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Full text of "Dictionnaire synonymique complet de la langue française"

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\#'r >^TV 








10 § 



se. 



Slû. 




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SYNONYMIQUE 



COMPLET 



DE 1A 



LANGUE FRANÇAISE. 



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ié. 



Slù. 




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SYNONYMIQUE 



COMPLET 



DE LA 



LANOUB FRANÇAISE. 



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DICTIONNAIRE 

SYNONYMIQUE 

COMPLET 



DELA 



PAR 



J. G, FRIES, 

PROFESSEUR 'A paris. 




STVTTfiiRT K TVBINOrs, 

LIBRAIRIE J. G. COTTA. 



t s 8 e. 



• ftX 



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A. 

i 
Abandonner, Quitter (wtrlaffett, fat Sitdfre ïaffen). En 

parlant des personnes, abandonner suppose un. attachement ou une at- 
tache antérieure de la part de la personne qui abandonne, et quelque 
dommage, quelque souffrance de la part de celle qui est abandonnée. 
Quitter ne marque qu'une simple séparation. On quitte une femme que 
Ion n'aime pas, dont on n'est point aimée, et qui se soucie fort peu 
d'être quittée. On abandonne une femme que l'on aimait, dont on est 
aimée, et qui souffrira de cet abandon. — En parlant des choses, on 
quitte le jeu lorsqu'on n'avait pour le jeu qu'un léger attachement; on 
abandonne le jeu lorsqu'on l'aimait avec passion. 

Abandonner 9 Céder. Ces deux mots ont rapport aux efforts 
que l'on fait pour avoir quelque chose. On abandonne à quelqu'un une 
chose qu'il poursuit avec ardeur, sur laquelle il prétend avoir des 
droits. C'est ainsi qu'un débiteur abandonne tous ses biens à ses créan- 
ciers. Céder, c'est cesser de résister, cesser de défendre. On cède une 
chose à quelqu'un lorsqu'on cesse de contester avec lui sur les condi- 
tions de cette cession. 

Abattre, Démolir ( abfoedften , ^erftpren)* Abattre, c'est 
jeter à bas; démolir, c'est rompre la liaison d'une masse construite. Un 
coup de canon abat un mur, mais ne le démolit pas. Des ouvriers dé- 
molissent un mur lorsqu'ils désunissent les pierres qui, par leur assem- 
blage et leur liaison en formaient la masse. On n'abat pas les fonda- 
tions d'un édifice, parcequ'elles ne sont pas élevées; on les démolit. 

Abattre, Détruire. Abattre, c'est jeter à bas; et les choses 
que l'on jette à bas, laissent à bas ou à terre, les matériaux dont elles 
étaient composées. Détruire, c'est dissiper entièrement l'apparence et 
Tordre des choses, de manière à les rendre méconnaisables, à n'en laisser 
subsister ancunne apparence. 

Au figuré, on abat le courage lorsqu'on le diminue, qu'on l'affaiblit 
qu'on modère son essor; on le détruit lorsqu'on l'anéantit dans sa source; 
on ne le ruine pas, on ne le démolit pas. 

Abdication, Renonciation (^tteberfegung; ^tttfgefctutû ; 
&et*$itï) tletff Utt $)♦ U abdication se dit d'une renonciation volontaire à une 
dignité suprême dont ont est revêtu. Renonciation se dit de toutes sor- 
tes de dignités, d'emplois. Charles V a abdiqué l'empire, un commis re- 
nonce à sa place. 

Abdication, Résignation, ^abdication se fait purement et 
simplement, au lieu que la résignation se fait en faveur de quelque per- 
sonne tierce. En ce sens on dit que Dioctétien et Charles V abdiquèrent 
la couronne, et que Philippe IV, roi d'Espagne, la résigna. 

Abdiquer, se démettre (abbattrett)» Ce premier ne se dit 
que des postes éminens, et suppose un adandon volontaire; le second 
se dit également des grandes et des petites places, et n'exclut pas la 
contrainte. 

Abécédaire, Alphabet (&&&5 33udfr). Abécédaire a rapport 
au fond de la chose, au lieu qu'alphabet se dit par rapport à lordre. 

Abhorrer, Détester OBerafcfd^ettett)* Abhorrer s'applique par- 
ticulièrement à un mal présent, où dont on craint vivement la présence; 
détester, à la cause du mal ou à un mal passé, et qui a laissé de 1 aversion. 

Aboi, Aboiement (&a$ SeUett, @el>euj* Ce premier exprime 
proprement l'acte; le second a plus de rapport à la faculté. 
FiUE9 7 Dict, lynoBYmtyue. \ 



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« Ab 

Ab Ovo, Dès l'Origine (tfott tfofftttf))* La première de 
ces expressions a un air scientifique; la seconde est l'expression or- 
dinaire. 

Abréger , Aeeoureir (afefttrjen, fiirger fttad>eti)« On «irè^ 

dans- le dessein de donner en petit l'image de ce qui existe en grand ; 
c'est un tableau en miniature. On accourcit ce qui est trop long. 

A l'Abri, A Couvert. A couvert présente l'image d'un 
voile qui dérobe; a l'abri, l'idée d'un rempart qui défend. Le «premier 
dit moins que le second. Quand on est surpris par la pluie on se met 
u l'abri sous un arbre, où a couvert dans une grange , dans une maison 
(unterftetyen). 

Abrogation, Abolition ($Kfcf$ftffttttg , ^Cnffjrbltnft), Vabro 
gation se fait par une loi, Y abolition par le nocusage. 

Abrogation, Dérogation (^uftebuitftjcine* (Sefefeeé). Termes 
du palais. La dérogation laisse subsister la loi antérieure; Yabrogation 
l'annulle absolument. 

Aeadéniieien, Aeademlste (3tfabemtfttr). Un académicien 
est un membre d'une académie, qui cultive Ici sciences, les arts ou les 
belles lettres; un académiste est un membre d'une académie, qui a pour 
objet les exercices du corps. 

Aeeabler, Combler (iibcrfwuf en , ttbcrfd&fittett)* Combler 
de biens, de faveurs, de bienfaits, suppose autant de biens, de fa- 
veurs, de bienfaits, que pouvait en espérer celui qui les reçoit. Ac- 
cabler de biens, de faveurs, suppose des bienfaits extraordinaires et 
inespérés répandus e* grand nombre et coup sur coup. 

Accepter, Recevoir (attncfntteît, empfattgett , erftaltttt). 
Nous acceptons ce qu'on nous offre; nous recevons ce qu'on nous donne 
ou ce qu'on nous envoie. 

Accès, Faroxisnie (SCttfatt von timt ftrattffiett ; heftifiev 

§(nfaïl VOrt etttcr tôvattffjett). Termes de médecine. Le premier n'est 
proprement que le commencement de la première attaque de la mala- 
die; le paroscisme en est le degré le plus fort. 

Accorder, Concilier (au$QUià)ttl , tferfdfmctt). On accorde 
les différends; on concilie les esprits. 

Accompli, Parfait (lwtfenber, VoUfommcu). L'ouvrage parfait 
réunit toutes les perfections qu'il doit avoir. L'ouvrage accompli réunit tou- 
tes celles qu'il peut avoir. Celui-là n'a rien de répréiiensiblc ; celui -ci ne 
laisse rien à désirer. Parfait s'applique â toutes sortes d'objets; accompli 
exige toujoursi-n assemblage de rapports, de qualités et de perfections. 

Accouchement, Enfantement (Œebàrunfl, 0tfebet*funft)» 
1? accouchement comprend non seulement l'action de mettre l'enfant au 
monde, mais aussi tout ce qui prépare et accompagne cette action, de- 
puis les premières douleurs jusqu'à l'entière délivrance; c'est l'expres- 
sion la plus ordinaire. Enfantement se dit plus rarement, et n'a rap- 
port qu'à l'action précise de mettre un enfant au monde. 

Accoucheuse, Sage-femnie (#èbamme, 2Beljmittter)* Sage- 
femme est le terme vulgaire, le nom relatif à la profession. Accou. 
cheuse se dit plutôt relativement aux opérations que l'on pratique en 
aidant une femme à accoucher. 

Accoutrement, Habillement (StufpiiÇ, ftleftilttg)* Acou- 
trement ajoute à l'idée ^habillement celle d'un vêtement extraordinaire 
et ridicule. 

Accueillir, Recevoir (<mfttef>mett , empfaitgttt)» Recevoir 
se dit de l'action en général, abstraction faite delà manière. Accueillir 
seul se prend toujours en bonne part. Avec des modifications, il peut 
être pris en bonne ou en mauvaise part. On l'a accueilli dans cette 
maison (matt tyat ifttt in btefeé J£att$ (tufgettOtnmen), on l'y a bien reçu (watt 
Ijat iltft ba gttt empfangett, aufgenommen). On Ta bien accueilli^ mal accueilli. 

Accumuler, Amasser (ttfufen, ftttfftfiifett, atriEtfufen)» 
Amasser suppose la sagesse, la prudence, la prévoyance, la modéra- 
tion. On amasse dans sa jeunesse pour jouir dans sa vieillesse. Accu- 



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Ae 8 

muter suppose une avidité infatigable. On se prive de jouir pour ac- 
cumuler. On amasse du bien, on accumule des richesses. 

Achat, Emplette ($tuffauf, (gtttlauf)* Achat se dit des cho- 
ses dont on ne fait point usage soi-même, ou qui se détruisent par 
l'usage; emplette ne se dit que des choses mobilières destinées à un 
usage- journalier , tels que vêtemens, parure, meubles, équipage etc. 
On fait emplette d'une robe, d'un habit, d'une commode, de toile, 
de mousseline, de diamans, de bijoux, d'une voiture, d'un cheval. Les 
marchands font des achats de marchandises, dans le dessein de les re- 
vendre , et ils ont des livres d'achat , et non des livres d'emplette. On 
fait des achats de grains, ou pour les revendre, ou pour s'en former 
une provision pour sa consommation. 

Achever, Finir, Terminer Oottenbett, v beenbioen, befdf>Hc= 
f?Ctt)» Achever n'a proprement rapport qu'à l'ouvrage continu que l'on 
fait par addition successive de plusieurs parties, comme un tisserand 
qui fait une pièce de toile, un menuisier qui fait une table. Achever, 
c'est travailler pour aller au bout. Un ouvrage n'est pas achevé 
(UOUcubet) lorsqu'on aquelque chose à y mettre pour le rendre complet. 

Finir a rapport au travail même; c'est être à la fin du travail, ou 
s'avancer vers la fin du travail. A ce qui est achevé il n'y a plus rien 
à ajouter; à ce qui est fini (beettbtgt) il n'y a plus rien à faire. 

Terminer se dit des choses qui:, n'ayant point un but fixe, peuvent 
se prolonger indéfiniment; ainsi Ton dit terminer sa vie, terminer sa 
carrière, terminer un différend, terminer un procès. Terminer n'a rap- 
port ni à un ouvrage comme achevé, ni à un travail comme fini; il 
n'a rapport qu'à la durée de la chose. Terminer c'est mettre un terme 
à la durée. 

Acquiescement, Consentement (fetc îyii^mtg in eitteé 
3&tttett, fêttttPttttgtltto)» L'acquiescement suppose une sorte de soumis- 
sion; le consentement, une sorte de supériorité. 

Acquiescer, Céder (ftd^ in eitte* £8tttett fttgett, nadfjfleben). 
On acquiesce par amour de la paix, on cède par déférence ou par 
nécessité. 

Acquiescer,, se Rendre (jïrf> flefrtflen laffett, ftrf> erflefcctt). 
On acquiesce volontairement, ou se rend par la force des raisons. 

Acquiescer, Adhérer (einuriUigen, beittreten)» Celui qui 
acquiesce se soumet à une chose qui le regarde directement; celui qui 
adhère adopte ce qui a été fait et conclu par d'autres, et s'y joint. 

Acte, Action (^antfltng)* L'action est l'opération d'une puis- 
sance qui agit; Vacte est l'effet de l'action, est ce qu'elle produit. 

Acteur, Comédien (&d)aufpieler, <£omptâant)» Acteur est 
relatif au personnage que l'on joue , comédien à la profession que 
l'on exerce. 

Action, Bataille, Combat (Qefedbt, 3cWrt#r, Xreffen)* 
Action semble être le genre et bataille et combat les espèces. Les ba- 
tailles et les combats sont des actions. 

La bataille est une action plus générale et ordinairement précédée 
de préparations. Le combat est une action plus particulière et moins 
prévue. Ainsi les actions qui se sont passées à Êchmuhl, à Wagram 
entre les Français et les Autrichiens sont des batailles ; mais Yaction du 
passage du Rhin, la défaite d'un convoi ou d'un parti, sont des 
combats. 

Actionnaire, Actlonnlste OHcHemnbaber, ^ïcticnbnnbiet). 
L'actionnaire est un propriétaire qui jouit de son action ou de ses ac- 
tions; Vactionniste est une espèce d'agioteur qui commerce en actions 
par des achats et des ventes .à termes, et par des primes. 

Actuellement, à Présent (gegemnàrrtg, frit fcit, jtÇt). Ac- 
tuellement n'indique précisément que le moment actuel, abstraction faite 
de toute autre circonstance; à présent indique un tems présent plus 
ou moins étendu, par opposition à un tems plus ou moins éloigné, 
ou indéfini. 

1 * 



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4 Ae 

Actuellement, Maintenant (efeett itt$t, je^t>» Actuellement 
se dit relativement à une chose commencée pour marquer une suite, 
une continuation ou bien pour marquer l'opposition, le contraste de 
deux évènemens successifs: nous travaillons actuellement , nous avons 
fait la première partie de cet ouvrage, maintenant il faut faire la se- 
conde; nous nous sommes assez reposés, assez divertis, maintenant il 
faut travailler. 

Adage, Proverbe (®priidf>tnprt , Wartme). Le proverbe *st 
un sentence populaire ou un mot familier et plein de sens qui annonce 
une vérité naïve, tirée de l'observation et exprimée en peu de mots: 
chatéchaudé craint l'eau froide (®ebratt«te tfitl&er flîr^tetl bût $eilfr), voilà 
un proverbe. 

L'adage est un proverbe qui, outre l'existence dune chose,, le résul- 
tat d'une observation, indique un motif d'agir: faites oien, bien vous 
vient , voilà un adage, parce qu'il excite à agir, à bien faire, qu'il en 
expose le. motif, qu'il donne une régie de conduite. - 

Adepte, Initié (ber m ettt @el>eimtti# *c» (gittgetoetfcte)* On 
appelle adeptes ceux qui sont initiés dans les mystères d'une secte ou 
d'une science, et particulièrement de l'alchymic. Initié signifie la même 
chose, mais ne se dit pas des alchimistes. 

Adhérenee, Adhésion (bas 9lttf)âtt0ttt , bit ÇlttfKÏftgttcfc 
fût)* Ces deux termes s'emploient souvent l'un pour l'autre. Cepen- 
dant adhérence a plus de rapport à l'état , et adhésion en a davantage à 
la qualité, à la force qui produit cet état. 

Adjeetii; Kpithète CSctwort, fdbmâcfeitbe* (gpitbetm»)* 
Vadjectif est proprement adjectif, lorsqu'il sert à déterminer l'étendue 
dans laquelle on prend le substantif, de manière que s'il étair supprimé, 
la proposition ne serait plus complète. Dans ,, l'homme sévère déplaît, " 
sévère est un adjectif proprement dit, parce qu'il sert à expliquer le mot 
homme, de manière que si on le supprimait, la proposition ne serait 
plus complète. Vépithète est un adjectif qui détermine le substantif, 
seulement pour le présenter d'une manière plus agréable ou plus éner- 
gique , et on peut le retrancher sans que le sens de la proposition en 
souffre. 

Dans ,,/a pale mort frappe tous les hommes , u pâle est une épithète, 
parce qu'il ne sert pas à compléter le sens de la proposition, mais seule- 
ment à rendre l'idée du substantif plus frappante : ôtez ce mot, et le 
sens de la proposition restera le même. — 

Administration, Régime (dteoierttttgéttcife, SBcittutltting)* 
Le régime est la règle établie par le gouvernement pour régler l'action 
de l'administration. L'administration est l'action qui résulte du régimes 

Admiration, Surprise (&et»itttbertitt0, fêrftaitneit , qto$e 
Sterttmttberilitg)* Une chose belle ou laide , pourvu qu'elle ne soit 
pas ordinaire dans son genre, nous cause de la surprise; mais il n'est 
donné qu'à celles qui sont belles de produire en nous la surprise et Y ad 
miration. 

Admiration, Etonnement (&ettmnberung, Seroimbertma,)* 
-lSétonnement est le sentiment que produit eu nous un événement con- 
traire à notre attente- Ij admiration est le sentiment qui naît de la con- 
sidération d'une force extraordinaire et inconnue. 

s'Adonner, se livrer (fld> t»ibmett, <td> fritlgefeett)» C'est 
s'appliquer souvent à quelque chose, en faire son occupation fréquente, 
y prendre un plaisir particulier. S'adonner à l'étude, aux plaisirs, à 
la chasse, à la société. 

se Livrer , s'appliquer passionnément à une chose, s'y attacher 
sans réserve, renoncer à tout pour satisfaire la passion qu'on a pour elle. 

Adoueijr, Tempérer (Hitbettt, màfiigett)* En adoucissant, 
on change la qualité de la chose, en tempérant, on affaiblit son effet, 
son action , son activité. 

Adoueir, Modérer (Uttbertt; ma#tgett)* Adoucir, c'est rendre la 
qualité moins désagréable; modérer, c'est la corriger, en supprimer l'excès. 



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Af & 

Adoucir, BUtiger ((ittbertt, mtftertt)» En parlant de régies, 
Je lois, de règlemens, de doctrines, on adoucit en rendant moins rude, 
moins sévère , moins austère , maïs cette expression ne suppose point de 
homes à l'action. On peut adoucir jusqu'à dénaturer. Mitiger, au con- 
traire , suppose l'action d'adoucir bornée au point où est la perfection. 
Une règle adoucie jusqu'à devenir trop commode serait relâchée et non 
mitigée. 

Adresse, Dextérité (<Sefdf)tcf ltcf>fett/ ©etPattbtÏKtt)* L'adresse 
a plus de rapport à la conduite de la chose; la dextérité en a davan- 
tage à la manière d'agir, h* adresse dirige bien; la dextérité exécute 
bien. La dextérité donne un air aisé et répand des grâces dans l'action; 
Y adresse fait procéder avec art et d'un air fin. 

Adresse, Habileté* Vadresse suppose l'art, Vhabileté la science; 
V habileté connaît la nature des choses et des moyens, elle dispose; l'a- 
dresse connaît les moyens et la nature des obstacles , elle dirige. 

Adresse, Souplesse (btc ® efcbitflt rfjfeit , fcte ©cfd)meifrtrt,= 
fett Pbet (Setpanbtftctt)» L'adresse est l'art de conduire ses entreprises 
d'une manière propre à y réussir; la souplesse est une disposition à s'ac- 
commoder aux conjonctures et aux évènemens imprévus. 

Adresse, Finesse Ottcrf c*)(rtflenï)ett , ééblaufyit). Vadresse 
suppose une marche dirigée avec art; la finesse une marche secrète et 
cachée, L'adresse emploie les moyens, elle demande de l'intelligence; 
la finesse insinue d'une manière insensible , elle suppose de la pénétra- 
tion. Partout où il y a de la finesse, il y a aussi de Vadresse; mais Va- 
dresse n'est pas toujours accompagnée de finesse. 

Adroit, Habile (getoattfct, gefcfttcft)» L'homme adroit con- 
naît le jeu des moyens , la meilleure manière de les combiner, de les di- 
riger; il exécute, il dirige. L'homme "habile connaît parfaitement les 
bons moyens et sait les distinguer des mauvais; il choisit et dispose. 

Adroit, Entendu (getIHinbt, tfetrftôttbttO» Adroit se dit de 
la conduite, entendu des 4 lumières de l'esprit. L'homme adroit conduit 
bien son entreprise; l'homme entendu sait distinguer les meilleurs moy- 
ens et la meilleure manière de les combiner et de les diriger. 

Adulateur, Flatteur (3d)mcid)ler , chter &cr £U Œcfatfcn 
ftfctt)* 1j adulateur veut montrer une soumission entière, une admira- 
tion sans, bornes. Il loue sans distinction le bien et le mal, les perfec- 
tion» et les défauts, les vertus et les vices. Le flatteur est moins bas. 
Dire des choses agréables à celui qu'il flatte est son but direct; plaire 
en flattant son but détournée. 

Adversaire, Antagoniste ((Segner, 3ftetnimg*fetitb)< Vad- 
versaire a des prétentions qu'il veut faire valoir; Vantagoniste , des opi- 
nions, des goûts ou un parti qu'il veut faire prévaloir. L'adversaire 
veut remporter l'avantage; Vantagoniste veut affaiblir ou détruire l'opi- 
nion qu'il combat. 

Affaiblir, Débiliter (fcf>tt>âdjetO» Affaiblir, c'est en géné- 
ral diminuer la force, les forces de quelque chose que ce soit. On affai- 
blit le corps et l'esprit par la débauche; on affaiblit un état, une 
armée etc. 

Débiliter se dit en général des fibres dont le corps humain est com- 
posé , qui sont affaiblies par le relâchement de leur tissu, par la trop 
grande diminution ou le défaut de leur ressort. Ce même mot s'em- 
ploie auisi par les médecins pour exprimer les mêmes* vices dans les 
vaisseaux, dans les viscères et autres parties organiques du corps humain. 

Affairé , Oeeupé* Affairé suppose plusieurs affaires qui se suc 
cèdent, sans pouvoir être différées, et occupé ne suppose qu'une seule 
chose à laquelle on donne toute son application. 

Une autre différence, c'est qu'occupé (befd)iftigt) se dit ordinaire- 
ment de celui qui est applique à! une occupation réelle, actuelle, sé- 
rieuse; et qu'affaire (gefdjàfttg) se dit souvdht des gens qui affectent avoir 
beaucoup d'affaires, et qui font des riens avec le même empressement 
que des choses importantes. 



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Af 

Affectation, Afféterie {Sitrcvti, ge^tinmfteffeé , affecttrs 
tté SSefttt)» "L'affectation est une certaine manière de manifester sus 

Ïtensées, ses senti mens, ses goûts, qui s'éloigne du naturel, et marque 
o dessein d'en faire parade. 

L'afféterie consiste dans de petites manières extraordinaires, recher- 
ch'ées, qui s'éloignent du simple et du naïf, par lesquelles on s'efforce de 

flaire, d'être agréable. L'affectation est plus ordinaire chez les hommes, 
afféterie chez les femmes. 

Affection, Amour (WtiQUttQ, Siebel» L'affection est l'impres- 
sion la moins vive et la moins forte qui affecte la cœur; Vamour est 
la plus vive et la plus forte 

Affermer, liouer Oarfjtetî , mietïjett)* affermer ne se dit 
que des biens ruraux ou des revenus publics; louer est consacré aux 
maisons, aux logemens, aux ustensiles et aux animaux. 

Affermir, Consolider (befefttgen , beftdrfctt ). Affermir; 
rendre ferme, rendre stable, consolider, rendre solide. 

Ce dernier est un terme de médecine et de chirurgie , qui se dit 
de Faction de reunir, de manière^ à rendre solides et continus, les os 
fracturés ou les lèvres d'une plaie. 

On dit aussi consolider une union, un traité, pour dire, convenir de 
quelques dispositions qui les rendent plus stables; par où l'on voit qu'af- 
fermir se dit d'une seule chose à laquelle on donne de la solidité, de 
la stabilité, et que consolider se dit de plusieurs choses que l'on dispose 
do manière à concourir à leur consolidité, à leur stabilité commune. 

Affiche, Plaeard t^nfôiagjottel, 3lnfcf>Ia0, ®$mâf>fcl>rift)* 
Ces deux mots signifient un papier écrit ou imprimé sur un seul côté, 
et que l'on colle sur les murs pour donner au public connaissance de 
quelque chose qui l'intéresse ou peut l'intéresser. L'affiche peut se faire 
sur une feuille entière de papier ou sur une demi . feuille , ou même 
sur un quart de feuille; les placards sont plus considérables, et sont 
quelquefois composés de plusieurs feuilles de papier. 

Placard se dit particulièrement des affiches qui contiennent des choses 
contre les gouvernemens , contre les autorités ou contre l'honneur des 
particuliers. On dit des placards séditieux, des placards injurieux , on 
ne dit pas des affiches séditieuses, des affiches injurieuses. 

Affiler, Repasser (fpifeetf, fcfyloifett). Affiler se dit des ins- 
trumens neufs auxquels on donne le fil; repasser, des instrumens qui 
ont déjà servi et que Ton passe sur la pierre pour leur donner do nou- 
veau le fil. 

Affirmer, Assurer (ttcrflcftcrn / bcftdtia.cn). Assurer une 
chose, c'est la dire d'un certain ton, d'une certaine manière que Ton 
croit propre à en marquer la certitude. Affirmer une chose , c est em- 
ployer le serment pour la faire croire. Celui qui assure n'engage que sa 
véracité; celui qui affirme engage sa religion et son honneur. 

Affirmer, Confirmer (bcftaitpten , bcftdrfcn ). L'action 
ÏÏ affirmer se rattache à la véracité de celui qui la fait. L'action de con- 
firmer donne de nouveaux motifs, de nouvelles raisons pour regarder 
comme vraie, une chose qui avait été déjà avancée comme telle. 

A f 'filet ion, Tristesse (&etrubni£, Xvantiqfcit). L'affliction 
a cela de commun avec la tristesse qu'elle est durable comme elle. Mais 
Yaffliction est active, et la tristesse passive. La première, a toujours un 
objet réel ou imaginaire auquel elle s'attache; la seconde n'est souvent 
que l'effet du tempérament. 

Affligé, Fâelié (betviibt fetjn, etnem Ietb fctjn). Nous som- 
mes affligés ou fâchés de ce qui nous arrive ou de ce qui arrive à nos 
amis. Affligé exprime plus de stabilité et suppose un mal plus grand que 
fâché. On est affligé de la perte do ce qu'on aime, d'une maladie dange- 
reuse, d'un bouleversement de fortune. On est fâché d'une perte au jeu, 
d'une partie manquée, d'un contre -tems survenu, d'une indisposition. 
Affligé, Attristé (betrûbt, ttfttlHg)» 4fftigè marque une 
douleur profonde causée par un mal qui nous touche de près et qui 



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Af V 

détruit notre bonheur. Juriste désigne un déplaisir léger, plus appa- 
rent que profond, cause par un mal qui ne nous touche pas directe- 
ment, et qui s'oppose seulement à notre gaîté ou à notre joie* On est 
afflige de la perte de sa fortune ou de la mort de son ami; on est at- 
t ris té d'une continuation de mauvais tems, ou d'un événement mal- 
heureux qui arrive sous nos yeux à des personnes qui nous sont in- 
différentes. 

Affligé, Contristé (bcttùbt, mit bcttùbt fetjn)* Affligé sup- 
pose un sentiment particulier sans rapport aux sentimens des autres. 
Contristé supjpose un sentiment que Ton partage avec d'autres. 

Afflige, Jtfortiffé (Setrfibt, flcfrânft). Affligé suppose un 
mal qui vient du dehors , il n'exprime que la douleur qu'on en res- 
sent; il tient à la sensibilité. Mortifié suppose un déplaisir qui a sa 
source dans les fautes qu'on a faites, ou dans le mépris, les airs do 
hauteurs, les ironies qu'on essuie, ou dans le succès d'un concurrent; 
il tient à l'amour, propre. 

Affluent, Confluent (ffihtfhtf* , 3«îûmmeufïuf0. Affluent 
ne se dit que d'une rivière. C'est l'endroit où elle se jette dans une 
autre rivière. Confinent se dit de deux rivières, c'est l'endroit où deux 
rivières commencent à couler ensemble. 

Affranchir, Délivrer (itt $ret$eit fegett, befretett)* Le 
mot affranchir désigne un acte d'autorité, de puissance cic, car il faut 
une puissance pour briser le joug que la puissance impose; délivrer ne 
demande qu'une voie de fait, un acte tel quel, sans idée accessoire, car 
on délivre par toutes sortes de moyens. Vous affranchissez votre es- 
clave, il était à vous, vous étiez le maître de retenir sa liberté ou de 
la lui remettre; vous délivrez l'esclave d'autrui, il a son maître, il faut 
l'enlever ou le racheter. L'ordre religieux de la rédemption délivrait 
les captifs en payant leur rançon aux pirates, des seigneurs du Nord 
affranchissent du joug de la glebejeurs paysans, en usant de leur pou- 
voir et de leur raison. 

Affres, Transes, Angoisses (Me aSattgiflfcttett, 99(n0ft, feer 
2>cfyrccfen)* Les transes sont les violentes agitations de la peur, les an- 
goisses sont les tortures de la douleur. Les affres sont des terreurs 
extrêmes; elles sont produites par l'aspect d'un objet affreux et mena- 
çant auquel ou ne peut échapper. 

Affrètement, Frétement (Me &$tff$mtctl)imft, Die ®cWff«s 
vcrmtctfjiwa , <iitd> Me ®cf>ifF$mietf>e s (Sclbcmnefnttttno). L'affrète- 
ment se dit de l'action de celui qui prend un vaisseau à louage, le fré- 
tement, de l'action de celui qui donne un vaisseau à louage , ou le prix 
qu'il en reçoit. 

Affreux, Horrible (abfcf>ettltcf) , fcfyrecf ttcft)*, Ce qui est af- 
freux inspire la répugnance et le dégoût ; on a peine à en soutenir la 
vue. Ce qui est horrible excite l'aversion et l'horreur; on ne peut s'em- 
pêcher de le condamner. 

Affreux, Effroyable. On détourne la vue pour ne pas voir 
ce qui est affreux (gra&ltcW ; ce qui est effroyable (erfdtfecflid» cause de 
la peur, on n'ose l'approcher. 

Affreux, Epouvantable (flrdfHicï), cntfeÇltdb)* On peut 
regarder ce qui est affreux avec répugnance et dégoût; l'aspect de ce 
qui est épouvantable fait reculer d'étonnemont et de terreur. 

Affriander, Affrioler. Affriander suppose quelque chose de 
solide et de substantiel; affrioler suppose des choses légères et seule- 
ment agréables. On qffriande (wroôf)nt) avec des mets délicats de toute 
espèce; on affriole (mûcfyt gfnàfàig) avec des bonbons, avec des sucre- 
ries, avec des confitures. Le premier est familier , le second est 
populaire. 

Affront, Insulte (grog, $o|>tt)* Vaffront suppose le dessein 
de piquer, de mortifier, d*humilier; il fait rougir. L'insulte suppose 
le dessein de braver, de provoquer; on la repousse ordinairement 
avec vivacité. 



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S Af 

Affront, Outrage (3d>tmpf, gtPbe SdtfàimpfmiQ). Vou- 
trage ajoute à l'idée d'affront celle d'excès; il suppose le dessein d'avi- 
lir, de ravaler. Une faute reprochée devant plusieurs personnes est 
un affront ; un démenti , un soufflet donné sont des outrages. 

Afflront , Avanie (&d)impf, &d)tnad))+ L'affront nous expose 
à rougir devant plusieurs personnes; Vavanie nous expose aux mépris 
et aux risées de la populace. 

Affronter, Braver (Me ®ttrtte bittm, trofceit)* Affronter 
suppose un combat, des chances, des risques à courir, et marque qu'on 
s'y expose avec audace. Braver suppose une confiance ou une fermeté 
orgueilleuse qui se manifeste avec le m'épris. On affronte l'ennemi lors- 
qu'on s'avance sur lui pour l'attaquer avec audace ; on le brave lorsqu'on 
le défie, qu'on l'insulte, qu'on témoigne du\ mépris pour lui. On brave 
lestyrans, la tyrannie, les persécutions, les menaces; on ne les af- 
fronte pas. On affronte la mort en s'exposant au danger de la rece- 
voir; on la brave en la méprisant, en la recevant avec fermeté ou in- 
différence. 

Affûter , Aiguiser (tt>eÇctt, frfwt'fett). Affûter se dit plus or- 
dinairement du bois et des crayons que des métaux. On aiguise un ins- 
trument neuf et un instrument qui a servi. Aiguiser désigne indistincte- 
ment l'action de donner la forme convenable à l'extrémité d'un instru- 
ment qui doit être aigu; affûter désigne la réparation de la même forme 
altérée par l'usage. 

Afin, Pour (fcattttt, Utn glt). Pour marque une vue plus pro- 
chaine, et afin une vue plus éloignée. On se présente devant le prince 
pour lui faire la cour; on lui fait sa cour, afin d'en obtenir des grâces. 

Agaeer, Provoquer (ttccfett, ret^ctt)* Agacer suppose l'in- 
tention de plaisanter, d'exciter à engager des querelles folâtres. Provo- 
quer suppose l'intention d'attaquer sérieusement, d'exciter à une querelle 
sérieuse. 

Agé, Vieux (betdQt, ttlt)* Agé ne se dit que des êtres orga- 
nisés qui jouissent ou qui ont joui de la vie : un homme âgé; et vieux 
peut se dire de tout ce qui a joui d'une longue existence: une vieille 
maison, et non une maison âgée 

Agé de 9 A l'âge de (ait, int 3Uter t>0?)* La première de 
ces expressions semble désigner simplement l'âge; la seconde, à l'idée 
d'âge semble joindre celle d'époque. 

J'ai un fils âgé de trente ans et non pas j'ai un fils qui est à Vâge de 
trente ans: il ne s'agit là que de Vâge de mon fils. Mais je dirai: mon 
fils est mort à Tage de trente ans. Il y a là et l'idée de l'âge et une idée 
d'époque; âgé ne sauroit convenir. 

Agitateur, Perturbateur (Xveibtt , Sbiftmegler, ttnruljes 
ftiftet)* \Sagitateur se borne à inspirer des inquiétudes, des craintes, 
à agiter les esprits, à les disposer à l'insurrection ou à la révolte. Le 
perturbateur va plus loin; il veut des troubles réels, des oppositions, 
des scissions, des cabales, des partis; il détruit l'ordre et l'harmonie. 
Le perturbateur achève ce que Vagitateur a commencé. 

Agitation 9 Trouble (untuhiQC# . Xrcibeti , ttttrul)*)* Il y a 
de l'agitation dans une ville, lorsqu'il y a un mécontentement général, 
que les esprits y sont en proie à l'inquiétude et à la crainte; il y a du 
trouble lorsque le mécontentement éclate en menaces, que les partis se 
provoquent ouvertement, que l'autorité publique est sans pouvoir. 

Agiter , Débattre (pet ftanbeltt , ftretttg *etrf>att bcltt , befrat; 
ttrett)* Agiter se dit d'un examen tranquille du pour et du. contre', dé- 
battre suppose des intérêts divers et de la chaleur dans la défense du 
pour et du contre. On agite des questions de philosophie; on débat une 
question politique, une affaire d'intérêt. 

Agonie, Extrémité (ber Sobeéfampf , ba$ âitôerfie (gnbe 
be$ Sebetté)* Ces deux mots s'emploient nour marquer les derniers 
momens de la vie de l'homme; mais le premier présente l'homme mou- 
rant, se débattant contre les angoisses delà mort; et le second indique 



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Al 9 

le dernier moment de la vie , l'état d'une personne si malade qu'on a 
perdu tout espoir de la rappeler à la vie. 

Agréer, Recevoir (flcitcïjmtflcn, gceuljett/ tntpf angett). Nous 
recevons ce qu'on nous donne ou qu'on nous envoie 5. nous agréons ce 
qu'on nous présente, agréer ajoute à l'idée de recevoir celle de re- 
cevoir sans difficulté, sans répugnance, avec plaisir, avec complaisance, 
avec bienveillance. Agréer les services de quelqu'un. Agréez (ges 
ne&mtgen) les tendres respects, que je vous présente du fond de 
mon cœur. 

Agrérnens, Grâces (b<rê Sïngeneljme, 3lnnel)mttcf>c, bte 
©tûjic)* Les agrérnens viennent de l'art, d'un assemblage de traits fins 
que l'humeur et l'esprit animent; les grâces sont un vernis naturel, ré- 
pandu dans le discours, dans les actions, dans le maintien et qui fait 
qu'on plaît jusque dans les moindres choses. 

Agression, Attaque (unttermuffteter Sïnfaïl, ïïnfall, Sftts 
grtff)* Ces deux mots marquent également l'action de celui qui at- 
taque, mais agression ajoute à l'idée d'attaque celle d'attaquer quelqu'un 
qui ne s'y attendait pas, pour provoquer une querelle, un combat. 

Agreste, Rustique (Unie, lattôltd))* Agreste^ éloigne toute 
idée de culture, il suppose la nature brute et abandonnée à elle-même; 
rustique se dit des choses qui ont rapport aux travaux et aux mœurs 
de la campagne, par opposition aux travaux et aux mœurs des villes. 

Agreste, Champêtre (tt>tlt>, lattvltcf))* Le mot agreste ex- 
clut toute idée de culture et d'agrément; le mot champêtre, au con- 
traire, réveille l'idée de la culture et des agrérnens qui l'accompagnent. 
Un lieu agreste n'offre que des roches stériles, des plantes sauvages, 
une terre inculte; il inspire la tristesse, ou tout au plus une stérile . 
mélancolie. Un lieu champêtre présente un spectacle riant et agréable; 
ce sont des plaines fertiles, de gras pâturages, couverts de riches trou- 
peaux, des prairies émaillées de fleurs, des arbres courbés sous le 
poids des fruits, des travaux utiles qu'animent l'innocence et la gaîté, 
et qui promettent l'abondance et le bonheur. 

Agriculteur, Cultivateur (Çaitôtmrt!) , 3Kcfer$mamt)* Le 
mot agriculteur a un sens plus étendu; c'est un propriétaire qui fait 
valoir par lui-même et en grand. Celui de cultivateur a un sens plus 
borné ; c'est un amateur de la cultivalion, qui s'adonne à un genre par- 
ticulier de culture, comme les arbres, les fleurs, les plantes mêmes. 
1 S agriculteur cultive l'agriculture; le cultivateur cultive la terre. 

Agriculteur, Agronome ( 8anbnnrtl) , Qant>bauv>erftànt>fc 
flCtO* L'agriculteur travaille lui-même à la culture, ou y fait travail- 
ler sous sa direction; Vagronome s'applique à la théorie de l'agriculture. 

Aide, Assistance (fric §ûlfe , bec 35otfianb)» L'aide suppose 
la faiblesse; l'assistance, la pauvreté et le besoin. 

Aide, Secours {Çyûlft, HttterfîfifellttQ)* L'aide est une aug- 
mentation de forces ou de moyens pour faire quelque chose, pour se 
tirer de peine, d'embarras. Le secours est une augmentation de forces 
ou de moyens pour résister à quelque chose. 

Aider Ile, Aider A (fjclfcn, feeifteljen mit***, Çclf en $tt ♦ ♦ ♦)♦ 
Aider de indique les moyens dont on se sert pour aider. On aide de 
sa bourse, de son crédit, de ses conseils. Aider à marque le but où 
tend celui qu'on aide. On aide à marcher; à se soutenir, à faire un 
ouvrage. 

Aider quelqu'un, Aider à quelqu'un. Aider quelqu'un 
c'est en général joindre ses forces, ses moyens aux siens, clans l'in- 
tention de le faire parvenir plus facilement au but qu'il se propose. 
Aider à quelqu'un c'est joindre ses efforts aux siens pour le tirer d'em- 
barras, de peine. Un homme est accablé sous* un poids, on lui aide. 

Aider, Assister, Secourir. On secourt dans le danger; on 
aide dans la peine; on assiste dans le besoin. 

D'ailleurs , de plus , Outre cela. D'ailleurs annonce une 
raison d'une espèce différente; de plus, une raison de la même espèce. 



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ÎO Ai 

Pour qu'un état se soutienne, il faut que ceux qui gouvernent soient mo- 
de ré • , que ceux qui doivent obéir soient dociles, et que de plus (feïner) 
les lois y soient judicieuses. Il y aura toujours des guerres entre les 
hommes, pareequils sont ambitieux, que l'intérêt les gouverne, que 
iY ailleurs (libftbiejj) le zèle inconsidéré de la religion les rend cruels. 
Outre cela annonce qu'on va ajouter une nouvelle raison à celles qui suf- 
fisaient déjà elles seules. L'Ecriture sainte nous prêche l'unité d'un Dieu, 
la raison nous la démontre; outre cela (attficrbem) toute la nature nous la 
fait sentir. 

Aimer plus, aimer mieux (ftârfet lichen, Hefccr tppflcn). 
Aimer plus suppose un goût plus sensible, un attachement plus grand 
pour une chose que pour une autre. Quand on aime mieux, on préfère 
une chose et on rejette l'autre; quand on aime plus, on préfère une chose, 
mais on ne rejette pas l'autre. 

Une ame honnête et juste aimerait mieux être déshonorée par les 
calomnies les plus atroces, jjue de se déshonorer elle-même par la 
moindre injustice , parce qu'elle aime plus la justice que son hon- 
neur même. 

Aimer, Chérir (ttebett, gârtltcf) Iicbett)* Chérir c'est aimer 
avec un tendre, attachement, avec prédilection. Cette femme aime tous 
ses enfans, mais elle chérit le plus jeune. Chérir exprime plus d'attache- 
ment, de tenderesse et d'attention; aimer suppose plus de diversité dans 
la manière. 

Aimer, Être amateur (lieben, Steb^aber poit ettturë fetra)» 
On aime un objet individuel, ou en général tous les objets de la 
même espèce capables de flatter le goût. On n'est pas amateur d'un ob- 
jet individuel, on Test de l'espèce dont il fait partie. On aime son jar- 
din, et Ton aime les jardins; mais on n'est pas amateur de son jardin; 
on n'est pas amateur de jardins. On aime un tableau, des tableaux, et 
on est amateur de tableaux. Amateur suppose, outre le goût par une 
classe de choses , les connaissances et les lumières nécessaires pour dis- 
tinguer celles qui méritent la préférence , ce que ne suppose pas le 
verbe aimer. 

Aine, Aneien* Ces deux mots se disent des individus de l'es- 
pèce humaine comparés les uns aux autres , relativement à l'époque où 
ils sont nés, ou à celle où ils ont été admis dans quelque société, dans 
quelque compagnie, dans quelque corps. Celui qui est né avant un au- 
tre est son* aîné; celui qui a été reçu dans un corps avant un autre est 
son ancien. L'aîné est toujours plus ancien que celui dont il est Vaine-, 
Vancien peut être plus jeune que celui dont il est ancien. Je suis votre 
ancien à l'académie (tcfc bitî lancer atë ©te itt ber îlfabemie), par ce que 
j'y ai été reçu avant vous ; mais je ne suis pas votre aîné (fc^ few ni<$t ttU 
tfT flté ©te), par ce que vous êtes plus âgé que moi. 

Ainsi, Aussi, C'est pourquoi (rtïfp, batum, pefslPCgcn, 
fcdf)Ct)* Ainsi a quelque chose de plus modéré et de plus vague ; aussi 
a quelque chose de plus énergique, c'est pourquoi quelque chose de plus 
raisonné ; p. ex. ce parvenu s'était élevé bien haut, aussi est-il tombé 
bien bas; c'est pourquoi il est tombé bien bas; ainsi il est tombe 
bien bas. 

Ainsi que, De même que, Comme (fp trie, ebenfo 
toit, tpie). Ainsi que marque une comparaison de faits ou d'actions, qui 
tombe sur la réalité de la chose; de même que une comparaison de mo- 
dification , qui tombe sur la manière dont est la chose; comme une com- 
paraison de qualification, qui tombe sur la qualité de la chose. 

Air, manières ( 3tUéfcf)Ctt , $3enof)mett )* Air se prend ici 
pour l'extérieur d'une personne considéré sous le rapport de l'impres- 
sion qui résulte, à la première vue, de ses traits, de sa taille, de son 
maintien etc. Par manières, nous entendons l'habitude de certaines ac- 
tions, de certains gestes, de certains mouvemens , , de certains signes 
extérieurs. 

Vair semble né avec nous, il frappe à la première vue; les manières 



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d< 



ai ti 

viennent de l'éducation, elles se développent successivement dans le 
commerce de la vie. Tel qui déplaît d'abord par son air, plaît ensuite 
par ses manières, 

- Air, Dilue, Physionomie (©efïcfit, SOHctte, @ejfd)téait& 
fcçitcf). LWr dépend du visage, de la taille , du maintien et de l'action; 
la mine dépend quelquefois du visage, ou aussi de la taille; la physio- 
nomie se considère uniquement dans le visage. 

Aisances, Commodités, Iiieux (f>tfmtid?eé ©emadfj, SCbs 
ttitt). Les aisances se placent et dans les divers lieux d'une maison, et 
dans des lieux séparés des appartemens. Les commodités ne se placent 
que dans des endroits dégagés des autres pièces d'un appartement, ordi- 
nairement au. dessus ou au bas des escaliers. Elles sont communes à tou- 
tes les personnes d'une maison. Les lieux diffèrent des aisances en ce 
u'ils se disent particulièrement des endroits des maisons religieuses ou 
es communautés, où les aisances sont partagés en plusieurs cabinets pla- 
cés de suite. 

Aisance, Retrait, Privé (^Çbtrttt, $eimltc!je$ (Sentac*)). Le 
retrait est une aisance^ mais il ne se. dit guère que relativement L la ma- 
tière fécale qu'il contient et aux travaux nécessaires pour la vider. Un 
cureur de retrait. 

Privé suppose un endroit d'une maison destiné à y faire ses néces- 
sités ; mais il désigne un endroit plus secret et moins commun que les 
commodités et les lieux. 

Aisé, Facile* Aisé exclut la peine qui n'ait de l'état même de la 
chose; facile celle qui naît des obstacles, des oppositions: le passage, 
l'entrée en facile (letdjt), lorsque personne n'arrête; il est aisé (gemicfys 
Ud)) lorsqu'il est large et commode- ' 

On dit d'un homme qui se rend aisément à la raison , d'une femme 
qui ne se défend pas, qu'ils sont faciles', et d'un habit qui ne gêne pas, 
qu'il est aisé» 

Ajustement, Parure (3ftt£itg, 9$wfc)» # Ce qui appartient à 
l'habillement complet est Yajustement; ce qu'on y ajoute est parure. 

Ajuster, Mirer, Viser (rtdjteit, aufé Slovu nel)mcn, $telcti)* 
Ajuster, c'est diriger une arme à feu vers le point qu'on veut frapper; 
mirer* c'est regarder attentivement; viser, c'est diriger le coup vers 
cet objet; 

Alarme , Terreur , Fflroi , Frayeur , Epouvante, 
Crainte, Peur, Appréhension. Ces termes désignent tous des 
mouvemens de l'âme occasionnés par l'apparence ou par la vue du danger. 
Ualarme naît de l'approche inattendue d'un danger apparent ou réel 
qu'on croyait d'abord éloigné. On dit iValarme se répandit dans le camp; 
remettez- vous , c'est une fausse alarme. 

La terreur naît de cc v qu'on imagine, la frayeur de ce qui surprend; 
Y épouvante y de ce qu'on présume; la crainte, de ce qu'on sait; la peur, 
de l'opinion qu'on a ; Vappréhension de ce qu'on attend. 

La présence subite de l'ennemie donne Xalarme (Sâtîtt); la vue du 
combat cause Yeffroi (auflerot&entlidje Jurcfct) ; l'égalité des armes tient 
clans Vappréhension (33eforgtÛji) ; la perte de la bataille répand la terreur 
(bm ©djrecfett); ses suites jettent Vépouvante ((Jtïtfefcen) parmi les peuples 
et dans les provinces, chacun craint (ift feeforgt) pour soi; la vue du sol- 
dat fait frayeur (5ïtlgfl); on a peur (ftlircfct) de son ombre. 

Aliénation, Tente ( ferait f?er tin 9 )♦ Aliénation est un terme 
de jurisprudence qui se dit en général de toute acte par lequel on se 
dépouille de la propriété d'un effet pour la transférer à un autre. La 
vente, la donation, l'échange sont des aliénations. 

La vente ($>erfauf) est une aliénation faite à prix d'argent. L'aliéna- 
tion ne se dit guère que des fonds, des rentes, des droits, d'une suc- 
cession, d'un mobilier considérable. Vente se dit de toutes sortes d'objets. 
Aliment, Nourriture (9?a$rtin(JélftitteO* Aliment a un sens 
général, il suppose une suite non - interrompue de choses nécessaires 
pour soutenir le corps de l'animal vivant, et réparer les pertes qu'il a 



1» Al 

faites. Nourriture a un sens plus restreint, il suppose les choses néces- 
saires pour satisfaire le besoin actuel de l'animal vivant. Le corps de 
l'animal ne peut pas subsister sans alimens , et il faut que chaque jour 
il. prenne de la nourriture. Faute de nourriture l'animal languit; faute 
à' alimens il meurt. 

Aliment, Denrées, vivres (9taf>tttngêmtttcl, (grttâfjrttttg). 
hes vivres ne se prennent qu'en gros. Les assiégés manquaient de vivres. 
La place se munit de vivres. Les denrées sont les objets d'un commerce 
journalier; elles se divisent en menues denrées, qui se vendent en petit 
détail, comme les fruits, les légumes, les œufs: et en grosses denrées, 
comme les blés, les vins. On parle ainsi d'un marché pourvu de den- 
rées. — On emploie le mot à'ahmens, lorsqu'on regarde dans une chose 
l'influence qu'elle exerce sur la santé de l'être qui s'en nourrit; lorsqu'on 
examine si elle est facile à digérer, et si elle se convertit facilement dans 
notre substance. Les médecins nous recommandent les alimens les plus 
simples. Le pain est un bon aliment. 

Alimenter, Nourrir, Sustenter (nàluen, vtrpjlcQtn, uns 
tttfyaltcti)* On nourrit les corps vivans, en leur fournissant des alimens 
convenables, on les alimente, en prenant soin qu'ils en aient toujours, 
on les sustente en leur procurant ce qui est nécessaire pour vivre. La 
mère nourrit son enfant; un pourvoyeur alimente une communanté ; la 
charité sustente l'indigent. 

Alimenteux. Alimentaire (naftrljaft, ^nm Utitetfyaltt, 
$ttr 3$efpfit0Utt0 gefjbrtû)* Le premier signifie ce qui contient des par- 
ties propres à nourrir; une substance alimenteuse. Le seconde indique 
une chose destinée â fournir les alimens; une pension alimentaire. 

Alléguer, Citer (ftltfiUjrctt, Ctttrett)* On cite les auteurs; 
on allègue les faits et les raisons. 

Aller à la rencontre, aller au-devant (entgegen ges 
liett)* On va à la rencontre de quelqu'un uniquement dans l'intention 
de le joindre plutôt, ou pour lui épargner une partie du chemin. 

Le premier motif est de pure amitié ou de curiosité, et suppose 
quelque égalité; le speond motif est de politesse. 

On va au-devant de quelqu'un pour l'honorer par cette marque d'em- 
pressement; c'est un acte de déférence et de cérémonie, qui suppose 
que celui pour qui on le fait, est élevé en dignité. 

Alliage, Mélange (28ertmfdfmtt0 ûbcvfyaupt , &ermîfd>iitt0 
ttt Siïltt&Ut)* Mélange se dit de toutes sortes de matières mêlées en : 
semble; alliage se dit du mélange des métaux, et particulièrement de ce 
qu'on mêle avec l'or et l'argent. 

Alliance, Union CRerbittfcung, fêtmgttng tiitfo <@ttttg¥ett)* Ces 
deux mots se disent pour mariage; mais le premier se dit par rapport 
aux convenances sociales, le second par rappprt à l'humeur, au carac- 
tère, aux qualités des personnes unies. 

Alliance, la Confédération, Ligue (33iïnt>nij?, 3$tlttb, 
fit()ltc)* h'alliance est une union d'amitié et de convenance établie par 
des traités entre deux ou plusieurs États; la confédération est une union 
stable de villes, de petits États etc. pour faire ensemble cause commune, 
et défendre leurs droits contre l'usurpation ou l'oppression; la ligue est 
une union de dessein et de forces entre des villes, des partis etc. pour 
quelque sujet particulier. 

Allié , Associé , Confédéré (ttertittlbet)* , Les États alliés 
sont, des États liés entre eux par des alliances. Les États associés sont 
des États qui, sans faire partie d'une confédération, y sont unis par cer- 
taines conditions, comme certains États relativement à la confédération 
helvétique; les États confédérés sont ceux qui sont membres d'une con- 
fédération. 

Allure, Démarche ((Battu,)* Vallurc est la manière ordinaire 
et habituelle dont l'homme et les animaux font leur mouvement. Dé- 
marche ne se dit que de l'homme., indique la manière dont il marche, et 
suppose une cause intérieure qui la dirige. 



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Al id 

Alntanaeh, Calendrier (3Hmattadf> , XaQtbuék), ftalettbe?)» 
Le calendrier ne contient que les jours placés dans les mois par ordre 
numéral, les révolutions et la semaine par leurs noms planétaires, et 
les indications des fêtes et des pratiques religieuses. 

L'almanach est plus étendu; il contient des observations astrono- 
miques et des pronostics sur les diverses températures de l'air, et des 
prédictions d'évènemens tirées de l'astrologie judiciaire. ' Enfin on fait 
des almanachs que Ton destine à des classes particulières de la société, 
ou Ton ajoute un calendrier, tout ce qu'on croit pouvoir flatter le goût 
de ces classes. C'est ainsi qu'on a Yalmanach des cultivateurs , Yalma- 
nach des dames, Valmanach des demoiselles, des almanachs chantans, 
et une multitude d'autres. 

Alnianaen, Annuaire. V annuaire contient, comme Yalma- 
nach et le calendrier, les jours placés dans les mois par ordre numé- 
ral et quelques observations astronomiques, mais sans donner comme le 
premier des prédictions d'évènemens tirées de l'astrologie judiciaire; 
il offre l'état physique et politique d'une ville ou d'un département, et 
rend compte de tous les changemens publics qui y ont eu lieu dans le 
courant de l'année précédente. 

Aloi, Alliage, mélange (&ermtfcf>mt(j , ^erqmcrUma,)* Aloi 
ne se dit que d'un mélange de métaux ; mélange se dit de toutes sortes 
de matières mises ensemble. Alliage se dit en général d'un mélange de 
métaux; Y alliage est à Y aloi comme le genre à l'espèce. 

. Alonger, Prolonger, Proroger (Sfcrlâttgern)» On alonge 
une chose, en ajoutant à l'un de ses bouts, ou en étendant la matière; 
on prolonge un terme en le reculant, une avenue en la continuant; on 
proroge une loi, une permission, un congé, en les étendant au-delà de 
la durée prescrite. 

Altération 9 Corruption (33erâttbermt0, SBerfrijUmmeriing, 
SBetberbtttf*)* L'altération ne détruit point les qualités essentielles qui 
font que la chose est ce qu'elle est. La corruption détruit ces quali- 
tés essentielles, et fait que la chose n'est plus essentiellement la même. 
L'altération cesse où la corruption commence. 

Altération, Changement ( &ot*ânbermtg , 28e4)feQ* Le 
changement peut être entier ou partiel. V altération est un changement 
partiel. Dans le changement la chose peut faire place à une autre; 
dans Yaltération la chose reste dans son essence. Le changement n'a 
rapport qu'au mouvement qui présente un nouvel état, ^altération ex. 
prime outre ce mouvement le rapport d'une chose bonne à une chose 
moins bonne ou mauvaise. Quand un nouveau roi monte sur le trône, 
c'est un changement; quand d'une république on fait une monarchie 
ou d'une monarchie une république , ce sont des changemens. Mais 
quand on change dans un gouvernement quelque chose qui influe sur 
son principe, c'est une altération. 

Altercation, Dispute (3ÔPt*ttt>cd)fcl , <3treit)< V altercation 
suppose de part et d'autre beaucoup de paroles dites avec la liberté 
que donnent l'égalité, la familiarité, l'habitude, de vivre ensemble. Elle 
n'est jamais sans un peu d'aigreur. Un mari a une altercation avec sa 
femme, un ami avec son ami. Des domestiques ont des altercations 
entre eux. Les femmes du peuple sont sujettes à avoir des altercations 
entre elles. La dispute ne suppose qu'un avis contraire de part et 
d'autre, et la défense respective de cet avis. 

La dispute devient altercation lorsqu'elle a lieu avec aigreur, et 
qu'elle s'évapore avec bruit en vaines paroles. 

Altercation, Contestation (Sôorttoecrjfcï, ®trett}* Ualter- 
cation suppose entre les parties une familiarité qui n'est point dans la 
contestation. Le sujet de Yaltercation est ordinairement de peu d'impor- 
tance; le sujet de la contestation est toujours de quelque importance. 
Deux personnes ont une altercation, parce que l'une veut faire une 
chose à laquelle l'autre s'oppose. Deux cohéritiers ont une contestation 

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14 Al 

sur le partage «Tune succession qui leur est échue. Deux souverains 
ont une contestation sur un article d'un traité. 

Altercation , Débat ( ïtforttpcrfjfel , &ei'ftanbltut0). Ualter- 
cation peut n'avoir lieu qu'entre deux personnes. Le débat suppose 
toujours un plus grand nombre de personnes. Le débat comme la con- 
testation suppose un objet de quelque importance, ce que ne comporte 
pas Valtercation. Il y a souvent des altercations dans les ménages; il y 
a des débats dans les assemblées politiques. 

Altercation, Querelle ($Bi>tttotà)Ul , 3âttferei)* Dan» IV- 
tercation on parle beaucoup sur l'objet même; dans la querelle on at- 
taque les personnes à l'occasion de l'objet même. Valtercation suppose 
un peu d'aigreur j la querelle suppose beaucoup d'aigreur, et même de 
l'animosité. 

Altercation , Différend ($&otrttx>td)ftl , Strctti^f eit)* Le 
différend naît de la concurrence des intérêts, son objet est plus impor- 
tant que celui de Valtercation. II ne renferme point comme Valtercation 
des idées accessoires d'aigreur, ou d'un vain bruit de paroles de part 
et d'autre- 

Alter cation, Démêlé ( î£orttr>ccf>f cï , ucrunrrrer 3trcit). 
Valtercation roule sur un objet précis et déterminé ; le démêlé roule sur 
une chose qui n'eot pas éclaircie et qu'on efforce d'eclaircir. 

Dans Valtercation l'un dit oui, l'autre dit non; on parle beaucoup 
de part et d'autre pour tâcher de l'emporter. Dans le démêlé l'un entend 
ou feint d'entendre une chose d'une manière , et l'autre d'une autre ma- 
nière ; chacun s'efforce de faire prévaloir son explication. 

Alternative, Choix, (flqnmttgcne Wafji, frète 3ftal>f)* Avoir 
Yalternative suppose la nécessité d'opter entre plusieurs choses dont cha- 
cune a rcs inconvéniens ou ses dangers. Avoir le choix suppose la liberté 
de choisir entre plusieurs choses, sans aucune gêne ni contrainte, et 
même de les rejeter toutes. 

Altier, Haut, Hautain. L'homme altier (ber ftofoe SRttlffft) 
veut faire sentir qu'il est au-dessus des autres ; l'homme haut ((6er eîri= 
gebilbete 9Heitfd)) croit qu'il est au-dessus des autres ; l'homme hautain 
(ber &0d)tmitl)ige SWenfrf)) veut le faire croire. 

Alevin, Alevinage (SeÇltng, fttfeftbrut, uttgefatifter uttb 
toteber ttté 3&affer getporfcrtet fftfcf))* Valevin est le poisson qui sert 
à peupler les étangs et autres pièces d'eau; V alevinage est le poisson que 
les marchands rebutent, et que les pêcheurs rejettent dans l'eau. 

Autant , Galant , Ami. Galant se disait autrefois pour amant 
(£tebfyaber). Dans la suite amant a pris sa place probablement parce que 
les idées accessoires qui les caractérisent, présentent quelque chose de 
plus permis et de plus honnête que celle de galant; car V amant parle au 
cœur et ne demande que d'être aimé, et le galant s'adresse au corps et 
veut être favorisé. Aujourd'hui amant a presque subi le même sort que 
galant. On ne dit plus guère en ce sens qu'une femme a un amant, on 
dit qu'elle a un ami. 

Amante, maîtresse (@>cltebtc). Amante suppose toujours des 
sentimens passionnées, et on l'emploie surtout dans le style élevé et en 
poésie. Maîtresse se dit, dans le langage ordinaire, d'une personne qui 
est recherchée en mariage et qui a consenti à cette union; quelquefois il 
ne suppose qu'un commerce de galanterie. Amans au pluriel se dit de 
deux personnes de sexe différent qui s'aiment et qui doivent être unis 
par le mariage. 

Amas, Tas (Jrjaufcu). Vamas est un assemblage de choses sans 
autre idée accessoire ; le tas est un assemblage élevé et serré de choses 
mises les unes sur les autres. Un amas de provision, un tas de gerbes. 

Antas, Monceau (grever »$aufcit)« Vamas n'emporte aucune 
idée d'ordre ni de désordre, mais seulement celle de rapprochement, 
de plusieurs objets rois ensemble. Le monceau suppose un amas con- 
sidérable de choses mises les unes sur les autres, confusément et sans 
ordre, et s'élcvant en forme de mont. 



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Am i& 

Amasser, Entasser (Oàufeit, auffwufeu, jufammettfd^ars 
tett)* On amasse ce dont on a dessein de se servir ; on entasse ce 
qu'on veut garder. On amasse des richesses pour en jouir, pour vivre 
à son aise; on les entasse pour les garder, parce nu'on craint d'en 
manquer. On se sert de ce qu'on a entassé*, on garde commodément 
ce qu'on a entassé, il occupe peu de place. Les choses que l'on a en- 
tassées sont serrées; les choses qu'on a amassées sont sous la main. 

Amasser, Aecumuler (Ijdltfctt, aufyaufeu). On amasse pour 
1c besoin, ou accumule le super Au. Lorsqu'on a amassé un bien, on 
a de quoi vivre; lorsqu'on a accumulé des richesses, on peut se pro- 
curer toutes sortes de superfluités. 

Amasser des richesses suppose inquiétude pour l'avenir; accumu- 
ler des richesses suppose la passion d'en posséder une grande quantité. 

Amasser, Amonceler (auf fcï)id)ten , aufftrtufen). Amasser 
c'est réunir avec ordre, de quelque manière que ce soit. Amonceler 
c'est me'ttre sans ordre en un mo'nceau. On amasse des matériaux dans 
les environs du lieu où l'on veut bâtir; on amoncelé des gerbes dans 
un champ pour ne pas les laisser éparses. 

Ambiguïté, Amphibologie (Btoetbcuttgf eiî , ©o^elfttttt)* 
L'ambiguïté se dit d'un terme qui est susceptible de deux sens différens; 

Y amphibologie , d'une phrase tournée de manière qu'elle est susceptible 
de deux interprétations différentes. ISambiguité est dans le -terme; 

Y amphibologie est dans la tournure de la phrase. On dit un terme am- 
bigu, et une phrase amphibologique. 

Ambiguïté, équivoque, double sens. On se sert quelque- 
finis de Y ambiguïté (fdWttnfenbfrt 9lU0brit(fe$) pour ne pas trop instruire, 
de Yéquivoque (bel ; gWCiDeUttgfrtt) pour tromper, du double sens (&eé ®0ps 
peljïtUlé) pour instruire avec précaution. 

Améliorer, Amender (m 3lufnaljmc brittgett, *erBeffern)« 

Améliorer, c'est augmenter la valeur d'un objet qui diminuait ou était sur 
lo point de diminuer. Amender, c'est donner un degré de perfection de 
plus. On améliore une terre épuisée, on amende une bonne terre. 

Amorce, JLeurre (unrfUrfK gpcffyetfe, fttffcftc fiptffpetfc)* 
V amorce est une pâture réelle que l'on expose à l'avidité des animaux 
pour les prendre $ le leurre est tin faux appât qui im.ite seulement la véri- 
table amorce. 

Ample , £iarge (atl*flC&cf)!lt, fcrctt)* Ample se dit particulière- 
ment des toiles, des étoffes et d'autres choses semblables, et indique Re- 
tendue de ces choses en longueur et en largeur, dans une proportion plus 
que rigoureusement suffisante pour l'usage que l'on en veut faire, ou qu'on 
en a déjà fait. L'idée de largeur et de longueur entre dans celle du mot 
ample, de sorte que si Tune ou l'autre de ces qualités manque, la chose 
n'est pas assez ample. Ample ne peut pas se dire d'une chose qui manque 
de longueur ou de largeur; mais large peut se dire de ce qui a assez de 
largeur sans avoir assez de longueur. 

Ampoulé, Boursouiné (fdEjt»iï(fitg, (ocfetrabeisb )« Ils se 
disent du style. Le style ampoulé consiste dans l'exagération et l'enflure 
des expressions ; le style boursoujflé consiste clans l'affectation de 
tournures pompeuses et d'images gigantesque qui ne conviennent point 
au sujet. 

Amuser, IHvertir (3ctt Vtvtvcibcu , bottlfitgctt )♦ Amuser, 
c'est occuper légèrement l'esprit, de manière à dissiper 'l'ennui , et à 
faire passer le tems d'une manière agréable et tranquille; divertir, c'est 
occuper agréablement et plus fortement l'esprit, de manière qu'on ne 
sente en quelque sorte le tems que par une succession de plaisirs con- 
tinus. On Camuse assez bien seul, mais seul on ne se divertit guère. 
Des lectures nous amusent; des danses nous divertissent. 

Amuser, Tromper (mit ritcltt &erfpred[)mtcjctt K. fynfyah 
tett/ betrufletî). Amuser quelqu'un, c'est l'occuper d'un vain espoir, 
le leurrer de fausses promesses; tromper quelqu'un, c'est lui donner 



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16 Ait 

pour bon ce qui est mauvais , c'est abuser de sa crédulité et de sa 
confiance. 

An, Année {paé 3&ft?)* P ar * c premier, on considère l'espace 
de tems composé de douze mois ou comme un tout indivisible, abs- 
traction faite de la durée ou de tout ce qui peut y avoir rapport; ou 
comme une durée simple, abstraction faite des rapports qu'elle a ou 
qu'elle peut avoir avec des effets, des raisonnemens, des résultats. 
Année, au contraire, exprime la durée de douze mois, relativement aux 
effets, aux évènemens qui sont joints ou peuvent être joints à cette du- 
rée, qui peuvent en être la cause ou l'occasion. Je puis dire, Van 
passé ou Vannée passée; dans le premier cas, je considère les douze 
mois comme un point, comme un tout indivisible ; dans le second, je 
les considère sous un point de vue de durée susceptible de produire 
tel ou tel effet. L'an passé on craignait la guerre; Vannée passée on a fait 
marcher sans cesse des troupes de province en province. L'année dernière 
a été fertile, abondante. On dit la première année, la seconde année 
etc. et non pas le premier an etc. L'année commence bien, et non pas 
Van comence bien; l'année finit bien, et non pas Van finit bien. Quand 
on dit le premier jour de Van, c'est une expression consacrée qui ne se 
dit que relativement à l'usage de se faire des visites et des complimens 
au commencement de Vannée. C'est un reste de l'ancien langage. Cela 
est si vrai qu'on ne dit pas le dernier jour de Van, mais le dernier jour 
de Vannée. On dit Pan quinze, parce qu'ici les douze mois sont con- 
sidérés comme une époque, comme un point indivisible; et l'on dit la 
quinzième année, parce qu'ici quinzième exprime une suite, une série, 
et par conséquent une durée dont cette quinzième année fait partie. Ob- 
servez les expressions suivantes : au bout d'un an, il y a deux ans, avoir 
trente ans ; être âgé de vingt ans ; l'an 1836; une bonne, une mauvaise 
année, souhaiter une heureuse année, Vannée courante, présente, cette 
année a été fertile. 

Ancêtres, Aïeux (Mfyutn, Uraljnett)* Les ancêtres ont de- 
vancé les aïeux. Nos, ancêtres remontent dans les tems les plus reculés. 

Anelen , Antique, Vieux. Antique (tirait) enchérit sur ancien 
(ueraltet), ancien sur vieux (ait): une mode est vieille (ait), lorsqu'elle 
cesse d'être en usage; elle est ancienne, lorsque l'usage en est entière- 
ment passée; elle est antique, lorsqu'il y a long-tems qu'elle est ancienne. 

Anciennement, autrefois, jadis Ont altéré, fonft, eï>es 
bettt/ CÏ)Cmal3, \>Ottnal&)* Anciennement désigne un tems plus reculé, 
jadis n'est guère d'usage que dans la poésie et dans le style familier, 
autrefois est de tous les styles. 

Ane, Ignorant \T>umm? Ppf, Itttnnifettber)» On est âne par 
disposition d'esprit, et ignorant par défaut d'instruction. Le premier 
ne sait pas, parce qu'il ne peut, apprendre, et le second parce qu'il n'a 
point appris. 

Anéantir, Détruire (ZSevnidjUn, jcrftprctt)* Anéantir, faire 
entrer dans le néant. Détruire, rompre , renverser les rapports , les 
formes, l'arrangement des parties d'un tout, jusqu'à la ruine totale de 
l'ordre ou la disparition entière de la chose. 

Anéantissement, Annihilation. Ces deux mots indiquent 
la réduction d'une chose au néant; mais ['anéantissement semble marquer 
une action partielle et successive. 

Anesse, Bourrique ((gfelttt, fiflftefelttt)* Vânesse est la 
femelle de l'àrie propre à la génération et â donnér'du lait. La bour- 
rique est le même animal considéré sous les rapports des services qu'il 
rend à l'homme comme bête de somme. On boit du lait (Vânesse; on 
se sert des bourriques pour porter des fardeaux ou traîner des charrettes. 

Anhélation, Oppression (fdfjttfcrcS Wtymtn)* Ces deux 
mots signifient à peu près la même chose; c'est l'état d'une personne 
oppressée qui fait qu'elle respire difficilement. V anhélation est un terme 
technique, Voppression est le terme ordinaire. L'anhélation semble ex- 

P ii. 



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1* 

p 1 ? *.-. , ,. 1,r Iculièrerocnt la fréquence et la difficulté de la re- 

SO' !• ' " ? 

Iniuvtt. tléte, Brute ÇX&icr, Sieft)* En langage didac 
tique , an /.«». ; n«f que le genre, et bête indique l'espèce. 

En langage vulgaire, animal se restreignant dans des bornes plus 
étroites, ne n'applique qu'à une partie de ce qui est compris sous le nom 
de bête, c'est -à- dire à celles dune certnne grandeur, et non aux plus 
petite*. On dirait donc, le lion est un animal dangereux, la puce est une 

Îtetite bête (îfyift) très-incommode. Ces dénominations employées au figuré 
orment des invectives, celle d'animal attaque la grossièreté des manières 
ou Timpertinence de la conduite, celle de bête attaque le manque d'es- 
prit ou d'intelligence (OroHaU, Summfopf). 

Brute est un terme de mépris qui ne s'applique (fu'en mauvaise 
part. 11 s'abandonne à son penchant comme une brute Ç&ut)). 

Si on considère V animal comme pensant, voulant, agissant, réflé- 
chissant, on restreint sa signification à l'espèce humaine ; si on le consi- 
dère comme borné dans toutes les fonctions qui marquent de l'intelli- 
gence et de la volonté et qui semblent lui être communes avec l'espèce 
humaine, on le restreint à la bête. Si on considère la bête dans son der- 
nier degré de stupidité et comme privée des soins de la raison et de 
l'honnêteté, nous l'appellerons brute. (Encyclopédie.) 

Animer, Exciter, Inciter , Pousser, Encourager, 
Aiguillonner, Porter (mtfeuero, attreifctt, antreibeit, gufefeett, 
attfmutttero ober Wtutk ctttfared>en, anfrptnen, feewegen)* On anime 

celui qui n'a que de la froideur etc. ; on excite celui qui ne songe point 
a la chose , ou qui manque de résolution etc. ; on incite celui qui n'y 
est pas disposé, qui ne la prend pas à cœur; on pousse celui qui ne veut 
pas ou ne veut que faiblement; on encourage celui qui est lâche ou timide 
etc. ; on aiguillonne celui qui est paresseux ou d'une humeur récalci- 
trante, et l'on porte celui qui se laisse mener plutôt que de se conduire 
lui - même. ' 

Annal, Annuel (jâ&rt(J' îi&rHdO* Ces deux mots ont cha- 
cun rapport à année, mais avec cette différence qu'annal e»t un terme 
de palais qui ne se dit que des choses qui ne durent qu'un an , qui ne . 
sont valables que pendant un an; ou bien que, dans le langage ordi- 
naire; annuel se dit de ce qui ne dure qu'un an et de ce qui commence 
ou se renouvelle chaque année. Possession annale, procuration annale, 
qui finit au bout d'une année. Revenu annuel, qui e»t dît chaque année* 

Anneau, Bague (£Mttt0)» -Anneau se dit de tout cercle d'or, 
d'argent ou d'autre matière que l'on porte ordinairement aux doigts des 
mains, soit pour servir d'ornement, soit cOmme une marque d'état ou 
de dignité. En parlant des anneaux qui ne sont destinés qu'à la parure, 
on dit anneaux fie tous ceux 'Qui ne sont point ornés de pierres; ceux- 
ci seuls portent le nom de bagues. 

Anniversaire , Annuel (jalirétâgttd) , jàl>rftd&)* Ces deux 
mots se disent de ce qui revient chaque année, avec cette différence 
qu'anniversaire ne se dit que de ce qui revient chaque année à la même 
époque. 

Annonce, Avis, Avertissement (tCitfûttbtguttg, Sefatmt* 
mailing)* On se sert de ces trois mots pour faire connaître quelque 
enose au public, sous differens rapports. 

L'annonce se borne à faire connaître; Yavis tend non - seulement à 
faire connaître au public, mais encore à la lui faire considérer sous un 
point de vue qui doit l'intéresser, h* avertissement tend à rappeler à la 
mémoire une ehose dont la négligence ou l'oubli peuvent être préjudi- 
ciables. On annonce une vente de marchandises; on donne Vavis de l'ar- 
rivée d'une quantité considérable de marchandises; on affiche des aver- 
tissement pour faire connaître que ceux qui n'auront pas payé leurs im- 
positions a une certaine époque , seront poursuivis. 

Annoncer, Apprendre {aumatn, erfaftren)* La significa- 
tion commune de ces deux verbes est ae faire connaître , de faire savoir 

FaiKS , Dict. lyaonymique. * <g 



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16 Ail 

à quelqu'un un événement, une chose qu'il ne connaissait pas, qu'il ne 
savait pas ; mais annoncer suppose que la chose qu'on annonce intéresse 
en bien ou en mal la personne à laquelle on Yannonce. Elle suppose de 
plus que la personne qui arihonce est chargée ou s'est chargée elle-même 
d'annoncer : il m'a envoyé son frère four m'annoncer la mort de mon 
père* Personne he voulait se charger d'annoncer à cette mère la mort 
de son fils; je m'en chargeai , je la fui annonçai On lui a annoncé Ja 
perte de son procès. 

Apprendre signifie simplement donner le premier à quelqu'un la con- 
naissance d'Un événement sans aucune signification accessoire. 

Annoncer, Informer (aft^eigett, utttcrrlrfjtctt)* On dit an- 
noncer quelque chose à quelqu'un, et informer quelqu'un de quelque 
chose, ta' première locution signifie faire connaître le premier à quel- 
qu'un une chose qu'il a intérêt de connaître et qu'on est chargé ou 
qu'on! s'est chargé de lui faire connaître. La seconde signifie faire con- 
naître un événement, un fait, les circonstances d'un événement, d'un 
fart, à quelqu'un qui, a cause de ses rapports sociaux ou de ses fonc- 
tions, doit veiller sur ces sortes de faits, d'événemens et sur leurs 
suites. Si vous continuez à vous niai conduire, j'en informerai votre 
père. Une autorité inférieure informe une autorité supérieure des abus 
qui se commettent dans l'arrondissement soumis à sa surveillance. Je 
vou*s informerai de tout ce qui tendrait à porter atteinte aux lois. 

Annoncer, Faire savoir (aftjetgoti, jit tofffctt tÇittt}- 
On 1 annonce à quelqu'un un événement qui le concerne, afin qu'il le 
connaisse, et qu'il prenne son parti en conséquence. On fait savoir un 
événement à quelqu'un, afin qu'il ne l'ignore pas, qu'il profite de cette 
connaissance, et qu'il règle sa conduite en conséquence. 

Annotation*, Moteg OTfrtmerr" itngett , (Érfanrerùrirjett), Les 
unes et lés autres sont destinées à éclaîrcir quelques passages d'un au- 
teur; mais les notej proprement dites sont courtes et précises, elles ne 
disent rien [qui ne soit nécessaire à cet éclairissement. Les annotations 
permettent tin peu plus de développement que les notes; ce sont des corn 
mentaires succincts. , 

Annotation*, Comriièntaire {(*rïâu terungett , (^oftimefts 
tffrj; Les annotations sont des commentaires succincts; \Zi commentaires 
proprement dits sont des interprétations on des explications détaillées 
d'un teite. 

Annotation», Interprétation (iifrlcltttcrmtgett, 3Cn£le* 
gtitlfl). Les annotations tendent â donner l'explication juste des mots ou 
des passages, et à en fixer le sens. Elfes supposent un sens connu de plu- 
sieurs que l'ôri fait connaître à tous, ou un sens caché que l'on etpbse 
en rétaolissant sur des raisonnemehs clairs. 

L'interprétation suppose une chose ambiguë , non une chose dont on 
cherche le sens, mais dont on cherché le véritable sens. Vànnotàtion 
instruit, Y interprétation propose. Je laisse la subt'ffe interprétation des 
dogmes que je ne comprends pas. (/. J. Aoussean.) 

Annotations, Explication* ((grlântersmgett/ efrflâttttts 
jCtt/ SSemcrfuttgett)» Les explications , plus étendues que les annota- 
ions, ne se bornent pas, comme ces derniers , à donner le sens d'un 
mot ou d'une phrase: elles tendent a faciliter l'Intelligence dans les 
choses qu'elle ne peut comprendre, dont elle ne saisit pas bien les vé- 
ritables rapports. Elle fait voir par des développement leur liaison 
avec les principes d'où elles sont déduites. 

Anriuller; Inttlr itier , Casser, Ré vaquer Oertfidfrfen, 
mtflftirttt mbéjcn, caffrreu, abfrctufen)* En parlant des actes, on 
annuité toutes sortes d'actes, on infirme des actes législatifs', des juge- 
mens rendus par des juges subalternes ; cdsser renferme une idée d'igno- 
minie lorsqu'on l'applique aUx personnes, et d'autorités souveraines, 
lorsqu'il régarde des actes; casser, c'est ôter à quelqu'un la place qu'il 
occupe, sans aucun accessoire d'ignominie. 

Ânonlir, Ennoblir (M StbcTfïrtn» et^rten, *tv»mj. Ano- 



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bllr, e'ert dotiftêr des lettre* de noblesse : il n'y * que fe roî qui p/uissse 
anoblir. — Ennoblir c'est rendre plus éclatant, £lus illustre: les beaux 
arts ennoblissent une langue. 

Àrttftfriement, Itéâttaiftfn (ta* ®tottertt, ^Cnfto^ett im 
fiefètt}* Anonnement, embarras qu'éprouve en* lisant un ônfdnt oii une 
pérsonïre qui ne sait pas bien lire. Hésitation, difficulté de lire qui 
vient de fa timidité, de la crainte, du trou*ble de l'esprit. Vânonne- 
ment d'un enfant; Yhésittttion d'une personne timide, coupable, crimi- 
nelle, troublée. 

Axtisëi Angétte {#anfefyafcc, *ÇoftfeIdf)ctt), y*/we se dit d'une 

sorte de demi-ccrcle attaché à un panier, à une corbeille, à un pot 
etc. , et dans lequel dn peut passer lés dèrgts ,• la main ou le bras pour 
le porter. 

Ansette se dît d'une petite anse} les metteurs eri œuvre donnent 
ce nom à une attaché dans laquelle on passe le ruban d'une croix. 

Antécédent, Antérieur, Précédent (taé ZSovtyiQtfyctâc, 
^rîîfjicte, ntHHittclbdr &0t$ergc!>etti>e]U Antécédent est placé avant ; 
antérieur à èxfaté auparavant; précédent a une priorité de tems ou 
d'ordre, immédiate. 

Antipathie., Aversion, Répugnance, Haine (Statuts 
àbneiQUtlQ, ^Umctgllttg, SÈSiberttntfc, $>«)*)♦. La cause de Vaversion 
n'est pas inconnue comme celle do l'antipathie. Si Yantipathie vient 
de la nature, Yavérsion est l'effet de l'habitude et du jugement. La ré- 
pugnance est un dégoût de ce qu'on est forcé de faire; la haine nait 
de la passion , c'est le mal que nous font ou nous ont fait les per- 
sonnes ou les choses , celui que nous croyons qu'elles peuvent nous 
faire, ou la mauvaise opinion que nous avons conçue de leurs qualités. 

Antre, Caverne, Orotte (uttterirïûfrfje $ôÇlc, gro£e, ges 
tPOfutlftfj fit @eftfrgt ùt#V<itittté #'àW> ©tPtfe)* L'idée première de 
ces frofs termes est celle de trou", creux, vide. 

Vantre est un enfoncement profond, obscur; la caverne est un 
creux d'une large contenance ou d'uri grand circuit; la grotte n'ex- 
clut ni la lumière ni les agrément. 

Apostème, Apo§tume (®efrr>tt>«r), Vapostème est une tu- 
meur contre nature, occasionnée par quelque humeur corrompue. Apos- 
turhe signifie la même chose; mais le premier est le terme technique, 
et le second le terme vulgaire. 

ApffStér, i»064ër iàuffitUtn). Poster, c'est placer des hom- 
mes en un lieu, soit pour observer ce qui se passe, soit pour combat- 
tre avantageusement. 

Aposter, c'est placer dès hommes en un lieu pour faire un mau- 
vais éoup. A la guerre, on poste (flettt fyift) àes soldats dans un bois 
etc.; les assassins apostent (fteuett tttlf Me fttlter) quelqu'un pour attendre 
les passait* Sur les 7 grands chemins, afin de les voler ou de les as- 
sassiner. 

Apothicaire^ Pharmfceien (^nei^etf tfttfer , 9fr$ttefe 

bereitet)* Le pharmacien sait la pharmacie , c'est - à - dire l'art de pré- 
parer et de composer les remède*. L'apothicaire vend les remèdes 
pour la guérison des maladie?. 

Agfateér, Calmer (befdf>ttn*ti#ftt , btvnbiQCtl}. Apaiser s'ap. 
pltqué principalement au trouble Oti à là cause du trouble qui met la 
division , la discorde entré différéns objets. Calmer se dit simplement 
de la chose qui est dans le troublé, ou du troublé dans lequel elle 
est, sans autre relation. On apaisé des ennemis, leurs querelles, les 
dffféréns dé familles, lés sêditiéiis , lës\ émeutes, lés puissances animées 
ou déchaînées contre un dbjet; on catme les personnes émues, leurs 
émotions, les passions, la douleur, la cause, le sujet, l'élément dé l'agi- 
tation Simple êh elle-même. En deux: mots dn apdite éé qui nuit, qui 
peut nuire, ce qui est disposé à nuire,* on calmé ce qui agite, ce qui est 
agité, oit l'tfgitatitfn simple en elle-même. 



»© Ap 

La cause qui produit le désordre t'apaise, elle est active; la cause 
qui éprouve le désordre se calme , elle est passive : 
Les vents impétueux à sa voix t'apaisèrent , 
Le soleil reparut, les ondes se calmèrent, {Voltaire.) 

Apaiser, Pacifier fôrtefeett ftifteit bci**)* On pacifie comme 
médiateur, négociateur, réconciliateur, en vertu de titres, de pouvoirs, 
d'autorité, en cas de guerre entre des puissances, de troubles intes- 
tins dans ui état, de grandes dissentions dans les familles etc., par 
des traités, des conventions, des arrangemens réciproquement agréés 
par les parties; idées particulières qui ne sont point énoncées par le 
verbe apaiser. 

Apparaître, Paraître ((grfôeinett)* Paraître, c'est se pré- 
senter, se faire voir, se montrer, s'offrir à la vue. Pour paraître il faut 
avoir un corps ou quelques qualités capables de frapper les sens. 

Apparaître ne se dit que des objets qui, invisibles par leur nature 
se présentent subitement à la vue sous une forme sensible. Le jour pa- 
raît, l'aurore paraît, le soleil paraît, un homme paraît dans une société, 
dans une ville, dans une promenade. Mais un ange apparaît, parce 
qu'il n'est pas visible par sa nature et que ce n'est que par des causes sur- 
naturelles qu'il est revêtu , ou paraît revêtu d'un corps. Un spectre, un 
revenant apparaissent Dieu est apparu à Moïse. 

Apparaître se dit aussi des choses qui ne paraissent que rarement, 
de loin en loin, et qui ne. sont pas prévues. Alors apparaître diffère de 
paraître par cette circonstance. Le soleil a paru toute la journée. On 
a vu cette nuit un globe de feu apparaître dans les airs. Il apparaît de 
tems eu tems sur la surface de la terre des hommes rares et exquis, 
qui brillent par leurs vertus, et dont les qualités jettent un éclat prodi- 
gieux. (La Bruyère.) 

Apparenee, Extérieur, Dehors (paê $(eti$ere, bit aujjertt 
ttmqebungett , fca$ aubère 9tnfef>en). V extérieur est ce qui se voir, 

il fait partie de la chose, tels que les toits, les murs etc. d'un château ; 
le dehors est ce qui environne, tels que fossés, cours, jardins, ave- 
nues; Yapparence est relative à la figure, à la grandeur et au plan de 
l'architecture. 

En parlant des personnes , extérieur se dit soit a l'égard des formes 
et des habitudes, soit à l'égard des actes qui ont rapport aux mœurs. 
Un homme d'un bel extérieur; un extérieur honnête, modeste. 

Dehors se dit plus particulièrement des manières des personnes; et 
Yapparence, des actions et de la conduite. 

Apparition, Vision, ^apparition est la présence sensible et 
subite d'un objet invisible par lui même , mais rendu visible sous une 
forme étrangère à sa nature. Elle frappe les sens extérieurs et suppose 
un objet existant au -dehors. 

La vision se passe dans les sens intérieurs, et ne suppose que l'ac- 
tion de l'imagination : St. Joseph fut averti par une vision (£raumge(ïd>t) 
de fuir en Egypte, la Magdeleinc fut instruite de la résurrection du 
Sauveur par une apparition «JrftyetnUttg). 

Vision, sans épithète, se prend ordinairement en mauvaise part. 11 
n'y a guère que les folles qui aient des visions. 

Appas , Attrait», Charmes (for*>crUtf>c, geifitae 0t*ei*e)* 
Les grâces cultivées ou embellies par l'art de plaire forment les appas, 
les attraits sont des grâces naturelles que la nature distribue aux femmes.. 
Les charmes viennent de ces grâces singulières que la nature donne 
. comme une présent rare et précieux. 11 y a quelque chose qui tient plus 
de l'art dans les appas , quelque chose qui est plus naturel dans les at- 
traits, quelque chose de plus fort et de plus extraordinaire dans les 
charmes. 

Appât, Leurre (£o<f fpetfe , &$ber), Appât se dit de la pâ- 
ture que Ton expose dans les endroits convenables pour attirer des 
oiseaux , des poissons ou d'autres animaux, dans le dessein de les pren- 



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Ap m 

drc avec des pièges tendus dans les mêmes endroits , ou de s'en emparer 
facilement de quelque autre manière. 

Le leurra n'est pas toujours une pâture réelle, mais quelque chose 

2ui ressemble à une pâture, et cru'on expose aussi pour attirer et pren- 
re des animaux. L'appât et le leurre se montrent à découvert. 

An figuré, Y appât et le leurre agissent pour nous tromper, l'un sur 
le cœur par les attraits, l'autre sur l'esprit par de fausses apparences. 
Appât, Piège fôatte)» Le piège, est une machine destinée à 
surprendre et à attraper des animaux. On les cache pour le déro- 
ber à la vue. 

Vappat est la pâture que l'on met sur le piège, ou vers le piège. 
pour attirer les animaux, (gocffpeiff.) 

Le ptège n'agit point sur nous, il attend que nous y donnions, on 
est pris dans le piège. 

Appât, Embûche (Jatfftrtcf). s Ces deux mots ne sont syno- 
nymes qu'au figuré, et l'on entend par embûche, une entreprise se- 
crète pour surprendre quelqu'un dans le dessein de lui nuire. L'em- 
bûche se cache, Vappât se montre â découvert. L'embûche n'agit point 
sur nous , et ne suppose de notre part ni un mouvement de cœur , ni 
une erreur de jugement, mais seulement de l'ignorance ou de l'inatten- 
tion. On est surpris par Y embûche. 

Appeler, HTomnier (nenntn, $eifien)* Appeler demande à 
sa suite quelque nom ou quelque signe particulier pour qu'il signifie 
nommer x mais on ne nomme les gens que par leurs noms ou propres, 
ou patron! mi ques, ou usités; et on les appelle ou de leurs noms ou de 
différentes qualifications. Vous nommez Charles X. et vous Y appelez 
Jésuite. Vous nommez Louis XII, et vous Yappelez le père du peuple. 
Appliquer, Apposer (atlftoltcfett)» Apposer est un terme 
de pratique et de chancellerie. Il signifie mettre une chose sur une 
autre. On appose le sceau sur un acte; on appose le scellé sur une ar- 
moire, sur un appartement. 

Appliquer est un terme du langage ordinaire, qui signifie mettre 
une chose sur une autre, en sorte qu'elle y reste attachée. Appliquer un 
emplâtre sur un mal, appliquer de la broderie sur une étoffe; ou bien 
presser une chose sur une autre de manière à laisser une impression 
sur cette dernière. Appliquer un fer chaud sur l'épaule, appliquer un 
sceau sur de la cire. Figurément, appliquer un soufflet, un coup 
de poing. 

Appointemens, Gages, Honoralrs, Salaire, Paye (Ses 
fotoiutgett efrer @ef»alte, t*oÇn, 3(rfrettélof)ft, ^olfc, <gf»renlo{>tt)* 
Les appointerons sont attachés à un poste, à une charge) gages est d'u- 
sage à l'égard des domestiques, on prend un homme a gages; l'ouvrier 
reçoit un salaire^ le soldat sa paye} les personne* qui enseignent quelque 
science, les avocats, les médecins ont des honoraires. 

Apporter, Porter, Transporter, Emporter, Repor- 
ter, Remporter (tragen, btinqtn, frfjaffett, mit ftcf) fortnefc 
mett, gtirfuftragett, uncfccr forttragen ofcer tniefeer fortne^mett). 
Porter n'a rapport qu'au fardeau ; apporter y ajouté l'idée du lieu où 
on le porte; transporter ajoute encore l'idée de l'endroit où on le prend 5 
emporter enchérit sur toutes ces idées par une attribution de propriété 
du fardeau; on reporte à quelqu'un ce qu'il avait envoyé, on remporte 
ce qu'on avait apporté. 

Les croebeteurs portent les fardeaux; les domestiques apportent ce 
qu'on leur envoie chercher; les voituriers transportent des marchandises ; 
les voleurs emportent ce qu'ils ont pris, un domestique reporte à son 
maître ce qu'un autre n'a pas accepté, on remporte ce qu'on n'a pu ven- 
dre au marché etc. 

Appréciation , Estimation , Prisée , l'Evaluation 
CSdpâÇltttg)* Appréciation signifie estimation du prix, il ne se dit que 
des marchandises et des choses mobilières; estimation se dit de toutes 
sortes d'objets* La prisée se fait par un huissier et ne se dit que des 



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meubles. C'est un ferine de pratique. V évaluation se dit des choses 
qui consistent en poids, nombre ou mesure. 

Appréhender, Craindre, Redouter ? Avoir Peur. 

L'incertitude du succès fait appréhender (rtttgt 25f forgiîip) J le défaut de 
courage fait craindre (erregt gttttfct); la défiance des forces fait redouter 
(erjeugt JurcW); les peintures de l'imagination, l'idée d'un péril pro- 
chain font qu'on a peur (aerfeÇen in, 2lnq(l). 

Apprendre, Etudier. Etudier, c'est s'appliquer * J'élude 
pour acquérir des connaissances dans quelque science, (ëtubtren.) 

Apprendre, c'est acquérir des connaisaneçs dans quelque science. 
(îtïtnen.) 

Apprendre, Enseigner, Instruire £<£itten tttoaé (cfrett, 
eintn UUttpt&tiftU , Ciuett belcl)rctt)* Apprendre quelque chose â quel- 
qu'un signifie qu'il profite des leçons qu'on lui donne; instruire, c'est 
mettre au fait des détails. 

Apprendre, Enseigner put rapport à ce qui cultive l'esprit; instruire 
? ce qui est ufile à la conduite. 

Il faut de la méthode pour apprendre aux autres; on est en état 
d'enseigner, il faut de l'expérience pour bien instruire. 

Apprendre, Informer, Faire savoir (brrjdfjtett, utitet- 
Vtdfjrcn , gtt totffett tftutt)» Apprendre, dans Je sens où nous le prenons 
ici, c'est avertir quelqu'un d'un événement, d'un fait. Je lui ai appris 
}a mort de son père. Informer, c'est avertir quelqu'un d'un événement 
dont la connaissance peut influer sur sa détermination, sur sa con- 
duire. On informe un père de la mauvaise conduite de son fils, afin 
3ru'il y mette ordre, faire savoir y c'est instruire des circonstances, 
[es changemens d'une chose à laquelle, la personne qu'on instruit s'in- 
téresse. Vous savez que votre perc est tombé malade * Lyon, }q vous 
ferai savoir tous les changemens qui auront lieu dans sa majadie, soit 
en bien, soit en mal. «Je m'intéresse beaucoup à vous, faites moi savoir 
de vos nouvelles. 

Apprêter, Préparer, disposer. Apprêter, travailler à 
rendre une chose prête pour sa destination. X)n apprête pour l'usage pro- 
chain. Préparer, travailler £'arancc a mettre en état les choses néces- 
saire! pour une fin. On prépare (ttïtitet JU) un dîner qui aura lieu de* 
main , ac manière qu'il n'y aura plus qu*à l'apprêter. On prépare (tofit 
Ut t)0r) pour un usage futur. 

Apprêter ne suppose pas beaucoup de travail ni de peine; c'est don. 
ncr la dernière fagon, à Ja cJ?ose- Préparer suppose pjus A* travail et 
d'appareil. 

Disposer, c'est arranger , ordonner les choses de manière k les ren- 
dre propres à un but. ,On apprête à dîner, et on dispose (ri^tr(ftcr) une 
salle à manger où doivent se rendre les convives. 

S'Approprier, $'4rrqger, S'^tJrJ *?««* (#* Uïit^tn, giu 
tiMWh Ce ^ * e fa» r P» 4 e *OT autprite privée, un droit quefcpnque, 
ou du moins y prétendre. 

S'approprier, se rendre propre, se faire une sorte de propriété, 
prendre pour soi ce qui ne npus appartient pas. S'arroger, requérir 
avec hauteur, prétendrp avec insolence, s'attribuer avec dédain ce qui 
n'est pas dû. S'attribuer, prétendre à une chose, se l'adjuger, fe l'ap- 
pliquer de sa propre autprijté. 

L'homme avide s'approprie; l'homme vain s'arroge; l'homme jaloux 
s'attribue. 

On s'attribue une jnyentfpn, un ouvrage, un succès; pn s'arroge des 
titres, des prérogatifs, des prééminences; pn %'approprie un champ, un 
effet, un meuble. 

Appui, Soutien, Support (®ttt$e)* V appui fortifie, on 
le met touf auprès; le soutien porte, p# le place a#-dessQp# j )e support 
aide , il sert de jambage. 

Aptitude, jQj^sMtow» (ttatucO^c SWtgt, mmmuug, 

StMW)* V"PW94* i»4f 9»P 4 W PW»I?W cerjajne ipe J on est Jpfèfre 

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à |a chose, et qu'on y réussira si Ton s'y applique. Les dispositions ne 
donnent que des espérances, elles disent beaucoup moins qu'aptitude. 
On prend quelquefois pour des dispositions une faible inclination, un 
goût léger. On peut avoir des dispositions sans avoir d'aptitude, et de 

I aptitude sans avoir de dispositions» 

Un jeune homme désire devenir savant, il travaille sans cesse à 
s'instruire, voilà des dispositions à l'étude; mais il a l'esprit lourd et 
bouché, l'intelligence J>ornée, le jugement faux, il n'a point d'aptitude 
à l'étude. 

Aquilon, Borée, JBise (9torfcUnub)* Ces trois mots se di- 
sent du vent du nord, mais les deux premiers s'empipient particulière- 
ment en poésie. Le dernier s'emploie en vers et en poésie. Far Va- 
quilon et borée les poètes désignent tous les vents orageux. Le mot bise 
ne signifie qu'un vent du nord froid, désagréable et incommode. 

Arabe, Intéressé (Çartfter&tg &cwim\îïid)tiû, 9cu>tttnfudf)ttg). 
L'homme intéressé est âpre au gain et ne néglige rien de ce qui peut 
lui faire gagner de l'argent ; Y arabe cherche à s en procurer par toutes 
sortes de moyens, même par des duretés, des vexations, des cruautés* 

II est impitoyable. 

Arabesque, Arabique ($(rabc$f o, avabifà))* Ces deux mots 
désignent ce qui vient des Arabes ou de l'Arabie, arabesque est un 
terme d'art qui désigne ces sortes d'ornemen* bizarres que les Arabes 
employaient dans leurs peintures et leurs sculptures, et où Ton ne 
voyait poinf; de représentations d'hommes on d'animaux, parce qu'elles 
leur étaient défendues par leur religion. Peinture arabesque, goût ara- 
besque , et substantivement des arabesques. Golfe arabique , gomme 
arabique. 

Arable, labourable. Far terre labourable, on entend toute 
terre susceptible d'être labourée avec la charrue ou autrement (fatl- 
bar). Far terres arables, on distingue celles qui se labourent ordinaire- 
ment avec la charrue , à la différence de celtes qui se labourent avec 
Ja pioche ou la bêche. Les vignes ne sont pas des terres arables 
(pflugbar). 

