. de Botuii'Ioui,
dernier supérieur général, est mort en I806.
Les Docirinnire^ poilalenl l'habit des prêtres tel qu'il i^tail m
leiiis de leur iustituiiou. Afin qu'ils pussent vaquer aux emplois
dout ils éuienlchargésetreniplir leurs entja^eiuens, aucun d'en-
tre eux ne pouvait oliteiiii' un bénéSce exi{;eaiil résidence, sani le
consentement du dériniloire, ou, dans les cas pressans, MnsU
permission du conseil extraordinaire de la province, qu'il vUil
n^essaire de faire ratifier par le définiloîre au plus tard dut
deux mois, faute de quoi la provision était nulle de pleindtAil,
et le bénéfice impétrable" .
DOMINICAINS, oa/rires Pn'iheurs. L'ordc des 6-ères PrMenn
prit son ori;^inc en France , mais ce fut un Espagool qui le hnii
>'é dans la ville de Colervoga, daus le diocèse d'Osma, province deli
vii-tlle Castille, Dominique, issu d'une famille noble, se distingua Am
sa jeunesse par une rare piété et un gi-and amour pour l'étude ; enlri
(laus la carrière ecclésiastique, il fut remarqué de sou évéque, qui
le nomma, i l'âge de 2/i ans , rlianoiae de son église , et l'attacha
en quelque sorte à sa pei-sunne ; aussi t'emmena-t-il avec lui , dut
les voyages qu'il fit dans le nord de l'Europe et i Home. C'était
alors l'époque où un composé de croyances moitié musulmanes,
raoiliC- chrétiennes s'était formé dans le midi de la France ; ses par-
tisans avaieni séduit une grande partie do la population, et étaient
parvenus h implanter et à |M]pu1ariser auseiu delà France et dn Ca-
tbolîcîsrae, une sorte de Manichéisme, et tous les désordres de morale
pratique qui en découlent. Justement alarmés d'im pareil état de
choses, les autorités spirituelles et temporelles cherchtrent i s'y op-
poser, mais en vain; le mal prévalait, une épouvantahic anarchie déso-
lait les populations, des excès intolérables se commettaient de part C
d'autre. I-es ordres religieux existant et le clergé avaient en grande
partie (lerdu de vue la morale el l'exemple de ré\aRgilci ils vi^aieot
dans le faste et souvent dans une scandaleuse mondanité ; le peuple
■ Voir ks Letires- patentes en forme tVÉJil du mois de seplenfaïc
rjafi, enregistrées au grand coincd le i5 octobre suivant.
DOHlMCAlA'â.
tégélail <liDj une ignorance profonde de la traie doctriae ÙTangélique ;
les pins grossières superstitions, les croyanCFS les plus iin|iics ei lui
plus absurdes avaient gagné les esprits des liabiuns des campagnes
et des Tilles. C'est dans cet état que Dominique uouva la religion el
la société dans le midi de la France.
Alors il forma le projet d'appliquerà ce mal iuvéïérâ deux remMes
nouveaux: L'eiemple d'une vie iTnimeni chrétienne et l'emeigne-
menl de la doctrine èvan^liifue par le moyen de la prèdicution.
C'est ce qu'il exécuta avec une constance et une fermeté de ïo-
lonté qne l'on peut à peine conceToir en notre lems. Nous ne sui-
vrons pas minutieusement les d^'buls de cette grande œuvre, nous U
prenons toute formée, et nous allons dire qnels étaient les onvrien
qu'elle façonna.
Celui qui roulait entrer dans l'Ordre devait subir un noviciat d'un
an, ce n'est qu'au bout de ce tems qu'il obtenait ]& faveur d'être
rern. Or (oici quelques-unes des choses qu'on exigeait de lui '.
Le prieur chargé de l'iuslruciion des notices devait surtout leur
apprendre l'Iimilité du cœur el celle du corps, h abandonner leur pro-
pre volonté ; comment ds devaient demander et obtenir pardon de
leurs fautes; se proslcrnei* devant ceux qu'ils auraient scandalisés et
lie se relever qu'après en avoir obtenu pardon ; — comment ils ne
devaient disputer avec jwrsonne, ni juger personne, interprëier toutes
les actions en bien.
t.es (réres ne devaient ni rire d'une manière désordonnée, ni jeter
leurs regards sur toutes choses, ni dire des paroles inutiles ; ne point
traiter ses livres ou ses babils avec uégligeuce ; ce qui était nue faute
K'gère.
Etre en discussion a\ec quelqu'un d'une manière desbonnéle
en présence des séculiers ; avoir coutume de rompre le sUe^cc ;
garder quelque rancune ou quelque injure è celui qui a procla mé ou
découvert ses manqucmeus au chapitre ; aller à cbeval, manger de
la chair, porter de l'argent en voyage, regarder une femme ou parler
' Voir Oii'stilaliontifi-nifum orHiiiii prndirnlorwn, édil, in-ili. Parii, l)i-
bccuart, 1811. cu constiuiiion» ruteni rtdjgcet ou coardonnêes eu I^Hi.par
le Iràorier géucrat Hajuiund de l'cnnafuri. ,
494 DOMiMiCAiris.
feul avec elle ; écrire nue lettre on en receyoir sans pennÛBOo;
c'étaient àss fouies graves^ poor lesquelles on infligeait tks prièreset
des jeûnes an pain et à l'eaa.
Résister à son snpérieor , frapper qnelqu'an» cacher qodqQedioie
qu'on a reçue , commettre quelque action digne de mort daas k
siècle; c'était une faute trés^gnuv. Qu'il soit fli^ellé, dît larè^^e,
dans le chajntre ; qu'il mange à terre dans le réfectoire un pain grof-
sier ; que personne ne lui parle, si ce n'est les anciens pour l'exhor-
ter au repentir.
Commettre le péché de la chair ; accuser faussemoit qodqn'iii
d'une faute grave; jouer aux jeux de hasard; intriguer contre m
supérieurs, tout cela était puni de la prison et d'autres peines doat
la dernière était d'être renvoyé de l'Ordre.
Tous les jours , nne cérémcmie lugubre, extraordinave, venait en-
core dompter ces volontés rebelles; la communauté s'assenblait, et
là tous ceux qui avaient commis quelque faute, se prosternaient to\A de
leur long contre terre , sur le côté , afin que la honte parût sur le
visage, et le prieur ordonnait une punition , souvent une flagdlatioa
qui était exécutée séance tenante. Bien plus, ceux qui avaient vu
quelque fautes à la règle étaient obligés de les révéler , pourvu qu'ils
pussent prouver leur dire par quelqu'un de présent L'accusé s'hu-
miliait , remerciait celui qui l'avait prodamé , subissait la pénitence,
el tous ensemble ils chantaient ce cantique : « Toutes les nations, loues
n le Seigneur; notre aide est le nom du Seigneur. »
On voit ce que devaient être, dans la société, de tds honmies,
trempés, durcis, purifiés de la sorte et maîtres jusqu'à ce point d'eux-
mêmes. D'ailleurs il était enjoint de laisser parfaitement libres kl
novices qui voulaient quitter le couvent, de leur rendre tout ce qu'ib
avaient apporté, et de ne pas même les molester par des paroles.
Les études étaient totites dirigées pour fahre non des payons ou éa
rhéteurs , mais des hommes connaissant parfaitement la foi évangé-
lique, et capables de l'enseigner et de la faire goûter aux autres.
Voici ce que dit à ce sujet un historien : « Dominique exhortait
n constamment ses frères à être toujours occupés de la lecture du
» Nouveau et de l'Ancien Testament; lui-même portait toujours sur
» lui l'évangile de saint Matthieu et les épitres de saint PanI , et les lisait
]>OMINiCAlN8. 495
• si fonvent, qu'il les savait à pen près par c(ear. Car aimant et imitant
• l'érangiie et lam et la doctrine des apôlres , il faisait fort pen de
» €Ms des inTentions philosc^hiqaes '. » Dans une lettre qn*on a oon-*
leirée de lui il insiste encore sur la nécessité de la lecture des écntwes
et le soin de ne s'occuper que de Tétude des choses utiles, et d'éviter
Umte dépense de curiosités
Les novices ne devaient donc pas étudier dans les livres des payetts
eides philosophes, mais seulement en prendre connaissance en passant»»
»— Us ne devaient point, communément, apprendre les sciences séou-
lières, m les arts libéraux, mais seulement les livres de théologie ; —
mab qu'ils y soient tellement attentifs, dit la règle , que le jour, 1»
mût, dans le couvent, en voyage, ils lisent ou méditent quelque chose
ipù y ait rapport , et, autant que possible, l'apprennent par ccem*.
Ceux qui paraissaient aptes aux études devaient être envoyés aux
miveratés; toutes les provinces devaient en envoyer deux à celle de
Paris, — et, outre cela, chaque province, excepté celle de Grèce, de
F Asie et de la Terre- Sainte, devait avoir, dans un de ses couvens,
une université ou étude générale.
diaque province devait fournir à ceux qu'elle envoyait sa biblio-
thèque, des livres d'histoire et des sentences. — Tous les jours, con-
firence et discussion. — Permission d'écrire , de lire , de prier, et
même de veiller à la lumière , pour étudier dans les cellule&
Les bacheliers étaient obligés de subir un nouvel examen en en-
trant dans l'ordre. — On ne pouvait être maître ou docteur, si l'oa
n'avait étudié, pour ce grade, au moins quatre ans dans une universités
Aucune personne ne devait lire dans la Bible un autre sea$ littéral
que celui qui était approuvé par les saints pères.
Le prix de tout livre vendu devait être appliqué à acheter de nou-
veaux livres ou manuscrits; aucun livre ne pouvait être publié sans
la permission du supérieur.
Personne ne devait être promu aux ordres , s'il ne savait la gram-
maire , et parler et écrire en latin , sans fausse latinité.
Chaque couvent devait avoir au moins douze frères , dont dix de-
' Theod. de Appoidfa in m. Dom., U iv, c* 4« ap«d Hàl* Alex Jffût.
€ccL tome Tii, p. 239.
A96 DOMIMCAIKS.
vaienl être clercs. Ces luaisous ne devaient avoir ui curiositÉs, nisu-
perfluiti-s noiaUcs, daiis la sculiHui'c, peinture, pavés, coiumc cbosn
coolraires à la pauvreté. — Les frères ne devai niavoiriiibiens-biixl!!,
ni renies, iit église ayant charge d'imes.
Les supérieurs ftaieiil élus par la majorité des frères. Ancun prieur
ne pouvait Être élu ou cunOmié, i moins qu'il ne sut parler selnn In
règles (le la grammaire, sans Tausse latinité, et qu'ii ne sût la intmit
de l'Ecriture, pour pouvoir convenafilement l'exposer dans le couvent.
On a reproché aui Dominicains d'avoir été chargt^ de l'inquisiûM
des hérétiques. Sur cela, nous dirons que la part qu'ils y prirent leur
estcomniuticavccd'autresordres, ceuxdcCîieauxctdcs FrancisaHiu,
et surtout avec tes conciles, les papes, les peuples, les rois, qui, tous,
la voulurent, et la crurent nécessaire pour réprimer tes envahiasc-
mens des liérétiques, qui ue visaient à rien moins qu'il dominer pv
la craintel'ordre temporel et spirituel dessociétcs L'inqiiîsition for*
muléc dans le concile de Véronne en 1I8A , m exercice dans tcLau-
guedoc en 1198, sous la direction des Cisterciens, était depuis vingt
ans établie, quand Dominique entra en scène. On peut dire qtK
les moyens qu'il mit en œuvre furent diiecieinent opposés au princi|<c
de l'inquisition ; ce principe d'ailleurs, celui de pardonner au coupa-
ble qui avoue sa faute, était un progrès â cette époque, et fut dénaturé
cuiie les mains de l'autorité civile ',
Tel» forent au commencement les collaboraieui-s de Dominiiiue;
aussi ne doit-on pas s'étonner de la sensation profonde qu'Us Grève
sur les populations.
• Les frères Prêcheurs se recommandaient surtout, dit un litsioria
* renommé par sa partialité contre les moines, par leur pauvreté vo-
it loniaire; on les voyait, dans les graniles villes, au nombre desii
<• ou sept enseinble , ne songeant point au lendemain ; et, confonnf-
■ ment au précepte de l'iivaugile, ils vivaient de l'Evangile ; ils don-
' Voir sur rené qurilion l'eitellenl ouvrsgp du P. Lacordaîre, Memoirt
lur U refaitiitrmnl en Fmnre île riirifre drs frèrei pr^rhears, — l*
vie de titiKlthHiinù/ue par le raiinc, — Une lellre du comie de Maitlrc »aT
l'inquiiHion dEipagtie , cl le Taliteau des imtïluliom et dei mauri ■''
CÉglitt au moyeH-àge, |. m, p. fH, p«r Hurler.
à:?:
ici ***■ fnwr fnncfcfT b fiff^rii^«M
rnip ikmm ét^ nMi wMinM > |ar H«-
^ifcrs iMne» oninr» rrli|ti^\ » imw
rarijKrid h phpm des Mks dn |n|irs<i«i les OMnrwutNit
mm h vnîe nmière de bir^ aunuiim» rhKBHiivv imliii^
«{■"ib OM c«ct avec ceux-ci. cl rinnueni^ inlIiiiiHV
'MOfreée mtr k reBooTellement de la foi parini les ih^hiU*
Ob y rtm aussi exposiS par nne voix n^tii misiHHrle,
et les déEûilaiiees diverses de Tordre.
ftnorins III , par lue balle adressée à Doiniiihine» i^rhMir
Sûrt-Romain de Toulouse, approuve l'onln* mmim Ia n^gh*
tingoslîo, leurpermet de poetséder des biens^, et en |Uirllf iilier
! ceux qu*ib possèdent déjà ; les exempte (li>s dîmes; leur |hh*-
recevoir les clercs et les laïques, libres et al)soiiN, cpii veulent
kaède; défend aux frères de quitter l'ordn^ ; leur permet (hi
V pour leur église des prêtres qu'ils pn''Hcnl('ront o .V««A(|iii« an-
liraidront compte du spirituel, cl ii eux du teni|N)i*el ; d^'feuMf
^imposer des charges ou de les exromnnmier ; |N*rmiWMon ,Mti
laterdites, de célébrer les offices dans li'tjrs pro|>n'ii àfi\'tnt*n,
k>e, les portes fermées et sans le son dan cloclies ; \H*rmtmUtu
rhuile saiote, les consécrations d'aut4;l et bu ordiiiaiî^HH
^■asaque rcoMiçi à ce privilège iljnnà fout u (\u il tM^^Ua n t« ^
%7
h<i»
DOMLXICAïaS.
h leur ^-vùciui' ou à luuiauU'e. en commuDion avec Homo;
donnée d'ensevelir dans leurs f'gliscs ceux qai en auront oianifeslé k
désir i droit d'élire un prieur i la majorité des voix , à la otait é»
Dominiqui? ; approbation des luimutilti^s ailacliécs h son éj^^ '.
Cette bulîc donnée à Sainte-Sabine le â3 noTeiulffe 1216, eti
signée en outre de dii-buit cardinaux.
1229. Gr^oirelX s'adresse à toutes les autorités ecclésiastiques et
hiS conjure de recevoir avec bonté les frères qui par leur professiij
sont destinés â la prédication ; qu'ils puissent prêcher et coolesserlet
lidèles sans empËcbeiuent. Que si quelques-uns des fières désbow-
raient leur religiiio qui fait profession de pauvreté, et s'occupaient de
reclierclies d'argent, qu'ils soient saisis comme des faussaires et
damnés comme tels '.
1386. Le mtïme pcmtifc met Dominique au nombre des si
Cette bulle est remarquable par les images terribles et lugubres qui
eu font l'exposition. Le pontife déplore de voir que les cbrCtictu a
augmentant en nombre ont crû eu présomption, et la liberté draitik
ont j'iui n'a engendré que la malice. 11 reconnaît le doigt du
dans la création dios frères Prêcheurs et Mineurs , les vrais dmaia
robustes dont parle Ezécliiel. « bous les Uêclies de Domiuique.dil l>
» pontife, les délices de la chair ont frémi, et sous les coup6 deitt
u foudres les esprits durs comuie <les pierres se soui seuiis brisôi
i> tous les hérétiques ont été reiiijtlis de crainte et toute l'ai
« des iidéJes B tressailb de joie. >> Le pontife parle ensuite da
nombreux miracles qu'il a faits, et il rend témoignage luî-mâw 1
ses vérins, â caus<.' de la grande amitié qui les ai ait unis , lorsque lii-
niéme était encore dans les emploie subatiernes. Il compte comnit
une grâce du ciel, d'avoir eu sur celte terre le soulagcmefil de I*
gracieuse amitié de Dominique, et établit sa fête le j du mois d'aoiU,
veille de sa glorieuse mort; il accorde en même tems diminution d'ua
an de |>éni[encc pour tous ceux qui le jour de sa féie visiteront wfl
lombeau '.
• ficlt'gioiaiH vllitm dans 1« Siillnriu
• Quornai». l. ,1, p. 16.
' Funt tu/iicatitc, l, i, p, 77,
letuient- ton» I, p.<tl<
DOMINICAINS. 699
UtS. Innocœt I? s'adressant en particulier aux Dominicains de
Le, leur recoounande une exacte obéissance à leurs sapé-
et enjoint h oeax-d de censurer, d'ôter l'babit on de tranilë-
rlas hd aatre ordre les récaldtrans '•
[inx Le m&ne pontife défend à tout frère élu évéque ou k une
dî^joité ecdéaiiatique, d*accq)ter avant d'avoir obtenu l'agré-
ide ses supérieurs ; prohibition est faite aux évêqucs de les or-
r^ et les ordonnatioiis sont déclarées nulles*.
I^ même pcptife, cé4ant aux prières du roi d'Angleterre ,
UKf, bi^F^ ^^flTOudra conduire avec lui au-delà de la mer,
de jDiQiiter ii cberal» toutes les fois qu*il le leur ordon-
^aopiobptaiit kp stiifQts de teur ordre K
àifPimnUfre IV ré¥<M|ue les lettres d'Innocent IV, qui ^âfen-
anx réguliers de recevoir dans leur}» églijscs, les dj|nanc;(ie9 ot
\im ponMiqu 4'wilres éigUses^.
Le apême pontife défend aux frèm de se confesser ^ d'au-*
lennsopérieurs*.
Le même pontife demande aux évéques de laisser les frères
dans leurs diocèses, faire un libre usage de leurs obser*
statuts et indulgences apostoliques ; « il les qualiiie de frères
de IMea et des hmmnes, et préchant la vertu du uom de Dieu
|kiileIat»Te^ «
Défense par le même pontife au général des frères mineurs
dans son ordre un frère prêcheur 7.
le même pontife défend sous pcmc d'excommunication, de
du pouvoir de recevoir dans la suite et de nullité de profes-
r«lniettre| un frère dans l'ordi-e avant Tannée entière de no-'
ieoup€cla, t. ix, conliouatio>>a/*. m, [u AiK
iuaf té, p. &0.
ihuUnis, îb., addenda, p. 9.
imiio/i'/gm>ib.53.
iwmgisUr, id.ib.
fù mtemit id. h%
» wtj id. Ib.
NIUIMS.
[■viciai, ou de l'empilclier à la fin ilc TaiiiKe de passer ànaimn
[[^ ordre, s'il le désire ■.
1256. Défense à tout Évtkpie, môme de l'ordre, de reteairiffii<le
r loi un frère sans la permission du supérieur '.
1237. Le rnSmcponlife cousidérant que quelques frj.*re5 auacbii)
1 bpcrsonuc dus archevêques et fvâques, se couduisaient àemanièrcï
I scandaliser leur ordre, jiermet aux su|)érieurs de les corriger et mfffle
^ de les faire rentrer dans leur couvent '.
1265. Clément IV, sur les obyertatious qui lui sont faites quei
C.ques prélats, clercs et laïques, pri^tcndani que les frtres prfcliemtl
I mineurs, morts au monde, et ne devant rien posséder en prqm,
Cherchaient i les priver de toute succession, déclare qu'ils penttnl
Fnicccder â tous les ])ien3 auxquels ils auraient succédé dans le monde,
L entrer en possession de ces biens, les vendre, et en appliquer le prit
rs^n qu'ils le jugeraient convenable >.
1268. Le mâme ixintife, apprenant que quelques frères, oomatii
r différentes dignités ecclteiasliques, conseï-^ aieul en leur jxKsessiuaki
1 livres, et autres objets dont l'ordre leur avait donné l'usage, dr-
L cbre cet usage contraire â ta profession qu'ils ont faite de D'ntûr
I rien en propre , leur ordonne , sous peine d'être suspendus de leur
[ grade, de restituer avant leur ordination les biens aux convcns qui In
L leur avaient confiés. Le jwnlife en exempte les cahiers {quatermùKe)),
\ et les )>apiers où ils auront pris des notes ou consigné quelques te-
Bons'.
1268. Leméme pontife défend aux archevêques, évêqueselpr*"
' des différentes églises, de s'anoger le droit d'interpréter
manière, les différentes indulgences concédées a l'ordre par Ifs
verains pontifes, ' parce que, dit-il, celui-lï seul a le droit
■ prêter la loi, lequel a le droit de la faire ".
> .Von soitti», tome ix, p. bi.
• Pelilionibiii, id. ib. 53,
' Sacra religionit, ib- addenda, |i. l<i.
' OiUnlci. lomct, p. 133.
• Providentia, ib-, p. 1*7.
' Orilm's vesiri, ibid.
DOMINir^IXS.
501
1S9fi, Boiiifari! VIII, coiisidfrant que si. daiH la foii-pciion pl fa
tressîoii Jes diliisetfauii^s parmi les idiRicux, il Tallail suivre (ou-
ïes rùglcsct préccpiesdu droit canon, la rigueur de la règle s'amol-
ait et se relâcherait bientôt , donne aux supérieurs de l'ordre le
:>ît de procMer, sans faire altenlion au droit, contre les df liiiquau)',
lin les conlumes approuvées dans l'ordre, cl défeud aux frt^res
ippcicr rie ccsJHgenicns",
I37'i, Cri^goire XI, considérant qu'il s'éiait éleré plusieurs diffi-
ll^dans l'ordre, décide que le général gonveniera librement l'or-
i anssiiôl après son élection, mais que les définileurs du chapitre
léral pourront Icdéposer; — |que tous ceux des frères qui auront élé
)isis pour Icclvurs ou professeurs de tliËologie , pourront sans au-
ne autre penni^lon, enseigner dans lesmaisons de l'ordre, excepté
ns les lieux où il y a une uniTcrsitê; qu'ils n'auront point d'or-
( à recevoir des Ordinaires en ce qui concerne l'institution el
dcsiitiition des prieurs.
B. Que tons les frères qui seront présentés par eux aux évèqucs,
tront êlre ordonnés par ccnx-cî sans aucun examen , promesse on
igalion préalable; (privilège aboli plus tard par le ConcUe de
enie '. ).
9. Qu'ils pourront avoir des oratoires et des autels poiiaiib dans
is les lieux oii ils demeureni.
10. Qn'ds pourront célébrer les ofliccs dirins dans les lieux in-
dits, pounuqu'eux-mâmes n'oient pasdoimé lieuïrinlerdictiou;
^a outre admiuislrer les sacremcnsà tous c«ux qui deni curent dans
rs dépendances ; de même leurs domestiques, procurateurs, on-
ers seront à couvert des elTets de l'interdiction ou de l'excommuni-
ionià cause qu'eux-mêmes ont embrassé an nom du Christ la plus
jiilc pauvreté, il leur est permis de séjourner sur les terres des
communies, et de leur demander les choses nécessaires h la vie.
H. Pouvoir est accordé aux supérieurs quelconques de l'ordre,
bsoudre les frères des sentences d'excommunication , d'inleitlit
de suspense prononcées par le droit ou par lejuge,a\ant ou après
.yrf ««-«<«/»«., t. r, p. i:4. .
502 DOMINICAINS.
teur eoirée dans l'ordre, excepté pow les cas réserrâs su siège apos-
tolique.
12, Tous les frisies pourront absoudre leurs supérienra.
14. Les frères ne pourront fiire requis i l'avenir, même par IM-
I.Itqs aposK)Ii'{ucs, 'il' faire des Gullecies d'argeot, ou nulle «nlrt
large de correction, de visiic, d'iiiquittîLiou, ou connaissant è
J Causes, citations de parties, df'nonciations de semences, d'iulenk-
F^ni ou d'excommnricalion, ou de prendre le soin dos religieusei.oii
[,da visiter lenr s monastères. — Aucun archevêque, Évéquc ou prâ»
Ectésiastique, ne pouria les charger de porter des lettres, de dfnDi-
P.'Mr des senleoces contre des princes séculiers, coiumunamfâoapQi-
l>jdes) — ni aucun délégué ou juge ordinaire ne pourra, par qaelqoc
;. les citer devant eux sans la permission du Saiut-Siége '.
. Les supérieurs pourront toujours révoquer et poiiir ks Ertctt
I icm^doyés par les archevêques et évi^ques, et i^eux-ci ne poumuilfli
L employer aucun, qu'avec leur cousentcmeiit.
Ifl. Bien plus, le général ponrra changer et révoquer ceux qSsIe
e apostolique anrait ch»-gés de prPcher ta croisade atr de rethr
!ber h pravhé hérétique. '
17. Toute |jprsonne qui, après sa profession, sortira de l'ordrei
k^ftymlssion, pourra être e^conimnitiée, ain^i que les monastères H ks
I ^lises qui la conserveront.
■ "" ÏS. fieu* qiii, après aroir reçu la permission de pnsser îiod «rlro
■*Vntre, n'en anrom pas fait profession après deux on trois mots, m
lllbKnt passés dans le siècle, pourront être ramenés par totrt» h»
7 "ttiies (V rigueur.
j*' i9. Quant .lOïc apostats de l'ordre, il est loisible ani eajétinn.
l'itec l'aide du bras séculier, de les excommunier, appréhmAr,
T*)Bichalner, etnprisonner, et Icssoumeltreâ tome la rigueur de hJit-
y cipllne.
5ft Quant a eouxqui auront été chassés de Tordre, i!s ne pomroil
ttlptir aucune fonction ecclésiastique ; si quelqu'-ui les fait prfchf
"i^II soit cxcomnnmié.
' \'iiir ro,.,i7r di TrniU, 5 xv, r. 13.
DO«rincAiiss.
Sds
. Défense S qni qoe ce soit d'usurper l'habit de l'ordre, on un
jenbliible, sous peine de censnre.
22. Au resie, comme leur humiliié ne s'est réseiTée sur tonte ta
lerre. de» maisons, des jardins et bruyère» qu'en vue des biens dn
ciel, le poniife les exempte de tontes dîmes et impAts.
33. Quant à cens qm, en entrant dans l'ordre, ont h faire des res-
titutions à des persoimes inconnues , ils peuvent les appliquer i
l'ordre.
2fi. Permission d'ftabtir des lieux desfpnlturedans leurs maisons;
et d'y ensevelir les personnes qui le désireraient, sauf les droits des
églises où les corps sont morts.
25. Défenses toutes personnes de les forcer à enterrer quî que ce
soit, ou de faire quelque serTice dans leur église, sans leur consente-
ment.
26. Défense h tous les frtres de se confesser à d'autres qo'J leurs
supérieurs.
27. Défense aux ÉvÊques d'empPcher !enrs confessions, de les
appeler h leurs synodes ou assemblées, ou processions, on de lonr de-
mander fidélité par senuenl. on de les empêcher de s'éialtlir dans les
\illes où les populations les appellent et d'y établir des maisons et
/çlises.
28. Défense de rien exiger d'enx pour ta fabrique oti portions
canoniques, et de rien retrancher de ce qui leor est donné par lesia-
mcni.
29. Licence, lorsqu'ils changent de résidence, de transporter tous
les meubles, ornemeus, de vendre tous les imOieubles, les églises
consacrées exceptées.
30. Eïciiipiion de payer quoi que ce soit pour frais de légats, non-
riatcres, dépenses diocf^saines, collectes, subsides d'aucune sorle.
31. Exemption, pleine et entière de l'ordinaire et de sa juridiction
«justice
Ihlh. Siile IV voulant assurer la paix, la prospérité et Paccroîa-
sement d'un ordre qui a étendu ses branches de la mer a la mer, el
même jusqu'aux nations barbares, confirme toutes les faveurs déjà
accordées par ses prédécesseurs, les étend aux fi*ères et sœors da
tiers ordre de saint Dominique dit de la pénitence; et déplus il
ajoute :
9. £t parce que les curés des paroisses se monireut parfois dif-
Gcilcs à administrer Teucharistie ou rextrême-onction t ceux qoi se
sont confessés aux frères, il est accordé à ces mêmes frères la per-
mission d'administrer eux-mêmes ces deux sacremens.
10. Droit de prendre possession de tous les biens des religieuses
de leur ordre , dans les maisons qui sont destituées de religieuses
sans espoir de réforme, et d'en disposer.
11. En on're, ccnime quelques fidèles portant une dévotion par-
ticulière à cet ordre, ordonnent que leurs corps seront ensevelis aiec
Tbabit du tiers-ordre de la pénitence, de peur que ce ne fût une ia-
jurc pour cet ordre, que ces corps fussent|X)rtés dans d'autres églises,
permission est donnée d'ensevelir ces corps dans le cimetière des
frères, quand même ces morts auraient clioisi un autre endroit , à
moins que les frères n'y consentent.
13. Condanmation de ceux qui disent qui: ceux qui se sont con-
fessés aux frères sont encore tenus de se confesser à leurs curés.
\U. Communication de toutes les faveurs spirituelles accordées i
l'ordre de saint François '.
C'est la bulle dite mare magnum.
1479. Le même pontife appelle les deux ordres des Dominicains
et des Franciscains, les deux fleuves sortant du paradis des voluptés
et des délices célestes , les deux séraphins qui se soutiennent sur leurs
ailes , les deux trompettes du Seigneur ; puis considérant que les
précédentes lettres ne leur ont pas donné le repos qu'il voulait leur
faire, et qu'il y avait des personnes qui leur contestaient leurs pri?i-
léges, renouvelle tous ces privilèges et y en ajoute encore.
6. Yoidant pounoir à ce que les églises commencées soient ache-
vées, conservées et convenablement ornées, il décide que les fidèlesqm
auront aidé de leurs mains à les élever, visiteront les églises et ora-
toires de l'ordre, les jours des fêtes de saint Domî:^ique et de saint
François, gagneront 100 ans et tout autant de quarantaines d'iudul-
• Hrgimini univcrsalii, ibid, 1. 1, p. 395.
JWMTSICAnsS.
linri cpie i>ou ^f'sfëtesdcMiatPJorremirtyr.defaiatTliomu À
d'Aqnin, de saint Vincent et de saiDlcCatlicrioedc SieniK.
5. Faculté |i»ur tous ceux qui entrent dans l'orflrcdes'y choisir us ^
iifcsseur qui, une fuis, pou n-a les al)M>U(lrede tous leurs péchés, ^"4
a les foimes de la coiilesûun faite au \y»\K mfnte, et de plus iudul- >^
nce piil-nièrcà l'ailicle de la mon.
7. <^mmunicat)OD au tiers ordre de ta pénitence de loulesles grl- 1|
B et faveurs spirituelles de l'un et de l'autre sexe accurdées aux {
liirni prêcheurs ei atix franciscains.
|. S. Sacitart que quelques Ordinairesvoulaiem empi^cher qu'on ne
donnât Re;i aDm''<ncs, il défend ces insitinaiions sous peine d'in-
lîclion de l'entrée del'églisc, dcBuspensc de leur charge pour les
its, curés, ■ et d'excommunication pour les autres. »
11. FacullË donnée aux supérieurs d'examiner la conduite de
de lenrs frères qui sont cLargî's de la fonction d'inquisiteur des
hfréliques, et de les destituer et punir s'ils Tenaient h excéder leurs
poufoiis. et droit d'en nommer de nouToaui, pourvu que ce ne soit
pu dans le même dioci'se, mais non de juger ou condamner les in-
igDisiLeursd'uu autre ordre.
12. Communication de toutes les faveurs accordées aux Augtistins
I.OnnC'lites, et serviteurs de Marie ',
1516. Léon \ considûrani que quelques abus et mésintelligences
^éuicat introdoits entre les ordinaires et les ordres mendians b cause
4es privilèges qui étaient accordés à ceux-ci , ré^e que les évêqnes et
dëléguéspourront visiter leséglises desservies par les frères ; exa-
lenr conduite en cequi regarde le soin des paroissiens et l'admi-
jl^ration des sacremens, et tes puuir selon les rf^les de leur ordre.
, , 'i. Permission donuée aux évêques et aux prêtres séculiers de célé-
brer la messe dans tes églises de l'ordre ; injonction aux frères de les
fecevoir avec faveur.
^ 5. Ordre d'assister aux processiunsoii ils auront été appelés par les
éréques, pourvu que ce ne soit pas plus loin d'uu mille.
(i. Ordre auï su|iérieurs de présenter aux évCquesles frères qu'ils
■uroot choisis pour entendre la confession ; pouvoir ajx étèqucs
' Sarri praitiraloriiiH, ib. i, i, p. 418.
5M nOMINICACIS.
d'einnincr, s'ï\n sont {>mir\ii3 d'une instnictioii Bnffisante, et àw
conn.iissaïKe nisonimble de ce sacrement.
7. Les frères ne peuvent absoudre les laïques et les clercs de* wn-
I lÉDces portées par l'ordinaire ; ils ne peavcnl conférer les »cny
Chiens de l'Eiicbarislie, de riCxlrëme-Oncliun ei les autres »m-
is e celés iaslifiucs, même h ceux (]irils anront roiifessés , lorsp»
r propre pasienr les tour aura refusés, â tnoins que ce refus ne luii
Ut sans cause légitime sur le témoignage des voisins, ou >T«e rtqni-
Iflflition d'im nuiairc public.
' 9. Défense d'enirer avec la croit dans les paroisses de c^m doniil»
J'ttnl lever les curps sans la permî<ision des curés, i tnoins qn'ili'v
■^tft nsagc antique, tranquille cl nnn contesté.
10. Permission ï tout fidèle de se faire enseicKr sous l'Iwbil ta
Mres. cl de choisir sa sépulture parmi enx.
11. Aucun des frères ne pourra Stre ordonné qne par l'ordiintrr
des lieux et aprts im examen snr la grammaire et sur une seifliff
12, Défense de faire consacrer on poser la première pierre d'in-
cune église . ou aiUel, sans avoir prié convenablement dent im tiMs
fois IVïéqne diocésain de le faire.
1 3. Uffense de donner ta bénédiction nuplide san
fâCOTË.
' 1ù. Défense le Samedi-saint de sonner la cloche de leur égits*,
I *^iïe l'église métropolitaine on majem'C en ait donné le ngnrf.
15. Ordre de publier dans leurs églises les censirres portM pi"
I fftrdioaire.
16. Injonction d'obligpr les personnes ip'ils ConrcstiéntipaTtfkf
J 'ttmes et fruits, d'en prêcher le devoir, et do refuser l'riKohtdoa ko,
I ^ftcalcitrans.
18. Les excommuniés qui voudront entrer dans l'ordrP, tte pOOf-
l'^'oni être absous avant qu'ils aient saiïsfaii à leur sentence Vir«in'il
■ ^agira des droits de tiers, Les procureurs, aginsd'alTaires, onvripil,
Sdfnesliques de l'ordre, seront soumis Comme les autres aux effets il^
l'ctcommunication.
19. 1a.s irvres et soeurs du Tiers-Oiilre pourront choisir leur sis-
pulliircoùils voudront, mais ils scroiil l en ti s de recevoir de telll'pro-
DOHINIfiAPtS^
5«7
r . rBucbaristie, le jour de Pâcruot!, l'ntréme-OnctioD ot
n antres sacramnis ccclésiasliqnes, la confession eicpplée, et «i outre
gnpporteroni tontes les chargea imposées aux biques ; comme de se
présenler devant lejiiçe Bécnlier quand ils wront cités. Et pour ne pas
H4ti)ir les censures ecclésiastiques, ni diminuer i'auioriié de l'inleiilit,
■faadits frères du Tiers-Ordre ne pourront être admis dans les églises
Hk l'ordn>, )ersr|u'cnx-mËmes ^luront donné cause il l'interdit, ou en
^nifïorîseront tes antenrs.
SO. En outre, ajoute le pontife, nous avertissons les frères en vertu
ée la sainte obéissance, de vénérer, avec l'bonneur convenable et l'o-
béissance due, les évèques qui lienuenl la place des apûtrcs, h cause de
la rénl-rence ffu'ils nous doivent et au âiège Apostolique Et nous re-
omunandot» am évOques de traiter avec bouté et libiTalité, les frères
me leurs mcillears coU|iéraiL'urs. — Le tout sous l'indignatioa de
Dieu et des api'iires Pierre i?L l'auL
y Donné à Rome dans la session publique du eoncde de LaU-an ■.
b <15()3. Le ConcUc de Trente, dans la session x.wb, s'occupe de la
"larme da tous les ordres religieu!!, et restreint une partie de leurs
tviléges*.
' A 564, Pic IV retire, cooformémenl aa vœu formé par le Concile de
Trente , tons les privili'^ges accordés aux frères précbenrs et rdx
autres ordres religieux, ]iour ce «lui concerne l'administra lion des sa-
cremens, et ceini de la Péniience en particulier, et ordonne de s'en
tenir h la décision dn Concile '.
f565. Pie V exempte les frères mendiaiis , leurs possessions, et
leurs ouvriers, colons, rentiers, locataires, et agens d'aiïaJres, de içu-
tes tvaciioRS de ville et de campi^ue, duas, gabeJles, péages, impôts,
collecli'S, impositions, charités ordinaires ut extraordinaires, réeUeset
personnelles, eniiéreseï œi\te», subside triennal , augmens etfeux, taxe •
des cl II' vaux, lugcmcni de solilais, impôts sur les marcli^, foires, par
mer, par fleuve ou par terre, ou pour animaux nioru, ou vivans, ou
droit de vente , d'achat, ou d'échaOKe; méuK d: paîcmciit
ffjhm Mra, L r,p. SB).
• Seuio xw, de regiilnrihiis. Nous avon» dûnné la plupart dp res nouvellci
cseripiloni, «n parlant d» reli^ieiii de Cluny, ri-dr<:n]s p. ■IG?.
• la prinrifiit, l. I, p. 138.
508
HOUIMCilNS.
»
an quart pour chaque livre de chair d» animam qu'ils praresi lopr
de lunrstn)i]|M'aui; et de loul iiupûl pourponLs, cb<inins, ai[iiednc>,
mars, relraDchomcns i faire ou à reparer. — Que ries aosei ne paiisr
t^ire dtloRmé ou prf-levé sur leurs fmiis, aumônes, etc.
5. De plus que dans Inule U jurtdJcUoa de la chauihrc apostolîqnr
le sel nécessaire leur soil donné gratis tous Its ans.
6. Le tout sous la peine contre )escontrevcnans.quebqu*lls9aieiil,
d'une ei communication majeure, et d'une amende de S.OOU àaam
d'or de la chambre, applicables, la moitié i l'église de Saint-Pierre de
Rumc, el l'anlrc moili*'^ à l'ordre qui aura été molesté. — L'exécttliOB
à la chatte de tontes les autorités ecclésiastiques '.
1:>67. Le m^ine iwntife, considérant que les archevêques et i>(-
qnes , au lieu de TaToiiser les ordres mendians , détoutii^it en sem
faux les di-iTcls du Concile de Trente, leur fout souffrir toutes sotIh
de coiilrariétes, et violent leurs privilèges, ainsi :
1. <^)uelques éréques ne voulaient pas laisser prédier. mOmcdim
leurs propres églises, certtins réguliers, quoiqu'ils fussent appruuu^
de leurs supérieurs ; d'autres les obligeaient à se faire examiner plu-
sieurs fuis paraii, et eiigcaicut de l'argent pour ci'ttepermisàgnqD'iti
ne voulaient donner que par écrit ; d'autres , malgé l'aocieiUM cou-
tume, prélendaicntavoir te droit de choisir ou de rejeter ceux ^%
voulaient d'entre les ri'guliers.
1^ pontife décide que le cbap iv de la 2ù' session du OmcBeik
Trente, qui prescrit h tous les réguliers de ne point pn^^ier SUV tl
permission de l'évéque , ne comprend pas les frères des ordres mai-
dianls quand ils sont approuvés de leurs supérieurs ; et leur doont
le droit de prêcher dans leurs propres églises, même malgré l'évftpir,
à moins qu'il ne prêche lui-même en ce moment.
2. Ouciques ordinaires ne voulaient pas admettre à entendre 1«
confessions, les réguliers approuvés de leurs supérieurs : ils voulaînl
qu'ils se présentassent i eux plusieurs fois l'année ; ou bien les era-
péchaient d'entendre 1rs confessions des malades, ou des valida,
excepté dans leurs propres églises et monaslires.
Le pontife décide que le cliap, xv de la 2Î* session n'eœp-trttp"
* ÛHi» ild aitrei, I. I
,p.304.
UUlll}lli:AtKS.
5U9
celle défense, et qu'uii (lère appruuvi: par ses supérieurs peut gutcii-
drc toutes les confessions, el eu quelque lieu que ce suit ; en ouUc
qu*uii fi^ro approuvé une fois par l'évêiiue d'un diucèsc, est approuva
pour toujours.
3. Quelques ordinaires préteudaieni examiner tes coufesseurs des
religieuses, qui de druil sont soumises aux réguLers, ou des frères
pour confesser leurs frères, quoique cela ne soit pas .^'\prinié par le
Concile-
Le pontife ii;urdonne pleine autorité sur cesdeux]>oiuti, et déplus
exempte pour les prédications et la confession, de tout examen épis-
rx^l, les lec'iurs et les gradm'-seu théologie.
fi. Quelques ordinaires Toulaient emitêcher les fidèles de recevoir
TEucliarisiie dans les églises des réguliers-
Le pontife permet â lous les fidèles de recevoir l'Enclurislie dans
élises , le jour de Pâques excepté.
5. Quelques évéques osaient donner selon leur bon plaisir la jwr-
iou d'entrer dans les couvens de fenmies.
Le pontife décide que le chap. t., session 25' du Concile, ne se
rapfMirle qu'aux couvons q<ii sont sous la direction immédiate de
l'ordinaire , et que les évëques n'ont même pas le droit de visiter les
couvejis qui sont commis aux soins des réguliers.
6. Quelques ordinaires, sous prètejLte de rccbevchcr la volonté des
les novices, les faisaient sortir du couvent, et les retenaient quel-
tems ailleurs, ks soumettant k des questions indiscrètes.
te pontife décitlc que les ([uestions, si elles ont été forcées ou sè-
i. qu'Us doivent leur faire d'après le concile, devront être faites
la 15*. où les ordinaircsen auront été requis, Icscpidles questions
it faites, au parloir, i travers la grille.
7. Quelques évéques ne voulaient pas admettre aux ordres les ré-
:rs des autres diocèses , quoique présentés par leurs suj.érieurs.
le piHilifc déclurc que le ch. viir de la 23' session du concile, di-
it que personne ne sera ordonné |)ar que son évéquc, ne rt^arde pas
les réguliers , et que tout évi'^quc peut les ordonner dans les maisons
de leur ordie.
6. Quelcjnes ordinaires aimonçateni tous les dimandies, au son des
dorlies, 5 leurs paroissiens, qu'ils ne iwuvaieni, sous peine d'eicom-
510 DOMINICAINS.
mnnication , assister aor messes, sermons et oflSces qoo daos lears pa-
roisses ; d'autres ne \oulaient pas qu'il y eût , dans les raaûons des
religieux , des discours sur l'Ecriture sainte, ou des oraisons fnnèbres,
prétendant acquitter eux-mêmes les messes et offices qui lenraTaient
été légués ; d'autres, sous peine d'excommunication , et d'être chassés
pendant dix ans du diocèse, avaient défendu aux religieux de dire des
messes, les jours de fêtes, avant le recteur de l'église paroissiale, ou de
prêcher pendant que l'on prêche dans la cathédrale.
Le pontife blâme toutes ces contrariétés et persécutions , et auto-
rise tous les fidèles à entendre messes , sermons et offices dans la
maisons des réguUers , de leur laisser ou donner de l'argent pour ks
prières , et défend aux évéques de les molester en aucune manière
pour cela.
9. Quelques ordmaîres troublaient tout ordre et tout repos, en ré-
veillant les anciennes querelles sur les préséances, et en établissant de
nouveaux réglemens.
Le j)ontife décide que le ch. xm de la 25* session , qui a chargé les
évêques de terminer ces disputes , ne se rapporte qu'à celles qui do-
raient encore, et non à celles qui étaient décidées, et sur lesquefles i
défend de revenir.
10. Quelques évêques voulaient que les réguliers fussent exclosda
soin des âmes , et qu'elles ne fussent confiées qu'aux prêtres sécu-
liers.
Le pontife décide que les réguliers auront le droit d'avoir charge
d'âmes , selon les prescriptions du ch. xi de la sess. !z5"du concile.
11. Quelques ordinaires voulaient étendre aux messes et aux lep
laissés aux religieux , le quart qui leur revient pour les funérailles.
Le pontife décide que ce quart des funérailles dont parie le concile,
ch. xiii , s. 25, ne doit s'entendre que de la cire et aot.es dons,
que l'on a coutume de faire , en certaines localités , au moment oè
l'on enterre les corps; et seulement des monastères fondés avant qua-
rante ans, et où cette coutume subsistait
12. D'autres ordinaires prétendaient prélever ce quart sur tontes
les choses, omemens , Ihiges , etc., même sur les alimens que l'on
donnait aux religieux.
Le pontife exempte tous ces dons de toute contribution.
DOMINICAINS.
511
1S. Qndqnes eurés prétendaient avoir droit à tout ce qui était
bénévolement anx religieux en sas du droit de sépukure, mc-^
■pot d*empècher qu*on ne porte les corps cliez eux.
ht pontife défend d'exiger rien autre chose que le droit ordinaire
è future.
lA. Qndqnes ordinaires exigeaient des ordres mendions le décime
les némimires; d'autres en exigeaient le subside royai.
Le pontife décide que ni eux ni leurs biens quelconques ne doivent
de ces impôts, et qu'ils ne sont point compris dans le chap.
mde la 25* session da Concile.
15. Qodqaes ordhiaires voulaient empêcher ces rebgicux de de-
mander des anmônes pour leur subsistance, et s'ils les trouvaient por-
lattdn pain, menaçaient avec injure de le leur enlever; quelques
Mqaes et chaintres les forçaient à donner dîmes et prémisses de
kn hieiis.
Le pontife défend ces exactions et déclare qu'ils ne sont pas corn-
'pris dans le chap. Yiii, session 21* du Concile.
10. Qnelqaes évêques intentaient des procès aux religieux pour des
faates commises dans le cloître avant toute censure de leurs supérieurs;
Antres se permettaient d'entrer dans les maisons des religieuses et
èknr faire des procès, sans en avoir requis leurs supérieurs; quel-
fHs-Qns prétendaient avoir une autorité temporelle sur les religieu-
ff»; quelques autres citaient très-souvent les réguliers par devers eux,
caeyaient de les soumettre à leur juridiction, et s'emparaient de leurs
OQvens: d'autres les jetaient en prison, sans conuaisssance de cause,
tt agissaient des pieds et des mains pour les soumettre à leur jnridic-
tisa, an détriment des droits des provinciaux et dos généraux.
Le pontife leur défend de rien intenter contre les religieux, si ce
l'est dans le cas d'un scandale patent, et encore si ce n'est que les
flpériears avertis négligent de le faire ; déclare nul tout ce qui aura
WCait.
17. Quelques évoques défendaient aux prieurs et gardiens des coû-
tais de recevoir et régler les comptes avec les syndics de ces cou-
Tcns.
Le pontife leur défend de se mêler en aucune manière du gouver-
acment de ces ootiTens.
512
jh>\iiiM(:al\s.
18. Les évûqucs cnij)ùcLaieDi \vs |>ricurs ci les gaidiviU dp iitu'
[ les b-ùres qui avajczit recours à cu\, leur di'feadaieut de lenrinuuir
r des f^ocès, et exerçaienl sur eu\ le bras séculier.
Le ponlife pcnncl et ordonne de punir ces sortesde frères, uomI»-
f tant les (Ii'fenscs des évêques,
19. Quelques évêques oieltaieui sous leur inotectiun le» rvi^kitt
rdeuicurant hors de leurs couvcim, el les relouaient uuLjrii Icano-
r ))érietirs.
Le pontife blâme et défeud ces abus-
21). Quulc[ues Cvêqucs s'a|>iim|iriaient les biens des réîigîi-nxiBarti
IDrsdeleui- couvent, ou ne voulaient [us k's rendre i ceux qui Ri-
Iraieut dans leur ordre.
Le pontife blâme et défend ces abus.
2t. Quelques évêques cmpâcbaicnt les unions faites ou àliaircdB
bénéfices ce clési astiques, avec menaces et coujis dV-'onimunicaibB.
Le {xinlifc leur défend d'empèclier ces sortes d'atiiuiis.
22. Quelques éiéques ^Dulaieni fmi)êcber les réguliers de souBcr
leurs cloches les jours de féies, ou de célébrer des messes iKadut
qu'ils en célébraient cDi-mémcs.
Le pontife permet au\ frères de sonner leurs cloches, ctdc câdim
leurs messes, en quelque jour et en quelques heures que ce soit; M
en outre d'associer les corps des morts, et dcleseiisételir dans Inn
i'ijliscs , sans que la présence du pasteur soit nécessaire.
23. Quelques éiûqucs n'avaient pas rougi d'eagcr 3(leiii0 diittls,
pour accorder la permission de consiruire des maisons régulières.
Le pontife décide que la |}crmissiou c\igéc dans le ehap. tv, scaioD
25 du Concile, doit Cire donnée gratuitement, et qu'elle ne peuivIR
refusée sans cause légitime siguifiée aux supérieurs.
2^1. Quel<|ueS'Uns ne leur permettaient gias d'associer les corpade)
liions, ou d'exercer lus fonctions en commun avec le pasteur, k moiu
que la majeure partie du chapitre n'inicninl.
1* i>ontife défend aux ordinaires d'empOchcr tes régul'«rs d'as»-
cier les corps , ou de faire l'office qui se fait le jour ik la C*nc do
Seigneur, ou do prêcher ce jour à l'heure qu'ils voudroal.
25. D'antres voulaient enipéclier de faire les oflices des morts d»iis
les t'gliscs des réguliers, si ce n'est en leur présence ; ot
oœoncuxs. 5i3
fèchaient d'eatemr les idîgieaies et aatres peraonnes, à renterrcmcut
àqoelles le pasleor ne doit pas iotenrenir, avant qu'on n'eut payé
fKkpie cboee \ ceioi-d; on bien lorsqu'ils savaient qne quelqu'un
mit choisi la sépulture dans une église K-gnIière , ne penncttaiont
pût qo'cm l'y portât avant qu'on ne l'eut porté à l'église paroitôiale ,
n qu'on n'y ent céléiiré l'office.
