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Full text of "Dictionnaire raisonné de diplomatique ..."

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DICTIONNAIRE 

ttAlSONSÉ 


DIPLOMATIQUE 


A  LA  MÊME  LIBRAIRIE 

PASrORET.  —  Histoire  de  la  législation.  11  v.  in-S".    60  IV. 
FI.AS!^N.    —  Histoire  de  la.   diplomatie  frajiçals«   ilepoia 

rorigioe  de  la  inonoirchie  jaaiu'â  la  lin  du  règne  Ae  Louia  XVI. 

2"  édition.  7  vol,  in-8° : , , . .     80  fr. 

—  Histoire  du  Coogrèa  de  Vienne.  3  vol.  in-S" 30  A-. 

GARDEN  (de).  —  Traité  complet  de  diplomatie.  1833,  3  vol. 
in. 3" •      « 

—  Histoire  générale  des  traités  de  paix  entre  toutes  les 
puissances  de  l'Europî,  depuis  la  paix  de  ■Weatptialie  jusqu'à 
nos  jours,  14  vol.  in-S" , 105  fr. 

DIÎ  CLERCQ.—  Recueil  des  traités  conclus  par  la  France. 

13  vol.  ge.  tu-8" 148  fr. 

D'ANGEBERG  (Cte).  —  Le  Congrès  de  Vienne  et  les  traités 
de  1816.  4  vol.  gv.   in-S" 30  fr. 

WaLKBR.  —  Collection  complâte  par  ordre  chronolo* 
glque  des  lois,  édita,  traités  de  paix,  ordonnances,  etc. 
antérieurs  ft  1789,  resléa  en  vigueur.  5  vol.  ia-S", ...     35  fr. 

BUCHBZ.    —  Traité  de   politique   et   de    science  aociale. 

2  vol.  in-S" 16  fr. 

ISAMBERT,  JOLIRDAN  et  TAILLANDIER.  —  RecneU  général 
des  anciennes  lois  françaises,  depuis  AiCi  jusqu'à  la  Révo- 
luliou  de  1789,  30  vol.  in-8°  y  compris  la  table 80  fr. 

KOCH.   —Histoire   abrégée    des  Traités  de  paix  entre  les 

poisBanees    de    l'Europe;  ouvrage   refondu   et  continué   par 
Srhœll.  15  vol.  in-S" 80  fr. 

—  Le  même  ouvrage,  édition  belge,  4  vol.  ^r.  iii-8°.     60  fr. 

SCHŒI.L.—  Cours  d'histoire  des  Etats  Européens,  depuis  le 
bouleversement  de  l'Eaipire  romain  d'Ocoidenl  jusqu'en  1789. 
47  vol.  in-8» 100  fr. 

MARTENS,  S\ALFELD  et  MURHARD.  —  Recueil  de  traités 
de  paix,  d'alliances,  de  trêves,  de  neutralité,  de  commerce,  etc., 
de  17lil  à  1858.  40  vol.  in^S" 485  fr. 


DICTIONNAIRE 


>E  DIPLOMATIQUE' 


K.eB  ri-gtcm  itrlnrlpolm  et  CBsentlcIlCfi 

fMtitw    servir  n  déelilITrer   lea   anrIeuM    Titre*, 

OIplôuieM  cl  MoDunieiilis 

H*l  nu*"  JuHlIOer  île  leur  (I nie  et  de  leur  iiidlienlk-ltéj 


■  P)iuich«s  rédigées  aussi  par  ordre  alpliabètiqus  et  revues  avec 
^  le  pins  grand  soia,  avec  des  explications  A  cliacune,  pour  aider 
[  égalemeat  i  connaître  les  caractères  et  écritures  dea  différents 
r  ftga  et  des  différentes  nations, 

PAR  DOM  DE  VAINES 


rVOUVBLLB    BDITION 

t  ftngmeotée  de  33  plascties  nouvelles  et  de  plus  de  400  articles  * 

PAR   A.    BONNETTY. 

Ds  U  Société  luiallqnc  de  Pula. 

TOME    PBBMIER 


PARIS 

'marescq  J",  libraire' 

83-27,  KUE  SOUFFLOT 
An  coin  du  boulevard  Salnt-Ulcbel 


ISR't 


00  ^0 


^^ 


aa.jdi(j 


^ 

DIGTIoiSNAwfe     . 

^LOMATIQtffc 


f  roCBS  PH1LOL,OGIQCE  ET  HISTORIQUE 

B*AXTlQClTte  CITILES  F.T   EOCI.f.SIASTI(ti:ES. 


^m  II  ifc  u^  1 1 


ntxiTtoK  ta  l'A  euRc  »*Ai>Rta  t'A  nrtfliciut. 

tvt  pootoir  ai^iff^ier  les  anlîqueii ,  el  iuger  MÎwUMnt  de» 
RfiM3  inseriplioDS ,  des  mauuscriUet  de*  chartes  moi  ditte; 
■r répnMiter  le  fauK  avec  coiinaisisance  de  cause,  et  Canner 
■  dapnncipnsûre  la  science  de  rAiiiiquiilre,  il  estnéoeitaira 
(camiliB  les  mélanioriihoiies  el  les  variations  des  Lettres,  ou 
fcm  Iw  djtfferenlea  formeii  que  cliaqiie  éUmeut  de  l'AlpIwbeli 
M^OM  ncceasivement  et  en  différeai  leoia.  Il  n'jr  a  qu'une 
iMfc  rawoDoée  de  traque  Caractitre  pris  en  particulier,  qui 
<mt  débroDÎller  le  chaos  que  forment  les  ressemblances  ap- 
iKotn  des  caractères  ,  qui,  cependant ,  examinés  de  près, 
bat  des  dilKrenoes  bbke  marquées,  selon  tes  différens  âges 
I  les  dirars  nfecles.  Chaqae  siècle ,  en  eiret ,  présente  dans  la 
■■e  de  ses  lettres  des  signes  dislînctifa  et  caractéristiques.  Il 
Inpeodaot  une  remarque  essealicUe  à  faire  :  c'est  qu'en  gi^- 
iAil  Its  caracttres  dittinetifs  de  chaque  siècle  ne  se  tirent  pas 
^q)otus  des  usages  onËnairti.  Souvent,  et  très-souvent,  les 
■uà.M  )es.9^;nes  particaUtn ,  qui  ne  paraissent  que  de  tenis 
BpiWp  àoBt  phu  décisifs  ;  la  raison  en  est  que  ces  derniers 

■^  1 


2  rOHUATiOCl    TIB   UU    GHIiC. 

cessent  totalement  dani^n»  espace  do  tems  bien  plus  court ,  et 
qu'il  faut  ordmaireïneiit  nne  longue  suite  île  siècles  pour  opérer 
dei  changpnien^-.Bensibles  dans  les  usages  commuas.  Ce  prio- 
cijfa.  applicable  à  tant  d'objets,  l'est  encore  bien  davantage  & 

.-  "Ja  fi>rvg  'dei  Itttres. 

':  <X'^  des  Latine,  que  presque  tous  leflpeupleade  lïufvpe  >e 
sont  approprié,  tire  son  origine  des  caraclcrcs  Grecs,  comme 
la  plupart  des  autres  lettres  :  c'est  un  lait  attesté  des  modernes 
ainsi  que  des  anciens  '.  Les  Grecs  enx-mCmeb  tenaient  leurs 
caractères  des  Pht^nlciens  :  on  en  verra  les  détails  bistoriqiies  h 
l'article  Echitiire,  et  la  démonstration  au  paragraphe  qui  suit. 
De  là  celtË  analogie  qui  est  si  sensible  entre  les  caractères 
Latins  et  Phéniciens  :  on  se  contentera  de  démontrer  celte  du 
premier  élément  de  l'alphabet,  parce  que  de  tous  les  caractères 
Latins,  VA  est  peut-être  un  de  ceu\  dont  la  ressemblance  est 
d'abord  moins  sensible  avec  l'A  Phénicien.  C'est  ce  que  uous 
allons  essayer  de  prouver. 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  chaque  démonstration  ou  ex- 
plication sera  accompagnée  de  Planches  qui  œettrout  sous  les 
yeux  les  ditTércntcs  formes,  soit  aiiliiiues  soit  modernes,  des  let- 
tres Grecques  et  Latines  ;  quant  aux  lettres  IMiéniciennes,  comme 
Dom  de  Vaines  n'a  donné  qu'une  seule  forme,  nous  compléte- 
rons sou  travail,  en  citant  les  formes  anciennes  d«  tous  tel  alpha- 
bets sémitiques,  d'après  les  travaux  de  Kluproth,  d'Hamaker, 
de  Césénius,  de  Sîlvestrc  de  Sacy,  etc.,  et  d'après  quelques 
vieux  philologues.  On  y  verra  la  preuve  de  Tétroiie  parenté  qut 
ciistc  non-seulement  entre  le  Phénicien  elle  Grec  et  le  Romalnt 
nais  encore  entre  le  Phénicien,  le  Carthaginois,  le  Chaldéen 
et  le  Samaritain ,  c'est-à-dire  l'anoien  Hébreu. 

L'A  Gicc  dMcmd  de  l'A  Pbdokiea. 
rtmcai  t. 

Voici  ta  démou^itration  qu'en  donne  Dom  de  Vaines. 

Il  ne  parait  pas  d'abord  une  grande  analogie  cotre  l'/i  ma- 

<  Dioayi.  ttalle.  l.  I  i—Hygin.  c,  277;— Tacit.  Aanat.  Uli.u,  ».  4;— 
Plln.ffùl.  l.  7,  «.SB;-  7<V.  Uv.  i.  7,  «.  3;  -  Qnlntil. /mïi*. /.  i,  ., 
i,ac. 


"      '■»         13         *t     /S        It     ji         u       V      aé      ir     a     n     t* 
Jt     M     fl      Ëi     »»    30    J/     Jt     M       J*         SS         M        Jl        it     3» 

0/ À  A  aX  a  a.  a,a  (ï  a  a:  \o  iiA 


■ji  il  1 


I  i/   «    -ij    jo   E    jj       .f j    ^   ffi  jj     if      j,    I?"     /,     j,     j, 
JT  J3     }*    7s    7€  17m  !l  73  Su    II    //M.    nTS^  «m  êf      ta    IT  tl 


AOrtvuiJtienM  / —  uo  -r-   £, 
Anù/LambeUx.  -^  jF 


Anà-S^-uLOC  3 


u 


iuKVic  bI  !'/#  Pbéiticie» ,  Ici  qu'il  est  ligiii-é  ioni  tapiant/u  I,  //^' 
I,  quoiqu'il  Krit  évident  que  le  prcmtei- clesccnd  liiiMi^und.  Au 
■■ojnrndc quelque*  iudEoabons,  It  ne  rialfra  pas  la  plus  li-gèfu 
tn.^x  «Id  disparité. 

O'alMrd  Ie8Cr«c«rcaipt6yèie»tlrlqu'ibl'dvalGut  rcçii^niaûf 
cooiiD*;  Un  usaienl  de  l'^crilure  bousirupliédonc  ',  ilsTureut  ubli- 
Hn  ds  rctotirner  celle  espèce  d*/'.  et  eu  riiicliiiaiit  un  pou  il» 
lui  <loaui,-reDl  la  forme  qu'elle  a.  Fig.  3. 

Les  J  du  Latin,  du»  tenu  les  plus  reculés,  présentent  la  métao 
Eontic ,  à  cela  près  que  tous  los  jainbagca  descendent  au  uiému 
niu'au ,  comme  on  voit  /ig.  Z.  Voilà  donc  VA  des  Lalius  sem- 
Uablo  i  celui  des  Fliétiioienâ,  »  l'excuplion  qu'il  est  rttQurne  : 
uMrc  A  capital  approche  be a ucuup  de  cet  le  forme  ;  il  n'y  mau- 
que  prt»f|ue  rien.  Voyons  comment  culte  révolution  f>'est  faite. 

QuDi(|Ue  dits  les  premiers  tcms  la  ligne  mitoyenne  parllt 
n^ftuliènjmeiit  de  la  droite,  comme  on  a  dé|à  pu  le  remarquer, 
/if.  >>  5,  oti  en  vit  CHj>end»nt  qui ,  par  le  caprioc  ou  l'ignaratice 
<]•*  écrivain»,  parlait  de  la  gauche  ,  fig.  1%  ;  ou  en  remarque  ila 
OBile  uaturv  dans  les  Tables  Eugabiius,  dont  la  ligne  miloyeuno 
e*I  très-courte,  flg.  5.  La  réunion  de  ces  deux  usages  cunlraireH 
lil  étiora  éet  A  garnis  de  deux  lignes  internes  lendanlcsà  se 
nKOHtiw,  fig,  G.  Leur  jonction  suivit  de  près;  du  là  lus  A  ligu- 
tel  •onme  8a  ii*  y.  Des  deux  pelilcs  lignes  internes  redres- 
iéts  eu  une  seule,  il  en  résulta  lus  A,  duut  ou  écarta  quel- 
ifHéibi»  eu  Etpai^Ue  les  deux  iauibages,  /ig.  8,  et  quelquefijîs 
élvAutwju,  fig.  Q,  un  dont  on  retrancha  iiuclquefois  ailleurs  la 

■  Il  paraît,  d'après  les  anciennes  inscriptiuns ,  ii>ic  les  Orecs  ccrivaienl 
iniroU*  a  giuuHt,  curome  lu  Phcnlcieus;  puiï  arriiila  au  bout  de  bt 
HpCiiUcunliauaicnlinunvdialenieut  de  j;<(>u/i(f:  .irai le ,  cummefunl  les 
Wbû,  qni ,  »fH*  aïoir  iraci  un  sillon ,  en  Iracrnt  un  autre  parallùlc  en 
menant  dani  un  sens  opposé.  Cest  de  là  i^ueal  tenu  le  num  d'écri~ 
Ikc  Bo9ttropLtilonà  :  ^voT^Ofiiîoï  ,  de  ^Oç  ,  Bieaf ,  et  cTTpt'fu  ,  j'a 
iMmr.  On  conçoit  dfs-lori  ijue  les  lellres ,  de  ménie  i{ue  les  ligne*  ,  de- 
Itfeiil  ftre  refi'urmiei  en  sens  contraire  des  premÛTM.  Mais ,  cumniC  celte 
t^niiiMi  était  Ires-dillîcile,  et  conslîlu^it  l'obligaliim  d'appremln  un 
innt  alpkattt',  IW  n'écrivit  bientôt  plus  qae  4c  gatc^e  à  (froiir,  etavec 
InleltffSdMPMaicHR»,  r»(«nM»».  Voir  /'AUiaai*! ,  |iv.  V,  ch,  17  «1 
W,tf  foar  le  iatiMt  AnI.  Augnslin,  ia  Oiataqi:  . .  ...^...  ..: 


k  FOhtmibK  ne  l'a  grec. 

ligne  miloyeiiiie,  »i  lujelte  Bux  variations;  ce  qui  furma  le  ca4 
racl6re,  fig.  lo,  seiulilable  à-peu-prts  au  lambda  a  des  Grecsfl 
Hais  celle  traverse  ijui  devait  être  au  milieu  ne  fut  lamais  total»^ 
ment  oubliée  :  on  la  porta  quelquefois  en  bas  chez  les  Latins,  ctf 
qui  donna  une  figure  semblable  au  delta  A  des  Grecs  .  fig.  1 1 . 

Peut-il  présentement  rester  quelque  doute  sur  la  descendane» 
de  l'A  P  Cependant  on  peut  la  tirer  encore  mieux  des  plus  aM 
viennes  figures  de  l'A  grec,  tel  qu'un  le  voit,  fig.  13  :  il  m 
foUut  qu*en  abaisser  ou  en  allonger  un  peu  le  côté  gauche  ,  figA 
i3,  pour  donner  naissance  à  l'A  .  qui  prime  surtous  les  autres 
depuis  plus  de  deux  mille  ans.  à 

Le  même  A  4cs  Grecs, /f^.  1  a.  donna  le  jour  au  i^SpuisMl 
■  5*  ;  de  4à  ,  en  arrondissant  les  cAti;S  et  les  extrémités  ,  au  t&^^ 
qui  se  trouve  souvent  sans  triangle  ou  ligne  de  traverse  ,  fig^ 
17;  vint  ensuite  le  16*  redressé;  puis  en  retrancliant  la  tètél 
élevée,  on  lui  donna  celle  autre  forme,  19.  Dans  la  suite  on  d^^' 
tacha lesdcuxtrailsperpendiculairesjce  qui  donna  le  caraclèHt 
ao,  qui  est  trÈs-ancieu,  que  l'on  voulut  après  unir  par  le  bas/ 
et  qui  produisit  les  n"  31,  33,  3^,  34,  35,  caractères  qui  ontt 
beaucoup  de  ressemblance  avec  Coméga  u  des  Grecs.  1' 

Mais  avant  de  suivre  Dom  de  Vaines  dans  l'ciplicalion  dei 
deus  planches  de  l'A ,  grec  et  lal'm ,  nous  nous  arrêterons  poiM 
donuer  quelques  renseignemens  sur  les  alphabets  sémitique* 
«]ue  nous  ajoutons  1  son  travail. 

Dom  de  Vaines,  nous  ne  savons  pour  quelle  raison  ,  ne  s'e* 
servi,  pour  prouver  la  filiation  de  l'A  grec  et  latin,  que  de  Ut 
forme  phénicienne ,  planclie  I ,  fig.  1 .  Celte  forme  est  celle  que 
Ton  trouve  le' plus  souvent  sur  les  monnaies.  lUab  il  existe  plu- 
sieurs autres  formes  ,  suit  phéniciennes  soit  samaritaines,  qnli 
se  rapprochent  bien  plus  de  notre  A  ;  c'est  ce  qui  nous  a  décida 
à  les  publier.  Pour  compléter  ensuite  le  travail  de  Dom  de  Vai^ 
nés,  et  mettre  nos  lecteurs  h  même  de  connaître  l'ensembls 
des  caractères  sémitiques,  et  de  s'exercer  à  déchifTrer  tous  le^ 
monumens  où  sont  iuscrits  ces  caractères ,  nous  les  avons  ras- 
sembiés  tous  ici. 

Naus  devons  préalablement  faire  observer  qu'en  oflraD^ 
à  nos  Jccleurs  le*  plus  anciennes  formes  des  lettres  liiri 
bra'iques,  nous  n'ignorona  pas  que  plusieun  de  ces  a^fat^ 


i 


Â4'^îiA>.*Và<)  <)*■»- Ai (XoXiJoOT. oui; 


A.LATIN 

A/atf2it/«^A^/-viÂ>T^^A^  «A-Ail. i^-'l'^A^^ 


irùIÇùûIÎ'il  ÛKHHb'h  K'MH/V'UV'jîh 

"J5ifl"A^irJ'ï/<°3^«"AAa/i^a^r'*fl®■«A 


S.Ca,UIijldaMmmtcrUs  |  /^'lAAA  A'  ^j'A'-^'Jl'fVH 


^      Un  A 


jlLrH^BETS   tKUITI(itt:S.  h 

beti  u'oni  pas  une  aiitlienliclté  fort  respectable;  nom  HSMins 
■rime  que  pin  sieur*  oui  Hé  lecaejllîs  pur  ces  niileiini  du  iK* 
tîicle,  qui  étaient  beaucoup  trop  préorcupi's  d'ëtuilcit  rabali'4~ 
tiques ,  et  voyaient  dans  tes  lettres  je  ne  sai.s  quelles  combitiai- 
Mos  aMrologiqTic»  et  nMgiques.  Mais  comme  la  plupart  avaient 
puisé  ces  alpbnbets  dnns  le!*  vieux  maiiiiscrîts  qoe  les  premicrd 
voyageurs  appart^tenl  do  Levant,  il  potirrRÎI  bien  7  avoir  quel- 
quefois d'aiieiennes  tradition*  grammaticales  cachées  sons  ccii 
indigestes  travaux.  Eu  effet ,  nous  verrons  que  les  dernières  re- 
cherches des  philologues  se  Ironvent  quelquefois  d'àccont  aveo 
ks  alphabets  les  nioin^  aulhentiqnes,  comme  on  peut  le  voir 
CD  comparant  la  figure  Si)  avec  les  figures  io5  et  lo^.  D'ailleurs 
nous  croyons  que  tous  nos  lecleum  seront  Lien  sises  d'avoir  sous 
leurs  yeux,  dans  un  seul  tableau  ,  le  recueil  des  premiers  tr3~ 
vaux  tentés  par  nos  pères  dans  la  linguistique  et  la  philologie. 

Pour  mettre  qiielqu'ordre  dans  un  travail  aussi  cumpltqué  , 
nous  n'avons  pas  cru  pauvair  choisir  un  meilleur  guide  qtte  le 
UiUai  publié  par  M.  Balht,  des  fawiltn  de  toutes  les  langue!  .tiVni- 
&fiu».  Nousallonsdoncessayerdf  faire  entrer  chaque  alphabet 
dias  une  des  divisions  qu'il  a  introduites  dans  son  jillas  ifhno- 
fTHpIiltiut  ait  globe,  et  de  lui  assigner,  d'après  lui,  son  ran:;  et  son 
^e.  Nous  conseillons  même  à  oenx  qui  voiidrnnl  étudier  ces 
■IphabelB  avec  plus  de  soin  el  de  fruit,  de  lire  en  entier  l'arliclc 
de  H.  Baibi,  soit  AansVAHof  tlhnographi^iu ,  soit  Aa»»  les  Àn~ 
M/rt  de  Philosnphit  chrfUnme,  où  il  est  cité  en  entier  '. 

r\!|iliabeLt  Ata  l.iDgiiF^  sciniliigiirf. 

1*  La  LiN«re  akistiQtti  est  lu  première  langue  séuiitiquc  d'a- 
pièsH.  Balbi. 

Voe  prtmîirt  division  deretle  langue  comprend  i"  l'iitsnsu  iji- 
cua,  ou  I'hcssed  fus,  parlé  par  la  nation  jusqu'il  la  oaplivhé  de 
Babylone.  L'alphabet  de  cette  langue  parait  avoir  été  celui  que 
l'on  coniiail  aniuurd'hui  sous  le  nom  de  lamaritain,  I"  alplt.,  fig. 


■  Allât  ttlinag'-apbi<iiàt  ila  ^lobf  ,  I;ili!c3n  m' ,  fI  Àtinalti  dr  iituloâu- 
pkit,t.  IV,  {>.  âb3,  ou  l'un  rrod  complc  de  ret  ouvrage,  el  on  l'on  cite 
kim  tableau ,  p.  iîi.  L'on  a  tit^  le  TubUua  dit  lutigutii  pringv-grfcqutt 
dMVk*N*»'Wl  ;;  dut.  xni.p.  Ï70,  iïf  J. 


s  ALPIIAUETS  NËHlTIUtiEA. 

i't7i  48)  49i  ^o  S  ■^0»'*  l(^<|ucl  on  diitingue  déjà  nne  Iwa 
ijnt  se  rapproclic  bien  plu8  de  l'A  grec  que  celle  qui  a  été  cUée 
par  Dom  de  Vaincx  ;  tlaiis  cette  forjne47<  il  n'y  aurait  en  elTct  qu'à 
iiUongcrlclrotMi-me  jambage  pourlnreiulre  identique  à  A  grec. -^ 
hiill' alptiabet  eompofi à'isfig.  5i,lîs,55,a  é\i:  publié pnr  Edouonl 
llcrnard  '. — Le  Ili%  fii;.  54,  5ii,  56,  est  extrait  de  la  grande  £ii- 
c}cloptdit  ',  — Le  IV',  forniii  de>>/î^,  57,  58.  59.  est  celui  qui  ne 
trouve  le  plup  »oiiveiil  <<niployi.'  sur  les  médailles,  et  <]ue  notis 
itonnoDs  BUKiï  d'après  M.  Mionset  '.  Noui«  y  ferons  distinguer 
imclbrineila  59',  qui  ne  dilTore  de  notre  Aqucparsapottition  qui 
(j»t  liorizontaleaulieu  d'âtre  verticale, et  que  nous  retrouverons 
hiiintùtdDasl'i)lpiiabctpliéruciin,/ig.^Z,  80,81,  8G ;  ce  qui  prwiva 
]  étroite  oonoexiou  des  alphabets  lamariltin  tl  plièniâm. 

A  CCS  aIpUabel».  qui  «ont  ceiis  que  les  savons  rccou unissent 
]ion|-  authentiques,  nous  en  aioutonn  ici  quelques  autre»  que 
iiouK  donnât]»,  comnic  noui>  en  avons  prévenu,  à  titre  de  rcnsci- 
giieiœns, — Le  V',  fig.  do,  que  noua  trouvons  dans  Duret  '.  — 
l.c  VI'  que  Duret  appelle  alp/iabtt  d'Abraham,  fig.  dt.  et  que  les 
Juiffi  assurent  avoir  été  donné  â  ce  patriarche  lorsqu'il  quilio  la 
Chaldi^c  pour  venir  habiter  Itt  pays  de  Chanaan  '.  ' —  l«  Vil* 

'  TrétorJii  (UH^'UIJ  ,  ou  Ilitioirc  île  t'origiiit  du  languti  dt  ccil  anirrr», 

|iar  Claude  Durei,  p.  32i,  in-C''.  Paris,  Kf  3.  M.  Dracb  prifimd  rc- 
jicnilaiil  ipie  t'hëbnni  incïra  clail  écrit  aussi  »yec  \t  ti'  alpliabel ,  m  hê- 
lirru  carrt,  IntcriptioN  liébrniifut  ilu  tilrt  de  la  Croix ,  etc.,  p.  S3 ,  /tome, 
1S3I. 

■  Dans  Orbit  eruHili  tiferalura  n  raracitre  tamarilano  dnlurta,  Oxonii , 
t68'J. 

'  Alpliabeli ,  planctin  1  el  8. 

*  Dt$tTiplion  ilei  méiloHtt»  etilii'iet,  rtr.  Paris,  tSOS. 

*  Durct,  p,  32Î,  el  Thrsfus  ArabroMiis,  Appmdix  muUarttm  dirina- 
TUmijiii  (ingnnrnm, 

'  Id.,  p.  ISS  et  îilem.  —  Ceux  qui  seraÎEnl  curi«ax  de  connaîtrf  tout 
ce  rjae  les  rabbins  el  1rs  cabalisica  ont  dit  sur  les  anciennes  ktires  h fliraï- 
qurs ,  peuvent  cunsaller  :  Egidios  cardinalis ,  Ub.  J»  ItebrmeU  *ltmrnlii. 
—  l'auiHS  BiVcfus ,  sur  le  Tliatmud  lieiJaif,.—  Pic  de  la  Mira  luIoV, 
Leilre  aux  amii  incuimm).  —  P.  Crinitus,  De  ko**tU  iitipliné ,  lit.  xnv, 
ch.  3.  —  Bco.  C-urn.  Ae((Tip)ta  ,  De  in  miiiM  dtt  ttitncu.  ch,  11,  et  le 
I.iircdc  ïueciilte  philçioitlft.  —  Arîus  Muntauits,  1.  m,  Apparatm  .cap, 
de  cy''l«.-Ani^sù.i  (■"  ticMum.—Y.  Jx.uiïViMx,  liv.  1,  dcsiin  CAaU  lùt 


1I.PIIARKTS  SKUITIQICS.  7 

>pp*lé  alpAabct  dt  SalotnoH,  fig.  6a,  &h.  tiré  de  ces  oiiTrage» 
spui^rjrplic»  ^e  loA  Oriuiilaux  couserveut  encore  sons  le  i;uui  de 
cv  roi*  et  qu'ils  disent  amr  été  commeuléa  par  Àpolloniui  dt 
Thjatu  ,  auqi^  ou  attribue  le  T11I°  alp/iabcl ,  fig.  64  '■ 

a'  Baibi  divise  encore  fluiirta  ancien  eu  c/iaUten,  lau^equï  est 
lUËsqtifl  identique  avec  le  syriaque,  et  qui  fui  parlée  par  les  Jui& 
ilepat»  la  captivité  de  Babjlonciiuiqu'au  ii'^  siècle,  et  écrite  avoc 
l'alpliabet  apporté  de  celte  capitale,  que  l'on  appelle  chaldftn  ou 
/'«/tcu  f«iW:c'«al  le  IXto/p/m^ef,/!^.  65  que  l'on  emploie  dans  les 
litres  hébraïques iinprimi:' s. — Nousy  ajoutongle  X^  /(;.  66,  que 
Durci  appelle yudaifui  '.  —  Le  XI',  fig.  67,  que  le  mfuie  aulciu- 
croît  avoir  ét«  en  usage  ctie/.  les  Juifs  qui  habitaieul  la  Ptr»t  et 
la  MédU  '.— 'Le  Xll*,  fig.  6S,  qui  aurait  été  employé  par  les  Juif^ 
de  la  Babylonie  < 

3'  L'hébreu  pur  comprend  auMi  ]e  robbiniqui,  dialecte  ^i 
ne  date  fue  da  1 1*  littlt  do  notre  ère,  et  qui  est  uu  composé  du 
tkaldttn  et  de  l'Mrtu  uncita  :  il  est  (cTit  avec  le  Xlll'  alpkabtt, 
fg.  69  ^  C'eM  t  cooime  l'observe  Balbi ,  le  oaractère  hébr«u 
Midu  plus  cursif  '. 

E»t  comprU  encore  dans  l'ancien  hébreu,  le  dialecfe 
vilain,  lequel  fut  formé  vers  le  ;'  *iielt  avant  notre  ire,  du 
jauge  des  Hébreuxquî  habitaient  le  royaume  d'Urnfl  aveclea 
iwlons  ■«syriens  envoyés  |>ar  l«>  rois  de  ISinive;  i)  s'écrit  avec 
kA  al^abcts  que  nous  avons  déjà  cités  sous  le  nom  de  samarir 
Irîu*  ea  parlant  de  Vhibrea  KHe-ian  ''. 

CiRmi  tt  ttrett  d*  la  iatgue  taittlr  tt  ditim  Eertiaie,  (.h.  (.  —  Uuret, 
Triior  Jt»  langatt,  p.  tSS. — ItaacMin,  Dt  arli  eabatlitliri  —  Lrgenilrf, 
TraiU  de  l'opinion  ,  lii .  m. 

•ffarrt.p.  m  et  Ht,  Tlittein  4\ub,-o^u,. 

* U.f  p.   y,i,  ot)  Il  i<T  tous  1rs  aulrnrs  ((UÎ  mrt  parlé  Af  cm  af^ 
pbiheto. 
•M., p.  KS. 
*Dinct,  id.,  p.  "iLii. 

*  Alpkabtt*  dt  DiiihnalrK-aYa,A3ni\l'.ntvetepié:tàt  VtAM,  p.  ikibit. 
'  HtMS  cTAyvne  que  le  BablïtiiltiiH'  rpniontr  plus  h»m  qiH>  ne  le  (lit  M. 
Utn  ;  car  le  Talmm)  ,  t\u\  dalc  du  i'  .siirte,  rsl  écrit  en  rabbini.iuP. 
TIf  sam«riUiDCst  ciNorocnnwrtépar  nne  failtle  peuplade qni  baliila 
p.  Voir  re  (pi'™  d<l  le  mémuire  «le  M.  Sikrslrc  de  8acy,  inircc 
U  les  ^>ir.alr.  Jt  n.loiopbit,  t.  I\,  p.9l.ttlSi\. 


i 


U.1'I|V8I^TB  SKMITlQtKS, 

Une  driiiriimt  Jmtiion  de  la  langue  héhr^ïque  comprend  le  puk- 
HiciEN  qui  fut  parlé  par  les  navigateurs  de  cette  nation  dans  toii)> 
les  pay^  de  l'uiiivi^rs  connu  alors.  Baibi  pcnw  que  son  alphabet  a 
servi  à  former  l'alplirihet  tifbrnt'Xamaritain  ;  c'est  une  question 
(pli  eut  loin  dVtrc  réfiulue.  Voici  la  série  des  difTiTenn  alphabets 
de  celle  langue  :  —  l.eXlV,  fig.  70,  71,  7a,  est  tiré  d'Edouard 
Bernard  '. — l.c  \\',fig.  75.  74- "5,  76,  77,  est  celui  qtii  a  été  pu- 
blié par  M.  A/iv""'  ■.— I.eXVI*,  ^f.78.  79,  80.  81,82.  contient 
les  dilTéreulcs  iciircs  phéniciennes  publiées  par  Y  Encyclopédie  '. 

Caibi  comprend  cbnsia  li-oUiime  iffVûion  de  l'hébreu  la  LiirarK 
rtiHiQiiR,  KÀhCHEnoKicji'G  ou  ciRTHiGinoiHB,  différant  trèi^peu  du 
phénirUn,  avec  leqncl  la  plupart  des  auteurs  la  confondent.  Cette 
langue  était  celle  dont  on  faisait  usage  dans  l'empire  Carthagi- 
nois jusque  vers  l'époque  de  S.  Jérôme  et  de  S.  Augustin;  elle 
était  écrite  avec  le  XVII' n//iAâi«f,  fig.  63,  d'après  le  docte  Bama- 
àer  '.  —  Oti  peut  y  joindre  le  XVIll*  alph.  fig.  84,  qu'Hamaker 
appelle  îtagHeiTi,  d'une  inscription  trouvée  en  cette  ville  de  l'A- 
frique.—  Nous  y  ajoutons  encore,  d'après  le  même  savant,  le 
XIX',  fig.  85,  86,  87.  88,  publié  Haus  une  inscription  trouvée  à 
Mélita.  —  Enfin  le  X.V.  fig.  81).  qui  est  tiré  d'une  dissertation 
qu'un  de  nos  honorables  amis.  M.  l'abbé  Arri,  a  faite  snr  une 
inscription  trouvée  à  Lcptis  ou  Lebida  dans  le  voisinage  de  Tri~ 
poli  de  Barbarie  ';  on  remarquera  que  celte  forme  est  préci- 
sément celle  des  fig.  (o3  et  io4  que  Duret  donne  comme  un 
ancien  aipliahct  cluili/ren.  Nous  devons  ajouter  que  dans  cette 
même  dissertation,  M.  l'abbé  Arri  réfute  Cés^nius  et  HamaLer 
qui  prétendaient,  k-  premier,  que  c'était  un  mem,  et  le  second, 
un  Tiuo  ^ 

11*  La  1'  langui:  rniiitiijiic  est,  d'après  Balbi,  U  tAKGIE  RTKIAOrB 

ou  iBiHÉENKE,  parlée  par  les  descendans  d'Arnm.  et  écrite  :  avec 

'  Oiitragrcitrci^lisiii 

■  linrycloiiiilit  de  Coafiin  ,  pUntlirt,  H'  \c\. 

>  AIplialiÉlâ  ,  planche  S. 

*  fl«n.  Artnlii  BaMaktr,  elc-  Mituibnea  plunim,  elc.  LugJ.  Bat.,  in- 
!.-.  IBSJj. 

>  Joarnal  ttiialiqa;  i'  série,  N"  8,  loiu.  u,  p.  Ui,  1836. 

•  Voir  l'ouvra^ cidfiVHaiDakcr,  elGésénius,  Palaographhrht  Slud'en 
Kjtr iihonmttht  hkiI punUthc  Schrifl.  Leipsig,  MiS, 


™i*  se  I 


ALPIUIIKTS    SEUITIQLR^.  9 

1(1  tsttangluto;  le  XXt*.  pp.  lyn,  171.  le  plui  ancien,  el  qui 
lroi)\c  plus  que  wir  lus  monamens  ■  :  —  Vitlpliahet  nnlo- 
'ri™,  teXXU',  ^§.9». 93.94  '  -  —  Ij: lyiiaijiu ordinnire,  dil  oiissi 
ttÉToniti.  XXIII'  alp/i.,  fig. pS,  vfi,  pimr le  eommtnefment des inul:^, 
cl  97.  98.  pour  la  fin  '.  C'est  avec  ce  caraclère  que  sont  impri- 
mé» le»  livre»  »yrien«  en  Europe  :  —  Le  syfifn  dn  chritiati  de  S. 
TAonwf,  XXIV*,  aip/i.,  fig.  99,  ion,  employé  par  les  chrétiens 
de  ce  nom  qui  vivent  dans  Tlndc  *. 

DaiM  les  dîalecics  du  'yrifl/jae  étaient  compris  le  palmyrtn'it», 
XXV*  «//lA.  fig.  101  '.  —  Le  Jai^Vn  ou  mendaUe  aumendeen,  alp. 
XXVI*,  fig.  ma  ', —  Dnrel  rallaclie  encore  au  lyriaque  plusieurs 
alphabets  :— Le  XXVII*, /F^.  io3,el  le  XXVIII% /ïg.  lo^,  t|u'il 
appelle  maroniift ,  et  sur  lesquels  il  fait  observer  que  ce  dernier 
la  débuche  à  droite  comme  nos  alphabets  '.  — Le  XX IX*,  ^5, 
■  n5,  que  Duret  appelle  tyricqae  majufcaU ,  et  fig.  loC,  qu'il 
appelle  tyriuqut  cartif  '. 

II*  La  iroiaiimt  langue  sf'mïtiqat  est  la  langat  mfdlque,  parU'e 
la  UMîe,  laquelle  était  écrite  avec  l'alphabet  prhkl  ou 
',  XXX*  alph..  fig.  107,  lequel  était  dérivé  de  l'alpliabet 
',  le  XXXI*,  fig.  toB.  109,  110,  ni,  iia  ». 
'*  La  quatrième  langue  témiiiqae  e^l  la  lârgce  iniaïQce.  La 
arabiipie  antique  ei^t  perdue  ;  celle  que  les  Arabes  parlent 
Cacemoinenlscnomme  Yarabe  liltrral ,  qui  s'écrit  avecValp/ialitt 
XXXII-.  fig.  ii3.  Icltrei  àufomnitncemtni  des  mots,  fig.  ii4; 
lettres  du  mi7(/j(,/!£.  ii5,  1^16;  lettres  de  la /indes  mot»-.— Dans 

•  Dw  Hantrsrayw ,  dam  Y  Encretopédit  At  Petiti,  p,  360  bii;  —  Euey- 
•ttpéJït  Alph-,  planche  S.  —  Mkhaclis,  GraïKmaîiea  lyriata. 

•  Eiuy<topidit  de  CaarlU ,  Aé\à  citée. 

'  DftfljDtrsrayH,  daos  \' Enryeloi>edii de  Peltli,  p.  360  bit. 
'  th.,  p.  3G0. 

•  D'après  Edouard  Bernard ,  imvra^  cil^,  tlSL-Marlin. 
'  KUproih,  OUI  rage  cité. 

•  DiLTtt.  p.  'SO  et3£6. 
■  Csrfl.p.  IM  «365. 

•  Atft.»b,tt  et  CEotjctopéJ.c  .  tl  Ei.RPnC  Bum.»if,  Camme„l»,re  i-r  I, 
l\m.  Il  ctl  bon  d'ulnertcr  que  le  Ziid  lui-m^mc  n'eil  pas  udc  langue 


JO  At.PIIABBTS   SÉHI7IQUES. 

l'arabe  est  compris  le  coaphiqat,  XXXIIl"  alph.,  fig. 

ctjnenl,  I  iS  jttilira,  fig.  wçy,  130,  lai  ,  lettres  de  la  fin  des  mola. 

V*  Lh  cinquième  langue  Umiliqat  e:>t  la  Innguc  abyts'mltfue  ou 
t'Mi'nfi'çu',  quisesnbdivÎHc.  i°v.aaj:amiu,  ou  f/i»t  ancien,  éteial«  ' 
depuis  long-tems,  mais  que  Ton  irouvc  daiix  les  livrca  litai^- 
ques  et  anciennes  chroiiirpics  d'Axum  ;  on  l'écrit  avec  YalpHahtt 
XXXIV,  lequel  a  intcncrli  l'orilrc  des  autres  alphabets  a^mi- 
liqucs;  car  l'A  fig.  laa  que  nous  donnons  ici  se  troiive  occuper 
la  treizième  place  au  lieu  de  la  première.  C'est  encore  avec  <-<-( 
alplialtel  qu'est  écrit  le  glicts  moderne  ou  tigrt,  Uuguc  dériT^c  Je 
l'aticicnnc.  La  langue  abyssiniijue  »o  subdivise,  a"  en  lanpie 
tm/iaiii/uc ,  laquelle  comprend  plusieurs  autres  lances,  qui  &'&• 
erivcDt  toutes  avec  le  mérae  alphabet ,  auquel  elles  ont  ajouté 
quelques  signes , 

Nous  joignons  encore  A  notre  lablcnu ,  et  en  debors  des  divt- 
sionsdc  M.  Halbi,  Valp/iûbtl  ropte,  le  XXXV,  fig,  i%j  maJuicitU,  et 
(îg.  ia4  curske;  parce  qne  nous  avons  di-jà  eu,  el  que  miiis  au- 
rons cucoro  souvent  l'occasion  de  parler  do  cet  alpUsbcl  ;  c'est 
la  langue  copte  qui  parait  avoir  conservé  l'ancienne  laitgue 
«''gyplienue,  d'aprj-s  MM.  ChanipoUion  et  Salvolini. 

Aprts cette  digression,  que  nous  avons  cru  nécessaire,  nntui 
allonsrevenir  aux  indications  que  donne  Dom  de  Vaines  sur  l'âge 
et  l'époque  des  difTérenN  caractères  grecs  et  latins. 
A^  (t  époiue  lie*  A  Grcc5  et  I.aiîni. 

Un  auliquatpeae  doit  pas  se  contenler  de  oonnottrc  les  variit- 
tions  des  caractères  ;  il  doit  eu  savoir  l'époque  :   et  s'il  ne  peut 
avoir  des  idt!'ei  précises  sur  cet  objet ,  t'approximatiou  doit  élre 
au  moins  pour  lui  na  point  essentiel. 
A  majuscnle. 

On  ne  connaît  presque  point  d'autre  A  que  le  13'  de  la 
planche  I  dans  les  manuscrits  Grecs  en  général ,  et  dans  les 
1. retins  en  Irllres  ondules  ou  rondes. 

I^B  A  semblables  au  nôtre  sont  très-rares  dans  les  nianuserils 
en  Icllres  onciales,  si  ce  n'est  aux  titres.  S'il»  étaient  fréqueû» 
dans  lo  corps  do  l'écriture,  c«  serait  la  marque  d'une  trts-baiite 
nntiqinlé.  Los  manuscrits  grecs,  éerjlspar  dosOrccs,  de  quel- 
que âge  qu'ils  soient ,  n'en  fournissent  point  d'exemple 


ronucs  nr.  l'a  gukc  et  Ljiti!».  11 

U«  A  île  la  forme  19  fiireiil  txin-ex  d'usage  sur  lea  I>roiica  . 
Mul  «I  aprvï  la  naissance  tle  J.-C.  Cet  A  est  trùs-communKir 
IcspliiK  aHciDimes  moniiaîcs  ilc  Fraucc.  el  prévnlut  mùmc  snr 
l'A  nnjuHCulc,  tel  que  nouit  l'avoiis,  sous  les  successcun  da 
CliaHcniaçiie. 

La  forme  17'  96  trouve  lions  des  mamiscfils  en  écrilurc  pu- 
irmciit  capitale  ,  dès  les  4",  5",  cl  ti-  sit-cles  '. 

Les  caractères  36  et  97  «c  rencontrent  asseï  souvent  aussi 
utt  le»  tables  <le  bronze  cl  Jcs  anciens  marbres.  Le  dernier  usage 
lie  IrarcHcr  l'angle  supérieur  de  l'A  «7,  coiUDicnça  peu  après 
IrtablÏMicaHMit  des  empereurs  *.  Il  n'est  pas  rare  d'en  IroOTCr 
dès  le  Z'  siùcJc.  de  la  figure  a8.  sur  les  médailles  mêmes,  tpiî 
oui  lontoura  eu  Tavantagc  de  mieux  conserver  les  anciens  usa- 
gM.  Ven  le  milieu  du  4'tI^|^*'">'^o  À>  38,  devinrent  beaucoup 
phn  craiTM.  à-peu-  près  oommo  la  fig.  i)  ";  ce  Tut  au  point  qu'an 
I»  fonfonUil  quelquerois  avce  Uf.  H,  lorfi(|u'ils  eurent  perdu 
leor  Iravfxsc  supérieure  :  \es  lui'diiilles  et  les  manuscrib  en 
buruûecnt  diiers  exemptes.  Au  7-  siècle,  la  ligne  transversale 
im  X  capitaux,  en  Espagne  surtout,  fut  élevie  ubliqueiaent 
Kn  te  cûlê  gaucito  .  fig.  hq. 

n  niiausciitc. 

Ma^r*  Tt^i-gance  de  l'a rrondinse ment  de  l'a  minuscnli: ,  fig. 
Sa,  l'A  lrian{;idaire,  fig.  10.  se  soutint  encore,  surtout  eiirz  les 
tirées  ;  les  litres  de  leurs  livres ,  même  depuis  qne  l'étTitura 
naciale  fat  Inul  à  fait  olvindonnée,  en  fournissent  des  rao- 
Jfles.  !.'«,  /(g.  5i,  commence  à  paraître,  dès  le  G'  siècle,  daoa 
rrcriliire  mimiseule  purement  Bomoinc  ,  c'est-à-dire  eu  tant 
que  distinguée  de  la  Mérovingienne,  de  la  I.ombardirjrre ,  «I 
iktonle  carsive  :  au  j*  il  y  devient  pins  fréquent  :  au  8",  qiicï- 
qnefob  il  l'emporte  sur  l'a  ouvert  ou  fermé ,  c'est-à-dire  sirr  le» 
ffff*  tg,  »o  el  3 1  ;  ra&ts  communément  il  n'a  pas  cet  avanta- 
p:  arsBl  le  8*  siècle  m'orne  eet  a  minuscule,  fig.  3t  ,  ne  se 
BoMta  pent  4tre  jamais  datis  les  diplAmcs,  ni ,  avant  la  (in  du 


'  Dt  Ht  Di/ihmal.  Inh.  H. 
•Baniturl,  IVuwitm.  fmp.  liam. 


12  FODHKS   DE   l'a   CnrC    ET   LATIN. 

lo-,  «lani  IVcriture  allongée.  Il  continua  jusqu'au  milieu  du  g» 
A  n'élre  eni[>loyô  que  dans  la  minuwnle  :  à  la  fin  de  ce  siècle^ 
il  se  produisit  pins  libremenl  ;  el  il  exi  ordinaire ,  non  seule- 
ment dans  les  livres,  mais  ausni  dans  les  arres  publics,  quand 
on  y  afTcclc  la  manii're  dVcrire  propre  aui  manuscrits  :  ce  fut 
i  pour  lors  qu'il  entra  dans  l'écriture  A nglo-Saxone ,  ou 
plutôt  qu'il  y  domina. 

Au  10-  .«i^'cle.  Vit,  (S/;,  ^j,  de  plus  en  plus  accrédité,  bannit 
presque  eiilij^rement  des  manuscrits  ,  et.  dans  la  Huïtc,  de* 
chartes  mCmes,  l'a  réHuttanl  do  la  jonction  de  deux  e  ouverts 
par  le  liant.  L'a  fcmié  lui-même  pensa  être  culbuté  ;  cependant 
il  se  .soutint  dans  certaines  pièces  ,  malgré  son  rival. 

L'a  minuscule  commença  au  plus  tard  dés  le  1 1*  siècle  à  s'é- 
tablir dans  l'écriture  allongée  ;  et  depuis  1060,  à  peine  quel- 
que antre  a  osait-il  s'y  montrer,  ei  ce  n'est  quelques  fois  l'A 
Capital  accommodé  an  goût  du  tcms.  On  voit ,  h  la  vérité,  dans 
récriture  allongée  du  1  ■■  siècle  dos  a  ouverts,  /7^.  91;  mais  ils 
se  changèrent  bioutCt  en  ^véritablement  capitaux,  quoique 
sans  traverse ,  fig.  ta,  et  quelquefois  en  d  avec  une  tète  fort 
élevée  et  un  venlrc  fort  petit,  fig.  53.  Au  i3*  siècle,  ces  trois 
sortes  A'a  ,  le  capital ,  le  minuscule  et  le  cursif ,  se  rencontrent 
quelquefois  dans  une  seule  ligne  d'éciîture  allongée,  dont  le 
COur«  c«ss3  dans  ce  siècle  même.  Cette  écriture  avait  souvent  été 
employée  par  les  Romains,  surtout  dans  les  souscrip lions  ; 
mais  elle  le  fui  beaucoup  plus  depuis  le  7' siècle  jusqu'au  i3'. 

Dès  le  la'  siècle,  l'a  minuscule  fui  partout  d'un  usage  com-> 
mun  ;  et  dans  ce  siècle  il  abaissa  quelquefois  son  trait  supérieur, 
au  point  de  toucher  la  ligne  opposée,  fig.  53.  Celle  exieusiotl 
étail  ù  la  mmie  aux  i4'  et  i5'  siècles,  soit  qu'on  en  arromltl  1« 
léle,  soit  qu'on  la  rendît  cam^e,  soit  qu'on  l'inclinât  en  lui  doa>. 
nanl  des  angles  plus  ou  moins  ouverts. 

.  Dans  la  minuscule  les  a  presque  semblables  â  deux  c ,  fig.  ta^ 
marquent  une  antiquité  vénérable.  On  les  voit  ainsi  figurés  de- 
puis cnvii'un  le  milieu  du  &  siècle  jusqu'au  9*.  Mais  des  a, 
figure»  54  et  55,  unis  pour  l'ordinaire  par  le  haut,  au  moyen 
«l'nn  délié  très-Un ,  surtout  s'il  est  horizontal ,  dénolcnl  le  plus 
souvent  un  lems  supérieur  à  la  moitié  du  6*  siècle.  Les  a  ouverts 
pur  le  haut  soûl  nés  sans  doute  de  la  fmesse  du  délié.  Dans  les 


FORMES  DE    LA   GREC   ET    lATlN. 

écrilures  HéroviDgiennes,  on  s'est  servi  de  ce  mCme  a,  en 
illoDgeant  un  peu  la  lëte  Bur  la  droile  ,  flg.  36;  ce  qui  a  donné 
lieu  quelqaeTois  de  le  confondre  avec  le  t  de  ces  siècles  >. 

Dans  l'écriture  cnrsÎTe,  depuis  au  moins  le  ly  aièole,  on  ren- 
cenlre  de  ces  sortes  d'à  qui  ressemblent  à  des  u ,  fig.  37, 

Les  a  cursiTs,  dans  l'écriture  allongée ,  commencèrent  à  deve- 
I  tir  Iremblaos  au  8*  siècle,  en  sorte  qu'un  a  ressemblait  à  deux 
grands  £  majuscules  de  notre  cursive ,  fig.  38  ;  et  quelquefois 
Ils  riaient  encore  plus  tortueux.  L'ouverture  supérieure  et  assez 
considérable  de  ces  deux  traits  se  rétn^uit ,  sans  se  fermer  abso- 
lument ,  dans  le  cours  du  lo-  siècle.  Lorsqu'elle  se  ferma  dans 
l'écriture  allongée  ,  à'  la'  fin  de  ce  siècle  ,  ce  fut  par  un  Irait 
dont  ta  convexité  rentrait  en  dedans.  Deux  cents  ans  plus  làt,  en 
France,  la  pointe  droite  de  l'a  ouvert  se  portait  en  dehors. 
Vers  le  milieu  du  9',  les  deux  bouts  se  terminèrent  sans  nulle 
iaflcsioo  :  mais  sur  le  déclin  de  ce  même  siècle  ,  le  cAlé  gauche 
Gl  descendre  vers  le  droit  une  pointe  oblique,  dout  l'ouverture 
KtrouYa  fermée.  Les  pointes  rabattues,  en  général,  ne  furent 
pat  de  longue  durée.  Les  a  ouverts  semblables  âdeuxc,/!^,  ao, 
Undirenl  toujours  à  se  réunir  :  leur  union  ne  devint  pourtant 
p»  fréquente  en  Allemagne  avant  la  fm  du  lo*  siècle;  mais 
kurourerlure  ne  se  ferma  géuéralemenlquc  sur  le  retour  di^ 
If  siècle. 

Quoiqu'on  voie  en  Allemagne  plusieurs  chartes  des  premières 
aaoèes  du  lo*  siècle,  où  l'on  ne  trouve  employé  que  l'a  mi- 
nuscule; cependant  l'a,  tant  fermé  qu'ouvert,  fig,  55  et  91,  se 
«ntinl  toaiours  :  on  peut  dire  néanmoins  que  notre  a  minus- 

Ianle  fut  toujours  beaucoup  plus  commun  jusqu'au  commen- 
eemetit  du  ta'  siècle,  od  peu  s'en  fallait  que  l'autre  ne  fût 
,  ealièrement  exclu.  On  rencontre  cependant  encore,  quoique 
nreiaent ,  des  a  ouverts  en  dessus ,  dans  le  1  S*  siècle ,  et  même 
fins  tard.  L'Espagne,  qui  avait  admis,  dès  le  10'  siècle,  notre 
■  minuscule  dans  ses  dîplAmes,  lui  fut  encore  plus  favorable 
liste  comniencement  du  1  a*;  et  ce  ne  fut  que  vers  le  i5* 
qu'elle  parut  exclure,  quoîqu'avec  peine,  les  a  de  la  (ig.  ai , 

Eoanl,  L'g"  Salitm ,  p.  I£. 


r 


1%  POHHitS   t>E   l'a   r.HtC    ET    LATtff. 

L'a  en  furmo  d'oméga ,  /ig.  ^\  et  ^5 ,  ne  fdt  ni  ffinirai  ni  d« 
loDgoe  durée  eu  AUamagn«,  ob  it  a'eiil  ontir»  qaa  tôt  le  <léclî» 
du  11'  siècle,  i|noiqu'U  s'en  trouve  ilé'ià  iIôb  U  pnic^eol.  Maitf 
le  même  oméga  Loinbardique ,  fîg.  a.\.  se  maiiitiiil  assez  cons- 
lammeiil  dans  les  bulles  des  papes,  au  inoius  depuU  le  8*  ju»- 
qu'au  1 3'  siècle. 

Ce  serait  s'éleiidre  au-delà  des  bornes  du  plan  qoe  l'on  s'crt 
proposé,  que  de  vouloir  suivre  l'A  capital,  l'a  minuscule,  cl 
Ta  cursif  dans  toutes  leurs  métamorphoses.  Les  dettx  cAFi^s  dit 
premier  se  sont  courbés  de  toutes  tes  façons,  même  sous  Fcm- 
pire  Romain.  Dans  les  Irails  essentiels  ou  nceidentcls,  (I  a  reçu 
tuntessortesdefurmes.  Lcsorucnienslulnnl  élé  prodigués  dans 
les  siècles  sultans.  Enfin  .  pour  comprendre  les  variétés  innotn^ 
brables  auxquelles  II  a  été  sujet,  ainxl  que  les  deux  antres,  it 
suffit  de  réfléchir  cur  celles  dont  îts  sont  susceptibles ,  et  que  ?d 
caprice  des  particuliers,  ainsi  que  le  génie  des  nations,  ont 
portées  à  l'excès. 

Les  planches  11  et  lit,  consacrées  en  entier  à  représenter  les 
figures  de  l'A,  donnent  une  idée  assez  foste  des  formes  singu- 
lières et  multipliées  de  cette  lettre,  car  dans  lliislolre  raisonuée 
de  cet  élément  que  nous  venons  de  faire,  nous  n'arans  encore 
parlé  qn'à  l'usprit  :  mais  dans  un  ouvrage  dn  genre  de  cdui-cl, 
ce  n'est  pas  assue;  on  peut  et  l'on  doit  parler  aux  yeut.  Ce4 
dent  planches,  qui  réunissent  snrla  forme  de  l'A  tout  ce  qnO 
la  litléralurc  a  de  plus  curieux,  de  pins  varié  et  de  plus  ius- 
Iruclif,  ne  peuvent  que  jeter  un  grand  jour  sur  les  connais-  . 
sances  déjà  acquises  à  cet  égard. 

EipKcstioa  ie  U  plkucfae  11 ,  tt  pariicayèrtRtttii  des  cancttm  gitfet. 

La  di:slnbuliou  des  figures  de  l'A  grec ,  que  Ton  reconnaîtra 
par  tes  tfiijfres  aratirs  qui  sont  dans  tes  inlenalles  des  lignes  que  | 
ConlicDt  la  plaiirbe  II,  était  nécessaire  pour  fixer,  le  plus  qu'il 
était  pus>Ible,  l'époque  de  ces  figures.  Elles  sont  divisées  en 
quatre  clas»es.  La  1"  divUiou  conlicot  des  formes  qui  touchent 
au  tems  fabuleux  de  la  Grèce,  et  se  terminent  au  siècle  d'A- 
lexandrv-le-Crand.  Elles  sont  tirées  des  plus  anciennes  inscrip- 
tions dont  ou  ait  connaissance.  La  3'  division  commence  ao 
rj^ic  d'Alexandre  et  finit  à  celui  dcGQBst*BlUlje^iKr^4tr6que  J 


POmiES   DE   l'a  GltEC    KT   LATIR.  t3 

la  caractères  qu*on  y  voit,  ont  été  recueillb  d'après  les  iuscrtp- 
lions  et  médailles  des  quatre  derniers  siècles  qui  ont  précédé  la 
iiai»aoo«  de  JrsuS-Christ  et  dea  trois  premiers  i{ui  l'oat  suivie. 

La  3*  diviaion  renicrme  les  formes  de  l'A  grec,  depuis  Ig  3* 
siècle  jusqu'à  la  ruine  de  l'empire  de  Constanlinopte.  Tous  les 
BMOttineaade  c«s  lems,  inscriptions,  médailles,  manuscrits,  di- 
pUmea,  ont  été  mis  à  contribution.  Oo  y  a  introduit,  ainsi  que 
fana  la  précédente  division,  un  ordre  systématique;  c'esl>à-dire 
^ns  les  c«raotères  sont  rangés,  ou  suivant  l'urdro  de  leur  anti- 
quité, on  suivant  les  rapporta  de  conformilé  qu'ils  ont  eosetnble. 
Lm  deux  premières  dlviaioni*  ne  renferment  que  des  lettres 
eapitMlai  mais  celle-ci  comprend  de  plus  les  coraclèrcs  d'écri- 
tan  constante  de  acpt  à  tiuit  sièclcH. 

Comme  grand  nombre  de  snvaus  élarent  persuadés  que  le  8* 
on  le  9*  siècle  avait  donné  naissance  au  ^enre  d'écriture  earsive, 
te  4*  dïTtsion  nous  offre  qualqucs  lîgitres  d'd  courtmt  emprun- 
tées d'une  charte  du  &  siècle;  ce  qui  prouve  qu'ello  remonte 
beaucoup  au-delà  d«  cette  épuqne. 

Ceséot»ln'Essemens,  applicableH  à  toutes  les  autre*  plBBobc» 
aJpk«Mtiquc» ,  funi  suffisamment  eonnattre  le  niéonnismeqn* 
MNi*  avona  suivi  dans  l'arrangement  des  caraclires  grecs. 

l«  coMMÎBsanee  des  diverses  figurca  de  chaque  élément,  re- 
B  tant  dans  cette  planche,  que  dans  celles  des  autres 
Kda  l'alphabet ,  depuis  VJ  jusqu'au  Z ,  donnera  lucontes- 
i  moyen  de  déchiffrer  toutes  sortes  de  menuacrits 
fnc;  tjatk  qu'ils  soient.  Potir  en  rendre  la  voie  encore  p)u9 
iMjQe,  «4  («ter  en  même  tems  quelques  lumières  sur  l'âge  de* 
pièoea  où  ces  caractères  se  rencontrent,  on  va  réunir  quelques 
obaervalioas,  qui,  élaol  en  petit  nombra,  ne  valent  pas  la 
pei>«  4'élrê  Penvoyéts  k  leur  ordre  naturel. 


Quelques  observations  gJnéralM. 


Ofi  observera  donc  que  les  angles  et  l'inclinaison  d'un 
cAté  ou  d'un  autre  ,  caractérisent  très-particulièrement  l'ccri- 
lore  du  premier  âge;  que  Us  lettres  parlées  et  ponctuées,  fig. 
39  el  4o>  planche  I,  et  les  lettres  nouées  ,  annoncent  les  rùgiies 
des  successeurs  d'Alexandre,  etc.  ,  ipioique  cependant  on  en 


r 


10  Fnnii(3  DB  l'a  cbec  et  latin. 

rencontre  encore  '  ,  sous  le»  empereurs  Itomains  ;  que  la  uel-i 
lelé,  lu  proportion  l-I  la  régularité  des  Iruils  di-notciH  les  Icms 
des  premien  Césars;  que  du  ()•  a«  1 1''  siècle,  les  i^recs  ,  sur 
leurs  monnaies  et  dans  des  expressions  purement  Grecques  . 
lïrent  un  usage  plus  ordinaire  des  lettres  Latines,  b,  F,  L,  m« 
a,  RyS;  que  les  mois  qui  no  sont  point  séparés  les  uns  de» 
autres, sonlune preuve  d'une  haute  antiquité; que  l'écriture oit- 
cialt,  et  Bur'out  earrte  ou  rondi  el  non  pencliee  ou  atlongce,  assure- 
à  des  manuscrits  le  mâme  avantage  ;  que  lett  ^i  semblables  à  ceux 
des  Latins,  communs  dans  les  inscriptions,  sont  Irès-rares  dans 
les  manuscrits  copiés  par  des  Grecs';  mais  qu'ils  prennent 
toujouts  la  forme  >5  ou  41  de  la  planclio  I;  celte  dernière  est 
composée  de  deux  traits  dans  les  manuscrits  antérieurs  au  com-t 
mcncement  du  io<  siècle,  el  d'un  seul  trait  dans  les  manuscrits 
poïtéricivs  au  même  tems. 

Comme  nos  observations  regardent  aussi  les  autres  lettres 
de  l'alphabet,  il  est  bon  de  remarquer  également  que  !'« 
arrondi,  à  deux  traits,  fig.  4a,  le  fut  au  moins  dès  le  lem» 
d'Alexaudre-lc -Grand  ;  que  cet  e  rond,  le  sigma  carré,  fig.  43, 
de  la  planclie  I.  et  l'oméga,  fig.  a4,  ibùl.  devinrent  ordi- 
naires sur  les  médailles  et  les  marbres  aux  4*  et  5-  si^Ies  pour 
l'Orient,  el  dés  tes  premiers  lems  des  empereurs  Romains  pour 
rOccidenl  ;  que  cette  dernière  lettre  arrondie  ne  se  trouve  or* 
dioaîrcment  dans  les  manuscrits  que  depuis  le  9*  siècle  ',  quoii 
qu'elle  eût  commencé  à  s'arrondir  plus  de  4ou  ans  avant  celle 
époque  dan»  certaines  provinces  ;  que  le  sigma  et  l'oméga,  fig. 
44  et  4^1  Aim'i  formés  et  réunis  dans  la  même  pièce ,  manil'esteat 
les  premiers  terni  de  l'ère  chrétienne ,  quoique  ces  deux  carac- 
tères se  trouvent  encore  quelquefois  ensemble  iusqu'au5-siècle: 
enfin  ,  que  le  sigma  sans  base ,  dont  la  pointe  ou  la  të{e  est 
redressée,  fig.  46,  dénote  uncantiquité  très-reculée. 

On  ajouteraÀces  observations  une  remarque  de  Dom  Bernard 
de  Monifaucon  ' ,  au  sujet  de  la  eurslvt  Grtcqae.  Il  prétend  que 
les  premiers  livres  que  nous  trouvons  écrits  eu  lettres  couran- 


•  Aniiq.  trplic.  t.  3,  part.  3,  p.  99S. 
■  PaUa>gt:  Gr  I.  3,  c.  liPll.  S,r,  I, 
'  PataoïrT.  flr.,  p.  f  ?l. 


•  PaliBogr.  Gr.,  p. 
1  DitwrJ.  *iirUp4ti 


IP^PÏ'V- 


1 


ro«at:s  ne.  l'a  gtec  et  l.vtin.  17 

Ici  el  Hi!-cS|  «ont  ilu  la  ftii  de  BiiMIe  le  Mao^oiiicn,  parce  qu« 
te  caractère  courant  iiVtatl  paf)  encore  en  tiMge  pour  les  livres, 
qiioM|u'il  te  fût  ùvjà  pour  les  lacli}fp-a]>be!i  et  pour  teti  noiaircf 
cl  lecrêlairea.  Au  reste,  l'on  connaît  de  la  cursivc  Grecque 
snlMcsrc  au  nioius  de  qualrc  ou  cinij  sR'cles  au  liuîtièiae.    ■ 


Explication  des  caract-m  I^li 


.  dans  la  planche  [I,  cl  partie 


librement  de  l'A  capiial, 

la  planches  II  et  III  contiennent  les  formes  le»  plus  eapri- 
tieitsea  de  l'jt  des  Latins,  tant  capital  que  mhiiLVuU  et  curtif: 
toici  l'ordre  qui  y  est  obser\>. 

La  planche  II,  qui conlieiil  les  lellrcs  capitules,  est  dîvûée 
n  deux  parités,  par  une  ligne  de  st'paration  ;  l'une  trace  les 
lapilalesdes  bronzes,  morbrcs  et  imcriptiotu;  l'antre,  les  capi- 
tale* des  mmiucrit».  Les  deux  parties  otTrenl  un  choix  des 
«raclires  les  plus  originaux  et  les  plus  déDgurés  de  1'^ ,  entr« 
nn  plus  grand  nombre  d'autres  qui ,  bien  qu'ils  aient  quelque* 
BittDCCs  dîllïrcnles,  ne  peu\-ent  former  aucune  diffîcullc^,  Boil 
i  cauae  de  leur  conformité  avec  notre  manière  d'écrire  ou 
fiUprlmer,  soit  à  cuuse  de  leur  affinité  avec  eeux  que  l'on  voit 
ilj.  Ces  damiers,  ainsi  que  ceux  des  autres  planches  alpliabéti- 
qnes,  ont  è\6  tous  réduits  à  une  grandeur  à  peu  près  uniforme  ; 
ce  qui  temblc  avoir  Oté  <|uelqucs  traits  caractéristiques,  qui 
paraùaaieul  plus  marquéi  daii£  leur  grandeur  naturelle.  C'est 
m  iaconréoicnt  inévitable  dans  uu  ouvrage  de  ce  genre,  dont 
le  point  essentiel  est  de  dire  beaucoup  eu  peu  de  mois  ,  et  de 
prfaWMler  ie  plus  d'objets  de  coiaparaisou  qu'il  est  possible  , 
Uiplier  les  gravures  et  les  IVa^. 

Lpîtaiet^,  liinl  lapidaires  et  Qiélalliques,  que  celles  des 
lilSiMHl  encore,  divitccs  cl  sabdainti;  les  diùsiom  sont 
juées  par  le  cUilfre  romain  i  et  les  tutniisition»  par  le  cliilTre 
ces  (lUférens  cltilfres  sont  placés  dans  l'intervalle  de* 
afin  qu'où  puisse  plus  faciicment  les  reconnaître. 
'oitlt  prtwb-t  Jicisiun  commence  régulicremeut  par  les  plus 
ieunea  figu^eS'  Les  plus  réeenips ,  quuiijue  pour  l'urdinaire 
plumées  au  deruier  rang,  n'y  sont,  cependant  pas  toujours  ren- 
voyée», parce  4iu'on  a  eu  beaucoup  d'égard  à  l'analogie  des  fi- 
guras entre  clle$-  (Quelque  multiplîi^'cs  que  soient  ces  fgrmes. 


i    ï 


SO  FORUES    Df    l'a  GnEC    ET    LATIN. 

cin(j»ii:nic(5],  à  Iravcrsc  arrondie,  portt^e  égalemeut  aii-d(:[à 
(les  (leuK  c£t^  ,  annonce  au  moins  le  5'  siècle  ;  mais  elle  res- 
sent le  moderne  ,  si  elle  eicède  plus  d'un  côtÉ  que  d'un  autre.  ! 

Sixiinu  ditaion  (VI),  dépourvue  de  traTerse.  La  premitro 
^tubdivision  (i)  est  Tort  ancienne.  De  la  seconde  (s),  qui  ne 
l'etit  pas  moins,  sont  dérivés  les  a   cursifs.  La  troisième  [5) 
convient  égaleoicul  aux  4*  et  i^'  siècle».  sch>ii  que  la  figure  est   i 
plus  ou  moins  i-l.-gante.  La  quatrième  (4)  a  la  tète  en  voussure  ; 
la   Gintjuit'me  (5),  nppUitîc  ;  la  sixième  (6),  sttrmontéL- d'une 
traverse;  la  septième  (7),  en  triangle;  la  huitième  (8),  en  poin- 
tes ou  en  cornes.  La  lôlc  de  la  neuvième  [9)  se  travestit  en  X  ; 
el  quoiqu'elle  soit  de  la  plus  liaiile  anliquilê  ,  clic  peut  nùan~  j 
muInsdesccndrcauG'siècle.  Ladixiènic^iu)  prendlaformcdcrV  ' 
renversé  ,  et  la  plupart  de  ses  Tigurcs  remoulcut  jusqu'au  tem»  j 
de  la  République  ,  ou  du  moins  de  l'empire  Itomarn.  | 

Ces  détails  sur  les  di(I?renles  nuances  qui  caractérisent  clia-  | 
que  foroïc  de  1'^  nu-talliquo  ou  lapidaire,  Tuitt  assez  conualira  j 
les  observations  que  pourrait  orcasioner  chaque  trait  caraclé-  ( 
ristiqnc  des  aulrcs  lellrcs ,  mais  elles  méneraieul  trop  loîu ,  et 
causeraient  beaucoup  d'ennui,,  nuire  qu'elles  ne  seraient  pas 
d'une  graude  ulïlilé.  Cet  essai  sur  la  planche  de  1*A  doit  sufGre 
pour  aider  l'inlclligencc  des  lecteurs  sur  toutes  les  autres  plan- 
ches, dont  l'inspection  téllécUic  leur  tteudra  lieu  de  toute  autre 
eiplicaliou. 

On  se  conleutcra  de  remarquer  sur  la  partie  de  la  plaacbç 
qui  oirrc  les  A  capitaux  tirés  des  mauuscrils ,  que  plusieurs  dî* 
visions  conlicuueul  des  figures  oneiales,  gothiques,  minuscule^ 


A  capital  l^lia  des 

Comme  le  caraclère  dîstinClif  de  Vtmditfe  lie  s'aji^Popric  qoé 
les  nciiflellres ,  A  .  I) ,  E .  G  ,  H ,  M  ,  (J,  T,  V,  et  que  les  autre* 
'9ont  communes  à  la  capitale  et  à  ïatuiaU .  il  n'a  pas  été  possible 
d'en  faire  un  alphabet  à  purt.  iVlaia  pour  prévenir  toute  cuul'u- 
sion,  sans  entrer  dans  un  détail  trop  circonstancié,  nous  dis- 
lingiieronssuu» chaque  élénleul  les  parties  de  celle  brauclie  il» 
«;\pitalc9  qiii  s[>p»ri!entteii(  a«x  écritures  capitales,  onebkij 


a    MDTOSCtlLE 


ôaUican  \    X  ClA>  X     Û.  4- tUcLU'U.OLtKHt.Ct»£-t£ 


co.  cct:rct<l-c>.(!Kï.«.«.UTi  i£  Usai,  SooixiCiivii  Cêi 


A  CirRSIFOUDGâ  OIPLOMfiA 


D'Italie  } ^  &,C*5(V«  e.*i';'l*94i/"m*t/^UM  v^VJ;  tXX 


it  «^cc  ttî^svïYavc  u  MWW  Je  jr\£  t*l  "^4  i  aoe  ffA.û.tUxVff  ter 


■'J'-* ""'".»""">"  Wla^f  ii(ïo;t,ttt'A>^)ij;'Xa.l\S 


KS^lRSt«."<-^.ï^lJ,àHi4.U"■JtJ(î'«i^aoï^A. 

gg^JJ^'  i.(^"AU"<l•^"■i■>L"^S^tla.«^>.&.\^."A■i 


^  roKWEs  Dp.  i.\  nRE«;  et  l*tin. 

1^hi(|ue3,  inînusciiIeH  et  cttnlvcs.  Ces  cln^snii  d'tcritiire  ne  se 
Iruuveut  aillées  ensemble  <i\\'k  cau^e  Je  l'analogie  que  Ica  figu- 
res de  cliiHjue  élément  ont  entre  elles. 

La  capitale  réclame  donc  les  divisions  1"  et  TI"  de  1'^,  L'un- 
cialt  revendique  les  Vl",  VU"  et  Vltl'  division?.  Les  divisions 
communes  îk  Tune  cl  à  l'autre,  sont  la  HI«,  la  IV' et  la  V.  Les 
earadères  gothiques  modtmis  ne  se  font  gutrc  reraarcjner  que 
dans  les  deux  ou  trois  dernières  fignrcs;  mais  on  voit  quelques 
miiuutuUs  et  curiives  dans  In  IV'  division. 


u  setimile  clastc  ilttriliii 


La  seconde  classe  de  caraulëroB  Latins  contient  en  dix  cases 
tons  les  a  mtnuBrnIes,  avec  quelques  figures  onciales  el  cursives 
de  la  même  lettre  ,  depuis  les  premiers  aitcles  jusqu'au  dix-sep- 
lième .  et  le  tout  tiré  des  seuls  manuscrits. 

C'est  r«  minuscule,  i"  Romain,  a-  Lomiaiiliqae ,  5°  yini^otlii- 
çiu ,  4"  Sairon ,  5'  Gtdlkiin ,  6'  Mirovingien ,  7°  ÂiUmand ,  8'  Car- 
loûtigien,  g*  Capct'un  et  10°  Gothique,  oiis  en  comparaison. 

Le  l"  el  le  a'  chiffre  appartiennent  à  l'Ilalie,  le  5'  à  l'Espa- 
gne, le 4'  ^  1"  Grande-Bretagne,  le  5r  et  le  6*  à  la  France,  le  7> 
à  rAtleinagne,  les  8s  (><  et  10'  à  tous  les  pays  de  l'Furope  du  rit 
UUo.  Les  sept  premiers  pn^cèdeut  le  ri'gne  de  l'empereur  Cliar- 
Icmagne;  les  trois  autres  le  suivenl. 

Les  caractJires  de  tous  ces  peuples  étaiil  réunis  dans  un  es- 
pace Irès-circonscril ,  il  sera  facile  d'à  pei'cevutr  tous  les  rapports 
de  similitude,  et  tous  les  traits  de  dissemblance  qu'ont  entre 
elles  les  fif^ures  de  ce  premier  élément. 

Lorsque  les  leltres  suul  Irès-sin^uliéremenl  cuntournét.s.  <t 
que  les  antres  ca^es  iruHreiit  rien  de  scin))ii<lile,  il  eu  faut  cun- 
'aractérise  parlicnlièrcment  le  goùl  ni>  te 
jn  pour  laquelle  on  découvre  dans  liçsfigu 
.,  plusieurs  a  cursifs,  c'est  que  tout  ce  qui 
mh  est  leliemenl  propre  àlacucmi,  qno 
ntde  l'autre  que  porsa  manière d'eu- 


chire  que  tel  élémi 
génie  iiationali  La 
le*  dont  iJ  est  questi 
•pparlient  à    la 
l'une  ne  se  distingue: 


Chiner  ou  de  joindre  des  Utlre'^cuscniblL:, 


%i  loHHbS   l'E    LA    (iBKti   tT    LITIB. 

Li;»  lutlifMt  ma'iu&cules  el  uucialof  sont  loujours  l«e  premiùrca, 
et  iiéfiarées  dca  autres  par  le  o"  1I<  Lorsque  ce  cLilTre  de  sëpara- 
lioD  ne  scmonirc  poini,  c'est  qu'il  n'y  aurait  rien  à  offrir  de 
bjcD  remarquable  dans  le  premier  geure. 

a  tnrsir,  og  des  Diplijmc»;   troiiirme  clatacil'i-ct-iturc  taliup. 

La  troisième  classe  des  caractères  latins  nous  oITrc  le  paraL- 
lèlc  des  écrîttircs  nationales  des  diplAmc»  el  de»  cbartes d'/fiifiV, 
lie  France,  d'Allemagne,  de  la  Grandi-Bretofpi»  et  à'Espagne. 
L'avantage  du  parallèle  de  ces  cinq  écritures  cursives  nationa- 
les, c'est  qu'il  est  distribué  par  siècles  ;  tes  dîpldnies  el  les  Char- 
les ayant  fourni  des  dates  ou  des  iudîces  historiques  ,  que  les 
bronzes,  les  marbres  et  les  manuscrits  ont  refusé  pour  la  plu- 
part ,  et  qu'on  n'aurait  pas  osé  fixer  en  conséquence,  (ant  on 
est  scropoleux  amateur  du  vrai.  Les  modèles  de  ces  cursives  , 
ainsi  diï>lrit>ués  par  siècles,  peuvent  èlre  pour  l'usage  d'une 
liicn  plus  grande  utilité  que  le*  préeédens. 

Mais  ce  que  l'on  a  pu  exécuter  pour  la  our«îve  ,  on  l'aurait 
tenté  vainement  pour  la  capitale  et  la  minuscule,  y.  Aiphibet. 

Les  siècles  sont  désignés  par  des  cliiffres  romains.  Si  dans 
quelques  cases  un  sièrle  ne  fournit  rien  de  bien  paitieulicr,  le 
ehîflTre  indicatif  est  totalement  supprimé  ;  maïs  celle  umisaiou 

Les  Variations  de  Tu  cursif  chez  les  cinq  peuples  indiqués, 
élaiit  rapprochées  dans  un  même  cadre  ,  il  sera  facile  de  faire 
la  comparaison  des  différentes  formes,  el  d'y  voir  leur  rap- 
port ou  leur  dissemblance.  Il  ne  faut  pas  cependant  conclure 
que  des  lettres  ,  de  l'alphabet  Allemand  ,  par  exemple ,  qui  ne 
se  rencontreraient  pas  dans  ceux  de  France  on  d'Italie  ,  n'y  nnt 
pas  été  reçues  durant  tel  siècle.  La  seule  consè(|uenee  légitime 
qu'on  en  puisse  tirer,  c'est  qu'alors  leur  existence  en  Allemagne 
est  mie  lut  constatée.  Mais  si  des  caractères  singuliers  ,  et  en- 
lii-remcnl  différeus  de  la  forme  la  plus  commune ,  ne  se  mon- 
Ircul  chez  aucun  des  {luupics  dont  les  alphabets  sont  mis  eu 
parîijlèk'k  ni  dans  tel  siècle,  ni  dans  ceux  qui  l'avoi^ineiil  ,  ik 
doivent  élre  regardés  al'irs,  ou  cammc  n'y  ayant  point  été  d'un 
.1  peut-être  comme  abolis.  Celte  obscrralion 


V 

j  «I 


FORHLS    DE    L  A   GUKC    t.T    LAT1>.  23 

fait  avoir  lieu  pour  la  nûnaKult  dont  iioiis  veiMuis  de  {tarler, 
GMUUC  |iwjr  lu  i;uiaice  ijue  non»  exanitnâus. 

u  ne  aérait  pas  loadi^  ù  nous  faire  ie  ri!pi'4)cbe  de  n'nvoir  <pas 
,açuA  spécialemeat  le^i  caracUire^t  Ilomaiits  des  Lombardi- 
(  dans  la  |>rca)u;rc  ca»e,  lesMéruviiigtcm^deâ  Oarolins  ut 
Capélieiia  dans  la  soconde,  et  ainsi  tlei  Hiivatites;  puisquu 
lc»»iècl(is  marijuês  par  des  cliilTres  Romains  indiquent  I«h  tctiia 
Je  cea  fritures  parlicidièrefi  ,  et  prévioiiiictil  par  coiiaéqucut 
leilâuirdre  et  iD  cunliusioii.  Or  voici  l'i^po«{UË  ttl  la  durée  que 
l'oi)  donne  à  ces  écritures. 

Première  Case,  ou  O^ilalie.  La  ronmint  est  bornée  aux  5'  et 
l^sîtctes;la  lombardique  aux  j*,  8%f|',  lo»,  wel  àlàmoflié  du 
rr  siècle;  la  franiaist  anx  ii*  et  ia';Ia  gottiiqui  aux  i3'.  i4'  et 
iS';  eiidn  la  rmoinclée  aux  i5'et  suivaiiR. 

Seconde  case,  ou  de  France.  Les  <j',  "i*  et  8'  siècles  donnent 
litnJrormglenne;  les  8',  g'  et  lo'  la  Caroline;  les  ji"  el  i3'  la  m- 
/yiifiine;  les^iS",  i4'cl  t5' lix  gol/ùi/ae. 

La  troisième  case,  ou  d'JUiniagiu,  débute  par  la  carolmt, 
bicnidl  réformée  sur  le  goût  allemand,  et  continuée  depuis  le 
S' jusipt'au  1 3',  oti  commence  le  caractère  got/ùqae  ;  à  peine  ce 
ilcraier  se  tennîne-l-il  à  notre  lems. 

La  quatriètnc  ense,  uu  de  la  Craiule-Bretagiie ,  présente  le 
Mjon  (usqu'âu  milieu  du  ii' siècle;  le /iURfiua  ijuelijuefoia  anté- 
rteur,  jusqu'au  l'i',  cl  dés  cette  tl-poque  le  gothique,  qui  ne  cesse 
q(K  Tort  lard. 

La  cinquième  case ,  ou  A'Etpagne ,  oirre  le  ûsigoUti/iuc ,  que  le 
déihui  de  monument  diplomatiques  n*a  pas  permis  du  faire 
monter  au-dessus  du  lo''  siècle  :  le»  écritures  lapidaires ,  métal- 
liques, et  des  oïLiniiscrils ,  l'élèvenl  cependant  nu  (!•  ou  -■^  ; 
n  cesse  an  ii*  pour  faire  place  ou  /ianfcis,  qui  le  cède  dans  le 
i5'  siècle  au  goilii//tic. 

La  jiarliede  la  planelie  III,  consacrée  aux  cursivcs  des  di- 
plAmw,  renferme  aussi  quelques  majuscules  et  minuicules 
propres  à  ces  mêmes  actes.  C'est  un  inconvénient  auquel  on  u*u 
pa*  cru  devoir  remédier,  à  cau^  de  rnliltté  qu^  en  petit  ré- 
sulter. , . 

Ces  observations  et  vee  délails^  sur  le  uiécai^siuc  aifff  f^fu- 


tcuu  des  planches  II  cl  III,  tiotit  irunc  ncVcsiiilé  absolue  pitvr 
riiitclligcucc  des  aiilrcs  planclics  .ilplialiéti(|tics,  On  y  diitlin- 
^ticraît.Rans  doute  bien  aisément  les  lellrcfl  grecqwes  des  lettres 
latines,  les  capitales  de  celles-ci  d'avec  le»  minuscules  et  les 
curaivc3;niais  coMe  coniiaEssBiicc  stt'rjle  ne  donnerait  aucune 
lumière  sur  l'âgff  et  la  nature  des  lcltre»,9i  l'on  nVlail  d'avanec 
bien  pénétré  des  remorques  et  des  explications  faites  sur  c<-s 
deux  planches,  et  auxquelles  on  renverra  sans  cesse  datis  les 
dissertations  sur  chaque  lettre, 

ABBÉ.  Ce  nom,  en  latin  abùat,  en  grec  ûCSâ,  vient  du  L'iié- 
breu  2M  AB,  ou  pliildt  du  syriaque  »CM  ADA,  qui  signifie/)^*. 
C'est  pour  cela  (pie  Jésus  donne  ce  nom  k  Dieu  son  père  ■ ,  et     < 
que  S.   Paul  le  donne  à  Jésus  ■;  au  i."î'  siècle  on  disait  encore 
dans  notre  vieui  frnnçais  <  dtl  bon  aObc  Jésus  '.  >> 

La  hiérarchie  ecclésiastique  a  toujours  donné  le  pas  aux  évé- 
qucs  sur  les  abbés  ;  cependant  ^bi^toi^c  nous  fournit  plus  d'un 
exemple  de  la  supériorité  de  tes  derniers  sur  les  autres.  En  58o. 
S  Colomban  ayant  rondi^  le  monaUërc  de  Hy ,  en  Ecosse,  sou- 
mit, comme  abbé,  à  sa  juridiction  tout  le  pays,  et  l'évëquc 
même.  CV'st ,  je  pense,  le  premier  exemple  de  ce  genre  '.  Il  fut 
imité  eu  Italie,  où  l'abbé  du  mnnt  Casstn  jouit  d'une  pareille 
atilorïlé  sur  des  évéquca  qui  avaient  juridiction  '.  L'on  ne  coo- 
nall  que  CCS  deux  abbayes  qui  aient  eu  ce  droit  singulier.  Les 
autres  exemples  que  l'on  pourrait  produire  pour  prouver  que 
cei-laiiis  évéqucs  uni  été  soumis  àdosabltés,  ne  son)  point  dans 
le  même  genre,  cl  ne  rcsardent  poiiil  les  évéïiucs  qui  avaient 
une  juridiction  ilélcrmîiiée  sur  des  séculiers ,  mais  seulement 
les  évéques  tirés  du  nombre  des  religieux,  qui  u'avaicnl  d'autres 
sujets  que  les  moines  mêmes  d<'  In  uiuisondunl  îb  dépendaient, 

.  ,ç.  lUare,  cl.,  xix,  ï.  3f,. 

'  Aux  Homaini,  ch.  vin,  v.  1.5.  — ,J(ii  Gi'nrtj, cli.  iv,  v.  6. 

'  ÂHeitni  poiln  fraufaii  nianuim'd  avaal   l.tOfl,  liime  n,  p.  I3I7,  — 
Voir  pour  le»  dîffÉrcuteî  tignilii^alions  de  ce  miil,  iidc  Uistertation  qui  se  ' 
Irouiedansl'Hiiloir*  A  l'atW  Sager. 

4  Mobill.  Sacal.  ut  Bencd.  part,  n,  p.  336. 

'  Gallola,  ^c<-<ii'or>.  nrf  kiil.  l'aisi-n..,  p.  ^1- 


ABBÉ.  25 

ri  (pil  ^aliftAl'Aos  ot  Sticr^  à  la  ilcmatitlo  ilc  l'AbiH.-  pour  l'ordi- 
nallnn  des  rclJ!;icnx.  Un  a  vu  (le  pareils  exemples  à  Marmou- 
lier,  à  S. -Denis,  à  Morbach.  ère.  etc  '. 

Les  Abbi'it  furcnl  cl'ubnrd  (4us,  scion  le  ilroil  naturel,  par  ceux 
qnî  devaient  leur  obéir ,  dil  Dom  <lc  Vaincs ,  mais  quelquefois 
la  jalousie,  l'ambilion  et  la  cupidité  intervertirent  cet  ordre  , 
et  les  élcclions  furent  rclTct,  ou  de  la  brigue  des  évéques  '  ou 
de  la  violence  des  cccli'siasli.jues  séculiers,  qui  les  uns  cl  Icx 
autres  se  pincer  ut  souTcnlsur  la  chaii-c  abbatiale.  Le  mal  crut 
lie  plus  eu  plus  pendant  le  cours  du  7'  siècle.  Dans  le  suivant , 
Charles  Martel  ayant  épuisé  la  France  par  des  guerres  conti- 
nuelles ,  distribua  les  abbayes  et  même  les  évéeliés  à  des  sei- 
gneun  lai'jues.  Bernard,  son  fds  naturel,  passe  pour  le  premier 
qui  ail  ioint  la  qualité  de  coinlt  â  celle  d'aJ'br.  De  là  vient  que  le 
nom  d'abbé  séculier,  Abbas  Cornes,  Abbas  HÎUtu,  est  Irès-ordi' 
uaire  dans  les  anciens  monumcns.  De  là  vient  encore  que  dans 
iiDc  même  abbaye  il  y  avait  quelquefois  deux  abbés.  I.'abbé 
rtli|;icui  était  appelé  tenu  Abbas,  et  le  seigneur  qui  en  portail 
le  titre  s'appelait  Abbia  miles.  Au  moyen  d'un  certain  revenu 
(|(i'un  abandonnait  h  ce  dernier,  et  dont  il  faisait  hommage , 
il  devait  être  le  protcctcurct  le  défenseur  du  monastère  '.  Taiis 
ti»  lems  reculés,  le  titre  d'abbé  devint  aussii  lionoralilc  que 
ctus  de  prince ,  de  comte  et  de  duc  ;  nos  rois  mêmes  et  leurs 
ciifans  en  furent  décorés. 

L'abus  onéraire  des  abbés  séculiers  dura  jusqu'à  la  troisième 
race  *.  Hugues  (lapet  remit  le*  choses  sur  l'ancien  pied,  en  res- 
lilnant  aux  églises  réguhtrcs  et  séculières  le  droit  primitif  de 
choisir  leur  pasteur.  On  trouve  cependant  plus  tard  encore  des 
riemple»  de  l'ancien  abus. 

Le  titre  d'otW  ne  fut  pris  par  les  ecclésiasIiquessi'rHfi'erf  que 
iUr  le  dëclin  du  S'  siècle,  où  l'un  commença  h  former  des  col- 
lèges de  chanoines,  à  la  tête  desquels  on  mit  dus  abbés.  Au  i)' 
iiiele,  on  vit  dans  quelques  ealliédrales  des  dignitaires  décorés 

■  FIrury ,  l/(it.  EteUi.,  tunic  »,  liv.  LL,  p.  fié. 
'Mabill.,Pr<r/'.,  IHUI,  «oc.  R(RD,I.  n.  3. 
'  0»!  Ijuri^re,  Glou.  du  Droit  Fraiifaii,  \t.  l'J?, 
'Mabill.  utii-i-rk. 


H 

F^        de 


20  tKB£,S)^. 

()o«<)tlc  4}Ualilicatioii,  peut-être  |iArGe  qu'ila  étaient  littilaiias.  ] 
d«  qtiek[Uefi  abboycH  dépeudaiiles  de  leurs  églîsc-s  ' .  ,  | 

Le  titre  il'abbé ,  usurpé  par  des  séculjei^ ,  douna  lieu  aux  vér?  | 
viables  abbésde  prendre,  dans  le  io*siècle,pour  se  distinguer,  i 
celui  d'aibct  réguUen  '.  ^  i 

Avant  le  y  siËcle  l>eaucoup  d'abbés  n'élaieut  que  diacre*-  ! 
1^  papes  Jt^igène  U  et  Léon  IV  trouvèrent  apparemment  qu'ils  ' 
n'était  pas  convenable,  dans  l'ordre  liiérarcbjque ,  i|uc  celuj^  . 
«|iiî  nV-mit  rcv£tu  que  d'un  ordre  inférieur  dominât  sur  ceux  i 
qui  étiÛGiit  boiiori-D  du  itacerdocc  :  en  uonséquence  ,  Us  ordua-  ' 
u^cut  que  par  la  suite  les  ahMi  seraient  tous  prêtres.  , 

I^  prodigalité  des  alibi^s  obligea  Â  la  séparation  des  numcs^ 
qui  coiuutcnça  à  s'eUecIuer  dans  le  9'  sR'ctc. 

Les  titres  latins  l'rmml,  Antitlu,  Prœiatat,  etc.,  ne  eignifieu^  ' 
pas  toujours  évéques  ou  poutifes;  dès  le  g'  siècle  on  eu  décora 
les  abbés  proprement  dits.  Les  abbcsses  même  soûl  qualifiées 
PraUUr  dans  le  second  concile  d'Aix'la-<>liapelle  '. 

11  a  csisté  de  grands  débats  entre  les  abbés  de  Cluny  et  du 
mont  Cassin  pour  le  litre  d'jtbJ/e  tUs  ubiMi,  que  l'un  et  l'aulr* 
voiilait  s'attribuer  excluttiveinenlli  Un  concile  tenu  à  Itomaen 
1136  ayant  décidé  que  ce  titre  appartenait  à  l'abbé  du  uioHt 
Cassiu,  celui  de  Cluny  prit  le  titre  d'Àrclù-abbe  ,  comme  un  le 
voit  par  les  plaintes  qu'en  formait  peu  après  un  ubbé  de  S.-Cy- 
prien  de  Poitiers. 

Dans  les  bas  siècles,  le  nom  iViMt  fut  donné  à  dos  évoques,  ' 
à  des  supérieurs,  au  premier  magistrat  de  certaines  villes.  à| 
Gènes,  par  exemple,  oùTun  des  premiers  magistrats  s*ap|telai(l 
YAbbi  i(u  peuple ,  et  même  à  des  clicfs  de  confrérie.  Ce  u'e^t  que  1 
depuis  le  fameux  concordat  de  François  1"  queleaMmplesr'rrcf) 
tant  Dobles  que  bourgeois  ,  se  glorifient  du  titre  àî'abbr. 

&BDESSE.  tioc  buUe  d'&lexaudrc  IT.  du  10  juin  ia6o.pffi« 
pour  la  première  foi.*,  la  qualifie  a  lion  A'^bbene  ifcitfiiie,  jifOiiv^f 
à  Gcrtrude,  abbesse  de  Quedlimbourg  '.  ^  ■    - 1  ^ 


(«rf.  loin«ii[.p..13'. 

.p.Goi 

Bibl.  i;.ri-.l.v[,i>- 

:6. 

A!mi£îiNES  ABREVIATIONS  LA  UNES. 

9  _eûnJrada,.  \  D}Ih\  D%as .    ï)'A(lcàaa>/ii.  ^ die>. 

^^jnfpùœpiisSr^^  HX\  fraJresKaràsimi. . 
'L}!^^\y^X,  ijicifiil.\^>i '■^inlerrogat .     ^Ç/Judex  esta. 

li^/wâis.  nOjn  NOOrwm^e.  yU-ae^naslra.X)ru»i. 
NT s  nssù-ù.  ^TO  7w^.  T^\KKlfuimero\Qcn.{i^omjuiL. 
^ ach>  tJiuiVp/mr  pT\,pala:  )j^/wr  PK^^/ui^ui^r. 
Ttês/ilum.  fpd ^we/iosiày.  Ppp^/inr.p/iastf^^ 

g  5j,«^,.cr  9^1;  q/q-i  9.1;  q.- -^^  tp^y 

fau£.  ^çuA.^fuia.C[6{fuid.JyuL.-^f'^/^uod.^Cf^iai 
'^oa^^ra^'y  '^'^ rtmt.'^^rubrlai  .U runt.  Bi.  rtx/. 

T^ù- salit.  H<Jik  ja/u;èE..  fi  ^'ted..  S X.L% Seamdam 
l'^XXÇ^'i sufttus .  S   éont.    }~OJCi\  )  tiAstrifish  .     T 

liOvavd^mimJam-  SS  ur-'^X!:  ^^yf-^  Co't  ^  ^Su£. 
"^pX  cAraU-  ^'chrtsîàuwrum^  .OCl'^'''d^^aaiùi^ùzIa.. 
■)f  pOC^fiixrilR.yii yem£. .  yymnus.y^tQCQiy/iali 


AVIATIONS.  91 

n'iltil  luèrc  conrorme  h  l'cuprir  de  I'i^Iùg  (L'MdmeUrc  \a 
«kbcssesdauB  le«coueiles;  cependant  on  en  Irvuvedcs  cKeui- 
(ilea.  et  le  seul  cuucilc  de  Biiconcdilo,  en  AnglctciTr,  en  âçf't,  fait 
mention  de  cinqabbessos  qui  y  souscrivirent.  Quelque  chuiiedc 
plut  singulier,  c'est  qu'au  rapport  du  vént^rable  Bette  '.  une  ab- 
bc<«e,  nommée  flilda,  présida  dansune  assemblée  ccclésiiuliqNc. 
Le  Pire  Mar*ene  •  obnervo  qnc  quelques  obbeases  cwirfcs- 
uicDt  It^urs  religieuses;  il  ajoute  que  leur  curiosité  excessive  (es 
porta  ai  loiD,  qu'au  fut  obtj^  de  supprimer  cet  le  eoutume,  qnï 
«l'ailleurs  n'était  pas  une  véritable  eoiifession  Harramentellc, 
uub  seulement  une  pratique  de  coiinaii(«  et  d'humilité,  que 
l'on  DliscTve  encore  dans  quelques  couven»,  soil  de  femmes  soit 
d'hommes. 

\BRËVIATEDR.  C'e^l  le  uam  que  l'on  donne  à  certains 
ulUcicrs  de  la  cliaiiceUerie  Romaine.  On  dialingue  les  abréviu- 
li^un  (lu  grand  parquet  des  abrévialeurs  du  petit  parquiil. 

Lca  abrévialeurs  du  grand  parquet  sont  des  espaces  d<i  No- 
lairi'S  qui  dressent  la  niinule  des  Bulles  .sur  les  requêtes  signées 
''il  Tape .  les  cuUatioiineot  lorsqu'elles  sont  transcrites  sur  pai- 
clicinin,  fit  les  envoient  aux  abrévialeurs  du  petit  parquet,  qui 
't's  latent. 

*  On  ne  Irouve  rien  de  plui  nncic» ,  dit  Dupin  ' ,  luucbaiil  les 
"fonctions  des  abrévialeurs,  qu«  ce  qu'un  lit  daus  une  bulle  du 

*  Ji-an  XAIl.  Ils  furent  in.slitnés  un  titre  d'olUcc  par  le  même 

*  Jtape.  A  l'égard  de  la  forme  de  leur  collège,  lel  qu'il  cat  à  pré- 

*  ^nt,  ce  fui  Pie  II  qui  l'instilun  en  i4(>&>  Paul  11,  sun  succca- 
*K«ur,  l'abolît  dix  au.s  après,  cunime  inutile  et  scandaleux  i.ci, 

(^Irc  autres  année»  apprJs,  Sixte  IV  le  rétablit  vominu  iit- 
■Bairc.  ■  yojre:  Cmim:eli.fbie  buUAI.NB. 
ABRÉVIATIONS.  Dès  les  premiers  tcms  ,  ceux  i|ui  oui 
Wcé  l'art  dVcrire  ont  inventé  divers  moyens  pour  abréger 
lv!«t  travail  et  l'érrtture.  De  là,  soit  à  dessein,  suit  même  sans 
y  |icn«er,  iU  l'ont  souvent  rendue  énigmatique,  pur  les  xigifs , 


•  Mb.  ic.  c.  «5.  Hb.  IV, 

c.  33, 

' Trûili, Ut  Bill  Jil'Ef; 

»,ll 

.  .,,  p.  î-.' 

■Dui:in,^a(«r,£«fc. 

,».  1 

■*iêriï,to 

i 


r 


ATIIIÈVIATIUAS. 

les  monngrammes ,  le*  eonjimetioasf  les  chiffres ,  les  notes  de  Tirotl 
et  les  abrérialioni  vacié^s  à  riaflDÎ.  Pour  bien  lire  les  moniimeTtl 
antiques,  il  faut  connaître  ces  dilTt^rentes  manières  (l'abn-gei^ 
ce  qui  regarde  les  abrériations  proprement  dîtes  ;  les  aulrOlj 
mots  se  trouveront  à  leur  place.  '\ 

la  manière  la  plus  commune  d'abré^r  l'éeriiure  ches  hsil 
anciens,  est  celle  où  l'on  conserve  une  parlie  des  Icllrei  d'uni 
mot,  en  même  Icms  qu'où  substitue  certains  signes  à  ccllei 
qu'un  supprime.  Ou  trouve  assez  peu  de  ces  abréviations  dao^ 
Iqa  aucimiB  manu$ctit.«;  en  sorte  qu'on  peut  poser  en  principe 
que,  si  l'içriture  capitale  ou  onciale  est  belle,  et  qu'il  n'y  a^ 
qu'un  ti'ès-petil  oonibre  d'abréviations,  c'est  un  signe  de  li| 
plus  liautc  Qutiquilé;  et  que  plus  les  abréviations  devieniieUl 
frrquenteB  dans  les  manuscrits  et  les  chartes,  muins  ou  duU 
infrrer  d'antiquîlé.  ,^ 

Les  abri'vîalions  les  plus  ordinaires  des  anciens  sont  celles  da 
liûîï.  Dut  pour  Doininiu-  elles  sont  à  peu  près  d'une  égaU 
antiquité.  Mais  la  premitie,  toujours  constante  dans  un  mae^ 
nuscrit,  annonce  assez  voloulîers  les  3*  et  4°  siècles;  elle  ni 
^*appUque  guère  au  6*,  à  moins  qu'elle  ne  varie  avec  la  s«h 
coude, 

Quand  m  ou  n,  à  la  (in  de  la  ligne,  est  désignée,  soit  par  un< 
petite  barre  liorizontalc,  Plancbc  I,  5'  case,  au  mot  nbrédaUom. 
fig.  I.  soit  par  une  s  couchée,  fîg.  a ,  seule  ou  acconipagnéc  dt 
liens  poiiils,  l'un  supérieur  et  l'autre  inférieur,  c'est  l'indicé 
d'une  antiquité  trés-recnlée  ;  surtout  si  ces  marques  d'ubrévik- 
tinns  sont  plus  souvent  placées  à  la  (în  de  la  ligne ,  et  si,  as 
lieu  d'être  relevées  snrîa  dernière  lettre,  elles  sonlcnlît'reRient, 
un  d[i  motus  en  parlie,  portées  au-delfi.  Ce  caractère  désïgnen 
sans  difficulté  les  sij;clcs  antérieurs  au  6  ,  et  ne  pourra  qu'ave< 
peine  s'abai:tscr  jusqu'au  7'> 

Le  verbe  conjonctif  )um  souffrit  souvent  ik  la  troisième  per< 
snnnc  différentes  abréviations.  Lorsque  le  mot  est  se  trouvi 
rendu  daus  un  manuscrit  |Hir  la  fig  Z,  c'ust  la  marque  d'uni 
niitiquilé  de  six  h.  sept  cents  ans. 

l.a  lettre  n  sert  souvent  d'abréviation  (générale  pour  les  nom 
d'hommes  inconnus.  Doiu  .Uabillun  prouve  '  que  ce l  usage  6il 
>  Acl.  SS.  BcoeJ.  lum.  r,  {l  231. 


AIinf.VIATIONS.  99 

pratiqué  \en  la  fin  du  9'  sUrcIc.  II  y  a  grande  apparence  que  «'est 
1»  l'i-poque  (iesoii  origine  ;  piils(|iie  dans  prcsinie  tout  ce  même 
sitciv  on  se  servit  pour  la  mCme  fin,  comme  on  s'en  servait 
aDciennemenl,  de  l'abr^vialion  <lu  proitom  ille,  en  ne  mettant 

I  que  les  trois  premières  letlrus  ill.  C'était  moins  une  abrtïvialioii 
^*DM  mauière  de  rendre  un  nom  incertain.  Les  abréviations 
devinrent  moins  rares  peu  après  lu  G'  siècle  ;  leur  nombre  aug- 
OKutn  considi^rablemenl  au  S":  elles  se  nnilliplièrcnt  encore 

I  bien  davantage  au  g'  ;  le  lu'  enchérit  à  cet  égard  sur  les  précé- 
dens;  au  11'  il  u'y  a  pas  de  ligue  dans  les  manuscrUs  et  les 
l'Iiarlcs  où  il  n'y  en  ail  plusieurs  ;  ou  en  compte  jusiju'A  liuit  et 
dix  dans  oncmCme  ligue.  Ilans  des  manuscrits  du  la'au  i3', 
cl  dans  le*  deux  soivans,  on  porta  cet  usage  k  l'excès;  récri- 
lare  en  fut  farcie ,  même  dans  les  ouvrages  en  lauguc  vulgaire 
H  dan»  les  premiers  exemplaires  de  l'imprimerie. 
■Tontes  ces  abréviations  des  i3*,  i/f  et  i5' siècles,  ef  une 
imltilnde  d'autres  introduites  pendant  la  barbarie  des  tenu 
lebolastitjues,  reuJent  la  lecture  des  raauuscrils  très-diOicile. 
ïour  eu  rendre  la  lecture  moins  dilTiclIc  ou  aider  â  les  décliif- 
frer,  on  a  joint  ici  la  Planche  IV,  rcprésculaul  Us  anciennes  ahî-è- 
TÏMiiont  lalinti  det  monuMn'd  il  det  chartes;  cl  un  glotttire  4t» 
abrérialUmi  Ut  plus  récentes  employées  daus  les  maBuscrits  et  les 
titres;  quaiil^aux  abiéûations  des  inscriptions,  coniposées d'une  ou 
de  plusieurs  lettres  sépar^-cs  par  des  points,  on  tes  trouvera  à 
la  fiu  de  chaque  lettre  de  uoire  dktiouuairc. 

GlusMÎrc  de*  abréviilioiu  les  plu*  rÀ:eutcs  cinployéci  daa>   les  manu*- 
crlu  et  les  tilrw. 


a,  «ulm;  al  ou  ab,  aliai  ou  aliter  ;  aia,  aialiu,  anima,  animtc- 
Jmm;  m,  animai  abne,  alisolution»  ;  an,  attle  ;  aua,  anlea  ; 
mmi,Mseitut;  accaret,  aecusaretur;  aoijro,  arqairert;  'ad,  <i/i'- 
^wU  ;  Apiûrum,  JpoHotorum;  Ar'epc ,  Àrefti~episeopui  ;  At'A? , 
^TthidiMon'iM  ;  assit,  lUMnf  ;  an  ,anM;  anu,  nnnttm  ;  alla,  alie- 
{■ûi;  am,  oModo;  ap.  re.  aposiolico  rtseriplof  ou  aperti  rthelUs  , 
on  apptltiLtiont  rtmotâ  ;  atcit*. ,  alrociter  ;  apVfl.  «mplius  ;  ajipcilz , 


'I 

i 


r 


ABItEVIATIOnS. 


;  m.  WtiAi  ;  tatis  ,  martyrû  ;  mliplr ,  mttUipliciUr  ; 
Ta,  modo  ,  miam,  witerkordiaoi  ;  mon-  monasttrii  ;  mita  ,  mérita 
N. 
II.  nam  ;  nola,  maiina ;  W.  nunc;  n.  rUti ;  ncce,  ntceut  i 
nego,  nigotio;  nciiqai,  net/amjaam;  allai,  nullam  i  nuq', 
nonnanquam;  noialim  »  nominatim;  n%  iic,ner,  nitnc;  nfa,  nostra; 
nUO  «  MHHfTOÉ  «   . 

,,»,„.-.,,., ...^       ,1  :.,.;,.l,„^   '  Ni  ■■-.'■.-.    ,.       .     .,  .      ,.T*Ml 

o.  non;  opp'i  opportuns  ;  ortP'",  ordinaUonibtu ;  occoe,  oeea~ 

sionc;    obluuib ; ,    oblidionUms;    oiodc,    omnimode;   oITa,   officia  ; 

oBio,  offifiaiis;  oib;,  omnibus  ;  ûiû,  omtuno  ;  ocUs ,  ociJù. 

Tpp!  '  ott  Pp  ,  Papa  ;  l"r,  Pa(*r  ,•  plTre  ,  perhikèn  ;  Pe^'^,  ^^etn\ 
p.  ■  /'our;  p.  par;  p»,  /iriu*  ;  ptq  suu  ppu,  prœtirtiuam  mum 
propfiam  ;  J>",  prrsonai  ;  p*.  /jrimo  ;  pces«U  tpw  pcessit,  pronstu 
trmporii  proctMtril  ;  pi'ia,  palriam  ;  pur  q'  p  ipefuit,  priorqaipro 
ttmpor*  fueril;  pbr,  prxsbyttr  ;  Pposil'.  Prtepositiis  ;  pccia,  ptrania; 
ppV.  propler;  pV.  prigltr  ;  pce  ^  praetse;  proiii,  pelroni ;  proitaluv 
patranalus  ;  pfce  ,  perftcli  \  Pb.  J>lùtipf>iu  ;  piii,  proiiult  ;  pit.  /Mri- 
ttr;  put,  personaliter;  po,  primo;  poiii:, pondère;  Pont',  Pontificalut. 

g.  ,, 

q; ,  que  ;  qui ,  ijuomodo  ;  qo .  queilio  ;  qqm  ,  guoquomojo  ;  qni , 
quoniam  ;  qm,  quondain;  qinlz ,  qaomodolibtt  ;  qlz  ,  quolilrel  ;  q;  , 
quoqut;  tic({i,quicamqiuit\iil^ptitle;  gqdj^utcfutjj^t',  fu^t^^yu. 

■  I^  ligue  ilruilc  sur  le  "p  signifié /in\eiïa1iSSC  ôonriep  («nlâire^r* 


a,  K'i  ;  A.  Tfijiùit  ;  «,,  rcfpoMorium ;  ft-'*  reiifl»  }  Res".  retti- 
Nlii>  ;  Roc  )  ration*  ;  Iteg  nah ,  rv^'  nomi'niV  ;  ReqT« ,  requirerr  ; 
nC,rtlro;  rlm  ,  regitlariiun  ,  riKlïlj  rrspondit  ;  rns,  m/wnxuivi); 
r",  njûlrodi  ;  i*"' ,  retrOKriplut. 
S. 
M,  tfiiietli»m,  ieeiaiilam;  a.  sigillum;  s.  sïgnam;  srnnôptty 
ummoftre;  st,  iiunf;  sïlem ,  similem  ;  silr,  simUîter;  s*,  j«/)ra  ;  sr , 
tfirit;,  ted;  tira,  aalaUm  ;  i.  secundo  ;  aapp^'',  sappUcationt  f 
ipli,  «pir,  tpteiall ,  specialiUr  ;  sclariii,  «ceuroriVon ;  sclo,>«ca/0j 
Msrio , ««nctuorio ;  scci  steutidum;  sn,  itnc;  sepltas,  upulturas; 
sfi,Krgetis;  sig,  ùgltU;  sba,  subslanlia. 


J',uine;  tn,  (iuroi  ;  teslîb;,  testio,  leslo,  (f^liÊui ,  tatimomo, 
laUmulo;  t()e,  tpis,  tempore,  temporis ;  tm,  (anfuni;lbale,  tur- 
hrii;  l«r>ra>  terminai  li'ar,  ifrrorum;  tDim*,  lantummodo i  tna, 
WiifTntl.,  TWiulnfM;  îiisfet .  iraniferlur;  lo' ,  (tf((w;  Is,  iir- 


U. 
ilhC;  u;,  ublque;  ursîa  pnles  Iras  insp,  univtrtû prmtmUs  lit- 
iKuauptcturU;  vAX',  ultra;  xinli^Yix,  amvertHati  vtstrie;  uo, 
•4j'Ui9t  Ui>f««;  atq;,  alnujut ;  nia»;,  utriiu^ae.  '- 


M,  Ml;  vs.   eidrfictt;  «.  wro;  vtas,  cinfu^  vti,  vtef,  rprfi, 
■»1W((«r  ;  ïicio ,  rinra/o  ;  vm ,  reram  ;  Tolte ,  voluntaU. 


Xp,  Chritlus;   Xpiani,    CliriHiani  ;   Xpofor'j    CkrUtopkor 
XT"  PbÎ,  Ui  Quime-ungti  di  Pai-is. 


li  ABROLVnOfl. 

Si  dans  les  manuscrits  la  plupart  des  abréviations  anciennes 
sont  marquées,  comme  nous  venons  de  le  voir,  d'une  ligne  hari~ 
tonMc  OQ  un  peu  tourht  sur  le  mot  abrt^é,  celles  des  diplômes 
sont  indiquées  par  d'aulres  %ures.  Sous  la  première  race  de  nos 
rois ,  elles  preoeient  à  peu  prÈs  la  forme  d'un  grand  E  cnnif , 
planche  I,  fig.  4  ,  3*  case,  placé  de  difTércntes  façons.  Sous  la  se- 
conde race  ces  figurer  ne  furent  pM  totalement  abolies  ;  mais 
elles  se  transformèrent  aussi  en  d'autres  qui  approchent  de  nos 
/^,  de  nos  3,  de  nos  8  et  de  nos  f  d'écriture  courante.  Ces 
abréviiAioDS  M  soutinmnten  Allemagne  à  peu  près  sur  te  mCme 
pied  jusqu'au  i3'  sièele;  maïs  dès  la  moitié  du  1 1>,  ellea  eocn- 
mencirent  en  France  à  ëlre  si  chargées  de  traits,  qu'un  a  de  la 
peine  h  les  reooiinnllre.  En  général  on  revint  à  l'accent  circon- 
flexe, OM  à  un  Hgnc  approchant  du  7. 

Les  abréviations  de  jw ,  de  pitt  et  de  pro  sovt  sniettes  k  être 
confondues  :  voici  leur  marque  distinclivc.  Per  est  abrégé  par 
un  trait  coupant  la  queue  du  pi-pro,  par  un  Irait  courbe  sortant 
de  latËtedu  mtracp;pra,  par  un  trait  supérieur  qui  ne  touche 
point  à  la  lettre  p. 

Les  abréviations  devenues  excessives  dansie  i5*  siècle,  (Irenl 
OBvrrr  les  yeux  au  commencement  du  i4'  sur  les  inconvéniens 
qui  en  réftuUaient  :  c'oit  pourquoi  Philip pe-le-Bel ,  pour  baimir 
surtout  des  minutes  des  notaires  ocllcs  qui  eiposoieut  tes  actes 
à  être  mal  entendus  ou  falsifias,  rendit  une  ordonnance  en  i5o4> 
qui  les  fit  disparaître  des  actes  juridiques.  Le  parlement,  par 
arrêt  de  i55a,  bannit  également  des  lettres  royaux  les  tïc. 
qui  avaient  jusqu'alors  été  d'usage  et  qui  u'étaient  pa»  SHfcts 
à  Je  moindres  abus.  Voyez  Siclbs. 

ABSOLUTION.  C'est  la  rémiMMU  des  pécbés  faite  par  le 
prêtre  au  nom  de  J.-C.  dans  le  sacrement  de  pénitence.  Le 
papeCélcstin  III,  dans  une  lettre  de  1 195,  adressée  àrévéque  de 
Liiweln  «n  Angleterre,  «ffre  la  formule  d^ne  alisahttiofi  nd 
tnajorem  cautelam.  C'est  une  forme  d'absolution  mouvcIU  ,  boib- 
mée  par  les  Canonistcs  absoliilion  d  cauleU  '.  C'est  peut-être  la 
première  fois  qu'elle  parait  dans  les  actes  ecclésiastiques,  Ab- 

'  Journal  A»  Trirovx, 


ACAbÉHIG.  Sl^ 

iuUcnte  jircDd  eucore  pour  la  levée  des  censures  et  TactioD  de 
minrîlicr  un  cxcommunit^  avec  rL'glise.  —  On  appelle  encore 

■■■'latiiin  une  prièfc  qui  le  dît  à  la  fin  de  chaque  nocturne  d£ 
1  jUice  divui. 

ACADÉUIE.  Lieu  fort  agrilaUe  et  planté  d'arbres,  h  ux 
Mkiln  (lin  quart  de  lieue)  de  la  ville  d'Albènes,  o!x  Platon  el 
K»  diaci^les  a'asicmblalcnt  puur  converser  sur  des  matières 
pUla«ap]|ii)ues.  Le  nom  d'Académie  fut  donné  à  cet  emplace- 
ment, d'un  nommé  Jcademtu ,  ricbe  citoyen  d'AtUèuea  ,  qui  en 
iiaik  piuaeâeeur ,  cl  vivait  du  lems  de  Thésée.  Cïmon ,  générai 
ilhéoieiit  eiubullil  l'Acadcmie.  et  la  décora  de  fontaines,  d'ar- 
htttcl  de  prumenadea,  en  faveur  des  phUosopbes  et  des  gens 
de  lettres  qui  s'y  réunissaient.  Cicér()n,ckez  les  Latins,  donn» 
p»r  alIiuioD  le  nom  ti'JcmlimU  à  une  maison  de  campagne  qu'il 
mil  pris  de  Ponziol.  Ce  fut  là  qu'il  composa  ses  Quttlloiu  aea- 
tfoufcrj.  Ou  a  donné  depuis  le  nom  Hi'acadéinieé  à  différentes 
isBemMécs  de  savans  qui  s'appliquent  à  cultiver  les  sciences  ou 
li's  arts.  Lorsque  IMoléméo  Solcr  se  fut  assuré  la  possession  de 
l'S^yfkle ,  Il  fonda ,  sous  le  nom  de  Museon ,  la  fameuae  ajcadé- 
nie  d'AiBxaodrie ,  dans  Inquelle  il  réunit  les  pbilosophee  les 
pli» dittlngués  de  sun  tenis,  el  auxquels  on  dut  la  célèbre  bir 
bltotbique  brûlée  en  640  par  ordre  du  farouche  Omar.  Cette 
acadii'(Dte  fut  loDf:-lems  le  centre  de  l'iuslruotion.  Lcspottes  et 
Iw  écritaius  lalios  se  formèrent  à  l'école  des  Grecs;  mais  Home 
a'ctti  potut  d'académie.  Le  premier  établissement  de  ce  genre, 
panai  les  modernes,  fut  fondé  par  Cfaarlemagne.  Cette  acadé- 
iBic,  dont  il  était  giembrc,  obtint  yne  grande  célébrité  :  elle 
rtpaudit  le  sodt  dce  sciences ,  et  jeta  les  premiers  fondemens 
ik  la  laugiw  française ,  alors  mélange  barbare  du  langage  deii 
CoU».  du  latin  el  du  vieux  Gaulois;  elle  soumit  à  des  principefi 
celle  langue  qui  devint  la  langue  romanct.  Dans  le  siècle  suivant, 
l'aetiiiuiit  d'Oxford  fut  fondée,  en  Angleterre,  par  Alfred-lc- 
(rraitd.  Vers  la  même  époque,  les  villes  de  Grenade  et  de  Cor- 
douQ  etweoi  aussi  des  académies,  que  leurs  fondateurs,  les 
lUwe»,  rendirent  célèbres  par  Icurgoiit  pour  la  poésie,  la  mu- 
•(que  et  les  IclUe».  l'oir  I'nivusitë. 

L'AcwbtiiB  vu  JtixriiMACX,  fondée  à  Toulouse  en  i3a5,  est 
-  Js^uswïcicjiue  des  acadiémies  qui  subsisteut  encore  aujour- 


u  ^m  4>a>is  mtfw 


i 


36  ACtblHie. 

d'Iiiii.  Ses  membres  prirent  le  nom  de  mâ!»tenéùf!  d*  U gaîi' 
scitnet.  Les  prii  qne  l'on  y  décerne  coDitistent  en  fleurs  d'or  et 
d'argent,  letles  que  ta  violette,  le  touci ,  Yamarante  et  Véglantine. 
Cette  société,  que  CK-mencc  Isaurc  Ht  son  héritière,  jouit  en- 
core d'une  réputation  méritée. 

La  renaissance  den  Ictlres  ,  an  quimième  siècle,  fit  éclore 
une  foule  d'académies,  et  notammenl  en  Italie  :  la  plus  célèbre 
fut  celle  de  laCruiea  de  Florence,  à  la<]udlc  on  doit  le  fameux 
vocabulaire  de  son  nom.  La  plupart  des  aalions  ont  à  présent 
des  académie»  :  les  plus  célèbres  sont,  la  société  royale  de  Londres 
et  les  acailéiHirs  dt  Berlin,  de  Madrid  et  de  Sainl-PHersbourg.  Lft 
France  en  compte  plusieurs  à  Taris  et  quelques-unes  dans  les 
dépnriemens.  Voici  tes  principales  : 

L'ActDÉMiE  rstnçtiHE,  iittililnée  en  i635  par  le  cardinal  lli- 
clielieu,  pour  perfeclîoimer  la  langue.  En  général,  elle  a  pour 
objet  toutes  Icsmatières  de  grammaire,  de  poésie  et  d'éloquence. 
Sa  devise  est  :  A  l' immortalité. 

L'AcioiMiE  BEI  iKncRirrioNs  rr  Hitas-LEiTHUi,  dont  les  tra- 
vaux ont  pour  objet  len  inscriplious,  l«  devises,  les  médaille». 
■  L'académio  des  inscriptions  et  belles- lettre  s ,  dit  Voltaire, 
formée  d*aln>rd  en  i(i63.  de  quelques  membres  de  l'académie 
franrnîse,  pour  transmettre  à  la  postérité)  par  des  méduilles. 
les  actions  de  Lonis  XIV,  devint  utile  au  public,  dès  qu'elle  ne 
Tut  plus  uiuquement  occupée  du  mouarque ,  et  qu'elle  s'appli- 
qua aux  recbercbes  de  rantiqnilé,  et  à  une  critique  judicieuse 
des  opinions  et  des  faits.  >  Celte  société,  composée  d'un  Ir^s- 
pelit  nombri'!  de  membres,  tint  ses  premières  séances  dans  la 
bifaliothtque  de  ColbeH,  et  ne  fut  connue  que  sous  le  nom  de 
Petite  Acadrmie.  nom  qui  lui  fut  continué  jusqu'à  t'^poque(  169 1  ), 
oJi  M,  de  Ponlchartriiio,  contrdleur-eénéral ,  eut  le  départe- 
ment des  académies.  Ce  miaistre  donna  une  attenttou  particu- 
lière à  la  petite  académie ,  qui  devînt  plus  connue  sous  le  nom 
li'Jaulfaiii  royale  de»  Inscfiptiont  et  Médailles  :  cependant,  elle  ne 
reçut  que  le  16  juillet  1701  le  règlement  définitif  de  son  orga- 
(lisatiuu.  Sa  devise  est  :  fttat  mcri.  Cette  académie  ,  détrui(« 
en  t~t)S  par  la  riitilution ,  et  rétablie  dans  l'ancien  Institut , 
A  ièi>5,par  nn4écrMoons«Iaire,  soMB  le  nomade  Cf««Mrf*£rû- 


tmrt  tt^Littératiêrt  owienne,  M  repris  ion  premier  nom  lors  de 
la  cr^aliun  tlii  nwHVol  Inolilut,  eD  i8iC. 

L'AcAvÎMiB  «ES  urittiCES.  Cette  académie  fui  établie  en  i66fi, 
par  les  soins  <Ie  Colberl.  I.rs  wlciiccs  physiques,  les  malhé- 
natiques,  Tliisloire,  les  belles-lettre»!  et  les  matières  d'érudi- 
tian  sont  principalement  de  son  ressort.  Sa  devise  est  :  IntatU 
it  ptfficil.  Ce  ne  fut  qu'en  i;i3  que  le  roi  confirma  par  des 
Ici  Ircs-pa  tentes  l'établisse  m  eut  des  deux  académies  des  sciences 
el  des  beties-leltrcs. 

AcibiitiK  soTiLB  DIS  uiAjx.  it,T*;  Aci.d£uie  des  scicbcgs  wo- 
biK  KT  roLuiQtfô.  Voyez  Irstitdt. 

Louis  XIV  avait  déjà  fondé,  en  1648,  l'AciDiMia  «otile  di 
msimi  CI  DE  KccLFTCH»,  et,  en  1671,  celle  d'ÂnCBiTEeinkE. 

AuikÉMiE  DE  SiiBT-Lcc.  Ce  fut  en  i3c)i  que  le  prévôt  de  Paris, 
afanl  assemblé  les  peintres  de  eelte  ville,  lit  dresser  des  régle- 
mens  cl  des  slaliils ,  el  établit  parmi  eux  des  jurés  et  des  gardes 
poiir  faire  la  visite  ,  leur  donnant  pouvoir  d'empétlicr  de  tra- 
uJllci  tous  ceux  qui  ne  seraient  pas  de  leur  commiiuauté.  En 
uiôo .  Charles  VI]  ajuula  aux  privilèges  conlenus  dans  ces  sla- 
tnta  Texemption  de  toutes  tailles,  subsides,  ^et,  gardes,  etc., 
prifU^ges  que  Benri  III  confirma  par  lettres -patentes  de  iS83. 
En  i6i5,Iacuiiiiiiunauté des  sculpteurs,  qui  s'était  unie  à  celle 
lies  petnitea.  au  commencement  du  17°  siècle,  fit  approuver 
ïlfBlificr  son  union  par  sentence  et  par  arrêt;  les  sculpteurs 
iouiuaienl  des  m^mes  privilèges  que  les  maîtres  peintres,  et  de 
quatre  îurés  de  la  commnnauté,  deux  devaient  être  pris  entre 
lu  peintres  et  deux  entre  les  sculpteurs.  Cependant  il  s'intror 
dui^'t  des  abus;  c'est  pourquoi  en  161^  un  ajoula  trente-quatre 
Muveaiix  articles  aux  premiers  statuts,  qui  furent  confirmés 
pu  Ici  1res- pâte  ni  es  de  Louis  .\III  en  1633.  Le  grand  nombre 
dessialuts  n'obvia  point  encore  à  tous  les  iuconvéniens;  ce  qui 
engagea  les  plus  babiles  artistes,  qui  n'élaienl  point  de  leur 
corps,  A  ea  former  un,  qui  a  pris  le  nura  A'Açadémie  royal*  de 
Pcinlurt  tt  lU  Seulptaïc ,  académie  qui  fui  t'undée  en  i643.  A  l'ï- 
uitalioD  de  ceux-ci,  les  maîtres  peintres  obtinrent  aussi  pour 
leur  communauté  uuc  déclaration  du  rui,  en  date  du  17  no- 
,  qui  leur  pcrmil  de  tenir  une  école  publique  d* 


u 


i 


dessin  cl  d'y  entretenir  an  modèle.  On  distribuait  tous  les  ans, 
le  iuur  de  S.  Luc,  dcui  médaillos  d'argent  mix  deux  i^lèves  qui 
avaient  fait  le  plus  de  progrès.  Celte  commnnaiité  Était  com- 
posée de  peintres,  de  sculpteur*,  de  graveujrset  d'enlumiiicura; 
les  marbriers  éiaieul  du  même  corps. 

Louis  XV  établit  rAciDÉHiE  ne  cmBUtcrB,  foadto  eii  173 1  par 
les  soins  de  la  Peyronie,  et  qui  fut  confirmée  par  leltrea-patea* 
t«du8  juillet  1-48. 

AciDÉHiE  BOTiLB  DE  MiDiciHE.  Celle  académie  a  été  créée  par 
TiUG  ordonnance  dn  rot  du  30  décembre  1820.  Elle  est  instKùéc 
spécialement  pour  répondre  aux  demandes  du  gouvernement . 
sur  tout  CD  qui  intéresse  la  santé  publique ,  el  princi paiement 
sur  les  épidémies ,  les  épiaooties,  les  différena  cas  de  mé- 
decine légale,  la  propagnliou  de  la  vaccixie,  l'examen  des  re- 
mèdes nouveaux  et  des  remèdes  secrets,  les  eaux  minérales 
naturelles  ou  factices.  Elle  est  en  outre,  ehargée  de  continuer 
les  travaux  de  la  Société  royale  de  médecine  et  de  l'Académie 
royale  de  cbîrurgic.  L'académie  est  divbée  en  trois  sections, 
tiiie  de  médecine ,  une  de  chirurgie  et  une  de  pharmacie. 

AciiDÉHiB  noiÀLE  DE  Mir«iQi]3.  CuUc  académie  fut  établie 
en  iGGg.  Nous  en  sommes  redevables  à  l'abbé  Perriu  ■,  iatro- 
ductour  des  ambassadeurs  auprès  de  Gaston,  duc  d'Or^aos. 
Ce  fut  l'opéra  da  Venise  qui  lui  en  donna  l'idée.  Ce  théàlrc  fut, 
pendant  quelque  Icms,  nommé  théâtre  des  cu-lt. 

ACCEIVS.  Les  accens  ou  f.ipritt  des  Orées  ont  une  trés-an- 
cicnne  origine,  comme  le  démontre  Videlius  *;  on  les  fait  re- 
monter jusqu'à  la  i-'iS*  olympiade,  c'est-à-dire  environ  deux 
siècles  avant  Jésus-Christ;  Port-Royal  la  place  &  peu  près  à  l'épo- 
que de  Cîcéron  ;  c'est-à-dire  lorsque  les  Grecs  eurentbcsoîn  de 
signes  pour  faire  connaître  la  prononcînlîon  de  leur  langue  aux 
étrangers  qui  vcnaieni  l'étudier  ii  Athènes.  C'est  Aristophane 
dcRyzanceqni .  dit-on,  les  inventa.  Vinkclmann  nous  apprend 
qu'on  a  trouvé  dans  les  manuscrits  d'Herculunum,  sur  quelques 

■  l'cn-io  (Pierre]  n'était  DtprWeni  poHi'tti  tViin  Unifice;  H  ae  dl  np 
jiclci'  tttbi  piiur  a^xitcr  uu  iiire  A  aoa  noN). 
'  Jvura.  dn  Sav.  1  lo'j,  p.  »f5. 


ACCKKS.  W 

ktIfCB  ,  des  pointa  et  lits  lirgulen  que  Doua  nommoos  Mcen». 
U;  en  avail  auasî  &ur  uitvcrs  d'Ëtui|>iile  ,  écriUiirle  miirdVna 
maison ,  qui  faisait  le  coin  d'vuic  me  d'HercuUauœ.  S.  Augus- 
Im  ((^moigiie  nussi  qtic  dL-s  le  4'  siècle  ou  \uyait  de»  £»prUi  daaa 
ki  nuiiuscril»  grecs  de  l'aucien  testamviit.  Il  n'est  donc  pas 
permis  de  croire  que  l'usage  des  accetis  ne  se  soit  introduit 
qu'au  6*slc€ledanslesmaauacrilsgrccs.  Cependant  l'exîslencfl 
ou  l'absence  des  accens  ne  peut  rieu  décider  sur  l'antkjuil^  d'uu 
manuiKrit  grec,  aulériuur  au  7'  siècle.  I^  négligence  ou  l'cxac- 
lilnde  des  grammairiens  ou  des  copistes  sont  les  seules  causes 
ii  l'une  ou  de  l'aulre  :  mais  l'usage  des  accens  devint  si  géné- 
ral au  7*  ïiÈcle ,  qu'on  ue  peut  se  dûiK'ii^er  de  Gxer  au  moins 
ioe siècle  les  maouscrils  qui  eu  sont  di^pourvus. 

Le»  Grecf  s«  sciraient  de  ees  accens,  aon-soiilement  pour 
Rgler  la  voix  dans  la  prononciation ,  mais  encore  pour  fixer  le 
KM  da  plusieurs  mois. 

Los  soccDH  étaient  en  usage  dans  l't^riture  Latine  dès  le 
Itmt  d'Auguste  ,  et  dans  l'âge  d'or  de  la  Lalinité  :  quelques 
marbrea  et  les  plus  anciens  grammairiens  '  ,  en  sont  garans 
contre  Struvft  '.  Les  plus  habiles  antiquaires  distinguent  même 
les  accctis  gmxi  et  les  aigui  :  les  uns  servaient  à  discerner  loi 
fifllabe*  longues,  elles  autres  lessylInUce  brèves  dans  des  mots 
^aiiiti<pKs,ciommedans  matM,  arbre,  et ma/ia,  mécbanl.  Ces 
lieux  acceoi  Keniaient  encore  à  la  distinction  de  deux  cas  du 
mdoie  mol.  Ainsi  sur  moîà  nomïnalif  on  mellait  l'accent  aigu, 
e(  aion  «n  relevait  la  voix  ;  mais  sur  miua  à  l'ablatif  on  élcTait 
la  voix  et  on  la  baissait  ensuite  comme  s'il  y  avait  eu  miuàn.  Ces 
deux  acceos  réunis  ont  produit  dans  les  manuscrits  le  circon- 
:t  tel  qu'on  le  voit  Planche  T ,  au  mot  tKcnil.  Cet  accent  cir- 
^exe,  au-dessus  d'un  point  ou  sans  point,  est  mis  souvent  dans 
d  nombre  de  manuscrits  pourunemouunenretrancbéo. 
t  aigu  au  milieu  de  deux  points  est  un  signe  d'omission. 
:ent  aigu  icnanl  beaucoup  de  la  virgule  manuscrite  en  Ht 
it  la  fonction.  On  s'en  tiervaît  encore  ù  cet  usage  au  com-^ 
ment  du  i3*  siècle.  En  général,  lesLatins  firent  des  accens 

'  SoeU». ,  (b  i(iif»(r.  Grammnt.  e.  51 . 
■  Di  Criter.  rnatmcr.  p.  33. 


_        J 


40  ACCEM. 

le  même  aaagc  que  Ici*  Grecj,  c'est-à-dire  ijn'ils  s'en  scrvifeitl 
ponr  la  pronoiiciiilîOD,  la  cltsliiictlon  iIch  ceis,  les  abréviations, 
le  discernement  «les  mets  liés  en»inblr,  les  omissions,  la  sépa- 
ration des  phrases,  etc. 

Les  deux  a  étaient,  au  3'  siicle,  si  bien  distingués  des  lettres 
sujettes  à  se  confondre  avec  cui.  (jiie  l'arcenl  n'y  peut  avoir 
été  mis  pour  obvier  à  cet  înconvéïiiciil  Mais  an  moment  ait 
le  bas  gotliiquc  i>c  glissa  dans  nos  écritures,  deux  (ide  suîle  ne 
se  distinguèrent  plus  de  Vu  par  leur  propre  figure.  Pour  obvier 
h  cet  inconvénient,  tes  dîplAmcs  et  les  manuscrits  snriout  usè- 
rent d'occeus  sur  ces  îi,  d'abord  avec  plus  de  résen'e,  ensiute 
avec  moins  d'épargne,  à  mct^ire  que  le  mal  Augmentait. 

l'n  des  plus  anciens  exemples  d'accrns  sur  les  deux  û*  plu- 
sieurs Tois  répétés  se  tii-e  d'uu  dipMmed*0lhonIlI,det'an9r)O  '. 
mais  t'usags  n'en  était  pas  alors  fort  acrrédité;  il  s'affermit  par 
degrés  dans  le  1 1*  siècle .  vci-s  le  milieu  dnqnel  ïl  avait  déjà  fait 
bien  du  progrés  en  Allemagne.  I*s  accens  furent  nlors  leHc- 
menl  en  vogue  qu'on  les  plarasur  plusicursantres  lettres,  el 
même  sur  le.i  deux  ïambn§ies  de  Vit ,  ponr  le  distingitcr  de  \'n  ; 
ce  qui  rendait  intililes  les  acccn»  mis  sur  tes  dcus  ii  pour  les 
disiniguer  de  !"«  :  il  se  passa  quelque  lems  avan*  que  eel  abus 
ffll  supprimé.  Au  t3'  siècle  les  accens .  devemts  très-communs, 
n'afleetircnt  pas  seulement  les  deux  II,  mais  même  H  isolé  ; 
an  siècle  suivant .  presque  lous  les  i  sans  drsiinclion  en  furent 
marqués  ;  ïl  ne  ftit  pas  rare  cependant  de  voir  les  accens  tout- 
à-Tait  suprimés  :  eaftn  ,  imcnslblcmenl  raccourcis ,  ils  dégéné- 
rtreut  en  porn^- 

II  résulte  dont,  ^qu'on  Irouve  quelques  accens  sur  Tes  dcnx  S 
SH  lï  Ad  du  10'  siècle  '  ;  que  dans  fe  1 1<  ils  furent  un  peu  pln« 
fréqaens ,  snriout  sur  tes  deux  H  de  suite ,  pour  les  dislinguet 
de  Vu  *;  qu'an  la'  siècle  il*  faienl  plus  communs  •  ;  que  cetre 
pratique  fut  bien  établie  pour  les  maiiuscritt  dès  le  commcncc- 
inc:itdu  13';  que  les  accens  ne  cénli-icnl  enlïSrcment  la  placo 

■CLmnic.  God\*ic,  p.  810. 

■  Chion.  Gnltvir ,  pagt  3 1  "i 

'  Ihid.  page  âG3. 

*  Cukjr,  a  CatuL-g.  ••/ ihi  mahuui    pi/bf.  p,  Ro. 


K 


ACTE.  «I 

ti>ip-»nt>  qtio  dans  le  ■'>'  «tfccle,  quui[|iic  ceux  ci  aient  proba- 
blfnwtil  cuiuint^ncé  vers  la  fin  ilii  i^'. 

H  e»l  à  propm  J'ob^rvcr  en  gi'n^rul  (|iic  les  au!.'teiis  notaires 
ri  co|i3sles  ii('glig''reiil  beaucoup  lus  acccnx. 

ACCOLAUE.  I.'accolatic  ou  circaailnclïuu  c.*t  une  csptce  de 
crocbelou  demi-cercle,  <lai)j> lequel  les  ancien!*  lopisles  renfer- 
DiaienlIeïmoIsuudemi-inoHqu'ilspoitaicnf  aii-dessnsdelader- 
ni^nligne.  Pnnr  ne  point  portera  la  ligne  suivante  un  mot  qui 
cDDipl^lailleKns,  on  le  plaçait  sous  le  deruïifrrool  delà  ligne 
Mec  une  accolade,  pour  marquer  qu'il  appartenait  à  la  ligne 
luprrieurs  :  cet  usage  avait  lieu  même  du  tcms  d*Augusle  '. 

ACTE.  Lemolorlt,  dans  le  sens  diplomatique,  est  im  lerinegé- 
nériqiNiquisecourund  souvent  avec  i:cuxdef/iarlef,d'iiulrumtHf, 
dï  diftoaut  et  d'icriturts.  Ces  mois  ne  sont  cependant  pas  syno- 
ii^mn;  Ps  ont  chacun,  dans  l'idée  des  vraïediploniAli$les,une 
application  particulière.  Les  noms  de  charlu  et  de  diptomei  sont 
mcrvéa  pour  désigner  les  aueiens  litres;  celui  dWfct  pour  les 
nouttaoz  î  celui  dVa*i'(urM  pour  les  pièces  de  proct'dure;  celui 
liWriunrat  convient  i-galcment  aux  uns  cl  aux  autres. 

Tant  que  dura  l'empire  Romain ,  et  même  long-tctns  après 
M  drcadence,  ou  uVnlcndit  par  actes,  que  les  rrg'utrt» 
fnUia,  gâta  publica',  ou  tes  Journaux  des  Empereurs,  etc., 
mi'tnon  pas  une  plice  particulière  ;  car  le  mot  atU  ne  s'em- 
plofi  jamais  qu'au  pluriel ,  on  ne  s'en  servit  pas  dam  le  bas 
f\  moyen-âge.  En  turme  de  jurisprudence  moderne  .  au  con- 
traire ,  tout  est  devenu  acti.  Car  on  entend  par  ce  mol  toute 
ilrtlaratloD.  convention  ou  stipulation  faite  entre  deux  on 
plusieurs  parties.  C'est  ce  qui  fait  que  plus  les  litres  sont 
"Tcns,  plus  la  dénomination  d'acte  leur  convient  ;  au  lieu  que 
>'<U  ont  une  certaine  anliquilë. on  les  appelle r/iKif m ,  diplôme i . 
iutruitms.  Tout  conlral  passé  pardevant  notaire,  et  même 
ks  billets  sous  seing  privé  ,  portent  le  nom  tYorU  sans  contes- 
laiton  :  de  là  vient  (pie  les  espèces  d'actes  varient  a  l'infini  ; 
mais  le  titre  détermine  dans  i|uel  ordre  il  faut  les  placer. 


L 


SurtOD. ,  lif>.  n,  m  Octan..  n.  f,l . 
BltoM,  CbihuI.,  bHnc  11,  cul.  6G.i,  £06. 


i 


43  ADRESSE 

Av»dI  Françoi»  I",  les  acics  élaienl  rédigés  en  latîn  ;  c'es 
priucc,  qui>  voyant  que  l'usage  de  la  langue  laliuc  se  perd: 
el  que  le  françab  sVteodaît  et  se  pcrrcclioanaït ,  ordonua  i 
les  actes  fussent  n>dîgés  ea  français.  Un  ëvëquedcMclz,  oom 
Bertrand,  est  le  premier  qui  imagina  d'établir  daus  les  vî 
des  dt-pâts  où  les  actes  qui  constataient  les  propriétés  de^  f 
liculicrs  fusseut  conservés,  et  où  l'on  pAt  les  trouver  dans 
contestations  '. 

La  nomenclature  ou  les  dénominations  principales  des  dit 
actes  qui  appartiennent  à  la  Diplomatique  sont  :  leltret ,  ipft 
indicuttt,  rtserila,  eÂartu  ,  notices  publiijiti*  et  prhia  ,  pilct*  Ji 
,  Ugislalitu,  aeles  eonrinllonnelt  oa  contrais,  Uttmru 
brtfs  et  bnviU  ,  diplômes ,  ensdgaemms ,  ivideluts  ,  etc.  ;  eni 
registre»  ,  pouillèf  ,  papiers  terrien ,  tiivet ,  et  autres  mémoire 
pa[rfers  gard^  dans  les  archives.  On  trouTera  Ions  c««  mo 
leur  place  ;  voir  SotrscaimoK. 

ACTUAIRE.  Jflaarius.  Ce  terme,  que  Ton  rencontre  qi 
qiiefois  dans  les  monumciis  anciens ,  signifie  la  même  et 
que  Scribe  OU  Tachygraphe  ;  c'était  celui  qui  était  cliargé  e 
les  Ilomains  de  dresser  en  prt.'sence  du  magistrat  les  coot 
et  autres  actes,  d*où  il  empruntait  le  nom  à'Jctaaiiat  '. 

ADRESSE.  L'adresse  et  le  talut  sont  les  caractères  pn^ 
des  lettres  et  épîtrcs.  Les  Romains  les  joignaient  ensembJc  i 
la  formule  unique  :  il/.  Atlîco  Tallias  Cicero  iaialem.  L'ui 
l'autre  étaient  toujours  plact^  à  ta  tète  de  la  lettre ,  ou ,  con 
on  s'e:(prime  actuelletncnt,  en  ligne  séparte  du  corps  d 
lettre .  dans  le  goill  de  notre  Monûcur  épistolaire. 

Malgré  l'usaçe.  on  omit  quelquefois  l'un  ou  l'autre,  et  qi 
qucfuis  touE  les  deux  ensemble  >.  Les  bulles  curent  quelqut 
des  adresses  ,  à  en  juger  par  certaines  bulles  de  Crt-goire  ^ 
adressées  singulièrement  aux  Apôlrcs  Saiut  Pierre  et  Saint  P 

Les  chartes  prirent,  assez  souvent  dans  lesprcmiers  siècle 
forme  des  lettres ,  et  portèrent  en  conséquence  des  adresse: 
xiglc.  Au  8*  siècle ,  les  actes  par  lesqueb  on  donnait  des  b 

>  JmcJotee  gertnaniqnti,  p.  SSG. 

•  De  Re  Diptom.  p.  SO'J. 

>lUItue,  Capital.  I,  tome  fi, col.  ÏOJ,  £06,  <«S,  £09»  &00>. 


Lk 


s ,  tcor  étaient  ordiDaii-emcnt  adressés  :  Damino  $a~ 

r  BatUicte  D<rmîni   Benigni  Mitrlyria  eub  nppido  Divionii 

tttm,  etc.  C'est,  wton  PérarO ,  pugc  lo,  l'adresse  d'uno 

'   ebate  Ac  donalirm  Tailcà  l'égliM  de  Saiiil  Binigne  de  Dijon.  Le 

fia  BooicDt  cppendani  le  donalcnr  adresse  na  charte  à  l'alibi 

eliU  communauté,  ou  à  l'évËtjiie  et  au  clergé. 

IDIE&SE    DIfl    DIPLÔUEI    Ar    CBIHCELIEB. 

Lortqae  nos  rois  dcsqualorzitme  et  quinzième  siècles  don- 
niienl  dctdipli^mcs  un  peu  solcuneb,  c'était  toujours  quelqu'un 
daConseil  qni  en  était  Icpromoteur;  mais  rarement  le  Chance- 
lieri'j  trouvait  pour  les  sceller,  à  moins  que  ce  ne  fiii«ent  des 
aclestr6»-aolennels  :  encore  ,quoiqu'ilj  assistât,  il  était  passé  en 
SMgc  au  commencement  du  i4'  siècle,  de  lui  adresser  cxpressé- 
oeiit  le  diplAme,  pour  le  signer  et  le  sceller.  La  formule  de  cette 
adrçïte  est  singulière  ;  elle  est  placée  à  la  fm  du  diplôme  après 
te)  dates ,  et  conçue  en  ces  lertnes  :  Per  Regem,  ad  relationem 
CMtilii,  in  qv>  cratU  voi ,  et  le  nom  du  sccrilaire ,  ou ,  Ptr  Con- 
àlimn  l'n  quo  tratts  tôt.  Plusieurs  preuves  démontrent  que  ce  vos 
Hait  adressé  au  Chancelier.  Il  est  très  probable  que  ce  fut  celte 
«Ireue  qui  donna  lieu  à  lordounance  de  Charles  Vl,  n'étant 
encore  que  régent ,  par  laquelle  il  veut  que  toutes  leltres-p  a  ten- 
ta soient  scellées  du  grand.sceau,ctqu'cllcsjic  soient  scellées 
qu'après  avoir  été  examinées  ù  la  chancellerie. 

Le*  Allais  se  sont  servb  les  premiers  du  terme  d'urfcMM  pour 
signifier  im  compliment  de  félicitatioo  au  roi,  envoyé  par  quel- 
ijiics  corps ,  Tilles  ou  provinces.  L'usage  des  adresses  au  ruî  d  e 
Id  part  de»  villes  et  des  provinces  d'Angleterre,  s'introduisit 
lonquc  Louis  XIV  eut  déclaré  qu'il  reconnaissait  le  iils  du  roi 
Jacques  pour  prince  de  Galles.  Bouvard  est  l'auteur  de  cette 
inention  en  1689.  Depuis  lorstouslesétals  consliluliounelsso 
'onl  servis  du  mol  adresst,  pour  siguilier  les  répoMei  des  difTé- 
ifiiles  chambres  ou  assemblées  déhbérantcs,  aux  discours  de 
i.i  couronne,  ou  simplement  pour  signifier  les  demandes  ou  les 
Iilicilations  que  les  cbaimbrcs  font  de  leur  propre  mouvement. 

AFFRANCIIISSEUENT.  Les  monumeiis  anciens,!  prendn» 
surtout  au  4'  siècle  inclusivement,  oITrcul  trèx-souvent  des 
charte»  d'alTruncbissciucnt  uu  de  manumiaïiun,  iiitiliilccs,  pgur 


\ 


APfRAm.nlSSEMKNT. 

l'urjUiiairc,  Cliai-tn  iiificnuilalU.  Pour  avoir  une  itWc  jnftle  de  ot 
airranchisKcmcus  ,  il  l'avl  reuiniilcr  un  peu  plus  haut.  Chez  h 
lioniaias,  l'alTVanchisHemcnl  commenta  suualc  rùgne  de  Serv») 
TuIUus;  c*élait  la  récompense  que  les  maîtres  accordaient  | 
ceux  lie  leurs  esclaves  dont  ils  étaienl  le  plus  coiitcns  :  la  libeil 
et  l'iiidépcudancc.  i 

■  Celte  indt^pcndnncc  s'occordail  de  Irois  manières  :  ou  bie 

■  le  matire  pn^sentait  son  esclave  au  magisiral;   ou  bien  i 

>  maître  l'alTranchisFiait  dans  un  repas  qu'il  donnait  k  fts  amii 

>  ou  bien   il  raflVanchîssaît  par  son  testament.  La  prcmîèl 

■  manière  était  appck'e  manamissio  par  vindlctam ,  parce  que) 

*  migislrat  ayant  frappé  d'une  baguette  appcltéc  vindicta  ,  l'ei 
»  clave  que  son  maître  tenait  par  la  main,  celui-ci  le  Idclitl 

■  nussilôt  (d'où  est  venu  le  mol  lai  in  manumifsio),  et  iui  donna 

>  un  petit  soufTTel  sur  la  joue  eu  signe  de  liberté.  Etto  fut  intri 

*  duite  par  Valérius  Publicoln ,  un  an  après  l'expulsion  des  toi 
t  La  .«econde  mauière  était  nommée  manumîiiio  per  epislolam  j 

>  inleramicos  ,  parce  qu'au  milieu  du  Testîn  le  maître  donnait, 

*  son  esclave  son  acie  de  liberté.  La  troisième  était  appelf 
i>  maimmimiû  pir  iestamirnlunt  '. 

Il  y  avait  encore  une  quatrième  manière  qui  avait  lieu ,  Ion 
qu'un  esclave,  de  concert  avec  son  mailre,  faisait  inscrire  aii 
nom  sur  les  registres  publics  avec  ta  déclaration  des  biens  qui 
puasédait.  C'était  ra(rranchi3.semcnl  du  cai),  censùi. 

Le»  choses  durèrent  eu  cet  élat  jusqu'à  Constantin-Ie-Grand 
Ce  premier  empereur  chrétien,  pour  donner  à  t'EglÎ!^  u' 
l('uioig;nage  de  son  attachement,  permit  par  une  loi  du  8  jut 
3i6,  à  tout  particulier,  d'affranchir  ses  cs(;Iavcs  en  présence  <ï 
peuple  et  des  évéqucs  ou  prêtres,  au  lieu  de  les  présenter  aii 
magistrats  séculiers.  Une  aulrc  loi  coiiUrmativc  fut  portée  pi 
le  mi!me  prïncc  en  3ai.  Depuis  ce  tems.'Ics  manumîsslous  t 
firent  à  l'église  par  actes  signés  dt;s  ccck'sîasliqucs;  le  pré 
mier  des  diacreis  présidait  à  la  cérémonie  '.  A  cela  près  les  chr4 
tiens  suivirent  assez  les  formes  de  la  jurisprudence  romaine 
excepté  que  la  seconde  manière,  celle  d'affranchir  dans  un  fet 
lin,  n'eut  pas  lieu  parmi  eux. 

•  TnrasMin ,  «■.(.  lU  l.<  Jarispyadsncc  lUmaint,  p.  135.  ■ 

•Marculf./ûrni.  56. 


AICLE.  n> 

Efl  France  les  »erfs  qui,  dans  la  bas»  tuttnilë  et  dans  le  «tyle 
dn  chartes,  sont  souvent  appelles  hommes  dt  torpare ,  éXnwni 
affrancbts ,  aa  en  présentant  un  denier  devant  le  roi,  cl  atora 
ie prince  Trappail  sur  la  main  de  l'esclave,  faisait  lomber  le 
denier,  et  lui  donnait  l'acte  de  liberté,  ehartam  ingtnuilali»;  on 
appelai!  ce»  sortes  de  serfs  Denarîaiet  :  on  en  présentant  une 
charte  ou  un  écrit  à  l'église,  cl  on  nommait  ceux-ci  Chartalarii. 

Comme  les  serfs  ne  pouvaient  entrer  dans  le  clergé  sans  le 
comentemenl  du  roi,  l'alTrancbissement  était  une  condition 
DcccMaire  avant  l'ordinalion  ',  et  alors  l'éréque  le  déclarait 
dlo^n  Romain  devant  l'autel,  en  présence  des  préIres,  de» 
clercs  et  de  tout  te  peuple  '. 

Li  13*  épttre  du  cintjniènie  livre  du  recueil  des  Utlre»  dt  saint 
T^goirt ,  fail  voir  de  quelle  manière  les  airrancliissctuens  se 
lient  dans  l'Eglise  rumaînc. 

le  pnmier  édil  dunné  en  France  pour  l'alTranchisscmenl 
ç^néraj  des  serb  fut  porté  par  Louis-le-Gros  vers  ii3o.  It  est 
molîv^  sur  ce  que  la  nation  des  Francs  doit  élre  franche  d'escla- 
t^e.  Ce^ndanl  on  y  aperçoit  que  la  politique  y  a  beaucoup 
ilcpart  et  que  ce  fui  un  des  principaux  moyens  dont  le  roi  se 
ftnit  («ur  recouvrer  ranl-irilé  royale,  éclipsée  en  quelque  façon 
pli  CL-lk  des  seigneuts ,  qui  'dominait  trop,  et  qui  fut  alTaiblie 
parce  mtaM  coup.  Cet  cdit  fut  confirmé  par  Louis  VIII,  en 
isifi;  enfin  ratifié  pour  louiours  par  un  édil  solennel  de  LouiS' 
te-Aulin.  de  l'dn  i3i4  '■  Maigre  cela  l<!s  lettres  ou  chartes  de 
manonthekin  ont  eu  cours  jusqu'au  iG*  ïiécle  inclusivenienl. 

AIGLE.  L'aigle  dans  la  diplomatique,  a  rapport  aux  mêdailitt 
on  toi  trtttitx.  Elle  élail  le  symbole  des  Romains  du  tem»  de 
la  (ti-publique ,  et  ou  la  trouve  éployée  volant  vers  lecict  sur  les 
miiluinea  de»  empereurs,  pour  marquer  leur  conséeralion.  Elle 
•  Kni  tTenseîgne  dans  les  légions  romaines  depuis  le  3' con- 
■nlal  de  Harius,  8a  ans  avant  J  -C,  jusqu'à  (Constantin,  qui  y 
«idMtilaa  le  Labanun.  F.lle  fut  renouvelée  pour  le  même  objet 
par  Fridérîc  I ,  empereur  d'Occident;  au  moins  s'en  servait-il 


>Kd.L  t.fcrn.  19. 

•Bilax.  Cdpdnf-.l.  ir,  col.  UO. 

•Ilaiaaalt,  Abrégé  Chronot.ttt  Cllistoirt  dr  Fra 


.1  ■ 


à 


t6  AUNËA. 

dans  sca  arméex.  Napolton  réiablit  les  aigles  dans  les  armé* 
françaisca;  mais  elles  eu  furent  bannies  de  nouveau  eu  1814 
L'aigle  se  Irnuvo  aussi  sur  les  mminaieB  des  empereurs  Henri  Yj 
et  Frédéric  II. 

Dès  l'an  1107.  l'aigic  t'ployéc  »e  voit  sur  le  sceau  de  Malhiei 
de  Lorraine,  depuis  évO<(uc  de  Toul.  C'est  peut-être  la  premier) 
fois  qu'elle  fut  employée  dans  les  sceaux.  ^ 

Graad  nombre  de  savans  ont  prétendu  que  Sîgismond ,  filt 
de  Charles  IV,  était  le  premier  empereur  qui  eût  iutroduîl  Taigl^ 
àdcuxiétes  sur  les  sceaux  de  l'empire,  vers  1410  :  cepeuda^ 
Ludeweig,  conseiller  du  roi  de  Prusse  a  donné  la  descriptioa 
du  conire-scel  d'une  cliarle  de  Vinceslas,  datée  do  lôgy,  o^ 
i'oD  voit  l'aigle  éployée  à  deux  létes  ■-  L'on  a  aussi  attribuai  î 
Charlemagne  l'aigle  à  dons  télés,  mais  clic  iJalc  de  plus  haut, 
puisque  Ton  en  voit  une  sur  la  colonne  Antonine.  j 

ALINÉA.  Les  anciens  ont  mi.s  en  usage  plusioura  manières 
de  distinguer  les  alinra.  D'abord  en  ne  les  M'pnra  lea  Uns  dei 
aulres  que  par  un  espace  en  blanc  d'un  pnuce  à-pen-prés.  Ci 
vide  dans  4e  corps  d'un  texte,  surtout  lorsque  la  lettre  qni 
commence  Valinéa  n'est  pas  plus  grande  qne  les  autres  lettre») 
annonce  une  antiquité  supérieure  au  8*  siècle.  Ctis  vides  fureol 
la  phts  ancienne  manière  de  ponctuer  lei  actes  publics.  Ceug 
<ies  a/indaétaient  plus  étendus  que  ceux  des  simples  points,  oewtT 
«i  plus  qne  ceuKdcs  deux  points;  et  ainsi  en  proportioD.  Au  gi* 
siècle  on  s'accoutuma  par  degrés  à  mettre  des  points  ji  la  t^ 
de  c«s  intervalles ,  sanii  diminuer  leur  étendue  proportioanelle. 

On  se  servit  ensuite  d'une  lettre  iniiiale  majuscule  pour  dé- 
signer le  commencement  d'un  alinéa.  D'autres  le  portèrent  à  la 
ligne  sans  achever  la  précédente. 

Ce  dernier  usage  donna  lieu  à  Iruis  diffère n s  usages,  dont 
les  alinéa,  portèrent  le  nom  ;  en  sorte  qu'entre  les  a ^nda portés 
Âla  ligue,  un  distingue  les  aliguii,  Icssaillans,  et  les  rcniraitn. 

Les  alinéa  alignei  sont  ceux  qui  sont  de  uiveau  avec  les  autres 
lignes,  c'est-à-dire  qui  s'approchent  également  de  la  perpendi- 
culaire qui  dirige  le  commencement  des  lignes. 

Les  alitUm  faillam  sont  ceux  qui  oulrepaesent  cette  pemen- 

■i*rtf/'.iiilr*ItfMMMMaKr,,l.  *iy.  lit. 


\ 


CcolaïK  de  qnetqnn  lellres,  oii  de  l'iniible  majuscule  seule- 
■cnl- 

Les  oJittM  rtntrans  sont  ceux  qui  laissent  vide  an  espace  du 
MBneiioeinent  de  la  ligne,  comme  on  le  lait  aclueUemenl 
liins  rimpriraerie. 

Lonqae  les  lettres  des  alinia  et  des  titres  ne  soûl  pas  plus 
gmdea  tjae  celles  An  corps  du  texte ,  ou  lorsque  ces  lettres 
ml  Mlles  onciaks  ,  c'est  la  martiue  d'une  grande  antiquité. 

IlKBSfln  manuscrit  en  minuscules,  des  iuiiiales  d'a/iit^  en 
npibles  dnïgneut  au  plus  te  8'  siècle  :  ces  mêmes  capitales 
initiales  des  elittra  dans  on  manuseril  en  ouciales  marcpicut 
■KliMHtidre  antiquité  que  si  elles  étaient  onciales. 

IcBtaîlUlcsd'a/fiiràeucureives  excédent  toujours  en  hastenr 
bcocps  de  la  lî^e.  Les  capitales  pour  les  alinéa  sont  lanlM  or- 
dbHreset  tanlAt  aiguës  ou  rustiques;  l'uniformité  caracUvise 
kiplos  ■Dctens  manuscrits. 

Outre  ces  tnarques  distinclives  desc/iWa,  on  emplojgi  encore 
d^nlrafigvres,  selon  le  caprice  des  écrivains,  comme  ilc*  ei- 
pJMs  de  a  ,  de  5 ,  de  points  interrugans  couchés ,  etc. 

Le  texte  des  diplômes  e^t  «^crrl  tout  de  suite  sans  aliiti».  Si  l'on 
iracontre  quelquefob  des  espaces  en  blatK ,  ils  ont  été  iainës 
pMirterire  des  noms  prières.  On  ne  reprend  jamais  à  ta  ligne, 
^'«uc  signatures  et  aux  dates. 

Dstts  Bo  acte  de  l'an  1 58o ,  on  remarque  que  tous  les  repos 
te  dames  ou  de  phrases  disparates  sont  exactement  observés 
par  des  aUiua.  Jusqu'alors  on  avait  écrit  les  pins  longues  pièces 
uiktanenae  interruption  ■. 

ALMANACIl.  Nos  ancêtres  traçaient  le  cours  des  lunes  pour 
loole  Tannée  sur  un  morceau  de  bois  carré  qu'on  appelait  al 
mot^kt.  Cn  mots  signifiaient,  contenant  toutes  Ut  lunes.  Telle 
Cil.  sdon  quelques  auteurs,  ronginc  et  l'élymolngie  des  aima- 
mcbs.  Olaûs'Wormius,  dans  ses  Forlff  (^onoij,  parle  d'uu  bdtun 
pMeB ,  long ,  hexagone  ,  divisé  en  deux  parties  parallèles,  dont 
le  premier  cAlé  représentait  le  cours  de  l'année  .  depuis  la  cir- 
Cbucûsdh  insqu'an  3o  juin,  l'autre  depuis  le  i"  juillet  jnsqu'i 
b  wnl  S^vestre.  .^hmmar/i ,  snivanINicol,  parait  ftrc  un mïM 

Dipl.  pral.  p.  68.  ji.    h  j     .    .:  n  i-       ii-.j 


i 


M  ALVANACH. 

anbe  ou  rli.tlilécii  ;  al  est  l'article  I',  et  manacli  en  )ii^I>rc<)  oa 
enchald^eii  sigiiilîu  nombre,  eompU  ;  dans  le  calenilritr  an  comple 
les  joun  et  le^  mnis.  On  [Iréleiid  qne  c'est  chez  les  Egyptiens 
qu'il  faut  clicrclier  l'origiue  des  aJmanacli^-  fit  peuple  engagé 
par  la  beauti^  <.'t  la  pureté  du  ciel  à  obsei-ver  le  cours  des  astres, 
et  forcé,  par  le  débordement  annuel  du  Nil,  de  mesurer  tous  les 
ans  ses  terres,  a  di)  un  des  premiers  réduire  en  pratique  les  con- 
naissances aMronouiiques,  pour  apprendre  aux  habilsns  des 
campagnes  IVpoquc  de  la  crue  des  eaux ,  la  durée  du  déb'irde- 
meut,  la  saisoii  des  semailles,  des  moissons,  etc.  On  est  porté 
à  penser,  d'après  un  passage  de  Pline .  qu'Hipptirque  fai.^ait  des 
éphémériJcs  où  étaient  aonoa<;ées  chaque  [our  les  positions  du 
soleil,  des  planèlcs  et  de  la  luuo,  les  phases,  les  éclipses,  les 
aspects,  les  conlîgura lions,  etc.;  mais  rien  n'indique  que  ce 
grand  astronome  ait  cru  aux  rêveries  astrologiques  des  Chal- 
déens  ou  des  Egyptiens.  En  Europe,  le  premier  qui ,  dans  le  i5* 
siècle ,  ajoala  le  cours  du  soleil ,  de  la  lune  et  des  planètes  à 
ralmanach,quî  ne  contenait  auparavant  quêtes  Têtes  ecclésias- 
tiques et  le»  noms  des  saints,  Ttit  BegioraontanuB.  Foy.  Calbr- 
piiiB.  Dans  le  i^*  lièclc,  quelques  astrologues  reitdirent  par 
leurs  prophéties  leurs  alraanacbs  populaires,  tels  sont  Hoore 
en  Angleterre  et  Uathieu  Laensberg  à  Uége,  et  de  nos  jours  en- 
core ils  trouvent  des  imitaleurs  qui  abusent  de  la  crédulité  de 
la  classe  ignorante.  Les  anciens  almanaclis  français  acquirent 
aussi  des  noms  populaires  ;  de  ce  nombre  ctaieut  le  Boa  Métuii- 
ger,  le  Compoft  lUs  Btrgert,  etc. 

ALHANicn  *oTÀ  L.  Sa  publication  remonte  à  l'année  167g-  Les 
premières  lettres  de  privilège  sont  datées  du  iG  mars  de  la 
même  année.  Il  a  subsisté  à  peu  près  dans  la  même  forme  jus- 
qu'en 169,-.  Louis  XIV  ayant  eu  la  curiosité  de  le  voir  celte 
année-lâ ,  Laurcut  d'Houry  eut  rfaonncur  de  le  lui  présenter,  et 
peu  de  lems  après  il  obtint  des  lettres  de  reDouvcItemenl  de 
privilège,  sous  le  litre  d'jilmanach  royal,  le  ag  janvier  1C99. 
Depuis  ce  lems,  cet  ouvrage  a  été  continué  tant  par  lui,  luori 
en  i;35,  que  par  sa  veuve  et  ses  ayant  cause.  Le  Bretou,  son 
pelit-lils,  eu  ubliut  le  privîl^e  aux  charges,  clauses  et  coudi- 
lions  portées  par  l'arrêt  du  conseil  du  i5  décembre  1743.  Les 
pays  élraugeis  Mit  au&sî  leur  ulmaaacli  royal  ;  celui  de  Prnsse 


.I:ire  de  1700,  celui  de  Saxe  de  173S,  elle  Royal  Calanderd'Aa- 
îlrlerrede  1730. 

11  parut  en  1757,  sous  le  nom  d'Europe  eeclfsiailique ,  an  bon 
almanach  du  clergé  de  toute  l'furope.  II  en  existe  maintenant 
un  fort  complet ,  sons  le  titre  d'Jlmanofk  da  citrgé  de  Franc* , 
luit  le  privilège  a  été  accordé  en  18a  1  au  sieur  ChatiUou. 

ALPHABET.  Dans  notre  article  sur  l'A.  nous  avons  déjà  Tait 
«Mnaltrecommentnouadevionareproduire  successivement tou- 
letk»  lettres dcl'alphabet,  en  expliquer  l'origine ,  la  fdiatioD  et 
In  transformations  diverses.  Nous  nous  bornerons  donc  ici  à 
pnler  de  l'origine  de  l'Alphabet  même,  du  nombre  de  lettres  qui 
l'ont  composé,  et  de  l'accroissement  qu'il  a  subi  successivement. 
Nm  remarques  porleront  surtout  sur  les  alphabets  Grecs  et 
lonuiDS.  parce  que  nous  avons  déjà  donné  l'âge  des  diffé- 
mu  al[Aabels  Sémiliques  lorsqu'il  a  été  un  peu  cerlain.  Alais 
liajlsnt  de  l'origine  de  l'alphabet  grec,  nous  allons  complè- 
■nnent  oous  séparer  de  Dom  de  Vaines.  Ce  savant  soutient 
ipe  Cadmus  est  le  premier  qui  enseigna  aux  Grecs  l'usage 
d»  lettres,  et  s'attache  à  réfuter  le  sentimeni  du  pré^tident 
Boubier  ' ,  qui  pensait  que  l'alphabet  élail  connu  plus  ancien- 
Dïmcnt  des  Grecs.  Depuis  cetle  époque  la  science  philologique 
»  fait  bien  des  progrès ,  et  est  venue  confirmer  les  raisons  qui 
prouvent  que  Cadmus  n'a  pas,  comme  le  disait  Lucain,  fait 
connaître  le  premier  l'alphabet  aux  Grecs.  Nous  allons  donc 
tncer  rbùloire  de  cet  alphabet  d'après  l'excellent  travail  de 
H.  Scbtcl  '. 

Selon  l'opinion  commune,  c'est  te  Phénicien  Cidmus  au- 
quel les  Grecs  durent  la  connaissance  dcVari d'écrire ,  i55oaDS 
mnl  notre  ère.  Cette  opinion  se  fonde  .sur  une  asserlion  d'Hé- 
•xidole  qui  l'esprime  cependant  de  l'air  du  doule,  en  y  ajoutant 
"  correctif  ;  à  ce  qu'il  me  parait  ',  Elle  est  conircdite  par  Dio- 
luie  de  Sicile,  qui  rapporte  que  plusieurs  gé  néralious  avant  Cad- 


*  Dt priti*  Gratoram  et  Latin,  lilliri 

•  HiMoira  d«   U   Utltraturt  greeqnt 


»li»«V,  ».  58. 
Tm»i. 


1  profane;   9'  édition, 


SO  VLPIUEIIIT. 

mus,  Ici  Grces  avaient  des  caractères  cl  «'i;ii  scrvaieitl  pour  dea 
moDumciis  publics;  mais  qu'un  délu^  détruisit  ces  premier» 
Élémens  d'iiuc  civilisatloa  indigène  '.  Il  s'était  conservé  en 
Grèce  une  tradition  sur  le  bonheur  qu'avaient  eu  les  Pélas^ 
de  sauver  cet  alphabet  au  lems  du  déluge  de  Deucalîou  *,  el 
c'est  Traisemblablenient  cette  IradiliuD  qui  a  engagé  Eschyle  k 
faire  dire  h  Prométliée  :  '  J'ai  formé  l'assemblage  des  lettre* 
■  et  fixé  la  mémoirCf  mère  delà  science  et  âme  delà  vie'.  • 

Pausanias  parle  '  d'une  inscription  qu'il  dit  avoir  lue  à  Mé> 
gare  sur  le  mouumont  le  plus  ancien  delà  Crècc.  Kn  efTet,  ce 
tnonumentremontailà  l'année  iG^Hovant  J.'C.  '.  L'inscription 
était  donc  antérieure  k  Cadnaus ,  et  par  conséquent  pélae^iqucb 
11  est  évident  loulcfois  qu'au  moins  l'alphabet  dont  les  Grecsu 
servaient  dans  les  siècles  suivans,  s'accorde  dans  les  noms, 
la  suite,  el  même  la  forme  des  lettres,  avec  les  alphabets  des 
peuples  de  race  sémitique,  c'est-à-dire  des  l'héoicieus,  det 
Samaritains  et  des  Juifs,  ou  plutdl,  pour  parler  plus  correc- 
tement, avec  celui  des  Phéniciens;  car  ceux-ci  et  les  Juifs  s« 
■ervaient,  jusqu'au  tcms  de  Cyrus,  des  mêmes  caraclèresS 
Cette  analogie  est  si  grande  que  nous  sommes  obligés  de  tA 

'V.  57ei7i.  '"^^ 

'  Voj-  EusTATU,  iK  Oifyit. ,  lib.  U,  p.  35S, 
'  Pigmekh.  v.  155. 
U.  £3. 

*  D'apivs  k  calcul  de  (.Archer. 

*  Voyez  J.  L.  Hug,  Ertindung  der  [iuchsiabcnscfarift ,  Ulm,  ISDl) 
ili-£°.  Cet  écrivain  moutre  que  les  lettre»  phtiniciennce  ne  sont  que  i 
bieruglyphes ,  et  laiiat  des  hierogtypLes  tigypiiens.  Cette  vérité  ■  Al 
mise  dans  tout  son  jour  par  M.  Champolliua ,  dans  sa  Granunaire  igyp 
li(iin>,et  par  M.  Salvolini  ,dans  œa  Anlayie  gramm .  dtiTRiietégypiiém 
de  l'iescription  àt  Bi>Mlte,  (.  i ,  i<lanil,et.  \a\r  la  partie  inliluléa  :  TabltA 
romparalifJtt  prineipuux  lisnts  aîphabili^att  létnitijHti,  cmprunUt  i  l'aé 
mm  aipfiabti  égyptien.  —  Voir  auui  nos  plaacheB  du  B  el  de»  lellres  atij< 
vantes ,  où  nous  avons  donné  les  lettres  t'gypiienaes ,  qui  ont  srr 
modèles  aai  lettres  sémitkc[uca.  —  Voir  encore  sur  cette  queatioa  le  trM 
caiieui  ouvrage  de  M.  le  chevalier  de  Parât  ey,  intitule  :  Eitmi  uur  t'a 
gmc  dHiquoI  hiéro^lyphiqut  liiK^iffrct  tl  titu  tiIlTn ,  elr.  Paris,  cl 
Tr«iitld«  V\'iirt«. 


JtLPHABF-T.  M 

c  la  tnain  àet  t*Mnicien«  dans  l'alphabet  grec ,  el  de 
que  ,  *i  1m  Pélasgea  avaient .  tomme  il  parait  eu  eSÎBt, 
itnl  l'arrivée  de  C&dmus.  un  aJpbabcl  difl'éreal  de  celui  dei 
rkhitcicaf,  les  peuples  delà  Crècoy  rcnonci'reiit  pour  adopter 
tfini  qiR:  cet  étranger  leur  apporta. 

H.SchoBl  croit  ponvoh- concilier  les  deux  opinions  de  Diodore 
rld'IlrTtidote,  en  insinuant,  ci;  qui  nous  parait  peu  probable, 
(^  Cadmos  nVlaît  qu'un  être  mylliolofiiquc ,  auquel  on  n'a 
ttlnboé  l'ÎBvcation  des  lettres,  que  parce  qu'il  apporta  aux 
ùnct  les  mafta»  de  s'en  servir  plus  commodément ,  eu  leur 
faaanleoDmalIre  la  manière  de  prépai-cr  les  peaux  pour  l'usage 
iirteJltire  ;  mais  tout  cela  nous  paraît  dénué  de  preuves,  et 
BèBe  pan  probable. 

L'aipbabH  pbénioien  n'avait  pas  de  voyelles  :  il  se  compo- 
nit  primilirement  de  onze  consonnes  et  de  quatre  aspiration». 
Lm  Grecs  figurèrent  ces  quinze  lettres  de  la  mauière  suivante  : 
A.  B-  r.  a.  E.  I.  K.  A.  M.  y.  o.  n.  r.  s.  t. 

>'avaDl  pas  dans  leur  langue  les  aspirations  marquées  par  les 
fmlre  lettres  suivantes  :  A.E.  1.0. ,  Us  les  employèrent  pour 
aprinter  des  toyelles,  et  c'est  ainsi  que  dès  l'origine  l'alphabet 
aricBlal,  en  passant  aux  peuples  occidentaux,  subit  une  mo- 
dificatkoD  qui  fui  un  perfectionnement  notable.  Il  avait  cepen- 
«bnl  un  grand  défaut  pour  les  Grecs;  c'est  qu'il  ne  fournissait 
pas  de  mojen  pour  distinguer  l'c  et  Vo  brefs,  des  mêmes  voyelles 
lonqu'elks  étaient  longues.  Cet  alphabet  ne  leur  offrait  pas  non 
pli»  de  caractère  particulier  pour  exprimer  les  sons  d'it  et  d'au, 
H  ùa  riaient  obligés  d'employer  pour  cela  la  lettre  O,  ainsi 
qu'un  le  voit  dans  les  plus  anciennes  iRScripIious, 

le»  Orientaux  augmentèrent  successivement  le  nombre  de 
kvn  caractères,  dont  Qs  imaginèrent  sept  naiirtaux.  Les  Grecs 
t'en  adoplèrtint  d'abord  qu'un  seul .  l' r,  qui  obtint  la  scizlËme 
pbcedc  leur  alphabet.  Ils  l'employèrent  pour  exprimer  une 
Krtaïae  aspiration  qui  ressemblait  au  son  dur  français,  de 
«t(itèr«  cependant  qu'elle  s'approchait  de  celui  de  Vu.  C'est  de 
cMIe  époque  que  parlent  Pline  cl  Tatile.  lorsqu'ils  disent  que 
Cadmiis  fit  coonaltre aux  Grecs  .wVf  lettres  '.  Le seiùëne carac 

■  Pi™.,  aut.  iVflf..  VU,  SO;  Tacit.,  -J-n.,  XI,  (i.  "",!^rt,  ,„ï^ 


il 


r 


53  ALI'HAHF.T. 

1ère  s'est  aoniervé  eu  latin  pour  l'usage  auquel  les  Greci  l'n 
vaîeni  d'abord  destiné  ;  il  a'est  maintenu  aussi  dans  le  nom  d 
la  ville  li'Elia  ou  P'elia,  colonie  ionienne  de  la  Lucanie,  qui 
tes  médailles ,  est  écrit  ile  la  manière  suivante  :  TEAH.  Sue 
cessîvemenl  )a  prononciation  de  cette  lettre  s'adoucit  au  poio 
que,  d'une  aspiration,  elle  devint  une  simple  voyelle,  expri 
mant  le  son  de  l'a  français. 

Plus  tard  ,  lea  Grecs  s'approprièrent  encore  trois  d'entre  la 
nouvelles  lettres  des  peuples  orientaux .  et  leur  assi^èrent  II 
même  place  qu'elles  occupent  dans  l'alphabet  de  eeux-ci;  ci 
>ODt:  2,  R  et  8.  La  destination  de  l'H  ne  fut  pas,  comme  pu 
la  suite,  d'exprimer  soit  Y»  ,  soit  l'i  longs  '  ;  placé  à  la  lëte  dd 
mots,  l'h  indique  une  forte  aspiration,  pareille  à  celle  de  IM 
allemand  :  c'est  ainsi  qu'on  le  trouve  dans  l'inscription  de 
Sigée  où  l'on  Ut  :  ÏIEPMOKPATO. 

Par  la  suite,  les  Grecs  inventèrent  le  't' et  les,  qui,  comm« 
les  derniers  venus,  prirent  rang  après  l'v.  Une  tradition  fabu- 
leuse attribue  ce  perfectionnement,  ou  même  l'iuventiou  des 
seize  premières  lettres ,  à  Pilihèdb,  un  des  acteurs  delà  guerre 
de  Troie  :  un  fragment  d'Euripide ,  conservé  par  Stol>ée ,  faH 
bonncur  à  Palamède  de  l'invention  des  voyelles  :  cela  veut  dire 
sans  doute  que  ce  fut  ce  chef  qui  eut  l'idée  d'employer  Ie> 
quatre  signes  d'aspiration  de  l'alphabet  phénicien  pour  expri- 
mer des  voyelles.  Sous  ce  rapport  on  pouvait  dire  qu'il  avait 
inventé  l'alphabet  grec,  car  celui  des  Phéniciens  qui  n'expri- 
mait que  des  consonnes,  était  très-incommode  pour  des  Grecs, 
ou  même  inutile  sans  ce  perfectionnement.  D'après  une  autre 
tradition  ,  Aristote  dit  que  ce  fut  Epichaive  qui  imagina  le  t  et 
leX. 

L'alpbahct  grec  ne  fut  porté  au  complet  que  vers  l'époque 
des  guerres  de  Perse,  par  Sinohide  Js  Ccoi.  Il  y  ajouta  trois 
lettres  ,  savoir  :  Z ,  V  et  Q  ;  et  comme  l'aspiration  avec  laquelle 
oertains  mots  se  prononçaient  s'était  successivement  adoucie, 
au  point  qu'il  paraissait  inutile  d'avoir  un  caractère  particu- 

'  Nous  uous  eiprimon*  ainsi  pour  ne  pas  préjuger  la  question  litigicuM 
entre   les  Grecs  modemei  «1  l'^cote  A'Uraimi  sur  1«  pronoaciatioa  de 


(3 

r  pour  l'indiquer,  Siiuonide  donuck  à  lH  la  ligaiOcation 
d'une  voyelle  longue ,  qu'elle  a  conservée.   Ainsi  fut  porté  à 

il  le  nombre  des  signes  destinés  à  exprimer  les  voyelle»  de 
b langue  grecque. 

L'alphabet  de  Simonhle,  composé  de  vtngt-qualre  carac- 
■ïrts,  fut  adopté  par  les  Ioniens,  et  probablement  les  Samiens 
cadonnirent  l'exemple.  CiLtisTRAiB  de  Samos  porta  cet  alpha- 
bet à  Athènes;  mai»  ce  ne  fut  que  vers  la  fin  de  la  guerre  du 
Pélt^mnoèse,  sous  l'erchonte  Euclide  ',  qu'il  fut  employé  dans 
let  inscriptions  publiques.  Cet  alphabet  complet  est  nommé 
huai  ^péfipmza,  Ultra  ioniennes,  pour  le  distinguer  de  l'alpha- 
bet cadmeïen  dont ,  suivant  Hérodote ,  les  Ioniens  changèrent 
quelques  traits,  probablement  en  les  arrondissant;  il  est  appelé: 
AIflubrt  poilériear  d  Eaelidt ,  ^  pitr'  EOxJtiSnv  •yjfa^y.aTnm  '  en  oppo- 
tilion  à  ValpAaiitl  atti^uc,  àrTixÈ  j'pa^/iaTa,  dénomination  par 
laquelle  on  désignait  celui  de  vingt  et  une  lettres  *. 

A  câté  de  cet  alphabet ,  les  Eoliens  conservèrent  un  caraclëre 
particulier,  le  digamma,  F,  dont  tous  les  Grecs  se  servaient 
penl-jtre  originairement.  Cette  lettre  exprîmail  un  son  moyen 
tnireceuxde  l'/'et  du  tt  français,  qui  était  propre  à  leur  dia- 
lecte. C'est  ainsi  qu'au  lieu  d'AlQN,  Us  écrivaient  AiFqn,  d'od 
rient  le  latin  mum  ;  de  môme  OFIC  pour  OIC,  la  racine  à'ovii  *■. 


■  01.  XaV,  f.-i03  uu  av.  J.  C. 

■  PtoT.  il  Aritl. 

'  la  lettres  T,  0,  0  et  H  sont  dccrtie)  dans  deai  fragmens  de  C.tujàS 
•CfEvMPiDaqu'ATiieNÉEDoasa  conservés.  Voy.  Deipn.,  X,  80. 

'  Lïdigamma  est  nomm^  pélms'l'"  p^r  le  docteur  Marth.  l'auteur  du 
ffjf»  Pélaigîea,  pirce  que,  dans  son  aystèrac,  les  Pêlasges  ven»*  d'Asie 
Mapporté  celle  lettre  avec  leur  alphabet.  Quelques  auleura  italiens  l'oal 
mmatUtruMjmt;  feu  Heyne  l'appelle  simplemeDl  le  diganima  Aorn^rign*. 
Oo  Mt  surpris  que  ni  Hérodote ,  en  parlant  des  dialectes  de  la  Grtce ,  ni 
AriMoleen  parbnt  des  détails  sur  les  dix-huil  caractères  de  l'alphahet 
(ne ,  ni  les  grammaiTieus  d'^VIeiandrle,  n'aient  jamais  fait  mention  du 
iipmm»,  quoiqu'Aristarque  ait  employé  tant  de  particules  ixpUlisu 
par  bire  disparaître  les  hiatia  d'Homère.  Le  premier  tcrivaia  grec  qui 
«parle  ntDenys  d'Halicaraasse  ;  encore  le  décHt<il  plulAl  qu'il  ne  le 
■amme  comme  ferait  un  te^vain  qui  rapporterait  une  chtise  oonTclle 
pw  Ml  lecteurs  (Voy.  Areh.  I,  30). 


1 


H  ALPUABHT. 

Iii»  penpleade  l'Orient,  atixquds  les  Grecs  durent  la  d 
oaimance  de  l'alphabet,  écrivaient  de  droite  k  gauclie^d 
Grecs  adoptèrent  bien  cet  usage,  laaïs  avec  un  changeni 
Arrivé  à  l'cxIrémilL^  gauche  de  !a  page,  l'écrivain  retoui 
vers  la  droite.  Cette  manière  d'écrire  s'appelle  boustropkm 
pavnpafr.Sà*  ypifttyi,  c'est-à-dire  ,  tracer  des  ligues  commeJ 
les  boeufs  en  labourant.  C'est  ainsi  que  furent  éoriles  les  loj 
Solon  '.  Plus  lard  les  Grecs  renoncèrent  entièrement  à  la  j 
nière  incommode  d'écrire  des  Phénicieus,  et  adopteront^ 
qui  est  générale  aujourd'hui  parmi  les  peupleiï  européen»,/ 

Quant  à  l'origine  de  l'alphabet  des  Latins,  les  auteurs  j 
conviennent  qu'ils  le  doivent  aux  Pélasges  ou  aux  HellèM 
mais  ils  varient  sur  le  nombi-e  de  lettres  tju'ils  lui  empnil 
rent,  et  sur  l'époque  où  quel({ue;>-unGs  de  ces  lettres  aN| 
adoptées  par  les  Latins.  Schœl  '  est  de  l'avis  de  ceux  «(ui  cng| 
que  l'nipijabet  latin  n'a  été  d'abord  que  de  seize  lettres^  J 
de  Vaines  croit  au  contraire  que  leur  alphabet  a  été  lou^  ' 
bord  de  -ii  lettres.  Or  comme,  tout  eu  soutenant  cctle,^ 
nion,  ce  dernier  expose  en  même  ttiras  celle  qui  lui  est  opp^ 
nous  allons  citer  ses  paroles.  J 

Quelques  autours,  dit  Oom  de  Values,  ont  atssignj 
nomn»^  les  luventeurs  de  certaines  lettres  de  l'alpha 
Ainsi  Plularquc  ' .  Maxime  Victorin  d'après  lui ,  et  Ter^ 
Scaurus  (p.  aa53),  nomment  chaotm  un  inventeur  du  G,  M 
que  l'on  trouve  cependant  sur  les  tables  Fugtibines,  bion  ij 
rieures  à  oes iaventeuFE.  Ainsi,  S.  Isidore  de  Séville  ' ,  «t  B| 
Diacre  * ,  reconnaissent  un  inventeur  du  K,  dont  l'usage  4 
cependant  bien  ancien ,  mais  que  l'on  confondait  avec  le '4 
le  G.  Ainsi ,  Velius  Longus  '  prétend  que  le  Q  est  de  nouf 


■  Quelques  inscriptions  aacicnacs  elatenl  ^crilu  de  haat  en  bu,  4 
forme  ^tail  appela  >t:\>o'i>,  en  forme  de  colonnr.  '  1 

'DenyBifnalicamaMe,  Arch.  1. 1,  ch.  3G.— Tache,  rfMn.  k,  O' 
~  Pline,  H.if.  natar.,  lir.  vu,  i6. 

'  Bittoire  abrégé»  de  ia  Uftiratart  roinaint .  tome  i,  p,  56.  " 

*  Qaml.  Roman.  Si.  " 

'  Orig.  lib.  l,c.  1.  • 

'  Trad.dt  fiai.  flom.  ■*' 

'  V»  OrthagTaph.  p.  5218.  '    ■'    "-•     "■  '  .■  ■"^■"'  -^i 


ALPHABET.  S5 

lue.  parce  qu'à  la  vérité  le  C  joint  à  Vu  le  reiidail  pro^que  inu- 
fle.  Ainsi,  plusieurs  auteurs  nous  certiflenl  la  nouveauté  de  l'jR, 
ntiexi  d«?  dire  qu'Appius  Clauilîiis,  qu'ib  en  dounent  pour  in- 
nslcur,  étendit  seulement  sou  usage  à  quelques  syllabes  expri- 
mées «aparanuil  paruneiV'.  Ainsi,  S.Isidore*,  et  Pierre  Diacre  ' 
^rtslnl,  disent  qu'on  n'usait  point  de  I'j- avant  Auguste,  pen- 
^Dt  que  Plante  et  les  écrivains  du  premier  dge  t'ont  employé. 
UasiilePère  Ilu^ies  attribue  aux  Eoliens  l'inTenlion  de  TF. 
qae  1m  Latins,  selon  lui,  reçurent  d'eux  ;  pendant  que  des  mo- 
anmeos  Ulïns ,  où  Y  F  se  tronve,  surpassent  de  beaucoup  en 
mtlquité  ceux  des  Eoliens  où  elle  se  rencontre.  Maïs  ce  ne  sont  i 

là  ^ue  des  allégations  sans  preuves.  Malgré  tous  ces  auteurs,  îl  i 

D*m  etl  pas  moins  vrai  que  l'alphabet  latin  a  (oujoura  été  tel  j 

iju'il  est,  i  l'exception  de  l'y  et  du  Z  ,  dont  encore  l'adoption  1 

dott  remonter  an  moins  deux  siècles  avant  Auguste  ;  depuis  ce  1 

t«Ds  DO  n'y  a  point  louché ,  ou  on  y  a  touché  !(ans  Truil.  j 

L'empereur  Claude ,  à  la  vérité,  fit  tous  ses  efforts  pour  iiiire 
«■««rwrir  trois  lettres  de  son  invention:  la  première  était  destl-  ' 

néei  distinguer  \'a  consonne  (actuellement  t)  de  l'a  voyelle,  , 

<fuit*écrtT«icatdcla  même  manière;  il  lui  donnala  Turroe  d'uue 
F  rcBveraée.  telle  qu'on  la  voit  pi.  I,  au  laoX  Alphabet ,  fig.  i, 
l«ttre  cfoi  distingue  les  monumcns  du  tems  de  cet  empereur  '.  I 

La  «e«onde  était  un  anti-sigma  de  la  forme  de  deux  c  adossés  \ 

(pi.  I,  auniot  anti-sigma)  .  avec  la  valeur  du  pet  de  V^tp»,  ou 
du  é  et  âel'»,  bs,  ou  équivalant  au  T  des  Grecs.  Aucun  ancien 
De  nom  a  fait  connaître  la  Irolilime,  et  nul  moderne  n'a  pu  ^ 

la  deviner.  Malgré  la  puissance  de  cet  empereur,  le  terme  de  sai  j 

vie  fut  at»si  celui  de  l'usage  de  son  invention.  1 

n  »  fut  de  même  de  celle  de  CliilpéricI,  roi  de  France  ' 

tn  5So;  il  porta  une  loi  qu'il  lit  publier  par  tout  le  royaume , 

■  V.  ffûtEnre  <1«  Gantcii  et  des  Gauldi,  1. 1,  Dissert.  I ,  p.  *e,  et  Ht.  i  , 
p.  tBi.  — HDgoi/<  i'ieiib.  Origin.  c.  4.  —Thomas  Dcmpslrr  de  Elrar. 
fl»îoI.,  I.  I,  c.  1,p.  S.— Bibliolh,  VaUc.  p.   liS.-Drg«r.  lib.  t,  lit.  t,  j 

"1,  5,5.  i6.^Q»inlii.  ;«((>.  I.  .,c.  t,  rtc,  ' 

'Orig.  L  i,c  (.  ^ 

*Dtf,erib.  Orig.,  t.  1. 

'Gori.ffi/'tM  Ail.  alfiibfio.  p.  St.  — (>r«fn-,p.  fM.—Cniolaph.  pii. 


1 


r 

F 

■  ai 


56  AL1>IIABET. 

pour  ajouter  tjuatrc  Ictlresà  l'alpliabel  '.  Le  tcms  a  ri^pundudc 
lois  images  sur  cet  événement,  qui  était  alors  de  notoriété  pu- 
blique, et  dont  tout  le  royaume  retentissait,  que  l'on  ne  sail 
au  juste  ni  la  forme  ni  la  valeur  de  ces  ék'mens,  ni  de  quel 
langage  étranger  il  les  avait  lires.  Grégoire  de  Tours  *,  Aimoin  ', 
sont  les  seuls  anciens  qui  nous  en  aient  conservé  ta  mémoire. 
Vossius  4  les  estimait  grecs.  Olaus  Vormius  'i  les  tirait  du  runi- 
que.  EcLard  ^  y  voyait  une  lettre  lombardique ,  une  gothique 
et  une  anglaise.  M.  Duclos^,  les  revendiquait  à  Thébrea. 
D'autres  enriii,  les  regardaient  comme  tirés  de  l'ancien  (O- 
ihique.  Celte  diycrsifé  de  senliniens  est  venue  et  de  l'obscu- 
rité des  tcms  et  de  la  démangeaison  de  donner  un  nouveau  sysr 
tème ,  et  plus  que  lout  cela  encore ,  du  peu  d'accord  qu'il  y  t 
entre  Gri'goïre  de  Tours  et  Aimoin. 

En  effet,  le  premier  dit,  suivant  que  l'explique  Noël  *,  tpu 
ce  prince  fit  ajouter  à  l'alpliabet  les  quatre  lettres  grecques  0, 
V,  z,  N-  Aimoin  assure  au  contraire  que  c'était  9,  <f,  X,  ÛJ 
Faucjict  prétend,  sur  la  foi  de  Pithou  et  sur  celle  d'uD  manus- 
crit qui  avait  alors  plus  de  cinq  cents  ans,  que  les  caractèrei 
qui  furent  ajoutés  Âl'alpbabet  étaient  l'Q  des  Grecs,  le  n,  le  t 
et  le  T  des  Hébreux;  c'est  ce  qui  peut  faire  penser  que  ces  ca- 
racltres  furent  introduits  dans  le  franck  pour  représenter  dei 
sons  qui  lui  étaient  particuliers,  et  non  pas  pour  le  latin,  àqu 
ses  propres  caractères  suffisaient.  Il  ne  serait  pas  étonnant  qu( 
Cbilpérîc  eût  emprunté  des  caractères  bébrcui,  si  l'on  fait  at- 
tention qu'il  y  avait  beaucoup  de  juifs  à  sa  cour.  En  effet,  ii 
était  nécessaire  que  les  Francs,  en  cnricln'ssaul  leur  langue  d( 
termes  et  de  sons  nouveaux,  empruntassent  aussi  les  caraclère| 
qui  en  étaient  le  signe  ou  qui  manquaient  à  leur  langue  propre, 
dans  quelque  alphabet  qu'ils  se  trouvassent. 

>  ^Iml.illuifr.  p.BD^.— £ckarâ,Coni.il<rabiuFranc.Orii!NM.lz,p.il6 
■  Bill.  Fratie.  I.  v,  c.  15,  col.  ÎS8. 


LtsuprA,  i.  :,  p.  Il", 

M.  Dudui.  Sien.  lU  l'JeûA.  dn  Imcr.,  t    )5,  p.  5?B,  7£3. 

Nouv.  Diei.  du  Originét,  irl.  alpkabfl. 


ALI'HABRT.  57 

|k^  ^liiies  eiptique  diiTéremment  Grégoire  de  Tours  et 

»  De  li  comparaison  réfléchie  de  plus  de  dix  manu»- 

M  rsn  et  de  l'autre  auteur ,  voici ,  rlit-îl ,  ce  qtii  peut  ré- 

felc  piiM  clair,  relativement  à  la  question  dont  il  s'agit. 

I  ktw«ardeat  à  donner  à  la  première  de  ces  quatre  lettres 

Ktt  le  son  de  l'oméga  Q  des  Grecs.  Les  auteurs  ne  sont 

Ipfwwd  $ur  la  deuxième  ;  ils  semblent  convenir  seulement 

ifeiffirocfaedu  V  des  Grecs  (voir  la /7^.  3,  p/ancA^  1  du  mot 

l#i^rioii  lui  donne  constamment  la  valeur  de  l'iz.  En  eflel, 

llfaalcittourner  celte  figure,   on  pourrait  trouver  l'a  et  1'* 

a  troisième  représente  à  peu  près  un  Z  dans 

I  les  manuscrits  avec   le  son  du  (/<  {figure  3  de  la 

n  pourrait  y  voir  ces  deux  lettres  poncfaéea.  La 

iebeaDcuuppour  la  forme;  comme  on  le  voit  dans 

7  de  la  même  pi.  I.  Mais  quelle  qu'elle  soit, 

|,la  valeur  d'un  double  v;  v.  L'usage  du  sixième 

r  ff'innocua,  JVÎdolaicu»,  appuie  la  vraisem- 

Ue  invention.   Quoi  qu'il  en  soit ,  elles  devaient 

hid  paraissent  encore  toutes  bien  peu  utiles,  puisqu'il 

d^e  la  composilion  de  deux  lettres  pour  rendre  le  son 

k  nkor  des  caractères  nouveaux  :  aussi  ne  lirent-iLi  pas 


BKl'i  désirer,  dit  Noet,  aujourd'hui  que  noire  langue  est 
ODS  les  étrangers  qui  recherchent  nos  livres,  que 
t  enrichi  noire  alphabet  des  caractères  qui  nous 
tt,  mrtoal  lorsque  nous  eu  conservons  de  superflus; 
e  QOtrc  alphabet  pèche  à  la  fois  par  les  deux  con- 
B,  ta  di>ette  et  la  surabondance  ;  ce  serait  peut-être  l'uni- 
■BC7C0  de  remédier  aux  défauts  et  aux  bizarreries  de  notre 
rapbe,  si  chaque  son  avait  son  caractère  propre  et  par- 
■,  et  qu'il  ne  fût  jamais  possible  de  l'employer  pour  ex- 
r  an  autre  son  que  celui  auquel  il  était  destiné.  (  Foytt 

j  le  Bombre  de  lettres  dont  se  composent  les  alphabets 


 


r 

■  Cl 


Si 

'""■        , 

.....'^  .VMtrH 

..  Sa 
..  38 

z*"^  ^ 

Ptr»»n 

Etbiopicn  (L* 

Fraotiii . . . . 
GeorgUn.... 

...  aj 
...36 

Sianoii 

.SlavoD(iiicien).... 

37 

39 

HtbriîqiK... 

...» 

Thîbctalii 

Turc 

io 

as 

Uilied 

Les  Chinois  n'ont  pas  d'alphabet  proprement  dit.  Les  stgnei 
de  l'écriture,  pris  en  général,  exprîmeul  chez  eux  des  idées  et 
non  des  pronoiicialionH.  Lefl  diclionnaires  classiqucB  chinois  en 
expliquent  3e  ou  40,000.  La  langue  anglaise  compte  environ 
^^,000  mots  :  il  y  en  a  environ  59,000  dans  le  français,  So,otM 
dans  l'espagnol,  35, 000  dans  l'italien. 

ALTESSE.  Les  évéqucs  onl  porté  le  titre  â'..Yf(n»s0U9  la  pre* 
mitre  cl  la  seconde  race  de  nos  rois.  Dans  les  i3*,  i^*  et  i5*  siè- 
cles, c'était  le  titre  commun  de  tous  les  rois,  et  ce  n'est  que  de- 
puis François  I"  que  les  rois  de  France  l'ont  quille  pour  pren- 
dre celui  de  Majesté,  réservé  auparavant  à  l'empereur.  Ce  (rtra 
ne  fut  attribué  à  certains  princes  plulAt  qu'à  d'antres,  qne  ftft 
i6a8.  En  i65o,  te  duc  d'Orléans,  frère  de  Louis  XIII,  poursA 
distinguer,  ajouta  à  ce  titre  l'éplthèto  de  séNnit*ime.  En  i63i , 
il  changea  celle  qualification  en  celle  ^altesse  rojal«iél  la 
prince  de  Condé  prit  en  i633  le  titre  d'atlesae  iirntifstme.  L« 
titre  simple  d'nffci.te  fut  laissé  aux  princes  naturalisés  ■.  Le  Aat 
de  Savoie  ne  prît  le  titre  d'alUise  royale  qu'en  i653  ;  et  B  o'eil 
fbt  paisible  possesseur,  par  le  consentement  de  l'empereur, 
qu'en  1690. 

AMANT  ,  en  latin  Amanuen>ia.  Ce  mot  que  l'on  rencontre 
quelquefois  dans  d'anciennes  chartes,  de  la  Lorraine  surtout, 
ne  veut  dire  aulre  chose  que  ganU-noU  ou  notaire.  Il  en  ettibll 
question  dans  la  Chronique  de  Mcti.  ...w-ii* 


ANAf.HRONISMK.  M 

ASBASCiATECS.  C'est  tin  usage  commun,  depuis  le  ff 
«i/rle  incltisirement ,  de  marquer,  dans  les  donations  et  pri- 
viiifge^,  les  noms  de  ceux  qui  en  ont  sollicité  l'expédition.  Leur 
fonction  s'appelle  amliascîare,  solliciter;  d'ou  vient  sanx  doute 
ao4t«  mol  ù'ambassadtar.  A  titre  d'inli-rcesseurs.  ils  signent 
les  diplômes  rojaus,  en  marquant  au  bat  tantôt  en  petit  ca- 
ractère, tantôt  en  notes  de  Tiron  :  N.  ambaseiavit  '.  En  Alle- 
ma!:ne,  preiique  tous  les  diplômes  impériaux  sont  accordés  à 
Li  prière  et  à  la  demande  des  impémlrices,  des  princes  ol  prin- 
ce*te«,  des  prélats  et  des  plus  grands  seigneurs,  et  cela  vers 
Ie^  commencemens  du  1 2'  siècle. 

AMENDES.  Toyei  CttttSE  coiminiItoibe.  Medices. 

AUÉS  el  FÉAUX.  Ces  tjlrei  donnés  .lux  gens  du  roi  sont 
fort  anciens.  Dans  les  capilulaires  de  Cliarle^'le-Cliauve,  on 
Toit  que,  lorsque  le  prince  écrivait  à  ses  commissaires,  U  em- 
ployait la  fonutiic  initiale  diUclis  ac  pdrlibiis  misiîs,  à  uos  amés 
etfi^uz.  Depuis  bien  des  lems  ces  termes  ont  passé  en  usage. 

AWACUIIOIVISME.  Lea  dates  ou  notes  clironologiques  sont , 
pour  les  antiquaires  du  commun ,  comme  la  pierre  de  touche 
dt  Itt  sincérilé  des  actes.  Cependant  ce  serait  s'exposera  se 
tromper,  que  de  condamner  des  originaux,  prouvés  d'ailleurs, 
parc«  qtie  lea  dates  ue  sout  poiut  currecteii,  et  encore  plus,  de 
d«  traîlerde  faux,  ou  de  supposés,  des  originaux  perdus,  par- 
ce que  leurs  copies  sont  altérées  dans  les  dates.  Doit-on  £tre 
lurpris  de  rencontrer  de  iauascs  dstes  dans  les  chartes  les  plus 
autbealtques,  puisqu'il  se  trouve  si  fréquemment  des  fautes  de 
cbranologiedanslcimonumeus,  ioscriptious,  manuscrits,  lois, 
coaciles,  auteurs,  actes,  etc.,  etc.  Iticn  n'est  plus  aisé  à  démon- 
tter  que  cette  deruif^rc  proposition. 

Pour  le«  «/oif»,  Ruddiman  prouve  incontestablement  que  les 
années  du  règne  de  David  II ,  roi  d'Ecosse ,  ont  été  mal  eomp- 
lies  par  les  notaires  dan»  tous  les  instrumcns  publics  '. 

Pour  lea  Inscriptions ,  l'épitaplie  du  tombeau  de  PUilippe-de- 
Vilou,  faite  par  l'ordre  de  U  reine,  son  épouse,  porte  que  c 


'  Boaquet ,  t.  vu 
'  SiUctai  Diplom. 


p.  6SS,6S()  I.  n,  p.  iSS. 

Numii.  Theiaur.  Prsfal.,  p.  L 


( 


r 


AKACmiUKISME, 

prince  mwurut  le  38  d'août.  Cependaot  celle  daie  esl  «bsohi- 
lueul  fausse  >.  L'ioscriplion  mÎM  sur  le  tombeau  du  jeune 
prince  André,  fib  de  Humbert  II  ,  dauphin,  marcgue  sa  mort 
trois  ansapri's  sa  véritable  épo<[ue  '. 

Pour  les  Vaniucriti  ;  le»  erreurv  de  dates  qui  se  rodI  glisoées 
dans  les  manuscrits  de  Gré^ire  de  Toun  ont  été  remarquée» 
et  relevées  par  U.  TAbbé  Dubos.  dans  son  Hutoh-t  critiqatit  Ui 
Mtmarciû*  Fraitçaiu  *. 

Pour  les  Conciiti',  celui  de  Chàlens-ïnr-Saôoe .  daté  de  Tan 
ê£6  dans  toutes  les  éditions,  est  certainement  de  l'année  nù* 
vante  *. 

Pour  les  Lois  ;  M.  Tillemont  avertit  ^ ,  qu'il  ne  bot  ptts  beau- 
coup se  &er  à  la  chronologie  du  code ,  fondé  sur  les  dates  des 
lots,  assez  souvent  fau-tses;  et  il  était  connaÏMeur. 

Pour  les  Juttura;  les  anachroaismes  échappés  aux  auteurs 
les  plus  exacts,  sont  sans  nombre;  on  se  borne  k  quelques 
modernes.  Personne  n*i^oore  que  Jacques  II,  roi  d'Angleterre, 
mourut  te  6  septembre  i-oi .  au  chdleau  de  S.  Gernuin-en- 
Laye;  KuddîBau  le  (ait  mourir  à  Saint-Gwmain-des-Prés.  Le 
ilfflHnwrtom  Ttmfimim  atet  la  mort  de  Clément  X  an  10  [otllel 
1676  :  De  Chaa«a  la  net  au  31.  et  de  Prade  la  reiette  an  a> 
août;  c*eM  Le  as  iuiUet. 

Ces  erreurs  multipliées  provenaient  le  plus  soumit  <)es  mé- 
comptes des  éerrvaios  et  des  notoires,  de  leurtnattenttoo  ou  de 
leur  hardiesse,  des  différentes  manières  de  compter  les  années 
et  de  les  commencer,  de  la  multiplicité  des  dates  et  des  notes 
cfaroiTologiques,  sur-tout  dans  ces  siècles  où  l'on  &isaît  une 
vaine  parade  d'entaseer  dates  sur  dates  ;  enfin  de  l^gnorance  et 
de  la  faiblesse  humaine.  Concluons  donc  qu'il  t  aurait  de  ta 
témériie  it  meltre  parmi  les  actes  fabriqués  des  originaax  indu- 
bitables, parce  que  les  date»  en  sont  fautivea.  et  qu'il  y  a  par 
conséquent  desoriçinauxsincère&dont  la  date  n'est  pascorrecte. 

'  Mo»Mm,  il»  la  Wonare.  framf.  1.  ii ,  p.  ^tU. . 
'  VatbonBT*,  (fui.  dm  Omiàpàiaâ,  L  i,  p.  306. 

*T.  i.p.  iaft.  513:  t.  II,  p.  SI,  tas,  il». 

•  VaUaMM,  Bal.  à»  LwgsM^  <-  o,  p.  5SS. 
'  T.  VI.  p.  37. 


A<(rcEAl'X    A   sr.FLLFH.  Gf 

i  IVgard  de*  copies,  les  anachrooismes  sont  très-souvent 
et  pKis  grossiers  et  plus  nombreux.  N'ayant  que  ces  modules  de 
eooiparaison  pour  juger  des  originaux  perdus  dans  la  poiisaiëro 
d»  tems  ,  l'œil  vulgaire  les  proscrit  également  tous  deux;  mai» 
les  vrais  savans  en  jugent  autrement.  Ils  savent  combien  il  a 
élé  difficile  aux  plus  habiles  copistes  de  déchiffrer  des  écritnre«i 
un  peu  éloignées  de  leur  siècle  :  ils  savent  avec  quelle  négli- 
gence an  écrivain  qui  n'est  point  intéressé  parliculièrement  A 
ce  qu'il  transcrit ,  se  prête  à  son  ouvrage  ;  iU  savent  que  la  re«- 
Kinblance  approchante  de  certains  noms,  la  différence  des  pro- 
nonciations et  de  l'orthographe  dans  chaque  province ,  la  variété 
des  idi'Ames ,  ont  pu  et  dû  occasioner  des  méprises  de  ttonne 
foi  :  Sa  savent  qu'il  en  doit  être  des  manuscrits  sortis  des  mo- 
u&slères  comme  des  cahiers  scholastiques  ;  les  uns  comme  les 
mires  étaient  dictés  dans  le  laboratoire  à  un  certain  nombre 
de  irunes  religieux  copistes  :  ils  savent  enfin  que  les  fautes 
d'aoe  copie,  lorsqu'elles  ne  tombent  pointeur  les  parties  es- 
senltellesde  la  charte,  ne  lui  portent  aucun  préjudice;  et  que 
■ourenlplusles  fautes  sont  grossières,  nioins  ellesdoivent  causer 
deionpçon  ,  parce  qu'il  n'est  pas  possible  qu'elles  exi^tenl  ainsi 
dans  l'original  ;  ta  bévue  montre  la  simplicité,  qui  ne  s'accorde 
coin:  avec  l'imposture. 

ANATBÉHE.  Foyetîutnictuo». 

ÂfICBE.  Dans  les  anciens  manuscrits,  on  rencontre  quel- 
quefois la  figure  d'une  ancre,  tantôt  supérieure ,  tantôt  infé- 
rieure. Dans  le  premier  cas ,  elle  a  la  forme  de  la  figure  i  de  la 
planche  I,  5'  part.,  au  mot  Ancre  ;  et  elle  désigne  une  sentence, 
une  maxime ,  ou  quelque  chose  d'important  :  dans  te  second 
m,  elle  est  renversée,  fig.  3,  ibid.,  et  aigniile  quelque  chose 
^bas  et  d'incongru. 

&NDELAKC.  C'est  la  dënominaliou  d'une  espèce  de  charte. 
*'iij<i  Ca*aTB. 

AKNEADX  A  SCELLER.  L'usage  des  anneaux  à  sceller 
Temoale  au-delà  de  trois  mille  ans.  11  est  peu  de  nations  qui 
l'en  aient  fait  usage  ou  dans  leurs  contrats ,  ou  dans  les  ordres 
nuiié>  de  la  putsftance  souveraine.  Pharaon  qui  donne  »n 


k 


r 


63  AHNBAL'X   A  SCELLKB. 

aaueau  au  pntriarohe  Joseph  ',  pour  marquer  (jD'i)  lui  coût 
l'exercice  de  la  suprême  autorité  j  Aman  qui  le  reçoit  de 
main  d'A$aoerus  ■,  el  qui  eu  abuse  eu  scellaut  le  cruel  tdït  q 
ordonne  la  mort  de  tous  le»  Juifs,  prouvent  que  les  Eg)ptiei 
et  les  Perses  s'en  servaient  communément.  Bien  plus,  l'ou 
retrouvé  de  ces  anciens  anneaux  faits  d'or,  d'nrgent  ou  de  pie, 
res  précieuses  ,  daaa  les  ruiDC^i  de  Babylonue  ,  de  Peisépolit 
et  dans  tes  cercueils  des  momies  ;  el  on  peut  les  voir  dan» 
belle  etuuîque  collection  des  cylindres  Babyloniens  ,  de  U. 
marquis  de  Fortia  ',  et  au  musée  Eg3TitteQ  du  Louvre  4,  Le  coi 
trat  passé  entre  Jérémie  et  son  cousin  ',  qui  fut  cacheté  en  pr 
■ence  de  témoins,  et  les  sceaux  apposés  sur  le  tombeau  d 
Sauveur,  annoncent  que  l'usage  des  anneaux  Â  sceller  ava 
passé  aux  Juifs.  Les  Romains  à  leur  exemple  s'en  servirent  poi 
soeller  leurs  lettres  et  leurs  tcsiamens  :  les  cmpereiu^,  selon  Die 
Cassius  ',  s'en  servaient  également  pour  donner  plus  de  poids 
leurs  édils  et  à  leurs  diplâmes.  On  ue  trouve  point  de  dénom 
nation  plus  aucienuc  chez  les  Latins  pour  exprimer  un  sceai 
que  celle  d'annulus  ;  seulement  pour  distinguer  cet  anneau  d'ui 
bague,  ou  disait  quelquefois  tumuti signât orii ,  ou  sigUiaricU  ,  a 
eartgraphi.  Nos  rois  de  la  seconde  race,  au  lieu  à''ttimuias  ^  écr 
Vaîcnt  anulus. 

Les  premiers  chrétiens  usèrent  pareillement  d'anneaui 
lorsqu'il  s'agissait  de  sccllur  quelques  lettres  ou  quelques  coi 
trats.  La  seule  différeucc  qu'ils  mirent  dans  cet  usage  ,  c'e 
qu'ils  bannirent  de  la  gravure  de  leurs  anneaux  tout  ce  qi 
avait  trait  à  l'idolâtrie  et  à  la  mythologie  païenne.  D'ailleurs  U 
représentations  élaieut  assez  arbitraires.  L'anneau  de  Sait 
Caîus,   trouvé  dans  sou  tombeau  ',  prouve  que  les  évëques  é 

■  G«nà«,  cap.  XL'. 

■  EitAtr,  cap.  m,  v.  10. 

'  ydit  ha  rtth»rchti  lur  It  caUi,  lit  tytabolu,  etc.,  tU  Vémm,  pi 
M.  Lajird  ,  qui  y  a  gravé  la  plupart  Ac  ces  cylindres. 

*  Voir  \snUseriptyon  dt  et  mutée,  par  M.  Charapollion  lejeHne,  p.  « 
cliurtuutp.  lOletauîv. 

'C.  Mï,l,  V.  9.  (0,  II,  1'. 

'  WM.  rom.,1.  i3et  51. 

■>  Arringh.  thm.  Svkttmm.,  1,  iT,  c.  k'it  p.  Mtii. 


ii(«  senaieul  au  3<  siècle.  Ce  iiVtait  [tas  un  privilège  at- 
iùttltc  première  dignité  de  l'église  ;  les  autres  évéques  en 
lltpkment.  J*ai envoyé,  dit  saint  Augustin  *,  écrivant  à 
dte  lellre  cacbelée  d'un  anntau  ufi  est  gravée  la  télé 
u  qui  regarde  à  c6të  du  lui.  Nom  vous  prooieltonit, 
iM>>  arrivant  aiix  évëques,  de  déférer  aux  lettre*  que 
iterim,dèsquc  noua  aurons  reconnu  l'î  m  pression  du 
Mbc  atmeaa.  Les  évéques  y  faisaient  quelquefoi.s  gra- 
■oms  oo  leurs  monogrammes.  Us  se  servirent  d'an- 

Cpfa'au  9*  ûècle  ;  alors  ils  coinincncJ:rcnt  &  employer 
impropres  ,  oo  ceux  de  leurs  églises. 
fc^niers  rois  suivirent  en  cela  l'usage  des  empereurs  Ro- 
■(c'cA-à-dîre,  qu'ils  fai»aienl  apposer  aux  actes  émanés  de 
■flidtlear  sceau  gravé  sur  un  anneau  qu'ils  portaient  or- 
^^Kilau  doigt.  Ceux  de  la  première  race,  ronds  pour  la 
llCocèdentpas  communément  la  grandeur  d'un  pouce, 
ifcjme  en  est  de  mauvais  goût  ;  clic  présenlc  la  télc  ou 
■■fks  le  buste  do  souverain.  On  peut  voit  à  la  bililiullié- 
t>4  iM,  l'anneau  de  Cbildéric  I",  mort  en46>tcl  trouvé 
i««  tatnbeau  à  Tournay  en  |653;  il  est  d'or,  avec  l'ins- 
Clûliitritiregii.  Ceux  de  la  seconde  race,  toujours  de 
lie,  sont  un  peu  de  meilleure  composition.  Les 9*,  1:1* 
OtfAdK  oou«  oflrenl  quelques  anneaux  attachés  aux  di- 
|ii^*,Bawon  a  sujet  de  douter  ■  si  ces  anneaux  étaient  là 
IwtBlrBca  de  sceaux  .  ou  s'ils  n'étaient  qne  de  pun  sjmbo- 
kiAnttnres.  On  sait  qu'anciennement  on  mettait  Fachc- 
(■«kdonataire  en  possession  par  l'anneau. 
(W^nes-^Bs  de  nos  rois  de  la  troisième  race  se  servirent 
piEDratd'aiiDeaiix  pour  sceller;  mais  il  parut,  vers  le  10'  siè- 
•■<la  sceaux  difTérens  des  anneaux,  dont  l'usage  s'iniro- 
M  BRI  à  peu  au  préjudice  des  anneaux.  Il  est  cependant 
qne  les  papes  les  ont  toujours  conservés;  car  Jean  XVT, 
l'&it  idacé  sur  le  saïnl-aîége  en  985 .  scella  de  son  anneau  , 
h  Ueineccius^,  la  confirmation  du  décret  fait  au  concile  de 

EpiiL  39. 

' Cim.  ■«(.«< '"/!■"■  tfl<">''- 1.  i,col.  IJia. 
■ft%i.  p. -!«.•>* ''■  ■       ■• 


1 


i 


64  A.^^tË. 

Hayence  en  faveur  des  moines  de  Corvey  en  Saxe  :  à  moii 
que  cet  anneau  ne  fût  celtii  du  Pécheur,  dont  on  fait  ordi'na 
rement  '  lionneur  à  Clëment  tV ,  qui  fut  couronné  en  ia6i 
On  l'appelle  Ankeiu  dk  Pëchedb,  parce  qu'il  représente  S.  Pien 
exerçant  son  premier  éla t.  Il  scnâit  à  sceller  en  cire  Icslettn 
familières  et  autres  ^'Crîts  de  cette  espèce  ;  c'est  ce  qu'on  pei 
déduire  des  paroles  de  ce  même  Clément  IV,  écrivant  à  GiUos-Ii 
Cros ,  son  cousin  ;  Non  icriblmus  tibi ,  nec  eonsanguineïs  noitrtt 
sub  buHâ,  sed  sub  phcatorh  sigïllo,  tjuo  Bornant  Pontîficts  m  sOi 
gtcrelii  uiuniur.  Ces  paroles  prouvent  que  l'anneau  du  pécbeu 
est  plus  ancien  que  ce  pape,  et  qu'on  ne  s'en  servait  que  pou 
sceller  les  lettres  particulières.  Alais  il  se  passa  eucure  plu 
d'un  siècle  avant  que  les  papes  en  fissent  usage  dans  les  alTaîre 
publiques,  et  plus  de  deux  avant  qu^ils  en  fissent  mention  dan 
les  dates  de  leurs  rcscrits.  Aujourd'hui  les  papes,  pour  le 
affaires  domestiques ,  emploient  quelquefois  le  cachet  de  leur 
armes.  Dans  le  i5<  siècle,  au  plus  tard,  ils  commencèrent  : 
sceller  leurs  petites  bulles  ou  brefs,  de  l'anneau  du  Pécheur,  im 
|)rîmé  sur  une  cire  rouge  différente  de  la  uAtre.  On  a  des  bref 
de  Calixte  111  et  de  Paul  [I,  scellés  de  la  sorte.  Le  sceau  di 
l'anneau  du  Pëcheurétait  autrefois  plaqué  au  bas  du  brcr;  il  ne  Ii 
fut  au  dos  de  l'acte  que  depuis  i6oo  •.  Voyti  Scbadx  et  Ahrokci 
su  ScMO. 

ANNÉE.  I\îeo  de  plus  difficile ,  quand  on  lit  les  anciens  aU' 
leurs  profanes,  et  surtout  les  chartes  et  monumens  ecclésiasti- 
ques et  civils  des  écrivains  chrétiens,  que  de  déchiffrer  les  épo 
ques  et  les  dates  dont  ils  font  mention.  Pour  y  parvenir,  il  esl 
nécessaire  de  savoir  comment  ils  commençaient  les  années, 
Cette  étude  n'est  pas  facile  ;  nous  allons  cependant  essayer  de 
donner  quelques  notions  claires  et  précises ,  d'abord  sur  les 
années  des  dilTérens  peuples  anciens ,  puis  sur  les  diverses  ma- 
nières employées  par  les  peuples  modernes  pour  commencei 
l'année.  Ici,  pour  plus  de  clarté,  nous  appliquerons  nos  remar- 
ques à  chaque  siècle  en  particulier. 

Les  Juifn  distinguaient  deux  sortes  d'années  ;  l'année  sacrée 

>  DtHe  Dipiom.,  p.  130. 

■  Le  Moine,  Dipiom,  pratiq,  p.  77. 


ANNÉE.  6S 

oa  cfCiVnilirtiqiir ,  et  l'année  civile  ou  sabbatique.  Ils  commen- 
çatent  la  première  à  la  nouvelle  lime  la  plus  proche  de  Véqui- 
MM 4t prùtUau ,  c*eBt-à'dire  au  mois  de  mars;  et  la  seconde, 
k  11  nouvelle  lune  la  plus  voisine  de  Véqiûnoxë  de  i'aulomm, 
c'ctf-i-tUre  au  mois  de  septembre.  Scrupuleux  sectateurs  des 
obsenances  de  leurs  pures,  ils  n'ont  jamais  varié  sur  ces  objets. 
L'ailée  était  lunaire  ou  de  354  jours,  cl  les  mois  dout  elle 
ttut  composée  [toyei  Uois)  étaient  alternativement  cmes  et 
pkmi,  c'est-à-dire  de  39  ou  de  5o  jours.  Celte  année  était  donc 
ta  retard  de  11  jours  sur  l'année  lolairt;  aussi  tous  les  trois 
nu  ib  Contaient  un  mois  de  plus  do  37  jours,  pour  réparer  le 
■lafd. 

I.et  Égjftùn*  connurent,  dès  ta  plus  baule  antiquité,  la  vérî- 
idik  longueur  de  l'année  «ofiurf  pour  leur  climat,  elles  savans 
pesient  '  qu'à  une  époque  reculée ,  cette  longueur  était  réclle- 
■cnl  de  365  jours  et  uu  quart.  C'est  pourquoi  d'après  les  calculs 
do  toOége  dea  prêtres,  l'année  ciriU  était  composée  de  365 
iom,  dîritès  en  13  mois  de  5o  jours  chacun,  suivis  de  5  ioura 
ipigemlnti  ou  complémenlaires.  De  cette  division  il  résultait 
nnerArogradation  d'un  quart  de  jour  à-peu- près  ,  tous  les  ans, 
sur  l'année  tolairt ,  c'est-à-dire ,  d'un  jour  entier  tous  les  4  ans. 
Lu prétnc  voulaient,  dit-on,  en  laissant  subsister  cette  rétro- 
gradatioa,  qui  retardait ,  tous  les  4  ans.  le  couimenccment  de 
l'aonèe  cïvÔe  et  par  conséquent  toutes  les  fêtes,  d'un  jour, 
que  tous  les  jours  de  l'année  fussent  successivement  sanctifias. 
Cela  anivait  en  etTet  dans  l'espace  de  i4()i  années  de  365 
i')un,.qiu  ont  la  même  durée  que  1460  années  de  3(j5  jours  un 
^urL  L'année  de  565  jours,  se  nommait  année  vague,  et  l'autre 
•aaMfut.  L'année  vague  cit-Hc  fut  en  usage  en  Egypte  jusqu'au 
r^gnc  d' Auguste  '.Cet  empereur  arrêta  l'année  vague,  la  rendit 
G»,  atlacba  le  1°'  du  mois  thôt  {voir  Mois)  au  39  août  de  l'au- 
ne Julienne,  et  admit  l'intercalation  bissextile  au  mnjen  d'un 
&  jour  complémentaire,  tous  les  4  ans,  mais  inséré  à  la  fiu  de 
la  i'  année  de  chaque  période  de  4  ans;  de  sorte  que  l'année 
Egyptienne  commençait  le  3u  août  Julien  dans  chacune  des 
années  bissextiles  Juliennes. 

tUtantcouipUtii»  Chronologie,  ^%tOma^\\vya-T\^C,^.  fiû. 
'  On  a  dressé  les  table»  de  »  concordance  aver  l'année  fixt. 
Toni.  5 


1 


\ 


06  ANNÉE- 

La  division  de  l'année  Egyptienne ,  &H  feMorc  efi'  ïiéft^  clic 
les  Coptes. 

Chez  le»  Chinois,  l'année  a-^tTonotnique  a  tou)Ou»  «o» 
menré  au  solstice  d'hiver;  mais  l'aBOée  eiviU  a  varié  seloi 
les  dynanlies.  Hoang-ti  et  la  dynastie  Bia  ,  la  commeacenl  i 
la  3'  lune  après  le  solstice  ;  la  dynastie  Chang,  h  la  a*  lune  ;  C 
dynnslic  Tehtou ,  au  solstice  même  d'hiver  '.  Leur  année  cirilt 
commence  maintenant  au  mois  de  février;  elle  est  composée  A 
19  mois  lunaires  ,  les  uns  de  3()  joTirs,  et  les  autres  de  3o.  Ton 
les  5  ans.  ils  ajoutent  un  mois  intercalaire  qui  forme  leur  annA 
embolismiqiii.  L'année  iolairi  oa  oîlronomlqae  est  de  365  jonrs  ( 
heures,  et  chaque  4*  année  elle  est  de  366  jours,  comme  aoln 
anni^e  bissextile.  Cet  usage,  qui  est  précisément  ce  que  oont  ap 
pelons  l'année /ufffnnf,  a  3000  ans  d'antiquité  avant  J.-C  ■■ 

Les  Grici  eurent  d'abord  une  année  lunairt  de  35^  (onw 
divisée  en  la  mois,  successivement  cares  et  plfins,  qoi  pi« 
naieiit  dilférens  noms  suivant  les  différcns  peiiplea;  (wjW 
]Koi")  mais,  lorsqu'on  se  fut  aperçu  de  la  réirogrsdatioa  4m 
fêtes  de  cette  année  lunaire,  on  consulta  l'oracle  pOuFy  raarf> 
dier,  lequel  répondit,  de  ré^er  les  mois  sur  la  latte,  et  f^fiMt 
sur  le  stltil;  et  c'est  ce  que  l'on  iît  en  intercalant  treU  ftit 
dans  l'espace  de  8  ans,  un  mois  de  3o  fours.  En  effet  8  a*- 
nées  lanairn  on  de  35^  jours  avec  trois  mou  de  3o  jours  ,  on  gt 
jours,  sont  égales  à  8  années  jofairM  de  365  jours  et  unquart,  ou 
à  3,933  {ours.  Par  ce  procédé  ils  ramenaient  le  premier  foor, 
le  premier  mois,  et  la  première  année  de  chaque  olympiade 
ou  période  de  4  ans,  et  surtout  de  a  olympiades  ou  de  8  ans , 
Tirt  la  nouvellelunequi  suivait  le  solstice  d'été,  etc.  Cette  périod* 
s'appelait  oQTÀiTÉRiDB.  Les  années  de  i3  mois  s'appelaient  ettibo- 
tismitfuts,  et  avaient  par  conséquent  384  jours.  Au  bout  du  cyck 
de  19  ans,  Introduit  par  Meton  433  ans  avant  J.-C  ,  les  nouvellet 
et  pleines  lune-*  se  retrouvaient  précisément  aux  mSmes  dates. 
Au  reste ,  tous  les  peuples  de  la  Grèce  n'étaient  pas  unanimes  1 
se  servir  des  mêmes  époques  pour  l'intercalalion  des  jours ,  et 
ne  donnaient  pas  le  même  nom  aus  mois;  von:  pour  corapU* 
ment  l'article  Mois. 

>  Slimoiru eonttmant  In  Chinoii,  etc.  I.  11  ,p.  f  51t. 

•  Id.  p.  Si. 


$  Rowaint  se  serrirent ,  dès  le»  premiers  lenia,  de  raayée 
)ge  chez  les  anciens  peuples  de  l'Italie.  Celle  anuée  com- 
l^att  aman  ou  à  l'équinose  du  prin  terne,  et  ne  comprenait 
^  lo  mois  de  ôo  ou  de  3i  jours,  qui  faisaient  un  total  de  iïo4 
JMm.  Numa  réfumia  celte  année ,  la  fit  commencer  au  mois 
le  iaimer  ,  et  la  rendit  tanairt  ou  de  555  iuurs;  puis  il  la  mit  en 
npp>rt  avec  l'année  solairt,  en  intercalant,  tous  les  4  ans  , 
ujonnla  a*  année,  et  a3  jours  la  4'  année  '.  Ce  petit  mois. 
Tftint  aiirèa  le  mnis  de  janvier,  s'appelait  Mtrcedonius.  U  en  ré- 
nitait  une  s£rîe  de  i^tjâ  jours  pour  ces  4  années,  et  cependant 
taon^csde  365  jours  un  cjuart  ne  font  que  i46i  jours.  Il  y 
naît  donc  wae  augmenlalion  de  4  )Oun).  ce  qui ,  k  la  longue, 
kODlererH  tous  les  calculs.  Jules  César  y  porta  remède,  aidé 
4eSoaîcène,  asirunome  d'Alexandrie,  et  forma  ce  qu'on  ap- 
ySe\*réformation  Julitnne  on  l'ojinét  Julienni,  dout  on  se  sert  en- 
core. Voici  en  quoi  elle  consista.  A  son  époque,  c'est-à-dire  l'an 
;oSde  Rome  ou  46*  avant  J.-C,  il  fut  vérifié  que  le  cnmmen- 
wnent  prochain  de  l'année  précéderait  de  67  jours,  son  jour 
iMtable,  en  otilre  de  l'inlercalation  de  35  jours  que  cette  année 
Inail  encore  Hubir.  Jules  César  ordonna  que  les  67  jours  forme- 
niuAdeoxmois  intercalés  entre  novembre  et  décembre;  ainsi 
Panaéc ,  qui  finit  avec  le  tli  de  Aferceiioniai,  laquelle  fut  la  der- 
idËieftvantla  réformalion  Julienne,  eut  par  là  iSmoisycom- 
prls celui-ci,  et  44^  jfiurs  :  un  l'appela  l'année  dt  confusion.  Puis, 
poctr  TaTenir,  Iules  César  ordonna  que  l'on  iulerc^itcrait  un 
i<nr  tôt»  les  4  ans  aprËs  le  a4  février.  C'est  de  celle  époque  que 
^ImAlei  onnéH  btsitxtUif ,  au  moyen  de  l'addition  d'un  jour 
Ions  les  4  ans.  On  appelle  ces  années  />ij^rj^i7rx,  parce  que  l'on 
ajoatait  ce  mois  après  le  a4  février,  ou .  selon  le  calcul  romain. 
ietirfrt  atUndts  de  mars.  Ce  jour  s'appelait  le  tecand  \t ,  ou 
tiimiliu.  deuo'  fois  U  tirtimâ.  Le  commencement  de  cette  année 
(éformée  fut  fixé  à  la  nouvelle  lune  qui  sviit  immédiatement  le 
H»l»lice  d'hiver. — Jules  César  et  «es  Micceiseurs  usèrent  de  leur 
tnlorité  pour  faire  adopter  celle  rt^foimalion  par  tons  les  peu- 
ples de  l'empire;  mais  ils  n'y  réussirent  pas  e^li^re^1ent , 
(  allons  le  %olr .  en  parlant  de  l'année  chez  les 
cbréliens  ;  mais  avant ,  il  faut  observer  qu'afm  que  la  réforma- 

'  rUiumé  compUt  de  Chronûl.,  pir  ChampoUion-FIgEac,  p.  148. 


i 


G8  Aini£c. 

lion  (le  Jules  Céiiar  Tût  fuslc ,  il  eû(  fallu  que  le  cours  du  sole 
Tût  de  365  jours  et  aix  heures,  au  lieu  qu'il  n'est  que  365  joui 
5  heures  49  miaules.  Les  1 1  minutes  d'eici^dcnl  donnent  i  ion 
entier  et  i  minute  eu  i5i  ans,  ce  qui  Ht  avancer  les  équino» 
d'un  jour.  Dans  la  suite  des  Icms,  cette  augmentation  jetaencoi 
la  perturbation  dans  les  calculs  et  les  f^tcs,  qui  ne  s'accordaîei 
plus  avec  les  saisons.  Au  tems  du  pape  Grégoire  XIII,  en  i58i 
cette  augmentation  était  de  lo  jours.  Pour  remédier  à  cet  io 
coovénient,  Grégoire  XIII,  éclairé  par  les  observations  astro 
nomiques  de  Copernicet  deTichobrahé,  et  avec  le  secours  d 
Louis  Lilio,  ordonna  de  retrancher  lo  jours  de  l'année  i583,< 
pour  l'avenir,  il  prescrivit  la  suppression  de  5  jours  intercalaire 
ou  bissextiles  dans  l'espace  de  4oa  ans ,  à  compter  de  i6oo  qi 
resta  bissextile,  mais  à  condition  que  les  trois  années  séculaire 
suivantes  1700,  1800  et  1900.  qui  devaient  être  bisttxtlln,  sui 
vaut  le  Calendrier  Julien ,  resteraient  années  communtt. 

On  appela  slytt  noareau  l'usage  du  Calendrier  Grégorien  per 
pétucl  ainsi  réglé,  et  style  ancien  l'emploi  de  l'ancien  Calendriei 

Celle  reforme  admise  tout  d'abord  par  tous  les  catholiques 
fut  long-lems  rejetée  par  les  proteslang;  cependant  elle  : 
un  avantage  si  inconleslable  ,  qu'elle  fut  admise  successivemen 
eu  1700,  par  les  protMf  an  J  de  Y  A  Uemagiie,  âe\a  Hollande,  A 
DanncTtiark  et  de  la  Saiise ,  qui  du  18  février  passèrent  au  1 
mars  i  en  1753,  par  les  ..^nj/aij  qui  passèrent  du  ao  août  a 
1"  septembre;  en  ijSS.  par  les  Suédois,  qui  du  17  févrie 
passèrent  au  ■•' mars;  enfîn  en  1777,  tous  les  étals  protestai] 
adoptèrent  le  Calendrier  Grégorien. 

L'Eglise  Grecque,  en  haine  de  l'Eglise  de  Rome,  n'a  pas  eucor 
vonlu  adopter  le  nouveau  slyle  ;  elle  csl  suivie  en  cela  par  le 
Russes,  qui  comptent  en  ce  moment  1 2  jours  de  plus  que  nom 

Les  Mahométans  et  les  Turcs  comptent  leurs  années  à  dater  d 
l'Ac^iVi!.  ou  fuite  de  Mahomet,  obligé  de  sortir  de  la  Mecque;  01 
croit  communément  qu'elle  eut  lieu  le  iSou  16  juillclderanné 
Gau  de  l'ère  chrélieune.  Cependant  quelques  écrivains  Orien 
taux ,  disent  que  celle  fuite  doit  f  ire  placée  au  3'  mois  de  1. 
première  année  de  l'hégire  '.  Cette  année  est  lunaii-e,  de  la  n 

■  Voir  un  Mémoire  de  M-  Idtter.  ta  à  CAetadimii  de  Berlin ,  Je  S  o 

bre  mi.  ■     Vi"""     .'■.     '  -  -M     .    ■■,,„    ,  ^...„■^ 


AKNÉE.  09 

illeriialiyement  caves  et  pleins,  et  rorme  uu  cycle  ilo  3o  ans, 

composé  de  19  fois  3G4  jours,  et  1 1  fois  355. 

li  république  française  avait  aussi  voulu  avoir  une  année  qui 
lui  fût  propre.  Par  décret  de  la  Convention  ,  celle  année  com- 
mença  au  aa  septembre  1 7ga  à  minuit ,  au  momcnl  de  ï'Equî- 
nttt  vrai  ;  eUe  fut  composée  ,  comme  l'année  Egyptienne ,  de 
Il  mob  de  3o  jours  chacun  ;  puis  à  la  fin  de  5  ou  6  jours  com- 
plémentaires,  selon  qiie  l'année  était  bissextile  ou  commune, 
elle  fut  abolie  par  un  Sénalus-consullc,  du  ai  fniclidor  an 
t5(i8o5},qui  rétablit  le  Calendrier  Grégorien,  à  compter  du 
1"  JBOvier  1606. 

Ea  Amérique  chez  les  AMqaes ,  l'année  cititt  était  une  au- 
dje  solaire  de  365  jours,  formés  de  18  mois  de  ao  iours,  aux- 
foels  Os  afoutaient  5  jours  complémentaires  ,  qu'ils  appelaient 
fiirtif$  on  inutiles.  C'était  la  même  division  que  l'année  taguc 
des  EgTpliens  ;  ainsi  leur  année,  comme  celle  de  ces  derniers, 
devait  commencer,  en  i^i  ans,  par  tous  les  jours  de  l'année; 
ils  reclifiaieot  ce  défaut  en  intercalant  i3  jours  tous  les  53  ans. 
LcDrann^  revenait  alors  eu  9  janvier  Grégorien,  qui  était  celui 
du  commencement  normal  de  leur  année  ';  ils  appelaient  celte 
■Doée  compte  du  Soleil  ;  ils  avaient  en  outre  une  année  rilatlle  ou 
lurie,  dite  e<nnpte  de  la  Lune,  et  qui  était  composée  de  28  petites 
périodes  de  i3  jours  ou  demi-lunaisons  *. 

Chez  les  ilfu/w«,  on  comptait  trois  sortes  d'années,  l'année 
TitraU  de  lî  et  i3  lunaisons  ;  l'année  des  prilrei  de  3?  lunaisons 
et  l'année  vulgaire  de  ao  lunaisons;  les  Huyscas  connaissaient 
en  00 Ire  des  cycles  de  i85  lunes,  ou  i5  années,  comme  les 
ChinotsetlesTibetains,  et  offraient  un  sac  ri  H  ce  séculaire  corres- 
pondant  aux  Indielions,  usitées  du  tems  de  Constantin  '. 

Maintenant  nous  allons  revenir  à  l'année  telle  qu'elle  a  été 
niivie  ou  divisée  par  les  auleurs  Chrétiens ,  et  en  suivre  les  dif- 
férenles  divisions  dans  la  suite  des  sii-cles. 

'  De  Humboldl ,  f^u  du  CordilUrei  ,  l.  t ,  3ÎS ,  u ,  58. 
w-*Jd.t.U,p   355. 
■"'  ""  ,1.11,  p.  288,  251,365. 


r 


Commeacemenl  de  l'année  chei  Us  peuples  chre'rîens.     '  '  ' 

Les  p-cmier(  chrétieru,  par  vi!' né  rai  ion  pour  les  priocipau 
mystères  de  outre  religion,  ajoutèrent  d'autres  époques,  coinn 
le  jour  de  la  Résurrecliou ,  ou  de  Pâques  ;  celui  de  rincarni 
tion  ,  ou  Le  a5  mars  ;  celui  de  la  Nativité ,  ou  le  35  décembn 
Ajoutez  que  quelques-uns  suivirent  la  manière  des  Romaîni 
et  d'autres  celle  des  Grecs.  Ainsi  le  i"  septembre ,  le  i"  janvie 
le  aS  décembre ,  le  a5  mars  et  le  jour  de  Pâques ,  furent  autu 
de  points  fixes  d'où  I'dd  partit  pour  commencer  l'année.  Qaell 
source  de  coiirusion  !  Pour  débrouiller  un  peu  ce  chaos  >  il  f a) 
parcourir  la  suite  des  siècles,  et  les  usages  des  différeutes  pai 
lies  de  l'Europe  polici^o. 

Il  est  probable  que,  dans  les  trois  premiers  siËctcs  de  l'Ëglis 
l'enipire  des  Césars  donnant  le  ton  à  une  grande  partie  des  pn 
vitices  voisines  de  l'Italie ,  ou  y  suivit  le  calcul  romain-  Je  d 
une  graude  partie,  car  nous  avons  des  preuves  que  tou»  1 
pays  conquiii  ne  se  soumirent  pas  aux  calculs  du  vainqueu 
Avant  le  concile  de  Nicée,  les  églises  des  Gaules,  suivant  le  v 
nérablc  Bèdc,  célébraient  toujours  la  Pdque  le  a5  mart, 
re^^ardaient  ce  mois  comme  le  premier  de  l'année  ;  aussi 
commençaient-elles  en  effet  par  ce  jour,  conformément  à 
loi  qui  prescrivait  aux  Juifs  de  regarder  comme  le  preniier  ton 
celui  auquel  ils  solemoisaient  cette  grande  fête. 

La  religion  clirétieaiie ,  ayant  vaiccu  l'idolâlrte ,  voulat  s't 
distinguer  jusque  dans  le  comput.  Sans  déranger  sensibleme 
l'ordre  des  années,  elle  voulut  partir  d'un  point  qui  rappelât,  4 
commençant  l'année,  le  commencement  du  grand  œavre  1 
notre  Rédemption.  Cette  pieuse  intention  s'accordait  d'aillés 
avec  l'usage  de  commencer  d  noco  soit ,  sept  jours  avant  l'ano 
civile  desKomains.  Cechaugement  ne  put  se  faire  partout  d'u 
manière  invariable  ;  mais  il  était  sûrement  en  vogue  au  6*  sièc 
en  Italie,  puisque  les  hommes  apostoliques  que  S.  Grégoî 
envoya  en  Angleterre,  eu  y  établissant  l'ère  vulgaire,  y  fixfere 
le  commencement  de  l'année  au  jour  de  la  naissance  de  Jésn 
Christ. 

Les  Francs  établis  solidement  dans  les  Gaules  ne  suivira 
nices  erremens,  ni  ceux  du  peuple  qu'ils  venaient  de  subjugui 


AMnÉe-  71 

UpkK  que  probable  qu'ils  conservèreot  leur  aiicienoe  aup- 
&Cettc  ualioa  bellûjiueuse  ne  comptait  le  premier  )Our 
I  qjoe  du  jour  même  où  elle  pouvait  ouvrir  la  cam- 
t6n  comme  die  était ,  le  premier  mars  était  le  joUt 
i  Grégoire  de  Tours  commence  plus  ordinaîre- 
g  mois  de  mars  ,  qu'à  Noël ,  ou  au  mois  de  jan- 
aieat  les  Bomaius  Le  troiMËme  concile  d'Or- 
Phn  558,  compte  le  mois  de  mai  pour  le  troiniëme 
pnaauscrit  delà  vieet  des  miracles  de  S.  Marcel, 
;  tTEmbrun  ,   prouve  également  qu'en   France 
SBçait  au  mois  de  mars  '. 
I|  les   Français  fireut  tndifTéremiacnt  u&age  de  ces 
,  commençant  l'année,   tantdt  au  premier,  et 
^  comme  il  parait  par  la  4^'  formule  du  a*  livre 
t,  L'&ngleterre  et  l'Italie  s'en  tiarcnt,  suivant  leur 
f,m  %S  décembre  ou  au  premier  janvier. 
|<  lihdo  &•  siècle  vit  naître  un  changement  qui  dura  pen- 
■faleoSMècleâ  snivan».  Cliarlemagnc  introduisit  dans  sen 
,  avec  plusieur»  autres  pratiques  de  l'éjilise  Roma}- 
■itey:  ie  commencer  l'année  k  Noël-   L'&Uemagne  *,  et 
e,  excepté   Florence  et  PUç,  n'eurent  là  dessus 
M  ri^e-  Les  Français  se  soumirent  en  partie  à  l'in- 
c  Cfaaflem^ne  voulut  opérer  cliez  eux.  Ainsi  l'ao- 
■i  la  première  race ,  avait  toujours  commencé  au 
^^»f^,  aeloa  d'autres,  à  Pâques,  comimença,  par 
i^IlNativité,  et ,  selon  d'autres,  au  premier  de  jau- 
',  pour  concilier  ces  dciu  usages ,  distingue 
il,  comme  chez   les  anciens  Romaius,    une 
■  OonuiLençant  au  mois  de  mars,  et  une  année  él- 
it BU  mois  de  janvier. 
E  quelques  calaudtiers  des  S'  et  ()'  siècles,  qui  met- 
kcoutmeiicement  de  l'année  au  premier  janvier;  mais  ils 
a,  et  diffèrent  eu  cela  d'autres  monumcns  plus  res- 
tai la  placent  à  la  Nativité  de  notre  Seigneur. 
s  que  l'usage  de  fixerlc  premier  jour  de  l'an  au  aS  décem- 
Prat  prévalu,  et  se  fut  maintenu  pendant  environ  deux  s ië- 

'DtttDtplvm-,  p.  1'*  I  ■>■  '■■ 
■CkM.  Godwic,  p.  f3A,  135,  i3C. 
CBiDiplom..  p.  f7S, 


i 


1i  ANtlÉE. 

teiDUs  :  Htort  Calttcano  ';  il  ne  fui  ccpcotlaul  pas  géuéral.  et 
m  l'avait  jamais  été  chez  eux.  Le  Limousin,  qui,  jusqu'à  1 3oi , 
avait  suivi  cette  coutume,  cMnniençaà  partir  derAnnoucialiou. 
Ed  l,angue(ioc  et  ef  Aquitaioe  ' ,  le  premier  jour  de  l'an  était 
constamment  (ai  au  a5  de  mars,  sans  avoir  t^arà.  à  la  fête  de 
Pâques.  En  Daupliîné,  ainsi  qu'à  Rome,  en  Lombardio,  en 
Chypre,  c'était  Noël,  et  non  le  premier  de  jauvicr.  C'est  un 
fait  indubitable  que  pendaot  tout  le  i4'  siècle  la  cour  de  Rome 
commençait  l'année  au  a5  décembre.  On  porte  &a  pietive  le 
aS*  canon  du  concile  de  Cologne  de  i3io,  qui,  en  preacrivaut 
d'7  fixer  l'ouverture  de  l'anuée ,  déclare  qu'il  ne  te  l'ait  que  sur 
le  modèle  de  l'église  de  Rome ,  pro  ut  lacrostucla  EctcUsia  Romaaa 
Id  obttrral  '.  Cet  u^age  cependant  ne  fut  point  constant  :  on 
varia  beaucoup;  et  plusieurs  comptèrent  les  années  depuis  la 
paseion  de  J-C. ,  ou  la  trai/ealion,  ce  qui  est  la  m6tae  chose, 
jusqu'à  ce  qu'Eugène  IV  ordonna  dans  le  concile  de  Florence 
en  i44'><  que  l'on  compterait  dt^sormais  les  années  dejuii*  la 
naissance  de  J.-C. 

Le  lâ'  siècle  u'a  rieu  de  remarquable,  sinon  que  c'eat  une 
règle  qui  peut  passer  pour  constante  t,  qu'alors  les  papes  ont 
commencé  l'année  dans  leurs  buUes ,  tantôt  au  premier  janvier 
ou  k  riocl ,  tantôt  au  s5  mars,  et  que  dans  leurs  brefs  ils  ont  le 
plus  souvent  pris  le  commencement  de  l'année  au  mois  de 
janvier. 

Les  choses  restèrent  en  oet  état  pendant  la  plus  grande  par- 
tie du  iC"  siècle.  Alaisen  i5(i3,CharleBl\  régla,  par  la  fameuse 
ordonnance  de  Itoussillon ,  chilteau  et  bourg  du  Dauphiné ,  que 
l'année  commencerait  en  France  au  premier  janvier,  au  lieu 
qu'elle  commençai!  à  Pâques,  en  sorte  que  le  premier  janvier 
I  â63  devint  le  premier  jour  de  l'anuée  1 564.  f^e  parlement  ne  se 
conforma  à  cette  ordonuauoc  que  deux  ans  après,  et  ne  com- 
mença l'année  le  premier  janvier  qu'eu  i56j.  L'année  iSGti 
n'eut,  en  conséquence,  que  huit  mois  17  jours  depuis  Pâques, 

'  Gloii.  Latin.,  I.  1  ,  col.  £69. 

•  Iftirf. 

-  Voir  iu-9i  le  P.  Echard  dana  »  biblial.  Jm  aaUllr^  de  i'itrire  da  S.  Do- 
niiHiijue ,  p.  650i 
^DtBéDiptom..  su]ipleiii.,  p,  £5, 


^'claît  le  i4  avril,  jusqu'au  dernier  décembre.  Ce  n^glement 
niait,  MDsdout«,  puurparerauz  iuconvénieng qui  arrivaient 
MBMiaieral  ,  l'aon^  vommeitçant  à  Pdques.  Dana  une  méaiG 
oUeilse  reacoiilrailquelqneTois  deux uioi^ d'avril  rpareijcm- 
fk.riDoée  i55K,  ajaat  cummencé  au  premier  avril,  uc  finit 
fi'nt  ao  avril  nunant.  La  coutume  n'i-lail  pas  de  marquer  avril 
^reiwrniois,  et  avril  dernier  mois  de  l'aiiiiée;  il  arriva  de  là 
hv  le  courant  des  alTaires  un  chaos  inextricable. 

TUUppe  11,  roi  d'Espagne,  ordonna  en  iSjS,  à  l'exemple 
bhVnnce,  qac  l'année  commencerait  au  premier  janvier 
bm  \m  ?ay5-Bas. 

1*1)**^  de  commencer  Tannéedane  les  bulles  au  a^  de  mars, 
itfcnutant  depuis  Grégoire  XV  jusqu'à  Innocent  XII.  Celui- 
TiRpritle  calcul  qui  (ixe  le  commencement  de  l'année  aux 
cdtidesde  janvier. 

Cotdans  le  1 8*  siècle  que  Pierre  I"  changea  la  manière 
itcmpter  les  années  desHoscovitcs,  et  leur  fit  adopter  l'usage 
^chrétiens  d'Europe.  Avant  ce  tenis,  les  Russes  commen- 
^ùdTionée  au  premier  septembre. 

l'iut  c^YÈS  oo  inconri-krES.  Voy.  Diiis  des  «mnéek  des  Sou- 

inà  ei  L'InciaiiiTioii.  Voyez.  Dàj*  pe  L'ItccAitirATioK. 

l^  calcul  de»  Pisans  qui  était  cofamuD  dans  les  j3*,  i4'  et 
i5'ûèckiaiui  républiques  de  Lucques  et  de  Sienne,  commcD- 
çxil  ramitteiialàtqiie  ceux  qui  ne  la  conimençaicntqu'ù  la  Na- 
tiriW;  c'est-à-dire  qu'il  partait  du  jour  de  l'Annoociation.  Ainsi 
ionqoe  Von  commençait,  par  exemple,  l'année  laiio  au  iS  dé- 
rniibre,  ils  o' avaient  plus  ijue  trois  mois  de  cette  mûme  année 
iiM,  aprèa  lesquels  ils  commençaient  laai. 

t<7ex  C«LniRBiBa,  CoNrvT ,  Concdaiest,  Aâccuu,  D*is  ,  «te. 

UrarVCRSAlBE.  Jamais  les  anniversaires  n'eurent  plus  de 
"(De  que  dans  le  iV  siècle  ,  surtout  en  France  et  en  Allema- 
PK- C'eât ,  dit  un  savant  ',  le  siècle  des  fondations  pour  la 
Unoîre  et  le  soulagement  des  morl»  :  les  actes  de  cette  espèce 
ngt  multipliés  à   l'infini. 


'  t,.il,alk,  C*rntaiiic 


i,p.  t83. 


r 


76  AMïOHCE. 

Il  esl  bon  de  remarquer,  à  l'occasion  des  anniversaires,  q\ 
le  cartulairc  (le  la  cathédrale  de  Béziers,  en  Languedoc,  ta 
mcnlfon  d'nn  trentin  élabli  au  la*  siècle  par  l'évèque  Bemdi 
pour  tous  les  chanoines  qui  viendraient  à  décéder.  C'est  prob 
blement  le  premier  exemple  de  l'usage  ob  l'on  est  de  célébM 
un  service  lunéraire  le  trentième  jour  après  le  d^cès.  4 

ANNONCE.  Sous  le  litre  d'annonce ,  on  va  exposer  Içs  prit. 
oipales  clauses  de  précautions  mises  en  œuvre  dans  le  cctr 
d'un  acte  quelconque  pour  Vaal/ientiquer.  Ces  précautions  coi 
slstent  principalement  dans  les  annonces  du  sceau ,  des  soutcri 
lions,  de  la  préstncc  des  Umoins,  du  monogrammf ,  des  inutsllta^ 
et  autres  formalités. 

Il  est  très-rare  de  voir  concourir  à  la  fois  tous  ces  objets  d«r 
une  seule  et  même  pièce.  11  est  même  des  cliartcs  sans  aiioc^ 
ce  de  signatures ,  de  sceau,  de  monogramme,  etc.,  quï  spr 
néanmoins  revêtues  de  ces  formalités  ;  il  en  est  d'autres  qui  nT 
annoncent  qu'une  partie,  et  qui  en  réunissent  plusieurs.  Ab<r 
dance  de  droit  ne  nuisit  jamais.  11  n'en  est  pas  tout-à-fait  C 
même  de  celles  qui  renferment  des  annonces  qu'elles  ne  rdj* 
plissent  pas;  la  règle  générale  est  qu'elles  ne  sont  pas  hors  6 
soupçon  :  mais  pour  ne  point  risquer  la  vérité ,  et  ne  point  h^ 
sarder  un  jugement  trop  précipité,  il  y  a  bien  des  mesures  ' 
prendre.  Premièrement  il  faut  être  cerlain  que  ce  ne  soient  p^ 
des  copies  presque  aussi  anciennes  que  l'original  :  car  ton* 
copie  peut ,  par  exemple ,  annoncer  un  sceau  ;  mais  nulle  copii 
ne  peut  le  représenter  sans  quelque  supercherie.  SeconÂi 
ment,  il  faudrait  savoir  si  cette  pièce,  qui  annonce  ce  qt 
l'on  n'y  trouve  pas,  n'est  pas  plutôt  un  projet  d'acte,  qa*dl 
acie  réel,  ou  un  brouillon  bien  minuté,  phitf^t  qu'un  origfni' 
Enfin  il  peut  se  faire  qu'un  autographe  manque  à  ce  qu'il  prd 
met,  et  ne  doive  cependant  pas  être  réputé  pour  faux.  S'ilétall 
par  exemple,  dûment  scellé  et  signé,  et  qu'il  annonçât  leAd 
QOgramme  du  roi  qu'on  n'y  trouverait  pas ,  on  ne  doit  rien  4 
conclure  de  désavantageux ,  surtout  s'il  est  d'un  de  ces  sifecles  \ 
ail  l'on  ne  faisait  pas  diOicullé  de  s'en  passer  :  et  quand  il  n'o 
serait  point ,  ce  ne  serait  pas  cucorc  une  raison  de  le  suspcclfij 


A!(SOWf.E.  77 

bdci.  ne  ponvail-il  pas  nrrivcr  (jnc  le  projet  des  parties  iii- 
»  fût  de  le  faire  authentiquer  par  te  souverain  )  ijue  le 
tn  conséquence l'expriindl  dans  £Oii  acte, comme  devant 
ftlwUinriaent  réalisé,  et  que  mille  circonstances  en  aient 
tficbt  ensuite  l'exécution  ?  Un  voyage  de  la  cour,  une  guerre, 
HBriidic.  la  mort .  etc.,  tous  ces  accidens  l'auront  d'abord 
^ada.  et  les  délais  en  auront  pn  faire  perdre  l'idée.  L'acte 
hûoacnt  n'en  serait  cependant  pas  moins  sincère.  De 
i^^mnmce  des  signatures  ou  d'un  sceau  étranger  n'en  em- 
fMï|wleuiours  la  réalité.  Deux  vusnaux,  passant  un  contrat 
kftprmtnl  île  leur  seigneur,  se  seront  proposé  de  lui  pré- 
Mk l'Hic  ï  signer  ou  à  sceller;  ils  sont  certains  de  son  accès- 
^  Araprimcnt  dans  le  texte  :  un  inconvénient  qticlcon- 
fimiul  ;  l'acte  reste  sans  signature  et  sans  sceau  ;  il  n'en 
M|Hmoros  authentique.  Ces  cas  arrivaient  surtout  dans  les 
haAriNi  annonçait  la  signature  des  absens,  lors  de  la  con- 
eoDtrat ,  dans  l'intention  de  le  leur  faire  signer  dans 
les  tems  oii  la  cliancellerie  n'était  pas  toujours 
e. 
itone  connaissance  un  peu  détaillée  de  cette  par- 
is, nous  allons  parler  séparément  des  annonces 
nalité,  en  la  suivant  dans  tous  les  siècles. 
ktVimiAc  ET  DU  BCEir.  Il  est  peu  de  chartes  de  la 
|de  nos  rois  où  il  soit  parlé  '  de  l'impression  de 
I  que  l'on  y  voit  au  bas.  Ce  n'est  pas  que  l'on  ne 
Klques  diplAmes  revêtus  de  cette  formalité.  Dans 
,  le  précepte  de  Childebert  I"  pour  la  dotation  du 
V^-  Calais  en  5^8;  celui  de  Chilpéric  1",  donné 
a  fondation  du  monastère  de  S.  Lucien  de  Bcau- 
e  de  Thierry  IH ,  qui  est  rapporté  parmi  les  actes 
«  Sa  Mans ,  en  font  mention.  Mais  en  général  ils  sont 
■  nombreux,  que  dom  Mabillon  <  pose  pour  règle  qu'à 
n  troDve-t-on  un  petit  nombre  d'indubitables,  ob  l'an* 
rit  annoncé. 

■fclfi)^(Mf  P-  ^0^- 

'lW.IT, p.    &I7. 

■  XfMda  TraiU  d*  Diplim. ,  I.  m ,  p.  616. 
'IkBiD'pio»..  p    '<"■ 


À 


r 


t 


78  ANNONCE. 

Ou  peut  bien  s'imaginer  que  les  formules  qui  ont  flcrvi  à  i^' 
primer  celle  annonee  de  l'annteu ,  ont  suivi  le  goût  du  siècle  «t* 
caprice  des  écrivains  et  des  notaires  ;  aussi  n'y  a-t-îl  rien  d'ni^ 
forme  sur  cet  objet.  Voici  les  plus  communes  sous  la  premi^ 
tace.  Ànnali  no»lri  impremione  atiiputari  ftrimas ,  nabitr  ligUli^ 
Jiasimtti.  * 

Hititiime  iiicli.  —  Au  8'  siècle,  nos  rois,  ou  plutôt  les  man* 
du  palais,  annonçaient  l'impression  de  leurs  anneaux  dam  I^ 
diplome-i  ou  préceptes  qu'ils  donnaient.  AnnuU  nostrî  imprt^ 
atone  signaûntus ,  dil  Pépin  dans  un  diplôme  en  faveur  des  ns*" 
gteux  de  S.  Denys,  vers  jSo  '.  Carloman,  frère  de  Clioifeiil'' 
gnc,  y  manque  quelquefois  *;  mais  Charlemagnc  n'omet  cfl* 
annonce  que  dans  ses  arrêts  :  il  y  est  exact  dans  ses  autres  f* 
plomes.  Les  chartes  privées  n'en  font  aueunc  mention,  pal*! 
qu'elles  n'étaient  jamais  scellées.  ^ 

Neutiime  tiicle.  ■~'  Il  est  assez  rare  que  les  annonces  de  Ta^ 
neau  ou  du  sceau  ne  se  monireni  pas  dans  les  diplômes  rojs*l 
ou  impériaux  Aa  Q'  siècle.  Charlemagne  se  sert  partout  ^ 
terme  d'anneau,  excepté  dans  une  occasion  unique,  oti  il  e^i 
ploie  la  formule  extraordinaire  pour  tors  :  Siibltr  plambum  m^ 
lari  justimas.  Louis-le-Débonnaire,  Cliarles-le-Cbauve,  Vsi't 
pereur  Louis  11 ,  etc..  annoncent  l'anneau.  Ce  n'est  que  sor^ 
déclin  de  ce  siècle  que  les  princes  commencent  à  faire  mendÀI 
de  leurs  sceaux  ou  de  leurs  bulles.  C  harles-le-Gros  empl<^ 
l'une  et  l'autre  expression  en  884)  dans  un  même  diplôme:. 
huUâ  nostrâjiisfimtu  sigiilari ,  ac  sigiUo  nostro  cotToborari  ';  qaf\ 
que  pour  l'ordinaire  il  ne  fasse  mention  que  de  l'empreinte  4i 
son  anneau^.  En  général,  les  diplômes  Carlovingiens,  lot)| 
qu'ils  sont  de  conséquence,  font  mention  de  l'impression  tf 
l'anneau  '  ;  mais  cette  annonce  ne  se  trouve  point  dans  leo^l 
plaids  ni  dans  leurs  arri^ij ,  ni  dans  d'autres  actes  peu  impoh 
tans,  quoique  l'anneau  y  ait  été  empreint.  h 

,  «I 
D.  Bouqati,  I.  iv,p.  7)8.  '  >l| 

Di  Rt  Diplom.,  f.  107.  .  <\ 

D.  Boaqnet,  t.  n ,  p.  33t..  ^ 

Ibid.,  p.  3iT.  I ,  in  J  ..M',-."tjJ 

Dt  B*  Diptom.,  p.  107.  .t*l     I  . 


J 


*»BOBCE.  79 

■  pent  itoac  poKr  eu  principe  qu'il  est  rare,  sont  cette 
■,4e  lrou«er  d«s  actes  qui ,  ayant  mérité  la  signature  «t  le 

irinoncenl  dans  le  texte  ni  l'un  ni  l'aalre. 
rati  aiéoie  dire  que  ce  sérail  ud  phénomène  dans  uutrc 
e  araot  le  n' siècle. 

■  eecJéaiaaIiques  annoncÈrent  l'imprewion  de  leurs  an- 
B  leurs  sceaux  presque  auisitât  qu'ils  commencèrent 

nit<  La  teltce  de  S.  Au^stin,  citée  au  mot  Ak»uv  ,  en 
.  IJ  y  avait  cependant  au  j)*  siècle  des  évéqucs 
t  pas  encore ,  et  qui,  dans  un  besoin  important, 
le  leur  i^glltc ,  comme  ou  le  voit  dans  l'nn- 
;  par  David ,  évéque  de  Bénévent  :  Anula  tanttx 
imas  '.  Les  prélats,  évfques  ou  abbés  ne 
A  de  le  distinguer  dans  leur  formule  d'annonce, 
icoup  d'exemples  dans  ce  siècle  et  dans  les  sui- 
lynodale  du  concile  de  Truyes  de  8(>3  nous  olTrc 
lusieurs  sceaux  à  la  fois:  Mttropolilanoram  Epii- 
.,  iuptrtigittari  nobit  ti»um  «i.  On  se  sert  du 
larce  que  les   sceaux,  distingués  des   anneaux, 
alors  à  devenir  à  la  mode. 
n'on  vient  de  dire,  tl  faut  ccpcnilant  avouer  que 
i  chartes  ecclésiastiques  de  ce  siècle  et  des  trois 
I  point  Hccllécs,  on  se  contente  d'y  annoncer  les 
■  témoins  ;  encore  cet  usage  n'étall-il  pas  cons- 

-  Dans  le  lo*  siècle,  les  formules  par  lesquelles 

moncent  que  leurs  diplômes  ont  été  scellés,  font 

m,  lanlût  de  l'anneau  et  tanlAt  du  seeaa.  Les  rois  Capé- 
tapltdenl  le  plti»  souvent  le  terme  de  ligUlitm  .  qvel(|uc- 
î  de  katia,  maU  Irès-iarement  celui  d'anufwi:  et  ce 
e  d'après  le  roi  llobert, 
lonce  de  Vatmiau  caractérise  donc  ordinairement  les 
t  des  rois  de  la  première  et  seconde  race.  Celle  des 
T  est  peu  familière,  et  celle  des  Kroiu;  encore  moins; 
■  peut-oD  citer  quelques  exemples  an lérienrs  an  lo* 
c;l(s  derniers  rois  de  la  seconde  race  l'ont  cependant  em- 


l'Uàl.  Satra ,  I.  Tin ,  col.  16. 


ïï 


i 


8ft  AMNOKCE. 

ployé  quelquefois  ';  il  passa  aux  Capélîens,  mats  1 
servirent  pas  constamment.  L'annonce  <lc  l'anneau, 
persévérait  encore  sous  le  ri>gne  de  Louis  Vil  '. 

Les  formules  les  plus  usitées  sous  la  seconde  raC' 
Anido  nosiro  sigîllare  ;  de  analo  noitro  lubUr  sigUlare;  «ne 
ÏTt^essiont  adsignari;  baUis  naitris  insigniri  juulmui',  tigi 
cimia,  etc.,  etc.  Les  autres  souverains  de  la  Germanie  ent 
înitifféremraent  les  mots  de  sceau  et  d'anneau.  Cette  a' 
nù  paraît  encore,  ni  dans  les  diplômes  des  reines ,  ni  da 
des  dues  et  des  comtes,  grands  fcndataires  :  les  rois  jou 
du  sceau  exclusivement. 

Les  formules  de  la  troisième  roce  reviennent  tontes 
de  chose  près,  à  celle-ci  :  Ul  auiem  hoc  noitra  aathorltt 
CBptum  flrmam  cl  stabtle  permanent,  sigilto  nosiro  corrobora 
mus  :  analo  regiai  digiùlatis  noslrœ  ' ,  mandartmus  insigniri 
nostri',  impresiionc  Jutsimus  odnotari  :  aigillo  rtgiœ  auc\ 
comignari  ',  sîgiUo  mun'tri,  sigUlari  nostrâ  imagine  jaaimii 
et  en  français  :  En  Umoin  de  quoi,  ou  a/tn  i/ae  ce  mit  cfiatê  j 
slalitt  f  nous  avons  fait  mettre  notre  scel  à  ces  présentes. 

Il  y  a  plusieurs  chartes  ecclésiastiques  de  ce  siècIC)  q 
scellt'cs,  et  qui  ne  l'annoncent  pas  toujours;  témoins 
chartes  de  Walbert  et  de  Roricon ,  évéques  de  Laon  au  ; 
cle.  Les  annonces  des  autres  ne  diUtrent  pas  de  beai 
tpiant  àla  forme,  de  celles  du  g*  siècle.  M  aïs  les  chartes 
n'annoncent  encore  jamais  ni  le  sceau  ni  l'anneau ,  pan 
n'y  avait  presque  alors,  parmi  les  laïques,  que  les  emj 
et  les  rois  qui  en  fissent  usage. 