Aratoire, <}e labourage* Le second éjait le seul dont on 
se servait autrefois pour signifier, qui a rapport au labourage. Le pre- 
mier est un mot nouveau que l'on a substitué au second et quî signifie 
la même chose. Qn dit encore des instrumens de labourage; mais on 
dit aussi des instrumens aratoires (&(têrR>etfjeug)* Le premier a l'air 
plus simple ; le second a l'air scientifique. 




mais par les parties. 

Arbore, Jjp£e. Le Juge est un magistrat constitué par Je sou. 
veraîn pour rendre Ja justice selon les lois. (Dîtcfctjer.) 

L'arbitre est un juge choisi ou consenti par les parties, pour dé- 
cider une affaire selon son opinion et sa conscience. (@(feteb0rictyter.) 

Arborer, Ilresger. Dresser, c'est simplement mettre droit, 
dans une direction droite. On dresse ((relit AUf) ce qui cjt couché. 
Arborer, c'est dresser, élever pour servir de signe. On arbore (ftetft 
(tuf) un pavillon sur un vaisseau, pour indiquer de quelle nation est 
ce vaisseau. On arbore des enseignes militaires. On arbore des lauriers, 
en les portant en triomphe pour les montrer. 

Architecte, Constructeur t33<tufûttfjHcr, ®r&anej?)» Ar- 
chitecte indique la profession; constructeur indique l'art. On appelle par- 
ticulièrement constructeur celui dont la profession est de construire dès 
vaisseaux de mer (@dnff$bat!t»ei|ter). 

Arc^atiou, Courbure (£ruromuttô). Ces deux mots désig- 
nent l'état d'une chose courbée; maïs courbure est le terme ordinaire, et 
arcuation un terme de médecine. On dit la couroure d'une roue, la cour» 
bure d'un arc. Les médecin,* disent Varçuqtioji des Vf* 



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*4 Ar 

Ardeur 9 Chaleur. La chaleur est la qualité d'un corps chaud 
abstraction faite do son action sur les autres corps. L'ardeur est une 
chaleur active, ardente, qui tend à se communiquer. On dit la chaleur 
C£ifce) d'une barre de fer, on ne dit pas Yardeur (Jie (Wltnfnfte Jjptfcf) d'une 
barre de fer tant qu'elle n'est pas ardente* tant qu'elle ne peut pas opé- 
rer la combustion sur les corps voisins. On peut dire du corps qu'il est 
chaud ou qu'il est ardent , selon qu'on le considère sous l'un ou l'autre 
de ces points de vue. C'est ainsi qu'on dit là chaleur du soleil et Var- 
deur du soleil. Dans la première phrase on le considère sous le rapport 
de sa qualité de chaud; clans la seconde on le considère sous le rapport 
de l'activité avec laquelle ses rayons dardent sur les corps. 

Aride, Sec (ttOCFett, bfim)* Aride signifie ce qui par sa na- 
ture et par celle des parties qui le composent est totalement dépourvu 
des qualités propres à opérer la végétation. Les sommets des montag- 
nes sont arides. Aride ne se dit que des terres, des sables, des rochers. 

Sec signifie qui n'a point d'humidité ou qui en a peu. Aride , au 
propre et au figure est opposé au fécond. Un discours est sec quand on 
n'y trouve pas cet agrément et cette fraîcheur qui donnent de la vivacité 
et de l'éclat au discours, comme une douce rosée répand le charme 
sur la végétation. 

Aridité, Sécheresse (£iirre, Xrotfenljeit). L'aridité est 
une sécheresse entière et constante; une sécheresse qui se prolonge cause 
Yaridité. 

Aristarque , Critique (Slriftarcfy , &rtttfer)* Aristarque est 
le nom d'un grammairien célèbre. On donne aujourd'hui ce nom par 
plaisanterie à un homme qui se pique de faire de bonnos critiques. 
Critique se dit sérieusement d'un homme qui s'adounc à la critique. 

Arme, Armure. Arme est tout ce qui sert au soldst dans le 
combat, soit pour attaquer, soit pour se défendre (SBaffO* Armure 
n'est d'usage que pour ce qui sert à défendre des atteintes ou des ef- 
fets du coup, et seulement dans le détail, en nommant quelque partie 
du corps. On dit par exemple une armure de tete (<ftopfrÛflUllg), une 
armure de cuisse (^einfotrnifd)). 

Armes, Armoiries CIBoppCll)* Armoiries est le mot de la 
science, armes celui d'usage commun. On emploie le mot armoiries, 
pour éviter une équivoque; on dit: la science des armoiries, et non 
celte des armes (>&appenfunbf). Un recueil d'armoiries y où la noblesse 
trouve ses armes. 

Armistice, Trêve, Suspension d'Armes ('Stoffctis 
fitUjïattà)*4 La trêve peut avoir une durée plus ou moins longue; il y 
en a de très longues. 

La suspension d armes est plus restreinte, elle ne s'étend qu'à quelques 
jours. 

L'armistice, que l'on confond souvent avec la suspension d'armes , est 
la plus courte de tontes les trèoes. 

Aromate, Parfum (tnofjtrtecfyenfecr tâôrper, 3Bof>(gcrurf))* 

L'aromate est le corps d'où s'élève l'odeur; le parfum est l'odeur qui s'é- 
lève, ou aussi le corps qui parfume; le parfum ne s'adresse qu'à l'odo- 
rat, Yaromate flatte l'odorat et le goût. 

On dira bien que la rose répand un parfum agréable; maison ne 
dit pas qu'elle répand un aromate agréable, quoiqu'on puisse dire qu'elle 
est un aromate agréable. 

Lcj racines des végétaux tels que le gingembre, l'iris de Florence, 
les bois, tels q;ue l'aloés, le sassafras; les écorecs, comme la canelle, 
le macis, le citron; les herbes ou les feuilles, comme le baume, le 
basilic, la mélisse; les fleurs, comme la violette, la rose, la safran; 
les fruits et les semences, comme le girofle, le cumin, la baie de lau- 
rier; les gommes ou résines, comme le storax, le benjoin; l'encens, la 
mirrhe, sont des aromates et des parfums. Le musc, la civette, l'ambre 
jaune, sont des parfums et non des aromates. 

Arracher, Ravir* Arracher f c'est tirer à toi et enlever avec 



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violence, avec peine, un objet retenu par un autre qui le défend 
contre vos efforts (aU0rfifjfn). 

Ravir , c'est prendre enlever par un tour de force ou d'adresse, un 
objet qui ne se défend pas ou qui est mal défendu (rattbfn, fottfdjlfppeit). 

On arrache un arbre, une dent, un clou enfoncé dans un mur; 
on ravit des biens, une proie, des choses mal gardées. 

Vous arrachez les mauvaises herbes d'un champ. Les biens, les 
honneurs, les places, les emplois sont ordinairement ravis aux citoyens 
utiles et capables, par des aristocrates ignorans. 

Le soldat effréné arrache la fille des bras de sa mère, et lui ravit 
l'honneur. 

Ai-rangement, Ordre (3Cnot$tttlttg ,♦ fitfmutft)* L'arrange- 
ment consiste dans les dispositions qu'on fait ou qu'on a faites pour éta- 
blir un certain ordre. l Mordre est le résultat de Y arrangement. 

Arranger, Ranger (fnttfieUctt , in Crfrmmg ftc(tctt). On 
range ce que l'on met à sa place ; on arrange ce que Ton met en ordre. 

Arrivage, Arrivée ((giniauf, attgef emmené SBaarc). En 

parlant des marchandises, on dit arrivée de toutes celles qui arrivent 
en un lieu par terre; et arrivage de celles qui arrivent par eau. 

Arrogant, Dédaigneux, Fier, Rogne. I/homme arro- 
gant veut vous soumettre à la supériorité qu'il affecte; il le montre par 
son air et ses discours hautains (fcer anmafjetlbe 9}?ettfd)). L'homme dé- 
daigneux ne se soucie pas de vous, et il le montre par son air et ses ma- 
nières méprisantes (ber b6f)tlifd) flefjC obft berabffljfnbe SRenfdï). L'homme 
fier se reconnaît à sa, hauteur, à sa confiance dans ses forces, au cas 
qu'il fait de lui (ber ftolje ÇOîfnfd)). L'homme rogue se reconnaît .à sa 
hauteur, à sa roideur, à sa m* orgue (ber troÇtge 9}fcnf(f>). 

Des airs arrogans font hausser les épaules, un air dédaigneux fait 
pitié, une contenance fière fait fuir tout le inonde, une mine rogue 
fait rire. 

Art, Profession, métier* L'art demande un travail d'esprit, 
sans exiger ni exclure le travail de la main: Vart de la peinture, de la 
poésie, de l'horlogerie ($unft). 

La profession demande un travail quelconque: la profession de com- 
merçant, d'avocat, de médecin (®croerbf). 

Le métier demande un travail de laquai a: le métier de cordonnier, 
de maçon etc. (Jpanbronrf). 

Asile, Refuge* Asile, lieu où l'on est en sûreté contre le dan. 
ger, où Ton est à l'abri de quelque mal, où l'on ne peut être saisi, d'où 
l'on ne peut être enlevé (gmjUtte). 

Refuge, lieu où Ton se sauve pour éviter un péril, un danger pres- 
sant ($uflud)tôort). H se dit aussi clés personnes: vous êtes un refuge. 

L'asile ne se prend que pour une retraite honnête et respectable; et 
il n'en est pas de même du refuge. La solitude est un asile pour le phi- 
losophe; les brigands ont des refuges comme des bêtes féroces. Les ré- 
duits où s'assemblent des joueurs, des vagabonds, des fainéans, s'appel- 
lent des refuges et non des asiles. 

Aspeet, Perspective (SïttbïicF, 5ïuéftcï>t, $lnfïd)t)* Vaspect 
est la vue d'un objet présent, et comme en regard avec nous; la per- 
spective est un aspect éloigné. On dit la perspective et non Vaspect de 
l'avenir, à moins qu'il ne soit très -prochain. 

Aspeet, Vue* La vue n'a rapport qu'à l'action de l'œil sur un 
objet ; Vaspect suppose dans l'objet différentes manières d'être offert à 
la vue. 

Aspirer, Prétendre. Celui qui aspire à quelque chose em- 
ploie pour y parvenir la ruse, l'artifice , quelquefois fa force et tous les 
autres moyens que lui inspirent ses violens désirs (ftdj tint ettP<l$ betOerben). 
Celui qui prétend à quelque chose expose ouvertement ses droits, vrais 
ou chimériques, et s'efforce de les faire valoir (2tofprtt<6 tttadjen). 

Assasin, Meurtrier, Homlelde. Celui qui a tué ou tenté 
de tuer un homme de dessein prémédité , par trahison , avec avantage, 



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soit que l'homme fût sans défense ou le plus faible, est un assassin 
(9fteU(fce!mÔr&er). Celui qui, de dessein prémédité a tué ouvertement un 
homme «ans qu'il y eût ni fixe, ni duel, est un meurtrier (Môr&er). Ilot 
micide se dit particulièrement de celui qui a tué un homme involontaire- 
ment ou dans le cas d'une défense légitime (9R?nfd)rnm6rber). 

Assez, Suffisamment (gettltg)» Assez a rapport à la quan- 
tité qu'on veut avoir; suffisamment à la quantité qu'on veut employer. 

Assujettir, Soumettre, Subjuguer, Asservir (tinter: 
t&erfett, untcvwïxtfiq macfjcn, antcviodjax, jum 3ffai>en titad)eti)» 
Assujettir et soumettre ôtent l'indépendance, subjuguer et asservir ôtent 
la liberté: on est soumis à un prince, assujetti à des devoirs, subjugue par 
un ennemi , asservi à la tyrannie. 

Association , Société. Vassociation est l'action do s'associer, 
de former une société (©efrUifltlttfl). La société est le résultat de Vasso- 
ciation (©efellfc&aft). 

Assommer, Tuer (frtàtfôtjftgett , tobten)» Assommer, c'est 
proprement faire mourir en frappant au sommet.de la tête, ou par ex- 
tension faire mourir en donnant des coups sur quelque partie du corps 
que ce soit. 

7iier, a c'y t oter la vie d'une manière violente autrement que par 
une exécution de justice. 

Ces deux mots se disent des hommes et des animaux, mais assommer 
ne se dit que des gros animaux. On tue une puce, un pou, on ne les 
assomme pas. 

Assourdir , JRendre sourd (betrtuben , tatjb madjettl» As- 
sourdir c'est affaiblir la sensation de l'ouïe ou en interrompre l'usage. 
Rendre sourd, c'est détruire entièrement la sensation de l'ouïe. 

Assouvir, Satisfaire (faitiflcit, ftiffen, frcfric&tôcij)* Ces 
deux mots sont synonymes en ce qu ils signifient l'un et l'autre apaiser 
un désir, une passion. Mais assouvir suppose un désir ardent, extra- 
ordinaire, infatigable, sans cesse renaissant, une paésion violente tou- 
jours croissante 5 et satisfaire suppose un désir ordinaire et modéré. Cet 
enfant a une faim vorace qu'on ne saurait assouvir. Il est aisé de' satis- 
faire les besoins de 'cet enfant. 

Au figuré, ces deux expressions offrent les mêmes différences. Un 
homme violent, excessif, a de la peine à assouvir sa haine, sa" ven- 
geance, sa vanité, sa fureur, sa rage. 11 suffit quelquefois d'une re- 
pentir sincère pour satisfaire la haine d'un ennemi 




,v„ r ..^ vv ,w ?y .~„ wi V ..v» *,* m^o w..^»<.». -.«1 ». «'wi nw«, on uesigr 
les corps célestes lumineux par eux - mêmes. 

Astreindre, Contraindre (ciucu ait ett»a$ bhtbcit, eîuett 
gtl tt\ï>a$ an^a(tcn). Celui qui est astreint est lié par la loi, par là 
re ê! e » P ar I e * conditions, par les bienséances etc. ; celui qui 'est con- 
traint est obligé par une force actuellement active de faire une chose 
qu'on exige de lui. 

Astrologie, Astronomie (Sttrofeeiltewi, ©fcntfmtfce). L'as- 
tronomie est la connaissance du ciel et des phénomènes célestes. ' ÏSastro- 
logie est l'art de prédire les événement futurs par les aspects,* les posi- 
tions et l'influence des corps célestes, tes anciens appelaient astrolo- 
gie ce que nous nommons aujourd'hui astronomie. 

Astrologue, Astronome (Zicrnbtutet , Sterjtfuti&tacrl 
L'astronome connaît le cours et le mouvement des astres ; Vastro%^ue 
raisonne sur leur influence. ■** 

Astuce, Ruse (3fc#Kft, 2ifi). V astuce est une finesse qui 
cherche à nuire; la ruse une' finesse qui cherche à tromper a en 
imposer. $ * 




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a* #r 

V atelier se dit des peintres, des sculpteurs, des fondeurs et d* quelques 
autres; le chantier, des charpentiers, marchands de bois, constructeurs 
de vaisseaux -, et la boutique, de presque tous les autres arts mécaniques. 

A tinter, Parer (pltfeett f aufftufctlt)* Parer, c'est embellir 
une chose par des orne mens. Jtinter, c'est parer avec un soin minu- 
tieux et d'une manière ridicule* 

Atome, Particule (\mtf)ciibavt# #orvcrd)cn, Zbtiià)tn) Les 
atomes comme les particules sont les plus petites parties des corps qui 
servent à les composer. Mais atome se dit des particules que l'on sup- 
pose ne pouvoir être divisées; et particule est le terme ordinaire qui 
se dit des parties les plus petites des corps , abstraction faite de cette 
propriété. 

Atoura, Parure j(ÇPllfefiaai, $"£)♦ Parure se dit des hommes 
et des femmes pour signifier tout ce qui peut contribuer à donner de 
l'éclat pu de l'élégance à leur habillement. Atours ne se dit sérieuse- 
ment que de la parure et des ornemens des reines et des princesses. 
Partout ailleurs il ne se dit qu'en plaisantant. 

Atra*»|#»ure, mélancolique (ferr <&d)U>ermûtf)iqe , £er 

&c¥>t»ar$g00Î0e)* Le mélancolique aime à être seul, ï atrabilaire re- 
pousse les hommes , et ne peut vivre avec lui-même. 

Atre, Foyer (JÇcucr Jjerb , fytxk). Vôtre est proprement l'en- 
droit le plus enfoncé d'une cheminée, et où Ton fait le feu. Le foyer 
est non-seulement l'endroit où Ton fait le feu, mais encore toute la 
partie de la cheminée qui s'étend depuis l'afre jusqu'au parquet. On 
met les matières combustibles dans Votre. Votre reçoit les cendres. 

Atroce, Barbare. Cruel (Qtâflid), barbarie, oraufant). 
Ces trois mots se disent des homme* qui commettent des crimes, par 
rapport aux sentimens qui les y portent. 

Un homme cruel est un homme dur et inhumain, insensible, qui 
aime à faire souffrir et à voir souffrjr. 

Un homme barbare est un homme dont la cruauté provient de l'ig- 
norance et du défaut de civilisation; un homme atroce est un homme 
dont l'âme est tellement dénaturée qu'il se plaît de préférence à com- 
mettre les crimes qui violent les lois les plus sacrées de la nature et 
de l'humanité. 

S'Attabler, fie mettre a table (jïd& an fcett £tf# fefceu, 0<& 
£U Xtfcfpe fcfettt)» Se mettre à table signifie s'asseoir auprès d'une table 
pour prendre un repas, & attabler signifie s'asseoir auprès d'une table 
et y rester long-tems, soit pour manger, soit pour jouer à quelque jeu* 
Vous voua êtes mis à table à six heures et il est minuit; il y a cinq 
heures aue vous êtes attablés. On ne se met pas à table pour jouer, 
on s'attable, surtout lorsqu'on a intention de jouer pendant long-tems. 
Quand on ne se sert pas nu mpt attabler qui est familier, on dit simple- 
ment s'asseoir ou prendre place. Il est tems de commencer à jouer; 
asseyons-nous ou prenons place. 

AttqMcfre, Attaebçtttefit;, Dévouement. Ces trois mots, 
dont les deux premiers sont prjs au figurp désignent diverses espèces 
de liens qui nous attachent .9 des personnes pu à des choses- 

V attache est forte et convient mieux à une passion poupée à J'cxcès. 
(2>er Span$ ober bai ©rpicfctfepn.) 

V attachement est sincère, et se prend ordinairement en Bonne part. 
(2)fe SlttWttgluftWt.) 

Dévouement est d'usage pour marquer une parfaite disposition k 
obéir en tout, à faire toutes sortes de sacrifices. Il suppose le plus 
Rattachement possible. On est dévoué à sa patrie.» à son maître, à son 
bienfaiteur. (@rg*tot$eit.) 

Attaché, Avare, Intéressé* (eitt t*vm WttufA, tin 
0**1*0*1? tW*ttftJ>, tin *J0*1lttti6t0*r SUlenfab). L'amour de lVgent est 
le sens général de ces trois mots* Un homme attaché aime l'épargne 
et fuit In dépense $ u,n homme avare aime la possession e$ ne fajt au- 



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t 

cun uiago de l'argent qu'il a; un homme intéressé aime lé gain et ne 
fait rien gratuitement. 

Attachement, lilaiaon. Ces deux mots sont pris ici au 
figuré et dans un sens moral. 

V attachement est un sentiment du cœur qui fait qu'on aime une 
personne et qu'on y est attaché. (9fo&4n8li(fcfeir.) 

La liaison prise dans le même sens est le résultat d'un sentiment 
du cœur qui fait que l'on est lie à une personne. OOertfnbung,) 

Mais il y a cette différence entre ces deux mots 0,11e le premier 
n'exprime point de réciprocité , et que le second l'exprime néces- 
sairement. 

Attacher, Iiler* Lier, entourer d'un lien, serrer avec un lien 
plusieurs choses pour empêcher qu'elles ne se séparent. C'est ainsi 
qu'on lie (tfnbet) une gerbe de blé, une botte de foin, un faisceau 
de verges. 

Attacher, c'est fixer, arrêter une chose dans, la place ou la situation 
où l'on veut qu'elle' reste (atlMilbett). 

En parlant <1 s hommes et des animaux, les lier, c'est assujettir 
leurs membres par des liens pour empêcher leurs mouvemens. On lie 
les pieds et, les mains d'un criminel, et on Y attache k un poteau. 

Figurément, on est lié par des promesse», par des engagemens; on 
est attaché par les senti mens du cœur. Qu'un homme aime sa femme 
ou ne l'aime pas, il n'en est pas moins lié avec elle par les liens du 
mariage. S'il l'aime il lui est attaché. L'autorité et le pouvoir lient (Mit* 
fret!), l'intérêt et l'amour attachent (ffffrln). 

Attaque, Atteinte. Ces deux mots se disent en médecine. 
V attaque (tfîlfrtU) est l'accès d'une maladie qui est bien déterminée, 
bien constatée; Vatteinte est Vattaque légère (gerittger Slnfdtf) d'une ma- 
ladie dont l'existence n'est pas encore bien constatée. Celui qui a des 
attaques de gouttes a la goutte ; chez celui qui n'a que des atteintes do 
gouttp, la goutte n'est pas encore bien déclarée. 

Attaquer quelqu'un, S'attaquer à quelqu'n. Attaquer 
quelqu'un, dans le sens où nous prenons ici cette expression, c'est le 
provoquer par des paroles, par des injures, par des procédés désobli- 
geant «glnat mit SBorteit/ Unbil&«t reijen.) 

S'attaquer à quelqu'un, c'est le choisir de préférence pour l'objet d'un 
attaque, le rendre personnellement responsable d'une chose que l'on 
aurait pu attribuer à une autre. 

Cette expression marque aussi la hardiesse que l'on a d'atta- 
quer une personne plus considérable ou plus puissante que soi. C'est 
ainsi qu'un homme orgueilleux dit, vous osez vous attaquer à moi. (®tc 

roagrn , mit mit % Ç>4nbel obtr etreit <mjufatta.en.) 

Atteindre, Parvenir a« Atteindre, toucher à un but auquel 
on tendait soit par sa constitution naturelle, soit par les efforts du corps 
ou de l'a me.' 

Parvenir, venir au terme que l'on se proposait. 

Atteindre a rapport au but et à la direction qui y conduit ; si un en faut 
n'est pas assez grand pour atteindre (erreiûVlt) un objet élevé qu'il veut 
avoir, il monte sur une chaise, et y parvient (gefatigt)* 

Parvenir a rapport aux voies et aux moyens qui peuvent conduire 
au terme. 

Atteint, Convalneu. Termes de palais. Quoique ces deux 
mots aient deux sens différent, on les joint ordinairement l'un avec 
l'autre; et l'on dit qu'un homme a été atteint et convaincu d'un crime. 
Un accusé atteint est seulement celui contre lequel il y a de forts in- 
dices (etn (tuf Mofc ftnjelgen 9(ngff(<igtfr); mais il n'est convaincu (ufetr: 
roiffClt) que quand son crime est parfaitement constaté. 

Atteler, BUler. Ces deux mots signifient attacher des chevaux 
à quelque objet pour le tirer; mais biller est un terme de marine et de 
rivière qui ne se dit que des chevaux que Ton attache pour tirer des ba- 
teaux ou des trains do bois, et atteler de ceux que l'on attache k une 



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At Ml 

voiture quelconque pour la tirer {Atteler, Biller, atlfpattlteir, U%\ttt$ 
toitb mit aebrau*t, n>enn *on tyferben Me ïRtbt ift, Me mati jur £te$ung ter 
@û>tffe unb Jlôfie anfpannt). 

Attendre,. Espérer* Espérer, primitivement indique vin acte 
de prévoyance , et attendre, une continuité d'attention. On espère, on 
•e flatte, on aime à croire qu'une chose arrivera; on attend ce qui doit 
arriver, on y songe, on s'en occupe. On espère donc le succès, on at- 
tend l'événement. Le succès qu'on espère est un succès heureux ; l'événe- 
ment qu'on attend peut être heureux ou malheureux. Un accusé espère 
(dofft) un jugement favorable, et il attend (eWMrtet) son jugement. 

Attentat* Crime* Le cri/ne est une infraction grave aux lois 
de la morale; Vattentat est une attaque contre ce qu'il y a de plus sacré 
et de plus respectable dans la société humaine. Un vol est un crime, une 
trahison est un crime f3?erbrtdk n ); s'élever contre la liberté de ses con- 
citoyens , assassiner un homme, enlever une femme à son mari , un en- 
fant à son père, sont des attentats ( Jrttfdtyat) > ils violent les droits les 
plus sacrés de la nature et de la société. Tous les crimes ne sont pas des 
attentats, parce que tous ne portent pas atteinte aux droits les plus sacrés 
de la société; mais tous les attentats sont des crimes, parce qu'ils atta- 

Îuent la société dans ses bases et dans set principes fondamentaux, 
'est un crime de trahir son ami ; c'est un attentat de lui ôter la vie. Vat- 
tentat est un crime atroce, une action qui viole les droits les plus sacrés» 

Attention* Exactitude, Vigilante Ofci>tfamFeit , ®e* 
tiatltgfett, tyÙnttlidjUit , 9Bad)famfett)* L'attention fait que rien 
n'échappe de ce qu'on regarde, Y exactitude empêche d'omettre la 
moindre chose dans ce que Ton fait, la vigilance fait qu'on ne négligo 
rien pour la suite et le succès. 

11 faut écouter avec attention; remplir sa promesse avec exactitude, 
et apporter de la vigilance sur ce qui nous est confié. 

Le magistrat doit être attentif (a*tf<tm), l'ambassadeur exact (punit* 
fia), 0«lûU), le capitaine vigilant (uKHfofam). 

Attention, Réflexion* méditation (tCiifmcrffatiifett, 
UcberiegUttg, &etvadhtl4t1g)+ L'attention porte l'esprit sur des objets 

3ui sont hors de lui. Lorsqu'elle se porto sur ce qui se passe au-dedans 
e nous-mêmes , elle s'appelle réflexion ; et lorsque la réflexion est pro- 
fonde et long-tems fixée , elle s'appelle méditation. 

Atténuer* Broyer, Pulvériser (*erMnitett/ geminett, jtt 
ÇPtltoer $erquetfrf)ett , ptlfoertt)* Le premier se dit des fluides con- 
densés , coagulés ; les deux autres se disent des solides. - Dans l'un et 
l'autre cas, on divise en molécules plus petites, et Ton augmente les 
surfaces. Broyer marque l'action, pulvériser marque l'effet; il faut 
broyer pour pulvériser, il faut fondre et dissoudre pour atténuer. 

Attestation* Certificat (frfjrtfiïtcM 3eugtti£, SSeglatiM* 
gllftgtffdbetft)* L'attestation est un acte authentique par lequel on atteste 
la vérité d'un fait dont on a été témoin; le certificat est un acte authen- 
tique par lequel on assure la vérité d'une chose dont on a acquis la cer- 
titude de quelque manière que ce soit. 

L'attestation tombe sur le fait même; le certificat sur la certitudo 
qu'en a l'esprit^ 

Attifer « Parer (fterattôtmfcett). Parer, c'est ajouter à une 
chose ce qui peut lui donner plus d'agrémens, plus d'attraits, plus d'é- 
clat (pufcett). ' attifer , c'est parer d'une manière ridicule et affectée. 

Attitude, Posture* La posture est une manière de poser le 
corps relativement à l'habitude ordinaire; Yattitude est analogue à la 
circonstance présente; la posture de suppliant est une attitude fort con- 
trainte (oie ©tellung M 9ttten6tn ift eine fe&r gejwungene Jpaltung)» 

Attouchement* Taet, Tourner* Le tact est proprement 
le sens qui reçoit l'impression des objets, comme la vue, l'ouïe, le 
goût , l'odorat (Qûé (Bfflfyl). 

Le toucher est l'action de ce sens , l'exercice de toucher, palper, 
manier» ou le sens actif (p«* gltylm). 



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At ' 

V attouchement est l'acte de touèher, de palper, l'application parti- 
culière dû sens actif ou de l'organe, et particulièrement de la main 
(b«J SBerû^ren). 

Attrape, Tromperie (idjtinbavtt, frtnft }ffm Srfjferje frtatett? 
bet Sîetrua, &etrtt£trei)» L'attrape est une petite tromperie inno- 
cente que l'on fart dans la seule vue de plaisanter et qui ne cause aucun 
préjudice à celai à qui on la fait. La tromperie est sérieuse; c'est une 
action 'que l'on fait dans le dessein de tromper, de porter préjudice, de 
fahre du tort. 

Les jeunes gens se font des attrapes dans leurs jeux familiers; les 
gens de mauvaise foi, les fripons, font des tromperies dans les affaires, 
au jeu, dans le commerce. 

Attribuer, Imputer* Ces deux termes expriment l'action de 
mettre une chose sur le compte de quelqu'un. La lui attribuer, c'est la 
mettre sur son compte par une prétention, un jugement, une assertion 
simple, comme sa chose propre, son effet direct, son ouvrage immé- 
diat; la lui imputer , c'est la mettre sur son compte, en la rejetant snr 
lui, en lui en rapportant ou appliquant le mérite, on même en la lui 
prêtant par des inductions, des conjectures, des combinaisons, ou même 
des suppositions et des inductions gratuites ou hasardées. On attribue 
plutôt les choses; on impute surtout le mérite des choses. 

Attribuer (jufd>relben) se prend également en bonne et en mauvaise 
part; imputer (ittrejftnrn) se prend plus ordinairement en mauvaise part. 

On attribue sur des vraisemblances, pour imputer il faut des preu- 
ves, l'opinion attribue (mift btl); la partialité impute (bf fd?ulbt&t , leo.t 
Sur gflfl). 

On vous attribuera un discours, un propos qui a été tenu; on dé- 
tournera le sens de vos paroles pour vous imputer ce que vous n'avez 
jamais pensé. 

Votre tyran vous attribue un crime dont l'anteur est inconnu ou mé- 
connu ; il vous impute à crime jusqu'à vos songes. 

Attrltlon, Contrition, Componction (Mené, Qcttniv: 
fdfrflttg)» Ces sont dés termes de théologie, par lesquels on exprime la 
douleur qu'on ressent d'avoir offensé Dieu. 

h'attrition est une douleur et une détonation do péché qui naît de 
la considération de sa laideur et de la crainte des peines de l'enfer. 

La contrition est la douleur d'avoir péché, causée surtout par l'amour 
de Dieu. 

La componction est la douleur profonde d'une âme désolée d'avoir 
offensé Dieu. 

Attroupement, Rassemblement (jafmitmettréttuttft, 3tts 
fammenlanf)* Ces deux mots signifient un concours d'hommes* Mais le 
rassemblement ne signifie qu'une grande quantité d'hommes assemblés sans 
rapport à leur intention où à leur dessein; et V attroupement Suppose un 
rassemblement tumultueux fait dans le dessein d'exécuter quelque com- 
plot, ou d'exciter quelque sédition. 

Auberge, Hôtellerie, Hôtel, Taverne, Cabaret, 
Guinguette* On vend du vin etc.. en détail dans les cabarets (@<foen- 
fen)/ on mange en repas réglés^ dans les auberges (©afl&ânfttn); on est 
logé et nourri dans les hôtelleries ou dans les hôtels (ghtfltyôftn obtt ©û(b 
fyâttfmt); la canaille, les ivrognes hantent les t averties (2Btrt(?éMuffr tibtt 
Ânetpen)/ on va se divertir, boire ou danser dans les guinguettes (Dorf= 
fdjieitren). 

Taverne ne se dit plus, à moins qu'on appelle ainsi un cabaret pour 
le dénigrer, et le faire regarder comme un lieu déshonnête, et fré- 
quenté par la plus vile populace. 

Hôtellerie devient vieux. Il se dît pour lés auberges que l'on trouve 
snr les grandes routes, pour la commodité des voyageurs. On le confond 
aujourd'hui avec auberge, 

Aueun, Itful (feitter, g** fettter). Ces deux mots signifient 
pas un, pas un seul ; mais nul a plus dé force exclusive et absolue qu'au - 



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A* flf 

cun. Nul n'ose, c'est-à-dire il n'y a pas un seul qui ose; àtrciin d'eux 
n'ose, c'est-à-dire qu'il ne se trouve pas quelqu'un qui ose. L'homme 
honnête et capable d'égards n'a aucun égard à vos prières dans telle occa- 
sion, il ne se rend pas. L'homme négatif et sans égards, n'a nui égard 
pour vos prières, il les rejette absolument. 

Audace, Hardiesse, Effronterie (&it$n!>ett, &ecftf>ett> 
Ittttterfftyâmtfttit)» Termes relatifs à la nature d'une action ? à l'état 
de l'ame de celui qui entreprend, et à la manière avec laquelle il 
s'y porte. 

La hardiesse marque du courage et de l'assurance, V audace de la 
hauteur, 1 'effronterie de l'impudence. 

La hardiesse se prend quelquefois en mauvaise part : il y a une Itar- 
diesse déplacée qui approche beaucoup de Y effronterie ; comme il y a une 
audace prise en bonne part, une audace héroïque qui est plus noble que 
la hardiesse. Veffronterie se prend toujours en mauvaise part. On est 
hardi dans le danger, audacieux dans le discours, effronté dans ses pro- 
positions. 

Augure, Présage. On tire V augure (bit QSorfee&etitUtiô)/ on 
voit certains présages (^orjetcfcen). Vaugure est une conjoncture futile, 
légère, hasardée ; le présage est une conjoncture légitime ou raisonnable. 

Le présage est certain ou incertain, l'augure bon ou mauvais. 

Auprès, IPrès. Toute la différence qu'il y a dans le sens pro- 
pre , entre ces deux mot*, c'est que le premier marque une proximité 
plus vague, et le second une proximité plus déterminée. 11 demeure 
prés d'ici (et WO&nt (fier m &er 9î<tfje) signifie que sa demeure n'est pas 
éloignée ; il demeure auprès d'ici (nafte (j(er) veut dire que sa demeure 
est très peu éloignée.' Près est susceptible de plus* ou' de moins, fort 
près y très près , plus près, moins près. Auprès n'en at pas susceptible. 
On ne dit pas plus auprès, moins auprès. Il est vrai, qu'on dit tout 
auprès , mais c'est pour donner plus de force à l'expression. 

Auprès n'éveille une idée d'assiduité que dans un sens figuré , ou on 
remploie pour exprimer l'espèce de proximité que produit la fréquen- 
tation habituelle, la familiarité, la faveur. On l'a placé auprès dû mi. 
nistre ; cet enfant est auprès de sa mère.' 

Austère, Sévère, Rude. On est austère (fïreng) par la ma- 
nière de vivre, sévère (ftrenge) par la manière de penser, rutf* ($<ttf)par 
la manière d'agir.. 

Auteur; Kérivain {ZàwiftfUUtv , Ottylifi); Auteur se dit 
de toute personne qui a mis au jour un ouvrage littéraire quelconque 
de ta composition. Ce mot a plus de rapport au fond de l'ouvrage qu'à 
la forme. Écrivain se dit par rapport au style, et dès ouvrages de belles 
lettres: Corneille est un excellent auteur, mais il n'est pas toujours un 
bon écrivain. Voltaire est un bon auteur et un bon écrivain. L'Aile, 
magne a peu de bons écrivains et un grand nombre de bons auteurs; la 
France a beaucoup de bons écrivains et moins de bons auteurs. 

Autorité; Putgganee, Pourvoir. Vautorité est le droit du 
plus grand (ObergenMtft)/ la puissance le droit du plus fort (3Rao)t) , le 
pouvoir l'agent de l'urt et de l'autre (<#enwlt). 

Autorité; Pouvoir, Empire. L'autorité (Me Dfergemdt) laisse 

Îiïùs de liberté dans le choix, le pouvoir parait avoir plus de force (9?ao)t)/ 
'empiré est pliis absolu (£errfû)ttft ober£errfcfcerge»alt). 

Avaler, Botesef (fjhtrtblaffctt)* Cesdeux mots signifient aller 
ou faire aller de haut en bas. Mais avaler ne signifie plus que faire pas- 
ser un aliment du gosier dans l'estomac. Partout ailleurs il est vieux, 
et ne s'emploie plus que dans quelques phrases d'art et métiers. Les jar- 
diniers disent avaler une branche pour dire la couper près du trône. 
On dit sur les rivières qu'un bateau avalé pour dire qu'il suit le courant. 
Avant, Devant (ttO?)» Avant est une préposition qui marque 
préférence ou priorité de tems ou d'ordre et de rang. Il est arrivé 
avant moi, priorité de tems; il est placé avant moi, priorité d'ordre j 
il est ôpfposé à' aprèsv II est arrivé avant «toi, je Suis arrivé après lui. 

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** .AT 

Devant est aussi une préposition d'ordre .et est aussi opposé à 
après. C'est mon ancien, il a le pas devant moi. 

S'il y a entre les choses un rapport nécessaire d'orcirc, de priori t «S 
on emploie avant. 

L'adjectif se met avant son substantif, et le substantif se met après. 
Mais si les choses n'ont pas nécessairement entre elles un rapport d'or- 
dre ou qu'on fasse abstraction de ce rapport , on se sert Je devant. 
Par exemple, si j'ai à placer un substantif et son article, je dirai il 
faut mettre l'article avant le substantif. 11 y a ici un rapport néces- 
saire entre les deux objets. Mais s'il est question de savoir s'il faut 
donner ou non un article à un substantif» on dira il faut mettre un 
article devant ce substantif, et l'on parlerait mal en disant il faut met- 
tre un article avant ce subsantif, puisqu'ici il n'y a pas un rapport né- 
cessaire d'ordre entre les deux objets, mais qu'il s'agit seulement de 
savoir si l'on peut joindre J'un à l'autre. 

Avantages», Orgueilleux, Glorieux, Fier (rufmtrefetg, 
ftolj/ f)Od)mut&tg)* V avantageux est celui qui est attentif à se pré- 
valoir de la moindre déférence qu'il obtient de la faiblesse, de l'in- 
attention, ou de la complaisance des autres, pour affecter un air de 
supériorité qui ne lui convient point. 

L'orgueilleux est celui qui étale l'excès de la bonne opinion qu'il a 
de lui-même. 

Le glorieux veut paraître quelque chose, il est uniquement occupé 
du désir de briller, et est plein de vanté. 

Le fier tient de l'arrogant, du dédaigneux, et se communique peu. 

Avare, Avarieieux (ber ®ei$al$, fcci* ftttaufer ofeer &arge). 
V avare ne donne point, et ïavaricieux néglige l'occasion de donner 
ou donne trop peu. 

Avariée, Lénine, Cupidité (®ei*, &ttauferei, $a*fud>r). 

L'avarice est l'amour désordonné des richesses ; la cupidité' est Y avarice 
en grand; elle veut envahir, elle blesse visiblement l'ordre général; 
V avarice veut acquérir, et craint de dépenser, elle blesie la justice; 
la lésine s'attache à de petits objets , soit d'épargnes, soit de profit, elle 
est ridicule. 

Avenir, Futur (3ur , Uttft). Le futur est relatif à l'existence 
des êtres ; Y avenir^ aux révolutions des événemens. 

Avérer, Vérifier. Avérer y c'est prouver d'une manière con- 
vaincante qu'une chose est vraie ou réelle, vérifier, c'est réchercher 
si une chose est telle qu'on le dit. 

On vérifie (ttntttfudjt ebet bwàptt) une citation, un passage, en les 
comparant avec le texte cité, et il n'y a rien à avérer (etttrifcn) à l'é- 
gard de la chose citée. 

L'écriture et la signature d'un billet étant vérifiées, l'obligation est 
avérée ou constatée. 

On n'avère que les faits, et la vérification est un moyen de les avérer. 

Un délit confessé est avéré \ mais s'il n'est prouvé que par des dépo- 
sition de témoins, il reste à vérifier si elles s'accordent etc. 

Avertir, Informer, Donner Avis* Avertir , c'est tourner 
l'attention de quelqu'un sur une chose qui le concerne , soit que cette 
chose soit impossible ou non. Dans un théâtre le souffleur avertit par 
signe un acteur que c'est à lui à parler. On avertit un négociant que sou 
commis est un fripon. La cloche m'avertit qu'il faut aller dincr. On 
m'avertit d'un complot que l'on a formé contre moi. » 

Informer , c'est faire connaître à quelqu'un les circonstances nou- 
velles d'un fait ou d'une affaire dont il connaît le fond. J'ai un procès 
a Paris, et mon procureur m'informe exactement de tout ce qui se passe 
au sujet de ce procès. 

Donner avis d'une chose a quelqu'un, c'est lui faire connaître simple- 
ment que cette chose existe. 

Les amis avertissent (tota^ri^tigru); les agens informent (kbtytftV 

«»* 



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Untettiéjttn) ; les commerçai» donnent avis à leurs correspondons (grteit 
!8erid>t). 

Avertissement 9 Avis, Conseil. L'avertissement (grfnne* 
Tttttg) sert a instruire, il doit être clair et précis; Y avis (Me SBamtmg) 
sert à déterminer, il doit être prompt et secret; le conseil (bec (Raty) 
sert à nous conduire, il doit être sage et sincère. 

Aveu, Confession* Aceu, action par laquelle on convient ou 
Ton déclare avoir dit ou fait quelque chose 0<8efenntnifj). 

Confession, déclaration que Ton fait d'une chose qu'on se repent 
d'avoir fait. 

Une ame honnêle fait Y aveu (gefleftt) de ses fautes, et c'est pour elle 
un soulagement; un criminel bourrelé par ses remords fait la confession 
ifrtrtnnt) de ses crimes; il veut en subir la peine. 

L'aveu est souvent secret; on le dépose dans le sein d'un ami, et il 
n'entraîne point de suite. La confession aiîleurj que dans le tribunal 
de pénitence n'est point secrète ; elle soumet à la honte et à la peine. 

A l'Aveugle, Aveuglément OHttMtngô), Qui agit à Ya. 
veugle n'est pas éclairé, qui agit aveuglément ne suit pas la lumière na- 
turelle: le premier ne voit pas, le second ne veut pas voir 

Aveuglement 9 Céeité. Aveuglement, selon l'analogie, de- 
vrait se dire de la privation de la vue. Mais ce mot n'est guère usité 
que dans un sens moral et figuré. Vaveuglemcnt de l'esprit, Yaveugle- 
ment que causent les passions (^sCrbfettbttng). On se sert ordinairement 
du mot cécité (S8lMlM)lit) pour indiquer la privation de la vue. 

Cependant quelques médecins se servent du mot aveuglement pour 
signifier la privation du sentiment de la vue. 

Avidité, Coneuplseenee , Convoitise, Cupidité (bit 
&t$itvbt, bit ^tfttge &egierfce, bit ©ter, bit tîttftcrtt&cit)* La con- 
cupiscence est la disposition habituelle de l'ame à désirer les biens, les 
plaisirs sensibles; la cupidité en est le désir violent; Yavidité un désir 
insatiable; la convoitise un désir illicite. 

Aviron, Rame (ïltint 9iuber, 9tuber)* Ces deux mois se 
disent des longs instrumens de bois dont on se sert pour faire manœu- 
vrer les petits batimens sur la mer et sur les rivières. Les barques, les 
nacelles, les petits bateaux n'ont que des avirons; les grands bateaux et 
les galères ont des rames. 

Avis, Sentiment, Opinion (iDtehuittg, ffnffdfjt). Ces trois 
mots sont synonymes, en ce qu'ils désignent tous un jugement de l'es- 
prit. Le sentiment marque un peu la délibération qui l'a précédé; Yavis, 
la décision qui l'a suivi; Yopinion a rapport à une formalité particulière 
de judicature , et suppose de l'incertitude. Le sentiment emporte une 
idée de sincérité et de propriété; Y avis une idée d'intérêt pour quelque 
autre que nous; Yopinion, un concours de témoignages. 

Il peut y avoir des occasions, où l'on soit obligé de donner un avis 
contre son sentiment , et de se conformer aux opinions des autres. 

Avisé, Prudent, Clreonspeet (btt ftefrftcftte OTrtttn, btt 
tlUQt SDtrttttt, btt bctjtttfftme 9Jftimt)* Ces trois mots ont rapport à 
la manière de se bien conduire dans les affaires. 

L'homme etvisé est celui qui a le talent de considérer les affaires sons 
toutes les faces, et de ne laisser échapper aucun des moyens qui peu- 
vent les faire venir à bien. 

L'homme prudent est celui qui, connaissant bien tous les moyens de 
réussir dans une affaire, choisit les plus surs, et n'en risque aucun qui 
puisse avoir un mauvais succès. 

L'homme circonspect est celui qui, dans les affaires, évite avec 
soin tous les inconvéniens, tous les obstacles qui pourraient les faire 
manquer. 



Fuies, Dict. synonymiqne. 3 

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Plrtill, Caquet (@tf$ttrôfc, (StttriiM)» £«M, abondance de 
paroles dUes à quelqu'un ou devant quelqu'un pour le seul plaisir de 
parler. 

Caquet, intempérance de langue qui prend M source darçs la vanité, 
et qui est toujours accompagnée d'un air de prétention» de capacité, de 
supériorité, d'assurance. 

Le babil suppose le désir et la facilité de parler; le caquet suppose 
le désir de briller et de se faire distinguer par ce qu'on dit- 

Baf>H 9 Bavar «ferle ((Seplattbe?)* Le babil naît de la gaîté", de 
l'innocence, du besoin d'exercer l'organe de la parole, de l'habitude; 
H amuse quelquefois. La bavarderie naît de l'imprudence, de l'incon- 
séquence, de 1 envie de primer $% de se faire approuver* 

Le babil suppose quelquefois un certain esprit, un certain ingénient; 
la bavarderie suppose toujours le contraire, 

Babil, Bavardage, Le bavardage est distingué du habil 
par les choses qui en sont l'objet* Le babil a pour objet ùca choses, lé- 
gères, vaines, frivoles; \e bavardage s'exerce sur de» chose* ennuyan • 
tes, répétées jusqu'à satiété, qui n'ont aucune liaison entre elles, qu'on a 
peine a comprendre. 

Babillard, Bavard (>ef ^Maufcever, bw <&fop k ïçer)t Le 
babillard cherche toutes les occasions de parler, et emploie une quantité 
de mots et d'expressions inutiles ; il développe les moindres circonstan- 
ces. Mais dans tout son babil, il peut y avoir de la raison et du bon sens. 

Le bavard, au contraire, ajoute au défaut du babillard celui dépar- 
ier sans jugement, sans raison, sans bonno raison, à torf et £ travers. 

Babiller, jaser, Causer (fâtpdftett, plauîtvu, **rfr*H s 
Ittfl fpi f cd)en) t Babiller, c'est parler beaucoup, sans autre ordre, sans 
autre suite que celle qui naît de l'occasion dans le discours* C'est parler 
pour te plaisir de parler* 

Ja$er, causer ensemble familièrement sur des sujets qui amusent par 
eux-mêmes ou par leur variété. 

Causer, parler ensemble légèrement sur un sujet cmelconque, ou 
successivement sur plusieurs sujets, abstraction faite de l'importance 
pins ou moins grande de ces sujet** 

Babiller, s'Entretenir (fcb#dfcett, liber tpici>tiae 3a#w 
f^ecben)» Babiller indique une conversion légère et animée sur des 
sujets frivoles; %'entretenir marque une conversation suivie sur des sujets 
sérieux et intéressant 

Babiiie, lièvre (Çefte VP1| gtttufff tt $&itttlt # &«$*)* JWw 
ne se dit que de lèvres de certains animaux qui en ont une partie longue 
et pendante. Les lèvres d'un homme, les. bqbines d'une vache» d'un chien, 
d'un singe. 

IteMole, Bagatelle, Hlnptla, &eiaUI|e««e, V»t*lle, 
misère* Babiole désigne le peu d'intérêt d'un objet qui ne convient 
qu'à des enfans (©pielerel), bagatelle, la frivolité d'un objet dont un P« 
saurait faire cas ((SJeringfttyUfeit), la minutie, la petitesse de l'objet qu'on 
néglige (JUefalgfe(t), gentillesse* la légèreté d'un objet qui n'a que le *ni- 
rtte de l'agrément (ftrtlgfdt), vétille, le peu d'importance d'une chose à 
laquelle il ne faut pas s'arrêter (g4«pf rçl) ; misjre t la pauvreté, la nullité 
d'une eboae qu'on méprise (dtUmliâiUUi. 

Baeelianal, Tapage. Le bacchawl est. un grand bru.it lait 
par des gens oui se divertissent en désordre.; le tapage, esi un grand 
bruit fait par des gens oui se disputent, se querellent , se battent (#f = 
tôfe). Ces ivrognes on fait du bacchanat (©atlfgefoge, lerfoffewf Ùw} 
toute la nuit. 

Baeelianale, Débauelte* La débauche est un repas où Ton 
mange et l'on boit sans modération (€>d}tt>flgerti)« La bacchanale est une 
débauche faite avec grand bruit (verfoffener fttrm). 



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Baslatia 1 , Benêt, Wlato, Wlgausl. Le badaud s'arrête de- 
vant chaque objet, eomme s'il n'avait jamais rien tu (btt WfWlafft/ ®*ffe*)j 
le benêt, par bonhomie, fait tout ce uu'on veut de lui (ter SttSJJf); le 
niais, sans expérience ni connaissances ne sait ce qu'il fant dire ni ce 
qu'il faut faire, ni comment se tenir (bet Çtnf&ltigf); le nigaud, par 
ineptie, reste toujours enfant (gftffe e**r fttppe> 

Le badaud est un peu sot , on l'attrappe (®injpeD 5 le 6tffi*{ fait pitié 
(ter &timmf0pf) * le n«w sert de jouet (<5l«fd(tig0; le m^nna* est ridicule 
(to yinfel). 

Badin , Folâtre. Folâtre, qui aime à se livrer à ces petits jeux 
de corps qui sont communs entre les en fans, les jeunes gens et les jeunes 
animaux. 

Badin, qui aime a rire, à faire rire les autres, et cherche f ou j purs 
pour cela le côté plaisant des choses. 

La vivacité du sang , la gaîté , la pétulance rendent folâtre (fdâ4(ftr= 

La légèreté de l'esprit, l'enjouement* la frivolité rendent badin (lltfHg), 

On à Thumeur folâtre et l'esprit badin. 

Bafouer , Honnir 9 VMtpeinIer, Honnir est un cri de sou- 
lèvement et d'indignation (oerfjè&iten), bafouer, c'est faire une avanie, tour- 
ner en dérision (Çunjett, audfpotten), vilipender, est l'expression du. mé- 
pris et du décri (amuâfcba&en), 

Bâfrer , ftfanger. Manger, c'est prendre des alimens solides 
pour se nourrir. Ce mot est de tous les styles. 

Bâfrer ajoute à ridée de manger une idée aecessoîre d'avidité*. Bâ- 
frer, c'est manger goulûment et avec excès (ejfcn, ffejfett). Le dernier 
terme est bas et populaire. 

Bagage, Equipage (Gtepftfe, 9btôriifxii!t6) t Bagage se dit 
des bardes et autres choses qui appartiennent à un particulier et qu'il 
porte ou fait porter avec lui en voyage ou en campagne pour son usage 
et ses besoins. Un garçon cordonnier qui part d'une ville pour se rendre 
dans une autre, emporte avec lui son bagage 9 , il n'emporte pas son 
équipage. 

Equipage se dit proprement des choses nécessaires pour commencer, 




appelle quelquefois équipages, les choses que les officiers portent avec 
enx pour leur usage particulier. 

Bagarre, Embarras (0etfttttmel, ®pet?iitf&)* Ces deux 
mots se disent d'une rencontre fortuite d'équipages qui embarrassent 
un chemin. Mais la bagarre dit quelque chose de plus considérable, de 
plus tumultueux. Elle suppose les cris et les querelles. On peut se 
tirer d'un embarrat paisiblement et sans se quereller? on ne se tire guère 
d'une bagarre sans danger. 

BafkHt, Coffre* Le bahut est un coffre à couvercle voûté , fait 
grossièrement et où Ton met des choses communes , ou des choses d'un 
usage Journalier. (Krtltye.) 

Le coffre, au contraire est une espèee de caisse à couvercle plat, or- 
dinairement couvert de cuir, où l'on sert des bardes , du Knge, de l'ar- 
gent et d'autres Choses précieuses.- (Jtoffet.) 

Bat * Brun* Bai (bftitn) ne se dit que de la eouleur du poil du 
ckeval , et bran (brailtt) se dit de tons les antres objets. 

Baie, ttolffe, Anse» Le golfe est la plus grande étendue de 
mer, c'est un bras de mer qui s'avance dans les terres où il est enfermé 
tout autour, excepté du cote de son embouelrare (Weethtftrt). 

Baie est» moins considérable que \e golfe. Son milieu en dedans a plus 
d'étendue que son entrée; telle est la baie (95ai) d'fladson, dans l'Amé- 
rique septentrionale. 

Vanse (Me $8tti*>t> est encore plus petite que la baie. 

— "- #j B*mer« Ces deux mots signifient également donner, 

3 * 



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livrer, mettre en main; mais le premier est un terme de pratique, le 
second du langage ordinaire. On dit au palais bailler une terre k ferme 
(tin ©ut itt 9a$t geben — <$md)téauttru<f) ; on dit dans le langage or- 
dinaire donner une terre à ferme (tin ©ttt in $au)t geben — im gftttyn; 
lichen ©pr«u)g€&ran*e). 

Balancer, Hésiter. Lorsqu'il y a des obstacles à peser, on 
balance (fdjWattft Ober bebenft titan fta», des obstacles à vaincre ou hésite 
(fO fte&t matl ail, flocft m«n). Le doute, l'incertitude vous font balancer 
(Wwanfen), la crainte, la faiblesse vous font hésiter ($ebettfrn trageiî, 

9nflanb neljmen). 

Balbutier, Bégayer, Bredouiller. Balbutier se dit des 

Ïietits enfans qui, s'essayant à parler, ne prononcent que certaines syl- 
abes que la disposition de leurs organes leur rend faciles, et rappel- 
lent à cette prononciation première toutes les syllabes qu'ils ne peuvent 
pas prononcer distinctement (fatten)* 

Bégayer est un défaut de prononciation qui vient du vice d'organe, 
qui fait qu'on ne prononce que très difficilement certaines lettres ou 
certaines syllabes, qu'on est obligé de s'arrêter quand ces lettres ou ces 
syllabes se présentent, et qu'on les répète plusieurs fois avant de les 
lier à celles qui suivent (fîOttem). 

Bredouiller, c'est parler avec précipitation, sans articuler distincte- 
ment, et en confondant les mots les uns avec les autres, de manière 
qu'on ne saurait les distinguer (ftammetn)* 

Balise, Tonne, Bouée (S*?*' f&oie, Xonut). Termes 
de marine. La bouée est une marque ou enseigne faite quelquefois avec 
un baril vide, bien clos, relié en fer, quelquefois avec un fagot ou avec 
un morceau de bois ou de liège, et qu'on laisse flotter pour indiquer l'en- 
droit où l'ancre est mouillée. 

La balise, qui est faite des mêmes matières , sert à indiquer les pas- 
sages difficiles et dangereux. 

La balise se nomme aussi tonne. 

Balivernes, Fadaises, Cornettes (^offert, Stffrertt&ets 
tett, &d)tt>âttfe). Ces sont des contes faits à plaisir et dénués de toute 
vraisemblance , et qu'on appelle de contes bleus. 

Les fadaises sont des choses dénuées de bon sens et de goût qui ne 
peuvent faire aucune impression sur un homme sensé, si ce n'est que 
celle d'ennuyer. 

Les sornettes sont des railleries, des choses ridicules que Ton débite 
pour éprouver la crédulité de quelqu'un. 

Balle, Ballon (ftugel, Suftbatton). Ces deux mots se disent 
de tout corps auquel on a donné artistement la figure sphérique , et qui 
est destiné à être lancé, La différence qu'il y a entre l'un et l'autre, 
c'est que le ballon est creux et que la balle ne Test pas. On dit une balle 
de paume, une balle de fusil; et on appelle ballon une vessie enflée 
d'air, et recouverte de cuir, dont on joue en la frappant avec le poing 
ou le pied. 

Balle, Boulet. Dans l'art militaire, on comprend sous le nom 
de balle toutes sorte) de petites boules pour les armes à feu, depuis le 
canon jusqu'au pistolet. On dit charger un fusil, un canon à balle (eitte 

$linte, etne Danone mit au gel laben). 

Mais la balle qui sert à charger le canon, se nomme ordinairement 
boulet, quoiqu'on dise qu'une pièce de batterie porte 36, 53 ou 24 livres 
de balle (boulet, Jtugel, wiro gewôQtiHo) Don bev âugel bn âanortett ge= 
traitât). 

Ballotade, Croupade, Cabriole. Termes de manège. La 
ballotade est un saut que l'on fait faire k un cheval entre deux piliers 

(guftfpnma, fBaKotabt). 

A la ballotade, le cheval ayant les quatre pieds en l'air ne montre 
que ceux de derrière sans détacher la ruade ni s'éparer. 

A la cabriole, il rue ou noue l'aiguillette (Sttftfprutlg) ; k a creupade 

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Ba 8* 

il rctiie leg pieds de derrière sous lui an lieu de montrer ses fers, 
comme il fait en maniant à la ballotade; c'est ce qui fait leur différence. 

Balourd, Butor* Le balourd est un homme grossier qui agit 
machinalement et toujours avec maladresse (îtblptl). 

Le butor est un homme dont l'esprit est borné , qui ne prévoit rien, 
et agit souvent contre ses intérêts , sans en douter (©tmpel). 

Balustrade, Ba lustre. Terme» d'architecture. On appelle 
balustrade la totalité de plusieurs travées de balustres qui servent d'orne- 
ment ou de clôture, et qui sont élevées à hauteur d'appui. (&0(ftfU 

geUntar.) 

Le balastre est un petit pilier façonné qui fait partie d'une balustrade 

(OeUtiterbocfe). 

Bande, Bandeau. La Jbande est en général un morceau de 
drap, de toile, de cuivre ou de toute autre matière, dont la largeur et 
l'épaisseur sont peu considérables relativement à la longueur. Le ban- 
deau est plus large et plus épais que la bande. La bande est simple, elle 
sert à garnir, à lier, à serrer \ le bandeau est plus large et plus épais 
que là bande ; il peut être composé de plusieurs parties mises les unes 
sur les autres. II sert à l'ornement, a la parure (tdjmaltîtf btinneé SBftnb/ 

tantale brtnne SBinbe; breite biefrre 33mbe, bmtereé jbicferetf SBanbj, 

Bandeau s'emploie au figuré, bande ne s'y emploie point. On dit 
avoir un bandeau sur les yeux (et ne SBinbC W bett 2Uigen ^aben)/ pour 
dire, avoir quelque préjugé, quelque passion qui empoche de voir les 
choses telles qu'elles sont; on ne dit pas en co sens, avoir une bande 
sur les yeux. Bande se dît de ce qui serro ou est destiné à serrer quel- 
que objet que ce soit: le bandeau ne se met qu'autour de la tête, autour 
du front. 

Bande, Iiisière (Seifie, ^afjUdfte, ®a!)U>attb)* La lisière 
est une longueur sur peu de largeur, prise ou levée sur les extrémités 
d'une pièce ou d'un tout. La bande est une longueur sur peu de largeur 
et d'épaisseur qui est prise dans la pièce, ou même n'en a fait jamais 
partie. Ainsi Ton dit la lisière d'une province, d'un drap, d'une toile; 
une bande de toile, d'étoffe, de papier. 

Bandit, libertin, Vagabond, l'homme errant. Le 
bandit est celui qui n'ayant ni feu ni lieu, mène une vie vagabonde, et 
se livre au vol et au brigandage. Les bandes de voleurs sont compo- 
ses de bandits (Stanbit). 

Le vagabond est celui qui n'a ni profession, ni métier, ni domi- 
cile certain, ni bien pour subsister, et qui d'ailleurs ne peut être avoué 
ni certifié do bonne vie et mœurs par des personnes dignes de foi (bft 

Jtanbftreicfcer). 

Le libertin est celui qui, cédant à l'instinct qui le porte aux plai- 
sirs des sens, se livre à ces plaisirs sans respecter les moeurs (bet attffc 
fcfcwcifenbe ÇRenfd». 

L'homme errant, les peuples errons ne se fixent en aucun lieu (bit 
itmfrrtfrtenbe «Jftenf* , bit um&eraiefcenben 93*ïfer). 

Bannière, Pavillon (tÇfagfte)» Termes de marine. Ban- 
nière signifie la même chose que pavillon, mais il ne se dit que dans 
quelques parages de la Méditerranée. On dit dans ces cantons la ban- 
nière de France, la bannière d'Espagne etc. 

Bannir, Exiler. Exil, Bannissement (be6 Sattbeé 
*ertt>cifctt, Sattfce0t>eri»ctfutt(O* Exiler et exil se disent d'un éloig- 
ment de quelque lieu, ordonné par le souverain à qui Ton a déplu; ban- 
nir, bannissement supposent un délit jugé par les tribunaux. 

Le Czar a exilé les familles polonaises les plus distinguées en Sibérie; 
les Bourbons sont bannis de la France. 

Banqueroute, Faillite* Banqueroute, cessation de commerce 
pour cause d'insolvabilité feinte ou réelle (SBanfCTOtt)» 

Faillite, manque de paiement aux échéances et déclaration d'insolva- 
bilité actuelle, en demandant du tems (fa&itfteitt)* 

Banquet 9 Festin 9 H*»**, fiepa* est le terme général: il 



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signifie toute nourriture qu'on prend pour se sustenter (bûê 9Ufyl). Les 
festins sont des repas somptueux (jW^ttgetf ®ifhtta ¥ l) ; les bartfuHs, des re- 
pas solennels, distingués par la haute qualité des personnes ftui les 
prennent (feierli<be$ , eut auége|ri(ftiietfn tyerfimètt eingenommeue* w«ol) 

Baptiser* Ondajer. Termes de la religion chrétienne. Bapti- 
ser , c'est conférer le sacrement de baptême avec toutes les cérémonie* 
ordonnées par l'Eglise (tftUfctt). 

Ondoyer^ c'est jeter de l'eau sur la tête d'un enfant au nom des 
trois personnes de la Trinité , en attendant la cérémonie du baptême* 

Toute personne peut ondoyer] il n'y a qu'un prêtre qui puisse 
baptiser. r 

Baquet, Cuyier (&ubel, 3tl*er)» Le baquet est beaucoup 
plus petit que le cuuier, et les bords en sont beaucoup plus bas. On se 
sert oc baquets dans un grand nombre d'arts et métiers ; les cuviers servent 
particulièrement k faire des lessives. 

Baragouin, Baragouinage (&auberu>àlf#). Le bara 
aouin se dit d'un langage corrompu qui est connu de peu de gens t le 
baragouinage est une manière vicieuse do parler ou de prononcer une 
langue, de manière à n'être pas compris de ceux qui font usage de 
cette langue* B , 

On appelle abusivement baragouin les langues qu'on ne comprend 
pas et qui nont aucun rapport avec la langue fram aise. Les Français 
disent quelquefois le baragouin dos Allemands. J J 

Baraque, Cabane {j&atadt, ^olcateua gaderbutre* Sta- 
batte)» La baraque est ordinairement faite de planches; la cabane est 
faite do planches et de branches d'arbres ou en partie de maçonnerie 
La baraque est plus grande que la cabane. 

Baraque, tnausttlère, Chaunalue, La baratta* est cou 
verte de planches j la chaumière est couverte de chaume. La baraque sert 
de retraite à des ouvriers, à des soldats, pour les meure à l'abri des in 
jures du tenu; la chaumière sert d'habitation aux pauvres sens de la 
campagne (@0lb«tCU:£48er&tWe, <êtt(>mtti)> La chaumin* es* und très 
petite chaumière (@trO&&Uttc$en). 

Baraque , Hutte. La baraque est une petite loge pour dès sol 
dats dans un camp. La baraque dit quelque chose de plus considérable 
que la hutte* Autrefois ce mot se disait pour la seule cavalerie, et hutte 
était consacrée à l'infanterie. Aujourd'hui x>n dit baraque pour l'une et 
pour l'autre. 

Huttes se dit aussi des mauvaises cabanes où se retirent, à la edm 

Eagne, les gens très - pauvres , et quelques sauvages dans les lieux «u'ils 
abitent. * 

Barbare , Cruel, Inhumain. Un homme est barbare par 
Ignorance, car défaut d'instruction) faute de réflexion et de raisonne 
ment (barbarifa». 

Un homme est cruel x lorsqu'il aime à voir le sang, qu'il trouve du 
plaisir à voir souffrir ses semblables et les autres animaux (fit A M faut Y 

Il est inhumain lorsqu'il n'éprouve point les sentiment qui rendent 
l'homme doux et compatissant , eu qu il lès étouffe lorsau'ils se n ^ AAn 
tent (tt!lnie»fc&li<W. presen- 

Barbouillage, Griffonnage. Barbouillage se dit d'une mau- 
vaise écriture où les lettres et les mots sont confondus les uns dans les 
autres, d'un mauvais dessin, d'une mauvaise peinture où les traits et 
les couleurs sont tellement confondus, qu'on ne peut ni les distinguer 
ni reconnaître ce qu'on a voulu leur faire signifier ou présenter* Cette 
écriture est un barbouillage (geftteel), que l'en ne peut pas lire* Go des- 
sin, ce tableau n'est qu'un barbouillage (GtefàmUï)* 

Griffonnage ne se dit que d'une écriture dont les lettres sont mal for- 
mées , et que, par cette raison* on ne peut lire que très - difficilement 

Barguigner, Hésjâter* BMter* c'est montrer de l'incertitude 
oour se décider à une chose, pour prendre n* parti, fie n*a| «suppose 

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dans l'esprit l'envie de faire une chose, et la crainte des ineonvéniens 
qui ncuvent en résulter (Vnflanb tte(ttien). 

Barguigner est un terme familier qui hidiquo une hésitation minu- 
tieuse, et fondée sur des raisons peu solide» (ftatlbem). 

Barioler, Chamarrer (buntfcf>e€ftg maïeit obtt mtftveicftett, 
^erbrdmcn)» Ces mots signifient également peindre de différentes cou- 
leurs , sans ordre et d'une manière bicarré. Mais chamarrer se dit plu- 
tôt d'une peinture do cette espèce faite sur des meubles ou des vétemens; 
et barioler* d'une peinture faite sur toutes sortes d'objets. 

Barbue, Bizarre* Baroque sa dit des choses oui sont d'une 
irrégularité extraordinaire et désagréable* Bizarre se dit des choses qui 
s'éloignent du goût, de l'usage ordinaire. Baroque a plus de rapport à 
la forme des objets; bizarre en a davantage à la cause de l'irrégularité; 
un esprit baroque, une musique baroque (tin WÙfcr, fo»tb€rlH»W, WUu= 

berlicfccr tfopf, eine n>unberli$t, fdtfame gfipfif); un homme bizarre (an 
frttfaraer, ipuntotlicfrer, abcnteuerUdjet 9!Hcnfd>). 

Barque, Bateau (&arfc# #al)tt). Bateau, petit bâtiment 
moins grand que la barque } dont on se sert sur la mer et sur les rivières» 
11 ne diffère de la barque qu'en ce qu'il est inoins grand , et qu'il est 
quelquefois couvert. 

Barque, Chaloupe (SBat'fe, <Zâ)ûluppt)* On se sert de la 
barque sur ta mer et sur les rivières, pour transporter des hommes et 
des marchandises; la chaloupe est un petit bâtiment léger qui sert à com- 
muniquer en pleine mer de vaisseau à vaisseau, ou des vaisseaux à la 
terre lorsqu'on n'en est pas éloigné , et qu'on veut cependant se tenir 
au large. On s'en sert aussi pour des traversées. 

Barcjue, Galère ($arfc, (Batcere)* La galère est plus grande 
que la barque vt le bateau; c'est un bâtiment plat, long et étroit, bas 
de bord, et qui va à rames ut à voiles. Elle n'est employée qu'au ser- 
vice des côtes, et tire peu d'eau. 

Barque, HTavtre (^Barfc, #aufmatltrôfd)tff). Si la barque est 
le plus petit des bâtimens destinés à transporter des marchandises, )c na- 
vire en est le plus grand. Le root navire se dit de tous les grands bâtimens 
qui servent soit à la guerre, soit au commerce; mais il se dit plus par- 
ticulièrement de ces derniers. On dit plus communément un vaisseau 
de guerre qu'un navire de guerre. 

Barque, Vaisseau (SBarrc, &rtC0$fd)tff)* Ces deux mots 
diffèrent à peu près entre eux, comme barque et navire; l'un est un des 
plus petits bâtimens que l'on emploie sttr mer, et l'autre un des plus 
grands. Mais, vaisseau, qui, comme navire, désigne les grands bâti- 
mens flottans destinés à la guerre ou au commerce , se dit plus particu- 
lièrement de ceux que l'on emploie à la guerre, et marque uuc grandeur 
plus considérable que celle du navire. 

Barque, Nacelle, Batelet, Canot ( ^dnfftfKtt , Qattt, 
0tod)en)* Dans le langage ordinaire, nacelle et batelet indiquent des 
petits bateaux qui n'ont ni mât ni voile, et dont on se sert pour passer 
une rivière ou pour en suivre les bords ; mais les poètes ont donné le 
nom do barque à la nacelle dans laquelle les anciens croyaient que les âmes 
après la mort traversaient le Styx, sous la conduite du nocher Garon, 
pour se rendre dans lcj enfers. 

Le canot est un petit bateau fait dVeorccs d'arbres, dont se servent 
les sauvages de l'Amérique, pour pécher à la mer, et pour voyager ou 
aller en course et en traite sur des rivières. 

On appelle aussi canot une petite chaloupe ou un petit bateau destiné 
au service d'un grand bâtiment. 

Barre, Barreau (Stattoe* Senfierftattge)» Barre se dit en 
général de tout morceau de fer, de bois ou d'autre matière, dont la lar- 
geur et l'épaisseur sont peu considérables par rapport a la longueur. 
Quand ces barres sont employées dans les bâtimens pour griller les fe- 
nêtres, les dessus de porte» les porte» etc., on les appelle barreaux. On 
fait des barreau^ avec des barres. 



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4M» Ba 

Barrer, Condamner, Fermer. Fermer est lo terme géné- 
ral; c'est empêcher, boucher le passage de quelque manière que ce soit 
(fretren). 

Barrer, c'est fermer avec une barre ou des barres qui empêchent 
de passer (DCrrfegeln). Condamner se dit des portes et des fenêtres, et 
signifie les fermer de manière qu'on ne puisse plus les ouvrir (Wttrtgf fn). 

Barrique, Tonne, Tonneau (£pnnc, fftiiiere Senne)» 
Ces trois mots servent à nommer des vaisseaux de bois, formés de plan- 
ches appelées douves, contenues par des cercles ou des cerceaux, et 
destinés à y garder des liquides ou des matières sèches. 

La tonne est plus grande que le tonneau, !o tonneau plus grand que 
la barrique. 

Bas, Inférieur (ttttten befinblitï) , nttUvQCOttmct}. Ces deux 
adjectifs marquent ce qui est au-dessous; mais le premier marque un 
rapport à la hauteur, à l'élévation, et le second un rapport d'ordre. Le 
bas étage est l'étage le moins haut, le moins élevé; un étage inférieur 
est celui qui a un ou plusieurs étages au-dessus de lui. Le premier étage 
est inférieur au second, et n'est pas le bas étage. La basse région de 
l'air est celle qui est la moins élevée de toutes. La région inférieure de 
l'air est la même région, mais considérée comme ayant tes autres régions 
au-dessus d'elle. 

Bas i»rlx, Vil prix, (mcbercr ^rcîtf, fnnthnpfjlfeil). Une 
marchandise est à bas prix, quand elle est à un prix bien inférieur à son 
prix ordinaire; elle est à vil prix , lorsque n'étant point recherchée on 
la donne pour très -peu de chose. 

Bas, Trivial mebvin, , gemettt, abgebvrfrfren)* Bas se dît en 

littérature de tout ce qui est sans noblesse, sans élévation; et dans cette 
acception, il est synonyme de trioial. Une idée basse est une idée qui 
est regardée comme telle par la force «le l'opinion et de l'habitude. 

Trivial se dit des pensées et des expressions, et signifie ce qui est 
extrêmement commun, usé, rebattu. 

Base, Fondement (33<ifi$ , (Swnblafte)» Par Je mot base, 

on entend en général la partie la plus basse d'une chose élevée, et qui 
sert d'appui au& parties supérieures. 

Le fondement est une partie solide qui sert à supporter la charge 
entière d'une chose étendue en largeur et en longueur. La base d'une 
colonne, les fondemens d'un édifice. 

Au figuré, la base d'un raisonnement est la proposition principale 
sur laquelle on J'appuie; les fondemens d'un raisonnement sont les véri- 
tés qui s'y rattachent plus ou moins. 

Batailler, Disputer (jtrcttett)* Batailler, c'est contester 
avec chaleur et obstination, pour obtenir quelque chose de quelqu'un; 
disputer, c'est contester «le quelque manière que ce soir. 

Batailler sembli* aussi avoir pour objet des t hoses peu importantes. 

Bâtiment , KdlOee (fret &au, t>a# («ebaube, ta* 9tauftfc 

ftCbflU&C)» On donne le nom de bâtiment à tout ouvrage élevé en char- 
pente on ou maçonnerie, destiné pour l'usage des hommes. 

L'édifice est un bâtiment considérable, remarquable, par sa grandeur, 
par sa solidité, par l'art avec lequel il a été construit, cl par l'ornement 
qu'il ajoute au lieu où il est élevé. 

Tout édifice est un bâtiment , mais tout bâtiment n'est pas un édifice. 

Bâtir, Construire (bflUCtt, attffitfU'en)* Bâtir et construire 
se disent également et des bâtimens de peu d'importance, et de grands 
édifices. Le premier marque seulement qu'on considère le bâtiment en 
lui-même, abstraction faite de l'art, du dessin, du plan, des dimensions, 
des proportions, des rapports, des parties entre elles. On bâtit un mur, 
on bâtit une cabane, on bâtit un palais, un temple. 

Construire marque Part, la difficulté, le dessin, le plan, les dimen- 
sions, les proportions, les rapports des parties entre elles, l'assemblage 
et l'agencement des parties entre elles. On construit un édifice, un palais, 
une église, un monument. 



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Be «L 

Bâtisse 9 Congtruetiou. On n'cnteod par bâtisse que la par- 
tic d'une construction qui comprend la maçonnerie ; et par construction 
l'ensemble d'un bâtiment relativement aux différent es parties dont il est 
composé, et aux rapports, aux dimensions de ces parties entre elles. 

Bâton 9 Canne (fecc ^tccfett, fret SpafierfïttE, fca$ 9tof>r)* 
Ces deux mots sont synonymes, en ce qu'ils signifient l'un et l'autre Un 
instrument dont on se sert ordinairement pour s'appuyer en marchant. 

Mais le bâton est un morceau (?c bois rond , avec son écorce ou sans 
ton ccorce, et tel d'ailleurs qu'il a été tiré de l'arbre d'où il provient. 

La canne est un morceau de jonc ou de bois d'environ trois pieds 
de long, droit, ferme, couvert d'un vernis; armé par un bout d'une 
douille de fer* et d'une pomme de l'autre, et percé à quelques pouces 
nu-dessous de la pomme d'un trou dans lequel on met un cordon où Ton 
passe la main. 

Les paysans portent ordinairement des bâtons, les gens de villoi 
portent des cannes. 

Bàtonner, Biffer, KiTaeer, Rayer, Raturer (atlfe- 
ftretcfiett, airôlôfcftcn)» Bâ'tonner et biffer sont des termes de palais qui 
se disent pour rayer, avec cette différence que pour bâtonner il suffit de 
tracer eu travers des barres ou traits sur l'écriture qu'on veut supprimer, 
et que pour biffer il faut passer la plume sur tous les mots. Effacer, c'est 
passer des traits sur 'des mots ou sur d?s phrases, pour indiquer qu'ils 
ne doivent point. faire partie de l'écrit où ils se trouvent. Rayer, c'est 
en général passer des traits de plume sur des mots ou des passages pour 
marquer qu'on les a retranchés de l'écrit. Raturer, c'est rayer avec soin 
des mots ou des phrases de manière qu'on ne puisse plus les lire. 

Battre, Frauwer (®rf>ïaflc aebrtt, fcblrtflen)* Pour battre, 
on redouble les coups, pour frapper il suffit d'en donner un ) on bat 
avec dessein, on frappe quelquefois sans le vouloir. 

Bave, Salive (3pcic¥)rl, ffîcifet*)» La salioe est une humeur 
aqueuse sécrétée par les glandes sali vains, coulant abondamment pen- 
dant la mastication , et se mêlant avec les alimcns dont elle prépare et 
favorise la digestion. 

La salive se nomme bave lorsqu'elle sort involontairement de la 
boucKc et qu'elle coule par les lèvres et le long du menton, comme chez 
les enfans et chez les vieillards. 

Béant, Ouvert (offett, ïlaffeitb)* Ouvert désigne seulement 
une ouverture, sans aucune idée accessoire- Béant ne se dit que des 
grandes ouverturrs'qui menacent ou semblent menacer de dévorer, d'en- 
gloutir. Un pouffre béant; le lion vint sur moi la gueule béante. 

Beau, Joli (fcb?U, uTttfl, l)tH>fc&)* Ce qui est beau étonne, 
entraîne; ce qui est joli séduit, amuse: le premier s'adresse à J'ame ; 
le second parle aux sens. Les jeunes gens voient les femmes jolies, les 
jolies filles, une belle dame vous impose par sa taille; vous l'admirez plus 
que vous ne l'aimez. 

Beaucoup, Bien (tfiel)* Bien regarde particulièrement la 
quantité qui concerne les qualifications. Il est bien sage, bien vertueux, 
bien fou. 

Beaucoup *c dit d'une quantité qui résulte du nombre. Il a beaucoup 
de maisons, beaucoup d'amis. 

Lorsque ces deux mots sont joints à des substantifs abstraits, bien est 
un adverbe qui modifie le verbe, et le substantif qui le suit n'est pas 
son régime; beaucoup au contraire conserve sa signification primitive, 
équivaut à un substantif, et le substantif qui le suit le modifie et lui sert 
fie régime. Dans cette phrase il amasse bien de l'argent, bien modifie 
le verbe amasser, c'est-à-dire il amasse de l'argent d'une manière extra- 
ordinaire, supérieure à la manière ordinaire d'en amasser; dans celle-ci, 
il amasse beaucoup d'argent, beaucoup (bella copia) signifie une quantité 
considérable; c'est comme si l'on disait il amasse une quantité considé- 
rable d'argent. Voilà pourquoi après bien, le substantif qui est réelle». 
ment le régime du verbe prend l'article , et qu'il ne le prend pas après 

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r, ountle régime d*aa astre substantif. CVat par la même ni. 
soa que oûm, ca sa qualité d'adverbe peat se joindre aux adjectif», 
et aueuauvou/) ae s'j joint pas. 

Il n'est fautt fceaajaap, Il s'est Imurt aie meaueeus 
{té ftlèlt «tel, Um *tdf#)» Le premier se dit pour, marquer «ne diffe- 
reace considérable entre deux qualités. R s'en faut b eauc o up qu'il «oit 
aussi sage qae soa frère. Oa emploie le secoad lorsqu'il est question 
de nombre ou de quantité. // s'en faut de beaucoup qae nous ajroos 
aataat de fruit ceue aaaée que l'année dernière. // senjaut de bm- 
coup que l'armée de l'ennemi soit aussi nombreuse que la nôtre* 

mtelliséi-Mt, aWlIlajmeaim (fri*fa4ct«*, frteoenfA), On 
eatead par puissances belligérante* des puissances qui font actuellement 
la guerre; et par puissances belliqueuses^ des peuples qui aiment la guerre 
et qui j «ont adonnés. Les peuples belligérant ne sont pas toujours d« 
peuples belliqueux , et les peuples b elliqueux ne sont pas toujours bé- 
gérant» 

nteUlajuseuu, Cimers-lei», WËtUtmÈÊrm, HarOasJU Os qui 
très adjectifs ont rapport a la guerre. 

Belliqueux , dont le principal caractère est l'amour de la guerre et 
l'habitude d'y exceller (f mgf rifty). 

Guerrier y qui est propre â la guerre, qui a l'habitude de faire» 
guerre, qui a rapport â la guerre. Les Germains, qui ont envahi une 
partie de l'empire romain, étaient une nation belliqueuse. Les Allemand 
qui leur ont succédé , sont une nation guerrière. Les premiers faisaient 
continuellement la guerre par amour pour la guerre; les derniers ne la 
font que quand ils la jugent nécessaire. 

Militaire, qui concerne la science de la guerre, qui est néteswre 
pour la bien faire, qui a rapport â l'administration d'une armée. 1^ 
militaire , la science militaire , la discipline militaire, des exci cites m 
taires fmUitarifo)). 

Martial s'applique aux choses cjui marquent l'autorité suprême m* 
les choses de l'administration militaire. Ainsi Tondit cour martiale (IlUiV 
HrYUfet), pour dire conseil suprême établi pour juger la conduite d« 
généraux , des amiraux etc. ; loi martiale y pour dire une toi émanée rie 
l'autorité suprême pour l'emploi de la force armée contre les cilojeos 
dans certaines circonstances extrêmes. . 

On dit un conseil de guerre et non un conseil martial parce que " 
conseil de guerre n'est pa« une cour souveraine. 

Bémemce, «atn, Profit, altère, Esmeltunaerns («fa** 
9tttfeeil, S»rts)cil), L'idée de çain renferme celle de travail,/'* 
dustrie , de combinaison. Le gain journalier d'un ouvrier, les g*** ' ^ 
commerce, les gains d'une entreprise, les gains d'un métier, <> u0 
profession. . . 

Le profil est ce qu'on tire d'utile d'une chose, outre la valeur de 
chose même. On tire le profit d'une terre lorsqu'on la cultive ou q» ^ 
la fait cultiver à son compte. On tire du profit d'un verger p ar . 
vente des fruits. On tire du profit d'an cheval, d'une voiture, es 
louant.. ^ , flD 

Bénéfice a rapport à ce qu'une chose a coûté ou aux dépenses qu 
a «faites pour faire aller une entreprise. C'est l'excédant du pro-ou" 
l'achat ou sur les dépenses. flt) 

Si j'ai acheté une chose mille francs et que je la vende qu>n*f . 
francs, j'ai un gain de cinq cents francs. Si je considère ce gafr ,. f| | 
tivement à l'augmentation de la somme que la chose m'a coûté» I e 
que j'ai un bénéfice de cinq cents francs. . t de» 

Bénéfice se dit particulièrement de* entreprises qui *****? At fo 
avances ou des mises de fonds, et l'on entend par ce mot »' eie * , * # 
produit sur cet avances ou des mises. On a avancé quatre cent ^ 
"V e *. V our UBe entreprise; elle a rapporté cinq cent mille fraumJ 
nefic* est de eeat mille francs. _u t <?. 

Bénéfice se dit aussi de tout ee qirf a entre posai &*** >» a fJ" 



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mena fixes d'une charge, d'un emploi, mail qui résulte de l'exercice 
de cette charge, de cet emploi. Son emploi lui rapporte six mille francs 
sans l,es bénéfices. 

Emolument est un mot par lequel on entend rfon seulement les ap- 
pointemens d'une charge ou d'un emploi , mais aussi les accessoires ou 
bénéfices particuliers de cette charge ou de cet emploi» On dit les ap- 
pointerons d'une charge ou d'un emploi, lorsqu'il n'est question que 
de la somme fixe annuelle que reçoit l'employé; on dit les bénéfices d'une 
charge, d'un emploi , pour exprimer les accessoires indépendant de ces 
appomiemens ; et l'on dit les émolutnens lorsque l'on veut exprimer cu- 
mulativement les appoiniemens et les bénéfices. 

' Lucre est un mot peu usité. Il se dit de toute espèce de gain, 
de profit, de bénéfice, avec un accessoire d'avidité pour l'argent qui 
exclut tout sentiment d'honneur et de délicatesse.. 

Berger, Pasteur, Pâtre. Le berger est proprement celui 
qui garde les betes à laine dans les champs, qui en prend soin dans l'é- 
tablc, et les médicamente au besoin (S-cftafct)* 

Pâtre se dit particulièrement de celui qui garde le gros bétail, 
comme bœufs, vaches etc. (Jptff). # 

Pasteur ne s'emploie guère au propre qu'en parlant des peuples 
anciens qui avaient soins de leurs troupeaux, et en ce sens il est ad- 
jectif* Les peuples pasteurs (bit JpirtenDOlfer). Il est plus usité au figure, 
et en terme de religion chrétienne, on dit que Jésus- Christ est le sou- 
verain pasteur des âmes. Les évéques , les curés, sont les pasteurs des 
âmes qui leur sont confiées. Les protestans donnent le nom de pasteurs 
à leurs ministres 

Besaee, Bissaeé Besace, long sac à deux poches que portent 
ordinairement les mendians (ÛUtrfact btï $fttfcr). 

Bissac, sorte de sac divisé ordinairement en deux parties, dans les- 
quelles les paysans et les compagnons ouvriers mettent leurs hardes, 
qu'ils portent sur leur dos en voyageant (Ûttfrfarf btï SpmbWtïUï, ba 
battent, btt 3ubm). 

Besogne, Travail (SCrbett, *orgcfefete, ûbttnommtnt 9Crs 
btif)* Travail se dit d'un ouvrage quelconque; il n'a rapport qu'à l'ac- 
tion do faire, de travailler. La besogne est un ouvrage que l'on s'est 
imposé, et que l'on s'est engagé de faire, que l'on a besoin de faire, 
qu'on est obligé de faire; la besogne est d'obligation; le travail est or- 
dinairement libre. 

Besoin, Nécessité (ScMtt'ftufs , 9toè&, titQtfatnbiQÏtii). 
Ces deux mots indiquent un état où l'on manque des choies nécessaires 
â la jie. 

Le besoin est un état aetuel où le manque des choses nécessaires â 
la vie se fait sentir vivement ; la nécessité est l'extrême besoin. Le besoin 
et la nécessité demandent un prompt secours. 

Bestiaux , Bétail (frie ptefyatt, baé «Otefj). Bétail, se dit de 
l'espèce : le gros bétail, le petit bétail} bestiaux:, se dit àe& individus con- 
sidères collectivement. 

Béte, atupiae, Idiot ibtt $itttti»ftyf, ber tlmmffenee, btt 
^IdefUmigel* Ces trois mots sont des termes injurieux par lesquels on 
désigne les défauts de l'esprit. 

On dit qu'un homme est une bête, pour dire qu'il n'a point d'intelli- 
gence, de pénétration* de discernement, de jugement, d'esprit, de 
goût; qu'il est idiot, pour dire qu'il est incapable de combiner les 
idées qu'il reçoit de ses sens; qu'il est stupide, pour dire qu'il n'est ca- 
pable d'aucun sentiment. 

La béte ne comprend riens Y idiot ne conçoit rien: le stupide n'est 
affecté de ries. 

Bêtise, Sottise {bit £ummf>ett, Me tfyotfyiï). La bêtise 
vient d'un défaut d'intelligence, la sottise d'un défaut de connaissant 
de prudence, _ 

^"* > Ivrtvut {Ut &$tt, Ut £ritt?tr# r 



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^oc^gk 



44 Bl 

Xrutittnbvlb)* Biberon est une expression familière qui le dit d'un 
homme qui aime à boire et qui boit beaucoup, mais tans s'enivrer. 
Buveur seul signifie qui aime le vin, qui boit beaucoup de vin. S'il 
est question de qullquc autre liqueur, on ajoute le nom de cette li- 
queur. Buveur d'eau, buveur de bière, buveur d'eau de-vie. Ivrogne 
se dit de celui qui a l'habitude de s'enivrer ou de boire avec excès. 

Bien, Tretj, Fort (fc&r). On se sert de ces trois mots* pour 
marquer ce que les grammairiens nomment superlatif. On dit un 
homme tressage, un homme fort sage, et un homme bien sage. 

Très est le mot propre et consacré pour désigner le plus haut de. 
gré de comparaison. Fort n'indique quun haut degré indéfini, sans 
marquer le plus haut, en indiquant de plus la conviction que l'on a 
de l'existence de ce degré et en affirmant cette existence. Bien est 
également un peu vague; mais il exprime un sentiment d'admiration, 
de satisfaction etc. Ainsi l'on dit, Dieu est /rajuste, les hommes sont 
fort méchans, la Providence est bien grande. 

Vouï dites qu'un homme est très sage pour fucr le degré de sa sa- 
gesse; qu'il est fort sage, pour affirmer qu'il l'est beaucoup; qu'il est 
bien saga, pour exprimer l'impression qu'a faite sur vous sa sage .e. 

Ces trois mots peuvent erre pris dans un sens ironique, et c'est le 
ton qui marque le sens. Très et fort conviennent mieux lorsque l'iro- 
nie fait entendre. qu'on pèrhe par défaut; bien est plus eonvenable pour 
faire entendre qu'on pèche par excès. Ainsi l'on dit: c'est être très ou 
fort sage que de quitter ce qu'on a pour courir après ce qu'on ne peut 
avoir; et c'est être bien patient que de souffrir des coups de bâton 
sans en rendre. 

Homme de Bien, Homme d'Honneur, Honnête 
homme (pet ftHcbermamt , fccr (£b?cnmann, bev rerbtfcfjflffenc 
SVffltMt). Il semble que Vhomme de bien est celui qui satisfait exacte- 
nient aux préceptes de sa religion, Vhomme d'honneur celui qui suit ri- 
goureusement les lois et les usages de la société, et Y honnête homme, ce- 
lui qui ne perd pas de vue, dans aucune de ses actions, le» principes de 
l'équité naturelle. Vhomme de bien fait des aumônes, Vhomme tYhon- 
neur ne manque point à sa promesse; Yhonnéte homme rend la justice, 
même à son ennemi. L'honnête homme est de tout pays; Vhomme de 
bien et Vhomme (V honneur ne doivent point faire des choses que Yhonnéte 
homme ne se permet pas. 

Bienfaisance, Bienveillance. La bienveillance est un sen- 
liment qui nous porte a vouloir du bien aux autres (M 28o()(roo0fn). 

La bienfaisance est une vertu qui nous porto à faire du bien aux 
autres (bit 2Bof)lt&«ttgfeit). 

Bienfaisant, Charitable. Bienfaisant se dit de celui qui 
aime a faire du bien à ses semblables. Charitable est un termo de mo- 
rale chrétienne; il se «dit de celui qui donne aux pauvres par charité, 
par amour du prochain. L'homme charitable donne par principes de 
religion; l'homme bienfaisant oblige par principes d'humanité (&fï I90fy(: 

tfjittiae gtfantt, ber liebreicbe, mitorQtitigc 9)iann). 

Bienséance , Béeenee , Convenance (^nftdnfctgreit, 
%&o\)lattftànt)iC)feit , <5dfricf HdM fit), La bienséance regarde plus pro- 
prement l'honnêteté civile; la décence l'honnêteté morale; la convenance 
les occasions, les tems, les conjonctures. 

Bière, Cereueil (Me XvvUttttuty , fret (Sarg)» On entend 

far ces deux mots un coffre dans lequel on renferme un cadavre ou 
es restes d'une créature humaine qui a cesse de vivre. Mais bière se 
dit d'un coffre d'un bois commun et sans ornemens; et cercueil d'un 
coffre fait de bois plus ou moins rare et précieux, ou d'one autre ma- 
tière que le bois. Une bière de sapin, de chenc, un cercueil d'acajou, 
do plomb. 

Bigarrure, BiflTérenee, Bivenité, Variété (ttaters 
fdhteD, *krf «iefcen^eit, manmâ)falHaftit, ta* &Utttfc*ecH0e> La 
différence empêche de confondre les objets, la diversité offre un choix 



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Bo 45 

entre plusieurs choses , ,1a variété forme des images riantes, la bigar- 
rure un assemblage mal assorti. 

Ainsi l'on dira, il y a de la différence entre une rose rouge et uno 
rose blanche, et il y a une grande diversité dans l'espèce des roses. On 
dira de même, la différence qu'il y a entre un blanc et un nègre, et il 
y a une grande diversité dans l'espèce, humaine. La variété du spec- 
tacle de la nature. Cet auteur amuse par la variété des idées. Pour 
plaire long-tems, il faut mettre de la variété dans ses ouvrages. 

Bigo't, Cagot, Cafard, Hypocrite ($eud)ler, ®rf>ehts 
fpeiligetV ©feigner, .^etbrubet)» La dévotion est chez Vhypocrite 
un masque, chez le cafard un leurre, chez le cagot un métier, chez le 
bigot une livrée. 

Le bigot est ridicule, le cagot méprisable, le cafard dangereux, 
Vhypocrite un monstre à fuir. 

Bijou, Joyau (£leiilpbie, <3d)ttttt<£)» Les joyaux sont plus 
beaux, plus précieux, les bijoux plus 'jolis, plus curieux; les joyaux 
de la couronne, les bijoux d'une femme. 

Le bijoux est un ouvrage travaillé, le joyau n'est quelquefois que 
la matière brut; c'est surtout la façon que Ton considère dans le bijou, 
c'est la matière dans le joyau. 

Bijouterie, Joaillerie ( ©aïan ter icïjattfceO* L & joaillerie se 
distingue de ia bijouterie, en ce qu'elle comprend dans % son négoce les 
pierreries qui ne sont pas taillées ou montées. Les pierreries ne sont 
pas des bijoux, puisque le propre du bijou est d'être travaillé. La bi- 
jouterie ne s'occupe que d'objets travaillés, 

Bique, Chèvre (3te$e)» La bique , comme la chèvre , est la 
femelle du bouc. Bique est le terme vulgaire; chèvre est Je terme des 
cultivateurs. La pauvre femme a une bique qui la nourrit de son lait; 
le fermier a des chèvres , du lait desquelles il fait des fromages. 

Blanchiment , Blanchissage. On appelle blanchiment des 
toiles, l'art de leur faire perdre la couleur jaune, sale ou grise qu'elles 
sont au sortir des mains du tisserand (baé 33letd>ett). 

Le blanchissage est l'action de blanchir du linge dont on s'est servi 
et qui est sale (fatd SBafdtftf). 

Blessure , Contusion , Plaie. Blessure est le terme gêné- 
rique; contusion, plaie, sont les espèces. 

La contusion est une blessure produite par l'impulsion d'une cause 
externe, par le choc d'un corps contondant (2Btmbe mit ettter ÛUttftyung). 

La plaie est une solution de continuité , une division des parties 
molles faite par quelque cause externe (2Butlbl). 

ha blessure n'est quelquefois qu'une meurtrissure qui n a point entamé 
.-la peau, au lieu que la plaie suppose toujours une séparation produite 
dans les parties molles, par l'activité des humeurs qui cherchent une 
issue a travers les tégumens (2Bunbl). 

Blessure se dit aussi au figuré, mais plaie et contusion ne se disent 
qu'au propre. 

Blocus, Siège (SBÏpftrund , SBelagcrtlttft)* Ces deux termes 
de l'art militaire signifient également le campement d'une armée autour 
d'une place, à dessein de s'en emparer. Mais le but du blocus est de 
prendre la ville par famine en bouchant tous les passages et se saisis- 
sant de toutes les avenues , de façon qu'aucun renfort, aucune pro- 
vision n'y puisse entrer; et celui du siège est de s'emparer de la place 
à force ouverte en faisant des attaques formelles. 

Bocage, Bosquet (<i?el)plg, ©cbiïfcfr, SuftftcMfcft, £jtfijMn)» 
Ces deux mots signifient également un petit bois* Mais le premier est 
un petit bois sans culture, planté à la campagne pour se mettre à l'om- 
bre; et le second un petit bois embelli par l'art, destiné à faire l'or- 
nement des jardins d'agrément. • 

Ces deux mots s'emploient également en prose et' en vers. 

Bols 9 Forêt ($3alb, $0?fQ* On entend vulgairement sous le 



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nom de forée un bois ami embrasse use fort grand* étendue de pays. 
Sons le nom de bois, on comprend un bois de moyenne étendue. 

Néanmoins l'usage fait souvent employer indifféremment les noms 
de forêt et de orna. Il y a même des bois d'one très-grande étendue, 
des forêts qui occupent peu d'espace 

Bolneum> iAfnemL» Ces deux mots signifient qui est de la na- 
ture du bois; mais boiteux est le terme ordinaire, et hgneux le terme 
scient ifiaue. Les naturalistes disent ligneux. 

Boite, Tabatière (Dpfe, Xabaftefe). Ces deux' mots se 
disent d'une petite boite où l'on met du tabac en poudre pour son uaage. 
If y eut un tems ou |e mot de tmbatiêre paraissait ignoble aux gêna du 
bel air; ils le laissaient aux gens du peuple et disaient boite. Mais ce mot 
donna lieu è bien des équivoques. Cependant on le dit encore dans 
les cas où les circonstances indiquent clairement qu'il est question de 
tabatière. Le roi lui a fait présent d'une boîte d'or enrichie de diantans. 
On dit à quelqu'un qui prend du tabac, vous avez \k une belle boîte. 
Mais boîte ne se dit en général que des tabatières de prix; pour les au- 
tres on dit des tabatières, VaeboUe d'or, une tabatière de bois.. 

Bombarder, I^aiteer lien Bombe*, Tirer sien Bom- 
bes, Jeter des Bombes (bombarfctren , mit SBpmfctt fd|te#en)« 
On bombarde une place dans le dessein de la ruiner ou de la forcer à se 
rendre. On lance des bombes sur la partie qu'on veut détruire. Pour 
bombarder et lancer des bombes, il faut que les bombes soient chargées de 
poudre; mais tirer des bombes se dit d'un exercice que Ton fait en tems 
de paix avec des bombes vides , pour s'exercer dans l'art de jeter les 
bombes. 

Jeter eh» bombes se dit de Vart de bombarder, de lancer des bombes. 

Bonite tir, Prospérité. Bonheur, situation d'une homme au- 
quel il arrive ordinairement et fréquemment def événemens heureui. 
On dît qu'un homme a du bonheur lorsqu'il est dans cette situation (&ÏÛ&). 

Prospérité, situation d'un homme ou d'un État dont les affaires ten- 
dent constamment au suoeés de ses entreprises, à l'amélioration de son 
bien ■ être (©Oyl|Un0 , ©O&lfafrtt). 

Bon Sens, Bon QoAt. Le bon sens et le bon goût ne sont 
qu'une même chose , à les considérer du côté de la faculté. Le bon sens 
est une certaine droiture d'âme qui voit le vrai, le juste, et s*v attache 
(riu>tiger ©inn). 