Le pontife défend anx ordinaires de permettre aux pasteurs d'e\or-
fier les fonctions mortuaires dans les églises des frères sans leur |)er-
■isfiion ; on d'exiger d'eux aucun salaire pour les enicrremcus des
nlgieuses , ou d'autres personnes qui auront cboiM leur sépulture
daenx.
26. Enfin ils empêchaient de faire un testament saus la présence
ia pasteurs ; et si qndqne chose y avait été laissée aux réguliers,
k faisaient casser comme contraire au Concile.
Le pontife, attendu que la volonté de tout testateur doit être libre,
ikroge comme vicieuse la coutume qui s'était introduite depuis |k>u ,
k ne pouvoir tester sans la présence d'un prêtre.
27. Quant k la présence des h^uUers aux processions , le |)ontife
tfdde que le chap. xiil de la session 25 ne doit s'appliquer qu*aux
INoessions déjk existantes, ou à celles qui auraient pour objet la paix
k l'église, et les victoires contre les infidèles, et encore eu exceptant
ceux qui , dans les cdléges du couvent, ne doivent y vaquer qu'aux
fades et aux leçon&
SS. Le pontife appelle à lui tous les procès pendants entre les ordi-
■ires et les religieux, et leur enjoint le silence, sur les choses déci-
fto dans cette bulle '.
1567. Le même pontife, considérant que quelques ordinaires vou-
hient forcer les ordres mcndians à payer la contribution établie y^r
k Concile de Trente, pour créer dans chaque ville un séminaire de
dms, et cela parce qne, par un induit apostolique, ils peuvent posséder
fa biens immeuUes, -— le poutiié , dis-je, sachant que du revomi de
co biens résulte une grande utilité pour la république chrétienne ;
pnaqu'ils sont api^iqués à doter les maîtres et les docteurs ciui for-
Boitles novices, qui ensuite parleurs prédications, lours conseils, les
• £isi mêndiMuUimi^» t. u, pt 243.
TOXBL
33
5\k i>uAM.M^ift9w:
cou(e&>iuiii^ l'-'s fH'iti'es aident t't paûaeai h iroapeaa chrétko, «
surle que leiin^ uiaisou^ {Hituveut èue appdées sémàtkturct à meiikv
droit que celle» put out été établies par Tordiiiaire, — pease qs'il se-
rait iiyustequ à cause de cela iIsperdisseBl le nom de men&ML
En conséqueiice déclare que les qoatre ordres raendians « qaand
même ils possèdent des biens meubles et immeubles, doivent g^nb-
dant jouir du nom et de tous les privilèges des ordres mendiiBs, et
d^eiid à quelque autorité quecesoit de les mtrfester pourlepa^-oMBC
du subside des sémmaires, ou de décimes quelconques *.
1568. Le même pontife considérant que les dominicains étant k
premier ordre mendiant approuvé par le St-Si^e , il s'en suivait (pe
dans les processions et autres cérémonies publiques et privées, dans
la chapelle du pontife, dans les conciles et les congrégations, et dau
toutes les parties du monde chrétien ; il3 avaient la préséence sur
tous les autres ordres mendians, et venaient immédiatement après les
chanoines, les clercs séculiers et les anciens ordres religieux. Mais 3
arrivait que dans les villes où les autres ordres mendians avaient
établi des maisons avant les dominicains, ççux-là voulaient conserrer
leur prééminence connue plus ancien^ dans ces villes. — De là des
querelles, des procès, et i^ disputes scandaleuses. — Le pontife or-
donne de cesser tous ces. procès, prescrit à tout^les parties le sikooe;
— et cependant assigne la première place aux donunicains sur tons
les autres ordres mendians \
1570. Le même pon.life accorde: aux novices qui durant leur novi-
ciat tombent dans une maladie mortelle, le droit de faire ptofesm
avant la fin de ranAéc,, pourvu qu'ils aient r^^ requis, afin qu'ikne
soient pas privés djss grâces spirituelles atucbées à la profession é»
religieux '..
1571. Lo, même pontife dé&n4 aux frères d'oser des privit^de
la buUe cruciaia^ les oblige à. m choisir pour confesseurs que cett
qui auront été d(ss«Dé^ pî^* ]^\m ^upériew^, Qt accmle à ceux-ci
■ Romanus pontlfcx , t. u, p. 256.
• Divina, ibid., p. 285.
* Summif ibid., p. 336.
le» dmîtir de dispense accordés aox ttèqmtA sur ks- ckvcs dcus le
€JL Tl, SIS. 2/i du ooneSe de Trente *.
1571. Le même pontife défend à tonS' les régoUers» même mei^
iisns, liectears on gradués en théologie , d'entendre les confessions
é» séculiers, san» «foir été examinés et approuvés par rordinaire *.
1572. Grégoire XIII révoque tous^ les priril^es accordés aufli ré^
goliers par Pie V '.
1580. Le nême poniife, considérant qu'il n'y a ri«n qni porte plus
de trenUe dansTétat religieux que la recherche et la captation des
firears et des soffhiges des sé^iUers, lesquelles penrertissent Te^rit
des supérieurs , et les empêchent de rendre à chacun de ieurs infé-
rieurs, selon leur mérite, défend aux supérieurs d'accorder ancune
récompense , on d'infliger aucune pnnitien , à l'instigatioa dTaucune
personne séculière , étéque ou ocdésiasliqne , fûtrce même un oair-
1 583. Le même pontife r considérant qu'il s'était élevé de graves
débets, dégénérant en scandale sur la préséance des divers ordres et
confréries, décide qwe là où la oontwne accorde le pas à qnelqne
ordre , cet ordre soit nuôntenn dans ses droita ; et qpa'aUlèurs la pré-
sêaace appartienne à- l'ordre oh à la maison qui s'est établie le plnsan-
dennement snrle lieu même; reprochant d'aiHenrs, àtous^ ces débats
é indignes de personnes qui ont abandonné le siècle r «t servilews
d'un Dieu qui a mis Thumilité en tête de toutes les vertue'..
1592. Clément VIIS, regrettant de voir de» personnes^ qui ont re-
noncé au monde se disputer cependant sur le^ préséance» dana les
processions et actes publics , décide que, dan» la prDvkice d'Afagon,
kg Dominicains marehcs-ont avant tons les Mres m«tdiais< immé-
dbtement après les chanoines , clercs régulier», et les anden^onires
monastiques , ainsi qœ' cehi se pratique I Home^.
» /iamanif t. ii, p. 367.
» Romani , ibid. , p. 368.
» In lanlâ rcram, t. x , p. 156.
* Cum nihily t. ii , p. 472.
& ExpascU, ibid. p. 501.
0 inl§r catcra, t. m, p. 17*
516 OOMOaCAUiS,
i60&. Le même pontife, considérant qne les frèies du royaume da
Portogal et des Algarres se {baignent de ce qne les PP. hermittesde
saint Augustin portent un habit qui était teUement semblable an leur
qn'on les prenait les nns pour les antres, et qœ descanddenses ds-
pnles avaient en lien, décide qne les frères Prêcheurs auront la àufft
noire, et les frères Augnstins la tunique noire, et qu'ils ne pooroot
sortir qu'avec ces habits '.
1608. Paul y confirme les lettres de ses prédécesseurs, qui défes-
dent à tous les frères d'avoir recours à la recommandation d'une per-
sonne quelconque pour avoir un grade ou dignité dans l'onke, qie
ce soit un laïque, ecclésiastique, duc, roi ou empereur, sous pdae
d'excommunication *.
* 1625. Grégoire XY modère k leur égard la défense faite par PaalV,
de soutenir, en public ou en particulier, que la Yiei^ a été oonçae
avec le péché originel , et leur permet de traiter cette question ;fl0is
seulement entre eux , et non avec d'autres \
162A. Urbain YIII révoque les autorisations données de bâtir des
monastères sans la permission de l'évèque diocésain ^
1626. Le même pontife, considérant l'importance de consener in-
tactes les bibliothèques, défend à tout frère, quel que soit son grade,
de prendre ou de conserver, chez lui, les livres, cahiers, in-feLtii&-
primés ou manuscrits , ou de les laisser sortfr, sous peine d'exoaa-
mimication ^
1628. Le même pontife révoque toutes les permissions données «a
r^uliers d'entendre les confessions des personnes séculières sansFip-
probation de l'ordinaire ^.
1635. Le même pontife permet au général de supprimer les pedis
couvens qui ne peuvent entretenir un nombre suflbant de ïéiffea,
et de réunir leurs biens aux autres grands couvens 7.
* Ex injuncio, t. m, p. 172.
* /idmonemur, ibid. 256.
* Eximii, ibid. 479.
* Romanus ponlifex , l. it, p. 62.
* Cuun sicut^ ibid., p. 112.
° Cum sieutf ibid., p. 161.
' Cum ticui > t. T, p. 408.
I 1fi3ù. r.e mi'mp poniife.sitrKiilcinamlcilu procDrcuY-gfnéral.dé-
Htl aux fTi:re$ qui sont dans les Indes, d')iabîter hors des roureni
sons d(^ l'ordre , sans la permissîoD des supérieurs '.
■ 1635. Le même ponlife décide que les fières qui ont fait profet-
D dans les courens , non désignés pour servir de noTJciat , feroot
ne professiun nonvellc , mais sans avoir besoin de l'acceplatioa des
tires ayant totx '.
- 1635. Le mfme pontife renouvelle la défense faite à tous les frères
I poursuivre â la cour romaine aucune aiTaiie quelconque , ni
rectement ni iodirectement , sans la permission du procureur-gé^
M*.
1639. Le mSme ponlife fixe k vingt le ncnnbre àea maîtres de
Eo1(^e, avec place et voix, que l'on appelle communément dcce^-
fi, pour la province de Kome ',
(639. Le m(*me pontife décide que les prieurs de la prorince ro-
ine resteront en cliargc deux ans au lieu de quatre'.
* 1640, La mCme disposition est étendue aux prieurs de la province
B la Polt^c '.
1643. Le mCme ponlife décide, que les provinciaux, prieurset au-
s digpiiaires de l'ordre , devront exercer leur chaîne en réalité et
B eflei , durant tout le tems prescrit par les constitutions . de ma-
iêre que le tems oii par des circonstances indépendantes de leur
idontf, ils n'auront pu l'exercer, ne leur sera pas comptée
46^13. Le même ponlife expose d'abord, qu'une grande scission
rait en lieu dans l'ordre. Le chapitre général couvcxiué à GSnes avait
Ifiposé le général Nicolas Itodulplie, et â sa place deux factions avaient
mmé deux autres généraux; en conséquence le pontife suspend le
tnjanelim, t. y, p. 3C8.
if Jlitu, Ibid., p. 'm.
■ ''^Erponi noèii, ibtd., p, Î90.
/n hii, MA., 315.
Napet.ibXà., 315,
Ditmiai. ibid., p. 319.
Ex inramte»// , t.i.p. 301.
518 DOUHICAiro.
procès fak à fTKtks», anavle et caaie unîtes kidécinoiis et évoi|iie
faffiùre au âiége ipcwlofique, pnisanmle la dé|KintM, réitbiit Kioi-
las , impose silence am deux oonpétitean, coAfoqœ an chairilri
générai à Rome pour TaAnée iui?afite, lequel devra eiaminer k {iro-
eès do générai ; sedement ledit Nicolas demeurera su^iendu de su
fonctioiis jusqu*^ oeqa*iise seit excusé des exoès qp^'on loiriqirociie,
et en attendant, deux protecteurs cardinaux administreroot l'ordre*.
1663. Alexandre yn^eonridérant que dans ks proTuoes des Indes,
les frères étaient admis aux saints-ordres a?antrâge prescrit parleCoa-
cîie de Trente, sons prétexte de privilège accordé par le Saint-iSé9%à
cause de la pénurie des ouvriers; — Que les frères conversou laliinei«
ANilgré la défense faite par la règle de passer de Tétat de conven ï
celm dedercs, se taisaient passer pour ctavjs, devant les évèqpafK
qui ils se faisaient ordonner ; — pour nmédier à ce désordre, et
pourvoira «nç meilleure édiicatioa» — le pontife ordonne que par-
tout ils aient à remplir les obligations imposées par le Gonc0e *.
i663« Le mémeponiife oonfimeie réi^anentsuivaal :^— Dnssles
Indes, à cause de la distance des lieux , il était permis au défaii^ar
ile qoAiiiaier le pronncial, c'est-à-dire que Télection emportait b
confirmation. lUais le chapitre général» tenu à Rpme en 15â9f anit
r^é que les provinciaux pouvaient bien entrer en chai^ge dès kar
élection » mats étaient tenus de soumettre leur nomination au ffaûé-
rai , dans l'espace de deux ans« sous peine de perte de Temphû, et
d'être inlubile à en remplir un autre dans la suite. C'est ce que le pape
confirme '«
I66/1. Le même pontife approuve ^core le rég^enseot suivant:
Les paroisses des Indes américaines appelées doctrines Km vieûma
étaient desservies par les Dominicains; à chacun de ces districts prési-
dait un prieur, qui tous les deux ou trois ans était élu par les curés.
Or cette élection exigeait souvent que les curés •quittassent leurs pa-
' Ctim infrr, t. v, p. 394.
* Creilil(vr\ohis ,{.. vi, p, 1%
' Snrrn sftjirfi, ihid., p t9.S.
DoiinncAiNs.
519
WÈ ntae pltsieiirB mcHs, ce qui était très-oontriire à l'in*-
iHc et à 4a ooDÉmôtitédes fidèles, et prindpaienientans mourants.
tei€^ doaeque ces prieani seraient choisîs, non par les curés, mais
II» les provinciatix , sur les votes secrets de dooze des plus anciens
Ihèrafe un coiovent le plos important De plus, iss ne pooraît choisir
|iv prieurs que oeoz qm savaient bien Tidiome des fidèles; et ils
talent tenus de résider assidnement aa milieu de leurs paroissiens,
|ë manière qn*ils ne devaient assister au chapitre paroissial, s*il
éloigné de leur paroisse de plus de 3 lieues, sans avoir Ui un
ivure sachant la langue, qui pût les remplacer '.
1666. Le même pontife confirme les règlemcns suivans :
Qodqoes semences de division existaient dans la province teuloni-
l|ML On Tonlait des divisions, des séparations de maisons et de cou-
Le général défaodit à tous les frères de cette province de tenter
[Ircclement ou indirectement une semblable séparation. — Quelques
[lires de la Styrie, récemment incorporés à cette province « voulaient
are 8*en séparer et même la démembrer ; le pontife le leur défend \
1667. Clément IX ei^pose que la fol était malheureusement perse-
en Irlande. Le provincial des Dominicains était renfermé, les
missionnaires étaient ou dispersés ou mis dans les fers, les com-
intés en fuite. Or, pour venir à leur secours , il fallait établir des
et des collèges dans les autres royaumes catholiques, od les
[MfliaBnaires chassés trouvassent up asile et où les jeunes gens irlandais
formés aax controverses et aux études sacrées, pour y pouvoir
taplîr, sans dîscontinuation, la mission apostolique. Soutenu d*aîl-
jfen par le vœu et par la générosité des principales familles do ce
|m, le général avait donné au provincial le droit de former. Il Ma-
èii et ailleurs, un collège de sa nation, à reffetd*y préparer des mis-
nationaux pour l'Irlande; mais oA pourront aussi être reçus
|ll Anglais et les Ecossais. — <]es collèges, en quelque endrcùt qu'ils
slroés, seront réputés de la province d'Irlande, et ne pourront
Jtfendrt d'aucune autre, iiln*e8 4le txmtes les redevances et impôts
' MflitttnU's, ibid., loni. ri, p. 507.
• fn swffrrmo, Ibid-, p. 231.
520 noMi?îrr.Aiss.
auxrincis W aiilrps coiivpns nnsxt soumis. ~- I*s outres camim »
pourront rien «iger d'eux pourdroil d'hospiialîté, si ce ii'(« b cW-
bralion de la messe quotidienne. — ils pourront eus-tn^mes se lopi
dans les autres maisons réguli&res ou séculières. — l'riùres aux man
de les aider. — La mf me chose pour les religieuses. — Prières de re-
cevoir aussi les frères arméniens qui (eront en voyage on qui na-
dront ëtndier •.
1677. Innocent XI . r«nsidéraut que les maîtres et les autres pt-
dnës fiaient à cliarge â l'ordre, h cause des soins particuliers qui kur
étaient fournis ; i cause des dépenses qu'ils occasionnaient ï U
munaulé pour assister aux chapitres provJueiatix ; i cause des eieop-
lions du cliŒur cl autres prérogatives ; — ils étaient devenus tn|i
nnmlireux par la trop grande facilité et indulgence des générasi;
quelques-uns m{^me n'avaient pas rempli les prescriptions fixées pir
h constitution pour recevoir les grades ; — les gfuéranx avaicnliiwi
créé des somumfraires.... Le pontife ordonne de les examiner de noa-
veau devant un conseil de religieux graves, et ceux qui seront trontfa
j rempliss.nnt les conditions , jouiront seulement du titre jnsquli ce
B*%'il y ait des vacances du grade, — Il réïO([ue les faveurs (Texenip-
^on du chœur et autres données par les génëranx ■.
1678. Le même pontife, considérant que c'est un scandale pour let
'peuples de voir des religieux capables résider \i où leur zèle n'estfu
I pécessaire, tandis que les lieux où ils seraient néces.<iaires en mat 0-
1 pourvus, et que c'est aux supérieurs à placer les religieux lï où ib
.{wuvcnt être le plus utiles ; or i{u'ils ne pouvaient le faire à caoie ia
I conventualités ou assignation de couvent concédées par lo saint-si^ff
ou les supérieurs ; — permet aux supérieurs de distraire du couveW*
Lisbonne, où il y avait 25 religieux qtu se servaient de cette coatn-
I itoaliié pour vivre avec licence , inutiles au couvent , et pet» profW
jSU salut des âmes, de les transférer là où ils les croiront plus ntiltf'
1679. Le même pontife décide que les généraux, après lenrâ»'
' JVapfr.l.-nif.Qài.
' In lapremo, t. it, p. 3IB>
' iltiai pro. ihid., p. 330.
noMmicAr<!!i.
551
de descandio â l'égltsc pour y r-ire reconnus par les
mmi jurer devant le ehapilrc :
Iwener les iitaluts apostoliques en ce qui concerne la convo-
I ehaphre gémirai tou» les irais ans, laquelle convocaiion,
[ems et au lieu, sera fixée à la lin de chaque chapitre.
i le géo^l sera oblige de visiter tous les couveus qui snnt
Enrope ou au moins la plus grande partie et pas sculcnienl
MOI ; que cette visite soit Taite avec toute la modestie possi-
^ il sa suite, qui ne pourra être de plus de six personnes,
i sa nourriture et autres dépenses qui ne devront pas eict^er
os par jours ; que son séjoui" soit de peu de dorfe ; que le
général ne puisse le dispenser de cette visite pour quelque
! ce soit.
ni auï grades , qu'il soit lena de suivre la constitution de
X, Dilectofpios.
inse de supprimer ou changer tes actes et décrets Ciahlîs
lapitre génf-ral, lesquels devront être signfs du cardinal
■ et de quatre frères choisis par le chapitre , sous peine de
valables '.
je même pontife rappelle qu'Innocent \, en 16^5, avait élevé
' i Manille dans les îles Plûlippincs. confié aux frères prfl-
A l'on enseignait à 30 élèves séculiers la grammaire, la r\tk-
la logique, la philosophie, la théologie scolastique et la
Ide plus une académie, jusqu'il ce qu'il fût établi une uni-
ec droit de conférer les grades ; mais comme on n'ypouvait
B canons, les lois civiles et la médecine, si ce n'est en fesanl
s chaires par des pei-sonnes séculières, le pontife donne ce
Le m4>nie pontife casse une délibération d'un chapitre tenu
par laquelle les provinciaux renonçaient !i la place d'hon-
eur éuit due quand ils sortaient de charge, afin que ces ex-
I pussent tenir la maia â l'observance des choses qu'ils
i,p. il».
522 DÔHKl^CMKS.
avaient ordonnées , et qu'ils ne fussent pas eieposés aux insobei
des rebelles '.
Hs(\. Le mêBM pontife leur permet d'aroir dans lean maisoni et
élises plus d*ime ctocbe, avec droit de la sonner et faire sonner ste
leur ToKmté*.
1^85. Le même pontife accorde aux Dominicains le droit de pré-
séance sur les Franciscains mineurs de la province de Quito dans la
eérémonîes publiques , le droit de faire la procession le dimaBdie
dans l'octave de la Ffite-Dieu, dans la ville de Quito, et aux Frandi-
cains de la faire seulement dans leur couvent et leur église, le dimai-
che après l'octave ^
168S. Le même pontife est informé des faits suivanspar Jac Bivios,
procureur général de la province de Grenade, en Amérique. Gré-
goire XIII avait fondé une université dans le couvent du Saint-Rosaire,
dans le collège de Saint-Thomas et dans le collège sHpériear ponr la
laïques nobles de Santa-Fé, avec obligation d'y enseigner la doctnne
de saint Thomas ; mais les chapitres opposés aux thomistes refusaient
d'admettre les gradués aux bénéfices ; alors le pontife ne voulant ptt
que ce collège, qui est un vrai séminaire de lettres, devienne vacant,
et que les doctrines de saint Thomas périssent dans ces contrées,
déclare que ces collèges forment une Véritable université dont les
grades donnent droit à tous les bénéfices ^
1690. Alexandre VIII approuve les lettres du général qui suppri-
mait certains abus introduits dans la .province du Portugal. Ces abos
consistaient en ce que certains frères jouissaient des droits et prifi-
lèges de présentés ^ sans avoir droit à ce grade; quelques laïques
portaient l'habit des frères de l'ordre au lieu de celui des frères
scrvans ^
1695, Innocent XII érige deux nouvelles provinces sous les noms
de Saintc-Sabîne de Lombardie et de Saint-^larc de Rome, et deox
couveus , pour que les religieux y vivent sous Tobservance la plus
' Expcmnapcr^i. 3ii».p. 898.
> Ej'poni nohis, ibid., p. 45G.
' Kmanavil ,\h\i\. , p. 40"?.
* Erponi no'n's, ihid , \i\'i, . •■ .
^ Conimissf, t. xii, p. (». * •
DOMINICAINS. 523
cjgide de la règle, seloo les décrets du Cûncilc de Treate et du
pipe dément YUI '.
iSM. Le même pontite accorde aux étudians de la province de
iiHt-Marc, de pouvoir être examinés dans leur collège , oomme dans
imiversité, pour les grades de lecteur, par 5 examinateurs, le vi-
général ou le prieur, deux lecteurs de scholastique » un de
liéologie fligrale, ^ Fautre de phUosophie *.
1699. Le même pontife décide que dans la province de Saint-Jean-
tapiiste du Pérou, il faut observer strictement les constitutions qui
léfendent que le frère ou le parent au premier ou au deuxième degré.
le puisse succéder inunédiatement à FoflSce de provincial ou de
neur K
1701. Clément XI expose que le cardinal Jérôme Gasanate avait
kmné sa bibliothèque au couvent de la sainte Yierge-sous-Minervc .
i avait assigné des capitaux pour les pensions des bibliothécaires, des
irofesseurs du texte de saint Thomas , et de six théologiens , et pour
dièter lès livres qui devaient être soumis aux congrégations des
ardinadx, ou aux inquisiteurs des livres hérétiques , ou pour ceux
\aï devaient être soumis à la censure de l'index. Or, dans cette
lÀIIothèque il y avait beaucoup de livres que les saints canons et les
(ûisâlutlons apostoliques défendent de lire, lie pontife accorde la
ermfssion de les garder, mais séparément et sous dcf, pottr n'ôtro îus
né par eeiix qui en ont te droft^«
f70i/ Le même pontife confirme les dîspoâtîoos suivantes : les
èreê de la coAgrégatMn de Samt- Jacques de Venise, pour couper
»i]rt à toute ambition, à tout espoir de rétribution temporelle, et afin
i poutoir se livrer en entier à Tétode des lettres et à la prédication
I Terbe diviu, et se proposaat seulement la gloire de Dieu et l'utilité
m fidèles, avaient renoncé k tons leurs grades , privilèges et faveurs
avonneiles, de maître, de régent, do bachelier, de maître des études,
; prédicateur général, de manière qu'il n'y eut plus parmi eux au-
• Ad pasloralis, t. xif, p. 241.
' Exponi nobis, ibid., p. 273.
' Exponi nobis, ibid., p. 331.
♦ Cttm tient, Ibid. , p. 356.
524 noMmiCAîNS.
cnne prééminence, mais que tous prissent place après les snpérieun
par rang d'ancienneté de profession , n'admettant le titre d*aiicin
ojffice à moins qu'il ne fût rempli actuellement , et se contentaiit du
seul titre de religieux ; pareillement ils avaient renoncé an prifSège
d'enfoyer, de recevoir ou délire des lettres, à toute excase de suivre
le chœur ou d'exercer les fonctions de semainier , de manière qn'oi
observât une entière ^alité et uniformité en tontes dioses etpov
tous '.
1702. Le même pontife conGrme le décret par lequel il avait fté
statué que les frères de la congrégation de l'étroite observance de Siiiit-
Marc de la Cava, dans le royaume de Naples, bien qu'ils étudient diBS
les universités et qu'ils y prennent des grades, ces grades nepoorrait
leur senir de privilèges ; aussi ils devront être habillés et nourris
comme les autres religieux *.
1703. Le même pontife approuve un décret par lequd le génM
avait, sans en donner connaissance aux parties , choisi douze courais
dans l'Autriche, le Tyrol et la Styrie, et les avait ajoutés à la provinoe
de Hongrie *.
1706. Le même pontife défend que, sous aucun titre on pràeite,
on reçoive dans l'ordre aucun enfant illégitime, quand même ce serak
de père et mère libres, à cause des abus qui s'y étaient glissés *.
1713. Le même pontife décide que l'on suivra les contâmes éli-
blies dans tous les couvens des Indes occidentales, en ce qui conoene
les suffrages qui étaient portés par les couvens, sans avoir ^sardu
nombre des religieux qui y demeuraient encore ^
1715. Le même pontife confirme le décret du général qui aboil
toute alternative' pour l'élection du provincial dans la province de
Saint-Antoine de la Nouvelle-Grenade , c'est-à-dire que dans cbaqie
couvent on devait élire celui qni en serait jugé le plus digne , u»
' Expont nobis, t. xii , p. 369.
* AUaspro, ibid. , p. 383.
' Alias pro, ibid., p. 385.
• Exponi nobis, ibid. , p. 45r»,'
"^ Aiias pro paric'jhid., p. 53&.
DOIUMCAINS. 51)5
ifoir égud à ta filtatioa des couTens, et ordonne le silence sur toutes
les di^Miles qui s'étaient élevées à cette occasion '.
1724. Benoit XIII, sur la plainte formée par les frères ,de ce que
fKiqaes^iiiis abusant de la bulle unigenUus prétendaient que cette
Me avait condamné la doctrine de saint Augustin et de saint Tho-
■it, les raasDre sur leur doctrine, les loue de leur attachement h la
fatrine de saint Thomas , traite de calomnie contre eux et contre sa
Mfe les reproches qu'on leur fesait, les accusations intentées contre
Ion* opinion sor la grâce eflQcace par elle-même et ab inirinseco, sur
bgmUiite prédestination à la gloire, sans aucune prévision des mé-
qu*oa oiseignait dans leurs écoles , d'après saint Augustin et
TiHMBas ; défend , sons des peines sé?èrcs , de renouveler ces
I akMiiiiies, et les exiiorte à continuer l'étude de leur saiut docteur \
i725. Le même pontife confirme la coutume où était Tordre de
Un la procession du Saint-Rosaire, le premier dimanche du mois
Actohre, et d'entrer pour cela dans les limites des paroisses, sans la
fanmsskm de l'ordinaire ou du curé, et de la célébrer avec toute la
poupe possible >•
1726. Le même pontife se souvenant avec plaisir que c'est dans la
imince de Lombardie qu'il a été reçu dans sa jeunesse, et qu'il a fait
fiofesnon , remet sous la juridiction du prieur de cette province le
convent de Ste-Sabine de Rome, et quelques autres qui en avaient été
aDDStraits par Innocent XII , et ajoute les prescriptions suivantes :
Que ta Tie commune et ta rigueur de l'observ ance régulière y soient
MBtenoes, même à l'égard des supérieurs qui les visiteront; — que
h maison du noviciat y soit conservée , et que toutes les cellules y
floetîennent autant de novices ; — que les élèves de Ste-Sabine ne puis-
mt taire leurs études que dans les couvens de cette région; — que
les éCndes se continuent au moins pendant sept ans dans les couvens ,
annl qo'cm puisse faire passer les élèves à une autre étude ; — on de-
vra y liaire non-seulem^t les études matérielles, mais encore les /or-
mdlesj c'est-âiKiire y taire trois ans de théologie pour se préparer au
* Espami noéis, i. ui , p. 561 .
' DcmUsaspreces, t. viii, p. 478.
lnsupremo$ t. iiu# p. 154*
^8 l>0MIMCAl^s.
cheurs, elc, ëLC Les choses n'ayaDt pu s'arranger à l'aïuix
pontife évoque la cause h lui, impose silence aux parties, coallniK
les privilèges accordés, sépare de nouveau cette ^liso et son terriUm
f- de tout é\cchc, et les soumet imuiédiatemeni au siège aposloliqur
leur (lonue droit sur toutes les choses coniesiées, et en particulier sur
I h dépouille des clercs, qui consistait à avoir leur cotte, louibréviùR
et leur bonnet'.
1732. Clément \II couGrme les statuts diessés par Thomas Rippol,
L général de l'ordre, )>our la chaire cré^e dans l'université de ModèiK,
I pour enseigner la vraie doctrine de saint Auj^tin et de saiol Ibo-
I mas; n'éljre.pourprofesseur, que celui qui se distingue par desuuti
*' honnéti'S et par sa leniic adhésion à la doctrine de saint Tlioniat,
Que celte élcitiou ne se Casse que [mur lui tenis déterniinë, afio que
l'on puisse juger s'il remplit digneuieut sa place , et le rempiacer m
h conhrmer en conséquence, pour que les séculiers, amis de b duc-
Irine de saint Thomas , ne manquent pas de professeur. .— il ftnl
' qu'il ait professé au moins sis ans; qu'il ne puisse inlei-roinpre »
, leçons, dicter et expliquer, tenir ses conférences et ses couclnsioni,
tant jinbliques que privées, qu'avec la permission du supéneur, cl
I ^ur quelques jotirs seulement, suus peine d'être traité comme
Lipnpie religieux par le prieur '.
1733. le raC'me poulifc, poar montrer sa dévotion envers si
L-^liamas, sa bienveillance à l'égard de l'oidre, et parce que la sciei
L qui traite des choses divines et humaines est appuyée sur la parolede
[ JUeu écrilu et traditionnelle, et voulant exciter par quelque récoo-
I ipense les jeunes gens du siècle à l'étude de saint Thomas, acconlel
s ceux qui auront étudié pendant troisansla théologie, de rccctttt
'les grades de docteurs, de ])résentés, de licenciés et do bac]ttlicn>
\ OMume h l'académie romaine de la Sapience '.
1 7/i8. Benoît XIV, considérant l'exposé suivant : Clémenl .\I , rt
1700, avait approuvé un accord par lequel les frùres de la congréga-
tion de Saint-Marc de Rome avaient été mis en possession du cou"*
' CoHUi>lio*rt.t.x,p. 3GS.
* Ex/toHt Ha6,i. (, iiï, p. 321,
•r«rfoz)f/,arid.p.a8!i.
\
DOMINICAINS. 5il9
de Saiute-Marie-du-Ro6airc, sur le mont Marius, à condition qu'ils y
établiraient, avant six ans, six professeurs, qui y demeureraient, y
exerceraient les fonctions ecclésiastiques , et y formeraient un sémi-
naire de missionnaires, sous Tobéissance du Collége^de la propagation
de la foL Ces conditions , sous différentes raisons , n'avaient pu être
remplies; mais tontes choses étant prêtes pour cela, le pontife ap-
prouve donc les statuts suivans : — Ne pourront êfre choisis pour
élëyes de ce séminaire que des jeunes gens qui auront fait leurs études
de philosophie et de théologie , au moins de théologie morale , ayant
aa moins 25 ans, et non plus de 35, en bonne santé, choisis stu* tous
les couvens de la congrégation. — Ces élèves, après 10 jours de re-
traite, devront prêter le serment de ne point sortir du séminaire vo-
lontairement et sans cause légitime approuvée jKir les supérieurs ; en
second lieu , d*être prêts à aller, sans répugnance , en tous les lieux
qui leur seront désignés pour propager la foi catholique et convertû:
les infidèles.
Leurs études y devaient être continuées trois ans , et il devait y
avoir» par semaine, trois leçons de controverse, deux de morale, utiles
aux missions où ils étaient destinés, et après vêpres des conférences.
— Défense de s'absenter ; punition pour ceux qui seraient négligenset
qui n'écriraient pas leurs leçons. — Tous les six mois , des thèses de
controverse et de morale. — Obligation d'expliquer, tous les diman-
ches et fêtes, le catéchisme romain dans une église. — A la fin des
trob ans, être envoyé en mission '.
Tel est l'ensemble des différentes dispositions prises par les papes
i regard des Dominicains, nous en avons omis plusieurs, mais ce que
nous venons de citer peut faire juger des grands services qu'ils ont
rendus à la cause de l'Église. Voici maintenant im rapide tableau de
leur établissement en France.
Les Dominicains furent établis à Paris par le P. Matthieu, qui y fut
envoyé par Dominique en 1217. Un doyen de Saint-Quentin , régent
en théologie , nommé Jean , leur donna , dans la rue Saint-Jacques ,
une maison et un oratoire dédiés à saint Jacques ^ d'où leur vmt , en
^EteUsia, t. xvu , p. 267.
5S0 DOtttNÎCAINS.
France , le nom de Jacobins. Les bourgeois de Paris loi cédèreol
ensnite la place où ils s'assemblaient Pois saint Louis et Loois-k-
flmifi augmentèrent et embellirent cette première demeure des Domi-
nicuns. €*e$t là qu'ils eurent, dans la suite, la célèbre école dite je
Saint-Thomas, où les premières disputes eurent lieu en 1611, après
avoir lutté longtems contre TUniversité , qui , alors , comme aujov-
d*hui , prétendait atoir seule le droit d'enseigner les sciences et les
lettres, c'est-à-dire, en réalité, toutes les vérités aux hommes. Ce ne
furent pas, au reste, les seules luttes qu'ils eurent à soutenir. En 1303,
quand Philippe-le-Bel fit, contre le pape Boniface VIII , son fameox
appel au futur concile et au futur vrai pape, les Dominicains fureot
sommés de le signer, comme le clergé du royaume. Les frères de Pa-
ris, au nombre de 132, le signèrent, « afin, disent-ils, que parmi tant
« et de si hauts signataires , nous ne soyons pas remarqués comme
» une singularité, que nous ne paraissions pas nous regarder avec des
» yeux de complaisance, et aussi pour que nous n'encourions pas Tio-
I» dignation du roi. <• Les provinces de Toulouse et de Navarre «SBè-
rent aussi ; mais celle de Montpellier refusa ; pressés par ks offidetr
du roi , les frères répcmdirent « qu'ils ne pourraient le fére qveiv
» l'ordre de leur général , » et , sur ce refus , ils furent forcés dfKV^
tir du royaume dans l'espace de trois jours '.
Les Dominicains avaient en France six provinces :
1. Toulouse, 2e de Tordre, avec 24 couv. d^hom.
2. France, 3e — 34 — — IGderem.
3. Provence, He _ 22 — — 9 —
4. OcciUne, 32^ — 32 — — il —
5. Paris, 35' - 27 — — 2 —
6. Sl-Louis, 45« — 12 — — 3 —
7. D*aucaiie province 6 — — 3 —
157 44
Supprimés en 1790, comme tous les ordres religieux, les Donuii-
caius semblaient n'y devoir jamais revivre, quand un homme dévarét
comme Dominique, du désir de répandre la parole de l'Ëvangiie, Mi*
' Noël Alexaod., ffist. ecci, S«cul. xiv, dUsert. ^, t. tn , p. 4Î^.
DOMINICAINS.
531
Timpossibilité où est ic clergé séculier de faire les études pro-
pres \ former des prédicateurs capables d'attirer à eux tous ces es-
prits Hottans, irrésolus, non croyans encore, mais qui, dans leur
éCar de connaître, commencent à se tourner vers TEglise , a cru ne
ponroir mieux répondre au besoin des esprits , ne pouvoir mieux
Ékr et soulager Tactîon des évéques , qu*eu faisant revivre ie zèle
it la sdence des frères Prêcheurs primitifs. M. Fabbé Lacordaire
fest frit lui-même Dominicain , et a appelé h lui ceux qui se sen-
timent la vocation d*instruire leurs frères. Son œuvre compte en
tt moment quatorze frères qui font leur noviciat au couvent de
losoo, en Piémont, et trois frères qui habitent une maison qu'on
hv a donnée à Nancy ; lui-même fait entendre sa voix dans les prin-
dpdes irillcs de la France , et excite partout les vives sympathies de
h jeunesse actuelle. Puissc-t-il réussir dans ses évangéliques projets!
Les Dominicains forment encore un des principaux ordres de TEglise ;
k ont des missions en Chine et en Amérique ; à Rome, ils exercent
h charge de maures du Sacré' Palais, et, à ce titre, donnent seuls
riMtorisatîon d'imprimer les livres.
S nous recherchons les causes de leur décadence , nous les trouve-
nos, 1* dans la permission qu'ils eurent d'avoir des biens fonds et
ies rentes, d'où entrèrent dans l'ordre le relâchement, et surtout des
pocès sans nombre;
2* Dans leurs querelles sur les primautés, préséances et privilèges,
^ les mirent en rivalité avec le clergé séculier et les autres ordres ,
M grand scandale des populations; ces hommes, qui étaient prêts à
famer leur vie pour la foi du Christ, n'eurent pas la force de dépo-
ter on peu de vanité pour ie bien de l'Eglise ;
f Dms leurs disputes théologiques avec les Franciscains et autres
Mriogiens. Us ne prêchaient plus les infidèles et les pécheurs, mais ils
ApMIaient contre leurs frères, avec les Réaux et les Nominaux, sur le
degré précis d'eflBcacité de la grâce, sur mille subtilités pour lesquelles
kl papes furent obligés de leur imposer un silence qui ne fut pas tou-
jms observé. Dans leur admiration exclusive pour saint Thomas ,
fâafait été de leur ordre, ils re|)oussèrent tous les autres docteurs.
Qi ne waivûtKA fÊB que l'Eglise n'a jamais accordé à un seul docteur
l'aToir dit le dernier mot pour la défense des vérités révélées. L«
532 DOMLMCAIXS.
méthode de saint Thomas , complète pour son lems , ne peat égale-
ment convenir aux éix>qués où Terreur humaine a revêtu des formes
nouvelles. C*est ainsi qu'on peut, à bon droit, reprocher aux Oomim-
cains d*avoir continue , au milieu des écoles catholiques , Taiitorité
d*Aristote , substituée presque à celle des savans chrétiens. A force
de citer Aristote comme autorité^ ils firent presque oublier que, dos
les questions de doctrine, nos pères ne sont cités que comme ii-
moins ; cet oubli fit mépriser peu à i)eu aux fidèles la tradition, qui,
seule pourtant , a une valeur réelle dans les vérités qui , révélées par
le Christ , n*ont besoin , pour être crues , que de nous être présentées
par des témoins qui les ont conservées ûdèlement C'est de Tamonr de
ces méthodes et de ces doctrines particulières que uaqm'rent aussi ces
funestes rivalités qui divisèrem les missionnaires dans les pays inûdè-
les, et principalement en Chine, et qui , poussées jusqu'à la violence
et jusqu'au scandale, perdirent la religion en ce pays.
Et pourtant que ces paroles ne soient pas prises pour un blâme ab-
solu. Même dans ces défauts, c'était l'amour de la vérité qui condoisait
ces honmies dévoués. Souvenons-nous que c'est à eux, en grande par-
tie , que l'on doit la conservation de la foi et de la morale dans l'Eglise,
et surtout la conversion de peuples entiers. Sous Innocent lY, nous ks
voyons envoyés en Prusse, en Norvège, en Poméramie, en PdogiKt
en Ethiopie, dans l'Inde, au Soudan de Babylone, en Tartane, où ib
refusent de se proslenier trois fois devant le grand Khan , au suhaft
des Turcs. Les Dominicains ont trempé de leur sueur et de leur saag
toutes les parties du monde ; ils ont donné à la science saint Tbomai
d'Aquin, Albcrt-le-Grand , saint Vincent Ferrier, Jean Tauler, Si-
vonarole , Barthélémy de Las-Casas.
Ils ont fourni à l'Eglise k papes. Innocent V, Benoît XI, saint Pie Y,
et Benoit XIII , 60 cardinaux , 150 archevêques, plus de 800 éiê-
qucs , et un nombre très-grand de martjTS dans toutes les parties di
monde '.
• Voir le Pfdmafidei S. ordinis Pra dira forum fûescTÏpiOTe F. Pct. Malpto.
Antuerp.,i035; on trouvera de très curieux détails sur tous les Doimnictios
(|ui ont péri dans les conirées catholiques par la main des hérétiques.
ï)OM!!tirAINS. r>5o
Saint llominiqiic ava d al)or(l donnr à ses rcligioux Thabit de cha-
réguliers savoir : une soutane noire et un rochet; mais, en
1Î19, ce haoillement fut changé en celui cpi*ils portent aujourd'hui,
etqa consiste en une robe, un scapulairc et un capuce blancs pour
ilntériear de la maison , et une chape noire , avec un chaperon de
mâme couleur pour le dehors.
Tiers-ordre de saint Dominique. — On appelle ainsi une as-
sociation de personnes faisant profession de suivre d'une manière plus
parfaite les préceptes de l'Évangile. Fondé par saint Dominique sous
le titre de La milice du Christ^ il avait d'abord , principalement
pour but de défendre par les armes les personnes et les biens de l'É-
gibe contre les violences des Albigeois ; mais après la dispersion de ces
hérétiques , les associés s'appelèrent Xa^ frères de la pénitence.
Cette association vient encore de recommencer en France, Le
R. P. Lacordaire a reçu vingt-neuf associés, avocats, médecins,
peintres, sculpteurs, musiciens, artistes pour la plupart. Voici les
prescriptions qu'il leur a données, en modifiant un peu Tauciennc
i^ : Aucun changement dans la forme du costume , mais seulement
dans la couleur, qui sera noire , blanche ou grise pour les hommes, et
de coolenr sévère pour les femmes. — Une ceinture de cuir sous
leur vêtement. — Point d'omemens d'or ou des pierreries. — Après
iamort, on pourra se faire revêtir de la robe blanche , du manteau
ddn capuce noirs, que l'on aura fait bénir le jour de l'admission. —
Rfcitation tous les jours du petit office de saint Dominique et du Sal-
*^Regina. — Confession et communion une fois par mois. — Jeûne
^ vendredi de chaque mois. — Interdiction des théâtres sans motifs
'^Sitimes , tels que nécessité d'état , pour les musiciens , par exemple ;
"- du bal, proprement dit ; — des noces et festins signalés par fin-
tanpérance. — Réunion au domicile des confrères morts , pour y ré-
citer l'office en commun '.
DOMINICALES (lettres). Ces lettres qui sont les sept premières
de l'alphabet , furent introduites dans le calendrier par les premiers
chrétiens, à la place des lettres nundinales du calendrier romain ;
lies servent à marquer le jour du dimanche tout le long de l'année ,
* Voir La rrgle du tiers-ordre, chez Sagnier, libraire.
SS4 DONATION.
et de ta vient leur nom : dominieus dies , dimanrhff ou jour en
Seigneur. Si, par exemple , Tannée commence par un mardi, ce jovr
est désigné par A , durant toute Tannée ; mercredi i'ett par B, A
ainsi de suite jusqu'au dimanche , qui est désigné par F. Cette der^»
nière lettre qu'on nonmie dominicale, change donc chaque annfe, cl
rétrograde d'un rang, parceque Tannée a un jour de pTus que SI
semaines. On voit , en outre , que les années bissextiles ont deux
lettres dominicales.
DONATION. Nous avons vu au mot charte tous les diSêrcns
noms que Ton donnait aux pièces sur lesquelles on assurait \ qod-
qu'un une donation. Il n'est pas rare de voir ce don , domut
comme on l'appelait quelquefois , porter en titre le nom de cAortt
/ït dans le texte celui à*épitre, ou appelé tour à tour épiire et ch«ne»
Il est très difficile de décider lesquelles sont les plus ordinaires des
épitres ou des chartes de donation dans la plus haute antiquité * Os
distingua autrefois, mais très rarement*, la donation, de la cessifli;
car les donations furent toujours appelées cessions sous la premiètt
race de nos rois : mais , dans ces tems reculés , elles furent soaidt
distinguées des lettres de tradition , qui était l'investiture propi
des biens donnés. Les lettres de donation entre mari et femme «il
appelées , dans le moyen âge , epistolœ consiitutionis ou episiolM
adfaiimœ : on en dressait ordinairement deux d'une même tenetf'.
L'énumération des biens aumônes est très familière aux chaHi
de donation de la première et de la seconde race de nos rok OiT
annonçait souvent en détail, comme on a vu que cela se pratiqua
dans les bulles pancartes, les prés , les bois , les vignes, les maîmi^
les serfs, les terres; et Ton comprenait toutes leurs dépeDdaitfi
sous les mots appendices ou adjacens, cum omnibus appefididà
suis. Ces détails, qui se rencontrent dans les chartes un peu coni'^
râbles , et que les diplômes mérovingiens présentent continueUefflOrtf
soit que les biens aient été donnés , ou vendus , à des églises oi ^
des particuliers, se trouvent même S quoique plus rarement, i^^
• Baluze, t. n, col. 390.
'////>/., col. 42r., 571.
' Baluze, col. 478.
*Jnna(. Bcnâi., t. ii, p. 618. — Gol, ChriU. U vui, €0). 487.
DONATION.
535
i«tîMi ie confinutîMi. U n'appartenait qu*am princes , aui papes
ctan aeîgQeors sozerains, de faire de ces sortes de titres.
Il n'est pas hors de propos de remarquer que , dans les anciens
et chartes, les mots date, donare, eoncedere^ sont très SOU-
pris pour confirmare y reddere^ restUitere, et qne ce qui parait
tee nn don ■ n'était qu'une confirmation ou une investiture toujours
■éeeasaire à chaque mutation de possesseur.
Les fonds de terre que les églises possédèrent dès le milieu du
3* riècle , donnèrent lieu à un grand nombre de lettres et de
chines de donation en forme. Ce qui prouve que « du tems de
ie Jnlien l'Apostat, les particuliers donnaient par écrit des fonds
églises, c'est un fragment que nous donne Gonon\ d*un
de donation faite par une dame Lyonnaise à saint Domitien
à ses compagnons, moines du territoire de Lyon. Dans le
\T sècle • conmie on s'écartail déjà en France des formes légales
b rédaction des actes , le concile de Paris , de 615 , se crut
de statuer, par son 10*"* canon, que les donations des
[Mqoes et des clercs en faveur de l'église auraient leur effet indé-
imment des formalités. I^s donations commencèrent vers le
[11* siècle , au moins, à se faire, en {losant sur Fautel la charte par
Hlfllf on se dessaisissait de certains biens , comme si c'eût été des
faites à Dieu^ Cette pieuse coutume continua d'être
posément observée dans le 12*' siècle. Dés le précédent et dans
[hisnivans , les donations se faisaient dans un lieu public , en pré-
de témoins. Le consentement des petits en(ans intéressés ^
[Mt requis pour la validité des donations faites aux églises, et elles
bréttient regardées légales, qu'autant qu'elles étaient ratifiées par
|1i femme , les enfans » le père et les parens du donateur. Voici
canient se faisaient ces donations : le bienfaiteur se dessaisissait,
les mains de Tévêque diocésain de l'église , du bien qui faisait
* Des Tlniilerles, tifuerf, snr fa Âfotiv, tU Itrcla^. p. 10.
* De rois Palram OceideUf,, I. ni, p. 2 16.
^Histoire grnéal, de la Maison de France, t. m, p. 664; trois, édil. —
l^iud/. Bened, t. ▼, p. 35.
*/W. %. Ti^p.SO .
:>36 l)ROIT-(:A^o^.
rohjctdo son présent'; hvprélat en investissait Valise, et confirmait
la donation par une charte où II employait souvent les termes 4^0-
namus, concedimus^ comme aurait pu faire le véritable doDatear.
DROIT CANON , ou Droit Canonique, Collection de préccpt»
de rÉcriture-Saintc , des conciles , des décrets et constitutions des
Papes, des Seutimens des Pères de TÉglise, et de Tusage ap-
prouvé et reçu par la Tradition.
Le Droit Canonique est ainsi appelé du terme Canon, qui signi-
fie Règle , ou bien de ce qu*ii est composé en grande partie des
canons des apôtres, et de ceux des conciles.
On distingue deux sortes de Droit Canon écrit, les Saintes-Écri-
tures et les Canons. Les Saintes-Écritures sont celles qui renfer-
ment TAncien et le Nouveau Testament , et qui sont du nombre de
celles que le concile de Trente a reçues. Les Canons sont des rè^
tirées, ou des Conciles, ou des Décrets et Épîtres Décrétales des
Papes, ou du Sentiment des saints Pères , adopté dans les Livres do
Droit Canon. Les différentes collections qui entrent dans le corps
du Droit canonique , sont le Décrei de Gratien, les Déeréiaks de
Grégoire IX , le Sexte de Boniface VIII , les Clémentines , les Et-
trat^agantes de Jean XXII, et les Extravagantes communes, Oi
peut encore ajouter poifr les églises particulières les Concordais faits
par les gouvememens avec le Saint-Siège.
On voit par ce qui précède que le Droit Canon n'a d'antre lolo-
rité que celle que lui donnent les sources d'où il est tiré : on voit
en outre que, composé en grande partie de décisions émanées des
papes et des conciles , il est nécessairement variable , et peot
être changé par Tautorité qui l'a établi. D'où Ton doit conclure
combien se sont trompés quelques prêtres qui , dSins ces derniers
tems, ont tourné quelques-unes de ses décisions contre leurs pas-
teurs.
L'étude du Droit Canon est pourtant très utile pour connaître
l'histoire disciplinaire de l'église :] abandonnée trop longtems' en
France, elle commence ci y reprendre faveur. Il est à désirer qu'on
continue cette étude '.
' Il en existe un abrégé très commode et très liien fait par M. Tabbé U-
DCr ET DUCHÉ. jS?