Ontiime  siicle.  —  Les  diplômes  des  rois  de  France  du  i 
clc  sont  très-souvent  autorisés  par  l'annonce  du  sceau ,  s 
les  formules  ordinaires.  Le  roi  Robcrl  fait  mention  ,  tai 
son  sceau,  tantôt  de  son  anneau;  mais,  depuis  sa  mort 

>  De  Bi  Diplom,  p.  108. 

■  Ael.  SS.  Btned.,  t.  vn ,  p.  S. 

'  DtRtDipi.,  p.  S60.  ,  ,       ',     "  , 

*  fli.r.  Trlir.  D-pW..  p.  SCS.  '  -*'  **-'  "'^"«^  •*' 

•  DtB»  DipL,  p.  hU. 
!W<i.,  p.  133,  '.51,568.  "  •-»."■»  J.*iwA.i 


ANNONCE   1>E    L'4»NL«1'    KT    IiL    SCE^L.  Hl 

MHlce  de  l'anneau  deviut  très-rare;  ({uelqucfoi!!  il  n'est  fait 
meslioa  ni  de  l'uu  ui  de  l'autre  ;  mais  les  deux  rois  »es  suc- 
ilMiiiii  II  s'y  manquent  guère. 

1^  oe  voit  encore  que  deux  grande  Teudalaires  de  la  cou- 
ronne »e  servir  de  sccanic;  les  ducs  de  Normandie  ' ,  qui  l'an- 
Danoenl ,  et  un  duc  de  Bourgogne  '  qui  n'en  fait  aucune  meo- 
lioD.  En  {général  les  exemples  de  sceaux  et  de  leur  annonce 
wnl  trè»-rare5  parmi  les  grands. 

le*  annonces  de  la  sigiltation  sont  variées  à  l'infini  par  les 
«Bpeienn  d'Allemagne  :  SigUlam ,  fig-niim  ,  anulm  ,  imago,  bulfa, 
HfiilaM  r^trcut!um ,  tic.,  sont  autant  de  synonymes  employés 
pODr  exprimer  le  sceau. 

La  plupart  «les  diplomcii  des  rois  d'Angleterre  n'eu  font  en- 
core nulle  mention  :  à  peine  en  Iruuve-t-on  deux  on  trois  qui 
i'tfwoncenl  ^,  quoiqu'ils  en  usassent  fréquemment. 

Plusieurs  actes  ecclésiastiques  ont  ce  même  défaut  :  quoi- 
que munk  de  sceaux,  ils  n'en  parlent  pas  '.  11  n'y  a  gu(;re  en 
iUlie  (|ue  les  prélats  des  grands  sièges  qui  l'annoncent;  m<ais 
celte  formalité  se  trouve  pratiquée  dans  un  certain  nombre  de 
chatte»  des  prélats  allemands  '. 
Dviuiètiu  ùicU.  —  Les  roLs  de  France  du  m*  siècle  annooceot 
■•  leur  sigillation  par  le  mot  ùgitium.  Louis  V  U  est  le  seul 
»  un  diplôme  donné  en  1 1G9  ',  se  soit  servi  des  termes 
mottri  mtprtMtone.  La  reine  Adélaïde  autorisa  le  diploioe 
jl'dledonnaen  ii53,  {i^tioiif^cfAw.SigUliuosirieulluritaW. 
it  la  première  reine  de  Frauce  qui  paraisse  avoir  fait  usage 
Dcao  particulier. 
k  VxÊB»^  des  sceaux,  devenant  de  jour  en  jour  plus  commaja  , 
t  depuis  le  milieu  de  ce  siècle  ,  les  ducs  ,  les  eomtes  et 
■  UrandsCeudataires  les  annoncent  asseï  communément  dans 
s  cbart«0(  quand  ils  en  uni  de  propres  ou  d'empruntés.  Les 

'  tftaêtriapia,^.  SIS;  —  Perai-d,  p.  198.  ' 

•*!*«.,  p.  190 
*l'K««iéiV.^p.(r(«>.,l-  i.p- i8.  59.S88.  ..   .:. 

btm.,  p:  5S6.  —  VaiiMtle.  Hiu.i*Laagiiui..  t.  v^  p:6t0. 
i.Â>«  Sm.  fVnir.  I>ipf«  ,  t  t.  p.  5»j.  Gtit.  Gtiritl.  l.  v,  col.  £G7. 
'  Âil.SS.  Btnld.t.  ÏIJ,  p    B,  ,1 

^DtR,Dipto«:.p-60S. 

To«..  "■       '  ■"■"  6 


i 


r 


IS  >!nit»!tci  9*  L'unur  et  «c  scstt 

ejpcTtm  «TAticroignB  we  muiqiKDl  guère  i  cet  nu^  ;  lenn 
buÔn  d'or,  quand  3»  en  bal  meRre.  y  wot  expressément  mar- 
qo^«3  ;  maît  la  plopart  des  diplôme  4o  nw  d'iustrtenc  n'en 
parlent  pas. 

Vlonran  chartes  eccMsiastîqtiK  oefont  encore  nafle  menUen 
do  sceaa.  Ccpendanl  D  e^  alon  fias  ordioaire  en  Pranced^B- 
noncer  1«  scean .  que  Ton  désigne  qndquefob  par  le  mol  ImtêC' 
f«r  '.  La  |>l(^>art  dt»  chartes  épbcopaks  dTtalie  nVanoaceot 
point  de  sceau  :  celte  annonce  est  ptœ  commune  en  AlleilUigne. 
QoDÎqDe  le  plus  gmod  nombre  des  prêtai»  fran^ai»  suspendent 
leor  Keaa ,  an  lîeU  de  le  idaqaer.  roBtine  font  les  avtres.  lean 
annonces  n'en  avertissent  p». 

'Fr^ititaie  tHett.  — ?>on-sev1einent  nossonvetsiiMconlinnent 
Ml  i3*  si^le  d'annoncer  leur  sreau  dan^  le*  actes  «oicnoet*, 
mais  ils  aonooeent  nrorv  rspposilîon  des  sceaux  de»  làaon». 
loub  vni,  date  ton  ordonnanee  looebsBl  1rs  Jai6,  nous  ea 
fbamtt  le  premier  exemple.  On  ne  connaît  pa<  de  diplôme  de 
•ans  rois  plus  ancien  ■.  aoqnel  le«  pr^at*  et  tes  ^eic^nevn  «îent 
•  qtposè  leiin  H- -aux.  Apre»  avoir  annon<^  et  ^er«t  In  x 
des  lèmoinï  .  ou  mel  :  /n  rujia 
pii^tmtHtm  tiUrrù  rifHlKm  m 
vMus  tt  aHi  ftrcMmrtMh'  MigîlU  wmà  rt— rirw 
e»  pihwm  n'ansoDcent  que  tenr^  «cedta  ;  qodqnefois  mtaie 
■Ou»  fcivs  Mires  .  ordonnance*  et  autre*  «êtes  moins  aolca- 
nèb,  Ibs*^  ab§tieonenl. 

Comme  Tosage  des  tceanx  élajl  encore  récent  pa«r  les  4uc« 
el  les  comlC5  feudalaires ,  de  U  vient  que.  jaloax  de  vc  diiilt , 
Ha pnraiMent  acMc  curîeus  de  les  annoncer  riiiliiB)  .  cz- 
teplé  les  comtes  de  Toulooae,  qui  t  manquent  qiulqaeCM&. 

Les  emperenn  latins  d'Orient ,  ei  ceux  d'Omàdent .  à  la  ré- 
«erre  de  Rodolphe  d'Antrîche  ,  sont  assec  acTupnleux  sor  «et 
article.  Les  premiers  anoonrent  assez  souvent  la  matière  du 
•cean  :  Prttenltf  butlâ  noilrà  auriâ  rolxjralai ,  ttc.  ;  Ballm  mottrm 
plutnhtK  munimini  roborari  ftàmat.  Les  autres  se  serrent  qoel- 
qacibia  de  fbrmnlés  non  encore  «ailées .-  Si^tU  prmeidihmi  *unt 
appfia*;  Pmrxta  Jimjeslatis  aotlrv  typarîa  —imMnffti  Imifilmii 

•  DtRttiifi.,  p   601. 

■  Oréom.  dm  t^arr»  , 


AKNOfHJE    bB   LANHEAt    l.T    UL    SCEAl'. 

fhariei,  roi  de  Sicile,  uÂa  ausai  <lc  cette  dernière  annonce. 
Rmnent  les  rois  d'Angleterre  el  d'Ecosse  annoncent  le  sceau 
ifa*%  Tont  appo^r  à  leurs  diplômes, 

Lef  fonntilea  qui  exprimcol  rapposîtion  du  sceau  aux  chartes 
ia  iS*  siècle  sont  extrêmement  variées ,  et  d'autant  pins  oom- 
brvnes  «ine  les  sce.-mx  furent  très-communs  dans  ce  liÈcle  et 
le)  4enx  «nh'ans.  Ce  qui  leR  accrédita  beaucoup,  c'est  qu'ils 
Kartot  liea  de  signatures  et  de  témoins  dans  une  multitude  de 
«Nrtes  qui  nVfTrent  qne  cette  formalité,  lis  ne  sont  pas  tou- 
iMWMHMmcés,  mais  ils  le  sont  souvent  par  cette  formiUe  sin- 
inlière  :  TttU  sigUlo  mtlro  : 

ÇattortUm*  siieU.  —  On  commence  à  voir  dans  les  annonces 
Ati4*nècle,  la  distinction  de  plusieurs  sort  es  de  sceaux.  Louis  X 
Mwmce  ainsi  le  wean  mis  à  des  lettres  de  i3i5  :  Preuentibtu 
Wtrw  iMf  frum  ftcimm  apponi  figillum  ,  ijuo  anir  tiiscrptum  rtgni 
npmm  Franeiw  utttamar.  Rt  dans  d'autrt:s  lettre»  postérieures , 
il  dit  rinfdcnient  :  Priexeniitiuf  nostrum  ftcimui  npponi  sigillum. 
C'rtril  MBS  <k>ate  le  «ceau  royal  dont  11  se  sériait  alors.  Phi- 
lippe-ie- Long,  Jean  II  et  les  ttégens  du  royaume,  au  commence- 
nnldeleorgouverncnienl.lirent également  cette  distinction  '. 
FfciGBOC  le- Long  en  fait  une  autre  plus  récUe  encore  ;  dans  des 
)Rbc»%coBcemaiil  le  parlement,  en  i3i8  ,  on  lit  :  En  léimtia 
à^atlit*  eAotn...,  le  roi  a  commanHi  ilmtttif  son  grajid  ieet  m  CM 
tH>mU»  tmnt.  Et  dans  otie  de  ses  ordonnances  >  ,  on  voit  :  £t 
'  fttr  et  fat  naiordenantvxfeMu.'' dilet  ttdnhéts  soient  perpetiitiUHunt 
fiTWM  tt  tttaéte» ,  nous  avons  fait  mettre  notrt  icel  de  noire  stcret  «n 
w»  prfMntm ,  Pan  de  grâce  nui  troia  cent  ûngt ,  au  mois  de  février. 
On  foA  MMere  qn'en  l'absence  du  grand  sceau  ou  sceau  royai, 
te  prJMe  §«  servait  d'un'  autre  :  Dimné  tous  U  Kat  de  notra  Ck4r 
Ukid*  P^rù,  en  l'at^ineeilx  notre  grant.  Philippe  de  Valois,  en 
i34S*,  Jean  II,  en  i354  S  et  Charles  V -,  lieutenant-géaé»V 

•aMfl.^l4Ug.,l.m,  pr«i>-«».cnl  3S6. 
'  Orrfom.  dm  Loa'..  t.  i ,  p.  696. 

'  ihU..  p.  e:E. 

4/»^,  737.  .'  ,.,  .t,^M  • 

<  IHJ.,t.«.  p.  WO.  "n,,«>l»M 

■rw.,p.  5S6.  l'.hï.Wl. 

'■tHJ.i.  m,  p.  t7£.  ,  .ïu  .i),.t^  «ttatt' 


\ 


84  ANKONCR  DE    L'AnnEAT    ET   RU    SCEAtT. 

du  royaume ,  en  l'absence  de  son  père  qui  était  priionDJer ,  m 
acsont  servis  plusieurs  fois  de  cette  formule.  Charles  VI  aw 
noncG  le  sien ,  en  l'absence  do  grand  :  Sigillum  nostrum  in  aitat; 
m  mggni...:,  diLxinuu  of^ntndain  '.  Plu&iours  lettres  et  ardoo- 
pnncvs  île  CM  princes  ne  font  aucune  mention  du  sceau. 

Lea  dites  et  les  comtes  des  grands  fiefs  ne  manquent  près- 
ijiie  \m»  It  l'annonce  du  sceau  .  suivant  les  formules  ordinaire*^ 
Les  ciupcrotirs  cl  les  souverains  d'Allemagne  expriment  dau 
l'annonct:  qu'ils  font  melire  kur  sceau  de  Uajesté  :  Pna*nù'iai 
Mit  nti«ira  M^ttlnlif  »îgi(lo  trUimonio  lituraïam.  C'est  la  formuU 
ordinaire  d'annonce.  , 

'  Le  «oe*u  pondant  est  souvent  exprimé  eu  Italie,  en  Ei- 
pèfcne,  en  Portugal  et  en  Aostelerre.  Mais,  dans  ce  dernier 
royaume .  il  T  n  plusieurs  actes  et  lettres  royaux  où  le  sceaa 
n'est  |>oinl  annoncé.  Les  seigneurs  et  la  particuliers  oe  man- 
)|Dflnt  pu  d'anuoncer  leur  sceau  propre  ou  emprunté  ,  et  ceux 
dm  cours  doat  leurs  actes  ont  éli  scellés.  L'acte  du  serment  fis 
SdéBlè  du  stàgavat  de  UonUuban  au  duc  de  Bretagne,  porte  : 
BnUmuigmt^dtt»  tp  itiUi  â  mm  dit  Sir<  m  Ultrtt  xsiUa  4t  mm 
fNfTtJM,  §t  pmtM  et  wi*  mmn  U  i  jOM-Jt  wtmn,  l'a»  mit  tniâ  mi 
fWri  *ingt  d  omit  ■.  Jean,  sin:  de  Bieux.  nanonce  uu  sceau  em- 
prml^  :  ù*mmt  (Amm*;  mm  fâtttmma  (ma  sm»crîptiaa)d  U  «vu 
QmTfcsnsM 4*  TIttîlUt,  d  wm^ritrt.  Upramierj^arJ»  JmUitt,  Càn 
éa  fae»w  €»mt  *.  D*as  le  tcstameul  du  se%ne«r  de  Juigné.  Û  mi 
AA  «aelton  des  scvaiu  d'une  inrtdîcUott  d  d'un  doyen  :  Jl 
«ffet  f«r  iVSf  Màttt  frvMirt  taiipmtmt  mi  rfamùi  t.^ltuU  tmitk  d  wl 
gtemiéi  flM  p^êêU  firmtU,/i  mH*  dt  rmfui^- fmt  tt  t^it  téM  eu 
athnvd«fM«tv lt>  «M  «tt  t««lm»dr  ta  CmctA  J>»CTSM»<,gw 
fa»  iTMSildWfMrf  tm  mMtmUCrMrdikimm^Mlmwut^ad^J» 
Bmulmm ,  ete.  r>  qui  fui  exmtié eu  prmnee  de  ii'imiiii.  fan 

y  sr—wt  ttMTot  souvent  lieu  de  tiM«te  autre  lanaalité. 

',  tVfçV*  1  têtu.  Tne  mnftitade  de  chxrtes 

»  w'xMwctnt  ^tte  ks  scnox  :  lîfe-aouTenI  dies 

,  frsB*- .  t.  n.  caL  mS. 


A?<Kon€K  niù  l'a^nioau  kt  nt  sceal.  8& 

lent  qu'ils  sont  pendaDS  ■.  Dans  l'annoace  de  pluaieui-s 
c  cra  diftlinguait  quclriucrois  leur  grandeur  respective  ': 
BabDM  £ub  tigiUo  magno  Curiœ  Botomageiuii ,  uriâ  riii*  tigiulii 
lui^ifaiAts  ulinuirm  hac  parle.  Ainsi  parlent  les  vtraire»  g^iiâ- 
nnz  de  l'archevêque  de  Rouen  dans  un  acle  de  \'^-;^.Ltt,  sW 
gMis  dont  il  est  ici  question  étsiciil  de  pcliU  sceaux  ou  cacfaeiBi 
QmniiHiu  micU,  — Le  iâ>  siècle  offre  trè^peu  de  v3rialion> 
mr  rannoBce  des  sceaux.  On  la  trouve  dans  les  lettres  rojaux 
ileCIiarle*  VII ,  sous  la  forme  accoulumée.  I)  est  pourlaiil  des 
Ictdirs  de  ce  priuce  doni  l'aitnonce  porle  celte  nouveauté  :  Scel- 
lai £mm  ittmu  ordonne  m  l'abffiue  du  granj.  •  C'étail  Ci)  effet  ' , 

•  une  chose  >i  peu  rare  de  sceller  d'un  autre  sceau  que  du  grand, 

•  fu'il  j  avait  cliez  le  roi  un  oQice  de  gariit-Actl  ordonné  »n  i'ab- 
•mcr  du  grmtut .  ollice  que  possédait  Louis  de  Harcourt ,  évfrr 
•<]ne'deBayeuieni4;i'>Loui3\Ifutmoiusexaclà  raonunce 
qoe  son  préilécesseur;  Charles  Vill  n'y  manqua  guère.  Louis 
\U  aoaonce  dans  une  confirmalion  de  diplunie,  en  faveur  de 
l'ibbayedc  Saint  Dcuis  ' ,  son  contre-ecel,  Contra-tigillum. 

Le»  duc*  et  tes  comtes  souverains  commcncenl  a  faire  asseï 
Wqueimpenl  la  distinction  de  leur  grand  et  de  leur  petit  aceau, 
IfifllBim  on  ne  trouve  rien  qui  difiTère  essentiellemeut  dii  siècle 
prieédeal,  «toon  que  la  couleur  de  la  cire  du  sceau  est  plus 
mvenl  exprimée  dans  l'annonce. 

Les  eiDpcreurs  d'Orient  et  d'Occident  persëvëreut  dans  les 
lUagef  du  i4*  siècle,  ainsi  que  les  autres  souverains  de  l'Eu- 

£b  général  le  i5'  siècle  ne  vit  pas  dégéuérer  le  crédit  des 
MIHBc;  il*  90ut  plus  que  )amais  et  presque  la  seule  autorité 
iHftoa  aalbenlique  les  actes.  Aussi  leur  annonce  se  soutieol- 
dl presque  exclusivement  quand  il  y  en  a:  car  il  ne  faut  pa» 
«tber  qu'il  est  un  nombre  d'actes  scellés,  dont  le  sceau  n'est 
pantanoonoé.  Au  lieu  de  sceau  on  se  servait  «ouveul  desjaig 
pi»  cachets  :  Cam  noitri  imprusiom  signcU.  ^^1 

^ «(5,  ■"J^ 

aélfHhte,TtdtS.O,.-n.ai...p.i[.-^''  .-.UoMBWp'f 

'M»nmfmitFr..ot:l..  1735,  p.  fi.130.  -  t 

•UftoqcM.U  IV.  p.  I60S.  .-,,.1  .^.î^ll  Jl»11  •     . 

'  Doublet,  p.  IKU.  ..  ,— ».Hi>w»Mh,*Ull  ' 


■  UM.  CriU., 


88  ANKO^CS   DES   SOUSCRIPTIONS   BT    DES   TÉHOIKS. 

Sfizième  siicle.  —  Les  .«ceaux  ne  purent  pas  soutenir  l'usaut  , 
que  leur  livra  Tari  d'écrire,  mb  en  honneur  au  l6"  siècle.  Le* 
Bouicriptiona  réelles  étant  par  ce  moyen  devenues  plus  £ré- 
quenles,  l'usage  de  l'annonce  du  sceau  diminua  sensiblement, 
»u  moins  dans  les  charles  privées  :  car  les  édiU,  déclarations 
et  lettres  royaux  de  nos  rois  et  des  autres  souveraius  ne  maa- 
quenl  point  à  celle  formalité  sous  les  formules  accoutumées, 
avec  expression  de  la  couleur  de  la  cire;  cl  même  en  Angle- 
terre et  ailleurs,  il  parait  qu'elle  suppléait  encore  aux  anlres. 

Annonce  DES  sovsCBiPTioKS  et  dc«  rÉMoiN^.  Les  annonces  des 
lignaturts  ne  doivent  pas  et  ne  veulent  point  toujours  faire  en-  i 
tendre  que  les  témoins  ont  signé  de  leur  propre  main.  Une  | 
croix  suffisait  dans  de  certains  tems.  Elle  était  suivie  do  la  for 
mule.  lesignriCun  tel,  -^SigHum  n;ou  elieyétait  enclavée,  Si- 
gnât» -f-  u;  ce  qui  marquait  sa  présence  et  son  consenteiaefll , 
et  uou  pas  son  écriture.  Depuis  environ  le  i  r  siècle  cet  usigi 
fut  commun  et  n'affaiblit  aucunement  l'aul lient icité  d'un  acte. 
Des  signatures  écrites  de  la  même  main  .  et  soutenues  respec- 
tivement de  l'expression  tntinit  finnare ,  roborare ,  ont  souvent 
donné  le  change,  et  out  fait  naître  des  soupçons  dans  l'esprit 
de  quelques  savans.  Mais  ocltc  expression  est  interprétée dini 
une  charte  que  cite  dom  MabHlon  '  par  le  mot  tangenào  ;  ce  qui 
résout  toute  difiicullé.  C'était  donc  en  la  touchant ,  en  y  posapi 
la  main  qu'on  authentiquait  une  charte.  Desly  *  nous  oonfinnc 
cet  usage.  Il  ue  s'agit  donc  pas  toujours ii'éoriture. 

Pour  éclaircirles  divers  u»ag es  des  siècles,  il  ne  sera  pas  WD- 
lUe  d'entrer  dans  un  certain  dL-taJI. 

Les  rois  Mérovingiens  n'annonçaient  pour  l'ordinaire  qne 
leur  sousa-iplion  exclusivement.  Les  jugemens  ou  sentences  des 
wuveraîns,  les  acconis  ou  contrats  particuliers,  ne  porlaieot 
point  régulièrement  ces  annonces.  On  s'en  tenait  pour  ceux-ci 
aux  marques  de  stipulation  exprimée  snut  la  formule  ttipuia- 
tione  iubniiâ .  qui  étaient  pour  l'ordinaire  la  rupture  d'une  paille, 
dont  les  parties  rapportaient  les  morceaux  au  besoin .  ou  que 
l'on  attachait  en  partie  au  bas  de  l'acte.  Les  formules  de»  an- 

•  D*Aa£)<p(  ,p.  IbS. 

■Besly,  dam*on  Htttmrtdu  PoiloH.p.  375. 


UtXOnce   DES   SOUSCniPT10»S    et    des   TÉM<rtNS.  Sï 

■once»,  d«9  diplômes  et  des  chartes  privées  reviennent  commu- 
utoeol  à  CcUes-ci  :  liîanus  noslne  sabscriplionibas  tabler  catn  de^ 
rmimai  roborare ;  manu  propriâ  firmaumuf.  Rarement  ces  pièces 
annencvnt  les  signatures  des  ti^moins.  On  y  voit  seulement  : 
Sigiua»  *{-  c(V  inlusUr  a.  Quelquefois  cependant  ils  sont  anaon- 
oé>  par  ce  tilre  simple ,  Nolitia  Icstiam  ,  foiiuiile  ordinaire  dans 
IctcliarteB  privées  de  plusieurs  siècles  voisins. 

BaitUm*  tîUk.  —  Les  Maires  du  palais,  dans  lc:<  diplume» 
qu'ils  dOBDërent,  annonci^rcut  aonvenl  en  forme  leur  soiu- 
criplioo  :  Uinu  propriâ  subur  firmMimui;  mais  plus  ordinaire- 
ment ik  ue  l'annoncèrent  que  par  la  signature  même:  ^i^nutn 
-,  imluiiri zira  Pippino  nutjoiim'domûi  ;  c'est  l'annonce  et  la  sigaa- 
liuv  da  précepte  donné  par  Pépin,  maire  du  palais,  aux  reli- 
gieux de  Saint  Denys,  vers  ;âo,  pour  la  reslilulîon  de  plusieiu* 
■cire»'. 

1«  Carlovingtens ,  dans  les  diplômes  d'iniporlancc  anuuu- 
ceat  leur  souscription.  Grand  nombre  s'en  tiennent  pourtant  à 
l'iBBODoe  du  sceau.  Les  jugemens  et  les  diplômes  d«  moindre 
importancft  offrent  la  souscription  du  cbaiicelicr,  quoiqu'il» 
Dé^igeut  de  l'annoncer. 

Ca(loin«a.  frère  de  Charlemagne,  annonce  sa  signature, 
fli  est  une  simple  croix,  par  ces  mots  :  Maitu  nostrâ  signaculum 
tuJttw  durnima*  roborare  ;  on  les  Ut  *  dans  une  charte  en  faveur 
dta  Rllgieases  d'Argenleuil.  Cependant  ce  prince  manque  quel- 
ipeiai»  à  cette  formalité  '.  Charlemagne  annonce  de  même  sa 
titasture,  qui  est  une  croix  selon  l'usage  du  Icms.  ou  un  mo~ 
,  par  le  terme  signaculam.  Mais  il  n'est  fait  aucune 
B  de  signature  ni  d'anneau  dans  les  arrêts  rendus  par  c« 
prisée.  Ainsi  ne  sont-ils  souscrits  que  dn  chancelier  ou  vice- 
chancelier. 

Dans  les  chartes  privées,  l'annonce  des  témoins  est  souveui 
readoe  par  la  formule.  Mis  Tatibui .  apri;s  laquelle  le  ni>taire 
toit  les  noms,  ji^Rumf  n;ou  en  général  par  cette  autre  formule  : 
CmammuUitUstibtumort  Bnjoarioram ptr  uireni  attrecli».  C'était 

■  l>Mn  Bmi>|(i«i,  I.  Il',  [1.  7 IM. 
•  D.Boaqiiet.l.>,  p.  71  S. 


i 


8S  AftftaSC^.    DES   Snt;SCRrt>TIO:tS   et    bES   TËMOITiS. 

la  coulume  de  tirer  par  les  oreilles  les  U^moïns  dont  on  écrivait 
les  noms  au  bas  de»  chartes.  Selon  les  lois  de  Ju«tînieD  .  la  pré- 
M;uce  des  témoins  sans  leur  signature  suffisait  pour  la  validité 
des  actes;  el  l'Allemagoe  ainsi  que  l'Italie  suivait  le  droit 
Romain. 

Pftaùtmr  tieclf.  —  L'annonce  des  signatures  royales  n'est  ren- 
due ordinairement  que  par  les  formules.  Manu  propris  /Irmare , 
adsignart,  lubio-ibert ,  etc.;  encore  ne  s'v  trouve-l-elle  pas  tou- 
jours :  celte  omission  arrive  souvent  j  l'empereur  Lothaire. 

Les  eccli^iasliqties  n'ayant  point  encore  communément  de 
sceaux,  l'annonce  des  signatures  cl  des  témoins  se  trouve  très- 
souveut  seule  dans  leurs  actes  ainsi  que  dans  les  chartes  privées, 
et  elle  varie  selon  le  ^énie  des  notaires.  Il  est  à  remarquer  que 
l'on  s'y  sert  très-souvent  de  l'expression  :  manu  firmare.  roborart. 
Et  ce  qui  donne  encore  beaucoup  de  poids  à  l'interprétation 
ci-dessus,  c'est  que  souvent  on  annonce  le  consentement  d'un 
trop  gr^d  nombre  de  personnes;  comme  dans  cette  formule 
de  la  charte  de  Raoul,  archevêque  de  Bourges,  pour  la  fonda- 
lion  de  Beaulicu  :  Mtma  proprid  nubterfirmari  ei  bon(rram  hemimim 
Canonicorum  sire  fidelium  Uicoruni  manibui  firmarviam  contredit.   ■ 

Oixi'emt  ûiele.  —  Enfin  ce  qui  complète  la  dL-monstration 
sur  cette  question ,  c'est  l'annonce  d'un  acte  ecclésiastique  4I11 
da  10*  siècle;  il  est  d'Adalberon,  archevêque  de  Reims  :  MoMi 
SDftrd  sufcteriifni  (concilium  )  rob-wati ,  srd  et  citl^ri  (episcopi) 
haud  stcua  ctnsufrunl  Tnanibus  impoûlis  soliiiarr  hof  i/uuin  dtcrtUan  : 
on  ne  peut  rien  voir  de  plus  clair  pour  l'imposition  des  maÎDS 
dans  ce  siècle  el  le  précédent.  Les  souscriptions  ecclésiastiques 
ne  furent  pas  toujours  annoncées.  Dans  ce  dernier  siècle  on 
passe  irèï^-souveut  tout  de  suilc  aux  dates  et  aux  noms  souscrits, 
avec  la  formule  :  Hi  luat  ttsUs.  ou  Hujus  rci  Intes  ,'unl. 

Les  signatures  des  souverains ,  qui  n'étaient  autres  que  leur 
monogramme,  continuent  d'être  annoncées  à  peu  près  sous  les 
mêmes  formules  qu'au  siècle  précèdent  :  celte  annonce  el  celle 
des  témoins  se  trouvent  quelquefois  dans  les  chartes  privées; 
mais  cette  règle  n'est  point  sans  exception. 

Onàimt  siicle.  —  Les  diplômes  des  empereurs  et  des  rois  de 
France  el  d'Angleterre  ,  ainsi  que  les  chartes  des  grauds  feuda- 
taires  du  11*  siècle,  font  souvent  mention  derAnooi^edes  signa- 


AB«rOWCK   DES  SOLSCBIPTIOSS    ET    I>KS    TÉMOI^S.  89 

tat«*  :  malslesformnlendont  on  si?»err,  Fidelibim  nosirin  fii-mon- 
itm  tndidimita...;  Manibiu  fidrUam  corroborandam  Iradidi.,.;  Et 
Uaémid4tm  et  eonfirmanilam  manibai  adMantiam  tradidi ,  etc.  etc. , 
diteonlrent  assez  clairement .  i"  que  les  signatures  ne  sont  pas 
i<eUes  :  9*  que  la  présence  des  lémoins  dont  len  noms  sont  soua- 
ïrils,  nlEtait  ;  3'  que  celte  confirmation  énoncée  se  faisait  par 
\i  *e(il«  apposition  des  mains.  Même  usage  dans  le»  rbarles  ec- 
tk->i astiques  '  :  Manibai  nostrîs  tangrndo  firmtnimUf,  dri  un  acte 
At  donation  feite  au  monastère  de  Saint-Martin-des-Champs 
tttogS. 

Duialmt  àtelt.  —  Les  sou;:criplîoRS  de  nos  rois  sont  encore 
BOnogramnuliques  :  mais  celles  des  ducs  et  des  eomles  sont 
Mgrent  nominatives.  Les  empereurs  continuent  la  formule 
Xnu  noilrâ  cofraborart ,  etc. ,  pour  la  signature  ;  et  la  formule 
•Mu  iiib$eriptiont  teatiam;  Icslium  quoque  tiffrobationt  ;  odhibillt 
idoMii  U*îiAu3  ,  pour  la  présence  des  témoins. 

la  charte*  privées  annoncent  également  la  présence  ,  la  no- 
mîution ,  cf  les  signatures  apparentes  ou  réelles  des  lémoins  : 
raaii  fusagie  te  plus  commun  était  de  nommer  simplement  les 
iKuuins  sans  les  faire  signer.  Il  fut  suivi  dans  les  actes  ecclé- 
ibsUquea;  on  le  voit  distinctement  par  «ne  charte  de  Laurent, 
ibbé  «leSaïnt-Rtquier .  de  1177  :  Qiiod  ut  ratum  permanent.... 
Mmina  ttttïum  iublil»  annoterimiu  '.  Les  annonces  de  signatures 
el  detèai«tlis  étaient  également  en  rogne  en  Italie  et  en  Alle- 
magne '.  Vm  «eul  témoin  digne  de  foi  suffisait  en  Angleterre  ; 
nn  te  conlenlait  pour  toute  autorisation ,  de  la  simple  formule 
luitÉc  dan»  ce  royaume  et  en  Norenandie,  ttsle  meipso.  Uslt 
mtipti.  Qutatd  il  y  avait  plusieurs  témoins,  souvent  on  l'annon- 
çailcoHeclivement  ences  termes  :  Tislibus  nobi$mclip»U ,  Tatt 
MSauiâ, 

Trtiûime  siiele.  —  L'annonce  des  signatures  et  des  lémoins  est 
par  proportion  bien  plus  rare  au  i7>'  siècle  qu'au  précédent.  Les 
sceaux  prenant  de  plus  en  plus  faveur  auprès  des  Seigneurs, 
deseccUftiastiques  et  des  particuliers,  commencèrent  à  exclure 


'  Cenmw  on  le  »  "il  Aaas  le  GallU 
_'  Ihid.t.x.rol.  3S7. 
^RJ^TMr,  CommtnI.  dt  Conirn-tigi 


C'ri 


col.ll. 


H  main  du  t 

^^^^^  •  Jtfou*! 


M  ANXCXCK  DBS  SOL'SCRIPTIONS   ET    DES  TEHOIM. 

OU  du  moius  à  diminoer  les  sîgualures  réelles  ou  apparentefl) 
et  rénumération  dea  lémoÎDS.  Aussi  uue  mullilude  de  chartol 
n'annonce  11  l-ellus  que  le  »ceau,  qui  tient  lieu  de  toule  auM 
fonnaliit-.  i 

Lorsque  nos  rois  l'ont  mention  de  leur  souscription  dam  l| 
corps  d'un  diplôme ,  c'est  encore  le  mono^amine  qu'il  faut  ta- 
tendre.  Us  annoiicèreut  quelquefois  les  lëmoiii»  qui  étaient, 
pour  l'ordinaire,  les  grands  officien  de  la  couronne.  LoDis  >UI 
K  sert  pour  cette  annonce  de  la  formule  :  ijuod  jaravfrant  Unm 
dumilliquoium  nomîna  siibsc-ibunlur.  Dans  son  ordonnance  COfe 
cernant  les  Juifs  ,  ou  y  voit  les  noms  de  plusieurs  préUla  d 
aeigneurs.  Les  empereurs  d'Orient  et  d'Occident  continuent 
d'aoDoncer  leurs  signatures  et  la  présence  des  témoins  :  Pi>\ 
tenta  nostris  earacteribus  rubtis  imptriaiibus  insigniUu  ;  Hujat  ni 
tat*i  «uni  ;  ImperialU  sahscr'tptionj)  caracttribtu  irunui  prt^iâ  eom' 
boratas  ;  Testa  sunf  hi. 

Les  rois  d'Angleterre  et  d'Écoase  en  font  autant ,  Aiû  Itxtibaji 
A  cela  prés,  qu'ils  ne  signent  pas,  et  que  les  premiers  usant 
assez  ordioairemcut  de  la  formule  teste  meipso ,  et  dusceaut  pouf 
toule  marque  d'authenticité. 

Beaucoup  de  chartes  ecclésiastiques  n'annoncent  que  11 
sceau;  il  s'en  trouve  cependant  qui  y  joignent  l'annonce  dei 
témoins  sous  les  formules  :  Tettet  sunt ,  lestibiu  his.  IJne  chaitl 
del'abbé  de  Fécanip  et  de  ses  religieux  en  131  ■  fait  nteationda 
témoins  collcctivemcHt  :  Tttle  unmrùtalt  capituli  nottri  '.  lia 
abbé  de  Uagbuion  en  Angleterre  prend  Dieu  et  son  chapiln 
à  témoins  :  Ttite  Dto  tt  toto  Capituto  >. 

QiuUorîiiiTU  siiclt.  — On  ne  voit  presque  plus  de  signatnMi 
de  nos  rois,  ai  par  conséquent  d'annonce  dans  leurs  diplôme 
do  i4'  siècle  ;  le  M?cau  tint  tieu  de  tout.  Cependant  Charles  V 
dans  des  lettres  de  i5t>4,  par  lesquelles  il  s'oblieLe  de  donner  h 
TouraineàsonfrèreLouisd'Anlnn.  an uoace sa  signature léellA 
£1  pour  ce  qu'a  of^rl  gu'aitLst  nous  pltîl .  tious  nom  mû  notre  tM 
dt  mètre  »uub  U  ce*  UUr4s .  ett.  Les  autres  actes  sont  signés  del 
main  du  secrétaire  per  Rtgtm .  par  ordre  du  Roi.  Cet  exemid 


RcCiiL  dr  S.  Jiisl.,  M.  '.'. 
MBmnt..Uglu..t.u,  p.  Ml. 


i 


ANnOXCH  DES   50LSi:itl|-TIU»:>    tT    IIKS    T^.HOIHS.  91 

MHu  donne  les  premières  lueurs  du  rtmouvellemcnl  des  signa- 
tmes  réeUeï.  Les  témoins  ne  sont  peul-étre  pas  au8»i  rarement 
AuwDc^a;  mais  on  peut  dire  que  la  mode  passe  déjà  gensilile- 
iD^nL  riusieurs  lettres  royaux  ilu  roi  Jean  aniionceut  comme 
lémoin  l'aumânierou  le  sou  s- aumônier,  eous  la  simple  formule, 
PrxMntt  EUmoiinm-io;  prœstnleSah-Ettmotinario.  La  présence  du 
confeueur  est  quelquefois  anuoncée  de  la  m^me  manière  ii  la 
fut  des  diplômes  de  Charles  V  :  Confrtsort  praimte  '.  Les  leltres- 
pileotecde  Charles  VI  font  assez  souvent  mention  des  princes 
(tdaMignaursprésensau  Conseil,  sons  les  formules  :i>aluin... 
ftrRêgmmauo magnoconcilioinquo  a.  n,,  tl plures  alii iront  'ipar 
U  Roi  m  ton  Conseil  au  qurJ  ttoUnl  Mexs.  Les  ducs  et  les  comtes 
obMtrvèreol  bien  plus  exactement  l'annonce  de  la  nomination 
iet  létnoiua  '. 

les  signalures'des empereurs  d'Allemagne  ne  sont  pitre  an- 
neiicées  que  piT Signum  Gloriosimmi  n.  Ce  n'était  qtie  le  mono» 
;nmme.  Mais  les  témoins  sont  annoncés  à  l'ordinaire  :  Tuiti 
Ujatrtita»!. 

On  IrouTC  beaucoup  de  souscriptions  apparentes  dans  les 
diplômes  des  antres  suuvcraîns  ;  surtout  dans  ceux  des  rois  d'Efl- 
pigne:  mais  elles  ne  sont  point  annoncéesenforme.II  n'y  a  que 
h  présence  ou  le  consentement  des  rois  d'Angleterre,  eiprimé 
lïfiSelIeineal  par  celle  annonce .  qui  leur  est  propre  :  TtiU 
Rt(t;  et  quelquefois,  mais  rarement  :  Tcite  castode  Ânglia. 
Ko  Ecosse,  on  annonçait  les  témoins  par  Teslibua. 

Quoique  le  sceau  tienne  lieu  de  signalures  et  de  témoins  dans 
une  muitïlude  de  chartes  ecclésiasiiquea  et  d'actes  privés  de 
France  et  d'Angleterre,  les  chartes  attestées  par  des  témoins  ne 
sont  p34  rares,  surtout  en  Italie.  Les  formules  d'usage  sont  : 
S'itUttlbiu  i  flirtât  présem'i  prittns  à  ce;  m  présence.  On  rencontre 
Nxnent  des  actes  qui  ne  sont  souscrits  que  d'une  seule  per- 


Qooique  les  signatures  réelles  aient  commencé  à  reparaître 

'Orée^.AuLoui.,  I.  iv,  p.  531.  ^'  ' 

■IWA,  «.  *i,  p.  SN.     '  '■ 

'Morîcc,  Hiêi..  de  Brét.,  t.   u,  col.  576.  HlHoirt  et  Datpfi.,'-i' I, 
rSïîiPerari.  p.  353.  '''  * 


92  ANNONCE   BES   SOlISCniPTIUNS   ET    UES    TÉHOINS. 

sur  le  déclin  du  i5'  siècle,  l'usage  n'en  esl  pas  encore  coiU' 
mun,l3  plupart  des  laïques  ignorant  l'art  d'écrire. 

Quinzième  ûtele.  —  Le  plus  grand  nombre  des  ordonnancM 
et  lettres  royaux  du  i5'  siècle  sont  contresignées  de  la  main  d'un 
secrétaire,  plutôt  que  signées  de  celle  du  Roi.  Les  annonces  sont 
coniques  pour  l'ordinaire  en  ces  termqs  :  Pab  le  Ilot .  en  son  ecn- 
seil,  u.  On  trouve  cependant  des  signatures  réelles  lie  nos  rois  ', 
Louis  XI,  dans  un  diplôme  en  laveur  de  l'abbaye  de  S.  Denis, 
l'annonce  expressément  :  IVoas  arorta  signf  lesditis  présentai  dt 
notre  main  ,  etc.  Les  témoins ,  quand  il  y  en  a ,  sont  rarement 
annoncés  autrement  que  par  :  Tels  tt  Mspr^sens.  Les  ducs  et 
comtes  souverains  imilërcnt  cette  dernière  Ibrniule. 

Les  empereurs  d'Orient  annoncent  leurs  signatures  réelles  en 
termillon  ou  tncre  rouge.  Manuel  Paléologue  la  rend  ainsi  :  Hoc 
prtirns  Programma  lubteriptîone  proprit  manu)  ,  Gracia  et  rtrbi» , 
titttrii  lit  rubeo  ,  ut  noitrî  iniperii  morii  til...,  roboratum.  Maislea 
empereurs  d'Allemagne  continuent  leurs  nionogrammes.  Maii- 
milien  1  est  le  premier  ijui  y  ^ubstiÈun  en  i^SU  la  souscription 
de  sa  propre  main  :  MaximiUanus  manu  propriâ.  Souvent  la  for- 
mule Teste  nuipsOf  tînt  IJcu  de  la  signature  des  rois  d'Angleterre, 
Elle  fut  en  usage  jusqu'à  Henri  VI ,  qui  la  réforma;  les  lettres 
de  ce  prince  envoyées  à  l'assemblée  de  Alautouc  ' ,  ayant  lié 
rejelées  il  cause  de  cette  sorte  de  signature.  Les  seigneurs  eties 
particuliers  de  ce  royaume  scellent  sans  signer. 

La  plupart  des  autres  souverains  de  l'Europe  aunoncentleur 
seing  de  leur  propre  main.  Dans  les  cbartes  privées  de  ce  siècle 
on  trouve  une  expression  nouvelle  pour  désigner  que  la  signa- 
ture est  réelle  ;  on  l'appelle  signe  manaet  :  en  témoin  dt  et  je  ligni 
le  présent  advtu  de  mon  signe  manuel  '.  Ainsi  parle  Ilcnri,  seigneur 
de  Bret  lie  ville,  en  14S1.  Même  expression  '  en  1 43a  et  1488. 

Seizième  sitclt.  —  Malgré  le  renouvellement  des  signatures 
réelles  qu'on  remarque  dans  un  certain  nombre  d'actes  du  i5' 
siècle,  les  annonces  de  cette  formalité  n'y  paraissent  pas  plus 

'  Hlil,  gin,  de  la  Maiian  lia  Fr.,  t.  m,  p.  ^V^. 
'  Archiv.  de  S.  Denis, 

'  Joan,  Gobelinut ,  Mb.  '..  Commeitl.  Pii  II. 
•  L>Roiiur>,  l/i'ii,  de  Hartoarl,  t.  it,  p,  1H1S. 


AN>unci:  DL  «u;NO<:itAliME. 
fféffuenles  qu'au  précédent,  peut-être  même  le  sont-elles  moins. 
Mais  ao  i6*  les  choses  changèrent.  L'art  dV-crtre,  mi.t  eu  Iiod' 
new,  renouvela  le* signatures,  et  les  fit  préférer  aux  sceaux  ;  c'est 
poonfooi  plusieurs  insl rumens  publics  annoncent  les  signature! 
s»oa  parler  du  sceau.  Ou  auDou<;aît  même  quelquefois  qu'elles 
étaient  des  signatures  propres  par  la  formule  :  signam  manuaU  ; 
igUmtitbsignonoslro  manaad  >.  CepeodaDt  on  ne  trouve  plus  île 
lûgDsbiresanDOucées  dans  les  édils,  déclarations  et  ordonnances 
deoosrob.  Celle  annonce  parait  encore,  mais  rarement,  dans 
quelques  diplômes  d'empereurs.  En  général,  les  souveniins , 
pour  la  plupart,  -lignaient  réellemenl .  mais  n'en  faisaient  au- 
cune Bteatîoa. 

L'annooce  des  témoins  est  fort  raie.  On  trouve  cependant 
encore  dans  quelques  actes  royaux*,  ^'ouj  fii-»«nt.  en  parlant 
dacl>an£eUer;et  ksicitres-pateiites  delà  chancellerie  d'Angle- 
terre  Snùscnl  pur  la  formule  :  Tcsli  lirgc. 

C*esleii  i5gi.  bous  le  règse  de  Henri  III,  que  le  parlement 
de  Paris  ordonna  que  les  actes  par-devant  notaires  seraient 
ligné*  des  parties.  C'est  à  dater  de  Françob  1"  qu'ils  ont  été 
fM%ês  en  français. 

AfxoiCK  DU  SIoNocniMUE.  Les  monogrammes  tenaient  lieu 
teiouKriptioiiB  à  ceux  qui  ne  savaient  point  écrire .  et  ceux  qui 
le  iBraicDl  les  employaient  également.  VeÏT  Moho(.u>hiu. 

Quoinue  nos  roiade  la  première  racese  sen'issent  quelquefois 

do  Monogramme  ,  ils  ne  l'annoncent  pas  toujours  dans  te  corps 

deTactc;  car  peut-on  appeler  annoDce  le  fi^nuin  n.  ntgû  J^ran- 

(OTiori,  enclavant  le  monogramme  ?  Ou  en  voit  cependant  une 

t^ce  d'exemple  dans  celle  formule  employée  par  Childéric  II , 

dans  l'acte  de  donation  de  la  terre  de  Barîsi  ;  il  annonce,  et 

llmpobsance  ofi  il  est  de  souscrire,  cl  sa  signature  :  Et  ego 

dut  propter  imbtciUam  ataUm  minimi  poiui  sukicriberi,  jnanu  pro- 

L      ftiitubUr  lignaû.  Cette  souscription  n'est-elle  pas  un  mono- 

I      ptmmeiécl,à  moins  que  ce  ne  fut  une  croix,  ou  une  marque 

I       quelconque  ?  En  voici  un  autre  e\emplc  qui  semble  confirmer 

I       qu'il  t'kgit  de  monogramme  réel  ^  :  iVoi  et  prttcelia  gtiûtriir  nos- 

I  '  Piita  deVRitoireiUS.  Geraain,  p.  8/. 

B  •  Hû(.  JtPdr»,  L  ui,p.  SH'. 

H        '  D.Bomfotl,  l.  iï,p.  633.  .^U  ..l  --. 


9i  ATVNONCE  DU    MOKUfiKAVIE 

Ira  Ntwdfchildis  manuiati  nostr»rum  lignaeêtlU  adambmimuf.  Aiiwî 
parle,  en  638,  Clovis  It.  alors  âgé  de  quatre  an».  Or  •■àremeni 
à  cet  â^  il  no  forma  de  »a  main ,  sur  le  diplftme,  ni  croîs  ni 
autre  signe.  C'était  donc  son  monogramme. 

Dann  le  même  tems  I>^b  rois  Golhs  d'Espagne  en  usaient  pa- 
iement '. 

Dès  le  9*  siècle  les  prélats  ,  à  l'exemple  des  rois .  commen- 
cèrent à  se  servir  de  monogrammes,  et  à  l'annoncer  dans  leurs 
chartes;  les  exemples  en  sont  cppendani  encore  rares.  Adal- 
bérOD,  évéqat  deMeIt,  l'annonce  ainsi:  Manu  propriâ  noairi 
nominis  monogrammam  aubids  fignarimus. 

Les  rois  de  France  annonçaieut  ijuelquefuii'  leur  monogram- 
me sous  le  nom  même  de  monognanma .  mais  plus  communé- 
ment sous  celui  de  neralnin  cmraeter,  surloul  aux  1 1'  et  1 3*  siècles. 
Quelques  évéques  les  imitèrent,  usant  indifféremment  dts 
deux  e»|iressions. 

Les  signatures  des  souverains  du  lo'  siècle,  annoncées  par 
les  formules  ordinaires  de  sonscrip(îon!< .  n'étaient  que  des  mo- 
nogrammes ,  ((uoique  le  terme  ne  s'y  trouve  pas. 

Au  11''  siècle,  il  e.tt  exprimé  bien  plus  clairement  :  JnuUae 
monogrammalis  nofM  (cliartam)  dicrerimus  itisigniri,  dit  le  riji 
Robert  '.  Philippe  1  se  sert  du  mot  cliaracter  :  Craclx  aignum ,  dit- 
il,  dans  la  charte  de  l'abbaye  de  Salnt-Vlncent  de  Senîîs*, 
digito  me»  impresiî  ae  trharaeUrt  nomi'nij  met  Imprimere  JtiiSÎ ,  mto- 
flwe  titilla  roborari. 

Voilà  une  signature  qui  est  une  croix  bien  distinguée  du  mo- 
nogramme. Les  ducs  de  Normandie  s'en  servaient  sans  doute, 
puisqu'ils  l'annoncent  par  la  fornudc  :  Signa  crucis  et  mtî  nomiiHS 
roioratt.  Cette  annonce  se  voit  dans  «ne  charte  donnée  par 
Richard  n,  en  toi:i,en  faveur  de  l'église  de  Chartres.  Signam 
nominis  n'est  antre  chose  que  le  monogramme ,  ainsi  nue  aucto- 
ritasnnjnîjii» ,  dont  se  sert  Iticliard  III,  dans  la  charte  où  il  donne 
à  sa  IbmDie  te  Cotent  in  pour  dot  :  Manu  propriâ  subscrîpù ,  ajdtu 


•  Dubos,  Hitl.  de  la  dJonarcA.  Vnuff.,  t.  H,  p.  S 16. 

>  jlnnal.  Heutd.,  t.  iv,  p.  1H5. 

>  DttUDipl.,  p.  166. 


«KKOnCE    BC    ««HOGBAIIIE  M 

lUmifiie,  le  monogranme  se  sootieal.  La  plupari  dn 
I  ranaoDoent  implicilemenl  ou  formel  lement. 
■  4a  monogramme,  quoique  toujoiir»  pco  Traquent 
ccclé»iasliqae> ,  persévère  dan»  les  1 1  *  et  1 3*  «itcles  ; 
doi  de  Quiriace,  év^qtie  de  Nantes,  que  l'on  voit  dans 
dcS.PloreDi;  et  celui  de  Henri,  archevêque  de 
icé  dans  on  acte  de  1 1 16,  sous  la  dénomioation  de 
Sigitio  nottro  tl  tavartert  nominii  nogtri,  irriplum 

3D  peu  considérables  de  nos  roii  du  13*  siècle 
HHle  moaogramoie,  mais  sous  la  dénomination  de 
'.fat  Philippe  Auguaie  Ccrit  kvracUr.  La  reine  Adélaïde, 
■4îpl«aie  de  ii5?,  l'annonce  par  ru.iln*  a  aminif  annota- 
M^  tnî^nl  au  même. 

^■pncun  d'Allema^e  ne  *e  iont  guère  servis  «ie  celle 
kt^ïcile   On  loit  cependant  Ccmrad  III  en  faire  men- 
dia formule  :  Signi  nostri  cartcUre. 
■ipt  le  monogramme  de  nus  rois  du  i3'  aiècle  paraÎMe 
kalip]omes  un  peu  tmporlans,  i)  n'rM  rcpendani  pax 
■  MBeacé.  Lorsqu'il  est  exprimé ,  c'eftt  pre$ique  toujours 
II— U  ;  SominU  met  caraetere  ,  charactert,  karatUrt.   Les 
SHiwaiiis  ne  paraissent  pas  en  avoir  fait  naage ,  à  moins 
■Al  H^niae  pour  monogramme,  par  exemple,  les»igna- 
ElnlMita  li,  empereur  d'Orient,  annoncées  ainsi  : 
'i^mâê  mèseripticnii  earecttribut  iniignilai;  nottri» carac- 
immi»!  iiifi'liii  ituignitiu  ,  à  cause  du  raotrornrfcr. 
I  fMifi^-le'Itel ,  mori  le  at}   novembre  i3i4i  t'"  '*^ 
iwan  TCsIige  de  monogramme  dan^  les  diplômes  '4e 
et  par  conséquent  plus  d'annonce  '. 

conservèrent  encore  le  monof-ramme  au  14* 

n  ■hélait  antionef  qiie  par  lo  formule  :  Signirm  glo- 

IM.'.mgtuan  »«r*ni*<ini<  iV.  Il  persétéra  ainsi  jusqu'en  i4»6; 

premier  en  supprima  l'uHai^.ety  xufositva 

aa  sonscriptioo  propre. 

de»  flTifîinaux  oii  les  moiiopromnies  sont  annon- 


*S.  Germain,  piicn jiul>f..  y.  tb 
Sh».  med.  «t  infim.  Ulin,  »u  mot  monogi 


J 


1)A  ANNONCK   DES    mVtSTITVftES 

(H^B,  uU  «utuMoul  l'Mre,  quokfu'ib  ne  t'y  trouvent  point, 
koiil  {ma  |)uur  uoU  luppotéi  lia  ucciilent  arrivé  au  prince  a 
pu  iim|rfulivr  <|u'il>  pu  Buivut  puraplié»)  ou  il  aura  ïiupplé<i 
iliOiti>sraiuin«  )inr  riinposîtion  ou  le  contact  de  la  main 
l'uvlautètue.  J'oir  Mu >u et *h m. 

Anhoncb  i>t«  Invsstiiviies.  l'anuî  le*  annonces  desUnéf 
rvuiliti  MUtlientii|ueJi  l«s  aucieus  iliplomea ,  ou  ne  peut  ooiel 
oçiy*  il'ÏHMiJtlMf* , «Vil^â-Jtrc  celles  qui  ;d^laraienl  les  bt 
»  Im  ilroit^  iluui  i)uf  Iqii'un  rtail  lui-i  en  posaeuiau  par  an  a 
ou  dipkuun.  De  pM^illn»  «nuonces  ne  rctaoulenl  pas,  1  la 
liHé,  phu  lutut  qiie  le  9*  M^le,  quoiqu*;  l'iurestibin  d 
DktaM  mA  d\MM  phM  iMule  aDtM|iiitir.  cl  qall  eu  soil  qoeat 
«kuM  <!«•  etMriedi  éa  Y  Mvclr.  tisb  depuis  celle  epoyc 
cbartn  Mml  Kui|idies  de  uaot»  d'iBie»lilar»  .  el  de  le«s  »igi 

plu»  «MHe«>t  *«i  Me  In  tfaawrcg  qw  par^  les  cf  timi  1 
scocui  Ji  métir  ks  cbdite»  ife  kMiie  l'aothcniâdU  dMl  d 

k«*  MHMM4W»  il«  tJiven»  :%iie*  âlftvcfUCBca 
«luuto  Mv^tc  X  k*  «evdicdtiuM  dca  chattes:  ca 
hucsqu  ife  .v  miuI  ;ili>M;bv-» ,  |icu«ttitl  leatr  U 
HgiMluciM  iliMn  1«^  ptvce«  ilvptiurvtte»  d«  o 
Uê»-  Hfcife'n»  w'eop—tpmtijiw  ml—t  deaantwag 
■»'«l«WMftpa*>iNOts«u«lkKltB»a«M«kNrlB»;.uard«>l  bâ»di 
«*!■  qia'lMM  pènwjuliiMi  d««iiii)  o«»m1l  -jfiilinn'iil  fui  peafasli 
obiakd»  «uMt  «I  o-'oit  «o   cogaé^uaacw  dBanc  iieu  «  ^Msi^ 


».laMttaM)MùiMlû|Nw-<pw  sévriiÊti 


A.  iiiffMiir  ftmafAtt  <rartgMav  ok  p 


>'fttei»*l..p,^àiU^ 


a:<sonck  dés  iMESfi tubes.  97 

Les  syinbolefl  d'îpveslilare  sont  le  plux  {■omniiinéinent  an- 

aanct^s  de  cette  façon  dans  le  lo'  ïiècle  :  Cum  ramo  et  cespîU, 

rilnfo*  popuiari  idem  êancituja  est,   ratioiiahilittrijut   /îrmàtam.,, 

Pir  amphoram  plenam  aqiiie  maria  fximif  Ugitîmam  fecït  donatî"' 

<um Uanc  igitar  donolionrm  fecit  pir  eorrigiam  in  lioc  ptrgH- 

iuw>  ptndtnUm ,  etc. ,  où  l'on  voit  [en  symboles  de  tradition  ou 
doDalioD  et  d'investiture  clairement  exprimés. 

tc»fominlcs  de  Tannonce  ont  touiour<i  varié,  suivant  la  qua- 
IJW  des  signes.  Au  ii'  siècle  ,  (loberl  I*',  évêque  de  LangrcB, 
fusant  ane  donation  en  faveur  de  S.  Bénigne  de  Dijon  ',  prit 
IMmr^ne  d'investiture  une  pièce  de  monnaie  «jui  fut  percée, 
mirant  l'usage  ,  et  suspendue  à  la  cliarte  :  In  ieslimoniam  hujai 
JMUtiwtih,  nitmmiu  iHe  haie  cartœ  npptnsiu  tsl ,  qitum  ptr  Ipsum  tlo- 
vttitùtt  faeta  est.  Les  marques  d'investiture  îtaient  donc  an- 
Doix^esau  ■  ■•  sif-cle. 

Ootre  «ctte  «orte  d'invesliture  ,  dont  le  signe  dépendait  du 
dualnir.  U  y  en  avait  d'une  autre  espj-ce  au  it*  siècle,  et 
■ente  pltutAI,  dont  le  symbole  dépendait  du  donataire.  Celait 
Vue  soKe  de  présent  que  les  donataires  faisaient  au  donateur, 
en  compensation  ou  en  reconnaissance  de  son  bienfait.  On 
runpnce  très-souvent  dans  les  chartes.  £n  voici  un  exempta 
cotre  plnseOrs  ;  Domnus  Abbas  Nkolaus  anam  preeiosissimam  ean- 
i£  ealarit  eapam  michi  pro  signa  conlulil  ;  non  lamen  miâ  tnonilas 
fÊiiiioHt ,  ttd  spontaneâ  voluntaU,  quaUnus  ratam  ti  înronauium 
icriptttm  maatat.  Ainsi  parle  Eiide^  .  évéqiie  de  Bayenx ,  m 
11' tiède,  dans  un  privilège  accordé  à  l'abbajc  de  Saînt-Ouen 
4b  Rouen  *. 

iox  ta*  et  t3<  siècle»,  les  annonces  ont  presque  loujonrs 
«mi  à  peu  près  h  même  marche.  Les  choses  les  plus  simples 
Ment  souvent  employées  pour  symboles.  Tel  est  celui  par  le- 
qsdon  met,  au  i3' siècle,  l'nbbaye  de  Harmoulier  en  posîef- 
àOQ  dfnn  fnnds  de  terre  :  Et  de  tâdem  tfaoïfue  terra ,  impleto  pa- 
gUlo,  rmJtfCi't  Gtrmandutn  '. 
Les  annoaces  d'înveslitare  sont  rares  dims  le»  sièclesMiyana 

'Pmrd.p.  «00. 

'  Amul.  Bened.,  I.  v,  p.  650.  i  .  t  .1  ^MBt%n  ' 

'■  -Iniij.  et  Uarmoulier.  '    !.. .   .  .1  ..lwi*'>  .H»3  • 
foMï  (  7 


fl 


r 


98  AimONCE   DV    C:YllOfiIUPBE. 

trouve  cependant  encore  en  Angleterre  au  ifr  sièc 
Les  lettres  de  la  créalion  d'un  comte,  en  i557,  portent  que  I' 
vestiture  de  ce  litre  se  fit  par  la  cape,  l'épée  et  le  cercle  d'or  : 
lumque  T/iomam  baronem  Ptrcy...  ptr  dnclurem  gladU  et  unûu  a 
honorif  tt  dignttalà,  tl  circuU  aarei  supir  i:aput  situm  posUîontm 
iigaimas  ,  inttstimiu ,  it  rtalitir  nobiUiamus^  habenda  tt  linn 
nomen  ,  statiim  ,  (l'fu/uM  tt  dignîlaltm  comitis  NorthumbrUe  '. 

La  coutume  de  mettre  en  pas^.ssion  d'une  maison  vend 
par  la  tradition  des  clefs  s'est  perpétuée  jusqu'au  i7<  siècle. 

La  seule  règlo  qu'on  puisse  Établir  conceniant  l'aunooce  < 
ÎDTestitures  daus  les  cLartes,  c'est  que  la  perle  des  sjmbo 
d'investitures  aunouct^s,  ou  comme  attacWiî  à  la  charte, 
comme  réservés  dans  le  trésor  d'une  église,  ac  doit  pa»reD4 
l'acte  suspect  :  la  nature  de  la  chose ,  ou  ri};ooranco  des  gs 
diens  ,  sont  les  causes  de  cette  soustraction.  Voyes  Imvi 
Timu. 

Aubo»»  no  CTROGBtrfiE.  On  appelle  en  latin  cyrographum, 
mieux  clilrographiun  du  grec  -/ei?h P''V°* '  ""  acte  ou  écrit  n'j 
tU  la.  main  du  c^ui  uu  do  ceux  qui  contractent. 

Pour  suppléer  à  l'authenticité  du  sceau ,  dont  plMisors  h 
ques  et  plusieurs  communautés  étaient  encore  dépourriM 
la*  siècle,  on  eut  recours  aux  tyrographu,  ou  eharte»^tartit»  (  « 
ces  mots),  que  l'on  annonça  quelquefois  dans  le  contrat,  '. 
voici  un  exerap'e  choisi ,  tiré  d'une  charte  par  laquelle  Hugai 
abbé  de  Saint^Viuceut  de  Laou ,  iailitua  les  chanoioa 
Saint-Julien  T  en  n'pfi;  on  y  voit  bieii  distinctement  «e  q 
c'est  qu'un  cyrographe  :  (7(  îgilar  prceseï^  ordinalio  memmiaS 
vivat  in  posterum ,  no»  tam  fiâmus  fidttiler  hio  inieribi ,  tt  êcuipt 
iftter  nos  tt  Ipios  ptr  chirogi-apham  mtdiari,  et  niaiieiiitem  icr. 
nabis  rttinmtei,  aliam  Uiia  medutattm  reli(/uimu»  ad  rei  gestes  t 
vuirMlm  reiinendam  '. 

.Outre  ces  différentes  annonces,  ce  qui  uous  reste  des  ckar 
privées  du  5'  siècle,  nous  fait  voir  qu'on  annonçait  onci 
quelquefois  le  notaire,  l'ordre  de  faire  insinuer  la  pièce  di 
les  actes  publics,  la  stipulation  et  la  date  :  tout  ceci  se  trot 

•  BTmcr,  t.  XV, p.  &6S.  .. .'    ;  . 

>  CM.  Cib-iil.,  1. 1,  «ri.  197.  „ 


AXOBLIS&EVENT.  SU 

dans  one  ebarie  da  donation  de  l'an  47  ■  .  pnbliée  par  Dont  Mti" 
Uloa-. 

Telles  sont  les  difTércntej*  annonces  que  l'on  peut  rencontrer 
dau  les  cbarles  et  diplômes.  S'il  se  trouve  plusieurs  fortnutos 
pi  soient  mot  à  mol  conforme»  à  d'autrcn  ,  cela  vient .  ou  de 
ce  (p>e  la  formule  en  question  était  de  style  ,  ou  de  ce  qae  le 
aitaie  écri»ain  aura  rt'digé  ces  actes  resscmblans  en  celte  par- 
tie, el  le  cas  derail  arriver  souvent ,  on  de  ce  qu'un  noTaîr'é 
im  pris  pour  modèle  de  Tacle  ipi'il  mînulaft.un  acte  plus  an 
cîen  do  même  ou  d'un  autre  règne. 

n  oc  reste  plus ,  sur  l'objet  des  annonces ,  qu'à  observer  que 
leur  place  ordinaire  est  vers  la  fin,  mais  dans  le  corps  de  l'actei 
e'ol  l'usage  commun  ;  et  que  cependant  il  te  trouve  des  di- 
(lomcsqui  les  placent  aprfs  les  dates  '. 

ASNOTATIOK.  C'est  la  dénomination  d'une  espèce  de 
dtoite  inip4>rîa)e  qui  emprnntait  son  nom  de  ta  signature  de 
l'empereur,  appelée  adnolalio.  Ces  sortes  de  chartes  nomiùées 
ll|ltomea  *,  appelées  aussi  brevets ,  étaient  d'usage  dans  le  Bai- 
bipjre,  surtout  pour  la  concession  de  quelques  bielis,  cliar- 
|H|  privilèges,  voilures  publiques,  etc.  4  L'annotaliua  itH  ïa 
ri(nature  impériale  était  nécessaire  pour  la  validité  de  l'acfe. 
ImlÏDien  y  aîoala  un  surcroît  d'autorité,  c'était  l'aunetation  en 
iignaluie  d»  questeur.  On  qualifiait  souvent  ces  pièces  A'aané- 
lAlùmsMrrtM,  suivant  l'usage  payeo  de  diviniser  t«ut  ce  qui  vc- 
naitdn  empereurs.  Bien  des  siècles  après,  on  n'entendit  phid' 
pu  «nootation  que  des  obligations  ou  billets  sons  seing  privé -^.' 

AlfOBLISSE HENT.  La  noblesse,  déjà  très- nombreuse  an 
iS*  sitcle ,  par  la  multiplication  et  l'hérédité  des  (iefs ,  fit  ùiiiV:- 
liplia  prodigieusement  parles  letlres  d'anoblissement,  tespré»' 
raitte»  furent  donnée»  en  ~ 
«farcurde  Raonl  l'Orfèv 


t  Philippe-lc-llarrli, 
Il  n'est  pa*  hors  de  propos  rfolK 


.1. 


^OafitDipJom.  p.  593. 

'CoJ-M.xii,  ûl.  a^.  Itg.  9.  I, 

Uliffa.  Mur.  d.>(..  p.  8i  «iSa.  "' 

P..Î,,  0'       l.>^     .n«.W' 


100  A»TI-5IGUA. 

MTver  que  n'est  pas  là  cependant  la  [»-eiuière  origine  de  l'ano» 
blisscment,  mais  qu'on  renouvela  seulement  alors  ce  qii'avaienf 
l^atiqué  les  empereurs  roninins,  en  anoblissant  per  codtcillot 
Aenorarios  '.  C'bsI  ce  qu'atlesic,  au  4"  siècle,  S.  Grégoire  de  Na^ 
zianzc  ,  éïéqoe  de  Conalantinople ,  Carm.  a-  :  Hic  rnmhn  rarié 
laud*  doctrlntt  lumacit  :  ilie.  aiittm  gtnen  il  magnls  sepale/irra  ,  aUl 
txigao  diplomate  novam  nobiliiatem  norias  est.  Il  est  toujours  Tnl 
de  dire  cependant  qu'il  ne  se  trouve  point  d'exemple  de  lettres 
d'à  no  b  lisse  me  ut  en  France,  qui  soient  exemples  de  soupçon^ 
avant  le  rË^no  de  Pliilippe-le-Hardi  *. 

ANTI-LAMBDA.  C'est  une  figure  dont  on  s'est  servi  dans 
les  anciens  manmcrit»  pour  distinguer  les  citations  :  sa 
forme  ^lait  celle  qui  se  trouve  à  la  planche  I,  au  mot  anti- 
lambda,  N°  I.  Dans  la  suite  on  usa,  pour  cet  effet,  de  pe- 
tites i  renversées  {[(ij;,  a  du  mot  airévialiçn,  mf'me  planche] , 
ou  tronquées  par  le  bas,  ou  suivies  de  points,  ou  surmentéoi 
de  virgules  (fig.  a  du  mot  anti-lambda).  Des  7.  des  barres — 4 
de<  virgules  à  chaque  ligne,  font  la  même  fonction  dani 
d'autres  manuscrilei.  Depuis  l'imprinieric,  ou  met  des  virgul«l 
doubles  >  ;  c'est  ce  que  noue  appelons  guilkmcls ,  da  oom  d^ 
rarlisle  qui  les  a  inventés.  ,1 

ANTI-SIGMA.  L'anti  sigma  peut  être  envisagé  comme  lettré 
ou  comme  signe.  Sous  le  premier  point  de  vue,  l'anti-sigma  eil 
un  caractère  introduit  par  l'empereur  Claude,  sous  la  figut« 
de  deux  C  adossés  {fig.  1  du  mot  anti-sigma  ,  même  planche) j 
avec  la  valeur  du  P  et  det'j.  ou  du  Zi  et  de  VS.  Priscien,  tttt^ 
croyable  en  cette  partie ,  allrîbue  à  cette  letli-e  de  Claude  WD 
équivalent  au  t  des  Grecs  ^  Selon  ce  grammairien,  ce  »on  ét^ 
plus  doux  que  celui  du  pj  ou  ^  des  Lalias  ;  mais ,  malgré  <!• 
avantage,  ils  ne  voulurent  point  changer  leur  ancienne  éeq 
ture;  et  celle  lettre,  ainsi  que  «es  deux  compagnes,  inventés 
parle  même  empereur,  furent  condamnées  à  uu  éternel oubÙ 
aussitôt  après  sa  mort,  au  plus  lard. 

L'anti-sigma ,  considéré  comme  signe ,  est  représenté  soU  4 

'  DcsmoleU  .  1.  ix  ,  p.  161. 

■  Thinnus,  tiotti  lar  la  Auiu*  lU  Jeru».,  970. 

>  PalMA.,  ccd.  S58. 


APOStItLES.  101 

fifurt  d'un  C  coBlourné ,  /f^.  a ,  ibid. ,  et  se  trouvé  dsne  les  an- 
ciens manascril!ï  avant  les  vers  dont  il  faut  changer  l'ordre 
Lonqn'on  ajoute  un  point  an  milieu  ,  il  désigne  les  eDârQÏta 
où  il  y  «  deux  vers  dnnt  le  sens  est  le  même ,  mais  dont  on 
ipme  auquel  on  doil  donner  la  préférence. 

IPOSTCLLES.  On  ne  doit  décider  que  d'après  les  principes 
d'ute  jodicieuse  critique ,  des  apostilles  et  des  interlignes  que 
l'oD  rencontre  dans  les  manuscrits  originaux.  Quelquefois  la 
fnude,  mais  plus  souvent  la  bonne  foi,  les  y  a  glissées. 

Datu  on  manuscrit  elles  manifestent  un  autographe,  quand 
tùa  sont  de  la  même  main  que  le  texte.  1  e  contraire  dénote 
bf  remarques  d'un  correcleur;  car  les  manuscrits  antérieurs  au 
Kplièmesiècleenonl  presque  toujours  eu  d'olGee.  Lasigoature 
in  correcteur  à  la  fin  du  manuscrit,  ou  au  muins  le  mot  conttUi 
•MiMundeci,  peut  donner  beaucoup  de  lumières  par  la  compa- 
raiion. 

Le  vile  pour  la  correction  s'élant  réveillé  au  9'  siècle,  les  ma- 
Dnicrits  des  deux  siècles  précédens  fournirent  bien  de  l'exer- 
ciccauxéradilxle  ce  tems;mais  ils  n'y  mirent  ni  leur  nom, 
niU  note  amtuU.  Aux  11*  et  13'  siècles,  plusieurs  savans,  tels 
f ue  Laii£raDc ,  Anselme,  Etienne  II,  abbé  de  Citeaux,  Guigues, 
dnqnïèotc  général  des  Chartreux,  etc.,  firent  beaucoup  de  cor- 
raclions,  dam  les  manuscrits  qui  passèrent  par  leurs  mains  '. 

Les  eomeclions  en  interlignes  sont  plus  fréquentes  que  les 
tposUllea  en  marge  :  mais  celles-ci  sont  communément  plus 
toupies. 

Comme  on  mettait  égalemeut  en  marge  les  phrases  oubliées, 
9  est  arrivé  souvent  que  les  apostilles  ont  passé  dans  le  texte 
ptr  la  Taule  des  copistes  et  des  éditeurs. 

Dans  tous  les  pays  il  y  a  eu  des  correcteurs  mal  avisés  qui, 

Iknie  iTenteodre  certains  termes ,  et  d'être  versés  dans  la  chro- 
mIi^«,  ont  laissé  dans  les  chartes  des  preuves  de  leur  igno- 
rwce  et  de  leur  témérité 

C'est  ainsi  qu'une  main  inconnue  '  a  corrompu  les  dates  de 
phtsieDTs  diplômes  accordés  à  l'abbaye  de  S. -Denis  par  Tempc- 


■ft  lUDipl.,f.i» 


,P    1>. 


I 

1 


142  '.   -     APOftTOLIQL'E. 

rem-  Lot^au>o:.n!àDt  convenir  aussi  que  les  noiaireâ  et  les  secr^ 
taireïduMrdnt  fait  de  louttemsdes  failles  dans  les  expédition) 
'  ,  X^'*  correclions  en  interlignes  qui  n^labliàsent  une  faut 
«ù'elles  laissent  voir,  et  qui  ne  louclienl  point  un  endroit  es>a) 
tiel  à  Tacte,  ne  portent  point  atteinte  à  son  autorité  :  mail  oi 
tient  pour  suspects  les  changemens  ou  additions  de  noms,  d 
nombres,  de  dates,  de  clauses  et  d'articles  où  il  s'agît  de  ehoat 
împorlautes  ou  préjudiciables  ans  parties  intéressées;  i  moli 
qu'elles  pe  sjieni  inslilWes  par  d'autres  pièces,  ou  p«r  dt 
lémnins,  ou  par  de  wlides  raisons,  au  jugement  des  magl^ttalt 
Un  recennait  une  addition  ou  une  superposition  de  mots  à  I 
raclure  du  parehemia  et  à  la  différence  de  l'encre,  de  la  mai 
cl  des  raraclères. 

A  a  tienne  ment  on  insérait  librement  entre  lea  l^nes  s&i 
aueune  marqne  d'approbation  les  paroles  omises  dans  les  acte 
Uah  dès  le  milieu  du  lô*  siècle  l'usage  avait  déî  préralu  t 
certains  pays  d'annoncer  et  d'approuver  les  apostilles.  Au  i4 
oa  spécifiait  en  France  l'endroit  et  le  nombre  des  tntertigni 
approuvées  '. 

Youte  addition  explicative  du  leste,  dont  elle  n'est  pai  eensi 
faire  partie,  ne  doit  pas  porter  la  plus  légi-re  atteinte  à  la  ni 
cériléde  l'acte  :  elle  prouverait  même  en  faveur  connue  na> 
historique,  si  elle  était  ancienne.  François  I"  rendit  uneordoi 
nance  le  34  juillel  i544  pour  interdire  aux  notaires  njaox  1 
les  apostilles  et  les  inlerlfgnes ,  permettant  néanmoins  de  n 
part-r  les  fautes  avant  les  signatures:  c'est  ce  que  font  encore  li 
notaires  en  ce  moment. 

^UHlSTOLIQrE.  Les  titres  qui  rappelaient  l'idée  des  Ap6tc 
ou  d'une  mission  apostolique  étaient  en  vénération  panoi  \ 
peuples  chrétiens.  C'est  pourquoi  le  titre  d'Apostolufoe  dÇTÏI 
qne  épithèle  honorable  donnée  à  tous  les  évoques ,  nuis  qui, 
trouve  pour  la  première  fois  en  5\  1,  selon  le  P.  Sirmond,  d^ 
une  lettre  de  Clovi»  aux  prélats  du  concile  d'Ortéaus  ;  L*  t 
Cioifis  AUX  saints  iitqaea tl  trii-digiui  dit.  sîtgt  apostoUqiu. GoDtra 
roiâ'Oriéans  et  de  Bourgogne,  nomme  les  évéques  assenab) 
au  concile  de  M^con.  des  ponti/V*  apostoliqius,  apvstotici p<mtift6 


ARiBKï.  «a 

C«  litre  fut  résefnù  depuis  à  l'évéqiie  de  Rome  '|>ar  la  décision 
Ai  concile  de  HeLms,  tenu  en  io49'  Q»elques-nns  cependant 
préteodcnl  que  le  Pape  en  fut  décoré  ilepui»  le  y  ou  8'  siècle 
>D moins,  jusqu'au  cnromenccaient  du  ii<  qu'il  s'en  dépouilla 
pour  le  donner  au  roi  de  Hongrie.  Il  fui  assez  souvent  attribué 
m  papes  sous  le§  noms  d'apostolat,  d'apostolique  tt  d'apostoli. 
IWi  le  4'  ^ècle  les  Orientaux  donnèrent  au  pape  Jules  I"  le  lilrc 
Slfulalat  dans  la  souscription  de  leur  lettre  :  Oranttm  pro  nobïs 
tfÊttBéttmnt  teitrum  Dominas  xvo  ciulod'tat  largiort,  beathsime 
ftUr.  Ànut.  C'est  là  sans  doute  ce  qui  donna  lieu  par  la  suite 
1  W  hIuI  par  lequel  les  papes  ont  coutume  de  commencer 
bon  lettres  :  Salattm  et  apoHolicam  btnedietionem. 

On  borne  au  tems  écoulé  entre  le  6'  et  le  iv  siècle  l'époque 
•tks  pap»  panirent  s'attribuer  le  litre  ÀpostoUcus.  Employé 
dus  nne  bulle  antérieure  au  ;'  aiècle,  il  la  rendrait  suspecte; 
ttiiu  nne  bulle  postérieure  au  1 1*,  il  la  rendrait  fausse  :  il  est 
fnpreaa  lo' siècle,  saos  exclure  les  deux  précédens  et  le  sui- 
naX.  Dans  le  i4')  les  papes  furent  quelquefois  appelés  apo$toUs 


.  Les  Arabes  ne  s'élant  point  mêlés  avec  d'autres 
pcufAs,  onl  conservé  leur  tangue  dans  sa  pureté.  Ancienne- 
nKdl  eeUe  nation  suivait  l'arrangement  des  lettres  qu'elle  avait 
»eçu  deiBébrenx  et  des  Chaldéeos,  ou  Syriens;  mais  depuis, 
ayaBtcbaa^  de  caractères,  elle  a  pareillement  changé  l'ordre 
det  lettres.  Oo  croit  communément  que  ces  nouveaux  carac- 
tèrss  forent  îovenlés  parMoliamet,  après  l'an  655.  Ils  sont 
ibsofnmenl  les  mêmes  que  les  caractères  actuels  des  Turcs  et 
it*  Persans;  la  dîlTéreace,  quant  au  nombre  et  à  la  valeur  des 
âéaoens,  oc  consiste  que  dans  des  points  placés  au-dessus  ou 
ai»-dessou4  de  certaines  lettres. 

On  distiague  deux  sortes  d'écriture  arabe  ;  l'orientale  ou  Cu- 
pUqne  ,  dénomination  qui  vient  de  Coupha,  ville  de  Chaldée, 
d>M  rirak  babylonienne;  et  l'occidentale  ou  Alauritanique. 
Oa  n*a  point  de  plus  siire  marque  pour  les  discerner ,  que  le 
point  placé  sar  le  rphe  des  Arabes  d'Orient,  et  au-dessous  de 
tckuites  Africains,  et  les  dcax  points  mis  sur  le  3 fo/iA  des  pre- 
DÙen;  au  lieu  que  celui  des  derniers  n'en  porte  qu'un,        ' 


14t  AnCHEVÉQlTE. 

D£s  l'ail  6/(3,  l'arabe  fut  ititroduît  daos  le  ruyaumc  île  Tunis 
parles  Sarrasins,  qui  le  portèrent  ensuite  en  Espague  lorsqu'ila 
envaliirent  ce  royaume  '. 

ARCHEVÊQUE.  Ce  titre  a  fait  long-lems  une  dilIicullÉ,  et  a 
été  comme  une  pierre  d'achoppemeiil  pour  le  commun  des  criti- 
ques. Ils  ont  rcjetésans  distinction  tout  monument  qui  donnait, 
avant  le  9*  ou  8-  siècle  au  plus,  le  nom  d'Archevêque,  soit  à 
de  simples  Métropolitain^^ ,  soit  même  à  des  Primais.  La  vérilé 
est  que  ce  titre  fut  connu  en  Orient  au  4S  «^  en  Occident  dès 
le  5'  ou  6"  Hîëcle. 

S.  Athanase  *  passe  pour  le  premier  qui  se  soit  servi  du  nom 
d'archevêque  pour  désigner  l'évoque  d'Aleiandrie.  Alors ,  c'est- 
à-dire  au  4'  sitclc,  ce  titre  parut  être  rt^scrvé  aux  évêques  qui 
furent  depuis  honorés  du  nom  de  Tatriarchcs.  Cet  usage  avait 
encore  lieu  au  5e  sltclc  :  car  le  concile  d'Kphtse  le  donne  ei- 
claBivemcnt  au  pape  CéleMiii,  et  à  Cyrille  de  Jérusalem;  et 
celui  de  Chalcédoinc  le  donne  également  à  S.  Léon. 

A  la  fm  de  ce  siècle ,  ou  au  commencement  du  suivant ,  les 
cinq  grands  sièges  ne  jouissaienl  plus  exclusivement  dé  celte 
distinction  caractéristique  :  peut-être  s'étendit -elle  à  la  plupart 
des  Métropolitains;  car  on  voit  dam  ces  tems  une  lettre  de 
Sym m aque  adressée  à  un  archevêque  de  Milan.  Il  faut  avouer 
cependant  que  ce  ne  l'ut  que  dans  des  cas  extraordinaires  que 
le>  papes  accordèrent  aux  simples  Métropolitains  le  titre  d'ar- 
chevêque :  celui  de  Rnvcnne ,  par  exemple ,  en  était  décoré  '. 

Mais  quoique  les  papes  ne  prodigassent  pas  ce  titre  ,  jamais 
ils  ne  trouvèrent  mauvais  que  d'autres  en  usassent  plus  libre- 
ment. Aussi  dès  le  G'  siècle  le  titre  d'archevêque  élalt-îl  fort 
commun  chcE  les  Français '.  Le  6*  canon  du  premier  concile 
de  Mâcon ,  la  lettre  de  S.  Florin  à  Nicet  de  Trêves,  le  testament 
de  S.  Céitaire  d'Arles ,  où  oc  nom  est  répété  jusqu':')  quatre  fois, 
forment  sur  celte  matière  une  démonstration. 

■  Voir  les  caraclf^res  ambri  daiu  les  pianchti  ibt  alphabets  ,  où  loulefoîi 
l'on  a  raa%i  chaque  letir«  d'après  l'ordre  de  l'alphabet  hébreu. 
>  j4potog.it,  p.  79t. 
*Gsmier,  Diuni.  Potilif.,  p.  6- 
JURtDifl.,  1.  ii,c.  ir,n    13. 


ARCHEVeijLiE.  lOiS 

I  tfèt-pTobable  qoe  ce  lîlre  passa  en  Angleterre  avec 
ktde  cette  Ile.  LVpilapbe,  au  moino,  ^avée  sur  sa  tombe 
I  décès ,  et  rapportée  par  le  vénérable  Bcde  ' ,  le 
fc exprCMi'-ment  du  titre  de  premier  arekerêijue  de  Cantnr- 
fa  il  faut  conelare  que  ce  litre ,  quelque  rare  qu'il  Tût 
|bN(;naliire  des  évéques  en  général ,  devait  6lre  fort  eom- 
I  France;  pratique  dont  les  premiers  apôtres  d'Ait- 
|b  adoptaient  volontiers  les  usages.  Au  moins  eft-il 
:  dernier  y  fut  adopta'  au  ?■  siècle;  les  coii- 
II  font  foi.  A  Rome.  les  papes  le  prenaient 
rlainesncrasioiis  '.  II  étjit  également  fort  com- 
l' Espagne,  comme  on  en  peut  juger  par  saint 
'.  et  par  une  lellre  <\u  pape  Beuotl  If.  Le 
B  restreindre  le  lilre  d'arciievêqiie  aux  seuls  pri- 
kaa  plus  aux  Métropolitains,  à  qui  le  Pape  con- 
I  BOT  quelques  provîuceg.  Le  second .  au  eon- 
l'étendre  à  tous  les  Mélropolitains  d'Espagne, 
y-aanctiitim'it  arclûf-piseopoi,   dans  une    lettre  écrite 


que  jusqu'à  ce  siècle  eiclusivcmeni,  ceux  qui 
de  ce  titre  avaient  d'autant  plus  lieu  de  s'en  féli- 
lear  donnait.  La  signature  de  S.  Tliéodore  de 
concile  de  TwifTord,  en  6^5,  où  il  prend  cette 
Un  des  plus  anciens  monumens  où  se  trouve  la 
■rchcvéque. 

France ,  ne  devint  familier  cl  ordinaire  aux  Mé- 
irle  déclin  diiçi'siènle;  caries  Métropolitains 
concile  de  Paris,  tenu  en  84^,  se  dirent  seii' 
on  remarque  la  même  simplicité  dans  les 
de  douze  archevêques,  qui  signent  comme  évè- 
fïian  concile  de  Touïi  en  8G0.  Mais  le  changement  est  évi- 

lib.  u.c.  3. 

Libbc,  Co»*.t.  Ti,  col.  ST8,  13.16,  1360,1377,  13:^3,  «1  le  AlanMltcan 
t^ficuan  ,  t.  1,  p-  6G> 
'Gim.Diim.  Pomif-.y.li. 
•0"g.«..Hb.  vu,e.  12. 
'  ''mit.   mag»0  Bnlann,  1.  i,  p.  5f. 


L.W^rtl  • 


I — 


i06  ARCfilCMAHCKLIERS. 

dent  aux  conciles  de  Soiasoos,  en  866;  de  'Bmuï,  en  871  ;  d 
Pontion,  en  S76;  de  Troyes,  en  6;8,  etc.,  dans  les(|DeIs  lou*  « 
presque  tous  les  Métropolitaios  sont  qualités  du  litre  d'arck* 
TÊques. 

Celte  même  dénominalion  a  été  attribuée  à  des  prélats  tpi 
n'étaienl  point  Métropolitains.  Les  évéquea  S.  Chrodegangii 
Met!  en  ^^Z,  Bsruoii  de  Cbàlons-^ur-UarDe  en  876,  TbéodaU 
d'Orléans  sou«  Louïs-le-Débonnaire,  S.  Hugues  de  Grenoble  ei 
1090.  etc..  wot  décorés  de  la  qualité  d'arc  Le  vèquea  d«Ds  de 
monumeDS certains.  Ce  titre  d'houneur  venait  sans  doute  di 
ce  que  l'on  accordait  quelquefois  à  de  simples  évèqnes  le  pti 
Hum,  qui  est  la  décoration  particulière  des  archer^ues;  pec 
soDoe  n'ignore  que  S.  Grégoire  accorda  celle  distmcUon  k  Sjt 
grinS)  évèqae  d'Autun. 

Par  la  suite  ce  titre  devint  furi  commun,  et  fut  donné  \ 
prenque  tous  les  évéques,  en  sorte  qu'il  s'est  trouvé  cfaes  \t 
Grecs  des  derniers  siècles  beaucoup  plus  d'archcTéifaes  que  d 
Hélropolllaîns,  et  qu'en  IlaUe  on  voit  de^  arcliCTéchés  qui  n'en 
aucun  évéché  soumis  à  leur  juridiclion  ' .  Le  dernier  prélsl  qB 
paraisse  revêtu  de  la  qualité  d'arclievéque.  sans  avoir  ai  «ill 
pour  titre,  ni  !>ii.'ge  fixe,  ci  troupeau  désigné  .  esl  S.  Bonilw:! 
depuis  archevêque  de  .Uayence.  Le  pape  Grégoire  II  le  déoon 
vers  l'an  73g,  da  titre  d'archevëqae,aau£  lui  en  donner  1«  réalité 

ARCUlCIIWCELIEItS.  La  dignité  des  Référé ud aires  étae 
venue  se  perdre  au  8*  siècle  dans  celle  des  Chaneelien.  ceni-( 
se  mulliplièreot  beaucoup  dans  le  même  tems.  Ce  n'était, 
proprement  parler,  que  des  notaires,  qui  tenaient  lien  di 
oEEciers  qne  l'on  appela  depuis  secrétaires  du  rot.  D'abord  i 
ne  souscrivirent  que  les  chartes.  Sous  Cbarlemagne,  ils  MOI 
cnvircnl  tes  diplômes  royaux,  et  s'y  nommèrent  chanmlie» 

Dans  le  siècle  suivant,  cette  compagnie  de  chanreliers  noma 
son  chvS  prtmitr  chanctlitr ,  graïui  chancelUr,  archiehanctlifr;  fwot 
eautillariiu,  tummus  atmrtllarias,  archieanciUarius  ;  ce  qui  reveni 
à  proto-notaire,  uu  grand  notaire,  titre  que  le  cbef  eatdsiu 

■  Dupin,  iâ  Aaitif.  EetUt,  Di*tipl.  Diutrl.,  p.  ~. 
'   UttUDvl..p.  118. 


même  tenu.  Karemeal  ces  chefs  osèrent  s'approprier  ces  litres 
dans  la  signature  des  diplômes  qu'ils  dressaient  ou  cjn'ils  véri- 
fiaient;  ils  laissaient  k  leurs  subitlternes  le  soin  de  les  <|ualirier 
ÉÏDK.  Druclemir,  l'un  desclianceiicrs  de  l'empereur  Louis  II, 
Mtqiulifié,  dans  un  plaid  de  l'au  8tki.  arcliicanccltariiu.  C'est 
pent-^tre  peur  la  première  fois  qu'il  eut  Tait  mentioa  de  l'archî- 
cbincdter  dan^  une  date  proprement  dite. 

Jle quelque  rang  ou  degré  que  fussent  les  chanceliers,  ils  ne 
NtMeriraienl  point  à  la  manière  des  référé u da  1  res ,  lanl^t  ao- 
deisns,  laotAt  un  peu  au-dessous,  tautài  vis-à-vis  de  la  signa* 
Iwc  Au  roi.  Leur  sousori^ion  était  régulièrement  placée  au  bas 
felapage.  Le  seul  privilège  qu'ils  eurent,  c'est  que  soi»  la 
tnmtme  race  leur  souscription  était  souvent  en  plus  gros 
cvaetires,  surtout  vers  les  ii*  et  la'  «ijicles. 

Une  chose  assez  singulière,  c'est  de  trouver  plusieurs  grands 
ckuioeliers  à  la  foi-?  '.  D.  Ual>Ulon  et  du  Cauge  sont  d'accord 
nrlipluralilO  des  grands  cliancelicrs  en  fonction  dans  le  même 
Ions  sous  le  r^gnc  de  Louis-le-Débounaire.  Le  premier  eu 
montre  encore  plusieurs  à  la  fois  aux  i  ■'  et  la'  siècles.  Peut- 
flre avnieal-iU  des  déparlemens  djlférens  et  séparés,  ou  peut- 
Clrecettâdr'BnilL-  se  trouvait-elle  atlachéeaux  sièges  de  cerlaiocs 
^lises.  Comment  expliquer  aulremeul  le  fait  que  rapporte 
Dé  Hittillpa  '?  Gervais,  arobevëijuc  de  Ruiins,  créi^,  comme  ses 
fiéddnuautB ,  grand  chancelier  au  sacre  de  Pliilip|ie  I"  en 
loSy,  r^rîAe  en  loCi  des  lettres  eu  faveur  de  Sainl-Nicaise  de 
HeûiM,  uaa  eu  son  propre  iinm,  mais  à  titre  de  suppléant  pour 
ItiMlouin,  chancelier  ordinaire. 

Lelitred'arvbichancelîer  se  soutint  en  France  jusqu'au  la* 
iièdeaa  nains,  malgré  les  variations  auxquelles  il  fut  exposé 
itfab  le  8",  alors  cette  dignité,  se  confondant  avec  le  titre  de 
chanceliersimplement.  perdit  un  peu  de  son  éclaL  Elle  avait 
donné  le  droit  de  signer  les  diplômes  à  la  tête  des  grands  offi- 
ciel* de  {»  couronne;  et  »ous  Luuis-Ie-Gros,  les  chanceliers  ne 
■ignaienl, plus  qu'après.  Au  comiDenccmenl  du  lô'  siècle,  frère 
fiilérin,  chevalier  de  S. -Jean-de-Jérusalem,  évéque  de  Sentis, 

•kii,  >  I    .      ,.'• .'  ...«■■ 


i 


lOK  AHCniOUitKOKLIERS. 

«I  fait  cluncclicr  «u  litre  i  l'avénemeDl  de  Louis  VUIà  la  cou- 
ronne eu  1 133,  releva  l'éclst  de  cette  dî^ilé  par  U  loi  qu'Q  fi( 
puHer,  que  le  chani.'elier  sérail  le  premier  de  tous  les  grandi 
uOieiera  tie  la  euurunne,  el  qu'il  aurait  «^ance  parmi  les  pain 
dtt  rovMiine.  Uais  te  titre  d'areLicbatKctier  demeura  éleial .  et 
on  ue  rvnnall  plus  eu  France  que  le  chaneelier.  oo  le  ^nnd 
chancetivr  du  ntvaume. 

Ln  4^Id«ms  dea  cn^cmn»  d*iUemaçne  prùenieal  bien 
llwMWVMir,  f  Mi  laws  — «wriptions  .  les  titres  d'archirhaD- 
ualhw,  y»  k«  èlfhi— m  J»  rafa  Je  France.  Us  9*.  tu*  et  ii* 
»tt<te  CM  faurahMl  Iwt— y  JVwiyfa*.  yâ  d«  wm  en  innr 
tikvMkaiettt  pfaM  Wywfc  Cent  ^— Mhulinn  leur  6«  dMate 
d  ^abonl  par  kws  saèotihrt^  maè  M  M  la(4a  pu  ««nte  1  i«r 
JwarchitfhanceliCTSJieU  Jonngf  Mil  ■>!■»  ««owfta  ijpwnt. 

TWvtmar.  arvItevApie  de  SaltiJblMiS  «■  887.  «9l  k  pmnicr 
^a»  I'M)  tivuTe  rvi«<u  de  la  qwalli  itmwUlêmcÊtiÊr  A  ronpv*; 
û  «iHaA  naval  ^'aRUcksMdte-^B  aai  et  Car» aaïa.  Celle 
^rMMMMM  M  «MM  BBMHMaaart  à  k^fen  swtts  <Wdbe - 
m   I  >lT">rk»gBS>wrB[i  Olfcnag-.   Alan  m 

«•a«Blffe|B  .fM  tp»  argfc»»»|Oc5  J>  Sa«mee  en  n^^pfc  kf 
:  «t  ee  tilre  «st  depaê»  bm^^tanu  inimeoA  à  k^  êê- 


Sptoau  de  844<  1^^  empereurs  lui  confirmèrent  au  is*  siècle  le 
litre  d'archichanc«lier  de  leur  sacré  palais  pour  la  Bourgogue, 
Fooime  s'ili  eussent  toujours  été  en  possession  de  cet  honneur 
qtraîi|a'au  lo' les  rois  de  Bourgogne  eussent  eiiaouveot  d'autres 
archichanceliers.  Le  titre  d'arcliicliancelicrdu  royaume  d'Arles 
(jo'aTait  eu  l'archevêché  de  Vienne  eu  Daiiphiué.  fui  allachéà 
l'irchcTèché  de  Trtvcs  vers  i  aUo  -. 

Depuis  l'empereur  Heuri  IV,  les  archevêques  de  Cologne 
rnreol  en  possession  de  la  diguilti  d'arcliichaucclicr  d'Italie. 
Cependant  ou  ne  trouve  le  premier  vestige  de  celle  qualité 
ittichée  à  l'archcvêchë  de  Cologne  que  dans  l'expédilion  de 
Lotbaire  en  Italie  en  ii5i-. 

Depuis  le  i3*  siècle  environ,  les  abbéa  de  Fulde  foreut  décorés 
liu  litre  d*atchichancelier  de  l'impératrice  :  tnaiit  on  ignore  si 
fDea  jamais  eu  des  archives  particulières  distinguées  de  celles 
de PempereuF.  Plusieurs  auteurs  '  préteudent  qu'on  ne  trouve 
point  de  diplômes  de  l'impératrice  signés  de  l'abbé  de  Fulde- 

Les  papes  eurent  aussi  des  archichanceliers;  ou  en  peut  juger 
par  un  privilège  que  Léon  I\  accorda  la  Iroisit^mc  année  de 
^npoDlilicat,  et, dont  la  dale  porte  qu'il  fut  donné  par  Fré- 
liiiric.cbancelicf  dclaS.  E.  R.  *,  en  la  place  de  ilcriman,  arche- 
itque  de  Cologne  et  archichancelier.  1).  Mahillon  fait  à  celte 
occasioa  la  remarque  suivante  :  Hoc  prlmutn  txtmplam  e^t  arehi- 
cnallani  in  UUtrla  pontificiù,  etc.  Par  cette  remarque,  D.  Ma- 
titllon  prileod,  ou  que  c'est,  strictement  parlant,  la  première 
fais  qu'il  est  question  d'archichancelier  dans  les  bulles  et  autres 
Klea  pontiTicaux,  ou  que  c'est  la  première  fois  qu'un  arche- 
v^ue  de  Cologne  e^t  nommé  archichancelier  du  S.  Siège.  De 
fûGon  ou  d'autre  il  y  a  erreur.  Daas  le  premier  cas ,  le  contraire 
til  démontré  par  une  bulle  du  pape  Sergiux  III,  écrite  par 
Melchisedech,  qui  se  dit  proloscriniaire,  et  datée  par  Théodore, 
i;oi se  qualîlîe  archichanetliir  :  dans  le  secoud  cas,  l'erreur  est 
moins  considérable;  mais  il  est  également  démouln!-  que  Pilî- 
pio,  prédécesseur  d'Hermau  ,   jouissait  de  la  même  dîstiao- 


dt  Caut.  £AH. 


;  Colltet.  Arthis. 
tTest-i-dire,  Siio(e  EflÏM 


i 


m  im-HIDUCKC. 

s  voyous  ccrlaiuemcnt  au  &'.  fft  et  in£me  au  1 1<  »ièc) 
mémea  personnages  rrunir  souvenl  les  charges  de  grand 
celier  cl  de  ^^iid  chapelain.  EnGii  m  Tuoion  des  deux  di 
enl  lieu  au  9*  siècle,  comme  le  prëlen<t  EcLard,  il  ne  s 
pas  que  long-tems  auparavant  elles  u' aient  pu  être  accoi 
c  pereonnc. 

L*arcliicliapelaiu  eut  à-peu-près  les  mi'mes  arantagd 
les  empereurs,  et  siu'toul  sous  les  Olhoas.  Les  chanc 
e  substituts  ou  «ïce-gérans  du  premier;  t 
est  fort  rare  en  Frauce  :  on  doit  se  défier,  dil  à  celte 
D.  U^ibillon ,  des  diplômes  vérifiés  mi  tùim  arctùcmptUtx 

On  ne  peut  révoquer  en  doale  qu'au  10*  siècle  IcA  arcl) 
pelains  des  empereurs  continuèrent  encore  de  faire  1' 
grand  cbancelier,  et  d'être  appelt^  arcfaichapelains  da  J 
palais.  Au  1 1*  siècle  le  œtme  qui  se  dit  cbancelier  dana  lai 
d'un  acte,  le  signe  comme  arcbichapclain.  On  Irocne  j 
mode  en  France  dans  le  même  siècle  sous  celte  rorfl) 
Sif  nom  u.  archicMptlttti ,  qui  hoe  teriptam  fitri  Jiatil. 

Les  grands  Seigneurs,  à  l'imitalion  des  rois  et  dea  ^ 
reors,  eurent  leur  archichapelain .  qui,  pour  ne  pas  trop 
Uplier  les  officiers  d'une  maison,  était  chargé  d'écrire  ie^ 
émané«  de  l'aulorité  de  ces  princes. 

Depub  Henri  I",  le  litre  d'archîchapelato  disparut  eaF|| 
On  n'emplora  plus  que  les  termes  de  prunier  dtt 
dt  mtilri  da  chaptltûru  de  l'oratoire  ou  de  la  chapelle  da 

AftCaiDlACRE.Celte«Iigni(éecclésiastiqueeettrè9-aiieil 
Quelque»  auteurs  prétendent  qu'elle  fut  instituée  qael^iM 
après  le  Ci-ncile  de  Nicée,  vers  ^3o;  mais  ils  se  lnMii|Mint<l 
meol.  puisque  Cécilien,  auteur  du  9cbi:«me  des  DoasI 
lers  3i  I ,  était  archidiacre.  I  es  évoques  chotsissaienl  < 
diacres  cenx  qui  leur  parai'.saient   les  plus  habiles  et 

\s,  et  ils  leur  <»>ufiaieDt  uue  partie  de  leur  iuridîctioa 
la  qualité  d'archidiacre  ou  de  cbef  des  di.icres  :  car  ils  icalj 
toajoUB  dans  Tordre  des  diacres.  Il  5  a  beaucoup  d 'appad 
que  leur  district  ne  s'étendait  pas  d'abord  au-delà  des  m 
de  leur  ordre  ;  pnisque  le  cinquième  canou  du  concile  de  RJ 
leaosous  le  pape  Eugèue  Jï,  au  commencement  du  9-  ^ 
«■>  te  pROÙère  loi  qu'on  cocuiaisM  pour  obl^er  les  arehidû 


AKCHIPItïTKE.  IIS 

è  ie  fa^  promoQVOir  à  l'ordre  de  la  prAtriiie  >.  Quelque  an- 
éieaat  que  soil  cette  dj^nîlé,  on  ne  voit  que  dans  des  litres 
Itès-npprocliéfl  de  nous  les  archidiacres  jouir  d'une  certaine 
joriiliclioii  dons  les  cantons  de  lettr  archidiaconé;  car  leur  aQ' 
tenté,  dans  le  raoyen-âgc  même ,  fut  plutfil  morale  que  délei- 
ntoésànn  lieu  particulier. 

ARCSUIH'C.  Le  premier  qui,  peu  satisfait  de  la  qualité  de 
DdCi  ait  cru  devoir  en  augmenter  le  lustre  en  le  surchargeant 
d^me expression  depn^émincnccBurles  ducsnië[DC,fiit  Bruno, 
schevèque  de  Cologne,  qui,  l'an  q5q,  se  décora  du  titre  d'ar- 
cUduc  *.  Ce  litre  fut  affecté  exclusivement  à  la  maison  d'Au- 
taiehe  par  l'empereur  Kréd^rie  III,  eo  1^53,  avec  droit  d'ériger 
iacomtés,  de  faire  des  nobles,  de  mettre  des  impAts.  etc.  '. 
Depuis  cette  époque,  un  titre  qui  porterait  eu  souscription  la 
ftililé  d'archiduc,  et  q)ii  n'toianerait  point  de  quelques  princes 
'    de  celte  maison,  serait  légitimement  suspect. 

ARCHIFRÉTItE.  Ce  titre  est  ancien.  On  le  trouve  dans  les 
Mimges  de  S.  Grégoirele-Grand .  et  de  Grégoire  de  Tours.  On 
sni  atl  mol  ABCBicniPELiTii.  que  cette  qualification  se  donnait 
ijtictqaefois  au  chef  de  la  chapelle  royale;  ce  qui  autorise  à 
croire  que  par  la  suite  ces  deux  mots  arckichapelain  et  archiprllrt 
âeTÎBrent  synonjTDCS.  En  ciTct,  le  pape  Adrien  I,  dans  sa  lettre 
ïTilpin,  archevé<fue  de  Fteims,  donne  le  titre  d'à rclii prêtre  de 
laTranceàFnlradc.  abbé  de  S. -Denis,  qui  était  aussi  décoré  de 
eehii  d'archichapclain. 

°^lei  fonetloos  d'archiprâtre ,  ainsi  que  celles  d'arehidiacre, 
r  Km  Irto-aBcicnncs.  Dans  les  diocf^ses  de  la  primitive  Eglise,  les 
mques  mettaient  à  la  tète  de  l'ordre  des  prêtres,  peut-être  souS 
nneatitre  dénomination  que  celle  d'archiprétre,  des  personnes 
*  du  même  caraclËre,  et  distinguées  par  leur  mérîle.  Les 
mplei  que  l'on  en  peut  trouver  dans  les  monumens,  ne  lab- 
it  Bocan  doute  à  ce  sujet.  Mais,  relativement  à  ces  ronctloni, 
■1  mi  événement  particulier  qui  pourrait  causer  un  jour  un 
rertain  embarras,  qu'il  est  à  propos  de  prévenir  ici.  L'Eglbe 

'  De  Hiricourt ,  Lfli'  letl.  part.  [ ,  p.  38  M  U . 
•  Ant.  Mallheui,  éc  NobiM.  part,  i'  ,  «ap.  S. 


4li  ar(;kitf.s. 

mcli^u  il' A  11  g  Ici  ocn  se  tiuuvaiit  sana  pa^iieur  du  premier  ordi 
ji  la  fln  <tu  !()■  siècle,  le  Pape  uc  crut  pas  devoir  y  covoyert 
i?vt<iuo.  A  la  suUioitQlio»  de  quelques  persouscs,  il  créa  dai 
rjii^lisu  une  (liguiti^  jusqu'alots  iocoDiiue,  relativement  à  ss  de 
tlnalion  ;  et,  par  une  bulle  de  i  S9S,  il  donna  au  sieur  BUckne 
le  titre  d'aifhiprilre ,  uux  ftus  de  gouverner  toute  l'Eglise  d*Al 
glelorrc.  U  n*y  avait  encore  juaus  eu  d'exemple  dans  l'Eglit 
d'une  pareille  diguil*^  qui  ne  fût  pas  subordonnée  à  un  érAqn 
diocésain  '.  Celte  ubservalioti  était  oécessaîre  pour  coofttatl 
)e«  actoii  «mani's  de  celte  nouvelle  iuridiclioD. 

.WClIl^Elï.  Sous  le  nom  d'archives,  on  entend  éçalemen 
»i  le»  anrieu»  titres  cl  It'  lieu  qui  lues  renferme;  mais  l'idée  i 
fiv»  coauaune  et  la  plus  ordiuair«  paraît  restreinte  à  c«ttc  de: 
«)ère  ai^ifioatioo. 

l.e»*ivU>ic«.  coiuùdérves  suud  c«  dernier  point  4e  ns,  oi 
iv^  des  C<recs  «t  des  Latins  phisieurs  dénDaûmlMOS  ilUU 
lentes  :  les  premiers  tes  out  appelées  ipi^i»,  x'^'f^*"" 
2f «f^^^-^'^  >  Hc. .   et  les  deraters,    laiaitrûtM,  (farluft 

rwn.etc  l>aiis  la  ba^ee  ladaite.ce  deraier  mat  pot  Uil^ 
aortes  de  formes  barbares,  appniclunt  cepentlaot  de  Véfjv* 
logie;  et  on  le  Jouuaii  ésalemeut  atu  dtrpiïts  des  cbutn,< 
kux  ti^MNts  des  reliques  ;  parve  qoa  te  iB<liiie  lieu  ranfemait  II 
Mues  et  les  autres. 

Ou  u£  saurait  fixer  l'époijtK  de  rélabtiœmeDt  îles  nnsibn 
•rchives;  il  s'ensuit  doue  uatoretleuieuc  quelles  sont  de  b^l 
ff«nJe  aatiquité.  >i>u:s  vgToos.  1' que  les  Jiu£»  ■,  4|uefa]ae«iil 
ration  ifi^  cusseul  pour  l'arclie ,  le  taiKrnacle  et  le  Icayli 
9»  crureat  pas  profaner  ces  sanctuaires  de  la  Divinité  raj  A 
^«MOiit  le»  loi»  civile»  et  les  pactes  des  ctiuveus.  C'esté; 
dans  ie*  lemples  de  D«lu&  j  Delpàes  ~;  de  Wimyy 
d*&(roUou  ^  de  Veat»,  et  du  Capitoia  à  Home  ',  inia  I^  C 

K  4»r.  .k  iUiM.  Bidih.  L  «Ut.  p.  ÛK. 


m 


AKCOIVKS.  111 

I  CMMervaienl  ou  consacraient,  pour  ainsi  dire ,  et 
(tés  paix  *,  et  le*  limite)  de*  empires  ',  et  les  alliances, 
«  de  leur  république  ',  et  les  sources  de  leurs  linan' 
■  les  Botos  qui  étaient  re^rdés  eooime  les  fondemens 
■,4«  la  tranquEUité  et  de  la  fortune  de  leurs  compatriotes. 
llTiia  pourrait  conclure,  d'après  Eccard,  cilé  plus  haut, 
Bk^dilTi^rens  bureaux  et  tribunaux  appliqués  à  l'admi- 
■  dea  affaires  de  la  république  ou  de  l'empire ,  avaient 
s  séparées,  dont  le  dépAt  était  dans  l'un  des  tem- 
bUnJle. 

hiMoUon  occaeionée  par  César  dans  la  république,  ne 
I  cbangement  dans  cette  partie   de  l'administra - 
s  romains  se  crurent  même  en  droit  d'arolr 
,ais  des  archives  attachées  à  leur  dignité ,  qui  fil- 
■par  les  mots  taera  lerinia  K  Four  éviter  la  confii- 
I  partages  en  quatre  espèces  de  grefTes,  qui 
laolant   de  sortes  de  titres  ;  des  mémoriaux,  îles 
requêtes ,  et  des  dispasitintu  on  Gonces- 
I  on  attacha  plus  spécialement  le  nom  de  di- 

bthréllenne  ne  changea  pas  ces  usages  politiques. 

I  M  chaque  cité ,  ainsi  que  chaque  communauté 

If  continuèrent   d'avoir  des  députa  particuliers; 

B  de  faits  de  toute  espèce,  mais  que  les  guerrM 

I,  et)  plus  que  tout  eela,  les  rava^s  des  barbares 

t  da  Hmis,  ruinèrent   au  point  qu'aucune  pièce 

latre  premiers  siècles  n'a  été  sauvée. 

Éès  1«  commencement  de  la  monarchie,  vît  avec 

taa'occuper  de  la  collection  des  chartes  < ,  et  de 

•  archiTes  du  palais  qui  renrermaient  '  les  régle- 

BvatioOes,  tes  lois  des  princes,  des  actes,  tant  publics 

%.  Jâ  VAcaÂ.  tUi  Initrip.  t.  viil ,  p.  KO  ,  iiil,  in- 1  S, 
El  Jtnai.  1.  IV. 
'ÇleLiï.  Dtcad.  i,  1.  !.. 

in.  H<n*U.  «T,  cap.  v,  §  t. 

,Iilor.  Dipt.  p.  81.  ^■,.^. 

ier,CollMt.ÂT<ikiv..f.S6.  ,^.rt..'l     !'■- 

'Kc.  Cfaryilopb.  Lynker,  Dinirt.  di  Arekh,  imp.  n.  fl. 


J 


I  116  AHCUIVES.  ^Ê 

\  que  parliculicrs,  et,  «oua  la  seconde  race  surtout ,  Ifll^H 

accordés  par  le  souTcrain,  enfin  les  capitulaircs.  Les  rois  d( 
premières  races,  et  d'une  partie  do  la  IroisiËme.  avaient 
pour  le  malheur  de  la  diplomaliqui; ,  les  empereurs  roi 
c'est-A-dire  qu'ils  avaient  dcui  sortes  d'archives  :  les  ai 
ambulantes,  qui  les  suivaicut  touioiirs  pour  tes  lumières  < 
conseil  ',  viatoria  :  c'était  les  plus  essentielles;  et  lesperc 
tes,  alataria.  Il  était  moralement  impossible  que  tes  pre 
n'éprouvassent  point  des  suites  funesleâ  de  leur  instaibiL 
rapport  du  P.  Daniel  ',  les  papiers  du  roi  et  les  registres  ] 
furent  pris  par  les  Anglais,  qui  défirent  notre  arrlère-gai 
trésor  des  chartes  actuel  ne  peut  dono  remonter  avant  Pli 
Auguste  :  encore  en  est-on  redevable  à,Frère  Guéria,  re 
de  Tordre  de  S.  Jean  de  Jérusalem ,  évéque  de  Sen 
chancelier  de  ce  prince,  qui  forma  en  laio  le  premier  i 
du  trésor  des  chartes,  où  l'on  ne  trouve  rien  que  depuis 
le-Jeune  '. 

Cène  fut  que  sous  Louis  XIV  que  les  archives  de  France 
uue  véritable  organisation  ;  on  la  doit  aux  travaux  de  l 
qui  recueillit  les  capitulaires,  mit  en  ordre  les  maou 
et  créa,  en  i6S8,  le  dépôt  delà  guerre.  Lesnrcbivcs  du  ] 
datent  de  i;i6;  sous  le  règne  de  Louis  XV,  un  b&tiiii 
élevé  à  Versailles  pour  la  centralisation  des  archives  de  la 
et  de  la  marine.  En  ijgo,  on  centralisa  tous  les  dépôts 
l'éuiiit  sous  uue  même  direction  les  minutes  qui  consliti 
droit  public  de  la  France.  Cet  immense  dépôt  existe  a 
d'faui  à  l'ancien  hôtel  de  Soubisc ,  au  Harais. 

tes  archives  d'Allemagne,  formées  par  Eginhard  ',  se 
ordres  de  Charlemagnc,  dont  il  était  secrétaire,  cssu 
ditrérentes  révolutions,  et  subirent  le  même  sort  qae  ce 
France,  parce  qu'elles  étaient  également  ambulantes.  On 
même  ^  que  dans  les  archives  impériales  il  reste  peu  d' 

>  GoUtatl,  t.  Il,  Contt.  ïmp.  p.  10, 

•Daniel,  llitt.  d«  Fran.  au.  ^\•iL. 

ndim.  ài'anll9i. 

1  Dupuf,  Trxitidtt  Dmilt  i/uitoi,p,  1005. 

'  Eccard ,  Schtdiatm.  de  Tab,  jtniiq,  n.  lù ,  p.  3 1 . 

•  Wafiini.  Dintrk,  <tt  Imp.  Atchiv.  n-  7. 


AltCUlVKS    ECCLÉSIASTIQUES.  tH 

ICBS  publics ,  noD-seulcmciil  Aes  Icms  antérieurs  à  l'empereur 
lOdolpbe.  mais  même  du  siècle  qui  Ta  suivi  ;  et  que  le  Code 
a  ncèt  de  l'empire  ne  renferme  aucune  constitution  plus  an- 
ienoe  que  celles  de  Frédéric  III,  si  l'on  en  excepte  la  bulle 
Tôt  de  Charles  IV.  Mais  depuis  que  les  archives  de  l'empire  ont 
•Masaeacé  à  reprendre  une  nouvelle  forme,  et  à  être  conscr- 
(éet  avec  soin,  ce  qui  est  arrivé,  selon  "Wa^insel,  â  la  fui 
lu  iS' et  au  commencement  (lu  iC' siècle, sous Maiîmîlien  !*'  ', 
et  qn'il  y  a  eu  des  dépdts  permanens  à  Uaycricc  pour  l'archE- 
cliaiicelter  *;  à  Vienne ,  pour  le  vice-chancelier  '  ;  à  Spire,  pour 
Itciiamhre  impériale,  sens  le  nom  de  Foiileif  il  ne  s'est  passé 
itKiui  fiul  important  qui  n'y  ait  été  et  qui  n'y  soit  encore  ins- 
cril  cl  coDservé. 

iiCHiVEM  EccLÉBiisTiquEs.  L'instabilité  des  trésors  des  chartes, 
les  ÎDCQrïions  des  barbares,  le  peu  de  soin  des  aruhivisles  pu- 
blia, sont  autant  d'inconvénicns  auxquels  les  archives  sécu- 
lières oitt  (-1^  plus  exposées  que  les  archives  ecclésiastiques  : 
c'est  ce  qui  a  donné  à  ces  dernières  la  supériorité  sur  les  autres, 
>v«  la  réputation  cl  l'authenticité  dont  elles  )ouissent  aujour- 
d'hui. 

n  cal  avéré  que,  d^s  le  commencement  du  Clirîstianisme, 
on  ronserra  t ,  dans  quelques  endroits  retirés  des  lieux  saints , 
et  hors  de  l'atteinte  des  persécuteurs ,  les  saintes  écritures ,  les 
actes  des  martyrs,  les  lettres  apostoliques  ',  et  les  épïtrcs  res- 
pcclahle^  de  ces  grands  confesseurs,  les  Ignace,  les  Poly- 
«ipe,  etc.,  etc.  '. 

Vers  le  milieu  du  3'  siècle,  oii  les  églises  commencèrent  à 
posséder  des  biens  immeubles,  elles  y  conservèrent  également 
leurt  titres  de  jouissance. 

&a  eommcnccmcnt  du  4'<  lorsque  la  fureur  des  révolutions 

l^a^isée,  que  la  croix  (ut  exaltée  juM[ue  sur  la  coukibbo 

int.  dt  Trév.  I  Hf. ,  p.  2S5.  ■  ■  ■■.->'  -T  '. 

■•Mkbd  Neveu  lie  >Viatlli|:hlée.  IMstcrt.  ,lt  Artht-.  ai-ii.--'" '■■■■  '  ' 

L  l^itl.  ad  PhUaddfb.,  Gitelei' ,  I.  rt,  p.  ii  cLHA, 
•Striai!.,  lit  Piitierîp..  c.  /■ 

Kictitd,  Sthtdxn.  .le  Tah.  Aniif  ,  a"  I&,  (>.  ? 


r= 


18  ^iit:an'£S  rcLLÛli»liOCE& 

des  cD^vreors,  et  qoe  Us  blesses  et  la  fiHé  da  fidèles  ne 
furent  plus  gênées  par  la  crainle ,  alors  on  apandil  celte  pa^ 
tie  de  l'Eglise  ;  les  litres  et  teâ  actes  s'y  maUiplitreat  ;  on  oonmi 
des  conservateurs  en  litre,  sou?  le  nom  de  Striniarii,  Chartopkj-   1 
(ocM,  etc.,  des archirUles. Telle  ei>l  roriginc  des  arcfahes  eccU-  I 
staitïques. 

Od  voit  que  celles  de  l'Eglise  r^miaine  élaieol  déià  en  répa- 
talion  dès  le  milien  du  4' siècle,  sons  saini  Sytrestre  ',  etsatu 
saint  Damase  ' ,  et  qn'il  était  méoie  recommandé  de  les  ood- 
•olter  *. 

On  voit  aussi  que  vers  l'an  S^o  ks  évoques  des  grands  sièges, 
d'Antiocbe,  par  exemple  S  eurent  des  notaires  parUcnlien 
pour  leurs  églises,  ainsi  que  Rome. 

La  6n  du  5'  siècle  et  le  commencement  du  &  virent  les  ar- 
cbivea  ecclésiastiques  en  très-grand  honneur  ;  les  titres,  lel 
actes,  les  livres,  s'y  multiplièrent  considéra  blême  al  '.  On  IM 
conservait  avec  un  si  grand  scrupule,  qu'on  mit  souvent  lef 
archives  «oui  la  garde  des  évéques  mêmes  *.  Ou  donna  aux 
titres  qui  y  étaient  déposés  un  degré  d'autorité  respectable  à 
perpéluilé  '.  On  décerna  des  peines  rigoureuses  contre  cetU 
qui  osaient  \i\Kx  les  tilres  *.  On  prit  enfin  tant  de  précaoliaos 
contre  les  fraudes  de  toute  espèce,  que  ces  trésors,  qtû  n'a-i 
valent  reurermé,  jusqu'à  la  Un  du  6'  siècle,  que  des  papiers 
privés  et  des  litres  particuliers,  devinrent ,  dès  le  commence- 
ment du  7-  el  dans  les  suivans,  le  dépdt  des  actes  publics  lei^ 
l^ussolennels. 

Les  moines,  dès  leur  origine,  formèrent  aussi  des  archives, 
à  l'exemple  des  évéques*,  où  ils  déposèrent  les  diplômes  ds 

*  Cumiant,  Prafal.  in  EpUt.  Rom.  Pontif.,  p.  U,  et  col.  81 J. 

*  Daium.  SpUi.  IV,  n.  S. 

*  Hicron.  Epltt.  ad  Rafin  el  Dialog.  atU.  Laeifiritut.  —  Ililaritts.  »ib. 
Aaxmt.  p.  1366. 

.»  TUUvtoiH,  t.  u,p.  i06. 

>  Concile  d'Agde  de  506 ,  de  Lyon  de  567. 

'  Prtnicr  Canon  du  troisitme  Concile  de  Parii. 

'  Second  Canon  du  second  Concile  de  Lyon. 

*  Vingl-siiiftne  Canon  du  Concile  d'Agde  de  S06. 

*  Eccard,  Sektdia$m.  dt  T«i.  Ani.  p.  3t. 


AHCIltTES   ECCLËSlASTIQLIiS.  119 

nr  foodalion ,  les  îii4irumeutt  ou  actes  de  donations,  leurs 
rifUf  es,  etc.  Ces  uouvellci  archiver  acquirent  brenlAt  ce  dc- 
;iédecon6aacG  qu'elles  conservèrent  iunqu'au  i4*  siècle.  Les 
■des  pobUca  y  étaient  souvent  déposés  par  préférence  '.  te 
Cbutrier  de  Sainl-Denys  et  de  plusieurs  autres  abbayes  ou 
f^&K»  ta  sorti  une  preuve,  puliquc  l'on  y  trouve  des  pif  ces 
im  7*  titcle  qui  n'intéressent  ni  le  local  ni  les  biens  qui  en  dé- 
pcadcnl.  Les  monumens  qui  rcmonlent  au-delà  de  sEx  ou  sept 
rfèdMs'jrtrouvenl  presque  tous  renfermés  ',  ou  en  sont  !;orll9  : 
m  eflcit  le  célèbre  marquis  Maffifi  '  assure  n'avoir  pas  trouvé 
dans  le*  dépAls  publics  d'originaux  antérieurs  au  i3'  siècle. 
Les  actes  en  papier  d'EgypIc,  aussi  rares  que  singuliers,  ont 
iV  Ions  lires  des  églises  cl  des  monastères. 

?l(nnbre  de  circonstances  et  d'événemeos  ont  contribué  sans 
ionle  à  illustrer  et  à  aniplifter  les  arcliives  ecclésiastiques;  le 
d^liDRiiTaDt  suflira  pour  en  convaincre.  Un  vainqueur,  usant 
ibitrolt  de  conquête,  avait  très-souvent,  pour  les  archives, 
nctènattiques ,  un  certain  respect  qu'il  oe  se  croyait  pas  obligé 
fiTOÎr  pour  les  arcliives  séculiires.  Les  princes,  eux-mfmes , 
lu  préféraient  aux  leurs  propres,  et  en  faisaient  un  cas  si  par- 
licolier,  qu'ils  allaient,  selon  Grégoire  de  Tours  *,  jusqu'à  con- 
jurer avec  larmes  les  prélats,  de  permettre  que  ces  asiles,  qu'Us 
regardaient  comme  inviolables  ,  fussent  les  dépositaires  de 
Itan  dernières  volontés,  la  confiance,  qu'excitait  l'équité  des 
irtques  on  des  abbés,  attirait  à  leur  tribunal  beaucoup  d'af> 
bircs  de  leur  diocèse  et  de  leur  canton.  Les  ecclésiastiques 
iwiissaîent ,  presque  partout ,  du  droit  d'enregistrer  toutes 
sortes  d'actes  cl  de  contrats  originaux  :  on  en  peut  juger,  pour 
la  France,  par  l'état  des  chartes  de  Saiut-Dcnys  *  ;  les  aseer- 
lioDidessavans  qui  les  ont  parcourues  en  font  foi.  Pour  l'Aile- 

(bvpflin.  JUal,ttluilr.,t.  t,  i>  li'.T- 
ntorî ,  lâlor,  Uiiitani.  p.  'JG. 

' "W. Fnme.  lib.  IX, cap.  ^3. 

'  Di  Bà  Dipl. ,  p.  £39.  —SupiiUm  Di  Be  Dfpl..  p.  sl  —  Bhi.  à^ 
*^H^;t.  ni,  col.  180.— Fdihien,  p.  2jï,  3S8.-»Aa.  rfii'ifead,** 


130  AniiHllES   LCCLKSI*STIUL'£S. 

magne ,  la  Tburingc  sacrée  '  et  le  Journal  de  Trévoux  '  site» 
teut  la  même  chose.  Pour  l'Angleterre,  noua  avons  le  témoi- 
gnage de  Rymer  '  ,  el  celui  de  Hici.es,  irrécusable  en  cetli 
•  partie.'.  Ce  dernier  prouve  cii  outre  que  les  contractaus  de- 
mandaient  «jnclqucfois  que  cet  enregisireineut  se  fit  sur  quel' 
ques  livres  d'église  '.  Tous  ces  faits  relèvent  sans  doute  l'édal 
des  archives  ecclésiastiqueti  el  monastiques  principalement,  ei 
dédommagent  bien  les  dernières  du  mépris  de  quelques  crili' 
ques  modernes  peu  versés  dans  l'antiquité.  Des  monument 
aussi  rccommandables  ne  sont  pas  dans  le  cas  de  craindre  le: 
attaques  d'une  critique  jatouse,  et  foudée  sur  les  motila  kl 
plus  frivoles. 

Les  plus  anciens  diplômes  n'ont  pu,  disent  ces  critiques  ',  H 
conserver  jnsqu'à  nous,  à  cause  de  leur  fragilité,  ni  survivre  i 
tant  de  guerres,  de  ravagea  et  d'incendies.  Le  fait  en  est  ca 
pendant  constant,  n'ettt-on  d'autres  preuves  que  le  témoignagi 
de  Schaunat  '  et  celui  de  Ludwig,  qui  attestent  avoir  Vt 
plus  de  mille  originaux  d'Olhon-le-Grand,  qui  régnait  îl  y  I 
800  ans  '.  Ce  n'est  pas,  il  est  vrai ,  ^ans  de  grandes  difficul' 
tés,  qu'on  est  venu  h  bout  d'en  conserver  un  certain  nombre 
et  la  rareté  des  diplômes  qui  nous  restent  à  proportion  de  ICBI 
antiquité ,  en  est  la  preuve,  et  répond  de  leur  sincérité;  ear  i 
n'aurait  pas  été  beaucoup  plus  dîtlîcUe  d'en  fabriquer,  da  t-  sié 
cle  ,  par  exemple ,  autant  et  même  plus  que  du  10'  :  cependan 
l'expérience  démontre  nue  juste  proportion  entre  leur  nombn 
et  leur  antiquité. 

Si  des  marbres  et  des  bronzes  intéressans  n'ont  pas  surréct 
de  même  à  tnni  de  siècles,  c'est,  ou  parce  qu'on  en  a  chang 
l'usage,  ou  parce  qu'on  ne  les  a  pas  déposés  dans  les  archÎM 
ecclésiastiques,  ou  enfin  parce  qu'il  était  plus  aisé  et  plos  esws 

■  Prafal. ,  p.  i , 

'  Ao4l.  I7i0,p.  355. 

>  Jet.  fablùi,  t.  I ,  p.  111  etsuivanlei. 

*£«;.  F*l-  S4pt.  ThnauT.,  1.1,  Diutrt.  Efiiji.,  p.  g,  10,89. 

Ihid.,  p.  67  tt  70. 

tiermon,  Di»fpt.,i,  p.  t9,  S5. 
r  findie.  faw-nul  Jrcliiv.  FaU.  Dipi. ,  p.  3. 
■Jttlif   nu.  ooma  tni DifiL  Prof.,  ^  S3,  33,83. 


4 


ARcuives  eccl£si\stiqdes.  121 

ticl  d'emporter  des  papiers  cl  des  parchemins  que  des  masses 
înulUcs. 

Hais  les  archives  eccl<^siasliques,  conlinuent-ila,  sont  rem- 
plies d'une  qoautilé  prodigieuse  de  faiu  titres  ',  que  les  moines  J 
surtout  se  faisaient  un  mélier  de  fabriquer.  Cette  imputalion  I 
cilomnieuse  ne  fut  que  l'elTet  de  la  haine  inexplicable  des  pro-  I 
testuis contre  l'élat  monastique  ',etsurloutderiDtérélqQ'avait 
leurnoiivelle religion  àdc^crter  lesmonumens  antiques.  Comme 
leur  accusaliDD  était  dénuée  de  preuves  et  de  découvertes  îm- 
parliates  et  avérées,  dom  Mabillon  la  repoussa  avec  le  plus 
pind  avantage  '.  Eu  vain  les  Naudé,  les  Launoy,  et  quel- 
qaes  autres  catholiques ,  se  laissèrent  entraîner  par  les  mêmes                    I 
péjufés,  qui  alors  étaient  devenus  comme  une  espèce  de                    J 
Bode,  dum  Mabillon  n'eut  pas  de  peine  à  Irionipher  de  leurs 
dttques  :  Us  n'étaient  élayés  d'aucun  fait  historique,  d'aucune                     | 
pntvc  palpable-  De  simples  soupçons,  qui   insultaient  toute                     ! 
ruiiquitë,  mais  dont  la  probité  la  plus  parfaite  ne  peut  être  à 
Htbti;  des  chimères  t,  présentées  avec  beaucoup  d'art,  ou                     j 
Uiacéeaavec  hardiesse  comme  des  vérités;  des  eonséquenccs 
fantief',  tirées  du  particulier  au  général  ;  des  possibilités  °  , 
4»Dées  poor  des  faits;  enfin,  de  faux  principes,  des  iuduc- 
âms  fausses  aussi  ';  des  injures,  des  sarcasmes  :  voilà  quelles 
étaient  les  armes  cl  les  critiques  de  ta  plupart  des  protcslans^et 
qiieUesfareal  dansia  suite  celles  des  philosophes  du  iS*  siècle, 
poor  décrier  les  couvens  et  l'autorilé  des  moines. 

Enfin  ,  pour  exprimer  en  peu  de  mots  ce  que  l'ou  doit  penser 
dnirchivcs  ecclésiastiques,  il  faut  convenir  ,  à  leur  avantage  , 
^Tentés  niivantes;  savoir  :  qu'elles  l'emportent  suc  toutes 
kstutres  par  leur  antiquité,  qu'elles  ont  égalé  en  uulorilé, 
pont  oe  rien  dire  de  plus,  les  dépôts  publics;  que  ce  n'est  que 

' Mém. lU CUrgé,  L  Ti,col.9<^H.  fOS^,  1087. —Simon,  Hin.  du  Tt- 
•iMi  SmUiiuIi9««(  ,  t.  Il,  p.  961,  Wi.  —  B'bUoth.  Crii.,i.  i,  p.  lOf. 

•André  Rivet,  I.  n  ,  p.  loei.-Scslïger,  BpUi.  US,t\c. 

*  fit  Ri  Dipl.,  p.  9S,  etftf.,  p.336  «I  •«}. 
L      fMiiralori,'<iil>f.  liât.  t.  m,  col.  18. 

H      *lulif.AuaUm.nirl'0rig.d4lAbb.(US.  Fulor  tu  Cmx,p    tO. 
^Ê      *  Wuiboo  ,  AigUa  $iure  ,  Preef.,  t.  tr. 


i 


f^  aucoites  ecclésiastiques- 

depub  deux  cents  ans  environ  que  des  juriicon suites  protes- 
tans  contesttrenl  aux  pièces  tirées  de  ces  archives,  le  droil  de 
faire  foi  ;  que,  quoique  non  revêtues  des  formes  iuridi>|ues, 
elles  ne  laissaient  pas  alors  d'être  admises  en  justice .  comme 
les  papiers  terriers,  les  lièvcs  de  cens,  etc. .  plus  anciens  que 
le  débat  pour  lequel  ils  sont  produits  ,  prouvaient ,  selon  la  loi, 
do  se^neur  à  vassal,  et  de  seigneur  à  seigneur,  quoiqu'ils  ne 
fussent  pas  faits  juridiquement,  ui  tirés  des  dépôts  publics;  que 
puisqu'on  n'a  jamain  démontré  qu'il  y  eût  quelques  archives 
ecclésiastiques  suspectes  en  généra),  on  doit  les  traiter  aussi 
favorablement  que  les  dépôts  publics  ;  enfin  ,  que  les  motifs  de 
réprobation  que  l'on  allègue  contre  les  premières ,  s'ils  étaient 
valables ,  retomberaient  immanquablement  sur  les  derniers. 

Ceux  qui  ont  écrit  sur  cet  objet  avec  les  lumières  ei  l'impar- 
tialité requises ,  les  jurisctnsulles ,  eutr'aulres ,  ont  eu  des  ar- 
chives une  idée  aussi  pompeuse  que  bien  fondée.  Ce  sont,  nous 
disent-ils  '  ,  les  dépôts  publics  du  prince,  de  la  république,  du 
magistrat ,  où  sont  renfermés  tous  les  renseignemens  concer- 
nant les  droits  et  les  biens  de  l'Etat  et  des  particuliers.  Ce  sont 
les  trésors  publics  ■,  où  l'on  a  coutume  do  déposer  les  actes  et 
les  titres  d'un  prince  ou  d'une  cité ,  sous  la  garde  d'un  Archi' 
TÎste,  et  dans  lesquels,  outre  les  chartes,  diplômes,  originaux, 
actes  Juridiques,  etc.,  on  fait  entrer  '  les  mémoires  d'Ktat,  les 
aunales,  histoires,  livres  de  lois,  statuts,  coutumes,  privilèges, 
les  titres  des  droits  et  prétentions  du  prince  ou  de  la  républi- 
que, les  traités  d'alliance  ou  de  paix,  les  transactions,  les 
livres  de  généalogies,  de  fief»,  cens,  tribus,  impositions  et  re- 
venus, les  matricules  d'un  royaume,  contenant  les  nUinfl  defl 
pravinoes,  villes,  bourgs,  villages  ,  etc.,  etc. 

L'on  peut  dire,  au  reste,  qu'en  ce  moment  un  grand  cbange- 
ment  s'est  fait  dans  l'esprit  des  écrivains  ;  it  n'en  est  pas  un 
qui  ne  rende  justice  aux  moines  et  aux  chroniqueurs,  et  qtii 
ne  reconnaisse  combien  leurs  travaux  sont  utiles  A  ceiu!  qui 
veulent  écrire  l'hisloirc,  ou  faire  connallre  les  mœurs  et  les 
usages  des  tems  passés.  Jamais  aussi  Ic^  archives  et  les  vieux 

■  Raigcr  Ruland.  Tratl.deeommUt.  e.  iu,n.  ull. 

■  Nie.  Mylcr,  Tratl.  de  A'(a(.  'mp.,  c.  iltii. 
^yiirh.tieyeii.Oiitcif.iUAnhh.  a.  (fl, 


ARCHIVISTE.  IS3 

ni»  u'avaicnl  été  recherchés  avec  plus  de  ttle  i>l  aussi 
i^sde  »aocès. 

•CHmSTE.  La  charge  d'Archiviste,  par  laquelle  il  semble 
I^Toa  devrait  aaturellemcnt  entendre  l'emploi  de  celui  au- 
I  confie  le  eotn  de*  archives  ,  fol  presque  toujours  con- 
UKjMr  les  anciens  avec  l'oflice  d'écrivain  ou  de  secrétaire. 
b«  dernier    rapport,  elle  ilail  aussi  honorable  cher  les 
qu'elle  l'élaît  peu  chez  los  Romains.  Ces  derniers,  setan 
Nepos,  De  regardaient  ceux  qui  en  étaient  revêtus  que 
des  merceDaires  '  :  tes  premiers  n'y  admettaient  que 
qualité,  d'une  capacité  et  d'une  fidélité  à  l'épreuve. 
le  maître  des  archives,  et  dansla  suite  de  Logolhfete, 
iBÛd^able  sous  les  empereurs  grecs.  Les  dÎHtinc- 
éclalanles  y  furent  attachées,  et  il  n'y  eut  point 
daos  l'Etal  auxquels  Ils  ne  pussent  prétendre. 
arcliivisles  de«  Papes,  nommés  eu  lalin  Scriniarii  au  Séri- 
ât coniraclireat  point  la  défaveur  que  les   Homaina 
■■tachée  h  celte  charge.  La  dignité  des  ordres  occlésioi' 
IpBmxquels  ilsfurent presque  toujours  élevés,  décora  sans 
cette  fonction  peu  brillaute  d'elle-même    Us  prenaient 
ars  le  titre  de  notairti  régionnaim.    Leur  chef  le- 
ai  distingué  ,  qu'il  passait  pour  posséder  la  troi- 
du  clergé  romain.  Us  étaient  chargés  de  dresser 
prenaient  communiimoiit  la  qualité  d'archivistes 
Eglise  romaiiiË  ,  et  non  pas  d'archivistes  du  saint 
liqoe.  Ou  trouve  de  ces  signatures  depuis  les  7*  et 
.DuMie  10*,  sous  Benoit  VI,  on  voii  Ëliciine,évâque 
hMc^foi  ne  fait  pas  difljcullé  de  se  dire  archiviste  do  la 
■irie  Eglise  romaine  :  c'est  le  premier  évéque  qui  se  soit  con- 
fié de  ce  titre.  Dans  les  1 1'  et  1 1'  siècles,  ils  se  qualifiaient 
Mùcs  ar^bivistes  du  sacré  palais  de  Latrau  :  mais  celte  quali- 
tcatiiui  ne  passa  guère  les  commencemens  du  13°  sièele.  Un 
Mmoné  Gervaîs,  sous  Callixto  II,  est  le  dcruier  archiviste  ré- 
çauuin  et   notaire  du  sacré  palais,   qui  paraisse  dans  le« 
hiJki.  Si  ce    n'est  pas  absolument  le  dernier  exemple  de  ce 
âlre,oopeul  louiour s  dira  qu'après  le  1  a' siècle  iheudrait  une 
'Tob.  Eccanl,&:A*i.*rfl6.  Âi,liq.  p.  3i.  .,u^,.„wi»fc-  ' 

'  Corn,  Nepo"  •  *'''"  Bih"<«'"»  ,  11°  I  - 


n 


124  Aiiyuinits 

bulle  au  moÏDS  Irèa-suspccte.  Cette  charge  ocpcndant,  comme 
disliiiguée  de  celle  des  dalaïrc»,  ne  fui  pas  Biipprimée ,  mais 
restreinte  à  sea  véritables  fonctions. 

Daus  les  églises  et  abbayes  parliculières,  le  trésorier  ou  garde 
de«  archives  fut  toujours  en  considérai  ion.  On  confondait  vo- 
lontiers ces  deux  litres  ensemble ,  parce  cjne  l'on  cooservall 
avec  le  plus  grand  soin ,  dans  les  trésors  des  églises  et  des  mo- 
naitères,  les  cliarles  de  donations,  les  titres  de  foudnlîous  et 
autres  pièces  d'importance  '.  Les  arcliives  de  S. -Denis  étaient 
placées  dans  le  trésor  de  cette  célèbre  abbaye.  Nos  pères  o'an- 
raienl-ils  pas  voulu  par-là  marquer  le  respect  qui  était  dû  sol 
archives,  et  l'intégrité  dont  elles  jouissaient  ? 

ARMOIRIES.  L'origine  des  armoiries  est  fort  ancienne,  et 
se  perd  dans  la  nutl  des  tcnis;  elle  ne  lie  A  la  première  écriinre, 
qui  fut  bîéroglyplilquc  et  symbolique.  Les  armoiries  servirent 
&  distinguer  tes  peuples  et  les  familles.  Voici  les  principales 
armoiries  ou  symboles  des  anciens  peuples.  Les  Athéniens 
avaient  ffne  chouette;  —  les  Thraoes,  une  mort  ;  —  les  Celtes, 
une  épét; — les  Romains,  un  aigle;  —  les  Carthaginois,  une  titi 
dt  chnat;  —  les  Saxons,  un  caarsitr  bondîtsanl  ;  —  le*  premlerf 
Français ,  un  lion  ;  —  les  Goths ,  une  ourse  ;  —  les  che&  des 
Druides ,  des  clefs. 

Dans  des  tems  moins  éloignés  et  dans  les  nouvelles  dhrisiofis 
des  états ,  les  nations  modernes  ont  aussi  adopté  des  symboles 
ou  armes  distinclives.  Voici  les  principales  : 

Les  rob  de  France,  depuis  Louîs-lc-Jeune,  onteu  uneoutroti 
flturs-dt'tys; — la  République  française  prit  un  faisceau  ifanntt 
avec  un  bontiel  de  liberté  ;  —  Napoléon  ,  un  aigle;  —  la  Restau- 
ration reprit  les  Irois  flears-de-ljs  ;  —  depuis  i83o,  Lquîs- 
Philippe.  roi  des  Français ,  a  adopté  le  coq  gaulois  ;  —  rem- 
pereur  d'Allemagne  a  un  aigle  d  deux  tltes  ;  —  le  roi  d'Espace, 
dtux  châteaux  et  deux  lions  ccarteUs  ;  —  le  Portugal ,  cïiuf  faatonx 
chargés  de  pesons'^,  qui  représentent  tes  deniers  pour  prix  desquels 
le  Christ  fut  vendu  ;  —  l'Angleterre,  deux  léopttrdt;  —  la  Pmsse, 
uu  aigle  couronne  ;  —  la  Russie ,  un  catalitr  arme .  tenant  la  ttmct 
m  vrtt  «1  M»  dragon  MW  us  pMs  ;  —  la  Sttè<ie  .  Intit  fourtm- 

•  Jiuttecl.  Grec.  L  ),  cap.  19.— ^nnhI.  Bcied.  t.  ti.p.  £83. 


ARMOiniES.  ISJ 

««,■—  la  Pologne,  nn  aigU  tex  allé»  ourerUs  ;  —  l'Eglise  ro- 
miine ,  dtiuc  cUfi  eouronnies  d'une  tiare  ,■  —  le  Grand-Tiirc  ,  un 
enimnl  ;  — l'Empereur  de  la  Ç.liioe  un  dragon  d  cinq  griffet.  Les 
imoiriee  sont  encore  irès-conimuDes  dans  le  Japon  '. 

Hais  il  faut  observer  que  la  plupart  de  ces  symboles  ne  ser- 
ftDl  pas  à  distinguer  les  familles  ou  à  marquer  la  noblesse,  ce 
qufont  les  armoiries  proprement  dites. 

Lessavans  ne  sont  pas  d'accord  pour  assigner  l'origine  des 
uaioiries.  La  plupart  ccpcildaDt ,  le  père  Méneslrier  et  Mura- 
loi  entre  autres,  font  bonneur  aux  Français  d'être  les  înTen- 
tton  des  principes  de  celte  science ,  connue  sons  le  nom  d'art 
Unidiqiu.  L'époque  n'en  est  pas  certaine  ;  mais  on  no  connaît 
pu  d'auteurs  qui  aient  traité  du  blason  avant  1 1 5o. 

Quant  à  l'antiquité  des  armoiries,  nous  sommes  fondés  à 
enbe que  leur  première  institution  doit  être  rapportée  aux  tonr- 
Hù  célébrés  vers  la  fin  du  tv  siècle,  leur  accroissement  aux 
(nitides,  leur  perfection  aux  joillcs  et  aux  pas  d'armes  ;  trois 
tau  trè*-âistiiicts  dans  la  progression  de  ces  marques  honoH- 
fiqiK&  U.  de  Foncemagne  '  a  prouvé  solidement  que  Torigine 
to  uiDoiries  remonte  jusqu'aux  tournois. 

Beori  I",  surnommé  l'Uiseleur,  les  institua,  dit-on,  l'an 
Siï,iGotlingen,  pour  entretenir  la  noblesse  dans  l'exercice 
dnarmes  en  tems  de  paix.  Ces  jeux  militaires  se  perfection- 
aènnt  sous  les  Othons.  Ils  ne  parurent  en  France  qu'an 
11"  sèck.  Ce  fut  GeolFroi  de  Preuilli  qui  les  introduisît  vers 
io3£  ',  et  qui  leur  donna  une  nouvelle  existence  < ,  en  faisant 
tor^lemens  qu'on  y  observa  dans  la  suite.  Quand  on  dit  qu'il 
bbtroduisît  en  France,  c'est  qu'on  ne  regarde  pas  coimnc  on 
téritAble  tournoi  cette  espèce  de  combat  figuré  que  se  livrè- 
real,  &  Strasbourg,  les  seigneurs  de  l'armée  de  Cherles-le- 
Cluue  et  de  celle  de  Louis,  à  l'entrevue  des  deux  frères, 
«■  641  '. 
Le  rapport  des  armoiries  aux  tournois  est  sensible  cl  en  fait 

■  Voir  Kœmpfer,  Voyage  au  Japon ,  in  vol.  pUnch.  ». 
^ÀtaJimit  de*  liuerip.  l.xvBi, ,  page  3i5..  .  t.  XX,  p.  579. 
>  rjtran.  Taron.  ampUtt.  colUct.  de  D.  Marte»»,  t.  1,  col.  IOO6. 
iJitd.dMtl<utr.t.nnt,f.m,     . 

'Ducbone.l.  11,  p.  375.        ,    .  4  .i,.-J  A.U'U  .^im»  '  '  ""■ 


% 


136  ARHOIRIES, 

connallro  l'analogie  et  l'origine.  Les  chevrons,  les  pals  el 
jumeUes  '  faisaient  partie  de  la  barrière  qai  fermait  le  oj 
des  totirnois.  Les  combatlans,  après  avoir  gagné  des  épéei 
d'autres  armes ',  avaient  droit  d'en  décorer  leurK  éciis 
les  y  placer  comme  des  monumens  de  leur  valeur. 

Le  nom  seul  iiebliuon,  qui  signiRe  en  allemand  lomterdtt 
exprime  l'cnlrée  de  chaque  troupe  dans  le  tournoi,  ce  qnl  t: 
faisait  eu  sonnant  du  cor. 

Une  chose  d'ailleurs  qui  détruit  le  sentiment  deceuxqalAi)(]  \i~r 
BÏgncDt  aux  croisades  l'origine  des  armoiries,  c'est  qu'on  mi-  ,  ■  ^ 
indubitablement  quelles  étaient  les  armes  de  la  ramille  de  Ri;.,  ^^i. 
giobotd ,  prévAt  de  l'abbaye  de  Mouri  en  Suisse  depuis  10^^  ^^m 
jusqu'en  io55  'i  quelles  étalent  celles  de  Robert  l",  comte  ^^  M^aU 
Flandres,  en  107a  ',  et  celles  des  comtes  de  Toulouse  en  1088  , 
m  qui  prouve  l'existence  des  armoiries  avant  la  première Cf^. 
ude ,  publiée  seulement  ea  1095.  ' 

Coite  première  eipédilion  des  chrétiens  dans  ta  Tcrre-SnhH 
les  multiplia.  Les  seigneurs  et  les  chevaliers  assemblés  de  prti 
que  toutes  les  parties  de  l'Europe,  ne  pouvant  se  reconnalll 
entre  eux ,  et  ne  pouvant  même  être  reconnus  par  leurs  geai 
ne  se  contenlèrent  pas  de  prendre  des  drapeaux  et  des  bouoUèlj'''^ 
de  diverses  couleurs  pour  se  distinguer,  ils  j  mitent  dirent  '^ 
figures,  et  varièrent  leurs  cottes  d'ai-mes  à  t'iofini  ;  de  bt  Md' 
variété  étonnante  de  croix  sur  les  armes  Uce  anciennes  mailOU*''   ^ 

Les  joules  et  les  pas  d'armes  ajoutèrent  au  blason  une  mol*'** 
titudc  d'autres  parties ,  telles  quu  les  couleurs  el  les  fonds  de"**  ^ 
éoussons,  les  armes  parlantes,  ou  qui  eurent  trait  à  qudqae''!''^ 
faits  historiques,  les  devises,  les  cris  d'armes,  les  ma.''''" 
ports ,  etc.,  etc.  ■  *,* 

Quoiqueles  armoiriesaientcommencésuTlatindu  io*si6<^t'''^^ 
unaceauquis'entrouveraitcliargé  avant  le  11*, porterait  tm  oé***'  ^ 
ractère  de  fausseté.  Cette  règle  est  constante  chezies  plus  habB4É^>t^' 

"  'i  a 

•  Le  Gendre,  BUi.  dtFr.t.  m,  p,  iC.  ^^^ 
'  Acad.  dMlnicr.,  t.  as,  p.  %Cù.  J 

•  Qmlilitia  ipêiat  iiuigMia... .  m  mû  etraltà  moHariam  flavunt  rzAihal» 
Gall.  Christ,  1.  ».  p.  io36. 

^  Vrediiu,  SigUl.  Comil.  Ptand.,  p.  6.  .      .  •    Iij|^^ 

•  Dont  Vaiuelte,  Hiit.  éi  hang.  I.  v,  p.  6S0.  >  .  '  1  ■   i^^ 


Aniiottiies.  i3T 

^:>loaialisles.Oii  ne  connaît mâme  pointdcsceauxannoinésde 

i^^aeurs,  qui  remontent  jnsciu'àl'an  io5o.  Lesëcus  blasonnéa 
M  dniurent  un  peu  cooimuna  que  depuis  environ  le  milieu  du 
D'iiècle.  Ua  des  plus  aneiens  monumens  qui  subMSte  en  ori- 
paii,  selon  D.  Rivet  '.  e«t  lïeu  de  GeolTroy,  duc  d'Anjou  et 
ta  Haine,  mori  ea  t  i5o,  qu'on  voyait  dans  IVglise  caihédrale 
laHans  avant  la  révoliilion.  Il  est  d'axur  à  quaire  lionceaux 
mpans  d'or  et  lampassés  de  e;iieules. 

Lmiis-le-Jeune  ou  Ml ,  qui  commença  à  régner  en  11^7,  est 
Itptemier  de  nos  rois  qui  se  soit  servi  de  (Irurt-de-lii  ou  contra- 
ml  de  les  Charles.  Les  diplômes  aut^rieiu^  9cellé«  de  cachet» 
n  desoeaui  parsemés  de  fleun-de-lia  sont  évidemment  Taux. 

LaarmoiiiesfurenldoDoladislinctioiidelauoblessed'ongîue 
tiqn'BD  iS^i,  où  les  roturiers  anoblis  commcDcèrent  à  en  por- 
ter. Charles  VlIIest  le  premier  de  nos  rois  qui  ait  créé  une  charge 
<lemaréchald'armes  ou  d'armoiries  on  >4S7<  pour  connaitrede 
iualf«  |«s  armoiries  des  nobles  du  royaume.  Cette  charge  fui 
idmioàttree ,  tant  bien  que  mal,  iuaqu'aus  troubles  arrivé» 
nncDenri  111;  alors  il  y  eut  dans  la  noblesse  une  conlusioa 
Waordiuairo  |usqu'en  lÔiS.  Loais  Xlll  créa  une  charge  de 
jnge^néral  «Tarmes  pour  réformer  les  abus  sur  les  armoiries, 
MtoadaterJes  véritables.  François  Chevrier  de Sainl-Mauris fut 
b  pcenùer  honoré  de  celte  dignité  ;  et  depuis  lui ,  les  d'Boeier 
M  tMiioQrs  exercé  celle  charge,  jusqu'à  la  révolution  de  89. 

HJoics  '  conjecture  que  lo  blason  ne  fut  introduit  en  Angle- 
leire  que  v«n  le  règne  de  Henri  II.  Selon  Guillaume  Nîcol- 
>0D>,  fUcbanl  1"  abandonna  les  sceaux  de  maje.sté ,  et  fit 
OEOk,  le  fcomier,  dans  son  éou  deiLt  lions,  qui  devinrent  les 
■met  des  rois  d'Angleterre.  En  effet,  Sandford  ,  dans  sou 
Sktotr*  GiȎ*hgi^ue  dit  Rois  li'j^n^^fcrrf,  prouve  que  les  armea 
MtOBt  devenues  héréditaires  que  diepuis  l'an  1 18g,  première 
lUtée  du  K-gne  de  Richard.  Le  même  auteur  prétend  que  l'u. 
Mp  de  joindre  piuûeuis  armoiries  entiÈres  sur  l'ëcu  divisé 
(npendiculaireioeDt  en  deux,  fut  inoonou  aux  Anglais  ia*> 

qtfia  i4*  siècle.  .■■-'    ■■  i  -i  •>"i  ■■■i-.i'Il- ..1 

,       'li,..(,-t.rf.(=Fr.t.«,p.l65;'"  -"'"r  -"»«^»-  -i".  "wm 

>  Dùwrt.  Epiti-  p.  29- 

'  BiWisdk.  hiif.  fAitglii.,  part.  m.  p.  8. 


\ 


«^'v.tiin  ' 


128  AltHOIRIES. 

Edouard  III  est  te  premier  qui  ait  pris  les  armes  de  France, 
qui  ait  écartelf^  son  écu,  et  qui  ait  fait  mcllre  aiilour  le  collier 
de  la  jarretiËre  avec  la  devise  ;  elle  ne  parut  sur  le  grand  sceau 
d'Angleterre  que  sous  Henri  VIII.  Richard  II  pa^se  pour  l'in- 
venteur den  supports  des  armes  de  sa  maison.  Vers  l'an  iai8 
les  seigneurs  anglais  suivirent  la  mode  d'imprimer  leurs  armct 
au  revers  de  leurs  sceauï;  et  même  ces  dernicrsdepuis  l'an  i366 
n'offrent  plus  que  des  écussons  armoriés.  Le  premier  hérsnl 
d'armes  d'Angleterre  fut  institué  par  le  roi  Henri  V,  qui  ne 
commença  à  régner  qu'en  i4>3. 

Cuillaume-le-Lion ,  qui  monta  surle  trône  d'Ecosse  en  i  iÔ5, 
avait  à  son  contre-soel  un  lion  en  pied  ,  environné  de  deux 
rangs  de  fleurs-de-lis.  Alexandre  II  les  retrancha  de  ses  armes. 

En  Allemagne,  les  sceaux  réduits  à  l'écu  armoriai  ne  sont 
pas  plus  anciens  que  le  i3'  siècle. 

Le9  croix  qu'on  appelle  de  Lorraine,  n'entrèrent  dans  le* 
armcsde  cette  maison  qu'après  que  René  d'Anjou,  duc  de  Bar, 
q;ui  se  portait  pour  roi  de  Naples ,  de  Sicile  et  de  Jérusalem  '  i 
eut  épousé  Isabelle,  fille  et  héritière  de  Chartes  I",  duc  de 
Lorraine.  Avant  cette  époque,  les  Lorrains  portaient  d'or  à  la 
bande  de  gueule  chargée  de  trois  alérions  de  sable. 

La  croix  de  Savoie  est  moins  ancienne  d'environ  40  ant- 
L'abbaye  do  saint  Maurice  en  Chablais  choisit  Pierre  de  Savoie 
pour  son  avoué  ,  et  l'abbé  lui  en  donna  l'investiture  par  le  don 
de  l'anneau  de  saint  Maurice  marqué  d'une  croix,  qui  était 
l'enseigne  de  la  légion  Thébaine.  Ce  prince  en  composa  ses 
armes,  et  préféra  cette  crois  à  l'aigle  de  ses  prédécesseurs. 

La  maison  d'Est  portait  sur  son  sceau  l'aigle  blanc  dès  is5g. 

Pierre  de  Dreux  ,  delà  maison  de  France,  est  le  premier  duo 
de  Bretagne  qui  ait  fait  mettre  des  armoiries  sur  son  icn.  C'é- 
tait un  échiquelé  brisé  d'un  quartier  d'hermines.  Jean-le-Itoux 
prit  les  hermines  pures. 

Ce  fiit  Louis  XI  qui  honora  les  armoiries  de  Hédicis  de  l'éca 
de  France  :  cet  exemple  et  plusieurs  antres  confirment  la  règle 
héraldique  que  les  princes  souverains  ont  souvent  donné  leo» 
armes  aux  seigneurs  qu'ils  aSectionnaienf  parlicuUèreukmt. 

'  Barre,  BUt.  dJHtm.,  1.  v,  p.  773,  , 


jkimoiitiBfi.  fS9 

bdcus  fla>  aociennei  concessions  d'armoifics  \  06t  ctllo 
ktichard  d'ADglcIerre  à  GeofTroi  tie  Troulani,  sjrc  de 


CODEtaDt  que  Clément  VI  est  le  premier  pape  ijiii  ait 

Ire  les  armoiries  sur  son  sceau  :  mais  il  n'est  pas  égale- 

de  saroir  si  les  évéques  et  les  abb^s  portèrent  sur 

oo  contre-sceaux  des  armoiries  d'exiraellon  et  de 

,mal  le  i3*  siècle.  Les  usages  des  1 1-  et   i3>  siècles  1c 

1  la  vérité;  il  est  même  bien  démon Iri^  que  des  pré- 

a<  siècle  au  conlre-acacu  de  leur  soeau  ,  on 

ou  des  figures  de  fantaisie,  ou  même,  si  Tan 

eut ,  des  armoiries  personnelles  :  mais  on  ne  voit 

ipte  du  Gallia  Chrûliana  > ,  cité  plus  baut ,  qui  milite 

hi^e  de  dom  UabilloR\  qui  lient  que  Thibault,  évt- 

f  est  le  premier  qui  ait  mis  les  armes  de  sa  fa- 

leau  d'une  charte  de  l'an  j  aSg. 

et  les  abbés  dci  grandes  maisons  d'Allemagne  *, 

vers  l'an  iSao  à  mettre  sur  leurs  sceaux,  même 

t  avec  leurs  images,  l'écu    des  armes  do   leur 

,  M  celai  de  leur  famille,  plaçant  le  premier  au  côté 

fl  k  «econd  au  cOté  gauolte. 

tkfiies  armoiries  papilcs  ne  sont  guère  que  du  commen- 
■14a  14*  siècle  ;  dès  le  i5%  tes  mifi-cj  des  cardinaux,  quoi- 
Itaflta diacres ,  paratsseot  sur  les  sceaux*.  Le  ehapeaii 
,  Â^a  ' ,  leur  fut  donné  par  Innocent  IV.  L'nsage  du 
U  pour  tous  les  prélats  vient  d'Espagne,  où  il  parut 
|oa.  Tristan  de  Salazar,  espagnol  de  ualion,  et  archevé- 
iScm,  passe  pour  le  premier  ijui  l'ait  introduit  eliez  les 
de  France.  11  n'y  a  pas  encore  aoo  ans  que  les 
tjai  MBt  comtes  ont  mis  des  couronnes  sur  leurs  armot- 


Jm  BtlU^Lttlrn.  L  u,  p.  7S0. 
I  Ckri*iMna,  L  v,  p.  t036. 
l>Di>'.,  p-  132.  n.  «. 
"     li.SyUog.^,  vaTiar.Dipl.,t.t,praf.  p.  S3. 

Ste.  FV,  Btned.  partit*,  1.  vi,  pr<*{.  p.  96, 
V  ia  tard.  d«  S.  SUg».  p,  G6. 
Ion.  I. 


1 


pv  k«  iMfCMitko  «  MM  pv  le  priaqi 
ks  M%BWX  piMiéi  pv  4an  MafaOIni  •) 

rin  ds  fixe -,  la  plw  eoa 
5.  H.  Mw  ff  •  I,  arf  (AÎ 
«JMmmm  !f.H.  raUtni 
«  cilU  R-, de.  Ib MM Mgii^ pw  les i■eB^  <* leari%BalaM 4 
rieBc  o*  appaiealc.  L«>  wrtCs  o«l  été  R£g^  es  litia  • 
France  FOXf"'^  Pranew»  I~.  <|iù  en  i  S5^  «fAaaa*  qnlb  ftacA 
rWigéa  et  p»oooMC<«  en  fran^ag.  ' 

ABOHDEL  «■  ABCma.  ^een  doané  i  4a  Bufeva  co* 
X»Mt  «M i—cripii»n  tnvvfc en  Grtcc,  d  a;«al  u»«JUii<  iili 
ptaB  cHUmu  épo^MS  gm^MS ,  4cpaiB  lert^DC  oc  C4cnpc  fBl 
Tfirm>iilL  NicteiK,  rtasC4nia>lbai-CkM.CeD0I 


ïnennft  nAvT  en  Grttc  pw  nsv  i 

^MB  ;  M  ks  appcBe  nwm  ««in*  4f  rtvM ,  *■  Un  ob  b  fiMM 

iwrta,  «>  ■»«  -Il  rO^piri,  dnliraa*  BisanteBMMMMHl 


.  C'était  U  ceoTOcaiiiOB  des  boamcK  niéltt  a 
de  jb|ft  OB  arrUn-ftf» .  poor  nucber  contre  rinwi  On  aol 
^ne  ce  Bot  rànt  du  TÎeia  mot  ûaa^ais  Uri-i^n,  ds  Awrf^  M 
née  oucaspiCtiiM,  appel  et  leiiMHwe,  d'oA  scnil  Tiaiifl< 
rkikrv-ina';  d'aotrei  pensent  que  Aok  signifie  jmMnmaaMtidM 
et  «Tun-itti  conracnlian  deeeux^wnl4eiitnnfse»«n)n| 
Dcpois  rinmdiiciion  des  tgmfagmti  JirAnewi-w  et  des  frwv* 
n^plaa ,  Pamère-ban  n'a  phn  goère  été  conToiiaè.  te  dcntl* 
date  de  Laù  \1T ,  i|iil  le  coarociua  pour  h  gnem  <{nî  oon 
Besçacn  i6^.  et  fat  terminée  en  i6^parlapaixde  Rjr^wîA 
ABTICLES .  articaU.  Eu  compolanl  des  al«UMs,  ai  iiMaJM 
tiques  snrtonl,  im  renconUe  dc^  pièces  inttiiUcft«itddî:dfe 
rentrent  dans  le  senrc  desiliiiwli  rt  rin  i  n/iii  wiifi'ani,  tanlMai 

■  SôiaM  K<n  de  la  iV'o<MAf<w.  P>  IW,  £SS,  ÏU.  US. 
1  FandHl,  Ori^t  Jr  fa  MiVm  m  ^  4^m«  .  p.  U. 


ASSBKBLÉes   DV   a.F.ltCÉ.  iSS 

bis  coastiintions  d'évéques,  et  lanlût  <Tes  diplômes  de 
■  CB  forme  de  réglemens.  Cette  di^iiomination  date  par- 
fI  du    iS*  siècle.  Jrtieuliu  est  pris  aasgi  pcnir  une 
a  QDe  rcqa^c  de  plainte  ,  et  en  bien  d'aulrcs  sens  en- 

t  U  première  mounaic  qu'aient  employée  les  Ro- 
is éUlt  de  cuivre,  et  d'abord  sans  empreinte.  Senîus- 
■7^1  représenter  Qoe  brebis  (jttcus) ,  d'où  l'argent  mon- 
M^  ùguatus')  ,    prit  le  nom  de  pccuma.  Sous  la  prcmièrB 
a|uii|ue,  ^Qo  de  Itomei  964  avant  Ji^sus-Chrïst,  on  re- 
fait Tas  un  tfstana  ou  a  onces,  ce  qui  le  rendit  du  poids 
10  onces;  par  la  loi  paplnumit  on  le  réduisit  à  7 
ftlnfin,  en  537,  U  ^^^  réduit  à  i  once.  Dans  la  suite  les 
mplèrent  par  stitercei.  Voyez  Uokn*ies. 

\  DC  CLERGÉ.  En  France,  les  biens  possédés 
pf  étaient  exempts  d'impAis.  Cependant,  comme  dans 
M  de  l'Etal  il  avait  dû  venir  à  son  secours,  c'était  par 
piifihu't  qu'il  contribuait  aux  charges  publiques.  La  re- 
nde ce  don  gratuit,  les  emprunt?  elTec tués  pour  le  réa- 
ltti}t,le  prélèvement  des  dîmes,  et,  en  un  mol,  tout 
nPoD  appelait  le  gouvernement  temporel  de  l'Eglise  était 
a  des  réunions  qui   portaient  le  nom  A'a»umbt4^  du 
■rif.KBB  M  réunissaient  tous  les  cinq  ans.  Voici  quel  était  te 
Airinir  convocation  :  Le  roi  écrivait  une  lettre  aux  agitu 
v4a  clergé,  par  laquelle  il  les  chargeait  d'avertir  chaque 
u  de  convoquer  son  assemblée  provinciale  pour  le  choix 
niés,  lesquels  devaient  élre  tous  dans  les  ordres,  et  pos- 
bon  bénéfice  dans  la  province  qui  les  députait, 
■f  «Tait  deux  aortes  d'assemblées  généralea  :  les  gramlei . 
«  ponr  chaque  province  ecclésiastique  de  deux  dOpu- 
h/remier  ordre,  c'est-à-dire  des  cardinaux  ,  archevêques  et 
1,  et  de  deux  du  second  orrfr*,  c'esl-à-. lire  de*  abbés  ;  on 
F^pel&it   les  a»)tmbUei  du  contrat.   Les   petiies    assemblée» 
ml  qu'un  député  de  cha<pie  ordre  par  disque  province  ;, 
M  appelait  les  atsemblcn  des  comptes.  Elles  sa  tenaient  altcr- 
HbeiaeDl  et  s'ouvraient  le  a5  du  mois  de  mai,  pour  l'ordinaire 
k  réglîae  des  Grands- Augustins  à  Paria,  tes  députés  du  pra- 


i 


r 


13^ 

mier  ordre  siégeaient  en  rochet  et  camail  noir ,  et  ceox  d 

second  ordre  en  habit  long  et  bonnet  carré. 

Les  prOTinces  ecclésîaMiques  qni  nommaîenl  les  dépsiéc  de 
deux  ordres  étaient  les  saîrantes  d'après  leur  rang  :  Bourges 
Karbonne,  Embrun,  Aucb,  Arles,  Alby,  Tours.  Touloosa 
Sens,  Lyon,  Vienne,  Roue  i ,  Rheims ,  Paris,  Bordeaux,  Ajx. 

Deux  personnes  ayant  le  litre  d'a^tni'g/nrruLx  du  clergé  d 
France  administraient  les  affaires  temporelles  de  L'Église.  Il 
avaient  succédé  aux  syndia-génJraux ,  établis  en  1 564  ^  "boH 
par  l'assemblée  de  iUeluo  en  1 579.  Leurs  fonctions  duraîen 
cinq  ans,  c'est-à-dire  d'une  assemblée  générale  à  Taulre  ;  D 
étaient  nommés  alternativement  par  deux  des  provinces  eocU 
siastiqnes. 

LesdilTérends  qui  s'élevaient  sur  les  dîmes  et  les  împdts  établi 
parle  clergé  étaient  jugés  par  huit  chambres  touttralnet,  compo 
sées  de  conseillers -commissaires ,  députés  par  les  diocèse*  et» 
bits  en  i58a.  Elles  siégeaient  dans  les  huit  villes  suivaDtea 
Paris,  Lyon,  Rouen,  Tours,  Bonites,  Toulouse,  Bordeata 
Ail.  Chaque  diocèse  possédait  en  outre  un  bureau  tcctdtivtiqt 
correspondant  avec  les  huit  chambres.  11  y  avait  encore  d< 
iconomali,  chargés  de  l'administration  temporelle  des  siégl 
Tacans. — Voir  aa  mot  Evëijces  la  liste  de  tous  les  anciens  ai 
chevêches  et  évéchés  de  France ,  avec  leurs  titres,  prérocalrn 
et  revenus,  et  le  mot  lUciLE. 

ASSEMBLÉE  S.lTIO\ALE.  Les  États-Cénéraax  de  Fran* 
forent  assemblés  par  ordre  du  roi,  à  Versailles,  le  5  mai  1-81 
Le  clergé  et  la  noblesse  n'ayant  pas  voulu  que  les  États  comj 
lassent  les  voix  par  tête ,  te  liers-état  se  sépara  d'eux,  et  I 
proclama  J ssembUe  nationale  ,  le  17  juin.  C'est  là  que  fut  él&lM 
réc  la  première  constitution  de  la  France,  dite  Constitution  1 
gi,  ce  qui6t  donner  à  celte  a^emblée  le  nom  d\i ssemilit  coH 
titiiante  ;  elle  termina  «ies  séances  le  29  septembre  1 791  ,  et  f) 
remplacée  pai  VA siemblee  législative,  t[\ii  siégea  jusqu'au  31  sc^ 
tembrc  179a  ,  époque  où  fut  érigée  la  Conmilion  nationale,  qi 
décréta  le  même  jour  la  république,  et  se  couvrit  bientôt  apri 
du  sang  de  Louis  XVI. 

ASSIGNATION.  L'origine  de  cette  première  pièce  d'un  pr( 


ft  A  la  plus  baule  antiquité.  C'eat  l'acte  par  leqnnl 
ptôt  l'on  appelle  en  justice  soa  adversaire.  ToiitcG 
i  assignations  u 'étaient  pas  eomnie  auiourd'hui 
irticulier  à  particulier.   La  partie  léséo,  aprt» 
é  la  plainte,  la  présentait  au  roi,  qui,  selon   Har- 
*,  adressait  au  Comte  du  pays  dont  était  l'accusé  une  or- 
,mtiiaatio,  qu'on  appelait  aussi  charta  audUntùilis , 
r  l'accusé  it  se  présenter  dovant  le  trône  pour  y 
lagé.  Il  faut  distinguer  Vaisîgnation  de  la  citation ,  en 
r  l'ordinaire,  celle-ci  élail  propre  à  une  iuridiclion 
v,  c'est-à-dire  qu'un  concile,  un  pape,  un  évéquc  , 
ir,  une  juridiction ,  citaient  à  leur  propre  tribunal  où, 
s  fonctions  de  juges;  au  lieu  que  l'autre  était 

3  jugé  par  uo  tribunal  commun, 
l'assi  g  nations,  telles  qu'on  les  voit  aujourd'liuî, 
t  qu'aux  derniers  siècles. 

>  Il  ne  faut  pas  confondre  les  atsignatiom  avec 

\  dont  il  est  fait  mention  dans  l'histoire  du  Lan- 

\  qui  prennent  dans  le  texte  le  nom  à'assignalio  et 

;  ib  HDt  d'une  nature  un  peu  dilférentc.  En  vertu  d'un 

BeDl  du  roi ,  le  sfnéclial  d'une  province  faisait  l'assiellu 

toci  imposilîons,  ou  pIulAt  alfermail  pour  certaine 

«In  domaines  de  la  couvonue,  en  spécifiant  ee  que  tel 

lldonuioe  devait  produire  de  revenu.  Ce  cadastre  s'appc- 

,  que  l'on  doit  rendre  par  assif-Tiat.  Ou  trouve  des 

t  cette  eipice  au  i3*  siècle. 

«JTATS,  coir  PiriBs-MoHNiii. 

UQIX.  L'astérique  est  une  des  marques  les  plus  ordi- 

n  rencontre  dans  les  anciens  manuscrits  ;  elle  y  est 

D  petite  étoile  K^,  ou  en  t^  caolonni^de  quatre  points. 

•  diffrTcns  usa(;es  de  l'astérique  dans  les  manuscrits. 

ait  ane  marque  à'omÎMian  selon  saint  Isidore,  et  de  resli- 

3  le  célèbre  manuscrit  de  la  bibliothèque  du  prince 

:,  qui  se  trouve  eu  ca  moment  à  la  bibliotlifque 

lib.  1,  cap.  18. 
eut,  col,  335CI51I. 


iH  ASTLE. 

royal*.  Ce  nanascril,  du  8*  siècle  au  plus  tard, 
vélin  pourpré  ,  renbrine  le*  ÉplIrES  et  Évangiles.  Les  fameu: 
TCneU  7  et  8  du  5*  chapitre  de  l'éptlro  de  saîot  Jean  j  parais 
sent  avec  l'astériqne,  pour  marquer  qu'ayant  été  omis  par  U 
dute  des  copistes ,  on  les  restitue  è  lear  place. 

L'astérique  était  la  marque  d'au  itm  trontjud ,  selon  Aristo- 
phane, de  virt  dérangh  seluD  Probas ,  de  mota  kébrtux  et  de  joi- 
tefiCM  qui  ii*uot  poiut  été  rendus  par  les  Septante ,  suivant  la 
exaples  d'Origëoe;  enfia,  d'addition  à  la  Vnlgale,  suivant  taiot 
JérAme. 

Dans  un  manuscrit  ^ec  des  cenvres  de  saint  Grégoire  ii 
Kazianze  4  Home,  l'astérique  est  placé  aux  endroits  oli  D  «l 
p«rlii  de  l'incarnation  du  fUs  de  Dieu  ',  pour  rappeler  sans  doute 
l'éloUe  miraculeuse  qui  apparut  aux  mages. 

On  s'on  serrait  daus  Platon  '  pour  noter  la  conformité  des 
dogmes,  et  dan*  Homère  pour  faire  remarquer  les  plus  bcaai 
vars.  U  était  encore  d'usage  au  i  ^'  siècle  dans  les  ni"—*"'* 
d'Allemagne  \ 

ASTLE  ;sT-jl»:  (de  «privatif  et  de  irjÀciwprnu&-«).  C'étaient  del 
lieux  ou  les  débileurs  et  les  criminels  trouvaient  un  abri  oontrt 
les  poursuites  do  la  iustîcc.  Cet  usage  remonte  à  la  plus  iiMU 
antiquité.  Dans  l'Ancien-Testament.  Hoise  assigna  plosieuf 
villes  qui  devaient  £tre  un  lieu  de  refuge ,  uon  pour  toutes  sorte 
de  criminels,  mais  seulement  pour  ceux  quiavaien'  commis  □■ 
crime  par  iuadverleuce  et  saos  volonté  expresse  de  noire  '. 

Les  Grecs  avaient  aussi  leurs  lieux  d'asyle  ;  un  des  plus  an 
ciens  est  celui  que  Cadiuus  ottvrit  en  Béotie.  Celui  de  Samo 
tbrace  avait,  d:sait-ou.  été  établi  par  Cybèle.  Atbêoes  avaï 
été  un  lisu  d'asyle .  où  se  retirèrent  les  descendant  d'Hereuk 

Oo  sait  que  It.omulus  fit  un  asylc  d'un  bots  de  cb^nes ,  qn 
existait  sur  l'emplacement  oii  fut  bdtie  Rome  ^  Le  droit  d'asjl 
M  perpétua  sous  les  luia  et  la  république;  par  une  hypocrisie  à 

*  PaiiiiBgr.  liriit.  t  f.  i'\. 

•  Tnttî.  p.  â76. 

■  Watuc,  Util.  tUpl.  cul.  ti& 

»  *ra4  ,  I.  y,  p.  litf.  —  DtnU  iTHilye.  t.  tl  ch.  6. 


AUAlSTlSS,  JST 

Iftolion  aox  dieux.  Tîbârc  voulut  que  les  débiteurs,  Im  escla- 
TC)  et  les  mairaileurs  de  tout  genre  trouvassent  un  droit  d'asjle 
diDJ  1m  temples  '. 

Les  chrétiens  donnèrent  le  droit  d'asyle  à  leurs  églises  dès  le 
Ifids  de  Conslanlin  ■.  En  France,  l'église  de  Saint-Martin  de 
looni  était  célèbre  par  son  asyle.  Les  églises  de  Paris  qui  )ouis- 
HJeal  de  ce  droit  étaient  Notre-Dame  ,  Sa  in  t- Jacques- la-Bou- 
(berie,  Saiot-Méry,  l'Hdlel-Dicu ,  l'Abbaye  Saint-Antoine,  les 
Carmes  de  la  place  Maubert  et  les  Grands-AuguMios.  Outre 
cela  un  grand  nombre  de  chapelles,  les  maisons  des  évëques , 
ntémequelqucscimetiërcsjouissaîeut  deccdruil.  Charlemagnc 
tdoona  atteinte  le  premier  eu  défendant  en  779  qu'on  portât 
è  manger  aux  crimiuels.  Louis  XII  l'abolît  enlîiirement  *. 
&TTACIIE  DES  SCEAUX,  roj^w  Sceaux. 
ftllGIjSTINES.  Religieuses  vivant  suivant  la  r&gle  de  saint 
loguslin  el  ayant  les  mêmes  généraux  que  les  chanoines  de 
ert  ordre.  H  n'est  pas  fait  mention  d'elles  avant  le  lo*  siècle  ;  il 
yen  avait  de  deux  sortes  ;  1"  Les  chanoinesscs  ngaUlrcs,  revè- 
taes  louioDrs  du  rocbct  et  portant  une  aumussc  sur  le  bras  et 
UD  manleaa  snr  les  épaules  en  hiver;  3°  les  cbanoîaesses  licu- 
lAra,  sans  aucune  cliVture,  habillées  comme  les  femmes  du 
Bonde  et  en  babil  de  cérémonie  au  chœur.  Les  augustines,  lors 
Jalmi  desiraction ,  en  1789,  s'élevaient  en  France  au  nombre 

AlIGl'STDiS.  Religieux  observant  la  règle  établie  par  saint 
AifusIÎD  ,  évéque  d'Hippone,  lorsqu'il  vivait  en  commun  avec 
leclet^é  de  son  église.  Un  grand  nombre  de  religieux  ayant 
gainé  l'Afrique,  lors  de  l'invasion  des  Vandales,  vinrent  en 
Ililie  el  y  vécurent  en  ermites;  Alexandre  IV  les  réunit, 
en  iaS6 ,  sous  la  règle  de  saint  Augustin.  Leur  établisscmenl , 
<n  France,  date  de  l'igG,  et  de  l'époque  de  leur  fondation  se- 
ins d'autres.  Ils  portaient  un  habit  et  un  chaperon  noir  d'une 
ftoSè  I^re  et  une  ceinture  de  cuir.  Les  réformes  de  cet  ordre 

'  Tacite ,  Jnnala ,  1.  ui,  ch.  36 ,  60  ;  —  So^tooe  Tibtr, ,  n"  37. 
•  Biughani ,  Originel  tcctti.  ,  I.  vm ,  en.  u ,  s.  3. 
»  %"oir  BM.  dt  CAcarItmic  dti  Injf,  ,  t.  n ,  in-19,  p,  53. 


I 
I 


r 


13S  AUTEt. 

élaieot  connues  sous  le  nom  de  PttUs-Jagasiini,  Petits-Pirtm 
et  Aa^iutint-Déchauiies.  Il  y  avait  encore  un  grand  nombre  de 
prêtres  qui,  sous  le  iioip  de  Chanoinei  deSaint-Auguitin,  sm- 
vaicnt  les  règles  de  ce  doctcuri  ils  étaient  touiours  rcvâtus  d'uo 
rochit ,  même  hors  du  chœur  et  de  la  maison. 

AUMUSSE.  Partie  de  l'habillement  des  anciens  françaîï, 
qui  est  restée  aus  chanoines.  Sous  les  mérovinG^icns,  l'aumusse 
était  une  coilTure  qui  couvrait  la  tête  et  les  épaules;  elles'éten* 
dit  depuis  jusqu'aux  reins.  Les  chanoines  portèrent  d'abord 
l'aumusse  pour  se  couvrir  la  léte  el  les  épaules,  l'hiver,  pea- 
danl  l'oflice  de  la  nuit.  Bienl6t  ce  ne  fut  plus  qu'un  ornement 
doublé  de  fourrure,  qu'ils  portaient  au  chœur,  sur  le  bra%  ^an- 
che.  Ce  mot  vient  d'amiclaî ,  vêlement  selon  les  uns  ,  ou  d'un 
vieux  mot  français ,  se  musser ,  qui  veut  dire  se  coucher  '. 

AtTEL,  Plale-forme  de  terre,  de  pierre  ou  de  bois,  élevée  au- 
dessus  de  terre,  et  sur  laquelle  on  oiTrc  un  sacrifice.  Ce  mol  neal 
iealtuj,  eUvê.  Les  hébreux  l'appelaient  miC»  MiKBE,  qaî  rap- 
pelle l'idée  de  saa-ifitr,  égorger;  les  Grecs  Bû^io;  el  eumainifim, 
qui  offrent]  celle  à'rièTalion  et  de  sacrifice.  Sous  les  patriarehts 
lesaulcls  étaient  élevés  en  pie îuc  campagne,  et  principalement 
sur  les  montagnes.  Comme  il  s'y  introduisit  des  superstition), 
Uoïse  prescrivit  la  forme  des  auteb.  Ils  devaient  Cire  de  terre , 
et,  s'ils étaicut  de  pierres,  elles  ne  devaient  pas  être  taillées,  d 
il  ne  fallait  pas  y  monter  par  des  degrés  '.  Il  ne  devait  y  avoir 
qu'un  autel  Â  Jérusalem. 

Chez  les  Romains,  les  autels  élevés  aux  dieux  célestes  s'appe- 
laient o/iortn,  ceux  des  dieux  terrestres ,  arte ;  on  enfonçait  dans 
la  terre  ceux  qui  étaient  élevés  aujc  dieux  des  enfers. 

Dans  l'Eglise  primitive  les  autels  u'étaient  que  de  bois ,  et  le 
plus  souvent  portatifs  ;  mais  les  conciles  de  Paris  eu  5og  cl 
d'Epaone  en  5i;,  ordonnèrent  qu'ils  fussent  en  pierre. 

■  Jacques  Bourgoiug,  Ds  Origine  tl  uiu  vulgarium  vocum  ,  in-i°i 
p.  Jtl. 

'  Exode,  cb.  XK,  \.  Si^,  Se.  Voir  les  formudrs  aocirns  auleli  duculK 
Sabciste,suli»istan[  encore  an  Amérique  tten  Europe  av«c  les  isgré*, 
tenu  XIV,  p.  iS  des  JimaUtda  Pkitottiphit  ehrilimn». 


AIITHEMTIQUCR.  120 

ItTHEVnOUE.  On  nomme  livre  autheniique  celui  qui  a 
VMrii  par  t'aatcur  dont  il  porte  le  nom.  Une  histoire  [Mut 
Rinie  uns  Être  aulhcDlique,  c'est-à-dire  sani  avoir  ^té 
ouparcelaï  auquel  clic  e$t  attribuée.  H  est  certains  livret  de 
uacD-Testameal  dont  on  ne  connaît  pas  les  auteurs,  tels  que 
fcdqni,  encescns,  aesont  pasauthcntiques.  Pour  les  lïvresda 
LgmB-Tcstament,  on  sait,  avec  certitude,  qu'ik  sont  tous  an- 
:idi^cs,  c'csl-à-dirc  qu'il»  ont  Été  écrits  par  les  auteurs  aux 
^âtMat  allribués.  Authentique  signifie  aussi  quelqiloibb 
xam  uiiariU  ;  c'est  dans  ce  sens  que  l'on  dit  que  la  Vui- 
au*  talhentique.  Ce  mol  se  prend  encore  pour  aulogrttp/i4. 
•tiiàhi  ce  seos  que  TertuUteu  dit  que  dan^  les  églises  fon- 
tojw  les  ipôtres ,  on  Usait  aux  Gdèles  leurs  lettres  aut/imli- 

U'I BkS  i I QUER .  Lorsque  Ici  Grecs  voulaient  apposer  Tori- 
1  h  copie  qu'ils  appelaient  àvrijissfev  ,  ils  le  nommaient 
lixaiojui ,  ou  àvflniTuiî  X'P'^i  ■  ^«ilà  l'origine  des  piicea 
par  les  latins  cuthentieum  tatmpt<ir,  authcntîea  rpiitola, 
iptenent  authcnticam,  aalhenlica.  Toutes  gcs  acception! 
Vuetrèfl-haute  antiquité.  Vers  le  12*  siècle  le  mot  ouf A«»- 
pni  sobstanlivemcnl  ou  adjeclivemcnt,  en  sous-enten- 
4a)  ttrmpt^r ,  était  un  terme  énergique  pour  csprimcr  toute* 
Mritt  d'originaux.  Les  papes  en  faisaient  grand  usage  dans  let 
boBesoIt  il  était  question  de  litres  conslilutirs.  Voir  à  l'article 
OuetnÀi  les  régies  qui  regardent  les  pièces  authentiques  : 
nici  quelle  était  la  manière  d'authentiquer  ou  d'autoriser  les 
émet. 
In  tgéatni ,  tout  litre  irrnENiiQtre  doit  Être  mtmi  de  l'auto- 
tt  publique  ,  et  renrermcr  toute  la  solennitt!'  convenable  à  sa 
Blnre,  conformément  aux  usages  du  tcms  auquel  il  aura  été 
Inaë;  et  ce  sont  positivement  ces  usages  sur  lesquels  il  est 
iaportant  de  ne  point  se  méprcudre. 

Dans  les  premiers  siècles  de  noti^  monarchie  même,  Ica 
■piM  d'anlorisation  d'un  acte  consistaient  ou  dans  les  sigaa- 
teei  de  tonte  espèce,  soit  qu'elles  fussent  explicites,  soit 
p'elles  fussent  supplééespar  descroix,  des  monogrammes,  etc. 
f^'jt:  SiCxlrvai,  UONOMjtMME  ]  ;  ou  dans  1«S  vérifications  du 


UQ  AUTnENTltUEn. 

rérérendaire  par  les  formules  recogiwnt,  obluUt  {voyez  Coxtbi 
8Sii<c)i  on  dans  les  souscriptions  {toytz  SorsCRiPTioFs)  ;  o 
dans  les  siguotures,  ou  dans  la  nomination  des  témoins  {voyi 
TÉKOiMs);  ou  dans  l'apposition  du  sceau  des  parties,  de  leun 
seigneurs,  de  leur  prince  {toytz  ScKiUx);  mais  celle  maoîèn 
d'authentiquer  les  chartes  a  eu  diffi^rentes  époques ,  à  raison  it: 
tems  oîi  les  rois ,  les  seigneurs  et  les  particaliers  ont  commead 
à  employer  les  sceaux. 

En  France ,  dans  le  1 1  '  siècle  ,  les  ducs  et  les  comtes  soure- 
rains  autorisèrent  leurs  chartes  de  différentes  manières.  Tanifll 
ils  y  apposaient  leurs  sceaux  seulement,  sans  signatures  ni 
témoins  :  tanlAt  ils  y  mettaient  leur  seing,  en  suivant  d'asiei 
prts  les  formules  royales  :  taniQl,  et  c'était  le  plus  ordinaire, 
ils  faisaient  nommer  dans  l'acte  les  témoins  qui  ne  signaient 
pas  pour  cela  :  quelquefois  les  noms  de  ces  derniers  paraîssaicnl 
au  bas  comme  signatures,  mais  de  la  main  des  notaires. 

Dans  le  la*  siÈcle,  en  suivant  la  même  manière  d'attesler  lei 
chartes ,  ils  signent  quelquefois  eux-mêmes  a  la  fin  après  la 
liste  des  témoins  nommés.  Dans  le  i3' siècle,  TappositioD  du 
sceau  annoncé  suppléait  très-souvent  à  toute  autre  marque 
d'autorisation.  Drlais  en  Angleterre  les  noms  de  plusieurs  l^ 
moins  écrits  de  la  main  du  notaire  eu  font  encore  toute  l'att 
tfaenticité. 

Au  14°  siècle,  outre  le  sceau  qui  tint  souvent  liea  de  louti 
autre  formalité ,  outre  la  nomination  des  témoins .  encore  d'u 
sage  alors  pour  suppléer  à  toutes  marques  d'autorisation ,  01 
commença  à  passer  les  actes  devant  les  notaires  ou  tabellions 
dont  la  signature  unique  suffisait  pour  authentiquer  un  acte 
on  la  reconnaît  aisément  en  ce  qu'elle  ne  consiste  assez  ordî 
oairement  que  dans  certains  traits  entrelacés,  ou  dans  quel 
ques  figures  qu'ils  s'étaient  appropriées. 

Dans  le  1 5' siècle,  la  plupait  des  actes  sont  passés  devant  le 
tabellions  et  les  notaires  publics ,  dont  les  formules  ont  été  rc 
cueillies  et  publiées  par  divers  auteurs.  Quoique  dans  ce  siècl 
Tapposilion  des  sceaux  ait  sulG  pour  autoriser  les  actes,  on  e 
trouve  plusieurs  qui  sont  signés  et  scellés.  Eu  Angleterre  les  sei 
gneurs  et  les  particuliers  scellent  sans  signer. 
Dans  le  16'  siècle,  les  actss  pass.^s  pardevant  nolaires,    et  le 


ACTHEKTIQVEIl.  Ul 

privéa  scelles,  ont  loui  les  caraclcru  d'autorisation 

terni.    Nous  suivons  encore  les  méiuct  usages  k 

|nt  donc  conduis  tl'apris  ce  détail  quelles  étaient  les 
ttmaaières  d*authentîi{ucr  tin  acte, 
itcritanl  son  nom  ,  ce  qui  fut  a^sez  rare  dans  les  1 1*, 
yiiicles.  Dans  le  i4*c*^l  usage  reprit,  san»  être  cepen- 
u'cst  dans  les  actes  notariés  ou  dans  les 
slique.4  ;  car  la  plupart  des  laïques  ignoraient  an- 
al d'écrire. 

klutant  inscrire  son  nom  avec  celui  des  témoins,  en  y 
H  faisant  apposer  des  croix,  ou  le  mot  sîgnum ,  soit 
llang,  soit  «n  sigle  ,  c'est-l-dirc  avec  une  S  traversée 
hmde  la  tête  â  la  queue,  pratique  qui  fut  la  plus  ordî- 
kpoisleS*  siècle  )usqu'auxtcms  des  sceaux  ou  du  renou- 
fcnldes  signatures,  au  ■■•siècle. 

bmarquaDl  seulement  les  noms  des  témoins  précédés 
brmule  Ttttea  sunt,  ou  autre  semblable,  également  d'u- 
Inalesii*,  la*,  i3*  et  1 4' siècles. 

labisant  toucher  les  actes  de  la  main  des  lémoios  dé- 
Bb,  comme  le  montre  la  formule  :  Prœstntibas  ïstia  lubs- 
tfUvii  ineicmt  pellém  porrigenlibus  '.  Celte  formule  ne  fut 
ris-commane  ;  elle  est  du  i  r  siècle,  et  pourr,iil  bien  se 
Rr  diDS  le   13*;  mais  alors  on   revient  k  dénommer  les 

EoBtlacbanl  des  bandes  de  euir  au  bas  des  chartes  aux- 
éstou  les  témoins  faisaient  un  nceud.  On  trouve  des  preu- 
e  cet  nsBge  singulier  du  ii'  sitclc  dans  les  archives  de 
uodieet  d'Aquitaine.  II  suppléait  aux  sceaux  que  n'avaient 
I  encore  les  particuliers. 

En  les  faisant  coorirmer  par  les  souverains,  qui  se  con- 
tttaient  d'y  apposer  leur  sceau  ou  leur  signature  ;  depuis  !e 
iTiitcle  jusqu'au  i4'  inclusivement,  nos  rois  n'ont  pas  fait 
ftolté  d'apposer  leur  sceau  aux  chartes  de  leurs  sujets. 
;"  En  ajoutant  une  charte  de  conlirmalion  à  la  suite  du  lïtro 
fàurdîal,  et  c'était  les  ayaut-causc  du  donateur  qui  la  doa^ 

'Dtflv,  Gouttu  d»  Ptiloa,  p.  373. 


 


(42  AVOCAt. 

naïent.  Cel  usage  n'eut  guèrs  lica  que  dans  le  lems  des  d< 
lions. 

8°  Enfin,  en  employant  les    cyrograplies  {raye:  Cnti^' 
riRWEs).  Mais  l'autheuticité  de  l'acte  ne  pouvait  alors  panln^ 
qu'autant  que  chaque  partie  intéressée  rapportait  la  p«rtl|iE. 
qu'elle  avait  eue  du  cyrograpbe. 

AUTOGRAPHE,  (de  «ûtoî  ,  soi-mhne   et  fpK^,  'cr»«)^'ùi^ 
nomme  ainsi  l'original  d'un  livre  ou  d'un  diplAme.  Pierre,  v 
que  d'Alexandrie,  rapporte  qu'au  6^  siècle  on  gardait  à  EpK 
J'aulograplie  de  l'Évangile  de  saint  Jean  '. 

On  convient  gtjnéralement  que  l'cxempliiire  de  la  loi  4^4^|^^ 
sous  le  règne  de  Josias,  fut  trouvé  daus  le  temple,  était  T^i^^^^^ 
eraphe  même  de  Moïse '.  "W 

<  .nid 

AUTORITE.  Le*  autorités,  aactoriialea ,  actes  queloatrofi 

ainsi  déuomoiés  parmi  les  anciens  mouumens,  tirent  1> 
origine  du  sénat  de  Rome.  On  donnait  le  nom  à'autoritit  ■ 
délibérations  du  sénat  contrariées  par  les  tribuns;  parce  Qt> 
malgré  l'opposition  de  ces  magistrats,  elles  ne  laissaieaïv 
d'être  de  quelque  poids  ,  quoiqu'il  n'y  eût  nulle  obligation  < 
s'y  conformer,  et  qu'en  effet  personne  ne  s'y  conformât  '.  -  JT\^ 

AVOCAT.  Depuis  le  6*  siècle ,  les  clercs  et  les  moines  éf*W.i_^  j 
presque  les  seuls  qulcultivatisent  les  lettres,  ils  exerçaient  1^^   ^^^ 
toute  la  confiance  du  public  les  fonctions  d'avocats  et  de  JJL —^    ^ 
taires.  L'Eglise,  soit  par  nécessité,   soit  autrement,  yit  wb  ^^ 
peine  une  partie  de  ses  ministres  inférieurs  se  mêler  de»  alNi'r^ 
rea  du  dehors  pour  le  bien  delà  paix  et  la  tranquillité  de»  pi , 
ticulierslaïques.Ce  ne  fut  qu'au  concile  de  Iteims,  tenu  en  iiS.,  '^ 
qu'il  fut  défendu  aux  moines  et  aux  cbauoiues  réguliers  de  i*'^" 
faire  avocats,  Le  concile  de  Cognac,  tenu  l'an    ia38,  tranel)  ^^ 
plus  net  dans  ses  canons  la  et  i3,  en  défendant  aux  moine»  y^"^ 
aux  prêtres  de  faire  les  fonctions  d'avocals  ou  de  procureur!.    "^^ 

Le  concile  provincial  de  Sens,  tenu  à  Mclun  l'an  \i\6,  voii' ^ 
lut  que  les  avocats  s'obligeassent  parleraient  avant  la  pour' "^^ 
suite  des  causes. 

k 

■  C/iran.  AUxandf  k  Radero  edilum. 

■  IVBocj.ch.  ixii,  ï.  8. 

'  Jotrnoidii  Snvant ,  octobre  lîU. 


AVOtl.  1l3 

rut  des  avocais  en  France  dès  les  premiers  icms  de  la 
wttn-hie;  ilsRuivircat  le  parlcniutit  il  ans  les  villes  où  îltcnaîl 
nwnce*.  Lors^jne  Phîlippe-le-Bci  l'eut  rendu  sMentaire  â 
'nriD  i5o3,  le»  avocats  s'y  rHîrenl,  el  eommencbreni  à  y 
ôacrlrnr  ordtv,  qui  arco  difTërcates  modifications  subsiste 

ITOIK.  Il  faut  dbtÏDguer  deux  sortes  d'avoués  :  les  ans  dé- 

Wun  des  procès  et  des  causes  des  églises,  et  les  autres  dé~ 

des  (erres  à  main  armée.  Pour  obvier  aux  rapines  des 

l'empereur  Valentinlen  I"  donna  deoi  lois  datées  de 

Sfô,  par  lesquelles  il  institua   des  dëfcuseurs  des  villes  '. 

ttclésiastîques ,  plus  exposés  encore  que  les  laïques  par 

principes  dedélachemeat,  obtinrent  au»si  des  empereurs 

lil  d'avoir  leurs  défenseurs,  qui  étaient  des  laïques  chargés 

BialeAir  les  intérêts  des  églises  dans  les  tribunaux  des  ma- 

Kifaran  ô6$,  il  e.'it  fait  mention  '  d'un  défenseur  de  l'Eglise 
u  Eo  ^oj,  un  concile  de  Carthage  *,  et  en  43^  un  con- 
fefi&lque  *,  demandent  â  l'empereur  iJcs  avoués  ou  défcii- 
npior leurs  églises  :  maîsc'était  de.'  défenseurs  de  la  première 
B  appela  donc  azoac ,  comme  qui  dirait  avocat,  celui 
TOfeasion  d'élre  le  protecteur  temporel  d'une  église 
basl^^re.  Cette  charge  s^iutroduisil  dans  le  (y  siècle, 
è  fut  reconnue  sans  opposition  qu'au  6',  surtout  en 
■de  leurs  dernif-res  fonctions. 

,  adtocati,  succédËrenl  à  ces  défenseurs  des  églises, 
1  Rome  et  en  Orient  aux  5*  et  6*  siicles  .  et  en  tiré- 
Is  furent  établis  ou  par  les  fondateurs,  ou 
0ines,  ou  par  les  princes,  pour  veiller  aux  Intérêts 
Iket  des  abbajrcs.  C'étaient  probablement  d'abord  des 
jltes  qui  poursuivaient  les  afTiircs  devant  les  Iribu- 
I  sécolierSf   oii  les  clercs  ne  devaient  pas  se  produire  '. 


■TÏUaDoat,  Hiit.  il*  Emptr, 

•lad. 

'C«.  97. 

*r«i.  ii. 

'  HihniDS,  ia  Diptom  f*nÂ<ti 


;  p.  83. 


lU  AVOUÉ- 

Cela  pBTBtt  par  la  loi  de  l'empereur  HoROrîUB  du  93  férrier  4o?, 
qui  permet  i  l'Eglise  d'avoir  des  avocats  pour  maioleair  dei 
droits  auprès  des  magistrats  civils.  En  celte  qualité  ils  se  pr& 
sentaient  en  jugement,  et  plaidaient  pour  les  évoques,  la 
abbés  et  les  moines.  Depuis  la  domination  des  barbares,  cet 
charges  furent  remplies  par  des  gens  d'épée.  Ils  défendaieot 
leurs  églises  respectives  parles  annes,  et  au  besoin  le  battaient 
en  duel  pour  prouver,  sclou  la  coutume  de  ces  siècles,  le  bon 
droit  de  leurs  protégés. 

Les  avoués  étaient  encore  chargt-s  de  conduire  à  la  guerre  lo 
vassaux  des  évfiques  et  des  abbés.  Ils  se  déchargeaient  alon  du 
soin  des  biens  sur  des  sous-avoués ,  labaJvocati,  Mais  bîeatdt 
Ils  se  crurent  maîtres  des  biens  qu'ils  étaient  seulement  cItaN 
géfl  d'administrer.  De  là  des  procès  et  des  vc^ïalions  sans  nom- 
bre—Aussi un  concile  de  Chalons-sur-SaOne,  lenuTenlc 
milieu  du  7'  siècle ,  défend  aux  abbés  et  aux  moines  d'avoir 
des  laïques  pour  avoués.  Les  rois  de  France  se  chargèrent  cm- 
tnémcS  de  la  défense  des  abbayes  '.  Hugues-Capet  ne  prend  soo- 
vent  que  le  titre  d'avoué  de  l'abbnye  de  Saînt-Riquier  '. 

La  plupart  des  fondateurs  se  réservèrent  la  qualité  d'avoué), 
et  la  firent  passer  à  leurs  héritiers,  quelquefois  mâme  à  dei 
(îlles  de  leur  sang,  au  défaut  des  mâles  ^  Ainsi  cette  dignité 
devint  non-seulement  un  droit  héréditaire ',  mais  eacore  appré- 
ciable comme  tout  autre  bien.  Ces  deu.t  qualités  furent  U 
cause  de  mille  vexations  et  de  mille  chicanes  '  ;  c'est  ce  qui 
obligea  les  abbés  et  les  moines  de  racheter  le  droit  d'avoué , 
sïtât  que  l'occasion  s'en  présenta  '.  Cepcudant  la  plupart  des 
monastères  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  restèrent  sous  le  joug  de 
l'oppression. 

Les  conciles  de  Poitiers,  de  1100,  canon  xt*,  et  de  ii48, 
canon  vi^,  s'élevËrcut  avec  foroe  contre  ces  petits  tyrans  ;  mais 

'  De  Roye,  De  mitiii  i/ominieM ,  eh.  v,  p.  HO. 


•Spieil,  t,  n-,  p.  559. 

_ 

>  H*haia%,ia  Dipiaitt.  fanJat.  BtrgtHi.  p.  5t . 

AJl 

ID.  VaiMutle.Hijt.  d.L«ng.,t.  T.,p.  191, 
'  Labbe,  Copiai.,  i.  XI,  part,  u,  p.  (39?. 

.^«..«.B.„..,,.,v,p.œ.  ^  ^^^^ 

.Mtadin 

AKRtVUTlONS  AHCISItltES.  U5 

MnclluiM  n'eurent  que  très-peu  ou  point  d'effet.  Gré- 
n.  ilaii4  le  concile  ^oéral  de  Lyon,  de  1 37/1,  donna  une 
ji  d^feadail,  bous  peine  d'excommunication,  à 
^pcrwope  d'usurper  de  nouveau  le  droit  d'Avoué,  et  se 
Ud'cihurler  les  anciens  possesseurs  au  désint^res^metil 
^tempérance.  Soit  que  celle  ordonnance  du  coneile  fit 
npreMion.  ou  peut-être  sur  le  seul  niolif  de  l'équili-, 
13' siècle  des  familles  nobles  renoncer  d'elles- m^^mrs 
en  faveur  de  quelques  munaMërcs  '  ;  et  au  siëclc  sui- 
vi et  l'oflîcc  d'avoué  furent  éteints  :  mais  la  plup.irt 
I  rt  des  droit*  que  les  Sei|t>ieurs  possédaient  sous  ce 
!  relouniërent  point  aux  nieoses  dont  ils  avaieni  été 


lirtHirs  d'Allcm.-iftne  paruissent  avoir  eu  une  autre  uri- 
s  pour  la  plupart.  Otliun  I"  enrichit  considéra- 
rt  le  clergé  de  l'empire ,  iusqu'à  lui  conférer  (les  comtés 
s  entiers  avec  la  même  autorité  que  le>  princes  se- 
BJ  exerçaient  :  mais  pour  le  retenir  toujours  dans  une 
e  dépendance  ,  il  étaliHt  des  avoués  pour  gouverner  cou- 
11I  avec  les  prélats,  et  ces  avoués  étaient  à  la  uumina- 
mpereur.  Tel  était  sur  la  (in  du  lo*  siècle  l'état  du 
.  soulTranl  ce  joug  avec  peine ,  trouva  moyen  de  se- 
kcBliètement,  sous  Frédéric  II  et  ses  successeurs,  la  dé- 
e  où  les  .avoués  le  retenaient.  Dis  le  lommcnccmenldu 
s  les  nthonet  les  S.  Henri,  quantité  d'Avoueries 
litanies  aux  évéchés  et  aux  abbayes;  etifin,  pendant  le 
t  inlerrj-gnc  de  137a  et  la??,  les  Avouerîes  furent  dé- 
jà de  la  couronne  et  abolies  eu  partie,  et  celles  des  églises 
»  aux  églises  mêmes  *. 

s  abréviations  ancienne*  conuocnçanl  par  la  lellre  A. 

onvent  sur  les  mouumens  et  les  manu-«crfts,  et 
JemenI  dans  les  auteurs  qui  traiteni  de  la  législation, 
■  ihrtvalion»  qui  saut  difficiles  à  déchiffrer;   nous  eruyout 

'Gmieaua.S/llog.—rier.  Dipt.,f.iO&. 


146  ABRCVIATIOM  OLltUfltS. 

reudreterviceanoalecteunien  mettant  a  lafia  decliaquclelln 
tout  ce  qui  a  rapporta  ces  abrifviatîons. 


A  tignifit  Auguitm,   A«iin,  igrr  , 

ADLn,— Adullcrifil. 

•iuni,  an  II  II  j.  abiulro. 

ADN.— Adntp».. 

AA— Augonlui,  a-iguililii,  puapud. 

A.D.P.~Addiïmpridi«. 

AJCi^ Kuf;u,ti  au  plurUI. 

AD.P.  Xll.-Ad  p.de.  duod«i». 

A.A.A.F.F.  QV.TY-..S.  tari ,  *r 

AHG.-Jig^r 

gcati,  mrii,  Balur,  rabricat  <Jniri- 

AEDlLL.C.-.F.dilf;.  cn.ul,.,. 

nili.,Tybefini. 

AP,D(L.PL.-«diti.  plebii. 

A.A.C.-Anleaaililam  c>u»n>. 

AED.1N.H.— «digiaicriptElmiriint. 

A.A.H.L.M ApudagroiiibiluciBi 

A  E.D  S.— £deiii  dicoil,  oh  ucn'il,  ' 

noonaK-ali. 

■»xdibuitgc<i9. 

A.AT.-AnleiuJili. 

A.B.-Ali.  bonj. 

AEQ.  P.-«qB.li,p«™,i... 
AER.— frariuDi. 

ABK — Abn*p.,.. 

AKIl.C— ^rc  Lullaru. 

AB'.-Abnuiulin. 
A.B.V.-A  bunovim. 
AB.V  C— Al  urbecoadill. 
A.C.-AliuiciTW. 

AEH.P.-*re  publico.                          1 
A  En. ST. -«ratio  SilumJ,  le  («rtf 
p-itff. 

aC.-Acllu. 

A.P.-Aliur*cti>. 

ACC.~Ai.cfppr«t,  iceepl». 

A.F.P.H.— Anie   facluro.  poil   rfk- 

ACIN.— Aclionen. 

lum.  •••  acrom  Sdc  Publ.i  SbUIu,  h 

AC.L.AQ.-Actiai>«  Itgi.  A<|dili«. 

«tniUu.  fecil,   plECIilur    Rililiu 

AC.MH.-Ancu.  M«rliu>. 

(PntKric*.) 

ACOS.-Aclionum. 

AC...ABll,D»J(ril.i«-Agrippi,OBapI. 

A.G.— Aiiliit  GeUi». 

nu  citilalii. 

AGO.-Agor. 

A.C.P.Vl.— Ad  capui  prdmn. 

AGT.-Af;ili>r. 

A.H.-Alin.hoino. 

A.I.-Ajudice. 

gianùclciiilalit. 

A.L.-AliiltRC. 

iCT.H.-Acliuaum  m-.dili. 

A.CV.-Acliro.ifu. 

AM.\.-Aniica.  natter. 

A.CVB.AVGC— A  tiibicDlit  Absdi. 

AM.NT.  AMAN.  —  Amicoi     mtM 

AD.Aiidiloro..<.dL-.l. 

amuDliiHiDUi. 

AD.D.-AdDio«:L.riaem.û,<ad  d». 

cordiaiB. 

AMS.-Amk™. 

AD.K-Ad  MacluTtn ,  M  mé  rRéetO- 

AS— A«iiiui. 

r.-oi. 

AW.M.-ActioDumra.odati. 

*D.F.~AJ  Cl,™  .  o«  ad  rrODiem. 

ANM.-Anima. 

ABI.e.-Adjulor  provioci^,  •«   pi- 

AN.IÏ — Snre  Qoc(*m. 

•"•.  ""  pupuli. 

Am.— ftmM,«-  Aaoiu. 

w 


— Auru  pani.aa  puaito. 
:t.N.  — Ad  pcd«  eolDrana 
CLV. — AppiutCliudiui. 
D — Apud  jadicem. 

[«.;».  «Ippcll... 
«ppribnlur. 
ftul.u  PuLliu.  Quinliu 
-Aonopoit  llDinim. 
-Adq»„.orem. 
-Afgeatuio. 

,i-A  >uâ  Icge  (ècit. 


OHICINK  AT   rOBMMtON   DU   fi. 

A.S.TT.— A  tupii  Uctii, 

AT.— An  tel». 

A.TE.-  A  lïfgo. 

A.T.M.O.O.— Aio  il}  mibidate  nppot- 


T.&  — Aille  Icroûonn  conill- 


ATP. — Aunuo  lerapore. 
ATQ— Atque. 
ATlt.-Aururouaulurii». 
A.TR.— Aulu.  Tieb«liui. 
A.TB.TP.-Adiotfiiu  Tjirpdi 


A.TT.-A 
AVC.-Ai 


tulDD 


A.V.C.  — Ab  url>«  cDuditl. 

AVGG— AugiKli. 

AVG.N.-Augo.lui  nmler. 

AVR.-Anrum.D»»ucem. 

AVH.-Atirtliui. 

AÏTo«  AVIS.— /•»«■«*.,««  AVC. 

A.X.— Addî*  Dïcctn. 


Origine  et  fonnalioD  du  B. 

Minpléler  notre  travail  sur  les  alpliabets,  et  le  mettre 

peur  (le  la  scieuce  actuelle,  nous  croyons  devoir  exa- 

ici  une  question  controversée  pnrmi  les  savans,  et  que 

travaux  philologiques  sont  veuus  rendre  a^sez  pro- 

^ftu  du  mains  assez  curieuse,  pour  que  nous  devions  la 

wnualtre  à  nos  lecteurs. 

le  question  est  celle  de  savoir  si  les  alphabets  sémitiques 
ÎTenl  pas  lies  écritures  hiéroglyphiques,  c'est-à-dire,  si 
très  (le  ces  alphabets  n'avaient  pas  primitivement  taform* 
fit  qa'tilea  exprimaient, 

'£  question,  qui  semble  toute  philologique,  a  pourtant 
nporlance  historique,  et  l'on  peut  dire  hamanitairt,  fort 
'.  Eo  eflel,  s'il  était  prouvé  que  tous  les  alphabets  tirent 
igiae  de  l'écriture  hiéroglyphique,  et  si  celle  écriture 
Miique  a  été  primilivement  unique,  nous  pouvons  en 


u 


r 


as  «nifiiNB  V  ronMATioN  bti  b. 

tirer  uwe  nowyclle  preuve,  une  preuve  trèi-convaiocani 
l'iiailé  primitive  de  la  famille  humaine  ;  l'ht^-breu  surlou' 
mant  la  principale  langue  de  celle  famille  ,  lous  les  peupli 
le  parlaient  ou  qui  parlaient  quelqu'un  de  ses  dériv^-s ,  ou  i 
dialecle»  ,  se  Irouveraienl  rclif's  de  nouveau ,  et  rapprocb 
l'unil^  prinioriliale  raconti-'e  dans  la  Bible. 

Or,  iU:  ([Lielle  écriture  hiéroglyphique  dérivent  ces  alpha 
Deux  écritures  hiéroglyphiques  ou  à  images  nous  ri 
encoie,  c'est  l'écrilure  chinoise  et  l'écriture /gj/idVnne  ' 
c'est  dans  l'une  et  l'autre  que  l'on  a  cru  trouver  l'origir 
alphabcls  sémîtiques.  L'une  et  l'autre  hypothèse  a  eseï 
patience  de  nombreux  savans.  Nous  nous  bornerons  h  ana 
pour  le  chinuis  les  travaux  de  M.  le  chevalier  de  Pnravey; 
l'cgyplicn,  ceux  de  MM.  Champolliou  et  Salvulinî,  qv 
profilé  (les  travaux  de  leurs  devanciers,  et  les  ont  résumé) 
leurs  ouvrages. 

Quant  au  chinois,  H.  de  Paravey  considérant  que  l'alp 
sémitique  /tait  composé  de  ai  Ultra,  lesquelles  servait 
même  tems  de  chiffres  ou  signes  numériqats ,  a  voulu  pi 
que  ces  33  lettres  étaient  Urées  du  cycle  des  1 1  heures  el 
division  île  la  semaine  en  lo  jours,  que  l'on  retrouve  cl: 
Chinois  et  chez  plusieurs  peuples  de  l'Orient  *.  Il  a  donc 
paré  les  caractères  anciens  et  mnilernes  qui  servent  à  dé 
les  heures  avec  les  Itltres-chiffrrs  des  alphabets  sémiliqnej 
y  a  trouvé  des  analogies  de  forme ,  de  nom ,  de  son  et  de  s 
cation  si  frappantes ,  qu'il  est  impossible  de  les  attribuer  i 
sard;ce  sont  ces  anal(ig:ie8  que  nous  coustalerons  dat 
alphabets  '. 

'Nous  ne  parlons  ps  ici  âe  l'écriture  hiéroglyphi(]aenieiicaîai 
que  1m  tra\3iix  sur  cctie  écriture  ne  sont  pas  encore  assez  «iincâ 

•  Cm  89  caracti'rrs  du  cycle  des  12  heures  ee  du  cycle  dea  10 
se  trouïcul  Icn  wrr  les  SB  dernières  clefs  du  f^linae  trex,  premier  i 
naire  par  clefs  qu'eureal  les  Chinois  ,  environ  l'an  S9  aiant  noir 

'  M.  de  Guignes  le  père  avaîl  ié]k  rechercha  les  analogies  qui  i 
r™i entre  le*  caractères  sémitiques  elles  caractères  chinois;  mat* 
donne  la  priorité!  i' écriture  alphabe'liqae;  ce  qui  n'est  pas  oal 
ce  qui  •  «en  i  S  décrier  ij  fort  ion  système.  Voir  Mémairu  de  l'a 


OtllCCtB    KT   FDRVATIOH    DU    B. 

ml  à  ré^yplieo,  MiM.ChniD|iollioii  et  Salvolîni  ont  résolu 

I  fort  imporUale.  Nous  avons  dit  que  plui 
I  STaienl  toupçonué  que  les  lettres  sémiliiiiies  étaient 
irejneut  des  hiéroglyphes,  en  sorte  que  la  forme  qu'elles 
(eut  auiourd'hiii,  n'eu  serait  qu'une  altération  ou  une 
liun.  Pour  soutenir  l'origine  hiéroglyphique  des  lettre* 
|iirs,  ils  disaient  entr'aiitres  choses  qu'elles  portaient 
:  le  twm  lift  objet»  qu'elUs  repréuntaient  primithemenl , 
que  la  leltre  k  !i'ap|telait  alep/i ,  parce  qu'elle  repréHcntait 
Ivemeut  une  léle;  que  la  lettres  ne  «'appelait  beth  ,  que 
que  primitivement  elle  représentait  la  forme  d'une  Uittê 
ou  d'une  maison,  etc.  Maisplutieurs  érudit^  qui  tenaient 
Lsser  l'importance  de  tout  ce  qui  touche  it  la  nation  iuïvet 
eut  cette  opinion,  et  prétendirent  qu'elle  q'élait  fondée 
n.  K-laprolb  entre  aulrcK,  savant  homme,  mais  qui  s'est 
c  souvent,  et  que  la  colère  aveuglait  quelquefois,  tranche 
icullé  en  soutenant  qu'aucun  aUph  hiéroglyphique  ne 
iblail  à  un  chef,  aucun  ;  ghimcl  k  un  chameau ,  etc.  '  ; 
à  encore,  la  science  e«t  venue  donner  un  démenti  auv 
I  .et  ouus  a  révélé  de  nouvelles  découvertes. 
I  l'élude  attentive  de  la  combinaison  de  l'alphabet  é(;yp- 
*ail  fait  soupçonner  à  ChanipoUion,  qu'il  pourrai!  lilcn 
B  que  la  (ilupart  des  lettres  des  iilphabcU  sém  tique»  li- 
t  Icnr  origine  des  hiéroglyphes  égyptiens.  •  11  serait  bii'u 
ble,  écrivait-il  eu  iSas,  de  retrouver  dans  cette  ancienne- 
irc  pbonélique  égyptienne,  sinon  l'origine,  du  mo'iuv 
idèle  sur  lequel  peuvent  avoir  été  calqués  les  alphabets 
«uples  de  l'Asie- Occident  aie,  et  surtout  ceux  des  natiuna 
ïe»  de  l'Egypte.  Si  l'on  reraurque  en  effet,  rquc  chaque 
!  des  alphaltels  que  nous  appelons  ktbreu,  chaldalque  et  it-, 
I ,  porte  un  nom  signiiicatif.  noms  forts  an<;iens ,  pui«- 


cripliomt,  t.  xixtv ,  el  Hutitlin  du  teienca  hiiloriifutt ,  par  M.  de 
IC.  mai,  1SÎ6,  n"  i93;  -  et  I'E.mi  lur  l'origine  tiNi'fu  «I 
rpÀi^M  Jt*  tkiffra  cl  du  Itilrit.  Paria.  1  UâC,  vol.  in-8*  avec  lU 
S,  prfa  1  î  fr.  Chei  Treuildl  et  WurU. 

UCorigin*  dtt  diairutitiiluru  Ji  Cancicn  iH»iiif».  l'arî»»  I-SJJ, 


% 


150  OBIGI>E    RT    PORMATIU?!    DIÎ    It.  J 

■  qu'ils  furent  presque  tous  transmis  par  les  Phéniciens  ans; 

■  Grfcs;  a°  que  la  première  eonsonn*  ou  toyettt  de  ces  nonu  ot 

■  aussi,  dans  ces  alphabels,  ta  voyelle  on  consonne  ^ae  In  Irttri  nM 
tpresmte  ,  on  rcconnallra  dans  la  création  de  ces  alphabets  «né 

■  analogie  parfaite  avec  la  créalion  de  l'alphabet  phonéliqnt 

■  égyplicn  ■.  . 

Champollion  conclut  ensuite  que  c'est  de  l'Egypte  que  noni 
vient  le  bieulait  de  l'écriture  alphabétique.  A  ce  raisonnemettl 
déjà  ai  plausible,  M.  Salvolini,  que  la  mort  vient  si  malheif 
reiigenient  d'enlever  à  la  science  et  à  ses  anils  ,  ajoute  les  cou' 
sidérations  suivantes  : 

■  Cet  aperçu  qui  résultait  du  raisonnement  senl,  opérant  m 
ides  considL-ra lions  générales,  est  pleinement  confirmé  pi 

•  l'examen  des  faits.  Je  dirai  plus,  la  concordance,  que  de  ma 
icAlé  je  crois  pouvoir  établir  entre  l'alphabet   hîérnglypliiqii 

■  égyptien  et  les  alphabets  sémitiques,  nesebornepasseulcmei 

■  àunC  ressemblance  du  modèle  sur  lequel  ces  derniers  ont  et 

■  calqués;  mais,  abstraction  faite  de  l'absence  de  quelques  son 

■  et  du  nombre  des  signes,  c'est  à  l'Egypte  qu'on  a  emprunt 

■  la  forint  matêricUt  cltc-mËme,  et  quelquefois  le  nom  de  la  pit 

■  grande  partie  des  caractères  alphabétiques  hébreux,  sjriaqua 

■  Quant  auxérudils,  qui  apportent  pour  raison  de  leur  Of 

■  portion,  qu'aucun  altph  ne  ressemble  à  une  tête,   on  pet 

■  leur  répondre  qu'il  se  peut  fort  bien  que  les  lettres  d'un  A 

■  phabet quelconque  se  soient  formées  d'aprisdes  imnges  biért 

■  glyphiques,  sans  que  ces  lettres  conservent  de  leur  forme  orf 

■  ginatre  assez  de  traits  pour  qu'il  nous  soit  possible  aujourdln 

■  d'y  reconnaître  l'imago  d'un  objet  physique  ,  surtout  lorsqd 

•  nous  n'avons  pas  la  forme  primitive  de  cette  image  sous  N 

■  yeux.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  comparaison  do  l'alphabet  hiéiJ 

■  glypKique  égyptien,  me  semble  lever  tout  iloute  à  cet  égard  1 

Après  avoir  cité  quelques  exemples,  M.  Salvolini  concM 
en  ces  termes  : 

I 


'  lettrtà  M.  Dacier,  ISS»,  p. 


'  UUi-4à  «.  Dacer.  ISS»,  p.  tf.  I 

■  »alyu  grnmmatictit  raltomit,  di  éiffirtiu  IixtM  aiuiêHt égyptw^ 

etc.  Pari».  1836,  p.  66.  1 

J 


•' 


I    ' 


i 


PlancKeV^j.! 


OBumri:  Cbcsoisw.  et  £6tptienne  iusAetqzsS  ScxiTifpCES 

^    At  jf    X    Jr      Jt      j3     3i      a  ^    V  »i 


ii      Al     Al  ig    K    Jr      Jt      jj     3i       u  iÇ     ar  jtrj 


Bm  TOUS  Lzs  Alph&bbts  Semitiptiis  . 


^  q^     .  ^    ^      ^-va-  ^    ;:.  ^    r>  j 


■  X  j"'/7'"Bi< 


fi  Crec«    Ancumb. 

LhiLL 


B   LuDW  CAFEtALDEalTCaCRlrTIONS. 


JU-ViÙL  -j  acttf.^    t,t<^^i,^t    ttoi-LV» 


ff,cf,r.,n„„.  _4«;-«rfy,ï,/-/^ 


OnifîlKE    Sr    PORMATIOK   DU    B. 

r  Maintenant,  il  me  »emlile  impaaniblc  de  mi  coiinatlrc  lei 
•  analogies  (]iie  renferme  ce  tableau,  et  leur  iiouitire  ne  per- 
«met  |(as  de  croire  qu'elles  soient  dues  au  hasard.  Or,  s'il  n'est 
>pu  permii  de  douter  que  ces  analogies  existent,  les  faits 
ique  je  viens  d'exposer,  parlent  aweE  d'eui-mèniefi  pour  nous 
•aulorjser  à  prononcer  ave*  certitude  que  Vierilure  aipliaiHiqnt 
tiLt  nation»  Umitiquti  til  tmpruntei  aux   Egyptiens  '.  ■ 

Ce  sonl  les  dilTérenles  preuves  de  toutes  cen  assertions  qua 
MUS  altiin*  mctire  au^î  souk  les  yeus  de  no»  lecteurs,  en  doR- 
Binl,  ce  qui  n'avait  jamais  iié  fait  jusqu'ici  daus  un  même  nu- 
m^  ,  les  analogies  qui  cxislent  eutre  les  difl'rreules  lettres  et 
Ici  signes  liirroglypliiques  chinois  et  égyptiens. 

I)  est  encore  une  q<ieslion  grandement  controversée  enirs 
le*  savans,  c'est  celle  de  savnir  si  l'égyptien  vient  du  chinois 
«u  le  chinois  de  l'^gyplicu ,  ou  si  l'une  et  l'autre  écriture  hlé- 
roçlyphiquc  «ut  une  origine  commune,  primitive,  et  partant 
du  centre  de  l'Asie,  première  demeure  des  hommes.  Cela  nous 
^ratt  assez  probable.  Mais  on  ne  cnonatt  pas  ««--ez  inlime- 
neat  ces  écritures,  surtout  on  ne  coiuiall  pas  assez  les  sciences 
de  l'ancien  monde  pour  traiter  celle  question,  ^ous  aïons  dû 
«pendant  en  faire  ici  mcnliou,  d'autant  plus  que  les  tableaux 
que  nous  allons  exposer,  tes  rapproche  nie  n«  que  nous  allons 
ûirc.  pourront  servir  Â  ceux  qui  voudient  la  Imiter  par  la  ^tuilc, 

Origioc  chinoiie  et  rgyptieiioe  de*  .\  s^mitiipin.  Planche  V . 

l.ea  Chinois  divisent  leur  journée  en  un  cycle  de  la  heiocs, 
chacune  desquelles  correspond  à  deux  des  nôtres.  La  prcniièn; 
<|tii  comprend  de  1 1  heures  à  i  heure  apri.'S  minuit ,  est  expri- 
B^  aiainteiianl  par  le  signe,  flg.  ■,  planche  V,  Ce  caractère 
te  prononce  tsi  ou  tsa ,  et  signifie  fils  ,  enfant,  grrme  ,  poiifx' , 
UUrt ,  doclcar.  Sa  forme  actuelle  est  fort  loin  d'ulTrir  l'image 
VUla  forme  de  ces  diffcrenlas  signiOcations;  mais  si  nous  cxa- 
mioonsles  formes  antiques  conservées  dans  ie  Tsea-goej  ci  dans 
]tdi-lio«naire  de  Morisson,  nous  trouverons  les  formes  a,  5,  4-  5, 
fl  ses  àirinés  6,  ;,  B,  g.  qui  offrent  les  rudimens  d'une  fleure 

■  Jnatrte  (framninf  fcnl»  raitenné» ,  tU  diffimt  ttxlei  ateitnt  igjpliemt , 
Hi.  Paris,  l83G,p.  89.  "   '  '    - 


i 


152  niirr.iNE  bt  pohmiti 

d'«n^(,  et  de  {iliiR  Ica  formea,  lo,  ii, 
la  forme  de  lige'  d'arbres  ou  de  flinrs. 

Mainleiianl,  ai  nous  lisons  téniiliqaemeni ,  c'esl-ï-dîre ,  dt 
droite  d  giiache  ,  le  iiom  de  ce  signe  l'a  ,  nons  Irou^-erons  qu'Ai 
a  pa  donner  naissance  ou  son  de  VA  sémitique,  qui  n'a  pM 
toujours  ^tfr  prononcé  avec  un  son  ausM  fixe  que  celui  qu'il  ■ 
dans  nos  langues  occidcnlalcs.  On  !<ai(  en  efTt't ,  que  loiilts  tm 
voyelles  ont  eu  indifTi'reminent,  le  «on  l'une  de  l'autre  dans  l«> 
langues  de  l'Orient.  Nous  trouverons  en  outre  que  le  Ua  a  pu 
produire  VmS.  unité  oit  nombre  un  de  la  mesure  des  l.atina. 

Quant  à  \a  forme,  les  3*,  â*  et  4*  ont  pu  facilement  proiluirfl 
Ifs  letlres  qui  leur  correspondent  dans  notre  planche  ,  cVt-i- 
dire,  l'A  étrusque  iB,  samaritain  19,  grec  20;  la  forme  5 ,  l'A 
îllyrien  ai;  les  formesfi,  7,  l'A  hébreu  ia,  l'A  samaritain  a3g 
les  formes  8  et  g,  l'A  runique  24  >  ^l  I*  sabéen  aS;  enfin,  lefl 
formes  11  et  la  auraient  donné  naissance  à  l'A  phénicien  s^i 
et  au  rabbiniquc  37. 

Morissoi)  donne  de  plus  les  formes  eu  r«ives  i5,  16,  i^tqit^ 
ont  une  analogie  parfaite  avec  les  a  curaifs  syriaque ,  grec  (iH 
cien  et  copte  ,  38.  391  3a. 

11  faut  remarquer  en  outre  que  les  formes  11  et  1  a  sont  prU' 
que  identiques  aux  earaclëres  hier jglyplii<[ues  égyptiens  Su  3ij 
qui  représentent  une  lige,  et  ont  la  vakur  phonétique  deTA.-' 

Pas.'tant  maintenant  du  chinois  à  réf^plEi^n,  nous  troutoM 
d'abord  qu'une  léte  humaine  fig.  53,  signine  chef,  rot^  nr,  tlf^ 
(^*ik]  ,  en  hébreu,  offre  cette  signincation.  Celle  forme,  d'xprèl 
M.  Salvoliiii,  ayant  élé  altéréed'abonlen  passant  à  lécritureAit- 
ratiqut  34  •  35  ,  a  servi  à  former  l'A  biérosolymilniii  3fî ,  et  grei 
ancien  5?  ;  la  forme  démoUque  de  Vi'iieiTÎer  38.  a  formé  l'Iii^breC 
aclucl  3fi;  le'formea  hiératiques  Juyonc4"i  4'>  Q"'  formé  les^ 
petchlto  43 ,  43  ;  enfui ,  la  forme  dimotique  44  "  l'orme  l'A  it^'^- 
nide  45. 

Tels  sont  les  travaux  sur  ranalup;ie  entre  les  hiéroglyphe' 
chinois  et  égyptiens ,  et  les  A  sémitiques. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cesgéui'alogies,  ce  qui  est  certain,  c'O 
que  : 

1*  h'atepk  hébraïque  marque  la  premiir»  heure,  comme  le  " 
des  cbiaoia. 


OBtCrNE   DES   n   SEHITIQtJES.  153 

t'  Comme  le  tsa  chinois,  et  comme  le  signe  égyptien  33, 

V*itpA  iisniCief hef,  Ute,  roi,  conducteur ,  docUar. 

5'  D>ns  le  chinois  comme  dans  IVgyplieu,  oo  retrouve  le< 

I  Mlion»  et  la  figure  lie  la  f/^f  . /wM.ui.  etc.,  qu'un  paurrail  re- 

I  trouver  encore  dans  (o:n)  l'n/aniilea  Héliretix,  quixigniOe  ffr6«. 

kioas  laissons  \  nos  lecteurs  à  juger  si  toutes  ces  analogies  ool 

pu  Jlrc  IVIlet  du  hasard. 


Origi 


*  el  égyptki 


e  du  B  s. 


Examinons  maintenant  comment  les  B  sëmiliqiies  ont  pu 
dérive/  des  caractères  liiéroglyplii<|iies. 

la  9'  heure  des  Cliinois  qui  comprend  de  i  à  3  heures  du 
nulin  lie  nos  heurex  .  est  exprimée  par  le  caraclj're  4(>i  lequel 
K prononce  tcliu ,  ttw,  t/ieb,  oii ent  ic  le  caractère  muin,  symbole 
de  l'honamc  gai  bâtit,  dit  Horapollon  ',  et  signifie  bàtîmtnt, 
Munmi  eu  efTet,  ce  caractère  oITre  une  espèce  de  clâture,  et 
Krt  à  former  ta  clef  des  ti'IUs,  bourgs  ,  el  des  elSiures  et  remparUf 
(OUI  les  formes  ^7,  481  491  5o  et  5i. 

Quant  au  nain,  nous  retrouverons  le  nom  du^/"'/'  hébraïque, 
CD  lisant  de  droite  d  gaurlie  le  caractère  chinois  theb. 

Quant  &  la  forme ,  nous  voyous  déjà  que  la  forme  ^&  oITre 
r  4m  compartimens  bien  tracés,  signe  caractéristique  du  B 
Lfitc,  latin,  copte,  runique;  on  se  r.ipproclie  encore  plus  de 
Içttte  forme  dans  les  signes  47  .  4^)  (^'  Aaivt  les  formes  antiques 
'  fi,  53,  54  et  55.  La  clef  des  villes  48  «  et  la  forme  cultive  56, 
HdI  identiques  au  3  b*th  hébreu,  samaritain  et  slranghdo. 

Sufin,  \a  lignification  est  la  même;  car 3  marque  la  2'  place, 
îlira  itth  signifie  maison,  couverture. 

Quant  à  l'égyptien,  M.  Salvolini  n'a  jioint  trouvé  de  forme 
pour  le  B,  mais  s'il  avait  eu  sous  les  yeux  autant  de  figures  de  B 
■teitique»  que  nous  en  mettons  sons  les  yeux  de  nos  lecteurs,  il 
n'iurait  pas  hésité  à  leur  donner  pour  origine  la  rormc  égyp- 
lirtne  5?  ,  qu'il  traduit  par  OV  ou  K  A  la  vérité  celte  forme 
^î  ligure  un  crochet ,  s'appliciue  bien  mieux  eu  ^  irar ,  qui  sig- 
■ifie  ausai  crochet  ;  mais  tous  les  philologues  savent  que  le 
I  OV,  le  Jf,  le  f ,  se  changent  souvent  en  B.    Le»  Grecs   aii- 

■Lit.  ll.th.  119,  l«  dernier. 


r 

1  Clf 


J51  B  DES    ALPHAtlETS   SEXITIQL'ES. 

ciei>a,au  ti^inoignagc  de  Platarque,  et  en  pariiculier  ceux  di 
Delplien,  chaiigeaicDl  no u vent  ces  deux  lettres  rtiiie  par  l'autre 
les  Grecs  moderne'  prononcent  rila,  la  a'  leltre  B,  ati  lieu  di 
bllo;  les  Latins  en  usaient  de  même  ;  et  l'on  sait  que  tonte  uni 
province  de  notre  France  (  la  Gaocogiie  ],  remplace  les  v  pa 
des  b,  et  les  b  par  des  f.  Nous  pouvon<«  donc  dire  que  les  fi  de 
alpliabeull,  1V,XIV,XV,  XVI.  XVHIel  XIX ,  viennent  d 
la  forme  kiiroglyplii^iu  Sj,  et  surlouC  de  la  foroie  iiUratiqut  5S 
ou  dimotiqur  5g. 

Apri;g  ces  explications,  qui  conlieniient  tout  ce  qui  a  étû  fai 
de  plus  nouveau  sur  l'oiigiiie  des  alplinlii'ls  M.'iniliques ,  noik 
allons  donner  la  forme  de  In  plupart  des  B  sémitiques,  grccï 
latins ,  majuscules ,  minuscules  et  cursifs. 

B  des  alphabets  des  laDgnes  SGmilir[iiFs ,  d'aprts  la  division  àa  tabltam 
tlbnograpliiqin  At  Balhi.  \air  planche  V. 

I.  LANGUE  Hébraïque,  divisée 

En  hébreu  ancien  ou  hcbrtu  pur,  lequel  comprend  : 

Le  I"  alphabet ,  le  tatnarïtain  ' . 

Le  II*       i(l.       publié  par  Edouard  Btmard. 

Le  III*,  par  YEncjchpidu. 

Le  IV',  celui  des  mtdailU',  donné  par  M.  Mioniiet. 

Le  V*.  publié  par  Durci. 

Le  VI',  l'alphabet  /C Abraham 

Le  VII*,  l'alpl.obcl  AcSaloman. 

Le  Vlll',  d'Apollonius  de  Tbyane. 
a*  En  clialdéeii  ou  fifbrrii  carré,  lequel  comprend  : 

Le  IX*,  celui  qui  est  usité  aujourd'fiuï  dans  les  livres  im- 
primés. 

Le  X',  dit  judaïque. 

Le  XI*,  usité  en  Paie  et  en  Médit. 

Le  XII',  mité  en  Bobylonie. 
5*  En  hébreu  rabbinique ,  lequel  comprend  : 

LeXIil*,  \e  chaldien  cuiiif. 

■  Noos  oc  croyons  pas  dcToir  r^pëler  kl  quels  sont  les  onvraf  es  « 
ks  auteart  qui  nousnni  ruurni  ru  divrrs  alphibets;  ceii>  qui  loadroi 
tes  connaître,  pourront  retotirir  ii  la  page  où  nous  avons  traita  des  A 
ci-dessut  p.  3, 


B   DES  «LPKABKTfl  SEHITtUtES. 

Une  deuxième  division  de  la  langu»  hébralqu*  comprend  le 
plunkien  qiit  est  écrit  avec  les  Irois  alpIiabeU  suivans  : 
Le  XIV-,  d'après  Ftlouard  lientard. 

Le  XV%  d'aprûs  Klnproti,  et  dont  la  4'  figum'est  le  t  baby- 
Innien  d'après  le  même  aiileiir,  (i^ine  qui  est  identique 
au  crochet  on  liiuut  égyplioii ,  fig.  5-. 
Le  AV,  d'après  VBtieyeloputU. 
Cne  troisième  division  comprend  la  langue  panii/ut,  kitrchi  h- 
tùqiu  ou  earthaginoife ,  laquelle  élall  écrite  avec 
Le  XVII-,  d'après //dmojier. 
LeXVITI'.dit  ZmgilaiTi. 
l^XtX',  dit  Mililain. 
Le  \X.*  n'a  point  encore  de  B. 
H.  La  langue    SYRIAQUE  ou  ARAUEENNiS,  laquelle  com- 
prend : 

Le  XXI',  l'Entranghch. 
Le  XXII-,  le  Neitoritn. 

Le  XXIII*,  le  Syriaque  ordinaire,  dit  aussi  Maronite. 
Le  XXIV*,  le  Syrien  des  Cltreticm  de  saint  Thomas. 
Le  XW,\ePatmyriniev. 
Le  XVI*,  le  Sabétn,  mendalltaa  menitden. 
r  U  XXVII*  et  le  XXVIII*,  dits  Maronites. 

Le  XXIX*.  le  Syriaque  majuscule,  et  earslf. 
m.    La  langue  MËDIQUE,  laquelle  était  écrilc  aveo 
Le  XXX*,  le  Pehki,  lequel  est  dérivé, 
DuXXXMcZoïi^. 
^V-     La  langue  ARABIQIJE,  laquelle  est  écrite  avec 
Le  XXXIl',  dit  V Arabe  littéral,  et 

(Le  XXXIII* ,  dtl  le  Couphiqae. 
•      La    langue    ABYSS1NIQ13E  ou  ETHIOPIQUE,    laquelle 
comprend  : 
i-'VAxumiteQvx  G hett  ancien;  a"  le  Tigré  ou  Ghtei  modem»; 
3*  VJhmariijue,  lesquelles  langues  s'écrivent  loiitcn  avec 
Le  XXXIV'  alphabet,  l'Jbjssinique,  Elhiopiqae,  G'iett. 
Enfin  vient  le  Cc/;t«,  que  Baibi  ne  failpns  entrer  dans  les  lan- 
gues sémitiques,  mais  qui  cependant  doit  y  trouver  place,  el 
*)iii  est  ^rit  avec 

Le  XXXV*  alphabet- le  Cr-z-U- 


155    ^m 

orend  la  ' 


u 


5BÏ 


Uu  B  f  rec  ancien ,  capital  M  minoicalt. 

Nous  fernns  peu  <le  remarques  sur  les  caracttreit  que  non» 
donnons  dans  cette  planche.  Toute  personne  qui  voudra  coni- 
pnrer  avec  quelque  atlenlinn  les  B  grecs  de  la  i",  ile  la  3'  et 
d'une  partie  de  la  5'  division,  verra  facilement  comment  ils 
ont  éti'  formés  do  I",  11%  lU-  et  IV*  alphaliels  sémitiques.  Quant 
à  la  ressemblance  des  B  latins  avec  les  IS  grecs,  elle  est  trop 
facile  h  constater  pour  que  nouK  nous  arrëlious  à  en  faire  la 
compara  ÎHon. 

Nous  ferons  observer  seulement  que  tons  les  B  composant  I& 
1"  di\isiQn  ,  comprennent  le  t  lems  les  plus  ancicni  delà  Grèce, 
jusqu'à  Alexandre;  la  a',  ceux  depuis  Alexandre  iusqa'à  Cons- 
tantin; la  5>,  depuis  Conslanlîu  {usqu'à  la  ruîne  de  Conslanti- 
nople;  la  4',  quelques  B  curaifs  du  G'  siècle. 

Du  B  capital  lalia  irs  iiiH:rii>tiDai. 

C'est  ausexplicalionsdonnéesdans  la  planche  de  l'A  que  noua 
renvoyons  pour  l'iDlelligence  de  ce  B  capital;  nous  ferons  re- 
marquer seulement  ici  que  les  B  des  n"  1  et  a  de  la  I"  division 
sont  de  la  plus  haute  anlic|uili';  ceux  du  n'  3  «e  reportent 
au-dessus  du  4*  siècle;  ceux  du  n°  4  remonteikt  au  4*  aii'L-Ie; 
ceux  du  n"  5  ont  eu  cours  depuis  le  8'  jusqu'au  1  i-  i-ii-cle;cetix 
des  n"'6,  7  et  8  sont  antérieurs  au  10'  siècle;  ceux  du  n'  9  sont 
des  bas  âges  ou  bas  lems. 

Les  b  minuscules  du  la  II'  division  n*  1,  «ont  tous  ancien-^, 
et  se  trouvent  mùmc  quelquefois  travestis  en  d  ou  en  p  rcnver- 
sésdu  n'  1;  ceux  des  n'  .'<  et  4  peuvent  61rc  portc-s  au.delâ  du 
Q*  siècle  ;  ceux  du  n"  5  sont  gothique^  dans  presque  tous  Icim 
caractères. 

EipliralioDs  servant  S  reeoimaîlre  l'ige  des  n  miHaiti-ia  dan»  Irs 

njnunsrrilj.  Vnir  planche  VI. 
î.t  b  miiiusrah  (luit  connu  soiis  l'empire  romain;  et  quoi- 
qu'on en  fit  rarement  usage  dans  les  inscriptions  ,  il  ne  laissait 
pas  de  s'y  glisser  '.  Il  n'est  pas  rare  d'en  voir  sur  les  monnaie» 
latines  des  5'  et  6'  siècles  Son  antiquité  égale  sûrement  ccll« 
de  la  curiirt. 

•  OMcrvilioai  supra  alciini  frunncnti  dî  v««  utichi  ii  vcir»,  f,  S3. 


B  CAPITAL LATLMœSMANrSCIUTS. 


, j»  Minuscule  Latin  . 


it    CoiUflI'l)K^DlPl,OUE.<t  . 


"    ^,  m,  jon   ^xn  ■ 


S8«c(»t"ûl-fiPf<,    '"«^l-wCGiTUr*» 


A^A^aoA.  lm-i!X''./K,Jirin/s-iutli 


DES   B   MIKrSCCLES. 

DaBSl'éoritureTnînuscQle  des  manuscrits  du  6*  siècle,  le  mon- 
tant de  celle  lettre ,  ainsi  que  de  quelques  autres,  comme  d.  A, 
1.  /.était  par  le  liaut  un  peu  courbévers  la  gauche;  ou  bien,  sans 
l'éc^rierde  la  perpendiculaire,  il  doublait  d'épaisseur.  A  celle 
courbure  supérieure  dont  il  restait  encore  des  traces  au  8'  siècle, 
fuccMait  l'abaissement  d'une  pointe  vers  la  gaucliei  ou  l'arron- 
dissement des  extrt^mités  de  ces  lettres  en  forme  de  battant. 

Lomqne  la  baslt  de  ces  lettres  va  toujours  en  augmentant  de 
pttin .  du  bas  en  haut ,  c'est  une  preuve  qu'elles  sont  au  moïnn 
du  'X  siècle.  Dans  ce  même  siècle  on  commeni^a  à  former  au 
haut  de  CCS  lettres  un  triangle  rectangle ,  dont  le  sommet  tom- 
bait perpendiculairement  sur  la  hasie. 

Cette  terminaison  triangulaire  s'accrédita  au  m"  siècle,  et 
au  lï*  l'usage  n'en  était  pas  encore  pawsé. 

Le  D*  Hiircle  se  dislingue  davantage  par  des  sommets  qui 
trancbenl,  soit  obliquement  soit  Iiorizonlalemcnt  le  haut  de 
ce»  lettres,  comme  dans  nos  capitales  d'imprimerie.  Souvent 
aussi,  vers  le  même  tems,  on  voit  les  sommets  terminés  en 
fourche ,  dont  l'usage  se  maintînt  plus  ou  moins  jusqu'aux  der- 
nîeis  siècles.  Ce  sont  là  les  moyens  de  discerner  les  écritures 
minfcu'ei  des  g*  lo*  et  ii'  siècles,  quoiqu'en  disent  queti|uea 
autenn. 

Les  hastes  de  cette  lettre,  ainsi  que  de  celles  de  d ,  h,  i,  I, 
dont  nous  avons  parlé  ci-dessus,  s'élèvent  dès  le  lems  des  Ro- 
ciainii  au  point  qu'elles  pénèlt-ent  la  tign'  précédente,  ou  s'en 
approchent  de  fort  près.  Telle  est  encore  leur  excessive  hauteur 
à  la  fin  du  9*  siècle,  dans  les  diplômes,  ainsi  que  dans  quel- 
que» manuscrits.  A  la  (in  du  siècle  suivant  on  en  trouve  encore 
beaucoup  qui  touclient  la  ligne  supérieure. 

Au  6*  siècle  ces  hasles  se  replient  sauvent  sur  elles-mêmes  en 
revenant  directement  sur  la  même  trace.— Au  7*  ils  sont  droits, 
sans  se  terminer  pour  l'ordinaire  en  point  es  rabattues,  mais  ïa- 
sensiblement  ils  s'inclinenl  sur  la  droite.  —  Vers  le  milieu  du 
8"  la  courbure  est  considérable  :  ce  Citraclère  est  encore  plus 
marqué  à  l'entrée  du  9',  vers  le  milieu  duquel  ces  courbures  se 
perdent  dans  l'intcrligue  en  déliés  très-fins.  —  Au  1  a'  sièrle  on 
CD  forma  tantât  des  boucles,  tantAl  des  lignes  tremblante-:.  — 
tans  le  11*.  après  bien  des  variations,  elle»  enmmencèrent  à 


158  t>E3  s   CUBtlPS. 

se  voâter.  — Au  1 3*  leur  voûte  qm  était  BurlulMée  fui  Mn-hmif«— 
■ée.  —  iu  i4*  ce  fnouUBt  s'tibaisse  jusqu'à  loucher  la  ^>ue,  ou 
au  muiu*  la  liasti  à  ditTirciiles  hauteurs.  —  Dans  In  i5'  la  panse 
et  le  moutaut,  à  peu  près  de  hauteur  égale,  se  réuiiUseut ,  tt 
portent  eu  commun  une  poiate  vers  la  gauche. 

L'Allemagne,  au  lo'  siècle,  brisait  1c<j  moulans  de  ce»  ma- 
rnes lettres.  Sur  îles  perpendiculaires  d'un  quart  de  pouce  sV 
levaient  ilea  lignes  obliques  six  ou  sept  foi^  plus  éteudues ,  mail 
toujours  dirigées  dans  le  même  sens  :  d'obliques  qu'elles  étaieol, 
elle  se  métamorphosèrent  en  horiauntales,  suus  varier  leur  di- 
rection vers  la  droite.  On  s'en  tiut  Acet  usage  iuN4(u'au  13*  siè- 
cle qu'on  chargea  les  extrémités  supérieures  de  ces  lettres  de 
traits  ondulés.  Puis  succéda  la  mode  de  terminer  les  sommets 
lies  lettres  par  deux  traits  fourchus.  Au  i5'  siècle  ces  montaas 
se  tcrmiuèrent  par  une  espèce  d'anse  de  panier. 

Dans  le  siècle  même  oîi  les  hauteurs  étaient  en  vogue,  c'est- 
à-dire  dans  le  10',  l'Espagne  n'tlcvait  pas  si  haut  que  les  autres 
uations  la  hai-te  de  ces  lettres  ;  mais  elle  avait  cela  de  singulier, 
qu'elle  les  tranchait  par  des  sommets. 

Explicalions  Mnant  ï  reconnaître  V^ge  du  B  cursifs  dsru  ka  diplôme*. 

Dans  l'écriture  rurm;  antique  des  diplômes,  telle  qu'est  celle 
du  5'  siècle  ,  le  b  portait  une  queue  fort  élevée ,  quelquefuis  un 
peu  courbe  veis  la  droite,  quelquefois  repliée  sur  elle-même  au 
point  de  se  confondre  avec  I.1  haste,  du  bas  de  laquelle  elle 
sortait  assee  souvent  vers  la  gauche  en  forme  de  crochet,  ce  qui 
lui  donnait  l'air  du  cl  joiuts  ensemble;  ce  Irait  surabondant 
était  quelquefois  à  plusieurs  reprises  entrelacé  dans  la  haste. 

Au  6*  siècle  la  panse  du  b,  après  avoir  terminé  son  arrondis- 
sement, .te  retourne  souvejit  en  forme  d'j.  fîg.  i  du  b  canif. 
Dans  l'écriture  méiovingicnue  des  7'  et  8-  sièeles,  et  dans  la  ro- 
maine du  g',  la  panse,  au  lieu  de  finir  par  une  1,  présente  plu- 
tôt un  «,  comme  dans  les /i^.  a  et  3.  Dans  la  même  cursivc  mé- 
rovingienne le  b  n'eut  quelquefois  pour  toute  panse  qu'une  » 
sans  aucun  retour,  comme  la  ^^.  4-  ('Ctle  forme  s'étend  depuis 
le  6' siècle  jusqu'au  8'  :  quaudce  Irait  joint  outrBver»e  la  haste, 
il  dénote  un  tems  borné  à  peine  par  ]e  >  1  '  siècle ,  lorsqu'il  est 
ondulé  ;  on  en  peut  trouvercucore  des  exemples  même  au  i4*. 


dB9 

On  trouve  ^alcmeul  dans  les  deux  écritures  des  b  en  forme 

de  8 ,  iluDt  le  bas  est  fort  arrondi,  et  le  haut  fort  uvale,  coiutiie 
1. /!,.». 

Uiàpame  plus  ou  moins  angulaire  parati  au  iv  siècle,  et 
>e  maiutieDt  avec  quclquce  variations  jusqu'où  re nouvel Lenient 
Jf  l'éerilurc. 

B.ICJIELIER.  On  douitait  aiiIreroiB  ce  nom  aux  jeuues  geo- 
tlL-iiommes  qui,  n'dtant  pas  encore  parvenus  à  l'ordre  de  la 
iheralerie,  marchaient  à  la  guerre  sous  la  bannière  des  £anii«< 
irti.  Leur  nom ,  d'après  Fauchet,  voudrait  dire  iaj-i:A<ra/i>r*; 
d'après  llaulessere,  au  contraire,  îl  viendrait  de  baralus,  parce 
qu'ils  s'eierçaieiil  à  »e  battre  avec  des  bâlom.  On  appelait  en- 
core limcalarii ,  les  jeunes  soldats  qui  avaient  reçu  la  ceinture 
œililaire  ou  les  éperons  d'or.  Il  y  avait  aussi  des  terres  appe- 
liH:«  iaehelitrei  ou  bachiUi ,  qui  donnaient  au  possesseur  le  litre 
de  bvhtiitr. 

Len(nndeiHU'A«''er-<r<TrniM  commença  à  déchoir  lorsque  Char- 
les Vil  créa  des  compagnies  de  gens  d'armes  ;  il  ne  fut  biculAt 
ptns  d'otage  que  parmi  les  gradués  de  l'U  nïversité. 

Ce  fui  Grégoire  l\  qui ,  vers  i  sSa ,  distingua  les  degrés  de< 
Andians  en  h«thttiert,  licencirs,  ntaîtrei'èi-arU  et  doctturt.  Poar 
flre  baHielier-êiard,  baeïtlarîas  ou  bacalariat,  il  fallait  avoir  subi 
un  exitmeii  sur  le*  grammaires  latine  et  grecque  cl  sur  les  livres 
!uivans  d'&ristute,  la  Dlaleclique ,  les  Topiques,  les  Sophiemes, 
YÂmt.  Les  bacheliers  en  théologie  lisaient  et  commentaient 
pendant  un  an  la  liilite ,  d'où  ils  étaient  appelés  biblùt,  et  pen- 
dant un  au  le  Maître  des  tentmcts ,  d'oii  ils  étaient  appelés  ten- 
tentiarii;  ils  passaient  ensuite  au  grade  de  tictncii. 

Le  bachelier  en  théologie,  eu  droit  et  en  médecine,  qui  étaitf/rrr, 
et  qui  avait  ctudic  six  ou  cinq  ans,  avait  droit,  d'après  les  déci- 
sions du  concile  de  Basic,  aux  bénéfices  vaenns.  Voir  BésiricR. 

Lenomet  le  grade  dufrnrAeiier  ont  été  ciinservés  par  les  hiatiils 
de  rUiiiversilé  actuelle,  pour  les  sciences,  les  lettres,  le  droit, 
b  médecine  et  la  théologie.  MaLs  les  évéques  n'ayant  pas  voulu 
que  les  élèves  en  théologie  quitlassent  le  séminaire  pour  suivre 
les  cour»  publics ,  ce  grade  est  à  peu  près  inusité  pour  la  ihéo- 
locie.  U  est  exigé  pour  être  reçu  avocat,  médecin,  professeur  cl 
taaôr  quelques  places  données  par  le  gouvernement. 


160  nAiLLr. 

BAHIR.  S'il  fallait  en  croire  quelques  rabbius,  co  livre,  qui 
a  la  prétenlioii  d'expliquer  tuus  les  myslims  de  la  tabbale,  au- 
rai! été  composé  euviron  40  ans  avant  J.-C,  par  Ribi.i  Ntc/ionit- 
Bni-Hakkana;  ih  en  Ureut  aulurilé  pour  soutenir  l'anliquUi 
des  poiiilit-vnyclles  dont  il  est  souvent  fait  menl'un  dans  le 
Baliir.  Mais  comme  pendant  plus  du  mille  ans  aucun  auleur,iii 
Juif,  ni  Clirélien.n'a  parlé  de  ce  livre,  il  est  plus  piobable  ijne 
c'est  l'ouvrage  de  quelque  rabbin  moderne  '. 

BAILLIAGE.  On  ne  doit  point  trouver  ce  terme  dans  des 
actes  sincères  antérieurs  au  règne  du  roi  Ji-aii  ;  encore  s'en  ser- 
vait-on alors  bien  sobrement.  Le  déparicmcnt  de  chaque  baillîT 
s'appelait  BailUe  ',  ou  bailliage  ;  bailUe  était  aussi  une  sorte  de 
garde  noble  ou  bourgeoise. 

BAILLI  ou  BAILLIF.  Ou  ne  trouve  aucune  trace  dei  baillis 
sous  les  deux  premières  races  de  nos  rois.  Il  parait  qu'ils  fu- 
rent inslilués  d'abord  par  les  comtes  et  ducs  qui,  vers  la  fin  da 
io<  siècle,  se  croyant  souveiaîus  dans  leurs  fiefs,  y  établirent  des 
baillis  pour  y  rendre  la  justice.  La  plus  aucienoe  ordonnance 
de  nos  rois ,  que  l'on  connaisse  concernant  le  bien  de  l'Ltat , 
est  celle  rendue  ,  en  1 1(|0,  par  Philippe- Auguste,  pour  établir 
des  baillis  royaux,  cliaigés  du  conirâlcr  les  jugement  des  s 
pies  baillis ,  et  d'en  appeler  à  la  juâtice  du  roi.  La  plus  ancienne 
charte  ou  lettre-patente  adressil-e  aux  baillis,  baHCveis,  est 
celle  de  Henri  II ,  roi  d'Angleterre  el  duc  de  Normandie,  ( 
1 1 5^  *.  Comme  les  baillis  royaux  étaient  geits  d'épée ,  servant 
d'oflîcedans  les  armées,  ils  nommaient  des  litutman»  pour  les 
remplacer,  Un  éUil  de  Charles  VI,  do  i4'3i  règle  que  c^s  der- 
niers seraient  nommés  litutcnani  lettré),  et  auraient  étudié  le 
droit  romain,  adopté  en  Fraiicecn  i3oo.  Louis  XII  décida,  en 
i4!)tt ,  que  les  baiUifs  ,  sénéchaux  el  leurs  lieuleuaua  se  feraient 
graduer.  Les  États  d'Orléans,  en  i5()0,  établirent  les  baillit  il'/ - 
l^ie  ou  de  robt  courte,  allant  à  la  guerre,  et  les  baillii  dejiatie*, 
ou  de  robt  longue,  entièrement  consacrés  à  rendre  la  justice  *. 


<  PnAe^iin.Hiit.diiJuifi, 
'  Httlitrtlui  dt  Patqvitr,  liv. 


II,  l"p3r(.,  liv.  5. 
,p.  IIS. 


•  Uiiurf.  wr  (M  fimiUifk,  t76r. 


klISBK  lis   PAIX.  161 

Il  iS'iitclfl  I  oa  trouve  dans  certaines  église»  un  nouvel of 
cr  ecclésiasliijue.  sous  le  nom  de  atnùchal  ou  de  bailiif  '. 
^laciledeLavaur,  del'an  i368,  régla  <iuc  les oQiccs  des  bail- 
ci  stiires  dépeadans  des  ccclésiasiiijucs,  ne  scraicut  plus 
nés  à  vie. — Biilli  était  aussi  te  nom  d'une  grande  dignité 
i  l'ordre  de  .Malle. 

KiS  (Ordre  militaire  du].  11  fut  établi  en  Angleterre  par 
ard  II,  vers  iS^?,  augmenté  par  Henri  IV,  en  1399,  et  ré- 
el^-, vers  1714 1  p3t'  Georges  l",  qui  lui  donna  un  nouvel 
.  Dans  l'origine  il  fallait  se  baigner  avant  de  le  recevoir; 
tDiuls  disent  igue  c'est  pour  acquérir  la  partie  de  i'taa,  et 
Tavoir  l'âme  pure  el  dts  inUnlions  honnêtes.  La  marque  dis- 
ive  est  uu  ruban  rouge  en  icharpe,  d'où  pend  un  èca  de  toit 
tletU,  chargé  de  trois  couronnes  d'or,  avec  ces  mots  :  Tm. 
uni,  désignant  les  trois  vertus  théologales  ■. 
JSER  DE  PAIV.  Celte  cérémonie,  eu  ce  qui  concerne  la 
matiquc ,  fui  souvent  un  symbole  d'investiture.  La  plupart 
transports  de  biens  étaient  accompagnés  de  baisers  de 
'.  Cette  cérémonie  était  regardée  comme  essentielle  dans 
ccords;  les  femmes  s'en  acquittaient  par  une  personne  de 
re  sexe,  lorsque  la  bienséance  ne  leur  permellail  pas  de 
acquitter  cllc^-mémcs. 

i  ce  qui  concerne  la  lilurgie  ,  c'est  une  cériSmouie  qui  se 
queimmédialement  avant  la  communion.  Le  prêtre  baisa 
el ,  puis  cmbrasKc  le  diacre ,  en  lui  disant  :  /.o  paix  soit  avec 
,  mon  frire,  rt  arec  la  sainte  Eglise  de  Dieu.  Le  diacre  lait  do 
le  au  sous-diacrc ,  et  celui-ci  au  reste  du  clergé.  Le  sous- 
■e  s6  sert,  seulement  depuis  le  1 5' siècle,  d'un  insirumcut 
lix,  Hlpatlne  ,  contenant  une  image  ou  tme  relique  sacrée, 

fait  baiser  au«  autres  prCIres  et  aux  laïques  ayant  quelque 
ité  civile.  C'est  une  tradition  de  ce  qui  se  pratiquait  dans 
«semblées des  premiers  Chrétiens,  qui,  conformément  au 
tple de  Saint-Paul  :.  Saluei-vous.  les  uns  les  autres,  par 
saint  baiser  '• ,  se  réconciliaient  par  le  baiser  avant  la  corn- 
■Ibonays,  //"(.  de  Dauph.,  I.  1,  p.  K'I 
hamberlaine,  Elat  présent  d'Angleterre. 
fém.  p«ar  unir  à  rHitt.  A;r«(ngin,  t.  1,  Pref.  p.  K, 
Hi  Rtmaint,  ch.  *\i,  T.  tGelaUJeur», 

10)11  I.  Il 


f 


[    til'    ROI. 

)  les  Gaules  et  en  Espagn* 


érintiion.  En  Orient 

(le  [tait  cul  lieu  pendant  quelque  tcniï  avant  l'olTraiicIi 
n,\ISEIi  l'BS  PIEDS.  C'est  une  marque  d'honnc 
rexpocl,  qui  a  pris  naissance  en  Orient.  Dioclélicn  Tu 
mîer  empereur  qni  l'introduisil  en  Oceidenl.  La  coi 
baiser  lex  pieih  du  pape  date  dn  8'  siècle,  du  pontil 
dricn  I"  et  de  Léon  III.  Selou  Dom  de  Vaine,  elle  ne 
du  )  'r  siècle. 

D.ilV.  C'élail  l'assemblée  des  vassaux  que  le  rni  Taï 
voquer  putir  aller  ù  la  guerre.  Col  usage  a  commence 
du  8'  siècle.  Tuutc  personne  ayant  fief  était  oliligée  i 
service  en  personne  ou  par  des  rcmplaç.ins.  Comme  D 
de  fiefs,  le  clergé  élail  tenu  à  ce  service,  cU'on  y  a  vu 
évCque  le  casque  en  lêtc  et  la  m  a.-sc- d'armes  à  la  ma 
était  venu  l'usage  de  peindre  quelqiies  évéquc«,  cclur 
'Tais,cnlr'aalrcs,  avec  une  cuirasse  sur  son  surplis,  j| 
'çu'avait  le  mCmc  évéque  de  porter  la  colle-d'armes  d 
'^rémonlc  du  sucre.  C'est  en  laoo  que  l'évéque  de' 
'exempté  de  ce  service  par  Pliilippe-Angustc,  et  l'abbi** 
CermaTu-des-Prés ,  en  lajo,  par  Philippe-le-nardî,  1 
Cn  masse  nVn  fut  exemple  qu'en  (6:^6^  parl.ouis  Xltl 
nanl  certaine  rcdevaiicfl.  Depuis  1(1-4  '1  "V  avait  6 
convocation  de  ban  '. 

'  Bn  di-iilt  ec'cIésïaNtiquC.  on  appdie  ton,  la  pubTld 
mariage*,  qut  doit  ayrlr  !ie»  [ic.:daiil  trois  jours  défi 
cul  ifs,  à  I.i  me-.sc  pai'uîdiialti,  à  mains  qn'on  n'aîl  ot 
pense  de  l'évéque. 

BAN  DE  L'EMPIRE.  C'ebl  l'«xcUisiuu  d'un  atjii 
l'Empire  Cenuaiiique ,  de  toutus  les  prérogulives  cl  | 
duul  il  jouissuil.  bien  que  les  empereurs  se  soient  qw 
ItL'rmis  de  mettre  au  ban  de  l'empire,  la  cliambre  Û 
iieule  Était  ri'gitlièrement  investie  de  ce  pouvoir.  L««j 
ooiidaunié  rulournitiiiut  au  Keigncurouaui  tiérilicra.  U 
bres  du  clergé  calbolique  romain  nu  penlaicnl  que  Iti 
et  les  fiers  qu'ils  tenaient  de  l'empire. 
BANC  DU  BOI.  Tribunal  de  juslice  et  cour  miuv*] 
'  13e  l3,tl(xpic,  Ttuili  Ua  tmH  H  arrién-ba».  '^ 


4 


I'      !» 


BAHQL'IBRS  EXPEDITIONNAIRES  £.\  COUIt  DE  DOUS.  16K 

Anglelcrre;  nommé  aîasi  parce  que  le  roi  y  présidait  autt-ef()Î!i  en 
pctiOUDf,  QKiissurun  bancéle\t  au-dessnii  des  juges.  On  7  plaide 
ie<  oiiic)  enlM  le  roi  et  sei  sajets,  et  l'on  y  juge  ceux  qui  sont 
jctii!^  (lo  trahison  et  de  complots  contre  l'état.  Ce  tribunal  se 
lompor-e  de  quatre  juges. 