Le bon goût est cette même droiture par laquelle l'a me volt le bon 
et l'approuve : la différence ne vient qne des objets. On restreint ordi- 
nairement le fcon sens aux choses plus sensibles, et le bon goût a des ob- 
jets plus fins et plus relevée (gttter @efd>1tia<f). 

Bord, Cote, Btvage, Rive (©eftaee, ftftfie, <3tr***, lifer). 
Le bord touche l'eau, la cote s'élève' au -dessus, le rivage est une rhe 
étendue. 

Toutes les eaux ont des bords; la mer seule a des cètes; la mer, les 
fleuves , ses grandes rivières ont dee rives: 

On dit les bords Indiens, les bords Africains, et les côtes de France, 
les cotes d'Angleterre. On dit an contraire, les rives de la Seine, et 
les rivages de la mer. 

Bovdnre, Cadre (<£tttf dffttftg / 9tn{>me)« Bordure se dit ds 
ce qui entoure un tableau , une estampe , un miroir. Quand cet entou- 
rage est carré , on l'appelle cadre, 

Bornéo, Termes, r ~ 
tellement une chose dans les I 
s'étendre ou d être étendue ; 
champ \ et au figuré , les bornes de la vie , les bornes du pouvoir. Le 
terme est le but où l'on tend, le point où Unit la chose ou Faction. Quand 
on dit les bornes de la vie, on entend par là le tems au-delà duquel 
la vie ne saurait s'étendre; et quand où dit le terme de la vie, on veut 
dire le point où finit le cours de la vie. Les bornes de là vie n'existent 
qne dans Ifextfénte vieillesse; le t$rm* de 1* vie peut *e prétenter à 




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tout âge. Le tenue a rt ppon a Faction qu'on ftit ou «fn'on «faites les 
bornes k l'action qui pourrait se faire. Une chose qui est à son terme 
est finie | nue chose qui « des forne* ne saurait passer au-delà (®râttjen). 

Les limites supposent une ligne de séparation entre deu* choses, de 
manière qu'on ne peut la passer sans empiéter de l'une sur l'autre 
(@u)fAnfU!). 

On approche ou on éloigne le terme; on resserre ou on étend les 
limites ; on avance ou recule Us fartes. 

Boulo, Ctfofrc, Bpltere (£ttgel)* On appelle en général 
houle tout corps rond de quelque matière qu'il soit et à quelque usage 
qu'on le destine. 

Globe et Sphère son! des termes qui ne s'emploient qu'en matière 
de sciences* comme en géométrie, en astronomie, en physique. 

La mot sphère, en tant qu'il signifie un globe , ne s'emploie guère 
qu'en géométrie. Dans les autres sciences, comme la physique,' la méca- 
nique etc., on dit globe plutôt que sphère , lorsqu'on veut exprimer un 
corps parfaitement et également rond en tout sens. Le globe terrestre. 

Boulevard, Rempart (3&att, SBetfttKrF). % Le Boulevard est 
ce qui garde, couvre, revêt les défenses, déjà élevées pour la sûreté. 
C'est la fortification avancée qui protège les autres, la terrasse destinée 
à la garde et à la conservation du rempart. 

Le rempart présente donc une fortification simple, et le boulevard 
une fortification composée, compliquée, ajoutée à une autre, au rempart. 

La grande muraille qui ferme un côté de la Chine ne passe que 
pour un rempart. Des places très fortes telles que Belgrade seront re- 
gardées comme un boulevard. 

Bouleversement, Renversement (3ttity tf mfintfy 3w? 
fïortlttg). Le bouleversement détruit l'ordre de toutes les parties, et 
couse le désordre et la confusion. Le renversement précipite les parties 
de haut en has et ne laisse rien debout. Le tonnerre qui tomqq sur 
une maison y fait d'ordinaire un grand bouleversement; les boulets et 
les bombes qu'on lance sur un édifice élevé eu ont bientôt opéré le 
renversement 

Bourgeois, Citoyen, Habitant (Sftrger, ©fmnoïmer)* 
Habitant se dit uniquement par rapport au lieu de la résidence ordi- ■ 
«aire, quel qu'il soit ville ou campagne. 

Bourgeois x marque une résidence dans une ville et est un degré de 
condition qui tient le milieu entre la noblesse et le paysan. 

Citoyen, a un rapport particulier a la société politique ; il désigne 
un membre de l'Etat dont la condition n'a rien qui doive l'exclure aes 
charges et des emplois qui peuvent lui convenir selpn le rang qu'il 
occupe dans la république. Les citoyens delà France, les citoyens des 
républiques helvétiques. 

»ourr*e«ue, Qrmçe, eura*»**, Tempête (tttt&rt»tttetv 
®.tttrttO* JJ orage est une violente agitation de Pair accompagnée de 
pluies, d'éclairs, de tonnerre, et quelquefois de grêle. 

La tempête est une violente agitation de l'air avec pluie on sans 
pluie, ou avec de la grêle, du tonnerre et des éclairs* 

L,' ouragan est un vent violent et étendu qui, s'élevant tout 4 conp» 
devient assez fort pour causer de grands ravages. 

La bourrasque est sur mer ce qu'on appelle ouragan sur terre. 

V orage prend sur mer le nom de tempête. 

Orage et tempêU, s'emploient au figuré. On dit le* ***&** des 
pansions» les orages de la vie. 

Bout, Katjrémlté, ï>ta (<gt*t> «enfin»**)* Ce* trot* mou 
signifient ééalesnent la dernière des parties qui constituent une ceoee* 
mai* avec les différences suivante*: 

Le bout est le dévaler point •* retendue en longueur. Le* ienlf 
d'un bâton, |a haut d'un* allée, le bout d'usé taule. 

L'extrémité est la partie chme chose qui est la dernière et la pin* 



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4S Br 

éloignée du centre, on qui la finît ou la termine. L'extrémité d'un 
royaume, d'une province. 

La yîn suppose un ordre , une suite, une action ; e'est la partie qui 
est ou qu'on regarde comme la dernière , la fin d'un ouvrage , la fin 
de la vie. 

Le bout répond à un autre bout, l'extrémité au centre, la fin au 
commencement. 

Braquer 9 Pointer (etue ftattotte attfproÇtn; tint Danone 
tfdjtctt)* Termes d'artillerie. Braquer, c'est diriger, tourner le canon 
du côté où Ton veut tirer; pointer le canon, c'est l'ajuster de manière 
à pouvoir frapper le but qu'on se propose de frapper. 

Dans les bras, entre les bras (fié) (gittem fit Me Sfrme 
tncrfctt)» On dit se jeter dans tes bras de quelqu'un, et se jeter entre 
les bras de quelqu'un. La première de ces expression* s'emploie lors- 
qu'il est question des senti mens du cœur ou de quelque situation 
agréable." Deux amis qui ne se sont pas vus depuis long -terris se 
jettent dans les bras l'un de l'autre. On presse dans ses bras une per- 
sonne que Von chérit. On jouit d'un doux repos dans les bras du som- 
meil. Se jeter entre les bras de quelqu'un est plus convenable -au ftguns 
pour dire se mettre sons la protection de quelqu'un, implorer son se- 
cour». Je suis poursuivi de tous côtés, je me jette entre vos bras. 

Brave. ITn brave homme, un homme brave. Un 
brave homme est un honnête homme (fin red?tfd)affencr ÇD/atM), un homme 
brave e*t un homme qui a de la bravoure (eiu tapfew 90?ann)« Cepen- 
dant on dit, dans le sens de bravoure, un brave capitaine, un brave 
soldat; l'analogie qu'il y a entre ces deux mots sauve l'équivoque. 

Brave, dans le langage du peuple, signifie propre, bien mis, bien 
paré. On dit vous voilà bien brave, en parlant à une personne du 
peuple qui ne, s'habille pas bien tous les jours,- et qui a mis ce jour- 
là du soin dans son habillement. 

Braver, Délier, Provoquer (chient £ro<| Meren, etnett 
(eratUffotbertt/ etnett auffortern)* Braver quelqu'un, c'est témoigner 
ouvertement qu'on ne le craint pas, et s'exposer hardimcntàses attaques. 
Défier quelqu'un, c'est lui faire un défi, lui déclarer qu'on ne le 
croit pas assez, hardi, assez courageux pour attaquer. Provoguer, 
c'est exciter au combat, forcer à se défendre. 

Bravoure , Courage, Valeur, Cœur, Intrépidité 
(baé %tv&, bit $trif)aftiQÏtit, ber $Jlntb, ber $elbenmttt(), fcte Xv 

pftVÏtit, Ote Hnerfcfyrodîeittyett)* Ces cinq mots ont rapport à la ma- 
nière de se conduire à la guerre. 

Le cœur est cette force de l'a me qui ne connaît point la crainte, 
ui reste imperturbable à la vue du danger et ferme dans la résolution 
le faire son devoir. 

Le courage est un sentiment généreux qui naît de la conscience de 
ses propres forces, et qui fait braver les dangers et ses suites. 

La bravoure est le courage éprouvé; elle marque plus particulière 
ment le mépris des dangers et de la vie. 

La valeur est une hardiesse qui consiste à s'exposer à tous 1rs 
périls de la guerre avec l'enthousiasme de la gloire et la soif de la 
renommée. 

L'intrépidité est une force extraordinaire de l'a me qui voit de 
sang-froid le péril le plus évident, et n'est point effrayée à la vue de 
la mort. 

Brèehe, Ouverture (bie £cffttuttg, bte <Ztuvmlùd e)* Ouver- 
ture est le terme générique; il se dit de toute solution de continuité 
faite de quelque manière et dans quelques desseins que ce soit. La 
brèche est une ouverture faite avec violence, dans le dessein de forcer 
un passage ou une entrée. Le canon fait des brèches aux murs d'une 
place assiégée, pour en faciliter l'entrée aux assiégeans. 

Bref, Court, Sueelnet (&urg, (Bebruttgett)» Bref se dit des 
choses qui se font en peu de tenu* On dit, soyes bref, je serai bref, 

pour 



ï 



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pour dire n'employés pat beaucoup de temt à ce que voua voulen dire 
soyes court signifierait ne vous étendes paa en longs discours. 

Court se dit de la durée et de l'étendue en longueur, relativement 
à une autre chose ou -à d'autres choses avec lesquelles on les compare. 
Un tems court, un chemin court, une phrase courte. 

Succinct n'a rapport qu'à l'expression ; il se dit de ce qui est exprimé 
de la manière la plus resserrée qu'il soit possible , sans omission des 
choses essentielles. 

Long est l'opposé de bref et de court; diffus est l'opposé de succinct. 

Brelle, Train. Termes de flottage. La brelle n'est autre chose 
qu'un train très-court. (Train, tint $l6ff, brelle, tint fffrr furje 

Brigand, Voleur (ber £tefi>, ber ®t?a£ettr&ufrer)» On appelle 

voleur celui qui s'empare du bien d'à ut ru i de quelque manière que le 

soit. On donne le nom de brigands aux vagabonds qui courent les 

"campagnes et les grands chemins, pour piller et voler les passans de 

vive force. 

Brigue, Cabale, Intrigue, Parti (Umtrtcbe, geftett»**- 
$Berjtôttfcni$ ftlt bdfettt 3»ecf). Brigue , réunion de mesures que l'on 
emploie pour obtenir quelque chose, en engageant dans ses intérêts plu- 
sieurs personnes, qui se chargent chacune d une manière particulière qui 
doit contribuer au succès. 

Cabale, réunion des efforts de plusieurs personnes qui, sans avoir 
égard à la justice, travaillent simultanément et avec passion à élever une 
personne, ou une chose que leur caprice favorise, ou à déprimer et 
renverser ce qui les offusque et leur déplaît. 

Intrigue, réunion secrète de moyens obliques, adroitement liés les 
uns aux autres, et qui tendent par leurs rapports secrets à faire réussir 
quelque dessein blâmable. 

Parti, réunion de plusieurs personnes dans un même intérêt ou une 
même opinion» contre d'autres personnes qui ont un intérêt ou une opi- 
nion contraire. , * 

Brillant, Kelat, Lustre (<£Uan*)» Ces trois termes pris au 
propre sont relatifs aux couleurs et servent à indiquer celles qui affectent 
plus ou moins vivement les yeux. 

L'éclat appartient aux couleurs vives et aux grands objets, il enchérit 
sur le brillant; le brillant appartient aux couleurs claires et aux petits ob- 
jets, il enchérit sur le lustre; le lustre appartient aux couleurs récentes 
et aux objets neufs; la flamme jette de l'éclat, le diamant brille, le drap 
neuf a son bistre. 

Il semble que Yéclat tient du feu; le brillant, de la lumière; et le 
lustre, du poli. 

Lustre ne se dit guère que dans le sens propre et pour ce qui est 
l'objet de la vue. Mais éclat, et surtout brillant, se disent au figuré. 

Brillant se dit de l'esprit, de l'imagination, du coloris, de la pensée. 
On dit d'un esprit fécond en saillies, en traits ingénieux, dont la justesse 
et la nouveauté nous éblouissent, qu'il est brillant. 

Bris, Rupture (33tud), <$rbred)Uttg). Action de briser, de 
rompre une chose. Rupture se dit de tout ce qu'on rompt; bris est un 
terme de palais qui se dit de la rupture faite sans droit et avec violence 
d'une chose fermée, ou de ce qui en fait la clôture On dit la rupture 
d'une porte, d'une fenêtre, faite par quelqu'un qui a le droit de la faire; 
et bris de prison fait avec violence par un prisonnier. Celui qui reçoit 
une lettre à son adresse a droit de faire la rupture du cachet; maïs ce-, 
lui qui rompt sans droit le sceau apposé en quelque endroit par l'auto- 
rité, se rend coupable de bris de scellé. 

Briller, I^ulre, Reluire (ûlàtqcn, leitdfrtett, glattjett bttre^ 
Sutficfftra&lltlty)» Ce qui brille a de l'éclat et jette une lumière étince- 
lante; ce qui luit éclaire et répand une lumière égale et continue; ce 
oui reluit n'a qu'une lumière d emprunt et n'éclaire que par réflexion. 
On voit le soleil briller d'une manière éclatante lorsqu il n'est point 
Fans, Dict lyaonymiqut. 4 



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obscurci par des nuages, et qu'on le regarde fixement. Une glace reluit 
lorsqu'elle renvoie la lumière qu'elle reçoit. 

Brber, Catjsjer, Bouture ({trbrtrfjen)* Ces trois mots se 
disent en général de l'action de mettre de force un corps solide en 
divers morceaux ou diverses pièces.. 

Casser, c'est mettre de force en plusieurs morceaux un corps dont les 
parties sont si roides et ti dépourvues d'élasticité, qu'elles se quittent 
ou se séparent les unes des autres, plutôt que de ployer ou de se re- 
lâcher. 



Briser, casser un corps en assec grand nombre de parties potsr dé- 
truire sa masse et sa forme de manière qu'il n'en reste que dei 
morceaux. 

Rompre, mettre de force en divers morceaux un corps dont les par- 
ties s'entrelacent, s'engrènent, s'enchaînent les unes les autres. 

Ainsi, à la rigueur on ne casse que les corps dont les parties, au lieu 
de s'entrelacer et tie se maintenir les unes contre les autres , no sont 
qu'adhérentes , et comme collées les unes contre les autres tan» aucun 
lien qui leur soit commun. On casée le verre, la glace, la porcelaine, la 
faïence, le marbre, et autres corps fragiles, mais on ne les rompt pas. 

On rompt, au contraire, les corps dont les parties s'entrelacent, 
s'engrènent, s'enchaînent les unes les autres, si bien que, pour en sé- 
parer les parties, il faut, pour ainsi dire, les arracher les unea d'an- 
tres, en déchirant les liens qui les retiennent ensemble. On rompt 
le pain, l'hostie, un bâton, des nœuds, des fers et autres corps plians. 
En général on rompt ce qui lie et ce qui plie. 

On brise toute sorte de corps solides, dés qu'on les met en pièces 
par une action violente. 

BNflse, Versrette ((ei^tf feinc «ôrftf , aeu>*M*#c &itrfte). 
La vergette est plus douce et destinée a ôter les ordures légères qui 
s'attachent aux vêtemens; la brosse est plus roide, et sert à détacher 
les ordures qui s'attachent fortement. 11 faut une brosse pour ôter la 
crotte qui s'est attachée aux souliers, aux bottes, ou pour effacer une 
tache qui s'est imprégnée dans du drap. Il suffit d'une vergette pour 
ôter la poussière qui couvre la superficie des vétemens. 

Brouiller, Embrouiller. BrouiUer, c'est détruire Tordre, 
l'arrangement, les rapports des choses entre elles, en les mêlant et les 
confondant. On brouille des cartes lorsqn' étant arrangées par chaque 
joueur, elles avaient entre elles certains rapports relatifs à eux, ei 
qu'on détruit ces rapports en les mêlant les unes avec les autres 
(mifdjett). On brouille des amis en détruisant les rapports qui les 
tenaient unis. 

Embrouiller, c'est confondre les parties d'un tout de manière qu'il 
n'est pas aisé de les distinguer, de les démêler, parce qu'elles sont 
embarrassées les unes dans les autres, offusquées les unes par les 
autres, et qu'on ne voit pas clairement les rapports qu'elles peuvent 
avoir entre elles (tXTfeirren), 

Brouter, Paître* Ces deux mots expriment l'action des bes- 
tiaux qui mangent, À la campagne , Fherbe sur la racine, ou l'extrémité 
des jeunes branches dans les bois. 

Paître suppose une herbe grande et abondante; brouter, une herbe 
plus courte , et dont les bestiaux ne mangent que la pointe (ttofifeett/ 
a&fttffett, abgrafen). 

Brouter se dit particulièrement des bourgeons et des extrémités 
des jeunes branches des arbres. On ne dit pas que les chèvres paieeent 
les bourgeons des arbres, mais qu'elles les broutent. 

On ne mène pas les bestiaux brouter, mais on les mène paître, 
terme général qui renferme toutes les manières et toutes les csrconi- 
tanecs. 

Brume*, Brouillard** Les «mes et les autres sont des amas 
de vapeurs aqueuses que l'on appelle brumes sur la mer et bwmUlmrdi 

sur la terre (9U>el nttf tern Wem, HtUX airf *ent feftoi fcmfc). 



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i, Proie (914Mb, Sente)* Le mot proie désigue propre- 
ment ce que les animaux carnassiers ravissent et mangent. Butin dé- 
signe proprement ce qu'on a pris a la guerre ou sur l'ennemi. 

Mais ces deux mois sont souvent pris dans un sens plus étendu» 

Proie se dit de tout ce qui, ayant été désiré avec ardeur, pour suivi 
avec avidité, tombe au pouvoir du persécuteur ou des persécuteurs, 
et est par eux envahi, détruit, démembré. • L'empire romain a été la 
proie des barbares. Cet homme est mort sans enfans, sa riche succès- ■ 
ai on a été la proie de ses nombreux collatéraux. 

Le mot butin suppose la rapacité et le pillage. Il ne consiste pas 
dans des choses que Ton veut dévorer, démembrer, détruire, mais dans 
des choses utiles que Ton veut s'approprier, dont on veut faire son 
profit. 

On dit par analogie qu'un édifice est en proie aux flammes, mais 
on ne dit pas qu'un édifice est en butin aux flammes. Qn dit être 
en proie à la misère, au chagrin, à la douleur, à la tyrannie etc. 

Cabale , Coinplot, Conspiration, Conjuration* La 

cabale est une réunion secrète de gens, qui voulant élever ou abaisser 
des personnes ou des choses, faire réussir ou manquer des projets, 
faire louer bu blâmer, rechercher ou mépriser, inspire à un grand 
nombre d'individus divers, et par toutes sortes de moyens, des senti- 
mens conformes à ces projets, les excite, les anime, les irrite, de ma- 
nière que, quelquefois sans le savoir, ils concourent puissamment, en 
public ou en secret, à l'accomplissement de ces desseins (bie (Jabale). 

Le complot est une entreprise compliquée, enveloppée, sourde, 
formée en cachette par deux personnes ou par un grand nombre pour 
abattre, détruire par quelque coup aussi efficace qu'inopiné, ce qui 
leur fait peine, ombrage, obstacle. Il a toujours pour objet de nuire, 
et toujours ses vues sont criminelles (ba$ SOtttplOt). 

La conspiration est un dessein formé dans le silence et les ténèbres 
par quelques personnes qui, animés d'un même esprit ou d'une même 
passion, tendent ensemble au même but. Elle a pour objet d*opérer 
un changement dans les affaires publiques, et veut, pour y parvenir, 
renverser ceux qui régnent, qui commandent, qui gouvernent, qui par- 
ticipent à la chose publique. 

11 y a aussi quelquefois des conspirations contre des personnes 
privées. 

La conjuration est une association de gens qui se sont engagés par • 
serment les uns envers les autres de concourir à l'exécution d'un complot 
formé contre l'État, contre le prince, contre la patrie; il se dit aussi 
du complot même. 

Ce mot annonce toujours de grandes entreprises , de grands intérêts. 

Cabane, Taudis (pie Cabane, Me filtre, fca$ yttfi). Cabane 
est agréable et du haut stylé, taudis est une expression du peuple. Taudis 
emporte des idées accessoires de délabrement, de désordre, de mal- 
propreté. 

Câble, Corde, Cordage (bet ®tri<«, *«* ®e«, fcot Xau* 
ÏOttff feft$ ô£d)lt\>\>tau). Corde se dit de tous les ouvrages du cordier } 
cordages de toutes les cordes qui sont employées dans les agrès d'un vais» 
seau; câble de tous les cordages nécessaires pour traîner et enlever les 
fardeaux. 

Caboelte, Tête* Ces deux mots Se disent de la tète de l'homme. 
Caboche est un terme familier dont on se sert ordinairement au ligure 
en bonne part. On dit qu'un homme a une bonne caboche, pour dire 
qu'il a une bonne tête, c'est-à-dire qu'il a beaucoup de jugement, d'in- 
telligence. Ttte est û> tous les styles, et se. dit au propre et au figuré* 

we Cabrer, Se Presser (n<& MumttQ* Ces deux mots se 

4* 



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«* C* 

disent des chevaux qui te dressent sur les deux pieds de derrière. Hais 
se dresser n'exprime que Faction simple, et se cabrer suppose de la part 
du cheval de la résistance, du caprice, de la colère, de la mauvaise vo- 
lonté. Un cheval se cabre lorsqu'on lui tire trop la bride, ou qu'il 
s'obstine à ne pas faire ce qu'on désire de lui. 

Se cabrer se dit aussi au figuré, pour dire résister à ses supérieurs, 
refuser avec obstination de leur obéir; mais alors il n'est pas synonyme 
• de se dresser. , 

Caeade, Etourderle , Bévue, Sottise (bttittmer ®tretd>, 
mtbtfomtettet <&tttiét), &oc¥, Xbortyit). Tous ces mots se disent 
d'une démarche ou d'une entreprise qui, n'ayant pas eu le succès qu'on 
s'en était promis , n'a servi qu à couvrir de honte ceux qui les avaient 
tentées. 

La cacade montre l'ineptie et la présomption; Yétourderie l'impru- 
dence; la bévue, le défaut de réflexion et d'expérience; la sottise, le défaut 
d'intelligence et de lumières. 

Cache, Cachette OBerfiecf)* Cache, lieu où l'on serre les 
choses qu'on ne veut pas qui soient vues ou trouvées. Cachette, petite 
cache où l'on met des choses de peu d'importance pour qu'elles ne soient 
pas vues ou trouvées. Ces deux mots sont familiers; ils se disent aussi 
d'un lieu où Ton se cache. 

Cacher, Dissimuler, Déguiser OerftedPett , oer&eftlen). 
Cacher, c'est couvrir, ôter de la vue, ne pas laisser paraître, ne pas 
laisser connaître. 

Dissimuler, c'est cacher par une conduite réservée ce qu'on ne veut 
pas laisser apercevoir. 

Déguiser, c'est substituer aux apparences ordinaires et vraies des 
apparences fausses et trompeuses, de manière que l'objet ne soit pas 
reconnu ou ne le soit que difficilement. 

Cacher, Celer, Taire (tterfdfttneigett , tterfrergen)* Taire 
marque le pur silence qu'on garde sur la chose, cacher, le mystère dans 
lequel on veut l'ensevelir; celer, le secret qu'on en fait 

Cachet, Sceau (fcaé $>etfdfraft, fcaé ®iegei)« Le cachet et le 
tceau sont des morceaux de métal ou autre matière de diverses formes, 
à face plate, sur lesquels on grave des têtes, des chiffres, des armes etc., 
dont on applique l'empreinte sur une substance fusible et amolie. 

Le cachet est à l'usage des particuliers, il sert à fermer des lettres, 
des billets, ou pour donner une marque d'authenticité à un acte. 

Sceau se dit de tous les instrumens de cette espèce qui servent à 
indiquer par leur empreinte qu'une pièce ou un acte qui en est revêtu, 
est émané de l'autorité souveraine, ou d'une autorité administrative, ou 
d'une autorité judiciaire. 

Cachet et sceau se disent aussi de l'empreinte. On dit le cachet 
d'une lettre, et le sceau d'un brevet, d'une patente, d'un passeport. 

Cacheter, Sceller (ftegeto)* Cacheter, c'est fermer avec un 
cachet; sceller, c'est fermer avec un sceau. Les particuliers cachètent 
leurs lettres ; les personnes employées dans une chancellerie scellent des 
lettres de chancellerie pour marquer leur authenticité, les officiers de 
justice scellent, en vertu de leurs offices, les portes, les cabinets etc., 
pour empêcher de détourner les objets qui sont mis sous les scellés. 

Cachot, Prison (©cfâttgnig, tferfet)* Frison se dit en gêné, 
rai d'un lieu où l'on enferme des prévenus pour les empêcher de s'éva- 
der, ou des condamnés pour leur faire subir une peine. Cachot est un 
lieu particulier dans une prison, plus étroit, plus obscur et plus rigou- 
reusement fermé que les autres, où l'on enferme certains prisonniers 
dont on veut s'assurer plus particulièrement, ou auxquels on a imposé 
cette peine. 

Cadeau, Don (Gtofre, 1Uint$ ®efc*)enï). Le don suppose le 
besoin, l'usage; le cadeau suppose l'agrément. Un homme vient m'ex- 
poser ses besoins, je lui fais un don: un homme m'a rendu gratuitemen 
des services, je lui fais un cadeau; je lui fais don d'une chose dont il n'a 



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pus précisément besoin , mais qui lui est agréable, qui [augmente ses 
jouissances ou lui en donne de nouvelles. 

Caducité, Décrépitude («fcgeleMMt, ^ittfâJKajfett, it. 
&atlfâllt0fett, SBerfaO , ttterf aUett^eit). La caducité désigne la déca- 
dence, une ruine prochaine; la décrépitude annonce la destruction, la 
dissolution graduelle. 

Décrépitude se dit proprement de l'homme et ne peut se dire que 
des êtres animés. Caducité se dit même de certaines choses inanimées. 

Cagoterie, Cagotisme (fceucWertftfie ©cfhtmitt0, t>eud)lec 
rifdfter iSItarafter , $eudE>e!ei, ^cftetoftetligtett)* Le cagotisme est 
l'esprit, le caractère, le vice du cagot; le cagoterie est une action ou 
l'habitude des actions qui proviennent de ce vice. Il s'imagine tromper 
les hommes par ses cagoteries, mais tout le monde déteste son cagotisme. 

Cajoler, CaretMer, Flatter, Flagorner. Caressèrent 
l'expression générale; c'est la manière dont on caresse, et le but» qu'on 
•e propose en caressant qui forment les différences. 

Caresser, en général, c'est témoigner par des discours, par des ac- 
tions, par des manières, par des prévenances, par des attentions, par 
des marques d'estime, d'empressement, d'amitié, que quelqu'un nous 
est cher (eiium fd)ott tfytlt). 

Flatter quelqu'un, c'est le caresser par des discours agréables qui 
intéressent sa vanité, chatouillent son amour-propre, et enflent la bonne 
opinion qu'il a de lui-même. Ceux qui flattent marquent un grand 
désir de plaire dans quelque dessein que ce soit* 

Flagorner, c'est flatter d'une manière basse, grossière , impudente, 
et quelquofois aux dépens des autres (fud)éfq)maitèeln, bot 3&0l)(Mflttt 

tnacften). 

Cajoler quelqu'un, c'est le caresser en lui disant des douceurs, en 
affectant de lui tenir des propos obligeans, dans le dessein de gagner 
son affection, et de ramener insensiblement à faire ce «qu/on désire de 
lui (liebfofen). 

Calamiaitrer, Coiffer, Friser (fca* ♦Çaar orbttett, Itâus 
feltt)» Coiffer, c'est arranger la coiffure et tout ce qui en dépend, c'est 
orner la tête. Friser, c'est crêper, anneler, boucler les cheveux, de 
manière que la coiffure soit propre et agréable. Calamistrer est une 
expression ironique que Ton emploie quelquefois pour signifier arran- 
ger ou friser les cheveux avec un soin minutieux et ridicule. 

Calamité, malheur. Infortune (£rûbfaï, Unçlùd). Cet 
trois mots ont rapport aux événemens malheureux qui affligent les 
hommes. 

Malheur indique un événement fâcheux et dommageable. 

Si 4e malheur est grand et qu'il afflige un grand nombre de per- 
sonnes, une grande étendue de pays, on l'appelle calamité. 

On lui donne aussi ce nom lorsqu'il tombe sur un particulier et 
qu'il cause sa ruine totale, sans aucune ressource, sans aucun obstacle. 

V infortune est une suite de malheurs auxquels l'homme n'a pat 
donné occasion, et au milieu desquels il n'a pas de reproche à se faire. 

Calamité , Fléau Oammcr, Xrùbfal, @eifieO* Les calamités 
sont des malheurs considérés en eux-mêmes; le fléau est considéré 
comme un effet de la providence, de la justice divine. 

Caleuler, Supputer, Compter (redfrtten, auSrerfmett, *à&= 




additionner les nombres donnés pour en connaître le résultat et le 
total. Compter, c'est faire des dénombremens, des énumérations ou det 
supputations, des calculs ou des états, des mémoires etc., pour con- 
naître une quantité, terme vague et générique. 

Vous comptez dès que vous nombres. Un enfant compte d'abord 
sur ses doigts, un, deux, trois; il ne suppute pat encore tant qu'il ne 
peut pat dire un et deux font trois, un et trois font quatre etc.; à plut 



*A . C» - 

forte raison il est loin do calculer par des division** àe$ multiplications, 
des soustractions. 

Calme, Tranquille, Pasé* Maaate (rttfntf , flffl, #eftfet)* 

Ces quatre adjectifs indiquent en général une situation de l'ame exemple 
de trouble, d'inquiétude» d'agitation, de fermentation. 

Tranquille exprime cette situation purement et simplement. Un 
homme est tranquille lorsqu'il n'a rien qui le trouble, qui l'inquiète etc. 

Calmé a un rapport particulier â une agitation violente qui a pré- 
cédé. Il se dit des choses et des personnes. La mer est calme après 
une violente tempête, un homme est calme après un accès de colère et 
de fureur; il est calme au milieu d'une tempête, d'un grand danger; il 
est calme au milieu des tourmens. Ici l'expression marque une opposi- 
tion avec l'état actuel de trouble et d'agitation. Lorsqu'un malade, après 
une agitation médiocre, est rendu à un état moins agité , . on dit qu'il est 
plus tranquille; lorsqu'il passe d'une agitation violente â une agitation 
moins violente, on dit qu il est plus calme. 

Calme et tranquille ont rapport à des états passifs de l'ame; posé et 
rassis ont rapport à l'état des facultés actives de l'ame. 

Rassis signifie l'action des parties agitées d'une chose qui , par la 
diminution successive et enfin par la cessation de celte agitation, laisse 
la chose dans son état naturel, et dégagée de toute espèce d'influence 
étrangère. C'est par cette raison qu'on dit qu'un homme est rassis, 
lorsque, l'âge ayant amorti chez lui les passions et les autres mouvemens 
rui pouvaient troubler et offusquer son a me, il reste le maître de ses 
acuités intellectuelles, et n'éprouve rien qui en puisse troubler l'exer- 
cice. En ce sens, on ne peut pas dire qu'un jeune homme est rassis, 
mais on le dit toujours bien d'un vieillard chez qui les passions sont 
amorties* 

Mais si un jeune homme emporté souvent par ses passions,, fait 

ue 



2 




pas 

lui faire entendre raison; mais aujourd'hui qu'il est d'un sens rassis, on 
peut lui faire des représentations. 

Un homme pesé a une marche lente et ferme que rien ne peut dé-, 
ranger. 

Calme, Paix, Tranquillité (9tid>e, îÇrtcfcen, Siffle)* On 
a la tranquillité en soi-même, Ta paix avec les autres , et le cabne après 
l'agitation. 

Calquer « Décalquer* Calquer, c'est transporter un dessin 
d'un corps sur un autre, en passant une pointe sur les traits du premier, 
afin de les imprimer sur l'autre (burd)$ei$8eil, ttb&ïtt(f e» mit CinCtn 
SRetaDWfte). 

Décalquer, c'est reporter les traits du dessin calqué sur un autre 
papier, sur une autre toile , c'est en tirer une contre . épreuve (fine 
fjcu&mnig gegenab&ntcfen, gegettafrsit&tn. 

Cambrer* Courber* Donner une courbure à un corps* La 
différence qu'il y a entre ces deux mots, c'est que cambrer ne se dit que 
d'une courbure peu considérable, au lieu que courber se dit de toute 
inflexion curviligne, grande ou petite. (Cambrer ïriittiraett, fagt tttau 
M»f wtt eintr toenig Mrà#tli*m Jtnimmtutg; courber txàmmtn, t»on 
greffât ttttb fïeinen ^rummirageit). 

Campagnard* Payean (Satitatfttttt, §8aner)* lie cam- 
pagnard est un homme qui demeure ordinairement à la campagne, 
quoiqu'il ne fasse pas précisément son état de la culture des terres. 
Le paysan est un homme qui demeure dans un village, qui s'occupe des 
travaux de l'agriculture. 

Être en Campagne* être à la Campagne (itber Canb 
fetjtt* ftlif beat Saitb fetjtt)» En parlant d'un particulier, être en cam- 
pagne, c'est être en voyage; être à la campagne* e'e&t être dans une mai- 
son de campagne pour y paner quelque tenta, 



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Cm M 

Castal, Conduit, Tuyau (<$4tt*l, Scittv, 9t*pf>?e)* Ces trois 
mou se disent de ce qui sert à transmettre un liquide d'un endroit à 
un autre? mais le canal est plus considérable que les deux autres , et 
peut être couvert ou découvert. Le conduit et le tuyau sont ordinaire- 
ment cle plomb, de fer> de bois, on de pierre. 

Canaille, Racaille (tyobel f (Beftufcel). La canaille sacrifie 
tout à sa cupidité; elle vend sa conscience, ses opinions, ses suffrages; 
cite est fourbe, avide,. sans foi, sans probité, sans honneur, sans pitié, 
La racaille se plaît dans la bassesse, rien ne l'humilie; elle aime mieux 
souffrir, mendier ou voler que de travailler. 

Canaille, Populace* Termes de mépris par lesquels on dé- 
signe la dernière* classe de la société; mais populace se dit plutôt du bas 
peuple, qui n'a ni fortune, ni considération; et canaille, des gens qui 
n'ont ni probité, ni honneur, ni délicatesse. 

Canaille ne peut se prendre qu'en mauvaise part. 11 y a de la ca- 
naille dans tous les ^états et dans toutes les conditions, et ce terme 
attaque aussi bien les hommes vils qui cachent la perversité de leur 
cœur sous des dehors éblouissans, que les gens grossiers qui ne prennent 
pas la peine de cacher la leur. Mais il y a dans la populace des gens 
estimables qui ne méritent pas cette dénomination, et il se trouve dans 
les classes élevées beaucoup de gens qui la méritent. 

Candeur, Naïveté, Ingénuité. Ces trois mots désignent 
trois qualités de l'arne qui portent à dire la vérité sans retenue. 

La candeur naît du sentiment intérieur de la pureté do son ame qui 
empêche de rien dissimuler (Me Offeu&erjtgfcit, bte 9Èetn&ett). 

La naïveté est l'expression la plus naturelle d'une idée (Me UniefdU- 
ôen&eit). 

V ingénuité est la qualité d'une innocence qui se montre telle qu'elle 
est, parce qu'il n'y a rien en clic qui l'oblige à se cacher (ïrcufterjtgfett). 

Cantatriee, Chanteuse (Sattoeritt, petu^mte Xfeeaterfàtts 
gerttl)* Chanteuse se dit de toute femme dont la profession est de chanter. 

Cantatrice se dit de chanteuses italiennes distinguées par leurs talens, 
qui chantent dans le concert ou sur le théâtre. 

Capable, Habile. Ces deux adjectifs sont considérés ici par 
rapport aux hommes, et s'appliquent en général aux actions qu'ils 
peuvent faire. 

Un homme capable de faire une action est celui qui réunit en lui 
toutes les qualités et toutes les facultés qui le mettent en état de pouvoir 
la faire (ew Wgtt 9Watm). 

Habile signifie plus que capable. Il désigne non -seulement toutes les 
qualités et toutes les facultés qui mettent en état de faire la chose, mais 
encore la facilité de faire prouvée par des actes répétées (rtn gefd)icfter 
3Rann). 

Capable, Susceptible* Capable signifie qui est en état de 
faire, et se dit des personnes; susceptible lignifie qui peut recevoir, et 
se dit des choses. Cet homme est capable de tous les crimes. La jeu- 
nesse est susceptible (etttpf&nglid?) de toutes sortes d'impressions. On ne 
dit capable, en parlant des choses, que dans cette acception: Cette salle 
est capable de contenir tant de personnes (Mefer ©aal fatm fo Mêle tyerfOs 
netl fflflen). Ce vase est capable de contenir tant de pintes. 

Capacité, Habileté (Sâfeififrit, @ef#i<fH#fett)* Habileté 
est à capacité ce qu' habile est £ capable. On a de Yhabileté dans une 
science, dans un art, dans la conduite. 

Captif, Caclave, Prisonnier (3f latte, (Befattgetter, fttteg& 
flefanaener). Ces trois mots se disent des personnes qui n'ont pas leur 
liberté. 

On appelle captifs les esclaves chrétiens que les corsaires de Barbarie 
prennent dans leurs courses: il a été deux ans captif à Tunis. 

Prisonnier se dit de celui qui est détenu dans une prison, ou des 
ennemis que Ton prend à la guerre. 

y esclave est celui çui est privé à* 1» liberté f c'est-à-dire qui, par 



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se Ca 

det lois et des usages barbares, est tellement propre à un autre homme, 
que celui-ci est le maître absolu de sa vie, de ses biens, de sa liberté. 

On appelle captifs les prisonniers de guerre que Ton ne rend ordi- 
nairement que pour de l'argent. 

Caqueter, Causer, Jaser, dFaboter. Ces quatre termes 
ont pour idée commune l'action de parler entre plusieurs personnes. 

Causer, c'est parler familièrement ensemble sur quelque sujet que 
ce soit. On cause pour s'instruire, pour s'amuser, pour se récréer («ers 

trawli* fprecÇen). 

Caqueter, c'est causer beaucoup sans utilité, sans retenue (p(appettt). 

Jaser, c'est parler et causer beaucoup à son aise et d'abondance de 
cœur (plaubern). 

Jaboter, c'est parler et causer bas avec un petit murmure, pour 
n'être pas entendu de ceux qui sont présens (jifdjefn). 

Caractère, Fermeté, Constance ((Sfjarafter, Me étante 
fyaftiQteit, Me SSeftâttbigfeit)* On dit qu'un homme a du caractère, 
pour dire que ses résolutions tiennent à la trempe de son ame et font par- 
tie de sa constitution morale. 

La fermeté est un courage de l'ame qui résiste efficacement à tout te 
qui pourrait la détourner de ses résolutions. 

La constance est la ferme continuité de ce courage qui persiste imper- 
turbablement dans ses résolutions, et ne peut être ébranlé par aucune 
considération. 

Caractériser, Désigner (ét)avafttvifittn,htitiét)ntu)* Ca- 
ractériser 9 c'est désigner une personne ou une chose par des traits telle- 
ment inhérens et sensibles, qu'ils la font reconnaître au premier coup d'oeil. 

Désigner, c'est faire connaître une personne ou une chose par quelque 
signe accidentel, qui peut lui être commun avec plusieurs autres per- 
sonnes ou plusieurs autres choses, mais qui la font distinguer des au- 
tres classes dont les individus n'offrent point ce signe. 

Les Cyclopes étaient caractérisés par leur grande taille, et par l'œil 
unique qu'ils avaient au milieu du front, et ces caractères étaient per- 
manens. La gaîté désigne le contentement de l'ame , mais elle ne le ca- 
ractérise pas, parce qu'elle n'est pas permanente de sa nature et qu'elle 
peut être feinte. 

Cargaison, Charge (Me ®dfrijf*lafi, oit ®dtfffélafcmt0)* 
Cargaison est un terme de marine; il se dit de l'ensemble des mar- 
chandises dont un vaisseau est chargé. 

Charge se dit sur mer, sur terre, et sur les rivières. On dit la 
charge d'un vaisseau, d'une charette, d'un bateau, pour dire ce qu'un 
vaisseau, jine charette,, un bateau, peuvent porter. Ainsi la charge 
d'un vaisseau est ce qu'il peut porter; la cargaison, ce qu'il porte dans 
tel ou tel cas. 

Caricature, Charge (Starifatur, UtbtvlabunQ). Termes 
de peinture. On entend par ces deux mots la représentation d'une 
personne, d'une action ou d'un sujet, où la vérité et la ressemblance 
sont altérées par l'excès du ridicule. 

Caricature se dit mieux lorsqu'il s'agit d'une personne, et charge, 
lorsqu'il s'agit d'une action , d'une scène , d'un sujet. Le portrait d'un 
homme avec l'exagération des défauts de quelques-uns de ses traits, 
est une caricature} la représentation d'une scène où 'plusieurs personnes 
sont figurées sous des formes ridicules, est une charge. Il en est de même 
de la représentation ridicule d'une action. 

Carnassier, Carnivore (fïdfd)frefFett&, *ott ftleif* fiel) nôfrs 
? ettô)» Oualification générique des animaux qui se nourrissent de chair. 

Carnivore signifie qui mange de la chair; et carnassier qui en fait sa 
nourriture. Le premier énonce le fait, la coutume; le second indique 
l'appétit naturel, l'habitude constante. 

Le tigre , le lion , le loup sont donc proprement des animaux car. 
nassiers. L'homme, le chien, le chat, sont des animaux carnivores. 

Cus, Oceurcnce, Conjoncture, Occasion, CItcoiuh 



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C» ftf 

tanee* Voccasion se présente d'elle-même, ou on la cherche (@e(t« 
genfteit), 

Voccurence se dit uniquement de ce qui arrive sans qu'on le cherche 

CBorfrU). 

Conjoncture marque la situation qui provient d'un concours d'événe- 
mens d'affaire (jjfttjuftanb, 3fittMlfto!*&). 

Cas indique le fond de l'affaire , avec rapport à l'espèce et à la par- 
ticuliarité de la chose (Sali)* 

Circonstance ne porte que l'idée d'une chose accessoire, à une prin- 
cipale (Utnftanb). 

Au Cm, En Cas (faite, tltt $aUe)« En cas suppose divers 
genres de cas possibles; au cas fait abstraction de tout autre cas que le 
cas présent. Aussi, lorsqu'il peut arriver plusieurs cas différons, lors- 
que vous ave» diverses alternatives à considérer, vous direz en cas m , et, 
tout au contraire, vous dires au cas lorsque vous n'aurez qu'un événe- 
ment en vue. Je veux une chose au cas qu'on la veuille) je la voudrais 
en cas qu'on la voulût. 

Cascade, Cataracte, Chut© (^tromfall, g&afferfaU)» Ca± 
taracte se dit des chutes quejont brusquement les grandes rivières. 

Quand les rivières ne tombent pas brusquement , mais qu'elles ont 
seulement un cours très accéléré, on donne à ces accidens le simple nom 
de chute. 

Quand les rivières sont peu considérables, quelle que soit la forme 
de leur chute , comme elle est toujours plus belle qu'effrayante , on lui 
donne le nom de cascade. 

Castllle, Querelle fâautttti, 3<Mt¥)* La castille est une 
petite querelle qui s'élève entre des gens qui vivent ensemble, oui se 
voient souvent-, et sont attachés l'un à l'autre. Les époux qui s'aiment 
le plus tendrement ont quelquefois des castitles; les époux qui se haïs- 
sent ont souvent des querelles. 

Catastrophe, Evénement (@ret0tti#, Stataftvop^t). Vévé- 
nement peut être ordinaire ou extraordinaire, heureux ou malheureux, 
important ou sans conséquence ; c'est l'expression générale. La cata- 
strophe est un événement considérable qui cause de grands changemens 
et ae grandes infortunes publiques. 

Catastrophe , Dénouement (Me @tttt»i<f lung , Me Ratas 
fttopfye eftte£ £ranta'é)» Nous considérons ici ces mots dans leur rap- 
port commun avec la conclusion d'une action dramatique. 

Le dénouement est la dernière partie de la pièce ; la catastrophe est 
le dernière événement de la fable. Le dénouement démêle l'intrigue; 
la catastrophe termine l'action. Le dénouement, par des développemcns 
successifs, amène la catastrophe. La catastrophe complète le dénouement. 
Le dénouement fixe les choses ; la catastrophe en change la face. 

Cause, Motif, Sujet, Raison, Prétexte* Ces termes 
ont rapport à ce qui influe sur l'existence d'une action ou d'une con- 
duite particulière. 

La cause d'une action est ce qui la produit, ce qui la fait naître, 
ce sans quoi elle n'existerait pas de la manière qu'elle existe. 

Le sujet est ce sur quoi s'exerce la cause, ce qui le met en mou- 
vement. 

Le motif est ce qui meut, ce qui excite à faire l'action. 

La raison est le principe vrai ou faux sur lequel on s'appuie pour 
s'autoriser à faire l'action. 

Le prétexte est une fausse raison que l'on met en avant pour cacher 
ou déguiser la véritable. L'ambition est la cause (bit ttrfadjf) de la plu- 
part des guerres; des intérêts bien minces en sont souvent le sujet 
(^etanlafftttta) ; la haine et la vengeance en sont quelquefois les motifs 
secrets; le bonheur des peuples et l'honneur des nations n'en sont or- 
dinairement que les prétextes (SottD&nbe)» On serait bien honteux si 
l'on était obligé d'avouer les raisons (Qrdtlbe) secrètes qui les font en- 
treprendre* 



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M Cm 

Cauoer, Bevifter, «'entretenir, Caqueter* Cauwr, 
c'est s'entretenir familièrement snr divers sujets qui se présentent (*tt* 

tUttll* fett&tt). 

Deviser, c'est parler ememble en passant légèrement d un sujet a on 
autre, et uniquement dans le dessein de s'amuser (plaufcfW). 

S'entretenir , c'est causer plus ou moins sérieusement, avec plus ou 
moins d'attention sur un sujet de quelque importance (f^te^Ctt, liber 

cinen etroa* wioftigen ©egenftanb). 

Caqueter, c'est causer beaucoup, sans ordre, sans retenue, sans pru- 
dence, sans utilité, et par la seule démangeaison de parler (pifypettl, 

fawafcen). 

Deviser est un terme qui vieillit, mais que l'on emploie encore 
quelquefois à propos, et qui ne peut être parfaitement remplacé par 
un autre* 

Caustique, mordant, Satirique (f attyrtfdft , betfwnfc, 

MffïfO* Ces trois adjectifs expriment des qualités ou des dispositions 
de l'esprit qui tendent à attaquer les vices et les travers des hommes, 
à piquer ou invectiver plus ou moins ceux auxquels on tes attribue, 
ou à leur nuire et à les déchirer de paroles d'une manière plus ou 
moins cruelle. 

L'esprit satirique est comme le genre ; l'esprit caustique et l'esprit 
mordant en sont les espèces. 

L'esprit satirique veut blâmer et rendre ridicule ou odieux ; l'es- 
prit caustique veut piquer et humilier,; l'esprit mordant veut déchirer 
et détruire. 

Cauteleux, Fin, Rusé. L'homme fin se cache, M ne veut 
pas paraître ce qu'il est; l'homme rusé trompe, il veut paraître autre 

3u'il n'est; l'homme cauteleux se déguise, il veut paraître le contraire 
e ce qu'il est (ber fàlatte «Wrtttn , ber &intfrlifHge 9ttann , ber &rrfo>mt(}te 
OTatm). 

Caution, Garant, Répondant (pet Sttvgc, bec ffiett>à&ré= 
matin, bec ©UtfprerfjCC). La caution s'oblige envers celui à qui elle 
cautionne, à satisfaire à un engagement, ou à indemniser des malver- 
sations de celui qu'elle cautionne, si celui-ci manque de foi ou de fidé- 
lité. Le garant s'oblige envers celui à qu'il garantit la chose vendue, 
cédée, transportée, à en faire, à ses risques et périls, jouir contre 
ceux qui le troubleraient dans sa possession, ou a l'indemniser. 

Le répondant s'oblige envers celui à qui il répond, à réparer les 
torts, ou à l'indemniser des pertes qu'il pourrait essuyer de la part 
de celui dont il répond. 

Les associés d'une compagnie sont cautions les uns des autres. Les 
rois sont les garans nécessaires des propriétés de leurs concitoyens. Les 
pères et les mères sont les répondans naturels de leurs en fan s mineurs 
et non émancipés. 

Céder, Laisser (tint S&aatt ablafjctt)* En parlant de mar- 
chandises, ces deux mots supposent des difficultés, des discussions, sur 
le prix d'une chose que l'on veut vendre d'un côté, et que de l'autre 
on veut acheter. Le vendeur consent à la céder à un certain prix in- 
férieur à celui qu'il en avait démandé d'abord. Je vous ai demandé 
soixante francs de ce drap, vous trouves que c'est trop cher, je vous 
le cède à cinquante cinq francs. Laisser, c'est consentir à livrer une 
marchandise à un certain prix en supposant que , moyennant la réduc- 
tion que l'on fait , il n'y aura plus de difficultés. 

Ceindre, Cneeindre, Entourer, Environner (m»* 
QCbett, Umgiïrtett)* Ceindre f c'est revêtir pour l'ornement ou la com- 
modité. Il se dit de l'objet que l'on revêt. On ceint un diadème, une 
épée , un sabre. Ce qu'on ceint , on l'applique immédiatement. 11 n'est 
pas nécessaire pour ceindre que toute la circonférence de l'objet aoit oc- 
cupée; il suffit qu'elle le soit en partie; c'est ainsi que Ton œnf un 
diadème qui n'occupe <jue le front, 



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Ce *• 

Enceindre suppose la formation d'une enceinte. Ce mol a rapport à 
ce qui est contenu dans ce qui /enceint. 

On ceint pour l'usage, pour la commodité, pour la parure* ou pour 
la commodité des opérations; on enceint nour la sûreté et la défense. On 
ceint une ville de murs pour la commodité des habitant, ou la facilité 
des opérations civiles; on enceint une ville de murailles pour empêcher 
l'ennemi d'y entrer de force , pour la défendre en cas d'invasion. 

Entou rer signifie mettre une chose autour d'une autre, sans désigna- 
tion de but ni de dessein. , 

Environner, ceindre et enceindre indiquent une application immédiate 
à la chose que Ton ceint ou que Ton enceint. Environner suppose une 
distance peu considérable entre la chose que Ton environne et celle dont 
on V environne. Une ville est ceinte de murs, si r les murs la touchent im- 
médiatement dans toute sa circonférence. Une ville est environnée de murs, 
si ces murs en sont à une distance un peu considérable ; elle en est en- 
tourée, si ces murs n'en oont qu'à une distance peu considérable. 

On ceint et Ton enceint par des choses stables et permanentes ; on 
entoure et on environne par des choses stables et permanentes comme par 
des choses mobiles. Une ville est ceinte de murs ou enceinte de mu- 
railles; elle est entourée de soldats , environnée de marais. 

Ceinture, Ceinturon, Eeharne (©lirtel, Zé)àtpt, tint 
^Cgetlftlppel)» La ceinture est un morceau d'étoffe que l'on ceint au- 
tour do ses reins, soit comme vêtement, soit comme parure. Vécharpe 
est une ceinture de couleur déterminée que Ton porte autour de ses 
reins, comme une marque de dignité. La ceinturon est une ceinture 
faite ordinairement de cuir, qui a des pendaas auxquels on suspend 
une épée, un sabre, un couteau de chasse. 

Célèbre, Fameux, Illustre, Renommé (betûfymti nés 
ritdjlttgt). Ces mots ont rapport à la réputation des personnes ou des 
choses; ils ne diffèrent que par les choses sur lesquelles sont fondées 
les réputations. 

On est fameux par Férehdue de la réputation; célèbre par un long 
concours de louanges et d'éloges dans plusieurs lieux, illustre par l'éclat, 
l'importance et l'utilité générale des actions; renommé par l'opinion 
qu'un grand nombre de personnes ont du talent, de l'habileté, do la 
science des personnes ou de la bonté des choses. 

Fameux se dit en bonne et en mauvaise part , et c'est alors le subs- 
tantif qui indique dans quel sens doit être pris l'adjectif fameux* Un 
fameux voljtJur. 

Ces quatre mots se disent des personnes et des choses. 

Célébrité, Considération, Réputation, Renommée 
(«eriiï)mtï)Cir, &uf>m, Stttfeïjett, SNCitf)* La célébrité est le fruit de 
l'esprit, des talens, du génie, et le premier pas vers la renommée, qui 
est beaucoup plus étendu; la considération est attachée à la place, au 
crédit, aux vertus; la réputation est le fruit des talens et de la pratique 
constante de ses devoirs. 

Célérité, Promptitude, Vitesse, IHligenee* Tous ces 
mots sont relatifs au mouvement, et indiquent les divers moyens de 
l'accélérer. 

La promptitude ne diffère point , elle commence sans délai et con- 
tinue sans se ralentir. 

La célérité emploie le mouvement le plus actif, la vitesse, celui qui 
«père en moins de tems; la diligence, les moyens, les plus courts et les 
plus efficaces. 

11 faut obliger avec promptitude, faire les affaires avec célérité y cou- 
rir aveo vitesse au secours des malheureux , et travailler avec diligence 
à sa propre perfection. 

Centre, milieu (<$etttrttm, SBHtte)* Centre ne se dit guère 
que du point du milieu d'un cercle , d'un globe , d'une sphère , point 
qui est également éloigné de tous les points de la circonférence. 

Milieu se dit d'uni direction eu longueur ou eu largeur* Le m? 



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3: 



eo Ce 

* 

lieu d'un arbre haut de trente pieds est à quinse pieds, mais ce n'est pas 
le centre , parce que ce point n'est pas également éloigné des extrémités 
de l'arbre considéré dans toutes ses dimensions. Tout centre est milieu, 
mais tout milieu n'est pas centre. 

Cependant, Pourtant, Néanmoins , Toutefois (tod> 
©ber fcetutodfr, fnbeffett, mdbtebrftotpeniger, jeboff»)*, Pourtant a 

plus de force et d'énergie, il affirme avec fermeté, malgré tout ce qui 
pourrait cire opposé; cependant est moins absolu et moins ferme, il af- 
firme seulement contre les apparences contraires 5 néanmoins distingue 
deux choses qui paraissent opposées et il en soutient une sans détruire 
l'autre; toutefois dit proprement une chose par exception? il fait entendre 
qu'elle n'est arrivée que dans l'occasion dont on parle 

Cereeau, Cerele (Cerner 3teif, metattener 0teif)* Les cer- 
ceaux et les cercles servent à relier, les tonneaux, les cuves, les cla- 
viers, les baignoires etc.; mais on appelle cerceaux ceux qui sont faits 
avec du bois qui se plie facilement; les cercles ceux qui sont faits avec 
du fer, du cuivre, de l'argent. 

Certain, Sûr* Certain se dit des choses que l'on peut assurer. 
Sur se dit des choses ou des personnes sur lesquelles on peut compter, 
auxquelles on peut se fier. Cette nouvelle est certaine, car elle me vient 
d'une voie trés-5ure. Un ami sûr , un espion sûr, et non pas un ami cer- 
tain , un espi on certain. 

Certain ne se dit que des choses, à moins qu'il ne soit question de 
la personne même qui a la certitude: je suis certain de ce fait, ce fait 
est très - certain. Cet historien est un témoin très -sur dans les choses 
u'il raconte, parce qu'il ne dit rien dont il ne soit certain; mais on ne 
it pas un historien certain pour dire un historien qui ne dit que des 
choses certaines. 

Sur se construit avec de et avec dans. Certain se construit avec de 
seulement. Je suis sûr de ce fait; sûr dans le commerce. Je suis certain 
de son arrivée. 

En matière de sciences, certain se dit plutôt que sûr. Les proposi- 
tions de géométrie sont certaines. 

Certainement, Certes, avee Certitude , (jit* erlâffig, 
geUH#, tna^rlicfy)» La phrase avec certitude désigne principalement, par 
une simple assertion , que vous ave* les motifs les plus puissans pour as- 
surcr ou les plus fortes raison* de croire et de dire une chose comme 
certaine en soi , ou dont vous êtes certain. L'adverbe certainement est 
une affirmation qui désigne votre conviction, la persuasion où vous êtes 
et l'autorité que vous voulez donner à votre discours par votre témoi- 
gnage, plutôt que les raisons que vous pouvez avoir d'assurer ou d'af- 
firmer. Certes est une affirmation tranchante et absolue qui annonce 
l'assurance fondée sur la certitude et la conviction la plus profonde ; 
elle certifie la chose, emporte une sorte de défi, et vous défend, pour 
ainsi dire, d'élever un doute ou un soupçon contraire. 

Cesser, Discontinuer, Finir (aufîjoren, unterbre#ftt, 
CttbtgetO* Ce* trois mots ont rapport à la cessation d'une action, d'un 
travail; les différences consistent flans les divers points de vue sous les- 
quels on considère cette cessation. 

Cesser est le terme général, qui n'indique aucune différence, et qui 
peut s'appliquer à toutes. On cesse un travail lorsqu'on le discontinue ou 
qu'on le finit. Cesser a proprement rapport à l'action que l'on faisait; 
discontinuer, k la suite de l'action; finir, a l'objet de l'action. ^ On cesse 
son travail lorsqu'on commence à ne plus s'en occuper; on \e discontinue, 
lorsqu'on rompt la suite de ce qui est fait avec ce qui reste à faire; on 
le finit , lorsqu'on cesse de travailler à l'objet dont on s'occupait aupara- 
vant , parce qu'on a fait tout ce qu'on voulait ou qu'on devait y faire, 
parce qu'il n'y à plus rjen à y faire. 

Avoir Cessé, Etre Cessé* Le verbe cesser prend tantôt l'au- 
xiliaire avoir , et tantôt l'auxiliaire être. On se sert de l'auxiliaire avoir 
quand on veut exprimer la cessation d'une action. On dit la fièvre a 



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cii et 



cesse, si i on veut exprimer qu eue a cesse a agir, un dit de même J 
goutte a cessé, les plaintes ont cessé, les chants ont cessé. Mais si fo 
▼eut exprimer l'état qui résulte de la cessation de l'action, on emploiei 
l'auxiliaire être, et Ton dira, sa fièvre est cessée , la peste est cessée, h 



cessé, si Ton veut exprimer qu'elle a cessé d'agir. On dit de même la 

" " " ' ' " " ' " " " l'on 

ilotera 
peste est cessée, les 
fêtes sont cessées» 

Ne eemer, 3¥e pas cesser. Après le verbe cesser, on peut 
supprimer pas ou poins? Cette suppression a lieu quand on ne veut pas 
exprimer une continuation absolue et non interrompue. Quand on dit 
d'un ouvrier qu'il ne cesse de travailler, cela veut dire qu'il emploie 
au travail tout le terni qu'il peut y employer. Il ne cesse de travailler 
du matin au soir, ne veut pas dire qu'il travaille du matin au soir con- 
tinuellement et sans interruption , mais qu'il travaille sans interruption 
à l'exception des heures des repas. Mais si l'on voulait exprimer une 
continuation absolue de travail, sans aucune espèce d'interruption, il 
faudrait mettre pas. Depuis deux heures il n'a pas cessé de travailler* 
Il n'a pas ceseé de travailler depuis son dîner. 

Chair, Irlande ($teifct))* Chair, la partie du corps de l'animal 
qui est molle et pleine de sang. 

Quand la chair des animaux est destinée à être partagée, divisée, 
ou qu'elle l'est en effet pour être mangée, on l'appelle viande. 

La chair d'un bœuf», d'un mouton etc. , s'appelle ainsi lorsqu'elle 
n'est point dépecée, coupée avec les os, et portée à la boucherie ou à la 
cuisine; lorsqu'elle est dépecée, coupée par morceaux avec les os, c'est 
de la viande. De la viande de boucherie. A la cuisine, on apprête les 
viandes et non les chairs. 

Viande se dit donc en général de toute chair partagée par mor- 
ceaux, et destinée à être mangée. Le partage, la division, est une partie 
essentielle de l'idée de ce mot, et on ne l'emploie point toutes les fois 
que cette idée ne s'y trouve pas. On sert sur une table de la viande de 
bœuf, de mouton, de veau etc.) on n'y sert pas de la viande de poulet, 
de perdrix etc., parce que le bœuf, le mouton, le veau etc., y sont servis 
par parties, et par morceaux, et que les poulets, les perdrix etc., y sont 
servis en entier. 

Quand on dit de la chair de poulet, de perdrix, on a en vue la 
constitution physimie, la qualité de la chair de l'animal. Un poulet a la 
chair tendre, la chair dure. Mais quoiqu'on ne dise pas de la viande 
de poulet, do perdrix, on dit à table, en demandant d une fricassée de 
poulet, ou d'une perdrix aux choux, donnes -moi plus de sauce que de 
viande, plus de choux que de viande, pour signifier une partie du poulet 
ou de la perdrix. Alors ces animaux , considérés comme devant être 
divisés en plusieurs morceaux pour être mangés, deviennent de la viande. 

Chaland, Pratique (&Unbe, Râuftt). On appelle chalands 
ceux qui ont accoutumé d acheter dans une boutique. Un marchand qui 
a beaucoup de chalands soutient aisément son commerce. 

Pratique se dit des personnes qui emploient ordinairement un arti- 
san, et qui n'en emploient pas d'autres. Un artisan qui a beaucoup de 
pratiques. 

Pratique se dit aussi dans le sens de chaland, mais alors il se dit re- 
lativement aux aualités bonnes ou mauvaises des personnes qui achètent 
et du gain qu'elles procurent. On dit, ches les marchands comme ches 
les artisans, une bonne, une mauvaise pratique, on ne dit guère un bon 
chaland, un mauvais chaland. 

I^a Chaleur, le Chaud* Le chaud est un effet de la chaleur; 
c'est la chaleur à un certain degré qui fait le chaud (bit SBàMte ober Jptfce 

ift tint QSirfnnfl btt <?rtt>àrmimgtffraft, tint gemtffe SRengt btt SSMraeiiofft* 
toittgt Me SBarme, bit £i(t Qtreor). 

Vous aves chaud lorsque vous éprouves une chaleur assez forte; mais 
quoique vous senties la chaleur, vous n'aves pas pour cela toujours 
chaud. Selon la manière commune de parler, le chaud vent une chaleur 
bien sensible* Vous dires, dans le discourt ordinaire, un chaud lourd. 



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ne cfe 

étouffant etc., et une chaleur ardente, brûlants etc. Le chaud ait un air 
qui voua accable» et la chaleur un feu qui vous dévore. 

La chaleur se dit également au propre et au figuré, tandis que la 
froideur ae dit plutôt au figuré qu'au propre ; car on n'ose pas dire la 
froideur de l'hiver, comme on dit la chaleur de l'été. Le chaud ne 
t'emploie guère au figuré que dans quelques expressions métaphoriques ; 
mais le froid y est plus usité. On dit métaphoriquement d un homme 
artificieux et double qu'il souffre le chaud et le froid. 

Chameau, Dromadaire (&amel, Xrampeltftter)» Le cha- 
meau diffère du dromadaire en ce que le premier a deux bosses aur le 
dos, tandisque que le second n'en a qu'une. 

Champ, Pièee de terre, Territoire (ftclfe, @r$tttfrftiicf, 
(&tbitt)+ Champ se dit au simple d'un espace de terre cultivée plus 
ou moins grand. Plusieurs champs forment la pièce de terre} plusieurs 
pièces de terre forment un territoire. 

Chaneeler, Vaeiller (ttxwfetl, uxufeht)* Ce qui chancelé 
n'est pas ferme, ce qui vacille n'est pas fixe. Le corps chancelant aurait 
besoin d'être assuré sur sa base; le corps vacillant aurait besoin d'être 
assujetti dans sa position, celui-ci est trop mobile, eelui-là trop faible. 
Le corps de l'ivrogne chancelé, et sa langue vacille. 

Nos opinions sont vacillantes comme des roseaux exposés à tous les 
vents; les grands fortunes sont chancelantes comme des bàtimens trop 
élevés. , 

Change, Troe, Echange, Permutation» Change, action 
ou convention par laquelle on cède une chose pour une autre. C'est un 
terme général et abstrait par lequel on exprime faction, sans indiquer 
l'espèce ou la manière (fctltfô). 

Les trois autres mots servent à dénommer les espèces ou façons de 
changer les choses les unes pour les autres. 

Troc se dit pour les choses de service et pour tout ce qui est 
meuble. Troc de chevaux, de bijoux, de meubles (£auf$, fflgt Itiail 

tittt non Singea, Me ge&rau*t merben, tmb non aflen, roaé ja&rnij* i(l). 

Echange se dit des marchandises, des terres, des états, des personnel, 
de tout ce qui est bien fonds. Faire le commerce par échange, c'est 
donner marchandise pour marchandise. Faire l'échange des prisonniers, 
pour délivrer des prisonniers. Faire un échange de terres, donner une 

terre pour une autre ffluèUufd), ton Mubtttien, tyerfotien, .ftaufmann^ 
gâtent u.) 

Permutation n'est d'usage que pour les biens et titres ecclésiastiques 
(btt$ 9Bort permutation fa*t man nttr in Vftdnbfacfeen). 

Changement, Variation, Variçté (SBerânberung, «te 
tnedftfelttttd, WtatinifyaltiQttit). Le changement est le passage d'un 
état & un autre. Variation se dit de l'inconstance d'une chose disposée 
à passer successivement par différens états, en revenant à ceux par lesquels 
elle a déjà passé. La variété est l'existence de plusieurs individus d'une 
même espèce sont des états en partie semblables, en partie différens. 
On le dit aussi de l'individu caractérisé ainsi. 

Changement, Révolution, mutation (SBedtfel, 3ttnte 
rnttrt obtt Stbattbermta, ttmtnanMmta;, tlmbi tonna vbtr ttmfdutf: 
ftttta). Il v a mutation dans un objet qui est remplacé par un autre, 
le changement résulte d'une simple modification, la révolution est une 
décomposition totale. 

Changer au, Changer en* Changer au ne se -dit que dsns 
cette phrase proverbiale , changer du blanc on neir , ou dana cette 
phrase mystique, la paîn et le vin sont changés au corps et au sang 
de Jésus Christ. Dans tout les autres cas, où changer signifie passer 
d'un état a un autre état, d'une modification à une autre, on die changer sa. 
Jésus Christ a changé l'eau en vin aux noces de Cana. (Changer an, 
changer en *et»«nftel||), 

Chsmger Bout, , Changer Contre. On emploie l'une on 
favlra de ces expressions, lorsque changer signifie se défaire d'une 



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chose pour Ven procurer urne autre. Changer pour a rapport à Tin* 
tention; changer contre a rapport à la valeur de* objets* 

Etre Changé, Avoir Changé» Changer prend l'auxiliaire 
avoir, quand on veut exprimer Faction par laquelle s'est opéré le chan- 
gement. 11 a bien changé depuis six mois. Mais quand on veut ex- 
primer Pétat qui résulte de Faction, on emploie l'auxiliaire être. Il est 

bien changé (er t)at ftd> fet>r wrin&ert, et tfl fet)r perin&crt). 

Chanter, Chantonner (fittgcn, eftt Sic* *ov fïd[> $ittfum* 
mctt)» Chanter, c'est exécuter un morceau de musique fait sur des 
paroles, et prononcer ces paroles distinctement. 

Chantonner, c'est chanter à voix basse, sans méthode, et sans suite. 

Chanteur. Chantre* Chanteur se dit d'un musicien qui chante 
dans les concerts et sur les théâtres; on le dit aussi d'un homme qui 
chante et qui vend des chansons dans les rues. 

Chantre se dit au propre d'un homme qui est chargé de chanter 
dans les églises, soit au lutrin, soit autrement. 

Chantre au figuré se dit aussi d'un poète: on dît le chantre de la 
Thrace, pour dire Orphée; le chantre Thébain, pour dire Pindare etc. 

On appelle aussi figurément et poétiquement les rossignols et les 
autres oiseaux qui se distinguent par leurs ramages, les chantres des 

bois. (Chantre, ©dugcir, iturfr mur *ou berç «ir*e*fiiiger utvb im 
figtirlufre* &nnt gebraiidW, tatiugegen mit fcem SBorte Cbanteur jeber anbere 
©dnger >ejei*net wirfc). 

Chapelet, Rosaire (9 référer atofentoui}, Hcmercr 9Z*fetts 
frait^)# Ces deux snots signifient plusieurs graim enfilés, qui serrent 
à compter le nombre des pater et des. ave que Ton dît en l'honneur 
de Dieu et de la Vierge. 

Le rosaire est plus grand que le chapekt; il est composé de qui n ce 
dixaines de grains, nombre plus considérable que celui des chapelet* 
ordinaires* 

Chaque, Tout (jel>er, offe)* Ces deux mots désignent égale- 
ment la iota li té des individus exprimée par le Boni appeilatif avant 
lequel on los place } mais tout suppose uniformité dans le détail, et 
exclut les exceptions et les différences; chaque, au contraire, suppose 
et indique nécessairement des différences dans le détail* 

Tout homme a des passions, c'est une suite nécessaire de la nature; 
ck^ue homme a des passions dominantes, c'est une suite nécessaire do 
la diversité des tempérament. 

Char, Charrette, Chariot* La charette est une sorte de 
voiture a deux roues et à deux limons qui sert à transporter toutes 
sortes d'objets pour les besoins ordinaires de l'agriculture 'ou de la 

vie (fin SBagen mit fttvfi Oïàfrem tmb jwei $*i$fela, &airmu 

Char ne se dit que des voitures d'apparat dont on fait usage dans 

les courses, dans les triomphes, dans les fêtes publiques (fttfïWtytn, 

ftrinwp&iwaen). 

La différence qu'il y a entre les chareites et les chariots, c'est que 
les premières n'ont que deux roues et ne sont pas destinées à de longe 
voyages, au lieu que les chariots ont quatre roues et servent à trans- 
porter des marchandises, des bagages ou des personnes dans des lieux 

éloignés (flf ertàbriflcr 9©agen). 

Charge, Fardeau, Faix (£*ft, »iit*e, gtt *ro#c «<#}♦ Ços 
trois termes sont relatifs à l'impression des corps sur nous, et à l'action 
opposée do nos forces sur eux, soit pour soutenir, soit pour vaincre 
leur pesanteur. S'il y a une comparaison bien faite entre la pesanteur 
de la charge et la force du corps, on n'est ni trop ni trop peu chargé, 
on a sa charge. Si la charge est grande et quelle exige toutes les 
forces du corps, sj l'on ▼ joint encore l'idée effrayante du volume, on 
aura un ^erdsou; si le fardeau excède les forces et qu'on y succombe, 
on rendra «otte circonsttftcn par faix. 

Charge, #ffiee, nWfavtir*, Enta**! <*«*, ©km** 



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•* en 

Voffice impose un devoir , le ministère un service , la charge des fonc- 
tions, temploi de l'occupation. 

L'office donne en même tems un pouvoir» une autorité pour faire ; 
le ministère une qualité, un titre pour représenter les personnes, dis. 
poser des choses; la charge, des prérogatives, des privilèges qui 
honorent ou distinguent le titulaire, Y emploi, des salaires, des émo- 
lumen9 qui paient ou récompensent le travail. 

Charme, Enchantement, Sort (ber 3<*ufccr vbtt Me 3<*tu 
tttti, bit SBegailberung, baé &erf>eren)» Ces trois mots ont rapport 
aux opérations purement magique. Le charme arrête les effets ordi- 
naires et naturels des causes, Yenchantement regarde l'illusion des sens, 
le sort tend â nuire, ou à troubler la raison. 

Charmer, Enehanter, Ravir. Ces trois mots ne sont pas 
considérés ici sous le rapport de la magie, mais comme des effets 
naturels. 

On charme les sens, l'esprit, le cœur. La vue d'une belle per- 
sonne, d'un beau spectacle charme les sens; les beautés d'un discours, 
d'un poème, charment l'esprit; les actions d'une belle ame charment 
le cœur. 

Ajoutez un degré de plus à l'impression qu'ont faite ces qualités, 
ajoutez -y l'admiration, l'enthousiasme, c'est Yenchantement 

Ajoutes a Yenchantement une force supérieure qui ôtc la liberté à 
l'âme, qui suspend en elle tout autre sentiment et la tient entièrement 
et uniquement attachée à l'objet, c'est le ravissement. 

Celui qui est charmé (etfrent) éprouve un plaisir mêlé d'approba- 
tion; celui qui est enchanté (fefrr erfreut) éprouve un très grand plaisir; 
celui qui est ravi (entJUtft) éprouve un plaisir qui fait disparaître tous 
les autres. 

Chasseuse, Chasseresse. Ces deux mots se disent d'une 
femme qui chasse; mais le premier se dit en prose, et le second seu- 
lement en poésie (bit 3àgerin, chasseresse, in bit 2)t$terfprau)e; chas- 
seuse, Sàgerin, fût bie ge»ô&nlid>e Gpraée). 

Châtier, Punir (gitc^tigetf , fktaftu). Châtier et punir signi- 
fient également faire subir une peine; la différence est dans l'intention. 
On châtie pour rendre meilleur; on punit pour faire expier. 

Chef, Tête (ftopf , Sfraupi). Chef, c'est proprement la partie 
la plus élevée de la tête de l'homme , celle qui serait coupée par un 
plan horizontal qui passerait au-dessus des sourcils. 11 ne se dit 
guère au propre, si ce n'est en poésie et en parlant des reliques des 
saints, comme quand on dit le chef de saint Jean. 

Au figuré, ces deux mots sont usités, avec cette différence que le 
mot de tête convient mieux lorsqu'il est question de place ou d'arran- 

Sement, et que le mot de chef se dit particulièrement lorsqu'il s'agit 
'ordre ou de subordination. On dit la tête d'un bataillon , le chef 
d'un bataillon. Le chef d'un parti; commander en chef. 

Chef, Plèee (Stticf)* Termes d'économie rustique. On dit 
cent chefs de volaille, pour dire cent pièces de volaille. Ces termes 
s'appliquent aussi aux bêtes à corne et à laine , quand on fait le dé- 
nombrement de ce qu'on en a , ou de ce qu'on en vend. Cent chefs 
de bétes à cornes, cent pièces de bétes â laine; cependant le mot chef 
ne s'emploie que quand la collection est un peu considérable^ et on 
ne dira jamais deux chefs de bêtes à cornes. 

Chemin, Route, Vole (SBeg, ®traf*e). Au propre, ces 
trois mots se disent d'un espace en longueur qu'on peut parcourir pour 
aller d'un lieu à un autre. 

Le chemin est le terme général; il y a plusieurs sortes de chemins, 
et tous conduisent en un lieu. 11 y a des chemins pour les gens de pied, 
il y en a pour les voitures. 

Un chemin large, construit solidement de main d'homme pour toutes 
sortes de voitures, qui conduit d'un endroit considérable à un autre en- 
droit considérable, dans une distance d'une longue étendue, est ce qu'on 

ap- 



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appelle une route. La route de Paris à Lyon, la route de Lyon à Paris. 
Il conserve le nom de chemin , si on le considère seulement comme un 
espaee sur lequel on peut cheminer, marcher, avancer; ou comme un 
moyen de communication entre deux endroits peu éloignés l'un de 
Vautre. La route d'Orléans est fort commode pour les routiers; je mè 
suis promené sur le chemin d'Orléans, 

Ainsi, chemin et route diffèrent aussi par l'éloigncment des lieux où 
ils conduisent. On dit le chemin de Vinccnnes, de Passy; le chemin dea 
Invalides, et la route de Bordeaux, de Perpignan etc. 

Plus l'endroit est éloigné, plu« le nom de route est convenable. Le 
chemin du village, le chemin du chef lieu; la route d'Italie, la route 
d'Allemagne. 

Voie se dit des routes et des chemins considérés comme passages 
publics, et relativement aux personnes qui y passent. Ainsi Ton dit 
embarasser la voie publique, pour dire mettre des embarras au passage 
du public; et obstruer la voie publique, pour dire mettre des obstacles 
au passage dans la voie du publique. Èiposer un enfant sur la voie 
publique, c'est l'exposer sur un endroit où Ton passe, afin que les 
passant» le remarquent, y fassent attention. 

Voie se dit de la manière dont on voyage, aller par la voie d'eau, 
par la voie de terre. . \ 

Voie se dit au lieu de chemin et de route , en parlant des chemins et 
des routes des anciens Romains. 

On le dit aussi, en termes de chasse, du chemin par où la bête 
a passé. 

En termes de jurisprudence, on appelle voie privée, un chemin qui 
n'est point fait pour le public, mai» seulement pour l'usage d'un parti» 
culier; et voie publique tout chemin ou sentier qui est destiné pour l'u- 
sage du public. 

Ces trois mots se prennent aussi dans le sens figuré, et ont entre 
eux quHoues^ différences. 

Le chemin et la route se disent de la conduite que l'on tient pour 
arriver à quelque fin; ils disent quelque chose de plus fixe, de plus 
certain, de plus sûr, de plus déterminé ; la voie dit quelque chose de 
vague, d'incertain, d'indéterminé. 

Chemin se dit d'une détermination que l'on prend dans les affaires 
particulières; route se dit de l'exemple du plus grand nombre que l'on 
suit dans la conduite générale. Dans cette circonstance, il a suivi le 
chemin de l'honneur, dans toute sa conduite, il se laisse entraîner dans 
la route du vice. \ 

Cette idée du plus grand nombre, attachée au mot route , fait qu'on 
ne dit pas la route du ciel, la route du salut; mais on dit le chemin du 
ciel, du salut; et la voie du ciel, du salut. 

Cheminer, Marcher (gefptlt, tnattbmt). Cheminer c'est 
avancer dans un chemin en marchant. Marcher , c'est proprement se 
transporter d'un lieu à un autre par le mouvement de ses pieds. 

Choir, FallHr, Tomber (frtttott, wrfattett). Choir ne se 
dît qu'à l'infinitif. Faillir ne se dit qu'à certains tems et au figuré; c'est 
tomber dans une erreur, dans une faute, dans une méprise, dans une 
omission, dans un manquement, faire un faux pas, risquer de 
tomber etc. 

Tomber a pris la place des deux autres parce qu'il est régulier et 
entier, ou qu'il a tous les tems grammaticaux. 

Chétlf, Mauvais (armfeHg, fdjforfjt)* Chêtif est un vieux mot 
qui signifiait autrefois malheureux, pauvre,- infortuné et qui se dit 
aujourd'hui des animaux ou des plantes qui ne sont pas dans l'état de 
croissance, d'embonpoint, de vigueur où ils devraient être. 

Mauvais, qui a quelque vice ou Quelque défaut essentiel, ou qui n'a 
pas l<»* qualités relatives à l'utage qu on en attend. 

Cheval, Coursier, Rosse. Cheval eut le nom simple de l'es, 
pece sans aucune autre idée accessoire. Coursier renferme l'idée d'un 
FaiVS, Dict. synonymiqua. J g 



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ee et. 

cheval courageux et brillant. Rosse ne présente que l'idée d'un chevxzl 
vieux, usé, ou d'une nature chétive. 

Cheval est de tous les styles; coursier est du style poétique; rosse 
du style familier ou burlesque (^ffrfc, Oîemtpfetb, $op; rosse, <&aul, 
©d?inbma&re ). 

Cheveux, Chevelure (fyaat, Spaatpn1ï)+ Les cheveux, con- 
sidérés en eux-mêmes, sont les poils longs, fins et déliés qui viennent 
à .la tête des individus de l'espèce humaine. La chevelure suppose une 
quantité considérable de cheveux ; c'est la totalité des cheveux d'une tête 
considérée relativement à l'effet qu'elle produit. Un homme qui n'a 
que quelques cheveux sur la tête, n'a pas une chevelure. Une femme a 
de beaux cheveux s'ils sont en quantité considérable, longs, d'une belle 
couleur. Une femme a une belle chevelure si la totalité de ses cheveux- 
orne bien sa tête, accompagne bien ses traits et son teint* 

Chiche, liiMlre (&tticfcr, &ttaitfer, $t!0* Ces deux mou se 
disent de celui qui n'aime pas à dépenser, qui ne dépense qu'à regret. 
Mais le chiche évite la dépense dans la crainte de diminuer ee qu'il a, 
parce qu'il y est attaché ; et le ladre parce qu'il veut amasser , et qu'en 
dépensant il s'éloigne de ce but. 

Chiffe, Chiffon. Vieux morceaux de toile de lin, de chanvre 
ou de coton. Chiffon est le terme ordinaire ; chiffe est un terme de ma- 
nufacture (ftimpen, Jpa&er, chiffon ifl ter gn»éQn(i<fcn ©pr«c&e etgen; 
chiffe faat man in «Dîanufactur). 

Choisir entre, Choisir parmi, Choisir de (tpafelen) 
Ces trois expressions désignent différentes vues de l'esprit. Choisir entre 
suppose que la chose choisie a plus frappé que les autres; choisir parmi 
plusieurs choses, suppose une comparaison faiie entre elles; choisir de % 
suppose un examen rigoureux et un choix qui marque une préférence. 
On dit choisissez des deux. 

Choisir , Opter (uwl)Ictt , auétpâftltn , att$furif>ett)* On opte 
en se déterminant pour une chose, parce qu'on ne peut les avoir tontes. 
On choisit en comparant les choses, parce qu'on veut avoir la meilleure. 
Entre deux choses parfaitement égales, il y a à opter , mais il n'y a pas 
â choisir. Nous n'optons que pour nous, mais nous choisissons quelquefois 
pour les autres. 

Choisir, Elire (eTOâ^fett, ttHSfttetu) Elire se dit de plusieurs 
personnes qui, à la majorité des voix, en choisissent une prise dans leur 
sein, pour remplir une place ou exercer une fonction quelconque. 
Choisir se dit d'une seule personne, qui prend une persoone ou une 
chose entre plusieurs dont elle a le choix. 

Choisir, faire Choix. Choisir marque plus particulièrement 
la comparaison qu'on fait de tout ce qui se présente, pour connaître ce 
qui vaut le mieux et le prendre * faire choix marque plus précisément 
la simple distinction qu'on fait d'un sujet, préférablement aux autres* 

Choquer, Meiirter (ftogett). Choquer et heurter expriment 
le coup plus ou moins fort que se donnent deux corps e.n se rencontrant, 
de manière qu'ils se poussent ou se repoussent, ou que l'un pousse l'autre. 
Mais heurter y c'est choquer rudement* lourdement, impétueusement, 
violemment. Le choc peut être léger; il n'en est pas de même du heurt. 
On choque les verres â table; s'ils se heurtaient, ils se briseraient. 

Cillement, Clignement, Clignotement (eût toiUïutliz 
tfyeé ot>et unïoiUïutlid)té Stttngeto ber Siitgett). Ces trois mots se 
disent des cils et des paupières. On appelle cillement un mouvement vif 
et alternatif des paupières qui est tantôt volontaire et tantôt involontaire. 

Le clignement est un froncement des deux paupières qu on tient vo- 
lontairement à demi-rapprochées l'une de l'autre, soit pour regarder un 
objet plus fixement, soit pour empêcher l'œil â demi -fermé d'être blessé 

Iiar un très • grand nombre de rayons. Le clignement est toujours vo- 
ontairc. 

Le clignotement est un mouvement involontaire et continuel des pau- 
pières. 



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Cl «» 

Cime, Sommet, Comble, Faite i&piÇt, ©tyfcï, 9fe#)< 

Ces quatres moti désignent le haut ou la partie supérieure d'un corps 
élevé. 

La cime est la partie la plus haute d'un corps très - élevé, terminé en 
pointe et qui semble s'élancer dans les airs. La cime d'un arbre, d'un 
rocher, d'un clocher, d'un corps pyramidal. 

Le sommet est la partie la plus élevée d'une chose, abstraction faite 
de sa forme et du plus ou moins d'élévation. Le sommet d'une montagne, 
d'un rocher ; le sommet de la tête ; le sommet d'an angle. 

La cime est un sommet, parce que c'est la partie la plus élevée de 
la chose. 11 prend le nom de cime lorsque son élévation est très con- 
sidérable et qu'il est déterminé en pointe. Le sommet n'est pas une cime, 
quand l'élévation de la chose n'est pas considérable et (qu'elle n'est pas 
terminée en pointe. ' 

Comble est un terme d'architecture qui indique un surcroît qui s'é- 
lève comme une voûte par -dessus les. cotés ou les supports; c'est la 
partie la plus élevée, la dernière partie que l'on ajoute à l'édifice lors- 
qu'il est élevé, c'est la borne de l'élévation. 

Faîte est aussi un terme d'architecture, c'est une partie an comble; 
c'est la plus haute » pièce du comble^ le dernier terme de l'élévation de 
la chose. 

Au figuré, le sommet est toujours le plus haut point de la chose; le 
faite le plus haut rang établi ou connu, auquel on parvienne; le comble^ 
le plus haut période auquel il paraisse possible d'atteindre. Cime ne 
s'emploie pas au figuré. * 

Cimenter, Consolider (t>erfnûpfctt, Btfeftfgett)* Ces deux 
expressions signifient rendre une chose durable, solide. Cimenter a plus 
de rapport aux parties et à leur liaison; consolider en a davantage a la 
chose entière relativement à sa constitution. On cimente la paix t>ar des 
mariages, par des alliances; on la consolide, par des garanties. La paix 
est cimentée , lorsque les parties sont réunies et disposées à rester en 
bonne intelligence; elle est consolidée si elle ne peut être rompue sans 
de grands avantages et de grands dangers de part et d'autre. 

Clreonflelrenee , Circuit, Tour (ttmfreté, ttmfattè)» Le 
tour est là ligne qu'on décrit, ou l'espace qu'on parcourt en suivant la 
direction courbe des parties eitèrieures d'un corps ou d'une étendue, 
de manière à revenir au ptAtà d'où Von était parti. La circonférence est 
la ligne courbé décrite ou formée par les parties d'un corps ou de 
l'espace, les plus éloignées du centre. Circuit est la ligne ou le terme 
auquel aboutissent les parties d'un corps ou d'une étendue, eh s'éloig- 
naht de la ligne droite ou en formant des tours, des détours, des 
retours. 

Vous faites le lourde votre jardin; les remparts font le tour de là 
ville ; vous ne faites pas la circonférence d'Un corps, mais le corps a sa 
circonférence) elle est marquée par l'extrémité de ses parties, de ses 
rayons. Vous ne faites pas le circuit de la chotc, mais là chosea un 
circuit dans lequel elle se renferme, ou Vous tracez le circuit qui doit 
former en quelque sorte son enceinte. 

Clreoitloeutioii, Périplurase ( Umfcï)t etbuttû,). La péri- 
phrase et la circonlocution consistent à dire en plus de paroles ce que 
Ton aurait pu dire en moins. 

La périphrase substitue à l'expression simple d'une idée une descrip- 
tion ou une expression plus développée , afin de rendre le discours plus 
pittoresque ; la circonlocution emprunte une expression détournée, par 
convenance, ou pour faciliter l'intelligence des choses. La circonlocution 
est la périphrase familière, la périphrase est la circonlocution oratoire ou 
poétique. 

Clreonspectlon. Considération, Ksjartisj, UlénAfee- 
mens (&e<»itfamf ett , SttytunQ, SWltfftdjt, Continu,). La circon- 
spection nous rend attentifs à nos paroles et à nos actions , fat considéra- 

! 5 * 



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69 €1 

tion au rang des personnes et à l'estime qui leur est due, les égards à leur 
situation, les ménagement à leur humeur ou à leurs inclinations. 

Circonvenir , Tromper (fcittterftefetn, betrûgctt, tânfd^en). 
Ces deux mots se disent au palais. Circonvenir les juges, c'est les entou- 
rer de gens ou d'apparences qui leur font voir les choses autrement 
qu'elles ne sont; les tromper, c'est les induire en erreur de quelque ma- 
nière que ce soit. Circonvenir emporte une idée de ruse, d'artifice; 
trompe* emporte celle de fauaseté, d'imposture, de mensonge. 

Circuit 9 Détour (ltmt»eg)» Ces deux mots se disent pour 
signifier l'action de s'écarter plus ou moins de la ligne droite qui con- 
duit à un endroit. Mais le circuit marque un éloignement considérable 
en forme de cercle, et le détour un simple écart de la ligne. 

Cité, Ville (&tdbt)* Cité se disait chez les anciens de la tota- 
lité des fa/ni Mes qui formaient un corps politique souverain, une ré- 
publique particulière. Ils donnaient aussi ce nom à l'endroit principal 
où siégeait l'assemblée générale ou représentative d'un peuple souverain. 
Voilà pourquoi il y a encore dans quelques villes comme Paris et 
Londres, des quartiers que l'on nomme la cité. Lès quartiers étaient 
les lieux où se tenaient anciennement les assemblées générales d'un peuple 
libre qui habitaient le canton; ils ont conservé ce nom. 

Civilité, Pollteme ( Strrtflfett, $*fltd>feit)» La civilité re. 
garde le fond des choses; la politesse, la manière de les faire et de 
les dire. # 

La politesse ajoute encore à la civilité par des manières prévenantes, 
aimables, fines et délicates. 

Un simple paysan peut être civil, la politesse suppose de l'éducation. 

Clandestin , Seeret (ge^eint, frettitUd))* Une chose est se. 
crête lorsqu'elle n'est pas connue du public, parce qu'on est forcé de 
lui en dérober la connaissance ; une chose est clandestine lorsqu'elle a 
- été faite secrètement dans le dessein d'éluder les lois ou de s'y soustraire. 
Un mariage est secret, lorsqu'il n'a point été déclaré et qu'il n'est point 
avoué par ceux qui l'ont contracté; il est clandestin lorsqu'on l'a con- 
tracté en secret, sans l'observation des formalités exigées par les lois. 
Une assemblée est secrète si, quoique permise, elle a lieu en secret; elle 
est clandestine si elle est défendue par la loi. Tout ce qui est secret 
n'est pas clandestin. 

Clarté, Iiumlère, Lueur, Splendeur (bat Stdpt, fcer 
<Zc$>immer ober Zxbein, bic £etfe, fcer (&lan$). Ces mots ont rapport 
aux effets de la lumière qui rendent les objets plus ou moins sensibles 
à notre vue, et indiquent les différens degrés de ces effets. 

La lumière fait voir les objets, la lueur les montre imparfaitement, 
la clarté les fait voir distinctement et nettement, la splendeur les fait 
voir avec tant d'éclat, que les yeux en sont éblouis. 

Clarté, Perspleulté (bit #lctrf)ctt, fcte QeutUdbfett)» Ces 
deux mots ont rapport aux discours. La clarté est ennemie du phèbus et 
du galimathias, elle veut des termes propres, de la netteté dans la cons- 
truction, et des tours pittoresques; la perspicuité écarte les tours amphi. . 
bologiques, les expressions louches, les phrases équivoques. 

Cloaque, Egout (^blettungégrabett, Rvtfy, ptifts, &d)lammi 
0tUbf, &toa£)* Dans l'usage ordinaire, égout est distingué de cloaque 
en ce que dans un égout les eaux et les immondices s'écoulent, et qu'elles 
croupissent dans un cloaque. Ainsi le canal d'un égout doit avoir une 
pente suffisante pour que les immondices soient facilement emportées 
par les eaux. 

Cloître, Couvent, Monastère (.ft(ofter)» Ces trois mots 
ont rapport aux établissemens religieux, dans lesquels des hommes ou 
des femmes sq retirent pour se séparer du monde et vaquer entièrement 
A leur salut. 

Dans l'usage ordinaire, on dit cloître pour désigner en général l'état 
Oonastique. Monastère ne se dit guère qu'en style historique pour dé- 
signer les anciennes fondations de maisons religieuses. Couvent est le 



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Co S9 

mot qu'on applique à toutes les maisons où vivent des religieux ou 
des religieuses, soit qu'ils observent ou non une clôture exacte. 

Clore, Fermer (*trfçf>ttef|ett)* Ces deux mots ont rapport 
aux moyens que Ton prend pour empêcher les personnes ou les choses 
d'entrer dans quelque endroit. 

À ce qui est clos il n'y a point de passage, on ne peut y pénétrer; 
ce qui est fermé psut être ouvert, et on peut y pénétrer en l'ouvrant. 

Une ville est close de muraille, et rien n'y peut entrer par les mu- 
railles ', un jardin est clos de murs; un champ est clos de haie, et rien 
ne peut y entrer par la haie. 

Votre bourse est fermée, on peut l'ouvrir, elle n'est pas close', votre 

fiorte est close â certaines personnes, , vous ne voulez pas qu'elle paisse 
cur être ouverte, vous voulez quelle soit pour eux aussi immobile 
qu'une partie de clôture. Dans les tribunaux, on juge certaines causes 
à huis clos (&ei t>erfd)loffenen î^ûren), et non pas à portes Jermées, car 
si elles n'étaient que fermées on pourrait les ouvrir; mais elles sont 
closes i immobiles comme toute autre partie de clôture. La nuit close 
ne laisse plus pénétrer le jour. Un livre est fermé, mais on peut l'ou- 
vrir il n'est pas clos. La main s'ouvre et se ferme; elle ne se clôt pas. 
Cochon, Porc, Pourceau (3d>t»ein,®$t»emefleifdb)* Cochon 
est le nom de l'espèce; on se sert de ce mot, dans l'économie rurale, 
quand on parle de l'éducation, du soin, de la nourriture, de la multi- 
plication de l'animal. On nourrit des cochons, on multiplie des cochons} 
les cochons mangent des glands. 

Porc se dit du cochon, lorsqu'il a acquis le développement qui le 
rend propre â servir de nourriture â 1 homme. On ne dit pas un 
porc de lait, mais un cochon de lait, parce que le cochon qu'on appelle 
ainsi n'a pas encore pris son accroissement. On engraisse un cochon, 
et c'est lorsqu'il est engraissé, bien ou mal, ou'il est porc. Un porc 
gras, un porc maigre. De la chair de porc, de la viande de porc, du 
porc frais , du porc salé. Cependant on ne dit de la viande de 
porc, de la chair de porc, que lorsqu'il s'agit du corps même de rani- 
mai; quand il est question des parties que Ton sert séparément, on dit 
cochon. Un rôti de porc, et une hure de cochon, une oreille de cochon, 
des pieds de cochon} un quartier de porc, une moitié de porc, des 
côtelettes de porc. 

On dit également tuer un cochon, et tuer un porc; mais la pre- 
mière phrase n'indique pas aussi exactement que la seconde la desti- 
nation prochaine à être ^ mangé. Le charcutier tue un cochon pour le 
vendre, c'est la destination prochaine; et lorsqu'il le vend en détail 
pour être mangé, il vend du porc. 

Pourceau se dit du cochon qui a atteint tout son développement» 
saus qu'il soit actuellement destiné à être mangé. On se sert surtout 
de ce mot relativement aux troupeaux de cochons que l'on forme pour 
les mener dans les bois ou dans les ebamps, afin d'y chercher leur 
nourriture. Mener les pourceaux aux champs, à la foret. On appelle 
porcher celui qui mène et garde les pourceaux. 

Il semble qu'au mot pourceau soit attaché une idée accessoire de 
mal-propreté et de stupidité. Voilà pourquoi l'on dit au figuré semer 

des perles devant les pourceaux (Me $erlen ben ®d>»einen wrmerfen). 

Coction, Cuftason (ba$ $tt>d)tti)* Ces deux mots se disent de 
l'action de cuire. Mais on emploie le mot cuisson quand il s'agit de 
substances alimentaires soumises à l'action du feu; et celui de coction 
quand il s'agit de matières qu'on soumet a la même action, comme ob- 
jet d'expérience. Plusieurs alimeus pour être digérés ont besoin de 
cuisson; il y a des objets qui se racornissent par la coction. 

De bon Cœur, De bonne Grskce, De Bon Cire, De 

•**'-- 8 ' bon gre, lors- 

a point de ré* 

, , „ w de bonne grâce, 

lorsqu'on témoigne y «voir ou plaisir* 



bonne Volonté ( gettt , mit 2ôUlen ), On agit de 
qu'on n'y est pas forcé, de bonne volonté, lorsqu'on y i 
nugnance, de bon cœur, lorsqu'on y a de l'inclination; a\ 



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*© Co 

Coffrer,. Incarcérer, Mettre en Prison (gefangeit fefceir, 

eittfberreif)* Mettre en prison est l'ciprcssion commune. Incarcérer 
est un terme de palais. Coffrer se dit familièrement au lieu de mettre 
en prison. 

Col, Pas», Détroit, Défilé, «orge (Zd)lnd)t, SttgpafT)» 

Chacun de ces mots désigne un passage étroit. 

Le détroit est en général un H eu serré, étroit» où Ton passe diffi- 
cilement. U se dit dune mer ou d'une rivière resserrée entre deux 
terres, d'une langue de terre resserrée entre deux eaux, et d'un pas- 
sage serré entre deux montagnes. Les détroits de Magellan, de Le 
Maire, de Gibraltar etc., sont des bras de mer; les Thermopyles, les 
fourches candi nés, sont des endroits de terre entre deux mers. 

Défilé est un terme de guerre; on entend par ce mot un passage 
ou chemin étroit, à travers lequel un corps d'infanterie ou de cavalerie 
ne peut passer qu'en déniant, et en formant un très petit front. On 
garde un défilé; on s'engage dans un défilé; on attend l'ennemi à un 
défilé; on est pris dans un défilé. 