M -Cet DUCHÉ. Du tcnis de Tcmpcreiir Prohus, en 276, los
inx de dÎTcrs corps de troupes étaient désignés sous le nom
àt ducs. Duces '. C'est l'origine des dues , qui furent quelque tc'ms
après gouTemeurs de provinces. Dès le règne de Dioclétien, ces
goaTOiieurs en prirent le titre; mais il n*était encore qu*usurpé. Il
defint pli» commun sous Constantin ; on , pour mieux dire , cette
dignité fut instituée par Constantin en 330 ' ; car ce n*€st qu*apr{*s
le tranqNHt du siège impérial à Constantinople , qu*on trouve les
aomsde ducs d'Isanrie, de Phènicie, de la Palestine, de l'Arabie, etc. ,
employés plus ordinairement. Ces titres, et les fonctions qui y
étaient attachées, n'étaient d'abord que des commissions ; ce qui le
proore, c'est que les enfans des gouverneurs n'héritaient pas de leur
dig;nité , et que les empereurs les déposaient quand ils voulaient '.
IL le Beau , cité plus haut , prétend au contraire que le titre de duc
était cdoi des commandans en chef, répartis sur les frontières, et
qn'ib étaient perpétuebf qu'afin de les attacher au département
dont h déiense leur était confiée, Constantin leur assigna, dans le
Eea même , des terres considérables , qu'ils possédaient en toute
franchise, avec droit de les faire passer à leurs héritiers militaires;
que ces terres s'appelaient Bénéfices , et que c'est , selon un grand
■ombre d'auteurs , le plus ancien modèle des fiefs. Il parait que le
titre de Duc tut môme, sous les enfans de Constantin, l'apanage des
proconsuls ou préteurs, qui n'étaient que des espèces de lieutenans
de police. L'invasion des barbares ne changea rien à ces titres. Au
0* siècle , les ducs étaient chargés du gouvernement des provinces ,
et les comtes de celui des villes. La coutume s'établit dès lors peu
h peu en France d'appeler ducs ceux qui gouvernaient plusieurs
diocèsïes, et comtes ceux qui n'en gouvernaient qu'un seul sous les
dncs.
La succession héréditaire des duchés est manifeste dès le 8' siècle
qimn, tnpérieor au séminaire de Soissons, sous le Hue àt Manunlr rompent
étum Jiiris Canonici. 4 vol in-13, à Paris, chez Mëquignon Juniur.
* Tiilem. ///>/. des Emp, t. m, p.|5U5.
* ///>/. du bas Empire^ 1. 1, p. 523.
' Ant. Maltheus , de Nt^iiii, part, i, cap. 5.
S3S DUC ET DucnL
dans la personne d'Eudea. dac d'Aquitaine ; nouds ga n*^ qna «ms
les derniers rois de la seconde race , qu'elle se réalisa par oaarp-
lion. Après le commencement du 10* ^ècle, les ducs et les comtes
convertirent en principauté les lieux et les villes où ils comsHa*
daient avant par commission; et dès lors ils syoutèrent à leur nom
celui de leurs duchés ou de leurs comtés.
Les duchés furent héréditaires en France jusqu'en 1566 , qae
Charles IX ordonna qu'ils seraient réversibles à la couronne an dé-
faut de mâles.
Jusqu'au tenas de ce prince, les érections des duchés ne s'étaient
faites qu'en faveur des princes du sang. Les premières lettres pa-
tentes d'érection en duché pairie furent données en faveur de Jeaa,
comte de Bretagne, en 1297, pour remplacer la pairie de Cham*
pagne, réunie à la couronne par le mariage de Philippe le Bel avec
Jeanne de Navarre en 1286. Depuis cette époque, il y a eu plosienn
érections de cette espèce ; mais c'était toiqours eu (aveur des pria*
ces ou souverains , ou du sang royal Ce n'est que sous Charles IX,
que Ton a commencé à ériger par hrcvet les terres de qudquei
seigneurs particuliers en duchés-pairies. Le plus ancien et par coo-
séquent le premier duché-pairie de cette dernière sorte est cdoi
d'Usez, érigé en 1572.
Le premier prélat français qui ait pris le titre de duc est Robert
de Courtenay, qui monta sur le siège de Reims en 1299 '.
Le roi Edouard III fut le premier qui établit U dignité de doc
en Angleterre, au 16*" siècle : il créa son fUs Edouard duc de €or-
nouaiUe.
Les chartes où il est fait mention de duchés possédés en propre et
par forme d'héritage, doivent passer pour fausses, si eUes sont anté*
rieures à Charles le Simple en France, et à Henri l'Oiseleur ei
Allemagne : il en faut excepter » eu France , Ëudejs, duc d'Aqui-
taine.
* Hist, Génr'aL dr la Maison de France, l u, p. ïQ.
D ET SIS ABltYUTIOMS.
SS»
EXPLICATION
Des jihréviatiom commençant par la lettre D que fon trouve
sur lût monumens et les moHUscrits.
Bl ^ Deus, Del, Domimu, decus, di-
ms, de? oiuf, dicatii, diebus , deci-
nos» deeuria, decario, domus, domi-
aeda, àomm, dalum, decretnin,
qoÎDgfSiiti.
Tij~~Est mh quelquefois pour T; it est
ajouté quelque/bfs d la fin des art'
riens mois latins.
A. — QBartimi.
D. A. — Dm» AogiistiHydignitas ami-
fomiD, dnlcis anima.
DA.— Dona.
D. A. — De «rario.
D. A. M. S. AV. — Dearibusmaièsen-
aaïuBt sugores.
D. AUG. — Deo Angasto. DWo Au-
insio.
D. B. — Dech» Bnilas.
D. B. C. — De benè consulentfbu.^ ou
de bonorommuni.
D. fi. DD. — De bonis diierunr, ou
dedeniDt.
D. B. 1. — Dils benè juTantibu9, de
bono judicio.
D. B. IN. — De bonis incertis
D. B. MB. — De benè merentibus.
D. B. N. — De bonis nostrîs, de benè
notatis.
D. B. QVESQVAS, — Dulrîs benè
qnfescas.
D. B. S. F. — De boni» suis fecit.
D. B. V. — De bonis virginis.
D. C. — Dies conceptims.
D. C A- — DiYUS Cipsar Auguslus.
D. C. C/ES. — Divus Caius Osar.
D. C D. C.ID. E. — DlebnsOpsarls
dirtatoris causa dicata est.
D. C. N. N. B. D. — De Cansare ncmo
non benè dieal.
D.C. D. P. —Dies cum dedil publiée.
D. C. S. — De consulum sententiA, ou
de consulis, ou consilii sententià.
DCT.— Deiraclum.
D.D.Deo dicavit»dotisdaUo,Deas de-
dit. Dits dantibus.dono dédit, dedica-
Yit,damnunidedit,diesdedit«danda<
dedicavenint.
D.DD. — Dono dederunt.
D. D. D. — Datus decreto decurionum*
ou dono dédit, dicavit.
D. D. D. A. A. A. — Dedicàront, de-
derunt dono, auro, ar^ento, a»re.
I). n. n. D. — Dignum Deo donum
dicavit.
DD. E. H. L. lO.LlR. DN. MAR. PV.
ET. Ll. P. — Dcdicalus esthic locos
lovi liberatori, deinde Marti pupna-
tori et IJbcro palrî.
DD. IMM. S. — Diîs imniortalibus
sacnini.
D. D. !.. M. — Dono dédit libero mu-
ncra.
DD. M. V.— Dies mali vencnint.
D. D. N. M. P. — Darc de nutu nïihl
parât .
DD. N?f.— -Doniini nostrî.
DDPP. — Dcpositi.
D. D. Q. — Dédit, dona\it«iue.
D. D. y. (). H. L. S. E. V. — Diis,
dcabusifue omnibus hune lorum sa-
crum esse voluerunt.
D. DQ. S. — Diis deabiisquc sacnun.
A. £• Ar!y.:j lr;,%, Pupuli rogatu.
DEC. Xlil. Aie;. Xll. POP. XI. -
Decurionibus denariis trederîm , au-
gustalibusduodccim , populo>indecini.
AHMAPX. ES. VnATO T. -
Ay.(iapx^>^^« i^Q'jffia;, Tribunilià po-
testate, consul tertio.
5^i0
n ET SES ABRÉVIA'nONS.
DET. — Ooiraftiim,
I). F. — Dolent Tccit. Decii filius.
D. G. — Dédit gratis.
DI. — Changé en Z; Zabolus/^ourDia-
bolujï.
DICT. — DicUlor.
DIEB. - DIcbus.
DIG. M.— Dignus meniorià.
AL KYP. X — Aiô;x'jpîou 2apài7i^c;
lovis (joniini Serapidif.
DIL.— Dilectus.
D. I. L. IV. A.— Deisto lapide înve-
nies aurum.
D.IN.M.S. —Diisinferismalè sacrum.
D. I. P. — Dormit in pace.
D. IPS. — De ipsis.
D. L. — Donavit locum, dono Icgavit,
dédit legem, de loco.
DL. — Delego.
D. L. D. P. — Diis locum dédit publiée.
D. L. S.— Diis laribus sacrum.
D. M. — Diis Manibus, doraus moriis,
Divus,maiimus, Diis maiimis.dolum
malum, donavit monumentum.
D. M. i£. — Deo magno sterno.
D. M. B. F. — Diis Manibus beneme-
rentibusfecit.
D. M. FY . G. — Dolo malo, fraudisve
causa.
DMI333. — Quingenta et quinqua-
ginta millia.
D. M. L. — De raalè loquentibus.
D. M. M. — Diis Manibus Msvîorum.
D. M. S. — Divis Manibus sacrum,
donniunt mortui securi.
D. M. S. G. P. Dies malus sequitur,
cras pejus.
D. M. S.C.S.RPP.T. DEINV.CR.—
Dies malus sequitur, cras si ruperis
tonitrua deinvenies carbones.
D. N. — Dominus noster, usité sur
1rs médailles, seulement depuis Do-
mitien, tout au plus sous les succès-
seurs de Sévère, Jamais sur les mé-
dailles des Francs.
D. N. — Dominus.
D. N. G. — Diutiùs non gaudebis.
D. N. MQ. SQ. — Dévolus numini»
majestalique, statique.
DNN. — Domini.
D. N. P. F. S. — De numcratâ pecuniâ
faciès sacrum.
D. O. — Deo optimo. Diis omnibus.
D. O. iE. — Deo optimo œterno.
DOL. — Dulcissimns.
D. O. M. — Deo optimo, maiinio.
DOMS.GOS.XllI.LVD.SiEC. F.C.—
Dominus consul XIll ludos sxcula-
res faciondos curavit.
DOT. — Dotcm.
DOT. R. — Dotera recupcravit.
DO. TRA. ou TRIN.DivoTrajano.
DO. VAL. — Divo Valeriano.
D. P. — Divus pius, Diis penatibus,
dotis promissio, dotcm petite dcvota
persona.
D. PEC. R. — Dcpecuniis repclundis.
D. P. F. — Denuntiandi potestaleni
fecit.
D. PF. — De praefecto.
DPO. Depositio.
D. p. OGG. — De parle orcidentali.
D. P. ORT. — De parte oricntis.
D. PP. — Deo perpeluo.
D. PS. — De principibus.
DPS. — Discipulus.
D. P. S. D. L. D. P. — Doo posuU
sibi Diis locum dédit publicè.
D. Q.— Diis quirinalibus ou Diisque.
D. Q. R. — Dequare.
D. Q. S. — De que suprà, ou die, quo
snprà.
D. R. — Drusus.
D. RM.— De Romanis.
DR. P. — Dare promitlit.
D. RP. — DerepublicA.
D ET S£S ABRÉVIATIONS.
SU\
D. RS. — Dercgibos.
DS. — Deus. Diis.
D.S. — DitOMlo.
D. SP. — De npiralibiu.
A. S. C. — AiR^;. Ropulus senatûs
coofalto.
Dl S. P. O. — De mk pecanià obiit.
D.$P.SbP. » Desapientià ma perfecit.
D. SVP. P. ~De supinâ pila.
DT. — Dominât, durai.
D. TB. — De IribulNis.
D. T. G. Q. S. — De tao genio qiiod
sentif.
D. TRIB. TL. S. — De Iribuoali tiilit
fenteDUam.
D. T. S. P. — Dieni terUum, seu pe-
rindinum.
DUC. DUC — Ducoin ductor, duc-
torviB diiclor.
DV. — Devotus, doDum voluDUriumy
duploi rictoria.
D. V. — Dévolus vir, Dii» volenlibus,
dévolus vesle, dies quinlus.
D.V. BB.— DUectaïuvinunibibebanl.
1). Vllll. — l)if bus novem.
DV. I. S. — Dévolus isloruiiiservalor.
DVL. vel DOL. vel DVLCISS. —
Dulcissîmus.
DVLI^IS. — Dulcûcsîmus.
D. V. M. T. — Dolo, vel tnalo luo.
D. VS. — Deaï virginis, de virlulibuf ,
dcverbis.
DVS— Dévolus.
A. XXI. Quarluni vicesix prima
(iribulum).
^•«aa«<
5&2 t stxmQUËS.
OiigiM et dUTérentes espècci tfE.
Comme uous l'avons fait pour les lettres précédentes, nous iDw
examiner jusqu'à quel point il est probable que VE oa la 5* lettn»
Biitique , tire son origine des écritures hiéroglyphiques , c'est-MSil
du chinois et de l'égyptien.
Origine chinoise et égyptienne de i*Ë sémitique.
Le nombre 5, ou la 5* lettre, exprimé en sémitique et en grec fK
un £ , ou par la 5» lettre de l'alphabet , comprend chez les ChiMil
de 7 à 9 heures du matin de nos lieures , et est représenté par le ca-
ractère •^> {fig. 1 planche 16), et par les variantes 3, 3, 4 et 5.
11 se prononce cJnn en Chine, sin au Japon , thîn en Cochiochise,
jin en Turquestan; il signifie heure, jour, année, une partie du cid
qui est sans étoiles.
Cette 5* heure était celle du déjeuner , celle où V homme prenait
sa première nourriture de la journée, où il puisait la /orcf elle
courage nécessaires pour continuer ses travaux.
Aussi trouvons-nous les images de Bouche dans les fig. antiques et
hiéroglyphiques 6, 10, 11, 12 et 13; celles de table, de trépied, et
vase, dans lesyfg. H, 15, 16, 17, 20, et 21 , et celles d'une planie
potagère dans la forme 17. Plusieurs autres de ces figures ont sw
doute rapport à des usines qui nous sont inconnus. La 5* lettre, oi
VE, avait donc rapport au déjeuner, de même que la 8% ou l'H, mv-
qiiait l'heure du dtner, ce qui explique les rapports nombreux etaiû-
versels de ces deux lettres.
La 5* lettre en hébreu et dans les langues sémitiques est le n, ^
qui marque aussi la 5^ heure. Son nom est Nn Ej^ et signifie : voicit
voilà , ca-donc, courage , ce qui se rapproche de l'idée àt force fi
d* encouragement que nous trouvons dans la figure chinoise.
Quant à la formcy il suffit de jeter les yeux sur la planche 16 que
^^
1
1 ^
J;fc
i
Il y
■4 uï .^'
« id V
■S b 1/
ai i.
1
i
î
ï
S
1
-S
J '<^
4 ^-"-1
1 ;|"^l
i ilig-'^ lia
nfe:
iC
'bf\
.;^
lEX
tm
^^'1^
e
4^i^l
^;i<
r
^i^M
s^ ^ —
\SLt
^H^l
l\^
ton
=^nH
^bé
ll|#2
4 -J^l
' "lîlio
(lé;
UiJ UL|W|
jki^kl
iig. lîia
.llfâfld^l^}^
^L
E MAJUSCULES. 543
nous empruntons à un ouvrage de M. de Paravey ',et sur les formes
des 35 alphabets sémitiques que nous donnons dans notre planche
17, pour saisir les nombreuses analogies qu'il y a entre les signes
hiéro^yphiques antiques des Chinois, et les anciens alphabets sémiti^
qnes et orientaux.
DansTég^ptien, pour figurer l'E, nous trouvons en écriture hiero-
glxphique les formes 1 , 2 , 3 , /i , H , 19 , des plantes , telles que
roseau, fleurs, arbre, tiges de pap^yrns, et de plus, fig. 2 , un bras^
symbole de la force, fig, 20 un homme portant un vase , fig, 21 un
homme ponant des feuilles. Quant à l'écriture démotique nous avons
Ifsfg. 23 et 24 qui sont identiquement semblables à l'hébreu «.
£n outre, dans la langue hébraïque^ le n au commencement des
"mots indique le pissif, V impératif , le verbe réfléchi, l'article ^e-
I monstratif, V interrogatif , la négation \ à la fin des mots il désigne
\t féminin. Il y aurait à examiner si alors cette lettre ne fait pas la
fooction de la clef /<?m 7/1 <^ dans les langues chinoises et égyptiennes ;
mais nous ne faisons qu'indiquer ici ce point de vue.
E des alphabets des langues sémitiques^ d'après la dlvison du laêltau ethno*
graphique de Balbi {Plunche 17).
I. LANGUE hébraïque, divisée,
1* En hébreu ancien ou hébreu pur^ lequel compreud :
Le P' alphabet, le samaritain ^
Le II* id, publié par Edouard Bernard.
Le IIP par VEncj^clopédie,
Le lY*, celui des médailles, donné par M. l^Iiomiet.
Le Y*, publié par Duret.
Le YP, l'alphabet d'Abraham.
• S fiai sur C origine unique el hiéroglypkiqae des chiffres el des (ellrrs.
planche n** m. Paris, TreuUel et ff^artz.
* Voir la grammaire de ChampoilioD, et Talphabei qui se trouve dans 1^4 na-
i^c grammaticale raisonnée de Salvolini, n»* 4, 5» 17, 18, 33, 33, S4, '15, 36,
57, 32, 33. 34, 35, 36, 43, 43, 48, 333, 3)7, 338.
s Nous ne croyons pas devoir répéter ici quels sont les ouvrages ou les au-
qai nous ont fourni ces divers alphabets; ceux qui voudront les con*
IMttfyM ttMOOiràte k»iige51 où nous avons traite des A.
Slxlx £ MAJUSCULES.
Le Vir, Talphabet de Salomon.
Le VHP, d' Apollonius de Thyanc,
2** Eu chaldcen on hébreu carrée lequel couipreud :
Le I\% celui qui est usité aujoui'd'iiui dans les livres impiimc
Le X", ôÀi judaïque.
Le XI*, usité en Perse et en Médie.
Le XII*, usité en Babylonie.
3° En Lébreu rahbinique , lequel comprend :
Le XIII®, le chaldeen cursij.
Une deuxième division de la langue hébraïque comprend le phtnicie
qui est écrit avec les trois alphabets suivans :
Le XIV*, diaprés Edouard Bernard.
Le XV*, d'après M. Klaproih.
Le XVP, d'après V Encyclopédie.
Lue troisième division comprend la langue punique , karchédoniqi
ou carthaginoise , laquelle était écrite avec
Le XVIP, d'après Hamaker.
Le XVIIP, dit Zeugitain.
Le X1X% dit Mélitain.
Le XX' n'a point encore de E.
IL La langue SYRIAQUE ou ARAMÉENNE, laquelle comprend :
LeXXP, VEstranghelo.
Le XXIP, le Nestorien.
Le XXIIP, le Syriaque ordinaire^ dit aussi Maronite.
Le XXIV*, le Syrien des chrétiens de saint Thomas.
Le XXV*, le Palmyrénien.
Le XX VP, le Sàbéen Mendaïte ou Mendéen.
Le XXVII* et XXVIIP, dits Maronites.
Le XXIX*, le Syriaque majuscule et cursif.
III. La langue MÉDIQUE, laquelle était écrite avec
Le XXX% le Pehlviy lequel est dérivé ,
Du XXXP, le Zend.
IV. La langue ARABIQUE, laquelle est écrite avec
Le XXXIP, dit YJrabe littéral , et
Le XXXIIP, dit le Couphique.
V. La langue ABYSSINIQUE ou ÉTHIOPIQUE; laquelle comprend
I
I
I. E DE TOrs LLS AIJHABETS srâl'HQfKS.
zii-^^ T^ïi^aV ^^j'^'i'Cy ^Ac'îl
r ~ XI a xm xn- n- riz, ^ jrô rue
Cô M fcf w > 3 a ^ 3 "^ >7_^ y:^j2Ji J
ft.u'e^Ë - -
[. WOltKUTlOfJ ETAGF.S HES UffTEBEIiTS B .
E CAPITAL lATlK 1
/.«!»» 4 i~ /= rfi ^-^r/r^'j /3 ij El^^ji* » r E Erfi-iff t
«eo a e a-'a g gçiaTK te ■
.TU* DKS HKSfSCmTS,
â îe ttaaasee h a a'ae: eœ9-,Œ« e j-=Mreie«
o ge-eess'feiee se© aa aee-aeses^ae
^IbjjuDjt tomcl.p^r :it;i.
L MAJLSCCLE.
Ghee: ancien; 1° le Tigre ou Ohee: moderne j
' Alimitriifuc, lesquelles langues sYcriveot toutes avec
le XXXIV, alpbabet. V.4brssiHi,iue, Ethwpique, Gheet.
nfin tient le Copte, que Baibi ue fait pas entrer datis les laaguus
iliques, mais qui cepeiiUaiii doit y Irouver place , et qui est écrit
LeXXXV alphaUl. le Copte.
Formation et ilgcdeidiirércnaË {flanche 17, n, II'.
,'£ fut quelque fois arrondie, et quelque fois quan-é £■ L'G
J (/'g 1} se viiil clieî les Grecs plus de 800 ans aiani J.-C. dans
uscriptions; car un ue connaît point de manuscrits grecs où il soit
rré E. I.*s Tables E'iguhiiies en nionlreut de mâme forme; ce
prouve son antiquité. It ne fut admis sur les médailles latines
)u 3' siècle. Il est ordinaire dans les manuscrits en lettres oncia-
[les U' et y siËcles , |)our ne rien dire de quelques autre» qu'un
rralt faire remonter plus haut.
E niijujcule [Pluuc. 17, n. II].
-V rond cii forme de notre E majuscule cursif (/(«. 2). oti
ipDsé de deux c (/ig 3), est remarquable dans les inscriptions des
■t 3" siècles '.
.'e rond fermé (fig. û) est d'une antiquité bien constatée • et qui
[>eut être postérieure au 5' siAclc. On le vtHl de plus dans le ma-
aii 255 de St.-(i«main-des-Piés. qui est du 7' siècle. Cet c tut
uis appelé goibii/ne , parce qu'il fut d'un usage ordinaire dans
e écriture vulgaire au 1 3" siècle , et qu'au suivant on n'en voyait
sqoe point d'anlrcs. si ce n'est sur des monnaies; encore celte
Bption n'arriva-l-elle que rarement, lîn Espagne, an 7* siècle, il se
: par la traverse avec le caracttrc suivant.
,'e droit fut diversement Iiguré. Lorsqu'au lieu des trois lignes
jzontales ou ne voit que trois points accolés à la perpendiculaire
, 'b], ou que ks trois ligues horizontales traversent !a bastc au-
t A gauche qu'à droite {Jig. 6) , c'est un signe antérieur au 9* sié-
, dans lequel ils ont cessé : ils sont communs aux manuscrits en
^nl'qailé eipliqaee. t. ut, part 3, pi. I3S.
Palaopai-k. p. \',V. — .iMiquite irpli./., I. lit, part. 3, pi. 136. "
TOUl L 35 < I'
capiulcs, jniùrieurB au (>' s'ikcW, Les maituM'Tiu du 13* ibondruitu
e (le \3jig- 7> dont les fttnnes vaiieiU sans cmn, quoique CH<lvr-
nifi's tratls y doinùienl. En hspagoi^, daiislegiusci-iptiuuda7*Rrclc,
la ha»l£ uirpassaii la ligu« horizoDiuie stipfrii'jiru.
« OHliUKuIe liiin ( Pl.int. 17, p. H).
L'tf rainuscule [fîg. 8) se forme de \'e rond onciai : il peut bia
remonter jusqu'au tems de la réputtlique romam«. Quasd tl se nn-
contre fréquemmenl daae des nuiuucrits loialemeiu écrits en Vssa
\ otKJalet, c'est une preuve iti l'antiqutir la pjiis reculé''.
Il faut distinguer trois cbuse» datw It mbiuficule : le tour. Il Itk
I 4 la traverse. Lç tour presque en demi-cercle fome le cor^isouli
L-4os de \'e. La téie e«t l'arc Éle>é au-des&us de la traierse ; dis (wd
7 ptu â pcti sa rondeur exaac, ci tend a former une o^nt, M atai.
4ès le 13* ÛècLe . un lugle rceiilicne. La traverse eut cvasèt II Cantt
i)£ l'iu'C â-àetsat, qutuqiK qucLjuufois elle en soit d^aclife.
Le pelii e minuscule tout Nimpic, on avec une pointe légère ^k
liait ordinairement avec la lfui« sohaaie, prit cours . en France n
ajjlcurii, au 9' siècle, daaslevdi^oioea, et sttrtouidaDsU (wBialfiii
r 4>l<'s dipiunuUipictk 11 parut de plut en plus commua , quoiqu'inr
V quelques mélan^'H des aucieunrs figures de l'c cursif. Au 11' sicfk,
[ tgi fleures (Icvinrent fort rare», ni ce n'est daus récriture lllaDgi^
1 DÛ cllei lombùreut «ussi bientôt. On n'en voit presque plus açrH b
r milieu du nukoe nècle ; mais en Espigae elkB dominaient «on
H» 12'.
Quand CCI e minuscule (fg. 8] eH bm irrondj, ei que sa uattnr
^riîoiilale ne d<^passc point sa lâle , c'est la marque . du» ui nu-
i' itDscrit, d'une antiquité supérieure »ii 8' ûtkle. Lorsque cciM in-
\ verse est proloiig^'c en iviinie un p^u relevée par le bout, elle iodlvi*
D tcms auiérjeur au IQ'. Elle deviencobliqueaus 10' et ll'iiiik.
'f wgulcube vers le 12' et tout-i-bît tortue dans 11** dernien
' BDQl le règne du baï gothique.
;>èï l2/i0, DU trouve en France àts e {fig. 9) d'un ^laà iiu|i
i;)i Ap|;lct£rrectcD Écouc, au Id* siècle. Au lu', on eu tilde looM
les façons, dont on ne sent pas bien les rapports.
Il en est de même de ces trois faussefl parallèles (/g. 10), repré-
bentatives 4» r< entier, qui e'etl cependant MUiena JHsqn'i ooi\«ws
dans kl bulles des pape».
£ CtlRSIt'.
t canif (/VoBB. IT, B. 11).
LV CMrsif b'mI montré sous différâmes (igures , sartotit ii cause àc.
SCS liaismu wec leslt^trcs v»«iDPs, D.instesécrilures romains, mr-
ro-in.itnneset nirolnte , il a un^ (ri-s gi-atxte rteseinbbncc avecle
c eu r!iif. ei tient beaucoupde notre graïKl E tarai {fi^. 2), itoii qu'Hi
siiii plus torin^m , oa que sa tête soit boucicc , ou relevée un ren-
iraiMc, <m coBiouruée de droite à gauche.
I,e caractère distiiictif le plus comniuu de l'écriture franeo-falU-
•l'ir , 4«puifi le milit-H du 7' bii^cle JuMju'b ti lia du 6*, est que \t
courbe supËrJeure s'approche rarement da monianl juMju'i le lou-
cb«i-.
Dam les diplômes carloein^iens , les e des fip. 1 1 et If snai, ou
iwa s'en raul, le« caractères ctominans de l'c cunnf. Le règne du dcf-
iiicr cuULuence avant le uiilieu du 8' stêcle, et ne se termine qtn
sur la fin du 9'. Si on le trouve uh peu nioius exact, il remonte plus
luul et descead [Aas bas. Le mèuie e Tut eu vogue en Espagne aux
1U° et 11' siècles: et en Italie depuis le 7' jusqu'au lU', où ce^en-
, daol il eut da ccHicuiTeos dans l'iDteivaJIe.
■ L'ccrilure /iipnlc dis I f ei 12' siècle» éleva cet r , comme la fig.
■H. NU" une base sinueuse faorinratale , et il est familier dan:* l'écri-
' Vtn rùmainr : de lï ces f (jf^. 1b) qui son 1 de siuguliers restes ex|it-
rsœde l'ancienne cursirc, et prupiYtli l'^triture de« 11' etlS'Kiè-
cics, lulgairenicni dite lombanlii^Hi: , et qu'on peut encore mieux
appeler huUniùiue ou papaJr.
L'e rumaifl (/g. 15) montait sourenl au dessus diî la ligne, soit
de tonte la ligne, soit de toute la cunrbe supérieure : ni^anmolns la
l. mhardiijue papale do* derniers tems n")' paraît pas toujours
i-ircinte.
Dans la romaine antiijue, la ({te de l'e était mie boucle, lorsque la
iiaiMHi a*«>e la lettre suivante se faisait au moyen delà traverse : roiis'
liffsfpe le caractère suivant tirait son origine de la liw de Ve, on li
Icrmiiiail en pointe. Lorsque la Maison avait lieu avec la lettre prèct-
ilenle , 'alors cette tète de l'e et fa traverse étaient posées sur cette
nitaie liaison, qui servait de l»>se, étant en forme dVcouHiée, comme
la (S^. 1«.
Les écritures siuifnius el niérovinqitnitti eureel, TeM les 8' el
1 ^«S^ E MINUSCULE LATIN:
t- "i<^tf^^c?eee^«y^^e'^6•e^è'i•ç^f»• ré Tarât ^9&
m
-^âk^t^-e'^'^^C^^^^Tt;tV^tUr\\>'^
t-u.^^
Jî: „s«kE cuRsir DES diplômes
b M^ Il II III lift 11. ^^ji I II' •smrrv^rr-n m 7 ii, u n m ||
I *i '■ I . .. -^
i> .1.-^; aô' .'v 'xr i.^it-
k
T. DES MAM'SrRlTS,
If, tmim fori on ostf^e cIipz \os Espagnci]!i anx 1' et 8' siè-
rlw.
Les E (le la II' division, tranchas on talus , on par des soinmeis et
«les basTO, ou irrôgiiliera, sont presque tous anciens. Ceux qui sont !i
la tête des 2* et 3' subdivisions passent le 2' siècle; les suivaiis sont
l>lu4 modernes, presque à raison de leur rang.
Toute la lil' division retnunle au moins jusqu'au moyen - 3ge ,
exrepté les dernières figures de la l' subdivision et de la V, qui sont
fort ri^entes.
La IV' division comprend les E du caractère oncial. I.*s deux pre-
mières subdivisions sont de l'ancien tems ; tes figures de la 3' persi'--
tèrenl jusqu'au 12* siècle; ei la 'i' représenle les e minuscules ei
rnrsifs avant le gothique.
I.a V division n'admet que des E dans le goùi de nos /T majuscu-
les cursifs ; ce sont deui c l'un sur l'autre.
La VI' division est toute gothique ; ses formes extraordinaires le
rlf-in outrent ass«z. Plusieurs des caractères de la W subdivision ap-
partiennent au 11' siècle. La 6' et la 7' sont propres à l'Kspagne.
I^ VII' division nous fournit un léger échantiUtm des e minuscu-
les gothiques des ib' et 15° siècles.
E rnpiial lalin dMinanuK-rils </'/<i"r. IT, n. IV).
Quant h \'E capital des manuscrits, on observe que les sept prc--
mièrcs divisions sont des capitales pures ; la VHP, des gothiques ; les
fX* et X', des onciales; et que dans celte dernière on voit quelques
minuscules et cursîves.
Eminoscutc lalin et Ecursirdeii]i|ituRi« [/^/dui;. IS, ni et II).
Nous croyons inutile de nous étendre sur l'explication de cette
plandie; elle est dans stju lexte même , où se trouvent de très nom-
breux exemples , avec l'indication des peuples auxquels appaiiiennent
les écrilures. Xous avons de plus marqué par des chiffres mmains
le.t diffërens siècles auxquels elles correspondent.
Chmi^enifnt de TE rn d'autres lellrM.
Les anciens grecs ne connaissaient pas r, et le remplaçaient par
Yt; ils proBonraienl ce dernier pariî'. I^ s terminaisons grecques
■ plllon, rr«l!/te, p. 4!6, c
u v. Daos les compotétM^
», cai , eaoetea u, e
55e 1.^1
en ai ont été rendues eii latin par
J rivfs E îe change dans le latin
ktfrau^liieD x, ui,ei, i,o, oi, u et iti'.
ÉCOLE , lieu puUic ou l'on ensei^e les sciencea. Il y i?ait,
Wjf» itreiniers ïJècles cl« l'Église, des Écoles oH l'oa «tpliqiuit rBai>
Iture-Saime. La plus Tauieusc était alors cdlo d'A.Icxaridrï« . du» It-
' quelle OjlKéne eu!>cignaiL rEeriiure-Saiiite, kn iB*ltiénaUqiui H
la pliilosopliJË. En Afrique, c'éiait l'Arctiidiacre que l'un cbar^eaiKio
soin d'instruire les él^kes. IJ y avait deséeules dans les piroisgcs- diM
les moaistëres et daus les uiaisons des évë(|ue!i ; un y ^qirenait le
Psautier, la nnte, le aha"t, le Compiil et Varihogrufihf, Lorsque l'M
eut fondé les uniTcrïiiés et les eoliéges . on doniui le nom de pttiui
écoles i celles où l'on n'enseignait que les premiers principtti dnid'
très.
Par la déclaration du H niai 1704, le roi voulait qu'il btétiU
ées luaiueset des luaitressesd'écok dans htuies les parMStesoAîl'B'ir
en a point, pour insiruire les enfans de l'un et do l'autre m
r prindpwx mystères et des devoirs de la religion calhoUque,
liquu et romaine, etc. , conlurmeint-nt à l'art, 33 de l'^l de 1095.
Que, dans les lieux où il n'y aura pas dv Tocida, on ptti
sur tous les liabiians la somme qui niaHquait pour l'èiablisniiral
desdils mallres et maîlresses, jusqu'à celle de ISU litres pvn
JKHU- les maître», et de 100 livres pour les maîtresses.: utqixW
lettres sur ce uccessaircs fussent expédiées saus frais , etc. QtW Ir
pères el mères , et autres personnes chai-gées de l'éducatioB desoi-
fans , et uomniément de ceux qui seront nés daus la religion ptrUii-
dnc réformée, les envoient au\ écoles et aux catécliismes josq!")
l'âge de ih ans, et que cens qui sont au-dessus de cet âge jotqii
C'Iui de 20 ans soient envoyés auk instructions qui se font lesdinit-
clies el ft^tes, 'a moins que ce nO soieiu des pcrsoimes de telle couiSùai
qu'elles puissent , et qu'elles doivent les faire instruire chez elles, on
les envoyer an ColR^e, ou bien les mettre d^ns des monastères nu
des communautés.
Les ordontiances et les arrêts avaient donné aux évéqaes, auxcnm
'" Mnyï,
r, put M. Ircli. Bondii. p. KM.
Mrva ptnosDcn ecci^iasiiqun , ta ronnansance âé ]» URscipSittï:
I écotn. Ln arrit du conseil tl'fiai du 8 mars 1695, oinintitii
révOqu* rte Sisteroo dans le droit d'appromer « même d'aroirle
chois k]>r« des réff^ns des cot%(?s des TÎIIes de son cfiocL-xe , et d'en
^iUir où il jn^ra à prufH»; ei cet arrât fat confirmé par un antfc
^^45 Janvier f 696.
Hki'Mit de 1606 , art iù , portait qne les régens, préMptems on
^Kftres d'école des petites tilles outillages, seraient approuvés par les
corés des paroisses, oti personnes cccldsilsiiques qui ont droit d'y
nomm<T ; et où il y aura plainte deediis maîires d'école , il y sera
poomi par les é*Cques.
Par la diclaration de février 1657 . arl. 21 , nnl ne poUTSit (ftlîr
école qu'il ne fût examiné par l'âvf r[ue ou par ses grands-A ietires , et
qn'il B'eAt fait entre \txm mains sa profession de foi. La JéclaraFtuu
du mois de mars lfi66 y était conforme.
Pari" article 35 del'éditdu moia d'arril f635, les évoques otilcars
arihidiacrM pouvaient interroger les irraltres et maîtresses d'ënJe
dans (e cours de ïenrs visites , et ordonner que l'on en mît d'autres
en Icirr place , lorsqu'ils n'étaient pas contents de leur doctrine et de
lewrs mœurs , et même dans d'antres lems que dans le c
sites. La jorisprndence des arrêts était conforme i ces dispositions.
Il résBliait de là qne h police de» écoles n'éuît point séculiire ■.
Suivant ta (tispostlion de l'arrêt du 23 janvier 1 680, les curés [lOil-
Taiont. par (e droit positif, canonique et civil de France, tenir ci élS-
bfir des écofss de charité dans leurs paroisses, et en nommer les
maBres, sans l'ire obligés de prendre des lettres d'attache dos écolûlres,
ctKiRtres, etc. II y avait d'antres arréis qui autorisaient par provision
lescnrésde Parrae(ilelabanliene,.'i nommer les maftres et maîtresses
pour les écoles de charité de leurs paroisses , sans lettres d'attache du
chantre, mais ponr les pauvres seulement, et sans aucune rétribolîtrn.
Les Soeurs de la Croix et les t'rsulines étaient établies par lelires-
pati-ntcs du roi sous rauTorité des évCques , pour enseigner grataîle-
mCnt la jennesse.
L'article 7 dn régletttmr potir tes réguliers, défende lux reH^MIt
• Vnir W .l/^mn/rc/ rlii i-lrrçr, 1. 1. p. lOfin. lOlfl, I«apt li:
k
552
ÉCOLES-PIKS.
détenir il pr École» p^iur les séculiers dans leurs crnivens; rciierlffeuse
fut rcnouveK-e dans le premier capiiuhin: de I^uis Ip DÉbonnairc, ,
niais un en ciceiilait ceui à qui leur i-<~-$lc pcimet de le faire.
Tel ûuil r^iat k^gal de reiiscigiiemeut eu Franco, mais en Hi-
blissaiit l'Unn-ersité en 1806 , Napoléon Tu passer toute la disptii-
satiun de la science entre les mains de l'éiat, et en donna le mono-
pole il un corps séculier. Dqtuis lors la cliaite de 1830, dans snti
article 67, a solennellement promis U liberté d'euseigneinenL Mais
les universitaires arrivés au pouvoir refusent d'exécuter cette [hxh
messe de la charte. C'est eu ce muincni la question débattue enire
les cailioliques ot l'état. Il faudra bien que celui-ci accorde quelque
chose de ses prumcsses.
ECOLES Je Théologie. Il y ayall dans l'universilé de Paris, ottire
les Ëcoles des Itégulicre qui éiaient du corps de la faculté de théol(^.
deux écoles cùlèbres , celle àe Snrbonne et celle de Navarre. Les
Professeurs y enseignaient des traités qu'ils dictaient ei qu'ils eipli-
quaieni à leurs auditeurs, et sur lesquels ils les inicrrogeaitnt ou k»
fesaient argumenter. Ces traités roulaient sur l'écriture, la morale, l«
controverse; eiii y avait des chaires alTectées ponr ces différeus objets.
ÉCOLES chrétiennes et i-haritaliU-s de l'Enfiint Jésus, Commil-
naniés d'hommes et de GUes destinées à l'iiistruclion de la jeûnasse.
Le père Barré, minime, nalif d'Amiens vers l'an 1621, et mort âParis-
en 1G&6 , fut leur premier instituteur. Leur principal emploi était
d'instruire gratuitement les enfans pauvres qui s'adressaient à cm ,
sans qu'ils pussent enseigner au-dehors , ni rieu accepter de ce qui
leur était offert par les {urcns des eufans qu'ils instraisaienl. Ils vivueni
en communauté, sans faire des vœux, sous la conduite d'un supërienr
ou d'une supérieure, aniiiuels ils étaient obligés d'obéir. Les frêrn
avaient pour habillement une snuiane et une houppelande avec d«a
manches pendantes , le tout d'étoffe noire et grossitre. Les
étaient vêtues à peu-près comme les sœurs de l'I niou Chi'éticnDe'.
ÉCOLES-PIES (les pères des), autrement les Pauvreideia Met
•le Dieu,- clercs réguliers institués ï Itonie vers l'an 1593, parla
ph-e Joseph Cozalauz, gentilhomme du royaume d'Aragon. Cette so-
■ Heliot, ai,i. mon.
tCRRUKE.
35S
par tenir dfs écotet graiintet en Ctrenr d^ piovres.
Bi MM , GffCgoimXIII h mk aa rang des ordres religieux. £He se
lépakKt Uemat dans toate i*Italie et jusqu'en Allemagne et en Po-
Gelte sodélév outre les écoles pour les pauvres, avait aussi des
où elle enseignaît les langues , la philosophie , etc. Elle exi-
gnil des Tcenx solennels. L'habit ressemblait à celui des autres Clercs
légaBers, eicepcéle manteau qui ne descendait qu'aux genoux.
ÉGRITURK L'Écriture est à la parole, ce que la mémoire est à la
fm Saut h Hiémoire l'homme n'existerait que l'instant inappré-
qui ferme son iM-ésent Tout son passé serait perdu : sa raison
i*€st presque qu'une snitede déductions, s'évanouirait; aussi
b mÊOB créateur qui loi donna la pensée lui donna la mémoire. Or,
rtcriuve est le complément de la parole et de la mémoire. Sans
téaban^ sans la connaissance do passé, sans cette parole incamée,
prolongée, la grande société humaine et universelle serait
L'homme ne formerait qu'nne infinité de sociétés res-
tafaUfls , isolées, inconnues les unes aux autres. I^ société n'aurait
«h en dorée que la mémoire d'un homme ou de quelques hommes :
éblwsr il devenait impossible à l'homme de se souvenir de son on-
de connaître ses filiations , de conserver ses traditions, de pro-
pensées, des sciences , des découvertes des autres hommes.
doDC qui a créé l'homme en société et pour la société, lui a donné
m eeniement la pensée , la mémoire et la parole , mais encore a dû
l'Écriture. Il importe peu que Ton ne sache pas avec cer-
quelle fut cette écriture, comme l'on ne sait pas quelle fut la
q/aà la première lui fut donnée; ce qui est certain, c'est que
connut dès le oonunencement tout ce qui était nécessaire
IsM élaftde sodélé, et par conséquent le moyen de fixer par des
i^gaee les sons fugitib de la parole. L'esprit de l'homme a pu mo-
IHer, perfectîMiner ces moyens, mais comme ils font partie essentielle
ée l'état nitord de l'homme, c'est-à-dire de son état de société , il a
dft les posséder tout d'abord. La logique nous amène à cette conclu-
ém d BOUS verrons bientôt que les souvenirs des peuples y sont
conformes ; et en effet , tons les anciens peuples attribuent à un
Dîen, ou à im bonune instruit directement de Dieu, l'invention de
récriture.
_ r.i a a Don
H vivani tians
354 £CRrrnts. ^^^^"
Il M'y a <{ii« peu d'anal encore, la croyanc« cwunmw éoÉ ^
le phfoicieii Cadinus avait iavenié l'écriture d'apris a& \en UtA
(.'oBi à* lui que amu Tient c«t on infénicai
D« peindre li paritk et de ptiler aai jeai,
El par le* inits inen dei ligures Inceci
Donner dt la cuuleur et du mipt axa. peiuéesL
Mais depuis lors des regards biea plus larges, bien plus profanli, «t
été jetés jusqu'au (uod des Uaditious le» plus aaiiques. Depuif Im
trois d(» plus antiques peuples . les Gfaiiiuis, les égyptiens, les Via-
dous ont été rêvi'léâ pour ainsi dire; ils ont parlé de Douveau et 9p>
porté leur léuiuiguage bur rori$iue de l'iioiinuc 11 s'e» faut de bel»-
coup que l'un connaisse lont ce que ces peuples conserve m de ir adEtioiU
el de docuincus sur les preraiert teiun de riwuiine. & peine ï»a-
meuce-t-on ^ les éludicr. Uais tme voie sûre va ouverie pour péné-
trer dans leur histoire. (>uclqiKS savaus les tiennent, pour ainsi din,
9QUS leurs puissans regards. Nul douleque d«s découvertes nmnbiw
Bes ne se lassent enc^ire. >~ous alloiia, en attetKUiil, recuetlfir ce qw
nous disent ces découvertes sur l'eriginD de l'écriture. .\ons allMs a
outre co»»ii;ner ici les différentes traditions rerrouTées chez les jilDt
anciens peuples. Nous savons bien qu'au grand nombre sont peu )A-
re» . eitlLein'^lées de fables ; mais aussi bous ne les donnons pas poir
des docuHcus historiques , mais comme dtfs souvenirs caafuB. é(t
voix loiniaineK dont les accem ne Fwrviement pas disiincieoRnt j»
qiA UOOH. De loMesces traditions résidiera pourtant nu Tait rerUto.
c'est que les anciens penples n'ont jamais cru que l'homme eût rM-
mencé par l'étal de nature, par la condiiioii Ac sria-af;e , cendt
veulent le faire croire les partisans de l'école liuinanilaire actuelle. Ib
coin prenaient un peu mieux la dignité de la racu humaine ; sans hé-
siter ils l'établissaient diïs le coiomeucement eu sociélé avec les viga
et avec Dieu. Bien lui» d'enlever ^ leurs premiers père» les connais-
sances ([u'ils eurent en effet, ils kur en aliribujireut qui a'oM jamiii
appartenu qu'b leurs Hls, N'ont-ils pas nâeux que notis cooiphclei
devoirs d« Td» T que vous en semble?
Trnditioni Mf l'origine deréerifa*.
Etd'abord c'est une chose assez curieuse que de voir dent fflMAf
ivani dans denv mondes séparés, et aux deux exirémilés de la terre,
conteur rori)[ine éleraeU« de l'écriture , OaiM <tei Urnes )>rc$qii>-
jdent'ques : • Il paraît , tiotis dit Pltne , qne l'twacp <t<^ lettre» est
■ élurutl '. >> Et UD U'i'S anci(?n auteur f.liinoJ)> s'eiprimv aiiiM : > Lui
1 hommes disent que les cat'aclêres sont de toute aniH^uiié '. > CcUc
coïucidcnce est asseï remarquable; mais écuutoiis des récits plus cir-
ïstancite.
Téiiiaigniges d« U Bible.
mmedela société, conime de la parole, la Biltle De parte point de
igiae de l'écriture , mais il est cortaiiw K}m(>igt>ageK qui duÎTcut
i cités dans eett« question ; et d'abord elle nous dit :
> Le Seigneur Diea a^ant furiné de la terre tout animal des
LfPbwipv, et tout oiseau Avs cieHX, les coiidi*Bit devant Adam pour
», qu'il vil k les uommer, et ainsi qu'Adara a imnimé une eréature
tAt*«il« , lel est en effet son nom ; et ainsi Adam nooiuia de leurs
18 toutes les tréMures animées, les vulaiiles du c\e\, les at
. des champs '..>
11 est diflfKile de penser que tous ces noms, que toute I* s<
qu'ils su)>poseiit aient pu «e conserver i l'aidi; d« la ménuirtf s»ule.
— L'l:^rilure parle ensuite du Litre des g.-trraiinnt il'.idam *; (Ui
Livtt lU Jeho^ah ' j du Livre îles ffuerrts du Srigneur", puis il faut
descendre jusqu'aux Tables de la Lot, que Dim èirivilik. 'rtmnin, Ait
l'Écriture ^ ; puis ï Josué qui parlant de la ville de Dainr, dit ■ qu'au-
paravant elle s'apjiflait A/iriaiSeplier, t'esl-à-dlre la yUle àer Li-i-
trei >, et que les CDUimentateurs crtHCiit avoir été comme le tien où
les rhcniciens avaient leur principal collège. EnGn ,Job parle d'une
pkttme o« style de fer pour écrire, et d'un piimon ou d'un citait
poMT ^rrtKSr iiir l« ^outb ou la piernt^. Comme on le voit, U Bible
• ffiti. naiar.. I. vw, r. 57, n, 3.
• ^M\t S-nf'fy-la-lhmtn ; IQÏt M* Meme'rft ehtnofi,\. r», p. ii'i.
' Genéie, ir, IV, 'iU,
• ld.,y. l.
• Brode, ttnt, K, S3,
« Xomèrei, »M. U.
■• Exodi!.i±,i.
' Josué. IV, t5.
-' .lob, tu, 53.
558 ErHITTfiF.
ne parle ici Ac. l'éf riiiirr qiiVti pav'iant , et la snppoff eiisuni (Uj).
Nous avons dû (aire mt-nijun île ces notions qui §ont c^tuiuk, qwl-
qae peu expliciles qu'elles soient Voici des notions plus détailli-P
quoique bien moins ceriaines.
Traditions du peuple! oriEntaui tur l'Ecriture.
Et d'abord les Itabbins sont remplis de ri-cits mcrveilteni sur li
science d'Adam : D'après -■fhnrbtinel <■ le corps d'Adam était comme
" un petit monde qui eiprimait loutes les merveilles du grand ; ton
i< 3ine était comme le miroir de la divinité , pleine de sagesse «tdr
•> science. • R. Crruon l'appelle « te dittcïple immédiat de Dieti, om-
* nai<isant les ffualités des animani , des herbes, des bois, les nûm
» des plantes, les influences des astres; c'est de lui que tons les ub
■• et toutes les sciences sont venus*. «
D'autres rabbins disent que ce furent les anges qtii apprirent i
Adam et à ses fils toutes ces sciences, et donnent même le non dr
celui qui instruisit Adam, et l'appellent fiaziel'.
IjP R. Tanakus-Bnr-Hain drt • qu'il y avait un livre où étaient
* expliquées toutes les cboses depuis le commencement du nMsdï
■ jusqu'à la Tm ; et que c'est par lui qu'Adam, Seili et Enoch aniefil
» prévu le déluge; et que le Roi -Messie ne devait venir (ou peot-
* être que le Mcsiùe ne devait venir comme Hoi) ([uc lorsque loatn
>■ les âmes , qui étaient montées dans U pensée de Dieu comme de-
■> vani éire créées, l'uurajenl été en eiïei, et que c'est ce qa'fl EiDlM-
« icndie par ces mots de la Genèse : w voici le Livre des gmiA^
. lionj d-Jàam'.-
l,es traditions des Arabes sont plus expliciles encore. MakomHiXM
son Coran dit que >• c'est Dten qui apprit de bouche ï Adam le imu
* de chaque animal, cl que k's noms donnés [lar Adam correspon-
I. daienl â leurs qualités et propriétés '. •
D'après jibul-bassen » Dieu livra îi Adam un livre de 21 pagfs
' Voir iM leiiM de toutes ces cititions la plupart puiiéet d«u do nuont-
rrlli inéditi. iitni}k\tQ\tet,OEdipiu ifisypliaeiu, t ii, p. tt.
■ Ihiil . p. Ki. — Eteiichlln, Cahala, dani P. GiUliiiui, p. :3;.
' Tinaku«-tMr-b(iidaniA'rAAnf^lvoirau!*ile7o/inr;dan(l!Vr/./>a»^4.,p.l
' Cu,„„.\. ,, v.-JH,
ËCHITbRE. .