B.\\DE  (Onlrc  mililaîrc  de  la) ,  établi  en  Espagne,  en  l333, 
par  Alplionsc  XI,  roi  de  CastiUe,  pour  défendre  la  religion  con- 
In  Im  infidèles.  Les  insignes  eonsistaicnt  en  une  baitflf  ou  l'u- 
»ugt  large  de  quatre  doigts  ,  en  fomie  d'éeliarpc, 
panant  de  l'épaute  gauclie  sous  le  bras  droit.  Les  cadets  de 
CatniKo  y  étaient  seuls  admis.  Les  statuts  los  obligeaient  i  rtë 
roBibftllre  que  contre  le»  Maures,  &  iic  pas  mentir,  h  itn  pas 
w  ramlliariser  avec  les  bourgeois,  à  tie  pas  jouer  aux  dés,  etc. 
Aboli  pendant  quelques  années,  cet  ordre  fut  rétabli  par  Phi- 
lippe V,  vers  1700  '. 

RONEBET.  L'origine  du  chevalier  Banncret,  c'c<(l-à'dire 
Il  geoiilbonitiie  qui  servait  le  roi  avec  une  compagnie  levée  à 
Mpropm  dépens,  et  qui  en  conséquence  était  reçu  cïievalier 
kfcaAnltre  oti  chevalier  Banncret,  peut  élre  fixée _à  l'au  383, 
hta^e  Conan,  s'étant  révolté  sous  l'empire  de  Cralien,  usurpa 
rtn^clerre  et  la  Bretagne,  qu'il  di.stribua  à  plusieurs  banne- 
nb  ',  Ils  onl  Bni  en  France  aprts  les  guerres  de  Charles  VU, 
uatibien  ijue  les  bacheliers  '. 

ÙXIJtJIERS.  L'orig)n«  des  banquiers  en  général  peut  rcr 
tllinlcr  jusqu'à  l'invention  des  lettres  de  change.  Suiis  Pht: 
Ap^Aligiislc.  les  Juifs,  cha.'sés  de  France,  se  rcfugicrenten 
Kormaudic.  I.A  ils  donnèrent  aux  nrgocians  étrangers  et  aux 
tejageurs  des  lettres  secrètes  sur  ceux  à  qui  ils  avnfent  rcnfié 
Içunefi^ISBn  France,  et  qui  fuient  acquittées.  LesCibelinsen 
IkdI  autant  lonqu'ils  furent  contraints  de  quitter  L'Italie.  De 
Hf^a^cdes  Ictlrt's  de  changée!  rétablissement  des  banquiers 
ma  les  villes  de  cummerce. 

UNQUIERS  EXPÉDITIONNAIRES  EN  COUR  DE  KOMB. 
L'origine  lie  ces  lianquitii  ïe  tire  des  Guelfes, .tftti^du  t£uia.ae> 

..,..,,                     ,  I  >  "taWi  à  ■  •  »'u»  94i«l 

'  Voir  Antoine  3e  Gueiara ,  Lciiret  •hria.  ' 

'  Pii.Iiiifr.  n«/.(rf /,«  ,  I.  n,c.   IG. 

-  LtG>fud.f,if«iirj.i..  Franf-.J.p.  ÎOi.  ' '' 


% 


guernH^vilcB  d'Italie,  *e  réfiigiërenldonA  les  pays  d'obéilieoco^ 
el  surtout  dans  la  ville  d'Avignon.  C'est  là  que,  favorisés  àem 
p&pesi  ils  se  méltren  t  de  faire  obleuir  1e.<>  grâces  cl  les  expédilton» 
de  la  cour  de  Rome,  et  établirent  comme  un  bureau  d'adresses» 
par  le  canal  duquel  les  dispenses,  les  brefs  et  les  bulles  pas- 
saient aux  personnes  éloignées.  Les  banquiers  des  grandeH  villes 
furent  bientôt  après  chargés  de  faire  venir  et  de  payer  ces  ex- 
péditions delà  chancellerie  cl  de  la  péuîtencerîe  romaine:  maii 
ils  donnèrent  lieu  à  une  si  granilc  quantité  de  fausses  Icltm 
expédiées  par  leur  moyen  .  que  Henri  II  fut  obligé  d'y  metlm 
ordre.  Ils  n'étaient  cependant  pas  encore  officiers  publics  ei 
lilre,  ni  dans  le  cas  que  leur  atteslulion  fût  nécessaire  pouiU  . 
validité  des  bulles.  Les  banquiers  qui,  avant  la  llévoluliun,  joui» 
saieiit  exclusivement  du  droit  de  solliciter,  d'obtenir  et  de  cef^ 
tifier  tous  les  actes  qui  s'expédiaient  àla  cliancelleric  el  à  la  dl- 
terio  du  pape ,  avaient  élé  créés  en  titre  d'ofilcc  formé  el  héré- 
dilaire,  par  l'édit  du  mois  de  mars  iIt-5,  et  par  la  déclaratios 
dejanvier  iG^S.  Us  étaient  fixés  au  nombre  de  vingt  puurParis. 

Il  n'y  a  plu;  ntainlenant  de  banquiers  ofQciers  publics,  rc 
CDunuB  par  Télal.  Quelques  agens  d'alfaires  ,  en  France  ou  i 
Rome,  eorrespoudeul  cependant  encore  avec  les  évéquespour 
cet  obiel.  Mais  d'après  l'invitalion  du  gouvernement  ',le>  éït' 
ques  peuvent  s'adresser  à  l'ambassadeur  français,  qui  est  clisrgj 
delà  plupart  des  demandes  de<lispenscs^u/'/i'7iiM  qui  sonidu 
ressort  de  la  daterit  romaine.  Les  demandes  seerHi$,  du  resssoii 
de  \a  piniten£trie ,  sont  faite*  directement,  sans  nommer  les  per-, 
sonnes  et  sans  frais. 

D.lHBAm5ME.  VoyttS^iht. 

BAiiltE.  On  ne  sera  pas  surpris  que  cel  ornement  de  riiomtce 
ait  Irait  à  la  diplomatique ,  si  l'on  fait  attention  que  de  la  re- 
présânlation  de  nos  rois  sur  leurs  sceaux,  on  peut  tirer  bien 
des  lumières  pour  distinguer  l'âge  des  diplômes,  ou  juger  dflj 
leur  sincérité. 

Les  sceaux  mérovingiens  ne  donnent  bien  clairement  de  la 
barbe  qu'à  Cliildebcrt  III,  et  A  Chilperic  Daniel.  Cependant 

■  CirtHlair4  minitUi-itUt  aux  Miftiu  Aa 'ici  Toar»  ltl23. 


BiHBI.  fÙ 

lUIloB  '  prouve  (jue  Ici  autres  roti  do  b  niJnia  rncs  ont 
iterb«.  Elle  n'élait  alors  que  médiocrement  loogue,  et 
lïant  soit  peu  les  lèvres  et  le  menlo»,  d'où  elle  pendait 
W  pelît  boiifpiet  :  Crine  profato ,  dil  Egiiiliard ,  it  barba 
k'Charlemagne  et  sa  postérité  la  dimiiitierenl  toujoiin 
temenlicn  sorte  que  Charles-le-Siraple  et  quelque* 
$h  de  la  fin  de  la  seconde  race,  paraissent  sans  barbe 
jf^Bceaui,  quoique  prnbiibleineiit  ils  en  aienr  porté. 
If  Hugues  Capet  jusijn'à  Philippe-Auguale,  nos  rois  de 
^e  race  sont  plus  ou  moins  barbus  sur  leurs  sceaux  : 
ir  leurs  sceaux,  car  on  prétend  que  sur  le  déclin  du  ■  i* 
M  ne  portail  en  France  ni  barbe  ni  moustache,  elqu'en 
AC,  tous,  hors  les  prêtres,  avaient  une  moustache*. 
yafs  Philippe  II ,  nos  rois  ne  porti-rent  plus  de  barbe 
ttfgne  de  Philippe  de  Tatois,  en  i?a8.  Alors  revint  I» 
A  longues  barbes.  François  I"  rendit  cet  usage  commun 
^.  On  ne  s'en  est  défait ,  ainsi  que  de  la  moustache. 
Ile  règne  de  Louis  XIV,  vers  1680. 
b  i83o  la  barbe  et  les  moustaches  ont  repris  faveur  en 
Iparini  la  jeunesse.  Elle  fait  encore  maintenant  partiç 
■ne  d'un  élégant. 

iJcJen s  peuples  septentrionaux  ne  laissèrent  pas  croître 
be.  Diodore  de  Sicile  et  Tacite  assurent  que  les  Ger- 
llaient  radiés.  Ce  fui  Othon  l"qui,  en  Allemagne,  mit 
iiea  barbes  ."i  la  mode,  et  qui  introduisît  la  coutume  de 
^  M  barbe.  Riais  Frédéric  I"  fit  revenir  celle  de  se  raser, 
Wpourlespersonnes  de  qualité  '.  Pour  établir  la  réforme 
Iles  en  Russie,  Pierrc-le-Crand  les  taxa  en  1699,  ce  qui 
fanu  le  nombre,  mais  ne  l'abolit  pas. 
m  qui  regarde  les  médailles  et  monumens  antiques,  il 
He  savoir  que  ce  fut  l'an  4^4  *Ie  la  fondation  de  Itome  « 
ïy  vit  pour  la  première  fuis  des  barbiers  *;  et  que  jusr 
tes  du  )eunc  Scipion  la  mode  fut  de  ne  se  raser  que  juh- 

1§Diptom,,p.  13C. 

mm.  de  la  monarch.  franc.  '  '-  ■'  >  P-  ^^■ 

I^Aerg,  Ctrmania  média,  Di»,  il. 

>„l,  VU,  c.  59.,..  Varron.,  iJ«  it«  Auil.,!.  n.c  11^ 


b 


qu'à  l'Age,  de  4o  ans  '-  Scipian,  desirucleut  de  Cai(Jiag«,  fulld 
premiei;  de^  Itomaîiis  qui  se  rasa  toux  les  jours  de  sa  vie  '.  D« 
nuU  celte  époque,  |uâ(|u'<i  l'empereur  Adrieu,eu  670  rie  Roaci 
lo.^  barbes  romaines  bc  paraissnieul  que  dana  les  deuils  *.  Adrîst 
rcmil  la  barbe  à  la  tnodc,  pour  couvrir  uuc  cicalrice  de  son  lîn 
sage.  Ocpui^  ce  lems,  à  quelques  empereurs  près,  coinnie  Héi 
(iogabale  cl  d'autres,  ou  uc  voil  plus  que  de  lougues  barbes.  1 
Les  ecclésiastiques  porlaicut  la  barbe  et  scrasaienl  la  tèleu 
çoiuuiciiccuiciit  de  l'Lgliâe  ;  Cliricas  tict  comam  iwlriat,  tue  ha/- 
bam  rajal,  dil  le  concile  deCarttiagc  de  3çiS.  Le  pape  Léon II 
fui  le  premier  de  sou  siècle  qui  fit  raser  la  sîeuae,  en  797.  Getb 
coutume  dura  jusqu'à  Jean  XU,  qui  la  laissa  croilrc  en  96K 
cet  te  mode  ne  fut  pas  de  longue  durée.  Celle  de  se  raser  rcpcj 
ludetsiks,  au  point  que  Grégoire  YII  avait  vonlu  faire  dtspitnd 
Irc  IcK  barbes  de  lou^  les  eccléNiasliqiics,  vers  1  obô  ;  ce  qui  da| 
jusqu'à  Clément  MI,  qui  reprit  la  burbe,  parce  qu'ayant  H 
IcRuvcpt  mois  DU  pri.'onnu  cliàtcan  Sainl-Angc,  parCka^ 
Quiiit,  sa  barbe  crut  beaucoup,  et  il  la  coiverva  ainsi  depuis.  S^ 
■ueccsi'curs.  ïusquevcrslaTm  du  i7*aiècle,  en  retinrent  l'iuage 
Les  aueiens  moines  cénobites  laissaient  croître  leur  barbet 
leurs  cbcvcux.  Mais  dès  l'asscmbli^e  d'Aix-la-Chapelle,  en  8<jJ| 
■  il  paraît  que  l'usage  en  était  dé jfi  passé  depuis  quelque  tems.La 
moines  canters  furent  depuis  distingués  (lea  lettrdt  par  la  barba  S 
celle  dea  capucins  était  fort  longue,  et  elle  est  passée  en  pnif 
verbe.  < 

BARNABITE8,  ou  Clercs  ré^utitrs  de  ta  Conp-égallcn  de  S.  Pei 
Antoine  Marie  Kacharie,  Barthélémy  Ferrjry  el  Jacques  Mi 
rigia,  milanais,  jctêrentlcs  fondemcns  de  celle  congrégatf 
i;'»3o.  Ils  furent  approuvés  en  i553,  puis  confirmés  de  no 
en  i!>g5,  par  P.iul  III,  qui  les  mit  sous  ta  [iroteclion  du  Sainl 
Siège,  en  les  exemptant  de  la  juridiclion  de  l'ordinaire.  Cil 
clercH,  babilles  comme  tes  prêtres  séculiers,  ont  pour  princlpl 
liut  de  confesser,   de  prëcbcr,  d'enseigner  la  jeunesse  et  à 

'  Auttt-Gcl.,  t.  m,  c.  ï. 


BARXiBltES. 

i^t  k$ lémiaiiTCS-  Ferdiuaiwl  II  les  appela  c 
'nldetcoHè^sen  Duliémc,  en  Savi>ie  et  en  Italie 
mil  ippcli's  es  France,  en  1608,  où  ils  foriDerent  une  tiu- 
«nc  pruvincc  de  leur  ordre.  Charles  V  leur  avait  accordé  de 
beau»  privilège».  Plusieurs  savans  liomnicB  »ont  sorliii  île 
>etii.  X  leur  destruction,  ils  étaient  encore  cliargés-d'un 

nombre  dVcolcs  dons  le  royaume. 

eut  dau»  le  Milanais,  des    leligîciues  tic  cet  ordre  nom- 

nos.  Quelque»  nuleiim  tirent  ce  nom  de  rexprc^'sian  la- 

'UTO,  signirianl  homme  fwl ,  cl  homme  ril,  dfais  elle  est 

plus  anclFiitie,  et  ddit  se  rapporter  à  ta  dénomina- 

rictiTalc  pharao,  signignîfîani  rsi  OU  c/iif.  Quoi  qu'ÎI  en 

;lle  fut  prise  dans  nos  premières  lois  pour  un  nom  com- 

cloutes  sortes  d'hommes  sans  disllnclion  '.  Ce  titre  n'a 

mmeucé  à  £trc  eu  lionncur  que  vers  le  6'  siÊclc,  Tau 

iron.    t)e  domestiques   des   rois,   ils    devinrent  leurs 

.    puis  leurs  iiilendans,  cl   ensuite  leurs  vassaux.  Ils 

«cnt  du  titre  d-?  barounic  Les  domaines  dont  les  rois 

ificrcDli  ou  qu'ils  acquirent.  Selon  Frédégairc  et  Cré- 

E  Tours,  les  grands  du  roynumc  de  Bout^ogne  furent 

if  «lés  le  G*  si^-clc.  baront  ou  faront;  ce  qui  revient  au 

g*  siècle,  la  dénomination  de  B^ron  fui  .ippli'{uée 

Incipaux  membres  de  IVlut,  et  aux  ^and.t  ilu  royaume 

lirai ,  sans  qu'on  voulut  distinguer  par  cette  qualité  un 

otdce  de    noblesse.    Au    11°    uècle  ,  Icd:s    où    ccito 

était   presque    inconnue   dans  le  Lau^edac,  te  roi 

K  111  créa  divers  bnroits  en  Ecosse.  Les  f^andii  vassaux, 

}p«*  m£iacs.  qui  po»M-clai«at  de  grands  licfs  curent  lic» 

de  m^rne  origine  qut:  ceux  djes  toia ,  qui  aidaient  le» 

m  à  tftirir  Leors  pUiiU.  Ce  litre  eut  beaucoup  dVclat  aux 

•  d  1^'  «Èdes  i  de  là  vint  ^  q'i'ou  tt:nail  pour  pi'i«ce»  le» 

- 

HrHnrma«t,  EtaHîMtemtmt  dit  oférn  >tiiiiitii.%. 
BMnerc,  GbMi  in  DfuH  /-Vanf.,  I.  r,  |i.  tjr. 
1«Tllliuiu*I.C«illo»i<><'<&aa*n«,p.  U2...i/..(.  At  ilo-liwiHti. 


i 


I 


16S  HAKstff. 

barons  du  royaume  ;  et  que  dam  les  lettres  île  nos 
assigner  des  apanages  à  leurs  frères  et  à  teiirs  enfsns  ,  i 
qiiaÎËut  que  telles  terres  données  devaient  être  tenues 
tatum  et  baroniam. 

Cette  qualîlé  renfermait  éminemment  toutes  les  anlri 
m£nie  avant  ces  derni^j^s  époques.  Les  barons  qui  rendi 
un  hommage  immédiat  i^la  couronne,  avaient  eu  seuls  séai 
dans  le  parlement  ite  la  nation.  Ils  composaient  ce  qu'on  ad 
pelait  jadis  la  cour  du  roi ,  ou  la  cour  des  pairs  par  escellencS 
Ils  ne  reconnaissaient  d'autres  supérieurs  que  le  roi.  Les  prînoi 
^11  sang,  les  ducs,  les  comtes,  les  évéques,  étaient  égal< 
confondus  sous  le  nom  de  barons.  Cette  qualité  était  si 
iienle,  qu'on  la  donnait  quelquefois  aux  rois.  Un  ancien  faiil 
rien  appelle  Louis  VIII  baron;  et  Thibault,  roi  de  Navarre 
Résigné  sous  le  nom  de  baron.  Depuis  le  i3'  ou  i4*  siècle 
titre  a  beaucoup  perdu  de  sou  lustre  en  France,  et  il  ne  détigl 
que  l'état  de  noblesse  qui  marche  après  les  ducs,  les  marqi 
les  comtes  et  les  vicomtes, 

BARONNETS  (L'ordre  civil  béréditairc  des),  établi  en  i6id 
par  Jacques  1",  pour  se  former  untf  pelîte  noblesse,  Icnail  m 
milieu  entre  les  chevaliers  et  les  barons.  Les  baronnets  onl  W| 
litre  de  sir ,  et  leurs  femmes  celui  de  Ifidj  '. 


BARRES  (Frères).  Quand  les  Sarrasins  s'emparèrent  ^ 
Jérusalem,  en  1187,  ils  ne  voulurent  pas  permettre  aux  cliréfj 
tiens  de  porter  des  habits  blancs,  signe  de  distinction  pariU 
eux.  Les  Carmes,  qui  s'y  trouvaient,  furent  donc  obligés  deff 
làire  des  habits  mëHs  de  blanc  et  de  noir.  Quand  ils  revinre* 
en  Europe ,  sous  le  poniilîcal  d'Ilonorius  IV,  vers  l'an  1^85,  in 
furent  appelés  par  le  peuple ,  les  fr'era  Barris  ou  Barriolêa,  Urti 
rue  du  quartier  Saint-PauI,  à  Paris,  oii  ils  s'établirent  d'abora 
porte  encore  le  nom  de  rue  (Us  Barris.  Ils  passèrent  à  la  plad 
Maubert,  sous  rhilippe-lc-Bel ,  où  ils  reprirent  leurs  montrait 
fifancï.  Les  consuls  de  plusieurs  villes ,  et  quelques  eccléaiast 
ques,  portaient  autL-cfoîs  des  habits  mi'Mi  de  noir  et  de  ron^ 


'  I^irrry,  (.  ir.  p.  6'J6. 


1 


I 


n(KiLi(/t*ES.  'Un 

^Mqwï  ce  qm  te  concile  île  Vîciiim;  cfa^feiidît  ces  habits  appelés 
tttUi  lirgatie. 

B.1RT11ELEHITES.  On  donnait  ce  iiein  â  quelques  religieux 
utaiuieos,  qui  au  comiuenccincnl  dti  i4'  siècle  vinrent  s'éla- 
Uirà  T'éncs,  où  celle  villa  leur  fit  h&tii  une  églim;  sous  l.'iuv<w 
cation  de  sâint  Bjrlhélemy. 

On  appelle  encore  DarihclemiUi ,  des  prfttres  séculif?»  fondés^ 
par  Barlhélemy  Holzauzer  à  Sallzbourg,  eu  tQ^n.  Approuvée 
(0  1680  el  en  16K),  ils  se  répandirent  surtout  en  Atleiiia£;ne,  en 
Fulogne  et  en  Catalogne ,  où  ik  se  livraient  principalement  à 
l'iBïJniction  de  la  jeunesse  et  à  la  direction  des  séminaires.  Ils 
pouvaient  retourner  dans  le  monde  avec  la  permission  de  leur 
supérieur,  lorsqu'ils  n'avaient  pas  reçu  les  ordres  sacrés, 

BASILE  (  Ordre  de  St.-  ).  C*est  le  plu»  ancien  des  ordres  re- 
ligieux; il  doit  sa  naissance  à  saint  Uasile,  évéque  de  Césaréc, 
lequel  s'étaut  relire  de  35;  à  3t)3,  au  milieu  dei  solilnfrcs  da 
La  province  du  Pont  ^  leur  donna  des  règles  pour  vivre  cti  com- 
piin.  Tons  les  religieux  grecs  les  suivent  encore.  Ititlin  ayant 
traduit  ces  règles  en  laliu,  elles  furent  adoptées  p.-u-  les  reli- 
gieux de  l'Occident,  jusqu'à  l'élablisscinenl  de  la  rcKlc  de  saint 
Benoit.  Vers  l'an  to57,  un  grand  nombre  de  religieux  basilï- 
diens  revinrent  encore  se  fixer  en  Occident;  réformés  par  Gré- 
goire XIII  en  iSjQ,  ils  se  multiplièrent  en. llulie,  en  Sicile  et  en 
(spagne.  Clément  Vltl,  ou  plutôt  Eugène  IV,  avait  fait  aussi 
modiiter leurs  règles  au  concile  de  Flurcucc,  en  i^^iji). 

BASILIQUES,  C'étaient  cbez  tes  Grecs  et  tes  Homniiis  de 
grands  édifices  où  l'on  trailait  des  affaires  de  la  nation  on  des 
particuliers,  appelés  ainsi  de  B3S(>(-J!,  roi ,  parce  que  c'étaient 
les  princes  qui  rendaient  la  justice ,  ou  plulAt  de  ce  que  cliez 
hs  Grecs,  le  chef  de  la  justice  portait  le  nom  de  BitTil.r/;.  Il  J 
atait  16  basiliques  à  Home  sous  les  empereurs  '. 
Rome  chrétienne  comptait  huit  église*  nommées  iojiViV; «m. 
Dans  les  chartes ,  on  ne  donne  le  nom  de  basiliques  qu'aux. 
Uiltces  religieux  desservis  par  des  moines  *. 

'  Voir  Plutarqite,  <«  Cai.,  cl  CJceron,  VI  y,rr. 

'  MlbilloD,  CEaiir.  poilliumes  ,  I.  :> ,  p-  3SS. 


170  fiATABDI, 

Selon  Grégoire  de  Touk,  les  cathédrales  sool  appelées  iec(m* 
(.uioi-,  eccUsiamatir;  l'église  desservie  par  un  seul  pr&tre,  or«i«- 
fiiim,  et  les  églises  paroissiales,  eccitsia  simplement.  Dom  Ma- 
bîFlon,  il'après  ses  rEctierclies,  dît  ',  que  du  tems  de  la  pre- 
mière et  de  la  seconde  races  les  caiiiédralcs  ac  Dommaîent 
tenieres  erclaix ,  et  les  églises  des  abbayes ,  seniara  batilîca. 

lUSlLlQUES  (  luis  ].  On  appelle  encore  bvikùjueî  nn  recueil 
deluiïltooiaîneslraduiles  en  grec  par  ordre  des  caipercurftBaùla 
et  Léon,  et  c|ul  furent  ubserrées  dans  l'empire  d'Orient  iosqu'A 
sa  deslruclion.  Les  juriscuosulles  du  i6'ftiéttc,  enirs  autres 
Cuiai»,  en  ont  reeueilli  une  grande  partie  |  Fabrot  en  a  donné  eq 
llj'i;  une  édition  en  7  volumes  in-folio ,  grec  et  latin, 

BATARDS.  Les  briards  sont  diversement  appelles  dans  Ica 
chartes.  Dom  fliabillon  *cn  cite  uuc  de  1 101 ,  ofi  l'on  trouve 
p;trmi  les  souscripteurs ,  Gauthier,  (Ils  de  sa  mj-re.  Gallrriia  fir 
liin  iuit  matrit.  L'cipresnion  fili  «alarei  n'eut  pns  ,  chez  les  an- 
ciens ',  la  signifîcatwn  qne  nous  lui  donnons;  elle  fut  souvent 
remplacée  par  celles-ci,  fitiitii  nufridw,  filiitu  tcquWoeus.  Jean 
Dauphin'  est  appelé  bâiard  d^ns  an  arrêt  du  parlement,  et 
mitrilm  dans  le  testament  Hiit  par  son  père,  Jean  ,  comte  do 
Clermont,  en  155).  Gp{}lDiime  le  cnntinOrant  fit  parade  de  sa 
bdianiisc  '  jusrjue  sur  le  frône  ;  ego  Cuilltlmu!,  çognomtnto  Bat- 
lardas,  rtx  .1ni;t'ne.  ào  cl  eovcetfo,  etc.,  etc. 

Le -fameux  cornte  do  Diinois  imita  cette  franchise  dans  lei 
chartes  ';  il  signait  presipic  toujonr»,  ^cn«,  bâtard  ifOrli'tim. 

Sous  nos  rois  de  la  première  et  seconde  race,  ou  ne  faisait 
pas  de  ditFércuce,  pour  la  succewion  an  Udnc,  euti-e  les  eofaiH 
tt'gitimcs  et  naturels.  Thïcrri ,  bâtard  de  Clovi»  I ,  parlagea  ég^r 
Itmenl  le  royaume  avec  ses  trois  outres  fils  légiiimes.  Sigcbert, 
(tàlard,  entra  eu  ég.tl  partage  avec  Clovis  11, son  frère.  Lvtiîs 

'  Antiai.  BtiitiL  I.  i,  p.  'SI 

1  Bilur..,  Iliil.  d>  In  M'uiun  iAnttrgne.  I.  I,  p.  399. 

1  ll,id.,l.  r,  p.  Ma. 

•  Dm  Thuillerin,  Diiurl.  nu-  lu  Moa-iancc  <U  B'tl.,  p.  3^, 

•  I jililiunu,  RiH.  ,it  "relajt.^  Prtut.  çol.  9338. 


L 


«I  Cwi«flMii;  bâtard»  de  Louis- le -Bè^Iue,  exdiwent  m£iiM 

Ciiailu.le-SÙBplu.  leur  frère,  qui  était  lé^itinii.-. 

II  faut  cepeiiilaut  remarquer  que  cet  usage  n'était  point  gé~ 
oifal  pour  laus  les  bilariU,  mais  seulement  pnur  ceux  dei 
ptlncea  al  det  iwlilea  qui  les  avaient  reconnus.  Les  autres  bA- 
Mnfa  tîlaicHl  >rrfs. 

SwH  le  tt-gimc  aviuel,  un  b^Uard  n'est  aple  i  succéder  que 
Ivttia'il  a  clé  rccoua»  par  un  aclc  aulhcitliqtie,  c'est-à-dire, 
ntnpoT  un  oQicier  public;  alors,  tl  a  droit,  m^me  quand 
il;  t  if^  eniaits  légilimea,  au  tiers  de  la  portion  d'un  de 
cet  eiiTans  l^gilimes.  La  reclicicbo  de  la  paternité  est  iuler» 
4ileil'é|;ara  <)ti  père,  et  ne  peut  Cire  recbercli^e  à  l'égard  de 
h  aère  que  par  preuves  Ocrltes  émanées  d'elle  Les  bâlanb  peu- 
RM  élre  Wgilintés  par  mariage  subséquent,  et  alors  tl  faut 
i|u'3t*owiit  meniioniiés  dans  l'acte  même  de  mariage.  Un  bà- 
■■ri aduUÏ-rin  an  inccslneiixcst  inhabile  à  sucrédcr;  il  n'a  droit 
ipi'à  rcccviiïr  des  alimcnsïiisiqn'ii  co  qu'il  puisse  en  gagocrpar 
Itii-mtaie:  (nais  le  père  cl  la  mère  peuvent  lui  donner  on  lui  lé- 
ioerpartedtameul,  tout  ce  qu'ils  pcuvenl  donnera  un  étranger. 

Eb  ce  qui  coucente  le  droit  eccimiaiilqiu ,  les  onrans  naturels 
Mnliokabttcaà  recevoii- les  onires,  ou  à  être  pourvus  de  béné- 
licei,  i  moins  qu'ils  n'aient  nblenu  dispcn!>c  {lu  pape.  Le  IV* 
concile  de  Lalraii,  en  121 5,  eu  fit  une  Im  générale  de  l'Eglise. 

HADY.  Ballium,  BailCtla.  On  appelle  ainsi  un  contrat  entre 
UM  penuukne  qui  donne,  ou  beillnir,  et  une  qui  reçoit  ou  qui 
preud.oii  ^rmettr.  Voici  quelles  étaient  les  furmalilés  et  les 
prtïinbaks  ifun  bail  \ers  les  4'  ci  5"  siècles. 

Celutquiav»it  iolenlion  lie  prendreuue  terre  à  Terme,  pré- 
Kntail  une  requête  ou  supplique  ',  dans  laquelle  il  renfermait 
looi  ce  il  quoi  il  s'obligeait;  cet  aclc  s'appelait  epislola pracaria. 
l*propriétaire,  acceptant  les  offres,  faisait  un  autre  acte  qu'on 
nomuiail  tpiitota  prestaria.  I.e  bailleur  gardait  la  charte  dite  prie- 
'*'",  c(  le  preneur,  celle  qu'on  nommait  prrsUrîa.  Ou  n'a  rien 
^plus  ancien  que  ces  deux  espèces  de  chartes,  auxquelles  on 
^otiaa  souvent  le  nom  de  libelles.  Ubitlust  libellariam.  Le 
lenue  de  la  jouiBsance  y  était  fixé.  C'était  quelquefois  uu  bail  à 


'  iJDJcnbrog,  FormulanaUmn.  p.  IS26. 


,a<-j  .-:t  ■, 


172  BBCetlfts. 

longues  annëet  ;  v'csl  ce  qui  ne  justifie  par  tei  lois  des  Vfslgottii  '  .* 
Siper  prrcariam  epiilolam  ctrtiu  annorum  numerui  fuerit  comprtlim-  J 
NLs ,  ita  al  ille ,  qui   imeeptrat  terrai ,  pati  qaodtumqu*  levtpw  do-   1 
minn  rrfhrmel  ;juxtdcandilioiiempliuiti,  ttrras  reslituert  non  morttitr.     ' 
La  durée  du  bail  emphytéotique  était  depuis  lo  ans  jusqu'à  99. 

Tes  coiidilioiiK  des  actes  pricairei  variaient  à  rinfini.  De  11 
durée  du  bail  cinphyléotique  ih  prirent  te  nom  d'eaiphytëoie, 
tmpliyltofii.  Les  euipliytéoses  perpétuelles  di^^néràreiit  en  fiefi. 
Dès  le  lems  de  J-uslinien,  ou  M'aperçut  qu'elles  approcbaieul 
fort  (le  l'iiliénatieu;  c'est  pourquoi  le  même  empereur  les  iolcr- 
dit  aux  églises  par  la  ;•  nortlU. 

Quoique  pour  désigner  les  baux  on  accensemens  ,  la  dénomi- 
nation A'ipitre  ou  de  Mtre  f&l  la  plus  ordinaire  ',  et  que  iIsbi 
les  iZ'  et  1-4*  siircleseet  uMige  fât  encore  te  [dus  coDimun,  daoi 
t'ouliquilé,  comme  dans  les  commencemens  du  mojeD-Age, 
Irès-souvent  mi  le»  appelait  simplement  ^lYrarta, /iriKftaria,pr«' 
iariam,  preealuria,  presaloria ,  deprtcatura ,  prœaria  (IrnulalU,  m- 
phyleuiis  ^,  libelluâ  emphyteoticarius  *,  cbligetio  et  eontmetuUtiltë.*- 
Obligalio  '.  répondail  à  precaria,  de  même  que  comnu m/ati (1*1  ré- 
p-indait  a /if'tKf'nria,  Exceplionls  pagina',  ei  prttstaria  traditlo* , 
sont  encore  des  dénominations  de  baux;  mais  la  derniers  cit 
d'un  usage  plus  moderne  que  l'autre. 

BÉGUinir.S.  Cc  sont  des  femmes,  filles  ou  veuves,  menant 
la  vie  commune,  portant  un  hahit  gris-blanc  tt  un  Toile  bleue  tuf 
U  têts,  vivant  soui  une  rf'gle,  mais  sans  faire  aucun  vœu.  Ellei 
furent  répandues  principalement  en  Belgique  et  dant  les  Paji' 
Bas.  Les  uns  font  remonter  leur  origine  .'i  Pierre-le- Bègues,  qui 
vivait  h.  I.iége  vers  l'au  1  lyô^  ;  les  autecs  à  ta  princesse  Beggai 

>  Lib  X.  lit.  I,  S.  i3;  L  iv,  deO.  Bouqutt,  p.  Ï39. 

•  Balui.  Capilut.  t.  11,  col.  '.27,  iU.  d90,  529. 
'Muralori,  Audi/.  Itat.l.  ui.  col.  17/., 
Tbid.  col.  l'Ji. 

•  Balm.  Capital.  1. 11,  col.  47%. 
(  Ibid.  col,  5o6. 

^Maffci,  ïifo  *>(.  p.  179. 

■  Moratori,  Antii-  Uni,  t.  w,  col.  14^ 

•  tteraiii  Bcrcas'el.  Wi(.,  t.  xti,  pag,  Ijl, — Moreri, — Fleury,  Hiit.f 
liv.  V,  n'  7^.-I.e  M,iyeiir,  Gloire  belg.  I.  h,  p.  S35. 


■  BE^CDinriKS.  I7S 

fcf^a  de  Lamlcii  et  sœur  de  Sainte  Gertruilc,  morte  (it 
!iCh*i|oe  maÎHOD  a  uue  supérieure  à  iiui  loulea  les  sœttia 
M  obéisaance^  elles  promettent  de  vivre  dans  la  chasielé 
ifi'eUes  resteront  dans  la  maisun,  et  de  suivre  i|uclques 
■pratiques  de  dévotion.  Quoi(]ue  dispersées  pour  In  plupart 
finvasion  française  en  i7g4i  ■'  en  existe  eticore  plu*ieura 
ÉBf  «n  Belgique,  eolre  autres  celle  de  Gaud,  qui  compta 
tb^inages  renferoiant  gQu  Béguines  consacrées  à  servir 
hMS  hàpitaus,  et  1  dountir  une  iiistructiuu  gratuite  aux 
b&Ue»  '. 

ifiCnS  ou  BEGGARDS.  C'est  le  nom  des  religieux  Jii 

dé  Saint  François,  ^u'il  ne  faut  pas  conTondrc  avec  le* 

da  m^Die  nom,  condamnés  l'an  i3ii.   Ils  étaient 

■fs  B«gg»rds ,  de  ce  qu'iU  avaient  pris  Sainte-Beg^e  pour 

■ae,  ou  du  mot  allemand  Btggea,  dimandrr,  prirr.  A  Tau- 

OB  les  appelait  Bégaini,  de  ce  que  le  nommé  Béchln  leur 

ivaaé  sa  maison. 

taÉDlCTTINS.  Les  immenses  services  rendus  par  les  Béné- 

llla  civilisation,  à  l'agricullure,  aux  le  tires,  àlaieligion; 

â  oombre  d'ordres  religieux,  qui  ont  pris  pour  base  fun- 

itilc  la  règle  de  Saint-Benult ,  nous  engagent  à  faire 

luhre,  d'ane  m<auîÈre  un  peu  plus  explicite,  cette  rfgle  et 

brUiloîre. 

In  la  ûa  du  5*  siècle,  il  existiiii  déjà  bien  des  moines  en 

mais  tous  suivaient  la  rîgle  de  Saint-Basile  ;  c'est-à- 

une  règle  faite  pour  les  hommes  et  les  pa^s  d'orient.  L'an 

luqnît  i  Norcia,  eu  Umbrie,  un  descendant  de  lu  noble 

'romaine  .^mWa,  lequel  fut  nommé  fiEiori,  ouplulâl  It^iii 

:tiu},  futur  législateur  qui  devait  elTacer  la  gloire  d&s 

,  des  Lycurgue,  des  Numa.    Il  n'entre  pas  dans  noirs 

[feu^  de  faire  son  Iiistoire  ;  disons  seulement  que,  poussé 

tdpé  »a  famille,  à  une  vie  de  retraite  et  de  pénitence,  aittba 

tét  luiig-lems  vécu  ttolitalie  dans  les  déserts  de  SuM:ic,  il 

^il  â  quelques  disciples  de  s'établir  près  Je  lui.  La  rosée  du 

3J  tomba  dis  lors  sur  le  dé»erl,  et  le  féconda.  De  l'an  52u  À 

■  Vaér  Ir  P.  Sirel,  Àtl"  «oirtoinm  Dctgi,.  t   i ,  P-  9^- 
'  ^«r  te  Jtamal  Âitieriijnt  dt  Liège,  <-  i ,  p-  2(i'., 


176  CENEDICTINS. 

di^frîchcmeiit  de»  |ilii9  belles  valk-es  de  notre  France  ,  iioi  pliu 
lielles  fermes,  et  «{iie  rAlIcmagiie  doit  la  fondation  de  villfli 
eiitièresi  qu'ils  créèrent  par  leur  Iravail. 

Tous  les  arts  utiles  étaient,  au  reste,  exercés  dons  le  couvcut; 
raais  il  ne  fallait  pas  surtout,  que  les  artistes,  sous  prétexte  de 
leur  talent,  voulussent  s'élever  au-dessus  de  leur»  frères  les  agri- 
culteurs. La  ttgle  leur  déclarait,  sous  peine  d'interdiction' 
qu'ils  ne  Ùevaicut  pas  se  regorder  comme  utiles  ou  nécessaire! 
à  la  communauté.  Aussi  la  plupart  do  leurs  produits  étaient 
veudui  dauB  les  villes  voisines,  toujours  à  un  prix  muindre  ({iie 
le  cours  crdiuaire  qui  y  avait  lieu  ;  et  c'est  à  cet  article  qua 
noua  devons  la  conservation  de  la  plupart  des  arts  du  moTCu- 
ige. 

Mais  quoique  le  travail  manuel  fût  le  premier,  il  n'était  pu 
le  seul  :  lui  article  de  la  règle  prescrivait  la  lecture  de  l'Ecriture 
Sainte,  el  des  auteurs  qui  l'expliquaient.  C'est  à  cet  article  que 
noua  devons  la  conservation  de  toute  la  littérature  antique,  et 
tous  les  immenses  travaux  littéraires  des  Bénédictins,  que  noui 
D'éuumécons  pas  ici  parce  qu'ils  sont  connus  de  tout  le  monde. 

Un  autre  article  permettait  de  recevoir  les  eufaus  que  ie> 
parens  avuîeut  consacrés  à  Dieu  dans  les  monastères  ;  et  c'eali 
cet  article  que  nous  devuns  les  célèbres  écoles  claustrales  tenusi 
par  des  moines,  écoles  qui  conservèrent  le  feu  sacré  de  l'élude, 
et  qui  Taisant  participer  les  enfans  du  peuple,  vainqueurs  et 
vaincus,  à  la  même  instruction,  opérèrent  le  rapprocliemenl 
desdeu\  races,  et  préparèrent  l'émancipation  des  peuples.  Yoili 
l'oeuvre  sociale  et  humanitaire  de  Benoit  ! 

Mais  coi.tinuonx  à  suivre  le  cours  de  son  influence  stir  II 
légéoérntion  inémc  de  l'ilme  et  de  la  volonté  Iiumaînes.  £t  d't- . 
bord,  voyons  à  quelles  conditions  on  était  reçu  au  nombre  dei 
frères. 

Celui  qui  se  présentait  était  d'abord  interrogé  pendant  plu* 
sieurs  jours  ,  cl  examiné,  pour  savoir  jusqu'à  quel  point  son 
désir  était  solide.  Puis  on  lui  faisait  lecture  de  la  règle.  Si  It 
postulant  l'acceptait ,  cela  ne  3u£Qsait  pas  encore  ;  car  BenUt 
avait  établi  un  noviciat  d'épreuve  qui  durait  six  mob,  pendant 
lequel  il  était  assujetti  à  tout  ce  que  la  règle  avait  de  plus  péni- 
ble. Au  bout  de  six  mois,  lecture  lut  ^'tait  faite  ds  nouveau  di 


Bbnbdictitis.  175 

iprtx  s'être  »i09Î  rendu  maître  de  sa  TOlonlé,  le  religietix 
dcTail  encore  la  plier  &  obéir  aux  autres  ;  aussi  devaîl-JI  prati- 
quer une  humililc  vraie  et  profonde,  obéir  sur-le-champ,  ne 
ntarëpoudre  aux  observations  ni  aux  injures,  quoique  injustes) 
confesser  à  son  abbé  mâoio  ses  plus  mauvaises  pensées .  se  ron- 
leoler  des  plus  humbles  places .  se  eroire  inférieur  aux  autres, 
ne  tire  que  les  choses  communes  prescrites  parla  régie,  ne 
pM  rire  facilemeni ,  parler  peu  el  gravement ,  enfin  ,  porter 
Ulèlo  bdsse,  comme  un  criminel  o\i  un  pénitent. 

A  celle  époque,  les  peuples  long-tems  désolés  par  les  exactions 
ia  collecteurs  romains,  el  par  les  ravages  continuels  dus  Iron- 
peSt  avaicnl  laissé  un  grand  nombre  de  terres  en  friche  ;  Benoit 
urginisa  une  vaste  société  de  travailleurs  et  principalement 
d'i^ulteurft.  *  Vous  ne  serci;  de  vrais  moines,  leur  disait-il, 
i^e  quand  tous  vivrcE  du  produit  du  travail  de  tos  mains.*  La 
»gle  des  cénobites  orienlaux  donnait  beaucoup  à  la  contem- 
plition;  la  plus  grande  partie  de  leur  vie  se  passait  eu  priires, 
ïti  pénitences,  en  jeûnes,  en  mortifications;  le  travail  avait 
[riulél  un  bal  d'exercice  et  de  pénitence  que  d'utilité  :  exténuer 
le  corps  pour  relever  l'âme  ;  telle  était  la  base  de  la  règle  de 
Saiiil-Ba-ile.  Benoît,  tout  en  conservant  la  mortificalion  du 
COTp*.  «pli  est  un  dogme  catholique  ,  lui  donna  des  forces ,  et  le 
ttndit  capable  de  supporter  de  ruden  travaux,  qu'il  tourna  tous 
vers  des  objets  utiles  et  des  améliorations  sociales.  Aussi ,  au 
lieu  de  nourrir  ses  moines  de  dattes  el  de  fruit*  secs  ,  et  d'eau 
pore,  pris  une  fois  par  jour,  il  leur  fit  faire  trois  repas  ;  a  onces 
de  pain  à  déJLÙucr;  un  potage,  deux  plats  cuits  et  un  dessert  à 
dlncr  ;  un  plat  cl  de  l'hcrlie  en  salade  à  souper,  et  de  plus  une 
h™inc  [un  quart  de  litre)  de  vin  par  jour,  afin .  disait  la  rfcglc  , 
V"  ffinmn  pa!tst  mmgrr  A  diicrilion.  Mais  pour  exercer  l'esprit  de 
[ifiiilencc  .  el  perpétuer  une  iircsoription  antédiluvienne  ,  il 
^fendit  toulo  viande,  et  toule  chair  d'animaux  à  quatre  et  à 
'Inn  pieds. 

Mais  la  fnne  donnée  par  une  nourriture  si  abondante  devait 
Wrccxclgsivcmcul  consacrée  au  travail^,  et  surtout  au  tiavail 
itt  chimps.  Neuf  heures  par  jour  ils  devaient  labourer,  difri- 
chéries  terres,  manipuler  les  recolles,  les  utiliser,  les  transporlei 
auloin;>l  c'e«l  à  cet  artirlc  de  la  ré'^Ie  que  nous  derons  le 


17t  BCKEMCTIhS. 

dislidotiou  ;  tl  n'y  avait  pas  d' autres  auberges  que  les  monai 
tères.  On  conçoit  quels  effets  devait  produire  sur  les  peupll 
qoi  en  (.fuient  l^oioiiis  l'exemple  d'une  si  camplèle  Bbn6galioil| 
d'une  si  rare  muiiificeiice,  au  milieu  d'une  société  de  piltanll 
et  d'exacteurs.  C'était  une  prédication  perpétuelle  de  fraler 
ntléi  d'union  cl  de  oivittsation  sociales. 

L'habit  du  Béiiéiliclin  constslait  en  deux  roitUi ,  vaole  babil 
à  grande-*  manches,  tratnant  it  terre,  deuituniqncs,  un  wspU' 
Inirc  povir  le  travail,  de  couleur  noire  et  en  laine.  Les  vélemtta 
intérieurs,  tunique,  «nleçon,  aussi  de  laine  et  blancs,  ainsi  qoi 
les  bas  et  les  souliers;  ces  habits,  il  ne  devait  pas  les  quitter  en 
entier  pendant  In  nuit ,  mais  coucher  moitié  habillé  sur  ang 
paillasse  d'étoupc  avec  un  chevet  rempli  de  paille,  et  dens  dripi 
de  serge  blanche.  Sa  léle  élait  toute  rasée  à  l'exception  d 
couronne  de  chevcni. 

Pour  maintenir  des  pratiques  si  dures,  le  fri-re  se  soumet 
tait  à  la  discipline  la  plus  sévère,  et  même  à  l'application  d«l 
punitions  corporelles. 

Pour  les  fautes  légères  ,  confession  publique  lièrent  sa 
frères  ;  assislancc  au  chœur  le  visage  contre  terre  ;  privalîoû 
d'un  repas  ;  ie6ne  au  pain  et  à  l'eau  ;  repas  pri^  à  genoux  dam 
le  réfccloire  ;  séquestration  temporaire.  Powr  les  fautes  grrrei, 
la  prison ,  et  si  la  prison  ne  suHit  pas ,  les  verges  ;  s'ils  s'eo- 
fuicnl,  qu'ils  soient  poursuivis  et  repris,  ci  tenu»  tong-tcim 
■n  cachot,  et  enfin  renvoi  de  l'ordre  sur  l'avis  de  toute  la  «MB- 
inunaulé. 

Telle  était  la  règle  dont  on  sollicitait  l'application  par  dit 
mois  de  noviciat,  après  lesquels  cette  règle  saisissait  son  homme, 
li  on  peut  s'exprimer  ainsi,  et  ne  le  quittait  pins  durant  touU 
■a  vie;  quedis-|e,  aprts  sa  mort  même,  pendant  trente  jnun, 
etie  le  rëgitisaït  encore;  car  elle  lui  conservait  au  réfecloireu 
place  qui  élait  marquée  p.ir  une  croii  de  bois  ;  on  lui  donnaili 
comme  pendant  sa  vie ,  son  pain ,  ses  légumes ,  son  vin,  sOn 
que  les  frères  pussent  dire  qu'ils  mangeaient  avec  les  morts, 
et  que  les  pauvres  auxquels  on  di^itribiiaii  ces  portions,  con- 
nussent aussi  qu'ils  se  nourrissaient  du  pain  des  trépassés. 

El  maintennni  quand  on  voudra  réfléchir  et  se  souvenir  que 
ka  nonottèras  ont  couvert  une  partie  d«  notre  EnropétOB' 


BENEDICTINS.  tTV 

lent  lu  rudes^te  des  mœurs  barbares  s  été  ploy^, 
Bplt'e,  et  cdmmcnt  la  corruption  grecque  et  ro- 
ckàliée,  épurée,  sanclifiée. 

tn semble  de  la  règle  de  St-  Benoit  ;  voici  en  peu 
iloiredc  ses  accrnittsemens  eldes  s  oc  ic' lés  auxquelles 
taixsaDCe. 

e  fut  apporta  en  France,  en  5^5  ,  par  Si-  Maur, 
►bbnyede  Glanfeaii,  ou  St.  Maur-sur-Loire ,  eo  An- 
ne St.  Augusiiu  ,  et  quaianle  de  ses  compagnons 
t  en  Angleterre  et  en  Irlande  «  où  elle  fut  adoptée 
.consens  qui  iusqit'alors  avaJeut  suivi  la  rtgle  bcau- 
ure  de  St.  Colomban. 

'  aîècle  furent  suecessivemeiit  fondées  en  France  les 
FUury,  de  Sainl-Denis,  de  la  C/iaise-Diiu,  de  I«- 
tl-yiUor  de  Paris  et  de  Corbie.  Les  enfans  de  Benoit, 
('ils  arrivaient  dans  un  pays,  consolaient  les  peuples 
échappé  aux  guerres  incessantes,  relevaient  leur 
IritdiaieDt  leurs  champs,  fondaient  des  fermes  et 
aikna, 

■gnti,  où  S.  'Winfried,  ou  Bonïfacc,  porta  la  règle 
■n  la  fin  du  7*  liécte,  îla  chasscrent  les  léntbres  et 
lîoDS  payennes,  et  en  outre  fondèrent  de  véritables 
I  que  EUhKadl,  Friilau,  Fulde,  et  civilisèrent  suc- 
ila  Frise,  la  Tharinge,  la  Hesse.  proviuceit  proles- 
tchées  ,  fondées,  enricbies,  éclairées  de  la  lumière 
aiHDe  par  des  moines  catholiques. 
li  que  les  disciples  de  Benoit  allaient  partout,  ea- 
!S  peuples,  et  les  instruisant.  Et  les  peuples  et  les 
(uraient  de  richesses  et  de  vénération  ,  et  les  papes 
lent  de  privilèges.  Mais  de  la  priispi^ritè  naquirent 
rj^eil,  le  relâchement,  la  corruption;  les  abbés 
îles  ^aui  des  princes  et  des  rois  ,  entourés  d'hom- 
M  et  de  scrvaus;ot)  les  vit  entrer  en  guerre  avec 
IX,  avec  les  princes,  avec  les  rois,  et  plus  sauvent 
I  les  (^vëques;  de  là  dégénérescence  et  besoin  de 
lies  furent  nombreuses. 

bord  la  nomenclature  des  ordres,  qui  quoique  sé- 
Cliabit  et  par  quelques  pratiques  des  fiénédietîas 


Ih  1 


180  BENKDICTINS. 

priiuïtifs,  ont  ceiMndant  conservé  le  fond  de  la  règle  de  Saint 

Benoit ,  et  doivent  par  conséquent  être  mis  au  nombre  de  ni 

disciples. 

Ces  ordres,  enfans  posthumes  de  Benoît,  sont  ceux  des  Cfu- 
noines  réguliers  en  766; — de  l'abbaye  de  Cluny,  en  gio;  ~ 
de  Cileaiix,  en  1024;  —  des  Camaldules,  en  loaj; — de  Valont- 
breuse,  en  1073;  —  de  Grommonl,  en  1076;  — des  Chartrtui, 
en  io85;  —  de  Fontevrault,  en  iiiO;  —  des  Humiliés  m 
Bcrrelîus,  en  laoo; — de»  Célestiiis,  en  194^;— des  Olivetaisii 
en  iSig;  —  des  Feuillans,  en  iSga; — des  Trappistes,  en  iMi. , 
Biais  Tordre  principal  n'en  continua  pas  moins  d'ciiila, 
BOUS  son  ancien  nom  :  seniemenl  quelques  modifications  îaniA  ^ 
faites  dan»  la  règle  ayant  principalement  pour  but  de  restrein- 
dre raulorilé  de  l'Abbé,  et  l'ordre  fut  partagé  en  diverse*  cou* 
grégalions,  dont  la  principale  fut  celle  de  Saint-Maur  '. 

Etablie  en  iGi3,  par  Jean  Renaud,  abbé  de  Saint -Augnitii  ^ 
deLîmoges,  protégée  par  Louis  XIII,  approuvée  par  GrégoireXT) 
en  16] I,  et  Urbain  VllI,  en  1637,  elle  réunit  peu-à-pcu  presqw 
toutes  les  autres  abbayes  ;  en  sorte  qu'à  l'i'poque  de  sa  deitruc- 
lion  elle  était  composée  de  G  provinces  ,  dont  chacune  anil 
plus  de  30  maisons.  Le  supérieur  général  résidait  à  Sainl-Cv^* 
in  a  in*  des -Prés,  h  Paris,  et  avait  au-dessous  de  lui  des  assistai^ 
des  visitans,  cl  au-dossus  de  lui  un  cliapitrc-gi^néral  qui* 
tenait  tous  les  3  ans. 

Dans  ces  dlITérentcs  congrégations  le  travail  des  maiusfpl'' 
remplacé  par  le  travail  intellectuel;  aussi  c'est  de  ces  maiMV~ 
que  sont  sorties  les  plus  vastes  publications  littéraires  qui  oienl 
été  exécutées  dans  le  monde;  car  c'est  à  leurs  soins  que  r**' 
doit  Lfi pires  de  l'Egliie grtcijue  ft  latine,  traduits,  annotés, col* 
latiounés;  la  Gatlia  christiana;  ta  Collection  dtf  hiitorieiu  i^ 
France;  les  Commentaires  iur  l' Ecriture  Sainte;  les  immi 
travaux  sur  ia  i/iplomatiquc  et  L'anttijuitf  ;  monumens  uniques* 
que  l'on  désespère  de  voir  jamais  égaler  ou  reproduire. 

Ce»  bénédictins  étaient  encore  tout  occupés  de  ces  travaU 
littéraires  et  scientifiques,  auxquels  malheureusement  se  ai 

•  Le»  aulrtï  porUienl  le  nom  de  S.-Vamea,  S.-Viion  et  S.-Hîdalpb 
S.-Miche1,  S.'Huberl,  ScnonesctS.-AvoTd,elc. 


BE>KDICTinS.  181 

it  ijaelquei  erreurs  de  jansénisme  el  queltjues  reldcliemens 

,  lorsqu'ils  furent  aupprimi'S  par  un  décret  du  mois  de 

1790. 

ftceite  époque,  il  existait  S;?  abbayet  de  Bénédictins,   tn 

c'est-à-dire  conAées  à  des  abbés  séculiers  qui  prélc- 

ll  tes  deux  tiers  du  revcQU  ,  el  laissaient  l'autre  à  l'abbé 

lr*l  poor  les  besoins  du  couvent;  et  37  abbayes  riguUèru 

'  »  seulement  à  des  religieux.  Toutes  ces  abbayes  étaient 

s  par  le  roi.  Leur  revenu  s'élevait  i,  celte  époque  à  la 

E  de  3,3()3,4ai  f-i  lur  laquelle  Rome  prélevait  tin  droit 

Qorins,  ou  1,001,955  fr.  provenant  seulcnicnt  des 

>  séculières  '. 

s  malsons  furent  vendues.  Les  riches  bibliollièques 
M  perdues  ou  dispersées,  el  ont  servi  à  former  lesbibUu- 
M  communales  et  départementales  qui  existent.  Souvent 
nlirres  7  gisent  encore  pâlo-m41c  attendant  quelqu'un  qui 
mte  en  ordre. 

bUnédictlns  se  glorifiaient  d'avoir  oomplé  dans  leur  ordre  : 
»; — aoo  cardinaux; — 5o  patriarches; — 1,600  arclievé- 
K^4>^'>  ^vCques; — 4  empereur»; — la  impératrices  ;—4G 
—et  d'avoir  eu  i5,ooo  et  même  37,000  abbayes; — 14,000 
D  bien  plus  grand  nombre  de  maisiins  détachées  '. 
BÉKÉmcTiHfi  »K  SoLKiMES.  Cependant  l'opinion 
s'est  bien  modifiée  et  a  commencé  à  sentir  le  besoin 
^religieux,  pour  certaines  âmes  auxquelles  le  monde  a 
a  amer,  el  surtout  pour  former  une  réunion  d'homnics 

lener  h  fin  les  grandes  entreprises  littéraires. 

M  ce  qui  a  inspiré  à  un  homme  d'une  activité  Irés-grande, 

n  xÈle  bien  pur,  le  dessein  de  renouer  la  chaîne  des  Icms, 

■  (établir  en  Franco  la  célèbre  congrégation  des  Uén(.>dic~ 

t.  H.  Guéranger,  malgré  tous  les  obstacles,  aidé  du  véné- 

aUe  évéque  du  Mans,  vint  à  bout  de  réunir,  en    i833,  un 

■Voir  l'EBrcpteciUiiaslùjiuie  t'S7;~VAlmaiuichdH iltrgi dt  1780; 
-Ia  Dêfriplian  de  la  Franc;  àe  Ilobcrt  do  Hesseln,  I.  i.~lli§ltirt  <ln 
-u  ntigUax,  de  Ilermanl,  CD  L  vol.  in- 12. 

■  Voir  l'cvr^iie  du  Ilfllsy  dans  son  Traité  di  ta   déiapprapriation,  el 


r 

■ 

■  ,  il 


i9t  DE^EDlCTlMBS. 

eertaio  nombre  de  prêtres  dans  tin  ancien  prieuré  de  Déné- 
dlclini,  celui  de  Solesmc»,  près  de  Sablé  sur  les  bords  de  II 
Sarthe.  Ils  s'y  installèrent  le  1 1  juillet  i833,  jour  de  la  tranila- 
lion  de  Saint-Benoît»  uu  nombre  de  lo  personnes  tant  religitui 
que  frères  convers,  sous  la  rL^fornie  de  Sainl-Maur. 

Cette  œuvre  bi'tiie  île  Dieu  et  soutenue  de  Mgr.  l'évéqoe  do 
Mans  s'est  maintenue.  Un  premier  ouvrage.  Us  Origir-a  ii 
l'Eglise  rontaint ,  les  a  fait  connaître  au  public.  Le  gouveme- 
nient  les  a  encouragés  en  les  chargeant  de  lacoUIinuation  delà 
Gtttlia  c/trlstliina. 

Enfin  par  un  bref  daté  du  i"  septembre  iSS^,  sa  saîntcU 
Gri'i^oire  XYI  leur  a  donné  une  exMcnce  canonique  ,  en  la 
établissant  en  congrtgatîon  française  de  l'ordre  de  Saïut-Benolt, 
tenant  lien  des  anciennes  congrégiilions  de  Cluny,Saîot-VanDt!, 
Sainl-Hidulphe  et  Saint-Maur.  La  maison  de  Solesmes  a  SA 
érigi'C  eu  abbaye,  chef  de  l'ordre  en  France;  et  dom  Cuërangtr 
a  reçu  la  dignité  abbatiale  avec  toutes  ses  prérogatives,  Cllo 
titre  de  snpérieur-géuéral  de  la  congrégation. 

Nous  devons  encore  ajouler  que  d'autre  part  tii  BénidUtùa 
dt  l'ordre  de  Clteaux  ont,  en  iSSj,  racheté  l'ancien  prieuré d« 
Saint-Mi'cbel  de  Frigolet  (Taucluse},  et  s'y  sont  établis  ponr  j 
faire  revivre  leur  règle.  Tel  est  l'état  des  Bénédictins  en  France. 

BÊBiÉDICTINES  ;  religieuses  élablies  par  Ste.-Scbolasliqur, 
sœur  de  .Saint-Benoit,  dont  elles  suivaient  la  règle.  Comme  la 
Bénédictins,  elles  ne  mangeaient  que  des  légumes  et  dnpoîsiOD, 
ne  portaient  que  des  habillemens  de  laine  et  couchaient  surli 
dure.  Il  y  avait  des  Bénédictines  mitigéts  qui  mangeaient  delà 
viande  trois  fois  par  semaine ,  portaient  du  linge  et  coucbaieni 
tout  habillées  sur  des  matelas.  L'habit  des  Bénédictines  cotuii- 
lait  en  un  froc  clos  de  toutes  parts,  tra'nant  à  terre,  detarfCtif 
compétente  et  sans  ceinture;  un  bandeau  et  une  guimpe  ilc 
gros   Un  ,  avec  des  chemises  ou  petites  tuniques  de  sergctie  • 
blanche.  Pendant  la  nuit,  elles  devaient  porter  dans  leur  lit  tm 
long  voile  noir,  et  des)<ous  une  cornette  de  loile  blanche,  avco  , 
une  petite  tunique  et  un  scapulaire  noir.  Leurs  cheveux  étaient 
toujours  coupés.  , 

Lon  de  leur  suppression,  eu  1790,  il  y  avait  1Ô4  abbayes  o'* 


BrNBPicE.  133 

curés  de  Bénédictines  ea  France,  cl  euvlron  6,000  religieuse* 
ccupant  de  lYducalion  des  jeunes  personnes,  ou  soignant 
I  Dulades  dans  tes  hApitaux.  Leurs  revenus  sVIcvaîent  à  la 
urne  de  i,4<ï;>5no  fr.  Bonaparle  rétablit  les  DéuéiJictines  en 
kâ-  Un  grand  nombre  de  maisons  ont  é\é  autorisées  [usqu'à 
!Îour  sous  dilTcrens  noms,  et  toulcs  donnant  leurs  soins  aux 
laladeiODÀréducalion  des  filles.  C^  Imanacli  t/a  cUrgé  de  1837 
imptait  31  maisons  autorisées. 

BÉNÉDICTINES  DB  L'ADORATION  PERFÉTUELLE  DU 
IINT-SACREMENT,  foudies  par  la  mère  Meclitilde,  d'aprè» 

Tsn  de  la  reine-mère  Anne  d'Aiitriclie,  en  i653.  Leur  régla 
il  celle  de  Sainl-Benolt  de  la  plus  étroite  réforme  ;  elles  y  ont 
icoreajoaté  cju'unc  religieuse  se  tiendrait  jnur  et  nuit,  à  gc- 
Hix ,  la  corde  au  cou ,  au  pied  d'un  poteau ,  devant  le  Saint, 
icremeni  qui  était  toujours  exposé  dans  leur  maison.  Il  y  avait 

I  grand  nombre  de  ces  mouastéres  en  Francs ,  et  l'on  en 
impte  encore  quelques-uns  de  nos  jours  '. 

BEVÊFICE.  Ce  mot  est  d'origine  païenne.  Les  premiers  Césara 
i|>elaient  btntftcia,  les  récompenses  qu'ib  accordaient  à  leurs 
Uals  '.  Nos  roii  des  deux  premières  races ,  imitèrent  en  cela 
t  empereurs.  Les  cbarles  qui  accordaient  leurs  faveivs,  s'ap- 
:laient  beneficîaria ,  el  même  bentficia,  du  nom  de  la  chose 
iteoue.  .^1*  fjua  bénéficia  ptrsonalia  sin*  die  tt  eunmle  fuer'mt  dt- 
■iknua,  auctorîtale  eartanl,  dit  Constantin  '.  Ces  donations  des 
upcreurs,  accordées  d'abord  aux  nobles  pour  leur  vie,  passe- 
rai ensuite  aux  ecclésiastiques ,  à  condition  de  vasselage  et  de 
rrice  militaire  ;  c'est  lu  l'origine  de  la  plupart  des  fiefs  ecclé- 
attiques. 

Dans  lc.4  premiers  siècles,  les  biens  donni's  au  clergé  étaient 
osséd^s  en  commun  ;  mais  bienliJt  on  Tut  forcé  de  les  partager 

II  petits  lots,  et  do  les  assigner  à  la  subsi«tance  de  ceux  qui 
avatUaient  h  quelque  ofEce  ecclésiastique;  de  là  lestiénéfices 
uni  définis  ;   U  droit  ptrpi'tutl  de  rtcetoir  quelques  portions  dit 

'Tdf  IfcrraaQI,  UUl.   dti  ordrct  religieux,  (omo  i\  ,  pB(e   139,  et 
'ilauMth  du  dergè  de  1837. 
*R78b.  Dt  limilibui  nntlitut.  ,p.1ii. 
pCadi,  Kv.  I,  lit.  xx<(i .  lig.  '■.— Maffcl ,  /iior.  Mph. .  p.  «i. 


■.erdé  d  an  cUrc  par  4 


feBNEFICC. 

)  liitm  eottsatirci  d  Dieu ,  arcerdé 
dt  l'Eglist ,  d  raiien  de  quelque  office  ipiritml. 

Les  bénéfices  étaient  UculUn  tels  qae  évéchés,  digi 
chapitres,  prienré«,  cures,  vicaîries  perpétuelles,  simpla 
prieurés  simples,  chapelles  et  commandes;  et  régalien,  1 
abbayes,  oifices claustraux ,  c'est-à-dire  prienrés  convt 
chambriers,  aumdniers,  hospitaliers,  safiriatains,  ce) 
moines  anciens  et  non  réformés.  < 

Les  béoéflcci  étaient  conférée  anciennement,  i'par| 
voira  ecclésiastiques  ;  par  Vévéqai ,  avec  l'avis  et  les  coM 
prêtres  et  des  fidèles  ;  puis  ce  droit  fut  étendu  aux  chai 

X  patrons,  à  des  moines,  à  des  religieuses,  etc.  Si  CoriUt 
gligeait  d*user  de  son  droit,  il  passait  1  son  supérieur,  i 
en  degré  jusqu'au /;ap«,  par  droit  de  diwlution.  Lespapa^ 
la  défense  du  troisième  concile  deLalran  en  1 17g,  s'attrll 
le  haut  pouvoir  de  nommer  à  tons  les  bénénces  ;  méof 
qu'ils  fussent  vacana  par  le  droit  d'expectatlon ,  c'ed 
assurance  donnée  à  un  clerc  d'obtenir  une  prébende  dm 
cathfïdrale  quand  elle  viendrait  à  vaquer;  et  par  droit  dtt 
c'eat-à-dire  par  déclaration  faite  à  l'avance  qu'ils  vg 
pourvoiràlclleoutelledignîté.  Au  commencement  du  i^ 
Jean  \XII  s'était  réservé  toutes  les  cathédrales  de  la  chi] 
mais  le  concile  de  Trente  supprima  absolument  toute  pri 
même  mentale,  de  donner  des  bénéfices  avant  qu'ils 
vacans.  3*  Par  les  universités ,  en  conférant  le  titre  de  t 
qui ,  d'après  le  concile  de  Bâlc ,  avalant  droit  à  la  trt 
partie  de  tous  les  bénéfices  ,  c'est-à-dire  à  ceux  qui  v» 
pendant  les  mois  de  janvier,  avril,  juillet  et  octobre.  3 
roi,  qui,  en  vertu  des  concordats  ou  d'induits  acconU 
pape,  nommait  1*  à  tous  tes  t/enéficea  contUloriaax ,  c'eil 
à  toutes  les  prélatures  séculières  et  régulières,  mfimei 
luelie9,dontla  nomination  doit  être  publiée  parle  pape 
fiistoire ,  excepté  à  l'évèché  de  Strasbourg  qui  était  éled 
relui  de  Bethléem ,  en  Nivernais  (  voir  ce  mol  ).  a*  Le  ro 
mait  encore  h  la  presque  totalité  des  abbayes  d'homaid 
filles  cil  commande;  tous  ces  droits  étaient  exercés  ou  pi^j 
et  permission  du  pape,  ou  par  droit  de  joyeux  ayéneOM 
par  droit  de  fidélité  de  serment,  ou  par  droit  de  légale.j 


BENEFICE.  188 

Les  àénéfictM  régulitrt  ne  pouvaient  être  possédés  que  par  des 
litulaîres  réguliers,  et  ies  iécaliers  que  par  des  séculiers,  excepté 
\ta  évécliés  qui  pouvaient  être  donnés  à  des  moines.  Toutes  les 
inégnlarilÉs  qui  cmpécliaient  de  recevoir  les  ordres  «  cnipâ- 
cbaienl  aussi  de  recevoir  les  bénéfices.  Pour  Être  nommé  à  un 
tvéché ,  il  fallait  élre  docteur,  ou  licencié  eu  théologie  ou  en 
droit  civil  ou  canonique  ;  pour  une  cure,  dans  une  ville  murée, 
il  fallait  être  maître  ès-arts,  ou  avoir  trois  ans  d'étude  eu  tliéu- 
logic  OU  en  droit. 

Les  revenus,  provenant  des  bénéfices,  n'appartenaient  pas 
tni  titulaires  en  entier,  ils  n'avaient  droit  qu'au  nécessaire,  le 
raie  devait  être  distribué  aux  pauvres,  et  tout  le  Icms  cl  toute  la 
licdobénéRcierdevaient  élre  consacrés  à  l'église.  On  ne  pouvait 
posséder  qu'un  seul  bénéfice  à  charge  d'dme  ;  enfin,  le  bénéficier 
4cTait  résider  dans  son  bénélicc. 

On  voit ,  par  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  que  les  bénéfices 
Paient  destinés  à  presque  toutes  ies  classes  du  peuple  qui  pou- 
nicnt ,  par  les  degrés ,  arriver  à  tous  les  offices  ecclésiastiques. 
Il  faut  encore  ajouter  que  les  impAta  levés  sur  les  bénéfices, 
étaient  admirablement  ilisiribués.  Les  bénéfices  étaient  répartis 
enS  classes,  selon  le  double  rapport  de  leur  revenu  ,  et  de  la 
nitaredu  service  dont  ilsétaient  chargés  pour  le  culte  religieux, 
rinstruction  publique  et  le  soulagement  de  l'humanité.  Les 
Impositions  étaient  modérées  sur  la  proportion  des  avantages 
que  la  religion  et  l'état  recueillaient  de  l'ulililé  et  de  l'impor- 
lioce  des  bénéfices  '.  Tous  les  béuélîces  simples,  tels  qu'ab- 
bayes et  prieurés,  cbargés  d'aucun  service  public,  étaient  laxjés 
Icfiiort  de  leur  revenu,  et  ainsi  de  suite,  insqu'aui  liôpilao^  qui 
Déparaient  que  le  vingtiimeAa  leur  revenu.  Ce  mode  de  répar- 
lilion  avait  été  réglé  eu  1760,  par  Mgr.  Coulet,  évèqie  de  Ore- 
nible, 

Toat  les  bénéfices  ftircnt  abolis  lorsque  le  clergé  frinçais  fut 
dépouillé  ds  ses  biens  en  1790.  L'Ëglisc  ayant  sanctionné  celte 
tboUtion  dans  le  concordat  de  1801 ,  il  n'y  a  pins  maintenant 

'  Voir  Pleury,  Int.  un  dr^ii  tccUtia*. ,  édition  de  Boucher  d'Argii. 


f 


r 

I  la 


BIBLiOTUÉCAlBE. 

de  bénéûces  eccUsi  astique  s  proprement  dits,  eo  Fronce  '.  (Voit 
EvËcaéeet  GkiDiÉi}. 

BERNARDINS  et  BERIVARDIVES.  Voir  CiTitvx. 

BETHLÉEM  (l'*-v&ché  de  Bélbr^em).  C'est  un  siège  m  pâr- 
tibus  dont  les  tiliiiaires  siégeaient  â  Pantéaor,  bourg  de  Cla< 
mecy,  petite  vtlle  du  Niveroais.  Il  avait  été  établi ,  dans  le  i3* 
siècle ,  en  faveur  îles  évëques  latins  de  Bethléem ,  qaï  avaient 
suivi  les  croisés  chassés  de  Palestine.  Cet  évècfaé  qui  n'avait 
aucune  paroisse  sous  sa  iuridiction,  et  qui  valait  looo  livres  au 
titulaire,  élait  i  la  nomination  du  duc  de  Nevers  '. 

BÉTHLÊEv  (Notre-Dame-de-).  C'était  un  ordre  militaîre  in»- 
tiltié  par  le  pape  Pic  II,  en  i4%<  pour  empêcher  que  Die 
de  Leœnos  ne  rcntrdl  sous  la  domination  des  Turcs.  Hal^ 
la  bravoure  de  ses  défenseurs,  I.emnosne  put  résister  aux  foKU 
musulmanes,  et  l'ordre  fut  éteint. 

DÉTHLÈE.'HITES.  Religieux  établis  â  Cambridge  ,  an  i3' 
siècle ,  ayant  le  même  habit  que  les  Dominicains  ,  si  ce  n'ol 
qu'ils  portaient  sur  la  poitrine  une  tloiU  rouge,  en  mémoire ds 
celle  que  l'on  vît  à  la  naissance  de  J,-C. 

Un  genlilbomine  français,  Pîtrr*  di  BéUttcourt,  fonda  anni 
aux  Iles  Canaries,  au  i;' siècle,  des  frères  BélAUemite»  destiois 
à  servir  les  malades  dans  les  hApitaux.  Innocent  XI  le»  ap- 
prouva en  1687,  et  leur  ordonna  de  suivre  la  règle  de  Saiul- 
Angiislîn.  Ces  bospitaliers  étaient  habillés  comme  les  CapaÛM, 
hormis  que  leur  ceinture  était  de  cuir,  qu'ils  portaient  du 
■ouliers,  et  qu'ib  avaient  au  cou  uue  médaille  reprécentwt  U 
naissance  de  Jésus-Christ. 

~  BEZANT.  Sloonaie  d'or  dont  ou  se  servait  A  Conslaotinoplc, 
et  qui  fut  apportée  en  Europe,  non-seulement  depuis  Louis  k- 
Jeuuc,  mais  encore  dès  le  tenis  du  pape  Jean  VHI  et  de  Cbar- 
lema^ne  '  ,  qiioiqu'en  diso  le  Journal  dts  iutdni. 

BIBUOTUÉCAIRE.  U  fonction  de  bibliothécaire  ne  fat  p« 
toDJouis  restreinte,  suivant  IVtymologie  du  mol,  à  l'iospectioi 

.CfJt^ec'Wxai.  fratL(itis,  S'  Éd.,  page  I3C 
Voir  Baberl^tlFSsdn.DiVr.  unir.  <U  la  Fr,ta«,  t.  1,  p.  ftï. 
.GIoM.  bii«il.,l.  n.col.  I3!]0.— De  1084,  p.  tK. 


BILbKTS    tlB    XORTS.  ISt 

b  gsrde  do  Iko  qui  renfermait  les  livres.  Cette  portion 
lie  lie  la  littérature  ayaut  élé  confiée  à  des  personnel 
■  a  eal  souvent  recours  à  elles  pour  résouilre  des  di0i- 
, dresser  des  lettres,  y  ri^pondre,  etc.  Peu  à  peu  les  biblis- 
entr^rent  dans  les  coneiles  ;  et  antérieurs  aux  cliaa- 
rl  archichanceliers,  au  moins  dans  l'Eglise  île  Itome»  il* 
^tirent  les  fonctions.  On  voit  que  d^s  le  ;'  siècle  l'ezpé- 
des  bnlles  était  coiiftée  à  des  notaires  qui  se  qualiPtaieiit 
ibécHires.  On  trouve  des  aclea,  du  teuis  des  premiers  rois 
icigjeas,  souscrits  par  leurs  bibliotliécaires  qui  élaient  en 
tcms  leurs  clianccliers  ou  arcbicliapebiiis. 
bibliothécaires  des  cathédrales,  surtout  en  Italie,  doD- 
les  lettres  cl  le*  diplômes  des  fvfques  ,  avant  que  cet 
fût  confié  à  d'autres  ofGcicrs. 

ai»cicnnes  bulles  privilège»  énonçaient  au-dessous  du 

qu'elles  élaient  datées  ou  délivrées  par  tel  bîbliotliécaire. 

une  règle  constante  depuis  le  C*  sifcele  écoulé  jusqu'au 

shtsirenient.  Les  ehanccliers  cus-mémespreuaiciil  celle 

mais,  depuis  Célestin  II,  on  n'en  voit  plus  d'exemple. 

lit  lieu  de  tenir  pour  suspecte  une  bnlle  non  originale 

uu  biblolliécaîre  distingué  de  celui  qu'on  saurait, 

iIm  monunicns  certains,  avoir  été  rcvèlu  de  celle  dignité , 

Iv'cDt  lieu  que  jusqu'à  la  fm  du  i  a'  siÈelc  tout  au  plus. 

Hli.,  en  latin  Scheditta,  cttt  un  terme  fort  usité  en  Angle- 
Ine:  depuis  long-tems  on  y  appelait  billa  les  requêtes  pré- 
«Héciauroi  On  donne  encore  ce  nom  aux  actes  d'imposition, 
^  recrue,  irépargne  et  à  plusieurs  autres.  Pour  rendre  ce  mot 
alalin,  on  s'est  servi  de  bltla,  bilUla.  bitlelui,  ou  bulltla,  bolleta. 
U  4emi^^c  expression  est  un  des  noms  qu'on  donne  aux  billets 
Mnfe  aux  troupes  pour  leur  étape. 

BILLETS  DE  MORT.  Les  commun  agités  ecclésiastiques  qui 
niienl  fariné  entre  elles  des  sociétés  de  piieres  s'envoyaient 
ifciproquemcnl  les  noms  et  qualités  des  clianoînes  ou  moines 
iètédi»  depuis  peu.  On  appelait  ces  bilk-th  mortuaires  au  if 
«ècle,  Utterie  carrenlts,  et  dans  la  SuHe,  brerls  morlKorum ,  brtrm 
Il  dtfiuicliM,  ou  simplement  brntt.  On  conserve  dans  plu- 
seun  archives  d'antiques  rouleaux  en  vélin,  où  sont  écrits 


J 


inautéi  penduTaS 


188  BDLLAKDISTfiS. 

les  noms  des  défuuts  de  certaiaes  communautés  pend^fî 
siècles  eu  lient. 

BISSEXTILE.  L'année  solaire,  c'est-à-dire  la  course  on  II 
révolutioD  du  soleil  d'un  point  Gxe  à  ce  même  point,  compreal 
l'espace  de  36.'i  jours  5  heures  et  4d  minutes.  Ces  5  heures  ^9 
miuutes  forment,  au  bout  de  4  ans,  1  jour  presque  entier;  et 
alors  l'année  se  trouve  composée  de  366  jours ,  et  c'est  ce  que 
l'on  nomme  l'année  bisseilîle  :  ce  jour  surnuméraire  est  placé 
dans  le  mois  de  février.  Les  Romains  lui  donnaient  à  peu  prèsli 
même  place  que  nous  ;  ils  redoublaient  le  sixième  des  calendes  ie 
mars,  bis  scj:to  kaUndas  marlias ;  d'où  est  venu  notre  mot  biutt- 
tiU.  Ce  jour  passait  chez  eux  pour  un  jour  malheureux  :  Am- 
mien  Marcellin  dit  que  Valentîniea  n'osait  sortir  le  Jonr  da 
bisseJile.  Voir  Anhée. 

BL.ilSE  (ordre  de  Si,-),  établi  en  Arménie  pour  faire  la  guem 
aux  Infidèles ,  qu'ils  parvinrent  à  chasser  du  royaume.  Ces  che- 
ïaliers,  qui  portaient  l'Antit  6/^u  et  la  croiw  d'or,  au  centre  it 
laquelle  se  voyait  l'image  de  saint  Biaise,  évéque  deSebasteeu 
Arménie,  étaient  de  deux  sortes;  les  uns,  véritables  religîeui) 
exerçaient  te  service  divin  et  prêchaient  l'évangile;  les  autres 
combattaient  et  faisaient  la  guerre  aux  Infidèles.  Cet  ordre  fui 
aboli  en  Arménie,  lorsque  la  religion  cliréticnne  y  fut  perséca- 
téc  par  les  Blusulmaus  '. 

BLANCS  MANTEAUX  ,  nom  donné  aux  religieux  de  l'ordn 
des  Servîtes,  ou  serviteurs  de  Blarie,  à  cause  des  manteaux  bland 
qu'ils  portaient.  Ils  suivaient  la  règle  de  saint  Augustin,  avaieni 
été  fondés  à  Marseille,  et  confirmés  en  1  aSj  par  le  pape  Aleiandn 
IV.  Leur  monastère  situé  k  ta  rue  dite  des  Blancs  Mantuuuc 
donna  son  nom  aux  Guillemites ,  auxquels  itfut  cédé  en  isgS 
quoiqu'ils  eussent  des  manteaux  noirs,  et  aux  Bénédictins  d 
Cluni,  en  1618,  bien  qu'ils  fussent  aussi  habillés  de  noir.  L< 
Bénédictins  de  Sl.-Maur  en  étaient  en  possession  en  178g. 

BLASON.  Voyez  Abnoiiiies. 

BOLLANDISTES.  Autours  de  la  plus  vaste  coUccliun  de  Vi 


■JEa*ii>  >  TlUàtr*  d'htKiuur  «'  éfçfntalçrU,_ 


BONNET.  in 

StîntSt  qui  existe,  sous  le  nom  de  Jeta  aanctûrutn.  La  pre* 
partie  de  ce  travail  fut  commencée  par  le  père  Heriberl 

reidei  jt'iuitei  lequel  mourut  en  iGsy ,  n'ayant  pu  que  pré- 
parer de  nombreux  matériaux.  li  eut  pour  successeur  le  përc 
leta  Bolland  ou  Bollandu^,  qui  publia  en  )643  les  deux  pre- 
miers volumes  de  la  colleclion ,  contenant  les  saints  de  janvier, 
ctdonna  son  nom  à  tous  ceux  qui  ont  travaillé  avec  lui  ou  après 
kdi  celte  collection.  A  la  destruction  delà  compagnie  de  Jùtus, 
Qeo  avait  déjà  paru  43  volumex.  A  celte  époque .  les  Bénédic- 
tins d'abord,  puis  Louis  \Vt,  voulurcnl  acbeler  le  matériel  et 
Its matinaux  de  cetlu  grande  entreprise;  maïs  les  uns  et  les 
autres  échurent  à  Godefroj  Ilcrmaii,  abbé  de  Prémonlrés  de 
TongreS]  qui  cependant  n'enGl  paraître  aucun  volume.  Lors  de 
rentrée  des  Français  en  Belgique  en  i7çi4i  **"''  ''ot  brûlé,  caché 
DQ  dissipé.  Quelques  matériaux  furent  portés  en  W'estphalie.  En 
igot,  i8o3eli8io,  le  gouvernemenl  français  voulut  reconsti- 
iBtr  la  société  des  Bollandislcs  ;  mais  alors  on  ne  savait  pas  où 
étsienllesmanuscrils.  Depuis,  une  partie  fui  retrouvée,  et  placée 
diDilaBtbliollièqiie  royale  lie  Bruxelles.  Elle  y  reposait  ignorée, 
loisqa'en  i836  une  Sociité  hagiographique  sVtablit  k  Paris,  et 
UDoni^a  le  projet  de  continuer  les  Bollandisles.  Les  Belges  Fu- 
tcal  piqués  d'honneur;  le  gouvernement  songea  à  continuer  ce 
pand  travail,  et  jeta  naturellement  les  yeux  sur  les  jésuites. 
Les  PP.  J.  B.  Boone,  Jo.  Vandermoere,  Pr.  Coppcns,  Jos.  Van 
Btcke  voulurent  bien  se  charger  de  ce  travail.  Ils  y  consacrent 
Intlemsen  ce  moment,  et  viennent  de  faire  paraître  un  aperçu 
lel'élat  de  cette  publication,  et  de  ce  qui  resic  à  faire  '. 

BO.VNET.  On  ignore  si,  dans  les  premiers  tcms,  l'usage  était. 
tW  les  peuples  de  l'Asie  .  ijuc  les  hommes  se  couvrissent  la 
Itle;  on  voit  seulement  dans  quelques  occasions  les  femmes  se 
nOa.  Les  Babyloniens  parlaient  pour  bonnet  une  espèce  de 
UMpc  ou  lurban  ;  les  hlèdcs  se  couvraient  la  lëte  d'une  tiare  ou 
espèce  de  bonnet  magniliquc.  Les  Grecs  et  les  llomains  allaient 
«rdioaifemcnt  la  tête  nue  ;  mais  leurs  femmes  ne  paraissaient 


ayant  pour  llli'C  Di  pronitultoiu  operit  BçUaiidùii 

initrihil-r  ,  183fl.  ..,. ,    ..      ■ 


i 


I  i5t 

■  iar 


190  BONNET. 

iaïUQÎs  eu  public  que  couvertes  d'un  voile,  ou,  pour  mieux  dire, 
d'une  espèce  de  mante  qui  se  meUait  par  dessus  ta  robe,  rf 
s'attachait  avec  une  agrafe.  LesAthéniens,  au  rapport  d'Elien, 
frisaient  leurs  cheveux  et  y  eiitremflateut  des  cigales  d'or. 
Quelquefois  ilspori.iient  une  espèce  de  bonnet  appelée  pidcit, 
à'oii  est  venu  p'tUui  des  Latins.  Les  Itomains  ,  quand  il  faisoit 
trop  chaud  ou  trop  froid,  se  couvraient  la  t6le  d'un  pan  de  lent 
loge  qn'ils  relevaient  par  derriÈre.  Ils  ne  portaient  les  bonnclt 
ou  les  capuchons  que  pour  marcher  la  nuit.  Eu  voyage,  ils  se 
couvraient  la  \àta  d'une  façon  de  honnet  ou  chapeau  nommé 
ptlasua,  pélase  ;  il  était  aussi  en  usage  chez  les  Grecs.  Ce  p^law 
avait  les  bords  rabattus,  mais  plus  <ïtroits  que  ceux  de  nos  cha- 
peaux. L'époque  de  l'usage  des  bonnets  et  des  chapeaux,  en 
France,  se  lappurte  ill'an  i449;  ce  fut  à  l'entrée  de  Charles  TU 
k  Roiieu  que  l'on  commença  à  en  voir  :  on  s'était  iusqu'alon 
servi  de  cliaperons  ou  de  capuchons.  M.  Legcndrc  en  fait  re- 
monter l'urigiiie  plu^  haut  :  on  commença  ,  dil-Il ,  sous  Char- 
les V  à  rabattre  sur  les  épaules  les  angles  des  chaperons,  et  à 
couvrir  la  lé  te  de  bonnets  qti'on  appela  mortUrs,  lorsqu'ils  étaient 
de  velours;  et  simplement  bonnets,  s'ils  étaient  Tailede  laine.  U 
mortier  était  galonné;  le  bonnet  au  contraire  n'avait  pour  orne- 
uoeut  quedoux  espèces  de  cornes  fort  peu  élevées,  dont  l'une  ser- 
vait k  le  mettre  sur  la  télé,  et  l'autre  à  se  découvrir.  Il  n'y  avait 
que  le  roi,  les  princes  et  les  chevaliers  qui  porlasseitt  le  mortier. 
Les  anciens  vitraux  de  la  Sainte-CliapcUc  de  Paris  représen- 
taient le  roi  saint  Louis  avec  le  mortier  sur  la  léle.  Les  minia- 
tures de  divers  manuscrits  montrent  Louis  XI  avec  cette  coif- 
fure, préeéderanient  adoptée  par  les  princes  de  la  maison  ds 
Bourgogne.  Le  bonnet  était  non-seulement  rhabillemcot  de 
tête  du  peuple,  mais  encore  du  clergé  et  des  gradués  ;  au  moini 
fut-il  substiiné  parmi  les  docteurs,  bacheliers,  etc.,  au  chape- 
ron qu'on  portait  auparavant  comme  un  camail  ou  capuce,  et 
qu'on  laissa  depuis  flotter  sur  les  épaules.  D'ailleurs  la  forme 
des  bonnets  a  éprouvé  beaucoup  de  variations  selon  les  dtfférens 
tems. 

Les  banqueroutiers  depuis  la  fin  du  iC  f-iéclc  ,  jusqu'au 
commcHOcment  du  18*,  étaient  obligés  de  porter  un  bonnet 
vert ,  lequel  les  mettait  à  couvert  des  huissiers. 


BnifS  B0HIIE8.  IM 

ÏVETS  CARRÉS  DU  CLERGÉ.  Le  bonnet  carré  ou  plutAt 
tel  que  le  porle  le  clei^é,  ne  dale  que  du  i6* 
t.  Û«ns  tee  aulrei  parties  de  la  cliri'tiGnIé,  et  danR  pla- 
nunaotés  de  la  France,  sa  forme  était  vraiment 


SPASTEIH  (ta  maison  du),  fondée  par  M"  de  Conibë, 
Winle  converiie  et  niorle  en  lUga  ,  était  composée,  l'ile 
pdiMil  la  conduite  a  toujours  été  régulière,  a*  de  flilfs  pé- 
.  reliras  d'une  mauvaise  vie.  Leur  règle  n'était  pas  fort 
kltelles  comptaient  un  grand  nombre  de  maisonsen  France 
Kkar  destruction. 

SAL~\'ECR  (les  filles  du),  fondées  h  Cacn  en  i^'io,  pu 

iBe  Leroy;  approuvées  par  lellrcB-palentcs  du  rni  en  i;34i 

pirlenient  en  i;5i.  Leur  premier  soin  fut  de  soigner  les 

malades  cl  aliénées  ;  expulsées  en  i7gâ,    elles  furent 

le  nouveau  et  réorganisées  en  i6o5.  £n  i8ij  elles  étK- 

Il  dans  leur  maison  un  inalilut  de  loarils-mutU;  en  >Si8 

lirenl  les  hommti  aliénés.  11  y  a  en  outre  dans  leur  mai- 

rpcce  de  dispensaire,  où  l'ou  don  ne  les  premiers  loini 

[es  et  aux  ble-tsés  qui  se  préscnlctil,  un  pensionnat  de 

pervoDoes  et  une  école  gratuite;  c'est  une  congrégation 

ikk  fob  enseignante  et  hospitalière. 

-SECOURS  (sœurs);  établies  en  1810  à  Aiirignac,  dio 
'4t  Touloase ,  par  une  a»oclation  de  dames ,  dars  le  but 
i  la  jeuncttse  une  inulruclion  chrélienne,et  de  servir 
:res  malades;  elles  furent  approuvées  en  1S14  pur  l'ar- 
de  Toulouse;  il  y  a  aussi  des  liospilalièrcs  du  même 
ins  le  diocèse  de  Cambray. 

IIOMUES ,  religieux  anglais,  fondés  en   11159  P«>'  >« 
Edmond,  suivant  la  règle  de  S.  Augustin  ,  et  pottaiU  uo 
\kUa.  Les  ftliniroes  eurent  aussi  eu  France  le  nom  de  Boai- 
parco  que  Louis  XI  appelait  souvent  bvn'Aoi»»»  saint 
fois  de  Paulc.  Il  ne  faut  pas  les  conloiidro  avec  une  seolc 
filbigeoîa  qui  s'appelaient  aussi  Bont-liommu  '. 


•?«tjéorat  Vireilia»!  Hiit.  d'Angl.,  Jiv. 


-Sj-DcUadm 


1159, 


J 


193  BOUITROPBÉDOK. 

BOUCUEIt.  •  Ce  mot  vient ,  dit  le  P.  Lablie  ' ,  de  boucle, 
huccula  ;  non  pas ,  ajoute-t-  il ,  pnrcc  qu'on  couvrait  le  bouclier 
déboucles,  mais  parce  qu'il  était  allacbé  au  bras  par  une  boa- 
cle,ouplulAt  parée  que  l'on  passait  le  bras  dans  une  boucle  ou 
gros  anneau  pour  le  tenir  ferme  et  serré.  ÀnciUsculibatmla  intil, 
ijuàabinlàs  ffntfur,  dit  Isidore  dans  ses  GJûjm.»  Suivant  d'autrei 
savans,  bouclier,  dérivé  de  buccularïum,  vient  aussi  du  lalîa  tut- 
cala;  maii  ils  donnent  à  buccula  une  autre  signification  qui 
reviendrait  à  celle  de  bosse,  relief:  c'est,  diRenl-ils,  parce  qu'on 
représentait  sur  les  boucliers  des  léte»  ou  gueules  de  gorgone, 
de  lion  ou  d'aulrcs  animaux.  Le  bouclier,  symbole  de  la  prO' 
lection  que  les  princes  doivent  A  leurs  sujets ,  se  trouve  depuîi 
Constantin  sur  la  plupart  des  médailles  impériales  postérieure* 
ans  Antonins,  orné  de  diverses  figures,  et  du  monogramme  ilc 
Jésus-Cbrist.  Les  princes  le  tiennent  toujours  de  la  main  gau 
che.  On  le  voit  sur  quelques  sccaul  de  la  seconde  race ,  et  il 
est  ordinaire  sur  cens  des  empereurs  d'Allemagne,  depuis 
Conrad  I  jusqu'à  Otbon  I,  et  sur  ceux  des  seigneurs  des  grandi 
fic&  de  France  el  des  environs. 

LcsavantHeinccctus,  après  avoir  donné  les  différentes  furmei 
de  celle  arme  défensive  ,  observe  que  la  variété  des  images  et 
peintures  dont  le  bouclier  était  orné ,  a  donné  naissance  ù  IVni 
dans  les  armoiries  et  à  tout  l'art  lii^ralJiquc. 

BOtSTROPllÉDON.  Les  Grecs  anciens  écrivaient  à  la  Bvu- 
trophidon  (de  Ëo-Jt,  baiif,  et  o-Tpifu,  je  toitrni),  c'est-à-dire  que  de' 
m^me  que  les  bœufs  aprts  avoir  terminé  une  ligne  revîcunentsur 
leurs  pas  pour  en  tracer  une  autre,  ainsi  les  Grecs,  après  avoir 
tracé  une  ligne  de  gauche  Adroite,  en  commentaient  immfdin' 
Icmcnt  une  autre  de  droite  à  gauche.  Nous  avons  déjà  fait  ob- 
server que  la  plupart  des  écritures  orientales  s'écrivent  de  drùt* 
A  gauche,  tandis  que  les  écritures  occidentales  sont  écrites  de 
gauche  il  droite.  L'écriture  Boustropliédone  réunit  les  deux  ma- 
nières, et  nous  donne  l'explication  de  la  forme  des  lettres  grec- 
ques que  nous  avons  dit  ressembler  aux  lettres  pliénicictin» 
rttoaméei.  Au  reste,  ee  n'es!  pas  aux  Grecs  qu'il  faut  atlribnH 

■  Eiymelogit  du  moli  fronçai* ,  deuxième  partie. 


BOOSTBOPBÉDOn.  193 

f  iavcntioD  de  cvlte  manière  d'écrire;  il  parait  platAtqu'elteavatt 
4U  plus  ou  moins  employée  par  les  autres  peuples  oricnlaux. 
klaùt  d'aprt^»ainl  lignée  ',«  les  anciennes  et  prcinii-reB  lettres 
>bébraï(iue«,  appelées  «ocecffotaJf*  ,  nVtaicnt  <ja*au  nombre  do 

•  ii>,.    Quel  4  u  es-un  es  liaient  ttrilcs  par  suite  comme  nous,  et 

•  d'aulrcii  à  rebours,  de  draite  à  gnuche  '.  i  Esdra?,  d'aprts  quel- 
^ues  auteurs ,  aurait  élu  celui  qui  fixa  la  direction  île  récriture 
briimiqne  de  droite  à  gauche  '  ;  mais  il  ne  l'aurait  pas  ehangéct 
cDonmc  on  le  croit  communément;  l'écriture,  dile  chaUliriiju», 
De  terail  qn'uue  traiislormatioii  de  la  lamaritaine,  comme  la  dé- 
iQoiique  <''gyptieiiiieircst(|u'uncallératiiiQ  de  l'hiéroglyphique. 

Dans  l'article  Alphabtt,  nous  avons  donné  le»  conjectures  les 
pir.i  probables  sur  l'origine  des  lettres  chez  les  Grecs  ;  il  parait 
que  d'abord  ils  écrivaient  comme  les  orientaux  <le  droite  à 
puche,  el  le  souvenir  eu  était  resté,  puisque  Fcsius  nous  dit 
qu'on  donnait  h  cette  manière  d'écrire  le  nom  de  Itrpocon  *.  Ce- 
(ifodant  on  pen^e  que  leurs  inscriptions  les  plus  anciennes 
étaient  en  grauilc  partie  en  bouslroiihidon;  non-seulement  la 
tuteurs  anciens  nous  l'attestent',  mais  nous  en  avons  des 
preuves  irrécusables  dans  les  inscriptions  originales  que  l'on  a 
drcouvertes  depuis  peu  '.  I^omme  nous  regardons  cette  écriture 
d'au  grande  importance  pour  aider  à  comprendre  l'union  qui 
eii»le  ciilrc  l'écriture  orientale  qui  s'écrit  de  droite  à  gauche. 
Cl  l'occidentale  qui  s'écrit  de  gauche  à  droite,  nous  avons  cra 
devoir  en  offrir  ici  un  modèle  à  nos  lecteuis,  d'autant  plus  que 
dota  de  Vaines  avait  négligé  d'en  faire  sentir  l'importance.  L'îna- 

'  ÂdttrfMt  hareiti .  Hb.  u,  p.  Gl,cdil.  d'Oxford,  170S. 
■  lleuiledu  médailles  qui  |>rouient  que  iei  JulTi  ifcrivatent  de  gaiâ^ 
<^  à  iroilt  comme  nous.  Voir  dans  k  Fdnt  du  V.  ÏUràùoia,  1. 1,  taL.  7. 
Pir»,  tzaj.— LeP.  Souciel,  Uiic.  cril.~Oburv.Uu.  de  Véroonc,  t.  ». 
-OtjM.  liit.  iubr.  tlgiac.  de  Blanenni.p.  >9.' 
<  Voir  Gyraldna,  dtpait.  hiilori.  DM.  i,  t.  il.  p.  S,  fn-fol. 
iVoir /'(jlBileerammairienet  la  correction  deMarlmiui.  Cemot  n« 
Ktrmne  pin»  don»  Ira  DicltonnairM  grecs.  Martinius  le  tire  de  l'hébreu, 
'Panunia*,  liv.  v,  eh.  E5  cl  ST.  — Hérodote. 

'  Voir  l'ioscripL  de  Sigie,  publiée  parChischnll,  1719,  — Binardius, 
VtBMmt  Borui  iincripUonam.—Pnor  Ifs  médailles,  D/nnroniifi,  pi|re  53, 
-Bu:harlus,ia  Canaan,  I.  i,  ch.  x.  —  Herm.  Hu§o,  Dt  prima  tcribtndi 

{.— DickinHm,  In  Dtlphii  Phanictiianlibai ,  c.  x. — Et  Jean  Simon, 
iciio  grammetiie-^ritica  in  Unguam  graeam ,  p.  £7. 
Io«  I.  13 


AripliftD  qoe  nom  rlonoons  ici  e&l  anc  de  celles  que 
de  Fourmont  avait  apportées  de  la  Grèce,  et  celle  surtout 
•xelté  psrmi  les  savant,  une   conlroterM  si  longue,  el 
0'e»t  pas  encore  terminée.  Noux  ne  pt^ tendons  pas  ia  déci 
toi  ',  nous  nous  coiilcnlcrons  de  citer  la  li&te  des  écmains  '  i 
l'<>iit  totitenue  ou  (jui  l'onl  attaquée.  La  page  suiviinte  ot(n, 
fae-iimiU  des  six  premières  lignes;  on  remarquera  que 
avons  iolercallé  sons  chaque  forme  la  lettre  grecque  modeniri 
^Diir  que  l'on  puisse  mieux  en  faire  la  comparaison.  Voici, 
mte,  la  traduclion  el  l'eiplioation  de  ces  six  lignes  : 
TRiDecTios  ne  u  rLincBE  ci-coirrie. 

MatijOf;       xBi      iftu^ai      rsu      AiroUs- 

-i«ç      ■«     iT  (w      rm)  '    fun^o». 
Axtnall:       A»p«Tau     furrap      &  ' 
Aufitra      OxTVÀau      uu^a. 

AflUflSVIt      i^IkIxM;       HXTUp 

A 1 1 1 .      rvocre     Aaotev     xou^ 

'  L'aotbcnticiliJeiînscriptoiu  deFoormont  a(itêMtil«nne|pvlVI 
Bsnhelcmy,  iUeiairt  d»  C Aeadémit  du  lntcriptioitt,  t.  xxiii  jii-{',|| 
iOL.  —Les  Bêaëdiclin?,  yoHviaa  Iraili  dt  Jiploaeliqut,  vo),  I,  p.k 
— Vinckelmann.-  U'Hanc.nHle,  R«Wr*,,  tnr  t,  art,  dt  U  Gw; 
B.p.  185.— De  Cayliu- — PaciaudÎBS,  Ifoiam,  Palop..  t.ii,  page ttli 
Jiejtiat,  Ântiq.  Atf..  l-  i,  f-  3^.— Hugius,  Er/ûi^ai^i/^r  fla^rid 
•eiî-i/t.p.  56.— lanïîus— Villoiion,  jinced.,  r.  ii— Larcher,  ffalâi 
Birodoii,Uv.  T,  p.  Î06,  IV,  p.  SIC— Saînle-Croii,  Go-r.  fêàar.,p.'. 
liagati»  tncyrlùpidiqm,  I.  c,  pa^  r6. — Valckenaer  ad  T/notrit.  Sàt 
476.  — Wolfiiis,  Proies-  '■  Hom.,  p.  uv.  — Raoul  RochelU,  iMMi 
miUrd  comit  ifJbrrdim.yir'a  ISI9. — Lelronnc,  Joarfuldu 
M  JS20. 

Oui  sa  conlrairc  qui  ont  attaqné  cet  îowriplians,  toni  :  BielKi 
Payi)cKn!'l>l,>4ii«>iaf)-f'M'ri>A)-ai>  tlu  Grttt  alphabet.  Loadm  17)1| 

Î.  111.— Porson,  Xemihlr  Rerinr.  \»a.  avr,  t:9(  ;A/o>;iin  rr<li(.,li. 
B9.  —  RoiMoanaile ,  Ad  Cregorian  Coriali. ,  ^96.— Cumle d'Abcrd««h 
it^alix-ti'i  mimeir;  w. ,  p.  iLè;  Iffilfot.lTavtU,  i3«.— Augurt. 
■*ki(l»,  Corpia  Utr'plifvim  giKtarun.ia-tol,  liv.  i.  p.  61.  BrrliD  1 

•  (>  qui  est  ealrr  paifAlbeses  manque,  et  a  été  «uppicc  par  J'iW 
niltbelervy. 

*  Da  tr!"hjit  Apir  If)  3iuo«nnt«  une  abréviation  de  AAidix.  Mwa 
«nmm'-  Il  Irllre  itiln)<'<'*l*  4,1. 


J 


ttHi%jiiOraéuo!t. 


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ÛU196  BOLSTBOPflÉAOtr. 

r-     Celle  inicriptEoi 

filicalioi)  dans  l'abbé  Barlhelemy,  fut  trouvée  par  Fourmont  «"  ' 
le  portail  d'uD  pelît  lemplo  d'Amyclc».  silué  près  de  Lac^d** 
roone,  et  consacré  à  la  iléesM  Onga  ou  Oga.  suraora  bconi'** 
de  Minerve.  C'est,  comme  on  le  voit,  iio  catalosue  des  prélrt»* 
qui  avaient  desservi  ce  temple.  Elle  rapporte  de»  nornsquir^ê* 
monleut  à  iGaS  ous  avant  I.-C,  et  à  une  époque  anlérieiueif 
^5  ans  à  l'arrivée  de  Cad  mus  en  Grèce.  Elle  a  dû  èlre  pMÉ^ 
pré;  de  i  aoo  ans  avant  notre  ère  '- 

Il  paraît  ((ue  celte  manière  d*écrlr«  dnra  jns'|ue  vei 
d'Homère,  puisqu'on  assure  que  ce  fut  Pronnpitles,  matlrti 
c»graod  poètet  qui  le  premier  '  introduisit  la  métbode  d' 
de  gauche  à  droite  ;  laquelle  étant  plus  commode ,  fut  ai 
•par  tous  leK  écrivains  grec-^,  sauf  en  quelques  cas  particulieii, 
comme  dans  les  inscriptions  publiques  et  autres. 

Mai*  liis  peuples  occidcnlanx  eux-mêmes  ont  con: 
liqaé  celle  manière  d'écrire.  D'abord  les  étrusques,  babtti 
primitifs  del'Italic  «épient rîonale,  d'origine  et  de  natioDccll 
écrivaient  aussi  en  boustropbédon  ;  ce  qui  noua  fait  rei 
l'usage  de  cette  écriture  dans  tout  l'Occident.  Nous  anaf 
corc  divers  moniiniens  de  cette  écrilure  élnisque,  et 
culîcr  les  tables  ciigubircs  =.  Les  Latins  aussi  ont  écrit  pril 
veinent  de  droile  à  gauche  et  de  gauche  à  droite,  soit' 
eussent  imité  les  Étrusques,  ou  lesCrecs,  ou  les  Phdnioïensi 
fréquentèrent  leur»  rivages.  Iiidore  de  Se  ville  dit  même  quei 
de  là  qu'iU  ont  appelé  leur  poésie  uurjuj  u'esl-à-diro 
faisant  allusion  à  l'alite  et  au  retour  de  la  ligne  *.  Ou  e( 
ausai  des  exemples  sur  plusieurs  médailles  jusqu'au  leu» 

>  Scfaoel ,  Hitt.  é»  la  Utitr.  gruifUê. ,  t.  i,  p.  91. 

■  D'aprcs  Tniodoi»  U  grainnuiriVn «ar D*n'u â»  Thracc,  dans  Fabridl^ 
Biblioth.  grttqut,  1.  i,p.  I>9  ,  Ft  dans  l'i^dil.  de  rhiodot*  par  Goil'i^M 
Leipsicl  1»SS. 

'  Schoel,  niil   d*  la  Unir,  lalini,  t.  I,  p.  28. 

•  Voir  f  cditina  ({u'ea  a  doaiiL^  B4ir»,vdÎH  Ualdia  ;  M  le  livre  de  ShHI. 
P«|it,  Dt  UglhuÈ  attiiit,  p.  foi. 

'  Voir  hidore,  liv,  vi,  c.  <'•,  et  Mariai  Victor,  Art  gramMaiiet,Ut.'  ^ 


^ 


BRKFS  1>BI   KOlS   ET   DES   PARTI UVLIBBS.  I9T 

tferj'.  Il  parait  mfime  que  les  inscription*  grecques. et  lalînni 
^iF  trouvaient  sur  la  croix  de  Jéeu»,  avaient  été  éorite»  d* 
*tittt  gauche  *. 

AeUmi  cela .  il  ressort  qu'une  connexion  intime  lie  les  peuplu» 
irocridBDl  aux  peuples  orientaux,  et  que  le  premier  de  tons 
luis,  celui  de  l'écriture,  a  eu  pour  première  pairie  q'ucU 
^loe  de  ces  régions  que  la  Bible  uous  donne  pour  première 
bilation  de»  hommes. 

tBEF.  Ce  mol,  considéré  sous  une  acceplioit  gt-nOrale,  v 
pris  par  dÎTcrs  auteurs,  et  notamment  par  MafTel  ',  pour  un 
V,  une  rûtt,  un  acle  Jutlidiùre ,  un  instrument  quelconqne.  H 
aciaellement  reslreint  à  certains  actes  rmanés  des  papes. 
Ddus  par  des  princes  séculiers.  Us  étaient  appelés  prrctplit  ou 


LesGrecsctlcsLaliusont  fait  un  égal  usage  de  ce  mot  QucT- 
eiaoteurs'  prétendent  que  les  Laliiis  ont  lire  des  Grecs  Ictir 
ttftrnttai,  tmiecllam ,  pyiaciam,  pyclatiolum,  scheda,  ctdiila, 
i.  La  barbarie  a  donné  naissance  à  tous  les  dérivés  ct'dimî' 
fifa  de  ces  mois ,  dont  l'analogie  saule  aux  yeux ,  et  dont  h 
Med  à  peu  près  te  même,  excepté  que /),t ftuiriin  parait  plus 
ttknUèremenl  consacré  à  signilîer  des  billeti  .  des  tablilter 
tmtlla,  des  tcritiaux. 

Originairement  les  brtfs  répondaient  à  leur  n.-m  par  leur 
iAirU  .-  mais  dans  la  snile  on  ne  prit  pas  garde  à  la  significa- 
B  ia  mot ,  et  on  en  fit  de  très-longs. 

S  b'csI  pas  bars  de  propos  d'entrer  dans  quelques  délaib  sur 
hribotion  de  ce  mot  k  dilTérena  actes. 

Btm  vu  Roi*  et  des  PARTictLiEHs.  Dans  les  anciens  tems. 
presque  jusqu'à  nos  jours,  les  lettres,  inssiun*.  mandemens, 
leU,  l&at  des  rois  que  des  parlîculiers,  s'appelèrent  brtvt»  et 

Hs  le  14*  siècle ,  on  appela  tout  court  brtrtit  les  actes  qu'on- 

Voir  Anloaii  Augaslloi  Dialogi,  p.  SS. 

Drack ,  Inttriplîùn  hibralqat  da  la  tainti  Croix  rtUilmU,  etc.  Rome 
T  t  p*ce  3'. — El  Ho.  Niqueiiit,  Di  titnlo  erutii  dominiez,  t-  idt.  xii, 
btpr.  Diplom.  page  8S  ,  89.  ;i  ,  t  ■ 

CioM.  mé4.  *i  '-fiii.  Gnrril.  M  doit.  m<d.  «f  infim,  Uiilt^q>L  t 


198  Birrt  dsb  koir  et  dis  pARiictiLmi| 

avait  appelât  auparavanl  brntti  talxationit ,  breA  da  il 
krrt'tii  lalTÎ-eotiductû/i ,  brefs  de  aauf-conduit  ;  brntti 
brcfâdeviclLiailles,  qui  regardaient  pari îculii-rement  le* 
pour  leur  sûreté  conire  les  naufrages  ou  contre  la  dis«l 

Le  br(te  xaeramenli ,  qu'où  truuve  dans  les  capitulairo 
Inze  '  el  daua  Gri-goire  de  Tours  *,  était  Tacle  dres.ié 
prestation  de  sermcut  de  fidélilé  au  roi,  et  signé  des  Un 
ou  lorsqu*en  justice  ',  on  se  pui^cuît  par  serment  di 
Bccusaliuiin  Le  breie  victoriale  était  l*acle  du  gain  d'uns 
brirt  originale,  la  première  pièce  d'une  procédui-e,  c'ejl 
l'assignaiton  ;  brevt  tnqaUilioni»,  uu  bref  d'eiiquëlc  pr^ 
des  informations  juridiques  :  il  e^t  d'usage  dès  le  13 
brtte  de  flabiliâ,  un  brefd'cstabliu  ,  acte  par  lequel  les 
Normandie  mettaient  en  séquestre  entre  leurs  mains 
litige;  brève  refiUalioiùs  *,  uu  bref  de  cession  et  de  désid 
biett  armiùtalis,  depuis  long-tcms  en  usage  en  Anglelf 
uu  bref  d'auuuité  pour  pouriiuivre  un  débiteur  qui  ne 
quelque  revenu  annuel;  brexe principis  revient  aux  U 
cachet,  ou  aux  commitlimus,  ou  aux  évocations  ;  brevt  d 
est  un  bref  de  la  cliancellerie;  bmtapro  quaslâ,  fort  à 
aux  i3*  el  14*  siècles,  étaient  des  pancartes  portant  pc] 
de  quËlcr;  brecis  de  conaenientiâ  '  était  un  accommudeà 
une  transaction.  Il  serait  trop  long  de  s'appesantir  3ur!( 
actes  qualifiés  du  nom  de  Jire/î,  comme  brèves  donationu 
vestiturœ  ^,  brcce  paient ,  brève  clausum ,  brève  de  excommak 
piendovadeliberando,  etc.,  dont  la  signiflcatiou  est  évidi 
oc  dira  rien  Don  plus  de  nombre  de  brefs  qui  n'ont  été' 
qu'en  Normandie  et  eu  Angleterre,  el  qui  ne  son!  poiol 
ailleurs. 

En  général  les  assignations,  citations,  décrets,  totisd 
lesquels  on  était  appelé  en  insticc ,  cl  les  lellres  de  chail 


Tom.  i(,  tôt.  £g6,  L'a. 

Uiël.  page  £t. 

Di  Re  Diplom.$appl.  p.  60. 

Annal.  Beiied.  t.  iv,  page  701. 

Vin.  <U  Langued.  t.  il,  cal.  LUi. 

Dt  Rt  Diplon.  page  6  >(  SO. 

Spicil.  f.  *.  pap:37S.  " 


"^ 


DBEFS  t>ES   PAPES.  199 

■•UlorioAienl  à  Inleiiler  une  aclioii  L-uiilr«  quelqu'un,  s'ap- 
zcommiinéineiit,  les  preniicra  l/mia  jaJîcialM ,  et 
îibrnia  magislralia.  Uaisluuâces  aclcs  varièrenlàrinliuî 
«luji  les  diU'érences  îles  cas. 
On  peut  mettre  aussi  au  nombre  des  brots  les  lettres  ûe  Ûi- 

kaie,  caiaim  inhibitana.  puisqu'elles  eu   portent  le  nom;  tC9 

érmi  mortaorum,  clils,  antérieurement  au  1 1  '  sitfcle,  lilttra  cur- 
ntitt ,  etc.,  etc.  Les  lettres  tics  papes  (pii  oui  porlé  et  qui  por- 
leul  eucore  suiiveul  le  nom  lie  brefs  ,  brtvia. ,  biecttu ,  inériteut 
uni  quelque  attention. 

Ikirs  DES  r*FKs.  On  commence  an  i3*  sij'cieà  découvrir  dan  ii 
KiCaîiift  rescrits  des  popes,  les  premières  traces  de  brnTs  ;  leur 
iVBK  oe  fut  oéanmoias  fixée  qu'après  le  milieu  du  iS*.  Tout« 
I  diOërence  qu'il  y  a  entre  ces  rescrits  et  les  autres  bulles,  glt 
lu»  la  suacriplion.  Au  lieu  de  dire,  un  tel.  sirri/tw  dn  ttrvilcurt 
É  DUa,  etc.,  on  dit,  un  tel.  Pape  /'.  J'I,  m,  seUn  le  rang. 

An  i5*  siècle,  le  pape  Eugène  IV  encliéril  eiicare  sur  ses  pré- 
tttMean  pour  préparer  les  voies  aux  brefs  proprement  dits. 
lea  tetlres  ne  poilcnl  point  dans  leurs  dates  l'aunéo  de  l'iucar- 
nlioa  ni  les  calendes  ;  mais  elles  sont  données  sitb  annula  nostro 
^nt»  ;  au  lieu  que  l'essence  du  bref  exigerait  qu'elles  fussent 
tk  mmuiio  piteatont.  O'ailleurf  elles  portcut ,  seliiu  la  l'oriue  de* 
irefa,  la  dale  du  jour  du  mois. 

On  lit  usage  dans  les  brefs  d'une  écriture  dillérenlc  de  celle 
In  belles;  la  ronde  ou  française  était  nffcctée  aux  bulles,  l'ila- 
iqoelefutet  l'est  encore  aux  brefs.  LeiHUccesscurs  d'Eugène  IV, 
lu»  les  brcb  qu'ils  donnèrent  sut  annula  piscatorii,  y  insérèrent 
nusi  quelquefois  t':innêe  de  l'incarnatiou  ,  ou  l'année  du  Sei- 
laeur,  que  NîcolasV  introduisit,  mais  dont  le  commencement 
tiiait  pas  encure  fixé  invariablement.  Ce  nif'me  pape  dunua 
Ipmnier  celte  forme  que  les  brefs  ont  suivie  depuis  :  IS'icolaui, 
^tfa  V,  dilfctit  (iliis  lalulem  et  apoitoitcam  bcneiticiiontm.- .  Datum 
lûm^  apud  S.  Ptirum,  sttb  annula  pitratoris,  dit  i5  oprilit  il\!\it 
mtifitatùi  noitri  anno  t'.  Telle  est  la  forme  des  brets,  qui  deviut 
ejoaren  jour  plus  constante  et  moins  variable,  maia  À  laquelle 
ieolas  V  lui-même  ne  fui  pas  toujours  fidèle  :  ces  successeurs 
y  attachèrent  tellement,  que  depuis  elle  ii'éprouva  pas  ds 
bancemeiit  notable,  et  elle  durs  encora.     .')  .i„..,ui  -a^.-  '  > 


IiB  forme  différentielle  des  brefs  consiste  donc  dans  la  tiw 
cription  qui  iloit  énoncer  simplement  le  nom  du  pape  el  le  rang 
(ju'il  lient  parmi  ses  prëdécesseui-s  de  m^me  nom  :  dans  le  saliv 
et  la  be''nt(liclii.in  aposlolî({iie;  lians  la  date,  qui  ilnit  renrermoi 
celle  (lu  lieu,  du  jour  du  mtis,  selon  le  comput  commun,  ili 
rauiu'eik  l'ueclirtt  cime  eiicliill're.cide  l'anDéeduponlilicatli 
dons  l'annonce  du  sceau  qui  doit  Être  TaDiicau  du  pèclieur;  ai 
enfin  danK  le  sceau  lul-mËme  qui  doil  élrc  de  cire  rouge,  luafl 
non  pas  de  cire  d'Espagne.  ^ 

Vnc  singularili;  du  i8' i^li^cle,  digne  de  remarque,  c'est  qn 
l'on  connaît  un  bref  de  Bcnoll  XIV  écrit  en  l'rauçaU.  Ala*érilj 
Il  n'est  pas  le  premier  pape  qui  dans  ses  letlres  ne  se  soit  pM 
■ervi  de  la  Inngue  latine;  car  Benoit  XIII  adonné  quelques  rt»' 
crilsdans  le  goût  des  iwitoxpro/uiV,  écrits  en  tout  ou  en  parliee» 
italien;  maison  n'en  avait  peut-être  jamais  vu  en  langue  élran* 
gère  à  l'Italie. 

Les  brefs  revélns  de  toutes  les  formalités  qui  les  coiMtiluciii 
tels,  et  partieuliî:remcnt  de  la  clause  lui  animlo  piscatorit ,  » 
raient  très -su  «petits  avant  Eugène  IV  ;  un  sceau  de  plomb  i  h 
manière  des  bulles  les  convaincrait  de  faux.  Au  conirsirc  uni 
bulle  scellée  du  sceau  du  pécheur,  sans  en  uverlir.  serait  fiuM 
depuis  le  milieu  du  i^'  siècle,  et  très-suspecte  avant  celte dpn 
que. 

Il  est  essentiel  aux  brefs  d'Ëlre  scellés  ,  en  cire  roufe  ,  tw 
l'empreinte  de  l'anneau  du  pécbeur,  c'est-à-dire  que  S.  Fîert 
y  est  représenté  dans  sa  barque  en  action  de  pécheur.  Anton 
du  sceau  est  le  nom  du  pape,  suivi  de  Pr/pa  el  du  nombre  ord! 
nal  qui  le  caractérise,  mais  sans  cliillVe  '. 

BniGITTE  {ordre  mililaire  de  Sainte)  ,  établi  par  la  saint 
de  ce  nom  ,  princesse  de  Nericie  en  Suède,  vers  l'an  i566,  pou 
s'opposer  par  les  armes  îinx  n;itiuns  barbares  qui  sortaient  d 
laTartarie,  cl  désolaient  le  nord  ri  tu  midi  de  l'Europe.  Urbain 
l'approuva  sous  la  règle  de  saint  Angnsiiu.  Slais  l'ordre  nesui 
Técnl  guère  à  la  sainte,  morte  en  iSjS.  Helyul  dit  même  que  c« 
ordre  n'a  jamais  existé  que  dans  Ici  révi^lntions  de  sa  fondalrid 
La  croix  des  cheraliers  Hait  d'aïur  d  huit  poiriUs,  avec  une  langut  m 

'  Voypï  AubdUi,  Pr.iUquec!v!lt  cl  e..min.-ll.-  pour  In  conri  teMiiatli^ 


m'LLB.  Mf 

fit,  qn[  pendait  on  bas.  Ils  mettaient  en  outre  dans  lenr  ëten- 
iitAt'oit  cùuronnts  qui  étaient  tes  anciennes  arme»  des  Golhs. 

miXE.  Suivant  la  signification  propre  du  mot  biiiU,  on  no 
dîTrail  eclendre  qn'un  sctait  pour  l'ordinaire  de  métal  attaché 
i  dcf  lettres  :  car  Aam  le  ilrnlt  canon  et  même  dans  les  bulles 
«mot  ne  sîgnilîa  jamais  une  tetirt  apostolique,  mais  le  sceau 
doDl  elle  est  munie;  et  même  une  bulle  qui  se  qualifierait  telle 
Ifidl  le  i3'  slËcIe,  ne  serait  pas  à  l'abri  du  soupçon.  Cepen- 
dant de  même  que  Icscbartes  ont  étiiqualinéesj/j'i'Wa,  du  sceau 
doot  elles  portaient  l'empreinte,  de  même  certaines  êpllrcs 
pooliPitales  ont  lire  leur  dénomination  de  la  balte  de  plomb  qui 
jélatt  pendante.  ' 

Ce  titre  ncTut  pas  même  réservé  aux  Ecules  Ictlresdii  Pontife 
Boinaïn  :  il  leur  est  commun  avec  celles  des  empereurs,  do 
ecrlaîits  prélat»,  et  de  quelques  conciles  œcuméniques.  Ces 
J.-mières  sont  revêtues  de  la  même  forme  que  les  bulles  des 
Papes  du  t4'  siècle.  Personne  n'Ignore  que  celle  dénomination 
fut  donuée  â  certains  rescrîis  des  empereurs  :  la  fameuse  bulle 
tfot  de  Charles  IV  ,  et  qnelqucâ-unes  de  même  espèce  de-i  Em- 
pereurs Grecs,  ne  I8l^5ent  aucun  doute  à  cet  égard.  On  ne  voit 
I>as  au  reste  que  l'on  se  soït  servi  du  terme  de  bulle  pour  rnrac- 
tértter  les  chartes  des  autres  rois,  princes  ,  seigneurs  et  prélats 
do  rommun,  quoiqu'elles  aient  été  scellées  de  sceaux  d'or, 
d'ar^enl.  de  cuivre  ou  de  plomb,  qui ,  depuis  le  9'  siècle  jus- 
qu'au 19*,  furent  de  femsen  lems  appelés  fiuf/n.  Cette  dénoml- 
nali-tn  du  sceau  était  même  encore  d'usage  au  iS'  siècle;  on 
en  qualiHait  quelquefois  les  sceaux  de  cire  '. 

BrLLES  consiDÉnÈES  comme  pceivx. —  Avant  donc  déconsidérer 
î>  s  bulles  comme  rescrils  ou  lettres,  il  faut,  eu  suivant  leur 
'i~nification  propre,  les  envisager  comme  fceauj:  On  ne  sait 
pas  précisément  en  quel  lems  on  a  commencé  à  mettre  les  bul- 
le* aux  actes  publics.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  les 
sceaux  de  plomb  ou  de  métal  sont  dim  âge  fort  reculé.  UJn- 
tùjitilé  expliquée  •  nous  olFrc  celui  de  iHjrc*AHrèlc  et  de  I.ucïus 

■  Ltjmr,  CoamtKt.  et  tanlra-tig.  p,  15. 

■  rom.  lir,  pari,  a,  page  53o.  ';  -t        •  i"*'    il   •'  ' 


fOS  ftUbLR.  ^   ^ 

Verti9  représentant  les  tâtos  de  ces  deux  eaipereu» ,  et  pSti 
<Ie  haut  en  bas  dans  l'épaisseur  pour  passer  la  cordelette  qu 
devait  l'allnchcr  au  diplôme.  Ueiiieccius  '  en  décrit  un  autn 
de  Galla  Piacidia,  Tille  du  grand  Théodose,  qui  a  les  mènact 
caractères  '.  Ces  deux  bulles  sont  de  plomb,  aiusi  que  celle- 
des  empereurs  Trajan  et  Âiiloiiiii  le  Pieux  ,  fournies  pa  : 
Ficoroni;  ce  qui  démontre  combien  est  Fausse  l'assertion  di 
Dictionnaire  de  Tritoiix  qui  prétend*,  que  les  éJîts  des  empe 
reurs  n'étaient  passcellés.  Il  parait  que  celu.Bage  lut  adopté  pa 
les  papes,  et  même  d*assez  bonne  heure,  puisque  Ficoroni 
en  a  publié  deux,  l'une  du  Pape  Dtusdcdit,  qni  commenta  . 
gouverner  rEglisc  liomainc  en  6i4.  et  l'autre  de  Fïtalien,  qn 
monta  sur  le  Saint-Siège  en  35;';  ce  qui  allribue  aux  papes  de 
bulles  de  plomb  beaucoup  plus  anciennes  que  ne  Tout  pcns 
plusieurs  savans.  D'où  l'on  peut  conclure  aussi  qu'elles  ne  peu 
ventétre  suspectes,  quelque anciennesqu'elles soient.  L'cxempl- 
que  donne  Ficoroni  ',  du  pape  DeiudidU ,  détruit  entièrcmeo 
le  système  de  Polydore  Virgile,  qui  veut  *  que  les  premier 
papes  ,  jusqu'en  C8a,  aient  scellé  avec  des  anneaux  imprimés 
sur  la  cire  ;  il  insinue  même  qu'on  pourrait  faire  remonter  ai 
moins  jusqu'à  Grégoire  le  Grand  l'usage  des  bulles  pontificale 
en  plomb. 

Les  Evéqucs  imitèrent  l'exemple  des  Empereurs  et  des  Pod 
tifcs  Romains,  et  scellèrent  assez  souvent  leurs  actes  en  plomb  ' 
Le  4i*  canon  du  second  concile  de  CliïiloDB-sur-SadDc,  tent. 
en  8)3,  en  fit  même  une  loi  aux  Evèques  pour  les  lettres  for- 
mées. Les  abbés  en  ont  pareillement  fait  usage, quoique  très 
rarement  '.  Les  empereurs  d'Occident,  les  empereurs  Français 
mêmes,  se  servirent  de  sceaux  de  plomb  :  mais  ils  ne  don- 

•  DeSigili.  lab.  I,  n.  I. 

■  Monlinet,  cabintl  de  Sainlt  Grneviiri,  [laitc  S^. 

"  Tom.sy,  col.  1ft56. 

4  I  Piombi  enlicki,  page  71  ,  73. 

»  Tm.  a  3. 

<  L.  viti,  DtluviM.  RtTum. 

-■  Anisl.  'dibliolh.  Pnf.adSrioil.  Bclatam . . .  Vkntf,  Ih.  ux.  p.  &S3. 

*  DiHiUiphm.  [âge  '53,  «.  5. 


Datent  point  k  l'acle  la  dénomination  de  balle  ;  on  ne  connaît 
(ucun  de  nos  nioiiarr[ues  de  la  troisième  race  qui  en  ail  usé. 
La  fîgart  orbkulairt  élant  la  plus  simple,  est  au^si  \n  plus  an- 
ciconc  qu'on  ait  donnée  aux  médailles.  Elle  a  lonjours  élé  plus 
pnrliculièrement  alTectée  aux  sceaux  de  inélal  ;  et  la  plupart  des 
bulles  de  plomb  ont  conservé  cette  forme  :  quand  on  dit  la 
pkparl,  c'est  pour  ne  pas  exclure  les  ovales;  car  il  s'en  rencon- 
tre quelquefois.  Fîcoroni  '  nous  eu  olfrc  une  de  cette  espèce 
présentant  la  tête  de  l'empereur  Alexandre  Séviirc  couronnée 
de  laurier.  Il  s'en  trouve  de  carrées;  mais  elles  sont  rares. 
Veineccius  •  en  a  publié  deux  tirées  du  livre  de  Dominique 
ïriatio,  De  Gtstis  Pontiftcam  :  elles  portent  les  noms  des  papes 

rgîus  et  Etienne- 
"te»  légendes  des  bulles  de  plomb  des  papes  sont  des  plus  la- 

B 'niques  el  des  plus  simples.  Jusqu'à  Léon  IX,  élu  en  1048, 
es  ne  portent  que  leur  nom  au  premier  cAté ,  et  le  litre  de 
pe  au  second  ;  il  faut  en  excepter  la  bulle  du  pape  Dcusdedit, 
:   j'..^  P^lji  représente  le  bon  Pasteur  ';  el  Paul  1  ',  qui  a 

droduit  les  images  de  Saint  Pierre  el  de  Saint  Paul  sur  les 
biles  de  plomb.  Léon  IX  ne  fut  que  le  reslauratcur  de  cet 

I  1049  '. 
Les  plus  anciens  monumens,  selon  Foggini  ^,  représentent 
«int  Pierre  à  la  droite  de  Saint  Paul  :  mais  au  moyen  dge  la 
|apart  des  bulles  de  plomb,  des  monnaies,  et  des  autres 
BoDumens  sur  lesquels  ces  apdircs  sont  ligures  ensemble, 
EJscent  Saint  Paul  ù  la  droite ,  et  Saint  Pierre  â  la  gauche.  La 
lison  de  celte  inversion  vient ,  ou  de  ce  que  l'artiste  '',  Iravail- 
mt  au  type  ou  modèle  du  sceau,  aura  représenté  Saint  Pierre 
Bpremieict  Saint  Paul  à  sa  gauclie,  sans  faire  altenliun  que 
Tcmpreinle  devait  nécessairement  renverser  cet  ordre,  ou  de  ce 

>I  Piomii  autichi ,  Tau.  IV,  n.  I!. 

•  Pag,  60. 

'  Firorooi,  71".  ffltuf. 
i_Dt  B*  Diplom.  Sappltm.  p.  ^C. 
'  Heiaiccius,  page  Hi. 

*  Exertil.  ao  dt  andf .  fittii  pittiufite  S,  Piiri  imitf  ih.  p*ge  £65. 
'  ItiJ.  page  i68.  '  ■>"     '■'  1  'i  ■  '    "  ' 


S04  KCLLE. 

qu'on  aura  eu  égard  aux  speclateurg,  qui,eD  regardant  les  figu- 
res, voieDt  Sdiut  Pierre  à  Leur  droite,  et  Saiul  Pnul  à  lenr 
gaucbe  :  c'est  le  septiment  de  Dom  Mabillou  ',  el  de  Marca  '; 
ou  de  ce  (|ue  voyaat  que  ces  deux  SainU  se  regardaient  ea  faco 
dans  Torigine,  cl  qu'aucun  des  deux  par  conséquent  D'avait 
alor»  la  place  d'honneur,  ou  aura  insensiblement  changé  le 
profil .  sans  faïra  attention  que  la  nouvelle  position  demandaiC 
un  nouvel  ordre  :  c'est  l'opinion  des  nouveaux  Diplomatistes  ^i 
ou  enfin  de  ce  qu'on  aura  letenu  l'usage  des  Ilomaius,  selon 
lesquels  la  gauche  désignait  ta  primauté  et  le  premier  rang  *. 

Léon  IX  est  le  premier  qui  ait  fait  mettre,  selon  Heîneccius  * , 
des  noirt  numérales  sur  les  bulles,  pour  distinguer  le  rang  que 
tiennent  cuire  eux  les  papes  qui  ont  porté  le  mfme  nom.  Le*- 
bulles  de  ses  successeurs  jusqu'à  Urbain  II  n'ont  pas  la  même 
iimplicité  ui  la  même  uniformité  que  les  précédentes;  car  le» 
papes  suivans  en  eurent  de  plusieurs  CKpèces.  Celte  de  Victor II, 
kiégeant  en  io55,  olTre  l'empreinte  d'une  personne  à  mi-corps^ 
recevant  une  clefdu  ciel  ;  el  au  revers,  la  ville  de  Rome  figurée, 
avec  l'exergue  AuTta  Homa.  Etienne  IX,  selon  Ciaconius  *,  est 
représenté  en  bon  Pasteur.  AIcxandren,élu  pape  en  loGi  ,  est 
gravé  au  naturel  ■  ;  il  est  le  premier  pape  qui  se  soit  fait  repré- 
senter sur  son  sceau.  Depuis  Urbain  II  '  jusqu'à  Clément  VI, 
lej  bulles  des  papes  montrent  d'un  cdté  les  images  des  deux 
saints  Apôtres,  ou  leurs  noms  écrits  tout  au  long  .  séparés  par 
une  croix,  cl  de  l'autre  le  nom  du  pape.  Depuis  Pie  II  exclusi- 
vement, les  siglesijui,  i^nr  te  premier cAtd,  désignent  les  noms 
des  deux  ApAtres ,  au  lieu  d'être  en  ligue  liortzonEale  ,  sont  pla- 
rées  sur  deux  colonnes  perpendiculaires.  Enfm  les  deux  derniè- 
res lettres  inféneures  Turent  retranchées  :  on  ne  les  voit  plu» 
piiattre  sur  le  scean  de  Clément  II.  En  général,  après  le  la 

•  DtRtDiptum.,^%t  tlO. 
>  Ut  t'rimuU  Ptlri ,  n.  âl. 

•  T»m.  IV,  (HRe-lOS. 

•  Eccard.  Coat-ntml.  de  liib.  Frant.  Orient,  lem.  i,  page  62b. 

•  Tôt.  it,».  3.  -  . 

•  Di  yiùe  PanUf.  page  391.  M  • 

;  ibid.,y.  ua:.  \  *,t 

•  Di  a*  VlploM.  page  tM.  .  .11  ' 


BltLLB.  mis 

fUtcie  au  plua  tard  ,  Il  Faut  que  les  sceaux  d'un  Pape,  lorsqu'il 
Ait  sacral  repréaeiilent  d'un  cOlé  les  faces  des  apAtres  saint 
jnenc  et  saint  Paul ,  séparties  par  une  grande  croii ,  et  que  le 
lers  porte  la  légende,  c'csi-à-dire ,  le  nom  du  pape,  for  titre, 
is  les  deux  lettres  PP,  et  le  chiffre  romaia  qui  le  distingua 
SCS  piéd^cesseurs  de  même  nom,  Si  le  pape  n'avait  pns  cu- 
re élè  sacré,  la  lâte  du  sceau  sans  le  revers  suffirait.  11  n'y 
||-que  ce  revers  qui  ait  varié  dans  la  suite.  Clément  VI  y  mit 
^hq  roses  ,  qui  étaient  les  armes  de  sa  famille.  D'où  l'on  peut 
iJHoire  que  les  armoiries,  depuis  le  commencement  du  i4' 
~  ■  ,  ne  déparent  pas  les  bulles,  qui  d'ailleurs  conservent 
ioscriptioDs  ordinaires.  Paul  II  s'y  lit  représenter  assis 
||r  tin  tr^ne.  La  plupart  de  ses  successeurs  y  mirent  leura 
j^cs. 

>  Ters  la  fin  dn  i  a*  siècle,  les  tacift  de  loie  qui  tenaient  la  bulle 

^  fe  plomb  étaient  communément  mî- partis  de  rouge  et  de 

jaune.  Ces  couleurs  devinrent  assez  fixes,  mais  non  pas  sans 

fxception.  Cependant  on  dcvr;iil  rejeter,  ilepuis  cette  époque 

□  ne  bulle  en  firme  rigoureuse,  qui  n'uffrirait  pas  des  corde- 

lelles  de  chanvre;  et  une  bulle  en  forme  gracieuse ,  qui  n'en 

aurait  pas  de  soie,  ou  du  moins  de  laine  Si  depuis  le  milieu  du 

rt3*  GÏ6cle  jusqu'au  :6*,  les  lacets  des  bulles  en  forme  'gracieuse 

liaient  pas  mi-partis  de  rouge  et  deiaune,  il  y  aurait  quelque 

it  de  les  suspecter. 

Les  bulles  de  plomb  empreintes  des  deux  côtés  s'appellent 

AuUes  eutHret,  ou  halles  simplement,  pour  les  distinguer  des 

^emi-bulles  qai,éiaiit  gravées  d'un  seul  côté,  ne  représentent 

^e  les  visages  des  SS.  Apôtres.  Les  bulles imparfuites  servaient 

lire  l'élection  et  la  consécration  des  Pontifes.  Innocent  III  ', 

n  en    iig8,  et,  depuis,  Nicolas  IV",  déclarèrent  qu'elles 

raient  la  mËmc  autoritd  que  des  bulles  entières. 

Avant  1(1  13'  siècle, les  bulles  n'étaient  pas  fra/ypits  d'une  ma- 

^re  uniformci  mais  depuis  celte  époque,  il  n'y  eut  pas  de 

latîoa  sousun  même  pape.Cependantquoiqu'un  même  pape 

r«tt  quelquefois  varié  l'empreinte  de   ses  bulles,   une  grande 

<  Epitt.t.  S3. 

'Rym«r.  lom.  K.   "~  "  *'  ' 


SOO  BULLE. 

dissemblance  entre  l'empreiote  d'une  bulle  et  les  empreiotea 
d'un  grand  nombre  d'autres  bulles  du  même  pape,  serait  un 
sif^ne  de  faux.  De  même  lorsque  la  bulle ,  d'ailleurs  d'une  coi»- 
fîguratiun  reasemblaotc  aux  autres  bulles ,  enl  inégale  ,  c'cfct-Ji- 
dire  plus  euQée  eu  quelques  eiidioilg,  et  plus  eiironcée  en 
d'autres,  c'est  un  indice  iju'on  en  a  délacbé  les  fils  pour  en 
insérer  d'autres;  ce  qu'il  est  aisé  de  vérifier  eu  ouvraut  le  plomb. 
Il  n'eu  serait  pas  de  même  si  la  bulle  était  seulcmeut  mise  de 
travers;  il  faudrait  rejeter  l'erreur  sur  ladislractinn  de  l'ouvrier. 

BcLLEscoNsiDËHÉEs  cOMUE  BESCRiTS  tpnsTOLiQVEB.  —  Les  bullci 
improprement  prises ,  c'esl-à-dire  considérées  comme  rtstrili 
apostoiiquci,  sont  eu  général  des  lellres  du  pape  expédiées  en 
parchemin  ,  et  scellées  en  plomb.  Cette  défuiilion  comprend 
généralement  toutes  les  bulles  et  les  cousistoriales,  avec  tous 
leurs  caractères  propreS)  et  celles  qu'on  appelle  petites  bulles. 

On  distingue  donc  plusieurs  sortes  de  bulles;  \a»piiitu,  ou 
moins  solennelles;  et  \ts  grandes ,  ou  solennelles.  Les  dernières 
renferment  les  bulles  conaistorlaUt,  la  huXiti  pancar Us  ,  ^liei 
bulles  prioiliges. 

Petites  Billes.  —  On  peut  faire  remanier  nu  ;>' siècle  l'origine 
des  petites  bulles,  ainsi  que  des  grandes  scellées  en  plomb;  car 
la  même  différence  qui  s'y  trouve  au  1 1'  siècle  ,  s'y  fait  remar- 
quer au  7'.  Les  premières,  c'est-à-dire  les  petites  bulles,  iic 
montraient  que  les  moindres  dates,  sans  nom  de  uotaire  ou  de 
chancelier  :  les  grandes  réunissaient  A  la  date  du  mois  et  de 
l'indiclion  celle  des  années  des  empereurs,  de  leur  consulat, 
et  quelquefois  celle  du  pontificat  des  papes;  elles  étaient  da 
plus  signées  du  notaire  cl  du  chancelier. 

Depuis  le  ponliricat  d'Urbain  II ,  au  1 1*  siècle  ,  la  différence 
des  grandes  et  des  petites  bulles  devint  plus  sensible.  Celles-ci 
n'annoncèrent  jamais  un  effet  immuable  exprimé  ordinaire' 
ment  par  les  formules  in  perpctuum,  od  perpctuam  rel  memonofn  , 
et  autres  semblables.  Dans  les  1 1*  et  la'  siècles,  elles  n'eurent 
que  les  dates  du  lieu  et  des  calendes ,  jusqu'après  Urbain  III , 
que  Grégoire  VUl  ajouta  l'indiclion.  Le  successeur  de  ce  dernier 
retrancha  l'indiclion,  et  y  suppléa  par  l'année  de  son  ponliOcat. 
11  fut  imité  par  tous  ses  successeurs;  et  delà,  jusqu'à  Eugène  IV, 
ces  dates  ne  souffrirent  aucune  variation,  Ce  dçrnier  c^raotÀn 


kuLLt.  S6V 

inactif  des  petiles  bulles  eul  lieu  jusqu'au  i4*  aiècle  leulfi^ 
■■l,«»iuiie  on  ta  le  voir  bienlôt. 
Oa  ponmit  bien  confondre  dans  ces  mëmea  sïtelea  les  ■ira- 
ibqpbrcsdes  papes  avec  leiin  bulles  ordinaires  ;  car  les  clauses 
«aJiuloîres  qu'on  voil  dans  les  premières,  et  qui  ne  t>e  ren- 
MtRstpoinl  dans  les  autres,  sont  presque  la  seule  marque 
fim  l'on  puisse  les  dJAlinguer, 

ChiMt  BctxiA. —  Les  grandes  bulle» .  ou  bulles  solennelles, 
fMcat  h>ule«t  ou  doivent  porter  dans  la  fuscriplion,  des  mar- 
jBidcleur  durée  constante  et  invariable.  Elles  doivent  annoU' 
tr,  par  la  formule  in  perpeluum ,  ou  ad  perptlaam  rei  memoritm  , 
mwmfrjuemtibat  ifadm  fulurii,  on  autres  approchantes,  qu'elles 
BMil  point  limitées  à  un  cerlaiu  espace  de  (cois.  C'est  Ur- 
Uill  qui  le  premier  employa  ,  dans  ces  sortes  de  bulles  ,  la 
knole  ad  ptrpetuam  rti  mtmoriem,  au  lieu  de  celle  in  perpttuum 
■lieîasqu'alars.  Déplus,  les  sonscriptious  que  l'on  y  voit , 
imnt  faire  mention  du  notaire  qui  a  écrit  l'acte,  par  la  for- 
■fe:  nritdt  la  maindeli.,  ou  du  chancelier,  prtmicicr,  bîblio- 
!,e(c.,  qui  l'a  délivrée,  par  la  formule,  i/onn^/iar  Ut  mcùni 
Cette  dislinclion  entre  les  grandes  bulles  et  les  petites, 
lilUble  pendant  les  quatorze  premiers  siècles. 
Ai\k  dit  qu'il  y  avait  Iroiii  sortes  de  bulles  solennelles  ; 
conûUoTiaUs,  les  bulUi paacarUi ,  et  les  balUs  pritiltgéi. 
^ue  ces  bullea  sont  distinguée»  entre  elles  par  le  fond* 
Ib  tout  encore  des  autres  par  plusieurs  caractères  app>~ 

coRsiRTOKiitEs, — Les  bulles  consiatorîales.aiuïi  appelées 
qu'eUe*  étaient  domiéet  eu  plein  consistoire,  ne  regardent 
affaires, ou  delà  religion, uu du Sainl-Siége  apostolique. 
«■I  cela  de  p.-irlieulier.  qu'elles  uu  sont  munies  d'aucune 
,  et  qu'elles  ne  portent  presque  toutes  d'autres  dates 
celles  du  lieu  cl  du  jour  du  mois  Cette  particularité  a  lieu 
dans  le  i4'  siècle  ;  car  alors  les  dates  de  taules  sortes  de 
furent  presque  réduites  dans  ce  siècle  à  une  forme  uni- 
^,  le  lieu,  le  iour  dit  mois,  et  l'année  du  pontificat.  Ainsi  ce 
K  peol  plus  être  une  marque  distinctïve  entre  les  grandes  et  les 
jaUn  bulles.  D'oii  l'on  peut  conclure  que  le  défaut  de  «igna- 
hM  4es  cardinaux  ,  le  défaut  des  dates  de  l'incarnation  el  da 


i 


308  BtlLLB. 

l'indiclioa  ,  des  cercles  et  des  monogrammes ,  ne  luffiaeot  pu 
pour  rendre  suspecte  une  bulle  consistoriale  ,  qui  n'est  pas  en 
forme  de  privilège,  principaleineut  depuis  le  milieu  do  i3* 
siècle  jusqu'au  1 5'.  Dans  cet  espace  de  lems,  on  fut  moins  con- 
stant pour  les  formalité))  des  bulle»  conïistorîales  on  solennelles. 
Maift,danslei6'sifecIe,on  mullipliaà  rinfini  les  formalités  pour 
la  ptiblicalion  des  bulles  et  autres  cnuslitulions  ;  xignalurei 
hors  d'œuvrs  ,  enregistrement,  cerlificat  des  couriers  apusloli- 
ques,  ou  du  maître  des  couriers,  souscription  du  cardinal  pn>- 
dalaire,  exposilion  ou  lecture  de  la  pièce  en  plusieurs  lieux, 
etc.,  etc. 

BcLLcs  rtncABTES. — Les  bulles  pancartes  sont  celles  qui,  con- 
firmant  quelques  donations  faites  à  des  églises,  en  rappelaient 
assez  souvent  la  qualité  et  la  quotité,  et  y  ajoutaient  quelquefois 
la  confirmation  de  toutes  les  autres  possessions,  nommées  spé- 
cinquement,  mais  en  gros.  La  plu»  ancienne  bulle  pancarte 
que  l'on  connaisse,  c'esl-à-dirc  qui  contienne  le  recensement 
des  biens  d'tme  église  ,  fut  donnée  par  Grégoire  IV,  dnns  le  ff 
siècle,  quoiqu'elles  fussent  en  usage  long-trms  auparavant. 

Le  caractère  distiuclif  et  spécifique  de  ces  sortes  de  bulles 
purement  pancartes,  c'eiit  de  ne  iamaii  porter  tout  à  la  fois  \l 
monogramme  avec  les  signatures  et  la  date  de  l'année.  La  réu- 
nion de  ces  trois  caractères  répugne  à  ces  sortes  de  bultes. 
surtout  depuis  le  milieu  du  la*  siècle,  et  les  rend  fausses;  cci 
caractères  pris  séparément  les  rendent  aussi  Ir6s-suspectes.  Du 
autre  caractère  qui ,  sans  Être  uniquement  propre  à  ces  soriei 
de  bulles,  paraît  cependant  leur  être  essentiel ,  c'est  d'être  ler- 
minées  par  un  ou  plusieurs  amen.  Le  défaut  de  celte  formols 
aux  1  r,  la*,  i3'  et  i4'  siècles  les  rendrait  au  moins  auspecles. 

Passé  le  milieu  du  i3'  siècle,  vers  la  fin  surtout,  à  peîuO 
peut-on  découvrir  quelques  pancartes  revêtues  des  formalités 
qui  les  distinguent  des  antres  bulles;  il  en  est  de  même  des 
bulles  privilèges  dont  an  va  parler  :  doii  il  suit  qu'après  cello 
époque,  il  ne  faut  plus  cbcrciier  dans  les  rescrïts des  papes,  que 
les  dates  du  lieu,  du  jour  du  mois,  et  du  pontificat.  Au  i4* 
siècle  ,  CCS  sortes  de  bulles  pancartes  devinrent  estrCmement 
rares  ;  et  depuis  on  n'en  découvre  plus. 

La  plupart  des  bulles  pancartes,  outre  la  confirmation  des 


^^ 


nuLLE.  309 

RiRuiiermaienl  assez  Muveut  cerlaiiisprivilt^gcsi  alorf>  elles 
Ules  caractÈre»  de  bulles  privilé{;ea. 

EB. — Ce!isor(eedcbulleBétaîciitniiisinomin(.'cs 

in'elles  accordaient  certains  drults,  certaines  imiuiuiilt^^ 

Iralcs  ou  alibayes.  Ces  bulles ,  ijuuiiiue  rares,  Turent 

■  usage  dans  lesii',  la' siècles ,  et  une  parlie  du  i3'. 
Wt  dai»  l'ordre  des  grandes  bulle».  Letir  nullieitlicilti 
^Dulre  la  formule  rn  fxrptlaam,  de  ia  saluialion  du  pape 

s  teni  vaiclt,  placé  à  la  fin  de  la  bulle  en  gros  curac- 

au  long  uu  en  abrégé  ;  des  souscriptions  du  pape  et 

■dïnaux  ;  des  formules  de  dates  iisitces  dans  les  grandes 

kdet  signatures  de  l'écrivain  et  du  cliancelier;  des  figurci 

*  concentriques,  des  socaui;  elc-i  etc. 

i>  Nicolas  II,  au  ii'sitcle.  la  formule  des  dates  parlicu- 

1  bulles  privilèges  ,  devint  pres(|ue  uuifuruie  ;  et  elles 

M  presque  toutes  cet  ordre,  le  Jicu,   le  jour  du  mois, 

lidn  Seigneur,  celle  du  poulificat  et  l'iiidiclion. 

nsl  pièrc  i|"c  depuis  Innocent  II,  au  1 1'  siècle,  i|uc  les 

s  des  cardinaux,  dans  les  bulles  pri^ik^gus  ,  dovinreiit 

Mgr  commun.  Un  en  trouve  ccpend;int  du  lu'  <pti  sont 

■  par  des  évoques ,  des  prêtres  ,  des  diacres  et  des  sous- 

•lles  privilèges  subirent  le  sort  des  bulles  pancarli.s  sur 
1 13*  siècle  ;  c'eat-Â-dire  qu'elles  n'eurent  plus  alors  du 
nparlioulîëres  qui  Icsdislinguasvent  des  autres  bulles; 
M  te  i4*,  elles  devinrent  cxlrèniemcut  rares.  Uu  ne  peut 
r  de  bien  décisif  sur  eus  bulles  cxpédii.'cs  dans  les  ()', 
,  et  une  partie  du  ii*.  Klles  n'uni  de  fixe  ({ue  leurs 
(sen  tout  genre.  Uais  on  serait  fondé  À  regai'der  comme 
,,  quelque  originale  qu'elle  parût  d'uilleurs,  une  bulle 
p  donnée  depuis  le  milieu  du  1 1'  siècle,  apris  l'an  1 188 
,  jusqu'au  i4'  excluaivemenl,  et  qui  n'aurait  pa»  la 
ri  des  caracti-res  SHivanî>,  ni  la  suscripliun  lerrus  itrtorum 
li  la  clause  in  fitrpetuiim ,  ou  talutem  tt  apo.'toUciim  binedic' 
a  l«m pntunlibuM  quilm  faluiU i  ni  les  clauses  ciimmina- 
fc;  ni  la  conclusion  amin  ;  ni  la  saUilDlion  licne  vultli  ;  ni 

■  deux  formules  de  dates,  dont  la  première  iùi  de  la  façon 
erégionnairc,  et  la  seconde  du  clianculier  ou  autre; 
I.  1'. 


i 


\ 


21(1  BULLE. 

ni  les  dates  du  lieu  ,  tin  iour,  des  calendes ,  du  )H>i)l"t(^3i  >  de 
l'iridiction  et  du  rincarnalIoD  ;  ni  les  cercles  conccnlriques;  ni 
la  sentence  ou  devise,  etc.,  etc.  Il  faut  toujours  faire  altcnlion 
que  toulC!:  les  bull'  s  de  concession  de  privilèges  ne  sont  puinl 
en  furme  de  pancartes,  et  que  c'est  des  premières  parliculicre- 
mcnl  dont  on  vteiit  de  parier. 

Quoique  la  formule  salalem  et  apoitollcam  bensdicliontm  Hll 
alTccli^c  aux  simples  bulles,  lettres  ou  d^crétales,  depuis  le  1 1' 
siècle  jusqu'au  i4',  et  que  celle  in  perpctaum  fût  propre  aiii 
bulles  pancartes  ou  privilèges ,  ces  dernît^res  cependant  prirent 
quelquefois  la  première  fonimlc  :  ainsi  l'on  ne  saurait  déduire 
nucUD  moyen  de  fauE  de  ce  changement.  Mais  depuis  le  ii  "siècle 
jusqu'au  1 3',  une  bulle  du  premier  genre  qui  porterait  la  for- 
mule in  perptluum ,  paraîtrait  suspecte,  parce  que  ces  cbangc- 
mens  n'ont  pas  été  réciproques.  Dans  le  i5' siècle,  sous  Eugène, 
tnules  les  bulles  en  général  proprement  dites  ,  ou  scellées  en 
plomb ,  eurent  une  marche  constante  dans  leurs  dates  ,  doul 
voici  Tordre  :  le  nom  du  lieu  et  souvent  du  palais  à  l'ordinaire, 
l'année  de  l'incarnalion  ,  le  jour  des  calendes  ,  et  l'année  <kl 
pontificat.  Cet  arrangement  a  subsisté  sans  variation  jusqu'à 
nou.«. 

Outre  ces  bulles  disliugui^es  par  des  formes,  des  noms  cl  iH 
objets  dilTérens ,  un  en  connatt  encore  une  autre  espace  q'>< 
rentre  dans  la  classe  des  grandes  bulles  ,  et  qu'on  a[ipelle  tuila 
cruciatœ.  On  tire  leur  origine  de  celles  qu'Urbain  II  publia  pour 
la  première  croisade,  et  qui  portaient  sans  doute  le  signe  de  U' 
croix. 

Dans  le  i6'  siècle,  toutes  sortes  de  constitutions  aposlolïqan 
furent  réduites  à  trois,  les  bulles  proprement  dites,  IcsbrcGiCt. 
les  moliti  propr'U.  Voyez  Bbefs  cl  Mous  psoraii.  lilles  sont  dislto- 
fuées  entre  elles  par  leur  suscrlplion  et  leurs  dates.  Les  boUll 
portent  toujours  en  télc,  iV.  episcopax  tenus  serrorum  DÛ,  d 
suivent  l'ordre  des  dates  énoncé  plus  baut. 

Caractères  E\lriDst<]ue9  des  ballts. 

1.C9  grandes  bulles  ,  en  tant  que  distinguées  des  brefs  et  dci 
petites  bnlles  en  forme  de  motiu  proprii ,  ont  loujoun  É\i  écrite 


tn  langue  latine  ;  un  no  c 
ccl  uuge. 

Du  aé'ioae  des  papes  à  Avignon  est  venu  l'usage  d'écrire  les 
bulles  de  prOTision  en  caractères  gothiques  modernes.  Le  carao- 
l^  lombard  il]  ue  t'était  conservé  dans  les  bulles  jusqu'au  milieu 
du  la*  ùècla. 

Le  style  fut  exirémeroeut  liumble  dans  tes  bulles  des  9  pre- 
micn  sitcles,  et  fa  élé  quelquefois  depuis.  Voyez  Plcmsl,  Fils, 
Tù»-CSEB,  PoSTiri,  àlÉcRupuLiTiiH,  TiT»,  FoBiuLis,  Adbesse. 

Crilique  dn  bulles  en  général. 
La  scienoe  de  la  critique  des  bulles  est  une  partie  essentielle 
dei  connaissances  diplomatiques.  Alexandre  III  et  Innocent  III 
rat  parlé  des  marques  auxquelles  on  pouvait  reconnaître  les 
fausses  bulles,  et  les  distinguer  des  vraies  1  mais  leurs  priuclpes, 
ou  peu  KÙTi,  ou  iusuDisaiis,  n'uul  pu  servir  de  lois  générales. 

Durand ,  évëque  du  Meudc  ,  et  fameux  canonisle  ,  a  donné 
pireilkmeut  ses  décisîous  sur  les  qualités  que  doivent  avoir  les 
bulli»;  mais  il  s'est  trop  boriRS  peul-étre  sans  s'en  apercevoir, 
wti  usages  de  son  tems.  Ses  règles,  appliquées  aux  siècles  an- 
teneurs  ou  posléricivs  au  sien,  ne  pourraient  qu'induire  eu 
erreur.  En  voici  <jui  sont  exemples  de  ces  défauts. 

La  cbaleur  et  raltention  avec  lesquelles  Innocent  III  et  Cé- 
Icsiiu  III  ont  poursuivi  les  fausses  bulles,  ne  pernieltent  pas  de 
«mire  qu'il  eu  existe  encore  quelques-unes  :  la  facilité  de  re- 
Venoaltrelesiausites  des  véritables,  avouée  parles  papes  mtïmes, 
^Iruil  tout  soupçon  à  cçt  égard. 

Fhw  les  bulles  sont  anciennes ,  lorsqu'elles  n'ont  pas  été  fa- 
fttiquéo  par  des  contemporains  ,  plus  elles  donnent  maliËre  à 
liecilique,  et  plus  ou  est  sûr  de  les  surprendre  eu  défaut.  C'est 
^  qu'il  est  aisé  de  concevoir,  à  n'envisager  seulemeut  que  la 
4ilIicuUé  de  rajuiitcr  les  sceaux  e(  les  (ils  qui  les  ultaclient,  d'a- 
voir du  pambeoilu  du  tems ,  d'imiter  l'écriture ,  le  style  et  les 
Annules  d'un  siècle  éloigna'. 

Touteii  les  bulles  fausses  ne  sont  pas  supposées.  Une  bulle 
■upposée  est  celte  qui  n'aurait  jamais  élé  donnée  par  aucun 
fa|ie;  et  uoe  bulle  fausse  est  celle  qui  énonce  le  faux,  soit  par 
firtificc  du  faussaire  qui  en  aurait  raclé  une  partie ,  soEt  par 


.1 


SIS  BDLLI. 

la  maurabe  foi  des  dépositions  de  ceux  qui  l'auront 
'  on  cil  jugera  mieux  par  le  détail  guivant. 

Ce  n'est  pas  une  règle  sûre,  pour  reconuaitre  les  vraies  huiles 
de  tous  les  siècles ,  que  tes  papes  trarlent  toujours  les  évéfjuei 
de  (rira,  et  qu'ils  n'emploient  jamais  le  pluriel  lorsqu'ils  adm- 
seiit  la  parole  à  une  seule  personne.  Cette  règle,  donii<^  par 
Innocent  III,  ne  doit  être  appliquée  qu'à  lui  et  à  ses  prédéces- 
seurs imméillaii. 

Des  fautes,  ou  contre  la  latinité,  ou  dans  la  citation  du  teils 
sacré,  ne  sullisent  pas  pour  prouver  la  fausseté  d'une  bulle. 

Toutes  les  bulles  qui  se  trouvent  dans  les  registres  des  papes, 
dont  elles  portent  le  nom,  ou  dans  les  collections  aulhenliqoes, 
■ont  incanlc^lflbles. 

On  ne  doit  pas  rejeter  une  copie  aullicnlique,  faute  de  l'ofi* 
ginal  sur  lequel  on  puisse  vérilicr  la  bulle. 

La  fausseté  des  dates  d'une  copie,  même  authentique,  n'em- 
porte pas  celle  de  l'original'  ;  et  la  fausseté  d'une  seule  date  de 
l'original ,  de  l'indiction  ,  par  exemple ,  ne  doit  pas  non  plot 
l'infirmer. 

Une  bulle  ordinaire,  non  en  forme  de  privilège,  qui  réunirait- 
les  dates  de  l'année,  de  l'indiction,  de  l'incarnation  et  du  pom 
tidcat,  serait  suspecte  depuis  Grégoire  VII,  très-Minpecte  depob' 
Urbain  II ,  et  fausse  depuis  Innocent  II  jusqu'à  Grégoire  VIIL 
Au  contraire,  les  bulles  privilèges  des  la-  et  i3*  siècles  seraienl 
suspectes,  si  elles  n'olTraient  point  dans  cet  ordre  les  dates  de 
lieu ,  du  dataire ,  du  jour  du  mois  par  les  calendes ,  de  l'indiB' 
tîon  ,  de  l'incarnation  et  du  puntittcati 

On  ne  doit  pas  conelure  qn'nne  bulle  est  fausse  ou  suspecICi 
pour  être  signée  d'un  cardinal  qui  ne  se  trouve  point  dans 
listes  imprimées,  parce  que  ces  listes  ne  sont  pas  louroun 
exactes. 

Une  bulle  (|ui  accorderait  des  droits  dont  on  serait  sûr  qn 
les  papes  ne  s'attribuaient  pas  encore  la  disposition,  serait  pM 
le  moins  suspecte. 

11  est  encore  plusieurs  antres  règle»  fiénérales,  mais  que  l'o 
trouvera  parmi  celles  dc^  diplômes,  qui  peuvent  être  égalefflei 

<  Sitond  ,}/émoire  <lt  Soiuois  .  page  IGD,50Ë. 


lux  bulles.  Vo^'ez  DktPt»,  ScBAcx,  PdivitÈcts,  Ankéb, 

[M.  Voytt  CÈDOLB. 

ES  abréiiatioDB  coanneaçanl  par  la  Itltre  B,  que  l'oa  Irunvc 
Nir  Im  nionumens  et  les  maauscrin. 


«iDt,  beu£,  Balbi 

II.M.P.— Bent  nmiGDti  pniiiil. 

tiu.boaiiavibu*, 

od1> 

B.MK.C.-BeDè   mcreit  cibum. 

u» ,  imabilU. 

eoediclio. 

G.N.-UoB*  «r,At%. 

D  conceMam. 

datnn. 

BN.U.l.— llDoibiclatcDio. 

CI  cdjcto. 

BN.M.FEC.-Benè  mcreiili  fedl. 

e,  boDi  Turtoni , 

bon» 

B.O.-BpQÈ.opIlroè. 

lû,beDeltclum,bu 

nu  m 

B.P.— Bonomm  patKiiar.  eu  peu  c 

«tecH. 

MO.OU  patCll»,  1>MU  p«Muiu,  bu 

I.C.— Boal  fidc 

coo- 

p.t«i«.buBa  publics. 

B,PC.-Boa>  pccunia. 

.BfiUn.. 

B.Q.-Boù>  qa,..i„,  bon.  q»».i». 

Gdei  pow«MW. 

BR.-Booû.om. 

brtmr*. 

II.  II.— Bon  uni  m  reetor.              '  i  '■ 

KTilia. 

BBI.— Briranaîcu*.                        ,,, 

D.[<P.N.-Boi>u  reipHUicx!  Dtl^i., 

■  hie  .il»  ju.eoi.. 

Bn.SI.-BonurHn>«C'i. 

ndicium. 

B.S.—BunaïuauIiiK^cil. 

adieu  )<idkiiiiii. 

ll.T.—BunoruDi  lulor. 
B.V.—Benttiill. 

■m  Uberi. 

B.V.A.-Buni»iri.rbJtrit4.. 

ri>. 

B.V.V.-Biloot,  rina,  Vcdm. 

ençBot  à  parler  He  la  lettre  C ,  la  première  olione 
DRS  observer  c'tst  le  chaiigemeiit  tju'a  subi  l'iilpha- 
i»d!»  que  tous  le»  alpliabets  si'mîliiiues  et  le  grec 
lettre  le  G,  le  latin  met  à  celle  place  le  C  et  reu- 
I  7'  place,  aprèa  la  lettre  F.  Nous  cxpliqueroDs  l'o- 
S  causes  de  ce  cliangemctit ,  mais  auparavant, 
i  l'avons  fait  pour  les  A  et  pourlesB,  examinons 
point  il  est  probable  que  la  3'  lellref<t'milî(jue  tire 


t 


I 


ttl  Di:  C  F.T  DV   C  SÈyiTItjIiLS. 

■OD  origine  des  écritareB  hiéK^ypfaiqiics ,  c'esf-à-dim  du  clifj 
Sois  et  de  lYgyptîen. 

Origine  thinoÎK  cl  vgypli«iae  dn  G  cl  du  C  séoiiliqim  (Pt.  Ml). 

La  3*  hetiK,  exprimée  en  lettres  sémitiques  et  grerqmwpart 
G ,  comprend ,  clicz  les  Chinois  ,  de  5  fi  5  licuro'  du  malin 
nosbeures,  et  est  représentée  par  le  raracKre  i  de  la  p/«mA«VII 
et  par  lesvariélés  a,  5,  4-  Ce  carnclèrc  se  prononce  jrn  tM  à 
en  cliinois,  "T  en  jnponais  qni  ont  In  de  gauclie  à  droîll 
gand  on  dan  en  cocfaiochinois.  Il  signifie  adorer,  prier,  aunnili 
ce  qui  avait  lieu  au  lever  du  jour.  On  voit ,  en  elTel  que  le  a 
ïactère  csl  composé  du  grandeotnblt  ou  tnit  représentant  letw 
et  pareslension  Ditit;  il  signifie  de  plus  tast  et  trfpltd,  dont  o 
se  servait  pour  bi-ùler  de  l'encens  et  Taire  des  sacrifices.  Il  prea 
sa  place  sous  la  clef  des  voûles.  Or,  bien  qne  sa  fornw  nUKleii 
n'ofTrc  qu'imparfaitement  la  forme  de  ce»  divers  objels,  on 
retrouve  pins  dislinclemeiil  dans  les  formes  antiques  de  Tri 
goty  ei  de  Norisson,  notamment  dans  les  Hgiires  5,6,  7, 8,(] 

II  n'est  pas  besoin  de  faire  remarquer  que  leiun  de  in^,  lun 
tniliqiifment ,  c'est-à-dire  à  rebours,  a  pu  donner  noisMncC  W 
son  du  g .  ainsi  que  le  son  gand  des  cocliinehinois. 

Quant  k  la  formé ,  il  csl  bien  évident  que  les  figures  a,  5i 
ont  pu  donner  naissance  aux  nombreux  caractères  sémiliqi 
exprimant  le  G  ,  et  qui  tous  sont  formds  par  une  ligne  dreiU 
rrcoarbte par  le  haul.  notamment  le  G  des  alphabets  I ,  II,  Il 
IX,  XIII,  XIV,  XV,  XVI,  XXXIV  et  XXXV  de  la  planche 
nous  donnons  ici ,  et  dont  nous  citons  plus  particulièrement 
pour  exemple  les  fig.  ti,  i3,  i^et  1 5.  Nous  retrouverons 
outre   le  toit ,  ou  comble ,  ou  citl  dan^  l'hébreu  des  médailles 
fig.  ao,  et  dans  le  grec  ancien,  fig.  17  et  t8,  dans  l'étrusqne 
19,  et  dans  notre  C,  %t.  De  plus  nous  retrouvons 
pied  dans  le  chaldaïque,  fig.  aa  et  a3.  et  dam  le  runique  a4 
qui  oui  pu  être  formés  par  les  figures  chinmacs  7,  S  et  g,  Enfi 
nous  voyons  la  croix  simple  et  double  des  formes  chinoises 
et  7.  dans  les  alphabets  sémitiques  XXH  et  XXVII. 

Quant  à  la  ligniftcalion,  nous  trouvons  celle  de  voùle,  i 
pointe,  de  dos,  île  bosse,  de  ghibbe,  dau*  les  mots  hébreux33  gi 
oa  g/iib i  et  tnùme  ccWcdcToie  cl gobilel,  dans  V2:,gabali  el  ghiik 


m 


OWCLVE    CHlVOreEETEfiYPTIt.VOTDESGETDEsC  SEMITIQUES 


ODETOL'SLEsAtfHABETsSlaDTIQCES. 

ZD  nu  XIV      XV  xn     xvn  xvm    xix  xi  xxi      «d  xxra 

tt     •  »  jxn  '  xnn  xnm 

L-^g  rr<f:        


pJKYvy-v^trrt<-r  -^ 


[  Formation  dc  C  Latis,  Capctal.  MisuscrLE  et  Cbhsif. 

te  c  a  a  a  C  i£  X    c   -c 

»     .■*    -»■/    -f*    >;  ^    a    ii'    i**f^  "    'f    V    "^ 


c  Lwix  Catital  des  Ihscriptioss 

t'<Gcf  çf  "Vc-c'àooV/ps  &  OG  ^fcf  («ra 


.    i.-'i'"ji/.™-^j;rrt 


G   DES  1LPUABBT8  SÉMITIQUES.  SI  3 

1   knom  de  la  3'  Ictlre,  ghîmel,  sigairie  c/tamiauit  cauic  de  lal/rn* 
AwB  dot,  el  eit[>rime  aus»i  l'id/'e  d'a/iùration. 

Enaalra,  coiame  le  caractère  chinois,  la  lellrc  hébraïque 
l.signîne  5  oii  la  3*  plact. 

ynaol  à  IVg^flifn.  iiou4  Irouvona  d'abord  que  le  G  y  est  re- 
ptésculé  comme  en  chinois  par  des  Toif]  ou  des  Irépicdf^  fig.  aS, 
i6,  >8  ,  sg  el  3o  >,  et  de  plus  par  des  nesct  ou  Irépitdi  avec 
DU  catnblt,  toit  ou  toatirlurt ,  comme  dans  la  ilg.  36,  qu'il  est 
diflicile  de  ne  pas  trouver  confrirme  a,nx  figures  csliinoises  lo 
cl  11.  el  en  particidicrà  U  fornicé^ptieiiae  a;,  que  ruDGroî- 
nit  copii^e  de  la  figure  11  ,  ijui,  codunc  IV-g^ptieu,  ressem- 
ble A  Due  sorte  de  nœud  ou  plntAt  de  Irip'uit. 

Quant  k  la  rasemblanct  de  IVgypliuji  et  de  l'Iiébrcu,  M.  Sal- 
loliui  fait  observer  avec  raison  (|ue  la  forme  3<i  oti  le  tant  dé- 
tenu en  /l'iraliqur  3i  ,  a  formé  le  tirstorUn  5a  et  le  /lUroiolymi- 
Uiit  33.  De  plus  ,  nous  rclmuvoiis  encore  ici  dans  IVgypTÎen  , 
|MHir  signifier  le  G,  la  lignt  droitt  recourbéf  par  te  liant,   dans  le 
fùium,  ou  utptrt,  ou  cross€  fig.  34.  11  y  a  encore  d'autres  formes 
4(M)I  uoas  parlerons  à  l'B  axpiréc,  au  K  et  au  Q,  toutes  lettres 
du  iu£mc  organe,  de  la  même  valeur,  et  qui  souvent  ont 
^ir  prises  les  unes  pour  les  autres.  Nous  nous  bornons  ici  k  les 
-<;iler  dans  les  fig.  35 .  36,37  )  ^^  ^'  ^Oi  *l"fi  to"*  '^  monde 
unaiira  pour  des  K. 
li'apris  1oute<i  ces  simîliiudes  de  forme ,  de  son  et  de  sî^i- 
bcatïoii,  il  nous  parait  didicile  de  nier  IVtroilc  liaison  qui  lie 
les  langues  anciennes,  et  Irur  filinlinn  de  l'une  h  l'autre. 
Cbaugemenl  du  G  en  C  dans  le  l^lin. 
Pnisqne  les  Latins  tirent  leur  alphabet  et  leur  langue  du 
grec,  la  troisième  lettre  de  leur  .ilpliabct  a  du  être  prïmitivc- 
IDent  an   G.  Or,  c'csl  ce  que  nous  apprciiin;))!  les  di'bris  de 
rancienuc  langue  latine,  cl  les  auteurs  qui  seiioot  oceu|ii^  de 
rorigine  des  lettres  latines. 

En  elTcli  dans  les  fragmens  des  lois  de  Numa,  conservas  par 
Fe»lu>.  uous  voyons  qu'un  écrivait  Ctnua  pour  G<nua  ei  Ta»- 

'  VaiT  l'Anafyte  gramnaflictxU  raimaBic  de  dlffJmu  lextn  ancien* 
^ptieni,  par  F.  Salvolini,  atpl'ubcU  a°'  £9fi,  S37,  67.  S/.,  69 CI  l« 
•«Kfifi.    Ml. 


216  C  DBS    tLPaABETS  stHITIQCES. 

chor  pour  Timgtlor  ;  et  dans  l'iuscriplion  Ue  la  colonne  rMinl* 
élevée  à  Duillius  Nirpos,  l'an  4!>^  <le  Rome ,  nous  Irouvous  en' 
core  exfoeiont  ]>our  iffagiunt.  CcUc  iimililude  de  prononciatloi» 
du  C  et  du  G  s'est  conservée  dans  la  langue  laliuc  îormtc,  oit 
l'on  écrJvail  el  l'on  prononçait  Gneius  pour  Cneiiu,  Gains  (loot 
Caiui.  dans  les  composes  de  eeniam ,  oîi  l'on  trouve  vigtsimiu 
pour  ticttimuSt  etc.  ',  el  dans  les  composés  de  quelques  verhci 
comme  d^o ,  qui  fait  à  son  prétérit  acfuj(pour  agliu  ,)  rtgo  ifii 
fait  rexi  (pour  regsi).  D'ailleurs  les  auteurs  latins  uoua  le  disent 
oxprcssémeiil  ;  Ausonne  s'exprime  ainsi  : 

Prtraluit  postquam  Gamma,  tin  funeti  prîils  C. 

Festusdit  plus  explicitement:  G oilm qaod nanc  Cf  el  Quin- 
lilïco  avertit  que  comme  il  n'y  arait  pas  anciennement  tie  C  ni  dt 
T,  'h  étaient  ailoHcit  en  G  et  en  D  '. 

PhUarque  dit  que  ce  fut  Spurius  Carvîlius  qui ,  après  U  pre-  _ 
mii^re  guerre  punique  fut  inveuteur  de  la  forme  actuelle  M 
du  G  lalin  ,  et  probablement  lui  assigna  U  place  qu'il  fl 
occupe  en  ce  moment,  dans  Falphabet,  larnlis  qu'auparavant  ri 
il  était  confondu  avea  le  C  *;  mais  nous  reuvoyous  au  C  et  au  K  '  ■ 
pour  d'autres  détails  *.  1 

G  des  alphibeis  des  bogue»  sémiiiqnei ,  d'aprfe*  la  diviskn  da  tébtt*t  1 1 

ttliHograpki^iie  df  Baibi. 

I.  LANGLE  hébraïque,  divisée 

Ed  htbrea  ancien  OU  lUbreu  pur,  lequel  compreod  : 
Le  I"  alphabet ,  le  sanutrilaîn  *. 

>  Testii,  au  mot  Ërgua*  el  Scho't  HUt,  i*  ta  Litl.   Ut,,  tome  t,  p.  IL 

■  ;j..  p.  49. 

*  AusoniKiJ*  lilltrit.  —  Vkrio»,  kitrogfy.,  li*.  *u  ,  ch.  al, — Vmmbi^ 
ée  Crdinm. 

>  QaintiliFn  :  et  cum  C  >c  limilitcr  T  nos  Taluerasl ,  In  G  ac  D  m^ 
liuntur.  Voir  Viclori%at  au  ]iv.  \"  dt  ortlitigrap. 

*  Voir  lui  tous  \ta  changcmeos  iiibii  par  In  lettres  gmipies  tt  latine*; 
naeicellenl  ouvrage  de  M.  l'abbe'  BoDdil,iDlitu1e:  Intr^aatiom  i  U  Ida-     ■ 
gMt  tattiu  aa  aïojreii  de  Céladt  dt  ta  recint*  tt  d*  fd  rapport»  avec  tt  fran- 
fait ,  JD-S",  p.  ï38.  Paris  ,  chei  llicbetle  et  Chamerol  :  prû,  &  franc*, 

*  Voir,  de  plus  ,  cl-aprïs,  comment  dom  de  Vainn  •iptîqnc  la  fontM' 
tJon  du  C  lalln. 

i  Nous  ne  croyons  pas  devoir  répéter  ici  quels  lonl  les  ouvragn  M  ^ 


C   DES  ALPBAMTS  SÉJIITIQICS.  îl? 

!«»•  id.        pabWé  pat  ÈdouaiH  Btrrtard. 

Le  III*  par  VEitcyelopéâit. 

\jt\S',  celui  «les  m/rfai/fM,  donné  par  M.  Slioimel-         -^-^ 

Le  V*  ,  publié  par  Durtt. 

le  Vl-,  l'alphabet  à' Abraham. 

Le  VII-,  t'apbabel  Je  ^afomon. 

Le  Vin»,  d'ApoUoniiu  de  Thyaiu. 
n'Eu  chaldéen  ou  hibrea  earri,  lequel  comprend  : 
'  le  IX.,  celui  qui  est  usité  aujourd'iiui  dau»  les  lûrcB  im- 
p  ri  (nés. 

Le  X*,  dUJadalqae. 

L*  Xr.  usîlé  en  Perii  et  en  MeàU.  '  '■• 

Le  XIK  usité  en  Babylonie. 
^En  hébreu  rabbiniqae,  lequel  comprend  :  '*' 

Le  Xni'  le  chald/en  ears'tf. 

t^euxième  division  de  la  langue  hébraiqac  comprend  lepA^- 
ieûit  qui  est  écrit  avec  les  trots  alphabets  sulvans  : 

Le  XrV",  d'après  ÈUouai-d  Bmard. 

Le  XT*,  d'après  le  mCme  auteur ,  et  qui  ressemble  toul-i- 
foil  an  litaai  ou  erackct  égyptien. 

Le  XV',  d'apte  l'EiiCftlopédit. 

tlroisième  division  comprend  la  ]ang[ic  panigue ,  Jcarc/iàia- 
■fiu  ou  eartAaginoist ,  laquelle  était  écrite  avec 

Le  XVJI>,  d'après  Himaktr,  n'a  point  encore  de  G>      ',  i^ 

LeXVIIl",ditZ<u^.(a<i..  .., 

Le  XIX',  dit  MeUtaia,  n'a  point  encore  dcG.  .  !„■•(< 

Le  XX'  n'a  point  encore  de  G. 
\.  La  langue  SYRIAQUE  ou  ARAUÉENNi!;  ,  laquelle  com- 
prend : 

LeXXi',  VEitranglulo.  ,  .,,, 

Le  XXII%le^«(or.>n. 

Le  XXlir,  le  Syriaque  ordinaire ,  dît  aussi  Maronll».      '' 

Le  XXIV*,  le  Syrien  des  chriiiep^de  wnl  T/iomai.  ,. 

haXXS'tle  Palmyrtnien.    "■    „„„'.,„,    .,    ;,'  .■    !j',j,.,^i 

LcXXVI-,  le  Jut«n,  Mend<^Upji,M*V^\  [  ''.',-.  !„,  ^^ip 

■tmnqui  nous  oui  fourai  ces  divers  alpIiabeU;  tcux  qu!  \(iiillrua't 
«oMifrc,  pourront  recourir  &  la  page  SI,  ou  ntiui  stnns  traite  des  A. 


31S  bV  C  hATin   CAPITAL. 

Le  XXV[f  et  le  XXVIIl',  dits  Maroniln. 

I^e  XXI\*  le  Syrinque  majaarute ,  et  cm-sif. 
IIL  La  langue  MÉDIQUU,  laqut;lle£laitécrite 

Le  XXX*,  le  Peliki,  lequel cat  dérivé, 

DuXXXI',  leZem/. 

IV.  La  langue  AltAfilQUE,  laqHeUe  est  écrilc 

Le  XXXll*,  Hit  YJnibc  lHUral,ei 
LeXXXIH'.dit  le  Cuupf.igut. 

V.  La  langue  ABYSSINIQUE  ouETHiOPlQUE,  laquelle  com- 

i'r^iruni<"(if  ou  Gheei  ancien;  a'  le  Tigré  OU  Gbcei  modam; 
3*  YÀhmariqiie  ,  leïtqLiglles  langues  sYcrivenl  toutes  avec 

Le  XXXIV*  alphabet ,  l'Jbyssiniqiie,  Ethiopiqai ,  Ght*x. 
Enfin  vient  le  Copte,  que  Balbi  ne  fait  pas  entrer  dans  les 
langues  «émitiquea ,  mais  qui  cc[>cnilant  doit  y  trouver  place , 
m  qui  est  écrit  avec 

Le  XXXV,  alphabet,  le  Coptt, 

G  frccs  ancieot. 

Nous  ferons  peu  de  remarques  sur  les  G  ^rccs  anciens.  II  fwt- 
fil ,  en  effel,  de  jclor  les  yeuK  sur  les  dilTérentcs  séries  iIp  G 
sémitiques  pour  voir  que  les  G  grecs  sont,  nu  cinclcmcnt  seni- 
blnbles,  eu  seulement  retoumét.  Lj  ressemblance  des  G  latins 
el  des  G  grpcs  est  également  Trappanle. 

Quant  à  leur  âgi^,  les  G  composant  la  diviilou  n*  i,  oompren- 
ncnt  les  tems  les  plus  attciens  de  In  Grèce  jusqu'à  Alexandre  ; 
le  n°  a*  ceux  depuis  Alexandre  jusqu'à  Constantin  ;  le  n*  3, 
depuis  Constantin  jusqu'à  lo  ruine  de  Constanlinople;  le  4* 
quelques  G  cursir»  d'une  charte  du  G*  siècle  ,  ce  qui  prouve 
qu'ils  remontent  au-delà. 

Fornulion  du  C  latia  capital ,  nûouscule  cl  cursif  Plancbe  VII. 

Presque  toutes  les  plus  anciennes  écritures  de  l'Europe,  dit 
Dum  de  Vaines,  ont  uo  troisième  élément  qui  approche  (lu 
Gamma  des  Grecs,  fig.  i,  et  du  C  carré,  flg.  a,  ou  rond,  flg.  3  , 
des  Latins. 

Le  C  carré, /î^'.  a,  bien  plus  rarç  micj^autrc _,  se  voit  ccpcD- 


C   MinUSCULE.  3J9 

iinlplnsîean  FoU  avant  et  surtout  depuis  l'ère  chrétienne  :oa 
le  douve  souvent  aux  C*  et  7'  siècles  sur  le»  médailles  de  nos 
l      Rm%  '.  Vers  le  1 1'  siècle,  il  était  assez  fréquent  dans  les  ins- 
RV    tn'plions.  mais  {ilii!i  élancé. 

^M  L'tiMgc  de  relrnncher  le  bout  des  letlres  majuscules,  comme 
^m  OP  l'a  observé  à  l'article  B ,  fit  du  e  naturel  nn  e  fermé  comme 
■^  DD  q ,  mais  sans  queue ,  fig.  4 ,  et  qu'on  appelle  C  golhlque  des 
I  tus  Icms;  cela  forma,  depuis,  le  C  double  en  anoodissant 
W  kLsut  et  le  bas  de  la  ligure  à  la  joncllun  des  deux  carac- 
tères, fig.  5  et  6. 

Le  C  majuscnle  cl  minuscule  brisé  à  deux  traits ,  fig,  y,  fol 
rt<;u  très-favorablement  aux  6*  et  ^t  siècles.  De  cette  briiiÉre 
tint,  dans  le  même  tems,  ieC  fig.  8,  qui  n'est  pas  rare  dans  tel 
mounmcns  lapidaires  de  ces  mêmes  siècles,  et  qui  se  rencontra 
néine  dans  ocrtains  manuscrits.  De  ce  dernier,  dont  la  forma 
approchait  beaucoup  d'un  double  C,  vint  réellement  an  C 
composé  de  deux  l'un  sur  l'antre,  fig.  g,  dans  le  goût  do  nos 
^andsE  cursifs.  Il  fut  très-ordinaire  dans  les  écritures  cttrsives 
rontaines,  franco-galliques  et  carollncs,  quelquefois  dans  la 
comive  TÏsîgolbtque ,  mais  jamais  dans  la  saxonne.  Le  C  do 
celte  dernière  forme  varia  dans  ses  grandeurs  ;  an  ■;•  siècle  il 
s'éleva  quelquefois  au-dcssun  de  la  ligne;  an  K',  celle  élévalioa 
devint  fréquente  et  ordinaire  au  g  Quoique  fort  liaule,  elle 
n'égala  pourtant  jamais  celle  des  lettres  à  montans,  dout  nous 
avons  parlé  à  l'article  B. 

c  minuteiitt.  '    '*  '  " 

Le  croinuscnle  des  manuscrits  de  plus  de  mille  ans,  rra- 
Kmble  assez  à  Vt  de  notre  italique  ,  à  cela  près  que  l'extn^ 
mité  supérieure  en  rentrant  dans  In  panse  ne  la  louclic  pas 
loat-à-fail  :  il  fut  Irès-arroniii  en  proportion  de  sa  pclitcsie; 
mais  son  élévation  successive  lui  fît  perdre  de  Ha  rondeur.  Au 
II*  siècle  sa  hauteur  est  très-sensible,  après  il  commença  h 
se  hérisser  de  pointes  et  d'angles  qui  nous  annoncent  le  rë- 
goe  du  gothique. 

Le  e  minuscule  dont  la  télé  est  relevée  pas  un  trait  rnurlic, 
fig    10, parait,  surtout  au  9*  siècle,  dans  nombre  île  niatius- 

■  I.eB)tn(-,  Trni(éi(tt  3/v«iaitt,  p.  44,  SG.  ""''!  '"    "■' 


i 


729  c  c«iiSir. 

crits.  Le  [tclîi  e  de  m^mc  forme,  fig.  it,  eliiployé  tfàiid  ^cs 

chartes  ne  devient  un  peu  constant  (|u'aUK  1 3>  et  iS'siëcles. 

Les  e  cm-sifs  ont  d'autres  caractère».  Ceux  de  1b  romaine 
du  6*  siècle  sont  parfaitement  arrondis  par  le  haat  et  par  la 
dos  qu'ils  ont  un  peu  allongi.'.  Le  c  curaif  est  antérieur  ag 
i3<  siècle,  lorsque,  composé  do  deux  pièces,  il  ressemble  à - 
peu-près  A  uns  a  dont  la  partie  gauche  inférieure  manque,  et 
dont  la  partie  gauche  supérieure  est  lîtie  avec  la  lettre  précé* 
dente,  comme  la /ig.  la. 

he  ccursif  en  forme  d'«,  tel  qu'on  le  volt  fig.  (j,  est  Uéro* 
vingiea  :  il  est  la  base  d'une  tuflnité  de  Tarianles,  dont  il  ctt 
cependant  aisé  de  voir  l'origine.  Le»  figurtnZ,  t^,  i5,  16,17* 
18  et  19,  qu'on  peut  voir  également  dans  la  planche  de  r8,cD 
descendent  assez  naturellement  :  Ici  fnt  l'état  du  e  onraf 
Franco-Gailique.  Sous  la  seconde  race  les  cursifs  parurent 
moins  inconstans  dans  leurs  figures  :  »ur  un  simple  petit  • 
■'en  élevait  un  oblongsnns  rondeur  inférieure,  qui  ressemblait 
quelquefois  à  une  l  fermée  par  le  haut,  figura  90,  ai  et  9x 
Voilà  l'idée  des  c  cursifs  sous  Charlemagne.  Sous  Louis-le-Dé^ 
bonnairfi  et  sous  Charles-le-Chauve,  ils  ne  diB'érèrent  pas  de 
beaucoup.  Sous  le  roi  Eudes ,  dans  le  lems  de  l'écriture  allon- 
gée ,  la  partie  inférieure  fut  deux  fois  aussi  haute  que  la  supé- 
rieure. Ce  n'cBt  qu'en  1108  que  le  c  surmonté  d'une  espèce 
d'e  tronqué,  ftg.  aS,  semble  disparaître. 

Une  boucle  ou  frisure  au  haut  du  c,  de  r«,  de  !'<  et  del*/^ 
caractérisent  trts-bicn  le  10'  siècle,  même  la  fin  du  9*.  Csll^ 
forme  s'abolit  au  11',  excepté  eu  Allemagne  où  on  la  oou- 
serva  jusqu'au  douzième. 

Le  petit  e  puremcut  minuscule  s'établit  dans  la.cursive  au 
9' siècle;  11  s'y  multiplia  dans  le  lO'  :  il  s'écrasa  un  peu.  cl  dts 
9?!  il  prenait  même  en  Allemagne  la  figure  d'un  r  minuscule, 

fis-  ^^■ 

En  général  le  e  ancien  éprouva  cd  France  des  variations 
continuelles  :  celui  de  l'écriture  allongée  y  fut  encore  plus  su- 
jet. Vers  le  milieu  du  1 1'  siècle  le  petit  e  chassait  des  diplômes 
U  c  cui'siF  pour  se  mettre  à  la  place.  Flus  de  trente  aua  avaut 


AD  C  CAPITAL  LATIK.  S» 

àUit  OC  siècle,  à  peine  restaii-U  quelque  trace  de  l'auciea 
Ibooclé,  fig.  aS  ,  si  l'on  an  exceple  la  liaison  du  c  et  du  t, 
jf.iil.  II  est  fort  douteux  que  le  i -i*  siècle  puisse  rouruiri|UGl< 
^ncJDple  da  C  antique.  Eu  Allemagitc  il  u'iitail  déi&  plua 
■iu  â  la  Gu  du  lo'el  au  commcnccmtut  du  i  ■*,  ou  dès  l'an 
Mt  m£me  da  iis  l'écriture  allongée. 

in]Qc  vers  le  milieu  du  la*  ni  £  de  i  le  c,  quel  qu'il  pût 
kl.  ^lait  toujours  ireuiblant  dans  l'Ocriture  ellongi^e  :  dans  ce 
«de  les  trait»  gothiques  et  bizarres  puur  former  le  c  se  mul* 
^feicBl  eu  France. 

[1  n'est  pas  hors  de  propos  d'observer  que  le  i:  et  le  (  dea 
atrtu  et  des  manuscrits  se  confonJircut  depuis  le  i3'  siècle. 

i  U  léle  des  diplômes  des  empereurs  d'Allemagne  du  moyen 
lp,on  Irouvo  un  graud  C  maiusculo  j  celte  lettre,  quia  éli 
ihpiatique  pour  bien  des  auteurs  qui  n'ont  pas  réussi  dans 

Bnconjeclure»,  est  un  reste  de  l'invocation  en  sigles  I.C.N> 

.Cir'ali  it»Dtin«.  La  monogramme  de  celte  invocation  se  rap- 
Rcba  toujours  de  plus  eu  plus,  d^^  les  commcncemens,  do 
•  Sgnr*  du  C.  Sous  les  Olliuus  celle  figure  dominait;  et  sous 
k  boisi^iue  empereur  de  Ce  nom  on  n'y  aperçoit  plus  que  ce 
C:celle  forme  élaîl  ordinaire  au  i3<  siècle,  mais  au  t3*  on 
■aniença  &  romeltrc. 

Eaplicalion  du  C  capital  Utin  des  inscriptions. 

Là  i"  diciiioB  du  C  copital,  inscrit  sur  les  maliùres  dores, 
MlienI  les  C  qui  forment  un  angle  dans  leur  contour,  et  qui 
Wt semblables  Ijutat  an  r  grec,  taulAt  h  L  laliuc.  et  tantdC 
angle  ouvert  du  cAlé  droit.  Ils  sont  tous  I'ur4  aucicui,  ex- 
Opté  les  trois  derniers  de  la  i"ct  di;  la  'j'  subiUriiian. 
La  11*  est  composée  de  C  plus  ou  moins  carrés  ,  doni  les  ngu> 
I appartiennent  presque  toutes  au  muyen-àge .  quelques-unes 
lia  hante  anliquilé,  comme  plusieurs  du  la  l' talnlitiitinn  ;  et 
fMlqoes  autres  aux  bas  tcms  comiDe  la  dernière  de  la  6*. 

La  ni*  diritinn  ronforme  des  C  divorsemfut  arrondis,  les  i", 
»f,3*,  4' subdivisions  conviennent  assfz  aux  [n-rniîcrs  siècles, 
BU  inoycH'^} .  et  rarement  au  b^i-  Icnis.  }.u  &■  dé- 
aoe  grande   auliq*)îlé,    lui<qii<-  qnilques-unes  ilo  res 


É 

i 


r 


iii  CABALE* 

figures  reparaissent  constamment.  La  6<  et  la  7*  indiquenilfli 
quatre  premiers  siècles. 

La  W' tlivision ,  uniqurment  consacrée  au  gothique,  ne  a*é> 
lève  pas  au-dessus  du  ia<  siècle,  et  descend  presque  juaqu'n 
nAtre. 

Du  C  capital  des  maauscrits,  du  C  mianicule  et  du  C  cunif. 
Planclie  VIII. 

Pour  abréger,  el  pour  ne  pas  nous  répéter  inutilement,  notu 
devons  rcnvoyev,  pour  l'expllcaliun  du  cette  planche ,  d'abord, 
à  ce  que  no.iâ  venons  de  dîr-c,  de  la  fvrmalion  du  C  latin  capital) 
rninuitcule  et  cursif ,  el  ensuite  aux  longs  détails  que  nous  avons 
donnés  pour  l'eiplication  de  la  planche  VI,  celle  du  B  '.  Toulei 
les  diviHions,  toutes  les  dénominations  j  sont  expliquées  et 
classées. 

CAABAB.  nom  arabe,  signifiant  un  dais,  un  toit  ou  maltoa 
carrée  ;  c'est  le  nom  assigné  au  temple  de  la  Mecque ,  qui  est 
regardé  comme  le  tiit  ou  la  maison  par  cxctlUiwt.  On  retrouve 
ici  le  gravd  comble  ou  toit,  par  lequel  les  Chinois  trxprîmeal 
Dieu  :  voir,  ci-dessus,  la  formation  de  la  lettre  G. 

CAB.\LE  vient  de  l'hébreu  rt^p,  qui  signifie  rfV«/itionp<irfraifi. 
iion,  Aiusi,  d'après  sou  nom,  la  cabale  serait  le  recueil  des  tradi- 
tions juives  antiques,  conservé  de  père  en  fils  et  de  génération 
en  génération,  depuis  Uoyse  et  m£me  depuis  Adam  ,  auxquels 
ils  croient  que  Dieu  donna  non-seulement  la  lui,  mais  encor« 
l'espUcation  de  cette  loi.  Ce  serait  une  espèce  de  tliéologie  se- 
crète ,  transmise  de  bouche  en  bouche,  enseignant  à  découvrir 
dans  l'Écriture- Sainte  des  sens  mystiques  et  allégoriques.  C'est 
de  là  que  sont  venus  les  llabbins  cabalistes,  qui  définissent  aEus! 
la  cabale  :  •  Une  science  qui  élève  li  la  eonlcmplalion  des  chose! 

■  célestes,  et  au  commerce  avec  les  esprits  bienheureux;  elle 

■  fait  connaître  les  vertus  et  les  attributs  de  la  Divinité,  tes  or^ 

■  dres  et  les  fuiictious  des  auges,  le  nombre  des  sphères,  les  pn» 
»  propriétés  des  astres,  la  proportion  des  élémens.  les  vertus  dea 

■  plantes  cl  des  iiicrrua,  les  sympathies,  l'instiuct  des  animaux, 

■  les  pensées  les  plus  becrèles  des  hommes.  > 

11  y  a  trois  parties  dans  la  cabale,  la  1"  appelée  BeruUk  «st 
■  Votrci-deuaspogetS£,1S7et  158.    ' 


I 


CLati.v.Capitaldes  M-WLSTRITS 
<         Il  .-  J  + 

uCiaercLc:  MixEJcrirrczTart 


c  Mjnuscvle  Latin 


«  CuBsiF  DES  Diplômes 
\i!^'W-<' !n{"-uce:"fi""'ct<^"' i"i:^( 

ifaCcte"'cctfc<tCD!;Cfi'fffifCcrr» 
r^iiCfCftf^Mfrrtwc?""crftf-cg'g:gr 


1 


la  uieDCe  des  vertus  occultes  que  le  monde  rcnfirnie.  La 

2;  nommée  Mereana ,  esl  la  science  des  cho«es  surnaturelles. 

L:1',  lonl-à-fait  Ju/vfîl/fwusc  el  mi'-prisi^e des  Jnis  mêmes,  con- 

sùleàfaire  des  con)arat!oiis  ou  &  porter  des  amuletles  pour  se 

prôner  de  tout  mallicur, 
Cinijuantc  entrées  diffËrentes,  d'aprè*  les  Rabbins,  conduis 

Mnl  à  la  connaissance  générale  des  mystères;  c'est  ce  qui  s'ap- 
pelle le«  5u  parles  de  l'intelligence  '.  Dieu  en  fil  connaître  4oà 
iloyse; celui-ci  renferma  toute  cctie  doclrinc,  toute  IVtendue 
de  11  science  que  Dîen  lui  avait  donnée,  dans  les  cinq  livres 
du  Penlateuqne;  clic  y  est  contenue ,  ou  dans  le  sens  littéral , 
oa  dans  le  »eus  allégorique ,  ou  dans  la  valeur  et  la  combinai- 
*on  arithmétiques  des  lettres,  dans  les  figures  géométriques  des 
caractères,  dans  les  consonuanccs  barmoniqnea  des  sons.  C'est 
à  1^  découvrir  que  travaillent  tous  ceux  qui  se  sont  occupés 
de  la  cabale.  On  comprend  par  ce  court  exposé  que  s'il  est 
5o  portes  ouvertesà  l'intelligence  ,  le  nombre  de  celles  qui  sont 
ouvertes  à  l'erreur  doit  être  infini. 

On  trouve  des  vestiges  écrits  do  la  cabale  dans  le  Thatmud, 
compilé  vers  le  6*  siècle,  et  plus  particulièrement  dans  les 
écrits  du  rabbin  Haî-Gaon,  mort  Tan  1037;  mais  celte  scicucc 
remonte  bien  plus  baul. 

Quelques  savans  même  chrétiens  se  sont  occupés  de  la  ca- 
bale, et  uni  voulu  lui  assigner  une  place  d.tns  les  études  sérieu- 
ses. Le  Tameux  Pic  de  la  Uirandole  a  composé  uu  livre  tout  ex- 
près pour  en  faire  sentir  l'importance  '. 

II  y  dit  sérieusement  que  celui  qui  connaît  la  verlu-du 
DOdabre  10,  et  la  nature  du  premier  nombre spliérique,  qui  est 
5,  aura  le  secret  des  5o  portes  d'intelligence  ,  du  grand  jubilé 
de  5o  ans  des  Juif*,  de  la  millîtmc  génération  de  l'apocalypse 
et  du  règne  de  tous  les  siteles  dont  il  est  parlé  dansl'Evangitc.  Il 
enseignait  en  outre  que  pour  son  compte,  il  y  avait  trauré  toute 
la  doctrine  de  Moyse,  la  religion  chrétienne,  les  myslcrcs  de  la 
TrÎDÎlé  et  de  la  Rédcmplion,  les  hiérarchies  des  Anges,  la 
cbule  des  Démons,  let  peines  de  l'Eufer,  etc.  Toutes  ces  asscr- 

>  Reucbiin,  t'a  arfe  Cuii^MliVii,  i^u'il  d&lia  au  pape  l.éon  X. 

.•  U  est  tatilulc  :  Purla  Ueii.  ,..,..      1 


L 


CABALS. 

lions  forment  les  73  derai^res  propositions  des  900  qu'Usoulial 
à  Home ,  avec  l'admiration  générale,  à  l'dgc  de  14  ans. 

L'abbé  Bcrgicr  croit  que  la  rabaU  n'a  commencé  que  yen 
le  10'  siècle  ■;  mais  il  est  dans  l'erreur.  La  science  de  la  ca- 
bale, surtout  dans  ses  deux  premières  parties,  est  très-an- 
cienne j  elle  se  lie  avec  la  doctrine  astrologique  des  Clialdéer», 
•vec  la  vertu  des  nombres  et  des  élf  meus  ,  que  l'on  trouve  dam 
les  plus  anciens  livres  chinois  ,  nveo  la  pliilosophic  des  nom- 
bres de  Pylliagore  et  de  Platon.  Il  nous  para!!  prouvé ,  eu  eSel, 
<|ue  les  anoicus  avaient  attaché  des  vérités  lu rt  importantes anx 
nombres  et  aux  éicmcns  ;  mais  la  tradition  et  l'explication  de 
ces  vérités  se  sont  altérées  et  perdues.  Aucun  critérium,  aucune 
règle  sûre  n'existe  plus  pour  les  retrouver.  II  serait  cependant 
à  souhaiter  qu'un  homme  d'un  sens  droit  et  d'un  esprit  positif  et 
non  syntématiquc,  voulût  remuer  celte  masse  du  couceptlons 
plus  ou  moins  hétéroclites  et  les  comparer  ensemble.  Koiis 
sommes  assurés  qu'il  sortirait  de  cet  exameu  une  connaissance 
curieuse  et  nouvelle  des  doctrines  métapliysiquesi  phystigucs 
et  psychologiques  des  anciens  peuples. 

Parmi  les  modernes,  Leibnilz,  Ualebranche  se  sont  occu- 
pés de   la    scieuce  des   nombres;   plus  récemment  encore, 
UM.d'EtcIiegoycn  •  et  de  Lourdoucix  '  ont  rcchcrchéct  trouvé    ! 
quelques-uns  de  ces  rapports  qui  foraient  la  grande  harmonie    i 
de  toute  la  création.  Mais  ces  travaux  ont  été  faits  en  dehors    1 
des  traditions  juives  ou  grecques ,  et  rentrent  dans  la  classe  des 
conceptions  philosophiques. 

Nous  terminerons  cet  article  par  ce  que  dit  de  la  cabale, 
H.  Calieo  ,  traducteur  moderne  de  la  bible.  On  sait  que 
n.  Cahcnest  rationaliste  cl  ne  croit  pas  aux  traditionsriïvélées; 
ou  verra  cependant  qu'il  ne  nie  pas  la  réalité  des  traditions 
précieuses  qui  se  trouvent  renfermées  dans  l'antique  recueil 
des  traditions  juives. 

■  Dans  ion  tlicl.  da  Thiologit ,  au  mol  CabaU. 

■DefirniM,  uu  aperçus  philosophiques  sur  l'identité  dos  prîncipM 
de  mathématiques,  de  la  gramm.  gdncrale  et  de  ta  religiun  chélieau», 
«  vol.  Jp-80,  Paris,  1837. 

>  Da  \a  viriii  uHivtrtttU  pour  itrtir  iTmlroriaclien  à  ta  phùoioaklt  ém 
rirbi.  1  vol,  in-8",  Pari»,  I83B. 


I 


CltkTHAVA.  235 

^  tradition  tnjitique  du  Judaïsme,  renferino  des 
oUcnliqaM  pour  le  fond  à  ceux  du  Cfarislianisme,  et 
htat  par  renoncé.  Ainni  l'/iomm^  anteriiur  [njTp]  des 
IB  n'est  éiMemmenl  autre  que  le  Logos,  le  Vtrb* 
l4el'ETaogiIc,  qui  porle  le  nom  deSt.  Jean.  Ce  qu*un 
krenet  3  du  chapiire  i"  du  mf'me  Évangile,  fe  lit 
ni,  mai»  CD  d'autres  Icriucs,  dans  le  Zoar,  nouveau 
M  de  ubalisles.  Des  tliéolngiens  out  cnlrcpriii  de  nous 
ir  «I  dëmonlranl  par  le  Zoar  les  mystères  diri^tiens;  \e 
Ht  csciîllcnt  auprès  des  Juifs  qui  admettent  le  Zoar.  U 
M  À  remarquer  que  la  socle  cabalistique  ,  qui  a  fait 
[Itmit  au  dix'Scplîènie  siècle ,  el  avait  pour  chef  le  (M^lé- 
lB5n((*3X  inc:),  a  disparue!  s'est  fundue  presque  Iota- 
daasle  Christianisme.  Toutefois,  il  serait  possible  quB 
I  touloars  subsistante  et  m  uombreuse  des  Chaiidim  po- 
(CTcn)  fut  une  branche  des  Sabtaitns.  La  Cdtaiah  tt 
e  inllneDce  puissante  et  funeste  sur  la  vie  du  Juif, 
100  enti^  dans  le  monde  jusqu'à  la  deruière  pellct<l'fl 
»  qai  ferme  son  tombeau.  Nus  momerics  les  plus  ab- 
t  M  superstitions  les  jilus  houleuses  sont  uniquemeut 
I  inr  des  pratiques  cabalistiques,  en  opposition  même 
mi  esprit  du  Thalmud.  Gar,  quoique  cette  collection 
kde*  idées  et  des  faits  mysliques,  on  ne  les  rencontre 
aib  partie  dite  Htigaiillia  (mttuiJ,  peu  estimée  et  décriés 
fca»  endroits  du  Thatmud  même ,  ce  qui  rend  probable 
ÉD  que  celte  partie  a  été  ajautée  plus  tard  et  subreplice- 
~  le  ne  se  rattache  d'ailleurs  directement  nikXaMUchnali 
Cunnarah  '.  * 

iTRAV.\    (ordre   militaire   de).    Un  de  ceux  qui,  au 

driendirent  le  Christianisme  et  la  civilisation  con- 

conqattes  du  Mabométisme.  La  ville  de  Calalrava,  prise 

laorts  en  1147  avait  tMé  donnée  aux  Templiers  pour  la 

;ceax-ci  désespérant  de  la  conserver  la  rendirent  au  roi 

nr  Alors  un  ruligieui  de  Clleaux  D.  Didace  Velasqoex 

b  demander  par  son  abbé  D.   Raimond,  qui    passe    pour 

ituteur  de  l'ordre.   D.  Sanche  accéda  à  sa  demande  en 

l^&Hf .  ir*4.  BDuv.  par  S.Csbeii,  I.  II,  iMJi.p.  70.  û^tt  :.' 
ToKi  t.  15 


( 


ti^9.  It  nouvel  Ordre  fal  d'abord  cuiâposé  Se  trint  cointn 
de  CIteaux;  maÎN,  à  ta  morlde  rinstituteor,  en  1 163.  te  che- 
valiers, lout  en  rcHiaiiI  souuiîsà  Ctteaiix,  ne  voulurent  pliu  de 
moines  parmi  eux.  Les  cbevalîers  de  Calatrava  rendirent  de 
grands  services  cl  se  distinguèrent  dans  un  grand  nombre  de 
combala  et  de  Aii'ges  jusqu'à  la  mallieureuse  bataille  d'&Iarcos 
en  1 1 93 ,  où  ils  restèrent  presque  tous  sur  le  cliamp  de  bataille, 
leur  ville  mi'me  fut  prise.  Le  siège  fut  trantiplanté  alors  à  Cl^ 
vélos,  et  en  1  ig8  à  Salvalïerra,  puis  à  Quïrila  ,  puis  rctoarai 
i  Calatrava  en  lata.— Le  grand-maltre  de  Calatrava  était  trè»- 
puissant  en  Espagne;  c'est  ce  qui  donna  de  l'ombrage  an  .- 
Ferdinand  et  à  la  reine  Isabelle,  qui,  en  1^86,  firent  s^oilttf 
aux  chevaliers,  qui  allaient  élire  un  grand-maltre,  une  bu 
d'Innocent  VIII,  qui  déclarait  se  réscner  cette  oominatioD. 

CALE^DEâ,  premier  jour  de  chaque  mois  dans  la  cfarDOV*! 
logie  Romaine.  Ce  mot  vient  il'nn  mot  grec  ,  qui  signifie /i 
ptlle,  ji  proclame,  parce  que  le  petit  ponlifc  cUei  les  RomaïM 
avait  la  charge  d'observer  quand  le  croissant  de  la  lune  con- 
mençait ,  pour  l'annoncer  au  peuple  ,  ce  qu'ils  appellateil 

Les  calendes  se  comptent  dans  un  ordre  rttrogrode,  Aînllll, 
premier  mai  étant  les  calendes  de  mai,  le  5o  avril  est  noniot 
priifii  (antè)  calrndas  ;  le  ag  ttrtio  caltntlei  ,  et  ainsi  de  suite. 

On  renferme  dans  les  six  vers  suivans  les  règles  du  comptti 
par  Calendes. 

Prima  dics  meDsIi  cujuiqiie  ut  dicta  CA[.EnD;v. 
Sex  Maiui  Nonas  ,  Octofacr  ,  JuMiis  cl  Mars. 
Quainor  cl  rclliuï  :  dabii  Idus  rfullibet  octo. 
Inde  dics  reliqiioj  omoei  die  ose  Caleddas  , 
(Juos  ttltti  numi^raiis  ilicca  à  ideusc  lequinte. 

Celle  façon  de  compter  les  jours  du  mois,  dont  on  ne  san^ 
rail  rendre  raison ,  est  cependant  encore  en  usage  aujourd'hui 
dans  la  chancellerie  romaine. 

CAtiNDin,  conférence^  que  les  curés  et  les  prêtres  faisaient 
commencement  de  chaque  mois  sur  leurs  devoirs.  Elles  parai* 
sent  avoir  commencé  an  neuvième  tiècJe,  comme  on  le  vfri| 


I'^  «ILOTTS.  itt 

tli'iiynottanT  de  Riculphe  âc  Soîssons.  Cea  cnlendes 
ben  itsagc  sous  le  nom  de  confértitcei  tceUs'iaitlqati, 
^rrèren(le!i),sncjélé  répandue  en  France  et  eu  Alle- 
f  le  neuvième  tii>cle,  qui  s'assemblait  le  premier 
ique  mois  pour  régler  Icsexercices  de  ^\élé,  auiqueU 
RS  JevaienI  vaquer  pendant  lout  le  mois. 

KtlERS ,  lable  ou  atmanach  qui  conlicnt  l'ordre  ile> 
'•emaincs,  dea  moi»  et  des  féres  qui  arrivent  ^na 
■  l'appelle  cii/>rnf/f'i>r  du  maXcaUnda,  qui  s'écrivait 
ipnt  au  commencement  de  chaque  mois.  Lca  deux 
calendriers  sont  le  Julien  et  le  Grégorien. 
m  JBLitit,  appelé  aussi  CaUniiricr  Romain ,  celui  qu« 
r  étant  dictateur  et  souverain-poolife,  fit  réformer 
uage  Tut  introduit  dans  lout  l'empire  Romain.  Les 
'adoptèrent  ;  mais  à  la  place  des  lettres  nundinales, 
«ieut  les  jeux  ou  fériés  des  Romnins ,  ils  en  mirent 
«r  marquer  les  dimanches  et  les  fêtes  de  l'année. 
tn  GHicoatEa.  C'est  le  nom  que  l'on  a  donné  au  ca- 
formé  par  Grégoire  XHt.  Celle  réformalion  se  fît  en 
it  dix  jours  qui  s'étaient  glissés  de  trop  dans  la  sup- 
Minairc. 

kametidcs  litres  on  doit  faire  altcnlîon  il  cea  dix  jours 
l  Ahisi  en  France  ai  l'on  Ironvait  des  titres  datés  du 
*,  i8*,  ig*,  no',  ai-,  aa'.  a3*ou  a^* décembre  i583, 
tient  lieu  à  de  vialens  soupçons  :  car  ce  fut  alors  que 
mes  calendrier  fut  acceptée,  et  cesontccs  dix  jours 
■opprimés  par  un  édit  de  Henri  III ,  donné  le  S  no~ 
ïcédenl. 

it  que  le  calemlrier  a  anuffert  deux  principales  ré- 
i^enoière  fui  faite  p.ir  Jules  César,  la  seconde  par 
n  XIII.  yolr  les  mots  Absée  et  Courier. 

IC,  espèce  de  petit  bonnet  de  laine  ou  de  soie  qu'on 
Irafoispar  nécessité,  et  qui  est  devenu  aujourd'hui 
Wt  pour  les  ecclésiastiques.  H  est  de  cuir  ou  de  ma- 
|p,  et  ne  couvre  que  le  derrière  de  la  téle.  Par  un 
|i  feenlM  de  théologie  de  Paris  du  premier  juillet 


L 


f 


i56i  ,  il  fut  défenilu  aux  bacheliers  de  soutenir  ou  d'argumto' 
ter  en  calotte.  La  calotte  rouge  est  particulière  aux  cardioua. 

•CALOYERS.  Religieux  gi^cs  qui  suivent  la  règle  de  saint 
Baitile-  Ils  habitent  parlicuiièretnent  le  mont  Atho*.  AuCQn 
ardre  religieux  n'a  perlé  plus  loin  l'ausIOrité  de  la  vie  monastt- 
i)uc  1  ils  ne  mangeut  jacDHÎs  de  viande,  ils  observent  quatre  ca- 
rêmes, et  passent  la  plus  grande  paitie  de  la  nuit  eu  prières  et 
dans  les  larmes.  Ils  desservent  toutes  les  Eglises  d*Orient:  leun 
vcDUx  sont  ceux  que  font  les  moines  en  Occident.  Ils  gardeti 
exactement  leur  premier  inslilul  ;  aussi  il  n'a  jamais  été  fait  dt 
réforme  clieï  eux.  Le  nom  de  catoyeri  ne  convient  dans  celor- 
drequ'à  ceux  qui  ne  sonl  piiint  dans  les  ordres  sacrés;  les  Gnw 
nomment  les  prêtres  J tromonaqiies  ,  Hieromonachi. 

Les  Turcs  donnent  quelquefois  le  nom  de  caleytrt  à  leon 
Dervis  ou  Religieux  turcs. 

CALOYERES.  Religieuses  grecques  de  l'ordre  de  saint  Batilt. 
11  y  en  a  de  deux  sortes.  Les  unes  vivent  dans  des  monaslèm 
oi)  elles  fout  les  trois  voeux,  et  sont  gouvernées  par  une  supé- 
rieure ou  une  abbcsse.  Leur  v6leineut  est  de  laine  noire,  kar 
manteau  de  même  couleur  :  elles  oui  la  tête  rasée,  et  lesbn* 
et  les  miiins  couverts  jusqu'au  bout  des  doigts.  Cliacuoeia 
cellule  séparée;  colles  qui  sont  plus  riches  ont  des  servantes; 
elleii  nourrissent  quelquefois  de  jeunes  filles  pour  les  élever  daal 
la  piété.  Leur  orcupaliou ,  après  les  exercices  du  cloître,  caa- 
siste  ii  faire  difTércns  oui/rages  à  l'aiguille. 

La  seconde  espèce  de  caloyèrcs  sont  pour  la  plupart  des  vei> 
vea  qui  vivent  dans  leurs  maisons  et  qui  ne  font  d'autre  vn 
que  de  mettre  un  voile  noir  sur  leur  léte  ,  el  de  déclarer  qu'eto 
ne  veulent  plus  se  marier.  Les  unes  et  les  autres  jouissestdo 
droit  de  pouvoir  aller  partout  à  la  faveur  de  leur  habit,  quiot 
respecté  même  par  les  Turcs. 

CALVAIRE  (Congrégation  de  N.-D.  du}.  Religieaite*  vi- 
vant sous  la  règle  sévère  de  St.  Benoît,  et  occupées  de  l'édu- 
cation des  pauvres  ûUcs.  Elle  fut  fondée  par  Antoinette  d'Or- 
léans, fille  du  duc  de  Longueville  et  veuve  de  Charles  de 
Couily,  et  approuvée  en  i6i;  par  Paul  V  cl  Lotiis  XIII,  pnia 


Cavaldvles.  3^ 

CDD6ntiëe  en  i6«i  et  1633  par  CfrégoEre  ST.  Cet  ordre  exïsie 

encore  en  plusieurs  diocèses  de  la  France. 

CILZA  (Ordre  de  la)  ,  ou  de  l*  sotte.  Cet  ordre  milituire  fut 
fondé  en  Italie,  en  i4uo.  Il  était  composé  de  gcntlidiommcs 
qui^leTaient  la  jeunesse  dans  l'art  de  la  guerre,  et  qui  por- 
tiienl  à  la  jambe  gauche  une  botte  brodée  en  ur. 

CAU.ilL.  Espèce  de  couvre-chef  que  les  ecclésiastitjues  por- 
leul  à  l'église  pendant  l'hiver.  C'est  un  capuchon  allachë  à  un 
mautclct  qui  couvre  les  épaules  et  descend  jusi^u'a  la  ceinture  : 
il  m  ouvert  par  devant.  Les  évéïiues  le  portent  sur  leur  rochct, 
lonqa'ib  assistent  à  quelque  cérémonie  ;  il  est  violet  ;  celui  des 
ecclésiastiques  est  noir.  De  toutes  les  élymologïes  qu'on  donne 
i  ce  mot .  la  plus  naturelle  est  celle  qui  le  fait  venir  de  cap  lie 
mtil,  qui  était  autrefois  une  couverture  de  tétc  faite  de  mailleii. 

C.UI.4LDULeS  (or<lre  des)  ainsi  nommé  d'une  solitude  dite 
Coupa  maldolî,  et  silui^e  dans  |j  Itomagne.oûSt.  Romuald.  vers 
la  lia  du  lo'  siècle  établit  une  réforme  de  l'ordre  dcCluny, 
qoi.  i  cause  de  ses  grandes  richesses  élait  tombé  djns  le  re- 
Ucbement.  Les  Camaldulcs  suivaient  la  rtgle  de  St.  Benoit 
dans  toute  son  «ustérilé.  Voici  quelles  eu  étaient  les  prinui- 
ple«  difTércHces  :  comme  le  fondateur  avait  remarqué  que  le 
loisinage  des  grande.t  villes  avait  été  en  partie  la  cause  du  re- 
Ucliemenl  des  moines  ile  Cluny,!!  défendit  à  ses  disciples 
d'jiiblîr  leur  couvent  à  moïus  de  cinq  lieues  des  villes;  c'était 
ordinairement  dans  de  vastes  solitudes  ;  le  couvent  était  csint 
de  mars;  chajjue  cellule  était  séparée,  et  les  religieux  y  habi- 
liieutsaus  cloître,  ni  dortoir  commun,  ni  communication; 
chique  cellule  élait  composée  d'une  chambre  ù  feu,  d'un  ca- 
binet pour  l'étude,  d'une  chapelle,  d'un  petit  jardin  et  d'un 
frenier  ponry  mettre  son  bois.  Levés  à  deux  heures,  les  reli- 
gieux oc  se  rassemblaient  qu'au  chœur;  ils  récitaient  l'ofiicc^ 
de  St.  Denolt  et  celui  de  la  Vierge ,  le  psautier  une  fuis  par  se- 
maine, le  chapelet  et  quelques  lectures  spirituelles,  et  faisaient 
une  demi  heure  de  mi^ditalion;  le  reste  du  (cms  était  employé 
;omme  ib  le  voulaient. 

ht*  Camaldules  portaient  lab.irbe,  et  leur  habit  ressemblai! 
i  des    Bénédictins  avec  ta  différence  qu'il  était  blanc  ay 


i 


2A0  CAHEULincre- 

Ijeud'^lreuolr.ct  qne  parfois  ils  portoicatiiD  maatean  M#' 
mme;  danit  l'intt'rieur  de  leur  cellule  ils  ne  devaieol  porleriu 
rliapeau  ni  soifliers, 

Le  principal  but  âc  cel  ordre  ('liyt  de  mcUrc  en  praliqiielA 
rerraile  et  le  silence,  cl  de  prier  Dieu;  dans  les  heures  de  leur 
iraveil,  comme  les  bénédiclinn,  les  Camaldules  s'uc  eu  paient  de 
)a  lecture  cl  de  travaux  inlellcclitels. 

Ils  ne  possédaient  en  Franco  que  six  ermitages  oi'i  ilpnonît 
y  avoir  près  de  cent  relîgieui  '.  Cel  ordre  existe  encore  hun  <!■ 
la  France. 

CAMÉRIER.  C'est  lo  nom  qu'oit  donne  aux  officiers  deb 
chambre  du  pape ,  d'un  cardinal ,  d'un  ptélat  italien.  Le  pape 
en  a  deux ,  dont  l'un  est  chargé  des  anmAncs,  cl  l'antre  delà 
garde  de  l'arjjcnleric,  de.i  joyaut  et  des  reliquaires.  Ce  son» 
deux  prélats  qnïsont  toujours  en  soutane  violette,  IcsmtntfK* 
pendantes,  sans  manteau.  Chez  les  clianoînes  et  les  mutbce  il 
y  a  des  com^iers  qu'on  nomme  cbambriers  :  c'est  un  oflic» 
claUBtral  dans  les  abbayes.  Foyec  Chimcrier. 

Sous  le  pape  Etienne  IX,  au  1 1'  siècle,  on  voit  pont  la  pr^ 
jniëre  fois  le  titre  de  camérier  que  prend  le  notaire  nu  atcM- 
vistedcs  bulles.  Quelques-uns  des  privilèges  d'Honoré  H  aa  il* 
siècle,  sont  expédiéx  par  Itanier.  vicE-CA«iBiia.  Nous  ne  co»- 
naissons  pas  d'exemple  plus  ancien  de  bulles  dont  la  dits» 
lassent  mention  de  celte  dignité.  11  paraît  qu'elle  tflait  eonroO' 
due  avec  celle  de  vice-chaucclier. 

CAMEIt LINGUE.  Ce  mot  qui  vient  do  l'allemand  KamnuT- 
^'"ffj  signifie  maître  <U  ta  chambre  ou  trésorier.  Il  y  en  a  dem 
à  Borne ,  celui  du  pape  et  celui  des  «ardinaux.  Le  premier  cl* 
un  cardinal  qui  régit  l'état  de  l'Eglise  et  administre  la  justice; 
c'est  l'oilicier  le  plus  éminenl;  toutes  les  finances  iln  Saiat' 
Siège  sont  administrées  par  la  cbanibre  dont  il  est  président- 
cette  dignité  est  k  vie.  A  la  mort  du  pape  il  Tait  battre  moo- 
naie,  marche  en  cavalcade  accompagné  de  la  garde  des  Suis*» 
et  autres  oŒcicrs,  cl  il  public  des  édila.  11  a  sous  lut  un  tr£ 
soricr  général ,  cl  un  auditeur  général  qui  out  une  juridictiaD 
réparée,  et  dunie  prélats  appelés  titra  dt  ta  chambre.  \jk  camcf' 

.    '  VwBobertdcHeSHln,  tliel.  mMrtl  tU  la  Frante,  X.  u.  p.  40. 


c.uioH.  asi 

i(ue  dea  cardinaux  C9t  ua  cardiual  Un  tous  Us  ans  par  ordrs 
■ncicDDClé  pour  recevoir  les  revenus  attacliés  an  Sacrai  Col- 
(e,  et  en  faire  la  dislribuiion  it  la  Tin  de  diaque  année.  Lus 
aens  De  parlîcipent  point  à  cette  distribution. 

CA!VCeU.AT10>V.  La  cancellalion  est  une  sorte  de  rature 
ni  *e  fait  ft  claires  voie»  ,  on  en  treilHs,  ou  en  traçant  sur  la 
q[a  on  la  partie  canccllée  une  crois  de  St.  André  ,  ou  même 
n  coupant  le  parclicmin  pnr  celle  incision  cruciale.  Elle  an- 
Nce  quelquefois  l'inulililé  ,  et  quelquefois  la  ftusselé  ou  la 
Ipélllîon  auperQue  de  la  partie  comprise  dans  la  cancellalton. 
h caocdlaft  quelquefois  des  pièces  dans  leur  totalité,  sans 
B'ob  tes  regardât  comme  fausses  ',  nYtait  uniquement  pour 
SModre  inutiles.  La  cancellation  ne  marque  pas  mémo  tou- 
•ors,  ni  qu'un  acte  est  nul ,  ui  qu'il  n'a  plus  de  force  :  car 
hitjppc-le-Bel ,  en  1 3o4i  ordoont 
3  les  actes  dent  les  cxpédilio 
iriies  :  Lonqu'ili  aarotrt  lionrit  a 


*  aux  notaires  de  barrer  ainsi 
is  auraient  ^té  délivrées  au 
X  parlita  (des  expéditions),  i7f 


Ismrrenl  la  uiinuti  par  tli$  trailf  de  plamt.  Les  vidima*  du 
liMe  au  plus  tard,  et  des  suivans,  énoncent  '  que  l'acte  qu'ils 
confirmaient  n'était  ui  caucellé  ni  vicié  en  aucune  de  sex  [lar- 
lie>.  Cela  passa  en  formule,  fojc;  ItiTuni. 

UKON.  Ce  mot  qui  vient  ilu  grec  mun.  signifie  r'<j'*.  Un 
l'en  est  servi  dans  l'Eglise  pour  désigner  les  décisions  qui  rè- 
glent la  foi  et  la  conduite  de  Cdéles.Ces  décisions  sont  tirées  ou 
In  conciles ,  ou  ries  décrets  et  épllrjs  décrétales  des  papes,  ou 
lu  sentiment  des  Saints-Pères,  adopté  dans  les  livres  du  droit 
inoB.  f^ojfi  DioiT  CtsosiQOB, 

On  peut  distinguer  les  caitons  qui  rcgnrtieul  la  foi ,  et  ceux 
pii  oc  concernent  que  la  discipline.  Les  premiers  sont  reru« 
lasdifScollé  par  l'Eglise  universelle,  quand  ils  oui  été  faits  dans 
la  concile  général;  non  introït ucunt  j m  norum,  disent  les  au- 
cnrs  caoonistes,  ted  tantam  ipsam  dtclarant.  l'oyez  ConclLK. 

Les  canons  dépure  dincipline  sont  observé»  par  toute  l'Eglise, 


*  Umt.Ji  flitmn,  par  Ménord,  t.  i.  p.  i3/.. 

I.  foranl.  Àngl.  p.  S.— Aclisrii  Spitilig. . 


i 


333  CANON  DES  juirs. 

on  n'onl  lieu  qu'en  certaine!  Eglises  particulières.  Ils  sont 
droit  apostolique,  ou  ils  ont  été  établis  par  des  conciles  œc 
néuiques,  ou  enfin  ih  sont  observés  en  vertu  d'un  usage  géo 
ralement  reçu. 

D'après  une  des  liberté^  de  l'Eglise  Callicaue,  les  canons  ca\ 
peroaut  la  discipline ,  même  fait»  par  les  concile»  g<^néraux ,  i 
sont  reçus  en  l'rance,  qus  lorsqu'ils  ont  i:\ii  accepti^  parteïév 
qnes  et  par  le  fQÎ. 

Cinnir  de  là  pus  et  de  u  thève.  C'est  un  canoa  fait  Cl  reno 
Télé  daus  plusieurs  conciles,  depuis  le  lo*  siècle,  contre  I 
désordi-es  que  causaient  les  guerres  particulières  de  diffétt 
seigneurs. 

Cktion,  parmi  les  religieux,  signifie  le  livre  qui  cftnlienl 
règle  et  les  instituts  de  Tordre. 

Ginov,  se  dit  aussi  du  catalogue  des  Saints  canonisés. 
Ciitoa ,  se  prend  encore  en  théologie  pour  le  Catalogne  i 
tlieutiquc  des  livres  reconnus  pour  divins.  Ce  Catalogne  < 
donné  au  peuple  ,  pour  lui  apprendre  quels  sont  tes  textes  o 
giuaux  qui  doivent  être  la  règle  de  sa  conduite  et  de  sa  t 
CiKo:(  DES  JciFs.  Catalogue  des  livresde  leur  foi,  lixé  et  dëli 
Çiiné  par  l'autorité  de  la  Synagogue  après  leur  captivité.  Il 
composé  de  vingt-deux  livres  dont  laiiit  JérAme  faitrénuaiA 
lion  suivante. 

I.  La  Grnbe.  i.  L'Eiode.  3.  Le  Lfviti(]u«.  t.  Lrs  Nombro.  5. 
DeuléroQomc.  G,  Josu^.  7.  Lei  JuguclRulh.  S.Samuel  ou  ludeiup 
mien  livres  dm  Bois.  9.  Les  Rob.  (deux  dcroiers  liTm).  10.  Isaib.  tL 
rcmic  et  les  lamealations.  19.  Eicchiel.  13.  L«3  19  p«til9  prophMa. 
Job.  15.  Lu  Psaume].  16.  Lu  Proverbes.  17.  L'Ërrlcsisate.  IS. 
Cantique  du  cantiques.  19.  Daniel.  20.  1«>  Paralipomenes  (doub 
ai.Esdras.  83.  Estiier. 

Selon  le  témoiguage  de  saint  Irénée,  de  ïertullien  ,  de  se 
Clément  d'Alexandrie,  et  do  tous  les  docteurs  ,  Esdraa  est  l'i 
leur  de  ce  canon,  c'est-à-dire  qu'il  a  réduit  eu  uu  corps  I 
ce»  livres ,  après  les  avoir  examinés  et  corrigés. 

Les  Juirs  ont  toujours  composé  leur  canon  de  vingt-d 
livres ,  ayant  égard ,  comme  l'observe  saint  Jérâme,  au  ooa 
4e9  lettres  d«  leur  slpUabet  dont  ils  faisaient  usage  pour 


il 


CAKON  BLS  APOTHES. 

daigner.  Quelques  rabbins  en  ont  compté  vingt-quatre,  d'an- 
tres vîngl-Dept:  mais  sans  y  introduire  d'aulrex  livres,  ils  en 
partageaient  fieiileinent  quelques-uns;  par  exemple  ,  ceox  qui 
CD  comptaient  vingl-quatre  ,  séparaient  les  Lamenlaliona  de  la 
proptiétie  de  Jérémie,  et  le  livre  de  Ritth  ,  de  celui  des  Juges,  et 
ili  répélaient  trois  fois  la  lettre  jod.  Ceux  qui  en  complaient 
Tingt-sept ,  >éparaicnt  en  six  nombres  les  livres  des  Rois  et  des 
Firaliporaènes ;  et  pour  les  designer,  ils  ajoutaient  auK  vingi- 
deui  lettres ,  les  cinq  finales  connues  de  tous  ceux  qui  counais- 
•eal  l'alpliabet  hébraïque. 

CuiORs  DES  cnaÉTiEOH.  C'est  le  nombre  des  livres  de  l'ancien  et 
do  nouveau  Testament ,  dont  le  lolal  est  appelé  Ecriture  Sainte. 

i    Le  concile  de  Trente  en  a  fait  le  dénombrement  que  voici  pour 
Kaocien  Testament  : 
1'  La  litres  de  la  loi ,  ijui  sont  :  la  Genèse ,  l'Eiode ,  le  Lcvilique ,  les 
Hooibres,  le  Denl^rononie. 

f'Lu  livres  d'bisloire,  qui  rcofernieal  :  Josue',  les  Jugn,  Ruili,  les 
qulr«  litres  des  Rois,  les  dcoxParalipomènes,  tes  deux  Esdras,  lesli- 
nu  de  Tobie,  de  Judilh ,  de  Jub,  les  deux  livres  des  Macrhabces. 

J>  Les  livres  moraux  qui  composent  1 50  Psaumes  ,  les  Paraboles  ou 
ptnerbes  de  Salomon,  l'Ecclésiasle,  le  Cantique  des  Cantiques,  la  5a- 
■HN ,  l'EcdcHastiquc. 

■  t'  i#s  livres  prophétiriues.  qui  sont  composés  des  quatre  grands  pm- 
ffcelM  1  «avoir  :  Isaiie,  Jeréiuîe auquel  Baruch  csl  joint,  Eii^chiel  et  Da- 
Mielde  douie  petits  prophètes,  qui  sont  ;  Oi''e,  Joet  ,  Amos,  Abdias 
lonas,  Michêe ,  Nabum ,  Ilabacuc ,  Sophonie ,  Aggée ,  Zacharie  cl  Ma- 

Leg  Livres  du  nouveau  Testament  «ont  : 

I"  Les  quatre  Evangclistcs,  5,  Matthieu ,  S.  Marc,  S.  Luc  et  S.  J^an. 

î«  Les  Actes  des  Apôlres. 

S'LesEpîIrcs  des  ApAliT».  dont  quatoriedeS.  Paul  ;  savoir ,  nue  aux 
RsmiiDs ,  deux  aux  Corinthiens ,  une  aus  Gâtâtes ,  one  aux  Epbéiïens , 
me  aux  Philip  pi  ens,  une  aax  Coloisicns,  deux  aux  Thcssalonissiens,  deux 
«Timotkéc,  uaeàTile.une  àPhilefflonet  une  aux  Hébreux. 

Il  y  a  encore  sept  autres  Epîlres  appelées  Catlioliifuei ;  savoir,  une  de 
£.  Jacqoea,  deux  de  S.  Pierre,  trois  de  S.  Jean,  une  de  S.  Jude;L'Apo- 
nlfpK  de  S.  Jean  forme  le  dernier  livre. 

Cmom  DM  ArfiTBMOuCiiroFEirosToitQi^ts.  Recueil  des  canons 


2SS  j 


M^   Cmom  DM  ArÔTBMo 


i 


ff^  C.tMO.tS  rtlITeVTIJLCX. 

ou  loin  eecl^iatliques  des  premien  siècles.  Olai  tfim  IV^bB 
greoqne  reçoit  eu  renferme  t^mtrt-Timgt-âiui  :  celui  de  l'Ej^i» 
latine ,  cinifaattu  seulement.  On  les  appelle  eoiciu  mpoiteli^Mii, 
parce  que  queli|ues-uRs  ont  i-tr  faits  par  des  évéquea  (pii  *t- 
Taient  peu  de  letmt  après  les  spélres.  et  qu'on  nommait  hom-  % 
mes  apostoliques,  llssonl  fort  anciens  et  se  trouvent  cités  dana  * 
le«  conciles  de  Kicée  ,  d'Anliocbe.  de  Couslanlifiople  et  ptr 
plusieurs  auteurs,  sous  le  lilre  de  eaKvnt  aneitni ,  de  cvimu  itt 
Pirti,  et  de  cononj  rcclétUiti^iut.  Un  les  a  ioug.tems  faaMeoMDl 
altribuéit  au  pape  saint  Clémâ»! ,  troisième  sucocssenr  de  saint 
Pierre  ,  comme  les  a^aot  reçus  de  ce  prince  des  ap61res.  Les 
offrandes  d'épis  nonveaux  et  de  raisin»  sur  Taulel ,  et  de  l'buile 
ponr  le  luminaire ,  les  noms  de  luUur,  de  citrc,  de  mélrapoUUÎH, 
doatn  est  question  daus  ces  cauone,  prouvent  qu'ils  aontpotK- 
riears;  et  l'on  convient  auiourd'hui  qu'on  doit  fixer  l'époque 
de  et  recoeil,  à  la  fin  du  troisième  siècle.  Les  papes  Damaie 
et  Gélase,  l'ataieiit coodamué  comme  apocn-phe:  Léon  IX en 
a  excepté  cinquante  canons  qui  sont  d'une  grau  de  autorité  dans 
l'Eglise  d'Occident,surtoul  depuis  h  traduction  latine.que  Deoi*- 
le-peltt  en  donna  vers  le  commencement  du  sixième  siâcle.  W* 
odI  louiours  fait  partie  dadroil  caaûn,  et  leur  connaissance  est 
Irès-utile  À  ceux  qui  veulent  s'instruire  de  l'ancienne  discipUoe 
derEglise.Auwitdt  qu'ils  parurent  en  France,  ils  j  furent  esti- 
més cl  cités  pour  la  prem-ére  fois  dans  la  cause  de  Prétextât  eb 
ûjj,  du  temsdu  roi  Cliilpéric,  etonydi^féra.  f'o vr:  Dioit  ciiio>> 

CiBOKs  r£iimirnti:i.  Ce  swnt  ceux  que  te$  concile*  de  Nleée. 
deCanges,  d'Arles,  de  Laodicée  dressèreni  pour  régler  les  di- 
vers genres  de  pénitence  qu'ils  imposèrent  pour  certain»  cri' 
mes.  Saint  Basile  et  saint  Grégoire  de  Nissc  firent  un  corps 
de  touscescanons  pour  établir  parmi  les  évéques  d'Orientune 
condoile  uniforme.  On  les  trouve  dansleursé^iltrcs  canoniques. 
Les  évéques  d'Occident  en  firent  de  même,  comme  il  parait  par 
le  Péuitcnliel  romain  qui  est  très-ancien. 

Voici  ceux  qai  regardent  les  péchés  les  |dus  ordinaires  ';  ony 

'  0>  en  trouve  un  ample  recueil  à  la  fin  èra  imlraetioni  de  S,  Cfaarin 
BorrtimK ,  et  dans  la  TlUologit  Meralt  du  père  Aleim Jrc.  On  peat  ea- 
cure  vuic  le  pcrc  Moria  sur  fa  iiinUtMi.  •  _i 


ca:iop(  de  la  MisfiK.  3SS 

ictTi  comment  rEgli»e  travailla  i  corriger  cette  tociéié  qiri 
tombait  en  itiMolotiou. 

PaaraToirakandanac  la  Fui  Caliiolii|iic,  <l>x  ans  de  pôiileoce. 

Ttour  ivntr  cooiulle  lu  devins ,  ou  employé  l'art  nugiijufl ,  cinq  an*. 

Pmit  télxt  parjure  ou  avoir  poric  quelqu'aolrc  à  se  ]>arjurer ,  qua- 
mleioartau  pain  el  l'«u,  el  iMMpt  auote  luivanteseD  pénilence, 

PoBT  avoir  jure' le  aom  de  Dieu  une  fois,  «cpt  jours  au  paîu  cl  à  I'md. 

Tdor  (Fuvrc  serrile  faite  le  dimaoche ,  Iruis  jours  au  paia  el  à  l'eau. 

hur  avoir  parlé  i  rEglIse  pendant  l'orGce  Divin ,  dii  jours  au  paia 
«1  l'eau. 

Frar  «'tire  procurf  ravorlemenl ,  irois  ans  de  pénilence  ,  H  dix  ans 
|oir avoir  tué  son  enfant. 

Paar  avoir  tué  un  homme  de  propos  délibéré ,  pénitence  loule  la  viei 
^im  prmitr  nwmemenl  de  colère,  Iruis.-ins. 

Amr  m  vol  capital ,  cini  ans  :  s'il  csl  peu  cuiuidêriilile  ,  un  an.  .  j; 

Pmr  l'usure,  trois  ani  de  pénilence,  dont  un  an  au  pain  et  à  i'ain^.,., 
^or  la  foraication  .simple ,  Iroi»  an».  .  _  ,.,  .,,. 

rpwr  l'adultère,  dix  3ns.  ^^^    _^    _^^  ._,^._ 

I    Pnor  c'élre  fardée  dans  la  vue  de  plaire,  iroîs  atu.  _  ' 

^hoTf'tlremas'jné  ou  fail  des  danses  publiijuesdeT'aaIiw'EgliM,  on 
■tjnirdeféie,  trois  ans. 

Cette  sévérité  dans  la  di.ictpline  de  l'E^Ufi  dura  {(uqu'ans 
IflU  des  croi»ade.s  ;  pour  lora ,  à  la  plaire  defi  peines  canoni- 
fMt,  il  fut  imposé  aux  pécheurs  publics  d'aller  eux-mêmes 
MBibatlre  les  infidèles  ou  de  coiilribucr  à  cette  guerre  par 
lit  (ommes  projtort  ion  nées  à  leur  fortune. 

CiBon  tAsciL.  Table  où  par  un  cycle  de  dix-neufans,  on 
fungue  le  jotir  de  Pâqucg,  et  des  autres  fëics  mobiles. 

Ci>o«  BEs  ÉvARCHE.*.  Espèce  de  concordance  faite  par  Eu- 
ftitcàe  Césarée,  dont  parle  saint  JérAme,  et  que  l'on  voit  &  la 
)él« de  quelques  éditions  du  nouveau  Testament. 

Caror  de  la  messe  ,  se  dit  par  excellence  d&^  paroles  serètcs 
de  la  messe ,  depuis  la  Préface  jusqu'au  Pater  :  au  milieu  des- 
(|uelles  le  prêtre  fait  lacunsécrattou.  C'est  l'Iiisluire  de  l'instilu- 
tiOQ  de  l'eucharistie  rapportée  par  les  évangéliKlcs,  et  la  ri-g)o 
delà  consécration.  Ce  canon  csl  très-ancien, et  saint  Ambroisc 
le  rapporte  presque  tout  entier  dans  sa  liturgie.  Quelques-uns 
disent  que  saint  Jérôme  le  mit  daiM  l'ordre  ,  que  nous  l'avons 
ila  rétjaiiilion  du  pape  Damase  ;  d'autres  l'attribucut  au  pop« 


4 


SIC  caronisatiok. 

Sirtce ,  qui  vivait  sur  la  fin  du  quatriènie  iltcle.  T.e  concile  9k 
Trenle  dit  qu'il  a  été  dressé  par  l'Eglise,  et  qu'il  est  compMé 
lies  paroles  de  Jésus-Chri.irt,  de  celles desapdlres  et  dss  premieri 
pontifes  qui  ont  gouverné  l'Eglise.  Les  Saînis  Pères  l'appelleDl 
quelquefois  piUrt ,  parce  qu'il  conlienl  des  prières  cl  des  înto- 
calions ,  et  qaciquerois  action ,  parce  que  le  mot  agere  ou  /ierrt 
se  prend  souvent  dans  les  auteurs  ecclésiastiques  et  profaon 
pour  tacrîfiir  :  on  l'appelle  enrore  ttcr'Ue,  parce  qu'on  doit  le 
réciler  k  vuix  basse,  yoyti  Messe. 

CANONISATION.  Déclaration  solennelle  du  pape,  par  laqnells 
Sa  Sainteté,  après  un  long  examen  et  plusieurs  formalités,  net 
au  nombre  des  saînis  ,  une  personne  qui  s  mené  uno  vie  saillis 
et  ciemplaire,  et  opéré  quelques  miracles.  Le  terme  tanonit*- 
lion,  eet  formé  du  moirtmon,  qui  signifte  catitlo^ae.  L'hisloln 
ecclésiastique  nous  apprend  que  la  canonisation  n'était  d'abord 
qu'un  ordre  des  papes  ou  des  évèques ,  par  lequel  il  était  statué 
que  les  noms  de  ccuk  qui  s'étaiejit  distingués  par  une  piéliïl 
une  vertu  extraordinaires,  seraient  insérés  dans  les  sacrés  dïp- 
tiques  ou  canons  de  la  messe ,  afm  qu'il  en  fût  fait  commémo- 
ration dans  la  liturgie.  Par  la  suite  un  ofllce  particulier  fut 
établi  pour  lenlnvoqucr  ;  onbàtîtsous  leur  Invocation  des  égli- 
ses DU  des  oratoires ,  avec  des  autels ,  pour  y  offrir  le  sftlnt  n- 
crifice. 

Le  premier  acte  authentique  et  indubitable  que  on* 
ayons  d'une  canonisation  solennelle  dans  les  ftirmes  modeiv 
nés,  est  consigné  dans  une  bulle  donnée  par  le  pape  Jean  XV, 
en  993,  dans  un  concile  de  Rome.  Celte  bulle  place  au  n 001^ 
bre  des  saints,  Ulrîc  out'dalrlc,  évèque  d'Aiigabourg.  La  choie 
était  ancienne,  quoique  le  mot  de  canonisation  ne  fût  point 
encore  d'usage.  Ce  mot  ne  se  troiivc  ,  pour  la  première  fois, 
que  dans  une  lettre  d'Oudri,  év<?que  de  Constance,  à  Callîste  11, 
pour  la  canonisation  de  l'évéque  Conrad,  vers  1 133  '. 

La  réserve  de  la  canonisation  aux  papes  est  da  lo'  siècle,  H 
faut  cependant  que  cette  loi  n'ait  pas  été  généralement  reçue, 
pnisqu'aprés  cette  époque  la  manière  de  canoniser  tea  saints  en 
élevantun  autel  sur  leur  tombeau,  fut  encore  en  usage, 


>  ÀtiaSS.Bnii.  Praf.  fuUti  latati ,  a.  SS,  a.  ^  *t  p.±J±, 


J 


CANSTRI5F.  3ÏÏt 

oo  Je  Toil  par  rapport  à  S.  Roniuald,  en  i  oSa  ;  et  qu'3  eut  avéré 
qaeladerniirecanoDisalioii  faite  parun  roéiropulitain,  cocomc 
il^laîl  d'usage  autrefois, est  celle  que  fît  l'archevêque  de  Bouen 
CD  11 53. 

Ce  fut  HonoriuB  III  qui  le  premier,  en  mS,  accorda  dey 
inilulgences  de  quelques  jours  à  la  cérémonie  de  la  canonisa- 
lion.  Les  indulgences  pléniÈrcs  ne  comnieiicèrcnl  à  ces  céré- 
monies qu'en  i5i3.  On  remarque  que  ce  fut  à  la  canonisalion 
de  saint  Roch ,  au  concile  de  Constance,  en  i^\^  ,  que  l'on 
porta  pour  la  première  fois  l'image  du  saint  canonisé  :  c'est 
l'oTÎ^ne  des  bannières  des  Eglises  '. 

Une  règle  générale  est,  que  les  vertus  sans  les  miracles  et  k a 
miracles  sans  les  vertus,  ne  suffisent  pas  pour  la  canonisation 
d'nn  Gdèlc;  il  faut  l'un  el  l'autre. 

Le  concile  de  Trente,  session  a5 .  a  expliqué  la  foi  de  l'Eglise* 
touchant  l'invocaliou  des  saints,  ainsi  q«ie  le  concile  de  Sens 
ta  iSaB. 

C&!<iSTRISE.  On  appelait  ainsi  dans  l'Eglise  de  Constant!- 
naple,ro{Gcier  qui  gardait  les  habits  poiilifîcaux  du  palriar* 
che,  et  qui  l'aidait  à  les  prendre.  Son  office  était  encore  de 
tenir  la  bolle  de  l'encens  pendant  la  messe ,  et  le  voile  du  ca- 
lice, n  donnait  l'eau  bénite  au  peuple  pendant  qu'on  chantait 
l'hymne  de  la  sainte  Trinité,  et  avait  place  et  voix  dans  les  trt- 
tranaux. 

■  On  doit  priocipalemenl  consulter  sur  celte  malicre  le  uvanl  ouvrage 

lipapr  Benoît  XIV.  Il  «I  intitule  :  Cardi^atit  Proiper  d»  Lembtrîinit , 

I    ftÀià  Soutd'i'imuf  PapaBejifdictui  Xlf,  de  itrcorum  Dti  beal'ficaiioniiX 

wm  cancBoaliatii,  Celraîté  ■  été  iioprini^  à  Bologne  ca  173£,  en 

futre  volumes  in-fal.  On  fik  a  dunnë  un  entrait  en  français  qui  fit 

Craxqor  tculeni  s'instruire  encore  plus  particulièrement  des  cercmo- 
TOoies  nue  l'on  observe,  et  des  procédures  que  l'on  suit  àaaa  1rs  cino- 
nintiftos,  peuvenl  voîrla  relalïon  de  ce  nui  s'est  passe  en  France  pour  la 
^DonÎMtiôn  de  saint  Louis ,  de  saint  François  de  Salrs  cl  la  béa IJGca lion 
de  saint  Vinrent  de  Paate,  avec  les  procès 'verbaux  et  les  lettres  des  assem- 
l)ltodDcler^.  Cette  relation  est  dans  le  I.  v,  des  Afif noir»  da  Cltrgé, 
f.  f5}7  «ttuiv. — Voir  aussi  <■  Itaronius,  adnotalitti.  l'n  narlyralog. 


1 


238  CAPlTCLtlRES. 

GjU'ACITÉ  m  maiiire  béaifieiMU.  Ce  mot  dans  iin  «enfl  Hendo 
s'entendait  des  qualités  extérieures  requise*  dans  un  eccléstas- 
Uque  pour  la  posseKsioii  d'un  bénéfice. 

Il  y  avait  une  capacilé  générale  ijui  consistait  à  et  re  eoolésîaf  ti- 
que elrégoicole  ou  noluralisé.  Les  lois  exigeaient  de  plus  d'anlm 
capacités  relatives  aux  différentes  qualités  des  béuéfices.  Aies) 
pour  posséder  une  cure  ou  autre  bénélice  à  charge  d'imes,  9 
fallait  avoir  reçu  la  prêtrise,  et  avoir  l'àgc  de  i5  ans  accomptis 
Pour  posséder  un  évéclié ,  il  était  nécessaire  d'être  docletn-,  SoH 
en  tliéolagiei  soit  endroit  canonique,  ou  au  mains  licencié. 
l'onr  avoir  de»  cures  et  vioairertes  perpétuelles  dans  Icanllc* 
oiurées,  des  dignités  dans  lee  églises  cathédrales,  les  premitro 
dignités  des  collégiales,   il  fallait  être  gradué,  fuir  Bâstiici. 

CAPISCOL.  Nom  d'un  dignitaire  daiisnn  chapitre.  Dsnihl 
UiM,  c'esl  le  doyen  ;  dans  les  autres,  c'est  le  pré-cliaatre» C« 
mot,  selon  Ménage,  vient  de  capal  rc/iola ,  et  selon  d'aultci,da 
capitt  ckori.  11  est  plus  connu  dans  les  chapitres  de  Langnedoe 
et  de  Provence,  que  dans  le  reste  du  royaume. 

CAPITOLINS.  On  peut  renconlrcr  dans  d'anciens  mo- 
numcns  romains  des  dates  qui  ont  pour  point  fixe,  ou  pour 
époque.  les  jeuxcapilolins;  il  faut  donc  savoir  qu'outre  les  pre- 
miers jeux  capitotins  deRome,  institués parCamille,  ilyeiieut 
d'autres  qui  furent  fondés  par  Domitien  ,  vers  l'an  87,  Ces  de^ 
niers  se  célébrèrent  tous  les  cinq  ans,  et  ils  ne  furent  eotîtee* 
ment  abolis  que  sous  l'empire  de  Constantin  '.  Ils  furent  li 
célèbres,  qu'on  cessa  de  compter  par  lustres,  et  que  l'on  da- 
tait des  {eux  capilolius.  Cet  usage  de  dater  ainsi  dura  jusque 
vers  a3o  '. 

CAPITULAIRES.  Les  capitulaircs  de  nos  rois,  si  célèbre» 
«ox  8"  et  9*  sitcles ,  sont  des  réglcmens  qui  tirent  leur  dénomi- 
lion  de  capitale t  capitutum.  Depuis  le  ij*  siècle  jusque  vers  le  mi- 
lieu du  i6*,  non  sans  exception,  on  appela  eapîtults  les  canons 
des  conciles,  à  cause  de  leur  distinction  comme  en  autant  de 
petits  chapitres;  et  la    réuniou  de  tous  ces  capitules  formé» 

■  Hardion,  Btil.  Cniv.,  t.  vi ,  p.  j£S. 
''i''ÂKtit.f(sm„Uv,c.  18. 


Lescepiliilnires  n'éluîcitl  pas  des  lois  poiir  la  nation;  Un  n'é- 
tiiestceng^  tels  que  lonqu'ÎU  avaient  été  agréés  par  le  CorpD 
lit  la  nation ,  o»  par  ses  repril-scntans.  Dans  un  capitulaîre  de 
Charlemagne.  on  lit  :■  Generalîler  omnes  admonemusut  oa- 

•  pilula  ijtUB  pr^leriloannolcgi  SalU(e,cuni  omnium  consensu 
iiddenda  esse  censuimus,  jam  non  ulleritis  capitula  sed  lantitm 

•  Ifgtidicanlur;  imè  pro  Uge  .ïaJirileneantur.  »  El  dans  le  Iroi- 
tièine  capilulaire  du  même  empereur,  de  l'an  8o3  ,  il  est  dit  : 

•  Ul  inlerrogelur  populus  de  capituiis  <\vx  in   lege   noviter 

•  uUiUaunt.  •  Le  peuple  souscrivait,  et  le  capilulaire  paisaît 
en  loi. 

Letordonnanoes  de  nos  rois  qui  portent  le  nom  de  capi(n-> 
tairei,  commeDcent  à  Charlemagne  et  Unissent  k  la  mort  da 
CbiHes-le-5imp(e,  en  qixq  Les  plu»  anciens  titres  dont  on  ait 
G«aD>i<iance  depuis  les  capilulaire^,  ne  commencent  qu'A 
Uraii-Ie-Gros,  en  itoo;  encore  jusqu'à  Si.  Louis,  si  l'on  ex- 
cqtle  l'ordonnance  de  Philippe-AuguHle ,  de  i  igo ,  ce  ne  sont 
que  quelques  chartes  particulières  pour  des  Eglises. 

CAPUCHON  ou  CAPCCE.  Parlie  de  l'habit  d'un  moine  qui 
lui  couvre  la  tête.  Le  P.  Mablllon  dit  que  dans  l'origine  le  ea- 
;uAm  était  la  ro£mc  chose  que  le  scapulaire.  I.'aulcnr  de  l'a- 
pologie pour  Fempercur  Henri  VI  distingue  deul  espèce»  de 
UpDchons,  l'un  qui  était  une  sorte  de  robe  qui  descendait  de 
l' Itle  jusqu'aux  pieds,  et  doul  on  ne  se  couvrait  que  certains 
jMirt;  fautre  était  un  eamail  qui  ne  couvrait  que  la  tète  et  les 
I   ^piiiles,  et  c'était  précisément  le  scapulaire.  L'assemblée  d'Aix-- 
I  lt-CiiBpel1e ,  en   817,  ordonna  que  le  capuchon   de   chaque 
'ne  serait  de  la  longueur  de  deux  coudées.  La  forme  du  ca- 
I  ^«ibn  est  différente,  selon  les  divers  ordres  qui  s'en  servent. 

CAPUCKS.  C'e.st  une  des  nombreuses  familles  qui,  comp- 
ilât St.  françois  pour  père,  font  profession  de  praliqoer 
b  conseils  évangéliques.  Le  relâchement  et  la  corruption  a'é- 
lanl  glissés  parmi  IctFranciRcains.  nn  membre  de  celle  famille, 
nommé  Ualbîeu  Baschi,  natif  d'Urbin  ,  résolut  de  rappeler  la 
baille  k  la  stricte  observante  de  la  rt-gle.  Après  une  vive  op- 


i 


UÙ  CAPIONS. 

position  de  la  pari  même  de  «es  che(«,  il  parvînt  à  (tttrttf* 
tealion  A\i  Souverain  Pontife  Clément  Vil ,  qui  appronra  cette 
réforine  en  iSao,  mouh  le  nom  de  frèrti  ermites  mineur»,  puis  lei 
canfirma  en  i535  ,  leur  donna  la  pcrmisbion  de  s'établir  par- 
loul,  et  tcH  mit  sous  l'autorité  d'un  vicaire  général.  Le  DOindf 
Capucin»  leur  vint  du  rapiuc  qu'ils  portaient  sur  leur  tête. 

L'ordre  des  Capucins,  né  presqu'eu  même  tems  que  li 
réforme  de  Luther  et  de  Calvin,  rendit  de  grands  servie» 
à  l'Ëglise,  et  empêcha  surtout  que  la  Réforme  ne  se  répandit 
parmi  le  peuple.  Par  leur  pauvreté,  l'austérité  de  leur  vie.ili 
furent  une  réfutation  vivante  de  ce  que  disaient  les  proteslaoi 
des  richesses  et  de  la  vie  licencieuse  des  évoques,  des  prfitres  et 
de  tous  les  scclalcurs  de  l'Eglise  romaine.  Leurs  piédicatiou 
vives,  animées,  populaires;  leurs  quêtes  qui  les  mettileol 
pour  vivre  dans  la  dépendance  iouraalïËre  des  populations  iB 
milieu  desquelles  ils  vivaient  ;  les  services  qu'ils  rendaient! 
toutes  les  personnes  qui  soulTraienl,  et  surtout  leur  dévoue- 
ment pendant  la  peste  qui  désola  l'Italie,  les  Ht  chérir  du  pto- 
pie;  aussi,  c'était  aux  Capucins  que  s'adressaient  les  pauvres 
des  villes  et  des  campagnes. 

Les  Capucins  fondèrent  aussi  plusieurs  missions  dans  le  Le* 
vant  et  dans  les  Indes,  où  malheureusement  vers  la  fia  da 
siècle  dernier,  ils  s'étaient  mis  en  opposition  ouverte  avec  Id 
Jésuites  ;  opposition  qui  ne  fut  pas  sans  scandale. 

D'aprèsleur  institut  même  ils  durent  peu  s'occuper  de  scien- 
ces, et  cependant  \\a  ont  eu  quelques  écrivains  de  mérite,  teb 
quele  P.Yves,  Bernardin  de  Picquigny,  AthanaseMolé,  BovérilBr 
les  auteurs  des  psaumes  expliqués ,  etc. 

Cet  ordre  eut  cela  de  remarquable,  que  de  ses  quatre  pre- 
miers généraux  ,  l'un  ,  le  fondateur,  l'abandonna  ponr  une 
querelle  sur  la  forme  du  capuce;  le  deuxième,  Loub  de  Fos- 
sembrun,  n'ayant  pas  été  réélu,  se  fâcha  etfutchassé  de  l'ordre; 
le  quatrième,  Bernardin  Ochin  ,  apostasia,  se  fil  proteslaut, 
épousa  une  blanchisseuse  et  mourut  misérablement  en  Moravie. 

Leur  hibittemenl  consistait  en  une  robe  de  drap  grossier  de 
couleur  brune ,  descendant  jusqu'à  mi-jambes .  avec  un  capo- 
chon  mobile,  allongé,  pyramidal,  lequel  laisse  le  col  nu,  et 
dea  maucbcB  qni  vienneot  jusqu'au  bout  des  maiusi  une  conl» 


CAPLCIMBS.  i'tl 

re,  ienaiaée  par  lroi«  nœiiiU,  leur  terre  la  milivii  itu 
niieMU»  est  ÎL-ti*  uu  maiCcau  a»*ft  cuiirt,  urit  iluu- 
tronqoé.  par  ilerriire;  leur»  pied»  nus  tout  ilt^fun- 
isear  par  de»  «itiidalcs  du  l>oiit  tiu  de  cuir  )  leur  iei« 
,  à  rrsceplion  tl'uuc  corolle  ((ui  la  domiiiu;  uiuU 
D,  Us  joues  ut  les  lèvresi  sout  couverts  il'unc   liarbo 


lirenten  Fraiicâ  eu  i5-Ti,  mt  ladeinawle  de  Ciiarles 
t  ée  leur  établisseineul  fut  cungislré  pjr  le  parlemetil 
.  L'ardre  de»  pèrc:<  CapuiiuB  cuoipluil  dan»  le  niuiHlij 
Ifl  province»  l|UÎ  reiiferinaieiil  i,6i)o  cauveiitK,  hai- 
cbapelles  ,  el  ptës  de  ju.ouu  rcligicui.  Il  y  avait  eu 
llrn»  de  vva  proviucea  : 
La  ii',  Paris  t\tr  '.i  ciiix  ins  r(  800  n  lig. 

La  ?3',  la  TouraJne     aicc  j3  coui  cru  et  GOO  relig. 

>  La  SO,  la  Normandie  *iec  30  cuuvfdi  cl  .^00  relig. 
h  U  S:<,  la  Brclague     aiec  30  conieu*  rt  600  rrlif*. 

>  U  Î8«,  Lyon  a<ee  35  couieiw  el  900  rellg. 
|iLa99',  ■■  rrovcno!  a\ee  38  coiiicni  cl  iEO  rclig. 
*  la  34*,  laLnimlne  aiec  3'.  comens  el  310  ri-li^, 
^  u  3I«,  la  Savoie  avec  93  roiivcnj  cl  300  reli». 

>l«if*,  b  Bourgngnc  ivcc  IH  cuuien*rt  î?0  icllg. 

■Lal3«,  le  Lniganluc   ai  ce  33  «Mtvei»  rt  '.60  rcTij;. 

'i»  ii',  rAcf)i)ilalne     aicc  M  couvcns  et  LOQ  rdig. 

'.  la  Flandre       aiec  ii  cu\i\cas  cl  tiUO  rcli|;. 
l^ki;  b  Valciuie         a>ec  33  cuutom  cl  GOO  rdlff. 
*Caputiîiisesi*letit  encore  en  franco;  il  y  eu  a  un 
)bli  a  Uarseille, cil  itii4i  dont  lesupérie;ir  u  dt'fciidu 
rage  la  libuilé  de  porter  leca.4tuin<!  religieux,  coude 
t»dii  gcHivernemeDl  '- 

iillVËS,aulren)eiilappelées  f'illt>  da  I»  Pauion.  Ce  Dont 
euwï  qui  oui  enibrai^î-  la  règle  >lc  suiiile  Clairi .  i:'est 
|Bi  les  fait  appeler  i  l»iiistes.  La  veuve  d'uu  seiifiii^ur 
n  leii  institua  à  Nuples  eu  iûr>S;  vivaul  d'iiuia'lnrx  , 
it  dr«  friret  runrcrt  (jiii  fout  lu  (|iiéle  peur  illi»  Ellri 
Habli4-s  ■>  Paris  eu  i6u6,  p.ir  LDiiiae  de  L<it'rnine .  vi^uve 


lie  11  Cour  rurale  X  \ 


k  drUi 


lie  Henri  III.  Fllo  n'avaieiil  cjuc  deux  malaoïi*  en  Fritni 
il  l'arin.  el  l'atitrn  h  UarKcilLc-  ;  celle-ci  subsiste  encore*' 

CARDIIÏAL.  Le  litre  de  cnrdninl  est  Irès-ancicn,  ( 
trouve  liÈs  l'un  ^fK).  On  dit  même  que  dans  le  siiièiid 
d'un  concile  de  Rotne.  teni  sons  St.  Silvestre  en  3^4 1  1 
mention  an  Cardinaux  diacri».  Ce  qn'il  y  a  de  ti-ëf^ 
c*est  que  Ton  trouve  plusieurs  foi*  ce  mol  dans  les  etiv 
SI.  Gn^goire  ;  et  qrie  de  quelques  évoques  dont  les  église 
rninées,  il  faisait  des  earrlinanx.  évoques  dc^  aUtj 
sfs  '.  niais  ce  titre  ne  si[;tiiriait  alors  autre  chose  qti' 
liliila)rcd'utieë(;Ii!«>.Knit  qu'il  rùtjui^lreoii  évêque.  Oit 
/irtlrt  cardinal  oii  un  ^l./ui  rardiniil,  poiifdésigntrr  on  p 
un  évAqiie  à  qui  l'on  avait  confié  pour  toulour.o  le  sdl 
é(;Ii<<e,  par  oppast'-  A  celui  rjui  n'était  chargé  des  ni<^in< 
tio<is  qu'en  commende  pour  un  Icms.  Mais  on  ne  coi 
I)oii)t  encore  les  cardinaux  de  l'Eglise  romaîne.  Il  n'i 
pour  |9  première  fois  de  C'irdinaux  évéqties  de  TE] 
maine,  que  snus  le  pontifical  d'F.ticnne  iV  en  770,  VAi 
vraimeiilétëqucEavccun  troupeau  ou  un  territoire  dét 
c'est  ce  dont  on  doute  ;  car  Honoriiis  III  passe  pour  1 
premier  mis  des  évëques  parmi  les  cardinaux  diins  le  11 
lé^c  vers  iiso.  Les  cardinaux  i-VL^ques  dans  le  ii'i 
ii>i)3,  prirent  séance  dans  tes  assemblées  avant  les  au! 
qiies,  niÉine  avant  le»  arclicvi'qucs  cl  le»  primais  ;  c'est  I 
du  commencement  de  leur  supériorité;  jusque  là  Ils  ^ 
l'occnnus  leurs  inférieurs;  les  prenves  ru  sont  semibl 
le  conoile  de  Rome  de  ggS,  et  <lans  celui  de  Clermoit 
V'jît  les  cardinaux  ne  signer  (]U'aprùs  les  évéques.  ** 

Aii  9*  sJÈcle  et  peut-être  avant ,  ces  sortes  de  eardfli 
giiaîcnt  les  actes  du  concile  ainsi  que  ceux  qui  le  tenali 
en  vuiC  nn  exemple  en  853,  dans  un  concile  de  Roi 
signent:  Pritrts  dt  la  sainte  EgHie  romaine  tia  (1 
,ktioai»jipmres,fiio.  On  ne  sail^  .    _      .        „__ 

t.\^x\^ ,  rardinaiiî  firilrcSf  eardinaaxdiacrt»;  maisc'est  aîrfj 
Tuit  leurs  souscriptions  dans  un  conciliabule  de  celttn 
tenu  contre  Jean  XII.  ' 


ciki  de  KoiOl 
t  lilrr  thSl,a 
/uni  l'an  98S' 


■  Dupin 


UitK  foW.,t 


«.■etc. 


le  (lire  du  CarJlital  a  éti  donné  nni  cilréi.  et  même  aux 
ihiples  prêtres,  cl  anx  moinp!  attacliéi  à  uns  t'gli-e,  itivqu'uu 
n'et  pcul-éire  juni[iraii  i5"  sitcle  '. 