Gorge, entrée d'un passage dans des montagnes, ou entre deux 
collines. On n'entre dans la Valtelinc que par une gorge. 

Col, terme de géographie. Passage long et étroit qui, comme le 
cou de l'homme , s'élargit à l'entrée et à la sortie, ou qui aboutit de 
chaque côté à des capacités plus grandes. 

, Pas, passage étroit et difficile dans une vallée, dans une montagne. 

Colère, Colérique (jpmiû, rif)plertfcf>)» C'est la sensibilité et 

Ja vivacité de l'imagination qui rendent l'homme colère', c'est la vivacité 
lu sang et une certaine humeur acre et dominante qui le rendent co- 
lérique. . 

Le premier ne s'appaise pas aisément \ le second saisit l'occasion 
de réprimer son penchant. 

Colère, Courroux, Itaanortemeiiit. Ces trois mou ex- 
priment une émotion de l'ame, un accès momentané de fureur, çau&é 
par le sentiment d'une injure et le détir de s'en venger. 

emportement, mouvement subit et momentané de Vaine qui éclate 
au dehors contre quelqu'un ou contre quelque chose qui nous a cho- 
qués ou chagrinés subitement OHuébrud)). 

Colère, mouvement de l'ame plus, durable que V emportement, et qui 
a sa source dans une ame profondément blessée qui court à la ven- 
geance (3vttt). 

Caurrçujc 9 colère hautaine et sans retenue qui suppose dans, celui 
qui s'y livre une supériorité réelle ou imaginaire, «t qui tend noa 
jMudemeai à se, venger ou a punir, mais encore à lusmilier (Ovtâffl)* 

Collecte, Çuète (^ImofettfammiMttf;, &nJEcctt)* On fait une 
quête pour les pauvres, et ce mot emporte quelque chose d'humiliant 
On fait une collecte pour réparer un malheur qui est arrivé à quelqu'un, 
bu pour quelque autre œuvre de bienfaisance 

Collection, Recueil* Ces deux mots se disent des choses que 
l'on a rassemblées pour en faire un tout que Ton nomme collection ou 
recueil. 

Collection ne désigne que des choses de même nature mis.es en- 
semble, rapprochées les unes des autres, abstraction faite de toute liai- 
son et de tout ordre. Recueil suppose entre les choses une suite, un 
ordre, une liaison. On fait une collection de poésies fugitives, et cette 
collection reste collection tant qu'on n'y peut remarquer ni liaison ni 
ordre, et que chaque partie reste séparée ; elle devient recueil lorsque 
ces. poésies sont jointes en ordre , les unes aux autres , par le moyen de 
la brochure ou de la reliure. 

Des choses que l'on a recueillies ou rassemblées, pour les consom- 
mer ou les disperser par l'usage qu'on en fait, ne sont nj des collections 
ni des recueils, ce sont des récoltes ou des provisions. Une grange 
pleine de f erbei de blé, ne renferme ai une collection ni un, recueil ao 



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gerbes, elle renferme la récolte ou une partie 4e la récolte; un grand 
nombre de matériaux rassemblés pour être employés à un édifice ne 
forme ni une collection ni un recueil. 

Colline, Coteau, Éminenee, Montienle (Çfigel, Site 
fjattg)* Ces quatre mots se disent d'une élévation de terre peu consi- 
dérable. La colline est un terrain élevé en pente douce, et qui a une 
certaine étendue en largeur. Le coteau est un terrain élevé en plan in. 
cliné moins considérable que la coiline 9 et considéré relativement à ce 
qu'il domine. 

Cette plaine est dominée par un coteau. ISéminence est une petite 
élévation moins étendue que la colline et le coteau. Le monticule est une 
élévation plus considérable que Véminence, mais qui n'a pas une étendue 
de terrain en largeur, comme la colline et le coteau. 

Colloque, Conversation, Entretien, Dialogue (tttts 
tertefctittg/ i$ttytàd), Untttkaltun*., 3ti>tcfteft>raA). Ces quatre mots 

désignent également un discours lié entre plusieurs personnes. 

La conversation se dit des propos familiers débités les uns après les 
autres par plusieurs personnes , sur toute» sortes de sujets que présente 
l'occasion ou le hasard , et que Ton traite légèrement et sans autre but 
que celui de passer agréablement le teins à discourir ensemble. Nous 
passâmes la soirée dans une conversation agréable. 

Vent retien diffère de la conversation en ce que le sujet en est déter- 
miné, qu'il suppose une discussion plus approfondie et un résultat posi- 
tif, et qu'il a pour but une décision, une résolution, un arrangement 
ou. quelque chose de semblable. 

Colloque est un t^rme dont on se sert en matière de doctrine et de 
controverse, pour désigner des assemblées dont les membres nommés 
et autorisés par des partis opposés prononcent des discours prémédités, 
en faveur des opinions qu'ils sont chargés de défendre. On connaît 
les colloques de Poissy, composés de catholiques et de protestans. 

Dialogue a une signification générale et peut également s'appliquer , 
aux trois espèces que l'on vient de définir. Il indique particulièrement 
la manière dont s entendent les différentes parties du discours lié. 

Collusion, Intelligence Seerète (eût 0e{jtittte* ©ccftâufcz 
tttfs, @ttt9etftâttfcnt$ ktt tyatttimy. Ces deux expressions s'emploient 
pour signifier une- intelligence secrète qui règne dan» un procès entre 
deux parties eu préjudice d'un tiers. Intelligence secrète est l'expression 
commune ; eottusiom est un terme de jurisprudence* 

Colombe , Pigeon» Le pigeon est un oiseau domestique connu 
de tout le monde, que Ton. élève- et que l'on fait multiplier dans les 
colombiers, et dont les petite, quand ils n'ont pas encore multiplié», 
servent à la nourriture de l'homme. 

Colombe est le nom que l'on donne au pigeon en mythologie, en 
histoire naturelle, dans le style* métaphorique et soutenu, et toutes les 
fois qoe l'on présente cet animal comme un signe ou» un emblème. On 
élevé des pigeons, on mange des pigeons; et l'on dit que le char de 
Vénus était traîné par des : colombes. Les chrétiens catholique* repré» 
tentent le Saint-Esprit sans la figure d'une colombe. La colombe est le 
signe de la douceur et de la simplicité. {Pigeon* £attbe, tft ber gemôbttc 

Iftte Hitébrutf ; colombe gebrauAt tnan nur Im »ortifo)tir @t»(e uni) im ffgâc? 
licfren @imtf). 

Colombier, Fuie (Xaiibenfdplag , Xanbtnf)ftn#&rai). f Le m«. 
lombier est un bâtiment couvert, séparé des habitations, où -l'on ras- 
semble des pigeons; la fuie est un colombier découvert ou un endroit 
particulier dans une habitation où Ton nourrit des pigeons. 

Colonnade, Péristyle (Sâltlettgjutd)* Termes d'architecture. 
Péristyle este le terme d'art pour les colonnes droites, et colonnade est le 
nom vulgaire. 

Coloror^ Colorier* Colorer, ces* donner de fa couleur « un ob« 



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jet ouï n'en a point ou qui en a peu. Le soleil cobrê (fàrbt) les fruits, 
les fleurs. 

Colorier est un terme de peinture. C'est donner à toutes les par- 
ties d'un tableau les couleurs oui leur conviennent relativement à relies 
de la nature et à leur position les unes à l'égard des autres (mit ècm$ins 
fel bit fdbitf ttdjen ffarben auftragen , coloriren). 

Coloris, Couleur (bit garbe, ba* Relent), Ces deux mots 
sont pris ici relativement à la peinture. 

La couleur est ce qui rend lés objets sensibles à la vue; le coloris 
est l'elfet particulier qui résulte de la qualité et de la force de la couleur, 
par rapport a l'éclat, indépendamment de la forme et du dessin. 

Combustion, Déflagration (baé &erbttntteit, ba* Site 
brettnen)» Ces deux mots ont rapport à l'action actuelle du feu sur 
les corps; mais la combustion se^ dit de tout les corps combustibles qui 
"sont en proie à l'action du feu; et déflagration est un terme de chimie 
qui ne se dit ouc des corps très combustibles dont le feu s'empare su- 
bitement et qu il consume en peu de te m s aven flamme. La combustion 
du bois, du charbon; la déflagration de la poudre à canon. 

Cem filiation , Conflagration (bit .^rettttuitg , ber JBranb)» 
La combustion est l'action destructive du feu sur les corps, abstraction 
faite de toute circonstance. La conflagration est un embrasement gé- 
néral des corps en proie à l'action dévorante du feu. 

Commandement , Ordre , Précepte , Injonction, 
Jussion (&efef)l, aBetfmtg, ©orftfjrtft). Tous ces mois sont re- 
latifs à la manifestation de la volonté qui exige qu'une action se fasse. 

Le commandement se donne en vertu du pouvoir qu'on a de com- 
mander ; Vordre, en vertu de l'autorité dont on est revêtu; le précepte, 
en vertu des connaissances qu'on a acquises; Xinjonction se fait en vertu 
de la décision d'une autorité administrative, militaire ou judiciaire 
la jussion, en vertu de la volonté du souverain. 

Commandement ex ordre sont de l'usage ordinaire; précepte est du 
style doctrinal ; injonction et jussion sont des termes de jurisprudence 
et de chancellerie. 

On obéit à un commandement; on suit les ordres, on s'y conforme, 
on les exécute; on obtempère à une injonction, on se soumet à une 
jussion quand on ne peut pas faire autrement. 

Commander, Ordonner (fcefeftfat, btn SBcfefcl befannt 
ntacrjcn)» Commander, c'est avoir la puissance de faire faire aux autres 
ce qu'on veut, la puissance de se faire obéir; et ordonner, c'est noti- 
fier le commandement de la puissance. 

La loi commande, c'est la puissance supérieure; le roi ordonne l'ex- 
écution de la loi , et il ordonne en conséquence de la loi, il fait des 
ordonnances. 

Eu terme de guerre; commander se prend dans un sens plus res- 
treint; il signifie avoir sur un corps de troupes une autorité relative 
aux diverses opérations militaires dont elles sont ou peuvent être char- 
gées. On dit en ce sens commander une armée ,• commander un batail- 
lon , commander uu régiment. En ce sens aussi , commander dit plus 
Qu'ordonner. ^ Un chef militaire commande en vertu de l'autorité, dont 
il a été revêtu, et il n'ordonne que par suite de cette autorité, que dé- 
pendamment de cette autorité. 

Comme, Comment (toit? t»te)* Ces deux mots signifient, 
de quelle manière. Mais comme exprime la manière de l'action en elle- 
même, et comment la manière de l'action relativement à son objet. 
• Quand je dis, voilà comme il travaille, je n'ai en vue que les qualités 
de son action; je veux dire qu'il travaille assidûment ou avec distrac- 
tion, promptement ou lentement, avec soin ou négligence. Quand je 
dis voilà comment \\ travaille, eette phrase suppose que j'ai exposé en 
détail la manière dont il fait son ouvrage, les diverses procédés qu'il 
emploie, ou qu'on s'en est instruit d'ailleurs. 

11 faut observer que comme est ici une espèce d'expression relative 



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qui a toujours rapport a une chose connue ou qu*on va faire connaître. . 
Voilà comme il travaille, je vais vous faire voir comme if travaille; 
vous *avcx comme il travaille. 

Comment y an contraire, peut être pris absolument. Il ne sait com- 
ment faire. 

Comme ne peut donc être employé qi/e dan» un sens relatif: on 
sait comme il su comporte; et comment peut être employé dans un sens 
absolu. Il ne sait comment faire. 

Voilà pourquoi on ne peut employer comme au commencement 
d'une phrase, dans le sens que nous lui donnons ici, parce que n'étant 
pas précédé de mots qui en déterminent la signification , il y présente 
nécessairement un sens vague et indéterminé. Voilà pourquoi on ne 
dit pas comme vous portes-vou<? mais comment vous portez-vous? 

Commencement, Début (Slnfang, erfie* Stuftreteti)* Ces 
deux mots indiquent des actions que Ton fait pour la première fois re- 
lativement à un but que Ton se propose. Lo début a rapport au succès, 
le commencement est relatif à l'instruction et au perfectionnement. On 
déhute dans une carrière dans le dessein d'y briller; on commence par 
s'exercer pour se mettre en état d'y briller. Un acteur débute sur un 
théâtre dans le dessein de montrer ses talens au public et de mériter 
ses suffrage»; un' avocat débute au barreau dans le même dessein. Un 
acteur commence à jouer sur de petits théâtres pour s'exercer dans l'art 
dramatique, et se mettre en état de débuter sur un grand théâtre. Un 
jeune avocat commence à plaider de petites causes pour se former à 
l'éloquence. 11 débute, lorsqu'il plaide pour la première fois une grande 
cause qui exige de grands talens. 

Le début suppose des prétentions; les commencement ne supposent 
que l'envie d«- s'exercer, de se perfectionner. 

Commeneer de, Commeneer à (anfangett)» Commencer, 
suivi d'un infinitif, exprime une action ou des actions présentées comme 
le commencement d'une tendance vers un but, ou le commencement d'une 
action comme pouvant ou devant être continuée jusqu'à la fin. Dans le 
premier cas, il faut exployer la préposition à, car la nature de cette 
préposition est de marquer Je rapport à un but. Marcher est une habi- 
tude, est un but auquel les enfans tendent par la nature de leur confor- 
mation; ainsi pour dire qu'un enfant fait depuis quelques tems des ac- 
tions qui tendent à former cette habitude, à atteindre ce but, il faut 
dire, cet enfant commence à marcher. . Dans le second cas, il faut ein- 

filoycr la préposition de, qui étant particulièrement extractive marque 
e point d'où l'on part, avec rapport à la continuité et à la fin de l'ac- 
tion Si donc, voulant faire marcher un enfant, il refuse d'abord de 
se mettre en mouvement et qu'ensuite il s'y mette toute à coup, je dirai, 
dans ce moment, il commence de marcher, parce que je veux exprimer 
son premier mouvement, non relativement à un but, mais par rapport 
à son inaction précédente qui est le point de départ. Il est sorti de son 
inaction , il a fait un mouvement pour en sortir. Voilà tout ce que j'ai 
voulu exprimer et tout ce que j'exprime par la préposition de. De même 
je dirai ou commence de bâtir sur cette place, sans rapport au but que 
l'on se propose dans la construction; et on commence à bâtir ma mai- 
son , avec rapport à ce but. 

J. J. Rousseau a dit, je commence de fréquenter les spectacles, de 
souper en ville; et je commence à voir les difficultés de l'école du 
monde. 

Commentaire, Glose (Œommctitar , ©Ipffe), Ces deux 
mots se disent des interprétations ou des explications d'un texte; mais 
la glose est plus littérale, et se fait presque mot à mot; le commen- 
taire est plus libre et moins scrupuleux à s'écarter de la lettre. 

Commerçant , Négociant , Trafiquant , Marehantl 
(ftailfmamt, ^anbelâmattlt)» Par ces quatre mots, on exprime les di- 
verses professions de ceux qui s'occupent de rechange des marchandises. 

Le commerce est comme le genre, le négoce et le trafic sont 



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94 €?• 

comme les espèces; ainsi commerçant, dans un sens particulier, a une 
signification plus étendue que négociant Le commerçant embrasse toutes 
les branches du commerce; il fait le commerce en grand. Il est servi 
par le négociant qui se charge du travail, de l'exécution, des spécula 
tions et des entreprises. 

Mais quelque fois le commerce de celui qu'on appelîe négociant 
est pus étendu, que le commerce de celui qu'on désigne par le mot 
de commerçant. 

Le trafiquant cet celui qui, par une suite d'échanges faits en diflfé- 
rens pays, parait commercer de tout. Il diffère du négociant en ce 
qu'il ne fait d'autres spéculations que celles qui ont rapport à son ob- 
jet. 11 sert le négoce,- mais il n'est pas négociant 

Le marchand est proprement celui qui vend au consommateur ; il 
est le dernier terme de l'échange; il sert d'intermédiaire entre le pro- 
ducteur et le consommateur; il fait le commerce de commission que 
l'on nomme trafic, lorsqu'on le considère comme occupant à transpor- 
ter les marchandises d'un lieu à un autre, d'une main à une autre. - 

Commeree, Négoce, Trafic (Jpattàef, ©efrfjâft)* Ces trois 
mots ont rapport à J'échange des marchandises; ce sont les manières 
de faire ces échanges qui font leurs différences. 

Le commerce est comme le genre, le négoce et le trafic sont comme 
les espèces. 

Le négoce est l'art d'étendre le commerce, en multipliant les facili- 
tés des communications ; en facilitant la vente aux producteurs et 
l'achat aux consommateurs, en combinant et exécutant tout ce qui peut 
tendre à ce but. Les négorians sont les agens du commerce. 

Le trafic est un négoce très-borné qui, ne combinant point de 
grands moyens, ne formaut point d'entreprises, n'étendant point ses 
vues dans les contrées éloignées, se borne a un échange cPun lieu à un 
autre, d'une main à une autre n'ayant d'autre but qu'un gain présent. 

En parlant d'un État, d'une nation, on dit commerce et non pas 
négoce, parce que l'objet du commerce d'un État est l'importation et 
l'exportation des marchandises en sa faveur et que le négoce est l'af- 
faire des particuliers. Un Etat étend son rommerce par de bonnes 
lois. Le commerce de la France, et non pas le négoce de la France. 
On dit une nation commerçante et non une nation négociante. 

Commis, Employé (<$efd)âft$Mener , &eantter>» Ces deux 

mots désignent des personnes qui, dans les administrations, dans le 
commerce, font les affaires de celles auxquelles elles sont subordon- 
nées. 

Le commis a une mission , une commission ; Vempkryé a une fonc- 
tion, un emploi. Le commis répoud à un commettant; V employé k un 
chef. Le commis a ses instructions et les suit; Xemployé a des ordres, 
il les exécute. 

Commisération, Compassion, Pitié (ba* 99tf?leifceit, 
fcfl* mitletoige (Sefftftl, kit (£t*bartmittfl). Ces trois mots ont rapport 
à la part que nous prenons aux maux des autres. 

La pitié est la qualité de l'ame qui dirige sur les malneureux le 
sentiment de la charité universelle ; la compassion est la pitié dont on 
est actuellement ému à l'aspect des malheureux; la commisération est 
l'expression d'un vif intérêt excité par la compassion. 

Commun, Ordinaire, Vulgaire, Trivial. Ces quatre 
mots désignent des choses qui ne sont pas d'un ordre relevé. 

Trivial dit plus que vulgaire, qui enchérit sur commun comme celui- 
ci-sur ordinaire (pïatt, aUtàglid), gemeîn, gen>ol)!ilid>). 

Ordinaire s'emploie pour U répétition des actions, commun pour la 
multitude des objets, vulgaire pour la connaissance des faits, et trivial 
pour les expressions, ou la tournure du discours; 

Ce qui est commun n'a rien de recherché, ce qui est ordinaire n'a 
rien de distingué, ce qui est vulgaire n'a riea de noble, ce qui est 
tnwl « «juel^ue chose 4e b«§, * 



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Co ** 

Complaire, Plaire (oefâffig feijtt , gtfatte n)* Complaire, 
c'est s'accommoder au sentiment, au goût, à Phumeur de quelqu'un, ac- 
quiescer à ee qu'il souhaite, dam la vue de lui être agréable. Plaire, 
c'est effectivement être agréable à force de déférence et d'attention. 

Le premier est donc un moyen pour parvenir ait second, et Ton peut 
dire que quiconque sait complaire avec dignité, peut hardiment espérer 
de plâtre. 

Complaisance * Condeseendanee, Déférence (fâcfâh 
ftgftét, tfcretrttfttge ftolflf amî cit pfecr $tadyo,iebigt>tt, $erabl«fftftt0)» 

Ces qualités annoncent de la bonté, de la douceur, de la facilité 
dans le caractère, dans l'humeur, dans l'esprit. Mais la complaisance 
marque particulièrement une bonté affectueuse; la déférence une dou- 
ceur respectueuse; ta condescendance une facilité indulgente. 

Un mari a de la complaisance et de la condescendance pour sa femme. 
La femme a de la déférence pour son mari ; ils ont l'un et l'autre de la 
condescendance pour leurs en tans. Nous nous devons tous de la complai- 
sance les uns aux autres ; nous devons de la déférence à nos supérieurs; 
nous avons pour nos inférieurs de la condescendance. Le fort a de la 
condescendance pour le faible; les petits ont de la déférence pour les 
grajad»; on a de \a complaisance pour tous ceux avec qui Ton "vit. 

Complet, Entier» Entier se dit des choses auxquelles il ne 
manque aucune des parties nécessaires pour constituer leur intégrité 
essentielle. Un pain entier y donjt on n'a rien retranché; un livre entier, 
qui comprend toutes les partie* qu'il doit comprendre (g<M}). 

Complet se dit des choses divisées en plusieurs parties» qui ont 
toutes ces parties (wttftônbtg). 

Un volume détaché d'un grand ouvrage en plusieurs volumes est 
ua volume entier, s'il n'y manque rien de ce qu'il doit contenir comme 
volume. Un ouvrage divisé en plusieurs volumes auquel il manque un 
ou plusieurs volumes n'est pas un ouvrage complet ;. il est complet s'il 
les a tous. 

On dit occuper une maison entière;, et occuper un appartement 
complet. 

Complexe, Implexe. Ces deux mots sont l'un et l'autre ron- 
pesè de simple. 

Mais l'un s'emploie en logique et en grammaire, et l'autre en litté- 
rature. Complexe se dit du sujet ou de PaUribut d'une proposition qui 
est accompagnée de quelque modificatif, ou d'une proposition c[ui pré- 
sente Tune ou Vautre de ces modifications» ou ces deux modifications en- 
semble (uitfammetîgefe&t). 

Implexe se dit des poèmes épiques et des ouvrages dramatiques. Ces 
sortes d'ouvrages sont simples lorsqu'il ny a point de renversement dans 
la personne du héros; ils sont implexes, lorsqu'il y a un renversement 
de bien en mal, ou de mal en bien (wriDttfelt). , 

Complexlon, Constitution, tfatnrel, Tempérament. 
Ces quatre mou ont rapport aux qualités du corps de l'homme et à l'in- 
fluence de ces qualités. 

Naturel annonce les propriétés, les qualités, les dispositions, les 
încUnations; en un mot le caractère qu'on a reçu de la nature, avec le- 
quel on est né. Il y a des enfans d'un naturel vif et pétulant, d'autres 
d'un naturel sombre et taciturne. (£)aé ^atutcli, Me ©efammt&eit ber na= 
tiirltàett ^eféaffen&etk) . . , . .. 

Le tempérament est une habitude ou disposition du corps, qui ré- 
sulte dit mélange des humeurs qui se tempèrent l'une l'autre , et dont 
une domine ordinairement (tempérament). 

L» complexion indique proprement les habitudes formées, les pifs 
pris, les penchans ou les dispositions habituelles, soit qu'elles naissent 
ou non de quelque autre élément constitutif (9latur, &ibe0befû}affen$efe)* 

La constàutton consiste dans la composition et l'ordonnance des dif. 
féven* élèmena du corps, des différentes parties du tout qui le con- 
stituent ou rétablirent tri, et qui fondent «on ttiittwo, «on «M, «t 



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te co 

manière propre et stable d'être (bit @0lt(Htttti0lt f«gt »an Mit btltt 041Mlt 
©pftfnu ber oen .Jtôrper atHmaûVnben £l)eile). 

Faire Compliment, Faire un Compliment, Adres- 
ser un Compliment, Complimenter (bearstfctt , btïomplU 

mettttrett)* Faire compliment, c'est féliciter; faire un compliment ou des 
compliment , c'est faire des politesses ou des éloge»; complimenter, c'eut 
adresser à quelqu'un un discoirrs d'apparat à n'a louange. On complimente 
les rois dans certaines circonstances; on leur adresse un compliment, 
mais on ne leur fait pas un compliment ni des compliment. Complimen- 
ter quelqu'un régit la préposition sur, quand l'action de complimenter 
a pour objet quelque fait, quelque évènenteht. , On le complimenta sur 
le succès de son entreprise. Tous tes corps d'État vinrent complimen- 
ter le roi sur cette glorieuse victoire. Complimenter ne signifie pas la 
même chose que faire des compliment, ou faire compliment. Faire des 
complimens, c'est dire ou écrire à quelqu'un quelque chose d'agréable, de 
ûatteur, en lui témoignant l'estime qu'on a pour lui, l'idée qu'on a de 
ses bonnes qualité*, l'intérêt que Ton prend à ce qui le touche. Faire des 
complimens signifie quelquefois faire des cérémonies, des civilités, dispu- 
ter de civilités. Je vous en fais mon compliment se dit d'une chose 'parti- 
culière dont on félicite quelqu'un. Vous avez obtenu une place hono- 
rable , je vous en fais mon complimenta 

Compréhensible, Intelligible (begreiff ici), *erftâttbltdb)« 

Compréhensible, c'est ce qui peut être compris, dont les parties bien liées 
peuvent conduire à la connaissance de l'ensemble. 

Intelligible, dont on peut saisir le sens. 

Un discours dont les raisonnrmens ne sont pas bien liés, dont les 
rapports ne sont pas sensibles, n'est pas compréhensible. Un discours 
dont les termes sont vagues ou équivoques, dont les expressions ne sont 
pas claires et justes, n'est pas intelligible. 

Compréhensible a particulièrement rapporta la liaison des idées, in- 
telligible à la signification et aux rapports des termes. 

Comprendre , Concevoir , Entendre (begreifett , tiers 
fte^ett)» Se faire des idées conformes aux objets présentés, c'est Ja sig- 
nification commune de ces mots. 

Entendre a rapport au matériel du. discours; on n'entend pas un dis- 
cours, on ne se fait pas des idées conformes à ce qu'il présente, lors- 
qu'on ne donne pas aux termes la même valeur que leur donne celui qui ' 
nous parle, ou dont nous lisons l'ouvrage, lorsqu'on ne saisit pas les 
vrais rapports grammaticaux des phrases, des expressions entre elles. 

Comprendre a rapport aux idées qui sont présentées. C'est aperce- 
voir la liaison des idées dans un jugement, la liaison des propositions 
dans un raisonnement. On ne comprend pas un raisonnnernent, lors- 
qu'on ne saisit pas la liaison logique des propositions qui le composent. 

Concevoir a rapport à l'ordre, au dessein, au plan de la chose qui 
nous est présentée. 

On ne conçoit pas un objet, lorsque on ne se fait pas une idée juste 
de Tordre, du dessein, des effets des choses qui sont présentées à 
notre esprit et des rapports de leurs diverses parties. 

Cet auteur a un style si obscur et si incohérent qu'on a beaucoup 
de peine à Yentendre. Cet auteur emploie des raisonnemens si subtils, 
si métaphysiques, qu'il est difficile de le comprendre. On ne conçoit pas 
un projet, lorsqu'on ne voit pas clairement la liaison des moyens qu'on 
propose pour l'exécuter, ayee le succès qu'on s'en promet* 

On entend les langues, on comprend les sciences, on conçoit ce- qui 
regarde les arts. 

Il est difficile d'entendre ce qui est énigmatique, de comprendre ce 



qui est abstrait et de concevoir ce qui est confus. 

La facilité d'entendre désigne un- esprit fin; celle de comprendre, un 
esprit pénétrant; celle de concevoir, un esprit net et méthodique. 

Le courtisan entend le langage des passions; l'homme docte comprend 



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les questions métaphysiques de l'école. L'architecte conçoit le plan et 
ltéconômie des édifices. 

Conception, Esprit, Raison, Bon Sens, Jugement, 
entendement, Intelligence, «énie ($affung*fraft, tëeîft, 
Stteramtft, gefunber a)lenfd)eitycrftanb , Uvthcil&tvaft, <Kerftâttfctti@, 

£$tttettigett$ t (Senic). On entend par le mot esprit, la faculté supérieure 
de l'a me, celle qui conçoit, qui compare, qui juge, qui raisonne, qui 
règle tout dans l'homme intellectuel et moral. Le mot esprit renferme 
donc tous les divers sens des autres mois qui lui sont joints ici en qua- 
lité de synonymes, et par conséquent il est le fondement du rapport et 
de la ressemblance qu'ils ont entre eux. Mais ce mot a aussi un sens 
particulier, d'un usage moins étendu qui le distingue et en fait une des 
différences comprises dans l'idée commune. C'est dans ce sens que ce 
mot est considéré ici. 

Ce qu'on appelle ordinairement esprit, c'est Yesprit cultivé. Il est 
fin et délicat, mais il n'est pas absolument incompatible avec un peu de 
folie et d'étourderie. Ses productions sont brillantes, vives et ornées; 
il se distingue par la vivacité, par la grâ-e, par l'élégance. 

La raison diffère de l'esprit en ce qu'elle est sage et modérée, qu'elle 
ne s'accommode d'aucun écart, et qu'elle suit constamment les règles. 

Le bon sens no va pas au-delà des choses communes; il est droit et 
sûr, parce qu'il émane des lumières que la nature a données en général 
aux hommes, pour former leurs jugeinens. 

Le jugement est l'habitude de iuger selon les lumières de la raison. 
Le jugement est solide e r clairvoyant; il juge sainement des choses, et 
fait distinguer le vrai du faux ou de ce qui n'est que spécieux. 

La conception est une faculté de l'entendement par laquelle il lie 
les idées des choses en les considérant sous certaines faces, en saisit les 
différentes branches, les rapports, l'enchaînement. La conception est 
nette et prompte ; elle épargne les longues explication* , donne beau- 
coup d'ouverture pour les sciences et pour les arts, met de la clarté 
dans les expressions et de l'ordre dans les ouvrages. 

Inintelligence est une faculté de l'amc par laquelle nous concevons, 
non comprenons les choses. Elle est habile et pénétrante; elle saisit 
les choses abstraites et difficiles, et rend les hommes propres aux di- 
vers emplois de la société civile. 

Le génie est une qualité de l'esprit qui s'éléue au-dessus des choses 
ordinaires, et tend à découvrir ou former des combinaisons nouvelles. 
Il est heureux et fécond, c'est un don de la mture. 

Concerner, Regarder, Toueher» On dit assez indifférem- 
ment, et sans beaucoup de choix, q l'une chose nous regarde, nous 
concerne ou nous touche, pour marquer la part que nous y avons. Il 
paraît néanmoins qu'il y a une différence sensible entre ces trois ex- 
pressions. 

La chose à laquelle nous prenons quelque légère part nous regarde 
(gfftt Utrô an); celle à laquelle nous avons plus d'intérêt nous concerne 
(betrifft une), et si nous y avons un intérêt plus sensible et personnel 
elle nous touche (gefet fie une tta&e an). 

Toutes les opérations du gouvernement regardent le premier mi- 
nistre. Mais ces opérations sont divisées en plusieurs cercles, dont l'un 
comprend les affaires de la guerre, un autre les affaires des finances etc., 
et ces cercles, très distincts les uns des autres, renferment exclusive- 
ment toutes les affaires, qui concernent les chefs chargés des détails de 
chacune de ces parties. 

On dit à un homme qui veut se mêler de nos affaires, sans y avoir 
aucun droit, qu'elles ne Je regardent pas; à un fonctionnaire qui veut 
agir hors du cercle de sa juridiction, que cela ne le concerne pas; et 
d'une affaire où il s'agit de notre vie ou de notre fortune, qu'elle 
nous touche de prés. 

Concis, Précis, Succinct. Le discours précis ne s'écarte 
pas du sujet, le discour* succinct ne choisit que les idées essentielles, 



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le discours concis a pour but l'expression qu'il abrège (Me (tfUtttttltt fàtbe, 
bit gebringte ober btinbige SRebe, bit fur^cfapte (Hebe). 

L'opposé du />r«riV est le prolixe (oad $kitf<fetveifïge), l'opposé «la 
succinct est l'étendu (btt$ ©ebetytlte) , l'opposé du concis est le diffus (baÔ 
atfeitUuftge). 

Concis, Iiaeoniaue (fafotttfd), gebrangi)» Ces deux mots ne 
signifient pas exactement la même chose. 

Laconique se dit des choses et des personnes, concis ne se dît guère 
que des choses, et principalement des. ouvrages et du style; au lieu que 
laconique se dit principalement de la conversation ou de ce qui y a 
rapport. On dit un homme laconique , une réponse laconique, une lettre 
laconique, un ouvrage concis, un style concis. 

Laconique suppose nécessairement peu de paroles; concis ne suppose 
que les paroles nécessaires. Un ouvrage peut être long et concis lors- 
qu'il embrasse un grand sujet. Une lettre, une réponse ne peuvent 
être à la fois longues et laconiques. 

Laconique suppose une sorte d'affectation et une espèce de défaut; 
concis emporte pour l'ordinaire une idée de perfection. Voilà un 
compliment bien laconique, voilà un discours bien concis et bien 
énergique. 

Conclure, Induire, Inférer (folgern, ljerlettett, fdfelieften)» 

Ces trois mots indiquent l'action de tirer des conséquences de quelques 
propositions qu'on a établies. 

On infère par une conséquence fondée sur les rapports établis 
entre des prépositions ; on induit par une conséquence naturelle d'un 
principe, d'une vérité développée; on conclut par une conséquence né- 
cessaire des principes et qui termine le raisonnement. 

Conclusion, Conséquence (ber *$ci){u$fafe obtt feer ÎÇoloc= 
fo4$/ bet* 3d)ilt& *ber Me «Çolgetung)* Ces deux termes sont synonymes 
en ce qu'ils désignent également des idées dépendantes de quelques 
autres idées. 

Dans un raisonnement, la conclusion est la proposition qui suit celles 
qu'on y a employées comme principes, et que l'on nomme prémisses; la 
conséquence est la liaison de la conclusion avec les prémisses. 

Concourir à, Concourir avec, Concourir pour. . Con- 
courir à, agir en même tems que d'autres objets pour contribuer à la 
production d'un effet. Concourir avec , agir conjointement avec d'autres 
causes pour contribuer à la production d'un effet. Concourir pour, 
s'efforcer d'obtenir une chose préférablement à d'autres. Vous avez 
concouru à mon élévation, vous avez concouru avec moi à faire sa fortune, 
vous ave» concouru pour ce prix. ( Sie pabtn ju meiner (JrlKbuttg beige* 
trageti/ ttiirgf roirf t ; £ie fïnb tnir au feineth ©liicfe Mnllflicfr geroefenj 6ie 
tyaben ism biefen .tyreié geftritten). 

Concubine, Maîtresse ((Soliobte, âefrët»eib, &eîfrf)lâf*rîttt) 
Ces deux mots se disent d'une femme qui vit avec un homme sans l'avoir 
épousé.- Mais maîtresse est le terme ordinaire, et concubine un terme 
de jurisprudence et /le morale chrétienne. 

Condition, Etat («Çorfunft, 3tattb). La condition a plus de 
rapport au rang qu'on tient dans les différons ordres qui forment 
l'économie de la république; Vétat en a davantage à l'occupation ou au 
genre de vie dont on fait profession. 

Les richesses nous font aisément Oublier le degré de notre condition, 
et nous détournent quelque fois des devoirs de notre état. 

Conduire, Guider, mener (leifett, tettfen, trtfbett)* ^Con- 
duire signifie, accompagner une personne par cérémonie, par étiquette, 
par honneur, par civilité, par occasion, par devoir, ou par raison de 
sûreté. Je vous conduirai chez vous. Ce ministre le conduit à l'audience 
du prince. On commande un régiment pour conduire les équipages. Des 
compagnons artisans conduisent jusqu'à un certain endroit leur camarade 
qui part d'une ville pour se rendre daus une autre. 

Conduire signifie aussi diriger la marche dans îe chemin qu'il 



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C» 91» 

convient ou qu'os croît convenable de suivre. Si vous ne savez pat 
le chemin de ce village, je vous y conduirai. Conduire des bestiaux 
aux champs. 

Mener signifie littéralement conduire par la main. On a étendu 
cette expression à tous les cas où lîon sert d'appui , de soutien , où Ton 
facilite la marche de quelque façon que ce soit. On mène un enfant par 
la main pour lui faciliter la marche; on mène une dame par la main 
pour assurer sa marche et lui servir d'appui. 

Une personne qui ne veut pas aller à un endroit où elle doit aller 
eat dans le même cas, relativement à la marche, que celle qui en est 
empêchée par des infirmités; sa volonté met le même obstacle à sa 
marche. On a donc étendu le mot mener à ceux qui ne veulent pas 
aller où l'on veut qu'ils se rendent, et on dit mener un homme en prison, 
mener un patient à l'échafaud, pour dire les forcer .de s'y rendre. 

On dit aussi conduire un homme en prison, conduire un patient à 
l'échafaud; mais mener ne se dit que de ceux qui emploient immédiate- 
ment la force pour le faire aller, et conduire de ceux qui raccompag- 
nent par quelque motif que ce soit. Le bourreau mène un patient à 
l'échafaud; les gens d'armes l'y conduisent. 

On a étendu aussi eette expression à tous las cas où Ion ne se dé- 
termine pas soi - même à aller en quelque endroit avec quelqu'un, mais 
où l'on y est-déterminé, engagé par l'invitation, les conseils, les insinua- 
tions des autres, et par la complaisance, la déférence, la soumission, le 
respect quo'n a pour eux. Quand il va en campagne il mène un dômes, 
tique avec lui. Il a mené tous ses en/ans au spectacle; il m'a mené à sa 
maison de campagne. En ce cas, mener renferme une idée de crédit, 
d'asccad.int etc. 

On ne mène pas son supérieur an spectacle, on l'y conduit; on y 
mène son égal en l'engageant à y venir avec soi ; on y mène son inférieur, 
eu témoignant par la qu'on veut lui faire plaisir. 

Conduire, dans le sens de diriger la marche, a plus de rapport au 
chemin; mener en a davantage au but. On conduit une armée en Italie, 
>arce qu'on dirige sa marche dans le chemin; on mène une armée a 
a guerre, au combat, à l'ennemi, parce qu'il s'agit d'un but. On conduit 
un troupeau aux champs, lorsqu'on le dirige dans le chemin; on le 
mène aux champs, lorsqu'on a en vue, comme un but, l'action de l'y 
faire paître. On mène boire un cheval, on le mène à l'abrevoir. 

On dit qu'un chemin, qu'une route conduit à un endroit, si Ton a en 
vue la direction, dans l'espace qu'il faut parcourir pour y arriver; on 
dit aussi qu'un chemin mène à un endroit, pour indiquer qu'il y aboutit; 
et da s ce cas, on emploie plutôt le mot conduire avec le mot route, et 
mener avec le mot chemin, parce que toute route suppose un plus long 
espace à parcourir; et que chemin, comme moins considérable, est plus 
prés du but. 

Guider et conduire, c'est diriger dans le chemin; mais conduire sup- 
pose des chemins connus d'un grand nombre de personnes; et guider 
suppose des chemins peu connus , difficiles à trouver. On conduit un 
étranger dans des chemins qu'il ne connaît pas, on guide dans une forêt, 
dans des gorges de montagnes etc.» 

Au figuré, la raison nous guide et nous conduit; elle nous gu\de en 
nous montrant ce qui'l faut faire; elle- nous conduit (^pjsqu^lLç n#us,faij; 
faire ce qu'elle juge convenable. Les passions -jrçqusj f^<ftpff*f et.noip 
mènent. Elles nous conduisent quand nous suions» avec seflexi on et li- 
berté leurs inspirations; elles nous mènent lorsqu eljpy nous entraînent 
avec violence (leiten, fufyren). t ' ' .'/ ' 

La boussole guide le navigateur; le pilote conduit le vaisseau; les 
vents le mènent. 

Se Confier, me Fier* Se confier, c'est faire une confidence, se. 
fier, c'est donner sa confiance. 

On ne se fie pas toujours à ceux a qui Ton se confie (SRatt fcfc* ttf t 



£ 



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beneit, wtfâtn watt eitt (Sctf fautif an »ertr au t, tticfrt fmmtr fefn 3«' 
trauen). 

Confins, Bornes ((Srâitftttt, (Srânjmarfett)* Les am/z/ti sont 
les limites «l'un héritage, d'une paroisse, ou d'un territoire, d'une 
seigneurie etc. 

Les bornes sont des signes extérieurs qui servent à marquer les 
limites. 

Confiseur, Confiturier (3uc*trbac*er, 3uc*trdtM&(£ttMer), 
Ces deux mots ont rapport aux confitures. 

Le confiseur exerce un art; l'art du confiturier , le confiturier fait un 
commerce ; il vend des confitures. 

Conformation, Façon, Figure, Forme ÇÇorttt, (Seftalt). 
Ces quatres mots out rapport aux différentes impressions que fait sur 
nous l'extérieur des corps. 

Li façon se dit des ouvrages; elle naît du travail et résulte de la 
manière dont l'ouvrier met la matière en œuvre. La façon est bonne 
ou mauvaise, selon que l'ouvrier est ou n'est pas habile. 

La forme nait du dessin; elle résulte du contour de la chose; elle 
est ronde, carrée, triangulaire, pyramidale etc. 

La figure est l'apparence particulière qui résulte de la forme. Un 
corps qui a une forme ronde offre une figure- ronde. La forme de la 
terre est ronde, et de eette forme résulte unis figure ronde. C'est de 
l'action de tracer les différentes formes des parties du corps humain qu'il 
résulte une figure humaine. 

Conformation ne se dit guère qu'à l'égard des parties du corps 
animal; elle nait de leur rapport et de l'ensemble de ces rapports. 

Conformité, Ressemblance. Os deux mots ont rapport 
à l'idée semblable qu'on se t'ait de deux objets ou d'un plus grand 
nombre. 

Conformité, rapport de conformation entre des obiets; ou rapport 
d'action, de penchant) d'inclination dans des facultés de même nature. 
La conformité de deux écritures; la conformité des caractères, des goûts, 
des inclinations, des humeurs. (©Ieid)f6rmtgffit). 

Ressemblance, jugement de l'esprit qui déclare des choses ressem- 
blantes d'après les conformités qu'il y a remarquées (ttefenlicbfrit). 

Conformité ne se dit que des choses de même nature. La conformité 
de deux vases; la conformité de deux caractères. Ressemblance se dit 
quelquefois de choses de nature différente. On dit la ressemblance et 
"non la conformité d'un portrait avec l'original. 

La conformité est dans les choses, la ressemblance est dans l'esprit. 

Confus, Déconcerté, Interdit. Ces trois mots ont rapport 
a l'embarras que l'on éprouve lorsqu'il s'agit d'avancer, d'avouer, de 
justifier ou de prouver quelque chose devant les autres. 

Un homme est confus parce qu'il est humilié devant les autres, ou 
qu'il est obligé défaire devant eux des aveux qui l'humilient (bffdjàm- 

ter gHenfcW. 

Un homme est déconcerté parce qu'il ne voit plus le fil de ses idées 
et qu'il fait de vains efforts pour le retrouver ( t)C? tvtt rtf r, ailé btt 

gaffuttg fjebradjrer 9)?enfd». 

Un homme est interdit par une crainte subite qui produit le trouble 
et la confusion, dans «es idées et le met hors d'état de s'attacher à 
aucune (fta ( ;frt*flf}'tC l r «Wfttfa). 

*Côy,fusïoiï J . Vente OBefcbamuna^ ^ebarn). Ces deux mots 

ont rapport' aùst'nn'mcnt pénible que cause l'humiliation d'une faute. 
, La honte est un sentiment pénible et humiliant que l'arne éprouve 
par la conscience d'une faute qui avilit. 

La confusiou est un sentiment que l'amc éprouve de ce que sa honte 
est connue des autres. J. J. Rousseau a bien fait sentir la différence de 
ces deux expression* dans le passage suivant : J'aimais mieux supporter 
une fois la confusion que j'avais méritée, que de nourrir une honte éter- 
nelle 



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Co Si 

nelle au fond de mon cœur. En ce sens, la honte est intérieure; la con- 
fusion est extérieure. 

Congédier, Renvoyer, Remereier , Iileeneler Cents 
laflTetl, t>erabfd)tebett, abbanïtU, auflofett). Toui cet mots indiquent 
l'action de dégager quelqu'un des liens d'obligation ou de convenance 
susceptibles d'èlre dissous. 

On congédie les personnes avec lesquelles on s'est entretenu pendant 
quelque teins, en finissant l'entretien, et en indiquant qu'on leur a dit 
tout ce qu'on avait à leur dire. Un supérieur congédie les personnes 
qui lui sont attachées par quelque place, par quelque fonction, par 
quelque service, en leur déclarant ou en leur faisant connaître qu'il ne 
veut pas ou qu'il ne peut pas les maintenir dans ces places, dans ces 
fonctions, dans ce service. On congédie ceui qu'on ne veut pas ou 
qu'on ne peut pas retenir plus long teins. Cette expression n'emporte 
aucune idée de mécontentement ou de défaveur. 

Renvoyer marouc du mécontentement et de la défaveur, ou tout au 
moins un manque d'égards, et de ménagemens pour ceux qu'on renvoie. 

Ces deux expressions s'emploient aussi relativement à la nature des 
places, des fonctions, des services. On congédie un ministre, un savant, 
un homme de lettres, un préfet; on renvoie un employé, un domestique. 

Remercier indique une manière honnête d*6ter à quelqu'un la plaee 
ou l'emploi qu'il occupe. 

Licencier est un terme d'art militaire, qui ne se dit que des corps 
que Ton réforme. On licencie un régiment, un bataillon, un escadron» 
On ne licencie pas un soldat, on le congédie ou on le réforme. Un soldat 
n'est licencié que parce que le corps dont il faisait partie l'a été. 

Congestion, Fluxion ($Lubânfnt*Q, $ltt£). Termes de mé- 
decine. La congestion est l'amas de quelques matières morbifiques, qui 
se fait lentement dans une partie du corps; la fluxion est un amas de 
même nature qui se fait proinntement. 

Congratulation, Félicitât Ion (Sfgliictti>iittf<!)Utt0)* Les 
félicitations ne sont que des complunens ou des discours obligeans faits 
à quelqu'un sur un événement heureux; les congratulations sont des té- 
moignages particuliers du plaisir qu'on en ressent avec lui , ou d'une 
satisfaction commune qu'on éprouve. Congratulation et congratuler ne 
se disent plus aujourd'hui. 

Congrégation, Société (fleiftlidfre »r&berfdfraft, Gefeffs 
fdbftfO* La congrégation est formée par plusieurs ecclésiastiques réunis 
dans des vues religieuses. La société est formée de plusieurs" per- 
sonnes quelconques réunies pour un but profane ou pour leur intérêt 
commun. 

Conjecture, Présomption (Me rcdbtKcfte >ltermurf)uti0, 
Me 9)?lti|)ma0Utl0)» La présomption est réelle, c'est- à. dire fondée sur 
des faits certains, sur des vérités connues, sur des commencemens de 
preuves; la conjecture cit idéale, c'est-à-dire tirée par des raisonne- 
mens, des suppositions. La présomption est donnée par les choses; la 
eonjecture est trouvée par l'imagination. 

Connexion, Connexité (&ert»atibtfd>aft, Serbinbuttg)* Ces 
mots expriment le rapport, la liaison, la dépendance qui se trouvent 
entre certaines choses. 

Conmxité ne dénote qu'un simple rapport qui eit dans les choses 
et dans la natnre même des choses; la connexion énonce une liaison qui 
est établie entre les choses et fondée sur leur rapport. Par la connexité, 
les choses sont faites pour être ensemble ; par la connexion, elles y sont. 

Il y a de la connexité entre la géométrie et la physique , leur con- 
nexion est dans les mathématiques mixtes. 

Conoaerant, Çonaéerateur (ber <£int»et&en>f). Ces deux 
termes de la religion catholique se disent pour signifier celui qui con- 
sacre un évéque. Mais le dernier a vieilli, et on ne dit plus que 
consacrant, 

Conaaerer, Vouer, Dévouer, Dédier (l»ei&en» t»ibt*t»)« 

FaiBS, DU:!, tyaoaymiqat. $ 



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6* 



C« 



Porter, c'est engager d'une manière irrévocable, par un désir très-ardent 
et la. volonté la plus ferme; dévouer , c'est livrer sans réserve, par le 
zèle le plus généreux et le plus brillant; dédier, c'est mettre sous les 
auspices cîe quelqu'un, par un hommage public; consacrer, c'est dévouer 
par un sacrifice, de manière à rendre la chose sacrée et inviolable. 

On voue ses services à un prince, une éternelle gratitude à une 
bienfaiteur; on se voue à une profession etc. On se dévoue en vouant 
l'attachement, l'obéissance la plus profonde, jusqu'à tout sacrifier, 
même sa vie. On dédie des monumens qui honorent les personnes; on 
dédie des ouvrages, on dédie é un patron. On consacre son tems, ses 
veilles etc. ; on se consacre à des travaux, à des services, à l'étude, à des 
œuvres qui occupent l'homme tout entier, qui remplissent une vocation 
respectable etc. 

Conseiller d'Honneur, Conseiller Honoraire (&tiu; 
latvatl), tmttititttt iftaif))* Le conseiller d honneur est un conseiller 
en titre, à la place duquel est attachée cette qualification; le conseiller 
honoraire est un conseiller qui, après avoir rempli quelque tems cette 
charge, a obtenu des lettres de vétérance , et qui conserve les princi- 
paux honneurs de la charge, sans être tenu d'en remplir les fonctions. 

Consentir a, Consentir de (eintmftigett, bctfttmmen). 11 
faut employer à lorsqu'il s'agit d'une action que l'on consent à faire; et 
de est préférable, lorsqu'il est question seulement de ne pas défendre, 
de ne pas empêcher, de ne pas s opposer. On dira donc: je consens de 
le voir, de l'entendre, c'est-à-dire "je ne m'oppose pas à ce qu'il se 
présente devant moi, à ce qu'il me parle; mais on dira, je consens à 
vous suivre, je consens à partir. Racine a dit : 

César lui-même ici consent de vous entendre. 

Considérations, Observations, Réflexions, Pensées 
(&etrac!)tlltt0ett, Seittcrhtttgctl, GfetattfetS)* Ces quatre mots servent 
de titre à plusieurs ouvrages de littérature ; il s'agit ici de savoir ce 
qu'ils désignent sous ce rapport. 

Le terme de considérations est d'une signification plus étendue. 11 
indique un ouvrage où l'objet est traité à fond et considéré sou9 toutes 
ses faces. Les considérations supposent de la profondeur, de la pénétra- 
tion, de l'étendue dans l'esprit, et de la tenue dans les opérations. 

Les observations sont les idées particulières que l'on s'est formées 
d'une chose, en l'observant attentivement. Elles exigent de la sagacité 
pour démêler ce qui est le moins sensible, et du goût pour choisir ce 
qui est digne d'attention, et pouf rejeter ce qui n'en mérite point. 

Les réflexions sont le résultat des observations et des comparaisons 
dont on a formé des jugemens. Elles doivent porter, pour être solides, 
sur des principes sûrs; elles demandent de la finesse, mais surtout de 
la justesse dans les applications. 

Les pensées sont des résultats de Y observation et Ae \à réflexion, sur 
quelque sujet que ce puisse être. 

Nous avons les considérations de Montesquieu sur les causes de la 
grandeur et de la décadence des Romains ; les considérations de Duclos 
sur les mœurs de ce siècle; les observations de l'Académie française sur 
le Cid ; des reflexions sur toutes sortes de sujets; les pensées de la 
Bochefoucault et de Pascal. 

Considérer, Regarder (anfeftett, frétracl)tett)» Regarder, 
c'est seulement jeter ses regards sur un objet. Considérer, c'est regarder 
pendant long tems et avec attention. On peut regarder de côté et d'au- 
tre, regarder plusieurs objets à la fois; mais quand on considère, les 
regards restent fixés sur un seul objet. 

Avoir de la Consolation à faire une ehose, avoir 
la Consolation de faire une ehose (fid> mit ettta* Qtttfrfken, 
etttetl Xtof? Ijabett)* La première de ces deux phrases se dit d'une 
consolation qu'on se fait à soi-même, d'une chose a laquelle on attache 
de la consolation. J'ai de la consolation à penser que vous prenez part 
& mes peines. La seconde se dit d'une chose qui, par sa nature, est 



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vraiment une consolation. En faisant cela vous aurca la consolation de 
m 'avoir sauvé. , 

Consommer, Consumer (Ùeridjrett). Consommer n'est sy- 
nonyme de consumer que dans le sens de détruire. On dit consommer 
des denrées, du vin, de la viande etc.; et cela signifie les détruire par 
l'usage qu'on en fait. 

Consumer signifie littéralement détruire plusieurs choses à la fois; 
on entend par ce mot détruire successivement toutes les parties d'une 
chose. Il se dit proprement du feu et par analogie du tems, du mal etc. 
Le feu a consumé fa maison. La rouille consume le fer; clic en détruit 
successivement les parties. 

Consommer marque l'anéantissement total par l'usage: ils ont con- 
sommé beaucoup de vin. Consumer marque l'anéantissement successif. 
Une armée consume en Peu de tems non seulement les fruits d'une 
année, mais encore l'espérance de plusieurs autres. (Fléchier). 

Un jeune homme consume sa fortune en folles dépenses, il ne la 
consomme pas. , . , . ; 

Constance, Fermeté (^tanb^afttgfcit, ®eftattfet0fcîtj. Ces 
deux termes ont rapport à la persévérance de famé dans ses desseins 
ou dans ses goûls. , , 

La fermeté est l'exercice du courage de l'esprit. Elle suppose une 
résolution éclairée, au contraire de l'opiniâtreté, qui suppose de l'a- 
veuglement. 

La constance est une vertu par laquelle nous persistons dans notre 
attachement à tout ce que nous croyons devoir regarder comme vrai, 
beau* décent, honnête. 

Constant en, Constant dans* Constant régît dans ou en: 
en, lorsque le substantif qui suit est pris dans un sens général ou indé- 
terminé} dans, lorsque le substantif est pris dans uu sens déterminé. 
Constant en amour, constant dans sa résolution. 

. Constant, fturable (bcfrattfctfl, fcanerfjaff )♦ Ce qui est 
constant ne change pas; il est ferme par sa résolution. Ce qui est durable 
ne cesse point; il est ferme par sa solidité. 

Constant, Ferme, Inébranlable, Inflexible (bcftâitMfl, 
feft &Uv ftantyaft, mterfdjiïttedttfr, ut»6en>*0lM) obet nmrinttiid}). 

Ces mots désignent en général la qualité d'une ame que les circonstances 
ne font point changer de dispositions. Les trois derniers ajoutent au 
premier une idée de courage , avee ces nuances différentes , que ferme 
désigne un courage qui ne s'abat point; inébranlable, un courage qui 
résiste aux obstacles; et inflexible un courage qui ne s'amollit point. 

Un homme de bien est constant dans 1 amitié; ferme dans le mal- 
heur; et, lorsqu'il s'agit de la justice, inébranlable aux menaces et in- 
flexible aux prières, , 

Consternation, Etonnement, Surprise (Srftamttit, 
1feberrafdE)lttt0* SBcftiirjUttû), Ces trois mots expriment divers mou- 
vemens ae l'ame causés par des choses imprévues. ... 

Vétonnement est une impression, faite sur l'ame par une chose qui 
lui paraît étrange, extraordinaire, et qu'elle était loin de prévoir. Une 
révolution si étrange a été un objet i'étonnement pour toutes les nations. 
(Rarnal). 

La surprise ajoute à l'idée â'étonnpment celle de la nouveauté 4e 
l'objet, ou des raisons que l'esprit croyait avoir pour penser que la 
chose ne devait pas ou ne pouvait pas avoir lieu. Tout ce que je 
voyais, tout ce que j'entendais, m'était sj nouveau, qu'à chaque instant 
mon intérêt croissait avec ma surprise (Barthélémy). Je croyais la paix 
bien assurée; la nouvelle de la guerre m'a causé une grande surprise* 
La consternation est le dernier degré de frayeur causée par la présence 
subite ou l'attente de quelque grand malheur qu'on ne voit pas la possi- 
bilité de détourner ou cfc prévenir. La France épuisée d'hommes et 
d'argent était dans l^a consternation. £ Poltaire). 

Contemjfttlhle, Méprisable (m<u$t(t<$)* Ces deux mota 

6 * 

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64 Co 

signifient ce qui est cligne de mépris; mais méprisable se dit des personnes, 
de leurs sentiment, de leur conduite, de leurs actions» et indique quel- 
que chose de bas, de lâche, de contraire à l'honneur, à la probité, aux 
sentimens nobles et généreux qui constituent l'homme estimable. Con- 
temptible se dit des choses qui, considérées en elles -mêmes, et par leur 
nature, sont dignes de mépris, abstraction faîte des causes qui les ont 

Sroduites. Les hommes qui ont trompé leurs semblables en établissant 
es superstitions, sont des hommes bien méprisables; et ces superstitions 
sont des choses contemptibles. 

Contenanee, Maintien {Me atfftôttbifte $altutta, obet <Befrâr* 
feattg, ber flttfxatlb)» Ces deux termes sont également destinés à exprimer 
l'habitude extérieure de tout le corps relativement à quelques vues, et 
c'est la différence de ces vues qui distingue ces deui synonymes. 

Le maintien est l'habitude extérieure du corps en présence des autres, 
disposée dans la vue de marquer qu'on a pour eux de l'estime, du 
respect, des égards, de la considération, ou qu'on en exige d'eux. 

La contenance est l'habitude extérieure du corps en présence des 
autres, disposée dans la vue de leur faire croire qu'on a dans l'aine 
certaines qualités, certaines vertus, certaines dispositions , soit qu'on 
les ait en effet ou qu'on ne les ait pas. Elle annonce l'assurance, la 
fermeté, l'innocence, le courage etc. 

Content, Satisfait (befrtebiflt, §nfrirbetO* On est satisfait 
quand on a obtenu ce qu'on souhaitait; on est contint lorsqu'on ne 
souhaite plus rien. 

Contentement, Satisfaction (%efriebi0im0, Sufriebcn* 
(eu)* Ces deux termes désignent, en général, la tranquillité de Fa me, 
par rapport à l'objet de ses désirs. 

La satisfaction est l'accomplissement de ses désirs; le contentement 
est un sentiment de joie, d'une joie douce, produit par la satisfaction 
des désirs, ou même par tout autre événement agréable. 

Conter, Raconter, Narrer (ergânlen). Ces trois termes 
ont rapport à l'action de faire connaître un fait, un événement avec 
ses circonstances. 

Conter se dit des choses familières , ou qui sont l'objet de la conver- 
sation. Il embrasse la vérité et la fiction; son but est d'amuser et 
de plaire. 

Raconter suppose toujours la vérité; il a pour but de la faire 
connaître aux autres, sans rien ajouter ni retrancher. 

Narrer ne diffère de raconter que parce que celui-ci est d'un usage 
commun, et l'autre un terme technique. 

Celui qui raconte fait un récit; celui qui narra fait une narration; 
or narrer et narration sont des termes de rhétorique, qui signifient des 
. choses qui ont leurs régies dans cet art. 
m Contexture, Texture, Tissu, Tissure (<9etnebe). Le 
tissu est l'ouvrage tissu, l'étoffe, la toile, le tout formé par l'entrelacement 
de différons fils avec plus ou moins de longueur et de largeur. La 
tissure est la qualité donnée au tissu, à l'ouvrage, par le travail on la 
manière d'unir ou de lier les fils ensemble. 

La texture est l'ordonnance ou l'économie résultant de la disposition 
et de l'arrangement des parties d'un tout. 

La contexture est l'ordonnance et la concordance des rapports que 
les parties ont les unes avec les autres et avec le tout. 



Tissu se dit au figuré; tissure est peu usité, même au propre; on dit 
texture pour exprimer la liaison et l'arrangement des différentes par- 
ties d'un discours f d'un poème , et l'on dit même contexture dans le 
même sens. 

Contlgu, Proche («*(*, att0r&t|enb, attftefjeub)* Ces mots 

désignent en gênerai le voisinage ; mais le premier s'applique principale- 
ment au voisinage d'objets considérables, et désigne de plus un voisinage 

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ۥ 9ft 

immédiat. Ces deux terres sont contiguê's; ces deux arbres sont proches 
l'un de l'autre. 

Continu, Continuel (unutttcrbrorfjcn, attÇaltcttt», bcftànbifl). 
Ces deux mots différent en ce que l'un indique une chose qui par sa 
nature est toujours la même sans interruption ni intervalle ; et 1 autre, 
une chose qui peut être interrompue par des intervalles, mais qui après 
ces intervalles continue de la même manière. 

Le cliquet d'un moulin en mouvement fait un bruit continuel, parce 
qu'il se renouvelle après chaque intervalle de silence par lequel il est 
interrompu et divisé. Il serait continu si les intervalles de silence 
n'existaient pas. 

Continuation, Continuité (JÇortfcfcunfl, Swfammettljaug). 
Continuation est pour la durée; continuité est pour l'étendue. 

On dit la continuation d'un travail ou d'une action; la continuité d'un 
espace ou d'une grandeur; la continuation d'une même conduite et la 
continuité d'un même édifice. 

Continuation, Suite» Termes qui désignent la liaison et le 
rapport d'une chose avec ce qui la précède. 

On donne la continuation de l'ouvrage d'un autre, et la suite du sien. 
On dit la continuation d'une vente et la suite d'un procès. On continue 
ce qui n'est pas achevé; on donne une suite à ce qui l'est. 

Continuel, Perpétuel, Eternel, Immortel, Sempi- 
ternel (attftaltettb, beftàttMfl, ettufl, îusfterMtcfp, imm ertnâljren*)» 
Perpétuel est proprement ce qui dure toujours ou ne finit jamais; con- 
tinuel, ce qui se fait avec tenue, suite, constance, sans relâche, ce qui 
se succède long -teins; éternel, ce qui est de tout tems, en tout tems, 
dans tous les tems. Dieu est éternel; immortel, ce qui ne meurt point, 
ce cjui n'est point sujet à la dissolution, à la mort; sempiternel, ce qui 
est a jamais, ce qui existe toujours, ce qui ne passe point. 

Mais ces termes ne sont pas toujours employés selon leur significa- 
tion exacte et rigoureuse, et ne marquent souvent qu'une durée ou un 
tems plus ou moins long. Ainsi perpétuel se dit souvent de ce qui dure 
tout le tems de la vie de quelqu'un. Les offices qui durent toute la vie 
sont appelés perpétuels. Le secrétaire do l'académie des sciences est 
perpétuel. On érige des monumens perpétuels qui durent tant qu'ils 
peuvent. Des plaintes très -longues et très-fréquentes sont continuelles. 
Ce qui dure outre mesure, contre notre attente ou l'ordre commun, de 
manière à fatiguer, à excéder, est dit éternel. Ce qui mérite et laisse 
une longue et glorieuse mémoire est immortel. 

Continuer, Poursuivre (fprtfefeen, tferfolgen)» La diffé- 
rence qu'il y a entre continuer et poursuivre, c'est que le premier a rap- 
port a l'ouvrage déjà fait de quelque manière que ce soit, et que pour- 
suivre a rapport à l'ouvrage qui reste à faire jusqu' à la fin, dans les 
mêmes principes, avec les mêmes lumières, avec la même activité qui 
ont présidé à son commencement et qui président à sa continuation. 

On continue son voyage après avoir séjourné dans une ville , on le 
poursuit, nonobstant les dangers etc., afin d'arriver à son but. On pour- 
suit un dessein, un projet* une entreprise, on ne les continue pas. 

Continuer sle, Continuer à* Ce verbe régit à lorsqu'il 
est suivi d'un verbe qui indique une action faite par le sujet aveo 
une intention dirigée vers un but. 

Il continuait à le frapper. Mais quand rien n'indique dans la phrase 
une intention dirigée vers un but, il faut mettre de. Il continuait de 
parler, de marcher. 

Continuer, Persévérer, Persister (fortfa^rctt, beljamtt 
ofccr attôfjamtt, tarauf btfyarrtn, beftefjfttt). Ces verbes indiquent 
tous trois un état de tenue dans la manière d'agir; le premier sans 
aucune addition, et les deux autres avec des idées accessoires qui les 
distinguent du premier et entre eux. 

Continuer y c'est simplement faire comme on a fait jusque-là. Per- 
sévérer ^ c'est continuer sans vouloir changer. Persister y c'est persévérer 



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avec constance ou opiniâtreté. Ainsi persister dit plus que persévérer, 
et persévérer plus que continuer. 

On continue par habitude; on persévère par réflexion; on persiste 
par altacbement. 

Contorsion, Grimace {SertoeljMng , $krjerruttg)« Lacon- 
torsion est une situation ou position du corps ou d'une partie du corps, 
contraire à la position ou à la situation naturelle. Les contenions sont 
ou volontaires où forcées; les premières dépendent de la volonté de 
ceux qui les funt; les autres stont l'effet de quelque maladie, de quelque 
incommodité. On fait des contorsions , et la colique fait faire des con- 
torsions* 

La grimace est une espèce de contorsion du visage ou d'une partie 
du visage, qu'on fait par affectation, par habitude ou naturellement 
pour exprimer quelque sentiment de l'a me. 

Contraindre ; Obliger , Forcer, Violenter {vctpjlidjz 
tett, auljaltett, junnoctt, tiotjjtflcn, ®tu>ali autlpti)» fous ces 
mots expriment des actions qui portent plus ou moins atteinte à la 
liberté. 

Violenter enchérit sur forcer, comme forcer but contraindre, et con- 
traindre sur obliger. 

Obliger est un acte de pouvoir qui impose un devoir ou une néces- 
sité; contraindre y un acte de persécution ou d'obsession qui arrache 
Slutot qu'il n'obtient un consentement; forcer, un acte de puissance et 
e vigueur qui, par son énergie, détruit celle d'une volonté opposée j 
violenter est un acte d'emportement ou de brutalité qui emploie le droit 
et les ressources du plus fort à dompter une volonté réelle et opiniâtre. 

£oiitrainf|re de , Contraindre à. A suppose un but , une 
tendance, une action; il faut donc préférer contraindre à toutes les fois 
que ces idées sont marquées dans la phrase, et de dans tous les autres 
cas. On contraint un homme à se battre, c'est une action; on le con- 
traint de se taire, de céder, de se tenir en repos, ce sont des cessa- 
tions d'action. 

Contrainte, nécessité (^ot^U)Cttt>tgfctt)* On confond d'or- 
dinaire la nécessité avec la contrainte-, néanmoins la nécessité d'être n'est 
point en pieu une contrainte. 

ta Bochefoucault dit, que la nécessité diffère de la contrainte en ce 
que la première est accompagnée de plaisir et du penchant de la volonté, 
ot que la contrainte leur est opposée. 

Contravention, Désobéissance (Uebcrtrctitnfl, UtiQtbov' 
f<9tn)« Ces mots désignent, en général, l'action de s'écarter d'une chose 
qui est commandée. 

Contravention, action ou omission contraire aux dispositions d'une 
loi, d'une ordonnance, d'un règlement, d'un traité, d'un engagement 
que l'on est obligé d'observer. 

Désobéissance , refus d'obéir à celui qui a droit de commander. 

Ainsi la contravention est aux choses, et la désobéissance aux per- 
sonnes. La contravention à une loi est une désobéissance au souverain. 

Contrée, Région, Pays (ffirfcfïrtd), Sfegcttfc, % an P}; Ccs 
trois termes indiquent de grandes étendues de terre; leur différence 
consiste dans les points de vue différens sous lesquels on considère les 
étenducsr 

En physique: région se dit de trois différentes hauteurs dans l'at- 
mosphère, la haute région, la moyenne région, la basse région Mais 
comme ces divisions sont des divisions de l'atmosphère et non des divi- 
sions de la terre, et que par conséquent elles ne sont point synonymes 
de contrée et de pays, nous ne prendrons ici ce terme que dans son 
sens géographique. 

Les régions sont considérées sous le rapport d'une température com- 
mune et distincte ; les contrées, sous le rapport de leur constitution phy- 
sique ou des liaisons morales des habitans entre eux ; le pays, sous le 
rapport des avantages ou des désavantages qu'y éprouvent les habitant. 



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$P »? 

Contre façon , Contre faction (Me ^ladbfàlfdfrunrt , H* 
%iad)btudcn , fcaS ^acftocfàlfcftte , fret ^actoruefj* Ces mots de. 

signent l'imitation d'un ouvrage, d'un livre, aune marchandise dont 
]a fabrication est réservée. 

La contre/action est rigoureusement Faction de contrefaire; et la 
contrefaçon l'ctfet de cette action ou la façon propre de la chose contre- 
faite. L'action est de l'ouvrier, „la façon est dans l'ouvrage. 

Les auteurs se plaignent de la contre/action d'un livre , parcequ'ils 
regardent l'atteinte portée à leur propriété. Le public se plaint ordi- 
nairement de la contrefaçon d'une marchandise, parce qu'il n'a égard 
qu'à la mal. façon, qu'à la mauvaise qualité de la chose. 

Contrevenir, enfreindre, Transgresser, Violer (jus 
tntfccr Ijattàcln , iiberrreten , ubcrfdjmtcn , ttcrtcfeett)* Ces quatre 
mots indiquent des actions faites contre les règles, les lois etc.; leur 
différence consiste dans la manière de les faire. 

Contrevenir, faire une chose contraire à ce qui est prescrit, or- 
donné; ou ne pas faire ce qui est prescrit, ordonné. Contrevenir à un 
ordre, à une ordonnance, c'est ne pas l'exécuter; contrevenir à un en- 
gagement, c'est ne pas le remplir. 

Enfreindre se dit des lois, des traités , des engagemens , en un mot 
de tout ce qui lie moralement , et dont on brise les liens. On contres 
vient à une loi quand on n'exécute, pas ce qu'elle prescrit; on enfreint 
une loi quand on fait ce qu'elle défend; on romj»t les barrières que la 
loi avait mises à notre volonté. 

Transgresser , aller à travers , au - delà , passer outre, franchir les 
bornes, les limites. 

Violer, enfreindre avec violence. Ainsi, à proprement parjer, on 
contrevient quand on va contre la voie tracée; on enfreint quand on 
rompt ce qui lie; on transgresse quand on sort des justes limites; on 
viole quand on perd tout égard pour les choses respectables. 

On contrevient par indiscipline, on enfreint par infidélité, on trans- 
gresse par licence , on viole par de grands excès. 

Contribution, Impôt, Imposition, Trlbuf, Subside, 
Subvention, Taxe, Taille (Stuflagc, Wbgatà, 3tttflcftittt0, 
tribut , ^bftâttotgfeittjitrë , $ft!f$jiener * Slot^ftcucr , £ayë, 
3tcucc, $crfons ofrev. Stopfftcncv , fôrunbftcuct*, (^ntribuHpn, 
2>tencr)* Ces termes de finance sont les noms par lesquels on désigne lès 
charges que les peuples s'imposent pour subvenir aux frais de leur 
gouvernement, ou celles que les princes mettent sur les peuples pour 
soutenir l'éclat de la couronne et ses droits* 

Impôt, ce qui est imposé, mis, assis sur. C'est un terme. générique 
qui exprime la totalité des charges qui forment le revenu de l'Etat. 

L'imposition est l'action d'imposer, ou l'acte par lequel on impose, 
ou V impôt considéré par rapport à cet acte. Ces mots expriment par- 
ticulièrement, par leur propre valeur, l'assiette de la charge. 

Le tribut est un droit attribué aux princes sur ceux qui lui sont 
soumis selon des institutions, des conventions, des traités , des règles 
particulières. 

Subside désigne un soutien, un appui, une aide, et indique un acte 
volontaire. }l y a des dépenses publiques nécessaires, indispensables, 
et auxquelles par conséquent les citoyens doivent contribuer. Une pa- 
reille contribution, si elle est réglée par la nation 1 même, se nomme sub- 
side ou don gratuit; et on la nomme impôt si elle est imposée par le 
gouvernement. 

La subvention est une imposition auxiliaire, une augmentation d'im- 
pôt accordée ou exigée dans une nécessité pressante et seulement pour 
cette nécessité 

Taxe marque le degré, la quotité, le taux, le prix en argent, aux- 
juels les personnes son taxées ou imposées par les règlemens. Ce mot 
indique une estimation et la fixation de l'impôt. 

Taille f se dit d'une certaine imposition de deniers qui se levait 



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autrefois sur le peuple, et dont quantité de privilégiés étaient exempts. 
11 y avait la taillé personnelle qui se levait sur la personne, et la taille 
réelle qui se levait sur les terres et autres propriétés. 

La contribution est proprement le tribut extraordinaire additionnel, 
particulier, variable, payable par tel ordre de personnes qui contri- 
buent au même objet. Elle est au tribut ce que l'imposition est à 
Y impôt. 

Contrition, Regret, Repentir, Remords (&tc 3crfwitrs 
frfjitno, ta* Seiftnefett, fric 3tene, Me Œctoiffcttobiffe), Ces quatre 

mots expriment le regret d'avoir fait le mal. 

Contrition est un terme de religion; c'est la douleur profonde et 
volontaire d'avoir offensé Dieu , d'avoir commis le péché en faisant 
le mal. 

Le repentir est plus que le regret ; le remords plus que le repentir. 

Le regret est le souvenir pénible d'une chose qu'on a faite ou qu'on 
a dite et qu'on voudrait n'avoir point faite ou n'avoir point dite. Il est 
susceptible de degrés suivant l'importance do l'objet. On a quelque re- 
gret d'une faute légère; on a un regret amer d'une faute grave et dont 
leé suites sont importantes. 

Le repentir est le regret amer d'une faute commise, mêlé du désir 
sincère de la réparer. 

Le remords est le reproche secret do la conscience qui tourmente 
et déchire malgré eux ceux qui ont commis des crimes. 

Controuver, Forger (crfhmett, erticfptett)* Forger un fait, 
c'est inventer un fait faux, avec des circonstances fausses, dans le des- 
sein de nuire. On forge un mensonge, une calomnie. Controuver, c'est 
vouloir faire passer pour vrai un fait faux, dans quelque dessein que 
ce soit. 

Convaincre , Persuader* La conviction tient plus à l'esprit, 
la persuasion au cœur. Ainsi l'on dit que l'orateur doit non seulement 
convaincre , c'est à-dire prouver co qu'il avance, mais encore persuader, 
c'est-à-dire toucher et émouvoir. 

La conviciion suppose des preuves. Je ne pouvais croire telle chose, 
il m'en a donné tant de preuves qu'il m'en a convaincu. La persuasion n'en 
suppose pas toujours. La bonne opinion que j'ai de vous suffit pour me 
persuader quo vous ne me tromper, pas. On se persuade aisément ce 
qu'on désire; on est quelquefois très fâché d'être convaincu de ce qu'on 
ne voulait pas croire (uberjengen). 

Persuader se prend toujours en bonne part; convaincre se prend 
quelquefois en mauvaise part. Je suis persuadé (ubfrjetlgt) de votre ami- 
tié , et bien convaincu de sa haine, 

On persuade à quelqu'un (nbertfoct jemanbflt) de faire une chose; on 
le convainc (dbcrfltljrt ifyn) de l'avoir faite; mais dans ce dernier cas, 
convaincre ne se prend jamais qu'en mauvaise part. Cet assassin a été 
convaincu (li(frflU)rt) de son crime, les scélérats avec qui il vivait lui 
avaient persuadé (ûiiXXtbtt) de le commettre. 

Convenable, Sortable (anfcattetg, anaenteffett). Conve- 
nable qui est conforme à toutes les convenances. Sortable , qui convient 
à une même sorte, à une même condition, à un même état. Le sens 
de convenable est beaucoup plus étendu que celui de sortable. 11 se dit 
des personnes et des choses, et s'étend à toutes sortes de circonstances. 

On mariage convenable est celui qui réunit toutes, les convenances 
de la société; un mariage sortable est celui, où la condition, l'âge, l'é- 
ducation , les habitudes des époux , n'offrent rien do disparate et de 
choquant. Un mariage peut être sortable et ne pas être convenable h cause 
de quelque circonstance particulière. 

Conversation, Dialogue ((Sefpràcf), 3ttHegefibrft î cf))» Dia- 
logue est propre aux conversations dramatiques; conversation aux entre- 
tiens familiers qui ont lieu dans la société. 

Conversation, Entretien. Ces deux mots désignent en gé- 
néral un discours mutuel entre deux personnes ou un plus grand nom- 



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bro; mais avec cette différence que conversation se dît en général de 
quelque discours mutuel que ce puisse cire ; au lieu qu'entretien se dit 
d'un discours mutuel qui roule sur quelque objet déterminé. Ainsi Ton 
dit qu'un homme est de bonne conversation pour dire qu'il parle bien de 
différons objets sur lesquels on lui donne lieu de parier; on ne dit pas 
qu'il est d'un bon entretien. 

Entretien se dit de supérieur à inférieur; on ne dit point d'un ci. 
toyen qu'il a eu une conversation avec le roi, on dit qu'il a eu un entretien. 
On se sert aussi du mot entretien quand le discours roule sur une matière 
importante. On dit par exemple, ces deux princes ont ensemble un 
entretien sur les moyens do faire la paix entre eux. (Encyclopédie.) 

Conviction , Persuasion (Ueberjeufliina # Itebcrrctoitifl)* 
« Ces deux mots expriment l'un et l'autre l'acquicscctncut de l'esprit à ce 
qui lui a été présente comme vrai, avec ridée accessoire d'une cause 
qui a déterminé cet acquiescement. 

La conviction est un acquiescement fondé sur des preuves d'une évi- 
dence irrésistible et victorieuse. La persuasion est un acquiescement 
fondé sur des preuves qui ne sont pas évidentes, mais vraisemblables. 
Ce dont on est convaincu ne peut être faux; au lieu qu'on peut cire per- 
suade d'une chose fausse. 

La conviction n'est souvent que passive ; la persuasion est active. 

Convier, Inviter (rinlafceu). Ces deux mots signifient égale- 
ment, engager à un repas. Mais convier marque un repas de cérémo- 
nie que l'on doit faire avec plusieurs personnes; et inviter, un repas 
familier fait avec les personnes de la maison, ou avec leurs amis. 

Convier sic* Convier à* Si l'invitation suppose un but, c'est 
à qu'il convient d'employer. Je convie quelqu'un à se rendre à une as. 
semblée, à s'y trouver. M.iis si l'invitation n'a pour objet qu'une déter- 
mination , qu'un pur acte de la volonté, qui no suppose pas un but, c'est 
de qu'il faut employer. 

Copier 9 Transcrire (rtbfcftrciecn , rettt fcfpreiben). Trans- 
crire, c'est écrire une seconde fois, transporter sur un autre papier 
pour mettre au net; copier, c'est tirer un double ou des doubles, pour 
multiplier les exemplaire*. 

Corrompre 9 Séduire, Suborner Oetfterbett, tferfiiftreit, 
tterlocEctl)* L'idée commune do ces trois termes est faire faire à quel, 
qu'un une chose contraire à son devoir, à l'honneur, à la justice, à la 
fidélité, à la pureté, à la vertu. 

Corrompre est le terme générique, c'est faire faire à quelqu'un, de 
quelque manière que ce soit, uno action de cette nature. Séduire et 
suborner sont des manières particulières de corrompre. 

On corrompt une personne en lui faisant faire uno action qui est 
ltors de la voie honnête et régulière qu'elle suivait ou quelle voulait 
suivre; on lui fait rompre cette voie. 

Séduire est une manière particulière de corrompre, par laquelle on 
emploie la ruse, l'artifice, la tromperie, le mensonge, pour détourner 
quelqu'un de son devoir. 

Suborner est uno manière de corrompre, par laquelle on emploie 
l'appât de l'intérêt ou de quelque autre avantage, pour porter quel- 
qu un À manquer à son devoir. 

On séduit l'innocence, la droiture, la bonne foi, la jeunesse, le 
sexe, les gens simples qui ne sont point en garde contre l'artifice. 

On suborne les lâches, les faibles, les gens sans vertu, des hommes 
pervers 9 des témoins, des domestiques, des juges, des gens prévenus 
de quelques passions ou disposés à des faiblesses. 

Corrompre les moeurs, Démoraliser. Corrompre les 
mœurs, c'est induire à des actions contraires à la pureté des mœurs. Dé. 
moraliser, c'est détourner des principes do la saine morale. 

Corrompu, Dépravé, Vieieux, Pervers* Le vicieux 
est porté au mal par sa nature ou par une mauvaise habitude; l'homme 
dépravé y perverti par l'habitude du mal, n'a plus de goût que pour ce 



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O» (Po 

qui est mauvais; dans l'homme corrompu, l'habitude du mal a détruit 
tout germe du bien; l'homme pervers est opposé au bien par inclina- 
tion, il en est l'ennemi déclaré (ber la(tft{)afte , bïX fôlecfrte SKOlfd), bft 

perbortenc OTenf*, to wfe&ttc SMrnfcto. 

Cosmogonie, Cosmographie, Cosmologie» La cosmo- 
gonie raisonne sur l'état véritable du monde. Elle diffère de la cosmo- 
graphie en ce que celle-ci est la science des parties de l'univers sup- 
posé tout formé et tel que nous le voyons; et elle diffère de la cosmo- 
logie en ce que celle-ci raisonne sur l'état actuel et permanent du 
monde tout formé, au lieu que la cosmogonie raisonne sur l'état véri- 
table du monde au moment de sa formation. 

ITe tous Cotés, de toutes Parts Oott aiïtn ®eitett)*. De 
tous "cbté$ paraît avoir plus de rapport à la chose dont on parle ; de 
toutes parts semble en avoir davantage aux choses étrangères qui en- 
vironnent celle dont on parle. On va de tous cotés, on arrive de toutes 
parts. On voit un objet de tous cotés lorsque la vue se porte succes- 
sivement autour de lui et le rrgarde sous toutes ses faces. On le voit 
de toutes parts, lorsque tous les yeux qui l'entourent l'aperçoivent, 
quoiqu'il ne soit vu de chacun d'eux que par uoe de ses faecs. 

Le malheureux a beau se tourner de tous cotés pour chercher la 
fortune, jamais il ne la rencontre. La faveur auprès du prince attire 
des honneurs de toutes parts, comme la disgrâce attire des rebuts. 

Tout it'iu* coup, tout a coup (ploglid}, attf (f htmal). Ces 

deux phrasés adverbiales se disent d'une certaine manière dont arrive 
un événement, et elles diffèrent par cette manière. 

Un événement arrive tout à coup, lorsqu'il arrive soudainement, 
sans élre prévu. Un événement arrive tout a un coup , lorsqu'étant sus- 
ceptible d arriver successivement et en plusieurs fois, il arrive en une 
seule fois dans toute sa plénitude. Au moment où nous nous y atten- 
dions le moins, nous entendîmes tout à coup gronder le tonnerre. Il 
gagna le gros lot à la loterie et se trouva riche tout d'un coup. 

Coup a'œll, Oeillade, J&egarit («licf, wrftoltfeitcr 
SSlicf)* Ces trois expressions ont rapport à la manière de porter les 
yeux sur un objet. 

Regard est le terme général. Il ne signifie par lui-même que l'ac- 
tion physique de regarder. 11 v a des regards doux , furieux , agités, 
inquiets, tendres, passionnés, timides, audacieux. 

Le coup dœil est un regard fugitif et qu'on jette comme en pas- 
sant, soit pour regarder légèrement un objet, soit pour avertir quel- 
qu'un de cesser de faire ce qu'il fait ou de dire ce qu'il tlit, ou de 
commencer à dire ou à faire quelque chose. 

V œillade est un coup dœil ou un regard jeté comme furtivement 
avec dessein et avec une expression marquée qui est toujours prise en 
bonne part. 

Les passions dissimulées jettent des œillades ; la légèreté jette un 
coup d'œil vain; la fierté lance un coup d'œil dédaigneux: tout se peint 
dans les regards. 

Oeillade ne se dit qu'au propre et dans le style familier. Dans le 
stylo soutenu on dit coup aVœil pour œillade. Coup dœil se dit au figuré 
comme regard. 

Couple 9 Faire (etlt 9toar)* Paire, se dit des animaux et des 
choses qui vont ordinairement ensemble: une paire de bœufs pour le 
labour, une paire de bas; couple, se dit de celles qVon emploie tan- 
tôt ensemble, tantôt séparément: une couple de bœuis pour la bouche- 
rie, une couple de louis. 

De Cour 9 de la Cour* D* cour se prend ordinairement en 
mauvaise part : un homme de cour (tilt JpifltBg}. Un homme de la cour 
est un homme attaché auprès du prince, ou par sa naissance ou par 
son emploi (eitt $ofm«tttl). 

Coutume, Habitude. Coutume, disposition habituelle de 



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Tame ou du corp§ relativement à un objet qui est devenu familier. II a 
coutume de se lever matin. • 

Habitude , penchant acquis par l'exercice des mêmes senfimens ou 
par la répétition fréquente des mêmes actions. On distingue les habitudes 
du corps et les habitudes de l'a me. 

La coutume regarde l'objet, elle le rend familier. L'habitude a rap- 
port à l'action même» elle la rend facile. Un ouvrage auquel on est 
accoutumé coûte moins de peine. Ce qui est tourné en habitude se fait 
presque naturellement et quelquefois même involontairement. L'habitude 
est une seconde nature. 

Coutume» fteage (gfctnofattftcit, @eto<MdE>)» Coutume, se 
dit des institutions qui subsistent depuis si longtems chez un peuple, 
que leur origine se perd pour ainsi dire dans la nuit des tems. 

JJ usage est une pratique reçue qui peut être ancienne ou nouvelle. 
Ce que pratique la plus grande partie des gens est un usage} co qui 
est pratiqué depuis trés-long-tems est une coutume. 

Craindre» Redouter. Redouter y c'est craindre fortement. 
Craindre est susceptible de degrés, on craint plus ou moins. Redouter, 
marquer une crainte très- forte à la vue d'un mal auquel on se sent hors 
d'état de résister. Il suppose |a défiance de ses forces , et une grande 
idée de celles qui menacent. On craint l'ennemi lorsqu'on a des forces 
un peu inférieures aux siennes; on le redoute lorsqu'il est tres-supèricur 
en nombre. 

Craindre, Avoir Peur (fiircfctctt, fiel) fitrcfttett). Craindre, 
se dit d'un danger à venir que Ton prévoit : avoir peur, d'un danger vif 
et subit dont on ne connaît pas toujours la cause , qui souvent n'est quo 
dans l'imagination, et qui intéresse notre conservation. On craint un 
ennemi qui menace ; on a peur du tonnerre. 

Crapule, Débauche, Volupté (ZinucuQcnnft , ^pQuft)* 
Ces trois termes ont rapport au goût des plaisirs des sens, c'est-à-dire 
des plaisirs delà bonne ebére, et des jouissances physiques de l'amour. 

On entend communément par volupté tout amour des plaisirs des sens 
qui n'est point dirigé par |a raison, et c'est dans ce sens que nous prenons 
ce mot. 

La volupté) uniquement dirigée par l'amour du plaisir, met du choix 
dans les objets qui peuvent le lui procurer; et, dans ses jouissances, 
la modération qui peut en maintenir le goût. 

La débauche admet aussi du choix dans les objets, mais elle ne met 
aucune modération dans la jouissance. 

{«a crapule , uniquement avide de jouissance, s'y livre brutalement 
sans faire aucun choix des objets. 

Créante, Croyance (@UauJbc). La croyance est une ooinion 
pure et simple ; la créance est une croyance ferme appuyée sur des au. 
torités puissantes. 

Creuser, Fouiller (imrcftôrabcn, duc ©rubc maeften). Ces 
deux termes se disent de la terre. Creuser la terre, c'est y former un 
creux, abstraction faite de toute idée accessoire ; fouiller les terres, c'est 
les creuser dans le dessein d'y trouver des choses que l'on soupçonne 
y être cachées. 

Crime, Faute, péllt, Forfait. Ces mots expriment des 
actions contraires à la morale et aux lois. 

Faute est le mot générique , avec cette restriction cependant qu'il 
signifie moins que les autres quand on n'y joint point d'épi thete ag- 
gravante. 

La faute se dit d'un mal commis ou d'un bien omis, considéré sous 
le rapport de la personne qui l'a commis ou omis et sous celui de la 
peine qu'elle peut avoir encourue, ou du reproche qu'elle peut avoir 
mérité dans l'un ou l'autre cas (%tf)Ut). 

Le crime est une action qui trouble l'ordre social ou moral (&a$ 
$8tt6re<teit). 

Le forfait est un crime énorme, rare, réfléchi, atroce (JtfPCltyat). 



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©1 . Cr 

Délit est un terme de palais. H signifie une faute commise au pré- 
judice de quelqu'un (et» èttttt 9?fldMeil fine* anbern begangener Seller, 
SJerge&en). 

Croire, Estimer, Juger, Penser (Qlaubtn, meinen, itrs 
theiltn, feftlfett)* On emploie ces quatre mots pour manifester son 
opinion sur les hommes ou sur les choses. 

On croit ce qui regarde les hommes d'après la bonne ou la mauvaise 
opinion qu'on s'en est formée. Je croîs que cet homme est sincère; je 
crois que cet homme est un fourbe. 

On estime d'après les connaissances positives qu'on a des hommes, 
leurs qualités bonnes ou mauvaises. 3e connais la probité de cet homme, 
j'estime qu'il remplira bien cette place. 

On juge d'après des faits précédons. Il s'est si bien conduit dans 
toutes les circonstances où il s'est trouvé, que je juge qu'on aura lieu 
d'être content de lui dans celle-ci. On pense d'après les connaissances 
que l'on a acquises. Dans l'état de détresse où il se trouve, je pense 
qu'il sera bien aise qu'on lui offre une occasion de s'occuper utilement. 

En parlant des choses, on les croit bonnes ou mauvaises sur les 
rapports des autres; on estime leurs qualités bonnes ou mauvaises sur 
la connaissance qu'on en a ou qu'on croit en avoir. On en juge d'après 
l'expérience. On en pense favorablement ou défavorablement d'après 
les lumières de la raison ou les égaremens de l'erreur et des préjugés. 

Croyance , Fol (@l<iubc~). Ces deux mots ont rapport à la 
persuasion où l'on est de la vérité des choses. 

Le mot croyance indique une persuasion déterminée par quelque 
motif que ce puisse étro , évident ou non évident. Croyance fondée 
sur les sens, 6iir l'évidence, sur l'autorité. 

Là foi est une croyance déterminée par la seule autorité qui a parlé. 
C'est en ce sens qu'on dit avoir foi en quelqu'un, pour dire être per- 
suadé de la vérité de ce qu'il dit. De là vient que Ton peut dire que 
le peuple ajoute foi à milles fables dont il a la tête remplie. 

Foi et croyance se disent aussi de la collection des opinions reli- 
gieuses fondamentales d'une personne , d'une secte etc. ; mais par le 
mot croyance on désigne ces opinions avec abstraction du motif sur le- 
quel elles sont appuyées, et par le mot foi on les désigne comme ap- 
puyées sur la certitude de la révélation. Un chrétien dira , telle est la 
croyance des juifs, et non pas telle est la foi des juifs; un catholique, 
telle est la croyance des protestans, et non pas telle est la/01 des pro- 
testant. Mais un chrétien dira tel est la foi des chrétiens, s'il veut in. 
cliquer les dogmes fondés sur la révélation, et telle est la croyance des 
chrétiens, s'il veut faire abstraction de ce fondement. 

Cruauté, Férocité (©raufamf ett , t&vimmitftit). 11 y a 
entre la férocité et la cruauté cette différence que la cruauté étant d'un 
être qui raisonne, elle est particulière à l'homme; au lieu que la féro- 
cité étant d'un être qui sent, elle peut être commune à l'homme et à 
l'animal. 

Cure, Cuérison (Sur, «$Ctllltt0). Ces deux mots ont rap- 
port »ux succèt que l'on obtient dans le traitement des maladies. 

Cure se dit des grandes maladies suivies de la guérison qu'on n'a- 
vait pas lieu d'espérer ou qui semblalit difficile à opérer. 

Guérison signifie en général succès dans le traitement d'une mala- 
die quelle qu'elle soit. 

On fait une cure , on procure une guérison. On dit une belle cure 
et une guérison prompte et parfaite. 



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De S)S) 



11. 

Dauger, Péril, RUque ((Bcfaf)r). Cet trois mots désig- 
nent la situation de quelqu'un qui est menacé de quelque malheur. 

Danger regarde le mal qui peut arriver. Péril et risque regardent 
le bien qu'on peut perdre, avec cette différence, que péril dit quelque 
chose de plus grand et de plus prochain , et que risque indique d'une fa- 
çon plus éloignée la possibilité de l'événement. De là ces expressions, 
en danger de mort, ou péril de la vie, sauf à en courir les risques. 
Le soldat qui a l'honneur en recommandation ne craint point le dan- 
ger f s'expose au péril , et court tranquillement tous les risques du mé- 
tier. Danger s'emploie quelquefois au figuré, pour signifier un in- 
convénient. Je ne vois aucun danger à sonder ses intentions avant de 
lui proposer cette affaire. 

Dation, Donation (frewnUtge Sdfrttif itttg , Sdbtttfiittg an* 
33erbinMtrf)frit)* Termes du jurisprudence qui signifient l'un et l'au- 
tre, un acte par lequel on donne quelque chose. Mais la donation est 
une libéralité, et la dation ne porte point ce caractère. L'acte par le- 
quel on donne quelque chose en paiement de ce qu'on doit n'est pas 
une donation , . c'est une dation. 

Davantage, Plus (titeftr, woeft mefrr, tneiter)» Ces deux 
mots servent à comparer les choses , et à marquer la supériorité des 
unes sur les autres. 

Plus indique directement une comparaison , et est alors suivi de 
que, qui. conduit au second terme de cette comparaison. Votre fière 
est plus sage que vous. II a plus mangé que moi. 

Plus, en ce sens, s'associe également avec des adjectifs» et avec 
des verbes. Davantage exprime la comparaison indirectement et no 
ne s'associe qu'avec des verbes. Vous avec du courage, il en a davan- 
tage. Avec l'expression directe on dit, votre frère est plus sage que 
vous; mais avec l'expression indirecte, on dit vous êtes sage, maïs 
votre frère Test davantage; et davantage signifie ici plus sage que vous; 
où l'on voit que ce mot renferme implicitement vous qui est le second 
terme de la comparaison. 

P/uj, en ce sens, faisant toujours attendre le second membre de 
la comparaison, ne doit jamais terminer 'une phrase; mais davantage 
contenant implicitement le second terme, peut la terminer; il ne 
laisse rien à exprimer. 

Plus et davantage s'emploient souvent avec la négation 9 et alore 
ils sont adverbes de quantité et n'expriment point do comparaison. 
En ce sens, plus peut terminer une phrase, de même que davantage. 
On dit également je n'en veux pas plus, et je n'en veux pas davantage. 
La première locution a rapport à celui qui donne et signifie je no 
veux pas que vous m'en donniez un plus grand nombre, une plus 
grande quantité, cessez do m'en donner; la seconde a rapport à celui 
qui reçoit et signifie, je ne veux* pas en recevoir un plus grand nom- 
bre, j'en ai suffisamment; ce que vous me donneriez de plus ne mo 
aérait d'aucune utilité, d'aucun avantage. 

Débarrasser , Dégager (befrctftt, (oémarftett). On est dé- 
barrassé des fâcheux, des importuns, des affaires; ils embarassaient, ils 
mettaient en embarras. On est dégagé des obligations, des engagement- 

En défendant ma porte à un importun, je m'en débarraite; en 
payant mes dettes; je me dégage de mes créanciers. 

Débaucher, Séduire (fil (Brttttfcc rr*ten, *crfiit>rctt). Ces 
deux mots signifient également détourner de la vertu et plonger dans 
le vice. Ils différent par la manière dont se fait l'action. On dé- 
bauche par les grossiers appâts du vice ceux qui sont déjà disposés à 
s'y livrer; on séduit ceux qui sont attachés à la vertu, en les en dé- 



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•4 »e 

tachant insensiblement, en abutant de leur faiblesse ou de leur igno- 
rance, en les trompant par de fausses apparences. 

Débile , Faible (fd)tt>adf>]k Ces deux mots ont rapport à la 
manière dont les causes produissent leurs effets. 

Faible est opposé à fort. 11 se dit des choses qui n'ont pas autant 
de force que les choses de la même classe, ou qui sont inférieures en 
force aux individus d'une autre classe, ou enfin qui n'ont pas le degré 
de force qu'elles devraient avoir pour produire F effet, auquel elles 
sont destinées. Un enfant est faible lorsqu'il n'a pas autant de force 
que les enfans en ont ordinairement à son âge; le ressort d'une mon- 
tre est faible s'il n'imprime pas un mouvement assez fort aux rouages 
pour les faire mouvoir convenablement. 

Débile ne s'applique guère qu'aux animaux, à leurs facultés, à leurs 
organes, à leurs membres et par analogie à quelques facultés spiritu- 
elles de l'homme. 

Déblller, Dételer («u$fcf>frren, ftttôfpamtctt)» Ces deux 
mots se disent de l'action de détacher des chevaux des choses qu'ils 
tirent* Débillér est un terme de marine qui se dit des chevaux que 
l'on détache des bateaux ou des trains de bois qu'ils tirent; dételer se 
dit de l'action de détacher un cheval ou des chevaux d'une voiture 
qu'ils tirent. 

Débit, Veiite (*Xttrfftttf)* Vente est le terme générique qui se 
dit de tout ce qui se vend. Débit se dit d'une vente prompte, facile et 
fréquente. Le débit convient particulièrement aux marchands en détail; 
la vente aux marchands en gros. 

Débuter, Commencer (anfangen). Débuter se dit d'une 
action qu'on fait pour la première fois et qui doit être suivie de plu- 
sieurs actions du même genre. On commence ce qu'on veut achever sans 
rapport à d'autres ouvrages. On débute dans une carrière; un acteur 
débuté sur un théâtre; un auteur qui veut se faire un nom dans le pu- 
blic débute par un premier ouvrage. 

Déeéfter, Menrlr (fterfeeit)* Décéder ne se dit qu'en termes 
de palais et d'administration. Dans le langage ordinaire on dit mourir. 
Dans un acte de notaire ou un procès-verbal, on dit: lequel est décédé; 
mais ailleurs on dit lequel est mort. 

Décence, Dignité, CSravlté. Ces trois termes désignent 
également les égards qui règlent la conduite et déterminent le maintien. 

Ils diffèrent entre eux en ce que la décence renferme les égards 
que l'on doit au public; la dignité ceux qu'on doit à sa place; et la 
gravité ceux qu'on se doit à soi- même. 