■ Iracéi» ei gravte avec se» lelinajcfl fut lii le 1" livre ei lai" Un-
it gue fcrilc ; il coDlcnak les précepies cl les iraditiunï pour les gé-
» iit-ratioas futures ; il fesait connaître rintcrprélatîun des lettres, les
• pncies, statuts et pr(<mcsses, et histoires du uioude ciiitcr. Le Uieu
» très liaul avait rc|irésenté daiis ces pages, toutes les g^ii6ralioiis des
° liommes, leurs figures et leurs acUoos avec leuis chefs, aiii^i ijuc
- tontes les choses «{ui devaieni se passer sur la terre ; niâiiic il y
" avait indiqué ce qu'ils devaient manger et buire. Adam y ayaut ^u
■ ce qni devait arriver h ses enfans, versa d'abonilanles laimes. Alors
• Dieu Itti ordonna décrire ces livres lui-même; c'est pourquoi ayant
•» pris (les peaux de ses Uoupeaux, il les prépara jusqu'à ce qu'elles
■I devinssent blanches, et U y écrivit 29 lettres ou pages '. ••
Suidas qui a recueilli toutes les traditions qui avaient cours à son
époque, nous parle au long " de la science d'Adam, et lui attribue
» l'enseignement des canons etdes règles, des arts et des lettres, des
• scieuces logiques cl non logiques, des lois écrites et non écrites, eu
» un mot de toutes les choses nécessaires à la vie matérielle et intel-
" Icctoelle *. •>
D'Adam la tradiiion e,t renseignement de l'art d'écriie, c'est-ii-dire
la bdnice, passa à son fils Seih, et les auteurs orieutaui sont encore
riiiiplis de détails sur cette transmission. « Adam, dit l'arabe Gclal-
m i/iitus ', insti'uisit son fils Seih, et la pro|^élie fut eu lui et dans ses
- (lit, et Dieu lit descendre sur lui 29 pages, elson Gis Jt'aïnmi luisuc-
-> céda, elli h''û"an,Mafialiel, Kl à celui-ci /"rfi/, son lils; et il reçut
B lie lui l'insiructioR, et il eu apprit toutes les sciences et les hisluii'es
- (|ai devaient adieiiirdans le monde, et il exerfa l'astronomie qu'il
- avait appi'lse des livres que son père ./dam lui avait transmis. •
• J'aientendu parler, dit unancien commeniateur ', d'un certain ii-
• «re,qui, quoique non authentique, cejiendant ne détruit pas la fui.
I
' Vuir le leiie d*ns Oirtisciii pampliïtlai de Kircher. p. 3.
■ Article ridai» àe ton Dietioiinairr.
• Au comnHur'emeiit de «on h'itoirr; ijani Kircber, OKâip. .F-gypI., t. ti
Çtrl. 2', p. 1*2, cl dans Oirlir. pam/il,., ]i. Ti.
" L'aulcut de VOpat imperfrrlnm ih Mallittam. expliquant \n parolM
vid^iHHi ilrllum; à II fin dul.vi. C.63T, pdit. de Hignr,de> OCiipnr/dttMinl
Jttn ChrysoMOme.
u rem à L-trii'e et à lire le nom de Dieu '. • ha sone que ce senil b
le cumiuenceuiL-Dt de cciu: huiription du nom de Diea mise sur da
lablfttes [|ui étaient ensuite placéi-s dans les lemjiles et dam Iq b-
luilleH, ei duiii l'uMge e^n iminÉmorial en Oiiiue.
A la soite à'Eiius les aulcurs orieniaux nous parlent d'Kmck li
7' palriarciie aprî's Adaiii. Or, qu'un livre ayant Enocli pour anlinr
4;iiaât encore au lems du Christ, nous en avons le léuiuigtugr iiti-
tragable <ie saint Jude, qoi eu cite une prophétie ayant rapporta U
Tin des lenui. •■ VoUà le Seigneur qui vient avec des iDilUefsdixt
" saints, pour entrer en jugement contre tous les koiumes. eiC. *■ '
rerlnlljGii n.,us dit que ce livre fut conservé dans l'arche par Itot'.
ïaint Augustin, Alliéuagore, (Jléiuent d'Alexandrie, I^ctance Fai
cité; mais il parait qu'il fut currouipu de boime heure; aussi la ifH-
i^iigue ni l'Eglise ne Tout mis dans leur canon.
Les Arabes donnent à Enoth le uoui A'Edris, el disent qu'il fatk
premier qui apit^ Jei/iécriùt des livres. • UieuJeBt [M«|Mle,l
• composa 30 liv res et hf rita de ccui qui avaient è\k «Hupotéi ft
■ .^'<//i et des autres cunnaissances d'^i/diii '. ■
Mais nous avons assez parlé de l'existence de l'écriture et des bina
ataut le déluge : voyons encore quelles sont les traditions kur la nu-
niêru dont cette écriture et ces livres furent haovès du déluge.
Nous avons d^jâ entendu Josèphe nous parler des coluuaeséle*ttf
|iar Seth, et qu'il prétendait exister encore do son lems. Void o
nient (jassien , qui avait vécu longtems en Egypte et en Palestine,
nous explique la transmission des livres après le déluge. AptA
nous avoir parlé des livres de Seih , il ajoute : ■ Selou que ks n-
' CMff.1 lyrûiiuedela BibliuLli. ralican, «/-■ 'iîii.
' Bfi'l.ileiaiiUJuàt.f. [i il )5.
* DcCi,Uuf.taiinanim.\.t,t.^.\.u.i:. }û.~ £>e JJoio/aliiù, e.f^
— .//POA, Ch. U.I.
* Voir Oinnirjue d'Abul-baucn dans Kircher, I. tt, I** ptrt. p. 7G. — L'
lirle Ed'U el l'anictF Moutm dans U'HcrlwIut.—Yolr en outre un grand w
tire J'iulro lûnuigriagei sur Eiiuch cili'*, d'apr« M. de Sar;, dans l« loBit .
ivii.p. ini M un des .fmalci de piuloiop/iie cliretif
tiuiion de Is plus grande partie de ce Hvie retrouvé r<
ginic et publié en «bTisinien et en anitlut par air Laureace.
ÉCRITURE.
561
denoes traditions le portent, Cham, fils de Noé, qui avait été
infecté des llyres de la race de Caïn qui traitaient des superstitions
et des arts sacrilèges , sachant qu*il ne pourrait conserver aucun
de ces livres dans l'arche, grava ces sciences scélérates et ces
inTentions profanes sar les lames de divers métaux et sur des
pierres très dores qui ne pouvaient être détruites i)ar les eau\.
Après le déloge , les ayant découvertes aux endroits où il les avait
cachées, il transmit ainsi aux hommes ces sciences de sacrilèges et
de forfaits perpétuels. C'est ainsi que s'explique l'opinion du vul-
gaire qui croit que ce sont les anges qui ont appris les maléfices
aux honunes*. »
Saint Clément de Rome parle aussi de ces livres attribués aux an-
dens patriarches* , et Clément d'Alexandrie assurait que c*était
as livres des prophéties de Cham que Phérécyde avait emprunté sa
Aéologie *. Saint Augustin parle aussi des colonnes sur lesquelles il
nait écnt^ Pierre Comestor fait mention de i/i colonnes, 7 en bronze
et 7 en briques, érigées par le même Cham, et contenant les élé-
BKnts et les règles de tous les arts et de toutes les sciences ^
Noos avons produit toutes ces citations d'auteurs qui nous parais-
KBt tous avoir puisé à la source des écritures ou des traditions
Umndîques oo rabbiniqoes, nous allons maintenant, en revenant
■r nos pas, citer d'autres paroles presque toutes d'auteurs profanes.
Cl nous donnant le souvenir des mêmes faits chez des peuples qui ,
lèpués les uns des autres, ne paraissent pouvoir expliquer leurs
traditions semblables que par une origine commune, nous voulons
prier des Égyptiens, des Hindous et des Chinois.
Origine de récriture aelon les Egyptiens.
Voici ce que nous disent les historiens : « Manéthon emprunta
• son histoire aux stèles ou colonnes placées dans la terre sériadique,
• nr lesquelles anciennement Thoth, le premier Mercure , les avait
■ Camft'renct, viii, c. 31.
* Voir les Canst, aposl., I. vr^ c. IC, p. 317, de Téd. des Pêrci aposi, de Co-
Iditr. Amito 1724.
> Stnmaies, I. vi, à la fin du chap. 6, p. 0 i'2> éd. del688.
* De CiviL Dû, 1. xviii.
» Dm CBiip. jEgffP'f t. II, 2* part., p. 143.
TOME I. 36
562 ÉCEITUE£.
» écrites en dialecte sacré et en caractères hién^yphiqoes. Ce sont
» ces caractères qu'après le déluge À^othodemon , fils da deuxième
» Mercure et père de Tath, traduisit du dialecte sacré exprimé en
» lettres sacerdotales, en langue grecque, et l'ayant rédigé en vo-
» lûmes, il les déposa dans les parties secrètes des temples'. •
C*est ce Thoik ou Theuih que Platon assure avoir inTeocé leskORf,
les nombres, la géométrie , Fastronomie » etc^; tous les auteondi-
sent la même chose ^
Or quel était ce Thoih. PluUrque l'appelle le i^ des dieux <. Chun-
pollion, qui nous en donne la figure et le nom en hiérog^)i>hes, eu*
mère ses titres qui sont : « trois fois très-grand on TiismegisU, père
» et directeur de toutes ciioses, historiographe des dieux, leseoiqoi
» comprit l'essence du Dieu suprême et celle des choses célestes; »
d'où il conclutquc ce Thoth n'est autre que VintetUf^ence divine^ clqM
le 1*^' et le 2* Hermès ne sont qu'un seul et même personnage ooei-
déré sous des points de Tue différcns ; que le 1*' Hermès, à téuié-
jiervier^ fut l'intelligence divine personnifiée; et le 2* Hermès, i
tête dfihis, fut Tintelligence humaine personnifiée *. — Noos le
croyons pas à cette explication qui parait être une invention phikm-
pbiqne postérieure , étrangère aux premiers historiens ; mais cen'ot
pas ici le lieu d'expliquer qui étaient les deux Hermès , nous aiwi
voulu seulement constater que les Egvptiens ont fait remonter récria
ture et l'usage des lettres aux dieux ou à des hommes inspirés desdioDU
Ammien Marcelliu , racontant comment cette science s'est tnm^
mise à travers le déluge, se rencontre avec la plupart des Rabbins cl
des auteurs orientaux que nous avons cités : « On appdle, dit-ii
» Sjringes, certains réduits souterrains et tortueux que les homines
B chargés de consener les rites sacrés, sachant que le déluge devvt
» arriver, et redoutant la perte des anciennes cérémonies, firent a»
» ser en divers lieux avec grands travaux. Sur ks piitiis des rockn
' Dans la Ckronogmphie du Syncdle, p. 40.
> Dans Phèdre, p. 274. C.
' Les voir cités dans Jablonski^ Panthéon œgypt,, m, 161, 183.
« Banquet, ix. qaest. 3.
* Voir son Panthéon é^yptien^ explication de la planche 15 ceDedi Thoth.
ÉCRITURE.
563
• qa*ib araent taillés , ils graTèrent dilTérentes espères d*oiscaux et
• de faéles féroces, et une semblable quantité d'autres animaux que
• Ton appelle lettres hiéroglypbiqnes , lettres totalement inconi-
I préhensîbles aux latins '. *•
Qaelqoéa-uDS des ouvrages de Tlioih Trisnir>u;iste sont-ils arrivés
jqqa*ï nous? On en cilo plusieurs, le Pœnmndn'^ W/scIepias^^Aos
Mdoguesi Kircher dit en outre qu*il a acquis rfissnranco qu'on
!niQTe encore en Egypte, surtout dans la bil)liotliè([ue du Caire, dite
^^rase^ et en langue copte, les ouvrages dont voici les titres :
K Du monde supérieur et de l'ordre qti y règnr,
1 De Dieu^ des anges et de leur nature.
^ De la religion des anciens Egyptiens,
km Des démons y de leur ordre et de leur office dans le monde,
5. De la nature du fleuve le NiL
6. Des nomes de V Egypte.
I. Des signes du zodiaque et de leurs injUiences,
S, Des mansions de la lune,
9. Des poids et des mesures tant nouvelles qu* anciennes,
10. Histoire de VEgj'pte , de ses rois et de ses s.ges,
IL Histoire des animaux de V Egypte,
13. Des mois des Egyptiens,
II. Des plantes^ des fleurs^ des fruits et de leur usage dans les
idUicf sacrées,,
IL De toutes les espèces de semences^ de graines , de pierres^
anomales et de leur usa^^e dans les choses sacri'cs '.
Sais doate rauthcnticité de ces lixres, tous dénués (k' noms d*au-
, est loin d'être probable , el pourtant nous formons des \wux
qu'ils soient traduits un jour; nul doute ({u'ils n'apportent
des éclaircissemens sur l'histoire el la langue éi^vpiinine.
lui-même , en parlant de ceux qui sont connus , assure
'ttf/.,lrr.xzn,c.a9.
'Ptaque tout lVjr/77/a/ est traduit en frnnçAis dans le nouveau système
^Miàiiographie de M. de Fortia> p. 3'?(, où il y a un catalogue très détaille
Wpuscrilf el éditioiisdef oatngef attribués à Hermès.
OMispampk.,p.M.
I
56^ ÉCRITURE.
« que maigre les jugemens hasardés qu'en ont portés certain
» critiques modernes , ils n'en renferment pas moins une masse de
» traditions purement égyptiennes et constamment d'accord avec la
» monumens '. » Qui sait si quelque' jour on ne décourrira fm
quelques uns de ces livres en caractères démotiques ou même hiénK
glyphiqnes? Quoi qu'il on soit, s'il faut en croire Psellns et Pléthon*,
c*est d'eux que Platon et Aristote auraient emprunté une grande pv-
* Panthéon Epjpl., explication de la planche 15. — Les livres portant k
nom de Mercure Trisroégiste, autrement à\i Livres /tmneftques,oniéiééÊé
plusieurs fois au IG'^ et au 17« siècle ; la dernière édition est celle de CokfPf
1630, elle a pour titre: « Divlnus Pymandtr Hermelis Mereurii Tn'imegùii,
m cum commenlariis U. P. F. Hannibalis UossTii calabri; Ord. FF. Mil
• Rcgularis observantiœ, tlieo!ogicP et philosophie ad S. Bemardinum
• olini professoris, opus vcrè aureum reconditàque sapientià refertUMBOBi ■ '
» ac proindc cuivis arcana Dei scire cupienli ulilissimum. — Accessit qoidai v i
• icx fus G rrrco'latinus, industriâ />. Francisci Fiussalis Candafla; indice^
M rum et Ferborum général! accuralisssimo adjccto. • Il se compose de act-
ionnes de texte, auxquelles sont ajoutés C vol. in-folio de Commentaires. Tiiii
la philosophie, toute la théologie profane et chrétienne sont rapportée! iM
quelques pages vraies ou présumées antiques. Quand on les parcoortitai
tout étonné de la coniiancc, deTaisance avec laquelle le docteur frandRii
rapproche les dogmes chrétiens de cette philosophie antique» et Ton MfMl
s'empêcher de sourire, quant on voit quelques jeunes gens, comme Leroo M
Quinet> avoir cru faire une découverte et une découverte accablante po«b
christianisme, de quelques identités ou ressemblances entre les croTsai
chrétiennes cl les croyances primitives. Les docteurs chrétiens avaient d^ n
cela^ et mieux qu'eux; la seule différence c'est que les uns sayaient d*oÉ it*
naient ces croyances et les autres ne le savent pas. Nous n*hésitons pu ài
de cette perturbation cette philosophie personnelle, cartésienne si vous
qui, renonçant aux traditions humaines, a fait que, pour chaque ladhiAk
]|e monde ne commence qu'à Tépoque où il a conunencé lui-même i av
de la méthode philosophique. C'est ainsi qu'il se crée un monde, un DieViV
Christ, un homme philosophiques, qui ne sont plus le monde, le Din,il
Christ, rhonmie de la tradition, de Fhistoire. mais quelque eliose de tsHH
tique qui prend autant de formes qu'il y a d'individus.
* Commentaire sur les Oracles de Zoroastre à la fin de rédition des Opw«^l
êihyUina d'Opsopoeus, p. 51 . 59, lOi; voir quelques unts des pensées de Plalaa.
empruntées aux litres hermétiques dans Ohclis,pamph,^ p. ^ et 40.
ÉCRITURE. 565
lie de lenrs doctrines', ainsi que Plotin, Janibliqne et Proclas; et
particuiier n'est-ce pas dans ces livres, qui ont conservé le souve-
de l'imposition des noms faite aux créatures par Âdani , que
Platon avait puisé les paroles si remarquables par lesquelles il fait sen-
tir l'importance des noms , quand il dit « qu'il n'appartient qu'au
9 législateur (ou démiurge) de les imposer*, parce qu'il faut non
» seulement que la nature, mais encore que la forme des choses appa-
» raisse dans les caractères et les syllabes qui l'expriment '. »
Origine de récriture diaprés les Hindous.
Les Hindous, comme les Egyptiens, reconnaissent encore un Dieu
wMnme créateur de l'écriture. « On ne peut s'empêcher , dit encore
ié CbampoUiou , de reconnaître une bien remarquable analogie entre
» i*' Hermès et le Brafmia des Hindous. Ce Dieu, le 1" membre de
• b Trinité indienne, est comme le Thoth des Egyptiens , le père des
» fciences, le créateur du monde matériel , l'inventeur des lettres et
• Tantenr des livres sacrés de i'Indostan^.» En effet, nous lisons
dans les Lois de Manou : a Du feu, de l'air et du soleil, il (Brahma)
• tira, pour l'accomplissement du sacrifice, les trois i^é^u^. éternels ,
^ pais Brahma révéla ses lois à Manou , lequel en composa son code
• qa'il livra à Yiasa '. » « Le premier Manou, d'après M. Langlois,
• appelé Swaj'amhhouva, est le fils de Brahma , et il est regardé
• comme le père du genre humain ^ «> Plusieurs de ces livres exis-
encore, et tous les jours les Européens travaillent à les faire passer
nos langues.
Origine de l'Ecriture d'après les Chinois.
Comme les autres orientaux , les Chinois font remonter l'écriture
!■ premier homme et lui donnent une espèce d'origine divine. Voici
* Pfaitârqiie et Clément d'Alexandrie nous donnent le nom des prêtres
Igrptieu qui ont communiqué les doctrines orientales aux Grecs : ce sont
gthimon à Orphée^ Ocblapbus à Aglaophamm, Soncbis et Psénophis à So^
bie« Pérénitès kPythngore, Socboniatès et Sechnuphis à PlaUm.
• Dans le Cralyle, p. 388. E.
-B Md,, p. 490, E.
4 PéOÊth, Egypl,, explication de la planche 15 B.
* XairLûiâ de Manou, L i, vers. 33, 103, 119.
• TaSie alphah, de la myth. Hindoue à la fin de son Théâtre indien.
566 ÉCRITURE.
c'> (\{\e nous en disent leurs anciens livres : « La yerta da très-îUostre
» Foii'lii unii Je haut et le bas (le ciel et la terre). Le cîel yoorm-
* pondit en faisant apparaître à ses yeux les caractères des otoean ' e(
» des quadrupèdes ; la terre y correspondit en lui montrant les figt-
» res du Lou-chou sur le tablean sorti des eaux {Le O^y-iou), C'est
» par suite de cela que Fou-hi, en levant les yeux en hant^ vit des
n images dans le ciel, et qu'en les baissant il vit des mod^es à Mier
> sur la tiTi^. Il apperçut ce qui constituait la nature et les rappoils
» extérieurs de tous les êtres, et il commença à tracer les huitJToiftf.
» Il iuveuta récriture pour remplacer les cordelettes nonée$ dans
» l'administration du gouvernement'. « Et après avoir donné kl s
règles pour la formation de cette écriture, Tauteor ajoute : « Fm-U
» ût en sorte que dans Tempire (mot à mot le Citl inférUw)^ bni-
» son et la justice fussent en harmonie avec les caractères primHlD
» et les caractères dérivés , et que les caractères primitî£i aia8i<|M
Q les caractères dérivés fussent en harmonie avec les six prindpa de
» leur formation \ »
^'ous pouvons d*abord tirer cette conclusion, que les Ghinob ont
cru que l'écriture avait été donnée de Okn au premier homme; car
leur Fau-hi est un de ceux par où ils commencent leur hisloire/, et
c'est d'une manière miraculeuse, sur le dos d'un dragoH'ChevaltKitii
' Eu&èbe et Démctrius de Phalére disent aussi que les Égyptiens ImttMi
Icur^î caractères des oiseaux, etc.
* K\lrail du /b/ij-A/V//, I. i à.zi\iV Essai sur Corigine similaire des étn-
turcs c!iiioi*e et Egyptienne ^ de M. Pauthier ; voir en outre le teitide
ry-Ltir: d'où celui ci est tire, ilfib,, p. 3 et dans Uiirad. latine daP«Rc|iik
t. II, p. 5.8.
' Esiai, X, p. 6. Voir surtout la Dissertation sur les eamelèrei ekimu
insérée dans les t. viii, p. 2il, etix, p. fSH des Mémoires chinois, liai M9
à regretter que les caractères ne soient point joints m telle daBscetciceUsil
travail, comme ils le sont dans celui de M. Panthier.
* Plusieurs auteurs font remonter rbiDtoire chinoise fort avant FotM; Mb
ceui-ci soutiennent aussi que les caractères sont plus anefenâ que loi elfQ^
no lit i|ue leur donner une forme plus commode. En résuiné>les lettrés craietl
que /rs cri factures so?it de toute antiqmte\ comme noils Tavons dit plus beat
Sur FoU'hi et sur les preuves qui portent à croire que c'est Ahel^ vwr lei
Annales de philosophie ehrélienne, t. xvt, p. 125.
ÉCRITURE. 567
d*an fleave, ou sur le dos d'une grande tortue , qa*il lut les caractè-
res Aoua ; aussi les Chinois disent-ils : « Il n'y a qu'un saint qui
• puisse être l'auteur des Aing, W est le livre du ciel, le Choa est
> le livre du Chang-tjr ou seigneur suprême '. Pourtant il faut bien
iToner que ce passage laisse bien des difficultés ; et d'abord il est
impossible d^appliquer aux Koua cette ressemblance que Fuu-hi est
supposé avoir empruntée aux choses du ciel et de la terre, aux oiseaux
et aux quadrupèdes, h^ Koua sont des lignes entières ou bribées, mi-
ses les unes sur les autres selon cette forme '^^ et multipliées jus-
<to'à 6/li. Ce sont des symboles , des abréviations , des indications ,
plutôt que de vrais caractères. Us ont dû suivre plutôt que précéder
les vrais caractères hién^lyphiques. Il faut dire la même chose des
cordelettes nouées que les chefs portaient à la ceinture; c'est au reste
le sentiment de plusieurs missionnaires , entre autres du P. Amiot.
Nous croyons devoir terminer ce sujet par les considérations
smvantes, de ce dernier missionnaire, qui nous paraissetit indiquer
assez bien la marclie probable des anciennes écritures : « Tout ce
qu'on sait de plus clair sur l'origine de l'écriture, c'est qu'elle se
perd dans l'obscurité des tems les plus reculés , et que l'Iûérogly-
phique est la plus ancienne qu'on connaisse. Plusieurs écrivains
en placent l'invention avant le déluge , veuknt que Noé en ait été
le conservateur, et prétendent que les nations les plus célèbres de
l'antiquité l'ont héritée de lui. Reste donc à examiner si ce senti-
ment est aussi vrai que vraisemblable , et n'est pas démenti par
les faits; mais bien loin qu'ils le démentent, ils le prouvent au con-
traire et le confirment En eiïet, la conformité des anciens peuples
2i se servir de caractères hiéroglyphiques , indique une source com-
mune; leur accord à les employer dans un sens mystérieux pour
consacrer le dépôt des espérances et des dogmes de la religion,
annonce un enseignement commun ; leur participation aux scien-
ces, aux arts et aux lois de leur première origine, dénote tm héri-
tage commun ; leur ressemblance , enfin , dans la profondeur du
système de l'écriture hiéroglyphique, suppose une école commune.
J'abandonne la conclusion au lecteur\ >»
■ Mémoires chinois^ t. ix, p. 350.
• Aff maires chinois, X» ix, p. 293.— Sur la question de Torigine de récriture»
5GS ÊCBITlfiE.
Kcrhiire tu moyen de rordeletlet et de ttané*.
Nom avons parlé de cordelettes et de nœuds an moyen desqneb
les Chinois exprimaient différentes choses. Cette écritnre a été em-
ployée par d'antres penples encore; elle était snrtoot en nsage, soos
le nom de Qm'pos, en Amérique, dans l'empire des Incas. Pour en tân
connaître le mécanisme , nous aOons citer le passage snhrant d'un st-
Tant moderne :
« Si le peuple du Mexique ne possédait pas l'écriture, il comptait
I» fort bien au moyen des quipos. Des étabUssemens étaient fendes
D dans toutes les villes, et confiés à la garde de six à trente homoM
• experts, capables d'enregistrer au moyen de ces quipos les prâd-
» paux événemens de l'empire et tout ce qui concernait son admi-
• nistration.
» Voici comment s'y prenaient ces gardiens, appelés QuipuamÊj»
à rus : ils fixaient sur un objet solide les deux bouts du grand cordoo,
» espèce de ficelle, et ils y attachaient successivement une quantité
*> d'autres cordons, composés d'un ou de pluiâeurs ûls d'un mètre à
» peu près de long. Tous ces fils ou cordons, de coidenrs différentes,
» tombaient comme une espèce de frange, et l'on comprenait ailé»
» ment la signification de chaque fil ou cordon par sa couleur. Ainsi
» l'or était représenté par le cordon ou fil de couleur jaune ; l'ar^
• par le blanc ; les gens de guerre par le rouge. Tous ces objets K
» trouvaient placés par ordre. I^ disposition des armes, par exemple,
» commençait par la lance comme étant Tarme la plus noble ; rt-
p naicnt ensuite les arcs, les flèches, les javelots, les massues, kt
« haches, les frondes. C'était par les nœuds qu'on exprimait le mm-
» bre. On suivait le môme ordre pour les légumes, en conunençast
» par le froment, le seigle, les pois, les fèves. On pouvait, grâce ï
» ces quipos^ connaître chaque année la statistique de chaque vilk
j» et celle de tout le royaume : les habitans étaient désignés par leur
» âge, de dix en dix ans, en descendant toujours de Tâge le plus élevé
» jusqu'à la naissance. Des fils plus fins, entremêlés aux gros cordons,
voir en outre le volume de 31. le cher, de Paravey, ayant pour titre : De
Cofi/îur. unique el hier o'^lxjphi que des chiffres et des lettres de tous les
peuples, avec 0 planche* . Paris, Treuttel et Worti; prix : 10 fr.
ÉCRITURE. 569
• indiquaient les honunes maries, Tépoque de leur naissance, les
> veufs et les veuves. C'était par ce moyen ingénieux que Tempereur
» était mis au fait tout les ans de la population de son royaume, de
• ses revenus, de Tadminislration de la justice, du nombre des gens
• de guerre, des naissances, des décès, des mariages, de tout ce qui
• forme, en général, la matière de la statistique la plus exacte.
• Ces gardiens de quipos étaient chargés en outre de les tenir sans
» cesse à la connaissance des populations, et de leur rappeler soit les
• événemens anciens du royaume, soit les événemens récens, à me-
» sure qu'ils s'accomplissaient I..es amautas^ ou philosophes, et les
» aravicus, OU poètes, se chargeaient, à leur tour, de répéter les
» mêmes faits au peuple , pour en transmeiire le souvenir aux enfans
» et aux générations futures '. »
Après ces notions données sur l'origine première de l'écriture,
nous allons exposer ce que l'on connaît sur son origine particulière
pour chaque peuple, et ici nous allons laisser parler Dom de
Vaines.
Les Grecs tiennent récriture des Phéniciens.
Les Grecs ont reçu leurs lettres , c'est un fait; mais de qni les
tiennent^ils? Dom Calmet*, dom Légipont* et SchuckfordS déci-
dent que les Grecs en sont redevables aux Égvptiens, et cela sur la
foi de Vossius, qu'ils citent à tort. Toutes les preuves de ce dernier '
se réunissent au contraire en faveur de Cadmus, qui , selon le prési-
dent Bouhier^^, quoique égvptien d'origine, était né en Phénicie, et y
wppni les lettres, qu'il communiqua aux Grecs. Ce dernier sentiment
de l'académicien est garanti dans Vossius 7 par Hérodote , Denys
d*Halicamasse , Pline, Clément d'Alexandrie, Victorin, saint Isi-
dore, Suidas et même Plutarque. Donc Cadmus, parti de Phénicie,
• Echo du monde savant, 1844, n. 8> p. 191 .
• Dlstert',, t. I, p. 24.
» DitteH. Phi/ogico-hMograph,, J 4, n. 9 et 10, p. 1 14.
« /////. da Monde, liv. nr, p. 2^2.
s De Jfte Gramm.t lib. 1, cap. 10.
^ Depriiets Gnec, el Latin, Utteris Dissert,, n. 3.
' De Arle Gramm.tp, 44.
570 ÉCRITURE.
porta anx Grecs les premières lettres, qni forent depuis appelées io-
niques. 3Iais il a été dit plus haut, qae par les Phéniciens ODeaten-
dait les Héhfeur ; donc les Grecs doivent Torigine de leor éeritore
aux caractères sa naritains.
Les caractères grecs , parfaitement semblables aux phéniciens dan
Torigine, se ^ont à la vérité écartés un peu avec le tems, de leor fi-
gure primitive ' ; mais ils laissent voir encore nombre de traits
de ressemblance, et les monumens des Grecs les [dus antiques,
comparés aux monnaies et médailles des Samaritains les plus ancko-
nes, présentent des caractères absolument semblables. L'écritnrela
plus ancienne de l'Europe nous vient donc du Samaritiin, et non do
Chaldaîque, avec lequel elle n*a aucun trait de conformité, ni de FÉ-
gyptienne, avec laquelle elle n*a pas plus de rapport
Les Latins It tiennent des Grecs.
Les Pélasges , premier peuple de la Grèce , soit par la voie de h
navigation, soit par ks colonies grecques qui passèrent en Italie, por-
tèrent premièrement leur forme d'écriture chez les Etrusques. Aussi,
depuis les lumières jetées sur la littérature étrusque, on voit que de
18 lettres qui corap3saient Talphabet de ces derniers , 8 sont exacte-
ment semblables à autant de caractères samaritains , et 6 antres ott,
avec un pareil nombre de samaritains , des traits apparens de coni^
mité. Mais 10 des lettres étrusques sont évidemment les mêmes q«
les nôtres , et les 8 autres en approchent fort ; donc nos lettres , pv
Tcntremisc des Latine et des Grecs , nous viennent des Samaritat».
La ressemblance des nôtres avec celles des Grecs est trop apparcfNi
dans les lettres majuscules A, B, £, H, I, K, M , N\ O, T, Y, Z,
pour qu'on puisse avoir le tnoiudrc doute sur leur origne ; il ne serait
pas même diflicile de prouver FafiBnité des autres lettres. Les Grecs»
par exemple, ont rendu leur V quarré et rond ; les Latins en ont fait
autant de leur C ; le A n'est que le D incliné des Latins, dont le
ventre est en pointe. Les Grecs se sont servis de notre A, à cela pr^
que, comme dans uotie écriture cursive, ils ont relevé le trait d'en
* bas, comme la fig. I de la planche 18. On voit, dès les tems les plus
reculés, des R semblables à peu près aux nôtres. Le £, que les plus
■ Rentudot, Mém, de C Académ,^ t.ii^p. 249.
ÉCUTURE. 571
andens manuscrits représentent sans base , et qu*ils pointent un peu,
comme lay?^. 2 , ibid,^ revient très-fort à notre S, VU des Grecs,
800S la forme d'un 1^, a souvent manqué de pied , et par conséquent
nous a donné notre ^consonne. Enfin on ne trouve guère que le ^
et le H, c'est-à-dire le Tbéta et le Xi, que les Latins n'aient point ac-
cq>tés.
Pour conclure cet article et concilier les diiïérentes opinions qui
tîemient ou pour les Egyptiens , ou pour les Ghaldéens , ou pour les
Phéniciens, on pourrait déférer aux Hébreux , chaldéens d'origine et
limitrophes de la Phénicle, l'honneur d'une découverte qu'ils auraient
d'abord portée en Egypte, où les hiéroglyphes étaient déjà fort accré-
dités.
Matières subjectires de récriture.
A la fin du siècle dernier, Voltaire, pour détruire l'autorité de la-
Bible, niait que l'antiquité connût l'art d'écrire on qu'elle eût des
matières propres à conserver l'écriture. — La science s'est charg<^e de
répondre à cette objection. « Quelques contrats, ilit M. Champollion
» Figeac, écrits sur Papyrus, en caractères égyptiens que nous con-
» servons encore, remontent même aûk teins antérieurs à Mofse, ils
9 n'ont pas à présent moins de 3,500 ans d'antiquité '. » Et s'il fallait
en croire M. Lenormand, l'Angleterre posséderait une planche de
c Sycomère, ornée de caractères, laquelle trouvée en 1837 dans la
> 5* des pyramides de Memphis remonterait à 5,900 ans d'anti-
» qnité \ n — il existe près du mont Siitaî de nombreuses inscrip-
tions que quelques-uns, entre autres Kircher ', prétendent remonter
jusqu'à Moïse; enfin, les Chinois croient posséder une célèbre ins-
cription de Yu, gravée sur un rocher, qui remonterait à 2278 ans
avant notre ère ^ On ne peut plu§ maintenant attaquer la Bible sur ce
• Egypte dans VVnivertpUtorestpUt 1. 1, p. 25.
• Eeiaireistement sur ie eerccteJl da roi Mycérinus , préf., p. 6.
^ OEdip, Mgypl'^ t. ii^ p. 1 :0, où il en donne une explication ingénieuse,
mais très arbitraire.
^ Le P. Amiot Ta envoyée à la bibliothèque royale, d*oû elle a été trans-
crite et publiée par Hager, à Paris^ en 1830*, par Klaprolh, à Halle en 1811,
et par Pauthier dans La Chine, 1. 1, p. 53.
572 ÉCRITURE.
point ; mais Tenons en détail aux matières sur lesquelles les différais
peuples ont écrit, et ici encore je laisserai parier Dom de Yaiaes.
Les matières subjectives de récriture , ou sur lesquelles on a tracé
les pensées, ont suivi la marche, les progrès et la gradation de Tes-
prit humain. Selon Dom Calmet ' Tusage des tables de pierre et de
bois pour écrire est le plus ancien dont nous ayons connaissance.
Dom Légipont* est aussi de ce sentiment, soit que ces tables fussent
ou ne fussent point enduites de cire; encore cette dernière forme
ne parait-elle que peu avant la captivité de Babylone '. Le premier
de ces auteurs, deux pages plus bas , tombe cependant d'accord que
les rouleaux sont de la plus haute antiquité , et qu*on en trouve des
vestiges dans le livre de Job. Il faudra donc conclure que le boéi
comme matière qui n'avait pas besoin d'une grande préparatioB,
servit le premier à l'écriture pour toute sorte d*actes; mais que les
rouleaux ou d'écorce ou de feuilles d'arbre , comme moins volomi-
neux, le suivirent de fort près, et que les pierres , les briques et les
métaux furent bientôt mis en œuvre pour conserver des monumeos
à la postérité la plus reculée K Telles furent les tables de la M, b
hiéroglyphes des Égyptiens sur les pyramides et obélisques'; les
douze pierres précieuses chez les Juifs ^, les lois de Solon inscrites
sur des tables de bois? ; les lois des douze tables chez les Romaiis,
gravées sur l'airain; les lois pénales, civiles et cérémoniales des Grecs,
inscrites sur des tables de pareille matière , qu'ils appelaient cjrbo,
xupêEiç*. On dit même qu'un incendie fit périr, sous Vespasien,
3,000 tables de bronze conservées an (lapitole, où étaient écrits leois
* Dissertation sur la forme des livres, p. 24, 25, 26.
' Dissert, ?■ de Mnnuscripl, § 3.
* Liv. lY des /fois, chap. xxi, 13.
* Voir sur cette question un excellent ouvrage : Essai sar les linges dans
r antiquité, în-S», 1840, par M. Géraud, que la mort vient d*enleveraaxlet
très et à la science catholique.
* Pline, Hist. lib. tu, cap. 56,
^ Epiphan. de 12 gemmis, t. ii, p. 227, 233, edit. Patav.
7 Aul. Gel. Noct, Jttic. lib. n cap. 12.
* Thés, Ung, Grœear»
ÊC&ITLRE. 573
bis, leurs traités d'alliance, elc, etc., selon leur usage*. Dépareilles
tablent d'airain ou de cuivre ont servi quelquefois d'espèces de papiers
terriers*, c'est-à-dire qu'on y représentait le plan et les bornes d*une
terre. On Içs déposait ensuite dans les archives des empereurs. On
eo usait ainsi au 1" siècle de l'Église. Au 6*, pour la promulgation
d*nne loi dans les villes de l'empire, on se servait ou de tables de pa-
reilles matières , ou de tablettes de bois enduites de céruse , ou de
nappes de linge : ces dernières étaient d'un grand usage dans Taiiti-
qoilé ' : on les appelait lintei , suivant Pline S et carbasini , selon
daudien K
Que les tables de plomb aient servi de matière à l'écriture , Job^,
et une infinité d'auteurs en font foi?. Pline* assure même qu'on avait
formé des rouleaux de cette matière, aussi souples que le linge ; ce
qui prouve la perfection de Tart sur ce sujet. En général, les pierres,
les marbres et les métaux, employés chez les Grecs et les Latins à éter-
niser les monumens, sont d'une rareté incroyable chez les modernes.
On a souvent parlé de livres en lames d'or, d'argent et de bronze ;
mais il est fort rare de rencontrer de semblables monumens : il Test
encore plus de trouver des diplômes gravés sur ces métaux, ou même
nr le plomb et l'ivoire. On ne connaît que quatre pièces de cette
espèce 9 : la première, du pape Léon III; la seconde, de Luitprand,
roi des Lombards ; la troisième, sous Charlemagne, qni est violem-
ment suspecte; et la quatrième de Jean , évêque de Ravenflë. Des
• MacJiab, cap. viii et xiv. — Cicéron, De (iivrni.^Vib. ii.— Til Lîv. Dccad,
!•, lib. m. — Pline, Ujst, Hb. xxxiv, cap. 9.— Jul. Obseq. De prodigiis, cap.
122. — Ovid. lib. 1, Âfetamor.
* Siculus Flaccus, De coudil, a^ror. p. 20, — Hygcn« De Innilibut eonsU-
tucndrs, p. 1*02.
» tW. Throdos. lib. ii, til. 27, ctTit. Uv. dccad. i, lib. i.
^ Lib. XIII, cap. ii
ï De Bello Gothico.
• Job., c. XIX» Y. 24.
' Kircher, Muséum, tab. \0,^Paleograph, Gneca^ p. 16. — Atdiqvdlè expL
t. II, p. 1, liv. m, ch. 8, n. 4. — Dionys. Cassius, lib. xlvi. — Plinius lib, xui,
cap. II.
* Lib. XIII, cap. H.
^ De Re Dipl. V* ^^>
61 U ÊCRITtmE.
tables de plomb furent la matière des dem premières, l'aindn de h
trcmièine , et la pierre de la quatrième.
L'iToire *, le buis, le citron et même Tardoise*, furent mis égd^
ment à contribution. C'était enème une distinction accordée aux em-
pereurs romains, que tous les arrêts du Sénat qui les regardaieat,
fussent inscrits sur des li?res d'ivoire. Quand ces livres n'étaient eoBh
posés que de deux feuilles , on les nommait diptyques ; et quand ib
en avaient plusieurs, on les appelait en général polyptyques ^
On trouve, dans quelques archives, des actes écrits sur des blt008
et sur dos manches de couteaux. Sur le manche d'ivoire d'un ooi-
teau conservé dans les archives de la Cathédrale de Paris ^, on lisait m
acte de donation du commencement du 12' siècle laite à cette Ég^e.
Un pareil instrument était gardé dans l'abbaye du Ronceray à Angen^.
Pline rhistorien^, et Isidore de Séville?, nous sont garants qn'oa
a écrit autrefois sinr des feuilles de pahnier et sur d*autres plantA
Les Syracusaius , pour proscrire quelqu'un du gouvernement*, écri*
vaient son nom sur des feuilles d'olivier. La chose n'est pas uniqai,
puisque dans les Indes Orientales » on voit cette manière d'écrire en-
core usitée. Les Athéniens, mécontensde quelque citoyen, écrivaiait
son nom sur des écailles , et e^était opiner pour la proscriptioR : <k
là est venu le fameux ostracisme.
Ou a déjà vu que le bois avait été une matière subjective de ré-
criture^, mais il est bon de savoir comment on y écrivait On les ta-
bles étaient toutes nues , ou elles étaient enduites. Dans le prenôor
cas, elles s'appelaient schedce cbe:^ les Romains'*, et oxonei, ofovcc,
chez les Grecs. C'est ainsi que leç Romains, avant qu'ils eussent in*
* L'ipian. Dig. lib. xxxii, leg. 52.
* Hugo, De prima scribendî origine^ p. 94.
' yo\vVo\\\ïç\sOnomasticon,
* Lcbcuf, DisseH. sur CHist, du diocèse de Paris.
* ÀnnaL Bened» t.vi, p. 219.
^ Lib. XIII, cap. 11.
7 Ori£, lib. VI, cap. 12. .
* Oiod. Sicul.lib. xi, p.286.
' Relations des Philipp. p. 4 ; de la Chine, par boyiu, p. 209.
•• Vossius , De arle gramm. lib. i, c. 38.
ÈCRITU&E. 575
troduit Fusage d^graTer leurs lois sur le bronze, les inscrivaient sur
des tables de cbc^ne*. De ces tables de bois on faisait les livres, codi-
ces^ qui étant gravés sans enduit , étaient par conséquent ineffaça-
bles \
Dans le second cas , taillées plus eu petit, elles étaient recouvertes
ou de cire , ou de craie , ou de plâtre. La première espèce s'appelait
cerœ^ et en général elle se nommait tabulœ, La cire était assez corn*
mpoéoient verte ou noire ; au moins celle des tablettes qui nous res-
tent parait-ellc noire , ou d'un vert si obscur » qu'il est diflScile de la
distinguer du noir. Il est probable qu'il y entrait de la poix ou autre
Hiatière semblable, pour lui donner la consistance qu'on y remarque.
On en conserve dans plusieurs musées, et l'on en voit exposées à la Bi-
bliothèque Royale, salle des manuscrits. Ces tablettes n'étaient quel-
qoeibis enduites que d'un côté, quelquefois des deux. Au moyen de
IJ^des de' parchemin collées de distance eu distance sur le dos de ces
aïs, et rapprochées les unes des autres, on en formait des livres reliés
assez proprement, que l'on appelait codicUli, Lorsque les pages étaient
remplies et que l'écriture qui y était tracée n'intéressait plus, on l'eiïa-
çiût en rendant uni l'enduit de cire, et alors on s'en servait de^aouveau
an nouâme usage ; c'est ce qui fait que l'on y déchiffre encore quelque-
fois des traits d'une écriture antérieure à celle qu'on } lit, et qu'on
n'en trouve guère de plus ancienne que le iW siècle. L'usage des ta-
blettes a duré jusqu'à ce que le papier de chiffon ait prévalu, c'est-
Mire vers le commencement du 14* siècle. Elles servaient assez com-
manément à des journaux d'itinéraires.
En général , l'usage de graver les lettres , ou de les écrire sans li-
queur, semble avoir précédé toutes les autres écritures. Il se trouve
encore des nations qui tiennent à cette ancienne manière ^
Tel est à peu près tout ce qu'on peut dire sur la matière des plus
taciens monumcns que l'on pourrait quelquefois rencontrer; car,
pour ce qui regarde la matière des chartes ou diplômes proprement
dits, quoiqu'il soit certain qu'on ait écrit sur des intestins d'élépbans
' Dionys. Halicarn., /tntiq. lib. ly, c. 50.
* \oS8bu, De arU l'ramtn. ^ 132,
» AilasSimcui,pmUp.\BA,
576 ÉCBITURE.
et d'autres animaux', on peut cependant réduire la tnatière^ux peaux
et aux papiers , puisqu'on n'en connaît pas des espèces précédentes
Voyez Papiers, Parchemin. Quant aux instrumens immédiabetà
la matière apparente de récriture, voyez Plume et Encre.
Disposition de TEcriture.
Les peuples ayant reçu successivement la théorie de récriture,
varièrent considérablement dans la forme de l'exécution , et snrtost
dans la disposition des lignes. Le père Hugues^ a fait représentera
manières d'écrire ; mais la plupart sont restées dans l'état de pure
possibilité, sans qu'aucune nation les ait jamais adoptées. On peal ré-
duire à trois espèces celles qui ont été d'usage : l'écriture ;i«rfieiii2»-
culaire, Vorbiculaire et Yhorizontale»
Ecriture perpendiculaire.
La per))endiculairc , anciennement usitée chez quelques Indiens',
l'est encore aujourd'hui chez les Chinois , les Japonais , et quelqua
autres habitans des îles de cette partie du monde. Cette écriture peirt
conmiencer de haut en bas, ou de bas en haut, de gauche à droite, ob
de droite à gauche. Les Chinois suivent ce dernier mode de bas cb
haut pour les Koua de Fou-Hi; mais pour leur écriture ordinaire ik
écrivent de haut en bas et de droite à gauche, et ainsi ils comnMB'
leurs pages à la dernière des nôtres*.
Ecriture orbiculaire.
L'écriture orbiculaire ne fut peut-être jamais d'un usage $id
cliez aucun poupic ; il y en eut cependant, selon Pausanias^, et ff*
Ion Maiïei' ; mais la forme des vases , des monnaies , des boucfiersT
donna lieu quelquefois , sans que le gros de la nation en ait usé. Oa
a découvert sur des roches ^cs écritures d'anciens peuples septentrio-
naux avec cette forme à peu près ; mais comme ces lettres runes aoU
• Palœogmph. p. 16.— Isidor. ïib.vi, c. 11.
» De prima scribendi oriçin, c. Yiii> p. 83.
' Diod. Sicul. 1. II.
• Du Halde, DesctipL de la Chine, t. ii,p. 249.— NIeuhoff. Légal. Bolk^
ad Sinas, part. 2, t. xvi.
5 L. V, c. XVI.
• Trad. liai. p. 177.
I
ÉCRITURE.
577
de Ciçon qu'elles siiÎTent les replis et les spirales d'un ser-
pent qo'oa avait figuré d'abord, il est encore assez douteux que cette
ècrilare ait été commune à tout un peuple.
Ecriture horizontale.
L'écriture horizontale peut avoir quatre marches : de gauche à
Aoile, Gomme la nôtre; de droite à gauche, comme les Hébreux; de
Ipnche % droite pour la première ligne , puis de droite à gauche
|H»r la flecoode, et ainsi successivement en allant et venant ; enfin de
Anoite à gaoche pour la première ligne , et de gauche à droite pour
h leoonde , et ainsi de suite. Ces deux dernières espèces s'appellent
■oostrophédones. Fojrez Boustrophêdone , mot qui exprime l'ac-
tna da laboureur qui va et vient en traçant ses sillons. Les Orientaux
ml toujours écrit de droite à gauche, et les Occidentaux, depuis fort
I, de gauche à droite ; ce qui pourtant n'est |)as sans excep-
t-Mge de l'Ecriture chex les Latins et les Français.
Les Romains estimaient l'écriture , et faisaient gloire de s'y appli-
, Les empereurs eux-mêmes ne se dispensaient (Sas toujours d'é-
lears lettres de leur propre main ; et eu général tous les peuples
yoGcés firent cas de cet art. Quoique Quintilien ■ semble se plaiu-
ire que de son tems on le négligeait, ce ne fut |)ourtaut guères qu'a*
|iès les incursions des Barbares , ou depuis le 8" siècle , qu'il tomba
lOMÎblcinent , on peut dire môme dans un avilissement surprenant,
fade sar ce que ces étrangers mirent tout leur mérite dans la bra-
fsnre. Dès lors rien ne fut plus ordinaire que de voir des rois , des
princes , des grands , incapables de mettre leur nom par écrit Nos
de France même ne parurent pas d'abord plus affectionnés aux
kttres que les Gotbs. Chilpéric fut le premier de nos rois qui eut
fselque teinture des sciences; peut-être fut-il le premier qui sût
iièrîiablefflent écrire Savoir si Charlemagne lui-même , qui encoura*
||tt si TiTement le rétablissement des lettres, sut écrire ; c'est encore
problème à résoudre. Celte ignorance crasse ne fit qu'accroître
IlOHbiit les 10% 11* et 12* siècles. Des évêques » des abbés, et des
! InsiU. OraiA, i,c. i.
TOME I.
37
578 ÉCRITURE.
clercs , dont le ministère exigeait des connaissances, n'en étaîeRt pis
plus lettrés poar cela. On en avait déjà m des exemples dans hi
siècles les plus brillans de l'Église, en 411, à là conférence de Cif^
thage , au conciliabule d'Éphèse , an concile de Chalcédoine , oà 9
se trouTa quarante éTéqnes de la plos grande mci^ncîtés et ai M-
dle sous Menas, etc., etc. '. Tous ces exemples sont aaténeonÉ
7* siècle. Il parait que cette ignorance ne déshonorait pas ilon^
que les évêques ne font pas dificulté de l'avouer dans km
les plus clairs. Les rois et les grands continuaient daas la né
de s'expliquer avec la même candeur. Il y avait des moines fri é
savaient pas écrire au commencement du 11* siècle; mais ce n'M
pas le plus gnmd nombre ; les études et l'écriture avaieaC totjMl
été en honnetu' chez eux. Aussi, de l'aveu de Marsham% de RiM
Simon > , ae Le Clerc S et d'autres antagonistes de l'état monaMifR^
ce forent eux qui sauvèrent les débris des lettres des ravages èi
Huns, des Normands, des guerres civiles, etc., et qui firent soinetf
la fonction de notaires publics \ Ce ne fut que sur la fin do 13*
que l'art d'écrire commença à prendre faveur parmi les Upd;
au 14*, ils l'ignoraient encore pour la plupart. Cette incapacité pM'
que générale fut cause que Ton contracta souvent sans écritare;iirt
abus eut cours en France jusque vers le 12^ siècle environ. JH
quand il y avait un contrat en forme, il paraissait indispensÉleA
faire signer les parties contractantes ; lorsqu'elles ne savaient p
écrire , ce qui arrivait assez souvent, on y suppléait de diSMi
façons, {voyez Signature), et l'on annonçait trèsHSouvent son îf^
rance à cet égard.
DifTéreiis genres d'écritures.