Au  11*  sici-le,  les  ranlinnui  iIp,  ITplîsc  romaine  n'élaitnt 
fotfll  encore  en  lionnciir.  II  semble  même  •  que  lorsqu'un  car- 
dioal  était  proian  à  im  éxèché  hors  de  IVlenilde  de  la  province 
de  Home,  il  ne  prenait  plus  le  tilrc  de  Cardinal.  Cependant  il 
fillsit  que  ce  fill  une  espère  de  diiilinclinn  i\i:»  le  1 1*  sitclf, 
pnloqu'Alesandre  II  accorda  It;  litre  de  Cardinal  à  l'nbbi'  de 
VndAïuc.  tant  ponrlui  que  ponr  «es  suci:csseurii.  Le«  abbés 
dfTendAme  joui^saJcnl  encore  de  ce  titre  de  cardinal  au  Ictns 
4o  concitfl  de  Conslance- 

Letcnrdinaux  dn  i4*  siècle  ne  croyaient  pns  pouvoir  pos»^- 
•trrdes  i^vêcliés  avec  le  cardinalat.  ■  .S'ils  étnienl  êvêqucï  dam 

•  Iclemsdeleurrréalion,  il*  «e  dêmcllaieni  amtitfilde  Ipiirévê- 
■  cbé;  ils  po^itédaicnl  senlement  de  simples  cures  et  des  digni< 

•  r^t  de  calliêdralcs  en  commende  *.  > 

L'asagc  de  Taire  changer  de  lilre  anx  cardinaux  ne  remonte 
pépias  bant  que  le  i5»  siècle  '. 

Dans  le  siècle  suivant  les  cardinaux,  prêtres  el  diacre», 
^c  prévalurent  de  ce  qu'ils  coopéraient  é||^lemenl  à  r<.'lcclion 
•Im  pape* ,  et  s'arrogèrent  la  même  prééminence  que  les  c.irdi- 
luax  êïéqne*.  Ce  n'est  que  depuis  le  i5*  siècle  que  les  cnrdi- 
■I3III  ont  dans  ITglise  le  premier  rang  après  le  pape  ;  et  ce  n'est 
qocd'aprt's  les  Etats  tenus  à  Ssint-Germain-cn-La;e  en  i5Gi 
<jur  les  princes  du  sang  de  France  unt  eu  dans  le  royaume  la 
prWanee  sur  les  cardinaux.  Aux  états  qui  Turent  tenus  à  Tours 
mns  Louis  XI,  le  cardinal  de  fîalnle-Suiane,  évèqued' .Angers, 
«ill  à  la  droite  du  roi ,  et  le  roi  de  Sicile  à  U  g-iirclie  '. 

Un  prut  résumer  cet  article  en  quatre  mots  avec  Amcliit  de 
>>Ban«S3ye  '.  Leur  grandeur  commença  sous  Tiiolas  I;  leur 
BOUS  Alexandre  III  cl  rbili|)pc-Auguslc;  lcurpi'6- 


■0doii|(,  C/o*i. 

•VaÎMtIM,  IIUl.  At  UH^Ktiloe,  I.  II,  p.  3SJ. 

'iw.  Ltv.p.  aoi. 

•SpMd.«.iaN.  ItTO.n.  8. 

'  llrririHirl,  Luii  rtrl.,  ïjrl.  i,  p.  CO,  cl  pirl,  iv^»-  ï 


\ 


K^ancc  fitn  mr  le*  ^vèqucs  «ou»  Imioccnl  IT  dii  t^nw  Jr  Sutiit  ' 
l.uviiii .  ol  leur  l'giililè  aux  priucis  «ous  Bouil'aoe  VILI  et  Fhï-  ! 
lippe-lc-Bel.  I 

Les  cardinaux  fureni  tmijo»)-*  tin-i  de  lîomc  ou  d'Ilali)?  JHt-   j 
que  vt^rs  i5Hu.  Ils  H'nrrofièrt'iil  le  droit  dVIirc  seuls  le*  papa   i 
aftris  le  cmicilt!  do  Lstraii ,  ijui  Tiil  le  dixi^-mc  coocilr  g^M,  ] 
et  uilaiilVlcclioiidi]  Luciuslllei)  i  i8i,ù  IVKcIusiondn  clrr^ 
vt  du  peuple  de  Home ,  qui  avait  iiiui  lie  ce  droit  depni*  luSf. 
Co  df'i'iïîpta  ii'«tireiil  plus  que  le  iliuit  de  cuiirit'mer l'ëlectiui, 
eiirare  kur  Fut-il  Mi  daim  la  .-iuitc. 

..  l.e  ucinbre  ilc5  cardiitaux  s  varié  pendant  très-lung- terni . 
car  mnlgri^  le  léglcnieiil  du  i^uiieilu  <lc  Constance  ,  ijui  onli»- 
noit  de  uu  pas  passer  le  iiuiiibre  île  vit)gt-i|u>iln:,  IcHpapeiivi- 
vaus  Içs  parlèi'ciit  tiie:i  plui^  liant,  sans  ritu  observer  de  Tue.      > 
Ce  l'ut  Sime-Quim  ([ni  fixa  le  uninbi*  de»  cardinaux  à  Hiiïijii» 
et  dix  :  six  évoques,  quaranlc-eiiiq  pri^lre»  cl  dix-neuf  diucm.      • 
Ce  règlement  lut  prcscril  pur  uue  bulle  du  3  décembre  i5SI)> 
laquelle  a  été  obseivéc  par  se»  successiurs.  Le  inènie  Siilt- 
Quint  voulu!  cinpfclicr  par  la  mèuie  bulle  qu*oti  élevai  deui 
fièi-es  au   cardiunlal  ;  et  Lrbaii)  VJIIesl  le  premier  qui  iiildi-       i 
rogtl  en  faveur  du  frt-re  du  cardinal  ttichelieu  eu  iliiij.  i 

Ce  fui  daus   le  concile  del.yuii,e[i    i'^4^i  qu'Innoeent  IV     I 
duuna  aux  cardinaux  le  cha]>cau  rouj^.  Il  n'y  avait  auparnuiBt     jt 
que  les  li'gals  il  laine   qui  purlassciil  eelte  marque  de  diSliiK-       a 
lion.  Les  cardinaux  réguliers  portèrent  toujours  celui  du  Iwi     à 
ordre  jusqu*en  i5()i.que  Grégoire  \IV  leur  accorda  nuMib    ■ 
le  muge,  bouifate  MU  leur  donna  à  loua  la  pourpre  sur  la  tin  H 
du  i3'  (dècle.  Quelques-uns  l'avaient  cependant  déjà  pnritti    A 
nuitout  daus  les  lé(:ation!i.  Le  premier  qui  eu  usa  ainsi  fut  1« 
eanliual  Pelage,  daus  sa  li'gatiuu  du  Cunstanlinople  ea  lai''- 
Liiui)  Paul  II  leur  dunna  la  calollc  rouge ,  le  clievai  btaue,  t^ 
lit  bousse  de  pourpre,  en  i4^)< 

Les  cardinaux  s'appelèrent  lUmlritiimes  et  rieérendUiimtx  \a9^ 
qu'eu  i(>3oau  lu  de  janvier,  qu'Urbain  \l|]  ordonna  pour  1^ 
premii-re  foin  qu'ils  seraieut  appelés  iminence$. 

Jl  eut  passé  en  usage  que  la  plupart  des  rois  chrétiens  onll^^ 
ilniii  d'avilir  un  ccrlaiu  nombre  de  cardinaux  de  leur  nalioii  «■•••■ 
«juilf  pi1peu(llunlc^ltrK■tlrIllé<otlluIil)n.  I.a  Fraiiceeii  nouiiuc^' 


t:ii(iiÈi.m<;.  îft?* 

ftâirr.  Ili  avalent,  tTaprcn  Iv  df<Tel  de  Napultoii  rln  i.'{  ft^vi'ïiT 
[^TcnlO'ae)  i8n3,  4^«oon  frjnc!)  (le  frnN  d'iii'l  allai  ion.  cl  rin.non 
Tnaca  éc  tmilemenl ,  avec  le  (Iroil  il'Élre  eiHerrés  hii  Paii- 
firoij  '.  Ce  traitement  fat  ninintcuH  sous  la  ]li;slaiir;ili'Oti.  A 
Vpo(|Ke  de  ta  n'ïotiilîoii  de  »H5o,  bu  le  Mipprima  *;  dt-piii^  il 
ot  reiMÎ*  en  *rgiieur,  mai*  il  fut  fwé  ^oiJcini^iit  à  la  soinmn 
le  >o,ooo  Trancs  par  le  biidict  lie  i8W  *,  Smis  la  rcRianralîiit, 
t»  eardi'iaiiK  pairs  du  Pr.nvcu  prenaient  ran^  a»  banc  ilt.-< 
lue*,  et  joniuaicTil  deii  droiti,  liouncun  et  prérogatives  <|iii  y 
HéifoI  *llaeliés  *. 

CAUMEL  (ofdre  ire\ftlra-Danicclu  Moni)  Cet  nrdrs  milî- 
riîw,  fondé  par  Heiirî  TV,Ic:îi  oclobre  jGoB,  fut  n'uni  i  celui 
iIcMtnl  Lazare  de  Jénisaleut. 

CtRMÉlJTES.  Jcau  Soreth,  aG*  fK'ix'ral  de  l'tM-drc  dc!>  c.ti:- 
me*,  cl  l'un  de  leurs  réfurmatekirs.  obtint  du  pape  .Nicula*  V, 
Tan  i4^>.  la  piiruiissinii  de  ioinler  un  (.'oitiieiil  de  Ceiuui'  ^  '('M 
uiitrairnl  les  règles  de  son  ordre,  el  n^n'on  oppcia.  pour  cela  les 
urmilitts.  Jlatï  la  réforuic  de  cet  ordi'u  et  de  eelin  di:iGarnii;s 
e*Hue  »  sainte  Tbérè5e.Ni!cc»ii>i5,  Il  wi.-c  ilcCrpede  ajaiil 
prf«  i  33  ans  le  voile,  dans  le  euiivciil  iL'.Uila  ,  inlL-udiiistt 
diibord  dan«  son  ordre,,  eiiïnïlo  Amn  i:ahil  des  carme» ,  uou 
rrfurme  f]UÏ  difpa^sa  la  rigueur  de  j.i  réple  ellc-iniiiut;.  [.'(ibùis- 
Hiicc,  la  pauvreté,  la  raorliJicatîuu  y  k'iu-L'itt  poussée»  jdsiyiM 
uuilévoucnieol  bdroï(|iie.  Malgré  lutis  iuâ  olivl-ucles ,  elle  réu^ni^ 
^■iii»c»  de.s.s«iiii:  à  s.i  mon ,  vi  i  JSj,  pliu  de  17  eouvriu  du 
(ilioieti  '■>  d'bommcs,  ob^tervitieiit  >«  réruriue.De  l'L-'pa^LieiCcllfj 
lércirtiic  s'^Iemlit  en  Italie .  en  francu  et  daii^  k'^  V.<ii  lia». 
(.élut  le  earUiiialds  Bi'nille  et  11"  Acariu  ij,!!:  éUibliieul  eu 
France  les  rarniélllcs.  Uélruiles  eu  i-Pf) ,  elles  lireiil  rclaldics 
*  Puis,  |>ar  madame  Camille  de  Sxyeeoorl;  il  v  an  n  en  eu 
neul  trujs  eonven»,  q(ii  édifient  rtgloe  [Kir  Iciirv  ai»lért- 
Mla  defiiudent  pur  leurs  prîcies. 

'•'DécrelduSGmar»  ISM. 
pOriwl.du  51  iH:ti.V*  18.10. 

Vl>ttrMdn  l;  "palier  1^311.  En  nuire  iiae  .«.imnir  .tr  .V^.npO  fr    fut 
frpintrfra  *  d'iniliHsiinii  ri  dViijhlisspmral.  liii  ''u  -i>y  iifiit  iSlli. 
■Ot>l..noanwdu«iaQ-irr  li-2i. 


L. 


1 


CAliMF.S  OLi  GI(A.\DS  CAIIUES.  S'U  reliait  en  croire  (jiu-l- 
rjiiei  Écrivains  jalum  tic  douiier  à  leur  ordre  une  urigUie  fabu- 
leuse, les  Ciirracs  aDrukiU  été  élntilU  par  |c  {iropliùle  Klic  pen- 
dant sa  rclrailcsur  le  iiimit  Carmcl  '.Suivant  ces  auteurs  Uiui 
les  prophètes,  Tobic  le  fiU  ,  F)'Uias;'>re  ,  Nunia   l'oinpiliut. 
ÏDroaslrect  Jeaii-Uaptislc  ,  etc.,  auraient  ilc  îles  religîcus  cif- 
mes.  l'ourélrc  plus  tiiilorique,  noua  iliim»  i|uevcrn  l'an  iiSî,    { 
tin  <lc  cea  guerners  que  Guilefroy  do  Bouillon  avait  cutitluiU 
avec  lui  en  Piilestîne,  dt'goûté  des  armes  et  du  monde ,  se  retira 
sur  le  mont  Carmel,  et  yi-lablil  une  pauvre  demeure,  anprh 
de   larjucltc  vinrent  se  grouper    quelifues    Loranies  péitilcnt  ■ 
comme  lui.  En  i^og,  un  fruuç.-iiti,  natif  d'Amiens,  Albert,  |n<  | 
li'iarcliede  Jértisalcin.  et  jictilncvcude  l'îerre  l'Ilermlte,  douu  I 
à  la  communauté  naissante  une  règle  composée  de  i6  articln,  J| 
tjue  le  pape  Honorius  III  confirma  en  1126.  L 

D'a[)r{;>>  cette  règle  ,  qui  est  par  le  funil  celle  <le  saint  Bo-iilâM 
il»  devaient  liabîier  lie»  cellules  sC-parées,  cl  y  faire  leur  dt> 
meure,  en  y  vaqu;iut  jour  et  unît  à  la  prière  et  au  travjj 
des  mains;  réciter  les  heures  canoniale;' ,  ne  posséder  rien  et 
propre,  ieûner  depuis  l'exaltation  de  ta  croix  îusqu'à  PÂqu», 
li'abstenir  de  viande  en  tout  tcms,  garder  un  silence  absolu  de- 
puis vêpres  )usqu'à  tierce  du  jour  suivant ,  enliu  obéir  en  lou( 
à  leur  supérieur. 

Lcscbrétiensayant  été  obligés  de  quitter  la  Palestine,  les  Cir* 
mes  résolurent  d'abandonner  leur  primitive  habitation;  ils  vin 
reni  d'abord  en  1 338  dans  l'ile  de  Chypi-c  cl  de  Sicile.  S.  Lou^ 
les  amena  en  France  en  i  i5g,  d'oli  Ils  se  rép.indirent  en  ill»< 
ma!;ue  et  en  Angleterre.  Le  changement  de  pays  ayant  nètri 
site  quelques  modideations  dans  la  règle,  elles  furent  appron- 

'  Voir  HitloTin  CiirmtUtani  ordïaii  ab  Elià  laaclisiimo  palrîarekâ  in^ 
lilHliia  honorriu  H  obsciiiium  B.  VirgLujg  ai:  Dri  piiitricls Marie,  it> 
reiclaix  per  R.  P.  Philïpiium  »  aanrti  Irinilale  carmclilam  discalnV' 

luin.  Lagdani,  t6$S.~i'ara,li,u,  carmeUlUi  J«:c,ri.  ,  li  M.  AdI.  AIrgC* 
<\r  Caixaata,  Lugd.  m7 .  ~  Siicretiion  Ju  uiint  prapliile  Klit  ta  ferJt* 
lit»  Cirmtt,  in.  la  rifoi-mt  dt  Sainlc-Thdréte,  par  I*  Et.  V.  I  unis  de  Siialc 
ThértM,  i66i.  —  DtMvlatîo  liîilorict-lluetogiea\a  t]oi  inlriarrbaltweM 
berrimi  ordini^cavinclilariiin  SS.  pruphet''e,bTiic  \iiiiliLjtut  aui-UU  Hg 
Thoniasar^iiitulc  kSancto  Juicph  ^i'i»V(^^4''ii  -  lu  ■  ,,...,»..      3 


pnr  IiiDdoentlVen  (147.  I.u  vi«  céiiobitiiiue  tut  uiltsljluûe 
I  la  vie  (^r(-inîlii[ue,  et  le  vœu  A*!  cîi»«teU  ajuulé  à  c«I>h  ^'ubéis- 
Mnc«.  Lc«  mallieur»  de  l'Kgliite  ayaul  mis  la  ilifCinle  dans  l'or- 
.  au  14"  bièvle,  pnur  y  parler  quelque  remiili:  ,  on  îiigna  à 
{irnpoïderetraiiclierqiielqiicclKwedclari'fïle.  En  onus^iuene» 
Eiig^'iie  IV  leur  permît  de  mander  de  la  «jamlc  Iroii  luh  1» 
■«Dtaiiie,  (le  prendre  leur  repae  en  conimuii,  de  nitnpte  le  hi- 
Uttce  eti  ccrlaincs  In^uro  Cl  de  se  pruiHeiter  d  lus  leur  clulire- 

llih  pldtiuurA  des  aocien»  uarnies,  n'ayaitl  pus  voulu  aoi'.eptta- 
en  ;idouci>ien)eiiB,  ('appellirreiit  obienuÊU  ;  lundis  que  1rs  aii- 
Ini reçurent  le  aoinile  rûniWHtiw'i.  Tiiuinas  Coiiiiecle,  i)i)i  idbI- 
koreuMMuenl  espiadausleiilamujesd'uiiltilcherlalropiïi'aiide 
libtrné  lie  ret  paroles,  lut  le  chef  d'iinc  réforme  qui  h'app«lit 
fmgrigatian  de  Munlaue.  Jean  Sorelli,  XWl-  ^t-ni-ral ,  s'etrurç.i 
■•raîn  de  supprimer  les  abus  de  l'urdnr;  il  mounil  einpoî- 
atttoc  par  ses  religieni.  La  vérîtalite  n't'uriBalrJce  ila  l'ordre  doK 
Cjrmc9,  fui  ntio  femme.  Tliéri-)ie  de  Cépéde,  cntintie  soui  lu 
nom  de  «uiute  Tliérèke.  Ce  sont  les  reli|;ieu<(  de  celle  réforme 
«lue  l'on  appelle  carmes  diekanssi»  ou  dtchanx. 

CIRMES  DÉCHAUSSÉS  ou  Oéchidx.  Ce  !>oiil  cens  qtri  lui- 
«irenl  la  réforme  qu'înlrodtibit.  Tcrs  le  mllieti  du  i6"  8ii.-i:le. 
lainte  Thérèse  aidée  des  pères  Athnnnxo  de  Gôue»,  el  Jeati  Aa 
!•  Croix.  Celte  réfaraie  non-seulement  Al  revivre  l'ancienite 
*è^,  mais  en  augmenta  la  rigueur  ;  nuJilé  des  pied.« ,  silence 
«bwlu,  obéi.<.<anec  aveugle,  disoiptine  appHqm'-c  jusqu'au  sang, 
lednex sévËres  el  prolon;;é!<.  pauvreté  romplèlo;  c'est  l'exempte 
^oe  donnfrreiil  d'abord  de  ii^imes  filles  Ae*  prcmlcrCTi  '."amilli-s  cl 
4n  hommes  de  ce  iG'sièeb,  dtuil  le  luxe  élail  st  avancé  et 
io  mœurs  si  libres  '. 

Celle  réforme,  aprouvfe  d'abonl  par  Pte  V,  cAnflrmi'-c  eu 
1S80,  par  Grégoire  XIII,  fui  divÎMtfe  en  deux  congrégalions , 
imt  cliacunc  avait  son  génénil  el  m  eon^litutton  particulière  , 
«Ile  d'Espagne  composée  de  six  provinces,  el  celte  d'Italie  qui 
MDpieud  tous  les  coufensélnblt!*  bors  des  étais  du  ri)id*Es|>a- 

•  HiMoirt  giiiratt  rfci  ta'mt$  ti  da  rarmiUlei  déekaunf ,  par  le  P.  Y. 
t  5atiile-MariB ;  (ndiiile  "le  fcspapnol,  par  le  l*.  Tiabricl  de  la  Cmî»  , 
'•-medM-hanué.  Paris,  16iSel  Ififiii,  —  ■tn-\»ln  ilet  riruut  ■ItrhauiUt 

;-.i.rt.  parl^R.  P.l,(iui»d«J^»iiii*-Thi.;i-*-w.  Pari»,  liifiî. 


■517      ^^^ 


i 


f;iiB.  (l'cjil  vern  le  rommFnccmciil  du  i^-tiècU  qit'tli  *e  r^pk  i 
dirent  en  France,  ofi  ils  HTiiienI  pIll^ieurK  uminoiia. 

t.eur  /Mbit.  Le  rnrinc  <'lail  saii<)  barbe  .  lëlR  mn^  ,  \*  comll 
lie  cheveux  et  non  itilerroinpiie.  11  portail  sur  nne  m 
lotie,  une  robe  (le  drap  liriin  .  avec  cp.piiclion  nmple,  un  frw 
pectoral,  eoiirti  Arrondi  el  lniint;iilairc  Mir  le  itot.  avec  un  col- 
lier de  Hrnp  noir  rt  brun;  cette  robe  bv:iîI  desmanf  Iiesainplp 
Arrivant  jusqu'aux  isfllns  ,  et  était  «err<>e  pnr  une  ceinture  noîrg 
pas!iant  suus  le  scapulaire.  Leur  niontenn  él.iît  de  laine,  blanc, 
•l'abord  chamarré  de  plusieurs  bande*  jaunes.  qn'Honoriml' 
leur  ftt  qniller;  ce  msnteau  était  de  In  lun^ieiirdc  la  rabr. 
«vcc  un  capuchou  très-Uche.  Les  carmes  portaient  en  «itn 
nne  chemise  de  toile,  et  une  veste  de  laine. 

Ce*  rcligienx  vinrent  en  France  avec  Saint-Louis  qui  revcniil 
de  In  Terre-Sainte  ;  Pbilippc-le-Bel  les  établit  à  V»r\f.  Il*  cmiip- 
laient  dans  le  royaume  >rpi  provinces  soUH  les  déiiomûiatiM' 
suivantes  : 

NitrUiiinr,  1<l  monaslèm,  Sd?  reti-;. 
France,  (9  mnnasttrrs,  3"'  reîig. 
Guicnnr,     M  tnonuttm,  1%  rclig. 


Pn 


,  SISi-. 


amûiatiM 

I 


Tnulnnw,  tS  msnasIiTrs  .  fH£  relig. 
Gascogne!,  IH  raonas Lires  ,  SI  7  rclig. 
Tnuri,  SS  monutèm,  670  rellg. 

Leur  congrégniino  comptait  en  tout  58  pro\incHs  et  [ilusil« 
5oo  cotivents,  et  près  de  ^.ojo  maisons. 

Le  couvent  de  la  place  Hanbcrl.  à  Paris,  n'était  d'aucooiw- 
rèseeldépcndaltdireelcmcnt  dugcuéral.  quifaUaii  sa  réside** 
à  Itome. 

Il  existe  encore  des  carmes  en  Fiance. 

C'est  dans  l'ordre  des  carmes,  qui  professe  une  dévot îunpi^ 
ticulicre  à  la  sainte  Vierge,  qu'a  pris  naissance  la  confiiiric* 
SctPLLiiiiE.  Fuirve  mot. 

lia  ciistéun  liersnidrc  des  carmes  ù  dater  rie   u'17;. 

CAROLIVS.  Ce  sont  quatre  livres.  Tait»  en  ji>i>.  f.nronlre 
Cliarleinagiie,  contre  le  a'  concile  de  Sicée.  Voici  n  que1|«  * 
rA«ion  :  les  actes  de  ce  concile  étaient  (.arvciiits  dans  Ic:»  G»'» 
in»l  Ira'liiilt  entntin.  Aiit^i  un  y  liï.iit  qne  Cuuïtunlin,  ('^^| 


CATHOLIQIE.  7h9 

ie  Clijprr,  av.-iil  iloiini^  son  «ulTrnge  an  concile  en  ce:  icnnea:    | 
■  ittroU  el  j'embrasse  p:ir  honnrnr  les  sanires  et  re«pccîable9 

I  •riDiigeSt  et  ie  leum  rcniK  le  mùmetirtiet  tfailoralion  qu'il  la  cati' 
tmhtimiUlU tt  tivifianUTrinHê  '.ilaoJisqu'ily  ailiins  rortgîtifl 
fjte.jtrtfoii  rt  j'honort  U»  sainletîmagel,  et  je  ne  renili  qiCd.  la  Mille 

■  TriniU  luprltit  l'adoration  île  tatrir.  Trompa  par  celle  version 
iBritl('!li; .  Ie«  évë<|ac.i  «le^i  Gaitles  assemblés  h  Frnncrurl  en  ~ffy, 
t\  1  Parii  en  SaS,  citiidamnèreiit  te  scnliment  tlii  concile  <le 
Xicén.  Mais  on  cul  enfîn  <le  meilleures  tradiiclioni  du  concile. 
dll«c  Iro.iva  c|uc  len  Latins  étuieut  <te  la  inùme  opinion  ({ue 
WCrecsca(ltolii|ueD.  Le*  litriiCTol'mtonléM  |inblié9eni54g, 
par  du  Tillct. 
CAS  PKIVILKGIÉ.  On  appelait  niu.si  le  crime  commis  par  un 

I  nclniaslïqne  promu  aux  ordres  sacrés,  quî  itoiibhitl  l'ordre  da 
litociélé  civile ,  el  devait  être  puni  par  diis  peines  temporelles. 
Dins  les  cas  privilégiés  ,  la  procédure  ftiilv  contre  les  ccclé- 
liuliijiics  était  instn:île  conj'>)utement  pnr  le  jug^  dT;;lîsc  et 
f>r  le  [use  royal .  et  ce  dernier  devait  à  cet  eirci  su  transporter 
cnliiuriiliclinH  ecclésiastique.  Chacun  fat'ait  rédiger  l'inslruc* 
liiu  du  prucL'S  par  son  greflicr ,  et  rendait  .«a  sentence  séparé- 

Il  n'y  a  plus  mainlenanl  de  cas  privilégiés  en  France,  et  les 
ectlniasliques,  ([netcpie  délit  on  crime  <\\i"\\i  aient  uoinmis.  res- 
Mrteol  des  tribunaux  ordinaires. 

CATUÉDRA I IQIIE ,  droit  de  deux  sous  d'or  aitribuc  autrc- 
Aiiiiiirévéïiiie  à  cau»e  de  sa  dignité épiscupule.pm/itrrcnC'iti/rAni 
I  'pv«pa/i»i.diin>i  les  visites  de  son  drnt-ëse.  On  appclluil  aussi  Cu 
jrotl  tynodatiquc,  parce  qu'il  se  payiiït  au  sjrnwle  I.c^  év^-iues 
it  France  lé"  pcrcovalenl  encore  du  lems  de  Charlemagne.  (« 
nom  a  passé  aujourd'hui  aux  droits  des  airhidiacrcs  et  des 
d'oeil*  ruraux  dans  leurs  visites. 

CATIIOLKJie.  surnom  de  la  véritable  Fi;lisc.  Il  marque 

l'iinivcr«alilé  de  l'Cglise  répandue  dans  tuns  les  teins,  dans 

tMirteslw  parties  et  parmi  tout»  les  nalionsdR  la  terre.  (Je  litre 

lulaélédunnédês  le<  (eins  les  ptns  voisins  de  celui  des  npôtre*. 

I    &-l^ii:ice, martyr,  dit  dunïïoii  épilrc  duxtatl.uliqncsdc^iuiyrnc, 

'Ub.fiiul.  I.M.th.  M.  -"W' 


-■■tccla  t|i 


■iiieiil  pli)Meur.>i  mnisoiis. 
;  rluit  sali»  bnrtie  .  fèlfi  rasre  ,  la  comll 
iiilcrminpiie.  tl  portail  sur  tinc  en 
E  robe  lie  drap  liriin  ■  avec  cspuclion  ntnpie .  un  fnx 
pectoral,  roiut.  Rrrondi  el  Irinngnlaïrc  sur  le  ilos,  avec  un  cnl' 
lier  du  drnp  noir  ri  bniii  ;  celle  robe  avull  dt^smanciies  ample* 
arrivant  iusqn'aiix  mntni* ,  et  était  serrée  pur  «ne  ceiiiltire  now 
pascant  «ous  le  scapulaire.  Leur  maiitenii  élail  de  Initie,  blant. 
al'ahord  rliamarré  île  plusieiirsi  baniicn  jaunes,  qu'HonortatlT 
leur  fit  qniller;  ce  manteau  était  de  la  longueur  de  la  robe, 
avec  un  capuchon  Irès-lûclie.  Le»  carmes  purtaicnl  en  onlrt 
nne  cliciniNc  de  toile,  et  une  vesle  de  laine. 

Ce*  rclî^eux  vinrent  eu  France  avec  Sainl-Loiii»  qui  reiwiil 
de  la  Terre-SBÎnle  ;  PliilIppe-le-Bel  les  établit  à  l'arix.  lU  ctmj- 
s  les  déiiominiOi 


taieni  dam  le  roya«m 

le  sept  province!  §ou»  It 

Miivanles  : 

Narbiionp,   lïl  i 

mi.ni.ïlêrrs ,  SriS  rtlf-. 

France,        19  raonnMfcres,  3'7  relig. 

GuiFonr ,      U  1 

monulèrM,   1%  rclîg. 

Proveure,    50  i 

Touloiiiw,     13  1 

monaslpres  ,   184  relig. 

Gascogne ,    1 8 

monaslrres,  217  rclig. 

TtiHr.»,         ils  motiMlÉre»,  670  relig. 

Leur  congrégalinu  i 

1 


\iiic»  el  plut  4 


5oo  couvents,  cl  près  de  7.o5u  maiiiaj 

Le  couvent  de.  la  place  Maubrrt.  à  Paris,  n'éinil  d'aucun  dit 
rèseel  dépendait direclemcnt  du  géiicial,  (jui  faisaii  su  résidoN 

à  ItORlC. 

H  existe  encore  dus  oarmes  en  France. 

C'est  dans  l'orilre  des  carmes,  qui  professe  une  ilévoliocip» 
liculicre  à  la  saiute  Vierge,  qti'a  pris  naissance  In  coiifiérit' 
SqirvLiiBE.  t^uir  ee  mot. 

Jl  a  existé  un  lieis  ordre  des  carmes  à  dater  rie   i  .'17;. 

{^AROLin.S.  Ce  sont  quatre  livres,  laits  en  7(10.  j.nrnrdrt 
Cliaricinague.  cuiilrc  le  a'  concile  de  Nitée.  Voici  à  (|U(:I|« 
ca<ioii  ;  IcsHctes  de  ce  l'oncilcélaieiit  [.arveuiis  Hnus  tes  Gai 
mil)  Irarliiils  m  l.nin,  .\iii>i  on  y  lisait  que  Ciiiistatitiii,  l'ifi 


1 


CATIKjtlQtE.  2W 

i)e  Chypre,  avnil  donné  suii  ■ufTinr^e  au  concile  en  cc«  Icrmc.i: 
t  Jecrui»  (.'t  i'embrasjc  jisr  honnrtir  les  saiiilex  et  reipccïablcs 
tïm*^.  el  jeleurîircnihlc  mètne itrvice  tfadaralion  ifii'iUa  co«- 
iuM*ntitlU  et  tîvifiantt  Triniti  '■  ;  lanJi^qu'ily  a  dans  l'original 
I  fTKtJirtfoia  fl  j'Iionort  U>  tainUi  imitgri,  fl  je  ne  repris  qnd  la  setih 
Trinité  Htprtme  l'adoration  île  latrie.  Trom])é<  par  celle  versioo 
inliiliMu.  Ie!i  évé<|iic9  de*  Gaules  aisemblé!*  â  Francfort  en  791J, 
ri  à  ParÎH  en  BaS,  cundainiièfeitt  le  scalîment  dti  cuncîlc  de 
Mcfc.  Mais  on  eul  enfin  de  niL-ilIenre»  Iradxctinns  dn  cnndle. 
*l  il  «c  Iro-.iva  «jiic  les  Latins  étiiieut  de  In  iriCine  opinion  ((uo 
If  <irecicatUoIi<i»e».  Les  titrei  Cirolinton\  M:  publiés  en  i5.'|r). 
par  du  Tillet. 

CAS  PRIVILÉGIÉ.  On  appelait  aiiisi  le  crime  coinm:»  par  un 
*cclr>i3slii(ue  promu  nux  ordres  sacrés,  «jni  Itoiibbil  l'ordre  da 
lu iDciélé  civile,  el  devait  élre  puni  par  d<iA peines  lemporclleis. 
Osn»  les  tas  privilégiés  ,  la  procédure  fiil«  conlrc  les  ecclé- 
ii>siiqiies  était  ÎDstnute  coDJiifutcmeut  pnr  le  ju^  d'l^[;lï<(c  et 
pir  le  juge  royal ,  et  ce  dernier  devait  à  ci-t  elFcl  se  tr.-insportcr 
rnlaluridit'liun  ecclésiuslique.  Cliaeitn  faisait  rédiger  l'inslruc- 
'ioii  du  procès  par  .>^on  jjreflier ,  et  rciiduit  sa  sentence  séparé- 
ment 

M  n'y  a  plus  maintenant  de  cas  privilégiés  eu  France,  et  les 
rcclésia«ti<jueii,  (juelipie  délit  ou  erîiue  fju'its  aient  commis,  res- 
wrieDl  des  Irlbuuaux  ordinaires. 

CITUÉDRAIIQUE,  droit  de  deux  sous  d'or  nitribné  aulrc- 
luitiilVi'^ijuc  à  cau^ede  sa  digniléépiscopale.pro/'lrreot' a/rffm 
'ftuopaltm.Ajxns  les  visites  de  son  dinvèse.  On  iippelhit  aussi  eu 
droit  tyni>datique t  parce  qu'il  se  payait  au  synode  Les  év£i'jurs 
étFrauce  Ifi' percovaient  ei 
iMin  a  passé  aujourd'hui  t 
dv^tis  ruraux  dans  leurs  visites. 

CATHOLIQUE,  surnom  de  la  véritable  F^Hse.  11  nianpur 
l'nniverulité  de  l'Eglise  répandue  dan«  tons  le»  leuis,  itnns 
liHilMlr*  parties  el  parmi  toutes  lei  iialionsdc  la  terre.  Ce  litre 
lui  I  tlédunné  dès  le*  leitïs  le»  plus  voisins  de  celui  des  npâlres . 
Slfinaccinartyr,  dit  diinitsiin  épilrc  iiuxiatl.oîiqutsdcSuiyrne, 
'  lib,(jiol.l.ni,.h,  17. 


Il  tems  de  (IharlemagnC.  Ce 
ï  druils  des  aicliidiaercs  et  de* 


{ 


350  CÂOL'LI. 

ubi  futrit  Jtmt-Chrutui ,  ibi  *st  tccUfU  cgliiilicm.  Dans  la  klln 
dcifidèlesdc  Sm^iinu,  rajtporléc  par  Enst-bc  Jl  e»l  fait  lacnliuh 
de  ]'Egli«e  eaihoiîgiit  et  des  prières  que  Cl  saïut  Pgljcarpc  puuc 
toute  l'EgliM!  CBllieliqat. 

Lea  patriarches  ou  primnlc  d'Orient  oiil  pris  le  lilre  de  nUs- 
Cifiu ,  litre  (|iii  rc^icitt  à  celui  A'icitminiifiit,  qui  avait  été  ic- 
cordé  aux  palriarclici  de  Cou«tanlinoplc. 

C'cKl  le  titre  des  roi^  d'I^tpa^iic  depiiû  le  quinzième  siêclt- 
Aleiaudrc  M  le  donna  à  Ferdinand  et  à  Uabelle  puuriTiMr 
chassé  le«  Uaurei'  de  l'Etpagne  eu  i  tya  ;  Jules  Jl  le  rendit 
hérédilaira  pour  tous  lc<  rois  d'Espaguc  eu  iSog.  Selon  Froii- 
«nrt  ',  les  cccli-i^iasllqucs  le  donuirent  à  l'hilippe  de  Valoiii 
jiarce  qu'il  avait  défendu  les  droits  de  TE^Iise. 

CATIIEUUE  (ordre  de  sainlej.  Cet  ordre  fut  iDolilut  en 
Bussie,  en  i^i-î,  par  CaJA'nnr, épouse  de  Piorre-lc-Grand,  t* 
mémoire  de  ce  qu'elle  lu  sauva  avec  son  armée  du  dangerJc 
tomber  entre  le»  mains  des  Turcs  sur  les  bords  du  Pruth,  a 
Isïsaot  proposer  au  vïsir  se^  dianiaos  el  une  somme  coosiil^- 
rable  s'il  Toulaîl  entrer  en  négociation  avec  le  uar  ;  ce  qui  fut 
accepté. 

Les  marques  de  cet  ordre,  sont  une  croix  rouge,  portée  pir 
une  lîg<ire  de  sainte  CalUerioe,  et  attachée  à  un  ruban  pon- 
ccau,  liseré  d'at^cnl,  sur  lequel  est  le  nom  de  sainte  Catheriod 
avec  ces  roots  pro  pde  tl  patriâ. 

CA'rnEI{|\E  l»l]  MOST  SIS.U  (chevalier  &a  sainte).  Ctt 
aucien  ordre  militaire  fut  fondé  en  iot>3,  à  l'imitation  de  celui 
dn  Saint  Sépulcre,  pour  défendre  contre  les  Arabes,  tes  pèlerin* 
quiallaicul  vlMlcrlecorpsdcsaiuteCalhoriucï'urle  mont  Si»»> 

Les  cbevaliers  suivaient  la  règle  de  saint. Basile,  el  portaient  \ 
au  babil  blanc  sur  lequel  était  uue  croix  faite  en  forme  de  roue 
percée  de  six  pointes  rfiii^cs  sur  un  fond  d'argent ,  et  \raxtt-  ^ 
tic  pai  uncépée  leinle  de  sang. 

CEDGLE.  Lescédules,  en  \a\\u  Khtda ,  irhedtla,  qui  ont  fait' 
partie  des  actes  diplomatiques,  furent  employées  à  divers  luo^ 
gcs.  Lcsunes  curent  quelques  rapporlsau^  rcquCIcs  ';  d'aulrci* 


r.ÉLcsTins.  S51 

ipnl'fcTMtElUesncteiiriippc]  'mueii  vuil  qnlaffecletilla  fonnc 
«rdinairc  îles  bulles  *,t:t  qniont  pour  objet  la  réforme  ilo  quel- 
le* «bu.4.  Des  eiposilions  île  loi  sur  les  poiiiti'  coulcsti^s  onlro 
lu  grecs  et  les  latins,  furcul  appelées  r^i/'i/cc  au  concile  de  Flo- 
rence.  L*.icle  des  éviïqiies  de  France  <pi[  n'exciiscnl  ilc  ii'.ivoir 
pu  te  rendre  au  concile  de  Lalraii  ' ,  sous  Léon  X,  est  (lualific 
tcluJata ,  cédille. 

Lo  conltroiallon  d'un  établissement  en  1 1  ag  porte  la  niiïme 
qualiricatioa.Ou  adit  aus^i  relinla  ttitUnonialU  pour  uDceilificat 
^lu  bonne  laliiu'lé  appelait  atlolatio,  et  surtout  («(imoiuum, 
It  que  les  tcms  de  barbarie  OAXt  rendu  par  cciti/lcalio.  BatUta  ou 
Mut»,  ([Ut  se  rend  \tat  bulUlia  ,  fut  employé  dans  la  mOmc  ac- 
crplîon  que  tekcdula. 

CÉLCSTIN». C'est  une  dc«  nombreuses  familles  de  l'ordre  de 
taînl  Benoît;  le  onzitmc  lil^  d'un  pauvre  laboureur  de  TAb- 
braze,  en  fut  le  fuiiilaltur.  S'élant  retiré  dans  une  caverne  du 
muât  Mourr/ioii ,  il  y  eut  bicnttlt  des  di-'ciples  imitateurs  <lesii 
\it  aiisltre  ;  auxrpiela  i!  donna  une  rèç}c  de  cùiiHuite  fondée  sur 
celle  de  saint  Benoit;  elle  fut  upprouvéu  par  Urbain  IV,  eu  laOj, 
et  Kl  disciples  reçurent  le  nom  moarrhantlet.  firégoire  X  In 
conrirma  au,  concile  général  de  t.yon  en  i3-4-  Maïs  le  pieux 
fautilulcur  ayant  été  nommé  pape  en  i  ig'i ,  sous  le  nom  de  Cé- 
tmin  V.  ses  religieux  prirent  le  nom  de  l^Ustins. 

Cet  ordre  se  rt-paiidit  principalement  eu  Italie,  en  Allemagne 
«en  riandre.ct  fut  appelé  en  Praiien  parPliilippe-le-Flel,  en 

i3«q  il  était  divisé  en  i5  provinces,  quicomplnient  plus  de  i5o 

Baoutirea.  La  France  l'urmait  une  de  eu*  provinces  avec  i> 

■Hnulircs. 
four  Li  TigUf  voir  ce  que  nous  avons  dit  do  celle  de  saint  Be- 

Mit  au  mot  BÉKÉnicTins. 
Leur  halfil  coiiiislail  en  une  robe  blaucbe ,  un  scapulairo  et 

■ncliapcronnuiriaucliœurct  liurs  du  ouuvenlilH  portaient  uuu 

"nli,  c'eit-1-dire  une  robe  doDueulunl  jusi)u'4iix  pieds,  avco 

BlDCiicsef  capuchon. 

■  r*wi(,  t.  Tiri.  col  ireo. 

■'W  I.  xu,  cul.  169. 

''W.  i,i„,  a>I.  ii'J. 

'  OiiLa  •.l,,,,!.  iamm    t.  iv,  p.  5J.'. 


L 


i 


tiSiiitffK. 

t'otJre'  dia  CëleMîits 
efTorti  de  l'héri-sic  ,  iiî  en  France  à  noire  révuliilluu. 

CELLERIER  OITuier  .l'un  monastère  qdiaNuiu  du  lemporf). 
cl  que  la  règle  de  Hairit  Benoit  iipiiellc  *ieat  paler  moniulirii,  On 
donnait  anlrefois  ce  num,  dans  le  €1)3111111!  des  vlianoiiiet.a 
celui  qui  avait  soin  de  Taire  disiribuer  aiit  clianoinca  le  [)«iii, 
le  vin,  l'arjjeitt,  à  raison  de  leur  aNsislaiice  au  cliœur,  cl  ^kÎ 
ét-.ût  chargé  du  i^oiu  i\es  autres  aCTaircx  Icmpui  elle-i. 

Les  religieuses  ontdcscW/mirM  cloitt  l'oflicG  <^l  le  Di(mei|tw 
celui  de  cellcricr. 

CELLES.  Pelilet  maisons  ,  celluleFi.  On  a  donné  ce  hori  iii 
désert  de  la  Umssl-  Egypte,  à  cause  de  la  miillitude  des  «olilaim 
qui  T  avaient  bâli  des  celtule.i.Oii  a  encore  Ainsi  appelé  If^iitii- 
soiis religieuses  (établies à  ti->  campagne  ptmr  avoir  aoln  desbiesi 
des  monastères  dont  elles  dépendaient  :  utk  les  uoiniQïit  auui 

CELUTES.  Ordre  religieux  répandu  surlout  en  Italie,» 
Allcmague  cl  dans  les  l'ays-Uas.  Les  Ccllites  suivent  la  rf-gl*  )b 
saiut  Augustin.  Leur  institut  les  oblige  d*eulcrrer  et  de  terrir 
It-'s  fous,  et  d'avoir  soin  des  malades,  surtout  de  ceux  qui  uni 
attaqués  des  maladies  contagieuses.  En  Italie  on  les  nomma 
Alcxiens  ou  Al tcciitu ,  d'Alexis  Mcccîo,  romain  ,  leur  fondateur. 
En  Allemagne  etdaiis  les  Pays-Bas,  iU  sont  apficlijs  ceUitUfnf 
doute  de  C«'/n,  gens  à  cellules.  Cet  élablisseinent  utile, abeas- 
coup  de  rapport  avec  celui  de  nos  Frères  de  la  cbarité. 

(CELLULE,  petite  clinnibre  d'un  religieux.  Le  dorioir  H 
partagé  en  plusieurs  cellules.  Lcscliarlrc.ix  oui  dcpHite^  mai- 
sMUSsépan'es,  et  composées  de  plusieurs  ebamltrcfi  et  d'uniit' 
din  ;  le  (ont  se  nomme  celluU. 

ha  salle  du  conclave  est  divisée  par  des  eloisonx  on  de  pelHt* 
cellules  occupées  par  lus  cardinaux.  Fayti  Cunci.*ve. 

CÉNOBITE.  Mol  formé  de  deux  mots  grecs  xd»^;  et  Sr»;  quiti- 
gnifieut  ciV  commune.  C'est  un  rclii;ieux  qui  vil  en  commuoiu'^ 
Rous  une  rt'gle.  Dans  la  dix-huitième  conférence  de  C»s«i<!<i> 
l'abbé  Pbmnioii  parle  de  trois  dilTi-renles  sorlcH  te  moine» t|"' 
élaient  en  E^:yi»'«-  :  le*  Cinnhilf»  rpii  vivaient  en  commun  :  l^ 
AaatihvriU^  qnî  -[ii;!.  ,'élit  fiirm/s  dnus  les  conimnnautt^ .  ■* 


CE.NSEtB  DES  LIVRES.  353 

tiraient  Jans  la  solil.ide,  el  les  Suraba  tft  qui  uVtaienl  cjue 
'r4iix  iDoiiiCH  et  itcscoureurx.  Il  rapporic  rinslitutiou  descéno- 
iles  au  teoiA  des  apâlre»,  comme  un  resie  uu  une  imilation 
E  la  TÎe  coinuiune  def  premiers  fidèles  de  Jriusalem.  Saîut 
4cAine  est  cependant  regardé  comme  ayant  le  premier  formé 
Incommiinnulés  réglées,  et  par  cuuséquenl  comme  l'iustitu- 
eiir  de  la  vie  finobilii/ue.  Ce  saint  vivait  au  cummeDcemeut  du 
|Uiitriênie  siècle. 

CLNSELK  des  livres.  I.a  lîberti^ de  la  presse doîl-elle  élre  en- 
Un,  ou  bien  duil-il  y  avoir  une  censuiu  pour  les  livres?  c'est 
àvue  dus  questions  les  plus  importantes  de  notre  état  social, 
tiiminous  d'aliurd  ce  qui  a  existé  d.-ins  le  passé. 

L'Eçlif^e  ayant  reçu  de  Jésus- Christ  la  mission  de  conserver 
I  saine  doctrine,  a  reçu  eu  même  tems  celle  de  déclarer 
faciles  saut  le«  doctrines  erronées  ,  c'csl-à-dire  de  condamner 
i  de  censurer  les  ouvrages  qui  paraissent.  Elle  a  eu  ce  drjît 
iii  te  commencement,  avec  ou  sans  le  concours  de  l'auturilé 
unporclle.  Saint  Léon  en  !t^^  <  (lélase  en  4:ii  •  Symm^que  en 
»ô,  firent  briller  du  leur  propre  auturilt  lot  livres  de*  Uani- 
chêens.  Mais  afin  que  ces  condamnations  fussent  plus  elBcaces, 
'iiilorilé  temporelle  fil  eiéculer  les  décrets  des  vonciles  et  des 
^^ft*■,  ainsi  en  3.iâ,  Cunslanlin  ordunna  de  brûler  les  litres 
l'Avilis,  condamuésparle  concilu  de  Nicée;  ea^ijS,  Arcddius 
pruscrivil  tfji  livres  d'I^unumiusel  de»  Uanicdi'cns,  que  l'Eglise 
iiail  censurés  i  eu  ^3i  ,  Tliéndoie  le  jeune,  ecus  de^JCKlorius, 
xiiidamués  parle  concile  d'Epbèse  ;  en  4''^>  Uarcieu,  ceux 
'l'Eiilycbi.'S,  proscrit»  par  le  concile  de  L  liul  cédai  ne,  etc.,  etc. 
foiis  ces  livres  avaient  élé  publiés  avant  d'être  censurés.  On 
"lit  avec  riiîson  qu'il  serait  plus  elULOcc  de  censurer  les  livres 
xniit  qu'ils  parusseul  i  la  clicse  pjrul  d'ubnrd  d'autant  pins 
huit,  i^irun  publiait  alors  peu  de  livres,  et  que  la  plupart 
•tiieul  des  moines  et  des  prêtres  pour  auicurs  ;  les  supérieurs 
(iirvnt  naturellcmenl  les  censeurs  ilcsteuvrea  de  leurs  religieux, 
t' le» évoques  de  leurs  prêtres.  Les  princes  chréreus  sancliuu- 
wreiii  de  leur  aulorilé  les  dtcisiuns  des  évéïuea.  I^  rOgle  de 
celle  censure  élait  que  rien  de  ce  qui  était  coulraîre  à  ta  fui  or- 

lli'Hlow,  aux  mœurs  et  k  l'état  ne  devait  i:lrc  publié, 
l'uur  revenir  à  eu  qui  esl  plu^  ji^rliculicr  a  la  France,  le* 


f 


2:S  CERSErn    DU   LlTRBIt. 

bJicr  loul  ce  rjiiî  éloil  tliri;^  cuiitre  r.-iutorïtc  de»  rois  cl  de  l« 
religiuu;  ou  bien  après  avoir  cundamiic  Tes  ouvrages,  leslli«lulu 
gîeusetliw  luagistraU  rr^iicniis;i:Ëiil  cl  pbi.taulaieut  avec  In 
auteurs.  (Mi  siail  igiie  l'EmîU  de  Rousseau  ,  imprimé  il  eal  fni 
à  IV-lraiiger,  arrivait  (n(ip'''iiru,  à  l'aulttir  eu  France,  soiule 
couvert  lie  M.  de  Mallesbetbcs,  directeur  général  de  la  librairie; 
ou  connaît  la  fameuse  tiil>t  philusoplilqiu  de  l'ablHi  de  Pradei, 
approuvée  par  lex  docteurs  lliéolu^iqueii  de  la  Sorbniiuc  Uh 
Acittbiable  coniradiclion  aniiourait  évîdemrocat  un  <lat  ds 
viloïcsqui  ne  pouvait  durer. Une  calasitroplie  était  îuiraineulç 
elle  eut  lieu.  L'autel  et  le  trône  lombèrent  en  même  tenu. 

A  la  suite  de  celte  commulion,  la  liberté  de  la  prcsiic  fut  n- 
connue  eu  principe,  mais  presque  iamais  eu  réalité.  Pendant  U 
révoluttou,  tandis  que  liccnre  entière  élait  donnée  en  mutlère 
de  religiuu  ,  lut  écrivains  piilitîques  payèrent  suiiwnt  de  Ir-ur 
Itie  In  pcrioissioD  qu'on  leur  avait  dunnée  de  dire  leur  opinioa. 
Sous  l'empire  ,  une  cennure  liévéru  et  lyrauuîque  pesa  KUr  b» 
journaux  et  loua  les /crilK  politiques,  religieux  et  scieul  ifiqufL 
Souk  lu  reAiauratiaa,laceuKuri!,rétabiieel  supprimée  pUitieun 
fois,  fut  abolie  eu  i8a8,  mius  le  tègiic  de  Cbarles  X,  qui  deut 
ans  api^s  élait  forcé  de  quitter  la  rr.incc. 

1  a  cliarlede  i83a  revuiinnK  la  libcrli'  de  la  presse;  et  si  elle 
a  luiïquelijuerestncHûnà  lu  producliou  de  la  pensée  polîttquci 
la  pensée  religieuse  eii|  libre  dan:>  ^a  manifcstaliou.  La  loi 
défeud  seuicmeut  toute  publication  piiuvjnt  porter  alleiuteàllL 
rtligion  H  aux  niauri  '.  Les  ouvrages  qui  y.coulrevicnnent  luul 
déférés  aux  tribunaux  ,  et  t'est  d'aprè>  leur  jugement  que  leur, 
circulation  est  permise  ou  défendue  '  Telle  ej>l  la  barrière  op- 


pvCi|DV  a  le  druil,  • 


I    f*i>l  pou 


.itft..t 


d,'«  litrri  i!'4^gl>iH! ,  de  ouuir^a.T .  u 
II-  prititege  eii:lubil  J'ïm|i(iiiit'r  lu 

fd-triir*.— U^rW  du   sS  mari  i8u&, 

let  x&Oft-'-Jrrel  il*  la  camr  dt  Cjiiiatient  ilii  âo  Btril  i8iâ, 

■  tl  l'ii^le  un  aitatogmi  litt  tiim  caHiinmHii  par  if  Iribmiaux  driioii 
iSi4  j..«n.'.-,.  .8»7,  rUriPill.laiiu-,  ru.- d..  <lr.na».A..i;.i.liii-.  u"  ;■ 
Lv-ptèrtitdctriivbiraïuiriour  uliligir  1»  ulliiitripubliii  ilu  Uiie  dit- 


«■u«  ;. 

V 

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nrjlnil .  à  un 

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po«ée   en    ce    moment  aux    maux    ijue    peut    produire    la 
près». 

Dans  UQ  ouvrage  comme  celuî-ci,  uoue  De  puuvont)  Taire  un 
traité  nir  la  censure  du  sur  la  liberlé  de  la  presse.  Nous  dirons 
Kulemeut  que,  si  la  liberli^  de  la  presse  est  ud  mat  Tit\,  il  n'y 
tiira  pourtant  jamais  de  cen.sure  utile  et  possible,  que  lorsque 
elle  procédera  d'une  aulorilé  ayant  mission  divine  de  iuger  les 
doclrinea.  Toute  autre  ceusure  no  aéra  jamais  exercée,  que 
dans  l'iDlérét  des  dîfTérens  partis,  et  aussi  no  sera  jamais  eHî' 
cace  ni  obligatoire  en  conscience. 

CENSEUR  ROMAIN.  L'aulorilé  de  cette  aactenne  magis- 
trature de  Rome  avait  été,  comme  toutes  les  autres,  absorbéepar 
Il  puissance  Impériale  ;  le  titre  même  en  avait  été  depuis  long- 
tcms  aboli ,  lorsque  IVoipereur  DÈce  le  fit  revivre  en  faveur  de 
Galérien,  qui  n'eut  pas  de  successeur  dans  la  ccniure.  Cons- 
Imlinla  rétablit  en  laveur  de  son  frère  Dalmace,  qu'il  créa 
Mnseur  eu  333  ;  mais  elle  s'éteignit  pour  toujours  dans  la  per- 
looee  de  ce  môme  prince. 

Ce  n'est  dono  qu'aux  deux  époques  ci-dessus  que  l'un  peut 
trouver  des  actes  non  suspects  des  censeurs.  Dans  tout  autre 
'emt,  ils  seraient  légitimement  soupçonnés  de  faux  depuis  la 
destruction  de  la  république. 

CENSURE  CD  fait  de  livres  et  de  propositions  qui  regardent 
la  religion ,  est  la  qualifiratlon  donnée  par  les  théologiens,  à  ce 
qui  blesse  la  vérité  dans  les  livres  ou  dans  les  proposilioDS.  On 
pent  réduire  aux  oeuf  quali fia at ions  suivantes  celles  dont  les 
ftres  et  les  conciles  bo  lont  servis  dans  les  propositions  qu'ils 
est  condamnées.  '- 

Pnpotition  hrriliijue ,  celle  qui  est  contraire  à  la  foi.  Propnsi- 
tin  trronit,  celle  qui  est  opposée  &  une  proposition  qui  tient  à 
Itfiii.  Propoiîtioa  sentant  l'htrraU,  celle  qui  présente  d'abord  à 
l'esprit  un  sens  hérétique,  quoiqu'elle  ait  un  sens  plus  caché 
^  renferme  la  vérité.  Proposition  captieus» ,  celle  qui  présente 
ttiK  hérésie  d'une  manière  indirecte.  Proposition  irmérairt,  celle 
qaî  est  opposée  au  sentiment  général  des  docteurs.  Proposition 

tiiMit  lui  U'ouirugci  coulre  li  religion  ri  ht  miEar*  qai  rnnt  colpnr- 

Tmi»  1.  19 


I 


es  durs  quI^j^BHB 


356  CENSURE  e'JCLtSI ASTIQUE. 

mahonna nli ,  celle  énoacéc  dans  (les  termes 
rendre  la  vérilé  odieuse  à  ceux  qiii  IVcoulcnt.  Proposition  Jù* 
celle  doDl  on  peut  atsi'mcnt  tirer  des  consL^qiieiica 
Gonlraires  à  la  loi.  Proposition  scandileusr ,  celle  qui  peut  iuduïn 
cil  erreur  les  eiprîts  faibles,  l'rnposîtiim  qui  o/fens*  tts  orcitlts  pitt- 
«»,  celle  contraire  au  culte  que  nous  devons  &Diea  el  à  scssaîi 
CENSURE  ECCLÉSIASTIQUE,  peine  publique  dont  un 
pi^ricur  ecclésiastique  punit  un  Hdèle  qui  lui  est  soumit.  U 
droit  canonique  en  reeouna!!  de  trois  sortes,  l'cxcommunio*; 
tïon,  la  suspense  ctl'inlerdit.  Voyez 

Les  canonîsiès  distinguant  les  censures  de  droit,  djure,  et  Ih 
censures  de  fait,  ou  par  sentence  qu'ils  appellent  ab  homlvl} 
mais  dans  les  tribunaux  en  Trance,  ou  ne  reconnaissait ponr 
véritables  censures  que  celles  qui  Olaîcnt  prononcées  pârKi- 
tence,  après  une  procédure  régulitre.  Sous  l'ancien  r^mi, 
'par  la  clame  l6  des  libert^'S  dites  galliranes,  toute  cennire  pn 
vant  troubler  la  paix  et  li  Iranquîllllé  publique  «ïlait  regarflll 
comme  abusive ,  et  comme  telle  pouvait  £tre  défi^réo  au  fiAt- 
menl.  Celle  liberté  avait  fini  par  enchaîner  TEglise  ;  en  effet, 
BOUS  ce  préteile,  toutes  les  fonctions  cccli-f 
celle  de  confesser  et  d'adminïslrer  les  sacremci 
bi-es  au  pouvoir  des  parkini-us,  qui  forçi 
prêtres  ii  leur  ob^ir,  par  l'exil,  la  prison  et  la  saisie  du  tein{ 

Par  t'arliclc  5  de  ces  mêmes  libertés,  toulei  bulles  des  pa^thl 
prononçant  des  censures  contre  les  roiset  tessouverains,  étiJM 
rejotéeset  regardées  comme  non  avenues;  ce  qui  était  sesKiWl 
au- dessus  du  clief  de  l'Bglisc,  même  en  ce  qui  concerne  hj 
spirituel.  i 

1/Ëtal  ne  reconnaît  plus  eu  France  de  tribunaux  eeclMti' 
tiques.  L'appel  comme  d'abus  existe  encore  cependant,  cl  n^ 
sort  du  conseil  d'état  > ,  qui  n'a  pa!>  plus  d'autorité  réelle  dut 
cette  maticre  que  Us  anciens  tribunaux;  aussi  les  senteDeafl* 
uonci^s  pvce  tribunal  ont  <^lé  jusqu'ici  sans  peine  ni  sancliW 
Ceux  qui  ont  le  droit  dans  l'Eglise  de  porter  des  ceosort»» 
■ont,  le  pape  dans  tonte  l'EgUse .  les  évêques  dansleinsAl^ 
cëses,  ou  en  leur  noui ,  leurs  vicaires  généraux,  leurs  ofBciMDi 


tre  (leierMi  aupaf»- 
!r  l'Eglise  ;  en  effet,! 
clcsias tiques,  [néiw| 
;mctis,  étaient  lom-J 
mttes  l'v^qaeiïtM 


I- 


OrdcmiuDce  de  Uuii  XVIU,  du  29  juin  tSIf.. 


^^^^^B^  csneiE.  359 

«I  ^tendant  h  VBCSDce  du  siège,  le  chapitre.  L'arehcvéqne  n'a 
t»  droit  contre  les  «njels  de  ses  sufTrsgans,  que  dans  le  cas 
de  l'appel  ou  en  visîle.  Ceux  (jtii  ont  juridiclion  comtni  /phcopalt 
SDfor  eïU^rieur  ont  cussi  le  droit  de  censure,  ainsi  tjue  les 
abbés  bénis,  les  géoéraux,  les  provinciaux  el  les  prieurs  des 
ordres  religieux  ,  à  lYgard  dçs  religieux  qui  leur  lont  ftoumis. 
Mx*  irtqoes  ne  peuvent  prononcer  des  censures  contre  des  ré- 
^oliers  exempls  de  leur  juridiction.  En  générul ,  il  n'y  a  que 
■a  supérieurs  ecclésiasliquos  ayant  la  juridiction  ixUnfuri  qui 
'  fniiMTol  porter  des  censures;  ainsi  les  curés  n'ont  pas  ce  droit. 
B  pouvoir  qu'a  l'Eglise  de  poiler  des  censures ,  est  fondé  sur 
H  paroles  de  Jésus-Clirist  :  quircamqiit  aHi^ai.irilia  supn-  ttrram 
•ant  ligata  et  in  calo ,  tt  quacamijue  loltcriiis  super  ttrram  rrunt 
ifuhi  ft  in  talo. 

CÉRAt^lON.  Cette  marque,  ossee  coaimnno  dans  les  ma- 
est  une  croix  de  Saint  André,'  dont  le  centre  est  tra- 


"mtné  d'une  barre  perpendiculaire,  en  cette  forme  ;^  ;  elle  d^ 
sî^alt  plnsieiirs  vers  iœprouvés  de  suite ,  ce  qui  évitait  Is  peine 
<3e  n'péter  des  ai/elit  &  chacun. 

CERCLE.  Depuis  le  1 1*  sï^ele  fnclusivenient,  et  au  plus  lard. 
«M  aperçoit  h  la  fin  des  bullei,  pancartes  ou  privîl^ge«,  deux 
grands  cercles  concentriques.  Au  milieu  du  cercle  interne  est 
vue  croix  qui  parlagn  l'aire  de  ce  cercle  en  quatre  parties  i^ga- 
In.  An  premier  quart  de  ce  cercle  on  lit  S.-Pftrus  ;  au  second, 
^.'Paaliu;  au  troisit'ine,  te  nom  du  pape  avec  ces  deux  iigUi 
J*P,  qui  signifient /i«/!ii,  et  nu  qiioirième,  le  c/ii/JV<  ramnin  qui 
«Ifeigoe  le  rang  que  le  pape  tient  pannl  ses  pridi-ccsscurs  de 
xatsat  nom.  Dans  l'espace  qui  est  entre  le  premier  et  lesecond 
«(Tcle ,  on  lit  circulairemeul  la  $nitenct  ou  ileùie,  presque  tou- 
ioun  liri-e  de  l'Ecritnrc-Sainte,  que  le  pape  s'ettl  appropriée. 
le-  papes  tracèrent  d'abord  de  leurs  propres  mains  (■■■tte  sen- 
tence; ensuite  ils  en  duuni'rcnt  la  coramîssïnn  A  leurs  cliance- 
licrs,  qui  signèrent  aussi  assez  souvent  pour  les  papes.  La  pttitt 
•     cniï  t{ui  se  trouve  au  haut  des  cercles,  Irj' s- souvent  cDnft<;urée 
^^  pu  le  pape  même,  faisait  l'olllce  de  celle  qui  devait  ^Irc  avant 
W  Muscriplion,  qui   n'en  admettait  p.is  ordinairement.    Des 
^Uï».  pancartes  oh  privili^gcs  sans  devise  ou  sentence ,  dépuis 


l 


260  CUilKE  5TBBC0R4IRB, 

le  milieu  Au  1 1*  siècle,  seraifut  BUgpecles;  encore  faut-il qi» 
ce  soil  ceile  que  le  pape  sVlait  reudtie  propre ,  à  moins  qu'ai 
n'ait  des  preuves  contraires. 

CERTIFICAT.  Voyez  Cédulb. 

CESAR.  Lo  titre  de  César,  jusqu'à  Néron  incluslvemcalr 
Tut  pris  comme  un  nom  de  famillo  ;  uiaii  les  empereurs  Ut* 
vans  en  firent  un  titre  de  dignitif.  Ce  titre  fut  affecté  à  VhéiiMti 
présomptif  de  l'empire ,  et  depuis  Mare  Aurële  jusqu'à  l'emp» 
reur  Valens,  nul  n'a  été  fait  Auguste  Urns  cet  interralk,  ^1 
n'ait  été  auparavant  créé  César. 

Lucius  Vérus  est  le  premier  qui  fut  appelé  Cé»ar  avul 
d'élre  empereur.  Le  nnm  de  César  fut  donc  réservé  c 
titre  pour  II  scccide  personne,  et  pour  exprimer  la  seconda 
dignité  de  l'empire.  Cetusa^e  dura  jusqu'àAleii!)Comnèoe,i|l 
créa  une  autre  dignité  supérieure  à  celle-là,  ea  faveur  de  w 
frère  Isaac  Comnèuc,  qu'il  nomma  Sebaitocrator  ^  ffoi  sigiûl 
JitguMe  toUTerain,  et  à  laquelle  il  donna  le  pas  .sur  le  César,  q« 
ne  fut  plus  que  ta  troisième  dignité  de  l'empire  grec, 

CHAIRE,  espèce  de  tribune,  où  les  prédicateurs  dans  H 
églises  annoncent  au  pcitplu  les  vérités  de  la  religion. 

Chaire,  dans  un  sens  figuré,  désigne  la  prédication. 

Chaire  lit  Moïse ,  f»n  prend  aussi  mélaphoiiquemeul  pourll 
fonction  d'enseigner,  et  pour  l'autorité  des  docteurs  de  la  In:, 
itûatff  ctum  qui  snnt  assis  iur  la  chairt  de  Moïse  ,  mais  ne  lu  w^ 
''f  pat ,  dit  Jésus. 

C'est  suivant  la  même  métaphore  que  l'on  dit  ckairt  dt  fu- 
!rin£«,  pour  désigner  la  vie  licencieuse  et  les  discours  scandalcu 
des  libertins,  comme  si  ces  impies  avaient  des  tribunes  d'où  il 
annoeçassent  leurs  erreurs,  ainsi  que  les  prêtres  du  vrai 
ont  les  leurs ,  d'oîi  ils  annoncent  les  vérités  de  l'Ëvaugilc. 

r.HAISE  STERCORAIRE.  Ch.iisc  sur  laquelle  on  élevaiti* 
pnpe  nouvellement  élu,  en  lu!  appliquant  les  paroles  dup! 
me  lia:  Suseitam  à  terra  inopcm  tt  de  sUrcere  erigtnt  pauptrmx 
ut  coUot-tt  riim  eam  principibits ,  cujn  prîneipibuf  populi  jui.  CcIH 
rérémonie,  qui  a  duré  jusqu'à  Léon  X,  a  été  pour  les  prolestu 
une  occasion  de  débiter  mille  indécences  fondées  sur  la  préti* 
due  tibtoire  de  la  papesse  Jeanne,  dont  ils  ont  reconnu  dcpuî 
U  buneté. 


CBAMIIRLtv.-*.  'ici 

iCnUX'MEAIi.  Lorsque  l'uMge  élait  de  (communier  •oui  i«s 
esp^cs,on  prenait  le  saag  pvi'cieiix  par  le  moyen  d'un 
meau  d'or  ou  d'argent.  Cet  usage  s'était  conservé  en 
te  dans  les  abbayes  de  CUttiy  et  de  Saint-Dents,  où  le  dii>- 
t  le  tous -diacre  commuiiiaieut  tous  es  dimnochessouski 

UMBRE  ECCLÉSIASTIQUE.  Les  ntiambres  souveraines 
ifaaliqnesfurcDt  établies  par  ra.4sembt(^c  de  Melun  en  i58i>. 
Aaient  su  Doœbre  de  neuf;  Pani=i ,  I.yon  ,  Rouen ,  Tours  , 
1»,  Toulouse,  Bordeaux,  Aix  et  Pau;  elles  parlDgcaienl 
itiles  lous  les  diocèses  de  France  ;  elles  étaient  composées 
■eeillers,  commissaires  députés  par  cliacuu  des  diocèses 
■r  ressort.  Pour  l'ordinaire,  elles  avaient  aussi  (jnelq-iua 
rillen  du  parlement  de  leur  province.  Elles  jugeaient  sou- 
beiseot  de  tous  les  différends  qui  concernent  les  décimes  et 
Blionsdu  clergé  et  exerçaient  leurfonclfoo  graluilcnient. 
tre  les  neuf  chambres  souveraines  ecclésia  clique  s ,  dnnt 
ifenons  de  parler,  il  y  avait  encore  dans  chaque  diocèse 
vtsa  tecUiiastiijueçouT  la  répartition  des  décimes.  Ces  bii- 
I étaient  ordinairement  composés  do  l'anhevéquc  ou  ^vfl- 
inliea.  d'uu  député  du  chapitre  delà  calliùilrulc,  d'un  ou 
n  pour  les  autres  chapitres  ,  d'aiilcint  pour  ks  réguliers  et 
ks  curés,  et  quelquefois  pour  les  al)bé5  et  prieurs  coin- 
buires.  Les  élections  de  ces  députés  variaient  selon  le* 
Kl.  Le  bureau  ecclésiastique  jufcnil  les  difTérends  qui  s'é- 
91  su  sujet  des  impositions  du  clergé;  quandla  somme  don! 
jl  excédait  ao  livres,  il  y  avait  appel  aux  chambres  soû- 
les ecclésiastiques. 

AHBELL.4>,  Parmi  les  grands  oHlcIns  de  la  couronne 
à  la  coufectiou  des  diplômes  des  rois  de  Franco, 
les  Miuscrivaienl,  on  voit  souvent  la  signature  du  i,amt- 
,  On  n'est  pas  d'accord  pour  savoir  s'il  fa^^t  rendre  ce 
par  clmmbillan  on  thambritr  '  ;  ce  qui  est  sur .  c'est  qu«  ce 
dans  la  suite  deux  charges  distinctes.  Celle  de  grand 
lellan  remonte  trËs-haut  :  Grégoire  de  Toun  en  parte  dé- 

Foir  du  Tillet},    Bfinii  iri  ro!t  4.  Frantt  ,  pirlle  i ,   [.«g.  kû,  ?3 


3S2  CBAKBKIIB. 

iâ:  mais  ce  n'est  qu'en  1 174  4°^  te"  attributions  en  fureal  r^ 
£l6es;  eu  l^ai  ',  on  assigna  pour  ta  première  fois,  an  gniM 
cliambellan,  >,ooo  frnnc»  d'or  d'appuialemcDS.  Sous  la  HesUii' 
ration  ils  étaient  portés  à  tao^ciuo  franco.  La  fonction  titi  ^nl 
cliamlicllanélait)  dit-on, ilecouclieraupicddu  li(duroi,qitad 
la  rtinc  n'y  était  pas  ;  il  avait  la  garde  du  sceau  secret  et  èi 
cachet  du  cabinet,  et  avait  le  maniement  des  deniers  de  il 
chambre  du  roi.  Aux  grands  levers,  il  devait  donner  la  th^ 
mise  au  roi  ;  au  sacre ,  il  recevait  les  bottes  royales  du  gna 
prieur  de  Saint-Denis ,  et  en  chaussait  le  roi,  auquel  il  netla 
aussi  la  tuniquo,Ia  dalmatique  et  le  manteau  royal.  Daiull 
lits  de  justice,  il  était  assis  aux  pieds  du  roi,  etc.,  etc.;ilpo^ 
tait  pour  ornement  eili^rieur  de  ses  armes  deux  clefs  d'or,  doi 
le  haut  se  tcrmiuait  en  couronne  royale .  mises  en  sautoir  d» 
rièrc  IVcu  '.  — Le  dernier  grand  chambellan  a  été  le  prince  à 
Tallcyrand-Périgonl.  Kn  1 83o  cette  charge  tomba  en  dfsuétuà 
quoique  Ton  assure  que  M.  de  TallejTand  a  continua  à  eorti 
ccvoirlcsappciintemens  lic  ioo,oon  francs. 

La  charge  de  grand  chamiiellan  df  l'empire  ne  fui  allacbéeill 
maison  de  Brandebourg  que  ilcpnîs  la  fameusediètedeMiyei» 
ce,  en  1 184.  Dana  cette  assemblée,  les  granits  oQicters  de  t'eifr 
pire,  nommés  par  Tcmpereur,  remplirent  personuellemenl  a* 
près  de  ce  prince  les  fimctinns  de  leur  chaîne;  et  depuisccllt 
époque  il.'i  les  perpétuèrent  dans  leur  famille. 

CHlMBRinn.  D'abord  tine  des  cinq  grandes  charges  de  b 
couronne;  puis  elle  devint  une  charge  privée,  dont  rofBceétd 
d*avoir  soin  de  la  chambre  du  roi.  Par  arrêt  de  1  aii  ,  le  gful 
ohambrier  jugeait  avec  les  pairs.  Il  tenait  cette  charge  à  Sa 
et  hommage  du  roi,  comme  le  reconnut  le  comtcd'Eu  en  ii;il 
à  regard  du  roi  saint  Louis.  Les  princes  de  la  maison  de  Bout 
bon  possédaient  celle  charge  de  tema  immémorial,  jusqu' 
mort  deCharles,  dernier  duc  de  Bourbou  ,  en  iba-,  oit  hi 
Franeob  I"  la  donna  à  Charles,  duc  d'Orléans,  son  fils.  K  ^ 
mort  de  ce  prince,  en  i5.'|5,elle  fut  supprimée  et  remplacée [>■■ 

'  Lossan,  llislairt  da  CharUt  FI,  1.  m,  p.  .î.ïO. 

■  \oir  It  Dictionnaire  da  ta  uqUftM  île  ffinti^  par  M.  ic  Saial-Ua'' 
t.  I,  p.  «9. 


BooF 

3 


cBAHCËLien.  Iâ3 

I  deux  premiers  gentilshommes  de  la  chambre  qui  tambèrenl 
us  la  juridiction  ilu  {^ranil  clinmbcllait.  En  l83o  ,  il  y  avait 
,»lre  geolilshommes  de  la  chambre,  Luit  premiers  chambcl- 
.m  el  Ss  gentilshommes  de  la  chaiobre,  et  envirou  360  gcn~ 
lihûTTimti  dt  la  chambrt  honoraires. 

CHAKCELIElt.  Les  chanceliers  L^t.iient  originaïremeni  . 
faal»  Romains,  des  écrivains  '  011  des  huissiers.  On  remarque 
jM  l'empereur  Carin  lit  un  chancelier  préfet  do  nomo,  et  que 
tiéiiat  fut  choqué  de  voir  desiuapics  huissiers  décorés  de  cette 
limité.  Chez  les  premiers  français  établis  dans  les  Gaules,  le> 
haneeliers  étaient  des  hommes  publics,  qui  iouissaienl  déjà 
le  quelque  distinction  à  la  cour  de  France  dès  le  ti*  siècle, 
mnme  on  peut  en  juger  par  les  toit  ripaairet,  Âii  8'  siècle,  la 
Jiaïf  e  de  référendaire  vînt  se  confondre  avco  celle  de  chance- 
Jcr.  ErLanibolde,  l'un  des  chanceliers  de  Lothairc,  est  le  pre- 
DÎerqai,  dans  un  précepteroyal  de  65a,  ait  souscrit  avec  la  qua- 
ificalton  de  Rfgitc  dignilatU  Canctllariat. 

Cette  dignité  n'eut  d'ubord  que  des  droits  fort  bornés.  Loiiis- 
iC>Jeune  commença  par  y  attacher  celui  d'assister  au  jugement 
les  pair*.  Ce  premier  pas  une  fois  fait ,  elle  acquit  bientôt  en- 
nite  d'autres  degrés  d'iltustratiou.  Frère  Gnérin.  chevalier  de 
Ssinl-Jeau  de  Jérusalem  ,  el  éréquc  de  Senlis,  ayant  été  fait 
[hincelier  en  1  iiS  ,  pour  en  relever  l'éclat ,  fil  décider  que  le 
rbaocelicr  de  France  serait  le  premier  de  tous  les  olTiciers  de  la 
Eanmonc,  et  qu'il  aurait  séance  parmi  loua  les  pairs  du  rnyaii- 
me.  rbilippe-tc-Bcl,  en  i3oi,  lui  assigna  un  rang  immédi.ilc- 
iMDt  après  les  princes  du  sang. 

Pendant  la  plus  grande  partie  du  i3*  siècle,  la  chancellerie 
Je  France  fut  vacante;  mais  U  y  avait  des  olliciers  qui  en  rem- 
pliraient Icsfunclion*,  sans  en  porter  le  nom.  Cet  événcmeiil. 
qui  arriva  sous  Louis  \II ,  porta  c".'  prince  i  iniroduîrc  dans  ses 
diplômes  la  {orrovïc  tocante  cancdlm-id,  culrcconpée  par  sonmo- 
oo^nune.  La  même  formule  fut  employée  par  ses  successeurs 
;  trouvèrent  dans  le  même  cas.  La  charge  de  chancelier 
ïillars  la  même  que  celle  de  g^rde  des  sceaux.  , 

HroDotions  du  chancelier  uni  élé  diveities  et  lrès-ricn^iç*_ 


i 


lsr<-  dn  rot ,  afIIF 


24&  CHAKi^ELien. 

Il  taisait  l'ouverture  du  partemeot  A  la  plsr<-  d 
(lectiou  sur  le*  monnaies,  etc.  ;  mais  en  i33tJ  ,  Charles  ? 
qualité  de  lieulcnant  du  roi  Jean ,  lui  enjoignit  de  ne  sa  n 
^ue  du  Tait  de  ta  chancellerie  ;  Philippe  V  lui  défendit  de  p: 
aucune  lettre,  avec  la  clause  nonobstanl  ton/rs  orilonnancn  cok 
r.'j,  et  pourtant  Louis  \IV  en  partant  de  Paris,  en  février  il 
députés  du  parlement,  qu'il  laissait  sa  puissance  c 
les  mains  de  M.  le  oliancelier  ,  pour  ordonner  de  tout  eo 
abseiice.  François  I"  avait  dériaré  en  plein  parlement,  i 
n'a\ail  aucune  juridiction  ni  pouvoir  sur  le  chancelier  d*  Frt 

Mais  tous  ces  privilèges  furent  supprimés  par  la  révolul 
sous  la  restauration ,  le  chancelier  de  France  était  nommé  • 
ot  présidait  la  chambre  des  pairs.  Eu  i83o,  M.  le  comte  de 
loret  était  revêtu  de  cette  dignité  ;  M.  Pasquier  en  a  été  poi 
en  i838,  bien  que  M.  de  Pasioret  ne  fût  pas  mort  '. 

Dés  le  1 1  '  siècle ,  les  iItics  et  les  comtes  grands  vassaux  d 
couronne,  curent  aiisïii  di.s  chanceliers  ,  à  l'exemple  de 
souverain. 

En  halte  ,  la  charge  do  chancelier,  qui  n'était  pas  encon 
honneur  au  3*  siècle,  devint  considérable  au  6*.  Outre  i 
avait  la  garde  des  actes  et  des  titres  publics,  ainsi  qu«  1' 
jtevtion  générale  sur  tout  lepa3's,  il  était  compté  parni  i  les  ga 
dignitaires,  et  avait  grande  part  aux  jugemens  et  au  goa 
nement. 

£r  AlUmaçflt,  l'empereur  Othon  U  ,  dans  le  lo*  siècle,  a 
lieux  chanceliers ,  l'un  pour  les  affaires  d'Allemagne ,  et  l'a 
pour  celles  d'Italie  ;  ses  successeurs  en  usèrent  de  même. 

Au  II'  siècle.  Guillaume-le-Oonqiiéranl  institua  KaAnglt\ 
un  collège  de  seciélaires ,  dont  le  chef  fut  appelé  chanceliei 

CHANCELIERDESPAPES.IIesl  hors  de  doute  que  lesp 
CLuent  une  chancellerie  dès  les  premiers  siècles  de  la  lit 
rendue  à  l'Eglise.  A  la  vèriléle  chef  ne  porta  pas  d'abord  le 
de  cliaucelier;  il  fut  connu  successivement  sous  les  nom 
■notmir*,  de  rigionnairt,  de  bibliothécaire,  de primicier,  de  seecndi 
deiac«Uaire,etc.  Dan-  une  boUe  du  pape  Formose,  de  l'an  f 
en  ftveur  du  muuasttic  de  Gigni ,  on  trouve ,  peut-6lrc  poi 

I  VBfr  Pipdonno,)  e  .it  la  nubUtie,  j«r  M.  de  Saiat-.Ulaii,  l.  1,  p.  i 


CniTHCELIBR.  2S5 


preOiière  fois,  le  tilre  de  chancelier  du  Saint-Stigt  apostolit/at;  di- 
gnité qui  devinl  (rès-iinportanle.  Sou§  le  pape  Jean  XIX,  aa 
M'  siècle,  cette  dignité  était  attribuée  spécialement  à  l'arohe- 
Téque  de  Cologne,  qui  en  faisait  faire  les  fonctions  par  un  autre. 
LoUeau  '  dit  que  Boniface  VIII,  à  qui  celte  charge  fit  ombrage, 
la  SDpprima  et  institua  seulement  un  vice-cbancelie'-  ;  encore 
n'Mt-il  menlion  de  ce  dernier  que  dans  la  collection  des  décr^ 
liles,  appelée  lescU.  Aussi  l'nn  peut  poser  eu  principe  que  le 
litre  de  chancelier  du  Saint-Siège,  qui  parait  après  le  9*  siècle, 
De  serait  point  exempt  de  soupcou  après  le  i3',  et  qu'il  rendrait 
une  bulle  Irès-suspecte  depuis  le  1 5*.  En  elTet ,  depuis  Inuo- 
teat  111,  en  lai?  ,  les  noms  des  Chanceliers  dLaparurent  pour 
loujoura  des  bulles  .  et  tes  plus  solennelles  ne  firent  plus  men- 
tion que  d*olIlciers subalternes,  ehapelaiiu,  tiet-chanetliir ,  etc. 

Vici-Chàhceueb.  Quoique  Boniface  VIII  ait  institué  un  vice- 
l'hancdier  pour  remplir  la  place  du  Chancelier,  il  ne  s'en  suit 
jMj  que  ce  titre  ait  été  inconnu  auparavant.  Presque  tous  ceux 
qai géraient  pour  le  chancelier,  en  son  absence,  se  qualifièrent 
ourlaient  qualifiés  ri»-cA(tn»f<«rf. Cependant  ce  titre  ne  remonte 
guère  au-delà  du  1  a<  siècle. 

En  1090  ,  Holesculicus,  prêtre,  prit  la  qualité  de  vice-chan- 
celier, et  il  n'y  a  peut-être  pas  d'exemple  plus  ancien  de  cette 
di^DoiaiDation.  On  remarque  que  Papinien,  évfque  de  Parme, 
fice-chancelier  sous  Clément  V  et  ses  dcu.x  prédécesseurs,  dans 
'e  i^*  siècle,  est  le  dernier  ',  qui  ait  réuni  les  charges  de  vice- 
cfiaacelier  et  de  bibliothécaire  du  l'Eglise  romaine,  et  que 
fiefre,  évoque  et  vice-chancelier  sous  Clément  VI,  est  le  der- 
nier dont  on  trouve  le  nom  dans  les  bulles. 

On  doit  conclure  de  ceci  que  le  titre  de  Viee-ChanetlUr,  dans 
Im  dates  des  bulles  antérieures  au  1 1  "  siècle ,  serait  suspect ,  en 
observant  qu'il  faut  toujours  le  distinguer  de  celui  qui  sigaait 
"^  tîcon  canctllcri! •,  car  sous  cette  formule,  il  est  antérieur  au 
'  l' siècle  ;  et  que  depuis  le  commencemenl  du  1 5'  siècle  ,  on  ne 
™'t  plus  rencontrer  le  titre  de  vice- chancelier.  Depuis  environ 
^|0O, le  titre  de^aCtr*  doit  précéder,  dnuR  les  bulles,  celui  de 

"  'OaO/Pi-M.  1.  IV.  p.  318. 

•Widinj,  t.  VI,  ad  an».  1303.  n"  h,  p.  16. 


k 


1 


S66  CHANCBLISK  DB&  UNITCHtlTÈ';. 

TÎce-cliaDcelicr ,  snns  cela  nue  pancarte  paratirail  su^pccie 
Voyez  MilTBE. 

Cbarceliei  des  EcLiâEï.  Le  sixième  concile  général  proun  ' 
que  dès  le  j"  siècle  au  moins  il  y  a^ait  des  chancelier»  ecclésiu- 
tiqaes.  La  NozilU  d'Uëraclius,  Taile  au  commencemenl  de  M 
ûëcle,  est  le  plus  ancien  monument  où  il  soit  parlé  de  l'ollicc 
des  Ciiancclien  eccléaiasliqucs.  On  croit  communément  qu'îb 
faisaient  alors  les  Tonctions  d'huissiers  dans  le  sanctuaire  de 
l'Eglise  et  de  la  justice,  et  que  leur  nom  Ae  eajictllarii  vient dete 
qu'ils  se  tenaient  od  eanecUoi,  aux  barreaux:  c'ttaît  ordioatre- 
tnent  des  diacres.  Ces  chanceliers  étaient  en  même  tems  pnlo- 
Dotaires  dans  presque  toutes  les  Eglises  d'Orient.  En  Occi^eal, 
confondus  d'abord  avec  les  nolaircs,  ils  s'en  dtslinguÈrcnt  dans 
la  suite ,  au  point  de  devenir  leurs  maîtres. 

L'usage  d'avoir  des  notaires  ou  clianceliers  particuliers,  pisu 
aux  chanoines,  depuis  le  partage  des  biens  fait  entre  eux  et  leur 
évéque;  etdc  là  aux  monastères.  On  en  trouve  di^s  lecommence- 
ment  du  8*  siècle  qui  étaient  chargés  d'écrire  les  actes  des  évtqott 
et  des  abbayes;  c'est  ce  qui  leur  lit  donner  le  nom  de  serihtt.tA 
noiaïrtf,  etc.  Quoique  ces  sortes  de  chanceliers  fussent  IHqucM 
au  6*  siècle  ',  ils  le  devinrent  bien  davantage,  lorsque  Cbarletna- 
gne,parson  premier capitulairc  de  8o5,  eut  ordonné  auxévé- 
qnes,  aux  abbés  et  aux  comtes  d'avoir  chacun  leur  notaire.  Daoi 
des  tems  postérieurs,  on  découvre  des  chanceliers  d'abbés  e1 
des  chanceliers  de  religieux.  ]..es  chanceliers  avaient  toujoun 
droit  d'inspection  sur  toutes  les  études  et  toutes  les  écoles, 

CHANCELIER  DES  UNIVEUSITÉS.  C'était  celui  qui  attii 
la  garde  du  »ceau  de  l'université,  dont  il  scellait  les  lettres  de 
dilFérensgrades,  provisions  et  commissions  qui  EC'donnaieutdsiu 
les  universités.  Chaque  université  avait  son  chancelier.  Il  y  ei 
avait  même  deux  dans  l'université  de  Paris;  l'un  était  appelé  l< 
chancelier  de  Notre-Dame  ou  cliiatctlier  île  CunirersiU^  et  l'autn 
le  chancelier  de  Sahile-Geneviiu.  Le  premier  était  du  chapitre  il< 
la  cathédrale  ;  le  second  était  un  religieux  de  Saîntu-Geaeviitt' 
Autrefois  il  y  avait  h  Paris  deux  célèbres  écoles  uiiUiqiiai.llW 


'  Ducangr  ,  Glusi.,  l.  i 


iqUOI|lNM 

1 


CniNCELLEBie  ROmiNK.  267 

un*  U  Tilic ,  goUTem^o  par  l'éféquc ,  qui  Avait  sous  lui  un 
(LiDceUer;  l'autre  «nr  lamontagoc  >le  Sainte-Geneviève, goa- 
wnrà  par  l'abbé,  qui  a\ait  aussi  sous  lui  un  eliaiic«Uer;  et 
oAi  Torigiac  de  ce»  diguili^  dans  ce»  deux  corp».  Toutes  les 
iMMiianon»  de  la  cour  do  Hume  pour  les  uuiver»it^  étaient 
au  cbaoccUer. 

B-1VCCLLADE.  Nom  d'une   congr^atiou    de  chanoines 

»  de  l'ordre  de  Si. -Augustin,  riusicurs  saints  cccl^siaS- 

1,  dans  la  Tue  d'écliapperaux  dangers  du  sitclo,  se  relîrè- 

laaS    dans  une  solitude,  à  une  licuc   de  Ptb-igucui, 

s  d'âne  fontaine  appelée  ChanciUaile.  Ils  embrassèrent  la 

I  (il  frémit  ique,  sons  la   conduite  de  Foucaud  ,  abbé  de  Celle- 

I   frooio,  ordre  de  St.Aiigiisliu.  L'église  qu'ils  bdtircnt  fut  appelée 

.Wrt'Damc  de  la  Chaneellade.  En  1 133,  ib  Arent  profession 

ifcU  règle  de  St.  Augustin,  et  prireul  l'Iiabit  de  chanoines  régu- 

ôn.  Alain  de  Solminiach,  abbé  de  la  Chaneellade,  et  cnsuile 

Mipie  de  Cahor».  înlrodiiisit  la  réforme  dans  eelte  congri'ga- 

S  es  1633.  Conformément  aux  lettres-patentes  de  Louis  \in. 

Et  de  novembre  1639,  les  religieux  de  la  Chaneellade  de- 

■t,  m  cas  de  raeance   de    la  dignité  abbatiale,  présenter 

I  religieux  d'entre  eux  au  roi ,  qui  faisait  choix  d'un  pour 

ÎCELLERIE  DOMAINE.  Lieu  oii  s'expédient  les  actes 
diet grâces  que  le  pape  accorde  dans  le  consistoire,  et  singtv- 
fièrcmcnt  les  bulles  des  archevOchés,  évichés,  abbayes  et  autres 
hénêficcit  réputés  consistoriaux. 

Ia  cbaocelleric  romaine  a  suivi  les  accroisscmens  des  béné- 
kcs  mr  lesquels  les  pape»  ont  exercé  tontes  sortes  de  pouvoirs. 
U  ckancelier  de  l'é^jso  romaine  était  autrefois  le  premier  of- 
Ider  de  la  cbancellerie;  mais  cet  olliec  avant  été  supprimé  par 
b|Mpe  Boniface  VUi,  ou.  selon  quelques  auteurs,  par  ic  pape 
BoDoréllI,lG  vice-chaneelicr  est  devenu  le  premier  utiicier 
Ib  la  cbancellerie.  C'est  toujours  un  canlinal  lui  remplit  cette 
Hmo.  Le  régent  de  la  chancellerie  est  Ut  second  oQieier;  c'est 
■a  des  prélats  dt  majori  parca;  c'est  lui  qui  mot  lu  maîti  ji  loulcs 
)h  r^ignations,  cessions  et  autres  matières  <pù  doivent  éln- 
distribuées  aux  prélats  rff  majori  paito.  Il  met   sa  m.irque  à  la 


4 


r 


2tiS  ClUiiniHK. 

marge  du  cAté  gauclie  de  la  signature,  au-dessus  de  la  menlïoo 
de  la  date,  en  cette  manière,  A'.  Begens.  C'est  encore  ce  offi^ 
cier  qui  corrî^  les  erreurs  qui  peuvent  être  dans  les  buUes  txi 
pédiécR  et  plombées;  et  pour  marquer  qu'elles  ont  6té  corrt* 
gées,  il  ael  de  sa  main  en  haut,  au-dessus  des  lettres  majuscule 
de  la  preniij:re  ligne,  t'jrrigatar   in  registre  proat  JaeeU  et  sïgnw 

La  cbancellerie  romaine  est  composée,  l'd'un  viee-ckantiUtr § 
qu!  est  toujours  un  cardlual.  L'expédition  de  tous  les  actes  m 
guis  du  pape,  excepté  de  ceux  qui  sont  sous  l'anneau  du  pw 
clieur,  lui  appartient  :  3'  du  r/gent  rie  la  chancrittrît ,  commâ 
par  le  vice-cJiancclicr;  c'est  lui  qui  distribue  les  afTaires  danî 
les  bureaux;  Z'  des  obritiaUars  du  grand  parquet,  qui  dresMUi 
la  minute  des  bulles;  4*  des  abriviattura  du  pttil  parquti,  qui  Jflp 
taxeut;  5*  du  préfet  des  brefs  taxis,  c'est  un  cardinal  qui  reçtM 
toutes  les  minutes  et  qui  en  signe  les  copies;  6' du /)r//Vt  dg  ^ 
signature  dt  grâce,  c'est  aussi  un  cardinal,  dans  les  mains  de  qtl 
passent  toutes  les  suppliques.  Quand  te  pape  signe  lui-màouJl 
les  suppliques  ,  il  met  fiat  ut  peillur  ;  te  préfet  ne  met  que  cihi\ 
cessum itl  petitar  in  prœscntiddomini  noflrtpapœV.  C'csiàta  chsiA 
cellerie  qu'on  expédie  encore  à  présent  les  actes  de  toutes  lei| 
grâces  que  le  pape  accorde  dans  tes  consisloires;  le  cardind 
vice-cliancelicr  y  dresse  en  peu  de  mots  une  minute  de  ce  q 
a  été  rt'glé;  uu  des  prélats  de  majori  parco  dresse  la  bulle;  t 
l'enroic  à  un  autre  prélat ,  qui  la  revoit  et  qui  la  remet  ensaill 
entre  les  mains  d'un  des  scripteurs  des  bulles.  Le  premier  oÎB 
cier  delà  cbancellcric,après  le  vice-chancelier,  est  le  régenta 
la  chancellerie,  qui  reçoit  les  buttes  après  l'expt^ditioH ,  et  q 
s'assure  si  elles  sont  conformes  aux  règles  et  aux  usages  ord 
naires  de  la  cour  de  Home. 

CUANOINE.  Caii>»iii,u9,  vient  du  uiul  grec  «avàï,  canon,  rè* 
gU,  et  signifie  proprement  un  Uoaiine  réglé ,  qui  vil  selon  li| 
règle.  Jadis  l'on  comprenait  suusce  litre  Ions  les  clercs  oue<M 
clésiasliques  de  l'Eglise  ;  eu  ce  moment  il  est  restreint  am 
prêtres  qui  sont  attachés  aux  cathédrales,  forment  le  conseil 
«le  l'évëquc  ,  et  à  sa  mort,  et  pendant  la  vacance  du  Ùégaf 
exercent  son  autorité. 

Leur  origine  se  perd  daus  la  nuit  des  feras  ecctésiastiquei; 
quelques  auleurs  en   font  tcnioulcr  riu>liliilion  à  ce  passage 


P 


w*  adu  lUs  apâlrii,  où  il  est  dît  :  t  que  les  apiMi'cit  et  les  itdèlei 
■^  se  Irouvaienl  à  Jérusalem  mettaient  tout  en  0(>inDiun  et 
•litaient  eiuemble  daas  la  pratique  de  l'uroisoD  et  des  bonnes 
Te*  '.  *  Nous  n'instsIeroDs  pas  sur  cette  origine  non  plus 
fK  sur  Ia  question  de  savoir  si  cette  vie  commune  n'a  jamais 
déitUerroaipuc;  il  nous  sullit  de  savoir  que  pendaut  lung-tems 
faiurEgli»e  chrétienne,  la  plupart  des  pttlresqui  dirigeaient 
bCdde*  sous  la  direction  de  luurévéque,  renonçaient  à  leurs 
I  CJÉH*,  n'avaieul  rien  en  propre,  et  vivaient  en  commua;  car 
^fklsoag  fait  connaitre  une  des  causes  qui  uni  élevé  si  liaut 
^Pp^ter^  dirélieii  dans  l'esprit  des  peuples.  C'était  en  elTet  un 
'  'pa^et  (.-luiiuent  spectacle  que  celui  de  voir  tout  le  clergé 
i^Bc  ville,  d'une  cathédrale  ,  réuni  dans  le  même  lieu,  man- 
iti  la  même  table,  portant  le  même  habit ,  dormant  sous 
tteietoit,  ne  possédant  rien  en  propre,  n'héritant  d'aucun 
i.n'ajaot  que  l'usage,  et  un  usa^e  déterminé  par  rËTéqtie 
M  par  uoe  règle  sévère,  des  biens  qu'il  possédait  ou  qu'il 
■tenait  des  fidèles,  employant  tous  ces  biens  à  soulager  le» 
inodeiiororluDes  publiques  et  privées,  à  la  maieslé  du  culte, 
ab  conatnictton  des  édifices  sacrés.  Oui,  cela  nouH  explique 
bbifesses  cl  tes  libéralités  des  rois,  des  seigneurs  et  des  peu - 
plu;  cela  oous  explique  la  richesse  den  prêtres  évangéliqiies. 
itnn  travaux  immenses,  leur  graiidcj  influence,  et  l'amour 
ia~^cooservaieut  dans  le  cœur  des  peuples  et  des  rois.  Carque 
Jirci  ceux  <|ui  sont  riches  seulement  pour  donnci  aux  autres, 
li  ue  le  sout  pas  pour  eux-mêmes  ?  El  comme  il  y  eut  ce- 
fndant  diverses  phases  dans  cette  discipline  ;  comme  surtout 
rat  pareille  vie  est  faite  pour  servir  d'exemple  dans  ce  siècle, 
1  pour  expliquer  bien  des  choses  dans  notre  histoire  ecclé- 
■ârtique,  nous  allons  tracer  ici  rapidement ,  siècle  par  siècle , 
acommençaut  par  Ie4't  un  exposé  de  cette  vie  canonique, 
'i  dca  principa1es,villes  et  provinces  où  elle  a  été  établie, 
il'  tiielt.  S.  Basile  ■  et  S.  Cyrille  de  Jérusalem  '  sont  les  pre- 
*  Voirfl'flijtoir*  dtt  C*«mm«  (par  le  P.  Raymond  Chaponnel),  in-lî, 
Piris,  1699- 

'  Bpîtiola  ad  Theodoram  cinonic.  — Conit.  tstiluarum.  c.  xii.  — Efiit. 
^■p/i.IofA.u'ii.c.  6. 

t,'  l>ini]aprifaaiU'^iutat»rlititi.—S.Chrj»i»tomt»  aiiMÎ  une  homélie 
idmsce  aux  thtnvinitief. 


270  ciiAMoinE. 

mien  qui  se  Buïeiit  servis  du  nom  tle  ehanomet  et  de  ekanoiiuK 
(■«oiiirai  et  XKVEV1113I )  en  parlant  dci  Cli^rcs  qui  étaient  atlacli 
au  §er\îce  des  églises ,  y  vivant  en  commun  ,  el  «les  vierges  co 
sacrées  aux  autels,  et  qui  nVlaient  pas  monialti  ou  rtUgita 
Le  concile  de  Laodicéc  (c.  i5},  celui  de  Nîcée  ,  parlent  de  à 
noints  chmttrea  et  de  clercs  chanoinia  attachés  aux  églises,  ne  pc 
stîdant  rien  en  propre.  Cependant  il  n'y  avait  point  d'unifonni 
dans  celle  vie.  Un  des  plus  grands  docteurs  de  l'Eglise,  3.  i 
gustin,  vint  l'y  établir.  Dès  qu'il  fut  évéque,  considérant 
bien  immense  qui  devait  revenir  à  l'Eglise,  de  celte  vie  i 
prêtres  qui  la  représentent ,  il  l'élablit  dans  son  église;  o'i 
ce  qu'il  fait  connaître  à  son  peuple  lui-même.  (Vous  savecj 
idil-il  ,  que  nous  vivons  tous  dans  une  même  maison  ,  H 

■  maison  de  IVvéque,  de  telle  sorte,  que  nous  imitions  aots 

■  qu'il  dépend  de  nous  les  joinlt  dont  il  CAt  dit  dans  les  arfne 
tapStres  :  pmcntit  ne  possédait  rUn  en  proprt,  maa  ils  posiidtii 
»  tout  en  commun'  •.  —  J'ai  coramcucé,  disait-il  aussi,  à  tlti 
■selon  la  règle  des  apOlres  *. — Celui,  disait-il  encore,  qutabni 
(donne  celle  vie,  viole  son  vcou,  renonce  à  sa  profession*. 
Ailleurs  il  fait  connaître  par  quels  moyens  II  venait  i  bonti 
maintenir  celte  vie.  «C'est  à  la  vérité  moi-ménic  qui  avai»  réwll 
•  comme vous  le  savez,  den'urdonner  aucun  clerc  quinevoul< 

■  vivre  avec  moi  :  et  quand  il  arrivait  à  quelqu'un  après  son  s 

■  dination  de  vouloir  quitter  cette  profession  sainte,  jeleprita 
«de  la  cléricature  *.  ■ 

Telle  était  la  vie  que  S.  Augustin  proposa  et  imposa  à* 
prétru  ;  elle  se  répandit  btcnt&l  dans  tous  les  diocèses,  et  rép 


■  Nostïs  sic  nos  vÎMjre  io  eidem  donio  qiiœ  dicîliir  Episcopi,  0 
quantum   possumus,  imilemur  eos  sanclos,  de  quibus  loquilur  liti 


Serm,  £9  dt  di 
*  Vubiscum 


0  dieibal  atiquiitproprii 


■iUiiamni 


cxp\  secundum  rcgulam  aposlolartiiD.  It. 

*  Qui  socieialmn  communis  rite  jam  susceptam....  deserilAi-ato  ' 
radit,  ï  professtone  suà  cadit.  Str.  £0. 

*  Certcegi)suiDC}uist3lucrani,  sicul  noslis,  nuUuin  ordinare  clerîcu 
niai  qui  mccum  vcllet  manere;  ul  ai  ^ellel  discedere  i  proposilo.re 
îlli  loIlerGm  dericatum,  etc.  Sem,  de  eUrici). 


t-it  iTCC  maorancc,  il  ne  faut  pBf  cbcrcher  ailleurs  la  cause 
B  iDlluencG  du  clergé  dans  les  siècles  suivans. 
S  trouvons  le  même  pcnrc  de  vie  ttabli  à  Tagasie,  à  Mi- 
k.  à  TfaîaDC  en  Afrique  ;  S.  Paulin  de  Noie,  S.  Hitaire  d'Ar- 
^radoptenl  ;  cette  vie  élaît  déjà  reçue  â  Saint-Jean-de- 
k»  à  Rome. 

t'nikk.  Eo  443i  le  pape  Gelasc,  qui  avait  été  disciple  de 

■  iii^ustta  ,  amena  avec  lui,  ù  Home ,  un  graud  oombre  de 

X  d'Afrique,  et  les  agrégea  à  ceux  iju'il  y  avait  déjà  ;  ou  les 

I  dans  diHerentes  égli^îcs  qu'il  fit  bdtir.  Nous  les  voyons 

liHablis  dans  les  églises  de  Limoges,  du  Usdn,  de  Tours i 

,  dans  celles  de  S.-Pierre  cl  de  S.-Taul  bdiies  b.  Paris 

^Cb>-û,  et  dans  celle  dé  Cbâieau-Landun  par  Cbildcberl, 

Ictli  en    Bretagne,  à  Heggio  eu  Italie,  et  à  Clascovr    en 

■C.  Ln  canon  du  premier  concile  d'Oraugc,  tenu  en  ^^i, 

B  que  celte  institution  était  générale  '. 

IftiUlt.   Plusieurs  conciles  nous  prouvent  la  coDtiuualion 

Il  fie  commune  dcH  clercs  cl  des  évéques.  Le  concile  de 

wnl.  tenu  en  535,  veul°  que  les  prêtres  et  diacres  qui  ne 

dans  une  ville  ni  dans  une  paroisse ,  mais 

H  un  oratoire  ou  de  pciitcs  fermes  de  campagne,  vico> 

r  les  principales  fêles  avec  leur  évéque  dans  la 

i,  Grégoire  en  envoyant  le  moiue  Augustin  en  Angle- 

Fecommande  d'établir  cettevie  commune;  en  France 

Ptmda  plusieurs  abbayes  de  chanoines ,  entre  autres  celles  de 

rjfres,  deS.  Aubin,deS.  Sympliorien  ,  de  S.  RcmideRelms, 

LPieire  et  S.  Paul  du  Mans;  cl  nous  voyons  des  chanoines 


s  alibi  > 


a  habilt 


um   orJinindum  ])iLlaverit,  priut 
t  sine  consullationecjus  Kpiscopi, 


t  limbitaeil,  ordiaare  pmiuioal.  Canon  8. 
,  ex  presb^teris  aut  dinconis,  qui  neipia  in  civîtale  naqua 
il  canoaicui  esse  dignuicitur  ,  »ed  in  lillulis  faabllMii,la 
ictD(leuer(ieiu,i:clebrel  divins  mjrslerb,  frsiiviUlcs praeri- 
tû  Natale,  Pascfca;  Pcniccostcn —  auUUcoua  alibi,  niai  cum 
nin  citilalelencal.  Cutte.  Jnern.  c.  )/.,  U  coocile  dr Tolède, 
1,  el  celui  de  Tonr»,  parlent  dw  cUrtt  ifiii  f"il>itairnt  avec  l'i- 


È 


27i  CllAITâlNK. 

et  abbés  à  la  catbéilralc  de  Bourges,  et  à  l'églÎM  de  PëtODH 
en  Italie. 

^'  tiieU,  On  trouve  des  preuves  de  la  vie  commune  daoi  le  ^' 
coucile  de  Tolède  en  633,  lequel  permet*  aux  prêtres  et  lévitti 
■  qui,  pour  cause  de  melailie  et  ddgc  ne  pouvaient  vivre  daiu  11 
■•maison commune,  de  se  tenir  daus  un  appartement  séparé", 
S.  Isidore  appelle  acèpliates  les  clercs  qui  ne  demturtsit  point  U\a 
emembte  tous  la  di^'cction  lit  Cétlqae  '  ;  nous  trouvons  aussi  la  rà 
canonique  ttablie  dans  lesEglises  dellcims,  de  Bourges,  d'&gea, 
de  Besançon  «  de  Verdun  ,  de  Rouen ,  de  Vienne ,  de  Cbartiu, 
de  l.aon,  de  Cahors,  de  S.-Amand,  et  dans  les  Eglisee  de 
Cantorbéry  ,  d'Ulrcch ,  de  Cologne  et  de  Metz  *. 

Les  clercs  cnvoyésdans  les  campagnes  avaicnU'usagedes  obU' 
tions  qui  leur  (llaieut  Tailes ,  mais  ils  n'en  avaient  pas  la  pro- 
priété ;  tout  apparlenaît  à  l'évéquc  cl  i  l'Eglise  principale,  qui 
suppléaient  de  la  manse  commune,  lorsque  I«s  oblalioui  nV 
talent  pas  «u0isantes. 

On  remarque  cependant  un  certain  rcldchemeul  întrocluit 
dans  celte  discipline;  ce  qui  donne  lieu  de  distinguer  lesclera 
entre  clcrici  et  clericicanûnici. 

6'  siicU.  La  vie  commune  Cl  sans  propriété  propre  se  conlioue. 
Lecoacilede  Vernon,  tenu  en  ^56,  veut'  que  tout  clerc  habile 
•  dans  un  monastère  sous  la  règle  régulière  ,  ou  qu'il  soit  m» 
-la  main  de  son  évtquo  dans  l'ordre  Canouique  *.  « —  LcsriV'' 
tulaires  d'Aix  veulent  que  tous  Ut  c.tres  to'tcnt  oa  laointt  au  tht' 
noines  '.  >Au  reste  le  ciiap.  suivant  fait  voir  clairement  ce  que 
l'on  devait  entendre  par  moines  ou  chanoines,  et  vie  canonî- 
que.  F  Que  les  ministres  des  autels  du  vrai  Dieu  honorent  leor 

<  Voir  eme.  ToUlan.  e.  Si  «I  23. 

>  BUi.  é*t  «AoiiooMi,  etc..  p.  73. 

>  Voir  Chifilel,  part.  ii.  iS).^Saeul,  i.  Benidict .~~B«A.  nUt.  «cet  Lt. 
c3.  — Sarioi,  »  VilàS.  Odoni.c.  iG. —Apad  Boll.  U  i.  yitaS.Ctif< 
et  a.  U.  —  FJodoard.  1.  ii.  c.  1 1 , 

*  Qui  dicuDt  le  lonsuraloa  eue  propler  Deum,  in  nonailcrio  bibi- 
lenl  >ub  ordioe  rcgulari,  aul  sub  manu  Epiacopi  sub  ordîne  canoBtco. 
COM'd.  Vtman.  Cao.  15. 

*  CIcricoa,  qui  se  6ogunt  babiiu  vel  nomioc  mooachos  esse,  cnm  an 
linl ,  eniEDdari  jubrt,  ut  vel  i^ri  meaocAi  aînt,  vet  ved  canoniti,  cap.  V- 


riHASOirtE.  27J 

iiiiwltre  par  la  pureté  de  leurs  mœurs;  s'ils  aoiit  clianoints. 
If  rubser\-ance  de  leur  rl-gle;  s'ils  aont  moines,  en  s'acquillaiit 
tobligalioim  de  Iciirprol'ession;  et  sous  csliorloas  les  uus  et 
autres,  ceux  qui  se  aoul  dévoués  à  la  vie  monaitiqur,  k  vivre 
inacbalemcDl  et  d'après  l'uliservancc  de  leur  régie  ;  ceux  ignï 
TCnl  daus  la  clcriealart ,  ce  que  nous  nppelons  ta  tit  canoniiju/ . 
is  voulouj  qu'ils  viviitit  selon  leur  règle ,  cl  que  l'évùque  dj- 
c  leur  vie,  comme  uo  abbé  le  fait  de  ses  moines  '  .  > 
après  ces  rËgles  cl  ces  prescriptions  ,  la  plupart  des  Eglises 
rance  étsieul  régies pardeseJeri:a  nommés i-/ia>ioitii:,  lesquels 
tusédaitftlritit  in  propre  et  vivaient  en  commun  ';  nous  trouvons 
lënie  réforme  établie  daus  les  Eglises  d'Italie,  à  Florence,  à 
ché  d'Y'orck,  à  Wurlabourg  eu  Allemagne,  dans  les  trois 
hés  que  Cliarleraague  érigea  en  Saxe  ',  et  enfin  nousvnyons 
er  ou  réformer  pour  des  cLanoines  les  abbayes  du  iUont-St- 
lel  ',  dc5.  Irrier  «n  Perche,  de  S.  Pierre  d'Auxerre,  de 
se  daus  le  Cambraisîs,  et  de  la  Celle. 

Ependant  il  ne  laissait  pas  que  d'y  nvoir  certains  clerrs  qui 
ienl  SCuU,  ce  sont  ceux  que  l'on  appelait  aiéphaUs,  c'esl-à- 
sans  clief)  et  que  les  conciles  par  tous  les  moyens  voulaient 
nelire  i  la  rigueur  de  la  loi  canonïqne.  Comme  ce  nombre 
.  3S3«z  considérable,  et  que  d'uutres  étaient  tentés  de  le 
cr,  Grodegang,  évëque  de  Uctz,  mittgea  la  ri'gle  canonique 
(  la«|uclle,il  maiullul  bien  la  désappropriation  den  biens 
)res  *,  et  la  vie  commune,  mais  où  il  permit  à  chaque  elerc- 
^liaislri  aitarïs  Uei  suum  niinistcriuro  bonis  morîbus  ornent,  leu  et' 
umniciobsu^anli  ordiois,  vcl  tnonachipropa^ilacon.iecralioni».,. 
il  et  hoc  rogare  curai  iraus  ul  qui  se  volo  monachicï  i  ïtx  constrin- 
at  monacbicè  et  regulariler.  omnimode  secundum  volum  sutini 
alj  et  ■imiiïter  qui  ad  Clericalam  «ccedunt,  qiiod  nos 
nîcam  lilam,  loloimus  ut  illî  secuniium  suam  rcgulaiu  vivan 
copus  eorem  regat  lîtam,  sicul  abbas  monachorum.  Capilal.  i 


CUusIrum  quoque  Clertcorum  c 

candaii  manere  noicunlur.  Lettre  dt  Lidadut  de  I.yun  il  Charle-, 
pw.  Aulhor  Ubri  d*  rntit.  nobU.  .  .  ■■• 

llcltnold.  ckran,  itiar.  Uv.  i,  c,  3.  t 

MibilW,  adann.  7Q3. 

'Ulilli  clcrici  tjiii  Je  rebîi»  rcclfii»  viïtre  tupiuul,  re*  proprUs 
ToMi.  18 


1 


ïWl  rtiiini<iE. 

d*M«if  DM  pécule  particiiUrr  dont  11  pût  iUp^m 

»«  pécule  (levait  proTenirnon  des  biens  de  iBcommuiianlë, imlf- 

desanmAncR  et  oblationa  dci  fidèles  et   de  l'usuTruil  de  qoeP' 

ques  propriété!;  à  celte  modiflcalion  de  la  règle,  il  ajouta  dut 

pratique*  (le  piéléet  des  eust^riléitlirt^cK  de  la  règle  de  S.  BeRoitr^ 

Celte  rtglc.qui  fut  la  prcmiire  f'crtte  tt  arrClée  en  fonMdli 
règle,  te  répandit  dans  quelques  Eglises  voisines,  et  dura  a«cd 
long-tem^  ;  mais  tous  le«  auteurs  convieniieiit  que  celle  pm 
iniisioD  d'avoir  quelque  choie  de  propre  et  d*en  u^er  h  sol' 
gré,  fut  ce  qui  nineiia  la  ruine  île  la  vie  canonique  des  clerci-   '^ 

9*  SiicU.  Au  commencunn'iit  de  ce  sii-cle,  le  coiieile  H 
Uayencc.  tenu  en  8i3.  s'orcnpa  encore  d'une  manière  tpédil* 
de  réduire  tous  1««  clerc»  soun  la  r^çle  canonique  de  la  viecOH>J 
mune,  et  de  ne  pfi»*<^der  rien  en  propre;  voici  ses  prescrif^ 
lions  :  •  Sur  loutoK  clioBes,  que  1(^s  clercs  chanoines  vivent  e^ 

■  nouiquemcnl,  aulunl  que  la  fmgilili^  humaine  le  peut  p«r^ 
»mcltre,  snivaiil  la  doctrliio  de  l'Ecrilnre-Sainle  et  Ic»avisile^ 

•  »int«  Pères,  ne  faisant  lien  sans  la  perinie«lon  deleuréviqol 

•  otidu  matlre  qui  leur  a  (^lé  donné;  qu'ils  mangenl  et  dornenl 
»dans  le  niËme  réfecloire  et  dans  le  même  dortoir  lorsque ccii 
«sera  possible,  n  que  ton*  cen«  qui  reçoivent  des  distribu' 
t  lions  de  lEgliso,  deaienrenl  danîi  leur  cloître,  afiM  que  chl- 
ique  malin  ils  viennent  à  la  Icctnro,  cl  y  apprennent  oe  qu'il 

•  doivent  faire  '.—Quant  au\  olcrc*  vagabonds  ou  ae^balefi 

•  e'oBt-â-dire  qui  sont  sans  chef,  ni  *ons  un  évèque,  ri  sous  o) 

■  abbé,  iii  riani.  le  service  du  Seigneur,  mais  vivant  hors  de  lauK 

•  rfgle  canonique  ou  régulière,  sans  qu'on  pnisse,  à  canMd 

■]D>«  bibnilprr  inilrurntnla  charlarum  Dro  ei  rrclraf».  cui  «Irupriin 
conilonml,  cl  i\t  rebua  «rcletiE  lii.Ealid»  ib>iu*  maiimâ  cutpj  nualif 
c.  jr. 

'  In  onintbiit  iRilur,  qnaalnm  iiiinnana  ptrniitlil  fragilius  ,  dMferii 

fitfcirioani  r%  ifnenmrnlatanrlormn  palrmn  ;  einihil  ■ineiicenlMejnaDi' 
■ni .  vri  (nacislri  eorura  rompositt.agere  pneiamanl  in  unoqaoqH^iW 
fnpslui  et  >il  limul  manJucenl  rt  dorniiint  i  nbî  hiafarnlUs  td  brietA 
fipptiit,  irl  qui  de  rchiia  KcWiuticis  stipendia  arripianl,  et  ia  *<>* 
•lanslrn  minrani  ri  im|iitis  difbui  unuh  prinio  ad  lertionem  tenànl^ 
attdianl  <|iii>d  ••«  ioippTTriir.  r.  9; 


V^' 


\  occupaiious  ticvliin»,  les  compter  partnl  les  laîrjnes, 

Ippvmilei  clercs,  à  cauic  de  leurs  liens  religieux  ;  leur  vis 

î  et  errante  nous  force  à   les  reganicr  comme  dei 

boodïet  des  égart^s;  nccrnïgnanl  pcrftaiinc,  iH  ec  laissent 

T  i  celle  licence  qui  leur  permet  de  satisfaire  leurs 

;  cummc  les  vils  animaux,  ils  n'ont  pour  guide  que 

'e  dcsir,  porl.-inl  Ic9  marques  itc  la  religion,  maû  n'en 

nnipas  les  obligations,  semblables  aux  cenloarcf  de 

ï,  oi  hommes  ni  cbevotix.  Nous  voulons  que  les  évéqiies, 

:  endroit  qu'ils  trouvent    de   semblables  clercs, 

laos  retard  à  rentrer  sous  In  garde  canonique,  et 

tr permettent  plus  de  Miivre  celle  vie  vagabonde  ;  qua 

UKuIcnt  pa%  obi-it  canoniqucmcni  à  leur  évëque,  qu'ils 

unies'.  ■ 

le  ordonne  en  outre  attx  é^ëqiics  de  veillera  ce  qu« 

es  chanoines ,  des  moines  et  des  jeunes  filles, 

ns  un   lieu  convenable,  cl  qu'ils  renrermeni 

lî  peut  être  nfeessaîrc  aux   besoins  de  la    vie,  afin 

b  clercs  ne  loiful  pai  obligé/'  de  vn^abondf  audthon. 

il  par  ces  citations  quel  était  le  gonro  de  vie  du  rler- 
■  pniitiou  par  rapport  à  »on  ëvéque, 
weiledc  Tours.  8i3,  do  l'nris,  8ag,  de  Tliionville,  64$, 
.,  G;6.  d'Ëpernay,  ci>  'i^G,  ordonnent  que  Ut  clriea  ri- 
^t lti»i bUn s ,  n'rtiit,  doimtrH  rtnumgfnf  loui  It  mimltoit. 


Il  ng's  9CU  de  areptialls ,  id  rsl  de  his  qaî  «uni  liat  cipite  ■ 

iminï  nostrî ,  neqae  lub  eplscopo ,  neqite  lub  abbile , 

hcsMwleA^rlrvgiiIsri  vil«  (Irgealrs nt,  ia  lîbro ofHcio.  c.  net  nr, 

itlmJérat  liîip.  >  hnt  tMijan  inler  laïcos  >u(  siccularium  ufEcia 

«  inter  drrkna  relifpo  I«dH  divioa,  led  tolivagos  ilque 

,  «ola  lurpi»  vtU  conpleclitur  cl  lagai  iiuitjue  dùm,  nulluin 

nptvndx  voluplaltl  suk  Jitctiliam  seclaiilur,  quasi  inimalia 

atque  di'iidrrin  lao  rerunliir,  liabcDiei  lignum  rcligio- 

B  rrii^ionii  orBcium,  hlppucenlaurii  sîmilei,  nec  cijui  ncc  ho- 

*  affliiiui^  ubic<>mi{iie  in\cu(i  lucriDl ,  [irNcipimiu  ut  Epis^ 

H  mori  nii  lub  cualudil  cunitringant  eanunïc  et  nullatcotli 

à  errabuodi»  et  >agui  Eecundiini  dciideri*  tnlupiitum 

,  (ivcre  p«rniiUanl.  Sin  autrni  Ëpiuuipû  suis  caaoakt  abedir« 

kl,  cKîHtiniun'ccotui'.  C.  !î. 


i 


376  CHAKOItlC. 

EBrm  le»  eaptlulaii'gi  do  Louts-le-Dêbonnaire,  en  Si6,  snitnt 
obligé  taon  les  prélrcs  iï  s'y  confomier,  promellanl  de  venir 
aux  secours  des  évoques  qui  n'avaient  pas  les  moyens  de  mb- 
vciiii'  aui  dépenses  que  celte  vie  exigeait. 

Aïtome,  Eugène  II  fit  bâiir  des  clollres  près  de  chaque  égliK, 
pour  que  le*  clercs  y  vécussent  eu  commuD  ,  ce  cjui  est  aoni 
ordouué  par  Léon  IV  et  Nicolas  I"  ". 

En  Allemagne  ,  l'église  d'L'trecli  ,  d'HeildesUeim  '  et  de  Co- 
logne, en  Espagne  ,  celle  de  Cordouo  ',  d'Urgcl  cl  de  BarM- 
lonne ,'  se  dislingiienl  par  leur  ardeur  à  établir  la  vie  catlOBiqu^ 

C'est  de  toutes  ces  commun  au  lés  que  l'on  lirait  les  cur^da 
pcIitCN  villes  et  des  cumpagnes;  mais  ils  faisaient  loujouiipat 
tie  (les  maisons  canoniques,  et  en  recevaient  leur  subùituice 
quand  leurs  cures  ne  pouvaient  y  pourvoir. 

It  faut  ajouter  qu'il  y  avait  aussi  quelques  clianoinei  jaui)- 
tianl  de  béucHccs  ecclésiastiques,  ce  qui  annoncerait  le  relicbc- 
ment  de  la  régie;  on  los  appelait  limpUs  cUrcs. 

lu*  siicU.  Dans  ceKÎècIe  te  relâcliemenl  augmente;  nngruri 
nombre  de  cbanoines  quilleut  la  vie  commune  ,  et  l'oa  Toil 
pour  la  prcmiC-re  fois  apjiarattre  la  qualificalion  de 'A<M<i">« 
siruliefsj  les  clercs  qui  vivent  hors  de  la  régie  ne  sont  plus  ap- 
pelés chanoinis i  des  abbés  laïques,  comtes  cl  archi-abbéseD- 
vabiaseot  les  abbayes  des  chanoines,  et  y  établissent  leun 
femmes,  (Ils,  filles,  chiens  et  suld.ils  '.  Spire,  Mayence,  ^S'oraUi 
quillcnt  la  vie  commnnc  ';  en  Angleterre,  les  chanoines prev 
nent  femmes  '  ;  les  moines  reuaplaccul  les  chanoines  dans 
grand  nombre  d'églises.  El  pourtant  l'ordre  canonique  net'^ 
teint  pas,  et  jctle  encore  un  grand  éclat,  surtout  en  Frantti 
dans  les  églises  do  Itcims,  de  Paris,  de  Bourges,  de  Besao^W. 
de  Toul,  et  dans  toute  la  Normandie;  à  l'étranger,  les  <{IiK) 

~'  >  Gralranat,  cap.  nectiiaria,  iir.  — cap.  praltTfdiitincI,  uni. 

■  Balnu,!.  II.  Capital,  colon.  U5f . 
-   'BatraniDUS,  5pi«if.,  t.  11. 

'  nontil.  Trof  («l'anum ,  de  Troli ,  tenu  en  909. 

'  Ga*p.  Buschîiis ,  lib.  i ,  ch.  4e  tpitcopalibui  g»rm.,  p,  LOU. 


v 


Teictri,  d«  Constance  ',  de  Brème  *,  d'Ulrecli,  de  Frisaingue, 
Liège  ',  ie  Cologne,  d'fleildeiiheim,  se  conservent  dans  leur 
(d«rité. 

BiCD  pins  on  fonda  de  nouvelles  maisons  en  France,  k  Ali- 
j  *  ,  à  Lesigny  en  Auvergne  * ,  k  Brit'e  ',  â  Limoges,  à  S. 
Erre-en-val  ^i  Maçon,  Ai,  Troyes  rérorment  leurs  Eglises  '. 
L'évêqne  Burcliard  établît  la  vie  commune  des  clercs  en  Es- 
m>uie  subjuguée  par  Ollion,  et  les  dix  évëqucs  de  Hongrie 
trent  son  exemple  *. 

1 1  •  tiUle,  te  relâchement  et  le  désordre  continuent ,  mais  les 
pes,  les  conciles  et  les  évëipies,  font  tous  leurs  efforts  pour 
mener  les  clercs  à  la  vie  canonique,  t  Nous  ordonnons,  dit  lu 
ODcile  de  Rome,  tenu  en  io5i},  que  tous  les  prêtres,  diacres, 
ODS-diacres,  qui,  obéissant  aux  ordres  de  nos  prédécesseurs, 
Qènent  one  vie  de  chasteté,  liabltenl  auprèi  des  Eglises  pour 
esqnetles  ils  ont  été  ordonnés,  comme  cela  convient  à  des  clercs 
eligîeux,  qu'ils  mangent  et  dorment  en  commun,  et  qu'ils  poS- 
èdent  en  commun  ce  qui  leur  vient  de  l'Eglise,  et  nous  les 
iverllssons  avec  prières  de  se  conformer  à  la  vie  apostolique  , 
l'esl-à-dire commune  '".  •  Le  papeCrégoîre  Vil  ordonne  «  que 
teque  évéquc,  après  avoir  examiné  les  revenus  de  son  Kglise. 

Eisse  un  nombre  fixe  de  clercs,  qu'il  les  oblige  à  avoir 
I.  Cunil.,  p.  97i. 
•Adam  Bremensîi.  hiit,  tiH.     I.  n,  ■:.  G. 
'  Aoselm.  Laod.  ,  c.53.  — Hoiidiui ,  (.  i ,  p.  «Ol. 

•  Biluse  ,  1*1  app.  ad  Lapvm  fervir. 

•  Spiril   I.  n  ,  p.  8'J5. 

•  nu.  it.— Baliue.  Jel.  vtt. ,  c.  i57. 
'  Catt.  ehntl.,  t.  Il-  p.  4S3. 

•  ^Bl.7.  A  3/flcoB  ,  pag-  S36. -G»H.  c/,m.(..  t.  m.  p.  GIS— Aowlm 
Jmd.,  c.  S8.~Prampl.  Trictnc.  ;  p.  56. 

1  Vit  dt  S.  Eliennt ,  roi  et  Hongrie. 

'•  Pnciptenlci  slaluiraos  ut  ii  (iruHcloram  ordimim  qui  rîdem 
iradecessori  nostro  obcdicolts  caslititcm  strvatcrunt,  ju^tà  rcrluiai 
pihus  Drdlniti  i>iiDt,  sicut  Dpportcl  rcllgioios  cleHcos,  simul  inandu- 
rwlrtiiormiint,  cl  qii inpnd  ris  ah  ccclcsiis  \i:nit  cnmmiiniliT  liabrsnt; 
ftro(»n|(s  rnnnenius  iil  ad  apoïtolimm  ,  rntnmiincm  .«riticcL,  lilnrn 

iiininin](rrr  pervniirf  'Imlranl.  CnnoH  ', .  ''"'"     1  '"  " 


^ 


1 


378  ctiÀ?>oi>e. 

^louilearsbient  en  commua,  àienaurrirdanalamJmemaiMiti. 

«à  dormir  10U9  le  laéinc  toit;  que  si  qucl<iu'un  refuse  dt  t*; 

•  soumet Ire,  il  permet  de  l'y  contraindre  par  su&pen^ion  denn 

■  oflicc  ou  de  son  l>i5uéfiçe,  et  mëinc,  s'il  Je  faut,  par  uoe  peins 
«plus  grave'.  > 

Ficrre  Damtcn  disait  en  particulier  3uxclerc«  :  «Comiiwol 

*  pou vez- vous  vous  dir«  chanoines,  si  voua  ii'éles  pns  régullonF 

•  vous  vouki  porter  le  nom  de  chanoine,  qui  signifie  rrgnJiir, 
»ct  ne  pas  vivre  réguUirement  ;  VOUS  faites  gloire  de  parlagerlei 
«biens  comniuue  de  l'EglisCt  en  refusant  de  posséder  tout  ea 

■  commun  dans  l'Eglise?  cela  n'est  point  conforme  aux  ancieih 

*  nés  el  pcrpi:  In  elles  règles  de  cette  mère  des  fidèles  *.  > 

Tous  ces  efforts  ne  furent  pas  sans  résultai  ;  aussi  la  TJr  cent 
mune  fut-elle  rétablie,  a  Avignon,  Alby,  Carcassone,  Dùii 
Arles,  Le  Al  ans,  Magnelone,  Narbonnc.  Toulouse  ,  Galion, 
Rhodéâ,  Auch,  à  S.-£iicune  de  Diîon,  à  S.-]Uarlia  d'fperaij'i 
il  Bourges,  etc. 

Ainsi  qu'aux  abbayes  de  S.  Antoninde  Roiiergue,  de  S.Salorail 
de  Toulouse,  d'Aîrveau  ou  d'Orval,  de  S.  Aubert  <k  Caiobrs]', 
de  S.  Waast  d'Arras,  de  Falcmpin  ,  de  S.  Vincent  de  Senlii,  dt 
S.Jean-des-Vignes,  de  S.  Blarlin  de  Grenoble,  de  S^  Croiid» 
Mortare ,  de  Renevcnt  et  de  la  Roue  en  Anjou,  de  Maibaclii 
de  Flaukouel,  de  Kieuil,  de  S.  Quentin  el  de  S.  Jnst  à  Seauvii», 
de  S.  Jean-en-Vallcc,  de  Ilusaeau ville,  de  3.  Séveriu  prtiSoh 
4eaux,  de  S.  PÈre  d*Auxcrre,de  S.  l'auldc  Besançon,  etc. 

Hors  de  Franco  dans  les  Eglises  de  Vclclri ,  d'Uibin  de  Flih 

■  Statiiimus  ut  facullalibus  ecclïMarum  veslrarum  pr<ivenlibiu<tia' 
pensis  dilîgenlcr  iaspctlis,  in  «is  valcstis  ponere  numcnim  cli'heoriiBi 
et  statuera  ul  bonaeurum  icnianl  in  commune,  et  in  uni  dumo  yftiB- 
tur,  alcjue  suli  eodem  Irclo  dormianlac  qttïcicant.  Si  qui  Teri>  conln- 
diclorFs  Klilerint,  licîlum  lolilssil  per  suspcnsicacm  urGcii  »c  hest- 
Ëc'd,  aut  graviuri  eliani  piFnâ,  si  opus  fuerît,  id  banc  observ»!)»* 
çompcllere.  c,  Qaoniam,  de  vilà  el  hou.  cUiic. 

•  Plauè  quo  pacta  quis  valcal  dici  canoulcus,  nisi  sit  rrgiiUriiP  Vitis 
•iquidem  canunicam,  hoc  est  rcgularc  numcn  halu:rc,  sed  non  Kgult- 
riter  vjverei  anibiuni  ecclcsice  buna  cnmraunia  diiiJcre;  axpcruiDi»' 
BUlem  apud  ccclesiam'cammuQiter  habere.  Enimvcro  non  Ml  hoc  c(cl° 
Ha  primitive  forma.  Epiil. 


h. 


t.dcF^ule,  àe  Canine,  d'Altuo  .  4c  Spolcle,  de  Sienne. 
W,  lie  Péroiue ,  <le  LuquU)  eu  Italie;  ilun*  c«llas  d'IJrgc}, 
lircelone,  de  Giroiie  en  Espagne  ,  etc. ,  e(c. 
~  liendant  loua  les  chanoines  iio  so  soitmircnl  pas  1  cell* 
tDnc  et  à  la  déMpjiruprLilton  des  tiicu*i  et  c'est  puur 
nanninenoe  à  voirladénomînalion  demnoniW  regula- 
Itf  et  do  cdn^aici  itcularilir  viunta.  i|iie  l'on  oppelait 
Àotirki  et  prahendati;  oc  qui  divisera  dans  le  liËcIo  i 

■llacliailoines  en  règalîtn  et  tccatitn. 

loM  aussi  que  fnreiil  foudécs  plusicurscongrëgalionsda 
9  (loal  les  principales  sont  celles  de  S.   Ituf.  dîacè«« 
M»;  U  grande  réforme  d'Yves  du  ChQrlre<i  en  France  , 
mit  Pierre  de  tloneslis  dans  le  diocèse  du  Rnvcnnc. 
it^it.  C'est  dans  ce  sii-cle  que  se  fuit  la  grande  division 
ibBOioes,  en  réguliers  et  en  liculitr»  ,  co  qui  en  pr^pire  la 
fcCes derniers  quillcnl  dcrinilivement  In  vie  ccinmune,  et 
culemeut  gardent  le  propre  de  leurs  biens,  niais  encore 
X  particnlier  de*   revenus  de   IVglitB  qu'ils   desiiervent , 
:  nom  de  prébendt.  Il  est  utile  de  jeter  nu  conp-docil  sur 
séquences  qu'uni  eues  ces  obangemcns. 
p*alor9  la  disposition  des  biens  de  l'église  avait  appartenu 
qui  lesdialrtbuaient  «don  les  conditions  tmposéei 
I.  Ce»  conditions  étaient  qu'ils  seraient  partagés  en 
i"  pour  i'niqut,  la  v pour  ttrt  d'utriLuit  qu  cUrgi, 
faS'fMir  la  fabrique  dtt  tgUsu,  la  i' pour  Utpautrti.  l'ar  ta  tuile 
ImMdi  les  cvAqnes,  pauèrcnt  ces  droits  aux  chapitres  ,   aux 
|»;r«çitians,  aux  abb^iyes,  avec  Ifs  charges  qui  y  étaient  at- 
l*»i  toug-tems  cen  coiigréga lions  les  possédî^rent  en  coni' 
:  mail  bicniai  et  surtout  dans  ce  siècle  les  cnngrég.illons 
Iriagèrent,  tous  le  nom  de  fribendet ,  demansci,  Acpriturét, 
pïadJTÏdus,  leMiueJs  on  dinposaicnl  à  leur  gré,  ci  souvent 
il.  C'u6t  pourquoi  l'influence  s.iccrdotale   commençai 
'f  car  lesKrandftbiens  du  clergé  ne  furent  plus  possédé*  , 

Bbommespauvrespcrsonnellement,  mcn-int  uueviedtiia, 
KM,  utilement  et  osicn.iiblemcnl  occupas  au  bien  desfidè- 
k l'église,  ou  des  aris  ri-ligieui.  Les  chanoines  siruUtn , 
1  quelques  vertus  priiëci,  n'avaient  plus  puur  charge 
■iajtiquc   que  A»  cbauler  ks  uOti'cs  de  l'Jglise;  cl  les  {ku- 

L       j1 


s  faiiesclianMtvl 


CHA^oII< 
{tloi  pensèrent  l>ieiitAt  qu'on  pouvait  les  faiiu 
marcbé.  Les  clianoînes  rf^alUi-M,  pour  se  sodslraîrc  au 
(lu  rcliicliemeiit  et  de  la  corruption  ,  restreignirent  let 
tirent  des  lœux  solennels,  se  renfermèrent  dans  leur 
et  parurent,  ostensiblement  et  aux  yeux  des  peuples ,  ] 
cupt'sdu  soin  de  leur  salut  que  de  celui  du  peuple;  oro 
pensa  bicnlAt  qu'il  n'il'tait  pas  niîcessaire  d'être  si  rie 
faire  son  salut.  Uc  là  peu  à  peu  l'inditTércnce  et  l'aversU 
là  l'origine  et  la  cause  de  cette  haine  qui  s'infiltra  pe 
et  qui  aboutit  en  Allemagne  d'abord,  puis  en  Angleter. 
eil  France,  aux  horribles  catastrophes  qui  frappèrent  b 
et  lui  enlevèrent  tous  ses  biens  ,  le  plus  souvent  avec  s 

Nous  allons  esquisser  rapidement  l'élat  de  l'orilri 
nique  durant  ces  siècles. 

En  France ,  presque  tous  les  clianoînes  furent  a: 
même  par  la  force  (Ich  censures ,  à  la  vie  commune ,  e 
rent  bientôt  un  ordre  séparé  des  clercs  ordinaires,  sons 
ckanoinet  régulUrt  da  l'ardre  de  S.  Augustin,  avec  vocal 
uels,  reconnus  et  garanliis  par  l'élat,  et  sanctionnas  p; 
cent  II,  qui ,  dans  le  3'  concile  de  Latrau,  les  obligi 
prtndre  celle  règle.  Presque  toutes  les  Eglises  s'y  soui 
la  même  chose  se  passe  dans  la  plupart  des  royaum 
chrélieuté.  C'est  à  celte  époque  aussi,  que  S.  Norbert  I 
clercs  réguliers,  qui  devinrent  elianoines  réguliers,  apri 
unis  à  ceux  de  i'nbbaye  de  Rcaulieu  ;  c'était  une  rè| 
dure,  mais  aussi  plus  retirée  et  plus  personnelle  que  Vt 
règle  canonique  '. 

'  iS*  si'ccle.  Ce  siècle  est  encore  le  beau  lems  des  cbaa 
{uEiers  de  S.  Augustin;  toutes  les  églises  cathédrales  di 
embrassent  celte  règle;  elle  est  reprise  aussi  dans  < 
Spire,  Worms,  Mayence,  Trêves,  etc.,  forcées  qu'elle! 
par  le  ïèlc  des  évCques  et  les  décrets  des  conciles  de  C 
c(  de  Saltxbourg  ^;  d'ailleurs,  une  décrétale  de  Grégoi 

'  Voir  Optica  regaiariunt.  Jeu  CommcRt.  in  regul.  p.   nost.  , 
auct.  D.  Scrvatodc  l-airuelE.  Colon.  Jgrip.  Idi4, 
•Tenu  en  1260  .  can.  7. 
'TenuenH7S;can.  6. 
4  Cap>  Quoniam ,  ds  citi  êl  hontitale  deritorum. 


CHANOINE.  381 

isloriaatt  les  éréqnea  à  user  de  Igutcs  les  correcltons  de 
droit. 

ij*,  i5'  i6' lUctei.  Mais  ccl  état  était  en  qiielque  sorte  fac- 
tice; aussi,  dès  le  commencenienl  du  ij'siËcle,  une  déca- 
dcuce,  que  rien  ne  put  contenir,  se  manifcsla.  En  vain  ,  Be- 
noit XII  fait  des  Gunatilut ions  pour  maintenir  la  régularité;  ta 
diKipliae  ancienne  ,  déjà  si  forlcmcut  ébranlée,  tomba  pour 
Déplus  se  relever. 

L'Eglise  de  Reims,  si  long-tems  l'exemple  des  autres,  divisa 
tesicveaus  en  prébtndts,  pour  que  chacun  de  ses  chanoines 
técùlen  particulier;  celle  de  C«Iogne  imita  son  exemple;  le 
ftmeiixXimenèsnc  put  retenir  ]£d^ chanoines  de  Tolède,  ni  S. 
Charles  ceux  de  Milen,  ni  dom  BarIhélemy-des-Marlyrs  ceux 
I  de  ton  église;  e(  avant  la  fin  du  i3'  siècle,  il  n'y  avait  plus  une 
scitle  église  en  Allemagne,  dont  les  chanoines  suivissent  la 
règle  canuDÏqae.  Celle  de  Sarragosse  seulement  en  Espagne, 
et  telles  d'Agen  et  de  Pamiers  en  France,  restèrent  dans  la 
vie  régulière. 

Il  est  bien  vrai  qne  dilTércnles  congrégations  furent  formées. 
(celle  de  Chdteau-Landou  c»  France) .  mais  elles  ne  durèrent 
qu'un  siècle  à-peti-près,  après  lequel  les  Eglises  divisent  les 
bifai  de  la  communauté  en  offict*  claustraux,  dont  les  titulaires 
il^|)ensent  les  revenus  à  leur  gré;  imprudens  ,  qui  ne  voyaient 
pat  que  c'élait  prendre  les  biens  de  l'Eglise  pour  les  livrer  à 
i'HpIoilation  et  à  la  dilapidation  des  volontés  et  des  passions 
particulières. 

aussi,  c'est  à  cette  époque  que  tout  le  clergé  de  TAIlcmagnc 
et  de  l'Angleterre  perdit  ses  immenses  biens. 

17'  et  18'  tièclct.  Eu  France,  l'ordre  canonique  «e  maiuliut 
encore  dans  quelques  abbayes;  plusieurs  saints  piélals  et  ab- 
bé» y  opérèrcut  de  salutaires  et  justes  réformes.  On  doit  dîs- 
liaguer  surtout  celle  que  le  cardinal  de  la  Rorbefoucault  éta- 
blit dans  l'abbaye  de  Sainte-Geneviève.  Uais  cela  n'empêchait 
pai  que  la  plus  grande  partie  des  biens  du  clergé  était  entre 
letinaius  de  prélats  ou  de  prêtres  qui  n'en  faisaient  pas  un 
u^age  qui  en  nécessilAt  ou  eu  fit  comprendre  la  pesscsbion  ;  it 
n'y  avait  plus  celle  application  exclusive  de  la  vie  des  prêtre* 
poisesscurs  des  biens  ccck'siaf.liqu€3  au  service  de?  peuples; 


le  scrrice  ftfli^l 


2B£i  crrANOiNE. 

même  de  tous  ceux  qui  sont  abseiis  pour  te  s 

i^glise ,  ou  (le  TiHai ,  ou  pour  quelf[u'aulre  cause  légitime.  Ui 

distribut ioDs  manuelles  aflècU'eii  à  l'assislance  personnelle  des 

clianoiues  et  autres  ollîciers  des  chapitres,  ne  sont  pas  stisà- 

sables.  Le  rang  de  chanoine  se  règle  du  jour  de  riusIaBitioa , 

et  non  du  jour  de  la  prise  de  possession. 

•  On  appelle  chanoines  capitalam  ceui  qui  ont  voix  dëlibén- 
tivesdona  l'assemblée  d'un  chapitre.  Voyez  Chipit»e. 

••Chanoinci'cardinaax.  Clercs  qui,  nou-seulcinent  obfcmal 
la  règle  et  la  vie  commune,  maie  qui  sont  attachés  à  nneGe^ 
laine  église ,  de  même  que  les  prêtres  le  sont  à  une  parolM. 
VoyeiCiBDiNii. 

t  Chanoine  ad  cjfectum.  Dignitaire  auquel  le  pape  conftlt  Ic 
titre  de  chanoine  sans  prébende,  à  l'elTet  de  pouvoir  pOfsédn 
dans  une  cathédrale  la  dignité  dont  il  est  revélu.  ToyoiCl- 

HUKICIT. 

Chanoines  txpectans.  Ceux  qui,  on  allendant  une  prébende, 
ont  le  tilrc  et  la  dignité  de  chanoine,  voix  au  chapitre  elnns 
place  au  chœur.  Suivant  les  liberté»  galHeanes,  le  pape  ne  peut 
créer  de  chanoine  dans  aucune  église  cathédrale  ou  coltégiilvi 
sitb  expectal'ton*  futurœ  prœbendœ.  Mais  il  peut  créer  un  chanoioe 
à  l'elTet  de  posséder  une  dignité,  un  personnat  ou  ofifîce.  Votu 

ChANOIIIE  iD  EFFECTUM. 

■  Chanointi  forains.  Ceux  qui  font  desservir  leur  chanoiuie  par 
lies  vicaires. 

>  Chanoines  héréditaires.  Laïcs  auxquels  des  Eglises  caihédnics 
ou  collégiales  ont  déféré  le  litre  et  les  honneurs  de  chanoineï 
honoraires  ou  ad  lianorrt.  Le  ixii  de  France,  par  le  droit  de  la 
couronne  ,  est  chanoine  honoraire  héréditaire  des  élises  de 
Saint-Hilairc  de  l>oiliei-s,  de  Saint-Julien  du  Mans,  de  Saint- 
Martin  de  Tours,  <l'.\ngcrs,  de  Lyon  et  de  GhAlons.  Les  comtes 
de  Chatelux  sont  depuis  i  !\iZ  thanoinrs  héréditaires  d'Auxerre;  et 
les  seigneurs  do  Chaîlly,.ilcpuîs  t^^5,  de  Melun. 

•  Chanoines  jubilaire!  ou  jubiltf-  Ceux  qui  desservent  leur  pr*- 
hcndc  depuis  cinquante  an«.  Ces  chanoines  sont  toujours  réputés 
présens,  cl  iouissenl  des  dislributtons  manuelles. 
■    *  Chanoines  m£niionn<ûres  oa  rtsidtni.  Ceux  qui  desservent  en 
fenomnc  Ictirégiisc,  en  opposition  aux  chanoines  fonin}. 


•  Cktaointi  mltré*.  Ceux  qui,  par  un  privilège  parliculîer  ac- 
cordé par  le  Saint-Siège,  ont  le  droit  de  porler  la  mitre.  Les 
(lunoioes  de  la  catliédrale  et  des  quatre  coU^gialee  de  Lyon 
■ooiMCul  touâ  de  ce  droit. 

)  Chéitointt  nottUf.  Ceux  ijui  sont  attachés  à  certains  cbapîirca 
oii  ton  ne  reçoit  que  des  personnes  nobles.  Voir  ctiapîtreg  nobta. 

\Clumoint  pointeur.  Celui  d'etilre  les  cliaiioiiics  qui  est  préposé 
ponr  marquer  les  absenset  ceux  qui  arrivaient  au  chœur  lorsque 
roflice  était  déjà  commencé. 

tCk*itoiius  réguiiirt.  Ecclciîi  as  tiques  qui  vivent  eu  commu- 
untt.  et  sont  engagés  par  des  vœux  solennels  à  l'observalioM' 
de  la  régie  d'un  ordre  religieux.  Ces  chaiiuînes  sont  appelés 
rigidurt,  pour  les  distinguer  des  autres  chanoines  qui  ont  aban- 
doaoé  la  vie  commune,  et  ne  font  point  de  vœux.  Ils  en  diiTè- 
icBl  encore  ,  en  ce  qu'ils  sont  vraiment  religieux,  et  par  coo- 
«t^ent  mort»  civilement,  au  lieu  que  les  séculiers  sont  ca- 
{«Ufsdes  cfTets  civils.  Les  L-hanoines  réguliers  suivent  presque 
«M»  U  règle  de  saint  Aug:ustin,  qui  les  assujettit  à  faire  des 
Tirui;  il  y  a  néanmoins  plusieurs  autres  règles  particulières, 
On  compte  ca  France  pour  chanoines  réguliers ,  les  Primoniirs. 
>s  Gitiméfins,  le.s  jjnlauirw,  les  religieux  des oi'f'rHi/f  taint  Paul, 
^a  Chmtctlladt  et  de  la  Trinité.  Ces  derniers  sont  plus  connus 
■-fias  le  nom  de  Mathariiu. 

mCt.atiaines  liculariits.  Ceux  qui  étant  nutrefuis  religieux  ou 
réguliers,  ont  été  mis  dans  le  même  état  que  les  cfaa* 
séculiers. 

■ttmi-pribindi.  Chanoine  qui  n'a  qu'une  demi-pré- 


itM  Urliaire,  celui  qui  ne  louche  que  la  troisième  partie 
ISue  prébende.  ■ 

Oo  voit  par  cet  article  qu'aucune  des  fonctions  et  obligations 
aOribuées  aux  chanoiiiea,  n'était  de  quelque  utilité  oslennible, 
dpratiquée  pour  le  bien  du  peuple  chrétien;  le  dévouement  au 
«nice,  au  salut  des  peuples,  cause  des  dons  de  tous  les  biens, 
a'Mipssniéme  mentionné  dans  les  livres  faits  par  des  Deligieux.. 
F«al-il  s'étonner  si  l'opinion  s'est  si  prodigieusement  égarée  sur 
le  compte  du  clergé,  et  si  son  utilité  a  été  méconnue  ? 

Lors  du  réiabiissemcnl  du  culte  en  France  par  le  concordat 


J 


2g8  CUAXOIMESSKS. 

seule  el  la  doy^uiie  fuiaaicDl  vœu  de  cliastelé  ;  les  autres  iflri 
l'étaient  dans  la  maison,  étaient  seulement  astreinles  â  cliatilei 
tous  les  jours  au  cliœurrollicc  canOiiical  avec  Vhabit  dcl'ordrt 
et  Vaumutse  sur  le  brus.  EUea  joitis.saicnt  d'ailleurs  du  privilège 
declértcalure,  et  élaicnl  comprii^s  dans  l'élat  ecclésiastîqOc 
Toutes  ces  chanoinesses  ont  été  suppriuit^es  eu  France  à  l'é- 
poque de  la  révoliiliou.  On  verra  le  iiom  de  quelques-unes  de 
leurs  maisons  à  l'article  CBiriTtEs  koblbs  ue  rEMnes. 

Cepetidaut  on  voit  encore  en  France  et  principalement  1 
Paris  UD  grand  nombre  de  jeunes  personnes  et  de  demoiselles 
plus  âgées  qui  portent  le  nom  de  chanoinesm ,  avec  le  titre  de. 
liante  el  de  i:am(ej(«.EIIcs  sont  presque  toutes  de  l'ordre  dtSantf 
Anni-de-Batiht.  Voici  quelques  détails  sur  la  manière  dont  on 
obtient  ce  titre  et  sur  les  droits  qui  y  sont  attacliés. 

Cet  ordre  était  un  des  plus  anciens  de  l'Allemagne;  quoliiaei 
auteurs  le  faisaient  remanier  au  tems  des  Templiers,  litis, 
comme  les  autres,  il  subit  la  décadence  et  devint  de  i^gulieTi 
séculier.  Les  riclics  prébendes  servaient  de  dot  aux  filles  dei 
maisons  illustres;  mais  les  dernières  révolutions  ont  fmppi 
cet  ordre  comme  les  autres.  A  la  vérité)  il  fut  conservé eo 
Icmagne.  En  iSiS  Ic^  titulaires  loucliaîenl  encore  leurs  r 
nus  jusqu'au  premier  mois  de  leur  mariage  ;  mais  peu  à  pen 
le  trésor  a  envahi  Ions  leurs  biens, et  celles  que  l'o 
Bujourd'liui  n'ont  plus  droit  à  une  dot. 

Cependant  les  cbanoinesses  résidant  à  Munich  coutînoeuti 
s'assembler  à  diverses  époques  de  l'année.  La  reine,  ou  àsd 
défaut  la  nile  ou  la  sœur  du  rui,  ou  le  rot  lui-même,  présidiol' 
l'ordre.       . 

Le  roi  de  Bavière,  ne  voulant  pas  restreindre  ses  faveurs  11 
limites  de  ses  états  ,  admet  à  l'honneur  d'être  cbanoinesses  I» 
personnes  des  antres  royaumes  qui  lui  sont  désignées  coniH 
dignes  de  faire  partie  de  l'ordre.  Celle  qui  aspire  &  celle  faveur 
est  alors  appelée  à  produire  ses  titres  :  il  lui  est  demandé  de 
prouver  la  noblesse  et  l'ancienneté  de  son  origine  par  des  piè- 
ces authentiques  qui  sont  soumises  â  l'examen  du  gouverne- 
ment de  Bavière ,  ou  à  l'ambassade  chargée  de  ses  pouvoirs . 
cl  la  demande  passe  sous  les  yeux  du  roi  qui  approuve  0" 
refuse. 


J 


(:iia>uim:ssi:s. 


•JSl) 


IcidiauoÎDCttfVS  ouLù  la  cour  de  Davièiti  i«  rang  des  fciiiiiiLs 
kdoMbellan.  Leur  costume  d'étiquette  est  cléganl  et  noble  :  il 
dlttistûi  noir  rëtCy  enveiours  noir  l'hiver  :  la  robe  et  le  manteau 
■fii*altacheà  la  ceinture)  sont  richement  brodés  en  pàHlettes 
Ml  d*nn  très  bel  effet.  La  décoration  de  Sainic-Anne  consiste 
■ne  croix  à  quatre  branches^  fond  d'or  rehaussé  d*éniail  blanc 
iUeo;  ane  des  faces  porte  TeiEgie  de  sainte  Anne  avec  celle 
■onpcion:  Sub  iuum  pnesidiuin;  l'autre  est  ornée  de  1  effigie  de 
Pierre,  et  porte  cette  légende  :  Patronus  noiter.  La  croix  est 
■pndne  à  une  rosette  de  ruban  moiré  bleu  clair ^  orné  d'un  filet 
ffaa  et  jaune  pâle.  Aux  jours  de  solennités,  on  ajoute  ii  la  croix 
■  large  mban  également  bleu  moiré  bordé  d'argent ^  semblable, 
■f  k  liseré  d'argent ,  à  celui  que  portent  les  chevaliers  du 
tàc-Esprit:  Tune  de  ses  extrémités  est  ornée  d'une  longue 
d'argent  à  petites  et  ù  grosses  torsades  surmontée  d'un 
qnî  s*atlac!ie  surl'e'paule;  ce  ruban,  placé  transversalement 
,*Ib  poitrioe  de  gauche  à  droite,  se  termine  au  bas  de  la  taille 
IK  perd  sous  la  ceinture. 

Otaadità  tort  que  le  titre  de  chanoincsse  s'achetait  ;  le  gouvei- 
t  de  Bavière,  pour  couvrii  les  frais  de  chancellerie  et  la  va- 
des  décorations,  exige  il  est  vrai  une  rétribution,  mais  elle 
Mtirop  peu  importante  pour  qiron  puisse  rien  en  induire  contre 
lApité  de  Tordre.  Les  nouvelles  chanoinesscs  non  habitant 
bsle  pays  reçoivent  leur  brevet  par  l'entremise  de  l'ambassa- 
hr  de  Bavière  :  il  est  accompagne  des  décorations  et  de  lettres 
blés.  Munies  de  ces  lettres,  il  leur  rcsle  encore  à  obteniL* 

KMiTeraiu  de  leur  nation  l'autorisation  de  porter  les  insignes 
^Fordre. 

Ce  titre  île  chanoinesse  n'impose  à  la  femme  qui  en  est  revêtuo 
imn  obligation  que  celle  de  la  porter  honorablement  :  il 
l'aige  d'elle  aucun  engagement  relatif  au  mariage.  Les  cbanoi- 
kMes,en  se  mariant,  peuvent  même  continuer  à  porter  les  dé- 
'viûoas  de  leur  ordre.  On  peut  être  nommée  chanoinesse  à  tous 
b%es,  au  berceau  comme  à  l'âge  le  plus  avance. 

Upensée  qui  préside  à  l'inslLtution  de  l'ordre  des  chanoinesscs 
^»t  pas  seulement  royale,  elle  est  encore  toute  paternelle, 

lUUE   I*  10 


.4 


2i)0  CHAPE. 

puisqu'ellË  3  pour  nbjct  d'assurer  ù  la  fetiiiiic  qu'elle  favori» 

posilioD  sociale  qui  lui  permet  de  vivre  avec  convenance  di 

célibat  Miis  l'obliger  à  lenoncer  aux  avantages  d'un  aalre  éui 

CHANTRE.  Celui  qui  (hoiiii!  dans  le  chœur  d'uue  église.M 

r  In  mot  est  priacipalement  consacré  pour  désigner  le    maître 

[  'chœur,  qui  est  une  des  premières  dignités  d'iiucliapilrc  :  c'e»l 

'  ^ui  donne  le  ton  aux  autres  en  commençant  les  psatiDie*  el 

tiennes.  Il  est  nommé  dans  les  actes   latins  primicerîat,  «M 

■ ,  praxentor ,  ckoviiute^.  Le  concile  de  Cologne  de  l'an  16S0 

mue  le  titré  de   chnrévéque,k  cause    de  son  intendance  dl 

fie    chicur.  Dans  les  fêles  solennelles,  il  porte  la  chape  et  Ici 

I  ton  canloml  qu'il  met  dans  ses  armoiries  pour  ninrqueden 

gnité.  Il  dirigeait  autrefois  lus  diacres  et  les  autres  minîstra  1» 
i  Kricurs  pour  le  chant  et  le^  autres  fonctions  de  leurs  empUi 
,  Celui  deParis  avaitune  juridiction contentieuse  sur  tous  leiM 
,  très  et  mattrefses  d'école  de  cette  ville  ;  cette  juridiction  1k 
,  Composée  d'uQ  juge  ,  d'un  vice-gérant ,  d'un  proiuolcnr 
,   autres  officiers.  L'appel  des  sentences  allait  au  parlenieDU 

Outre  le  grand-chantre ,  tous  les  chapitres  considénb 
avaient  d'autres  chantres,  pouc  soulager  les  chanoines.  Leur 
lilissenient  est  dû  à  saint  Grégoire,  qui  tu  lit  un  corps  qu'ont 
lait  l'Ecole  des  c/ionfreî.  Anaslâse  le  Uiblioibécairc  semble  l'i 
buerau  papeHilaire  qui  vivait  cent  ans  avant  saint  Gréf;oirc. 
leuincile  tenu  à  Rome  eu  595,  il  est  défendu  de  prendre  dwcli 


ru^ieà  las 
s  l'auioiitc  de  l'évéi 


très  parmi  lesdiacre5,quine  doivent  que 
Vaquer  à  la  préUicalion  et  à  la  d' 

Le  chantre  avait  ordi 
loin  des  petiien  écoles  de  h 

CHAPE.  Ornement  d'éylise,  que  portent  les  dianlrvs  et 
le  célébrant,  ti  quel((ues  autres  ministres,  dans  certaine» pai 
de  l'otlice-On  l'appelle  aussi  pltwial  -,  c'est  le  penutu  desi 
leur  manteau  de  pluie,  qui  avait  un  capuchon  pour  couvrir  Ul 

Le  chaperon  que  l'on  voit  à  nos  chapes  prouve  que  c'est  k' 
ha.bil.  On  donne  à  ce  vêtement   le  nom  de  c/iape^  du    mot  I 
tapui,  qui  sic,nifie  fiTie,  ou  du  verbe  capcre  selon  Uitlorc,  p«fc*i 


0  t'hoaiine  t/i  enlier.  Ce  manleatx  viah  aulrefois  commun 

•  elauK  femiiiea.  Oa  ae  sait  quand  on  a  couimencé  â  du- 

rlcB  chapes  qui  servaient  à  l'usa^L'  coiiiiMunde  celles  qui  ne 

pl<|u'an  cliiKur,  qu'on  nouima  capœ choralej .hiaocenl  111, 

te  Lalran,  défend  aux   cliaiioînes  el  autres  clercs 

r  du  chapes  à  iiiancbes  à  i  uflice  divin.  Honoré,  préire 

b.  dit  que  les  chapes  sont  les  habits  propres  des  chantres  : 

itistsi  cantorum.  Plus  il  y  a  de  dinpes  ou  de  chan- 

t  office,  plus  il  est  solennel  ;  de  là  vient  la  diilinciion, 

isievri grandes  églises,  des  fêtes  à  deux,  à  quati-e  cha- 

.  le.  —  Le  éi-eii  dt  chape  tit  uu  droit  que  devaient  payera  cei- 

-    églises  les  nouTeaua  prélats  et  les  abLés  cauimandaiaires. 

'\<iptesi  auMÎ  le  Tctement  de  dessus ,  que  les  cliauoines  sécu- 

'ft  réfpiliers  portent  au  choeur  pendant  l'hirer. 

.  \PEAU  et  CHAPERON,  Comment  jugi-r  sainement  des  an- 

-,  c'est-à-dire  des  médailles,  îles  sculptures,  si  l'on  n'a  au 

:is  une  idée  succincte  des  fsfnnsde  se  mettre  dans  les  siècles 

rious  ont  préccdés?  C'est  dans  l'iniention  <le  jeter  quelque 

,  J.M  sur  celle  partie  de  la  Diplomatique,  que  l'on  a  parlé  de  la 

l^dic,  qu'on  parlera  des  ulicveux,  et  que,  sous  les  mots  grnéri- 

^Êtait  chapeau  et  de  chaperon,  on  traite  à  présent  de  ce  qui  re- 

•■•'V  tes  Tétements  de  télé. 

'  j:  chaperorjf  nui  élail  l'Iiabillement  de  (èie  universellement 
'-îRC  cLezles  Français,  fut,  sous  Gharleinagne,  fourré  d'her- 

^  et  de  poil.  Sous  Charles  V,  on  le  fit  descendre  de  la  tête  sur 

i' .  épaules,  et  il  fut  réformé  sous  Louis  XI. 

l-*i  chapeaux ,  qui  rempla':èreiit  le  chapei-on,  commencèrent 
tous  Charles  VI,  mais  à  la  campagne  seulement.  Ils  s'introduisi- 
rent dans  les  villes,  pour  lt;8  tems  de  pluîe  seulement,  sous 
Qurlca  VII,  Ce  prince  est  le  premier  de  nos  rois  qui  en  ail  porté. 
Cesiavec  cet  alTublemenl  de  tète  qu'il  fît  son  entrée  dans  Rouen 
en  1449.  Sous  Louis  XI ,  les  chapeam  furent  à  la  mode  en  tout 
Icms-. 

La  mitre  episcopale,  dit  Bocquilloi',  n'a  été  en  usage  que 
I  -gendre,  Utsurs  dti  Fra/içuiy .  ci  Ujuiel,  t.  n,  j),  noi, 
frailch-fl.  de  l,t  IHurgi    taaer. 


2iï2  CIUPI'XLE. 

Ten  le  10' siècle.  Cependant  il  esi  trèi  certain  que  l'iis.i^edi 
inîlrcs,  regardées,  non  comme  une  coifTure  commune  aux  hn 
mes  et  aux  femmes,  uiaii  comme  un  ornt-ment  ecclésiastique,  t 
plus  ancien  que  le  10*  siècle.  Dans  les  actes  du  VIII*  concile  | 
,  Déral,  en  870,  on  tiouve  une  lettre  de  Tiiéodose,  patrîirclici 
r  Jcrusaletn,  ùS.Ij;nace  de  Constant  inople,  où  ilestditquelespiA 
cesseutsde  Tlicodose  t'ûnl  toujours  portée. A  la  venté,  la  plu  II 
cienac  inîtrequ'on  connaisse,  qulapproclie  de  celles  des  deioie 
leins,  est  du  10' siècle.  On  la  voit  sur  un  sceau  de  9(31  de  Roriw 
evcque  de  Laon, donné  par  Dom  Mubillon '.En  Orient,  les  W 
ques,  excepté  les  patriarches,  n'en  firent  point  usage.  Qooî^ 
cet  ornement  ne  fut  pas  commun  à  tous  ceux  d'Occîdenli  dèt 
Il«  siècle,  Alexandre  11  en  accorda  le  privile'ge  aux  abbcfi 
St.-Au|}ustin  de  Cantorbéry  et  de  Cave  ;  et  Urbain  II,  i 
du  Mout-Cassin  cl  de  Cluny. 

Les  &o'inel^  carnet  furent  inventes  par  un  certain  PatroiùB 
dans  le  même  tems  à  peu  près  que  les  chapeaux,  au  uùlievi 
15'  siècle. 

Le  lurbtm,  ou  le  bonnet  det  Turci,  est  fort  ancien.  Il  leur  vie 
des  anciens  Asiatiques,  si  ce  mol  est  pris  pour  la  bande  h 
que  les  inaliométans  portent  autour  de  leur  tèie  ;  mais  si  « 
prend  eu  son  propre  sens  pour  cette  couverture  de  téie  où  i' 
voit  un  bonnet  un  peu  élevé,  enioiué  plusieurs  fois  de  gt«V 
bandes,  celte  invention  est  attribuée  au  premier  sapbt  dePen 
qui  suivait  la  secte  d'Ali,  et  voulut  en  1370  distinguer  ainn  i 
autres  maliométaiis  ses  sujets  et  ceux  de  sa  secle,  en  le  leur  bill 
porter  de  couleur  rouge. 

Il  est  à  remarquer  en  passant  que  la  peine  du  lonnet  vert,  < 
nous  était  venue  d'Italie  pour  les  cessionnaires  et  les  banqucr 
iiers,  s'était  introduite  en  France  à  la  lin  du  16°  siècle  ;  mais 
fut  comme  abolie  au  commencement  du  18'. 

CHAPELAIN,  ro^ez  Ancn.cuàPFtiis. 

CHAPELLE  (Chevaliers  de  l'ordre  de  la)  Clicvalicra  inslil 
par  le  tesiaiuenl    d'Henri  VIII,  roi  d'Angleterre.   Ils  n'ixù> 


293 

E  <{ike  treize  ;  mus  tcitr  nomlire  a  hé  augmenté  jusqu'à 

[-  Ils  reiu|ili«Sïiit  les  devoirs  des  chevalicis  Je  l'ordre  de 

eibnslcsiurvicesTuiièhres  des  rois  d'Angleterie.  Leur 

I  est  bleu  nu  rouge,  avec  réctisso»  de  saint  Georges   sur 

lE.  Communauté  d'eixié'ii astiques  appelés  chanoinei, 
;  église  calbédrale  ou  collégiale.    Voir  Ch*- 

iritre  est  ordinairement  composé  de  plusieurs  dignités, 
::ellede  doyen  ou  de  prévôt,  de  diantre,  d'archidia- 
nceitain  nombre  < 
pitre  d'une  église  catlicdrale  jouit  de  certains  droits, 
1  exemptions  pendant  la  vacance  du  siège  episcopal, 
e  pendant  que  le  siège  est  rempli.  Les  ëvèques  sont  en 
Eisian  d'exercer  seuls,  el  s.ins  la  participation  de  leurs  chapl- 
la  plupart  des  fonctions  appelées  ordinis  ,  et  celles  qui  sont 

I  jaridiclioii  volontaire  et  conteiuîeuse,  comme  de  faire  des 
lis  el  tégleinens  pour  la  discipline  de  leUrs  diocèses.  Mais 
[u'il  s'Agit  d'affaires  qui  concernent  le  chapitre  en  corps  ou 
[lie  clianoiiie  en  particulier,  l'évéque  est  obli);c  de  requérir  le 
BDlement  du  clmpilre. 

eclupïtrencpeuts'immiscer  dans  le  j;oiivci'uement  du  dio* 
,  tmnt  que  l'évéque  esl  en  place  ,  et  lorsque  l'évéque  est  dêct- 
il  oe  le  reiiréjenie  que  pour  la  juridiction  et  non  pour  l'ordre; 

II  il  oe  peut  exercer  aucune  fonction  du  c.-iraclère  épiscopal, 
incclo&Dei'UconfirmBtîon,lesordres,de3  indulgences,  etc.  La 
diction  qu'exerce  le  chapitre  .fcrfeTaert/rfc  ne  peut  être  exrr- 
par  le  cliapitrc  en  corps;  mais  il  doit  nommei  à  cet  effet  de 
Dib  Ttcaires  et  un  officiai. 

«  dtitposilion  des  bénéfices  qui  venaient  à  vaquer  tandis  que 
Uge  épiscopal  était  vacant,  n'a  ppartennit  point  au  chapitre; 
était  réservée  J  l'évéque  fuiur. 

.'idininisl ration  du  temporel  de  l'évèché  seàs  vacante,  était 
tnUe  au  cUapilre  par  le  droit  canonique  ;  mais  en  Franre.  le 


lofiemes.  Vo 


e  reg^ 


lie,  faisait  adm 


insirer  ce  tfmpn 


cl 


294  'chapitres   lIOBLEft  D*HOMMBS. 

Quelques  chapitres  prétendaient  être  exempts  de  la  farii 
de  l'éyèque  ;  mais  la  plupart  de  ces  exemptions  avaient  hà 
clarées  abusives. 

Chapitre  se  dit  encore  d'une  assemblée  de  religieux  tl 
membres  d'une  même  communauté,  pour  délibe'rer  de  Icoiti 
res,  ou  dresser  quelques  réglemens  de  discipline.  Les  ordns^ 
cheyalerie  ,  séculiers  ou  hospitaliers;  tenaient  aussi  de 
tems  chapitre.  Une  ordonnance  de  Louis  XI,  du  mois  de 
tembre  1476,  défendait  sous  ^e  graves  peines  aux  religieux 
royaume    d'en    sortir  pour  aller  à   des  chapitres  générutrj 
provinciaux. 

CHAPITRES  NOBLES  D'HOMMES.  Parmi  les  chapitres 

églises  cathédrales  ou  collégiales,  et  des  abbayes  ou  pri< 

y  en  avait  où  l'on  ne  pouvait  être  admis  sans  fournir  les 

de  nubUsse  ordonnées  par  leurs  constitutions  particulières;! 

voici  la  nomenclature  pour  la  France  : 

Ainav loo  ans  de  noblesse  paternelle. 

An Preuve  de  naiffainee  noble. 

Amboise Preuve  d'ancienne  noblesse. 

Bar  (Saint-Ma\e  del 5  degrés. 

Baume- les- Messieurs i6  quartiers»  8  patemds  et  8 1 

temeb. 

Besauçou. 1 6  quartiers,  8  paternels  et  Si 

temels. 

Brioude     St.Julîea  de.     .      .     .    IiUm. 

GigDv- i   quartiers  sans    les  aIliaBHl< 

cote  paternel,  et  4  da  oAléi 
nel  avec  les  aOiaiKCs. 

Lescar. Preuve  de  naissance  noble. 

Lure  et  Mui-back.     .....     i6  quartiers.  8  patnnels  et  8 

temeb. 

Lyon  (St.-Jconde^ S  degrés^  4  pateraris  et  4 

neit,  îa  ligne  paternelle 
montant  à  Tan  ijoo.  sau 
soQient  conna. 

Mâcon  ;St- Pierre  de; IJe^res.  tant  paternels qoe 

neU. 
le.  y  avez  St.-Vi»»|«»r. 


CHAPITRFS  <\OHI.E8    DK  FKMMIrS.  205 

\  Ikts 3  degrés. 

^  Bfaoei 4  degrés. 

fcint-CheC  f^o^res  Saint-Pierre. 

|.  Saint- Glaade i6  quartiers,  8  du  côté  paternel  et 

1^  8  du  côté  materne). 

^  ^aint-Dteu 5  degrés. 

L  Saint-Maxe.  Foyez  Bar. 

r  Bbint-Pierre    et     Saint-Chef    de 

Vienoe 9  degrés  du  côté  paternel  et  du  côté 

maternel. 
Saint- Victor  de  Marseille.     .     .     .     1 5o  ans  de  noblesse. 

Savigoy 4  degrés. 

^  Strasbourg 8  degrés  de  haute  noblesse. 

^  Xoui 5  degrés. 

\   Vienne.  Foya  St. -Pierre. 

Chapitbes  nobles  de  femmes.  —  Yoici  inainteDant  les  vitlea  où 
il  y  avait  de.s  chapitres  nobles  de  femmes  : 

Alix 8  degrés  paternels  sans  anoblisse- 
ment, et  5  degrés  maternels. 

Andlaw i6  quartiers,  8  paternels  et  8  nu- 

ternels,  sans  mésalliance  et  d'an- 
cienne chevalerie. 
Argentière  (T),  ov Notre-Dame  de 

Goize 8  degrés  paternels  et  3  materiieli. 

Avesne Comme  Ândlaw. 

Baome-les-Dames.     •      .     •     .     .    Idem, 

Blcsle«  en   Auvergne 4  degrés. 

Booxières^ux-Dames Preuves    de    noblesse    d^ancienne 

chevalerie. 
Châtean'Cliâloas iti  quartiers,  8  paternels  et  8  ma- 
ternels. 

Deaaia i6  quartiers  de  noblesse  ancienne 

et  militaire. 

£pîaal .    200  ans  de  noblesse  chevaleresque 

des  deux  côtés. 
8  quartiers,  4  paternels  et  4  mater- 
nels. 

5  degrés. 

I>>os-le-Saiilnier 8  quartiers  paterueU  et  8  maternels. 

Ix>otre Preuve  de  naissance  noble. 


290  CILiRDON. 

Maubeuge 4  qoartierst  tant  patemeb  que  bm* 

ternels. 
Migettc.      ........    i6  quartiers,  8  fiateniels  el  8  M- 

temeU. 

Montfleur}' 4  degrés. 

MoDtigoy 8  quartiers  paternels  et  4  inatcndk 

JNeuville.     . 9  degrés  paternels. 

Poussay 1 6  quartiers,  8  patemeb  et  Sam*' 

ternels. 
Rcmiremont aoo  ans. 

Ronrcray B  quartiers ,  4  patemeb  et  4  ■>• 

ternels . 
Saint- Marlin-de-Sullc$ 8  degrés. 

Toutes  ces  distinctions  de  naissance,  peu  coiiiormes  à  l'esprit 
du  cliristian'isme,  mais  qui  ont  eu  leur  utilité  et  leur  raison  dui 
l'état  de  société  qui  leur  avait  donné  naissance,  ont  dû  dîspt* 
raitre  quand  cet  état  de  société  a  pris  fin.  Maintenant,  les  plo 
nobles  familles  aiment  souvent  à  confondre  leur  nom  avec  cdiâ 
des  plus  pauvres  dans  des  ordres,  tous  pauvres,  ou  consacra  n 
soulagement  ou  à  Tinstruction  des  peuples. 

CHARDON  (Notre-Dame  du).  Ordre  militaire  ioslita^  à  Mon* 
lins  en  1370»  le  jour  de  la  Purification,  par  Louis  II,  doc  dl 
Bourbon,  pour  la  défense  du  pays.  Il  était  composé  de  yingMis 
chevaliers  distingués  par  leur  noblesse  et  leur  valeur.  Le  prince 
et  ses  successeurs  devaient  en  é're  les  chefs.  Le  grand  manteoH  àù 
l'ordre  était  de  ùleu  céleste ,  doublé  de  satin  rouge,  le  grand  cot* 
lier  d'or  pur  du  poids  de  dix  marcs,  fermant  à  boucle  et  ardil« 
Ions  d'or  par  derrière.  De  ce  collier  pendait  un  ovaUy  dans  lequel 
était  Vimage  do  la  sainte  Fierge^  entourée  d'un  soleil  d*or«  lis  por- 
taient toujours  la  ceinture  bleu  céleste  avec  ce  mot  brodé  dessus  : 
Espérance. 

Il  y  a  eu  un  Ordre  du  Chardon^  ou  de  St.  André  du  Cbardoft 
établi  en  Ecosse.  L"s  auteurs  ne  sont  point  d'accord  pour  en  fixer 
l'époque.  Li  devise  était  nemo  me  impunc  lacesset.  Ce  qui  reste  de 
cet  ordre  est  11  dfvolion  des  Eross.iis  catholiques  pour  TapAtre 
S;«ii(  .\n«lr('. 


CHIBITK. 

CHARITÉ.  C'ot  le  iiomde  pluiicuraOïdres Religieux.  Le  plus 
ODDU  est  cclulquifut  institué  par  S.  Jean  de  Dieu,  pour  secourir 
es  malades.  Son  (astilul  fut  approuvé  en  1520  par  Léon  X,  el 
sonfinne  par  Paul  V  en  I6l7.  On  conoail  cet  Ordre  sons  le  nom 
de  Frères  dtla  £7iitrif#, qui,  outre  les  trois  vaux  d'obéissance,  de 
pauvreté  et  de  chasteté,  font  celui  de  s'employer  au  service  des 
malade*.  Ils  nefuntpcinldétudeset  n'enlreDtpointdaiislesordres 
tmaét.  Si  quelqu'un  parmi  eux  est  admis  à  la  Préirise,  il  ne  peut 
parvenir  à  aucune  dignité  de  l'Oidre. 

CHABITÉcHnETiïNSE.OrJreMilitiiie  établi parHenrlIII,Roi 
de  France  et  de  Pologne,  en  faveur  desSoldats  hors  d'état  de  faire 
le  service.  Leur  retraite  élaitdansun  bâielau  Faubourg-S, -Mar- 
teau, et  les  fonds  pour  leur  entrelienétaientassij;néssurles  Ropî- 
lans  et  les  Maladrcries  de  la  France.  Ceux  qui  étaient  reçus  dans 
l'Ordre  portaient  une  croixsui- le  mantt^au  au  cl^(c  gauelic;  autour 
delà  croix  étaient  ces  mots  en  broderie  d'or:  Pour  avoir  ftdile- 
^ttnt  Ktvi.  Cet  établissement  n'eut  point  pour  lors  de  succès  par 
k  mari  préin.-iturée du  Prince  fondateur;  mais  il  a  étéexecuiê  avec 
llotre  sous  le  règne  de  Louis  \1V,  par  la  fondation  de  l'Iiôtel- 
ilojral  des  Invalidei. 

'  CHARITÉ  DE  tA  SAiKTE  viEtiGi;,  Ordre  Religieux  e'tabli  dans  le 
liociae  de  CbAlons-sur-Marne,  par  Gui  de  Joinville,  et  approuvé 
«M  b  Régie  de  S.  Augustin  par  les  Papes  Boniface  VIII  et  Clo- 
uent TI. 

CHARrTÉDE»OT)tECAHE(nospitalièresdelB).SimoneGauQuin, 
Qaoacsoas  le  nom  de  Mère  Françoise  de  la  froic,  institua  un  Or- 
Irc  pour  rendre  aux  personnes  de  son  sexe  les  mêmes  services  que 
M  Frères  de  la  Charité  rendent  jux  lionmics.  KUe  fit  deux  é(n- 
itijsetneDsdaiis  Paris,  l'un  près  la  Place  Roy.-ik.  et  l'autre  i  la  Ra- 
Uetie,  FaubourgS  -Antoine,  M.  de  Gondi,  Archevêque  de  Paris, 
oooa  â  ces  Religieuses  la  Rfe(>le  de  S.  Augustin  ,  cl  l'rbaiii  VIII 


pproi 


luva  leur  Ordre.  Aux  trois  v 


X  ordin 


ires,  elles  jnigncnicp- 


M  d'exercer  l'hoipitalilé. 

CHARITÉ  (Sœurs  de  la),  instituées  par  S.  Viticent  de  Paul  et 
■dame  le  Gras.  On  les  appelle  Srrurs  grises  on  servantes  detpnit- 
vr.  Elle*  sont  distribuées  'l.ins  difféientes  P,iioi«ses  dan*  la  Ville 


298  CH\RTCS. 

et  clam  les  campagnes,  où  elles  îastruisent les  enfants  des  pauvres, 
visitent  et  soignent  les  malades,  et  lear  fournissent  les  remèdes. 
Elles  font  des  vœux  simples  après  cinq  ans  de  probation,  et  les 
renouvellent  tous  les  ans  le  25  mars.  Elles  sont  sous  la  direction 
dn  Supérieur  Général  de  la  Mission  de  S.  Lazare  établi  à  Paris  '. 

CHARITE  (Dames  de^  Société  de  Dames  vertueuses  ëlabliedani 
on  grand  nombre  de  Paroisses  en  France  pour  connaître  et  toii- 
lager  les  besoins  des  pauvres.  Celte  Société  doit  être  autorisée  pv 
TEvéque  :  chaque  Société  a  sa  Supérieure,  qui  est  ordiDairevent 
une  Dame  de  rang  ou  d'une  émioente  vertu»  et  uoe  Trésorier^ 
qui  recueille  les  aumônes. 

On  voit  à  Paris  et  dans  plusieurs  Villes  du  Royaume  un  gnurf 
nombre  d'autres  établissemens  de  Charité,  pour  les  pauvres  bon* 
teuxy  pour  Téducation  des  orphelins,  etc. 

CHARTES.  Après  ce  qui  a  été  dit  pour  assurer  aux  dépôts  des 
chartes  ou  arcliives  [voyez  Archives)  tous  les  degrés  de  probabi- 
lité qu'elles  méritent,  il  est  inutile  de  tant  insister  sur  les  droin 
qu'ont  à  la  créance  et  à  la  foi  publique  les  chartes  particulîêrei . 
qui  y  ont  été  déposées.  Forez  CRiriQrE. 

Le  mot  Charte  est  un  terme  générique  qui,  ainsi  que  bcaacoop 
d'autres,  comme  itutrumeni^  monumeni^  ernseignemeaU^  P^V**  ^ 
plomes,  écritures j  etc.»  etc.,  est  employé  pour  désigner  an  a 
titre.  Outre  ces  termes  relatifs  à  toutes  sortes  de  pièces,  les  AncicM 
en  avaient  d'autres  destinés  plus  particulièrement  à  caractériser 
une  charte  dans  leurs  idées  :  tels  furent  etndentîœ,  qoi  s'enCcai 
surtout  des  chartes  qui  renferment  des  donations  ;  apices  dont  lii 
Latins  du  moyen-ùge  qualifiaient  les  chartes  en  général  ;  et  îàaJtm^ 
qui  eut  la  même  étendue  de  signification.  Les  preuTes  de 
expression  ne  sont  pas  rares  depuis  le  6*^  siècle  jusqu'aa  12*  *.  • 

Mais  pour  ne  pas  se  perdre  dans  l'immensité  de  ces  pièces  aa^ 
tiques,  on  se  restreint  aux  instrumens  qui  portent  en  titre,  oa 
dans  le  corps  de  la  pièce,  le  mot  charte.  C'est  tous  œ  point  di 
vue  qu'il  est  question  de  les  considérer,  en  donnant  d'abord  le 

■  Voir  le  uom  et  rorigiae  de  toutes  les  D^mes  de  la  Charité  an  mot 
CojicmÉCATiosr. 

'  Balnzo,  Cupiiul.^  t.  ii,  co/.  4i5. 477. 


CHAHTES.  299 

lait  des  objets  pour  lesquels  ce  terme  était  employa.  Lei 
pis  de  respect  dû  à  l'Eglise  ,  A  la  Royauté,  au  Public  et  aux 
nrliculiera,  dkteront  seul*  l'ordre  que  l'on  doit  suivre.  Il 
[  observer  p rél iin i d ai rei tient  que  dans  les  neuf  premiers 
âifecles  on  »  serrait  plutâl  de  cAarfuZn  que  de  charta,  el  que 
dam  les  11*,  12"  et  13°  siècles,  ce  mot  s'écrivait  souvent  ^uorla, 
qitartula . 

Détail  ilei  Chartt'  proprement  ditei,  diitiitgacci  entiteltetpar  Icurohjel. 
Ca»»rti  t»  f  IDÉI.ITÉ,  n'OH^isSAiiCE,  D'uoKUiee.  —  Tout  acte  oà 
l'on  conttaciait  quelque  eiigaf,enienl,  comme  seruicnt  de  fidélité 
d'obéisjBDce,  d'bommafje,  etc.,  dès  que  la  religion  du  serment  y 
étail  interposée ,  se  qualiftait  charla  jncramenti  ;  ce  qui  revient 
sus  charttt  jurées  d'Espagne.  Si  quelqu'un  uiait  eu  Justice  ur 
Ikil  qui  ne  pût  être  constaté,  ou  l'obligeait  au  serment,  et  la  sen- 
tence  dressée  eu  conséquence  s'appelait  charla  sacramealalii'. 
Fresque  tous  ces  litres  ciaicnt  dcsiimés  de  dates  et  de  signntu- 
res,  s'ils  n'éiaieut  pas  joints  à  quelques  autres  pièces  ,  surtout 
avant  le  12'  siècle  ;  et  au  13*  ils  prirent,  i  tous  égards,  la  forme 
^■Ées  autres  actes.  On  sait  que  les  Pa'iens  en  général,  et  les  Chré- 
^^Bcns,  seulement  depuis  la  conversion  des  Césars,  jurèrent  par  la 
^^Me  et  le  salut  des  Empereurs,  jusqu'à  la  défeu^e  expresse  qui  ea 
^Blt  faite  par  Cliarlemagne'. 

^^B  Chaitis  d'astusation.  Lorsqu'un  Hérétique  rentrait  dans  !e  gî- 

^^■tP  de  l'Église,  on  lui  présentait  une  formule  de  foi  spécialement 

^^■pposée  &  son  erreur,  et  il  signait  simplement.  Cet  acte  fut  ap- 

^^■•lé  dans  les  premiers  siècles  rétractation*,  et  depuis,  (i^/'urnf (un, 

^fparceque  le  coupable  y  joignait  un  serment.  Ces  deux  formules 

furcniasseibien  rendues  en  latin  par  tacramenlum  propriie  mO' 

nus.  Un  autre  litre  que  l'on  y  voit  encore  souvent  est  le  mot  gé~ 

nirifitte  juramenta. 

Cbabte  d£  hcndebl-rde.  Les  chartes  royaux  de  défense  ou  de 

•  Hirculfe,  j^/iprnd.  Formul.  ■i, 

*  £^.  Longoùartl.,  I.  m,  lit.  34. 
»  Teftul.  /(*.  'fr  Trinil.,  p.  844,  "'''■  ■'■'6- 


300 


CIlAHTitS. 


proleclion  s'appelèi'eal  ckartie  de  Mnnâehurde'  ;  mais 
1 1*  jiëcle,  celles  du  nièine  genre,  accordées  par  un  Évcque  < 
S(;i(;neur,  pour  meure  à  l'abri  du  pillage  quelque  territoîie 
K(>lise,  ^taieni  appelées  salvitaus  '. 

Cff«aTEs  ApBittiEs.  S'il  arrivait  un  désastre  public  qui  Ht  ' 
à  une  maison  Ions  ses  tÎEres  de  possession,  le  Magistra 
Gouverneur  du  lieu,  faisait  expédier  deux  chartes  dites  a^ 
qui  étaient  îi  peu  près  des  pi  ocès- verbaux  du  désastre  ;  ce  qui  la 
fît  aussi  appeler  chartœ  relationis.  L'une  était  affichée  en  puliliC) 
et  l'autre  délivrée 'à  celui  qui  avait  perdu  ses  titres.  Alors  ceux 
qui  avaient  essuyé  le  désastre  présentaient  nu  Prince  cette  rd*- 
tion  par  une  adresse  dite  notilia  suggeslîonis  ;  et  le  Roi  y  répon- 
dait par  une  charte  dite  />iinc/jnr(i7,  au  moins  depuis  le  9'3i&cle; 
par  cet  acte,  le  Prince  confirmait  les  biens  et  privilèges  dont  on 
avait  perdu  les  titres,  mais  snns  rien  spécifier.  Les  pancartes  de 
Charles  le  Qiauve  sont  les  premières  qui  entrent  dans  le  détail 
des  biens  ou  terres.  Ou  dit  que  l'infortuné  présentait  au  Prince 
larelation  de  son  désastre;  car  les  relations,  en  général, étaient 
des  espèces  de  requêtes,  où,  après  avoir  rendu  compte  d'un  évé- 
nement funeste,  on  implorait  la  proteciiou  de  quelques  pcrsonues 
constituées  en  dignité.  La  sifjDification  primitive  de  ce  mot  s'est 
tellement  étendue,  que  i  ieu  n'est  plus  commun,  depuis  le  4"  siè- 
cle, que  lei  lettres  sous  le  nom  de  relation  '. 

CaABTES  BÉNEFicijiiBEï.  —  Sous  le  nom  de  chartes  bènifîciaires, 
{ beni;ficiariœ)  ^,  on  entend  des  donations  faites  par  les  Empereur! 
on  nos  Ruis  des  deux  premières  races,  aux  Guerriers,  aux  Nobles, 
et  dans  la  suite  aux  Ecclésiastiques  mêmes,  à  condition  de  vatse- 
hge  ou  de  service  militaire.  Cette  partie  du  domaine,  pour  lors 
appelée  hcnèfice,  fut  insensiblement  transmise  aux  desccndans  des 
uns  et  aux  successeurs  des  autres,  du  consentement  dci  Piinces. 

Baluze,  Capit.,  I.  u,  col  383. 

•  Mirteue,  Antcd.,  t.  i,  col.  i-]\. 
'  De  /te  Dipinm.  Suppl.,  p.  8j. 

*  Balute,  Cap!tul.,  t.  u,  rot.  liCn,  ^84. 
'  Ralujsc,  Capit.,  i.  Il,  col.  5ç)4. 
•Cfow.  ilr  n<ininne.  an  mot  nï\fririlMi. 


301 

B'ieulùt  apri^a,  les  terres  ,  rrg.irdces  comme  des  btrilages  [iropres 
par    les  particuliers,  cbangérent  leur  nom  de  hènéfwe  eu  celui 

Cb*htes  de  Do.t.tTiuN.^-LacliarlecledoDaibu  a  souvent  porlii 
en  icie  le  nom  à'rpiire  ou  lettre ,  et  en  avait  reellemenl  b  forme, 
cHl-à-dire  l'adresse  et  le  salul.  (  Voir  E?ithk.  )  Outre  le  nom 
cAdrfa,  et  plus  souvent  chariula  donaiioiûs,  dont  elle  se  qualifiait, 
elle  a  ptii  tine  infiuitc  de  déoominaiioDS  :  —  chartii  tramfuiionis, 
<]uîiiei'ul  guère  d'usage  ;  —  chariaccsiionit,  cliartede  cession;  — 
tharta  utufruciuaria  ',  cliarle  de  cession  à  usufruit  ;  —  lemiplan- 
'arie,de  métayer)  c'était  la  cession  d'nn  terrain  pour  y  planter 
Je  la  vigne,  par  exemple;  et  au  bout  de  cinq  ans  le  propiiétaîre 
partageait  avec  le  cultivateur  qui  avait  fait  tous  les  frais  du  plant  i 
— /(ga/uria,  d'usage  ou  10*  siècle;  c'était  une  donation  (esta- 
meniaire:  —  iiutilulionit^,  cette  dernière  était  en  vof^ue  dès  le 
10"  lîèele  ;  c'était  le  titre  d'une  fondation  ou  d'uu  élaMiueiiient  ; 
— elcemojinaria' ,  c'était  une  donation  k  titre  d'ouménf,  i[ui  vient 
dniertne  alimmia^,  entretien,  subsistance;  —  so/aliords ' ,  c'élait 
la  quitta r.cc  d'une  redevance  quelconque.  Lts  cbnrtes  de  dona- 
tion et  de  dotation  devinrent  innombrables  au  10* siècle,  d'est, 
■uJDijemeni  desSavans,  la  seule  ressource  d'où  l'on  puisse  tirer 
quelques  lumières  sur  les  cvéncinens  de  ce  siècle  ignorant. 

CeiiiTEs  DE  TRiornoN.  —  Il  faut  bien  reniai-quer  qu'il  v  avait 
Iràiouvent  une  distinction  réelle  entre  la  cliaile  de  douation  et 
la  diarte  de  tradition)  en  ce  que  la  dernièie  était  la  cbarte  d'îii- 
reililure  du  bien  que  l'on  avait  donne.  Elle  s'itililulaît  charta 

--      r  I-NVESIITUHE. 

p  Chartes  ce  confibuitiob.  —  l.a  tliarte  de  confirinationi  qui,  au 
but  de*  cliartes  de  donation,  prouve  suffisamment",  la  vérité 

ADeJtaVipl.Suppl. 

*Conul.,t.  II,  co/.  676;  i*<*Hivî  de  CHhl.ilf  Lan^.>  I.  11,  co/.  Spô. 

*mtt.  de  Long.,  t.  il,  cal.  101. 

*JlU.eol.  1)4. 

'lbid.eul.iiK. 

||1iH,t..,tit.I,./<:J«r/i,S8,«.81. 


4 


k 


de  Ik  donation,  enchérÎMait  tur  les  premiers  litm.  Duu  les  1 1' 
et  12'  siècles,  elle  suivait  d'assez  prè»  li»  doaalions,  parce  qu'elle 
éuil  faite,  ou  par  le  bienfaiteur  même,  ou  par  ses  successeuit. 

Chaitm  o«  tbutb.  —  Les  chartes  de  Tente  partent  ordtnnrt- 
ment  de»  titres  très  analogues  à  leur  contenu'.  Chana  ohm/xm- 
(ibniV  était  une  vente  de  soî-ntême  et  de  s3  famille  ;  ce  qoi 
arrivait,  ou  dans  des  teiua  de  famine,  ou  pour  satisfaire  ia 
créanciers,  ou  pour  solder  une  amende,  ou  pour  restitution  d'in 
bien  mal  acquis. 

CB*RTEsPHEsr*inEselPBi.c\iHEs.— La  iliarte  prestaire,;ir«ta- 
ria,  ëtail  l'acte  par  lequel  une  Eglise  ou  un  Monaslj^re  aluDdcui- 
naii  Â  un  particulier  l'usufruit  de  quelques  terres  ,  k  de  cerUÎiKS 
conditions.  Voir  Épithes.  —  La  charte  pr^aire,  freenria,  ia'A 
l'acte  par  lequel  le  particulier  demandait  ou  acceptait  cetiua- 
fruit. Ces  deux  sortes  de  chartes  devinrent  fréquentes  danslc* 
8"  et  9c  siècles.  Voir  Epitriï. 

Charte  d'oslioation.  —  La  charte  d'ublig»iion  et  de  caulîoi** 
eharia  caatianU,  ohhgeait  à  terme  le  débiteur  devant  le  créi 
Voir  Emnes. 

CuAKTK  i>E  oAH*Nrie.  —  Les  chartes  d'engagement  et  de  ^ 

lie,  pignorationii',  contetiaieut   ordiiiaiiemeot   une  ceiSHM  ^^ 
terre  jasqu'au  reiiibouiseiuenl  de  certaine  somme. 

Cn^iiTE  D'nÉHiTAtiE. — Lis  filles  qui,  selon  h  loi  Salique, ^ienr- 
exclues  de  l'héritage  de  tout  bien  en  franc-aleu ,  entraient  cfr- 
pendant  en  partage  par  une  charte  d'hériiage,  heredUoria  chnrU^' 
C'était  le  père  qui  la  donnait;  il  en  faisait  autant  %  pour  Ses  es- 
fans  inhabiles  à  hériter  suivant  les  lois,  parce  qu'il  n'avait  pi- 
pu  assigner  de  dot  k  son  épouse.  Lorsqu'un  père  ne  " 


'  Preuves  de  rHist.de  Lang.,t.  ii,  col.  35;  ;  et  Btlate,  t.  h,  eûHi^ 
471,  490.  «c. 
'  Ibid.  t.u,col  ii7,  «6. et  Ve  ReDipl,^.  8oet8t. 
'  Preuves  de  C Uist.de  Lang  ,  t.  ii,  col.  loi,  4S7. 
'  Balau,  Capit.,  I,  it,  coi  461,463. 
•  tbid.  col.  4fi5. 


pa  ftr  to»  j^B»tpjwftiit|  las  jTrima  ou  ajant-caufe  faiwient  le  par- 
el  r«c|o  mai^9ff  l^tiV  armé  t'appelait  ck0na  divitimis  ' . 

te  wmàmaam^m  Wmn  citer  qaebpt'uB  à  u  irilmuily  on 
■-ifaiM  Jil£  chmXM  inirfff"f'rfff  * 

ttllMfeJM.  «^Lh  ^rieaiidehiie%  et  set  dMtéi,  g^ap- 
4ms  MMI  atteiBaiHls  ^  parce  qa*ctte  fkait  Briie  de 
da  donateur  dam  celle  du  donataire. 

CnaBTK  am  aân.  —  Le  cartel  de  défi  ou  manifeste  cassait  les 
mfjÊfjtméaM  oontia^,  et  déclarait  la  goerre.  On  Tappelait  Ut' 

Musuttaib  -^  La  Charte  Normande  est  le  tHre  bu  la 
Hffel  mmSHm%lm  f^ûigtê  accordés  aux  Normands;  Elle  fut 
HÊÊêffÊê  ptf  Lottle  X  eë  ks  Hutin»  on  1316. 

les  ah< rws  thattse  tfet^  omet  ici»  ou  se  rapportent  aux  épttres, 
«  traoreront  leur  explication  dans  la  suite.  Pb/rs  Lkttrbs, 

IfOMCXS,  PftcSS  LÉOlSLATtTM,  PliCES  lUDiaAkBSi,  €hiRO- 

OiTBoMÂPUfe,  SïMlAPBX,  En  oBinruBE,  etc. 
Il  eili  MÉMv^jMT»  en  général,  que  dans  la  confection  des  an- 
IMÉM  «btttes  Mltéetylee  Romains,  sons  la  domination  de  nos 
«t  auraient  le  dMI  JtoNMilii  ;  et  les  Gaulois,  la  loi  Sûlique. 
Ilms  le  T*  ilkde  et  h  snii^nt ,  on  fit  assex  d'usage  à  cet  effet  de 
ijmlipies  isntattlte  de  BbrtulJEe,  suivant  les  circonstances  qui  les 
ûent  faire  ;  mais  l'on  ne  doit  point  exiger  que  tontes  les 
dtoanëea  sous  la  première  race  y  soient  conformes,  vu 
-fuellareAUoapria  lesfiirmnlessur  les  pièces  qui  lui  sont  tom- 
bées aoafe  la  OMun^  et  que  sdrement  il  ne  les  a  pas  vues  toutes.  Les 
'dhMcft  ptiTées  d'Italie  au  fi*  siècle  suivaient  les  métnes  for- 
IHÉka  qtt*cn  Fnnce,  à  cela  près  qu'on  y  voit  asses  souyent  les 
du  droit  Romain.  Ces  sortes  de  chartes  forent  beaucoup 
eommmiei  en  nrance  aux  10*  et  11*  siècles ,  que  dans  les 


'  BUt.  de  Lang,^  t.  n*  col,  45  * . 

*  Baloze,  CapùuL,  t,  ii,  col.  385,  QiS. 

'  Preuves  de  F Hist*  de  Long,  y  t  ii,  coL  77. 

*  Prem^s  de  tHisi,  deLang.^  t.  m,  col*  527* 


précèilens  el  suivatis.  Les  cliarics  des  seigneurs  paiticulicra  di 

12'  siècle  font  souvent  inenlion  du  consentement  de  Ii 

rain  et  de  celui  de  leur  rcmmc  et  de  leurs  enfaus.  L'esprit  de 

cliioane,   qui   dominait  dans  le  I3'siècle,  introduisit  dans  le* 

cliartes  des  pavilculiers  beaucoup  de  nouvelles  clausett  de  pre- 

caulion  et  de  déûani:?,  jioui-  nieltie  les  parties  &  l'abri  de  tout» 

surprises. 

D/lait  (Ici  charlu  iûlinguéti  inlrt  iHn  par  (■  farvu. 

Chastes  rAsicLEs.  —  Quoique  les  ctiarles  paricles  n'aient  rittt 
dans  leur  forme  extérieure  qui  les  distingue  des  autres,  OB 
croit  devoir  K-s  mettre  sous  cet  article,  parce  qu'elles  ont  ioaaé 
naissance  à  quelques  autres  qui  ont  des  caractères  très  distinciibi 
et  que  d'ailleurs  il  ne  s'agit  point  ici  du  fond  ou  de  t'ohiet  de  b 
cLarte,  mais  du  mot/ioric/e. 

Ce  sont  les  conirats  en  général,  et  ceux  tTec/tange  en  pwt)*< 
culier,  qui,  dans  le  9' siècle,  ont  donné  lieu  aux  cliartres  plri 
ricles,  ckartic  panclœ,  charlx  paricola;  denouiinatioo  qui  fût 
euiendrc  aisément  qu'on  délivrait  autant  d'exemplaires  du  con- 
trat qu'il  y  avait  de  personnes  inléiessées  '.  Les  formules  it. 
Mareulfe  ',  de  Sirmoiid,  de  Jerûnie  Bigrion  >,  d'isoii  ',  et  \ti 
Angevines*,  ~~ 

d'actes. 

Les  cil  a  ri  es 
se   Iransfuriui 


I  uflrent  des  preuves  de  cette  multiplication 


tricles,  qui  ne  furent  jamais  totalement  abolît 
■ut  quelque  lems  après  en  cLarlcs  partietf  < 
cliarles  ondulées,  eu  chattes  dentelées,  en  cjixigraphe,  etc. 

Chartes- pABTiEs — Les  cbarles-parties  ,  ckartx-partita  ^  ail 
appcK'es  pirce  que  la  matière  sitr  laquelle  elles  étaient  inscriti 
formait  difTc'rentes  parties  d'un  même  tout  divisé,   rcmonUvI 
jusqu'au  9''  siècle.  C'est    un  mot  (;éuérique  qui  fut  spéciale) 
caractérisé  par  la  manière  de  diviser  les  cliarles. 

*  DeRe  Dipt.,p.  5,6,7. 

'  Lib.  If,  cap.  a3  et  24;  jippend.  17. 

"  Cap.  3tî. 

'  A  U  fin  (le  c.-//r.<  (le  Baluze,  t.  1 4. 

^  ffe  Rr  Uiplom.  Supi'l.  \--  7;). 


C:|JAKTE6.  305 

Sar  une  même  feuille  de  parchemin  ou  de  yélin  ' ,  on  écrivait 
«Il  acte  en  commençant  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  de  la 
indUe.  L'acte  étant  dressé,  on  revirait  la  pièce  de  vélin,  et  du 
■wmec6té  on  y  transcrivait  la  même  teneur  de  l'acte,  encore  un 
^  au  dessous  du  milieu.  Gela  lait ,  on  partageait  exaclcmeut 
h  feuille  en  deux  :  et  c*esl  des  différentes  formes  de  section  que 
CCI  chartes-parties  prirent  leur  nom;  ou  elles  étaient  coupées 
cuctement  droit;  et  alors,  pour  reconnaître  qu'elles  avaient  fait 
corps  ensemble,  avant  de  les  diviser,  on  écrivait  dans  Tentre- 
fail  des  actes  quelques  mots  en  gros  caractères ,  de  façon  qu'a- 
fris  la  section ,  chaque  partie  avait  la  moitié  de  ces  grandes 

Imiks. 

Li  même  opération  se  faisait  quelquefois  en  transcrivant  les 

MU  00  grandes  lettres  de  haut  en  bas,  et  les  actes  de  chaque 

cJké  dans  la  forme  de  nos  colonnes  à^in-foUo  ou  in-quarto  ;  ou 

bien  en  suivant  notre  manière  d'écrire,  après  avoir  fait  un  acte 

•allant  de  la  page,  on  écrivait  ces  gros  caractères  au  milieu,  et 

fon  transcrivait  le  second  acte  au  dessous,  de  façon  qu'une  partie 

portait  la  moitié  des  lettres  au  bas  de  son  acte,  et  l'autre  les  por- 

[lihen  tète.  Cette  méthode  est  plus  rare  que  l'autre,  à  cause  de  la 

I  CÉcnlté  de  placer  alors  le  sceau  ;  mais  an  commencement  on  ne 

Ae  servait  point  de  sceaux. 

Le  mot  le  plus  usité  pour  servir  de  symbole  interlinéairc  entre* 
OMpé  par  la  division  des  chartes-parties  était  le  mot  mystérieux 
^tographum.  C'est  de  ce  mot  que  ces  sortes  dé  chartes  ont  pris 
le  Dom  de  cjrrographes.  On  y  joignait  quelquefois  une  épithète , 
Baaune  mrmariale  y  commune  ,  etc.,  ou  le  nom  des  contractaos. 
Se  •oDt'-Iâ  ks  symboles  communs  des  anciennes  chartes-parties. 
IjpiiM  la  snite  on  employa  toutes  sortes  de  choses  pour  tenir  lieu 
br^ro^m/'Atf.  Chez  les  Anglais  les  lettres  de  l'alphabet  eurent 
fancoup  de  cours  au  14*  siècle  *.  Cette  mode  avait  commencé 
b  le  11*  siècle.  Le  signe  de  la  croix  ;  des  mots  indéchiffrables  ; 
ne  inscription  édifiante ,  telle  que  :  In  nomine  Dominiy  Jhesus 

•  HisL  de  Paris,  t.  m,  p.  67. 
'  Uicke^  Dissert.  EpUt,  p,  77. 

voif£  !•  20 


306 

Maria,  Jésus,  Jesu  merci,  Ave  Maria,  ou  autres  sentenies  «" 
gré  des  contracUns  ,  remplacèrent  tvès  souvent  le  cyrofiriplie- 
Depuis  la  conquête  de  celle  nation  par  les  Normands  on  y  troo»e 
I  aussi  chartacjTographata,  ov  indentata,  enfin  indentiira.  Onti 
rceque  c'était.  La  France  employa  à  peu  près  les  mêmes  cjro- 
graphes. 

C'est  la  devance  qui  avnii  doDué  lieu  à  ces  sortes  de  ckarUi- 
parties,  afin  qu'en  i-approcbani  un  acte  de  l'autre  endroit  de  11 
Kction,  on  pût  aisément  reconnailre  qu'il  en  avait  fait  partie,  n 
vérifier  par  là  les  cagagcmcns  des  contractans;  mais  elle  ne  cnil 
point  encore  avoir  prévenu  suffisamment  tous  les  détouis  et 
toutes  les  (inessesde  la  fourberie  ;  elle  endu^rit  sur  les  précaulioM' 
précédentes. 

Au  lieu  de  couper  en  droite  li^ne  U  feuille  qui  contenait  lu, 
deux  chartes,  on  en  fit  la  séparation  par  un  trait  ondulé,  d'oi 
sont  venues  les  chartes-parties  dites  ondulées^  uudiilntte.  Ensuiia 
pour  ea  multiplier  les  ondulations  et  rendre  plus  difficile  \tmf 
position,  on  les  découpa  dès  le  lO*  siècle  en  dents  de  scie  ;  ce  <t<^ 
fit  des  chartes  dentelées  ou  à  endeniures ,  que  l'on  a  aoinutc^ 
ckarlœ  indcniatœ,  OU  simplement  ii'^'itarura,  endentuie, 


-^ 


qui  ont  servi  souvent  de  cjrographes,  ainsi  que  ceux-ci 
endenlure,  'lis  endenturc,  en  angliiis.  Elles  furent  très  en  TOg^ 
CD  France  dans  le  14°  siècle  entre  les  seigneurs,  lusductettl 
princes  de  la  seconde  classe.  i 

L'usage  des  cyrographes  simples  est  liés  ancien  :  le  fwsMI 
Kickes  nous  en  cite  uu  chez  les  Anglo-Saxons  de  r«D  85) 
Alais  CCS  sortes  de  chartes-parties  ne  s'étaient  guère  bit  «^ 
liftitieen  France  qu'au  11' siècle.  Au  moins  Doui  Mabillon  a*. 
a-t-il  pas  trouvé  danlérieme  à  ce  siècle,  puisque  le  preqj 
exemple  qu'il  en  apporte  ',  n'est  que  de  l'an  106l .  j 

Cet  usage  se  soutint  encore  en  Angleterre  pendant  Ift  ,| 
siècle,  et  peut-être  même  pendant  le  14'  siècle,  quoique  c< 
des  endenlure»  eût  prévalu  dans  ce  dernier. 


'  De  Jte  Dipt.  p.  e. 


'  /'  76.  77' 


307 

VwMgB  ^t»  mdenUira  compotëM ,  c'eit-l^rc  it»  cyngn- 

|kn  coupées  en  ziguj;  du  m  forma  de  icic,  pw  exoèt  da  prëcau- 

lin,  fut  îoveDtc  •'>  U  tin  du  Uf  liicler  ■*ilf>utca  cnùrt  IngnUie. 

Hailes,  rameux.  aniiqudn  «agUii,  n'a  poiat  conaQ  n  Aagle- 

«nc  de  cb-trle»  clentrlcn,UllArieam  i  l'as  llftS.  llapimrtaat 

tateU  &urpas»c  Hickci'j  «t  Bytattr*:  wlni-U  n'en  fonaaiiMit 

fuiviai  120S,  cl  c«lui'ci  iTant  1197.  Ca  qui  ««t  lurpraMat, 

^attjue  I>om  Mabillo«t  qai  en  avait  conou  nno  en  France  de 

DOQ,  taii  riourlani  honeaiH'  aiu  Anglaîi  de  cette  invention,  et 

sur  le  irmoiSBage  d'InfuUs,  qallê  en  waient  dès  le 

Le  telle  de  ce  dainin  aateor,  ■uceplibU  d'one  antre 

Lioa,  prouve  Jn  moins  que  )«  endenUires  composées 

coartt  L-n  Angk-itrra  diale  11' siècle.  L'usage  n'en  devint 

tWral  que  tous  Henri  m,  et  «n  ne  peut  nier  qu'il  m  fût  bien 

lUi  tous  Henri  11. 

Us  eadeniurEs  cuiniioste  durèrent  jasqne  sur  le  déclin  du 

tl>  ti^le,  teuia  auquel  os  commença  i  laire  les  cndenturea 

cVxi-i'dire  MM   leuree  on  cyrojtrapbeS'    L'ancien 

fut  pas  pour  cela  lotaleaaent  aboli,  puisqu'on  es  voit 

«  «Uinpie  en  An^li^ittrrt  en  14ttL  Lea  andentures  simples,  en 

d'ondulatioD ,  oiii  dtiid  en  Angleterre  jusqu'i  noire  siècl»; 

la  bcD  que  U  deritii'rc  de  France  qui  ait  passé  par  la  mains  de 

km  MabilUo  nWt  qne  de  l'an  1344-  Dom  Lobineea  en  cite 

■^eadani  use  qui  ae  qualifie  endeature,  et  qui  est  de  l'an  1393*. 

S«loa  H'-m  Mabilloii'i  on  ne  partageait  pis   seulement  les 

dunet-pariie»  ou  deutej^  en  dem,  en  trois,  en  quatre,  mais 

mm  en  i«p<,  ei  mêma   en  ooie,  ce  qui  est  aisé  à  concevoir  en 

■tsKtiant  U  longueur  al  U  grandeur  snffinanta  d'one  Cmille  de 

iStta  pour  faire  lesonM  acUs> 

1    l«  premier  dep.ré  li 'an tben licite  ajouté  aux    chariea-parlles 

^^Brèi  le  cyrograplic  fut  la  signature  dei  témoins,  et  le  second  fut 

£ù|g.  «tyttJtf.  TAeMNT*  pr^f.  p.  sg. 
A»  F-  3t  9(>  9^- 

1>llcJe/^.p.6. 
itnmaitrHùt.  de  Brelagne,  col.  jyi; 


il  ï  appose)'  un   ' 


^1.: 


Jii»qu;i 


I-2»  s 


I 


^  furent  a 

en  bas,  aux  cdtes  et  en  haut  :  ces  dfitx  dernières  posiiious  curent 

lieu  lorsque  les  endenlures  ou  cyroQraphes  se  trouvèrent  en  bas,      1 

parce  que  les  replis  qu'on  élail  obligé  d'y  Faire  pour  fortifier  le      I 

parcbeuiin  elsoulenîvrallacbc  du  sceau  auraient  empédié  defaiir     I 

In  vérification  dans  l'occasion.  Dans  ce  siècle,  où  les  cyroQrsplio     l 

furent  très  conununs,  une  partie  était  scelléedu  sceau  dn  doni*     1- 

teur,  et  délivrée  au  donataire,  et  l'autre  exemplaire  nonicdlt    M, 

élnit  gardé  dans  l'église  Episcopale.  B| 

CuitnTES   CHiBOcRiPHES.  —  Le  niQt  chirogiapht  &  èlé  ffiS  tvù   Ih 

pour  cbaries  dentelées.  L'ancienne  acception  de  ce  mot  d'itÙI   I| 

nul  rapporta  i:ette  idée,  puisqu'il  si^nilîait  une  obli^tloo ■(•  B| 

gnée  du  débiteur  et  remise  entre  k-s  mains  du  créancier,  on  lim-  & 

plement  une  signaluic.   Ce  qui  faisait  qu'avant   Guillauiuc  k  H^ 

Conquérant  les  Anglais  appelaient  chiiogrophes  louLcs  sorlei  i*  B] 

chartes,  parce  qu'elles  étaient  toujours  signées,  ou  au  tnolu  Bi 

niarquëesd'un  signe  décrois.  Les  Normands, après  avoir conqnt  ■■ 

l'Angleterre,  changèrent  ce  nom  en  celui  de  chartes,  parce  qulb  K 

rendirent  vulgaire  l'usage  des  sceaux.  La  dénomination  de  clii4>  ft 

graphe  est  peut-être  venue  aux  chartes-parties,  ou  de  son  îoMt'.B 

pretation  par  signature,  ou,  par  corruption,  «lu  mot  cyrojraphe.  H 

Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  principalement   au  12'  siècle  que  chi*  H 

rograplie  {ckirograp/ium)  semble  réduit  à  la  signiticatîon  de  cbaittt.fl 

dentelées,  ou  divisées  par  des  lettres  capitales.  H 

Charte  stHoaikPHE.  —  Le   mot  lyngraphe,    auquel   quelqtM  ■ 

auteurs  ont  voulu  préler  la  même  idée  sans  fondement,  AàiM 

^L      entrer  plutàt  dans  les  chartes  paricles ',  puisqu'il  déuolait un  acl^| 

^H      souscrit  du  débiteur  et   du  créancier,  et  gardé  parlou5dwx.V 

^H  CaratUrti  in(ri/iiiqun  tt  (z(rïM<gwti  dti  eharlti.  ^ 

^B  Après  avoir  parcouru  les  difTérentes  dénominations  des  cltaïUn 

^B       par  rapport  ii  leur  objet,  et  leurs  dJA'érenies  dénominations  pai^ 

^H       rapporta  [a  forme,  il  n'est  pas  hors  de  propos  de  parler  de  leurs 

^B      caractères  întrinsètjues  et  extriiuéftts. 

^H  ■  Ei-asm.  aàas-  781  cvUur.  i. 


CH*RTF.S.  30!» 

et  inirinsètjiie.i  eu  iiileinet,  on  enlend  toujours  le» 
eineni  iDliéreiis  aux  cliarles  qu'ils  se  retrouvent 
leurs  copies  i  et  pat'  caractères  extrinsèques  ou 
X  qui  «ont  tellement  atiacliës  aux  originaux  qu'ils 
isenl  nulle  part,  pas  miime  dans  les  copies, 
es  intrinsèques,  qui  sont  des  sifjnes  si  évidens  de 
I  de  vdrité,  d'authenticité  ou  de  suspicion,  sont,  le 
iux  chartes  ,  les  différentes  manières  successives 
er  le  langage  employé  dans  les  chartes ,  les  difle~ 
9  de  l'usage  des  pluriels  et  des  sinj>uliers,  les  titres 
is et  donnes  dans  les  souscriptions  des  chartes,  les 
ims  ,  et  le  nombre  distinctif  des  Princes  de  même 
erses  invocations  tant  espUeites  que  cachées  ,  les 

débuts,  les  préambules  avec  leurs  clauses  tant 
|ue  comminatoires,  les  salutations  ou  l'adieu  final, 
jénéraWs,  les  annonces  de  précmtion,  les  dateï,  les 
X.,  etc..  Voyez  chacun  de  ces  articles  à  son  ran);. 
;res  exiriniéqiifj  des  chartes  sont,  les  figures  des 
lODl  employées,  la  forine  et  la  matière  des  sceaux 
wsés,  et  le»  matières  sur  lesquelles  et  avec  lesquelles 

(liplùmes  ou  actes  quelconques  ;  ce  qui  comprend 
lont  on  s'est  servi  pour  écrire,  la  liqueur  qu'on  a 
ir  faire  sortir  les  lettres,  et  la  matière  subjective  de 
Voyei  tous  ces  articles  à  leur  place  sous  leur  nom 
1  surtout  au  mot  T^.i.niTimE. 

FMEST  nrs  cKjtHTFs. —  r:es  chan^emens  de  ri-pte, 
ics  chartes  mêmes,  eu  ont  souvent  occasionné  le 
ni.  I.es  plus  anciens  renoUvellemens  des  chartes 
is  leur  orifjine  du  premier  siècle.  Tibère,  selon  Sué- 
na  que  les  concessions  des  empereurs  prrccdens 
is  de  force  sous  leurs  successeurs,  si  elles  n'étaient 
Cette  loi,  qui  contribua  beaucoup  à  enrichir  le 
il  à  chaque  mutation  de  prince,  miillipliu  inûni- 
ime»  dans  tout  l'empire. 


Il  y  eut  plusieurB  flories  de  renouvellamensr  I 
léresaés  firent  suivre  cette  loi  h  U  riguenr  ;  3°  cetu  q 
plus  d'humanité  et  moiai  d'avidiie  »e  cO'itenièreut  ' 
finner  pai-  un  seul  di|il<jiiie  ou   edîl  tous  les  bienfsItB 


3"  on  renouvela  \vs 

ment  ',  et  de  le  con 
muge  fui  aiicz  suivi 
pm  rare  au  12'  sièi 
prince,  ou  duju^e,  o 
et  que  nul  n'en  d<:\ 
quai  ri  èi 


forme  de  lenouvelleuient  fat  m 
litres,  ea  se  conieDiniit  de  rfip|i 
principaux  article»  d'tm  preinii 
fîrnier  sans  le  rapporter  tout  au 
sous  la  première  race  de  nos  roi 
:1e  i  4°  un  acte  ({ui  portait  altes 
u  de  l'évéque,  qu'ils  avaient  vu  lell 
ait  révoquer  in  vérité  en  doute, 
espèce  de  renouvelleinent,  qui  remonte  , 
,  ei  qui  fut  loogtems  réservée  aux  souvert 
ce  que  l'on  appelle  vidimus  (Vover  Tjdimds);  5*  t 
t^^aiion  se  faisait  quelqu<;rois  par  un  seul  diptâme  < 
qui  renouvelait  et  confirmait  tous  les  tlires  *,  qui  avi 
daus  un  désastre  public.  On  s'ndic^snît  aassi  quelqi 
papes  pour  eu  obtenir  des  litres  nouveaux,  ou  au  moi 
malifs  des  biens  et  des  privilèges  dont  on  éiail  alora  t 
■ion,  et  réparer  par  là  U  perte  des  charies  détruiti 
guerres,  les  incendies,  et  j^ouvent  pnr  U  malice  des 
intéressées'.  Enfin  la  dernière  espèce  de  retiouvellenii 
sait  lorsque  le  |<rince  ou  le  pape  dans  un  nouveau  d 
une  uouïc-lle  bulle  insérait  ce  qui  s'était  conservé 
eudommagê  par  vétusté  ou  autre  accidenr,  et  y  sup] 
Bjllabes  de  manque  en  rimpli.^sant  Les  vides  par  voie 
11  fallait  cetiepiccauliou  pour coiiseï  ver  iiux  cliariea  I 
de  faire  foi  en  justice,  spécialement  lorsqut 

'  Plin.  Jun.,  \.\.epis.&}. 
'  De  Re  Dtpl.  p.  iy. 
'  Lobineau,  HUl.  de  Brel.  1. 1,  prief. 
'  SigoniiM,  I.  I,  co/.  387. 

'  Rdtpcrt,  de  Casiiiiti  S.  Galli,  c.  5.  —  Brower.  Anlit 
p.  454- 
'   Frider,  Hahntus.  pitef.  in  Dipl.  Jiind.  Cœnob.  Bir^ 


hientsur  dei  pnilirs  int^rcssnittfs  de  l'arie;  car,  quoique  en- 
iinflg^es  et  pourries,  elles  ne  penîent  pas  leur  autorité, 
Unti  elles  ne  sont  point  viciées  datts  des  endroits  essentiels. 
ICttl  Is  décision  de  M.  d'ExpiUt,  piésidcnl  au  parlement  de 
«enoble  '.  Le  roi  Jean  en  autorisa  de  semblables  en  1365',  en 
brair  des  habitans  de  Talent,  près  Dijon  ;  et  Charles  V  '  en  fit 
le  même  en  1372,  en  faveui-  de  ceux  de  Levifrni,  diocèse  de 
Ingres. 

r  Ces  actes  de  renouTelletneni,  faits  en  France  par  rauiorité 
Pjale  avant  le  S' siècle,  seraient  suspects;  l'usage  niénie  n'en 
fvinl  commun  qu'au  12'.  Depuis  le  13',  pour  ne  point  don- 
lieu  au  soupron,  ils  doivent  porter  en  tête  le  mot  vidimus 
T  !a  Franre,  et  inspeximus  pour  l'Angleterre.  Ces  vidimus  ne 
mdent  cependant  point  véritable  une  cbarte  supposée.  Vojei 

Pf^IPIHDS. 

InstructioD  dii  gouvernement  pour  la  conaervation  des  chartei. 

\,  Mou  compléleioaa  cet  article  sur  les  chartes  par  l'extrait  aui- 

nl  d'une  instruclinn  ,  adressée  aux    correspondana  du  eo- 

i  hiiiorique  desckarles,  en  recommandant  à  nos  lecteurs  de 

topérer,  autant  qu'il  sera  en  eux,  à  la  découverte  et  à  U  con- 

nratîoD  des  manuscrits  anciens. 

■  1*  Toutes  les  fois  qu'un  manuscrit  ou  document  inédit  de 

ielque  importance  aura  élé  décauvi;rt,  on  devra  en  donner  avis 

^uinisUe  de  l'instruction  publique,  en  ajaot  soin  d'indiquer  , 

■  une  courte  notice ,  son  âge  et  sa  daie,  son  litre,  sa  forme  ou 

■  format,  l'énoocc  de  la  période  btstoriqui:  embrassée  parl'ou- 

ige,  l'aperçu  de  ce  qu'il  conùeut,  ses  rapports  avec  les  ouvra- 

t  iuipiimés  les  plus  connus  ;  on  dira  ,  s'il  est  écrit  sur  parcbe* 

iiito  ,  sur  papier  ,  sur  papyrus  d'Egypte  ou  sur  écorce  d'arbre  ; 

«le  quel  dcpôt  ou  collection  il  est  tiré  ;  ou  en  donnera  un  fac- 

L,  dans  tous  les 


iie,  dans  le  cas  où  il  paraîtrait  fort  au 

1  prendra  copie  des  prcmicics  et  dernières pb rues,  soilde^ 
•  Ptaidiry.  5-  cdil.  p.  533. 


/;/fARTltBUX. 

../''  .f  iiiiv.int  les  circonstances  ,  des  différeuli- 

ifcf^  ^^^    oMt^"^^^  n  est  pas  daté  ,  on  eiaminera  si  les  tm» 

m  i^^  !t§  f'«ppoî«nt  les  lignes  d'écriture  sont  tracées  kU 

gar  ^^'^^(Mf»»^  I^M)).  au  plomb  (du  11* au  14,  siècle),  ovcs 

^*"''^fAa  i^'  *"  ^^'  siècle)  ;  si  les  i  simples  sont  accentués  (aprèi 

'T^  00^>ifÂf  (après  1400);  si  Tm  est  surmonté  d'un  on  de 

^      accens  aigus  (du  10*  au  12*  siècle)  ;  si  Vœ  est  formé  d'uss 

j'uo  ^  conjoints  (avant  1200),  ou  d'un  e  simple  (du  13*  au  ISP 

^li:)f  ou  d'un  ç  (avant  1100)  ;  si  les  chiffres  sont  arabes  (aprèi 

t900)f  à  quelle  distance  les  signatures  des  cahiers,  si  toutefois  il 

y  a  des  signatures,  sont  placées  au-dessous  de  la  ligne  infériean? 

M  3"  Quant  à  ce  qui  regarde  plus  spécialement  les  charîe%^  os 

aura  soin  d'indiquer  si  elles  ont  des  sceaux  ;  si  les  sceaux  sont 

plaqués  ou  pendans  ;  s'ils  sont  ronds  ou  ovales  ,  en  dre  oMfiit 

blancIitUrc,  verte  ou  ron^e  )  si  les  attaches  sont  en  soie  ou  en 

parchemin. 

»  4"*  Il  ne  faudra  jamais  s'en  rapporter  uniquement  au  titre 
des  manuscrits  ,  ni  même  à  la  table  de  leurs  matières  ;  mais  on 
parcourra  chaque  manusciit,  pièce  par  pièce,  feuille  par  fenilk^ 
page  par  page  ;  on  regardera  avec  attention  les  feuilles  volanteii 
la  reliure,  les  images  et  les  iiotes  diverses,  qui  peuvent  Sfoir 
été  ajoutées  au  commencement,  à  la  fin,  ou  dans  le  courant  <le 

l'ouvrage.  » 
CHARTREUX.  Religieux  de  l'ordrefondéparS.Brnnoenl086. 

Ces  Religieux  portent  Vhahii  blanc ^  gardent  une  solitude  perpé* 
tueltc,et  l'abstinence  totale  de  viande,  même  dans  le  cas  d'une  ms' 
ladie  dangereuse;  ils  observent  un  silence  absolu quMs  nepenven' 
rompre  que  dans  des  tems  r.iarque's.  Ils  ne  mangent  en  commii' 
nauté  que  certains  jours. S.  Bruno  ne  leur  a  point  laissé  de  règl^ 
particulières,  et  leurs  statuts  ne  sont  que  des  coutumes  que  DoU 
Guigiios,  leur  cinquième  général,  avait  recueillies.  Ces  coutonie 
n'ont  eu  force  de  loi  que  sous  Dom  Basile,  leur  huitième  généra^ 
qui  les  a  fait  approuver  par  le  Saint-Siège.  Le  général  qu 
ne  prend  que  le  titre  de  Prieur  de  la  Grande-Chartreuse,  es 
Ix  vit*  ;  il  tient  un  Chapitre  général  tous  les  ans.  Cet  Ordre  a  donn 


«Itèqncs,  I5nrchevi-i|uea,  6  carilinaiix,2{»lriarc)É«a 
uombre  J'Iiommea  de  lellres  et  de  savans. 

de  la  révoliilioii ,  il  coiupiait  172  maisons  doDl  75 
celte  époque,  les  Cliarireux  fureut  cLass^^  de  leura 
dirigés  sur  Bordeaux,  et  entauA  sur  des  b^tiinens  en 
qu'on  pût  les  trampoi'icr  dans  la  Guyane.  Ils  périrent^ 
part,  dans  ces  lituï  inTctis.  Dom  Ephrcm  Couterel,  < 

et-inl  en  secret  à  la  Grande  Cliarircuse,  oi\ 
jusqu'à  la  RestauraiioQ.  Par  une  ordonnance  du 
les  anciens  Cliarlreui  à  out 


;ns  de  la  Grande-Char- 
.  recommencé  en  France; 
de  80  personnes  diTispes 


ï,  Louis  WIII 

an  de  retraite  dans  les  bàiiu 

Csi  ainsi  que  les  Chartreux  oi 

menant  dans  cette  maison  pti 

viprofès,  novices,  frères  convers,  et  scri'ans, 

CREUSES.  Religieuses  qui  suivent  la  règle  des  Char- 

ttpb:  qu'elles  maiijijent  tous  les  jouis  en  commun-  On  ne 

que  cinq  uionasières  de  ces  religieuses  en  France,  dont 

fia  de    la  Grande-Cliaitreuse  ,    un    dans  le  diocèse 

et  un  dans  celui  de  llour|;es.  Les  Cliartreuses  élnient 

m  fjénéral  des  Chartreux. 

IfiLE.  Ornement  que  le  prèlre  porte  par-dessus  l'aube 

IWbration  de  la  messe.  La  chasuble  enfermait  autrefois 

rpa,  elle  descendait  jusqu'aux  pieds,  et  elle  se  reiroui- 

•  sur  les  bras  de  chaque  côté.  Celles  d'aujourd'liui  sont 

des  deux  côt^,  et  elles  forment  une  espèce  de  scapu- 

*n  voyait  encore  des  anciennes  dans  plusieurs  églises, 

la  cathédrale  de  Sens.  Dans  réalise  Uùne.  l'évé- 
»înt  de  chasuble  disitnf^uëc  de  celle  du  simple  prètie; 

lett  Greci',  relie  de  l'évêque  est  parsemée  de  croix. 
(fait  venir  ce  mol  de  casiila,  petite  moison,  parce  que 
|b  enfermait  enliërt-ment  un  homme.  C'était  on  linbit 
lUx  clercs  et  aux  laïcs.  Li-s  prêtres  et  les  diacres  en 
Vans  l'usage  cominnni  maisils  eu  avaient  de  pariiculien 

)6&  (Ordre  militaire  de  la]  institué  à  Venise  vers  l'an 
!  ordre  n'.iv.iit  ni  règles  ni  ronsli'ulions,  et  b's  clieva- 


314 


CHKPa-DOHDBR3. 


tiers  ne  faisaient  ivoin((leTfGux,mBÎs  ils  se  prnposoientilt 
tie  pour U foi  et  pourla  R^publique.Ce  n'était,  i  proprcc 
1er,  qu'une  association  de  jeunes  nobles  véRÎtiens,  qui 
une  chausse  lonjjue,  dirersifiée  de  couleurs  difFéreniei,  le 
long  et  les  autre»  en  travers  ;  cette  association  obtint  At  I 
priTilq;csl'anl562. 

CHEFCIER  ou  CHEFECIER.  Nom  d'une  digaiH 
Églises  ;  c'est  le  Piimicerius  qui  était  marqué  le  piemù 
table  ou  catalogue  dus  ecclésiastiques,  qu'on  appelait  C* 
qu'on  écrivait  ancieniieinenl  sur  des  tables  de  ciric  ;  c'a 
siTaD  eut  dit  primus  in  cera;  celte  «tymologie  est  d'au 
fondée,  que  le  second  qui  était  inscrit  sur  celte  table  ea 
Secondiceriui.  Saint  Grégoire  le  Giaud  attribua  au  Pr 
droit  de  correction  sur  les  clercs  qu'd  trouvait  en  fat 
direction  du  chœur.  On  voit  encore  dans  quelques  coll 
titre  Je  Chefcier,  donne'  à  la  pi  ennière  dignité  du  chapU 

CHEFS-D'ORDRES  et  de  CONGRÉGATIONS.  Il  j 
en  France,  seiîe,  savoir  î 

Bourg- Acbard ,  en  Normandie  ,  chef  d'une  réforme 
noines  réguliers  de  l'ordre  de  saint  Augustin  ,  établi 
1680,  par  le  P.  DumouUn,  mort  en  1723. 

La  Chancellade,  en  Périgord,  chef  d'une  congn'galio 
noines  réguliers  de  saint  Augustin ,  et  qui  était  coinpoi 
maisons. 

La  Grande-Charmuse ,  en  Daupbîné ,  chef  de  l\ 
Chartreux. 

CiteauK,  en  Bourgogne,  chef  de  l'ordre  du  même  m 

Clairt-aux ,  en  Champagne,  chef  d'une  Glîatinn  I 
breuse  de  l'ordre  de  Clteaui. 

Clugny,  en  Uourgogne,  chef  d'une  congrégation  de 
saint  Benoît. 

La  Ferlé  ,  en  Bourgogne  ,  chef  d'une  des  quatre  fil 
l'ordre  de  Citeaux. 

Feuîllans,  dans  le  Comininges,  chef  de  lacongrégiVl 


CRBTALBBIB.  315 

/lÊÊiÊÊ9TàmU  f  dÉM  le  Sftsammt  en  Anjoa,  chef  de  Tordre  de 
Grmmmomt  oo  flfwwd  Jfail,  dans  la  Marche,  chef  de  Tordre  de 


HanMÊtmt ,  dans  le  Batsigni  t  en  Champagne ,  chef  d'une  des 
fBtre  filiations  de  Tordre  de  Giteaux. 

.    Poniigf^g  en  (Siampagne ,  chef  également  d'une  des  quatre 
itaiions  de  Tordre  de  Citeauz. 

Pr^nontréf  dans  le  gouTemement  de  Tlsle-de-FrancCi  chef  de 
feidre  de  son  nom. 

Smni^ Antoine^  en  Danphinë,  chef  de  Tordre  de  son  nom. 

Saini'Rmf^  en  Daophinë,  chef  de  Tordre  de  son  nom,  et  réuni 
iefm  k  Tordre  rojal  et  militaire  de  N.  D.  du  Mont-Carmel  et 
de  saint  Laiare. 

Smnte  Geneinève^  k  Paris,  chef  delà  congrégation  de  son  nom. 

CHER.  Le  titre  de  Cher  ou  de  Très^Cker^  donné  à  on  éf  éque 
|ar  le  pape,  est  un  signe  de  faux  depuis  le  13*  siècle,  mais  non 
pas  ayant. 

CHEYALERIB  et  CHEVALIERS.  Outre  les  titres  de  ducs,  de 
emtca,  de  barons  et  de  marquis,  on  en  vit  nottre  un  autre  sous 
les  roîa  de  la  seconde  race,  qui  fol  la  récompense  de  la  Tenu  et 
de  la  Taleur  :  c^est  h  dignité  de  Chevalier ,  MiUs.  Dès  Tan  955, 
ee  titre  désignait  un  homme  noble  ^  ;  el  dès  le  1 1^  siècle*,  c*éuit 
une  grande  marque  de  noblesse. 

Le  titre  de  MihSf  chevalier-vassal,  ou  simplement  ehes^aliety 
est  très  ordinaire  dans  les  chartes.  Au  commencement,  ce  terme 
latin  ne  signifiait  vraisemblablement  que  guerrier  ou  militaire  ; 
mais  depuis  le  10"  siècle,  celte  dénominalion,  à  laquelle  on  avait 
attaché  une  autre  idée,  prit  faveur  au  point  d'être  ambitionnée 
par  les  princes  et  les  souverains.  Cependant,  les  nobles  ne  se  sont 
guère  qualifiés  eux-mêmes  chevaliers,  Milites,  qu'au  commence- 
ment du  12*  siècle.  L'opinion  commune  est  que  les  lois  de  la 

■  Annal,  Bened,  t.  m,  p.  524* 
'Guibert.  de  Novigent,  l.  vi,  c.  3,  n.  i?. 


31 6  CHRVRUX. 


Chevalerie  commencèreni  dès  le  règne  de  Henri  I**,  roi  de  Pmci. 
I^  réception  des  chevaliers  se  faisait  de  la  manière  suivante  t 

Le  prince  ou  le  seigneur,  qui  faisait  un  Chevalier ,  cdgaak 
l'épëe  à  Faspirant  arme'  de  toutes  pièces,  rembraasaît ,  etU 
donnait  un  coup  sur  IVpaule,  en  lui  disant  :  Je  te  fns  chipê^ 
lier  au  nom  du  Père,  et  du  FilSj  et  du  SaiiU-Esprit. 

L'âge  pour  recevoir  la  ceinture  militaire  ëuît  ordinairenent 
celui  de  la  majorité'.  Les  monarques  recevaient  souvent  delcite 
inférieurs  Tordre  de  la  chevalerie;  témoin  François  Vj  qui  reçat 
Taccolade  du  chevalier  Bayard. 

On  peut  distinguer  cinq  espèces  de  Chevaliers  :  1*  les  chen* 
tiers  de  la  haute  noblesse  ;  2<*  les  chevaliers  Bannerels  ou  cevL 
qui  possédaient  des  fiefs  de  chevalerie  ou  à  bannières  ;  3*  les 
dievaliers  dont  la  chevalerie  n'était  que  peMonnelle  ;  4^  ceux 
qui  n'étaient  chevaliers  que  parce  qu'ils  entraient  dans  un  corps 
de  chevalerie  ;  ôo  les  chevaliers  de  loix,  gens  de  robe ,  difTérem 
des  chevaliers  d'armes.  Ces  derniers  ne  sont  guère  que  du  14* 
siècle,  ou  tout  au  plus  de  la  fm  du  13'  siècle  ^ 

Dès  le  12'  siècle,  on  qualifiait  tous  les  nobles  en  général  de 
chevaliers.  Le  16«  siècle  vit  la  fin  de  la  chevalerie ,-  le  funeste 
accident  qui  fit  périr  Henri  II,  en  1559,  dans  un  tournoi,  lui 
porta  le  dernier  coup. 

11  y  avait  encore  la  chevalerie  régulière  ,  qui  était  celle  des 
ordres  militaires ,  où  Ton  s'engageait  de  prendre  iin  certain 
habit;  de  porter  les  armes  contre  les  infidèles;  de  favoriser 
les  pèlerins  allant  à  la  Terre-Sainte,  on  de  servir  dans  les  li^ 
pitaux. 

CHEVEUX.  La  connaissance  des  modes  relatives  aux  cheveux, 
ainsi  qu'à  la  barhe^  peut  servir  beaucoup  à  la  critique  des  sceaux, 
et  c'est  sous  ce  point  de  vue  qu'elle  fait  partie  de  la  science 
diplomatique. 

La  mode  de  porter  les  cheveux  longs  finit  avec  le  dernier  roi 
de  la  race  mérovingienne.  C'était  la  mode  sons  cette  dynastie,  dit 

•  Pasquirr,  p.  87. 


GllfiVEUX.  317 

iptUas  * ,  de  porter  1rs  chereiix  longs  et  pariagés  des  deux  eûtes 
vkkani  du  front.  Cétaic  une  prérogatire  altacbée  à  la  fa- 
royale  9  ci  les  sojets  se  les  faisaient  couper  en  rond  ;  en 
qa'oa  dktiognait  i  la  che? elutre  cens  qui ,  par 
,  Approchûent  le  plus  du  tr6ne.  Ainsi ,  les  rois 
très  longs  t  Jenrs  cofans  et  parens  de  ncuey  et  la 
à  nfopostion  de  son  rang.  Le  peuple  était  pins  on  moins 
cl  les  aeift  Télaîent  totalement,  du  moins  parmi  les  Bour» 
s  vmin  nwmmepnyant  tribut,  ne  Tétait  pas  tonl-à-fait. 
et  dierlemagee  uiëprisèrent  les  cboTeux  longs  et  flot* 
et  Un  fiiieaU  fanilés  par  leurs  successeurs,  dont  In  chevelure 
peu  lén  épaules.  On  recommença  sous  Hugues-Capet  à 
:les  cbevrâs  pies  longs. 
Fem  In  Sn  da  11*  siède  t  le  luxe  des  cherenx  avait  pris  une 
rUBcele.  Les  hommes  entretenaient  lenis  cheveux 
loigieMCsnent  que  les  femmes.  Les  prêtres  s*éleTèrent 
cet  nbpe.  Ls  Concile  de  Rouen»  tenu  en  1098y  défendit 
iqecs  et  nax  dercs  de  laiiser  croître  leurs  cheveux.  Dans 
^Çsnêile  de  Londres  9  St  Anselme  ordonna  que  tous  les  Iniques 
li Icsnis  cheveux  si  courts,  qu*auie  partie  de  IWeitù  fût 
r,  et  qne  leurs  ymue  me  fiisse/U  pas  cachés.  Ceux  qui 
icnt  à  cette  prescription  éuient  éloignés  de  l'élise. 
Af  éféque  d'Amiens^  se  distingua  par  sou  xèlesurce  point, 
ri,  soi,d*Angleterre,  et  Robert,  comte  de  Flandres^  se  sou- 
à  CCS  prescriptions  *• 
Dnani  eux  ecdésiastiqueSf  rÉglise  leur  a  toujours  défendu  de 
Ica  cheveux  trop  longs,  et  surtout  de  les  soigner  arec  trop 
t,  soit  avec  le  fer,  soit  arec  des  cosmétiques  *. 


Isoqnety  Rtemil  des  HisL  des  Gaides  ei  de  la  France,  t.  m, 

[|eC  ^  a. 

*  YoirNieoIaos  monscb.,  1.  u,  c.  ag.  —  Orderic  Vital,  1.  v  ,  p.  3iS. 
|— Jûf.  de  tÉgiise  GelUcetîet  I.  uni,  vers  Tan  1 108. 

'  Voir  Corne*  Mogun^wah  Leone  iv,  c  i5.  — Later,  ni,  in  appendice 
[li  V,  —  Eéorm.  i*  —  Lundi,  1,  c.  11.  —  Later.  V,  $.  9  •  de  reforma- 
f,  c.  Ji  (en  i5 1  a).  ^^Toiel.  vui.  c.  5. 


318 


CHIKtaiiS  CHINOIS. 


Chiffrcïdelolu  les  peapki. 


CHIFFRES.  Il  y  a  deux  cLosea  à  con«idrrei'  dam  W  ttiiKNt, 
\e»  figures  qui  les  eiprimenl  et  leur  vaimir  ;  pour  Ici  fifpuei, 
a  employé  ou  les  lettres  alpbnbétitjuei  ou  d'aulreii  signes 
Uers,  La  science  des  nombres,  et  suilout  leur  valeur  de  sUuatîOl 
qui  tes  décuple  en  avançant  de  droite  à  gaucbe,  consilluent  toi 
des  plus  belles  inventions  de  riiomme.  Mais  à  qui  doit-on  caQi 
découverte  ?  Ici  leiseatimens  ont  été  et  sont  encore  parlagél.OiL 
a  cru  asH»  longtems  que  c'éiaii  les  Arabes  qui  avaient  ioTmlé 
et  DOS  cliiffres  et  la  manière  de  s'en  servir.  Mai;  les  Iravaui  r^ 
cens  ont  prouve  que  Jéjà  celte  niétbode  élait  connue  des  WicM 
et  des  Chinois.  Il  est  probable  que  les  cbifTrcs  inventés  pour  fe 
besoin  de  diviser  et  de  marquer  le  tems  ont  eu  di 
antiquité  nn  centre  unique,  d'où  ih  se  sont  répandus  chet  b 
plupart  des  peuples.  Nos  lecieuis  ont  àé]k  pu  tirer  celte  coaàf 
aion  des  travaux  que  nous  avons  publiés  pour  prouver t'origitt 
unique  et  la  filiation  des  lettres  '.  Car  si  celles-ci  ont  la  mimt 
origine  ,  et  si  elles  ont  servi  déchiffres,  il  s'ensuit  que  l'origint 
des  cbtfTres  est  aussi  unique.  Nous  ne  pouvons  traiter  ifi  H 
long  celte  queiliou  ' ,  mais  nous  allons  offrira  noslecteanU 
figure  des  chiffres  de  la  plupart  de»  peuples,  avec  une  indicalloi 
aomniaire  de  leur  origine,  et  de  la  manière  de  s'en  servir.  N« 
lecteurs  y  trouveront  les  élcnicns  d'une  comp,irRisoii  plusanntO' 
fondie,  et  les  secours  nécessaires  jmur  lire  les  dates  que  l'on 
trouve  sur  tous  les  inonnmens  et  tous  les  manuscrits  tant 

CHIFFHFS  CHINOIS.  \  la  naissance  même  du  céleste  eiM 
pire ,  ou  trouve  plusieurs  systèmes  de  chiffres  et  de  numéral 


ratî^ 


'  Voir  le  ti 


ail  SI 


■  l'origine  des  A,  des  B  et  des  C,  ci-desi 


■  Vc»r  le  curieux  ouvrage  de  M.  de  Paravcj  ; 


iiragljrphique 

ticï  TrcoUel  et  Wùrtz, 


iffres  et  des  leUres,  etc.,  avec  v 


r 


CHIFFRBS  CHUIOU.  31 'J 

^pwrnûeat  bien  dooner  U  dsf  d«  unu  le*  lyMioMa  de  cal- 
ab.  D'ahord  nous  apprenOM  que  miu  Scan^ti  fut  inventé 
ystiine  de  nuinéraliai  ptr  %  et  un  peu  «prbf  un  <ull^s 
^  10  ■  ;  pliui  tard  encor*  •onaGht-lukang-ti,  on  mcntittnnt  l'ia- 
d'une  ariLtim^Lîqu^.Mrt'i'i  on^orS.  N«iu  04  ponvoiu 
ans  l'explication  dsceadif  rentiyMèMet  à  pftioc  indi^ 
pM»  dans  Ici  lÎTrea  uir  la  Chine  que  nou  pcmidoni.  Mail  nous 
èfona  insister  sur  un  faît.qni  jeltsnitiiagrand  jaar  Mr  l'ori- 
dcs  anciens  alphabet!  1  et  npliqueraît  leur  usage  coune 
res,  el  le  nombre  da  S3  earactires,  conunon  à  («tu  lea 
■IptabcU  sémitiques. 
Lm  CfalDQÎa  ont.  dès  le  cowm— cemeat,  diriaé  les  jonn  en  19 
Iw*  et  les  mois  en  10;oifr«/  de  ces  deia  cjclee  ou  p^rlodea 
It  11  et  de  10,  il*  ont  tiré  de  plna  le  cjele  de  60 .  par  leqael  ik 
lenrs  nnnées.  Ce  qni  ferait  croire  à  celte  origine,  c'est 
(M  ces  péritideB  ds  IS,  de  10  et  de  60*  ont  ilk  employées  en 
ou  «n  lataliiéparleipenplcslei  plwcdibrei,l«sBeby- 
haiena,  les  Égjpûen*,  les  Grtct,  dpoa  leur astranomia }  ilsoot 
fl^  placés  au  ciel  daos  lea  la  «sues  du  Zodjaqûfl  ;  enfin  «a  lea  re- 
nre  dans  nos  12  htatns,  dans  ao»  mUimu  et  ^t^éi  divisëa  en 
lOt,  U  se  KDcoBtra  que  les  8>  canelAres  fai  dAûgnant  cca 
m  cycles  de  13  ei  de  10i  ai»t  réunis  et  plaça  à  la  suite  l'un 
kTaMlre,  à  la  fia  du  plus  ancien  Biçtioamùr»  Ckùi0i$  qui 
|if  ).  C«  teiait  de  ces  3S  signes  que  dérÏTcraient  U  Tnleur 
minite ,  la  signification,  la  forme  et  le  son  des  SS  lettres 
tPalpIiabet  s^niiîque,  couune  noos  avons  déjk  essajré  de  le 
«nter  d'après  AIM.  de  Pararey,  Cbampollion  et  SalToliui*. 
Ce  n'«*t  pas  loni ,  nous  Irouvons  encore  que  les  Chinois  oqt 
NBHt  la  minératioa  déeûnmlt,  la  valeur  du  Uro  et  la  flMulté  de 

'Totr  ponrplotde  détails,  ettor  les nomi donnés  à  cet  systrines de 
■■■ëntion,  Chou-kingy  praf.  p.  icvn,  et  lnt«  p.  174,  348t  959,  etc. 
lapèreCoaplel  C<mJuçiiu.Slntmm pItikuoiAtu ,'p.xu%.~~i^mMra 

marmmt  U»  CHiaoU,  etc.,  t.,  U|  1S8,  ui,  936. 

*  Voir  Uénvnrtt  Chinois,  t.  siiii  i3& 

■  Bauslo  CjbM«-ir«net&Ufin  du  Dicl.  Chinai*  àa  du  Guigne». 

>VMroiteM»,p.  iSi,>»  ataiS. 


la  position^  qui  décaple  la  valear  à  mesure  qae  les  cliilEres  aTai* 
cent  d'uoe  coloDoe  de  droite  à  gaarhe.  Poor  prooTcr  cette  asser- 
tion f  nous  allons  donner  ici  la  forme  et  rexpUcalioa  de  leur 
machine  à  calculer  oo  abaque^  dite  soen-fan^  qui  oflue  un  véri- 
table système  de  calcul  décimal,  et  qui  est  encore  en  iu»ge  dav 
tous  les  pays  du  Nord  et  du  Midi. 

Gomme  on  le  Toit  (plandie  IX,  case  A),  la  machine  se  compost 
d'une  petite  boite,  séparée  en  parties  in^les  par  une  ligne  dite 
usuelle^  parce  que  c'est  sur  elle  que  se  font  tontes  les  opératîoas; 
elle  est  traversée  par  des  fils  de  fer  ou  de  bois,  au  nombre  ordJH 
nairement  de  15,  dans  lesquels  sont  enfilées  des /»eciles  ^iiSy 
2  dans  le  compartiment  du  haut,  et  5  dans  celui  d'en  bas.  Gha- 
qae  ligne»  allant  de  droite  à  gauche  ,  vaut  10  fois  pins  que  c< 
qni  précède;  ce  qui  reyient  à  notre  système  décimal. Mais  auconè' 
des  15  lignes  n'est  affectée  à  l'unité,  aux  dizaines,  etc.  ;  on  pi 
l'un  lié  à  la  ligne  que  l'on  yeut,  et  alors  celle  qui  prircède  devieil 
10,  l'autre  100,  etc.  Les  5  boules  qui  sont  en  dessous  représe»* 
tent  les  unités  ou  1  ,  et  les  2  qui  sont  au-dessus  représentent  kl 
quintaines  ou  5.  Cela  entendu,  yoici  comment  Ion  opère: 

Si  on  veut  marquer  les  nombres  54,  875,  on  commencera 
abaisser  sur  la  ligne  du  milieu  ou  usuelle  une  boule  de 
qui  vaut  5  ;  puis  une  boule  des  dizaines  qui  fera  50»  et,  en  ajon^| 
tant  2  boules  du  bas,  cela  fera  les  7  dizaines  ;  puis  on  abaisseàl^ 
une  boule  des  centaines  qui  fait  500 ,  à  laquelle,  en  joig 
«3  boules  d'en  bas,  on  aura  les  8  centaines  ou  800.  Puis  on  ajouta 

4  unités  de  mille.  Enfin,  on  abaisse  1  boule  k  gauche,  ce  qui 

5  dizaines  de  mille,  c'est-à-dire  la  somme  exacte  de  54,  875. 
Que  si  l'on  yeut  additionner  un  nombre  à  celui-là,  on  ajoate 

les  unités  aux  unité:t,  les  dizaines  aux  dizaines  comme  nous. 

-  Soit  53  ,  946  à  ajouter  au  nombre  précédent  ;  on  opère  sur 
chaque  ligne  en  commençant  par  celle  des  unités  de  cette  sorte: 
5  et  6  font  11  ;  on  pose  1  boule  sur  la  ligne  usuelle,  n*  8,  pour 
les  unités,  et  on  ajoute  1  boule  de  dizaines  au  nombre  qu'il  y  a 
déjà  sur  la  ligne  \V  2  (laquelle  boule  nous  avons  laissée  à  mi-che- 
min pour  ne  pas  confondre  les  deux  opérations  ;  mais  on  la  réu- 
nit dans  la  pratique),  il  y  aura  ainsi  8  sur  cette  ligne  ;  à  ces  8, 


'^rr? 


PI.  9. 


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*•  -kQO  ^ 


cttU^FaEd  cuurois. 


321 


a  ajouuiii  4  on  a  13  ;  oo  pose  S  boules  des  nnilés  k  cAlé  de  celle 
k  Uligne  n**  8  et  1  à  celle  descenuines  do  premier  nombre  n**  3, 
tt  qui  fait  9.  A  ces  9,  en  ajoutant  9,  cela  fail  18.  On  abaisse 
I  boale  de  la  ligne  n*  10  >  à  laquelle  on  joint  3  unités  de  cette 
Bème  ligne  ,  et  Ton  porte  1  boule  à  la  colonne  n*  4  qui  aura 
■ttî  5;  en  y  ajoutant  3,  cela  (ait  8  pour  la  colonne  n*  1 1  ;  enfin, 
n  additionne  les  5  qui  restent  aux  5  du  premier  nombre,  ce  qui 
Ui  10;  on  ne  baisse  rien  sur  les  dizaines  de  mille,  et  l'on  porte 
1  boak  des  anités  à  la  colonne  des  100  n"*  1 3|  ce  qui  fait  juste  108 , 
S21.  Cette  opération  est  faite  avec  une  rapidité  extraordinaire 
fir  les  Cliinois.  On  observera  ici  comment  la  colonne  des 
Axaines  de  mille,  étant  vide,  a  fourni  Tidée  de  marquer  le  vide 
|iriin  point,  ou  par  un  zéro. 

Voici  maintenant  les  signes  numériques  dont  les  Chinoiii  se 
Krrent  pour  la  pagination  de  leurs  livres  et  autres  supputations  : 

Caractêreê  ehinoiê  servant  de  chiffres  '. 


Uaitcs. 


eiil 


HO 


Dixaines. 
-^  clijr  tO 
^  chy 


Centaines, 
pe       100 


Mille. 


41 


MD 


13 


ne 


oa 


4        — 


30 


5* 


E 


345 


uieii 


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ouan 


4,000 


8,000 


40,000 


:^> 


ou 

Et  aliMÎ  de  sui* 
le  ,   comme  on 


A 

i 


^7 

kieoQ 


8 


EtaiofideiuiU 
en  mettant  an- 
deuna  le  nombre  l*a  dit  pour  lei  \ 
qui  reprcaenle  dizaines, 
les  diialjies,  et 
an-desflous  c^lui 
qui  représente 
les  unîtes* 


'  Voir  ces  difTércns  caractères  dans  la  Gramm.  chinoise  à' Ahià  Ru- 
*v>t,p.49et5o,  à  la  un  du  Dict.  cAi/io»  de  de  Guignes,  et  dans 
lEuù  sur  torigine  des  chij[/'res  et  des  lettres  de  M*  de  Paravcyy 
MieTn. 

21 


TOME   1. 


322  CHIFFRES   tlGVPTlENS. 

Outre  ces  caractères  très  simples,  les  Chinois  en  ont  d'autre 
très  compliqn^  pour  exprimer  les  mêmes  nombres  ;  ilt  «n  ml 
encore  d'à  peu  prés  semblables  dont  se  serrcnî  les  comuiei^aM, 
et  ciiii  an  lieu  d'être  horiajnlaux,  sont  verticaux  comme  non» 
chiffre  I . 

Nous  nous  sommes  arrêtés  au  nombre  de  10,000,  il  y  a  en  oit- 
trc  des  caractères  différent  pour  les  nombres,  100,000  eic.  j«- 
qu'à  100,000,000. 

CHIFFRES  ÉGYPTIENS.  Ce  que  Ion  connaît  de  U  sciem 
des  nombres  chez  les  Egyptiens  se  réduit  à  pouvoir  déchificer 
leurs  dates.  C'est  encore  une  des  plus  belles  conquêtes  des  ëgjp- 
tologues  moilernes;  aussi  allons-nous  ici  offrir  les  formes  ell'a- 
pllcation  de  toutes  les  figures  qui  sei  vent  à  marquer  les  dues  tùt 
les  monumens  et  les  papyrus ,  dans  leurs  trois  sortes  d'écriture*. 
Ij'écrilure  hiérogljpkiquc  avait  un  signe  particulier  pour  du- 
cun  des  nombres  1,  10,  100,  1,000  et  10,000.  Pour  exprimera, 
elle  répétait  9  fois  le  signe  1  ;  pour  exprimer  90,  9  fois  le  signe  10; 
ainsi  de  suite,  comme  on  le  voit  dans  la  planche  10,  k  U  case  A. 
Pour  récriture  hiéroiiqiic  et  demoti/jue ,  nous  donnons  un 
exemple  (plan.  10,  case  B]  du  système  entier  de  numération  da 
jours  d'un  mois  ;  aussi  le  faisons-nous  précéder  des  signes  qu 
ont  rapport  aux  jours  ,  aux  mois  et  aux  années  renfermés  "Ipa 
la  case  B,  de  la  planche  9- 

Le  n"  2  {case  B)  désigne  l'heure;  le  n"  3,  le  jour  ;  le  n*  4,  i 
mois;  le  n"  5,  l'année;  le  n"  6,  une  période  indéfinie.  On 
que ,  dans  toutes  ces  figures ,  le  soleil  exprimé  par  le  cercU  « 
un  point  au  milieu ,  parce  que  la  division  du  lents  est  fondée 
le  mouvement  de  cet  astre.  A  l'heure ,  on  a  ajouté  une  éuÀl» 
pour  marquer  que  c'était  par  l'heure  de  la  nuit  quL- l'on  cominei 
jait  à  compter  ;  au  jour,  on  a  mis  le  signe  1  pour  défii^^ner  un  s 
un  ou  un  jour  ;  le  mois  est  exprimé  par  le  croissant  lunaire  nt 
yené  on  double  ;  l'année  est  caractérisée  par  une  liranche  day* 
'"mier,  parce  que  cet  arbre  pousse  chaque  année  une  de  ses  bran 
'c^es.  La  période  ou  ipoijue  est  exprimée  par  un  scepire  où  «jt  su 
Vtndue  laf§ure  d'une  grande  salle,  parce  que  c'est  là  qu'A  ce 


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CHIFFRES    ULBRLtX. 


323 


époques  avaient  iiea  les  grandes  assemblées.  Ce  sceptre  est 
timide j  et  chaque  cran  y  indique  une  année.  Enfin ,  le  n«  7,  tiré 
|#ne stèle  funéraire,  marque  la  vie  précise  du  défunt,  qui  est 
\kiamées,  77;  mois,  g;jourSy  20. 
fions  j  ajoutons  encore  les  signes  qui  marquent  les  mois  avec 
iBin  noms  à  côté,  planche  10,  case  G.  On  remarque  qu'ils  sont 
en  3  séries  de  4  mois  chaque.  La  1'*  série  comprend  les 
mois  ;  ils  sont  désignés  par  le  croissant  de  la  lune  et  par 
ïhoiufuet  de  fleurs^  parce  que  c'était  la  saison  de  la  végétation; 
i  h  2*  série  marquait  la  saison  des  récoltes  y  et  est  désignée  par  une 
[ofèce  de  grenier  ou  d*enclos  ;  la  3*,  la  saison  de  V inondation , 
!  figurée  par  le  caractère  de  Veau.  Après  se  trouve  le  signe  des 
I  jnn  épa^mènes ,  ou  5  jours  célestes  ,  qui  terminent  et  complè- 
[int  l'année  vague  égyptienne. 
Enfin,  nous  donnons  à  la  case  B  les  signes  hiératiques  et  démo^ 
r,  qui  marquaient  les  chiffres,  et  nous  les  appliquons  à  tous 
|b  jours  du  mois. 
Les  chiffres  hiératiques  se  trouvent  sur  tous  les  manuscrits  p.o- 
it  des  temples,  et  les  chiffres  démotiques  sur  tous  les  contrats, 
et  autres  écrits  particuliers. 
CEIFFRËS  HÉBREUX.  Après  les  langues  hiéroglyphiques  , 
t devons  donner  la  première  place  à  Thébreu,  comme  à  la  tige 
stomes  les  langues  sémitiques,  (^est  là,  en  effet,  que  l'on  trouve 
labet  de  22  caractères,  servant  à  la  numération.  Nous  avons 
«ailleurs  quelques  indications  sur  son  origine  et  sa  forme  ; 
1^  maintenant  comment  cet  alphabet  était  employé  pour 
re. 


Imtés. 

Dizaines. 

Centaines. 

MUie. 

«  a      1 

> 

• 

1 

40 

P 

q        4  00 

H 

4000 

3  b     s 

t             3 

k 

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4000 

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Of 

V 

a/.    000 

TB  ou  Htt 

0000 

324  CHIFFRES    HÉBREUX. 

Od  r«narqucrAsui' ce  premier  tableau  :  I>qu'ari-iv( 
bie  400 ,  où  Gnisscnt  les  22  lettres  <le  leur  alphabet,  les  ttébm 
pour  exprime!'  les  autres  nombres  jusriu'à  900,  ont  nnp)«ji 
lettres  yîfia/ei  ou  alongées  ;  maisit  parait  que  ce  système  ei 
récent  ;  primitivement,  Ils  répe'Iaieut  les  sigoeB  deji  expi 
disaient  :  'JOO  plus  100  font  600 ,  etc. 

Z°  A  la  colonne  des  mille,  on  remarquera  que,  lorsqulild 
ploient  deux  lettres,  la  progression  va  comme  leur  écritare,! 
droite  àf>aucbe. 

3"  On  doit  s'apercevoir  que ,  dans  ce  système  ,  il  n'y  a  pi 
de  valeur  pour  le  zéro;  en  ciïet ,  il  clait  inutile  ,  puisque  d»^ 
lettre  a  une  valeur  de  signification  et  non  de  position. 

Comme  les  livres  licbiaïtiues  sont  assex  rcpaudus,  noi 
guons  ici ,  pour  la  commodité  de  nos  lecteurs ,  lui  deusiè 
bleau,  qui  doune  la  série   des  diiffres  bébraïques  jusqu'il 


K)  <l 

ta  SI 

«s 

3'  il 

33  91 

nS 

J'    IS 

»    31 

aS 

y  tt 

13  a» 

•6 

113  IS 

•13  SB 

nh 

T    ts 

13   a« 

•h 

V    17 

13    Ï7 

iS 

ta  SI 

KDOt 

(*■;  Il 

tts» 

3:  as 

3D  03 

ay  7i 

32» 

i:  3s 

3D  63 

;s  75 

33    H 

73   5» 

7D  6» 

TV  71 

TS  1 

n2  36 

.10  63 

,t;  75 

ras 

ra  4 
na  * 

ia  te  U  58  ID  88  V;  76 

70    »1  H  S7  TD  87  rj    77 

nS  38   nn  4  8  it:  as  no 

Ub  sa     UDie  C3Sfl  UD 


TV    77      ÏD    87 

ns  7s    n3  BB   rs 

■C'J  79     us  SS 


Sur  ce  tableau  ,  on  remarquera  ,  à  la  première  colonne  i  q: 
pour  siijmliei:  le  nombre  1 5,  les  Hébreux  ne  mettent  pas,  conu 
l'analogie  le  voudrait,  ^^  mais  Tû,  c'est-à-dire 9  plus  6, 
de  10  plus  5,  La  raisou  en  est  qu'ils  n'ont  pas  voulu  appliquer 
un  usage  profane  un  des  noms  de  Dieu ,  Ilil ,  TV- 

Quant  aux  milles-  et  aux  myriades,  on  a  dû  voir,  sur  le  premî 
tableau  ,  que  les  Hébreux  les  cxprinicni  de  deux  manières,  i 
en  mettaut  deux  points  "  ,  ou  deux  traits  "  ,  sur  les  luitéf 
comme  N,  qui  vaut  ],000;  ou  en  mettant  avant  ceclùfired 


CHIPFRItS  ARABRS. 
qu'k  exprime  combien  de  fois  il  doit  cire  répélé  :  en  sorle  que  les 
Aiffrcs  mivans  sif^îSent  : 

3Cpii,  i.ifii.  — aoSp,  ioo,o6a.  —  3i(Dp,  160,001.  — i(3Dp,  iGa.ooo. 
C'est  de  cette  manière  que  sont  marquées  les  datLSsut:  les  Lrres 
imprimés. 

CHIFFRES  INDIENS.  Les  Indiens  ont  mainlenani  pour  signes 

dci  itonilircs  les  10  caraclèies  parliculîets  que  nous  dot 

ipri-s.  M.-iis  il  est  probable  que  ,  priinitivemeut,  ils  ses 

iciï  des  lettres  de  leur  alphabet,    Auquetil   le  dit  exprcsse'- 

iMiit  ".  llesl  vrai  que  cls  lettres  sont  au  nombre  de  .^0,  rangées 

I  Jjprèsleur  consoonance;  mais  elles  n'ont  dii  être  primitivement 

i]ur  de2S,  commel'alpbabet  des  Arabes  et  comme  celui  des  lié- 

'  tireux  (si  l'on  y  ajoute  les  6  lettres  linales).  Une  preuve  pailicu- 

',1  le  ,   c'est  que,  comme  dans  tous  les  alphabets  sémitiques,  le 

rrjTJ  y  ressemble  au  sameck  ïT.   D'ailleurs ,  Mégastbène  dit  po- 

i:jveineot  que,  deson  tems,  ils  ne  connaissaient  pas  Us  frltrei'. 