Décence 9 Modestie, Pudeur, Réaerre, Retenue 
(9(itftâituigfeit, »efc*>etoeitï>ett, &d>ant, Sorficftt, $e1»itfflmfett, 
3mrncf^a(tting). Ces cinq termes ont rapport à la manière de se com- 
porter, d'agir, de parler devant les autres. 

Le décence craint de choquer, de déplaire, ou de ne pas avoir pour 
chacun les égards qui lui sont dus. La modestie craint d'être remarquée, 
et ne dispute à personne les avantages de la beauté, de l'esprit, des 
talens etc. 

La pudeur craint la honte et l'avilissement; il suffit des apparences 
pour la faire rougir. La réserve ne dit rien, ne fait rien, sans un mûr 
examen. La retenue fait qu'on ne fait et qu'on pe dit rien qu'à propos. 

Réception , Tromperie (Sttrttg). La tromperie est un abus 
de l'ignorance, de la confiance, de la crédulité , de la facilité de quel- 
qu'un. En termes de jurisprudence, déception se dit au lieu de trom- 
perie. On dit déception d'outre moitié pour indiquer une tromperie qui 
a fait tort à quelqu'un de plus de la moitié de la valeur d'une chose; 
et lésion d'outre moitié, pour indiquer le tort même qui résulte de la 
déception. 

Décès, Trélntg, Ufert (#itttdtt, Xoî, 9ftfttrnei0» Trépas 
est poétique et emporte dans son idée le passage d'une vie k l'autre. 
Mort est du style ordinaire tt signifie précisément le cessation de la vie» 



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Décès est d'un style plus recherche, tenant un peu de l'osage du palais. 
et marque proprement le retranchement du nombre des mortels. Mort 
se dit a l'égard de toutes sortes d'animaux , et les deux autres ne se di- 
sent qu'à Tégard de l'homme. Un trépas glorieux est préférable à une 
vie honteuse. La mort est le terme commun de tout ce qui est animé 
sur la terre. Toute succession n'est ouverte qu'au moment du décès. 

Déchaînement , Emportement (ba* $8iitf>ett, $o(>eit 
gcgeit fem<tnben; t>a$ flnfutaUtn fce$ 3 or né, btt 3âfe|orn)* Ces deux 
mots marquent un mouvement violent de colère; mais le déchaînement 
suppose un objet contre" lequel cette colère est dirigée, et V emportement 
n'exprime que le moment sans accessoire. Le déchaînement est durable, 
il va constamment à son but; Yemportement est passager, il s'apaise et 
on l'apaise.. 

Déeharjre , Déefcftrgement. C'est l'action de décharger. Le 
premier se dit des voitures de terre, le second des voitures d'eau. La 
décharge d'une voiture, le déchargement d'un bateau* d'un vaissean. 
(Décharge fagt man m bem 2(bUbeu btt SBagen auf bem&mbe; dé- 
chargement non bem îbffitn, $Luélabtn, MbUbcn ber ©dbiffe ic.) 

Déeliet, Discale (bec Stbfatt an S&aattn). Termes de com- 
merce. Par le premier on entend une diminution de la valeur des mar- 
chandises causée par la poussière, par le coulage etc. La discale est 
proprement le déchet par l'évaporation de l'humidité contenue dans 
toute la marchandise, 

Déehevelé, Kehevelé. Décheveié se dit d'une personne dont 
on a mis la chevelure en désordre; échevelé se dit d'une personne dont 
la chevelure est en désordre par quelque cause que ce soit. Deux 
femmes sont déchemlées (fînb Jfrjattfft, tfabtn Sfrjauf're J£><wrf) lorsqn'en 
se battant elles ont mis réciproquement leur chevelure en désordre. 
Line femme est échevelée (bût ftotternbe, fUegenbf, ungeorbnett JÇHiare) lors- 
que ses cheveux sont en désordre, sans rapport à la cause qui les a mis 
en cet état. 

Dérider , Juger (ctttfdpetbett , ttrt&Ctlett), Ces mots désig- 
nent, en généra], Faction do prendre son parti sur une opinion 
douteuse ou réputée telle. Voici les nuances qui les distinguent. 

On décide une contestation et une question ; on juge une personne 
ou un ouvrage. Les particuliers et les arbitres décident', les corps et les 
magistrats jugent. On décide quelqu'un à prendre un parti, on juge 
qu'il en prendra un. 

toéeimateur , llîmeur (bec 3e$tttfcèrt* , bèr 3efmfs 
erfyeber)* Le décimateur est celui qui a droit de percevoir une dîme; le 
dîmeur est celui qui lève une dîme pour un autre. 

Décime, Déclines, Dîmes (bie 3el|tltttt)* Ces mots désig- 
nent également une contribution payable par les possesseurs des biens, 
et qui était originairement de la dixième partie des fruits. 

Décime, au singulier, se disait de la dixième partie des revenus 
ecclésiastiques , qui était levée extraordinairement pour quelque affaire 
jugée importante à la religion ou à l'État. 

Décimes, au pluriel, est ce que les bénéficiers payaient annuellement 
à l'État sur les revenus de leurs bénéfices, sans aucune analogie déter- 
minée entre les revenus et la contribution. 

Dîme est la portion des fruits des biens laïcs donnée annuellement 
à l'églis e par les fidèles , ou aux seigneurs par leurs vassaux. Quoique 
ce mot semble indiquer la diximième partie, ce n'était pourtant le taux 
des dîmes qu'en un très petit nombre d'endroits; il variait d'un lieu à un 
autre, et il n'y avait d'uniformité que dans la quotité annuelle de chaque 
paroisse. 

Décision, Résolution ((?îttfdf)Ctbutt0, <gntfc$lfe£ti!tû)» De ~ 
cision, opération par laquelle l'esprit, après avoir examiné une chose 
douteuse, contestée ou sujette à discussion, et souvent aussi sans l'avoir 
examinée, prononce affirmativement sur cette chose. 

ftétolution, dessein que l'on forme, parti que l'on prend» 



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96 De 

ttéelarer, Découvrir, manifester, Révéler, Déeeler 

(«ngebett, offenbaren, gu erfr tmen gtbttt , ent&ecfen, wrratfeetO» 
Déclarer, dire les choses exprès et à dessein , pour en instruire ceux à 
qui on ne veut pas qu'elles demeurent inconnues. Découvrir , montrer, 
soit à dessein , soit par inadvertance, ce qui avait été caché Jusqu'alors. 
Manifester .produire au dehors ses sentimeiîs intérieurs* Révéler, rendre 

Ïmblic ce qui a été confié sous le secret. Déceler, nommer celui qui a fait 
a chose, mais qui ne veut pas en être cru l'auteur. Les criminels dé- 
clarent presque toujours leurs complices. Les confidentes découvrent^ or- 
dinairement les intrigues. Les courtisans ne se manifestent pas aisément. 
Les confesseurs révèlent quelquefois la confession de leurs pénitens. 
Quand on ne veut pas être décelé, il faut n'avoir aucun témoin de son 
action. 

Déeorer, Orner, Parer, Embellir Oufetit, tttrfdfrfrtetf, 
fdfrtltftdr'eit, ttetjterett). Ces quatre mots désignent ce qu'on ajoute aux 
choses pour les faire valoir davantage et en relever l'éclat et la beauté. 

Embellir est le terme général. Il signifie rendre plus beau, plus in- 
téressant, plus agréable, plus précieux, de quelque manière que ce 
soit ; les autres mots désignent différentes manières iVembellir. 

Orner, c'est ajouter â une chose simple, des choses accessoires ar- 
tistement travaillées qui, sans en faire partie , servent à la rendre plus 
agréable. 

Décorer , c'est distribuer tous les ornemens que l'on ajoute à une 
chose , de manière qu'ils concourent également à l'embellir. 

Parer, c'est embellir une chose par des accessoires qui la font pa- 
raître plus belle, plus agréable â la vue. 

Déeonler, Emaner. Ces deux mots se disent des corps qui 
sortent d'autres corps. 

Emaner, c'est simplement sortir de quelque corps ; découler, c'est 
sortir de quelque corps en coulant, en produisant une suite dVffets qui 
se succèdent tellement les uns aux autres qu'ils forment un tout. 

Découler, Dériver, Emaner, Proeéder, Provenir 
(atl$fHe£flt , (erriîfurett , (erttPrgebett)» Ces termes désignent le rap- 
port des choses avec leur origine. 

'Découler indique qu'une chose prend son origine en coulant du 
corps d'où elle sort. Le sang découle d'une blesiurc. 

Dériver indique qu'une chose tirée d'une source principale, rn 
est éloignée plus ou moins. L'eau d'un canal dérive ou est dérivée d'un 
ruisseau, d'une rivière. Le ruisseau est sa source principale, le canal 
indique la dérivation. 

Emaner indique l'origine de la chose, effet d'une émission sponta- 
née. La lumière émane du soleil. 

Procéder indique une cause qui produit un effet de mémo nature 
qu'elle. Le discours procède de la pensée; le mal procède d'un vice; 
1 effet csr de même nature que la cause. 

Provenir désigne la cause et la manière d'opérer. Pour savoir d'où 
les choses proviennent, il faut remonter des effets jusqu'aux causes, et 
expliquer comment les causes produisent les effets. Une éclipse provient 
de l'interposition d'un corps opaque qui intercepte la lumière d'un 
astre. Sa ruine provient de ses débauches. 

Procéder et provenir ont bien plus de rapport ensemble qu'avec les 
trois autres verbes. Provenir est plus du discours ordinaire, et procé- 
der du style philosophique ou savant. On cherche d'où proviennent les 
effets sensibles, communs, physiques ou moraux; on cherche d'où pro- 
cèdent les choses métaphysiques, les objets intellectuels. Ces mots ne 
se disent qu'au figuré, tandis que les autres s'emploient au propre et 
au figuré. 

Découper, Dépecer. Découper se dit des animaux que l'on 
sert entiers sur une table,, et signifie , les diviser en leurs parties prin- 



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De 99 

cipales, comme le* ailes, le» cuisse*,. le croupion etc. (jfrfôncipfn, %ttt 

Dépecer, c'est diviser un animal par pièces ou morceaux sans obser- 
ver de laisser entières Us parties principales. On dépèce un dindon, 
lorsqu après lavoir découpe, on les divise en plusieurs autres parties. 
Un depece un gigot; a la boucherie on dépèce un bœuf, un veau, un 
mouton (aerfhitfelti, jert)aiteti). ' 

Découverte, Invention. On peut nommer ainsi en général 
tout ce qui se trouve de nouveau dans les ans et dans les sciences. 

Découverte ne s'applique guère et ne doit même s'appliquer qu'à ce 
qui est non-seulement nouveau, mais en même teim curieux, utile, dif- 
ficile à trouver, et qui par conséquent a un certain degré d'importance 
(<£ntbf<ftttta). D v 

. Invention se dit de ce que Ton trouve de nouveau dans les arts, et 
qui n'a pas un des caractères d'importance qui pourrait lui faire donner 
le nom de découverte (Çrflnbung). 

Décrépi ter, Pétiller (tterprafTeltl)» Ces mots se disent du 
bruit quo font certainss substances exposées au feu, comme le sel. Petit. 
1er est le terme ordinaire; décrépiter est un terme technique. Le sel ex. 
posé au feu pétille ou décrépite. 

vx ££ e V w 4 »««*»*a»ei»ent {bit $attMtM0 btê 3Cbttc$meit«, 
©te Wbuaymt)* Le décaissement est l'action de décroître, et la décrue 
est la quantité dont la chose est décrue- Le décaissement est opposé à 
l'accroissement, la décrue à la crue. 

abfegett)* Fierté est une de ces expressions qui, n'ayant d'abord été 
employées que dans un sens odieux , ont été ensuite tournées à un sens 
favorable. C'est un blâme quand ce mot signifie la vanité hautaine, al- 
tière, orgueilleuse, dédaigneuse; c'est presqu'une louange quand il sig- 
nifie la hauteur d'une ame noble. C'est dans le premier sens que nous 
le considérons' ici. 

ha fierté est l'expression de l'orgueil, d'une personne qui se croit 
au. dessus des autres, qui évite de se familiariser avec eux, dans la 
crainte de s'avilir; et qui affecte d'écarter tout ce qui pourrait faire 
penser qu'ils sont ses égaux ou ses supérieurs. 

Ajouter, à la fierté, qui est l'ostentation de la grande opinion de soi- 
même, des airs, des gestes, qui marquent un grand mépris pour les au- 
tres, un ton de dignité qui veut imposer, et vous aurez une idée du 
dédain, 

La fierté est d'un sot, le dédain d'un insolent/ 

lie Dedans, l'Intérieur {ba$ Sttttere)* Ces deux mots ont 
rapport à la partie d'une chose qui ne paraît point au dehors. 

Le dedans a plus de rapport â l'espace même; Y intérieur en a davantage 
à ce qui accompagne l'espace, à ce qui regarde la construction, ses 
formes, ses ornemens, la nature des choses qu'il contient. On dit que 
Yintérieur (et non nas le dedans) de la terre contient des minéraux. On 
dit que le dedans à une maison ne répond pas au dehors, si l'on ne veut 

farler que des lieux et de leur distribution; on dit au contraire que 
intérieur d'une maison répond â l'extérieur, si l'on veut parler des or- 
nemens, de l'ameublement et des autres agrémens. Les anatomistes 
examinent Yintérieur du corps humain, et non pas le dedans. Quand 
on a admiré l'extérieur d'une maison , il est naturel qu'on désire d'en 
connaître l'intérieur. 

Dédommager, Indemniser (frfmbloé ïjaltctt, entf cirfbtgtit). 
Indemniser est un terme de palais; c'est dédommager quelqu'un d'une perte 
en vertu d'une obligation , d'un titre quelconque par lequel on est en- 
gage. Les indemnités sont dans l'ordre de la justice, de l'équité, delà 
probité, du calcul; les dédommagerons sont accordés par la bonté, 
par la bienveillance, par la pitié, par la charité, si toutefois Us ne 
sont pas rigoureusement dus. L'indemnité est par elle - même plus ri- 
Fmzs , Dict. synonymique. *J 



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96 De 

goureuse et plus égale que te dédommagement. Le dédommagement 

5 eut être plus ou moins faible et léger, eu égard à la perte que fin- 
emnité doit couvrir. On indemnise en argent ou en valeurs égales, 
des pertes ou des privations appréciables en argent ou en valeurs égales, 
celui qui ne doit pas les supporter; on dédommage par des compensations 
quelconques, des pertes ou des privations de toute espèce, celui-là 
même à qui on aurait pu les laisser supporter. L'indemnité vous rend 
la même somme de fortune; le dédommagement tend à vous rendre une 
somme semblable d'avantages ou de bonheur. 

Un propriétaire indemnise son fermier dans les cas majeurs , Suivant 
les conventions. Le riche dédommage par bienfaisance le pauvre, d'une 
perte fâcheuse. 

Défaite , Déroute. Ces deux mots désignent la perte d'une 
bataille, faite par une armée; avec cette différence que déroute ajoute 
à défaite et désigne une armée qui fuit en désordre, et qui est totale- 
ment dissipée. 

Défaut, Faute, Défectuosité, Vice, Imperfection 
(t>a& <Scbvtd)tn ober fret JÇcfjUr, cittjetuc Jfcbïer, Me SDtattgeUEuifttgs 
Uit, baf ftcf)ïerf)af te , bit Itttttpttfommeitfreif)» Tous ces mots ont 
rapport à quelque chose de mal qui se trouve dans une chose ou dans 
un ouvrage. 

Le défaut indique le mal considéré relativement à la chose entière 
comparée avec l'usagé qu'on en veut faire; ou bien il indique le mal 
considéré relativement à l'observation des règles établies pour la bien 
faire.. Une pierre a un défaut lorsqu'elle est fendue, et qu'on veut 
remployer dans son entier; elle a un défaut lorsqu'elle est trop tendre 
ou trop dure pour l'usage qu'on en veut faire. 

La faute indique le mat considéré relativement à l'endroit où il se 
trouve, et à l'ouvrier qui en est Fauteur. L'endroit où un ouvrier n'a 
pas observé les régies est uttefauteé 

Défectuosité est un diminutif de défaut. C'est un défaut peu consi- 
dérable qui n'empêche pas d'estimer le reste de la chose. 

Une bosse est un défaut dans un corps humain ; un doigt trop court 
ou trop long n'est qu'une défectuosité. 

Le vice est un défaut répandu dans toute la chose ou dans tout l'ou- 
vrage, et qui vient, dans la première, d'une mauvaise qualité naturelle; 
dans le second, d'une mauvaise direction donnée par l'ouvrier. Vice de 
conformation, vice de prononciation. 

Imperfection désigne quelque chose de moindre importance que tout 
ce que les mots précédens font entendre. C'est ce qui empêche une chose 
d'être parfaite. Ce mot indique par conséquent que la chose esi par- 
faite dans tout le reste. C'est une imperfection dans un tableau qu'une 
draperie mal exprimée, lorsque tout le reste est parfaitement conforme 
aux règles. 

Défaut, Faute, Manque, manquement. Le manque 
est l'absence de la quantité qu'il devait y avoir, mais qui s'en manque 
pour qu'une chose soit^ entière ou complète, par opposition à ce qu'il y 
avait de trop. Le défaut est l'absence d'une chose qu'on n'a pas , de ce 
qu'on désirerait, de ce qu'on n'a pas en sa possession, par opposition 
à ce qu'on a. 

Dans un sac qui doit être de mille francs, vous trouvez 
trente francs à dire; il y a trente francs de manque, le manque 

est de trente francs (e$ fe^Iett in btm @atft breifHg granfen, breigig 
granfen fin* in frem Sacfe ju romig, tt $e$en tociffg $tmUn in htm ©a* 

ttb). Le manque est donc en effet ce qui s'en manque ou ce qui 
manque d'une quantité déterminée, fixée, ordonnée. Mais ces rapports 
ne sont nullement indiqués par le défaut. Le défaut existe toutes les 
fois que vous n'avez pas une chose, ou que la chose cesse, comme quand 
on dit le défaut de la cuirasse (Me fBlift fat «Stlirafleé, £>rt, tne er 

awfô&rt, Swf*enrawm attifa» **w JWttf *«> to» anton SHtaffenjWcfen), 



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1)6 OO 

ou au dgfoa/ de l'épaule./ Le manqué est toujours relatif; le défaut 
est absolu. 

Le manque d'esprit dit qu'on n'a pas le degré d'esprit ordinaire 
ou convenable (ber VR an gel an ©et/tant», ber nidbt Çmfângttcje SBepÇ 
bftf 2frtftan&eé)* Le défaut d'esprit exprime une privation quelconque 
et même la nullité. 

Faute est synonyme de manquement La faute s'appelle manquement 
lorsqu'on la considère comme une action par laquelle on manque à 

une règle, à une loi (Uttterlaffung$fel)ler). 

Défendre, Soutenir, Protéger (ttertf>etbt0en, mtterfifigctf, 
ttt SdfrtlÇ ttebmetO* Ces trois mots signifient, en général , l'action de 
mettre quelqu'un ou quelque chose ft couvert du mal qu'on lui fait ou 
qui peut lui arriver. 

On défend ce qui est attaque; on soutient ce qui peut l'être; on 
protège ce qui a besoin d'être encouragé. 

Défendre, Prohiber, Interdire (ver Met en, unterfagen, 
m^ibitttt)» Ces trois mois ont rapport à la défense de faire quelque 
chose* 

Défendre est le terme générique, il embrasse toutes sortes d'ob- 
jets, il appartient à tous les genres de style. Prohiber est du style 
réglementaire, il s'applique aux objets d'administration, de police, de 
discipline. Interdire s'applique aux choses qui avaient lieu auparavant, 
et que l'on défend de continuer. On défend ce qui est mal, ce qui of- 
fense; on prohibe certaines marchandises que Ton ne veut pas laisser 
fabriquer, ni vendre dans un pays; on interdit à un homme l'entrée 
d'une ville qu'il avait auparavant; on lui interdit toute communication 
avec les habitans. 

Défendu, Prohibé OerBotett, tltttetfafct)* Ces deux mots 
désignent en général une chose qu'il n'est pas permis de faire, en con- 
séquence d'an ordre ou d'une loi positive. Ils diffèrent en ee que pro- 
hibé ne se dit guère que des choses qui sont défendues par une loi hu- 
maine et de police. La fornication est défendue^ et la contrebande est 
prohibée, 

Défianee, Méfiante (9Rt$rrattett)* La méfiance est une 
crainte habituelle d'être trompe, sans antre motif que la mauvaise opi- 
nion qu'on a des hommes. Elle s'étend sur tous. 

La défiance est la crainte d'être trompé par quelqu'un, fondée sur 
les raisons qu'on croit avoir de douter de sa droiture , de sa bonne 
foi, de sa sincérité. La défiance ne tombe que sur les particuliers. 

Se Défier 9 se Mener (tttijlfrauett)» Ce sont deux exprès* 
sions dont la première a rapport à la défiance et l'autre à la mé- 
fiance. 

On se méfie de quelqu'un par suite d'un caractère méfiant, et 
quoiqu'on n'ait aucune raison particulière qui puisse justifier la mé- 
fiance. On se défie de quelqu'un parce qu'on a des raisons particulières 
de douter de sa probité, de sa sincérité etc. 

Défunt, Mort , Trépaaeé (wrfforfretO* Trépassé ne se dit 
presque plus, même dans le style religieux et ordinaire; il n'y a guère 
que le peuple qui dise encore défunt; il n'est plus question que de mort. 

Dégantant, Fastidieux (tfel|aft, tferfcriefK* , IattgtiKt* 
lig)« Dégoûtant a plus de rapport au corps qu'à l'esprit, fastidieux en 
a pins à l'esprit qu'an corps. 

Ce qui est dégoûtant eause de l'aversion, ce qui est fastidieux 
cause de l'ennui. 

Déguiser, Tôlier, Pailler, Dissimuler (*>erfd>leietrtt, 
Mtfappcn, bemdttteht, befôfotigtit , ttcrbergett, »erfxetten)» On voile 
ce qu'on ne peut pas cacher entièrement. Ce mot suppose que la 
chose est connue, mais qu'elle ne l'est pas entièrement. Souvent le 
voile est transparent. On déguise une chose que l'on veut faire passer 

7 • 



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pour une autre; on pallie ce qu'on ne peut pas justifier entièrement) 
on dissimule y pour éloigner lès autres de ce qu'on veut leur cacher. 

On voile ses desseins; on déguise ses sentimens; on pallie ses fautes; 
on dissimule en feignant de penser le contraire de ce qu'on pense. 

Déguis* 1 *? Maaiiiier, Travestir. Ces trois mots ont rap- 
port au dessein de n'être pas connu ou reconnu. 

Travestir, c'est substituer à un vêtement ordinaire un vêtement 
étranger , de manière que l'objet no soit pas reconnu pour ce qu'il 
e*t 0>erFletben). 

Déguiser, c'est substistuer aux apparences ordinaires et vraies, des 
apparences trompeuses, de manière que l'objet ne soit pas reconnu, 
du moins facilement (sermumitlM). 

Dans le déguisement, on veut paraître une autre^personne; dans le 
travestissement , on veut paraître un autre personnage. L'espion se 
déguise, le comédien se travestit. 

Au figuré, déguiser s'applique à tout ce qui cache, altère la vé- 
rité, la réalité; travestir, ne peut être appliqué convenablement qu'à 
ce qui peut être représenté sous l'image du vêtement, comme à l'ex- 
pression qui est le vêtement de la pensée; à l'emblème ou à l'allégo- 
rie, qui est une draperie jetée sur la chose. 

Masquer, c'est couvrir d'un faux visage (uertattttn)* 

Déguster, Clouter» Goûter, c'est prendre un peu d'un ali- 
ment ou d'une boisson pour essayer si on les trouve bons. Déguster, 
c'est prendre dans sa bouche du vin ou quelque autre boisson, pour 
connaître s'il ne contient pas quelque drogue nuisible. (Goûter U'< 
aeitfnet ba$ £eutf*e foften, uerfoflen, im StHaemetnen ; déguster fagt 
man nur, roenn man vont 3?erfoften ber ©etrànfe fpricfrt, ruotet man 
bie 9lbjt*t &at, su mttrrfucbfn, ob fie àc&t ober wfilfcfct fïnb. 

Délétère, Hlortel (tftttltd))* Ces deux mots signifient qui 
donne la mort, ou qui peut donner la mort; mais mortel est un terme 
général qui se dit de tout ce qui est de nature à donner la mon, 
comme les coups, les blessures, les plaies, le chagrin etc.; et délétère 
est un terme technique qui ne se dit que des substances qui donnent 
ou peuvent donner la mort à la manière des poisons. 

Délibérer, Opiner, Voter (btzatf)fàîaQCtt , ftimmtn, afc 
fttmmen)* Ces trois mots sont consacrés dans le langage des corps 
établis pour examiner, discuter et terminer certaines affaires. 

Délibérer, c'est examiner dans tous les sens et sous tous les aspects 
une question proposée, et discuter les raisons pour et contre. Opiner, 
c'est dire son avis et le motiver. Voter, c'est donner son suffrage 
quand il ne reste plus qu'à recueillir les voix. 

Délient, Délié. -Délicat^ se dit au propre des ouvrages dont 
les parties sont fines, et travaillées avec beaucoup de peine, d'adresse 
et d'attention; et délié de ce qui est grêle, menu, délicat. En ce sens 
délicat diffère de délié, en ce que le premier outre la finesse des parties, 
indique encore un travail difficile et qui ne peut être fait qu'avec beau- 
coup d'art, de patience et de précaution. 

Délicat se dit par analogie des choses qui concernent l'ame, l'es- 
prit, la raison. Une pensée est délicate lorsque les idées en sont liées 
entre elles par des rapports peu communs qu'on n'aperçoit pas d'abord 
quoiqu'ils ne soient point éloignés, qui causent une surprise agréable qui 
réveillent adroitement des idées accessoires et secrètes de vertu, d'hon- 
nêteté, de bienveillance, de volupté, de plaisir et qui insinuent indi- 
rectement aux autres la bonne opinion qu'on a d'eux ou de soi. On dit 
d'un discours qu'il est délié lorsqu'on n'en aperçoit pas d'un premier 
coup d'œil l'artifice et le but. 

On dit, au figuré, un homme délicat et un homme délié. Par homme 
délicat on entend un homme qui, avant une grande sagacité, sait dis- 
tinguer ce qu'il y a de plus honnête, de plus agréable, de plus noble, 
de plus généreux dans toutes les circonstances de la vie, et qui s'y attache 
par goût pour en faire la lègle de ses actions. Par homme délié on en- 



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De ÎOI 

tend un homme fin, insinuant, fertile en expédiens, qui a toute la sa- 
gacité nécessaire pour distinguer et choisir les moyens les plus propres 
à parvenir à son but, et assez d'habileté pour les employer a propos. 

Un homme délicat peut être plus ou moins délié, c est-à dire employer 
plus ou moins habilement les moyens que sa délicatesse a préférés. 
Mais un homme délie n'est pas un homme délicat lorsque son habileté 
ne se rattache pas à des moyens avoués par la délicatesse. 

Ainsi délicat se prend toujours en bonne part ; et délié en bonne ou 
en mauvaise part* 

La sensibilité de Famé produit le délicat; la finesse de l'esprit, l'ar- 
tifice amènent le délié. 

Délicat, Fin ({art, Uftlid), feitt u* f. »♦)♦ H suffît d'avoir 
assez d'esprit pour concevoir ce qui est fin; mais il faut encore du 
goût pour entendre ce qui est délicat. Le premier est au-dessus de la 
portée de bien des gens, et le second trouve peu de personnes qui 
soient à la sienne. 

Un discours fin est quelquefois utilement répété à qui ne Ta pas 
entendu; mai» qui ne sent pas le délicat du premier coup ne le sen- 
tira jamais. -On peut chercher l'un , et il faut saisir l'autre- 

Fin est d'un usage plus étendu ; on s'en sert également pour les 
traits de malignité comme pour ceux de bonté. Délicat est d'un ser- 
vice comme d'un mérite plus rare; il ne sied pas aux traits malins, 
et il figure avec grâce en fait de choses flatteuses; ainsi Ton (Jit une 
satire fine* uno louange délicate. 

Délicatesse, Finesse. Ces deux mots sont considérés ici 
comme une qualité de l'esprit ou comme des caractères qui distinguent 
les ouvrages d'esprit. 

La finesse est une qualité de l'esprit par laquelle il découvre ce 
que tout le monde n'aperçoit pas. La délicatesse est un sentiment vif 
et habituel du mérite, des bonnes qualités, de la convenance des 
objets. 

Dans la comédie, Molière a plus de finesse que de délicatesse, Té- 
rence a plus de délicatesse que de finesse, Xïïi ÏUftfptdC jeigt 9Koliére 

me&r @4tati(rit wnb ajerfc&tmçt&eit, aie $attt)tit, £ercn&iué me&r gart&ett, 

até ®<Mau(eft. 

Délié, Iflenu, mince* Ces trois mots se disent de diverses 
dimensions des objets physiques. • 

Ce qui est délié ,n est opposé qu'à la grosseur, supposant toujours 
une sorte de longueur. Un fil délié. Ce qui est menu est relatif à la 
grosseur du corps; il se dit des masses qui sont diviséef en plusieurs 
petites parties, ou des objets naturels qui ne sont pas encore parve- 
nus à leur entière croissance. On divise souvent les corps en poudre 
menue. Les jeunes branches des arbres, ou les jeunes arbres eux- 
mêmes, son); du menu bojj. 

Délié, Fin, Subtil. Un homme fin marche avec précaution 
par des chemins couverts; un homme subtil avance adroitement par 
des voies courtes; une homme délié va d'un air libre et aisé par des ' 

routes sûres (tin feiner battit ; ein fcftlantr, flerfdMagener 9W«tw; 
tin getoanbter «Wann). 

la défiance rend fin; l'envie de réussir jointe à la présence d'es- 
prit rend subtil; l'usage du monde et des affaires rend délié. 

Délire, Egarement (SteUrtum, @eifieéabt»efetriE>eit)* Le 
délire ifcst autre chose qu'un dérangement des facultés de l'esprit pen- 
dant la veille, qui lui fait juger mal des choses connues de tout le 
monde. Ce mot se dit d'un dérangement causé dans Tordre des idées 
ou par une maladie ou par le trouble violent que causent, les passions 
parvenues à leur dernier degré d'exaltation. Le délire de l'amour, le % 
détire des passions. 



Le mot délire exprime le dérangement même; le mot égarement 

nrime l'effet du dérangement* Le délire est la cause; Yegarement 

l'effet* Le délire est capable de produire toutes sortes à'égaremens. 

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fût 9e 

Demande, Question /(^rage)* Cet deux mots indiquent ce 
que l'on dit à quelqu'un pour en obtenir quelque chose que Ion veut 
savoir de lui. Mais demande est familier et suppose quelque cbo&e de 
bref et de positif qui est ordinairement lié avec l'idée ou le mot de 
réponse. On fait une demande pour obtenir une réponse. 

Question est de tous les styles, s'applique k toutes sortes de sujets, 
et suppose quelque chose de plus détaillé et qui dépend davantage de 
la volonté de celui qui répond. Celui qui lait une demande dont il 
exige la réponse, veut savoir la chose sur le champ, c'est un fait dont 
il veut connaître la vérité; celui qui fait des questions $ voulant obtenir 
des détails ou des explications , laisse le teins de donner de* èclair- 
•issemens. 

Demander, Interroger, Questionner (auffraftcn, frac 
fleit, befragett-, Vtvfyôttu}* Ces trots mots ont rapport à ce qu'on dit 
à quelqu'un pour savoir de lui ce dont on veut être informé. 

Questionner marque un esprit de curiosité; interroger suppose de 
l'autorité; demander est une expression commune qui ne présente d'autre 
accessoire que le désir de. savoir. L'espion questionne le/ gens; le juge 
interroge les accussés ; on demande ce qu'on veut savoir. 

Questionner et interroger font seuls un sens; mais il faut ajouter un 
régime à demander parce que ce mot a deux sens et qu'il faut indiquer 
celui dans lequel on le prend. On demande une place pour l'obtenir; on 
demande son chemin pour le savoir. Dans le premier exemple , deman- 
der n'est synonyme ni de questionner ni d'interroger. Dana le second, il 
est synonyme de ecs deux verbes. 

Demander à, Demander jle. Si l'objet dp la demande 
est une action dont celui qui demande est le sujet, il faut employer à. 
Il demande à partir, à entrer, à vous parler. Lorsque l'objet ce la de- 
mande n'est pas une action faite par le sujet, on dit de. Il demande 
d'être reçu dans cette compagnie, 11 demande de ne pas vous suivre. 

Démanteler, Démolir, Détruire, Raser. Ces quatre 
mots ont rapport à l'idée d'abattre un édifice, et sont distingués par des 
accessoires que nous allons expliquer. 

Démolir, c'est abattre les différentes parties d'un édifice ou d'un ou- 
vrage de maçonnerie, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien sur pied (ftfc- 
vreéen, abreifien <in ®eb8ube). 

Démanteler , est un terme de guerre qui signifie démolir les fortifies, 
tîons d'une place. (Démanteler ttfrb Mit bom 3îieb tttt if en Ut %t' 

ftungéroerfe gefagt). 

Détruire, c'est rompre , anéantir les rapports, les formes, l'ar- 
rangement des parties, la construction d'une chose , jusqu'à la ruine 
totale de l'ouvrage ou là perte entière de la chose. ÎDétruire un édi- 
fice, un bâtiment (jerftôretl). 

Raser un édifice , c'est abattre à ras de terre (fdjletfen). 

Denteler, Digtingaier, Discerner Ces trois termes ont 
rapport à l'action de reconnaître une chose par ses signes caractéristiques, 
de manière qu'on ne la confonde pas avec une autre ou avec plusieurs 
autres. 

Démêler, c'est reconnaître une chose entre plusieurs autres choses 
parmi lesquelles elle est mêlée. Un enfant démêle sa nourrice entre plu- 
sieuas personnes, et ne la confond avec aucune (iktfti @kgm£attb llfc 
ttx bett anbern bcxauttenntn). 

distinguer , c'est reconnaître les objets aux caractères ou aux quali- 
tés qui leur sont propres , de manière à sentir les différences qui les sé- 
parent des autres objets. Un brouillard épais, l'éloignement vous em- 
pêchent de distinguer les objets. C'est-à-dire, ils vous -empêchent de ré- 
connaître si c'est un rocher ou un nuage, un homme ou un anima), du 

noir ou du brun (titan ®efttitftaft& aum Un anbern unterfebeiben). 

Discerner, c'est remarquer entre deux choses qui ont les mêmes ap- 
parences, les nuances qui existent entre elles. Discerner np flatteur d'un 



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amî (dnen ©egenfhmb but* auéfôliepenbe SWerfoutle, fotrd> UnterfaVibung 
»on ben anbern ©egenftônben erfennen). 

Au Demeurant, au Reste, itu Reste, au Surplus 

(Ûbri0ett$)* Ces différentes façons de parler servent de transitions 
pour passer, d'une manière marquée, à quelque trait remarquable qui 
forme ou amène la conclusion d'un discours. 

Au demeurant est une ancienne façon de parler dont on se sert en- 
core quelquefois dam le style familier et badin. Cette expression est 
propre à désigner deux sortes de rapports, celui que les parties du dis- 
cours ont entre elles, et celui qui se trouve entre les choses mêmes. 
Dans le premier cas, cette façon de parler désigne le résultat, la con- 
clusion, la fin, quelque chose de définitif, ce sur quoi l'esprit, le dis- 
cours s'arrête, se repose, demeure. Comme liaison des choses, elle 
désigne ce que l'objet est en soi, dans le fond, à demeure, d'après, 
avec ou malgré ce qu'on en a dit. On regrette que cette expression ait 
été , pour ainsi dire, retranchée de la langue. 

Au reste désigne d'une manière vague ou sans idée accessoire ce 
qui reste à dire, un point, une observation qu'il importe d'ajouter on 
de rappeler. Au reste, je vous donnerai bientôt d'autres détails. 

Du reste diffère à' au reste en ce que ce qu'il annonce n'est pas dû 
même genre que ce qui précède, et qu'il n'y a pas une relation essen- 
tielle; au lieu qu'on se sert d'au reste quand, après avoir exposé un 
fait et traité une matière, on ajoute quelque chose dans le même genre, 
qui a du rapport â ce qu'on a déjà dit. 

Au surplus suppose une série, une gradation; une cumulation de 
choses au-dessus desquelles on en ajoute quelque autre par réflexion, 

Î>ar complément, par surcroît. Ainsi après avoir rapporté les nouvel- 
es qui se débitent, et les raisons qu'il peut y avoir d'y croire, vous 
ajoutes qu'an surplus vous ne les garantissez pas. 

Demeure, Demi elle , Maison, Habitation, Séjour, 
Résldenee (SBolptiittg , $au&, &itfentl><titéort ofter ZSvbnplaÇ, 
9Eefiften$ ofcer Sic, SSoÇttort obet 98*f)ttfi$, 9Bo^ttftâtte). Une 

habitation est un Heu habité quand on veut; on a une maison dans un 
endroit qu'on n'habite pas; un séjour dans un endroit qu'on habite par 
intervalles; sa résidence dans un lieu où l'on est habituellement; -un 
domicile dans un endroit qu'on fixe aux autres comme le lieu de sa ré- 
sidence; une demeure partout où l'on se propose d'etre longtems. 

Une maison désigne un bâtiment qu'on peut habiter; habitation ca- 
ractérise l'usage qu'on en fait; le séjour est une habitation passagère, 
la demeure une habitation plus durable, la résidence une demeure habi- 
tuelle et ûxe; le domicile ajoute à l'idée à % habitation celle d'un rapport 
à la société civile. 

Demeurer, IiOger (tDoIptettl* Ces deux mots sont synonymes 
dans le sens où ils ont rapport à l habitation ; mais demeurer se dit 
par rapport au lieu topographique où Ton habite, et loger par rap- 
port à l'édifice où l'on se retire. On demeure à Paris, en province, 
à la ville» à la campagne; on loge chez soi, en hôtel garni. 

Quand les gens de distinction demeurent à Paris, ils logent dans 
des hôtels; quand ils demeurent à la campagne , ils logent dans des 
châteaux. 

Loger se dit aussi en parlant d'un logement qui fait partie d'une 
maison. Il loge au premier, au second étage. 

Demeurer, Rester. L'idée commune à ces deux mots est de 
continuer d'être présent en un certain lieu pendant un certain tems 
(Meïben). Leur différence consiste dans la longueur plus ou moins con- 
sidérable. Demeurer garde ici son idée essentielle d'un tems plus con- 
sidérable qu'un autre tems. Je vais dans cette maison et )\j demeurerai 
tonte la journée ; je vais dans cette maison et je n'y resterai qu'un quart 
d'heure. Demeurer se dit donc d'un tems comparativement plus long 
que rester. 

Rester convient mieux | dans les occassions où il y a une nécessité in- 



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104 De 

dîipensablc de ne pas bouger «le l'endroit, et demeurer figure bien lors- 
qu'il y a pleine liberté. Ainsi l'on dit nue la sentinelle reste à son poste, 
et que le dévot demeure longtems à l' église. 

Démon, Diable (£riffel, Wfer ©cift)* Diable se prend tou- 
jours en mauvaise part. C'est un esprit malfaisant qui porte au vice, 
tente avec adresse et corrompt la vertu. Démon se dit quelquefois en 
bonne part. C'est un fort génie qui entraîne hors des bornes de la mo- 
dération, pousse avec violence et attaque la liberté. Le premier en- 
ferme dans son idée quelque chose de laid et d'horrible que n'a pas le 
second. Voilà pourquoi 1 imagination jouant de son mieux sur le pou- 
voir et la figure du diable, cause des peurs aux esprits faibles, fait qu'ils 
s'abstiennent d'en prononcer le nom, et que, par une fausse délicatesse, 
ils substituent à sa place celui de démon. 

Démontrer , Prouver (fctPCtfetl)» Démontrer , c'est prouver 
par la voie du raisonnement, par des conséquences nécessaires d'un 
principe évident. Prouver , c'est établir la vérité d'une chose par des 
preuves de fait ou de raisonnement, par un témoignage incontestable, 
par des preuves jusificatives etc. On ne démontre point les faits, on ne 
démontre que les propositions; mais on prouve les propositipns et les 
faits. Le géomètre démontre', le physicien ne démontre pas, il prouve 
seulement* C'est que les vérités physiques sont des phénomènes qui se 
montrent, mais qui ne se démontrent pas ; au lieu que les vérités géomé- 
triques sont des propositions qui se démontrent sans se montrer.- On 
prouve tout ce que l'on démontre; mais on ne démontre pas tout ce qu'on 
prouve» 

Dénigrer, UTolrelr* Ces deux expressions ont rapport à ce 
qu'on fait pour diminuer nu détruire la réputation de quelqu'un. 

Noircir enchérit sur dénigrer. Celui qui dénigre veut nuire, il at- 
taque la réputation, il ravale le mérite; celui qui noircit veut perdre, 
il attaque l'honneur, il détruit la réputation. Le calomniateur noircit 

(fcfcwàrèt an) ; le détracteur dénigre (twrfleinrrt). 

Far le raison que noircir attaque l'honneur, il ne se dit que des 
personnes ou de leurs actions morales; par la raison que dénigrer s'a- 
dresse à tout genre de mérite , il s'applique aussi aux choses , car on 
tâche de rabaisser leur prix, de les rendre méprisables. On dénigre un 
ouvrage, une marchandise, on ne les noircit pas. On dénigre et on noir- 
cit un auteur, un marchand. 

Denrées, IflarelictncUses* Marchandises, dans la plus grande 
étendue de sa signification, se dit de toutes les choses qui se vendent ou 
se débitent, soit en gros, soit en détail, dans les magasins, boutiques, 
* foires, marches etc. 

Dans un sens plus restreint, on n'appelle marchandises que les ma- 
tières premières travaillées, façonnées, manufacturées, simples ou com- 
binées, appropriées par l'industrie à divers usages, ou faites pour l'être, 
et qui ne se consomment que par un usage plus ou inoins long. En ce 
sens, il est opposée à denrées. 

On entend par denrées, les productions de la terre, qui brutes ou 
préparées, se vendent ou se débitent jusque dans le plus petit détail, 
pour les besoins de la vie, et qui se consomment au premier usage. On 
met au nombre des denrées les choses qui se vendent pour la nourri- 
ture et pour la subsistance des hommes et des bétes. On les distingue 
en grosses denrées, telles que les blés, le foin , le vin, le bois à brûler 
etc.; et en menues denrées, comme les fruits, les graines, les légumes etc. 

Denrées, Subsistances, Vivres (SBaaren, £ebett*mtts 
tel)» Subsistances est un terme général par lequel on entend toutes les 
choses qui concourent à nous faire subsister, c'est-d-dire à maintenir 
la durée de notre existence, ou qui forment notre subsistance, com- 
posée de la nourriture et de l'entretien. 

Les subsistances comprennent les denrées et les vivres.- 

Les denrées sont les subsistance* considérées sous le rapport du com- 
merce journalier qu'on en fait, et qui se vendent courramment en argent. 



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De lOft 

~Lcs denrées sont les subsistances considérées sous 1c rapport du com- 
merce journalier qu'on en fait , et qui se vendent couramment en 
argent. 

Les vivres sont les espèces de subsistances qui nous font vivre f 
c'est à-dire qui alimentent et reproduisent, pour ainsi dire, chaque 
jour notre, vie par la nourriture. 

Les blés, les bestiaux, font partie des subsistances; le pain, la 
viande sont des denrées dans le commerce; le pain, la viande sont des 
vivres dans l'usage journalier. 

Dense, £pals (fctdfrt)» Ces deux mots ont rapport à la quan- 
tité relative de matière qui est dans un corps. 

Dense est un terme de physique. Epais s'emploie dans tous les 
styles. 

Le resserrement ou le rapprochement des parties forme la densité,* 
Y épaisseur. On dit en physique qu'un corps est plus dense qu'un autre, 
lorsqu'il contient plus de matière sou* un même volume. 

Epais se dit proprement en parlant d'un corps compacte, pour in- 
diquer la profondeur ou l'espace qu'il offre d'une surface à l'autre. 

Cette planche est épaisse d'un pouce; ce mur est épais de deux 
pieds. - 

Dense indique dans un corps la gravité ou la pesanteur de la masse 
comparée avec le volume. L'or est plus dense que l'argent, le chêne 
que le sapin. Avec le même volume, un lingot d'or pèse beaucoup 
plus qu'uu lingot d'argent. 

Epais est l'opposé de mince; dense, l'oppose de rare. , 

On dit au figuré un homme épais, par opposition à un homme délié. 
Dense ne se dit qu'au propre. 

Dénué, Dépourvu» Ces deux mots ont cela de commun qu'ils 
indiquent une privation; mais dénué indique une privation absolue qui 
tombe uniquement sur la personne ou la chose qui l'éprouve; et dé- 
pourvu, une privation relative à quelque action, à l'exercice de quelque 
faculté. Un homme dénué d'esprit, de bon sens, de raison, est un 
homme qui manque absolument de ces facultés, un homme dépourvu 
d'esprit, de bon sens, de raison, est un homme qui n'est pas assez 
pourvu de ces facultés relativement à quelque action , â quelque opé- 
ration, à quelque conduite, qui exigent ces facultés à un certain degré. 
On- dira c'est un homme dénué de talens qu'on ne peut employer À rien; 
et, c'est un homme dépourvu de talens qui ne pourra jamais remplir 
une place un peu importante (tin et ®aa>e eittblôfjt fft)It, etttC <£<Ufee 

nio>t in fyînlânglicfcem Stfafie befifcen, gebreaVu). 

Dépêcher, Expédier* Dépêcher, envoyer en diligence avec 
des ordres. Expédier, faire promptement ce qu'il faut pour mettre 
quelqu'un en état d'être envoyé en diligence en quelque endroit* 

Dépens, Frai» ($ïoftett)* Termes de jurisprudence. Frais 
est le terme général. Ou appelle proprement frais tout ce qui est dé- 
pensé à l'occassion d'un procès, même les faux frais, tels que les ports 
do lettres. Les dépens ne comprennent que les frais qui entrent en 
taxe contre la partie adverse. 

Dépense, Prodigalité, Profusion. Dépense signifie pro- 
prement l'action de dépenser de l'argent. Mais il se prend aussi dans 
le sens de prodigalité et de profusion. 

Dépense est le terme générique ; la prodigalité et la profusion sont 
des espèces particulières de dépenses. 

La prodigalité est une dépense excessive faite sans raison et sans pré- 
voyance; la profusion est une dépense excessive qui dépasse de beaucoup 
la dépense réglée et ordinaire. 

Dépensier , Prodigue (>crfdyt»ettberifc$)» Dépensier est un 
terme familier qui se dit de celui qui aime à dépenser; prodigue se 
dit de celui qui dépense sans raison, sans connaissance, sans prévoy- 
ance. Lé dépensier satisfait son goût en faisant des dépenses inutiles; 



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le prodigue satisfait le sien, en se donnant un air de libéralité et de 
magnificence. 

Dépersuader, Dissuader (abtatfytn). Dépersuader, c'est 
détruire une chose établie par la persuasion 5 dissuader, c'est détruire 
la volonté , la résolution de faire quelque chose. 

Déplorable, Lamentable (bcfiagcttStPcrtï))* Ces deux 
ynots ont rapport à l'impression douloureuse que les malheurs font sur 
nous, avec cette différence que ce qui est déplorable est propre à ex. 
citer les pleurs , et oue ce qui est lamentable est propre à exciter des 
lamentations, c'est-à-dire des cris de désolation. 

Déranger? Gêner, Incommoder (ftoren, feetôftigen). 
Déranger quelqu'un, c'est interrompre Tordre ou la suite de ses oc- 
cupations. Gêner, c'est diminuer la liberté d'agir selon sa volonté; 
c'est mettre aux actions des obstacles qui les rendent moins faciles. 
Un homme me dérange , lorsqu'il me force d'interrompre un travail 
sérieux, auquel j'étais attaché; il me gêne, lorsqu'il me met dans la 
nécessité de suivre mon travail avec moins d'activité, avec moins d'at- 
tention; il m'incommode, lorsqu'il me force à des distractions qui ra- 
lentissent mon activité. 

lia dernière année, l'année dernière (ta* IcÇtt 3<riE>r, 
ta* VPrtge 3<lfyr)* La première expression signifie la dernière des an- 
nées dans une période dont on parle. La dernière année de son régne. 
La seconde expression signifie Tannée qui précède immédiatement celle 
où l'on parle. 

Dérober, Voler (ftrf)lett, tttttPCtitatt)» Ces deux mots ont 
rapport à l'action de prendre le bien d'autrui. 

Voler est le terme général; il signifie prendre le bien d'autrui de 
quelque manière que ce soit. 

Dérober est une manière particulière de voler; c'est soustraire 
adroitement, secrètement à quelqu'un une chose qu'il porte sur lui, ou 
qu'il a pour ainsi dire sous les yeux. 

Désagréable à, Désagréable de (tutaitgetteftm). Avec 
le verbe être, ce mot gouverne quelquefois a avec l'infinitif: cela est 
desagréable à voir; mais quand ce verbe est impersonnel, l'adjectif régit 
de: il est désagréable de le voir, de l'entendre. 

SeDésalUer, se Mésallier. Se désallier désigne le mariage 
ou l'alliance de deux personnes qui par leur état , leurs moeurs , leurs 
préjugés ne se conviennent point, quoiqu'il n'y ait point entre elles 
cette disproportion de naissance, de condition qui fait qu'on se mésal- 
lie. Un homme de cour et une fille de robe ae désallient sans se mésal- 
lier (ein? SSerMnbnng jwtfaVn eœem Jpofmatm unb einrm 9W4*d>en au* fcent 
ge»6&ntt<v*n S3ûrgerft«nl) ijl âne njtpaffeiifct £eir«t$, o&tte due SWijh 
*eiratS *u fepn). 

Désapprouver, Improuyer, Réprouver (mipittigen, 
taMtt , Vewerfen)» Ces mots présentent des idées contraires à celle 
d'approuver, mais par une opposition graduellement plus forte. 

On désapprouve (mtflbtfligt) ce qui ne paraît pas bien, bon, conve- 
nable; on improuve (tttbelt) ce qu'on trouve mauvais, répréhensible, 
vicieux; on réprouve (pertpftft) ce qu'on juge odieux, détestable , in- 
tolérable. 

L'homme simple et modeste se contente de désapprouver,' l'homme 
suffisant et ardent se hâte à'improuver; l'homme impérieux et immodéré 
ne sait que réprouver* 

Avoir deseendu , être deseendu (f)iu4b * ofccr Çerafc 
&tftit%tXl fct)tt)> Avoir descendu exprime une action. ^ J'ai descendu les 
degrés; le baromètre a descendu; y ai descendu pour venir ici, c'est-à-dire 
f ai fait l'action de descendre. C'est pour exprimer cette action qu'on 
emploie le verbe avoir. Mais être descendu exprime un état relatif à 
l'action de descendre faite 'précédemment. Votre, père est -il en haut? 
non, jtt est descendu. Quand a t-U descendu? il y a une heure. Quand 
on fait l'action de descendre, on descend; quand on^a fait cette action, 



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IN ift? 

on dit qu'on a descendu si Ton veut exprimer qu'on l'a faite, et on dit 
qu'on est descendu si Ton veut exprimer l'état où l'on se trouve après 
l'avoir faite. J'o* descendu la montagne en vingt minutes. 11 y a une 
de mi -heure que je suis descendu. 

On dit descendre au tombeau, descendre dans la tombe, et descendre 
chez les morts. 

t Description, Image, Tableau (Sefôreitomg , Stlb, ®cs 
fttâfôè)* (Belles* lettres). D'après Longin, on a compris sous le nom 
d'image tout ce qu'en poésie on appelle descriptions ou tableaux. Mais 
en parlant du coloris du style, on attache à ce mot une idée beaucoup 
plus précise; et par image on entend cette espèce de métaphore qui, 
pour donner de la couleur à la pensée, et rendre un objet sensible 
s'il ne Test pas assez, le peint sous des traits qui ne sont pas les siens, 
mais ceux d'un objet analogue. 

La mort de Laocoon dans l'Enéide, est un tableau; la peinture 
des serpens qui viennent l'étouffer est une description', Laocoon argent 
est une image, La description diffère du tableau en ce q»»e le tableau 
n'a qu'un moment et qu'un lieu fixe, h* description peut être une suite 
de tableaux i le tableau peut être un tissu d'images; Vimage Hle même 
peut former un tableau. Mais Vimage est le voile matériel d'une idée, 
au lieu que la description et le tableau ne sont le plus souvent que le 
miroir de l'objet même. 

Toute image est une métaphore, mais toute métaphore n'est pas une 
image. Il y a des translations de mots qui ne présentent leur nouvel 
objet que tel qu'il est en lui-même, comme, par exemple,' la clé 
d'une voûte, le pied d'une montagne; au lieu que l'expression qui fait 
image peint avec les couleurs de son premier objet la nouvelle idée à 
laquelle on l'attache, comme dans cette sentence d'ïphicrate: une ar- 
mée de cerfs conduite par un lion est plus à craindre qu'une armée 
de lions conduite par un cerf; et dans cette réponse d'Àgesrlas , â qui 
l'on demandait pourquoi Lacédémone n'avait point de murailles. Voilà 
€n montrant ses soldats , les murailles de Lacédémone. 

Vimage suppose une ressemblance, renferme une comparaison, et 
de la justesse de la comparaison dépend la clarté, la transparence de 
Y image. ( Marra ontel.) 

Désert, Inhabité , Solitaire. Ces trois mots ont rapport 
à l'état des lieux qui ne sont pas habités, qui sont peu fréquentés. 

Le lieu désert est néglige; H est vide et inculte. Le lieu inhabité 
est sans habitans et sans habitations. Le lieu solitaire n'est pas fré- 
quenté; il est tranquille, on y est seul (bet tOÛftt, ftfce Ott, bfï »ns 

fce»o&nte Ort, bet einfame ûtt. 

Les landes sont désertes, les rochers sont inhabités, les bois sont 
solitaires. v 

Déserter , Quitter (efttett Ott tottlafftn). On déserte les lieux 
où l'on éprouve quelque incommodité, quelque désagrément, où Ton 
est expose à quelque danger; on les quitte par quelque raison que ce 
soit. Mon goût pour la campagne m'a fait quitter la ville ; les persécu- 
tions m'ont fait déserter la ville. 

Déserter, Déserter de. Déserter se dit d'un lieu particulier 
où Ton est, d'où l'on sort. On déserte Parmée, et on déserte du régiment. 
On déserte la ville , et on déserte d'une chambre. 

Déserteur, Transfuge ($(ti$reifsetv Utbtvl&ufev). Ces deux 
termes désignent également un soldat qui abandonne ou qui a aban- 
donné sans congé le service auquel il est engagé ; mais le terme de trans- 
juge ajoute à celui de déserteur l'idée accessoire de passer au service des 
ennemis. 

Deshonnéte, Malhonnête. Deshonnête est contraire â la 
pureté; malhonnête à la civilité, à la droiture; le premier se dit des 
.choses, le second des choses et des personnes. 

Deslsonnête, Obseène (attrttiftfnfctû , tnte$t*ar, trttftôtïrfd, 
|Utiiij$tf0)» Ces deux mots ont rapport aux atteintes portées a là pu- 



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ÎOS De 

deur, mais Ici chose» deshonnêtes la blessent, et les choses obscènes la 
violent. 

Désigner, Indiquer, Marquer (bejctrfjnctt , attfccuten). 
Ces trois mots ont rapport à trois différentes manières de faire connaî 
tre les choses. 

On marque par des caractères particuliers ce qu'il importe de recon- 
naître, de ne pas confondre; on indique uu objet en donnant à celui 
3ui le cherche ou l'ignore des lumières, des renseignement de nature à 
iriger ses regards, ses pas ; on désigne une chose cachée, par le rapport 
de certaines figures avec elle. 

Le cadran marque les heures , la carte indique les routes, la fumée 
désigne le feu. 

Désir , Souhait (2Bttttfrf) , SBegteibe)* L'un et l'autre désig- 
nent une inquiétude qu'on éprouve pour une chose absente, éloignée, 
à laquelle on attache une idée de plaisjr. 

Les souhaits se nourrissent d'imagination, ifs doivent être bornés ; les 
désirs viennent des passions , ils doivent être modérés. On se repaît de 
souhaits, on s'abandonne à ses désirs. Les paresseux s'occupent à faire 
des souhaits chimériques; les courtisans se tourmentent par des désirs 
ambitieux. Les souhaits semblent plus vagues , et les désirs plus ar- 
dens. Quelqu'un disait qu'il connaissait mieux les souhaits que les dé- 
sirs, distinction délicate, parce que les souhaits doivent être l'ouvrage 
de la raison, et que les désirs sont presque toujours une inquiétude 
aveugle qui naît du tempérament. 

Désirer , Souhaiter, Vouloir, Avoir envie 9 Soupi- 
rer, Convoiter (wvUcn, Unit baben, tiMtttfrfjctt , fyciftcv, etfhgcr 
t»ttttfd)ett, fcfctteit, 0eltifittt)* Vouloir se dit d'un objet présent; avoir 
envie, d'une chose qu'on aimerait avoir; souhaiter, des choses éloignées; 
désirer, de ce qu'on souhaite avec plus d'ardeur; soupirer de ce qui 
nous charme vivement; convoiter ne se dit qu'en morale, et suppose un 
objet illicite ; on convoite la femme et le bien d'autruî. 

Nous voulons ce qui peut nous convenir; nous avons envie de ce qui 
nous plaît; nous souhaitons ce qui nous flatte; nous désirons ce que nous 
estimons; nous soupirons pour ce qui nous attire; nous convoitons sou- 
vent ce qu'il ne nous est pas permis d'avoir. 

Désirer, Désirer de* Le verbe qVi suit désirer peut signifier 
une action simple et déterminée; c'est à-dire qui ne renferme pas une 
idée accessoire de doute, d'incertitude,- comme dans je désire voir cet 
homme, je désire l'entendre , je désire prendre du café, du chocolat; 
je désire me promener. Dans toutes ces phrases , voir, entendre, pren- 
dre, me promener, équivalent à des substantifs; c'est comme si l'on 
disait, je désire cette chose, savoir, voir, entendre etc. 

Le verbe qui suit désirer peut signifier aussi une action qui renferme 
une idée accessoire de contingence, de doute, d'incertitude. Alors 
l'expression de ce verbe n'équivaut pas à un substantif. 3c désire de ré- 
ussir ne veut pas dire exactement, je désire cela, savoir réussir, car 
réussir ne désigne pas une chose définie, déterminée, mais une chose 
vague, incertaine, qui dépend de divers moyens, .de divers événemens, 
du sort, de la fortune etc. Je désire de réussir peut se rendre exacte- 
ment par, je désire qu'il arrive que je réussisse, ou de tous les événe- 
mens qui peuvent me faire réussir ou m'empècher de réussir, je désire 
que les premiers arrivent- Dans le premier cas désirer ne doit pas être 
suivi de de; dans le second, il gouverne cette préposition. Ainsi l'on 
dira je désire le voir, je désire l'enteudrc , parce que voir et entendre 
expriment des actions simples et déterminées. Mais on dira je désire de 
le rencontrer , parce que Je verbe rencontrer n'exprime pas une action 
simple et déterminée, mais une action qui dépend de certaines circons- 
tances qui emportent une idée de doute et d'incertitude. On dira par 
la même raison , il désire de gagner son procès ; il désire de remporter 
le prix. On dira aussi, il désire de lui plaire, il désire cTobtenir cette 
grâce; il désire d'amasser des richesses, et il désire aller à cette fête, il 



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De IOO 

désire partir bientôt. Cependant il faudrait dire, il désire rf aller à cette 
fcte; il désire de partir bientôt, si la personne dont -on parle avait en 
vue des obstacles qui pourraient l'empêcher d'aller à la fête ou de par- 
tir; et si ces obstacles rendaient les actions douteuses et incertaines. 

Désoeeupatlon, Désœuvrement ((Sefôâffëfoffgf Ht, Wfàs 
fuggang)* ^a désoccupation suppose le manque d'occupation , et l'occu- 
pation est un emploi de ses facultés et du tems, qui demande de l'ap- 
plication» de l'assiduité, de la tenue. Le désœuvrement est un manque 
d'oeuvre. L'œuvre est une action ou un travail quelconque qui nous 
exerce et ne nous laisse pas dans l'inaction. 

Désoeeupé , Désœuvré (ber ttnfofdbâfttçte 9 ber §)Hi$ige)* 

L'homme désoccupé n'a point d'occupation, a du loisir; l'homme désœu- 
vré ne fait absolument rien, est tout-à-fait oisif. 

Désœuvrement , Inaetion , Oisiveté* , Ces trois mots ont 
rapport à la cessation d'action ou de travail parmi les hommes. 

Le désœuvrement est l'état d'une personne qui ne fait aucun travail 
utile (ber OTAfiggang), 

L'inaction est la cessation ou la suspension de l'action (&ltttf)ittgfeit)« 

ljoisivité est l'état de celui qui ne veut pas travailler (ÇERtfôiggang)» 

Despote, Despotique. Despote marque le fait; despotique 
l'inclination. 

Despotat, Despotisme. Despotat signifie un gouvernement 
où la souveraineté réside dans la volonté d'un despote. Le despotisme 
est un pouvoir usurpé qui n'est autorisé par aucune loi , par aucun 
usage établi. 

Dessein, Projet (V&ovfyàbtn, (Sutumrf). Le dessein est ce 
que Ton veut exécuter, et le projet un plan ou un arrangement de moyens 
pour cette exécution. 

Ces deux expressions se prennent aussi pour la chose qu'on veut 
exécuter, mais le sesond regarde alors quelque chose de plus éloigné; 
on fait, on forme des desseins pour le tems présent; on fait des projets 
pour l'avenir. 

Dessein, Intention, Volonté (ber SBUfe, bitSUiitbt, ka$ 
&Pt*{)rtbCtt). Ces trois expressions ont rapport à diverses manières d'en- 
visager les choses que nous voulons faire ou qui soient faites. 

La volonté est une détermination fixe , l'intention, un mouvement qui 
fait tendre à quelque chose; le dessein une idée adoptée qui suppose 
quelque chose de médité et qu'on se préparc à exécuter. 

On a la volonté d'aller à Rome et Ton y va. On y va dans Vintention 
de voir les chefs-d'œuvre des arts que renferme cette ville; et on a le 
dessein d'en donner des descriptions. 

Les volontés (2Giftenéentfd>liefmngen) sont précises, les intentions (<2lfc 
flétett) sont plus cachées et plus vagues, les desseins (bie ^Ittlte obtt ènt= 
JUtirfe) sont plus vastes et plus raisonnes. 

Destin, Destinée (*krl)attgmf* , Sctftffal ober fiooé)» Ces 
deux mots ont rapport à l'enchaînement des événemens que l'on regarde 
comme infaillibles. 

La destinée est le sort réglé, disposé, ordonné par les décrets im- 
muables du destin. Le destin veut, et ce qu'il veut est notre destinée. L'un 
indique la cause et l'autre l'effet. 

jDestin n'est communément employé que par les poètes, les orateurs, 
et dans les genres où il est permis de créer des personnages allégoriques; 
destinée est le mot du discours ordinaire. 

Destin, Sort* Ces deux mots ont rapport à la cause qui déter- 
mine les événemens. 

Le destin se dit ordinairement d'une suite d'événemens enchaînés et 
nécessaires, le sort d'un événement isolé et momentané. 

On résiste au sort, on peut échapper au sort; mais on n'échappe 
pas au destin, il faut s'y soumettre. 

Destin, Fortune, Hasard, Sort (Uttgcfa^r ober Qnfau, 



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ai© De 

Glttcf / 8*»$, Qéfldfàiy* Ces quatre mois ont rapportai» choses que 
l'on eroit présider aux événemens. 

Le hasard ne forme ni ordre ni dessein; Infortuné le fait, mais- 
sans choix ; le sort suppose un ordre de partage , une détermination ca- 
chée ; le destin un enchaînement de causes , de vues fixes et déterminées. 

Le hasard fait, la fortune veut, le sort décide , le destin ordonne. 

Destin f Fatalité* Le destin est l'ensemble des événemens heu- 
reux ou malheureuxr 

La fatalité désigne particulièrment la cause cachée des événemens 
fâcheux. 

Degtitter pour* Destiner à* Destiner pour a rapport à l'em- 
ploi. Il a destine cet argent pour les pauvres. Destiner à a rapport au 
but. 11 à destiné cet argent aux pauvres (et î)&t Mfffë @d& fil r bit &ts 

tnett beftimmt; et M aiefeé ©e(6 ben 9Untcn beflimmt). 

Déterrer, Xxltiaitier. Déterrer se dit de tout ee qu'on ôte 
de la terre où il était caché. Exhumer ne se dit que des corps morts 
crue Ion déterre par N ordre d'un juge. On déterre des trésors cachés 
dans la terre» or déterre des antiques enfouis dans la terre, on déterre 
un corps mort, par hasard ou pour le transporter dans un autre lieu; 
maïs Ton exhume, par ordre d'un Juge le corps mort d'un homme 
qu'on soupçonne avoir été assassiné ou empoisonné. (Déterrer (fat btll 

atfftmeiiteit 'SBegrif «on a u é g r a h t n ; exhumer mirb nnr tetn « u 4 g r a= 
fren tofcter Jtérper gefagt, weiw bief auf 33efe&l eineé 9ttd>ter*gefa>ie&t). 

Détourner, Distraire , Divertir (eitte aubère 9tkfrtima 
Qtbtn , gerftreuen)* Distraire, tirer dans un sens, retirer de, attirer 
ailleurs. Détourner, tourner hors, hors de, donner un autre tour, 
changer le sens. Divertir, tourner diversement, diriger vers un autre 
but, faire changer d'objet. 

Il est sensible que l'action de distraire est plus faible, plus douce, 
plus légère que ecltc de détourner ou de divertir. Distraire n'exprime 
qu'une simple séparation, un déplacement et même un dérangement; 
tandis que détourner et divertir marquent une vraie révolution, un tout 
autre aspect, des changemens divers. 11 est constant par les mêmes 
applications et les acceptions différentes de divertir qu'il marque un 
plus grand changement, une plus grande différence, un plus grand ef- 
fet t que détourner, puisqu'il se prend aussi pour enlacer, dissiper, 
amuser, calmer, occuper ou employer entièrement d'une autre ma- 
nière. 

Au physique', on dira distraire, détourner, divertir des deniers, 
des papiers en les ôtant de leur place, en les séparant du reste, en les 
mettant à part, on les détourne en les mettant hors de portée, à l'é- 
cart , en les éloignant de leur voie ou de leur destination , en les em- 
Î Voyant à une autre dessein; on les divertit en les supprimant, en se 
es appropriant, en les dissipant. 

Au figuré, nous disons distraire, détourner, divertir d'un travail, 
d'une occupation, d'une entreprise, d'un dessein etc. 

Il suffit d'interrompre l'attention de quelqu'un pour le distraire de 
son travail ; il faut l'occuper , du moins pendant un tems , d'autre 
chose, pour l'en détourner} il faudrait le lui faire oublier ou aban- 
donner, en l'occupant de toute autre chose, pour l'en divertir. 

Détriment, Dommage, Préjudlee, Tort. Ces quatre 
mots ont rapport au mal qu'on peut faire aux autres ou qu'on peut 
éprouver de la part des autres, relativement aux biens , à la fortune, 
aux intérêts, a la réputation etc. 

Tort est l'expression générale. Il se dit de toute espèce de perte, 
de lésion, de dérangement dans la fortune, dans la réputation, dans 
les projets, les desseins, les entreprises etc., ce tort peut être causé par 
des personnes à d'autres personnes , ou éprouvé par des personnes de la 
part d'autres personnes. 

Le dommage est un anéantissement ou une diminution de valeur, 



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lie iil 

opéré sur an objet; ce qui devient nn tort pour le propriétaire clé 
cet objet. 

Le préjudice est un tort qui résulte des rapports désavantageux d'une 
chose à l'égard d'une autre. Le détriment est un tort qui résulte d'une 
chose qui en détériore une autre , et tend à l'anéantir ou Fanéantit 
en effet. 

Une nouvelle maison de commerce qui croise les autres et leur en- 
lève des bénéfices par sa concurrence , leur porte préjudice (9?ad>t$eil). 
Des bestiaux étrangers qui entrent dans un pré ou dans un champ cou- 
vert de productions, y font du dommage (£<ftabfn); vous faites du 
dommage à la maison de votre voisin, si vous en abatte* un mur. 

Détriment ne se dit guère qu'au figuré. J'avais des prétentions 
sur cette, place; vous l'avez obtenue à mon détriment (6d}<tbflt obff 
9ïad?tyfU)> P ar là mes espérances et mes prétentions ont été détruites. 

Devaneer, Précéder. On devance en prenant les devants, 
en allant plus vite; on précède en ajlant le premier (mat! lillft, TtU 

tet vor, inbem man toratré fommt, fdmetler ge&t, reiret w.; tnan ge v t 
» o x, inbem man ber Crbnung n«* juerft gebt). 

Devancer par rapport au tems, exprime une antériorité d'action; 
précéder une priorité d'existence, d'ordre. La nuit précède le jour (bfl 
9ïad)t l ommtuor bem îage, geftt «or bem Stage $er). L'aurore devance 
le soleil Cl>ie OTorgenrôtbe erfo>eint vor ber €>onne). 

On dit au (figuré devancer et non précéder , pour dire surpasser en 
mérite, en progrès, en fortune, en talent. Le disciple devance (liftef; 
trtfft, Fottimt POt) le maître, va plus vite en progrès que le maître, et 
ne le précède pas. 

Au Devant , a la Rencontre. Ces, deux expressions ont 
pour idée commune l'intention d'être plus tôt auprès de quelqu'un 
qu'on attend. Aller à la rencontre indique un simple .motif de pure 
amitié ou de curiosité, et suppose quelque égalité; et on va au devant 
par politesse, par déférence, par devoir, par cérémonie* On va à la 
rencontre de son ami ; on va au devant d'un prince que l'on aime. 
SBctin wn ftéfrern tyerfonen, benett tnan eittgcgc» pe&t, hit 9fcbc ift, fo 
faet man aHer au devant, bei feine* ©lciu>eii, bel feineit Jreunbe» fagt 
ntatl aller à la rencontre.) 

Devise ^ Emblème (Simtbilfr)* Ces deux mots indiquent la 
réprésentation d'une vérité intellectuelle par un symbole sensible ac- 
compagné d'une légende qui en exprime le sens. 

Ce qui distingue Vemblême de la devise, c'est que les paroles de 
V emblème ont toutes seules un sens plein et achevé , et même tout le 
sens et toute la signification qu'elles peuvent avoir jointes avec la 
figure; au lieu que les paroles de la devise ne doivent pas avoir un 
i^cns achevé, parce qu'elles sont nécessairement parties, et Quelles 
ne doivent pas avoir le sens entier qu'ont les paroles et l'image jointes 
ensemble. 

On ajoute encore cette différence r que la devise est un symbole 
destiné à une personne, ou qui exprime x quelque chose; au Heu 
que Vemblême est un symbole plus général. 

Pour exprimer l'affliction d'une veuvo ou d'une amante inconso- 
lable de la perte de son époux ou de son amant, on a représenté une 
tourterelle seule sur une arbre, avec ces mots: Je plettro sa mort et 
ma vie; c'est une devise. 

L'image de Scevola tenant sa main sur un foyer embrasé, avec 
ces mots au-dessous: Il est d'un Romain d'agir et de souffrir constam- 
ment, est un emblème. 

Devoir, Obligation (<Pftt#t, SkrttttMUfrMt)» Ces deux 
mots ont rapport à la source d'où dérivent les actions morales des 
hommes. 

Le devoir "dit quelque chose de plus fort jour la conscience , H 
tient de la loi; Yobligation dit quelque chose de plus absolu pour la 



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ii» ni 

pratique, elle tient de l'usage; on manque à ion dévoir , on se dis- 
pente d'une obligation. 

Diaphane, Transparent (bitrdbfdfreinenb, butdfrficïjtia)* Le 
corps diaphane est celui à travers lequel la lumière brille , et le corps 
transparent celui à travers lequel les objets paraissent. Aussi l'usage 
autorise-t.il à dire que l'eau, le cristal, le verre, les glaces etc., sont 
ou diaphanes ou transparens. 

Diatribe, Satire (oofjtufdbc $eurt((i(tittfl , bittetet £abtl 
ritter 2>d)tift; fcie&atyre, SpOttfdfrrtft)* La diatribe est une critique 
amère et violente faite en forme de dissertation. La satire est un ou- 
vrage par lequel on attaque directement les vices et les ridicules. La 
satire a pour objet les actions, les qualités des personnes, quelquefois 
les personnes mêmes. La diatribe a toujours pour objet un ouvrage 
d'esprit. , 

Diction, Elocution, Style (3tyl, Sctyretfavî)* Ces trois 
termes ont rapport aux qualités du discours 

Diction se dit proprement des qualités générales et grammaticales 
du discours, c'est-à-dire de la clarté et de la pureté. Style, au con 
traire, se dit des qualités du discours plus particulières, plus difficiles 
et plus rares qui marquent le génie et le talent de celui qui écrit. 
Ainsi l'on dira de la diction qu'elle est pure, qu'elle est claire, qu'elle 
est élégante etc.; et du style qu'il est noble, naturel, gracieux, élevé, 
sublime etc. 

Le mot élocution signifie proprement et à la rigueur le caractère 
du discours, et, en ce sens, il ne s'emploie guère qu'en parlant de la 
conversation. On dit d'un homme qui parle bien , qu'il a une belle 
élocution. 

Dans un sens moins vulgaire, il signifie cette partie de la rhéto- 
rique qui traite de la diction et du style. 

Dictionnaire, Qloagaire, Vocabulaire. Ces trois mois 
signifient en général tout ouvrage où un grand nombre de mots sont 
rangés suivant un certain ordre, pour les retrouver plus facilement 
lorsqu'on en a besoin. 

Vocabulaire et glossaire ne s'appliquent guère qu'à des collections 
de mots qui sont expliqués brièvement. 11 y a même des vocabulaires 
où ils ne le- sont point du tout. 

Dana un dictionnaire les mois sont toujours distribués par ordre 
alphabétique; dans les vocabulaires ils ne sont pas toujours distribués 
dans cet ordre. 

Les dictionnaires ne se bornent pas toujoursà donner les mots avec une 
explication courte; ils donnent aussi des développemens et des exemples. 

Glossaire ne se dit guère que des collections pat ordre alphabé- 
tique des mots peu connus, barbares ou surannés. 

^ Différence, Disparité , Inégalité. Termes relatifs à ce 
qui nous fait distinguer de la supériorité ou de l'infériorité entre le» 
êtres que nous comparons. 

La différence (^erfdueben&ett) s'étend à tout ce qui les distingue; 
c'est un genre dont Yinégalité et' la disparité sont des espèces. L'inéga- 
lité semble marquer la différence en quantité; et la disparité, la diffé- 
rence en qualité. 

Différence, Diversité, Variété (^anntc&faltiAJFeir, Str- 
fdbiefceitlpeit; Unterfcftteb). La variété consiste dans un assortiment de 
plusieurs choses différentes, quant à l'apparence ou aux formes, de ma- 
nière qu'il en résulte un ensemble, un tableau agréable, par leurs dif- 
férences mêmes. La divers/té consiste dans les différences assez grandes, 
soit quant à l'objet qui a changé, soit quant à deux ou plusieurs objets 
qui concourent ensemble pour qu'ils ne se ressemblent pas, ou ne s'ac- 
cordent pas, ou ne se rapportent pas l'un à l'autre, de manière qu'ils 
semblent former un autre ordre de choses. La différence consiste dans 
la qualité on la forme qui appartient à une chose exclusivement à l'au- 
tre , de manière qu'elle empêche de les confondre ensemble, 

Dif- 



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ni us 

Différend, Dispute, Querelle (® tt ri tfflf était, SBprts 
tnedbfef obcr SBortftreit , 3anferei)+ Cet trois mots ont rapport aux 
différentes espèces de contestations qui ont Heu entre les hommes. 

La concurrence des intérêts cause les différends; la contrariété dés 
opiniom produit les disputes; l'aigreur des esprits est ia source drs 
querelles. 

Différer, Tarder. Ces deux mots ont rapport au tema où Ton 
veut foire une chose ou que Ton emploie à la faire. 

Différer^ c'est remettre, renvoyer à un autre tems plus ou moins 
éloigné. Il n'indique que la volonté de celui qui diffère , et Faction 
de remettre à un autre tems où la chose devrait ou aurait dû être faite 
(verfdrieben, auffebieben). 

Tarder a rapport à l'opportunité du tems ou des circonstances , et 
signifie différer ou faire lentement une chose qui devrait être faite 
promptement et à une certaine époque Qailbeni , gégent). 

On dit de quelqu'un, il tarde bien à revenir (et fottttnt lange ntdjt 
}Utàcf)f lorsqu'on est dans l'attente, dans l'impatience de le voir reve- 
nir; et il a bien différé son retour (et bat (fine gttttitfffbr fefyr ûUfoefdjO; 
ben, lange anfteften Uffctt), lorsqu'il n'y a ni attente ni impatience. 

Dlflleulté, Kmpéenement, Obstacle. La difficulté (Me 
@d>miertgfeit) embarasse; elle se trouve surtout dans les affaires et en 
suspend la décision. V obstacle (M Jptnbentiji) arrête; il se trouve 
proprement sur nos pas, et barre nos démarches. L'empêchement (Me 
*8er(inbtt1ing) résiste; il semble mis eiprès pour s'opposer à l'exécu- 
tion de nos volontés. 

On dit lever la difficulté (bit &âftûltïi^ttlt beftetl), surmonter 
Yobstacle (Hé Jpinbernif àbcrrotnben), ôter ou vaincre Y empêchement 
(bat fi i n be r n i f ftegranmen, befdtigen , beffegen). 

DllYug, Prolixe (tnettfdfrtneifig , loeirltfuftg). Diffus suppose 
toujours un épanchement; prolixe ne suppose que l'excès de la 
longueur. 

Si quelquefois, dit J. J. Rousseau, l'amitié rend diffus l'ami qui 
parle, elle rend toujours patient l'ami qui écoute. Voltaire dit : Voilà 
bien du babil pour un malade; mais je vous aime, et le cœur est tou- 
jours un peu diffus. 

- Tout ouvrage diffus est aussi prolixe : il est diffus parce que la pas- 
sion, le désir ardent, le besoin pressant, l'ont porté à étendre outre 
mesure le sujet, ou à le délayer dans des idées étrangères et super- 
flues; il est prolixe, parce que cette diffusion l'a rendu ou a contribué 
à le rendre trop -long. 

Mais un ouvrage prolixe n'est pas diffus, si la prolixité vient unique- 
ment de l'esprit et non du sentiment qui s'est épanché. 

Digue, Eeluse (Sontm, Seicft, ^dfrleuge). La digue est 
une espèce de levée. Elle diffère de Y écluse en ce qu'elle ne sert qu'à 
soutenir les eaux par do fortes murailles, ou par des ouvrages de char- 
pente ou de clayonage, souvent remplis entre deux par des caillous, 
des blocaillcs, des pierres ou des massifs de terre. 

V écluse est une espèce de canal enfermé entre deux portes. 

Dilatation, Raréfaction. Termes de physique. La dila- 
tation est une expansion par laquelle un corps augmente son volume 
par la force élastique. La dilatation de l'air, des gax, des métaux (bte 
ttuébebntlllg ber «Mft, ber ®«fe, bee 9Keta0e). Et la raréfaction , une pa- 
reille expansion occasionnée par la chaleur. La raréfaetion de l'air 
(bie 9?erbitanuitg ber ftift). 

Diligent, Exuédltlf, Prompt (emfi<i, fdfrttett arbeitenb). 
Ces trois mots ont rapport à diverses manières d'employer le tems pour 
faire quelque chose. 

L'homme diligent se met avec ardeur au travail et le continue sans 
y être poussé; l'homme expéditif a toujours l'exécution et la fin de son 
travail en vue, et évite tous les retarda; l'homme prompt agit avec vi- 
tesse, et ne perd pas un instant. 

FaiES, Dict. «ynopymique. 3 

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114 Hl 

Discerner de, Discerner d'avec (uuterfcfeeibett). Z5/V- 
cerner l'innocent du coupable, c'est, en les comparant l'un avec l'au- 
tre, distinguer celui qui est innocent de celui ou d'avec celui -qui est 
coupable. Discerner le crime et l'innocence; discerner l'innocent et le 
coupable, c'est, entre plusieurs choses, discerner ce qui est crime et 
ce qui est innocenco; entre plusieurs personnes celles qui sont inno- 
centes et celles qui sont coupables; la première action tombe sur la 
comparaison; la seconde sur la chose ou la personne même. 

Disciple, Elève, Ecolier (3df>uler, 36ûUnfl), Ces trois 
mots s'appliquent en général à celui qui a pris des leçons d'un maître. 
Voici les nuances qui les distinguent. 

Vélève prend des leçons de la bouche de son mtître; le disciple, 
en lisant ses ouvrages, ou en étudiant son esprit; Y écolier se dit de ce- 
lui qui apprend les premiers élémens d'une science. On appelle éco- 
liers les enfans qui fréquentent une école où Ton apprend les élémens 
de la lecture, de récriture. 

Un maître de danse a des écoliers , ce sont ceux qui apprennent 
de lui à danser en société. Si c'est un célèbre danseur, il a des élèves; 
ce sont ceux qu'il destine à briller sur les théâtres, et qu'il forme à la 
perfection de l'art, liant, Leibnits , Fichte, Schelling ont des disciples. 
Un élève de Raphaël, un élève de Girardon etc. 

L'état d'écolier est momentané; celui de disciple peut être perma- 
nent; il cesse de l'être lorsqu'on renonce aux principes professés; celui 
d'élève est permanent, parce qu'on l'est encore après que l'institution 
est consommée. 

Elève est du style noble; disciple l'est moins, surtout en poésie; 
écolier ne l'est jamais. 

Discordant, Faux (fa(fdf), mtjsfiintmettà)» Termes de mu. 
sique. Une intonation qui n'est pas juste fait un ton faux; une suite 
de tons faux fait un chant discordant. Le ton faux est considéré en 
lui-même; le ton discordant l'est par rapport aux autres tons dont il 
est accompagné. 

Discourir, Disserter (t»ett(âttft$ ùbtt ettnaâ faretfan, fle- 
Itfytt abftattôeltt, auéfiUjrett)* Discourir , c'est parler au long sur 
une matière, sans observer un ordre précis. Disserter^ c'est parler 
au long sur une matière , en observant de l'ordre et de la suite dans 
ses raisonnemens. 

Discours 9 Harangue, Oraison (iltebe). Discours marque 
proprement le genre de composition ; il y a plusieurs sortes de dis- 
cours; le discours familier, le discours historique, le discours acadé- 
mique, le discours philosophique etc. Nous appelions particulièrement 
harangues, \ es discours des généraux à leurs troupes, rapportés parles 
anciens historiens, comme^s'ils avaient été prononcés. On appelle aussi 
de ce nom les hommages solennels rendus par un orateur, à la tête, 
au nom d'un peuple, d'un corps, à des* princes, â des personnages 
constitués en dignité , et autres discours semblables; c'est proprement 
l'appareil et la pompe, qui les érigent en harangues. 

Oraison signifie discours oratoire, comme: les oraisons d'Isocrate, 
d'Echiné, de Démosthènes, de Gicéron, ou autres composées à l'instar 
de celles-là dans une langue ancienne. 

Discrétion, Réserve («cfcfret&enfieit, âttrudftialtuttg, &prs 
fWfrt, &efead>tfaJU?ett)* La discrétion nous fait dire ou faire ce qui 
est conforme aux bienséances, la réserve nous fait abstenir de ce qui 
blesse les convenances; lapremière agit, la seconde est purement passive. 

Disert, Cloquent (btttbt, nerebfattt)» Ces deux termes ca- 
ractérisent également un discours d'apparat. Le discours disert est fa- 
cile, clair, pur, élégant et même brillant, mais il est faible et sans 
feu. Le discours éloquent est vif, animé, persuasif, touchant; il émeut, 
il élève l'ame, il la maîtrise. 

Ces épithètes se donnent également aux persones, et pour les 
mêmes raisons. Supposez. k un homme disert du nrf dans l'exprès. 

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m il* 

sion, do l'élévation dans Jes pensées, de la chaleur dans les mouvemens, 
vous en ferez un homme éloquent. 

Disposition, Position , Situation (Me fiage, Ma Befptu 
bere Sage/ hit ŒUUmiq, Me ^Inprfemmg)* La situation est une ma. 

nière générale d'être en place, qui embrasse les divers rapports de la 
chose ; la position est une manière particulière d'être qui n'indique qu'un 
rapport de direction; la disposition marque la position combinée de 
différentes parties pour quelque but particulier. 

Une armée est dans une telle situation (Sage), elle choisit une po- 
sition (©tellung) pour attaquer, ou pour se défendre; elle fait des dis- 
positions (9tttorbrrongen) pour le combat. 

Dissimuler, Feindre. Ces deux mots ont cela de commun, 
qu'ils signifient des efforts que l'on fait pour dérober aux yeux des autres 
la véritable situation de son ame. Mais le premier se borne à cacher 
la chose qu'il veut dissimuler; et le second trompe en se servant de 
toutes les démonstrations extérieures qui désignent le contraire de ce 
qu'on a dans l'intérieur. On dissimule sa joie , et on feint la tristesse. 
Celui qui dissimule, cache ce qui est, il n'est pas franc; celui qui feint 
veut faire croire ce qui n'est pas , il trompe. (Dissimuler fyfijjt ftd) ftrfs 

lot, aie wettn rtroaé ni*t fo wàre, unb bod? fo ift; feindre fcâfjt ft$ fiel? 
Im, aie ivcntt etroaé wâre, unb bo# niait Ifh &*r&ergnt, per&etm= 
lichen, &etf#eln.) 

Dissipateur 9 Prodigue {%itrfàu>mt>tt , ^ergeuber). Ces 
deux mots ont rapport à une dépense excessive et mai ordonnée. 

Le prodigue est celui qui met de la profusion dans ses dépenses, c'est- 
à-dire qui les pousse à l'excès , au-delà des bornes. Le dissipateur est 
celui qui sans raisons, sans motif et sans utilité, répand ça et là. Le 
prodigue dépense plus qu'il ne faut; le dissipateur dépense mal à propos. 

Dissolution , libertinage (ttieberlidfrMt)» La dissolution 
suppose l'oubli de tous les principes moraux , et un abandon entier à 
des passions basses et honteuses. Le libertinage suppose l'habitude de 
violer les principes de la morale, mais non leur oubli ou leur abandon total. 

Distinguer , Discerner , Denteler Outtcrfdjeto?tt)+ Vous 
distinguez uu objet par les apparences, et lorsque vous avez assez de lu» 
mières pour le reconnaître; vous le discernez à des signes exclusifs, et 
lorsque vous le distinguez de tout autre, objet avec lequel il pouvait être 
confondu; vous le démêlez à des signes particuliers qui le distinguent 
dans la foule des objets avec lesquels il se trouve confusément mêlé, et 
lorsque vous l'en séparez. 

Dans l'obscurité ou dans l'éloigncment vous ne distinguez pas un ob- 
jet; vous ne distinguez pas si c'est un rocher ou un nuage, un homme ou 
un animal, du noir ou du brun: les trait» de l'objet ne sont pas assez 
sensibles. Avec les mêmes apparences, sous le même aspect, vous ne 
discernez pas un objet d'un autre , vous ne discernez point le similor de 
l'or, une copie d'un original; les traits de l'objet sont trop équivoques. 
Dans la confusion, au milieu du désordre, vous ne démêlez pas les ob- 
jets; vous ne démêlez pas les voix dans les acclamations, les drogues 
dans la mixtion, les fils d'un écheveau mêlé. 

Distinguer de, Distinguer d'avee. Distinguer une chose 
d'une autre, c'est saisir les nuances qui existent entre les qualités ana- 
logues des deux choses. Il faut distinguer la bienfaisance, de la charité; 
la piété, de la dévotion. Distinguer une chose d'avec une autre, c'est 
démêler entre deux choses qui paraissent semblables, les qualités ré- 
elles qui les rendent différentes. Distinguer un honnête homme d'avec 
un hypocrite, c'est saisir la différence entre deux qualités qui quoique 
dissemblables, ont des apparences qui pourraient les faire confondre» 
Distinguer de suppose des nuances, distinguer d'avec suppose des dif- 
férences. 

Diurne, Quotidien, Journalier (t&glict))* Ces trois mots 
désignent tous un rapport à chaque jour, mais sous des aspects assez 
différent pour ne devoir pas être confondus. 

8 * 



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«te - m - 

Ce qui est diurne revient régulièrement chaque jour et en occupe 
toute la durée , soit qu'on entende par là une révolution entière de 
vingt - quatre heures , soit qu'on ne désigne que la partie de cette ré- 
volution pendant laquelle le soleil ou toute autre étoile est sur l'horizon. 
Diurne est un terme didactique. La révolution diurne de la terre. 

Quotidien, ce qui revient chaque jour, ce qui ne manque pas de 
recommencer chaque jour, mais sans en occuper toute la durée. On 
appelle fièvre quotidienne une espèce de fièvre intermittente qui vient et 
cesse tous les jours, et est suivie de quelques heures d'intermission. ^ 

Journalier appartient absolument au langage commun et s'applique 
à toutes les autres choses qui se répètent tous les jours avec des varia- 
tions accidentelles. Ainsi Ton dit l'expérience journalière , des occupa- 
tions journalières, un travail journalier, pour marquer une expérience, 
des occupations, un travail qui recommencent chaque jour; et Ton ne 
pourrait pas y employer les termes de diurne et de quotidien, qui exclu- 
raient l'idée de variation. 

Distribuer , Partager , Répartir (au$tï>cUett , ytvtptU 
lett)» Ces trois mots ont rapport à l'action de donner les parties d'une 
chose à diverses personnes. 

Distribuer n'indique que l'action de donner de côté et d'autre , sans 
aucun autre accessoire. On distribue des aumônes à des pauvres. Le 
prince distribue des faveurs , des récompenses. 

Partager, c'est donner à chacun sa part d'une chose qui lui appar- 
tient en commun aveè plusieurs autres. Partager une succession , par- 
tager des profits , partager un royaume. 

Repartir, diviser entre plusieurs associés les profits et les pertes 
d'une société de commerce , à proportion des droits et des mises de 
chacun. Répartir se dit donc également des profits et des pertes; voilà 

Ïkourqubi l'on dit par extension, répartir des contributions, c'est-à-diçe 
es assigner selon certaines proportions à chacun de ceux qui doivent 
les supporter. Répartir des troupes en divers quartiers. 

Distribuer est un acte de la volonté ; partager un acte de justice ; 
répartir un acte de calcul et de proportion. 

Diviser, Partager. Diviser, c'est indiquer, marquer la distri- 
bution d'un tout en plusieurs parties. 

La division précède le partage; il faut avoir désigné les parties qui 
doivent former les parts, c'est-à-dire avoir divisé le tout avant de par. 
tager ou de donner à chacun sa part. 

On divise l'année en mois , les mois en jours , la sphère en cercles, 
le cercle en degrés , et ces divisions ne sont souvent qu'idéales. 

On partage le pain entre les convives, un héritage entre les cohéritiers, 
les bénéfices entre les intéressés; et ces partages sont toujours réels. 

Le partage ajoute à la division non seulement la séparation du toit', 
mais encore la formation de chaque part en un nouveau tout. 

Les esprits divisés se choquent les uns les autres; des esprits parta- 
gés s'éloignent les uns des autres; avec des vues croisées on se divise; 
avec des vues diverses on te partage. 

Doete, Oudit, Savant (ge(el)rt). Ces trois termes sont 
synonymes en ce qu'ils supposent des connaissances acquises par l'étud?. 

Une bonne mémoire et de la patience dans l'étude suffisent pour 
former un érudit; ajoutez-y de l'intelligence et de la réflexion, vous 
aurez un homme docte. Appliquez celui-ci à des matières de spéculations 
et de science, et donnez -lui de la pénétration, vous en ferez un savant. 

Doete, Habile, Savant. Les connaissances qui se réduisent 
en pratique rendent habile; celles qui ne demandent que de la spéculation 
font le savant; celles qui remplissent la mémoire font l'homme docte. 

Nous devenons habiles par l'expérience; savons par la méditation; 
doctes par la lecture. 

Doetrine , Erudition, Littérature, Savoir, Seienee 
(©elefcrfantfeit, TOtfTenfdbaft). Ces cinq mots ont rapport aux con- 
naissances diverses que les hommes acquièrent par l'étude. 



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Ou 119 

' La littérature désigne simplement les connaissances qu'on acquiert 

Î>ar les études ordinaires du collège , car ce mot n'est pas pris ici dans 
e sens où il sert à dénommer en général l'occupation de l'étude et les 
ouvrages qu'elle produit. ^érudition annonce les connaissances les plus 
recherchées , mais dans Tordre seulement des belles-lettres. Le savoir 
dit quelque chose de plus étendu, principalement dans ce qui est de 
pratique. La science enchérit par la profondeur des connaissances, avec 
un rapport particulier à co qui est de spéculation. Quant au mot doc- 
trine, il ne se dit proprement qu'en fait de mœurs et de religion. Il 
emporte aussi une idée de choix dans le dogme , et d'attachement à un 
parti , ou à une secte. 

La littérature fait les gens lettrés ; l'érudition fait les gens de lettres; 
le savoir fait les doctes; la science fait les savans; la doctrine fait les 
gens instruits. 

Dommage, Perte (Strluft, $Mk)<foi). Dommage diffère de 
perte , en ce qu'il désigne une privation qui n'est pas totale. Ainsi 
l'on dit la perte de la moitié de mon revenu me causerait un dommage 
considérable. 

La perte se remplace, un dommage peut se réparer.' 

Don, Présent (Ôtohe, (Sefapetlf)* Ces deux mots signifient ce 
qu'on donne à quelqu'un sans y être obligé. 

Le don est gratuit , le présent est une offrande , gage de nos sen- 
ti mens. 

Les dons ont pour but de faire du bien à quelqu'un , on lui fait des 
présens pour bien mériter de lui. 

Donner, Présenter, Offrir (fcfpenfett). Donner est plus 
familier, présenter est toujours respectueux; offrir est quelquefois reli- 
gieux. Nous donnons aux domestiques; nous présentons aux princes; 
nous offrons à Dieu. 

On donne à une personne afin qu'elle reçoive; on lui présente, afin 
qu'elle agrée ; on lui offre afin qu'elle accepte. 

Droiture, Rectitude (^edfttltdtfett). Ces deux mots indi- 
quent la qualité de ce qui est droit, soit aux physique, soit au moral. 

Rectitude signifie la juste direction, le vrai sens, l'ordre parfait des 
choses physiques. La rectitude d'une ligne. 

Ce mot a passé aux objets métaphysiques; et on a dit la rectitude 
d'un jugement, comme la rectitude d'une ligne. 

Droiture ne se dit proprement que de l'ame pour marquer la pro- 
bité, la bonne foi, des vues honnêtes et pures; et si ce mot s'applique 
à l'esprit, c'est seulement par rapport à la probité et non à l'égard de 
l'intelligence. 

Duper, Iieurrer, Tromper, Surprendre» Faire don- 
ner dans le faux est l'idée commune qui rend ces quatre mots synonymes. 
Voici leurs différences. 

Duper, c'est faire donner dans le faux par l'habileté en faisant 
usage de ses connaissances aux dépens de ceux qui n'en ont pas ou qui 
en ont moins. Il m'a dupé en me vendant un diamant faux pour un vrai. 

(pxtUen). 

Leurrer, c'est' faire donner quelqu'un dans le faux par les appâts 
de fausses espérances , en les faisant briller comme quelque chose d'a- 
vantageux. Où sont ces douces espérances dont tu leurras (ÏOcftCfl) si 
souvent ma crédule simplicité? (J. J. Rousseau.) 

Tromper, c'est faire donner quelqu'un dans le faux, par déguise- 
ment, en donnant au faux l'apparence du vrai. Il m'a trompé par l'as- 
surance d'un dévouement sans bornes (fcetf tigin). 

Surprendre, faire donner quelqu'un dans le faux par des discours 
captieux , en abusant de sa simplicité , de sa bonne foi, de sa crédulité. 
Il est parvenu à surprendre ses juges (uberllftcn). 

Durant, Pendant. Durant exprime une durée sans interrup- 
tion; pendant un moment, une époque: les troupes se sont cantonnées 
durant l'hiver, c'est-à-dire, qu'elles sont restées cantonnées tant que l'hi- 



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119 i»u 

ver a duré (bte £ruM>rn ftaben fi* bett Sôinter ûbtt eantonnirt) ; elles se 

sont cantonnées pendant l'hiver, c'est-à-dire, qu'elles ont fait choix de 

cette saison pour se cantonner (bie £ruppen (jaben fïcft roi&renb beé 2Bin= 
terë cantonmrt). 

Dureté, Solidité (SÇcfti^feit, ©fttterfcarfett). La solidité d'un 
corps ne dit autre chose, si ce n'est que ce corps remplit l'espace qu'il 
occupe, de telle sorte qu'il exclut absolument tout autre corps; au lieu 
que la dureté consiste dans une forte union de certaines parties de ma. 
tière, qui composent des masses d'une grosseur sensible, de sorte que 
toute la masse ne change pas aisément do figure. 



E. 

Ebahi, Ebaubi, Emerveillé, Stupéfait (erftannt, vers 

ttmttfeert)* Ces termes sont familiers ; ébaubi est même populaire 
et vieux. 

Nous sommes ébahis par la surprise qui nous fait tenir la bouche 
béante, comme il arrive aux enfans et aux badauds, avec l'air de l'en- 
fance ou de l'ignorance prompte à admirer. Nous sommes ébaubis par 
une surprise qui nous étourdit, nous déconcerte, nous laisse à peine 
balbutier, et nous tient comme suspendus dans le doute. Nous sommes 
émerveillés par une surprise qui nous attache avec une espèce de charme, 
ou une vive satisfaction, à la considération d'un objet qui nous paraît 
merveilleux, supérieur à notre intelligence. Nous sommes stupéfaits 
par une surprise qui nous rend immobiles et semble nous ôter l'usage 
de l'esprit et des sens, comme si nous étions stupides. 

s'Ebouler , s'Eerouler (etnfalfett). S'éboukr, c'est tomber en 
roulant sourdement et sans bruit. S'écrouler, c'est tomber avec préci- 
pitation et avec fracas. Une butte s'éboule, un rocher s'écroule. Les 
sabfcs %'éboulent, les édifices ^écroulent. La terre d'un rempart sébouk, 
une tour s 1 écroule. 