Après avoir jeté un coup d'œil sur l'origine, l'invention , la |»V^
ption, la disposition et l'usage de l'écriture, il est à proposée 'e^
candre dans le détail des différens genres d'écritures.
> Labhe, Concif. t. iv, C<^. 320, 581 , 634. | i(
* Prôpyl, Monasi, Jnglie»
3 Lettres Critiques, p. 93, 127.
* Biblioth, Choisie f t. ii, p. 123.
* Jnnal, Bcned, t. iv, p. 185, 693 j t. vi, p. 98, 287.
ÉClUTtRE.
579
Ecriture posée et court nie.
Plasienre grands hommes , dit MafTeis ont prétendu que les Ro-
fliafiis n*aTiient d*autre écriture que ces c2ract«Tes majestueux qu'on
fmi mir les marbres , les niMailles et les manuscrits les plus somp-
lArax. D*aiitres ont soutenu* avec beauronp plus de fondement,
^*ib avaient deux sortes d*écntures, Tune, posée et noble, résenéc
prar les inscripikHis et les ouvrages d\'clat ; Taiitrc propre aux mi-
Mfes et aox affaires qui demandaient h Otie ex|>édiées proinptenient.
En effet, est-il croyable que les anciens aaleurs latins, dans In cha-
leur de la composition, eussent été réduits a ne pouvoir rendre leurs
pmfaa qa'avec les longueurs qu'on ne pouvait éviter en usant de
récriture capitale? Voilà donc déjà deux écritures bien distinctes , la
oa la capitale, grande ou petite, et la courante ou cursive.
Ëcriturc nationale.
Oatre ces deux divisions générales, chaque nation ajouta h Técri-
lare romaine son goût propre et i)articulier ; ce qui lui prêta un coup
d*œU et un air tout dilTérent, qui saule aux yeux, et qui donne iiatu-
ifOement la distinction des écritures naiionale-i. De là cette différence
CBtre le goût et l'écriture des Lombards, des Saxons , des Espagnols,
les Goths, des Français ; de là aussi les diiïérens caprices qu'on ro-
■arqne dans l'écriture des anciens francs-gaulois ou Mérovingiens,
d dans celle de leurs successeurs ou Carlovinglens.
Par écritare latine nationale , on entend en général celle qui ,
it des Romains, a passé chez diiïérens peuples, qui font diver-
selon leur goût et leur génie difTércnt. Il y en a cinq princi-
pdes : la romaine, la gothique ancienne, la franco-gallique ou niéro-
vingienne, la lombardiquc et la saxone.
L'Italie fut constante dans son écritur(> jusqu'à Tincursion des
Goths. Alors récriture suivit le génie de ces peuples barbares , et de-
vînt différente de la belle romaine ; on rap|)elle Itaîu-Guihique,
Les Lombards s'étant emparés de cette partie de l'empire , l'an
, excepté de Rome et de Ravenne, communiquèrent à l'écriture
* Op^eoL Eedcs.^ p. 57.
* Cnar. Domin. Tract, l de Ortlmgrmph, c. 2.
680 ÉCRITUKE.
une autre tournure ; ou l'appelle Lombardique. Parce que les papa
se servaient, dans leurs bulles, de récriture lombardiqae , le nom de
romaine lui fut quelquefois donné au 11* siècle '. Quoique leur do-
mination n'ait dure qu'environ 206 ans, on donna cependant ce nos
à l'écriture qui eut cours au delà des monts depuis le 7' siècle jv-
qu'au commencement du 13*. Alors elle cessa; et si on la lOfilt
dans un acte elle démasquerait la fourberie. La décadence des let-
tres ayant eu lieu en Italie comme ailleui's , l'écriture y d^éDéraei
ce que nous appelons Gothique moderne.
En Espagne, les Gotlis ou Yisigoihs, y portèrent, dans leur isc»
sion , la corruption des belles-lettres , et donnèrent lieu à réaiM
Fisigothique ou Hifpano-gothiqite; puis à la Tolelanth'goihi^m
Mozambique, et enfin à la Gothique moderne. La visigothiqoe cett
d'être d'un usage colnmun en Espagne au 12' siècle.
En France, les écritures y furent plus variées. Les Gaulois, sul^
gués par les Romains, suivirent d'abord leur manière d'écrire; pus k
y mirent quelque ciiose du leur; ce qui donna l'écriture ifoiMMh
gallicanf. Les Francs ayant fait la conquête des Gaules firent va,
jusque dans l'écriture, leur goût pour l'aisance et réloignementè
toute gène ; c'est l'écriture Franco-gallique ou Mérovingienne^ fi
cessa au 9* siècle. On ne doit point la voir dans un acte , pané ci
siècle, ou il en résulterait de violens ^upçons. Charlemagne,iS
pour la restauration des lettres, voulut que l'on apjiortât plus deiet-
teté dans l'écriture; et c*est la Cai^line qui se soutint sous lespc*
miers capétiens, qui finit au 12' siècle , et qu'on ne doit plus voira
1 3^ Enfin vers le 1 2* siècle, le goût dépravé amena la Gothique
dcrne.
L'écriture saxonea aussi ses divisions, qui sont la ^ri7 /rno-sozoïiyt
V A nglo'Snxonne^X^ Dano-saxonne^ eic, L'Angleterre abandooni ré-
criture saxonne , et employa la française sous Guillaume le ooi^Bè*
rant.
Ces différentes écritures n'ont pas été tellement.propresauxoatiNi
chez lesquelles elles sont nées, que les autres peuples voisins ne l'd
•N-ff
il
■ De Re Dipl. p. 52.
fcl!
kf
ÊCRITUBE. j81
•erris quelqnefoii. Ainsi en France , on trouve du gothique
et dn lombardique» comme en Angleterre , de h Caroline et
goAiqœ moderne, etc.
les Bxnuê ne sont pas d'accord sur Torigine des écritures
On peut réduire à trois les sentimens qui ont partagé
e^irils. Les uns reconnaissent que tout roccident suivait la ma-
d'écrire des Romains jusqu'à inondation des barbares
5* et 6* siècles; que les Gotlis apportèrent les premiers leur
en Italie , et la substituèrent à la romaine ; que les Yisigoths
autant en Espagne, les Francs dans les Gaules, et les Saxons
Angleterre; que les Lombards s*étant rendus maîtres du pays qui
leur nom, substituèrent leur écriture propre aux caracières go-
et la firent adople^ par toute Tltalie. Notez que les rigides
ira de ce système nient expressément l'existence de la cursive
la minuscule chez les Romains, ne voyant partout que des capi-
grandes et petites»
Le aeoond système , formé par Maiïei , accorde aux Romains , bien
avant Tirruption des Goths, trois sortes d'écritures : la
le, la minuscule et la cursive ; mais il regarde comme chi-
tonte écriture nationale , et n'admet nulle autre distinction
:nre que celle qui se trouve entre les trois genres ci-dessus.
Le troisième système assure également aux Romains la pc^ssession
[il Averses sortes d'écritures ; mais il met en fait que les nations
flrent entrer quelques-unes de leurs lettres dans les écritures
iules et minuscules; que la cursive, propre à chacun de ces
ipfes, eut cours dans les diplômes et contrats, et qu'elle pénétra de
dans les manuscrits après le milieu du 7* siècle. Voilà les trois
lens qui jusqu'à présent ont eu des partisans.
Le nôtre est que toutes les écritures qui ont eu cours en France,
Espagne, en Italie, en Angleterre et en Allemagne, descendent de
Hole romaine. Elle se soutint assez bien partout, tant que Rome
|kfe centre de toutes les provinces de TKmpire ; mais le démembre-
de TEmpire, et la désunion de toutes les provinces occidentales
apportèrent du changement ; non pas que les vainqueurs aient ajouté
\ Técritare romaine de nouveaux caractères, mais ils défigurèrent les
582 ÉCRirrBE.
anciens ; lenr mauvais goût et leur ignorance distingnèreat Meolft
leur écriture de celle de leurs voisins.
Le génie des différens peuples eut bonne part à cette direnifé. £h
Gn, en deux mots, unité d*origine dans toutes les écritures des pu-
pies du rit latin ; diversité de forme depuis l*invasîoii des SqUastrii*
nanx. Voilà le système par lequel on a cru pouvoir rectifier ce qieioi
précédens |)araissent avoir de défectueux : il n*est pas diflbàie defli^
sir les rapports qu'il a avec les précédens, et les différaices qw le oi*
ractérisent Une étude réfléchie de combinaisons et de rechefcbci
cet objet, ne laisse aucun doute sur ces principes, et porte à
la distinction d'écriture nationale, qui sert au moins beaacoop à ii-
tinguer les âges des écritures. Car encore qu'on ne paisse pas Ai
au juste de quel siècle est une telle pièce, on en approche beaaoHpi
Ainsi, qu'une écriture soit i^Jérovingienne, on peut l'annoiicerd'iM
comme n'étant point postérieure au 9*, ni antérieure ao 6!* aèck;
qu'une autre soil Loaibardique, on peut assurer qu*elle est pottdriel
au ô"" siècle, et plus ancienne que le milieu du 13*; est-ells Saxfloie!
die ne remonte pas au-delà du 7*, et ne descend pas plus i^s qMVts
lanDkoiiié dn IS"*, surtout en fait de manuscrits, etc.» etc.
Cette division en écritures nationales» est celle qu'a suivie IX |l>
billon, ou plutôt qu'il a inventée. On suit ici un autre plaa, saBHf*
pendant s'écarter du système qu'on vient d'établir, et l'on distnMe
toutes les anciennes écritures selon la marche ordinaire de Ctf 01*
vragc: 1* en capitales, 2*" en oncialcs et minuscules, S^'eneorsiii
A la première classe appartiennent assez régulièrement les écriM
lapidaires et métalliques î à la seconde, les écritures des mamtsifillê
à la troisième, les écritures des diplômes. Co n'est pas (pie Tii K*
trouve toutes sortes d'écritures dans les chartes, de la minusçok ctà
l'onciale sur les marbres, de la capitale et de la cursive dans les Ht*
nuscrits, avec cette diiïércnce que cette dernière est plus réflédiidCt
annonce plutôt un écrivain qui fait son ouvrage à main reposée, i|ii*il
Notaire ou Praticien qui opère, comme on dit, currente caknmi
mais, malgré cet inconvénient, car où n'y en a-t-il pas, on pestfiR
que chaque division est réduite dans ce système à l'écriture qaiis
est la plus propre et la plus ordinaire, elle est au moins selon rôràt
N'osi-il pas dans l'ordre qu'une épitaphe, par exemple, ordinairemm
f
-•?
5S
MVte et ioscriie mrwait satire qoî d« jftrm^x p» i h maùi de <Qi-
ire h TitesK des idées, ml tncêe it^ tooc/w àe cUn^ et de n>e-
■re. et d'une nnaière a pcATûir cs>e lue cr l-^iiî : qu'an nuniis-rrii
Ml fiâhfe, oorrecl, point c2LhiJTï9ti< ai cc-m;*!. joé^ c<niiioe èiut i<n:
Ibmb ropoiéev au cine ccrit (:d l.v.nn capiuk^. œ qiù ferai; d»
VriBBcs susBOBhre de ce qui pect r.re f DÎ^ermê dan» un seul ; qu*nn
«le jndicîaiie, on de donatk'n. on de pri^ Jt-^e. eic, é;ant droite par
4» iiQliirra on des gens d'afliires. y:4t m cni>i^e, et non en cipiute
nca minnscnle, comme dcmaDJan: !r>>r i: ::ni$ à des personnes
[^floféci ans aflaiies poUMjncs ?
Avant h moitié dn iW «îède. ia mînoKi]!? et la carsùie occupent
ionent toute Tétcadoe d'nn marbre on don bronze. Avant le 8' ùè-
|de, la minmcole dominait dcjâ dans certains manuscrits ; et ce fut
on sièck qn'elle commença à l'emporter sur la majuscule, qui
it régné jnMin*alors: an 9* sit^le. eile domina sur sa ri\aV; au
die la bannit entièrement des manoscrits.
Qnaqt am diplômes, on n*en conrali aucun m écriture minuscnle
It le ft'sîècie;ik étaient en capital.ct enonrialo. ^laîsdés Tan 730,
kwnoacnle s> introdoisit en Anekterre, li en France dès le lèone
\it Vépm le BreL Elle était déjà commune dans les actes ecrWsia>lî-
dès le 9* siècle ; la coraTe fut cependant la ckmiinanto. et ce
AbI qa'anx 11' et 12* siècles que la minuscule ^emble lui disputer
lire ; die de? int de jour en jour d'un usage moins fréquent, si
ta CB excepte les mannscrits et les inscriptions s-.'pulcrales. Au reste,
on dit qu'on mannscrit, ou un autre instrument quelconque,
m majnsmle, on en minnscule, on en ciirsive, on veut dire {>ar-lài
tel genre d'écritnre domine ; on ne prétend pas en exclure pour
cela les caractères des antres genres, qui peuvent y être semés par-ci
par-Ii. Il est très probable que de la majuscule est née la minuscule,
et de celle-ci la cnrsive ; mais il serait très difficile de fixer l*époque
\ leur naissance respective.
^Bor faire mieux connaître l'état et les révolutions de récriture la-
dans les différens âges, il est à propos d'entrer dans un certain
détail sur ces trois classes d'écriture, en remontant aux tems de la
république romaine, et descendant jusqu'au dernier renouvellement
58^ ÊCRITUBE.
des lettres ; c'est le fruit d'une infinité de réflexions et de recherches,
qui ne peut déplaire aux amateurs de l'antiquité.
Ecriture capitale.
Par écriture capitale ou majuscule^ on entend pour rordinaire m
genre d'écriture transcendant et majestueux. Elle tire sa dénomina-
tion de ce qu'on ornait de lettres de ce genre la tête dos liTres, des
chapitres, des alinéa. De là elles furent appelées capitulaires par quel-
ques anciens '; elles n'ont jamais eu rien de ûxe dans leur baoteor m
dans leur largeur.
On peut diviser en plusieurs espèces cette écTÎture capitale; cap-
taie quarrée, capitale roruie, capitale aiguë^ capitale cubitale^ Ctf-
pitale élégante j capitale rustique^ capitale nationale.
Ecriture capitale quarrée.
Les lettres capitales quarrées sont, selon les savans, celles qni sont
composées de lignes droites. Au lieu de cette définition, qui ne parah
pas exacte, ne pourrait-on pas dire plutôt que les lettres ca|4taiei
quarrées sont celles qui sont formées de lignes horizontales et perpti-
diculaires proportionnelles ; ce serait le moyen de sentir mieux la dif-
férence qu*il y a entre cette écriture et la capitale aiguë, égalemoU
composée de lignes droites? Alais qui peut s'arroger le droit de ré-
former le langage des érudits? Le lecteur pourra juger par iai-mêne
de cette écriture, qui n'est point imaginaire, dont on peut former a
alphabet complet, et qui se voit à la planche 18, n"* 3 et les 23 Jiuh.\
excepté les trois derniers caractères, qu'on ne rencontre que diffici-
lement, les autres sont répandus dans nombre d'anciens monumeas.
Les lettres quarrées, au moins pour la plupart» paraissent encore n
les sceaux des il* et 12* siècles*, mais on ne trouve point d'exenqiie
qui soit composé de cette sorte de caractère uniquement
Ecriture ronde.
I.es capitales rondes sont formées de lignes courbes; eOes peuvent se
diviser en courbes convexes et courbes concaves. Cette écriture ronde
fut employée par les anciens dans les livres et dans les moQomei»pii-
' • Godwic, Chronic, p. 18.
* Heineccius, de Sigillis, p. I85,
PI. ■,-*.«
I
I
^ <> HBCnEF-nHlMLM/ïïaPCLR
•" f)/>lRSTâùctltfi^lmn T rft e'\j ml
tapil«lf Elrpante
1 ROMA " DfilLAirV^SvL-F' ROMA.
■" VALERIOVERNAE
OPTIMO-ET riDELISSI
MO-LJB-V\L EFFIC/\X-ET
AGATYXH
Capitale Rujtnjue
J%C0DFA£D1KI
DtScKi frVMfTRfCOCiv/l
TVM £X:TABVU'AENfA-
QVAE. F »y /y F5T' flO/WvIlN
CAPlTOLlO INAP^A
CrKjTlilVUAf
tCBITUBC. 585
blics. Au 13* siècle , la forme ronde des capitales Ttinporla sur la
qnarrée*.
Ecriture aiguë.
La capitale aiguë est celle qui est composée de lignes droites, mais
obliques et angulaires.
Ecriture cubitale,
La capitale cubitale était formée de lettres oblongues et d'une hau-
teur excessiTC ; telles sont les lettres initiales de certains manuscrits.
Pbote * est le plus ancien auteur qui en ait parlé : Cubitum longœ
liiterœ.
Ecriture capitale élégante.
Les capitales élégantes sont celles que Ton trouve sur les anciens
marbres et bronies, dans quelques manuscrits rares, et dans les titres
des livres de nos meilleures imprimeries. Les anciens en usaient sur-
tout dans la fabrique des monnaies. Cette belle capitale commença,
deux siècles avant César, à rejeter les traits surannés, à changer l'ar-
rondissement des extrémités de ses lettres, en bases et en sommets
corrélatifs les uns aux autres avec une exacte symétrie, à se revêtir de
proportions gracieuses, enûn à courir à grands pas vers la perfection.
Elle s*empara des médailles, et n en permit Tentrée à nulle autre es*
pèce de caractère. Elle acquit toute son élégance sous l'empire d'An-
gosle. Sa forme se ûxa et se soutint presque sans altération jusqu'au
5* siècle ; car, quoique fort déchue depuis le 3*, cette belle antiquité
n*est censée finir qu'au lems de l'empereur Théodose le jeune, qui
régna jusqu'en ^50. Plusieurs autres espèces d'écritures du même
genre ne laissèrent pas cependant d'avoir cours. L'une avait plus de
hauteur que de largeur, et c'était la dominante; l'autre, écrasée, était
plus large que haute ; une troisième, bien régulière et proportionnée,
mais à traits excéJans et superflus, tient le milieu entre les belles
capitales et les rustiques. La planche 18 présente trois exemples de
la capitale élégante. Le n. P', Roma^ est riu&cription d'une mon-
* Heineccioa, de Sigiflis,n, 3.
* Budmu^ act. v, scen. 9., y. 7.
586 écriture;
naie romaine des premiers iems '. Le n. II, Decimtts SiLtniu Imi
filius Roma , est la légende d'au médaillon frappé i Rome IM
ans ayant Jésus-Christ I^ n. III, Falerio remœ optimo et fide-
Ussimo liberio, Falerius Efficax et Agatha Tjchey est rinscriptioo
d*uDe belle urne sépalcrale qui était conservée dans le cabinet de
l'Abbave de Saint-Germain des Prés.
«
Ecn'ture capitale rastiipie.
Les Romains ont fait marcher de pair deux écritures capitaki;
Tune élégante, dont on rient de voir les détails et la régularité;
Tautre grossière, et que Ton peut traiter de rustique, qui paraît Tenir
directement de leur antique écriture. Elle est hardie et n^ligée, sans
bases, sans traverses et sans sommets, tirée sans soin, inégale dansb
hauteur de ses lettres, composée de traits ordinairement obliques,
quelquefois hétéroclites, et toujours grossiers. Elle parait avoir too-
jours eu à Rome ses partisans^ et ne cessa jamais de se montrer snr
le bronze et sur le marbre, quoique totalement bannie des médailki
Au moins, les preuves de son existence se succèdent de siècle en siède.
Vers le milieu du 2"* siècle, sans changer de nature, eHc se sim-
plifia et se perfectionna au point qu'elle pouvait quelquefois ne pas
déplaire. Cependant cette élégance, mise en parallèle avec celle de h
belle écriture, parait toujours une véritable barbarie. Le bongodt
général, qui avait influé snr récriture rustique, fut bientôt sui\i d'one
grossièreté plus marquée , quoique avec les mêmes gradations. Ele
passa dans les manuscrits, et s*y maintint constamment pendant ooe
longue durée de siècles ; tandis que récriture élégante et réformée ne
régna jamais un si long espace de tems. Il faut cependant avouer
que et* n*est guère qu'improprement qu'elle est appelée rustique dam
les manuscrits, et seulement à cause d'une certaine analogie de tour
et de figures. Elle s'y soutint avec éclat pendant cinq ou six sfêcles,
dans une élégance dont elle n'était point avantagée en tant que mé-
tallique ou lapidaire. Cette écriture de capitales rustiques s'est soute-
nue constamment et avec moins de variation que les autres jusqu'au
10' ou 11* siècle ; car, quoique CharU magne, par un zèle bien éclairé,
eût occasionné un heureux changement dans récriture, ccUe-ci ne
' Routerone, p. 87.
fcniTi-Ri. :)S7
laissa pourtant pas d être en usage dans les manuscrils ; et au 9' siècle
on en écrÎTait encore des pages entières; mais, dès le 6*, on avait cessé
d'écrire les manuscrits entiers sous cette forme. Aux f 0* et 1 i« siècles,
cette écriture déchut des avantages qui la relevaient ; et, ckargée de
besncoup d'alliage, eHe alla se perdre dans la gothique moderne.
Pour avoir une idée de Kancienue écriture rustique, on peut cou-
Sidter la planche 18, où l'on en trouvera trois exemples. Le P', In
iuco Dene Diae ; Tune de ces deux inscriptions est de Tan 81, et
l'autre de Tan 183 de Jésus-Christ Le ir, Dtscriptum et recognitum
ex tabula atnea quae fixa est Romae in Capitolio in ara gentis
mluliae^ est un morceau du diplôme de Galba, dont il a été question
an mot Diplôme. Le Iir est Jnicius Faustus Jlhinus Basilius
nnr claristimus.
Cette distinction de deux capitales contemporaines a été confondue
par la plupart des antiquaires, et à peine a-t-elle été soupçonnée par
un ou deux des plus habiles. De là une inscription en capitales rusti-
ques du premier siècle a fait croire à quelques-uusqu*ils avaient trouvé
Tépoque du commencement de la corruption de la belle capitale, et
leur en a fait rechercher la cause. L*espril^ fourni des raisons ; mais
l'erreur n'en est p^s moins réelle. D'autres ', s*étourdissant sur Tâge
des monumens, ont cru devoir donner aux Goths des écritures des
quatre premiers siècles.
Ecriture capitale nationatot.
L*écritare capitale nationale n'est autre que la capitale romaine a»*
sortie au goût et au génie des diverses nations. On ne croit pas qu'il
soh nécessaire, après les alphabets distribués par élémens, de donner
d'autres exemples de l'écriture capitale. Elle a, dans tous les pays et
dans tous les siècles, des rapports si marqués, qu*on ne peut jamais
la méconnaître. Les accidens seuls qui raccompagnent peuvent la dif-
férencier, et lui donner une nuance distinctive entre une capitale et
une autre capitale, mais non pas entre les capitales d'un tel pays et
celles d'un autre ; car il n'est point de mode que chaque nation n'ait
■ Du Moulinet, ffut, de la Fort nne dre lettres . — Voninnm, Dfssrr/,stir
saMf Colombe,
588 ÉCRITURF.
suivie. Capitale élégante ou rustique, hante ou écrasée, dégagée oa
massive, hétéroclite on proportionnée, bien tranchée ou à bases et \
sommets en osselets, en griffes, en perles, en angles, etc., inclinée oo
droite, à pleins traits ou à jour, composée de figures de serpeos, d'oi-
seaux ou d*hommes, etc. , etc. , toutes ces formes, selon les tems,
trouvèrent des admirateurs et des copistes. L'imagination :.*a pas be-
soin d'un grand effort pour se former une idée de toutes ces méta-
phores et s'en réaliser les formes; c'est pour cela qu'on omet tout
modèle en capitales.
On remarquera seulement qu'il est très peu de manuscrits posté-
rieurs au 6* siècle qui soient totalement écrits en capitales ; sûrement
il n'en est point de postérieurs au moins au 8^ Les titres des pages
en capitale, dans un manuscrit aussi en capitales, dénotent la plos
haute antiquité. La belle majuscule ne fut en usage dans les manus-
crits que jusqu'à la fin du 10* siècle; encore ce ne fut que dans les
livres d'Église. Au 11*, on trouve cependant encore quelques chartes
écrites dans ce caractère.
Ecriture onciale.
La différence qui se trouve entre l'écriture onciale et la capitale est
si sensible au coup d'œil, qu'il est étonnant qu'on les ait souvent con-
fondues. Si la dernière estquarrée, comme l'appellent communément
les gens de lettres, la première est ronde dans la plupart de ses cara^
tères. Il est vrai que l'écriture onciale est une majuscule; mais elle
est de forme ronde, et distinguée de la capitale par certains carac*
tères qui lui sont propres, comme ceux que l'on voit, planche 18,
fig. U et /es 8 5fi/>/i/ir«5, et autres figures semblables et approchantes,
que l'onciale s'approprie ; au lieu que la capitale se sert toujours des
lettres A, D, E, G, H, M, Q, T, V, Les autres lettres B, C, F, I.
K, L, etc., conviennent également à l'une et à l'autre. Il n'y a donc
que 9 onciales différentes de la capitale, et qu'on puisse absolument
regarder comme caractéristiques ; mais c'ed est assez pour ne ks
point confondre ensemble.
On en peut dire autant de l'onciale et de la minuscule. Ces deux
écritures ont quelques rapports entre elles; mais elles ont aussi des
nuances distinctives. Les caractères 5 etiO suii*ans de la planche iS^
ElRlTLRE 0.\ri\I.t
uesTlSiu UMubi avijb fcOKUDO
IMàA<i2>.aé-S.JS iMTéllé-QO VIT qui
11
Gallioane
ysbcns
Xî
.b^Tdiqorrbe^T] c>3cp,y sU £15 se<s5^T
^ VI, ouATîoNiBus juiiea-
quo possjrr» eooecn spa-
vil
Aiuilo-Sajtfi
) J-K cca, ce coKsAL
CO^TTl O N IS- ^^ ' '^'^-^
■va- pâ;
ÉGKITURE. 589
sont propres à i'onciale minuscule; les caractères 6 et iU suivans
sont particuliers à la minuscule. Les lettres suivantes, au contraire,
a, c, d, h, i, k, o, p, q, u, x, y, z, conviennent à l'une et à Tautre
écriture. Ou voit par là qu*il faut que la capitale ait certaine affinité
avec la minuscule ; mais ses rapports ne consistent que da«is C, I,
K, O, X, Z ; au lieu que la cursive ne s'approprie aucun des carac-
tères ni de la capitale ni de l'onciale.
On peut distinguer quatre principales sortes d'écriture ouciale ; à
douUe trait ; à simple trait ; à plein trait, c'est la plus belle; et à
traits obliques. On pourrait encore diviser Tonciale en élégante, au-
galeuse, massive, tortueuse, pure, nationale, etc. £u effet, il y a une
différence marquée entre Tonciale du règne de Charlemagne ' et celle
de ses successeurs immédiats.
La beauté, l'élégance distinguent cette écriture dès la fin du 8« siè-
cle. L'onciale fut d'un grand usage dans les premiers siècles ; et
comme elle demande très peu de capacité et beaucoup de patience,
elle l'emporta sur la cursive dans les siècles barbares* ; aussi, excepté
les gens d'affaires, on n'écri\il prescjue plus qu'en onciale à la fm du
6*" siècle, pendant le 7*" tout entier et la moitié du 8^
Les anciennes inscriptions lapidaires et métalliques' , la tête des
manuscrits saxons S les plus antiques, les visigotbiques, les mérovin-
giens, les lombardiques et les carolins en usèrent assez souvent.
Ecriture onciale romaine.
La planche 19 ci-jointe présente plusieurs exemples d'écriture
onciale. Le P' est de la plus- ancienne onciale romaine qui soit con-
nue : Cubilibus quihusque vestigiis unum quid eorum indagabcris^
inteUego, ut qui, etc. Ce fragment d'une oraison adressée à un em-
pci'eur n'a pas de semblable pour l'autiquiié en fait d'onciale : on
peut la faire remonter au 3* ou 4* siècle. Il y en avait dans les mêmes
siècles, de plus massive, de plus rustique, de plus ronde, à traits pleins
et doubles, etc.
• f^indie, Cod, confit,^. 170.
* De Re Diplom, p. 46.
' D€ Re Diplom, p. 47.
« Hickes» i. uprœf. p. 32.
590 ÊCRITUBB.
Ecriture gallicane.
Avant l'introduction des Fnncs dans la Gaule, les habitant ée cette
partie de TEurope suivaient è peu près dans leurs écritures le goût
des Romains, avec lesquels ils avaient de grandes relations. L*iilTa«
sion des peuples du nord n*fDip(H^ pas les Gaulois subjcigués de
suivre un nti que les vainqueurs n#pdsaient en comparaison de Tart
militaire. Ils imitèrent tous les genres d*écriture des Romains ; l*oii-
ciale n*cn fut point ercept^>e. Le IP exemple de la planche 19 offre
un modèle de la belle onciale gallicane à trii^le trait : Didiè in gew-
tibus Dominusy etc. Celle écriture en argent est tirée d'un Psautier \
qui était conservé dans la bibliothèque de TAbbayc de Saint-Germain ]
des Prés, et que Ton dit avoir été à Tusage de saint Germain» évèqne ,
de Paris, mort en 576.
Ecriture mérovingienne.
Sous nos rois Mérovingiens, cette écriture fut beaucoup en vc^ue,
et il y en eut de toute espèce. Le III'' exemple de la planche 19 est i
une onciale mérovingienne rustique : Incipit Concilium Telinsim
per tracta C*est le litre du concile de Télepte, tiré d'un ma-
nuscrit de TAbbaye de Saint-Germain des Prés, du 6* ou 7'siède.
Ecriture lombardique.
Ce genre d'écriture, adopté par les Lombards, fut rendu chez eux
tantôt avec exactitude et précision, et tantôt avec négligence. Le !¥•
exemple de la planche 19 offre un modèle de leur dernière manière;
il est tiré d'un manuscrit écrit en Italie au commencement du 9*" siè-
cle : Dejîguris vel scematibus^ pour schematibus.
Ecriture Visigothique.
L'onciale visigothique est rare ; le V exemple de h planche 19 en
présente cependant un modèle: Tituîus de gradibus, tiré des lob
des Visigoths, transcrites au 9* siècle, et dont les lettres sont en ver-
millon.
Kcriturc Caroline.
L'onciale du tems de Charlemagne et de ses deux successeurs est
facile à reconnaître à la beauté et à l'élégance de ses contours. On en
peut juger par le YP exemple de la planche 19> tiré de la magnifique
Bible présentée à Charles le Chauve par l'abbé et les chamnaes de
ÊCRITLRE. 591
Saint-Hartin de Tonrs, et écrite au 8* oa 9* siècle : Orationihus juves^
^uo possim codent $piritii, qito scripti sunt iibri,,,,,
Ecrilurc Anglo-Saionne.
Les An^o-Saxons réussirent tn's bien dans ce genre dVrritun^ : le
iBodèle VU* de la planche 19, qui k prouve, est tiré d*une Bible
écrite la 8* année de Louis le Débonnaire; quoique massive, elle est
élégante: In calce consummaiionis Les derniers caractères sont
des notes de Tiron, qui signiricnt//a'< a.
Ecriture allemande.
L'AUemagnc offre aussi de Tonciale , mais cette écriture teuto-
■iqae est fort rare en France; voyez le modèle Viir de la planche
19; il est du 8' ou 9' siècle: Incipiunl re'^ulœ de ceteris casions
liber P'JJ. féliciter.
L*écriture oociale» considérée sous la forme ancienne, cessa vers
k 7* siècle \ mais elle dura encore plusieurs siècles, revêtue de traits
accidentels qu'elle contracta dans les tems postérieurs. Dés le 10"
sîèdc cependant on cessa de \oir des manuscrits en oncialu, quoique
UaOéi* en fasse descendre la durée jusqu'au ll^ Les diplômes
en onciale ne sont pas communs ; cependant le 7*" siècle en fournit
plusieurs, écrits en letties majuscules oncialcs.
Les autres règles que Ton peut donner sur l'écriture onciale, sont
que les manuscrits de ce caractère, s'ils ne font point partie de TÉcri-
tare sainte, s*ils ne sont point à l'usage des offices divins, s'ils n'ont
point été faits pour quelques provinces, seront au moins du 8' siècle.
Mais quelque livre que ce soit, s'il est entièrement eu onciale, il sera
jugé antérieur à la fm du 10* siècle. Cette règle est applicable même
aux manuscrits grecs.
Un manuscrit en onciale, qui n'admet i)oint d'oruemens aux titres
des llyres, ni au commencement d'un traité, ni au baut de chaque
page, ni dans les lettres initiales d'alinéa, appartient à la plus haute
antiquité. Les ornemens qui relèvent les titres de chaque page, com-
mencent rers le 8" siècle. Si ces titres étaient en plus petites ondales
' BiaBchini, fiWfîr. Canon, script* p. 218.
' Oposcoi, EccUs, p. 60« col. 3.
592 ÉCfiiTLll£;
(laus uu manuscrit eu pure ouciale, il porterait au moins le méine ca-
ractères d'aucienoeté.
Dès le 8^ siècle, on' voit fréquemment dans les titres des manus-
crits et de leurs chapitres ou traités, le mélange de la capitale arec
Toncialc, et des initiales d*alinéa souvent en capitale. Ces caractères
distinctifs sont ordinaires au 9** siècle ; il y a cependant des manuscrits
bieu plus anciens qui portent ces indices. Lorsque les initiales des
alinéa sont en onciale et non en capitale, c'est la marque d'une grande
antiquité ; car Tnsage d'y mettre des capitales ne devint ordinaire que
vers le 8* siècle, et peut-être tout au plus vers le 7'.
Des manuscrits en onciale, où l'on trouve les quatre minuscules
indiquées à la planche 18, fig, 7 et les Z suit^atUes^ mêlées dans h
pure onciale, sont antérieurs au 7' siècle.
L'onciale à jambages tortus, à traits brisés ou détachés, uumie
d ailleurs des autres indices d'antiquité, sera du 5* siècle. Si elle o*a
pas ces derniers avantages, elle sera, au plus tard, du commence-
ment du 7*.
La petite onciale d'une élégante simplicité, sans bases ni sommets
anguleuse dans ses contours, à queues plutôt terminées par des demi-
pleins que par des déliés, s'annonce au coup d'œil pour tout ce qo'oi
peut imaginer de plus ancien en fait de manuscrits.
L'onciale demi-tranchée sent le 7*" siècle ou le commencement do
8*, sans exclure les précédens ; car elle est déjà quelquefois pleine-
ment trauchée aux 5' et 6'. Ce dernier caractère est surtout cdoi
des 8' et 9* siècles ; ce qui le distingue est un tour plus recherdié
et une coupe plus nette.
Il est à propos de remarquer que Ton avait entendu d'abord ptf
écriture onciale, celle qui a\ait un pouce ou douze lignes de hauteur,
parce que le pouce était au pied ce que l'once était à la livre ; nuis,
depuis, les savans sont convenus d'appeler onciaies toutes lesao-
ciennes lettres majuscules, soit rondes ou quarrées. Il y avait aossi
des demi-onciales qui n'avaient que six lignes d'élévation.
* Struv. tic Criier. mamucripi. $ ii, p. 15. — Budaus# lib. i, tic Àuc>
* McmL in 3 pmrt* CataL coH. mimusc.
alirFZlmn 2~f X J^Ë'berçk KO)
3 . t ô 6
Nf-!>Ti.chj^Of<fu.>Lyi, NR 7~
Uf —
: CT»! J f'jvTf'drJ piilfox^vixJ ! •j^lUsùn
Romaiiiift ?Q^' Q e mu 6 erecr) oinjLM cA
i^AyCr Ol^Uo tUfirxno ùc <««{* J'»7<ytP«'*^h»^
loiTil>ardi[{u«
^^^'t(ff>r-Va4<î«f
Mero\intfiennef r?p6î tCUtTJ mOt\tCC|y\ nTO "
ÊCRITtRL. 393
Ecriture demi-onciale.
e demi-onciale est une sorte d*écriturc antique qui des-
e jusqu'au 9* siècle. La dénomination d'écriture mixte
drait mieux qu'à toute autre, parce qu'il est presc^ue de
\ de réunir toujours des lettres onciales ou minuscules à
li sont propres.
tingue de l'onciale par les lettres qui lui sont propres»
les qui se voient planche 20 fig. 1 et Us 11 suivantes;
te l'onciale a pour caractères particuliers la fig. 2 et
antes de la même planche. Les lettres communes aux
jres sont la figure 3 et les 11 suivantes ^ mais les
ères iV et R^fig. U et 5 sont assez fréquens dans la deini-
e minuscule a plusieurs lettres semblables <i la demi-on-
! autres une r semblable à la figure 6. Mais* cet objet a
il des variations.
rérences prés, l'écriture demi-onciale de toutes les nations
œil de l'onciale pure ; c'est pourquoi l'on n'en donne pas
le.
Ecriture niiau8cu!c.
c minuscule ré|)ond an romain de nos imprimeries. Ou la
! la cursive en ce qu'elle est plus posée, disjointe et non
)pelle notre minuscule actuelle d'imprimerie « romain^
e fut en Italie que commença à s'établir l'usage des beaux
onds ou minuscules qui servent à nos impressions,
seule n'est pas seulement un diminutif de la capitale pour
; c'est aussi un genre d'écritqf e d'ime toute autre forme,
n'aurait pas de preuves certaines de l'antiquité de cette
serait très naturel de penser que les gens d'affaires chez
), les littérateurs, les scribes et autres, ne se seraient point
sur une capitale très laborieuse, au lieu d'abréger Icors
une écriture moins compassée et plus courante. Des an-
t des savanSy Lipse ', Richard Simon qui cite Allatius',
ant prétendu que ce caractère n'avait pas existé chez les
fiiir/. iing, lalin.i €tp. Viii.
'iiqucy t, U| ch. 5, p. 105.
I. 38
^
39U ÉCRITUIŒ.
Romains. Les uns * en ont attribué rinvention au 5« siècle; d'à
Tont donnée aux Barbares qui ont détruit Tempire Romain ; nn
système enfin * n*en fait pas remonter Torigine plus haut que (
lemagne. Cependant, à envisager les marbres, les bronzes et te
dailles des premiers siècles de l'Église, on voit évidemment le
traire ; le mélange de la capitale avec la minuscule est très sen
Les Tables Arvales, déterrées sur le chemin d*Ostie ', assurent
caractère une antiquité encore plus reculée.
Ce caractère romain, renouvelé sous Charlemagne, est deven
lèbre par Tusage qu'en ont fait presque tous les peuples de TEi]
L'écriture italique^ dont Aide Manuce passe pour Tinventeur» e
fond, la même que la minuscule romaine : elle ne s'en écarte
ce qu'elle est plus maigre, plus pressée, plus penchée, et qu'ell
plus sur la cursivc.
On vient de dire que ce caractère fut en usage chez presque
les peuples de l'Europe. Le fait est incontestable ; mais il le fut, a
les autres genres d'écritures, avec un goût et une tournure pai
lière à chaque nation.
Ecriture minuscule lombardique.
La minuscule appelée lombarde ne fut jamais de Tiiivention d
barbares, comme l'ont prétendu certains auteurs. Romaine d'ori
elle éprouva sans doute, ainsi que la capitale et la curslve, des ^
tiens analogues à l'esprit de ces peuples ; mais ils ne lui donnera
mais l'existence.
Cette écriture ne fut guère d'usage dans les manuscrits qn*en II
et quelque peu en France. Elle ne commença pas en Italie avec
rupiion de ces peuples au 6* siècle ; une troupe barbare de mlEu
ne change pas tout d'un coup de mœurs et d'inclination. On b'i
découvrir de manuscrits en écriture lombardique du 7* siècle ; cm
peut même bien décidément prouver son existence qu'après le
siècle. Les Antiquaires ont fort varié sur la durée de cette écrftor
mais on peut, sur l'autorité dcD. Mabillon, la prolonger jusqoedi
le 13* siède.
' Casley, Bibliolh. ônian,, t. T.part. 2", p. 3".
• lIcumaD, Comment» de Ile DipL, p- 7-
' FonUDÎDi, Findic^ vcUi\ DtpL, lib. i«cap. 5
LCUlTtUl-. M»."»
Kcrilurc minuscule mérovingienne.
Les Francs, après leur invasion dans les Gaules, adoptèrent les ca-
ractères qui y étaient usités, et se servirent par conséquent de l'écri-
ture minuscule dont les anciens habitans, ou les Gaulois, qui rayaient
reçue des Romains, avaient coutume de faire usage. Ils conimencè-
reat à écrire, au plus tard, sur le déclin du 6*" siècle, et y introdui-
sirent leur goût national qui consistait dans une négligence propre à
rendre cette écriture beaucoup moins élégante dans lour main. Kilo
continua à dégénérer jusqu'après les commcnceniens du 8*^ siècle.
Ecriture minuscule gothique ancienne.
Par écriture gothique ancienne^ on n*entend, ni récriture runi-
que, qui était celle des i)euplesles plus anciens ilu nord ', ni réci ilurc
L'iphilane, dont les caractères, inventés vers o70 par l Iphilas, é^éque
Arien, ne sont qu*nn composé de beaucoup de lettres comnmnes et
particulières aux Grecs et aux Latins, cl d'un très iK^til nombre de
figures propres à rendre certains sons barbares inconnus à ces deux
nations policées. L'écriture qui nous occupe est celle que les Goihs et
Visigoths empruntèrent des Romains. On pouirait donc, comme 11 a
déjà été dit, la diviser :
i* Emllalo'gothiqttc^ qui serait Técrilure que les Gotbs eurent en
usage depuis l'an &7G qu'ils devinrent maîtres de rilalie, jusqu'en
568, où leur monarcliic fut détruite par les I/)mbards. Mais il ne
nous est resté aucun monument en caractères iialo-goibiques minus-
cales etcurslfs; quoique plu.sieurssavans, et dom Mabillou lui-même,
CDoient donné k tort quelques modèles.
2** Eu visigoihique de France ou d'l*'spagne, dont il nous reste
quelques monumens. Les Goilis occidentaux, ou >isigotbs, établirent
à Toulouse le siège de leur empire au .V siècle. De là ils poussèrent
leurs conquêtes jusqu'en Kspagne, où ils régnèrent jusqu'à l'invasion
des Sarrasins ou Maliométans en 712. L'écriture dont se servirent ces
Tisigotbs fut appelée gothique ancienne, ou hispano-galhiquc, ou
mozarabique, ou lolétanc, de la ville de Tolède,
Il est certain qu'au 7" siècle on se servit du caractère hispauu-
guthiffite pour les manuscrits. Au siècle suivant, ou trouve encore
' Vovez t. I dixyouicf'u Trailtdt b'i-L
596 ÉCRITIRI:.
plus de luanuscrils en belle minuscule TÎsigotlitqne. Ce caractère go-
tbiqae, qui n*était autre que le romain un peu défiguré par le goét
national et barbare de ces peuples étrangers, ne finit entièrement ci
Espagne qu'après le 15* siècle ', quoique par les soins de BemanI,
qui de moine de Cluni était devenu arcbeTéque de Tolède, on cet
porte une défense solennelle dans un Concile de Léon, en 1091, de
se servir de cette écriture, avec injonction d*oser des caractères de
France.
Kcriturc riîduscuIc carolinf.
I^ minuscule Caroline n*cst autre que le romain renouvelé au 8' âc-
cle. ce caractère, usité dans les Gaules et sous les rois delà première
0
race, dégénéra sensiblement pendant le 7*. Dès le règne de Pépin, et
même un peu auparavant, on commença à le rectifier ; mais c'est k
Charleinagne qu'appartient Thouneur du renouvellement de ce carac-
tère qui fraya le dicmiu aux caractères d'imprimerie. Les moines de
Saint- Vandrille eurent l'avantage d'y travailler le plus eflkacenicnl,
et contribuèrent peut-être les premiers ^, à la réformation des cara^
tères. Cette écriture succéda \ la minuscule mérovingienne.
Il faut remarquer que l'on donne à Charlemagne rbonoenr de ce
renouvellement; non pas qu'il en fut l'inventeur, puisque parmi hs
manuscrits du 6*" siècle en France, on en trouve de ce caracÂe; mail
seulement parce qu'il lui donna beaucoup de cours et de célébriléi
C'est en effet par ses soins qu'elle devint générale en France an d'A-
cte, tandis qu'elle n'avait que peu ou point de cours en Italie et
ailleurs. Ce caractère carolin fui introduit en Allemagne au coomicft-
cernent du 9" siècle ; en Angleterre, sous le rt^ne d'Alfi^ le Grand,
mort en 900 ; en Espagne, par ordre du Concile de Léon, en 1091 ;
en Italie, dès le tems de Charlemagne ; il fut même pcrfectioté,
quoique la minuscule lombardique s'y soutint jusqu'après le
cernent du \y siècle.
Le commencement de la 3' race de nos rois est Tépoque oà
l'écriture minuscule Caroline proprement dite; car ayant dégcaCré
eu France au 10* siècle, elle fut renouvelée sous Hugues Capet
• PaUogtxiphie Espagnole; Proleg,, p, 24.
' Uùt. Ullér. de la Frtmcc, t. it, p. 3a
^XRITURE. 597
Cetlfî éf ritura est fort variée dans les mannsrrils du tems de la
2« rare. Dans les plus anciens, c*cst-à-dire jusqifà iVmpire de
fUuurleniagne, elle est un peu m^lée de mérovingienne ; depuis 800
jusqu'à la fin du règne de ce prince, elle est plus nette et plus régu-
fière ; sous ses successeurs, elle parvint an plus haut degré d'élé-
gance.
Ecriture minuscule teutonique.
Les Germains, à l'exemple des Gaulois, pnrent l'usage d'une mi-
nnscole romaine acconunodée à leur goût national longtems avant Pé-
pin le Bref. Vers le tems de ce prince, et surtout sous Charlemagne,
ils adoptèrent la minuscule Caroline, non commme une nouvelle dé-
couverte, mais sur le pied d'écriture renouvelée. £n effet, dans des
manuscrits de la cathédrale de AVirizbourg, on trouve des exemples
d'une minuscule saxo-teutonique émanée de la romaine. Pépin le
Bref donna à quelques églises d'Allemagne, des diplômes en minus-
cote curslve, tirant sur la mérovingienne. L'usage de la minuscule
eatdonc lieu chez ces peuples avant Charlemagne. La réforme qu'y
apporta ce prince fut suivie dans les manuscrits tcutoniques, et s'y
conserva dans sa beauté jusqu'au milieu du i3* siècle. On peut même
dire que l'écriture diplomatique d'Allemagne, qui était la minuscule
et non la cursive, l'emportait, au 12* siècle, sur les autres, par la
beauté et la netteté des caractères. Alors elle y dégénéra en caractère
biiarre, que nous appelons gothique moderne^ dont l'Allemagne n'a
jamais pu se défaire.
Ecriture minnscu^e saxonne.
L'écriture saxonne, peut-être déjà d'usage dans la Grande Bretagne
avant l'arrivée des Anglo-Saxons, peuples de Germanie qui se rend!*
rent maîtres de toute l'Ile jusqu'à l'Ecosse, vers le milieu du 6' siècle,
Ciré sensiblement son origine, soit directement, soit médiatemcnt, des
caractères romains. Cette écriture minuscule, qui eut cours non^ule-
ment en Angleterre, maïs en Irlande et en France, ne laisse aucun
donle sur son existence, à en juger par les monumens qui nous en
restent Ce n'est pas que l'on ne conservât même en Angleterre les
caractères gallicans introduits en Angleterre sous Alfred le Grand, et
sons le roi saint Edouard, qui avait été élevé en Normandie; ils s'y
conservèrent, comme il le parait par les exemples qu'on en trouve.
.ÎOS ÉCRITURE.
depuis le 8' sièck jusqu'à la conquête des Nonniods ^luais la saxonne
jusqu'à celte époque, fut la dooiinante. Alors la française prit tous les
jours le deîksus, de façon qu*on pourrait fixer la durée de la minuscule
saxouuc jusqu'au règuede Guillaume le Conquérant, si un os^e an-
cîeu pouvait s*abo]ir tout-à-coup ; mais au moins les conimcncemens
du 12" siècle virent-iJs la fm de cette écriture en Aîmleterre.
In manuscrit du Président de Robien, écrit vers le 13'Mécle,
prouve que les Irlandais se servaient encore de la minuscule saxonne
longtems après la couqdéle d'Irlande faite en 1171 |>ar Henri II,
roi d'Angleterre et duc de Normandie. On prétend même ' qu'ils ont
cousenré jusqu'à nos jours cet ancien caractère.
Ecriture minuscule capélienne.
La minuscule caruliue ayant dégénéré sous les derniers rois de la
2' race , fut renouvelée au commencement du rè^ne de llugnes
Capet, chef de la 3«. £Ue succéda donc à la Caroline dès le 10*
siècle. Eilc se soutint dans sa beauté pendant les 10% i 1' et plus de
la moitié du 12* siècle. Sur son déclin, elle s'obscurcit, se serra, et
devint anguleuse. Vers le milieu du 13' siècle, elle dégénéra en go-
thique i)ar divers degrés. La minuscule capétienne doit doue être res-
treinte depuis Hugues Capct jusqu'à saint Louis. Cette écriture fut
d'usagf, non-seulement eu France, mais en Angleterre et en AUe^
n)agne, dans les chartes et les manuscrits, à cette différeoce près,
([u'clle est plus simple et moins chargée dans ceux-ci, et plus hardie,
à nionlans plus élevés, et plus chargée dans celles-^fiL
Lrs plfincfics 20 et 21 ci-jointes, fournissent plusieurs exemples
d'écritures minuscules nationales.
Ecriture miDuscuIe romaine.
Dans Vcxemple /, planche 20: Quid sunt sensihilia quid inteUiff-
Ulia^ on \o\i une minuscule romaine négligée, longue et mêlée de-
quelques lettres cursives : c'est le sommaire d'un chapitre de la CHê
(Ir Vt'rtt^ écrit au 5' ou 6* siècle V exemple II de la roéme écriinre
est plus net, plusp:)sé, tirant sur la lombai^ique, et mêlé de quelqacs
oncialcs v XLf^J. De miiUere Chananed quae iUxit cl canfS
ajtlu/u.,,. Cette écriture est du 7' ou 8* siècle.
' I^ffff'Sf. des anciens aufaity ^onlrr le Père Hmrdauin, p. 87.
{
li(]oefdlV.rf<irm«Tv'uV»*»-rt tkxft^ fa^v^fétUr ^*
rciraxiir «ailur culoruv
-*' Oc rcû't^uwrvTL hoc mwrvcio uc utcerfecwf
I
Iseess^-lib^nos cdcrc qui..
CjprUe»i>t|Comrmh£U« thTns-ueflUf f".
CapctieniiF ( F WdCtXIV IMlic doUbUtl^
Dl.) *t DlBlum I 1 p
f.CRirURL. ÔOU
Ecriture minuscule lombardique.