^  M'isi ,  quelques  auteurs  ont  prétendu  qu'ils  devaient  leur  alpha- 

cl  3UX  Cbaldcens  ou  aux  Arabes*.  On  en  a  encoi-eunepreuve  en 

.  qu'ils  donnent  à  leur  machine  à  calculer  le  nom  d'iif'c)li',c'est~ 

-<1  ire  qu'ils  lui  donnent  le  nom  d'un  alphabet  dont  les  trois  pre- 

1;  I  es  lettres  éuient  «,  i,  g,  ou  d'un  .alphabet  sémitique ,  tandis 

,111:  le  leur  commence  maintenant  par  «,  il,  i.  Voiri  In  forme  de 

hiirsd.iflres  : 

1.  ^.  3.  'è.  M.  i,  s,  C.  if.  o. 

I,  2,  3,  \,  5,  0,  7,    8,  9,  0. 
Nous  ne  donnons  pai  d'autres  exemples,  parce  que  la  ma- 
nière de  procéder  avec  ces  caractères  est  tout-à-fait  semblable  à 
la  nAire. 

HlFFRES  ARABES.  Les  Arabes  ont  deux  sortes  de  signes  de 


fiZ<nd-avefia.  1. 1,  p.  ccxiu,  t. 
Mi  •(âf  YîV."»'"  ■'Si'"'   fj"' 

Ml,  1.  XV,  p,  ^09. 

1.  Uurraj  Alplwbet  santcr 
'fiaropean  Luiguagcs,  iSij. 
lelambrr,  A^linn.  m'ulrrrif. 


Il,  436. 


r  du  Ckaliltfn.  dans  Uistory  of 


328  CHIFFRES   GRBCS. 

jour  en  12  heures  S  et  on  a  la  preuve  de  cette  diTiuon  dans  oa 
cadran  solaire  trouvé  à  Herculanuni|  et  on  les  12  heures  de  la 
journée  étaient  marquées  par  les  12  premières  lettres  de  Talpha- 
bet  grec*.  Au  reste,  on  ne  voit  pas  qu'ils  aient  connu  oa 
employé'  la  valeur  de  position.  Yoicî  la  manière  dont  ils  em- 
ployaient les  lettres  pour  la  numération  : 

'  Hérodote  1.  ii,  n*"  log. 

*  Bull,  des  sciences  hist.  de  M.  de  Férossac,  no  a68, 1. 1,  p.  o3o. 


CHIFFRES  GBBC8. 


Sas  9S29SS 
_  esessESes 


^§iS| 


OO  OO  QQOO 


^       00  os  00  »  33  1»  os  00  00 


'O  X  '^  es  co  2  <Q  E= 


îi.   —  g  M  ■« 


SSSSgg 


a       -•  «l  rt  •*  Uï  :£  («.  00  C 
•-      -T 'ï -T -<, -^  T  >» -T - 

"5        1*1  £'1 1  11  £" 


'SMecrSWMMWW 


-'C*n-v>niOt^X'Ci     .5     ""*"^'''SSfc^S 


~       ^91«-^O^l;^0. 


VoarltaltOOOeldixainestiemillejOumxrituieSjiiymùtpltaiean 
manières  de  les  noter.  D'abord  on  pouTai  t  lea^crire  k  la  manière  or- 
dinaire jiHqu*i,?r,  qui  Ta1ai(900,000;oueD  obligeant  l'a«ïcent,  son- 


330  CHIFFRES  ROMAINS, 

vent  omis,  mellreà  la  droite  du  nombre  les  inîti&les  Muf 
TtlvaMu,  pour  représenter  !)99,OO0  ;  ou  bien  encore  inscrire  le  nonhre 
des  mjriailes  au-dessous  de  l'iniiiale  M,  comme  ^e  ;  ou  e 
remplacer  les  initiales  Mg  par  un  point  placé  à  U  droite  du 
nombre  csprimant  les  myriades  ,  comme  ti'-.O.  Gomme  ancieiue- 
meni  on  n'usait  ni  de  points  ni  de  virgules ,  les  lecteurs  étaient 
avertis  que  ce  point  remplaçait  le  M  de  MupiaÔEt- 

One  autre  manière  de  chiffrer  fort  semblable  à  celle  des  Ro- 
mais,  consistait  à  employer  les  lettres  l,  n,A,H,X,M,  indi- 
quant toutes  le  nombre  dont  elles  commencent  le  nom-  . 
(ÏK  pour;Aia)  1  ;  Q  (  7t^v«)  5  ;4(ΣXix)  10  ;  H  ou  F  (  HïxaTÔv  00 
FixiTÈv  pour  îxttTov  )  100  i  X  (  7,a.t»  )  l,000iMC[*V)  '0,000. 
Toutes  CCS  leUres ,  hormis  le  II ,  pouvaient  se  redoubler  elles  - 
mêmes  jusqu'à  quatre  fois  comme  IHI,  4  ;  iAAA,  40,  etc.  ;  ou 
se  combiner  avec  les  autres  pour  faire  tous  les  nombres  II ,  5  ; 
ni,  6;  nu,7i  (1111,8;  nilll,9;  4 ,  10;  Al ,  11  ;  MI,  lî;etc 
Chacune  des  leitres  A  ,  il ,  \  ,  M  ,  renfermées  dans  uq  U,  se 
lrouïaitmultipliéepar5,Ainsi,  jTT  vaut  10x5  ou  50;  IJ  vaut 
lOOxâ  ou  &00,  etc.  En  général,  une  lettre  renfermée  dsns  une 
autre  lettre  représente  le  produit  des  nombres  exprimés  pir 
ces  deux  lettres;  ainsi,  un  M  renfermé  dans  un  A  oa  j 
10,000  X  10  ou  100,000,  etc. 

CHIFFRES  ROMAINS.  Les  Romains  ayant  empruoïé  leur 
alphabet  à  celui  des  Grecs  ,  ont  dû  aussi  en  recevoir  le  syst^e 
(le  numération.  Comme  eux  aussi  ils  ont  employé  les  lettres 
pour  compter;  mais  ils  ont  modilié  la  manière  de 
Peut-être  ont-ils  subi  en  cela  l'iniluence  des  systèmes  de  numé- 
ralion  eu  usa^e  chei  les  peuples  qu'ils  ont  trouvés  en  ItaUe. 
Nous  savons  en  effet  qu'avant  eux  les  étrusques  employaient 
aussi  leurs  lettres  comme  chiffres,  et  que  même  ils  les  écrivaient 
comme  les  Hébreux  de  droite  à  gauche  '.  Au  reste,  leur  système  de 
numération  tel  que  nous  allons  l'exposer  ,  n'est  pas  très  ancien 
parmi  eux.  Pline  nous  dit  '  qu'il  fut  un  teras  où  l'écriture  éuît 

'  Gori ,  d^ftM  lîeir  alfabeto  Elriisc  p.  i  la. 
'  Hisl.  nal.,\.  vu,  c.  40, 


-A- 


CBirrUS  BONMHft. 


334 


jtÊtm  Am  f ttx  f.  et  qu'alors.  iU  marquaient  les  aÊxnées.  ayec 
dovs  qu'ils  plaçaient  dans  un  lieu  public.  Mais  quand  l'o- 
de l'écnture  (ui  deTenu  plus  fréquent»  ils  prirent  les  7  let*^ 
siiivanCes  s  I.  U  ou  V.  X.  L.  C.  D.  M«y  qu'ils  combinèrent 
comme  on  k  ipoît  dans  le  tableau  suivant  : 


S 


§  s 

e  o 

^  •» 

o  o 


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—        C»CO**^*^ÇO        CNW 


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g 


g 


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o 


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4    «8     ;S 


8 

o 


«    M    «    M    "J 


^    «    ^ 

2  3  d 


■s 

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g 


«  B  B  3 


0 
O 


IN     e^    tfi     "^    ^    fO     oeo      Oi 


0 
O 

ÉM      H      S      M 

>  >  ^   >   p>- 


:{32  CHIFFBPS  ROMAINS. 

Il  faut  observer  sur  ce  tableau  :  1  que ,  comme  les  Cliiuois  et 
et  les  Egyptiens ,  les  Romains  prirent  le  signe  unique  pour  signi- 
fier l'unité;  ils  le  notèrent  jusqu'à  4;  arriTosau5  ,  ils  prîrentle 
V  ou  U,  qui  était  la  cinquième  voyelle  <le  leur  alphabet;  arec 
son  secours  et  celui  de  l'unité ,  ils  allèrent  jusqu'à  9-  Pour  le  10, 
ils  prirent  X,  qui  est  identique  au  ciûlTre  iliinois ,  et  qui  donne 
le  son  de  la  dixième  consonne  de  l'alpliabet  grec.  Airivés  k  20,  ils 
redoublèrent  le  signeX  jusqu'à  .W,  pour  lequel  ils  employèrent  L- 
Avec  ce  signe  et  ceux  qui  précèdint ,  ils  arrivaient  jusqu'à  99, 
qu'ils  écrivaient  primitivement  par  LXXXXVIIII  ;  ils  exprimè- 
rent ensuite  100  par  le  C ,  première  lettre  du  mot  Cenium.  Pour 
exprimer  500,  ils  renversèrent  le  C  et  mirent  avant  un  I ,  de  cette 
sorte  :  IC  ;  dans  la  suite  des  tems,  ils  employèrent  la  lettre  qnî 
suivait  le  C,  c'est-à-dire  B,  et  même  quelques  auteurs  usèrent  du 
Q.  Pour  les  1,000  ,  ils  les  exprimèrent  de  plusieurs  manières  ; 
d'abord,  ils  placèrent  un  C  devant  le  signe  des  10  ,  eu  cette  sorte  : 
en  ;  ou  ils  se  servirent  d'un  M ,  première  lettre  et  abrt'viatian 
dumot.tfi//e,  que  l'on  figurait  aussi  comme  on  le  voil/j/oncAc  U, 
n"  Z;  ou  du  signe  de  l'unilé  I,  sur  lequel  ils  mirent  un  tnul 
1 ,  comme  les  Uébreux  ,  les  Arabes  et  les  Grecs  :  ou  du  signe  de* 
Grecs  X ,  qu'ils  renfermaient  entre  deux  crocbels  (X)  >  ;  ou  dn 
signe  tn  ,  que  l'on  prétend  être  formé  du  signe  primitif  C13,  dont 
les  éléinens  furent  unis  ensemble  ;  ou  enfin  de  l'o  grec,  peul-élre 
à  cause  de  sa  ressemblance  avuc  le  signe  précédent. 

2°  Il  est  k  remarquer,  pour  les  nombres  4,  9  et  900,  que, 
toutes  les  fois  qu'un  nombre  moindre  est  mis  avant  un  autre  qtiiest 
pins  fort ,  il  avertit  qu'il  faut  retrancher  le  plus  faible  du  plu) 
fort^  ainsi,  au  lieu  de  f|,  on  dit  5  moins  1. 

3°  On  observera  que ,  lorsque  le  C  est  combiné  avec  le  I,  il 
tourne  toujours  vers  lui  sa  partie  ouverte  -,  au  lieu  de  I,  on  trouve 
quelquefois  dans  les  manuscrits  L  combiné  avec  le  C  ;  mais  tout 
fait  présumer  que  c'est  là  une  faute  de  copisie.  On  trouve  sou* 

*  Cest  Priscien  qui  donne  celte  valeur,  mais  elle  est  fort  doutemt; 
de  ponderiliu*  et  menfurit.  VoirP.iul  Hanuce,  Comm.in  SjiUt.  att 
Attic. 


CKiffr, 


'>  V  îr  S 


.  -   G.ll 


ICVXVV 


!       t    I    f      I        » 

lUiuuc  V(  Ui,s  9qii,uirt).X.K.vicv5 

i;  f/       j*       f        S/-       ^•'  !f  eV     ^i-    av        //^  ^  ^^ 

Chiflrtï  Roinaina      <j'E<p&giie , 

i.ii.vi.ui.ic  ?c.Yjâ  Ai,»c.xx!c  $.4.' 


-  -t  j*  /         , 

.*    4       M  M       li    te     1t     11     i;     Sf     JJ    Jfi 

^B       *ec    ^n      tf^      tift'      fÀJi        *y  fffoa- 

if-uju-e-wx  coc-ccr'cccar.iA.iH  vf  -«MtO 
;21o,i5.  Mccxibc'n . 

Oiiffrei  Tulemr»»    d«   France 
,        !  j  ^       -^  ■'-.,'    .7  ''•  s  - 

tt    it     'S       1^     SB  i'  -*"  Sri      AK/     , 

/US       /^r        J.ft         tiSA        /Ui        ^MAâ         iÀJf      *MM. 

tJlf4  ly,^^  f^fiT  I^JJi  lAja  4^/ 

4^*"  i.>fj  /JtU  tÀl  'Sri  /ftg 

IA9°-  '>'^<i~l  ]li9-  ■IM'-'-''^  +H'-'»  l'il^- 


J 


CBIFFKES   DES    l'ELPKS    MUDERMiS.  333 

vcintl'unitel  prendre  celte  Tonne  dans  g«s  coiubinaisous:  lui,  ou 
cla. 

4°  f^n  remarquera  que  les  nombres  composes  croissent  alter- 
nativement par  quintuple  ou  par  5 ,  et  par  liouhlc  ou  par  3.  Ainsi 
on  voit  qu'on  diiail  1000,  5000,  lO.flOO,  JCOOO,  100,000,  etc.  • 

5-  On  remarquera  encore  que  le  C  devant  le  I  muIlipUc  le 
nombrir  par  2  i  CIO  ,  deux  fois  500 ,  Tait  1000  ;  mais  le  C  ren- 
te-né ,  mis  après  un  C  renversé ,  multiplie  le  nombre  par  10  ■* 
13=500-,  103=5,000,  elc- 

Oa  voit ,  par  tous  ces  détails ,  que  ce  syslëme  de  niunératîon  a 
été  emprunté  à  difTéreus  peuples  ;  et  il  ne  faudrait  pas  d'autre 
preuve  pour  démontrer  qu'à  son  origine  ,  le  peuple  romain  fui 
one  3[;f;l  ornera  lion  de  peuples  très  divers  '. 

CHIFFRES  DKS  PEUPLES  MODERNES.  Les  combinaisons 
des  caractères  numériques  |<recs  n'oul  été  bien  connues  d<: s  occi- 
dentaux qu'au  13°  siècle.  Ce  (ut  l'Ârcliidiacre  Jean  de  Basin^je- 
tokcsqui  communiqua  celle  science  en  Occident  vers  l'an  1230. 
Les  leiires  numérales  grecques  furt-nt  asseï  d'usage  en  France 
I      el  en  Allemaf>nc  dans  les  lettres  formées  des  évêques  ,  qui  duré- 
^H^t  jusqu'au  Il>siècle:  mais  de  tous  les  chiffres  ^recs  ,  le  plus 
^Hbtècbez  lesLntîns  fut  l'épiséine  Siû  qui  prit  insensiblement  la 
^formedu  G  avec  une  queue,  planche  II,  n"  1.  Il  parait  SOUscette 
I     forme  dans  une  insciiption  latine  de  l'an  296 ,  et  dans  les  manus- 
crits et  les  diplômes  du  premier  âge.  On  le  voit  en  usage  dès  le 
5*  siècle  dans  les  miuuscrits  laiins:  il  vautSietsavaleuresiattes- 
lëe  par  une  infinité  de  monumens  qui  ne  permettent  pas  de  lui  en 
donner  une  autre.  Quelques  savans,  et  DomMabillon  même,  s'y 
sont  mépiis,  et  lui  ont  donné  la  valeur  du  5  ;  mais  ce  dernier* 
a  reconnu  sa  méprise  dans  les  antiquités  de  S.  Den/s.  Ce  qui 
aura  pu  occasionner  leur  erreur,  c'est  que  cet  épisiîme  se  trouve 
à  la  vérité  sur  les  médailles  de  l'Empereur  Jutlinien  pour  dési- 
gner le  nointire  .5:  mais  il  est  constant  que  les  monétaires  se 


r 


Sur  les  chiffres  des  peuplei  du  noi 
atonuM.    JHexii:.   t.  i  p.  Ôtig,  i 
Outrage  posthume,  i.  u,  p.  34''- 


inde  ,  voir  M.  Je  ilum 


CHIFFRES    DES    PEUPLES  MODERNF.S. 


I 


sont  trompés,  et  qu'ils  l'auront  confoodu  avec  les  U  à 
(ib.  n"  2);  car  cet  épiiciiie  si'rvail  encore  die*  les  Latins  au' 
cle  ',avec  ta  valeur  du  6,  niaiiisous  uneformeun  peualtir^^ 
pendant  dès  ce  siècle  inémeet  dans  les  Buivans,B'il  reparait  dansld 
autres  moDuinena  de  France  et  d'Allemagne,  ce  d' est. presque  pUi) 
que  pourlui  faire  sîfpiiBer  le  nombre  5. 

Voici  maintenant  ce  qui,  daas  In  science  des  chiffres  et  licli 
numération,  intéresse  plus  particulièrement  la  diplomatique  w 
la  lecture  de  nos  titres  histori<|U(.'S. 

Dans  les  anciens  manuscrits  on  écrit  4  par  1III,  et  non  parlT, 
9 par  VIIII,etnoDpar  l\,  etc.;  au  lien  du  V  ou  écrivait quelqiK- 
fois  au  8*  siècle  cinq  unités  de  suite  IllU.  Le  Demi,  Senti,  éuil 
exprimé  par  un  S  à  la  fin  des  cliifïres.  Ainsi  on  écrivait  CQS 
pour  103  1;S.  Cet  S  prenait  quelquefois  la  figure  du  <  grec  ot 
de  notre  5,  comme  ]en°  4,  planche  11. 

On  trouve  dans  quelques  anciens  manuscrits  ces  chiffres  LXL 
pour  exprimer  90.  Sous  les  Aoia  de  la  1"  race  on  trouvait  A  pane, 
dans  les  dates  des  années,  des  nombres  rendus  tout  au  long  dsoi 
les  manuscrits  :  ils  y  sont  toujours  représentés  en  chdTres  ro- 
mains. Sous  la  2*  race  on  avait  coutume  tant  en  France  qu'en 
Allemagne  de  dater  avec  ces  mêmes  chiffres.  Le  même  uHge 
persévéra  constantmeot  sous  la  3e,  au  luoins  jusqu'au  ]5<siklt: 
alors  on  commença  en  France  à  mêler  les  chiffres  romainiïïti 
les  chiffres  aralies. 

Les  anciens  espagnols  se  servirent  des  mêmes  cliiffres  to- 
mains  que  nous.  Voye7  la  planche  II,  à  l'article  thiffni  ro- 
mains  d'Espagne.  Vous  y  remarquerez  sur-tout  l'X  dont  le  hanl 
du  jambage  doit  être  en  demi-cercle,  et  vaut  40  :  il  est  particu- 
lièrement digne  de  remarqué  à  cause  des  erreurs  dans  lesquel- 
les il  a  jeté  bien  des  savaos.  Du  reste  ,  le  chiffre  romain  s'y  ^ 
maintenu  jusques  dans  le  15"  siècle. 

Les  Allemands  ont  long  tems  fait  usaf^e  du  chiffre  romaii^  * 
peu  près  comme  on  faisait  en  France,  Les  figures  particuli^'^ 
usitées  eu  Allemagne  depuis  le  &'  siècle  jusqu'au  là'  muI  g**" 
vées  sur  la  même  planche  1 1 . 

'  Walter,  Lexicon  Dipt.  tab.  m5. 


CHIFFRES   DES   PEUPLES    MODERNES. 


335 


n  dates  des  chartes  l'usage  des  chifFres  romaina  fat 
it  universel  dans  les    dlftïrens  pays  ;  mais  pour 
3)er  daius  l'erreur,  il  faut  observer  que  dans  ces  daiet,  ] 

celles  des  autres  monuinens  de  France  et  d'EspagM 
kit  quelquefois  le  nombre  mUlième  ',  conuitençant  la 
\eicenlaines  ;  que  dans  d'autres  on  posait  le  milliime, 
kiettait  les  centaines  '  ;  enfin  que  dans  les  bas  iges  on 
il  également  le  millième  et  les  cenlaînes,  commençant 
Ues  ',  comme  l'on  fait  encore  aujourd'hui,  dans  les  tct- 
bn  d'importance,  oii  l'on  met 42  pour  1842. 

encore  nécessaire  d'observer  que  les  anciens  exprî- 
turent  les  nombres  par  des  comptes  ronds  *,  ajoutant  ce 
anquait  pour  les  compléter  ,  ou  ouiettsnl  le  surplus, 
Dîère  de  compter,  qui  n'est  p^s  rare  dans  les  livres sacr^, 
^  U  dans  les  monumens. 

uens  copistes  et  même  les  modernes  ont  fait  souvent  des 
I  rendant  les  cliilîres  romains  ,  surtout  dans  les  V  ,  les 
' ,  etc. 

^  ponclaation  après  les  chiffres  romains,  on  a  beaucoup 
il  D*y  a  jamais  rien  eu  de  fixe. 

Dore  quand   a  pu  commencer   l'ancien    usage    de    L'a 
r  mis  après  le  chiffre  Romain  :  auno  M".  L°.  Vl". 
\  aux  chiffres  anciens  nomme's  arabes,  leur  origine  et 

de  leur  introduction  parmi  nous  sont  assez  peu  con- 
Ul  ce  que  l'on  peui  dire,  c'esi  qu'ils  ne  paraissent  parmi 
!France  et  dans  les  autres  étals  de  l'Europe ,  que  vers  le 
le  *.  ils  ont  subi  depuis  celte  époque  parmi  les  Euro- 
fort  de  l'écriture,  c'est-à-dire  que  leurs  fi(pires  n'ont  pas 
irié  que  celles  de  nos  leltres.  Quelques-uns  ont  déféré  à 


vp.510.- 


\f,t.K,coL  la^S. — Secousse,  Orilortii.  des  R 

^..  p.  178- 

ÛDipl.,p.si.  —Daniel,   Hùi.   de  Pr.,t.  n,  p.    180. 

;,  Findie.  arehi».  Fuld,  p.  36.  —  ^nna/.  Sened..t.tii,p,  661. 

uie  Dllcasg.,p.66,  anUq-idit. 


336 

Planudc,  moine  c,rec,  l'iionneur  itc  s'ctre  serTÎ  le  picini 
ces  chiffres  :  d'autres  en  donnent  la  gloire  à  Gerbert,  pr* 
Pape  français  ,  sous  le  uoin  de  Silvcatie  II.  Les  Espagne 
leveuditiuent  pour  leur  Roi  Alpliouse  Xj  à  cause  de  ses  l 
astronomiques  dites  Mphonsincs  ;  mais  les  foodeinens  de  I 
tes  prétentions  paraissent  ti  es  peu  solides.  Ce  qu'il  y  adecej 
c'est  qu'ils  ctaient  en  Europe  avant  le  milieu  du  13<  ■ 
b'abord  ou  n'en  lit  j^uère  usage  que  dans  les  livres  de  malli 
tiques,  d'asti'ononiie,  d'ariibméiiquc  et  de  géonirtrie.  El 
on  s'en  servit  pour  les  cbroniques,  les  calendriers,  et  les 
des  manuscrits  seitlenietil  :  car  ces  cliilîrcs  n'ont  jamais  ilèt 
dijus  les  diplômes  ou  cbarles  avant  le  lOe  siècle.  Sî  l'on  en 
vait qui'lques-uns  avaot  le  H'-'i  ce  serait  un  pbcnomène.  Dai 
14°  et  lâ<  siècles,  on  pourrait,  quoique  assez  diffieileineni 
renconlrev  d^ins  des  minutes  de  notaires.  Ces  exceptions 
s'en  trouvait ,  ne  serviraient  qu'à  confirmer  la  règle  qui  ne 
permet  de  se  montrer  que  dans  les  actes  du  16' siècle 

Ces  thiffies  ne  parurent  sur  les  monnaies,  pour  tuarqo 
teins  où  elles  avaient  été  fabriquées,  que  depuis  l'ordoiui 
de  Henri  II  rendue  en  1549  '. 

La  (if;ure  de  ces  cbîiTres  arabes  n'i-tait  pas  cneore  uniforU 
.  I534i  et  ce  n'était  que  depuis  lôOO  que  l'usaf 
aire  en  Fiance  ,  encore  les  entrcmélail-on  souvei 
mains.  Ce  n'tsl  même ,  si  l'on  en  croit  un  bisli 
moderne  ',  que  depuis  le  règne  de  Henri  III  que  l'on  coum] 
en  France  à  se  Beivit,  en  écrivant,  de  ces  cbifFres  arabes 
Russes  ue  s'en  servent  que  depuis  les  voyages  du  czar  Pieri 
Grand,  au  commencement  du  \T  siècle.  Ils  avaient  été  j 
duits  en  v/ngli;(erre  vers  le  milieu  du  ]3'  siècle  ,  eu  1233 
portés  en  Italie  vers  le  même  lems.  Xi" Allemagne  ne  !« 
qu'au  commencement  du  H' siècle,  vers  1306;  mais,  en  | 
rai,  ta  tigurc  de  ces  cbifTrcs  n'est  devenue  uniforme  qued 

1534.  '~ 

'  Le  Blanc,  p.  071. 

*  Lohineau,  prcf.  du  second  tome  de  XHUl.  de  Bret. 

'  Ward ,  Obsi^Tv.  vur  la  c'crics  dei  J/adci:,  t.  jiïin. 


était  oïdin 
eliilfres  ro 


CHOBKVÉQUE5.  3iî7 

ISTEQUES.  Ce  nom  Tient  du  grec  Xuiftmmiiitoi;,  coin- 
htoxjiiof,  êTêque,  et  de  -fép^^'  ^i^*'  °^  champ;  quand 
de  ekorivique  se  donne  aux  chantres,  il  semble  qu'il  doit 
ImsKOTcQ:  et  de  /ifm,  chœiii'.  On  donnuit  ce  nom  à  ceux 
Iraient  les  fonctious  épiscopales  dans  les  bourgs  et  vil- 
n'est  que  dans  le  4'  siècle  de  l'églUe  qu'il  est  fait  inen- 
is  chorivêqiies,  que  les  Latins  appelaientles  vicaires  des 
Oa  ne  voit,  eu  France  et  en  Allemagne,  de  chorévttfiiej, 
le  7'  siècle. 

oréviiities  n'ciaicnt  point  ordonnés  cvèqucs;  ils  étaient 
it  au-dessus  de*  prélres  par  leur  dignité;  et  ce  rang 
inr  éiait  donné  aux  év&jues  qui  ne  pouraient  pas  exercer 
ions  epiwopalet.  Leur  droit  ^(ait  de  gouvernei-,  dépen- 
il  de  l'éTêque,  les  villaijcs  où  ils  elaieni  éuhlis,  et  ils 
•éauce  dans  les  conciles  après  les  évoques.  Ils  pouvaient 
des  clercs  mineurs.  Alaîslesconcilcsd'Anc^re  L't  d'An- 
ir  défendirent  d'ordonner  des  prStres  et  des  diacres  ;  ce 
taupposer  qu'ils  pouvaient  ordonner  dessoiis-dincrti.  Quel- 
cependant,  eu  Ocrideni,  s'arrogèrent  le  droit  d'ordonner 
sj  ei  des  diacres,  de  confirmer,  de  consacrer  des  vierges, 
e  les  autres  fondions  épiicopates.  Maïs  les  papes  et  les 
de  France  s'opposèrent  à  celle  entreprise. 
DDCile  assemblé  à  Paris,  en  849,  et  composé  des  èi-ér/iies 
des  métropolitains  (le  Tours,  de  Reims  eldeRouen,  tit 
Uneut,  et  déposa  Ions  les  cAorf'ff'i^ueî  qui  étaient  w  France. 
'n'Éifiies  avaient  souvent  Gxé  ratlenlion  des  assemblées 
oncilcs  tenus  en  France,  ainsi  que  celle  des  ordoKUnces 
ttna.  Charleraagnr,  en  803.  de  l'avis  du  pape  Léon  et  de 
les  évèques,  les  avant  réduits  au  ran^  des  simples 
I  leur  défendit  de  faire  aucune  fonclion  jpLscopale;  et 
:  ib  n'avaient  que  l'ordre  de  prêtrise,  on  déclara  nulles 

laiions  qu'ils  faisaient, 
[rëces  réglemens,  ilss'ingifrèrent  encore  d'ailmiuîilrer  le 
ent  de  coiifiruiaiiiin,  ce  qui  leur  fui  défendu  en  829. 
Aoiève'ijitei  out  cessé,  dans  le  fO'siycli;,  ilans  l'Orient  et 
TOME  I.  -22 


33U  CHRISHE.       "   ' 

dans  rUccidenl,  on  leurs  noms  et  leurs  fonctioDS  OU  éle 
tièrement  abolis.  L'ordination  des  clercs  est  réservée  aux 
ques,  qui  ont  donné  à  leurs  archîprêtres  et  aux  doyens  ru 
tme  espèce  de  juridicrion  sur  plusieurs  curés. 

Il  y  avait,  en  France,  des  évcques  dont  le  diocèse  était 
étendu,  et  qui  commettaient,  en  certains  lieui,  des  TÏcail 
qui  ils  donnaient  une  espèce  de  juridiction  épiscopale  ;  cl  ce 
cairi'S  étaient  proprement  ce  qu'étaient  autrefois  les  anciens 
rév£ques,.coniiDt,  par  exemple,  le  grand-vicaire  de  PorUoùt, 
est  dans  i'arcbevèché  de  Rouet).  Il  y  représentait  rarcherè 
et  aux  ordinations  près,  il  avait  une  juridicliou  épiscopale  si 
eau  ton-là. 

CHRÉTIEN  (TRÈS).  Le  titre  de  Très  Chrétien  est  de 
longtems  la  dénomination  caractéristique  des  rois  de  Fra 
Qrégoire  111  te  donna  à  Cliarles-Martel  V  Etienne  II,  qui 
en  France,  appela  également  Pépin  Koi  Très  Chrétien,  cl  ' 
peut-être  la  première  fois  que  ce  beau  titre  a  été  donné  > 
roi  de  France  par  un  pape.  Maiii  ce  n'est  que  sous  le  posti 
de  Paul  II,  l'an  1469,  que  ce  titre  est  devenu  une  expresstv 
formule  dans  les  bulles  et  Us  brefs  apostoliques  adressés 
rois  de  France.  Dans  la  letiie  du  concile  de  Basic  à  Charks  ' 
on  reconnaît  que  les  rois  de  France  sont  appelés  TrèS'Chr^. 
par  l'excellence  de  leurs  mérites  envers  l'Église.  Dès  le  12*  il 
ce  glorieux  titre  leur  avait  été  affecld,  comme  noua  l'appl 
Jean  de  Saiisbéii  '.  Ce  titre  n'est  donc  pas  devenu  propre 
rois  de  France,  depuis  Louis  XI  seulement,  comme  le  dit  le  | 
Daniel.  A  la  vérité,  le  pape  Paul  11  est  le  prernier  des  soi 
rains  pontifes  qui  se  soit  oblige  solennellement  i  se  servû 
cette  expression  en  parlant  de  nos  rois  ;  mais  en  cela  il  ne  fsl 
que  suivre  l'anLiquilé.  François  I"  se  donna  à  lui-même,  i 
quelques  actes,  le  titre  de  Très  Chrétien:  jenecroispas  qa'il 
lui  on  trouve  aucun  exemple  de  ce  titre  pris  par  nos  rois. 

CHRISME.  Constantin  le  Grand,  ayant  reçu  du  ciel  l'ordre 


•  Godean.  Mut.  de  l'Égl.  l.  v,  p,  : 


à 


CITHAUX.  330 

l^barum  pour  ëtendai'd ',  tin  F<1  usaf.e  jusque  dann 
B  :  de  là  le  clirisme  cjue  l'on  voU  daus  les  letues  des 
conciles  et  des  rois.  Il  est  presque  toujours  figjurtt 
iD  le  voit  ici^i  c'est  le  monogramme  abrégé  de  Jésus- 
lettres  grecques.  Ci'lte  5gurc,  ainsi  que  des  croix  di- 
it conrorniées,  sont  moiua  un  nota  qu'une  espèce  d'invo- 
DOlre  Sauveur,  et  un  témoignage  de  christianisme. 
{Ordre  du).  Ordre  militaire  fonde  l'an  1318,  par 
',  roi  de  Portugal,  pour  animer  la  nobicsie  contre  les 
Le  pape  Jean  XXIl  le  conGrma  en  1320  ,  et  donna  aux 
m  la  règle  de  saint  Benoît.  Alexandre  VI  leur  permît  de 
ir.  Depuis  ce  tems  la  grapile  inailrise  est  unie  à  la  cou- 
t  les  rois  de  Portujjal  prennent  le  litre  d'administrateurs 
ils  de  l'Ordre  du  Christ.  Les  cl>«valiers  éiaieni  velus  de 
portaient  sur  la  poiuine  une  croix palriarchale  de  f^iteuîe, 
d'une  autre  civix  d'argent. 

[ST  (Ordre  du).  Autre  Ordre  miliuire  établi  >-n  I-îvonit: 
f  par  Albert ,  évêque  de  Riga.  L'objet  de  l'institut  était 
des  nouveaux  chrétiens  que  les  païens  perséculaieol. 
rsliers  portaient  sur  leurs  manteaux  une  épée  et  une  craix 
qui  les  fit  aussi  nommer  les  Frères  de  l'Épée.  Cet 
u»  clievalieis  Teutoniques. 
|PBE  (Ordre  de].  Ordre  miUtairc  fondé  en  1102,  par  Guy 
Migaao ,  roi  de  Cliypre  ,  pour  la  défense  de  cetie  île.  Les 
%Kn  portaient  un  collier  de  Inci  d'amour  de  soie  blanche, 
tùé  deilcUres  K  et  S  en  or,  avec  une  médaille  li 'or  pendante, 
U  gravée  une  épée,  dont  la  lame  éisit  d'argent  et  la  garde 
iffCG cette  devise  :  Securilas  regni. 
ÏROGRAPHE.  T'oyei  Cba6tes-p*bties. 
FEAUX  (religieux  bénédictins  de),  autrement  dits  Ber~ 
^.  Les  grandes  ricbessesavaicnt  introduit  le  relâchement 
^désordres  déplorables  dans  l'ordre  des  bénédictins,  comme 
•  voit  dans  U  réforme  faite  en  910  à  Cluny.  Saint  Robert, 
Il  deMoléme,  aidé  de  quelques  autres  moines  ,  vint  fonder, 
■IWi  i  quatre  lieues  de  Dijon ,  une  maison  qui  prît  le  nom 


'•flan.  De  mort.  p<;r 


.  4". 


340  ClTiiAUX. 

aucune  addition ,  avec  le  Iravail  des  mains,  le  silence  le 
strict,  la  solitude,  renonçant  aux  dispenses  et  privilèges 
avaient  été  accordés  à  l'onire  des  bénédiciins  par  les  papes. 

Cette  réforme  fructifia  ;  il  j  avait  à  peine  57  ans  qu^elIe 
fondée,  que  déjà  ÔOO  maisons  de  bénédictins,  de  tous  les 
de  TEurope,  l'avaient  adoptée.  Kllc  prospéra  encore  plus  qi 
saint  Bernard  ,  ayant  embrassé  la  réforme  de  Citeaux ,  fonda 
1115  la  maison  de  Cfain*aux,  et  lui  donna  un  tel  accroisse! 
et  un  tel  lustre  (|u*il  fut  rej^ardé  comme  le  père  de  TordrCi 
que  les  religieux  de  celle  maison   et  ceux  deCUeauXjie 
Fertéj  de  Poniignjy  et  de  Morimond ,  qui  constituaient  ce  i^n'i 
appelait  les  quatre  filles  de  Clairvaux  ^  furent  appelés  du 
de  Bernardins.  Gomme  tous  les  autres  ordres,  les  Bernardiiu 
religieux  de  Citeaux,  éprouvèrent  des  oscillations  de  fervear 
de  relâchement.  Nous  allons  citer  un  extrait  des  diffé 
Bulles  émanées  du  Saint-Siège,  pour  la  réforme  des  mœnrSi 
études  et  de  la  discipline  dans  cet  ordre. 

1100.  Paschal  II  met  le  couvent  de  Citeaux  sous  sa  protectM 
spéciale,  et  défend  à  tout  archevêque,  évéque ,  empereur,  roi 
prince,  duc,  comte  ou  vicomte,  de  troubler  en  rien  les  religii 
sous  peine,  après  trois  monitions  non  écoutées,  de  perdre  sa 
gnité,  et  d'être  privé  de  la  participation  du  corps  et  du  sang 
Jésus-Christ  ' . 

11Ô2.  Le  pape  Eugène  III  approuve  la  consdtution  dîli 
charte  de  charité  (carta  charltatis),  par  laquelle  ,  en  1119,  M 
monastères  qui  suivaient  la  réforme  de  Citeaux  s^unirent  cnliii 
eux.  Elle  décidait  d'abord  que  les  biens  des  couvens  ne  s*  mkd 
pas  mis  en  commun ,  que  chacun  conserverait  sa  propriété  d 
l'administration  de  ceux  qu'il  possédait  ;  que  la  réunion  n'aviii 
pour  but  que  de  mener  une  vie  plus  parfaite,  celle  de  la  règh 
primitive  de  saint  Benoit ,  sans  commentaire.  Les  abbes  avaieal 
le  droit  et  devaient  faire  des  visites  les  uns  chez  les  antres ,  aver- 
tir de  ce  qui  pouvait  être  répréhensible  ;  tous  les  ans  derait  tel 
de  Citeaux,  Il  y  rétablit  l'ordre  de  saint  Benoît  à  la  lettre, 


'  liull.  Ptsidiriu/tij  d.iiib  lu  BuiL  mat^,  i.  i,  p.  Jo,  édition  de  Luicoi- 


.  «■*« 


CITP.\U\. 


n/i  1 


un  cliapîirc  oit  les  ahlx's  étaient  obllf^és  d'assister;  ce  clia- 
avait  1c  droit  de  lemoutrance  et  même  de  destitution  sur 
[jialres  abbés,  mémo  sur  celui  de  Citeaux.  Ce  fut  donc  une 
d'aristocratie  qui  fut  établie  au  lieu  du  pouvoir  monar* 
le  qui  régissait  Gluny  '. 
IS34.  Nous  donnons  presque  en  entier  la  bulle  suivante  de 
lire  IX y  qui  peint  bien  et  la  situation  de  ces  malheureux 
et  l'action  protectrice  de  la  papauté  contre  lés  injustices  : 
Comme  par  suite  du  refroidissement  de  la  charité  dans  le 
id  nombre,  Piniquité  a  abondé  de  telle  sorte,  que  l'impiété 
qnelqueS'Un?,  brûlant  comme  un  feu ,  s'exerce  contre  les 
lises  et  les  personnes  ecclésiastiques ,  avec  d'autant  plus  de 
;e  qu'elle  trouve  plus  rarement  des  opposans  qui  la  défen- 
it  des  incursions  des  mécbans,  nous,  à  qui  ont  été  confiés  le 
et  la  sollicitude  de  ces  églises  et  de  ces  personnes,  sommes 
^obligés  de  nous  montrer  avec  plus  de  force,  là  précisément  où 
jl^nhumanité  des  persécuteurs  s'exerce  avec  plus  de  danger. 
;^Aussi,  considérant  que  quelques  princes  et  nobles ,  à  l'occasion 
droit  de  patronage ,  d'avouerie,  ou  de  garde  qu'ils  préten- 
it  avoir  sur  les  monastères,  granges,  ou  celliers  des  moînef, 
souvent  selon  leur  caprice;  bien  plus,  que  quelques  prélats 
des  égliscit,  qui  devraient  plutôt  leur  apporter  secours  qu'op- 
tion, exigent  de  ces  maisons  du  blé,  du  vin  ,  des  corvées, 
bêtes  de  charge  pour  l'édification  et  la  défense  de  leurs  cliâ- 
lax  ou  de  leurs  villes,  et  même  pour  leurs  apprentissages, 
Aonmois  ou  expéditions  ;  bien  plus,  que  quelques-uns  viennent 
îrHiiiger  des  viandes  dans  ces  maisons  et  y  font  entrev  des 
^famines,  etc. .. .  **  Le  pontife  défend  tout  cela  sous  les  peines  les 
•eTéres  *• 


Lâu 


*  Balle Siicrosancia/ihid.,  t.  r,  p.  34* 

*  Bolle  Qtiia  râfrigescenià ,  ibid.,  t.  i,  p.  76.  Un  Ifistorien  rendant 
hnpte  de  cette  liulle  qui  peint  si  bien  Tétat  d'anarchie  et  d'oppression 
bcet  tems,  se  contente  de  dire  :  Grégoire  IX  leur  accorde  une  extmp^ 

des  taxes \  ainsi  un  acte  de  protection  et  de  justice  est    présenté 
on  privilégex  c'est  ainsi  qu'a  été  écrite  toute  Tliistoire  de  Xi* 
ItedeJétos-Ghiist. 


342  CITEAUX. 

1246.  laDocent  IV  donne  aux  abbés  le  droit  d'b^iter  dl 
biens,  meubles,  immeubles  (eicepté  des  féodaux},  auxtjaebl 
moines  eux-mêmes  auraient  succédé  s'ils  fussent  reilés  duf  | 
siècle  '. 

1265'  Clément  IV  règle  l'administra tioa  de  la.mai«on  deO 
teaux,à  la  mori  de  l'Abbé;  donne  aux  moines  seuls  le  droit d'i 
lection  -,  permet  à  l'abbé  élu  d'administrer  sans  attendre  la  CM 
firmaiion  du  pape;  ordonne  aux  quatre  abbés  da  Jitkt  i 
Citeaux  dcvisiler  tous  les  ans  l'abbé  principal,  et  émet  d 
statuts  sur  l'administra  (ion  et  l'emploi  des  biens  tempoidl 
écueil  sans  cesse  renaissant  de  tous  les  ordres  religieux  possedi 
des  terres  '- 

1335.  Nous  voici  arrivés  à  l'une  des  plus  belles  réionneiq 
P  vent  été  faites  dnns  les  ordres  monastiques.  Nous  allons  d 
\  une  longue  analyse  de  ta  célèbre  bulle  de  Benoît  XII, 
l  qu'elle  fait  bien  connaître  et  l'éclat  monastique  au  14<  siècle, 
[  l'organisation  des  éludes  des  moines,  sur  lesquelles  ona  comm 
némentsi  peu  dedétails. 

Le  pontife  commence  d'abord  par  rendre  hommage  anxW 
vices  que  l'ordre  de  Citenux  rend  à  l'Eglise;  il  réunit  les  fos 
lions  spirituelles  de  Marie  aux  occupations  toutes  niatérieUet 
Marthe,  joignant  l'élude  des  lettres  sacrées  aux  acUons  it 
charité;  il  annonce  ensuite  qu'il  a  porté  le  joug  de  cet  i 
dans  sa  jeunesse  et  que  c'est  en  son  sein  qu'il  est  arrivé  dediai 
en  cbarf^e  à  celle  du  suprême  apostolat.  C'est  là  suitout  cpt'il 
TU  cependant  qu'il  y  avait  certains  articles  à  expliquer  ou  &  i 
former,  et  d'après  les  vceux  des  abbés  Guillaume  de  Citai 
Jean  de  la  Ferté,  Jean  de  Clairvaux  et  Reynald  de  Morimoi 
il  jujje  à  propos  d'émettre  quelques  nouvelles  règles,  dont  dM 
exposerons  lesprincipales,  en  les  indiquant  par  les  chiffres  i 
lesquels  elles  sont  rangées  dans  la  bulle 
8.  Obligation  d'inscrire  sur  uu  registre  spécial,  tout  cc  I 

'  Balle  Deuotionis,  Ma.,  t.  i,  p.  86. 
•  Bulle  Parvus/ons.  ibid.,  1. 1,  p.  iS*. 


C1TBAUX. 


343 


r"  Hé  faii  d'au  peu  important  daas  cliaque  maison,  afiii  qu'on 
Hdie  toojours  ce  qui  a  élé  fait,  par  qui,  et  à  quelle  époque. 

11.  Que  le»  abbés  soient  tenus  tous  les  ans  <]e  reodre  compte 
MU  deiu  boursiers  de  la  maison  ,  des  recettes  et  dépenses  qu'ils 
ont  faites. 

13.  Les  visiteais  des  couveus  ne  pourront  laire  durer  leur  vi- 
fite  au  de-li  de  trots  jours,  sous  peine  de  perdre  leur  place  au 
durur  et  ao  cliapiire ,  pour  tes  abbés,  el  de  jeûner  un  jour  par 
•n»«iae  au  pain  et  à  l'eau  peudaQl  t'a.  mois  ,  pour  Us  moines. 
D'ailleurs,  défeaBe  est  bile  de  recevoir  quoi  que  ce  soit,  excepté 
e*  qui  est  nécessaire  pour  le  voyage. 

26.  Ordre  aux  abbés  ou  supérieurs,  et  moines,  de  se  servir 
Feulement  d'étoffes  dv  couleur  biune  ou  blanche  i  et  défense 
d'aroir  des  domestiques  ['Jo'ni(Wio.<)  revêtus  d'habits,  ou  robea 
de  diversi-s  couleurs  {partitif  aiii  virgatit). 

37.  Défense  de  toute  recberdie  dans  les  vases  d'arf^eot,  orne- 
meu*  de  Uu,  ou  autre  somptuosité. 

38.  Que  tous  les  abbés  des  monastères ,  excepté  celui  de  Ci- 
uaax  et  des  quatre  filles  principales,  ne  puissent  mener  avec  eux 
plus  d'un  clerc  séculier  ou  hiquc,  à  clieval- 

29.  Défense  de  manger  des  viandes  ou  des  potages  ,  iaiti  avec 
de  U  viande  bors  du  monaslëre,  ou  dans  les  chambres  particu- 
lières, excepté  dans  les  infirmeries.  l,es  conlrevenaus  sont  con- 
damnés à  jeilner  trois  jours  ,  au  pain  et  à  l'eau  et  à  la  discipline 
en  plein  chapitre. 

33.  Prescription  de  dormir  dans  le  dortoir  commun,  parce  que 

te  d'avoir  des  cbanibres  particulières,  a  introduit  plusieurs 
innéteiés  et  il issol  niions. 
Suppression  de  la  coutume  observée  dans  quelques  mo- 
es,de  don  uer  à  chacun  une  certaine  portion  de  blé,  de 
lie  vin  et  d'arfjent. 
Qu'aucun  revenu  ou  pension,  ou  aident  quelconque,  ne 
mit  donné  aux  moines  en  particulier ,  pour  leur  nourriture  ou 
lear  véiemeal,  mais  que  tout  soit  mis  en  commun ,  et  ce  qui  est 
nécaaaaire  donné  en  nature. 
^Bf7.  Que  ni  lesalilM-s.  ni  les  roureus.  on  officiers  de  l'ordre,  ne 


:i'(/i  riTPUX. 

SI-  pait:i;>eiil  les  rcvciitis  ;  mais  qiic  tnul  soit  mis  en  rominuR, 
stiii4  peine  ilc  ^époeîtion  pour  les  contrevenans. 

36.  Qu'aucun  moine  ou  frère  convers  ne  puisse  monter  i 
cheval,  excepte  les  économes,  procurateurs  ou  |;ouTerneiinikl 
granges. 

39.  Plusieurs  moines,  oo  frères  convers  ,  coolre  leur»  vonj 
exprès  amassaient  de  Targent,  et  sous  leur  nom,  ou  sous  ua  nos 
supposé,  Bcbetaient  des  droits,  des  fonds,  des  rentes,  des  pa> , 
sions  ,  des  animaux,  qu'ils  donnaient  à  nourrir  à  d'autres,  itb  : 
profit  et  lucre  à  payer  à  eux  ou  à  d'autres  en  leur  nom,  on  bits, 
comme  des  Irjfii|ii3nls,  passaient  plusieurs  sortes  d'autres co»' 
Irais;  courant  ainsi  après  des  profits  honteux  et  poursuirani  u  I 
p^ule  qu'ils  cachaient  et  retenaient.  Le  pomife  ordonn 
aliliés  de  confisquer  tous  ces  biens  au  profit  du  monastère. 

Mais  la  principale  réforme,  cl  le  plus  curieux  docuineat  flff 
l'état  lie  l'ordre  de  Citeau!<,  est  celui  qui  concerne  les  étude  i 
faire  dans  les  couvens.  Nous  allons  les  rapporter  assez  au  lonf. 
)>arce  qu'aucune  histoire  ne  nous  a  aussi  bien  appris  par  qad 
moyen  les  ctudes  avaient  été  si  (lorissaDtes  dans  les  dÎTers  onlni 
religieux.  Nous  sommes  encore  en  plein  moyen-àge,  cet  Jge  qlt 
t  représenter  comme  rempli  d'ignorance  et  de  bl^ 
lici  ce  qui  se  pratiquait  pour  tes  études. 

Oi'B:inisalioa  lics  études  (les  rrligieui  de  Citeaui. 
.nt  pourvoir  à  ce  qu'il  soit  formé  des  professeurs 'c 
s'iiistiuisent  et  se  distinguent  par  l'étude  de  la  saci^ 
in  qu'ils  portent  pour  eux  ei  pour  l'I^glisedesfruiud^ 
veur  ,  d'honneur  et  d'honnétetc  ,  avec  le  secoura  d** 
céleste  agriculteur,  eic  ;  comme  d'ailleurs  on  a  déjà  suffisamment 
pourvu  aux  première  études,  nous  ordonnons  pour  toiijouisqn' 
y  ail  pour  l'ordre  de  Cil''.iux  une  univeisiic  ou  Collège  pourrél«ï* 
des  saintes  pages,  à  Paris,  à  Exester,  à, Toulouse,  à  Monlpellio 
à  Salamanqueelà  Bologne,  et  de  plus  qu'il  y  ait  une  iiuiiMn|W 
ticulîère  à  Melz  pour  les  premières  études  en  faveur  des  AlleraimlS' 
■13.  Le  pontif'^  détermine  les  provinces  qui  doivent  enïOf^ 
leurs  élivcg  i,  chaque  université;  choque  province  dei 


l'on 

oudra 

barie 

or,v 

4-2 

C 
Voula 

l'Ord 

c  qui 

lUcot 

ïglc,  s 

sahii 

de  fa 

CITR\IX. 


ni  <|ii'cllo  ne  pr/férût 


l'uiuvrisiii^  la  plu*  voisine,  .1  1 
îyet  ses  èlÈvCs  nu  collège  <le  l'.iri 
ttesius  de  toutes  les  autres,  el  comme  ta  source  de  îoutcs  les 
utet'.  Il  fallait  choisir  les  élèves  les  plus  dociles  et  les  plus 
l«a,  lesquels  devaient  arriver  à  Paris  au  1''  octobre,  et  aux 
kires  universités  vers  sainie  Luce  ou  la  Toussaint. 
44.  Tout  monastëtc  qui  a  40  moines  iloit  envoyer  2  étudians 
Paris;ceiui  qui  en  a  30  eu  t-nvoie  1  ;  celui  qui  enalSiSU 
lolns  1  aui  universiiés  piovinciales. 

45.  Le  docteur  réf;eat  du  Collège  de  Paris  doit  recevoir 
le  l'ordre  80  livres  pelils  tournois ,  et  2lj  de  son  propre  inooas- 
ére-  le  baclieliev  rè;;eni  25  de  l'ordre,  25  de  son  monaBlère;  le 
mcurdela  bible  10  de  l'ordre, ei  20  de  son  itionasière;  tout  éco- 
icr  30  livres  de  son  monastère.  Dans  les  autres  Collèges,  les 
ibbés  ne  devaient  donner  que  40  litres  tournois  aux  docleurs  de 
ibéologie,  et  30  livres  aux  baelidicrs  qui  professaient. 

46.  Oblj^aiion  ,  dans  cliacun  de  c(.'x  CoUèf^es ,  d'un  profes- 
Kurqui  e:iplique  la  bible  hihliquement ,  c'est-à-dire  teztiielle- 
mt«,ei  qui  devait  recevoir,  outre  les  15  livres  tournois,  100 
■DUS  {solidi)  de  In  même  monnaie,  de  son  monastère. 

i'.  Obligation,  aux  économes  et  cclleriers,  de  jurer  qu'ils  ont 
fîilclentent  dépensé  ces  sommes,  dont  ils  devront  justifier  l'em- 
ploi pardevant  le  régeut.  le  baclielier,  le  proviseur,  et  sept 
étclierc  clioiBis  parmi  Its  plus  discrets. 

48.  Tout  abbé  qui  aura  différé  deux  tnoîï  de  remplir  ces 
oMigalions,  sera  condamné  à  les  Fournir  doubles,  moitié  aupro- 
E' de  l'écolier,  pour  acheter  des  livres,  cl  moitié  pour  la  bourse 
Ju  souvent  ;  s'il  difléie  six  mois,  que  l'entrée  de  l'Église  lui  soit 
"'erdile,  et  s'il  persiste  encore  trois  mois,  qu'il  soit  suspendu 
'«offices  divins. 

50.  Que,  si  dans  le  Collège  de  Paris  il  se  trouvait  un  étudiant 

>■  ])irui  apte  à  recevoir  les  grades  de  baclielier  ou  de  docteur 


éologie,  alors  les  ré^ens  de  la  1: 
!,  quod  m 


■tudiorum,  indiitinclè  miitantur  < 


n  feront 
cipnuiu 


un  rapport 


iiatione  vcl  geiie- 


346  ciTfiAux. 

à  l'abbë  de  CiteauXj  lequel  écrira  au  propre  abbé  de  l'écodiai 
pour  l'engager  à  le  laisser  continuer  ses  études. 

51.  Pour  que  les  élères  se  consacrent  plus  spécialeiiienl  à  J 
théologity  défense  expresse  est  Csite  dans  les  GoU^^  de  G 
teauxi  d'enseigner  ou  d'étudierles  dW>î(f  cenoiuf ues, ou d*alli 
les  étudier  au  dehors.  Le  controFcnant  doit  être  reoToyé  à  so 
monastère  pour  y  être  conTenablement  puni* 

&3.  Et  Gomoie  il  couTient  et  qu'il  est  très  utile  que  Tétode  d 
Paris  fleurisse  entre  toutes  les  autres  études,  et  soit  cootiné 
sans  interruption  •  il  est  ordonné  que  le  chapitre  général  di 
Tordre  y  envoie  des  docUwrSy  des  bacheliers  ^  des  lecteurs  Je  l 
Bible f  ainsi  que  des  proTiseurs»  des  économes,  et  anlics  ofidcm 
Le  chapitre  général  doit  aussi  pourroir  à  ce  que  dans  les  antne 
idolUges  il  y  ait  toujours  un  lecteur  en  théologie  ^  que  le 
abbés  recteurs  doit  eut  reccToir  sous  peine  de  censure.  Le  pra 
fesseur  ne  devait  s'j  iostaller  ni  pompeusement,  ni  délicatement 
mais  professer  humiUment  et  Jé*rotementj  se  nourrissant  à  1 
table  commune  >  et  se  contentant  d*nn  seul  clerc  pour  serritcu 

54.  Et  comme  c*est  une  chose  honteuse  et  dilbrme  ,  soitM 
pour  un  religieux»  de  venir  s^asseoir  sur  la  dbaire  doclonle  ave 
vanUé  et  sans  instruction .  il  est  ordonné  à  chaque  praiesssfl 
d'aiBrmer  par  serment ,  qn'à  Toccasion  de  son  installation ,  pfl 
lui  ou  par  d^autres,  il  n*a  pas  été  £iii.  en  repes^  habits  om 
chose^  une  dépense  de  plus  de  l»000  livres  toarmeLi 
et  pnr  le  bachelier,  ^u'il  n*a  éuè  £ùi  pour  son  bnccaLuircat 
repas  ou  fike  quelconque. 

55.  Tout  élè«e  qui  aura  étudié  pendant  six  ans  en  t 
dans  U  maison  de  P^râ  on  de  tonte  autre  sn^-ciaée^  et  aura  él 
reconnu  capable,  pourra  y  Siiie  un  cnors  Je  Bible  ;  et  ceux  ^ 
auront  étudie  huit  ans  pourront  enseigner  les  jenùmcas, 

5tk  Et  ce.  malgré  le  règlement  de  l'université  de  Vma  fû  tM- 
que  personne  ue  pourra  prolesser  un  cours  de  Biblu^  s*tl  n*a  é 
die  sept  ans  ;  et  un  cours  le  sentences  qu^apies  dix  ans» 

57.  Ordre  de  lire  c«ite  buUe  tous  les  ans  dans  le  dapitre 
ncnl  et  <ians  cnnqQe  monaseere  * 


'  BiiUe  Fic/jctfnjT,  ibid..  t.  i,  p.  loq 


cm[*ux.  347 

1475.  Sixte  IV  défend  aux  religieux  de  porter  des  habits  de 
conteur  grise,  et  ordonne  que  les  abbés  ou  moines  soient  habillés 
de  bUnc  en  de  ootr  seulement  '. 

1565.  Pie  IV  déplore  le  reUchenient  totrodoit  i  Ciieaax. 
Depuis  que  les  monaatères  et  les  priorés  ont  élc  donn^  en 
"nmtiule  à  des  personnes  étrangères  à  l'ordre,  et  au  mo  jen  des 
.xemptions  de  l'union,  les  religieux  s'étaient  soustraits  à  l'ohéis- 
nce  de  leurs  supérieurs,  et  le  plus  grand  relâchement  s'était 
>duit  à  Citcaux  ;  le  frère  Louis  qui  en  était  Abbé  eu  ce  mo- 
nt, demande  au  pape  de  rappeler  l'Ordre  à  ses  anciens  ré^lc- 
,  Le  pontife,  accédante  sa  demande,  supprime  tous  les 
tvilégei  accordés  aux  différentes  maisons,  les  tonmei  toutes 
kniite  des  abbés;  casse  le  droit  de  visite  donné  aux  évéques 
plaor  qn'il  eiii|êi:herait  la  visite  de  l'abbé  ;  ordonne  qoc  dans 

■  abbayes  comme odata ires  il  y  ail  nne  mensc  conventuelle  , 
7  l'abbatiale,  sous  peine  de  séquestre  pour  le  commen- 

itaire.  (>ae  tout  religieux,  d'un  autre  ordre,  introduit  dans  un 
)il  tenu  d'en  sortir  ou  de  faire  profession  de  l'ordre,  el 
léfend  ,  ponr  l'atenir,  toute  union  et  suppression  de  couvent  '. 
I  lâTO.  Mais  sept  ans  après,  une  nouvelle  réformaiion  générale 

■  nécessaire.  C'est  Pie  V  qui  va  parler  :  L'état  déplorable  des 
>ODa«ières  l'afBige  ;  l'ordre  de  Citeaux  est  réduit  aux  dernières 

remîtes;  dans  une  visite  qu'il  a  fait  faire  en  Sicile,  on  a  trouvé 
*^  nionastères  abandonnés  on  fermés ,  ou  ouverls  à  tous,  ou  con- 
"Wéa  aux  usages  profanes.  Malgré  les  injonctions  faites  aux 
•™éa  comraendataires ,  les  pauvres  religieux  manquent  d'ali- 
"^^i  et  de  vétemens  ;  les  abbés  intrus  absorbent  toui  ;  le  pontife 
"SOI  remettre  en  vigueur  la  prescription  faite  par  le  concile 
**  l^tran,  qui  déclare  que  la  4""  partie,  ou  même  la  3"*  par- 
"^  des  biens  du  monastère  soit  consacrée  ou  à  la  fabri- 
1"*»  on  aux  ornemens,  ou  aux  pauvres;  en  conséquence,  il 
"'donne  de  réintégrer  dans  les  couvens  le  nombre  de  moines 
^*^u  par  les  statuts,  avec  les  meubles  et  ornemens  d'église  con- 

finlit  £ttj  cuncfû,  ibid.,  t.  i,p.  3gg. 
H^  Salle  h  tminenli,  ibid.,  t,  n,  p.  io6. 


3'l8  CITEAIX. 

venables;  arer  roflîcp  de  joar  et  de  nuit;  qne  1rs  aamùnes,  rt 
les  autres  usages  du  couvent,  soient  rétablis  ;  que  U,  où  ks  élu*. 
des  ne  peuvent  être  établies  sur  un  pied  convenable,  il  y  ii| 
toujours ,  outre  les  livres  d^office,  an  moins  la  BibU  et  le  ct^é' 
chisme  ad  parochoSy  les  œuvres  de  saint  Bernard^  el  qnelqiNf 
autres  pour  Thonnéte  occupation  des  moines;  que  Ica  novidali^ 
la  clôture  sévère,  Tcloignement  des  femmes,  soient  stridemesl 
observés;  que  les  commendataires  étrangers  qui  refuseimienl b 
nécessaire  aux  moines  soient  expulsés  ;  et  parce  qne  la  pnfriàé, 
racine  de  tous  les  maux  là,  où  elle  se  gUsie,  pervertit  toui  bia^ 
dans  la  règle,  qu'elle  soit  abolie  partout  où  elle  a  été  introdoits  *.   _^ . 
1574.  Grégoire  XIII  revient  sur  les  désordres  signalés  f/u  |ijg£ 
Paul  \f  renouvelle  toutes  les  prescriptions,  ordonnances  et  oci- 
sures;  limite  le  droit  de  visite  des  évéques,  le  rend  aux  abbèi 
ordonne  aux  ordres  mendians  qui  s'étaient  introduits  dans  Itf 
convens  Bernardins,  d'en  sortir  immédiatement,  ouf  de  faire  pro- 
Cession  de  Tordre.   Partout  les  abbés  commendataires  avaient 
supprimé  les  distributions  et  aumônes  qui  se  faisaient  à  la  poiU 
des  couvens.  Le  pontife  ordonne  qu'on  les  fasse  de  nouveau,  selon 
les  facultés  de  chaque  maison  *• 

1653.  Innocent  X  confirme  toutes  les  règles  et  tous  les  pri vi- 
lles accordés  par  ses  prédécesseurs  '. 

1654.  En  vain  il  avait  été  déclaré  que  les  abbés  commendataires 
n'auraient  aucun  droit  de  juridiction  sur  les  moines  des  convens 
qui  leur  étaient  confiés;  ces  abbés  s'arrogeaient  le  droit  de  rece- 
voir les  vœux ,  de  punir  et  même  de  cbasser  les  religieux.  Le 
même  pontife  ôte  a  ces  abbés  le  droit  d'instituer  ou  de  destituer 
des  prieurs ,  sous-prieurs  ou  officiers  claïutraux ,  de  visiter  les 
moines  ou  de  les  punir  *. 

1657.  Alexandre  VII  confirme  la  décision  donnée  en  1475  par 
Sixte  ly,  que  l'abstinence  de  la  viande  n'était  pas  de  l'essence 

■  Balle  FsX  initumeris,  t.  ii,  p.  5i5. 

*  Balle  Supernd^  ibid.,  t.  ii,  p.  4og. 

*  Bulle  Exponi  nobis,  ibid.  t.  v,  p.  485. 

*  Balle  Pastoraltsofficii/ib.t.s.  p.  49o,ooiifimiée  par  b  bulle  £.r/99m 
nnhi^,  d'Alexandre  vu.  ib.  f .  vf.  pag.  6. 


CJTKAUX.  3  VJ 

de  la  rëgle^  et  qu'il  appartenait  au  chapitre  gênerai  et  a  Tabbc 
Yen  dispenser,  et  qu'ainsi  les  religieux  pouvaient  manger  des 
*  îbdes  hors  du  monastère;  d'où  le  chapitre  général  de  1481 
.OTiit  déclaré  non-seulement  que  l'usage  de  la  viande  était  per- 
WÉ,  maïs  même  l'avait  remlu  en  certains  jours  obligatoire  dans 
kscooTens  pour  conser\^er  l'uniformité  ;  de  plus,  en  1498,  Ale- 
[» sandre  Yl  avait  étendu  cette  licence  pour  toute  l'Espagne.  Ce- 
ycndanl  quelques  moines  françiis  conservaient  des  scrupules ,  et 
îl  5  avait  des  disputes  pour  savoir  si  l'on  avait  pu  contrevenir 
aÎBsi  aux  anciennes  règles.  Le  pontife  les  fait  cesser  en  décidant 
qa*on  peut  user  de  ces  dispenses  '. 

1660.  Suus  prétexte  d'introduire  dans  les  monastères  l'absti- 
■eace  de  la  viande,  quelques  jeunes  religieux  passaient  avec  les 
anciens  certains  contrats  ou  promesses ,  par  lesquels  ceux-ci 
biiiaienl  aaz  jeunes  moines  la  libre  admin'istration  des  choses 
firitnelles  et  temporelles  du  couvent,  et  recevaient  en  dédom- 
Biigement  certaines  pensions  en  argent  ou  en  fruits,  et  l'exem- 
ption des  oiBces  du  chœur.  Le  pontife  casse  toutes  ces  transac- 
tions comme  nulles,  comme  contraires  à  l'esprit  de  pauvreté,  qui 
oe  peut  disposer  de  rien  *. 

1661.  La  latte  contre  l'nsage  des  viandes  continue  ;  les  oppo- 
sans  constituaient  en  France  un  parti  qui  s'appelait  les  abstinens; 
ils  voulaient  en  ce  moment  priver  les  religieux  qui  usaient  de  la 
viande  de  letir  voix  active  et  passive  ^  et  le  pontife  est  encore 
obligé  de  blâmer  cette  prétention  '. 

1666.  Toutes  ces  luttes  annonçaient  la  décadence  de  Tordre  ; 
une  rcfonne  générale  était  nécessaire, AlexandreYlI  y  met  la  main; 
dès  1662  il  charge  Claude  Vaussin ,  abbé  de  Citeaux ,  de  s'en- 
tourer des  religieux  les  plus  capables  et  de  lui  proposer  des  règle- 
mens  de  rèforme.Ils  portentprincipalement  sur  les  points  suivans  : 
Oa  recommande  des  visites  «actes  et  sévères,  sans  faste  et  sans 
luxe  ;  que  tous  les  moines  habitent  dans  les  monastères  et  non 

.    ■  //i  supremip  ili.  t.  vi,  p.  59. 
'    tlxiioni  nobis,  ib.,  t.  vi,  p.  1 14. 
'  IVu/f€r  pro,  ib  ,  t.  ^1,  p.  i4^< 


350  CITEALX. 

<Una  les  chùleaux,  ou  les  granges  des  eDvirons  ;  que  les  cbapi 
géoéraux  se  tiennent  sliiciement  tous  lus  trois  ans;  que  tousc 
qui  doivent^  assister  s'y  préseatent,  et  personne  autre;  qt 
ait  soi»  de  tenir  au  complet,  le  proviseur,  procurateur,  docte 
régens,  et  autres  officiers  de  la  maison  d'éludé  de  Paris  ;  qt 
destitue  tous  les  officiers  qui  ne  remplissent  pas  strictement  i* 
obligations,  et  que  l'on  ne  mette  à  leur  pUce  que  des  reli^ 
qui  pratiquent  V abstinence  ;  que  le  silence  soit  rétabli  dq 
compiles  jusqu'au  chapitre  du  jour  suivant  ;  que  tous  les  con^ 
■divent  celui  de  Citeaux  pour  la  forme  de  l'office  et  da  ch 
qui  est  le  grégorien  ;  on  tolère  que  diaque  religieux  dorme  t 
une  cellule  séparée,  mais  qu'elle  soit  toujours  ouverte  de 
nière  que  l'abbé  puisse  y  entrer  ;  qu'il  y  ait  une  lucarne  à  chl 
porte,  et  que  les  religieux  dorment  revêtus  de  \eanpetiU 
puces  blancs  ;  que  tout  acte  de  propriété  soit  supprimé  ;  que  ( 
qui  font  vceu  d'abstinence  de  la  chair  la  gardent,  et  que  ceu:! 
ne  ta  suivent  pas  ne  Cassent  gras  que  trois  jours  par  seina: 
qu'aucun  religieux  ne  puisse  écriie  ou  recevoir  des  Icttrea;  i 
n'y  ait  qu'uu  seul  cachet  dans  chaque  maison,  celui  du  pri 
qui  soit  mis  à  toute*  les  lettres  ;  que  les  habits  soient  pauv 
que  les  abbés  ne  portent  pas  leurs  cbapeaui  dans  le  utonasi 
mais  seulement  leur  capuce,  de  même  que  tous  les  moû 
qu'ils  s'abstiennent  des  chemises  ou  collerettes  de  lin  (inJ 
et  collaribus);  qu'ils  n'en  aient  que  de  laine,  ainsi  que  I 
caleçons  ;  qu'aucun  abbé  ou  moine  u'eniretienoe  sa  barbe  w 
dieveux ,  ou  laisse  pousser  une  mousiacLe  à  la  lèvre  supériei 
qu'il  ne  conserve  sur  la  tête  que  le  cercle  de  cheveux  q 
nomme  couronru;  que  tous  les  jeunes  moines  qui  ne  soni 
aptes  aux  études  apprennent  un  étal,  dont  l'exercice  leur  ' 
éviter  l'oisiveté  et  l'ennui  de  la  solitude  ;  qu'on  ne  reçoire 
des  novices  d'une  suffisante  littérature,  c'est-à-dire  qui  aieni 
les  études  grammaticales  et  même  philosophiques,  si  faii 
peut,  et  qu'on  ne  les  admette  qu'après  qu'ils  se  seront  éprc 
chez  eux  dans  le  siècle,  où  les  visiteurs  leur  donneront  tme 
sion  suffisante,  stlon  les  lieux  qu'ds  habitent  ;  qu'ils  fassent 
fcssion  de  toute  la  règle,  l'abstlueDce  de  la  rtande  seule  exci 


J 


»l 


bculutire  ;  qa'oa  établisse  partoat  i 

oîi  les  noric»  soient  ^UcHpaarË^fatmÊtràVttfiit 
.et qu'ils  n'en  sortent  pour  les  AsdM,  1m «éNÉ  wIm 
q^'srec  des  témoii^nages  suf{isan3;lM^liMny4tofOM 
gré  bire  paMcr  les  novices  et  religUnx  4^  ttOMMIèrt 
aatre ,  même  aTec  la  peine  de  la  prîsOB  ;  qu^mcOB  TC^pMX 
paisK,  ui'sde  graves  motifs,  sortir  du  toilTeDt«et<llirduH 
rilies  ou  villages  Toisios  ;  <]ue  dans  toMn  la  pioftawi  de 
OD  établisse  deux  maisons,  l'one  poor  le  Btflfdtft  l'utn 
le  professorat,  et  que  l'on  y  entretieme  dci  tttlttttpBar  y 
lea  aoTices,  qai  y  teroM  CBToyfc  dvUMM  ki— Ira 
«le  l'ordre  ' . 
'0.  Les  monastËies  d'Atlcinsgn<;,  de  PotogM,  àt  SslMe,  de 
et  d'Espagne  réclaiiieoi  contre  ce  denier  artide,  et  de> 
Il  qne  Ifs  novices  soient  formés  i^m  kt  COBTCds  mIiiim 
i9s  doÎTeni  demenrei-,  et  où  ils  foDt  vœil  d'am  tublBU  fnp^ 
ttte  ;  c'est  ce  que  lear  accorde  Clament  X  *. 
1605.  Innocent  XI  décide  que  le  droit  defiserr^poqatdeh 
te  du  chapitre  {;éiilral  appartient  à  l'abbë  de  Gteux  Hol,  et 
:  Ton  doit  y  recueillir  les  voix  par  tète  et  non  par  AËiIÎbb  *. 
SSQ.  Daos  certains  monastères,  k  force  d'ialrignee,  ob  pirv^ 
t  i  faire  élire  pour  abbés  des  individus  qui  n'Auent  pat  moi- 
ideClteaiu-  Le  pape  Alexandre  VIII  renouTelle  lâdrfllBiMfai 
it  été  faite  sur  cepovot.etl'éteDdà  tousle•mDllUliIeadc^o^- 
r:  il  casse  ces  sortes  d'éUctioas  et  prire  Im  éleMeim  de  leur 
Hi  active  et  passive  '. 

ITOO.  lonoceut  XII  confirme  les  statuu  dreM^dant  le  db^tre 
ibéral  tenu  à  Rome  le  11  mai  1G99,  et  dont  nooi  ct^OM  de- 
ir  dter  les  suivans  : 
Comme  l'espace  de  <roi/  ans  ne  sulfisait  pM  pour  panoniir  tm» 

'Uttfremd,  ib.  t.  *i|p.  aati. 
'  Erpoiu  nohUf  ibid,  t.  vi,  p,  334- 
'  Cam  in  eaujd,  t.  ii,  p.  463, 
'  tkbitam,  ibid.  t.  itt,  p.  S, 


352  CiTKALX. 

les  tiaités  de  tiuiologie  scholastique^  ce  cours  durera  quaire  ëut^ 
pendant  lesquels  on  devait  étudier  les  diflcrens  traités  dans  Per- 
dre suivant  :  f*  année,  de  Dieu  un  et,  trine;'^  2*  aiioé«,  des  «»- 
gest  ^^  Ia  béatitude  et  des  actes  Aumnifis  ;  —  3*  année,  deaviev 
et  des  péchéSy  de  la  Grâce  et  des  vertus  théologiques  ;  —4*  annc^ 
de  Vincarnationj  des  sacremens  en  général,  de  ïeucharisiie  et  de 
la  pénitence, 

.  Le  cour  de  théologie  morale  devait  être  parcouru  en  trois  «aii 
outre  qu'il  devait  comprendre  des  leçons  d^ Ecriture  sainte j  den 
ou  trois  fois  par  semaine. 

Les  professeurs  doivent  s'attacher  aux  sentiment  les  pla 
communs  et  les  plus  probables  ;  et  enseigner  de  manière  à  po«r 
voir  à  Tutililé  des  âmes  plutôt  qu'à  faire  briller  leur  esprit;  q«( 
si  un  étudiant  vient  à  disputer  par  des  paroles  offensantes  aiec 
sou  professeur,  soit  en  classe  soit  ailleurs,  ou  tramer  quelque 
chose  contre  lui,  qu'il  soit  sévèrement  puni,  et  à  la  troisième  fois 
qu'il  soit  chassé  de  l'étude  ;  que  d'ailleurs  les  supérieurs  ne  leor 
donnent  rien  à  faire  qui  puisse  les  distraire  de  leurs  études; 
qu'ik  assistent  eux-mcmcs  aux  conférences  et  discussions  qui  se 
font  toutes  les  semaines,  et  tous  les  mois  5  que  les  élèves  pendaat 
leurrcciéaiion  se  réunissent  en  cercle,  et  qu'ils  y  dissertenti  dis* 
putent  et  argumentent  sur  leurs  leçons. 

.  Les  professeurs  de  philosophie  doivent  terminer  Jeur  cows 
dans  trois  atiSy  en  y  comprenant  Véthique  ou  la  morale. 

.  Quelques  privilèges  sont  stipulés  pour  l'abbé  sorti  de  diargCi 
au  lieu  de  rentrer  au  rang  de  simple  religieux,  comme  ToulaitU 
règle  primitive»  Les  supérieurs  de  chaque  maison  doivent  donner 
tous  les  mois  un  dtucr  ou  un  souper  à  leurs  moines  dans  le  1^ 
fectoire  des  hôtes,  pour  les  soulager  un  peu  de  raspéritié  des  jeâ* 
nés,  et  des  autres  charges  de  la  vie  régulière  '. 

Ce  dernier  statut  n'est  pas  le  moins  singulier. 

171 8.  Clément  XI  fixe  à  six  ans  d'intervalle  la  tenue  des  cha- 
pitres généraux  qui,  auparavant,  se  tenaient  tous  les  trois  ans.  La 

•  lîjpo.'ii  /tout»,  ibid.  l.  XII,  p.  bo[). 


CITEAUX.  353 

raîiou  de  ce  chaogciucni  est  la  dëpense  de  ces  réunions^  les  yûya- 

|Bi,  les  absences  qu'elles  nécessitaient,  etc.  '. 

r  18S9.  Benott  Xm  rappelle  tous  les  privilèges  donnes  à  l'ordre 

|Brles  différens  pontifes,  se  plaint  de  ce  que  plusieurs  avaient 

lift  on  mis  en  oubli,  ou  éludés,  ou  enfreints,  et  en  ordonne  le 

JlAfailien  pur  et  simple  *. 

1^  1739.  Clément  XII  remercie  Dieu  de  ce  qu'enfin  tous  les  obsla- 

Eqoi  s*étaient  opposés  à  ce  qu'un  chapitre  gcn^Tal  de  l'ordre 
tenu  à  Citeaui,  ont  été  levés,  et  confirme  les  différens  régie- 
M  qui  j  avaient  été  faits  et  que  sa  bulle  ne  rappelle  pas  '. 

Yoici  comment  était  divsié  l'ordre  des  Citeaux  eu  France  et 
tfÊA  étaient  ses  revenus  ^  : 

i*  'Abbayes  eommendaUiùes  1 94 

I  MhÊjtM  régulières  34 

^..Abbayes  deJUies  i88 

^  En  tout  3a8 


revenus  des  abbayes  commendataires  8*élevaicDt  à  la 

de  1,350,700 

Gras  des  abbayes  régulières  à  34  >  i3oo 

pCaa  des  abbayes  deJUUs  k  853,700 

f!»Crcst-à-dirc  à  la  somme  de  !X)545,7oo 

^  -  Sur  bquelle  somme  la  Cour  de  Rome  avait  établi  une  taxe  à  payer  à 
EbM|iie  investiture,  et  laquelle  8*élevait  pour  les  abbayes 
Brainiendataîres  à  3()9,675 

^poor  les  abbayes  de  filles  à  ia,8oo 

Ce  qui  fait  une  somme  de  3 1  a,47^ 

D*après  cet  exposé  on  voit  que  U  richesse  a  été  la  cause  de  la 
raiiM  de  tous  ces  magnifiques  établissemens  de  nos  pères  ;  mal- 
gré les  prescriptions  des  conciles,  le  zèle  des  papes,  les  efforts  de 
ipielqucs  réformateurs,  les  biens  des  couvens  n'étaient  plus  ap- 

'  CuMf  sicui  accepimus^  ibid.  p.  58o. 

•  in  apoMtoUcœ^  ibid.  t«  xm,  p.  38o. 

>  Prmclara^  ibid.  t.  xv,  p.a8o. 

^  Tous  œs  calcub  sont  Siits  d'après  la  France  eecU'Maêtiqut  de  Tannée 

•780* 

TOM.  I.  23 


354  ciTEAi:x. 

propriés  à  l'usage  pour  lequel  ils  avaient  été  dooDés;  îb  n' 
plus  même  possédés  par  des  religieux.  Sous  le  nom  d*abbi 
mendatairfiSj  cardinaux,  archçTéques,  é?éque8,prëlals,  ann 
abbés  de  cour,  consommaient  ces  revenus  dans  le  £ute,  1 
lesse  et  quelquefois  le  scandale.  Les  choses  en  étaient  là  qi 
souffle  de  la  colère  de  Dieu  souffla  sur  Téglise  de  France  c 
mena  à  sa  pauvreté  et  à-  sa  vertu  primitives.  Qu'elle  la 
long-tems  ;  ce  serait  mal  l'aimer  que  de  lui  souhaiter  de  m 
toute  cette  sollicitude  des  richesses^  attachée  à  ce  que  Ton  \ 
une  dotation  territoriale.  , 

L'abbé  de  CUeauz  avait  la  juridiction  ordinaire  sur  les 
premières  abbayes  de  son  ordre ,  qui  étaient  la  Feriéf  I 
cèse  de  Cliâions  ;  Pontigni ,  dans  celui  d'Auxerre  ;  Ckm 
Morimont ,  dans  le  diocèse  de  Langres.  Ces  quatre  abbét 
les  Pères  de  l'ordre;  et  par  l'arrêt  du  conseil  de  1681 ,  ils  n 
vaient  prendre  d'autre  titre.  L'abbé  de  Citeaux  était  le  ch 
supérieur  général  de  tous  Tes  monastères  de  son  ordre,  .di 
que  des  ordres  militaires  de  Calatrava^  d'Alcantara  et  de  M 
en  fepagne,  d'Avis  et  de  Christ,  en  Portiig^.  Il  avait  d 
convoquer  le  chapitre  général  de  son  ordre  à  Cîteaux;  il 
sidait  et  dans  l'intervalle  il  en  avait  tout  le  pouvoir. 

Outre  ces  privilèges  spirituels,  l'abbé  de  Citeaux  aviut 
en  France  une  position  politique,  à  raison  de  ses  iminà 
chesses.  A  l'assemblée  des  états-généraux  de  fioorgognet  i 
le  premier  rang  après  les  évèques.  Henri  Œ,  en  I5789  loi  1 
le  rang  de  premier  conseiller  au  parlement  de  Bourgogo 

Quatre  papes,  Eugène  III,  Gr^oire  YIII ,  Célestin  ly 
noit  XII ,  ont  été  moines  de  cet  ordre  ;  on  en  a  tiré  quai 
cardinaux  et  de  prélats. 

Quant  au  collège  de  Paris,  dit  des  Bamardins^  c^  ( 
thieu  Parb  de  l'ordre  des  Citeaux  qui  obtint  en  1244,  d 
Clément  IV  la  permission  de  le  bâtir;  en  1246,  il  acquit  u 
dans  la  rue  du  Cliardonnet,  par  échange,  avec  Tabbé  d< 
noines  de  saint-Victor,  oii  il  bâtit  ce  collège,  sous  le  rè 
saint  Louis.  Le.pape  Benoît  XII,  natif  de  Toulouse  et  n 
de  cet  ordre,  fii  commencer  le  bâtimentde  l'église  de  ces  re 


ruLlSES.  3.j5 

p.  Le  cardioal  Guillaume  le  Itlanc,  aussi  bcrnarilin,  la  con- 

4ja'au  poriail,  il  augmenla  le  coiléfje  d'une  biblioiliè- 

n  (aveor  des  écoliers,  pour  y  étudier  la  lliéologie;  aucou  de 

e  subsiste  maiiiteoant. 

ntMtwsdeCileaus  deClairvaux,  de  Poniigny,  delà  Ferle, 

Boriniont,   portaient  une  robe  blanche  avec  un  scapulaîre 

r  dessus,  et  une  robe  noiVebora  du  cloître;  lorsqu'ils  offi- 

..t  ils  étaient  vêtus  d'une  robe  blanche  appelée  coule,  courte 

.ysfii  ^   grandes  manches,  ei  cliaperoii  dt;  la  même  couleur  ; 

v  >t  c«  qui  fajt  <[u'ils étaient  appelés  moines  blancs.,  pour  les  dis- 

iiiguerdes  bénédictins  deCtunyqui  étaient  nommés  moinesnoirs. 

Pour  les  setvkes  rendus  aux  lettres,  à  l'état  et  à  l'Eglise,  voir 

•^  ■■inicTI»»   ET  RELICItDX. 

'.  VL'SES  Dins  le  corps  des  nctes  de  presque  tous  les  siècles 

nconir*  des  c/awjej  dont  il  est  intt'rcssani  pour  la  diploma- 

.,-^  de  counaître  les  époques  et  les  Toi  mules. 

On  peut  distinguer  plusieurs  aortes  de  tlau^es  à  raison  de  leurs 

iffèrens  cbjits  respectifs  :  les  clauset dérogatoires,  comminatoires , 

!i  •rffatoirci  ,  dt  reserve,  de  précaution,  de  renonciation,  etc. 

■^    claii-fts  abrogatoires,  ([ui  dérofjent  ^  tout  acte  contraire  ne 

pis  rare!<  *  elles  remontent  aux  premiers  tcuis.  C'est  ce  qu'on 

. ,  :  une  actuellement  et  depuis  bien  ilu  tems  par  le  mot  nonobs- 

tni,  qui  vient  certaÎDcmcnt'de  la  clause  nonchstuntihus  appcUa- 

tnibui ,  copiée  sur  les  actes  de  la  Cour  de  Rome,  qui  se  glissa 

'ir.i  les  lettres  royati's,  les  ordonnances  et  les  contrais  d'e'cbange 

1  '.'  siècle.  Au  H'  tes  clauses  sont  très- commune  s  dans  les 

mes  de  iiO£  rois,  où  le  nonobstant  revient  souvent.  Dans  le 

->:t.-cle  on  dérogeait  non-seulement  à  tout  acte  existant,  mais 

•■-(lie  aux  actes  à  Ti-nii'  par  cette  formule  assez  commune,  nenobs- 

tfil  toutes  les  lettres  impéirées  ou  h  impéirer,  à  c-  contraires. 

Les  clauses  dérogatoires  n'ont  été  introduites  dans  les  bulles 
ue  »e(s  le  \  2*  siècle  au  plufôi  ;  el  «pioiqu'elles  coient  fort  an- 
iHims,  <e  n'«t  (juèrcqne  dans  ce ïiècl? qu'elles  commencent  h  fi- 
urer  ainsi  que  les  autres  clauses  dans  les  di|)loijii'sdessoUTeraius> 
Les  clauses  comminatoires  ne  furent  pns-seulcment  apposées 
ir  ceux  qui  ayanl  la  force  en  main  pouvaknl  les  faire  exécuter. 


356  CLAUSES. 

mais  encore  pai'  des  personnes  pi  îvées.  Sans  douli.  que  li 
auionsaii.'Dt  les  parliculicis,  cl  dcvaienl  leur  prêter  inaioi 
D'ailleurs  les  princes  y  rtaieal  iiilcnssés,  parce  que  le  Gx 
ayaut-cause  parOgeaienl  le  profit  ilcs  amendes.  Pour  don 
denerfjie  à  ces  sortes  de  ilauscs ,  les  parUcuUers  annoii{ 
souvent  que  c'était  à  Dieu  ou  à  ses  saints  qu'ils  raiaaieiil  l( 
natioQs  <,  et  que  cmlle  puissance  ne  devait  consêqueuiuiei 
cbau);er  l'ordre. 

Dans  les  premiers  tenis  de  la  inonarcliie  3,  les  partiel 
infligeaient  des  peines  péeuaiaires  aux  violateurs  de  I 
actes  :  mais  on  ue  voit  pas  que  les  rois  de  la  preniiérc 
aient  eu  recours  à  ce  remède  ;  leurs  successeurs  l'ont  ciiif 
plus  communément.  Les  papes  n'ailoplèrent  ce  moyen  que 
le  commencement  du  11'  siècle  environ  ;  et  Alexandre  lirai 
lua  la  peine  pécuniaire  aux  anallicmes.  Les  clauses 
toires  ne  reparaissent  point  au  12'  siècle  dans  les  simples  U 
des  papes,  et  c'est  presque  pour  ce  lems  la  seule  marque  pi 
l'on  puisse  distinguer  leurs  lettres  de  leurs  bnllea  ordia) 
Voyci  Mkkaces. 

I^es  clatues  imprécaloires.  l'oyez  luPBÈCATions. 

Les  clauses  tle  réserve,  par  lesquelles  on  déclarait  ne  faire 
à  autrui,  ni  empiéter  sur  la  juridiction  ou  les  dioits  d'un  lier 
doivent  commencer  à  paraître  dans  les  diplômes  qu' 
Celui  de  Louis-le-Gios  de  1113  pour  la  fondation  de  Saini-H 
de  Paris ,  s'esprime  aiosi  :  Salua  aulhoritau  ,  Saho  jiire ,  i 
débita  obedientid  Senonensis  jirchiepiscopt  et  Parisientif  Efii 
On  s'est  presque  toujours  servi  pour  ces  clauses  de  réseï 
usage  dans  les  siècles  suivans ,  de  Vexpvesiioa  Sa/vo  jare, 
«ulkorilaU ,  et  en  français  :  San/ le  druit  d'auîrtù  ,  ou  taitf 
droit  et  celui  d' autrui.  On  s'en  sert  encore  dans  les  actes, 

Les  clauset  dâ  prJcautwn  ont  été  invcnicea  pour  la  sùrelé 
proque  des  parties.  Fo^.  Annonce.  | 

Les  clauset  de  renorKiation  ne  sont  point  rares  dans  lei 

•  DeReDipl.p:  I14. 


CLEHCS.  Sli? 

•lepuU  le  12'  siècle.  La  formule  finale  des  actes  de  notaires  :  re- 


^luant ,  proineitnr.l 
rWe«  de   I 


,  est  eucDie  un  reste  de  l'utagc  des 
celles  d'atijourd'liui  sont  implicites, 
—  wU  les  autres  ëlaient  souvent  délaillces. 

P    On  «ait  que,par  lui  eflel  des  libellés  dites  gallicanes,  les  clauses 

ftwéices  dans  les  tesciils  de  la  Cour  de  lioim;  ne  sont  pas  toutes 

'  'lies  en  France  ;  on  rejette  celles  qui  sont  contraires  aux  ina- 

es  du  royaume ,  et  les  bulles  papales  ne  sont  reçues  qu'avec 

' .  clause  !  Sans  ad^pUr,  etc. 

CLEMENTINES   Recueil  des  Décrétalcs  du  pape  Clément  Y, 
Mtblié  en  I3l7  par  raiitoriié  du  pape  Jean  \X1I ,  son  successeur. 
CV  recueil  fait  parité  du  Droit  Canon  i  les  matières  canoniques 
,  .nt  distribuées  à  peu  près  suivant  le  plan  obserré  dans  les  Dé- 
lies de  Grégoire  IX.  fo^-.  DtcB Étales. 
<iii  a  aussi  do  a  né  le  notn  de  <^/em«nti'nei  à  une  collection  de 
plutieurs  pièces  ,  nltribuées  faussemeut  à  saint  Clément ,  évèque 
^  fioaie,  mais  vénérables  par  leur  antiquité. 

CLERC  Cl  CLÉRICATURE.  On  comprend  dans  le  Droit 
E^anon  sons  le  nom  de  clerc  ,  tous  ceux  qui  sont  consacrés  au 
^rvice  divin;  la  cléricature  (sl  un  eng3f;einenl  dans  l'Eglise  et 
'la us  la  profession  ecclésiosliqne.  Le  premier  degré  de  la  clérica- 
f'^e  i-st  l'état  de  siniple  tonsure.  Les  degré»  suivans  sont  leg 
Quatre  ordres  mineurs  de /'orfierî,  lectenrs,e%uriisles  e\a<:ol^rlei. 
\n  dessus  des  ordrei  mineurs  ,  sont  les  ordres  sacrés  ou  inajeutt 
de  taiis-diaconal ,  diaconnt  eiprélrîse.  XJépiscopnt  et  leu  autres  ili- 
î'iités  ecclésiastiques  sont  encore  des  dej^rés  au-dessus  de  la  prc- 
>iïe.  Ce»  difféiens  degrés  de  cléricature  com|iosent  ce  quo,. 
^pelli^  Vhièrnrehie  eccliiiasiique.  Les  moines  ne  furent  appeits  a 
K  cléricature  qu'eu  383.  par  saint  Sirice,  pape. 

Il  j  avait,  avant  1789,  plusieurs  priïil^geaaiiacUé»  à  l'état  de 
IsfC  I  îU  consii trient  : 
]•  En  ce  que  le  cleigé  formait  le  premier  ordre  du  royaume. 
2*  En  niaiière civile,  lorsqu'il  s'agissait  d'actions  pcrscunvlles, 
^  ecclésiastiques  avaient  lepriviléjje  de  ne  pouvoir  clic  traduits 
je  par  d(?vanl  le  jn{;c  d'église.  En  matière  ci  iininel[<!  ils  t'tnicnt 


3âB 


CLERCS, 


d'abord  jugés  par  le  ju(;c  d'église  pour  le  délit  commun , 
le  juge  royal  pour  le  cas  privilégié. 

3*  Ib  n'étaient  sujets  en  aucun  cas  à  la  juridiction  do,; 
<]e8  maréchaux  ,  et  les  présidîaux  nepouvaietit  les  jugera 
charge  de  l'apiiel. 

4°  La  contrainte  par  corps  ne  pouvait  être  exercée  contr 
i  moins  que  ce  oe  fût  pour  tiinic  de  siellionat,  ou  auln 
qui  [es  faisait  juger  indignes  de  jouir  du  privilège  de  clâ-ic 

5*  Ils  étaieul  exempts  de  tutelle  ,  curatelle  ,'  collecte  dt 
pât9  et  autres  charges  semblables,  et  de  la  taille  dans  les  pi 
elle  était  personnelle. 

Mais  ces  privilèges  n'étaient  accordés  qu'aux  clercs  com 
dans  les  ordres  sacrés,  aux  bénéficiera,  ou  attachéi  sctwlli 
au  «errice  de  quelque  église. 

Voici  maintenant  quels  sont  Its  privilèges  des  clerci  et 
dans  les  ordres  ;  ila  sont  exempts  du  service  militaire  ,  des 


tiens  de  juré,  de  toute  tutelli 
insaisissables.  Pour  tout  le  lei 
CLERCS  réguliers;  AiSét 
mëreiit  dans  le  1 6°  siècle,  poi 
des  différentes  parties 
abeolusi  les  autres  des  vœux 


iielLe  ,  et  leuis  personiu 
int  soumis  à  la  loi  comu 
ociétés  de  prêtres  qui  i 
:  eiicomniunautê,  ets'oi 
.  Les  unes  faisaient  dei 
impies  ;  et  d'autres,  telle  qui 


de  l'Oratoire  n'en  faisaient  point.  Parmi  les  clercs  réguUi 
comptait  les  1  hcaiias  ,  les  Jésuites  ,  les  Samabîtes  OU  c£ 
suirtl  Paul ,  ceux  du  Boit  Jésus  ,  de  la  Mère  de  Dieu ,  d< 
Ma^-eul  ou  Somasques,  les  l&inistres  des  Infirmes  ou  de  biem  n 
ceiu  des  Ecoles  pies  ,  les  Oraloriens,  les  DoctrinaireB,  les 
rijl&t.  For.  ces  noms. 

CLERCS  Ut  la  vie  commune.  Établis  vers  la  fin  du  l4'  i 
par  Gérard  Gioot,  ou  le  Grand,  natif  de  Deventer^  ville  des 
Bas.  Cette  congrégation  se  repandit  dans  la  Flandre,  la  Fi 
Wesipbalie,  l.t  Gueldie.  le  BrabanL.  Eugène  IV  et  ?ie  V  I 
cordèrent  des  privilèges  j  mais  elle  n'a  poiut  subsisté.  Im 


I  Voir  Heurion,  Code  Eccles.  frm 


iëlé  ou  clianiiécs  en  aéiiiinaîies ,  ou  ilonnres  &  d'autres 

((l'cti'gieuxbënédictins  de).  Les  ravages  des  Lombards, 
Mes  Sarrazios,  en  Bspa^ne,  des  Normands,  eu  {"rancc  , 
b'perpéiuelles,  Vigtiorance.'  avaient  réJuit  au  plus  triste 
Ec  si  floi'issani  d':s  Bénédictins. Presque  tous  les  moine* 
mersès,  ou  menaient  dans  les  couvens  une  rie  scand 
non,  moine  d'Autun,  aidé  de  deux  autres  de  ses  co 
Bill  cl  Aldegrin  ,  se  proposa  de  remédier  à  ce  irisie 
feimença  sa  rérorme  avee  !ouze  moines,  dans  l'abbaye 
Pj  qu'avait  fondée,  en  910,  Guillaume  ,  couile  tTAuver- 
K  d'Aquitaine.  Peu  â  peu,  celte  riforme  se  propagea,  ei 
tèl'ancieone  régularité  monastique-  La  congri^tiation  dfi' 
lu  première  cou  grevai  ion  de  plusieurs  màisnns  de  bê- 
nintes  sous  un  seul  cbeT,  et  immédiatement  soumises  au 
■nt  Cluny  ,  quoique  tous  les  moines  suivissent  la  règle' 
Venoll,  chaque  abbaye  i^iail  indépendaule  de  l'autre,  et 
l'ion  eTêque  *.  ■» 

fe  nous  l'avons  fait  pour  la  maison  de  Clleaux,  nous 
ire  l'analyse  des  principales  BulUsqui  ont  l'ortiré  de' 
pnr  objet,  et  qui  rious  feiont  connaître  les  difTcrénles 
■  •ou  bisioire. 

USalliKle  II  rappelle  cl  coulirme  tous  les  privilèges  de 
Il  lariout  celui  de  relever  seulement  du  pontife  de' 
k'd'étre  soumis  à  son  seul  examen  ;  parce  que,  dit  la* 
K*a  fondation  Cluny  a  été  doiioé  en  propre  au  sicge' 

e  pouvons  mieux  faire  comprendre  quel  était  ft 
pie  l'élat  déplorable  de  l'ordre  de  Cluny ,  qu'en  tradui-'  ' 

mbule  suivant,  que  Grégoire  IX  place  en  tète' de  ta 
rëfurniation  adressée  à  l'abbé  de  Cluny  et  aux  diâéfenV 
\lfotdret 


'Ênl.  BUtdesorilr.rel.,t.  i,  p, 
tiltU  monatffcie,  ilans  le  flii7l.  . 

m- 


;tGO  CLUNY. 

•>  Bcliemotli,non  content  comme  le  bceuf  de  manger  les piil*' 
mais  désirant  aviilement  des  herbes  cltoisies,  fait  la  chasie  a«1 
instance  aux  3ines  d'élilei  non-seulement  en  dressant  des  finbil 
ches  et  des  picges  à  ceux  qui  inatchent  avec  simplicité,  inaïicl 
core  en  tendant  des  lacs  et  jetant  des  fdets  contre  ceux  qoi  I 
sont  réfujjiës  dans  la  solitude  pour  y  vaquer  à  la  contempltlioi 
En  effci,  nons  nous  sentons  en  secret  accablés  de  douleur,  et  I 
public  couverts  de  lionle,  quand  nous  voyons  cet  ordre  de  Chu 
planté  de  la  main  de  Dieu  dans  le  paradis  de  l'Eglise,  après  aT< 
étendu  ses  rameaux  de  la  mer  à  la  mer,  et  produit  si  long-to 
les  fleurs  les  plus  suaves  et  les  fruits  les  plus  abondans  de  vert 
cliangé  maintenant  en  vigne  d'amertume,  ne  produisant  plus  q 
des  fruits  Bauvat;es  qui  agacent  les  dents,  changé  en  piège  et 
ruine,  en  pierre  d'offenUon  et  de  scandale,  aux  deux  maisons  tll 
raël,  c'est-à-dire  aux  âmes  contemplatives  et  aux  âmes  activa 
Vos  maisons  en  plusieurs  endroits  sont  désolées  comme  après  1 
ravages  de  l'ennemi;  plusieurs  sont  abandonnées  comme  un  ol 
hrage  dans  une  vigne  ,  ou  un  abri  dans  un  jardin  ,  ou  une  ri 
qui  est  ravagée.  ■ 

En  conséquence ,  le  pontife  leur  impose  les  rëgleneoi  « 
vans  : 

Qu'un  chapitre  général  se  tienne  tous  les  ans ,  ou  l'on  tn 
sans  éf[ard  pour  personne  du  rétablissement  de  la  règle  preiniti 
que  l'on  y  nomme  des  visiteurs  pour  corriger  les  couvens,  Tr 
prieurs  des  Chartreux  y  seront  reçus,  non  pour  y  exercer  auci 
juridiction,  mais  pour  préparer  et  diriger  les  délibérations; 
pour  rendre  compte  au  pontife  de  la  diligence  ou  de  la  néglitiei 
de;  délibérans;  i]uc  l'on  n'y  reçoive  ou  donne  aucun  prêtai 
que  tous  les  procès  soient  définis  en  dernier  ressort  par  tes  cl 
pitres  généraux. 

Que  deux  abbci  et  deux  prieurs  soient  nommés  pour  viiiUI 
corriger  tous  les  ans  l'Abbé  même  deCluny  ;  que  tous  ceux  q 
sei^int  convaincus  ou  forlemenl  soupçonnés  d'avoir  obtenu  i 
bénéfices  an  moyen  d'un  accord  ou  don  (juelconque ,  soicntd 
si^,  cl  qiiMs  ne  puissent  obtenir  jamais  dignité  ou  bonnenriil 
1-or.iit 


CLUNY.  3G) 

Une  lue  ceriaint  abbéa ,  pour  empêclier  Ici  moines  Je  se 
|k>  les  reléguaient  dans  des  uionasièies  éloignés,  Us  visi- 
dCTront  se  dire  représenter  le  nom  des  niuines  »orlis  du 
Dire  pendant  l'année,  s'infomter  des  raisons  qui  les  avaient 
iljfitr,  et  punir  l'abbé  si  ce  départ  éiaii  injuste. 
iBte  de  conserver  plusieurs  prieurés ,  ou  de  demeurer  seul 
p  prieuré. 

t,tous  les  moines  mangent  dans  le  même  réfectoire,  du 
rpain  et  de  la  même  cuisine  ;  défense  de  manger  de  la 
i 

ÛKun  moine  ne  puisse,  dans  le  couvent  ou  au  dehors,  être 
k  cuculle  et  sou  froc ,  ou  sans  cucullc  et  chape  régulière , 
Ecouteur,  non  somptueuse,  mais  telle  qu'elle  ue  passe  pas  le 
iSÛsous  i  et  qu'aucun  abbé  ou  prieur  ne  puisse  aller  à  cheval 
foupière  et  selle  rcguU.  re ,  de  modique  prix  ;  ou  qu'aucun 
li  cheval  ne  porte  des  chapeaux  de  feutre,  ou  tous  autres 
■U)  OU  de  cbaussurrs  non  k  courroies  ;  que  personne,  en  au- 
Itu,  ne  fasse  u&age  de  iUDi(|ues,  ou  suilouts  de  couleur,  ou 
Wz  de  béie,oude  chemises,  ou  de  Itnjjes  de  lin,  ou  ne  porte 
feils  fendus  par  devant  ou  par  derrière;  ou  n'ait  une  chape 
te,  ou  équipage  pour  son  usage  particulier. 
■kt  aui  chevaux  et  domestiques,  on  pei-met  à  l'abbé  de 
<  d'avoir  seulement  seize  chevaux ,  et  les  aulres  abbés  six; 
cors  conventuels  ,  trois  ou  quaire  ,  et  les  autres  prÎL'ur*, 
}ne  l'abbéclses  prieursn'aient  plus  pour  domestiques  des 
f  ou  des  nobles  revêtus  d'habits  somptueux  et  de  diverses 
In,  mais  des  homiAes  d'^ge  mûr  et  de  uiœuis  honnêtes, 
fanse  aux  ahbés  et  prieurs  de  contracter  des  emprunts  ou 
•e  des  dettes,  que  du  consentement  de  la  famille  qu'ils  di- 
^et  des  hommes  probes  du  lieu  qu'ils  habitent, 
pmmunication  pour  les  moiues  quiieiiennent  la  propriété 
jlque  chose.  ^ 

nace  de  Tindifinalion  divine  contre  l'abbé  de  Cluny  et 
bës  et  prieurs  qui  exercent  contre  leurs  sujets  di^  cxac- 
tt  des  extorsions,  de  (elle  manière  que  le  nombre  anlliiue 
oines  est  dimiunc  dans  b  plupart  dce  coiivcns,  tandis  qu'il 


I 


I 


362 


CLUNY. 


est  évident  que  les  biens  ne  leur  ont  été  concédés  par  la  pi 
dévotion  des  fidèles  que  pour  diriger  les  moines  qoi  leur 
soumis,   et  pourvoir  à  leur  entretien ,  afin  qu*ils  paissent  pli 
librement  servir  Dieu. 

Et  parce  qu'on  ne  doit  point  faire  labourer  le  boeuf 
trop  jeune,  défense  de  recevoir  pour  moines  des  enfansavsKs^ 
15  ans  accomplis  ;  que  toute  femme  soit  éloignée  du  couvent  ^^ 
du  chœur  '. 

12&9.  Désirant,  dit  Nicolas  IV,  établir  le  bien  delà  paix  et 
l'union  d'une  concorde  stable  parmi  les  moines  de  Clunjy  ^% 
voyant  qu'il  y  avait  dans  la  bulle  de  Grégoire  IX  certain 
clauses  qu'il  était  uop  difficile  d^observer ,  il  juge  à  propos  de' 
qiodifier  dans  les  articles  suivans. 

Les  moines  de  la  France  devront  tenir  le  chapitre  génér^a.1 
îQiis  les  anSt  >nais  aux  de  L'Augleterre ,  de  l'Espagne,  de  l'Allé 
magne  et  de  la  Lombard ie  ne  seront  tenus  de  s'y  rendre  qm^^ 
tous  les  deux  ans.  — >  Régleniens  sur  les  élections  desdéfil^^^ 
teurs  et  visiteurs  ,  et  recommandation  d'observer  les  règkmi 
du  chapitre  général. 

Cependant  les  règlemeus  n'obligeront  pas  sous  péché  mor 
mais  seulement  pour  la  peine ,  à  moins  que  ces  règleinens  ne 
rapportent  à  quelque  observance  essentielle  de  la  règle. 
Obli|{&tîon  pour  l'abbé  de  Clunj  de  rendre  compte  de  ses  re« 
çettes  et  de  ses  dépenses  ;  défense  de  donner  les  prieurés  ou 
doyennés  aux  bâtards  ;  défense  de  donner  des  bénéfices  à  d'au- 
tres qu'aux  personnes  qui  font  profession  de  l'ordre  ;  la  permis* 
sion  de  manger  de  la  viande  laissée  à  la  sagesse  de  l'abbé  ;  d^ 
fense  à  Tabbé  d'excommunier ,  de  jeter  en  prison  ou  de  séques- 
trer un  moine  qui  eu  aura  appelé  à  l'abbé  ou  an  chapitre  géné- 
ral» 

1 563.  Le  concile  de  Trente,  dans  son  décret  sur  la  réformation  des 
réguliers,  recommande  l'observation  exacte  des  trois  vceàx  d'o- 
béissance, de  pauvreté,  de  chasteté,  et  la  vie  commune;  il  défend 

'  Behemoik^  ibid.,  t  i,  p.74. 

^  Xegis  paci/ict,  ibid.,  t.  if  p.  161. 


l*^«^ 


^ 


CLUITY.  363 

à  toot  réguliers  de  tenir  ou  poMéder,  même  au  nom  du  cou- 
nÊà,  «ucnBe  Uent,  menÛist  ou  immeubles ,  pas  mène  pour  en 
neir  dmpkment  l'usage,  Tadministration  ou  la  commende, 
■nsit  veut  seulement  que  tout  soit  administré  par  les  officiers 
déscon^eiw. 

Le  concile  accorde  pourtant  à  tous  monastères  d'hommes  et 
it  fanmea,  même  mendiants,  la  permisiion  de  posséder  des  biens 
fmi$^  excepté  aux  religieux  de  Saint-François ,  capucins  et  mi- 
«to  rDosiBrmiice« 

ré^plHw,  tous  prétexte  de. prêcher  ou  df enseigner,  ne 
se  mettn.âii  serrice  d'aucun  pr^t,  prince»  université' 
•u  eonuBapanlé  ;  mais  tras  devront  ètiê  réintégrés  dans  leur 
casvene. 

Ondonne  ^*une  stricte  cldlure  soit  rétablie  dans  les  maisons 
daa  leligigusea^qoi  ne  pourront,  sous  aucun  prétexte,  sortir  de 
kor  couvent ,  et  leurs  couvents  defront ,  autant  que  possible, 
êtoeémMb  dsuiia  Vénceinte  des  villes. 

Ordonne  ^ue  tous  les  supérieurs  aS  supérieures  soient  élus 
à  11  majorité  des  suffrages  el  au  scrutin  secret  ;  que  l'abbesse , 
yrinure  ou  supérieure  soit  âgée  au  moins  de  3^  ans ,  et  n'ait 
qa^nne  seule  maison  à  régir. 

Soumet  à  k  j^uridiction  de  l'évéque  tous  ceux  qui ,  dans  les 
moMUtèreSi  exercent  des  fonclfons  curtales  sur  des  séculiers  au- 
lice  que  les  domestiques  de  la  maison ,  exceptant  toutefois  le 
de  Gluny  et  toutes  ses  dépendances ,  el  les  autres 
dieb  d'ordre  \  à  Vévêque  aussi  Is  droit  de  régkr  toutes 
ke  préeéaiiees^  entre  les  différens  ordres. 

Il  fixe  la  profession  à  16  ,  et,  après  une  année  de  noviciat; 
les  filke  devront  avoir  19  ans;  et  ordre  est  donné  aux  évo- 
ques de  visiter  chaque  novice ,  et  de  sSnfbrmer  d'e;\le  si  elle  n'a 
pas  été  contrainte  ou  séduite,  et  si  elle  sait  ce  qu'elle  fait  ;  aua- 
dikne  centre  ceux  qui  forcent  quelqu'un  d'entrer  en  religion , 
eu  qui  l'en  empêchent. 

Obligation  des  visites  annuelles  pour  corriger  les  maisons. 
Le  concile  déplore  de  voir  tant  de  monastères  donnés  en 
coflimeni/tf,  et  voudrait  les  voir  rentrer  sous  la  discipline  coni« 


364  CLUNY. 

niuiie;  ccpcadant,  vu  la  dureté  et  In  (lîRîculié  des  temi,  ordonr^ 
que,  dans  les  maiBons  en  commande,  on  nomme  des  suiximu*" 
ezeuiplairet  et  capables,  et  que  doréuaraiit  ou  oe  noinuiequ^^ 
des  sujets  de  l'ordre ,  ou  qui  dans  six  mois  ea  fassent  profcs^^ 
sîou  ' . 

1695.  Innoi-'ent  XII  s'occupe  encore  de  réformer  Cluay  ;  toic»- 
ses  principales  prescriplioni  : 

Qu'on  ne  reçoive  dans  les  couveus  de  Cluny  aucun  moîned'an 
autre  ordre,  régulier  ou  religieux  mendiaut,  que  du  contente- 
mem  de  l'abbé  de  Cluny  et  du  siège  apostolique ,  avec  l'agré- 
ment des  religieux  qui  doivent  le  riccvoîr  .  et  qu'après  avoir  fait 
au  moins  un  noviciat  d'un  an,  et  avoir  été  déclaié  capable  par  un 
scrutin  secret. 

5.  Qu'aucun  abbé  ou  prieur  commendalairc  ne  s'avise  de  re- 
cevoir des  moines  do  son  autorité  privée  ,  mais  que  tout  moine 
soit  re{u,  d'apièi  la  rè^le,  par  les  moines  du  courent  où  il  doit 
entrer;  qu'aucun  d'eux  non  plus  ne  puisse  disposer  d'aucun  des 
biens  ou  revenus  du  couvent,  dont  ta  disposition  doit  appartenir 
au  couvent  et  moines  du  même  monastère,  et  cela  nonobstant 
toute  coutume  contraira,  qu'il  faut  plutôt  appeler  corruption  que 
coutumc- 

6.  Qu'aucun  moine,  même  nommé  par  le  saint  siège  ou  par 
les  coUateura  ordinaires  des  bénéfices,  ne  puisse  cire  admis  dans 
l'ordre  en  vertu  de  ces  provisions,  mais  qu'il  soit  obli{;é  de  faire 
un  noviciat  d'un  an  ,  et  subir  ensuite  l'épreuve  de  l'examea  et 
du  scrutin  des  moines  du  couveut  :  s'il  est  refusé,  il  devra  se  re- 
tirer de  l'ordre,  et  céder  le  bénéfice  dans  les  six  mois. 

7.  Aucun  ne  pourra  faire  son  noviciat  ailleurs  que  dans  les 
maisons  désignées  spécialement  à  cet  elTet  par  le  cbapitre  (jéné- 
ral  de  l'ordre. 

S.  On  choisira  dans  cbaque  province  les  monastères  les  plus 
convenablement  situes,  et  l'on  y  él.iblira  ]0  ,  ou  au  moins  8 
moines,  afin  que  le  service  divin  puisse  s'y  faire  décemment;  et 
si  Il'S  revenus  du  couvent  sont  insullisans ,  que  l'on  y  pourvoie 
par  suppression  ou  union  d'olliccs. 

■    Corw.  Trùl.  Se«.  -i'i,  de  rfguU<rib,i> 


CLUHY.  305 

9.  Yoid  quelques  règU»  pour  l'appUcaiion  des  nuiuct  cl  Tu- 

des  tlHHCl» 

ùk  M  poinm  liea  demaoderi  pour  la  pardon  mmuifikale.  aux 
fikuif i  •>  inbntitiiti  qui  depnw  quarante  ans  n'ont  jamais 
ipund  ancone  nante^  ou  portion  monachale,  et  dont  les  reTcnus 
■ds  ne  sTélferent  pas  à  l,iOO  livres.  Et  comme  cet  article  ne  peut 
■aM|acr  de  susciter  de  nombreuses  discussions,  on  prie  le  pape 
fuser  de  son  ponroir  pour  faire  Isire  au  plus  vite  un  inTcntairc 
dffSKffaus  de  chaque  eonvent. 

IOl  Défense  pour  TaTenirde  payer  aux  moines',  des  pensions 
■r  amurriture  ;  mais  que  tout  soit  mis  en  commun  et 
iwiré  pur  les  emèriers  et  procurateurs ,  lesquels  pourroic- 
rsnft  snuE  lemns  matériels  de  chaque  moine ,  avec  obligation  de 
lendrc  compte  à  Tabbé  ou  au  chapitre  au  moins  tous  les  ans. 

11.  Ordre  de  tenir  tous  les  trois  ans  les  chapitres  généraux  , 
Isa^-tcins  interrompus ,  et  qu'on  n*j  admette  que  les  abbcs, 
piieaiBCC  doyens  des  couTcns. 

IS.  Pouvoir  donné  aux  visiteurs  d'envoyer  les  moines  dans 
les  ftoasuas  de  la  même  provincei  et  même  dans  d'antres  pro- 
■JMtjeSt  si  les  abbés  de  Glnny  et  les  chapitres  généraux  Tordon- 

14.  Le  collège  de  Tordre ,  fondé  à  Paris,  ne  pourra  plus  cire 
donné  eotitre  de  béné6ce|  mais  sera  administré  sous  rautorité 
de  IVbbé  de  Quny  ;  cependant  le  sieur  Louis  Moreau,  titulaire 
actuel  9  qui  a  ri  bien  mérité  de  Tordre,  ne  pourra  en  être  reiir<^; 
personne  en  outre  ne  pourra  se  loger  dans  ce  collège ,  excepte' 

qui  le  dirigent,  et  les  écoliers  qui  y  sont  élevés. 

15.  Comme  l'ordre  deCluny  doit  plus  à  la  noblesse  française 
tout  autre  ordre,  il  y  aura  un  certain  nombre  de  monastè- 
res ou  seront  reçus  seulement  ceux  qui  auront  lait  des  preuves 
indabitables  de  noblesse. 

16.  Obligation  de  porter  l'habit  de  Tordre,  la  robe,  le  scapu- 

Isire  sur  la  robe,  pendant  de  telle  manière ,  devant  et  derrière, 

qu*il  paraisse  tout  à  fait  sans  globules  ;  défense  de  manger  ou 

boire  dans  les  tavernes,  ou  de  sortir  sans  la  permission  du  prieur; 

rétablir  partout  la  vie  conmiune. 


18.  Plusieurs  moines,  pour  se  donner  le  plaisir  de  lO^ffh 
et  de  sortir  du  monastère,  suscilaieDl  des  procès:  ordre  «{ue  tau 
les  procès  des  moines  soient  terminés  par  le  jogement  àa  rai- 
teurs,' aTecafipel  à  l'abbé  de  Cluny.' — Rétablir  les  couvent  m- 
nès. — Défense  de  laisser  entrer  les  fetnines. — Plusieurs  relJgitiu, 
pour  ne  pas  montrer  leur  tonsure,  portaient  des  perruques;  otitt 
de  les  supprimer- 

23.  Après  que  les  novices  auront  fait  leur  année  de  nOTlcitl, 
ils  mèneront  (encore  pendant  deux  ans  la  vie  régulière  dans  les 
mêmes  monastères ,  avant  d'filrc  envoyés  dans  Icj  collèges.  On 
désigne  pour  noviciats  les  prieurés  de  Saintes,  de  Clinrlicu* 
d'Aobevilk  ,  6e  Nofjenl-le-Notrou  ,  et  de  Nanlene  ,  et  pour  M 
stricte  observance,  la  sacrée  abbaye  de  Cluuy,  et  les  prieures  â* 
Sainte-Marie,  de  la  Cliarilé,  et  de  Saint-Martln-des-Cbamps,  4^ 
Paris. 

24.  Déplorable  état  de  relâchement  et  Ae  ruine  de  qnclqncd 
abbayes.  —  Défense  aux  moines  du  port  et  del'usagc  des  armes, 
de  toutes  chasses  él  dé  tous  jeux  de  hasard  *. 

En  (  789,  l'Ordre  était  divisé  en  deux  brancties:  l'une  connue 
sous  le  nom  à'ancierme  Observance,  el  l'autre  sous  le  nom  d'élroùe 
Oinerwaiice,  o\t  A' Oh  sentait  cf  réformée.  La  bulle  d'érection  de 
l'abbaye  de  Cluny  l'eiemptait,  ainsi  que  son  territoire  de  la  ju- 
ridiction de  l'Evéque;  cette  eiichipiion  avaitmêmeété  conlîrince 
par  le  Concile  de  Trente  :  mais  peu  avant  IT89,  un  arrêt,  d a 
conseil  la  soumit  à  l'évêque  de  Maçon.  Elle  était  tenue  en  com- 
mande  par  un  abbé  nommé  par  le  roi  ;  cet  abbé  était  le  chef  des 
deu»  observances,  et  prenait  le  titre  A'abhé,  supérieur  giaériii, 
et  Administrateur perpéluci  de  tout  i'ordre  de  Clun^.  Il  était  en 
cetie  qualité  conseiller-né  au  Parlement  de  Paris.  En  17^0, 
c'était  le  cardinal  de  la  Rocbefoucault  qui  e'tait  abbé  de  £luny 
depuis  1757,  avec  un  revenu  de50,000  li. 

L'église  de  Cluny  é[ait  uno  des  plus  grandes  de  la  France  ,  die 
avait  600  p'ieds  de  long  sur  120  pieds  de  large;  tl  y  avait  aussi 
une  bibliothèque  célèbre  par  ses  manuscrits.  Mais  l'église  et  le 

•  PastoralU  qfficii,  ibid.,  t.  m,  p.  ii45. 


COLLÈGE.  367 

is  foi)  par  les  calvinisies,  ont  ^ic  dSmolls  au 
itfncement  «le  ce  siècle  '. 
,  Ctut  congT^gaiion  a  donoë  trois  souvemins  pOnlifês  à  l'é;^risc  : 
SrfsoWe  VllI  T  tTrbain  II ,   Paschal  11,  et  im  grand'  nOmbre  de 
i£aaux  eL  de  prélats. 

Les  religieux  de  Cluny  étaient  appelés  dans  plusieui'!!  ^nont , 
Bcufi  noirSf  parce  que  leur  liabît  était  de  celle  couleur,  et  pour 
^dutioguer  des  religieux  de  Gîlcaux,  dont  l'iiabii  ^taitblauc, 
l^ijDi  |ioar  celte  raison  ont  été  nommés  moines  blancs, 

Lt3  études  des  moines  de  Cluny  étaicuL  organisées  à  peu  près 
MDinie  celles  deCiteauj  (voir  ce  moi) .  Comme  les  Bernardins,  îla 
^irol  à  Paris  un  collège  <iui  avait  été  fondé  en  1269  par  Tves  de 
^crgj,  au  coin  de  la  pbce  de  Surbonne  ;  il  lit  aussi  construire  le 
igjïcrtcâri:  ,1a cuisine)  ledorluirel  la  nioilié  du  cloitre.  L'église, 
^Fsutre  nioitic  du  doilre,  le  ciiapitrc  et  la  bibliottièque,  furent 
Jpouraîtâ  pac  ïves  de  Cliaasant ,  son  uereu  et  son  successeur  en 
teve  abbaye.  L'hôtel  de  Cluny  est  tout  ce  qui  en  reste.  Vcfir 

lÛÊpICTITIS    ET    nELICUUX. 

COLLATION  OEBBHinces.  Voyez  BÉNiMcts. 

COLLËfïE.  En  général,  ce  nom  est  donné  k  nne  assemblée  de 
(crtaios  corps  ou  sociétés.  Clicz  les  Romains,  il  y  avait  un  collé|;e 
ia  auguns;  celui  des  jeux  capitotins  ,  celui  des  artisans,  de» 
^karpCDticiv,  des  potiers,  des  fondeurs,  dos  serruriers,  des  in- 
B^icurs ,  el  beaucoup  d'autres.  Ce  fut  IVuma  qui  divisa  le  peuple 
naiain  en  collèges.  On  dit,  à  Rome,  le  collège  des  cardinaux  ;  eu 
iUemagne,  le  collège  des  électeurs ,  et  le  collège  des  princes i  et 
a  France,  ou  disait  le  collège  de  l'amiraulé. 

Les  Romains  en  établirent  en  beaucoup  d'tmdroits ,  et  surtout 
i^I»sles  Gaules.  Les  plus  fameux  furent  ceux  deMarseille,  de Ljon, 
4'-Auiun.deBesanjon,etc.  Les  mages,  cheïlesPerses;les  gymno- 
•ophistes  ,  chez  les  Indiens  ;  les  druides,  chez  les  Gaulois ,  cnsei- 
iKDaicnt  les  sciences  ii  la  jeunesse.  Quand  la  religion  chrétienne  fut 
^blie  en  France,  il  y  eut  presque  autant  de  collèges  qu'il  y 
■Tait  de  callie'drales,  de  cbapitres  et  de  monastères  ;  mais  tes  col- 

'  Voirifuc.  <fa/'aMi^(£B  t^Aui/.  parM.  Loraia.  vol,  in-l.   i94o. 


368  CUM)1K>DK.  ■ 

Ir^cs  ne  coiiiiiiuiicèrtiiil  {jui:rc  que  du  Unis  du  Ciurltunagnc. 
y  apprenait  aux  enfaiu  les  psaumes ,  la  ninsiqne ,  l'arilliinélii 
la  gramiiiaii'p,  etc. 

Sous  différeiis  pritexles,  les  calliédrales,  les  chapitres  « 
monastères  abandonnèrent  en  grande  partie  l'enseign^meiil 
la  jeunesse;  et  c'est  de  celle  époque  qu'ils  commettcèro 
pci'drc  leur  induenee. 

A  l'cpoque  de  la  rêvolulion,  il  y  avait,  à  Paris  seulementi 
collèges,  où  la  plupait  des  ciudisns  étaient  reçus  et  dictés 
tuitemenl.  Parmi  ces  conè(;es  on  distinguait  ceux  de  la  Sork 
fondé  en  1252  ,  et  qui  subsiste  encore  ;  des  Bernardins  on 
Citeaux  fondé  en  1244  ;  des  Cordeiàri  UtnAé  en  1253  ;  de  Ci 
fonde  en  t269  ;  le  Collège  Rojalde  France  fondé  par  Fratiço 
en  1530,  pour  y  enseiijner  toutes  les  lanj^es  et  tous  les  arc 
qui  subsiste  encore  avec  éclat  ;  celui  des  JéttiHcs  foniié  eu  I 
et  le  collège  Mazarîn  ou  des  Qtiati^-JVations  fondé  en  1688. 
COLLIER  [ordre  du),  ou  de  S.  Marc,queledof<edeVeoi: 
le  sénat  donnaient  a  ceux  qui  se  distin^juaienl  par  quelque) 
action,  soit  citoyens  ou  étrangers.  Les  clievaliers  n'avaient  f 
d'habit  particulier, ils  portaient  seulement  au  cou  une  cbaloet 
à  laquelle  était  ntiacliée  une  médaitte  d'or,  où  était  représcn 
lion  ailé  de  la  république. 

COMMENDE.  Du  mot  \!H\ncommendare,toa&er.Jhiuï 
{jine,  lorsqu'une  Eglise  était  vacante,  l'évèque  la  confiait  i 
ecclésiastique  vol»io;  de  même,  lorsqu'un  béncTicc  ne  pouvait 
desservi  par  un  véritable  titulaire,  on  en  donnait  la  simple 
miaistration  à  un  ecclésiastique.  D'après  le  droit ,  on  ne  A 
pas  donner  cette  administration  pour  plus  de  six  mois;  ma 
grands  obus  s'introduisirent  dans  cette  matière  ;  il  arriva  bi< 
qu'au  moyen  de  la  conimendc,  donnée  à  vie,  la  plupart  àt»  1 
lices  réguliers  passèrent  sous  le  pouvoir  des  rois  qui  les  doon 
à  des  ecclésiastiques  léailiers  de  familles  nobles.  Les  commi 
étaient  devenues  un  moyen  de  conférer  les  bénéfices  ît  dei 
sonnes  qui  n'avaient  pas  les  qualités  pour  en  avoir  les  titre 
vain  les  papes  réclamèrent;  les  abus  allèi  cnt  toujours  en  croïi 


I 


co.\iPits.  3G9 

cl  à  l*époque  de  la  révolution,  c*ctait  un  des  plus  grands  scandales 
aerCglise. 

GOMMITTIMUS.  On  entend  par  ce  mot  lalin,  que  Ton  a 
ffcaqoe  francisé,  le  droit  et  privilège  dont  jouissaient  quelques 
•Scîcrs  de  la  maison  du  roi  et  autres,  d'évoquer  toutes  leurs 
ilftîres  eu   première  instance  aux  requêtes  du  palais,  ou  à  un 
tnboiial  particulier.  Cet  usage  n*a  pas  commencé  vers  Tan  1367, 
comme  quelques-uns  le  prétendent;  car  on  en  trouve  un  exem- 
ple, qui  est  au  moins  un  des  plus  anciens,  s*il  n*est  pas  le  pre- 
■der,  dans  une  cliarte  de  Henri  I,  en  faveur  de  Tabbayc  de  S. 
Enoult,  donnée  en  1113,  et  rapporté  par  Ordéric  Agitai  :  Et  ne 
fWi  ad  placilitm  monachos,.^  nisi  in  ciariâ  Ragaîi  provocarety 
icnarali  auihurilale  prohibuiV .  On  peut  donc  assurer  que,  de- 
|NÛslel2<  siècle  inclusivement,  de  paieilles  clauses  de  committi- 
^    Mi  ne  peuvent  porter  aucun  préjudice  aux  pièces  qui  les  ren- 
Knnent. 

GOVPETENS.  On  appelait  ainsi  dans  la  primitive  Eglise,  ceux 
des  catéchumènes  qui  étant  suffisamment  instruits ,  deman- 
daient à  recevoir  le  baptême.  On  les  admettait  par  le  signe  de  la 
croix  et  par  Timposition  des  mains  ;  on  leur  expliquait  le  sym* 
Ue  et  les  mystères  que  l'on  cacbait  avec  soin  aux  infidèles.  On 
kl  appelait  encore  elecU\  élus. 

COMPTES  (Chambre  des).  Cette  cour,  regardée  comme  un 
Iribonal  où  l'on  examinait  1rs  comptes  des  revenus  du  souve- 
'^ûiy  est  aussi  ancienne  que  la  monarchie.  C'était  une  partie  des 
■^Mictions  du  conseil  du  roi,  qui  ^'en  acquittait  par  un  certain 
'Mibre  de  ses  membres  qu'il  députait  ad  hoc.  Ou  ne  peut  fixer 
l'époque  de  la  séparation  et  distroction  de  la  Chambre  des  Comp^ 
^  du  corps  du  Conseil  Privée  ni  de  sa  résidence  à  Paris.  Il  est 
Mlement  certain  qu'elle  n'était  pas  sédentaire  en  1226,  et 
fi'eUeréuit  avant  1300  s. 

On  voit  des  maîtres  des  comptes  dès  Philippe  le  Bel  en  1307 
ibsoni  ezprcBséincnt  nommés  sur  les  tablettes  de  cire  que  Ton 

'  Dans  du  Cilicsor,  I.  \ii,  p.  840. 

'  Journal  des  Savans,  nov.  i;(i5. 

TOM.    1.  2i 


3T0  COHl'CT. 

conservait  à  l'abbaye  Saint-Geiinain-desPrés.  Le»  conei 
dtfs  comi/ies  sonl  des  rharges  créées  par  Charles  Vl,  eii14lO,  pd 
edit  (lu  U  Juillet. Les  autliteur!  de  la  Chambre  des  Comptes,  tri 
anciens  et  déjà  qualités,  reçurent  par  l'édit  de  1552  un  degr 
d'illustraiion  déplus  *. 

COMI'UT.  On  appelle  ainsi,  en  terme  ecclésiastique,  la  mil 
nière  de  supputer  les  tems.   t.es  diverses  pnrties  de  cet  odits 
qui  roulent  sur  la  mémi;  inatière,  paraissint  entrer  sufBsammi 
l  pourquoi  on  se  bond 


r  le  calcul  de 
I  la  plus  con 


dans  le  détail  des  objets  principaux: 

ici  aux  teins  qui  ont  pi-écêdé  la  venue  du  Messie 

On  a  beaucoup  varie  dans  les  derniers  siècles,  ; 

tems  avant  Jésus-Cbrist.  Les  uns,  ei  c'est  l'opini 

mtine,  quoique  peut-être    la  moins  fondée,   mettent   1000  K 

seulement  avant  Jésus-Christ,  au  lieu  de  6000  qu'admettent  l( 

autrt-s.  Ëtisèbede  Césarée  a  été  le  premier  entre  Us  auciens, 

ait  cuniiueacé  à  abréger  ce  calcul.  L'Ef^li^e  d'Anliocbe,  si  l'on 

croit  Hcsyibius,  comptait  OOOO  ans  d<  jiuis  la  création  di 

jusqu'à  Jcsus-Clirist,  ainsi  i^iie  saint  Clémeiil,  saint  AinbroûM 

■aiul  Ilippol jte,  etc.  Dans  le  3'  siècle  on  commençi  à  ne  coi 

Uc  que  dôÛO  ans;  et  la  fauieuse  chronique  de  Jules  Africain 

en  partie  caïue  de  ce  cbanjjemeni.  Il  acheva  cet  ouvrage  l'au' 

de  Jésiis-Clinst.  Ce  système  devînt  commun  en  K^ypti 

àAlexandrie,  vers  le  commencement  du  5*  siècle.  Il  fut  depa 

lelé  l'ère  d'Egypte  o\i\»  période  d'Alexandrie.  Le  Concile 

L.2>u//o,  en  692,  y  ajouta  8  ans,  et  celte  époque  lut  nommée 

!  lie  Constantinop/i;  ou  l'ère  Romaine.  Vers  le  commenU 

[  anent  du  3"  siècle,  les  Eglises  d'Occident,  enirrilnées  par  la  eb 

V  •ili<]ue  d'Ëusèbe.  suivirent  son  calcul,  qui  n'admettait  qu«  51 

I  «DSavaiit  Jésus-Christ.  Home  l'adopta,  et  Bédc  est  le  premier 

rejeter  pour  introduire  celui  du  texte  hêbi 


.  Vulgaie,  Adoii,  qui 
hnité  Bède,  Eutin,  ce 
■iècla,  que  quelques 


ierqt 
tttel 


ivait  dans  le  9°  siècle,  ■ 


prcmter  quii 


n'est  proprement  que  vers  la  fin  du  di 
protestant  s'attachèrent  Ji  la    aap| 


^^^tt  JuîËi,  e 


JuîËi,  et  en  foimèrenl  le  coinput  c 
w,  AisNÉt,  elq. 

COMTE.  Le  titre  de  comte  reiuogteau  iitoÎDa  au)  ptenùeif 
^empereurs,   qui  nomiuèreat  leurs  conseillers  comités,  coDipa- 
^;nODs.  Dès  le  lems  d'Auguste,  ou  voit  des  sénateurs  choisis  pour 
^son  conseil  avec  le  litre  de  comités  /iu^uiti.  Il  eu  est  cependaut 
'«:]ui  pensent  que  le  mot  cornes,  comte,  Tient  de  comedere,  et  qu'il 
«l^ignait  ceux  qui  inaDgeaîeal  a?eG  l'Euipercur,  ou  qui  avaient 
«Iroit  de  bouche  en  Cour,  connue  oo  s'exprimait.    Quoi  qu'il  en 
soii,  c'était  plutôt  alors  une  dcnouitualion  qu'un   titre.  Eu  253, 
le  iDDl  cornet  coiiinieiK;ait  â  passer  poui-  une  dignité  *.  Ainsi  Le 
-titre  de  comte  ue  doit  pas  toui-à-fdil  son  origim;  à  Coustaotinle 
Grand.  Mais  ce  prince  en  illustra  la  dignité  au  point  de  la  mettre 
même  au-dcsnus  des  ducs  en  330  '.  Uo  peut  dire  que  les  cnmles 
«talent  les  courùsaus  et  les  gens  de  la  suite  du  piiuce  :  c'est  pour- 
quoi on  appela  as   cour   comitatut  '•.  Oaas  le  4*  siècle  ils  com- 
niencèrent  à  devenir  militaires  ;  et  au  ô",  il  eiail  établi  que  les 
gouverueurs  de  pruvince  su  déconissenl  de  la  qualité  de  duc,  et 
tu  gouveiueur»  des  villes  ou  d'un  seul  diocèse,  de  la  qualité  de 
ifliie. 

Ud  véiilable  Comte  devai 
mes  un  11 
iaire  orné  de  trois  pierres  précieuses,  i 
ptries,  ou  (Tiui  rang  de  perles  qui  !■ 
ie  nûlieu  et  le  bord  supérieur  du  bandeau,  et  sont  plus  élevées 
fueles  auties. —  Ce  (ilru  est  immédiateiueui  au-dessous  de  celui 
ie  marquis,  ei  au-dessus  de  celui  de  vicomte. 

CoMTK.-i  BU  Palais  li  P*l*T[>s.  Nos  rois  de  la  première  et  se- 
conde race,  en  p.iilant  d'un  de  leurs  comt«s  ,  le  qualifiaient 
cornes  paiatii  nastri,  et  au  9' siècle,  corfej  jut-ri  palatii,  comte 
du  sacre  palus.  De  ces  titres  à  celui  de  coiute  palatin,  il  n'y 

'  PetFou,  Défeiuedel'oMtiquUt'dctlems.rii.  i. 
'  Tilten).  Hist.  de^  em/'.,  t>  ii<i  p.  ^iSg. 
'  Histoire  du  bas  empire,  t.  i,  |i,  3'j4 
'  Anf.  UaLtlicus,  df  nnUI.  piut.   cap.  ni. 


K 


'  une  terre  érigée  en  comté; 
perlée  ou  an  bandeau  ctrcK' 
surmonté  OU  de  trois  groues 
doublent  ou  se  triplent  vers 


372  COMTÉS. 

arait  qu'un  pas  à  faire,  et  au  11''  siècle  il  était  déjà  fait.  U^ 
empereurs,  les  rois  d'Espagne  et  d'Angleterre  ont  aussi  culet^ 
comtes  palatins.  Dans  le  >2*  siècle,  plusieurs  seigneurs,  tclsq^^^ 
les  comtes  de  Chartres,  de  Champagne»  de  Brie,  de  Blois,  C^^ 
Toulouse, de  Flandres,  s'intitulaient  encore   comtes  palatm^      * 
mais  rancicnne  maison  de  Chartres  et  de  Blois  est  la  seule  qui  a  ^^^ 
continué  de  s'arroger  ce  titre  dans  la  personne  de  son  aln  j. 

Les  comtes  du  palais,  sous  les  première  tt  seconderai 
étaient  les  chefs  de  la  justice.  Les  diplômes  royaux  appelés 
cijpfer,  et  ceux  qui  avaient  trait  à  la  forme  judiriaîre,  ou  qt 
renfermaient  des  jugemens,  étaient  énoncés  par  des  comtes  d 
palais,  au  moins  depuis  le  8^  siècle  :  les  archichapekins-chant 
liers  ne  délivraient  (|U8  les  diplômos  ecclésiastiques.    • 

Il  est  constant  et  démontré  qu'il  y  cul  plusieurs  comtes  d        ^ 
palais  à  la  fois*.  Ces  Comtes  augmentèrent  en  puissances  nu 
sure  que  les  rois  méritèrent  mieux  le  surnom  de  faîne  ins.  Vf 
le  l<f  siècle  ils  partagèrent  pour  ainsi  dire  entre  eux  les  prorii 
ces:  de  là,  les  comtes  de  Toulouse,  de  Blois,  de  Champagne, 
Flandre,  etc.;  et  tous  se  qualifiaient  co//i(e.r  du  palais  ovl  palath 

COMTÉS.  Les  comtes  simplement  dits,  abusant  de  la  faibles- 
«les derniers  rois  de  la  seconde  race,  firent  des  principautés  d« 
lieux  et  des  villes  où  ils  commandaient  auparavant  par  commis 
sion,  et  dès  lors  ils  ajoutèrent  à  leurs  noms  celui  de  leurs  comtés 
Ce  n'est  que  depuis  le  9*  siècle,  et  surtout  depuis  l'hérédité  de 
fiefii,  que  dans  les  actes  on  a  distingué  les  lieux  par  comtés^ 
mUatus.  Louis  le  Débonnaire  rendit  le  comté  de  Paris  hérédr 
taire  en  faveur  de  B<%on,  son  gendre  :  mab  Charles  le  Chauve  fi 
le  premier  qui  autorisa,  par  un  capitulairCy  la  succession 
comtés  dans  les  familles. 

Le  titre  de  comté  était  attache  anx  évéchés  de  BeauvaiSi 
ChAIons  et  de  Noyon,  dont  les  titulaires  étaient  comtes^} 
ecclésiastiques. 

Les  chartes  où  il  serait  fait  mention  de  comtés  possédés  c  ^= — '^ 

•  Brussel,  (les  FieJ's,  p.  377. 
'  Ve  le  Diplomalivâ.  p.   117. 


CONÇU.  F. 


373 


po[Hre  et  par  Corme  d*liérilage,  et  qui  seraient  antérieurei  â 
QHirlcs  le  Simple  en  France,  et  à  Henri  l'Oiseleur  en  Allemagne , 
foarraieni  à  jiute  titre  passer  pour  fausses.  Il  en  faut  excepter  en 
Frattee  Bégon,  comte  de  Paris. 

Poar  fldioUr  les  comtés  souverains  •  et  empêcliei  que  les  comt^ 
cagéaéral  ne  ae multipliassent  trop,  Charles  IX  ordonna,  en  1564, 
qatf  les  coinlés  et  duchés  letourueraieut  à  la  couronne  audéfiiut 
i*tatmvé  mâles. 

COMTESSE.  Avant  le  8*  siècle,  le  nom  de  comiiissa^  comtesse, 
ae  te  troa^e  point  dans  les  titres. 

GONCEFTION  de  la  bienheureuse  Herge  Marie  immaculée  ;  or* 
teuîUtiire,dit  aussi  ^e  ia  milice  chrétienne ^  fondé  par  Ferdinand, 
èm:  de  Iflantoue,  Charles,  duc  de  Nivernais,  et  Adolphe,  comte 
d'Altlian ,  et  approuvé  1  le  12  février  1623,  par  Urbain  YHI. 
l4S  frères  devaient  être  toujours  prêts  à  combattre  sur  terre  et 
snr  mer  les  infidèles  et  les  ennemis  de  la  sainte  Eglise  romaine  et 
df  la  fU  ealholique.  Ils  devaient  être  nobles,  vivre  sous  la  règle 
de  saint  François  et  faire  profession  de  i-liastcté  conjugale,  de 
panvreté,  d*obcissauce  et  de  fidéliié  au  sirge  apostolique  et  au 
staverain  poniife,  à  la  juridiclion  duquel  ils  étaient  seulement 
SMmis.  Leurs  revenus  pris  sur  les  biens  ecclésinstiques  ne  dé- 
nient pas  dépasser  300  ccus  romains.  —  Le  duc  de  Nevers  fut 
civéea  même  tems  grand- maître. 

Il  ne  parait  pas  que  cet  essai  tardif,  pour  renouveler  les  grands 
entres  mtlitaires,  ait  prospéré  ou  ait  été  d'un  grand  secours  pour 
l*Egli<e. 

GDNCILC  Assemblée  légitime  des  pasteurs  de  TEf^lise  pour 
fé^er  ce  qui  concerne  la  foi,  les  mœurs  et  la  discipline.  On  en 
distingue  de  trois  sortes  :  1"  les  généraux  ou  œcuméniques^  repré- 
MBtaot  l'Eglise  universelle,  lesquek,  quand  ik  sont  pi*ésidés  ou 
approuvés  par  les  papes,  sont  d'un  commun  accord  infaillibles. 
Ltt  éréques  seuls  y  ont  swl  délibéraiive.  —  2<>  Les  fro^inciaux^ 
on  se  trouTent  les  cvèques  d'une  métropole  avec  le  clergé,  c'est- 
à-dire-lea  abbés,  les  doyensy  les  chanoines  et  les  curés.  Leur  au- 


*  Parla  RuIIp,  Imper scrulabi lis,  dan^le  Bull  meg,  t.  iv,  p.  3;. 


374 

torité  est  iiT^fi'a);abl«,  quand  ils  loni  approuva  |>nr   le  pnp^^* 
3"  Les  diocéioini  ou  épîscopaux,  appelés  aussi  synodet,  et  corn 
posé*  de  l'évèque  et  de  son  clergé. 

Il  estesseniiel  d'observer  qu'en  ce  qui  louche  la  foi,  les  cooci     -^ 
l«a  lie  procèdent  pn»  par  discusiion,  raisonnement,  mais  pari*— 
iHoi^Hoge.  Les  évéqucs  y  viennent  lémoijijner  de  la  foi  qui  et 
re(Ue  dans  leur»  Bglises.  Ce  n'est  donc  pas  eux  ,  ni  les  pèi-es,  a 
les  papes  qui  ont  fait  ou  qui  font  uolic  sjmLole  ;  noire  croyance 
vient  de  Dieu.  Ils  sont  cl>arfi[és  de  U  ronserver,  et  \e»  décrets  de- _ 
conciles  coostaient  seulement  quelle  est  cette  foi ,  dans  queL  . 
termes  il  faut  l'énoncer ,  et  quelles  sont  les  opinions  qui  v  sci^ 
contraires. 

CONCLAVE,  Parce  mot  ou  entend,  ou  l'assemblée  des  caitlk- 
uaOK  pour  l'élection  d'un  pape,  ou  le  lieu  dans  lequel  iU  s'a^ 
semblent. 

Le  conclave  fut  établi  è  l'occasion  de  l'éleciton  du  successeï^ 
de  Clément  IV,  mort  A  Viterbe  en  1368.  Les  cardinaux  ne  poi^ 
vanis'accordei' sur  cette  élection,  voulaieni  se  retirer  de  Viterbe 
Les  babitaiis,  par  le  couseil  de  S.  Bonaventui-e,  les  enfermerez 
dans  le  palais,  en  leui   disant  qu'iU  ue  soitiraient  point  qui^ 
n'eussent  donné  un  chef  à  l'Eglise.  C'est  en  conséquence  de  cet= 
conduite,  que  dans  le  concile  de  Lyon,  qui  se  tint  eu  1274>  (= 
fit,  lektivemeui  au  conk:lave,  une  constitution  (|ui  est  suivie 
quelques  cbaugemens  près.  Les  cardinaux  doivent,  doute  jow-    ■* 
tarés  U  mort  du  pope,  s'assembler  dans  le  palais  du  Vatican,  c 
l'on  a  pratique  des  cellules  pour  autant  des  cardinaux  qui  dnivei 
«OKourir  à  l'élection.  Les  cardinaux  doivent  rester  ainsi  asMn: 
liîés  jusqu'il  ce  que  l'élection  soit  faîte- Ils  vont  deux  fois  par  jot 
BU  SGiutin. 

CONFALON  ou  Gonfalon  (coofréiie  du).  Ce  mot,  qiiî  vïei 
de  l'iialien  con/â'oNe,  sitinilie^'eniiarfj.l!«iie  confrérie  fut  éiabl 
par  quelques  citoyens  romains,  ou,  selon  d  autres ,  par  Cléma 
IV,  en  lt64  ou  IÏ6T,  pour  la  réiiempiion  des  cbrétîena  cnpti 
chca  tes  Sarrasins.  Grégoire  XIII  confirma  cette  confrérie  i 
14T6.  l'érigea  en  arcbi-coofréi ic  l'an  1583,  et  lui  accorda  bcai 
coup  de  privilet^es.  Sixte  V  fixa  un  revenu  pour  le  rachat  de«  ra| 


COiNFRKRlK. 


375 


Ol  Celle  confrëriey  qui  fut  la  première  et  le  incxlèle  de  toutes  les 
■taCi,  a  pris  son  ncm  du  gonfalon  ou  de  la  bannière  qu'elle  poite 
■a  procctatÔDS,  et  sur  laquelle  est  rimagc  de  la  Vierge,  fa  pa- 
lme. Il  y  avau  une  de  ces  confiëries  à  Lyon,  associée  à  celle  de 

OONCURRENS.  Il  D*est  pas  étrau -e  de  rencontrer  la  date 
im  eonciUTûns  dans  les  teins  où  les  notaires,  tabellions  et  au- 
tafibiaaieot  un  grand  étalage  de  la  science  des  dales  dans  leurs 
IBM:  voici  ce  qu'on  entend  par  ce  terme. 

I«t  concurrens  ont  été  institués  pour  réunir  sous  un  seul  point 
Jb  me  le  nombre  de  jours  qui  restent  en  sus  des  53  semaines  de 
f  innée,  jusqu*A  ce  qu  ik  puissent  former  une  semaine  entière  ;  il 
Mpeat  donc  jamais  y  aroir  que  7  concurrens.  T/année  estcom^ 
fésée  de  365  jours  et  six  heures  :  il  ne  faut  quc*  364  jours  pour  for- 
Mer  les  53  semaines.  Il  reste  donc  tous  les  ans  1  jour  etO  heures,  ce 
qvlaît  pour  la  première  annde  1  jour  de  concurrent.  La  deuxième 
lanée  en  donnera  2  de  concurrens,  plus  19  heures;  la  iroiVièuieen 
faimira  3  «le  concurrens,  pins  18  heures;  la  quatrième  en  donnant 
I  jours,  plus  24  heures,  donnu  par  conséquent  5  jours  de  concur- 
Ol;  In  cinquième  fournit  le  f^^  concurrent  ;  et  la  6^  année,  la 
ianine  est  pins  que  complète.  De  là  Ton  voit  que  dans  les  année  s 
lasexliles  il  y  a  deux  concurrens.  Par  la  correction  du  calendrier 
ffègoinen  les  concurrens  ont  été  abolis  dans  le  comput  ecclésias- 
fij|ne,  ainsi  que  les  réguliers.  Voyez  Rbguliebs,  Cycle.  ÉpAcrE. 

CONFESSEUR  DU  ROI.  Le  titre  de  confesseur  du  roi ,  pris 
fm  nn  ërêque  on  1475,  fut  un  titre  nouveau.  Il  se  trouve  dans 
in  acte  de  l'ouverture  de  la  châsse  de  Saint-Ursin  ^. 

CONFRÉRIE.  On  appelle  ainsi  une  léunion  ou  ^^soeintion  dt* 

^faisieurs  personnes.  Les  confrérie.^  sont  très-anciennes  dans  l'K- 

'IJBne  et  dans  l'Etat.  Toute  la  société  cithulique,  les  artu,  tes  luv- 

'Ètt%f  etc.,  étaient  réunis  en  confréries.  Elles  avaient  toutes  pour 

knt  d*aider  les  membres  qui  les  composaient»  ou  le  procliain, 

teskars  besoins  temporels,  comme  rachat  des  captifs»  délivrance 

lÏÉ itarisonitiers,  instruction  des  peuples,  soin  des  orphelins,  etc., 


■  GmtL  ChrtJttiMna^  t.  ii,  p.  ^'j. 


ric;  Cl  les  papes,  qui  tes  approuvaîentf  y  ajoolaieiii  de  pimkr 
places  spirîiurlles.  Oii  avait  donc  réalisé  alors  ce  que  les  «odé- 
t aires  modernes  cheiclient  depuis  si  long-tems.  Mais  il  est  dou- 
teux qu'ils  arrivent  aux  i-csuUats  qui  avaient  éiù  obtenus  iMl' 
naturellement  par  les  institutions  catlioliques. 

Toutes  les  confréries  furent  supprimées  en  France  par  la  Un 
du  18  août  1792^  tous  leuis  biens  furent  enlevés  yiolemment  au 
anciens  membres,  et  vendus.  Ce  qui  en  resta  fut,  en  1810,  attrifam 
aux  fabriques.  Cependant,  dès  I80i,  un  décret  du  22  juin'  "  per 
mit  à  quelques-unes  de  se  reconstituer.  Les  confréries  ne  peu 
vent  ^ire  établies  qu'avec  la  permission  de  Tcvéque.  La  coo- 
fiérie  la  plus  considérable  est  celle  de  VlmmacuUe  Conception. 
établie  récciiiinent  à  Paris ,  par  M.  Desgenettes  y  curé  des  Pe 
tits-Pères  y  et  ayant  pour  but  de  prier  pour  la  conversion  de 
péclieurs. 

On  appelle  archi<onfréries^  les  confréries  qui  ont  le  droit  d*e 
établir  d'autres  qui  leur  sont  aggrégées. 

CoNpaéRiK  de  la  Passion,  Les  confrères  de  la  Passion  étaiei 
des  comédiens  ainsi  appelés,  parce  qu^ils  représentaient  les  myi 
tères  de  la  passion.  Cette  confrérie  fut,  en  1402,  autorisée  et  mil 
sous  la  protection  du  roi  Charles  VI.  On  éleva  un  théâtre  dans  1 
grande  salle  de  Tliopital  de  la  Trinité.  Peu  de  tems  après  ,  an 
autre  société  se  forma  sous  le  nom  à*  En  fans  sans  soucis^  et  fit  drei 
ser  aux  halles  un  tliéàirc  sur  lequel  ils  représentaient  des  pièo 
qu'ils  appelaient  sotties.  Les  sujets  étaient  pris  des  aventures  V 
plus  plaisantes  qui  se  passaient  dans  la  ville.  1^  confrérie  de  1 
Passion  ne  put  se  soutenir  qu*en  adoptant  cette  troupe,  qu'on  a] 
pelait  encore  la  joyeuse  institution.  Elle  dura  jusqu'au  Diomci 
oii  l'on  défendit,  en  1548,  les  représentations  des  Mjstères.^Ct 
cette  confrérie  de  la  Passion ,  qui  est  le  berceau  de  la  scène  fru 
çaise. 

CONGRÉGATIONS.  Assemblée  ou  société  de  diverses  penoi 
nc:t  formant  un  corps  ecclésiastique.  On  donnait  plus  particnlièr 
ment  ce  nom  ,\  «les  sociétés  spéciales  de  religion,  faisant  partie  d\ 

'  Voir  aussi  les  décrets  des  q5  jnnv.  et  il  mai  1807. 


C0\CPFG\TI0\.  377 

ortlre  entier,  coinine  la  congréç^ation  de  Saint-rannes  et  de  Saitit^ 
Aféêre,  faisant  partie  du  grand  ordre  de«  Beuédiclins.  Yoici  quel- 
que»-onea  des  cougrégai ions  les  plus  célèbres  fondées  en  France  : 

1592.  G)2f6aéGATKOM  des  prêtres  de  la  Doctrine  chrétienne,  fon- 
<l£e  par  Cé«ar  de  Bus,  conGrmée  en  1597  par  Clément  YIII  et 
ajant  pour  objet  l'instruction  des  pauvres ,  des  ignorans  et  des 
gewïïs  de  la  campagne,  A  l'époque  de  la  révolution,  elle  comptût 
trois  provinces,  Avignon,  Paris,  Toulouse,  qui  comprenaient  15 
maisons  et  26  collèges. 

161 1.  CosiGREGATio.'v  dcs  prétrcs  de  VOratoire^  fondée  par  le  car* 
dinal  de  Bérulle,  confirmée  en  1613  par  Paul  Y,  et  ayant  pour 
objet  de  rétablir  la  discipline  ecclésiastique^  et  de  former  des  pr^ 
très  pour  diriger  des  collèges,  des  séminaires  et  même  des  cures.  Lés 
prêtres  de  l'Oratoire  ne  faisaient  point  de  vœux,  ils  ne  contrac- 
t  liont  d'autre  obligation  que  celle  de  vivre  conformément  à  leur 
^tat.  A  la  destruction  des  jésuites ,  les  oratoriens  furent  chargés 
de  la  plupart  de  leurs  collèges.  L*Or.itoire  a  produit  plusieurs 
l^oinmes  célèbres;  malheureusement  il  s'est  fait  distinguer  encore 
P^r  son  obstination  dans  le  jansénisme,  et  p.ir  la  part  qu'ont  prise 
^uelqnes-uns  de  ses  membres  aux  crimes  les  plus  honteux  de  la 
•évolution. 

1826.  GoifcaLGATiON  des  prêtres  de  la  Mission^  dits  aussi  Lazan 
'^'Ce/,  fondée  par  Saint-Yincent-de-Paul,  approuvée  en  1632  par 
urbain  YIIF,  pour  un  triple  but  :  lo  évangéliser  le  peuple  dans  les 
^^mpognes;  2"  diriger  Us  séminaires;  3°  envoyer  des  missionnaires 
^^  P^y^  étrangers.  A  la  révolution,  les  Lazaristes  dirigeaient  49  se- 
iiiinaires;  supprimés  en  1792,  ils  furent  relevés  par  un  décret  en 
*&04,  puis  supprimés  de  nouveau  en  1809;  enfui,  rétablis  par 
^>  donnance  du  3  février  181G,  ils  sont  rentrés  dans  l'exercice  des 
^r>ois  œuvres  pour  lesquelles  ils  avaient  été  établis. 

1632.  CoNGBÉGATiON  des  missionnaircs  du  Saint'Sacrementy  fôn* 
^^«  par  Christophe  d'Authier  de  Sisgau ,  confirmée  en  1647  par 
*  c^aocent  X,  ayant  pour  but  le  rétablissement  de  la  discipline  et  ta 
^/ormedu  clergé,  et  dirigeant  dans  ce  but  des  séminaires  et  des 
«^«^llèges. 

1633.  CoxcRi^GATiON  des  prêtres  du  Calvaire^  fondée  par  Hiibert 


CliarpcnUer,  dana  le  but  d'honorer  Jèsut-Christ  c(  <le  prêcher  L^^ 
foi;  el  en  paiticulier  de  coiwerlt'r  les  protestam  par  la  parot^^ 
iU  s'cifûent  établis  au  monl  VaUriea,  à  Paris. 

I(i41.  OnMi;RLi)«rioN  dei  prêtres  de  SaintSatptce ,  fopdèc  fw 
Jean-Jacques Uliei,  ayant  pnur  bal d^  rélulilir ta  discipline ^rmi 
le  clergé,  ei  de  renouveler  U  piété  piinni  les  Rilèles;  et  potir  çtk, 
ils  ae  coiisaGriient  A  élever  les  jeunciiecclésiasiiqueseï  3i  diriger  !ea 
tétiiinaires  delà  France.  Suppriuiéa  en  1792,  its  fuient  rcuhb 
par  ordonnQiiceilu  Savril  1816.  —  Les  Suliiiciensdif-igeoi  encore 
un  grand  nombre  de  siniiiaaires  en  France. 

te-ta.  CoHcnÉCïTiaK  des  prSlres  de  Jésus   et  de  .V(irt«, ippH* 
communément  Etidisles,  fondée  parle  père  Jean  Budes,  oraloiicg. 
coniacrce  à  diriger  les  séminairet  et  à  faire  des  mùji'oiu,  d'aborJ 
à  Caenelpuisendilférensdiocèses.  —  Lei  Eudistes,  réunis  cnlBW 
par  l'un  d'eux,  l'abbé  Blanchard  ,  dam  la  uihîsou  du  Pont-Saiut- 
Mariin,  à  Reones  ,  ont  recoiaineocé  et  continuent  leurs  Iraviiii. 
1663.  CuNCHrcATiiiN  des  prè'res  des  Missions  étrangères,  foO"^ 
par  le  père  Bernard  de  Sainie-TIu-rèsc,  et  appioiivce  par  ItlltO 
patenles  du  2'  juillet  1C63,  coosacrôe  il  porter  la  connaiisante^ 
Vévangile  dans  Us  pays  infidèles.  Ces  piètres,  dispersés  par  li  ''* 
volution,  se  iruuirent  de  nouveau  en  1804  ;  mais  ils  furent sop- 
primés  de  nouveau  en  1H09,  ainsi  que  la  pension  de  15,000  înv»* 
qui  leur  avait  élé  assienèe.  Enfin,  réunis  encore  en  1815,  îl»«' 
prirent  toutes  les  œuvres  pour  lesquelles  ils  avaient  été  cr*^- 
c'est-à-dire,  converti'  les  idoldlres ,  soutenir  les  nouveaux  chrt' 
tiens,  former  un  clergé  ca'i'pnsê  dci  naliirels  du  pajs.  Ils  ont  d»"* 
ce  moment  dans  le  Tong-King  un  séminaire  et  6  colIÙ^M!   «" 
Cochincliiiie  ,    un  séminaire ,  2  collt^cs  ;  en  Chine  ,  dans  le  5**' 
tchuen   et  le  Fo-kien ,    plusieurs   collèges;    dans    le    rojau'** 
de  Siam,  I  collège  de  Siamois  i    Bancok,  1  collège  de  Cliino»»  * 
Poulo-I'inanfj;  à  Pondicliéry,  1  séminaire  pour  Icsindiens,  1  *** 
lège  pour  les  colons.  —  Maison  de  correspondance  et  ajmiaiiir^ 
Macao.  , 

1681 .  CoKiîBtOATioN  des  frères  des  écoles  .hrétiennes,  Xoa^*^ 
par  Jean-Bapti6te  de  la  Salle,  de  la  ville  de  Rtims,  deslinée  k  ^'*'' 
sei^ner  aux  en/ans  du  pétale,  et  gratuitement,  la  leclure,  rècrittff 


.'^ 


krONGRFGATIOM.  'ITSl 

lee*lrut  ft  let  prin,:ipes  lie  la  religion.  La  preinièie  école  lui  elablic 
iKâiiUi  c'est  en  1684  que  les  élèves  Ërentilei  vœux  eU' appelèrent 
Jrirti  àes  éeoUs  chrèliennes,  avec  un  slatul  parliculier.  Ces  vobiib   . 
■ont pour  trois  ans.  Ils  s'éiablire&t  à  Paris  en  I6SS,  elde  U  dan*  1 
tovte  U  France.  Quand  ils  furent  supprimés  eu  1792,  vis  avaiea,}  J 
f&  France  l2I  maisons  occupées  par  plus  de  1,000  frcies;  aloq  ] 
ikpstièrcnt  en  lulie.  En  1799  il  ne  restait  que  j  uuiMns  :  cell^ 
deFerrare  et  d'Orvieito,  composées  de  15  Irères.  —  Mais  dÉf 
ISUA  ils  reprirent  leur  habit  et  reconimencèreni  leur  utile  inission 
ipii  n'a  cessé  de  prendre  des  accrois-iemens.  En  1930  ils  coitip- 
Meni  S(0  maisons  dont  192  en  France,  2  k  Bourbon,  I  àCaj'cnnè) 
B«  Italie,  5  en  Corse,  I  en  Savoie  et  4  en  Belgique,  avec  plM   i 
it  1,000  Mres.  Tracasués  d'abord  par  Ifs  enoemis  de  la  rMigioâ^ 
iboatm  enfin  leurs  services  dignement  apprécii^s,  cl  conslliuel^ 
(a  ce  moment  la  plus  belle  oeuvre  qui  existe  pour  la  morAlisatioA   \ 
4eithMes|>auvrc>. 

1^0}.  CoKontGtTmn  du  sémirtaire  JuSainl-Esprtl,  liandt^  psk  ' 
l'ibbë  Dcsplaces ,  de  Rennes  ,  pour  fermer  des  pi-firct  pour  tel    ' 
«tWMwj,  pour  diriger  lei  séminaires,  et  pour  aider  Uens  leur  vo- 
CHÏM ecclésiastique  des  jeunes  içeus  peu  aisés,  mail  dont  la  verlB 
*t  l'aptitude  nvx  sciences  pi  omettaient  d'utiles  services.  BienlAc 
_  .        'W  M  eonsacrérent  aux  missions  de  la  T-bine,  des  Indes,  du  Cà- 
f  J     **daelde  i'Acadie)  de)  uis  1776,  ik  out  des  maisons  à  Cajednt    ' 
r  ^     ^iUGuyanne  française,  i  Corée,  sur  le  fleuve  Gambie  ,  et  ft 
^'Vtot-Louis ,  su  Séiié(;al.  Ces  prétiei  furent  rétablis  par  ordoo^ 
■^nce  du  3  février  1B16,  arec  une  pension  de  5,000  francs.  —  Cm 
'^TmIs  ont  été  retirés  en  1830,  mais  l'œuvre  n'en  continue  p 

J  I815-  CoNoiÉCAVion  des  prêtres  Jet  miisiont  de  France,  IbncMe  j 

'      V*«rrabbéLef(i-is-DuTal,etMH.  lUusan  eiduForbin-.Unson.  Son 

***W  **■»»  A'tvonçfiiser  tn  France  entière.  Autorisés  par  ordon- 

^«M«da  S5  septembre  1816,  tU  ont  Aésupprimés  depuis  1830; 

^^^peudant  ib  subsistent  encore  et  s'occupent  toujours  de   leitr 

"^konble  mission. 

Vin.  Co^aRtGKTtt)"  des. frères  d«  Saint-Jos»ph,  de  Hruillé*s 

^~Mir,  fondée  par  M.  du  JairW ,  curé  de  cette  pat-oine,  el  approtf*  J 


fîSfl  roNf.r.tc\Tio>-. 

vée  par  onlonn.-inci-  ilii  Sfi  jiiîu  1823  :  ils  sont  consacrât  à  ttiu- 
ration  du  peuple  tUs  campagnes  :  ils  po«èileat  en  ce  momcnl 
plus  (le  47  éisbiisïeiiiens  dans  lu  dioc^se  du  Mans  et  aux  en- 
virons. —  Une  uuirc  cortf^eg.ition  de  frères  de  Saint-JosepkboX 
aussi  approurée  eu  ISl't  dans  le  diotèse  d'Ainieiit.  Ce  lontdo 
clercï  laïques  :  ils  aident  lei  curés  dans  l'adininislraiion  des  »&' 
creinena ,  l'enseif;neincat  du  caiéchismc,  le  cliant  de  l'office  dï-* 
vin,  etc. 

1822.  CoNamicATioK  de  Vlnslruelion  chrrtienaeou  des  petite 
frères,  fondée  par  M.  Tabbé  Jean  de  la  Mennais,  pouf  l'inUntt 
tion  des  enfaiis  pauvre.i  de  la  Bretagne  :  elle  fait  en  ce  inoinei 
beaucoup  de  Lieu.  —  Une  conj;ixf,.ilîon  à  peu  près  semhlaMe 
élé  établie  par  M.  l'ahbc  Fivcliard  ;  les  fièies  tiennent  les  écot* 
dans  les  can)pa|>nea  et  scivent  île  chantres  aux  tuit^s.  —  11  exis 
encore  beaucoup  d'autres  associations  de  prèlres  fondées  dans 
provinces  pour  rinsiructioo  et  la  moratisation  de^  peuples,  roi 
tioiiK  ne  pouvons  les  ciier  touies. 

I  CONCRËGATION  DU  FEMMES.  Depnisquc  le  CUrlsliania: 
I  a  relevé  la  feinnte  de  l'étzit  d'esclavage  ou  d'abjection  dans  %é 
1  quel  le  pacaDtame  l'avait  réduiie,  on  sait  que  partout  on  il  y 
I  4eB  maux  â  guérir,  des  alllictions  à  consoler,  des  bonnes  aiajT 
I  M  faire,  on  trouve  toujours  des  femmes  :  c'est  ce  qu'il  faut  dsi 
I  |irt (ici paiement  des  femmes  callioliques.  Il  serait  inutile  de  parM 
I  4Et  des  stEuri  de  Charité,  cette  crijation  unique  du  cai])olîcism< 
[  jamais  l'action  clirélienne  n'a  élé  plus  {jcnérale,  plus  étendu* 
I  :pliis  fructueuse.  Non  contentes  d'exercer  leur  lèle  dans  les  faâfs 
r  uux  de  la  France,  les  sœurs  catholiques  tiennent  en  leur  m» 
1  réducation  des,  jeunes  personnes  ,  depuis  les  filles  du  peuple  ju 
[  i^u'ù  celles  du  ranQ  le  plus  élevé.  Qu'il  soit  permis  de  dire  q< 
t  c'est  de  la  France  qu'elles  sortent  et  qu'elles  se  répandent  psi 
I  tout,  en  Amérique,  dans  tes  lies  les  plus  éloignées  ;  et  maioleaal 
une  nouviille  carrière  vient  de  s'ouvrir  devant  elles  :  c'est  tel 
de  la  conversion  des  Arabes  et  des  Mahoniétans.  I.e  peu  de  en 
lîsation  réelle  et  véritable  qui  s'étabht  à  Alf^,  à  Goosiantinc  ._ 
I     Smvrne,  à  Coniilanlinople,  vient  des  rieiirs  de  Charité  qui  soi 


CONJONCTION.  38  f 

'  toblir.  Nous  nous  bornons  ici  à  donner  leur  nom  et 
hroQologique  de  leur  ctablisslement. 

les  de  Notre-Dame,  à  Bor-  1679-  Sceors  delà  Qiarité  d*E\ron. 

1688.  FiHes  du  Bon-Psstror. 
l|Mtalîèresdc^(oire•l>amc-  1699.  Sœors  de  SainUPkul. 
fuge»  à  Nancy.  170a.  Tien-ordre  du  Garmel. 

•pitalièretde  la  Uiarilc  de  17«6.  Filles  de  la  Sagesse. 
-Dteme.  *  7^^'  ^^^'^  do  Bon-Sauvcur,à  Gaerâ. 

Iles  de  la  Croix.  1762.  Sœurs  de  la  Prmîdcnce ,  Cf« 

Jipilalicres  de  Loche»  ,  en      ^"^'««c- 

JQ^  1767.  Sœurs  de  la  Présentation. 

igrégationdela  Miséricorde  *^^-  ^"««n«  ^^  Cliaragnes. 

_  i8o(5.SceursdcSaint-Anilréoudela 

m* 

Iles  de  la  Providence  et  de     ^^*' 

D  dircficnnc.  iSoT.Sowrs dclenfancede  Jc*us*»t 

les  de  la  Charité.  ^ ^"^^ ®"  *^«  Saîotc-airétiennc. 

Iles  de  Sainic.Gcnc%ièrc.       »^7-  Diwes  de Saiole-Sophie. 
•piUlièresde  Saint  Jo«T>h.  i8o7.SanirsdcSaint Joseph  deLyon. 
logrégalion  de  JNotre-Danio  1B20.  Soeurs  de  b  Providence,  dans 
[3iarité.  le  Maine. 

kspitalicres  de  la  Flôclie.        1 8io.  Sœurs  de  h  Providence,  autrff- 
surs  de  Sainte-Agnès.  ment  dites  de ^'aiut-Aodré. 

ursdeSaiiitJose|>h,auPuy.  1810.  Dames  de  Lorette. 

SfHtalièresdeSaiDl-Tlionias-  1 8a7.Congn*gation  de  Notre-Danie* 
leneuve.  de-Bon-Seoours. 

loies  de  Saiut-Maor. 

et  ces  sceurs  s'occupent  ou  de  soigner  les  malades,  00  de 
nnslrttctîon  aux  jeunes  filles ,  ou  de  risiter  ou  recueillir 
rwest  ^  souvent  de  ces  trois  objets  à  la  fois. 
fONGTION  DE  LETTRES.  On  met  une  diAerence  entn» 
fi'oitet  liaison  de  lettres.  Cette  disparilé  consiste  en  ce  que 
es  li^  ne  perdent  aucun  de  leurs  traits  par  leurs  liaisons, 
que  les  lettres  conjointes  en  perdent  quelques-uns  »  00 
leni  commun»  à  detiji  lettres  par  la  conjonction, 
ettrt  s  conjointes  ne  se  montrent  régtilièrement  qu'à  U  (io 
nés  des  manuscrits  de  la  plus  haute  antiquité ,  surtout 


38-2 

quaud  ils  sont  écriu 

pour  nC  y  a  souvenl 

siècle  jusqu'au  lU'  s 

reiumvDl 

ha  coïkjoocti 


CONJOKCTION. 

Q  vers  ou  cd  verseU-  La  coujonciion  Nu 

lieu.  Dans  l'écriture  oDciale,  depuis  leti* 

I'  siècle  ,  les  conjonctions  se  luultipIieDt  indifle- 

omuieucemeui,  au  milieu  et  â  la  fin  des  ligna. 

se  irouve  ordinairement  que  dans  les  ëcrîinres 


irsiyeset  minuscule»  ancienne».  Elle  eotrsU  nièuie  quelqucfn» 
d.]ns  la  couipoBilioudes  mots ',  on  rcrivait  r&in;y  ]ioiir  rei'mct. 
Les  inanuscrils  et  les  diplùines  fournîsseoi  beaucoup  d'exemples 
dccetie  manière  decrirequi  cessa  au  12' siècle.  11  en  est  de  meuve 
delà  conjonction  de  ce  mètne  mot  il^- ,  et;  elle  cessa  pareil- 
lement au  12'  siècle  ;  en  sorte  que  ces  deux  conjonctions,  latMnt. 
psriie  d'un  mot,  annoncent  un  leins  supérieur  au  13'  siècle. 

CoMONcitoH  ae.  Ces  deux  lettres,  regardées  ronime  dipblhon- 
gues,  c'esi-à-djre  jointes  ensemble  sous  les  formes  .£'  et  le,  loal 
des  premiers  icius,  quoiqu'eii  disent  Ssuwaisi:  '  ei  Coatiih' 
^iuD  ^  Le  premier  avanee  que  ces  liaisons  ne  se  renoarqucol 
point  dans  l'antiquité,  et  qu'elles  ne  sont  que  du  luoven-jge. Le 
doctv  Allemand  pose  en  principe  qu'elles  n'ont  commencé  qiK 
long-tems  après  le  9'  siècle.  L'auiorilé  de  ces  denK  savaH  i 
entraîné  plusieurs  auteui's  dans  celle  erreur  conlraireà  une  inS* 
nilé  de  monumens. 

Beaucoup  d'autres  savans  paraissent  fondés  à  croire  que  ca 
rifjurcs  £  et  œ  sont  de  la  prejnière  antiijuité.  Le  premier  caiac- 
vèrr  se  trouve  sur  les  anciennes  médailles  consulaires  *,  sur 
celKs  des  empereurs  ^ ,  et  sur  les  inscriptions  du  inèine  tenu  *> 
On  le  trouve  également  dans  des  manuscrits  des  i',  5*  et  (î*  ne- 
clés,  en  lettres  capitales  ', 

DûDS  les  manuscrits  en  onciale,  minuscule  ou  cursive,  le  second 
caractère  prend  toutes  sortes  de  formes  *,  uotaïuinent  les^uMf 

*  De  Be  dipl.  p.  S3. 
.,,  '  Episl,  ad   Sarruviam. 

'  Censura  Vîplom.  Litidav.  p.  3iti. 

*  fero'i.  illuslr.  col.  35o. 

*  Regiim  sélect,  iiamitnu  p.  1 15.  —  Anli</uil.  expL  t,  lu,  p.  aoS, 
''  Antiq.  Rofit,,  t.  m,  p.  Si. 
'  Ifoav.  Bipl.\.  1.1,  p.  55(i 
'  Moiivel.  I/iplrihid-- 


r 


I 
I 

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oi<^  ij^jKi  ba5  »  z)e  D,*Be  î?+i.  a  t j.  Di,4tO 
™  ivOTm  EDSM)w  eTst.™  (Sieirnï^  » 

3fr  cC  S-  e  f  ©»  *  €  OT  (S  F>    F?  T,/>  TS  /,. 

1*1/  .,.*  tEJ  ,/„  Q  (fyi  (GS.,7r  é>..  (HVNI.*n«  ji  *, 

:J  X.m,  «■„*  !C  lit -m:  .:c„  H.AO  »  M3^  .?j5w« 

^N  m„  rE  ™*  AL  ^  pi  ,„  -V!  v„^X«  îf  /  /  /  f  T/| 
w  KN™hî)„„.  WJ-U^Slnut  iGC™  RC  *-r  M™ 

«)!»'>?<  SIM»,»  0-t-,«,  T,,«,V».,wj|Er»i€ï 

«  R».  .V  S^iH .,  IV,  SI  y„  fK  X  /r.TTT  3  'ETS 
■\E.«  V..,v<'..</\C>rU;'E„Vw  *,v/  7„V-U'SI 
oc  ^'J-XT  J  -W  3ï'^  W.*.^i,v  fî .,,,,  )^..  tfC, 


CONSULS. 


383 


CS  0/  2t  îinais  la  plus  ordinaire  est  celle  de  IV  avec  ce'diUe  Ç  • 
B  bot  cependant  avouer  qu'on  a  très-souvent  eniplo^ré  dans  tous 
kl  teins  IV  simple  pour  la  diphthongue  œ, 

La  plupart  dessavans  croient  même  que  depuis  le  12'  siècle 
inclusivement ,  jusqu'au  tems  de  Timprimerie,  Va  a  toujours 
été  remplacé  par  IV  avec  ce'diUe,  mais  cVsi  trop  avancer.  A  la  vé- 
rité, depuis  le  commencement  du  12*  siècle,  IV  simple  prit  telle- 
ment  le  dessus,  que  les  diphtLongues  .E  et  œ  devinrent  fort  rares; 
nuis  elles  ne  furent  pas  entièrement  abolies,  comme  il  est  facile 
de  sVn  convaincre  par  des  sceaux  autfientiques  des  13',  14*  et  15* 
siècles,  donnés  par  Dom  Calmet  ^ .  Il  faut  donc  dire  seulement 
qaeTusage  de  cette  diplithongue  a  été  extrêmement  rare  dans  les 
Ite  siècles  sur  les  marbres  et  sur  le  bronze^  et  que  son  existence 
reconnue  sur  ces  monumcns  peut  en  faire  soupçonner  également 
Texistence,  au  moins  comme  possible,  dans  les  manuscrits. 

La  planche  12  que  nous  donnons  ici  représente  les  conjonction^ 
des  lettres  les  plus  ordinaires  dans  l'écriture  posée. 

OONSTlTUTION.  Le  tenne  de  constitution,  constiiutum^  a  été 
employé,  dès  les  premiers  tems  de  TEmpire,  pour  signifier  des 
ordonnances.  Les  empereurs  de  Constantînople  suivirent  cet 
«sage  *,  et  les  empereurs  français  et  allemands  les  imitèrent  '. 
Les  conciles,  les  papes  et  les  évêques  exposèrent  bientôt  leurs 
Tolontés  sous  ce  titre  :  celles  des  conciles  n'étaient  souvent  que 
des  décrets  comminatoires  *,  ou  des  sentences  afilictives  ^  :  celles 
des  papes  sont  quelquefois  portées  sous  peine  d'excommunica* 
ticm  :  celles  des  évêques  ou  des  légats,  pour  leurs  ressorts,  n'ont 
fien  qui  les  distingue  des  statuts  de  discipline,  yojrez  Statuts. 

CONSULS.  Après  l'établissement  du  siège  de*  l'empire  à  Gon- 
stantinople,  les  deux  consuls  étaient  ordinairement  mi^partis  de 
l*Un  et  l'autre  empire.  La  préséance  ne  dépendait  entre  eux  que 

'  Hitt.  de  Lorr.y  pi.  g,  lo  et   1 1 . 

*  ConciL  t.  lu,  col.  s63. 

'  Ibid.  t.  Ti,  col.  1779. 

4  ibid.  t.  XII,  col.  i44- 

'  Coucii»  Parisiens,  ad,  an,  SyS. 


•)84  CONSULS. 

(ci-desMu)  des  aulres  dîgnîics  dont  ils  ëiaient  rcTcins.  Les  dt 
empereurs  d*Orienl  et  d'Occident  en  dataient  soaTent  rëciprvr^ 
qaemenl  leurs  lob,  qu'ils  s'envoyaient,  pour  qa^elles  fussent 
observées  dans  les  deux  empires. 

L*iisar(e  des  empereurs  de  prendre  le  consulat  en  prenant  le 
titre  d'Auguste  ne  subsistait  plus  en  409  ;  mais  ils  le  prenaieit 
Tannée  d'après  le  commencement  de  leur  empire. 

La  dignité  de  consul  fut  abrogée  par  Justinien  en  541,  ctcoo* 
fondue  dans  la  dignitd  împëri.ile.  Il  y  avait  1049  ans  que  le  coq- 
auLit  durait  sans  interruption,  ay.int  commencé  509  ans  avant 
Jésus-Cbri&t.  Dès  lors,  consul  et  empereur  fut  la  même  chose: 
et  les  empereurs  furent  comme  consuls  perpétuels  pendant  en- 
viron quatre  siècles;  car,  quoique  Justin  le  Jeune  recréât  k 
consulat  le  premier  janvier  567,  et  qu'il  fit  au  peuple  les  kon- 
neurs  de  cette  charge  qui  consistaient  en  largesses,  cependant  il 
réunit  pour  toujours  en  sa  personne ,  et  en  celle  de  ses  succes- 
seurs ,  les  titres  d'empereur  et  de  consul  ;  de  façon  que  kl 
empereurs  étant  consuls  |>er|)etuels ,  ne  marquaient  plus  qa'ik 
l'étaient  pour  la  3*  ou  4e  fois,  mais  cuonçaicnt  telle  ou  teik 
année  de  leur  consulat,  ou  d'nprts  leur  consulat.  Cette  dernièie 
formule  revenait  an  même  :  c'était  la  date  de  l'année  après  k 
prise  de  possession  du  consulat. 

En  l'année  668,  Constantin  Pogonat  voulut  aussi  que  le  cou* 
sulat  fut  inséparable  de  l'empire;  ce  qui  dura  jusqu'à  Gonstaf 
tin  Porphyrogenète,  en  912. 

De  ce  que  Ju>tinicn  avait  confondu  les  deux  dignités  d*emper 
reur  et  de  consul,  il  faut  conclure  que  ce  prince,  en  donnant  awt 
enfans  de  Clovis  la  qualité  de  consuls,  leur  donnait  en  même 
tems  la  qualité  d^empercurs.  Le  titre  de  consul  ne  put  se  main- 
tenir avec  éclat  au-delà  du  9*"  siècle.  La  multitude  des  grands  et 
des  petits  souverains  qui  se  l'arrogèrent,  l'avilit  sans  doute  aax 
yeux  des  empereurs.  Ce  litre  étant  devenu  trop  commun,  ces 
empereurs  le  quittèrent  vers  Tan  900*.  Le  titre  de  consul  resta 
à  presque  tous  les  magistrats  des  villes,  lorsqu'à  cette  époque 

•  Pagi,  DiiStit.  Hypatiquc  sut  le  Consulat, 


CO^TKAT.  385 

*OQteraius  n'eu  voulurent  plus.  Le  ciinh{;cnirnl  du  consulat 
M^vinage  a  clé  fait  par  Callierine  de  Mcdîcis  en  1556|  dans 
inneurs  ailles  du  royaume  '. 

L'établissement  des  communes  en  France,  au  lî'  siècle,  donna 
râiDcc  aux  magistrats  municipaux  des  villes,  appelés  consuls^ 
Mmgires,  ou  échevins.  Ce  titre  de  consul  ne  fut  guère  d'usage 
1*e  dans  les  provinces  mci  iJionales. 

La  juridiction  des  juges  et  consuls  des  marchands  fut  crcce  par 
■m  édit  de  Charles  )X,  en  1563.  Voyez  date  drs  consuls. 

ht  consulat  fut  rrtibli  m  France  le  10  novembre  1799.  Bona- 
fWc  fut  nommé  crn5i<Z  pour  10 ans,  puis  pour  20  ans  le  6  mai  J  802, 
^in  â  rie  le  2  août  suivant.  Mais  cette  dignité  fmit  quand  il 
'm  nommé  empereur  le  18  n<ai  1804. 

CONTRAT.  Les  contrats  et  transactions  forment  une  partie 
^Oosidcrable  des  archives  en  général,  et  méritent  par  là  qu'on  en 
'Wfie  une  mention  particulière.  Ce  furent  les  contrats  en  général, 
^  ceux  d'échange  en  particulier,  qui  donnèrent  naissance  aux 
^ïjtftcs-partirs.  Voyez  Chartes-parties.  Il  était  dans  Tordre  de 
^9  prudence  qae  Ton  prit  des  mesures  contre  un  contractant  in- 
à  ses  engagemcns ,  et  qu'au  moyen  des  chartes  divisées  ou 
Celées,  on  ne  put  changer  ou  altérer  les  termes  des  trans- 
lions. 

transactions  étaient  souvent  appelées  consuaitioncs^  parce 
i^tt'clles  renfermaient  certains  régleraens*  pour  servir  de  fondc- 
^DCnt  à  Tarcord  qui  venait  dVtre  fait  entre  les  parues.  Au  H'  sic- 
de,  l*usage  commun  était  deies  appeler  accoraum  \ 

lies  contrats  ont  été  appelés  contractas  y  con%cmio^  et  souvent 
toni^enieniia^f  conventions f  ou  autres  termes  approchans  i  maison 
n*ap«i  fait  difficulté  d'appeler  le  contrat  d'echaugc  concambium , 
£09UCitmbiumj  commulatio ,  ou  autres  termes  analogues.  Cette 
9orte.de  contrat ,  passé  au  9*  siècle  entre  les  ecclésiastiques,  dé- 

■ 

•  Savaron,  Orig.  de  CUrmnnt^  p.  ii5. 

•  GaiL  Christ, y  t.  rv,  p.  892. 

'  MoUn,  t.  m,  ixirs  quinti  ;  Quœsi.  bSi  Joann,  Galli, 
«  De  Re  DipL^  9uppl.  p.  8?. 

.  TOME  I*  25 


386 


COWTBE-SCEL. 


bute  ordinairement  par  auxiliame  Domino.  L^  pactes ,  charia 
parti,  pactum,  paclîo,  sont  mis  par  les  formules  aogevÎDCS 
nombre  des  cbarleg  les  plus  remarquables. 

Les  lettres  d'accord  furent  dcsigtiées  par  les  mots  ccncordiim 
concordia. 

Les  contraudetnarSai^e,  aux  11*,  12' et  13° siècles,  s'appelaiei 
charlœ  nuptialn ,  cliartx  conjugales.  C'étnlt  eu  quelques  ctnln 
un  droit  de  seigneur  de  conserver  le  dc^pût  de  ces  contrats  sot 
le  nom  de  tabulai  matrimoninlei  ;  maïs  cjuelquefois  ces  seigoeuf 
mêmes  en  confiaient  la  garde  à  une  abbaye'.  Ces  coalrais  i 
vinrent  assez  frdquens  dans  le  13°  siècle. 

On  croit  que  l'inslitution  des  contrats  de  renies  constitua 
date  de  H17,  et  qu'elle  fut  approuvée  du  pape  Marlio  V.  fojt 

CONTItE-SCEL.  La  matière  des  contre-scels  inl^i-esse  trop 
Diplomatique  pour  ne  point  imiter  de  ce  qu'il  est  uécessaire  i 
savoir  sur  cet  objet,  rclalivcment  à  la  vérification  des  actes  a 
térieurs  au  iS*  siècli?. 

On  entend  par  conlre-ictl  la  figure  imprîméo  au  reven  i 
sceau  principal.  lls*ap,it  donc  ici  de  l'empreinte  et  Bon  de  la  nU 
tière  du  sceau. 

Sans  accéder  à  la  Jislinciion  de  dom  Mabilloo,  l'on  compreili 
sous  le  mot  de  contre-scel  tout  revers  de  sceany  fût-il  d*ao« 
deur  e'f;ale  à  celte  du  sceau  même;  on  ne  re]j;ai'de  cependant 
comme  conire-seel  le  revers  des  bulles  de  mêlai,  parce  qite  ci 
espèce  de  sceaux  est  onlinainment  figurée  des  deux  côt^. 

Lis  ■iccant  de  cire  de  la  première  et  accoude  races  de  nos  ' 
u'offrent  point  de  eontre-seel  ;  au  lieu  que  ceux  des  princes  lom- 
bards, quoi(|iie  plaqiiéi',  en  curent  dès  le  10'  siècle.  Les  cootM 
Bcels  remontent  donc  au  Id^siècle  eu  Italie,  au  lieu  qu'ils 
que  du  1 1»  en  France.  Ou  peut  distinguer  dans  les  conlre-scdS) 
leur  dinomination,  leur  candeur,  leur  légende  el  leur  empreinte. 

I  De  Re  Dipl.,  luppl.  p.  83. 
*  Ducunge,  tihs.t. 


c  dans  ce  dernier 


CONTBE-SCEL.  387 

il  fias  rare  de  rencontrer  des  cooire-scels  qui  s'annoncent 
r  le  mol  cotilra-sîgiUum,  qu'ils  iioitenl  en  lêle  de 
Étade-  On  j  *oii  aussi  souvent  jigillum  minus,  lorsqni 
|Hd  c«t  plus  petit  que  le  sceau,  et  méu 
Mt  générique  sigillum  ;  tuais  la  dcuoiniii 
f  tecreti ,  pour  exprimer  un  coDlre-scL'l ,  n'est  pas  aussi 
H  que  le  contre-acel  mcnie. 

ipODtre-acels  lombards  sont  tous  de  la  iiiéine  graniietir  que 
km  dont  ils  font  le  revers.  Eq  Anj^letcrre,  saint  Edouard 
jbweur  en  avait  un  semblable  vers  le  milieu  du  11'  siècle. 
Mce»"'  soient  plaqués  ou  pendans,  Ls  lontre-scels  peu- 
b«  d'une  jiraniieur  égale.  L'usage  le  plus  commun  cepen- 
Mt  que  le  contre-îtel  fût  plus  |>elil  que  le  sceau.  Les  com- 
■  plus  petits,  auii'cmcnt  appelés  les  petits  sceaux  ou 
rae  forent  pas  incoanusati  11'  siècle,  puisque  l'empereur 
Kfiuorlen  10û6,  scella  de  son  sceau  scci  et  ou  cachet,  par 
pce,  un  diplOine  qu'il  accorda  aux  religieusesde  Nivelle*. 
Vivait  le  Jeune  intioduisil  en  France  l'usage  du  petit 
Hl  cachet,  pour  lontre-sccUcr.  La  mode  s'en  établit  vers 
bu  du  12'  siècle,  i  la  cour  des  comtes  de  Flandre»';  mais 
kyMSsa  pas  avant  ce  tems-là  aux  si;igueiirs  qui  n'éiaient 
■eraius  :  elle  ne  prit  chez  les  Anglaia,  dit  Dugdale,  que 
16.  Alexandre  I,  roi  d'Kcossc,  introduisit  le  comre-scel  k 
W%  mais  ce  fut  un  coutre-scel  d'une  «grandeur  égale  à  celle 
ftprincipsl.  Ni  lui,  ni  les  rois  d'Angleterre  du  mcine  tcuiB 
jbviraut  jamais  du  petit  sceau  teciet  conjointement  avat^ 


pdieti  ou  Gouire-Bcels  des  cvèqucs  paraissent  plus  a 
■e  ceux  des  seigneurs  laïques.  Ou  voit  un  archevêque  de 
|t  Hugues  d'Amieus,qui  eu  avait  un  dé^  1145*.  C'est  le 
^t>rélat  connu  qui  eu  ait  usé.  Plusieurs  axtres  exemples 
pÉl  l'exislencc  des  conlre-sceb  ecclésiastiques  au  1 2°  siècle. 

ieecios.p.  77. 
»w,p.  >7. '9- 

te.  Dipl.  «f  «m.!: 
|f«/7,>-/.  p.  m;. 


I.  Heoùtr  l'Iiemi. 


r«r.,  |. 


M.  le  Mnine  piTlcml  que  les  mnnpics  dit  pomi.',  ciiioucci  : 
peu  plus  qu'A  fleur  dans  l'envers  d'un  (jrand  Hceau  de  r 
fraklie  et  molle,  serv'ncnt  (luelqucfois  lii:  cuntie-scel  ;  «lurj 
nombre  de  ces  cnfoncemeiis  ne  fui  point  arbitraire,  et  qwÉ 
sceau  de  Tlioiiias  de  Bourlemont,  «'vcque  de  Toul,  de  l'an  13311 
portant  au  revers  cinq  cavîtrs,  oflVe  un  des  plus  anciens  conlifl 
Ecels  de  celle  nouvelle  espc-cc.  Pour  prouver  que  ces  inart|Ufl 
du  pouce  n'éiaienl  point  arbitrair^.s,  il  rapporte  tioi 
pendam  à  un  même  acte,  dont  le  plus  Imnorable  porte  en  fornl 
de  contre-sccl  deux  enipreinlcs  de  pouces,  ccbii  qui  le  auiltll 
l'ordre  de  dignité  n'en  ofli-e  qu'une  ;  et  le  troisième,  qui  est  d'q 
prieur  conventuel ,  n'en  porte  aucune  ■. 

On  se  servit  quelquefois  du  petit  sceau  sctil  pour  sccHcn 
mais  aux  13°  et  14'^  siùclcsil  ne  passait  pas  c 
tique  dans  certaines  provinces  de  France,  ou,  pour  tnieuxdii 
on  n'était  pas  d'accord  sur  son  autorité.  Cliarles  VI  déclara'qj 
des  lettres- patentes  ou  tous  autres  actes  faits  et  signéji 
et  scellés  de  son  aceau  secret,  auraient  autant  d'autorilé 
s'ils  étaient  scellés  de  son  f.r.ind  s 

Les  seigneurs  séculiers  de  liaute  n 
sceaux,  surtout  aux  l'A'  cl  14'^  siècles, 
tent  autlientiqncs  ;i  mesure  que  ci 
cvêques,  cessèrent  de  se  faiie  représeï 
Ce  chanfiemenl  paraît  avoir  roii>mi 
qu'il  n'ait  été  consommé  qu'au  15' 
plus  guère  que  des  armoiries  sur  h 

Les  légendes  des  contre -sccis  ont  t 
avec  celles  du  sceau  ;  on  rencontre  l'u 

Quelquefois  il  est  des  conlre-sccts  singulier»  qui  n'ont  a 
connexite  avec  le  giaud  sceau,  et  qui  cependant  ne  peuvent  4 
vit  sans  lui,  teK  sont  ceux  suc  lesquels  on  lit  quclqniTuis  i 
versets  de  psaumes.  On  retrouve  aussi  quelquefois  sur  les  à| 


lobk'ssc  eurent  aussi  de  piB 
Pri^  séparément,  ilsdtrvfl 
s  sc>t;nenrs ,  ainsi  f]ue  I 
1er  sur  leurs  (;rands  sceil 
ncé  dis  le  13"  siècle,  q 
:  ce  fut  alors  qu'on  nvi 
i  sceaux,  royez  Akh' 
ti  n'ont  point  <le  conncn 
i  et  l'autre  indilféreinmq 


I  BipL  praii'/.  p,  ! 
'   Orilonn.  ilu  Lma 


I 


I,  p.  ^i.—Itiil.  lie  f.aiigue,l. 


-  Thesaar.  Aitcct.  1 


.l'-Ssi. 


cnf(TnE-SEl^c.  389 

tn-«r(li,  maU  eu  petit,  la  iiiC-ine  l^i;cnde  ou  à  peu  prèa  que  celle 
iju'un  lit  sur  le  sceau.  Quoique  l'usnge  des  K'geudes  sur  le  coalre- 
Kclfùt  orilinaiic,  il  ne  fauilrail  puînl  être  surpris  d'en  reucon- 
Ifcrqni  ue  porUsscul  aiiruuc  iu&eriplion  queKonqiie. 

]x$empririntci  des  conirc-scels  nul  varie  autant  que  les  sceaux. 
Tii/ci  AiMuiAtcs.  Qiii.'l[<ierois  nie  me  c'est  te  sceau  principal  ea 

relit. 

Lti  contre-scels  n'olTrent  rien  de  bien  extraordinaire,  sinon 
qu'il  esl  dilljcjle  alors  de  bien  distin|;uer  quel  est  proprement  le 
nutre-stel.  On  applujuait  uu  conire-scel  au  revers  d'uu  cuntre- 
keI  qui  devenait  [>ar  U  le  sceau  priucipal. 

CONTRr.  SEING.  Va  ade  contre-sIgné  est  celui  sur  lequel 
m  oflicirr  public  met  son  seiiif>  pour  en  attester  la  vérité.  Non- 
Mtlnnenl  les  diplûntes  des  lois,  mais  ceux  des  grands,  tant 
tttl/iiasliques  i[uc  st^uliers.  Turent  certifiés  par  des  contre-seings. 
Céiail  lies  réfeieuJaires,  des  cbevaliers,  des  cliapclains,  des  la- 
brliiont,  des  notaires,  des  seci-claircs  ,  des  biblioibécaires ,  de» 
■nlùvistes,  des  greniers,  de  simples  eciivains  qui  faisaient  les 
fanciioas  d'bomuies  publics. 

Plro-.i  les  caractères  qui  distinguent  !c3  conlre-seinfp,  il  y  en 
•  Jeux  que  l'on  peut  Tiilt  ^  peu  près,  be  premier  renferme  la 
Annule  ol/lulU,  contenue  dajis  la  souscripliou  de  celui  qui  cou* 
*^^igne.  l..es  r^fcrendaires  souscriv.iicnt  ain':i,  pai'cc  qu'ils  pré- 
'Cntaienl  au  roi  le  dipl&inc  it  sij;nrr.  Cette  formule  ne  s'étend 
ru  an  delà  de  la  preiiiicrc  race,  et  n'y  fui  pas  même  invariable  : 
Mneb  trouve  que  daus  des  donations,  des  confirniaiions,  des 
fnû\éf^ti  et  des  préceptes.  Mais  les  jugemcns  portés  au  nom  du 
MÏ  ne  furent  jamais  ronlre-srgnés  par  la  formule  obluUl. 

Elle  fut  rcinptacce  par  la  clause  ncogiiovU,  qui  est  le  second 
raraclLTe  des  cbarlea  conire-si|>nées.  Celle  dernière  fut  commune 
aux  dipli'mics  Mérovingiens,  Cirtovin^iLDS  et  Ca pcii eus,  jua qu'A 
riiilîp|ic  I  inelusiremeiit.  Elle  d(.':ii(>n,-iit  la  vérification  nécessaire 
éviter  les  sunuises.  Sous  L  ['"  iace,cl!â  était  consacrée 


poi 


pour  les  jugemeus,  et  tout  au  plus  pour  les  exemptions  d'itn- 
julw,  deié.ig's,ei  auiresdroils  qui  lej-aidiicnt  les  intf'rêts  du' 


CONTHE-SEING.  ^^^H 

roi:  sous  les  2' it  3"  races,  eUepnruiindistinctemeotdaui 
sortes  de  cbarleii  royales,  mais  non  pas  uaiveraellemeiit. 

Ces  deux  formules,  écrites  de  la  main  des  référendaires  du  dff 
^-chanceliers,  sont  toujours  précédées  simplement  de  leur  no* 
propre,  sans  être  accompagnées  d'aucnn  litre  quelconque,  mai 
bien  d'un  paroplie  en  forme  ile  Bûche.  Elles  sont  toujours  suivie 
du  mot  subscripsil,  dont  la  plupart  des  caractères,  formés  tantS 
en  notes  de  Tiron,  tantôt  en  lettres  ordinaires,  soDt  pmqi 
toujours  indécliiffrables.  Cette  Térificalion  se  faisait  quetqucfoï 
par  les  substituts  auxquels  les  référendaires  et  grands  chancelîa 
avaient  commis  ^l'exercice  de  leurs  fonctions  ;  alors  ces  chaDM 
liers  en  sous-ordre  l'annonçaient  dans  leur  contre-seing.  Soui  I 
première  race  Uar  formule  était  simple  :  IV.  ad  -vicem  ou  vi< 
N.  recognovit.  Sous  la  seconde  race,  ils  y  joignirent  les  titre! 
peu  près  en  cette  sorte  :  N.  regice  di^ràtalis  cancelluriui  ad  vieM 


évéquf 


Herivei  archiepiscopi 
Les  chanceliers  cl 
aussi  les  actes  de  lei 
mule  relegi et  jubscripsi,  qi 
tnencemens  de  la  troisièmi 


cellarii,  recognovit. 
1  des  abbés    auihenli 
i  commun  émeut   par  1 
:  pris  un  peu  après  les 
Au  10'  siècle  on  trouve, 


plusieurs  chartes,  des  contre-seings  de  chanceliers  ecclésiat' 
liqties,  qni  relisaient  et  n connaissaient  les  avtes.  A  cette  fornuilt 
niccéda  cette  autre  :  data  per  maiiui  N.  canceliarii,  prise  sur  It 
modèle  des  bulles  consistoriales.  Elle  commença  dès  le  1 1*  nècki 
,  et  De  cessa  qu'avec  le  13'.  Dès  le  14°  on  ne  trouve  plus 
formule,  mois  seulement  en  abrégé,  ou  tout  au  long ,  le  nom  al 
celui  qui  était  chargé  de  l'expédiLion.  rû_j-«  Notaires. 

Eu  deux  mots  ,  les  diplômes  Mérovingiens  sont  signés  du  tôt 
et  contresignés  avec  la  formule  obtuUt  ;  mais  les  jugemcus  ^u'ib 
rendaient  furent  seulement  vénliés  par  leurs  référendaires  avte 
la  clause  recognovit.  Une  charte,  qui,  sous  Chaileniagne  et  ni 
Bucccsseurs ,  serait  conlre-signée  avec  la  clause  cbtulit ,  ieiiH 
auspecte;  et  les  chartes,  même  royales,  qui  depuis  la  fin 
12'  siècle,  porteraient  en  véritication  la  clause  recognovit, 
devraient  pas  faire  foi. 

1  des  prélats  peuvent  bien  avoir  iié  véri^^ 


3913 

;    (Sunceliers  dès  le  10.  sîècU  ;  mais  ton  ire  signés  \>»t  leur  secrë- 

I    Uirc  avaat  le  15',  ils  ne  seraienl  poinl  exempig  du  suïpiâon. 

CONVENTUEL,  ou  nui  concerne  un  couveiil.  Relijjieux  con- 

fotiui,  c'est-à-dire  membre  d'un  cuuvint;  biens   conventuels 

«  apparu  nant  an  convent   —  On  ap|ielail  en  oulie  convetKueîs 

I  dn religieux  de  saini  François,  qui  posiëdaient  des  foitds  eidea 

I  noies.  Voir  Fr  inuscaips. 

CONVERS  OM  frères  lais,  sujets  qne  l'on  admet  dans  les  mai- 
religieuses  pour  les  emploj'L-r  aux  fondions  temporelles;  ils 
|t  i«f oivent  aucnn  des  ordres  sacrés,  et  ne  cUrinlent  point  au 
Mur.  Dans  les  premiers  teins,  et  jusqu'au  II'  siècle,  on  nom- 
11  touvers,  conv<:rsi ,  c'est-â-dirt  convtrii*,  mus  les  adultes  qui 
«nbrassaienl  la  vie  monastique,  pour  les  distinguer  des   obUts  , 
^ liaient  des  enfansque  lesparcns  engageaient  dans  les  nionas- 
llrs.en  les  offrant  à  Dieu  dés  reufame.  Le  père  Mnbillon,  dans 
apréface  du  G**ii^de  de  l'ordre  deSi-Denoit.dit  que  le  fui  dans 
i|  11* siècle  que  Jean  I ,  abbé  de  Valoinbrense,  i'ei;ut  le  premier 
in  laïques  ou  frères  conoeri ,  distln|{ui's  pni  état  des  moines  du 
diror  qui  dès-lors  liaient  dans  la  cl^ricaïuie.    I.fsconvers  ne 
H^      fCBVeut  posséder  des  bénéfices-  —  L'^iat  des conceriei cbez  les 
tdi(^uEes  est  le  même  que  celui  des  conrcrs  cbci  les  religieux. 
COPIES.  On  di.'^titiguc  deux  soite»  de  cn[iies  des  cbavtLS  oh 
sipiftines  anciens  :  celles  qui  ctaieul  tirées  à  quelques  jours  de 
Utuce  sur  les  originaux  ,  et  qui  en  tiennent  Itt-u  A  juste  titre , 
mm  (PUime  on  en  voit  un  exemple  au  fameux  cnucile  de  Florence  '| 
amM  M  celles  qui,  liu'es  à  plus  de  disinncc,  im-iinnl  mieux  ce  noin, 
^^^QDoi^e  presque  aussi  anciennes  que  les  originaux-  Ce  qui  oica- 
^^HjJMlia  un  grand  nombre  de  copies  des  diplttuics  fut  le  renouvcl- 
^^^Hlwnt  de  ces  méine-i  actes  ordonné    par  les  princis.    Vojez 
^^^^sBtes  [  Rt' nouvellement  des  ),  et  Vidimuï. 
-"         (1  n'est  point  aise  de  distinguer  ces  dernières  cO|iies  des  origi- 
nttix  :  voici  cependant  quelques  moyens  de  juger  de  leur  diiïé- 
rencc  )  mais  le  goût  et  te  lact  délicat  d'un  babile  antiquaire  sont 
encore  pluasttrs. 


■  1i<tt.  Concil.  Floienl.  p.  ïofi. 


392  ropiKS, 

DiiTérencc  entre  les  originaux  et  les  copies. 

\j\  pièce  fait-elle  mention  de  Tapposition  du  sceau»  examtoei 
s'il  y  reste  encore ,  ou  s*il  parait  queU|UC  indice  qu'il  y  ait  éU 
mis.  Il  y  a  eu  deux  manières  de  Tapposer  :  ou  en  placard  comme 
nous  le  fai.^ons  à  nos  lettres ,  ou  pendant  à  des  courroies  pasiéei 
par  une  incision  dans  la  iiiar(e.  L'indice  de  la  première  façon eit 
une  couleur  diiTcrcnle,  ordinairement  brunâtre  sur  Tcndroilde 
la  cliartc  où  le  sceau  a  été  apposé.  L'indice  de  la  seconde  est  l'in- 
cision ,  Us  lacs  de  soie,  les  courroies  de  cuir,  les  lemnisquesde 
parchemin  ,  les  replis  de  la  pièce  pour  consolider  l'incision ,  etc.| 
etc.  Si  le  sceau  s'y  iiouve  ,  ou  que  quelques-uns  de  ces  indices  s'j 
mauifesteul,  c'est  un  ori[];inn1  ;  si  l'on  n'en  aperçoit  aucun,  c'est 
une  copie,  mais  copie  du  tcms  mC*me  de  l'original ,  puisqu'on 
suppose  qu'elle  n'en  saurait  être  distinguée  par  l'écritui'e. 

Quand  même  l'apposition  du  sceau  n'y  serait  point  annoucée, 
si  la  charte  en  est  munie,  ou  qu'elle  en  conserve  des  vestiges,  elle 
est  originale.  Si  les  pièces  dépourvues  de  sceaux  sont  souscrites 
de  différentes  mains,  soit  signatures  réelles,  soit  des  croix , mais 
d'écriture  visiblement  disparate,  elles  sont  originales.  Supposa 
ainsi  l'omission  du  sceau  ,  pourvu  qu'il  ne  soit  pas  annoncé,  les 
Figuatures  réelles  suftlronl  en  général  pour  ccrtifîer  qu'une  pièce 
est  originale  ',  mais  Tabsence  de  ces  deux  choses  ne  suffit  pas  pour 
prononcer  que  les  actes  passés,  depuis  le  milieu  du  1 1*  jusqu'au 
milieu  du  12*^ siècle^ ne  sont  point  originaux,  parce  quedaoscet 
espace  de  tems  on  n'y  regarda  pas  de  si  près. 

L'annonce  du  sceau,  dont  cependant  on  ne  découvrirait  ttt; 
cnn  vestige  ,  manifeste  ordinairement  une  copie;  on  dit  ordinal' 
rement ^  parce  qu'il  a  pu  arriver  que,  lorsqu'on  aura  fait  mention 
du  sceau,  Técrivain  ait  pris  pour  modèle  d'anciens  diplàmcsoù 
cette  fornmle  se  trouve  ;  ou  parce  qu^l  sera  survenu  quelque  acci' 
dent  qui  aura  empêché  de  mettre  la  dernière  main  à  l'original  î 
ces  raisons  sont  plausibles,  surtout  lorsque  le  monogramme  dit 
prince  s'y  trouve.  S'il  était  question  de  concessions  peu  cousidé' 
râbles,  toutes  ces  règles  ne  doivent  point  être  exigées  à  la  rigueur» 
jusque   vers  le  13*  siècle  environ ,  surtout  en  Normandie,  qui 


COPIES.  393 

^^rtil  â  peine  9  au  1 1*  siècle ,  de  la  barbarie ,  et  dont  les  diplAmes 
Wi  plus  solennels  ne  différaient  quelquefois  des  simples  actes 
que  par  une  courroie  attachée  au  bas,  serrée  de  plusieurs  nceuds, 
qui  tenaient  lieu  de  sceaux  et  de  signatures. 

Quoique  pour  l'ordinaire  ce  fût  la  inéuic  main  qui  transcri- 
vit les  originaux  et  les  copies  ,  les  dernières  en  général  sont  beau- 
coup plus  sujettes  à  être  défigurées  par  des  fautes  que  les  pre- 
miers, dans  lesquels  il  s'en  trouve  cependant. 

Au  reste,  il  ne  faut  pas  supposer  gratuitement  cpie  les  notaires 
aient  jamais  eu  la  téméiiié  d'imiter  l'empreinte  de  l'anneau 
rojal  f  ou  d'affecter  de  rendre  trait  pour  trait  les  signatures  réel- 
les. On  en  trouve  cependant  de  cette  seconde  espèce  figurées 
dans  les  copies;  ce  qui  les  rend  très  difficiles  à  distinguer  des 
oiiginaux  dans  les  tems  où  l'usage  de  sceller  et  de  signer  soi- 
même  n'était  pas  ordinaire.  Jusqu'au  commencement  du  11*  siè- 
cle, les  notaires  se  dispensaient  même  d'énoncer  dans  les  pièces 
que  c'étaient  des  copies. 

Autorité  des  copies.. 

Pour  qu'une  copie  fasse  autorité ,  il  faut ,  ou  que  l'antiquité  en 
soit  décidément  reconnue'  ;  ou  qu'elle  ait  été  tirée  par  l'autorité 
du  juge,  ou  souscrite  par  une  pei*sonne  publique  qui  en  certifie 
la  conformité  avec  l'original*;  ou  qu'il  soit  prouve  que  la  copie 
a  été  levée  con  t  radie  toi  r  émeut  ';  ou  qu'elle  ait  été  authentiquée 
par  le  souverain ,  solennité  qui  fait  qu^tlle  ne  difiere  alors  en  rien 
de  ToriginaP;  ou  qu'elle  ait  été  attestée  par  des  chefs  des  cours 
souveraines  %  ou  par  dis  maîtres  des  comptes ,  en  ce  qui  concerne 
les  copies  des  pièces  tiréfs  des  archives  de  leur  tribunal^.  Avec 
chacune  de  ces  qualités  en  particulier,  les  copies  font  preuve ,  et 
eut  autant  de  force  que  l'original  même;  On  voit|mêine que,  dans 

'  Dumonlin,  t.  i,  col.  017,  n.  /|i. 

*  Ihid.y  n.  4û,  4^* 

'  Ihid.,  0.71. 

4  Lois  civiL^  t.  n ,  I.  5,  tit.  5,  sect.  a,  n,  10. 

-  Weincker,  Coiiect,  Archi%*,y  p.  48. 

'  Daniotilin,  ibid.j  n.  a8. 


S94  ")^^^^^F 

le  14'  siècle,  Il  est  <iit&  la  fin  Je  quelques  lettres  royaux 

es  copies  qu'on  en  fcia  vaudront  l'uvi^inal. 
Ce  qui  donne  un  (jiaud  poids  &ui  coptes  qui  nous  lealept  dm 

itres  anciens,  c'est  que,  dès  le  IS'  sitcl'-,  ai  elles  élaieiit  inlér^ 
sautes  I  comme  des  privilèges ,  par  exemple ,  on  les  vérîfi'iil  t  - 
les  autographes'. 

Fautes  dans  Ifs  copin. 

Lorsque  Ton  tsl  embarrassé  sur  des  copies,  il  fatil  consulta 
Us  originaux  ,  si  l'ou  en  a ,  ou  les  copies  autlienljque*  qui  les 
remplacent  de  droit  ;  et  alors  cet  piêct-s  doivent  être  admises  ou 
réprouvées ,  selon  qu'elles  s'accordent  ou  ne  s'accordent  pas  dtiii 
les  diliercns  points  de  comparaison.  Celle  comparaison  devient 
alors  essentielle;  car  Ton  ne  doit  point  décider  de  la  fnutsete'  dci 
ori|;inaus  sur  la  seule  inspection  di-s  copies.  Celles-ci  sont  ïU- 
jcttt'B  à  plusieurs  Tnules,  â  rnison  snrtout  de  ri'loif.ncnxnt  de 
l'uriginat  et  du  rnnj;qu'e1U's  licniient  dans  le  nombre  des  copies. 
Une  fauic  de  chronologie  (lui  pourrait  souveni  rendre  les  orifjî- 
naux  suspects,  nefL-rail  licn  d.iiis  les  copies,  et  l'onnVti  doit  lê- 
f|i(inieiiicnl  rien  conclure. 

Une  ropie  aiitlieiiliqni;  peat  décider  de  l'original. 
Cependant  si  elles  étairnt  authentiques,  et  iinmédiatnurni 
tirées  sur  l'original ,  des  anarhronismes  et  d'auu-es  défauts  giM> 
sicrs  qui  s'y  rencontreraient  ,  jcilcraii'nt  lui  violfnt  soupçon  su 
rori^inal,  qu'on  suppose  ne  pouvoir  ùu'i:  représente  ;  parce  qili'V 
le  savoir  et  la  bonue  foi  des  personn<.<s  publiques  ei  de»  rerU 
seurs  doivent  se  présumer,  quoique,  absolument  parlant,  Us  eut» 
sent  pu  éire  en  défaut,  au  moins  quanl  au  premier  article.  X  celle 
exception  prés,  ou  peut  ju|;er  de  la  vérité  des  originaux  par  Ict 
copies,  surtout  si  les  copies  ont  été  prises  chacune  en  particulier 
surroriginal,commelefurentlus  vi'c/imuiet  les  mnouvellcini'"«. 

*'OJ-«Cn*BTES. 


'  Ordonn.,  t-  ti,  p.  4o3- 

■  ¥ieatj,lIiH,Mc«Ut.,t.%ynt,i.  8B,  p.  47s. 


ÇOffWS- 


395 


[yifitp  t!|%WlHj^jl  IWi>  plu»  iMwA  Mov  <h  îçjatcx  k*  fontea 
)GMi|jiip|||i,ff|d'«»«itra^  <|iii  «'oBt  pw  ton*  lea 


L&i 


I«  dtafte  copie  iM  iédde  rien. 


m/*. 


Qk  ébjft!^  d^fpudp  vm  Mrapvtolte  attendon  ;  car  il  ftt  eiUrè- 
nure  ft  .4Ufidihl  d*  pmToir»  sur  les  aeulM  copice  »  juger 
î  Impp  mi.  «piMlm  fa'4  lV«n(«go  deft  origiii»M.  La  rai  • 
ii^€i$kÊ 4fÊigêmj\ii  YÎMI  d9  co  «in'oM  <o|i4e  pem, avoir  tous 
m|p|lî|M)k|i|w«  vu  ma  coBtrt^iieBt  eo  rim  Ica  utagei, 
n  9ÊjW%  i<if^f  du  tf  iM  qo'dlla  rappelle  »  et  p«rien(,à 
STaiitaijfifaiiwit  mvc  la  férit^  de  roriginal»  qu'on  aup- 
ccjpcndaot  Im  feo^i  andu  qu'une  foule  de  fauteti  même 
Wl  fwwtjtfaf|jJe».^  dana  lei  copient  ne  euffiraîenl  pas  pour 
L^fB  Ciiu  un  original.  Bien  plus^ai  les  copiai  ëiairnt 
déyratéea^  soii  par  malice,  «oU  par  ignorance,  soii  pi^r 
cokvectiona  conjecturalça  »  qu'on  ne  pûi  y  reconnaiirc  le 
ÎBte  prUuttif;  alon  elles  ne  prouveraieni,  ni  pour  ni  ooDtre  les 
srigiimu»  I  car  lea  Cautes  déa  copies  ne  prouvent  pas  plus  la  sup- 
fonikm  des  originaux  que  celle  des  copies  mêmes.  S*il  en 
éUDt  aatremenl  que  de? iendrail  rEcriiure  Sainte ,  lea  ourrages 
lia  aadnts  PèreaileCodeyetc. ,  dont  on  n*a  depuia  loogtema 
fîi  dta  eofiu  qui  li*on|  paa  i\é  à  Tabri  des  fautes  ei  Ae%  mé- 

■ils  p  Am-lHin  »  ri  lea  yices  dont  une  copie  serait  infectée  ne 
éttÊOà  poiàt  pcMîr  asseoir  un  jugement  fixe  aur  la  frnssetë  de 
|W%t|m1,  Bé  a*ènMut-il  pu  qu*on  ne  pourrait  non  plus  pronon- 
ëk  anf  la  réM  de  roriginàl,  à  raison  des  qualités  avantageuses 
4lBt  la  copie  serait  revêtue?  Car  on  peut  supposer  un  faussaire 
baidle  pour  avoir  fSabriqué  une  charte  assortie  aux  for- 
,  aa  sijle,  aux  usages ,  à  Thistoire  du  siècle  auquel  elle 
M  attribuée,  et  dont  il  ne  reste  que  des  copies  :  or,  lea  copies 
1|  fmmmi  ^mmettreqnc  cea  caractèrea  intrinsèques  (vo/e^ 
Céutbs);  al  les  caractères  extrinsèques,  qui  sont  incommuni- 
àHea  ata  copièa,  et  qiu  décèleraient  bientôt  la  tourberie  aux 


396  COPIES. 

yeux  des  connaisseurs ,  ne  se  trouvent  que  sur  Torigiiial  qiu 
supposé  perdu.  On  ne  pourra  donc  jamais  juger  de  la  vérité 
l'original  par  la  copie,  quoiqu'on  puisse  quelquefob  par 
moyen  juger  de  la  fausseté  des  originaux.  On  répond  d'abd 
conséquenimenl  aux  principes  ci-dessus ,  que  ces  sortes  de  co{ 
quelconques  militent  eu  fiveur  des  originaux.  Ou  répond^ 
second  lieu,  que  cette  supposition,  que  les  ennemis  acharnés  « 
diplômes  voudraient  trouver  viaisemblable,  n'est  qu'un  être 
raison  qu'il  est  moralement  impossible  de  réduire  à  l'acte,  i 
comment  supposer  qu'un  homme,  aussi  habile  et  aussi  adi 
qu'on  le  voudra,  ail  pu  faire,  dans  ces  tems  d'ignorance  où  ni 
le  plaçons,  ce  qu'un  génie  versé  dans  l'antiquité,  avec  toutes 
lumières  que  notre  siècle  a  acquises,  ne  ferait  peut-être  pas  si 
broncher  en  quelque  point,  comme  conii*e  Thisioire,  ou  contre 
topographie,  ou  contre  l'existence  des  donateurs  ou  des  témoii 
ou  contre  la  nomenclatui*e  des  personnes,  ou  contre  d'aut 
chartes  véritables  conseivées  en  des  endroits  inconnus  que  l 
ignore,  ou  contre  les  dates ,  les  qualités,  les  possessions  et  joi 
sances,  les  droits,  les  ciixonstances,  les  dépendances,  etc. ,  etc.,  e 
Une  pareille  supposition  n'est  pas  admissible. 

Règles  concemaot  les  copies^ 

De  tout  ce  qui  vient  d'être  dit  sur  les  copies,  il  faut  conclui 
l^'.que  l'on  peut  communément  juger  du  contenu  dos  orîgiui 
ou  de  leur  substance  par  les  copies;  2*"  que  la  conformité  de  p 
sieurs  copies  entre  elles,  pourvu  qu'elles  ne  soient  point  tirées 
unes  sur  les  autres,  mais  sur  l'originaly  ou  sur  des  copies  autlu 
tiques,  assure  le  contenu  de  l'original ,  quelques  prétendus  < 
fauls  qu'on  croie  y  trouver  ;  3<»  que  si  ces  défauts  étaient  réels  d< 
les  copies,  il  ne  s'ensuit  pas  qu'on  doive  les  attribuera  l'ori 
nal ,  mais  qu'il  est  plus  raisonnable  de  les  mettre  sur  le  com 
des  copistes,  à  moins  que  la  copie  ne  fût  authentique ,  et  vidhé 
ou  coUatlounée  selon  les  règles  ;  car  une  copie  ne  prouve  r 
contre  un  original,  s'il  n'est sitr qu'elle  lui  soit  conforme;  à  p 
forte  raison ,  si  l'ou  peut  voir  par  soi-même  qu*elle  en  diflèi 
''i*"  que  les  fautes  légères  d'une  copie ,  dont  les  formules  et  les  f; 


CORDEI.IKitS.  «>07 

lirtoriqnet  sont  exacts,  prouvent  en  faveur  de  l'orîp,ina1 ,  cl  en 
sBesteol  la  renié  ;  5*  que  raullienticitc  de  la  copie ,  jointe  à  ces 
Mies  petits  avantages ,  doit  bannir  absolument  tout  soupçon  ; 
^ que  les  copies,  ntéme  non  authentiques,  peuvent  faire  jun^'*  ^^ 
k  vérité  d*aD  autographe  qui  ne  subsiste  plu^,  pourvu  quVIlcs 
loieBl  remplies  de  faits  historiques,  et  qu'elles  sfûent anciennes 
aa  maitm  de  deux  siècles;  7**  que  les  copies  authentiques  pcu- 
fSBt  n'arcnr  pa^  une  ressemblance  entière  et  parfaite  avec  les 
ingiDauz  ;  mais  que  toute  copte  dressée  par  Tautorité  publique 
ot  censée  conforme  à  l'original  dans  tous  ics  points  essentiels; 
l^fpi'îl  n'est  pas  extraordinaire  que  des  copies  5oient  fautives; 
MÛ  que  CCS  Caintes  descopies  ne  doivent  point  ctre  rejcU^es  sur 
rerigînal,  ni  même  rendre  les  copies  suspectes,  et  qu'on  doit 
ks attribuer  à  l'ignorance,  A  la  négligence  ou  ù  rinadveriancc 
écs  copistes;  9<*  enfin  que  tout  le  monde  convient  que  les  co- 
fiHes  ont  pa  se  tromper;  mais  que  cette  possibilité  ne  suffît  p.is 
faor  dire  qu'ils  se  soient  réellement  trompés  :  il  faut  des  bits  qui 
csBStatent  l'erreur  ou  la  falsification. 

GORD  ELI  ERS  ou /rè/-e5  mmeari,  religieux  do  l'ordre  de  saint- 
François  d'Assise ,  institues  vers  le  cou)incneenicnt  du  13'  siècle  , 
et  approuvés  parle  i'  concile  de  Lntian.  Les  cordcliers  sont 
.babilles  d'un  gros  dr/ip  gris;  ils  ont  un  petit  capuce  ou  chaperon  , 
aa  manteau  de  la  môme  ctolTe  et  une  ceinture  de  corde  nonce  de 
liou  nceods  y  origine  du  nom  de  cordcliers  qu^on  a  doniié  à  ces 
icligieux.  Ils  se  nommaient  originnîrement  Pauvres  Mineurs  ; 
■lais  ce  mot  de  pauvres  fut  supprime ,  et  on  y  substitua  celui  de 
Frères.  Ces  frères  mineurs  sont  aussi  appelés  Franciscains ,  du 
Bom  de  saint  François  d'Assise,  leur  instituteur. 

Les  cordcliers  s'établirent  en  France  eu  12 IG  ;  cet  ordre  ,  qui 
est  an  nombre  des  ordres  mendiansi  avait,  dans  le  royaume  ,  en- 
viron 28^  couvens  d'hommes ,  distribués  en  huit  provinces,  dont 
trois  grandes  qui  avaient  seules  droit  au  gouvernement  de  leur 
collège  général  de  Paris. 

Les  cordeliers  sont  les  premiers  qui  aient  renoncé  u  la  pro- 
priété de  toutes  possessions  temporelles.  Ils  pouvaient  éiiidier 
dans  la  faculuS  de  tlicologic  de  Paris,  et  parvenir  au  doctorat. 


400  coi;ro>'ni:s. 

était  couvert  de  p*:  lies;  et  la  quatrième  un  mortier^  tel  que  les  f^r^^mcih 
dens  le  portent  encore  :  cette  dernière  forme  a  e'tc  en  tisage^^  au 
moins  jusqu a  saint  Louis.  Ap*ès  ce  princci  elle  varia  jusi^^aï 
Charles  YIJ,  qui  lui  donna  la  forme  qu'elle  a  aujourd'hui. 

COURONNES,  marques  de  dignité  sur  les  écus  d'armoiri»^ s. 

La  couronne  du  roi  est  un  cercle  de  huit  fleurs  de  lys  y  fo^^nie 
d'autant  de  demi-cercles  qui  soutiennent  une  double  fleur  de  Sjrs. 

La  couronne  du  dauphin  est  un  cercle  de  huit  fleurs  de  B^s, 
formé  de  quatre  dauphins  en  demi-cercles,  dont  les  queues S'Ou- 
tiennent* une  double  fleur  de  lys.  Ce  n'est  que  dt'puis  le  règne?  de 
Louis  XIV  qu'ds  la  portent  fermée. 

La  couronne  des  enfans  de  France  est  un  cercle  suiinont<5  de 
huit  fleurs  de  lys;  Li  couronne  des  princes  du  sang  est  semblable. 

La  couronne  ducale  est  un  cercle  a  huit  (grands  fleurons  refeo" 
dus.  La  plupart  de  ceux  qui  portent  cette  couronne  la  mettent 
sur  une  toque   de  vclouis  rouge ,  terminée   par  une  perle,  ^ 
cause  de  leur  titre  de  prince ,  ou  de  ce  qu'ils  prétendent  dcsce.^^ 
dre  de  maison  souveraine. 

La  couronne  de  marcpiis  est  de  quatre  fleurons  et  de  trots  pcr 
les  en  manière  de  trèfle  <nlre  chaque  fleuron. 

VàVi  couronne  de  comte  est  un  cercle  d'or,  à  seize  grosses  perles 
au-dessus. 

La  couronne  de  vicomte  est  un  cercle  d'or,  à  quatre  grosses 
perles  au-dessus. 

La  couronne  de  baron  est  un  crrcle  sur  lequel  se  trouvent ,  en 
six  espaces  égaux  ,  des  rangi^  de  perles,  trois  à  trois  en  bande. 

La  couronne  des  vidâmes  est  un  cercle  sur  lequel  il  y  a  quatre 
croix  élargies  aux  extrémités,  pour  désigner  qu'ik  ont  été  établis 
afin  de  soutenir  les  droits  de  TËglise. 

Aucunes  couronnes  de  !)arons ,  comtes  ou  marquis ,  ne  pou* 
▼aient  être  ini:es  sur  les  armes ,  sans  y  être  autorisées  par  let- 
tres-patentes en  duc  forme,  sous  peine  de  15,000  fr.  d*auiende^ 

•  Jrrêi  du  parlement^  août  16G3. 


CUUIIOMNE6. 


Couronnes  étrangères. 


401 


Le  pape  porte  sur  son  écu  une  tiare  ^  espèce  de  mitre  environ- 
e  de  trois  couronnes  à  fleurons  Tune  sur  Tautre ,  la  troisième 
rminée  par  un  globe  surmonté  d'une  croix ,  le  tout  d*or  ;  sur 
derrière  el  au  bas  de  h  mitre,  îl  y  a  deux  pendans. 
L'empereur  a  sur  ses  armoiries  une  toque  en  forme  de  tiare  » 
«venu  demî-cercle  qui  soutient  un  globe  cintré >  sommé  d'une 
noL ,  le  tout  d*or  ;  il  7  a  en  bas  deux  pendans  ou  fanons. 

Le  roi  d'Espagne  porte  sur  Técu  de  ses  armes  une  couronne 
knt  la  forme  est  semblable  à  celle  de  Franco,  excepte  qu'au 
In  de  fleurs  d<?  lys  il  y  a  des  fleurons  et  un  globe  terminé  par 

e  croix  pour  cimier. 

La  couronnes  des  autres  rois  de  l'Europe  sont  assez  semblables 

àcdle  du  roi  d'Espagne. 

la  couronne  du  grand-duc  est  un  cercle  à  une  fleur  de  lys 

^noaie  à  chaque  face,  et  nombre  de  rayons  aigus. 
La  couronne  de  l'archiduc  est  un  cercle  à  huit  fleurons  autour 

fme  tocpie  d*écarlate>  et  un  demi-cercle  dessus, de  dextrc  à 

dbestre,  garni  de  perles,  qui  porte  un  globe  cintré  surmonté 

IW  croisette. 
Les  couronner  des  électeurs  de  l'empire  sont  en  manière  de 

tBfoe  écarlate ,  rebrassée  d'hermine  »  diadèmée  d'un   demi- 

lade  conyert  de  perles,  surmonté  d'un  globe  terminé  par  une 

oiisette. 

Le  doge  de  Venise  portait  sur  ses  armes  et  sur  sa  tête,  les  jours 
il  cérémonies,  une  toque  ducale  d'étoffe  d'or,  avec  quelques 


de  perles. 

Les  Romains  avaient  huit  sortes  de  couronnes  pour  récompeu- 
tt  les  adioDS  de  valeur  : 

1*  MovaU ,  qui  était  de  myrthe ,  pour  les  généraux  qui  avaient 
«incn  aans  effusion  de  sang.  Ils  étaient  honorés  du  petit  triom- 
ik,  qu'on  appelait  ovation; 

y  La  luspafe  ou  roslralct  qui  était  un  cercle  d'or  où  il  y  avait 
lei proues  et  poupes  de  navires  gravées,  pour  un  capitaine  ou 
Va  soldat  qui  avait  le  premier  saule  dans  un  vaisseau  ennemi; 
TOME  1.  26 


402  cou VI  NT. 

3^  La  vallaive.  C'était  «n  cercle  d'or  ou  d'argent ,  relevé  i 
pals  ou  pieux ,  pour  un  soldai  qui  avait  le  premier  forcé  la  pa_^/i^ 
sade  des  cntieinis  ; 

40  La  murale.  (Tétait  un  cercle  d'or  ou  d'argent ,  «ooiBié  ^ 
tours,  pour  celui  qui  le  premier  avait  monté  sur  la  munâl^ 
d*tane  ville  assiégée,  et  y  avait  arboré  Tétendard  ; 

5^  La  cUnque,  C'était  une  branche  de  chêne  avec  les  KUndi^^ 
ou  bien  d'yeuse,  pour  celui  qui  avait  sauvé  la  vie  à  uo  cit^yeaj    ^ 

6^  La  triomphale.  C'était  une  branche  de  lauritr  ( dana la aiUc    ^ 
00  la  6t  d'or)  pour  un  général  qui  avait  gagné  une  bataUUon 
conquis  une  province  ; 

7®  L'obsidionale  ou  gramiWé',  parce  qu'elle  se  fesait  d'une  kerbt 
appelée  gramen ,  qu'on  cueillait  sur  le  lieu  même.  On  la  **^»^«^t 
aux  généraux  qui  avaient  forcé  une  armée  de  décamper; 

8  La  caslrense ,  qui  se  faisait  d'or  ou  d'argent |  et  avail  à  l'en- 
tour  des  pieux  de  palissade  qui  faisaient  comme  autant  de  rajoas. 
Elle  se  donnait  à  celui  qui  avait  forcé  le  camp  enneuii^ou  qui 
avait  gagne  des  tranchées  et  barrièies  où  l'ennemi  s'était  fortifié. 

COUSIN.  Avant  le  13"  siècle ,  les  rois  n'appelaient  personne 
leur  parent  ou  leur  cousin  s'il  ne  l'était  en  eflet«  Louis  Xj  est  le 
premier  qui  ait  traité  de  cousin  le  comte  de  Dammariin  ^  grand"> 
maître  de  France ,  quoiqu'il  n'y  eût  entre  eux  ni  alliance  ni  pa- 
renté. Dépuis  ce  tems-là  te  titre  de  cousin  n'est  à  la  cour  qu'une 
diétinction  accordée  au  rang  et  à  la  qualité.  Henri  II  est  le  pre- 
mier de  nos  rois  qui  ait  décoré  les  maréchaux  de  ce  titre  d'hon- 
neur. 

GOUTRES.  Officiers  ecclésiastiques  des  églises  cathédrales , 
dont  les  fonctions  consistaient  principalement  dans  la  garde  des 
choses  appartenant  à  Téglise.  Us  étaient  tenus  de  sonner  le9  cloches 
pour  rassembler  les  chanoines  aux  heures  canoniales  ^  dé  prendre 
soin  du  luminaire,  ei  de  garder  les  clefs  de  l'église.  Peu  4*^\jaes 
càliiédnilés  en  France  avaient  conservé  ces  officiers. 

GOUVKNT.  Du  latin  cohventus;  c'est  une  maison  hahitée  par 
des  religieux  ou  des  religieuses,  et  érigée  par  qui  de  droit  pour  y 
entretenir  une  convetitualité.  En' France,  il  fallait,  pour  ériger  un 
couvent,  la  permission  de  l'évéque  diocésain,  et  Vautoi  isation  du 


CRITIQUE.  403 

oi»  enregistrée  au  parlement  '.  Les  supérieurs  et  supérieures  des 
iTens  s'appellent  prieurs  et  prieures j  excepté  dans  l'ordre  de 
^■int  Fiançoisy  où  ils  portent  le  titre  de  gardiens;  les  abbés  et 
mstheuts  étaient  œiiz  qui  gouTemaient  les  abbayes  fc»idées  par 
rois  ou  lea  seigneurs  ;  ils  avaient  encore  sous  eux  des  priatrs 
des  priêum*  Toîr  MOVAsrisax. 

Les  couyens  ont  été,  pendant  les  invasions,  et  l'ignorance  du 

yen-lge»  ks  sanctuaires  o&  se  sont  conservés  les  lettres  et  les 

irts  sacrés  et  profanes.  Sous  ce  rapport  c'est  d'eux  que  découle 

la  civilisation  moderne.  C'est  aussi  ce  que  tous  les  hommes 

science  commencent  à  voir  et  à  soutenir. 

CRITIQUE  nss  niPLOMBs.  Indépendamment  de  toutes  les  règles 

irticolières  de  critique,  répandues  dans  cet  ouvrage,  on  va  ré- 

\\r  sous  un  seul  point  de  vue  les  règles  générales,  qu'il  est  es- 

iel  de  suivre  dans  l'examen  des  diplômes ,  et  sans  lesquelles 

eourrait  infailliblement  lisque  de  se  méprendre  lourdement. 

Règles  concernant  la  vérité  des  diplômes 

Il  est  moralement  impossible  qu'une  charte  soit  fausse  lors- 
qu'elle est  revêtue  de  tous  les  caractères  qui  lui  sont  propres  ;  car, 
quoiqu'absolument parlant  il  n'existe  point  de  chartes  qui  n'aient 
pu  être  contreEEÛtes  par  un  habile  faussaire,  on  n'en  peut  juger 
que  par  ses  caractères,  et  on  les  suppose  tous  réunis  pour  en  cons* 
tater  la  vérité.  Une  charte  est  revêtue  de  tous  les  caractères  de 
vérité,  lorsqu'elle  n'en  renferme  aucun  qui  ne  puisse  se  rap- 
porter au  siècle  auquel  elle  doit  appartenir,  et  aux  personnes 
qui  doivent  l'avoir  dressée;  peu  importe  que  ces  caractères  aient 
été  plus  on  moins  en  vogue*  D^où  il  faut  conclure  que  la 
moindre  vraisemblance  qui  peut  s'étendre  à  tous  les  caractères 
d'une  pièce,  la  justifie  de  toute  accusation  de  faux.  La  raison 
en  est  qu'on  doit  présumer  de  la  vérité  d'une  pièce,  tant  qu^on 
n'en  peut  démontrer  la  fausseté  par  des  moyens  convaincans, 
ou  du  moins  fort  probables,  et  que  d'ailleurs  les  titres  antienS| 

■  Arrêt  du  mois  d^aaût  1749. 


404  CRniQUE. 

non  convaincus  de  faux ,  servent  de  principes ,  et  ne  se  démon 
trent  pas.  De  plus,  on  ne  peut  tirer  aucune  preuve  de  faux  d'u 
usage  qui  n'est  pas  décidément  connu  pour  invariable.  Ainsi  u 
titre  qui  contientdes  dispositions  inconnues  ou  rares  dans  le  sièr 
auquel  on  l'attribue,  n'est  pas  faux  dans  le  premif  r  cas,  ni  sus 
pect  dans  le  second;  car  toute  pièce  qu'on  ne  saurait  attaqua 
que  par  des  argumens  négatifs,  des  possibilités,  des  pnésotnp 
tions»  des  conjectures,  des  vraisemblances,  est  dès  lers  déchargé 
de  l'accusation  de  faux  ;  il  faut  d'autres  titres  ou  d'autres  auto- 
rités^ si  pressantes  et  si  précises,  qu'elles  puissent  anéantir  ou  ba 
lancer  les  titres  et  les  autorités  contraires. 

n  est  des  chartes  vraies  qui  contiennent  des  faux  exposés,  c 
des  chartesfausses  qui  en  coutiennentde  véritables.  Cette  contra 
diction  vient  de  ce  que  les  Notaires  ou  Référendaires  ont  dies» 
ces  actes  sur  des  mémoires  fournis  par  les  parties,  et  qu*ik  les  on 
employés  sans  les  examiner;  il  en  est  de  même  encore  à  présent 
Il  suit  de  ces  principes;  qu'il  y  a  peu  d'anciens  diplômes  qu'oi 
puisse  convaincre  de  faux. 

Règles  concernant  la  fausseté  des  diplômes. 
n  est  moralement  impossible  qu'un  acte  qui  porte  tous  les  ca- 
ractères de  feiusseté  soit  vrai.  Une  charte  porte  tous  les  caractères 
de  fausseté,  quand  elle  n'en  offre  aucun  qui  puisse  convenir  au 
siècle  et  aux  per5onnès  dont  elle  s'annonce»  Llncompatibilité  des 
caractères  entre  eux,  d'un  seul  même  avec  la  pièce  dans  laquelle 
il  concourrait,  en  prouve  également  la  finusseté.  Il  faut  cependant 
avoir  égard  au  siècle  ;  car  ce  qui  est  preuve  de  vérité  dans  l'un, 
est  souvent  preuve  de  fausseté  dans  l'autre.  Ainsi  pour  être  criti- 
que non  récusable  des  diplômes,  il  faut  connaître  les  usages  de 
chaaue  siècle  :  et  alors  les  pièces  fausses  deviennent  aisées  à  re- 
connaître. 

Ce  qui  constitue  la  différence  des  usages  des  siècles  a  pour* 
tant  commencé  à  un  point,  ou  par  une  nuance,  peu  sensible  dV 
bord  ;  il  faut  donc  prendre  garde  de  qualifier  de  faux  le  titre  où 
l'on  trouvera  ce  point  commençant,  ce  premier  usage.  Il  faut  un 
commencement  à  tout  ;  et,  en  fait  de  mode,  on  ne  tranche  pas  net 
^du  blanc  au  noir. 


CRITIQUE.  405 

Un  moyen  de  faux  légitime  et  suffisant,  du  moins  en  appa<- 
ice,  ne  saurait  être  détruit,  jusqu^à  lever  tout  soupçon  fondé» 
<iue  par  des  faits  contraires  aussi  formels  que  couslaos,  lorsqu'il 
ne  s^agît  point  d'une  pièce  authentique.  Les  alle'gations  ne  por« 
tenl  jamaiscoup  :  ainsi  une  pièce  ne  doit  pas  toujours  passer  pour 
fausse,  parcequ'elle  est  ainsi  traitée  dans  les  monamcns  anciens; 
'cUe  ne  doit  p9s  même  être  mise  au  rang  des  pièces  supposées,  par 
cela  seul  qu  elle  contient  des  choses  fausses  et  fabuleuses.  Com* 
bien  pourrait-on  citer  de  médailles,  frappées  depuis  un  siècle  par 
la  flatterie,  qui  n'aient  pas  avancé  de  faux  ou  exagéré  des  faits? 
encore  moins  doit-on  rejeter  des  actes  parcequ'ils  énoncent  des 
Taîts  uniques  ou  extraordinaires;  c'est  plutôt  une  preuve  de  leur 
siocërité;  un  imposteur  ne  va  pas  chercher  des  choses  incroyables 
pour  se  iaii-e  croire. 

La  contradiction  de  quelques  objets  avec  l'histoire  semble,  en 
lait  de  critique,  avoir  un  grand  avantage  sur  tous  les  autres 
nioyens  de  faux.  Un  original  qui  pèche  essentiellement  contre 
1  uiatoîre,  mérite  d'être  rejeté  sans  autre  examen  ;  on  dit  tssenr 
^'<^ilemcntj  cardes  chartes  peuvent  paraître  donner  atteinte  à 
^  l^i^toire,  tandis  quelles  ne  servent  qu'à  l'éclaircir,  et  quelque* 
■013  in^nie  à  la  redresser. 

L'opposition  manifeste  de  la  flatc  avec  l'écriture  de  l'acte  équi- 
^^Mt  aux  anachronisnies  les  plus  monstrueux ,  au  lieu  que  leur 
I^^iait  accord  n'opère  qu'une  très  grande  probabilité,  qui  pour- 
^^^t  même  dispar:.itre  devant  d'autres  défauts  essentiels,  ou  de- 
^^t^t  grand  nonibredo  vraisemblances  défavorables.  Des  actes  qui 
^  contredisent  sur  le  fond  et  l'essence  des  choses  ne  sont  pas 
^''Oyables,  à  moins  que  l'on  ne  démontre  la  supposition  d'une  des 
^^ntradîctîons.  Le  défaut  de  vraisemblance  est  un  litre  de  répro- 
bation; mais  il  n'est  que  trop  ordinaire  d'abuser  de  ce  point  de 
^■^itîque.  La  mort  de  tous  les  témoins  qui  ont  souscrit  une  pièce 
^'^V't  récente,  forme  une  présomption  de  faux  moins  équivoque. 

lies  témoins  inconnus,  dans  un  acte  dressé  en  un  lieu  où  l'on  ne 
'^^nqne  pasde  témoins  connus,  n'annoucent  rien  de  plus  favorable. 

Xhê  incisions,  des  taches  sur  un  endroit  important,  portent 
encore  l'empreinte  de  la  mauvaise  foi,  etc.,  etc. 


A06 


en  [TIQUE. 


Eu  il«tix  mot<i,  pour  déclarer  juridiquement  dei  pièces 
il  faut  des  preuves  autbenliquesde  trois  soi'tes  ;  preuves  lilierntê.  ^^bs 
preuvet  tettinioniales .  preuves  fondées  sur  des  indices  indubitabU  "^^tt 
et ptufetairs  que  If joitr.  Tonte  Tèfi{eqa\  enveloppe  les  vraies  chu    -^f, 
tes  daos  la  condamnation  des  fausses  doit  i\re  r^prouT^;      ^ 
toute  règle  qui  fait  ^âce  aux  faux  litres  est  fausse  elle-même. 
Règles  concernant  la  suspicion. 
Les  diplAmes  faux  ne  portent  pas  toujours  avec  eux  des  I^aU 
gnages  évidens  de  fahificaiion.  Certains  indices  font  plus  souvent 
naître  des  soupçons.  L'homme  i  préjuge  fiancliil  le  pas,  et  «e  àt' 
tàdt  ouverlemeut  contre  l'acte  ;  m*is  l'esprit  sage  reste  en  soi* 
pens. 

Pour  ne  raiionner  qu'avec  jusieue,  il  &ut  être  instruit  des  vé- 
rités suivantes  :  La  conjecture  est  susceptible  de  plus  ou  de  moi» 
de  vraisemblance,  suivant  que  ses  motifs  sont  plus  ou  moins 
nombreux ,  plus  ou  moins  solides  i  le  soup;on  est  pareillement 
susceptible  d'une  iulinilé  de  degrés.  La  conjecture  ne  balance 
l'autorité,  que  lorsque  la  première  est  très  forte  et  l'autre  chan- 
celante. Le  silence  des  auteurs  contemporains  n'affaiblit  pas  un 
fait,  à  moins  qu'ils  n'en  disent  rien,  lorsque  leur  matière  ileman- 
dait  qu'ils  eu  parla.ssent.  Ce  qui  est  douteux  simplement,  ne  doit 
pas  être  regardé  comme  faux;  ni  ce  qui  est  simplement  suipecl, 
comme  supposé.  En  ce  qui  concerne  les  faits,  toutes  choses  éga- 
les, l'auteur  connu  doit  être  préféré  à  l'anonyme,  recclésîaslîqac  ^ 
ou  le  religieux  au  laïque,  l'bomme  en  place  au  simple  parliculiart  • 
le  contemporain  à  celui  qui  ne  l'eat  pas,  et  le  désintéressé  à  celai 
qui  a  le  défaut  contraire. 

lly  atroissortes  desoup;nns;  le  jioi/i/e,  le/^g'id'meet  le  violent. 
Le  soupçon  fim^fe  fst  un  jugement  défavorable,  mais  appuyé 
et  sur  de  simples  possibiliiést  aussi, 
ieul,  ils  nepeuveut  jamais  parveoirà 
un.  Le  soupçon  Ugiiime  ,  par  lequel 
a  suspens,  uitotalenienidécidéàaffir- 
lisfloiteindécisentre  l'une  et  l'autre, 
donne  atteinte  i  la  sincérité  d'une  pièce  ;  parcequ'il  est  ordinai- 
rement fondé  sur  l'inobservation  des  usages  constaïas  au  siècle 


seulement  sur  des  chimères 
quelque  multipliés  qu'ils  ao 
former  uue  certitude  de  fa 
l'esprit  n'est  ni  totalement  ei 
mer  l'erreur  ou  la  vérité,  ma 


CR01SIRRS.  407 

il  «'«({ît.  Lé  softpçon  piolenê,  qui  entraîne  l'esprit  sage  à  nier 
vëritë  d'un  fait  ou  d'une  eharte,  invalide  le  titre  et  rend  nulle 
prftSTt  qu'on  «n  tire  ;  parce  qu'il  est  appuyé  ou  sur  la  réunion 
•  pliMÎeors  aoilpçon^  l^gitimefi,  ou  ènr  la  contradiciton,  du  moins 
mKiHliHi,  dm  finta  tnoncéaavee  dés  histoires  contemporaines 
t  raolorité  sersh  rtcomiwe.  La  soupçon  simple  ne  mérite 
réponse  que  d'autres  conjectures }  leiégitime  ne  peut  se  dé- 
in  quft  par  des  faits  non  simplement  possibles  en  eux^mémea, 
ia  moralement  possibles^  c'est-à-dire  dans  les  circonstances 
I  il  eit  queaiian  ;  la  soupçon  vhUnt  est  détruit  par  des  faits 
lîft^  qui  démontreraient,  par  exemple,  dans  les  siècles  Toisins, 
dalqiiea  exceptions  à  Tusage  qu'on  présumerait  infariable. 
Il  ne  faut  cependant  pas  s'y  tromper  :  une  pièce  aura  tontes  les 
pparencet  defauK,  sans  en  aToir  la  réalité,  quand  elle  sera  sus- 
des  plus  Tiolens  soupçons,  qnoi()u'il  ne  soit  pas  moi  aie- 
nt îiBpotsîble  qu'elle  soit  rraie.  Combien  de  découvertes  ne 
Cût-on  pas  tous  les  jours  dans  riiisloire  ot  dans  la  connaissance 
daa  usages,  qut^  en  croissant  de  jour  en  jour,  pourr<nent  donner 
dea  lumiérea  pour  une  défense  légitime  ! 

Tontes  r^leade  critique,  prises  en  général,  qui  ne  cadrent 
paa  aTOC  celles  que  l'on  vient  de  donner,  ne  peuvent  servir  qu'à 
induira  en  erreur  ;  elles  seront  sûrement  insuffisantes  pour  assi- 
gner le  degré  de  crédibilité  que  chaque  titre  ancien  a  droit  d'exi* 
gar  en  particulier.  Les  ennemis  des  communautéa,  les  Simon,  les 
Langlaif  etc.,  les  auteurs  du  nouveau  pjrrrhonisme  h'Storùfuej  les 
Germon,  les  Hardouln,  etc.,  les  EnejdopédisieSj  enfin, les  demi- 
auliquaires,  n*onlque  trop  multiplié  les  règles  fiusses  de  critique. 
L'assurance  avec  laquelle  ils  les  donnent  peut  faire  illusion  à  des 
■taprita  supetficiela  amis  de  la  nouveauté;  mais  elle  n'en  impose 
]Mta  à  oeux  qui  pèsent  tout  au  poids  du  sanctuaire. 

CROISIERS  ou  Religieux  Porte^Croix  :  c'est  le  nom  d'une  Con- 
grégation de  dianoines  réguliers,  insûtués  pour  honorer  le  i^Ijrs^ 
tire  de  la  Croix,  Il  y  a  trois  Ordres  qui  ont  porté  ou  qui  portent 
encore  ce  nom  ;  l'un  en  Italie,  Tautre  dans  les  Pays-Bas,  et  le 
troisième  en  Bohême.  Les  Croi»iers  de  France  et  des  Pays-Bas , 
furent  fondés  en  1211,  par  Théodore  de  Celles.  Ils  éuientplus 


connus  sous  le  nom  de  Chanoines  réguliers  de  Sainte  Croix.  V^f 
Sainte-Croix.  (^Chanoines réguliers  de) 

CROIX.  (Filles  de  la)  Filles  vivant  en  communauté,  doniroe^ 
cupation  est  de  tenir  des  écoles  chrétiennes ,  et  d'insfroire 
jeunes  personnes  de  leur  sexe.  Cet  institut  commença  en  10S5, 
Aoye  en  Picardie;  et  s'est  répandu  de  là  à  Paris,  et  dans  d*aai 
villes.  Il  a  deux  congrégations  des  Filles  de  la  Croix  :  les 
font  les  trois  vœux  simples  de  pauvreté,  de  charité  et  d*obâssaiice 
les  autres  ont  conservé  toute  leur  libeité. 

CROIX  (  Ordre  de  la)  ou  Croisade.  Ordre  de  chevalerie  composi 
seulement  de  dames,  et  institué  en  1668  par  Timpératrice  Eléo- 
nore  de  Goiizague,  femme  de  Tempereur  Léopold,  en  reconnais- 
sance de  ce  qu'elle  avait  recouvré  une  petite  croix  d'or,  dans  la- 
quelle étaient  renfermés  deux  morceaux  de  bois  de  la  Traie  Croix. 

CUCULLE.  C'était  autrefois  une  espèce  de  cape  propre  aux 
voyageurs^.  On  l'appelait  aussi  coule;  ce  nom  a  passé  chesles  moi* 
nés.  Voyez  Coole. 

CUSTODE.  Officier  ecclésiastique  dont  la  fonction  est  de  gar- 
der le  trésor ,  les  ornemens,  les  vases  sacrés,  les  livres,  de  prend 
soin  de  tous  les  meubles  qui  sont  a  l'usage  de  l'Eglise,  d* 
et  de  fermer  les  portes.  11  y  avait  un  office  de  cette  espèce 
TEglise  de  S.  Orner.  Dans  le  chapitre  de  Lyon,  il  y  a  un  chanoi 
qui  a  le  titre  de  Grand  Custode, 

Custode  ,  dans  certaines  églises  est  la  même  chose  que  curé, 
L*Eglise  paroissiale  de  Sainte-Croix  de  Lyon,  qui  est  la  premîèr^^S 
paroisse  de  la  ville,  et  unie  à  l'église  cathédrale  dont  elle  fait 
partie,  était  desservie  conjointement  par  deux  curés,  qui  étûenf 
qualifiés  Custodes  de  Sainte-Croix. 

CosToDK.  On  a  donné  aussi  ce  nom  à  certains  Supérieurs  di 
quelques  ordres  reli{>ieux,  comme  les  Capucins,  les  Recolets. 
visitent  la  paitic  d'une  province  appelée  Cusiodie.  Ghexies 
lets,  le  custode  est  le  supérieur  d'une  petite  maison. 

CosTODE  se  dit  encore  du  Saint-Ciboire,  où  Ton  garde  les 
ties  consacrées. 

*  D.  Mabillon,  prwf.  Àct,  sanct,  Bened.  soc.  5,  n.  5g. 


cycij:.  'iOU 

C\GL£.  Le  cycle  a  servi  de  dates  dans  les  diplùmes  et  les  char- 
(f  surtout  aux  12*  et  13*  siècles,  teins  d'ignorance,  où  l'ou  don- 
nait un  rang  distingué  parmi  les  gens  de  lettres  à  ccJlix  qui  étaient 
▼cnéa  dans  la  science  du  conipnt  ecclésiastique;  c'est  ce  qui  nous 
délennine  à  donner  quelques  notions  des  cycles  usités. 

Gtcle  ds  19  ANS.  Le  cycle  de  19  ans,  appelé  nombre  à* or  parce 
qu'on  TécriTsit  en  caractères  d'or  dans  les  calendriers,  fut  inventé 
fMir  Méton,  Athénien,  432  ans  avant  Jésus-Christ.  Ce  nombre  de 
lOserrait  àmarquer  la  1'*  lune  et  par  conséquent  toutes  les  autres 
de  chaque  année.  Ce  cycle  était  fonde  sur  ce  que  Ton  croyait 
qu*«u  bout  de  19  ans  la  lune  se  trouvait  précisément  au  même 
point  de  l'année  solaire  ;  de  sorte  que  s'il  y  avait  eu  nouvelle  lune 
Ift  1*' janvier  à  6  heures  du  soir  juste,  19  ans  après  elle  ne  devait 
psis  manquer  au  même  jour  et  à  la  même  heure.  Cependant,  après 
bien  des  années,  l'expérience  fit  reconaitre  clairement  qu'il  s'en 
'•liait  de  1  hturt  27  minutes  et  quelques  secondes  que  19  années 
^^imires  ne  fassent  d'accord  avec  19  années  lunaires^  r^algré  les 
^  mois  intercalés  répartis  sur  le  tout  ;  de  façon  que  depuis  le  con- 
fie de  Nicée  jusqu'en  1582  il  y  avait  4  jours  de  mécompte.  Pour 
'Cls^ier  à  cet  inconvénient,  les  Épactes  (voyez  Ëpactes)  furent 
**3Ûbstituées  à  ce  cycle  ou  au  nombre  éCor  ;  et  il  n'eut  plus  d'autre 
^e  dans  le  calendrier  réformé,  que  de  servir  à  les  trouver. 
Cjtclb  LUMAiBE.  Ou  coufond  Ordinairement  le  cycle  de  19  ans 
le  cycle  lunaire j  parce  que  tous  les  deux  ont  même  origine, 
n^^ne  nature,  mêmes  révolutions ,  même  effet.  Cependant  il  y  a 
^P^dques  différences  :  1^  en  ce  que  le  premier  devance  le  second 
de  3  années  ;  ainsi  l'on  compte  la  6*  de  celui-là,  lorsqu'on  ne 
cc>xiQpte  que  la  3*  de  celui-ci  ;  2^  en  ce  que  le  commencement'du 
^^ole  de  la  lune  se  prend  du  1*'  de  janvier,  et  que  celui  de  19  ans 
^  ^  pas  coutume  de  commencer  avant  mars.  La  troisième  diffé- 
'^^ce  consiste  aussi  dans  la  manière  de  les  trouver. 

Manière  de  trouver  le  nombre  d*or  et  le  cycle  lunaire. 
^our  trouver  le  nombre  Xor^  il  faut  ajouter  1 ,  et  retrancher 
^^s  les  19  ans  de  l'ère  de  Jésus-Christ,  le  surplus  sera^'année  du 
^^ncibre  d'or  ;  ou  s'il  n'y  a  point  de  surplus,  ce  sera  la  19*  année 
^  ^c  cycle;  au  lieu  que  pour  trouVfr  l'année  du  crcle  lunaire 


4<0  CYCLR. 

it  faut  faire  ta  même  opération  en  retranchants.  IjS  raiaott  eneit 
que  Jësus-Christ  est  n^  la  i*  année  do  nombre  d^or,  et  la  18*  du 
cycle  lunaire.  Ces  deux  cycles  se  montrent  tour  à  tonr  et  qttd- 
quefoli  même  ensemble  dans  tes  chartes  des  10*,  1 1^  et  IC*  «tècio; 
mais  en  général  on  ne  les  a  jamais  assez  bien  distingués;  Cêqai 
jette  souvent  dans  Terreur. 

Gtcle  soLAtEB.  Le  ejrcle  sùlaire  de  28  années  n*a  été  inrenté  tfit 
pour  marquer  les  7  jours  de  la  semaine,  au  moyen  des  t  pr^ 
miëre^  lettres  de  Talphabet.  L*ordre  de  ces  dentièrrs  at  diaagi 
d'année  en  année  en  rétrogradant.  Si  donc  une  première  aaaéea 
6  pour  lettre  dominicaleja  seconde  doit  avoir  F;  la  troiiitaiel} 
la  quatrième,  en  qualité  de  bissextile,  D  G;  en  sorte  que  la  fi^ 
miëre  de  ces  deut  lettres  ne  soit  en  usage  que  jusqu'au  94  férTicTt 
et  que  l'autre  prenne  sa  place  pendant  lo  reste  l'année.  Si  l'anâé^ 
éfaû  composée  de  52  semaines  justes,  la  révolution  serait  fiie  #A. 
invariable,  en  sorte  que  la  lettre  qui  aurait  servi  à  marquer  le  Dlr- 
manche,  par  exemple  le  marquerait  toujours|  mais  il  riSié^ 
jour  et  6  heurea  moins  1 1  minutes  pour  parler  correeMM»^ 
(vojFet  BissaxTiLE).  Ce  jour  occasionne  la  rétrogradation  dai 
Iras,  et  les  6  heures  qui,  au  bout  de  4  ans, forment  un  jour^ 
0#Bt  lieu  A  ce  qu'on  appelle  an/iée  bissettitê  ;  c'est-AnlIns 
chaque  4*  année  est  composée  de  306  jours  au  lieu  que  lea 
autres  ne  le  sont  que  de  iôb.  C'est  ce  qui  empêche  aoaal  qm^ 
teof  les  7  anale  même  ordrede fériés  et  delettreadomioiceIesB# 
ae  renouvelle.  Il  faut  7  révolutions  complètes  de  4  années  peev 
remettra  lea  unes  et  lea  autres  dans  le  même  rang  et  la  même  dis» 
poaîtioa  qu'elles  avaient  entre  elles.  De  le,  cette  révolution  de  SI 
ans  connue  sous  le  nom  c^cle  solaire,  "Voy.  CroLt  paacHAti  Eseas* 

LOeiQUI. 


ABAÉVIAT.  CONMBNÇAirT  PAR  Là  LFTTIIB  C.         4M 


EXPUCATIOM 

Iki  ^krévU^kmg  eommeneam  par  la  lettre  C  que  ton  trouve 

sur  les  ^fonumens  et  les  Manuscrits. 


^flbfor,  œntoiii ,  centaria,  civb  » 
ëiilM,  dariniiiios,  colonia»  colo- 
cxmiitiai  ooodenino»  coojoXi 
l»  cnravittClG. 
àH. — Csnmt  «oiâUlii. 
.M  CAM •»  Cunflliifl ,  GunilU 


AVGG.*CMftrei  augdtti. 
—  Dao  GoBiarei. 

M. —  Ganta  mortii. 

^lV.**CaruiiiiUB  conjogi. 
L-'Cariiilttiii. 

^^Ooimoime   bonom,   clvlt 


iC—  Calamnia  caoti ,  eanit  ca- 

.9  caom  contractai,  cir- 

if  condlioin  ccpit» 

— GalamnûecaTMids  catuâ* 

[CLCC  AVG.  LYGD.  ^  Gokmia 

Oandia  Aagotta  Lugda- 


I  fiHCD.P.  -»  Tercentan  daplex. 
jtCC  T,P.  —  Tercentan  terra 

fedei. 
I  CiC  D.  —  Caratum  consulte  De- 

cnioDano. 

I  CC£.^GaaM  coDventa  est 

I^F.^CainsCaii  filins. 

U«iR.— Ganiam  daram  régi. 

Q)-YV.-i-Glanrbsimi  ?fri. 


CD.—  Gondignnin,  qaidrafrinti. 

CD. — G>nimiiialibns  diebni. 

CD.G.-Qaadringeiitiscondemnatat. 

GEL.— Celeret. 

CEN.»  Centor,  centuria,ceutario. 

CEN.A.— Genioris  arbitrata. 

CEN.  onGENS.PP.— Gentor  per- 

petnas. 
GCNT.— Gentaria,  Gentario. 
CENTV— Genturioncs. 
GERTA.QUINQ.HOM.GO.  —  Ger- 

tamen  quinquennale  Roma  con- 

ditnm. 

G.F.— Gaii  filins. 

G.F.R.— Gaussa  filinregft. 

CH.— Cohorta. 

C.H. — Gustos  hortornniyGnstos  h»- 

redum. 
GIG. — Cicero. 

G  KC.—Gaîus  Juliiii  Gnar. 

GI.  ou  GIPP.— Cippna. 

GIir.IN.^Gubitoi  très  finveniei. 

G.II.IV.P. — Gubitoe  dnos  invenies 

pinmbum. 

G.tO.N.B.M.P.— Gi?inm  illlnsom- 
ninm  nominebene  merentî  fecit. 

CIV. — Givitas,  cÎTis,  eujua. 

G.  IV. -—Gansa  jnsti. 

CKL.G.S.L.F.G— Garittimn  con- 
jugi  loco  oODcesso  sibî  libenter 
tieri  curavit. 

CL. — Claudius  ou  conlibcrtns. 
CL.— Caiilibertus,  ou  Gains  liber- 
tus,  ou  Gaia  liberta. 


412 


ABRKVIAT.  COMMENÇANT  PAR  LA  LETTRE  C. 


CLA.  ou  CLAUD.  —  Oaudia  tribu. 

CLB.CL. — Conlibertae  clarissimae. 

CL.F.— Clarîssinia  filU,  ou  famina. 

CLI.^CIaudiu5. 

C.LIB. — Ctii  liberlus  ou  liheri. 

CLM.M1S.PR.  —  Cbss'is  niisenensis 

praetoi  ia. 
CLY. — Cluentia»  cluvîa,c1ustuinina 

tribu ,  pour  crustuniioa. 
CL.  V.-^larissimus  vir. 
CM.  -*  Centum  millia  ou  ci  vis  nia- 

lus. 
CSf .— rComus  ou  causa  morlis. 
C.MAR.P. — Caput  margine  pleoo. 
CME.xif . — Camelof  duodectm. 
CM. F.—  Curavit   mooumcntum 

fierî. 
CML.— Centum  millia  ou  creroen- 

turo  multum. 

CMS.^Comis. 

CM.S.— Causa  mali  sui. 

CN. — Caeus. 

CN. — Caius  noster. 

CN.F.— Cnei  filius. 

CN.L.  — Cnet  libertus. 

CO. — Conjugi  ou  controrersia. 

C.O.— Civitas  omnis. 

COH.--Coli6rs. 

COH.I  ou  II.  —  Cohors  prima  ou 

secunda,  etc. 
COH.I.PR.G.  ou  GEM.  ^  Cohors 

prima  prxtoriaua  gemina.- 
COL.  ou  CL.— Colonia,  colonî.  Col- 

lega,  columcn,  coliina  tribu. 
COLL. — Culleg»,  collegia. 
COLL.FAB.— Collegium  Fabmm. 
COM.OB.—Comitia  obdurata. 
COjMIV.OBSEQVE.  —  Conjugi  ob- 

seqnentissimae. 


LB- 


Î5- 


CONlV.-ConjunxîL 
CONrvG.M.^-Gonjiigu  Merain. 
COxN.— Consubris. 
CONLIB.— Conlibertns,  oonlilMiti. 
CONOB.  Coiisiantinopoli  obsigoaU. 
CON.SEN.E.OR.P  Q.R.-CoiiMan 

senatûs,  equeslris  ordinis,  popi- 

lique  romani. 
CONS,  ou  es, — Consitiarioi. 
CONTVB.— Coniubenudis. 
CON.V.PRO  — ConjugÎTiropnte 
CONX. — Conjunxît. 
COR.— Cornélius,  Comelia,  Corne- 

lia  tribu. 
CORN.AVRS.— Coronat  auras. 
CORN.R.F.— Comelie  régis fife« 
CORP.— Corpus. 
COS.— Consul. 

COS.  DES.— Consul  detignatus. 
COS.QVAR  .oïdll  (.-Consul  qoarCO. 
COSS.DESIG.  -ConsulGs  dîgnati^ 
COST.CUM.LOC.H.S.  <x.D.— C*»*- 

todium  cum  loco  sestertiis  mil^^ 

quingentis. 
C.P.— Civis  publicus. 
C.P.CP.— Causa  petitionis  caos».**^ 

posuit. 
CPR$S.--Cupressi. 
CPS.— Capsa. 
G.R. — Civis  romanus. 
GR.-*Creticus,CrispttS,  coQtnctiv^* 

contrarius. 
CR.C — Cujus  rei  causa. 
C.R.CP.— Gnjus  rei  causa  promm'^'*' 

tit. 
es. — Caussa,  communis,  cujus. 
es.  A . — Cssar  Augustus. 
CS.F.  -Commun!  suroptu  fecit  -^ 
CS.FL. — Corn  suis  filiis.  ] 


SUR  LES  BIONU3lË^S  ET  LU,S  MANUSCRITS.  41  u 

• — Com  sais  bseredibas.  CUNC. — Conjux. 

^— Coramuni  sumptu  liaere-  CUR.CAL. —  Curalor  calendarii. 

»•  C.V. — Centum  viri,  clarissimus  vir, 

^.S.S.V.T.L. — G)inniunisc-      causa  virginum. 

^ro  hic  siti  sunt,  sit  vobis  CVL. — Caltores. 


%  levîs. 

'•— Caesar  imperator. 

•E.— CuiD  saâ  pecanià  est. 

^GoDsulis,  consa lares. 

' — Cani  sais  servis. 

— Controversia. 

\O.A.B.-— Givîtas  vil»  omnia 

tri  bona. 


CVR.-^Gurionuni,  cunaruii],cur- 

sor. 
C.X.IN.ARG.— Cubitos  deceni  in- 

ventes  argentnm. 
C.XX.IV.AVR.M.— Cubitosvigenli 

iovenies  aura  m  rnirabile. 