Ébranlement, Seeousse, Commotion ((grfdjfttterwng, 
®to#)* La secousse est un mouvement subit et prompt, qui se fait sentir 
en même tems dans toutes les parties d'un corps. La secousse tend au dé- 
placement des parties solidement unies dont le corps est composé, et 
sous ce point de vue c'est l'ébranlement. 

La commotion est une agitation confuse et indéterminée par la 
continuité d'un mouvement quelconque, qui agit sur les plus petites 
parties du corps, sans tendre à les diviser. 

On éprouve une secousse de tremblement de terre. La secousse d'un 
tremblement de terre produit Yébranlement des édifices. La commotion 
se fa ît sentir bien loin au-delà des parties ébranlées. 

Ebrouement, Éternuement* Ce que Ton nomme éter- 
nuement chez l'homme, se nomme ebrouement chea le cheval. (Èternue- 

ment, 9ciefjen, nnrb t>om 9Wenfdjen, mtb ebrouement, @#nauben, 
»om Çferbe gefagt) 

Ebruiter, Divulguer {auQplavïbtrn, rntbtbat marifrett, tinter 
Ht fiente brittgen). Ces deux mots ont rapport à la eonnaissanee que 
Ton donne aux autres d'une chose secrète. On ébruite par indiscrétion, 
par imprudence, par légèreté; on divulgue de dessein prémédité, dans 
l'intention de faire connaître la chose à tout le monde. On se repent 
ordinairement d'avoir ébruité une chose; on affecte de la divulguer. 

Ebullition, EflTerveseenee, Fermentation {WLufwaU 
Ittttg, f&ttfbratlfttng/ Gtâftrttttg)* Ces trois termes servent à indiquer 
divers mouvemens qui s'opèrent dans les liquides. 

V ebullition est le mouvement que prend un liquide qui Ko** sur le 
feu; l'effervescence est le mouvement qui se fait dans une liqueur dans 
laquelle il s'opère une combinaison de substances qui produisent ordi- 



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Se 119 

nairement de la chaleur) la fermentation est le mouvement interne qui 
s'excite de lui-même dans un liquide, par lequel ses parties se décom- 
posent pour former un nouveau corps. 

L'eau qui bout est en ébullition; le fer dans l'eau forte fait effer- 
vescence, la bière est en fermentation. r 

Ecarter, Illettré à l'écart, Eloigner (etttfernen , Befeû 
tigett); Ces trois verbes ont rapport à l'action par laquelle on fait 
disparaître quelque chose de sa vue, ou on en détourne son attention. 

Eloigner un objet c'est le renvoyer â une grande distance de soi, 
de manière qu'on ne soit p'us exposé à le voir, à le rencontrer, â le 
trouver sous sa main. Ecarter, c'est séparer, mettre un objet à une 
distance peu considérable. On écarte ce qui gêne, ce qui erabarasse, 
ce qui est inutile; on éloigne ce qui nuit, ce qu'on ne saurait voir, ce 
dont la vue e9t importunée. 

Ecarter dit plus que mettre à Vécart* On écarte ce dont on veut se 
débarrasser, sans intention de le reprendre; on met à Técart ce qu'on 
a intention de reprendre dans un autre moment, dans une autre occa- 
sion. Un juge doit écarter toute prévention , et mettre à l écart tout 
senti nient personnel. , 

Être Echappé, avoir Echappé. Ces deux expressions, 
que Ton pourrait croire synonymes, ne le sont nullement. Le premier 
désigne une chose faite par inadvertance ou par oubli. Ce mot m est 
échappé , c'est à dire, j'ai prononcé ce mot sans y prendre garde (btffeé 

2Bort tft imr entfcfclri ï}ft/ tntfaf)ttn aué Una#tfamfrit). Ce que je 

voulais vous dire m'a échappé, c'est-à-dire j'ai oublié de vous le dire; 
ou, dans un aulre sens, j'ai oublié ce que je voulais vous dire (lUitd 
i* 3&n/u fagen woflte, tft mit entf<UUn, i$ fta&e tè wgefleti). 

s'Echapper, «Enfuir, «Evader (ctitfïicften , cnhpifcfien, 
CUttoetcften)* Ces trois mots ont rapport à l'action de s'éloigner d'un 
lieu; leur différence ne consiste que dans la manière de la faire. • 

S'enfuir, c'est seulement s'éloigner avec précipitation; s'échapper, 
c'est sortir d'un lieu, d'une circonstance où l'on était retenu malgré 
soi, avec danger de quelque suite fâcheuse; s'évader, c'est s'échapper 
secrètement sans être vu. 

S'enfuir suppose quelque crainte, quelque danger réel ou imagi- 
naire; s'échapper suppose un danger à venir; s'évader suppose une 
simple prévoyanc/». 

Ecimer, Etëter (ÏQppcn^. Terme de jardinage, qui se dit 
des arbres. Ecimer un arbre v c'est en couper la cime, la partie la 
plus élevée, celle qui s'élève en pointe. Etèter un arbre, c'est en re- 
trancher la partie considérable que Ton nomme la tète et qui s'élève 
au-dessus du tronc. 

Edanche, «igot ($ammctô&llle)+ Ces mots servent è dis- 
tinguer la cuisse du mouton , ou la partie supérieurs du quartier de 
derrière coupée pour la cuisine et la table. Eclanche est un terme 
vulgajre; gigot est le terme ordinaire. 

Eclipser, Obscurcir (wrfetmfcltt). £ es (leux mols indiquent 
une diraunition ou une perte de lumière et d'éclat dans un objet bril- 
lant p,ar lui-même. 

Éclipser signifie au propre intercepter l'éclat d'uti objet brillant; 
et obscurcir, faire perdre à un objet brillant une partie de sa lumière 
et de son éclat. 

On emploie aussi ces deux mots au figuré, et c'est en ce sens qu'us 
sont synonymes. Éclipser le mérite de quelqu'un, c'est avoir un mérite 
tellement supérieur au sien, que l'éclat du premier fasse disparaître 
l'éclat du second; obscurcir le mérite de quelqu'un , c'est avoir un mé- 
rite supérieur au sien et qui en diminue l'éclat. Ainsi le premier dit. 
plus mie le second. ,' érmtr ^ 9 iw 

Economie, Jflénage, Epargne, Parcimonie (9Bttt^ 
fcfolft, $Alt*6altltn0, <&patfmUH, ®pStlià)Uit). Veconomie est 
la juste distribution et ,1e bon emploi des choses; le ménage est une 



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MO Ec 

partie de Yéconomie bornée aux choses domestiques; Y épargne un usage 
modéré ou restreint des choses nécessaires à la vie; la parcimonie une 
épargné plus rigoureuse qui épluche les plus petits intérêts. 

Éeornifleur, Parasite (ber âiffcttfcfcnawer , £tttcrlecfer, 

fret S>d)fltaro$eiO* Ces deux mots désignent les gens qui font métier 
d'aller manger à la table d'autrui. l/écornifleur est celui qui cherche 
à manger aux dépens des autres. Parasite se dit de celui qui s'intro- 
duit jlans des maisons opulentes pour y prendre des repas. 

Ecouter 9 Entendre, Ouïr. Ces trois mots ont rapport aux 
divers sensations que Ton éprouve par le moyen de l'ouïe. 

Entendre, c'est être frappé des sons; écouter, c'eU prêter l'oreille 
pour les entendre. Quelquefois on n'entend pas, quoiqu'on écoute, et sou. 
vent on entend sans écouter. Ouïr n'est guère d'usage qu'au prétérit; 
il diftero d'entendre en ce qu'il marque une sensation plus confuse. On 
a quelquefois ouï parler, sans avoir entendu ce qui a été dit. CÇitfll, 

sttyirot, an&ôrcn, weitfdMttg &ôren). 

11 est quelquefois à propos de feindre de ne pas entendre. Il est 
malhonnête d'écouter aux portes. (Jnorett, (ord)Ctt.) ' 

Ecrire à, Eerire en (fcfcreifrcn nad) ♦ « ♦)♦ Ecrire à se dit 
lorsqu'on adresse la chose écrite à un endroit , à un lieu déterminé* 
J'ai écrit à .Londres. Ecrire en se dit en parlant d'un royaume, d'une 
province. Ecrire e/i. Angle! terre. 

Eeriteaii, Epigraphe, Inscription (thiffôrtfi)» Cc.s 
trois mots indiquent des caractères ou des mots écrits ou gravés sur 
une chose, pour indiquer quelque idée qui a rapport à cette chose. 

V écrit eau n'est destiné qu'à donner momentanément au public la 
connaissance d'une circonstance passagère. V inscription s'adresse à la 
postérité , et est permanente. \j épigraphe a en vue ceux qui exami- 
nent ou veulent lire l'ouvrage. Elle est destinée à durer autant que 
l'ouvrage même. 

Ecrlteau, Etiquette* Vécriteau est écrit en grosses lettres, 
parce qu'il s'adresse au public et qu'il doit être vu et lu de loin. L'é- 
tiquette est une espèce à'écriteau en petites lettres qu'on met à des sacs 
de procès, à des sacs d'argent, à des liasses de papiers, à des layettes, 
à des paquets de harde», pour marquer ce qu'il y a dedans. 

s'Ecrouler, s'Ebouler (eutftiïrjett , einf aflen , citiftnf en), 
S'écrouler, c'est tomber avec précipitation et avec fracas; s f ébouîer 9 c'est 
tomber en roulant sourdement et sans bruit. La terre s'écroula sous 
leurs pieds; la maison vint tout-à-coup à s'écrouler. La terre d'un rem 
part f éboule. Un,e butte s'éboule. 

Ecurie, Stable, Bouverie, Bergerie. Vécurie sert do 
logement aux chevaux. L'étable sert de logement aux autres animaux 
de basse cour, tels que les bœufs, les moutons, les porcs. On appelle 
bouverie une établc destinée pour les bœufs, et bergerie, t celle q<n est 
destinée pour les moulons, les brebis et les agneaux. (Écurie, $ferb- 
ftafl; établc, ©tall, ©cfcweinv -ftu&itatt; bouverie, OaJffllftoH; bergerie, 
®<&afs, SAmmerftaD.) 

Effectif, Positif, Réel, Vrai (unrHitf, befttmmt). Effec- 
tif, qui se fait effectivement. Un paiement effectif est celui qui se paie 
véritablement et en deniers comptans. 

Positif est opposé à négatif; il veut dire qu'il suppose l'existence et 
la réalité, ou bien que négatif sert à détruire la supposition de l'existence 
ou de la réalité. Ainsi le mot égal est positif et le mot inégal est 
négatif. 

Réel, qui est en effet; il est opposé à apparent. On dit un droit 
réel, pour exprimer un droit fondé sur des titres certains et non sujets à 
contestations. 

Vrai, qui est conforme à la vérité. Il est opposé à faux. 
Effectivement, en Effet (te ter %1>at, t»ftfttdfr> En ef- 
fet signifie proprement dans le fait, selon le fait, dans la vérité du fait 
ou des choies, véritablement, selon ce qui est; il désigne plutôt une 



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JET 1*1 

Write de fait, une vérité fondée sur un fait, conforme à la chose ou à 
l'état de la chose, et par-là il devient plus propre à désigner la vérité 
do la proposition, tandis qu'effectivement sert plus pour marquer la 
réalité de la chose même. 

Je vous demande si en effet vous êtes guéri de votre malaise , c'est- 
à-dire s'il- est vrai que vous soyrs guéri/ Vous me répondes que vous 
êtes effectivement guéri , c'est-à-dire que votre guérison est effectuée et 
réelle. 

Effectuer, Exécuter, Réaliser f jnr 2BftI It*f rit bnttflen, 
in &vfu1lun§ brtngctt, bctf)(iti$cn , auéffifcenV Ces trois mots ont 
rapport à une action envisagée d'avance comme devant être accomplie; 
mais chacun de ces verbes énonce cet accomplissement sous un point de 
vue différent. 

Réaliser, c'est accomplir ce que des apparences ont donné lieu d'es« 
pérer, le rendre réel, effectif. Les hostilités ne dureront pas assez pour 
réaliser ces vastes espérances. 

Effectuer suppose quelque chose de plus solide que des apparences. 
Des promisses formelles donnent lieu de compter qu'elles seront accom- 
plies; on les effectue. Il a effectué ses promesses. 

Exécuter suppo»e un projet, un plan, un dessein formé. On exécuté 
ce qu'on a projeté , ce qu'on a résolu. 

Effigie, Figure, Image, Portrait (93iU>). Ces quatre 
mots ont rapport à la représentation des personnes ou des choses. 

L'effigie est uu tableau ignominieux où est représentée la figure 
d'un criminel absent, condamné à mort par contumace. Exécuter un 
criminel en effigie. L'effigie tient la place de l'homme même qu'elle ré- 
présente. 

L'image est une représentation artificielle d'une personne ou d'une 
chose, destinée à en rappeler l'idée. Cette statue est limage d'un grand 
homme. 

La figure est la représentation artificielle, entière d'une personne 
ou d'une chose où l'on a désigné non -seulement les traits principaux 
propres à en rappeler l'idée, mais encore tout ce qui peut en faire con- 
naître l'attitude et le dessin. 

Le portrait est une représentation d'une personne où l'on a eu par- 
ticuliérement en vue la ressemblance. 

Effigie et portrait ne se disent dans le sens littéral qu'à l'égard des 
personnes. Image et figure se disent de toutes sortes de choses. 

.Effraction, Fraction (<£mbte$U«g, SBrcdjunfl). Effrac- 
tion est un terme de pratique qui signifie fracture, rupture que font des 
voleurs pour pénétrer en quelque. endroit. Le mot fraction n'est d'usage 
qu'en quelques phrases consacrées, comme la fraction de l'hostie. On dit 
un vol fait avec effraction, et non pas un vol fait avec fraction. 

Effrayant , Effroyable , Épouvantable, Terrible (er* 
fcfpccfcno, entfetltd), f urc*)tcrlicf> , fcnaubet&afr, fdfrrccflt*)* Ces 

quatre mots désignent ce qui excite une crainte plus ou moins forte. 

Littéralement, effrayant, qui cause de la peur, effroyable, qui cause 
de l'effroi; épouvantable, qui cause de l'épouvante; terrible, qui cause 
de la terreur. 

Effrayant est moins fart qu'épouvantable , et celui-ci est moins fort 
qu'effroyable; mais par une bizarrerie de la langue, épouvanté est au 
contraire plus fort qu'effrayé. 

De plus, ces trois mots se prennent toujours en mauvaise part, et 
terrible peut se prendre en bonne part, et supposer une crainte mêlée 
de respect. 

On dit un cri effrayant, un bruit épouvantable, un monstre effroyable, 
un Dieu terrible. 

Il y a encore cette différence entre ces mots qu'effrayant et épouvan- 
table supposent un objet présent qui inspire de la crainte ou de l'épou- 
vante } effroyable un objet qui inspire de l'horreur , soit par la crainte, 



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fit* Bf 

soit par un autre motif; et que terrible peut s'appliquer à un objet non 
présent. 

La pierre est une maladie terrible; les douleurs qu'elle cause sont 
effroyables i l'opération est épouvantable à voir; les seuls préparatifs en 
sont effrayons. w 

Effroi, Epouvante, Frayeur, Peur, Terreur ($urcftr, 
ffttgft, ®d)redr'Ctt, (£tttfe$ett)* Tous ces mots indiquent une sorte de 
peur. Le peur est un trouble qui met lame hors de son assiette. La 
peur est une crainte violente. 

La frayeur n'exprime qu'un frisson, un mouvement qui n'est pas 
fait pour durer. L 1 effroi est un état durable de frayeur, et par consé- 
quent une frayeur plus grande, plus profonde, plus puissante. 

La terreur est une violente peur qui, causée par la présence ou par 
l'annonce d'un objet redoutable, abat le courage, et jette le corps dans 
un tremblement universel. L'épouvante est une grande peur qui, causée 
par un objet ou un appareil extraordinaire, donne les signes de l'éton- 
nemeut et de l'aversion, et, par la grandeur du trouble qui l'accom- 
pagne, ne permet p r aa la délibération. 

Effronté, Ehonté, Impudent (tet* ltitt>erfd)âmte, foer 
SÇre<*)e , fret? ^djamlofe). L'impudent brave avec une excessive effron- 
terie les lois de la bienséance, et viole de gaité de cœur l'honnêteté 
publique. L'effronté, avec une hardiesse insolente, affronte ce qu'il de. 
vrait craindre, et franchit les bornes posées par la raison, la règle, la 
société. L'éhonté , avec une extrême impudence, se joue de l'honnêteté 
et de l'honneur, et livrera son front à l'infamie aussi tranquillement 
qu'il livre son cœur à l'iniquité. 

Effusion, Epaneltement ((grgtcfstlttg)* Ces deux mots ont 
rapport à l'écoulement plus ou moins vif, plus ou moins considérable 
d'une liqueur. Ils se disent au propre et au figuré. 

L'épanchement se fait plus lentement, comme quand on fait sortir 
goutte à goutte une liqueur d'un vase qui la contient en le penchant à vo- 
lonté. L'effusion marque un mouvement plus rapide, une plus grande 
abondance, plus de suite, l'ab'scnce de tout obstacle. 

Ces mots conservent leur différence au figuré. L'épanchement du 
cœur suppose une certaine réserve, une certaine modération que ne sup- 
poseras l'effusion du cœur. , 

Égaler, Egaliser (gletcf) ntacfyen)* Egaler se dit des gran- 
deurs morales; égaliser, des grandeurs physiques. L'amour égale les 
hommes; on égalise un chemin raboteux. 

s'Égarer, se Fourvoyer {fié) freritren). Ces deux expres- 
sions ont rapport à l'erreur ou à l'embarras où l'on est, par rapport au 
chemin qu'on doit suivre. 

Se fourvoyer, c'est se tromper de chemin, prendre un autre chemin 
que celui qu'on avait dessein de suivre. S'égarer, c'est perdre de vue 
le chemin qu'on doit suivre, et ne plus savoir quelle direction prendre 
pour aller où l'on veut aller. 

Au figuré, cette différence est la même. Se fourvoyer signifie sortir 
de la véritable voie qui conduit â une chose, prendre, une voie qui con- 
duit à une autre. S'égarer, perdre de vue la voie qu'on doit suivre, ne 
plus savoir quelle route tenir pour arriver à un but. 

Égrillard, ttalllard, «al (fràbiià), ùifttfl, attfoe&tcft)* 
Gai qui a une gaîté honnête, retenue dans les bornes, de la décence. 
Gaillard, qui a une gaîté bouffonne et licencieuse. Egrillard , qui a 
une gaîté inspirée par un tempérament ardent et amoureux. 

Eléganee, Éloquence ( »erefcf amf eti , 3terli<t)f ett ber 
9Eebe). Cet deux mots ont rapport au discours. L'élégance, contente 
de plaire , s'attache plus aux grâces de rélocution; l'éloquence veut 
persuader, elle met du véhément et du sublime dans le discours. 

Élément, Principe* Le principe est aux élémens ce que la 
cause est à l'effet; le principe peut exister sans effet; Dieu tht principe, 
la bonté est un de ses élémens* 



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Les élément des science» et des arts sont les règles qui dérivent des 
principe». 

Elévation, Hauteur (Qôht, (gdwbenfteii). Ces deux mois 
ont rapport à la distance qui sépare un corps de Ja surface de la terre, 
ou a l'étendue perpendiculaire d'un corps au-dessus de cotte surface. 

On peut dire d'un même corps, sa hauteur et son élévation ; sa hau- 
teur , si on le considère absolument et sans aucun autre rapport que ce- 
lui que le mot indique; son élévation, si on le considère relativement à 
l'action humaine qui Ta élevé, ou si on le compare avec d'autres objets. 
On dira donc, les montagnes varient par la hauteur $ Y élévation des mon- 
tagnes primitives surpasse infiniment celle des autres montagnes: On dira 
la hauteur d'un mur si on considère d'une manière absolue sa dimension 
du bas en haut; mais on employera le mot élévation si on le considère 
relativement à une action qui augmente ou doit augmenter cette hauteur, 
et on dira, il faut donner plus a élévation à ce mur. V élévation produit 
une hauteur plus grande. 

Élever 9 Ijever, Soulever, Hausser, Exhausser («es 
bett, ecfjebett)* On lève en dressant ou en mettant debout. On élève 
en plaçant dans un lieu ou dans un ordre éminent. On soulève en fai- 
sant, perdre teire et portant en l'air. On hausse en ajoutant un degré 
supérieur, soit de situation, soit de force, soit d'étendue. On exhausse 
en augmentant la dimension perpendiculaire , c'est- à - dire en donnant 
plus de hauteur par une continuation de la chose même. On dit lever 
une échelle, élever une statue, soulever un coffre, hausser les épaules et 
la voix, exhausser un bâtiment. 

Élite, Fleur (§ltrët»af)(, $lern)* Ces deux mots se disent de 
ce qu'il y a de meilleur ou de plus distingué entre plusieurs personnes* 
ou plusieurs choses de la même espèce. 

L'élite suppose un choix fait d'individu à individu; la fleur ne se dit 
qu'en général de ce qui frappe les yeux ou l'esprit d'une manière bril- 
lante ;et avantageuse. 

Eloge , Ijouange (Cob). Ces deux mots expriment également 
un témoignage honorable comme un des termes qui marquent l'estime. 

h'éloge est un discours par lequel on établit qu'une personne ou, une 
chose est digne d'estime, de vénération, de respect. 

La louange est un discours par lequel on reconnaît, on célèbre les 
bonnes qualités d'une personne ou d'une chose. La louange suppose 
V éloge. 

On donne également des éloges et des louanges, et alors les idées 
de ces termes se rapprochent 1 une de l'autre. Les louanges sont des 
traits, particuliers d'éloges. 

Eloeution, Hietion, Style (Station, g&nrtfteHung, ®d>reifc 
art)* La diction est le choix des mots; Y é locution, leur placement; le 
style, le résultat. Le style a rapport à l'orateur; la diction à l'ouvrage; 
Y é locution a l'art oratoire. 

s'Emanciper, se liieeneier (fld) fret modben, flefe ett»a£ 
JjerailéltefpttCtt)* Ces deux expressions ont rapport à deux abus diffé- 
rons de la liberté. 

Celui qui s'émancipe, non seulement manque à un devoir sacré, 
mais encore il blesse celui de l'autorité duquel il dépend; celui qui 
se licencie ne blesse que les usages et les convenantes. 

Dans les choses indifférentes on dit familièrement que quelqu'un 
^'émancipe, pour dire qu'il fait ce que jusqu'alors il n'avait pas osé 
faire. En ce sens, se licencier dit plus que * émanciper, car, dans le 
premier cas, l'abus de la liberté exprimé par ce mot, se licencier, est 
toujours un plus grand mal que l'action de s 1 émanciper en faisant une 
chose indifférente qu'on n'avait pas osé faire jusqu'alors. On peut 
même dire que cette dernière action n'est pas un mal. 

Embellir, s'Emaellir (ftcfc t>e*fdWfitcrtt> Si le verbe «m* 
heUir est pris dans le sens d'une action progressive, il prend l'auxiliaire 
avoir. Il a embelli depuis quelque Seras» Mais si Von y attacbe l'idée 

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d'un état actuel et passif, il prend l'auxiliaire être. Cette femme est 
embellie. 

On dît * embellir, tour tout en parlant des choses. Une personne 
embellit, et la campagne ê embellit. 

Embrasaade, EmbraMcment (fKfttgc, t)et*|U$e Itmars 
tmittg/ Ulttarmund)» Embrassade se dit des mouvemens extérieurs 
par lesquels on serre quelqu'un dans ses bras en signe d'à initié , de ten- 
drrsso etc.; embrassement ajoute à celle idée celle du sentiment dont 
Y embrassade est le signe. % 

L'embrassade est une simple démonstration d'amitié, d'attachement 
etc. ; Y embrassement en est un témoignage. L'idée de Y embrassade ne s'é- 
tend pas au delà des mouvemens du corps; celle de Vembrassement com- 
prend les senti mens de l'a me. On dit de vives embrassades, et de tendres 
embrassemens. 

Embryon , Fétu* (Me no* unreife tteibeéfrttdfrt, ber &fcicr: 
feint t Me ficfbftffrttctyt). Ces deux mots se disent de l'animal dans io 
sein de sa mère. 

V embryon est le corps informe de l'animal; il n'a pas encore la figure 
propre à «on espèce. Lorsque toutes les parties de l'animal sont dével* 
oppéçset apparentes, Yembryon prend alors le nom de fétus. 

Emeute, Intnirrectlon , Révolte, Sédition (fret Slnfs 
Imtf, 9(ufftatib, Me (gmpdruttfl , ber 9bifrul>r)« Ces quatre mois 
ont rapport à divers mouvemens, à diverses entreprises du peuple con- 
tre l'autorité qui gouverne. 

L'émeute est le plus léger de» mouvemens qu'indiquent ces termes, 
ou du moins celui qui a par lui-même les conséquences les inoins impor- 
tantes. C'est un mouvement , une fermentation momentanée de 
quelque partie du peuple, causés par quelque mécontentement» et 
souvent par l'obstination et la mutinerie. 

L'insurrection est l'état d'un peuple qui s'est levé et armé pour atta- 
quer l'autorité à laquelle il était soumis et qu'il déclare ne plus vouloir 
reconnaître. 

La révolte est une résistance et un soulèvement contre le souverain, 
contre les lois, contre l'autorité. 

La êédition est un esprit général de trouble, d'opposition, qui, in- 
spiré par quelques-uns, se communique rapidement a tous les membres 
d'un corps, d'une assemblée, ou même d'un peuple, et y entretient 
une disposition a la résistance et à la révolte. 

L'insurrection change de nom suivant la manière dont on la consi- 
dère , et les opinions ou les sentimens do ceux qui la considèrent. Elle 
conserve le nom d'insurrection chez ceux qui y attachent une idée de droit 
et de justice; elle prend le nom de révolte ches ceux qui la regardent 
comme injuste et coupable. Les Anglais, au commencement, appelaient 
révolte, Yinsurrection oe leurs colonies d'Amérique, les Américains insur- 
gés, et tous ceux qui étaient convaincus de la justico de leur cause, l'ap- 
pella ; ent insurrection. 

Émlmalre, Exploit (31 tt*f utlbfrfiafter , Stytott)» On appelle 
ainsi des gens que l'on charge secrètement de connaître et diriger les 
discours, les actions, les opinions des autres, afin de les tourner à son 
avantage. , 

V émissaire est chargé d'agir, il sème des bruits, de fausses alarmes, 
il dirige les esprits, il suggère, il excite, il soulève, il fait des propo- 
sitions et des ouvertures. 

L'espion a un rôle moins actif; il est chargé d'épier, d'examiner, 
do connaître, de découvrir les desseins, les intentions, les disposi- 
tions, les actions, les opinions des autres, et d'en rendre compte a ce- 
lui qui l'en a chargé. 

jEmpéeliement, Obstacle ($fofcerni#)« L'obstacle est devant 
tous, il vous arrête; Y empêchement est cà et la autour de vous, il tous 
retient. Pour avancer il faut surmonter, applanir l'obstacle; pour al* 
1er librement , il faut ôter Yempêchement , le lever. 



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Em m 

Celui qui craint lc§ difficultés voit partout des obstacles x relui qui 
manque de bonne volonté à toujours des empêchement. 

Empire, Règne (9t"etcf), $crrfd>aft)« Empire a une grâce par- 
tîculiérc en parlant des peuples ou des nations; règne convient mieux 
à regard des princes; ainsi l'on dit Vempire des Assyriens et Vempire des 
Turcs; le règne des Césars, des Paléologues. 

Le mot empire s'adapte au gouvernement des particuliers aussi bien 
qu'au gouvernement public des souverains. On dit Vempire d'un maî- 
tre, d'un mari; règne ne s'applique qu'au gouvernement public. 

Emplir, Remplir (fôttett, attfttttett)* Emplir se dit de l'ac- 
tion continue par laquelle on comble entièrement la capacité d'une chose; 
et remplir de l'action d'achever d'emplir, lorsqu'il y a eu interruption 
dans cette dernière action. Vous emplissez une bouteille de vin lorsque 
voua y mettez du vin depuis le fond jusqu'au goulot ; si vous ne l'avee 
pas emplie entièrement et que vous vouliez achever de Vemplir, vous la 
remplissez. 

Employer, ITsw, se Servir (attoenbett , flebraudjett , fid» 
feebtetiettj* Ces trois expressions ont rapport à trois différentes manières 
dont on fait usage des choses. 

Employer, c'est faire une application particulière d'une chose, se- 
lon les propriétés qu'elle a. Employer de l'étoffe , employer de l'argent, 
employer des ouvriers. 

User de, faire usage de quelque chose dont on est maître, .l'use de 
ma liberté; j'use de la permission que vous m'avez donnée; j'use des 
agrémens de la vie. 

Se servir, c'est tirer un service d'une chose, selon le pouvoir et 
les moyens qu'on a de s'en aider* On se sert d'un agent, d'un instru- 
ment comme on le peut. 

Emporté, Violent (bel? fôettwlttftf tiflt, ber ^tfttge, $ttt0*)« 
Le violent va jusqu'à l'action ; {'emporté s'arrête aux discours. 

Le violent est prompt à lever la main; il frappe aussitôt qu'il me- 
nace; Yemporté est prompt à dire des injures, 'il se fâche et il revient 
aisément. 

Emportement, Impétuosité, Violence (Uttgeftiitit, $efs 
ttflfeit)* Ces trois mots indiquent des mouvemens excessifs. 

V emportement ne se dit qu'au moral: c'est une agitation excessive 
et momentanée de l'ame causée par quelque passion et excitée par 
quelque circonstance. Emportement de colère, de haine. Les emporte- 
mens de l'amour. 

L'impétuosité et la violence se disent au propre et au figuré, et in- 
diquent les qualités permanentes d'un mouvement excessif. 

Impétuosité se dit de la qualité d'un objet qui, se mouvant avec une 
grande rapidité dans une direction quelconque, se porte contre tous 
les objets qui se trouvent dans cette direction. On dit l'impétuosité du 
vent, V impétuosité des ilôts, V impétuosité d'un torrent. 

La violence ajoute à Y impétuosité une force plus grande, un effet 
plus terrible auquel il est presque impossible de résister. 

Un torrent impétueux se précipite dans la plaine; il arrache et bou- 
leverse par sa violence tout ce qui se trouve sur son passage. 

Emportement, Fougue (^tîtrcifUlttû. , $eiter)» Remporte, 
ment est un mouvement subit et déréglé de colère, excité par quelque 
cause morale, ha fougue est un, mouvement violent qui a sa cause dans 
le caractère et la constitution physique. Emportement ne se dit que de 
l'homme. Fougue se dit de l'homme et des animaux. L'emportement 
d'un homme offensé, insulté 5 la fougue de la jeunesse, la fougue des 
passions. 

Emporter le prix , Remporter le prix (bttt $rcfé bas 
&Ott tragett)* Emporter le pria:, c'est obtenir une récompense, un avan- 
tage, un honneur quelconque que l'on ambitionnait. Remporter le prix, 
c'est obtenir le prix , la récompense, la couronne qui avait été mise au 



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19S El» 

concourt. La première expression -a quelque chose de vague; la seconde 
a un objet précis. 

On emporte un prix, comme on emporte une affaire , par lo succès. 
On remporte un prix, comme on remporte une victoire, par le triomphe 
obtenu sur un concurrent. 

Empreindre, Imprimer (bntefeit , abfcrucf ett)* On imprime 
différentes choses, mais les figures ou les formes seules sont empreintes. 

Un ouvrage est imprimé et non empreint f car un ouvrage n'a pas 
une figure; mais les caractères d'imprimerie restent empreints sur le 
papier. 

Empressement, Zèle (CËtle, @tfer)« Ces deux mots ont rap- 
port aux soins que Ton prend avec ardeur pour plaire à quelqu'un, ou 
pour le maintien, l'avancement, la conservation ou la prospérité de 
quelque chose. 

Le zèle est ce sentiment vif et affectueux qui nous porte à dire ou à 
faire tout ce qui peut intéresser une personne, tout ce qui peut lui être 
agréable, utile, avantageux, ou concourir au maintien et à la prospé- 
rité d'une chose. 

h* empressement est une qualité habituelle qui fait chercher et saisir 
avec ardeur l'occasion de dire ou de faire ce qui peut plaire à quelqu'un, 
ce qui peut lui être utile, avantageux, ou ce qui peut concourir au main- 
tien, à l'avancement, à la prospérité d'une chose. 

V empressement n'est pas le zèle. Il en est l'effet ou l'apparence: l'ef- 
fet , quand il dérive de ce sentiment; l'apparence, lorsqu'il ne vient 
que de l'éducation ou du caractère. 

" Emprisonner, Ineareérer (cinferfern)» L'un et l'autre sig- 
nifient mettre en prison. Le premier est le terme vulgaire; le second 
est un terme de palais. 

Émulateur, Émule {%tbtnbuf>Uv , 9*adf>cifer*r)* Le mot 
émulateur est inusité aujourd'hui, si ce n'est dans le style élevé, où on 
ne remploie que rarement. Cependant ce mot se trouve dans les dic- 
tionnaires, et il a un sen» différent iVémule. 

On est émule de se9 pairs ou de ses compagnons; on est émulateur 
de quelque personnage distingué. L'émule a des émules; V émulateur a 
des modèles. Vémule tâche de surpasser son émule, V émulateur d'imiter 
son modèle. L 1 émule est actuellement ce que Yémulateur voudrait être, un 
digne concurrent. Votre émule marche en concurrence avec vous; votre 
émulateur marche sur vos traces. Votre émulateur voudrait acquérir un 
mérite égal ou même supérieur au vôtre; votre émule a un mérite pareil 
au vqtre, et tâche d'acquérir un mérite supérieur. 

Emulation, Rivalité (Sôettcifer, Stebenbu&lcrfrfjaft)* JSmu. 
lation ne désigne 'que la concurrence , et la rivalité dénote le conflit. Il 
y a émulation 9 quand on court la même carrière; et rivalité , quand les 
intérêts se combattent. Deux émules vont ensemble; deux rivaux vont 
l'un contre l'autre. 

Eneelndre, Enelore , Entourer, Environner (turc 
gefrett, timrtttgett)* Ces quatre mots ont pour idée générale celle de 
circonscrire une chose par une autre, ou par plusieurs autres. 

Enclore ne se dit que de l'action qui ferme les passages d'une ma- 
nière permanente. On dit enceindre et non pas enclore un bois de troupes, 
parce que les troupes ne forment pas une clôture permanente et à 
demeure. 

Enceindre ne se dit que des grands espaces; enclore se dit des grands 
et des petits. On enceint une ville de murailles , de fossés etc., une fo- 
rêt, un parc de fossé»; on enclôt un verger de murs, de haies etc. 

Les deux verbes entourer et environner, offrent comme les autres, 
l'idée générale et commune de mettre une chose autour d'une autre; 
mais ce qui entoure touche de près à la chose qu'il entoure, et ce qui en- 
vironne peut être plus ou moins éloigné, plus vague, moins continu, 
plus détaché , plus indépendant de ce qu'il environne. Un anneau entoure 



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En iff 

le doigt, il le touche immédiatement dans toute sa circonférence. De* 
places fortes environnent un État. 

Kndroit, Lieu, Fiaee (©£t, 3Hafe)« Lieu, espace considéra 
comme un tout. 

Endroit, partie d'un espace considéré comme un tout. 
Place, lieu ou endroit considéré relativement à une personne ou â 
une chose qui l'occupe, qui peut ou qui doit l'occuper, selon un cer. 
tain ordre établi. 

On dit: Paris est un lieu très-considérable, et alors on considère 
l'espace dans lequel est contenu Paris comme un tout. On dit le quar- 
tier de la Gbaussée d'Antin est Yendroit le plus agréable de Paris; alors 
ce quartier est considéré comme une partie du lieu que Ton nomme Pa- 
ris. Un village est un lieu, c'est un tout; Yeniroit le plus élevé du vil- 
lage n'est qu'une partie de ce tout* 

On dit le lieu de l'habitation ; Yendroit le plus reculé d'un apparte- 
ment ; la place du président; la place du secrétaire j la place des dames; 
la place du public. Dans une bibliothèque bien arraifgée, chaque livre 
a sa place. 

Endurant, Patient. L'homme endurant souffre et enrage, 
l'homme patient souffre et reste calme. (Endurant ifl: berjenige, tveUbet 
étante bultet, aber intterïi* erbof't ifl; patient abtv berienige, ml$ex HU 
fret, unb babei w&tfl Meitt.) 

Cndureir, Durcir (ftârtots, fyavt mad&cit, vevfyàvUn}. Dur* 
cir, c'est rendre dure une substance qui est molle. On fait durcir un 
œuf» on ne le fait pas endurcir. 

Endurcir, c'est rendre plus dure , plus ferme, plus propre à résister 
ce qui était déjà ferme, dur. Si la terre est molle, on dit que la cha- 
leur la durcit; si elle a quelque consistance, on dit que la chaleur Yen-, 
durcit, c'est-à-dire la rend plus dure. 

JSndurei dans, Endurci à, Endurci contre (abQtfyàts 
M)* On est endurci dans le crime lorsqu'ayant perdu dans l'habitude du 
crime tous les sentimens qui peuvent le rendre haïssable et odieux, on 
y est fermement attaché. On est endurci à un mal, à une peine, lorsque 
- l'habitude de les éprouver avec fermeté , en a affaibli, ou en à fait per- 
dre le sentiment. C'est ainsi qu'on est endurci au travail, à la fatigue, 
à la faim, à la soif etc. On est endurci contre un mal, lorsqu'on a con- 
tracté l'habitude d'y résister efficacement. 

Endurer, Souffrir, Supporter ((ctbett, crbui&ew, tt* 
tragttt)* Ces trois mots ont rapport à la douleur, aux maux, aux peines, 
et autres choses de la même nature. 

Souffrir se dit d'une manière absolue : on souffre le mal dont on no 
se venge point; endurer a -rapport au tems; on endure le mal dont on 
diffère à se venger; supporter regarde les défauts personnels; on sup- 
porte la mauvaise humeur de ses proches. 

On souffre avec patience, on endure avec dissimulation, on sun- 
porte,avec douceur, 

Energie, Force ((Savait, %tad)brud, Xbattvaft). La force 
est la faculté d'agir puissamment; Y énergie est ce qui meut vivement cette 
faculté, ce qui l'anime dans le cours de son exercice. Un homme qui 
a de la force l'emploie avec plus ou moins d'énergie. L'énergie est l'aine 
de la force. Energis dit plus que force, parce que Yénergie est ce qui 
fait valoir la force , et que sans la première la seconde serait nulle. On 
dit qu'on travaille avec force, lorsqu'on considère le travail comme un 
simple exercice de la faculté qui porte ce nom ; on dit qu'on travaille 
avec énergie, lorsqu'on considère le travail comme animé par une ardeur 
suivie qui s'attache à la perfection de chaque partie de l'ouvrage. 

Force et surtout énergie se disent des discours et du style. On dit 
la force d'un raisonnement pour exprimer sa tendance à prouver une 
chose d'une manière irrésistible. La force d'un raisonnement consiste 
dans la liaison évidente de la conséquence avec ses autres parties. Cette 
force existe dans le raisonnement même, indépendamment delà maniera 



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1*6 Fn 

dont il est présenté, de la vivacité avec la au elle il est esprimé. Voilà 

Sourquoi on dit la force et non Vénergie d un raisonnement. Mai* on 
it Vénergie des expressions, et Ton entend par là, la manière plus 
ou moins vive avec laquelle les idées et les sentimens sont rendus 
par les expressions. Un père donne à son fils une leçon de morale, 
cette leçon est pleine de force , lorsque les motifs en sont vrais et so- 
lides et que les conséquences en sont juttes. Il la donne avec énergie 
lorsqu'il l'appuie sur la tendresse qu'il a pour son fils, sur l'intérêt 
qu'il prend à son bonheur, lorsqu'il emploie les expressions les plus 
propres à faire impression sur son cœur. 

Un style fort est un style où les idées sont enchaînées de manière 

Si'elles entraînent la conviction. Un style énergique est celui où les 
ées. et les sentimens sont peints de la manière la plus propre à faire 
impression. 

Kn Face, Face -à- Face, VI»- à -Vie (in Ut WoUaufity, 
geQrnubef)* Visa vis désigne le rapport de deux objets, en opposi- 
tion directe; en face ne marque qu'un simple rapport de perspective; 
face-à-face se dit des objets opposés, qui ont une face ou une certaine 
étendue. 

Deux maisons sont face à face , si la face de fune répond à la face 
de l'autre; elles peuvent être vis-à-vis Tune de l'autre, sans être face- 
à-face; un arbre est en face d'une maison; mais non une maison enfact 
d'un arbre; deux arbres seront vis- à -vis l'un de l'autre, etnonjW- 
à -face. 

Enfant, Puéril (&int>, Ftttfcifdb). On applique la qualité 
tf enfant aux personnes, et celle de puéril à leurs discours où à leurs 
- actions. 

Ainsi l'on dit d'un homme qu'il est enfant , et que tout ce qu'il dit 
est puéril. Le premier de ces mots désigne dans l'esprit un défaut de ma- 
turité , et le second un défaut d'élévation. Un discours iX enfant est un 
discours qui n'a point de raison; un discours puéril est un discours oui 
n'a point de noblesse. Une conduite à* enfant est une conduite sans réfle- 
xion, qui fait qu'on s'amuse à des bagatelles; une conduite puérile est 
une conduite sans goût qui fait qu'on donne dans le petit. 

Enfantillage, Puérilités (&inoeret)< Ces deux mots ne se 
disent que des actions ou des discours d'enfant, qu'on peut reprocher à 
des personnes qui ne sont plus dans l'âge de l'enfance. 

Enfantillage a plus de rapport aux actions; puérilité en a davantage 
aux discours. On dit faire des enfantillages et dire des puérilités. Un 
jeune homme qui s'amuse comme un enfant avec des joujoux, qui fait 
des badineries comme un enfant, fait des enfantillages. Un jeune homme 
qui, comme les enfans, tient des propos sans suite, sans raison, sant 
utilité, dit des puérilités. 

Enfin, h la Fin, Finalement (etiMicf), gulefet, fdfrlïejlU*). 
Enfin annonce particulièrement, par une sorte de transition, la fin ou 
la conclusion d un discours, d'un récit, d'un raisonnement. A la fin 
annonce la fin ou le résultat des choses, des affaires, des événemens 
considérés en eux-mêmes. Finalement est vieux et populaire ; il annon- 
cerait un résultat final ou une conclusion finale. 

Enfin, c'est mon plaisir, je veux me satisfaire. Enfin il résulte 
delà que la loi seule doit commander. Enfin ce qui est arrivé peut ar- 
river encore. A la fin, le masque tombe et l'homme reste. A la fin % 
tout périt. Nos comptes sont finalement arrêtés; vos raisons sont finale- 
ment déduites; l'affaire est finalement jugée. Cet adverbe indique une 
chose entièrement consommée. 

Enfouir, Enterrer (cmarûbctt, vtrQtabcn, tterfd>arrett)« 
Enterrer signifie seulement mettre dans la terre; enfouir ajoute à cette 
idée celle de laisser la chose sans usage. On enterre les choses inutiles; 
on enfouit celles qui pourraient être utiles si elles n'étaient pas enfouies. 
On enterre un animal mort ; on enfouit un trésor, de l'argent. 

Engager, Obliger (eitten gtt etoa* auff orient, fcttoqje*/ 



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En M* 

4>eYtltô0Ctt)* Obliger dit quelque chose de plus fort, engager quelque 
chose de plus gracieux. On nous oblige à faire une chose en nous en 
imposant le devoir ou la nécessité; on nous y engage par des pro. 
messes ou par de bonnes manières. v 

s'Engager, Promettre, Donner sa parole (ettofté 
*>crfjn?e*ett , jtcï> jti ttwa$ tferbtnfcltdf) mac^en / fetn (gftremoDrt gc* 
bett)* Ces trois expressions ont rapport à des obligations plus ou 
moins fortes que l'on contracte envers 1rs autres. 

Promettre est la plus légère de ces obligations. C'est s'obliger par 
le discours à faire à un autre quelque avantage dont on lui donne l'es- 
pérance, sans cependant que rien puisse forcer a l'accomplissement. 

S'engager, c'est contracter une obligation par écrit de faire quelque 
chose, obligation en vertu de laquelle on p**nt être contraint. 
Donner sa parole , c'est promettre sur son honneur. 
Cngager de, Engager a* La préposition « indique un but 
hors du sujet qui agit et auquel tend ce sujet. Or dans les différens 
sens que Ton donne au verbe engager, quelquefois ce but est indiqué 
comme dans: Je vous engage à aller voir; quelquefois il ne l'o&t pas, 
comme dans: je vous engage de vous taire. Dans le ^premier cas, on 
doit mettre à; dans le second, de. Je vous engage de l'entendre, 
de le laîiser faire, de vous éloigner, de céder; et je vous engage à lui 
parler, à l'attaquer, à le secourir. 

Enjoué, Cal, Réjouissant (fretibtg, beiter). C'est par 
l'humeur qu'on est gai, par le caractère d'esprit qu'on est enjoué, par 
les façons d'agir qu'on est réjouissant; le triste, le sérieux, l'ennuyeux, 
sont précisément leurs opposés. 

Un homme gai veut rire; un homme enjoué est de bonne com- 
pagnie; une homme réjouissant fait rire. 

Enlèvement, Rapt (<?tttfuf)tutta, Wcttfdbentraiib). Voie 
de fait dont on use pour enlever quelqu'un , on s'emparer de quelque 
chose. Rapt est un terme de palais qui ne se dit que de Y enlèvement 
d'une fille ou d'un lits à sa famille. 

Ennuyant, Ennuyeux ((angtt)et(iû)* Un homme ennuyant 
est un homme qui ennuie actuellement , qui fait actuellement l'action 
d'ennuyer; un homme ennuyeux est un homme qui, par sa simplicité, 
par sa sottise,. par l'habitude de bavarder ou d'importuner de toute 
autre manière, a tout ce qu'il faut pour ennuyer. Un discours en- 
nuyant est un discours qui ennuie actuellement, soit parce qu'il est 
mal fait, soit parce qu'il est mal débité; un discours ennuyeux est un . 
discours long et diffus, qui n'ayant ni suite, ni liaison, ni intérêt, ne 
peut ,ètre lu ni entendu sans causer de l'ennui. 

Enoneer, Exprimer (auéfpredfrett , atittvtufett). Le pre. 
mier déclare la chose et la fait connaître; le second désigne une image 
plus marquée, plus parfaite. 

Vous énoncez votre pensée , en la rendant d'une manière intelli- 
gible; vous Y exprimez en la rendant d'une manière sensible. 

s'Enquérir, s'Informer (itftdpf ovfâjtn , au*f otrf tfjett , fï«f> 
evfttttdigttt)* Ces deux mots ont rapport aux actions qui ont pour 
but de se procurer la connaissance de quelque chose. 

S'enquérir, c'est faire des enquêtes ou des recherches plus ou moins 
diligentes ou étendues, pour acquérir la connaissance exacte de quelque 
chose; s'informer, c'est seulement chercher, demander des lumières, des 
éclaircissemens pour savoir ce qui est. 

Le journaliste ïenquiert des affaires publiques, l'homme oisif s'en 
informe. 

Ensanglanté , Sanglant (mit «lut befpritît, mit »lut 
htfnMt, feintettfe, MtttifO». Ensanglanté . ou couvert de sang, se dit 
d'un sang qui vient de l'objet même, ou qui a été causé par l'objet. 
Une blessure est sanglante, une épée est ensanglantée, la terre est en- 
sanglantée. 

Ensemencer, Semer (fâetf , frcf#eti)+ Semer a rapport au 

Fhies, Dict. synonymique. 9 



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MO Bu 

grain ; c'est le blé qu'on sème dans le champ* Ensemencer a rapport 
a la terre; c'est le champ qu'on ensemence de bl^. 

s'Eiumlvre, Résulter (baratta felgctt). S'ensuivre marque 
une conséquence immédiate et particulière d'un raisonnement ou de 
plusieurs raisonnemens liés ensemble. Résulter marque la conséquence 
générale de l'ensemble de plusieurs raisonnemens divers. H s'ensuit de 
ce raisonnement que vous êtes coupable. Il résulte de ce discours que 
votre conduite n'a pas été exempte de blâme. S'ensuivre indique une 
conséquence; résulter indique le résultat de plusieurs raisonnemens 
divers. 

Enterrer , Inhumer (uergrabetf, be&rabttt, beevpiQtu). Ces 
deux mots. indiquent l'action de mettre un corps mort en terre. 

On enterre tout ce qu'on cache en terre; on inhume la créature 
humaine, à laquelle on rend les honneurs funèbres en la mettant dans 
la terre. L'assassin enterre le cadavre de sa victime; le prêtre inhume 
celui qui est mort dans la religion dont il Cbt ministre. 

Dans le langage ordinaire, on dit enterrer pour inhumer; mais in- 
humer indique particulièrement les cérémonies religieuses. Il a été 
enterré dans le cimetière; on l'a inhumé à dix heures du matin avec les 
cérémonies de l'église. 

Entêté, Opiniâtre , Têtu, Obfttiné (ctgcttfittlûg , f>avU 
nacfifl)» Ces épithétes marquent un défaut qui consiste dans un trop 
grand attachement à son sens. 

L'entêté est celui qui a fortement une chose en tête , qui en a la 
. tête pleine, possédée, tournée, qui en est préoccupé de manière à ne 
pas s'en désabuser. 

Vopiniâtre est excessivement attache à son opinion, à sa pensée; 
il la défend à outrance et contre toute raison; il n'en démord pas quoi- 
qu'on dise, même quand son esprit serait ébranlé. L'opiniâtreté sup- 
pose la discussion; le combat fait qu'on & opiniâtre. 

L'obstiné tient invariablement à une chose, résiste à tous les ef- 
forts contraires et s'y attache d'autant plus qu'on s'y oppose davan- 
tage. On obstine quelqu'un en le contrariant; on s'obstine en per. 
tèvérant dans son opposition et sa résistance. 

Le têtu a un esprit absolu, décidé; il ne s'en rapporte qu'à sa 
tète; il s'en tient à son idée, à son caprice, à sa résolution; il n'en 
fait qu'a sa tête, à sa volonté, à sa guise. 

Entêtement, Fascination, Infatuatlon (nârrifôe ®« s 
Hftitttg, Skrnlenfcung , etgenfïntrige &*erttcbe). Vmfytuation nous 

remplit l'esprit d'un objet qui nous plait; la fascination nous empêche 
de voir les objets tels qu'ils sont; l'entêtement nous possède si fort, que 
nous fermons les yeux à la raison. 

Entêter, Faselner, Infatuer (in beti Stopf fefcea , wr* 
btenben obetr neganbein / ventarren). Chacun de ces trois roots sig- 
nifie prévenir , préoccuper à l'excès. 

Entêter, c'est préoccuper, prévenir tellement en faveur d'une per- 
sonne ou d'une chose, que la personne prévenue en a la tête pleine 
et reste fermement attachée à l'opinion ou au goût «qu'on lui a ins- 
piré pour cette personne ou pour cette chose, sans vouloir écouter 
ce qu'on lui dit de contraire. On l'a entêté de cette opinion; il est en- 
têté de cette femme. 

Fasciner, signifie éblouir par des prestiges qui font voir les ehpses 
autrement qu'elles ne sont. 

Infatuer signifie préoccuper, prévenir tellement quelqu'un en faveur 
d'une personne ou d'une chose qui ne le mérite pas, qu'on ait de la 
peine à l'en désabuser. 

Entraînée, Inteatln*, Vkteerea ((Ëinoetttttt*). Ces trois 
mots servent à indiquer des organes intérieurs du corps, dont les fonc- 
tions sont nécessaires a la vie animale. 

Par viscères, on entend des organes intérieurs qui par leur consti- 
tution changent en grande partie les humeurs qui y «ont apportées! en 



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1B* f«/i 

6ortc que ce changement soit utile à la vie et à la santé du corps. Le 
poumon, le cœur, les boyaux, sont des viscères. 

Les intestins sont proprement des substances charnues en dedans, 
membraneuses en dehors, qui servent à digérer, à purifier, à distri- 
buer le chyle et à vider les excrémens. 

Entrailles est un mot générique sous lequel on comprend les intestins, 
ks viscères, et en général toutes les parties enfermées dans le corps des 
animaux. Un viscère, un intestin font partie des entrailles. 

Viscère et intestin ne se disent point au "figuré, parce qu'on ne leur at- 
tribue pas les sensations que Ton éprouve. On a des entrailles, lorsqu'on a 
un cœur sensible. On dit les entrailles de père, pour dire, une. ten- 
dresse paternelle; des entrailles de miséricorde. Les remords déchirent 
ses entrailles. Ces sages paroles étaient comme une flamme subtile qui 
pénétrait dans les entrailles du jeune Télémaquc. (Fénélon.) 

Entraîner, Traîner Çfd)lcppcn , uaé) jtcft $te$ett)» Traîner, 
c'est tirer après soi; entraîner, traîner avec soi. On trame k sa suite; 
on entraîne dans son cours. 

La guerre entraîne avec elle des maux sans nombre , et traîne après 
elle des maux sans fin. 

On traîne ce qu'on ne peut pas porter; on entraîne ce qui ne veut 
pas aller. 

Il faut bien traîner sa chaîne quand on ne veut pas la porter; il faut 
bien entraîner un insensé quand il ne veut pas qu'on le mène. 

Entremise, médiation Gtttrmîttrfttitg)* Ces deux mots ont 
rapport à l'action d'une personne qui facilite une communication ou un 
accommodement entre d'autres personnes. 

L'entremise est un centre où se réunissent les intentions de deux 
parties, pour passer ensuite respectivement à Tune ou à l'autre, la mé- 
diation est un centre où se, réunissent tous les griefs des parties pour 
être examinés et combinés de manière à pouvoir se concilier, et d'où 
ces combinaisons sont renvoyées à chacune d'elles en leur proposant d'y 
adhérer. 

entretenir, Fomenter ÇctttHrê uttrtrljaltfii, nàfyvcn, matfjen 

baf* C$ fprtbatiett)» Entretenir signifie simplement faire qu'une chose 
continue d'être, de subsister dans l'état où clic en. Fomenter ajoute à 
cette idée celle de fournir le principe qui fait que la chose est ce qu'elle 
est. Ces deux mots se prennent en bonne ou cnVjauvaise part. 

On entretient l'amit é, la concorde par la douceur, par la complai- 
sance, on la fomente par des services essentiels et extraordinaires. On 
entretient des troubles en laissant subsister les causes qui les ont produits 
et au'on pourrait détruire; on les fomente en donnant à ces causes plus 
de force, pjus d'activité, plus d'énergie. 

Énuinérer, Compter (jâftlett, anfgâfclett). Compter, c'est 
fjire le dénombrement de plusieurs choses, pour en connaître le nombre. 
Enumérer ajoute à cette idée celle de la difficulté ou de l'impossibilité 
du dénombrement. On compte les arbres d'un jardin; mais qui peut éna» 
mèrer le nombre des étoiles, les grains de sable de la mer. 

El* Vain, Vainement. On a travaillé vainement quand on a 
travaillé sans succès; on a travaillé en vain quand on a travaillé sans 
fruit. L'ouvrage est manqué dans le premier cas , et l'objet est manqué 
dans le second. Si je ne puis pas venir à bout de ma besogne, je tra- 
vaille vainement, c'est-à-dire d'une manière vaine et je ne la fais pas; si 
ma besogne faite n'a pas l'effet que j'en attendais, j'ai travaillé en vain, 
c'est-à-dire que je n'ai fait qu'une chose inutile. 

Si vous me parles sans que je vous entende , vous parlez vainement 
(Mrgebltcfc); si vous me parle/, sans me persuader, vous parlez en vain 
(Umfonjt). 

Ciivier, avoir Envie* Nous envions aux autres ce qu'ils pos- 
sèdent. Nous voudrions le leur ravir. Nous avons envie pour nous de 
ce qui s'est pas en notre possession) nous voudrions l'avoir. Le pre* 

9 * 



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13* fin 

mïer est un mouvement de jalousie ou de vanité; le second l'est de cu- 
pidité ou de volupté (beneiben, tttifigôwien). 

Les subalternes envient (bertetoen) l'autorité «Tes supérieurs. Ces en. 
fans ont envie (babtn £tlft) de tout ce qu'ils voient. 

Il paraît qu'on se sert plus à*envier pour les avantages personnels et 
généraux, mais qu'avoir envie va mieux pour les choses particulières et 
détachées de la personne. Ainsi Ton dit envier le bonheur de quelqu'un 

(einem fein ©lùcf miggènnen); et avoir envie d'un mets (na$ eine;- ©peife 
gefrtften). 

Envisager, Regarder (îtté ©cftcbt faffett, betucfffdbttgctt). 
Regarder, c'est porter ses regards ou fixer ses regards sur une chose 
dans le dessein de la considérer. Envisager, c'est proprement regar. 
der au visage. Mais on a étendu sa signification. Envisager, c'est con- 
sidérer une chose relativement aux effets, aux suites bonnes ou mauvai- 
ses qu'elle peut avoir. 

T envisage beaucoup d'avantages dans cette entreprise. J'ai envisagé 
ce dessein sous tous ses aspects. Un homme regarde la mort sans effroi, 
par courage, par fermeté d'à me; un homme envisage la mort sans effroi, 
lorsqu'il la considère comme la fin de toutes les misères de cette vie, 
ou comme le commencement des récompenses promises aux justes. 

Epata 9 Gros. Une chose est grosse par l'étendue de sa circon- 
férence; elle est épaisse par lune de ses dimensions (ein 2)tng tft gro$ 
nacb feinem Umfang; e$ tft bf tf nad? einer (enter ttttébebnungen). Un arbre 
est gros, une planche est épaisse. Il est difficile d'embrasser ce qui est gros-, 
on a ,de la peine à percer ce qui est épais. 

Epargne, ménage, Ménagement CSparfamfeit)» 0n se 
sert du mot ménage en fait de dépense ordinaire, de celui de ménage- 
ment, dans la conduite des affaires, de celui d'épargne à l'égard des re- 
venus. 

Le ménage est le talent des femmes; il empêche de se trouver court 
dans le besoin. Le ménagement est du ressort des maris; il fait qu'on 
n'est j'amais dérangé. L'épargne convient aux pères; elle sert à amas- 
ser pour l'établissement de leurs enfans. 

Epargner, Eviter (etfparett). N'employez pas éviter dans le 
sens d'épargner. Ne dites donc pas: je vous éviterai cette peine, dîtes: 
je vous épargnerai cette peine. 

Eparpiller, Disperser (|e? fireuett , *er£etteln). Disperser 
se dit des objets un peu considérables que Ton sépare, que l'on éloigne 
, les uns des autres, à des distances plus ou moins considérables. Épar- 
piller se dit des menus objets qui étaient rassemblés , et qu'on sép,are, 
qu'on éloigne les uns des autres, à des distances peu considérables. Épar- 
piller suppose aussi des objets légers , et que le vent seul peut disperser. 
On éparpille de la paille, du foin, de la cendre; on disperse*dea navires, 
des soldats etc. Eparpiller de l'argent, c'est répandre autour de soi 
de petites sommes. Disperser ses domestiques, c'est les envoyer en di- 
vers lieux éloignés l'un de l'autre. „ ' 

Epaules, Hausser les Epaules, lever les Epaules 
(bie %â)\'cin in bte #of)c fytbtu , Me Sïcbfeln guef en). Ce qui parait 
ridicule, absurde, contraire au bon sens, fait hausser les épaules. Ce 
qui paraît vil, méprisable, abject, contraire aux usages reçus, fait lever 
les épaules. 

Épée , Flamberge. Flamber ge est un vieux mot que l'on di- 
sait autrefois pour épée. Il se dit encore en plaisantant et dans cette 
phrase : Mettre flamberge au vent (bie $U$tet ftieben). Il est du style 
burlesque. , , 

mettre l'Epée à la main, mettre la main à l'Epée 
(ben ^egett ttt bie $attb ncfmten, bie &anb an Un ®egett legen). 

La première expression marque qu'on tire 1 épée tout à-fait hors du four- 
reau ; la seconde signifie qu'on se met seulement en devoir de tirer Vépée, 
et qu'on ne la tire qu'à demie. 

Epiclerme, Peau {bit %<iut, bie £fcrc1><Hlt)* La peau est, 



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Ep 139 

dans l'homme, une membrane épaisse composée de plusieurs couches su- 
perposées, et qui environne le corps entier. 

L'épidémie est une membrane minée qui recouvre toute la surface 
de la, peau, à l'exception des endroits qui correspondent aux ongles. 

Epier, Espionner (bclantrn, avtèfpàfycti). Epier, observer 
secrètement pour découvrir une chose secrète. Espionner, observer 
tout ce qui se dit et se fait pour découvrir quels sont les desseins, les 
intentions des personnes qui parlent ou qui agissent. 

Epier suppose des soupçons que Ton veut éclaircir. Je soupçonne 
que mon domestique me vole; je Y épie pour m'en éclaircir. Je soup- 
çonne que mon fils a des liaisons suspectes; je le fais suivre pour con- 
naître ses allures; je le fais épier. 

Espionner suppose l'ignorance de ce qui est ou de ce qui se passe, et 
le désir de le connaître. 

Epitre, Lettre (&rtcf)* Ces deux mots se disent des écrits 
que Ton adresse, que Ton envoie à quelqu'un pour l'informer, pour l'ins- 
truire de quelque chose, pour traiter quelque affaire, discuter quelque 
point de littérature, de morale, de doctrine etc. 

Les lettres sont écrites en prose par des auteurs modernes, dans une 
longue vivante; les épitres sont écrites en prose ou en vers dans des 
langues mortes, par des auteurs anciens. On dit les lettres de Madame 
de Sévigné , les lettres de Madame de Maintenon , et les épitres de Cicé- 
ron, les épitres de Sénèquc, les épitres d'Horace. Cependant quelques 
traducteurs ont appelle lettres les épitres en prose des auteurs anciens 
qu'ils ont traduites. Nous avons en français les lettres de.Cicéron, les 
lettres de Pline etc. Mais s'il s'agissait de pièces en vers , il faudrait 
toujours' dire épitres. 

En parlant de ces sortes d'écrits faits par des auteurs modernes 
dans des langues vivantes « on les appelle lettres, s'ils sont en prose, et 
épitres, s'ils sont en vers. Voltaire a adressé à Frédéric II, roi de Prusse, 
plusieurs lettres et plusieurs épitres. 

Eploré, en Fleurs (m 3$râttcn jerfïoffctt , m 3$rânen)* 
Ces deux expressions enchérissent l'une sur l'autre. Eploré dit beaucoup 
plus qu'en pleurs, 11 suffit d'avoir fait une perte qui est sensible pour 
le moment pour être en pleurs. Eploré indique une affliction plus grande. 
Un enfant est souvent en pleurs pour un joujou qu'on lui refuse; une 
fille vertueuse est éplorée en apprenant la mort de sa mère. Celui qui 
est en pleurs éprouve un chagrin quelconque qui lui fait verser des l'ar- 
mes;, celui qui est éplorée éprouve une affliction profonde. 

Epoux, Mari ((Semait, t&attt, S&faitttj* On désigne par ces 
deux mots une personne engagée dans les liens du mariage ; mais mari 
ne se dit que de l'homme, et époux s'applique également à l'homme et 
à la femme/ On appelle époux ($tautleutt) l'homme et la femme qui 
contractent ou qui sont sur le point de contracter les nœuds du mariage. 
Les deux époux furent mariés par l'officier de l'état civil. Après la céré- 
monie du mariage , on appelle l'homme époux et la femme épouse, si on 
les considère simplement comme unis par une cérémonie civile ou reli- 
gieuse; et on les appelle mari et femme, si on les regarde comme for- 
mant une société dont le premier est le chef. 

Ainsi époux et épouse sont par eux-mêmes des mots plus noble?, 
plus polis. On s'en sert envers les personnes auxquelles ou veut té- 
moigner de la considération ou du respect. 

Dans le langage familier, on dit plutôt mari, en parlant à des égaux 
ou à des inférieurs. 

Epurer, Purger, Purifier. L'idée commune des différentes 
acceptions du mot purger, est celle de débarrasser ou de délivrer la chose 
de ce qui s'y trouve de sale ou de nuisible. 

L'idée commune des différentes acceptions du mot purifier est de 
dissiper ou de détruire ce qu'il y a de mauvais et de vicieux dans la 
substance de la chose. 

L'idée propre à toutes les acception! du mot épurer est celle de don. 



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1*4 Bq 

lier un nouveau degré de pureté, de bonté, d'agrément, de netteté, de 
clarté, de finesse, de délicatesse, d'élévation, en un mot, de perfec- 
tion"; c'est donc enlever non seulement ce qui est impur ou mauvais, 
mais encore ce qui 'n'est pas assez pur, assez bon. 

Un métal dégagé d'un grossier alliage paraît purgé (getflttfgt) ; dé- 
barrassé par le feu de ce qu'il avait d'impur réduit à sa propre subs- 
tance, il est purifié (rein gemadjt); plus ou le purifie, plus il est épuré 

(gelàwtfrt). 

Equlrt letant , Parallèle (tn giclement îlbftanbc, parallei). 
Il y a cette différence entre ces deux mots que le dernier s'applique 
à une étendue continue ou considérée comme telle, et le premier à 
des parties de cette étendue isolées et comparées. Ainsi l'on peut dire 
que dans deux lignes parallèles, deux points quelconques correspondant 
c'est-à-dire situés dans la même perpendiculaire â ces deux lignes, sont 
toujours équidistans ; que dans deux rangées d'arbres parallèles chaque 
arbre est équidistant de son correspondant dans l'autre allée. Equi- 
distant s'emploie encore, lorsque, dans une même portion d'étendue, 
on compare des particules situées â égale distance les unes des autres, 
On peut dire que des arbres sont équidistans, au lieu que parallèle ne 
s'emploie jamais qu'en comparant la position de deux parties d'éten- 
due distinguées. 

Kquilatéral , Kuuilatère (gleîcfyfeitig)* Le premier est 
plus usité que le second. Cependant celui-ci n'est pas encore entière- 
ment proscrit; il est même, dans certains cas, plus usité, que l'au- 
tre. Un appelle hyberpole équihtère, celle dans laquelle les axes con- 
jugué? sont égaux. 

Equitable, Juste (bUUg, flereerjt). Ces deux mots ont rap- 
port aux actions par lesquelles on rend à chacun ce qui lui est dû. 
Mais équitable se dit de ce qui est prescrit par les seules lois de la na- 
ture, et juste de ce qui est prescrit par des lois positives. On ne peut 
être forcé à faire ce qui n'est qu'équitable ; on peut être contraint à 
faire ce qui est juste. 

11 est juste que je paie l'ouvrier qui a travaillé pour moi, la loi 
peut m'y contraindre ; il est équitable que je récompense un service qui 
m'a éjé rendu gratuitement, quoique la loi ne puisse pas m'y forcer. 

£ri*er, Établir, Fonder, Instituer (errfcfrtcn, flriim 
fcctt)* Fonder, c'est donner le nécessaire pour la substance; il exprime 
proprement des libératités temporelles. Etablir, c'est accorder une place 
et un lieu de résidence; il a un rapport particulier à l'autorité et au 
gouvernement civil. Instituer, c'est créer et former les choses; il en 
désigne l'auteur ou celui qui les a le premier imaginées et mises au 
monde. Eriger, c'est changer en mieux la valeur des choses; il ne s'em- 
ploie bien que pour les fiefs et les dignités. 

Louis IX a fondé les Quinze-Vingts. Louis XIV a établi les filles 
de Saint- Cyr; Ignace de Loyola a instituéAcè Jésuites maudits. Paris a 
été érigé en archevêché sous- Louis XIII. 

Errer, Vaguer (f>entmtrrctt, bcrumfcfrtpetfctt)* Ces deux 
mots désignent proprement l'action de parcourir diverses routes, di- 
vers chemins , d'aller de coté et d'autre. 

L'homme égaré erre, l'homme oisif vague, 

S,ans bousole vous errez , au gré des vents vous vaguez, 

Erudit, littérateur, Homme de lettres, Savant 
(©eW&rter/)* L'homme qui cultive les lettres jouit des travaux de lV- 
rudit, et lorsque, aidé de ses lumières, il a, acquis la connaissance des 
grands modèles en poésie, en éloquence, en histoire, en philosophie 
morale et politique, soit des siècles passés, soit des temps plus moder- 
nes, il est profond littérateur, Vérudit peut être ou n'être pas un bon 
littérateur, car un discernement exquis, une mémoire heureuse et meu- 
blée avec choix , supposent plus que de l'étude ; de même le littérateur 
peut manquer d'érudition. Mais si ces deux qualités se réunissent, il ea 

résulte w mwi et n hwm trfci çujiiyéi f tjft çt Y*vW fty«»fo« M 



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Km ISA 

feront pas un homme de lettres. Le don de produire caractérise celui- 
ci , et avec de l'esprit, du talent et du goût, il peut produire des ou- 
vrages ingénieux saos aucune érudition et avec peu de littérature. Fre- 
ret fut un érudit profond, Malésicux un grand littérateur, et Marivaux 
un homme de lettres. (Marmontel.) 

Érudition, littérature (Stleljrfamfeit)* La littérature est 
la connaissance des belles-lettres; l'érudition est la connaissance des faits, 
des lieux, des tcrns, des ftionumcns antiques et des travaux des éru- 
dits, pour éclaircir les faits, pour fixer les époques, pour expliquer 
les monumens et les écrits des anciens. 

Esclavage , Servitude (3Hat>etci, Slnedjtfcfjaft)* Ces deux 
mots ont rapport à la restriction où â l'anéantissement de la liberté de 
l'homme. 

L'esclavage est beaucoup plus dur, plus effrayant que la servitude.. 
Il prive de la liberté toute entière; la servitude n'en ôte qu'une partie 

Espérance, Espoir (^offtittttg)» Ces deux mots expriment 
l'un et l'autre l'idée de pouvoir obtenir une chose avantageuse. 

Vespérance s'applique à toutes sortes d'objets de nos désirs , elle 
est grande ou faible suivant qu'on est plus ou moins fondé à croire 
qu'elle sera ou non remplie; 1 espoir a pour objet un bien dont nous dé- 
sirons le plus ardemment la possession et dont la privation serait pour 
nous un malheur. 

L'espoir détruit mène au désespoir; l'espérance trompée ne nous 
laisse souvent dans le cœur qu'un sentiment de peine. 

Espérer, J'Espère le voir, J'Espère de le voir ($0f* 
fett)» On dit /espère le voir , sans préposition, lorsque l'espérance pa- 
rait fondée et approche de la certitude. Ainsi l'on dit j'espère le voir, 
lorsqu'on est .presque certain qu'on le verra et qu'on ne prévoit aucun 
événement qui puisse empêcher de le voir. On dit f espère avec la 
préposition de, lorsque l'espérance tient du doute, de l'incertitude, et 
que l'on prévoit quelques événemens fortuits qui pourraient empêcher 
de le voir. La suppression du de tient tellement au fondement de l'es- 
pérance, que si au mot f espère, on ajoutait un adverbe qui rendit ce 
fondement plus sensible, on ne pourrait pas employer la préposition de. 
Far exemple, tout le monde dira j espère bien le revoir, et personne, 
yespère bien de le revoir. 

Ce qui confirme encore cette opinion, c'est que, lorsque le verbe 
espérer est à l'infinitif et que le verbe suivant est au même mode, on 
ne peut pas supprimer la préposition de. La raison en est que l'infi- 
nitif exprime quelque chose de vague et d'incertain. Peut -on espértt 
de vous revoir. Je crois pouvoir espérer de vous revoir. On ma fait 
espérer de le revoir. Espérance vague , incertaine. 

Esquisse, Pensée, Croquis (®¥t$|e)* Termes de pein- 
ture. La pensée est une légère esquisse de ce qui s'est présenté à l'i- 
magination sur un sujet qu'on se propose d\»xécuter. Ce terme diffère 
de celui d'esquisse en ce que la pensée n*est jamais une chose digérée, 
au lieu qu'une eéquisse, quoique projet d'ouvrage, ne diffère quelque- 
fois de la perfection de l'ouvrage même, que parce qu'elle est en plus, 
petit volume. Pensée n'a pas la même signification que croquis. On 
dit j'ai fait un croquis de la pensée de tel, mais on ne dit point j'ai 
fait une pensée de la pensée de tel. 

Essayer de, Essayer à ( ttcrfijtfyen). On dit essayer de, 
quand le sens indique plus particulièrement les efforts mêmes que le 
but auquel ils tendent; et essayer à, quand le sens a plus de rapport 
au but qu'aux efforts. J'ai essayé de le persuader. Essayez à marcher, 
à vous relever. 

Essor, Toi, Volée (Shtffïttg, etfxet ®4>tptut0, #of>e). Le 

vol est l'action de s'élever dans les airs et d'en parcourir un espace; 
la volée est un vol soutenu et prolongé ou varie } Vessor est un vçl 
)i*r<$i ? hm fi ipj|, le plein vçi 4'i»ji!|r&*4 oiseau, {Yel îft tyt #«W 



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136 Es 

Jung beé SHuffieigené in bit £uft tmb ber SBeiwgung burd> biefelbe l)iu ; volée 
t(t ein (leter unb lang an&altenber îlujj; essor ift rin fûbtiar Miiff Iwg.) 

Tout oiseau prend son vo/; vous donnez la i;o/c'e à celui à qui vous 
donne» la liberté de s'envoler; vous le prenez, à la volée, dans le cours 
de son vol. L'oiseau de proie prend un essor d'autant plus véhément, 
qu'il a été plus long tems contraint* 

Au figuré, une personne prend son vol et prend son essor*, son 
vol, lorsqu'elle s'affranchit de ses entraves et qu'elle use de toute sa 
liberté; son essor, quand elle essaie librement ses forces et qu'elle s'a- 
bandonne à toute son énergie. Il y a de la hardiesse dans le vol; dans 
Vessor il y a une ardeur égale à la hardiesse. 

Essuyer, Souffrir (leifctt, fcttlbctt). Essuyer signifie être 
exposé à quelque chose de fâcheux; souffrir, c'est en recevoir du 
dommage. Il a essuyé de grands dangers , c'est supposer qu'il s'en est 
tiré heureusement, il a souffert do grands revers , exprime qu'il en a 
ressenti les funeste* effets, ou qu'il y a succombé. Nous essuyâmes la 
première bordée. 11 faut essuyer en montant à la brèche le feu d'une 
formidable batterie. La cavalerie souffrit beaucoup; les grenadiers 
ont le plus souffert. 

Kst, Iieiant, Orient (Cftcn, devante, SDiorgeitïattô). Le le- 
vant est littéralement le lieu où le solril N parait se lever par rapport à un 
pays; Vorient est le lieu du ciel, où le soleil cuimnencc à luire, la lu- 
miére à briller. L'est est le Jicu de l'horizon d'où le vent souffle quand 
le soleil se lève. 

Le levant appartient proprement à la sphère, à la géographie; Vo- 
rient à la cosmogonie, à l'astronomie; lest à la navigation, à la mé- 
téorologie. 

Kstrapasser, Surmener* Ces deux mois se disent de l'action 
dé fatiguer excessivement un cheval. 

Estrapasser un cheval, c'est le fatiguer excessivement par un trop 
long manège. Surmener un cheval, c'est le fatiguer excessivement en lut 
faisant faire une marche trop longue (fin $ffrb buttb «lljll langté @$ttlftl 
abmçtten, tfrapa*tren; ein$ferb tlbertretben). 

£ tique, maigre (f d)l»inbfttdjttd. , maget). On est étiaue par 
l'effet de félisie, maladie qui dessèche toute l'habitude du corps; on 
ejt maigre par sa constitution physique, ou par l'effet de quelque cause 
accidentelle qui a diminué ou pté l'embonpoint. 

Étonner, Surprendre (uberraftfjett , crftauttett). Ces deux 
mots expriment des impressions plus ou moins fortes que font sur notre 
ame des événemens imprévus ou des choses extraordinaires. Ils no dif- 
fèrent que du plus ou du moins, et le» différens degrés qui les distin- 
guent viennent ou de la nature des objets, ou de la disposition des 
esprits. 

Ce qui surprend fait beaucoup inoins d'impression que ce qui étonne. 
Nous sommes surpris de ce à quoi nous n'avons pas songé; nous sommes 
étonnés de ce que nous ne concevons pas. Si vous avea calcule les 
possibles, l'événement ne vous surprendra pas ; dés que vous connaissez 
les causes , les effets ne vous étonnent plus. 

Étouffer, Suffoquer (crfttcfçtt). Ces deux mots ont rap- 
port à la suppression ou à l'affaiblissement du mécanisme de la respira- 
tion dans les animaux. 

On étouffe un animal en empêchant ses poumons de recevoir l'air et 
de le reieter alternativement. 

Suffoquer, c'est nuire à la respiration, ou m ci ne la faire cesser en- 
tièrement* enserrant la gorge qui lui sert de canal. 

Etouffer a un rapport immédiat avec la respiration même; il la fait 
cesser sur,- le -champ. 

Suffoquer a un rapport particulier à l'organe; c'est l'obstruer, l'em- 
pêcher de faire ses fonctions. 

On dit étouffer un foyer: étouffer du charbon ardent, de la braise 
allumée; et au figuré, étouffer une affaire, une rébellion, étouffer §e§ 



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Kx 139 

passions, ses ressenti mens, ses remords; mais on ne dit pas suffoquer une 
affaire, suffoquer ses passions, suffoquer ne se dit qu'au propre. 

Etre, Exister, Subsister (fet>tt, ta fetjn, befteften)* £fr<? 
convient â toutes sortes.de sujets, substances ou modes, et à toutes les 
manières d'être, soit réelles, soit idéales, soit qualificatives. Exister 
ne se dit que des substances et seulement pour en marquer l'être réel. 
Subsister s'applique également aux substances et aux modes, mais avec 
un rapport â la durée de leur être que n'expriment pas les deux pre- 
miers, mots. 

Etroit, Strict (CttflC, fttettfte)* Etroit est pris ici au figuré, 
dans le sens de rigoureux, sévère. Strict signifie proprement la même 
« hose. Ainsi Ton dit le sens étroit ou strict d'une proposition , un droit 
étroit ou strict; mais étroit est du discours ordinaire et strict du style des 
philosophes, des jurisconsultes, des théologien*. Strict, comme terme 
didactique , est d'une précision plus rigoureuse qu'étroit. Etroit se dit 
par opposition au sens étendu; et strict par opposition au sens relâché. 
Le sens strict est très étroit* c'est le sens le plus sévère. 

Eveiller, Réveiller- (toecfen, attftnecfctt, ern>ecfen). Ces 
deux mots expriment l'action de tirer quelqu'un du sommeil. 

Eveiller exprime l'action simple de tirer du sommeil; réveiller ex- 
prime le redoublement de cette action; il commençait à dormir, on IV- 
veH/a; on fit bien du bruit, pour le réveiller. 

On s'éveille naturellement ; si Ton s'endort de nouveau , on se ré- 
veille \ on réveille tard, on se réveille en sursaut (fMMCytn, attftradjftl/ 

triiber erwtdtyi). 

Au figuré, vous éveillez, vous animez le courage d'un homme tran- 
quille qui ne songe point au danger; vous réveillez, vous ranimez le con. 
rage.de celui qui l'a perdu ou qui le perd. 

Excéder, Outre - Passer (tiberfdjretten)» Ces deux mots 
signifient aller au-delà. Mais excéder se dit du nombre, delà quantité, 
de l'étendue; et outre • passer des bornes, des limites, des barrières. La 
recette excède lu dépense. Son revenu n'excède pas dix mille francs. 
Y eus avez outre-passé m'es ordres; par ces ordres, j'avais mis des bornes 
â votre action. On outre passe des pouvoirs, parce que les pouvoirs sont 
eti conscrits dans des bornes. 

Excepté, Honnis* Hors (anficr, attëgettotttmen)» Ces trois 
n ots marqueut un rapport de distinction , de séparation. 

Excepté indique la distinction particulière qu'il faut faire d'une 
rhose, dans la classe générale où elle est comprise; hors marque la sé- 
paration naturelle de l'objet, d'avec les autres objets compris dans la 
casse générale; hormis indique l'exclusion donnée â quelqu'un ou à 
quelque chose de la classe générale dans laquelle il était naturellement 
i ompris. 
* J'ai fait tous les chants de ce poème , excepté le second. 

Les maux moraux sont tous dans l'opinion , hors un seul qui est le 
crime. 

Il reçoit chez lui tous ses voisins , hormis les méchans. 

Eicrcmcns , Réerémens (fcer, Sbitfttmrf , Me @rcremente, 
fcif ÇCbfottàeriIltgetl)* On nomme excrémens toutes les matières qui 
sont rejetées hors du corp des' animaux ou des végétaux, par les fonc- 
tions naturelles de la vie. L'urine, le résidu de la digestion, la sueur, 
la transpiration cutanée et pulmonaire, le mucus du- nez** le cérumen 
des oreilles , les évacuations critiques des maladies , sont des excrémens. 
Les réerémens , au contraire, sont des humeurs préparées pour quelques 
fonctions de la vie. La salive, la bile, le mucus des bronches, le suc 
pancréatique, la lymphe, le sperme, les larmes, la graisse etc.; et dans 
les plantes , la sève , les sucs propres , l'huile , la gomme , la résine, 
sont des réerémens. 

Les excrémens sont lo résidu de la vie , ou plutôt le résultat de la 
décomposition et le marc des alimens. Les réerémens sont les élémens de 
la vie, la matière que prépare les organes ou qui sert à leurs fonctions* 



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18» Ex 

Excursion, Irruption ($(uefaft, (ginfatt)» Excursion marque 
l'action d'entrer, sans déclaration de guerre, dans un pays voisin, par 
un endroit qui n'est pas gardé , et sans éprouver de résistance. 

Irruption signifie l'action d'entrer sans déclaration de guerre dans 
un pays voisin, en forçant les barrières, en détruisant ou dispersant 
ceux qui sont préposés a leur garde. 

Excuse, Pardon (fêtttfdnilfetgttttg , 2$ei*;etytttt0)» On fait 
excuse d'une faute apparente; .on demande pardon d'une faute réelle. 
L'une est pour se justifier et part d'un fond de politesse \ l'autre est pour 
arrêter la vengeance ou pour empêcher la punition, et désigne un mou- 
vement de repentir. 

Excuser^ Pardonner (etttfrf>it!fct0ett , »cr$ei{>en). On ex- 
case les fautes involontaires , celles que les circonstances ou les inten- 
tions rendent excusables. On pardonne une faute grave qui mérite ani 
madversion, punition, châtiment. Le premier prend sa source dans 
l'équité, le second dans l'humanité. 

Exécration, Imprécation, malédiction ($htcl), ©ers 
tt>fittfd)Ut10)« L'imprécation invoque la puissance contre un objet; la 
malédiction prononce son malheur; Yexécration le dévoue à la vengeance 
céleste. 

Exemption 9 Immunité ($retf>ett * tt ettter %LeebinMié)s 
f oit, ettter atelier)* L'immunité est la dispense d'une charge onéreuse. 
L'exemption est une exception à une obligation commune. L'exemption 
vous met hors de rang; Yimmunité vous met à l'abri d'une servitude. 

L'immunité attachée à certains lieux, procure à ceux qui les habitent 
X exemption de certains droits. 

Exigu, Petit (fhttt, rarflltd), fpàrltciO» Petit »e dit en gêné, 
rai de toutes les choses physiques ou morales qui sont moindres que 
d'autres de la même espèce. Ce mot est de tous les styles et opposé 
é grand. 

Exigu signifie proprement insuffisant. Un repas exigu, une somme 
exiguë. On dira au moral et au physique, que les moyens d'un homme 
sont exigus pour exprimer qu'il manque d'esprit, d'intelligence ou 
de biens. 

Existence, Subsistance (&af*t)tt, 3tlï>jtfted$)» L'existence 
•e donne par la naissance, Ja subsistance par les al i mens. 

Expédient, Ressource {ta* 3lirêFttnft*miitri, ta* £iîlftf- 
tntttd)» L'expédient est cc^qui tire d'embarras; la ressource ce qui ré- 
pare une perte. 

L'expédient suppose un obstacle à vaincre ; la ressource un mal à 
réparer. 

Exploit, Prouesse (pie ^elbentfcat , Me gro#c £ftat)» Ce9 

deux mots se disent originairement des actions de guerre signalées et 
mémorables, accompagnées de grands desseins et de grands intérêts. 
Mais peu à peu on a Jeté du ridicule sur celui de prouesse, et on ne le 
dit plus aujourd'hui qu'en plaisantant et en parlant des extravagantes 
prouesses des chevaliers errans. 

La prouesse n'est plus proprement que l'action d'un chevalier errant, 
d'un paladin; Yéxploit est d'un grand capitaine, d un grand général. 

Expression, Mot, Terme (tKitôfrrucf , SBorf)» Le mot est 
un son articulé, ou une totalité de sons articulés auxquels l'usage a at- 
taché, dans une langue, le signe d'une idée totale. Mot g r ce , mot 
français. 11 a rapport au matériel des parties dont il est composé, ou à 
sa signification formelle. 

Dieu est un mot français, auquel l'usage, parmi les Français y a at- 
taché le signe de l'idée de l'Etre suprême. 

Le terme est un mot considéré comme pouvant avoir des significa- 
tions différentes. Ainsi le mot Dieu devient un terme si , cessant de le 
considérer comme le signe d'une idée unique, on le considère comme 
pouvant être appliqué à plusieurs idées différentes, on comme consacré 
è W>? «fFÈMM 1 flftWO d'idée» t Winme Jet tffrn^s fec|tni<jWf « l*Q* «*t 



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f* ta» 

ciens admettaient plusieurs dieux. Dieu, dans leur langage, était un 
terme qui pouvait être appliqué à tous les êtres qu'ils regardaient comme 
des dieux. 

V expression se dit des termes et des tours considérés comme pou- 
vant exprimer, d'une manière plus ou moins forte, plus ou moins juste, 
plus ou moins agréable , les pensées et les sentimens. Une expression 
juste est une expression qui rend exactement la pensée telle qu'on la 
conçoit, ou le sentiment tel tju'on l'éprouve» 



-F. 

Fabricant, Fabrieateur. On entend par fabricant celui qui 
fait ou fait faire des ouvrages de fabrique, et particulièrement des draps 
et des étoffe». 

Un fabricant de draps. Un fabricant de rubans. II ne se dit qu'au 
propre. 

Fabricateur se dît au propre et nu figuré, et se prend ordinaire- 
ment en mauvaise part. On dit un fabricateur de fausse monnaie, un 
fabricateur de faux actes , un fabricateur de calomnies. 

Fabrique, manufacture. Fabrique présente spécialement 
Tidce de l'industrie, de l'art, du travail même de la fabrication. Ma- 
nufacture a spécialement rapport au genre d'établissement ou d'entre- 
prise, aux ouvrages mêmes et à leur commerce. L'ouvrier dit fabrique 
où le marchand dit manufacture. On remarque la bonté de la fabrique, 
et on parle du commerce des manufactures. Les mois fabriquer et fabri- 
cation expriment l'industrie; les mots facture et factorerie sont plus 
particuliers au commerce. La fabrique roule plutôt sur des objets plus 
communs et d'un usage plus ordinaire. La manufacture roule sur des 
objets plus relevés et d'une plus grande recherche. On dira des fa- 
briques de bas , de bonnets etc. ; et des manufactures de glaces , de por- 
celaine; des fabriques de draps communs, et des manufactures de draps 
superfins. 

Façade, Frontispice ( Sfotfcerfette , ©ie&elfeïfc)* Termes 
d'Architecture qui désignent la structure extérieure d'un bâtiment. On 
dit le frontispice d'une église, d'un temple, d'un monument public etc. 
On dit la façade du coté des jardins, du coté de la rue , de la cour, du 
grand chemin etc. 

9e Fâcher, se Formaliser (tmpfniMict) fetjtt, ©erbrttjj 
ffiî)Ien)» Ces deux expressions signifient éprouver de la peine, du cha- 
grin, du dépit, de la conduite, des procédés des autres envers nous. 
Mais se formaliser suppose une cause légère , un motif peu fondé , et 
qui tient plus à l'amour- propre de celui qui se formalise , qu'à la réalité 
de l'offense qu'il prétend lui avoir été faite. Se fâcher , au contraire, 
suppose une cause grave , un motif fondé. 

Celui qui se formalise puise son chagrin dans l'idée qu'on lui a 
manqué d'égards, qu'on n'a pas observé, en ce qui le concerne, toutes 
les lois de la bienséance. Celui qui se fâche puise son chagrin dans l'idée 
d'une injustice ou d'une chose réelle. 

Fâcheux, Importun (lâfxtg, itttoeleftett)* Ces deux mots 
sont pris tantôt adjectivement et tantôt substantivement, et sont syno- 
nymes dans l'un et l'autre cas, mais d'une manière différente. 

En parlant des choses , fâcheux se dit de tout ce qui cause delà 
peine, du déplaisir; importun de ce qui cause une espèce de déplaisir qui 
6e renouvelle sans cesse. 

Si on considère ces deux mots substantivement, et qu'on les ap* 
plique aux personnes, ils deviennent plus strictement synonymes, car 
un fâcheux et un importun sont des homme* dont la présence chagrine 
pt embarrasse, j| a j, on appelle ffcfwç ç?tyi <pi Jroflbl? par %% prf. 



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MO Fa» 

sencc des affaires importantes, des occupations agréables; et on donne 
le nom d'importun à celui qui par caractère ou par sottise , répète sou- 
vent cette sorte d'indiscrétion. 

Façon, manière (^ortit, SRatttetr)» La façon est co qui 
donne la forme à un ouvrage, à une action. La manière est ce qui donne 
un tour particulier à l'action, à l'ouvrage. 

Nous dirons qu'une personne à bonne façon , c'est-à-dire que ses 
formes, ses habitudes, son maintien, ses mouvemens plaisent et pré- 
viennent; nous ne dirons pas qu'elle a bonne manière, mais nous di- 
rons qu'elle a de belles manières, des manières agréables. La manière 
est le moyen particulier employé à \a façon. 

On dira les manières et non les façons d'une nation. 

Façons, manières. Façons exprime quelque chose de plus af- 
fecté, qui tient de l'étude ou de la minauderie; manières exprime quel- 
que chose de plus naturel qui tient du caractère et de l'éducation. 

Beaucoup d'hommes ont, comme les femmes, de petites façons 
pour se donner des grâces; et quelques femmes ont pris les manières 
libres d'hommes pour se distinguer de leur sexe. 

Les manières de la cour deviennent façons dans la province. 

Faction , Parti (9><irtet)* Lorsque les personnes qui forment 
un parti , se réunissant contre les partis contraires, se concertent se- 
crètement sur les moyens de les opprimer, de les combattre, de les 
anéantir, c'est ce qu'on appelle un parti séditieux, qui seulement alors 
devient synonyme de faction, et est pris dans une acception politique. 

- Par faction , on entend une réunion d'hommes qui travaillent se- 
crètement ou ouvertement à détruire par toutes sortes de moyens les 
réunions contraires qui s'opposent à leurs vues ou à leurs intérêts. 

Un parti séditieux est un parti dégénéré on faction. C^uand il est en- 
core faible, quand il ne partage pas tout l'État, il n'est qu'une faction. 

Fade , Insipide (fd)Oi , fclimttt)* Ce qui est fade ne pique 
pas le goût; ce qui est insipide ne le touche point du tout. Ainsi le der- 
nier enchérit sur le premier; il ne manque à l'un qu'un degré d'assai- 
sonnement, et tout manque à l'autre. 

Dans les ouvrages d'esprit, ils sont tous deux très éloignés du beau ; 
mais le fade paraissant ou affecter ou chercher les grâces, déplaît et 
choque; V insipide ne paraissant pas même les connaître, ennuie et 
rebute. 

Faibles , Faiblesses (fcte 3*tt>a#en, bie 3dw>a*ï>ettett). 
11 y a la même différence entre les faibles et les faiblesses qu'entre la 
cause et l'effet. Les faibles sont la cause, les faiblesses sont Tenet. 

: Faillir, Faillir à, Faillir de. On dit faillir sans prépo- 
sition, lorsque le sens du verbe suivant exprime une action faite sans 
un but déterminé, ou sani un doute, une hésitation, une incertitude. 
11 a failli tomber, il a failli mourir. 

Faillir de suppose que faction exprimée par le verbe a été faite 
sans intention, sans but, de la part de celui qui l'a faite. Son fusil est 
parti de lui - même , et il a failli de me tuer. 

Faillir à suppose un but, une intention de la part de celui qui a 
fait l'action. Il a tiré sur moi et a failli k me tuer. 

Entre ces deux expressions, )'a\ failli mourir et j'ai failli de mourir, 
il y a une nuance qui exige que l'on préfère tantôt l'une , tantôt l'autre. 
Si un homme a une maladie grave qui l'ait mis pendant quelque teins 
entre la vie et la mort, on dira bien qu'il a failli de mourir; de ex- 
prime les doutes, l'incertitude, les chances. Mais si un homme se trouve 
mal subitement au point que sa mort paraisse certaine, indubitable, ou 
dira qu'il a failli mourir. On dit j'ai failli de tomber , lorsque j'ai eu le 
tems de faire des efforts pour éviter la chute; et j'ai failli tomber, lors- 
que la cause subite de la chute n'a été balancée par aucun effort. 

Fainéant, Indolent, SToneltalapt, aréglisent, Fa- 
Tous ces termes indiquent l'éloignement du travail et l'a- 



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Fa iâi 

mour de la tranquillité et du repos. Leurs différences viennsnt des 
causes qui produisent les vices qu'ils annoncent. 

Le paresseux n'aime pas le travail et ne s'y porte que maigre lui, 
parce qu'il manque de ressort, de courage, de volonté, de résolution 
ou de forces: l'inaction est son clément (ber Saule). 

Le fainéant hait le travail; il fuit louie espèce de peine et de fa- 
tigue par un attachement vicieux à l'oisiveté dans laquelle il se plaît à 
croupir, soit par lâcheté de Paine, soit par l'habitude qu'il en a con- 
tracté (bit 9)îufjt88àndfr). 

V indolent n'est précisément ni le paresseux ni le fainéant. Il n'a pas, 
comme le premier, entièrement perdu le goût du travail, il ne le hait 
pas comme le second; c'est un homme qui n'est pas poussé au travail 
par la vigueur du corps, mais chez lequel l'affaiblissement ou la mollesse 
des organes cause le ralentissement de l'action. L'indolent agit faible- 
ment et difficilement (ber fiàffïge). 

Celui qui « devant se déterminer pour entreprendre un travail, dif- 
fère sans motif sa détermination, ou même ne la prend point du tout, 

est un nonchalant (ber ©djlàfrtge, 6aumfelige). 

Le négligent ne craint pas le travail comme le paresseux; il ne le 
hait pas comme le fainéant ; il ne le traîne pas en longueur comme Yindo* 
lent, et ne l'abandonne pas au hasard comme le nonchalant; il ne craint 
que l'application (ber 9iao>!4f|ïge\ 

Faire aimer de, Faire aimer à {lichen macfjCtt). On 
met de après faire aimer, lorsque aimer signifie le sentiment affectueux 
et tendre que l'on a pour quelqu'un, sentiment qui fait les amis ou les 
amans; mais on se sert de à, si aimer marque seulement l'attachement 
et le goût que l'on prend à certaines choses, et le sentiment de plaisir 
qu'elles donnent. 

La politesse, la complaisance, la docilité et la modestie, font aimer 
un jeune homme de tous ceux qui aperçoivent en lui ces bonnes quali- 
tés. La religion jait aimer les souffrances mêmes à ceux dont elle a 
rempli l'aine et l'esprit. 

Faire croire, Faire accroire (glauben marfjen, u>et& 
mftrf)Ctt, attfbtttôett)» Faire croire signifie simplement persuader une 
chose, obtenir la croyance de quelqu'un, lui inspirer de la confiance 
en vos discours. 

Faire accroire veut dire persuader des choses non croyable* , ou 
bien abuser du crédit que l'on a sur l'esprit d'une personne , abuser de 
sa crédulité , de sa simplicité, de sa confiance, de sa bonne foi etc. 

Fallacieux, Trompeur, Imposteur, Séducteur, In- 
sidieux, Captieux, (tterfiifererifd) , betrugUcf))» Ce qui. trompe 
ou induit en erreur, de quelque manière que ce soit, est trompeur; ce 
qui est fait pour tromper, abuser, jeter dans l'erreur par un dessein 
formé de tromper, avec l'artifice et 1 appareil imposant le plus propre 
pour abuser, est fallacieux ; trompeur est un mot générique et vague; 
tous les genres d'apparences et de signes incertains sont trompeurs; 
fallacieux désigne la fausseté, la fourberie, L'imposture étudiée; de» 
discours, des protestations, des raisonnemens sophistiques sont falla- 
cieux. Ce mot a des rapports avec ceux d'imposteur, de séducteur, ^in- 
sidieux, de captieux, mais sans équivalent. Imposteur désigne tous les 
genres de fausses apparences, ou des trames concertées pour abuser ou 
pour nuire, comme l'hypocrisie, la calomnie etc. Séducteur exprime 
l'action propre de s'emparer de quelqu'un , de l'égarer par des moyens 
adroits et insinua ns. Insidieux ne marque que l'action, de tendre adroite- 
ment des pièges et d'y faire tomber. Captieux se borne à l'action sub- 
tile de surprendre quelqu'un et de le faire tomber dans l'erreur. 

Falsifier, Frelater (3Bem «trfâlfriftett, 9Betn *tvt&*fUln). 
Ces deux mots se disent des vins. Falsifier du vin , c'est y mêler des 
drogues et d'autres vins qui le dénaturent, et lai donnent un antre ap- 
parence «que celle qu'il avait dans son état naturel. Frelater du vin, 



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têt v* 

c'est y ajouter des drogues malsaines pour lui donner un goût agréable 
et déguiser ses mauvaises qualités. 