Vexemplc III est un modèle de miauscule lombarde, d'une écri-
ture maigre, assez élégante, dont plusieurs lettres sont hautes, et qui
est mêlée de capitales et de cursives : Ego Salustius legji et emen"
da\?i Rome Félix ^ Olihio et Proùino V C Consulihui inforo Mar-
tii..*. C'est l'attestation du correcteur d'un manuscrit de Corneille
Tacite, copiée vers le 10' siècle. V exemple IFeaX le modèle d'une-
autre forme dïxriturc minuscule lombardique : Naiionibus sua ciii-
que pri'pria i^cstis esty ut partis sarabare,.. C'est un extrait d'un
grand Glossaire manuscrit qui était conservé dans la bibliothèque
de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, écrit au 8' ou 9« siècle.
Vexemple F est une troisième forme de minuscule lombardique,
dont récriture singulière à lettres brisées est du 10' siècle : Fuit
quidam homo sscularis hubcns,.,,
Ëcrilurc minuscule gallicane.
I/exempie ri: FIIL Vicarli vcro Episcopi {ipouf/lcnriis Epis^
copis) qui a Graecis conepiscopi, tiré du 8' canon du Concile d*An-
tioche, présente aux antiquaires une écriture minuscule gallicane du
G* siècle.
Ecriture minuscule miTOvin^îenne.
Les Francs répandus dans les Gaules usèrent aussi de l'écriture
minuscule, qu'ils imitèrent des anciens habitans de cette contrée.
On en voit un modèle dans re.ré?m^/e VII: Inebriabuniur ab ubcrtate
ifomus... tiré d*un manuscrit antérieur à Charlemagne. En général
cependant leur minuscule ressemblait assez à colle des autres peuples,
comme il le paraît par Ycxcmplc suivant VIII : Propositum Mo-
nachi proprio arb-trio aut volunlate..,. Cet extrait de saint Léon
a été écrit au moins avant le milieu du 8' siècle. En général, la mi-
nuscule mérovingienne est très souvent mêlée de cursives.
Ecriture minuscule visigolliique.
J^s Visigoihs, ayant subjugué la France méridionale et une partie
de l'Espagne, adoptèrent aussi un genre d'écriture minuscule distin-
guée de celle des autres nations, et en ont laissé des modèles : la
planché 21 eu offre deux entre autres. Vexemple IX est tiré du sa-
cramentaire de Gellonne, écrit en Languedoc an 8* siècle : Et mittis
in orc infantmn de. ipsa soi per siagolus i//f..., Voici conuuc on rend
600 ÉCRITURE.
cclto rubrique : Et mittit in art infantium de ipso saleper sinf^ulos
Ha,.., Cette minuscule ?isigoihique de France, petite et nette, tirant
sur la cursive, n'est pas la seule dont les Golhs firent usage en
France ; mais les autres espèces annoncent des minoscuies semblablea
à celles des autres nations du tems. Le modèle X de minuscule hispoi'
nogothique est tiré du beau Missel gothique de TÉglise de Tolède :
Deus qui mirabilis es m SancUs luis cujus culiiU.**, G*est Toraison
de la messe de saint Martin.
Ecriture minuscule Caroline.
On ne parvient pas tout d'un coup <i la perfection. L'écriture mi-
nuscule des premiers carlo\ingiens se sentit de la rudesse de la mé-
rovingienne ; mais sous les successeurs immédiats de Gharlemagnc,
elle parvint au plus haut degré d'élégance. La plancheli modèle XI ^
en ofîre deux espèces, dont l'une, petite et bien proportionnée, est
tirée d'une Bible de Charles le Chauve, manuscrits du roi^ n. 1 ;
l'autre, à gros traits et bien formée, est tirée d'un sacramentaire ma-
nuscrit qui était de Saint-Germain-des-Prés, transcrit l'an 853.
Incipiunt capitula. . . .
/. De Sanciis quos in hoc mundo ul interfectos,,y
U. De Exhortatîone qiiœ de pejoribus ad„
III, De Commemoratione quo vcritalis semper...
IIIL De Justorum memoriis refovendis,..,
La première ligne et les lettres initiales des suivantes sontonciales.
La seconde espèce est celle-ci, exemple XII : Deus qui diversita-
tem omnium gentium in, . .
Ecriture minuscule allemande.
L'allemagne, qui se prêta au renouvellement de l'écriture que fit
Charlemagne, présente entre autres le modèle XIII de minascnle al-
ngée, maigre, et qui porte dans l'original la date de Tannée 8S3 :
*'^<ipit epislola Baturici Episcopi,,,,
Ecricure minuscule anglo-saxonne.
Le modèle XIV d'écriture minuscule anglo-saxonne, qui date dn
9* siècle, et fut rédigée en France, porte : Respondentihus se esse U*
héros dicit qui.. . • Les tf fermes et les r en forme d'n, sont à remarqoere
Ecriture minuscule capétienne.
L'écriture minuscule capétienne ordinaire des 10* et il* siècles
ÉCRITURE. 601
tient assez généralement du modèle XF\ Partis in hello Jesin Nave
filins, Rompkeas Jactans civitates corruiint,.. i\e morceau est un eu-
cbologe qui ressemble aux proses. Dans le modèle Xf'I on s'aperçoit
que les minuscules capétiennes tendent au gotliiquc moderne :
Paulatim unde dolor letique animosa volunias
jimoveîf ac tacite ferrum
Ce sont desTCi^ de Stace, écrits au 11*" ou 12* siècle.
II faut bien observer que les modèles des minuscules nationales,
qae présentent les deux planches 20 et 21, ne sont point uniques
dans leur genre, c*cst-4-dirc que ce n*est pas la senle forme qu'aient
employée les difTérens peuples pour écrire en minuscule. On s*est
attaché seulement h saisir le goût qui leur était particulier ; car on
aurait pu fournir une infinité d*antrc5 exemples qui leur étaient
également propres; mais ils auraient eu Tinconvénicnt d'offrir la
ressemblance la plus marquée avec les écritures des autres peuples.
On peut donc assurer que récriture minuscule, en usage chez les
Romains et renouvelée sous Gharlemagne, ne rend pas suspects les
diplômes des 8* et 9*" siècles.
Les indices que l'on peut tirer de la minuscule sont, que, dans les
5' et 6' siècles, elle est communément plus large que la nôtre et que
celle des tems postérieurs ; qu'elle conserve ordinairement plusieurs
.lettres majuscules, comme l'iVet 1'/?, fig, /i et 5 de la planche 20;
-quand la dernière est minuscule, le jambage droit, au lieu de se te*
nir relevé r, descend en forme d'n ; que la grosse minuscule n'a pas
l'air de la nôtre avant le S*' siècle ; que la confonnité ne fut jamais
plus grande que sur le déclin du 9* et le commencement du 10' ;
qu*au 11% les rondeurs de la minuscule commencent à se perdre ;
qne les angles y succèdent, et, bientôt après, les pointes, qui con-
somment enfin le gothique. Qu'une autre sorte de minuscule ro-
maine, souvent très petite, fut d'un assez grand usage aux 5*" et 6"
siècles, pour apposer des notes et des sommaires dans les manuscrits,
00 pour représenter d'anciennes souscriptions; elle approche de notre
pins bdle cursiye ; que ce n'est qu'aux 11' et 12* siècles, que la mi-
nuscule semble disputer l'empire 5 la cursive dans les chartes, mais
qu'elle y devint depuis de jour en jour d'un usage moins fréquent
Ecriture cunivc.
I/écritnre cursive n'est auire que l'écriture liée, coulée, expéditive
602 £CRITUB£.
et usuelle. Elle est aiusi appelée parce qu*eUe esi courante et dé-
gagée de la gêne, de la contention et des mesures qu'exigent les an-
tres genres d'écritures. Les anciens, pour la distinguer de h mxoos*
culc, qui est détachée, rappelaient écriture lite^ parce qu'en eflet ks
lettres en sont souvent liées et conjointes ou avec la précédente, on
avec la suivante, ou a^ec les doux ensemble. De ces liaisons, faites
avec des traits hardis à la vérité, mais surabondant et compIiquéSi
est venue la difficulté de lire cctle tcriture qui a fait tomber les sa-
vant mêmes dans une infinité de fautes ; et de cette difficulté est pn>-
venue la dénomination de barbare^ donnée gratuitement à cette fome
d*écrilure. II y a même des auteurs qui ont pris occasion de là dcuer
son existence, et en ont regardé les modèles qui nous restent, conune
factices, controuvés et de pur caprice, n'admettant comme vraie qœ
récriture capitale des anciens; comme si, de ce que les écritures ac-
tuelles des notaires, des gens d'aiïaires et des bulles sont difficiles i
lire, on concluait qu'elles ne sont pas d'usage parmi nous.
Les Grecs ont eu l'usage de la cui-sive, comme on Ta fait voir par
les modèles qu'on en a donnés et qu'on en donnera à chaque pbndie
d'alphabet. Mais Montfaucon ■ observe que les premiers livres qoe
Ion trouve écrits en lettres courantes ou liées, sont de la fin de Ba-
.silele Macédonien, parce que le caractère courant n*était pas encore
en usage pour les livres, quoiqu'il le fut déjà pour les Tach}^rapto
ot pour les notaires et secrétaires. Au reste , on connaît * de la cor-
sive grecque antérieure au moins de quatre ou cinq siècles an 8*.
Krriturcs eursives nationales.
Que les Romains aient eu une écriture cursive, la nécessité, la ni-
i'on, Fexemple et l'évidence en sont de sûrs garaus. Qu'il aient éait
des actes, des titres, des pièces judiciaires, des lettres et des ordon-
nances en écriture capitale, qui demande un tems considérable, et
(pie le besoin ne leur ait pas fourni des moyens d'abréger un travaO
aussi long et aussi pénible ; c est ce qui n'entre pas aisément dans
r(n>prit de tous ceux qui connaissent le génie actif, prompt et délibért
des Romains. Qu'un auteur se soit appesanti sur sa composîtioo,
jusqu'à i)asser un tems prodigieux à coucher en capitales une idie
• Dfssa't, sut Itt pfante appeli't papijnts,
"* Xoiir, Trait f de i)ipfomttliqHe,\. ii, p. î.'iT.
^^^^^^ ■ I II— ■iiiiw^«> I ir n'"*'*^™'
ÉCRITURE. G03*
qui u*eût exigé qu*uD iûsiant pour élrc écrite on cursivcs, c*est ce que
la Tiracité et h chaleur des écrits de la plupart des anciens qui nous
restent, ne permettent pas de croire. D'ailleurs ce peuple jaloux
n'aurait pas voulu céder aux Grecs cet avantage exclusif. Copen*
dant il est de notoriété pul}Iiquc que les Grecs avaient alors une écri*
ture liée et expédîiive ; les anciens auteurs en CA)nvicnnent. KuPin, la
plus forte démoustration, et celle qui |)cut toute sculu résoudre tous
les doutes, c*estla réalité des caractùrrs curbifs qui nous restent dans
les plus anciens nionumens que Ton connaisse, et qui approchent de
l'ère chrétienne. On peut s'en convaincre par les alphabets ci-dessus,
et par les modèles de cursivcs donnés dans la Nouvelle Diplomaiitjue.
Les Romains avaient donc une écriture cursive, comme il le paraît
par les chartes de Ilavenne antérieures à rétablissement des Gotlis en
Italie. Cette écriture suivit le sort de la capitale et de la minuscule.
£n passant chez les diiTérens peuples, elle se diversifia suivant le goût
des siècles et Je génie des nations. Cependant la mérovinç;icnne a de
si grands rapports avec la romaine^ qu*on peut la regarder comme
idcutiquc, et que toute la différence ne consiste que dans quelques
altérations qu'é{)rouvent toutes les écritures de siècle en siècle. La
nuance qui la distingue commença après le milieu du G*" siècle. Klle
régna depuis la moitié du 7*' juwju'au règne de Pépin le Bref, (pi'elle
devint plus polie et moins compliquée.
La cursive lomhardique peut être de même envisagée comme une
autre branche de la romaine, formée sur celle qu'on employait aux
6«cl 7* siècles. D'ailleurs la ressemblance entre la cursive lomhardi-
que et la mérovingienne est frappante. On trouve encore des r^iractè-
res lombardiquos dans quelques chartes du 13" siècle, mcMue en Al-
lemagne.
La cursive saxonne tire également son origine de la romaine. Nous
h voyons déjà formée dès le V siècle, et nous découvrons ses carac-
tères les plus singuliers dès les j** it C' . Elle régna jusqu'au 10* siècle
on Angleterre, et s'y soutint justpi'à la fin du 12', malgré Tiulroduc-
tion de l'écriture normande ou française. Du reste, elle est moins dé-
rivée de la cursive romaine (fue la minuscule, et elle est plus com-
pliquéc que la romaine et la mérovingienne.
La cursive vki^oihique a pu se distinguer de la romaine dès le
mu £cBrnmE.
6' siècle ; main on n*en a point ni d*aDtérieiire ao 7*. RHe dorp jn»-
qu'ao 13'. ïjp plus aocîeD diplôme laiio de cette érrilarp qui ail M
conservé jusqu'à notre tcins,fotdonnépar leroiChindasaintlieciitWL
La cansîre caroUne n'est qu'une continuation de la méroTingkBBe;
née au 8* siècle, elle se perd dans la minuscule romaine au \T. tk
n'atteignit pas tout-ï-coup sa perfection sons les premiers rob de h
seconde race ; elle tenait alors de la méroTingienne. Sons ks der-
nières années de Charlemagne, et sous Loub le Débonnaire, elle s'al-
longea et se perfectionna. D(ïs la fin du 8* siècle, elle devint tren-
bbnte, surtout dans ses grandes lettres allongées. Elle commence à
se friser ao 10* ; elle dégénère et parait tortue et recoquillée dès II
3' race.
La cursivc capétienne tient beaucoup de la Caroline sous les pre-
miers rois de h 3' race, et même pendant une partie du règne
de Robert Au il* siècle, ses traits allongés, aigus, fleoronnés. sur-
tout dans les diplômes, la distinguent seulement de la minuscule des
manuscrits. Au 12' siècle elle devint eitrémement rare, la minnscide
lui ayant été presque partout substituée. Dans le 13' siècle, cOese
perdit dans la cursive gothique.
Lei eursivei nationales descendent de la romaine.
La complication des caractères que Ton voit dans les écritures cir-
fiives nationales, n*cst point une preuve de leur origine barbare. la
cursive romaine avait des liaisons sans nombre, mais m^
la touche on était fière et d'une aisance qui étonne ; aussi sons h
des étrangers, ces b'aisons dégénérèrent en une espèce de confusioa,
quoique dans la comparaison, l'on n'y découvre d'autre différence que
plus ou moins d'élégance, plus ou moins de variété, de tours et de
liaisons, plus ou moins de hardiesse. Ces liaisons diminuent sensible-
ment jusqu'au 12' siècle, où elles deviennent presque nulles. An 13%
la chicane et la scbolastique firent naître une autre écriture liée et
pleine d'abréviations. Toute mauvaise qu'elle étaitalors, elle dégénéra
encore dans les siècles suivans, au point de paraître aOirense en com-
paraison de celle du 13'.
Ia! concours ou le mélange des écritures romaines, visigothiqnes,
mérovingiennes, lombardiques, saxonnes, etc., est une preuve sensible
qu'elles sont toutes émanées de la première. Ce mflange paraît dans
ECKirUltE CVKtm .
|'f'g^gag:4<rj5- YKX.fl?M.oy O-ft^
I
tf g a ^^^ 1 1 «•«'"'
'Y)^ô
n.4l ,1/ DIpUm 1 If G«j
ÉCRITIRË. 605
les maAiiscriUi les plus anciens ; ces écrilures ont inéuic quelquefois
tant de rapports, qu'on a peine à les distinguer, et que nombre de
savans du premier ordre, ou s*y sont trompés, ou s*y sont vus très-
embarassés.
£n Tain dirait-on que ces peuples ont introduit dans la romaine bien
des caractères barbares et étrangers, qui l'ont , pour ainsi dire , fait
disparaître ; puisque tous les caractères, et la manière de les rendre ,
que les savans ont attribués aux étrangers , se trouvent consignés sur
des momunens bien antérieurs à l'arrivée des nations barbares. Jl
serait absurde de dire, comme AlalTei , pour réfuter cette opinion,
que ces peuples n'avaient pas la première idée de récriture : l'anti-
qnité des caractères niniques détruit une pareille assertion dénuée de
tout fondement. A cette erreur près , ce savant ne démontre pas
moins bien que les nations germaniques répandues dans Tempire
adoptèrent tous les caractères des Romains sans exception.
Ecriture curslre romaine.
La plupart des littérateurs ont nié l'existence de la cursive chez les
Humains, et en ont attribué l'invention aux nations barbares qui ont
INurtagé l'empire ; les modèles de cursive romaine que l'on donng dans
la planche 22 ci-jointe, démontrent la fausseté de celte prétention.
Le modèle I, est une portion do l'épitaphe de Gaudence, datée,
de l'an 338 de J. C.
Mercurius paterfiliae defitnctae VI Idus Novembris Urso et Po"
temio Consulibus.
On lit defunctue avec les nouveaux diplomatistes, où il n'y a qu'un
d tranché ; il faut y remarquer également l'épisême qui suit le d tran-
ché, et qui vaut 6. Cette cursive est bien antérieure à l'entrée des
Goths en Italie.
Le modèle II, est im exemple des cursives romaines les moins élé-
gantes et les plus ordinaires aux gens d'aiïaires ; c'est un acte de dona-
lioo faite à l'église de Ravenne dans le 6* siècle ; il est sur papier
d'Egvpte :
in Ckristi nomine adquisius optionum é yico Afediolan huic
ekéÊTiulae donationis-portiohis*..
Dans l'iOTocation, l'on distingue clairement les trois lettres /. C. N.
c*esc rorigiiie de ces iorocatioiis aKMMgndmiatiqiies, qn'oo iniiiTe
60G ÉCRITUBL.
dans les diplômes des rois de France de la première race, et que des
savans du premier ordre ont méconnues.
L'exemple III présente la cursive romaine la plus hardie et la plus
élégante, mais indéchiffrable à cause des sigles :
Noiitia lestium id est armatus F. D, schoL et coll.,.
C'est-à-dire Fir devotus scholariseï colleciarius. Ce modèle est du
6" siècle.
Ecriture curtiYC lombard^ae.
Pour modèle de la cursive lombardique, on donne l'exemple IV de
la planche 23*" d'une écriture grosse, brisée, à queues arrondies el
hasles élevées :
Jnnomine Domini Dei Jesu Chrisli nos vir gloriosùsimus Gii"
moaldus Del providenlia, . .
C'est le commencement d'un diplôme de Grimoald de l'an 795.
Ëcrilure curMYC mérovingienDe,
La cursive mérovingienne se dislingue aisément dans VexempU Y
de la planche 23*. C'est le fragment d'un plaid de Childebert lil, de
Tan 703, qui adjuge h l'abbaye de Samt-Germain-des-Prés de Paris
le moftastère de Limeux :
/. C, N. Childeherlus rcx Francorum t^ir inlusler càm nos in Dci
nomine Carracîaco villa Grimoaldo mnjorim domus nostri una cum
nos tris,..
Ecriture cursive Caroline.
Le caractèrre distinctif le plus universel des écritures cursives ca-
rolines, c*est d'être hautes, serrées et armées de traits aigus. Le mo-
dèle VI de la 2U* planche est un diplôme de Charlemagne de Tan 779
pour l'église de Saint-Marcel de Châlons :
Carolus gratia Dei rex Francorum,,, quidem clemenciae cunc-
torum decet accomodare awe henigna precipue quîbus,,,.
On voit par ce diplôme que la bonne latinité et l'orthographe étaient
encore bannies des actes, aure henigna pour aurem benignam^ etc.
Ecriture cursive capétienne.
La cursive capétienne n'est autre que la Caroline dégénérée ; dès
te tcms du i*oi Lothaire, elle n'était déjà presque plus reconnaissable ;
elle ne fut plus employée ^s les diplômes passé le rbgne de Robert ;
cl on lui substilua pour cet objet une minuscule, qui ne cliOcTe de
^^À^^'^'^^i'^^
s i?»'lbiS'iTr8i»^l'^fi''-T Wieé^ltolt-ri WB^mCmpHI
Vjl!ii^y<^^r~>-WJl-LV j^YtrVU
V, 1 p. 607.
ECIUTLKE. G07
ceDe des manuscrits que par ses niontans flcuronnés et ses queues
prolongées : cette dernière même se perdit dan^ le gothique dès le 13*"
siècle. On en donne pour modèle l'exemple VII de la planche 2/i, qui
est le fragment d*un diplôme de Hugues Capet de l'an 988, en faveur
de Tabbaye de Sainte-Colombo de Sens :
In eisdem de f^entium orem (auremj nostre celsiludinis impen-
diinus regium procul duhio exercemus munits...
Ecriture cursive allemande.
Les mêmes écritures diplomatiques usitées en France sous la seconde
née, et jusqu'au IS"" sicde, eurent cours en Allemagne ; mais elles y
prirent plutôt la forme de minuscules que de cursives. Car celle der-
nière ne fut guère admise dans les cbarlcs du pays que vers le milieu
du 1 3^ siècle, quoique dans les manuscrits elle y fût connue iongtems
«Tant. Le modèle YIII de la planche 24 est plutôt demi-cursivc que
cursive propre :
£t ut hunj complacilalionis preceplumjîrmum stabileque perma"
neai manu nostra siibUts iUud firmovimus aniilique noslri.,,.
C'est la fin d'un diplôme de Conrad J, de Fan 91^, eu faveur de
rab]ibaye*dc Saint-Emmeran de Ratisbonnc.
Ecriture cursive anglo-saiounc.
On donne pour exemple de la cursive saxonne d'Angleterre le mo-
dèle IX. de la planche 2k , qui est une écriture du 8*" siècle, aiguë et
serrée:
Scrihit igitur ad eiim hanc epistulam non slcul in prima. ...
Ge texte de saint Jérôme est tiré d'un manuscrit, parce que les
diplômes anglo-saxons n ont pas fourni de cursives 4)ures anciennes,
Ecriture cursive visigothique.
Le modèle X de la planche 24 est une cursive visigotliique qui
tient beaucoup de la cursive mérovingienne :
Jiistorias primo rerum canii ordine Clio,
On croit ce morceau écrit avant l'arrivée des Maures en Espagne,
Tan 712.
U fnit toujours observer que les modèles présentés dans cette
planche 24 ne sont point uniques dans chaque pays, et que les sièdest
le goAt» la main, le caprice, etc., y ont uccasionuô des dUKrences
60B ÉCRITIRE.
sensibles. Le modèle de petite écriture u*empèdie pas qa*ao n'en
trouve de haute ; le modèle d'écriture serrée n'exclot pas récriture
large ; le modèle de cursive aiguë ne doit pas faire croire que le peuple
qui remploya ne se senît aussi de cursives pochées et massÎTes. Il le
faut par conséquent pas regarder ces modèles comme les seab
moyens de comparaison pour combiner et juger tontes les cursîfcs
nationales ; on ne s'est proposé d*autre but dans la compoâtion d%
cette planche que de satisfaire un peu la curiosté, et de donner en
même tems une idée du génie de chaque peuple. Si Ton voulait porter
la curiosité plus loin, il faudrait consulter le nouveau Traité de Di*
plomaiique ; encore, tout ample qn*ilest, n*a-t il pas lui-unêmeépiiBé
tous les genres d'écritures, et avec son secours, on serait encore
souvent dans le cas de ne pouvoir juger que par approximation.
Remarques sur récriture eorstve.
L'écriture cursivc fournit quelques remarques intéressantes propres
à distinguer les âges des mooumens où elle se roncontre.
La cursive romaine , d'où dérivèrent toutes les autres, changea
sensiblement de forme de siècle en siècle, surtout celle dont on faisait
usage dans les tribunaux ; ce changement se fait remarquer encore
davantage depuis le 6' siècle ; alors elle semble dégénérer en méro-
vingienne et en lombardlque-
La cursive mérovingienne^ bien caractérisée, s'annonce pour être
au moins du 8' siècle ; quand elle est très-liée et compliquée, elle
remonte au 7^ Ce fut l'écriture de tous les diplômes de nos
rois de la première race. Elle se rapproche de pins en plus de la mi-
nuscule romaine non liée depuis la fin du 8* siècle jusqii'aa com-
mencement du 12*.
H y a deux deux sortes de cursives lomhardiques , l'ancienne et
la moderne : l'ancienne se distingue par les hastes et les queues pro-
longées ; la moderne est mieux compassée. La cursive lombardiqQe,
depuis le 10*' siècle prend une tournure qui mène droit au gothique.
La saxonne que l'on trouverait très-liée et compliquée, poorrait,
à ce setd titre, n'être pas absolument plus moderne qne le 7* siècle.
Les manuscritset leschartes des 9« et 1 0* siècles offrent beanoonp de
vestiges de la cursive romaine ; mab passé le il% elle rendrait «
acte suspect Les manuscrits en cursive des 9*, 10* et 11* siècles sont
ÉCRITURE. 609
difficiles à distinguer; voici cependant quelques traits
oaractéristîques.
Au 9" siècle, les conjonctions des lettres ra, re sont encore
assez fréquentes ; mais on n'en voit plus au 4 0% à l'exception de
et et de st.
Les jambages supérieurs des d, h,kjl, se trouvent encore
assez souvent, au 9^ siècle , formés en battans dans beaucoup de
manuscrits ; dans ceux du 10«, ils sont rares ; et dans ceux du
4 4 *, ils se terminent ordinairement en pointes rabattucs> et quel-
quefois en fourches.
Les f,\ess, au 9^ siècle , se divisent communément en deux
branches, dont la plus courte s'élève en haut, du côté gauche.
Aux deux siècles suivans, cette branche est presque toujours
abaissée, et ne manque guère, au 4 4 « siècle, d'être en angle aigu,
dont l'ouverture regarde presque le pied de la terre.
Au 9" siècle, on rencontre nombre d*a encore ouverts en
dessus ; ils ne paraissent plus guère même fermés aux 4 0« et 4 4 *.
Plusieurs manuscrits du 4 4« siècle ont beaucoup de t dont la
haste traverse la tète ; tandis que ceux des deux précédons gar-
dent bien plus régulièrement la figure d'un s couché, fig. i6 de
la H" division, planche 47, ci-dessus, page 545 , et posé sur le
haut d'un c qui lui sert d'appui.
Au 9* siècle, les pieds des m et des n sont souvent tournés en
pointes obliques vers la gauche ; aux deux autres siècles suivans,
ce caractère ne se trouve point, ou se soutient mal.
On pourrait faire beaucoup d'autres remarques semblables
sur la diffi^nce de la cursive de ces trois siècles, qui se ressem-
blent assez.
Écritare allongée.
L'écriture allongée n'est qu'un rejeton de l'écriture cursive.
A n'envisager que sa grandeur et sa hauteur, on la prendrait
sans doute pour une sorte d'écriture majuscule ; mais elle est
bien réellement cursive , si on s'arrête , comme on le doit , à la
figure et au contour.
L'écriture allongée est une écriture sans proportion, extrême-
m^l maigre et d'une hauteur démesurée. Au haut d'une haslc
roME f. 39
010 ÉÇaiTU^E.
immense, p^r e^cmplq , se trouve unp pçp(a QXlrci))e|neo( p^ite
pour former la lettre p (voyez la fig, 1 de laplançbp 22, p. 6Q5).
La p^Qse ^e Va n^égalp pas cdlc de notre petit q italique, et son
appifi pst plus ha(i^ que nos tfès-grandes capitale^ . san^ ea
avoir le plein et le solide ; ce n*est qu'un trait , etc.
paqs Ips ifjyopations , les souscrip^op^ des rois, deç ch^qœ-
liers, etc., et mémp dans Tapposition dp^ dates diplqmatîqpps^
Qj^ sp servit d'une écr jture ^Uon^ée. Souvent employéis paf l^
Ropiaips, elle le fut beaucoup plu^ depujs le 1* s jèple jusqu'au i3f .
L'écriture allongée de la 1" ligne [pi. 25 cj-joi^te] et de la
signature dps; ^jplomes fut pa^rovingiennc ep France jusqu'à
Ghar}ps le Chauve; les manuscrits ^i le3 chartes des 9^ pt 4Q«
siècles pffreut encore des frapes de cette écriture. Mais de tous
les siècles où elle fut de quelque usage, le 7« pst celui qui la prér
sente moins déchiffrable ; difpculté qui vient de ses coniplicar
lions, de son obscurité, et de la confusion des mots.
Un peu avant le 43* siècle, on ne trouve déjà plus de moçlèles;
de cette écriture dans les diplômes de nos rois ; mais , dans
quplques autres, qn en vit encore plus d'un demi-siècle après.
Elle cessa dans ce siècle, et ne se conserva que sous une autre
forme, si cependant on peut di^e qu'elle n'est point encore d'usage
parmi nous, puisque nombre de personnes se servent, dans leur
$jgQature, d'une écriture pxtrémement allongée. De cursive, elle
devient minuscule ; de mj^iifscule , capitale ; et de capitale, go-
ihique.
Op ne doQue flans la fjanche i^ que peu de modèles de Té-
cpitMire ajloi^gée , sans la suivrp chez toutes les nations , parce
qu'elle a partout à peu près le mémo coup d'œil. On a déjà vu,
dans les modèles de cursives mérovingiennes et carolines, les
prpmiprs (^egrps 4^élévation dq cp(rte sprte d'écriture ; pn pp pro-
mpte ici que les plus marq^és et les plui$ exce^ifs :
Le nwflèle I , plaii^cf^ 35 ,
est la signature de Charles le Chauve sur unp cbdrlp dp P^n 843 ;
on y Ypit le mpnograiîime di» ppinpp après le mot sigmim.
Qu offre ppur mpdèki fl Ip cpmmpnppmpnt d-uq dipipiiip ^
D.^i.d6Dii.bm TIi 1:1'..
ÉCRIZU^E. Hi%
PQprad , 4onné ^ Spire Tan 1 U9 : Ç. in namine ifincfe et mim-
ij^ Trùiitafi^ Çcnraduf divina favmte
l^ modèle III : Si veUis anguÙlam strictis tener^ mçui^lniS
est unp écriture allongée, tf acée sous Ip règue de Louis le PélK)p-
paire ; elle pst gigantesque, et renferme des lettres tjrôs-dijfiçiles
à distinguer les unes des autres ; un petit trait au haqt, au ba$ et
au ff)jÙeu y avpc quelques inflexions, en fait toute la différence.
Bpmarquez-y vellis pour velis , etc.
Écriture trf^mblaDte.
L^écriture tremblante, qui ne pouvait bien se développer que
dans récriture lallongée , sucpéda , dans le 8* sièc]p , à la modo
fies pli^ et replis dont on pnlortillait les bautç^ lettres. Toutes les
jettpcs susceptibles de rondeur furent particulièrement affectées
de tremblemens. Cette écriture, toute désagréable qu'elle était,
subsista encore assez longlems ; elle ne commença à devenir rare
que sur la fin du 1 1* sijèplc, el ne fut abandonnée qu^au 42*. On
n'en donne point de mqdèle, parce qu^il est facile do se peindre
pps traits sinueux et ser{)pntans, en voyant les modèles de Técri-
t^re allongée. La première ligne des diplômes des deux pre-
mières races de nos rois, en lettres hautes et allongée^, est ordi-
naire; mais cette fnp(|q ne fut pas si généralement suivie,
qu'elle dût faire regarder comme suspects ceux qui p'y seraient
pas conformes.
Bcrilurç miite et mélangée.
On a déjà dit aijleurs que, lorsqu'il était question de caracté-
riser récriture d'un monument, on n'avaitc^ard qu'à la généra-
lité de l'écriture ; ef^ en eflet, il n'y a guère d'inscriptions anti-
ques , de diplômes , pt surtout de manuscrits , qui ne réunissent
des car^^clèrcs étrangprs au genre d'écriture qu'ils adoptent en
général. U y a deux uianières de faire ces insertions de lettres
(&trangèrc$ ; soit en renfermant dans un môme mot des Ipttres do
plosiefirs clqsscs , par exemple des capitales dans un mot écf it
en Qfidales , des cursiyes dans un mot écrit en minuscules , etp. ,
^t en iusérazjt 4q3 fnote entiers pu des lignes entières d'ung
écriture différente de celle du corps de To^yr^^Cy comipe le prp-7
mier mot ou la première li^c en capitalps ojii pn oppif^les , gt }es
013 ÉCAITURE*
autres en minuscules ou en cursives. La première façon, qoi
ne montre le concours de difiérentes écritures que dans œrtaiiMi
lettres des mots, s'appdle écriture mixte; et la seconde, qui
donne entrée à des mots entiers ou à des lignes entières d'écritore
d'un autre genre, se nomme écriture tnélangée. Les ezemi^es da
unes et des autres sont on ne peut pas plus communs dans ton
les siècles ; ce qui prouve que tous les genres d'écriture tmsA
d'usage chez les Romains , et c[ue la minuscule et la cursiveoe
sont pas des inventions des faussaires.
Écriture' Uée.
En entrant dans la discussion de l'écriture cursive, on a dit
que les anciens l'appelaient écriture liée, parce qu^en effet il est
de sa nature de l'être toujours. Mais autre chose est d'unir ton
les caractères d'un mot par des liaisons délicates , fines et pitH
près ; autre chose de les nouer et de les enchaîner les uns am
autres par des contours hardis, à la vérité, mais si comi^iqQés,
qu'ils mettront éternellement à la gène les déchiffreurs même kl
plus experts en cette partie. Cette méthode hétéroclite fut ce-
pendant l'âme de l'écriture courante romaine, surtout lorsqu'elle
n'était pas lâche, étendue, et en caractères éloignés. Sans douie
que nos premiers Francs goûtèrent cette tournure, qui, en an-
nonçant une certaine négligence, montrait aussi dans l'écrivaiB
un génie vif et libre de toute contrainte, et qui dédaignait de s'ae-
treindre à des règles : aussi firent-ils de cette écriture liée on
usage très-fréquent. Comme c'est, sans contredit, celle qui peut
le plus souvent tomber sous les mains , et que d'ailleurs ces
nœuds et ces ligatures mérovingiennes, si l'on peut parler ainsi,
ont avec les romaines et celles des autres pays des rapports firap-
pans, on se contentera d'en donner quelques exemples. Les
planches 26 et 27, ci-jointes , qui les représentent, auraient pi
être prolongées sans fin, car il est peu d'écriture courante de ces
tems qui n'en fût infectée. Pour prouver l'anticpûté de ces lian
sons de lettres , on commence les modèles qu'on en d(Minepif
des exemples grecs tirés des Tables lacédémoniennes publiées
par l'abbé Fourmont^.
*■ Mém, de Uttérat. de VAcadém. de^imcriftimi, t. iv.
P}m€ke U
LETTRES hiiéé bt phu eomiimiiee et Ie« phu anoLenne* lîréet
dM In«erq»lîons et ManuscriU Gpeci.
■dk m ra im m tn inl ip ip be ^i ^p dt dp dp em ea
^A/^A/i^^ /^ fi^ S ^ Brirf A^S^B^E^
M trm ef^XnKBUIalile let Idnunienp o^id
w te lA vt OD on ot OQ^OQ on on (rre b Ir |
^
LETTRES ii^ tirée* de8h»criplioiiB,de6MsniiKr&B,deaPipIomM
FRANCO-aALLlQUES OU MEROVINGIEIVS.
(^<C t/B K or ac ta id V'^odi» ATtse HâCdfUfi <ê^:iKxi
«tu C^a! arùtii ^ î^aJri ttbaa I W Wba il^^brt
TOtao ^ft'bej tn^b. klsUbebu iflw 1^ boa
^tevr ^tigq>]oCb&L(>U'Gca(!j(reaM ^^Vi^'oo
ûlâ)«p OUft^QKa r^cil (Ttîcan «o^ ce dU «ad /idk end
cô^cca ^[Wjoenl <AVl^>«ere tâ)0cirla o^ceri (d (^cin
Clo^d <:»>t/(^tOB '^e'on <î\jÇ cap 'OfVi cornu (?>^ eorp
«Pleri <;VÙleni "ÉteCtli iWdi âiVf«lor <9b» «te CÛ&ciri t^ej
D xet.d* Di|iIani.X If.éd .
iï«i)i9Wki«iuM
SrPim Sus.- If A irL^â^tadlfèMâ/'m <f)W>^ if
^^ fl l!^ia«l <:H"" i*5Sir,ml if<3^mllÇt5t;miit'H"mf
t\.<Hl{.,n iS'JOUNfonUl.in .«-^<!A.'(S;ô'«^4'« <**■>!•■
teiten. ]->^îî%ï Cil. k ll~_ii. IRAèWcnl^
L6cOÎIv?^lawnl idcin ïfSfrfcJï b*-lejl k^>tJ^ !«jfr«p
/filles l^leli U,1d .^i«}wttiMt t^û'lwl jn^nMi
tndtn^eln» I 71^ M /^nali W/îJn«d rU?iil (Tnl «-^i
ll)St/î/7 fll>«Ir; MoJ l^oi S} ■ STïlom Jnîon i;ïfîtrMroi»rir»6|op
l^fT^^pTOp "plAid propri plWippoin y|M qn T^ <iwn'ntqi»d
j*-j1'quoqu. l^ra<V'r«rV"J™p /to4ttlrel.m rtAllJliW.nl
nSf?r«(p Krinrem Aivwrœm vj'î ^"^i Ï^J?n tt-ïopm
mm Vlffl«r(^ vïjljpoïd >*\pi)p îftpr^p»lVni
TX/*i»')3ôa.>miii2('«i,t<(iioiaSn»rii >TyV-mi» Jîip
tUVi, Ml, dc-vfit, xW^M tVu»! MuùTVt
tïnlu "îiSti Un ■JOiîten» *S1'^**'-^ leilsl"" ^tli^iOPKi Sf^ti
'HJ^im 071 Un Q^lo gbt^lowm ^ïjtppi ij^lotu ^Ip
"yilfi 9>ll^,Vî''*^«<^«iSl^»"l Imitai -CMhai,l„
^hi ÈJ^tyj'^iVuiiMni <hKfi3m ^OBt Vw 'O-C^u» î^w uem
i.i •CU>|«iri StoSi^»»! Vfu.V-v^u.XlXlxi-^jp**^
éCRITURB. 613
Après avoir traité des genres principaux de récriture, il est à
propos de voir comment, par une dégradation insensilde d'a-
bord, ensuite trop réelle et trop apparente, ils sont venus se
perdre et se confondre dans le gothique moderne.
Dégradation et renoavelleinent de Pécritare.
Le déclin de la belle écriture fut d^abord presque impercepti-
ble ; mais, dès le 3' siècle, la décadence devint sensible. On ren-
dit carrées les lettres anguleuses, on arrondit les carrées, on les
chai^ea d'ornemens superflus. Dès la fin du \*^ siècle môme, on
vit, sur les monnaies, de faibles atteintes portées à la beauté de
récriture; depuis le milieu du 3^ slède, Faltération fut mani-
feste ; on se corrigea un peu au 4', mais la réforme ne se soutint
pas plus d'un siècle. Le dépérissement des écritures vint alors
à un tel point, qu^on a cru que les Barbares, les Goths et les
Visigoths, étaient seuls capables d'une innovation si mons-
trueuse ; c'est le sentiment d'un certain nombre de savant, au-
quel plusieurs raisons empêchent de déférer.
En effet , sans en accuser les Goths , les Lombards , les Anglo-
Saxons, les Francs, etc., voici ce que l'on peut penser sur cet
objet. L'usage peu fréquent de tracer l'écriture élégante ; le ca-
ractère écrasé, dont il a été question plus haut, avec l'aplatisse-
ment des angles ; l'introduction de quelques lettres de différentes
espèces ; la confusion des divers genres d'écriture ; et , plu^ que
tout cela encore, le mélange de différentes sortes de caractères,
de la minuscule, par exemple, ou de la cursive, avec la capitale,
irrégularité dont on voit des modèles très-marqués dès la fin du
3« siècle et dans les suivans ' : telles sont probablement les vé-
ritables causes de la décadence de la belle capitale , qui fut sen-
sible presque partout jusqu'au 9' siècle.
Arrive enfin le glorieux règne de Charlemagne : l'écriture se
renouvelle , les belles capitales romaines sont remises en hon-
neur, et employées avec plus de soin ; on fixe la minuscule, on
la perfectionne, et on l'accrédite au point de la rendre presque
récriture générale. Elle souffrit peu de déchet jusqu'au 42* siè-
cle , dans lequel elle se transforma en gothique. Au 9* siècle , on
* Voy. la planche dôcrilure mêlée dans la Nouvelle âiphmatique.
014 ÉCKirÔRE.
distingue les dlvërâ ordit» d*écritiirëi '^^^ àti i&*, im Uè ood-
fondit atéc une licence qni ii^feiit plus dé bohies, jtbqu'i eé
Qu'elle eût (produit cet âflTréux gdth]€[iië doht le renëarelleniait
des lettres , même apt-ës trbis Siècles , ti*k pas encore tolalélnêhi
délivré PEurôite.
Lé gbât dii beau ; qni S'était maintenu pendant te 9* siéde,
dëgériéra par d^rés en afiektsltion puérile, en omemens contre
tiature, extraordinaires d'abord, ridicules ensuite,* et enfin
grotesques. Le mai empira Jusqu'au 4 3« siècle, véritable époque
du gothique fégiianti Aiî H*, ceS extravagances fîireiit pcfrtées
à leur comblé, en écriture ëbtiime en arcUitectnrë : Vdné ëi Pantre
hiréiit surchargées de colifichets.
La cursive, en tant que distinguée de la mîimstulèi ^ ^^ I^
tongtems que cellb-ci et tjtie là tnajùsctde môme, à cbuvért de la
dépravation du gothique ; niais au 43« siècle il pénétra partoiit.
Ce n'esl pourtant que dans le 44* qu'il s'étendit jusque sur le
plus grand nombre des lettres de la majuscule. Au 4 5^, il cessa
de régner avec autant d'empire; car, adcommencetbéntdeœ
siècle, le goût pour les belles-lettres et les antiquités roniaines se
répandit en Italie , quoique fâibieineiit. Vers lé milieu Bù même
siècle, ses progrès devenaient déjà rapides * ; bt l'art dé PlmpÉi-
nierie, dont on fit eh Italie les pretniers essais dans l'abbaye de
Siiblac , en 4 4B5 *, avec de beaux caractères romains , porta ati
gothique lin coup dont il se t*essentit toujours. A la fîn du 45'
siècle et ddns le 46% il se cantonna eh Italie dans la Chancellerie
romaine , où on le conserva pour lés provisions des bénéfices.
Ce caractère vraiment barbare se réfugia en Allemagne, où
il a conservé ses droits sur toilt ce qui s'écrit eh allemand,
et même sur toutes les écritures cursives.
Dés avaiit la moitié du 46« siècle, là France ayàit presque
totalement exclu le gothique de ses inscriptions lapidaires et
métattiqucs , aussi bien que de ses imprimeries, il oesâa entiè-
reinent de paraître sur les tnbnnaies sous Henri II *. Le cëhictère
* BibliGlh. ûfiivers. dePoligraph, espagnola, pro\og. fol. 44.
* Nova Acta erudit. mens, decembr. 4744.
- Le Blanc, p. 371.
écjii±bàls. dis
rodd et H>itiaill y atait été apporté avec PltnprimeHe pAt UIHe
GeHng et ses associés, l'an \ 470. Cepehdânt ce furent SiÉhdh de
Ckiliné ^ Rbbert Etienne et Michel Yasbosan ^bi boiitribdëreiit le
pins à FabOlition du gothique en France. Lé itamlet desprêtttà
en latin , imprimé â Paris en \ 574 par Kertér^ y fdt p^ïrèttb
lé dèHiiei* âoiipir db ce goû); barbare. Il ne partit plus bièhtOI
f|(ie dans tin livre intitulé là Civilité ^ pour préparée lëê ènfaM
à la lecture des vieux contmts; cépeddàtit une patoibti trê^
grande pbUi* tdùt ce qui tient au 4 3« Siècle et an gothique béf^
ineiice encore à Se répandre, et pourrait biefa rriinëtiei' de ttou-
VédU Tobscurité dans ieS écrilurèS imprimée^ et bursivéèl.
Cette eutsive en effet fut plus tenace. Elle ne donna ^ti^
à la romaine qu'à lA fin du 16* Siècle, et ne lui eëda le toh
dominant que passé le milieu du M*. Il faut même Tavodei^j lîéb
écritures courantes n'en sont pas encoi*e bien purifiées ; et il est
à sbtihdiler que les restes du gothique qui les déshonorent, tlë
reprennent pas le dessus, et ne causent jamëis une réVelutittti
dont on croit apercevoir les préludes;
Ces réflexions sommaires sut* la dégradation d6 Pécritui^é
semblent porter naturellement à considérer récriture ^thii^
sous toutes ses faces. Les capitales j onciales j tninuscules et oui*-
sives gothiques, sont autant d'objets qui edtrefat essentioUémélil
dàtis le plan de cet ouvrage.
Écritures golhiqtles.
Par écritures gothiques on n'ehtend point parier de l'écritti^é
des Goths , que ces peuples apportèrent en Italio et en Espa^
lors des incursions qu'ils firent dans ces deux parties dé PEu-
rôpe ; c'est ce que l'on appelle le gothique ancien , qui ne difiéré
de l'écriture romaine que par le goût et le génie de ce peuple: Le
dessein actuel est de traiter du gothique moderne , improprement
appelé gothique, puisqu'il ne vient point de cette nation. G'esi
la consommation de la décadence de Pécriture , h laquelle on a
donné ce nom, sans doute parce que les aticiens Goths avaient
cotanlèncé à défigurer les l)eaux caractères romains.
Le gothique moderne, né avec la scholastique et dans la
décadence des arts et des bonnes études , est le fruit de la
MO ÉCRITURE.
bizarrerie et du plus mauvais goût ; il n*esi aulre chose que
l'écriture latine dégénérée, et chaînée de traits hétéroclites,
absurdes et superflus ; voilà pourquoi on n'a|^)ela pas gothique
cette manière d'écrire , dès sa naissance ; ce ne fut que lorsque
le goût de la belle littérature eut été ra[q)dé, que Tcm traita de
gothiques les lettres qui s'étaient écartées du bon goût. On mit
sur le compte des Gotbs ce qu'on n'osa attiibuer aux andeos
Romains, parce qu'au renouvellement des lettres on ne connais-
sait pas encore la succession et les métamorphoses des écritures.
Si l'on recherchait les premiers dépérissemens de la belle
écriture , on pourrait reculer le gothique jusqu'aux premiers
siècles ; mais , à proprement parier, on peut faire commencer le
gothique moderne au 12« siècle, et en fixer la fin au règne de
^Henri II.
Les sources de ce genre d'écriture ont été : 4^ l'arrondis-
sement des jambages des lettres dont les traits étaient naturel-
lement droits ; ^ un aplatissement dans les lettres majuscules,
qui les rendit minuscules ou cursives ; 3" une confusion de ces
trois genres primitifs ; 4*^ une prolongation des bases et des
sommets de chaque lettre, indice le plus caractéristîc[ue du
gothique. Ces bases et ces sommets courbés en lignes convexes
vers le corps de la lettre, qui, par son évasement, se trouvait
souvent plus large que longue, donnèrent le gothique majuscole
le plus pur et le mieux décidé. Joignez à cela le contraste des
pleins les plus massifs avec les déliés les plus fins , et il ne
restera plus rien à désirer pour la conformation du plus parfoit
gothique. Tout ce qui va plus loin en ce genre n'est qu'affec-
tation sur affectation, barbarie sur barbarie. Tels sont, relative-
ment au gothique majuscule, les pointes et les angles multipliés,
les jambages rompus en angles saillans et rentrans ; mais , à
l'^rd du gothique minuscule, les angles et les pointes contri-
buent à son essence.
Gothique sar les monamens lapidaires et métalliques.
Le gothique, qui avait commencé dès le h^^ siècle, s'étendit,
depuis le commencement du 1 3% dans tous les États de l'Europe
où l'écriture latine était reçue ; ses progrès furent rapides dans
ÉCRITURE. M?
ce siècle et le suivant. Od vit cependant en même teros des
exceptions à cette barbarie, qui tombèrent principalement sur
lesmonumens métalliques, dont quelquefois un quart, un tiers,
une moitié, appartenait à la belle forme antique. Les figures les
plus ordinaires du gothique majuscule sur les monnaies ou
médailles sont tracées planche 22, fig. 2, et les vingt-deux sui-
vantes^ ci-dessus, page 605.
Le caractère gothique minuscule eut peu d'accès sur les mon-
naies ; mais il fut en grande vogue et sur les sceaux et sur les
monumens lapidaires. Il ne parait pourtant pas qu'il y ait été
reçu avant le 4 4^ siècle ; ce ne fut même que sur son déclin que
l'usage en devint fréquent. Au suivant, il prit absolument le
dessus sur le gothique majuscule, qui se soutint pourtant assez
bien jusqu'au renouvellement des lettres. Ce renouvellement,
qui commença en Italie, peut être placé, par rapport aux sceaux
des papes, avant l'an 1430. La France, sous le règne de
Charles YIII, commença à s'y prêter ; insensiblement, sous les
rois suivans, on se défit du gpthique dans les fabriques de
monnaies ; et il en fut totalement banni sous Henri II, ainsi que
des imprimeries et des sceaux.
n s'est enraciné davantage dans les royaumes du Nord ; à
peine les Anglais y ont-ils renoncé de nos jours par rapport à
leur langue. En Allemagne , dès l'an 1470 au plus tard , l'em-
pereur Frédéric m avait fait graver sur son sceau l'ancien
caractère romain. Il trouva bientôt des imitateurs ; mais ce ne
fat qu'au siècle suivant que les exemples s'en multiplièrent.
Cette manière d'écrire n'y est pourtant point abandonnée ; et
les Allemands ne croiraient pas encore s'exprimer en bon alle-
mand , s'ils n'employaient les caractères gothiques.
Gothique mijusciile.
L'écriture capitale gothique, si fréquente dans les inscriptions
lapidaires et métalliques, est extrêmement rare dans les ma-
nuscrits des 13% 14* et 15* siècles. On dirait qu'à l'exception
des lettres initiales, cette écriture ait été bannie des manuscrits
depuis le commencement du 1 3* siècle jusqu'au dernier renou-
vellement des lettres. Ce qu'il y a de très-certain , c'est qu'on
6l6 tcRÎtuRe.
n'en tK)Uve paà en pur gothique, et que ce qtte Ton eti rëticbntre
par-ci pàr-là est plutôt d'une écriture mixte;
Gothique onciale.
Qiibique l'écriture ondalc latine ait vu sa fin avefe celle du
IB*" siècle, il n'aU cepehdaht pas possible de méconnaître un
certain nombre de lettres onciales dans le gothique, qui ne com-
mence qu'à la fin du 12^, au moyen dé certains arh)ndissemens
qu'on a donnés à quelqueà caractères. On lés distingue à leur
rondeur fet èl leurs ornertiens superflus ; du restej ils sont eXVrô-
tnemént rares.