Uih  ï>   UhA  ALPHABflTii   fiKMIXiQUBS. 


n 

Gomme  nous  TaTons  fait  pour  les  lettrei  prëcédentes^o 
allons  examiner  jusqu*à  quel  point  il  est  probable  queleDi 
la  4^  lettre  sémitique  ^  lire  son  origine  des  é€rit^ref  làétfi^ijr' 
phiques,  c'est-à-dire  du  chinois  et  de  rëgypti^. 

Origine  chinoise  et  égyptienne  du  D  sémitique. 

La  4*  heure,  ou  le  nombre  4  «  exprimée  «n  sémitique  et  ^n 
grec  par  un  D  ou  par  la  4'  lettre  de  Talphabet ,  comprend  étci 
les  Chinois  de  5  à  7  heures  du  matin  de  nos  heures,  et  est  re- 
présentée par  le  caractère  ÛH  {Jig.  1  planche  13  )  et  par  les  Fa- 

riantes  2  et  3. 

Il  se  prononce  mào  en  chinois,  meo  et  tro  en  cochinchinob,  et 
boo  par  les  Japonais ,  qui  ont  changé  le  M  en  B,  ce  qui  se  fait  i 
dans  toutes  les  langues.  Il  signifie /?e£inr,  et  il  est  rangé  sous  la 
clef  tsie  (la  26*),  couper,  di viser ^  enfermer. 

Cette  4<^  heure  était  celle  -eu  s^-euvraienl  les  portes  du  jour  et 
celles  des  maisons,  des  villes^  des  écuries^  etc. 

Il  est  vrai  que  le  caractère  mào  ne  représente  plus  guère  Tidée 
de  portes  ;  mais  nous  retrouvons  cette  idée  et  la  figure  des  porte$ 
dans  les  formes  de  l'ancienne  écriture  chinoise  n*^  4»  Ô,  6,  qui  re» 
présentent  des  portes  à  deux  battans  ouverts;  dans  lesn**7) 
8 ,  qui  paraissent  représenter  des  cla^onnages  ;  et  les  A"**  9  et  10) 
qui  sont  aussi  des  portes  ouvertes.  Ainsi  donc ,  la  4*  heure  daBS 
récriture  hiéroglyphique  chinoise  renfermait  la  notion ,  l'idée 
et  la  figure  d'une  porte^  ouverte  ou  fermée. 

Or,  en  hébreu ,  et  dans  les  langues  sémitiques ,  la  4'  heure  est 
marquée  par  une  lettre  1,  la  4*,  laquelle  se  nomme  porte,  c'est-à- 
dire  dalethy  il^'^'.Pour  dire  la  4*  heure,  les  Hébreux  disaient  donc 
porte f  c'est-à-dire  qu'ils  nommaient  la  figure  même  que  les  Ghi" 

"  Littera  *T  sîgnificat  januam^  iahulam^  quâ  ostiuoi  clauditur;  qtttin 
figura  refert.  Lexiconpeniaglotton  de  Schindler,  k  la  lettre  D. 


^?l 


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Si 


^ 


a^ 


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|-»s^ 


f"TO^ 


S--0^ 


Jim- 


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S- 


D   Dfi8   ALPHABETS   SEMiTlQUES.  415 

L8  employaient  pour  marquer  kur  4*  lieur^.  Il  est  difficile  de 
;arder  cette  rencontre  d'idéea  61  de  cliosea  comnie  forinittç  elle 
lu  nécessuireineai  «voir  sa  raiaoa  dan*  une  origine  conunuoe. 
QoBoi  A  La  formi^  ^m  a'a  qu'à  jeter  un  coiq>  d*«BÎl  sur  la  plan- 
e  13,  qui  est  celle  que  M.  de  Paravey  a  donnée'  ;  et  tes  formes 
tous  les  Dsémiiîqueâ  que  nous  publions  dans  la /'biiu;^14tP0ur 
ir  qu'il  y  a  eu  des  rapporu  évideos  entre  les  signes  biérngly- 
iques  des  Chinois  et  les  plus  anciens  ni|)habeUi  sémitiques  et 
ientaux. 

I^ans  Végjrptien^  nous  trouvons  pnur  figurer  le  D  mi  te  X,  en 
ritnre  biëxnglyidiiq^•9  les  formes»  1»S,394^A7,  (^.  13.)  quint) 
isemblent  guire  à  unn  forte  »  excepté  peut-être  \tn  dt^ux  dur- 
bres,  que  M.  Salvolini  appelle  des^omef  ;  maii|da«i  l'iécriture 
mo/i^z/c'y  nous  trouvons  les  deux  ft>riiMis8»  0^  lOt  ^ui  nfireni  une 
ande  ressemblance  avec  pluaieurs  d4M  nlpbabeis  aé^iiiifuesy 
Manuneat  les  I,  U|  III}  lY,  et  eurioui  «vec  k  A  grée*. 

>  des  alphabets  des  langues  sémitiqnes ,  d'après  la  divisioQ  du  iaHeau 

ethnographique  de  Balbi  {planche  1 4)' 

LUNGUE  Hébraïque,  divisée, 

1*  £o  hébreu  ancien  ou  hébrefi  pur^  Içquel  comprend  i 
Le  I"  alphabet,  le  samaritain^. 
Le  n*  id.  publié  par  Edouard  Semard, 
Le  IIP  par  V Encyclopédie. 

Le  ly*,  celui  des  médailles^  donné  par  M«Mionnet. 
Le  V*,  publié  par  D.uret. 
Le  VI%  Talphabet  A' Abraham. 

'  Voir  son  ouvrage,  essai  sur  forigtne  mhfm  êi  hiéhogijrfAiiftie  des 
offres  et  des  leOt^eê.  Mmtihe  B^  m . 

*  Voiries  deux  alpbabetsigjplieDs  jpMîÊÊ  dkim\m-jimi.éU  Philj^  t.ii, 
^  43o,  et  t.  1 ,  5«  série ,  p»  3g9,  et  de  pha  b  lêtin  à  M.  Dap^r  de 
^  Champollion ,  et  V Analyse  grammaticale  y  ele*  de  M«  Salvolini ,  irf-. 
mbettuo»  i6a,  lÔS. 

'Noos  ne  croyons  pas  devoir  répétel*  ici' quels  sont  les  ouvrages  on 
'***titettrsqui  nous  ont  fourni  ces  divers  alphabets;  cénk'qui  VOttAront 
^coonaitre  poorrent  rceMfîr  à  la  {Nige  5it«ù  «enswcMi  trailédeaA» 


416  D  DES    ALPHABETS  SEMITIQUES. 

Le  VIP,  l'alphabet  de  Salomon. 

Le  VIII%  A'JpollonittS  de  Thyane. 
2»  Ed  chaldéen  ou  hébreu  carré ,  lequel  comprend  : 

Le  IX*9  celui  qui  est  usité  aujourd'hui  dans  les  livres  im- 
primes. 

Le  X%  dit  judaïque. 

Le  XI*9  usité  en  Perse  et  en  Médie. 

Le  XII*9  usité  en  Babjrlqnie. 
Z*  En  hébreu  rabbinique^  lequel  comprend  : 

Le  XIII*,  le  chaldéen  cursif. 
Une  deuxième  division  de  la  langue  hébraïque  comprend  le  phé- 
nicien^ qui  est  écrit  atec  les  trois  alphabets  suivans  i 

Le  XIV,  d'après  Edouard  Bernard. 

Le  XV%  d'après  M.  JS:ifl/>ro!A. 

Le  XYP  d'après  VEnej^clopédie. 
Une  troisième  division  comprend  la  langue  punique ,  karchédo» 
nique  ou  carthaginoise,  laquelle  était  écrite  avec 

Le  XYIP,  d'après  ffamaker. 

Le  XVIII%  dit  Zeugitain, 

Le  XIX«,  dit  Mélitain, 

Le  XX*  n'a  point  encore  de  D. 

n.  La  langue  SYRIAQUE  ou  ARAMËENNE,  laquelle  com- 
prend : 
Le  XXI%  VEstranghelo, 
Le  XXn*,  le  Nestorién. 

Le  XXin*,  le  Syriaque  ordinaire^  dit  aussi  Maronite. 
Le  XXrV",  le  Sjrrien  des  chrétiens  de  saint  Thomas. 
LeW\%]fiPalmjrrénien. 
Le  XXYI%  le  Sabéen ,  Mendàiie  ou  Mendéen. 
Le  XXYII%  et  le  XXY1U%  dits  Maronites. 
Le  XXIX*,  le  Syriaque  majuscule p  et  cursif. 

m.  La  langue  MÉDIQUE,  Isiquelle  était  écrite  avec 
Le  XXX%  le  Pehlyi^  lequel  est  dérivé, 
Du  XXXI%  le  Zen<f . 

lY.  La  langue  ARABIQUE ,  laquelle  est  écrite  avec 


nanci-M 


n  m      IV      V   m;  vn      vnr 

H  I  n   XH   îOD  SU'      if  tït  xm  xmr 


3Sn   TOP    Xltym  ÎXIV  SE  ^*     "gYrT 

XTTÏÏ"  XXX'"  vvvrv  ïyyy 


D   GRECS  ANCIEA'S  . 


/  p->  a  is  n  A  ^  A  A>A,.A.  ^a  A  !3  ii  A  A  A  ^ 


'••?upt>b^'<i'e'a^PV')'j'"y)S'3:)oj>3>j'o'@A 


c>  6  îi  CJ  ^)  0  4  («  ^i  ô  i>  ô  "D  *  6  ?•  M  D  *  9%  ■"  c^  cf  ♦ 


U   VKâ    ALPUABETS    bÉMllK^LES.  VIT 

Le  XXXII%  dit  V^irabe  Uttéral ,  et 
Le  XXXIII%  dit  le  Couphique. 
T.  La  langue  ABYSSIMIQUE  ou  ETHIOPIQUE ,  laquelle  coiii- 
prend,  l'^VJxumitewiGheez  ancien;  S^^le  T^re  ou  Gheez  moderne; 
3*  Yjihmarique^  lesquelles  langues  s'ëcriyent  toutes  avec 

Le  XXXIY*  alphabet,  YAhjrssinique ,  Ethiopique  j  Gheez, 
Enfio  Tient  le  Copie ,  que  Balbi  ne  fait  pas  entrer  dans  les 
iMpies  aéiniiiques^  mais  qui  cependant  doit  y  trouver  place ,  et 
:fB  esc  écrit  avec 
Le  XXXT*  alphabet,  le  Copte. 

\  D  grecs  anciens.  (  Planche  i4*  ) 

Nous  ne  ferons  que  quelques  remarques  sur  ces  D.  I^a  seule 
îvpection  des  19  premiers  alphabets  sémitiques  prouve  combien 
L  grande  la  ressemblance  des  uns  et  des  autres. 
Quant  à  leur  âge,  les  D  rangés  sous  le  n"  1  comprennent ,  d'à- 
doni  de  Yaine ,  les  tems  les  plus  anciens  de  la  Grèce  jusqu'à 
Uoandre.;  sous  le  no2,  ceux  depuis  Alexandre  jusqu'à  Gous^ 
inân  ;  sous  le  n*  3  ,  depuis  Constantin  jusqu'à  la  ruine  de  Cons- 
taiinople  ;  sous  le  n*  4,  se  trouvent  quelques  o  cursifs  du  6'  siè- 
de,  ce  qui  prouve  qu'ils  remontent  au-delà  ;  sous  le  n**  5,  nous, 
mis  quelques  D  majuscules  et  cursifs ,  extraits  de  la  nou- 
édition  du  Thésaurus  Unguœ  grœcœ^  publiée  par  M,  Didot, 
aûs  dont  les  éditeurs  ont  négligé  d'indiquer  l'âge. 
En  Grèce,  les  Doriens  et  les  Béotiens  mettaient  un  double  88  au 
lea  du  (  ;  ik  disaient  OepCS^i iv  au  lieu  de  Otoil^civ. 

FormatioD  da  D  latin  capital,  oncial,  minuscule  et  cursif. 

Les  latins,  d'après  dom  de  Yaine,  auraient  emprunté  leur  D  au 
Apec,  qu'ils  auraient  tourné  en  tout  sens;  mais  il  est  plus  exact 
^dire  qu'ils  ont  emprunté  leur  D,  que  l'on  trouve  sous  cette 
kme  dans  leurs  plus  anciens  monumens  ,  aux  Ioniens ,  qui  Ta- 
«âc&t  aussi  sous  la  forme  de  D.  D'après  ScaligerS^t  même 
Après  quelques  monumens,  ce  serait  la  forme  la  plus  ancienne  ; 


Jnimadversiones  in  Eusebium. 

TOME    I. 


•27 


4f8        D  DES  ALPHA.BBTS  SEMITIQUES. 

le  A ,  à  trois  côtés  égaux,  serait  plus  moderne.  Quoi  qu'il  en  soit, 
voici  la  filiation  qu*en  donne  dom  de  Vaine  : 

Les  Latins  arrondirent  d'abord  un  côté  du  à  giec,  pois  deux  ;  ce 
qui  leur  donna  le  D  capital  et  le  d  minuscnle,  qui  prirent  aussi  In 
différentes  formes  que  présentent  les  figures  3, 3, 4f  5  de  la  jtlanehe 
13-  Des  deux  derniers  4  et  ô  est  Tenu  le  D  curaif  (/tg.  6),  lait  d'ao 
•cul  trait  arrondi  partout,  et  de  celuî<i  le  petit  d(fig,  7),  q«M  Botie 
imprimerie  a  retenu. 

Le  D  majuscule,  aussi  exhaussé  qu'étroit,  s'introduisit  en  FnMC 
depuis  Tan  1000.  Les  écritures  allongées  loi  accordèrent  uii  rang 
qu'elles  commençaient  à  refuser  au  d  cursif.  Il  s'y  était  déjà  glissé 
en  Allemagne  dès  le  10«  siècle;  et  depuis  le  milieu  du  1 1«,  il  devint 
même  pi  us  invariable  dans  la  même  écriture  allongée,  qu'en  France. 
Cette  forme  vacilla  pendant  le  13^  siècle ,  et  ne  se  soutint  qae 
dans  les  bulles  des  papes,  quoiqu'avec  des  variations  étonnantes. 

D  oocial  latin. 

Le  D  oncial,  {fig.  8) ,  n'était  pas  tellement  propre  aux  Gaules, 
qu'on  n^en  usât  aussi  en  Italie.  On  employa  partout  le  mémeD; 
avec  cette  différence ,  que  les  nns  en  inclinaient  un  peu  la  tète 
{fig,îf)y  et  que  d'antres  la  relevaient  en  pointe  ou  en  crodiet 
(/Igf.  10).  Ils  se  montrèrent  au  6'  siècle  sur  les  médailles  dellbèce 
couronné  empereur  en  578.  On  les  trouve  tous  figurés  de  mène 
sur  un  diplôme  d'Oihon  III  ;  mais  ils  se  trouvent  mêlés  avec  les 
d  droits  {fig.  11),  dans  quelques  manuscrits  d'Allemagne  du  8' 
siècle.  On  retrouve  encore  le  même  dy  mais  moins  élégant,  apris 
le  règtie  de  l'écritiure  oiieiale. 

é  minnscnle. 

La  minuscule  des  manuscrit  emprunta  souvent  le  même  d.  Les 
mannscrîts  et  les  diplômes  saxons  n'ont  point  cessé  d'en  fidre 
usage  depuis  le  7*  siècle  jusqu'à  Goillamne  le  Gonquénint  y  et 
même  après;  car  du  milieu  du  1 1"  siècle  jusqu'au  milieu  du  soi* 
vaut,  les  d  ronds  et  droits  se  trouvèrent  à  peu  près  mi-parti»  daa* 
les  écritures  minuscules  anglaises.  En  Ecosse  le  dernier  dominait, 
j^près  cette  drrnicie  époque,  les  d  ronds  reprirent  le  dessus  dan^ 
le«  cil  II  tes  d'Angleterre  et  d'Ecosse. 


D  DES    ALPHABETS    SÉWITIQUFS.    ^  419 

Aa  10«  siècle,  l'ëcriture  lombardique,  soit  serrce ,  soit  brisée, 
'adopta  avec  tant  de  constance  qu'il  ne  laissa  aucun  accès  au  d 
Ifoit  {figure  11).  En  France,  depuis  Tan  1050,  les  manuscrits  re- 
;ilicnt  presque  indififéremment  ces  deux  caractères ,  jusqu'à  ce 
pe  le  ^  rond,  quoique  plus  récent,  eût  fait  presque  totalement 
]«Uier  l'ancien  d  droit  ;  ce  qui  n'arriva  que  sous  saint  Louis. 
Db  le  règne  de  Philippe  Auguste,  on  ne  voit  plus  ce  mélange 
Ims  les  diplômes,  si  ce  n'est  dans  quelque  reste  de  l'écriture  al- 
loagée,  où  le  d  rond  arait  cependant  encore  la  grande  vogue.  Le 
iidroit  ne  reparut  guère  dans  les  manuscrits  avant  Tan  1450  ;  et, 
Hnède  plus  tard,  on  trouvait  encore  le  d  rond  dans  des  manus- 
ciiti  entiers. 

En  Espagne,  dès  le  11«  siècle  au  plus  tard,  on  trouvait  égale- 
■Knt  ces  d  dans  la  minuscule.  Au  10«  siècle,  ce  mélange  n'avait 
pas  encore  lieu  dans  les  chartes  de  ce  royaume;  il  ne  s'y  introdui- 
sît que  vers  la  fin  du  11^  siècle,  et  y  persista  jusqu'au  13'  indu- 
mment;  alors  le  d  rond  y  régna  seul,  comme  il  avait  fait  ail- 
hmau  14'  siècle.  Il  tenait  du  delta  grec  (/ig.  12). 

On  peut  dire,  en  général,  par  rapport  au  d  rond  {fig.  6),  et  au  d 
Aok  {fig.  1 1),  que  leur  mélange  est  plus  grand  dans  les  manus- 
crits de  la  fin  du  1 U  et  du  12"  siècle  entier,  que  dans  les  tems  voi- 
■M,  antérieurs  et  postérieurs.  Auparavant,  le  d  droitétait  plus  or- 
iKiitire;  mais,  depuis  le  milieu  du  12"^,  itmcme  plutôt,  lorsqu'il 
**tgit  de  chartes,  l'avantage  est  pour  le  d  ron  J.  Il  y  domina  sans 
fivil  depuis  cr  siècle.  D'abord  il  éleva  la  queue  beaucoup  plus 
Wt  qu'il  ne  Tavait  fait  dans  Tonciale  ;  mais  aux  13«  et  14«  siècles 
îl  ressemblait  assez  au  peiix  delta  grec  [fig.  13),  mais  contourné 
^fnmtïà  figure  14. 

il  cursif  et  allongé. 

U  y  a  deux  sortes  de  d  qui  ont  servi  à  l'écriture  cursive,  ce  sont 
ksnêmesqne  ceux  qui  entraient  dans  la  minuscule,  à  très  peu 
'sdifEérence  près,  le  d  rond  et  le  d  droit.  Ces  deux  d  diffèrent  es- 
^^Btieilement  entre  eux,  en  ce  que  le  rond  n'a  jamais  ni  pied  ni 
éperon,  et  que  la  hastc  du  droit  s'élève  perpendiculairement.  Le 
PW  du  rf  droit  est,  aux  ?«•,  8*,  9'  et  10"  siècles,  porté  phis  bas  que 


420  D  DES  ALPllABiaS  SEMITIQUES, 

le  niveau  de  la  Hj;ne,  et  c'est  presque  la  seule  lettre  qui  es 
ligue  en  dessus  et  en  dessous;  du  moins  n'en  est-il  aucune 
fasse  plus  régulièrement.  Jusqu'au  10<^  siècle,  sou  pied  se 
un  peu  vers  la  droilc,  soit  en  angle,  soit  en  courbe, 
siècle,  cVst  vers  la  gauche  qu'il  le  porte  en  forme  de  qucu 
950,  Pusagc,  déjà  accrédité,  depuis  le  commencement  di 
de  le  terminer  au  niveau  de  sa  panse,  8*é(ablit  au  point  d 
placer  bientôt  tous  les  autres. 

En  France,  dans  l'écriture  allongée  du  10«  siècle,  la  p 
ce  d  est  faite  en  voûte  ou  spirale.  En  Allemagne,  au  coi 
après  être  montée  en  serpentant,  elle  redescend  intérieurei: 
même.  Au  11^  siècle,  ctd  perdit  quelquefois  son  éperon; 
est  censé  transformé  en  d  rond.  Tout  ce  qu'on  a  dit  de  1 
du  b  est  pareillement  applicable  au  d^  et  ne  sert  pas  moinf 
Tépoque  des  manuscrits* 

Le  d  rond  s'éleva  d'abord  verticalement,  comme  la  fiff 
ensuite  obliquement  vers  la  gauche;  cette  manière  eut  se 
sans  jusqu'au  milieu  du  13«  siècle.  La  queue ,  un  peu 
comme  dans  Tonciale,  figure  10,  était  cependant  plus  orc 
Dès  le  commencement  du  13e  siècle,  s'introduisit  une  autn 
qui  prévalut  enfin  ;  c'était  le  delta  des  Grecs,  remonté ,  / 
puis  on  rabattit  cette  queue  en  rondeur, ^g.  17,  18,  10. 
cette  queue,  au  lieu  d'être  en  dehors^  rentrait  avec  le  mêi 
tour  en  dedans  par  un  plein  très  marqué,  c'est  un  indice 
ou  14®  siècle.  Vers  le  milieu  du  14%  il  eut  quelquefois  la 
d'un  8,  comme  les  figures  20  et  21,  mais  au  15'  siècle,  on 
delta  grec  dans  la  forme  la  plus  exacte,  /ig.  12.  Pendant  < 
niers  siècles,  et  dans  les  manuscrits  qui  n'étaient  point  en  i 
il  existait  sous  la  forme  d'un  hexagone  avec  une  très  petili 
à  l'angle  gauche  supérieur. 

D  latin  capital  des  inscriptions.  {Planche  i4). 

La  F'  division  du  D  des  marbres  et  des  bronzes  est  ang 
Les  subdivisions  2  et  3  remontent  jusqu'à  l'antiquité  la  pli 
lée;  la  3*  dure  jusqu'au  IT' siècle  ;  les  autres  ne  descenden 
au  delà  du  0«  siècle. 

La  I[c  division  offre  desD  aigus,  ils  sont  pour  la  plupar 


D    DES    ALPHABETS    SEMITIQUES.  /|21 

hante  antiquité.  Il  faut  noter  que  les  D  en  forme  de  B  de  la  2' 
iibdivision  nous  viennent  d'Espaf^ne,  etdatent  du  7*  siècle. 
I  La  UT*  division  représente  les  l>  ninjuscnles  ordinaires;  la  1'* 
l  MbdiTÎsion  dL*si(*iic  io  «îèclc  d'Auguste  ou  les  tems  voisins,  pnrdcs 
I  Ddont  le  sommet  est  en  ligne  droite  horizontale;  les  suivantes 
I  Jeicendeni  à  peine  au  mo^'en-dge. 

F     Li  lY*  division,  dont  les  D  sont  ouverts  ou  à  haste  prolongffe , 
[  al  presque  toute  supérieure  au  10*  siècle. 

La  V«  division  du  D  en  forihe  de  P,  d'O,  etc.,  est  des  plus  anti- 
qnes  dans  les  subdivisions  1'  et  2'.  La  H",  où  Ton  voit  le  tAanglo- 
■ion  souvent  employé  sous  les  rois  Mérovingiens  et  Visigoths, 
lus  les  6'  et  T  siècles,  est  du  moyen-âge,  ainsi  que  la7«  et  la  4%  la 
S*et  U  6*  sont  des  bas-tems. 

I    Toutes  les  figures  de  la  VF  division  doivent  être  reléguées  aux 
ks  siècles. 

Il  en  est  peu  de  laYir  division,  à  qucuenotablemcnt  prolongrc, 
^  ne  soient  antérieurs  au  10*"  siècle. 

Dans  la  YIII'  division,  on  voit  des  D  de  forme  ondale  ou  rondo, 
et  des  d  cursifs  des  derniers  tems.  La  1*^  subdivision  ne  descend 
fos  au-dessous  du  8*  siècle.  La  2*  est  renfermée  entre  le  5*"  et  le 
W,  La  3**  est  encore  ancienne.  La  7-  est  moderne  ;  et  la  8*"  est  go- 
thique, reconnaissable  à  ses  angles. 

La  IX."  division  du  D  en  forme  d*a,  ou  du  r/ d'imprimerie,  offre 
le  d  romain  en  petit;  il  s'en  trouve  dans  des  inscriptions  du 
4*  siècle. 

D  latin  capital  des  manuscrits. 
Sur  le  D  capital  des  manuscrits,  on  observera  que  la  capitale  se 
distingue  de  l'oncialcdans  les  lY  premières  divisions;  que  i*on* 
ctale  revendique  la  V*,e(  quela  Vl'doit  étreatlribuée  au  gotirKjuc 
moderne. 

il  minnscule  latin  cl  f/cursif  des  diplômes.  {Planche  i5). 
Nous  croyons  inutile  de  nous  étendre  sur  Texplication de  telle 
planche;  clic  est  dans  son  texte  même,  où  nous  avons  mis  avec 
ktnonibieux  exemples,  rindication  dos  peuples  auxquels  appai- 
tiranent  ces  écritures,  et  où  nous  avons  niar(|ué  par  des  cliillVoi 
Tnmain.i  les  difft'rons  siècles  auxquels  elles  correspondent. 


422  OATIKIK. 

Cliangemeut  du  D  ea  d'autres  lettres. 
Le  Dgrecaéio  reiuplacé  en  latin  par  un  B  comme  BiSjBulitnii 
oiç, bonus f  au  lieu  deduonus;  ou  par  un  L,d(daxpuç,  alacrisiÙ^^jomk) 
UlfseSy  d'où  Tancieu  latin  disait  dacrumœ ,  au  lieu  de  tacmma^ 
capUodiwn  y  au  lieu  de  capiiolium ,  et  les  dérives ,  odor  de  oior, 
meditor^  de  tieXsTato.  —  Le  D  riait  aussi  remplacé  par  le  Tf  d^oi 
Ton  écrivait  at  pour  ady  sel  pour  sed,  Alexanttr  pour  Jllexander; 
par  un  R,  comme  ar  pour  ad  y  arvenas  pour  advenas»  De  plat  y 
oD  l'ajoutait  à  la  fin  d'un  mot  par  euphonie,  comme  med  er%a 
pour  vie  ergfi.  Le  changementdu  D  çn  T,  c'est -à-dire  de  lettres  du 
même  organe,  est  fréquent  dans  toutes  les  langues  ;  Martiniosea 
donne  de  nombreux  exemples  '  pour  l'allemand ,  le  saxon ,  le 
Belge,  les  Francs,  les  Anglais,  les  Frisons ,  et  même  chei  les  Hé* 
breux,  d'après  saint  Jérôme'.  Nous  croyons  inutile  de  les  citer 'S 

DAMOISEAU.  Le  titre  de  Donzel  ou  Damoiseau  >  Domicelius 
miles  y  se  trouve,  dès  1078,  si  Ton  en  croit  les  auteurs  de  l'Histoire 
généalogique  de  France. 

DATERIE.  La  Daterie  de  Rome  et  la  Chancellerie  n'étaient 
d'abord  qu'une  même  chose  :  le  grand  nombre  d'afiaires  les  a 
fait  partager  en  deux  tribunaux.  Fojr,  Chancellerie  Romaine. 
n  ne  sera  question  ici  que  de  la  Daterie. 

Pour  l'expédition  d'une  bulle  ou  dispense,  on  s'adresse  au  Car^ 
dinal  Dataire  par  une  supplique  ou  requête  -,  il  la  souscrit  en  ces 
termes,  jinnuit  Sanctissimus.  On  dresse  une  seconde  requête 
avec  les  clauses  et  les  restrictions  qui  doivent  être  insérées  dans  la 
bulle;  on  la  présente  au  Sous-Dataire  qui  écrit  au  bas  le  som* 
maire  de  ce  qui  y  est  contenu,  et  la  donne  au  Dataire.  Ce  dernier 
présente  la  supplique  au  Pape,  qui  la  signe  en  accordant  la  grâce 
par  ces  mots,  Fiat  ut  petitur.  Après  l'enregistrement  des  suppli* 
ques  et  d'autres  formalités  ,  on  dresse  la  minute  de  la  bulle  au 

'  Voir  son  Lexicon  philologicum, 

*  In  Jerem.  c.  ag. 

'  Voir  Texccllent  ouvrage  de  M.  le  chanoine  Bondil  Introduction  à 
la  langue  latine  au  moyen  du  français,  où  se  trouve  un  traité  complet 
du  changement  des  lettres. 


■I 


PlancKi'lS 


iR^jÊÊOi'n 


Si 


^   MINUSCULE  LATIX. 


AUl 


1 

il 


__-__»,|A,  CnRSIF   DES     DIPLOMES. 

éi€l(t, 


o  ? 


ï^xïï  Ztflt.  DtÊfu/1*f  MMJJ-.iivir^  WimJ' 


noi-^i 


/i23 


Hn\uei  <)es  grandît  tibré via Iriirs,  i^t  l'un  (li*^ccn(  Kciivains  Apos- 
VAVqoes  la  conche  8ar  In  parclteinin.  Tons  en  corps  ils  taient  ce 
^\  doit  lenr  éire  ptyé,  à  rniflon  i\e  Vmyonhnce  de  la  bulle.  C'est 
«Be  chose  reniarquablct  que  les  bulles  qui  sortent  de  la  Daterie 
pMcnt  par  les  mains  de  pins  de  mille  personnes ,  distribut^cs 
iiDi  quinze  Bureaux,  et  que  Ton  paie  à  proportion  de  ce  que 
ToQ  a  donné  ani  Ecrivains  Apostoliques ,  leur  taxe  servant  de 
rè^  aux  autres. 

Par  rapport  à  la  Diplomatique,  les  Dataires  et  Sous-Dataires  ont 
souvent  souscrit  des  bulles  ;  mnis  on  ne  doit  point  voir  cette sous- 
triptîon  avec  ces  titres  dans  le^  14  preiiiiers  siècles;  1  «50  ans  après, 
en  titres  rendraient  encore  les  bulles  sii«pectes.  Le  nom  de  Pro- 
iâtaîre  parut  dans  les  bulles  de  Sixte- Quint  pour  la  prcniicre  fois. 

Dérmition  et  ètymologic  cirs  clatrs. 

DATES.  Par  le  mot  iiale  on  entend  Taniiotation  du  lieu  et  du 
iCBis  où  les  diplômes ,  les  actes,  les  lettres,  etc.,  ont  éii  donnes 
ou  écilis  sous  la  formule  oiiiiiiairt:»  Donne  ce,  etc.,  en^  etc.  Du 
not  latiu  d*ita  ou  datum  est  v<'nu  le  mot  date.  On  soub-euteinlait 
toajouis  ou  epistola^  ou  char  ta,  ou  vdictuniy  ou  diplowa. 

Pour  suivre  un  certain  ordre  et  rrjianilre  plus  de  jour  sur  cette 
nutière*  il  est  À  propos  de  diviser  lesdaies  m  quatre  classes  :  dates 
d€  tems ,  diites  de  lieu^  dates  des  personnes  ^  date  des  faits.  Ces 
qoatrc  classes  renferment  à  peu  près  toutes  les  sortes  de  dates 
dans  le  détail  desquelles  on  va  t-nti  ur. 

Il  faut  observer  préliminnirtMnent  que  les  anciennes  cLarles 
liment  les  comptes  ronds,  qu'elles  complètent  ceux  qui  ne  le  sont 
pas.  et  négligent  Texcédant . 

Dites  de  tlus.  Parmi  les  dates  du  tcms  on  en  distingue  d'a- 
bord de  deux  fortes ,  les  uucs  v.i(;nes  rtindëtermine'es,  et  les  autres 
ipéciales.  Les  premières  n'annoncent  qu'une  suite  indéfinie 
d'années  9  par  nxAnv^Xe  ^  régnante  Domino  nustro  Jesu  Christo^ 
pour  désigner  que  c'est  depuis  rétablissement  du  cliiistianisme. 
Celle  formule  ne  devint  ordinaire  qu'au  3*  siècle  dans  les  actes 
des  martyrs.  Elle  devint  aussi  d'un  iisn^^e  commun  dans  les  chartes 
depuis  le  7«  siècle  jusqu'au  12^  ;  mais  alors  il  était  rare  qu'elle  ne 


424  DATES. 

fût  accompagnée  d*aucnne  autre  note  chronologique.  L*on  datait 
également,  d'une  manière  un  peu  moins  vague,  dans  les  chartes 
dumojen-âge:  Sous  le  règne  iVun  tel.,,.  Sous  le  pontificat  d'ut 
tel.,.. 

Les  dates  spéciales  de  tems  déterminent  Tannée,  le  mois,  la 
maine,  le  jour,  et  quelquefois  même,  quoique  asseï  rarement 
riieure  et  le  moment  de  la  confection  des  actes.  Toutes  ces  époqi 
sont  d^une  utiliié  singulière  pour  la  connaissance  de  Tantiquités- 
mais  elles  sont  exposées  à  bien  des  discussions  et  des  diiBculié^^, 
comme  on  en  pourra  juger  par  le  détail  suivant. 

Date  du  monde.  La  date  du  monde  ou  de  la  ci-éation  de  l'un,  m* 
vers  fut  toujours  la  date  favorite  des  pères  et  autres  écrivai 
Grecs  ;  ils  l'employèrent  universellement.  Il  faut  seulement  cl 
server  qu'ib  ont  toujours  commencé  invariablement  leurs  ann&cs 
au  V  septembre,  ainsi  que  Tindiction^  quand  ik  en  usèrent. 

Date  de  l'indiction.  La  plus  ancienne  des  dates  de  tems ,  q;ui 
eurent  cours  en  Occident,  est  celle  de  l'indiction.  Foyez  Indiction. 
Gomme  Ton  compte  quatre  sortes  dHndiction  :  la  Julienne^  qui 
doit  fon  institution  à  Jules  César;  la  ConstantinopoUtatne ^  qui 
avait  cours  avant  Justinien;  V Impériale  ou  Césarienne^  qui  pan 
du  24  septembre  ;  et  la  Romaine  ou  Pontificale^  commençant  aa 
l«r  janvier,  qui  donna  Texclusionàla  précédente,  et  qui  fut  suivie, 
surtout  dans  les  bulles  des  ,papes ,  au  moins  depuis  le  9*  siècle 
jusqu'au  \^*,  quoiqu  avec  bien  des  variations  ;  il  n*est  point  éton* 
nant  que  les  dates  de  Tindiction  varient  à  raison  des  points  fixes 
d'où  on  les  fait  partir. 

Quoiqu'on  ne  doute  pas  que  depuis  Constantin  on  ait  souvent 
compté  les  années  par  les  indictiohs  (on  parle  de  Tindiction  Impé* 
riale  ou  Césarienne),  il  ne  s'en  trouve  cependant  aucune  date  an- 
térieure à  Tempereur  Constance  ;  et  même>  avant  le  concile  tenu 
à  Rome  en  342,  sous  le  pape  Jules  I*',  aucun  auteur  latin  ne  fait 
mention  de  la  date  des  indictions,  et  saint  Ambroise  n'en  parle , 
que  comme  d'un  usage  récent*.  Saint  Athanase  est  le  premier  au- 
teur ecclésiastique  qui  ait  employé  cette  date  Elle  fut  adoptée  par 

«  De  Noe  ri  ArcA^  cap.  xvm,  n.  (îo. 


DATES. 


425 


Ici  n>ii  de  France  de  la  S*  racei  et  par  eux  transmise  aux  empe- 
Mvs  allemands.  Dom  Mabillon  ■  la  fixe  à  Tempire  de  Cliarle- 
Mgne  pour  Foiage  des  Princes  ;  maïs  il  convient  qu'avant  le 
y  siècle  Findiction  eut  cours  en  France  et  dans  les  Conciles  et 
iÊM  lesmonunenSf  on  pourrait  y  ajouter  les  titres  et  les  chartes  ; 
ar,dcs  le  S*  siècle,  Yictorius  y  introduisit,  avec  son  cycle  pasclial, 
ks  indictkms,  qû  dès  lors  sont  souvent  fautives,  ou  du  moins  très 
■dbarrassanles.  De  plus  il  est  probable  quelles  Gaulois  suivirent 
IWge  des  Romains  qui  les  dominaient. 

Celte  date  fat  introduite  ches  les  Anglais  %  lors  de  la  mission 
éc  saint  Augustin  par  saint  Grégoire. 

Date  de  rîndiction  dans  les  Bulles. 

Les  dates  en  général  n'ayant  commencé  dans  les  lettres  ou  res* 
crits  aposloliqueSi  qu'aux  Décrétâtes  sous  saint  Sirice,  il  n'y  faut 
fss  chercher  plus  haut  des  dates  de  Tindiction.  Une  lettre  du 
pape  Félix  *  de  Tan  490^  nous  fournit  Texcniple  le  plus  ancien 
fooe  pareille  date.  Neuf  ans  après,  elle  reparut  dans  une  lettre  du 
pape  Symmaque.  Saint  Grégoire  n'est  donc  pas  le  seul  qui  s'en 
SNtscrTi  dans  ses  lettres,  comme  Tassure  Doni  Ceillier^.  Pendant 
ks  7%  8%  9*9  i(f  et  11*  siècles,  la  date  de  Tindiction  se  montre 
duis  les  bulles,  les  lettres  et  les  privilèges  des  papes.  Mais  il  faut 
chscrrer  que,  surtout  depuis  Grégoire  YII,  les  papesse  servirent 
plos  Tolontters  de  l'indiction  Romaine,  qui  commence  au  1"  jan- 
vier ;  et  que  depuis  Léon  IX  Tindiction  commença  plus  rarcmcni 
an  l*' janvier  qu'au  1*^ septembre.  C'^lte  règle,  quoique  assez  gcnc- 
ralci  souffre  cependant  nombre  d'exceptions.  Dans  le  U'ainbi 
que  dans  le  12*  siècle,  jusqu'après  Urbain  III,  la  date  derinda- 
fut  exclue  des  petites  bulles.  Grégoire  A  III  l'y  remit  ^  mais 
successeur  l'en  retrancha  ,  et  fut  imiu'  par  ceux  qui  le  suivi- 


'  DeHeDipLp,  187. 
"  DeEe  Dipi.p,  178. 
*  T.jvn,  p.  ai^. 


W6  OATfeS. 

rent.  Dans  le  td«  siècte,  les  Tmiatknisr|tt*occftsioiMièntetlei(KS 
rens  points  d'oùron  faisait  partir  findktion,  contioiièreatcomr' 
dans  le  précédent,  même  dans  les  buUes  eonsbterîalas. 

Indiction  dans  les  actes  ecclésiastiques. 

La  date  de  Tindiction  était  déjà  très  en  vogue  dans  les  âcias  M 
clésiastiques  du  8*  siède.  Pendant  les  9*,  10"  et  1 1*  ÂèdesiOft  s" 
servit  quelquefois  de  Tindiction  Constantinienne,  tant  en  Fitti 
et  en  Allemagne,  qu'en  Angleterre  et  même  en  Italie  ;  oependa»- 
même  aux  IS*  et  13*  siècles,  Tindiction  Romaine  était  tonjoursd 
mode  ;  mais  aux  14'  et  15' ,  l'indiction  Impériale  commençants 
24  septembre ,  fut  plus  suivie  en  France,  en  Allemagne  et  c 
Angleterre. 

■ 

ladictioo  d^ns  les  Diplômes  et  autres  actes  laïques. 

Il  est  constant  que  dans  les  diplômes  et  les  autres  actes  laïques 
il  n'est  fait  aucune  mention  de  la  célèbre  époque  de  Hudiciio 
avant  lerègAede  Constantin;  que  l'Italie,  au  5*" siècle,  commen 
çait  l'indiction  au  1^  septembre  ';  que  les  rois  Mérovingiens  n*oi 
guère  employé  la  date  de  l'indiction  dans  leurs  diplômes;  qt 
dans  le  7"  siècle  elle  était  d'usage  en  Angleterre*;  que  dans  I 
8^  elle  y  était  commune  dans  les  chartes  privées  ;  et  qu'elle  ! 
montre  en  ce  siècle  dans  les  diplômes  de  nos  rois,  ainsi  que  dai 
quelques  chartes  particulières  de  France  et  d'Italie*.  L'indictio 
Grecque  qui  commençait  au  1*^  septembre,  et  la  Romaine  qui pai 
tait  du  1"^  janvier,  furent  indifféremment  adoptées  par  les  ro 
carlovingiens^;  mais  aux  10*  et  11*  siècles,  l'indiction  prise  d 
mois  de  septembre  fut  générale  et  la  plus  usitée  dans  les  charti 
en  France,  en  Angleterre  et  en  Allemagne.  Cependant  les  Fran 
çais,  dans  ce  dernier  siècle,  à  l'exemple  de  la  cour  de  Rome 
commençaient  souvent  Tindiction  au  1"  janvier,  et  la  finissaiei 

■  Du  Gange.  Gloss,  Latin,  t.  m,  col.  i5g5. 

»  HIckes,  Dissert,  epistol.  p.  8o. 

'  AnnaU  Bened,  t.  ii,  p.  109. 

*  Vaisftette,  HisU  dç  Zang^  X.  i,  p.  748. 


n\Ti:<.  V27 

2T(c  r.mii^e.  Dès  les  coniinenceinciiH  du  1*2'  mvl  le,  l'usage  Je  iCttc 
date  devint  rare  dani  les  lettres  royaux  de  France  :  l'Ilo  v  fui  to- 
talenient  abolie  sous  Louis-le-Jcune,  et  en  {;oa'ia1  rindiction  ik.' 
«e  soutint  nssez  l)i<  n  qu'en  Italie.  Kxceptt'  celle  partie  de  TKu- 
rape,  elle  devint  encore  plus  rare  partout  au  W  siècle;  et  lors- 
qu'on >'en  servait  en  Allenia(;ne,  on  usait  de  la  (i^sarienne,  ainsi 
que  dans  les  actes  notariés  de  France  du  il''  siècle  et  des  suivaiis. 

n  est  à  conclure  de  cet  article  que  nos  rois  uKMovitigiens  ont 
très  sobrement  usé  de  Findiction  ,  date  ({iii  se  trouve  assez  coiu- 
■DDCinent  dans  les  cliarles  des  rois  d'.\n{^let(  rre  du  T"  siècle  ; 
qaeles  diplômes  de  Cliarlema{i;ne  ne  doivent  point  être  rejeirs  par 
ttb  seul  quMs  seraient  datés  de  Tindiction  ;  qu'on  ne  tioil  pas 
fil  il  ment  sou]-ronuer  de  faux  les  di]>loni('S  où  rindiction  ne 
s'accorde  pas  avec  les  années  de  J.  C,  puis  lue  tous  les  sa  vans  " 
conviennent  qu'il  y  a  un  grand  nond)rc  d'actes  sincères  dont 
rindiction  est  fautive  et  très  embarrassante  ;  que  l'indiction  Ko- 
miine  fut  suivie  avec  quel(|ues  vaiiations,  au  moins  depuis  le 
9" siècle  jusqu'au  l-i',  dans  les  actes  laïques;  et  que  Findiclion 
CoDStanlinîenne  devint  la  {dus  commune  en  France  et  en  An{;le- 
terre  aux  14*  et  l.V  siècles;  ((ue  la  date  de  rindiction  ne  ])eut 
ftre  antérieure  au  4**  siècle  dans  les  ailes  eccli-siasticiuis,  ni  an 
^'daus  les  lettres  de.<<  pap^'^;  mais  que,  depuis  !<*  uiilieu  de  ce 
siècle,  rusa(;e  ou  l'omission  de  rindi(  lion  ne  déiiiie  ni  pour  ni 
contre  la  vérité  des  mêmes  acirs;  (pTon  doit  trouver  celle  date , 
ions  peine  de  suspicion,  dans  les  bulles  privilé(;«  .s  des  12'',  l'\  et 
14*  .«it*cles;  que,  depuis  Eugène  IV^  les  bulles  <»u  brefs  qui,  dans 
leur  ilate  propre,  et  non  dans  celle  de  leur  ceriifieat ,  mirciue- 
nient  l'indiction.  prouveraient  par  V\  leur  f.uisseté  ;  enfin,  iiu*on 
ne  peut  rien  conclure  des  divers  commencemens  de  rindiction. 

L'iodiction  Romaine  a  prévalu  depuis  lon^^-tems  dansTF^ilise  ; 
ce  n'est  cependant  que  depuis  le  pontificat  d'Innocent  \II  qu'on 
1  repris  ce  calcul  dans  les  (grandes  bulles. 

•  Muratorif  Antiq,  itaL  t.  m  ,  col.  3p.  —  (lullnla  ,  ylaessutnt  \  /!•/ 
Uiit.  Caiùncnx,  p.  4"* 


428  DilTBS. 

Dates  du  cycle,  on  terme  pascal,  de  LV.PACrB  ,  des  conçu ^^^ 
AENS ,  etc.  Dans  les  teins  où  l'on  donnait  un  rang  distingué  par^^- 
tes  gens  de  lettres  à  ceux  qui  étaient  verses  dans  la  science  %Su 
comput  ecclésiastique ,  on  vit  éclore  dans  les  actes  des  dates  Je 
toute  espèce;  tout  fut  mis  à  contribution  par  l'envie  de  se  distin- 
guer; cycle  j  terme  pascal  ^  épacte  y  concurrens,  etc.  Yojreiclia— 
cun  de  ces  mots  en  particulier. 

Les  dates  commencèrent ,  au  moins  dès  le  9'  siècle ,  à  se  mom  * 
trer  dans  les  actes  ecclésiastiques  ;  et  au  milieu  de  ce  siècle,  elh 
s'introduisirent  dans  les  chartes  privées.  Au  1 2*  et  13*  siècles,  dk 
se  montrent  j  tant  dans  les  uns  que  dans  les  autres,  avecoft^ 
sorte  d'affectation  bizarre.  Louis-le Jeune,  qui  avait  retranché  dl  < 
ses  diplômes  la  date  da  Tindiction,  y  supplée  quelquefois p»' 
celle  des  concurrens  et  de  l'épacte.On  ne  peut  rien  conclure  deci 
sortes  de  dates  dans  les  actes,  sinon  qu'elles  deviennent  plus  ra-* 
res  depuis  le  1 4*"  siècle ,  à  proportion  que  les  actes  s'approchea/ 
de  notre  tems. 

Les  plus  anciens  monumens  qui  prouvent  l'usage  des  épacta 
dans  les  dates  ne  remontent  qu'au  8*  siècle  ;  au  1 1*  il  n'était  pis 
rare  de  voir  des  cbarles  datées  de  deux  épactes  différentes,  h 
majeure  et  la  mineure. 

Date  des  olympiades.  On  trouve  dans  quelques  titres,  des  da- 
tes d'olympiades;  mais  comme  ce  n^était  point  les  anciennei 
olympiades  grecques  qu'on  avait  en  vue ,  et  que  ce  notait  autre 
chose  que  la  durée  d'un  règne,  divisée  en  autant  de  quatre  an- 
nées qu'il  était  possible ,  cette  sorte  de  date  rentre  par  là  dans  li 
classe  des  dates  des  personnes. 

Date,  ou  Èee  des  Turcs.  En  traitant  les  dates  des  ères,  on  le 
renferme  toujours  dans  ce  qui  est  de  Tobjet  présent; en  censé* 
quence  on  ne  croit  pas  devoir  parler  de  l'ère  des  Martyrs  ou  de 
DiocUiien  ,  de  l'ère  d'jéntioche ,  de  l'ère  d!  Alexandrie ,  et  d'antres 
dont  jamais  peut-être  il  ne  fut  fait  mention  dans  les  cliarles.On 
ne  traite,  en  passant,  de  l'ère  des  Turcs ,  que  parce  quM  se 
trou>e  quelques  chartes  datées  de  l'ère  des  Arabes.  On  Tappelk 
hèsijre ,  d'un  mot  arabe  qui  signifie  fuite  :  c'est  en  effet  l'époque 
de  la  fuite  de  Mahomet  de  la  Mecque  à  Médine,  arrivée  le 


iG  juillet,  l'an  do  J.  C.  622.  C'est  Oinar  ill,  empereur  des  Sarra- 
sii:i8,  qui  ordonna  que  l'on  compterait  les  années  du  jour  de 
l*lm^yre.  Notez  que  Fannce  des  Arabes  est  lunaire,  et  composée 
d^   doitie  luoet  justes- 

JDats,  ou  ËftE  DBS  ÀRBiéifiENS.  I^  coDDaisssance  de  Tcrc  des  Ar- 
ua^niens  n*esi  utile  à  la  diplomatique,  que  parce  qu'on  la  trouve 
à^ms  quelques  titres  écrits  en  français ,  sous  la  dénomination  de 
t^Méreure  :  elle  commence  au  9  de  juillet  de  Tan  de  J.-C.  552. 

XlATEy  ou  Ere  de  Pise.  L*ère  de  Pise ,  qui  ne  diflère  de  notre 
^s^«  commune  qu'en  ce  qu'elle  la  précède  d'un  an ,  a  étë  quel- 
4.^3iefoi8  suivie  en  France ,  particulièrement  dans  les  dates  du 
^  %•  siècle. 

Date,  ou  Ere  d'Espagne.  L'ère  d'Espagne  commence  38  années 

^^>mplètes  avant  la  naissance  de  Notre  Seigneur;  c'est  l'époque 

^^  la  réduction  de  l'Espagne  sous  l'obéissance  d'Auguste.  Ou 

^ette  date  était  citée  toute  seule  dans  les  actes  du  pajs,  ou  on 

Vaccompagnait  de  la  date   de  l'ère  chrétienne  jusqu'à  re  que 

celle-ci    l'emporta  sur  l'autre  vers  la  fm  du  12**  ou  dans  le 

13«  siècle.    Dans  le  14*,  les  Espagnols  cessèrent  de  se  servir  de 

leur  ère ,   et  lui  substituèrent  l'année    de  l'incarnation  :  elle 

Alt  totalement  abandonnée  en  Aragon  Tan  1«H59.  Dès  ISÔOy 

Pierre  lY  d'Aragon  l'avait  même  défendue  dans  les  royaumes  de 

Castille  et  d'Aragon  :  elle  fut  entièrement  proscrite  eu  1384.  Le 

Portugal  n'abandonna  l'ère  espagnole,  et  ne  se  détermina  à  suivre 

Tusage  conunun  que  dans  le  15'  siècle ^  en  I4l5. 

Date,  ou  Ere  CHRiTiSNivfi.  L'ère  chrétienne  se  produit  dans  les 
actes  sous  tant  de  formes  et  de  noms,  qu'il  est  nécessaire  d'en 
avoir  des  idées  claires.  An  de  grâce  y  an  de  la  nativité^  de  la  cit" 
concision  j  de  l'incarnation  ^  de  la  (rabeation  (trabeâ  caruis  in  da- 
tas)', telles  étaient  les  différentes  de'nominations  de  rère  chré- 
tienne, et  tel  est  l'ordre  qu'il  esta  propos  de  suivre  en  la  dis- 
cutant. Il  faut  observer  seulement,  avant  tout,  que  l'ère  vulgaire 
en  gcfléral  devint  très  fréquente  en  France  depuis  le  milieu  du 
8*"  siècle ,  mais  qu'elle  ne  fut  pas  d'un  usage  ordinaire  dans  les 

•  Du  Cangc ,  Gioss, 


430  DATES. 

cbartei  royales  avant  Hugues  Capet;qae  Tère  chrétiennei 
avait  commencé  k  (aire  date  eu  Espagne  dès  le  ]  1*  siècle ,  n'y  b 
suivie  uniformément  qu'après  le  milieu  du  14*  ;  que  ce  ne  fut  qi 
vers  1415  que  les  rob  de  Portugal  commencèrent  à  se  servir' 
l'ère  chrétienne  pour  compter  leurs  années;  que  celte  époque 
qui  était  déjà  de  quelque  usage  dans  les  dates  des  Grecs,  n'a  él 
ordinairement  employée  dans  TOrient  et  dans  la  Grèce  que 
puis  la  prise  de  Gonstantinople  par  Mahomet  II  en  1453;  qi 
cette  ère  vulgaire ,  dont  nous  £ûsons  usage  aujourd'hui ,  est  œil 
qui  place  Tannée  de  Tincamation  à  la  754*  année  de  la  fondatioic=a 
de  Rome  ;  qu^elle  commença  l'année  à  quatre  points  diCEérens  ^ 
ou  au  l'*"  janvier,  ou  au  25  mars ,  qui  est  proprement  Tépoqu^^ 
de  Fincarnation,  ou  au  25  décembre ,  qui  est  celle  de  la  nativité  , 
ou  à  Pâques.  L'introduction  de  cette  ère  vulgaire  ne  dérange^^ 
rien  sous  la  1'*  race  de  nos  rois  et  une  partie  de  la  2*,  par 
port  au  commencement  de  l'année ,  qui  était  fixé  pour  lors  9r 
mois  de  mars  ou  à  Pâques*. 

An  de  Grâce. 

La  date  de  Van  degrâce^  que  Ton  rendait  en  latin  par  la  for*^ 
mule  anno  gratiaif  fut  de  quelque  usage  depuis  le  12'  siècle.  EIS.^ 
fut  ainsi  appelée  parce  qu'elle  partait  du  jour  de  la  naissance  d  «x 
Sauveur  ;  elle  commença  alors  à  se  montrer  dans  plusieurs 
chartes.  Au  13*  siècle,  lorsque  l'on  datait  de  Tannée  courante  9 
on  se  servait  asset  de  la  formule  Van  de  grâce;  elle  fut  méuk.^ 
une  des  plus  ordinaires  en  France  et  en  Allemagne.  Au  14%  ell^ 
se  montre  très  communément  dans  les  actes  des  laïques  ;  et  elL^ 
a  toujours  continué  d'être  mise  jusqu'à  notre  tems.  La  8èuL< 
règle  que  l'on  peut  tirer  de  cette  date,  c'est  qu'elle  rendrait 
pect  un  acte  qui  serait  daté  de  Tan  de  grâce  avant  le  12*  siècle. 

An  de  la  Nativité  et  du  Seigneur. 

Tout  ce  que  Ton  peut  dire  de  la  date  de  la  nativité,  onito 
nativitate^  dont  on  fit  usage  pour  exprimer  que  Ton  partait  di 

'  Ih  Rc\Dipl.  p   177. 
'  D€  ReDipl,  p.  17a. 


OATEâ.  431 

t  du  chriitianbme ,  ou  de  la  loi  de  grâce ,  c'est 
fÊt  dans  le  Languedoc  et  les  pays  voisios  on  la  confondaii  sou- 
loit,  dans  le  12'  siècle,  avec  celle  de  rincarnation  ;  c'est  qu'elle 
iefîat  la  plua  ordinaire  aux  l4^  et  15'  siècles.  Oa  en  datait  siire- 
1  Mit  dans  les  tems  on  l'annife  commençait  au  25  décembre 
fiiSffs  Ahuke)  ;  mais  on  ne  l'exprimait  pas  toujours  ainsi.  Dès  le 
f  aède  9  on  aTsit  tu  dans  les  actes  laïques  une  semblable  date 
Mi  une  formule  k  peu  près  pareille  ;  c*ëtait  Tan  du  Seigneur, 
MBO  DomiwiL  On  en  Crouye  un  ekemple  dnns  la  charte  de  fonda- 
isvde  Tabbaye  de  Bonneral  près  de  Castel-Sarrazin  ,  Tan  847  *. 
fase  date  était  une  expression  générale  pour  rendre  ce  que  l'on 
nlcnJiît  par  Ta  date  de  Hncarnation.  Denjs-le-Petit,  au  6"  siè- 
de,  paaae  communément  pour  avoir  introduit  le  premier  Tusa^e 
ie  compter  les  années  depuis  la  naissance  ou  l'incarnation  de 
lléns^airist. 

An  de  l'Incarna  tien. 

La  date  de  l'incarnation,  anno  ah  incarnatione^  la  plus  corn- 
■une au  12*  siècle,  commença  à  être  en  usage  au  moins  avec  la 
Viace  ,  et  ie  concile  de  Lcptines  n'est  pas  le  premier ,  coiniue 
rootaTancé  plasieurs écrivains,  qui  ail  daté  de  l'incarnation,  puis- 
fi^on  trouve  celte  date  dans  un  capitulai re  de  Carloman  de 
Faa  74S**  Plusieurs  savans,  Simon',  Le  CointeS  Muratori% 
LmgletduFresnoi^,  etc.  etc.,  se  sont  trompés  sur  l'origine  de 
date  I  et  en  ont  entraîné  plusieurs  autres  dans  leur  erreur, 
Rousseau  de  la  Combe ^  Garlencas^,  Ménardo.Ilu'y 


Taissette,  HisL  de  Lang,  t.  i,  Preuves^  col.  94. 

Acîa  SSm  Bened*  skc.  3,  part,  q,  p.  48. 

autm  des  Revenus  eecles.  t.  n,  p-  37 1 . 

Ad  ann»  817. 

^aflf .  /fil/,  t.  m,  col.  54. 

Méthode  pour  étudier  F  histoire. 

Recueil  de  Jurisprudence^  part.  1,  p.  101 . 
'  Essai  sur  tMist,  des  Belles- Leit.  part,  a,  |>.  7S. 
'  Bist.  tics  Évéqueê  de  Xismu 


432  DATfiS. 

a  qu'à  suivre^  par  rapport  à  cette  date,  les  balles,  les  diplômes 
les  ^chartes  ;  rien  ne  peut  mieux  éclaircir  la  matière. 

An  de  rincarnatîon  dans  les  Balles. 

La  date  de  Taune'e  de  l'incarnation  se  trouve  quelquefois  dans 
les  bulles  privilèges  du  9*  siècle  ;  mais  elle  n'eut  un  assez  grand 
cours  dans  les  bulles,  que  sur  la  fin  du  10*  ;  on  la  trouve  dans  œ 
siècle  à  la  date  du  chancelier  ou  bibliothécaire,  mais  non  pas  à 
celle  de  l'écrivain  de  la  bulle.  Yoyez  ci-après  daie  des  bulles.  An 
11*  siècle,  on  ne  l'ailraettait  encore  que  dans  les  bulles  les  plus 
solennelles.  Il  faut  observer  que  depuis  Léon  IX ,  qui  rendit  cetlie 
date  plus  commune,  les  bulles  commencèrent  plus  sou  vent  Fannf^ft 
de  rincarnation  au  25  mars  qu'au  1*'  janvier.  Cette  règle,  qooi^ 
que  plus  gcncralc,  à  prendre  les  choses  en  total  ^  souffre  cepcn.— 
dant  nombre  d'exceptions;  jusqu'à  Nicolas  II  inclusivement, on 
rendait  le  plus  souvent  cette  date  par  anno  Dominij  l'an  du  Sei.  " 
gneur  ;  et  ce  n'est  que  sous  son  successeur  qu*on  usa  invariable' 
ment  du  terme  à^ incarnation. 

Au  13^  siècle,  les  variations  sur  le  point  fixe  de  l'année  V 
l'incarnation  ,  que  l'on  commença  ou  au  1*'  janvier,  ou  aa 
décembre,  ou  au  25  mars,  ou  même  à  Pâques,  continuerez'^ 
comme  dans  les  prc'cédens  ;  mais  cette  sorte  de  date ,  dans  l0^ 
13'  et  14"  siècles,  ne  fut  pas ,  à  beaucoup  près  si  commune  qa^ 
dans  le  12''.  Dans  le  15*",  Eugène  lY ,  sur  la  représentation  àt 
Bloudus  de  Forti,  secrétaire  du  consUtoirci  renouvela  la  date  de 
l'incarnalion,  qui  était  tombée  dans  une  espèce  de  désuétude,  et 
voulut  qu'on  fût  exact  à  l'insérer  dansles  bulles  et  rescrils.  Iln'ert 
paslauteur  de  celte  date,  comme  l'ont  avancé  plusieurs  écrivùm, 
mais  seulement  le  restaurateur.  Cette  date,  depuis  ce  pape,  a  sub- 
sisté jusqu'à  nos  jours  dans  les  bulles  proprement  dites,  ou  scel- 
lées en  plomb  ;  car  les  brefs  de  ce  pape,  ou  plutôt  les  lettres  qui 
préparèrent  les  voies  aux  brefs,  ne  la  portent  point,  non  plus  que 
les  motus  proprii  des  siècles  suivans. 

An  de  rincarnation  dans  les  Actes  ecdésiastiqaes. 

Les  dates  des  lettres  et  autres  titres  ecclésiastiques  ont  toujours 
varie  sur  l'époque  du  commencement  de  l'année,  comme  onl*a  vu 


DATtS.  433 

daos  l'aricle  précédent.  Les  actes  du  concile  de  Twiford^  en  An- 
pierre ,  tenu  en  685  >  sont  un  des  plus  anciens  monumens  où  se 
trouve  la  date  de  Tincarnation.  Elle  se  montre  dans  presque  tous 
les  actes  ecclésiastiques  du  8'  siècle  ;  dans  le  9*  elle  n'est  pas  moins 
ordinaire;  mais  on  la  prend  souvent  pour  le  jour  de  la  naissance 
de  Jésus-Christ.  La  plus  commune  des  dates  du  10'  est  celle  de 
l^incamation  du  Seigneur;  mais  elle  est  diversement  exprimée,  et 
Be  parait  jamais  seule.  En  Italie,  les  termes  plus  ou  moins,  plus 
nifittsi^^y  accompagnent  quelquefois  cette  date.  Dans  le  11*  siècle, 
die  fut  également  suivie  ;  mais  on  continua  à  l'exprimer  diverse- 
ment, et  à  varier  sur  l'époque,  ainsi  que  dans  les  12%  13*  et  1 4*. 
Ik^ns  ce  dernier  siècle,  les  Espagnols  la  substituèrent  à  la  date  de 
Iccirèrejet  les  Portugais  dans  le  IS'^,  mais  sans  exprimer  tou- 
jOMrs  la  formule  ab  inearnalione. 

An  de  rincamation  dans  les  Diplômes  et  Chartes. 
La  date  de  l'incarnation  ou  de  J  .-G.  ne  doit  point  paraître  dans 
^^^8  diplômes  de  nos  premiers  rois,  à  moins  qu'elle  n'y  ait  été  four- 
be par  une  main  ignorante.  Les  rois  d'Angleterre  commencèrent 
le  7'  siècle  à  dater  leurs  diplômes  des  années  de  l'incarna- 
^^€^11  ■.  Une  charte  privée,  qui  contient  une  donation  faite  à  l'Eglise 
^^  Dijon  par  Ermenbert,  est  datée  de  ^iucarnation^  Quoique  cette 
^l^te  ne  fût  pas  encore  en  usage  en  France,  il  n'est  guère  probable 
Qu'elle  n'y  ait  pas  été  du  tout  employée  dans  le  7*  siècle,  puis* 
Hu*dle  Tétait  en  Angleterre.  Dans  le  8*  siècle,  la  date  de  l'incar- 
nation fut  assez  commune  dans  les  diplômes  et  chartes  de  ce  der- 
tiier  royaume  \  mais  en  France^  si  cette  date  se  rencontre  dans  les 
diplômes  de  Gharlemagne,  dernier  roi  de  ce  siècle  (ce  que  contre- 
disent plusieurs  diplomatistes),  elle  s'y  rencontre  bien  rarement, 
et}  comme  dit  Dom  Mabillon  ',  peut-être  dans  les  diplômes  d'Etat 
et  de  la  première  importance;  cependant  elle  se  montre  dans  un 
diplôme  accordé  à  Tabbaye  de  Saint-Arnould  de  Metz  en  783. 
Charles-Ie-Gros    n'est   donc  pas  le  premier  qui  ait  introduit  « 

*  Casicy,  a  Cataiog,  oj  the  Manuscr,  plat.  2. 

•  Perard,  Hût.  cril,  p.  7. 
^  De  ReDipL  p.  190. 

TOMR  i.  28 


434  DATES. 

comme  OU  le  prélend  qaelquefois,  la  date  de  rincarnation  dam 
les  diplômes  des  rois  et  des  empereurs  :  on  peut  seulement  dite 
qu'il   est  le  premier  qui  ait  ordinairement  daté  ses  diptonies 
de  rincarnation,  et  qu'avant  lui  cette  date  éiaitrare  dans  Ictdi- 
idomes  royaux. 

Dans  le  10*  siècle,  la  date  de  l'incarnation  fut  générale  en  France, 
en  Allemagne,  en  Angleterre. 

Dans  le  11%  depuis  là  mort  de  Gnillaume-te- Conquérant,  en 
1067,  la  date  de  Tannée  de  l'incarnaiion  est  assez  rare  dans  ki 
diartes  anglo-noimandes,  au  lieu  qu'elle  se  trouve  dans  ki 
chartes  anglo-saxonnes. 

Dans  le  IV  siècle,  elle  était  ordinaire  dans  les  diplômes  et  la 
chartes  privées  de  France;  elle  n'y  était  pas  rare  dans  le  13*;  maîi 
en  Normandie  et  autre  part,  au  lieu  de  Van  de  Vincarnaidon^VÈ 
mettait  quelquefois l'a/t^/tf  F'erbe incarné.  Depuis  le  14*  siècle,  oi 
a  souvent  retranché  le  mot  incarnaiivnis^  en  datant  simplement 
anno^  etc. 

D'après  ce  que  Ton  vient  de  voir,  on  peut  poser  en  principe, 
1*  que  la  date  de  l'incarnation ,  antérieure  aux  commencemeos 
du  6*  siècle,  serait  une  preuve  de  faux  ;  2°  que  depuis  Fan  740, 
cette  date  ne  doit  faire  naître  aucun  soupçon  contre  les  actes  des 
Conciles ,  même  en  France  ;  3*  que  nos  rois  mérovingiens  nW 
jamais  daté  des  années  deJ.*G.  en  aucune  façon,  quoique  de  pi^ 
reilles  dates  se  trouvent  assez  communément  dans  les  diplomei 
des  rois  d'Angleterre  ;  4''  que  les  diplômes  de  Chariemagne  oc 
devraient  point  être  rejetés  parcequ'ils  seraient  datés  des  annte 
de  l'incarnation  ;  5*"  qu'avant  Charles-le-Gros,  la  date  de  l'incar- 
naiion était  rare  dans  les  diplômes  de  nos  i*ois,  et  que,  depuis  elk 
y  fut  fréquente;  ^  que ,  dans  les  bulles ,  cette  date ,  avant  k 
7*  siècle,  ne  doit  pas  paraître  exempte  de  suspicion  ;  Dom  Ma- 
billon  ne  l'avait  rencontrée  dans  aucune  bulle  non  suspecte  att' 
térieure  à  Léon  IX  ;  cependant  il  ne  faut  pas  (aire  un  princq»^ 
d'un  arf.uinent  aussi  négatif,  osi  peut  seulement  en  inférer  qu^ 
cette  (laie,  jusqii'â  ce  pape,  n'y  fut  point conmi une;  7''  qoede^ 
puis  le  coiMincpi  ciiieni  du  1*2'  s. et  If.  uu«'  bulle  privilège  dokpof 
ter  U  da(4{  do  riocariialiun  \  iiiai>  qu'une  simple  bulie  amsi  dft-* 


DAiE6. 


Ji35 


lieidcpui  1159  jusqu'en  1250  environ,  serait  tics  suspecte;  au 
fai  fM cette  date  se  montra  ensuite  indiiféreininent ,  quoique 
jiisqa*A  Eugî-ne  IV  ;  que  depuis  i-e  p<ipe  «lie  ne  souffre 
ftolreescepûon,  que  celle  de  certaines  bulles  hétéroijttes 
iniiKnt  la  sutcription  des  bulles  avec  les  dates  des  brefs»  et  la 
des  brefs  avec  les  dates  des  bulles  ;  et  que^  ce  cas  ex- 
I  me  balle  depuis  le  15*  siècle,  qui  n'énoncertiit  pas  le  terme 
itioo,  serait  suspecte  ;  H**  qu*on  ne  peut  rien  conclure  des 
nanièret  de  commencer  les  années  de  rincarnation  ; 
tMpadiatnne  balle  quis'attacli(*rait  encore  au  calcul  de  Tère 
ihe,  après  le  milieu  du  12«  siècle ,  deviendrait  suspecte,  et^ 
û  le  commencement  du  13e,  pourrait  passer  pour  fausse; 
^p  «peut  Doter  d'une  pareille  censure  une  bnlie,  depuis  le  12« 
eulniivement ,  dont  la  date  de  rincarnaiton  anticiperait 
liCifonde  seîse  mois  le  calcul  des  Français,  {flores  Anxék.) 

Au  de  la  Trahéation. 
Udatedela  trabéation,  trabcâ  carnh  iruliUitSy  que  Ton  trouve 
fidqacf  actes  ecclMastiques  des  llr  ci  12c  siècles,  est  la 
'qucelle  de  rincarnation  ;  il  n'y  a  que  IVxpression  qui  soit 

ite. 

An  de  la  Passion  de  Jésus-Christ. 

'^  Bel  tout  de  suite  la  date  de  la  passiou  de  J  .-C.  quoiqu'elle 

devoir  entrer  d;)us  une  autre  classe  de  dates,  parceque, 

ileir  siècle,  où  on  la  voit  fréquemment  dans  les  actes  ec- 

tiqae:{,eile  est  quelquefois  confondue  avec  Tannc^^e  de  l'in- 

lion.  L^Qiic  etTautre  devaient  naturellement  différer  de  33 

^m;  cependant,  comme  Ton  irctait  point  d'accord  sur  la 

delà  vie  de  Jésufr4«brist,  celle  de  la  passion  fut  sujette  à 

ip  de  variations. 

An  On  r^gnc  de  Jésns-Christ. 
vCMpour  la  inéme  raibon  qu*on  place  ici  la  date  du  règne  de 
irist.  On  a  vu  plus  haut  que  cVtait  une  date  p,énërale 
nirqaer  simplement  le  teuis  du  christianisme,  saus  autre 
|*ie chronologique  ;  mais  il  fut  bien  plus  commun  de  la  voir  ac- 
léedela  date  de  ranuoe  propre,  comme  tjui  dirait /*<</! 
tif^w;  (le  J,-C.  U'L  ha  letlie  encyclique  que  T Epli.se  i!e  Sm\  i  i.e 


436  DATES. 

ccrivil  à  loiilcs  les  autres  églises,  vers  Tan  166,  sur  le  iiiarlyrede 
sainl  Polycarpe,  est  le  plus  ancien  monument  où  l'on  trouve  k 
formule  régnante  Jesu  Christo ,  si  usitée  dans  les  actes  du  moyen- 
âge.  On  la  trouve  dans  le  9«  siècle,  et  même  auparavaul,  ainâ 
que  dans  les  10*"  et  11*"  inclusivement.  Depuis  ce  dernier  siècle, 
elle  ne  doit  plus  se  montrer  ;  c*est  la  seule  règle  qu'on  en  puisM 
déduire  ;  elle  rentre  alors  dans  ce  que  nous  avons  dit  de  la  date 
de  rincarnatioD. 

Dans  la  classe  des  dates  du  tems  sont  comprises  les  dates  des 
mois,  des  jours  et  des  heures ,  ainsi  que  celles  des  fëries,  des  di- 
manches  et  des  fêtes.  On  va  voir  ce  que  chacune  peut  répandre 
de  lumière  sur  la  Diplomatique. 

Dates  du  mois.  Il  y  a  des  chartes  qui  se  trouvent  datées  da 
mois  sans  l'être  du  jour  ;  mais  la  date  du  jour  est  toujours  acconi* 
pagnéede  celle  du  mois.  Depuis  l'an  1000  jusque  vers  le  15*  sic* 
cle  environ,  Ton  datait  du  mois  assez  singulièrement  en  Italie  et 
en  quelques  autres  endroits  ;  on  partageait  chaque  mois  en  deux 
parties  égales  dans  les  mois  de  3o  jours,  et  inégalement  dans  ks 
mois  de  31  jours;  en  sorte  que  dans  ceux-ci  la  première  partie 
était  de  16  jours,  et  la  seconde  de  15.  On  caractérisait  la  pre- 
mière partie  d'un  mois  quelconque  par  ces  mots,  intrante  ou  /■• 
troeunte  mense;  et  la  seconde  par  ceux-ci,  mense  exeunle  ^  sUnUe^ 
instante^  aHante^  restante.  Les  jours  dé  In  première  porticm  da 
mois  étaient  marqués  1,2,3)  etc.,  selon  l'ordre  direct;  ceux  de 
la  seconde  suivaient  l'ordre  rétrograde,  à  la  romaine  :  ainsi  la  date 
XV die  exeunle  Januario  était  le  17  de  janvier  ;  XIF  die  exeunie, 
le  18;  XIII  exitils  Januariiy  le  19;  et  ainsi  de  suite.  On  irn« 
contre  même ,  en  France,  dans  les  actes  publics,  nombre  d'exem- 
ples de  ces  dates.  On  trouve  la  date  du  mois  dans  les  premiers 
siècles  ,  entre  autres  dans  la  lettre  encyclique  de  l'église  de 
Smyrnc  de  Tan  166.  Sans  être  constante,  elle  s'est  montiée  dans 
chaque  siècle  ;  et  dans  le  12«  on  data  encore,  dans  quelques  acta 
ecdcsiastiqucs ,  du  jour  du  mois  entrant  ou  finissant^  ainsi  qne 
du  coniincnceinent,  du  milieu  et  de  la  fin  du  mois.  Cette  d^le 
est  une  de  celles  qui  furent  le  plus  universellement  suivies,  et  on 
l'observe  encore  aujourd'hui  rigoureusement. 


Datts  des  îiFMAiNEs  ET  DFs  JOURS.  Il  PsI  mrc  qiio  les  srinnines 
entrent  dans  la  date  des  chartes;  au  moins  on  n'en  connaît  [>a8 
d*exein|>le,  à  moins  que  Ton  ne  mette  de  ce  nombre  les  dates 
diBd  dimanches  et  des  fctes,  dont  il  sera  question  ct-aprcs.  Mais  la 
daledujourf  ut  très-usitée.  La  différente  manière  de  commcncerle 
jour,  ou  à  minuit,  ou  à  midi, ou  au  coucher,  ou  au  lever  du  suleil, 
peut  iaire  que  deux  chartes  datées  du  même  quantième  Taient  été 
eo  deux  jours  différens  ;  mais  elle  ne  peut  pas  opérer  dans  les 
dates  une  différence  de  plus  d*un  jour. 

Lcsdates  romaines  des  calendes,  des  nones  et  des  ides,  sont  une 
matière  qui  a  été  si  souvent  rebattue,  qu*il  parait  inutile  d^en  expli- 
quer la  nature  ;  il  suffira  d*avertir  que  cette  sorte  de  date  fut  la  plus 
commune  jusqu'au  13^ siècle,et  que  vers  ce  tems  on  substitua  gêné* 
ralement  notre  manière  plus  simple  et  plus  naturelle.  Il  est  cepen- 
dant bon  d'observer  qu'au  lieu  de  compter  à  rebours,  par  exemple, 
le  4  des  nones  de  janvier,  le  8  des  ides,  le  19  des  calendes,  pour 
le  2,  le  6  et  le  14  de  ce  mois,  on  disait  quelquefois  le  l**^  des  no- 
nes de  janvier,  et  ainsi  jusqu'à  4  ;  le  V  des  ides,  et  ainsi  jusqu'à 
8;  le  f  des  calendes,  et  ainsi  jusqu'à  19. 

La  date  du  jour  du  mois  se  trouve  dans  les  plus  anciens  monu- 
mens  diplomatiques,  tant  ecclésiastiques  que  laïques,  et  est  même 
la  plus  ordinaire  dans  les  premier»  siècles.  Un  diplôme  de  l'empe- 
reur Galba  «  le  seul  que  l'on  connaisse  du  1*'  siècle,  inscrit  sur 
deux  tables  de  cuivre  attachées  ensemble  en  forme  de  feuilles  de 
livres,  est  daté  du  jour  du  mois.  Li  lettre  de  saint  Ignace  aux  Ro- 
mains, du  S^  siècle,  porte  la  date  du  jour  par  les  calendes ,  ainsi 
que  la  lettre  encyclique  de  l'église  de  Smyrne  dont  il  a  ctc  parlé 
ci-dessus.  En  un  mot,  c'est  une  des  dates  qu'on  trouve  le  plus 
universellement,  tant  dans  les  rescrits  des  empereurs^  et  des  rois 
cle  France  même  de  la  première  race ,  que  dans  les  bulles,  dans 
les  actes  ecclésiastiques ,  et  dans  les  chartes  privées  de  tous  les 
siècles,  lorsque  ces  titres  portent  des  notes  chronologiqnes  du  tcms 
où  ils  ont  été  formés.  Aux  13*^  et  14«  siècles,  elle  n'était  pourtant 
point  encore  regardée  comme  assez  essentielle,  pour  qu'on  ne 
Foinlc  pas  quelquefois.  Les  seules  observations  que  Ton  puisse 
faire  sur  ce. te  date,  c'est  que,  1"*  dans  le  5*-'  siècle,  et  probable- 


/,38  DATF.S. 

menl  aupaiavaiii ,  le:.  éJiis  ti  les  ie>ut(»  cicb  i'iiipcicuisoâf^*^ 
quelquefois  deux  dates  de  jour  :  celle  du  jour  où  ils  ont  é^ 
donués,  et  celle  «iu  jour  de  leur  réception.  2*  Les  balles  ori^* 
nales  ont  presque  toujours  exactemeat  marqué  la  date  du  jour  ll-^ 
mois.  Pendant  les  cinq  à  six  premiers  siècles,  cette  date  s'cxpri" 
maitpar  les  calendes^  les  nones  et  les  ides  ;  mais  depuis  la  fin  do 
&  jusque  vers  la  ûu  du  1 1*,  quelques  bulles  oous  offrent  le  quai 
lième  du  mois  à  notre  manière.  Cette  manière,  depuis  l'an  1450 
fut  réservée   pour  les  brefs,  et  celle  des  calendes  pour  les  bulles 

Date  de  l'iieobe.  La  date  de  l'heure  est  une  des  plus  rar 
dans  les  actes  quelconques  ;  ou  la  voit  cependaut,  dès  les  premievs 
tems,  dans  la  lettre  encyclique  de  Téglise  deSmyrne  au  sujet  dtm 
martyre  de  saint  Poly carpe.  Depuis  ce  tems  jusqu'au  13*  siècle  ^ 
où  Ton  commença  à  la  marquer  dans  les  dates  des  chartes', 
ne  la  trouve  presque  plus.  Dans  un  acte  de  la  fin  du  14*  siècle 
elle  se  trouve  singulièrement  exprimée  ;  on  la  lit  ainsi  :  di'e 
Au^sti  hord  quasi  post  occasum  solis^  die  tamen  adhuc  existent^, 
adab  quôditna  liUerapojsetlegi*,Getie  manière  de  rendre  llieo 
du  crépuscule  est  originale. 

Dates  des  fériés,  dimanches  et  fêtes.  Les  dates  des  fêtes  i  di — 
manches  et  fériés  se  rencontrent  de  tems  en  tems  dans  les  chartes^ 
même  avant  le  9*  siècle;  de  là  au  13*|  elles  parurent  plosfr^ 
quentes;  mais  depuis  cette  époque,  c'e.«t-à-dire  depuis  le  1S% 
elles  devinrent  presque  générales.  Auparavant,  il  était  rare  de 
dater  du  lundi,  mardi,  mercredi,  jeudi,  etc..  on  aimait  mieoitt 
servir  du  nom  de  férié  seconde,  troisième,  quatrième,  cin* 
quième ,  etc.  Ce  n^est  aussi  que  depuis  le  commencement  da 
13«  siècle,  qu'il  devint  ordinaire  de  dater  d'un  tel  jour  devant 
ou  après  tel  dimanche,  telle  fête,  ou  tel  jour  de  son  octave. 

C'est  dans  des  pièces  du  9*  siècle,  que  l'on  a  rencontré,  pour  h 
première  fois',  les  dates  des  dimanches  et  des  fêles;  on  n*en  a 

'  AmpUss.  Collect,  t.  i,col.  i547. 
»  Dipl.  Pratiq,  p.  m. 

>  Pérard,  p.  ii,  —  Baluie,  CapiluL  t.  u,  col  687.  —  Nauv.  TtaiU  de 
OipL  t.  v,  p.  460. 


)mir\t  encore  trouvé  d*cxeinple  anleiit'ui*;  luaift  dans  le  11,  siècle 
files   no  sont  point  raves,  non  plus  que  dans  le  12\  Dans  ce  der- 
nier siècle,  où  Ton  fit  usage  de  la  date  des  séries,  la  <ia(e  du  di« 
manche  est  quelquefois  désignée  pnr  Les  premiers  mots  de  Tintroït 
de  Isk  messe  du  jour,  comme  l'on  dit  encore  le  dimanche  Judica^ 
h  dimanche  Latare.  (^  dernier  usage  fut  fort  commun  dans  le 
13*  siècle,  et  ne  fut  point  inusité  dans  le  14%  Ceci  regarde  les 
tctes  ecclésiastiques;  car  autrement  la  première  proposition  de 
c^  article  serait  fausse,  puisque  Ton  connaît  un  diplôme  accordé 
^l'<^baje  de  Saini-Arnould  de  Metz  en  783,  où  Ton  trouve  une 
la^^  d'un  jour  de  fête.  Il  est  vrai  que,  dans  les  actes  laïques  du 
y  siècle,  ces  dates  de  féles  et  diuianches  n'étaient  point  rares,  et 
(lie  de  là  jusqu'au  15*,  on  en  trouve  îles  exemples  de  plus  d'une 
S|-»c^ce.  Il  suffit  d'eu  citrr  un  dont  la  rencontre  pourrait  emba^» 
ass^er.  Dans  l'histoire  du  Dauphiné  ',  on  trouve  un  diplôme  de 
■^ Hubert  premier,  dalé  de  Pan  1302,  in  die  dominicà  carnis  privii 
'^^•i.  Il  y  avait  alors  dominiez  carnis  priuii  novi^  el  dominicà  car^ 
'''*'    prisfii  veteris,  Dominicà  carnis  privii  veut  dire  eu  gciiéral  le 
»^  •Planche  gras.  On  distingua  il  le  nouveau  et  l'ancien  parce  qu'a- 
^^ftt  qu'on  eut  avancé  la  (|uadragésiuie  de  quatre  jours,  pour 
^^^ipenser  les  dimanches  que  Ton  ne  jeûnait  pas,  le  dimanche 
4^^î  est  actuellemeul  le  premier  dimanihe  de  carême,  éiait  alors 
^^  dimanche  gias«  Ayant  été  compris  dans  la  sainte  quarantaine, 
^^  le  compta  toujours  en  quelques  pays  pour  le  dimanche  gras 
ancien,  et  le  dimanch(3  de  la  quinquagébime  pour  le  dimanche 
gras  nouveau. 

Date  delà  lune.  Depuis  le  9*  siècle,  et  surtout  depuis  le  1 1*  où 

Ton  commença  à  étudier  avec  ardeur  le  calcul  ecclésiastique,  on 

rencontre  des  dates  au  jour  de  la  lune,  des  fêtes  mobiles,  et 

d'autres  noies  clironologiques  qui  ne  sont  point  assez  spécifiées 

pour  faire  connaître  tout  <lr  suiie  le  quantième  qu'elles  veulent 

indiquer.  Il  faut  alors  avoir  iccoursau  célèbre  ouvrage  de  VArt 

de  vérifier  hs  dates  \  c'est  un  L-alendricr  peipétucl  dans  lequel 

on  trouve  la  nomenclature  de  toutes  les  dates  des  chartes  et  des 

chroniques. 

<   Valbonais,  t.  ii,  p.  119. 


DATCSnc  UEC.  Apres  avoir  parcouru  ce  qui  regarde  les  dat£»t^^ 
îetnSj  il  est  à  propos  de  jeter  un  coup-d'œil  rapide  sur  les  dates  •     ^ 
lieu^  pour  passer  de  lu  aux  dates  des  penonnes.  Lsl  date  dnl\cam,mf. 
prend  dans  quelle  ville  •  dans  quelle  place,  dans  quel  diAteau  ng 
diplôme  a  été  dressé.  Avantle  12*  siècle,  il  était  rare,  qu'après aror 
daté  d'une  ville,  on  spécifiât  lepalais  où  lapièceavait  été  donnae; 
mais  dans  ce  siècle,  on  détermina  le  lieu  précis  de  la  confectua 
de  l'acte.  Au  13*,  ou  porta  l'exactitude  jusqu'à  marquer  la  nl!e 
dans  laquelle  on  l'avait  passé.  Au  reste,  cette  date  du  lieu  n'éiiU 
point  exigée  par  les  lois  romaines ,  et  n'est  requis  que  depi» 
l'ordonnance  de  1462i  confirmée  par  celle  de  Blois,  qui  ordonne 
que  les  notaires  mettront  le  lieu  et  la  maison  où  les  contrats  sont 
passés; par  conséquent  les  actes  antérieurs  font  foi%  sans^obfe^ 
vation  de  cette  date. 

Date  du  lieu  dans  les  BoUes. 

Ce  n'est  que  dans  le  9*  siècle,  que  l'on  conunence  à  troonr 
dans  des  bulles  la  date  du  lieu.  Celles  où  l'-on  en  voit  les  pre 
miers  exemples,  sont  de  Jean  YlII.  Cette  date,  qui  n'était  ja- 
mais passée  en  coutume  dans  les  rescrits  apostoliques,  et  qui  n^f 
avait  paru  que  de  loin  en  loin,  vei^  le  milieu  du  11'  siècle,  de- 
vint constante;  et  des  le  12%  elle  y  devint  invariable;  on  doit 
l'y  voir  dans  toutes  les  bulles  postérieures. 

Date  du  lieu  dans  les  Actes  ecclésiastiques. 

On  commence  des  le  9*  siècle  à  apercevoir  la  date  du  liea 
dans  les  actes  ecclésiastiques.  Il  est  question  ici  de  la  date  sp^ 
ciale  du  lieu  ;  car  il  n'est  guère  probable  que  l'on  puisse  caracté" 
riser  ainsi  le  terme /^ti/'Z/rr,  que  Ton  trouve  dans  quelques  daiei 
des  cbartes  de  ce  siècle,  par  lequel  on  voulait  noter  qu*clks 
avaient  été  données  publiquement.  Quelques-uns  pensent  cepen- 
dant que  ce  terme  désignait,  dans  les  diplômes  de  nos  rou,k 
palais  du  priuce,  qui  était  regardé  comme  une  maison  publkpt 
de  justice.  Les  actes  ecclésiastiques  portent  encore  la  date  du  Ika 
dans  les  lOo  et  1 1«  siècles.  Dans  le  12,,  elle  y  fol  bien  plus  com- 

■  Gn^nois,  Confer,  des  Coutumes ^  fol.  1 16. 


DATES. 


4'l1 


i:  mak  dans  le  13*,  elle  n^étaii  poiut  encore  géoérale,  non 
|hfKdu»leli(*. 

Orte  dn  liea  dani  les  Diplômes  et  Chartes  privées. 
Lilalete  lien  dans  les  actes  laïques  est  bien  antérieure  à  ce 
wmnnoBS  de  Toir.  Les  lois  des  empereurs  du  4*  Mècle  la 
limexpiisiéiiieiit,  quoique  non  invariablement.  Leurs  éditset 
dm  le  5*  sièeie,  ont  assex  souvent  la  même  note  locale, 
ik  7*,  la  diplômes  de  nos  rob  l'offrent  assez  communément; 
ibteme  de  palais  est  plus  rare  dans  ces  dates  sous  les  Méro- 
qa'il  ne  le  fut  sous  les  CarloTingiens.  Dans  le  9"  siècle, 
'fait  mitée,  que  l'ou  voit  des  chartes  privées  qui  ne  portent 
^'ioiredate.  De  là  jusqu'à  nos  jours  elle  ne  doit  faire  naître 
idiffimlté  ;  mais  ce  qui  pourrait  en  occasionner,  c'est,  par 
li)  qaedans  le  14*  siècle  on  trouve  des  ordonnances  por- 
^kaonidu  roi  Jean,  et  qui  sont  datées  de  Paris,  dans  un 
oiilest  eertain  qu'il  n'y  était  pas.  Cependant  ces  actes  ne 
pu  pour  cela  être  suspects,  puisqu'ils  sont  déposés  dans 
Kgistrrs  publics,  respectables  par  leur  antiquité.  11  vaut 
eu  faire  une  règle,  et  poser  en  principe  que  les  lettres 
des  14%  15*  et  10"  siècles  ne  doivent  point  être  suspects 
povler  la  date  d'un  lieu  où  le  roi  ne  pouvait  être  '. 
b  l^iéral,  la  date  du  Heu  est  très  ancienne,  quoique  iiicons- 
[te;  etTooiission  de  cette  date  ne  doit  faire  naître  des  soup- 
le depuis  le  commencement  du  12*  siècle. 
l^îiiBSKasoims.  Sous  le  nom  de  dates  des  personnes,  on 
td  toutes  celles  qui  ont  assigné  Tépoque  de  l'élévation  de 
■on à  une  dignité,  ou  qui  partent  de  ce  point.  Ainfi  les 
'dtt Consuls  on  dn  Consulat^  les  dates  des  Empereurs,  ou  de 
^witioQ  à  l'Empire,  les  dates  des  Papes  ou  des  érèques,  ou 
Wttaltation  au  Pontificat,  les  dates  des  Rots,  ou  de  li-nr 
-iCtc.  etc.,  vont  faire  la  matière  des  discussions  suivantes, 
jitalidks  à  la  Diplomatique. 
^^vCoKSiiLAT.  Tout  acte  public  était  nul  par  les  lois  roniai- 

'^^leiVbuveiifi  Traita  de  Diplomatique  ^  t.  iv,  p.  664,  q"i  dé- 
crite règle  par  des  (bits  incontest.ililrs. 


rcijariliiU  que  les  actes  originaux  ,  e(  l'nutlii^utici 
(lépemUUpaade  ceatUtei.  Ah  lieu  de  la  dat£  da 
datait  quelquefois  que  dé  tdie  année  «pris  le  co 
te)  ;  ou  bien,  surlout  depuis  le  V  siède,  on  ne  i 
coDïul  lians  les  actes  tutt  en  Occident;  et  alors  i 
(lu  consul  d'OccideiiL  {f^o^re*  Conui.}.  Il  faut  suii 
cir  cette  date,  ce  que  les  bulles,  les  ado  ecclésii 
pleines,  et  les  chartes  privées  peuvent  fournir 
siècle  en  sièrle. 

O^iteda  CoDsnUt  diu  le*  Bullei. 

Le«  tjualrc  preniiirs  siècles  ue fournistent  aiicu 
1  ubJL-i.  i.i'S  lettres  des  papes  du  â'  < 
i|uaoliêitie  du  inoid  du  Contulat  ou  après  le  Consi 
fiiêcle  et  le  suivant,  il  arriva  plusieurs  fois  qu'i 
Consul  ;  mais,  indépendaïutneat  de  celte  raison,  <i 
ponlîtîcat  (le  (iebsc,  il  «al  très  rare  de  trouver 
papes  datées  de  deux  consuls,  parcequ'en  Oriei 
il  d'Orient  et  en  Occïdentdu  consul  d'Occidt 

Sous  te  pape  Vigile,  vera  le  quart  du  6*  siècle 
époque  d'après  le  consulat  de  Basile,  don 
qu'eu  5G7- 

Les  liuUes  piivilèt'es  du  7*  siècle  nous  offrent  o, 
date  du  Consulat  des  empereurs,  et  elles  n'en  doii 
trci  d'autre  dans  cette  espèce;  car  toute  bull« 
comnienceiuent  du  7' siècle,  qui  porterait  ladale  i 
consuls,  autres  que  les  empereurs,  devrait  être  i 
Les  papes  suivirent  le  métne  usage  dans  quelquei 
même  du  9*  siècle,  malgré  tk  restauration  del'ein] 
TVIais  la  dernière  fois  qu'on  ait  trouve  dans  les  b 
du  posl -consul al  des  empereurs,  c'est  dans  une 
Forniose;  auifi'i  vers  la  lin  de  ce  9*  siècle,  la  date 
lat ,  ou  post-couj>ulat(  disparut  entièrement ,  ai 
l>ulle,  poitanl  l'une  de  ces  deux  dates,  serai 
10' siècle,  violemment  soupçonnée  au  11',  et 
au]  2*. 


^'«^  acles  ftincères  du  martyre  de  saine  If^nace  '  portent  la  date 
kft  consuls  :  c'est  le  plus  ancien  monument  ecclésiastique  oVi  celte 
fate  soit  marquée.  Dans  le  même  V  siècle,  la  lettre  encyclique  de 
l^<%Ute  de  Smyme  à  toutes  les  autres  églises,  nous  offre  la  date 
db  proconsulat ,  qui  ne  fui  rien  moins  que  commune.  Dans  le 
f  siècle  f  ces  actes,  excepte  les  professions  de  foi ,  portent  assez 
oactement  la  date  du  jour  et  du  Consul.  Le  concile  d'Afrique, 
tenu  sous  Innocent  I,  au  5'  siècle,  en  fit  une  loi  dans  son  56'  canon, 
pour  les  lettres  d'ordination.  Cet  usage  était  alors  suivi  dans  les 
Gaules,  quoiqu'elles  ne  fissent  plus  partie  de  Tl^mpire. 

Au  8'  siècle,  la  date  du  post-consulat  était  employée  encore  dam^ 
ks  pièces  ecclésiastiques  ;  mais  la  <late  des  règnes  l'édipsa  )>etit 
i  petit  clans  le  siècle  suivant. 

Date  du  Consulat  dans  les  Diplômes  et  Charte  s. 
Les  lois  impériales  des  quatre  premiers  siècles  sont  datées  du 
J^'ur,  du  mois,  du  lieu  et  des  consuls.  C'était  toujours  alors  des 
^<^uls  oidînaircs  dont  il  était  question,  et  jamais  des  consuls 
^l'ogés.  Quelquefois  cependant  l'une  de  ces  dates  manque ,  et 
"^  consulats  des  empereurs  sont  les  dates  où  il  y  a  le  plus  de  con- 
^'i^K^.  Mais  dans  les  lettres  des  particuliers  du  V  siècle,  celle  des 
^osuls  est  la  plus  rare ,  quoiqu'on  en  trouve  des  exemples ,  et 
^Ue  du  jour  du  mois  est  la  plus  ordinaire.  Mêmes  usages  au 
i^M^cle.;  mais  après  le  milieu  de  ce  siècle,  il  était  ordinaire  de 
itd^ter  que  d'un  seul  consul.  Une  remarque  essentielle,  c'est 
pte  l'oQ  a  des  preuves  certaines  que  les  actes  publics  de  ce  siècle 
n  étaient  pas  toujours  datés  des  consuls  ordinaires.  On  exprimait 
fi^lquefois  la  vacance  du  consulat  par  cette  formule  originale  : 
Saut  Us  consuls  que  nommeront  les  Augustes,  Dans  le  6*  siècle,  les 
B^iMnains  dataient  plus  souvent  des  consuls  et  du  post-consulat^ 

que  les  Gaulois,  à  qui  cette  date  n'était  cependani  pas  étrangère 

dans  les  chartes  privées.  Car  jamais  nos  premiers  rois ,  qui  vou* 

lajcnt  sans  doute  marquer  leur  indépendance,  n'ont  daté  dcscou- 

filla.C'eit  la  seule  règle  que  l'on  puisse,  tirer,  sans  exception»  de  la 

Jate  du  consulat  dans  les  actes  laïques. 

•  Voir  Dom  Ruinart,  p.  aa,  a«  édition. 


A 


i/|4  D\T£S. 

Date  dc  pontificat  dhs  papes  et  dfs  fyAques    Avant  l«^  9«  sitH! 
les  dates  du  Pontificat  des  papes  et  des  évéques  étaient 
mais  depuis  Térection  des  grands  fiefs  en  souveraineté  les  t 
ques  se  crurent  en  droit  d'aspirer  à  la  même  élévation,  et  d*a£Ke- 
ter  le  même  iionneur.  Ils  datèrent  de  leur  épiscopat-;  et  os  m 
des  rois  mêmes  se  servir  Je  cette  nouvelle  manière  de  dater,  tpd 
avait  déjà  passé  en  coutume  dès  le  11"*  siècle.  Gomme  dans  le 
13"  on  faisait  parade  d'une  foule  de  dates ,  on  y  mit  qoelquebif 
jusqu'à  celles  des  abbés,  des  archidiacres,  etc.  etc. 

Date  du  Pontificat  dans  les  Balles. 

Dès  le  7""  siècle,  la  date  du  pontificat  des  papes  était  en  usage, 
quoique  non  constant,  malgré  ce  qu'en  disent  nombre  de  criii- 
ques,  qui  reculent  cette  époque  jusqu'à  la  donation  que  Pépin  fit 
au  pape  en  755,  de  la  seigneurie  temporelle  de  Rome,  de  Texar* 
chat  de  Raveune,  de  la  Pentapole^  etc.  etc.  Le  8'  siècle  rendit  cette 
date  plus  commune  ;  mais  alors  on  la  prit  plus  ordinairement  dis- 
jour  de  leur  ordination  ou  consécration,  jusqu^aucommencememK 
du  12*  siècle;  et  depuis,  du  jour  de  leur  élection.  Au  D^siède^ 
cette  date  y  devint  plus  fréquente  ;  au  10*  elle  s'accrédita  au  pois^ 
qif^il  n'est  presque  plus  de  privilège  où  elle  ne  se  trouve ',m^ 
t  r  siècle  elle  était  en  même  honneur,  et,  sans  la  prodiguer  d 
les  bulles  de  peu  d'importance ,  on  l'admettait  dans  les  plus 
lennelles.  Dans  les  siècles  sui vans,  mais  constamment  depuis Etf 
gène  IV,  cette  date  doit  paraître  dans  les  bulles.  Il  faut  obserre^ 
que,  depuis  le  14*  siècle  au  moins,  la  chancellerie  romaine  comp*' 
ta  il  les  années  du  pontificat,  non  du  jour  de  l'élection  y  mais  A^ 
celui  du  couronnement. 

Avant  le  (>*  siècle,  la  date  du  pontificat  dans  les  bulles  prouveiw^ 
donc  la  supposition ,  et  pendant  ce  siècle,  elle  donnerait  lient 
soupçon.  Elle  ne  commence  pasaux  investitures,  sur  le  déclin  d 
11*  siècle,  comme  quelques-uns  le  prétendent,  puisque  les  8", 
10«  et  1  rsiccles,€n  fournissent  des  exemples.  Depuis  cette  dernièr*^^ 
époque,  elle  est  nécessaire  sous  peine  de  suspicion  dans  lesball^^ 
pancartes,  et  dans  les  simples  bulles,  seulement  depuis  l'an  lî!^  " 

Depuis  le  8"  siècle  inclusivement  jusqu^au  15*,  les  dates  dcl'é-^ 
piscopai,  de  l'ordination  ou  du  pontificat  des  évéques  furent  com — 


DAT£S* 


44  o 


dans  Ie«  actes  ecdësiasliqttes  ;  au  lie  siècle,  la  plupart  des 
pdau  datèrent  leurs  chartes  de  l'année  de  leur  élévation.  Au 
ITiOo  trouTC  des  pièces  datées,  non-seulement  du  pontificat  et 
iBrovdiiiaUoDj  mais  même  delà  mort  des  prélats.  Au  13*9 1&  date 
le  Pépîscopat  était  encore  très  fréquente;  elle  diminua  au  14 
fiv  finir  au  15". 

Ob  peut  obserrer  en  passant  que  les  ducs ,  comtes  et  marquis 
HTirent  Tezemple  des  prélats^  et  s'arrogèrent  la  même  préioga- 
kie. 

DâTB  D0  BEGiTE  BIS  BifPEBEuas  £T  DES  ROIS.  Quoique  de  lou- 
ksles  notes  chronologiques,  la  date  du  règne  des  Souverains 
M  peut-être  la  plus  ancienne,  comme  le  prouvent  les  médail- 
b  ;  cependant  ce  fut  Justinien  qui  le  premier,  profitant  du  long 
afaee  de  tenu  qui  s^écoula  sans  consuls,  établit  la  mode  do 
dner  du  règne  des  Empereurs,  et  ordonna  de  marquer  dans  tous 
{■actes  publics  l'année  de  son  empire,  sans  préjudice  des  autres 
■  fcics.  Cette  nouvelle  formalité  a  dû  commencer  dans  les  actes 
^frii&cs  la  il*  année  de  Justinien,  indiction  première,  c*cst-à- 
Cr,  au  i*'  septembre  de  l'an  de  J.-C.  537.  Les  rois  barbares 
fns'étaient  établis  sur  les  débris  de  l'empire ,  et  en  particulier 
WiBonarques  français,  l'avaient  précédé  dans  cet  usage.  Ccpeu- 
Im  l'époque  fixe  de  Tannée  du  règne  ne  fut  pas  toujoura  stricte- 
■cat  marquée  dans  les  diplômes.  Quand  cette  date  avait  lieu,  les 
lôoriogiens  l'annonçaient  eux-mêmes  :  Donné  telle  année  de 
Wne  rè^e.  Cette  formule  fut  d'usage  jusqu'à  Louis  le  Débon- 
lûre.  Sous  les  Garlovingiens,  jusqu'aux  trois  premiers  règnes  de 
h^^race,  les  notaires  exprimaient  eux-mêmes  qu'ils  faisaient 
■Kle  tous  l'année  d'un  tel  roi.  Apiès  Philippe  1,  on  revint  à 
|ts  près  à  l'ancien  usage  des  mérovingiens.  Les  grands  feudalni- 
*>  de  la  couronne  dataient  é^^alement  du  règne  des  rois  de 
inacc',  preuve  qu'ils  en  reconnaissaient  la  suzeraineté. 

radant  un  interrègne,  on  datait  de  la  mort  du  prince  préce- 
w  S  et  cela  était  dans  toutes  les  règles.  Mais  dater  delà  mort 

'  Ihrt  dipl.  p.  ai3.  —  Lobinraii,  liist,  ilcBreL,  t.  n,  p.  3i(>. 
'l*»oaCTHC,  Annal,  iranc.  intcr  CaUiv,  scriplor,  Houquct,  t.  jii, 


ï 
i 

11 


446  DAIBS. 

d'un  roi  pendant  le  lègue  d'an  autre,  c'est  ce  qui  e&t  aorprcBaBl 
el  qui  n'est  cependant  pas  sans  ezeniple  *. 

Les  dates  des  règnes  ont  été  sujettes  à  des  Tartations  stai 
nombre.  Souvent  elles  ne  semblent  s'accorder,  ni  entre  ellesi  ta 
avec  ce  que  l'histoire  nous  enseigne  ;  et  de  là  des  demî-aBtiqaaIi 
res  se  sont  crus  en  droit  de  rejeter  une  infinité  de  titres  vitii^ 
sur  ce  que  la  date  ne  leur  paraissait  par  juste.  Pourapplanircstte 
difficolté,  il  faut  savoir  *,  que  le  r^pie  d'un  seul  roi  formait  pb- 
sieurs  époques  ;  ainsi  l'on  partait,  tantôt  du  règne  de  CharleoM* 
gne  sur  les  Français,  tantôt  du  règne  de  Charlemagne  sir  L« 
Lombards,  et  tantôt  de  l'empire  de  Charlemagne.  Pour 'si 
autre  prince,  on  datait  de'  son  sacre,  qui  s'était  souvent  fiit  di 
vivant  de  son  père,  de  son  avènement  à  la  couronne,  de  son  ma- 
riage, de  la  conquête  de  plusieurs  royaumes  en  différons  tenSi 
etc. y  etc.  Quelques-uns  comptaient,  selon  la  i  évolution  complèle 
d'une  année  de  règne,  d'autres  les  supputaient  caves,  c'mi4* 
dire  que,  le  prince  étant  parvenu  à  la  couronne  au  milieu  on  à 
la  fin  d'une  année  civile,  on  la  réputait  toute  entière,  quoiqula* 
complète .  Enfin  l'époque  qu'avait  en  vue  le  notaire  était  très 
souvent  connue  ;  quelquefois  elle  a  été  très  longteips  încerlaiBe^ 
et  ne  s'est  manifestée  que  dans  la  suite,  par  la  découverte  de  quel* 
ques  pièces  qui  n'avaient  point  encore  paru  ;  ou  elle  est  demar* 
rée  inconnue,  et  se  découvrira  peut-être  quelque  jour.  On  va  toi^ 
des  preuves  de  ces  variations  en  parcourant  les  usages  des  pièces 
ecclésiastiques  et  laïques  respectivement  à  cette  date. 

Dates  des  Empereurs  dans  les  balles. 

Le  pape  Vigile  fut  le  premier  des  souverains  pontifes  qui  inUtK 
duisit  dansses  bulles  la  date  du  règne  des  empereurs.  Elle  se  per« 
pctua  depuis  Vigile  jusque  vers  le  milieu  du  11*  siècle.  Aupari» 
vant  les  papes  n'avaient  jamais  daté  de  l'empire  de  qui  que  ce  soit 
Dans  le  7*  siècle,  les  bulles  un  peu  solennelles  font  mention  de  cette 
date,  ainsi  que  de  celle  de  leur  consulat  on  post-<oiisulat.  Cepen- 
dant les  dates  des  années  des  empereurs  étaient  quelquefrâ  onn- 

•  Vaihsrltr,  lUst,  dv  Latig,,  t.  i,  p.  654. 

•  Cocbin,  l .  Vf,  'itn^,  TiyS,  3<)i. 


DÀT£S.  447 

\.  Dans  le  8*  siècle,  cette  date  fut  également  suivie  :  on  voit  même 
Une  balle  d'Adrien  I,  datée  en  même  tems  des  années  de  Tempe- 
leur  grec  et  du  patriciat  de  Gharlemagne.  Depuis  le  rétablissement 
^TËmpire  d'Occident  par  nos  rois,  les  dates  de  leur  couronne- 
nent  succédèrent  à  celles  des  empereurs  grecs,  dont  il  ne  fut  plus 
mention  dans  les  bulles.  La  date  des  années  des  empereurs  se  re- 
trouve encore  coiiimunëment  an  10*  siècle.  Au  commencement 
dDihon  ,  les  papes  recommencèrent  à  dater  des  années  des  em- 
pereurs ;  cequ^ls  avaient  interrompu  pendant  Tintérrègne  :  mais, 
depuis  cette  époqne,  la  date  du  règne  des  empereurs  ne  fut  plus 
•i  fréquente.  On  voit  une  bulle  de  Léon  Y II  datée  du  règne  de 
l4>iiis  d'Outre- mer;  ce  qui  est  très-extraordinaire  :  on  présume 
que  c'est  parceque  le  privilège  qu'il  accorde  est  pour  l'Eglise  de 
Saint  Martin-de-Tours. 

Depuis  Tan  lOSS»  il  ne  fut  plus  question  de  date  des  années  de 
^Empereur,  même  dans  les  bulles  privilèges  les  plus  solennelles  ; 
<l*oàil  faut  conclure  que  toute  bulle  datée  de  Tannée  d'un  eiiipe- 
f^Ur,  après  le  1 1*  siècle,  serait  fausse^  si  elle  ne  pouvait  être  ex- 
cusée par  quelques  raisons  appuyées  sur  des  faits  constans.  De  ce 
roi  a  été  dit  plus  haut,  on  peut  inférer  encore  que  l'omission  de 
^  dite  des  empereurs  dans  les  bulles,  depuis  le  milieu  du  6*  siècle 
■^aqu'au  milieu  du  1 V,  ne  doit  leur  porter  aucune  atteinte;  qu'une 
^UUe  antérieure  au  6%  et  postérieure  au  8*,  portant  la  date  des 
**>aiperettrs  de  Gonstantinople ,  serait  au  moins  très  suspecte  -, 
l^'elle  serait  évidemment  fausse,  si  elle  portait  la  date  de  Tempe- 
'^urd'Occident  depub  919  jusqu'en  962,  puisqu'iln'j  en  eut  point. 

Dates  des  Empereurs  dans  les  Actes  ecclésiastiques. 

Dès  le  G^siècle,  les  églises  d'Espagne  et  de  France  avaient  déjà 

^mmencé  à  dater  leurs  actes  du  règne  de  leurs  rois,  comme  on  le 

toit  par  le  concile  de  Tarragone ,  de  5l6,  et  par  le  cinquième 

concile  d'Orléans,  qui  est  le  premier  qui  ait  daté  du  règne  de  nos 

souverains.  On  dit  qu'il  est  le  premier  ;  car  le  concile  d^Agde  de 

506,  antérieur  à  celui  d'Orléans,  date  du  règne  d'Alaric,  roi  des 

VisigotSySOus  1  Vmpire  duquel  était  cette  ville.Cette  date  se  soutint 

:oustaiiiu)eut,  mais  non  pas  tmiversclleineot»  dans  tous  les  siècles 

luivaus  \  daus  le  1  i",  eUe  était  même  presque  sans  exception. 


448  DATES. 

Dates  des  Empereurs  dans  les  Diplômes  et  Chartes. 

11  a  été  dit  que  Justinien  avait  ordonné  le  premier  quels  dii€ 
des  années  des  empereurs  fut  marquée  dans  les  actes  publicf,  eC 
ce  fait  est  certain  ;  mais  quoiqu'elle  ne  fût  pas  prescrite  plii»»côt# 
cela  n'empêche  pas  que  cette  date  ne  pût  paraître  amérieureoflii 
à  Justinien,  soit  sur  les  médailles,  soit  sur  d'autres  monumois 
quelconques.Toutle  monde  conyient  *,  qu'il  j  a  bien  des  ikalei 
dans  les  dates  des  lois  impériales  ;  et  cela  peut  venir  en  paitiede 
la  différente  manière  d'envisager  les  règnes  des  empereurs.  A«i* 
et  en  partie  au  3'  siècle,  le  règne  des  empereurs  se  compte,  pour 
l'ordinaire,  dutems  qu'ils  ont  pris  le  titre  d'Auguste,  et  non  pasde 
celui  où  ils  ont  été  reconnus  pour  empereurs  par  le  sénat;  mni  A 
la  6n  du  3*"  siècle,  et  dans  le  4*,  on  compte  leur  règne  du  tcms 
qu'ils  ont  été  faits  Césars. 

^  tix  cinquième  et  sixième  siècles.  Les  diplômes  de  nos  premiers 
rois,  outre  la  date  du  jour  à  la  mode  des  Romains,  ajoutent  la  date 
de  leur  règne,  ce  qui  leur  est  particulier  ,  et  ils  excluent  1rs  dates 
des  empereurs ,  pour  marquer  leur  indépendance.  Les  dates  des 
chartes  privées  des  Romains  et  des  Gaulois ,  dans  le  G*  sièdef 
étaient  à  peu  près  les  mêmes,  et  ne  différaient  que  parceqnelcf 
uns  dataient  plus  souvent  du  consulat  des  empereurs,  et  lesaulrtf 
plus  souvent  du  règne  de  leur  roi.Cette  dernière  date  cause  soaveot 
bien  de  la  confusion,  Tannée  d'un  prince  ne  commençant  pas  tôt- 
jours  lors  de  son  avènement  au  trône,  mais  quelquefois  avec  l'ap- 
née civile  :  en  sorte  que  tantôt  il  faut  compter  les  règnes  par  ki 
années  courantes,  et  tantôt  par  les  années  révolues. 

y^u  septième  siècle.  An  7'  siècle,  la  date  des  règnes  de  noitM 
devint  si  commune  ,  que  souvent  elle  se  trouve  toute  seule  daM 
les  diplômes.  En  Italie,  on  datait  encore^dans  ce  siècle,  des  années 
des  empereurs  *. 

j^u  huitième  siècle.  Dans  le  8«  siècle,  Charlemagne,  jusqu^à  Van 
800,  dau  de  son  règne  en  France,  et  de  son  règne  en  Italie  ;  kl 
commencemens  de  ces  deux  règnes  ont  plusieurs  époques 

'  Tillcm,  Hist.  <!es  Lmp.f  t.  m,  p,  621»  629,  639. 
'  Allât.  Animad,  in  Antiquil.  Etnis.y  p.  67. 


DATES.  449 

lies,  qui  eiiibarrasseui  très  souvenf.  La  moi  l  de  son  père  Pépin, 
n  coai  onoemeat,  la  mort  de  son  frère  Carloman,  qui  le  fit  régner 
Etly  sont  autant  de  points  d'où  Ton  est  parti  pour  dater  de  son 
gne  en  France.  Pendant  les  interrègnes ,  ou  sous  des  princes 
lVo  ne  reconnaissait  pas  pour  rois ,  les  chartes  privées  de  ce 
Bk,  où  la  date  des  règnes  était  fort  en  usage,  dataient  de  telle 
Idée  après  la  mort  du  dernier  roi. 

^m  neuvième  siècle.  Dans  les  siècles  suivans,  mais  surtout  au 
p  en  France  et  en  Allemagne,  les  règnes  des  princes  se  comptent 
ëquemment  en  marquant  une  nouvelle  année  de  règne,  au  com- 
enoement  de  Tannée  civile,  qui  se  prenait  alors  à  la  fête  de  Noël . 
Asi  un  prince  étant  monté  sur  le  trône  le  20  décembre ,  par 
BCBiple,  on  datait  jusqu'au  25  de  la  première  année  du  règne; 
t  «n  25,  on  commençait  u  dater  de  la  seconde  année,  parcequc 
on  n'avait  égard  qu'à  l'anncc  civile,  et  non  à  la  révolution  de 
lUîcui-s  depuis  le  commencement  du  règne.  Outre  cette  façon 
le  compter  les  années  des  règnes  dans  le  9"  siècle,  on  partit  en- 
M>re  de  différentes  époques  pour  en  dater  ;  ainsi  Ton  distingue 
lenx  époques  dans  les  dates  des  diplômes  de  Louis  le-Débonnaire. 
One  comptait  les  années  de  son  règne  sur  l'Aquitaine,  que  depuis 
Itfite  de  Pâque  de  781,  jour  auquel  il  avait  été  couronné  roi  à 
Kome,  quoiqu'il  eut  été  nommé  roi  d'Aquitaine  dès  sa  naissance. 
U  seconde  époque  est  celle  de  son  empire,  qu'on  fixe  au  28  jan- 
vier 814,  quoiqu'il  eût  été  couronne  empereur  au  mois  de  sep- 
tembre 813. 

On  distingue  au  moins  quatre  époques  du  règne  de  Lothaire 
lins  les  dates  de  ses  diplômes.  La  !"•  se  prend  au  3l  juillet  817, 
piand  il  fut  associé  à  l'Empire  par  Louis-le-Débonnaire.  La  2'' 
ommence  en  822,  tems  où  il  fut  envoyé  dans  le  royaume  d'Italie. 
OL  3<  part  de  l'an  823,  lorsqu'il  reçut  la  couronne  impériale  des 
laios  du  Pape.  La  4*  est  prise  de  Tan  840,  où  il  succéda  à  l'Em- 
ire  après  la  mort  de  son  père. 

Les  dates  des  diplômes  de  Louis  II,  fils  de  l'empereur  Lothaire, 
Dt  aussi  quatre  époques  différentes.  La  1^*  est  de  l'an  844,  lors- 
n'il  fut  déclaré  roi  d'Italie.  La  2'  est  de  Tannée  849 ,  quand  il 
it  associe  à  l'empire  par  sou  père.  La  3'  se  prend  au  2  dé- 

TOME  I.  ^9 


450  DATJES. 

cembre  849 ,  jour  auquel  il  fut  sacré  empereur.  La  4*  part  de 
l'an  855,  lorsqu'il  succéda  à  son  père  le  28  septembre. 

On  compte  jusqu'à  six  époques  du  règne  de  Oiarles^le-Ghaufe 
constatées  par  des  dates.  La  l***  est  de  Fan  837,  lorsque  son  pht 
lui  donna  le  royaume  de  Neustrîe  ;  la  ^,  de  l'an  858,  loraqv'iî  fo 
fait  roi  d'Aquitaine  ;  la  3'  de  839,  lorsqu'il  reçut  le  senoent  ik  i- 
délité  des  seigneurs  de  ce  royaume  ;  la  4*,  de  l'an  840 ,  lorsqiV 
succéda  à  Louit-le-Débonnaire  ;  la  5**,  de  l'an  870,  le  9  aepicadkiti 
lorsqu'il  fut  couronné  à  Metz  roi  de  Lorraine;  enfin  la&  deTii 
875,  le  !25  décembre,  lorsqu'il  fut  couronné  empereur. 

Gharles*le-Gros  employa  également  diverses  époques  danii* 
dates.  La  1^  part  de  la  mort  de  son  père  le  S8  août  876  ;  la  i*,  & 
l'an  879,  quand  il  fut  fait  roi  de  Lombardie  ;  li  3*,  de  NoèlMOi 
jour  auquel  il  fut  couronné  empereur;  la  4*",  du  20  janTÎer  Mi 
jour  de  la  mort  de  son  frère  Louis,  roi  d'Ausirasie  00  de  la  Finaa 
orientale  ;  la  5*,  de  Tan  884>  époque  de  la  mort  de  Carloosaniii 
de  France. 

Louis  de  Bavière  date  aussi  de  diverses  époques.  La  1**  est  de 
la  un  del'an  825,  la  S%  de  l'an  833  ou  834  ,  la  3*,  de  Tan  838, il 
la  4%  de  l'an  840. 

Les  savans  admettent  plusieurs  époques  de  commencemeat  et 
règne  dans  les  diplômes  du  roi  Eudes.  Les  deux  principales  soM 
les  années  887  et  888.  Cette  dernière  est  l'époqtie  de  son  csé* 
ronnement. 

La  1"*  époque  du  règne  d'Amould  est  du  mois  de  novemfaitlB 
l'an  887,  lorsqu'il  fut  déclaré  roi  de  Germanie,  après  la  déposidoD 
de  €karles-le-gros  :  la  2«  est  de  Tan  894,  lorsqu'il  passa  en  IléBeî 
la  3*  est  l'année  de  son  élévation  à  l'Empire  en  896. 

Les  autres  rois  datent  plus  communément  d'uae  seule  époqMi 
c'est  le  commencement  de  leur  règne. 

Une  observation  essentielle  relative  à  cette  matière,  c^estqMhi 
souverains  n'étaient  pas  toujours  reconnus,  aussitôt  leur  ciakl* 
tion,  dans  toutes  les  parties  du  royaume  ;  c'était  quelquefois  deUt 
trois,  quatre  ans  plus  tard  '.  GVst  ainsi  que  le  commenceucil 
d'un  iiièiue  règne  iliangc  d'époque  dans  divers  pays. 

■  Mcnard,  Uistt»  deAismcs,  t.  1,  p.  i34. 


I 

\ 


\  • 


DATES.  45  i 

La  plus  ordinaire  des  dates  usitées  dans  les  chartes  privées  au 
9^  siècle  est  celle  des  règnes  des  rois  et  des  empereurs.  Nous  avons 
déjà  va  qu'on  datait  de  la  mort  d'un  roi.  Dans  ce  siècle,  on  datait 
àê  règne  de  Jésus^Christj  régnante  Ciiristo,  dans  l'attente  d'un 
Smhferain,  Celte  formule  fut  même  usitée  dans  des  pa^s  qui 
ifaient  leur  roi^  mais  qui  ne  l'avaient  pas  encore  reconnu. 

^mdixiime  siècle.  Plusieurs  souverninsdu  10"  siècle  datèrent 
lenrsdiplomes  de  différentes  époques  de  rè(];ne.  Carles-le-SimpIcen 
employa  quatre:  la  1"  le  28  janvier  895,  année  de  son  couronue- 
IMOU;  la  t*y  k  3  janvier  898,  année  de  la  mort  du  roi  Eudes  où  il 
dmnt  alors  maître  de  toute  la  monardiie  française  ^  la  3*  le  21 
ier  912,  amée  de  la  mort  de  Louis  de  Germanie,  où  il  com- 
k  rëgner  sur  la  Lorraine  ;  la  4*,  l'an  900,  lorsqu'il  fut  re- 
BooBiidaiis  la  Septimanie  et  rAquiiaiue. 

Raoul  date  de  Tannée  de  son  couronneiu(*nt  923. 
Louis-d'Outremer  date  de  son  sacro  eu  036 ,  quelquefois  du  la 

t  de  son  père  Cbarles'le-Simple  eu  920. 
Lothaire,  Gis  de  Louis-d'Outremer,  data  foil  rarement  sesdi- 
de  son  association  â  la  royauté  en  l'an  952,  du  vivant  de 
père,  mais  communément  de  son  couronnement,  l'an  954. 
Louis  y,  fils  de  Lothaire,  et  le  deiiiier  roi  de  la  seconde  race, 
tm  associé  l'an  979  à  la  royauté  par  son  pore,  avec  lequel  il  ac- 
vnda  quelques  diplômes  ;  on  n'en  connaît  pas  qu'il  ait  donné  de- 
la  mort  de  Lotbaire.. 
Sous  la  3^  r«ice,  les  diplômes  varient  beaucoup  dans  les  dates. 
d*H«gnes-Capet  sont  datés  de  son  élection  l'an  987  ;  et  lors- 
l'il  eut  associé  au  trône  son  fils  Robert  en  988,  la  plupart  de  ses 
"iiipkMnes  sont  datés  et  signés  de  l'une  et  de  l'autre  époque. 

Il  ne  Csnt  pas  perdre  de  vue  que  la  révolution  des  années  d'un 
Wgne  ne  se  prenait  pas  toujours  lors  du  couronnement,  mais  au 
9*  jour  de  Tannée  civile,  en  faisant  des  années  incomplètes. 

L'dbservatîon  qu'on  a  faite  sur  les  cbartes  privées  du  siècle  pré- 
IsMeul  a  encore  lieu  dans  celui-ci.  Les  rois  u'étaient  pas  toujours 
^ecoBDua  par  toutes  les  provinces  de  leur  domination  aussitôt 
ipnb  leur  oonronnement  ;  en  conséquence  on  datéit  du  règne  de 
fétuS'Ckrîfi  dam  Patiente  d*un  roi^  ou  d'après  la  mort  du  dernier 


'•|52  DATAS. 

souverain.  £n  Iialie,ladatedu  prince régiianl est  toujours d'ui 
Les  empereurs  d'Allemagne,  au  niéme  siècle  y  datent  le 
communément  de  leur  exkaltalion  au  trône  ;  mais  comme  il 
portaient  le  titre  d^empereurs  qu'après  avoir  été  couronnés 
alors  ils  datent  quelquefois  de  l'époque  où  ik  ont  reçu  la  < 
ronue  impériale.  Quelques-uns  ont  plusieurs  autres  époqoi 
raison  des  acquisitions  qu'ils  faisaient,  tant  par  successioa 
par  droit  de  conquêle. 

^^u  onzième  siècle.  C'est  dans  le  lie  siècle  surtout  que  Tonc 
menra  à  étudier  beaucoup  le  calcul  ecclésiastique  ;  il  est  évid 
par  les  dates  accumulées  dans  les  chartes,  qu'on  s^  piquait  i 
d'habileté  dans  cette  science.  Mais  lesdilFcrentesmanièresdccc 
ter  les  années,  et  les  variations  si  fi-équentes  dans  les  dates  de 
{▼nés  de  nos  rois, font  encore  aujourd'hui  la  croix  des  chronologi 
Les  diplômes  nous  font  souvent  appercevoir  plusieurs  points  i 
en  partant  de  certains  faits  qui  méritent  de  faire  époque.  Hi 
y  en  a  d'autres,  et  en  grand  nombre,  qui,  soit  par  erreiur  d^i 
pistes,  soit  à  cause  des  différens  tems  où  nos  rois  étaient  recoi 
successivement  par  leurs  provinces  et  leurs  sujets,  soit  en  ce 
quence  des  différentes  manières  de  commencer  les  années  ci 
et  les  années  des  règnes,  soit  par  l'ignorance  où  nous  sommi 
ce  qui  a  pu  servir  d'époque,  datent  de  certains  points  qui  ne 
propres  qu'à  jeter  actuellement  dans  l'embarras  ceux  qui 
draicut  accorder  tous  ces  calculs.  Celte  observation,  qui  est  le 
de  la  Icciurc  d'une  foule  de  diplômes,  a  surtout  lieu  dai 
siècle,  quoique  le  précédent  ne  soit  pas  exempt  de  pareik  in 
véniens.  On  su*  contentera  de  rapporter  les  époques  6xes  ( 
siècle,  ou  qui  ont  été  le  plus  suivies  dans  les  dates.  Les  diph 
qui  seront  datés  autrement,  entreront  dans  la  classe  de  cetu 
regarde  robservation  antérieure. 

La  r*  époque  du  règne  du  roi  Robert  est  le  30  décembre 
jour  auquel  il  fut  sacré-  On  rapporte  plus  communément  ce  i 
au  1"*'  janvier  988,  et  Ton  confond  mal  à  propos  ces  deux  épO€ 
parcequ'on  comptait  l'année  du  règne  par  l'année  civile.  1^ 
prend  à  la  mort  d'IIugues-Capet,qui  avait  associé  Robert  au  ti 
elle  arriva  le  24  octobre  1)96^  c'est  la  plus  célèbre  et  la  plus 


DATES. 


ik.roe4'>,  nssex  rarcy  cfti  celle  qui  pnit  du  scconil  sacre  de 

ni  Reims  en  990  ou  1»9I. 
|r  Renril  fui  sacre  à  Aciins  lu  14  mai  l()i27,  du  vivant  de  sou 
t;  il  lui  tuitcéda  le  20  juillet  1031  :  voilà  li's  deux  seules 
iqai  parlent  de  points  connus  et  (ixes. 
la  chartes  les  plus  incontestables  Tarient  entre  elles  sur  le 
de  Philippe  I*'  dont  on  compte  au  moins  quatre  époques. 
iTieprendau  jour  de  son  sacre^  le  25  mai  1059^  la 2%  à  la 
da  roi  Henri  son  père,  le  4  août  1060  ;  la  3«,  au  tems  auquel 
prit  par  lui-ménic  le  gouvernement  du  royaume  en 
I;  la  4*9  &  la  mort  du  comte  Baudouin,  son  tuteur,  en  10C7. 
idipkmes  de  l'empereur  Henri  II  sont  dates  de  deux  épo- 
do  6  juin  1002,  jour  auquel  il  succrdaà  son  pèreOilion  III, 
\iB  H  février  1014,  jour  où  il  fut  couronné  empereur.  Son 
ir  Conrad  il  compta  (également  de  son  exaltation  au  trône 
ISOD  cnaronnement  comme  empereur.  Henri  111  y  ajouta  1rs 
de  son  association  au  trône  par  Conrad  III,  et  de  sou 
loement,  à  Soleure,  comme  roi  de  Bourgogne,  en  1038. 
n  rV'  compte  de  l'an  1054,  lorsqu'il  fut  désigné  et  couronna; 
iJeGermanie;  du  5  octobre  lOôG,  jour  auquel  il  succéda  à 
ipère  ;  et  du  31  mars  10S4>  jour  auquel  il  reçut  la  couronne 

riale. 
La  rois  d'Espagne  datent  rarement  de  leur  règne.   Jusr|u*ù 

ird-le-Confesseur ,  on  n'appercoit  guère  celle  date  dans  les 
des  rois  d'Angleterre.  Ceux  de  (ruillnutne-le-Conqur- 

offrent  deux  époques;  celle  de  la  mort  du  roi  S.  I^douanl , 
5  janvier  1060  ;  et  celle  de  son  couronnement  dans  TAbbave 
iWcstminster,  le  jour  de  Noël  suivant, 
kns  les  cbartes  privées ,  la   date  des  rèr[ncs  est  toute  com- 


Ju  douzième  siècle.  Les  dates  des  règnes  de  nos  rois  partent 
dans  le  12'  siècle,  de  didérens  points  dont  il  faut  connaître 
iBoinsles  plus  usités. 

Loais-le-Gros  compta  les  années  de  son  règne,  de  son  a<;socta- 
ao  trône  de  son  pcrc  encore  vivant,  et  de  sou  sacre  après  la 
de  son  père  ;  la  première  époqiioesl  fixre  ;\  l'iin  10Î19.  et  la 


454  DATF8. 

seconde  au  3  aoiU  1 108  :  il  y  a  des  diplômes  datëg  de  ces  dau    I    / 
points.  Dans  la  1'  époque ,  on  datait  souvent  les  actes  da  lèpt    '"^^ 
du  père  et  du  fils  tout  ensemble,  et  quelquefois  da  règaedel'im 
d'eux  séparément  ;  dans  la  2*  plusieurs  dates  partent  prM- 
ment  du  mois  (raoïit  1109,  et  non  du  commencement  deraniée 
civile  ;  en  sorte  que  des  actes  passés  en  1109  datent  encore  de  la 
première  année  du  règne  de  Louis  VI.  Il  est  singulier  que  Lotis- 
le-Gros  ait  quelquefois  joint  dans  ses  diplômes,  aux  années  deioti 
règne,  celles  de  la  reine  &on  épouse  '  ;  il  ne  Test  pas  moins  qvTi  y     t  * 
ait  donne  place  aux  années  de  son  fib  aîné  Philippe,  et  snrumct.    1 
à  celles  de  Louis-le-Jeune,  après  leurs  sacres  respectifs  en  lltteC»    *^ 
1131  *,  et  qu'il  ait  fait  mention,  dans  ses  dates,  du  consentemo»^ 
de  ses  enfans  '. 

Louis  YII,  sacré  le  15  octobre  1131 ,  prit  radministratioBd'VE' 
royaume  eu  1135  pendant  la  longue  maladie  de  son  père^  àqvi  i^ 
succéda  le  premier  août  1137  ou  1136.  Toutes  ces  époques 
servi  de  points  d^où  sont  parties  les  dates  de  ses  diplômes.  Vêï 
leurs,  il  fut  couronné  quatre  fois  :  la  première  à  son  sacre,  et 
trois  autres  à  ses  trois  mariages  successifs  ;  ce  qui  a  peut-être 
encore  quatre  époques.  Il  data  aussi  de  la  naissance  de  ton  11 
Philippe-Auguste  ;  et  quelquefois  la  date  du  règne  ne  se  troar^ 
point  dans  ses  diplômes.  Philippe  Auguste,  sacré  à  Reims  le 
mier  novembre  1179,  couronné  une  seconde  fois  à  Saint-Denis 
29  mai  1180,  succédi  â  son  père  le  18  de  septembre  de  la  mi 
année.  G*est  de  ces  trois  époques  que  les  diplômes  et  les 
comptent  les  années  de  son  règne.  Dans  plusieurs  originanXi 
date  du  règne  fut  pourtant  omise. 

Les  grands  \'assaux  de  la  couronne  ne  donnèrent  guère  alo^^  '^^ 
d'autres  marques  de  dépendance  envers  nos  rois ,  que  de 
les  chartes  des  années  de  leur  règne  ;  encore  ne  le  font-ils  pas 
vent  î  et  lorsqu'ils  le  font,  ib  y  ajoutent  celles  de  qnelqa' 
souverain. 

'  Duchesne,  Généàlog,  de  Dreux,  p.  5. 

*  Vaissette,  t.  ii,  Preuves ,  p.  474* 

'  Félibieo,  Preuves  de  V histoire  de  St.  Ihnis,  p.  gS. 


DATES.  455 

Les  fmperenrs  d'Allemagne  do  ce  siècle  continiieiu  de  dater  de 
kttx  époqaes;  de  leur  ëlévaiion  au  trône  de  Germanie,  et  de  leur 
muoDoement  comme  empereurs.  Il  ne  faut  excepter  que  Conrad 
H,  qui  ne  data  jamais  que  des  années  de  son  règne,  même  après 
Rlir  reçu  la  couronne  impériale. 

Ko  Espagne,  les  dates  du  règne  sont  encore  rares  ;  mais  elles  ne 
•oai  pas  dans  les  chartes  des  rois  d'Angleterre  et  d'Ecosse. 
Cette  date  se  soutient  toujours  dans  les  chartes  privées. 
^n  treizième  siècle»  Dans  le  13"  siècle  <,  on  distingue  assez  bien 
a  diplômes  solennels  de  ceuji  qui  le  sont  moins,  par  la  date  du 
*9  dont  ces  derniers  sont  destitués. 

couronnement  de  Philippe  Auguste,  du  vivant  de  Louis  le 

mine  son  père,  le  premier  novembre  1179 ,  et  la  mort  de  ce  der- 

Cïr,  forment  les  deux  époques  des  dates  de  son  règne. 

IjOttis  YIII,  le  premier  roi  capétien  qui  n'ait  pas  été  couronné 

m,  vivant  de  son  père,  ne  date  que  du  commencement  de  son 


^oique  saint  Louis  n*ait  été  déclaré  majeur  que  le  25  avril 
M6,  il  data  toujours  ses  diplômes  de  la  mort  de  son  père,  et 
e  l'anuée  de  son  couronnement  en  1226. 

Philippe  m  date  de  son  couronnement  en  1270. 

Philippe  iV  met  très-rarement  la  date  de  son  règne;  la  date  de 
Winée  courante  lui  suffit. 

L'empereur  Frédéric  II  date  de  quatre  époques;  1"  de  son 
tllronnement,  à  Palerme,  comme  roi  de  Sicile,  en  1198  ;  2°  du 
'Or  de  son  élection  pour  succéder  au  royaume  de  Germanie  en 
U2,  et  non  pas  du  jour  de  son  couronnement  ;  3^  du  22  novem- 
^  1220,  jour  auquel  il  reçut  à  Rome  la  couronne  impériale  ; 
de  son  titre  de  roi  de  Jérusalem  ;  il  commença  cette  espèce 

x^gne  en  1226,  du  vivant  de  Jeanne  de  Brienne.  La  date  du 
S'^een  général  ne  parait  cependant  pas  dans  tous  les  diplômes 

^e  prince, 
l'empereur  Philippe  et  ses  successeurs  datent  de  leur  couron- 
-^nent. 

lues  années  des  règnes  sont  assex  communément  omises  dans 
^  diplômes  des  rois  d'Espagne  ;  ceux  d'Angleterre  sont  beau- 


4r)0  DATES, 

iouji  plus  exacts  a  cri  l'j^nrd;  ils  parU'iU  ou  de  leur  couraonemeni, 
ou  clel'aunre  où  ils  ont  clé  reconiiu.s  pour  rois.  Celte  date  n'est 
point  invariable  dans  les  diplômes  d'Ecosse. 

Parmi  les  dates  des  chartes  privées,  celle  du  régne  des  prinocy 
souverains  est  ordinaire;  mais  quelquefois,  comme  en  NomuiH 
die,  elles  ne  sont  datées  que  du  lieu,  du  jour  et  de  r«uuée  cou* 
rante.  En  Angleterre,  on  y  emploie  assez  souvent  la  datedu 
prince  régnant. 

Au  quatorzième  siècle.  Le  14®  siècle  ramène  insensiblement 
les  dates  des  règnes  ù  une  unité  d'époque. 

Louis  X,  quoique  roi  de  Navarre  dès  1307,  ne  date  ses  dipio- 
mes  que  de  son  règne  sur  les  français,  c^est-à-dire  de  Ta^-A 
I3l4,  après  la  mort  de  son  père. 

Après  la  mort  de  Louis  X  en  1316,  la  régence  du  rojauciiKte 
fut  déférée  à  Philippe- le-Long  son  frère.  Dans  rîntervalle  depi:^^^^ 
le  8  juin  1316  jusqu'au  9  janvier  de  la  même  année  (  TaniK.^^ 
commençait  à  Pâques  ),  jour  de  son  couronnement,  il  don^W 
quelques  diplômes  en  qualité  de  régent.  Mais  ces  deux  rois  ^ 
plusieurs  de  leurs  successeurs  de  ce  siècle  ne  datent  point  ^^ 
leur  règne  ;  on  y  voit  seulement  les  dates  communes  du  lieu^  cJ" 
jour,  et  de  Tannée  courante.  Il  n*y  a  guère  que  quelques  diplo* 
mes  de  Jean  11  et  de  Charles  Y  où  l'année  du  règne  se  rencontre. 

Les  empereurs  dataient  souvent  de  Tannée  de  leur  règne,  mais 
par  une  seule  époque }  ils  y  joignaient  seulement  la  date  dutieV} 
du  jour,  et  de  Tannée  courante.  Les  lois  d^Espague  et  de  Sicile 
datèrent  à  peu  pics  de  même.  Les  chartes  des  rois  d'Angleterre    1 
n'ont  rien  de  bien  différent  des  autres  ;  on  remarque  seulement 
qu'Edouard  III  datait  quelquefois  de  ses  règnes  en  France  et  en 
Angleterre. 

En  France  ainsi  qu*en  Angleterre,  les  chartes  privées  étaient 
quelquefois,  dans  ce  siècle  ,  datées  du  règne  des  monarques 
respectifs. 

Au  quinzième  siècle.  Dans  le  15*  siècle  ^  on  voit  Charles  YII, 
Louis  II ,  ainsi  que  ses  deux  successeurs ,  dater  de  leur  r^ne, 
mais  toujours  d'une  seule  époque  ;  au  lieu  que  les  empereurs 
d'Allemafino  datent  encore  de  plusieurs  époques;  de  leur  avène- 


DATES.  /|57 

Bieiil  aux  trônes  des  Romainsy  de  Hon{<;ne»  de  Boliémc,  etc.,  et 
^  leur  couroonement  impérial.  Mais  alors  elles  sont,  ainsi  que 
dtns  le  siècle  suitanty  spécifiées  par  les  formules  communes  :  De 
^^^i^  règne  en  Hongrie ^  Van^  etc.  De  notre  régne  sur  la  Bohême  ^ 
('aa,  etc. 

^tt  seizième  siècle.  Dans  les  diplômes  de  nos  rois  du  16*  siècle, 
on  trouye  presque  toujours  les  dates  du  lieu,  du  jour,  de  l'année 
courante^  et  du  règne. 

DATES  HISTORIQUES.  Les  dates  du  tems,  des  lieux  et  des 
personnes  ne  sont  pas  les  seules  notes  chronologiques  que  les  an- 
ciens aient  employéies  pour  fixer  Tâge  des  pièces  qu'ils  devaient 
baisser  à  la  postérité  ;  ils  y  ont  joint  des  notes  historiques,  qui , 
k  l'avantage  de  la  date,  joignaient  celui  de  rappeler  des  faits  iu- 
^essans  ;  ainsi  Ton  montre  dans  l'église  de  sainte  Léonide  de 
Milan  un  monument  du  5'  siècle,  daté  de  l'an  104  de  l'église  ca- 
dioltque.  Muratori  *  croit  que  c'est  Tépoque  du   jour  où  les 
^l'iens  rendirent  cette  église  aux  catholiques.  C'est  une  des  plus 
^i^cicnnes  dates  historiques  que  l'on  ait  encore  rencontrées.  Au 
^^*  siècle ,  cette  sorte  de  date  n'était  point  rare  dans  les  actes 
^^ésiastiques,  non  plus  qu'au  12*  et  aux  suiyans;  on  s'en  ser* 
^ùt  aussi  dans  les  chartes  laïques.  On  trouve  une  de  ces  dates 
lûHoriques  dans  un  diplôme  accordé  à  l'abbaye  de  saint  Arnould 
de  Metz  en  783.  Elles  devinrent  assez  ordinaires  dans  le  IV  siè* 
cle  et  dans  le  12^  ;  on  connaît  une  charte  de  1105  qui  date  de 
Tspparition    d'une   comète  ^  ,    et  dom  Vaissette  ^    nous  en 
fearnit  une  autre   bien  plus  ancienne  ;  elle  est  conçue  en  ces 
termes  :  anno  quo  infidèles  Francï  regem  suum  Carolwn  inhoneS" 
iaverunt.  Elle  marque  Tépoque  de  la  déposition  de  Charles-le- 
^inple,  et  fait  voir  que  le  Languedoc  n'obéissait  point  à  la 
France,  et  que  les  colons  de  la  Septimanie,  ne  se  ri'gardaient 
potot  comme  français  (  c'était   vers  920).  I/époquc  des  doua- 


"   Thés.  nav.  t.  iv,  p.  1954. 
•  Annal,  bened,^  t.  v,  p.  478. 
'  Hist,  de  Lang. 


458  DATB9. 

tionsy  des  confirmatioiM ,  des  augmcalatioM ,  étiât  niifiqHrfhii   ~^ 
nol^e  Mir  le  même  acte  en  forme  de  date  ^. 

Il  ne  reste  plus,  sur  les  dales  proprement  dîies^  qii*à 
quer  qu'elles  étaient  et  qu'elles  sont  encore  presque  toofonta 
primées  en  chiffres  romains  ou  arabes;  qu'Urbain  YIIl 
que  désormais  les  lettres  apostoliques  énonceraieui  k  jour  dta 
mois  iout  au  long  y  et  non  par  chiffres  ;  et  que,  depatsle  9^  siècle^ 
on  omit  quelquefois  clans  la  date  le  millième  et  les  centièmea,  ac 
cela  jusqu'au  t(f  siècle  inclusÎTement.  JDans  les  hitrci  iadîlEf— 
rentes,  on  yoit  encore  à  présent  des  exemples  de  cette  omissîoa  * 

Après  avoir  parcouru  les  différentes  sortes  de  dates,  il  est  i 
dispensable  de  parler  de  leur  fréquence  ou  de  leur  rwrcié  dam 
diffcrens  siècles;  des  erreurs  qui  s'y  sont  glissées,  et  deceqi 
Ton  doit  en  conclure  ;  des  formules  par  lesquelles  on  voulait 
apercevoir  qu'il  s'agissait  de  la  date,  et  de  leur  place  ordi: 
dans  les  actes. 

Frcqueoce  et  rareté  des  dates  dans  les  différens  siècles. 

On  trouve  un  nombre  de  titres  sans  dates,  ou  qui  n'en  ont 
d'imparfaites  ;  ce  qui  devint  plus  fréquent  au  12*  siècle,  qoedai:. 
tous  les  autres  ;  mais  ce  n'est  pas  une  raison  suffisante  de  ré 
probation ,  s'il  n'y  en  a  point  d'autre.  Tous  les  savans  antiqosi-- 
res  *  conviennent  qu'il  n'y  eut  jamais  de  loi  qui  astreignit 
français  à  ces  notes  chronologiques ,  et  qu'en  conséquence  ils 
doivent  pas  être  inquiétés  sur  une  pareille  omission. 

Dans  lesV%  2*»  3*  et  4" siècles.  Il  a  déjà  été  observé  que  les  dal 
ne  commencent  dans  les  bulles  qu'aux  Décrétâtes  sous  saint 
elles  sont  souvent  omisesdans  les  pièces  desécrivains  du  1  **  siée!» 
mais  dès  le  i*,  on  voit  les  lettres  des  pères  apostoliques  datées  à  1^ 
manière  des  romains;  tels  sont  la  lettre  de  saint  Ignace,  et  Ks  Mtetf 
de  son  martyre  ;  la  lettre  encyclique  de  l'église  de  Smyme,  de 
l'an  166*  sur  le  martyre  de  ssint  Polycarpe,  datée  du  roois,d« 
jour,  de  l'heure ,  du  pontificat,  du  proconsulat ,  et  du  règne  de 

•  De  redipl,f  p.  ai?. 

*  Fontanini,  Findic,  dipl.^  p.  aSg.  ^  Dere  àtpl.y  p.  9io,  )ir,  9i9 
—  Cocbin,  t,  VI,  p.  Q70. 


fisns-Christ.  Cepenilant  le  très  f;rand  noii'bre  de^  actes  de  ce 
îëcle»  ainsi  que  du  3*,  ne  présentent  point  de  dates.  Les  actes 
cclé9>ia8tiques  du  4*,  excepté  les  p)x>fessions  de  foi,  en  offrent 
«•ex  touTent* 

En  fait  d'actes  laïques,  les  dates,  dans  le  premier  siècle,  étaient 
souvent  omises;  on  les  trouTe  cependant  quelquefois  dans  les 
Mèces  intéressantes  ;  tel  est  un  diplôme  de  Galba  qui  contient  un 
honnête  congé  de  quelques  soldats  Tëtérans  ;  il  est  daté  du  j^ur, 
la  mois  et  des  consuls.  Dans  le  2*  siècle,  les  dates  ne  sont  ni  uni- 
ormes  ni  constantes.  Dans  le  3%  ellesse  montrent  dayantage.  Dans 
é4*,  lesloic  et  édits  des  empereurs  sont  toujours  datés;  mais 
'nue  des  trois  dates  en  usage,  c'est-à-dire  du  jour,  du  lieu  ou 
los  consuls,  manque  quelquefois. 

-^ux  cinquièmeet  sixième  siècles.  Les  dates  sont  encore  rares  aux 
^  et  6"  siècles  dans  les  bulles  ;  elles  deviennent  plus  communes 
^*is  les  actes  ecclé  Mastiques,  ainsi  que  dans  les  rescrits  des 
>^pereuis  ;  et  nos  premiers  rois  en  faisaient  un  usage  assez  fré- 
««ut. 

-^^u  sepiième  siècle.  Depuis  le  7*  siècle  jusqu'à  nous,  on  ne 
i^^Utre  presque  point  de  bulles  qui  ne  portent  avec  elles  les 
^t^s  qui  conviennent  aux  tems  ou  elles  sont  expédiées  ;  mais , 
les  actes  ecclésiastiques  de  ce  siècle,  Tordre  et  ie  nomb^ 
dates  varient  aussi  beaucoup.  Les  diplômes  de  nos  rois  mé* 
ngiens  sont  communément  datés. 

u  huitième  siècle.  On  s'aperçoit,  au  8*  siècle,  du  progrès  que 
^^oaient  les  dates  dans  les  actes  eccl^îastiques  ;  elles  furent  très 
^>>>itées  dans  les  diplômes  de  nos  rois,  et  elles  se  trouvent  ordi- 
^irement  jusques  dans  les  chartes  privées. 

Jux  neuvième  et  dixième  siècles.  Quoique  dans  les  9*  et  10»  siè- 
cles on  commençât  à  multiplier  le  nombre  des  dates  dans  les 
pièces  qui  regardaient  les  églises,  l'omission  de  toute  date  n'est 
cependant  pas  rare;  on  trouve  même  un  nombre  de  diplômes 
royaux  et  impériaux ,  ainsi  que  de  chartes  privées ,  qui  en  sont 
totalement  destitués,  ou  qui  n'en  portent  qu'une  seule,  ou  qui 
n'en  ont  que  d'insufllsantes. 
^ux  onzième  et  douzième  siècles.  Les  11*  et  12*  siècles  ont 


/|60  D4TFS. 

donne  pour  celle  partie  dans  des  excès.  Si  les  cli.iries  erdrsias' 
liques  non  datées  sont  conimunes  en  France,  eu  Allemagne ,  et 
surtout  en  Angletei  re  et  en  Normandie,  celles  qui  attestent  Tu- 
sage  contraire  le  sont  encore  davantage  ;  et,  dans  ce  dernier cis, 
les  dates  étaient  variées  et  multipliées  à  l'infini.  On  en  peot  ékt 
autant  des  chartes  privées  de  ces  deux  siècles.  Les  chartes  dii 
rois  d*Angleterre  sont  quelquefois  datées ,  et  quelquefois  ne  le 
son^pas,  ou  ne  le  sont  qu'imparfaitement,  et  les  dates  en  tout 
historiques. 

j^ux  treizième  et  quatorzième  siècles*  Malgré  la  manie  des  dates, 
qui  avait  pris  dès  le  1 1*  siècle,  on  trouve  encore  dans  les  13*  et 
14',  des  pièces  originales,  tant  ecclésiastiques  que  laïques  desti- 
tuées de  dates  ;  dans  la  plupart  elles  y  sont  assez  souvent  abré* 
gées  ;  et  Ton  en  voit  qui  n'ont  que  la  cbte  de  l'année.  Eu  IiaUe, 
dans  les  chartes  privées  du  13* siècle,  elles  étaient  quelquefois 
multipliées  avec  une  sorte  d'affectation  ;  et  en  Angleterre  pour 
l'ordinaire  ou  ne  trouve  aucune  note  chronologique. 

Comme  l'on  commença  dans  le  14'  siècle  à  passer  les  actes 
par*devant  les  notaires  ;  alors ,  sur  la  fin  de  ce  siècle,  les  dates  se 
montrèrent  plus  régulièrement,  quoiqu'avec  presque  autant  de 
variété  que  dans  les  siècles  précédens.  Mais  dans  le  l^^,  du  tems 
de  Louis  XII ,  et  même  auparavant^  on  ne  voit  guère  de  lettres 
missives  avec  la  date  de  l'année. 

Cette  perquisition  des  dates  de  siècle  en  siècle  conduit  naturd- 
Icmcnt  à  poser  en  principe  que  l'omission  entière  des  dates  n'est 
pas  ordinairement  une  preuve  de  faux,  ni  même  de  stispicton.  A 
la  vérité,  les  lois  romaines  ordonnaient  certaines  dates  ;  m'ab, 
dans  quelques  siècles  suivans  on  ne  s'y  crut  point  obligé.  A 
plus  forte  raison  l'omission  d'une  ou  plusieurs  des  dates  reçues 
dans  le  teins  ne  doit^elle  pas  causer  le  moindre  doute. 

Erreurs  dans  les  dates. 

L'ei  reur  dans  les  dates  des  diplômes  ou  chartes  ne  doit  pas 
les  faire  regarder  pour  cela  comme  supposés  ou  suspects.  En  effet, 
contbicn  Je  mécomptes  de  cette  espèce  ne  trouve-t-ou  pas,  et 


DATBS.  /fOl 

claos  des    iu5cri|ilion9  *,  et  dans  des  manuscrits  *,  et  dans  des 
loi5\  el  dans  dei  conciles  4,  et  dans  des  auteurs  sans  noiubie!  On 
doit  les  rejeter  sur  les  écrivains  ou  secrétaires  ,  plutôt  que  d'en 
inférer  la  falsification.  A  plus  forte  raison ,  des  anacLrouisnies 
dans  les  diplômes  Tiennent-ils  de  rinaltentiou  ou  de  Tiuexacti- 
tode  du  secrétaire.  D'ailleurs,  le  peu  d'uniformité  dans  la  ma- 
nière de     dater  anciennement  les  chartes  parmi  les  diiïcrens 
peuples,  a  pu  et  a  même  dû  donner  lieu   de  bonne  foi  à  ces 
fautes    de  dironologie.    Mais  que  l'on  convienne  de  ces  cr« 
rcurs  et  qu'on  les  suppose  réellesi  elles  ne  sont  pas  ordinaire- 
ment une  raiM>n  légitime  de  rejeter  les  actes  où  elles  se  trouvent. 
I^  saine  critique  doit  être  extrêmement  ré.<ervée  dans  ses  jugc- 
mens  par  rapport  aux  dates;  il  ne  faut  pas  confondre  Terreur 
avec  les   variations.  Les  années  des  consuls j  par  exemple^  sont 
presque  incertiines  par  les  variations  des  fastes  consulaires  ;  les 
années  de  l'incamation  et  les  années  civiles  le  sont  également 
par  les  différentes  manières  dont  chaque  nation  l^s  a  coniptécs.et 
par  les  divers  commencemens  que  les  peuples  leur  ont  assi^'^nés  ; 
les  indictions  le  sont  aussi  par  les  differens  points  d*où  on  les 
bit  partir  ;  les  règnes  eux-mêmes,  quoique  certains,  n'ont  pas 
laissé,  par  leurs  différentes  (Coques,  de  jeter  une  confusion  ex- 
traordinaire dans  la  chronologie.  Toutes  ces  variations,  celles 
surtout  du  commencement  de  Tannée,  qui  n'était  point  uniforme 
ôaus  les  pays  mêmes  où  cette  manière  de  compter  était  le  plus  eu 
vo^ue,  doivent  rendre  extrêmement  circonspect  et  réservé  quand 
il  est  queition  de  prononcer  sur  la  fausseté  des  actes,  où  Ton  suit 
des  supputations  si  embarrassantes. 

Au  reste,  les  dates  pourraient  être  réellement  fausses,  et  la 
pièce  où  elles  se  trouvent,  très  authentique;  il  en  est  mille  cxem- 


'-  Mon  tint,  delà  mo/iarc.J'ranç.y  Vu,  p.  284.  —  Valbonais,  IJist.  du 
Dauphitié,  1. 1,  p.  3o6. 

'  The$,  anecd.  novlss,,  t.  1,  Disseri.  isagog,y  p.  19.  —  Dubos ,  I/ist, 
critiq,  1. 1,  p.  lfiQ,5\i, 

'  Tillein.,  I.  M,  p.  Sy. 

*  Uis(,dc  Littif^ucd.i  t.u,  p.  ViS. 


462  DATES. 

pies  qaHl  serait  facile  de  conduire  jusqu'à  nolrf  siècle  même;  il 
suffira  d*eo  donner  un  que  présente  un  acte  des  plus  soknndi , 
c'est  le  diplôme  lâmeux  du  couronnement  de  Pétrarque  an  Cipî- 
tole.  Cet  ërènement  se  passa  le  jour  de  PâqueslSOS,  et.  Pacte  al 
daté  F*idus  Aprilis  ;îXbS\MiX  mettre  FP  idusf  parce  qne  c'àiîl 
le  8  d^avril. 

Quelles  sont  donc  les  r(|;les  certaines  qui  peuvent  gnider  k 
critique  dans  le  jugement  qu'il  doit  porter  des  datei?Oalit 
celles  qui  sont  déjà  distribuées  dans  les  difiereus  paragrqiliei  de 
cet  article,  on  en  va  donner  encore  quelques-unes  qui  ne  MOl 
pas  moins  fondées. 

Les  dates  de  l'incarnation^  de  nndiction,  du  règne,  qui  ne  se- 
raient fautives  que  d'un  ou  de  deux  ans ,  ne  doivent  pas  porter 
préjudice  aux  chartes  ;  car  il  y  a  eu  tant  de  variations  dans  U 
manière  de  compter  et  dans  le  point  d'où  l'on  partait,  qu'il  n  eit 
point  étonnant  que  quelques  écrivains  ou  notaires  s'y  soient  m^ 
pris,  ou  aient  eu  une  façon  particulière  de  dater  dont  nous  nC 
sommes  point  au  (ait. 

On  aurait  toit  de  s'inscrire  en  faux  contre  des  titres  du  méia^ 
lieu  et  du  même  tems,  qui  varieraient  dans  leurs  dates  ;  car,  dece^ 
qa^une  certaine  date  se  trouve  dan#uu  acte,  on  peut  bien  con- 
clure qu'elle  était  admise  dans  le  lieu,  mais  on  ne  doit  pas  en 
inférer  qu'elle  (ut  alors  seule  en  vogue.  De  là  il  résulte  que» 
malgré  le   témoignage  précis  d'auteurs  qui  prouveraient  qu*en 
certains  lieux  et  en  certains  tems  on  commençait  l'année  de  telle 
et  telle  manière,  on  n'en  pourrait  pas  toujours  conclure  que  tous 
les  actes  de  ces  lieux  et  de  ces  tems,  de  quelque  espèce  qu'ils  fus- 
sent, dussent  porter  cette  date. 

Les  variations  dans  les  dates  du  règne  d'un  même  prince  ne 
prouvent  point  la  fausseté  des  diplômes  où  elles  se  trouvent  ;  car 
le  système  des  variations  dans  les  époques  des  règnes  est  le  seul 
véritable,  et  tous  les  critiques  conviennent  que  ce  serait  une  té- 
mérité de  tirer  de  là  un  moyen  de  faux.  Quand  il  passera  pour 
constant  que  les  années  d'un  règne  ne  furent  comptées  que  d'une 
seule  époque,  alors  on  pourra  tirer  un  moyen  légitime  de  suspi- 
cion d'une  variation  de  date  ;  mais  pour  avoir  cette  certitude  >  il 


DATES.  Il63 

f3.adrait  avoir  vu  tous  les  diplômes  du  règne  doDt  il  s'agit;  ce 
«{u'oB  ne  peut  pas  même  supposer. 

Fottr  concilier  les  dates  des  règnes,  il  Caut  examiner  s'il  n'est 

question  qae  d'une  année  commencée  ou  incomplète  ;  si  la  pre- 

asiière  année  du  règne  est  comptée  éuivant  l'année  civile,  ou 

aapKn  la  rivoliition  de  dooK  mou  depuis  le  couronnement.  Si, 

asytès  fiNitet  ces  pfécautions  les  dates  annoncent  des  époques 

«le  lifine  évidemment  conUvires  k  l'histoire  constante  du  tems , 

aion  elles  doivent  être  rejetées,  ainsi  que  les  pièces  mêmes  qui 

«ondient  dans  le  discrédit;  mais  on  dit  étàdemment  contraires  à 

Fàisioir&;  car  il  ne  hiai  pas  toujours  regarder  des  chartes  comme 

•opposées ,  parce  que  kurs  dates  semblent  se  contredire ,  et  ne 

s'nccordeni  pas  avec  celles  de  quelque  auteur  contemporain. 

Les  dates  générales  et  uniques  ne  fournissent  nul  moyen  de 
niispîcion,  ni  par  leur  généralité ,  ni  par  leur  unité.  Une  date 
«nSnlièiie,  s'il  était  moralement  impossible  que  l'écrivain  du 
Icnia  TeAt  employée,  taxerait  de  faux  la  charte  où  elle  se  trouve- 
i^ît.  S'il  n'y  avait  positivement  que  la  date  qui  ne  s'accordât  pas 
<Tec  le  tems  de  l'écriture  de  la  pièce,  on  ne  devrait  en  rejeter 
h  Ciute  que  sur  l'inadvertance  de  l'écrivain  qui  aurait  mis  un 
siècle  pour  un  autre,  ou  sur  la  simplicité  do*  celui  qui  aurait 
^o^té  la  date  après  coup  par  trop  de  précaution. 

S.«esdates  fautives  des  copies  ne  portent  point  préjudice  à  Tori- 
pwnnl,  parce  qu'elles  ne  proviennent  souvent  que  de  l'ignorance 
de  ï'inadvertence  des  copistes. 

additions  de  dates  vraies  ou  fausses,  même  dans  les  origi- 

naaasi,  ne  doivent  inspirer  aucun  soupçon,  surtout  lorsqu'ellies 

d'un  usage  postérieur  à  l'acte  ;  le  possesseur  de  la  pièce  aiura 

corriger  un  défaut  dans  son  acte»  faute  de  connaître  les 

ges  reçus  dans  le  tems  de  la  confection  de  la  pièce. 

Vne  buUe,  surtout  dans  le  moyen-Age,  dressée  et  datée  en  des 

^ons  diflérens,  n'est  point  suspecte.  On  en  vit  des  exemples  vers 

^11*  siècle ,  et  depuis.  On  voyait  asses  souvent  la  même  diose 

i4«  siècle  sur  lis  ordonnances  de  nos  rois  *,  parce  qu'on 

Ordonn,  des  rois  de  Francct  t.  m,  prcfé,  p.  6. 


/»()4  DATES. 

datait  du  jour  auquel  elles  avaient  élé  scellées.  Les  diplômes 
eux  -  mêmes  peuvent  avoir  été  faits  sous  un  roi,  et  dttéi  cous 
son  successeur ,  parce  que  la  mort  du  premier  aura  mis  obiude 
à  rentière  confection  de  l'acie. 

Place  des  dates. 

La  place  des  dates  dans  les  actes  quelconques  fut  tonjonn 
variable,  tantôt  après,  tantôt  avant  les  signatures  ;  rien  delnsiii 
fixe,  surtout  depuis  Tin vasion  des  barbares.  Lesromains, avant  ks 
empereurs,  commerçaient  leurs  décrets  par  la  date.  On  en  trouve 
encore  des  exemples  au  3* siècle.  Depuis  le  milieu  du  8*  josqa'ta 
11',  on  la  trouve  assez  communément  à  la  tête  des  actes  syso- 
daux.  Nos  rois  mérovingiens  la  plaçaient  toujours  an  bis  ^u 
diplôme,  et  ce  fut  en  géne'ral  Tusage  le  plus  conunun.  Gependant 
dès  le  9^  siècle  les  cbartes  privées  d'Italie  les  plaçaient  quebliie- 
fois  après Tinvocalion  initiale  ;  dans  les  13*  et  14* siècles,  oo  Ui 
voit  clans  ce  pays  à  la  teie  des  actes,  lorsque  ces  dates  étaiat 
prolixes  et  multipliées  ;  et  à  la  fin  du  texte  ,  lorsqu'elles  étiîeot 
plus  simples.  En  Allemagne,  dans  le  même  tems,  on  les  trouve 
ordinairement  placées  à  la  suite  d'une  nombreuse  liste  de  lé- 
moins.  Ces  deux  usages  ont  toujours  eu  cours,  et  Font  encore 
parmi  nous. 

Forninles  des  dates. 

On  a  dit  que  le  mot  date  venait  des  termes  latins  dûlaondatta^ 
cl  qu'on  sous-entendait  epistola  ou  tliploma.  Dans  le  moyea-âgei 
au  lieu  du  mot  (fonnéy  on  se  servait  des  moin  fait  ou  écrù,  Lesroit 
de  la  r""  race  se  bornaient  à  l'expression  data  ou  datum  ;  mail 
ceux  de  la  seconde  ajoutaient  à  celle-ci  actum  ou  acia. 

Les  dates  des  lettres  des  papes,  depuis  les  premiers  teros  jut* 
qti'au  10*  et  11*  siècle ,  conunencent  presque  toujours  par  isl^i 
rarement  par  daium.  Mais  il  faut  observer  que  depuis  la  pin* 
haute  antiquité  jusqu'au  commencement  du  12*  siècle,  les  privi" 
lèges  des  papes,  ou  les  bulles  consistoriales  ,  se  distinguent  ptf 
deux  formules  de  dates  ;  l'ime  de  la  main  du  notaire  cbaiigé^ 
les  dresser,  avec  la  formule  scriptum  permaniim ,  etc.,  elle  coo* 
sislait  dans  le  mois  et  l'indication  ;  l'autre  du  bibliotliécaire  on 
cliaiicclicr  ,  qui  avait  soin  de  les  revêtir  des  marques  conveua- 


DAUPHIN.  465 

S d*autbentîcîlé  ,  par  la  formule  data;  et  elle  marquait  les 
nées  de  riacamation,  du  ponti6cat  du  pape,  et  du  règne  des 
'pereurs  conjoiutement  ou  séparément.  Ces  doubles  formules 
dates  se  soutenaient  encore  pendant  le  11*  siècle,  quoiqu'on 
bornât  souvent  à  l'une  des  deux.  Mais  sur  la  fin  de  ce  siècle, 
première  disparut,  et  la  seconde  devint  seule  d*usage,  en  sorte 
'elles  rendraient  très-suspecte  une  bulle  après  le  milieu  du 
*  siècle,  et  fausse  depuis  le  commencement  du  13*. 
Dans  les  lettres  des  écrivains  laïques  du  premier  siècle ,  on 
»uvc  quel«|uerois  la  formule  data  ou  datum  exprimée  tout  au 
ig  ou  en  abrégé. 

Outre  ces  formules  propres  à  l'expression  des  dates ,  on  les 
Mve souvent  précédées  ou  suivies  d'invocation,  soit  implicite, 
ï8t«à*dire  en  monogramme,  ou  en  traits  éuigmaliques,  soit  ex* 
icite  sous  cette  ^formule  à  peu  près  i  In  Dei  nominc  féliciter 
ten.  Cette  formule  fut  d'un  usage  très-fréquent  dans  les  di- 
craies  de  nos  anciens  rois,  surtout  depuis  le  commencement 
i  8*  siècle  jusqu'à  Hugues  Capet  inclusivement.  Elle  était 
itée  chez  les  romains,  dont  les  francs  Pavaient  sans  doute  em- 
'ontée.  Elle  devint  plus  rare  dans  les  bulles depuisle  10* siècle; 
Ton  se  contenta  souvent  du  dernier  mot  anien. 
En  général,  une  date  dont  les  formules  n'auraient  nul  rapport 
^^  celles  de  son  siècle,  rendrait  un  acte  très  suspect,  surtout  si 
les  convenaient  parfaitement  à  un  siècle  postérieur. 
Dauphin.  Ouîgues  André,  souverain  duDaupKiné,est  le  pre- 
mier qui  se  soit  fait  un  titre  d'honneur  de  celui  de  dauphin  ^:  on 
tMt  communément  que  c'était  vers  Tan  1040.  M.  Yalbouais  ' 
tpporte  un  acte  de  1 140  où  l'on  trouve  ce  titre  donné  à  un  prince 
B  même  nom,  qui  était  sans  doute  Guignes  lY,  Guigo  cornes  qui 
^catur  Delphinus.  Ce  titre  passa  à  l'héritier  présomptif  de  la 
^Qronne  de  France,  en  1349,  par  accord  consenti  par  le  souvc- 
^  du  Daophîné  et  Philippe  de  Valois. 
I<*époque  du  titre  de  Dauphin  d'Auvergne,  que  la  maison  d'Au- 

'  Chorier,  Uist,  du  Dauph.y  t.  ii,  p.  38. 
'  Jf£fi.,  p.  3,3. 

TOUE   I.  30 


466  DÉBUT. 

yergne  a  tiré  de  celle  de  Viennois,  n'est  que  da  cômmenceoMst 
du  13*  siècle  ou  environ,  si  Ton  en  croit  Ghorier  '.  Gependantil 
pourrait  dater  de  la  fin  du  12*  siècle  ;  car  le  premier  qui  partÎMe 
80US  le  nom  de  Dauphin  dans  la  maison  d^Aavergue  est  le  fli 
aîné  du  comte  Guillaume  Y,  et  c'est  dans  un  acte  de  1167. 

DÉBUT  ou  formules  initiales  des  bulles,  des  actes  eccléfl» 
tiques,  des  diplômes  et  des  chartes. 

Début  des  BuUet. 

Le  de'but  des  rescrits  apostoliques  consiste  dans  Vinvocation^k 
suscriptioriy  V adresse,  le  saluly  et  le  sceau  d'invariabilité  par  II 
formule  in  perpetuum  ou  autre.  On  voit  toujours  ces  quatre  oi 
cinq  caractères  au  commencement  des  buUes,  ensemble  oa  séps- 
rément,  selon  qu'elles  sont  plus  ou  moins  solennelles.  Yoyei  du- 
que  mot  en  son  rang. 

Début  des  actes  ecclésiastiques. 

j^ux  premier^  second  et  troisième  siècles.  Les  lettres  des  Pèns 
apostoliques  des  trois  premieiô  siècles  sont»  dans  leur  début,  cos- 
formes  à  cnlles  des  apôtres  leurs  maîtres  ;.le8  forumles  iniliiki 
sont  presque  les  mêmes,  c'esi-à-dire  qu'elles  commencent  par  k 
nom  de  la  personne  qui  cciit,  avec  ses  titres  et  qualités,  et  ptf 
l'adresse  et  le  salut 

jiu  quatrième  siècle.  Dans  le  4*  siècle,  l'usage  s'établit  parmi  la 
ëvèques  de  commencer  leurs  lettres  par  l'invocation  de  J.  G.,  loi- 
yie  des  titres,  de  l'adresse  et  du  souhait. 

jiu  cinquième  siècle.  Dans  le  5'  siècle,  les  débats  furent  kl 
mêmes,  à  cela  près  que  les  auteurs  mirent  leur  nom  tantACiA 
commencement  du  souhait  on  salut^  tantôt  à  la  fin. 

jiux  sixième f  septième  et  huitième  siècles.  De  là  juaqu'aa  8*  ékr 
cle,  il  n'y  eut  presque  point  d'autre  changement  ;  mais  alors  ki 
formules  initiales  furent  sujettes  à  mille  yariattons.  Ce  qu'on  fÊâ 
dire  de  plus  particulier,  c'est  que,  depuis  le  milieu  de  ce  Âck 


■  T.  iirP*  to4. 


DÉBUT.  467 

iqn*aa  11*,  la  plupart  des  actes  synodaux  commencent  par  la 
te  de  rincarnalîon,  quelquefois  précédée  de  TinTOcation. 
Ju  neuvième  siècle.  Ces  observations  sont  également  faites  pour 
Q^  siècle  ;  ce  que  Ton  y  voit  seulement  de  particulier,  c'est  que 
I  contrats  d'échange  entre  les  ecclésiastiques  débutent  ordinai* 
■ent  par  Juxilianfe  Domino  ;  et  que  les  particules  illatives 
ftar,  er^o^  etc.  sont  souvent  les  premiers  mots  des  chartes. 
dm  dixième  siècle.  Le  début  des  actes  du  10*  siècle  fut  égale- 
sat  sujet  aux  variations.  On  voit  en  téie  tantôt  une  invocation 
ipKcite  ou  explicite,  surtout  de|>uis  l'an  946,  tantôt  les  dates, 
Bl6t  la  soscriptîon,  tantôt  toui  uniment:  Notum  sit;  noverini 
UMf  ;  scimnt  omnesj  etc. 

Au  onzième  siècle.  Mêmes  variétés  dans  les  formules  initiales 
esactes  du  11*.  Si  les  diartes  qui  commencent  par  les  invoca- 
Msne  sont  point  rares,  celles  qui  commencent  ejr  abrupto  par  la 
iKripiion  ne  le  sont  pas  davantage  ;  d'autres  vont  droit  au 
II,  stiunt  omne*,  no ven'nr,  etc. ,  ou  bien  elles  débutent  par  les 
ittt. 

Ju  douzième  siècle.  Les  actes  du  12*  siècle  ne  different  desfor- 
Éks  initiales  du  précédent  qu'en  ce  qu'on  les  voit  plus  commu-^ 
hcnt débuter  par  des  préambules  édiâans. 

Au  treizième  siècle.  Mais  ces  pi-éanibtfles,  ainsi  que  les  invoca- 
ioM  et  les  autres  indices  de  la  piété  chrétienne,  deviennent  plus 
1RS  au  commencement  des  actes  du  13*  siècle,  et  les  anciennes 
nrales  initiales  eu  furent  cotnmunémeut  bannies.  Cependant 
a  peut  encore  les  réduire  k  cinq  piincipales,  qui  sont  V  l'invo- 
MioQ  accompagnée  de  la  suscription  ou  de  la  date  ;  i»  la  simple 
Mcriplion  souvent  précédée  des  mots  rgo,  nos;  3*  notum  sit  y 
^HhHuî  universif  iciunt  omnes  ;  4*  les  dates  suivies  de  la  suscrîp- 
ÎM;  5*  un  préambule  fort  court  ou  la  formule  initiale  des  épftres. 
itt  chartes  qui  commencent  par  une  invocation  sont  en  petit 
iaibre  ;  et  celles  qui  portent  en  tète  la  suscription  débutent 
■■dqnefois  par  le  nom  de  Fauteur,  dont  il  n'y  a  souvent  qu9  lu 
cttie  initiale  ;  alors  on  met  les  mois  e^o  ou  nos. 

Au  quatorzième  et  quinzième  siècles.  Les  foruiulcs  ifiîtialct  dea 
N^  eccléaiaiiques  du  14*  siècle  ruviennent  loutts  à  cillrs  Sn  pré- 


468  DÉBUT. 

cèdent,  ainsi  que  celles  du  1  j**,  ù  cela  près  que  dans  ce  demie 
actes,  passés  pardevant  les  notaires  apostoliques  ou  impérii 
débutent  communément  par  rinvocation  suivie  des  dates. 

Au  seizième  siècle.  Dans  les  pièces  du  16*  niénics  débats 
dans  les  siècles  précédens. 

Début  des  pièces  laïques. 

Dans  les  cinq  premiers  siècles.  Les  lettres  des  écrivains  du  | 
mier  siècle  débutent  toutes  dans  le  goût  cicéronieu,  Tullius 
cerOy  Marco  Antonio  salulem^  où  Ton  voit  la  suscriplion,  Yààt 
et  le  salut  ou  le  souhait.  Le  début  du  premier  diplôme  qi 
connaisse  et  qui  est  de  l'empereur  Galba,  est  dans  le  même  go 
Sergius  Galba. . .  Veleranis. , .  Il  est  probable  que  dans  les  i»  \ 
et  5*  siècles  on  suivit  la  même  mode  ;  les  pièces  justificative! 
usages  de  ces  tems  sont  trop  rares  pour  fournir  des  eieuiplesc 
traires.  Les  monumensde  la  jurisprudence  ancienne  des) 
mains  nous  offrent  cependant  quelques  décrets  qui  commenc 
par  les  noms  des  magistrats  en  charge  ou  par  des  dates. 

Au  sixième  siècle.  Dans  le  6«  siècle,  quelques  monumess 
Justinien  débutent  par  l'invocation  de  J.-G.'.  On  la  voit  as 
mais  implicite,  à  la  tète  des  diplômes  de  nos  rois  mëroTingie 
elle  y  est  toujours  suivie  de  la  suscriptton  composée  du  nooi 
roi  et  du  titre  d^ homme  illustre.  C'est  ainsi  que  commence  le  pi 
mier  diplôme  donné  par  Clovis,  qui  fait  une  donation  au  n 
nastère  de  Réomay,  soumis  alors  à  la  règle  de  saint  Macairt 

Au  septième  siècle.  Les  édits  et  les  lettres  des  eroperenisi 
7*  siècle  commencent  par  des  invocations  distinctes  et  écrites  II 
au  long,  ainsi  que  les  diplômes  des  rois  lombards  ;  mais,  é 
les  Français  et  les  Anglais,  le  début  par  une  invocation  impliâ 
est  le  pluscommun  :  elle  était  suivie  de  la  suscriptioo  et  des  titre 

Au  huitième  siècle.  Toute  la  différence  qu*ily  eutdansie  dAi 
des  di'plomes  de  nos  rois  de  la  seconde  race  au  8*  siècle,  c^cilf» 


■  Banduri,  Numitm.  Imp.,  t.  ii,  p.  637. 
*  Perardy  Hist.  critique,  t.  n,  p.  455. 


DÉBUT.  469 

i*iiiTocation  initiale  était  formelle,  ainsi  que  celle  des  rob  lom- 
iMrds  ;  Pépin  la  mit  en  monograme.  Les  formules  initiales  des 
liplomes  des  rois  anglo-saxons  étaient  alors  inconstantes  ;  tantôt 
1s  commençaient  par  Tinvoca lion,  tantôt  par  la  suscription  et 
tantôt  par  le  préambule. 

Les  chartes  des  particuliers  en  France,  lorsque  ce  sont  des  do- 
nations, commencent  assez  par  l'adresse  ou  par  le  préambule. 
Bd  Italie,  le  début  par  Tinvocation  était  plus  usité  qu'en  France. 
En  Allemagne  elles  commençaient  ordinairement  par  ego  in  Dei 

m 

j4u  neuvième  siècle.  Tous  nos  rois  du  9*  siècle,  compris  Charle* 
magne,  depuis  son  élévation  à  l'empire  en  l'an  800,  commencent 
leurs  diplômes  par  des  invocations  formelles,  presque  toujours 
liflérentes  les  unes  des  autres  et  par  la  suscription.  Les  roisan- 
l^lo-saxons  \  s  commencèrent  par  la  formule  cpistolaire  en  don* 
Dant  le  salut. 

Les  ctiartes  privées  de  France  commencent  pour  Tordinaire 
par  Tinvocation  suivie  de  la  suscription,  souvent  par  un  préam- 
bule édifi.int  Les  actes  délivrés  par  des  princesses  tiennent  en 
cela  des  chartes  privées.  L'usnge  d*Iialie  est  de  commencer  les 
diartes  privées  par  une  invocation  suivie  de  la  date  du  règne  des 
rois  ou  des  empereurs. 

jiu  dixième  siècle.  Les  rois  de  France  du  10'  siècle  copièrent 
la  forme  du  début  des  diplômes  de  leurs  prédécesseurs  ;  mais  ils 
ne  conservèrent  pas  les  mêmes  expressions  dans  leur  invocation 
lù  dans  leur  suscription.  Les  ducs  et  les  comtes  souverains  com- 
mencèrent souvent  leurs  chartes  par  des  préambules  suivis  de 
leurs  titres  ou  suscriptions  ;  plusieurs  cependant  afTcctèrent  les 
formules  initiales  des  diplômes  royaux. 

Les  empereurs  d^ Allemagne,  les  rois  d'Italie,  d'Espagne  et 
d'Angleterre,  suivirent  la  même  marche  que  les  nôtres  dans  le 
début  de  leurs  diplômes. 

Les  chartes  privées  d'Lalie  commencent  assez  fn-quemment 
V^T  l'invocation  ;  mais  en  Fronce  ces  sortes  de  pièces  privées, 
lorsque  ce  sont  des  don.itions  pieuses,  débutent  assez  souvent 
par  une  espèce  d'appréhension  de  la  fin  du  monde  :  Mundi  ter» 


470  OÉBUT. 

mino  appropinquaiite ;  Mundi  senio  sese  iinpellenit  adoccasum^ttt. 

Au  onzième  siècle.  Les  invocations  formelles  suiTÎesdesiiii- 
criptions  coulîiiuent  de  faire  le  début  des  diplômes  de  nos  m 
dans  le  1  h  siècle,  jusqu'à  Henri  T';  car  ce  prince  introduisit  uas 
nouvtlle  forme  iuiliale  qni  fui  imitée  de  s<  s  quatre  suoceMem 
JmméJiats.  Api  es  Tin  vocation  ils  se  servirent  de  la  formile 
Gloriosœ  matris  Ecclesiœ  filii  noverint^  etc.  ;  suivait  ensuite  a 
long  préambule,  puis  la  suscripiioo  ordinaire  commençait  fin" 
giilièrrmcnl  par  Igjitur  hœc  et  hujusmodi  ego,  etc. 

Les  chartes  des  ducs  et  des  comtes  feudaiaires  imitent  de  fort 
près  celles  de  nos  rois. 

Les  rois  de  Germanie  et  les  empereurs  usèrent,  à  bien  pen  de 
cbose  près,  des  mêmes  formules  initiales  que  les  rois  de  Francs. 

Les  rois  d'Espagne  et  d'Angleterre  débutent  par  une  invoca- 
tion formelle  ou  cachée.  Quelques-uns  de  ces  derniers  y  font  en- 
trer l'uni!  et  Taulre  \  mais  la  plupart  des  diplômes  anglais  re- 
tiennent la  forme  épistolaire.  Ou  les  adresse  aux  arcbevéqoei, 
évéques,  abbés,  coi;.U\',  etc.,  et  on  leur  souhaite  le  salut. 

Les  chartes  des  seigneurs  débutent  souvent  par  dea  prologaci 
ou  par  des  dates  suivies  de  la  suscription.  Celles  qui  commenrest 
par  la  suscription  sont  très^communes.  Les  chartes  quicomoie&* 
cent  par  Notuin  sit^  et  d'autres  termes  ëquivalens»  sont  en  graoJ 
nombre  ;  on  nVst  pas  en  peine  d'en  trouver  qui  coït mencenlfir 
des  invocations  extrêmement  variées. 

Au  douzième  siècle»  Le  diplômes  de  nos  rois  dt:  12*  siècle  dé- 
butent par  Tinvocation  et  la  suscription  ;  il  n*y  a  d'exception  ipe 
quelques  diplômes  de  Phili|>pe-Auguste,  qui  commencent  par  Is 
suscription  suivie  de  la  formule  Noverinl^  etc. 

Les  ducs,  It'S  comtes  et  les  grands  vassaux  imitèrent  nos  roii, 
en  mettant  à  la  tête  de  leurs  chartes  Tinvocation  suivie  de  la  soi» 
cription  :  ils  débutèrent  cependant  quelquefois  par  la  suncrip- 
tioii  ou  par  les  dates. 

Les  diplômes  des  empereurs  commencent  tous  par  l'invocation. 
Coui  d<'s  rois  de  Sicile  varient  :  c'est  tantôt  la  suscription,  tantôt 
rinvocation,  erc,  quelquefois  la  date,  que  Ton  voit  en  tète. 

Les  rois  d'Espagne  mettent  conjointement  k  la  tète  de  leurs  di- 


OF.IitlT.  •  471 

lUmuitdes  invocations  impUciies,  et  des  invocations  explicites. 

Les  roiâ  d'Angleteire  font  servir  de  débuta  leurs  diplômes, 
tntAt  Tin  vocation,  tantôt  la  suscription  :  la  forme  ëpistolaireavec 
'adresse  et  le  salut  aux  prélats  et  aux  seigneurs,  y  est  pourtant 
iDCore  assez  commune^  ainsi  qu'en  Ecosse,  où  les  diplômes 
9jaax  sont  tous  destitués  d'invocation,  et  commencent  souvent 
lar  la  suscription. 

Comme  les  formules  initiales  des  chartes  privées  étaient  l'effet 
lu  capiice  des  notaires,  elles  varièrent  beaucoup i  cependant 
lias  reviennent  toutes  à  peu  près  A  celles  du  siècle  précédent, 
ntrtout  par  rapport  aux  invocations. 

j4tt  treizième  siècle,  —  11  faut  distinguer  dans  le  13*  siècle  les 
liplomes  solennels,  de  ceux  qui  le  sont  moins.  Les  premiers  dé- 
lOtent  par  l'invocation,  la  suscription,  et  la  notification  Noî^erint^ 
muU.  La  plupart  des  diplômes  de  Louis  YIII  suivent  cette  mode, 
10  sont  en  fbnne  de  lettres.  Saint  Louis  suit  plus  communément 
la  première  manière  ;  cependant  la  formule  initiale  de  ses  établis* 
lemens,  publiée  ei>  1270,  est  connue  en  ces  termes  s  Loeys  Roix 
iê  France  par  la  grâce  de  Dieu.,.,  à  tous  bons  Chrétiens  habitans 
tl  royaume  et  en  la  Seignorie  de  France^  et  à  tous  aulrei  qui  y 
\0fU  frésens  et  avenir^  salut  en  Notre  Seigneur,  La  pragmatique 
lanction  de  saint  Louis,  datée  de  Paris  du  mois  de  mars  1368, 
l'année  commençant  à  Pâques,  porte  en  tête  la  suscription  Luda^ 
ricËU  Dei  gratid  Francorum  rex^  suivie  de  la  formule  Ad  perpe» 
luamreimemoriamj  empruntée  des  bulles  pontificales. 

Les  chartes  des  différens  princes  souverains  français  débutent, 
pour  la  plupart,  par  la  suscription  au  singulier  ou  au  pluriel.  Les 
plus  solennelles  de  quelques-uns  d'entre  eux,  comme  des  ducs  de 
Bretagne  et  des  comtes  de  Toulouse,  offrent  une  invocau'on  en  tête. 

La  suscription  ou  Tinvocation  forment  séparément  le  début  des 
liplomes  des  empcieurs  d'Allf  magne.  Les  rois  d'Espagne  va- 
rient de  même  dans  leur  formule  initiale.  Ceux  d'Angleterre 
lont  plus  constans  à  commencer  par  leur  nom  ou  suscription  ;  e| 
ceux  d'Ecosse  ne  souffrent  aucune  exception  sur  cet  article. 

Les  chartes  privées  varient  à  l'infini  leurs  formules  initiales  ; 
le  très  grand  no:iibre  commieucent  sans  invocation  par  la  suscrip- 


/|72  DÉBUT. 

tion  ego  N^  ou  .seulement  N.  En  Italie,  les  laïques  déhulent,  on 
par  les  dates,  ou  par  une  invocation  suivie  des  dates,  parmi  les- 
quelles se  trouvent  les  années  des  empereurs,  des  rots,  eCdupos- 
tificat  des  papes,  ou  par  la  suscription. 

Au  quatorzième  siècle,  — >  Les  diplômes  prennent  nne  nonvelle 
forme  dans  le  14*  siècle.  Une  suscription  simple  sans  invocatios 
quelconque  fait  tout  le  début  de  ceux  de  nos  rois.  Elle  était  asm 
communément  suivie  d'un  préambule,  qui,  surtout  sous  le  règne 
de  Charles  Y,  d:  puis  1369,  est  souvent  pompeux  et  oratoire,  et 
presque  toiiJMnrs  un  obscur  f^alimatias.  Sans  doute  que  ses  secré- 
taires désiraient  flatter  le  goût  du  prince  pour  les  belles-lettres. 

Dans  les  siècles  préccdens,  on  mettait  son  nom  à  la  tète  dit 
lettres  qu'on  rcrivait;  ce  qui  formait  la  suscription  ;  Charles  Y  en 
fit  la  clôture  des  siennes.  Au  reste,  les  lettres  royaux  ont  très  son* 
vent  la  forme  de  notification  :  iV.  sça  voir  faisons  à  tous  présents  et 
ù  venir  y  ou  la  forme  épisolaire  avec  le  salut  à  ceux  à  qui  on  les 
adresse. 

Les  grands,  qui  se  plaisent  toujours  à  imiter  les  rois,  ne  nous 
offrent  plus  à  la  tcte  de  leurs  cliartes  aucune  invocation  ;  c*estb 
su-^criplion  qui  m  fait  le  début,  ainsi  que  dei  diplômes  des  rois 
trAnpjleierrc  et  d'Ecosse.  Les  empereurs  d'Allemagne  et  les  rois 
d'Espagne  nous  fournissent  bien  peu  d'exceptions  contraires. 

Les  actes  des  particuliers,  passés  par  devant  les  notaires  apoi* 
lo1iq(ie«s,  commencent  ordinairement  par  des  invocations,  ainsi 
que  les  testamens.  Les  autres  actes  débutent  par  la  notification  : 
Novcrinty  etc.  A  tous  ceux  gui  ces  présentes  lettres  verront  os 

oront sachent,  etc.  Les  chartes  dentelées  commencent  quel* 

qneff)is  par  la  date. 

An  quinzième  siècle.  —>  Tous  les  actes  laïques  du  15*  siècle, 
comme  cmx  du  précédent  et  du  suivant,  renferment  leur  début 
sous  trois  formules.  C'était ,  ou  la  suscription,  ou  l'adresse  en 
forme  de  lettres  :  A  tous  présens  et  à  venir  salut j  etc,f  ou  la  notifi* 
cation,  Noverint  universi^  sciant  omnes^  etc.  Yoici  cependant 
quelques  exceptions.  Edouard  lY  d'Angleterre,  premier  roi  de 
la  maison  ilYorek,  commence  souvent  ses  diplômes  par  le  mot 
Rex  tout  seul ,  snivi  de  l'adresse  ou  de  la  notification.  Edouard  Y 


Di-rp.i'TArEs.  /i7') 

emploie  le  même  style.  IJne  lettre  de  Richard  III  adresse  la  pa- 
role au  pape  Sixte  IV  contre  l'usage  ancien,  Beatissime pater^  ete, 
La  plupart  des  actes  des  seigneurs  et  des  particuliers  de  ce  siè- 
cle ont  été  passés  par  devant  les  tabellions  et  les  notaires  publics, 
dont  les  formules  propres  ont  été  recueillies  et  publiées  par  di- 
fers  auteurs. 

Toutes  ces  variations  successives  sur  le  début  des  pièces  diplo- 
matiques, prouvent  qu'on  ne  peut  ordinairement  en  juger  par 
leurs  formules  initiales,  qui  dépendaient  du  caprice  des  notaires 
et  des  écrivains,  f^ox»  Invocation,  Soscrîptîon. 

DECLARATION.  Les  interprétations  des  édits  ou  des  ordon- 
nances de  nos  rois  sont  appelées  déclarations.  A  peine  remontent- 
elles  au-delà  de  François  I.  Elles  sont  datées  du  jour,  au  lieu  que 
les  édits  ne  le  sont  que  du  mois. 

DÉCRET.  Ce  mot  se  dit  en  général  de  ce  qui  a  été  statué 
ou  réglé  prtr  Is  supérieurs;  on  l'applique  en  particulier  k  une 
collection  de  canons  faite  par  Gratien,  fonnaot  la  première  par- 
tie du  DaoïTCANONiQUE  ;  Yo'ir  ce  mot. 

DECRETATES.  On  donne  ce  nom  aux  épîtres  et  lettres  des 
papes  en  réponse  aux  questions  doctrinales  qui  Iruront  été  faites. 
I.ies  décrélales  de  Grégoire  IX  forment  la  î*"  pariie  du  Droit  ca- 
nonique ;  voir  ce  mot. 

0.1  appelle /(ni/55e5  âécretales  un  recueil  d'anciens  canons  dont 
on  a  beaucoup  parlé.  Les  protcsians  et  au^si  FIcury  et  tous  les 
écrivains  «gallicans  ont  beaucoup  exapjéré  la  funeste  influence 
que,  d'après  eux,  ces  canons  ont  eue  sur  la  discipline  ecclésias- 
tique. Des  reclierches  plus  exactes  et  pins  iuipartinles  ont  prouvé 
que  ces  décrétâtes,  fausser  quant  à  la  source  où  Tauteur  prétend 
avoir  puisé  ces  pièces,  ne  sont  pas  fausses  quant  aux  points  de 
discipline  on  de  doctrine  qu'il  voulait  établir.  Ce  qui  fit  que  per- 
sonne ne  réclama  contre  lui,  c'est  qu'il  conseillait  de  faire  ce  qui 
était  pratiqué,  ou  avait  été  pratiqué  avant  lui ,  ou  était  fondé  sur 
une  lo;;ique  exacte.  On  le  prouve  surtout  en  ce  i\\\\  concerne  la 
puissance  du  pape  et  des  métropolitains  ' 

»  Voir  rarliclc  inséré  dans  les  y^nnales  sur  les  fausses  drçrrtaies 


474  D F GRES  O  BTUDK. 

DEGRÉS  D*È1UDB.  Rang  que  l'on  obUent  dans  une  naiw- 
rit^.  On  distîngoaii  en  France  quatre  sortes  de  degrés»  degié  js 
maUre-es-aris^  degré  de  bachelier ^  degré  de  licencié^  degré  de  éoe- 
teur*  La  pragmatique  et  le  concordat  avaient  déterminé  antcw 
précis  d'études  pour  chaque  degré.  Aucun  gradué  ne  poavahbiic 
usage  de  ses  degrés  à  l'effet  de  requérir  des  bénéfices»  s'il  n*tfiit 
étudié  pendant  cinq  ans  dans  une  université. 

Ponr  obtenir  des  grades  dans  l'université  de  Paris»  il  (sDiit 
av<Hr  étudié  deux  aus  en  philosophie»  trois  ans  dans  une  deiiai 
cultes  supérieures»  avoir  copié  les  cahiers  que  les  professeuis  difi> 
talent  pendant  ce  tems,  et  avoir  obtenu  le  degré  de  maltrs-ci- 
arts.  On  n*éiail  dispensé  d'écrire  les  cabiei-s  qu'en  présentant  m 
certificat  de  médecin ,  qui  attestait  que  l'exercice  de  l'écriture 
était  nuisible  à  la  santé  ;  et  celui  qui  avait  cette  dispense  devait 
présenter  les  cahiers  de  ses  professeurs,  écrits  d'une  antre  main. 

On  pouvait  prendre  le  degré  de  maître  ou  de  docteur^èi'mit 
après  deux  ans  de  pliilosophie. 

Les  séculiers  ne  parvenaient  au  baccalauréat  en  théologie^  qu'a- 
près cinq  ans  d'étude,  tant  en  philosophie  qu'en  théologifi  et 
après  avoir  eu  le  degré  de  maître- ès-arts.  Il  (allait  pour  cela  uns 
attestation  de  vie  et  mœurs,  des  lettres  de  tonsure,  l'extrait  bap« 
tistaire,  être  né  en  légitime  mariage,  et  avoir  atteint  l'âge  de  II 
ans.  On  suppliait  alors /To  primo  cnriu,  ou  le  premier  examen. 
Le  second  devait  être  sur  cinq  traités  de  théologie.  On  n'obtenait 
le  degré  de  Bachelier  qu'après  avoir  soutenu,  dans  la  même  an* 
née»  une  thèse  de  cinq  heures,  appelée  tentative. 

Les  réguliers  qui  aspiraient  au  baccalauréat^  devaient  produire 
une  attestation  de  trois  ans  d'études.  Les  prcmontrés  et  les  men- 
dians  étaient  obligés  de  prouver  qu*ik  avaient  fait  deux  ans  de 
philosophie  à  Paris,  sous  un  professeur  de  leur  ordre,  bachelier 
de  Paris.  Ils  étaient  reconnus  mattres-ès-arts,  quand  ils  avaient 
subi  les  examens  convenables  devant  les  docteurs  de  leur  ordre» 
que  la  faculté  de  théologie  a  valent  chargés  de  ce  soin.  Les  jacobi 

t.  vin,pag.  43i,  et  dans  X  Université  catholique^  t.  xiii,  pages  iil,  i 
ci  t64. 


URORÉS  li  KTUDR.  475 

fuient  reçus  maltres-ès-aru  dans  Uur  couvent  de  la  rue  Saiut- 
Jacques,  par  la  faculté  de  Roberus,  qui  n'était  composée  que  des 
jeanes  étudians  en  tlie'ologie  dans  ce  collège,  à  l'exclusion  des 
prêtres. 

Un  baclielier  n^ëtait  admis  à  la  licence  qu'au  bout  de  18  mois 
à  dater  du  jour  où  il  avait  reçu  ce  degré  ;  et  il  subissait  deux  exa- 
mens. La  faculté  de  théologie  n'admettait,  dans  un  cours,  que  5 
Jacobins,  4  cordelicrs,  3  cannes  et  3  augustins.  La  licence  durait 
deux  ans.  On  était  obligé  de  payer  une  amende,  quand  on  n'as- 
mtait  pas  aux  tbèses  ;  une  absence  de  deux  mois  faisait  renvoyer 
le  sujet  à  une  licence  suivante.  On  soutenait  trois  thèses  pendant 
ce  cours,  la  p:emière  durait  5  heures  ;  on  la  nommait  minorordi" 
naria  ;  elle  roulait  sur  la  controverse  :  la  seconde,  major  ordina-' 
HA,  durait  10  heures;  elle  devait  avoir  trois  colonnes  sur  récri- 
ture sainte,  trois  sur  les  conciles,  et  trois  sur  l'histoire  ecclésias- 
tique. La  sorbonique  durait  12  heures  sms  interruption,  on  y 
traitait  de  la  théologie  scholastique^  des  matières  de  la  grâce,  de 
l'incarnation  et  des  actes  humains.  Elle  n'avait  lieu  que  depuis 
JVairoms,  cordelier  provençal,  qui,  ayant  été  refusé  en  1615,  de- 
manda à  donner  des  preuves  de  sa  capacité,  en  soutenant  thèse 
pendant  i%  heures,  seul  et  sans  président.  La  faculté  en  avait 
fuit  une  loi  formelle  par  sa  conclusion  du  4  septembre  1688. 

Les  deux  ans  de  licence  révolus,  les  bacheliers  obtenaient  mis'^ 
sionem  à  scholdi  et,  dans  une  seconde  assemblée,  ils  signaient  et 
juraient  d'observer  les  articles  de  la  faculté,  sur  la  foi. 

Le  licencié,  qui  voulait  être  reçu  docteur^  faisait  un  acte  de 
^»esperieSj  qui  n'était  que  de  pure  cérémonie  :  sa  thèse  devait 
avoir  six  colonnes  ^  deux  sur  l'écriture  sainte,  deux  sur  l'histoire 
ecclésiastique,  et  deux  sur  la  morale.  Le  lendemain  à  10  heures, 
il  recevait  le  bonnet  de  docteur  dans  une  salle  de  l'archevêché, 
par  les  mains  du  chancelier  ou  sous-chancelier  de  Notre-Dame. 
On  y  soutenait  une  thèse  aulique  sous  sa  présidence  ;  ensuite  il 
allait  jurer  à  l'autel  des  martyrs  de  l'église  métropolitaine  de  dé- 
fendie  la  foi  jusqu'à  l'effusion  de  son  sang. 

Un  docteur  n'avait  droit  d'assister  aux  assemblées  de  la  fa- 
culté, qu'après  avoir  soutenu  une  thèse  de  5  heures,  qu'on  nom- 


A76  DECRIAS    D*ÉTU1>R. 

iliiit  resumpte.  Il  fallait  pour  la  soutenir  être  docteur  depuis  5 
ans.  Cette  thèse  en  six  coloones,  roulait  sur  les  points  les  plus 
difficiles  de  Técriture-sainte,  et  les  plus  contestés  par  les  héréti- 
ques :  les  évêques  en  étaient  dispensés.  Voyez  DocTEua. 

Le  plus  ancien  des  docteurs  présidait  dans  les  assemblées  delà 
faculté,  et  chacuu  y  était  assis  selon  son  rang  de  réception.  Parmi 
le^  réguliers,  deux  dans  chaque  famille  opinaient,  ex  capite. 

On  faisait  jurer  aux  argumentans,  et  aux  répondans,  de  ne 
point  se  communiquer  les  difficultés  et  les  réponses.  Les  trois  doc- 
teurs qui  signaient  les  thèses,  ayant  qu'on  les  imprimât,  étuent 
responsables  de  ce  qu'elles  pouvaient  contenir  de  répréheosible. 

A  regard  de  la  faculté  de  droite  on  avait  réduit  à  15  mou  le 
tems  d'étude  nécessaire  pour  parvenir  aux  degrés  de  cette  la- 
culte.  A  la  fin  de  la  première  année,  l'étudiant  subissait  un  exa- 
men sur  les  Institutesde  Justinien.  Il  soutenait  sa  thèse,  pro  hoc» 
ealaureatu ,  dans  le  premier  trimestre  de  la  seconde  année  ;  et 
à  la  fin  de  la  troisième  il  était  admis  au  degré  de  licencié.  Les  ac- 
tes probatoires  étaient  un  examen  sur  les  Instiiutes  de  Justinien, 
sur  quelques,  livres  du  Digeste  et  sur  les  élémens  du  droit  cano- 
nique et  une  thèse  de  trois  heures.  On  tirait  au  sort  la  matière  de 
la  thèse  ;  c'était  d'un  côté  un  titre  de  décrétaUs  de  Grégoire  IX, 
et  de  l'autre  un  titre  de  droit  civil.  Il  y  avait  encoi*e  un  examen 
en  forme  de  thèse  sur  le  droit  français. 

On  pouvait  prendre  ses  degrés  de  bachelier  et  de  licencié  en 
droit  canon  ou  en  droit  civil  seulement  ;  mais  la  dépense  étant 
égale,  on  les  prenait  in  utroque  jure. 

Ceux  qui  voulaient  être  agrégés  à  la  faculté,  ou  qui  aspiraient  à 
une  des  douxe  places  des  docteurs  agrégés^  suppliaient  pro  dodo» 
ratUy  et,  après  l'année  révolue  du  jour  de  la  supplique,  iU  soute- 
naient une  thèse  et  recevaient  le  bonnet  de  docteur.  Il  y  avait  un 
stage  ou  noviciat  d'une  année,  qui  consistait  à  assister  aux  thèses 
pendant  ce  tems,  et  à  y  argumenter. 

On  appelait  lettres  de  degrés  d^étude  celles  qui  attestaient  les 
degrés  que  l'on  avait  obtenus  dans  une  université.  Ces  lettres 
étaient  nécessaires  pour  jouir  des  privilèges  des  gradués,  soit  à 
l'effet  de  requérir  des  bénéfices,  soit  à  l'flet  de  les  posséder.  On 


DKMBR    J)E   SA1MT-P1ERUE,  477 

en  d'istîoguait  de  trois  sortes  :  lettres  de  degrés,  lettres  de  quin* 
quennium  et  li'tti  es  de  nouiinatiou. 

Les  degrés  d'étude  servaient  à  requérir  et  à  posséder  certains 
bénéfices.  Ib  n'étaient  pas  nécessaires  auticfois;  les  colUieurs  se 
cliargeaient  du  choix  des  meilleurs  sujets.  Depuis  rétablissement 
des  universités,  il  n'y  avait  que  des  gradués  qui  pussent  posséder 
les  ardievèchés,  les  cvéckés»  les  dignités  des  cathédrales,  les  pré- 
bendes théologales,  les  pénitenceries,  les  e'colatreries,  les  digni« 
tés  principales  des  collégiales,  et  les  cures  dans  les  vilKs  murées 
et  les  lieux  considérables. 

Suivant  le  concordat,  ceux  que  le  roi  présentait  au  pape  pour 
les  évcchés  devaient  être  docteurs^  ou  licenciés  en  Uie'olo^e  ou  en 
droit  ;  on  en  exceptait  ceux  qui  avaient  Thonncur  d'être  parens 
du  roi ,  les  religieux  qui  avaient  renoncé  aux  degrés  et  ceux  qui 
étaient  élevés- en  dignité. 

Le  concile  de  Trente  engage  à  ne  conférer  qu'à  des  gradués 
les  dignités  et  au  moins  la  moitié  des  canonicats  des  églises  cathé- 
drales et  collégiales ,  et  la  pragmatique  faisait  la  même  exhor^ 
tation. 

DENIER  de  saint  Pierre,  Plusieurs  auteurs  se  sont  élevés  con- 
tre cette  redevance  que  les  Anglais  et  quelques  autres  peuples  ont 
long-tems  payée  au  pape,et  cependant  rien  de  plus  utile  et  de  plus 
libéral.  Yoici  à  quelle  occasion  elle  fut  établie.  OBa.  i*oi  de  Mer- 
cie,  en  740 >  étant  allé  faire  un  voyage  à  Rome,  où  régnait  Ad- 
rien I,  visita  un  collège  qui  était  établi  pour  instruire  les  élèves 
anglais.  Le  ros  frappé  de  l'utiliiéde  cei  ctablbsement,  ne  voulut 
pas  que  les  papes  en  fiss  nt  les  frais,  et  établit,  en  764,  une  taxe 
sur  toutes  les  familles  riches  de  son  royaume  pour  l'entretien  de 
cet  établissement.  Cette  taxe  que  l'on  appela  romescot^  s'élevait, 
dit'ou,  a  300  marcs  d'argent. Cette  somme,  appropriée  quelque- 
fois  à  d'autres  besoins,  supprimée  par  Edouard  III,  en  1365,  puis 
rétablie,  fut  payée  jusque  sous  le  règne  d'Elisabeth. 

Charlemagne,  d'après  Baronius,  avait  établi  un  pareil  impôt 
en  840,  ainsi  qu'Olaus  roi  de  Suède  ;  on  la  trouve  aussi  en  Po- 
logne, vers  1320,  et  en  Bohème  ;  mais  ces  impôts  ne  subsistèrent 
pas  long-tems. 


478  DIPLOMATIQUE. 

DEUTEROGANONIQUES.  On  a  donne  ce  nom  en  th^logie 
à  certains  livres  de  TEcriture  qui  ont  été  mis  plus  tard  que  les  an- 
tres dans  les  canons,  soit  parce  qu'ils  ont  été  écrits  après  qae  lei 
autres  y  étaient  déjà,  soit  parce  qu*il  y  a  eu  quelque  doute  tu 
sujet  de  leurcanonicité. 

Les  livres  ileutérocantfniques  ne  sont  pas  moins  canoniques 
que  les  protocanoniques  \  la  seule  différence  qu'il  y  a  entre  lei 
uns  et  les  autres,  c*est  que  la  canonicité  de  ceux-là  n'a  pas  été  re- 
connue généralement,  examinée  et  déciflée  par  VEglite  aussitit 
que  celles  des  autres. 

Les  livres  deutérocanoniques  sont  les  livres  d*Ksdras,  ou  tout 
entiers,  ou  pour  le  moins  les  sept  derniers  chapitres,  Tépitre  aux 
Hébreux,  celtes  de  saint  Jacques  et  saint  Jude,  la  seconde  de  saint 
Pierre,  la  seconde  et  la  troisième  de  saint  Jean  avec  son  Apoa- 
lypse  Les  parties  deutérocanoniques  de  livres  sont  :  dans  Dauiel, 
Thymne  des  Trois  Enfaus  et  l'oraison  d^Aiarie  ;  les  histoires  de 
Suzanne,  de  Bel  et  du  Dragon  i  le  dernier  chapitre  de  saint 
Marc  ;  la  sueur  de  sang  qu'eut  Jésus-Christ,  rapportée  dans  le 
cbap.  XXII  de  saint  Marc,  et  l'histoire  de  la  Femme  adultère  qu^oo 
lit  au  commencement  du  viii*  chapitre  de  l'évangile  selon  saiot 
Jean. 

DE13TËR0SE.  C'est  le  nom  que  les  Juifs  ont  donné  à  leur 
misna  ou  seconde  loi.  Deuterosis  en  grec  a  la  même  signiâcation 
à  peu  près  que  misna  en  hébreu  ;  Tune  et  l'autre  signifient  5e- 
conde  ou  plutôt  itération.  Eusèbe  a  accusé  les  Juifs  de  corrompre 
le  vrai  sens  des  Ecritures  par  les  vaines  explications  de  leurs 
Deutéroses.  Saint  Epiphane  dit  qu'on  en  citait  de  quatre  sortes, 
les  unes  tous  le  nom  de  Moïse,  les  autres  sous  le  nom  d'Akiba, 
les  troisièmes  sous  le  nom  Dadda  ou  de  Juda,  et  les  quatrièmes 
aous  Te  nom  des  enfans  des  Asmonéens  ou  Macchabées. 

DEVISE  des  papes  [Voyez  Cercles). 

DIPLE.  Le  diple  est  une  double  ligne  ayant  à  pea  près  la 
forme  d'un  Y  couché  ^  ;  c'est  un  signe  que  l'on  rencontre  fré- 
quemment dans  les  anciens  manuscrits,  pour  noter  des  endroits 
mal  à  propos  retranchés  ou  changés  par  d'autres  éditeurs. 

DIPLOMATIQUE.  La  science  de  juger  sainement  des  anciens 


DiPLOMATIQLK.  470 

titres  a  été  réduite  en  art,  et  c'est  ce  qu'on  appelle  diplomatique. 

futîlitë  de  cette  science,  inconnue  jusqu'à  dom  Mabillon,  qui 

peut,  à  juste  litre,  en  ê(re  appelé  le  père  et  Tinventeur,  s'étend 

mar  des  fonds  inépuisables.  Elle  intéresse  également  la  religion 

qai  J  trouve  la  succession  de  ses  dogmes  ;  TEglise  qui  voit  des 

yrcuires  de  la  piété  magniâque  de  nos  pères  ;  les  souverains  qui 

y  reeODtiaisaent  les  préi-ogatives  de  leur  couronne,  les  pactes  de 

leur  ekaltation,  leurs  généalogies  et  leurs  alliances  ;  les  magistrats 

^id  y  débrouillent  les  fondemens  de  leurs  arrêts  ;  les  nobles  qui 

y  déchiffirent  l'aniiquité  de  lenrs  maisons  et  les  considérations 

dont  elles  ont  joui;  les  ordres  religieux  qui ,  obligés  d'être  tous 

les  jours  sur  la  défensive,  y  puisent  des  secours  avérés  et  irré- 

yrochables ;  les  corps- de-  villes  qui  y  conservent  les  privilèges 

•eoordés  h  leur  communauté  ;  enGn  les  gens  de  lettres  qui  ont  dû 

el  qui  doivent  à  cet  art  l'avantage  de  ne  pas  passer  pour  futiles 

tt  superficiels. 

Ces  avantages  devaient  sans  doute  attin  r  à  cette  science  l'ap- 
plaudissement de  tous  les  savans.  Cependant  les  Germon  *,  les 
Baudelot'y  les  Lenglet  Dufiresnoy  *,  lesSimon^,  les  Raguet^,  mirent 
tout  en  jeu  pour  porter  atteinte  à  la  solidité  des  principes  de  la 
diplomatique  ;  mais  les  armes  qu'ils  employèrent  tournèrent 
contre  eux,  et  la  diplomatique  en  triompha.  Dom  Mabillon  lui- 
même,  dom  Ruinart  et  dom  Constant  ses  confrères*  le  savant  Fré- 
iSl* ,  l'académie  des  Belles-Lettres'  et  une  infinité  de  ses  mem- 
bres les  plus  érudits,  ont  contribué,  par  leurs  éloges  les  mieui 
landes  et  par  leurs  défenses  raisonnées,  à  l'illustration  et  aux  bril- 
lana  succès  de  la  diplomatique  ;  et  les  nouveaux  diplomatisteSi 


■  Dtsetpt.  I,  p.  S71, 17a;  DUetpU  a,  p.  65;  Discept,  3,  p.  i4. 

*  De  tutiliU  des  voyages,  t.  ii,  p.  86. 

>  Méthode  pour  étudier  V histoire^  t.  ii,  p.  378. 
^Lettres  critig,,  p.  108;  Biblioth,  critiq,^  1. 1^  c.  11,  p.  19. 

*  Mff.  des  contestaL  «r  la  diptomat.^  p.  7. 

*  Mémotr.  de  racad.^  t.  vin,  p.  26S 
^  Histoire  de  tacoA.^  1. 1,  p.  44S* 


480  DIPLOMES. 

D.-D.  Touslaint  et  Tassin,  ont  consoininé  l'œuyre  par  leurs  iior 
inenses  et  heureux  travaux,  et  lui  ont  assuré  ce  point  de  gkmt 
où  elle  est  enfin  parvenue. 

DIPLOMES.  Par  le  mot  diplôme  on  entend  et  les  bulles  poDÛ- 
Gcales  et  les  diplômes^  soit  rojaux,  soit  impériaux  ;  ma'is  la  »• 
gniBcation  de  ce  terme  générique  s'étend  aussi  aux  iettrc»-pt- 
tcnles,aux  privilèges,  aux  donations,  enfin  à  toutes  sortes  de 
chartes,  pourvu  qu'elles  soient  un  peu  antiques.  Les  diplômes  gé" 
réralement  pris  sont  donc  des  lettres-patentes  des  emperenn» 
des  rois,  des  princes,  des  républiques,  des  grands  seigneurs  et  des 
prélats. 

I/einpire  qu'ils  doivent  avoir  sur  Tesprit,  et  l'autorité  qu'os 
leur  attribue,  sont  fondés  sur  de  puissans  moUCs  ;  il  suffit  de  pré- 
senter les  principaux.  Ce  sont  :  1*"  Les  circonstances  qui  accompa- 
gnèrent pre-^que  toujours  la  transaction  de  ces  actes  solennels; 
c'est-à-dire,  «  la  majesté  d'une  cour  plcnière,  la  présence  dci 
»  grands  officiers  de  la  couronne,  la  signature  du  prince,  le  con- 
N  trc -seing  du  référendaire  ou  chancelier,  l'apposition  du  cachet 
n  ou  du  sceau  des  rois,  etc.,  etc.,  l'assemblée  publique  des  sei- 
»  gneurs  voisins  et  des  vassaux  pour  les  chartes  des  suzerains  de 
N  grands  fiefs,  le  consentement  manifeste  des  deux  parties  con- 
n  tractantes,  et  la  caution  réciproque  des  vassaux  et  de  leurs  sei- 
M  gneurs  ^w 

2^  La  certitude  des  faits  qu'ils  renferment,  et  qui  au  jugemeot 
de  nos  habiles  critiques  ',  doit  l'emporter  d'emblée  sur  les  histo- 
riens ,  même  contemporains.  La  raison  de  cette  préférence  eft 
dans  Tordre.  «  La  charte  est  dressée  avec  des  formalités  qoi 
»  ôtent  même  le  soupçon  de  Terreur  :  la  date,  les  noms  et  lei 
»  qualités  des  personnes  contractantes  y  sont  apposés  avec  une 
n  4>résence  d'esprit  dont  ne  sont  pas  susceptibles  le  journaliste  et 

'  Mercure  de  janvier  17^4,  p.  8. 

*  Schannat,  F'indic,  archiv,  fuldens,^  p.  91.  —  Hergott.,  Geneal* 
diplomatica  gentis  Hasburg.^  prolegom  \,  p.  3.  *^  Peresins,  DUstrl- 
eccie's.y  p.  167.^  Chronic,  Gotwkensis  prodom.^  part,  j,  lib.  u,  p.  77. 
—  Joan.  Jongius  ad  Lud.  Waltheri,  Lexicon  diplom.  etc. 


omjuua.  A$\ 

■ÎM  foi,  dans  leur  etbinct,  trata^lea  de  iête,  wuTent 
Vmû-dire,  Loajouts  «prci  que  leâ  fsiig  sont  artîvés,  et 
itiitêtne  dam  des  lieu  fort  éloignps  '.  Quelque  cIio«e 
|fCDcoie,c'nt  que  l'autorité  d'un  diplôme  dretié  par  det 
■es,  toutes  choMt  égales,  sera  loujoara,  à  det 
I,  d'un  (ont  autre  poids,  que  la  coinposîiion  d'un 
j^fnticalier  et  même  d'une  ioâuîié  d'aulrvs  qui  se  seront 
ârnacnt  admirés.  On  ne  doit  donc  pas  balanct-rsur  la  \a- 
iica  lïict.  excepte  dans  les  cas  de  surprise  et  de  flatterie 
triWcoumraiii  et  pour  coDstaler  CCS  cas  mêmes,  il  esi  encore 
Jtl[itruiUioD9  à  prendre.Quîpourrait  répondre,  par  eiein- 
wcloliitlorieiisetlesnotairesiuifissent  des  époques  et  des 
tnilôrmetiqu'uDediiriJrencede  date  d'un  ou  deux  ans  fût 
rcdf  TFpfobatioD  plulàt qu'une  variatioD  dans  le  coinputi 
KM  soiLpai^rlissé des fautesdaiislesinanuscritsdra  auteurs; 
t(  init  'l'Lisioii'C  en  contradiction  ne  soit  pas  fondé  sur  de 
pffjii^;  que  l'on  n'ait  pas  donné  trop  de  créance  à  des  liis- 
I»  ta  niéritaient  moins  ;  que  l'on  n'ait  point  pris  des  co- 
•r  dei  originaux  ;  qne  même  dans  ces  derniers  une  iné- 
ilon  ne  fut  point  réflétbie;  qu'enfin  ce  mot  qui  nous  fait 
M  acte  soit  on  trait  de  faussaire,  plnt6i  qu'une  A|uivo- 
U  les  nous  ? 
tes  araoïages  qu'ont  les  diplômes  sur  les  inscriptions  et  les 
I,  que  l'on  donne  comme  une  des  sources  de  l'Listoirei 
les  médailles  et  ]e*  insciipiiona  les  plus  solennelles  le 
t  autant  que  le»  diplômes  niêmet  qui  le  sont  le  moins? 
les  diplômes  donneulils,  comme  les  médailles,  par  leur 
rîié et  leur  piécisioa  énigmati(|ues,  un  champ libie a  l'é||;a- 
fanlsslique  d'uue  imagination  vive,  mais  dérégJée,  et  à^ 
ilerprétations  arbitraires  et  quelquefois  insoutenables  ?  Les 
■mes  des  diplômes  sont-ils  reconnus  et  ont-ib  acquis  un 
inonne  l:s  Carteron,  les  Laurent  Parméian,  ces  fameux  fa" 
Inirs  de  m^daillev?  La  chose  même  est-elle  aussi  possible 


VtituTt  de  décembre  171Î,  p.  îoo;. 


482  DIftOMBS. 

et  n'est-il  pas  plus  aisé  '  de  contrefaire  une  domaine  de  lettres 
sans  être  gêné  par  la  grandeur  du  type  ou  du  coin,  puisqu'il  est 
très  rare  d'en  trouver  d'un  même  moule,  que  de  contrefaire  im 
titre  sans  s'écarter  ni  de  l'écriture,  ni  du  style  du  tems,  ni  des 
points  fixes  de  l'histoire? 

4*  L'autorité  que  la  jurbpridence  donne  aux  actes  tant  pabl!^ 
que  privés,  qui  n'ont  pas  à  beaucoup  près  la  solennité  des  di- 
plômes. On  appelle  acte  public  celui  qui  est  dressé  par  un  notaire 
tabellion,  ou  autre  personne  publique,  lequel,  à  raison  de  sod 
antiquité,  acquiert  une  autorité  plus  grande,  pteniorem  Jidem^, 
mais  qui  toujours  l'emporte  même  sur  la  preuve  par  témoins,  si 
l'on  n'en  démontre  la  fausseté.  Lorsque  cet  acte  est  authentique, 
c'est-à-dire  qu'il  est  relevé  par  l'apposition  d'un  sceau,  alors  ', 
il  a  tous  les  caractères  de  vérité  auxquels  on  ne  saurait  refuser 
une  pleine  créance. 

L'acte  privé  est  celui  qui,  dressé  par  un  particulier  ^,  nVst  aa- 
torisé  ni  par  un  sceau  authentique^  ni  par  la  signature  ou  la  pré- 
sence de  témoins  mentionnés  dans  l'acte.  Cependant  ces  sortes 
d'écritures  qui  comprennent  les  obligations,  les  quittances,  les  li- 
vres de  comptes,  les  aveux,  etc.,  etc.,  prouvent  très  souvent  en 
justice,  soit  pour,  soit  contre  ceux  qui  allèguent  ces  sortes  d'in- 
strumens.  Et  Ton  s'obstinera  à  refuser  à  des  chartes  une  créance 
que  les  magistrats  les  plus  sévères  ne  refusent  point  aux  livres 
d'un  marchand,  pour  peu  de  réputation  qu'il  ait  ! 

5®  EnAn,  ce  qui  confirme  de  plus  les  diplômes  et  les  chartes 
dans  le  droit  de  primauté  qu'ils  ont  sur  tous  les  divers  autres 
instrumens,  c'est  le  respect  dâ  aux  archives  où  ils  ont  été  con- 
servés. Ces  dépôts  du  prince,  de  l'état  et  des  magistrats  ;  ces  tré- 
sors publics,  dépositaires  des  actes  et  des  titres  des  seigneurs, 
d'une  province,  d'une  cité  ;  ces  édifices  consacrés  à  l'utilité  com- 
niane,  qui  renferment  des  mémoires  d'état,  des  annales,  dessta- 

*  Muratori,  Antiq,  ItaL,  t.  m,  dissert,  34,  col.  lo, 

*  Dumoulin,  t.  i,  lit.  i,  §  8,  n.  76. 

*  Ibid.y  tit  21  inlib.  iv,  cod. 

*  Ibid.,  t.  IV. 


JDIPLOMES.  483 

Uits,  des  coutumes,  des  privilégies,  des  titres  ',  âssuveul,  selon  le 
Ingénient  du  plus  grand  uoaibic  dos  jurisconsultes  %  à  toutes 
lesécriturps  qui  y  sont  déposées,  nicuie  aux  actes  privés  ^,  une 
certitude  morale  qui  prouve  en  justice,  et  qui  force  Tadhesion  de 
tontes  personnes  non  prévenues,  /^o^e:;  Archives,  Oiugiraux,  Co* 
fiis. 

Déûnition  et  forme  des  diplômes. 

On  a  déjà  dit  que  les  diplômes  élaicnt  les  lettres  patentes  des 
sonverains.  Ou  ne  voit  point  d^acte  qui  se  qualifie  de  ce  nom.  Le 
iMMa  de  diplôme j  qui  tire  son  origine  d'un  mot  grec  qui  signifie 
plié  en  deux  ^  leur  est  venu  de  la  forme  qu'ils  avaient  dans  les 
commencemens.  Ces  lettres  patentes  étaient  ceumiunément  ins- 
crites sur  deux  tables  de  cuivre  attnchces  ensemble  et  jointes 
comme  deux  feuilles  d^un  livre  ;  c'est  de  là  que  vient  l'origine  du 
terme  diplôme.  Tel  est  le  premier  que  l'ou  connaisse^  ;  il  est  de 
Tempereur  Galba,  et  contient  un  congé  de  quelques  soldats  ve'tc- 
rans  :  il  est  fait  daos  le  goût  le  plus  simple  :  Sergius  Galba,., 
•uivent  les  titres  :  vetcranis,..  honestam  missioncm  et  civitatem 
^it.  Il  est  daté,  et  il  marque  qu'il  fut  enregistre'  et  homologué 
^uCapitole.  Lors  même  que  les  diplômes  changèrent  de  forme, 
««en  retinrent  le  nom.  Les  diplômes  étaient  dès  lors  fort  con- 
nus: on  y  accordait  àes  privilèges  et  des  immunités  à  des  corps 
00  à  des  particuliers.  L'empereur  Zenon,  par  sa  loi  du  23  dé- 
^mbre  476,  statua  qu'on  n'accorderait  pas  de  diplômes  à  des 
Particuliers,  mais  seulement  à  des  provinces,  à  des  villes  et  à  des 

*  Rotger  Ruland,  Tract,  de  commiss.,  cap.  5,  n.  ultim.  —  Nicol. 
*yler,  Tract»  de  statu  imp.,  cap.  47-  —  Fi-anç.  Michel  Nevea  de 
^'ukdtBchlét,  Dissert.lde  archivis  Argentorat»^  n.  i4* 

^  Baltlias.  Bonifac.  lib.  de  archiu,,  cap.  lo.  —  Wcnckcri,  Collect* 
'*^hiv.,  p.  48.  —  Nicol.  Christoph.  Liiickeri,  Dissert,  de  archiv  im^ 
*cr,,  n«  6.  —  Oumouliu,  t.  i,  col.  509.—  Balde.  —  Alexandre.  -^  Jasou. 
"*  De  Castre.  —  Jean  André.  —  La  Glose.  —  Les  canonistes.,  etc. 

^  Lincker  cité. 

*  Mafl'ei,  Istor.  dipl,,  p.  5o. 


484  DIPLOMES. 

corps  considérables  ;  mais  les  dëinembremens  de  l'einpire  firent 
que  celte  loi  ne  fut  que  peu  ou  point  observée,  au  moins  dam 
les  nouveaux  états  des  peuples  conquërans,  quoique  les  vaincus 
eussent  fait  adopter  aux  vainqueurs  la  plupart  de  leurs  lois, de 
leurs  usages,  et  une  partie  de  leur  jurisprudence.  Le  plus  ancien 
diplôme  qui  nous  soit  resté  de  nos  premiers  rois  en  original,  est 
celui  de  Childebert  I*' ,  donné  en  558  en  faveur  de  Saint-Ger* 
main-des-Prés  :  il  est  d^uu  vélin  aussi  fin  et  aussi  beau  que  celai 
des  plus  anciens  manuscrits. 

Les  rois  d'Angleterre  n^ont  commencé  à  donner  des  diplômes 
que  dans  le  7*  siècle.  On  ne  sait  pas  au  juste  le  tems  auquel  la 
états  de  TEmpire  se  sont  attribué  le  droit  de  donner  des  diplo^ 
mes;  mais  les  princes  de  la  maison  de  Brunswick-  Lunébourg  sont 
les  premiers  *  qui  l'ont  exercé  en  leur  propre  nom  sans  l'autorité 
des  empereurs.  On  regarde  Henri  YIII,  dit  le  Noir,  comme  le 
premier  duc  de  Bavière  qui,  ayant  fait  une  donation  de  son  chef, 
Tan  1120,  en  ait  donné  un  diplôme;  ce  qui  avant  lui  n'avait  été 
fait  en  Allemagne  que  par  les  rois  et  les  empereurs. 

Le  premier  roi  de  la  monarchie  française,  Clovis,  donna  des 
diplômes,  et  ses  successeurs  Timitèrent.  Il  y  a  très  peu  de  diile- 
rence  dans  la  forme  des  diplômes  des  trois  premières  races  de 
nos  rois  \  ils  ne  diffèrent  guère  que  dans  les  expressions.  Voici  en 
abrégé  l'ordre  et  la  substance  de  ces  diplômes,  tels  qu'on  les 
trouve  dans  les  diplômes  Mérovingiens.  Ils  portaient  en  tête  uoe 
invocation  monogrammatiquej  au  moins  on  n'en  connaît  pas  d*aa* 
très,  sans  cependant  prétendre  Taffirmer  ;  elle  était  suivie  deb 
suscription,  ce  qui  composait  la  première  ligne  ;  d'un  préamhdt^ 
de  Vohjet  du  diplôme,  des  menaces  ou  des  amendes:  de  l'annonce 
ou  du  sceau  ou  de  la  signature,  l'une  et  l'autre  manquent  cepen- 
dant quelquefois  ;  de  la  souscription^  qui  contenait  premièrement 
une  invocation  monogrammatique ,  puis  le  nom  du  roi  ;  de  la 
ruche,  qui  renfermait  plusieurs  ss  pour  subscripsi  ;  de  la  signa- 
ture du  référendaire  qui  avait  présenté  l'acte;  du  souhait  par  U 

'  TracL  Jo.  Ebenhardti,  dejurediphm.y  cap.xi,  p.  a4- 


annule  beneyalias,  placée  aupjis  du  scenu.  Toul  au  bas  de  l'acle 
liaient  placées  les  daies  du  jour ,  du  inoi.i,  de  l'année,  du  règne 
ildulieu;  ensuiti.-  u 
■lier,  formule  ûiiale. 
Telle  est  la  marche  des  diplômes  des 
lindie  conaéqueuce  nVl 


:alion  furuielle  tout  au  long,  et/eli' 


liplomes  de 
ïrerendaires 


ildesdiploi 


ois  mérovingiens.  Leurs 
ent  souscrits  que  par  les 

;s  solennels,  et  d'autres  qui  l'éiulent 
inlent  pas  toutes  tes  formalités  dont 


nains.  Les  der 

Dut  revêtus  les  premiers. 

Les  diploiiiesCarlovingienssuivenl  assez  le  même  plan,  à  quel- 
|ues  exceptions  près,  qui  consistent  plus  dans  les  expressions  que 
lans  le  fond  de  l'acte.  On  peut  en  voir  les  difTérences  aux  arti- 
Ics  Invocation  ,  Suschiption  ,  IsiPutCATioN»,  Annonce,  Souscrip- 
lon,  SiGNATtiiie,  etc. 

Sous  la  3°  race,  jusqu'après  le  rc'gnedu  saint  Louis,  celte  forme 
emainlintà  peu  près  ;  alors  ils  commencèrent  à  en  prendre  une 
ouvelle  :  mais  le  clianfjeincnl  est  total  après  le  rèF,nc  de  Phi- 
ppe-le-6el.  Les  diplômes  solennels  portent  l'invocaiion  du  nom 
s  Dii  u,  de  Jésus-Cluist  noire  Sauveur,  et  de  la  sainte  Ti  inité  ; 
ïre  cbréiienne,  l'année  du  rè^ne  du  roi,  son  nioiiogranime,la 
résence  des  qunlre  giands  ofQciers  ;  et  ils  sont  munis  d'un  sceau 
rec  coiilre'Scel.  Les  moins  solennels  ne  s'assu  je  tissent  pas  a 
«tes  ces  formalités,  mais  ils  en  obsL-rvent  quelques  unes,  plus 
u  moins  ;  ce  qui  fuit  voir  qu'il  ne  faut  point  jujier  des  uns  par 
;s  autres,  et  qu'on  ne  doit  point  prendre  les  diplômes  tes  plui 
liennels  pour  servir  de  rèj^le  et  de  modèle  à  tous  les  autres,  sou* 
eine  de  déclarer  faux  les  uns,  faute  de  conformité  avec  les  au- 
-es-  Dans  ces  mêmes  tems,  les  empereurs  d'Allemagne  suivirent 
ssex  dans  leurs  diplômes  les  usages  des  rois  de  France,  en  dis- 
inguanl  comme  eux  les  solennels  de  ceux  qui  le  sont  moins. 

Dans  le  siècle  suivant,  c'est-à-dire  dans  le  l4',  les  diplômes  de 
iQS  rois  prirent  luie  nouvelle  forme  :  plus  d'invocation,  nouvelle 
orroule  finale,  plus  de  signature  de  grands  officiers,  etc.  etc. 
''oyez  toutes  les  parties  d'un  diplôme  séparément,  et  l'article 


486  DOCTITTR. 

DOGTEUK.  Le  titre  de  docteur  a  été  créé  peu  arant  kimfia 
du  12e  siècle  pour  succéder  à  celui  de  maître^  dereoti  trop  eom* 
mun.  On  attribue  rétablissement  des  degrés  dti  doctorat,  tdi 
qu'on  les  avait  dans  Tancienne  Sorbonne,  à  Imerhis,  qui  en  drent 
lui-même  le  formulaire.  La  première  installation  aoleonelle du 
docteur,  selon  cette  forme,  se  fit  à  Bologne  en  la  personne  it 
Bulganis,  professeur  de  droit.  L'université  de  Paris  snirit  cet 
usage  pour  la  première  fois  vers  l'an  1148,  en  faveur  et  pour 
Tinstallaiion  du  fameux  Pierre  Lombard.  —  De  plus,  on  croit 
que  le  nom  de  docteur  n*a  été  un  nom  de  titre  et  de  degré ,  a 
Angle  terre  y  que  sous  le  roi  Jean,  vers  1207. 

Yoici  mai  ti tenant  quelles  étaient  les  formalités  à  rempfirpoor 
obtenir  le  tiire  de  docteur  en  théologie. 

LesditTérentes  universités  du  royaume  n'ei^îgeaient  point  toutes 
le  même  tems  d'étude  pour  obtenir  ce  degré,  et  n'observaient 
point  les  mêr.ies  cérémonies  de  l'inauguration  ou  prise  de  bonnet. 
Dans  la  faculté  de  théologie  de  Paris,  on  demandait  sept  années 
d'étude,  savoir  :  d*iitx  de  philosophie ,  après  lesquelles  on  recevait 
communément  le  bonnet  de  maitre-ès-arts ; /ro<5  de  théologie^ 
qui  conduisaient  au  degré  de  bachelier  enthéologie,  et  deuxieU» 
cence,  pendant  lesquelles  les  bacheliers  étaient  dans  un  exercice 
continuel  de  thèses  et  d'argumentations  sur  l'Ecriture,  la  théolo- 
gie scolasti(|uc  et  l'histoire  ecclésiasticpie. 

Les  bacheliers  qui,  après  avoir  reçu  de  l'université  la  béné(fi^ 
lion  de  licence,  désiraient  obtenir  le  bonnet  de  docteur j  albient 
demander  jour  au  chancelier,  qui  le  leur  assignait;  le  licencié 
avait  pourlors  deux  actes  à  faire  :  l'un  le  jour  même  de  la  prisedn 
bonnet,  l'autre  la  veille.  Dans  celui-ci,  il  y  avait  deux  thèses  :b 
première  était  soutenue  par  un  jeune  candidat,  appelé  aulicnlaire. 
Deux  bacheliers  du  second  ordre  disputaient  contre  lui  :  le  licencié 
était  auprès  de  lui.  Le  grand-mai tre  dVtudes,  qui  avait  ouvert 
l'acte  en  disputant  contre  le  candidat,  présidait  à  la  thèse  nommée 
tentative^  et  qui  darait  environ  trois  heures.  Le  second  acte  qoc 
devait  faire  le  licencié  se  nommait  vespen'e,  parce  qu'il  se  feisait 
toujours  le  soir.  Deux  docteurs  appelés ,  l'un  m/rgister  regens,  t\. 
Taulro  ma^ister  terminorum  interpreSy  y  disputaient  contre  le  li- 


90CTRDR,  487 

ceaeié^  chacun  pendant  une  demi-heure,  sur  un  peint  de  Yitr'i^ 
Uve  flainte  cm  de  la  morale.  L'acte  e'iait  terminé  par  un  discoun 
jiDBnoncé  par  le  grand-maitre  d'études. 

.  h^  lendemain,  le  licencié,  revêtu  de  la  fourrure  de  docteur  , 
précédé  des  massiers  de  runiversité,  et  accompagné  de  son  grand- 
Wtàtre  d'études,  se  rendait  à  la  salle  de  Parchevécbé  ;,il  se  plaçait 
dus  UB  fauteuil  entre  le  chancelier  pu  JK>us-chancelier  et  le  grand.-* 
iMiStre  d'études.  La  cérémonie  commençait  par  un  discours  que 
prononçait  le  chancelier  ou  sous-chancelier  ;  le  récipieadaire  y 
lépoiidait  par  un  autre  discours,  après  lequel  1&  chanceliet  lui 
hiiatit  prêter  les  sermens  accoutumés  et  lui  mettait  le  bonnet  sur 
la  tète.  Il  le  recevait  à  genoux,  se  relevait,  reprenait  sa  place  et 
présidait  à  une  des  thèses  qu'on  nommait  aulique,  parce  qu'elle 
it célébrait  dans  la  salle  {aula)  de  rarchevê<;bé  ;  la  matière  n'y 
ilait  point  déterminée  et  élait  au  choix  du  répondant.  Le  nou- 
r«aii  docteur  rouvridt  la  thèse  par  un  arguunenit  qu'il  faisait  au 
Mm  tenant 

Le  nouveau  docteur  se  présentait  au  prima  mensis  suivant^ 
E;*c8l-à«dire''à  la  phjs  prochaine  assemblée  de  la  Cacultéi  prétait  les 
lemiefis  accoutumés,  et,^  dès  ce  moment,  il  étflit  inscrit  an  nombre 
les  docteurs;  mais  il  ne  jouissait  point  encore  pour  cda  de  tous 
\m  privilèges»  droits>  émolumens,  attachés  au  doctorat  ;  il  n'avait 
todrokd^assisteraux  assemblées,  de  présider  aux  thèses,  d'exer^ 
Mr  les  fonctions  d'examinateur,  censeuv,  etc.^  qu'au  bout  de  six 
ans  ;  alcirs  il  soutenait  une  dernière  thèse  nommée  resumpte^  et  il 
entrait  en  pleine  jouissance  de  tous  les  droits  du  doctorat. 

Les  docteurs  en  théologie  étaient  obligés,  comme  les  autres,  de 
Se  présenter  à  Texamen  de  Vévêque  pour  prêcher  ou  pour  con* 
fesser.  S'ils  obtenaient  des  bénéfices  em  cour  de  Rome ,  in 
forma  dignum  ,  ou  si  leurs  provisions  étaient  en  forme  gracieusô 
povr  un  bénéfice  à  charge  d'âmes,  ils  étaient  également  assujétis 
par  les  canons  et  les  ordonnances  à  cet  exavien  '• 


^CamcUedô  Tféatey  ëcss.  ^4,  can.  i9.^  Qrdem,deAiiiiins,  art  76; 
—  de  BloiSf  asi.  n;  «-i  ÉdiidclÊÊeiim^utt^  r4,  et  seloî  de  i%5,  ar».  s. 


flSB  DocTBmp  cnnéTiENKB. 

On  voit  que  la  forme  du  dortorai ,  dnns  )'a 
kYail  fait  de  leileinilitulion  une  science  (le  mots  jitus  que  lie  cboN*; 
la  moitié  de«  forces  de  res|iril  elail  einployce  i  des  puerililàxo- 
lasiiqiies  et  aristotéliciennes  :  elle  eni|)i>cliait  d'ailleurs  tout  pro- 
grès dans  les  éltiùes.  Lors  de  la  fonnalion  de  la  nouvelle  unive^ 
■ité,  on  Toulut  aussi  faire  de«  docteurs  en  iliéologie  ;  ou  a  touIi 
mémo,  à  différentes  reprises,  exiger  ce  Riaiie  pour  èire  profci- 
seur  à  la  laculu-  de  tliéologie,  mais  toutes  ces  tenlalivca  ddI 
&boué  '. 

DIPTYQUES.  C; 'ait  autrefois  des  registrei  puWici.wila 
chrétiens  écriraient  le  nom  des  Evoques  qui  avaient  bien 
gouverné  leur  Eglise  ,  ou  qui  y  avaient  fait  quelque  bîeu.  Ou  en 
faisait  ensuite  mention  dans  la  célébration  de  la  Liturgie.  On  en 
rayait  ceux  qui  commettaient  quelques  crimes  ou  qui  touibfieal 
dans  riiéréaie.  —  Les  Païens  avaient  auui  des  àiptyijuet ,  dtu 
lesquels  ils  conservaient  les  noms  des  consuls  et  des  mof  istrati; 
c'est  le  qui  a  fait  faire  la  di^tiiiclion  des  dîjiljques  lacré*  et  il 
diplyijues  prof  ai 

DISQUE.  Terme  de  liturgie.  Les  Grecs  ont  donné  ce  nomin 
que  les  Latins  appellent  Patine.  Le  disque  dillere  de  la  palcat 
par  la  figure,  en  ce  qu'il  est  plu^  grand  et  plus  profond. 

DOCTRINE  CHRETIENNE.    Gongrégaiion  leligleusc  inili- 

ttiëe  en  lâ'J'l  par  le  bienheureux  César  de  lius  ,  de  la  ville  deCa- 

'   >aiIlon,  appartenant  alors  au  pape ,  et  couGrmée  par  Cléu)«lil 

111,  le  23  déienibre  de  la  même  année  ,  par  une  bulle  que  l'on 
■a  pas  retrouvée  ,  dit  l'éditeur  du  Bullarium  magnum.  —  L'ob- 
jet de  l'Institut  était  de  catéchiser  le  peuple  et  de  lui  inieîgner 
myiicres  et  les  préceptes  de  l'Évangile.  Comme  pour  les  auirn 
congrégations,  uoug  allons  analyser  les  diQ'ereulcs  bulles  det  pa- 
pes qui  en  ont  traité. 

1616.  Paul  V,  sur  la  demande  des  supérieurs  ,  tmit  cette  con- 
grégation à  celle  des  clercs  réguliers  somasques  d'Italie  ;  les  deiu 

■  Dicret  du  1 7  mais  1 8o8 ,  art.  37  cl a8.  —  Cod,  eccl.  franc. ,  p 
*  y  oit  aaedisier  talion  A  >ieat  planches,  Kpréaentant  un  disA 
dans  \e3  Annales,  de  philosophie  chrét.,  3' série,  t.  iv,  p.  44>4 


489 


tMijonndans 


ms. 


dupître  général  ooamdMBÎiowele 

X,  et  àt  rtnrojtr  de  k  congréga- 

es  d'y  rctier  ^ 

MB.  loBôceat  XI  accorde  ans  membrei  de  celte  congrq^alioQ 

d'criger  daM  ions  les  lieux  où  ils  ont  eo  oo  aoront  des 

dif  i  cw Wriai  d'homme»  et  de  femmes,  tous  la  même  dc- 

e  bat ,  et  jooîmanl  des  mêmes  privilé- 
ce  iadalgeoccs  qoe  Fardii-confiérie  établie  à  Rome  K 

IfBSu  l»aocgt  XII  Aend  ces  prÎTilcges  et  ce  droit  à  toos  les 

ils  fanmC  wtʀ  misnon  *. 
MM.  Le  niimsfoaliEe,  appremuit  J  a  procureur  eénéral  Jose|di 

des  coofrères  »  mal^  le  tobu  depau* 
action  sur  leurs  biens  propres,  ou  rece« 
t  de  Tarfent  pour  discours,  mesie»,  eic  ,  ordoune  que  tous 
bieaa  des  confrères  et  ^molumens  quelconques  foienl  mis 
In  msssf  commune  de  la  communauté ,  afin  qu'elle  en  dis- 
Asongvé  '• 
lt97.  Le  même  pontife  coofiime  un  décret  de  la  congrégation 


'  Bx  imjjÊtteiOf  dans  le  Bull,  mag.^  édition  de  Luxembourg,  t.  m, 

*  Celte  bulle  n  est  pu  dans  le  Bulla,  mag» 
^Qtéedansbbolled'lDDOcentXlI,  de  169^. 
^Qtée  dans  k  bulle  de  Benoît  XIII,  de  17^27. 

*  Citée  dans  celle  dlnnocent  XII,  de  i6g6. 
^haSUe  ExpoHi  nobis,  t.  m,  p.  a56. 

1  Expomi  moUs,  ibid.,  p.  068. 


490  I>MTRl]fl   CBRETWIIIE. 

dtê  cardinaux  y  qui  ayak  cassé  une  délibëradoii  dm  diapkre  gêné- 
cal  qui  avait  aboli  les  Discrets  \  . 

'  16&8.  Autre  décision  du  même  pontife,  portant  que  dovéu* 
vant  dans  le  chapitre  provincial ,  pourront  assister  seuleraent  et 
de  leur  personne ,  le  général  en  exercice ,  le  provincial ,  tons  les 
recteurs,  accompagnés  chacun  de  leur  discret,  qui  derait  être  éla 
par  le  chapitre  conventuel ,  où  il  j  avait  six  voix  *. 

1725.  Benoit  XIII,  sur  la  demande 'des  deux  congrégaâoMi 
unit  celle  de  Naples  à  celle  d'Avignon,  devant  former  un  seil 
corps  sous  le  nom  de  clercs  séculiers  de  la  doctrine  chrétienne  à^Â' 
vignon,  de  manière  que  ladite  congrégation  reste  composée  de 
quatre  provinces ,  de  Rome,  d^Avignpn ,  de  Toulouse  et  ée 
Paris. 

Le  vicairc-gënéral  de  la  province  romaine  devait  être  Romain, 
a^c  voix  active  et  passive  dans  les  chapitres  provinciaux  qui  se- 
ront tenus  tous  les  trois  ans,  et  les  généraux  qui  seront  tems 
tous  les  six  ans^ 

Avec  permission  d*établir  des  missions,  congrégations,  écoles, 
académies,  et  d'instruire  la  jeunesse  dans  les  lettres  et  la  (Ësci- 
pline,  surtout  d  après  la  doctrine  de  saint  Thpmat ,  etc.  '. 

1727.  Le  même  pontife  donne  aux  supérieurs  le  droit  de  dé^ 
terminer  le  nombre  de  voix  et  de  régler  ka  dioses  de  discipUae, 
de  suspendre  et  d'absoudre  les  sujets. 

Il  inodi&e  en  outi>ele  droit  de  renvoyer  de  la  congrégation, 
accordé  par  Clément  X,  en  ce  sens  que,  s'il  s^agit  d'un  clerc  oT' 
donné  sous  le  titre  de  la  coDgrégation,  on  ne  pourra  le  renvoyer 
qu'en  lui  constituant  de  quoi  vivre,  ou  ea  ayant  un  certificat  qui 
Constate  qu'il  a  un  patrimoine  suffisant  *. 

1734.  Clément  XII,  sur  la  demande  de  Hiacynlhe  de  Benoit, 
procureur  général,  décide  que  si,  pendant  la  tenue  d'un  chapitre, 
un  provincial  venait  à  mourir^  celui  qui  serait  élu  immédiate*- 

'  Alias  emanavit^  tom.  xu ,  p.  a85. 
'  JSuper  pro  parie,  ibid.,  p.  agç. 
*  lllius  hujusy  l.  xiu,  p.  197. 
^  Crédita  noOis,  ibid.,  p.  307. 


491 


Il  ylirr,  aavm  maMuftennl  iraiv  a« 
afptlr«  à  U  TÎllc  m*c«  pis  4i»iaiile  de 


décide  q«e  le  pnianv«r  gôiicrAl  de 
^  ^Mt  dciBcartr  k  Rome  dans  U  ■nison 

1738.  lie  BÔK  pOBtiCe  apfi^aTe  les  dupîtrei  qpH  iraient 
k  V^rit  pair  noniolidfr  TotioB  caire  U  proTiDce 
#âTigBOift  et  crile  de  Naplet,  donc  les  phncipiu  sont  :  U 
peilttuc  moBUiie,  leiten  i  pra  près  séperce  de  celle  d^'ATÎ^mon, 
due  derra  être  sonmise  qu*à  une  visite  de  six  ans  en  six  âi.s  ;  U 

mu  ne  peut  être  donnée  que  par  lesouTcrain 
le  ckapiire  |;|énêial,  etc.  -. 

I747-  Bcaok  XIY,  s*éaut  fiii  rendie  compte  de  TiHat  de  U 

iy  la  UouTe,  ditiL,  daus  un  état  dôpk>rjUe  de 
i;  il  n'y  aYait  plus  que  38  prctrc»  ou  cUrcs  et 70  con- 
irères  laiqMt  pour  Luit  maisons  ou  collèges  qui  luiappaite- 
HÎcnl,  sans  espoir  nème  de  pouvoir  Tanu-lioier,  puisqu^il  n\\is* 
toit  ui  maîsim  dVtude,  ni  noviciat  ;  il  lenoïK-o  doue  à  l\'i|>oir  do 
k  reformer  et  l'unit  à  celle  d'Avignon  ,  afin  qii*elle  ne  forme 
qa*eB  aeul  corps  avec  celle-ci  à  laquelle  il  donue  une  partie  des 
faiensetdeacharfTs  -«. 

Toici  quel  était rétat  de  cette  co:.gri'gation  en  France  à  Tcpo^iio 
de  la  Révolution.  Elle  j  formait  une  con^ négation  s<'p.iiôc  de  colle 
f  Italie;  elle  était  séculière  rt  connue  (elle  soumise  à  la  juridiction 
et  visite  des  ordinaires-  Un  Qt'ni'r.il  fiar.vais  la  gouvernail  avec 
tioisassistans,  deux  procureurs  centraux  et  un  secréiaire  p/iuTal. 
Elle  comprenait  50  maisons  ou  collèges  distribués  eu  trois  pro- 
YÎnces  qui  avaient  chacune  leur  visiteur.  Ces  provinces  él-ùeut  ' 
Avif^non,  Paris,  Toulouse.  Le  (;eni-ral  faisait  >a  résidence  dans  la 
maison  de  Paris  qu'on  nommait  la  maison  dcS.-Charlcs,  parce 


■  Exponi  nobist  ibid,,  t.  xv,  p.  5. 

*  Emanavit  nuper^  ibid,^  p.  i85. 

*  Ex  injuncto^  ibid.,  p.  187. 

*  AposioHci muneris,  ibîd,\  t.  xvn,  p.  aoo. 


402  DouiHiCÀiris. 

que  l'i-glise  est  soiii;  l'invocation  de  ce  utot.  M.  de  Botuii'Ioui, 
dernier  supérieur  général,  est  mort  en  I806. 

Les  Docirinnire^  poilalenl  l'habit  des  prêtres  tel  qu'il  i^tail  m 
leiiis  de  leur  iustituiiou.  Afin  qu'ils  pussent  vaquer  aux  emplois 
dout  ils  éuienlchargésetreniplir  leurs  entja^eiuens,  aucun  d'en- 
tre eux  ne  pouvait  oliteiiii'  un  bénéSce  exi{;eaiil  résidence,  sani  le 
consentement  du  dériniloire,  ou,  dans  les  cas  pressans,  MnsU 
permission  du  conseil  extraordinaire  de  la  province,  qu'il  vUil 
n^essaire  de  faire  ratifier  par  le  définiloîre  au  plus  tard  dut 
deux  mois,  faute  de  quoi  la  provision  était  nulle  de  pleindtAil, 
et  le  bénéfice  impétrable"  . 

DOMINICAINS,  oa/rires  Pn'iheurs.  L'ordc des 6-ères  PrMenn 
prit  son  ori;^inc  en  France ,  mais  ce  fut  un  Espagool  qui  le  hnii 
>'é  dans  la  ville  de  Colervoga,  daus  le  diocèse  d'Osma,  province  deli 
vii-tlle  Castille,  Dominique,  issu  d'une  famille  noble,  se  distingua  Am 
sa  jeunesse  par  une  rare  piété  et  un  gi-and  amour  pour  l'étude  ;  enlri 
(laus  la  carrière  ecclésiastique,  il  fut  remarqué  de  sou  évéque,  qui 
le  nomma,  i  l'âge  de  2/i  ans ,  rlianoiae  de  son  église ,  et  l'attacha 
en  quelque  sorte  à  sa  pei-sunne  ;  aussi  t'emmena-t-il  avec  lui ,  dut 
les  voyages  qu'il  fit  dans  le  nord  de  l'Europe  et  i  Home.  C'était 
alors  l'époque  où  un  composé  de  croyances  moitié  musulmanes, 
raoiliC-  chrétiennes  s'était  formé  dans  le  midi  de  la  France  ;  ses  par- 
tisans avaieni  séduit  une  grande  partie  do  la  population,  et  étaient 
parvenus  h  implanter  et  à  |M]pu1ariser  auseiu  delà  France  et  dn  Ca- 
tbolîcîsrae,  une  sorte  de  Manichéisme,  et  tous  les  désordres  de  morale 
pratique  qui  en  découlent.  Justement  alarmés  d'im  pareil  état  de 
choses,  les  autorités  spirituelles  et  temporelles  cherchtrent  i  s'y  op- 
poser, mais  en  vain;  le  mal  prévalait,  une  épouvantahic  anarchie  déso- 
lait les  populations,  des  excès  intolérables  se  commettaient  de  part  C 
d'autre.  I-es  ordres  religieux  existant  et  le  clergé  avaient  en  grande 
partie  (lerdu  de  vue  la  morale  el  l'exemple  de  ré\aRgilci  ils  vi^aieot 
dans  le  faste  et  souvent  dans  une  scandaleuse  mondanité  ;  le  peuple 


■  Voir  ks  Letires- patentes  en  forme  tVÉJil  du  mois  de  seplenfaïc 
rjafi,  enregistrées  au  grand  coincd  le  i5  octobre  suivant. 


DOHlMCAlA'â. 

tégélail  <liDj  une  ignorance  profonde  de  la  traie  doctriae  ÙTangélique  ; 
les  pins  grossières  superstitions,  les  croyanCFS  les  plus  iin|iics  ei  lui 
plus  absurdes  avaient  gagné  les  esprits  des  liabiuns  des  campagnes 
et  des  Tilles.  C'est  dans  cet  état  que  Dominique  uouva  la  religion el 
la  société  dans  le  midi  de  la  France. 

Alors  il  forma  le  projet  d'appliquerà  ce  mal  iuvéïérâ  deux  remMes 
nouveaux:  L'eiemple  d'une  vie  iTnimeni  chrétienne  et  l'emeigne- 
menl  de  la  doctrine  èvan^liifue  par  le  moyen  de  la  prèdicution. 

C'est  ce  qu'il  exécuta  avec  une  constance  et  une  fermeté  de  ïo- 
lonté  qne  l'on  peut  à  peine  conceToir  en  notre  lems.  Nous  ne  sui- 
vrons pas  minutieusement  les  d^'buls  de  cette  grande  œuvre,  nous  U 
prenons  toute  formée,  et  nous  allons  dire  qnels  étaient  les  onvrien 
qu'elle  façonna. 

Celui  qui  roulait  entrer  dans  l'Ordre  devait  subir  un  noviciat  d'un 
an,  ce  n'est  qu'au  bout  de  ce  tems  qu'il  obtenait  ]&  faveur  d'être 
rern.  Or  (oici  quelques-unes  des  choses  qu'on  exigeait  de  lui  '. 

Le  prieur  chargé  de  l'iuslruciion  des  notices  devait  surtout  leur 
apprendre  l'Iimilité  du  cœur  el  celle  du  corps,  h  abandonner  leur  pro- 
pre volonté  ;  comment  ds  devaient  demander  et  obtenir  pardon  de 
leurs  fautes;  se  proslcrnei*  devant  ceux  qu'ils  auraient  scandalisés  et 
lie  se  relever  qu'après  en  avoir  obtenu  pardon  ;  —  comment  ils  ne 
devaient  disputer  avec  jwrsonne,  ni  juger  personne,  interprëier  toutes 
les  actions  en  bien. 

t.es  (réres  ne  devaient  ni  rire  d'une  manière  désordonnée,  ni  jeter 
leurs  regards  sur  toutes  choses,  ni  dire  des  paroles  inutiles  ;  ne  point 
traiter  ses  livres  ou  ses  babils  avec  uégligeuce  ;  ce  qui  était  nue  faute 
K'gère. 

Etre  en  discussion  a\ec  quelqu'un  d'une  manière  desbonnéle 
en  présence  des  séculiers  ;  avoir  coutume  de  rompre  le  sUe^cc  ; 
garder  quelque  rancune  ou  quelque  injure  è  celui  qui  a  procla  mé  ou 
découvert  ses  manqucmeus  au  chapitre  ;  aller  à  cbeval,  manger  de 
la  chair,  porter  de  l'argent  en  voyage,  regarder  une  femme  ou  parler 


'  Voir  Oii'stilaliontifi-nifum  orHiiiii  prndirnlorwn,  édil,  in-ili.  Parii,  l)i- 
bccuart,  1811.  cu  constiuiiion»  ruteni  rtdjgcet  ou  coardonnêes  eu  I^Hi.par 
le  Iràorier  géucrat  Hajuiund  de  l'cnnafuri.  , 


494  DOMiMiCAiris. 

feul  avec  elle  ;  écrire  nue  lettre  on  en  receyoir  sans  pennÛBOo; 
c'étaient  àss  fouies  graves^  poor  lesquelles  on  infligeait  tks  prièreset 
des  jeûnes  an  pain  et  à  l'eaa. 

Résister  à  son  snpérieor ,  frapper  qnelqu'an»  cacher  qodqQedioie 
qu'on  a  reçue ,  commettre  quelque  action  digne  de  mort  daas  k 
siècle;  c'était  une  faute  trés^gnuv.  Qu'il  soit  fli^ellé,  dît  larè^^e, 
dans  le  chajntre  ;  qu'il  mange  à  terre  dans  le  réfectoire  un  pain  grof- 
sier  ;  que  personne  ne  lui  parle,  si  ce  n'est  les  anciens  pour  l'exhor- 
ter au  repentir. 

Commettre  le  péché  de  la  chair  ;  accuser  faussemoit  qodqn'iii 
d'une  faute  grave;  jouer  aux  jeux  de  hasard;  intriguer  contre  m 
supérieurs,  tout  cela  était  puni  de  la  prison  et  d'autres  peines  doat 
la  dernière  était  d'être  renvoyé  de  l'Ordre. 

Tous  les  jours ,  nne  cérémcmie  lugubre,  extraordinave,  venait  en- 
core dompter  ces  volontés  rebelles;  la  communauté  s'assenblait,  et 
là  tous  ceux  qui  avaient  commis  quelque  faute,  se  prosternaient  to\A  de 
leur  long  contre  terre  ,  sur  le  côté ,  afin  que  la  honte  parût  sur  le 
visage,  et  le  prieur  ordonnait  une  punition  ,  souvent  une  flagdlatioa 
qui  était  exécutée  séance  tenante.  Bien  plus,  ceux  qui  avaient  vu 
quelque  fautes  à  la  règle  étaient  obligés  de  les  révéler ,  pourvu  qu'ils 
pussent  prouver  leur  dire  par  quelqu'un  de  présent  L'accusé  s'hu- 
miliait ,  remerciait  celui  qui  l'avait  prodamé ,  subissait  la  pénitence, 
el  tous  ensemble  ils  chantaient  ce  cantique  :  «  Toutes  les  nations,  loues 
n  le  Seigneur;  notre  aide  est  le  nom  du  Seigneur.  » 

On  voit  ce  que  devaient  être,  dans  la  société,  de  tds  honmies, 
trempés,  durcis,  purifiés  de  la  sorte  et  maîtres  jusqu'à  ce  point  d'eux- 
mêmes.  D'ailleurs  il  était  enjoint  de  laisser  parfaitement  libres  kl 
novices  qui  voulaient  quitter  le  couvent,  de  leur  rendre  tout  ce  qu'ib 
avaient  apporté,  et  de  ne  pas  même  les  molester  par  des  paroles. 

Les  études  étaient  totites  dirigées  pour  fahre  non  des  payons  ou  éa 
rhéteurs ,  mais  des  hommes  connaissant  parfaitement  la  foi  évangé- 
lique,  et  capables  de  l'enseigner  et  de  la  faire  goûter  aux  autres. 

Voici  ce  que  dit  à  ce  sujet  un  historien  :  «  Dominique  exhortait 
n  constamment  ses  frères  à  être  toujours  occupés  de  la  lecture  du 
»  Nouveau  et  de  l'Ancien  Testament;  lui-même  portait  toujours  sur 
»  lui  l'évangile  de  saint  Matthieu  et  les  épitres  de  saint  PanI ,  et  les  lisait 


]>OMINiCAlN8.  495 

•  si  fonvent,  qu'il  les  savait  à  pen  près  par  c(ear.  Car  aimant  et  imitant 

•  l'érangiie  et  lam  et  la  doctrine  des  apôlres ,  il  faisait  fort  pen  de 
»  €Ms  des  inTentions  philosc^hiqaes  '.  »  Dans  une  lettre  qn*on  a  oon-* 
leirée  de  lui  il  insiste  encore  sur  la  nécessité  de  la  lecture  des  écntwes 
et  le  soin  de  ne  s'occuper  que  de  Tétude  des  choses  utiles,  et  d'éviter 
Umte  dépense  de  curiosités 

Les  novices  ne  devaient  donc  pas  étudier  dans  les  livres  des  payetts 
eides  philosophes,  mais  seulement  en  prendre  connaissance  en  passant»» 
»— Us  ne  devaient  point,  communément,  apprendre  les  sciences  séou- 
lières,  m  les  arts  libéraux,  mais  seulement  les  livres  de  théologie  ;  — 
mab  qu'ils  y  soient  tellement  attentifs,  dit  la  règle ,  que  le  jour,  1» 
mût,  dans  le  couvent,  en  voyage,  ils  lisent  ou  méditent  quelque  chose 
ipù  y  ait  rapport ,  et,  autant  que  possible,  l'apprennent  par  ccem*. 

Ceux  qui  paraissaient  aptes  aux  études  devaient  être  envoyés  aux 
miveratés;  toutes  les  provinces  devaient  en  envoyer  deux  à  celle  de 
Paris, — et,  outre  cela,  chaque  province,  excepté  celle  de  Grèce,  de 
F  Asie  et  de  la  Terre-  Sainte,  devait  avoir,  dans  un  de  ses  couvens, 
une  université  ou  étude  générale. 

diaque  province  devait  fournir  à  ceux  qu'elle  envoyait  sa  biblio- 
thèque, des  livres  d'histoire  et  des  sentences.  —  Tous  les  jours,  con- 
firence  et  discussion.  —  Permission  d'écrire ,  de  lire ,  de  prier,  et 
même  de  veiller  à  la  lumière ,  pour  étudier  dans  les  cellule& 

Les  bacheliers  étaient  obligés  de  subir  un  nouvel  examen  en  en- 
trant dans  l'ordre.  —  On  ne  pouvait  être  maître  ou  docteur,  si  l'oa 
n'avait  étudié,  pour  ce  grade,  au  moins  quatre  ans  dans  une  universités 
Aucune  personne  ne  devait  lire  dans  la  Bible  un  autre  sea$  littéral 
que  celui  qui  était  approuvé  par  les  saints  pères. 

Le  prix  de  tout  livre  vendu  devait  être  appliqué  à  acheter  de  nou- 
veaux livres  ou  manuscrits;  aucun  livre  ne  pouvait  être  publié  sans 
la  permission  du  supérieur. 

Personne  ne  devait  être  promu  aux  ordres ,  s'il  ne  savait  la  gram- 
maire ,  et  parler  et  écrire  en  latin ,  sans  fausse  latinité. 
Chaque  couvent  devait  avoir  au  moins  douze  frères ,  dont  dix  de- 

'  Theod.  de  Appoidfa  in  m.  Dom.,  U  iv,  c*  4«  ap«d  Hàl*  Alex  Jffût. 
€ccL  tome  Tii,  p.  239. 


A96  DOMIMCAIKS. 

vaienl  être  clercs.  Ces  luaisous  ne  devaient  avoir  ui  curiositÉs,  nisu- 
perfluiti-s  noiaUcs,  daiis  la  sculiHui'c,  peinture,  pavés,  coiumc  cbosn 
coolraires  à  la  pauvreté.  — Les  frères  ne  devai  niavoiriiibiens-biixl!!, 
ni  renies,  iit  église  ayant  charge  d'imes. 

Les  supérieurs  ftaieiil  élus  par  la  majorité  des  frères.  Ancun  prieur 
ne  pouvait  Être  élu  ou  cunOmié,  i  moins  qu'il  ne  sut  parler  selnn  In 
règles  (le  la  grammaire,  sans  Tausse  latinité,  et  qu'ii  ne  sût  la  intmit 
de  l'Ecriture,  pour  pouvoir  convenafilement  l'exposer  dans  le  couvent. 

On  a  reproché  aui  Dominicains  d'avoir  été  chargt^  de  l'inquisiûM 
des  hérétiques.  Sur  cela,  nous  dirons  que  la  part  qu'ils  y  prirent  leur 
estcomniuticavccd'autresordres,  ceuxdcCîieauxctdcs  FrancisaHiu, 
et  surtout  avec  tes  conciles,  les  papes,  les  peuples,  les  rois,  qui,  tous, 
la  voulurent,  et  la  crurent  nécessaire  pour  réprimer  tes  envahiasc- 
mens  des  liérétiques,  qui  ue  visaient  à  rien  moins  qu'il  dominer  pv 
la  craintel'ordre  temporel  et  spirituel  dessociétcs  L'inqiiîsition  for* 
muléc  dans  le  concile  de  Véronne  en  1I8A ,  m  exercice  dans  tcLau- 
guedoc  en  1198,  sous  la  direction  des  Cisterciens,  était  depuis  vingt 
ans  établie,  quand  Dominique  entra  en  scène.  On  peut  dire  qtK 
les  moyens  qu'il  mit  en  œuvre  furent  diiecieinent  opposés  au  princi|<c 
de  l'inquisition  ;  ce  principe  d'ailleurs,  celui  de  pardonner  au  coupa- 
ble qui  avoue  sa  faute,  était  un  progrès  â  cette  époque,  et  fut  dénaturé 
cuiie  les  mains  de  l'autorité  civile  ', 

Tel»  forent  au  commencement  les  collaboraieui-s  de  Dominiiiue; 
aussi  ne  doit-on  pas  s'étonner  de  la  sensation  profonde  qu'Us  Grève 
sur  les  populations. 

•  Les  frères  Prêcheurs  se  recommandaient  surtout,  dit  un  litsioria 
*  renommé  par  sa  partialité  contre  les  moines,  par  leur  pauvreté  vo- 
it loniaire;  on  les  voyait,  dans  les  graniles  villes,  au  nombre  desii 
<•  ou  sept  enseinble ,  ne  songeant  point  au  lendemain  ;  et,  confonnf- 
■  ment  au  précepte  de  l'iivaugile,  ils  vivaient  de  l'Evangile  ;  ils  don- 

'  Voir  sur  rené  qurilion  l'eitellenl  ouvrsgp  du  P.  Lacordaîre,  Memoirt 

lur  U  refaitiitrmnl  en  Fmnre  île  riirifre  drs  frèrei  pr^rhears,  —  l* 
vie  de  titiKlthHiinù/ue  par  le  raiinc,  —  Une  lellre  du  comie  de  Maitlrc  »aT 
l'inquiiHion  dEipagtie ,  cl  le  Taliteau  des  imtïluliom  et  dei  mauri  ■'' 
CÉglitt  au  moyeH-àge,  |.  m,  p.  fH,  p«r  Hurler. 