FamMle 9 maison, Race, JLIgiiée (#amUîe, SfrauS, 
Stamnt/ ©CfïftïCC^t)» Tous ces mots, pris dans un sens figuré, sont 
des dénominations que Ton a imaginées pour établir des degrés entre 
certaines classes d'hommes. 

Famille a trait à une vie, à une existence commune; maison k un 
berceau, â des titres communs. Race à une extraction; lignée à la 
filiation. ' 

ha famille rappelle les chefs et le* membres; la maison l'origine et 
les ancêtres; la race son auteur; la lignée les onfans, les descendans. 

Fanatisme, Superstition (Scftuwrmerci, 3(6e?0l*tibett)* 
L'ignorance et la barbarie produisent la superstition, l'hypocrisie l'en- 
tretient par de vaines cérémonies, le faux zèle la répand, et l'intérêt la 
perpétue. 

La superstition mise en action constitue proprement le'fanatisme. 

Fanée , Flétrie* Ces deux mots diffèrent entre eux du plus au 
moins; le second enchérit sur le premier. Une fleur qui n'est que fa- 
née peut quelquefois reprendre son éclat ; mais une fleur flétrie n'y re- 
vient plus (eine roelfe 2Mume, etne uerwelfte SBlitme). 

Fanfaron. Hâbleur, RIenteur (Sugnet;, 3(ufftf>neiter, 
©rofjfprccfycr)* Ces trois- mots indiquent dans f homme trois espèces de 
défauts qui offensent la vérité. 

Le menteur cache la vérité pour son avantage et dans le dessein de 
tromper; le hâbleur invente et exagère par habitude et par intempé- 
rance de langue; le fanfaron ment, par vanité, se vante par amour- 
propre des qualités qu'il n'^a pas, ou exagère sans pudeur le mérite de 
celle» qu'il a. 

Être Fantasque, avoir des Fantaisies (fdjtpàrmett, 
OËUtfâtfe fyabett)* Le fantasque approche beaucoup plus du bizarre. Ce 
mot désigne un caractère inégal et brusque. L'idée d'agrément est ex- 
clu du mot fantasque , au lieu qu'il y a des fantaisies. agréables. 

Fantôme , Spectre, Simulacre (&d)cinbilî> , ©efpenft, 
$trttgefptmtfï)* Ces trots mots se disent des apparences, des images 
qui nous font imaginer hors de nous des êtres qui n'y sont point. 

he fantôme est l'objet fantastique d'une vision extravagante; le spectre, 
la figure ou l'ombre d'un objet hideux ou effrayant qui frappe les yeux 
ou l'imagination; le simulacre est l'apparence trompeuse de ce qui n'a 
rien de réel. 

Farouche, Sauvage (trogtg, ttnlb)* On a donné le nom de 
sauvage à tous les lieux incultes et à toutes les productions qui viennent 
sans culture. Un lieu sauvage, un pays sauvage, c'est-à-dire inculte et 
inhabité; une plante sauvage, qui vient sans culture. En ce sens sait- 
vage n'est pas synonyme de farouche. 

En parlant des animaux, on appelle animaux sauvages ceux qui 
craignent et fuient la présence de l'homme. Les oies sauvages, les liè- 
vres sont des animaux sauvages ; on appelle animaux ou bêtes farouches, 
ceux qui, outre cette timidité et cette crainte naturelle, repoussent con- 
stamment toute sorte de communication avec l'homme, et l'attaquent et 
le déchirent lorsqu'ils en ont la liberté. Les tigres, les lions, les loups, 
les ours, sont des hèles jarouches. On a appliqué aux hommes les mots 
sauvage et farouche. 

On entend par un homme sauvage celui qui fuit \st société et qui 
n'en a pas les manières. Le mot farouche emporte une idée de bruta- 
lité, de dureté, de cruauté même. Le sauvage serait farouche, s'il avait 
dans le caractère et dans les mœurs de la rudesse, de la dureté, de la 
brutalité , de l'inflexibilité. 

^ W ?*t? \ l'Wte, Somptuosité, Jtfagitftnreuce C£«£ité, 

frciittr, Sltlftittutô, Çprad)t)» Ces quatre mots ont pour idée commune 
une dépense plus ou moins grande que l'on fait briHer aux yeux des 
autre» avec plus ou moins d'éclat , et dans de* intentions différentes. 



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Fa 14S) 

Le lux* désigne une dépense excessive, désordonnée; le faste une 
dépense d'apparat, d'éclat; la somptuosité une dépense extraordinaire, 
généreuse 5 la magnificence une dépense-dans le grand et le beau. 

On peut vivre avec luxe dans sa maison sans faste; le faste n'est que 
l'étalage des dépenses que le luxe coûte; la somptuosité est dans les repas, 
les mooumcns etc. ; la magnificence ne sied qu'aux grands, on la trouve 
dans leurs palais , dans les édifices publiques- 
Fat, Impertinent, Sot (fdfral, toumm)» Le sot, au lieu de 

se borner à n'être rien, veut être quelque chose; au lieu d'écouter, il 
veut parler, et pour lors il ne fait et no dit que des bêtises. 

Un fat parle beaucoup et d'un certain ton qui lui est particulier j 
il ne sait rien de ce qu'il importe de savoir dans la vie, il écoute et 
s'admire. Il ajoute à la sottise la vanité et le dédain. V impertinent 
est un fat qui parle en même tems contre la politique et la biensé- 
ance 5 ses propos sont sans égard, sans considération, sans respect; il 
confond l'honnête liberté avec une familiarité excessive; il parle et 
agît avec une hardiesse insolente: c'est un fat outré. 

Fatal, Funeste (t>erfcrbli<$, tratmg)* Ces deux mots signi. 

fient également une chose triste et malheureuse; mais le premier est 
plus un effet du sort, et le second est plus une suite du crime. 

Les gens de guerre sont en danger de finir leurs jours d'une ma- 
nière fatale; t et les scélérats sont sujets à mourir d'une manière funeste. 

On se sert souvent de ces mots pour marquer quelque chose qui 
annonce un fâcheux événement, ou qui en est l'occasion. Alors fatal 
ne désigne qu'une certaine combinaison dans les causes inconnues, qui 
empêche que rien ne réussisse et fa*it toujours arriver le mal plutôt que 
le bien. Funeste présage des a ce irions plus grands et plus accablans, 
soit pour la vie, pour l'honneur et pour le cœur. 

La galanterie fait la fortune des uns, et devient fatale aux autres. 
Toute liaison nouée par le vice est funeste. 

Fatalité, Fortune ((Étefrfntf, ftçvi)àn$\\ifi). La fortune n'est 
autre chose que la fatalité en tant qu'elle amène la possession ou la pri- 
vation des richesses et des honncifrs; d'où l'on peut voir que fortune est 
moins générale que fatalité ou destin, puisque ces derniers nous désig- 
nent tous les événemens qui sont relatifs aux êtres sensibles, au lieu que 
Vautre ne s'applique qu'aux événemens qui amènent la possession ou 
la privation des richesses ou des honneurs. C'est pourquoi si un homme 
perd la vie par un événement imprévu , on attribue cet événement au 
destin, à la fatalité; s'il perd ses biens, on accuse la fortune. 

Fatigue, I^agaftiide (£Diufce, &îuvtg?ett). Ces deux mots 
indiquent également uuc, indisposition du corps ou do l'esprit qui em- 
pêche d'agir. Lorsque cette indisposition vient à la suite d'un travail 
du corps ou de l'esprit qui a épuisé les forces, on l'a p pelle fatigue; lors» 
qu'eHe vient d'un travail trop uniforme, ou d'un travail qui cesse de 
plaire, on l'appelle lassitude. 

Fatigue se prend quelquefois pour le travail même. On dit indif- 
féremment les travaux et les fatigues de la guerre. Cependant l'un est la 
cause et l'autre l'effet. On ne dirait pas dans le même sens la lassitude 
de la guerre. 

Fatigué, Harasse, lias (rnubc fetjtt, afegemattet, gatf£ ?r* 
fïfy&pff). Ces trois termes dénotent également une sorte d'indisposition 
qui rend le corps inepte au mouvement et à l'action. 

Être fatigué, c'est avoir trop agi; être harassé, c'est avoir agi ex- 
cessivement; être las, c'est ne pouvoir plus agir. 

Fatiguer, passer. C'est, en général, mettre dans la dispo- 
sition de refuser le travail et le mouvement, soit par l'épuisement des 
forces, soit par l'ennui ouïe dégoût. 

La continuation ou l'uniformité d'une même chose lasse f la- peine, 
le travail, fatiguent. On se lasse à se tenir toujours debout, à faire 
des choses qu'on n'aime pas ou qui répugnent. On se fatigue à travail- 
ler dmûi?*, ttotatiftii nw*e«/ afrnutteii). 



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114 Fa 

Au figuré, un suppliant lasse (etmibtt) par sa persévérance, et il 
fatigue (wir& befdjiverltcb) par ses i m port uni tés. 

Faiietialaon, Fenaison (M abêtit, fyutvntt, $etima<i>eit)» 
Fauchaison exprime le teins où Ton fauche les foins, oit on les coupe; il 
a rapport à faux. 

Fenaison a rapport à foins, il indique non Seulement l'action de 
faucher les foins, mais aussi celle de les tourner et de les retourner 
pour les faire sécher, de les rassembler en meules, de les mettre dans 
les granges. 

il Faut, Il est nécessaire, on doit (e£ ift ttotlMg, matt 
tttllff)* Jljaut marque plus précisément une obligation de romplaisance, 
de coutume ou d'intérêt personnel. Il faut hurler avec les loups, il 
faut suivre la modo, il faut connaître avant que d'aimer. Il est néces- 
saire marque plus particulièrement une obligation essentielle et indis- 
pensable. // est nécessaire pour être heureux, d'avoir de la modération. 
Pour plaire, iY est nécessaire d'être complaisant. On doit est plu* propre 
à désigner une obligation de raison ou de bienséance. On doit bien étu- 
dier une science avant de l'enseigner. On doit se soumettre à ses supé- 
rieurs. On doit éviter de choquer ses semblables. 

Faute, Hé faut, Défeetuoslté ($el»(er, Sttattftel), Faute 
a rapport à l'auteur de la chose; défaut exprime le mal qu'il y a dans 
la chose; défectuosité marque le mal qui nuit au but ou au service de 
la chose. 

Faveur, Graee (Ghlttft, @lt<tàe)> Ces deux termes indiquent 
dans un supérieur une disposition à faire gratuitement du bien a ses 
inférieurs, à répandre sur eux des bienfaits, à les obliger, à flatter 
leurs goûts ou leur amour propre. Mais la faveur est inspirée par une 
affection suivie qui se porte sur un objet déterminé,, au lieu que la 
grâce est, dans le supérieur, une réunion de qualités, dont les objets 
sont indéterminés, et qui s'exercent, dans l'occasion, sur un grand 
nombre de sujets divers , sans qu'aucune affection suivie en fasse né- 
cessairement partie. 

Celui qui est en faveur est aimé, chéri; celui qui est en grâce est 
estimé, honoré, considéré. 

Favorable, Prouïce (gùnfitg)* Ces deux mots se disent des 
personnes ou des choses qui influent en tout ou en partie sur la pro 
priété de quelqu'un, sur le succès d'une affaire, d'une entreprise, et 
qui concourent à les faire réussir, ou les font réussir par leur seule 
puissance , par leur seule influence. 

Ce qui nous seconde ou nous sert, nous est favorable ; ce qui nous 
protège ou nous assiste, nous est propice, 

Féeond, Fertile (frildbtbar)* Ces deux mots ont rapport à 
la faculté de produire en grande quantité, en abondance. Mais fécond 
se dit des choses dans lesquelles la nature a mis le germe ou le prin- 
cipe des productions, et qui les " forment et les fournissent d'elles- 
mêmes; et fertile, de celles dont les productions sont, en grande par- 
tie, l'effet du travail et de l'industrie des hommes. 

Les œufs, les grains, les semences, les pépins, sont féconds, parce- 
qu'ils contiennent en eux le germe des choses qui doivent produire; 
ils ne sont pas fertiles , parce qu'ils produisent sans le travail et l'in- 
dustrie des nommes. Les femelles des animaux sont fécondes, et ne 
sont pas fertiles , parce qu'elles produisent d'elles-mêmes, selon les lois 
de la nature, les choses dont elles ont reçu le germe de cette même 
nature. 

On dit d'un champ qui, sans être cultivé, produit beaucoup de 
plantes agrestes, qu'il est fécond ; on appelle fertile une terre quî, par 
notre travail et notre industrie , produit beaucoup de choses à notre 
choix. Un pays est fertile en blés, en vins, en olives; sans le travail 
de l'homme, il ne produirait point toutes ces choses. 
Les mines sont fécondes , elles ne sont pas fertiles. 
Au figuré, un écrivain est fécond, s'il produit beaucoup de choses 

nou- 



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Fe lift 

nouvelles; il n'est que fertile, s'il ne fait que donner des formes nou- ' 
velles à un grand nombre de productions du génie. On dit aussi, 
dans l'un ou dans l'autre sens, qu'une plume est féconde ou qu'elle 
est fertile. 

Fécondation, Fétation (&efttl<g)tltn0)» Il n'y a d'autre dif- 
férence enire Ja fètation et la fécondation, si c'est ne que le premier re- 
garde l'animakqui est vivifié, et le second n'a rapport qu'à l'animal fe- 
melle dans lequel se fait ce changement, qui est la conception.. 

Féconder, Fertiliser (6cftttdE>ten)* Ces deux mots ont rap- 
port aux actions qui disposent la terre à fournir un grand nombre de 
productions. 

Féconder la terre, c'est lui donner de la fécondité, ou augmenter 
les principes de la fécondité qu'elle a déjà. Fertiliser la terre, c'est la 
travailler, l'ensemencer, la disposer par le travail et l'industrie, de 
manière à développer, à diriger comme nous le voulons, ses principes 
de fécondité. Les engrais fécondent la terre, parce qu'ils lui apportent 
des principes de fécondité; mais c'est en la labourant, en l'ensemen- 
çant que nous la fertilisons, 

La soleil féconde la nature, et l'on ne dira pas qu'il la fertilise. 

Fécondité, Fertilité ($ritd>tbarfett)* Ces deux mots ont 
rapport aux qualités qui mettent les choses en état de donner des pro- 
duction* en grande quantité. 

La fertilité est la disposition d'une chose qui rapporte beaucoup de 
productions par le moyen du travail et de l'industrie des hommes et 
de la direction que cette industrie et ce travail donnent à la fécondité. 
La fécondité vient de la riature. h* fécondité de la terre, la fécondité 
d'une femme etc. 

Fêler, Fendre ($erft>mt0ttt)* Fêler n'est applicable qu'aux 
ouvrages de terre, de verre, de porcelaine etc. Ils sont fêlés lorsque 
la continuité de leurs parties est rompue d'une manière apparente ou 
non apparente, sans qu il y ait une séparation totale. 

Fendre est relatif à la solution de continuité des parties d'un corps 
solide dont on ne peut pas dire qu'il est fêlé. Ce corps est fendu, lors- 
que la continuité en est rompue en quelque endroit, soit avec sépara- 
tion totale des parties, soit sans cette séparation. Les pierres, les 
bois, la terre, se fendent ; les vases de ferre, de verre, de porcelaine, 
se fêlent, 

Félieitation , Congratulation (<3(ficfu>uttfif0* Les félici- 
tations ne sont que des paroles obligeantes; les congratulations sont 
des marques d'intérêt. La politesse félicite, l'amitié congratule. 

Félieiter de, Féliciter sur ((jlutftnitnfdben)* On félicite 
quelqu'un d'un événement qui lui est avantageux. Je vous félicite de ce 
succès, de votre guérison. On félicite quelqu'un sur le» bonnes quali- 
tés qu'il possède, sur ses ta'ens, sur son goût. 

Fêlure, Fente (Sprtlltg, &palte)* Fêlure se dit des fentes 
qui se font sur des objets susceptibles d'être fêlés. Fente se dit dds 
solutions de continuité qui ont lieu/ sur tout autre objet. Il se fait des 
fêlures à un vase de terre, de verre, de porcelaine; il y a des fentes 
à une planche, à une porte etc. 

8e Fendre, se Fendiller (fpoitett, rtgett)* Se fendre, c'est 
rompre la continuité de ses parties en un ou plusieurs endroits; se 
fendiller , c'est se couvrir d'une grande quantité de petites fentes, de 

Îietites fêlures , de petites gerçures. Le grand froid fend les pierres ; 
a grande chaleur fendille l'écorce des arbres. 

Fente, Fissure (&palte). Fente est le terme général ; fissure 
est un terme de chirurgie qui se dit de la fracture longitudinale d'un os 
qui est seulement fendu. 

Férir, Frapper (fcDlftgen)* Ces deux mots signifient la même 
chose; mais férir est vieux et ne se dit plus que dans cette phrase, 
sans coup férir, qui signifie sans se battre, sans en venir aux mains. 
Fermier, Métayer (^tfctjtet, SWaier). On appelle fermier 
Pries , Dict. synonymique. j.0 



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iÀ6 r* 

celui qui cultive des terres dont un autre est propriétaire , et oui en 
recueille les fruits à des conditions fixes; c'est ce qui distingue le fer- 
mier du métayer. Ce que le fermier rend au propriétaire, soit en ar- 
gent, soit en denrées, est indépendant de la variation des récoltes. Le 
métayer partage la récolte même, bonne ou mauvaise, dans une cer 
taine proportion. / 

Feu, Ménage (#erb , Spautyati). On dit, dans l'économie 
politique , feu pour ménage. Un village de deux cents feux est un vil- 
lage de deux cents ménages. 

Feu, Domicile ($ttb , SEBo^ttUttg). Le domicile est l'habi- 
tation ordinaire; le feu est le lieu où l'on vit, où Ton mange. En ce 
sens, feu se joint toujours avec le lieu; on dit qu'un homme n'a ni feu 
ni lieu, pour dire qu'il n'a ni habitation ni demeure ûxe. C'est un va- 
gabond qui n'a ni feu ni lieu. 

Feuillage, Feulllée (£atlb, iaiîbé). Feuillage se dit de 
l'assemblage des branches et des feuilles que Ton voit sur les arbres et 
qui donnent de l'ombre. Le châtaignier a un beau feuillage. Lnjeuiliée 
est une espèce de berceau couvert et orné par compartiment de plu- 
sieurs branches d'arbres garnies de leurs feuille*. 

Ficliu, Mouehoir de cou (3&rfbe?$al£tllc$)* On disait 
autrefois mouchoir de cou, et fichu pour indiquer les mouchoirs que les 
femmes mettent sur leur cou. Aujourd'hui on ne dit plus guère que 
fichu. 

Fictif, Fictice (et'bidjtet, etagebilbet). Ce oui est fictif re- 
présente, figure une chose existante ou réelle; ce qui est fictice n'est 
qu'une fiction, une chose imaginée, controuvèe, supposée, sans réalité. 

Les assignats étaient une monnaie fictive % réprésentant une monnaie 
réelle; tout papier monnaie est un bien fictice, une richesse fictice, 
n'ayant point de valeur réelle ou intrinsèque. 

Fierté, Hauteur, Orgueil, Vanité, Présomption 
Cbe* $o<$mttti>, bèr (Siûettbiin tel , Me GHtelfett, ber Stolg, ter 

îtcbermutf))» L'orgueil fait qu'on s'estime; la présomption fait qu'on -a 
une trop grande opinion de ses forces, c'est un orgueil trop confiant; la 
vanité veut l'estime des autres; la fierté ne recherche les honneurs ni 
ne les refuse ; la hauteur en abuse. 

Vorgueil est révoltant; la présomption expose à, la risée; la vanité 
est ridicule; la fierté souvent estimable; la hauteur (ber JpOcfyfîntt) quel- 
quefois bien, quelquefois mal. placée. 

Vorgueil n'appartient qu'à l'élévation sans mérite; la présomption 
est le vice des jeunes gens; la vanité est d'un mérite médiocre; la fierté 
convient au mérite supérieur; la hauteur au mérite opprimé 

Filet, Iiaes, Rets , ((Bant , 9teg, ^cfclinge)* Ces trois 
mots indiquent trois espèces différentes de pièges pour surprendre et 
prendre. 

Le propre du filet est d'envelopper ou de contenir; celui des rets, 
d'arrêter et de retenir; celui des lacs^ de saisir et d'enlacer. 

L\>uvrage tissu des lacs est un lacis. 

Les rets sont formés d'un lacis: ce sont des espèces de filets pour la 
chasse ou pour la pèche. 11 y en a de différentes sortes. Le mot filet 
est le genre à l'égard des rets et autres espèces de pièges tendus aux 
animaux. 

Au figuré , nous disons qu'une personne est prise dans des lacs, des 
rets, des filets qu'on lut a tendus, ou bien qu'elle leur a échappé, ou 
qu'elle s'en est tirée, sans trop avoir égard à la différence propre des 
termes. Vous tombez dans les lacs d'un sophiste; vous êtes pris dans les 
lacs d'une coquette; une coquette se prend dans ses propres tacs. 

Filou, Fripon, Larron, Voleur (^djelm, £tefc)* Ces 
quatre mots désignent des gens qui prennent ce qui ne leur appartient 
pas , avec les différences suivantes. Le larron prend en cachette , il dé- 
robe. Le fripon prend - par finesse , il trompe. Le filou prend avec 



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m ut 

adresse et subtilité, lt eseAmotte. Le voleur prend de toutes manières, 
et même de force et avec violence. 

Larron n'est plu! guère usité que dans quelques proverbes, ot en- 
parlant des deux voleurs qui furent mis en croix avec Jésus- Christ ; et 
dans ce cas, il signifie voleur de grand chemin. 

Finir fit, Finir à, en Finir (ettfcigett, au f fret tu). 11 a 
fini de chanter son air. Je ne finirais point à vous faire des complimens. 
Il semble que finir à a rapport au* choses qui sont l'objet de l'action, et 
finir de, à l'action elle-même. Il a fait tant de belles actions que je ne 
finirait pas a vous les raconter. 

On a dit depuis la révolution de 89* en finir $ pour dire mettre fin à 
une dispute * à une contestation* Cette dispute a trop duré , il est 
tems d'en finir Cette façon de parler est née dans le bouleversement 
de Mr révolution; le peuple Ta adoptée non -seulement en parlant de 
dispute, mais pour indiquer la fin de toute affaire. Quand une fille 
veut se marier, elle dit à son amant qu'il faut en finir , qu'elle veut 
en finir, elle l'engage à en finir. Cette expression n'est conforme ni à 
l'analogie, ni à Tordre de la construction grammaticale. On finit une 
chose, mais on ne finit pas d'une chose. 

Flairer, Aentlr (rfetfjett, fient rte#en)* Ces deux exprès- 
sions supposent une action de la part du sujet. Mais flairer suppose 
la connaissance de l'objet et la jouissance d'une sensation agréable. 
Sentir ne suppose que le désir de connaître l'odeur de l'objet- Je vois 
une rose» je sais que eette fleur a une odeur agréable, et je la flaire; 
si je n'aime pas 1 bdeur de la rose, je ne fais que la sentir* Je vois 
une fleur que je rte connais pas , et je la sens pour connaître si son 
odeur est agréable ou désagréable. Si son odeur me paraît agréable» 
je }& flaire; dans le eas contraire,, je ne fais que la sentir. On flaire 
pour jouir, on sent pour connaître. 

Flairer, Fleurer (tltébtn , btlftett). Fiairer 9 c'est sentir pat 
l'odorat: Flairez cette rose. Fleurer, c'est répandre une odeur: cela 
fleure bon. 

FlaitibeAU, Torelie ($aéel). Le flambeau est un luminaire 
composé de cire et de grosses mèches, qui jette une «grande lumière et - 
la répand au loin sur les objets d'alentour. La torche est un flambeau 
grossier de bois résineux, ou de quelque autre matière gomme use et 
inflammable qui jette une lumière triste et lugubre. 

On emploie les flambeaux dans les fêtes, dans les réjouissances; 
les torches sont consacrées aux obsèques, aux cérémonies funèbres. 

Flatter, s'Opposer à (bâmntCU, ableitctt)* Ces deux mots 
se disent d'un courant d'une rivière et expriment deux manières de le 
détourner. 

On s'oppose au courant d'une rivière dont on veut arrêter ou chan- 
ger la pente en y résistant ouvertement) en l'arrêtant par une digne. 
On flatte le courant d'une rivière que l'on vent détourner, non en y 
résistant directement, mais en lui présentant une surface qui, ne fai- 
sant d'abord qu'un léger angle avec ce courant, l'écarté insen;iblemeft 
et porte ses eaux vers un autre point. 

Fléehtr, Ployer (fïd& Mcgen), Fléchir, au propre, se dit d'un 
corps qui, trop faible pour résister â un autre corps qu'il a à soute- 
nir, cède en partie à son poids ou â son effort. Ployer se dit d'un 
corps qui cède entièrement au poids Ou à l'effort du corps qu'il a à 
soutenir; Ftêchir se dit des corps qui ne sont point flexibles et élasti- 

2ucs, comme une pointe, une barre de fer. Ployer se dit des corps 
exibles et élastiques. 11 suffit d'un vent léger pour faire ployer un 
roseau. Le corps qui a fléchi ne peut plus se remettre dans sa pre- 
mière situation, le corps qui a phye peut 6*5 remettre. 

Flegmatique, Froid (pi)U^matifâ) , Fait)» Ces deux mots 
sont pris ici eu figuré, et se disent d'une qualité de fanie. Ils annon- 
cent l'ait et l'autre l'indifférence et l'insensibilité. On eût flegmatique 
par tempérament; on est froid par réflexion, par habitude, par système. 

10 * 



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14» FI 

Fleuraison, Floraison (bitStit ber S&lûtl)tut(BntïaltuuQ, 
bie SttMtyltitbautt)* La floraison indique l'époque où une plante com- 
mence à fleurir y à épanouir ses fleurs; et la fleuraison ,' le teras pen- 
dant lequel une plante reste fleurie. 

Fleurette, «alanterie (Cfebfofuug, Galanterie)» Fleurette 
au propre signifie une petite fleur. II est pris ici au figuré et signifie 
propos galant que Ton tient à une femme pour, lui exprimer l'amour 
qu'on ressent ou qVon veut lui faire croire qu'on ressent pour elle. 
Galanterie a une signification "beaucoup plus étendue; il se dit non- 
seulement des discours, mais aussi des actions, des sacrifices que Ton 
fait pour un objet aimé ou dont on désire de se faire aimer. Les 
fleurettes sont une petite partie de la galanterie. Dire des fleurettes, 
conter fleurettes , faire une galanterie. 

Fleurissant, Florissant (blûfcitb)» Fleurissant ne se dit 
ou'au propre, et florissant qu'au figure. Des prés fleurissons 9 un arbre 
fleurissant; un Etat florissant , un commerce florissant. 

Fleuve, Rivière fëlllfQ» La grande quantité d'eau, et la 
conservation du nom jusqu'à ce que les eaux ne coulent plus sur la terre, 
constituent le fleuve. 

Mais si Ton considère ces eaux abstraction faîte de leur long 
cours, elles prennent le nom de rivière. C'est surtout ce qui arrive 
lorsqu'on considère ces eaux relativement à un endroit particulier ou 
aux besoins journaliers des hommes et des animaux. On dit la rivière 
de Loire passe à Orléans, comme on dit la rivière de Bièvre passe dans 
Paris. Mais on dit, sous un autre point de vue, la Loire est un fleuve 
qui se jette dans l'Océan , et la Bièvre est une rivière qui se jette dans 
la Seine. 

On dit la rivière est marchande, et non pas le fleuve est marchand. 
On dit de l'eau de rivière et non pas de l'eau de fleuve; aller puiser de 
l'eau à la rivière, et non pas au fleuve. En parlant d'un particulier, on 
dit qu'il a passé la rivière, quoique cette rivière soit un fleuve. Mais si 
un fleuve dans l'étendue de son cours empêchait l'entrée d'une armée 
dans un pays, dans un royaume, on dirait l'armée a passé le fleuve. 

Fleuve, Torrent ($Ittf£# SRegeitnad}). On distingue le for- 
rent du fleuve, en ce que \e fleuve coule toujours, et que le torrent ne 
coule que de tems en tems, par exemple après les longues pluies ou 
après la fonte des neiges.' 

Flots, Ondes, Vagues (SBeltat, SBooett)* Cet trois mots 
sont synonymes si on les applique aux diverses élévations que forment 
les eaux agitées. 

Les ondes sont les moindres de ces élévations; elles sont l'effet na- 
turel de leur fluidité, et s'élèvent peu au-dessus de leur surface, sur la 
mer, sur les lacs, sur les fleuves et les rivières; elles laissent une idée 
de calme et de paisible. Une agitation accidentelle causée par les vents 
et les tempêtes, forme les flots qui roulent avec impétuosité, se portent 
avec violence du côté, ou les poussent les vents, et se brisent contre 
les îles, les rochers, les rivages. Les vagues sont produites par une agi- 
tation plus violente encore; leur propre est de grossir et de s'élever 
considérablement. 

Fluet, Grêle (fcf)t»âd>Udfr , OUtttte). Ces deux mots se disent 
de l'homme, des animaux et de leurs parties. Ils signifient également 
ce qui est peu épais, peu fourni de matière* Grêle indique une organi- 
sation particulière de la nature, considérée par comparaison avec l'or- 
ganisation d'autres parties i fluet indique un défaut, une faiblesse, une 
infirmité. 

Fluide, Iiiqutde (flûffig)* Ces deux mots indiquent la qua- 
lité de certains corps, dont les parties mobiles se meuvent facilement 
les unes sur les autres. 

hes fluides sont des corps dont les parties sont si faiblement liées 
entre elles, qu'elles se meuvent facilement les unes sur les autres comme 
l'eau, l'huile, le vin, l'air, le mercure etc. 



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F© 119 

On appelle liquides ceux de ces mêmes corps qui, outre la pro- 
priété de se mouvoir ainsi, ont celle d'humecter ou de mouiller les 
autres corps qu'ils touchent ou qui y sont plongés. 

Tout ce qui est liquide est fluide; l'eau et toutes les liqueurs sont 
fluides ; mais tout ce qui est fluide n'est pas liquide. Le mercure est 
fluide et n'est pas liquide. 

Ainsi quand on dit que l'eau ou quelque liqueur est liquide, on la 
considère sous le rapport de sa propriété de mouiller les autres corps; 
et quand on dit qu'elle est fluide , on la considère sous le rapport du 
mouvement de ses parties les unes sur les autres. 

Les crains, les sables, la poussière sont fluides; l'eau, l'huile etc. 
sont liquides. 

Fondamental, Principal (ntfptûwlid) , ï)<Utt>rfrtdf)ïtdf)). 
Fondamental, ce qui sert de fondement, de base, d'appui, de soutien. 
Principal ce qu'il y a de plus considérable, de plus remarquable dans 
une chose. 

Fondation, Fondement (©ritnb, (SrtinMegititg)» Termes 
d'architecture. Fondement se dit de la partie d'un mur enfermée dans 
la terre jusqu'au rcs-de-chausséc; fondation est l'action de poser les 
Jondemens; mais il est passé en usage de donner le nom de fondation 
aux Jondemens mêmes. En ce sens , fondement est préférable. 

Fondre sur , Tomber sur Cff* ftiïtfcn , faUett ftitf ♦ ♦)♦ 
Fondre sur une chose, ^c'est se porter avec impétuosité sur cette chose, 
ordinairement de haut en bas. L'oiseau fond sur sa proie. Cette action 
suppose une intention de la part de celui qui la fait; elle ne se dij 
par conséquent que des choses animées. Tomber sur se dit des choses 
animées et des choses inanimées. Dans le premier cas il suppose 
moins d'ardeur. On fond sur sa proie ; on tombe sur une chose que l'on 
veut attaquer, dont on veut s'emparer; dans le second il ne désigne 
simplement que la chute, sans dessein, sans intention. 

Fondre sur se dit aussi des choses qui , dans l'opinion commune, 
sont regardées comme animées. C'est ainsi que l'on dit que la foudre 
tombe sur un édifice, et que Voltaire a dit: 

,.Le tonnerre en éclats semble fondre sur moi." 

DeJForee, par Forée (mit ©etnnlt)* On dit parforce y lors- 
que force se rapporte au sujet de la proposition. II l'a fait par force. 
On dit de force , lorsque force se rapporte au régime. On le lui a fait 
faire de force. Amener un homme de force à un tribunal. 

Régner par Forée, régner par la Forée. Régner par 
force veut dire régner malgré soi; régner par la force signifie maintenir 
son autorité par la force. 

Foreer à, Foreer de (jtnittgeit). On force quelqu'un à faire 
quelque chose, lorsque l'action dont il s'agit à un but hors du sujet 
qui la fait. On force quelqu'un à partir, a se remuer, parce que cet 
actions ont un but marqué hors du sujet qui agit. Mais on force quel- 
qu'un de consentir à quelque chose, cf obéir, de se soumettre, parce 
que ces actions sont des actes de la volonté qui n'ont, pas un but mar- 
qué au-dehors. On l'a forcé de donner son désistement, et à rendre 
cette lettre.. Donner son désistement est un acte de la volonté qui n'a 
point de but au dehors, c'est se désister; mais rendre une lettre est 
une action qui a un but hors de la personne qui agit. 

Forfanterie, Jaetanee CPraftlerei). La jactance est lé lan- 
gage de la vanité qui dit d'elle-même le bien qu'elle en pense. La 
forfanterie est une espèce de jactance qui a rapport au courage , à la 
bravoure. Avec de la jactance on se vante , et quelquefois outre me- 
sure, des bonnes qualités qu'on a ou qu'on croit avoir; avec de la 
forfanterie on fait un vain étalage d'un courage ou d'une bravoure 
qu'on n'a pas. 

Formalité*, Formules (gormlic^F ritett , $prmeltt)» For- 
malités est un terme de jurisprudence. On entend par ce mot cer- 
taines clauses ou certaines conditions dont les actes doivent être re- 



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MO Vf 

velus pour être valables. On appelle formules certaines parole* con- 
sacrées par l'usage dans certaines occasions. ^ On a oublie dans cet 
acte une formalité essentielle. Toute sa politesse ne consiste qu'en 
formules. 

Formidable, Redoutable (furcïjtbav)» Ces mots se disent 
des choses qui présentent un grand danger; mais formidable indique un 
danger prochain, imminent; et redoutable un danger plus éloigné. Une 
grande armée qui envahit un pays est formidable; un prince qui aug- 
mente sa/is cesse ses forces, et sa puissance est redoutable, L'apparition 
subite d'une chose qui peut faire un grand mal est formidable. Le cour- 
roux d'un homme puissant est redoutable. 

Fort, Ville fortifiée (Jçott, ftefhlttfl}. Termes d'art mili- 
taire. Le* forts diffèrent des villes fortifiées , non seulement parce qu'ils 
renferment un espace plus petit, mais aussi parce qu'ils ne sont ordi- 
nairement occupés ou habités que par des gens de guerre. Ce sont des 
espèces de citadelles destinées à garder des passagea iroportans ou à oc- 
cuper des hauteurs sur lesquelles l'ennemi pourrait s'établir avantageuse- 
ment, à couvrir des écluses, des têtes de chaussées etc. On entend par 
ville fortifiée une ville entourée de fortifications qui la défendent contre 
l'ennemi, et qui, outre les' soldats qui la gardent, est habitée comino les 
autres villes par diverses sortes d'habitans. 

Fort, Robuste, Vigoureux (fiât*, tùftiô). On est vi- 
goureux par le mouvement et par les efforts qu'on fait. On est fort par 
la solidité et la résistance des membres. On est robuste par la bonne 
conformation des parties qui servent aux fonctions naturelles. 

Fortuné, HeureuY (gliùfltci))» Ces deux mots ont rapport 
aux biens et aux avantages qui arrivent aux hommes, et à la satisfaction 
qu'ils éprouvent dans la jouissance de ces biens. 

" Fortuné signifie favorisé de la fortune; heureux signifie jouissant du 
bonheur ou d'un bonheur. On est fortuné par de grands biens, de grands 
avantages, de grandes faveurs de la fortune; on est heureux par la sa- 
tisfaction et le contentement de l'ame. * 

Fosse, Fossé ((Brune, (Brabfit), Fosse se dit de toute, pro- 
fondeur qui n'a qu'une médiocre longueur et autour de laquelle on peut 
circuler aisément. On fait des fosses pour construire des puits « des 
citernes, des caves etc., pour enterrer des corps morts. 

Le fossé est une fosse prolongée, destinée à empêcher le passage 
d'un endroit à un autre, ou à entourer quelque espace. On fait un 
fossé à la partie d'une prairie pa.r laquelle les bestiaux peuvent y péné- 
trer. On fait un fossé autour d'une maison, autour d'Un parc, autour 
d'un jardin. 

Foudre, Toitijerre (&pitner* SHift)? Dans l'usage commun, 
on prend assez ordinairement ces deux mots l'un pour l'autre. On dit 
également que le tonnerre tombe, que la foudre tombe; que le tonnerre 
gronde , crue la foudre gronde. Cependant si l'on veut parler exacte- 
ment , il faut distinguer la signification de ces deux mots. Le tonnerre 
fait le bruit , il gronde. C'est une explosion qui se fait dans les airs. 
La foudre est le feu qui se fait jour avec violence du sein des nuées, 
lorsqu'elles s'entre -choquent, et qui renverse, tue, pulvérise ce qu'il 
atteint. * 

Au figuré, cette différence est mieux observée. Sous disons une 
voix de tonnerre pour désigner l'éclat d'une voix; et qu'un orateur lance 
les foudres de l'éloquence, pour assigner la force, la véhémence et les 
effets de son discours. 

Fouetter, fustiger, Flageller (peirfrfjctt, fyatten, au$s 
J>ettfdf>etî , geijMtt)* Frapper ou plutôt battre à nu avec quelque ins- 
trument certaines parties du corps, c'est l'idée qui constitue 1$ syno- 
nymie de ces trois mots. 

Fouetter , terme générique, se dit à l'égard de tous les instrument, 
et de quelque manière qu'on les emploie, même des mains, fustiger, 
c'est à la rigueur fouetter rudement ayee dç$ Yerges, je manière qjuç 



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Vr VU. 

Ici coups s'impriment. Flageller , c'est fouetter ou plutôt fustiger 
violemment et même ignominieusement 

'Fongueux, Impétueux, yéhemeut; Violent. Fougueux 
ne se dit que des hommes et des animaux* Les hommes sont fougueux 
lorsqu'ils sont poussés violemment par l'excès d'un* passion qui les 
avcug'c au point de leur faire perdre de vue la réflexion cl la raison; 
les animaux sont fougueux lorsque quelque crainte ou quelque douleur 
subite les trouble tellement qu'ils se livrent sans retenue au trouble 
airelle leur inspire, et qu'ils ne sont plus retenus par aucune espèce 
de frein (toifo, vnMnMfl). 

Les flots, les vents, sont impétueux lorsqu'ils. opèrent un mouve- 
ment violent en se portant les uns sur les autres. (Ungeftlim). 

Les vents sont véhêmens lorsqu'ils soulèvent les flots ou qu'ils em- 
portent les objets qu'ils rencontrent sur la terre (t)?ftig); ils sont vio- 
lens toutes les fois que leur mouvement a beaucoup de force (gf= 

roaltfam). 

Une bravoure impétueuse fait une belle action, un caractère véhé- 
ment exécute avec une grande vivacité de grandes choses, une humeur 
violente se porte à tous les excès, un homme fougueux fait de grands 

écarts (eût ungeftilmer ©ïut&, eitt Tafaer @ei|t, etne (jeftlge ©emutftéart, 
em nûlber, unMnbigcr SWenfcW. 

Foulées ou Foulure», Voie ? Piste, Traees ($a$ttt 
ûbtï @>pUt)« Termes de vénerie. Foulées ou foulures' est le terme gé- 
néra) qui se dit de toutes les traces que la bête laisse de son pied en 
passant sur un lieu où la forme du pied ne peut pas être marquée en* 
fièrement. Les foulées du cerf s'appellent voie; celle du loup ou du 
renard piste; celles de la bête noire traces. 

lia Fourbe, 1» Fourberie (bas Cafter be$ ®pit$bubtn, 
bie SBitfttltg bet? &-j>igbiibcrcO» La fourbe est le vice du fourbe. La 
fourberie est une action particulière du fourbe. C'est une ruse basse 
et vile jointe au mensonge. Le premier n'est pas si usité que le 
second. 

JFraglle, Frêle. Le corps frêle se plie et ne se casse point; le 
corps Jragik se brise et ne se plie point (bf* f<$ttM(l)e Airpf t/ ber jet= 
bftctyute àtopnl 

Au figuré, on dit d'une santé qui s'altère aisément et que peu de 
chose dérabge qu'elle est frêle; de tout ce qui n'est pas solidement 
établi et qui peut aisément se détruire, qu'il est fragile- 

Fragile, Faible (jerbvecï)Ucï> , îà)\vaà))> Ces deux adjectifs 
désignent en général un sujet qui peut facilement changer de disposi- 
tions par un défaut de courage. 

L'homme fragile diffère de l'homme faible en ce que lp premier 
cède à son cœur, à ses penchans; et , le second, à des impulsions 
étrangères 

L'homme fragile pèche contre ses principes, et l'homme faible les 
abandonne; il n'a que des opinions. L homme fragile est incertain de 
ce qu'il fera; et l'homme faible de ce qu'il veut. 

Fragilité, Faiblesse (bit Sûnbljàftiôfcit, bte ®d&i»a#$rit). 
La fragilité suppose des passions vives qui entraînent lliomme au de- 
là de ses devoirs et de ses principes; )a faiblesse suppose l'inaction et 
le vide de l'ame. 

lia Fraîeheur , le Frais (bte ffrtfcDt, &itf)le)* La fraîcheur 
est une température également éloignée du froid et du chaud. Le frais 
est l'effet agréable et salutaire de la fraîcheur sur des êtres sensibles. 
11 y a de la fraîcheur sous l'ombrage des arbres, dans le voisinage des 
eaux, dans les lieux souterrains. Mais les êtres sensibles qui jouis- 
sent de ces effets agréables, y sentent le frais , y goûtent \e frais, y 
respirent le frais. On respire également la fraîcheur et le frais. Mais 
la fraîcheur peut être désagréable, et le frais est toujours agréable. On 
met d& YW iv/ffWt e$ non à làjrqîçfaw, parce que le but çu'osZfO 



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i&» Fr 

propose n'est pas d'éprouver la fraîcheur , mais le frais , la sensation 
agréable que produit la fraîcheur. ' 

Franc , lioyal (ailfrtcfttig , rcMirf))* L'homme /rwic est droit 
et ouvert; l'homme loyal est franc avec une sorte de générosité, avec 
cet abandon de l'homme sur de lui-même, et qui non seulement ne 
dissimule rien, mais encore n'a rien à dissimuler de ce qui peut ser- 
vir à le faire connaître et juger. 

On peut cire franc sans être loyal. Mais on ne peut pas être loyal 
sans être franc, car la loyauté comprend nécessairement la franchise. 
Voilà pourquoi on dit franc et loyal et non pas loyal et franc. 

Franchise, Véracité (Me &jfcnfcergi0feit, btc 2ttat>rf>af= 
tiftïcit). Ces deux mots ont rapport à la manifestation de la vérité. 
La franchise .est une qualité qui fait que Ton est disposé à dire la vé- 
rité sans réserve et sans retenue. La véracité est la conformité de 
nos discours avec nos pensées. 

Franchise, Liberté (ÎÇrciftotr)* La liberté est le pouvoir de 
réduire en acte ses facultés, ou d'énerver sa volonté. La franchise est 
une exemption de charges ou de conditions onéreuses sur l'exercice de 
ses facultés et de sa volonté. La liberté exige la faculté et la possibi- 
lité présente de faire la chose; la franchise lui facilite l'exécution en- 
tière de la chose par la levée de quelque obstacle ou de quelque dif- 
ficulté'. La liberté peut être gênée, traversée , arrêtée ; la franchise la 
délivre de gêne ot d'embarras. 

Franchise, Ingénuité, IValveté, Sincérité ($veiiriits 
tfjtflrett, StfttÛtlMrfett,. Slufrtcrtttflrnt). La sincérité empêche de 
parler autrement qu'on ne pense ; c'est une vertu, ha franchise fait 
parler comme on pense; c'est un effet naturel. La naïveté fait dire li- 
brement ce qu'on pense; cela vient quelquefois d'un défaut de réfle- 
xion. L'ingénuité fait avouer ce qu'on fait et ce qu'on sent; c'est sou- 
vent une bêtise. ■ . 

Un homme sincère ne veut point tromper. Un homme franc ne saurait 
dissimuler. Un homme naïf n'est guère propre à flatter. Un homme 
ingénu ne sait rien cacher. t 

Frayeur, JPeur, Terreur ($urd>t, ®â>rccfctt)* Ces trois 
expressions marquent par gradation les divers états de l'a me plus ou 
moins troublée par la vue ou par l'idée de quelque danger. 

La peur est la vue ou l'idée d'un danger; c'est souvent un faible 
de la machine pour le soin de sa conservation, dans l'idée qu'il y a 
du péril. 

• Là frayeur est une peur soudaine plus forte que cette dernière, et 
qui, pour l'ordinaire, cause un frison pareil à celui qui précède les 
fièvres. 

La terreur est le plus haut degré de la peur , une peur violente cau- 
sée par un danger inévitable et sans ressource. 

On a peur d'un homme que l'on rencontre la nuit dans un bois. S'il 
nous attaque, il nous cause de la frayeur; s'il dirige une arme à feu 
contre nous, il nous inspire de la terreur. 

On a peur des forces supérieurs de son ennemi. Une armée qui 
marche sur une ville y cause de la frayeur. La terreur s'empare d'une 
ville livrée au, pillage. 

Frein, Mors (3u0Cl, @ebt£)* Frein se disait autrefois au pro- 
pre et au figuré de la partie du mors qui traverse la bouche d'un che- 
val. 11 n'est plus usité -aujourd'hui au propre, si ce n'est lorsqu'on dit 
qu'un cheval ronge son frein. On l'a conservé au figuré. On dit met- 
tre un frein à ses désirs , à ses passions. Alors ne se dit qu'au propre, 
et a la même signification qu'on donnait autrefois à frein. 

Fréquenter, Hanter (fyfttlftg b(fu^ett)» Ces deux mots 
signifient l'un et l'autre aller fréquemment en un lieu, ou voir souvent, 
familièrement une personne ou des compagnies. , 

L'idée propre de fréauenter est celle de concours, d'affluence; l'idée 
diltinctive de hanter celle de société, de compagnie. Rigoureusement 



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Fa lits 

parlant 9 c'est la multitude, la foule qui fréquente, et clic fréquente des 
ficui, des places. C'est une personne, ce sont des particuliers qui 
hantent, et ils hantent des personnes, des assemblées. 

Hanter ajoute aussi à fréquenter l'idée d'une habitude ou d'une fré- 
quentation familière qui influe sur les mœuri, sur la conduite, sur la 
réputation, sur la manière de penser, do parler, de vivre. Le pro- 
verbe dit, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es. 

Friches, Landes (brnd> Itegcttbe Stcuctt, tôatfcctO. Lande* 
annonce une étendue que friches ne demande pas. Il y a de* friches 
dans des cantons, des landes dans des provinces. Les landes sont de 
mauvaises terres qui ne donnent que quelques misérables productions; 
les friches sont des terres, incultes ou négligées, auxquelles il ne 
manque que la culture. Dans un pajs neuf, des colons cultivent d'a- 
bord des friches, et laissent les landes. C'est par le défaut de culture 
que des terres sont en friche; les landes sont telles par leur nature. 

Frisson, Frissonnement (fca* 3d?aubern). Ces deux mots 
désignent des mouvement contre nature , qui constitue un véritable 
tremblement de la ,pcau. 11 peut être produit par le froid , être un 
symptôme de fièvre ou de différentes affections de famé. Si ces dif- 
férentes causes sont de nature à se renouveler, à subsister et à pro- 
duire les mêmes effets pendant un tems considérable, sans interrup- 
tion, ce mouvement extraordinaire de la peau est XoJ'risson proprement 
dit. Si elles ne sont qu'instantanées, ou qu'elles ne se fassent sentir que 
par intervalles, la convulsion de la' peau est appcllce frissonnement, 
comme par diminutif. 

Frugal., Sobre, Tempérant (màfctfl, nu*trm). Ces trois 
mots, dans le sens où on les prend ici, ont rapport à la modération 
dans le boire et le manger. 

L'homme sobre évite l'excès, content de ce que le besoin exige } 
l'homme frugal évite l'excès dans la qualité et dans la, quantité, con- 
tent de ce que la nature veut et lui offre. L'homme tempérant évite 
également tous les excès ; il garde un juste nVHieu. 

Frustrer, Priver (etttctt eitter ®ad)t berauben, etnen ntn 
etttHtô bttngen). Ces deux mots indiquent l'action d'ôter quelque 
chose à quelqu'un, ou de l'empêcher d'obtenir ce qu'il espère. On 
prive de ce qu'on avait, de ce qu'on possédait; on frustre de ce qu'on 
n'avait pas encore, mais sur quoi on avait ou croyait avoir des 
droits. 

Fugitif, Fuyard (^ludbtltng). Fugitif se dit d'un homme 
qui est éloigne de sa patrie où il n'était pas en sûreté pour quelque 
chose que- ce soit. 

Fuyard est un terme d'art militaire. Il se dit des troupes oui, 
après un combat désavantageux, quittent le champ de bataille en dés- 
ordre, et se retirent en foule en fuyant de tous cotés. 

Fuite, Déroute ($(tidbt, ïïltiUtlaQt). Dans l'art militaire 
le mot fuite s'applique à l'acte de différons particuliers qui fuient» Dé- 
route se dit de lacté général de toute une armée. 

Funérailles, Obsèques (Çetdf)ettbegangtti^ lefctc (gftten)» 
Ces deux mots désignent les cérémonies que l'on fait pour porter un 
mort en terre. 

Fâr les funérailles nous déplorons avec tout l'éclat du deuil la perte 
Je la personne dont nous allons déposer les restes dans le sein de la 
nature et de la religion; par les obsèques, nous rendons comme un 
dernier tribut le devoir à la personne dont nous allons consacrer, en 
quelque sorte, les dépouilles par les honneurs religieux de la sé- 
pulture. 

C'est la douleur qui préside aux funérailles ; c'est la piété qui con- 
duit les obsèques. 

Fureur, Furie (SBlltl), fHaferei)» La furie est précisément 
l'agitation extérieure; la fureur a souvent la' même agitation; mais la 
furie te distingue toujours de \& fureur par l'éclat, la violence, Tes- 



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1AA Fw 

ces des transports, ha furie est une fureur éclatante qui attaque, ren- 
verse, détruit. 

Fureur, Rage (9Btttl>, Xottfttft)» Si le malade qui est af- 
fecté de fureur , se comporte comme une bête féroce, la fureur prend 
le nom de rage. 

Furibond, Furieux (tDiitfjCttfr). Un homme furieux est un 
homme actuellement en fureur, ou qui est agité par un accès de fu- 
reur; un homme furibond est un homme qui est actuellement agité par 
un accès de furie. 

Furoncle, Charbon (Seule, SMutflcfçfttirôr)» Termes de 
chirurgie. Tumeurs inflammatoires. Le furoncle diffère du charbon en 
ce que ce dernier reste dur et noir, semblable à une croûte fermée 
dans la chair, tandis que l'autre s'élève en cône, s'enflamme et sup- 
pure. 

Fttftlon, Fonte (£cfcntcf JM10 , 3ÏUfl&fUU0}. Fonte s'entend 
seulement de l'état d'an Corps qui a perdu la cohésion de ses molé- 
cules aggrégatives, en conséquence de Faction du feu; au lieu que fu- 
sion s'entend de l'action qui produit ce chagement, do ce changement, 
de ses causes et des phénomènes qui l'accompagnent. 

Fusion, Iilfiuatlon* Quand la fusion n'est que partielle, c'est- 
à-dire qu'elle n'a lieu qu'à l'égard des parties similaires d'une mine ou 
d'un alliage métallique , elle prend le nom de liquation. 



|2 âge, Hypothèque (Utlierpfanb). Le gage proprement dit 
s'entend d'uue chose mobilière dont la possession réelle et actuelle, 
£st transférée à un créancier, pour assurance d'une dette ou autre 
obligation. 

V hypothèque s'entend des immeubles qu'un débiteur affecte et qu'il 
engage en paiement d'une dette, sans se dépouiller de la possession de 
ces immeubles. 

fftager, Parler (mettett)* Cep deux mots signifient également 
exposer dans une contestation, une somme d'argent ou quelque autre 
chose , pour soutenir une chose qu'on avance, avec la convention d'a- 
bandonner cette somme à la partie adverse, si ce qu'on a avancé ne 
se trouve pas vrai. 

On gage particulièrement quand il s'agit de vérifier, de prouver 
un fait) dans la croyance ou la persuasion où l'on est. On parie quand 
il s'agit d'événemens contingens , dépendans du moins en partie , dû ha- 
sard, dans l'espérance ou l'augure que le sort favorable, sera de votre 
f>arti, que votre parti l'emportera. Celui qui gage pèse les raisons, 
es motifs, les autorités; celui qui parie calcule les chances, les pro- 
babilités, les hasards de perte ou dé gain. 8i l'on vous conteste un 
fait, vous gagerez impatiemment qu'il est vrai; si les avis sont parta- 
gés sur un événement incertain , vous parierez par amusement pour ou 
contre. 

L'usage est plutôt pour gageure dans les contestations, et pour 
pari au jeu. 

eallmatnliig, Phébiig (<Baiimatl)ia#, ttnftttt). On entend 
par ces mots des façons de parler ou d'écrire si obscures ou si affectées 
qu'on n'y entend rien ou presque rien. 

Le galimathias est un discours obscur ou embrouillé où l'on .ne 
comprend rien, où il n'y a que des mots sans ordre et sans liaisons. 
Il renferme une obscurité profonde et n'a de soi-même nul sens raison- 
nable. Le phébus n'est pas si obscur, et a un brillant qui signifie oh 
Semble signer Quelque chose, f ¥ 



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3 



«te fftft 

Garantir, Préserver, Sauver (vevbùvQtn, erftalien, ttU 
tett)* Ces trois expressions ont rapport à la conservation des choses. 

Ce qui vous couvre et vous protège de manière à empêcher l'im- 
pression qui vous serait nuisible, vous garantit ; ce qui vous prémunit 
contre quelque danger, vous préserve; ce qui vous délivre d'un grand 
mal ou .vous arrache à un grand péril, vous sauve. Les vêtemens qui 
vous couvrent vous garantissent des injures du tems. Les gens armés 
qui vous accompagnent Vous préservent de l'attaque de voleurs ; la na- 
ture vigoureuse encore et des remèdes qui la secondent vous sauvent 
d'une maladie. 

Garde, Gardien (ÏBflcfce, 38&f>ttf)* Ces deux mots mar- 
uent également une personne qui est chargée du soin ou de la garde 
e quelqu'un ou de quelque chose. 

Lp garde remplit son office sous les ordres d'un supérieur ou d'un 
maître , et le gardien le remplit de sa propre autorité et de la manière 
qu'il le juge convenable. 

Garder, Retenir (betytltctt , jurMïjatten), On garde ce 
qu'on ne veut pas donner; on retient ce qu'on ne veut pas rendre. 

Nous gardons notre bien; nous retenons celui d'autrui. 

Gaucherie, maladresse (Httfffd)e$ SBcfctt, Itttflefcltfcflict)- 
ïtit). Ces deux mots signifient l'un et l'autre un défaut d'aptitude, d'à- 
dresse, de dextérité ; mais maladresse se dit plus particulièrement du corps 
et des actions qui en dépendent; et gaucherie se dit plus particulière^ 
ment par rapport à l'esprit. 

Général, Universel (aUgeitteitt)* Ce qui est général corn- 
prend le plus grand nombre des particuliers, ou tout le monde en gros ; 
ce qui est Universel comprend tous les particuliers , ou tout le monde en 
détail. • 

Le gouvernement des princes n'a pour objet que le bien général', 
mais la providence de Dieu est universelle. 

Dans les sciences, le général est opposé au particulier; Yuniversel h 
l'individuel. La grammaire générale envisage les principes qui sont ou 
peuvent être communs k toutes les langues; une grammaire universelle^ 
s'il était possible qu'il en existât une, contiendrait les principes parti- 
culiers de toutes les langues, de tous les idiomes. 

Générosité, Grandeur d'ante • Bienfaisante , Hu- 
manité (6rogmntV# a&o&UWtiflfeft, $Jtcnfàiià)ïeiï}. La généra- 
site est un dévouement aux intérêts des autres qui porte à leur sacrifier 
ses avantages personnels. - 

La grandeur d'âme est un instinct élevé qui porte les hommes au 
grand de quelque nature qu'il soit , mais qui tourne au bien ou au mal, 
selon leurs passions , leurs lumières, leur éducation, leur fortune etc. 
On peut n'avoir de la grandeur d'âme que pour soi , et Ton n'est jamais 
généreux qu*envcrs les autres ; on peut être bienfaisant sans faire de 



sa- 



crifices, et la générosité en suppose toujours. On n'exerce guère l'Ait' 
manité qu'envers les malheureux et les inférieurs: et fa générosité k lieu 
envers tout le monde. D'où il suit que la générosité est un sentiment 
aussi noble que la grandeur d'âme , aussi utile que la bienfaisance, aussi 
tendre que f humanité. Elle est lo résultat de la combinaison de ces 
trois vertus, et, plus parfaite qu'aucune d'elles; elle y peut suppléer. 
Générosité , ^Libéralité , Auméite. La générosité ne peut 

Suère avoir de plus beau motif que l'amour de la patrie et le pardon 
es injures, ha libéralité n'oit autre chose que la générosité restreinte à 
un objet pécuniaire. V aumône est un don que l'on fait aux pauvres car 
compassion ou par charité. On fait des générosités a ses amis, des libé- 
ralités aux domestiques , des aumônes aux pauvres. 

Génle^ Talent. La production du talent consiste a donner la 
forme, et la création du génie a donner l'être. Le mérite de l'un est 
dans 1 industrie , le mérite de l'autre est dans l'invention. Le talent veut 
çtre apprécié par les détails, le génie nous frappe en masse. 

gentil» «NU, 5Il$nard, M|*u<m («ttfg, pietlt$)t Cet 



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quatre mots désignent des objets qui plaisent par divers sortes d'à- 
grémens. 

Gentil se dit des personnes , des animaux et des chose?. En partant 
des personnes, il marque une vivacité riante et franche, des manières 
agréables, Je désir constant de plaire par son extérieur. En parlant des * 
animaux, il marque leur vivacité amusante, leurs tours et leurs allures 
gracieuses , leurs caresses et leur attachement. En parlant des choses, 
il se dit de celles qui plaisent par leurs formes fines et délicates, ou qui 
égayent l'imagination par des idées agréables. 

Gentil suppose toujours des objets petits, délicats, légers, et qui 
tiennent en quelque chose des grâces. On dira qu'un enfant est gentil, 
qu'une jeune fille est gentille, qu'un jeune homme est gentil; on ne le 
dira ni d'un homme fait, ni d'une femme faite. 

Joli se dit aussi des personnes, des animaux«et des choses; mais il 
n'indique que les formes. Un joli enfant est un enfant dont les formes 
sont agréables. Si, avec ces formes, il est triste et maussade, il n'est 
que joli, il n'est pas gentil. 

Joli de même que gentil suppose des choses petites et agréablement 
conformées dans leur petitesse , mais à cet égard , joli a plus d'étendu 
que gentil, et s'attacbant plus à la forme qu'à toute autre chose, il la 
caractérise, même dans des hommes ou des animaux qui ont pris tout 
leur accroissement. 

Mignon se dit des choses qui, ayant ordinairement des formes d'une 
certaine grandeur, se trouvent réduites à de petites formes agréables et 
régulières qui tirent de cette petitesse un agrément particulier. On dit 
un visage mignon, des traits mignons ,- une bouche mignonne, une taille 
mignonne, pour désigner un visage formé de traits fins et délicats qui, 

Eour être plus petits que les traits ordinaires, n'en sont que plus agréâ- 
tes ; une bouche dont la forme régulière plus petite et plus délicate 
que celle des bouches ordinaires, offre par là un agrément. 

Mignon se dit aussi des ouvrages de l'art, mais seulement des ou- 
vrages mobiles, dont la petitesse facilite l'usage, en même tems que 
la délicatesse du travail flatte le goût. 

Mignard est un terme familier qui ne se dit que de ce qui a rapport 
aux hommes, aux femmes ou aux enfans. Il marque la délicatesse et la 
douceur dans des traits animés, l'air et les manières gracieuses, un cer- 
tain mélange de gentillesse et d'afféterie. On dit une voix mignarde, des 
manières mignardes, un parler mignard. 

On est plutôt mignon et joli par les traits et par les formes; on est 
plutôt mignard et gentiïpar l'air et par les manières. 

Gentils , Païens ($etfeett)* Le mot de gentils ne désigne que 
, des gens qui ne croient pas à la religion révélée; et celui de païens distin- 
gue ceux qui sont attachés à une religion mythologique ou au culte des 
faux dieux. Les païens sont gentils, mais les gentils ne sont pas tous 
païens. Gonfucius et Socrate, qui rejetaient la pluralité des dieux, 
étaient gentils et n'étaient pas païens. Les adorateurs de Jupiter, de Fo, 
de Brama , de Xaxa, de La et autres dieux s ont^ païens. 

Gérer, Régir (Icitett , regitrett)» Ces deux mots indiquent 
également Faction de régler , de gouverner, de diriger, de conduire, de 
soigner des affaires, des choses qui sont sous notre conduite; mais gé- 
rer ne suppose qu'une autorité subalterne et dépendante, et régir une 
autorité entière et absolue. On gère les affaires des autres. On ne dit pas 
que Dieu gère l'univers, mais qu'il le régit. Le prince régit l'État, un 
ministre régit les finances , un évêque régit son diocèse. 

Gesticuler, faire des gestes (gefttcstlirett, ffc$ Qtbàtvcn). 
Celui qui fait des gestes veut exprimer par Jà les sentimens de son ame 
ou accompagner ce qu'il dit des mouvemens qui donnent plus de force 
et d'énergie à ses paroles. Gesticuler désigne des gestes ridicules , trop 
fréquens , qui ' ne sont pas d'accord avec des paroles , ou qui sont isolés 
et n'expriment rien. Le singe gesticule; l'acteur et le prédicateur font 
des gestes. Les gestes dégénèrent quelquefois en gesticulation. 



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«o 15» 

Gibet, Potence OSalflttt, Stoattft)* Le gibet est plutôt le 
genre de supplice , et la potence l'instrument; on dresse la potence pour 
celui qui est condamné au gibet. 

Glnler, Venaison (taé Sâilbpret)* Gibier se dit de tous les 
animaux sauvages que l'on tue ou que Ton prend à la chasse, et qui ser- 
vent à la nourriture de l'homme, comme les sanglier*, les cerfs, les 
daims, les chevreuils, que l'on appelle gros gibier; les lièvres et les la- 
puis, que l'on appelle menu gibier; les perdrix, les cailles, les grives, 
que Ton désigne soui le nom de gibier à plumes. Par le mot venaison, 
on entend la chair- des gros animaux que Ton tue à la chasse, tels que 
les sangliers, cerfs , daims etc. Gibier se dit des animaux mêmes; nous 
avons tué beaucoup de gibier, fenaison se dit des morceaux de gros 
gibier. Il nous a fait manger beaucoup de venaison. 

Glnffuet, Itteequln {ftiapp, tâtçllâï). Ginguet, en parlant 
des vêtemens, veut dire écourté, trop étroit, où Ton a épargné- l'étoffe» 
C'est en ce sens qu'il est synonyme de mesquin. Un habit ginguet est un 
habit trop court, trop étroit; un habit mesquin est celui, où par un es- 
prit d'épargne , on n a pas mis la quantité nécessaire d'étoffe. L'un se 
dit par rapport à la forme, l'autre par rapport à l'intention de l'ou- 
vrier. 

Giron, 8eln (£Brnfl, ®df)P#)* Ces deux mots sont synonymes 
au propre, en ce qu'ils signifient l'un et l'autre, une partie extérieure 
du corps humain. Le giron est l'espace compris depuis la ceinture 
jusqu'au gcnoui, dans une personne assisse; le sein est la partie du 
corps qui s'étend depuis le bas du cou, jusqu'aux creux de l'estomac. 
Une femme de bout, tient son enfant sur son sein, entre ses bras; as- 
sise, elle le tiendra dans son giron, sur sos genoux. 

Giron n'est synonyme au figuré de sein, que lorsque ce dernier 
signifie l'intérieur d'une société, d'une communauté, d'un lieu. Mais 
alors giron ne marque que la situation locale, et sein une liaison intime. 
Ainsi le simple habitant d'une ville est dans ton giron, il est contenu 
dans sa localité; mais le bourgeois, le citoyen, membre de la commu- 
nauté, uni avec elle par des nœuds intimes, est dans son sein. La pa- 
trie rejette de son giron , celui qui lui déchirerait le sein. 

Givre, Frima», Gelée Manehe (ftroft, fteif, @t*)* 
Givre et frimas se disent l'un pour Vautre. Ils ne diffèrent pas essen- 
tiellement de la gelée blanche proprement dite. Ces deux congélations 
se ressemblent parfaitement, se forment de la même manière et dé- 
pendent du même principe. Ce qui, dans l'usage, sert à les distinguer, 
c'est que le nom de gelée blanche n'est*guére donné qu'à la rosée du ma- 
tin congelée, au lieu que ce qu'on appelle givre doit son origine, non 
à la rosée du matin, mais à toutes les autres vapeurs aqueuses, quelles 
qu'elles soient, qui, réunies sur la surface de certains corps en molé- 
cules sensibles , distinctes et fort déliées , y rencontrent un froid suf- 
fisant pour les glacer. 

Ban Sens, non Goût (rifftttger Stmt, flirter ©cfdjmatf). 
Le bon sens et le bon goût ne sont qu'une même chose à les considérer 
du côté de la faculté. Le bon sens est une certaine droiture d'ame qui 
voit le vrai, Te juste., et s'y attache; le bon goût est cette même droi- 
ture par laquelle l'ame voit le bon et l'approuve. La différence de 
ces deux choses n'a lieu que du côté des objets. On restreint ordi- 
nairement le bon sens aux choses plus sensibles, et le bon goût à des 
objets plus fins et plus relevés; ainsi le bon goût, pris dans cette idée, 
n'est autre chose que le bon sens raffiné et exercé sur des objets déli- 
cats et relevés, et le bon sens n'est que le bon goût, restreint aux ob- 
jets plus sensibles et plus matériels. Le vrai est l'objet du goût aussi 
bien que le bon ; et l'esprit a son goût aussi bien que le cœur. 

Goûter un met*, Goûter d'un mets, Goûter à un 
mets {tttrf pften)» On goûte un mets pour savoir s'il est bon ou mau- 
vais. On goûte d'un mets lorsqu'on en mange un peu comme aliment. 



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lft» Or 

i 

On goûte à un mets pour savoir s'il y manque quelque chose et dans la 
dessein de suppléer a ce qu'il y manque. 

De banne Grâce , de bon «ré, 'de bonite Volonté, 
de bon Cœur (gettt, mit fB&iUtn). On agit de bon gré lors- 
qu'on n'y est pas forcé j de bonne volonté, lorsqu il n'y a point de ré- 
pugnance; de bon cœur, lorsqu'on y a de l'inclination; de bonne grâce, 
lorsqu'on témoigne y avoir du plaisir. 

Ce qui est fait de bon gré est fait librement, ce qui se fait de bonne 
volonté est fait sans peine; c'est qui est fait de bon cœur est fait avec 
afffection; ce qui est fait de bonne grâce est fait avec politesse. 

Il faut se soumettre de bon gré aux lois, obéir à ses maîtres de 
bonne volonté, servir ses amis de bon cœur, et faire plaisir à ses inférieurs 
de bonne grâce. 

s Gouverneur, Précepteur (Çct>m, $pfmeifier)« Le pré- 
cepteur est celui qui est chargé de l'éducation, d'un entant] le gouver- 
neur est chargé de l'éducation d'un prince. 

Groin, Graine (&orn)« Ces deux mots sont synonymes en ce 

?[u'ils signifient également une semence qu'on jette en terre pour y 
ructificr. Mais le grain est une semence de lui-même, c'est-à-dire qu'il 
est aussi le fruit qu'on en doit recueillir; la graine est une semence de 
choses différentes, c'est-à-dire qu'elle n'est pas elle-même le fruit qu'elle 
doit produire. 

On sème des grains de blé et d'avoine pour avoir de ces mêmes 
grains; on sème des graines pour avoir des melons, des fleurs, des 
herbages etc. 

' Gratitude , Reeonnolaeonee ((Srfetttttltc&feii, ®auïbarz 
fett)» Ces deux mots indiquent également le souvenir d'un bienfait reçu. 

Celui-là a de la reconnaissance qui rend bienfait pour bienfait] celui- 
là a de la gratitude qui conserve le souvenir d'un bienfait , avec un sen- 
timent vif d'attachement pour le bienfaiteur, à cause du bienfait* 

Grave, Grief (jcfctper)» Une faute grave est celle qui mérite 
une attention sérieuse, qu'il ne faut pas traiter légèrement,' qu'il est im- 
portant de réprimer ou de punir. Grave exprime la qualité de la chose 
relative à l'intérêt qu'elle doit inspirer. Une faute griève est celle qui 
renferme beaucoup de malice, qui fait un grand mal, qui , par son en or- 
mité, mérite des peines grièves. Grief exprime l'intensité où les degrés 
de Fénergie que la chose présente* 

Grave, Sérieux ferttfi)* Le mot sérieux , susceptible d'un 
grand nombre de significations, n'est pris ici que dans le sens où il sig- 
nifie un extérieur concerté pour ne pas paraître frivole, et c'est en cela 
qu'il est synonyme de grave* 

Un air grave annonce un homme pénétré deson état, et accoutumé' 
à ne point choquer les bienséances. Un air sérieux annonce un homme 
incapable de se laisser distraire par des choses frivoles , des affaires im- 
portantes dont il doit s'occuper. * 

Homme grave dit beaucoup plus qu'homme sérieux; car te premier 
regarde l'esprit , l'habitude formée, le caractère] et le second n'annonce 
qu une simple disposition. 

", On peut être sérieux sans être grave. Un sot qui, d'un air sérieux, 
s'occupe de choses absurdes ou frivoles , est sérieux sans être grave; 
mais un homme grave est toujours sérieux, quand il doit l'être. 

Gravité, Pesanteur, iPolds (3ct)t»ere# ®ett>M)t)* La pe- 
santeur est dans le corps une qualité qu'on sent et qu'on distingue par 
elle- même. Le poids est la mesure ou le degré de cette qualité] on ne 
le connaît que par comparaison. La gravité est précisément la même 
chose que la pesanteur. Le mot, pris dans lé sens physique, est un 
terme dogmatique de science qui n'est guère d'usage que dans l'occasion 
où l'on parle à équilibre, et lorsqu'on le joint avec le mot centré. Ainsi 
l'on dit que pour mettre un corps dans l'équilibre, 11 faut trouver le 
centre de gravité; mais on s'en Sert plus souvent au figuré, lorsqu'il s'a- 
git de mœurs et de manières. 



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Ha 150 

On dit absolument, et dans un sent indéfini, qu'une chose a de la 
pesanteur; mais on dit relativement et d'une manière déterminée qu'elle 
est d'un tel poids > de deux livres, par exemple, de trois, de quatre etc. 

Au figuré, la pesanteur se prend en mauvaise part; elle est alors 
une qualité opposée à celle qui provient de la pénétration et de la Vi- 
vacité de l'esprit. 

Le poids s'y prend en bonne part; il s'applique à cette sorte de mé- 
rite qui naît de l'habileté jointe à un extérieur réservé, et qui procure 
à celui qui le possède du crédit et de l'autorité sur l'esprit des autres. 

Gronder, Quereller Qattfctt)* Ces deux mots s'gnifient ré- 
primander, reprocher à quelqu'un une faute qu'il a faite ou qu'on croit 
qu'il a faite; et c'est en ce sens qu'est pris ici le verbe quereller. Ils 
supposent également une sorte d'autorité, de supériorité; mais quereller 
suppose toujours de l'aigreur, de la malveillance, et l'envie d'humilier; 
gronder, susceptible d'une grande extension, ne suppose souvent que 
Tintérét qu'on prend aux gens, la tendresse que l'on a pour eux, le dé. 
sir de les corriger, et tout au plus un peu d'humeur. 

On gronde et on. querelle ses domestiques, ses subordonnés; on ne 
querelle ni ses amis, ni ses enfans, ni sa femme quand on l'aime, on 
les gronde. 

Grosse femme, femme Grosse (wfylbeUibt , fd)tt>an; 
ger)* Une grosse femme est une femme qui a beaucoup d'embonpoint ; 
une jfemme grosse est une femme enceinte. 

Grosse, Expédition (Çfttéfetrtfgting)* Les greffiers et les no- 
taircs distinguent la grosse d'un acte d'une simple expédition. La grosse 
est en forme exécutoire , Y expédition manque de cette forme. 

Grossier, Rustique, Impoli (Utt$DfltdO* h* impoli manque 
de belles manières, il ne plait pas; le grossier en a de désagréables, il 
déplaît; le rustique en a de choquantes, il rebute. 

Ainsi c'est un plus grand défaut d'être grossier que d'être simple- 
ment impoli) et c'en est encore un plus grand d'être rustique. 

Guère , Peu (roettig , ttfd)t ttiel , itttr tt>ettt&)» Peu est opposé 
à beaucoup, pris absolument; guère est opposé k beaucoop pris re- 
lativement. 

Celui qui a peu d'argent, peut en avoir assez pour ses besoins; ce- 
lui qui n'en a guère, en manque pour ses besoins. 



H. 



\9 



Habillement, Habit, Vêtement (fildbuttfl, 3fo}lt& 
9ltit>)* Vêtement exprime simplement ce qui sert 4 couvrir le corps, 
et il comprend tout ce qui est a cet usage, même la coiffure et la chaus- 
sure, et rien au delà; voilà pourquoi l'on s'en sert avec grâce en disant 
que tout le nécessaire consiste dans la nourriture, le internent et le lo- 
gement. . 8 

Habillement a une signification plus composée; outre l'essentiel de 
vêtir, il renferme dans son idée un rapport à la forme, à la façon 
dont on est vêtu; et son district s'étend non seulement à tout ce qui 
sert à couvrir le corps, mais encore à la parure et à taut ce qui n'est 
que pur ornement, comme les rubans, les colliers, les pierreries ; c'est 
par celte raison qu'on dit la description d'un habillement de cérémonie 
et de théâtre. 

Habit a un sens bien plus restreint; H ne signifie que ce qui est 
robe, ou ce qui tient de la robe; en sorte que Te linge, le chapeau 
et tes souliers, ne sont pas compris sous l'idée de cet mot; ainsi l'on 
ne s'en sert que pour marquer ce qui est l'ouvrage du tailleur ou de 
la couturière. La redingote, la veste, le pantalon, la culotte, le cale- 



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ÎOO Ha 

çon, la robe, la jupe, le corset, font des h*bits 9 mais la chemise et 
la cravate ne le sont point, quoiqu'ils soient vetemens. 

Haïssable, Odieux (&affcn#u>errf>, ge^âfft^)» Ces deux mou 
indiquent également des personnes ou des choses qui sont dignes de 
haine. 

Haïssable tombe proprement sur des défauts qui % causent dans la 
société et le commerce de la vie du dégoût, de l'ennui, de l'humeur, 
de l'impatience; odieux tombe sur les vices qui causent l'aversion, l'in- 
dignation , l'horreur. 

Hampe, Maiielie ((Brtff, $auM)<lbe)* Ces deux mots se di- 
sent d'un morceau de bois ou d'autre matière que Ton adapte à quel- 
que instrument, soit pour le compléter, soit pour pouvoir s'en servir 
pins facilement. 

La hampe est une partie essentielle de l'instrument sans lequel on 
ne peut l'employer. Le manche est une partie accessoire ajoutée à 
l'instrument, qui sert à l'employer plus facilement. On dit un manche 
à balais, un manche de marteau, un manche de couteau, un manche de 
serpe. Le manche facilite les moyens de se servir de tous ces instru- 
irons. On dit la hampe d'une hallebarde, parce que la hampe est uni* 
partie essentielle de la hallebarde, et que sans la hampe ce ne serait 
qu'un fer de hallebarde. On dit par la même raison la hampe d'un 
pinceau, parce que sans cette hampe "on ne saurait se servir du pin- 
ceau, au lieu qu'on peut, absolument parlant, se servir d'un balai, 
d'un couteau, d'une serpe, qui n'ont point de manche, et qu'on s'en 
sert dans plusieurs cas. 

Bardes, Nippes (&(etbmt0éfiiic¥e). Ces deux mots désignent 
également les vetemens et autres choses nécessaires à l'habillement et 
à la parure, lorsqu'on les considère comme la totalité des choses de 
cette espèce qui appartiennent à une personne, ou qui sont actuelle- 
ment à son usage. 

Mais par le mot bardes, on désigne plus particulièrement les prin- 
cipaux vetemens qui sont de première nécessité, comme habit, redin- 
gote, veste, culotte, pantalon, chapeau, souliers, robes, jupes, ju- 
pons, corsets; et par nippes, outre tous ces objets, ceux qui sont par- 
ticulièrement destines à la propreté, au luxe, à la parure, comme 
linge, ajustement etc. 

Hardiesse, Témérité (£uf)tiï>cit , &trt»*0*ltf>ett)* ^ dif- 
férence entre ces deux termes consiste dans le rapport qu'il y a entre 
la difficulté de la chose et les ressourcés de celui qui la tente, d'où il 
suit qu'un tel homme ne se montre que hardi , dans une conjoncture où 
un autre se montrerait téméraire. 

Hargneux, Querelleur (âRttrrf opf , 3âttfcr)« L'homme 
hargneux a l'humeur aigre et difficile j tout l'offusque, il s'offense de 
tout. Quoiqu'on dise ou quoiqu'on faste, il est toujours prêt à gronder, 
à s'emporter, à murmurer. Le querelleur ne saurait vivre en paix avec 
les autres) quand il n'a de querelle avec personne, il en cherche, il en 
excite. 

Hasarder, Risquer (tnagett)* Ces deux mots indiquent égale- 
ment des chances par lesquelles on est exposé à gagner ou a perdre. 
Mais le mot hasarder indique proprement l'incertitude du succès, et ne 
marque pas plus le bon événement que le mauvais. 

Risquer, au contraire, a ordinairement un rapport particulier au 
danger de perdre. Celui qui hasarde une somme au jeu, dans le com- 
merce etc., considère également qu'il peut gagner ou qu'il peut perdre, 
il est en suspens. Celui qui m risque considère plus particulièrement 
la perte qu'il peut faire; il craint plus la perte qu'il n'espère le gain. 

A choses égales, on hasarde; avec du désavantage', on risque. L'on 
hasarde en jouant contre un adversaire d'égale force; vous risquez en 
jouant contre un joueur plus habile que vous. 

se Hasarder à, se Hasarder de. On emploie la première 
expression lorsque le verbe suivant indique une action qui sert de but. 



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Me 1«1 

Se hasarder à faire une proposition. On se sert de la seconde, lorsque 
le second verbe indique une action qui a sa cause et son effet dans la 
personne même. Se hasarder de répondre. 

Hase, Eiiëvre Opajttt, $afc). Hase se prend pour la femelle 
du lièvre, 

Hàtif, Préeoee, prématuré (frufte, frufrjeittg, ftomif)* 
Ces épithétes servent à désigner une maturité avancée. 

La diligence et la vitesse distinguent le hâtif; la célérité et Tante- 
rîorité ]c précoce; la précipitation et l'anticipation \e prémature. 

Les fruits qui viennent les. premiers ou dans la primeur, sont hâtifs. 
Les fruits qui viennent naturellement ou par une bonne culture, avant 
la saison propre à leur espèce, sont précoces. Les fruits qui viennent 
par force avant la saison convenable, et trop tôt. pour acquérir la bonté 
et la perfection de leur maturité naturelle, sont prématurés. 

Herbagein, Herbeux (graffg)* Far 1* première de ces ex- 
pressions, on désigne un terrain qui produit sans culture une grande 
quantité d'herbages; par la seconde, on désigne un terrain qui produit 
de lui-même de l'herbe , en quelque quantité que ce soit. 

Hérédité, Héritage ((grbfcfyaft). Ces deux mots indiquent 
également ce dont on hérite après la mort d'une personne. Mais on dis- 
tingue dans une succession, les droits en vertu desquels on hérite, et 




Hérétique, Hétérodoxe, Hérésiarque C3^tlefttrer^ 
&t$tV, ®ttfter etltcr AteÇeret)- (Jcs trois termes ont rapport aux 
croyances considérées comme proscrites par certaines, sociétés reli- ' 
gicuses. 

L'hérétique est séparé de la société religieuse; Y hétérodoxe s'en dis- 
tingue par une opinion particulière. L'hérétique est censé coupable d'o- 
piniâtreté, de révolte, d'indépendance; l'hétérodoxe est accusé seule- 
ment d'une fausse croyance , sans aucune idée de parti ou de relation 
avec un narti. 

Hérésiarque se dit du premier auteur d'une hérésie, du chef d'une 
secte dite hérétique. 

Héroïsme, Héroïeité ( ^elbenmittf) , •Çelbetttjafttgfeitl, 
Ji héroïsme est la méthode , la règle , la marche , la manière propre de 
penser, de sentir, d'agir des héros. L'héroïcité est la qualité, la vertu» 
li* caractère propre du héros, c'est-à-dire la grandeur dame, la généro- 
sité, la sublimité qui inspire les hautes pensées, produit les beaux senti- 
ment exécute des actions supérieures dignrs d'admiration et de respect. 
Historien, Historiographe (©efdhic^tfcbreiScr). Ces deux 
mots indiquent des hommes qui écrivent ou qui ont écrit l'histoire d'un 
pays, d'un Ktat, d'un gouvernement, .d'un règne. L'historiographe est 
un homme de lettres pensionné par un État ou par un prince, pour écrire 
l'histoire. 

L'historiographe tient plus de l'annaliste simple; Vhistorien semble 
avoir un champ plus libre pour l'éloquence. 

L'historiographe rassemble les matériaux ; l'historien les met en 
œuvre. 

HoeHer, (ieeouer (fdfrutteltf , abfchittteto). Secouer, c'est 
donner des secousses à une chose pour s'en débarrasser a\i pour en déta- 
cher ce qui s'y trouve attaché, ce qui y tient fermement. Hocher, c'est 
secouer légèrement. On secoue la poussière de ses pieds, on secoue un 
arbre pour* en faire tomber les fruits qui s'en détachent difficilement* 
Pour faire tomber d'un arbre les fruits près à s'en détacher, il suffit de 
le hocfier; pour faire tomber d'un arbre les fruits qui y tiennent forte- 
ment, il faut le secouer. Hocher est familier et peu usité. On emploie 
plus communément secouer. 

On dit fréquemment secouer le joug* 
FftlBS L Dict lynonymique. 11' 



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îet Ho 

Homicide, Meurtre (Sobtfdfrtag , fSRfftb)* L'un et l'autre 
se dit de l'action de tuer un homme. Homicide est le terme générique. 
Le meurtre est un homicide commis de guet-apens et de dessein pré. 
médité. 

Homme vrai, Homme franc (eût wabtfyaftiQtt , fttU 
miit^iget âftettfd))* L'homme vrai est incapable de fausseté et ne con- 
naît pas le mensonge; Vhnmme franc est incapable de rien cacher et ne 
connaît pas la dissimulation. 

Homme gavant, savant homme. Lorsque vous dites un 
savant homme tous supposes que l'homme dont vous parlez est savant ; 
et lorsque vous dites un homme savant, vous assurez qu'il l'est. Dans 
le premier cas, vous lui donne» la qualité par laquelle il est distingué; 
dans le second, celle par laquelle vous voulez le faire distinguer. Là, 
la science est hors de doute; ici , vous voulez la faire connaître. (*2Btntt 
m<M fagt, un savant homme, fo fïfct m«« tW«U*, tt ffÇ gclcfrttî fagt 
tnan un homme savant, fo DrrfU&crt man, et fe» geletyrt 

Honnête homme, homme de Bien, homme d'Jtton- 
neur, homme Honnête (bec redfrtfdmffette Sttann, befc biUiQe, 
tecfttlicfte Wlann , ber <£tjrcnmantt , ber. Qitauù von @Çre , bet ors 

tï^tp OCbtlbete SDJann). L'honnête homme a toujours égard aux princi- 
pes de l'égalité naturelle; ïhomme de bien est attaché à ses devoirs; 
Y homme d honneur suit rigoureusement les lois et les usages*de la société; 
Vhomme honnête a des manières civiles, prévenantes. 

Honnêteté, Intégrité, Probité l@I)t«c*)ïeit, 2tc*iftfaf= 
fmhtit, Itnbefcftoltettljctt^t Vhonnêteté dans le sens où ce mot est sy- 
nonyme de probité et d'intégrité, est la qualité d'une ame tellement im- 
bue de l'amour de l'ordre et de la décence, qu'elle les observe non seule, 
ment dans ce qui la concerne , mais encore dans tout ce qui peut tou- 
cher le3 autres ou avoir rapport à eux. 

La probité est la qualité de l'homme ferme et constant qui respecte 
les droits d'autrui, et rend a chacun ce qui lui appartient. 

V intégrité est la vertu constante de l'homme pur qui abhorre la cor- 
ruption. 

"L'honnêteté comprend non seulement la probité et l'intégrité + mais 
ajoute encore au mérite de chacune d'elles. 

Honte 9 Pudeur (Sciant)» Les reproches de la conscience 
causent la honte. Les senti mens de modestie produisent la pudeur. Elles 
font quelquefois l'une et l'autre monter le rouge au visage; mais alors 
on rougit de honte , et Ton devient rouge par pudeur. 

Avoir Honte à, avoir Honte de (fie!) f<t)£mett)» On cm- 

Îrioie à ou de, selon que le verbe suivant exprime une action ou un état. 
1 a honte à mentir, il a honte c/'avoir menti. Il y à de là honte k Voler, 
il y a de la honte d'être un voleur. Quand je dis, selon que le verbe ex. 
prime une action, il ne faut pas entendre par là une action que Ton fait 
actuellement; car une action que l'on fait actuellement peut être consi 
déré comme un état , relativement à celui qui la fait. Si un homme est 
sur le point de faire un mensonge, et qu'il rougisse de honte ayant de le 
prononcer, il a honte à mentir; s'il rougit en le prononçant, il a honte 
de mentir. 



!♦ 



tel, 3Là ftier, ba) 

lieux différens "" 
dique un lieu 



(f)ler, ba). Ces deux mots sont employés à indiquer deux 
s. Ici marque le lieu où est la personne qui parle; M in- 

_.^_. plus éloigné. 

Idée, Pensée, Imagination (gfitBftbmtg* 3**0* Cet 
trois termes ont rapport aux objets dont l'image se forme dan 3 notre ame* 



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n ion 

LïêtVtf représente l'objet: la pensée le considère; Yimmgination le 
forme» La première peint, la seconde examine, la troisième séduit. 

On est sûr de platro dans la conversation quand on à des idées justes, 
des perisées fines, et des imaginations brillantes. 

Idiome, Langue (éptâOHè, WuntHtvty. Si dans la totalité 
des triages de la voix propres à une nation, on ne considère que l'ex- 
pression 1 de la communication des pensées , d'après les vues de l'esprit 
les plu* universelles* et les plus communes à tous les hommes, le nom 
de fan gîte exprime parfaitement cette idée générale. Mais si on pré- 
tend encore envisager les vues particulières à cette nation, et les tours 
singuliers qu'elles occasionnent nécessairement dàils son élocution, le 
terme à'idiome est alors celui qui convient le mieux à l'expression de cette 
idée moins géftéralc et plus restreinte. 

Idiot, JSTfals, Rigautl (Dlimm, laMfct)). Vidiot est celui 
crut , par un défaut naturel dans les organes qui servent aux opérations 
oe l'entendement, est incapable de combiner aucune idée. 

Le niais est celui qui ignore les usages les plus communs de la so- 
ciété. Son caractère se remarque à son embarras , à sa simplicité , ft 
son inactivité. 

Le nigaud est celui qui agit nonchalamment en s*a musant k des ba« 
tageHes, à des vétilles. 

ignare» Ignorant (tmtnitfcno)* Vignare ne sait rien parce 
qu'il n'a rien étudié, rien appris, il est dans l'iguorance la plus profonde; 
\ ignorant est tel, parce qu'il manque d'idées, parce qui! ne peut pas 
découvrir la connexion de cellçs qu'il a, parce qu'il ne réfléchit pas as- 
se* sur ces^dernières. 

Ignominie* Infamie, Opprobre (tëntefjrtmg, ®rf)attbe rtf* 
^dfttmpf/ StJpittadO* Vinfamie est la perte de l'honneur, de la répu- 
tation, ou du moins une flétrissure notable à l'honneur, à la .réputation,, 
soit par l'exécution des lois, soit par l'opinion publique. V ignominie 
est un grand déshonneur, une grande honte où une chose qui dégrade, 
un affront qui Vous perd l'honneur. L'opprobre est le dernier degré dé 
honte et d'infamie attaché aux actions qui méritent le mépris et l'aversion 
publique, ou bien une injure griève, un traitement humiliant qui ex- 
pose k la dérision, aux avanies du public. 

Il e»t, Il y a (té Qibt). Ces deux expressions, qui sont sou- 
vent employées l'une pour l'autre, offrent cependant quelque différence. 
H est semble exprimer quelque chose de plus général, et il y a quelque 
èhofte de pins particulier, de plus applicable à une circonstance parti- 
culière. Quand je dis, par exemple, il est des dangers auxquels 4'hommo 
le plus sage ne saurait échapper, je n'exprime qû en général l'existence 
de ces dangers, et je ne les applique à aucun cas particulier. ' Mais 
quand je dis* il y a dans cette affaire des dangers auxquels vous ne 
pourrez, échapper, je n'indique plus les dangers d'une manière vague et 
générale, mais je les suppose existant réellement d'une manière particu- 
lière et déterminée. C'est alors qu'il faut employer il y a, et que il 
est serait Une faute. . Il en est de mémo lorsque, par ces sortes de phra- 
ses, on veut faire un reproche indirect à: quelqu'un. S'il l'on veut 
s'expliquer avec quelque ménagement, on dit, il est des gens, qui ne se 
comportent pas si sagement; et si, au contraire, on veut faire sentir 
plus vivement l'application que l'on fait de cette observation à la con- 
duite de la personne à qui l'on parle, on dit il y a des geas cfui ne se 
eclmftertent pas si sagement, et c'est comme si l'on disait* vous êtes du 
A timbre de ceux qui ne se comportent pas si sagement. 

Cependant comme l'expression il y a forme un hiatus asses désagréa- 
ble, les poètes et les orateurs préfèrent dans tous les cas il est à il y n» 
Voltaire dit dans Sémlràmis % 

„//#$# donc des forfaits, 

Que lei dieux irrités ne pardonnent jamais 1 " 

Dans l'exactitude du sens, Voltaire aurait dû dire, il y a donc de» 

11 * 



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§64 ' n 

forfaits, car il s'agît ici d'un forfait particulier; maif i7 y a n'est pas 
souffert dans un vers noble. 

La même différence se remarque entre ces expressions, lorsqu'on 
les énonce avec la négation. On dit il n'y a que vous qui puissiez me 
consoler; par là on désigne un être particulier; mais c'est mal s'ex- 
primer de dire, il n'y a rien qui puisse me consoler, parce que le 
sens tombe sur une idée générale; il faut dire lï n'est rien qui puisse 
me consoler. . // n'y a que la religion qui puisse nous consoler des 
bornes étroites de la vie. Le sens tombe sur une idée particulière, la 
religion* // n'est que la religion qui puisse nous consoler, serait mal dit, 

Il j a plaisir à, Il y a plaisir de (eé i(t tint guft). 
On dit il y a plaisir à rendre service à un galant homme, pareequ'il s'a- 
git d'une action, rendre service; et on dit il y à plaisir dètre seul, 
parce qu'il s'agit d'un état. 

Illisible, Inllslble (uttïefetH* , nitft Iefett«t»ert&), On dit 
inlisiblè de récriture, des caractères que l'on ne peut lire, que l'on ne 
peut déchiffrer; et illisible des ouvrages qui sont si mauvais qu'on ne 
peut en supporter là lecture. 

Immanquable, Infaillible. Un effet qui dépend d'une cause 
nécessaire est immanquable (unautfMeibltcfe), une prédiction qui procède 
d'une science certaine est infaillible (unfe&lfar, untrdgjicfe). 

Le lever du soleil est immanquable , c'est l'ordre de la nature; une 
règle d'arithmétique est infaillible; elle erft fondée sur l'évidence. 

Immoler, Saerlfler (opfetn). L'idée commune de cei mots 
est de consacrer une chose à la divinité. 

Sacrifier est le genre; immoler est l'espèce. 

Sacrifier une chose , x c'est s'en dépouiller pour la consacrer à 1a di- 
vinité, la dévouer de manière qu'elle soit perdue ou transformée. 

Immoler-, c'est consacrer à la divinité par un sacrifice sanglant, égor- 
ger une victime sur l'autel. 

Impitoyable, Implacable, Inexorable, Inflexible 
(unbarmf>er:$i0, tim>erfdfmltdf>, mterbtttUi* , iinfrienfam). Une per- 
sévérance invincible dans des sentimens de dureté, d'insensibilité, de 
sévérité envers les autres, est l'idée commune de ces quatre mots. 

Celui qui est impitoyable ne se laisse toucher ou attendrir par au- 
cun sentiment de pitié; celui qui est implacable 'ne se laisse apaiser par 
aucune considération; celui qui est inexorable ne cède point aux prières; 
celui qui est inflexible ne se laisse fléchir d'aucune manière* 

Imprudent, Malavisé. Ces deux mots ont rapport à la ma- 
nière dont on a vif, examiné les choses que l'on doit dire ou faire, et 
au résultat de cet examen. 

Celui qui, avant de dire ou de faire une chose, examine attentive- 
ment s'il doit la dire ou la faire , peut se tromper sur le résultat de son 
examen; s'il ne se trompe pas, il est bien avisé; s'il se trompe, 'il est 
malavisé (un&fb<K&tfam). 

Celui qui, avant de dire ou de faire une chose, n'examine pas at- 
tentivement s'il doit la dire ou la faire, mais la dit ou la fait au hasard 
des inconvéniens qui peuvent en résulter, et sans avoir pesé les consé- 
quences , est imprudent (unflug). 

Impudlel**, liaselvete, Lubricité (îttoHtifi, <StiU 
$eit f ttnfcufdjbcit). Un excès dans le désir ou la jouissance des plai- 
sirs sensuels de l'amour, est l'idée commune de ces trois termes. 

La tnsciveté naît d'un tempérament très -amoureux; la lubricité con- 
siste dans l'extrême pétulance, dans l'insatiable avidité qui dévore son 
objet avant d'en jouir; Yimpudicité , dans l'abandon à un objet, à ses 
goûts, sans respect pour la pureté, pour la sainteté des régies de la 
nature. ^ ' * 

Inaptitude, Incapacité, Inhabileté, IfsjMifnsanee 
(Uttfd&iflfnt, Uu*ureicf>cnl)fit)* Ces "quatre mots ont rapport à qua- 
tre espèces de causes différentes qui empêchent de faire, d'exécuter 
une chose. 



À 



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In 165 

h* inaptitude exclut les dispositions; Y incapacité > les. facultés; Y inha- 
bileté, l'adresse et les talons; Y insuffisance % le pouvour entier. 

Inclination, Penchant (iptetguttj, fian^y. L'inclination s'ac- 

3uiert, le penchant est inné. Le penchant est violent, V inclination est 
oucc. Ou suit son inclination. Le penchant entraîne. Its se prennent 
l'un et l'autre en bonne et en mauvaise part. On a àes penchons honnê- 
tes et des inclinations droites ,. des inclinations perverses et des penchons 
honteux. 

Inclination, Penchant, Pente, Propension. Au pro- 
pre, le penchant est une direction qui porte la chose vers le bas; \a pente 
est un abaissement progressif qui mène la chose de haut en bas; \à pro- 
pension est une tendance naturelle de la chose vers un terme qui l'attire 
puissamment; Y inclination est une impression qui fait plier ou courber la 
chose d'un côté. 

Nous disons au propre le penchant d'une montagne, d'une colline, 
et la pente d'une montagne, d'une rivière. 

Dans le sens moral, le penchant marque une impulsion naturelle, 
la pente une position glissante; la propension un puissant attrait; Vin- ■ 
cUnation un goût, une disposition favorable. 

Inclination, Amour, Amitié, Affection, Tendresse 
(Vtcbe, $reunbfc&aft, iavttitbïtit, Suttetguttg, dtetauitg)* L'amour 

agit avec plus de vivacité; l'amiVrVavec plus de fermeté et de constance; 
la tendresse est une situation du cœur dont la sensibilité fait le carac- 
tère ; Y affection est moins forte et moins active que Y amitié , plus Iran- 
quille que l'amour; elle est la suite de la parenté et de l'habitude; Y in. 
clination n'est qu'une disposition à aimer. 

Incompréhensible , Inconcevable , Inintelligible 
( un*erftrtnï>firf) , unfafHid) , unbegretfll*). Ces trois termes in 
cliquent également ce qui n'est pas à la portée de l'intelligence humaine. 

Inintelligible se dit de l'expression; inconcevable a rapport à l'imagi. 
nation; incompréhensible à la nature de l'esprit humain. ' 

Phrase inintelligible ,• fait inconcevable, mystère incompréhensible. 

Incroyable, Parodoxe (uitfifaitMtd) , nnoerfinmi}). On 
se sert à" incroyable en fait d'événemens, et de parodojre en fait d'opi- 
nions. On raconte des choses incroyables $ on propose des paradoxes. 

Incurable, Inguérissable (ntt^etfbar)* Incurable, qui n'est 
pas susceptible d'être guéri par le secours de l'art. 