Gothtqae tniniiscille.
Lespluà barbares écritures des 6% 7* et 8« siècles n'btit jamais
été si monstrueuses qiie la minuscule gothique. Dès la fin du
<2« siècle, prinbipalemeht sôus Louis IX^ jusque vers lé com-
mencement du 16% la tniiiuscuie latine contracta un air de
bizarrerie ël dé laideuh qui augmenta encore par les Tariations
et le bapricè des particuliers, surtout dans lés H^eii 5« siècles.
Ce goût d'écrittiré fut si diversifié j qu'on en épuiserait diifici-
leitient toutes les variétés.
La cause la plus apparente de cette décadence est la chute
presque totale des études et la rareté des copistes dans les mona-
stères, les abréviations arbitraii^es introduites par les scholastî^
ques, et l'invention du papier de chiffon ati 1 3* siècle. La difficulté
de lire cette Sorte d'écriture fut une des causes de l'ignorance pro-
digieuse de ces tems-lè j portée jusqu'au point dé ne savoir pas si-
gner son nom, ou dé Ife signer d'une manière ihdéchiffrable. Cette
ignoratice fut générale dans toute l'Europe; parce qufe le gothique
le fut aussi. Dans lé 1 6*" siècle, tems du renouvellement des lettres,
on revint à la belle forme d'écriture minuscule, et l'on ne trouve
plus de gothique que dans les bulles des papes, qui Pont retenu
jusqu'à présent, et daiis les imprimeries dû nord dô TAlle-
magne. Notre ronde financière, dont on ne s'eSt jamais défait^
quoique plus ditHcile et à peindre et à lire que la minuscule
ordinaire, en conserve eticore quelques traces.
L'écriture minuscule gothique fut en vogue dans les livres
d'Eglise, depuis saint Louis jusqu'à Henri lY.
I
I
Stciw,ura«mHMni.ôai GRîrGW»api
'^fiifig.jmijt''^-^
tmm iMirÉ mmw
Dict.j* Dipl=.TT T.i.B.ais.
^MJ^r-r^ i AAU. Af-^d.
ÉCKlTbRE. B10
Goihiqaë ètirsiVè.
La carsive liée,* farcie d'abréviatibnà , i^Ht nàiâsant^ au
4 Z' sièclej et, dans les suivans, dégénéra en barbouillage affreux;
Ces écritures sont toutes pi Us diflicilei^ à lire les unes que les
autres, et souvent jfllus indéchiffrables encore cjuè les cUrsives
anciennes, prétendues barbares; cependant leur existence ne
fut jamais révoquée en doute : car elles sont constatées par
les dép()ts publics et particuliet^ qui en renferment une infinité
de modèles , autant d'objets dé chicane et de méfiance. Les
écritures anciennes né sont point dépourvues de ces avan-
tages, comme oii le peut voir ati mot Archiva ^ et leur antiquité
devrait militer pour elles , ainsi que la difficulté de les lire.
Cependant ces deux titres sont comme les principales armes
(que les PP: Germon et Hardouin tournent contre les anciens
moiiûmens:
Ce ne fut que par degrés que les écritures de tous les peuples
de TEurope dégénérèrent en gothique au 4 3« siècle. Pour mieuit
fbire sentir l'altération graduelle que le gothique porta dans
l'écriture^ la planche 28 bi-jointe présente d'abord quelques
exemples de récriture demi-gothique.
Le modèle I, planche 28 : Sigillum Bemardi de Machecoy est
rinscription dti sceau de Bernard de Machecou en Bretagne,
sur la fin du 42® siècle: on y voit plusieurs lettres en belles
capitales. Dans le modèle U , Sigillum civium de sancto fpolitOj
qui est un sceau de Tan 4290, on voit que le gothique prend le
dessus. Pour modèle III, on donne un sceau en pures capitales
gothiqiies de Pan 1 426 : Sigillum Marini Dei gratia Episcopi.
L'écriture gothique dégénère ensuite, et prend les formes les
J)lus disgracieuses, comme on en peut juger par le modèle IV:
David Dei gracia Rex Scotonim.,. Dominm proseclor meus villa
Edinburgh. La première partie de cette légsnde est empreinte
du cétédela tête, et la seconde au revers d'une monnaie d'ar-
gent de David II, qui monta sUr lé trône d'Ecosse en 4319.
Il n'est pas possible de méconnaître un nombre de lettres
onciales dans l'elemple de gothique capitale arrondie, que
bous présentons dans le modèle V de la planclie 28. Le ca-
620 ÉCRITURE.
ractère gothique a prd>ablement tiré de cette écriture son goût
et une partie de ses formes, qui ont dégénéré avec le tems. La du-
rée de récriture ondale se termine, à la védté, avec le 1 0* siècie,
et l'antre ne commence qu'à la fin du 42*. Mais dans ces deux
mots, Osée, Anua, peuton s'empêcher d'apercevoir l'onciale giv-
thique, quoiqu'ils n'aient été écrits l'un et l'autre que dans le 1 5*
siècle?
La gothique fninuscuk eut grande vogue dq[>uis les dernières
années du 4 4* siècle jusqu'au 46*. On en donne pour exemple,
planche 28, n. YI, ce modèle d'écriture bizarre, carrée et à
pointes triangulaires, dont on se sert encore dans les livres de
beaucoup d'églises de campagne : Adorabunt etim omnes reges,
ùmnes gentes...
On a déjà dit que les écritures de tous les peuples de l'Europe
avaient dégénéré en gothique dès le 43* siède;en effi^, œgoût
infecta la cursive, ainsi que la capitale et la minuscule. L'Italie
n'en fut pas exempte ; mais, à la fin du 4 5* siècle, la gothique cur-
sive se réfugia dans la Chancellerie romaine, où die se conserve
encore. Le modèle VII de la cursive d'Italie, planche 28, e^
l'écriture des bulles : Datwn Romœ apud Sanctam Mariam Ma-
joremanno... 4699.
Le modèle VIII , de cursive d'Allemagne, est une écriture go-
thique de l'an 4462, très-difiicile à déchiffrer : GoUchaJcus
Rixstorp prepositus ecclesiœ Sleswicensis executor ad infra scripta
vma cum aliis..,
L'Angleterre fournit beaucoup de cursives gothiques ; on a
choisi le modèle IX : Omnibus Christi fidélibus ad quos hoc présent
scriptum pervenerit Stephanus.... Cette écriture est du tems
d'Edouard lY , vers la fin du 1 5* siècle. Le gothique d'Ecosse ne
diflère guère do celui-ci.
L'Espagne se servit également de cette écriture dans ses actes,
témoin le modèle X: Enel nombre de Dios todo poderoso Fadre
e Fijo e Espiritu Sancto q son très. . . Cette écriture est de l'an 4 478;
elle est belle en comparaison de celles qui la suivirent.
Défense des anciennes écritures, et difficulté de les lire.
La maxime reçue , que les anciennes écritures prouvent par
éUei-mêmeB , pourvu qyféHes soient suffisamment vérifiées par la
seule voie de comparaison, ou jusqu'à ce qu'eUes soient oomxitn*
eues de faux, fut violemment attaquée dans le siècle dernier
{Var des assertions tout au moins téméraires. Ce qu'an auteur
anglais * n'avait osé avancer, tout hardi qu'il était, que par rap-
port aux chartes anglo-saxonnes, le père Germon, jésuite, ne fit
pas difiScuIté de l'étendre à l'universalité des chartes , et de dire
et redire cent fois*, bien plus, de le poser en thèse, que les
anciens monumens doivent passer pour suspects à raison de
leur antiquité : Vetustissima instrumenta esse ipsâ suâ vetustate
suspecta. C'est précisément le contre-pied du principe reçu, que
plus (écriture d'un titre est ancienne , plus on doit présumer de
sa vérité, parce qu'il reste moins de pièces de comparaison.
L'attention d'ailleurs à le conserver, et la révision juridique que
Ton a été souvent obligé d'en faire, ne permettent pas de soup-
çonner que ce soit un monument d'imposture. Ce savant, do-
miné par une imagination forte, mais déréglée, n'avait pas
assez approfondi la cause qu'il voulait décider. Il accordait aisé-
ment qu'on pouvait juger des vrais et faux diplômes d'un âge
récent; mais que l'art ne pouvait rien pour la vérification des
antiques; comme si, en se transportant au 10* siècle, par
exemple, ou au S"*, on y reconnaissait moins la filiation des
écritures du 7^ et du 9% que dans le 46* siècle la filiation des
écritures du ib"
Le père Hardouin , plus outré que son confrère, et entiché de
cette absurde cohorte à qui il attribue l'invention des manu-
scrits, diplômes, auteurs anciens, etc., qui sont pai*venûs
jusqu'à nous, fait main-basse sur presque tous les diplômes
antérieurs au 4 5* siècle. La difficulté de trouver, dans un siècle
que l'on pourrait qualifier d'ignorance, des imposteurs asses
habiles pour inventer toutes les sortes d'écritures que nous re-
gardons comme antiques, pour les nuancer avec cette précision
que l'on trouve , ou dans le commencement, ou sur le déclin
de ces écritures, pour les rendre avec la hardiesse qu'une main
1 llarsham, Monastk. Anglic. PropyL, p. 46.
> Disceftt., % c. ui, p. 29, 38; c. vu, p. 65, 66.
024 ÉCRITURE.
* les éradits s'avisèrent de séparer les mots dans les manuscrits
par des barres ou virgules ; souvent ils les fdaoèrent mal, et par
là nous ont laissé des preuves de leur ignorance : oed même
ne r^arde que les écritures posées ; car les écritures cursives
de toutes les nations causèrent bien d'autres tourmeos.
Saint Boniface de Mayence ^ avait de grandes difficultés à
lire celles de son tems. L'auteur de la Vie de saint Bér^ise*,
l'élite du clergé de Tours, en 4075', ne purent se tirer des
titres en cursives qui n'avaient pas 5tM ans au-dessus d'eux.
Le célèbre Lambécius lui-même^ fut contraint d'avouer son
incapacité à cet égard sur une charte en cursive romaine de
l'an 504. Ces sortes de faits prouvent, contre le père Hardouin,
que les hommes capables de lire les anciennes cursives étaient
rares ; que la difficulté qu'ils avaient alors à lire ces écritures
antiques consignées dans des actes irréprochables , prouve leur
existence ; qu'elles n'ont donc pas été supposées aux 13* et 44*
siècles ; que ces difficultés, enfin, montrent qu'on ne doit pas
s'efiTaroucher des fautes que Ton trouve dans les copies des
chartes tirées quelque tems après par des copistes qui n'étaioit
sûrement pas antiquaires.
Au reste , si ces écritures anciennes ne sont point vraies, il
n'y a pas de milieu à prendre entre ces deux partis : ou elles ont
été controuvées dans les bas siècles , ou elles ont été contrefaites.
Le premier parti est insoutenable à tous ^rds , comme on l'a
vu plus haut; le second, qui en suppose toujours la réalité , est
de la compétence des vérificateurs plus que des critiques; c'est
pourquoi il n'est pas hors de propos d'apprécier au juste le t^
moignage des vérificateurs en titre.
VériflcaUon des écritares.
On met une différence entre la critique et la vérification des
monumens écrits : tout examen de titres n'est pas vérification.
La critique, à la vérité, peut bien comprendre la partie dn
< EpUt, 3, ad Daniel, episc. Winion.
3 ScBcul. 4 Bened., part. 4 , p. 294.— iinmii. Bened., t. ii, p. 46.
*Dc Re dipl, p. 659. ^ Annal. Bcned., t. v, p. 96.
^ Dûl{6dipl.,ip.m.
ÉCRITURE. 625
vérificateur ; mais son affaire principale est de combiner les
rapports de l'écriture, du style, des formules, et des usages,
avec la date ; et d'examiner si ce qui est avancé dans Tacte est
d'accord avec l'histoire des tems, ou ne l'est pas, etc. ; voyez
Critique. Au lieu que la vérification pèse et apprécie seulement
tout ce qui a trait à la contrefaction , à la ressemblance ou dis-
parité d'écriture, à l'addition, à l'insertion , à la suppression,
à la superposition des mots dans un titre, etc. : c'est ce qu'on
sentira mieux par le détail.
La contrefaction des écritures peut se faire de deux façons : en
les imitant à vue, ou en les contre-tirant au moyen du calque. La
première est moins exacte, à moins que le faussaire n'ait la main
bonne et ne soit bien exercé ; car, dans ce cas , la supercherie ne
saurait être découverte par la vérification. La seconde se recon-
naît aux traces du crayon employé pour rendre les traits avec
plus de justesse , aux charges et recharges d'encre , à l'inter-
ruption, à la multiplicité des traits mis en œuvre pour figurer
avec plus de vérité chaque lettre , aux petits coups de plume
rendus sensibles au moyen d'une loupe , aux traits raboteux ,
dentelés, tels qu'ils conviennent à l'écriture peinte, plutôt
qu'imitée d'après un modèle.
Voilà toutes les ressources qu'a un vérificateur pour juger la
contrefaction d'un titre. Mais peut-on s'appuyer, avec une
juste confiance, sur ces moyens? Le faussaire, en faisant dis-
paraître son modèle , en châtiant et limant ses traits , ne mettra-
i-il pas aisément en défaut l'art des experts? Et si on le sup-
pose aussi habile qu'un expert, c'est-à-dire qu'il connaisse
quelle écriture doit résulter de telle grosseur, taille, tenue,
conduite de la plume, et de tels ou tels mouvemcns de la
main, il donnera à ses copies l'air de ressemblance, le
coup d'œil d'identité qui ne laissera aucune ressource au
vérificateur.
La disparité d'écriture qui résulte do la comparaison d'un acte
avec un autre acte, faits tous deux par le même écrivain, ou entre *
le texte et la signature d'un original, ou entre deux signatures qui
s'annoncent de même main, peut être de quelque poids contre
TOME I. 40
6^ ÉCfUTt'RE.
l'authenticité (le la pièce proposée : mais cette preuve u'cstpoiot
sûre. £n supposant que cet indice de diversité de mains ne
soit pas infirmé par des traits historiques, on n'en doit pas pour
cela porter un jugement de faux définitif. Car tout l'art des
experts se réduit à connaître le rapport d'une écriture avec une
autre ; y a-Wil parité d'attitude dans les lettres, de liaison dans
leur union, de longueur dans les jambages, de hardiesse dans
les traits, de grosseur dans les pleins, de finesse dans les déliés,
d'inclinaison dans la marche, etc.? ils doivent juger que c^est
la même main qui a tracé ces écritm^ ressemblantes. Y à-tJ
au contraire disparité dans ces combinaisons? leur art leur ap-
prend que les modèles proposés sont de deux mains difii^^eotes.
Voilà à quoi se réduit cet étalage si vanté du savoir de l'ex-
pert.
H Mais no peut-il pas se faire que, dans l'un et l'antre cas, ils
manquent lo point réel, le point de vérité j qu'un faussaire se soil
exercé à la contrefoction au point do rendre trait pour trait r<>-
criture d'un autre? lo vérificateur la jugera de la même maiHi
et il se trompera. Que, dans des tems éloignés, une personne ait
éerit diverses portions de son testament, par exemple; qu'elle
en ait écrit une partie en santé, et l'autre en maladie ; qu'dle ail
été obligée de signer un acte étant blessée ou incommodée du bras
ou de la main ; voilà deux écritures diflërentes : les experts b
jugeront do deux mains, et ils se tromperont encore ; tant il est
vrai que cet art doit être traité avec une sagacité, des ménage-
tnens, des précautions, et une délicatesse de consci(»ce, qui se
rencontrent rarement réunis dans une même personne.
D'ailleurs, lors même que la preuve Uttéralo ou la preuve tes-
timoniale n'énerve point la preuve tirée de la disparité d'écri-
iurc, celle-ci ne donne qu'un indice de suspicion. Cet indice, dans
$on genre, est-il indubitable? Non, répond Le Yayer * « Pour qu'il
le fût, il faudrait que deux écritures semblables fussent toujours
de la même main, et que deux écritures dissemblables fussent tou-
jours de diflërentes mains ; or, le contraire arrive souvent,
* 1)9 la preuve par Ç9tnparai$Qn, i>. ^8.
ÉCRITURE.
627
comme on vient de le démontrer. La vérification est donc com-
munément restreinte ù des probabilités : tantôt elle ne produit que
le doute, tantôt elle est même plus dangereuse pour Tinnocenco
que pour lo crime, selon les circonstances différentes.
D'ailleurs, est-il donc impossible qu'un acte véritable soit
écrit de deux mains? Une chose qu'il est à propos do remar»
qtier, c'est qu'en matière civile, si la disparité d'écriture nuit à
la sincérité d'un acte, l'excès de ressemblance d'écriture avec
un autre acte le rend également suspect, quoiqu'ils s'annoncent
tous deux de la mémo main. Car s'il n'y a pas un seul trait ni
plus gros ni plus menu, ni plus long ni plus court, ni plus large
ni plus étroit, ni plus droit ni plus courbe ; si l'étendue des syl-
labes, des mots, des lignes, se rapporte ensemble, une des deux
pièces aura été contrelirée sur l'autre : ne f&t-ce môme qu'une
signature, si cette égalité s'y trouve, comme il est impossible
que la même personne la rende avec cette rigoureuse exactitude,
il y aura de violons soupçons de faux. Ainsi la ressemblance
d'écriturOj qui forme un préjugé puissant en faveur de la sincé-
rité d'un acte quand cette ressemblance n'est pas outrée, devient
une démonstration d'imposture quand la ressemblance s'y
trouve avec une précision qui ne peut venir que do l'art de
oalquefi-
11 faut encore conclure de là que l'art des vérificateurs de-
mande des talcns, des lumières^ des précautions, dont sont ra-
reoieni capables les maîtres écrivains, surtout par rapport aux
antiques, vu les erreurs dans lesquelles ils sont souvent tomljés
en cette partie. Les juges doivent avoir recours pour lors à deê
antiquaires, et à des antiquaires expérimentés, qui ont seuls
droit de citer à leur tribunal les anciennes écritures.
n est plus aisé aux vérificateurs de découvrir les additions,
les insertions, les superpositions, les règles, les lignes blanches
BQTergettes plus ou moins nombreuses dans une feuille, ou qui
ne se ra^ . ortent pas exactement avec les voisines, la diffcrencc
1d grain de papier ou de la marque, l'addition d'une feuille pos-
tiche, etc. On peut do plus examiner, par rapport à l'addition,
i le nombre des feuilles est uniforme et ])air par chaque cahier ;
(528 ÉCRITURE.
si toutes sont du ni(^me timbre, supposé que l'usage en fût éta-
bli ; si les tranchefiles ne sont pus plus récentes qu'elles ne doi-
vent rôtre ; si quelques chiffres des pages ne sont pas d'une entre
main ; si la fabrique du papier n'est pas postérieure à la date;
si quelque portion de l'écriture n'est pas plus pressée et moins
hardie que le reste, resserrée dans les dernières lignes a\ec an
plus grand nombre d'abréviations, oe qui forme un indice de
faux, suivant les jurisconsultes, etc., etc. Mais toutes ces re-
marques ne sont point hors de la portée du plus simple exa-
minateur; il ne faut point ôtre expert juré pour cela.
Un des artifices les plus familiers aux faussaires est d'en-
lever des écritures pour les remplacer par d'autr^ assorties
à leurs pernicieux desseins. Alors, si c'est une écriture en en-
cre ordinaire qui ait été enlevée, la blancheur, le lustre, Pé-
paisseur du parchemin ou du papier, doivent en avoir souffert;
une exposition oblique du papier au grand jour manifeste U
fourberie aux yeux des experts, surtout quand les faussaires
n'en savent pas assez pour échapper è leurs recherches. Cène
sont quelquefois que des clauses essentielles, des dates, des
chiffres, des signatures, sur lesquels tombe la fraude : ainsi,
d'un zéro on aura fait un 6, un 9 ; d'un 2, un 3, un 8 ; d^n
1 , presque tel chiffre qu'on aura voulu. Quelquefois elle ne
regarde que des noms enlevés, changés, altérés, mais il ne
faut que des yeux défians pour tout cela.
On ne prétend cependant pas déprimer l'art du vérificateur;
on veut seulement conclure qu'il est peu sûr, et sujet à erreur,
lors(]u'il est même exercé par des personnes d'une profonde
sagacité.
Ces discussions, auxquelles ont donné lieu les assertionsduH
gereuses et destructives, hasardées par des sa vans, au sujet des
anciennes écritures et do la difllculté de les lire, nous ont un pea
éciirlé de Tobjet principal , quoique tout ce qui concerne l'écn-
ture soit du ressort de la diplomatique. Il est cependant eioxM
une osi)èco d'writure singulière dont on ne peut se dispenser de
ï)arler.
ÉCniTLRE. 029
Écritarc en chifrres.
La sténographie, ou cryptograpliic, c'cst-h-dire, récriture en
chiffres ou en caractères déguisés, a été en usage dès les pre-
miers tems : elle est ancienne déplus de 2000 ans *. Selon Sué-
tone, Jules César écrivait des lettres en chiffres, (|ue cet empe-
reur appelait cœcas. lilteras, des lettres occultes, parce que ces
sortes d'écritures sont seulement intelligibles à ceux avec qui on
est convenu des caractères. César employait le d pour Ta /et
ainsi des lettres suivantes. Auguste écrivait également en chif-
fres, mais il mettait 6 pour a, c pour b, et ainsi de suite, transpo-
sant toutes les lettres.
Au moyen Age, cet art devint à la mode ; mais chacun s'en ser-
vit assez arbitrairement. Les uns retranchèrent les cinq voyelles,
et les remplacèrent par des points, Vt par un point. Va par deux,
Ve par trois, Vo par quatre, et Tu par cinq. D'autres substituèrent
à chaque voyelle la lettre qui la suit immédiatement dans Tor-
dre alphabétique, laissant pourtant à ces consonnes leur valeur
propre : ainsi 6 servait pour a et pour b, f pour e et pour /*, k
pour 1 et pour A, etc. Mais , en ce genre , rien n'est plus célèbre
que l'alphabet secret du cardinal de Richelieu *. Saint Boniface,
évoque de Mayence, passe' pour avoir porté cet art d'Angle-
terre en Allemagne.
On renvoie aux mots HoifOORAXVB, Notes, Siglfs, ce qu'on
appelle improprement écriture monogrammatiqxœ , en notes de
Tiran et en sigfes. Ce sont moins des écritures propres que des
abréviations et des conjonctions de récriture ordinaire et com-
mune.
Ce n'est point assez d'avoir traité de toutes les écritures d'un
usage reconnu ; il entre dans ce plan d'être utile à ceux qui font
des recherches, et d'abréger leur travail. Il est donc à propos <le
leur indiquer aussi quel est le genre d'écriture qui fut le plus
d'usage dans tel royaume et dans tel siècle, respectivement aux
chartes et aux diplômes. On ne parle point des inscriptions ni
* S. lîieronym., Commcntar,incap. ^Jûrem.
* L'Espion du GrdwdSeifjneur, leU. 77.
*.RnlMin. Maiir.,1. vi, p. 33i.
630 ÉCRITURE.
des manuscrits, parce que le genre presque unique des premiè-
res esl la capitale, et que les seconds, surtout depuis le moyen
âge, sont le plus communément en onciale ou en minuscule,
écritarc propre aax diplômes.
En général , on a employé tous les genres d*écritares dans les
diplômes : capitales, onciales, minuscules, cursives. Mais cette
dernière est, à proprement parler, l'écriture diplomatique : elle
est tellement récriture propre des diplômes, qu'on ne saurait
assigner aucun tems auquel on puisse prouver qu'elle n'y fut
point en usage. Il y a des diplômes entiers en capitales et en
onciales; mais ils ne sont pas communs. Il n'est cependant pas
rare d'y voir au moins, ou les premières lignes, ou les noms pro-
pres, ou les signatures, ou les dates, en capitales et en onciales,
depuis le 8® siècle. Dès le même siècle, on voit des diplômes en
minuscules semblables à celles des manuscrits ; et , depuis le 40*
jusqu'à la fin du 12*, ce caractère sembla en exclure totalement
le cursif. Mais il faut entrer dans le détail, et voir quelle a été
récriture des diplômes de chaque peuple.
Écritnro des diplômes en Italie.
Lltalio, dans les plus anciennes écritures de ses actes, se ser-
vit presque indilTéremment des trois genres : de cursîve, capitale
et minuscule. Depuis que les Lombards se furent établis dans
cette partie de l'Europe, on n'usa guèi'e plus dans les actes que
do la cursive lombardique ancienne et moderne, do la minus-
cule ordinaire, et du gothique moderne. Pendant les 11' et
12*^ siècles, on employait en Italie, tantôt le caractère, minuscule
lombardique, tantôt le minuscule ordinaire, pour écrire les
actes.
écritare des diplômes en France.
L'écriture diplomatique de la première race eut quatre états :
1° depuis le milieu du 6'= siècle jusqu'à Clovîs II, elle tint beau-
coup de la cursivo romaine-gallicane , comme on le voit par les
diplômes qui nous restent de Childebert , de Chilpéric et do
Dagobcrt; 2° depuis Clovis II jusqu'à Dagobert lU, c'est le
même genre d'écriture, excepté qu'elle est moins belle, plus
compliquée et plus obscure; S*» jusqu'à Pépin le Bref, elle
tCllTURC. 031
•
est moins longue, plus serrée, e( ses traits sont tortus et trèsr
compliqués ; k"* enfin , sous Pépin e( Carloman , elle commence
à tirer sur la minuscule italique, et4evient ordinairement dis-
tincte.
Sous la seconde race, les écritures diplomatiques sont variées ^
rinfini : tantôt minuscules pures, ou mînusculo-cursives ; tantdt
cursives allongées, ou simples ; quelquefois capitales^ et quelque-
fois totalement cursives allongées. Hais elles sont toutes plus
belles et moins compliquées que les mérovingiennes jusqu'après
le r^e de Charles le Simple , où elles dégénérèrent insensible-*
ment.
Les caractères les phis ordinaires employés dans les diplômes
de la troisième race sont : le cursif , le minusbule et le gothique.
Jusqu'à Philippe-Auguste, on voit à la tète des diplômes des cui^
sives ou des minuscules allongées. La cursive capétienne n'esl
autre que la Caroline dégénérée. Dans le 44* siècle, on lui substi-
tua une minuscule qui ne diffère de celle dcMnanuscrits que par
ses montans fleuronnés et ses queues prolongées. Cette minus-
cule se perd dans le gothique dès le commencement du 4 3* siècle,
qui est le terme des beaux caractères. I^és belles écritures diplo-
matiques des 4 1« et 42* siècles ne furent pas exemptes de quel*
ques lettres gothiques. Sous Philippe-Auguste, ce mélange prit
le dessus ; il y eut dès lors deux écritures diplomatiques d'usage,
une cursive gothique, tout à fait barbare, dès 4220, et une mi^
nuscule gothique, la plus ordinaire dans les lettres royales.
Les écritures diplomatiques ne commencèrent à prendre une
nouvelle forme qu'au 46* siècle. Alors, sous François I", l'écri-
ture devint vulgaire ; auparavant, cet art n'était guère exercé
que par des Uercs, des moines, quelques savans et les gens d'af-
faires.
Écritare des diplômes en Allenugoe,
Les mômes écritures diplomatiques usitées en France sous la
seconde race, et jusqu'au 4 S'' siècle, eurent cours en Allemagne;
mais elles y prirent bien plus souvent la forme de minuscule que
de cursive. L'écriture diplomatique d'Allemagne, au 42' siècle,
l'emporta sur les autres par la beauté et la netteté de ses carac-
C32 éCBITURE.
tères minuscules. L'écriture cursivene fut point admise dans les
chartes du pays avant le milieu du 43' siècle. A la fin de ce
siècle, elle devint tout à fait barbare, ou gothique moderne. On
a déjà dit que récriture allongée y avait été fort en usage dans
les premières lignes des actes et dans les signatures, et quelque-
fois avec des trcmblemens sans fin.
Écritare des diplômes en Angleteire.
Les plus anciennes chartes des Angk>-^xons ne commenoe&(
qu'au 7* siècle ; ils se servaient sans doute auparavant de qud-
ques symboles. Les plus anciens diptomes connus sont en
lettres majuscules; mais bientôt la minuscule et la cursive
prirent le dessus, et devinrent, jusqu'au r^e d'Alfred le
Grand, Fécritura ordinaire des actes. Depuis ce prince, d'autres
minuscules et cursives, empruntées des Français» servirent
souvent à cet usage. Au 44*> siède, on voyait encore ce mé-
lange de lettres saxonnes et françaises ; mais celles-ci , depuis
la conquête de Gujjlaume , duc de Normandie, prirent faveur
de plus en plus, et donnèrent enfin l'exclusion à la saxonne.
Dès le r^e de Henri II, ces beaux caractères dégénérèrent en
gothique, qui devint dominant au 43« siècle, et qui y régna jus^
qu'au 46«.
Écriture des diplo|nes en Ecosse.
Les plus anciennes écritures diplomaticpies d'Éoossc ne remoDr
tent pas au delà du 1 4 « siècle. Elles eurent les mêmes vidssîtudes
qu'en Angleterre : on n'y voit cefiendant guère que la minuscule
française et gothique, avec la cursive des derniers siècles.
Écriture des diplômes en Espagne.
Les écritures employées dans les actes d'Espagne sont les mi-
nuscules et cursives visigothiques, la minuscule française, et les
gothiques modernes. Ce fut Alphonse VI qui introduisit dans ce
royaume l'écriture française.
ÉCRITURES. Ce mot au pluriel a une signification bien difië-
rente de celle qu'il présente au singulier. Sous le nom d^écrihires
on n'entend pas seulement les pièces d'un procès faites par les
avocats ; mais, dans le genre diplomatique, c'est encore une déno-
ÉCRITIRES. — ÉCRITCRH SAINTE. 033
mination de chartes en général , et qui s'applique également aux
donations*, aux testameqs*, aux contrats de vente', aux actes
d'intronisation*, aux engagemens par écrit*. \a\ preuve de ces
applications du mot écritures est sans réplique dans les contir
nuateurs de Du Gange, aux mots Scriptura, ConscripUo, qui sont
les sources des diverses dénominations qu'elles ont prises depuis
le 6® siècle jusqu^au 43''. Les diminutifs mêmes de ces mots,
comme scriptellum, ont fait fortune au 1 4^ siècle, pour, signifier
des billets, des cédules, etc. Le mot latin ortliographium ne doit
point être séparé des écritures, avec lesquelles il convient, et
quant au sens et quant à Tétymologie^.
ECRITURE SAINTE. Tout sert à un antiquaire éclairé; il tire
parti de tout. 11 sait que, dès le tems de saint Grégoire le Grand ,
la version de TÉcriture sainte par saint Jérôme avait pris le
dessus sur Vitalique, et que depuis on ne fît de celle-ci presque
aucun usage : il en conclut qu'un manuscrit de cette dernière
traduction , qui n'en contiendrait point d'autre, c'est-à-dire qui
ne serait ni à double ni à triple version, doit remonter à des
tems fort reculés.
Si on lui présente un manuscrit des saints Évangiles, Tordre
qui y est observé entre les évangélistes lui fournît des moyens de
discerner l'âge de ce manuscrit. Si ces saints apôtres ne gardent
pas entre eux les rangs que nous y voyons actuellement, par ces
indices singuliers il s'annoncera pour être d^une belle antiquité.
On ne pourrait guère le rabaisser au-dessous de saint Jérôme,
ou tout au moins au-dessous du tems où sa version fit presque
tomber Fltalique en discrédit. Il en est de môme d'un manuscrit
où saint Luc serait appelé Lucamts pour Lucas.
La division de l'Écriture sainte, ou, pour mieux dire, de l'An-
cien Testament, «par chapitres et par versets, fut faite par Etienne
^ Acta SS.junii, t. ii, p. 444. —JJist. de Languedoc, t. ii, col. 44, 48, C4.
* Gallia Christ., t. vi, col. 427.
» Hist. de Langwdoc, t. ii, col. 94, 258, 267.
* /Wd., col. 51.
» Ibid., col. 256 et suiv.
^ Gloss. de Du Oinge.
6M tCCYER. — ÉDIT.
Langthon, créé cardinal en 121 S<. ÉKesDupm* altribm«elledî-
vision nn cardinal Hugues : mais ces deux auteurs oonyîennent
sur le même siècle. Ce fut le célèbre Robert Étieniie qui , en
4551 , distribua le Nouveau en versets^ el donna à œs divisloiis
Tordre fite que nous y voyons'. Au comm^oemeDi da 4* sidde,
les Évangiles et lesEpttres avaient bien déjà lean divisiofis et
subdivisions , quTusèbe de Gésarée attribue à Origène ; mais les
chapitres et les versets n'avaient pas partout, à beaucoup près,
une forme égale ; et jusqu'au tems des diviskms modernes, il
n'y eut rien de fixe.
Quant aux livres qui composent le corps de VÉcriture Join/e,
voy. Giifoif des Juifs et des chrétiens.
ÉCUYER. Le titre d'écuyer, très-commun dans les chartes
des 1 2^y 1 3^ et 1 4^ siècles, fut rendu indiETéremment par les mots
latins Armiger, Scutarius, Yadetus* Le premier fut cependant
un peu plus d'usage et plus honorifique.
On ne doit trouver que bien tard le terme d'£ctii/cr pour si-
gnifier un noble , ou la suspicion serait fondée. La fonction do
l'écuyer, qui consistait à porter à la guerre les armes tant offen-
sives que défensives de son maître ou de son patrony n'était pas
à la vérité un emploi bien distingué. Ce qu'il y a de certain, c'est
que l'ordonnance de Blois do 1579 est le premier titre authen-
tique et incontestable où on trouva qu'il $oit parlé en France
d'écuyer comme d'un titre de noblesse.
lilDIT. Edictum. Les édita, qui font partie des pièces I^tshi-
tives, sont des ordonnances du prince , qui prescrivent ce qu'il
faut faire et ce qu'il faut éviter^. Us étaient d'usage sous les an-
percurs romains. Ils ont passé à tous les royaumes qui se sont
formés sur les débris de cet empire. Les gouverneurs des pro-
\inccs, ou préfets, qui les recevaient de la première main, les
promulguaient par un autre édit qui revient à notre vérification
« ficorg. Jos. Eggi, 1. I, n* 61.
2 Proléy. de la liiblioth., p. 948.
3 Voyafje littér. détienne Jordan, p. 47.
* Deny» d Ilolicarn., p. 336, édit. de Francfort, 4586.
ÉGLISE^ 035
des parlcmens*. Des conciles, et des évéques mêmes dans leur
ressort, ont donné des édîts*; mais cet usage n*a pas prévalu. Les
édits des empereurs chrétiens au sujet de la foi étaient appelés
typi, types : et s'il y avait une exposition de foi , on l'appelait
ecthàse ; car on appelait ainsi toute exposition de foi quelconque,
fût^lle d'un hérétique.
EGLISE. Ce mot, selon son étymologîo grecque, signifie
convocation , assemblée , société. On s*cn sert principalement
pour désigner la Société visible des chrétiens, qui sont réunis
par la profession d'une môme foi et par la participation aux
mêmes sacremens, sous l'autorité de Jésus-Christ, leur chef
invisible , sous celle du pontife Romain , successeur de saint
Pierre, chef visible de celte Église, vicaire de Jésus-Christ, et
sous celle des autres évéques et légitimes pasteurs.
L'Église chrétienne, dans un sens mystique, mais très-réel,
est composée de tous les hommes qui ont cru aux révélations de
Dieu, et ont praticjué sa loi. Dans ce sens, l'Église est divisée en
K"" tiiomphante ; ^"^ souffrante ^ et 3^ militante; la 1'* estcom-
poséo de tous les justes qui, dans le ciel, jouissent de la félidlé ;
la 2% de tous les justes qui, dans le purgatoire, sont purifiés des
taches qu'ils n'avaient pas expiées ; la 3* , des fidèles qui
sont encore sur la terre , en qualité de voyageurs et d'athlè-
tes. Ces trois assemblées, d'après saint Paul, ne forment qu'un
seul corpSj dont le Christ est la tête. Or, de môme que dans le
Christ on a pu dire, VIIomme-Diexij et Dieu-Homme; ainsi dans
ce sens mystique, on peut dire que V humanité est divine j puis-
qu'elle ne forme jqu'un seul corps avec le Christ-Dieu,
Cette incarnation de Dieu qui a élevé à lui l'humanité fut ré-
vélée dès le commencement du monde ; et c'est sans doute l'ori-
gine de tout le panthéisme oriental, qui dénatura cette tradi-
tion. L'apothéose de l'homme n'est vraie que dans le sens
catholique, parce que là seulement l'homme n'est pas identifié
h Dieu, la divinité n'absorbe pas l'humanité.
i Conçu., t II, col. 4CÛ8, 4640.
» IM., t. IV, col. 464 ; t. XV, col. U% 335, 408.
0'% ÉGLISE GALLICAXE.
Les membres de V Eglise militante sont œax qui, ayant élc bap-
tisés, n'ont point été retranchés da ooqs de r£glise, comme re-
Mies et désr>béiss«ins, par le pou voir que Jésus-Christ lui-même
en a donné a Tltiglise.
ÉGLISE GALLICANE. Dom de Vaines ne croit pas que cette
expression soit plus ancienne que le 42' siècle ; on la voit alors
dans plusieurs lettres de saint Bernard. Cette Église^ quoi qo'en
veuillent dire certains auteurs, n*est qu une partie de l'Église
latine ou d'Occident ; elle n^a point eu de révélation ou de tra-
dition particulière à elle seule, et ceux qui lui font des droils
ou des libertés en dehors des traditions de TÉgUse universelle
et de rÉglise romaine , sont dans Terreur, et lui supposent une
pensée de schisme. (Voir Libeutés.)
Voici la composition de cette Eg^se à la fin du 18" siède :
Archevêchés métropolitaiiis 48
Évôchés 443
Curés 40,000
Chefs d'ordre oa congrégations 46
Abbayes de religieux 4 ,334
Grandes abbayes royales 16
Abbayes de religieuses 550
Prieurés \ r, 42,000
Cliapelles 45,200
Couvens 44,777
Tous les archevêchés et évéchés étaient à la nomination du
Roi, qui nommait en outre à plus de 760 abbayes d*hommes, et
280 abbayes de filles. Le brevet de nomination était expédié par
un secrétaire d'État, d'après un mémoire dressé par le prélat
qui avait la feuille des bénéûces, et signé du roi. C'est en consé-
quence de ce brevet que le nommé était pourv u par le pape.
L'Église de France était divisée par provinces ecclésiastiques.
C'était le clergé qui faisait lui-même la répartition et le recou-
vrement des subsides qu'il donnait lui-môme à PÉtat, et qui ju-
geait les contestations qui s'élevaient sur cet objet. Les asseni-
blées générales faisaient la répartition des impositions sur chaquo
diocèso, et les bureaux diocésains sur chaque bénéfice ou com-
niunaulé. Le recouvrement s'en faisait par les mains des reco-
EMPEREUR. 037
veurs tliocésuihs , des receveurs provinciauic et du rocoveur
général. (Voyez Assemblées du clergé, et Étêques.)
Il y avait des agens pour tous les corps eccléaastiques ; ces
agens avaient succédé aux syndics généraux.
UÉglise de France est composée, en ce moment ', de :
Archevôchés métropolitains 45
Évéchés 66
Chanoines 675
Curés 3,2 W
Desscnrants îl,547
Vicaires 6,989
Chapelains 4-i9
Aumôniers 945
Prêtres habitués 439
Directeurs et professeurs de séminaires. 4 ,488
Prêtres en activité de service 40,447
Prêtres jugés nécessaires 52,039
EMPEREUR. Les successeurs de César à Tempire prirent
souvent le titre A^enipereur^ comme un titre qui se multipliait à
raison des victoires quMls remportaient par eux-mêmes ou par
leurs généraux ; ainsi Ton disait empereur pour la troisième,
quatrième, cinquième fois. Nerva fut le premier qui, outre ce
nom (ïempereiû*j compta son avéneinent à Pcmpirc pour sa pre-
mière victoire. Cet exemple fut imité par les empereurs suivans,
de façon qu'ils comptaient toujours une victoire de plus. Ainsi
ih> se disaient toujours empereurs pour la quatrième fois, quoi-
ciu'ils n'eussent remporté que trois victoires.
Justinien, couronné emj)ereur en 527, est le premier des em-
pereurs de Constantinople qui se soit dit empereur des Ro-
mains *.
C'était autrefois la coutume que les empereurs d'Allemagne
ne prissent point ce titre avant d'avoir été couronnés tels des
mains du pape en Italie. Ceux même qui n'avaient pas suivi
cette étiquette, n'en prenaient pas le titre, et se contentaient de
celui de roi de Germanie. Cet usage a duré fort longtems ;
mais aucun empereur ne l'a observé depuis Charles-Quint. Ce
1 Voir VAlmanach du Clergé de 1837, p. 380.
2 Apalli.. 1. VI, p. -157.
038 EMPIRE. — WiCRE.
prince, l'an 1 530, reçut à Boulogne, des mains du pape, 4a ooa^
ronne de fer comme roi de Lombardie, et la couronne' d^or
comme empereur.
Le titre d'empereur fut quelquefois pris dans les actes pour
celui de roi, et réciproquement, le titre de roi poui' celui d^empe-
reur. Aussi Gharlemagne, qualifié empereur n'étant encore que
roi, et roi après avoir été couronné empereur, ne porte aucun
préjudice aux diplômes. Nos rois de France des 44* et 12* siè-
cles prirent quelquefois les titres d'empereur et d'Auguste. 11 y
a pourtant quelques exceptions à faire à cette règle. Por exem-
ple, le titre d'empereur, donné aux rois d'Allemagne Conrad 1«',
Ilenri 1", Othon I<^, dans leurs diplômes resppclilSy avant la
défaite de Béranger, roi d'Italie, serait une preuve de faux très-
marquée ; mais, dans les chartes des particuliers^ ce titre ne les
rendrait pas suspects.
EMPIRE. Guillaume, comte de Hollande, élu roi des Romains
en 4247, est un des premiers qui, à la tôtc de ses diplômes, ait
donné le titre de Saint à l'empire d'Allemagne : Universis sacri
imperii fiddibus, etc. *. Les mots sacrum imperium passèrent en
formule sous les empereurs suivans.
ENCRE. Sous le nom d! encre, on comprend toutes les matières
apparentes de l'écriture. L'encre des anciens n'avait de commun
avec la nôtre que la gomme et la couleur. La noix de galle, le
vitriol et la gomme sont la composition de la nétre, au lieu que
le noir de fumée ou le noir d'ivoire était la base de celle dc?s
anciens, qui se faisait au soleil et sans feu *. Au 7* siècle on la
faisait encore de même *. Ainsi , des chartes dont on ferait re-
monter rage fort haut pourraient devenir suspectes, si elles se
trouvaient écrites avec une encre entièrement semblable à la
nôtre ; mais il faut ix)ur cela un discernement bien délicat ;
car, quoiipie bien des encres anciennes se ternissent et s'efla-
cent, quelques-unes deviennent rougeâtres, jaunâtres on pAles,
ces défauts sont rares dans les diplômes antérieurs au 4 0* siècle.
* Antiq. Gosiar., 1. 1^ p. 44.
* Diosclib. V. cap. uUim.^Plin.,HtS/. niU.,\, tnr.cap.tS, D.4,p.M8.
' Isidor., Oriy., Ûb. xii, cap. 47.
ENCRE. 639
La qualité de l^encre , le tems et d'autres aocidens , ont
rendu quelquefois les chartes indcchiSrables. Il reste alors une
ressource, c^est de faire revivre les écritures ; mais ce secret ne
doit pas être employé sans le concours de rautorité publique,
de peur d'être soupçonné de faux, et de perdre Fappui sur le-
quel on se confiait.
Voici le secret le plus simple et qu'on a employé avec assez
de succès, pour pouvoir déchiffrer une pièce dont récriture
était éteinte, et dont les traits édiappaient à la vue. U consiste
à prendre une demi-cuillerée d'eau commune et autant de bonne
eau*<le*vie, dans laquelle on râpera un peu de noix de galle,
qu'on y laissera infuser quelques instans. Il faut, avec un petit
morceau d'qponge fine, en frotter légèrement le parchemin
effacé^ et les traits reparaîtront. Ce secret a de la peine à
opérer sur des papiers depuis longtems imbibés et pénétrés
d'humidité et de moisissure. Parmi les secrets de cette espèce
qu'a donnés Lcmoino *, celui-ci est indique dans la même forme,
à peu de chose près.
Encre d'or.
Nombre de bibliothèques et encore plus les trésors de cer-
taines églises, prouvent sullisamment qu'on s'est servi d'encre
d'or pour tracer des lettres dans les manuscrits *; mais elles ne
paraissent pas, ni avec tant de profusion et d'opulence, ni sou-
vent, dans les diplômes. Cependant plusieurs nations en mon-
trent à l'envie, comme l'Orient ', l'Ilalie *, l'Allemagne *, et
l'Angleterre ®. Celles de ce dernier royaume sont particulière-
* Dipl. prat., p. 470.
> Ilieron., Proiog. h^Jàb.'^Ut Re dipl., p. 43. — Viagi di Pietro deUa
Valle(e/<er.
* Wippon. , DevUd Conrad. I, p. 438. — De vet. Germ. aliarumque nat.
slgillis, part, ii, cap. 4.
* Paul Warhefrid , De gesUs Longohard. , \. vi , c. 28. — Puricel ,
Monum. eccl.Ambr. mediol, p. 282. —De He dipl., 1. 1, c. <0, n. 7.
* Heineccius, de vcter. sigiU., part, i, cap. iv, n* 3. — Muséum ital,
1. 1, p. 96.— Baron. , ad an. 962.— Second Voyage liltér. de D. Martonne, p. K 51 .
^ De Redipl., p. ^.^ Monasticon anglic., t. i, p. 24U — Uickes, DiiserL
epist.j p. 74 .
(540 . KNCRE.
menl des rois anglo-saxons. Ces rois se contentaieQt Déanmoins/
pour Tordiuaire, de souscrire avec des croix d'or * , ou d'en faire
marquer à la tête de leurs diplômes. Cette encre d^or n'est pas
une raison suffisante^ comme l'avance Hickes *, pour suspecter
ces chartes, puisqu'il est avéré que les AngIo-SaxoDS,cn usaient
dans leurs manuscrits.
Pour faire cette encre, les Grecs pulvérisaient de l'or, le
mêlaient avec do l'argent, l'appliquaient au feu et y jetdientda
soufre, réduisaient sur le marbre le tout en poudre, le mettaient
dans un vase de terre vernissé, l'exposaient à un feu lent jus-
qu'à ce que la matière devint rouge, la rebroyaient après, la
lavaient dans plusieurs eaux pour en détacher toutes les parties
hétérogènes ; et la veille du jour qu'ils devaient s'en servir, ils
jetaient de la gomme dstns l'eau et la faisaient chauffer avec l'or
préparé, puis ils on formaient leurs lettres, et les recouvraient
d'eau gommée, mêlée d'ocre ou do dnabre '.
Encre d^argcnt.
Dans presque tous les pays , on s'est servi d'encre d'ai^ent
pour les manuscrits ; mais personne n'atteste que Tusage en ait
été introduit dans les chartes.
Encre rouge.
L*encrc rouge, c'est-à-dire composée de vermillon, de cina-
bre ou de pourpre, est très-commune dans les manuscrits ;
mais il ne s'en trouve cependant pas où elle règne d'un bout
à l'autre. Celte couleur est beaucoup plus rare dans les diplômes
que dans les manuscrits; et peut-être n'y a-t-il pas de chartes
totalement écrites d'une encre diflérente de la noire, quoi qu'en
dise llcuman^. L'encre rouge ou de pourpre était une encre dis-
tinguée, puiscjue les empereurs d'Orient en avaient fait choix,
privativcraent à toute autre personne, pour souscrire leurs
lettres et les diplômes dressés en leur nom, et l'on pouvait
* Malth. Paris, Vila Abb. Sanctalban., p. 62.
* Dissert, epist,, p. 82.
8 Palœograph. grœc, p. 6.
^ Comm. de Ik (Jipl., p. 0,
ENCRE. 641
refuser de reconnaître comme venant de rem))ereur tout rescrit
dont la signature n^aurait pas été d'encre de pourpre.
Ce fut Tempereur Léon qui, par sa loi 6 de l'an 470, statua
que le décret impérial ne serait point estimé authentique, s'il
n'était signé de la main de Tempereur avec le cinabre. Cette
loi n'a pas toujours eu son effet, quant à la force du décret ;
mais les signatures des empereurs grecs, quand ils en met-
taient, n'ont point varié depuis pour la couleur jusqu'à la
fin de cet empire ^ Ce droit dont ils avaient été si jaloux, ils le
communiquèrent, au 42' siècle, à leurs proches parens ^, puis à
leurs grands of&ciers, comme une marque distînctive. Les empe-
reurs se réservèrent privativement la date du mois et de l'indic-
tion en caractères rouges.
En Occident, tous ces usages n'eurent pas lieu ; et Charles-le^
Chauve est peut-être le seul roi de France, le seul empereur
d'Occident, qui ait donné quelques chartes dont les mono-
grammes soient en vermillon '. A l'égard des chartes des par-
ticuliers, il y en eut dont les lettres initiales étaient rouges. Dom
Habillon ^ n'en avait rencontré qu'une de cette espèce.
Encre verte.
L'encre verte^ dont l'usage fut assez rare dans les diplômes,
mais fort commun dans les manuscrits des Latins, surtout des
derniers siècles, servait aux signatures des tuteurs des empe-
reurs grecs ^, jusqu'à ce que ceux-ci fussent devenus majeurs,
parce qu'il ne leur était pas permis d'user de l'encre sacrée, sa-
crum incaitëtum.
Encre bleae et Janne.
L'encre bleue n'eut guère de cours que pour les manuscrits ,
ainsi que l'encre jaune ; encore, depuis 600 ans, ne trouve-tH>n
pas cette dernière.
^ Jus GrcKO-Roman., p. 420, 138, 271. — Anouym. Combef. m Const ^
Porphyr., n* 49. — Anna Comnen., I. xni. — Cantacuz. , 1. m, c. 48. —
lieibom. rerum German., p. 476.
3 Nicet. Choniat. m Isaac, 1. m, n" 3 et 5.
* De Redipl., 1. 1, c. 40, sappl. c. ii.
^ De He dipl., p. 43.
« Nicet., I. VII.
TOME I. Ai
642 ENUENTLRE. — E.NQLjLtE. — E>REGISTREKE>T.
Les lettres raétalliques et autres sont quelquefois vernissées.
La cire servait de vernis aux Latins et aux Grecs, mais beaucoup
plus à ces derniers , qui en ont longtems conservé l'usage. Gel
enduit ou vernis fut beaucoup mis en œuvre dans le 9* siècle.