à:?: 


ici  ***■  fnwr  fnncfcfT  b  fiff^rii^«M 
rnip ikmm  ét^  nMi  wMinM  >  |ar  H«- 

^ifcrs  iMne»  oninr»  rrli|ti^\  »  imw 

rarijKrid  h  phpm  des  Mks  dn  |n|irs<i«i  les  OMnrwutNit 

mm  h  vnîe  nmière  de  bir^  aunuiim»  rhKBHiivv  imliii^ 

«{■"ib  OM  c«ct  avec  ceux-ci.  cl  rinnueni^  inlIiiiiHV 

'MOfreée  mtr  k  reBooTellement  de  la  foi  parini  les  ih^hiU* 

Ob  y  rtm  aussi  exposiS  par  nne  voix  n^tii  misiHHrle, 

et  les  déEûilaiiees  diverses  de  Tordre. 

ftnorins  III ,  par  lue  balle  adressée  à  Doiniiihine»  i^rhMir 

Sûrt-Romain  de  Toulouse,  approuve  l'onln*  mmim  Ia  n^gh* 

tingoslîo,  leurpermet  de  poetséder  des  biens^,  et  en  |Uirllf iilier 

!  ceux  qu*ib  possèdent  déjà  ;  les  exempte  (li>s  dîmes;  leur  |hh*- 

recevoir  les  clercs  et  les  laïques,  libres  et  al)soiiN,  cpii  veulent 

kaède;  défend  aux  frères  de  quitter  l'ordn^  ;  leur  permet  (hi 

V  pour  leur  église  des  prêtres  qu'ils  pn''Hcnl('ront  o  .V««A(|iii«  an- 

liraidront  compte  du  spirituel,  cl  ii  eux  du  teni|N)i*el  ;  d^'feuMf 

^imposer  des  charges  ou  de  les  exromnnmier  ;  |N*rmiWMon  ,Mti 

laterdites,  de  célébrer  les  offices  dans  li'tjrs  pro|>n'ii  àfi\'tnt*n, 

k>e,  les  portes  fermées  et  sans  le  son  dan  cloclies  ;  \H*rmtmUtu 

rhuile  saiote,  les  consécrations  d'aut4;l  et  bu  ordiiiaiî^HH 


^■asaque  rcoMiçi  à  ce  privilège  iljnnà  fout  u  (\u  il  tM^^Ua  n  t«  ^ 

%7 


h<i» 


DOMLXICAïaS. 


h  leur  ^-vùciui'  ou  à  luuiauU'e.  en  commuDion  avec  Homo; 
donnée  d'ensevelir  dans  leurs  f'gliscs  ceux  qai  en  auront  oianifeslé  k 
désir  i  droit  d'élire  un  prieur  i  la  majorité  des  voix ,  à  la  otait  é» 
Dominiqui?  ;  approbation  des  luimutilti^s  ailacliécs  h  son  éj^^  '. 

Cette  bulîc  donnée  à  Sainte-Sabine  le  â3  noTeiulffe  1216,  eti 
signée  en  outre  de  dii-buit  cardinaux. 

1229.  Gr^oirelX  s'adresse  à  toutes  les  autorités  ecclésiastiques  et 
hiS  conjure  de  recevoir  avec  bonté  les  frères  qui  par  leur  professiij 
sont  destinés  â  la  prédication  ;  qu'ils  puissent  prêcher  et  coolesserlet 
lidèles  sans  empËcbeiuent.  Que  si  quelques-uns  des  fières  désbow- 
raient  leur  religiiio  qui  fait  profession  de  pauvreté,  et  s'occupaient  de 
reclierclies  d'argent,  qu'ils  soient  saisis  comme  des  faussaires  et 
damnés  comme  tels  '. 

1386.  Le  mtïme  pcmtifc  met  Dominique  au  nombre  des  si 
Cette  bulle  est  remarquable  par  les  images  terribles  et  lugubres  qui 
eu  font  l'exposition.  Le  pontife  déplore  de  voir  que  les  cbrCtictu  a 
augmentant  en  nombre  ont  crû  eu  présomption,  et  la  liberté  draitik 
ont  j'iui  n'a  engendré  que  la  malice.  11  reconnaît  le  doigt  du 
dans  la  création  dios  frères  Prêcheurs  et  Mineurs ,  les  vrais  dmaia 
robustes  dont  parle  Ezécliiel.  «  bous  les  Uêclies  de  Domiuique.dil  l> 
»  pontife,  les  délices  de  la  chair  ont  frémi,  et  sous  les  coup6  deitt 
u  foudres  les  esprits  durs  comuie  <les  pierres  se  soui  seuiis  brisôi 
i>  tous  les  hérétiques  ont  été  reiiijtlis  de  crainte  et  toute  l'ai 
«  des  iidéJes  B  tressailb  de  joie.  >>  Le  pontife  parle  ensuite  da 
nombreux  miracles  qu'il  a  faits,  et  il  rend  témoignage  luî-mâw  1 
ses  vérins,  â  caus<.'  de  la  grande  amitié  qui  les  ai  ait  unis ,  lorsque  lii- 
niéme  était  encore  dans  les  emploie  subatiernes.  Il  compte  comnit 
une  grâce  du  ciel,  d'avoir  eu  sur  celte  terre  le  soulagcmefil de I* 
gracieuse  amitié  de  Dominique,  et  établit  sa  fête  le  j  du  mois  d'aoiU, 
veille  de  sa  glorieuse  mort;  il  accorde  en  même  tems  diminution  d'ua 
an  de  |>éni[encc  pour  tous  ceux  qui  le  jour  de  sa  féie  visiteront  wfl 
lombeau  '. 


•  ficlt'gioiaiH  vllitm  dans  1«  Siillnriu 

•  Quornai».  l.  ,1,  p.  16. 

'  Funt  tu/iicatitc,  l,  i,  p,  77, 


letuient-  ton»  I,  p.<tl< 


DOMINICAINS.  699 

UtS.  Innocœt  I?  s'adressant  en  particulier  aux  Dominicains  de 
Le,  leur  recoounande  une  exacte  obéissance  à  leurs  sapé- 
et  enjoint  h  oeax-d  de  censurer,  d'ôter  l'babit  on  de  tranilë- 
rlas  hd  aatre  ordre  les  récaldtrans  '• 

[inx  Le  m&ne  pontife  défend  à  tout  frère  élu  évéque  ou  k  une 
dî^joité  ecdéaiiatique,  d*accq)ter  avant  d'avoir  obtenu  l'agré- 
ide  ses  supérieurs  ;  prohibition  est  faite  aux  évêqucs  de  les  or- 
r^  et  les  ordonnatioiis  sont  déclarées  nulles*. 

I^  même  pcptife,  cé4ant  aux  prières  du  roi  d'Angleterre , 
UKf,  bi^F^  ^^flTOudra  conduire  avec  lui  au-delà  de  la  mer, 
de  jDiQiiter  ii  cberal»  toutes  les  fois  qu*il  le  leur  ordon- 
^aopiobptaiit  kp  stiifQts  de  teur  ordre  K 

àifPimnUfre  IV  ré¥<M|ue  les  lettres  d'Innocent  IV,  qui  ^âfen- 
anx  réguliers  de  recevoir  dans  leur}»  églijscs,  les  dj|nanc;(ie9  ot 
\im  ponMiqu  4'wilres  éigUses^. 

Le  apême  pontife  défend  aux  frèm  de  se  confesser  ^  d'au-* 
lennsopérieurs*. 

Le  même  pontife  demande  aux  évéques  de  laisser  les  frères 

dans  leurs  diocèses,  faire  un  libre  usage  de  leurs  obser* 

statuts  et  indulgences  apostoliques  ;  «  il  les  qualiiie  de  frères 

de  IMea  et  des  hmmnes,  et  préchant  la  vertu  du  uom  de  Dieu 

|kiileIat»Te^  « 

Défense  par  le  même  pontife  au  général  des  frères  mineurs 

dans  son  ordre  un  frère  prêcheur  7. 
le  même  pontife  défend  sous  pcmc  d'excommunication,  de 
du  pouvoir  de  recevoir  dans  la  suite  et  de  nullité  de  profes- 
r«lniettre|  un  frère  dans  l'ordi-e  avant  Tannée  entière  de  no-' 


ieoup€cla,  t.  ix,  conliouatio>>a/*.  m,  [u  AiK 
iuaf  té,  p.  &0. 

ihuUnis,  îb.,  addenda,  p.  9. 

imiio/i'/gm>ib.53. 

iwmgisUr,  id.ib. 
fù  mtemit  id.  h% 
»  wtj  id.  Ib. 


NIUIMS. 
[■viciai,  ou  de  l'empilclier  à  la  fin  ilc  TaiiiKe  de  passer  ànaimn 
[[^ ordre,  s'il  le  désire  ■. 

1256.  Défense  à  tout  Évtkpie,  môme  de  l'ordre,  de  reteairiffii<le 
r  loi  un  frère  sans  la  permission  du  supérieur  '. 

1237.  Le  rnSmcponlife  cousidérant  que  quelques  frj.*re5  auacbii) 
1  bpcrsonuc  dus  archevêques  et  fvâques,  se  couduisaient  àemanièrcï 
I  scandaliser  leur  ordre,  jiermet  aux  su|)érieurs  de  les  corriger  et  mfffle 
^  de  les  faire  rentrer  dans  leur  couvent  '. 

1265.  Clément  IV,  sur  les  obyertatious  qui  lui  sont  faites  quei 
C.ques  prélats,  clercs  et  laïques,  pri^tcndani  que  les  frtres  prfcliemtl 
I  mineurs,  morts  au  monde,  et  ne  devant  rien  posséder  en  prqm, 
Cherchaient  i  les  priver  de  toute  succession,  déclare  qu'ils  penttnl 
Fnicccder  â  tous  les  ])ien3  auxquels  ils  auraient  succédé  dans  le  monde, 
L  entrer  en  possession  de  ces  biens,  les  vendre,  et  en  appliquer  le  prit 
rs^n  qu'ils  le  jugeraient  convenable  >. 

1268.  Le  mâme  ixintife,  apprenant  que  quelques  frères,  oomatii 

r  différentes  dignités  ecclteiasliques,  conseï-^  aieul  en  leur  jxKsessiuaki 

1  livres,  et  autres  objets  dont  l'ordre  leur  avait  donné  l'usage,  dr- 

L  cbre  cet  usage  contraire  â  ta  profession  qu'ils  ont  faite  de  D'ntûr 

I  rien  en  propre ,   leur  ordonne  ,  sous  peine  d'être  suspendus  de  leur 

[  grade,  de  restituer  avant  leur  ordination  les  biens  aux  convcns  qui  In 

L  leur  avaient  confiés.  Le  jwnlife  en  exempte  les  cahiers  {quatermùKe)), 

\  et  les  )>apiers  où  ils  auront  pris  des  notes  ou  consigné  quelques  te- 

Bons'. 

1268.  Leméme  pontife  défend  aux  archevêques,  évêqueselpr*" 

'  des  différentes  églises,  de  s'anoger  le  droit  d'interpréter 

manière,  les  différentes  indulgences  concédées  a  l'ordre  par  Ifs 

verains  pontifes,  '  parce  que,  dit-il,  celui-lï  seul  a  le  droit 

■  prêter  la  loi,  lequel  a  le  droit  de  la  faire  ". 


>  .Von  soitti»,  tome  ix,  p.  bi. 

•  Pelilionibiii,  id.  ib.  53, 

'  Sacra  religionit, ib-  addenda,  |i.  l<i. 
'  OiUnlci.  lomct,  p.  133. 

•  Providentia,  ib-,  p.  1*7. 
'  Orilm's  vesiri,  ibid. 


DOMINir^IXS. 


501 


1S9fi,  Boiiifari!  VIII,  coiisidfrant  que  si.  daiH  la  foii-pciion  pl  fa 
tressîoii  Jes  diliisetfauii^s  parmi  les  idiRicux,  il  Tallail  suivre  (ou- 
ïes rùglcsct  préccpiesdu  droit  canon,  la  rigueur  de  la  règle  s'amol- 
ait  et  se  relâcherait  bientôt ,  donne  aux  supérieurs  de  l'ordre  le 
:>ît  de  procMer,  sans  faire  altenlion  au  droit,  contre  les  df  liiiquau)', 
lin  les  conlumes  approuvées  dans  l'ordre,  cl  défeud  aux  frt^res 
ippcicr  rie  ccsJHgenicns", 

I37'i,  Cri^goire  XI,  considérant  qu'il  s'éiait  éleré  plusieurs  diffi- 
ll^dans  l'ordre,  décide  que  le  général  gonveniera  librement  l'or- 
i  anssiiôl  après  son  élection,  mais  que  les  définileurs  du  chapitre 
léral pourront  Icdéposer; — |que  tous  ceux  des  frères  qui  auront  élé 
)isis  pour  Icclvurs  ou  professeurs  de  tliËologie ,  pourront  sans  au- 
ne autre  penni^lon,  enseigner  dans  lesmaisons  de  l'ordre,  excepté 
ns  les  lieux  où  il  y  a  une  uniTcrsitê;  qu'ils  n'auront  point  d'or- 
(  à  recevoir  des  Ordinaires  en  ce  qui  concerne  l'institution  el 
dcsiitiition  des  prieurs. 

B.  Que  tons  les  frères  qui  seront  présentés  par  eux  aux  évèqucs, 
tront  êlre  ordonnés  par  ccnx-cî  sans  aucun  examen ,  promesse  on 
igalion  préalable;  (privilège  aboli  plus  tard  par  le  ConcUe  de 
enie  '.  ). 

9.  Qu'ils  pourront  avoir  des  oratoires  et  des  autels  poiiaiib  dans 
is  les  lieux  oii  ils  demeureni. 

10.  Qn'ds  pourront  célébrer  les  ofliccs  dirins  dans  les  lieux  in- 
dits, pounuqu'eux-mâmes  n'oient  pasdoimé  lieuïrinlerdictiou; 
^a outre admiuislrer  les  sacremcnsà  tous  c«ux  qui  deni curent  dans 
rs  dépendances  ;  de  même  leurs  domestiques,  procurateurs,  on- 
ers  seront  à  couvert  des  elTets  de  l'interdiction  ou  de  l'excommuni- 
ionià  cause  qu'eux-mêmes  ont  embrassé  an  nom  du  Christ  la  plus 
jiilc  pauvreté,  il  leur  est  permis  de  séjourner  sur  les  terres  des 
communies,  et  de  leur  demander  les  choses  nécessaires  h  la  vie. 
H.  Pouvoir  est  accordé  aux  supérieurs  quelconques  de  l'ordre, 
bsoudre  les  frères  des  sentences  d'excommunication ,  d'inleitlit 
de  suspense  prononcées  par  le  droit  ou  par  lejuge,a\ant  ou  après 

.yrf  ««-«<«/»«.,  t.  r,  p.  i:4.      . 


502  DOMINICAINS. 

teur  eoirée  dans  l'ordre,  excepté  pow  les  cas  réserrâs  su  siège  apos- 
tolique. 
12,  Tous  les  frisies  pourront  absoudre  leurs  supérienra. 
14.  Les  frères  ne  pourront  fiire  requis  i  l'avenir,  même  par  IM- 
I.Itqs  aposK)Ii'{ucs,  'il'  faire  des  Gullecies  d'argeot,  ou  nulle  «nlrt 
large  de  correction,  de  visiic,  d'iiiquittîLiou,  ou  connaissant  è 
J  Causes,  citations  de  parties,  df'nonciations  de  semences,  d'iulenk- 
F^ni  ou  d'excommnricalion,  ou  de  prendre  le  soin  dos  religieusei.oii 
[,da  visiter  lenr  s  monastères.  —  Aucun  archevêque,  Évéquc  ou  prâ» 
Ectésiastique,  ne  pouria  les  charger  de  porter  des  lettres,  de  dfnDi- 
P.'Mr  des  senleoces contre  des  princes  séculiers,  coiumunamfâoapQi- 
l>jdes)  —  ni  aucun  délégué  ou  juge  ordinaire  ne  pourra,  par  qaelqoc 
;.  les  citer  devant  eux  sans  la  permission  du  Saiut-Siége  '. 
.  Les  supérieurs  pourront  toujours  révoquer  et  poiiir  ks  Ertctt 
I  icm^doyés  par  les  archevêques  et  évi^ques,  et  i^eux-ci  ne  poumuilfli 
L  employer  aucun,  qu'avec  leur  cousentcmeiit. 

Ifl.  Bien  plus,  le  général  ponrra  changer  et  révoquer  ceux  qSsIe 
e  apostolique  anrait  ch»-gés  de  prPcher  ta  croisade  atr  de  rethr 
!ber  h  pravhé  hérétique.  ' 
17.  Toute  |jprsonne  qui,  après  sa  profession,  sortira  de  l'ordrei 
k^ftymlssion,  pourra  être  e^conimnitiée,  ain^i  que  les  monastères  H  ks 
I  ^lises  qui  la  conserveront. 
■  ""  ÏS.  fieu*  qiii,  après  aroir  reçu  la  permission  de  pnsser  îiod  «rlro 
■*Vntre,  n'en  anrom  pas  fait  profession  après  deux  on  trois  mots,  m 
lllbKnt  passés  dans  le  siècle,  pourront  être  ramenés  par  totrt»  h» 
7  "ttiies  (V  rigueur. 
j*'  i9.  Quant  .lOïc  apostats  de  l'ordre,  il  est  loisible  ani  eajétinn. 
l'itec  l'aide  du  bras  séculier,  de  les  excommunier,  appréhmAr, 
T*)Bichalner,  etnprisonner,  et  Icssoumeltreâ  tome  la  rigueur  de  hJit- 
y  cipllne. 

5ft  Quant  a  eouxqui  auront  été  chassés  de  Tordre,  i!s  ne  pomroil 
ttlptir  aucune  fonction  ecclésiastique  ;  si  quelqu'-ui  les  fait  prfchf 
"i^II  soit  cxcomnnmié. 

'   \'iiir  ro,.,i7r  di  TrniU,  5  xv,  r.  13. 


DO«rincAiiss. 


Sds 


.  Défense  S  qni  qoe  ce  soit  d'usurper  l'habit  de  l'ordre,  on  un 
jenbliible,  sous  peine  de  censnre. 

22.  Au  resie,  comme  leur  humiliié  ne  s'est  réseiTée  sur  tonte  ta 
lerre.  de»  maisons,  des  jardins  et  bruyère»  qu'en  vue  des  biens  dn 
ciel,  le  poniife  les  exempte  de  tontes  dîmes  et  impAts. 

33.  Quant  à  cens  qm,  en  entrant  dans  l'ordre,  ont  h  faire  des  res- 
titutions à  des  persoimes  inconnues ,  ils  peuvent  les  appliquer  i 
l'ordre. 

2fi.  Permission  d'ftabtir  des  lieux  desfpnlturedans  leurs  maisons; 
et  d'y  ensevelir  les  personnes  qui  le  désireraient,  sauf  les  droits  des 
églises  où  les  corps  sont  morts. 

25.  Défenses  toutes  personnes  de  les  forcer  à  enterrer  quî  que  ce 
soit,  ou  de  faire  quelque  serTice  dans  leur  église,  sans  leur  consente- 
ment. 

26.  Défense  h  tous  les  frtres  de  se  confesser  à  d'autres  qo'J  leurs 
supérieurs. 

27.  Défense  aux  ÉvÊques  d'empPcher  !enrs  confessions,  de  les 
appeler  h  leurs  synodes  ou  assemblées,  ou  processions,  on  de  lonr  de- 
mander fidélité  par  senuenl.  on  de  les  empêcher  de  s'éialtlir  dans  les 
\illes  où  les  populations  les  appellent  et  d'y  établir  des  maisons  et 
/çlises. 

28.  Défense  de  rien  exiger  d'enx  pour  ta  fabrique  oti  portions 
canoniques,  et  de  rien  retrancher  de  ce  qui  leor  est  donné  par  lesia- 
mcni. 

29.  Licence,  lorsqu'ils  changent  de  résidence,  de  transporter  tous 
les  meubles,  ornemeus,  de  vendre  tous  les  imOieubles,  les  églises 
consacrées  exceptées. 

30.  Eïciiipiion  de  payer  quoi  que  ce  soit  pour  frais  de  légats,  non- 
riatcres,  dépenses  diocf^saines,  collectes,  subsides  d'aucune  sorle. 

31.  Exemption,  pleine  et  entière  de  l'ordinaire  et  de  sa  juridiction 
«justice 

Ihlh.  Siile  IV  voulant  assurer  la  paix,  la  prospérité  et  Paccroîa- 
sement  d'un  ordre  qui  a  étendu  ses  branches  de  la  mer  a  la  mer,  el 
même  jusqu'aux  nations  barbares,  confirme  toutes  les  faveurs  déjà 


accordées  par  ses  prédécesseurs,  les  étend  aux  fi*ères  et  sœors da 
tiers  ordre  de  saint  Dominique  dit  de  la  pénitence;  et  déplus  il 
ajoute  : 

9.  £t  parce  que  les  curés  des  paroisses  se  monireut  parfois  dif- 
Gcilcs  à  administrer  Teucharistie  ou  rextrême-onction  t  ceux  qoi  se 
sont  confessés  aux  frères,  il  est  accordé  à  ces  mêmes  frères  la  per- 
mission d'administrer  eux-mêmes  ces  deux  sacremens. 

10.  Droit  de  prendre  possession  de  tous  les  biens  des  religieuses 
de  leur  ordre ,  dans  les  maisons  qui  sont  destituées  de  religieuses 
sans  espoir  de  réforme,  et  d'en  disposer. 

11.  En  on're,  ccnime  quelques  fidèles  portant  une  dévotion  par- 
ticulière à  cet  ordre,  ordonnent  que  leurs  corps  seront  ensevelis  aiec 
Tbabit  du  tiers-ordre  de  la  pénitence,  de  peur  que  ce  ne  fût  une  ia- 
jurc  pour  cet  ordre,  que  ces  corps  fussent|X)rtés  dans  d'autres  églises, 
permission  est  donnée  d'ensevelir  ces  corps  dans  le  cimetière  des 
frères,  quand  même  ces  morts  auraient  clioisi  un  autre  endroit , à 
moins  que  les  frères  n'y  consentent. 

13.  Condanmation  de  ceux  qui  disent  qui:  ceux  qui  se  sont  con- 
fessés aux  frères  sont  encore  tenus  de  se  confesser  à  leurs  curés. 

\U.  Communication  de  toutes  les  faveurs  spirituelles  accordées  i 
l'ordre  de  saint  François  '. 

C'est  la  bulle  dite  mare  magnum. 

1479.  Le  même  pontife  appelle  les  deux  ordres  des  Dominicains 
et  des  Franciscains,  les  deux  fleuves  sortant  du  paradis  des  voluptés 
et  des  délices  célestes ,  les  deux  séraphins  qui  se  soutiennent  sur  leurs 
ailes ,  les  deux  trompettes  du  Seigneur  ;  puis  considérant  que  les 
précédentes  lettres  ne  leur  ont  pas  donné  le  repos  qu'il  voulait  leur 
faire,  et  qu'il  y  avait  des  personnes  qui  leur  contestaient  leurs  pri?i- 
léges,  renouvelle  tous  ces  privilèges  et  y  en  ajoute  encore. 

6.  Yoidant  pounoir  à  ce  que  les  églises  commencées  soient  ache- 
vées, conservées  et  convenablement  ornées,  il  décide  que  les  fidèlesqm 
auront  aidé  de  leurs  mains  à  les  élever,  visiteront  les  églises  et  ora- 
toires de  l'ordre,  les  jours  des  fêtes  de  saint  Domî:^ique  et  de  saint 
François,  gagneront  100  ans  et  tout  autant  de  quarantaines  d'iudul- 

•  Hrgimini  univcrsalii,  ibid,  1. 1,  p.  395. 


JWMTSICAnsS. 
linri  cpie  i>ou  ^f'sfëtesdcMiatPJorremirtyr.defaiatTliomu  À 
d'Aqnin,  de  saint  Vincent  et  de  saiDlcCatlicrioedc  SieniK. 

5.  Faculté  |i»ur  tous  ceux  qui  entrent  dans  l'orflrcdes'y  choisir  us  ^ 
iifcsseur  qui,  une  fuis,  pou n-a  les  al)M>U(lrede  tous  leurs  péchés,  ^"4 
a  les  foimes  de  la  coiilesûun  faite  au  \y»\K  mfnte,  et  de  plus  iudul-  >^ 
nce  piil-nièrcà  l'ailicle  de  la  mon. 

7.  <^mmunicat)OD  au  tiers  ordre  de  ta  pénitence  de  loulesles  grl- 1| 
B  et  faveurs  spirituelles  de   l'un  et  de  l'autre  sexe  accurdées  aux  { 
liirni  prêcheurs  ei  atix  franciscains. 

|.  S.  Sacitart  que  quelques  Ordinairesvoulaiem  empi^cher  qu'on  ne 
donnât  Re;i  aDm''<ncs,  il  défend  ces  insitinaiions  sous  peine  d'in- 
lîclion  de  l'entrée  del'églisc,  dcBuspensc  de  leur  charge  pour  les 
its,  curés,  ■  et  d'excommunication  pour  les  autres.  » 

11.  FacullË  donnée  aux  supérieurs  d'examiner  la  conduite  de 
de  lenrs  frères  qui  sont  cLargî's  de  la  fonction  d'inquisiteur  des 

hfréliques,  et  de  les  destituer  et  punir  s'ils  Tenaient  h  excéder  leurs 
poufoiis.  et  droit  d'en  nommer  de  nouToaui,  pourvu  que  ce  ne  soit 
pu  dans  le  même  dioci'se,  mais  non  de  juger  ou  condamner  les  in- 
igDisiLeursd'uu  autre  ordre. 

12.  Communication  de  toutes  les  faveurs  accordées  aux  Augtistins 
I.OnnC'lites,  et  serviteurs  de  Marie  ', 

1516.  Léon  \  considûrani  que  quelques  abus  et  mésintelligences 
^éuicat  introdoits  entre  les  ordinaires  et  les  ordres  mendians  b  cause 
4es  privilèges  qui  étaient  accordés  à  ceux-ci ,  ré^e  que  les  évêqnes  et 
dëléguéspourront  visiter  leséglises  desservies  par  les  frères  ;  exa- 
lenr  conduite  en  cequi  regarde  le  soin  des  paroissiens  et  l'admi- 
jl^ration  des  sacremens,  et  tes  puuir  selon  les  rf^les  de  leur  ordre. 
, ,  'i.  Permission  donuée  aux  évêques  et  aux  prêtres  séculiers  de  célé- 
brer la  messe  dans  tes  églises  de  l'ordre  ;  injonction  aux  frères  de  les 
fecevoir  avec  faveur. 

^  5.  Ordre  d'assister  aux  processiunsoii  ils  auront  été  appelés  par  les 
éréques,  pourvu  que  ce  ne  soit  pas  plus  loin  d'uu  mille. 

(i.  Ordre  auï  su|iérieurs  de  présenter  aux  évCquesles  frères  qu'ils 
■uroot  choisis  pour  entendre  la  confession  ;   pouvoir  ajx   étèqucs 

'  Sarri  praitiraloriiiH,  ib.  i,  i,  p.  418. 


5M  nOMINICACIS. 

d'einnincr,  s'ï\n  sont  {>mir\ii3  d'une  instnictioii  Bnffisante,  et  àw 
conn.iissaïKe  nisonimble  de  ce  sacrement. 
7.  Les  frères  ne  peuvent  absoudre  les  laïques  et  les  clercs  de*  wn- 
I  lÉDces  portées  par  l'ordinaire  ;  ils  ne  peavcnl  conférer  les  »cny 
Chiens  de  l'Eiicbarislie,   de  riCxlrëme-Oncliun  ei  les  autres  »m- 
is  e celés iaslifiucs,  même  h  ceux  (]irils  anront  roiifessés ,  lorsp» 
r  propre  pasienr  les  tour  aura  refusés,  â  tnoins  que  ce  refus  ne  luii 
Ut  sans  cause  légitime  sur  le  témoignage  des  voisins,  ou  >T«e  rtqni- 
Iflflition  d'im  nuiairc  public. 

'  9.  Défense  d'enirer  avec  la  croit  dans  les  paroisses  de  c^m  doniil» 
J'ttnl  lever  les  curps  sans  la  permî<ision  des  curés,  i  tnoins  qn'ili'v 
■^tft  nsagc  antique,  tranquille  cl  nnn  contesté. 

10.  Permission  ï  tout  fidèle  de  se  faire  enseicKr  sous  l'Iwbil  ta 
Mres.  cl  de  choisir  sa  sépulture  parmi  enx. 

11.  Aucun  des  frères  ne  pourra  Stre  ordonné  qne  par  l'ordiintrr 
des  lieux  et  aprts  im  examen  snr  la   grammaire  et  sur  une  seifliff 


12,  Défense  de  faire  consacrer  on  poser  la  première  pierre  d'in- 
cune  église  .  ou  aiUel,  sans  avoir  prié  convenablement  dent  im  tiMs 
fois  IVïéqne  diocésain  de  le  faire. 

1 3.  Uffense  de  donner  ta  bénédiction  nuplide  san 
fâCOTË. 
'  1ù.  Défense  le  Samedi-saint  de  sonner  la  cloche  de  leur  égits*, 

I  *^iïe  l'église  métropolitaine  on  majem'C  en  ait  donné  le  ngnrf. 

15.  Ordre  de  publier  dans  leurs  églises  les  censirres  portM  pi" 
I  fftrdioaire. 

16.  Injonction  d'obligpr  les  personnes  ip'ils  ConrcstiéntipaTtfkf 
J 'ttmes  et  fruits,  d'en  prêcher  le  devoir,  et  do  refuser  l'riKohtdoa  ko, 
I  ^ftcalcitrans. 

18.  Les  excommuniés  qui  voudront  entrer  dans  l'ordrP,  tte  pOOf- 
l'^'oni  être  absous  avant  qu'ils  aient  saiïsfaii  à  leur  sentence  Vir«in'il 

■  ^agira  des  droits  de  tiers,  Les  procureurs,  aginsd'alTaires,  onvripil, 
Sdfnesliques  de  l'ordre,  seront  soumis  Comme  les  autres  aux  effets  il^ 
l'ctcommunication. 

19.  1a.s  irvres  et  soeurs  du  Tiers-Oiilre  pourront  choisir  leur  sis- 
pulliircoùils  voudront,  mais  ils  scroiil  l en ti s  de  recevoir  de  telll'pro- 


DOHINIfiAPtS^ 


5«7 


r .  rBucbaristie,  le  jour  de  Pâcruot!,  l'ntréme-OnctioD  ot 
n  antres  sacramnis  ccclésiasliqnes,  la  confession  eicpplée,  et  «i  outre 
gnpporteroni  tontes  les  chargea  imposées  aux  biques  ;  comme  de  se 
présenler  devant  lejiiçe  Bécnlier  quand  ils  wront  cités.  Et  pour  ne  pas 
H4ti)ir  les  censures  ecclésiastiques,  ni  diminuer  i'auioriié  de  l'inleiilit, 
■faadits  frères  du  Tiers-Ordre  ne  pourront  être  admis  dans  les  églises 
Hk  l'ordn>,  )ersr|u'cnx-mËmes  ^luront  donné  cause  il  l'interdit,  ou  en 
^nifïorîseront  tes  antenrs. 

SO.  En  outre,  ajoute  le  pontife,  nous  avertissons  les  frères  en  vertu 
ée  la  sainte  obéissance,  de  vénérer,  avec  l'bonneur  convenable  et  l'o- 
béissance due,  les  évèques  qui  lienuenl  la  place  des  apûtrcs,  h  cause  de 
la  rénl-rence  ffu'ils  nous  doivent  et  au  âiège  Apostolique  Et  nous  re- 
omunandot»  am  évOques  de  traiter  avec  bouté  et  libiTalité,  les  frères 
me  leurs  mcillears  coU|iéraiL'urs.  —  Le  tout  sous  l'indignatioa  de 
Dieu  et  des  api'iires  Pierre  i?L  l'auL 

y  Donné  à  Rome  dans  la  session  publique  du  eoncde  de  LaU-an  ■. 
b  <15()3.  Le  ConcUc  de  Trente,  dans  la  session  x.wb,  s'occupe  de  la 
"larme  da  tous  les  ordres  religieu!!,  et  restreint  une  partie  de  leurs 

tviléges*. 
'  A  564,  Pic  IV  retire,  cooformémenl  aa  vœu  formé  par  le  Concile  de 
Trente ,  tons  les  privili'^ges  accordés  aux  frères  précbenrs  et  rdx 
autres  ordres  religieux,  ]iour  ce  «lui  concerne  l'administra  lion  des  sa- 
cremens,  et  ceini  de  la  Péniience  en  particulier,  et  ordonne  de  s'en 
tenir  h  la  décision  dn  Concile  '. 

f565.  Pie  V  exempte  les  frères  mendiaiis ,  leurs  possessions,  et 
leurs  ouvriers,  colons,  rentiers,  locataires,  et  agens  d'aiïaJres,  de  içu- 
tes  tvaciioRS  de  ville  et  de  campi^ue,  duas,  gabeJles,  péages,  impôts, 
collecli'S,  impositions,  charités  ordinaires  ut  extraordinaires,  réeUeset 
personnelles,  eniiéreseï  œi\te»,  subside  triennal ,  augmens  etfeux,  taxe  • 
des  cl  II' vaux,  lugcmcni  de  solilais,  impôts  sur  les  marcli^,  foires,  par 
mer,  par  fleuve  ou  par  terre,  ou  pour  animaux  nioru,  ou  vivans,  ou 
droit  de  vente ,  d'achat,   ou  d'échaOKe;  méuK  d:    paîcmciit 


ffjhm  Mra,  L  r,p.  SB). 

•  Seuio  xw,  de  regiilnrihiis.  Nous  avon»  dûnné  la  plupart  dp  res  nouvellci 
cseripiloni,  «n  parlant  d»  reli^ieiii  de  Cluny,  ri-dr<:n]s  p.  ■IG?. 

•  la  prinrifiit,  l.  I,  p.  138. 


508 


HOUIMCilNS. 


» 


an  quart  pour  chaque  livre  de  chair  d»  animam  qu'ils  praresi  lopr 
de  lunrstn)i]|M'aui;  et  de  loul  iiupûl  pourponLs,  cb<inins,  ai[iiednc>, 
mars,  relraDchomcns  i  faire  ou  à  reparer.  —  Que  ries  aosei  ne  paiisr 
t^ire  dtloRmé  ou  prf-levé  sur  leurs  fmiis,  aumônes,  etc. 

5.  De  plus  que  dans  Inule  U  jurtdJcUoa  de  la  chauihrc  apostolîqnr 
le  sel  nécessaire  leur  soil  donné  gratis  tous  Its  ans. 

6.  Le  tout  sous  la  peine  contre  )escontrevcnans.quebqu*lls9aieiil, 
d'une  ei communication  majeure,  et  d'une  amende  de  S.OOU  àaam 
d'or  de  la  chambre,  applicables,  la  moitié  i  l'église  de  Saint-Pierre  de 
Rumc,  el  l'anlrc  moili*'^  à  l'ordre  qui  aura  été  molesté.  —  L'exécttliOB 
à  la  chatte  de  tontes  les  autorités  ecclésiastiques  '. 

1:>67.  Le  m^ine  iwntife,  considérant  que  les  archevêques  et  i>(- 
qnes ,  au  lieu  de  TaToiiser  les  ordres  mendians ,  détoutii^it  en  sem 
faux  les  di-iTcls  du  Concile  de  Trente,  leur  fout  souffrir  toutes  sotIh 
de  coiilrariétes,  et  violent  leurs  privilèges,  ainsi  : 

1.  <^)uelques  éréques  ne  voulaient  pas  laisser  prédier.  mOmcdim 
leurs  propres  églises,  certtins  réguliers,  quoiqu'ils  fussent  appruuu^ 
de  leurs  supérieurs  ;  d'autres  les  obligeaient  à  se  faire  examiner  plu- 
sieurs  fuis  paraii,  et  eiigcaicut  de  l'argent  pour  ci'ttepermisàgnqD'iti 
ne  voulaient  donner  que  par  écrit  ;  d'autres ,  malgé  l'aocieiUM  cou- 
tume, prélendaicntavoir  te  droit  de  choisir  ou  de  rejeter  ceux  ^% 
voulaient  d'entre  les  ri'guliers. 

1^ pontife  décide  que  le  cbap  iv  de  la  2ù' session  du  OmcBeik 
Trente,  qui  prescrit  h  tous  les  réguliers  de  ne  point  pn^^ier  SUV  tl 
permission  de  l'évéque  ,  ne  comprend  pas  les  frères  des  ordres  mai- 
dianls  quand  ils  sont  approuvés  de  leurs  supérieurs  ;  et  leur  doont 
le  droit  de  prêcher  dans  leurs  propres  églises,  même  malgré  l'évftpir, 
à  moins  qu'il  ne  prêche  lui-même  en  ce  moment. 

2.  Ouciques  ordinaires  ne  voulaient  pas  admettre  à  entendre  1« 
confessions,  les  réguliers  approuvés  de  leurs  supérieurs  :  ils  voulaînl 
qu'ils  se  présentassent  i  eux  plusieurs  fois  l'année  ;  ou  bien  les  era- 
péchaient  d'entendre  1rs  confessions  des  malades,  ou  des  valida, 
excepté  dans  leurs  propres  églises  et  monaslires. 

Le  pontife  décide  que  le  cliap,  xv  de  la  2Î*  session  n'eœp-trttp" 


*  ÛHi»  ild  aitrei,  I.  I 


,p.304. 


UUlll}lli:AtKS. 


5U9 


celle  défense,  et  qu'uii  (lère  appruuvi:  par  ses  supérieurs  peut  gutcii- 
drc  toutes  les  confessions,  el  eu  quelque  lieu  que  ce  suit  ;  en  ouUc 
qu*uii  fi^ro  approuvé  une  fois  par  l'évêiiue  d'un  diucèsc,  est  approuva 
pour  toujours. 

3.  Quelques  ordinaires  préteudaieni  examiner  tes  coufesseurs  des 
religieuses,  qui  de  druil  sont  soumises  aux  réguLers,  ou  des  frères 
pour  confesser  leurs  frères,  quoique  cela  ne  soit  pas  .^'\prinié  par  le 
Concile- 

Le  pontife  ii;urdonne  pleine  autorité  sur  cesdeux]>oiuti,  et  déplus 
exempte  pour  les  prédications  et  la  confession,  de  tout  examen  épis- 
rx^l,  les  lec'iurs  et  les  gradm'-seu  théologie. 

fi.  Quelques  ordinaires  Toulaient  emitêcher  les  fidèles  de  recevoir 
TEucliarisiie  dans  les  églises  des  réguliers- 

Le  pontife  permet  â  lous  les  fidèles  de  recevoir  l'Enclurislie  dans 
élises ,  le  jour  de  Pâques  excepté. 

5.  Quelques  évéques  osaient  donner  selon  leur  bon  plaisir  la  jwr- 
iou  d'entrer  dans  les  couvens  de  fenmies. 

Le  pontife  décide  que  le  chap.  t.,  session  25'  du  Concile,  ne  se 
rapfMirle  qu'aux  couvons  q<ii  sont  sous  la  direction  immédiate  de 
l'ordinaire ,  et  que  les  évëques  n'ont  même  pas  le  droit  de  visiter  les 
couvejis  qui  sont  commis  aux  soins  des  réguliers. 

6.  Quelques  ordinaires,  sous  prètejLte  de  rccbevchcr  la  volonté  des 
les  novices,  les  faisaient  sortir  du  couvent,  et  les  retenaient quel- 
tems  ailleurs,  ks  soumettant  k  des  questions  indiscrètes. 

te  pontife  décitlc  que  les  ([uestions,  si  elles  ont  été  forcées  ou  sè- 
i.  qu'Us  doivent  leur  faire  d'après  le  concile,  devront  être  faites 
la  15*.  où  les  ordinaircsen  auront  été  requis,  Icscpidles  questions 
it  faites,  au  parloir,  i  travers  la  grille. 

7.  Quelques  évéques  ne  voulaient  pas  admettre  aux  ordres  les  ré- 
:rs  des  autres  diocèses ,  quoique  présentés  par  leurs  suj.érieurs. 

le  piHilifc  déclurc  que  le  ch.  viir  de  la  23'  session  du  concile,  di- 
it  que  personne  ne  sera  ordonné  |)ar  que  son  évéquc,  ne  rt^arde  pas 

les  réguliers ,  et  que  tout  évi'^quc  peut  les  ordonner  dans  les  maisons 

de  leur  ordie. 
6.  Quelcjnes  ordinaires  aimonçateni  tous  les  dimandies,  au  son  des 

dorlies,  5  leurs  paroissiens,  qu'ils  ne  iwuvaieni,  sous  peine  d'eicom- 


510  DOMINICAINS. 

mnnication ,  assister  aor  messes,  sermons  et  oflSces  qoo  daos  lears  pa- 
roisses ;  d'autres  ne  \oulaient  pas  qu'il  y  eût ,  dans  les  raaûons  des 
religieux ,  des  discours  sur  l'Ecriture  sainte,  ou  des  oraisons  fnnèbres, 
prétendant  acquitter  eux-mêmes  les  messes  et  offices  qui  lenraTaient 
été  légués  ;  d'autres,  sous  peine  d'excommunication ,  et  d'être  chassés 
pendant  dix  ans  du  diocèse,  avaient  défendu  aux  religieux  de  dire  des 
messes,  les  jours  de  fêtes,  avant  le  recteur  de  l'église  paroissiale,  ou  de 
prêcher  pendant  que  l'on  prêche  dans  la  cathédrale. 

Le  pontife  blâme  toutes  ces  contrariétés  et  persécutions ,  et  auto- 
rise tous  les  fidèles  à  entendre  messes ,  sermons  et  offices  dans  la 
maisons  des  réguUers ,  de  leur  laisser  ou  donner  de  l'argent  pour  ks 
prières ,  et  défend  aux  évéques  de  les  molester  en  aucune  manière 
pour  cela. 

9.  Quelques  ordmaîres  troublaient  tout  ordre  et  tout  repos,  en  ré- 
veillant les  anciennes  querelles  sur  les  préséances,  et  en  établissant  de 
nouveaux  réglemens. 

Le  j)ontife  décide  que  le  ch.  xm  de  la  25*  session ,  qui  a  chargé  les 
évêques  de  terminer  ces  disputes ,  ne  se  rapporte  qu'à  celles  qui  do- 
raient encore,  et  non  à  celles  qui  étaient  décidées,  et  sur  lesquefles  i 
défend  de  revenir. 

10.  Quelques  évêques  voulaient  que  les  réguliers  fussent  exclosda 
soin  des  âmes ,  et  qu'elles  ne  fussent  confiées  qu'aux  prêtres  sécu- 
liers. 

Le  pontife  décide  que  les  réguliers  auront  le  droit  d'avoir  charge 
d'âmes ,  selon  les  prescriptions  du  ch.  xi  de  la  sess.  !z5"du  concile. 

11.  Quelques  ordinaires  voulaient  étendre  aux  messes  et  aux  lep 
laissés  aux  religieux ,  le  quart  qui  leur  revient  pour  les  funérailles. 

Le  pontife  décide  que  ce  quart  des  funérailles  dont  parie  le  concile, 
ch.  xiii ,  s.  25,  ne  doit  s'entendre  que  de  la  cire  et  aot.es  dons, 
que  l'on  a  coutume  de  faire ,  en  certaines  localités ,  au  moment  oè 
l'on  enterre  les  corps;  et  seulement  des  monastères  fondés  avant  qua- 
rante ans,  et  où  cette  coutume  subsistait 

12.  D'autres  ordinaires  prétendaient  prélever  ce  quart  sur  tontes 
les  choses,  omemens ,  Ihiges ,  etc.,  même  sur  les  alimens  que  l'on 
donnait  aux  religieux. 

Le  pontife  exempte  tous  ces  dons  de  toute  contribution. 


DOMINICAINS. 


511 


1S.  Qndqnes  eurés  prétendaient  avoir  droit  à  tout  ce  qui  était 
bénévolement  anx  religieux  en  sas  du  droit  de  sépukure,  mc-^ 
■pot  d*empècher  qu*on  ne  porte  les  corps  cliez  eux. 

ht  pontife  défend  d'exiger  rien  autre  chose  que  le  droit  ordinaire 
è  future. 

lA.  Qndqnes  ordinaires  exigeaient  des  ordres  mendions  le  décime 
les  némimires;  d'autres  en  exigeaient  le  subside  royai. 

Le  pontife  décide  que  ni  eux  ni  leurs  biens  quelconques  ne  doivent 
de  ces  impôts,  et  qu'ils  ne  sont  point  compris  dans  le  chap. 
mde  la  25*  session  da  Concile. 

15.  Qodqaes  ordhiaires  voulaient  empêcher  ces  rebgicux  de  de- 
mander des  anmônes  pour  leur  subsistance,  et  s'ils  les  trouvaient  por- 
lattdn  pain,  menaçaient  avec  injure  de  le  leur  enlever;  quelques 
Mqaes  et  chaintres  les  forçaient  à  donner  dîmes  et  prémisses  de 
kn  hieiis. 

Le  pontife  défend  ces  exactions  et  déclare  qu'ils  ne  sont  pas  corn- 
'pris  dans  le  chap.  Yiii,  session  21*  du  Concile. 

10.  Qnelqaes  évêques  intentaient  des  procès  aux  religieux  pour  des 
faates  commises  dans  le  cloître  avant  toute  censure  de  leurs  supérieurs; 
Antres  se  permettaient  d'entrer  dans  les  maisons  des  religieuses  et 
èknr  faire  des  procès,  sans  en  avoir  requis  leurs  supérieurs;  quel- 
fHs-Qns  prétendaient  avoir  une  autorité  temporelle  sur  les  religieu- 
ff»;  quelques  autres  citaient  très-souvent  les  réguliers  par  devers  eux, 
caeyaient  de  les  soumettre  à  leur  juridiction,  et  s'emparaient  de  leurs 
OQvens:  d'autres  les  jetaient  en  prison,  sans  conuaisssance  de  cause, 
tt  agissaient  des  pieds  et  des  mains  pour  les  soumettre  à  leur  jnridic- 
tisa,  an  détriment  des  droits  des  provinciaux  et  dos  généraux. 

Le  pontife  leur  défend  de  rien  intenter  contre  les  religieux,  si  ce 
l'est  dans  le  cas  d'un  scandale  patent,  et  encore  si  ce  n'est  que  les 
flpériears  avertis  négligent  de  le  faire  ;  déclare  nul  tout  ce  qui  aura 
WCait. 

17.  Quelques  évoques  défendaient  aux  prieurs  et  gardiens  des  coû- 
tais de  recevoir  et  régler  les  comptes  avec  les  syndics  de  ces  cou- 
Tcns. 

Le  pontife  leur  défend  de  se  mêler  en  aucune  manière  du  gouver- 
acment  de  ces  ootiTens. 


512 


jh>\iiiM(:al\s. 


18.  Les  évûqucs  cnij)ùcLaieDi  \vs  |>ricurs  ci  les  gaidiviU  dp  iitu' 
[  les  b-ùres  qui  avajczit  recours  à  cu\,  leur  di'feadaieut  de  lenrinuuir 
r  des  f^ocès,  et  exerçaienl  sur  eu\  le  bras  séculier. 

Le  ponlife  pcnncl  et  ordonne  de  punir  ces  sortesde  frères,  uomI»- 
f  tant  les  (Ii'fenscs  des évêques, 

19.  Quelques  évêques  oieltaieui  sous  leur  inotectiun  le»  rvi^kitt 
rdeuicurant  hors  de  leurs  couvcim,  el  les  relouaient  uuLjrii  Icano- 
r  ))érietirs. 

Le  pontife  blâme  et  défeud  ces  abus- 

21).  Quulc[ues  Cvêqucs  s'a|>iim|iriaient  les  biens  des  réîigîi-nxiBarti 
IDrsdeleui-  couvent,  ou  ne  voulaient  [us  k's  rendre  i  ceux  qui  Ri- 
Iraieut  dans  leur  ordre. 

Le  pontife  blâme  et  défend  ces  abus. 

2t.  Quelques  évêques  cmpâcbaicnt  les  unions  faites  ou  àliaircdB 
bénéfices  ce clési astiques,  avec  menaces  et  coujis  dV-'onimunicaibB. 

Le  {xinlifc  leur  défend  d'empèclier  ces  sortes  d'atiiuiis. 

22.  Quelques  éiéques  ^Dulaieni  fmi)êcber  les  réguliers  de  souBcr 
leurs  cloches  les  jours  de  féies,  ou  de  célébrer  des  messes  iKadut 
qu'ils  en  célébraient  cDi-mémcs. 

Le  pontife  permet  au\  frères  de  sonner  leurs  cloches,  ctdc  câdim 
leurs  messes,  en  quelque  jour  et  en  quelques  heures  que  ce  soit;  M 
en  outre  d'associer  les  corps  des  morts,  et  dcleseiisételir  dans  Inn 
i'ijliscs ,  sans  que  la  présence  du  pasteur  soit  nécessaire. 

23.  Quelques  éiûqucs  n'avaient  pas  rougi  d'eagcr  3(leiii0  diittls, 
pour  accorder  la  permission  de  consiruire  des  maisons  régulières. 

Le  pontife  décide  que  la  |}crmissiou  c\igéc  dans  le  ehap.  tv,  scaioD 
25  du  Concile,  doit  Cire  donnée  gratuitement,  et  qu'elle  ne  peuivIR 
refusée  sans  cause  légitime  siguifiée  aux  supérieurs. 

2^1.  Quel<|ueS'Uns  ne  leur  permettaient  gias  d'associer  les  corpade) 
liions,  ou  d'exercer  lus  fonctions  en  commun  avec  le  pasteur,  k  moiu 
que  la  majeure  partie  du  chapitre  n'inicninl. 

1*  i>ontife  défend  aux  ordinaires  d'empOchcr  tes  régul'«rs  d'as»- 
cier  les  corps ,  ou  de  faire  l'office  qui  se  fait  le  jour  ik  la  C*nc  do 
Seigneur,  ou  do  prêcher  ce  jour  à  l'heure  qu'ils  voudroal. 

25.  D'antres  voulaient  enipéclier  de  faire  les  oflices  des  morts  d»iis 
les  t'gliscs  des  réguliers,  si  ce  n'est  en  leur  présence  ;  ot 


oœoncuxs.  5i3 

fèchaient  d'eatemr  les  idîgieaies  et  aatres  peraonnes,  à  renterrcmcut 
àqoelles  le  pasleor  ne  doit  pas  iotenrenir,  avant  qu'on  n'eut  payé 
fKkpie  cboee  \  ceioi-d;  on  bien  lorsqu'ils  savaient  qne  quelqu'un 
mit  choisi  la  sépulture  dans  une  église  K-gnIière ,  ne  penncttaiont 
pût  qo'cm  l'y  portât  avant  qu'on  ne  l'eut  porté  à  l'église  paroitôiale , 
n  qu'on  n'y  ent  céléiiré  l'office. 

Le  pontife  défend  anx  ordinaires  de  permettre  aux  pasteurs  d'e\or- 
fier  les  fonctions  mortuaires  dans  les  églises  des  frères  sans  leur  |)er- 
■isfiion  ;  on  d'exiger  d'eux  aucun  salaire  pour  les  enicrremcus  des 
nlgieuses ,  ou  d'autres  personnes  qui  auront  cboiM  leur  sépulture 
daenx. 

26.  Enfin  ils  empêchaient  de  faire  un  testament  saus  la  présence 
ia  pasteurs  ;  et  si  qndqne  chose  y  avait  été  laissée  aux  réguliers, 

k  faisaient  casser  comme  contraire  au  Concile. 

Le  pontife,  attendu  que  la  volonté  de  tout  testateur  doit  être  libre, 
ikroge  comme  vicieuse  la  coutume  qui  s'était  introduite  depuis  |k>u  , 
k  ne  pouvoir  tester  sans  la  présence  d'un  prêtre. 

27.  Quant  k  la  présence  des  h^uUers  aux  processions ,  le  |)ontife 
tfdde  que  le  chap.  xiil  de  la  session  25  ne  doit  s'appliquer  qu*aux 
INoessions  déjk  existantes,  ou  à  celles  qui  auraient  pour  objet  la  paix 
k  l'église,  et  les  victoires  contre  les  infidèles,  et  encore  eu  exceptant 
ceux  qui ,  dans  les  cdléges  du  couvent,  ne  doivent  y  vaquer  qu'aux 
fades  et  aux  leçon& 

SS.  Le  pontife  appelle  à  lui  tous  les  procès  pendants  entre  les  ordi- 
■ires  et  les  religieux,  et  leur  enjoint  le  silence,  sur  les  choses  déci- 
fto  dans  cette  bulle  '. 

1567.  Le  même  pontife,  considérant  que  quelques  ordinaires  vou- 
hient  forcer  les  ordres  mcndians  à  payer  la  contribution  établie  y^r 
k  Concile  de  Trente,  pour  créer  dans  chaque  ville  un  séminaire  de 
dms,  et  cela  parce  qne,  par  un  induit  apostolique,  ils  peuvent  posséder 
fa  biens  immeuUes,  -—  le  poutiié  ,  dis-je,  sachant  que  du  revomi  de 
co  biens  résulte  une  grande  utilité  pour  la  république  chrétienne  ; 
pnaqu'ils  sont  api^iqués  à  doter  les  maîtres  et  les  docteurs  ciui  for- 
Boitles  novices,  qui  ensuite  parleurs  prédications,  lours  conseils,  les 


•  £isi  mêndiMuUimi^»  t.  u,  pt  243. 
TOXBL 


33 


5\k  i>uAM.M^ift9w: 

cou(e&>iuiii^  l'-'s  fH'iti'es  aident  t't  paûaeai  h  iroapeaa  chrétko,  « 
surle  que  leiin^  uiaisou^  {Hituveut  èue  appdées  sémàtkturct  à  meiikv 
droit  que  celle»  put  out  été  établies  par  Tordiiiaire,  —  pease  qs'il  se- 
rait iiyustequ  à  cause  de  cela  iIsperdisseBl  le  nom  de  men&ML 

En  conséqueiice  déclare  que  les  qoatre  ordres  raendians  «  qaand 
même  ils  possèdent  des  biens  meubles  et  immeubles,  doivent  g^nb- 
dant  jouir  du  nom  et  de  tous  les  privilèges  des  ordres  mendiiBs,  et 
d^eiid  à  quelque  autorité  quecesoit  de  les  mtrfester  pourlepa^-oMBC 
du  subside  des  sémmaires,  ou  de  décimes  quelconques  *. 

1568.  Le  même  pontife  considérant  que  les  dominicains  étant  k 
premier  ordre  mendiant  approuvé  par  le  St-Si^e ,  il  s'en  suivait  (pe 
dans  les  processions  et  autres  cérémonies  publiques  et  privées,  dans 
la  chapelle  du  pontife,  dans  les  conciles  et  les  congrégations,  et  dau 
toutes  les  parties  du  monde  chrétien  ;  il3  avaient  la  préséence  sur 
tous  les  autres  ordres  mendians,  et  venaient  immédiatement  après  les 
chanoines,  les  clercs  séculiers  et  les  anciens  ordres  religieux.  Mais  3 
arrivait  que  dans  les  villes  où  les  autres  ordres  mendians  avaient 
établi  des  maisons  avant  les  dominicains,  ççux-là  voulaient  conserrer 
leur  prééminence  connue  plus  ancien^  dans  ces  villes.  —  De  là  des 
querelles,  des  procès,  et  i^  disputes  scandaleuses.  —  Le  pontife  or- 
donne de  cesser  tous  ces.  procès,  prescrit  à  tout^les  parties  le  sikooe; 
—  et  cependant  assigne  la  première  place  aux  donunicains  sur  tons 
les  autres  ordres  mendians  \ 

1570.  Le  même  pon.life  accorde:  aux  novices  qui  durant  leur  novi- 
ciat tombent  dans  une  maladie  mortelle,  le  droit  de  faire  ptofesm 
avant  la  fin  de  ranAéc,,  pourvu  qu'ils  aient  r^^  requis,  afin  qu'ikne 
soient  pas  privés  djss  grâces  spirituelles  atucbées  à  la  profession  é» 
religieux  '.. 

1571.  Lo,  même  pontife  dé&n4  aux  frères  d'oser  des  privit^de 
la  buUe  cruciaia^  les  oblige  à. m  choisir  pour  confesseurs  que  cett 
qui  auront  été  d(ss«Dé^  pî^*  ]^\m  ^upériew^,  Qt  accmle  à  ceux-ci 


■  Romanus pontlfcx ,  t.  u,  p.  256. 

•  Divina,  ibid.,  p.  285. 

*  Summif  ibid.,  p.  336. 


le»  dmîtir  de  dispense  accordés  aox  ttèqmtA  sur  ks-  ckvcs  dcus  le 
€JL  Tl,  SIS.  2/i  du  ooneSe  de  Trente  *. 

1571.  Le  même  pontife  défend  à  tonS'  les  régoUers»  même  mei^ 
iisns,  liectears  on  gradués  en  théologie ,  d'entendre  les  confessions 
é»  séculiers,  san»  «foir  été  examinés  et  approuvés  par  rordinaire  *. 

1572.  Grégoire  XIII  révoque  tous^  les  priril^es  accordés  aufli  ré^ 
goliers  par  Pie  V  '. 

1580.  Le  nême  poniife,  considérant  qu'il  n'y  a  ri«n  qni  porte  plus 
de  trenUe  dansTétat  religieux  que  la  recherche  et  la  captation  des 
firears  et  des  soffhiges  des  sé^iUers,  lesquelles  penrertissent  Te^rit 
des  supérieurs ,  et  les  empêchent  de  rendre  à  chacun  de  ieurs  infé- 
rieurs, selon  leur  mérite,  défend  aux  supérieurs  d'accorder  ancune 
récompense ,  on  d'infliger  aucune  pnnitien ,  à  l'instigatioa  dTaucune 
personne  séculière ,  étéque  ou  ocdésiasliqne ,  fûtrce  même  un  oair- 

1 583.  Le  même  pontife  r  considérant  qu'il  s'était  élevé  de  graves 
débets,  dégénérant  en  scandale  sur  la  préséance  des  divers  ordres  et 
confréries,  décide  qwe  là  où  la  oontwne  accorde  le  pas  à  qnelqne 
ordre ,  cet  ordre  soit  nuôntenn  dans  ses  droita  ;  et  qpa'aUlèurs  la  pré- 
sêaace  appartienne  à-  l'ordre  oh  à  la  maison  qui  s'est  établie  le  plnsan- 
dennement  snrle  lieu  même;  reprochant  d'aiHenrs,  àtous^  ces  débats 
é  indignes  de  personnes  qui  ont  abandonné  le  siècle  r  «t  servilews 
d'un  Dieu  qui  a  mis  Thumilité  en  tête  de  toutes  les  vertue'.. 

1592.  Clément  VIIS,  regrettant  de  voir  de»  personnes^  qui  ont  re- 
noncé au  monde  se  disputer  cependant  sur  le^  préséance»  dana  les 
processions  et  actes  publics ,  décide  que,  dan»  la  prDvkice  d'Afagon, 
kg  Dominicains  marehcs-ont  avant  tons  les  Mres  m«tdiais<  immé- 
dbtement  après  les  chanoines ,  clercs  régulier»,  et  les  anden^onires 
monastiques ,  ainsi  qœ'  cehi  se  pratique  I  Home^. 


»  /iamanif  t.  ii,  p.  367. 
»  Romani ,  ibid. ,  p.  368. 
»  In  lanlâ  rcram,  t.  x ,  p.  156. 
*  Cum  nihily  t.  ii ,  p.  472. 
&  ExpascU,  ibid.  p.  501. 
0  inl§r  catcra,  t.  m,  p.  17* 


516  OOMOaCAUiS, 

i60&.  Le  même  pontife,  considérant  qne  les  frèies  du  royaume  da 
Portogal  et  des  Algarres  se  {baignent  de  ce  qne  les  PP.  hermittesde 
saint  Augustin  portent  un  habit  qui  était  teUement  semblable  an  leur 
qn'on  les  prenait  les  nns  pour  les  antres,  et  qœ  descanddenses  ds- 
pnles  avaient  en  lien,  décide  qne  les  frères  Prêcheurs  auront  la  àufft 
noire,  et  les  frères  Augnstins  la  tunique  noire,  et  qu'ils  ne  pooroot 
sortir  qu'avec  ces  habits  '. 

1608.  Paul  y  confirme  les  lettres  de  ses  prédécesseurs,  qui  défes- 
dent  à  tous  les  frères  d'avoir  recours  à  la  recommandation  d'une  per- 
sonne quelconque  pour  avoir  un  grade  ou  dignité  dans  l'onke,  qie 
ce  soit  un  laïque,  ecclésiastique,  duc,  roi  ou  empereur,  sous  pdae 
d'excommunication  *. 

*  1625.  Grégoire  XY  modère  k  leur  égard  la  défense  faite  par  PaalV, 
de  soutenir,  en  public  ou  en  particulier,  que  la  Yiei^  a  été  oonçae 
avec  le  péché  originel ,  et  leur  permet  de  traiter  cette  question  ;fl0is 
seulement  entre  eux ,  et  non  avec  d'autres  \ 

162A.  Urbain  YIII  révoque  les  autorisations  données  de  bâtir  des 
monastères  sans  la  permission  de  l'évèque  diocésain  ^ 

1626.  Le  même  pontife,  considérant  l'importance  de  consener  in- 
tactes les  bibliothèques,  défend  à  tout  frère,  quel  que  soit  son  grade, 
de  prendre  ou  de  conserver,  chez  lui,  les  livres,  cahiers,  in-feLtii&- 
primés  ou  manuscrits ,  ou  de  les  laisser  sortfr,  sous  peine  d'exoaa- 
mimication  ^ 

1628.  Le  même  pontife  révoque  toutes  les  permissions  données  «a 
r^uliers  d'entendre  les  confessions  des  personnes  séculières  sansFip- 
probation  de  l'ordinaire  ^. 

1635.  Le  même  pontife  permet  au  général  de  supprimer  les  pedis 
couvens  qui  ne  peuvent  entretenir  un  nombre  suflbant  de  ïéiffea, 
et  de  réunir  leurs  biens  aux  autres  grands  couvens  7. 

*  Ex  injuncio,  t.  m,  p.  172. 

*  /idmonemur,  ibid.  256. 

*  Eximii,  ibid.  479. 

*  Romanus  ponlifex ,  l.  it,  p.  62. 

*  Cuun  sicut^  ibid.,  p.  112. 
°  Cum  sieutf  ibid.,  p.  161. 
'  Cum  ticui  >  t.  T,  p.  408. 


I  1fi3ù.  r.e  mi'mp  poniife.sitrKiilcinamlcilu  procDrcuY-gfnéral.dé- 
Htl  aux  fTi:re$  qui  sont  dans  les  Indes,  d')iabîter  hors  des  roureni 
sons  d(^  l'ordre ,  sans  la  permissîoD  des  supérieurs  '. 

■  1635.  Le  même  ponlife  décide  que  les  fières  qui  ont  fait  profet- 
D  dans  les  courens ,  non  désignés  pour  servir  de  noTJciat ,  feroot 

ne  professiun  nonvellc ,  mais  sans  avoir  besoin  de  l'acceplatioa  des 

tires  ayant  totx  '. 

- 1635.  Le  mfme  pontife  renouvelle  la  défense  faite  à  tous  les  frères 
I  poursuivre  â  la  cour  romaine  aucune  aiTaiie  quelconque ,  ni 
rectement  ni  iodirectement ,  sans  la  permission  du  procureur-gé^ 
M*. 

1639.  Le  mSme  ponlife  fixe  k  vingt  le  ncnnbre  àea  maîtres  de 
Eo1(^e,  avec  place  et  voix,  que  l'on  appelle  communément dcce^- 
fi,  pour  la  province  de  Kome  ', 

(639.  Le  m(*me  pontife  décide  que  les  prieurs  de  la  prorince  ro- 
ine  resteront  en  cliargc  deux  ans  au  lieu  de  quatre'. 

*  1640,  La  mCme  disposition  est  étendue  aux  prieurs  de  la  province 

B  la  Polt^c  '. 

1643.  Le  mCme  ponlife  décide,  que  les  provinciaux,  prieurset  au- 
s  digpiiaires  de  l'ordre ,  devront  exercer  leur  chaîne  en  réalité  et 

B  eflei ,  durant  tout  le  tems  prescrit  par  les  constitutions .  de  ma- 

iêre  que  le  tems  oii  par  des  circonstances  indépendantes  de  leur 

idontf,  ils  n'auront  pu  l'exercer,  ne  leur  sera  pas  comptée 
46^13.  Le  même  ponlife  expose  d'abord,  qu'une  grande  scission 

rait  en  lieu  dans  l'ordre.  Le  chapitre  général  couvcxiué  à  GSnes  avait 

Ifiposé  le  général  Nicolas  Itodulplie,  et  â  sa  place  deux  factions  avaient 
mmé  deux  autres  généraux;  en  conséquence  le  pontife  suspend  le 

tnjanelim,  t.  y,  p.  3C8. 
if  Jlitu,  Ibid.,  p.  'm. 

■  ''^Erponi  noèii,  ibtd.,  p,  Î90. 
/n  hii,  MA.,  315. 
Napet.ibXà.,  315, 
Ditmiai.  ibid.,  p.  319. 
Ex  inramte»// ,  t.i.p.  301. 


518  DOUHICAiro. 

procès  fak  à  fTKtks»,  anavle  et  caaie  unîtes  kidécinoiis  et  évoi|iie 
faffiùre  au  âiége  ipcwlofique,  pnisanmle  la  dé|KintM,  réitbiit  Kioi- 
las ,  impose  silence  am  deux  oonpétitean,  coAfoqœ  an  chairilri 
générai  à  Rome  pour  TaAnée  iui?afite,  lequel  devra  eiaminer  k  {iro- 
eès  do  générai  ;  sedement  ledit  Nicolas  demeurera  su^iendu  de  su 
fonctioiis  jusqu*^  oeqa*iise  seit  excusé  des  exoès  qp^'on  loiriqirociie, 
et  en  attendant,  deux  protecteurs  cardinaux  administreroot  l'ordre*. 

1663.  Alexandre  yn^eonridérant  que  dans  ks  proTuoes  des  Indes, 
les  frères  étaient  admis  aux  saints-ordres  a?antrâge  prescrit parleCoa- 
cîie  de  Trente,  sons  prétexte  de  privilège  accordé  par  le  Saint-iSé9%à 
cause  de  la  pénurie  des  ouvriers; — Que  les  frères  conversou  laliinei« 
ANilgré  la  défense  faite  par  la  règle  de  passer  de  Tétat  de  conven  ï 
celm  dedercs,  se  taisaient  passer  pour  ctavjs,  devant  les  évèqpafK 
qui  ils  se  faisaient  ordonner  ;  —  pour  nmédier  à  ce  désordre,  et 
pourvoira  «nç  meilleure  édiicatioa»  —  le  pontife  ordonne  que  par- 
tout ils  aient  à  remplir  les  obligations  imposées  par  le  Gonc0e  *. 

i663«  Le  mémeponiife  oonfimeie  réi^anentsuivaal  :^— Dnssles 
Indes,  à  cause  de  la  distance  des  lieux ,  il  était  permis  au  défaii^ar 
ile  qoAiiiaier  le  pronncial,  c'est-à-dire  que  Télection  emportait  b 
confirmation.  lUais  le  chapitre  général»  tenu  à  Rpme  en  15â9f  anit 
r^é  que  les  provinciaux  pouvaient  bien  entrer  en  chai^ge  dès  kar 
élection  »  mats  étaient  tenus  de  soumettre  leur  nomination  au  ffaûé- 
rai ,  dans  l'espace  de  deux  ans«  sous  peine  de  perte  de  Temphû,  et 
d'être  inlubile  à  en  remplir  un  autre  dans  la  suite.  C'est  ce  que  le  pape 
confirme '« 

I66/1.  Le  même  pontife  approuve ^core  le  rég^enseot suivant: 

Les  paroisses  des  Indes  américaines  appelées  doctrines  Km  vieûma 
étaient  desservies  par  les  Dominicains;  à  chacun  de  ces  districts  prési- 
dait un  prieur,  qui  tous  les  deux  ou  trois  ans  était  élu  par  les  curés. 
Or  cette  élection  exigeait  souvent  que  les  curés  •quittassent  leurs  pa- 


'  Ctim  infrr,  t.  v,  p.  394. 
*  Creilil(vr\ohis ,{..  vi,  p,  1% 
'  Snrrn  sftjirfi,  ihid.,  p    t9.S. 


DoiinncAiNs. 


519 


WÈ  ntae  pltsieiirB  mcHs,  ce  qui  était  très-oontriire  à  l'in*- 
iHc  et  à  4a  ooDÉmôtitédes  fidèles,  et  prindpaienientans  mourants. 
tei€^  doaeque  ces  prieani  seraient  choisîs,  non  par  les  curés,  mais 
II»  les  provinciatix ,  sur  les  votes  secrets  de  dooze  des  plus  anciens 
Ihèrafe  un  coiovent  le  plos  important  De  plus,  iss  ne  pooraît  choisir 
|iv  prieurs  que  oeoz  qm  savaient  bien  Tidiome  des  fidèles;  et  ils 
talent  tenus  de  résider  assidnement  aa  milieu  de  leurs  paroissiens, 
|ë manière  qn*ils  ne  devaient  assister  au  chapitre  paroissial,  s*il 
éloigné  de  leur  paroisse  de  plus  de  3  lieues,  sans  avoir  Ui  un 
ivure  sachant  la  langue,  qui  pût  les  remplacer  '. 

1666.  Le  même  pontife  confirme  les  règlemcns  suivans  : 
Qodqoes  semences  de  division  existaient  dans  la  province  teuloni- 

l|ML  On  Tonlait  des  divisions,  des  séparations  de  maisons  et  de  cou- 

Le  général  défaodit  à  tous  les  frères  de  cette  province  de  tenter 

[Ircclement  ou  indirectement  une  semblable  séparation.  —  Quelques 

[lires  de  la  Styrie,  récemment  incorporés  à  cette  province  «  voulaient 

are  8*en  séparer  et  même  la  démembrer  ;  le  pontife  le  leur  défend  \ 

1667.  Clément  IX  ei^pose  que  la  fol  était  malheureusement  perse- 
en  Irlande.  Le  provincial  des  Dominicains  était  renfermé,  les 
missionnaires  étaient  ou  dispersés  ou  mis  dans  les  fers,  les  com- 

intés  en  fuite.  Or,  pour  venir  à  leur  secours ,  il  fallait  établir  des 
et  des  collèges  dans  les  autres  royaumes  catholiques,  od  les 
[MfliaBnaires  chassés  trouvassent  up  asile  et  où  les  jeunes  gens  irlandais 
formés  aax  controverses  et  aux  études  sacrées,  pour  y  pouvoir 
taplîr,  sans  dîscontinuation,  la  mission  apostolique.  Soutenu  d*aîl- 
jfen  par  le  vœu  et  par  la  générosité  des  principales  familles  do  ce 
|m,  le  général  avait  donné  au  provincial  le  droit  de  former.  Il  Ma- 
èii  et  ailleurs,  un  collège  de  sa  nation,  à  reffetd*y  préparer  des  mis- 
nationaux  pour  l'Irlande;  mais  oA  pourront  aussi  être  reçus 
|ll  Anglais  et  les  Ecossais.  — <]es  collèges,  en  quelque  endrcùt  qu'ils 
slroés,  seront  réputés  de  la  province  d'Irlande,  et  ne  pourront 
Jtfendrt  d'aucune  autre,  iiln*e8  4le  txmtes  les  redevances  et  impôts 


'  MflitttnU's,  ibid.,  loni.  ri,  p.  507. 
•  fn  swffrrmo,  Ibid-,  p.  231. 


520  noMi?îrr.Aiss. 

auxrincis  W  aiilrps  coiivpns  nnsxt  soumis.  ~-  I*s  outres  camim  » 
pourront  rien  «iger  d'eux  pourdroil  d'hospiialîté,  si  ce  ii'(«  b  cW- 
bralion  de  la  messe  quotidienne.  —  ils  pourront  eus-tn^mes  se  lopi 
dans  les  autres  maisons  réguli&res  ou  séculières.  —  l'riùres  aux  man 
de  les  aider.  —  La  mf  me  chose  pour  les  religieuses.  —  Prières  de  re- 
cevoir aussi  les  frères  arméniens  qui  (eront  en  voyage  on  qui  na- 
dront  ëtndier  •. 

1677.  Innocent  XI .  r«nsidéraut  que  les  maîtres  et  les  autres  pt- 
dnës  fiaient  à  cliarge  â  l'ordre,  h  cause  des  soins  particuliers  qui  kur 
étaient  fournis  ;  i  cause  des  dépenses  qu'ils  occasionnaient  ï  U 
munaulé  pour  assister  aux  chapitres  provJueiatix  ;  i  cause  des  eieop- 
lions  du  cliŒur  cl  autres  prérogatives  ;  —  ils  étaient  devenus  tn|i 
nnmlireux  par  la  trop  grande  facilité  et  indulgence  des  générasi; 
quelques-uns  m{^me  n'avaient  pas  rempli  les  prescriptions  fixées  pir 
h  constitution  pour  recevoir  les  grades  ;  —  les  gfuéranx  avaicnliiwi 
créé  des  somumfraires....  Le  pontife  ordonne  de  les  examiner  de  noa- 
veau  devant  un  conseil  de  religieux  graves,  et  ceux  qui  seront  trontfa 

j  rempliss.nnt  les  conditions ,  jouiront  seulement  du  titre  jnsquli  ce 

B*%'il  y  ait  des  vacances  du  grade,  —  Il  réïO([ue  les  faveurs  (Texenip- 

^on  du  chœur  et  autres  données  par  les  génëranx  ■. 

1678.  Le  même  pontife,  considérant  que  c'est  un  scandale  pour  let 
'peuples  de  voir  des  religieux  capables  résider  \i  où  leur  zèle  n'estfu 
I  pécessaire,  tandis  que  les  lieux  où  ils  seraient  néces.<iaires  en  mat  0- 
1  pourvus,  et  que  c'est  aux  supérieurs  à  placer  les  religieux  lï  où  ib 

.{wuvcnt  être  le  plus  utiles  ;  or  i{u'ils  ne  pouvaient  le  faire  à  caoie  ia 
I  conventualités  ou  assignation  de  couvent  concédées  par  lo  saint-si^ff 

ou  les  supérieurs  ; — permet  aux  supérieurs  de  distraire  du  couveW* 

Lisbonne,  où  il  y  avait  25  religieux  qtu  se  servaient  de  cette  coatn- 
I  itoaliié  pour  vivre  avec  licence ,  inutiles  au  couvent ,  et  pet»  profW 

jSU  salut  des  âmes,  de  les  transférer  là  où  ils  les  croiront  plus  ntiltf' 

1679.  Le  même  pontife  décide  que  les  généraux,  après  lenrâ»' 

'  JVapfr.l.-nif.Qài. 
'  In  lapremo,  t.  it,  p.  3IB> 
'  iltiai  pro.  ihid.,  p.  330. 


noMmicAr<!!i. 


551 


de  descandio  â  l'égltsc  pour  y  r-ire  reconnus  par  les 
mmi  jurer  devant  le  ehapilrc  : 

Iwener  les  iitaluts  apostoliques  en  ce  qui  concerne  la  convo- 
I  ehaphre  gémirai  tou»  les  irais  ans,  laquelle  convocaiion, 
[ems  et  au  lieu,  sera  fixée  à  la  lin  de  chaque  chapitre. 
i  le  géo^l  sera  oblige  de  visiter  tous  les  couveus  qui  snnt 
Enrope  ou  au  moins  la  plus  grande  partie  et  pas  sculcnienl 
MOI  ;  que  cette  visite  soit  Taite  avec  toute  la  modestie  possi- 
^  il  sa  suite,  qui  ne  pourra  être  de  plus  de  six  personnes, 
i  sa  nourriture  et  autres  dépenses  qui  ne  devront  pas  eict^er 
os  par  jours  ;  que  son  séjoui"  soit  de  peu  de  dorfe  ;  que  le 
général  ne  puisse  le  dispenser  de  cette  visite  pour  quelque 
!  ce  soit. 

ni  auï  grades ,  qu'il  soit  lena  de  suivre  la  constitution  de 
X,  Dilectofpios. 

inse  de  supprimer  ou  changer  tes  actes  et  décrets  Ciahlîs 
lapitre  génf-ral,  lesquels  devront  être  signfs  du  cardinal 
■  et  de  quatre  frères  choisis  par  le  chapitre ,  sous  peine  de 
valables  '. 

je  même  pontife  rappelle  qu'Innocent  \,  en  16^5,  avait  élevé 
'  i  Manille  dans  les  îles  Plûlippincs.  confié  aux  frères  prfl- 
A  l'on  enseignait  à  30  élèves  séculiers  la  grammaire,  la  r\tk- 
la  logique,  la  philosophie,  la  théologie  scolastique  et  la 
Ide  plus  une  académie,  jusqu'il  ce  qu'il  fût  établi  une  uni- 
ec  droit  de  conférer  les  grades  ;  mais  comme  on  n'ypouvait 
B  canons,  les  lois  civiles  et  la  médecine,  si  ce  n'est  en  fesanl 
s  chaires  par  des  pei-sonnes  séculières,  le  pontife  donne  ce 


Le  m4>nie  pontife  casse  une  délibération  d'un  chapitre  tenu 
par  laquelle  les  provinciaux  renonçaient  !i  la  place  d'hon- 
eur  éuit  due  quand  ils  sortaient  de  charge,  afin  que  ces  ex- 
I  pussent  tenir  la  maia  â  l'observance  des  choses  qu'ils 


i,p.  il». 


522  DÔHKl^CMKS. 

avaient  ordonnées ,  et  qu'ils  ne  fussent  pas  eieposés  aux  insobei 
des  rebelles  '. 

Hs(\.  Le  mêBM  pontife  leur  permet  d'aroir  dans  lean  maisoni  et 
élises  plus  d*ime  ctocbe,  avec  droit  de  la  sonner  et  faire  sonner  ste 
leur  ToKmté*. 

1^85.  Le  même  pontife  accorde  aux  Dominicains  le  droit  de  pré- 
séance sur  les  Franciscains  mineurs  de  la  province  de  Quito  dans  la 
eérémonîes  publiques ,  le  droit  de  faire  la  procession  le  dimaBdie 
dans  l'octave  de  la  Ffite-Dieu,  dans  la  ville  de  Quito,  et  aux  Frandi- 
cains  de  la  faire  seulement  dans  leur  couvent  et  leur  église,  le  dimai- 
che  après  l'octave  ^ 

168S.  Le  même  pontife  est  informé  des  faits  suivanspar  Jac  Bivios, 
procureur  général  de  la  province  de  Grenade,  en  Amérique.  Gré- 
goire XIII  avait  fondé  une  université  dans  le  couvent  du  Saint-Rosaire, 
dans  le  collège  de  Saint-Thomas  et  dans  le  collège  sHpériear  ponr  la 
laïques  nobles  de  Santa-Fé,  avec  obligation  d'y  enseigner  la  doctnne 
de  saint  Thomas  ;  mais  les  chapitres  opposés  aux  thomistes  refusaient 
d'admettre  les  gradués  aux  bénéfices  ;  alors  le  pontife  ne  voulant  ptt 
que  ce  collège,  qui  est  un  vrai  séminaire  de  lettres,  devienne  vacant, 
et  que  les  doctrines  de  saint  Thomas  périssent  dans  ces  contrées, 
déclare  que  ces  collèges  forment  une  Véritable  université  dont  les 
grades  donnent  droit  à  tous  les  bénéfices  ^ 

1690.  Alexandre  VIII  approuve  les  lettres  du  général  qui  suppri- 
mait certains  abus  introduits  dans  la  .province  du  Portugal.  Ces  abos 
consistaient  en  ce  que  certains  frères  jouissaient  des  droits  et  prifi- 
lèges  de  présentés  ^  sans  avoir  droit  à  ce  grade;  quelques  laïques 
portaient  l'habit  des  frères  de  l'ordre  au  lieu  de  celui  des  frères 
scrvans  ^ 

1695,  Innocent  XII  érige  deux  nouvelles  provinces  sous  les  noms 
de  Saintc-Sabîne  de  Lombardie  et  de  Saint-^larc  de  Rome,  et  deox 
couveus ,  pour  que  les  religieux  y  vivent  sous  Tobservance  la  plus 

'  Expcmnapcr^i.  3ii».p.  898. 

>  Ej'poni  nohis,  ibid.,  p.  45G. 

'  Kmanavil ,\h\i\. ,  p.  40"?. 

*  Erponi  no'n's,  ihid  ,  \i\'i,  .     •■         . 

^  Conimissf,  t.  xii,  p.  (».  *     • 


DOMINICAINS.  523 

cjgide  de  la  règle,  seloo  les  décrets  du  Cûncilc  de  Treate  et  du 
pipe  dément  YUI  '. 

iSM.  Le  même  pontite  accorde  aux  étudians  de  la  province  de 
iiHt-Marc,  de  pouvoir  être  examinés  dans  leur  collège ,  oomme  dans 
imiversité,  pour  les  grades  de  lecteur,  par  5  examinateurs,  le  vi- 
général  ou  le  prieur,  deux  lecteurs  de  scholastique »  un  de 
liéologie  fligrale,  ^  Fautre  de  phUosophie  *. 

1699.  Le  même  pontife  décide  que  dans  la  province  de  Saint-Jean- 
tapiiste  du  Pérou,  il  faut  observer  strictement  les  constitutions  qui 
léfendent  que  le  frère  ou  le  parent  au  premier  ou  au  deuxième  degré. 
le  puisse  succéder  inunédiatement  à  FoflSce  de  provincial  ou  de 
neur  K 

1701.  Clément  XI  expose  que  le  cardinal  Jérôme  Gasanate  avait 
kmné  sa  bibliothèque  au  couvent  de  la  sainte  Yierge-sous-Minervc . 
i  avait  assigné  des  capitaux  pour  les  pensions  des  bibliothécaires,  des 
irofesseurs  du  texte  de  saint  Thomas ,  et  de  six  théologiens ,  et  pour 
dièter  lès  livres  qui  devaient  être  soumis  aux  congrégations  des 
ardinadx,  ou  aux  inquisiteurs  des  livres  hérétiques ,  ou  pour  ceux 
\aï  devaient  être  soumis  à  la  censure  de  l'index.  Or,  dans  cette 
lÀIIothèque  il  y  avait  beaucoup  de  livres  que  les  saints  canons  et  les 
(ûisâlutlons  apostoliques  défendent  de  lire,  lie  pontife  accorde  la 
ermfssion  de  les  garder,  mais  séparément  et  sous  dcf,  pottr  n'ôtro  îus 
né  par  eeiix  qui  en  ont  te  droft^« 

f70i/  Le  même  pontife  confirme  les  dîspoâtîoos  suivantes  :  les 
èreê  de  la  coAgrégatMn  de  Samt- Jacques  de  Venise,  pour  couper 
»i]rt  à  toute  ambition,  à  tout  espoir  de  rétribution  temporelle,  et  afin 
i  poutoir  se  livrer  en  entier  à  Tétode  des  lettres  et  à  la  prédication 
I  Terbe  diviu,  et  se  proposaat  seulement  la  gloire  de  Dieu  et  l'utilité 
m  fidèles,  avaient  renoncé  k  tons  leurs  grades ,  privilèges  et  faveurs 
avonneiles,  de  maître,  de  régent,  do  bachelier,  de  maître  des  études, 
;  prédicateur  général,  de  manière  qu'il  n'y  eut  plus  parmi  eux  au- 

•  Ad  pasloralis,  t.  xif,  p.  241. 
'  Exponi  nobis,  ibid.,  p.  273. 

'  Exponi  nobis,  ibid.,  p.  331. 

♦  Cttm  tient,  Ibid. ,  p.  356. 


524  noMmiCAîNS. 

cnne  prééminence,  mais  que  tous  prissent  place  après  les  snpérieun 
par  rang  d'ancienneté  de  profession  ,  n'admettant  le  titre  d*aiicin 
ojffice  à  moins  qu'il  ne  fût  rempli  actuellement ,  et  se  contentaiit  du 
seul  titre  de  religieux  ;  pareillement  ils  avaient  renoncé  an  prifSège 
d'enfoyer,  de  recevoir  ou  délire  des  lettres,  à  toute  excase  de  suivre 
le  chœur  ou  d'exercer  les  fonctions  de  semainier ,  de  manière  qn'oi 
observât  une  entière  ^alité  et  uniformité  en  tontes  dioses  etpov 
tous  '. 

1702.  Le  même  pontife  conGrme  le  décret  par  lequel  il  avait  fté 
statué  que  les  frères  de  la  congrégation  de  l'étroite  observance  de  Siiiit- 
Marc  de  la  Cava,  dans  le  royaume  de  Naples,  bien  qu'ils  étudient  diBS 
les  universités  et  qu'ils  y  prennent  des  grades,  ces  grades  nepoorrait 
leur  senir  de  privilèges  ;  aussi  ils  devront  être  habillés  et  nourris 
comme  les  autres  religieux  *. 

1703.  Le  même  pontife  approuve  un  décret  par  lequd  le  génM 
avait,  sans  en  donner  connaissance  aux  parties ,  choisi  douze  courais 
dans  l'Autriche,  le  Tyrol  et  la  Styrie,  et  les  avait  ajoutés  à  la  provinoe 
de  Hongrie  *. 

1706.  Le  même  pontife  défend  que,  sous  aucun  titre  on  pràeite, 
on  reçoive  dans  l'ordre  aucun  enfant  illégitime,  quand  même  ce  serak 
de  père  et  mère  libres,  à  cause  des  abus  qui  s'y  étaient  glissés  *. 

1713.  Le  même  pontife  décide  que  l'on  suivra  les  contâmes  éli- 
blies  dans  tous  les  couvens  des  Indes  occidentales,  en  ce  qui  conoene 
les  suffrages  qui  étaient  portés  par  les  couvens,  sans  avoir  ^sardu 
nombre  des  religieux  qui  y  demeuraient  encore  ^ 

1715.  Le  même  pontife  confirme  le  décret  du  général  qui  aboil 
toute  alternative' pour  l'élection  du  provincial  dans  la  province  de 
Saint-Antoine  de  la  Nouvelle-Grenade ,  c'est-à-dire  que  dans  cbaqie 
couvent  on  devait  élire  celui  qni  en  serait  jugé  le  plus  digne ,  u» 

'  Expont  nobis,  t.  xii ,  p.  369. 

*  AUaspro,  ibid. ,  p.  383. 
'  Alias  pro,  ibid.,  p.  385. 

•  Exponi  nobis,  ibid. ,  p.  45r»,' 
"^  Aiias  pro  paric'jhid.,  p.  53&. 


DOIUMCAINS.  51)5 

ifoir  égud  à  ta  filtatioa  des  couTens,  et  ordonne  le  silence  sur  toutes 
les  di^Miles  qui  s'étaient  élevées  à  cette  occasion  '. 

1724.  Benoit  XIII,  sur  la  plainte  formée  par  les  frères  ,de  ce  que 
fKiqaes^iiiis  abusant  de  la  bulle  unigenUus  prétendaient  que  cette 
Me  avait  condamné  la  doctrine  de  saint  Augustin  et  de  saint  Tho- 
■it,  les  raasDre  sur  leur  doctrine,  les  loue  de  leur  attachement  h  la 
fatrine  de  saint  Thomas ,  traite  de  calomnie  contre  eux  et  contre  sa 
Mfe  les  reproches  qu'on  leur  fesait,  les  accusations  intentées  contre 
Ion*  opinion  sor  la  grâce  eflQcace  par  elle-même  et  ab  inirinseco,  sur 
bgmUiite  prédestination  à  la  gloire,  sans  aucune  prévision  des  mé- 
qu*oa  oiseignait  dans  leurs  écoles ,  d'après  saint  Augustin  et 
TiHMBas  ;  défend ,  sons  des  peines  sé?èrcs ,  de  renouveler  ces 
I  akMiiiiies,  et  les  exiiorte  à  continuer  l'étude  de  leur  saiut  docteur  \ 

i725.  Le  même  pontife  confirme  la  coutume  où  était  Tordre  de 
Un  la  procession  du  Saint-Rosaire,  le  premier  dimanche  du  mois 
Actohre,  et  d'entrer  pour  cela  dans  les  limites  des  paroisses,  sans  la 
fanmsskm  de  l'ordinaire  ou  du  curé,  et  de  la  célébrer  avec  toute  la 
poupe  possible  >• 

1726.  Le  même  pontife  se  souvenant  avec  plaisir  que  c'est  dans  la 
imince  de  Lombardie  qu'il  a  été  reçu  dans  sa  jeunesse,  et  qu'il  a  fait 
fiofesnon ,  remet  sous  la  juridiction  du  prieur  de  cette  province  le 
convent  de  Ste-Sabine  de  Rome,  et  quelques  autres  qui  en  avaient  été 
aDDStraits  par  Innocent  XII ,  et  ajoute  les  prescriptions  suivantes  : 

Que  ta  Tie  commune  et  ta  rigueur  de  l'observ  ance  régulière  y  soient 
MBtenoes,  même  à  l'égard  des  supérieurs  qui  les  visiteront;  —  que 
h  maison  du  noviciat  y  soit  conservée ,  et  que  toutes  les  cellules  y 
floetîennent  autant  de  novices  ;  —  que  les  élèves  de  Ste-Sabine  ne  puis- 
mt  taire  leurs  études  que  dans  les  couvens  de  cette  région;  —  que 
les  éCndes  se  continuent  au  moins  pendant  sept  ans  dans  les  couvens , 
annl  qo'cm  puisse  faire  passer  les  élèves  à  une  autre  étude  ;  —  on  de- 
vra y  liaire  non-seulem^t  les  études  matérielles,  mais  encore  les /or- 
mdlesj  c'est-âiKiire  y  taire  trois  ans  de  théologie  pour  se  préparer  au 

*  Espami  noéis,  i.  ui ,  p.  561 . 
'  DcmUsaspreces,  t.  viii,  p.  478. 
lnsupremo$  t.  iiu#  p.  154* 


^8  l>0MIMCAl^s. 

cheurs,  elc,  ëLC  Les  choses  n'ayaDt  pu  s'arranger  à  l'aïuix 
pontife  évoque  la  cause  h  lui,  impose  silence  aux  parties,  coallniK 
les  privilèges  accordés,  sépare  de  nouveau  cette  ^liso  et  son  terriUm 

f-  de  tout  é\cchc,  et  les  soumet  imuiédiatemeni  au  siège  aposloliqur 
leur  (lonue  droit  sur  toutes  les  choses  coniesiées,  et  en  particulier  sur 

I   h  dépouille  des  clercs,  qui  consistait  à  avoir  leur  cotte,  louibréviùR 
et  leur  bonnet'. 

1732.  Clément  \II  couGrme  les  statuts  diessés  par  Thomas  Rippol, 
L  général  de  l'ordre,  )>our  la  chaire  cré^e  dans  l'université  de  ModèiK, 
I  pour  enseigner  la  vraie  doctrine  de  saint  Auj^tin  et  de  saiol  Ibo- 
I  mas;  n'éljre.pourprofesseur,  que  celui  qui  se  distingue  par  desuuti 

*'  honnéti'S  et  par  sa  leniic  adhésion  à  la  doctrine  de  saint  Tlioniat, 
Que  celte  élcitiou  ne  se  Casse  que  [mur  lui  tenis  déterniinë,  afio que 
l'on  puisse  juger  s'il  remplit  digneuieut  sa  place ,  et  le  rempiacer  m 
h  conhrmer  en  conséquence,  pour  que  les  séculiers,  amis  de  b  duc- 
Irine  de  saint  Thomas ,  ne  manquent  pas  de  professeur.  .—  il  ftnl 

'  qu'il  ait  professé  au  moins  sis  ans;  qu'il  ne  puisse  inlei-roinpre » 

,  leçons,  dicter  et  expliquer,  tenir  ses  conférences  et  ses  couclnsioni, 
tant  jinbliques  que  privées,  qu'avec  la  permission  du  supéneur,  cl 

I  ^ur  quelques  jotirs  seulement,  suus  peine  d'être  traité  comme 

Lipnpie  religieux  par  le  prieur  '. 

1733.  le  raC'me  poulifc,  poar  montrer  sa  dévotion  envers  si 
L-^liamas,  sa  bienveillance  à  l'égard  de  l'oidre,  et  parce  que  la  sciei 

L  qui  traite  des  choses  divines  et  humaines  est  appuyée  sur  la  parolede 
[  JUeu  écrilu  et  traditionnelle,  et  voulant  exciter  par  quelque  récoo- 
I  ipense  les  jeunes  gens  du  siècle  à  l'étude  de  saint  Thomas,  acconlel 
s  ceux  qui  auront  étudié  pendant  troisansla  théologie,  de  rccctttt 
'les  grades  de  docteurs,  de  ])résentés,  de  licenciés  et  do  bac]ttlicn> 
\  OMume  h  l'académie  romaine  de  la  Sapience  '. 

1 7/i8.  Benoît  XIV,  considérant  l'exposé  suivant  :  Clémenl  .\I ,  rt 
1700,  avait  approuvé  un  accord  par  lequel  les  frùres  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Marc  de  Rome  avaient  été  mis  en  possession  du  cou"* 

'  CoHUi>lio*rt.t.x,p.  3GS. 
*  Ex/toHt  Ha6,i.  (,  iiï,  p.  321, 

•r«rfoz)f/,arid.p.a8!i. 


\ 


DOMINICAINS.  5il9 

de  Saiute-Marie-du-Ro6airc,  sur  le  mont  Marius,  à  condition  qu'ils  y 
établiraient,  avant  six  ans,  six  professeurs,  qui  y  demeureraient,  y 
exerceraient  les  fonctions  ecclésiastiques ,  et  y  formeraient  un  sémi- 
naire de  missionnaires,  sous  Tobéissance  du  Collége^de  la  propagation 
de  la  foL  Ces  conditions ,  sous  différentes  raisons ,  n'avaient  pu  être 
remplies;  mais  tontes  choses  étant  prêtes  pour  cela,  le  pontife  ap- 
prouve donc  les  statuts  suivans  :  —  Ne  pourront  êfre  choisis  pour 
élëyes  de  ce  séminaire  que  des  jeunes  gens  qui  auront  fait  leurs  études 
de  philosophie  et  de  théologie ,  au  moins  de  théologie  morale ,  ayant 
aa  moins  25  ans,  et  non  plus  de  35,  en  bonne  santé,  choisis  stu*  tous 
les  couvens  de  la  congrégation.  —  Ces  élèves,  après  10  jours  de  re- 
traite, devront  prêter  le  serment  de  ne  point  sortir  du  séminaire  vo- 
lontairement et  sans  cause  légitime  approuvée  jKir  les  supérieurs  ;  en 
second  lieu ,  d*être  prêts  à  aller,  sans  répugnance ,  en  tous  les  lieux 
qui  leur  seront  désignés  pour  propager  la  foi  catholique  et  convertû: 
les  infidèles. 

Leurs  études  y  devaient  être  continuées  trois  ans ,  et  il  devait  y 
avoir»  par  semaine,  trois  leçons  de  controverse,  deux  de  morale,  utiles 
aux  missions  où  ils  étaient  destinés,  et  après  vêpres  des  conférences. 
— Défense  de  s'absenter  ;  punition  pour  ceux  qui  seraient  négligenset 
qui  n'écriraient  pas  leurs  leçons.  —  Tous  les  six  mois ,  des  thèses  de 
controverse  et  de  morale.  —  Obligation  d'expliquer,  tous  les  diman- 
ches et  fêtes,  le  catéchisme  romain  dans  une  église.  —  A  la  fin  des 
trob  ans,  être  envoyé  en  mission  '. 

Tel  est  l'ensemble  des  différentes  dispositions  prises  par  les  papes 
i  regard  des  Dominicains,  nous  en  avons  omis  plusieurs,  mais  ce  que 
nous  venons  de  citer  peut  faire  juger  des  grands  services  qu'ils  ont 
rendus  à  la  cause  de  l'Église.  Voici  maintenant  im  rapide  tableau  de 
leur  établissement  en  France. 

Les  Dominicains  furent  établis  à  Paris  par  le  P.  Matthieu,  qui  y  fut 
envoyé  par  Dominique  en  1217.  Un  doyen  de  Saint-Quentin ,  régent 
en  théologie ,  nommé  Jean ,  leur  donna ,  dans  la  rue  Saint-Jacques , 
une  maison  et  un  oratoire  dédiés  à  saint  Jacques ^  d'où  leur  vmt ,  en 

^EteUsia,  t.  xvu ,  p.  267. 


5S0  DOtttNÎCAINS. 

France ,  le  nom  de  Jacobins.  Les  bourgeois  de  Paris  loi  cédèreol 
ensnite  la  place  où  ils  s'assemblaient  Pois  saint  Louis  et  Loois-k- 
flmifi  augmentèrent  et  embellirent  cette  première  demeure  des  Domi- 
nicuns.  €*e$t  là  qu'ils  eurent,  dans  la  suite,  la  célèbre  école  dite  je 
Saint-Thomas,  où  les  premières  disputes  eurent  lieu  en  1611,  après 
avoir  lutté  longtems  contre  TUniversité ,  qui ,  alors ,  comme  aujov- 
d*hui ,  prétendait  atoir  seule  le  droit  d'enseigner  les  sciences  et  les 
lettres,  c'est-à-dire,  en  réalité,  toutes  les  vérités  aux  hommes.  Ce  ne 
furent  pas,  au  reste,  les  seules  luttes  qu'ils  eurent  à  soutenir.  En  1303, 
quand  Philippe-le-Bel  fit,  contre  le  pape  Boniface  VIII ,  son  fameox 
appel  au  futur  concile  et  au  futur  vrai  pape,  les  Dominicains  fureot 
sommés  de  le  signer,  comme  le  clergé  du  royaume.  Les  frères  de  Pa- 
ris, au  nombre  de  132,  le  signèrent,  «  afin,  disent-ils,  que  parmi  tant 
«  et  de  si  hauts  signataires ,  nous  ne  soyons  pas  remarqués  comme 
»  une  singularité,  que  nous  ne  paraissions  pas  nous  regarder  avec  des 
»  yeux  de  complaisance,  et  aussi  pour  que  nous  n'encourions  pas  Tio- 
I»  dignation  du  roi.  <•  Les  provinces  de  Toulouse  et  de  Navarre  «SBè- 
rent  aussi  ;  mais  celle  de  Montpellier  refusa  ;  pressés  par  ks  offidetr 
du  roi ,  les  frères  répcmdirent  «  qu'ils  ne  pourraient  le  fére  qveiv 
»  l'ordre  de  leur  général ,  »  et ,  sur  ce  refus ,  ils  furent  forcés  dfKV^ 
tir  du  royaume  dans  l'espace  de  trois  jours  '. 
Les  Dominicains  avaient  en  France  six  provinces  : 

1.  Toulouse,  2e  de  Tordre,  avec  24  couv.  d^hom. 

2.  France,  3e —  34  —  —  IGderem. 

3.  Provence,  He     _  22  —  —  9  — 

4.  OcciUne,  32^ —  32  —  —  il  — 

5.  Paris,  35'     -  27  —  —  2  — 

6.  Sl-Louis,  45« —  12  —  —  3  — 

7.  D*aucaiie  province 6  —  —  3  — 

157  44 

Supprimés  en  1790,  comme  tous  les  ordres  religieux,  les  Donuii- 
caius  semblaient  n'y  devoir  jamais  revivre,  quand  un  homme  dévarét 
comme  Dominique,  du  désir  de  répandre  la  parole  de  l'Ëvangiie,  Mi* 

'  Noël  Alexaod.,  ffist.  ecci,  S«cul.  xiv,  dUsert.  ^,  t.  tn ,  p.  4Î^. 


DOMINICAINS. 


531 


Timpossibilité  où  est  ic  clergé  séculier  de  faire  les  études  pro- 
pres \  former  des  prédicateurs  capables  d'attirer  à  eux  tous  ces  es- 
prits Hottans,  irrésolus,  non  croyans  encore,  mais  qui,  dans  leur 
éCar  de  connaître,  commencent  à  se  tourner  vers  TEglise ,  a  cru  ne 
ponroir  mieux  répondre  au  besoin  des  esprits ,  ne  pouvoir  mieux 
Ékr  et  soulager  Tactîon  des  évéques ,  qu*eu  faisant  revivre  ie  zèle 
it  la  sdence  des  frères  Prêcheurs  primitifs.   M.  Fabbé  Lacordaire 
fest  frit  lui-même  Dominicain  ,  et  a  appelé  h  lui  ceux  qui  se  sen- 
timent la  vocation  d*instruire  leurs  frères.  Son  œuvre  compte  en 
tt  moment  quatorze  frères  qui  font  leur  noviciat  au  couvent  de 
losoo,  en  Piémont,  et  trois  frères  qui  habitent  une  maison  qu'on 
hv  a  donnée  à  Nancy  ;  lui-même  fait  entendre  sa  voix  dans  les  prin- 
dpdes  irillcs  de  la  France ,  et  excite  partout  les  vives  sympathies  de 
h  jeunesse  actuelle.  Puissc-t-il  réussir  dans  ses  évangéliques  projets! 
Les  Dominicains  forment  encore  un  des  principaux  ordres  de  TEglise  ; 
k  ont  des  missions  en  Chine  et  en  Amérique  ;  à  Rome,  ils  exercent 
h  charge  de  maures  du  Sacré' Palais,  et,  à  ce  titre,  donnent  seuls 
riMtorisatîon  d'imprimer  les  livres. 

S  nous  recherchons  les  causes  de  leur  décadence ,  nous  les  trouve- 
nos,  1*  dans  la  permission  qu'ils  eurent  d'avoir  des  biens  fonds  et 
ies  rentes,  d'où  entrèrent  dans  l'ordre  le  relâchement,  et  surtout  des 
pocès  sans  nombre; 

2*  Dans  leurs  querelles  sur  les  primautés,  préséances  et  privilèges, 
^  les  mirent  en  rivalité  avec  le  clergé  séculier  et  les  autres  ordres , 
M  grand  scandale  des  populations;  ces  hommes,  qui  étaient  prêts  à 
famer  leur  vie  pour  la  foi  du  Christ,  n'eurent  pas  la  force  de  dépo- 
ter on  peu  de  vanité  pour  ie  bien  de  l'Eglise  ; 

f  Dms  leurs  disputes  théologiques  avec  les  Franciscains  et  autres 
Mriogiens.  Us  ne  prêchaient  plus  les  infidèles  et  les  pécheurs,  mais  ils 
ApMIaient  contre  leurs  frères,  avec  les  Réaux  et  les  Nominaux,  sur  le 
degré  précis  d'eflBcacité  de  la  grâce,  sur  mille  subtilités  pour  lesquelles 
kl  papes  furent  obligés  de  leur  imposer  un  silence  qui  ne  fut  pas  tou- 
jms  observé.  Dans  leur  admiration  exclusive  pour  saint  Thomas , 
fâafait  été  de  leur  ordre,  ils  re|)oussèrent  tous  les  autres  docteurs. 
Qi  ne  waivûtKA  fÊB  que  l'Eglise  n'a  jamais  accordé  à  un  seul  docteur 
l'aToir  dit  le  dernier  mot  pour  la  défense  des  vérités  révélées.  L« 


532  DOMLMCAIXS. 

méthode  de  saint  Thomas ,  complète  pour  son  lems ,  ne  peat  égale- 
ment convenir  aux  éix>qués  où  Terreur  humaine  a  revêtu  des  formes 
nouvelles.  C*est  ainsi  qu'on  peut,  à  bon  droit,  reprocher  aux  Oomim- 
cains  d*avoir  continue ,  au  milieu  des  écoles  catholiques ,  Taiitorité 
d*Aristote ,  substituée  presque  à  celle  des  savans  chrétiens.  A  force 
de  citer  Aristote  comme  autorité^  ils  firent  presque  oublier  que,  dos 
les  questions  de  doctrine,  nos  pères  ne  sont  cités  que  comme  ii- 
moins  ;  cet  oubli  fit  mépriser  peu  à  i)eu  aux  fidèles  la  tradition,  qui, 
seule  pourtant ,  a  une  valeur  réelle  dans  les  vérités  qui ,  révélées  par 
le  Christ ,  n*ont  besoin ,  pour  être  crues ,  que  de  nous  être  présentées 
par  des  témoins  qui  les  ont  conservées  ûdèlement  C'est  de  Tamonr  de 
ces  méthodes  et  de  ces  doctrines  particulières  que  uaqm'rent  aussi  ces 
funestes  rivalités  qui  divisèrem  les  missionnaires  dans  les  pays  inûdè- 
les,  et  principalement  en  Chine,  et  qui ,  poussées  jusqu'à  la  violence 
et  jusqu'au  scandale,  perdirent  la  religion  en  ce  pays. 

Et  pourtant  que  ces  paroles  ne  soient  pas  prises  pour  un  blâme  ab- 
solu. Même  dans  ces  défauts,  c'était  l'amour  de  la  vérité  qui  condoisait 
ces  honmies  dévoués.  Souvenons-nous  que  c'est  à  eux,  en  grande  par- 
tie ,  que  l'on  doit  la  conservation  de  la  foi  et  de  la  morale  dans  l'Eglise, 
et  surtout  la  conversion  de  peuples  entiers.  Sous  Innocent  lY,  nous  ks 
voyons  envoyés  en  Prusse,  en  Norvège,  en  Poméramie,  en  PdogiKt 
en  Ethiopie,  dans  l'Inde,  au  Soudan  de  Babylone,  en  Tartane, où ib 
refusent  de  se  proslenier  trois  fois  devant  le  grand  Khan ,  au  suhaft 
des  Turcs.  Les  Dominicains  ont  trempé  de  leur  sueur  et  de  leur  saag 
toutes  les  parties  du  monde  ;  ils  ont  donné  à  la  science  saint  Tbomai 
d'Aquin,  Albcrt-le-Grand ,  saint  Vincent  Ferrier,  Jean  Tauler,  Si- 
vonarole ,  Barthélémy  de  Las-Casas. 

Ils  ont  fourni  à  l'Eglise  k  papes.  Innocent  V,  Benoît  XI,  saint  Pie  Y, 
et  Benoit  XIII ,  60  cardinaux ,  150  archevêques,  plus  de  800  éiê- 
qucs ,  et  un  nombre  très-grand  de  martjTS  dans  toutes  les  parties  di 
monde  '. 


•  Voir  le  Pfdmafidei  S.  ordinis  Pra  dira  forum  fûescTÏpiOTe  F.  Pct.  Malpto. 
Antuerp.,i035;  on  trouvera  de  très  curieux  détails  sur  tous  les  Doimnictios 
(|ui  ont  péri  dans  les  conirées  catholiques  par  la  main  des  hérétiques. 


ï)OM!!tirAINS.  r>5o 

Saint  llominiqiic  ava  d  al)or(l  donnr  à  ses  rcligioux  Thabit  de  cha- 
réguliers  savoir  :  une  soutane  noire  et  un  rochet;  mais,  en 
1Î19,  ce  haoillement  fut  changé  en  celui  cpi*ils  portent  aujourd'hui, 
etqa  consiste  en  une  robe,  un  scapulairc  et  un  capuce  blancs  pour 
ilntériear  de  la  maison ,  et  une  chape  noire ,  avec  un  chaperon  de 
mâme  couleur  pour  le  dehors. 

Tiers-ordre  de  saint  Dominique.  —  On  appelle  ainsi  une  as- 
sociation de  personnes  faisant  profession  de  suivre  d'une  manière  plus 
parfaite  les  préceptes  de  l'Évangile.  Fondé  par  saint  Dominique  sous 
le  titre  de  La  milice  du  Christ^  il  avait  d'abord ,  principalement 
pour  but  de  défendre  par  les  armes  les  personnes  et  les  biens  de  l'É- 
gibe  contre  les  violences  des  Albigeois  ;  mais  après  la  dispersion  de  ces 
hérétiques ,  les  associés  s'appelèrent  Xa^  frères  de  la  pénitence. 

Cette  association  vient  encore  de  recommencer  en  France,  Le 
R.  P.  Lacordaire  a  reçu  vingt-neuf  associés,  avocats,  médecins, 
peintres,  sculpteurs,  musiciens,  artistes  pour  la  plupart.  Voici  les 
prescriptions  qu'il  leur  a  données,  en  modifiant  un  peu  Tauciennc 
i^  :  Aucun  changement  dans  la  forme  du  costume ,  mais  seulement 
dans  la  couleur,  qui  sera  noire ,  blanche  ou  grise  pour  les  hommes,  et 
de  coolenr  sévère  pour  les  femmes.  —  Une  ceinture  de  cuir  sous 
leur  vêtement.  —  Point  d'omemens  d'or  ou  des  pierreries.  —  Après 
iamort,  on  pourra  se  faire  revêtir  de  la  robe  blanche ,  du  manteau 
ddn  capuce  noirs,  que  l'on  aura  fait  bénir  le  jour  de  l'admission. — 
Rfcitation  tous  les  jours  du  petit  office  de  saint  Dominique  et  du  Sal- 
*^Regina.  —  Confession  et  communion  une  fois  par  mois.  — Jeûne 
^  vendredi  de  chaque  mois.  —  Interdiction  des  théâtres  sans  motifs 
'^Sitimes ,  tels  que  nécessité  d'état ,  pour  les  musiciens ,  par  exemple  ; 
"-  du  bal,  proprement  dit  ;  —  des  noces  et  festins  signalés  par  fin- 
tanpérance.  —  Réunion  au  domicile  des  confrères  morts ,  pour  y  ré- 
citer l'office  en  commun  '. 

DOMINICALES  (lettres).  Ces  lettres  qui  sont  les  sept  premières 
de  l'alphabet ,  furent  introduites  dans  le  calendrier  par  les  premiers 
chrétiens,  à  la  place  des  lettres  nundinales  du  calendrier  romain  ; 
lies  servent  à  marquer  le  jour  du  dimanche  tout  le  long  de  l'année , 

*  Voir  La  rrgle  du  tiers-ordre,  chez  Sagnier,  libraire. 


SS4  DONATION. 

et  de  ta  vient  leur  nom  :  dominieus  dies ,  dimanrhff  ou  jour  en 
Seigneur.  Si,  par  exemple ,  Tannée  commence  par  un  mardi,  ce  jovr 
est  désigné  par  A ,  durant  toute  Tannée  ;  mercredi  i'ett  par  B,  A 
ainsi  de  suite  jusqu'au  dimanche ,  qui  est  désigné  par  F.  Cette  der^» 
nière  lettre  qu'on  nonmie  dominicale,  change  donc  chaque  annfe,  cl 
rétrograde  d'un  rang,  parceque  Tannée  a  un  jour  de  pTus  que  SI 
semaines.  On  voit ,  en  outre ,  que  les  années  bissextiles  ont  deux 
lettres  dominicales. 

DONATION.   Nous  avons  vu  au  mot  charte  tous  les  diSêrcns 

noms  que  Ton  donnait  aux  pièces  sur  lesquelles  on  assurait  \  qod- 

qu'un   une  donation.   Il  n'est  pas  rare  de  voir  ce  don ,  domut 

comme  on  l'appelait  quelquefois ,  porter  en  titre  le  nom  de  cAortt 

/ït  dans  le  texte  celui  à*épitre,  ou  appelé  tour  à  tour  épiire  et  ch«ne» 

Il  est  très  difficile  de  décider  lesquelles  sont  les  plus  ordinaires  des 

épitres  ou  des  chartes  de  donation  dans  la  plus  haute  antiquité  *  Os 

distingua  autrefois,  mais  très  rarement*,  la  donation,  de  la  cessifli; 

car  les  donations  furent  toujours  appelées  cessions  sous  la  premiètt 

race  de  nos  rois  :  mais ,  dans  ces  tems  reculés ,  elles  furent  soaidt 

distinguées  des  lettres  de  tradition ,  qui  était  l'investiture  propi 

des  biens  donnés.  Les  lettres  de  donation  entre  mari  et  femme  «il 

appelées ,  dans  le  moyen  âge ,  epistolœ  consiitutionis  ou  episiolM 

adfaiimœ  :  on  en  dressait  ordinairement  deux  d'une  même  tenetf'. 

L'énumération  des  biens  aumônes  est  très  familière  aux  chaHi 

de  donation  de  la  première  et  de  la  seconde  race  de  nos  rok  OiT 

annonçait  souvent  en  détail,  comme  on  a  vu  que  cela  se  pratiqua 

dans  les  bulles  pancartes,  les  prés ,  les  bois ,  les  vignes,  les  maîmi^ 

les  serfs,  les  terres;  et  Ton  comprenait  toutes  leurs dépeDdaitfi 

sous  les  mots  appendices  ou  adjacens,   cum  omnibus  appefididà 

suis.  Ces  détails,  qui  se  rencontrent  dans  les  chartes  un  peu  coni'^ 

râbles ,  et  que  les  diplômes  mérovingiens  présentent  continueUefflOrtf 

soit  que  les  biens  aient  été  donnés ,  ou  vendus ,  à  des  églises  oi  ^ 

des  particuliers,  se  trouvent  même  S  quoique  plus  rarement,  i^^ 

•  Baluze,  t.  n,  col.  390. 

'////>/.,  col.  42r.,  571. 

'  Baluze,  col.  478. 

*Jnna(.  Bcnâi.,  t.  ii,  p.  618.  —  Gol,  ChriU.  U  vui,  €0).  487. 


DONATION. 


535 


i«tîMi  ie  confinutîMi.  U  n'appartenait  qu*am  princes ,  aui  papes 
ctan  aeîgQeors  sozerains,  de  faire  de  ces  sortes  de  titres. 
Il  n'est  pas  hors  de  propos  de  remarquer  que  ,  dans  les  anciens 

et  chartes,  les  mots  date,  donare,  eoncedere^  sont  très  SOU- 
pris  pour  confirmare  y  reddere^  restUitere,  et  qne  ce  qui  parait 
tee  nn  don  ■  n'était  qu'une  confirmation  ou  une  investiture  toujours 
■éeeasaire  à  chaque  mutation  de  possesseur. 

Les  fonds  de  terre  que  les  églises  possédèrent  dès  le  milieu  du 
3*  riècle ,  donnèrent  lieu  à  un  grand  nombre  de  lettres  et  de 
chines  de  donation  en  forme.  Ce  qui  prouve  que  «  du  tems  de 
ie  Jnlien  l'Apostat,  les  particuliers  donnaient  par  écrit  des  fonds 
églises,  c'est  un  fragment  que  nous  donne  Gonon\  d*un 
de  donation  faite  par  une  dame  Lyonnaise  à  saint  Domitien 
à  ses  compagnons,  moines  du  territoire  de  Lyon.  Dans  le 
\T  sècle  •  conmie  on  s'écartail  déjà  en  France  des  formes  légales 
b  rédaction  des  actes ,  le  concile  de  Paris ,  de  615  ,  se  crut 
de  statuer,  par  son  10*"*  canon,  que  les  donations  des 
[Mqoes  et  des  clercs  en  faveur  de  l'église  auraient  leur  effet  indé- 
imment  des  formalités.  I^s  donations  commencèrent  vers  le 
[11*  siècle ,  au  moins,  à  se  faire,  en  {losant  sur  Fautel  la  charte  par 
Hlfllf  on  se  dessaisissait  de  certains  biens ,  comme  si  c'eût  été  des 
faites  à  Dieu^  Cette  pieuse  coutume  continua  d'être 
posément  observée  dans  le  12*'  siècle.  Dés  le  précédent  et  dans 
[hisnivans ,  les  donations  se  faisaient  dans  un  lieu  public ,  en  pré- 
de  témoins.  Le  consentement  des  petits  en(ans  intéressés  ^ 
[Mt  requis  pour  la  validité  des  donations  faites  aux  églises,  et  elles 
bréttient  regardées  légales,  qu'autant  qu'elles  étaient  ratifiées  par 
|1i  femme ,  les  enfans  »  le  père  et  les  parens  du  donateur.  Voici 
canient  se  faisaient  ces  donations  :  le  bienfaiteur  se  dessaisissait, 
les  mains  de  Tévêque  diocésain  de  l'église ,  du  bien  qui  faisait 


*  Des  Tlniilerles,  tifuerf,  snr  fa  Âfotiv,  tU  Itrcla^.  p.  10. 

*  De  rois  Palram  OceideUf,,  I.  ni,  p.  2 16. 

^Histoire  grnéal,  de  la  Maison  de  France,  t.  m,  p.  664;  trois,  édil.  — 
l^iud/.  Bened,  t.  ▼,  p.  35. 
*/W.  %.  Ti^p.SO  . 


:>36  l)ROIT-(:A^o^. 

rohjctdo  son  présent';  hvprélat  en  investissait  Valise,  et  confirmait 
la  donation  par  une  charte  où  II  employait  souvent  les  termes  4^0- 
namus,  concedimus^  comme  aurait  pu  faire  le  véritable  doDatear. 

DROIT  CANON ,  ou  Droit  Canonique,  Collection  de  préccpt» 
de  rÉcriture-Saintc ,  des  conciles ,  des  décrets  et  constitutions  des 
Papes,  des  Seutimens  des  Pères  de  TÉglise,  et  de  Tusage  ap- 
prouvé et  reçu  par  la  Tradition. 

Le  Droit  Canonique  est  ainsi  appelé  du  terme  Canon,  qui  signi- 
fie Règle ,  ou  bien  de  ce  qu*ii  est  composé  en  grande  partie  des 
canons  des  apôtres,  et  de  ceux  des  conciles. 

On  distingue  deux  sortes  de  Droit  Canon  écrit,  les  Saintes-Écri- 
tures et  les  Canons.  Les  Saintes-Écritures  sont  celles  qui  renfer- 
ment TAncien  et  le  Nouveau  Testament ,  et  qui  sont  du  nombre  de 
celles  que  le  concile  de  Trente  a  reçues.  Les  Canons  sont  des  rè^ 
tirées,  ou  des  Conciles,  ou  des  Décrets  et  Épîtres  Décrétales  des 
Papes,  ou  du  Sentiment  des  saints  Pères ,  adopté  dans  les  Livres  do 
Droit  Canon.  Les  différentes  collections  qui  entrent  dans  le  corps 
du  Droit  canonique ,  sont  le  Décrei  de  Gratien,  les  Déeréiaks  de 
Grégoire  IX ,  le  Sexte  de  Boniface  VIII ,  les  Clémentines ,  les  Et- 
trat^agantes  de  Jean  XXII,  et  les  Extravagantes  communes,  Oi 
peut  encore  ajouter  poifr  les  églises  particulières  les  Concordais  faits 
par  les  gouvememens  avec  le  Saint-Siège. 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  le  Droit  Canon  n'a  d'antre  lolo- 
rité  que  celle  que  lui  donnent  les  sources  d'où  il  est  tiré  :  on  voit 
en  outre  que,  composé  en  grande  partie  de  décisions  émanées  des 
papes  et  des  conciles  ,  il  est  nécessairement  variable ,  et  peot 
être  changé  par  Tautorité  qui  l'a  établi.  D'où  Ton  doit  conclure 
combien  se  sont  trompés  quelques  prêtres  qui ,  dSins  ces  derniers 
tems,  ont  tourné  quelques-unes  de  ses  décisions  contre  leurs  pas- 
teurs. 

L'étude  du  Droit  Canon  est  pourtant  très  utile  pour  connaître 
l'histoire  disciplinaire  de  l'église  :]  abandonnée  trop  longtems'  en 
France,  elle  commence  ci  y  reprendre  faveur.  Il  est  à  désirer  qu'on 
continue  cette  étude  '. 

'  Il  en  existe  un  abrégé  très  commode  et  très  liien  fait  par  M.  Tabbé  U- 


DCr  ET  DUCHÉ.  jS? 

M -Cet  DUCHÉ.  Du  tcnis  de  Tcmpcreiir  Prohus,  en  276,  los 
inx  de  dÎTcrs  corps  de  troupes  étaient  désignés  sous  le  nom 
àt  ducs.  Duces  '.  C'est  l'origine  des  dues ,  qui  furent  quelque  tc'ms 
après  gouTemeurs  de  provinces.  Dès  le  règne  de  Dioclétien,  ces 
goaTOiieurs  en  prirent  le  titre;  mais  il  n*était  encore  qu*usurpé.  Il 
defint  pli»  commun  sous  Constantin  ;  on ,  pour  mieux  dire ,  cette 
dignité  fut  instituée  par  Constantin  en  330  '  ;  car  ce  n*€st  qu*apr{*s 
le  tranqNHt  du  siège  impérial  à  Constantinople ,  qu*on  trouve  les 
aomsde  ducs  d'Isanrie,  de  Phènicie,  de  la  Palestine,  de  l'Arabie,  etc. , 
employés  plus  ordinairement.  Ces  titres,  et  les  fonctions  qui  y 
étaient  attachées,  n'étaient  d'abord  que  des  commissions  ;  ce  qui  le 
proore,  c'est  que  les  enfans  des  gouverneurs  n'héritaient  pas  de  leur 
dig;nité ,  et  que  les  empereurs  les  déposaient  quand  ils  voulaient  '. 
IL  le  Beau ,  cité  plus  haut ,  prétend  au  contraire  que  le  titre  de  duc 
était  cdoi  des  commandans  en  chef,  répartis  sur  les  frontières,  et 
qn'ib  étaient  perpétuebf  qu'afin  de  les  attacher  au  département 
dont  h  déiense  leur  était  confiée,  Constantin  leur  assigna,  dans  le 
Eea  même ,  des  terres  considérables ,  qu'ils  possédaient  en  toute 
franchise,  avec  droit  de  les  faire  passer  à  leurs  héritiers  militaires; 
que  ces  terres  s'appelaient  Bénéfices ,  et  que  c'est ,  selon  un  grand 
■ombre  d'auteurs ,  le  plus  ancien  modèle  des  fiefs.  Il  parait  que  le 
titre  de  Duc  tut  môme,  sous  les  enfans  de  Constantin,  l'apanage  des 
proconsuls  ou  préteurs,  qui  n'étaient  que  des  espèces  de  lieutenans 
de  police.  L'invasion  des  barbares  ne  changea  rien  à  ces  titres.  Au 
0*  siècle ,  les  ducs  étaient  chargés  du  gouvernement  des  provinces , 
et  les  comtes  de  celui  des  villes.  La  coutume  s'établit  dès  lors  peu 
h  peu  en  France  d'appeler  ducs  ceux  qui  gouvernaient  plusieurs 
diocèsïes,  et  comtes  ceux  qui  n'en  gouvernaient  qu'un  seul  sous  les 
dncs. 

La  succession  héréditaire  des  duchés  est  manifeste  dès  le  8'  siècle 

qimn,  tnpérieor  au  séminaire  de  Soissons,  sous  le  Hue  àt  Manunlr  rompent 
étum  Jiiris  Canonici.  4  vol  in-13,  à  Paris,  chez  Mëquignon  Juniur. 

*  Tiilem.  ///>/.  des  Emp,  t.  m,  p.|5U5. 

*  ///>/.  du  bas  Empire^  1. 1,  p.  523. 

'  Ant.  Maltheus ,  de  Nt^iiii,  part,  i,  cap.  5. 


S3S  DUC  ET  DucnL 

dans  la  personne  d'Eudea.  dac  d'Aquitaine  ;  nouds  ga  n*^  qna  «ms 
les  derniers  rois  de  la  seconde  race ,  qu'elle  se  réalisa  par  oaarp- 
lion.  Après  le  commencement  du  10*  ^ècle,  les  ducs  et  les  comtes 
convertirent  en  principauté  les  lieux  et  les  villes  où  ils  comsHa* 
daient  avant  par  commission;  et  dès  lors  ils  syoutèrent  à  leur  nom 
celui  de  leurs  duchés  ou  de  leurs  comtés. 

Les  duchés  furent  héréditaires  en  France  jusqu'en  1566 ,  qae 
Charles  IX  ordonna  qu'ils  seraient  réversibles  à  la  couronne  an  dé- 
faut de  mâles. 

Jusqu'au  tenas  de  ce  prince,  les  érections  des  duchés  ne  s'étaient 
faites  qu'en  faveur  des  princes  du  sang.  Les  premières  lettres  pa- 
tentes d'érection  en  duché  pairie  furent  données  en  faveur  de  Jeaa, 
comte  de  Bretagne,  en  1297,  pour  remplacer  la  pairie  de  Cham* 
pagne,  réunie  à  la  couronne  par  le  mariage  de  Philippe  le  Bel  avec 
Jeanne  de  Navarre  en  1286.  Depuis  cette  époque,  il  y  a  eu  plosienn 
érections  de  cette  espèce  ;  mais  c'était  toiqours  eu  (aveur  des  pria* 
ces  ou  souverains ,  ou  du  sang  royal  Ce  n'est  que  sous  Charles  IX, 
que  Ton  a  commencé  à  ériger  par  hrcvet  les  terres  de  qudquei 
seigneurs  particuliers  en  duchés-pairies.  Le  plus  ancien  et  par  coo- 
séquent  le  premier  duché-pairie  de  cette  dernière  sorte  est  cdoi 
d'Usez,  érigé  en  1572. 

Le  premier  prélat  français  qui  ait  pris  le  titre  de  duc  est  Robert 
de  Courtenay,  qui  monta  sur  le  siège  de  Reims  en  1299  '. 

Le  roi  Edouard  III  fut  le  premier  qui  établit  U  dignité  de  doc 
en  Angleterre,  au  16*"  siècle  :  il  créa  son  fUs  Edouard  duc  de  €or- 
nouaiUe. 

Les  chartes  où  il  est  fait  mention  de  duchés  possédés  en  propre  et 
par  forme  d'héritage,  doivent  passer  pour  fausses,  si  eUes  sont  anté* 
rieures  à  Charles  le  Simple  en  France,  et  à  Henri  l'Oiseleur  ei 
Allemagne  :  il  en  faut  excepter  »  eu  France ,  Ëudejs,  duc  d'Aqui- 
taine. 

*  Hist,  Génr'aL  dr  la  Maison  de  France,  l   u,  p.  ïQ. 


D  ET  SIS  ABltYUTIOMS. 


SS» 


EXPLICATION 
Des  jihréviatiom  commençant  par  la  lettre  D  que  fon  trouve 

sur  lût  monumens  et  les  moHUscrits. 


Bl  ^  Deus,  Del,  Domimu,  decus,  di- 

ms,  de? oiuf,  dicatii,  diebus ,  deci- 

nos»  deeuria,  decario,  domus,  domi- 

aeda,  àomm,   dalum,   decretnin, 

qoÎDgfSiiti. 
Tij~~Est  mh  quelquefois  pour  T;  it  est 

ajouté  quelque/bfs  d  la  fin  des  art' 

riens  mois  latins. 
A.  —  QBartimi. 
D.  A. — Dm»  AogiistiHydignitas  ami- 

fomiD,  dnlcis  anima. 
DA.— Dona. 
D.  A.  —  De  «rario. 
D.  A.  M.  S.  AV.  —  Dearibusmaièsen- 

aaïuBt  sugores. 
D.  AUG.  —  Deo  Angasto.  DWo  Au- 

insio. 
D.  B.  —  Dech»  Bnilas. 
D.  B.  C. — De  benè  consulentfbu.^  ou 

de  bonorommuni. 
D.  fi.  DD.  —  De  bonis  diierunr,  ou 

dedeniDt. 
D.  B.  1.  —  Dils  benè  juTantibu9,  de 

bono  judicio. 
D.  B.  IN.  — De  bonis  incertis 
D.  B.  MB.  —  De  benè  merentibus. 
D.  B.  N.  —  De  bonis  nostrîs,  de  benè 

notatis. 
D.   B.   QVESQVAS,  —  Dulrîs  benè 

qnfescas. 
D.  B.  S.  F.  —  De  boni»  suis  fecit. 
D.  B.  V. — De  bonis  virginis. 
D.  C.  — Dies  conceptims. 
D.  C   A-  —  DiYUS  Cipsar  Auguslus. 
D.  C.  C/ES.  —  Divus  Caius  Osar. 
D.  C  D.  C.ID.  E.  —  DlebnsOpsarls 

dirtatoris  causa  dicata  est. 
D.  C.  N.  N.  B.  D.  —  De  Cansare  ncmo 

non  benè  dieal. 
D.C.  D.  P.  —Dies  cum  dedil  publiée. 


D.  C.  S.  —  De  consulum  sententiA,  ou 
de  consulis,  ou  consilii  sententià. 

DCT.— Deiraclum. 

D.D.Deo  dicavit»dotisdaUo,Deas  de- 
dit.  Dits  dantibus.dono  dédit,  dedica- 
Yit,damnunidedit,diesdedit«danda< 
dedicavenint. 

D.DD.  —  Dono  dederunt. 

D.  D.  D.  —  Datus  decreto  decurionum* 
ou  dono  dédit,  dicavit. 

D.  D.  D.  A.  A.  A.  —  Dedicàront,  de- 
derunt dono,  auro,  ar^ento,  a»re. 

I).  n.  n.  D.  —  Dignum    Deo  donum 

dicavit. 

DD.  E.  H.  L.  lO.LlR.  DN.  MAR.  PV. 
ET.  Ll.  P.  —  Dcdicalus  esthic  locos 
lovi  liberatori,  deinde  Marti  pupna- 
tori  et  IJbcro  palrî. 

DD.  IMM.  S.  —  Diîs  imniortalibus 
sacnini. 

D.  D.  !..  M.  —  Dono  dédit libero  mu- 
ncra. 

DD.  M.  V.—  Dies  mali  vencnint. 

D.  D.  N.  M.  P.  —  Darc  de  nutu  nïihl 
parât . 

DD.  N?f.— -Doniini  nostrî. 

DDPP.  —  Dcpositi. 

D.  D.  Q.  —  Dédit,  dona\it«iue. 

D.  D.  y.  ().  H.  L.  S.  E.  V.  —  Diis, 
dcabusifue  omnibus  hune  lorum  sa- 
crum esse  voluerunt. 

D.  DQ.  S.  —  Diis  deabiisquc  sacnun. 

A.  £•  Ar!y.:j  lr;,%,  Pupuli  rogatu. 

DEC.  Xlil.  Aie;.  Xll.  POP.  XI.  - 
Decurionibus  denariis  trederîm ,  au- 
gustalibusduodccim ,  populo>indecini. 

AHMAPX.  ES.  VnATO  T.  - 

Ay.(iapx^>^^«  i^Q'jffia;,  Tribunilià  po- 
testate,  consul  tertio. 


5^i0 


n   ET  SES  ABRÉVIA'nONS. 


DET.  — Ooiraftiim, 

I).  F.  —  Dolent  Tccit.  Decii  filius. 

D.  G.  —  Dédit  gratis. 

DI.  —  Changé  en  Z;  Zabolus/^ourDia- 

bolujï. 
DICT.  —  DicUlor. 
DIEB.  -  DIcbus. 
DIG.  M.— Dignus  meniorià. 
AL  KYP.  X  — Aiô;x'jpîou  2apài7i^c; 

lovis  (joniini  Serapidif. 
DIL.— Dilectus. 
D.  I.  L.  IV.  A.— Deisto  lapide  înve- 

nies  aurum. 
D.IN.M.S.  —Diisinferismalè  sacrum. 
D.  I.  P.  —  Dormit  in  pace. 
D.  IPS.  —  De  ipsis. 
D.  L.  —  Donavit  locum,  dono  Icgavit, 

dédit  legem,  de  loco. 
DL.  —  Delego. 

D.  L.  D.  P.  — Diis  locum  dédit  publiée. 
D.  L.  S.— Diis  laribus  sacrum. 
D.  M.  —  Diis  Manibus,  doraus  moriis, 

Divus,maiimus,  Diis  maiimis.dolum 

malum,  donavit  monumentum. 
D.  M.  i£.  — Deo  magno  sterno. 
D.  M.  B.  F.  — Diis  Manibus  beneme- 

rentibusfecit. 
D.  M.  FY .  G.  —  Dolo  malo,  fraudisve 

causa. 
DMI333.  —  Quingenta  et  quinqua- 

ginta  millia. 
D.  M.  L. — De  raalè  loquentibus. 
D.  M.  M.  —  Diis  Manibus  Msvîorum. 
D.  M.  S.  —  Divis   Manibus  sacrum, 

donniunt  mortui  securi. 
D.  M.  S.  G.  P.  Dies  malus  sequitur, 

cras  pejus. 
D.  M.  S.C.S.RPP.T.  DEINV.CR.— 

Dies  malus  sequitur,  cras  si  ruperis 

tonitrua  deinvenies  carbones. 
D.  N.  —  Dominus  noster,  usité  sur 

1rs  médailles,  seulement  depuis  Do- 

mitien,  tout  au  plus  sous  les  succès- 


seurs  de  Sévère,  Jamais  sur  les  mé- 
dailles des  Francs. 
D.  N.  —  Dominus. 
D.  N.  G.  —  Diutiùs  non  gaudebis. 
D.  N.  MQ.  SQ.  —  Dévolus  numini» 

majestalique,  statique. 
DNN.  —  Domini. 
D.  N.  P.  F.  S.  —  De  numcratâ  pecuniâ 

faciès  sacrum. 
D.  O.  —  Deo  optimo.  Diis  omnibus. 
D.  O.  iE.  —  Deo  optimo  œterno. 
DOL.  — Dulcissimns. 
D.  O.  M.  —  Deo  optimo,  maiinio. 
DOMS.GOS.XllI.LVD.SiEC.  F.C.— 

Dominus  consul  XIll  ludos  sxcula- 

res  faciondos  curavit. 
DOT.  —  Dotcm. 
DOT.  R.  —  Dotera  recupcravit. 
DO.  TRA.  ou  TRIN.DivoTrajano. 
DO.  VAL.  —  Divo  Valeriano. 
D.  P.  —  Divus  pius,  Diis  penatibus, 

dotis  promissio,  dotcm  petite  dcvota 

persona. 
D.  PEC.  R.  — Dcpecuniis  repclundis. 
D.   P.  F.  —  Denuntiandi  potestaleni 

fecit. 
D.  PF.  —  De  praefecto. 
DPO.  Depositio. 

D.  p.  OGG.  —  De  parle  orcidentali. 
D.  P.  ORT.  —  De  parte  oricntis. 
D.  PP.  —  Deo  perpeluo. 
D.  PS.  —  De  principibus. 
DPS.  —  Discipulus. 
D.  P.  S.  D.  L.  D.  P.  —  Doo  posuU 

sibi  Diis  locum  dédit  publicè. 
D.  Q.—  Diis  quirinalibus  ou  Diisque. 
D.  Q.  R.  —  Dequare. 
D.  Q.  S.  —  De  que  suprà,  ou  die,  quo 

snprà. 
D.  R.  —  Drusus. 
D.  RM.— De  Romanis. 
DR.  P.  — Dare  promitlit. 
D.  RP.  — DerepublicA. 


D  ET  S£S  ABRÉVIATIONS. 


SU\ 


D.  RS.  —  Dercgibos. 

DS.  — Deus.  Diis. 

D.S.  —  DitOMlo. 

D.  SP.  —  De  npiralibiu. 

A.  S.  C.  —  AiR^;.  Ropulus  senatûs 

coofalto. 
Dl  S.  P.  O.  —  De  mk  pecanià  obiit. 
D.$P.SbP.  »  Desapientià  ma  perfecit. 
D.  SVP.  P.  ~De  supinâ  pila. 
DT.  —  Dominât,  durai. 
D.  TB.  —  De  IribulNis. 
D.  T.  G.  Q.  S.  —  De  tao  genio  qiiod 

sentif. 
D.  TRIB.  TL.  S.  —  De  Iribuoali  tiilit 

fenteDUam. 
D.  T.  S.  P.  —  Dieni  terUum,  seu  pe- 

rindinum. 
DUC.  DUC  —  Ducoin  ductor,  duc- 

torviB  diiclor. 


DV.  —  Devotus,  doDum  voluDUriumy 

duploi  rictoria. 
D.  V.  —  Dévolus  vir,  Dii»  volenlibus, 

dévolus  vesle,  dies  quinlus. 
D.V.  BB.— DUectaïuvinunibibebanl. 
1).  Vllll.  —  l)if bus  novem. 
DV.  I.  S.  —  Dévolus  isloruiiiservalor. 
DVL.   vel  DOL.  vel    DVLCISS.  — 

Dulcissîmus. 
DVLI^IS.  —  Dulcûcsîmus. 
D.  V.  M.  T.  —  Dolo,  vel  tnalo  luo. 
D.  VS.  —  Deaï  virginis,  de  virlulibuf , 

dcverbis. 
DVS— Dévolus. 

A.  XXI.  Quarluni   vicesix    prima 
(iribulum). 


^•«aa«< 


5&2  t  stxmQUËS. 


OiigiM  et  dUTérentes  espècci  tfE. 

Comme  uous  l'avons  fait  pour  les  lettres  précédentes,  nous  iDw 
examiner  jusqu'à  quel  point  il  est  probable  que  VE  oa  la  5*  lettn» 
Biitique ,  tire  son  origine  des  écritures  hiéroglyphiques ,  c'est-MSil 
du  chinois  et  de  l'égyptien. 

Origine  chinoise  et  égyptienne  de  i*Ë  sémitique. 

Le  nombre  5,  ou  la  5*  lettre,  exprimé  en  sémitique  et  en  grec  fK 
un  £ ,  ou  par  la  5»  lettre  de  l'alphabet ,  comprend  chez  les  ChiMil 
de  7  à  9  heures  du  matin  de  nos  lieures ,  et  est  représenté  par  le  ca- 
ractère •^>  {fig.  1  planche  16),  et  par  les  variantes  3,  3,  4  et  5. 

11  se  prononce  cJnn  en  Chine,  sin  au  Japon ,  thîn  en  Cochiochise, 
jin  en  Turquestan;  il  signifie  heure,  jour,  année,  une  partie  du  cid 
qui  est  sans  étoiles. 

Cette  5*  heure  était  celle  du  déjeuner  ,  celle  où  V homme  prenait 
sa  première  nourriture  de  la  journée,  où  il  puisait  la /orcf  elle 
courage  nécessaires  pour  continuer  ses  travaux. 

Aussi  trouvons-nous  les  images  de  Bouche  dans  les  fig.  antiques  et 
hiéroglyphiques  6, 10,  11, 12  et  13;  celles  de  table,  de  trépied,  et 
vase,  dans  lesyfg.  H,  15,  16,  17,  20,  et  21 ,  et  celles  d'une  planie 
potagère  dans  la  forme  17.  Plusieurs  autres  de  ces  figures  ont  sw 
doute  rapport  à  des  usines  qui  nous  sont  inconnus.  La  5*  lettre,  oi 
VE,  avait  donc  rapport  au  déjeuner,  de  même  que  la  8%  ou  l'H,  mv- 
qiiait  l'heure  du  dtner,  ce  qui  explique  les  rapports  nombreux  etaiû- 
versels  de  ces  deux  lettres. 

La  5*  lettre  en  hébreu  et  dans  les  langues  sémitiques  est  le  n,  ^ 
qui  marque  aussi  la  5^  heure.  Son  nom  est  Nn  Ej^  et  signifie  :  voicit 
voilà  ,  ca-donc,  courage ,  ce  qui  se  rapproche  de  l'idée  àt  force  fi 
d* encouragement  que  nous  trouvons  dans  la  figure  chinoise. 

Quant  à  la  formcy  il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  la  planche  16  que 


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4   -J^l 

'  "lîlio 

(lé; 

UiJ   UL|W| 

jki^kl 

iig.  lîia 

.llfâfld^l^}^ 

^L 

E  MAJUSCULES.  543 

nous  empruntons  à  un  ouvrage  de  M.  de  Paravey  ',et  sur  les  formes 
des  35  alphabets  sémitiques  que  nous  donnons  dans  notre  planche 
17,  pour  saisir  les  nombreuses  analogies  qu'il  y  a  entre  les  signes 
hiéro^yphiques  antiques  des  Chinois,  et  les  anciens  alphabets  sémiti^ 
qnes  et  orientaux. 

DansTég^ptien,  pour  figurer  l'E,  nous  trouvons  en  écriture  hiero- 
glxphique  les  formes  1 ,  2 ,  3  ,  /i ,  H ,  19  ,  des  plantes ,  telles  que 
roseau,  fleurs,  arbre,  tiges  de  pap^yrns,  et  de  plus,  fig.  2 ,  un  bras^ 
symbole  de  la  force,  fig,  20  un  homme  portant  un  vase ,  fig,  21  un 
homme  ponant  des  feuilles.  Quant  à  l'écriture  démotique  nous  avons 
Ifsfg.  23  et  24  qui  sont  identiquement  semblables  à  l'hébreu  «. 

£n  outre,  dans  la  langue  hébraïque^  le  n  au  commencement  des 
"mots  indique  le  pissif,  V impératif ,  le  verbe  réfléchi,  l'article  ^e- 
I  monstratif,  V interrogatif ,  la  négation  \  à  la  fin  des  mots  il  désigne 
\t  féminin.  Il  y  aurait  à  examiner  si  alors  cette  lettre  ne  fait  pas  la 
fooction  de  la  clef /<?m 7/1  <^  dans  les  langues  chinoises  et  égyptiennes  ; 

mais  nous  ne  faisons  qu'indiquer  ici  ce  point  de  vue. 


E  des  alphabets  des  langues  sémitiques^  d'après  la  dlvison  du  laêltau  ethno* 

graphique  de  Balbi  {Plunche  17). 

I.  LANGUE  hébraïque,  divisée, 

1*  En  hébreu  ancien  ou  hébreu  pur^  lequel  compreud  : 
Le  P'  alphabet,  le  samaritain  ^ 
Le  II*  id,  publié  par  Edouard  Bernard. 
Le  IIP  par  VEncj^clopédie, 
Le  lY*,  celui  des  médailles,  donné  par  M.  l^Iiomiet. 
Le  Y*,  publié  par  Duret. 
Le  YP,  l'alphabet  d'Abraham. 

•  S  fiai  sur  C  origine  unique  el  hiéroglypkiqae  des  chiffres  el  des  (ellrrs. 
planche  n**  m.  Paris,  TreuUel  et  ff^artz. 

*  Voir  la  grammaire  de  ChampoilioD,  et  Talphabei  qui  se  trouve  dans  1^4 na- 
i^c  grammaticale  raisonnée  de  Salvolini,  n»*  4,  5»  17,  18,  33,  33,  S4,  '15,  36, 
57,  32,  33.  34,  35,  36,  43, 43, 48, 333, 3)7, 338. 

s  Nous  ne  croyons  pas  devoir  répéter  ici  quels  sont  les  ouvrages  ou  les  au- 
qai  nous  ont  fourni  ces  divers  alphabets;  ceux  qui  voudront  les  con* 
IMttfyM  ttMOOiràte  k»iige51  où  nous  avons  traite  des  A. 


Slxlx  £  MAJUSCULES. 

Le  Vir,  Talphabet  de  Salomon. 

Le  VHP,  d' Apollonius  de  Thyanc, 
2**  Eu  chaldcen  on  hébreu  carrée  lequel  couipreud  : 

Le  I\%  celui  qui  est  usité  aujoui'd'iiui dans  les  livres  impiimc 

Le  X",  ôÀi  judaïque. 

Le  XI*,  usité  en  Perse  et  en  Médie. 

Le  XII*,  usité  en  Babylonie. 
3°  En  Lébreu  rahbinique ,  lequel  comprend  : 

Le  XIII®,  le  chaldeen  cursij. 
Une  deuxième  division  de  la  langue  hébraïque  comprend  le  phtnicie 
qui  est  écrit  avec  les  trois  alphabets  suivans  : 

Le  XIV*,  diaprés  Edouard  Bernard. 

Le  XV*,  d'après  M.  Klaproih. 

Le  XVP,  d'après  V  Encyclopédie. 
Lue  troisième  division  comprend  la  langue  punique ,  karchédoniqi 
ou  carthaginoise ,  laquelle  était  écrite  avec 

Le  XVIP,  d'après  Hamaker. 

Le  XVIIP,  dit  Zeugitain. 

Le  X1X%  dit  Mélitain. 

Le  XX'  n'a  point  encore  de  E. 
IL  La  langue  SYRIAQUE  ou  ARAMÉENNE,  laquelle  comprend  : 

LeXXP,  VEstranghelo. 

Le  XXIP,  le  Nestorien. 

Le  XXIIP,  le  Syriaque  ordinaire^  dit  aussi  Maronite. 

Le  XXIV*,  le  Syrien  des  chrétiens  de  saint  Thomas. 

Le  XXV*,  le  Palmyrénien. 

Le  XX VP,  le  Sàbéen  Mendaïte  ou  Mendéen. 

Le  XXVII*  et  XXVIIP,  dits  Maronites. 

Le  XXIX*,  le  Syriaque  majuscule  et  cursif. 

III.  La  langue  MÉDIQUE,  laquelle  était  écrite  avec 

Le  XXX%  le  Pehlviy  lequel  est  dérivé  , 
Du  XXXP,  le  Zend. 

IV.  La  langue  ARABIQUE,  laquelle  est  écrite  avec 

Le  XXXIP,  dit  YJrabe  littéral ,  et 
Le  XXXIIP,  dit  le  Couphique. 

V.  La  langue  ABYSSINIQUE  ou  ÉTHIOPIQUE;  laquelle  comprend 


I 
I 


I.  E   DE  TOrs  LLS  AIJHABETS  srâl'HQfKS. 

zii-^^  T^ïi^aV  ^^j'^'i'Cy  ^Ac'îl 

r     ~       XI    a   xm  xn-        n-         riz,  ^       jrô  rue 

Cô  M  fcf  w  >  3  a  ^  3  "^  >7_^  y:^j2Ji  J 
ft.u'e^Ë     -  - 


[.  WOltKUTlOfJ  ETAGF.S  HES  UffTEBEIiTS  B  . 


E  CAPITAL  lATlK  1 


/.«!»» 4  i~ /=  rfi ^-^r/r^'j /3  ij  El^^ji*  »  r  E Erfi-iff  t 


«eo  a  e  a-'a  g  gçiaTK  te  ■ 


.TU*  DKS  HKSfSCmTS, 


â  îe  ttaaasee  h  a  a'ae:  eœ9-,Œ«  e  j-=Mreie« 
o  ge-eess'feiee  se©  aa  aee-aeses^ae 


^IbjjuDjt  tomcl.p^r  :it;i. 


L   MAJLSCCLE. 
Ghee:   ancien;  1°  le  Tigre  ou  Ohee:  moderne j 
' Alimitriifuc,  lesquelles  langues  sYcriveot  toutes  avec 
le  XXXIV,  alpbabet.  V.4brssiHi,iue,  Ethwpique,  Gheet. 
nfin  tient  le  Copte,  que  Baibi  ue  fait  pas  entrer  datis  les  laaguus 
iliques,  mais  qui  cepeiiUaiii  doit  y  Irouver  place ,  et  qui  est  écrit 

LeXXXV  alphaUl.  le  Copte. 

Formation  et  ilgcdeidiirércnaË  {flanche  17,  n,  II'. 
,'£  fut  quelque  fois  arrondie,  et  quelque  fois  quan-é  £■  L'G 
J  (/'g   1}  se  viiil  clieî  les  Grecs  plus  de  800  ans  aiani  J.-C.  dans 
uscriptions;  car  un  ue  connaît  point  de  manuscrits  grecs  où  il  soit 
rré  E.  I.*s  Tables  E'iguhiiies  en  nionlreut  de  mâme  forme;  ce 

prouve  son  antiquité.  It  ne  fut  admis  sur  les  médailles  latines 
)u  3'  siècle.  Il  est  ordinaire  dans  les  manuscrits  en  lettres  oncia- 
[les  U'  et  y  siËcles ,  |)our  ne  rien  dire  de  quelques  autre»  qu'un 
rralt  faire  remonter  plus  haut. 

E  niijujcule  [Pluuc.  17,  n.   II]. 
-V  rond  cii  forme  de  notre  E  majuscule  cursif  (/(«.    2).   oti 
ipDsé  de  deux  c  (/ig  3),  est  remarquable  dans  les  inscriptions  des 
■t  3"  siècles  '. 

.'e  rond  fermé  (fig.  û)  est  d'une  antiquité  bien  constatée  •  et  qui 
[>eut  être  postérieure  au  5'  siAclc.  On  le  vtHl  de  plus  dans  le  ma- 
aii  255  de  St.-(i«main-des-Piés.  qui  est  du  7'  siècle.  Cet  c  tut 
uis  appelé  goibii/ne ,  parce  qu'il  fut  d'un  usage  ordinaire  dans 
e  écriture  vulgaire  au  1 3"  siècle ,  et  qu'au  suivant  on  n'en  voyait 
sqoe  point  d'anlrcs.  si  ce  n'est  sur  des  monnaies;  encore  celte 
Bption  n'arriva-l-elle  que  rarement,  lîn  Espagne,  an  7*  siècle,  il  se 
:  par  la  traverse  avec  le  caracttrc  suivant. 
,'e  droit  fut  diversement  Iiguré.  Lorsqu'au  lieu  des  trois  lignes 
jzontales  ou  ne  voit  que  trois  points  accolés  à  la  perpendiculaire 
,  'b],  ou  que  ks  trois  ligues  horizontales  traversent  !a  bastc  au- 
t  A  gauche  qu'à  droite  {Jig.  6) ,  c'est  un  signe  antérieur  au  9*  sié- 
,  dans  lequel  ils  ont  cessé  :  ils  sont  communs  aux  manuscrits  en 

^nl'qailé  eipliqaee.  t.  ut,  part  3,  pi.  I3S. 

Palaopai-k.  p.  \',V.  —  .iMiquite  irpli./.,  I.  lit,  part.  3,  pi.  136.  " 

TOUl  L  35        <  I' 


capiulcs,  jniùrieurB  au  (>'  s'ikcW,  Les  maituM'Tiu  du  13*  ibondruitu 

e  (le  \3jig-  7>  dont  les  fttnnes  vaiieiU  sans  cmn,  quoique  CH<lvr- 

nifi's  tratls  y  doinùienl.  En  hspagoi^,  daiislegiusci-iptiuuda7*Rrclc, 

la  ha»l£  uirpassaii  la  ligu«  horizoDiuie  stipfrii'jiru. 

«  OHliUKuIe  liiin  (  Pl.int.  17,  p.  H). 

L'tf  rainuscule  [fîg.  8)  se  forme  de  \'e  rond  onciai  :  il  peut  bia 

remonter  jusqu'au  tems  de  la  réputtlique  romam«.  Quasd  tl  se  nn- 

contre  fréquemmenl  daae  des  nuiuucrits  loialemeiu  écrits  en  Vssa 

\  otKJalet,  c'est  une  preuve  iti  l'antiqutir  la  pjiis  reculé''. 

Il  faut  distinguer  trois  cbuse»  datw  It  mbiuficule  :  le  tour.  Il  Itk 

I  4  la  traverse.  Lç  tour  presque  en  demi-cercle  fome  le  cor^isouli 

L-4os  de  \'e.  La  téie  e«t  l'arc  Éle>é  au-des&us  de  la  traierse  ;  dis  (wd 

7  ptu  â  pcti  sa  rondeur  exaac,  ci  tend  a  former  une  o^nt,  M  atai. 

4ès  le  13*  ÛècLe .  un  lugle  rceiilicne.  La  traverse  eut  cvasèt  II  Cantt 

i)£  l'iu'C  â-àetsat,  qutuqiK  qucLjuufois  elle  en  soit  d^aclife. 

Le  pelii  e  minuscule  tout  Nimpic,  on  avec  une  pointe  légère  ^k 

liait  ordinairement  avec  la  lfui«  sohaaie,  prit  cours .  en  France  n 

ajjlcurii,  au  9'  siècle,  daaslevdi^oioea,  et  sttrtouidaDsU  (wBialfiii 

r  4>l<'s  dipiunuUipictk  11  parut  de  plut  en  plus  commua ,  quoiqu'inr 

V  quelques  mélan^'H  des  aucieunrs  figures  de  l'c  cursif.  Au  11'  sicfk, 

[  tgi  fleures  (Icvinrent  fort  rare»,  ni  ce  n'est  daus  récriture  lllaDgi^ 

1  DÛ  cllei  lombùreut  «ussi  bientôt.  On  n'en  voit  presque  plus  açrH  b 

r  milieu  du  nukoe  nècle  ;  mais  en  Espigae  elkB  dominaient  «on 

H»  12'. 

Quand  CCI  e  minuscule  (fg.  8]  eH  bm  irrondj,  ei  que  sa  uattnr 
^riîoiilale  ne  d<^passc  point  sa  lâle ,  c'est  la  marque .  du»  ui  nu- 
i'  itDscrit,  d'une  antiquité  supérieure  »ii  8'  ûtkle.  Lorsque  cciM  in- 
\  verse  est  proloiig^'c  en  iviinie  un  p^u  relevée  par  le  bout,  elle  iodlvi* 
D  tcms  auiérjeur au  IQ'.  Elle  deviencobliqueaus  10' et  ll'iiiik. 
'f  wgulcube  vers  le  12'  et  tout-i-bît  tortue  dans  11**  dernien 
'  BDQl  le  règne  du  baï  gothique. 

;>èï  l2/i0,  DU  trouve  en  France  àts  e  {fig.  9)  d'un  ^laà  iiu|i 
i;)i  Ap|;lct£rrectcD  Écouc,  au  Id*  siècle.  Au  lu',  on  eu  tilde  looM 
les  façons,  dont  on  ne  sent  pas  bien  les  rapports. 

Il  en  est  de  même  de  ces  trois  faussefl  parallèles  (/g.  10),  repré- 
bentatives 4»  r<  entier,  qui  e'etl  cependant  MUiena  JHsqn'i  ooi\«ws 
dans  kl  bulles  des  pape». 


£  CtlRSIt'. 
t  canif  (/VoBB.  IT,  B.  11). 
LV  CMrsif  b'mI  montré  sous  différâmes  (igures ,  sartotit  ii  cause  àc. 
SCS  liaismu  wec  leslt^trcs  v»«iDPs,  D.instesécrilures  romains,  mr- 
ro-in.itnneset  nirolnte ,  il  a  un^  (ri-s  gi-atxte  rteseinbbncc  avecle 
c  eu r!iif.  ei  tient  beaucoupde  notre  graïKl  E  tarai  {fi^.  2),  itoii  qu'Hi 
siiii  plus  torin^m ,  oa  que  sa  tête  soit  boucicc ,  ou  relevée  un  ren- 
iraiMc,  <m  coBiouruée  de  droite  à  gauche. 

I,e  caractère  distiiictif  le  plus  comniuu  de  l'écriture  franeo-falU- 
•l'ir ,  4«puifi  le  milit-H  du  7'  bii^cle  JuMju'b  ti  lia  du  6*,  est  que  \t 
courbe  supËrJeure  s'approche  rarement  da  monianl  juMju'i  le  lou- 
cb«i-. 

Dam  les  diplômes  carloein^iens  ,  les  e  des  fip.  1 1  et  If  snai,  ou 
iwa  s'en  raul,  le«  caractères  ctominans  de  l'c  cunnf.  Le  règne  du  dcf- 
iiicr  cuULuence  avant  le  uiilieu  du  8' stêcle,  et  ne  se  termine  qtn 
sur  la  fin  du  9'.  Si  on  le  trouve  uh  peu  nioius  exact,  il  remonte  plus 
luul  et  descead  [Aas  bas.  Le  mèuie  e  Tut  eu  vogue  en  Espagne  aux 
1U°  et  11'  siècles:  et  en  Italie  depuis  le  7' jusqu'au  lU',  où  ce^en- 
,  daol  il  eut  da  ccHicuiTeos  dans  l'iDteivaJIe. 

■      L'ccrilure  /iipnlc  dis  I  f  ei  12'  siècle»  éleva  cet  r ,  comme  la  fig. 

■H.  NU"  une  base  sinueuse  faorinratale ,  et  il  est  familier  dan:*  l'écri- 

'  Vtn  rùmainr  :  de  lï  ces  f  (jf^.  1b)  qui  son  1  de  siuguliers  restes ex|it- 

rsœde  l'ancienne  cursirc, et  prupiYtli  l'^triture  de«  11'  etlS'Kiè- 

cics,  lulgairenicni  dite  lombanlii^Hi: ,  et  qu'on  peut  encore  mieux 

appeler  huUniùiue  ou  papaJr. 

L'e  rumaifl  (/g.  15)  montait  sourenl  au  dessus  diî  la  ligne,  soit 
de  tonte  la  ligne,  soit  de  toute  la  cunrbe  supérieure  :  ni^anmolns  la 
l.  mhardiijue  papale  do*  derniers  tems  n")'  paraît  pas  toujours 
i-ircinte. 

Dans  la  romaine  antiijue,  la  ({te  de  l'e  était  mie  boucle,  lorsque  la 
iiaiMHi  a*«>e  la  lettre  suivante  se  faisait  au  moyen  delà  traverse  :  roiis' 
liffsfpe  le  caractère  suivant  tirait  son  origine  de  la  liw  de  Ve,  on  li 
Icrmiiiail  en  pointe.  Lorsque  la  Maison  avait  lieu  avec  la  lettre  prèct- 
ilenle , 'alors  cette  tète  de  l'e  et  fa  traverse  étaient  posées  sur  cette 
nitaie  liaison,  qui  servait  de  l»>se,  étant  en  forme  dVcouHiée,  comme 
la  (S^.  1«. 
Les  écritures  siuifnius  el  niérovinqitnitti  eureel,  TeM  les  8'  el 


1 ^«S^    E   MINUSCULE  LATIN: 


t-  "i<^tf^^c?eee^«y^^e'^6•e^è'i•ç^f»•  ré  Tarât  ^9& 


m 


-^âk^t^-e'^'^^C^^^^Tt;tV^tUr\\>'^ 


t-u.^^ 


Jî: „s«kE  cuRsir  DES  diplômes 


b  M^  Il  II  III  lift  11.    ^^ji  I  II'   •smrrv^rr-n    m  7     ii,  u      n     m      || 

I     *i    '■  I  .  ..  -^ 


i>  .1.-^;  aô'  .'v  'xr  i.^it- 


k 


T.    DES  MAM'SrRlTS, 


If,  tmim  fori  on  ostf^e  cIipz  \os  Espagnci]!i  anx  1'  et  8'  siè- 


rlw. 


Les  E  (le  la  II'  division,  tranchas  on  talus ,  on  par  des  soinmeis  et 
«les  basTO,  ou  irrôgiiliera,  sont  presque  tous  anciens.  Ceux  qui  sont  !i 
la  tête  des  2*  et  3'  subdivisions  passent  le  2'  siècle;  les  suivaiis  sont 
l>lu4  modernes,  presque  à  raison  de  leur  rang. 

Toute  la  lil'  division  retnunle  au  moins  jusqu'au  moyen  -  3ge  , 
exrepté  les  dernières  figures  de  la  l' subdivision  et  de  la  V,  qui  sont 
fort  ri^entes. 

La  IV'  division  comprend  les  E  du  caractère  oncial.  I.*s  deux  pre- 
mières subdivisions  sont  de  l'ancien  tems  ;  tes  figures  de  la  3'  persi'-- 
tèrenl  jusqu'au  12*  siècle;  ei  la  'i'  représenle  les  e  minuscules  ei 
rnrsifs  avant  le  gothique. 

I.a  V  division  n'admet  que  des  E  dans  le  goùi  de  nos  /T  majuscu- 
les cursifs  ;  ce  sont  deui  c  l'un  sur  l'autre. 

La  VI'  division  est  toute  gothique  ;  ses  formes  extraordinaires  le 
rlf-in outrent  ass«z.  Plusieurs  des  caractères  de  la  W  subdivision  ap- 
partiennent au  11'  siècle.  La  6'  et  la  7'  sont  propres  à  l'Kspagne. 

I^  VII'  division  nous  fournit  un  léger  échantiUtm  des  e  minuscu- 
les gothiques  des  ib'  et  15°  siècles. 

E  rnpiial  lalin  dMinanuK-rils  </'/<i"r.  IT,  n.  IV). 

Quant  h  \'E  capital  des  manuscrits,  on  observe  que  les  sept  prc-- 

mièrcs  divisions  sont  des  capitales  pures  ;  la  VHP,  des  gothiques  ;  les 

fX*  et  X',  des  onciales;  et  que  dans  celte  dernière  on  voit  quelques 

minuscules  et  cursîves. 

Eminoscutc  lalin  et  Ecursirdeii]i|ituRi«  [/^/dui;.  IS,  ni  et  II). 
Nous  croyons  inutile  de  nous  étendre  sur  l'explication  de  cette 
plandie;  elle  est  dans  stju  lexte  même  ,  où  se  trouvent  de  très  nom- 
breux exemples ,  avec  l'indication  des  peuples  auxquels  appaiiiennent 
les  écrilures.  Xous  avons  de  plus  marqué  par  des  chiffres  mmains 
le.t  diffërens  siècles  auxquels  elles  correspondent. 

Chmi^enifnt  de  TE  rn  d'autres  lellrM. 
Les  anciens  grecs  ne  connaissaient  pas  r,  et  le  remplaçaient  par 
Yt;  ils  proBonraienl  ce  dernier  pariî'.  I^ s  terminaisons  grecques 

■  plllon,  rr«l!/te,  p.  4!6,  c 


u  v.  Daos  les  compotétM^ 
»,  cai ,  eaoetea  u,  e 


55e  1.^1 

en  ai  ont  été  rendues  eii  latin  par 

J  rivfs  E  îe  change  dans  le  latin 

ktfrau^liieD  x,  ui,ei,  i,o,  oi,  u  et  iti'. 

ÉCOLE  ,  lieu  puUic  ou  l'on  ensei^e  les  sciencea.  Il  y  i?ait, 

Wjf»  itreiniers  ïJècles  cl«  l'Église,  des  Écoles  oH  l'oa  «tpliqiuit rBai> 

Iture-Saime.  La  plus  Tauieusc  était  alors  cdlo  d'A.Icxaridrï« .  du»  It- 

'  quelle  OjlKéne   eu!>cignaiL  rEeriiure-Saiiite,  kn  iB*ltiénaUqiui  H 

la  pliilosopliJË.  En  Afrique,  c'éiait  l'Arctiidiacre  que  l'un  cbar^eaiKio 

soin  d'instruire  les  él^kes.  IJ  y  avait  deséeules  dans  les  piroisgcs-  diM 

les  moaistëres  et  daus  les  uiaisons  des  évë(|ue!i  ;  un  y  ^qirenait  le 

Psautier,  la  nnte,  le  aha"t,  le  Compiil  et  Varihogrufihf,  Lorsque  l'M 

eut  fondé  les  uniTcrïiiés  et  les  eoliéges .  on  doniui  le  nom  de  pttiui 

écoles  i  celles  où  l'on  n'enseignait  que  les  premiers  principtti  dnid' 

très. 

Par  la  déclaration  du  H  niai  1704,  le  roi  voulait  qu'il  btétiU 
ées  luaiueset  des  luaitressesd'écok dans  htuies  les  parMStesoAîl'B'ir 
en  a  point,  pour  insiruire  les  enfans  de  l'un  et  do  l'autre  m 
r  prindpwx  mystères  et  des  devoirs  de  la  religion  calhoUque, 
liquu  et  romaine,  etc.  ,  conlurmeint-nt  à  l'art,  33  de  l'^l  de  1095. 
Que,  dans  les  lieux  où  il  n'y  aura  pas  dv  Tocida,  on  ptti 
sur  tous  les  liabiians  la  somme  qui  niaHquait  pour  l'èiablisniiral 
desdils  mallres  et  maîlresses,  jusqu'à  celle  de  ISU  litres  pvn 
JKHU-  les  maître»,  et  de  100  livres  pour  les  maîtresses.:  utqixW 
lettres  sur  ce  uccessaircs  fussent  expédiées  saus  frais  ,  etc.  QtW  Ir 
pères  el  mères ,  et  autres  personnes  chai-gées  de  l'éducatioB  desoi- 
fans ,  et  uomniément  de  ceux  qui  seront  nés  daus  la  religion  ptrUii- 
dnc  réformée,  les  envoient  au\  écoles  et  aux  catécliismes josq!") 
l'âge  de  ih  ans,  et  que  cens  qui  sont  au-dessus  de  cet  âge  jotqii 
C'Iui  de  20  ans  soient  envoyés  auk  instructions  qui  se  font  lesdinit- 
clies  el  ft^tes,  'a  moins  que  ce  nO  soieiu  des  pcrsoimes  de  telle  couiSùai 
qu'elles  puissent ,  et  qu'elles  doivent  les  faire  instruire  chez  elles,  on 
les  envoyer  an  ColR^e,  ou  bien  les  mettre  d^ns  des  monastères  nu 
des  communautés. 
Les  ordontiances  et  les  arrêts  avaient  donné  aux  évéqaes,  auxcnm 


'"  Mnyï, 


r,  put  M.  Ircli.  Bondii.  p.  KM. 


Mrva  ptnosDcn  ecci^iasiiqun ,  ta  ronnansance  âé  ]»  URscipSittï: 

I  écotn.  Ln  arrit  du  conseil  tl'fiai  du  8  mars  1695,  oinintitii 
révOqu*  rte  Sisteroo  dans  le  droit  d'appromer  «  même  d'aroirle 
chois  k]>r«  des  réff^ns  des  cot%(?s  des  TÎIIes  de  son  cfiocL-xe ,  et  d'en 
^iUir  où  il  jn^ra  à  prufH»;  ei  cet  arrât  fat  confirmé  par  un  antfc 
^^45  Janvier  f  696. 

Hki'Mit  de  1606  ,  art  iù  ,  portait  qne  les  régens,  préMptems  on 
^Kftres  d'école  des  petites  tilles  outillages,  seraient  approuvés  par  les 
corés  des  paroisses,  oti  personnes  cccldsilsiiques  qui  ont  droit  d'y 
nomm<T  ;  et  où  il  y  aura  plainte  deediis  maîires  d'école  ,  il  y  sera 
poomi  par  les  é*Cques. 

Par  la  diclaration  de  février  1657  .  arl.  21  ,  nnl  ne  poUTSit  (ftlîr 
école  qu'il  ne  fût  examiné  par  l'âvf r[ue  ou  par  ses  grands-A  ietires ,  et 
qn'il  B'eAt  fait  entre  \txm  mains  sa  profession  de  foi.  La  JéclaraFtuu 
du  mois  de  mars  lfi66  y  était  conforme. 

Pari"  article  35  del'éditdu  moia  d'arril  f635,  les  évoques  otilcars 
arihidiacrM  pouvaient  interroger  les  irraltres  et  maîtresses  d'ënJe 
dans  (e  cours  de  ïenrs  visites ,  et  ordonner  que  l'on  en  mît  d'autres 
en  Icirr  place ,  lorsqu'ils  n'étaient  pas  contents  de  leur  doctrine  et  de 
lewrs  mœurs ,  et  même  dans  d'antres  lems  que  dans  le  c 
sites.  La  jorisprndence  des  arrêts  était  conforme  i  ces  dispositions. 
Il  résBliait  de  là  qne  h  police  de»  écoles  n'éuît  point  séculiire  ■. 

Suivant  ta  (tispostlion  de  l'arrêt  du  23  janvier  1 680,  les  curés  [lOil- 
Taiont.  par  (e  droit  positif,  canonique  et  civil  de  France,  tenir  ci  élS- 
bfir  des  écofss  de  charité  dans  leurs  paroisses,  et  en  nommer  les 
maBres,  sans  l'ire  obligés  de  prendre  des  lettres  d'attache  dos  écolûlres, 
ctKiRtres,  etc.  II  y  avait  d'antres  arréis  qui  autorisaient  par  provision 
lescnrésde  Parrae(ilelabanliene,.'i  nommer  les  maftres  et  maîtresses 
pour  les  écoles  de  charité  de  leurs  paroisses ,  sans  lettres  d'attache  du 
chantre,  mais  ponr  les  pauvres  seulement,  et  sans  aucune  rétribolîtrn. 

Les  Soeurs  de  la  Croix  et  les  t'rsulines  étaient  établies  par  lelires- 
pati-ntcs  du  roi  sous  rauTorité  des  évCques ,  pour  enseigner  grataîle- 
mCnt  la  jennesse. 

L'article  7  dn  régletttmr  potir  tes  réguliers,  défende  lux  reH^MIt 


•  Vnir  W  .l/^mn/rc/  rlii  i-lrrçr,  1. 1.  p.  lOfin.  lOlfl,  I«apt  li: 


k 


552 


ÉCOLES-PIKS. 


détenir  il  pr  École»  p^iur  les  séculiers  dans  leurs  crnivens;  rciierlffeuse 
fut  rcnouveK-e  dans  le  premier  capiiuhin:  de  I^uis  Ip  DÉbonnairc,  , 
niais  un  en  ciceiilait  ceui  à  qui  leur  i-<~-$lc  pcimet  de  le  faire. 

Tel  ûuil  r^iat  k^gal  de  reiiscigiiemeut  eu  Franco,  mais  en  Hi- 
blissaiit  l'Unn-ersité  en  1806 ,  Napoléon  Tu  passer  toute  la  disptii- 
satiun  de  la  science  entre  les  mains  de  l'éiat,  et  en  donna  le  mono- 
pole il  un  corps  séculier.  Dqtuis  lors  la  cliaite  de  1830,  dans  snti 
article  67,  a  solennellement  promis  U  liberté  d'euseigneinenL  Mais 
les  universitaires  arrivés  au  pouvoir  refusent  d'exécuter  cette  [hxh 
messe  de  la  charte.  C'est  eu  ce  muincni  la  question  débattue  enire 
les  cailioliques  ot  l'état.  Il  faudra  bien  que  celui-ci  accorde  quelque 
chose  de  ses  prumcsses. 

ECOLES  Je  Théologie.  Il  y  ayall  dans  l'universilé  de  Paris,  ottire 
les  Ëcoles  des  Itégulicre  qui  éiaient  du  corps  de  la  faculté  de  théol(^. 
deux  écoles  cùlèbres ,  celle  àe  Snrbonne  et  celle  de  Navarre.  Les 
Professeurs  y  enseignaient  des  traités  qu'ils  dictaient  ei  qu'ils  eipli- 
quaieni  à  leurs  auditeurs,  et  sur  lesquels  ils  les  inicrrogeaitnt  ou  k» 
fesaient  argumenter.  Ces  traités  roulaient  sur  l'écriture,  la  morale,  l« 
controverse;  eiii  y  avait  des  chaires  alTectées  ponr  ces  différeus objets. 
ÉCOLES  chrétiennes  et  i-haritaliU-s  de  l'Enfiint  Jésus,  Commil- 
naniés  d'hommes  et  de  GUes  destinées  à  l'iiistruclion  de  la  jeûnasse. 
Le  père  Barré,  minime,  nalif  d'Amiens  vers  l'an  1621,  et  mort  âParis- 
en  1G&6  ,  fut  leur  premier  instituteur.  Leur  principal  emploi  était 
d'instruire  gratuitement  les  enfans  pauvres  qui  s'adressaient  à  cm , 
sans  qu'ils  pussent  enseigner  au-dehors ,  ni  rieu  accepter  de  ce  qui 
leur  était  offert  par  les  {urcns  des  eufans  qu'ils  instraisaienl.  Ils  vivueni 
en  communauté,  sans  faire  des  vœux,  sous  la  conduite  d'un  supërienr 
ou  d'une  supérieure,  aniiiuels  ils  étaient  obligés  d'obéir.  Les  frêrn 
avaient  pour  habillement  une  snuiane  et  une  houppelande  avec  d«a 
manches  pendantes ,  le  tout  d'étoffe  noire  et  grossitre.  Les 
étaient  vêtues  à  peu-près  comme  les  sœurs  de  l'I  niou  Chi'éticnDe'. 
ÉCOLES-PIES  (les  pères  des),  autrement  les  Pauvreideia  Met 
•le  Dieu,-  clercs  réguliers  institués  ï  Itonie  vers  l'an  1593,  parla 
ph-e  Joseph  Cozalauz,  gentilhomme  du  royaume  d'Aragon.  Cette  so- 

■  Heliot,  ai,i.  mon. 


tCRRUKE. 


35S 


par  tenir  dfs  écotet  graiintet  en  Ctrenr  d^  piovres. 
Bi  MM ,  GffCgoimXIII  h  mk  aa  rang  des  ordres  religieux.  £He  se 
lépakKt  Uemat  dans  toate  i*Italie  et  jusqu'en  Allemagne  et  en  Po- 
Gelte  sodélév  outre  les  écoles  pour  les  pauvres,  avait  aussi  des 
où  elle  enseignaît  les  langues ,  la  philosophie ,  etc.  Elle  exi- 
gnil  des  Tcenx  solennels.  L'habit  ressemblait  à  celui  des  autres  Clercs 
légaBers,  eicepcéle  manteau  qui  ne  descendait  qu'aux  genoux. 
ÉGRITURK  L'Écriture  est  à  la  parole,  ce  que  la  mémoire  est  à  la 
fm  Saut  h  Hiémoire  l'homme  n'existerait  que  l'instant  inappré- 
qui  ferme  son  iM-ésent  Tout  son  passé  serait  perdu  :  sa  raison 
i*€st presque  qu'une  snitede  déductions,  s'évanouirait;  aussi 
b  mÊOB  créateur  qui  loi  donna  la  pensée  lui  donna  la  mémoire.  Or, 
rtcriuve  est  le  complément  de  la  parole  et  de  la  mémoire.  Sans 
téaban^  sans  la  connaissance  do  passé,  sans  cette  parole  incamée, 
prolongée,  la  grande  société  humaine  et  universelle  serait 
L'homme  ne  formerait  qu'nne  infinité  de  sociétés  res- 
tafaUfls ,  isolées,  inconnues  les  unes  aux  autres.  I^  société  n'aurait 
«h  en  dorée  que  la  mémoire  d'un  homme  ou  de  quelques  hommes  : 
éblwsr  il  devenait  impossible  à  l'homme  de  se  souvenir  de  son  on- 
de connaître  ses  filiations ,  de  conserver  ses  traditions,  de  pro- 
pensées,  des  sciences ,  des  découvertes  des  autres  hommes. 
doDC  qui  a  créé  l'homme  en  société  et  pour  la  société,  lui  a  donné 
m  eeniement  la  pensée ,  la  mémoire  et  la  parole ,  mais  encore  a  dû 
l'Écriture.  Il  importe  peu  que  Ton  ne  sache  pas  avec  cer- 
quelle  fut  cette  écriture,  comme  l'on  ne  sait  pas  quelle  fut  la 
q/aà  la  première  lui  fut  donnée;  ce  qui  est  certain,  c'est  que 
connut  dès  le  oonunencement  tout  ce  qui  était  nécessaire 
IsM  élaftde  sodélé,  et  par  conséquent  le  moyen  de  fixer  par  des 
i^gaee  les  sons  fugitib  de  la  parole.  L'esprit  de  l'homme  a  pu  mo- 
IHer,  perfectîMiner  ces  moyens,  mais  comme  ils  font  partie  essentielle 
ée  l'état  nitord  de  l'homme,  c'est-à-dire  de  son  état  de  société ,  il  a 
dft  les  posséder  tout  d'abord.  La  logique  nous  amène  à  cette  conclu- 
ém  d  BOUS  verrons  bientôt  que  les  souvenirs  des  peuples  y  sont 
conformes  ;  et  en  effet ,  tons  les  anciens  peuples  attribuent  à  un 
Dîen,  ou  à  im  bonune  instruit  directement  de  Dieu,  l'invention  de 
récriture. 


_  r.i  a  a  Don 

H  vivani  tians 


354  £CRrrnts.  ^^^^" 

Il  M'y  a  <{ii«  peu  d'anal  encore,  la  croyanc«  cwunmw  éoÉ  ^ 

le  phfoicieii  Cadinus  avait  iavenié  l'écriture  d'apris  a&  \en  UtA 

(.'oBi  à*  lui  que  amu  Tient  c«t  on  infénicai 

D«  peindre  li  paritk  et  de  ptiler  aai  jeai, 

El  par  le*  inits  inen  dei  ligures  Inceci 

Donner  dt  la  cuuleur  et  du  mipt  axa.  peiuéesL 
Mais  depuis  lors  des  regards  biea  plus  larges,  bien  plus  profanli,  «t 
été  jetés  jusqu'au  (uod  des  Uaditious  le»  plus  aaiiques.  Depuif  Im 
trois  d(»  plus  antiques  peuples .  les  Gfaiiiuis,  les  égyptiens,  les  Via- 
dous  ont  été  rêvi'léâ  pour  ainsi  dire;  ils  ont  parlé  de  Douveau  et  9p> 
porté  leur  léuiuiguage  bur  rori$iue  de  l'iioiinuc  11  s'e»  faut  de  bel»- 
coup  que  l'un  connaisse  lont  ce  que  ces  peuples  conserve  m  de  ir  adEtioiU 
el  de  docuincus  sur  les  preraiert  teiun  de  riwuiine.  &  peine  ï»a- 
meuce-t-on  ^  les  éludicr.  Uais  tme  voie  sûre  va  ouverie  pour  péné- 
trer dans  leur  histoire.  (>uclqiKS  savaus  les  tiennent,  pour  ainsi  din, 
9QUS  leurs  puissans  regards.  Nul  douleque  d«s découvertes  nmnbiw 
Bes  ne  se  lassent  enc^ire.  >~ous  alloiia,  en  attetKUiil,  recuetlfir  ce  qw 
nous  disent  ces  découvertes  sur  l'eriginD  de  l'écriture.  .\ons  allMs  a 
outre  co»»ii;ner  ici  les  différentes  traditions  rerrouTées  chez  les  jilDt 
anciens  peuples.  Nous  savons  bien  qu'au  grand  nombre  sont  peu  )A- 
re» .  eitlLein'^lées  de  fables  ;  mais  aussi  bous  ne  les  donnons  pas  poir 
des  docuHcus  historiques ,  mais  comme  dtfs  souvenirs  caafuB.  é(t 
voix  loiniaineK  dont  les  accem  ne  Fwrviement  pas  disiincieoRnt  j» 
qiA  UOOH.  De  loMesces  traditions  résidiera  pourtant  nu  Tait  rerUto. 
c'est  que  les  anciens  penples  n'ont  jamais  cru  que  l'homme  eût  rM- 
mencé  par  l'étal  de  nature,  par  la  condiiioii  Ac sria-af;e ,  cendt 
veulent  le  faire  croire  les  partisans  de  l'école  liuinanilaire  actuelle.  Ib 
coin  prenaient  un  peu  mieux  la  dignité  de  la  racu  humaine  ;  sans  hé- 
siter ils  l'établissaient  diïs  le  coiomeucement  eu  sociélé  avec  les  viga 
et  avec  Dieu.  Bien  lui»  d'enlever  ^  leurs  premiers  père»  les  connais- 
sances ([u'ils  eurent  en  effet,  ils  kur  en  aliribujireut  qui  a'oM  jamiii 
appartenu  qu'b  leurs  Hls,  N'ont-ils  pas  nâeux  que  notis  cooiphclei 
devoirs d«  Td» T  que  vous  en  semble? 

Trnditioni  Mf  l'origine  deréerifa*. 

Etd'abord  c'est  une  chose  assez  curieuse  que  de  voir  dent  fflMAf 

ivani  dans  denv  mondes  séparés,  et  aux  deux  exirémilés  de  la  terre, 


conteur  rori)[ine  éleraeU«  de  l'écriture ,  OaiM  <tei  Urnes  )>rc$qii>- 
jdent'ques  :  •  Il  paraît ,  tiotis  dit  Pltne ,  qne  l'twacp  <t<^  lettre»  est 
■  élurutl  '.  >>  Et  UD  U'i'S  anci(?n  auteur  f.liinoJ)>  s'eiprimv  aiiiM  :  >  Lui 
1  hommes  disent  que  les  cat'aclêres  sont  de  toute  aniH^uiié  '.  >  CcUc 
coïucidcnce  est  asseï  remarquable;  mais  écuutoiis  des  récits  plus  cir- 
ïstancite. 

Téiiiaigniges  d«  U  Bible. 

mmedela  société,  conime de  la  parole,  la  Biltle  De  parte  point  de 

igiae  de  l'écriture ,  mais  il  est  cortaiiw  K}m(>igt>ageK  qui  duÎTcut 

i  cités  dans  eett«  question  ;  et  d'abord  elle  nous  dit  : 

>  Le  Seigneur  Diea  a^ant  furiné  de  la  terre  tout  animal  des 

LfPbwipv,  et  tout  oiseau  Avs  cieHX,  les  coiidi*Bit  devant  Adam  pour 

», qu'il  vil  k  les  uommer,  et  ainsi  qu'Adara  a  imnimé  une  eréature 

tAt*«il« ,  lel  est  en  effet  son  nom  ;  et  ainsi  Adam  nooiuia  de  leurs 

18  toutes  les  tréMures  animées,  les  vulaiiles  du  c\e\,  les  at 

.  des  champs '..> 

11  est  diflfKile  de  penser  que  tous  ces  noms,  que  toute  I*  s< 
qu'ils  su)>poseiit  aient  pu  «e  conserver  i  l'aidi;  d«  la  ménuirtf  s»ule. 
—  L'l:^rilure  parle  ensuite  du  Litre  des  g.-trraiinnt  il'.idam  *;  (Ui 
Livtt  lU  Jeho^ah  '  j  du  Livre  îles  ffuerrts  du  Srigneur",  puis  il  faut 
descendre  jusqu'aux  Tables  de  la  Lot,  que  Dim  èirivilik. 'rtmnin,  Ait 
l'Écriture  ^  ;  puis  ï  Josué  qui  parlant  de  la  ville  de  Dainr,  dit  ■  qu'au- 
paravant elle  s'apjiflait  A/iriaiSeplier,  t'esl-à-dlre  la  yUle  àer  Li-i- 
trei  >,  et  que  les  CDUimentateurs  crtHCiit  avoir  été  comme  le  tien  où 
les  rhcniciens  avaient  leur  principal  collège.  EnGn  ,Job  parle  d'une 
pkttme  o«  style  de  fer  pour  écrire,  et  d'un  piimon  ou  d'un  citait 
poMT  ^rrtKSr  iiir  l«  ^outb  ou  la  piernt^.  Comme  on  le  voit,  U  Bible 


•  ffiti.  naiar..  I.  vw,  r.  57,  n,  3. 

•  ^M\t  S-nf'fy-la-lhmtn  ;  IQÏt  M*  Meme'rft  ehtnofi,\.  r»,  p.  ii'i. 
'  Genéie,  ir,  IV,  'iU, 

•  ld.,y.  l. 

•  Brode,  ttnt,  K,  S3, 
«  Xomèrei,  »M.  U. 
■•   Exodi!.i±,i. 
'  Josué.  IV,  t5. 
-'  .lob,  tu,  53. 


558  ErHITTfiF. 

ne  parle  ici  Ac.  l'éf  riiiirr  qiiVti  pav'iant ,  et  la  snppoff  eiisuni  (Uj). 
Nous  avons  dû  (aire  mt-nijun  île  ces  notions  qui  §ont  c^tuiuk,  qwl- 
qae  peu  expliciles  qu'elles  soient  Voici  des  notions  plus  détailli-P 
quoique  bien  moins  ceriaines. 

Traditions  du  peuple!  oriEntaui  tur  l'Ecriture. 
Et  d'abord  les  Itabbins  sont  remplis  de  ri-cits  mcrveilteni  sur  li 
science  d'Adam  :  D'après  -■fhnrbtinel  <■  le  corps  d'Adam  était  comme 
"  un  petit  monde  qui  eiprimait  loutes  les  merveilles  du  grand  ;  ton 
i<  3ine  était  comme  le  miroir  de  la  divinité  ,  pleine  de  sagesse  «tdr 
•>  science.  •  R.  Crruon  l'appelle  «  te  dittcïple  immédiat  de  Dieti,  om- 

*  nai<isant  les  ffualités  des  animani ,  des  herbes,  des  bois,  les  nûm 
»  des  plantes,  les  influences  des  astres;  c'est  de  lui  que  tons  les  ub 
■•  et  toutes  les  sciences  sont  venus*.  « 

D'autres  rabbins  disent  que  ce  furent  les  anges  qtii  apprirent  i 
Adam  et  à  ses  fils  toutes  ces  sciences,  et  donnent  même  le  non  dr 
celui  qui  instruisit  Adam,  et  l'appellent  fiaziel'. 

IjP  R.  Tanakus-Bnr-Hain  drt  •  qu'il  y  avait  un  livre  où  étaient 

*  expliquées  toutes  les  cboses  depuis  le  commencement  du  nMsdï 
■  jusqu'à  la  Tm  ;  et  que  c'est  par  lui  qu'Adam,  Seili  et  Enoch  aniefil 
»  prévu  le  déluge;  et  que  le  Roi -Messie  ne  devait  venir  (ou  peot- 

*  être  que  le  Mcsiùe  ne  devait  venir  comme  Hoi)  ([uc  lorsque  loatn 
>■  les  âmes ,  qui  étaient  montées  dans  U  pensée  de  Dieu  comme  de- 
■>  vani  éire  créées,  l'uurajenl  été  en  eiïei,  et  que  c'est  ce  qa'fl  EiDlM- 
«  icndie  par  ces  mots  de  la  Genèse  :  w  voici  le  Livre  des  gmiA^ 
.  lionj  d-Jàam'.- 

l,es  traditions  des  Arabes  sont  plus  expliciles  encore.  MakomHiXM 
son  Coran  dit  que  >•  c'est  Dten  qui  apprit  de  bouche  ï  Adam  le  imu 

*  de  chaque  animal,  cl  que  k's  noms  donnés  [lar  Adam  correspon- 
I.  daienl  â  leurs  qualités  et  propriétés  '.  • 

D'après  jibul-bassen  »  Dieu  livra  îi  Adam  un  livre  de  21  pagfs 


'  Voir  iM  leiiM  de  toutes  ces  cititions  la  plupart  puiiéet  d«u  do  nuont- 
rrlli inéditi.  iitni}k\tQ\tet,OEdipiu ifisypliaeiu,  t   ii,  p.  tt. 
■  Ihiil .  p.  Ki.  —  Eteiichlln,  Cahala,  dani  P.  GiUliiiui,  p.  :3;. 
'  Tinaku«-tMr-b(iidaniA'rAAnf^lvoirau!*ile7o/inr;dan(l!Vr/./>a»^4.,p.l 

'   Cu,„„.\.  ,,  v.-JH, 


ËCHITbRE. . 

■  Iracéi»  ei  gravte  avec  se»  lelinajcfl  fut  lii  le  1"  livre  ei  lai"  Un- 
it gue  fcrilc  ;  il  coDlcnak  les  précepies  cl  les  iraditiunï  pour  les  gé- 
»  iit-ratioas  futures  ;  il  fesait  connaître  rintcrprélatîun  des  lettres,  les 

•  pncies,  statuts  et  pr(<mcsses,  et  histoires  du  uioude  ciiitcr.  Le  Uieu 
»  très  liaul  avait  rc|irésenté  daiis  ces  pages,  toutes  les  g^ii6ralioiis  des 
°  liommes,  leurs  figures  et  leurs  acUoos  avec  leuis  chefs,  aiii^i  ijuc 

-  tontes  les  choses  «{ui  devaieni  se  passer  sur  la  terre  ;  niâiiic  il  y 
"  avait  indiqué  ce  qu'ils  devaient  manger  et  buire.  Adam  y  ayaut  ^u 

■  ce  qni  devait  arriver  h  ses  enfans,  versa  d'abonilanles  laimes.  Alors 

•  Dieu  Itti  ordonna  décrire  ces  livres  lui-même;  c'est  pourquoi  ayant 
•»  pris  (les  peaux  de  ses  Uoupeaux,  il  les  prépara  jusqu'à  ce  qu'elles 
■I  devinssent  blanches,  et  U  y  écrivit  29  lettres  ou  pages  '.  •• 

Suidas  qui  a  recueilli  toutes  les  traditions  qui  avaient  cours  à  son 
époque,  nous  parle  au  long  "  de  la  science  d'Adam,  et  lui  attribue 
»  l'enseignement  des  canons  etdes  règles, des  arts  et  des  lettres,  des 

•  scieuces  logiques  cl  non  logiques,  des  lois  écrites  et  non  écrites,  eu 
»  un  mot  de  toutes  les  choses  nécessaires  à  la  vie  matérielle  et  intel- 
"  Icctoelle  *.  •> 

D'Adam  la  tradiiion  e,t  renseignement  de  l'art  d'écriie,  c'est-ii-dire 
la  bdnice,  passa  à  son  fils  Seih,  et  les  auteurs  orieutaui  sont  encore 
riiiiplis  de  détails  sur  cette  transmission.  «  Adam,  dit  l'arabe  Gclal- 
m  i/iitus  ',  insti'uisit  son  fils  Seih,  et  la  pro|^élie  fut  eu  lui  et  dans  ses 

-  (lit,  et  Dieu  lit  descendre  sur  lui  29  pages,  elson  Gis  Jt'aïnmi  luisuc- 
->  céda, elli  h''û"an,Mafialiel,  Kl  à  celui-ci /"rfi/, son  lils;  et  il  reçut 
B  lie  lui  l'insiructioR,  et  il  eu  apprit  toutes  les  sciences  et  les  hisluii'es 

-  (|ai  devaient  adieiiirdans  le  monde,  et  il  exerfa  l'astronomie  qu'il 

-  avait  appi'lse  des  livres  que  son  père  ./dam  lui  avait  transmis.  • 
•  J'aientendu  parler,  dit  unancien  commeniateur  ',  d'un  certain  ii- 

•  «re,qui,  quoique  non  authentique,  cejiendant  ne  détruit  pas  la  fui. 


I 


'  Vuir  le  leiie  d*ns  Oirtisciii  pampliïtlai  de  Kircher.  p.  3. 

■  Article  ridai»  àe  ton  Dietioiinairr. 

•  Au  comnHur'emeiit  de  «on  h'itoirr;  ijani  Kircber,  OKâip.  .F-gypI.,  t.  ti 
Çtrl.  2',  p.  1*2,  cl  dans  Oirlir.  pam/il,.,  ]i.  Ti. 

"  L'aulcut  de  VOpat  imperfrrlnm  ih  Mallittam.  expliquant  \n  parolM 
vid^iHHi  ilrllum;  à  II  fin  dul.vi.  C.63T,  pdit.  de  Hignr,de>  OCiipnr/dttMinl 
Jttn  ChrysoMOme. 


u  rem  à  L-trii'e  et  à  lire  le  nom  de  Dieu  '.  •  ha  sone  que  ce  senil  b 
le  cumiuenceuiL-Dt  de  cciu:  huiription  du  nom  de  Diea  mise  sur  da 
lablfttes  [|ui  étaient  ensuite  placéi-s  dans  les  lemjiles  et  dam  Iq  b- 
luilleH,  ei  duiii  l'uMge  e^n  iminÉmorial  en  Oiiiue. 

A  la  soite  à'Eiius  les  aulcurs  orieniaux  nous  parlent  d'Kmck  li 
7'  palriarciie  aprî's  Adaiii.  Or,  qu'un  livre  ayant  Enocli  pour  anlinr 
4;iiaât  encore  au  lems  du  Christ,  nous  en  avons  le  léuiuigtugr  iiti- 
tragable  <ie  saint  Jude,  qoi  eu  cite  une  prophétie  ayant  rapporta  U 
Tin  des  lenui.  •■  VoUà  le  Seigneur  qui  vient  avec  des  iDilUefsdixt 
"  saints,  pour  entrer  en  jugement  contre  tous  les  koiumes.  eiC.  *■  ' 
rerlnlljGii  n.,us  dit  que  ce  livre  fut  conservé  dans  l'arche  par  Itot'. 
ïaint  Augustin,  Alliéuagore,  (Jléiuent  d'Alexandrie,  I^ctance  Fai 
cité;  mais  il  parait  qu'il  fut  currouipu  de  boime  heure;  aussi  la ifH- 
i^iigue  ni  l'Eglise  ne  Tout  mis  dans  leur  canon. 

Les  Arabes  donnent  à  Enoth  le  uoui  A'Edris,  el  disent  qu'il  fatk 

premier  qui  apit^  Jei/iécriùt des  livres. •  UieuJeBt  [M«|Mle,l 

•  composa  30  liv  res  et  hf rita  de  ccui  qui  avaient  è\k  «Hupotéi  ft 
■  .^'<//i  et  des  autres  cunnaissances  d'^i/diii '.  ■ 

Mais  nous  avons  assez  parlé  de  l'existence  de  l'écriture  et  des  bina 
ataut  le  déluge  :  voyons  encore  quelles  sont  les  traditions  kur  la  nu- 
niêru  dont  cette  écriture  et  ces  livres  furent  haovès  du  déluge. 

Nous  avons  d^jâ  entendu  Josèphe  nous  parler  des  coluuaeséle*ttf 
|iar  Seth,  et  qu'il  prétendait  exister  encore  do  son  lems.  Void  o 
nient  (jassien ,  qui  avait  vécu  longtems  en  Egypte  et  en  Palestine, 
nous  explique  la  transmission  des  livres  après  le  déluge.  AptA 
nous  avoir  parlé  des  livres  de  Seih ,  il  ajoute  :  ■  Selou  que  ks  n- 


'  CMff.1  lyrûiiuedela  BibliuLli.  ralican,  «/-■  'iîii. 
'  Bfi'l.ileiaiiUJuàt.f.  [i  il  )5. 

*  DcCi,Uuf.taiinanim.\.t,t.^.\.u.i:.  }û.~  £>e  JJoio/aliiù,  e.f^ 

—  .//POA,  Ch.  U.I. 

*  Voir  Oinnirjue  d'Abul-baucn  dans  Kircher,  I.  tt,  I**  ptrt.  p.  7G.  —  L' 
lirle  Ed'U  el  l'anictF  Moutm  dans  U'HcrlwIut.—Yolr  en  outre  un  grand  w 

tire  J'iulro  lûnuigriagei  sur  Eiiuch  cili'*,  d'apr«  M.  de  Sar;,  dans  l«  loBit    . 

ivii.p.  ini  M  un  des  .fmalci  de piuloiop/iie  cliretif 

tiuiion  de  Is  plus  grande  partie  de  ce  Hvie  retrouvé  r< 
ginic  et  publié  en  «bTisinien  et  en  anitlut  par  air  Laureace. 


ÉCRITURE. 


561 


denoes  traditions  le  portent,  Cham,  fils  de  Noé,  qui  avait  été 
infecté  des  llyres  de  la  race  de  Caïn  qui  traitaient  des  superstitions 
et  des  arts  sacrilèges ,  sachant  qu*il  ne  pourrait  conserver  aucun 
de  ces  livres  dans  l'arche,  grava  ces  sciences  scélérates  et  ces 
inTentions  profanes  sar  les  lames  de  divers  métaux  et  sur  des 
pierres  très  dores  qui  ne  pouvaient  être  détruites  i)ar  les  eau\. 
Après  le  déloge ,  les  ayant  découvertes  aux  endroits  où  il  les  avait 
cachées,  il  transmit  ainsi  aux  hommes  ces  sciences  de  sacrilèges  et 
de  forfaits  perpétuels.  C'est  ainsi  que  s'explique  l'opinion  du  vul- 
gaire qui  croit  que  ce  sont  les  anges  qui  ont  appris  les  maléfices 
aux  honunes*.  » 
Saint  Clément  de  Rome  parle  aussi  de  ces  livres  attribués  aux  an- 
dens  patriarches* ,  et  Clément  d'Alexandrie  assurait  que  c*était 
as  livres  des  prophéties  de  Cham  que  Phérécyde  avait  emprunté  sa 
Aéologie  *.  Saint  Augustin  parle  aussi  des  colonnes  sur  lesquelles  il 
nait  écnt^  Pierre  Comestor  fait  mention  de  i/i  colonnes,  7  en  bronze 
et  7  en  briques,  érigées  par  le  même  Cham,  et  contenant  les  élé- 
BKnts  et  les  règles  de  tous  les  arts  et  de  toutes  les  sciences  ^ 

Noos  avons  produit  toutes  ces  citations  d'auteurs  qui  nous  parais- 
KBt  tous  avoir  puisé  à  la  source  des  écritures  ou  des  traditions 
Umndîques  oo  rabbiniqoes,  nous  allons  maintenant,  en  revenant 
■r  nos  pas,  citer  d'autres  paroles  presque  toutes  d'auteurs  profanes. 
Cl  nous  donnant  le  souvenir  des  mêmes  faits  chez  des  peuples  qui , 
lèpués  les  uns  des  autres,  ne  paraissent  pouvoir  expliquer  leurs 
traditions  semblables  que  par  une  origine  commune,  nous  voulons 
prier  des  Égyptiens,  des  Hindous  et  des  Chinois. 

Origine  de  récriture  aelon  les  Egyptiens. 
Voici  ce  que  nous  disent  les  historiens  :  «  Manéthon  emprunta 

•  son  histoire  aux  stèles  ou  colonnes  placées  dans  la  terre  sériadique, 

•  nr  lesquelles  anciennement  Thoth,  le  premier  Mercure ,  les  avait 


■  Camft'renct,  viii,  c.  31. 

*  Voir  les  Canst,  aposl.,  I.  vr^  c.  IC,  p.  317,  de  Téd.  des  Pêrci  aposi,  de  Co- 
Iditr.  Amito  1724. 

>  Stnmaies,  I.  vi,  à  la  fin  du  chap.  6,  p.  0  i'2>  éd.  del688. 

*  De  CiviL  Dû,  1.  xviii. 

»  Dm  CBiip.  jEgffP'f  t.  II,  2*  part.,  p.  143. 

TOME  I.  36 


562  ÉCEITUE£. 

»  écrites  en  dialecte  sacré  et  en  caractères  hién^yphiqoes.  Ce  sont 
»  ces  caractères  qu'après  le  déluge  À^othodemon ,  fils  da  deuxième 
»  Mercure  et  père  de  Tath,  traduisit  du  dialecte  sacré  exprimé  en 
»  lettres  sacerdotales,  en  langue  grecque,  et  l'ayant  rédigé  en  vo- 
»  lûmes,  il  les  déposa  dans  les  parties  secrètes  des  temples'.  • 

C*est  ce  Thoik  ou  Theuih  que  Platon  assure  avoir  inTeocé  leskORf, 
les  nombres,  la  géométrie ,  Fastronomie  »  etc^;  tous  les  auteondi- 
sent  la  même  chose  ^ 

Or  quel  était  ce  Thoih.  PluUrque  l'appelle  le  i^  des  dieux <.  Chun- 
pollion,  qui  nous  en  donne  la  figure  et  le  nom  en  hiérog^)i>hes,  eu* 
mère  ses  titres  qui  sont  :  «  trois  fois  très-grand  on  TiismegisU,  père 
»  et  directeur  de  toutes  ciioses,  historiographe  des  dieux,  leseoiqoi 
»  comprit  l'essence  du  Dieu  suprême  et  celle  des  choses  célestes;  » 
d'où  il  conclutquc  ce  Thoth  n'est  autre  que  VintetUf^ence  divine^  clqM 
le  1*^'  et  le  2*  Hermès  ne  sont  qu'un  seul  et  même  personnage  ooei- 
déré  sous  des  points  de  Tue  différcns ;  que  le  1*'  Hermès,  à  téuié- 
jiervier^  fut  l'intelligence  divine  personnifiée;  et  le  2*  Hermès, i 
tête  dfihis,  fut  Tintelligence  humaine  personnifiée  *.  —  Noos  le 
croyons  pas  à  cette  explication  qui  parait  être  une  invention  phikm- 
pbiqne  postérieure ,  étrangère  aux  premiers  historiens  ;  mais  cen'ot 
pas  ici  le  lieu  d'expliquer  qui  étaient  les  deux  Hermès  ,  nous  aiwi 
voulu  seulement  constater  que  les  Egvptiens  ont  fait  remonter  récria 
ture  et  l'usage  des  lettres  aux  dieux  ou  à  des  hommes  inspirés  desdioDU 

Ammien  Marcelliu ,  racontant  comment  cette  science  s'est  tnm^ 
mise  à  travers  le  déluge,  se  rencontre  avec  la  plupart  des  Rabbins  cl 
des  auteurs  orientaux  que  nous  avons  cités  :  «  On  appdle,  dit-ii 
»  Sjringes,  certains  réduits  souterrains  et  tortueux  que  les  homines 
B  chargés  de  consener  les  rites  sacrés,  sachant  que  le  déluge  devvt 
»  arriver,  et  redoutant  la  perte  des  anciennes  cérémonies,  firent  a» 
»  ser  en  divers  lieux  avec  grands  travaux.  Sur  ks  piitiis  des  rockn 


'  Dans  la  Ckronogmphie  du  Syncdle,  p.  40. 

>  Dans  Phèdre,  p.  274.  C. 

'  Les  voir  cités  dans  Jablonski^  Panthéon  œgypt,,  m,  161, 183. 

«  Banquet,  ix.  qaest.  3. 

*  Voir  son  Panthéon  é^yptien^  explication  de  la  planche  15  ceDedi  Thoth. 


ÉCRITURE. 


563 


•  qa*ib  araent  taillés ,  ils  graTèrent  dilTérentes  espères  d*oiscaux  et 

•  de  faéles  féroces,  et  une  semblable  quantité  d'autres  animaux  que 

•  Ton  appelle  lettres  hiéroglypbiqnes  ,   lettres  totalement  inconi- 
I  préhensîbles  aux  latins  '.  *• 

Qaelqoéa-uDS  des  ouvrages  de  Tlioih  Trisnir>u;iste  sont-ils  arrivés 
jqqa*ï  nous?  On  en  cilo  plusieurs,  le  Pœnmndn'^  W/scIepias^^Aos 
Mdoguesi  Kircher  dit  en  outre  qu*il  a  acquis  rfissnranco  qu'on 
!niQTe  encore  en  Egypte,  surtout  dans  la  bil)liotliè([ue  du  Caire,  dite 
^^rase^  et  en  langue  copte,  les  ouvrages  dont  voici  les  titres  : 

K  Du  monde  supérieur  et  de  l'ordre  qti  y  règnr, 

1    De  Dieu^  des  anges  et  de  leur  nature. 

^    De  la  religion  des  anciens  Egyptiens, 

km   Des  démons  y  de  leur  ordre  et  de  leur  office  dans  le  monde, 

5.  De  la  nature  du  fleuve  le  NiL 

6.  Des  nomes  de  V Egypte. 

I.  Des  signes  du  zodiaque  et  de  leurs  injUiences, 
S,  Des  mansions  de  la  lune, 
9.  Des  poids  et  des  mesures  tant  nouvelles  qu* anciennes, 

10.  Histoire  de  VEgj'pte ,  de  ses  rois  et  de  ses  s.ges, 
IL  Histoire  des  animaux  de  V Egypte, 
13.  Des  mois  des  Egyptiens, 

II.  Des  plantes^  des  fleurs^  des  fruits  et  de  leur  usage  dans  les 
idUicf  sacrées,, 

IL  De  toutes  les  espèces  de  semences^  de  graines ,  de  pierres^ 

anomales  et  de  leur  usa^^e  dans  les  choses  sacri'cs  '. 

Sais  doate  rauthcnticité  de  ces  lixres,  tous  dénués  (k'  noms  d*au- 

,  est  loin  d'être  probable ,  el  pourtant  nous  formons  des  \wux 

qu'ils  soient  traduits  un  jour;  nul  doute  ({u'ils  n'apportent 

des  éclaircissemens   sur  l'histoire  el   la  langue  éi^vpiinine. 

lui-même ,  en  parlant  de  ceux  qui  sont  connus ,  assure 


'ttf/.,lrr.xzn,c.a9. 

'Ptaque  tout  lVjr/77/a/ est  traduit  en  frnnçAis  dans  le  nouveau  système 

^Miàiiographie  de  M.  de  Fortia>  p.  3'?(,  où  il  y  a  un  catalogue  très  détaille 

Wpuscrilf  el  éditioiisdef  oatngef  attribués  à  Hermès. 

OMispampk.,p.M. 


I 


56^  ÉCRITURE. 

«  que  maigre  les  jugemens  hasardés  qu'en  ont  portés  certain 
»  critiques  modernes ,  ils  n'en  renferment  pas  moins  une  masse  de 
»  traditions  purement  égyptiennes  et  constamment  d'accord  avec  la 
»  monumens  '.  »  Qui  sait  si  quelque'  jour  on  ne  décourrira  fm 
quelques  uns  de  ces  livres  en  caractères  démotiques  ou  même  hiénK 
glyphiqnes?  Quoi  qu'il  on  soit,  s'il  faut  en  croire  Psellns  et  Pléthon*, 
c*est  d'eux  que  Platon  et  Aristote  auraient  emprunté  une  grande  pv- 

*  Panthéon  Epjpl.,  explication  de  la  planche  15.  —  Les  livres  portant  k 
nom  de  Mercure  Trisroégiste, autrement  à\i  Livres  /tmneftques,oniéiééÊé 
plusieurs  fois  au  IG'^  et  au  17«  siècle  ;  la  dernière  édition  est  celle  de  CokfPf 
1630,  elle  a  pour  titre:  «  Divlnus  Pymandtr  Hermelis  Mereurii  Tn'imegùii, 
m  cum  commenlariis  U.  P.  F.  Hannibalis  UossTii  calabri;  Ord.  FF.  Mil 

•  Rcgularis  observantiœ,  tlieo!ogicP  et  philosophie  ad  S.  Bemardinum 

•  olini  professoris,  opus  vcrè  aureum  reconditàque  sapientià  refertUMBOBi  ■  ' 
»  ac  proindc  cuivis  arcana  Dei  scire  cupienli  ulilissimum.  —  Accessit  qoidai  v  i 

•  icx  fus  G  rrrco'latinus,  industriâ  />.  Francisci  Fiussalis  Candafla;  indice^ 
M  rum  et  Ferborum  général!  accuralisssimo  adjccto.  •  Il  se  compose  de  act- 
ionnes de  texte,  auxquelles  sont  ajoutés  C  vol.  in-folio  de  Commentaires. Tiiii 
la  philosophie,  toute  la  théologie  profane  et  chrétienne  sont  rapportée!  iM 
quelques  pages  vraies  ou  présumées  antiques.  Quand  on  les  parcoortitai 
tout  étonné  de  la  coniiancc,  deTaisance  avec  laquelle  le  docteur  frandRii 
rapproche  les  dogmes  chrétiens  de  cette  philosophie  antique»  et  Ton  MfMl 
s'empêcher  de  sourire,  quant  on  voit  quelques  jeunes  gens,  comme  Leroo  M 
Quinet>  avoir  cru  faire  une  découverte  et  une  découverte  accablante  po«b 
christianisme,  de  quelques  identités  ou  ressemblances  entre  les  croTsai 
chrétiennes  cl  les  croyances  primitives.  Les  docteurs  chrétiens  avaient  d^  n 
cela^  et  mieux  qu'eux;  la  seule  différence  c'est  que  les  uns  sayaient  d*oÉ  it* 
naient  ces  croyances  et  les  autres  ne  le  savent  pas.  Nous  n*hésitons  pu  ài 
de  cette  perturbation  cette  philosophie  personnelle,  cartésienne  si  vous 
qui,  renonçant  aux  traditions  humaines,  a  fait  que,  pour  chaque  ladhiAk 
]|e  monde  ne  commence  qu'à  Tépoque  où  il  a  conunencé  lui-même  i  av 
de  la  méthode  philosophique.  C'est  ainsi  qu'il  se  crée  un  monde,  un  DieViV 
Christ,  un  homme  philosophiques,  qui  ne  sont  plus  le  monde,  le  Din,il 
Christ,  rhonmie  de  la  tradition,  de  Fhistoire.  mais  quelque  eliose  de  tsHH 
tique  qui  prend  autant  de  formes  qu'il  y  a  d'individus. 

*  Commentaire  sur  les  Oracles  de  Zoroastre  à  la  fin  de  rédition  des  Opw«^l 
êihyUina  d'Opsopoeus,  p.  51 .  59,  lOi;  voir  quelques  unts  des  pensées  de  Plalaa. 
empruntées  aux  litres  hermétiques  dans  Ohclis,pamph,^  p.  ^  et  40. 


ÉCRITURE.  565 

lie  de  lenrs  doctrines',  ainsi  que  Plotin,  Janibliqne  et  Proclas;  et 
particuiier  n'est-ce  pas  dans  ces  livres,  qui  ont  conservé  le  souve- 
de  l'imposition  des  noms  faite  aux  créatures  par  Âdani ,  que 
Platon  avait  puisé  les  paroles  si  remarquables  par  lesquelles  il  fait  sen- 
tir l'importance  des  noms ,  quand  il  dit  «  qu'il  n'appartient  qu'au 
9  législateur  (ou  démiurge)  de  les  imposer*,  parce  qu'il  faut  non 
»  seulement  que  la  nature,  mais  encore  que  la  forme  des  choses  appa- 
»  raisse  dans  les  caractères  et  les  syllabes  qui  l'expriment  '.  » 

Origine  de  récriture  diaprés  les  Hindous. 

Les  Hindous,  comme  les  Egyptiens,  reconnaissent  encore  un  Dieu 

wMnme  créateur  de  l'écriture.  «  On  ne  peut  s'empêcher ,  dit  encore 

ié  CbampoUiou ,  de  reconnaître  une  bien  remarquable  analogie  entre 

»  i*'  Hermès  et  le  Brafmia  des  Hindous.  Ce  Dieu,  le  1"  membre  de 

•  b  Trinité  indienne,  est  comme  le  Thoth  des  Egyptiens ,  le  père  des 
»  fciences,  le  créateur  du  monde  matériel ,  l'inventeur  des  lettres  et 

•  Tantenr  des  livres  sacrés  de  i'Indostan^.»  En  effet,  nous  lisons 
dans  les  Lois  de  Manou  :  a  Du  feu,  de  l'air  et  du  soleil,  il  (Brahma) 

•  tira,  pour  l'accomplissement  du  sacrifice,  les  trois  i^é^u^.  éternels  , 
^  pais  Brahma  révéla  ses  lois  à  Manou ,  lequel  en  composa  son  code 

•  qa'il  livra  à  Yiasa  '.  »  «  Le  premier  Manou,  d'après  M.  Langlois, 

•  appelé  Swaj'amhhouva,  est  le  fils  de  Brahma ,  et  il  est  regardé 

•  comme  le  père  du  genre  humain  ^  «>  Plusieurs  de  ces  livres  exis- 
encore,  et  tous  les  jours  les  Européens  travaillent  à  les  faire  passer 

nos  langues. 

Origine  de  l'Ecriture  d'après  les  Chinois. 
Comme  les  autres  orientaux ,  les  Chinois  font  remonter  l'écriture 
!■  premier  homme  et  lui  donnent  une  espèce  d'origine  divine.  Voici 

*  Pfaitârqiie  et  Clément  d'Alexandrie  nous  donnent  le  nom  des  prêtres 
Igrptieu  qui  ont  communiqué  les  doctrines  orientales  aux  Grecs  :  ce  sont 
gthimon  à  Orphée^  Ocblapbus  à  Aglaophamm,  Soncbis  et  Psénophis  à  So^ 
bie«  Pérénitès  kPythngore,  Socboniatès  et  Sechnuphis  à  PlaUm. 

•  Dans  le  Cralyle,  p.  388.  E. 
-B  Md,,  p.  490,  E. 

4  PéOÊth,  Egypl,,  explication  de  la  planche  15  B. 

*  XairLûiâ  de  Manou,  L  i,  vers.  33,  103, 119. 

•  TaSie  alphah,  de  la  myth.  Hindoue  à  la  fin  de  son  Théâtre  indien. 


566  ÉCRITURE. 

c'>  (\{\e  nous  en  disent  leurs  anciens  livres  :  «  La  yerta  da  très-îUostre 
»  Foii'lii  unii  Je  haut  et  le  bas  (le  ciel  et  la  terre).  Le  cîel  yoorm- 
*  pondit  en  faisant  apparaître  à  ses  yeux  les  caractères  des  otoean  '  e( 
»  des  quadrupèdes  ;  la  terre  y  correspondit  en  lui  montrant  les  figt- 
»  res  du  Lou-chou  sur  le  tablean  sorti  des  eaux  {Le  O^y-iou),  C'est 
»  par  suite  de  cela  que  Fou-hi,  en  levant  les  yeux  en  hant^  vit  des 
n  images  dans  le  ciel,  et  qu'en  les  baissant  il  vit  des  mod^es  à  Mier 
>   sur  la  tiTi^.  Il  apperçut  ce  qui  constituait  la  nature  et  les  rappoils 
»  extérieurs  de  tous  les  êtres,  et  il  commença  à  tracer  les  huitJToiftf. 
»  Il  iuveuta  récriture  pour  remplacer  les  cordelettes  nonée$  dans 
»  l'administration  du  gouvernement'.  «  Et  après  avoir  donné  kl  s 
règles  pour  la  formation  de  cette  écriture,  Tauteor  ajoute  :  «  Fm-U 
»  ût  en  sorte  que  dans  Tempire  (mot  à  mot  le  Citl  inférUw)^  bni- 
»  son  et  la  justice  fussent  en  harmonie  avec  les  caractères  primHlD 
»  et  les  caractères  dérivés ,  et  que  les  caractères  primitî£i  aia8i<|M 
Q  les  caractères  dérivés  fussent  en  harmonie  avec  les  six  prindpa  de 
»  leur  formation  \  » 

^'ous  pouvons  d*abord  tirer  cette  conclusion,  que  les  Ghinob  ont 
cru  que  l'écriture  avait  été  donnée  de  Okn  au  premier  homme;  car 
leur  Fau-hi  est  un  de  ceux  par  où  ils  commencent  leur  hisloire/,  et 
c'est  d'une  manière  miraculeuse,  sur  le  dos  d'un  dragoH'ChevaltKitii 

'  Eu&èbe  et  Démctrius  de  Phalére  disent  aussi  que  les  Égyptiens  ImttMi 
Icur^î  caractères  des  oiseaux,  etc. 

*  K\lrail  du  /b/ij-A/V//,  I.  i  à.zi\iV  Essai  sur  Corigine  similaire  des  étn- 
turcs  c!iiioi*e  et  Egyptienne ^  de  M.  Pauthier  ;  voir  en  outre  le  teitide 
ry-Ltir:  d'où  celui  ci  est  tire,  ilfib,,  p.  3  et  dans  Uiirad.  latine  daP«Rc|iik 
t.  II,  p.  5.8. 

'  Esiai,  X,  p.  6.  Voir  surtout  la  Dissertation  sur  les  eamelèrei  ekimu 
insérée  dans  les  t.  viii,  p.  2il,  etix,  p.  fSH  des  Mémoires  chinois,  liai  M9 
à  regretter  que  les  caractères  ne  soient  point  joints  m  telle  daBscetciceUsil 
travail,  comme  ils  le  sont  dans  celui  de  M.  Panthier. 

*  Plusieurs  auteurs  font  remonter  rbiDtoire  chinoise  fort  avant  FotM;  Mb 
ceui-ci  soutiennent  aussi  que  les  caractères  sont  plus  anefenâ  que  loi  elfQ^ 
no  lit  i|ue  leur  donner  une  forme  plus  commode.  En  résuiné>les  lettrés  craietl 
que  /rs  cri  factures  so?it  de  toute  antiqmte\  comme  noils  Tavons  dit  plus  beat 
Sur  FoU'hi  et  sur  les  preuves  qui  portent  à  croire  que  c'est  Ahel^  vwr  lei 
Annales  de  philosophie  ehrélienne,  t.  xvt,  p.  125. 


ÉCRITURE.  567 

d*an  fleave,  ou  sur  le  dos  d'une  grande  tortue ,  qa*il  lut  les  caractè- 
res Aoua  ;  aussi  les  Chinois  disent-ils  :  «  Il  n'y  a  qu'un  saint  qui 
•  puisse  être  l'auteur  des  Aing,  W  est  le  livre  du  ciel,  le  Choa  est 
>  le  livre  du  Chang-tjr  ou  seigneur  suprême  '.  Pourtant  il  faut  bien 
iToner  que  ce  passage  laisse  bien  des  difficultés  ;  et  d'abord  il  est 
impossible  d^appliquer  aux  Koua  cette  ressemblance  que  Fuu-hi  est 
supposé  avoir  empruntée  aux  choses  du  ciel  et  de  la  terre,  aux  oiseaux 
et  aux  quadrupèdes,  h^  Koua  sont  des  lignes  entières  ou  bribées,  mi- 
ses les  unes  sur  les  autres  selon  cette  forme  '^^  et  multipliées  jus- 
<to'à  6/li.  Ce  sont  des  symboles ,  des  abréviations ,  des  indications , 
plutôt  que  de  vrais  caractères.  Us  ont  dû  suivre  plutôt  que  précéder 
les  vrais  caractères  hién^lyphiques.  Il  faut  dire  la  même  chose  des 
cordelettes  nouées  que  les  chefs  portaient  à  la  ceinture;  c'est  au  reste 
le  sentiment  de  plusieurs  missionnaires ,  entre  autres  du  P.  Amiot. 

Nous  croyons  devoir  terminer  ce  sujet  par  les  considérations 
smvantes,  de  ce  dernier  missionnaire,  qui  nous  paraissetit  indiquer 
assez  bien  la  marclie  probable  des  anciennes  écritures  :  «  Tout  ce 
qu'on  sait  de  plus  clair  sur  l'origine  de  l'écriture,  c'est  qu'elle  se 
perd  dans  l'obscurité  des  tems  les  plus  reculés ,  et  que  l'Iûérogly- 
phique  est  la  plus  ancienne  qu'on  connaisse.  Plusieurs  écrivains 
en  placent  l'invention  avant  le  déluge ,  veuknt  que  Noé  en  ait  été 
le  conservateur,  et  prétendent  que  les  nations  les  plus  célèbres  de 
l'antiquité  l'ont  héritée  de  lui.  Reste  donc  à  examiner  si  ce  senti- 
ment est  aussi  vrai  que  vraisemblable  ,  et  n'est  pas  démenti  par 
les  faits;  mais  bien  loin  qu'ils  le  démentent,  ils  le  prouvent  au  con- 
traire et  le  confirment  En  eiïet,  la  conformité  des  anciens  peuples 
2i  se  servir  de  caractères  hiéroglyphiques ,  indique  une  source  com- 
mune; leur  accord  à  les  employer  dans  un  sens  mystérieux  pour 
consacrer  le  dépôt  des  espérances  et  des  dogmes  de  la  religion, 
annonce  un  enseignement  commun  ;  leur  participation  aux  scien- 
ces, aux  arts  et  aux  lois  de  leur  première  origine,  dénote  tm  héri- 
tage commun  ;  leur  ressemblance ,  enfin ,  dans  la  profondeur  du 
système  de  l'écriture  hiéroglyphique,  suppose  une  école  commune. 
J'abandonne  la  conclusion  au  lecteur\  >» 

■  Mémoires  chinois^  t.  ix,  p.  350. 

•  Aff  maires  chinois,  X»  ix,  p.  293.—  Sur  la  question  de  Torigine  de  récriture» 


5GS  ÊCBITlfiE. 

Kcrhiire  tu  moyen  de  rordeletlet  et  de  ttané*. 
Nom  avons  parlé  de  cordelettes  et  de  nœuds  an  moyen  desqneb 
les  Chinois  exprimaient  différentes  choses.  Cette  écritnre  a  été  em- 
ployée par  d'antres  penples  encore;  elle  était  snrtoot  en  nsage,  soos 
le  nom  de  Qm'pos,  en  Amérique,  dans  l'empire  des  Incas.  Pour  en  tân 
connaître  le  mécanisme  ,  nous  aOons  citer  le  passage  snhrant  d'un  st- 
Tant  moderne  : 

«  Si  le  peuple  du  Mexique  ne  possédait  pas  l'écriture,  il  comptait 
I»  fort  bien  au  moyen  des  quipos.  Des  étabUssemens  étaient  fendes 
D  dans  toutes  les  villes,  et  confiés  à  la  garde  de  six  à  trente  homoM 

•  experts,  capables  d'enregistrer  au  moyen  de  ces  quipos  les  prâd- 
»  paux  événemens  de  l'empire  et  tout  ce  qui  concernait  son  admi- 

•  nistration. 

»  Voici  comment  s'y  prenaient  ces  gardiens,  appelés  QuipuamÊj» 
à  rus  :  ils  fixaient  sur  un  objet  solide  les  deux  bouts  du  grand  cordoo, 
»  espèce  de  ficelle,  et  ils  y  attachaient  successivement  une  quantité 
*>  d'autres  cordons,  composés  d'un  ou  de  pluiâeurs  ûls  d'un  mètre  à 
»  peu  près  de  long.  Tous  ces  fils  ou  cordons,  de  coidenrs  différentes, 
»  tombaient  comme  une  espèce  de  frange,  et  l'on  comprenait  ailé» 
»  ment  la  signification  de  chaque  fil  ou  cordon  par  sa  couleur.  Ainsi 
»  l'or  était  représenté  par  le  cordon  ou  fil  de  couleur  jaune  ;  l'ar^ 

•  par  le  blanc  ;  les  gens  de  guerre  par  le  rouge.  Tous  ces  objets  K 
»  trouvaient  placés  par  ordre.  I^  disposition  des  armes,  par  exemple, 
»  commençait  par  la  lance  comme  étant  Tarme  la  plus  noble  ;  rt- 
p  naicnt  ensuite  les  arcs,  les  flèches,  les  javelots,  les  massues,  kt 
«  haches,  les  frondes.  C'était  par  les  nœuds  qu'on  exprimait  le  mm- 
»  bre.  On  suivait  le  môme  ordre  pour  les  légumes,  en  conunençast 
»  par  le  froment,  le  seigle,  les  pois,  les  fèves.  On  pouvait,  grâce  ï 
»  ces  quipos^  connaître  chaque  année  la  statistique  de  chaque  vilk 
j»  et  celle  de  tout  le  royaume  :  les  habitans  étaient  désignés  par  leur 
»  âge,  de  dix  en  dix  ans,  en  descendant  toujours  de  Tâge  le  plus  élevé 
»  jusqu'à  la  naissance.  Des  fils  plus  fins,  entremêlés  aux  gros  cordons, 

voir  en  outre  le  volume  de  31.  le  cher,  de  Paravey,  ayant  pour  titre  :  De 
Cofi/îur.  unique  el  hier o'^lxjphi que  des  chiffres  et  des  lettres  de  tous  les 
peuples,  avec  0  planche* .  Paris,  Treuttel  et  Worti;  prix  :  10  fr. 


ÉCRITURE.  569 

•  indiquaient  les  honunes  maries,  Tépoque  de  leur  naissance,  les 
>  veufs  et  les  veuves.  C'était  par  ce  moyen  ingénieux  que  Tempereur 
»  était  mis  au  fait  tout  les  ans  de  la  population  de  son  royaume,  de 

•  ses  revenus,  de  Tadminislration  de  la  justice,  du  nombre  des  gens 

•  de  guerre,  des  naissances,  des  décès,  des  mariages,  de  tout  ce  qui 

•  forme,  en  général,  la  matière  de  la  statistique  la  plus  exacte. 

•  Ces  gardiens  de  quipos  étaient  chargés  en  outre  de  les  tenir  sans 
»  cesse  à  la  connaissance  des  populations,  et  de  leur  rappeler  soit  les 

•  événemens  anciens  du  royaume,  soit  les  événemens  récens,  à  me- 
»  sure  qu'ils  s'accomplissaient  I..es  amautas^  ou  philosophes,  et  les 
»  aravicus,  OU  poètes,  se  chargeaient,  à  leur  tour,  de  répéter  les 
»  mêmes  faits  au  peuple ,  pour  en  transmeiire  le  souvenir  aux  enfans 
»  et  aux  générations  futures  '.  » 

Après  ces  notions  données  sur  l'origine  première  de  l'écriture, 
nous  allons  exposer  ce  que  l'on  connaît  sur  son  origine  particulière 
pour  chaque  peuple,  et  ici  nous  allons  laisser  parler  Dom  de 
Vaines. 

Les  Grecs  tiennent  récriture  des  Phéniciens. 

Les  Grecs  ont  reçu  leurs  lettres ,  c'est  un  fait;  mais  de  qni  les 
tiennent^ils?  Dom  Calmet*,  dom  Légipont*  et  SchuckfordS  déci- 
dent que  les  Grecs  en  sont  redevables  aux  Égvptiens,  et  cela  sur  la 
foi  de  Vossius,  qu'ils  citent  à  tort.  Toutes  les  preuves  de  ce  dernier  ' 
se  réunissent  au  contraire  en  faveur  de  Cadmus,  qui ,  selon  le  prési- 
dent Bouhier^^,  quoique  égvptien  d'origine,  était  né  en  Phénicie,  et  y 
wppni  les  lettres,  qu'il  communiqua  aux  Grecs.  Ce  dernier  sentiment 
de  l'académicien  est  garanti  dans  Vossius  7  par  Hérodote ,  Denys 
d*Halicamasse ,  Pline,  Clément  d'Alexandrie,  Victorin,  saint  Isi- 
dore, Suidas  et  même  Plutarque.  Donc  Cadmus,  parti  de  Phénicie, 


•  Echo  du  monde  savant,  1844,  n.  8>  p.  191 . 

•  Dlstert',,  t.  I,  p.  24. 

»  DitteH.  Phi/ogico-hMograph,,  J  4,  n.  9  et  10,  p.  1 14. 

«  /////.  da  Monde,  liv.  nr,  p.  2^2. 

s  De  Jfte  Gramm.t  lib.  1,  cap.  10. 

^  Depriiets  Gnec,  el  Latin,  Utteris  Dissert,,  n.  3. 

'  De  Arle  Gramm.tp,  44. 


570  ÉCRITURE. 

porta  anx  Grecs  les  premières  lettres,  qni  forent  depuis  appelées  io- 
niques. 3Iais  il  a  été  dit  plus  haut,  qae  par  les  Phéniciens  ODeaten- 
dait  les  Héhfeur  ;  donc  les  Grecs  doivent  Torigine  de  leor  éeritore 
aux  caractères  sa  naritains. 

Les  caractères  grecs ,  parfaitement  semblables  aux  phéniciens  dan 
Torigine,  se  ^ont  à  la  vérité  écartés  un  peu  avec  le  tems,  de  leor  fi- 
gure primitive  '  ;  mais  ils  laissent  voir  encore  nombre  de  traits 
de  ressemblance,  et  les  monumens  des  Grecs  les  [dus  antiques, 
comparés  aux  monnaies  et  médailles  des  Samaritains  les  plus  ancko- 
nes,  présentent  des  caractères  absolument  semblables.  L'écritnrela 
plus  ancienne  de  l'Europe  nous  vient  donc  du  Samaritiin,  et  non  do 
Chaldaîque,  avec  lequel  elle  n*a  aucun  trait  de  conformité,  ni  de  FÉ- 
gyptienne,  avec  laquelle  elle  n*a  pas  plus  de  rapport 

Les  Latins  It  tiennent  des  Grecs. 
Les  Pélasges ,  premier  peuple  de  la  Grèce  ,  soit  par  la  voie  de  h 
navigation,  soit  par  ks colonies  grecques  qui  passèrent  en  Italie,  por- 
tèrent premièrement  leur  forme  d'écriture  chez  les  Etrusques.  Aussi, 
depuis  les  lumières  jetées  sur  la  littérature  étrusque,  on  voit  que  de 
18  lettres  qui  corap3saient  Talphabet  de  ces  derniers  ,  8  sont  exacte- 
ment semblables  à  autant  de  caractères  samaritains ,  et  6  antres  ott, 
avec  un  pareil  nombre  de  samaritains ,  des  traits  apparens  de  coni^ 
mité.  Mais  10  des  lettres  étrusques  sont  évidemment  les  mêmes  q« 
les  nôtres ,  et  les  8  autres  en  approchent  fort  ;  donc  nos  lettres ,  pv 
Tcntremisc  des  Latine  et  des  Grecs ,  nous  viennent  des  Samaritat». 
La  ressemblance  des  nôtres  avec  celles  des  Grecs  est  trop  apparcfNi 
dans  les  lettres  majuscules  A,  B,  £,  H,  I,  K,  M ,  N\  O,  T,  Y,  Z, 
pour  qu'on  puisse  avoir  le  tnoiudrc  doute  sur  leur  origne  ;  il  ne  serait 
pas  même  diflicile  de  prouver  FafiBnité  des  autres  lettres.  Les  Grecs» 
par  exemple,  ont  rendu  leur  V  quarré  et  rond  ;  les  Latins  en  ont  fait 
autant  de  leur  C  ;  le  A  n'est  que  le  D  incliné  des  Latins,  dont  le 
ventre  est  en  pointe.  Les  Grecs  se  sont  servis  de  notre  A,  à  cela  pr^ 
que,  comme  dans  uotie  écriture  cursive,  ils  ont  relevé  le  trait  d'en 
*  bas,  comme  la  fig.  I  de  la  planche  18.  On  voit,  dès  les  tems  les  plus 
reculés,  des  R  semblables  à  peu  près  aux  nôtres.  Le  £,  que  les  plus 

■  Rentudot,  Mém,  de  C Académ,^  t.ii^p.  249. 


ÉCUTURE.  571 

andens  manuscrits  représentent  sans  base ,  et  qu*ils  pointent  un  peu, 
comme  lay?^.  2 ,  ibid,^  revient  très-fort  à  notre  S,  VU  des  Grecs, 
800S  la  forme  d'un  1^,  a  souvent  manqué  de  pied ,  et  par  conséquent 
nous  a  donné  notre  ^consonne.  Enfin  on  ne  trouve  guère  que  le  ^ 
et  le  H,  c'est-à-dire  le  Tbéta  et  le  Xi,  que  les  Latins  n'aient  point  ac- 
cq>tés. 

Pour  conclure  cet  article  et  concilier  les  diiïérentes  opinions  qui 
tîemient  ou  pour  les  Egyptiens ,  ou  pour  les  Ghaldéens ,  ou  pour  les 
Phéniciens,  on  pourrait  déférer  aux  Hébreux ,  chaldéens  d'origine  et 
limitrophes  de  la  Phénicle,  l'honneur  d'une  découverte  qu'ils  auraient 
d'abord  portée  en  Egypte,  où  les  hiéroglyphes  étaient  déjà  fort  accré- 
dités. 

Matières  subjectires  de  récriture. 

A  la  fin  du  siècle  dernier,  Voltaire,  pour  détruire  l'autorité  de  la- 
Bible,  niait  que  l'antiquité  connût  l'art  d'écrire  on  qu'elle  eût  des 
matières  propres  à  conserver  l'écriture.  —  La  science  s'est  charg<^e  de 
répondre  à  cette  objection.  «  Quelques  contrats, ilit  M.  Champollion 
»  Figeac,  écrits  sur  Papyrus,  en  caractères  égyptiens  que  nous  con- 
»  servons  encore,  remontent  même  aûk  teins  antérieurs  à  Mofse,  ils 
9  n'ont  pas  à  présent  moins  de  3,500  ans  d'antiquité  '.  »  Et  s'il  fallait 
en  croire  M.  Lenormand,  l'Angleterre  posséderait  une  planche  de 
c  Sycomère,  ornée  de  caractères,  laquelle  trouvée  en  1837  dans  la 
>  5*  des  pyramides  de  Memphis  remonterait  à  5,900  ans  d'anti- 
»  qnité  \  n  —  il  existe  près  du  mont  Siitaî  de  nombreuses  inscrip- 
tions que  quelques-uns,  entre  autres  Kircher  ',  prétendent  remonter 
jusqu'à  Moïse;  enfin,  les  Chinois  croient  posséder  une  célèbre  ins- 
cription de  Yu,  gravée  sur  un  rocher,  qui  remonterait  à  2278  ans 
avant  notre  ère  ^  On  ne  peut  plu§  maintenant  attaquer  la  Bible  sur  ce 


•  Egypte  dans  VVnivertpUtorestpUt  1. 1,  p.  25. 

•  Eeiaireistement  sur  ie  eerccteJl  da  roi  Mycérinus ,  préf.,  p.  6. 

^  OEdip,  Mgypl'^  t.  ii^  p.  1 :0,  où  il  en  donne  une  explication  ingénieuse, 
mais  très  arbitraire. 

^  Le  P.  Amiot  Ta  envoyée  à  la  bibliothèque  royale,  d*oû  elle  a  été  trans- 
crite et  publiée  par  Hager,  à  Paris^  en  1830*,  par  Klaprolh,  à  Halle  en  1811, 
et  par  Pauthier  dans  La  Chine,  1. 1,  p.  53. 


572  ÉCRITURE. 

point  ;  mais  Tenons  en  détail  aux  matières  sur  lesquelles  les  différais 
peuples  ont  écrit,  et  ici  encore  je  laisserai  parier  Dom  de  Yaiaes. 

Les  matières  subjectives  de  récriture ,  ou  sur  lesquelles  on  a  tracé 
les  pensées,  ont  suivi  la  marche,  les  progrès  et  la  gradation  de  Tes- 
prit  humain.  Selon  Dom  Calmet  '  Tusage  des  tables  de  pierre  et  de 
bois  pour  écrire  est  le  plus  ancien  dont  nous  ayons  connaissance. 
Dom  Légipont*  est  aussi  de  ce  sentiment,  soit  que  ces  tables  fussent 
ou  ne  fussent  point  enduites  de  cire;  encore  cette  dernière  forme 
ne  parait-elle  que  peu  avant  la  captivité  de  Babylone  '.  Le  premier 
de  ces  auteurs,  deux  pages  plus  bas ,  tombe  cependant  d'accord  que 
les  rouleaux  sont  de  la  plus  haute  antiquité ,  et  qu*on  en  trouve  des 
vestiges  dans  le  livre  de  Job.  Il  faudra  donc  conclure  que  le  boéi 
comme  matière  qui  n'avait  pas  besoin  d'une  grande  préparatioB, 
servit  le  premier  à  l'écriture  pour  toute  sorte  d*actes;  mais  que  les 
rouleaux  ou  d'écorce  ou  de  feuilles  d'arbre ,  comme  moins  volomi- 
neux,  le  suivirent  de  fort  près,  et  que  les  pierres ,  les  briques  et  les 
métaux  furent  bientôt  mis  en  œuvre  pour  conserver  des  monumeos 
à  la  postérité  la  plus  reculée  K  Telles  furent  les  tables  de  la  M,  b 
hiéroglyphes  des  Égyptiens  sur  les  pyramides  et  obélisques';  les 
douze  pierres  précieuses  chez  les  Juifs  ^,  les  lois  de  Solon  inscrites 
sur  des  tables  de  bois?  ;  les  lois  des  douze  tables  chez  les  Romaiis, 
gravées  sur  l'airain;  les  lois  pénales,  civiles  et  cérémoniales  des  Grecs, 
inscrites  sur  des  tables  de  pareille  matière ,  qu'ils  appelaient  cjrbo, 
xupêEiç*.  On  dit  même  qu'un  incendie  fit  périr,  sous  Vespasien, 
3,000  tables  de  bronze  conservées  an  (lapitole,  où  étaient  écrits  leois 


*  Dissertation  sur  la  forme  des  livres,  p.  24,  25,  26. 
'  Dissert,  ?■  de  Mnnuscripl,  §  3. 

*  Liv.  lY  des /fois,  chap.  xxi,  13. 

*  Voir  sur  cette  question  un  excellent  ouvrage  :  Essai  sar  les  linges  dans 
r antiquité,  în-S»,  1840,  par  M.  Géraud,  que  la  mort  vient  d*enleveraaxlet 
très  et  à  la  science  catholique. 

*  Pline,  Hist.  lib.  tu,  cap.  56, 

^  Epiphan.  de  12  gemmis,  t.  ii,  p.  227,  233,  edit.  Patav. 
7  Aul.  Gel.  Noct,  Jttic.  lib.  n  cap.  12. 

*  Thés,  Ung,  Grœear» 


ÊC&ITLRE.  573 

bis,  leurs  traités  d'alliance,  elc,  etc.,  selon  leur  usage*.  Dépareilles 
tablent  d'airain  ou  de  cuivre  ont  servi  quelquefois  d'espèces  de  papiers 
terriers*,  c'est-à-dire  qu'on  y  représentait  le  plan  et  les  bornes  d*une 
terre.  On  Içs  déposait  ensuite  dans  les  archives  des  empereurs.  On 
eo  usait  ainsi  au  1"  siècle  de  l'Église.  Au  6*,  pour  la  promulgation 
d*nne  loi  dans  les  villes  de  l'empire,  on  se  servait  ou  de  tables  de  pa- 
reilles matières ,  ou  de  tablettes  de  bois  enduites  de  céruse ,  ou  de 
nappes  de  linge  :  ces  dernières  étaient  d'un  grand  usage  dans  Taiiti- 
qoilé  '  :  on  les  appelait  lintei ,  suivant  Pline  S  et  carbasini ,  selon 
daudien  K 

Que  les  tables  de  plomb  aient  servi  de  matière  à  l'écriture ,  Job^, 
et  une  infinité  d'auteurs  en  font  foi?.  Pline*  assure  même  qu'on  avait 
formé  des  rouleaux  de  cette  matière,  aussi  souples  que  le  linge  ;  ce 
qui  prouve  la  perfection  de  Tart  sur  ce  sujet.  En  général,  les  pierres, 
les  marbres  et  les  métaux,  employés  chez  les  Grecs  et  les  Latins  à  éter- 
niser les  monumens,  sont  d'une  rareté  incroyable  chez  les  modernes. 
On  a  souvent  parlé  de  livres  en  lames  d'or,  d'argent  et  de  bronze  ; 
mais  il  est  fort  rare  de  rencontrer  de  semblables  monumens  :  il  Test 
encore  plus  de  trouver  des  diplômes  gravés  sur  ces  métaux,  ou  même 
nr  le  plomb  et  l'ivoire.  On  ne  connaît  que  quatre  pièces  de  cette 
espèce  9  :  la  première,  du  pape  Léon  III;  la  seconde,  de  Luitprand, 
roi  des  Lombards  ;  la  troisième,  sous  Charlemagne,  qni  est  violem- 
ment suspecte;  et  la  quatrième  de  Jean ,  évêque  de  Ravenflë.  Des 

•  MacJiab,  cap.  viii  et  xiv. — Cicéron,  De  (iivrni.^Vib.  ii.— Til  Lîv.  Dccad, 
!•,  lib.  m.  — Pline,  Ujst,  Hb.  xxxiv,  cap.  9.— Jul.  Obseq.  De prodigiis,  cap. 
122.  —  Ovid.  lib.  1,  Âfetamor. 

*  Siculus  Flaccus,  De  coudil,  a^ror.  p.  20,  —  Hygcn«  De  Innilibut  eonsU- 

tucndrs,  p.  1*02. 
»  tW.   Throdos.  lib.  ii,  til.  27,  ctTit.  Uv.  dccad.  i,  lib.  i. 
^  Lib.  XIII,  cap.  ii 
ï  De  Bello  Gothico. 

•  Job.,  c.  XIX»  Y.  24. 

'  Kircher,  Muséum,  tab.  \0,^Paleograph,  Gneca^  p.  16. — Atdiqvdlè expL 
t.  II,  p.  1,  liv.  m,  ch.  8,  n.  4.  — Dionys.  Cassius,  lib.  xlvi.  —  Plinius  lib,  xui, 
cap.  II. 

*  Lib.  XIII,  cap.  H. 

^  De  Re  Dipl.  V*  ^^> 


61 U  ÊCRITtmE. 

tables  de  plomb  furent  la  matière  des  dem  premières,  l'aindn  de  h 
trcmièine ,  et  la  pierre  de  la  quatrième. 

L'iToire  *,  le  buis,  le  citron  et  même  Tardoise*,  furent  mis  égd^ 
ment  à  contribution.  C'était  enème  une  distinction  accordée  aux  em- 
pereurs romains,  que  tous  les  arrêts  du  Sénat  qui  les  regardaieat, 
fussent  inscrits  sur  des  li?res  d'ivoire.  Quand  ces  livres  n'étaient  eoBh 
posés  que  de  deux  feuilles ,  on  les  nommait  diptyques  ;  et  quand  ib 
en  avaient  plusieurs,  on  les  appelait  en  général  polyptyques  ^ 

On  trouve,  dans  quelques  archives,  des  actes  écrits  sur  des  blt008 
et  sur  dos  manches  de  couteaux.  Sur  le  manche  d'ivoire  d'un  ooi- 
teau  conservé  dans  les  archives  de  la  Cathédrale  de  Paris  ^,  on  lisait  m 
acte  de  donation  du  commencement  du  12'  siècle  laite  à  cette  Ég^e. 
Un  pareil  instrument  était  gardé  dans  l'abbaye  du  Ronceray  à  Angen^. 

Pline  rhistorien^,  et  Isidore  de  Séville?,  nous  sont  garants  qn'oa 
a  écrit  autrefois  sinr  des  feuilles  de  pahnier  et  sur  d*autres  plantA 
Les  Syracusaius ,  pour  proscrire  quelqu'un  du  gouvernement*,  écri* 
vaient  son  nom  sur  des  feuilles  d'olivier.  La  chose  n'est  pas  uniqai, 
puisque  dans  les  Indes  Orientales  »  on  voit  cette  manière  d'écrire  en- 
core usitée.  Les  Athéniens,  mécontensde  quelque  citoyen,  écrivaiait 
son  nom  sur  des  écailles  ,  et  e^était  opiner  pour  la  proscriptioR  :  <k 
là  est  venu  le  fameux  ostracisme. 

Ou  a  déjà  vu  que  le  bois  avait  été  une  matière  subjective  de  ré- 
criture^, mais  il  est  bon  de  savoir  comment  on  y  écrivait  On  les  ta- 
bles étaient  toutes  nues ,  ou  elles  étaient  enduites.  Dans  le  prenôor 
cas,  elles  s'appelaient  schedce  cbe:^  les  Romains'*,  et  oxonei,  ofovcc, 
chez  les  Grecs.  C'est  ainsi  que  leç  Romains,  avant  qu'ils  eussent  in* 

*  L'ipian.  Dig.  lib.  xxxii,  leg.  52. 

*  Hugo,  De  prima  scribendî  origine^  p.  94. 
'  yo\vVo\\\ïç\sOnomasticon, 

*  Lcbcuf,  DisseH.  sur  CHist,  du  diocèse  de  Paris. 

*  ÀnnaL  Bened»  t.vi,  p.  219. 
^  Lib.  XIII,  cap.  11. 

7  Ori£,  lib.  VI,  cap.  12.  . 

*  Oiod.  Sicul.lib.  xi,  p.286. 

'  Relations  des  Philipp.  p.  4  ;       de  la  Chine,  par  boyiu,  p.  209. 
••  Vossius  ,  De  arle  gramm.  lib.  i,  c.  38. 


ÈCRITU&E.  575 

troduit  Fusage  d^graTer  leurs  lois  sur  le  bronze,  les  inscrivaient  sur 
des  tables  de  cbc^ne*.  De  ces  tables  de  bois  on  faisait  les  livres,  codi- 
ces^  qui  étant  gravés  sans  enduit ,  étaient  par  conséquent  ineffaça- 
bles \ 

Dans  le  second  cas ,  taillées  plus  eu  petit,  elles  étaient  recouvertes 
ou  de  cire ,  ou  de  craie ,  ou  de  plâtre.  La  première  espèce  s'appelait 
cerœ^  et  en  général  elle  se  nommait  tabulœ,  La  cire  était  assez  corn* 
mpoéoient  verte  ou  noire  ;  au  moins  celle  des  tablettes  qui  nous  res- 
tent parait-ellc  noire ,  ou  d'un  vert  si  obscur  »  qu'il  est  diflScile  de  la 
distinguer  du  noir.  Il  est  probable  qu'il  y  entrait  de  la  poix  ou  autre 
Hiatière  semblable,  pour  lui  donner  la  consistance  qu'on  y  remarque. 
On  en  conserve  dans  plusieurs  musées,  et  l'on  en  voit  exposées  à  la  Bi- 
bliothèque Royale,  salle  des  manuscrits.  Ces  tablettes  n'étaient  quel- 
qoeibis  enduites  que  d'un  côté,  quelquefois  des  deux.  Au  moyen  de 
IJ^des  de'  parchemin  collées  de  distance  eu  distance  sur  le  dos  de  ces 
aïs,  et  rapprochées  les  unes  des  autres,  on  en  formait  des  livres  reliés 
assez  proprement,  que  l'on  appelait  codicUli,  Lorsque  les  pages  étaient 
remplies  et  que  l'écriture  qui  y  était  tracée  n'intéressait  plus,  on  l'eiïa- 
çiût  en  rendant  uni  l'enduit  de  cire,  et  alors  on  s'en  servait  de^aouveau 
an  nouâme  usage  ;  c'est  ce  qui  fait  que  l'on  y  déchiffre  encore  quelque- 
fois des  traits  d'une  écriture  antérieure  à  celle  qu'on  }  lit,  et  qu'on 
n'en  trouve  guère  de  plus  ancienne  que  le  iW  siècle.  L'usage  des  ta- 
blettes a  duré  jusqu'à  ce  que  le  papier  de  chiffon  ait  prévalu,  c'est- 
Mire  vers  le  commencement  du  14*  siècle.  Elles  servaient  assez  com- 
manément  à  des  journaux  d'itinéraires. 

En  général ,  l'usage  de  graver  les  lettres ,  ou  de  les  écrire  sans  li- 
queur, semble  avoir  précédé  toutes  les  autres  écritures.  Il  se  trouve 
encore  des  nations  qui  tiennent  à  cette  ancienne  manière  ^ 

Tel  est  à  peu  près  tout  ce  qu'on  peut  dire  sur  la  matière  des  plus 
taciens  monumcns  que  l'on  pourrait  quelquefois  rencontrer;  car, 
pour  ce  qui  regarde  la  matière  des  chartes  ou  diplômes  proprement 
dits,  quoiqu'il  soit  certain  qu'on  ait  écrit  sur  des  intestins  d'élépbans 

'  Dionys.  Halicarn.,  /tntiq.  lib.  ly,  c.  50. 
*  \oS8bu,  De  arU  l'ramtn.  ^  132, 
»  AilasSimcui,pmUp.\BA, 


576  ÉCBITURE. 

et  d'autres  animaux',  on  peut  cependant  réduire  la  tnatière^ux  peaux 
et  aux  papiers ,  puisqu'on  n'en  connaît  pas  des  espèces  précédentes 
Voyez  Papiers,  Parchemin.  Quant  aux  instrumens  immédiabetà 
la  matière  apparente  de  récriture,  voyez  Plume  et  Encre. 

Disposition  de  TEcriture. 

Les  peuples  ayant  reçu  successivement  la  théorie  de  récriture, 
varièrent  considérablement  dans  la  forme  de  l'exécution ,  et  snrtost 
dans  la  disposition  des  lignes.  Le  père  Hugues^  a  fait  représentera 
manières  d'écrire  ;  mais  la  plupart  sont  restées  dans  l'état  de  pure 
possibilité,  sans  qu'aucune  nation  les  ait  jamais  adoptées.  On  peal  ré- 
duire à  trois  espèces  celles  qui  ont  été  d'usage  :  l'écriture  ;i«rfieiii2»- 
culaire,  Vorbiculaire  et  Yhorizontale» 

Ecriture  perpendiculaire. 

La  per))endiculairc ,  anciennement  usitée  chez  quelques  Indiens', 
l'est  encore  aujourd'hui  chez  les  Chinois ,  les  Japonais ,  et  quelqua 
autres  habitans  des  îles  de  cette  partie  du  monde.  Cette  écriture  peirt 
conmiencer  de  haut  en  bas,  ou  de  bas  en  haut,  de  gauche  à  droite,  ob 
de  droite  à  gauche.  Les  Chinois  suivent  ce  dernier  mode  de  bas  cb 
haut  pour  les  Koua  de  Fou-Hi;  mais  pour  leur  écriture  ordinaire  ik 
écrivent  de  haut  en  bas  et  de  droite  à  gauche,  et  ainsi  ils  comnMB' 
leurs  pages  à  la  dernière  des  nôtres*. 

Ecriture  orbiculaire. 

L'écriture  orbiculaire  ne  fut  peut-être  jamais  d'un  usage  $id 
cliez  aucun  poupic  ;  il  y  en  eut  cependant,  selon  Pausanias^,  et  ff* 
Ion  Maiïei'  ;  mais  la  forme  des  vases ,  des  monnaies ,  des  boucfiersT 
donna  lieu  quelquefois  ,  sans  que  le  gros  de  la  nation  en  ait  usé.  Oa 
a  découvert  sur  des  roches  ^cs  écritures  d'anciens  peuples  septentrio- 
naux avec  cette  forme  à  peu  près  ;  mais  comme  ces  lettres  runes  aoU 

•  Palœogmph.  p.  16.—  Isidor.  ïib.vi,  c.  11. 
»  De  prima  scribendi  oriçin,  c.  Yiii>  p.  83. 

'  Diod.  Sicul.  1.  II. 

•  Du  Halde,  DesctipL  de  la  Chine,  t.  ii,p.  249.— NIeuhoff.  Légal.  Bolk^ 
ad  Sinas,  part.  2,  t.  xvi. 

5  L.  V,  c.  XVI. 

•  Trad.  liai.  p.  177. 


I 


ÉCRITURE. 


577 


de  Ciçon  qu'elles  siiÎTent  les  replis  et  les  spirales  d'un  ser- 
pent qo'oa  avait  figuré  d'abord,  il  est  encore  assez  douteux  que  cette 
ècrilare  ait  été  commune  à  tout  un  peuple. 

Ecriture  horizontale. 
L'écriture  horizontale  peut  avoir  quatre  marches  :  de  gauche  à 
Aoile,  Gomme  la  nôtre;  de  droite  à  gauche,  comme  les  Hébreux;  de 
Ipnche  %  droite  pour  la  première  ligne ,  puis  de  droite  à  gauche 
|H»r  la  flecoode,  et  ainsi  successivement  en  allant  et  venant  ;  enfin  de 
Anoite  à  gaoche  pour  la  première  ligne ,  et  de  gauche  à  droite  pour 
h  leoonde ,  et  ainsi  de  suite.  Ces  deux  dernières  espèces  s'appellent 
■oostrophédones.  Fojrez  Boustrophêdone  ,  mot  qui  exprime  l'ac- 
tna  da  laboureur  qui  va  et  vient  en  traçant  ses  sillons.  Les  Orientaux 
ml  toujours  écrit  de  droite  à  gauche,  et  les  Occidentaux,  depuis  fort 
I,  de  gauche  à  droite  ;  ce  qui  pourtant  n'est  |)as  sans  excep- 


t-Mge  de  l'Ecriture  chex  les  Latins  et  les  Français. 

Les  Romains  estimaient  l'écriture ,  et  faisaient  gloire  de  s'y  appli- 
,  Les  empereurs  eux-mêmes  ne  se  dispensaient  (Sas  toujours  d'é- 
lears  lettres  de  leur  propre  main  ;  et  eu  général  tous  les  peuples 
yoGcés  firent  cas  de  cet  art.  Quoique  Quintilien  ■  semble  se  plaiu- 
ire  que  de  son  tems  on  le  négligeait,  ce  ne  fut  |)ourtaut  guères  qu'a* 
|iès  les  incursions  des  Barbares ,  ou  depuis  le  8"  siècle ,  qu'il  tomba 
lOMÎblcinent ,  on  peut  dire  môme  dans  un  avilissement  surprenant, 
fade  sar  ce  que  ces  étrangers  mirent  tout  leur  mérite  dans  la  bra- 
fsnre.  Dès  lors  rien  ne  fut  plus  ordinaire  que  de  voir  des  rois ,  des 
princes ,  des  grands ,  incapables  de  mettre  leur  nom  par  écrit  Nos 
de  France  même  ne  parurent  pas  d'abord  plus  affectionnés  aux 
kttres  que  les  Gotbs.  Chilpéric  fut  le  premier  de  nos  rois  qui  eut 
fselque  teinture  des  sciences;  peut-être  fut-il  le  premier  qui  sût 
iièrîiablefflent  écrire  Savoir  si  Charlemagne  lui-même ,  qui  encoura* 
||tt  si  TiTement  le  rétablissement  des  lettres,  sut  écrire  ;  c'est  encore 
problème  à  résoudre.  Celte  ignorance  crasse  ne  fit  qu'accroître 
IlOHbiit  les  10%  11* et  12* siècles.  Des  évêques »  des  abbés,  et  des 


!  InsiU.  OraiA,  i,c.  i. 
TOME  I. 


37 


578  ÉCRITURE. 

clercs ,  dont  le  ministère  exigeait  des  connaissances,  n'en  étaîeRt  pis 
plus  lettrés  poar  cela.  On  en  avait  déjà  m  des  exemples  dans  hi 
siècles  les  plus  brillans  de  l'Église,  en  411,  à  là  conférence  de  Cif^ 
thage ,  au  conciliabule  d'Éphèse ,  an  concile  de  Chalcédoine ,  oà  9 
se  trouTa  quarante  éTéqnes  de  la  plos  grande  mci^ncîtés  et  ai  M- 
dle  sous  Menas,  etc.,  etc.  '.  Tous  ces  exemples  sont  aaténeonÉ 
7*  siècle.  Il  parait  que  cette  ignorance  ne  déshonorait  pas  ilon^ 
que  les  évêques  ne  font  pas  dificulté  de  l'avouer  dans  km 
les  plus  clairs.  Les  rois  et  les  grands  continuaient  daas  la  né 
de  s'expliquer  avec  la  même  candeur.  Il  y  avait  des  moines  fri  é 
savaient  pas  écrire  au  commencement  du  11*  siècle;  mais  ce  n'M 
pas  le  plus  gnmd  nombre  ;  les  études  et  l'écriture  avaieaC  totjMl 
été  en  honnetu'  chez  eux.  Aussi,  de  l'aveu  de  Marsham%  de  RiM 
Simon  > ,  ae  Le  Clerc  S  et  d'autres  antagonistes  de  l'état  monaMifR^ 
ce  forent  eux  qui  sauvèrent  les  débris  des  lettres  des  ravages  èi 
Huns,  des  Normands,  des  guerres  civiles,  etc.,  et  qui  firent  soinetf 
la  fonction  de  notaires  publics  \  Ce  ne  fut  que  sur  la  fin  do  13* 
que  l'art  d'écrire  commença  à  prendre  faveur  parmi  les  Upd; 
au  14*,  ils  l'ignoraient  encore  pour  la  plupart.  Cette  incapacité  pM' 
que  générale  fut  cause  que  Ton  contracta  souvent  sans  écritare;iirt 
abus  eut  cours  en  France  jusque  vers  le  12^  siècle  environ.  JH 
quand  il  y  avait  un  contrat  en  forme,  il  paraissait  indispensÉleA 
faire  signer  les  parties  contractantes  ;  lorsqu'elles  ne  savaient  p 
écrire ,  ce  qui  arrivait  assez  souvent,  on  y  suppléait  de  diSMi 
façons,  {voyez  Signature),  et  l'on  annonçait  trèsHSouvent  son  îf^ 
rance  à  cet  égard. 

DifTéreiis  genres  d'écritures. 
Après  avoir  jeté  un  coup  d'œil  sur  l'origine,  l'invention ,  la  |»V^ 
ption,  la  disposition  et  l'usage  de  l'écriture,  il  est  à  proposée 'e^ 
candre  dans  le  détail  des  différens  genres  d'écritures. 


>  Labhe,  Concif.  t.  iv,  C<^.  320,  581 ,  634.  |  i( 

*  Prôpyl,  Monasi,  Jnglie» 
3  Lettres  Critiques,  p.  93,  127. 

*  Biblioth,  Choisie f  t.  ii,  p.  123. 

*  Jnnal,  Bcned,  t.  iv,  p.  185, 693  j  t.  vi,  p.  98,  287. 


ÉClUTtRE. 


579 


Ecriture  posée  et  court  nie. 

Plasienre  grands  hommes ,  dit  MafTeis  ont  prétendu  que  les  Ro- 
fliafiis  n*aTiient  d*autre  écriture  que  ces  c2ract«Tes  majestueux  qu'on 
fmi  mir  les  marbres ,  les  niMailles  et  les  manuscrits  les  plus  somp- 
lArax.  D*aiitres  ont  soutenu*  avec  beauronp  plus  de  fondement, 
^*ib  avaient  deux  sortes  d*écntures,  Tune,  posée  et  noble,  résenéc 
prar  les  inscripikHis  et  les  ouvrages  d\'clat  ;  Taiitrc  propre  aux  mi- 
Mfes  et  aox  affaires  qui  demandaient  h  Otie  ex|>édiées  proinptenient. 
En  effet,  est-il  croyable  que  les  anciens  aaleurs  latins,  dans  In  cha- 
leur de  la  composition,  eussent  été  réduits  a  ne  pouvoir  rendre  leurs 
pmfaa  qa'avec  les  longueurs  qu'on  ne  pouvait  éviter  en  usant  de 
récriture  capitale?  Voilà  donc  déjà  deux  écritures  bien  distinctes  ,  la 
oa  la  capitale,  grande  ou  petite,  et  la  courante  ou  cursive. 


Ëcriturc  nationale. 

Oatre  ces  deux  divisions  générales,  chaque  nation  ajouta  h  Técri- 

lare  romaine  son  goût  propre  et  i)articulier  ;  ce  qui  lui  prêta  un  coup 

d*œU  et  un  air  tout  dilTérent,  qui  saule  aux  yeux,  et  qui  donne  iiatu- 

ifOement  la  distinction  des  écritures  naiionale-i.  De  là  cette  différence 

CBtre  le  goût  et  l'écriture  des  Lombards,  des  Saxons ,  des  Espagnols, 

les  Goths,  des  Français  ;  de  là  aussi  les  diiïérens  caprices  qu'on  ro- 

■arqne  dans  l'écriture  des  anciens  francs-gaulois  ou  Mérovingiens, 

d  dans  celle  de  leurs  successeurs  ou  Carlovinglens. 

Par  écritare  latine  nationale ,  on  entend  en  général  celle  qui , 

it  des  Romains,  a  passé  chez  diiïérens  peuples,  qui  font  diver- 

selon  leur  goût  et  leur  génie  difTércnt.  Il  y  en  a  cinq  princi- 

pdes  :  la  romaine,  la  gothique  ancienne,  la  franco-gallique  ou  niéro- 

vingienne,  la  lombardiquc  et  la  saxone. 

L'Italie  fut  constante  dans  son  écritur(>  jusqu'à  Tincursion  des 
Goths.  Alors  récriture  suivit  le  génie  de  ces  peuples  barbares ,  et  de- 
vînt différente  de  la  belle  romaine  ;  on  rap|)elle  Itaîu-Guihique, 
Les  Lombards  s'étant  emparés  de  cette  partie  de  l'empire ,  l'an 
,  excepté  de  Rome  et  de  Ravenne,  communiquèrent  à  l'écriture 


*  Op^eoL  Eedcs.^  p.  57. 

*  Cnar.  Domin.  Tract,  l  de  Ortlmgrmph,  c.  2. 


680  ÉCRITUKE. 

une  autre  tournure  ;  ou  l'appelle  Lombardique.  Parce  que  les  papa 
se  servaient,  dans  leurs  bulles,  de  récriture  lombardiqae  ,  le  nom  de 
romaine  lui  fut  quelquefois  donné  au  11*  siècle  '.  Quoique  leur  do- 
mination n'ait  dure  qu'environ  206  ans,  on  donna  cependant  ce  nos 
à  l'écriture  qui  eut  cours  au  delà  des  monts  depuis  le  7'  siècle  jv- 
qu'au  commencement  du  13*.  Alors  elle  cessa;  et  si  on  la  lOfilt 
dans  un  acte  elle  démasquerait  la  fourberie.  La  décadence  des  let- 
tres ayant  eu  lieu  en  Italie  comme  ailleui's ,  l'écriture  y  d^éDéraei 
ce  que  nous  appelons  Gothique  moderne. 

En  Espagne,  les  Gotlis  ou  Yisigoihs,  y  portèrent,  dans  leur  isc» 
sion  ,  la  corruption  des  belles-lettres ,  et  donnèrent  lieu  à  réaiM 
Fisigothique  ou  Hifpano-gothiqite;  puis  à  la  Tolelanth'goihi^m 
Mozambique,  et  enfin  à  la  Gothique  moderne.  La  visigothiqoe  cett 
d'être  d'un  usage  colnmun  en  Espagne  au  12'  siècle. 

En  France,  les  écritures  y  furent  plus  variées.  Les  Gaulois,  sul^ 
gués  par  les  Romains,  suivirent  d'abord  leur  manière  d'écrire;  pus k 
y  mirent  quelque  ciiose  du  leur;  ce  qui  donna  l'écriture ifoiMMh 
gallicanf.  Les  Francs  ayant  fait  la  conquête  des  Gaules  firent  va, 
jusque  dans  l'écriture,  leur  goût  pour  l'aisance  et  réloignementè 
toute  gène  ;  c'est  l'écriture  Franco-gallique  ou  Mérovingienne^  fi 
cessa  au  9*  siècle.  On  ne  doit  point  la  voir  dans  un  acte ,  pané  ci 
siècle,  ou  il  en  résulterait  de  violens  ^upçons.  Charlemagne,iS 
pour  la  restauration  des  lettres,  voulut  que  l'on  apjiortât  plus  deiet- 
teté  dans  l'écriture;  et  c*est  la  Cai^line  qui  se  soutint  sous  lespc* 
miers  capétiens,  qui  finit  au  12'  siècle ,  et  qu'on  ne  doit  plus  voira 
1 3^  Enfin  vers  le  1 2*  siècle,  le  goût  dépravé  amena  la  Gothique 
dcrne. 

L'écriture  saxonea  aussi  ses  divisions,  qui  sont  la  ^ri7 /rno-sozoïiyt 
V A nglo'Snxonne^X^  Dano-saxonne^ eic,  L'Angleterre  abandooni ré- 
criture saxonne ,  et  employa  la  française  sous  Guillaume  le  ooi^Bè* 
rant. 

Ces  différentes  écritures  n'ont  pas  été  tellement.propresauxoatiNi 
chez  lesquelles  elles  sont  nées,  que  les  autres  peuples  voisins  ne  l'd 


•N-ff 


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■  De  Re  Dipl.  p.  52. 


fcl! 


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ÊCRITUBE.  j81 

•erris  quelqnefoii.  Ainsi  en  France ,  on  trouve  du  gothique 
et  dn  lombardique»  comme  en  Angleterre ,  de  h  Caroline  et 
goAiqœ  moderne,  etc. 

les  Bxnuê  ne  sont  pas  d'accord  sur  Torigine  des  écritures 

On  peut  réduire  à  trois  les  sentimens  qui  ont  partagé 

e^irils.   Les  uns  reconnaissent  que  tout  roccident  suivait  la  ma- 

d'écrire   des  Romains   jusqu'à  inondation   des    barbares 

5*  et  6*  siècles;  que  les  Gotlis  apportèrent  les  premiers  leur 

en  Italie ,  et  la  substituèrent  à  la  romaine  ;  que  les  Yisigoths 

autant  en  Espagne,  les  Francs  dans  les  Gaules,  et  les  Saxons 

Angleterre;  que  les  Lombards s*étant  rendus  maîtres  du  pays  qui 

leur  nom,  substituèrent  leur  écriture  propre  aux  caracières  go- 

et  la  firent  adople^  par  toute  Tltalie.  Notez  que  les  rigides 

ira  de  ce  système  nient  expressément  l'existence  de  la  cursive 

la  minuscule  chez  les  Romains,  ne  voyant  partout  que  des  capi- 

grandes  et  petites» 

Le  aeoond  système ,  formé  par  Maiïei ,  accorde  aux  Romains ,  bien 
avant  Tirruption  des  Goths,  trois  sortes  d'écritures  :  la 
le,  la  minuscule  et  la  cursive  ;  mais  il  regarde  comme  chi- 
tonte  écriture  nationale  ,  et  n'admet  nulle  autre  distinction 
:nre  que  celle  qui  se  trouve  entre  les  trois  genres  ci-dessus. 

Le  troisième  système  assure  également  aux  Romains  la  pc^ssession 

[il  Averses  sortes  d'écritures  ;  mais  il  met  en  fait  que  les  nations 

flrent  entrer  quelques-unes  de  leurs  lettres  dans  les  écritures 

iules  et  minuscules;  que  la  cursive,  propre  à  chacun  de  ces 

ipfes,  eut  cours  dans  les  diplômes  et  contrats,  et  qu'elle  pénétra  de 

dans  les  manuscrits  après  le  milieu  du  7*  siècle.  Voilà  les  trois 

lens  qui  jusqu'à  présent  ont  eu  des  partisans. 

Le  nôtre  est  que  toutes  les  écritures  qui  ont  eu  cours  en  France, 
Espagne,  en  Italie,  en  Angleterre  et  en  Allemagne,  descendent  de 
Hole  romaine.  Elle  se  soutint  assez  bien  partout,  tant  que  Rome 
|kfe  centre  de  toutes  les  provinces  de  TKmpire  ;  mais  le  démembre- 
de  TEmpire,  et  la  désunion  de  toutes  les  provinces  occidentales 
apportèrent  du  changement  ;  non  pas  que  les  vainqueurs  aient  ajouté 
\  Técritare  romaine  de  nouveaux  caractères,  mais  ils  défigurèrent  les 


582  ÉCRirrBE. 

anciens  ;  lenr  mauvais  goût  et  leur  ignorance  distingnèreat  Meolft 
leur  écriture  de  celle  de  leurs  voisins. 

Le  génie  des  différens  peuples  eut  bonne  part  à  cette  direnifé.  £h 
Gn,  en  deux  mots,  unité  d*origine  dans  toutes  les  écritures  des  pu- 
pies  du  rit  latin  ;  diversité  de  forme  depuis  l*invasîoii  des  SqUastrii* 
nanx.  Voilà  le  système  par  lequel  on  a  cru  pouvoir  rectifier  ce  qieioi 
précédens  |)araissent  avoir  de  défectueux  :  il  n*est  pas  diflbàie  defli^ 
sir  les  rapports  qu'il  a  avec  les  précédens,  et  les  différaices  qw  le  oi* 
ractérisent  Une  étude  réfléchie  de  combinaisons  et  de  rechefcbci 
cet  objet,  ne  laisse  aucun  doute  sur  ces  principes,  et  porte  à 
la  distinction  d'écriture  nationale,  qui  sert  au  moins  beaacoop  à  ii- 
tinguer  les  âges  des  écritures.  Car  encore  qu'on  ne  paisse  pas  Ai 
au  juste  de  quel  siècle  est  une  telle  pièce,  on  en  approche  beaaoHpi 
Ainsi,  qu'une  écriture  soit  i^Jérovingienne,  on  peut  l'annoiicerd'iM 
comme  n'étant  point  postérieure  au  9*,  ni  antérieure  ao  6!*  aèck; 
qu'une  autre  soil  Loaibardique,  on  peut  assurer  qu*elle  est  pottdriel 
au  ô""  siècle,  et  plus  ancienne  que  le  milieu  du  13*;  est-ells  Saxfloie! 
die  ne  remonte  pas  au-delà  du  7*,  et  ne  descend  pas  plus  i^s  qMVts 
lanDkoiiié  dn  IS"*,  surtout  en  fait  de  manuscrits,  etc.» etc. 

Cette  division  en  écritures  nationales»  est  celle  qu'a  suivie  IX  |l> 
billon,  ou  plutôt  qu'il  a  inventée.  On  suit  ici  un  autre  plaa,  saBHf* 
pendant  s'écarter  du  système  qu'on  vient  d'établir,  et  l'on  distnMe 
toutes  les  anciennes  écritures  selon  la  marche  ordinaire  de  Ctf  01* 
vragc:  1*  en  capitales,  2*"  en  oncialcs  et  minuscules,  S^'eneorsiii 

A  la  première  classe  appartiennent  assez  régulièrement  les  écriM 
lapidaires  et  métalliques  î  à  la  seconde,  les  écritures  des  mamtsifillê 
à  la  troisième,  les  écritures  des  diplômes.  Co  n'est  pas  (pie  Tii  K* 
trouve  toutes  sortes  d'écritures  dans  les  chartes,  de  la  minusçok  ctà 
l'onciale  sur  les  marbres,  de  la  capitale  et  de  la  cursive  dans  les  Ht* 
nuscrits,  avec  cette  diiïércnce  que  cette  dernière  est  plus  réflédiidCt 
annonce  plutôt  un  écrivain  qui  fait  son  ouvrage  à  main  reposée,  i|ii*il 
Notaire  ou  Praticien  qui  opère,  comme  on  dit,  currente  caknmi 
mais,  malgré  cet  inconvénient,  car  où  n'y  en  a-t-il  pas,  on  pestfiR 
que  chaque  division  est  réduite  dans  ce  système  à  l'écriture  qaiis 
est  la  plus  propre  et  la  plus  ordinaire,  elle  est  au  moins  selon  rôràt 
N'osi-il  pas  dans  l'ordre  qu'une  épitaphe,  par  exemple,  ordinairemm 


f 


-•? 


5S 


MVte  et ioscriie  mrwait  satire  qoî  d«  jftrm^x p»  i  h maùi  de  <Qi- 
ire  h  TitesK  des  idées,  ml  tncêe  it^  tooc/w  àe  cUn^  et  de  n>e- 
■re.  et  d'une  nnaière  a  pcATûir  cs>e  lue  cr  l-^iiî  :  qu'an  nuniis-rrii 
Ml  fiâhfe,  oorrecl,  point  c2LhiJTï9ti<  ai  cc-m;*!.  joé^  c<niiioe  èiut  i<n: 
Ibmb  ropoiéev  au  cine  ccrit  (:d  l.v.nn  capiuk^.  œ  qiù  ferai;  d» 
VriBBcs  susBOBhre  de  ce  qui  pect  r.re  f  DÎ^ermê  dan»  un  seul  ;  qu*nn 
«le  jndicîaiie,  on  de  donatk'n.  on  de  pri^  Jt-^e.  eic,  é;ant  droite  par 
4»  iiQliirra  on  des  gens  d'afliires.  y:4t  m  cni>i^e,  et  non  en  cipiute 
nca  minnscnle,  comme  dcmaDJan:  !r>>r  i:  ::ni$  à  des  personnes 
[^floféci  ans  aflaiies  poUMjncs  ? 

Avant  h  moitié  dn  iW  «îède.  ia  mînoKi]!?  et  la  carsùie  occupent 

ionent  toute  Tétcadoe  d'nn  marbre  on  don  bronze.  Avant  le  8'  ùè- 

|de,  la  minmcole  dominait  dcjâ  dans  certains  manuscrits  ;  et  ce  fut 

on  sièck  qn'elle  commença  à  l'emporter  sur  la  majuscule,  qui 

it  régné  jnMin*alors:  an  9*  sit^le.  eile  domina  sur  sa  ri\aV;  au 

die  la  bannit  entièrement  des  manoscrits. 

Qnaqt  am  diplômes,  on  n*en  conrali  aucun  m  écriture  minuscnle 
It  le  ft'sîècie;ik  étaient  en  capital.ct  enonrialo.  ^laîsdés  Tan  730, 
kwnoacnle  s>  introdoisit  en  Anekterre,  li  en  France  dès  le  lèone 
\it  Vépm  le  BreL  Elle  était  déjà  commune  dans  les  actes  ecrWsia>lî- 
dès  le  9*  siècle  ;  la  coraTe  fut  cependant  la  ckmiinanto.  et  ce 
AbI  qa'anx  11'  et  12*  siècles  que  la  minuscule  ^emble  lui  disputer 
lire  ;  die  de? int  de  jour  en  jour  d'un  usage  moins  fréquent,  si 
ta  CB  excepte  les  mannscrits  et  les  inscriptions  s-.'pulcrales.  Au  reste, 
on  dit  qu'on  mannscrit,  ou  un  autre  instrument  quelconque, 
m  majnsmle,  on  en  minnscule,  on  en  ciirsive,  on  veut  dire  {>ar-lài 
tel  genre  d'écritnre  domine  ;  on  ne  prétend  pas  en  exclure  pour 
cela  les  caractères  des  antres  genres,  qui  peuvent  y  être  semés  par-ci 
par-Ii.  Il  est  très  probable  que  de  la  majuscule  est  née  la  minuscule, 
et  de  celle-ci  la  cnrsive  ;  mais  il  serait  très  difficile  de  fixer  l*époque 
\  leur  naissance  respective. 

^Bor  faire  mieux  connaître  l'état  et  les  révolutions  de  récriture  la- 
dans  les  différens  âges,  il  est  à  propos  d'entrer  dans  un  certain 
détail  sur  ces  trois  classes  d'écriture,  en  remontant  aux  tems  de  la 
république  romaine,  et  descendant  jusqu'au  dernier  renouvellement 


58^  ÊCRITUBE. 

des  lettres  ;  c'est  le  fruit  d'une  infinité  de  réflexions  et  de  recherches, 
qui  ne  peut  déplaire  aux  amateurs  de  l'antiquité. 

Ecriture  capitale. 

Par  écriture  capitale  ou  majuscule^  on  entend  pour  rordinaire  m 
genre  d'écriture  transcendant  et  majestueux.  Elle  tire  sa  dénomina- 
tion de  ce  qu'on  ornait  de  lettres  de  ce  genre  la  tête  dos  liTres,  des 
chapitres,  des  alinéa.  De  là  elles  furent  appelées  capitulaires  par  quel- 
ques anciens  ';  elles  n'ont  jamais  eu  rien  de  ûxe  dans  leur  baoteor  m 
dans  leur  largeur. 

On  peut  diviser  en  plusieurs  espèces  cette  écTÎture  capitale;  cap- 
taie  quarrée,  capitale  roruie,  capitale  aiguë^  capitale  cubitale^  Ctf- 
pitale  élégante j  capitale  rustique^  capitale  nationale. 

Ecriture  capitale  quarrée. 
Les  lettres  capitales  quarrées  sont,  selon  les  savans,  celles  qni  sont 
composées  de  lignes  droites.  Au  lieu  de  cette  définition,  qui  ne  parah 
pas  exacte,  ne  pourrait-on  pas  dire  plutôt  que  les  lettres  ca|4taiei 
quarrées  sont  celles  qui  sont  formées  de  lignes  horizontales  et  perpti- 
diculaires  proportionnelles  ;  ce  serait  le  moyen  de  sentir  mieux  la  dif- 
férence qu*il  y  a  entre  cette  écriture  et  la  capitale  aiguë,  égalemoU 
composée  de  lignes  droites?  Alais  qui  peut  s'arroger  le  droit  de  ré- 
former le  langage  des  érudits?  Le  lecteur  pourra  juger  par  iai-mêne 
de  cette  écriture,  qui  n'est  point  imaginaire,  dont  on  peut  former  a 
alphabet  complet,  et  qui  se  voit  à  la  planche  18,  n"*  3  et  les  23  Jiuh.\ 
excepté  les  trois  derniers  caractères,  qu'on  ne  rencontre  que  diffici- 
lement, les  autres  sont  répandus  dans  nombre  d'anciens  monumeas. 
Les  lettres  quarrées,  au  moins  pour  la  plupart»  paraissent  encore  n 
les  sceaux  des  il*  et  12*  siècles*,  mais  on  ne  trouve  point  d'exenqiie 
qui  soit  composé  de  cette  sorte  de  caractère  uniquement 

Ecriture  ronde. 
I.es  capitales  rondes  sont  formées  de  lignes  courbes;  eOes  peuvent  se 
diviser  en  courbes  convexes  et  courbes  concaves.  Cette  écriture  ronde 
fut  employée  par  les  anciens  dans  les  livres  et  dans  les  moQomei»pii- 

'    •  Godwic,  Chronic,  p.  18. 
*  Heineccius,  de  Sigillis,  p.  I85, 


PI. ■,-*.« 


I 


I 


^  <>  HBCnEF-nHlMLM/ïïaPCLR 

•"  f)/>lRSTâùctltfi^lmn  T  rft  e'\j  ml 


tapil«lf  Elrpante 
1      ROMA    "  DfilLAirV^SvL-F'  ROMA. 

■"  VALERIOVERNAE 

OPTIMO-ET  riDELISSI 
MO-LJB-V\L  EFFIC/\X-ET 
AGATYXH 


Capitale  Rujtnjue 

J%C0DFA£D1KI 


DtScKi  frVMfTRfCOCiv/l 
TVM  £X:TABVU'AENfA- 
QVAE.  F  »y  /y  F5T'  flO/WvIlN 
CAPlTOLlO  INAP^A 
CrKjTlilVUAf 


tCBITUBC.  585 

blics.  Au  13*  siècle ,  la  forme  ronde  des  capitales  Ttinporla  sur  la 
qnarrée*. 

Ecriture  aiguë. 

La  capitale  aiguë  est  celle  qui  est  composée  de  lignes  droites,  mais 
obliques  et  angulaires. 

Ecriture  cubitale, 

La  capitale  cubitale  était  formée  de  lettres  oblongues  et  d'une  hau- 
teur excessiTC  ;  telles  sont  les  lettres  initiales  de  certains  manuscrits. 
Pbote  *  est  le  plus  ancien  auteur  qui  en  ait  parlé  :  Cubitum  longœ 
liiterœ. 

Ecriture  capitale  élégante. 

Les  capitales  élégantes  sont  celles  que  Ton  trouve  sur  les  anciens 
marbres  et  bronies,  dans  quelques  manuscrits  rares,  et  dans  les  titres 
des  livres  de  nos  meilleures  imprimeries.  Les  anciens  en  usaient  sur- 
tout dans  la  fabrique  des  monnaies.  Cette  belle  capitale  commença, 
deux  siècles  avant  César,  à  rejeter  les  traits  surannés,  à  changer  l'ar- 
rondissement  des  extrémités  de  ses  lettres,  en  bases  et  en  sommets 
corrélatifs  les  uns  aux  autres  avec  une  exacte  symétrie,  à  se  revêtir  de 
proportions  gracieuses,  enûn  à  courir  à  grands  pas  vers  la  perfection. 
Elle  s*empara  des  médailles,  et  n  en  permit  Tentrée  à  nulle  autre  es* 
pèce  de  caractère.  Elle  acquit  toute  son  élégance  sous  l'empire  d'An- 
gosle.  Sa  forme  se  ûxa  et  se  soutint  presque  sans  altération  jusqu'au 
5*  siècle  ;  car,  quoique  fort  déchue  depuis  le  3*,  cette  belle  antiquité 
n*est  censée  finir  qu'au  lems  de  l'empereur  Théodose  le  jeune,  qui 
régna  jusqu'en  ^50.  Plusieurs  autres  espèces  d'écritures  du  même 
genre  ne  laissèrent  pas  cependant  d'avoir  cours.  L'une  avait  plus  de 
hauteur  que  de  largeur,  et  c'était  la  dominante;  l'autre,  écrasée,  était 
plus  large  que  haute  ;  une  troisième,  bien  régulière  et  proportionnée, 
mais  à  traits  excéJans  et  superflus,  tient  le  milieu  entre  les  belles 
capitales  et  les  rustiques.  La  planche  18  présente  trois  exemples  de 
la  capitale  élégante.  Le  n.  P',  Roma^  est  riu&cription  d'une  mon- 


*  Heineccioa,  de  Sigiflis,n,  3. 

*  Budmu^  act.  v,  scen.  9.,  y.  7. 


586  écriture; 

naie  romaine  des  premiers  iems  '.  Le  n.  II,  Decimtts  SiLtniu  Imi 
filius  Roma ,  est  la  légende  d'au  médaillon  frappé  i  Rome  IM 
ans  ayant  Jésus-Christ  I^  n.  III,  Falerio  remœ  optimo  et  fide- 
Ussimo  liberio,  Falerius  Efficax  et  Agatha  Tjchey  est  rinscriptioo 
d*uDe  belle  urne  sépalcrale  qui  était  conservée  dans  le  cabinet  de 
l'Abbave  de  Saint-Germain  des  Prés. 

« 

Ecn'ture  capitale  rastiipie. 

Les  Romains  ont  fait  marcher  de  pair  deux  écritures  capitaki; 
Tune  élégante,  dont  on  rient  de  voir  les  détails  et  la  régularité; 
Tautre  grossière,  et  que  Ton  peut  traiter  de  rustique,  qui  paraît  Tenir 
directement  de  leur  antique  écriture.  Elle  est  hardie  et  n^ligée,  sans 
bases,  sans  traverses  et  sans  sommets,  tirée  sans  soin,  inégale  dansb 
hauteur  de  ses  lettres,  composée  de  traits  ordinairement  obliques, 
quelquefois  hétéroclites,  et  toujours  grossiers.  Elle  parait  avoir  too- 
jours  eu  à  Rome  ses  partisans^  et  ne  cessa  jamais  de  se  montrer  snr 
le  bronze  et  sur  le  marbre,  quoique  totalement  bannie  des  médailki 
Au  moins,  les  preuves  de  son  existence  se  succèdent  de  siècle  en  siède. 
Vers  le  milieu  du  2"*  siècle,  sans  changer  de  nature,  eHc  se  sim- 
plifia et  se  perfectionna  au  point  qu'elle  pouvait  quelquefois  ne  pas 
déplaire.  Cependant  cette  élégance,  mise  en  parallèle  avec  celle  de  h 
belle  écriture,  parait  toujours  une  véritable  barbarie.  Le  bongodt 
général,  qui  avait  influé  snr  récriture  rustique,  fut  bientôt  sui\i  d'one 
grossièreté  plus  marquée  ,  quoique  avec  les  mêmes  gradations.  Ele 
passa  dans  les  manuscrits,  et  s*y  maintint  constamment  pendant  ooe 
longue  durée  de  siècles  ;  tandis  que  récriture  élégante  et  réformée  ne 
régna  jamais  un  si  long  espace  de  tems.  Il  faut  cependant  avouer 
que  et*  n*est  guère  qu'improprement  qu'elle  est  appelée  rustique  dam 
les  manuscrits,  et  seulement  à  cause  d'une  certaine  analogie  de  tour 
et  de  figures.  Elle  s'y  soutint  avec  éclat  pendant  cinq  ou  six  sfêcles, 
dans  une  élégance  dont  elle  n'était  point  avantagée  en  tant  que  mé- 
tallique ou  lapidaire.  Cette  écriture  de  capitales  rustiques  s'est  soute- 
nue constamment  et  avec  moins  de  variation  que  les  autres  jusqu'au 
10'  ou  11*  siècle  ;  car,  quoique  CharU  magne,  par  un  zèle  bien  éclairé, 
eût  occasionné  un  heureux  changement  dans  récriture,  ccUe-ci  ne 

'  Routerone,  p.  87. 


fcniTi-Ri.  :)S7 

laissa  pourtant  pas  d  être  en  usage  dans  les  manuscrils  ;  et  au  9'  siècle 
on  en  écrÎTait  encore  des  pages  entières;  mais,  dès  le  6*,  on  avait  cessé 
d'écrire  les  manuscrits  entiers  sous  cette  forme.  Aux  f  0*  et  1  i«  siècles, 
cette  écriture  déchut  des  avantages  qui  la  relevaient  ;  et,  ckargée  de 
besncoup  d'alliage,  eHe  alla  se  perdre  dans  la  gothique  moderne. 

Pour  avoir  une  idée  de  Kancienue  écriture  rustique,  on  peut  cou- 
Sidter  la  planche  18,  où  l'on  en  trouvera  trois  exemples.  Le  P',  In 
iuco  Dene  Diae  ;  Tune  de  ces  deux  inscriptions  est  de  Tan  81,  et 
l'autre  de  Tan  183  de  Jésus-Christ  Le  ir,  Dtscriptum  et  recognitum 
ex  tabula  atnea  quae  fixa  est  Romae  in  Capitolio  in  ara  gentis 
mluliae^  est  un  morceau  du  diplôme  de  Galba,  dont  il  a  été  question 
an  mot  Diplôme.  Le  Iir  est  Jnicius  Faustus  Jlhinus  Basilius 
nnr  claristimus. 

Cette  distinction  de  deux  capitales  contemporaines  a  été  confondue 
par  la  plupart  des  antiquaires,  et  à  peine  a-t-elle  été  soupçonnée  par 
un  ou  deux  des  plus  habiles.  De  là  une  inscription  en  capitales  rusti- 
ques du  premier  siècle  a  fait  croire  à  quelques-uusqu*ils  avaient  trouvé 
Tépoque  du  commencement  de  la  corruption  de  la  belle  capitale,  et 
leur  en  a  fait  rechercher  la  cause.  L*espril^  fourni  des  raisons  ;  mais 
l'erreur  n'en  est  p^s  moins  réelle.  D'autres  ',  s*étourdissant  sur  Tâge 
des  monumens,  ont  cru  devoir  donner  aux  Goths  des  écritures  des 
quatre  premiers  siècles. 

Ecriture  capitale  nationatot. 

L*écritare  capitale  nationale  n'est  autre  que  la  capitale  romaine  a»* 
sortie  au  goût  et  au  génie  des  diverses  nations.  On  ne  croit  pas  qu'il 
soh  nécessaire,  après  les  alphabets  distribués  par  élémens,  de  donner 
d'autres  exemples  de  l'écriture  capitale.  Elle  a,  dans  tous  les  pays  et 
dans  tous  les  siècles,  des  rapports  si  marqués,  qu*on  ne  peut  jamais 
la  méconnaître.  Les  accidens  seuls  qui  raccompagnent  peuvent  la  dif- 
férencier, et  lui  donner  une  nuance  distinctive  entre  une  capitale  et 
une  autre  capitale,  mais  non  pas  entre  les  capitales  d'un  tel  pays  et 
celles  d'un  autre  ;  car  il  n'est  point  de  mode  que  chaque  nation  n'ait 


■  Du  Moulinet,  ffut,  de  la  Fort nne  dre  lettres .  —  Voninnm,  Dfssrr/,stir 
saMf  Colombe, 


588  ÉCRITURF. 

suivie.  Capitale  élégante  ou  rustique,  hante  ou  écrasée,  dégagée  oa 
massive,  hétéroclite  on  proportionnée,  bien  tranchée  ou  à  bases  et  \ 
sommets  en  osselets,  en  griffes,  en  perles,  en  angles,  etc.,  inclinée oo 
droite,  à  pleins  traits  ou  à  jour,  composée  de  figures  de  serpeos,  d'oi- 
seaux ou  d*hommes,  etc. ,  etc. ,  toutes  ces  formes,  selon  les  tems, 
trouvèrent  des  admirateurs  et  des  copistes.  L'imagination  :.*a  pas  be- 
soin d'un  grand  effort  pour  se  former  une  idée  de  toutes  ces  méta- 
phores et  s'en  réaliser  les  formes;  c'est  pour  cela  qu'on  omet  tout 
modèle  en  capitales. 

On  remarquera  seulement  qu'il  est  très  peu  de  manuscrits  posté- 
rieurs au  6*  siècle  qui  soient  totalement  écrits  en  capitales  ;  sûrement 
il  n'en  est  point  de  postérieurs  au  moins  au  8^  Les  titres  des  pages 
en  capitale,  dans  un  manuscrit  aussi  en  capitales,  dénotent  la  plos 
haute  antiquité.  La  belle  majuscule  ne  fut  en  usage  dans  les  manus- 
crits que  jusqu'à  la  fin  du  10*  siècle;  encore  ce  ne  fut  que  dans  les 
livres  d'Église.  Au  11*,  on  trouve  cependant  encore  quelques  chartes 
écrites  dans  ce  caractère. 

Ecriture  onciale. 

La  différence  qui  se  trouve  entre  l'écriture  onciale  et  la  capitale  est 
si  sensible  au  coup  d'œil,  qu'il  est  étonnant  qu'on  les  ait  souvent  con- 
fondues. Si  la  dernière  estquarrée,  comme  l'appellent  communément 
les  gens  de  lettres,  la  première  est  ronde  dans  la  plupart  de  ses  cara^ 
tères.  Il  est  vrai  que  l'écriture  onciale  est  une  majuscule;  mais  elle 
est  de  forme  ronde,  et  distinguée  de  la  capitale  par  certains  carac* 
tères  qui  lui  sont  propres,  comme  ceux  que  l'on  voit,  planche  18, 
fig.  U  et  /es  8  5fi/>/i/ir«5,  et  autres  figures  semblables  et  approchantes, 
que  l'onciale  s'approprie  ;  au  lieu  que  la  capitale  se  sert  toujours  des 
lettres  A,  D,  E,  G,  H,  M,  Q,  T,  V,  Les  autres  lettres  B,  C,  F,  I. 
K,  L,  etc.,  conviennent  également  à  l'une  et  à  l'autre.  Il  n'y  a  donc 
que  9  onciales  différentes  de  la  capitale,  et  qu'on  puisse  absolument 
regarder  comme  caractéristiques  ;  mais  c'ed  est  assez  pour  ne  ks 
point  confondre  ensemble. 

On  en  peut  dire  autant  de  l'onciale  et  de  la  minuscule.  Ces  deux 
écritures  ont  quelques  rapports  entre  elles;  mais  elles  ont  aussi  des 
nuances  distinctives.  Les  caractères  5  etiO  suii*ans  de  la  planche  iS^ 


ElRlTLRE     0.\ri\I.t 

uesTlSiu  UMubi  avijb  fcOKUDO 

IMàA<i2>.aé-S.JS    iMTéllé-QO  VIT  qui 


11 

Gallioane 


ysbcns 


Xî 


.b^Tdiqorrbe^T]  c>3cp,y  sU  £15  se<s5^T 


^  VI,      ouATîoNiBus  juiiea- 
quo  possjrr»  eooecn   spa- 


vil 

Aiuilo-Sajtfi 


)  J-K  cca,  ce  coKsAL 

CO^TTl  O  N IS- ^^  ' '^'^-^ 


■va-  pâ; 


ÉGKITURE.  589 

sont  propres  à  i'onciale  minuscule;  les  caractères  6  et  iU  suivans 
sont  particuliers  à  la  minuscule.  Les  lettres  suivantes,  au  contraire, 
a,  c,  d,  h,  i,  k,  o,  p,  q,  u,  x,  y,  z,  conviennent  à  l'une  et  à  Tautre 
écriture.  Ou  voit  par  là  qu*il  faut  que  la  capitale  ait  certaine  affinité 
avec  la  minuscule  ;  mais  ses  rapports  ne  consistent  que  da«is  C,  I, 
K,  O,  X,  Z  ;  au  lieu  que  la  cursive  ne  s'approprie  aucun  des  carac- 
tères ni  de  la  capitale  ni  de  l'onciale. 

On  peut  distinguer  quatre  principales  sortes  d'écriture  ouciale  ;  à 
douUe  trait  ;  à  simple  trait  ;  à  plein  trait,  c'est  la  plus  belle;  et  à 
traits  obliques.  On  pourrait  encore  diviser  Tonciale  en  élégante,  au- 
galeuse,  massive,  tortueuse,  pure,  nationale,  etc.  £u  effet,  il  y  a  une 
différence  marquée  entre  Tonciale  du  règne  de  Charlemagne  '  et  celle 
de  ses  successeurs  immédiats. 

La  beauté,  l'élégance  distinguent  cette  écriture  dès  la  fin  du  8«  siè- 
cle. L'onciale  fut  d'un  grand  usage  dans  les  premiers  siècles  ;  et 
comme  elle  demande  très  peu  de  capacité  et  beaucoup  de  patience, 
elle  l'emporta  sur  la  cursive  dans  les  siècles  barbares*  ;  aussi,  excepté 
les  gens  d'affaires,  on  n'écri\il  prescjue  plus  qu'en  onciale  à  la  fm  du 
6*"  siècle,  pendant  le  7*"  tout  entier  et  la  moitié  du  8^ 

Les  anciennes  inscriptions  lapidaires  et  métalliques' ,  la  tête  des 
manuscrits  saxons  S  les  plus  antiques,  les  visigotbiques,  les  mérovin- 
giens, les  lombardiques  et  les  carolins  en  usèrent  assez  souvent. 

Ecriture  onciale  romaine. 
La  planche  19  ci-jointe  présente  plusieurs  exemples  d'écriture 
onciale.  Le  P'  est  de  la  plus-  ancienne  onciale  romaine  qui  soit  con- 
nue :  Cubilibus  quihusque  vestigiis  unum  quid  eorum  indagabcris^ 
inteUego,  ut  qui,  etc.  Ce  fragment  d'une  oraison  adressée  à  un  em- 
pci'eur  n'a  pas  de  semblable  pour  l'autiquiié  en  fait  d'onciale  :  on 
peut  la  faire  remonter  au  3*  ou  4*  siècle.  Il  y  en  avait  dans  les  mêmes 
siècles,  de  plus  massive,  de  plus  rustique,  de  plus  ronde,  à  traits  pleins 
et  doubles,  etc. 

•  f^indie,  Cod, confit,^.  170. 

*  De  Re  Diplom,  p.  46. 
'  D€  Re  Diplom,  p.  47. 

«  Hickes»  i.  uprœf.  p.  32. 


590  ÊCRITUBB. 

Ecriture  gallicane. 
Avant  l'introduction  des  Fnncs  dans  la  Gaule,  les  habitant  ée  cette 
partie  de  TEurope  suivaient  è  peu  près  dans  leurs  écritures  le  goût 
des  Romains,  avec  lesquels  ils  avaient  de  grandes  relations.  L*iilTa« 
sion  des  peuples  du  nord  n*fDip(H^  pas  les  Gaulois  subjcigués  de 
suivre  un  nti  que  les  vainqueurs  n#pdsaient  en  comparaison  de  Tart 
militaire.  Ils  imitèrent  tous  les  genres  d*écriture  des  Romains  ;  l*oii- 
ciale  n*cn  fut  point  ercept^>e.  Le  IP  exemple  de  la  planche  19  offre 
un  modèle  de  la  belle  onciale  gallicane  à  trii^le  trait  :  Didiè  in  gew- 
tibus  Dominusy  etc.  Celle  écriture  en  argent  est  tirée  d'un  Psautier  \ 
qui  était  conservé  dans  la  bibliothèque  de  TAbbayc  de  Saint-Germain  ] 
des  Prés,  et  que  Ton  dit  avoir  été  à  Tusage  de  saint  Germain»  évèqne  , 
de  Paris,  mort  en  576. 

Ecriture  mérovingienne. 

Sous  nos  rois  Mérovingiens,  cette  écriture  fut  beaucoup  en  vc^ue, 
et  il  y  en  eut  de  toute  espèce.  Le  III''  exemple  de  la  planche  19  est    i 
une  onciale  mérovingienne  rustique  :  Incipit  Concilium  Telinsim 
per  tracta C*est  le  litre  du  concile  de  Télepte,  tiré  d'un  ma- 
nuscrit de  TAbbaye  de  Saint-Germain  des  Prés,  du  6*  ou  7'siède. 

Ecriture  lombardique. 
Ce  genre  d'écriture,  adopté  par  les  Lombards,  fut  rendu  chez  eux 
tantôt  avec  exactitude  et  précision,  et  tantôt  avec  négligence.  Le  !¥• 
exemple  de  la  planche  19  offre  un  modèle  de  leur  dernière  manière; 
il  est  tiré  d'un  manuscrit  écrit  en  Italie  au  commencement  du  9*"  siè- 
cle :  Dejîguris  vel  scematibus^  pour  schematibus. 

Ecriture  Visigothique. 
L'onciale  visigothique  est  rare  ;  le  V  exemple  de  h  planche  19  en 
présente  cependant  un  modèle:  Tituîus  de  gradibus,  tiré  des  lob 
des  Visigoths,  transcrites  au  9*  siècle,  et  dont  les  lettres  sont  en  ver- 
millon. 

Kcriturc  Caroline. 

L'onciale  du  tems  de  Charlemagne  et  de  ses  deux  successeurs  est 

facile  à  reconnaître  à  la  beauté  et  à  l'élégance  de  ses  contours.  On  en 

peut  juger  par  le  YP  exemple  de  la  planche  19>  tiré  de  la  magnifique 

Bible  présentée  à  Charles  le  Chauve  par  l'abbé  et  les  chamnaes  de 


ÊCRITLRE.  591 

Saint-Hartin  de  Tonrs,  et  écrite  au  8*  oa  9*  siècle  :  Orationihus  juves^ 
^uo possim  codent  $piritii,  qito  scripti  sunt  iibri,,,,, 

Ecrilurc  Anglo-Saionne. 

Les  An^o-Saxons  réussirent  tn's  bien  dans  ce  genre  dVrritun^  :  le 
iBodèle  VU*  de  la  planche  19,  qui  k  prouve,  est  tiré  d*une  Bible 
écrite  la  8*  année  de  Louis  le  Débonnaire;  quoique  massive,  elle  est 

élégante:  In  calce  consummaiionis Les  derniers  caractères  sont 

des  notes  de  Tiron,  qui  signiricnt//a'<  a. 

Ecriture  allemande. 

L'AUemagnc  offre  aussi  de  Tonciale ,  mais  cette  écriture  teuto- 
■iqae  est  fort  rare  en  France;  voyez  le  modèle  Viir  de  la  planche 
19;  il  est  du  8'  ou  9'  siècle:  Incipiunl  re'^ulœ  de  ceteris  casions 
liber  P'JJ.  féliciter. 

L*écriture  oociale»  considérée  sous  la  forme  ancienne,  cessa  vers 
k  7*  siècle  \  mais  elle  dura  encore  plusieurs  siècles,  revêtue  de  traits 
accidentels  qu'elle  contracta  dans  les  tems  postérieurs.  Dés  le  10" 
sîèdc  cependant  on  cessa  de  \oir  des  manuscrits  en  oncialu,  quoique 
UaOéi*  en  fasse  descendre  la  durée  jusqu'au  ll^  Les  diplômes 
en  onciale  ne  sont  pas  communs  ;  cependant  le  7*"  siècle  en  fournit 
plusieurs,  écrits  en  letties  majuscules  oncialcs. 

Les  autres  règles  que  Ton  peut  donner  sur  l'écriture  onciale,  sont 
que  les  manuscrits  de  ce  caractère,  s'ils  ne  font  point  partie  de  TÉcri- 
tare  sainte,  s*ils  ne  sont  point  à  l'usage  des  offices  divins,  s'ils  n'ont 
point  été  faits  pour  quelques  provinces,  seront  au  moins  du  8'  siècle. 
Mais  quelque  livre  que  ce  soit,  s'il  est  entièrement  eu  onciale,  il  sera 
jugé  antérieur  à  la  fm  du  10*  siècle.  Cette  règle  est  applicable  même 
aux  manuscrits  grecs. 

Un  manuscrit  en  onciale,  qui  n'admet  i)oint  d'oruemens  aux  titres 
des  llyres,  ni  au  commencement  d'un  traité,  ni  au  baut  de  chaque 
page,  ni  dans  les  lettres  initiales  d'alinéa,  appartient  à  la  plus  haute 
antiquité.  Les  ornemens  qui  relèvent  les  titres  de  chaque  page,  com- 
mencent rers  le  8"  siècle.  Si  ces  titres  étaient  en  plus  petites  ondales 

'  BiaBchini,  fiWfîr.  Canon,  script*  p.  218. 
'  Oposcoi,  EccUs,  p.  60«  col.  3. 


592  ÉCfiiTLll£; 

(laus  uu  manuscrit  eu  pure  ouciale,  il  porterait  au  moins  le  méine  ca- 
ractères d'aucienoeté. 

Dès  le  8^  siècle,  on'  voit  fréquemment  dans  les  titres  des  manus- 
crits et  de  leurs  chapitres  ou  traités,  le  mélange  de  la  capitale  arec 
Toncialc,  et  des  initiales  d*alinéa  souvent  en  capitale.  Ces  caractères 
distinctifs  sont  ordinaires  au  9**  siècle  ;  il  y  a  cependant  des  manuscrits 
bieu  plus  anciens  qui  portent  ces  indices.  Lorsque  les  initiales  des 
alinéa  sont  en  onciale  et  non  en  capitale,  c'est  la  marque  d'une  grande 
antiquité  ;  car  Tnsage  d'y  mettre  des  capitales  ne  devint  ordinaire  que 
vers  le  8*  siècle,  et  peut-être  tout  au  plus  vers  le  7'. 

Des  manuscrits  en  onciale,  où  l'on  trouve  les  quatre  minuscules 
indiquées  à  la  planche  18,  fig,  7  et  les  Z  suit^atUes^  mêlées  dans  h 
pure  onciale,  sont  antérieurs  au  7'  siècle. 

L'onciale  à  jambages  tortus,  à  traits  brisés  ou  détachés,  uumie 
d  ailleurs  des  autres  indices  d'antiquité,  sera  du  5*  siècle.  Si  elle  o*a 
pas  ces  derniers  avantages,  elle  sera,  au  plus  tard,  du  commence- 
ment du  7*. 

La  petite  onciale  d'une  élégante  simplicité,  sans  bases  ni  sommets 
anguleuse  dans  ses  contours,  à  queues  plutôt  terminées  par  des  demi- 
pleins  que  par  des  déliés,  s'annonce  au  coup  d'œil  pour  tout  ce  qo'oi 
peut  imaginer  de  plus  ancien  en  fait  de  manuscrits. 

L'onciale  demi-tranchée  sent  le  7*"  siècle  ou  le  commencement  do 
8*,  sans  exclure  les  précédens  ;  car  elle  est  déjà  quelquefois  pleine- 
ment trauchée  aux  5'  et  6'.  Ce  dernier  caractère  est  surtout  cdoi 
des  8'  et  9*  siècles  ;  ce  qui  le  distingue  est  un  tour  plus  recherdié 
et  une  coupe  plus  nette. 

Il  est  à  propos  de  remarquer  que  Ton  avait  entendu  d'abord  ptf 
écriture  onciale,  celle  qui  a\ait  un  pouce  ou  douze  lignes  de  hauteur, 
parce  que  le  pouce  était  au  pied  ce  que  l'once  était  à  la  livre  ;  nuis, 
depuis,  les  savans  sont  convenus  d'appeler  onciaies  toutes  lesao- 
ciennes  lettres  majuscules,  soit  rondes  ou  quarrées.  Il  y  avait  aossi 
des  demi-onciales  qui  n'avaient  que  six  lignes  d'élévation. 

*  Struv.  tic  Criier.  mamucripi.  $  ii,  p.  15.  —  Budaus#  lib.  i,  tic  Àuc> 

*  McmL  in  3  pmrt*  CataL  coH.  mimusc. 


alirFZlmn  2~f  X  J^Ë'berçk  KO) 

3  .  t   ô    6 

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i^AyCr    Ol^Uo  tUfirxno   ùc  <««{*    J'»7<ytP«'*^h»^ 


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Mero\intfiennef    r?p6î  tCUtTJ    mOt\tCC|y\   nTO  " 


ÊCRITtRL.  393 

Ecriture  demi-onciale. 
e  demi-onciale  est  une  sorte  d*écriturc  antique  qui  des- 
e  jusqu'au  9*  siècle.  La  dénomination  d'écriture  mixte 
drait  mieux  qu'à  toute  autre,  parce  qu'il  est  presc^ue  de 
\  de  réunir  toujours  des  lettres  onciales  ou  minuscules  à 
li  sont  propres. 

tingue  de  l'onciale  par  les  lettres  qui  lui  sont  propres» 
les  qui  se  voient  planche  20  fig.  1  et  Us  11  suivantes; 
te  l'onciale  a  pour  caractères  particuliers  la  fig.  2  et 
antes  de  la  même  planche.  Les  lettres  communes  aux 
jres  sont  la  figure  3  et  les  11  suivantes  ^  mais  les 
ères  iV  et  R^fig.  U  et  5  sont  assez  fréquens  dans  la  deini- 

e  minuscule  a  plusieurs  lettres  semblables  <i  la  demi-on- 

!  autres  une  r  semblable  à  la  figure  6.  Mais*  cet  objet  a 

il  des  variations. 

rérences  prés,  l'écriture  demi-onciale  de  toutes  les  nations 

œil  de  l'onciale  pure  ;  c'est  pourquoi  l'on  n'en  donne  pas 

le. 

Ecriture  niiau8cu!c. 

c  minuscule  ré|)ond  an  romain  de  nos  imprimeries.  Ou  la 
!  la  cursive  en  ce  qu'elle  est  plus  posée,  disjointe  et  non 
)pelle  notre  minuscule  actuelle  d'imprimerie  «  romain^ 
e  fut  en  Italie  que  commença  à  s'établir  l'usage  des  beaux 
onds  ou  minuscules  qui  servent  à  nos  impressions, 
seule  n'est  pas  seulement  un  diminutif  de  la  capitale  pour 

;  c'est  aussi  un  genre  d'écritqf e  d'ime  toute  autre  forme, 
n'aurait  pas  de  preuves  certaines  de  l'antiquité  de  cette 
serait  très  naturel  de  penser  que  les  gens  d'affaires  chez 
),  les  littérateurs,  les  scribes  et  autres,  ne  se  seraient  point 
sur  une  capitale  très  laborieuse,  au  lieu  d'abréger  Icors 

une  écriture  moins  compassée  et  plus  courante.  Des  an- 
t  des  savanSy  Lipse  ',  Richard  Simon  qui  cite  Allatius', 
ant  prétendu  que  ce  caractère  n'avait  pas  existé  chez  les 

fiiir/.  iing,  lalin.i  €tp.  Viii. 
'iiqucy  t,  U|  ch.  5,  p.  105. 
I.  38 


^ 


39U  ÉCRITUIŒ. 

Romains.  Les  uns  *  en  ont  attribué  rinvention  au  5«  siècle;  d'à 
Tont  donnée  aux  Barbares  qui  ont  détruit  Tempire  Romain  ;  nn 
système  enfin  *  n*en  fait  pas  remonter  Torigine  plus  haut  que  ( 
lemagne.  Cependant,  à  envisager  les  marbres,  les  bronzes  et  te 
dailles  des  premiers  siècles  de  l'Église,  on  voit  évidemment  le 
traire  ;  le  mélange  de  la  capitale  avec  la  minuscule  est  très  sen 
Les  Tables  Arvales,  déterrées  sur  le  chemin  d*Ostie  ',  assurent 
caractère  une  antiquité  encore  plus  reculée. 

Ce  caractère  romain,  renouvelé  sous  Charlemagne,  est  deven 
lèbre  par  Tusage  qu'en  ont  fait  presque  tous  les  peuples  de  TEi] 
L'écriture  italique^  dont  Aide  Manuce  passe  pour  Tinventeur»  e 
fond,  la  même  que  la  minuscule  romaine  :  elle  ne  s'en  écarte 
ce  qu'elle  est  plus  maigre,  plus  pressée,  plus  penchée,  et  qu'ell 
plus  sur  la  cursivc. 

On  vient  de  dire  que  ce  caractère  fut  en  usage  chez  presque 
les  peuples  de  l'Europe.  Le  fait  est  incontestable  ;  mais  il  le  fut,  a 
les  autres  genres  d'écritures,  avec  un  goût  et  une  tournure  pai 
lière  à  chaque  nation. 

Ecriture  minuscule  lombardique. 

La  minuscule  appelée  lombarde  ne  fut  jamais  de  Tiiivention  d 
barbares,  comme  l'ont  prétendu  certains  auteurs.  Romaine  d'ori 
elle  éprouva  sans  doute,  ainsi  que  la  capitale  et  la  curslve,  des  ^ 
tiens  analogues  à  l'esprit  de  ces  peuples  ;  mais  ils  ne  lui  donnera 
mais  l'existence. 

Cette  écriture  ne  fut  guère  d'usage  dans  les  manuscrits  qn*en  II 
et  quelque  peu  en  France.  Elle  ne  commença  pas  en  Italie  avec 
rupiion  de  ces  peuples  au  6*  siècle  ;  une  troupe  barbare  de  mlEu 
ne  change  pas  tout  d'un  coup  de  mœurs  et  d'inclination.  On  b'i 
découvrir  de  manuscrits  en  écriture  lombardique  du  7*  siècle  ;  cm 
peut  même  bien  décidément  prouver  son  existence  qu'après  le 
siècle.  Les  Antiquaires  ont  fort  varié  sur  la  durée  de  cette  écrftor 
mais  on  peut,  sur  l'autorité  dcD.  Mabillon,  la  prolonger  jusqoedi 
le  13*  siède. 

'  Casley,  Bibliolh.  ônian,,  t.  T.part.  2",  p.  3". 

•  lIcumaD,  Comment»  de  Ile  DipL,  p-  7- 

'  FonUDÎDi,  Findic^  vcUi\  DtpL,  lib.  i«cap.  5 


LCUlTtUl-.  M»."» 

Kcrilurc  minuscule  mérovingienne. 
Les  Francs,  après  leur  invasion  dans  les  Gaules,  adoptèrent  les  ca- 
ractères qui  y  étaient  usités,  et  se  servirent  par  conséquent  de  l'écri- 
ture minuscule  dont  les  anciens  habitans,  ou  les  Gaulois,  qui  rayaient 
reçue  des  Romains,  avaient  coutume  de  faire  usage.  Ils  conimencè- 
reat  à  écrire,  au  plus  tard,  sur  le  déclin  du  6*"  siècle,  et  y  introdui- 
sirent leur  goût  national  qui  consistait  dans  une  négligence  propre  à 
rendre  cette  écriture  beaucoup  moins  élégante  dans  lour  main.  Kilo 
continua  à  dégénérer  jusqu'après  les  commcnceniens  du  8*^  siècle. 

Ecriture  minuscule  gothique  ancienne. 

Par  écriture  gothique  ancienne^  on  n*entend,  ni  récriture  runi- 
que,  qui  était  celle  des  i)euplesles  plus  anciens  ilu  nord  ',  ni  réci  ilurc 
L'iphilane,  dont  les  caractères,  inventés  vers  o70  par  l  Iphilas,  é^éque 
Arien,  ne  sont  qu*nn  composé  de  beaucoup  de  lettres  comnmnes  et 
particulières  aux  Grecs  et  aux  Latins,  cl  d'un  très  iK^til  nombre  de 
figures  propres  à  rendre  certains  sons  barbares  inconnus  à  ces  deux 
nations  policées.  L'écriture  qui  nous  occupe  est  celle  que  les  Goihs  et 
Visigoths  empruntèrent  des  Romains.  On  pouirait  donc,  comme  11  a 
déjà  été  dit,  la  diviser  : 

i*  Emllalo'gothiqttc^  qui  serait  Técrilure  que  les  Gotbs  eurent  en 
usage  depuis  l'an  &7G  qu'ils  devinrent  maîtres  de  rilalie,  jusqu'en 
568,  où  leur  monarcliic  fut  détruite  par  les  I/)mbards.  Mais  il  ne 
nous  est  resté  aucun  monument  en  caractères  iialo-goibiques  minus- 
cales  etcurslfs;  quoique  plu.sieurssavans,  et  dom  Mabillou  lui-même, 
CDoient  donné  k  tort  quelques  modèles. 

2**  Eu  visigoihique  de  France  ou  d'l*'spagne,  dont  il  nous  reste 
quelques  monumens.  Les  Goilis  occidentaux,  ou  >isigotbs,  établirent 
à  Toulouse  le  siège  de  leur  empire  au  .V  siècle.  De  là  ils  poussèrent 
leurs  conquêtes  jusqu'en  Kspagne,  où  ils  régnèrent  jusqu'à  l'invasion 
des  Sarrasins  ou  Maliométans  en  712.  L'écriture  dont  se  servirent  ces 
Tisigotbs  fut  appelée  gothique  ancienne,  ou  hispano-galhiquc,  ou 
mozarabique,  ou  lolétanc,  de  la  ville  de  Tolède, 

Il  est  certain  qu'au  7"  siècle  on  se  servit  du  caractère  hispauu- 
guthiffite  pour  les  manuscrits.  Au  siècle  suivant,  ou  trouve  encore 


'  Vovez  t.  I  dixyouicf'u  Trailtdt  b'i-L 


596  ÉCRITIRI:. 

plus  de  luanuscrils  en  belle  minuscule  TÎsigotlitqne.  Ce  caractère  go- 
tbiqae,  qui  n*était  autre  que  le  romain  un  peu  défiguré  par  le  goét 
national  et  barbare  de  ces  peuples  étrangers,  ne  finit  entièrement  ci 
Espagne  qu'après  le  15*  siècle  ',  quoique  par  les  soins  de  BemanI, 
qui  de  moine  de  Cluni  était  devenu  arcbeTéque  de  Tolède,  on  cet 
porte  une  défense  solennelle  dans  un  Concile  de  Léon,  en  1091,  de 
se  servir  de  cette  écriture,  avec  injonction  d*oser  des  caractères  de 
France. 

Kcriturc  riîduscuIc  carolinf. 
I^  minuscule  Caroline  n*cst  autre  que  le  romain  renouvelé  au  8'  âc- 
cle.  ce  caractère,  usité  dans  les  Gaules  et  sous  les  rois  delà  première 

0 

race,  dégénéra  sensiblement  pendant  le  7*.  Dès  le  règne  de  Pépin,  et 
même  un  peu  auparavant,  on  commença  à  le  rectifier  ;  mais  c'est  k 
Charleinagne  qu'appartient  Thouneur  du  renouvellement  de  ce  carac- 
tère qui  fraya  le  dicmiu  aux  caractères  d'imprimerie.  Les  moines  de 
Saint- Vandrille  eurent  l'avantage  d'y  travailler  le  plus  eflkacenicnl, 
et  contribuèrent  peut-être  les  premiers  ^,  à  la  réformation  des  cara^ 
tères.  Cette  écriture  succéda  \  la  minuscule  mérovingienne. 

Il  faut  remarquer  que  l'on  donne  à  Charlemagne  rbonoenr  de  ce 
renouvellement;  non  pas  qu'il  en  fut  l'inventeur,  puisque  parmi hs 
manuscrits  du  6*"  siècle  en  France,  on  en  trouve  de  ce  caracÂe;  mail 
seulement  parce  qu'il  lui  donna  beaucoup  de  cours  et  de  célébriléi 
C'est  en  effet  par  ses  soins  qu'elle  devint  générale  en  France  an  d'A- 
cte, tandis  qu'elle  n'avait  que  peu  ou  point  de  cours  en  Italie  et 
ailleurs.  Ce  caractère  carolin  fui  introduit  en  Allemagne  au  coomicft- 
cernent  du  9"  siècle  ;  en  Angleterre,  sous  le  rt^ne  d'Alfi^  le  Grand, 
mort  en  900  ;  en  Espagne,  par  ordre  du  Concile  de  Léon,  en  1091  ; 
en  Italie,  dès  le  tems  de  Charlemagne  ;  il  fut  même  pcrfectioté, 
quoique  la  minuscule  lombardique  s'y  soutint  jusqu'après  le 
cernent  du  \y  siècle. 

Le  commencement  de  la  3'  race  de  nos  rois  est  Tépoque  oà 
l'écriture  minuscule  Caroline  proprement  dite;  car  ayant  dégcaCré 
eu  France  au  10*  siècle,  elle  fut  renouvelée  sous  Hugues  Capet 

•  PaUogtxiphie  Espagnole;  Proleg,,  p,  24. 
'  Uùt.  Ullér.  de  la  Frtmcc,  t.  it,  p.  3a 


^XRITURE.  597 

Cetlfî  éf  ritura  est  fort  variée  dans  les  mannsrrils  du  tems  de  la 
2«  rare.  Dans  les  plus  anciens,  c*cst-à-dire  jusqifà  iVmpire  de 
fUuurleniagne,  elle  est  un  peu  m^lée  de  mérovingienne  ;  depuis  800 
jusqu'à  la  fin  du  règne  de  ce  prince,  elle  est  plus  nette  et  plus  régu- 
fière  ;  sous  ses  successeurs,  elle  parvint  an  plus  haut  degré  d'élé- 
gance. 

Ecriture  minuscule  teutonique. 

Les  Germains,  à  l'exemple  des  Gaulois,  pnrent  l'usage  d'une  mi- 
nnscole  romaine  acconunodée  à  leur  goût  national  longtems  avant  Pé- 
pin le  Bref.  Vers  le  tems  de  ce  prince,  et  surtout  sous  Charlemagne, 
ils  adoptèrent  la  minuscule  Caroline,  non  commme  une  nouvelle  dé- 
couverte, mais  sur  le  pied  d'écriture  renouvelée.  £n  effet,  dans  des 
manuscrits  de  la  cathédrale  de  AVirizbourg,  on  trouve  des  exemples 
d'une  minuscule  saxo-teutonique  émanée  de  la  romaine.  Pépin  le 
Bref  donna  à  quelques  églises  d'Allemagne,  des  diplômes  en  minus- 
cote  curslve,  tirant  sur  la  mérovingienne.  L'usage  de  la  minuscule 
eatdonc  lieu  chez  ces  peuples  avant  Charlemagne.  La  réforme  qu'y 
apporta  ce  prince  fut  suivie  dans  les  manuscrits  tcutoniques,  et  s'y 
conserva  dans  sa  beauté  jusqu'au  milieu  du  i3*  siècle.  On  peut  même 
dire  que  l'écriture  diplomatique  d'Allemagne,  qui  était  la  minuscule 
et  non  la  cursive,  l'emportait,  au  12*  siècle,  sur  les  autres,  par  la 
beauté  et  la  netteté  des  caractères.  Alors  elle  y  dégénéra  en  caractère 
biiarre,  que  nous  appelons  gothique  moderne^  dont  l'Allemagne  n'a 
jamais  pu  se  défaire. 

Ecriture  minnscu^e  saxonne. 
L'écriture  saxonne,  peut-être  déjà  d'usage  dans  la  Grande  Bretagne 
avant  l'arrivée  des  Anglo-Saxons,  peuples  de  Germanie  qui  se  rend!* 
rent  maîtres  de  toute  l'Ile  jusqu'à  l'Ecosse,  vers  le  milieu  du  6'  siècle, 
Ciré  sensiblement  son  origine,  soit  directement,  soit  médiatemcnt,  des 
caractères  romains.  Cette  écriture  minuscule,  qui  eut  cours  non^ule- 
ment  en  Angleterre,  maïs  en  Irlande  et  en  France,  ne  laisse  aucun 
donle  sur  son  existence,  à  en  juger  par  les  monumens  qui  nous  en 
restent  Ce  n'est  pas  que  l'on  ne  conservât  même  en  Angleterre  les 
caractères  gallicans  introduits  en  Angleterre  sous  Alfred  le  Grand,  et 
sons  le  roi  saint  Edouard,  qui  avait  été  élevé  en  Normandie;  ils  s'y 
conservèrent,  comme  il  le  parait  par  les  exemples  qu'on  en  trouve. 


.ÎOS  ÉCRITURE. 

depuis  le  8'  sièck  jusqu'à  la  conquête  des  Nonniods  ^luais  la  saxonne 
jusqu'à  celte  époque,  fut  la  dooiinante.  Alors  la  française  prit  tous  les 
jours  le  deîksus,  de  façon  qu*on  pourrait  fixer  la  durée  de  la  minuscule 
saxouuc  jusqu'au  règuede  Guillaume  le  Conquérant,  si  un  os^e  an- 
cîeu  pouvait  s*abo]ir  tout-à-coup  ;  mais  au  moins  les  conimcncemens 
du  12"  siècle  virent-iJs  la  fm  de  cette  écriture  en  Aîmleterre. 

In  manuscrit  du  Président  de  Robien,  écrit  vers  le  13'Mécle, 
prouve  que  les  Irlandais  se  servaient  encore  de  la  minuscule  saxonne 
longtems  après  la  couqdéle  d'Irlande  faite  en  1171  |>ar  Henri  II, 
roi  d'Angleterre  et  duc  de  Normandie.  On  prétend  même  '  qu'ils  ont 
cousenré  jusqu'à  nos  jours  cet  ancien  caractère. 

Ecriture  minuscule  capélienne. 

La  minuscule  caruliue  ayant  dégénéré  sous  les  derniers  rois  de  la 
2'  race ,  fut  renouvelée  au  commencement  du  rè^ne  de  llugnes 
Capet,  chef  de  la  3«.  £Ue  succéda  donc  à  la  Caroline  dès  le  10* 
siècle.  Eilc  se  soutint  dans  sa  beauté  pendant  les  10%  i  1'  et  plus  de 
la  moitié  du  12*  siècle.  Sur  son  déclin,  elle  s'obscurcit,  se  serra,  et 
devint  anguleuse.  Vers  le  milieu  du  13'  siècle,  elle  dégénéra  en  go- 
thique i)ar  divers  degrés.  La  minuscule  capétienne  doit  doue  être  res- 
treinte depuis  Hugues  Capct  jusqu'à  saint  Louis.  Cette  écriture  fut 
d'usagf,  non-seulement  eu  France,  mais  en  Angleterre  et  en  AUe^ 
n)agne,  dans  les  chartes  et  les  manuscrits,  à  cette  différeoce  près, 
([u'clle  est  plus  simple  et  moins  chargée  dans  ceux-ci,  et  plus  hardie, 
à  nionlans  plus  élevés,  et  plus  chargée  dans  celles-^fiL 

Lrs  plfincfics  20  et  21  ci-jointes,  fournissent  plusieurs  exemples 
d'écritures  minuscules  nationales. 

Ecriture  miDuscuIe  romaine. 
Dans  Vcxemple  /,  planche  20:  Quid  sunt  sensihilia  quid  inteUiff- 
Ulia^  on  \o\i  une  minuscule  romaine  négligée,  longue  et  mêlée  de- 
quelques  lettres  cursives  :  c'est  le  sommaire  d'un  chapitre  de  la  CHê 
(Ir  Vt'rtt^  écrit  au  5'  ou  6*  siècle  V exemple  II  de  la  roéme  écriinre 
est  plus  net,  plusp:)sé,  tirant  sur  la  lombai^ique,  et  mêlé  de  quelqacs 
oncialcs  v  XLf^J.  De  miiUere  Chananed  quae  iUxit  cl  canfS 
ajtlu/u.,,.  Cette  écriture  est  du  7'  ou  8*  siècle. 

'  I^ffff'Sf.  des  anciens  aufaity  ^onlrr  le  Père  Hmrdauin,  p.  87. 


{ 


li(]oefdlV.rf<irm«Tv'uV»*»-rt  tkxft^  fa^v^fétUr  ^* 


rciraxiir  «ailur  culoruv 


-*'  Oc  rcû't^uwrvTL  hoc  mwrvcio  uc  utcerfecwf 


I 


Iseess^-lib^nos  cdcrc  qui.. 

CjprUe»i>t|Comrmh£U«  thTns-ueflUf  f". 


CapctieniiF  (  F WdCtXIV  IMlic  doUbUtl^ 


Dl.)     *t    DlBlum    I  1  p 


f.CRirURL.  ÔOU 

Ecriture  minuscule  lombardique. 

Vexemplc  III  est  un  modèle  de  miauscule  lombarde,  d'une  écri- 
ture maigre,  assez  élégante,  dont  plusieurs  lettres  sont  hautes,  et  qui 
est  mêlée  de  capitales  et  de  cursives  :  Ego  Salustius  legji  et  emen" 
da\?i  Rome  Félix ^  Olihio  et  Proùino  V  C  Consulihui  inforo  Mar- 
tii..*.  C'est  l'attestation  du  correcteur  d'un  manuscrit  de  Corneille 
Tacite,  copiée  vers  le  10'  siècle.  V exemple  IFeaX  le  modèle  d'une- 
autre  forme  dïxriturc  minuscule  lombardique  :  Naiionibus  sua  ciii- 
que  pri'pria  i^cstis  esty  ut  partis  sarabare,..  C'est  un  extrait  d'un 
grand  Glossaire  manuscrit  qui  était  conservé  dans  la  bibliothèque 
de  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés,  écrit  au  8'  ou  9«  siècle. 

Vexemple  F  est  une  troisième  forme  de  minuscule  lombardique, 
dont  récriture  singulière  à  lettres  brisées  est  du  10'  siècle  :  Fuit 
quidam  homo  sscularis  hubcns,.,, 

Ëcrilurc  minuscule  gallicane. 
I/exempie  ri:  FIIL  Vicarli  vcro  Episcopi  {ipouf/lcnriis  Epis^ 
copis)  qui  a  Graecis  conepiscopi,  tiré  du  8'  canon  du  Concile  d*An- 
tioche,  présente  aux  antiquaires  une  écriture  minuscule  gallicane  du 

G*  siècle. 

Ecriture  minuscule  miTOvin^îenne. 

Les  Francs  répandus  dans  les  Gaules  usèrent  aussi  de  l'écriture 
minuscule,  qu'ils  imitèrent  des  anciens  habitans  de  cette  contrée. 
On  en  voit  un  modèle  dans  re.ré?m^/e  VII:  Inebriabuniur  ab  ubcrtate 
ifomus...  tiré  d*un  manuscrit  antérieur  à  Charlemagne.  En  général 
cependant  leur  minuscule  ressemblait  assez  à  colle  des  autres  peuples, 
comme  il  le  paraît  par  Ycxcmplc  suivant  VIII  :  Propositum  Mo- 
nachi  proprio  arb-trio  aut  volunlate..,.  Cet  extrait  de  saint  Léon 
a  été  écrit  au  moins  avant  le  milieu  du  8'  siècle.  En  général,  la  mi- 
nuscule mérovingienne  est  très  souvent  mêlée  de  cursives. 

Ecriture  minuscule  visigolliique. 

J^s  Visigoihs,  ayant  subjugué  la  France  méridionale  et  une  partie 
de  l'Espagne,  adoptèrent  aussi  un  genre  d'écriture  minuscule  distin- 
guée de  celle  des  autres  nations,  et  en  ont  laissé  des  modèles  :  la 
planché  21  eu  offre  deux  entre  autres.  Vexemple  IX  est  tiré  du  sa- 
cramentaire  de  Gellonne,  écrit  en  Languedoc  an  8*  siècle  :  Et  mittis 
in  orc  infantmn  de.  ipsa  soi  per  siagolus  i//f..., Voici  conuuc  on  rend 


600  ÉCRITURE. 

cclto  rubrique  :  Et  mittit  in  art  infantium  de  ipso  saleper  sinf^ulos 
Ha,..,  Cette  minuscule  ?isigoihique  de  France,  petite  et  nette,  tirant 
sur  la  cursive,  n'est  pas  la  seule  dont  les  Golhs  firent  usage  en 
France  ;  mais  les  autres  espèces  annoncent  des  minoscuies  semblablea 
à  celles  des  autres  nations  du  tems.  Le  modèle  X  de  minuscule  hispoi' 
nogothique  est  tiré  du  beau  Missel  gothique  de  TÉglise  de  Tolède  : 
Deus  qui  mirabilis  es  m  SancUs  luis  cujus  culiiU.**,  G*est  Toraison 
de  la  messe  de  saint  Martin. 

Ecriture  minuscule  Caroline. 

On  ne  parvient  pas  tout  d'un  coup  <i  la  perfection.  L'écriture  mi- 
nuscule des  premiers  carlo\ingiens  se  sentit  de  la  rudesse  de  la  mé- 
rovingienne ;  mais  sous  les  successeurs  immédiats  de  Gharlemagnc, 
elle  parvint  au  plus  haut  degré  d'élégance.  La  plancheli  modèle  XI ^ 
en  ofîre  deux  espèces,  dont  l'une,  petite  et  bien  proportionnée,  est 
tirée  d'une  Bible  de  Charles  le  Chauve,  manuscrits  du  roi^  n.  1  ; 
l'autre,  à  gros  traits  et  bien  formée,  est  tirée  d'un  sacramentaire  ma- 
nuscrit qui  était  de  Saint-Germain-des-Prés,  transcrit  l'an  853. 

Incipiunt  capitula. . . . 

/.  De  Sanciis  quos  in  hoc  mundo  ul  interfectos,,y 

U.  De  Exhortatîone  qiiœ  de  pejoribus  ad„ 

III,  De  Commemoratione  quo  vcritalis  semper... 

IIIL  De  Justorum  memoriis  refovendis,.., 

La  première  ligne  et  les  lettres  initiales  des  suivantes  sontonciales. 
La  seconde  espèce  est  celle-ci,  exemple  XII  :  Deus  qui  diversita- 
tem  omnium  gentium  in, . . 

Ecriture  minuscule  allemande. 

L'allemagne,  qui  se  prêta  au  renouvellement  de  l'écriture  que  fit 
Charlemagne,  présente  entre  autres  le  modèle  XIII  de  minascnle  al- 
ngée,  maigre,  et  qui  porte  dans  l'original  la  date  de  Tannée  8S3  : 
*'^<ipit  epislola  Baturici  Episcopi,,,, 

Ecricure  minuscule  anglo-saxonne. 
Le  modèle  XIV  d'écriture  minuscule  anglo-saxonne,  qui  date  dn 
9*  siècle,  et  fut  rédigée  en  France,  porte  :  Respondentihus  se  esse  U* 
héros  dicit  qui.. .  •  Les  tf  fermes  et  les  r  en  forme  d'n,  sont  à  remarqoere 

Ecriture  minuscule  capétienne. 

L'écriture  minuscule  capétienne  ordinaire  des  10*  et  il*  siècles 


ÉCRITURE.  601 

tient  assez  généralement  du  modèle  XF\  Partis  in  hello  Jesin  Nave 
filins,  Rompkeas  Jactans  civitates  corruiint,..  i\e  morceau  est  un  eu- 
cbologe  qui  ressemble  aux  proses.  Dans  le  modèle  Xf'I  on  s'aperçoit 
que  les  minuscules  capétiennes  tendent  au  gotliiquc  moderne  : 

Paulatim  unde  dolor  letique  animosa  volunias 

jimoveîf  ac  tacite  ferrum 

Ce  sont  desTCi^  de  Stace,  écrits  au  11*"  ou  12*  siècle. 

II  faut  bien  observer  que  les  modèles  des  minuscules  nationales, 
qae  présentent  les  deux  planches  20  et  21,  ne  sont  point  uniques 
dans  leur  genre,  c*cst-4-dirc  que  ce  n*est  pas  la  senle  forme  qu'aient 
employée  les  difTérens  peuples  pour  écrire  en  minuscule.  On  s*est 
attaché  seulement  h  saisir  le  goût  qui  leur  était  particulier  ;  car  on 
aurait  pu  fournir  une  infinité  d*antrc5  exemples  qui  leur  étaient 
également  propres;  mais  ils  auraient  eu  Tinconvénicnt  d'offrir  la 
ressemblance  la  plus  marquée  avec  les  écritures  des  autres  peuples. 

On  peut  donc  assurer  que  récriture  minuscule,  en  usage  chez  les 
Romains  et  renouvelée  sous  Gharlemagne,  ne  rend  pas  suspects  les 
diplômes  des  8*  et  9*"  siècles. 

Les  indices  que  l'on  peut  tirer  de  la  minuscule  sont,  que,  dans  les 
5'  et  6'  siècles,  elle  est  communément  plus  large  que  la  nôtre  et  que 
celle  des  tems  postérieurs  ;  qu'elle  conserve  ordinairement  plusieurs 
.lettres  majuscules,  comme  l'iVet  1'/?,  fig,  /i  et  5  de  la  planche  20; 
-quand  la  dernière  est  minuscule,  le  jambage  droit,  au  lieu  de  se  te* 
nir  relevé  r,  descend  en  forme  d'n  ;  que  la  grosse  minuscule  n'a  pas 
l'air  de  la  nôtre  avant  le  S*'  siècle  ;  que  la  confonnité  ne  fut  jamais 
plus  grande  que  sur  le  déclin  du  9*  et  le  commencement  du  10'  ; 
qu*au  11%  les  rondeurs  de  la  minuscule  commencent  à  se  perdre  ; 
qne  les  angles  y  succèdent,  et,  bientôt  après,  les  pointes,  qui  con- 
somment enfin  le  gothique.  Qu'une  autre  sorte  de  minuscule  ro- 
maine,  souvent  très  petite,  fut  d'un  assez  grand  usage  aux  5*"  et  6" 
siècles,  pour  apposer  des  notes  et  des  sommaires  dans  les  manuscrits, 
00  pour  représenter  d'anciennes  souscriptions;  elle  approche  de  notre 
pins  bdle  cursiye  ;  que  ce  n'est  qu'aux  11'  et  12*  siècles,  que  la  mi- 
nuscule semble  disputer  l'empire  5  la  cursive  dans  les  chartes,  mais 
qu'elle  y  devint  depuis  de  jour  en  jour  d'un  usage  moins  fréquent 

Ecriture  cunivc. 

I/écritnre  cursive  n'est  auire  que  l'écriture  liée,  coulée,  expéditive 


602  £CRITUB£. 

et  usuelle.  Elle  est  aiusi  appelée  parce  qu*eUe  esi  courante  et  dé- 
gagée de  la  gêne,  de  la  contention  et  des  mesures  qu'exigent  les  an- 
tres genres  d'écritures.  Les  anciens,  pour  la  distinguer  de  h  mxoos* 
culc,  qui  est  détachée,  rappelaient  écriture  lite^  parce  qu'en  eflet  ks 
lettres  en  sont  souvent  liées  et  conjointes  ou  avec  la  précédente,  on 
avec  la  suivante,  ou  a^ec  les  doux  ensemble.  De  ces  liaisons,  faites 
avec  des  traits  hardis  à  la  vérité,  mais  surabondant  et  compIiquéSi 
est  venue  la  difficulté  de  lire  cctle  tcriture  qui  a  fait  tomber  les  sa- 
vant mêmes  dans  une  infinité  de  fautes  ;  et  de  cette  difficulté  est  pn>- 
venue  la  dénomination  de  barbare^  donnée  gratuitement  à  cette  fome 
d*écrilure.  II  y  a  même  des  auteurs  qui  ont  pris  occasion  de  là  dcuer 
son  existence,  et  en  ont  regardé  les  modèles  qui  nous  restent,  conune 
factices,  controuvés  et  de  pur  caprice,  n'admettant  comme  vraie  qœ 
récriture  capitale  des  anciens;  comme  si,  de  ce  que  les  écritures  ac- 
tuelles des  notaires,  des  gens  d'aiïaires  et  des  bulles  sont  difficiles  i 
lire,  on  concluait  qu'elles  ne  sont  pas  d'usage  parmi  nous. 

Les  Grecs  ont  eu  l'usage  de  la  cui-sive,  comme  on  Ta  fait  voir  par 
les  modèles  qu'on  en  a  donnés  et  qu'on  en  donnera  à  chaque  pbndie 
d'alphabet.  Mais  Montfaucon  ■  observe  que  les  premiers  livres  qoe 
Ion  trouve  écrits  en  lettres  courantes  ou  liées,  sont  de  la  fin  de  Ba- 
.silele  Macédonien,  parce  que  le  caractère  courant  n*était  pas  encore 
en  usage  pour  les  livres,  quoiqu'il  le  fut  déjà  pour  les  Tach}^rapto 
ot  pour  les  notaires  et  secrétaires.  Au  reste ,  on  connaît  *  de  la  cor- 
sive  grecque  antérieure  au  moins  de  quatre  ou  cinq  siècles  an  8*. 

Krriturcs  eursives  nationales. 
Que  les  Romains  aient  eu  une  écriture  cursive,  la  nécessité,  la  ni- 
i'on,  Fexemple  et  l'évidence  en  sont  de  sûrs  garaus.  Qu'il  aient  éait 
des  actes,  des  titres,  des  pièces  judiciaires,  des  lettres  et  des  ordon- 
nances en  écriture  capitale,  qui  demande  un  tems  considérable, et 
(pie  le  besoin  ne  leur  ait  pas  fourni  des  moyens  d'abréger  un  travaO 
aussi  long  et  aussi  pénible  ;  c  est  ce  qui  n'entre  pas  aisément  dans 
r(n>prit  de  tous  ceux  qui  connaissent  le  génie  actif,  prompt  et  délibért 
des  Romains.  Qu'un  auteur  se  soit  appesanti  sur  sa  composîtioo, 
jusqu'à  i)asser  un  tems  prodigieux  à  coucher  en  capitales  une  idie 

•  Dfssa't,  sut Itt pfante appeli't papijnts, 

"*  Xoiir,  Trait f  de  i)ipfomttliqHe,\.  ii,  p.  î.'iT. 


^^^^^^  ■    I  II— ■iiiiw^«>  I  ir      n'"*'*^™' 


ÉCRITURE.  G03* 

qui  u*eût  exigé  qu*uD  iûsiant  pour  élrc  écrite  on  cursivcs,  c*est  ce  que 
la  Tiracité  et  h  chaleur  des  écrits  de  la  plupart  des  anciens  qui  nous 
restent,  ne  permettent  pas  de  croire.  D'ailleurs  ce  peuple  jaloux 
n'aurait  pas  voulu  céder  aux  Grecs  cet  avantage  exclusif.  Copen* 
dant  il  est  de  notoriété  pul}Iiquc  que  les  Grecs  avaient  alors  une  écri* 
ture  liée  et  expédîiive  ;  les  anciens  auteurs  en  CA)nvicnnent.  KuPin,  la 
plus  forte  démoustration,  et  celle  qui  |)cut  toute  sculu  résoudre  tous 
les  doutes,  c*estla  réalité  des  caractùrrs  curbifs  qui  nous  restent  dans 
les  plus  anciens  nionumens  que  Ton  connaisse,  et  qui  approchent  de 
l'ère  chrétienne.  On  peut  s'en  convaincre  par  les  alphabets  ci-dessus, 
et  par  les  modèles  de  cursivcs  donnés  dans  la  Nouvelle  Diplomaiitjue. 

Les  Romains  avaient  donc  une  écriture  cursive,  comme  il  le  paraît 
par  les  chartes  de  Ilavenne  antérieures  à  rétablissement  des  Gotlis  en 
Italie.  Cette  écriture  suivit  le  sort  de  la  capitale  et  de  la  minuscule. 
£n  passant  chez  les  diiTérens  peuples,  elle  se  diversifia  suivant  le  goût 
des  siècles  et  Je  génie  des  nations.  Cependant  la  mérovinç;icnne  a  de 
si  grands  rapports  avec  la  romaine^  qu*on  peut  la  regarder  comme 
idcutiquc,  et  que  toute  la  différence  ne  consiste  que  dans  quelques 
altérations  qu'é{)rouvent  toutes  les  écritures  de  siècle  en  siècle.  La 
nuance  qui  la  distingue  commença  après  le  milieu  du  G*"  siècle.  Klle 
régna  depuis  la  moitié  du  7*' juwju'au  règne  de  Pépin  le  Bref,  (pi'elle 
devint  plus  polie  et  moins  compliquée. 

La  cursive  lomhardique  peut  être  de  même  envisagée  comme  une 
autre  branche  de  la  romaine,  formée  sur  celle  qu'on  employait  aux 
6«cl  7*  siècles.  D'ailleurs  la  ressemblance  entre  la  cursive  lomhardi- 
que et  la  mérovingienne  est  frappante.  On  trouve  encore  des  r^iractè- 
res  lombardiquos  dans  quelques  chartes  du  13"  siècle,  mcMue  en  Al- 
lemagne. 

La  cursive  saxonne  tire  également  son  origine  de  la  romaine.  Nous 
h  voyons  déjà  formée  dès  le  V  siècle,  et  nous  découvrons  ses  carac- 
tères les  plus  singuliers  dès  les  j**  it  C' .  Elle  régna  jusqu'au  10*  siècle 
on  Angleterre,  et  s'y  soutint justpi'à  la  fin  du  12',  malgré  Tiulroduc- 
tion  de  l'écriture  normande  ou  française.  Du  reste,  elle  est  moins  dé- 
rivée de  la  cursive  romaine  (fue  la  minuscule,  et  elle  est  plus  com- 
pliquéc  que  la  romaine  et  la  mérovingienne. 

La  cursive  vki^oihique  a  pu  se  distinguer  de  la  romaine  dès  le 


mu  £cBrnmE. 

6'  siècle  ;  main  on  n*en  a  point  ni  d*aDtérieiire  ao  7*.  RHe  dorp  jn»- 
qu'ao  13'.  ïjp  plus  aocîeD  diplôme  laiio  de  cette  érrilarp  qui  ail  M 
conservé  jusqu'à  notre  tcins,fotdonnépar  leroiChindasaintlieciitWL 

La  cansîre  caroUne  n'est  qu'une  continuation  de  la  méroTingkBBe; 
née  au  8*  siècle,  elle  se  perd  dans  la  minuscule  romaine  au  \T.  tk 
n'atteignit  pas  tout-ï-coup  sa  perfection  sons  les  premiers  rob  de  h 
seconde  race  ;  elle  tenait  alors  de  la  méroTingienne.  Sons  ks  der- 
nières années  de  Charlemagne,  et  sous  Loub  le  Débonnaire,  elle  s'al- 
longea et  se  perfectionna.  D(ïs  la  fin  du  8*  siècle,  elle  devint  tren- 
bbnte,  surtout  dans  ses  grandes  lettres  allongées.  Elle  commence  à 
se  friser  ao  10*  ;  elle  dégénère  et  parait  tortue  et  recoquillée  dès  II 
3'  race. 

La  cursivc  capétienne  tient  beaucoup  de  la  Caroline  sous  les  pre- 
miers rois  de  h  3'  race,  et  même  pendant  une  partie  du  règne 
de  Robert  Au  il*  siècle,  ses  traits  allongés,  aigus,  fleoronnés.  sur- 
tout dans  les  diplômes,  la  distinguent  seulement  de  la  minuscule  des 
manuscrits.  Au  12'  siècle  elle  devint  eitrémement  rare,  la  minnscide 
lui  ayant  été  presque  partout  substituée.  Dans  le  13'  siècle,  cOese 
perdit  dans  la  cursive  gothique. 

Lei  eursivei  nationales  descendent  de  la  romaine. 

La  complication  des  caractères  que  Ton  voit  dans  les  écritures  cir- 
fiives  nationales,  n*cst  point  une  preuve  de  leur  origine  barbare.  la 
cursive  romaine  avait  des  liaisons  sans  nombre,  mais  m^ 
la  touche  on  était  fière  et  d'une  aisance  qui  étonne  ;  aussi  sons  h 
des  étrangers,  ces  b'aisons  dégénérèrent  en  une  espèce  de  confusioa, 
quoique  dans  la  comparaison,  l'on  n'y  découvre  d'autre  différence  que 
plus  ou  moins  d'élégance,  plus  ou  moins  de  variété,  de  tours  et  de 
liaisons,  plus  ou  moins  de  hardiesse.  Ces  liaisons  diminuent  sensible- 
ment jusqu'au  12'  siècle,  où  elles  deviennent  presque  nulles.  An  13% 
la  chicane  et  la  scbolastique  firent  naître  une  autre  écriture  liée  et 
pleine  d'abréviations.  Toute  mauvaise  qu'elle  étaitalors,  elle  dégénéra 
encore  dans  les  siècles  suivans,  au  point  de  paraître  aOirense  en  com- 
paraison de  celle  du  13'. 

Ia!  concours  ou  le  mélange  des  écritures  romaines,  visigothiqnes, 
mérovingiennes,  lombardiques,  saxonnes,  etc.,  est  une  preuve  sensible 
qu'elles  sont  toutes  émanées  de  la  première.  Ce  mflange  paraît  dans 


ECKirUltE  CVKtm . 


|'f'g^gag:4<rj5- YKX.fl?M.oy  O-ft^ 


I 


tf  g  a  ^^^  1 1  «•«'"' 


'Y)^ô 


n.4l   ,1/   DIpUm    1  If  G«j 


ÉCRITIRË.  605 

les  maAiiscriUi  les  plus  anciens  ;  ces  écrilures  ont  inéuic  quelquefois 
tant  de  rapports,  qu'on  a  peine  à  les  distinguer,  et  que  nombre  de 
savans  du  premier  ordre,  ou  s*y  sont  trompés,  ou  s*y  sont  vus  très- 
embarassés. 

£n  Tain  dirait-on  que  ces  peuples  ont  introduit  dans  la  romaine  bien 
des  caractères  barbares  et  étrangers,  qui  l'ont ,  pour  ainsi  dire ,  fait 
disparaître  ;  puisque  tous  les  caractères,  et  la  manière  de  les  rendre , 
que  les  savans  ont  attribués  aux  étrangers ,  se  trouvent  consignés  sur 
des  momunens  bien  antérieurs  à  l'arrivée  des  nations  barbares.  Jl 
serait  absurde  de  dire,  comme  AlalTei ,  pour  réfuter  cette  opinion, 
que  ces  peuples  n'avaient  pas  la  première  idée  de  récriture  :  l'anti- 
qnité  des  caractères  niniques  détruit  une  pareille  assertion  dénuée  de 
tout  fondement.  A  cette  erreur  près ,  ce  savant  ne  démontre  pas 
moins  bien  que  les  nations  germaniques  répandues  dans  Tempire 
adoptèrent  tous  les  caractères  des  Romains  sans  exception. 

Ecriture  curslre  romaine. 

La  plupart  des  littérateurs  ont  nié  l'existence  de  la  cursive  chez  les 
Humains,  et  en  ont  attribué  l'invention  aux  nations  barbares  qui  ont 
INurtagé  l'empire  ;  les  modèles  de  cursive  romaine  que  l'on  donng  dans 
la  planche  22  ci-jointe,  démontrent  la  fausseté  de  celte  prétention. 

Le  modèle  I,  est  une  portion  do  l'épitaphe  de  Gaudence,  datée, 
de  l'an  338  de  J.  C. 

Mercurius  paterfiliae  defitnctae  VI  Idus  Novembris  Urso  et  Po" 
temio  Consulibus. 

On  lit  defunctue  avec  les  nouveaux  diplomatistes,  où  il  n'y  a  qu'un 
d  tranché  ;  il  faut  y  remarquer  également  l'épisême  qui  suit  le  d  tran- 
ché, et  qui  vaut  6.  Cette  cursive  est  bien  antérieure  à  l'entrée  des 
Goths  en  Italie. 

Le  modèle  II,  est  im  exemple  des  cursives  romaines  les  moins  élé- 
gantes et  les  plus  ordinaires  aux  gens  d'aiïaires  ;  c'est  un  acte  de  dona- 
lioo  faite  à  l'église  de  Ravenne  dans  le  6*  siècle  ;  il  est  sur  papier 
d'Egvpte  : 

in  Ckristi  nomine  adquisius  optionum  é  yico  Afediolan  huic 
ekéÊTiulae  donationis-portiohis*.. 

Dans  l'iOTocation,  l'on  distingue  clairement  les  trois  lettres  /.  C.  N. 
c*esc  rorigiiie  de  ces  iorocatioiis  aKMMgndmiatiqiies,  qn'oo  iniiiTe 


60G  ÉCRITUBL. 

dans  les  diplômes  des  rois  de  France  de  la  première  race,  et  que  des 
savans  du  premier  ordre  ont  méconnues. 

L'exemple  III  présente  la  cursive  romaine  la  plus  hardie  et  la  plus 
élégante,  mais  indéchiffrable  à  cause  des  sigles  : 

Noiitia  lestium  id  est  armatus  F.  D,  schoL  et  coll.,. 

C'est-à-dire  Fir  devotus  scholariseï  colleciarius.  Ce  modèle  est  du 

6"  siècle. 

Ecriture  curtiYC  lombard^ae. 

Pour  modèle  de  la  cursive  lombardique,  on  donne  l'exemple  IV  de 
la  planche  23*"  d'une  écriture  grosse,  brisée,  à  queues  arrondies  el 
hasles  élevées  : 

Jnnomine  Domini  Dei  Jesu  Chrisli  nos  vir gloriosùsimus  Gii" 
moaldus  Del  providenlia, . . 

C'est  le  commencement  d'un  diplôme  de  Grimoald  de  l'an  795. 

Ëcrilure  curMYC  mérovingienDe, 
La  cursive  mérovingienne  se  dislingue  aisément  dans  VexempU  Y 
de  la  planche  23*.  C'est  le  fragment  d'un  plaid  de  Childebert  lil,  de 
Tan  703,  qui  adjuge  h  l'abbaye  de  Samt-Germain-des-Prés  de  Paris 
le  moftastère  de  Limeux  : 

/.  C,  N.  Childeherlus  rcx  Francorum  t^ir  inlusler  càm  nos  in  Dci 
nomine  Carracîaco  villa  Grimoaldo  mnjorim  domus  nostri  una  cum 
nos  tris,.. 

Ecriture  cursive  Caroline. 

Le  caractèrre  distinctif  le  plus  universel  des  écritures  cursives  ca- 
rolines,  c*est  d'être  hautes,  serrées  et  armées  de  traits  aigus.  Le  mo- 
dèle VI  de  la  2U*  planche  est  un  diplôme  de  Charlemagne  de  Tan  779 
pour  l'église  de  Saint-Marcel  de  Châlons  : 

Carolus  gratia  Dei  rex  Francorum,,,  quidem  clemenciae  cunc- 
torum  decet  accomodare  awe  henigna  precipue  quîbus,,,. 

On  voit  par  ce  diplôme  que  la  bonne  latinité  et  l'orthographe  étaient 
encore  bannies  des  actes,  aure  henigna  pour  aurem  benignam^  etc. 

Ecriture  cursive  capétienne. 

La  cursive  capétienne  n'est  autre  que  la  Caroline  dégénérée  ;  dès 
te  tcms  du  i*oi  Lothaire,  elle  n'était  déjà  presque  plus  reconnaissable  ; 
elle  ne  fut  plus  employée  ^s  les  diplômes  passé  le  rbgne  de  Robert  ; 
cl  on  lui  substilua  pour  cet  objet  une  minuscule,  qui  ne  cliOcTe  de 


^^À^^'^'^^i'^^ 


s  i?»'lbiS'iTr8i»^l'^fi''-T  Wieé^ltolt-ri  WB^mCmpHI 


Vjl!ii^y<^^r~>-WJl-LV  j^YtrVU 


V,  1  p.  607. 


ECIUTLKE.  G07 

ceDe  des  manuscrits  que  par  ses  niontans  flcuronnés  et  ses  queues 
prolongées  :  cette  dernière  même  se  perdit  dan^  le  gothique  dès  le  13*" 
siècle.  On  en  donne  pour  modèle  l'exemple  VII  de  la  planche  2/i,  qui 
est  le  fragment  d*un  diplôme  de  Hugues  Capet  de  l'an  988,  en  faveur 
de  Tabbaye  de  Sainte-Colombo  de  Sens  : 

In  eisdem  de  f^entium  orem  (auremj  nostre  celsiludinis  impen- 
diinus  regium  procul  duhio  exercemus  munits... 

Ecriture  cursive  allemande. 

Les  mêmes  écritures  diplomatiques  usitées  en  France  sous  la  seconde 
née,  et  jusqu'au  IS""  sicde,  eurent  cours  en  Allemagne  ;  mais  elles  y 
prirent  plutôt  la  forme  de  minuscules  que  de  cursives.  Car  celle  der- 
nière ne  fut  guère  admise  dans  les  cbarlcs  du  pays  que  vers  le  milieu 
du  1 3^  siècle,  quoique  dans  les  manuscrits  elle  y  fût  connue  iongtems 
«Tant.  Le  modèle  YIII  de  la  planche  24  est  plutôt  demi-cursivc  que 
cursive  propre  : 

£t  ut  hunj  complacilalionis  preceplumjîrmum  stabileque  perma" 
neai  manu  nostra  siibUts  iUud  firmovimus  aniilique  noslri.,,. 

C'est  la  fin  d'un  diplôme  de  Conrad  J,  de  Fan  91^,  eu  faveur  de 
rab]ibaye*dc  Saint-Emmeran  de  Ratisbonnc. 

Ecriture  cursive  anglo-saiounc. 

On  donne  pour  exemple  de  la  cursive  saxonne  d'Angleterre  le  mo- 
dèle IX.  de  la  planche  2k ,  qui  est  une  écriture  du  8*"  siècle,  aiguë  et 
serrée: 

Scrihit  igitur  ad  eiim  hanc  epistulam  non  slcul  in  prima. ... 

Ge  texte  de  saint  Jérôme  est  tiré  d'un  manuscrit,  parce  que  les 
diplômes  anglo-saxons  n  ont  pas  fourni  de  cursives  4)ures  anciennes, 

Ecriture  cursive  visigothique. 

Le  modèle  X  de  la  planche  24  est  une  cursive  visigotliique  qui 
tient  beaucoup  de  la  cursive  mérovingienne  : 

Jiistorias  primo  rerum  canii  ordine  Clio, 

On  croit  ce  morceau  écrit  avant  l'arrivée  des  Maures  en  Espagne, 
Tan  712. 

U  fnit  toujours  observer  que  les  modèles  présentés  dans  cette 
planche  24  ne  sont  point  uniques  dans  chaque  pays,  et  que  les  sièdest 
le  goAt»  la  main,  le  caprice,  etc.,  y  ont  uccasionuô  des  dUKrences 


60B  ÉCRITIRE. 

sensibles.  Le  modèle  de  petite  écriture  u*empèdie  pas  qa*ao  n'en 
trouve  de  haute  ;  le  modèle  d'écriture  serrée  n'exclot  pas  récriture 
large  ;  le  modèle  de  cursive  aiguë  ne  doit  pas  faire  croire  que  le  peuple 
qui  remploya  ne  se  senît  aussi  de  cursives  pochées  et  massÎTes.  Il  le 
faut  par  conséquent  pas  regarder  ces  modèles  comme  les  seab 
moyens  de  comparaison  pour  combiner  et  juger  tontes  les  cursîfcs 
nationales  ;  on  ne  s'est  proposé  d*autre  but  dans  la  compoâtion  d% 
cette  planche  que  de  satisfaire  un  peu  la  curiosté,  et  de  donner  en 
même  tems  une  idée  du  génie  de  chaque  peuple.  Si  Ton  voulait  porter 
la  curiosité  plus  loin,  il  faudrait  consulter  le  nouveau  Traité  de  Di* 
plomaiique  ;  encore,  tout  ample  qn*ilest,  n*a-t  il  pas  lui-unêmeépiiBé 
tous  les  genres  d'écritures,  et  avec  son  secours,  on  serait  encore 
souvent  dans  le  cas  de  ne  pouvoir  juger  que  par  approximation. 

Remarques  sur  récriture  eorstve. 

L'écriture  cursivc  fournit  quelques  remarques  intéressantes  propres 
à  distinguer  les  âges  des  mooumens  où  elle  se  roncontre. 

La  cursive  romaine ,  d'où  dérivèrent  toutes  les  autres,  changea 
sensiblement  de  forme  de  siècle  en  siècle,  surtout  celle  dont  on  faisait 
usage  dans  les  tribunaux  ;  ce  changement  se  fait  remarquer  encore 
davantage  depuis  le  6'  siècle  ;  alors  elle  semble  dégénérer  en  méro- 
vingienne et  en  lombardlque- 

La  cursive  mérovingienne^  bien  caractérisée,  s'annonce  pour  être 
au  moins  du  8'  siècle  ;  quand  elle  est  très-liée  et  compliquée,  elle 
remonte  au  7^  Ce  fut  l'écriture  de  tous  les  diplômes  de  nos 
rois  de  la  première  race.  Elle  se  rapproche  de  pins  en  plus  de  la  mi- 
nuscule romaine  non  liée  depuis  la  fin  du  8*  siècle  jusqii'aa  com- 
mencement du  12*. 

H  y  a  deux  deux  sortes  de  cursives  lomhardiques  ,  l'ancienne  et 
la  moderne  :  l'ancienne  se  distingue  par  les  hastes  et  les  queues  pro- 
longées ;  la  moderne  est  mieux  compassée.  La  cursive  lombardiqQe, 
depuis  le  10*'  siècle  prend  une  tournure  qui  mène  droit  au  gothique. 

La  saxonne  que  l'on  trouverait  très-liée  et  compliquée,  poorrait, 
à  ce  setd  titre,  n'être  pas  absolument  plus  moderne  qne  le  7*  siècle. 

Les  manuscritset  leschartes  des  9«  et  1 0*  siècles  offrent  beanoonp  de 
vestiges  de  la  cursive  romaine  ;  mab  passé  le  il%  elle  rendrait  « 
acte  suspect  Les  manuscrits  en  cursive  des  9*,  10*  et  11*  siècles  sont 


ÉCRITURE.  609 

difficiles  à  distinguer;  voici  cependant  quelques  traits 
oaractéristîques. 

Au  9"  siècle,  les  conjonctions  des  lettres  ra,  re  sont  encore 
assez  fréquentes  ;  mais  on  n'en  voit  plus  au  4  0%  à  l'exception  de 
et  et  de  st. 

Les  jambages  supérieurs  des  d,  h,kjl,  se  trouvent  encore 
assez  souvent,  au  9^  siècle ,  formés  en  battans  dans  beaucoup  de 
manuscrits  ;  dans  ceux  du  10«,  ils  sont  rares  ;  et  dans  ceux  du 
4  4  *,  ils  se  terminent  ordinairement  en  pointes  rabattucs>  et  quel- 
quefois en  fourches. 

Les  f,\ess,  au  9^  siècle ,  se  divisent  communément  en  deux 
branches,  dont  la  plus  courte  s'élève  en  haut,  du  côté  gauche. 
Aux  deux  siècles  suivans,  cette  branche  est  presque  toujours 
abaissée,  et  ne  manque  guère,  au  4  4  «  siècle,  d'être  en  angle  aigu, 
dont  l'ouverture  regarde  presque  le  pied  de  la  terre. 

Au  9"  siècle,  on  rencontre  nombre  d*a  encore  ouverts  en 
dessus  ;  ils  ne  paraissent  plus  guère  même  fermés  aux  4  0«  et  4  4  *. 

Plusieurs  manuscrits  du  4  4«  siècle  ont  beaucoup  de  t  dont  la 
haste  traverse  la  tète  ;  tandis  que  ceux  des  deux  précédons  gar- 
dent bien  plus  régulièrement  la  figure  d'un  s  couché,  fig.  i6  de 
la  H"  division,  planche  47,  ci-dessus,  page  545 ,  et  posé  sur  le 
haut  d'un  c  qui  lui  sert  d'appui. 

Au  9*  siècle,  les  pieds  des  m  et  des  n  sont  souvent  tournés  en 
pointes  obliques  vers  la  gauche  ;  aux  deux  autres  siècles  suivans, 
ce  caractère  ne  se  trouve  point,  ou  se  soutient  mal. 

On  pourrait  faire  beaucoup  d'autres  remarques  semblables 
sur  la  diffi^nce  de  la  cursive  de  ces  trois  siècles,  qui  se  ressem- 
blent assez. 

Écritare  allongée. 

L'écriture  allongée  n'est  qu'un  rejeton  de  l'écriture  cursive. 
A  n'envisager  que  sa  grandeur  et  sa  hauteur,  on  la  prendrait 
sans  doute  pour  une  sorte  d'écriture  majuscule  ;  mais  elle  est 
bien  réellement  cursive ,  si  on  s'arrête ,  comme  on  le  doit ,  à  la 
figure  et  au  contour. 

L'écriture  allongée  est  une  écriture  sans  proportion,  extrême- 
m^l  maigre  et  d'une  hauteur  démesurée.  Au  haut  d'une  haslc 

roME  f.  39 


010  ÉÇaiTU^E. 

immense,  p^r  e^cmplq ,  se  trouve  unp  pçp(a  QXlrci))e|neo(  p^ite 
pour  former  la  lettre  p  (voyez  la  fig,  1  de  laplançbp  22,  p.  6Q5). 
La  p^Qse  ^e  Va  n^égalp  pas  cdlc  de  notre  petit  q  italique,  et  son 
appifi  pst  plus  ha(i^  que  nos  tfès-grandes  capitale^ .  san^  ea 
avoir  le  plein  et  le  solide  ;  ce  n*est  qu'un  trait ,  etc. 

paqs  Ips  ifjyopations ,  les  souscrip^op^  des  rois,  deç  ch^qœ- 
liers,  etc.,  et  mémp  dans  Tapposition  dp^  dates  diplqmatîqpps^ 
Qj^  sp  servit  d'une  écr jture  ^Uon^ée.  Souvent  employéis  paf  l^ 
Ropiaips,  elle  le  fut  beaucoup  plu^  depujs  le  1*  s jèple  jusqu'au  i3f . 

L'écriture  allongée  de  la  1"  ligne  [pi.  25  cj-joi^te]  et  de  la 
signature  dps;  ^jplomes  fut  pa^rovingiennc  ep  France  jusqu'à 
Ghar}ps  le  Chauve;  les  manuscrits  ^i  le3  chartes  des  9^  pt  4Q« 
siècles  pffreut  encore  des  frapes  de  cette  écriture.  Mais  de  tous 
les  siècles  où  elle  fut  de  quelque  usage,  le  7«  pst  celui  qui  la  prér 
sente  moins  déchiffrable  ;  difpculté  qui  vient  de  ses  coniplicar 
lions,  de  son  obscurité,  et  de  la  confusion  des  mots. 

Un  peu  avant  le  43*  siècle,  on  ne  trouve  déjà  plus  de  moçlèles; 
de  cette  écriture  dans  les  diplômes  de  nos  rois  ;  mais ,  dans 
quplques  autres,  qn  en  vit  encore  plus  d'un  demi-siècle  après. 
Elle  cessa  dans  ce  siècle,  et  ne  se  conserva  que  sous  une  autre 
forme,  si  cependant  on  peut  di^e  qu'elle  n'est  point  encore  d'usage 
parmi  nous,  puisque  nombre  de  personnes  se  servent,  dans  leur 
$jgQature,  d'une  écriture  pxtrémement  allongée.  De  cursive,  elle 
devient  minuscule  ;  de  mj^iifscule ,  capitale  ;  et  de  capitale,  go- 
ihique. 

Op  ne  doQue  flans  la  fjanche  i^  que  peu  de  modèles  de  Té- 
cpitMire  ajloi^gée ,  sans  la  suivrp  chez  toutes  les  nations ,  parce 
qu'elle  a  partout  à  peu  près  le  mémo  coup  d'œil.  On  a  déjà  vu, 
dans  les  modèles  de  cursives  mérovingiennes  et  carolines,  les 
prpmiprs  (^egrps  4^élévation  dq  cp(rte  sprte  d'écriture  ;  pn  pp  pro- 
mpte ici  que  les  plus  marq^és  et  les  plui$  exce^ifs  : 

Le  nwflèle  I ,  plaii^cf^  35 , 

est  la  signature  de  Charles  le  Chauve  sur  unp  cbdrlp  dp  P^n  843  ; 
on  y  Ypit  le  mpnograiîime  di»  ppinpp  après  le  mot  sigmim. 

Qu  offre  ppur  mpdèki  fl  Ip  cpmmpnppmpnt  d-uq  dipipiiip  ^ 


D.^i.d6Dii.bm  TIi  1:1'.. 


ÉCRIZU^E.  Hi% 

PQprad ,  4onné  ^  Spire  Tan  1 U9  :  Ç.  in  namine  ifincfe  et  mim- 
ij^  Trùiitafi^  Çcnraduf  divina  favmte 

l^  modèle  III  :  Si  veUis  anguÙlam  strictis  tener^  mçui^lniS 

est  unp  écriture  allongée,  tf  acée  sous  Ip  règue  de  Louis  le  PélK)p- 
paire  ;  elle  pst  gigantesque,  et  renferme  des  lettres  tjrôs-dijfiçiles 
à  distinguer  les  unes  des  autres  ;  un  petit  trait  au  haqt,  au  ba$  et 
au  ff)jÙeu  y  avpc  quelques  inflexions,  en  fait  toute  la  différence. 
Bpmarquez-y  vellis  pour  velis ,  etc. 

Écriture  trf^mblaDte. 

L^écriture  tremblante,  qui  ne  pouvait  bien  se  développer  que 
dans  récriture  lallongée ,  sucpéda ,  dans  le  8*  sièc]p ,  à  la  modo 
fies  pli^  et  replis  dont  on  pnlortillait  les  bautç^  lettres.  Toutes  les 
jettpcs  susceptibles  de  rondeur  furent  particulièrement  affectées 
de  tremblemens.  Cette  écriture,  toute  désagréable  qu'elle  était, 
subsista  encore  assez  longlems  ;  elle  ne  commença  à  devenir  rare 
que  sur  la  fin  du  1 1*  sijèplc,  el  ne  fut  abandonnée  qu^au  42*.  On 
n'en  donne  point  de  mqdèle,  parce  qu^il  est  facile  do  se  peindre 
pps  traits  sinueux  et  ser{)pntans,  en  voyant  les  modèles  de  Técri- 
t^re  allongée.  La  première  ligne  des  diplômes  des  deux  pre- 
mières races  de  nos  rois,  en  lettres  hautes  et  allongée^,  est  ordi- 
naire; mais  cette  fnp(|q  ne  fut  pas  si  généralement  suivie, 
qu'elle  dût  faire  regarder  comme  suspects  ceux  qui  p'y  seraient 
pas  conformes. 

Bcrilurç  miite  et  mélangée. 
On  a  déjà  dit  aijleurs  que,  lorsqu'il  était  question  de  caracté- 
riser récriture  d'un  monument,  on  n'avaitc^ard  qu'à  la  généra- 
lité de  l'écriture  ;  ef^  en  eflet,  il  n'y  a  guère  d'inscriptions  anti- 
ques ,  de  diplômes ,  pt  surtout  de  manuscrits ,  qui  ne  réunissent 
des  car^^clèrcs  étrangprs  au  genre  d'écriture  qu'ils  adoptent  en 
général.  U  y  a  deux  uianières  de  faire  ces  insertions  de  lettres 
(&trangèrc$  ;  soit  en  renfermant  dans  un  môme  mot  des  Ipttres  do 
plosiefirs  clqsscs ,  par  exemple  des  capitales  dans  un  mot  écf  it 
en  Qfidales ,  des  cursiyes  dans  un  mot  écrit  en  minuscules ,  etp. , 
^t  en  iusérazjt  4q3  fnote  entiers  pu  des  lignes  entières  d'ung 
écriture  différente  de  celle  du  corps  de  To^yr^^Cy  comipe  le  prp-7 
mier  mot  ou  la  première  li^c  en  capitalps  ojii  pn  oppif^les ,  gt  }es 


013  ÉCAITURE* 

autres  en  minuscules  ou  en  cursives.  La  première  façon,  qoi 
ne  montre  le  concours  de  difiérentes  écritures  que  dans  œrtaiiMi 
lettres  des  mots,  s'appdle  écriture  mixte;  et  la  seconde,  qui 
donne  entrée  à  des  mots  entiers  ou  à  des  lignes  entières  d'écritore 
d'un  autre  genre,  se  nomme  écriture  tnélangée.  Les  ezemi^es  da 
unes  et  des  autres  sont  on  ne  peut  pas  plus  communs  dans  ton 
les  siècles  ;  ce  qui  prouve  que  tous  les  genres  d'écriture  tmsA 
d'usage  chez  les  Romains ,  et  c[ue  la  minuscule  et  la  cursiveoe 
sont  pas  des  inventions  des  faussaires. 

Écriture'  Uée. 
En  entrant  dans  la  discussion  de  l'écriture  cursive,  on  a  dit 
que  les  anciens  l'appelaient  écriture  liée,  parce  qu^en  effet  il  est 
de  sa  nature  de  l'être  toujours.  Mais  autre  chose  est  d'unir  ton 
les  caractères  d'un  mot  par  des  liaisons  délicates ,  fines  et  pitH 
près  ;  autre  chose  de  les  nouer  et  de  les  enchaîner  les  uns  am 
autres  par  des  contours  hardis,  à  la  vérité,  mais  si  comi^iqQés, 
qu'ils  mettront  éternellement  à  la  gène  les  déchiffreurs  même  kl 
plus  experts  en  cette  partie.  Cette  méthode  hétéroclite  fut  ce- 
pendant l'âme  de  l'écriture  courante  romaine,  surtout  lorsqu'elle 
n'était  pas  lâche,  étendue,  et  en  caractères  éloignés.  Sans  douie 
que  nos  premiers  Francs  goûtèrent  cette  tournure,  qui,  en  an- 
nonçant une  certaine  négligence,  montrait  aussi  dans  l'écrivaiB 
un  génie  vif  et  libre  de  toute  contrainte,  et  qui  dédaignait  de  s'ae- 
treindre  à  des  règles  :  aussi  firent-ils  de  cette  écriture  liée  on 
usage  très-fréquent.  Comme  c'est,  sans  contredit,  celle  qui  peut 
le  plus  souvent  tomber  sous  les  mains ,  et  que  d'ailleurs  ces 
nœuds  et  ces  ligatures  mérovingiennes,  si  l'on  peut  parler  ainsi, 
ont  avec  les  romaines  et  celles  des  autres  pays  des  rapports  firap- 
pans,  on  se  contentera  d'en  donner  quelques  exemples.  Les 
planches  26  et 27,  ci-jointes ,  qui  les  représentent,  auraient  pi 
être  prolongées  sans  fin,  car  il  est  peu  d'écriture  courante  de  ces 
tems  qui  n'en  fût  infectée.  Pour  prouver  l'anticpûté  de  ces  lian 
sons  de  lettres ,  on  commence  les  modèles  qu'on  en  d(Minepif 
des  exemples  grecs  tirés  des  Tables  lacédémoniennes  publiées 
par  l'abbé  Fourmont^. 
*■  Mém,  de  Uttérat.  de  VAcadém.  de^imcriftimi,  t.  iv. 


P}m€ke  U 


LETTRES  hiiéé  bt  phu  eomiimiiee  et  Ie«  phu  anoLenne*  lîréet 
dM  In«erq»lîons  et  ManuscriU  Gpeci. 

■dk  m    ra    im     m    tn    inl  ip   ip    be  ^i  ^p  dt  dp  dp  em    ea 

^A/^A/i^^  /^  fi^  S  ^  Brirf  A^S^B^E^ 

M    trm  ef^XnKBUIalile     let     Idnunienp     o^id 
w      te    lA    vt  OD    on    ot  OQ^OQ  on  on  (rre  b    Ir  | 


^ 


LETTRES  ii^  tirée*  de8h»criplioiiB,de6MsniiKr&B,deaPipIomM 
FRANCO-aALLlQUES  OU  MEROVINGIEIVS. 


(^<C  t/B  K  or ac  ta  id   V'^odi»  ATtse  HâCdfUfi  <ê^:iKxi 

«tu  C^a!  arùtii  ^  î^aJri    ttbaa  I  W  Wba  il^^brt 

TOtao  ^ft'bej  tn^b.   klsUbebu    iflw    1^  boa 
^tevr     ^tigq>]oCb&L(>U'Gca(!j(reaM  ^^Vi^'oo 

ûlâ)«p   OUft^QKa   r^cil  (Ttîcan    «o^  ce  dU «ad /idk end 
cô^cca   ^[Wjoenl  <AVl^>«ere  tâ)0cirla   o^ceri  (d  (^cin 
Clo^d   <:»>t/(^tOB    '^e'on  <î\jÇ  cap  'OfVi  cornu  (?>^  eorp 
«Pleri  <;VÙleni  "ÉteCtli  iWdi  âiVf«lor  <9b» «te  CÛ&ciri t^ej 

D  xet.d*  Di|iIani.X  If.éd . 


iï«i)i9Wki«iuM 


SrPim  Sus.-  If  A  irL^â^tadlfèMâ/'m  <f)W>^  if 
^^  fl  l!^ia«l  <:H""  i*5Sir,ml  if<3^mllÇt5t;miit'H"mf 
t\.<Hl{.,n  iS'JOUNfonUl.in  .«-^<!A.'(S;ô'«^4'« <**■>!•■ 

teiten.   ]->^îî%ï  Cil.    k  ll~_ii.  IRAèWcnl^ 
L6cOÎIv?^lawnl      idcin  ïfSfrfcJï  b*-lejl    k^>tJ^ !«jfr«p 
/filles  l^leli  U,1d  .^i«}wttiMt    t^û'lwl  jn^nMi 
tndtn^eln»    I  71^ M  /^nali   W/îJn«d  rU?iil  (Tnl  «-^i 

ll)St/î/7 fll>«Ir;  MoJ  l^oi  S}  ■     STïlom  Jnîon  i;ïfîtrMroi»rir»6|op 

l^fT^^pTOp  "plAid  propri  plWippoin  y|M  qn  T^  <iwn'ntqi»d 
j*-j1'quoqu.  l^ra<V'r«rV"J™p  /to4ttlrel.m  rtAllJliW.nl 

nSf?r«(p  Krinrem  Aivwrœm  vj'î  ^"^i  Ï^J?n  tt-ïopm 
mm  Vlffl«r(^    vïjljpoïd  >*\pi)p  îftpr^p»lVni 

TX/*i»')3ôa.>miii2('«i,t<(iioiaSn»rii  >TyV-mi»  Jîip 
tUVi,  Ml,  dc-vfit,  xW^M  tVu»!  MuùTVt 

tïnlu "îiSti Un  ■JOiîten»  *S1'^**'-^ leilsl""  ^tli^iOPKi  Sf^ti 
'HJ^im  071  Un  Q^lo  gbt^lowm  ^ïjtppi  ij^lotu  ^Ip 

"yilfi  9>ll^,Vî''*^«<^«iSl^»"l  Imitai -CMhai,l„ 
^hi  ÈJ^tyj'^iVuiiMni  <hKfi3m  ^OBt  Vw 'O-C^u»  î^w  uem 
i.i  •CU>|«iri    StoSi^»»!  Vfu.V-v^u.XlXlxi-^jp**^ 


éCRITURB.  613 

Après  avoir  traité  des  genres  principaux  de  récriture,  il  est  à 
propos  de  voir  comment,  par  une  dégradation  insensilde  d'a- 
bord, ensuite  trop  réelle  et  trop  apparente,  ils  sont  venus  se 
perdre  et  se  confondre  dans  le  gothique  moderne. 

Dégradation  et  renoavelleinent  de  Pécritare. 

Le  déclin  de  la  belle  écriture  fut  d^abord  presque  impercepti- 
ble ;  mais,  dès  le  3'  siècle,  la  décadence  devint  sensible.  On  ren- 
dit carrées  les  lettres  anguleuses,  on  arrondit  les  carrées,  on  les 
chai^ea  d'ornemens  superflus.  Dès  la  fin  du  \*^  siècle  môme,  on 
vit,  sur  les  monnaies,  de  faibles  atteintes  portées  à  la  beauté  de 
récriture;  depuis  le  milieu  du  3^  slède,  Faltération  fut  mani- 
feste ;  on  se  corrigea  un  peu  au  4',  mais  la  réforme  ne  se  soutint 
pas  plus  d'un  siècle.  Le  dépérissement  des  écritures  vint  alors 
à  un  tel  point,  qu^on  a  cru  que  les  Barbares,  les  Goths  et  les 
Visigoths,  étaient  seuls  capables  d'une  innovation  si  mons- 
trueuse ;  c'est  le  sentiment  d'un  certain  nombre  de  savant,  au- 
quel plusieurs  raisons  empêchent  de  déférer. 

En  effet ,  sans  en  accuser  les  Goths ,  les  Lombards ,  les  Anglo- 
Saxons,  les  Francs,  etc.,  voici  ce  que  l'on  peut  penser  sur  cet 
objet.  L'usage  peu  fréquent  de  tracer  l'écriture  élégante  ;  le  ca- 
ractère écrasé,  dont  il  a  été  question  plus  haut,  avec  l'aplatisse- 
ment des  angles  ;  l'introduction  de  quelques  lettres  de  différentes 
espèces  ;  la  confusion  des  divers  genres  d'écriture  ;  et ,  plu^  que 
tout  cela  encore,  le  mélange  de  différentes  sortes  de  caractères, 
de  la  minuscule,  par  exemple,  ou  de  la  cursive,  avec  la  capitale, 
irrégularité  dont  on  voit  des  modèles  très-marqués  dès  la  fin  du 
3«  siècle  et  dans  les  suivans  '  :  telles  sont  probablement  les  vé- 
ritables causes  de  la  décadence  de  la  belle  capitale ,  qui  fut  sen- 
sible presque  partout  jusqu'au  9'  siècle. 

Arrive  enfin  le  glorieux  règne  de  Charlemagne  :  l'écriture  se 
renouvelle ,  les  belles  capitales  romaines  sont  remises  en  hon- 
neur, et  employées  avec  plus  de  soin  ;  on  fixe  la  minuscule,  on 
la  perfectionne,  et  on  l'accrédite  au  point  de  la  rendre  presque 
récriture  générale.  Elle  souffrit  peu  de  déchet  jusqu'au  42*  siè- 
cle ,  dans  lequel  elle  se  transforma  en  gothique.  Au  9*  siècle ,  on 

*  Voy.  la  planche  dôcrilure  mêlée  dans  la  Nouvelle  âiphmatique. 


014  ÉCKirÔRE. 

distingue  les  dlvërâ  ordit»  d*écritiirëi  '^^^  àti  i&*,  im  Uè  ood- 
fondit  atéc  une  licence  qni  ii^feiit  plus  dé  bohies,  jtbqu'i  eé 
Qu'elle  eût  (produit  cet  âflTréux  gdth]€[iië  doht  le  renëarelleniait 
des  lettres ,  même  apt-ës  trbis  Siècles ,  ti*k  pas  encore  tolalélnêhi 
délivré  PEurôite. 

Lé  gbât  dii  beau  ;  qni  S'était  maintenu  pendant  te  9*  siéde, 
dëgériéra  par  d^rés  en  afiektsltion  puérile,  en  omemens  contre 
tiature,  extraordinaires  d'abord,  ridicules  ensuite,*  et  enfin 
grotesques.  Le  mai  empira  Jusqu'au  4 3« siècle,  véritable  époque 
du  gothique  fégiianti  Aiî  H*,  ceS  extravagances  fîireiit  pcfrtées 
à  leur  comblé,  en  écriture  ëbtiime  en  arcUitectnrë  :  Vdné  ëi  Pantre 
hiréiit  surchargées  de  colifichets. 

La  cursive,  en  tant  que  distinguée  de  la  mîimstulèi  ^  ^^  I^ 
tongtems  que  cellb-ci  et  tjtie  là  tnajùsctde  môme,  à  cbuvért  de  la 
dépravation  du  gothique  ;  niais  au  43«  siècle  il  pénétra  partoiit. 
Ce  n'esl  pourtant  que  dans  le  44*  qu'il  s'étendit  jusque  sur  le 
plus  grand  nombre  des  lettres  de  la  majuscule.  Au  4  5^,  il  cessa 
de  régner  avec  autant  d'empire;  car,  adcommencetbéntdeœ 
siècle,  le  goût  pour  les  belles-lettres  et  les  antiquités  roniaines  se 
répandit  en  Italie ,  quoique  fâibieineiit.  Vers  lé  milieu  Bù  même 
siècle,  ses  progrès  devenaient  déjà  rapides  *  ;  bt  l'art  dé  PlmpÉi- 
nierie,  dont  on  fit  eh  Italie  les  pretniers  essais  dans  l'abbaye  de 
Siiblac ,  en  4  4B5  *,  avec  de  beaux  caractères  romains ,  porta  ati 
gothique  lin  coup  dont  il  se  t*essentit  toujours.  A  la  fîn  du  45' 
siècle  et  ddns  le  46%  il  se  cantonna  eh  Italie  dans  la  Chancellerie 
romaine ,  où  on  le  conserva  pour  lés  provisions  des  bénéfices. 
Ce  caractère  vraiment  barbare  se  réfugia  en  Allemagne,  où 
il  a  conservé  ses  droits  sur  toilt  ce  qui  s'écrit  eh  allemand, 
et  même  sur  toutes  les  écritures  cursives. 

Dés  avaiit  la  moitié  du  46«  siècle,  là  France  ayàit  presque 
totalement  exclu  le  gothique  de  ses  inscriptions  lapidaires  et 
métattiqucs ,  aussi  bien  que  de  ses  imprimeries,  il  oesâa  entiè- 
reinent  de  paraître  sur  les  tnbnnaies  sous  Henri  II  *.  Le  cëhictère 

*  BibliGlh.  ûfiivers.  dePoligraph,  espagnola,  pro\og.  fol.  44. 

*  Nova  Acta  erudit.  mens,  decembr.  4744. 
-  Le  Blanc,  p.  371. 


écjii±bàls.  dis 

rodd  et  H>itiaill  y  atait  été  apporté  avec  PltnprimeHe  pAt  UIHe 
GeHng  et  ses  associés,  l'an  \  470.  Cepehdânt  ce  furent  SiÉhdh  de 
Ckiliné  ^  Rbbert  Etienne  et  Michel  Yasbosan  ^bi  boiitribdëreiit  le 
pins  à  FabOlition  du  gothique  en  France.  Lé  itamlet  desprêtttà 
en  latin ,  imprimé  â  Paris  en  \  574  par  Kertér^  y  fdt  p^ïrèttb 
lé  dèHiiei*  âoiipir  db  ce  goû);  barbare.  Il  ne  partit  plus  bièhtOI 
f|(ie  dans  tin  livre  intitulé  là  Civilité  ^  pour  préparée  lëê  ènfaM 
à  la  lecture  des  vieux  contmts;  cépeddàtit  une  patoibti  trê^ 
grande  pbUi*  tdùt  ce  qui  tient  au  4  3«  Siècle  et  an  gothique  béf^ 
ineiice  encore  à  Se  répandre,  et  pourrait  biefa  rriinëtiei'  de  ttou- 
VédU  Tobscurité  dans  ieS  écrilurèS  imprimée^  et  bursivéèl. 

Cette  eutsive  en  effet  fut  plus  tenace.  Elle  ne  donna  ^ti^ 
à  la  romaine  qu'à  lA  fin  du  16*  Siècle,  et  ne  lui  eëda  le  toh 
dominant  que  passé  le  milieu  du  M*.  Il  faut  même  Tavodei^j  lîéb 
écritures  courantes  n'en  sont  pas  encoi*e  bien  purifiées  ;  et  il  est 
à  sbtihdiler  que  les  restes  du  gothique  qui  les  déshonorent,  tlë 
reprennent  pas  le  dessus,  et  ne  causent  jamëis  une  réVelutittti 
dont  on  croit  apercevoir  les  préludes; 

Ces  réflexions  sommaires  sut*  la  dégradation  d6  Pécritui^é 
semblent  porter  naturellement  à  considérer  récriture  ^thii^ 
sous  toutes  ses  faces.  Les  capitales  j  onciales  j  tninuscules  et  oui*- 
sives  gothiques,  sont  autant  d'objets  qui  edtrefat  essentioUémélil 
dàtis  le  plan  de  cet  ouvrage. 

Écritures  golhiqtles. 
Par  écritures  gothiques  on  n'ehtend  point  parier  de  l'écritti^é 
des  Goths ,  que  ces  peuples  apportèrent  en  Italio  et  en  Espa^ 
lors  des  incursions  qu'ils  firent  dans  ces  deux  parties  dé  PEu- 
rôpe  ;  c'est  ce  que  l'on  appelle  le  gothique  ancien ,  qui  ne  difiéré 
de  l'écriture  romaine  que  par  le  goût  et  le  génie  de  ce  peuple:  Le 
dessein  actuel  est  de  traiter  du  gothique  moderne ,  improprement 
appelé  gothique,  puisqu'il  ne  vient  point  de  cette  nation.  G'esi 
la  consommation  de  la  décadence  de  Pécriture ,  h  laquelle  on  a 
donné  ce  nom,  sans  doute  parce  que  les  aticiens  Goths  avaient 
cotanlèncé  à  défigurer  les  l)eaux  caractères  romains. 

Le  gothique  moderne,  né  avec  la  scholastique  et  dans  la 
décadence  des  arts  et  des  bonnes  études ,  est  le  fruit  de  la 


MO  ÉCRITURE. 

bizarrerie  et  du  plus  mauvais  goût  ;  il  n*esi  aulre  chose  que 
l'écriture  latine  dégénérée,  et  chaînée  de  traits  hétéroclites, 
absurdes  et  superflus  ;  voilà  pourquoi  on  n'a|^)ela  pas  gothique 
cette  manière  d'écrire ,  dès  sa  naissance  ;  ce  ne  fut  que  lorsque 
le  goût  de  la  belle  littérature  eut  été  ra[q)dé,  que  Tcm  traita  de 
gothiques  les  lettres  qui  s'étaient  écartées  du  bon  goût.  On  mit 
sur  le  compte  des  Gotbs  ce  qu'on  n'osa  attiibuer  aux  andeos 
Romains,  parce  qu'au  renouvellement  des  lettres  on  ne  connais- 
sait pas  encore  la  succession  et  les  métamorphoses  des  écritures. 
Si  l'on  recherchait  les  premiers  dépérissemens  de  la  belle 
écriture ,  on  pourrait  reculer  le  gothique  jusqu'aux  premiers 
siècles  ;  mais ,  à  proprement  parier,  on  peut  faire  commencer  le 
gothique  moderne  au  12«  siècle,  et  en  fixer  la  fin  au  règne  de 
^Henri  II. 

Les  sources  de  ce  genre  d'écriture  ont  été  :  4^  l'arrondis- 
sement des  jambages  des  lettres  dont  les  traits  étaient  naturel- 
lement droits  ;  ^  un  aplatissement  dans  les  lettres  majuscules, 
qui  les  rendit  minuscules  ou  cursives  ;  3"  une  confusion  de  ces 
trois  genres  primitifs  ;  4*^  une  prolongation  des  bases  et  des 
sommets  de  chaque  lettre,  indice  le  plus  caractéristîc[ue  du 
gothique.  Ces  bases  et  ces  sommets  courbés  en  lignes  convexes 
vers  le  corps  de  la  lettre,  qui,  par  son  évasement,  se  trouvait 
souvent  plus  large  que  longue,  donnèrent  le  gothique  majuscole 
le  plus  pur  et  le  mieux  décidé.  Joignez  à  cela  le  contraste  des 
pleins  les  plus  massifs  avec  les  déliés  les  plus  fins ,  et  il  ne 
restera  plus  rien  à  désirer  pour  la  conformation  du  plus  parfoit 
gothique.  Tout  ce  qui  va  plus  loin  en  ce  genre  n'est  qu'affec- 
tation sur  affectation,  barbarie  sur  barbarie.  Tels  sont,  relative- 
ment au  gothique  majuscule,  les  pointes  et  les  angles  multipliés, 
les  jambages  rompus  en  angles  saillans  et  rentrans  ;  mais ,  à 
l'^rd  du  gothique  minuscule,  les  angles  et  les  pointes  contri- 
buent à  son  essence. 

Gothique  sar  les  monamens  lapidaires  et  métalliques. 
Le  gothique,  qui  avait  commencé  dès  le  h^^  siècle,  s'étendit, 
depuis  le  commencement  du  1 3%  dans  tous  les  États  de  l'Europe 
où  l'écriture  latine  était  reçue  ;  ses  progrès  furent  rapides  dans 


ÉCRITURE.  M? 

ce  siècle  et  le  suivant.  Od  vit  cependant  en  même  teros  des 
exceptions  à  cette  barbarie,  qui  tombèrent  principalement  sur 
lesmonumens  métalliques,  dont  quelquefois  un  quart,  un  tiers, 
une  moitié,  appartenait  à  la  belle  forme  antique.  Les  figures  les 
plus  ordinaires  du  gothique  majuscule  sur  les  monnaies  ou 
médailles  sont  tracées  planche  22,  fig.  2,  et  les  vingt-deux  sui- 
vantes^ ci-dessus,  page  605. 

Le  caractère  gothique  minuscule  eut  peu  d'accès  sur  les  mon- 
naies ;  mais  il  fut  en  grande  vogue  et  sur  les  sceaux  et  sur  les 
monumens  lapidaires.  Il  ne  parait  pourtant  pas  qu'il  y  ait  été 
reçu  avant  le  4  4^  siècle  ;  ce  ne  fut  même  que  sur  son  déclin  que 
l'usage  en  devint  fréquent.  Au  suivant,  il  prit  absolument  le 
dessus  sur  le  gothique  majuscule,  qui  se  soutint  pourtant  assez 
bien  jusqu'au  renouvellement  des  lettres.  Ce  renouvellement, 
qui  commença  en  Italie,  peut  être  placé,  par  rapport  aux  sceaux 
des  papes,  avant  l'an  1430.  La  France,  sous  le  règne  de 
Charles  YIII,  commença  à  s'y  prêter  ;  insensiblement,  sous  les 
rois  suivans,  on  se  défit  du  gpthique  dans  les  fabriques  de 
monnaies  ;  et  il  en  fut  totalement  banni  sous  Henri  II,  ainsi  que 
des  imprimeries  et  des  sceaux. 

n  s'est  enraciné  davantage  dans  les  royaumes  du  Nord  ;  à 
peine  les  Anglais  y  ont-ils  renoncé  de  nos  jours  par  rapport  à 
leur  langue.  En  Allemagne ,  dès  l'an  1470  au  plus  tard ,  l'em- 
pereur Frédéric  m  avait  fait  graver  sur  son  sceau  l'ancien 
caractère  romain.  Il  trouva  bientôt  des  imitateurs  ;  mais  ce  ne 
fat  qu'au  siècle  suivant  que  les  exemples  s'en  multiplièrent. 
Cette  manière  d'écrire  n'y  est  pourtant  point  abandonnée  ;  et 
les  Allemands  ne  croiraient  pas  encore  s'exprimer  en  bon  alle- 
mand ,  s'ils  n'employaient  les  caractères  gothiques. 

Gothique  mijusciile. 

L'écriture  capitale  gothique,  si  fréquente  dans  les  inscriptions 
lapidaires  et  métalliques,  est  extrêmement  rare  dans  les  ma- 
nuscrits des  13%  14*  et  15*  siècles.  On  dirait  qu'à  l'exception 
des  lettres  initiales,  cette  écriture  ait  été  bannie  des  manuscrits 
depuis  le  commencement  du  1 3*  siècle  jusqu'au  dernier  renou- 
vellement des  lettres.  Ce  qu'il  y  a  de  très-certain ,  c'est  qu'on 


6l6  tcRÎtuRe. 

n'en  tK)Uve  paà  en  pur  gothique,  et  que  ce  qtte  Ton  eti  rëticbntre 
par-ci  pàr-là  est  plutôt  d'une  écriture  mixte; 

Gothique  onciale. 

Qiibique  l'écriture  ondalc  latine  ait  vu  sa  fin  avefe  celle  du 
IB*"  siècle,  il  n'aU  cepehdaht  pas  possible  de  méconnaître  un 
certain  nombre  de  lettres  onciales  dans  le  gothique,  qui  ne  com- 
mence qu'à  la  fin  du  12^,  au  moyen  dé  certains  arh)ndissemens 
qu'on  a  donnés  à  quelqueà  caractères.  On  lés  distingue  à  leur 
rondeur  fet  èl  leurs  ornertiens  superflus  ;  du  restej  ils  sont  eXVrô- 
tnemént  rares. 

Gothtqae  tniniiscille. 

Lespluà  barbares  écritures  des  6%  7*  et  8«  siècles  n'btit  jamais 
été  si  monstrueuses  qiie  la  minuscule  gothique.  Dès  la  fin  du 
<2«  siècle,  prinbipalemeht  sôus  Louis  IX^  jusque  vers  lé  com- 
mencement du  16%  la  tniiiuscuie  latine  contracta  un  air  de 
bizarrerie  ël  dé  laideuh  qui  augmenta  encore  par  les  Tariations 
et  le bapricè  des  particuliers,  surtout  dans  lés  H^eii  5«  siècles. 
Ce  goût  d'écrittiré  fut  si  diversifié  j  qu'on  en  épuiserait  diifici- 
leitient  toutes  les  variétés. 

La  cause  la  plus  apparente  de  cette  décadence  est  la  chute 
presque  totale  des  études  et  la  rareté  des  copistes  dans  les  mona- 
stères, les  abréviations  arbitraii^es  introduites  par  les  scholastî^ 
ques,  et  l'invention  du  papier  de  chiffon  ati  1 3*  siècle.  La  difficulté 
de  lire  cette  Sorte  d'écriture  fut  une  des  causes  de  l'ignorance  pro- 
digieuse de  ces  tems-lè  j  portée  jusqu'au  point  dé  ne  savoir  pas  si- 
gner son  nom,  ou  dé  Ife  signer  d'une  manière  ihdéchiffrable.  Cette 
ignoratice  fut  générale  dans  toute  l'Europe;  parce  qufe  le  gothique 
le  fut  aussi.  Dans  lé  1 6*"  siècle,  tems  du  renouvellement  des  lettres, 
on  revint  à  la  belle  forme  d'écriture  minuscule,  et  l'on  ne  trouve 
plus  de  gothique  que  dans  les  bulles  des  papes,  qui  Pont  retenu 
jusqu'à  présent,  et  daiis  les  imprimeries  dû  nord  dô  TAlle- 
magne.  Notre  ronde  financière,  dont  on  ne  s'eSt  jamais  défait^ 
quoique  plus  ditHcile  et  à  peindre  et  à  lire  que  la  minuscule 
ordinaire,  en  conserve  eticore  quelques  traces. 

L'écriture  minuscule  gothique  fut  en  vogue  dans  les  livres 
d'Eglise,  depuis  saint  Louis  jusqu'à  Henri  lY. 


I 

I 


Stciw,ura«mHMni.ôai   GRîrGW»api 


'^fiifig.jmijt''^-^ 


tmm  iMirÉ  mmw 


Dict.j*  Dipl=.TT  T.i.B.ais. 


^MJ^r-r^  i  AAU.  Af-^d. 


ÉCKlTbRE.  B10 

Goihiqaë  ètirsiVè. 

La  carsive  liée,*  farcie  d'abréviatibnà ,  i^Ht  nàiâsant^  au 
4  Z'  sièclej  et,  dans  les  suivans,  dégénéra  en  barbouillage  affreux; 
Ces  écritures  sont  toutes  pi  Us  diflicilei^  à  lire  les  unes  que  les 
autres,  et  souvent  jfllus  indéchiffrables  encore  cjuè  les  cUrsives 
anciennes,  prétendues  barbares;  cependant  leur  existence  ne 
fut  jamais  révoquée  en  doute  :  car  elles  sont  constatées  par 
les  dép()ts  publics  et  particuliet^  qui  en  renferment  une  infinité 
de  modèles ,  autant  d'objets  dé  chicane  et  de  méfiance.  Les 
écritures  anciennes  né  sont  point  dépourvues  de  ces  avan- 
tages, comme  oii  le  peut  voir  ati  mot  Archiva  ^  et  leur  antiquité 
devrait  militer  pour  elles ,  ainsi  que  la  difficulté  de  les  lire. 
Cependant  ces  deux  titres  sont  comme  les  principales  armes 
(que  les  PP:  Germon  et  Hardouin  tournent  contre  les  anciens 
moiiûmens: 

Ce  ne  fut  que  par  degrés  que  les  écritures  de  tous  les  peuples 
de  TEurope  dégénérèrent  en  gothique  au  4  3«  siècle.  Pour  mieuit 
fbire  sentir  l'altération  graduelle  que  le  gothique  porta  dans 
l'écriture^  la  planche  28  bi-jointe  présente  d'abord  quelques 
exemples  de  récriture  demi-gothique. 

Le  modèle  I,  planche  28  :  Sigillum  Bemardi  de  Machecoy  est 
rinscription  dti  sceau  de  Bernard  de  Machecou  en  Bretagne, 
sur  la  fin  du  42®  siècle:  on  y  voit  plusieurs  lettres  en  belles 
capitales.  Dans  le  modèle  U ,  Sigillum  civium  de  sancto  fpolitOj 
qui  est  un  sceau  de  Tan  4290,  on  voit  que  le  gothique  prend  le 
dessus.  Pour  modèle  III,  on  donne  un  sceau  en  pures  capitales 
gothiqiies  de  Pan  1 426  :  Sigillum  Marini  Dei  gratia  Episcopi. 

L'écriture  gothique  dégénère  ensuite,  et  prend  les  formes  les 
J)lus  disgracieuses,  comme  on  en  peut  juger  par  le  modèle  IV: 
David  Dei  gracia  Rex  Scotonim.,.  Dominm  proseclor  meus  villa 
Edinburgh.  La  première  partie  de  cette  légsnde  est  empreinte 
du  cétédela  tête,  et  la  seconde  au  revers  d'une  monnaie  d'ar- 
gent de  David  II,  qui  monta  sUr  lé  trône  d'Ecosse  en  4319. 

Il  n'est  pas  possible  de  méconnaître  un  nombre  de  lettres 
onciales  dans  l'elemple  de  gothique  capitale  arrondie,  que 
bous  présentons  dans  le  modèle  V  de  la  planclie  28.  Le  ca- 


620  ÉCRITURE. 

ractère  gothique  a  prd>ablement  tiré  de  cette  écriture  son  goût 
et  une  partie  de  ses  formes,  qui  ont  dégénéré  avec  le  tems.  La  du- 
rée de  récriture  ondale  se  termine,  à  la  védté,  avec  le  1 0*  siècie, 
et  l'antre  ne  commence  qu'à  la  fin  du  42*.  Mais  dans  ces  deux 
mots,  Osée,  Anua,  peuton  s'empêcher  d'apercevoir  l'onciale giv- 
thique,  quoiqu'ils  n'aient  été  écrits  l'un  et  l'autre  que  dans  le  1 5* 
siècle? 

La  gothique  fninuscuk  eut  grande  vogue  dq[>uis  les  dernières 
années  du  4  4*  siècle  jusqu'au  46*.  On  en  donne  pour  exemple, 
planche  28,  n.  YI,  ce  modèle  d'écriture  bizarre,  carrée  et  à 
pointes  triangulaires,  dont  on  se  sert  encore  dans  les  livres  de 
beaucoup  d'églises  de  campagne  :  Adorabunt  etim  omnes  reges, 
ùmnes  gentes... 

On  a  déjà  dit  que  les  écritures  de  tous  les  peuples  de  l'Europe 
avaient  dégénéré  en  gothique  dès  le  43*  siède;en  effi^,  œgoût 
infecta  la  cursive,  ainsi  que  la  capitale  et  la  minuscule.  L'Italie 
n'en  fut  pas  exempte  ;  mais,  à  la  fin  du  4  5*  siècle,  la  gothique  cur- 
sive  se  réfugia  dans  la  Chancellerie  romaine,  où  die  se  conserve 
encore.  Le  modèle  VII  de  la  cursive  d'Italie,  planche  28,  e^ 
l'écriture  des  bulles  :  Datwn  Romœ  apud  Sanctam  Mariam  Ma- 
joremanno...  4699. 

Le  modèle  VIII ,  de  cursive  d'Allemagne,  est  une  écriture  go- 
thique de  l'an  4462,  très-difiicile  à  déchiffrer  :  GoUchaJcus 
Rixstorp  prepositus  ecclesiœ  Sleswicensis  executor  ad  infra  scripta 
vma  cum  aliis.., 

L'Angleterre  fournit  beaucoup  de  cursives  gothiques  ;  on  a 
choisi  le  modèle  IX  :  Omnibus  Christi  fidélibus  ad  quos  hoc  présent 
scriptum  pervenerit  Stephanus....  Cette  écriture  est  du  tems 
d'Edouard  lY ,  vers  la  fin  du  1 5*  siècle.  Le  gothique  d'Ecosse  ne 
diflère  guère  do  celui-ci. 

L'Espagne  se  servit  également  de  cette  écriture  dans  ses  actes, 
témoin  le  modèle  X:  Enel  nombre  de  Dios  todo  poderoso  Fadre 
e  Fijo  e  Espiritu  Sancto  q  son  très. . .  Cette  écriture  est  de  l'an  4  478; 
elle  est  belle  en  comparaison  de  celles  qui  la  suivirent. 

Défense  des  anciennes  écritures,  et  difficulté  de  les  lire. 

La  maxime  reçue ,  que  les  anciennes  écritures  prouvent  par 


éUei-mêmeB ,  pourvu  qyféHes  soient  suffisamment  vérifiées  par  la 
seule  voie  de  comparaison,  ou  jusqu'à  ce  qu'eUes  soient  oomxitn* 
eues  de  faux,  fut  violemment  attaquée  dans  le  siècle  dernier 
{Var  des  assertions  tout  au  moins  téméraires.  Ce  qu'an  auteur 
anglais  *  n'avait  osé  avancer,  tout  hardi  qu'il  était,  que  par  rap- 
port aux  chartes  anglo-saxonnes,  le  père  Germon,  jésuite,  ne  fit 
pas  difiScuIté  de  l'étendre  à  l'universalité  des  chartes ,  et  de  dire 
et  redire  cent  fois*,  bien  plus,  de  le  poser  en  thèse,  que  les 
anciens  monumens  doivent  passer  pour  suspects  à  raison  de 
leur  antiquité  :  Vetustissima  instrumenta  esse  ipsâ  suâ  vetustate 
suspecta.  C'est  précisément  le  contre-pied  du  principe  reçu,  que 
plus  (écriture  d'un  titre  est  ancienne ,  plus  on  doit  présumer  de 
sa  vérité,  parce  qu'il  reste  moins  de  pièces  de  comparaison. 
L'attention  d'ailleurs  à  le  conserver,  et  la  révision  juridique  que 
Ton  a  été  souvent  obligé  d'en  faire,  ne  permettent  pas  de  soup- 
çonner que  ce  soit  un  monument  d'imposture.  Ce  savant,  do- 
miné par  une  imagination  forte,  mais  déréglée,  n'avait  pas 
assez  approfondi  la  cause  qu'il  voulait  décider.  Il  accordait  aisé- 
ment qu'on  pouvait  juger  des  vrais  et  faux  diplômes  d'un  âge 
récent;  mais  que  l'art  ne  pouvait  rien  pour  la  vérification  des 
antiques;  comme  si,  en  se  transportant  au  10*  siècle,  par 
exemple,  ou  au  S"*,  on  y  reconnaissait  moins  la  filiation  des 
écritures  du  7^  et  du  9%  que  dans  le  46*  siècle  la  filiation  des 
écritures  du  ib" 

Le  père  Hardouin ,  plus  outré  que  son  confrère,  et  entiché  de 
cette  absurde  cohorte  à  qui  il  attribue  l'invention  des  manu- 
scrits, diplômes,  auteurs  anciens,  etc.,  qui  sont  pai*venûs 
jusqu'à  nous,  fait  main-basse  sur  presque  tous  les  diplômes 
antérieurs  au  4  5*  siècle.  La  difficulté  de  trouver,  dans  un  siècle 
que  l'on  pourrait  qualifier  d'ignorance,  des  imposteurs  asses 
habiles  pour  inventer  toutes  les  sortes  d'écritures  que  nous  re- 
gardons comme  antiques,  pour  les  nuancer  avec  cette  précision 
que  l'on  trouve ,  ou  dans  le  commencement,  ou  sur  le  déclin 
de  ces  écritures,  pour  les  rendre  avec  la  hardiesse  qu'une  main 

1  llarsham,  Monastk.  Anglic.  PropyL,  p.  46. 
>  Disceftt.,  %  c.  ui,  p.  29,  38;  c.  vu,  p.  65,  66. 


024  ÉCRITURE. 

*  les  éradits  s'avisèrent  de  séparer  les  mots  dans  les  manuscrits 
par  des  barres  ou  virgules  ;  souvent  ils  les  fdaoèrent  mal,  et  par 
là  nous  ont  laissé  des  preuves  de  leur  ignorance  :  oed  même 
ne  r^arde  que  les  écritures  posées  ;  car  les  écritures  cursives 
de  toutes  les  nations  causèrent  bien  d'autres  tourmeos. 

Saint  Boniface  de  Mayence  ^  avait  de  grandes  difficultés  à 
lire  celles  de  son  tems.  L'auteur  de  la  Vie  de  saint  Bér^ise*, 
l'élite  du  clergé  de  Tours,  en  4075',  ne  purent  se  tirer  des 
titres  en  cursives  qui  n'avaient  pas  5tM  ans  au-dessus  d'eux. 
Le  célèbre  Lambécius  lui-même^  fut  contraint  d'avouer  son 
incapacité  à  cet  égard  sur  une  charte  en  cursive  romaine  de 
l'an  504.  Ces  sortes  de  faits  prouvent,  contre  le  père  Hardouin, 
que  les  hommes  capables  de  lire  les  anciennes  cursives  étaient 
rares  ;  que  la  difficulté  qu'ils  avaient  alors  à  lire  ces  écritures 
antiques  consignées  dans  des  actes  irréprochables ,  prouve  leur 
existence  ;  qu'elles  n'ont  donc  pas  été  supposées  aux  13*  et  44* 
siècles  ;  que  ces  difficultés,  enfin,  montrent  qu'on  ne  doit  pas 
s'efiTaroucher  des  fautes  que  Ton  trouve  dans  les  copies  des 
chartes  tirées  quelque  tems  après  par  des  copistes  qui  n'étaioit 
sûrement  pas  antiquaires. 

Au  reste ,  si  ces  écritures  anciennes  ne  sont  point  vraies,  il 
n'y  a  pas  de  milieu  à  prendre  entre  ces  deux  partis  :  ou  elles  ont 
été  controuvées  dans  les  bas  siècles ,  ou  elles  ont  été  contrefaites. 
Le  premier  parti  est  insoutenable  à  tous  ^rds ,  comme  on  l'a 
vu  plus  haut;  le  second,  qui  en  suppose  toujours  la  réalité ,  est 
de  la  compétence  des  vérificateurs  plus  que  des  critiques;  c'est 
pourquoi  il  n'est  pas  hors  de  propos  d'apprécier  au  juste  le  t^ 
moignage  des  vérificateurs  en  titre. 

VériflcaUon  des  écritares. 

On  met  une  différence  entre  la  critique  et  la  vérification  des 
monumens  écrits  :  tout  examen  de  titres  n'est  pas  vérification. 
La  critique,  à  la  vérité,  peut  bien  comprendre  la  partie  dn 

<  EpUt,  3,  ad  Daniel,  episc.  Winion. 

3  ScBcul.  4  Bened.,  part.  4 ,  p.  294.— iinmii.  Bened.,  t.  ii,  p.  46. 

*Dc  Re  dipl,  p.  659.  ^  Annal.  Bcned.,  t.  v,  p.  96. 

^  Dûl{6dipl.,ip.m. 


ÉCRITURE.  625 

vérificateur  ;  mais  son  affaire  principale  est  de  combiner  les 
rapports  de  l'écriture,  du  style,  des  formules,  et  des  usages, 
avec  la  date  ;  et  d'examiner  si  ce  qui  est  avancé  dans  Tacte  est 
d'accord  avec  l'histoire  des  tems,  ou  ne  l'est  pas,  etc.  ;  voyez 
Critique.  Au  lieu  que  la  vérification  pèse  et  apprécie  seulement 
tout  ce  qui  a  trait  à  la  contrefaction ,  à  la  ressemblance  ou  dis- 
parité d'écriture,  à  l'addition,  à  l'insertion ,  à  la  suppression, 
à  la  superposition  des  mots  dans  un  titre,  etc.  :  c'est  ce  qu'on 
sentira  mieux  par  le  détail. 

La  contrefaction  des  écritures  peut  se  faire  de  deux  façons  :  en 
les  imitant  à  vue,  ou  en  les  contre-tirant  au  moyen  du  calque.  La 
première  est  moins  exacte,  à  moins  que  le  faussaire  n'ait  la  main 
bonne  et  ne  soit  bien  exercé  ;  car,  dans  ce  cas ,  la  supercherie  ne 
saurait  être  découverte  par  la  vérification.  La  seconde  se  recon- 
naît aux  traces  du  crayon  employé  pour  rendre  les  traits  avec 
plus  de  justesse ,  aux  charges  et  recharges  d'encre ,  à  l'inter- 
ruption, à  la  multiplicité  des  traits  mis  en  œuvre  pour  figurer 
avec  plus  de  vérité  chaque  lettre ,  aux  petits  coups  de  plume 
rendus  sensibles  au  moyen  d'une  loupe ,  aux  traits  raboteux , 
dentelés,  tels  qu'ils  conviennent  à  l'écriture  peinte,  plutôt 
qu'imitée  d'après  un  modèle. 

Voilà  toutes  les  ressources  qu'a  un  vérificateur  pour  juger  la 
contrefaction  d'un  titre.  Mais  peut-on  s'appuyer,  avec  une 
juste  confiance,  sur  ces  moyens?  Le  faussaire,  en  faisant  dis- 
paraître son  modèle ,  en  châtiant  et  limant  ses  traits ,  ne  mettra- 
i-il  pas  aisément  en  défaut  l'art  des  experts?  Et  si  on  le  sup- 
pose aussi  habile  qu'un  expert,  c'est-à-dire  qu'il  connaisse 
quelle  écriture  doit  résulter  de  telle  grosseur,  taille,  tenue, 
conduite  de  la  plume,  et  de  tels  ou  tels  mouvemcns  de  la 
main,  il  donnera  à  ses  copies  l'air  de  ressemblance,  le 
coup  d'œil  d'identité  qui  ne  laissera  aucune  ressource  au 
vérificateur. 

La  disparité  d'écriture  qui  résulte  do  la  comparaison  d'un  acte 
avec  un  autre  acte,  faits  tous  deux  par  le  même  écrivain,  ou  entre  * 
le  texte  et  la  signature  d'un  original,  ou  entre  deux  signatures  qui 
s'annoncent  de  même  main,  peut  être  de  quelque  poids  contre 

TOME   I.  40 


6^  ÉCfUTt'RE. 

l'authenticité  (le  la  pièce  proposée  :  mais  cette  preuve  u'cstpoiot 
sûre.  £n  supposant  que  cet  indice  de  diversité  de  mains  ne 
soit  pas  infirmé  par  des  traits  historiques,  on  n'en  doit  pas  pour 
cela  porter  un  jugement  de  faux  définitif.  Car  tout  l'art  des 
experts  se  réduit  à  connaître  le  rapport  d'une  écriture  avec  une 
autre  ;  y  a-Wil  parité  d'attitude  dans  les  lettres,  de  liaison  dans 
leur  union,  de  longueur  dans  les  jambages,  de  hardiesse  dans 
les  traits,  de  grosseur  dans  les  pleins,  de  finesse  dans  les  déliés, 
d'inclinaison  dans  la  marche,  etc.?  ils  doivent  juger  que  c^est 
la  même  main  qui  a  tracé  ces  écritm^  ressemblantes.  Y  à-tJ 
au  contraire  disparité  dans  ces  combinaisons?  leur  art  leur  ap- 
prend que  les  modèles  proposés  sont  de  deux  mains  difii^^eotes. 
Voilà  à  quoi  se  réduit  cet  étalage  si  vanté  du  savoir  de  l'ex- 
pert. 

H  Mais  no  peut-il  pas  se  faire  que,  dans  l'un  et  l'antre  cas,  ils 
manquent  lo  point  réel,  le  point  de  vérité  j  qu'un  faussaire  se  soil 
exercé  à  la  contrefoction  au  point  do  rendre  trait  pour  trait  r<>- 
criture  d'un  autre?  lo  vérificateur  la  jugera  de  la  même  maiHi 
et  il  se  trompera.  Que,  dans  des  tems  éloignés,  une  personne  ait 
éerit  diverses  portions  de  son  testament,  par  exemple;  qu'elle 
en  ait  écrit  une  partie  en  santé,  et  l'autre  en  maladie  ;  qu'dle  ail 
été  obligée  de  signer  un  acte  étant  blessée  ou  incommodée  du  bras 
ou  de  la  main  ;  voilà  deux  écritures  diflërentes  :  les  experts  b 
jugeront  do  deux  mains,  et  ils  se  tromperont  encore  ;  tant  il  est 
vrai  que  cet  art  doit  être  traité  avec  une  sagacité,  des  ménage- 
tnens,  des  précautions,  et  une  délicatesse  de  consci(»ce,  qui  se 
rencontrent  rarement  réunis  dans  une  même  personne. 

D'ailleurs,  lors  même  que  la  preuve  Uttéralo  ou  la  preuve  tes- 
timoniale n'énerve  point  la  preuve  tirée  de  la  disparité  d'écri- 
iurc,  celle-ci  ne  donne  qu'un  indice  de  suspicion.  Cet  indice,  dans 
$on  genre,  est-il  indubitable?  Non,  répond  Le  Yayer  *  «  Pour  qu'il 
le  fût,  il  faudrait  que  deux  écritures  semblables  fussent  toujours 
de  la  même  main,  et  que  deux  écritures  dissemblables  fussent  tou- 
jours de  diflërentes  mains  ;  or,  le  contraire  arrive  souvent, 

*  1)9  la  preuve  par  Ç9tnparai$Qn,  i>.  ^8. 


ÉCRITURE. 


627 


comme  on  vient  de  le  démontrer.  La  vérification  est  donc  com- 
munément restreinte  ù  des  probabilités  :  tantôt  elle  ne  produit  que 
le  doute,  tantôt  elle  est  même  plus  dangereuse  pour  Tinnocenco 
que  pour  lo  crime,  selon  les  circonstances  différentes. 

D'ailleurs,  est-il  donc  impossible  qu'un  acte  véritable  soit 
écrit  de  deux  mains?  Une  chose  qu'il  est  à  propos  do  remar» 
qtier,  c'est  qu'en  matière  civile,  si  la  disparité  d'écriture  nuit  à 
la  sincérité  d'un  acte,  l'excès  de  ressemblance  d'écriture  avec 
un  autre  acte  le  rend  également  suspect,  quoiqu'ils  s'annoncent 
tous  deux  de  la  mémo  main.  Car  s'il  n'y  a  pas  un  seul  trait  ni 
plus  gros  ni  plus  menu,  ni  plus  long  ni  plus  court,  ni  plus  large 
ni  plus  étroit,  ni  plus  droit  ni  plus  courbe  ;  si  l'étendue  des  syl- 
labes, des  mots,  des  lignes,  se  rapporte  ensemble,  une  des  deux 
pièces  aura  été  contrelirée  sur  l'autre  :  ne  f&t-ce  môme  qu'une 
signature,  si  cette  égalité  s'y  trouve,  comme  il  est  impossible 
que  la  même  personne  la  rende  avec  cette  rigoureuse  exactitude, 
il  y  aura  de  violons  soupçons  de  faux.  Ainsi  la  ressemblance 
d'écriturOj  qui  forme  un  préjugé  puissant  en  faveur  de  la  sincé- 
rité d'un  acte  quand  cette  ressemblance  n'est  pas  outrée,  devient 
une  démonstration  d'imposture  quand  la  ressemblance  s'y 
trouve  avec  une  précision  qui  ne  peut  venir  que  do  l'art  de 
oalquefi- 

11  faut  encore  conclure  de  là  que  l'art  des  vérificateurs  de- 
mande des  talcns,  des  lumières^  des  précautions,  dont  sont  ra- 
reoieni  capables  les  maîtres  écrivains,  surtout  par  rapport  aux 
antiques,  vu  les  erreurs  dans  lesquelles  ils  sont  souvent  tomljés 
en  cette  partie.  Les  juges  doivent  avoir  recours  pour  lors  à  deê 
antiquaires,  et  à  des  antiquaires  expérimentés,  qui  ont  seuls 
droit  de  citer  à  leur  tribunal  les  anciennes  écritures. 

n  est  plus  aisé  aux  vérificateurs  de  découvrir  les  additions, 
les  insertions,  les  superpositions,  les  règles,  les  lignes  blanches 
BQTergettes  plus  ou  moins  nombreuses  dans  une  feuille,  ou  qui 
ne  se  ra^ .  ortent  pas  exactement  avec  les  voisines,  la  diffcrencc 
1d  grain  de  papier  ou  de  la  marque,  l'addition  d'une  feuille  pos- 
tiche, etc.  On  peut  do  plus  examiner,  par  rapport  à  l'addition, 
i  le  nombre  des  feuilles  est  uniforme  et  ])air  par  chaque  cahier  ; 


(528  ÉCRITURE. 

si  toutes  sont  du  ni(^me  timbre,  supposé  que  l'usage  en  fût  éta- 
bli ;  si  les  tranchefiles  ne  sont  pus  plus  récentes  qu'elles  ne  doi- 
vent rôtre  ;  si  quelques  chiffres  des  pages  ne  sont  pas  d'une  entre 
main  ;  si  la  fabrique  du  papier  n'est  pas  postérieure  à  la  date; 
si  quelque  portion  de  l'écriture  n'est  pas  plus  pressée  et  moins 
hardie  que  le  reste,  resserrée  dans  les  dernières  lignes  a\ec  an 
plus  grand  nombre  d'abréviations,  oe  qui  forme  un  indice  de 
faux,  suivant  les  jurisconsultes,  etc.,  etc.  Mais  toutes  ces  re- 
marques ne  sont  point  hors  de  la  portée  du  plus  simple  exa- 
minateur; il  ne  faut  point  ôtre  expert  juré  pour  cela. 

Un  des  artifices  les  plus  familiers  aux  faussaires  est  d'en- 
lever des  écritures  pour  les  remplacer  par  d'autr^  assorties 
à  leurs  pernicieux  desseins.  Alors,  si  c'est  une  écriture  en  en- 
cre ordinaire  qui  ait  été  enlevée,  la  blancheur,  le  lustre,  Pé- 
paisseur  du  parchemin  ou  du  papier,  doivent  en  avoir  souffert; 
une  exposition  oblique  du  papier  au  grand  jour  manifeste  U 
fourberie  aux  yeux  des  experts,  surtout  quand  les  faussaires 
n'en  savent  pas  assez  pour  échapper  è  leurs  recherches.  Cène 
sont  quelquefois  que  des  clauses  essentielles,  des  dates,  des 
chiffres,  des  signatures,  sur  lesquels  tombe  la  fraude  :  ainsi, 
d'un  zéro  on  aura  fait  un  6,  un  9  ;  d'un  2,  un  3,  un  8  ;  d^n 
1 ,  presque  tel  chiffre  qu'on  aura  voulu.  Quelquefois  elle  ne 
regarde  que  des  noms  enlevés,  changés,  altérés,  mais  il  ne 
faut  que  des  yeux  défians  pour  tout  cela. 

On  ne  prétend  cependant  pas  déprimer  l'art  du  vérificateur; 
on  veut  seulement  conclure  qu'il  est  peu  sûr,  et  sujet  à  erreur, 
lors(]u'il  est  même  exercé  par  des  personnes  d'une  profonde 
sagacité. 

Ces  discussions,  auxquelles  ont  donné  lieu  les  assertionsduH 
gereuses  et  destructives,  hasardées  par  des  sa  vans,  au  sujet  des 
anciennes  écritures  et  do  la  difllculté  de  les  lire,  nous  ont  un  pea 
éciirlé  de  Tobjet  principal ,  quoique  tout  ce  qui  concerne  l'écn- 
ture  soit  du  ressort  de  la  diplomatique.  Il  est  cependant  eioxM 
une  osi)èco  d'writure  singulière  dont  on  ne  peut  se  dispenser  de 
ï)arler. 


ÉCniTLRE.  029 

Écritarc  en  chifrres. 

La  sténographie,  ou  cryptograpliic,  c'cst-h-dire,  récriture  en 
chiffres  ou  en  caractères  déguisés,  a  été  en  usage  dès  les  pre- 
miers tems  :  elle  est  ancienne  déplus  de  2000  ans  *.  Selon  Sué- 
tone, Jules  César  écrivait  des  lettres  en  chiffres,  (|ue  cet  empe- 
reur appelait  cœcas.  lilteras,  des  lettres  occultes,  parce  que  ces 
sortes  d'écritures  sont  seulement  intelligibles  à  ceux  avec  qui  on 
est  convenu  des  caractères.  César  employait  le  d  pour  Ta /et 
ainsi  des  lettres  suivantes.  Auguste  écrivait  également  en  chif- 
fres, mais  il  mettait  6  pour  a,  c  pour  b,  et  ainsi  de  suite,  transpo- 
sant toutes  les  lettres. 

Au  moyen  Age,  cet  art  devint  à  la  mode  ;  mais  chacun  s'en  ser- 
vit assez  arbitrairement.  Les  uns  retranchèrent  les  cinq  voyelles, 
et  les  remplacèrent  par  des  points,  Vt  par  un  point.  Va  par  deux, 
Ve  par  trois,  Vo  par  quatre,  et  Tu  par  cinq.  D'autres  substituèrent 
à  chaque  voyelle  la  lettre  qui  la  suit  immédiatement  dans  Tor- 
dre alphabétique,  laissant  pourtant  à  ces  consonnes  leur  valeur 
propre  :  ainsi  6  servait  pour  a  et  pour  b,  f  pour  e  et  pour  /*,  k 
pour  1  et  pour  A,  etc.  Mais ,  en  ce  genre ,  rien  n'est  plus  célèbre 
que  l'alphabet  secret  du  cardinal  de  Richelieu  *.  Saint  Boniface, 
évoque  de  Mayence,  passe'  pour  avoir  porté  cet  art  d'Angle- 
terre en  Allemagne. 

On  renvoie  aux  mots  HoifOORAXVB,  Notes,  Siglfs,  ce  qu'on 
appelle  improprement  écriture  monogrammatiqxœ ,  en  notes  de 
Tiran  et  en  sigfes.  Ce  sont  moins  des  écritures  propres  que  des 
abréviations  et  des  conjonctions  de  récriture  ordinaire  et  com- 
mune. 

Ce  n'est  point  assez  d'avoir  traité  de  toutes  les  écritures  d'un 
usage  reconnu  ;  il  entre  dans  ce  plan  d'être  utile  à  ceux  qui  font 
des  recherches,  et  d'abréger  leur  travail.  Il  est  donc  à  propos  <le 
leur  indiquer  aussi  quel  est  le  genre  d'écriture  qui  fut  le  plus 
d'usage  dans  tel  royaume  et  dans  tel  siècle,  respectivement  aux 
chartes  et  aux  diplômes.  On  ne  parle  point  des  inscriptions  ni 

*  S.  lîieronym.,  Commcntar,incap.  ^Jûrem. 

*  L'Espion  du  GrdwdSeifjneur,  leU.  77. 
*.RnlMin.  Maiir.,1.  vi,  p.  33i. 


630  ÉCRITURE. 

des  manuscrits,  parce  que  le  genre  presque  unique  des  premiè- 
res esl  la  capitale,  et  que  les  seconds,  surtout  depuis  le  moyen 
âge,  sont  le  plus  communément  en  onciale  ou  en  minuscule, 

écritarc   propre  aax  diplômes. 

En  général ,  on  a  employé  tous  les  genres  d*écritares  dans  les 
diplômes  :  capitales,  onciales,  minuscules,  cursives.  Mais  cette 
dernière  est,  à  proprement  parler,  l'écriture  diplomatique  :  elle 
est  tellement  récriture  propre  des  diplômes,  qu'on  ne  saurait 
assigner  aucun  tems  auquel  on  puisse  prouver  qu'elle  n'y  fut 
point  en  usage.  Il  y  a  des  diplômes  entiers  en  capitales  et  en 
onciales;  mais  ils  ne  sont  pas  communs.  Il  n'est  cependant  pas 
rare  d'y  voir  au  moins,  ou  les  premières  lignes,  ou  les  noms  pro- 
pres, ou  les  signatures,  ou  les  dates,  en  capitales  et  en  onciales, 
depuis  le  8®  siècle.  Dès  le  même  siècle,  on  voit  des  diplômes  en 
minuscules  semblables  à  celles  des  manuscrits  ;  et ,  depuis  le  40* 
jusqu'à  la  fin  du  12*,  ce  caractère  sembla  en  exclure  totalement 
le  cursif.  Mais  il  faut  entrer  dans  le  détail,  et  voir  quelle  a  été 
récriture  des  diplômes  de  chaque  peuple. 

Écritnro  des  diplômes  en  Italie. 

Lltalio,  dans  les  plus  anciennes  écritures  de  ses  actes,  se  ser- 
vit presque  indilTéremment  des  trois  genres  :  de  cursîve,  capitale 
et  minuscule.  Depuis  que  les  Lombards  se  furent  établis  dans 
cette  partie  de  l'Europe,  on  n'usa  guèi'e  plus  dans  les  actes  que 
do  la  cursive  lombardique  ancienne  et  moderne,  do  la  minus- 
cule ordinaire,  et  du  gothique  moderne.  Pendant  les  11'  et 
12*^  siècles,  on  employait  en  Italie,  tantôt  le  caractère,  minuscule 
lombardique,  tantôt  le  minuscule  ordinaire,  pour  écrire  les 
actes. 

écritare  des  diplômes  en  France. 

L'écriture  diplomatique  de  la  première  race  eut  quatre  états  : 
1°  depuis  le  milieu  du  6'=  siècle  jusqu'à  Clovîs  II,  elle  tint  beau- 
coup de  la  cursivo  romaine-gallicane ,  comme  on  le  voit  par  les 
diplômes  qui  nous  restent  de  Childebert ,  de  Chilpéric  et  do 
Dagobcrt;  2°  depuis  Clovis  II  jusqu'à  Dagobert  lU,  c'est  le 
même  genre  d'écriture,  excepté  qu'elle  est  moins  belle,  plus 
compliquée  et  plus  obscure;  S*»  jusqu'à  Pépin  le  Bref,  elle 


tCllTURC.  031 

• 

est  moins  longue,  plus  serrée,  e(  ses  traits  sont  tortus  et  trèsr 
compliqués  ;  k"*  enfin ,  sous  Pépin  e(  Carloman ,  elle  commence 
à  tirer  sur  la  minuscule  italique,  et4evient  ordinairement  dis- 
tincte. 

Sous  la  seconde  race,  les  écritures  diplomatiques  sont  variées  ^ 
rinfini  :  tantôt  minuscules  pures,  ou  mînusculo-cursives  ;  tantdt 
cursives  allongées,  ou  simples  ;  quelquefois  capitales^  et  quelque- 
fois totalement  cursives  allongées.  Hais  elles  sont  toutes  plus 
belles  et  moins  compliquées  que  les  mérovingiennes  jusqu'après 
le  r^e  de  Charles  le  Simple ,  où  elles  dégénérèrent  insensible-* 
ment. 

Les  caractères  les  phis  ordinaires  employés  dans  les  diplômes 
de  la  troisième  race  sont  :  le  cursif ,  le  minusbule  et  le  gothique. 
Jusqu'à  Philippe-Auguste,  on  voit  à  la  tète  des  diplômes  des  cui^ 
sives  ou  des  minuscules  allongées.  La  cursive  capétienne  n'esl 
autre  que  la  Caroline  dégénérée.  Dans  le  44*  siècle,  on  lui  substi- 
tua une  minuscule  qui  ne  diffère  de  celle  dcMnanuscrits  que  par 
ses  montans  fleuronnés  et  ses  queues  prolongées.  Cette  minus- 
cule se  perd  dans  le  gothique  dès  le  commencement  du  4  3*  siècle, 
qui  est  le  terme  des  beaux  caractères.  I^és  belles  écritures  diplo- 
matiques des  4 1«  et  42*  siècles  ne  furent  pas  exemptes  de  quel* 
ques  lettres  gothiques.  Sous  Philippe-Auguste,  ce  mélange  prit 
le  dessus  ;  il  y  eut  dès  lors  deux  écritures  diplomatiques  d'usage, 
une  cursive  gothique,  tout  à  fait  barbare,  dès  4220,  et  une  mi^ 
nuscule  gothique,  la  plus  ordinaire  dans  les  lettres  royales. 

Les  écritures  diplomatiques  ne  commencèrent  à  prendre  une 
nouvelle  forme  qu'au  46*  siècle.  Alors,  sous  François  I",  l'écri- 
ture devint  vulgaire  ;  auparavant,  cet  art  n'était  guère  exercé 
que  par  des  Uercs,  des  moines,  quelques  savans  et  les  gens  d'af- 
faires. 

Écritare  des  diplômes  en  Allenugoe, 
Les  mômes  écritures  diplomatiques  usitées  en  France  sous  la 
seconde  race,  et  jusqu'au  4  S''  siècle,  eurent  cours  en  Allemagne; 
mais  elles  y  prirent  bien  plus  souvent  la  forme  de  minuscule  que 
de  cursive.  L'écriture  diplomatique  d'Allemagne,  au  42'  siècle, 
l'emporta  sur  les  autres  par  la  beauté  et  la  netteté  de  ses  carac- 


C32  éCBITURE. 

tères  minuscules.  L'écriture  cursivene  fut  point  admise  dans  les 
chartes  du  pays  avant  le  milieu  du  43'  siècle.  A  la  fin  de  ce 
siècle,  elle  devint  tout  à  fait  barbare,  ou  gothique  moderne.  On 
a  déjà  dit  que  récriture  allongée  y  avait  été  fort  en  usage  dans 
les  premières  lignes  des  actes  et  dans  les  signatures,  et  quelque- 
fois avec  des  trcmblemens  sans  fin. 

Écritare  des  diplômes  en  Angleteire. 
Les  plus  anciennes  chartes  des  Angk>-^xons  ne  commenoe&( 
qu'au  7*  siècle  ;  ils  se  servaient  sans  doute  auparavant  de  qud- 
ques  symboles.  Les  plus  anciens  diptomes  connus  sont  en 
lettres  majuscules;  mais  bientôt  la  minuscule  et  la  cursive 
prirent  le  dessus,  et  devinrent,  jusqu'au  r^e  d'Alfred  le 
Grand,  Fécritura  ordinaire  des  actes.  Depuis  ce  prince,  d'autres 
minuscules  et  cursives,  empruntées  des  Français»  servirent 
souvent  à  cet  usage.  Au  44*>  siède,  on  voyait  encore  ce  mé- 
lange de  lettres  saxonnes  et  françaises  ;  mais  celles-ci ,  depuis 
la  conquête  de  Gujjlaume ,  duc  de  Normandie,  prirent  faveur 
de  plus  en  plus,  et  donnèrent  enfin  l'exclusion  à  la  saxonne. 
Dès  le  r^e  de  Henri  II,  ces  beaux  caractères  dégénérèrent  en 
gothique,  qui  devint  dominant  au  43«  siècle,  et  qui  y  régna  jus^ 
qu'au  46«. 

Écriture  des  diplo|nes  en  Ecosse. 

Les  plus  anciennes  écritures  diplomaticpies  d'Éoossc  ne  remoDr 
tent  pas  au  delà  du  1 4  «  siècle.  Elles  eurent  les  mêmes  vidssîtudes 
qu'en  Angleterre  :  on  n'y  voit  cefiendant  guère  que  la  minuscule 
française  et  gothique,  avec  la  cursive  des  derniers  siècles. 

Écriture  des  diplômes  en  Espagne. 
Les  écritures  employées  dans  les  actes  d'Espagne  sont  les  mi- 
nuscules et  cursives  visigothiques,  la  minuscule  française,  et  les 
gothiques  modernes.  Ce  fut  Alphonse  VI  qui  introduisit  dans  ce 
royaume  l'écriture  française. 

ÉCRITURES.  Ce  mot  au  pluriel  a  une  signification  bien  difië- 
rente  de  celle  qu'il  présente  au  singulier.  Sous  le  nom  d^écrihires 
on  n'entend  pas  seulement  les  pièces  d'un  procès  faites  par  les 
avocats  ;  mais,  dans  le  genre  diplomatique,  c'est  encore  une  déno- 


ÉCRITIRES. —  ÉCRITCRH    SAINTE.  033 

mination  de  chartes  en  général ,  et  qui  s'applique  également  aux 
donations*,  aux  testameqs*,  aux  contrats  de  vente',  aux  actes 
d'intronisation*,  aux  engagemens  par  écrit*.  \a\  preuve  de  ces 
applications  du  mot  écritures  est  sans  réplique  dans  les  contir 
nuateurs  de  Du  Gange,  aux  mots  Scriptura,  ConscripUo,  qui  sont 
les  sources  des  diverses  dénominations  qu'elles  ont  prises  depuis 
le  6®  siècle  jusqu^au  43''.  Les  diminutifs  mêmes  de  ces  mots, 
comme  scriptellum,  ont  fait  fortune  au  1 4^  siècle,  pour,  signifier 
des  billets,  des  cédules,  etc.  Le  mot  latin  ortliographium  ne  doit 
point  être  séparé  des  écritures,  avec  lesquelles  il  convient,  et 
quant  au  sens  et  quant  à  Tétymologie^. 

ECRITURE  SAINTE.  Tout  sert  à  un  antiquaire  éclairé;  il  tire 
parti  de  tout.  11  sait  que,  dès  le  tems  de  saint  Grégoire  le  Grand , 
la  version  de  TÉcriture  sainte  par  saint  Jérôme  avait  pris  le 
dessus  sur  Vitalique,  et  que  depuis  on  ne  fît  de  celle-ci  presque 
aucun  usage  :  il  en  conclut  qu'un  manuscrit  de  cette  dernière 
traduction ,  qui  n'en  contiendrait  point  d'autre,  c'est-à-dire  qui 
ne  serait  ni  à  double  ni  à  triple  version,  doit  remonter  à  des 
tems  fort  reculés. 

Si  on  lui  présente  un  manuscrit  des  saints  Évangiles,  Tordre 
qui  y  est  observé  entre  les  évangélistes  lui  fournît  des  moyens  de 
discerner  l'âge  de  ce  manuscrit.  Si  ces  saints  apôtres  ne  gardent 
pas  entre  eux  les  rangs  que  nous  y  voyons  actuellement,  par  ces 
indices  singuliers  il  s'annoncera  pour  être  d^une  belle  antiquité. 
On  ne  pourrait  guère  le  rabaisser  au-dessous  de  saint  Jérôme, 
ou  tout  au  moins  au-dessous  du  tems  où  sa  version  fit  presque 
tomber  Fltalique  en  discrédit.  Il  en  est  de  môme  d'un  manuscrit 
où  saint  Luc  serait  appelé  Lucamts  pour  Lucas. 

La  division  de  l'Écriture  sainte,  ou,  pour  mieux  dire,  de  l'An- 
cien Testament, «par  chapitres  et  par  versets,  fut  faite  par  Etienne 

^  Acta  SS.junii,  t.  ii,  p.  444.  —JJist.  de  Languedoc,  t.  ii,  col.  44,  48,  C4. 

*  Gallia  Christ.,  t.  vi,  col.  427. 

»  Hist.  de  Langwdoc,  t.  ii,  col.  94,  258,  267. 

*  /Wd.,  col.  51. 

»  Ibid.,  col.  256  et  suiv. 
^  Gloss.  de  Du  Oinge. 


6M  tCCYER.  —  ÉDIT. 

Langthon,  créé  cardinal  en  121  S<.  ÉKesDupm*  altribm«elledî- 
vision  nn  cardinal  Hugues  :  mais  ces  deux  auteurs  oonyîennent 
sur  le  même  siècle.  Ce  fut  le  célèbre  Robert  Étieniie  qui ,  en 
4551 ,  distribua  le  Nouveau  en  versets^  el  donna  à  œs  divisloiis 
Tordre  fite  que  nous  y  voyons'.  Au  comm^oemeDi  da  4*  sidde, 
les  Évangiles  et  lesEpttres  avaient  bien  déjà  lean  divisiofis  et 
subdivisions ,  quTusèbe  de  Gésarée  attribue  à  Origène  ;  mais  les 
chapitres  et  les  versets  n'avaient  pas  partout,  à  beaucoup  près, 
une  forme  égale  ;  et  jusqu'au  tems  des  diviskms  modernes,  il 
n'y  eut  rien  de  fixe. 

Quant  aux  livres  qui  composent  le  corps  de  VÉcriture  Join/e, 
voy.  Giifoif  des  Juifs  et  des  chrétiens. 

ÉCUYER.  Le  titre  d'écuyer,  très-commun  dans  les  chartes 
des  1 2^y  1 3^  et  1 4^  siècles,  fut  rendu  indiETéremment  par  les  mots 
latins  Armiger,  Scutarius,  Yadetus*  Le  premier  fut  cependant 
un  peu  plus  d'usage  et  plus  honorifique. 

On  ne  doit  trouver  que  bien  tard  le  terme  d'£ctii/cr  pour  si- 
gnifier un  noble ,  ou  la  suspicion  serait  fondée.  La  fonction  do 
l'écuyer,  qui  consistait  à  porter  à  la  guerre  les  armes  tant  offen- 
sives que  défensives  de  son  maître  ou  de  son  patrony  n'était  pas 
à  la  vérité  un  emploi  bien  distingué.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est 
que  l'ordonnance  de  Blois  do  1579  est  le  premier  titre  authen- 
tique et  incontestable  où  on  trouva  qu'il  $oit  parlé  en  France 
d'écuyer  comme  d'un  titre  de  noblesse. 

lilDIT.  Edictum.  Les  édita,  qui  font  partie  des  pièces  I^tshi- 
tives,  sont  des  ordonnances  du  prince ,  qui  prescrivent  ce  qu'il 
faut  faire  et  ce  qu'il  faut  éviter^.  Us  étaient  d'usage  sous  les  an- 
percurs  romains.  Ils  ont  passé  à  tous  les  royaumes  qui  se  sont 
formés  sur  les  débris  de  cet  empire.  Les  gouverneurs  des  pro- 
\inccs,  ou  préfets,  qui  les  recevaient  de  la  première  main,  les 
promulguaient  par  un  autre  édit  qui  revient  à  notre  vérification 

«  ficorg.  Jos.  Eggi,  1.  I,  n*  61. 

2  Proléy.  de  la  liiblioth.,  p.  948. 

3  Voyafje  littér.  détienne  Jordan,  p.  47. 

*  Deny»  d  Ilolicarn.,  p.  336,  édit.  de  Francfort,  4586. 


ÉGLISE^  035 

des  parlcmens*.  Des  conciles,  et  des  évéques  mêmes  dans  leur 
ressort,  ont  donné  des  édîts*;  mais  cet  usage  n*a  pas  prévalu.  Les 
édits  des  empereurs  chrétiens  au  sujet  de  la  foi  étaient  appelés 
typi,  types  :  et  s'il  y  avait  une  exposition  de  foi ,  on  l'appelait 
ecthàse  ;  car  on  appelait  ainsi  toute  exposition  de  foi  quelconque, 
fût^lle  d'un  hérétique. 

EGLISE.  Ce  mot,  selon  son  étymologîo  grecque,  signifie 
convocation ,  assemblée ,  société.  On  s*cn  sert  principalement 
pour  désigner  la  Société  visible  des  chrétiens,  qui  sont  réunis 
par  la  profession  d'une  môme  foi  et  par  la  participation  aux 
mêmes  sacremens,  sous  l'autorité  de  Jésus-Christ,  leur  chef 
invisible ,  sous  celle  du  pontife  Romain ,  successeur  de  saint 
Pierre,  chef  visible  de  celte  Église,  vicaire  de  Jésus-Christ,  et 
sous  celle  des  autres  évéques  et  légitimes  pasteurs. 

L'Église  chrétienne,  dans  un  sens  mystique,  mais  très-réel, 
est  composée  de  tous  les  hommes  qui  ont  cru  aux  révélations  de 
Dieu,  et  ont  praticjué  sa  loi.  Dans  ce  sens,  l'Église  est  divisée  en 
K""  tiiomphante ;  ^"^ souffrante ^  et  3^  militante;  la  1'*  estcom- 
poséo  de  tous  les  justes  qui,  dans  le  ciel,  jouissent  de  la  félidlé  ; 
la  2%  de  tous  les  justes  qui,  dans  le  purgatoire,  sont  purifiés  des 
taches  qu'ils  n'avaient  pas  expiées  ;  la  3* ,  des  fidèles  qui 
sont  encore  sur  la  terre ,  en  qualité  de  voyageurs  et  d'athlè- 
tes. Ces  trois  assemblées,  d'après  saint  Paul,  ne  forment  qu'un 
seul  corpSj  dont  le  Christ  est  la  tête.  Or,  de  môme  que  dans  le 
Christ  on  a  pu  dire,  VIIomme-Diexij  et  Dieu-Homme;  ainsi  dans 
ce  sens  mystique,  on  peut  dire  que  V humanité  est  divine j  puis- 
qu'elle ne  forme  jqu'un  seul  corps  avec  le  Christ-Dieu, 

Cette  incarnation  de  Dieu  qui  a  élevé  à  lui  l'humanité  fut  ré- 
vélée dès  le  commencement  du  monde  ;  et  c'est  sans  doute  l'ori- 
gine de  tout  le  panthéisme  oriental,  qui  dénatura  cette  tradi- 
tion. L'apothéose  de  l'homme  n'est  vraie  que  dans  le  sens 
catholique,  parce  que  là  seulement  l'homme  n'est  pas  identifié 
h  Dieu,  la  divinité  n'absorbe  pas  l'humanité. 


i  Conçu.,  t  II,  col.  4CÛ8,  4640. 

»  IM.,  t.  IV,  col.  464  ;  t.  XV,  col.  U%  335,  408. 


0'%  ÉGLISE   GALLICAXE. 

Les  membres  de  V Eglise  militante  sont  œax  qui,  ayant  élc  bap- 
tisés, n'ont  point  été  retranchés  da  ooqs  de  r£glise,  comme  re- 
Mies  et  désr>béiss«ins,  par  le  pou  voir  que  Jésus-Christ  lui-même 
en  a  donné  a  Tltiglise. 

ÉGLISE  GALLICANE.  Dom  de  Vaines  ne  croit  pas  que  cette 
expression  soit  plus  ancienne  que  le  42'  siècle  ;  on  la  voit  alors 
dans  plusieurs  lettres  de  saint  Bernard.  Cette  Église^  quoi  qo'en 
veuillent  dire  certains  auteurs,  n*est  qu  une  partie  de  l'Église 
latine  ou  d'Occident  ;  elle  n^a  point  eu  de  révélation  ou  de  tra- 
dition particulière  à  elle  seule,  et  ceux  qui  lui  font  des  droils 
ou  des  libertés  en  dehors  des  traditions  de  TÉgUse  universelle 
et  de  rÉglise  romaine ,  sont  dans  Terreur,  et  lui  supposent  une 
pensée  de  schisme.  (Voir  Libeutés.) 

Voici  la  composition  de  cette  Eg^se  à  la  fin  du  18"  siède  : 

Archevêchés  métropolitaiiis 48 

Évôchés 443 

Curés 40,000 

Chefs  d'ordre  oa  congrégations 46 

Abbayes  de  religieux 4 ,334 

Grandes  abbayes  royales 16 

Abbayes  de  religieuses 550 

Prieurés \ r, 42,000 

Cliapelles 45,200 

Couvens 44,777 

Tous  les  archevêchés  et  évéchés  étaient  à  la  nomination  du 
Roi,  qui  nommait  en  outre  à  plus  de  760  abbayes  d*hommes,  et 
280  abbayes  de  filles.  Le  brevet  de  nomination  était  expédié  par 
un  secrétaire  d'État,  d'après  un  mémoire  dressé  par  le  prélat 
qui  avait  la  feuille  des  bénéûces,  et  signé  du  roi.  C'est  en  consé- 
quence de  ce  brevet  que  le  nommé  était  pourv  u  par  le  pape. 

L'Église  de  France  était  divisée  par  provinces  ecclésiastiques. 
C'était  le  clergé  qui  faisait  lui-même  la  répartition  et  le  recou- 
vrement des  subsides  qu'il  donnait  lui-môme  à  PÉtat,  et  qui  ju- 
geait les  contestations  qui  s'élevaient  sur  cet  objet.  Les  asseni- 
blées  générales  faisaient  la  répartition  des  impositions  sur  chaquo 
diocèso,  et  les  bureaux  diocésains  sur  chaque  bénéfice  ou  com- 
niunaulé.  Le  recouvrement  s'en  faisait  par  les  mains  des  reco- 


EMPEREUR.  037 

veurs  tliocésuihs ,  des  receveurs  provinciauic  et  du  rocoveur 
général.  (Voyez  Assemblées  du  clergé,  et  Étêques.) 

Il  y  avait  des  agens  pour  tous  les  corps  eccléaastiques  ;  ces 
agens  avaient  succédé  aux  syndics  généraux. 

UÉglise  de  France  est  composée,  en  ce  moment  ',  de  : 

Archevôchés  métropolitains 45 

Évéchés 66 

Chanoines 675 

Curés 3,2  W 

Desscnrants îl,547 

Vicaires 6,989 

Chapelains 4-i9 

Aumôniers 945 

Prêtres  habitués 439 

Directeurs  et  professeurs  de  séminaires. 4 ,488 

Prêtres  en  activité  de  service 40,447 

Prêtres  jugés  nécessaires 52,039 

EMPEREUR.  Les  successeurs  de  César  à  Tempire  prirent 
souvent  le  titre  A^enipereur^  comme  un  titre  qui  se  multipliait  à 
raison  des  victoires  quMls  remportaient  par  eux-mêmes  ou  par 
leurs  généraux  ;  ainsi  Ton  disait  empereur  pour  la  troisième, 
quatrième,  cinquième  fois.  Nerva  fut  le  premier  qui,  outre  ce 
nom  (ïempereiû*j  compta  son  avéneinent  à  Pcmpirc  pour  sa  pre- 
mière victoire.  Cet  exemple  fut  imité  par  les  empereurs  suivans, 
de  façon  qu'ils  comptaient  toujours  une  victoire  de  plus.  Ainsi 
ih>  se  disaient  toujours  empereurs  pour  la  quatrième  fois,  quoi- 
ciu'ils  n'eussent  remporté  que  trois  victoires. 

Justinien,  couronné  emj)ereur  en  527,  est  le  premier  des  em- 
pereurs de  Constantinople  qui  se  soit  dit  empereur  des  Ro- 
mains *. 

C'était  autrefois  la  coutume  que  les  empereurs  d'Allemagne 
ne  prissent  point  ce  titre  avant  d'avoir  été  couronnés  tels  des 
mains  du  pape  en  Italie.  Ceux  même  qui  n'avaient  pas  suivi 
cette  étiquette,  n'en  prenaient  pas  le  titre,  et  se  contentaient  de 
celui  de  roi  de  Germanie.  Cet  usage  a  duré  fort  longtems  ; 
mais  aucun  empereur  ne  l'a  observé  depuis  Charles-Quint.  Ce 

1  Voir  VAlmanach  du  Clergé  de  1837,  p.  380. 

2  Apalli..  1.  VI,  p.  -157. 


038  EMPIRE.  — WiCRE. 

prince,  l'an  1 530,  reçut  à  Boulogne,  des  mains  du  pape,  4a  ooa^ 
ronne  de  fer  comme  roi  de  Lombardie,  et  la  couronne' d^or 
comme  empereur. 

Le  titre  d'empereur  fut  quelquefois  pris  dans  les  actes  pour 
celui  de  roi,  et  réciproquement,  le  titre  de  roi  poui'  celui  d^empe- 
reur.  Aussi  Gharlemagne,  qualifié  empereur  n'étant  encore  que 
roi,  et  roi  après  avoir  été  couronné  empereur,  ne  porte  aucun 
préjudice  aux  diplômes.  Nos  rois  de  France  des  44*  et  12*  siè- 
cles prirent  quelquefois  les  titres  d'empereur  et  d'Auguste.  11  y 
a  pourtant  quelques  exceptions  à  faire  à  cette  règle.  Por  exem- 
ple, le  titre  d'empereur,  donné  aux  rois  d'Allemagne  Conrad  1«', 
Ilenri  1",  Othon  I<^,  dans  leurs  diplômes  resppclilSy  avant  la 
défaite  de  Béranger,  roi  d'Italie,  serait  une  preuve  de  faux  très- 
marquée  ;  mais,  dans  les  chartes  des  particuliers^  ce  titre  ne  les 
rendrait  pas  suspects. 

EMPIRE.  Guillaume,  comte  de  Hollande,  élu  roi  des  Romains 
en  4247,  est  un  des  premiers  qui,  à  la  tôtc  de  ses  diplômes,  ait 
donné  le  titre  de  Saint  à  l'empire  d'Allemagne  :  Universis  sacri 
imperii  fiddibus,  etc.  *.  Les  mots  sacrum  imperium  passèrent  en 
formule  sous  les  empereurs  suivans. 

ENCRE.  Sous  le  nom  d! encre,  on  comprend  toutes  les  matières 
apparentes  de  l'écriture.  L'encre  des  anciens  n'avait  de  commun 
avec  la  nôtre  que  la  gomme  et  la  couleur.  La  noix  de  galle,  le 
vitriol  et  la  gomme  sont  la  composition  de  la  nétre,  au  lieu  que 
le  noir  de  fumée  ou  le  noir  d'ivoire  était  la  base  de  celle  dc?s 
anciens,  qui  se  faisait  au  soleil  et  sans  feu  *.  Au  7*  siècle  on  la 
faisait  encore  de  même  *.  Ainsi ,  des  chartes  dont  on  ferait  re- 
monter rage  fort  haut  pourraient  devenir  suspectes,  si  elles  se 
trouvaient  écrites  avec  une  encre  entièrement  semblable  à  la 
nôtre  ;  mais  il  faut  ix)ur  cela  un  discernement  bien  délicat  ; 
car,  quoiipie  bien  des  encres  anciennes  se  ternissent  et  s'efla- 
cent,  quelques-unes  deviennent  rougeâtres,  jaunâtres  on  pAles, 
ces  défauts  sont  rares  dans  les  diplômes  antérieurs  au  4  0*  siècle. 

*  Antiq.  Gosiar.,  1. 1^  p.  44. 

*  Diosclib.  V.  cap.  uUim.^Plin.,HtS/.  niU.,\,  tnr.cap.tS,  D.4,p.M8. 
'  Isidor.,  Oriy.,  Ûb.  xii,  cap.  47. 


ENCRE.  639 

La  qualité  de  l^encre ,  le  tems  et  d'autres  aocidens ,  ont 
rendu  quelquefois  les  chartes  indcchiSrables.  Il  reste  alors  une 
ressource,  c^est  de  faire  revivre  les  écritures  ;  mais  ce  secret  ne 
doit  pas  être  employé  sans  le  concours  de  rautorité  publique, 
de  peur  d'être  soupçonné  de  faux,  et  de  perdre  Fappui  sur  le- 
quel on  se  confiait. 

Voici  le  secret  le  plus  simple  et  qu'on  a  employé  avec  assez 
de  succès,  pour  pouvoir  déchiffrer  une  pièce  dont  récriture 
était  éteinte,  et  dont  les  traits  édiappaient  à  la  vue.  U  consiste 
à  prendre  une  demi-cuillerée  d'eau  commune  et  autant  de  bonne 
eau*<le*vie,  dans  laquelle  on  râpera  un  peu  de  noix  de  galle, 
qu'on  y  laissera  infuser  quelques  instans.  Il  faut,  avec  un  petit 
morceau  d'qponge  fine,  en  frotter  légèrement  le  parchemin 
effacé^  et  les  traits  reparaîtront.  Ce  secret  a  de  la  peine  à 
opérer  sur  des  papiers  depuis  longtems  imbibés  et  pénétrés 
d'humidité  et  de  moisissure.  Parmi  les  secrets  de  cette  espèce 
qu'a  donnés  Lcmoino  *,  celui-ci  est  indique  dans  la  même  forme, 
à  peu  de  chose  près. 

Encre  d'or. 

Nombre  de  bibliothèques  et  encore  plus  les  trésors  de  cer- 
taines églises,  prouvent  sullisamment  qu'on  s'est  servi  d'encre 
d'or  pour  tracer  des  lettres  dans  les  manuscrits  *;  mais  elles  ne 
paraissent  pas,  ni  avec  tant  de  profusion  et  d'opulence,  ni  sou- 
vent, dans  les  diplômes.  Cependant  plusieurs  nations  en  mon- 
trent à  l'envie,  comme  l'Orient  ',  l'Ilalie  *,  l'Allemagne  *,  et 
l'Angleterre  ®.  Celles  de  ce  dernier  royaume  sont  particulière- 

*  Dipl.  prat.,  p.  470. 

>  Ilieron.,  Proiog.  h^Jàb.'^Ut  Re  dipl.,  p.  43.  —  Viagi  di  Pietro  deUa 
Valle(e/<er. 

*  Wippon. ,  DevUd  Conrad.  I,  p.  438.  —  De  vet.  Germ.  aliarumque  nat. 
slgillis,  part,  ii,  cap.  4. 

*  Paul  Warhefrid  ,  De  gesUs  Longohard. ,  \.  vi ,  c.  28.  —  Puricel , 
Monum.  eccl.Ambr.  mediol,  p.  282.  —De  He  dipl.,  1. 1,  c.  <0,  n.  7. 

*  Heineccius,  de  vcter.  sigiU.,  part,  i,  cap.  iv,  n*  3.  —  Muséum  ital, 
1. 1,  p.  96.— Baron. ,  ad  an.  962.— Second  Voyage  liltér.  de  D.  Martonne,  p.  K  51 . 

^  De  Redipl.,  p.  ^.^ Monasticon  anglic.,  t.  i,  p.  24U  —  Uickes,  DiiserL 
epist.j  p.  74 . 


(540  .      KNCRE. 

menl  des  rois  anglo-saxons.  Ces  rois  se  contentaieQt  Déanmoins/ 
pour  Tordiuaire,  de  souscrire  avec  des  croix  d'or  * ,  ou  d'en  faire 
marquer  à  la  tête  de  leurs  diplômes.  Cette  encre  d^or  n'est  pas 
une  raison  suffisante^  comme  l'avance  Hickes  *,  pour  suspecter 
ces  chartes,  puisqu'il  est  avéré  que  les  AngIo-SaxoDS,cn  usaient 
dans  leurs  manuscrits. 

Pour  faire  cette  encre,  les  Grecs  pulvérisaient  de  l'or,  le 
mêlaient  avec  do  l'argent,  l'appliquaient  au  feu  et  y  jetdientda 
soufre,  réduisaient  sur  le  marbre  le  tout  en  poudre,  le  mettaient 
dans  un  vase  de  terre  vernissé,  l'exposaient  à  un  feu  lent  jus- 
qu'à ce  que  la  matière  devint  rouge,  la  rebroyaient  après,  la 
lavaient  dans  plusieurs  eaux  pour  en  détacher  toutes  les  parties 
hétérogènes  ;  et  la  veille  du  jour  qu'ils  devaient  s'en  servir,  ils 
jetaient  de  la  gomme  dstns  l'eau  et  la  faisaient  chauffer  avec  l'or 
préparé,  puis  ils  on  formaient  leurs  lettres,  et  les  recouvraient 
d'eau  gommée,  mêlée  d'ocre  ou  do  dnabre  '. 

Encre  d^argcnt. 

Dans  presque  tous  les  pays ,  on  s'est  servi  d'encre  d'ai^ent 
pour  les  manuscrits  ;  mais  personne  n'atteste  que  Tusage  en  ait 
été  introduit  dans  les  chartes. 

Encre  rouge. 

L*encrc  rouge,  c'est-à-dire  composée  de  vermillon,  de  cina- 
bre ou  de  pourpre,  est  très-commune  dans  les  manuscrits  ; 
mais  il  ne  s'en  trouve  cependant  pas  où  elle  règne  d'un  bout 
à  l'autre.  Celte  couleur  est  beaucoup  plus  rare  dans  les  diplômes 
que  dans  les  manuscrits;  et  peut-être  n'y  a-t-il  pas  de  chartes 
totalement  écrites  d'une  encre  diflérente  de  la  noire,  quoi  qu'en 
dise  llcuman^.  L'encre  rouge  ou  de  pourpre  était  une  encre  dis- 
tinguée, puiscjue  les  empereurs  d'Orient  en  avaient  fait  choix, 
privativcraent  à  toute  autre  personne,  pour  souscrire  leurs 
lettres  et  les  diplômes  dressés  en  leur  nom,   et  l'on  pouvait 

*  Malth.  Paris,  Vila  Abb.  Sanctalban.,  p.  62. 

*  Dissert,  epist,,  p.  82. 

8  Palœograph.  grœc,  p.  6. 
^  Comm.  de  Ik  (Jipl.,  p.  0, 


ENCRE.  641 

refuser  de  reconnaître  comme  venant  de  rem))ereur  tout  rescrit 
dont  la  signature  n^aurait  pas  été  d'encre  de  pourpre. 

Ce  fut  Tempereur  Léon  qui,  par  sa  loi  6  de  l'an  470,  statua 
que  le  décret  impérial  ne  serait  point  estimé  authentique,  s'il 
n'était  signé  de  la  main  de  Tempereur  avec  le  cinabre.  Cette 
loi  n'a  pas  toujours  eu  son  effet,  quant  à  la  force  du  décret  ; 
mais  les  signatures  des  empereurs  grecs,  quand  ils  en  met- 
taient, n'ont  point  varié  depuis  pour  la  couleur  jusqu'à  la 
fin  de  cet  empire  ^  Ce  droit  dont  ils  avaient  été  si  jaloux,  ils  le 
communiquèrent,  au  42'  siècle,  à  leurs  proches  parens  ^,  puis  à 
leurs  grands  of&ciers,  comme  une  marque  distînctive.  Les  empe- 
reurs se  réservèrent  privativement  la  date  du  mois  et  de  l'indic- 
tion  en  caractères  rouges. 

En  Occident,  tous  ces  usages  n'eurent  pas  lieu  ;  et  Charles-le^ 
Chauve  est  peut-être  le  seul  roi  de  France,  le  seul  empereur 
d'Occident,  qui  ait  donné  quelques  chartes  dont  les  mono- 
grammes soient  en  vermillon  '.  A  l'égard  des  chartes  des  par- 
ticuliers, il  y  en  eut  dont  les  lettres  initiales  étaient  rouges.  Dom 
Habillon  ^  n'en  avait  rencontré  qu'une  de  cette  espèce. 

Encre  verte. 

L'encre  verte^  dont  l'usage  fut  assez  rare  dans  les  diplômes, 
mais  fort  commun  dans  les  manuscrits  des  Latins,  surtout  des 
derniers  siècles,  servait  aux  signatures  des  tuteurs  des  empe- 
reurs grecs ^,  jusqu'à  ce  que  ceux-ci  fussent  devenus  majeurs, 
parce  qu'il  ne  leur  était  pas  permis  d'user  de  l'encre  sacrée,  sa- 
crum incaitëtum. 

Encre  bleae  et  Janne. 

L'encre  bleue  n'eut  guère  de  cours  que  pour  les  manuscrits , 
ainsi  que  l'encre  jaune  ;  encore,  depuis  600  ans,  ne  trouve-tH>n 
pas  cette  dernière. 

^  Jus  GrcKO-Roman.,  p.  420,  138,  271.  —  Anouym.  Combef.  m  Const  ^ 
Porphyr.,  n*  49. — Anna  Comnen.,  I.  xni. — Cantacuz. ,  1.  m,  c.  48.  — 
lieibom.  rerum  German.,  p.  476. 

3  Nicet.  Choniat.  m  Isaac,  1.  m,  n"  3  et  5. 

*  De  Redipl.,  1. 1,  c.  40,  sappl.  c.  ii. 

^  De  He  dipl.,  p.  43. 

«  Nicet.,  I.  VII. 

TOME  I.  Ai 


642  ENUENTLRE.  —  E.NQLjLtE.   —  E>REGISTREKE>T. 

Les  lettres  raétalliques  et  autres  sont  quelquefois  vernissées. 
La  cire  servait  de  vernis  aux  Latins  et  aux  Grecs,  mais  beaucoup 
plus  à  ces  derniers ,  qui  en  ont  longtems  conservé  l'usage.  Gel 
enduit  ou  vernis  fut  beaucoup  mis  en  œuvre  dans  le  9*  siècle. 

L'encre,  avec  toutes  ses  teintes,  n'est  pas  d'une  grande  res- 
source pour  la  vérification  des  chartes.  Cependant  on  peut  dire 
en  général  que  l'encre  noire  des  7%  8*  et  9*  siècles,  au  moias 
chez  les  Latins,  conserve  beaucoup  mieux  sa  noirceur  primitive 
que  celle  des  suivans,  sans  en  excepter  celle  des  45*  et  16'  siè- 
cles ,  où  elle  est  assez  fréquemment  mauvaise  ;  que  Tencre  pâle 
est  rare  avant  les  quatre  derniers  siècles  ;  qu'en  fait  des  encres 
de  couleur,  des  diplômes  postérieurs  au  1  i"^  siècle  qui  présente- 
raient des  lettres  en  or  ou  en  vermillon  ,  ne  seraient  point 
exempts  de  soupçons  légitimes,  à  moins  qu'ils  ne  fussent  très- 
solennels,  ou  donnés  par  de  grands  seigneurs  ou  en  leur  nom; 
que  des  diplômes  signés  en  cinabre ,  qui  ne  viendraient  piis  des 
empereurs  grecs  ou  de  leurs  parens,  seraient  très-suspects  dans 
l'étendue  de  Tempire  de  Goustantinople  ;  et  de  même,  tout  di- 
plôme grec  impérial,  qui  n'offrirait  ni  date  ni  signature  en 
cinabre,  devrait  passer  pour  faux. 

ENDENTURE.  l'oses  Chartes. 

ENQUÊTE.  Il  n'est  pas  diilicile  de  reconnaître,  aux  titres 
d'inquestœ  et  recognitioms,  les  enquêtes  anciennes.  Les  litres  de 
recorduin  et  reconlatio,  pour  signifier  la  môme  chose,  pourraient 
embarrasser  davantage.  Ils  furent  donnés  aux  enquêtes,  parce 
que  les  témoins  cités  devaient  commencer  par  déclarer  qu'ils  se 
ressouvenaient  de  telles  et  telles  choses.  Les  Normands,  chez  qui 
ces  derniers  termes  étaient  d'usage,  les  portèrent  en  Angleterre 
avec  leurs  armes. 

ENREGISTREMENT.  L'enregistrement  des  actes  royaux  ou 
impériaux  est  de  toute  antiquité.  Le  1"  diplôme  que  nous  con- 
naissons, qui  est  de  l'empereur  Galba,  dans  le  1"  siède, 
marque  expressément,  à  la  fin,  qu'il  a  été  enregistré  et  homolo- 
gué au  Gapitole. 

L'enregistrement  ne  commença  en  France  que  sous  saint 
Louis  ;  mais  ce  ne  fut  qu'un  recueil  des  ordonnances  des  princes 


E>REGISTREME>T.  —  £>SEIG.XEMEi\S.  —  ÉPACTE.  043 

OU  des  jugcmens  des  cours.  L'enregistrement  de  tous  les  autres 
actes  particuliers,  comme  donation,  rente,  échange,  etc., 
n'était  point  encore  d'usage.  On  croit  que  ce  n'est  que  dans 
le  M^  siècle  qu'on  commença  à  faire  enregistrer  au  parlement 
les  actes  publics.  On  en  a  un  exemple ,  et  ce  pourrait  bien 
être  le  premier^  sous  Charles  V,  Tan  1 372  ;  ces  lettres-patentes 
furent  enregistrées  et  publiées  au  parlem^ent  le  <  3  janvier  \  372, 
ancien  style.  La  formule  d'enregistrement,  écrite  sur  le  dos 
de  ces  lettres  dressées  en  français,  est  :  Présentes  littere  lecte 
fuerunt  et  pubiicate  in  caméra  Parlainenti,  etc.*.  Cette  for- 
mule d'enregistrement  n'était  point  uniforme.  On  se  servit  in- 
différemment de  celles-ci:  Visa per génies  compotonim...  Lecta 
in  sede...  Visa,  lecta  et  connecta per  Dominos  magni  Consilii  Reg» 
ad  hoc  deputatos...  etc.,  etc.  On  les  trouve  ainsi  à  la  fin  d'un 
très-^rand  nombre  de  lettres  royaux  depuis  l'époque  ci-dcssus. 
Soils  Charles  VU  et  Louis  XI,  son  successeur,  il  fallut  mettre  sur 
les  ordonnances,  édits  et  déclarations  publics  au  parlement,  la 
clause  lecta  etjmhlicala  reqnirente  ou  audifo  Procitratore  Geneinli 
Régis.  Dans  les  vérifications  des  lettres  de  Charles  VIII ,  tant  par 
son  conseil  qu'au  parlement,  on  imita  les  formules  du  siècle 
précédent. 

ENSEIGNEMENS.Cemotcst  un  des  noms  génériques  qui  ren- 
ferment toutes  sortes  d'anciens  titres  et  diplômes,  et  principale-* 
ment  ceux  qui  furent  accordés  par  les  princes  en  faveur  des 
églises.  On  rendait  ce  mot  en  latin  par  dortimenla,  d'où  est  venu 
le  mot  documens,  usité  en  terme  de  palais. 

ÉPACTE.  L'épacte ,  dont  la  date  sert  si  souvent  dans  les 
chartes  du  moyen  Age,  n'est  autre  chose  que  le  nombre  de  \\ 
jours,  dont  l'année  commune  du  soleil  excède  l'année  commune 
de  la  lune,  qui  n'a  que  354  jours.  Ainsi ,  l'épacte  de  la  i"  an- 
née est  H .  Celle-ci,  jointe  à  l'épacte  de  la  2*  année^  donne  22  d'é- 
pacte.  Si  à  ces  22  vous  ajoutez  encore  11  pour  l'épacte  de  la  3" 
année,  vous  aurez  le  nombre  de  33  jours,  qui  valent  un  mois, 
lunaire  et  3  jours  ;  et  aloi*s  vous  omettez  les  30  jours  qui  for- 

<  Secousse,  Ordonnance,  t.  v,  p.  625  et  ÎViT. 


644  ÉPACTE. 

nient  une  lunaison  entière,  et  il  vous  restera  3  pour  Tépacte  de 
la  3'  année.  Dans  la  4%  vous  ajoutez  4 1  à  3 ,  qui  font  4  4  d'é- 
pacte  ;  dans  la  5%  1 1  à  1 4,  qui  font  25  d'épacte  ;  dans  la  6',  ^^  k 
25,  qui  font  36  ;  et  en  omettant  toujours  le  nombre  de  30,  vous 
avez  6  d'épacte,  et  ainsi  de  suite.  Lorsque  Pépacte  était  8,  deux 
ans  après  elle  se  trouvait  être  30,  parce  que  22  et  8  font  30: 
alors  les  anciens  la  notaient  souvent  par  ces  mots  epactà  nxdld. 

Les  épactes  servent  à  trouver  le  jour  de  la  lune  ;  et  pour  ce 
faire,  on  additionne  le  nombre  de  Tépacte,  celui  des  jours  du 
mois  courant  et  celui  des  mois  écoulés ,  en  commençant  à  les 
compter  au  mois  de  mars.  Si  tous  ces  nombres  assemblés  sont 
au-dessous  de  30,  le  nombre  qui  en  résulte  est  celui  des  jours 
de  la  lune  ;  mais  si  ces  nombres  passent  celui  de  30,  en  étant  ce 
même  nombre  de  30,  le  surplus  est  le  jour  de  la  lune. 

Dans  Tusage  que  la  diplomatique  fait  des  épactes,  voici  ce  qui 
mérite  attention  :  \°  Les  années  bissextiles  ayant  un  jour  de 
plus,  il  faut,  depuis  le  bissexte,  ajouter  \  à  l'épacte  courante. 
2*»  11  faut  observer  qu'il  y  à  eu  beaucoup  de  variations,  et  que 
les  computistes  et  les  tables  chronologiques  s'accordent  assez  ra- 
rement ;  les  uns  comprenant  mars  parmi  les  mois  qu'il  faut 
compter  pour  trouver  pendant  Tannée  les  jours  de  la  lune,  les 
autres  l'excluant  ;  les  uns  comptant  du  22  de  mars  le  quantième 
de  la  lune  pour  servir  d'épacte,  les  autres  ne  commençant  qu'au 
34  décembre  à  supputer  ce  qui  restait  du  quantième  de  la  lune 
pour  servir  d'épacte  de  l'année  suivante.  Ce  n'est  que  depuis  le 
calendrier  grégorien  qu'on  a  établi  une  parfaite  uniformité 
dans  les  épactes. 

Au  1 4*  siècle,  il  n'était  pas  rare  de  voir  des  chartes  datées  de 
deux  épactes  différentes,  la  majeure  et  la  mineure.  La  première 
ne  diffère  pas  de  la  solaire,  ni  la  seconde  de  la  lunaire.  On  vient 
de  parler  de  celle-ci.  La  solaire  se  confond  avec  les  concurrens, 
et  ceux-ci  avec  les  lettres  dominicales,  en  les  commençant  par 
l'F  et  les  finissant  par  le  G.  Voy.  Concurrens  ,  Dates. 

ÉPÉE.  (Ordre  des  deux  épées  de  Jésus-Christ,  ou  les  cheva- 
liers du  Christ  des  deux  épées.)  Cet  ordre  militaire  de  Livonie 
et  de  Pologne  avait  été  institué,  en  4  4  93,  dans  la  vue  d'employer 


ÉPÉE. — ÉPERON.  — ÉPITRES.  645 

les  armes  des  chevaliers  pour  défendre  la  religion.  Ces  che- 
valiers portaient  dans  leurs  bannières  des  épées  en  sautoir;  ils 
s'opposèrent  avec  succès  aux  entreprises  des  idolâtres  contre 
les  chrétiens. 

ÉPERON.  L'ordre  des  chevaliers  de  ce  nom  fut  établi  par  le 
pape  Pie  IV  en  ^560.  Les  chevaliers  portent  une  croix  d'or  à 
huit  pointes,  émaillée  de  rouge,  au  bas  de  laquelle  pend  un  épe- 
ron d'or.  Les  nonces  et  les  auditeurs  de  Rote  et  quelques  autres 
personnes  avaient  le  privilège  de  créer  des  chevaliers  de  l'épe- 
ron; mais  cette  faculté  ayant  dégénéré  en  abus,  Sa  Sainteté 
Grégoire  XVI;  en  ^842,  supprima  tous  ces  privilèges ,  ordonna 
que  tous  les  anciens  brevets  seraient  soumis  à  un  nouvel  examen, 
et  reconstitua  ainsi  l'ordre  de  l'Eperon  d'or. 

EPITRES.  Il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  pièces  portant  en 
titre  le  nom  de  chartes  et  dans  le  texte  celui  A^épitres,  ou  appelées 
tour  à  tour  épîtres  et  chartes.  Dans  les  tems  postérieurs,  quoique 
l'acte  ait  conservé  la  forme  d'épître ,  c'est-à-dire  Vadresse  et  le 
salut  ^  le  nom  (ïépître  a  cédé  la  place  à  celui  de  charte.  Voici  le 

détail  des  pièces  auxquelles  les  anciens  ont  donné  le  nom  à^épitre. 

Épttres  de  donatioD. 

On  a  déjà  vu ,  sous  les  mots  chartes  et  donation ,  que  les  actes 
qui  constataient  les  bienfaits  du  donateur,  portaient  souvent  le 
nom  d^épltre.  Plusieurs  autres,  dont  le  fond  était  bien  différent, 
portèrent  le  même  titre.  Telles  furent  : 

Épttres  d^adoption. 

Les  épîtres  d'adoption ,  qui  emportèrent  avec  elles  la  donation 
des  biens  d'un  côté,  et  de  l'autre  l'obligation  de  fournir  aux  be- 
soins de  celui  qui  s'en  était  dessa'isi.  Ces  sortes  de  conventions 
furent  quelquefois  connues  sous  le  nom  de  traditio  respectualis , 
c'est-à-dire  respectiva ,  ou  convenientia  *. 

Épilrch  de  rappel. 

Les  épitres  de  rappel ,  epistolœ  firmitatis ,  étaient  quelquefois 
des  actes  par  lesquels  un  grand-père  ou  un  grand-oncle  rappe- 
lai t  ses  petits-fils  ou  ses  petits-neveux  dans  son  testament ,  dans 
lecjuel  ils  n'avaient  pas  de  droit  direct. 

<  Baluze,t  ii,col.484,526. 


040  KPITRE8. 

Kptires  de  liberté. 

Lorsque  l'on  nccordaitla  liberté  à  un  serf,  on  en  dressait  une 
ép!tre,é'7;i>/o/a  libertatis^  ingefiuitatis ,  vmmimissiofiis ^  que  Ton 
appelait  quelquefois  chartula ,  etc.  *.  Ces  chartes  étaient  ordi- 
nairement exécutée!  après  leur  ooncession  :  maïs  quelquefois 
elles  n^avaient  leur  effet  qu^après  la  mort  de  celui  qui  les  accor-^ 
dait  ;  et  encore  le  seigneur  se  réservait^il  quelquefois  oertaines 
servitudes  >,  réserve  qui  n'avait  jamais  lieu  pour  les  serfs  des* 
tinés  à  Tétat  ecclésiastique.  Lancelot  dit^  que  le  dernier  de 
ces  affranchissemens  qu^il  ait  vu  en  France  est  de  1325  :  il  y  en 
a  cependant  de  plus  récens. 

Si  le  serf  se  rachetait  lui-même,  Tépltre  accordée  par  le  maître 
s'appelait  chartxda  redertiptionalis  *. 

Un  serf  qui  avait  épousé  une  femme  libre  obtenait  quelquefois 
de  son  seigneur  une  épitre  par  laquelle  celui-ci  déclarait  libres 
les  enfans  qui  naîtraient  de  ce  mariage  illicite ''.  On  appela  ces 
sortes  de  lettres  epistolœ  coîwulcatuîiœ ,  ou  chartula  triscabina  ^. 

Épttres  de  sécariié. 

Pour  décharger  une  partie  de  Tinstance  intentée  contre  elle, 
la  partie  adverse  lui  faisait  expédier  une  épître  de  sécurité,  secvk- 
ritatis  ;  c'était  une  espèce  de  transaction  ou  d'accommodement'. 
A  la  fin  d'une  administration  temporelle,  on  donnait  à  réconome 
une  quittance  ou  décharge  générale  sous  le  nom  de  sécurité,  qui 
ne  diffère  en  rien  des  épîtres  de  pleine  sécurité  ®. 

ÉpUres  d^obligation  et  do  quittance. 

Un  débiteur  s'obligeait  devant  son  créancier  à  s'aoquitter  à  tel 
terme,  par  une  lettre  d'obligation,  epistolœ cautionis^.  Au  ferme 
échu ,  si  le  débiteur  avait  satisfait,  le  créancier  lui  en  donnait 

*  ActaSS.  Bcnedict.,  t.  i,  p.  440,  540. 
»  De  Re  Dipl.  Suppi,  p.  81. 

*  Mém.  deVAcad.  des  Inscript,,  t.  xx,  p.  442. 

*  Baluze,  CapHuL,  t.  ii,  col.  46î. 
<(  Append,  Marculf.  formul.  iS. 

^  Lindenbrog.,  Formul.  88. 
7  De  lie  Diplom.  Suppi,  p.  78. 
»  Diur.  Rom.  Pontif.,  p.  H 5. 
»  Baluze,  Capitul.,  t.  ii ,  col.  4îi. 


épItrrf.  647 

une  quittance ,  epistola  quittatoria  :  mais  si,  dans  riniervnlle  de 
la  dette  à  Téchéance,  l'obligation  s'était  perdue,  de  façon  qu'on 
ne  pût  pas  la  déchirer  au  terme ,  on  donnait  au  débiteur  une 
lettre  qui  la  rendait  nulle  et  invalide,  au  cas  qu'on  la  retrouvât, 
sous  le  nom  de  epiatda  evacuatoria  *,  qu'il  faut  bien  distinguer 
de  vacuatio ,  vacuariuni ,  qui  était  une  charte  par  laquelle  on 
déclarait  n'avoir  aucun  droit  sur  des  biens  en  litige. 

Épilres  précaires  et  prestaires. 

Les  épitres  p\^caires  sont  do  toute  antiquité,  et  remontent  aux 
tems  de  la  République  romaine  *.  On  distinguait  epistolœ  preca- 
riœ  de  e}Àstdœ  prœslari((* ,  en  ce  que  celles-ci  étaient  données  au 
preneur,  p^rce  qu'assez  souvent  il  y  avait  une  prestation  atta- 
chée au  don  ;  et  que  celles-là  étaient  données  au  bailleur,  parce 
que  sa  donation  était  un  effet  des  prières  du  preneur.  Les  pre- 
niières  étaient  en  supplique  *.  et  les  secondes  étaient  une  con- 
cession. Les  unes  et  les  autres  tiraient  leur  origine  des  emphy- 
téoses  autorisées  par  les  lois  romaines  dès  le  4"  siècle.  Dans  la 
suite ,  ces  actes  devinrent  puremi^nt  ecclésiastiques ,  parce  qu'ils 
ne  regardèrent  que  les  biens  des  églises.  Ainsi  un  propriétaire 
faisait-il  une  donation  à  une  église,  l'église  lui  en  laissait  souvent 
l'usufruit  pendant  quelques  années ,  ou  pendant  sa  >ie,  ou  pen- 
dant (juelques  générations,  ou  à  l'emphytéotique,  c'est-è-dire 
pendant  quatre-vingt-dix-neuf  ans,  ou  à  emphytéotique  perpé- 
tuelle *,  laquelle  dt^énéra  en  fief;  et  on  lui  expédiait  une  charte 
précaire  qui  prit  nombre  de  dénominations*.  L'église  retenait- 
elle  sur  cette  jouissante  (ju'e.'le  abandonnait,  un  cens  quel- 
conque, le  donateur  faisait  une  charte  de y^re^/aZ/wi.  Ces  chartes 
devaient  être  renouvelées  tous  les  cinq  ans  ;  mais  on  y  introduisit 
une  clause  qui  avait  la  même  force,  et  qui  suppléait  à  ce  renou- 


*  Jbid.,  col.  424,  494. 

*  Muratori,  Anliq.  ital,  i.  m,  col.  150. 
^  Lindenbrofç.,  Formul.^  p.  -1226. 

*  Muratori.  Antiq.  ital.,  t.  m,  col.  461. 

'-i  Muratori, ^M/i(/.  UaL,  t.  m,  col.  474.  494,  243,  Î44.  —  Baluze,  l.  ii,  col. 
427,490,529,472,506. 


048  ÉPITEES. 

vellement.  Il  n'était  pas  permis  de  rien  contracter  pendant  la 
vacance  des  sièges.  Voyez  Chartes. 

ÉpUres  précatoires,  rogatoires,  et  de  sogesUon. 

Tout  ce  qui  peut  devenir  l'objet  des  demandes  et  des  prières 
était  du  ressort  des  suppliques  ou  requêtes  appelées  epistdœ 
precatoriœ;  mais  Tobjet  des  lettres  dites  rogatoriœ  était  borné 
à  solliciter  le  pape  ou  le  métropolitain  de  sacrer  un  évèque 
nouvellement  élu.  On  nomma  quelquefois  ces  épitres  sugges- 
ti(me$j  et  alors  elles  ont  pour  caractère  invariable  d*ètre  toujours 
adressées  par  des  inférieurs  à  des  supérieurs^.  On  rend  assez 
bien  ce  mot  par  une  très-humble  adresse*.  L'usage  de  ces  sortes 
d'épltres  connues  sous  le  nom  de  suggestiones  ou  suggerendœ, 
paraît  ne  convenir  qu'aux  dix  premiers  siècles,  et  depuis  le 
iO^  elles  seraient  légitimement  suspectées.  Elles  ont  toujours 
eu  le  même  but  que  les  suppliques,  suppUcationes^ ^  qui  re- 
viennent à  nos  très-humbles  remotitrances  ;  car  notre  placet  n*est 
rendu  correctement  que  par  les  lettres  pétitoires,  petitoriœ^y  ou 
par  les  demandes  juridiques,  petitiones^,  terme  qui  nous  est 
venu  du  droit  romain.  ^ 

Epitres  de  notoriété. 

Ce  qu'on  voulait  faire  ^voir  à  des  personnes  de  toutes  con- 
ditions leur  était  notiûè  par  des  lettres  appelées  notariœ  ou 
notariœ  epistdœ  :  mais  lorsqu'un  dignitaire  de  Rome  écrivait  è 
l'exarque  pour  lui  notifier  la  mort  du  pape^  on  appelait  cette 
lettre  nuntixis^. 

ÉpUres  de  relevée. 

Lorsque  l'exposition  d'un  enfant  était  constatée,  on  le  con- 
fiait à  quelqu'un  qui  payait  une  certaine  somme  ^  à  condition 
que  Fenfant  serait  reconnu  pour  son  esclave,  par  une  lettre  dite 


i  Cfmcil.  Labb.,  t.  n,  col.  559. 

»  Ibid.,  t.  III,  col.  787,  et  t.  iv,  col.  44Î7. 

s  Ibid.,  t.  iiH,  col.  4î5,  et  t.  xi,  col.  502. 

*  /Wd.,t.  III,  col.  727. 

«  /Wd.,t.  xii,col,  4454. 

«  Diurn.  Roman,  pontif..  p   9. 


ÉpItRES   canoniques.  —  ÉPY.  —  ÈRE.  —  ESPRIT.  M9 

episUJa  coUectionis^  qui  ne  différait  guère  de  charta  de  sangui-^ 
nolento^. 

EPITRES  canoniques  ou  catholiques  (les),  sont  au  nombre  de 
sept  ;  elles  sont  appelées  canoniques,  ou  parce  qu'elles  appar- 
tiennent au  canon  de  TEcriture ,  ou  parce  qu'elles  contiennent 
des  canons  ^  c'est- à-Klire  des  r^Ies  et  des  instructions  propres 
aux  chrétiens.  Elles  sont  aussi  nommées  catholiques,  c'est-à-dire 
universelles,  parce  que  plusieurs  sont  adressées,  non  aux  fidèles 
d'une  certaine  villC;  mais  à  tous  les  fidèles  dispersés  dans  tout 
le  monde. 

EPY  (chevaliers  de  1').  Ordre  militaire  de  Bretagne,  fondé 
vers  1445,  par  François  /",  duc  de  Bretagne,  fut  ainsi  nommé 
parce  que  les  chevaliers  devaient  porter  un  collier  d'or,  fait  en 
façon  d\ine  couronne  d'épys  de  bled ,  joints  les  uns  aux  autres,  et 
entrelacés  en  lacs  d'amour  :  une  hennine  sur  un  gazon  d'her- 
mines pendait  au  bout  de  ce  collier  avec  ces  mots  :  A  ma  vie, 

ÈRE  chrétienne ,  d'Espagne,  de  Pise,  etc.  Voyez  Datb. 

ESPRIT  (ordre  du  Saint-).  Cet  ordre  fut  établi  en  1352  par  le 
roi  de  Sicile,  Louis  d'Anjou.  II  était  placé  sous  la  protection  de 
saint  Nicolas  de  Bari ,  dont  Timage  pendait  au  bas  du  collier  de 
l'ordre.  Les  membres  s'appelaient  aussi  chevaliers  du  droit  dé- 
sir. Les  troubles  qui  suivirent  la  mort  du  roi  Louis  furent  cause 
que  cet  ordre  ne  lui  survécut  pas. 

ESPRIT  (chanoines  réguliers  du  Saint-).  Dans  le  12"  siècle, 
frère  Guy,  quatrième  fils  de  Guillaume,  fils  de  Sibille,  seigneur 
de  Montpellier,  fonda  dans  cette  ville  un  hôpital,  auquel  il  donna 
le  nom  du  Saint-EsptHt,  Le  bon  ordre  qu'il  y  établit  lui  attira 
en  peu  de  tems  beaucoup  de  frères  ou  associés ,  qui  se  dévouè- 
rent, comme  lui ,  au  service  des  pauvres ,  et  qui  allèrent  dans 
plusieurs  villes  du  royaume  faire  de  pareils  établissemens.  Le 
pape  Innocent  III  confirma  leur  institut^  déclara  la  maison  de 
Montpellier  chef-lieu  de  l'ordre,  et  décida  que  toutes  les  mai- 
sons déjà  établies,  ou  à  établir,  reconnaîtraient  à  perpétuité 
frère  Guy  et  ses  successeurs  pour  supérieurs  généraux.  En 

<  Balaze ,  t.  ii ,  col.  474. 


dÔO  ESPRIT. 

1 202^  frère  Guy  alla  h  Rome  pour  y  prendre  soin  de  Thâpîtâl  de 
Sainle-Marie  in  Saxia^  que  le  pape  unil  à  celui  de  Montpellier 
par  un  bref  de  Tannée  <  204.  Cet  ordre  s'est  conser\*é  en  Polo- 
gne et  fleurit  encore  en  Italie.  Ses  principales  maisons  en  France 
étaient  à  Dijon,  Besançon,  Poligni,  Bar-sur-Aube,  Sainte-Phan- 
fel  en  Alsace.  Les  religieux  étaient  habillés  comme  les  ecclé- 
siastiques ;  ils  portaient  seulement  une  croix  de  toUe  bfanche  à 
douze  pointes^  sur  le  côté  gauche  de  leur  soutane  et  de  leur  man- 
teau. Ils  avaient,  dans  Téglise,  une  aumusse  de  drap  noir 
doublée  et  bordée  d'une  fourrure  noire. 

ESPRIT  (ordre  du  Sainte).  Cet  ordre,  qui  a  fait  des  chevaliers 
jusqu'à  Charles  X,  et  qui  en  créera  peut-être  encore,  fat  établi 
en  France  le  31  septembre  \  578  par  le  roi  Henri  III.  en  souvenir 
de  ce  que  le  jour  de  la  Pentecôte  il  avait  reçu  deux  couronnes, 
celle  de  Pologne  et  puis  celle  de  France.  Le  roi  est  chef  de  l'or- 
dre, et  le  nombre  des  chevaliers  était  limité  à  400,  parmi  les- 
quels étaient  compris  neuf  prélats  qui  devaient  faire  preuve  de 
noblesse,  à  Texception  du  grand  aumônier,  qui  était  comman- 
deur de  droit. 

La  croix  de  l'ordre  est  d'or^  à  huits  rais ,  émaillée ,  chaque 
rayon  j)ommeté  d'or,  une  fleur  de  lis  d'or  dans  chacun  des  an- 
gles de  la  croix ,  et  dans  le  milieu  une  colombe  d^argent.  Les 
chevaliers  et  officiers  ont,  de  Pautre  côté  de  cette  colomlxî,  un 
saint  Afichil,  au  lieu  que  les  prélats  portent  la  colombe  des  deiLX 
côtés  de  la  croix,  n'étant  associés  qu'à  l'ordre  du  Saint-Esprit  ei 
non  à  celui  de  Saint-Michel.  Le  collier  de  l'ordre  est  à  présent 
composé  de  fleurs  de  lis,  d'où  naissent  des  flammes  et  des  bouil- 
lons de  feu  ;  d'il  couronnés  avec  des  festons  et  des  trophées 
d'armes.  C'est  ainsi  que  le  roi  Henri  fVle  régla  avec  le  chapitre, 
Fan  1597,  en  changeant  quelque  petite  chose  de  celui  qu! Henri III 
avait  ordonné. 

Voici  le  serment  qui  était  prêté  à  la  réception  dans  l'ordre  par 
le  chevalier  à  genoux  devant  le  roi ,  et  levant  la  main  sur  le  li- 

0 

vre  dos  Evangiles  :  «  Je  jure  et  voue  à  Dieu ,  en  la  face  de  son 

•  Église,  et  vous  promets,  Sire,  sur  ma  foi  et  honneur,  que  je  vi- 

•  vrai  et  mourrai  en  foi  et  religion  catholique,  sans  jamais  m'en 


ESPRIT.  ■      60 1 

» 

départir,  ni  de  Tunion  de  notre  raère  Sainte-lilglise  Apostolique 
et  Romaine  ;  que  je  vous  porterai  entière  et  parfaite  obéissance, 
sans  jamais  y  manquer,  comme  un  bon  et  loyal  sujet  doit 
faire.  Je  garderai,  et  défendrai,  et  soutiendrai  de  tout  mon 
pouvoir  l'honneur,  les  querelles  et  droits  de  Votre  Majesté 
royale ,  envers  et  contre  tous  ;  qu'en  tems  de  guerre  je  me 
rendrai  à  votre  suite  en  l'équipage  tel  qu'il  appartient  à  per- 
sonne de  ma  qualité  ;  et  en  paix,  quand  il  se  présentera  quel- 
que occasion  d'importance,  toutes  et  quanles  fois  qu'il  vous 
plaira  me  mander  pour  vous  servir  contre  quelque  personne 
qui  puisse  vivre  et  mourir,  sans  nul  excepter,  et  ce  jusqu'à  la 
mort  ;  qu'en  telles  occasions  je  n'abandonnerai  jamais  votre 
personne,  ou  le  lieu  où  vous  m'aurez  ordonné  de  servir  sans 
votre  exprès  congé  et  commandement,  signé  do  votre  propre 
main,  ou  de  celui  auprès  duquel  vous  m'aurez  ordonné  d'être, 
sinon  quand  je  lui  aurai  fait  apparoir  d'une  juste  et  légitime 
occasion  ;  que  je  no  sortirai  jamais  de  votre  royaume  spéciale- 
ment pour  aller  au  service  d'aucun  prince  étranger,  sans  votre 
dit  commandement;  et  je  ne  prendrai  pension,  gages,  ou  état 
d'autre  roi ,  prince,  potentat  et  seigneur  que  ce  soit  ;  ni  m'o- 
bligerai au  service  d'autre  personne  vivante  que  de  Votre  Ma- 
jesté seule  ;  que  je  vous  révélerai  fidèlement  tout  ce  que  je 
saurai  ci-après  importer  à  votre  service,  à  l'état  et  conserva- 
tion du  présent  ordre  du  Saint-Esprit,  duquel  il  vous  plait 
m'honorer;  et  ne  consentirai ,  ni  permettrai  jamais  ,  en  tant 
qu'à  moi  sera,  qu'il  soit  rien  innové  ou  attenté  contre  le  ser- 
vice de  Dieu ,  ni  contre  votre  autorité  royale,  et  au  préjudice 
dudit  ordre,  lequel  je  mettrai  peine  d'entretenir  et  augmenter 
de  tout  mon  pouvoir.  Je  garderai  et  observerai  très-religieu- 
sement tous  les  statuts  et  ordonnances  d'icelui  ;  je  porterai  à  ja- 
mais la  croix  cousue,  et  celle  d'or  au  cou,  comme  il  m'est  or-. 
donné  par  lesdits  statuts  ;  et  me  trouverai  à  toutes  les  assem- 
blées des  chapitres  généraux,  toutes  les  fois  qu'il  vou:>  plaira 
me  le  commander,  ou  bien  vous  ferai  présenter  mes  excuses , 
lesquelles  je  ne  tiendrai  pour  bonnes,  si  elles  ne  sont  approu-^ 
vées  et  autorisées  de  Votre  Majesté,  avec  l'avis  de  la  plus 


662  ESPRIT.  —  El\  —  ÉTOLE   d'oR. 

»  grande  pHrtie  des  commandeurs  qui  seront  près  d'elle,  signé  de 
»  votre  mairi^  et  scellé  du  sceau  de  Tordre, -dont  je  serai  tenu  de 
»  retirer  acte.  •  —  En  lui  mettant  le  collier,  le  roi  dit  :  •  Re- 
»  cevez  de  notre  main  le  collier  de  notre  ordre  du  benoist  Saint- 

•  Esprit,  auquel  nous,  comme  souverain  grand-maître,  vous  re- 
»  ccvons ,  et  ayez  en  perpétuelle  souvenance  la  mort  et  passion 

•  de  Notre-Seigneur  et  Rédempteur  Jésus-Christ,  En  signe  de 
»  quoi  nous  vous  ordonnons  de  porter  h  jamais  cousue  à  vos  ha- 
»  bits  extérieurs  la  croix  d'icelùi ,  et  la  croix  d'or  au  cou,  avec 
»  un  ruban  de  couleur  bleu  céleste  ;  et  Dieu  vous  fasse  la  grâce  de 
»  ne  contrevenir  jamais  aux  vœux  et  sermons  que  vous  veneide 
»  faire ,  lesquels  ayez  perpétuellement  en  votre  cœur  ;  étant  cer- 

•  tain  que  si  vous  y  contrevenez  en  aucune  sorte,  vous  serez  privé 
»  de  cette  compagnie,  et  encourrez  les  peines  portées  par  les  sta- 
»  tuts  de  Tordre  :  au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saintr-Esprit.  » 
— A  quoi  le  chevalier  répond  :  •  Sire,  Dieu  m'en  donne  la  gràœ, 
»  et  plutôt  la  mort  que  jamais  y  faillir,  remerciant  très-hnmble- 

•  ment  Votre  Majesté  de  Thonneur  et  bien  qu'il  vous  a  plu  me 
»  faire. . .  »  Et  en  achevant  il  baise  la  main  du  roi. 

ET.  Ce  mot,  dans  les  anciennes  chartes^  n'a  pas  toujours  la 
signification  ni  Tair  d'une  conjonction  ;  très-souvent  il  a  la 
force  d'une  particule  disjonctive,  et  équivaut  à  seu  ou  sive; 
aussi  en  fît-il  quelquefois  réciproquement  la  fonction*. 

ETOLE  D'OR.  Marque  d'honneur  que  le  sénat  de  Venise  ac- 
cordait aux  nobles  de  la  ville,  appelés  alors  chevaliers  de  VÉtcle 
d^or.  On  ne  sait  quand  a  commencé  cette  distinction.  Les  cheva- 
liers portaient  à  l'ordinaire  sur  l'épaule  une  étoik  noire  bordée 
d^un  galon  d'or,  à  laquelle  ils  joignaient  en  hiver  une  ceinture  de 
velours  noir  avec  de  franges  d'or  ;  mais  dans  les  jours  de  cérémo- 
nie, s'ils  étaient  du  sénat,  ils  portaient  une  robe  ducale  de  drap 
rouge  en  damas,  qui  en  hiver  était  fourrée  d'hermine,  avec  une 
étole  d'or  en  broderie  de  la  largeur  d'un  pied ,  descendant  par 
devant  et  par  derrière,  jusqu'aux  genoux.  Le  grand  chancelier 
de  la  république ,  quoique  citadin ,  jouissait  de  la  dignité  de 
chevalier  de  Tétole  d'or. 

«  De  Re  Dipl,  p.  534  ,  89,  544,  404.  543,  403. 


ÉTRUSQUE.  663 

ÉTRUSQUE  (écriture).  Comme  nous  n'avons  pas  fait  entrer 
cette  écriture  dans  les  différens  alphabets  que  nous  avons  pu- 
bliés, et  que  d'ailleurs  elle  est  de  jour  en  jour  d'une  importance 
plus  grande ,  nous  n'avons  pas  cru  pouvoir  la  laisser  ignorer 
à  DOS  lecteurs,  et  nous  nous  sommes  décidés  à  la  donner  ici  à 
part. 

On  sait  que  les  Etrusques  oxiEtruriens^  appelés  aussi  Tyrrhenes 
par  les  Grecs ,  et  Rhasenœ  dans  leur  propre  langue,  sont  cet  an- 
^cien  peuple  de  l'Italie  au(|uel  les  Romains  enipruntèrent  pres- 
que toutes  leurs  croyances  et  tous  leurs  rites  religieux.  Balbi  met 
leur  langue  dans  celles  des  Thraco-pélagiques  * .  Tous  les  jours 
on  découvre  des  monumcns  portant  des  inscriptions  en  cette 
langue.  Plusieurs  érudits  se  sont  occupés  de  cet  alphabet.  Voici 
celui  qui  a  été  inséré  par  Hamilton  Gray  dans  un  ouvrage  pu- 
blié récemment*  : 

Alphabet  étrusque.  (Planche 39.) 

A  B    G        E  F  H  I 

M )i  v)A\/  ^>MTt» i  vt  nii  ^a/^^<\  <^mU 

K       L  M  N         P  R  S 

TU  V  X        Z       TH  CH      

Comme  nous  écrivions  cet  article,  nous  lisons  la  nouvelle  sui- 
vante dans  un  journal  italien. 

Dans  la  séance  du  3  mai  (1845)  de  l'Académie  romaine  d'ar- 
chéologie, le  R.  P.  Secchi  a  fait  une  communication  très- 
importante. 

*  Voir  le  Tableau  gén&aî  de  toutes  les  langues  de  cette  famille,  dans  le 
tome  XIII ,  p.  274 ,  des  Annales  de  philosophie  chrétienne,  et  sur  Vétrusque 
en  particulier,  p.  379.  Voir  aussi  un  article  spécial  sur  VOrigine  des 
Etrusques,  dans  le   t.  viii,  p.  46  ( m' série). 

5  Tour  to  the  sepulchres  ofEtruria  in  4839.  London,  4844 ,  p.  524. 


654  ÉTRUSQUE. 

Dans  les  fouilles  ouvertes  à  Bomarzo,  dans  les  possessions  du 
prince  Marc.-Ant.  Borghèse,  on  vient  de  découvrir  une  petite 
tasse  qui ,  toute  vile  qu'elle  est  par  la  matière  et  le  travail,  est 
unique  jusqu'à  ce  jour,  et  n'a  pas  d'^ale  dans  les  monuuieos 
historiques  ou  philologiques  de  la  langue  étrusque.  En  Texami- 
nant  avec  soin ,  l'académicien  a  découvert  que  la  longue  in- 
scription étrusque,  écrite  tout  autour  sur  la  face  externe  près  du 
pied  de  la  tasse,  contient  des  lettres  et  non  des  paroles.  En  Texa- 
minant  plus  attentivement,  il  s'assura  que  c'était  purement  et 
clairement  la  suite  tout  entière  de  Valphabet  étrusque. 

Voici ,  d'après  ce  savant  académicien ,  comment  doivent  se 
classer  les  différons  alphabets  trouvés  en  Italie. 

Sur  le  petit  vase  de  Céré ,  un  des  ornemens  les  plus  curieux 
du  musée  étrusque-grégorien,  l'alphabet  qui  s'y  trouve  n'est  pas 
l'alphabet  étrusque,  mais  l'alphabet  grec  ancien  ou  pélagique; 
grec  aussi  est  celui  i\u\  fut  trouvé  à  CoUe^  près  de  Sienne,  sur  le 
mur  d'une  chambre  sépulcrale  ;  ^rec  pareillement  est  Talphabet 
qui  fut  lu  sur  le  couvercle  du  pot  de  terre  trouvé  sur  le  territoire 
de  VAdria  vénitienne.  Le  modèle  authentique  de  l'alphabet 
étiusque  trouvé  à  Bomarzo  est  donc  unique. 

Tous  les  érudits,  à  commencer  par  Bourguet  jusqu'à  I-anzi, 
se  sont  efforcés  de  reconstruire  Valphabet  étrusque  par  des 
confrontations  répétées  avec  les  tables  eugubines  et  les  autres 
monumens;  mais  ils  ont  confondu  l'alphabet  ombrien  avec 
ïétfnisque.  On  sait  que  maintenant  Muller  et  Lepsius,  qui  se  sont 
occu|)és  les  derniers  de  l'alphabet  étrusque^  malgré  tous  les 
doctes  travaux  de  leurs  prédécesseurs,  disputent  encore  sur 
l'ordre  ou  sur  la  valeur  des  trois  premières  lettres  de  cet  al- 
phabet. 

On  conïprcnd  donc  de  quelle  importance  est  la  découverte 
actuelle.  Déjà  on  peut  distinguer  avec  certitude  six  divers  alpha- 
bets pour  le  moins  usités  dans  l'antique  Italie.  —  \ .  Valphabet 
de  ceux  qu'on  a  appelés  aborigènes^  ou  le  latin,  répandu  par  les 
Romains,  et  particulièrement  par  l'Église  catholique,  dans  toute 
TEurupe. —  i.  L'alj)habet  grec  archaïque  ou  pclagien,  lu  sur  la 
série  des  lettres  ou  des  inscriptions  trouvées  en  Italie,  et  en  par- 


ELDISTES.  £;V£CI1ÉS.   —   ÉVtQLES.  6ÔÔ 

ticulier  à  Céré,  —  3.  L'alphabet  étrusque  sur  un  grand  nombre 
de  monumens  de  Tanlique  Étrurie,  et  particulièrement  sur  la 
série  de  lettres  trou^  ces  sur  la  petite  tasse  de  Bomarzo.  —  4.  L*al- 
phabet  ombrien,  le  plus  abondant  en  inscriptions,  restitué  d'a- 
près les  tables  eugubines.  —  5.  L'alphabet  o^^w^^  reconnu  et  dé- 
terminé sur  toutes  les  inscriptions  osques.—  6.  Enfin,  l'alphabet 
euganien,  reconnu  sur  les  différentes  inscriptions  des  Euganiens 
ou  Vénitiens  antiques,  lequel  attend  encore  quelque  docte  ex- 
piicateur.  —  Tels  sont  les  six  alphabets  sur  lesquels  on  ne  peut 
plus  émettre  de  doute  ;  mais  le  docte  académicien  insinue  ensuite 
qu'on  pourrait  bien  distinguer  l'alphabet  euganien  du  vénitien, 
et  Taiphabet  messapique  de  Vosque  et  du  grec,  ce  qui  en  porterait 
le  nombre  à  huit. 

Nous  ne  savons,  faute  de  comparaison,  auquel  de  ces  alpha- 
bets il  faut  spécialement  rapporter  celui  que  nous  publions  ici. 
Si  le  P.  Secchi  publie  un  jour  celui  qu'il  vient  de  découvrir  pt 
les  autres  dont  il  parle,  nous  les  ferons  connaître  à  nos  lecteurs. 

EUDISTES.  Congrégation  des  prêtres  séculiers  établie  en 
France  sous  le  litre  de  Jésus  et  Marie,  par  le  P.  Eude  Mezeiai, 
frère  de  l'historien.  Les  associés  s'occupaient  spécialement 
à  élever  les  jeunes  clercs  dans  l'esprit  ecclésiastique,  à  recevoir 
ceux  qui  voqlaient  faire  des  retraites  spirituelles  pour  avancer 
dans  la  perfection  ou  pour  sortir  de  leurs  désordres,  et  à  faire  des 
missions  principalement  dans  les  campagnes,  pour  éclairer  les 
personnes  pauvres  et  oubliées.  Cette  congrégation  s'était  d'abord 
formée  à  Caen  en  Normandie,  le  2G  mars  1643,  et  c'est  de  là 
qu'elle  s'était  répandue  dans  les  autres  endroits  de  la  Franche, 
où  elle  dirigeait  un  grand  nombre  de  séminaires.  Elle  était  gou- 
vernée par  un  supérieur  auquel  elle  donnait  trois  assistans.  Elle 
s'assemblait  tous  les  cinq  ans.  Les  eudistes  ne  faisaient  aucun 
vœu,  et  leur  habit  n'était  pas  distingué  de  celui  des  autres  prê- 
tres; ils  étaient  seulement  obligés  d'obéir  au  supérieur  tant 
qu'ils  demeuraient  dans  la  congrégation. 

EVÉCHÉS.  Nombre  des  é\écliés  dans  le  monde  chrétien. 
Voir  SifitiES  épiscopaux. 

ÉVÈQUE.  Au  H"  siècle ,.  le  nom  (féviV^ue  passa  non-seule- 


650  ÉVÊQUES. 

luent  aux  chorévèques,  mais  encore  aux  prêtres,  çl  surioat  à 
ceux  qui  annonçaient  la  parole  de  Dieu  * . 

Dans  les  trois  premiers  siècles,  on  ne  trouve  point  d'exemple 
de  la  dénomination  à^évéque  prise  par  aucune  des  personnes  re- 
vêtues de  cette  dignité  ;  ni  saint  Cyprien  ni  aucun  autre  ne  pri- 
rent ce  titre  dans  la  suscription  de  leurs  lettres.  Dans  les  quatre 
premiers  siècles,  le  titre  d^évêque  et  celui  de  prêtre  furent  très- 
souvent  confondus*,  ainsi  que  piendant  les  4  4 «,  42*  et  43*  siè- 
cles. Un  simple  prêtre  est  quelquefois  appelé  pape,  et  un  évèque 
souverain  pontife,  père  des  pères,  etc.^  mais  alors  on  trouve  des 
évêques  qui  s^inscrivent  Ego  N.  Episcopus.  Au  7*  siècle,  les  évè- 
ques  se  qualifiaient  bien  tels  dans  leurs  souscriptions;  mais  ils 
n'exprimaient  pas  encore  de  quel  siège  ils  l'étaient. 

Dès  le  8^  siècle,  on  vit  des  évêques  sans  titre,  soit  qu'ils  se 
fussent  retirés  du  ministère,  soit  qu'ils  eussent  été  ordonnes 
pour  des  monastères,  c'est-à-dire  pour  y  vivre  subordonnés 
aux  abbés,  et  y  faire  les  fonctions  que  leur  dignité  leur  per- 
mettait privativement  aux  prêtres.  Voyez  Abbé. 

Dans  les  suscriptions  des  chartes  épiscopales  du  9®  siècle,  et 

•dans  les  souscriptions  des  actes  des  conciles  du  mémo  tems, 

on  trouve  assez  souvent  la  formule  .V.  vocatus  Episcopus  ;  die 

désignait  un  évêque  élu,  mais  qui  n'était  point  encore  consacré. 

Depuis  le  9«  siècle  jusqu'au  43«,  les  évêques  furent  appelés 
vicaires  de  Jésus-Christ  et  apostoliques.  A  cette  dernière  époque, 
ces  titres  furent  affectés  au  pape  seul  ;  et  le  nom  de  vicaire  de 
saint  Pierre,  si  longtems  porté  par  les  pontifes  romains,  fut 
abrogé. 

Plusieurs  évêques  et  beaucoup  de  prêtres  se  marièrent  dans 
le  40'  siècle,  et  n'eurent  pas  honte  de  faire  mention  de  leur  nia- 
riage  dans  leurs  chartes  *. 

EXCOMMUNICATION.  Les  excommunications  sont  de  toute 
antiquité  :  on  en  voit  un  exemple  terrible  dans  épîtres  de  saint 

4  Mabill,  Prœf,  in  sœc.3,  n.  33.;  Annal.  Bened,,  t.  i,  p.  39î,  t.  u,  p.  69, 
235.—  Fleuri,  Hist.  eccles.,  t.  ix,  p.  498. 
*  Ruinart,  Acta  sélect.,  p.  364.,  edit.  prim. 
3  GoUia christ,  nw.^  tom.  i,  inst.  p.  455« 


BlCOHMCmCATIOK.  657 

J'auL  Hais  plos  le  remède  était  violest ,  plas  l'église  primi- 
tive eo  usa  sobrement  et  avec  toute  la  «llscrétlon  linaglnable. 
Dans  les  siècles  postérieurs,  on  confoodlt  les  anathèmes  et  les 
imprécations  avec  les  excommunications,  en  sorte  qu'on  tilt  aussi 
prodigue  des  ans  que  des  autres.  Non  seaiemenl  le  Pape  et  les 
l'veques  lançaient,  dans  les  actes  publics  et  particuliers ,  les  ex- 
conimunicatloQs  ;  mais  encore  les  moines  et  les  laïques  mime  s'é- 
laieDt  mis  en  possession  de  les  fulminer  contre  ceux  qui  donne- 
raient atteinte  à  leurs  chartes ,  comme  on  peut  le  voir  dans  le 
IV  Concile  de  Rome,  en  502.  D'où  il  faut  conclure  qoeces  sortes 
d'excommunications  doivent  être  regardées  seulement  comme 
«les  imprécations. 

On  n'apas  encore  trouvé  dans  les  ciiartes  d'exemple  plus  ancien 
d'éteindre  le  cierge  et  de  le  jeter  â  terre,  quand  on  fulmine  l'ex- 
communication, que  l'acte  capitulaire  de  l'an  1136, par  lequel 
Robert,  abbé  de  Corbie,  el  sa  commuDaaté  ' ,  attribuent  les  reve- 
nus de  l'Église  de  Sainl-Thomas-dcs-PiCs  a  l'office  de  Sacrtstaln. 
L'abbé  et  tous  i«  moiaeE,  porinDt  des  Hambcaux,  lircnl  la  céré- 
monie ensemble,  lors  d'une  excommunication  fulminée  par 
Henri,  évéque  de  Strasbourg,  en  1187.  Dans  la  confirmation 
d'une  donation  faite  aux  moines  de  Bongart,  on  trouve  tes  pa- 
roles qui  accompagnaient  la  cérémonie  d'éteindre  et  de  Jeter  à 
terre  un  flambeau  îWutné:  Sicut  exiinguiiur  tucertta  de  manibtis 
mistrii  pn^ecta,  sic  in  die  judicii  tucernn  ejus  codât  extinaa,  ne 
poasit  videre  gloriam  Dei...  Fiat,  ftat,  amen. 

La  formule  d'excommunication  ipso  facto  ne  parait  guère  plus 
ancienne  que  le  13*  siècle;  elle  rendrait  suspect  uo  aclc  aolé- 
lienr.  On  ta  trouve  dans  les  statuts  synodaux  de  Nantes,  rédigés 
vers  Van  1220  :  elle  y  désigne  une  excommunication  de  sentence 
portée,  et  encourue  réellement,  sans  antre  Jugement,  par  les  in- 
cendiaires, les  profanateurs,  etc.  Vipso  facto,  plus  ancien  en 
France  qu'eu  Italie  a  été  en  usage  dans  les  Conciles,  avant  de  pa- 
raître dans  les  mandeniens  des  évéques  ou  de  leurs  officlaux  ;  on  ne 
l'a  pas  découvert  dans  les  antres  actes  ecclésiastiques  de  ce  siècle. 
Eq  général,  l'anathème  et  l'excommunication  spécifiée  ne  pel- 
vent  être  relatés  dans  un  acte,  qu'il  ne  soit  postérieur  au  8*  slé- 

'  CWrlalor.itlfrKm  CerbeUnie  .  M.  SB. 

rom  I.  &2 


96^  vmjuMwaMm. 

çj^  iv39t,ce  itonft,  i)fit,,i|i)a||tàinw  <t  ^  leiM^niiMlpatloni 

t^,jque)s^l^>s-elbt^ff.^Qt.dtfC6neitle»  afemnatuica  qâ 
l'jKXon)Dagiu\taipt  l^^lfL 

j;  yp^»  4^  ^fflt  i^QF^Snta  B«d^My.et  la  <idqwire.  t'«pwwwMwic*fwBi 
m(^^\r^)ii:EU)i^  jjAii^cbeur  /ia  cocps4e  l'élise  Ae  nuntèn 
^%  ne  pent  plas  ni  recevoir  ni  admloistrer  les  MoraaMSs,  li 
assister  aux  uflic(2s  divins,  ui  laite  aociutW  AoflcUlHl»  cpeUsluti- 
ques;  la  Mineure  piivi::  leû(lÉle)l^lapai1ji^ati«B  pBtsiwdata< 
frevens,  et  Ou  druU  d'ËLre  éluiH^fTésott^  t  ^HelW«  bteCÉce  oi 
dlgnitii  ecclësiasUcjue  $ans  lui  ûl^  Jï  fwal(âfl!aâaiDislrerlHsa- 
crcgicuo,  U'oiiru  ui  ito  nn^seuLiu'  qfiielqiv!iiB  a»a4igBttà»SQ  bénéfi- 
ces. Grégoire  IXestle  premici- pupequl  mw^Atm^ti  oit  propre 
ù  l'une  eU  rauLr<>  tiXGonuauaic^oit.,j:^  liW:n)9«^l'«KC0aia»- 
niCatlon  portenl  ordiiiairiiîuunl.gtivI'VA^aw  et  fM  l'on  re- 
•  trancfaé  le  péclieur  de  in  (;umiaKft|pp.dç,i;^)jae„«tid0  Ja  puU- 
idi^^OE^.au  cç^.Ç^^,a|^4«  J,-Çi,|^(3i».tei>iiVfe  sa  loawtr 
■  dje  ^UQ^  pqjir.lIbufl^l^^'aQUger  «P:»^  ct)itirt.(^4iK  ,  le- 
iQant.àsereçpfi^naltre  et^£p^,pépUeaee,  son  Atte()utese  être 
«sauvée  aajourde  l'^v^çm^dff.JSieignefir.  tQmoi^tieae  i^ 
sait  d'une  maniirrf  soleuuelle,  ajjirès  les  mniillHn'  rr  Irn  pi^iiln  ' 
lions  ordinaires ,  douze  pr^ljus,  un  Huobeuq  k  la  qkIh,  u^- 
taiept  rév&que  qui  la  proDopçaiiau  sou  dts  c\f^^uai  ewolte  ib 
rénversaieut  leur  flapitiesu  ei  le  {ouUienL  aux  fifià$. 

Il  ost  défendu  d'avoir  apcuoe  sociÉlé  avoc  F'nTffVWrputiifi ,  de 
le  saluer,  de  prier,  de  iravajller,  d'iiabitei  «t.jle  jn^PKpr  anc 

fiij,çequc  l'on  aexprimé  dans  ce^d^^)'t^s  : 

Si|)r(idcliai«,auat)(euiii.i)U)BUffKiiiMir,     . 
'"""       Os,  oràre,  vilo,  cuniniuiiiti,  niuûsajwgaW-'-         ■  i 

Voici  le»  cas  que  l'un  en  i;xccpl£;  lu^puyeM  defVooiirfr  sa 
copv^ion«,les;g)l)li^^!)s  ^(i(^aj)^,  çAllsftiâ'ua-iilS'CBMCflaBoi 
père,  d'an  dotnesiiqiie  envers  son  maître ,  d'un  vassal  envers  son 
seigneur ,  d'un  sujet  envers  sonnd.,  l'igaotstom  oi  l'an  «si  de 


0d9 

rexednnimeatMi  bneëej  la  iiMMllté''iii(n|ph^ 

avec  reacoMnoM^  cetfOètVma  iailM<it  daÉT-W  «W^é^y^  ' 

fl«c)MMIieiikaquMli:iMitihriiéï4)RRol^       -  '^      " 
Ulile«Jez,lttiitiU€,mr%ÉD«aU;tiiMM   ^        ;  (     :      • 

gl6d6  saltil*B)sMlt'dbtlitâil^MfK'MMllCtté  |)blÉMW'tf  ëïo6ittilUttiitë^ 

que  ron  apfMIb  â/Éi^;a»«M«iHèé>  tal»iNi(Mrto^4Pyièît  à^cj'të- 
servéèB; dd'faUdtti  etd'lnvafildë^,  de  Jièlèd et  d'initaMes.  ^'-  '  - 

QoaaidrexeontiiàiâcaiIMesctÉlMè;  M^fitfl^^fiUlMmldii 
de  rexoommitiiié^  soit  «fdTWe  soit  jiéslé  od- Hittite,  ^'éflé  eùb- 
Jmte  mais  vaûMki)  elle  finit  par  l»eaBstatNÉf  àtk'tàt  la  râvMâlUoii; 
et,  si  ene  e^  IntalMe,  elle  fléii  par  la  séWe  flfehirharti  tfc  irtH- 
lUé  de  ^entende."         - '"  •  '  '  *•'  ' 

Qooiqu'tm  eicomotifinlé,  pMr  nnf  téitts  indëteitUtlië', -ah  sâûs- 
fait  à  ce  qtii  a  occtfsiofiBé  son  elcottàhmicatllta,'  et  Wli  )^  lirb-' 
mis  d^oliéir  mx  eomteatidemenniè  Téglise'/if  ne  pédf'pàs 
encore  jouif  fie  m  eémmmiloiir»  s'il  Éf^  pas  étë  aMMs.   ' 

Gelniqid  a  éféëxeMumniiépar  le  Sàftir^Siége»  n'ed  est  pâîs  ab- 
SMS,  qu'il  n'ait  reçu ,  depuis  son  eicomnitiiilcathMr^-  éétés^clAl 
avec  le  saint  ordinaire.  . 

On  ne  connaît  d'exeom^dniés  ett^nrancé  qnê  cent  doM^rèfi- 
comnranication  persoiteeRe  a  -été  pnMIqiaeflient  dèèlâtièe  et  pu- 
bliée ;  e'esC  ce  qn^on  nomme  eitàfHttiutâkmiàk  dUn&méé} 

La  dernière excommmdcatlotf laneéé pat^lesotMMd^^li^^ 
est  celle  qdi  Ait  diilgée  codtrè  IVapolëoù  'le'4 «'jMln' >f  M^^  qui 
porte  poéfT  titre  :  Qimm  mméfahéA  ^9tM  lès  éhH^  1q>edate^  de 
cette  pièce  importantes 

<«  A  ces  causes^  par  Fàutorité  dà  Diev  tout-puissant;  dés* sàUfe 
»  apOtres  Pierre  et  Faul,  ti  pair  la  Mire,  nous  dédarâna^Hfire tous 
n  ceux  qid ,  après  rinvasioÉ  ^  t^ttè  iBÎMfté  vUé ,  et  de^  possés- 
^sions  ecclé8iasUque0vapM«lattolatldn!saerllége  d<i  fràMttbine 
■»de  saint  nenre, prinee 'des  apôtre, enCfepMse'-  et  côtiibiiilbée 
»  par  les  troupes  françaises ,  ont  cmAttiiëdatts  ftèdië  et  dàîls'Ies 
«possessions  de  TEglise,  contre  l'immunité ecclésiascSqtfé^  centré 
»  les  droits  temporels  de  l'Eglise  et  du  Saint-Siège ,  les  excès ,  ou 
a  quelques-uns  des  excès  que  nous  avons  dénoncés  daïM  les  deux 


r>60  ESCOMHIjNICATIHK. 

-allocations  coosistoriales  susdites ,  et  dans  plaslenrt  | 

"lions et  réclamaijons  publiées  par  notre  ordre;  nous  déclarons 

xqae  cens  qui  sont  ci-dessus  désignes,  et  en  outre  leurs  mau- 

-  dans ,  fauteurs ,  conseillers,  adbérens,et  les  autres  qui  ont 
•ordonné  l'eiéculioD  desdits  attentats,  ou  qui  eux-mêmes  les  ont 
"exécutés,  ont  encouru,rEscon]niunicatioa  Majeure,  et  les  antres 
•irensares  et  peines  ecclésiastiques  infligées  par  les  saints  ca- 
>■  nous,  par  les  constitutions  apostoliques,  et  partlcullèremeoi 
«  par  les  décrets  des  conciles  généraux ,  et  surtout  du  concHe  de 

•  Trente ';  et  si  besoin  est,  de  nouveau  nous  les  exconamiuions 
n  et  aDatbéinailsODs.  Nous  déclarons  qu'ils  ont  eocouru  tes  p^us 
«delà  perte  de  tous  les  privilèges,  grâces  et  induits  accordée 
>  de  quelque  manière  que  ce  soit,  ou  par  les  pontifes  romabis 
'DOS  prédécesseurs ,  ou  par  nous.  Nous  déclarons  qn'Us  ne  peu- 

-  vent  être  absous  et  déliés  de  telles  censures  par  persoane  ,  ex- 
tcepté  par  nous,  ou  le  souverain  pontife  alors  existant  (excepté 
'àt'arlicie  delamori,  car  Us  doivent  retomber  sous  lesdiles 

•  censures  en  cas  ae  cuuTalcacgnce) ,  et  que  de  plus  ils  sont  tnba- 

•  biles  et  incapablesdaus  leurs  demandes  dabsoiuuon,  jtnqn'b  ce 
'  qu'ils  aient  rétracté  ,  révoqué ,  cassé  et  aboli  publiquement ,  de 
•qudque  manière  que  ce  soit,  ces  attentats;  jusqu'à  ce  qu'ils 

•  aient  rétabli  pleinement  et  effectivement  toutes  cboses  en  leor 
•aocien  étal,  et  que  d'ailleurs  ils  aient  donné  à  l'Eglise,  à  dods  et 

■  à  ce  Saint-Kége ,  la  digne  satisfaction  qui  est  due  sur  les  dicfs 
•ci-dessus  énoncés;  c'est  pourquoi  nous  statuons  et  nous  dé- 

•  ctarons  pareillement  par  la  teneur  desdites  présentes,  que  non- 
•seutement  tous  ceux  qui  sont  dignes  d'une  mention  spéciale. 
>mais  encore  leurs  successeurs,  dans  les  offices,  ne  poorroal,  eu 

■  vertu  des  présentes,  ni  sous  aucun  prétexte  que  ce  soit,  se 
•croire  libres  et  déliés  de  la  rétractation ,  de  la  révocatkw ,  de 

•  la  cassation  et  de  l'absolution  qu'ils  doivent  faire  pour  les  at- 

■  tentats  ci-dessus  rappelés ,  ni  de  la  satisfaction  due  &  l'Eglise, 

■  à  nous  et  Si  ce  Saint-Siége ,  satisfaction  qui  devra  être  réelle  et 
•effective:  voulant  que  toutes  ces  obligations  conservent  leur 

■  force,  et  qu'autrement  ils  ne  puissent  obtenir  le  bêM 
•l'absolution. 

1  StuirU.téf.  IV.  Dtnf, 


IXTIAVAGARTIS.  661 

nEofln ,  pendant  que  mus  sommes  contraints  de  tirer  dn  fon- 
»  reao  le  glai?e  de  la  sévérité  de  TEglIse ,  nous  n'oublions  pas 
»qae  noté  tenons  sur  la  terre,  malgré  notre  Indignité  y  la  place 
»  de  Celd  qoi ,  même,  lorsqu'il  déploie  sa  jnsttce ,  se  souvient  de 
»sa  miséricirde.  Cest  pourquoi  nous  ordonnons  et  nous  enten- 
)»dons,nouÉjidres8ant  ànossqjets,  ensuite  à  tous  les  peuples 
«chrétiens,  en  vertu  de  la  sainte  obédience ,  que  personne  ne 
«présume  apporter  donmiage ,  injure ,  préjudice  ou  tort  quel- 
»  conque  à  ceux  que  les  présentes  concernent ,  ou  à  leurs  biens , 
«droits^  prérogatives,  à  l'occasion  et  sous  le  prétexte  des  pre- 
ssentes lettres^  car  en  infligeant  à  ceux  que  nous  condamnons, 
«le  genre  de  peines  que  Dieu  a  mis  en  notre  puissance,  et  en 
«vengeant  tant  et  de  si  grandes  injures  faites  à  Dieu  et  à  son 
»  Eglise  sainte ,  nous  nous  proposons  particulièrement  de  voir 
^ceux  qui  nous  tourmentent  aetuMement ,  se  convertir ,  pottr  être 
•tourmentés  avec  nous  * ,  si  heureusement  Dieu  leur  envoie  la  pé- 
•  nitence  afin  qv^ils  connaissent  ta  vérité  \  • 

On  sait  queUe  fat  la  coldre  de  rempereur,  quand  H  apprit  cet 
acte  de  la  puissance  pontificale ,  et  comment  il  répondit  :  nous 
verrons  si  son  excommumcatUm  fera  tomber  les  armes  des  mains 
de  mes  soldats.  L'histoire  nous  dit  aussi  que  trois  ans  après  les 
armes  tombaient  des  mains  glacées  de  ses  malheureux  guerriers,  et 
que  ce  fut  là  la  cause  de  sa  ruiné. 

EXTRAVAGANTES ,  constitutions  des  papes,  postérieures  aux 
Clémentines  ;  elles  ont  été  ainsi  appelées  :  quasi  vagantes  extra 
corpus  juris.  Le  corps  de  droit  canonique  ne  comprenait  d'abord 
que  le  décret  de  Gratien  :  on  y  ajouta  ensuite  les  Décrétales  de 
Gr^oire  IX ,  le  Sexte  de  Boniface  Vin,  les  Clémenthies,  et  enfin 
les  Extravagantes. 

Il  y  a  les  Extravagantes  de  Jean  XXn  et  les  Extravagantes 
communes.  Les  premières  sont  vingt  épttres  décrétales  ou  cons- 
titutions de  ce  pape ,  distribuées  sous  quatorze  titres ,  sans  au- 
cune division  par  livres  ;  les  autres  sont  des  épltres  décrétales  ou 
constitutions  des  papes  qui  tinrent  le  siège,  soit  avant  Jean  XXII 
ou  depuis;  elles  sont  divisées  par  livres  comme  les  décrétales. 

1  s.  Aug.  in  pê.  54.  ▼•  !• 

2  II  Ad  TimotfL  cap.  11.  *•'.  25. 


«62 


ABtivunoiif  DE  l'e. 


BXnJGATION 

Des  abrévùuùms  eommençcau  par  la  lettre  %que  ton  trouve  sur  les 

monumens  et  les  tnamàcrùs. 


E.  est,  ens,  cjas.. 
E.  ^epissCas. 
Et  B.  ejos  bom. 
E.  Ce  cottlUOt  tcïïfMdo. 
E.  CONV«  èconvlilo. 
E.  C.  S.  AB.  cjus  causa  Senatus  ab- 
dica?it. 
K.  D.  ejus  DomimM. 

ED.  ABSCP.  ediifit  abriéttodClâ  pecii- 

BÎA. 

E.  £.  ex  ediclt. 

E.  E.  I.  P.  esse  in  polesUte  »  ou  in 
fXKteram. 

EE.  M.  G.  P.  e89e  magims  potesl, 
C9K  magisler  poteit 

EE.  M.  F.  I.  esse  m  agis  fieri  jOBiH. 
EE.  N.  p.  esse  non  potesu 
E.  ERG.  R.  ejus  ergù  rex. 
E.  P.  ejus  finos. 
B.  H.  ejus  bcres. 
EIM.  qns  modi. 

E.  L  BL  C  V.  ex  jure  manu  confer- 
tnm  TOGavit. 
EIMO.  ejus  modi. 
E.  L.  fdHa  lex. 

ELG.  B.  EL  daogatt  bomMa  «tus. 
E.  M.  ejus  modit  ex  more. 
K.  M.  D.  ejus  iBemoriadizit. 
EMP.  emptor. 
B.T<1.  ctfamnonc. 
EOR.  eorum. 
EP.  ffMilatio,  epialola. 
E.  P.  edenduBi  païc^,  è  publâeo. 


EPM.  epitapkkim. 
Ë.  FI  If.  epistolam  miltit. 
E.  P.  R.  et  lirseparat. 
BPfll  Bp^icèi^.  ' 
E.Q»  Gé  equettris  eokars. 
EQ.  JH.  SP.  POM.  eqHitan  magister 
sp.  PoBipeianus. 
EQ.  P.  equus  puUicus. 
ÉQ.  C6tf .  eqnesuii  ooliortis. 
EQl  R.  HtjàH  Wétâênm* 
£R.  ertHit»eril. 
£.  R.  A.  ea  ns  agilur. 
E.R.  B.*ejns  régit  bona. 
ERG.  ergo 
BRP.  eripiet. 
ER.  P.  flrit  paler. 
R.&èSeBatn. 

E-  S»  ^  MA.  t  yéKMh  mdn  matrit. 

ESS.  VDD.  MM.  H  esse  Tideadm 
nionuAiienttini  iv^s. 

ET.  etIaaiL 

ET.  NG.  ctiraoe. 

£V.  ejus. 

E.  V.  V.  N.  V.  V.  E.  cdc  ut  mas,  ae 
vItc  lit  edas. 

EX.  aigUnr,  cbmIib. 

EX.  a  «X  oaMMiadiM»  ex  coaci»- 
ne  »  ex  condiliope. 

EXGVR.  excursns. 

EX.  D.  A.  ov  EX.  D.  AVG.  ex  do- 
mo  AugusU. 

EX.  M.  ex  mUitML 
I    EX.  Ra.  exMlii  r^gibos. 


FIN  DL   PREMIER  VOLliME.