L'encre, avec toutes ses teintes, n'est pas d'une grande res-
source pour la vérification des chartes. Cependant on peut dire
en général que l'encre noire des 7% 8* et 9* siècles, au moias
chez les Latins, conserve beaucoup mieux sa noirceur primitive
que celle des suivans, sans en excepter celle des 45* et 16' siè-
cles , où elle est assez fréquemment mauvaise ; que Tencre pâle
est rare avant les quatre derniers siècles ; qu'en fait des encres
de couleur, des diplômes postérieurs au 1 i"^ siècle qui présente-
raient des lettres en or ou en vermillon , ne seraient point
exempts de soupçons légitimes, à moins qu'ils ne fussent très-
solennels, ou donnés par de grands seigneurs ou en leur nom;
que des diplômes signés en cinabre , qui ne viendraient piis des
empereurs grecs ou de leurs parens, seraient très-suspects dans
l'étendue de Tempire de Goustantinople ; et de même, tout di-
plôme grec impérial, qui n'offrirait ni date ni signature en
cinabre, devrait passer pour faux.
ENDENTURE. l'oses Chartes.
ENQUÊTE. Il n'est pas diilicile de reconnaître, aux titres
d'inquestœ et recognitioms, les enquêtes anciennes. Les litres de
recorduin et reconlatio, pour signifier la môme chose, pourraient
embarrasser davantage. Ils furent donnés aux enquêtes, parce
que les témoins cités devaient commencer par déclarer qu'ils se
ressouvenaient de telles et telles choses. Les Normands, chez qui
ces derniers termes étaient d'usage, les portèrent en Angleterre
avec leurs armes.
ENREGISTREMENT. L'enregistrement des actes royaux ou
impériaux est de toute antiquité. Le 1" diplôme que nous con-
naissons, qui est de l'empereur Galba, dans le 1" siède,
marque expressément, à la fin, qu'il a été enregistré et homolo-
gué au Gapitole.
L'enregistrement ne commença en France que sous saint
Louis ; mais ce ne fut qu'un recueil des ordonnances des princes
E>REGISTREME>T. — £>SEIG.XEMEi\S. — ÉPACTE. 043
OU des jugcmens des cours. L'enregistrement de tous les autres
actes particuliers, comme donation, rente, échange, etc.,
n'était point encore d'usage. On croit que ce n'est que dans
le M^ siècle qu'on commença à faire enregistrer au parlement
les actes publics. On en a un exemple , et ce pourrait bien
être le premier^ sous Charles V, Tan 1 372 ; ces lettres-patentes
furent enregistrées et publiées au parlem^ent le < 3 janvier \ 372,
ancien style. La formule d'enregistrement, écrite sur le dos
de ces lettres dressées en français, est : Présentes littere lecte
fuerunt et pubiicate in caméra Parlainenti, etc.*. Cette for-
mule d'enregistrement n'était point uniforme. On se servit in-
différemment de celles-ci: Visa per génies compotonim... Lecta
in sede... Visa, lecta et connecta per Dominos magni Consilii Reg»
ad hoc deputatos... etc., etc. On les trouve ainsi à la fin d'un
très-^rand nombre de lettres royaux depuis l'époque ci-dcssus.
Soils Charles VU et Louis XI, son successeur, il fallut mettre sur
les ordonnances, édits et déclarations publics au parlement, la
clause lecta etjmhlicala reqnirente ou audifo Procitratore Geneinli
Régis. Dans les vérifications des lettres de Charles VIII , tant par
son conseil qu'au parlement, on imita les formules du siècle
précédent.
ENSEIGNEMENS.Cemotcst un des noms génériques qui ren-
ferment toutes sortes d'anciens titres et diplômes, et principale-*
ment ceux qui furent accordés par les princes en faveur des
églises. On rendait ce mot en latin par dortimenla, d'où est venu
le mot documens, usité en terme de palais.
ÉPACTE. L'épacte , dont la date sert si souvent dans les
chartes du moyen Age, n'est autre chose que le nombre de \\
jours, dont l'année commune du soleil excède l'année commune
de la lune, qui n'a que 354 jours. Ainsi , l'épacte de la i" an-
née est H . Celle-ci, jointe à l'épacte de la 2* année^ donne 22 d'é-
pacte. Si à ces 22 vous ajoutez encore 11 pour l'épacte de la 3"
année, vous aurez le nombre de 33 jours, qui valent un mois,
lunaire et 3 jours ; et aloi*s vous omettez les 30 jours qui for-
< Secousse, Ordonnance, t. v, p. 625 et ÎViT.
644 ÉPACTE.
nient une lunaison entière, et il vous restera 3 pour Tépacte de
la 3' année. Dans la 4% vous ajoutez 4 1 à 3 , qui font 4 4 d'é-
pacte ; dans la 5% 1 1 à 1 4, qui font 25 d'épacte ; dans la 6', ^^ k
25, qui font 36 ; et en omettant toujours le nombre de 30, vous
avez 6 d'épacte, et ainsi de suite. Lorsque Pépacte était 8, deux
ans après elle se trouvait être 30, parce que 22 et 8 font 30:
alors les anciens la notaient souvent par ces mots epactà nxdld.
Les épactes servent à trouver le jour de la lune ; et pour ce
faire, on additionne le nombre de Tépacte, celui des jours du
mois courant et celui des mois écoulés , en commençant à les
compter au mois de mars. Si tous ces nombres assemblés sont
au-dessous de 30, le nombre qui en résulte est celui des jours
de la lune ; mais si ces nombres passent celui de 30, en étant ce
même nombre de 30, le surplus est le jour de la lune.
Dans Tusage que la diplomatique fait des épactes, voici ce qui
mérite attention : \° Les années bissextiles ayant un jour de
plus, il faut, depuis le bissexte, ajouter \ à l'épacte courante.
2*» 11 faut observer qu'il y à eu beaucoup de variations, et que
les computistes et les tables chronologiques s'accordent assez ra-
rement ; les uns comprenant mars parmi les mois qu'il faut
compter pour trouver pendant Tannée les jours de la lune, les
autres l'excluant ; les uns comptant du 22 de mars le quantième
de la lune pour servir d'épacte, les autres ne commençant qu'au
34 décembre à supputer ce qui restait du quantième de la lune
pour servir d'épacte de l'année suivante. Ce n'est que depuis le
calendrier grégorien qu'on a établi une parfaite uniformité
dans les épactes.
Au 1 4* siècle, il n'était pas rare de voir des chartes datées de
deux épactes différentes, la majeure et la mineure. La première
ne diffère pas de la solaire, ni la seconde de la lunaire. On vient
de parler de celle-ci. La solaire se confond avec les concurrens,
et ceux-ci avec les lettres dominicales, en les commençant par
l'F et les finissant par le G. Voy. Concurrens , Dates.
ÉPÉE. (Ordre des deux épées de Jésus-Christ, ou les cheva-
liers du Christ des deux épées.) Cet ordre militaire de Livonie
et de Pologne avait été institué, en 4 4 93, dans la vue d'employer
ÉPÉE. — ÉPERON. — ÉPITRES. 645
les armes des chevaliers pour défendre la religion. Ces che-
valiers portaient dans leurs bannières des épées en sautoir; ils
s'opposèrent avec succès aux entreprises des idolâtres contre
les chrétiens.
ÉPERON. L'ordre des chevaliers de ce nom fut établi par le
pape Pie IV en ^560. Les chevaliers portent une croix d'or à
huit pointes, émaillée de rouge, au bas de laquelle pend un épe-
ron d'or. Les nonces et les auditeurs de Rote et quelques autres
personnes avaient le privilège de créer des chevaliers de l'épe-
ron; mais cette faculté ayant dégénéré en abus, Sa Sainteté
Grégoire XVI; en ^842, supprima tous ces privilèges , ordonna
que tous les anciens brevets seraient soumis à un nouvel examen,
et reconstitua ainsi l'ordre de l'Eperon d'or.
EPITRES. Il n'est pas rare de trouver des pièces portant en
titre le nom de chartes et dans le texte celui A^épitres, ou appelées
tour à tour épîtres et chartes. Dans les tems postérieurs, quoique
l'acte ait conservé la forme d'épître , c'est-à-dire Vadresse et le
salut ^ le nom (ïépître a cédé la place à celui de charte. Voici le
détail des pièces auxquelles les anciens ont donné le nom à^épitre.
Épttres de donatioD.
On a déjà vu , sous les mots chartes et donation , que les actes
qui constataient les bienfaits du donateur, portaient souvent le
nom d^épltre. Plusieurs autres, dont le fond était bien différent,
portèrent le même titre. Telles furent :
Épttres d^adoption.
Les épîtres d'adoption , qui emportèrent avec elles la donation
des biens d'un côté, et de l'autre l'obligation de fournir aux be-
soins de celui qui s'en était dessa'isi. Ces sortes de conventions
furent quelquefois connues sous le nom de traditio respectualis ,
c'est-à-dire respectiva , ou convenientia *.
Épilrch de rappel.
Les épitres de rappel , epistolœ firmitatis , étaient quelquefois
des actes par lesquels un grand-père ou un grand-oncle rappe-
lai t ses petits-fils ou ses petits-neveux dans son testament , dans
lecjuel ils n'avaient pas de droit direct.
< Baluze,t ii,col.484,526.
040 KPITRE8.
Kptires de liberté.
Lorsque l'on nccordaitla liberté à un serf, on en dressait une
ép!tre,é'7;i>/o/a libertatis^ ingefiuitatis , vmmimissiofiis ^ que Ton
appelait quelquefois chartula , etc. *. Ces chartes étaient ordi-
nairement exécutée! après leur ooncession : maïs quelquefois
elles n^avaient leur effet qu^après la mort de celui qui les accor-^
dait ; et encore le seigneur se réservait^il quelquefois oertaines
servitudes >, réserve qui n'avait jamais lieu pour les serfs des*
tinés à Tétat ecclésiastique. Lancelot dit^ que le dernier de
ces affranchissemens qu^il ait vu en France est de 1325 : il y en
a cependant de plus récens.
Si le serf se rachetait lui-même, Tépltre accordée par le maître
s'appelait chartxda redertiptionalis *.
Un serf qui avait épousé une femme libre obtenait quelquefois
de son seigneur une épitre par laquelle celui-ci déclarait libres
les enfans qui naîtraient de ce mariage illicite ''. On appela ces
sortes de lettres epistolœ coîwulcatuîiœ , ou chartula triscabina ^.
Épttres de sécariié.
Pour décharger une partie de Tinstance intentée contre elle,
la partie adverse lui faisait expédier une épître de sécurité, secvk-
ritatis ; c'était une espèce de transaction ou d'accommodement'.
A la fin d'une administration temporelle, on donnait à réconome
une quittance ou décharge générale sous le nom de sécurité, qui
ne diffère en rien des épîtres de pleine sécurité ®.
ÉpUres d^obligation et do quittance.
Un débiteur s'obligeait devant son créancier à s'aoquitter à tel
terme, par une lettre d'obligation, epistolœ cautionis^. Au ferme
échu , si le débiteur avait satisfait, le créancier lui en donnait
* ActaSS. Bcnedict., t. i, p. 440, 540.
» De Re Dipl. Suppi, p. 81.
* Mém. deVAcad. des Inscript,, t. xx, p. 442.
* Baluze, CapHuL, t. ii, col. 46î.
<( Append, Marculf. formul. iS.
^ Lindenbrog., Formul. 88.
7 De lie Diplom. Suppi, p. 78.
» Diur. Rom. Pontif., p. H 5.
» Baluze, Capitul., t. ii , col. 4îi.
épItrrf. 647
une quittance , epistola quittatoria : mais si, dans riniervnlle de
la dette à Téchéance, l'obligation s'était perdue, de façon qu'on
ne pût pas la déchirer au terme , on donnait au débiteur une
lettre qui la rendait nulle et invalide, au cas qu'on la retrouvât,
sous le nom de epiatda evacuatoria *, qu'il faut bien distinguer
de vacuatio , vacuariuni , qui était une charte par laquelle on
déclarait n'avoir aucun droit sur des biens en litige.
Épilres précaires et prestaires.
Les épitres p\^caires sont do toute antiquité, et remontent aux
tems de la République romaine *. On distinguait epistolœ preca-
riœ de e}Àstdœ prœslari((* , en ce que celles-ci étaient données au
preneur, p^rce qu'assez souvent il y avait une prestation atta-
chée au don ; et que celles-là étaient données au bailleur, parce
que sa donation était un effet des prières du preneur. Les pre-
niières étaient en supplique *. et les secondes étaient une con-
cession. Les unes et les autres tiraient leur origine des emphy-
téoses autorisées par les lois romaines dès le 4" siècle. Dans la
suite , ces actes devinrent puremi^nt ecclésiastiques , parce qu'ils
ne regardèrent que les biens des églises. Ainsi un propriétaire
faisait-il une donation à une église, l'église lui en laissait souvent
l'usufruit pendant quelques années , ou pendant sa >ie, ou pen-
dant (juelques générations, ou à l'emphytéotique, c'est-è-dire
pendant quatre-vingt-dix-neuf ans, ou à emphytéotique perpé-
tuelle *, laquelle dt^énéra en fief; et on lui expédiait une charte
précaire qui prit nombre de dénominations*. L'église retenait-
elle sur cette jouissante (ju'e.'le abandonnait, un cens quel-
conque, le donateur faisait une charte de y^re^/aZ/wi. Ces chartes
devaient être renouvelées tous les cinq ans ; mais on y introduisit
une clause qui avait la même force, et qui suppléait à ce renou-
* Jbid., col. 424, 494.
* Muratori, Anliq. ital, i. m, col. 150.
^ Lindenbrofç., Formul.^ p. -1226.
* Muratori. Antiq. ital., t. m, col. 461.
'-i Muratori, ^M/i(/. UaL, t. m, col. 474. 494, 243, Î44. — Baluze, l. ii, col.
427,490,529,472,506.
048 ÉPITEES.
vellement. Il n'était pas permis de rien contracter pendant la
vacance des sièges. Voyez Chartes.
ÉpUres précatoires, rogatoires, et de sogesUon.
Tout ce qui peut devenir l'objet des demandes et des prières
était du ressort des suppliques ou requêtes appelées epistdœ
precatoriœ; mais Tobjet des lettres dites rogatoriœ était borné
à solliciter le pape ou le métropolitain de sacrer un évèque
nouvellement élu. On nomma quelquefois ces épitres sugges-
ti(me$j et alors elles ont pour caractère invariable d*ètre toujours
adressées par des inférieurs à des supérieurs^. On rend assez
bien ce mot par une très-humble adresse*. L'usage de ces sortes
d'épltres connues sous le nom de suggestiones ou suggerendœ,
paraît ne convenir qu'aux dix premiers siècles, et depuis le
iO^ elles seraient légitimement suspectées. Elles ont toujours
eu le même but que les suppliques, suppUcationes^ ^ qui re-
viennent à nos très-humbles remotitrances ; car notre placet n*est
rendu correctement que par les lettres pétitoires, petitoriœ^y ou
par les demandes juridiques, petitiones^, terme qui nous est
venu du droit romain. ^
Epitres de notoriété.
Ce qu'on voulait faire ^voir à des personnes de toutes con-
ditions leur était notiûè par des lettres appelées notariœ ou
notariœ epistdœ : mais lorsqu'un dignitaire de Rome écrivait è
l'exarque pour lui notifier la mort du pape^ on appelait cette
lettre nuntixis^.
ÉpUres de relevée.
Lorsque l'exposition d'un enfant était constatée, on le con-
fiait à quelqu'un qui payait une certaine somme ^ à condition
que Fenfant serait reconnu pour son esclave, par une lettre dite
i Cfmcil. Labb., t. n, col. 559.
» Ibid., t. III, col. 787, et t. iv, col. 44Î7.
s Ibid., t. iiH, col. 4î5, et t. xi, col. 502.
* /Wd.,t. III, col. 727.
« /Wd.,t. xii,col, 4454.
« Diurn. Roman, pontif.. p 9.
ÉpItRES canoniques. — ÉPY. — ÈRE. — ESPRIT. M9
episUJa coUectionis^ qui ne différait guère de charta de sangui-^
nolento^.
EPITRES canoniques ou catholiques (les), sont au nombre de
sept ; elles sont appelées canoniques, ou parce qu'elles appar-
tiennent au canon de TEcriture , ou parce qu'elles contiennent
des canons ^ c'est- à-Klire des r^Ies et des instructions propres
aux chrétiens. Elles sont aussi nommées catholiques, c'est-à-dire
universelles, parce que plusieurs sont adressées, non aux fidèles
d'une certaine villC; mais à tous les fidèles dispersés dans tout
le monde.
EPY (chevaliers de 1'). Ordre militaire de Bretagne, fondé
vers 1445, par François /", duc de Bretagne, fut ainsi nommé
parce que les chevaliers devaient porter un collier d'or, fait en
façon d\ine couronne d'épys de bled , joints les uns aux autres, et
entrelacés en lacs d'amour : une hennine sur un gazon d'her-
mines pendait au bout de ce collier avec ces mots : A ma vie,
ÈRE chrétienne , d'Espagne, de Pise, etc. Voyez Datb.
ESPRIT (ordre du Saint-). Cet ordre fut établi en 1352 par le
roi de Sicile, Louis d'Anjou. II était placé sous la protection de
saint Nicolas de Bari , dont Timage pendait au bas du collier de
l'ordre. Les membres s'appelaient aussi chevaliers du droit dé-
sir. Les troubles qui suivirent la mort du roi Louis furent cause
que cet ordre ne lui survécut pas.
ESPRIT (chanoines réguliers du Saint-). Dans le 12" siècle,
frère Guy, quatrième fils de Guillaume, fils de Sibille, seigneur
de Montpellier, fonda dans cette ville un hôpital, auquel il donna
le nom du Saint-EsptHt, Le bon ordre qu'il y établit lui attira
en peu de tems beaucoup de frères ou associés , qui se dévouè-
rent, comme lui , au service des pauvres , et qui allèrent dans
plusieurs villes du royaume faire de pareils établissemens. Le
pape Innocent III confirma leur institut^ déclara la maison de
Montpellier chef-lieu de l'ordre, et décida que toutes les mai-
sons déjà établies, ou à établir, reconnaîtraient à perpétuité
frère Guy et ses successeurs pour supérieurs généraux. En
< Balaze , t. ii , col. 474.
dÔO ESPRIT.
1 202^ frère Guy alla h Rome pour y prendre soin de Thâpîtâl de
Sainle-Marie in Saxia^ que le pape unil à celui de Montpellier
par un bref de Tannée < 204. Cet ordre s'est conser\*é en Polo-
gne et fleurit encore en Italie. Ses principales maisons en France
étaient à Dijon, Besançon, Poligni, Bar-sur-Aube, Sainte-Phan-
fel en Alsace. Les religieux étaient habillés comme les ecclé-
siastiques ; ils portaient seulement une croix de toUe bfanche à
douze pointes^ sur le côté gauche de leur soutane et de leur man-
teau. Ils avaient, dans Téglise, une aumusse de drap noir
doublée et bordée d'une fourrure noire.
ESPRIT (ordre du Sainte). Cet ordre, qui a fait des chevaliers
jusqu'à Charles X, et qui en créera peut-être encore, fat établi
en France le 31 septembre \ 578 par le roi Henri III. en souvenir
de ce que le jour de la Pentecôte il avait reçu deux couronnes,
celle de Pologne et puis celle de France. Le roi est chef de l'or-
dre, et le nombre des chevaliers était limité à 400, parmi les-
quels étaient compris neuf prélats qui devaient faire preuve de
noblesse, à Texception du grand aumônier, qui était comman-
deur de droit.
La croix de l'ordre est d'or^ à huits rais , émaillée , chaque
rayon j)ommeté d'or, une fleur de lis d'or dans chacun des an-
gles de la croix , et dans le milieu une colombe d^argent. Les
chevaliers et officiers ont, de Pautre côté de cette colomlxî, un
saint Afichil, au lieu que les prélats portent la colombe des deiLX
côtés de la croix, n'étant associés qu'à l'ordre du Saint-Esprit ei
non à celui de Saint-Michel. Le collier de l'ordre est à présent
composé de fleurs de lis, d'où naissent des flammes et des bouil-
lons de feu ; d'il couronnés avec des festons et des trophées
d'armes. C'est ainsi que le roi Henri fVle régla avec le chapitre,
Fan 1597, en changeant quelque petite chose de celui qu! Henri III
avait ordonné.
Voici le serment qui était prêté à la réception dans l'ordre par
le chevalier à genoux devant le roi , et levant la main sur le li-
0
vre dos Evangiles : « Je jure et voue à Dieu , en la face de son
• Église, et vous promets, Sire, sur ma foi et honneur, que je vi-
• vrai et mourrai en foi et religion catholique, sans jamais m'en
ESPRIT. ■ 60 1
»
départir, ni de Tunion de notre raère Sainte-lilglise Apostolique
et Romaine ; que je vous porterai entière et parfaite obéissance,
sans jamais y manquer, comme un bon et loyal sujet doit
faire. Je garderai, et défendrai, et soutiendrai de tout mon
pouvoir l'honneur, les querelles et droits de Votre Majesté
royale , envers et contre tous ; qu'en tems de guerre je me
rendrai à votre suite en l'équipage tel qu'il appartient à per-
sonne de ma qualité ; et en paix, quand il se présentera quel-
que occasion d'importance, toutes et quanles fois qu'il vous
plaira me mander pour vous servir contre quelque personne
qui puisse vivre et mourir, sans nul excepter, et ce jusqu'à la
mort ; qu'en telles occasions je n'abandonnerai jamais votre
personne, ou le lieu où vous m'aurez ordonné de servir sans
votre exprès congé et commandement, signé do votre propre
main, ou de celui auprès duquel vous m'aurez ordonné d'être,
sinon quand je lui aurai fait apparoir d'une juste et légitime
occasion ; que je no sortirai jamais de votre royaume spéciale-
ment pour aller au service d'aucun prince étranger, sans votre
dit commandement; et je ne prendrai pension, gages, ou état
d'autre roi , prince, potentat et seigneur que ce soit ; ni m'o-
bligerai au service d'autre personne vivante que de Votre Ma-
jesté seule ; que je vous révélerai fidèlement tout ce que je
saurai ci-après importer à votre service, à l'état et conserva-
tion du présent ordre du Saint-Esprit, duquel il vous plait
m'honorer; et ne consentirai , ni permettrai jamais , en tant
qu'à moi sera, qu'il soit rien innové ou attenté contre le ser-
vice de Dieu , ni contre votre autorité royale, et au préjudice
dudit ordre, lequel je mettrai peine d'entretenir et augmenter
de tout mon pouvoir. Je garderai et observerai très-religieu-
sement tous les statuts et ordonnances d'icelui ; je porterai à ja-
mais la croix cousue, et celle d'or au cou, comme il m'est or-.
donné par lesdits statuts ; et me trouverai à toutes les assem-
blées des chapitres généraux, toutes les fois qu'il vou:> plaira
me le commander, ou bien vous ferai présenter mes excuses ,
lesquelles je ne tiendrai pour bonnes, si elles ne sont approu-^
vées et autorisées de Votre Majesté, avec l'avis de la plus
662 ESPRIT. — El\ — ÉTOLE d'oR.
» grande pHrtie des commandeurs qui seront près d'elle, signé de
» votre mairi^ et scellé du sceau de Tordre, -dont je serai tenu de
» retirer acte. • — En lui mettant le collier, le roi dit : • Re-
» cevez de notre main le collier de notre ordre du benoist Saint-
• Esprit, auquel nous, comme souverain grand-maître, vous re-
» ccvons , et ayez en perpétuelle souvenance la mort et passion
• de Notre-Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ, En signe de
» quoi nous vous ordonnons de porter h jamais cousue à vos ha-
» bits extérieurs la croix d'icelùi , et la croix d'or au cou, avec
» un ruban de couleur bleu céleste ; et Dieu vous fasse la grâce de
» ne contrevenir jamais aux vœux et sermons que vous veneide
» faire , lesquels ayez perpétuellement en votre cœur ; étant cer-
• tain que si vous y contrevenez en aucune sorte, vous serez privé
» de cette compagnie, et encourrez les peines portées par les sta-
» tuts de Tordre : au nom du Père, du Fils et du Saintr-Esprit. »
— A quoi le chevalier répond : • Sire, Dieu m'en donne la gràœ,
» et plutôt la mort que jamais y faillir, remerciant très-hnmble-
• ment Votre Majesté de Thonneur et bien qu'il vous a plu me
» faire. . . » Et en achevant il baise la main du roi.
ET. Ce mot, dans les anciennes chartes^ n'a pas toujours la
signification ni Tair d'une conjonction ; très-souvent il a la
force d'une particule disjonctive, et équivaut à seu ou sive;
aussi en fît-il quelquefois réciproquement la fonction*.
ETOLE D'OR. Marque d'honneur que le sénat de Venise ac-
cordait aux nobles de la ville, appelés alors chevaliers de VÉtcle
d^or. On ne sait quand a commencé cette distinction. Les cheva-
liers portaient à l'ordinaire sur l'épaule une étoik noire bordée
d^un galon d'or, à laquelle ils joignaient en hiver une ceinture de
velours noir avec de franges d'or ; mais dans les jours de cérémo-
nie, s'ils étaient du sénat, ils portaient une robe ducale de drap
rouge en damas, qui en hiver était fourrée d'hermine, avec une
étole d'or en broderie de la largeur d'un pied , descendant par
devant et par derrière, jusqu'aux genoux. Le grand chancelier
de la république , quoique citadin , jouissait de la dignité de
chevalier de Tétole d'or.
« De Re Dipl, p. 534 , 89, 544, 404. 543, 403.
ÉTRUSQUE. 663
ÉTRUSQUE (écriture). Comme nous n'avons pas fait entrer
cette écriture dans les différens alphabets que nous avons pu-
bliés, et que d'ailleurs elle est de jour en jour d'une importance
plus grande , nous n'avons pas cru pouvoir la laisser ignorer
à DOS lecteurs, et nous nous sommes décidés à la donner ici à
part.
On sait que les Etrusques oxiEtruriens^ appelés aussi Tyrrhenes
par les Grecs , et Rhasenœ dans leur propre langue, sont cet an-
^cien peuple de l'Italie au(|uel les Romains enipruntèrent pres-
que toutes leurs croyances et tous leurs rites religieux. Balbi met
leur langue dans celles des Thraco-pélagiques * . Tous les jours
on découvre des monumcns portant des inscriptions en cette
langue. Plusieurs érudits se sont occupés de cet alphabet. Voici
celui qui a été inséré par Hamilton Gray dans un ouvrage pu-
blié récemment* :
Alphabet étrusque. (Planche 39.)
A B G E F H I
M )i v)A\/ ^>MTt» i vt nii ^a/^^<\ <^mU
K L M N P R S
TU V X Z TH CH
Comme nous écrivions cet article, nous lisons la nouvelle sui-
vante dans un journal italien.
Dans la séance du 3 mai (1845) de l'Académie romaine d'ar-
chéologie, le R. P. Secchi a fait une communication très-
importante.
* Voir le Tableau gén&aî de toutes les langues de cette famille, dans le
tome XIII , p. 274 , des Annales de philosophie chrétienne, et sur Vétrusque
en particulier, p. 379. Voir aussi un article spécial sur VOrigine des
Etrusques, dans le t. viii, p. 46 ( m' série).
5 Tour to the sepulchres ofEtruria in 4839. London, 4844 , p. 524.
654 ÉTRUSQUE.
Dans les fouilles ouvertes à Bomarzo, dans les possessions du
prince Marc.-Ant. Borghèse, on vient de découvrir une petite
tasse qui , toute vile qu'elle est par la matière et le travail, est
unique jusqu'à ce jour, et n'a pas d'^ale dans les monuuieos
historiques ou philologiques de la langue étrusque. En Texami-
nant avec soin , l'académicien a découvert que la longue in-
scription étrusque, écrite tout autour sur la face externe près du
pied de la tasse, contient des lettres et non des paroles. En Texa-
minant plus attentivement, il s'assura que c'était purement et
clairement la suite tout entière de Valphabet étrusque.
Voici , d'après ce savant académicien , comment doivent se
classer les différons alphabets trouvés en Italie.
Sur le petit vase de Céré , un des ornemens les plus curieux
du musée étrusque-grégorien, l'alphabet qui s'y trouve n'est pas
l'alphabet étrusque, mais l'alphabet grec ancien ou pélagique;
grec aussi est celui i\u\ fut trouvé à CoUe^ près de Sienne, sur le
mur d'une chambre sépulcrale ; ^rec pareillement est Talphabet
qui fut lu sur le couvercle du pot de terre trouvé sur le territoire
de VAdria vénitienne. Le modèle authentique de l'alphabet
étiusque trouvé à Bomarzo est donc unique.
Tous les érudits, à commencer par Bourguet jusqu'à I-anzi,
se sont efforcés de reconstruire Valphabet étrusque par des
confrontations répétées avec les tables eugubines et les autres
monumens; mais ils ont confondu l'alphabet ombrien avec
ïétfnisque. On sait que maintenant Muller et Lepsius, qui se sont
occu|)és les derniers de l'alphabet étrusque^ malgré tous les
doctes travaux de leurs prédécesseurs, disputent encore sur
l'ordre ou sur la valeur des trois premières lettres de cet al-
phabet.
On conïprcnd donc de quelle importance est la découverte
actuelle. Déjà on peut distinguer avec certitude six divers alpha-
bets pour le moins usités dans l'antique Italie. — \ . Valphabet
de ceux qu'on a appelés aborigènes^ ou le latin, répandu par les
Romains, et particulièrement par l'Église catholique, dans toute
TEurupe. — i. L'alj)habet grec archaïque ou pclagien, lu sur la
série des lettres ou des inscriptions trouvées en Italie, et en par-
ELDISTES. £;V£CI1ÉS. — ÉVtQLES. 6ÔÔ
ticulier à Céré, — 3. L'alphabet étrusque sur un grand nombre
de monumens de Tanlique Étrurie, et particulièrement sur la
série de lettres trou^ ces sur la petite tasse de Bomarzo. — 4. L*al-
phabet ombrien, le plus abondant en inscriptions, restitué d'a-
près les tables eugubines. — 5. L'alphabet o^^w^^ reconnu et dé-
terminé sur toutes les inscriptions osques.— 6. Enfin, l'alphabet
euganien, reconnu sur les différentes inscriptions des Euganiens
ou Vénitiens antiques, lequel attend encore quelque docte ex-
piicateur. — Tels sont les six alphabets sur lesquels on ne peut
plus émettre de doute ; mais le docte académicien insinue ensuite
qu'on pourrait bien distinguer l'alphabet euganien du vénitien,
et Taiphabet messapique de Vosque et du grec, ce qui en porterait
le nombre à huit.
Nous ne savons, faute de comparaison, auquel de ces alpha-
bets il faut spécialement rapporter celui que nous publions ici.
Si le P. Secchi publie un jour celui qu'il vient de découvrir pt
les autres dont il parle, nous les ferons connaître à nos lecteurs.
EUDISTES. Congrégation des prêtres séculiers établie en
France sous le litre de Jésus et Marie, par le P. Eude Mezeiai,
frère de l'historien. Les associés s'occupaient spécialement
à élever les jeunes clercs dans l'esprit ecclésiastique, à recevoir
ceux qui voqlaient faire des retraites spirituelles pour avancer
dans la perfection ou pour sortir de leurs désordres, et à faire des
missions principalement dans les campagnes, pour éclairer les
personnes pauvres et oubliées. Cette congrégation s'était d'abord
formée à Caen en Normandie, le 2G mars 1643, et c'est de là
qu'elle s'était répandue dans les autres endroits de la Franche,
où elle dirigeait un grand nombre de séminaires. Elle était gou-
vernée par un supérieur auquel elle donnait trois assistans. Elle
s'assemblait tous les cinq ans. Les eudistes ne faisaient aucun
vœu, et leur habit n'était pas distingué de celui des autres prê-
tres; ils étaient seulement obligés d'obéir au supérieur tant
qu'ils demeuraient dans la congrégation.
EVÉCHÉS. Nombre des é\écliés dans le monde chrétien.
Voir SifitiES épiscopaux.
ÉVÈQUE. Au H" siècle ,. le nom (féviV^ue passa non-seule-
650 ÉVÊQUES.
luent aux chorévèques, mais encore aux prêtres, çl surioat à
ceux qui annonçaient la parole de Dieu * .
Dans les trois premiers siècles, on ne trouve point d'exemple
de la dénomination à^évéque prise par aucune des personnes re-
vêtues de cette dignité ; ni saint Cyprien ni aucun autre ne pri-
rent ce titre dans la suscription de leurs lettres. Dans les quatre
premiers siècles, le titre d^évêque et celui de prêtre furent très-
souvent confondus*, ainsi que piendant les 4 4 «, 42* et 43* siè-
cles. Un simple prêtre est quelquefois appelé pape, et un évèque
souverain pontife, père des pères, etc.^ mais alors on trouve des
évêques qui s^inscrivent Ego N. Episcopus. Au 7* siècle, les évè-
ques se qualifiaient bien tels dans leurs souscriptions; mais ils
n'exprimaient pas encore de quel siège ils l'étaient.
Dès le 8^ siècle, on vit des évêques sans titre, soit qu'ils se
fussent retirés du ministère, soit qu'ils eussent été ordonnes
pour des monastères, c'est-à-dire pour y vivre subordonnés
aux abbés, et y faire les fonctions que leur dignité leur per-
mettait privativement aux prêtres. Voyez Abbé.
Dans les suscriptions des chartes épiscopales du 9® siècle, et
•dans les souscriptions des actes des conciles du mémo tems,
on trouve assez souvent la formule .V. vocatus Episcopus ; die
désignait un évêque élu, mais qui n'était point encore consacré.
Depuis le 9« siècle jusqu'au 43«, les évêques furent appelés
vicaires de Jésus-Christ et apostoliques. A cette dernière époque,
ces titres furent affectés au pape seul ; et le nom de vicaire de
saint Pierre, si longtems porté par les pontifes romains, fut
abrogé.
Plusieurs évêques et beaucoup de prêtres se marièrent dans
le 40' siècle, et n'eurent pas honte de faire mention de leur nia-
riage dans leurs chartes *.
EXCOMMUNICATION. Les excommunications sont de toute
antiquité : on en voit un exemple terrible dans épîtres de saint
4 Mabill, Prœf, in sœc.3, n. 33.; Annal. Bened,, t. i, p. 39î, t. u, p. 69,
235.— Fleuri, Hist. eccles., t. ix, p. 498.
* Ruinart, Acta sélect., p. 364., edit. prim.
3 GoUia christ, nw.^ tom. i, inst. p. 455«
BlCOHMCmCATIOK. 657
J'auL Hais plos le remède était violest , plas l'église primi-
tive eo usa sobrement et avec toute la «llscrétlon linaglnable.
Dans les siècles postérieurs, on confoodlt les anathèmes et les
imprécations avec les excommunications, en sorte qu'on tilt aussi
prodigue des ans que des autres. Non seaiemenl le Pape et les
l'veques lançaient, dans les actes publics et particuliers , les ex-
conimunicatloQs ; mais encore les moines et les laïques mime s'é-
laieDt mis en possession de les fulminer contre ceux qui donne-
raient atteinte à leurs chartes , comme on peut le voir dans le
IV Concile de Rome, en 502. D'où il faut conclure qoeces sortes
d'excommunications doivent être regardées seulement comme
«les imprécations.
On n'apas encore trouvé dans les ciiartes d'exemple plus ancien
d'éteindre le cierge et de le jeter â terre, quand on fulmine l'ex-
communication, que l'acte capitulaire de l'an 1136, par lequel
Robert, abbé de Corbie, el sa commuDaaté ' , attribuent les reve-
nus de l'Église de Sainl-Thomas-dcs-PiCs a l'office de Sacrtstaln.
L'abbé et tous i« moiaeE, porinDt des Hambcaux, lircnl la céré-
monie ensemble, lors d'une excommunication fulminée par
Henri, évéque de Strasbourg, en 1187. Dans la confirmation
d'une donation faite aux moines de Bongart, on trouve tes pa-
roles qui accompagnaient la cérémonie d'éteindre et de Jeter à
terre un flambeau îWutné: Sicut exiinguiiur tucertta de manibtis
mistrii pn^ecta, sic in die judicii tucernn ejus codât extinaa, ne
poasit videre gloriam Dei... Fiat, ftat, amen.
La formule d'excommunication ipso facto ne parait guère plus
ancienne que le 13* siècle; elle rendrait suspect uo aclc aolé-
lienr. On ta trouve dans les statuts synodaux de Nantes, rédigés
vers Van 1220 : elle y désigne une excommunication de sentence
portée, et encourue réellement, sans antre Jugement, par les in-
cendiaires, les profanateurs, etc. Vipso facto, plus ancien en
France qu'eu Italie a été en usage dans les Conciles, avant de pa-
raître dans les mandeniens des évéques ou de leurs officlaux ; on ne
l'a pas découvert dans les antres actes ecclésiastiques de ce siècle.
Eq général, l'anathème et l'excommunication spécifiée ne pel-
vent être relatés dans un acte, qu'il ne soit postérieur au 8* slé-
' CWrlalor.itlfrKm CerbeUnie . M. SB.
rom I. &2
96^ vmjuMwaMm.
çj^ iv39t,ce itonft, i)fit,,i|i)a||tàinw <t ^ leiM^niiMlpatloni
t^,jque)s^l^>s-elbt^ff.^Qt.dtfC6neitle» afemnatuica qâ
l'jKXon)Dagiu\taipt l^^lfL
j; yp^» 4^ ^fflt i^QF^Snta B«d^My.et la <idqwire. t'«pwwwMwic*fwBi
m(^^\r^)ii:EU)i^ jjAii^cbeur /ia cocps4e l'élise Ae nuntèn
^% ne pent plas ni recevoir ni admloistrer les MoraaMSs, li
assister aux uflic(2s divins, ui laite aociutW AoflcUlHl» cpeUsluti-
ques; la Mineure piivi:: leû(lÉle)l^lapai1ji^ati«B pBtsiwdata<
frevens, et Ou druU d'ËLre éluiH^fTésott^ t ^HelW« bteCÉce oi
dlgnitii ecclësiasUcjue $ans lui ûl^ Jï fwal(âfl!aâaiDislrerlHsa-
crcgicuo, U'oiiru ui ito nn^seuLiu' qfiielqiv!iiB a»a4igBttà»SQ bénéfi-
ces. Grégoire IXestle premici- pupequl mw^Atm^ti oit propre
ù l'une eU rauLr<> tiXGonuauaic^oit.,j:^ liW:n)9«^l'«KC0aia»-
niCatlon portenl ordiiiairiiîuunl.gtivI'VA^aw et fM l'on re-
• trancfaé le péclieur de in (;umiaKft|pp.dç,i;^)jae„«tid0 Ja puU-
idi^^OE^.au cç^.Ç^^,a|^4« J,-Çi,|^(3i».tei>iiVfe sa loawtr
■ dje ^UQ^ pqjir.lIbufl^l^^'aQUger «P:»^ ct)itirt.(^4iK , le-
iQant.àsereçpfi^naltre et^£p^,pépUeaee, son Atte()utese être
«sauvée aajourde l'^v^çm^dff.JSieignefir. tQmoi^tieae i^
sait d'une maniirrf soleuuelle, ajjirès les mniillHn' rr Irn pi^iiln '
lions ordinaires , douze pr^ljus, un Huobeuq k la qkIh, u^-
taiept rév&que qui la proDopçaiiau sou dts c\f^^uai ewolte ib
rénversaieut leur flapitiesu ei le {ouUienL aux fifià$.
Il ost défendu d'avoir apcuoe sociÉlé avoc F'nTffVWrputiifi , de
le saluer, de prier, de iravajller, d'iiabitei «t.jle jn^PKpr anc
fiij,çequc l'on aexprimé dans ce^d^^)'t^s :
Si|)r(idcliai«,auat)(euiii.i)U)BUffKiiiMir, .
'""" Os, oràre, vilo, cuniniuiiiti, niuûsajwgaW-'- ■ i
Voici le» cas que l'un en i;xccpl£; lu^puyeM defVooiirfr sa
copv^ion«,les;g)l)li^^!)s ^(i(^aj)^, çAllsftiâ'ua-iilS'CBMCflaBoi
père, d'an dotnesiiqiie envers son maître , d'un vassal envers son
seigneur , d'un sujet envers sonnd., l'igaotstom oi l'an «si de
0d9
rexednnimeatMi bneëej la iiMMllté''iii(n|ph^
avec reacoMnoM^ cetfOètVma iailM<it daÉT-W «W^é^y^ '
fl«c)MMIieiikaquMli:iMitihriiéï4)RRol^ - '^ "
Ulile«Jez,lttiitiU€,mr%ÉD«aU;tiiMM ^ ; ( : •
gl6d6 saltil*B)sMlt'dbtlitâil^MfK'MMllCtté |)blÉMW'tf ëïo6ittilUttiitë^
que ron apfMIb â/Éi^;a»«M«iHèé> tal»iNi(Mrto^4Pyièît à^cj'të-
servéèB; dd'faUdtti etd'lnvafildë^, de Jièlèd et d'initaMes. ^'- ' -
QoaaidrexeontiiàiâcaiIMesctÉlMè; M^fitfl^^fiUlMmldii
de rexoommitiiié^ soit «fdTWe soit jiéslé od- Hittite, ^'éflé eùb-
Jmte mais vaûMki) elle finit par l»eaBstatNÉf àtk'tàt la râvMâlUoii;
et, si ene e^ IntalMe, elle fléii par la séWe flfehirharti tfc irtH-
lUé de ^entende." - '" • ' ' *•' '
Qooiqu'tm eicomotifinlé, pMr nnf téitts indëteitUtlië', -ah sâûs-
fait à ce qtii a occtfsiofiBé son elcottàhmicatllta,' et Wli )^ lirb-'
mis d^oliéir mx eomteatidemenniè Téglise'/if ne pédf'pàs
encore jouif fie m eémmmiloiir» s'il Éf^ pas étë aMMs. '
Gelniqid a éféëxeMumniiépar le Sàftir^Siége» n'ed est pâîs ab-
SMS, qu'il n'ait reçu , depuis son eicomnitiiilcathMr^- éétés^clAl
avec le saint ordinaire. .
On ne connaît d'exeom^dniés ett^nrancé qnê cent doM^rèfi-
comnranication persoiteeRe a -été pnMIqiaeflient dèèlâtièe et pu-
bliée ; e'esC ce qn^on nomme eitàfHttiutâkmiàk dUn&méé}
La dernière excommmdcatlotf laneéé pat^lesotMMd^^li^^
est celle qdi Ait diilgée codtrè IVapolëoù 'le'4 «'jMln' >f M^^ qui
porte poéfT titre : Qimm mméfahéA ^9tM lès éhH^ 1q>edate^ de
cette pièce importantes
<« A ces causes^ par Fàutorité dà Diev tout-puissant; dés* sàUfe
» apOtres Pierre et Faul, ti pair la Mire, nous dédarâna^Hfire tous
n ceux qid , après rinvasioÉ ^ t^ttè iBÎMfté vUé , et de^ possés-
^sions ecclé8iasUque0vapM«lattolatldn!saerllége d<i fràMttbine
■»de saint nenre, prinee 'des apôtre, enCfepMse'- et côtiibiiilbée
» par les troupes françaises , ont cmAttiiëdatts ftèdië et dàîls'Ies
«possessions de TEglise, contre l'immunité ecclésiascSqtfé^ centré
» les droits temporels de l'Eglise et du Saint-Siège , les excès , ou
a quelques-uns des excès que nous avons dénoncés daïM les deux
r>60 ESCOMHIjNICATIHK.
-allocations coosistoriales susdites , et dans plaslenrt |
"lions et réclamaijons publiées par notre ordre; nous déclarons
xqae cens qui sont ci-dessus désignes, et en outre leurs mau-
- dans , fauteurs , conseillers, adbérens,et les autres qui ont
•ordonné l'eiéculioD desdits attentats, ou qui eux-mêmes les ont
"exécutés, ont encouru,rEscon]niunicatioa Majeure, et les antres
•irensares et peines ecclésiastiques infligées par les saints ca-
>■ nous, par les constitutions apostoliques, et partlcullèremeoi
« par les décrets des conciles généraux , et surtout du concHe de
• Trente '; et si besoin est, de nouveau nous les exconamiuions
n et aDatbéinailsODs. Nous déclarons qu'ils ont eocouru tes p^us
«delà perte de tous les privilèges, grâces et induits accordée
> de quelque manière que ce soit, ou par les pontifes romabis
'DOS prédécesseurs , ou par nous. Nous déclarons qn'Us ne peu-
- vent être absous et déliés de telles censures par persoane , ex-
tcepté par nous, ou le souverain pontife alors existant (excepté
'àt'arlicie delamori, car Us doivent retomber sous lesdiles
• censures en cas ae cuuTalcacgnce) , et que de plus ils sont tnba-
• biles et incapablesdaus leurs demandes dabsoiuuon, jtnqn'b ce
' qu'ils aient rétracté , révoqué , cassé et aboli publiquement , de
•qudque manière que ce soit, ces attentats; jusqu'à ce qu'ils
• aient rétabli pleinement et effectivement toutes cboses en leor
•aocien étal, et que d'ailleurs ils aient donné à l'Eglise, à dods et
■ à ce Saint-Kége , la digne satisfaction qui est due sur les dicfs
•ci-dessus énoncés; c'est pourquoi nous statuons et nous dé-
• ctarons pareillement par la teneur desdites présentes, que non-
•seutement tous ceux qui sont dignes d'une mention spéciale.
>mais encore leurs successeurs, dans les offices, ne poorroal, eu
■ vertu des présentes, ni sous aucun prétexte que ce soit, se
•croire libres et déliés de la rétractation , de la révocatkw , de
• la cassation et de l'absolution qu'ils doivent faire pour les at-
■ tentats ci-dessus rappelés , ni de la satisfaction due & l'Eglise,
■ à nous et Si ce Saint-Siége , satisfaction qui devra être réelle et
•effective: voulant que toutes ces obligations conservent leur
■ force, et qu'autrement ils ne puissent obtenir le bêM
•l'absolution.
1 StuirU.téf. IV. Dtnf,
IXTIAVAGARTIS. 661
nEofln , pendant que mus sommes contraints de tirer dn fon-
» reao le glai?e de la sévérité de TEglIse , nous n'oublions pas
»qae noté tenons sur la terre, malgré notre Indignité y la place
» de Celd qoi , même, lorsqu'il déploie sa jnsttce , se souvient de
»sa miséricirde. Cest pourquoi nous ordonnons et nous enten-
)»dons,nouÉjidres8ant ànossqjets, ensuite à tous les peuples
«chrétiens, en vertu de la sainte obédience , que personne ne
«présume apporter donmiage , injure , préjudice ou tort quel-
» conque à ceux que les présentes concernent , ou à leurs biens ,
«droits^ prérogatives, à l'occasion et sous le prétexte des pre-
ssentes lettres^ car en infligeant à ceux que nous condamnons,
«le genre de peines que Dieu a mis en notre puissance, et en
«vengeant tant et de si grandes injures faites à Dieu et à son
» Eglise sainte , nous nous proposons particulièrement de voir
^ceux qui nous tourmentent aetuMement , se convertir , pottr être
•tourmentés avec nous * , si heureusement Dieu leur envoie la pé-
• nitence afin qv^ils connaissent ta vérité \ •
On sait queUe fat la coldre de rempereur, quand H apprit cet
acte de la puissance pontificale , et comment il répondit : nous
verrons si son excommumcatUm fera tomber les armes des mains
de mes soldats. L'histoire nous dit aussi que trois ans après les
armes tombaient des mains glacées de ses malheureux guerriers, et
que ce fut là la cause de sa ruiné.
EXTRAVAGANTES , constitutions des papes, postérieures aux
Clémentines ; elles ont été ainsi appelées : quasi vagantes extra
corpus juris. Le corps de droit canonique ne comprenait d'abord
que le décret de Gratien : on y ajouta ensuite les Décrétales de
Gr^oire IX , le Sexte de Boniface Vin, les Clémenthies, et enfin
les Extravagantes.
Il y a les Extravagantes de Jean XXn et les Extravagantes
communes. Les premières sont vingt épttres décrétales ou cons-
titutions de ce pape , distribuées sous quatorze titres , sans au-
cune division par livres ; les autres sont des épltres décrétales ou
constitutions des papes qui tinrent le siège, soit avant Jean XXII
ou depuis; elles sont divisées par livres comme les décrétales.
1 s. Aug. in pê. 54. ▼• !•
2 II Ad TimotfL cap. 11. *•'. 25.
«62
ABtivunoiif DE l'e.
BXnJGATION
Des abrévùuùms eommençcau par la lettre %que ton trouve sur les
monumens et les tnamàcrùs.
E. est, ens, cjas..
E. ^epissCas.
Et B. ejos bom.
E. Ce cottlUOt tcïïfMdo.
E. CONV« èconvlilo.
E. C. S. AB. cjus causa Senatus ab-
dica?it.
K. D. ejus DomimM.
ED. ABSCP. ediifit abriéttodClâ pecii-
BÎA.
E. £. ex ediclt.
E. E. I. P. esse in polesUte » ou in
fXKteram.
EE. M. G. P. e89e magims potesl,
C9K magisler poteit
EE. M. F. I. esse m agis fieri jOBiH.
EE. N. p. esse non potesu
E. ERG. R. ejus ergù rex.
E. P. ejus finos.
B. H. ejus bcres.
EIM. qns modi.
E. L BL C V. ex jure manu confer-
tnm TOGavit.
EIMO. ejus modi.
E. L. fdHa lex.
ELG. B. EL daogatt bomMa «tus.
E. M. ejus modit ex more.
K. M. D. ejus iBemoriadizit.
EMP. emptor.
B.T<1. ctfamnonc.
EOR. eorum.
EP. ffMilatio, epialola.
E. P. edenduBi païc^, è publâeo.
EPM. epitapkkim.
Ë. FI If. epistolam miltit.
E. P. R. et lirseparat.
BPfll Bp^icèi^. '
E.Q» Gé equettris eokars.
EQ. JH. SP. POM. eqHitan magister
sp. PoBipeianus.
EQ. P. equus puUicus.
ÉQ. C6tf . eqnesuii ooliortis.
EQl R. HtjàH Wétâênm*
£R. ertHit»eril.
£. R. A. ea ns agilur.
E.R. B.*ejns régit bona.
ERG. ergo
BRP. eripiet.
ER. P. flrit paler.
R.&èSeBatn.
E- S» ^ MA. t yéKMh mdn matrit.
ESS. VDD. MM. H esse Tideadm
nionuAiienttini iv^s.
ET. etIaaiL
ET. NG. ctiraoe.
£V. ejus.
E. V. V. N. V. V. E. cdc ut mas, ae
vItc lit edas.
EX. aigUnr, cbmIib.
EX. a «X oaMMiadiM» ex coaci»-
ne » ex condiliope.
EXGVR. excursns.
EX. D. A. ov EX. D. AVG. ex do-
mo AugusU.
EX. M. ex mUitML
I EX. Ra. exMlii r^gibos.
FIN DL PREMIER VOLliME.