Inguérissable , qui n'est susceptible d'être guéri d'aucune manière. 

Incursion , Irruption (CHttfûtt). Ces deux termes indiquent 
l'action de troupes qui entrent dans un pays ennemi. Ils diffèrent par 
la manière et le dessein. 

Incursion, entrée brusque de troupes ennemies dans une contrée par 
des endroits qui ne présentent point d'obstacle, dans le dessein de la 
parcourir pour la ravager et y faire du butin. 

Irruption, entrée subite et violente de l'ennemi dans une contrée, 
dans le dessein de s'en rendre le maître ou de la dévaster. 

Indécis , Irrésolu (tlttetttfrif)! tffett). La décision est un acte 
de l'esprit; la résolution est un acte de la volonté. 

Un homme indécis est celui qui , après avoir examine deux opi- 
nions contraires, ne sait à laquelle donner son assentiment; un homme 
irrésolu- en celui qui, ayant à choisir entre deux partis, ne détermine 
point sa volonté à prendre l'un ou l'autre. 

Indélébile, Ineffaçable (unan*til$bav , uutwrrilûbar, uns 
aiS0lofd)bar). Ineffaçable désigne une marque, une empreinte que 
rien ne peut faire disparaître ; indélébile une chose tellement adhérente 
a une autre qu'on ne peut l'en séparer ou l'enlever. Cette marque 
est ineffaçable} cet enduit est indélébile. Quoique l'encre soit indélé- 
bile y l'écriture n'est pat ineffaçable. 

Indifférence , . Insensibilité ( (BlctcDaulttarett , Unettt* 
|>fittMf<i)feit> Ces 4eux termes ont rapport à l'âme. Leur idée com. 



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tan. In 

roune es* de la représenter eotnrue n'étant point émue par l'impression 
des objets extérieurs qui semblent destinés à rémouvoir. 

Uinolifférence éloigne dto cpe^r les mouvemens impétueux, les pas- 
sions, les désirs, Y insensibilité etf ferme l'entrée à tous (es sentimens. 

X? indifférence laisse a la raison une plus grande liberté, un plus 
grand empire y Y insensibilité détaepe l'homme du reste do l'univers et 
en fait un sauvage, uoe brute; la première fait des sages, l'autre des 
monstres. « 

Indigné, Outré (tmtpUlig, anfqebvad)t , etlfrâftcf)* Ces 
deux mots indiquent également un sentiment vif et défavorable contre 
quelqu'un, causé par une offense excessive, du par une conduite trés- 
. coupable. 

Nous sommes indignés d'un mauvais traitement fait * autrui sous 
nos yeux, nous sommes outrés, lorsqu'il est fait a nous-mêmes. 

Indirect, Oblique (ttûttelbar, frumttt). Ces mots sont con 
sidérés ici au figuré. Oblique se prend toujours en mauvaise part; in- 
direct ne se prend ni en bonne ni en mauvaise part. Parvenir è un 
emploi par des voies indirectes n'est pas y parvenir par des voies obli- 
ques et illicites. 

Indolence, Indifférence (*tir)lÏDfirt feit, ©Iei*gflltiQfeit). 
L'indolence est une privation de sensibilité morale. V homme indolent 
n'est touché ni de la gloire, ni de la réputation, ni de la fortune, ni 
des nœuds du sang, ni de l'amitié, ni de l'amour, ni des arts, ni de 
do la nature; il jouit de son repos qu'il aime, et c'est qui le distingue 
de l'indifférent, qui peut avoir de l'inquiétude, de l'ennui! 

Indolent, Hou (tt&Q, IDeidMtdp)* Un homme mou ne sou- 
tient pas ses entreprises; un indolent ne veut rien entreprendre. Le 
premier manque do courage et de fermeté. i*e sespfli manque 9*e vo- 
lonté et d'émulation- 

Induisent, Benln, Aon*, Hiunestn (ttacftfrfctifl , fauft, 
tttettfd)Utf))» indulgent annonce cette disposition de famé qui nous fait 
supporter les défauts d'à ut ru i, et ouvrir les jeux sur leurs nonnes qua- 
lités plutôt que sur leurs vices Doux etprime un naturel sociable et 
plein d'aménité* Humai* dénote cette sensibilité qui compatit aux 
maux d'autrui. Bénin marque cette bonté naturelle qui porte à faire 
du bien. 

Infertile, Stérile {uuft*4)tHï, »**)♦ Ces «Jeu* nsofe ont 
rapport au manque de productions, dans les choses qui produisent pr- 
dinairement. 

Mais ce qui est stérile n'a. pas en soi les principes e> |a produc- 
tion, et est incapable de les recevoir.; ce qui eêtJnfertile a bien en soi 
les principes de la production, mais ces principes ne s'y développent 
pas entièrement, complètement d'une manière suffisante. 

On dit qu'une femme est stérile, lorsqu'elle ne fait point d" encans 
et qu'elle ne parait pas capable d'en avoir. Ou dit quun terrain est 
stérile, qu'une contrée est stérile, lorsqu'ils sont composés 4e pierres, 
de matières dures qui no contiennent point de principes de végétation* 
•Ce qui est infertile produit ou peut produire, mais en petile quantité, 
ou une quantité qui n'est pas proportionnée au* sojns qu'on y a don- 
nés 5 ce qui est stérile résiste è ton* les soins, ne produit rien et ne 
peut rien produire. 

Au figuré, infertile ne se dit guère que de l'esprit et d'une matière 
à traiter, parce qu'on suppose dans l'esprit et dans la matière des prin- 
cipes de production. Biais stérile y e#t d'tfn grand ufag? Jprequ'on 
parle «le choses qui n'ont aucun principe solide de production. Ainsi 
Ton dit que la gloire est stérile, lorsqu'on la considère comme ne 
pouvant produire que des avantages frivoles; qu'un travail est stérile, 
lorsqu'il ne produit aucun avantage. 

- *£ ln A el M** ble > I»«»neevaW«, I#*MMir*iMlll*P» Je 0W* 

be#tefflî*)- imntèétifikkf se dit 4e r«ipr«»ston; m«^#>fc a rap- 
port à 1 imagination j incompréhensible a le nature 4e lesorit imnai* 

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I» i«f 

Injure, Tort (Uttlilb, Hntt$th ho tort regarde particulière, 
ment les biens et la réputation; il ravjt ce qui esf dû. L'injure regarde 
proprement les qualités personnelles; elle impute des défauts. Le pre- 
mier nuit, le second offense. 

Injurier, Invectiver (bcfàimpftu ; tu ®$roâJ>Utt0ett , in 
&d)tmvottC ùU$bvcd)ttl , lofytcf)Cu)* Injurier, c'est offenser par des 
paroles injurieuses. Si, à ces paroles injurieuses, on joint la colère» 
l'emportement, l'éclat, on invective. L'injure a rapport à la personne, 
elle offense; l'invective a rapport aux choses £[ue Ion reproche, elle 
humilie. Invectiver* c'est injurier avec violence, avec éclat, avec passion. 

Inglnnjmon, Inspiration, Instigation, Persuasion, 
Suggestion (fêtttgebimg , Qiufiôfiuna, Cfinfïuftevuno , (giniitye* 
luttg, Qinid)Uià)Uxi$ , Sïnreijmtfl, Itebcrrcbnng)* Ces cinq mots in* 
diquent l'action de faire entrer quelque idée ou quelque sentiment dans 
l'a me de quelqu'un, mais ils marquent chacun une manière particulière 
de faire cette action. 

La suggestion est une manière cachée ou détournée de prévenir 
ou d'occuper l'esprit de quelqu'un d'une idée qu'il n'aurait point sans 
cela ; l'inspiration un moyen insensible de faire naître dans l'esprit de 
quelqu'un des pensées qui semblent y éirc naturellement; Y insinuation^ 
une manière adroite de se glisser dans l'esprit de quelqu'un; Vinstiga- 
tion , un moyen stimulant pour porter quelqu'un à faire ce à quoi il 
répugne; la persuasion, uu moyen puissant et victorieux d'amener quel- 
qu'un à ce qu'on veut, en dissipant ses préjugés, ses préventions. 

Insinuer, Persuader, Suggérer (betbringett; nbcvvcbeu, 
bercfcett; etngche», ciafliiftertt, etutouneti)* On insinue finement et 
avec adresse; on. persuade fortement et avec éloquence; on suggère par 
crédit et avec artifice. 

lusinuer dit quelque chose de plus délicat. Persuader dit quelque 
chose de plus pathétique. Suggérer emporte quelquefois dans sa valeur 
quelque chose de frauduleux. 

Instant, Hloment (eût 5dtgenbU(f , eût 9tlt)« Un moment 
n'est pas Jong, un instant est encore plus court. 

Instrument, Outil (SSBcrfjetlfl)* Instrument se dit de toutes 
les choses matérielles qui facilitent aux hommes les moyens de faire 
quelque ouvrage, quelque opération, ou d'apquérir la connaissance de 
quelque objet. 

Parmi les instrumens pris en ce sens on appelle outils ceux qui sont 
les plus simples, et dont l'action ne dépend que du mouvement méca- 
nique de la main* Un marteau, une scie, une enclume, un trancher, 
sont des outils; le serrurier, le menuisier, l'horloger ont leurs outils. 
On dit des. instrumens de chirurgie, de mathématiques etc. 

Un pinceau est un outil entre les mains d'un badigeonneur; c'est 
un instrument entre les mains d'un excellent peintre. 

insulter quelqu'un, insultera quelqu'un fetnett (es 

fd)itnpftU, eilteit tttrfcp()ttCtt, $pfctt fpt'CcftetQ* Insulter quelqu'un signifie 
.simplement faire insulte à quelqu'un; insulter à quelquun ajoute à cette 
idée, celle dp la lâcheté qui fait qu'on prend avantage de la faiblesse, 
de la misère, du malheur de quelqu'un pour l'insulter. Insulter aux 
malheureux ; dans ce sens, il se dit des choses. Les imitateurs des pas- 
sipns des grands insultent à leurs vices en les insultant. Combien voit* 
on de femmes, parce qu'elles ne tombent pas dans des péchés grossiers, 
insulter à la fragilité et à la faiblesse! 

Insurgent, j&ebelle ($itffief>er> tëmpvvet). L'idée commune 
de ces deux mots , dans le sens qu'on le prend ici , est de s'élever 
publiquement contre une autorité. ' 

V insurgent use de son droit, de sa liberté pour s'élever contre une 
entreprise; le rebelle abuse de ses moyens pour s'élever contre l'autorité. 

C'est l'oppression, la défense de la patrie qui arme V insurgent ; le 
rebelle s'arme pour ses propres desseins, et contre la république elle- 
même» 



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i«s in 

Intérieur, Interne, Intrinsèque (iuttcrltcfv tntterf). In- 
térieur signifie ce qui est dans Iâ«chosc, sous la surface, et non appa- 
rent, par opposition à extérieur, qui. est apparent, hors tic U chose, 
à sa surface. Interne signifie ce qui est profondément caché et enfoncé 
dans la chose, et agit en elle, par opposition à externe, qui vifnt du 
dehors, sur elle. • Intrinsèque signifie ce qui fait comme partie de la 
chose, ce qui lui est propre ou essentiel, ce, qui en fait le fond, par 
opposition à extrinsèque, qui n'est pas dans la constitution de la chose, 
ce qui tient à d'autres causes et au dehors. 

Intérieur est le mot vulgaire et de tous les styles; interne est un 
mot de science, de médecine, de physique, de métaphysique et de théo- 
logie, et intrinsèque est un terme de métaphysique, de scolastique cl de 
commerce. 

Interrogatoire, Information, Enquête. Les interroga- 
toires sont diftërcns de* enquêtes et des informations, en ce que dans les 
premiers, ce sont les parties que l*on interroge;' au lieu que dans les 
enquêtes et les informations , ce sont les témoins que l'on entend. 

Inviter à dîner , Prier à diuer, Prier de diner. Si 
quelqu'un av.ee qui je puis prendre un ton familier se trouve cher* moi 
à l'heure du dîner, et que je lui propose d'y rester pour prendre le 
repas avec moi, je le prie de dîner. Si je vais exprés ou i'envoie cher, 
lui pour l'engager de venir dîner chez moi, je le prie à dîner , et je 
dois ajouter quelque chose à l'ordinaire. Mais si je fais la même dé- 
marche à l'égard de quelqu'un à qui je dois plus de considération, je 
Y invite à dîner, et ma table doit avoir une augmentation marqtléc. 

Ivre, Soûl (brtrunfftt, bt fojfctt)* Ces deux mots se disent d'une 
personne qui, pour avoir bu trop de vin, trop de bière etc., a perdu 
l'usage de sa raison; mais ivre est un terme de tous les styles, et 
soûl un terme bas et populaire. ' 



Jactance, Vanité (btc ^rafjlcrct ober. (Btofifarccfccrci; Me 

(Sttelfctt), La. jactance est le langage de la vanité qui dit d'elle tout 
ce qu'elle pense. 

Se jaeter, ne vanter (ff rf> rufmten, pra^lctt)» Se vanter, c'est 
te louer indiscrètement, immodérément, impertinemment. Se jaeter, 
se vanter avec arrogance, avec impudence. Celui qui se vante, se com- 
>laît dans la louange qu'il se donne; celui qui se j acte s'épanouit dans 
e panégyrique qu'il fait de lui. L'expression de se jaeter a vieilli. 

Jaillir, Rejaillir (fprttlflCtî, fpl'tÇctt). Jaillir marque l'érup- 
tion, et rejaillir les effets d'une grande éruption. La veine s'ouvre et 
et le sang jaillit*, il rejaillit de toutes parts sur le lit du malade et sur 
les assistans. . 

La lumière jaillit du sein du soleil, et rejaillit sur l'immensité de 
l'espace (attéftrafjlcn , airôftrpmen; ubcrftraï)lett, ubcrftromcti)* 

a Jamais, pour Jamais (auf ctpiû, fur tmmev)* A jamais 
marque la force de la cause, l'énergie de l'action, la grandenr de l'effet. 
Pour jamais exprime l'intention, le fait, une circonstance de teins. 
La passion dit à jamais et le récit pour jamais. Une personne s'éloigne 
d'une autre pour jamais, comme elle s'en éloigne pour huit jours, pour 
un an. Un ami rompt à jamais avec un ami perfide, par ressentiment, 
sans retour, d'une manière irréconciliable; la rupture est pour l'éter- 
nité,, par la nature des choses. Un homme est perdu à jamais, quand 
le mal est tel qu'il est impossible de le réparer. Un homme est perdu 
pour jamais, quand il est à croire qu'en effet il ne se relèvera, pas de 
sa disgrâce. Deux amans se jurent d'être à jamais l'un à l'autre ; deux 
époux sont l'un à l'autre pour jamais. La dernière phrase n'exprime 



l 



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que le fait, ce qui est; dans la première, il s'agit d'exprimer la force 
ries sentimens par la durée éternelle d'un attachement libre. Une action 
est mémorable à jamais, lorsqu'elle est si grande, si belle, si éclatante, 
qu'elle ne doit jamais être oubliée. 

«le ii ne homme, Jouvenceau (jutiflcr OTcnfcfy, f)ï\bfdjct 
^Uttfllittg). L'un et l'autre de ces deux mots désigne un homme encore 
jeune; mais le second qui ne se dit guère qu'eu plaisantant, ajoute à 
l'idée du premier celle de l'adplcsccncc et de la saison de l'amour et 
des plaisirs. 

Avoir de la joie à, a%olr de la joie de (f?d) frcwett). On 
dit j'ai de la joie à vous voir, et je n'ai pas eu la joie de le voir. Dans 
le premier exemple, la joie existe réellement, et voir est comme un but 
auquel la joie est attachée; au lieu que dans je n'ai pas eu la joie de le 
voir, il n'existe aucun but, aucun terme, qui puisse amener la prépo- 
sition à. 

Joindre, Unir (wmtltgcn)* Ces deux mots ont rapport au 
rapprochement de plusieurs objets de manière qu'ils se touchent s'ils 
sont distincts, ou qu'ils concourent à former un tout, s'il n'y a point 
de distinction entr'eux. 

Ces choses jointes sont près les unes des autres; on peut les séparer 
sans changer leur nature. Les choses unies sont tellement attachées 
Tune à l'autre qu'on ne peut les séparer sans opérer un changement 
dans le tout. Deux planches sont jointes tant qu'elles sont distinctes et 
qu'elles peuvent être séparées sans changer le tout qui résulte de leur 
jonction ; elles sont unies quand elles sont attachées l'une à 1 autre , de 
manière à former un tout individuel , et à ne pouvoir être séparées 
sans changer ce tout. 

«fonction, Union ClterctntgtlUf), Serbttffcling)* L'union regarde 
particulièrement deux différentes choses qui se trouvent bien ensemble. 
J«a jonction regarde proprement deux choses qui se rapprochent l'une 
auprès de l'autre. * 

On dit l'union des couleurs et la jonction des armées; l'union de 
deux voisins , et la jonction de deux rivières. * 

Se jouer, se moquer (fpotten). Ces deux mots se disent 
également des personnes et des choses, et supposent le mépris que 
l'on manifeste pour les unes et pour les autres, dans les cas où Ton 
devrait les respecter ou leur être soumis. 

Se moquer dit plus que se jouer; il ajoute à l'idée du mépris de la 
personne ou de la chose celle de bravade et de raillerie. 

Un fils qui élude d'exécuter les ordres de son père , par ruse, par 
artifice, par subterfuge, se joue de son père et de ses ordres. Un fils 
qui refusée ouverteincut d'obéir à son père, qui méprise ses incqaccs, 
se moque de son père. 

Joufflu, IHane (Mcf frfl'cf tg , baitSbncr* in,)* Ces deux mots ont 
rapport à la grosseur du visage ; mais joufflu est un terme ordinaire, 
et majlé un terme peu usité. 

Joufflu exprime proprement la grosseur des joues. Mqflê exprime 
la grosseur *de la partie extérieure du visage, celle des lèvres c\ des 
parties voisines. x Par extension on lui a fait désigner la grosseur du 
visage entier, et même l'embonpoint de la taille et du corps. 

«four, «fournée CX<*(0« Le jour est considéré comme un tout; 
la journée ' est envisagée au contraire comme une durée divisée en plu- 
sieurs parties, à laquelle on rapporte les événemens qui peuvent s'y 
rencontrer. La semaine est composée de sept jours, et Tannée de 365 
jours. Mais on dit : une belle journée, une heureuse journée. Il a bien 
employé la journée. 

Jovial, Gai, «f oyeux (lyeitér)* On est jWa/par caractère; 
on est gai par tempérament; on est joyeux à cause de quelque cir- 
constance particulière. 

Jugement, Raisonnement, Perception «Impie (Ut* 
tyeil)* Par la simple perception, l'entendement perçoit une chose sans 



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if O *•! 

rapport à une autre; dans \e jugement, il perçoit le rapport qui est 
entre deux choses, Ou un plus grand nombre; dans le raisonnement, il 
perçoit les rapports perçus par le jugement; de sorte que toutes les 
opérations de rame se ramènent à des perceptions. 

Jurement, Serment, Jurofi (<£tb). L'idée commune de 
ces mots est d'appuyer la vérité de ce qu'on a dit ou de ce qu'on va 
dire. 

Dans le jurement et le serment, on prend ordinairement a témoin 
la divinité ou quelque personne, quelque chose que Ton regarde comme 
sacré. Dans le juron, on ne prend rien a témoin, on ne Tait qu'une 
exclamation. 

Jurisconsulte, Juriste, Iiégfete (Stcdbt^clc&rtei'). On 
désigne par ces trois mots des personnes différemment versées dans la 
connaissance des lois. 

Le jurisconsulte est celui qui est versé dans la jurisprudence, t'est- 
à dire, dans la science des lois, coutumes et triages, et de tout ce qui 
a rapport au droit et à l'équité. 

Le juriste fait profession de la science du droit. 

Le légiste fait profession de la science de la loi. 



Ii. 

Iiabeitr, Travail (tfrbett)* 'Le travail est une application 
soigneuse; le labeur est un travail pénible. Le premier occupe 1109 
forces, le second exige des efforts soutenus. L'homme est ne pour le 
travail; le malheureux est condamné au labeur. 

Laborieux, Travailleur (fïctftfg). L'homme laborieux aime 
le travail, et fuit l'oisiveté j l'homme travailleur fait beaucoup d'ou- 
vrage. L'homme laborieux ne saurait rester sans rien faire; rhomme 
travailleur travaille assidûment, et ne perd pas un instant. 

Lâche, Poltron (feig)»' Ces deux mots indiquent l'opposé de 
brave. 

On est lâche par caractère, par défaut d'énergie dans Famc ; 
on est poltron par rattachement à la vie, par la crainte du mal et de 
la douleur. 

Le lâche ne se bat jamais, il se laisse battrr, et n'a recours qu'à la 
soumission et au prières; le poltron ne se bat qu'à la dernière extré- 
mité , et quelquefois il se bat bien. 

Ladre, JLépreux (atrëfïigtg; bet Sflléfag)* Le lépreux et le 
ladre sont attaqués de la même maladie. La lèpre est le genre de ma- 
ladie; la ladrerie est cette maladie particulière dont un sujet est actuelle- 
ment atteint. 

Ladre, Vilain (itnattfer, $11.0* Ces deux mots désignent des 
personnes qui-, sordidement attachées à l'épargne, portent l'avarice jus- 
qu'à ne donner qu'à regret aux autres même ce qu'ils leur doivent. 

"Ladre, dit plus que vilain. Le vilain donne quelquefois par vagité, 
et pour démentir les dénominations injurieuses qu'il sent mériter. Le 
ladre brave l'opinion; il ne rougit jamais, il ne donne jamais. 

Lambin, îjeilt* L'un et l'autre se disent d'un homme qui agit ' 
lentement. Mais le lambin agit lentement, par légèreté, par distraction, 
par paresse (bex fcrâij&ter). 

L'homme lent, au contraire, agit lentement, par faiblesse, par in- 
disposition, faute d'énergie (ber langfaitte 9J?énfcf>>. 

Laine, Toison, (®#affc8 fammt btvWoiltt 9&He#; ÏÏQpttt). 

Une toison est la totalité de la laine dont l'animal est revêtu. Qh eoupe, 
on enlève, on lave, on vend la toison; mais c'est )a laine que l'industrie 
prépare et travaille de mille manières. 

Lamentation, Plainte (3amrocr0cfôref, Jffege)* Ce sont 



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*• tfi 

également des expressions de la sensibilité de l'ame; c'est en cela que 
consiste l'idée commune. . 

La lamentation est une douleur exprimée par des erîs immodérés 
et lugubres. La plainte est une douleur exprimée par des paroles, par 
des discours. 

I^angage, Jbangue. La différence entre langue et langage est 
bien plus considérable qu'entre langue et idiome, quoique ces deux mots 
paraissent beaucoup plus rapprochés par l'unité d<? leur origine. C'est 




qui détermine le langage; chacun a le sien, selon ses passions; ainsi 
la même nation avec la même langue, peut, dans des te m s différens, 
tenir des langages différens, si plie a change de mœurs, de vues, d'in- 
térêts. Deux nations, au contraire, avec différentes langues, peuvent 
tenir le même langage, si elles ont les mêmes vues, les mêmes mœurs, 
les mêmes intérêts. 

On dit le langage des yeux, du geste, parce que les yeux et le geste 
sont destinés par la nature à suivre les mouvemens que leurs passions 
leur impriment, t;t conséquemment à les exprimer avec d'autant plus 
d'énergie, qire la correspondance est plus grande entre le signe et la 
chose signifiée qui lè~ produit. 

langage, Idiome, Dialecte, Patois, Jargon {<$pva&ft 
£anbe*ft>r<jc!)e, mntàavt, tyàbclfyvaâic, $laut>er\vâl)d) vttet 0Mfc 

toàliéjî)* Langage convient à tout ce qui fait connaître' les pensées; 
y idiome exprima les tours dans la manière de parler d'une nation; le 
dialecte est une manière de parler une langue relativement à d'autres 
manières de la parler $ le patois est une manière de parler contraire 
au bon usage j le jargon un langage particulier à certaines gens, et de 
pure convention. 

Langoureux, IiangulasanJ; (fôtttadfrttssfe; fék)mad)ttn fjfttt* 
nttiby* Ces deux mots ont rapport à un état de langueur dans lequel 
se trouve le corps ou l'ame. 

Languissant, qui langui V qui est dans un état de langueur; langou- 
reux, qui outre ou affecte la langueur. 

Un amant qui jette sur sa maîtresse un regard languissant est censé 
exprimer l'état réel de son ame; mais si l'on dit qu'il jette sur elle 
un regard langoureux, on veut dire qu'il exagère le sentiment qu'il 
veut peindre, ou qu'il le feint. 

Jjareln, Pillage, Rapine, Toi* Tous ces mots ont rapport 
à l'action de s'emparer du bien d 'autrui. Vol est le terme général ; il 
se dit de toute action par laquelle on s'empare du bien d'autruî (îftefa 

MO. 

Le larcm est jun vol qui se commet par adresse, et non à force 
ouverte et avec effraction (etlt mit <&Wanbtt)t\t mit Oljtt* ®€»aït fcfggtt? 
gêner îDiebftaftl). . 

Le pillage est un dégât, un ravage, un enlèvement 'que, le soldat 
fait à là guerre dé tout ce qui peut satisfaire son avidité pour le butin 
(tyldnterua*), 

* La rapine est l'action de ravir quelque chose par violence (Dîaflfc). 

Iiargêtwe, ïilbéralité. En parlant de l'action de donner, 
libéralité tlevîent synonyme do larges**. On dit faire des libéralités, 
faire de largesses. 

Largesse se dit plus ordinairement au pluriel qu'au singulier» Il 
désigne des actions particulières de donner, sous Je rapport de la quan- 
tité, de la profusion, sans égard an mérite» mais 4*0* l'intention dfl 
s'attacher ceux à qui l'on fait des largesses. 

Celui qui fait dés libéralités distingue le mérite cf rattachement 
pour lui • son but est d'obliger les bons. Celui qui fait des largesses 



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a 



1*» La 

veut plaire à tous tans distinction «gefûVnft tlt<t((eit ttt bet 3Jbfi^t JU \u 
lo&nrn :t. ; ®tf$fnfe macfcn in brr fcbjîcfct jn «efatten ?c.) 

Larmes, Pleurs (£fyrâttCtt)« Les larmes sont une lymphe ren- 
fermée dans le sac lacrymal ; elle en sort, pour humecter la cornée, et 
l'entretenir nette et transparente; elle en sort également lorsque ce sac est 
comprimé par reflet de quelque passion. Ainsi larmes se dit de celte 
lymphe quelle que soit la cause qui la rend visible. On verse des lar- 
mes de joie, de tristesse, d'admiration, de douleur, etc. On a les yeux 
baignes de larmes, on a les forma aux yeux. . Tous les pleurs sont des 
larmes; mais toutes les larmes ne sont pas des pleurs. Les larmes ne 
prennent le nom de pleurs que lorsqu'elles sont excitées par quelque 
passion violente, par quelque blessure profonde du cœur, par un ou- 
trage sanglant, par un vif ressentiment, par un désir ardent de ven- 
geance, par un malheur certain et direct. 11 n'y a point de pleurs dans 
le sac lacrymal, il n'y a que des larmes. 

Larves, Lémures (ttarttctt, Stacïjtfleiftcr); Esprits ou démon* 
ui, chez divers peuples anciens, venaient sur la terre troubler le repos 
es vivaus. Les âmes des médian?, esprits malfaisans, s'appelaient lar- 
ves et lémures, et celles des bons, esprits bienfaisans, lares et pénates. 

Ce sont des larues qu'on nous représente comme des épouvantails 
nocturnes; ce sont les lémures qu'on nous peint comme de mauvais 
esprits acharné* à tourmenter les hommes. 

Légal, Légitime, Licite (gefcfettcf), gcfeÇmàfltg , erfoubt 
VbtV gulâfftg). La forme ordonnée par Ja loi rend la chose légale; 
la condition exigée par la loi , ou la conformité de la chose avec la 
justice et .l'équité naturelle, rendent la chose légitime; le silence de la 
loi la renii licite. 

Llelte, Permis (erloubt)* Ce qui est licite n'est défendu par 
ucuné loi; ce qui est permis est autorisé par une loi. 

Lien, Ligament, Ligature (SBrtitfc). Ces trois mots se 
disent de ce qui attache plusieurs choses ensemble, de manière à les 
nnîr et à les empêcher de se séparer. Le premier est un terme géné- 
rique qui s'emploie dans la langue usuelle; le second est un terme 
d'anatomie, qui désigne tout ce qui, dans le corps des animaux, tient 
les membres assemblés, et en forme un tout. Le troisième est un terme 
de chirurgie qui désigne ce dont on se sert pour assujettir un appareil 
sur des blessures, une compresse sur une saignée etc. (îlberlajjbanb). 

Un lien de fer, un lien d'osier, de paille, etc. (fin eifetneg $attb, 

etn 28eit>enbatit>, eût ©tw&batto k, 

Les ligamens du foie, de la matrice, des os de la cuisse, etc. 

(?cber:, gftutters, <S4entelbcinUnter). 

Littéralement, A la lettre (tDortltd), burf)ftab(id)). Litté- 
ralement désigne le sons naturel et propire du discours. A la lettre de- 
signe le sens strict et rigoureux. 

Je vous rends littéralement, c'est-à dire mot pour mot, le bien qu'il 
m'a dit de vous; maïs je pense bien que vous ne le prendre» pas à la 
lettre , c'est- à dire, dans sa stricte signification. 

Logement, Logis (^ftofmuttû). Un logement est le lieu où 
on loge, où l'on est logé, où l'on est établi, où Ton veut s'établir. J'ai 
loué un logement dans cette maison. Il y a plusieurs logemens dans 
cette maison. 

Un logis est un endroit où Ton ne loge que momentanément, pour 
peu de tems, en passant. Lés auberges fournissent des logis aux voya- 
geurs; ils ne louent pas de logemens. 

Loisir, Oisiveté (Sffaftt, WttfHflflattfO. Ces deux mots sont 
relatifs au tems et à la faculté d'agir. Le loisir est un tems de liberté; 
Yoisiveté est un tems d'inaction et l'abus du loisir. 

Long»tems, Longuement (lange 3elt)* L° n g**™ désigne 
seulement une certaine mesure, une durée de tems, d'existence, d'action; 
longuement exprime, à la lettre, une action faite d'une manière plus ou 



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moins longue; lente, paresseuse, languissante, etc.; tel est le discourt 
diffus, prolixe, traînant, prolongé au-delà des justes bornes. 

On mange longuement, quand on est plus long-tems à manger ou' 
à table que les autres. 

Longueur* Longueurs (l'ange, &>etrfdf)U>etftgr>tr). Termes 
de littérature. La longueur d'un discours, c'est son étendue; mais par 
longueurs on entend les défauts du style qui consistent à dire des cho- 
ies inutiles au développement des idées, et qui n'y sont pas naturelle- 
ment liées. D'après- cela, un discours peut être long sans avoir des 
longueurs, et il peut avoir des longueurs sans être long. 

Lorsque, Quand (aie)* Quand marque la circonstance du 
teins, lorsque celle de l'occasion. Il faut travailler quand on est jeune, 
il faut être docile lorsqu'on nous reprend à propos. On se fait aimir 
lorsqu'on aime; Lorsque mon père vivait j'étais dans une situation bien 
plus agréable que celle où je suis aujourd'hui. Quand mon père revint 
de l'armée, je n'avais que dix ans. 

JLouer, Vanter (ruf>men, lofcett). On vante une personne pour 
lui procurer l'estime des autres, «ou pour lui donner de la réputation; 
on la loue pour témoigner l'estime qu'on fait d'elle, ou pour lui ap- 
plaudir. 

On vante les forces d'un homme, on loue sa conduite. Le mot de 
vanter suppose que la personne dont on parle est différente de celle 
à qui la parole s'adresse, ce que le mot louer ne suppose point. 

Lourd, Pesant (fdnoer, getPtcf)ttg), Ces deux mots ont pro- 
prement rapport au poids des corps. Mais pesant n'indique q^uc la ten- 
dance générale des corps vers le centre, et lourd a rapport a la force 
qui doit les porter. 

Au figuré, les esprits pesant (langfame pbtx f*wt?rfdaig* £ôpf<) font 
peu de progrés; les esprits lourds (Dummfôpfc) n'en font aucun. Ainsi 
lourd dit plus que pesant. 



M. 

Macérer, Hâter, IHortlAer* Ces trois mots ont cela de 
commun, qu'ils indiquent une action par laquelle un corps perd de sa 
substance, de jsa qualité naturelle, de sa vertu. 

On mate (mattft) les animaux, les oiseaux en les dressant, on les 
domptant; on mortifie (madtf ttllirtf) les corps, les viandes etc., en dé. 
truisani le tissu de leurs parties, en les altérant (à l'air etc.); on 
macère (Wflifct fin), des plantes, en affaiblissant leur vertu dans une 
liqueur. 

On mute (UMttCt ttb) le corps par les violences qu'on lui fait pour 
le dompter; on le mortifie (fafteiet) par ce qu'on lui refuse, par les 
soins que l'on prend pour réprimer ses appétits; on le macère (tbbttt 
afr) par des exercices qui le tourmentent. 

Machination, manège, Manigance. Ces trois mots in-, 
diquent une combinaison de moyens secrets pour parvenir à quelque» 
fins.. Ils se prennent tous trois en mauvaise paTt. 

La machination est la plus odieuse ; # c'est l'action de concerter et 
de conduire sourdement des artifices qui tendent à une fin criminelle 

(«efreime* ttattbg). • . 

Le manège est une manière adroite et artificieuse que Ion emploie 
dans les affaires de la vie, lorsque les voies droites et les moyens 
francs ne seraient d'aucune utilité (£niff). 

Manigance se dit de petites intrigues cachées et artificieuses qui ne 
supposent ni beaucoup de moyens ni beaucoup d'étendue (G>$(id))« s 

Les machinations ont lieu dans les conspirations et dans les projets 
d'attentat contre la vie des hommes. Les manèges sont fréquent dam 



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114 Ma 

la société. Le» manigances n'ont lien que parmi le peuple, qui iou. 
vent donne ce nom au manège. 

Magicien, Soreter (3a libérer, #erertmeift*r). On donnait 
autrefois ce nom. à des imposteurs qui abusaient de la crédulité du 
peuple pour lui faire croire <jue, par le moyen de quelque chose avec 
lequel ils sont en commerce, ils peuvent Intervertir l'ordre de la natnre. 

Le premier ne désignait que ceux qui se disaient en relation avec 
des' esprits bienfaisant, et le second de cent qui se disaient en com- 
merce avec des esprits malfaisans. . (Magicien frfjetdjttfte ttiatt jfnett 93f= 
trûger, weleber mit guten ©eiflertt frt *8erbirtbung ju iïtben wgabj mit 
sorcier aber jenen, nwldjer bem Idcfctglaufcigen W&el tocij tttad?te, ftaf? er 
in ÇBfrMnbutig mit frôfert Geiflrrit fte&f. 

magnanimité, Grandeur d'anie (bit Œeeletiflr o£e ; bit 
&tO%mutf), ttv Çodjfitm, CSbelfinn)» Orandeur dame, fermeté, droi- 
ture, élévation des sentimens. 

Magnanimité, grandeur d'à me devenue instinct, enthousiasme plus 
noble et plus pur par son objet, et par le choix de ses moyens, et qui 
met dans ses sacrifices je ne sais quoi de plus fort et de plus facile. 

Magnifique, Somptueux, Splendide. Ces trois mots in- 
diquent une chose dont la richesse ou la beauté brille avec un éclat 
extraordinaire. 

Magnifique désigne tout ce qui donne une idée de grandeur et 
d'opulence. Un homme est magnifique, lorsqu'il nous offre en lui-même 
et dans tout ce qui l'intéresse, un spectacle de dépense, de libéralité 
et de richesse , que sa figure et ses actions ne déparent point (pr«d?t' 

Hebenb), 

Il se dit aussi des choses. Une entrée est magnifique lorsqu'on a 
pourvu à tout ce qui peut lui donner un grand éclat par le choix des 
chevaux, des voitures, des vetemens, et de tout ce qui tient au cortège. 
Une parure est magnifique, lorsqu'elle brille par la richesse (prdd)ttg)- 

Somptueux se dit de tout ce qui annonce avec éclat, une grande 
dépense (prdc&tig, fofttar). 

Ce qui est splendide relève la beauté de ce qui est magnifique et 
somptueux (glànjenb, pràdftig, foftbar). 

Maintenir, Soutenir. On maintient (erï)i(t, fcàlt aufred)t) ce 
qui est déjà tenu et qu'on veut faire subsister dans le même état; on 
soutient (tfklt, fttigt) ce qui courrait risque de tomber. 

Au figuré, la vigilance maintient, la force soutient» 

La puissance soutient les lots; les magistrats les maintienhent , en 
maintiennent l'exécution. 

Vous soutenez des assauts, des efforts; vous maintenez les choses 
dans l'ordre et à leur' place. Vous soutenez votre droit contrée celui 
qui l'attaque; vous maintenez les prérogatifs de votre place, lorsque 
vous ne les négligez pas. 

maison, Séjour, Domicile, Demeure (£ftft$# §fafents 
$alt*f»rt vbtv SBofritplag, *Bt>!ynovi ofccr gBtfftnlH}, $8?1>nfèêttt). 
On a urie maison dans un endroit qu'on n'habite pas, un séjour dan* un 
endroit qu'on n'habite que par intervalle, un domicile dans un endroit 
qu'on fixe aux autres comme le Heu de sa demeure. 

Maître, Précepteur (tfeïjrcr; Serrer an* (SrsfeïjétO. Maître 
se dit de celui qui enseigne quelque art ou quelque science; maître 
à écrire, maitre de dansé; précepteur, de celui qui est chargé d'instruire 
et d'élever un enfant avec lequel il est logé. Le maître donne des 
leçons à des heures fixes, il a des écoliers; le précepteur fte perd pas 
gon élève de vue. 'Le maitre donne des leçons d'un art, d'une science; 
le précepteur dirige l'instruction en générale • 

Maladresse • Malhatiileté (Itft^fdjicfftcijffeft twtt Ztibtt* 
ftfcftngett; ItrttfcfcïntfHcftfctt WH Œdftetfilhuttgcn). Ces detrx mots 
expriment un défaut d'habitude pour réussir; Mais le premier S'ap- 
plique aux exercices du corps, le second aux fonctions! dé l'esprit. 

C'eit par maladresse qu'on joueur de billard ne fait paé aller sa 



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Mil itê 

bille à l'endroit ou il voulait la faire aller; c'eit bar mnlhabifëté qu'an 
négociateur ne réussît pas dans l'affaire qu'il avait entreprise. 

Au figuré maladresse se dit quelquefois pour 'malhabileté. Il se con- 
duit avec bien de la maladresse dans cette affaire. Il a en la maladresse 
de mécontenter tous ses amis. Mais malhabileté ne se dit jamais pour 
maladresse; on n'appellera jamais malhabileté le défaut d'aptitude aux 
exercices du corps. 

malaise, Ménatee (ba* 9»i#M>aflcti, Jble ttttbe&a0lt**eit)* 
Ces deux mots désignent un état, une situation incommode, désagréa- 
ble; mais le mésaise est la simple privation d'aise, du bien être qui à 
cessé; le malaise est un mal positif. 

ttaleentent, mécontent (miftucrgnagt, utsgufrteten)* Cet 
deux mots ont rapport au déplaisir' que nous éprouvons, lorsque quel- 
que chose ne réus»it pas au gré de nos espérances ou de nos désirs. 

On est malcontent quand on n'est pas satisfait, et mécontent quand 
on n'a aucune satisfaction. , 

Un prince est malcontent de nos services; Ici citoyens sont mecon- 
tens des princes. ' 

Malice, malignité, méchanceté (Me IBotftaftldf rit, S» 
atHtjttii, $&Q$btiï). La ma/f<c<? est une inclination à nuire adroitement 
et finement; la malignité, une malice sécrète et profonde; la méchanceté, 
un penchant à faire du mal. 

Malicieu*, malin, Mauval*» Méchant. Lé *«*//* lest 

de sang froid; pour s'en défendre, il faut s'en délier (bit ®66artUe)} 
le mauvais l'est par emportement, H ne faut pas l'offenser (©et 3Mf0.5 
\e méchant l'est par inclination, il faut le fuir (&er ©d)led)fe); le mali- 
cieux l'est nar caprice , il faut lui céder (ber $O0(afte). 

mandait, Procitratien (&otttti<td)r)* Le mandat diffère de 
la procuration, en ce que celle ci suppose un pouvoir par écrit, au Heu 
que le mandat, peut n'être que verbal; néanmoins le ternie de mandat 
est plus général et comprend tout ptitivoir donné à un tiers , soit ver- 
balement, soit par écrit. 

Manie, île. La manie est proprement une espèce de folie; mais*, 
dans un sens figuré, oh enterid par ce mot une passion bicarré, urt 
goût immodéré, une attache excessive. La mame des tableaux, des 
livres, des fleurs, etc. C'est éta re sens que nous le prenons' ici ($l*tV 

%t\t, @udH, let*iir*<rftll*e «rttafctet.) m 

Tic se dit proprement d'une sorte de mouvement involontaire des 
yeux et de la mâchoire dont on ne peut se défaire, et par extension de 
toute habitude de cette nattire que Ton a contractée iâns s>ri aper- 
cevoir. # , 

Le Hc regarde le* habitudes du corps j la mante les travers de 1 esprit. 

Le tic c<t désagréable, la manie est déraisonnable (Me ©eWO&ntyfitêtt 
M Sbtptïé; bie ©a>tef»eitftt obft «Serfe&ttMtftt be* ©rifteS.) tm v n 

manier, Toucher (befû&lett, hutfotm, an$tviftn). On 
touche pin» légèrement; on manie à plelrtè màirt; 

On touché une colonne pour savoir si elle est de marbre on de 
bots ; on manie une étoffe pour connaître si elle est moelleuse. 

Manière* Stylé. Termes de peinture et de belles-lettres. Lu- 
sage a assigné le terme dé manière à la peinture , et celui de style A 
l'art d'écrire. Ainsi ton dit: ce tableau est dans la marner* de Ra- 
phaël , comme on dit, ce plaidoyer est dans le style M Cicèron. 

Depuis quelque tfcms , cependant, ott parle do style de peinture, 
et de maHière dans les belleslcttres. _ i(lx , 

Manifeste, Notoire, Publie (dffettbar, f MiM*r# &ffetft!i<i>). 
Ces trois termes ont rapport à la connaissance des choses. 

Manifeste, qur est exposé à la connaissante de tout le monde. 

Notoire, qui cet général comme certain et indubitable. 

Public y qui est généralement connu comme étant vu, dit, cru dû 
tolus grand nombre* . * . . . , ,. . ^ 

Manifeste est opposé à caché) notait* k incertain} public * iecret. 



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i*« ma 

Manœuvre, Manouvrler OÇanbfanaer, SfranHtbthtt, ïag. 
limiter)» Le manœuvre sert un ouvrier, le manouvrier travaille pour 
ceux qui entreprennent un ouvrage. 

manque, Défaut (ÛRattgel). Le manque est ee dont it s'en 
faut qu'une «h ose soit entière ; le défaut est l'absence de la chose. 

Manquement , Faute* Le manquement est une faute .d'omis. 
sion, tandis que \a faute est tantôt de commettre ce qui n'est pas per- 
mis, tantôt d'omettre ce qui est prescrit. Par la faute on fait mal; 
par le manquement on n'observe pas la régie. Dans la faute il y a tou. 
)ours une omission qui forme le manquement proprement dit. Le man- 
quement est fait à la règle. Ainsi l'on dit un manquement de foi, de 
respect, de parole; on ne dit pas une faute de parole, de respect, de 
foi. Ce terme marque l'opposition au bien , le mal. (Manquement ijl 

fin UnterUffungtffe&ler; faute &ejef*net fcalb ttntf rlaffung, MD, 
baj? watt etwa* t&ut, v t»aé ni$t edattbt ift). 

Marché , Traité (tfauf ofcer $attbtl, SBtrtraû), Far lemar- 
c/i* on entend le prix de la chose qu'on achète avec des conditions; le 
traité est une convention sur des affaires d'importance. 

Par le marché on s'accorde sur le prix des choses, et Ton fait un 
échange do valeurs ou de services; par le traité 1 , on établit les stipula- 
tions respectives des parties. 

Marier à, Marier avec. On dit au figuré, marier <j, en par- 
lant de deux choses qui se confondent ensemble, et dont l'union forme 
un tout: marier le luth à la voix; marier la voix au son des chalumeaux 
(jiir ÎÇrorbe jïngen; jur @*almei fïngen). Marier avec se dit des choses 
qui ne sont que jointes ensemble et qui restent distinctes après leur 
jonction, marier la vigne avec l'ormeau (bflt SBctnftocf mit bft Uïtne 

twetiiifleii). 

Matière, Sujet (Stoff, (Seàettfiattp)» La matière est le 
genre d'objets dont on traite; le sujet est l'objet particulier qu'on traite. 
Un ouvrage roule sur une matière, et on y traite divers sujet*. Les 
matières philosophiques, théologiques, politiques, présentent une mul- 
titude innombrable de sujets particuliers à éclaircir. 

Matin , Matinée (WOtgOl)* On emploi matin, quand on ne 
fait attention ni à la* durée, ni à la qualité,. ni aux parties; mais sitôt 
qu'on regarde le même espace sous un tel point de vue, on se sert du 
mot matinée. Je partirai ce matin. Une longue matinée. En automne 
les matinées sont fraîches. 

Matinal , Matlneux, Matlnler. Ces trois mots ne sont pa» 
synonymes. Matinal qui s'est levé matin: Vous êtes bien matinal au- 
jourdhui ($if ftnb faute fefyt frtify auf). Matineux, qui a l'habitude 
de se lever matin: les gens du monde ne sont pas matineux (&ff 5Bdf ; 
Iftttf pfïfgen nid) t frûft ttufouftf&ftt). Matinier qui appartient au matin: 
l'étoile matinière (ber 9Korgfn(tfrn). 

Médleanient, Remède. Ces deux mots se disent de tout ce 




est préparé pour servir de remède est médicament (Mrjnei) même lors- 
qu'il n* guérit pas. 

Méditatif, Penseur , Pensif , Rêveur* Un penseur est 
un homme d'une grande force d'esprit (fin $enfrr); un esprit méditatif 
est un esprit porté à la méditation (fin bfttffttber .ftopf); on n'est /** 
*{/ qu'au moment où une pensée occupe (nad)bfnfftlb); rêveur qu'au mo- 
ment où on se livre à la rêverie (triumfrifd?). ' 

Le désir de savoir rend méditatif ) l'amour du vrai rend penseur; la 
crainte f et l'inquiétude rendent pensif} l'illusion rend rêveur. 

Méditer, Réfléchir, Ruminer (nacrjbenfftt, uaé\innM 
HbtvUQtn, lange, reiflid) Mttltqtn), Méditer, c'en considérer at. 

tea« 



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Me 19» 

tentivement dans son esprit; réfléchir , c'est porter sa réflexion sur une 
choie; ruminer, c'est revenir sur une idée, en examiner tous les détail?. 
Méfiance, Défiance (dRifstraïuti)* La méfiance est une crainte 
habituelle d'être trompé; la défiance est un doute sur le* bonnes quali- 
tés des hommes ou dos choses. 

Méfiant, Ombrageux, Soupçonneux (ber %Ri$ttauifé)t, 
ber iÇtltftere , bfr 9Ct*0iPdl)mfcl>e)* Le méfiant a toujours quelque 
crainte en traitant avec les autres; il- ne croit point à leur bonne toi. 
L'ombrageux s 1 c (Fraie mal à propos, et voit du danger où il n'y en a pas 
même l'apparence. Le soupçonneux est toujours inquiet sur la réalité et 
la solidité du bien. 

% Méfiant, Défiant (ï>cr dtttfttrattif *c , ter Ottdbtrraucnbe). 
Le méfiant juge les hommes par lui-même et le* craint; le défiant les juge 
par son expérience, en pense mal et en attend peu. 

se Méfier, se Défier (miptrauett). Se méfier dit moins que 
se défier. On se méfie d'un homme qui ne parait pas franc; on se défie 
d'un fourbe avéré. Se méfier marque une disposition passagère; se dé- 
fier, une disposition habituelle. Se méfier appartient au sentiment ac- 
tuel ; se. défier tient au caractère. 

Mélanger, Mêler, Mlxtloniter* On mêle (wrmengt) toutes 
sortes de choses, avec ou sans dessein; on mélange (aufd)t) celles dont 
un espère un résultat avantageux, un nouveau tout; on mixtionne (v(X- 
tnifffct) surtout des drogues, les substances qu'on dénature ou falsifie. 

Vous mêlez le vin avec l'eau pour le boire; vous mélangez diffé- 
rentes sortes de vins pour les corriger ou les améliorer l'un par l'autre 
et en faire un autre vin; vous mixtionneriez le vin que vous frelateriez 
avec «les drogues. 

Mémoire, Réminiscence , Ressouvenir, Souvenir 
(Me leftDtffte, (eifefte (gntttterutifl, Me ertteiterte (?rinnertmn. i, bit 
<£rttttitrmi0, ba« Sfnfcenfen, lie Srtnnertittgtfraft)*. La réminiscence 
est le plus- léger souvenir; le ressouvenir est le souvenir renouvelé; le 
souvenir est Vidée d'une chose qui redevient présente par la mémoire; 
la mémoire est un acte de U faculté qui nous rappelé les idées et les ob- 
jets, et cette faculté même. 

Mensonge, Menterie* Ces deux mots indiquent une chose 
dite contre la vérité. 

Le mensonge est inspiré, par quelque intérêt; la menterie n'a pas le 
même motif, c est un mensonge sans conséquence. 

Le fourbe fait des mensonges; le bavard dit des menteries. 
/Mensonge est de tous les styles; menterie est du style très-familier, 
même populaire. 

Mer basse, liasse Mer* La mer est basse (fridjt) en cet en- 
droit, c'est à dire qu'il n'y a pas beaucoup d'eau. La basse mer, c'est 
la mer vers la fin de son reflux (iaè Wittï jur j}eit ber Œbbe). ©n'ap- 
pelle pleine mer ou haute mer la mer éloignée des rivages. 11 semble 
que haute mer indique un eloignement plus considérable. . 

Merel, Miséricorde. On demande merci (®nabe) à celui à 
la discrétion de cjui Ton est, et qui fait trop sentir sa .supériorité. On 
implore la miséricorde ($arm(Krftitlfrit) de celui qui peut punir ou par- 
donner, . perdre ou sauver. Le faible demande merci; le criminel im- 
plore la miséricorde. On implore la miséricorde du Dieu, celle du prince; 
on demande merci au plus fort. 

Merci, dans ce seni, ne se dit plus que dans certaines phrases fa- 
milières. 

On est à la merci (in ber ©tWalt) des êtres animes ou inanimés; la 
miséricorde n'appartient qu'aux êtres sensibles. 

Merveille , Miracle , Prodige* Ces trois termes indiquent 
quelque chose de surprenant et d'extraordinaire ; mais le prodige est un 
phénomène éclatant, hors du cours ordinaire des choses (SButtbrr) ; le 
miracle un événement contre Tordre des choses (28unberiwtf) ; la mer- 
veille une œuvre qui efface toutes les autres (28uttberbittg). 

FUIES, Dict. synonymique. 12 



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1*8 Me 

Une cause cachée fait les prodiges (bie f$einb<trt!t SButlber) ; une puis- 
sance extraordinaire fait les miracles (SSuwbetwerfe, roirfKd?e 2Bttnber); 
une industrie rare les merveilles (2Buttbfrbutge}« 

métsutser, Abuser (mt£braitc*)etl)» Abuser , c'est faire d'une 
chose un usage méchant, remployer à faire du ma!. On afaue en outre- 
passant son pouvoir, ses' droits, la justice. Mésuser, c'est faire un faux 
emploi de la chose, s'en servir mal à-propos. Un ami indiscret mésusera 
du secret que vous lui confiez, un ami perfide en abusera, II n'est rien 
dont l'ignorance ne mésuse , et dont la malice tt' abuse. 

métonymie , Synecdoque. Termes de Rhétorique. La sy- 
necdoque est une. espèce de métonymie par laquelle on donne une signi- 
fication particulière à un mot qui, dans le sens propre,' a une signifi- 
cation plus générale; ou par laquelle au contraire, on donne une signifi- 
cation générale à un mot qui, dans le sens propre, n'a qu'une significa- 
tion particulière. En un mot, dans la métonymie, je prends un nom 
pour un autre; au lieu que dans le synecdoque, je prends le plus pour le 
moins, ou le moins pour le plus. 

mettre, Placer, Poser (fefcett, ftfUett)* Mettre a un sen* 
plus général, poser et placer en ont un plus restreint. Mais poser, c'est 
mettre avec justesse, dans le sens et de la manière dont les choses doivent 
être mises: placer, c'est les mettre avec ordre dans le rang et le lieu qui 
leur conviennent. Pour bien poser, il faut de l'adresse dans la mains: 
pour bien placer ^ il faut du gcTût et de la science. On met des colonnes 
pour soutenir un édifice; on les pose sur- des bases; on les place avec 
symmétrie. 

Ulettre &a confiance en, mettre sa confiance dans 
(.fctU aJerttaUCtt fcÇett flltf , . ♦)♦ Après mettre sa confiance, on em- 
ploie ordinairement la préposition en lorsqu'il s'agit des personnes , et 
en ou dans lorsqu'il s'agit de choses. II met une. grande confiance en ses 
amis. On dit mettre sa confiance en ses richesses, et mettre sa confiance 
dans ses richesses. La différence entre ces deux locutions, c'est que la 
première exprime une opposition avec toute autre chose en quoi on 
pourrait mettre sa confiance; il met sa confiance en ses richesses, au lieu 
de la mettre en ses amis etc.; et que la seconde a plus dc.rapport au ser- 
vice, au secours que l'on peut tirer des choses dans lesquelles on a mis 
sa confiance. Dans cette malheureuse affaire, il met sa confiance dans ses 
richesses, -il croit que ses richesses pourront le sauver. 

Jtlirer, Viser (atlf$ StotU UcftntCU, Jtclctt). Mirer, c'est re- 
garder attentivement avant que de tirer une arme à feu, un arc ou une 
arbalète, l'endroit où Ton veut que porte le coup. Viser, diriger sa 
vue ou quelque arme à un but. Ainsi mirer n'exprime que l'action de 
considérer le but, et viser celle de diriger le coup vers le but. On mire 
un lièvre au moment où il part; on le vise au moment où on le tire. 

Mirer ne se dit guère qu'au propre, viser s'emploie au figuré. Cette 
homme vise à cette place, à cette charge. 

mode, Vogue. La mode est'un usage régnant et passager , in- 
troduit par la goût, le. caprice; la vogue est un concours excité parla rc- 
Iiutation. Une marchandisse est à la mode; le marchand qui la vend a 
a vogue ÇÏÏlObe , JUtlatlf). On prend le médecin qui a la vogue, ou suit 
la mode, même pour les remèdes. 

Les romans sont fort en vogue; ses écrits sont en vogue (bit OiOttiaite 
fïnb feljr gefudtf; feitte @<ftrifrfit fînb fetyr gefuefct). 

moine, Religieux (Wimcf), &loftcrf)eiT)* Ces deux mots 
désignent ceux qui se sont retirés du monde pour se livrer entièrement 
à la vie du cloître. Le premier se prend tantôt en bonne, tantôt en 
mauvaise part; le second ne Se prend iqu'frii bonne part. 

monastique, monacal (mitocfptfd))* Ces deux mots se disent 
de ce qui a rapport aux moines. Le premier se prend en bonne oa en 
mauvaise part; le second est un terme de mépris. Un habit monastique 
est un habit de mbihé (fflWmWftitte). - 

lie grand monde, le J>eau Monde (bie flroge Sttelt, bit 



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Mo 199 

f (frotte SStlt)t C'est la naissance et le rang cjui font le grtfnrf monde. 
Ce qui fait le fce«w monde, c'est une politesse aisée tout à la fois et noble, 
l'élégance des formes, une certaine fleur d'esprit, la délicatesse Au goût, 
la finesse du tact, l'urbanité du langage, un certain charme dans les 
manières. .!."'... 

Mont, Montagne (&*?è)* Mqnt } désigne quelque montagne 
fameuse, une masse détachée de toute autre pareille, soit physiquement, 
soit idéalement; montagne ne présente que l'idée générale et commune 
sans aucun égard à cette distinction. Le. mont Etna., Le mont Parnasse, 
te mont Caucase, le mont Liban. Le mont Palatin, le moAt (juirinal, 
le mont Cœlius» Une chaîne de montagnes. Borne est la ville aux sept 
montagnes , et non la ville aux sept monts. . Les montagnes des Alpes. 

avoir Mente, être Monté (^maufgeftteaen fe^tt)» Si Ton 
veut exprimer l'action de monter y il faut employer l'auxiliaire avoir. Il 
a monté quatre fois à sa chambre pendant la journée. 11 a monté les de- 
grés. La rivière a monté de six pouces depuis hier. Si* au contraire, 
on veut exprimer l'état qui résulte de l'action de monter, il faut em. 
ployer l'auxiliaire être. Il est monté dans sa chambre il n'y a qu'une 
heure. Votre père *if-il monté dans sa chambre? — Oui, il y est 
monté. — A quelle heure y a-t-il monté? C'est-à-dire a-t-il fait l'action 
d'j monter? 

Cependant Voltaire a dit : 
J'ai sauvé cet empire en arrivant au trône, 
J'en descendrai du moins comme j'y suis monté. 

Mais il est très probable que sans le mauvais son de j'y ai, Voltaire 
aurait dit j'y ai monté. 

Monter à un arbre , Monter sur un -arbre* Monter k 
un arbre marque le dessein d'en atteindre une partie élevée en quittant 
la terre et s'attachant à l'arbre.. Monter sur un arbre suppose le dessein 
de se placer parmi les branches, soit pour en cueillir le fruit, soit pour 
éviter quelque danger, soit pour mieux voir ce qui se passe aux en- 
virons. ' 

Monter à sa ehanabre, Monter flans sa ehantb're» 
La première locution indique simplement l'action de monter. En mon- 
tant à ma chambre, je fis un faux pas: la seconde suppose l'intention 
de rester dans sa chambre , de s'y renfermer. On monte à sa chambre, 
pour prendre son chapeau, sa canne, un livre etc., pour en redescendre 
peu de tems après. On monte dans sa chambre pour *'y occuper, pour y 
travailler, pour s'y entretenir avec quelqu'un, pour y passer la soirée, 
pour se coucher. ; , . 

Monter au trône , Monter Sur un trône* Monter au 
trône se dit d'un prince qui, par les lois du pays, à droit d'y monter. Il 
monte au trône de son père, au trône de ses ancêtres. Monter sur un 
trône suppose qu'on y monte autrement que par le droit de succession. 

Montrer , indiquer, Enseigner (geîgett* atuet^en). Mon* 
trer, c'est opposer à la vue, comme dans-cet exemple: la nature mon- 
tre des merveilles de tous cotes à ceux qui savent l'observer; c'est indu 
qwer, comme dans celui -ci: on vous montrera le chemin ) c'est enseigner^ 
comme dans montrer à. lire \ c'est prouver, comme dans montrer à quel- 
qu'un qu'on est son ami. 

Moquerie > Piaisanterle , Raillerie {&pott , &pà£* 
3tà)Cfj/ ®*ip'àiï)* La' moquerie est une dérision qui a sa source dans 
le mépris qu'on a pour quelqu'un. Elle se prend toujours en mau- 
vaise part. , 

La plaisanterie est un badinage fin et délicat sur des objets peu in* 
téressans. 

La raillerie est une dérision qui désapprouve seulement, et qui tient 
plus de la pénétration de l'esprit et de la sévérité du jugement. 

Môreeàu , Pièee (&ttidf)» Pièce est la partie essentielle d'un 
tout. Les pièces d'une montre; les pièces d'une armure. Puisque de 
telles parties peuvent être regardées à part et comme formant aussi en 

12 * 



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ISO Mo 

quelque façon un tout, on applique encore le mot pièce a certaines choses 
qui font un tout complet. Une pièce de drap, une pièce de toile, de 
telle et telle autre étoffe; cela est bien plus beau à la pièce qu'à l'échan. 
tillon. — Morceau se dit d'une partie détachée d'un corps solide et con- 
tinu , laquelle ne saurait être regardée comme formant un tout, et il 
s'emploie surtout des choses bonnes à manger. Un morceau de viande, 
un morceau de pain, un morèeau de sucre. On dît: on va représenter 
une jolie pièce de théâtre, mai» tel chanteur, telle cantatrice a chanié 
un morceau qui ravit l'auditoire. » • 

Morne, Sombre (fciifrer, fctttlfel, finfter). Morne se dit au 
propre d'une couleur sans lutre et sans vivacité. Le soleil est morne 
quand il est fort pâle et sans éclat. La nuit est sombre lorsqu'elle est 
profonde; une couleur est sombre lorsqu'elle est très noire. 

Au figuré, un homme morne est un homme triste, abattu, dont les 
facultés intellectuelles n'ont plus de ressort, qui reste sans activité et 
pour ainsi dire sans mouvement. Un homme sombre est un homme qui 
renferme profondement en lui même tout ce qu'il pense et qui n'en 
laisse rien échapper. Son air est inquiet, ses mouvemens sont brusque*, 
. ses traits rudes, son naturel farouche, il a de l'éloignement pour toute 

société (ein btiflrrer SSann , eut ftnftero $?ami). 

Mort bols , bols Mort (3HriMs, Mimé, afcgeftftttbttted 
§t>l$)* Du mort -bois est du bois de peu de valeur qui n'est propre à 
aucun ouvrage; du bois mort est du bois séché sur pied. 

Morte -eau, eau Morte (nîebrtge* SEtaffer, fttttftelienbeé 
SBaffflO' Morte eau se dit des marées quand elles sont au point le plus 
bas; eau morte se dit de l'eau qui ne coule pas, comme l'eau des étangs, 
des mares etc. ^ 

Mot, Parole. La parole exprime la pensée; le mot réprésente 
l'idée qui sert à former la pensée. C'est pour faire usage de la parole 
que le mot est établi. Le. oui et le non sont toujours et en tous lieux les 
mêmes paroles (2Borte), mais ce ne sont pas les mêmes mots (©ôrter) 
qui les expriment en toutes sortes de langues et dans toutes sortes d'oc- 
casions. 

Moyen, Tôle (fcer 38*0, &<** Wttîel)* Le propre de la voie 
est de tracer ou de retracer votre marche, ce que vous avez à faire, ce 
ue vous faites avec suite; le propre du moyen est d'agir, d'exécuter, 
e produire l'effet. La voie est bonne, juste, sage, elle va au but; le 
moyen est puissant, efficace,- sûr; il tend à la fin. 

Mur, Muraille (9JÎfllltr)» Le mur est un ouvrage de maçon- 
nerie, la muraille une sorte d'édifice. Le mur est susceptible de diffé- 
rentes dimensions; Ja muraille est un mur étendu dans ses différentes 
dimensions. On dit les murs d'un jardin, et les murailles d'une ville. 
Les murailles de Babylonc; les murailles d'Avignon. Les murs domesti- 
ques nous séparent ïcs uns des autres et nous bornent- 

Mutatlon, Changement (38cdf)fel, 3$erânberittt0)» Muta, 
tion présente l'idée de remplacement d'un individu, d'un objet par un 
autre; le changement' résulte d'une simple modification. 

Mutuel , Réciproque (u>e a>felfettt(j , degettfettfo)* Le mot 
mutuel désigne réchange; le mot réciproque, le retour. Lo premier cx- 

frime l'action de donner et de recevoir de part et d'autre; et le second, 
action de rendre selon qu'on reçoit. 

Mystérieux , Mystique (geftetnmtjitfott, bitblidi, mtjfHfch). 
Mystérieux contient quelque mystère, quelque secret, quelque sens 
caché. Mystique , figure, allégorique. Le premier est du langage or- 
dinaire; le second n'est que du style religieux. 

' ' -M. 

Nabot, Ragot, Trapu (&ntt*p*, Sltupptl, fcttfee &nppf)* 

Ces troi* teniKM indiquent un homme d'une tail'e difforme et ridicule. 



i: 



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Le nabot est gros, court; la laideur, la difformité le changent en ragot; 
riiomme de moyenne taille, gros, musculeux, rond et ramassé, robuste 
et leste, est trapu. 

Naïf, Naturel (ttato, natùrlid), ttngeî itnftelt , Mi0e*tt>utt- 
gClt). Ce qui est naïf est l'expression simple de ce qu'on éprouve, de 
ce qu'on pense, sans* ornement , sans réflexion, sans effort; il se pré- 
sente de lui-même. Ce qui est naturel est dans le sujet; mais il faut l'y 
voir, l'en tirer; il naît de la réflexion. Le naturel est opposé au recher- 
ché et au forcé; le naïf est opposé au réfléchi, et n'appartient qu'au 
sentiment. Toute pensée naïve est naturelle; mais toute pensée natu- , 
relie n'est pas naïve. 

Naissance, Nativité. Ces deux mots expriment l'instant ou 
le jour où une créature humaine vient au monde ; mais naissance est un 
terme ordinaire et commun qui s'applique indifféremment à toute au- 
tre créature humaine; et nativité est un terme consacré par l'Église, 
pour signifier la naissance de Jésus -Christ ou de .quelque saint person- 
nage. La nativité de Jésus-Christ, la nativité de saint Jean -Baptiste. 
(Naissance, ©eburt, ift btt alfgemeine 9hrôbrutf ; nativité , ©eburt, fagt 
man nttr, menn Don 3efué @&riftuô* ober einem £eiligen bit Oteb* ifh) 

Natif de, Né à (flebtirttn. OUf, dchprcu $11)* En parlant des 
personnes, on dit natif de Paris, et né à Paris* Natif suppose le domi- 
cile fixe des parens, au lieu que ne ne supposé que la naissance. Celui 
qui naît dans un endroit par accident est né dans cet endroit; celui 
qui y nait parce que . son père et sa mère y ont leur séjour en est 
natif. 

Navire , Nef (0d)tjf)* Nef n'est depuis longtcms qu'un terme 
poétique ; il peut éjtre employé comme genre. Navire distingue une es- 
pèce de bâtiment de haut bord, pour aller en mer, et il sert aussi à dé- 
signer tous les g rancis bâtimens ou vaisseaux. 

Navire, Vaisseau (Sctyiff)* Navire se dit principalement des 
bâtimens marchands; vaisseau se dit. surtout des navires de guerre. Na- 
vire est du style ordinaire; vaisseau est du style soutenu. 

Nègre, Noir (jbtt ïïteQCV, bet ®rf)tt>arje)* Le nègre est propre- 
ment l'homme d'un tel pays; et le noir d*une telle couleur. 

Net, Propre (rein, fauber). Ce <ï ui est ne * e8t 9ans ordure et 
sans souillure; il a été bien nettoyé. Propre marque de plus toutes les 
dispositions nécessaires pour être employé convenablement. Des ser- 
viettes et des nappes sont nettes^ lorsqu'elles sont bien lessivées et bien 
lavées; elles sont propres lorsqu'elles ont été détirées, repassées, pliées 
et mises en état d'être employées convenablement à quelque usage. 

Neuf, Nouveau , Récent («eu , frtfc$)* Ce qui n'a point 
servi est neuf; ce qui n'a pas encore paru est nouveau; ce qui vient 
d'arriver est récent. 

On dit d'un habit qu'il est neuf; d'une mode , qu'elle est nouvelle; 
d'un fait, qu'il est récent. 

Une pensée est neuve par le tour qu'on lui donne , nouvelle par le 
sens qu'elle exprimé, récente par le tems de sa production. 

Celui qui n'a pas encore l'expérience et l'usage du monde est un 
homme neuf; celui qui ne commence? que d'y entrer, ou qui est le pre- 
mier de son nom , est un homme nouveau. On est moins touché des an- 
ciennes histoires que des récentes 

à ÈTeuf , de Neuf. A neuf se dît des choses qu'on raccommode 
et qu'on renouvelle en quelque sorte. Refaire un bâtiment a neuf, re- 
mettre un tableau à neuf (eut ®emMbe entettern, ein ©emàlbe rçteberneu 
fyerfttOen), blanchir des bas à neuf (©trrttnpfe wafdjen, baf? fie mie tteu 

AUéfebeit). &e neuf se dit des choses toutes neuves. On dit qu'une per- 
sonne a fait habiller ses gens de neuf(nVk flrtbeil laffett), pour dire qu'elle 
leur a fait faire des habits neufs. 

Noirelr, se Noirelr* Les choses sujettes à devenir noires 
noircissent \ le teint noircit au soleil (bie Offlktytéfarfe ttHtb Wtt btt ®onne 
ftylPAtj), Les choses s» noircissent lorsqu'elles perdent de leur blancheur 



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et qu'elles deviennent noires. Le tems se noircit (b<$ SBetter ttttrb trûbe) 
à mesure qu'il se couvre de nuages épais et sombres; un objet pourrait 
noircir tout d'un coup; il ne se noircit que par degrés. 

Nolae, Querelle, Rixe* La querelle (btt ©treit) naît du mé- 
contentement, la noise (ber £<tnf) de la méchanceté, de. la passion; la 
rixe (bflf Jpflber) d'une grande colère, du courroux. 

(Quelquefois la querelle s'élève «ans qu'on sache comment, ni qui a 
tort ou raison; on voit bien celui qui cherche noise, on est communé- 
ment entraîné dans le rixe. 

Les caractères vifs sont sujets aux querelles; les esprits aigres, aca- 
riâtres, sont sujets aux noises , les gens grossiers et brutaux sont sujets 
aux rixes. 

Nonnaln, Nonne, Nonnette (9tottlte). Nonne est le mot 
simple; il signifie une religieuse. Nonnetie est un diminutif de nonne, 
c'est une jeune religieuse. Nonnain est une fille d'un ordre religieux ou 
appartenant à un corps religieux, 

Nord, Septentrion (9torfc). On appelle ainsi la partie du 
ciel et celle du globe de' la terre, qui est opposée au midi, et qui se 
trouve entre l'écjuateur du la ligue équinoxiale et le pôle. On appelle 
aussi nord tout ce qui est du côté du nord,, depuis l'ouest, jusqu'à l'est; 
c'est-à-dire entre le vrai septentrion et l'arien* Vrai. 

Notable, Remarquable. Une chose notable est une chose 

qui mérite qu'on en prenne note; une chose remarquable est une chose 

qui* mérite qu'on l'observe avec plus d'attention, avec plus de soin que 

~ les autres choses de la même espèce (fine bemerfentift? Xtf)t @ao>e, 

eine beacfrtunû.$roiirbige @a<be). 

Notifier . Signifier. Notifier, -c'est signifier formellement et 
nettement, d'une manière authentique, dans les formes, de façon que 
la chose soit non-seulement connue, mais indubitable , constante, no- 
toire. Vous signifiez (®ie jetgeit a») ce qne vous déclares aux personnes 
avec une résolution expresse; vous notifiez (@ie ttfUtl fnnb) ce que vous 
leur signifiez, en règle ou avec les conditions. propres à donner à votre 
signification la valeur convenable ou la poids nécessaire. Ce qu'on vous 
a signifié, vous ne pouvez pas l'ignorer, vous no pouvez pas éluder ce 
qu'on vous a notifié, 

Nourrissant, Nutritif? Nonrrleler (nafcrftaft, nâftrettb, 
crtta^retîb)» Nourrissant se «lit de ce qui nourrit beaucoup; nutritif de 
ee qui a la faeulté de nourrir; nourricier de ce qui opère la nutrition 
et augmente la substance. > 

Nuage, Nue, Nuée (Q&olfe, Siebel). Nue marque les va- 
peurs les plus élevées; nuée une grande quantité de vapeurs étendues 
dans l'air et menaçant de l'orage ; nuage un amas de vapeurs fort con- 
densées. 

L'idée de nue fait penser à l'élévation, celle de nuéek la quantité et 
à l'orage , celle de nuage à l'obscurité. 

Numéral , Numérique (;ur 3altf 0ef>ortfl , numerifeb). Ces 
deux mot» ont rapport aux nombres, avec cetter différence que numéral 
en indique positivement quelqu'un , et que numérique n'indique qu'un 
rapport avec un nombre. 

Quatre est un nom numéral; il indique positivement un nombre, le 
nombre quatre. Une différence numérique est une différence qui a rap- 
port au nombre. * 

O. 

Objet, Sujet ((Segeitftoltà). Sujet a plus de rapport k la chose; 
objet en a davantage) au but. Une affaire est le sujet qui occupe, et dif- 
fère de son objet: lie sujet de la conversation nlen est pas toujours Y objet. 

Oblatlon, Offrande (Obftr)» Ces deux mots signifient ou 



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Ob IS9 

l'action d'offrir quelque chose dans une vue religieuse, ou la chose 
même qui est offerte. 

Dans le second sens, Yoffrande est ce qu'on offre à Dieu, à ses 
saints, à ses ministres dans le culte public. Oblation ne se dit que de ce 
qu'on offre à Dieu avec certaines cérémonies établies. L'offrande du pain 
et du vin dans le sacrifice de la messe est une oblation. Les présens que 
les catholiques font à l'autel pour le profit des prêtres ou des églises sont 
des offrandes et ne sont pas des oblations* Ainsi toute offrande n'est pas 
oblation , mais toute oblation est offrande. 

- Obliger, Contraindre, Foreer, Violenter (jumtgcn, 
ttotf)tgen, getPâlttgen)» Obliger est im acte de pouvoir qui impose un 
devoir ou une nécessité. Contraindre est un acte de persécution ou" d'ob- 
session qui arrache plutôt qu'il n'obtient, un consentement. Forcer est 
un acte de puissance et de vigueur qui, par son énergie détruit celle 
d'une volonté opposée. Violenter est un acte d'emportement ou de bru- 
talité qui emploie le droit et les ressources du plus Tort à dompter une 
volonté rebelle et opiniâtre. 

Obliger, Engager (vetrbtitfeen)» Obliger dit quelque chose 
de nlus fort, engager quelque chose de plus gracieux. On nous oblige 
à faire une chose en nous en imposant le devoir ou la nécessités on 
nous y engage par des promesses ou par de bonnes manières. Les bien- 
séances obligent souvent ccui qui vivent dans le grand monde à des 
corvées qui ne sont point de leur goiit. La complaisance engage quelque, 
fois dans de mauvaises affaires ceux qui ne choisissent pas assez bien leurs 
compagnies. 

Obliger de, Obliger à» Obliger quelqu'un de faire une chose 
signifie tirer une action de l'obligation qui existe déjà dans quelqu'un, 
et obliger quelqu'un à faire une chose veut dire former ou rcnouveller 
dan9 quelqu'un l'obligation de faire une chose. La préposijion de mar- 
que l'extraction, et la préposition à la tendance à un but. 

Obscurcir, Offusquer, Éclipser (ttervttufeltO* Offus- 
quer, signifie empêcher de voir ou d'être vu, du moins aussi bien, par 
l'interposition de quelque objet ; obscurcir exprime l'action simple de 
faire perdre à un objet le moyen de faire éclat; éclipser, l'action de le 
lui faire perdre en entier , ou en partie. 

Les nuages obscurcissent le soleil en lui ôtant de sa lumière; ils V of- 
fusquent ^ en nous empêchant de le voir ou en l'empêchant d'être vu; la 
lune Y éclipse par son interposition. 

Au figuré, la gloire est offusquée par des revers etc., le faux mérite 
est obscurci par un mérite réel, et éclipsé par un mérite éminent. 

Observance, Observation i&eobflcijtuttg)* Observation, 
dans le sens où ce mot est pris ici , est l'exécution d'une régie, d'un 
règlement, d'un précepte. L'observation d'un règlement. L'observance 
suppose la chose faite, exécutée. 

V observance est proprement le résultat de l'observation, ou l'obser- 
vation accomplie. 

Observer, Remarquer (bevbad)Uu, bemetfen)* On remar- 
que les choses par attention, pour s'en ressouvenir; on les observe par 
examen, pour en juger. 

Le voyageur remarque ce qui le frappe le plus; l'espion les dé- 
marches qu'il croit importantes. 

Le général doit remarquer ceux qui se distinguent dans ses- troupes, 
et observe le mouvement de l'ennemi. 

On peut observer pour remarquer, mais l'usage ne permet pas de 
détourner la phrase. 

Obstination, Opinàtreté. Ces deux mots présentent à l'es- 
prit un attachement fort et déraisonnable à ce qu'on a une fois conçu 
ou résolu d'exécuter. * 

L'obstination consiste dans un trop grand attachement à son sens, 
sans aucune raison solide. Cependant ce défaut semble provenir plus 



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1S4 Od 

particulièrement d'une espèce de mutinerie affectée qui rend un homme 
intraitable, et tait quil ne veut jamais céder (£al6ft(trrigfe t, 6tarrf!nit). 
L'opiniâtreté est un entêtement aveugle pour un sujet injuste et de 
peu d'importance, elle paît ordinairement d'un caractère rétif, d'un 
esprit sot ou méchant, ou méchant et sot tout ensemble, qui croirait sa 
. gloire ternie s'il revenait sur ses pas, lorsqu'on l'avertit qu'il s'égare 

(Çfgeitftmi). 

Odeur, Senteur (Œcnicft, 3ttof>(f)ertic¥r, ftarfer Œernc*>). 

Odeur, émanation des corps susceptible d'être sentie par l'odorat. Sen 
teur, émanation des corps qui Halle l'odorat. 

On respire les odeurs sans le vouloir, on a des senteurs pour les 

Odeur est le terme générique, pour exprimer l'espèce particulière 
d'odeur de chaque espèce de corps; senteur ne se dit que d'une ma- 
nière vague et indéterminée, pour une forte odeur. 

Odorant, Odoriférant (ptiftrttb, rtecDetto), L'idée commune 
de ces deux mots est de produire une odeur agréable. 

Le corps odoriférant produit l'odeur, Yodorant produit la senteur. 

On flaire ce qui est odorant , ce qui est odoriférant se fait sentir. 

Les odoriférans répandent une bonne odeur, parfument, les odorans 
•entent bon. 

Oeuvre, Ouvrage (38erF). Oeuvre exprime proprement far. 
tion d'une puissance, ce qui est fait, produit par un agent; ouvrage 
exprime le travail de l'industrie, ce qui est fait, exécuté par un ou- 
vrier. ' La création est V œuvre de la Toute -puissance; le monde sorti 
des mains du créateur dans six jours d'exécution est son ouvrage- La 
forée productive est dans Yœuvre, l'effet de son action est dans You- 
vrage. Les bons chrétiens font de bonnes œuvres , les bons ouvriers 
font de bons ouvrages. Le mot d'oeuvre convient mieux à l'égard de ce 
que le cœur et les passions engagent à faire; le mot d'ouvrage est 
plus propre a regard de ce qui dépend de l'esprit ou de la science. 
Ainsi l'on dit une œuvre' de miséricorde, une œuvre d'iniquité; et un 
ouvrage . de bon goût; un ouvrage de critique. 

Oeuvres, au pluriel, se dit pour le recueil de tous les ouvrages d'un 
auteur; mais lorsqu'on les indique en particulier, on se sert du mot 
ouvrage. Il y a plusieurs ouvrages dans les œuvres. 

Mettre des matériaux en œuvre, c'est donner la fjrme ou la façon 
à la matière, l'employer à faire quelque ouvrage. L'action d'employer 
ou de former est propre à l'ouvrier, â. la personne, et c'est Yœuvre. 
La matière employée, mise en œuvre, qui a reçu la forme, est Y ouvrage. 
Sç mettre en œuvre, c'est commencer son travail; se rtîcttre â Yoaurage, 
c'est commencer à donner par son travail, des formes a la matière. 

Oiseux:, Oisif (miifitg)* On est oisif dés qu'on n'est point en 
activité; quand on croupit dans l'inaction, on est oiseux. 

Un ouvrier qui n'a point d'ouvrage est oisif Un ouvrier qui ne 
veut pas travailler .est oiseux. 

Opinion, Pensée, gentiment ($ttctnutifl, (Scoanït, (Befttt; 
ttltttg)* Ces trois mots sont d'usage lorsqu'il ne s'agit que de l'énon 
ciation de ses idées. En ce sens , le sentiment est plus certain ; c'est 
une croyance qu'on a par des raisons ou solides ou apparentes; Y opi- 
nion est plus douteuse, c'est un jugement qu'on fait avec quelque fon« 
dément; la pensée. est moins fixe et moins assurée, elle tient de la con- 
jecture. 

Origine , Source (Itrfbrttttg , Guette)* Vorigine est le com- 
mencement des choses ; la source est la cause qui les produit. L'origine 
donne l'existence; la source répand au-dchors ce qu'elle renferme dans 
son sein. Les rivières tirent leur origine des eaux qui filtrent à travers 
les montagnes; leur source commence â l'endroit où ces eaux réunies 
sortent de terre. 

Les plus grands événemens ont souvent une ' origine très • faible J 
"•no erreur légère est souvent la source de grandes querelles, 



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Pa 1S* 

Os, Ossemens {&noâ)tti, Gfebctttc)* Les 05 sont les parties 
dures de* animaux qui servent à attacher et à soutenir toutes les au- 
tres partie». Les ossemens sont les os dépouillés de chair, abstraction 
faite des corps auxquels ils ont pu appartenir. 

Oublier de, oublier à (9ei*0Cffcn)« Oublier à lire, à écrira, • 
c'est en perdre l'habitude, la faculté; oublier de lire, d'écrire, c'est y 
manquer par défaut de mémoire. Si chaque jour vous oubliiZ de lire, 
vous finirez par oublier à lire. 

Ourdir, llaehlner, Tramer. Ourdir, c'est disposer les fils 
de la chaîne pour faire une" trame; tramer, c'est passer des fils entre 
et à travers ceux de la chaîne (anjetteltl, ftlttragat). 

Au figuré, ourdir, c'est commencer une intrigue etc. ; tramer , c est 
avancer l'ouvrage, de manière 'à lui donner de la consistance; machi- 
ner, marque quelque chose de plus artificieux, de plus bas, de plus 
oilîeux (Olànfe macbYn, anjrttfln, anfpinnen). 

Outrageant, Outrageux (belriptgetffc)* Outrageant semble 
avoir particulièrement rapport à l'action, au geste, au ton, et outra- 
geux à la pâture de la chose. Je dirai donc a quelqu'un que je crois 
avoir eu intention de m'outrager: vous m'avez adressé des paroles ou- 
trageantes Mais on pourra me répondre: comment pouvcK-vous appe- 
ler outrageantes des paroles qui ne contiennent rien d'outrageux. On 
pourrait dire, un geste, un regard outrageant; on ne dirait pas un 
geste, un regard otitrageux. 

Outragé d'esprit, Ouvrage de l'esprit; (Gktftté&trf)* 
Ouvrage desprit se dit en littérature des composition» ingénieuses qui 
se distinguent des autres productions littéraires par l'élégance, la déli- 
catesse, l'agrément, le goût, et qui sont particulièrement destines à 
plaire. Ouvrage de Vesprit se dit de tout ce que les hommes inventent 
flans les sciences et dans les arts. Les systèmes des règles qui consti- 
tuent la logique, la rhétorique, la poétique, sont des ouvrages de l 'es- 
prit ; le Lutrin, la Hcnriade, le Tartuffe sont des ouvrages d'esprit. 



Pacage, Pàtls, Pâturage, Pâture Cffîcftctt, $ututt0ctr, 
Q&ftfeepldÇe; 'itiftctO* Le pacage est un lieu propre pour nourrir et 
engraisser le bétail, le pâturage un champ où le bétail pâture et se 
repaît, pâtis un pâturage sec, la pâture une terre ïncu'te où le bétail 
trouve à paître. 

Les prés forment des pacages; les pacages soignés, entretenus, cou- 
verts de bestiaux, sont des pâturages; les bruyères, les bois forment 
des pâtis; des friches, des terres négligées etc. sont des pâtures. 

• Paelfiuue , Paisible (frtcMirf))» Pacifique ne se dit que de 
ce qui est opposé à la guerre, aux divisions armées 5 paisible, de ce qui 
est opposé au trouble, aux dissentions, à toute espèce d'agitation vio- 
lente. Un règne pacifique est celui qui n'a été troublé ni par des guerres 
étrangères, ni par des guerres intestines; un règne paisible est un règne 
qui n'a été troublé par aucune espèce d'agitation violente, de divisions 
civiles tfu politiques. 

Pale, Salaire, Solde «*>ef)nlt, ®oto, 3<tlbo)* Le salaire 
,est le prix d'un travail, d'un service 5 la paie est le salaire continu d'un 
travail ou d'un service continu; la solde est le prix ou la paie d'une 



La 



personne engagée, aussi l'acquit final d'un compte. 

~ja paie désigne l'action de délivrer la solde ou le salaire; solde dé- 
signe le prix de rengagement; salaire désigne un besoin rigoureux dans 
celui qui lo gagne. 

Paraître , Sembler (etfffpittett, fcfyeittett)» Paraître n'est èy- 
nonyme de sembler que lorsqu'il signifie avoir l'air, l'apparence. Paraître 



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1S6 Pa 

a plus de rapport à l'objet même, sembler en a davantage à la manière 
dont, l'objet affecte les sens. Quand je dis qu'un arbre me paraît beau, 
je veux dire que toutes ses parties me paraissent belles et disposées de 
manière à former un bel arbre. Quand je dis qu'un arbre me semble 
beau, je veux dire qu'il affecte mes sens de manière à me faire croire 
qu'il est beau. 

Pareil? Semblable, Tel (fpfeber, cben fo; flleidj; àfmit*). 
Termes do comparaison* Tel désigne l'objet qui est de même qu'un 
autre, qui a les mêmes qualités et les mêmes rapports, qui e*t parfaite 
ment conforme; Tel fut le discours d'Annibal à Scipion; c'est là le 
discours même d'Annibal à Scipion. 

Pareil désigne des choses qui , sans être rigoureusement égales 
entre elles et les mêmes, ont néanmoins de si grands rapports qu'elles 
peuvent être mises en parallèle, être appareillées l'une avec l'autre, de 
manière que l'une ne diffère pas de l'autre, qu'elle ne paraisse pas céder 
à l'autre, qu'elle so t propre a lui servir d'équivalent et do pendant. 

Les choses qui ne sont pas semblables ne soutiennent pas l'examen 
et le parallèle que les choses pareilles comportent, et elles sont loin 
d'être telles ou les mêmes, quant à leur nature, à leur caractère, à leurs 
formes cl à leurs qualités distinctives. Semblable dit moins que pareil^ 
et pareil moins que tel. 

Paresseux à, Paresseux de (trâfl)* On dit paresseux à 
lorsque l'action dont il est question est un but qu'il s'agit d'atteindre. 
Il est paresseux à servir, -il est paresseux à remplir ses devoirs- On 
emploie de lorsqu'il s'agit d'une détermination intérieure. 11 est pares- 
seux d'écrire, mais vous ne l'êtes ni de payer, ni de rendre service. 

(Voltaire.) 

Parler mal, Jflal parler* Mal parler tombe sur les. choses 
que l'on dit, et parler mal sur la manière de les dire, J^c premier est 
contre la morale, le second contre la grammaire. 

Mal parler, c*est dire des paroles offensantes; parler mal, c'est em- 
ployer une expression hors d'usage; il ne faut ni mal parler des absens, 
ni parler mal devant les savans (matt muff webft Ûbel tebett DOlt beit 

Slbrcefenben, noâ? f^lcd)t fpredjen \>ot ben ®ele&rten). 

Trouver à qui parler, Trouver avec oui parler 
(fetnen Wtann, feine Vente ftttfcçtt; Scute $um ®pr_ecf)ett, &sie UnUv- 

Ipaltllltg ftttfceiO» Le premier signifie que nous trouvons de gens qui 
nous répondent, qui nous rabattent le caquet; le second veut dire 
qu'on trouve des gens avec qui l'on peut s'entretenir. ' Le premier se 
prend plutôt en mal qu'en bien. 

Participer, Prendre part (Zt)til tteïjmeit)* On participe 
4 un complot, lorsqu'on est au nombre de ceux qui le forment; on y 
prend part , lorsqu'on les seconde. 

Il a passe 9 II est passé (flcjfrcn, ttorbeigeftcnj* Le verbe 
passer prend l'auxiliaire avoir, quand il signifie l'action de passer. 11 
a passé en Amérique en tel terns. Nous avons passé par la Champagne 
après avoir passé la Meuse. La procession a passé sous mes fenêtres. 
Mais on emploie- l'auxiliaire être, lorsqu'on veut exprimer l'état qui 
résulte de cette action. 11 est passé en Amérique depuis tel tems. Le 
tems est passé et il a passé bien vite. 

Partie, Part, Portion ($f)et(). La partie est ce qu'on dé- 
tache du tout,; la part ce qui doit en revenir; la portion ce qu'on 
en reçoit. Le premier a rapport à l'assemblage, le second à la pro- 
priété , le troisième à, la quantité. Une partie du corps ; une part de 
gâteau ; une portion d'héritage. 

Avoir peine, Avoir de la peine à faire une chose* 
Vous avez peine à faire la chose à laquelle vous répugnez naturellement; 
vous avez de la peine à faire ce que vous ne faites qu'avec plus ou 
moins de difficulté. 

On a peine à croire ce que l'esprit rejeté; on a de la peine à croire 
ce qu'on ne se persuade, pas aisément (e$ fofttt ttntm 9Nt)f, e$ 



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Ph • 189 

lommt einem fd?tvcr an, su gfauben, nurô ber SBerffcanb uemirft; m<w 
t>at Wlûl>e ba* §ti «Uubett, mooon m<m tî* m*t lei*t uberjeugt). 

Pendant mie , Tandis €|ue. Pendant que désigne l'époque, 
tandis que sert particulièrement à Caire sentir les oppositions, les con- 
trastes, les disparates, comme si l'on disait au contraire, au lieu que, 
au rsbours. Pendant que vous clic» en Espagne, j'étais en Italie, jouis- 
sez des plaisirs, tandisque vous êtes riches, vous ne le scre« peut-être 
pas toujours. Pendant que l'innocence dort, le crime veille, tandis que 
l'innocence dort en paix, le crime ne dort que dans le tourment (tî) à b- 

renb bit Unfcbulb fcblàft, nnubt bat ëafter; wentt bte Unfcfculb in grteben 
fàlâft, fo bat.ba<ieg<n bat Safler einen qualoollen @<fciaf). 

Penser, Rêver, Songer. Oh pense (benft) tranquillement et 
avec ordre pour connaître son objet* On songe (ftttlSt) avec plus d'in- 
quiétude et sans suife pour parvenir à ce qu'on souhaite. On rêve 
(tïttumt) d'une manière abstraite et profonde pour s'occuper agréable, 
ment* Le philosophe pense à l'arrangement de son système ; l'homme 
embarrassé d'affaires songe aux expédions pour en sortir; l'amant soli- 
taire rèoe à ses. amours. 

Penser, Pensée (ba* Statfett, betî ©ebattfe)* Le penser est 
la cause productive; la pensée l'effet ou le produit. 

Le penser est le travail de l'esprit, est l'action prolongée d'où 
naissent les pensées. 

Avec des pensées on est pensant, avec des pensers on est pensif. 

Persévérer , Persister (beftamtt, befieljett)* Persévérer, 
c'est continuer avec constance ce qu'on a commencé; persister » c'est 
soutenir avec assurance ce qu'on a décidé, résolu. 

Perspieaeité, Sagacité (bec ®4>at?fjitstt ; Mt Scfcarfftrimg; 
fett/ 3d)arfftd)tig¥eit)» L* sagacité distinguo sans peine ce q^u'il y a 
de plus obscur; la perspicacité voit, découvre ce qu'il y a de moins 
pénétrablc. 

La sagacité conjecture, devine, prévoit de loin; la perspicacité ne 
laisse rien à découvrir; elle voit à fond, met en évidence. - 

Pestiféré, Pegt|lent, Pestilentiel, Pestilentiel». 
Pestilent, qui tient de la peste, qui est contagieux (ptftartig). Pestilen- 
tiel, qui est infecté de peste, qui est propre à répandre la contagion 
(OOtt bet tyeft angeftetft/ lirrpeftft). Pestilentieux , qui est tout infecté de 
peste, qui est fait pour répandre de tous côtés la contagion (perpeftltlb). 
Pestiféré, qui produit, porte, communique» répand partout la peste, la 
contagion (pefterjeugenb). 

On ne peut, On ne saurait (man fann nidjt)* Ce qu'on 
ne saurait faire est trop difficile, ce quon ne /)«if faire est impossible. 

On ne saurait bien servir deux. maîtres. On ne peut pas obéir en 
même tems à deux ordres opposés. 

Un esprit vif ne saurait s'appliquer à de longs ouvrages. Un esprit 
grossier ne peut pas en faire de délicats. 

Peur, Frayeur, Terreur (JÇurdjt, Scfyrecfen)» La vue d'un 
danger subit cause la peur; si elle est frappante, elle produit la Jrayeur\ 
si elle abat notre espérance , elle produit la terreur. 

Phrase , Proposition (9lefeettôart , 9tebefafe)* La phrase se 
dit d'une façon de parler, .d'un tour d'expression, en tant que les mots 
y sont construits et assemblés d'une manière particulière, rar exemple, 
on dit est une phrase française; si dice, une phrase italienne; man sagt, 
une phrase allemande. 

Une proposition peut être rendue de diverses manières, et elle est 
toujours la même, quoique les phrases qui l'expriment d'une manière 
différente soient différentes. Une phrase est correcte ou incorrecte, 
claire ou obscure, élégante ou commune, simple ou figurée etc.; une pro- 
position est vraie ou Causse, honnête ou deshonnête, juste ou injuste, 
pieuse ou scandaleuse, si on l'envisage par rapport à la matière; et si 
on l'envisage dans le discours, elle est directe ou indirecte, principale 
ou incidente, etc. 



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ISS PI 

Pillage, Pillerle (9Hfinbrrimg>» Le premier se dit du sac- 
ragement des villes qui se fait avec violence; le second des voleries, 
des eitorsions secrètes. 

Pineer, Toucher (beriiftrett, attfdbfaftefi)* On dit pincer en 

Îtarlant de quelques instrumens de musique à cordes, lorsqu'on en tire 
e son en les touchant du bout des doigts, au lieu de les toucher avec 
un archet. On dit toucher, en parlant de ! orgue, du clavecin, du forte- 
piano; pincer, en parlant de la harpe, de la guilarre, du luth; battre la 
caisse, le tambour, les timbales. 

On ne dit plus guère aujourd'hui toucher le clavecin, le piano, 
l'orgue, mais jouer du clavecin, du piano, de l'orgue. 

Plaiit, llni. Ce qui est uni (gleteft ober gfatt) n'est pas raboteux ; 
ce qui est plain (fbttl) n'a ni enfoncement ni élévation. 

Le marbre le plus uni est le plus beau ; un pays où il n'y a ni mon- 
tagnes ni vallées est un pays piain. 

Plat- pays, Pays-plat. On appelle plat-pays la campagne, 
les villages, les bourgades, par opposition aux villes, aux places fortes; 
et l'on dit pays-plat , par opposition au pays de montagnes (fUd)fd/ plût- 

M, ebene* fcmb, itn ®egenfaçe »on ©tâbten, ff (ten Çli&en ; ebeneé, ffoc^e^ 
£anb, im ®fqenfaÇe von ©ebirgétônbcrn. 

Plausible , Probable , Vraisemblable (roafjrfrfteittlidO.» 

Plausible, qu'on peut approuver; probable , qui peut se prouver; vrai- 
semblable, qui a de l'apparence de la vérité. 

m Plein 9 Rempli (t)ott , geffittt). Il n'en peut plus tenir dans ce 
qui est plein; on n'en peut pas mettre davantage dans ce qui est rempli. 
Le premier, a un rapport particulier â la capacité du vaisseau; et le 
second, à ce qui doit être reçu dans cette capacité. 

Plier , Ployer. Plier (feltftl), c'est mettre en double par plia; 
ployer (btegftl), c'est rapprocher les deux bouts de la chose; plier et 
ployer différent, comme le pli de la courbure; le papier que vous plis- 
ses, vous le pliez; vous ployez le papier que vous roules (bfltf fyûpitï, 
roe($eé num brtcbt ober faljt, It&t man in $alttn; M papier, welcfce* 
ntan jufammenroOt, biegt m «m 

On plie (filtelt) du linge pour le conserver propre; on le ploie (le g t 
fie Jttfam m en) pour le renfermer. 

On plie (Ifgt Jufammeit) des étoffes ; on ploie (btegt) une branche. 

Plier et ployer (biegetl unb b eu g en) s'emploient dans le sens de 

* fléchir; alors, plier indique un effet plus grand, plus approchant du pli. 
L'homme faible plie sous le fardeau qui fait ployer un homme fort (fin 

fcbwacber 9)?antt bridât tinter einer £aft jufdmmen, unter n>clc^rr ft<t> etn 
fWrferer nur beugt). 

lie Point du Jour, la Pointe du Jour (Xagetiattbritcl))» 

Le point du jour est l'instant où le jour commence à poindre ; la pointeau 
jour est le terris où, n'étant plus huit, il ne fait pas encore jour. Le point du 
jour est indivisible : au moment où l'on dit qu'il existe, il n'existé déjà plus; 
ta pointe du jour est divisible: son existence disparaît successivement. 

Poison , Venin £(Bfft)* Le mot poison exprime une con texture 
propre à contenir le venin; venin désigne le suc qui attaque les principes 
de la vie. Poison se dit des plantes ou des préparations dont 1 usage est 
dangereux; venin se dit spécialement de ce qui sort du corps de quelques 

• animaux. La ciguë est un poison; son suc en est le venin. Le sublimé est 
un poison violent. Tout poison produit son effet par le venin qu'il ren- 
ferme: on dit le venin de la vipère; le poison d'une plante. 

Poltron, Ijâehe (iDtemme, fefg). Le poltron est celui qui craint 
le danger, qui se laisse aller à la peur; il diffère du lâche en ce que 
celui-ci n'ose ni reculer ni se servir de ses armes, et que poltron , qui 
n'est qu'intimidé, met tout en usage pour se sauver. ' 

Pondre, Poussière (Quitter, 3fttnb)* La poudre est un corps 
réduit en petites parties séparées les unes des autres; la poussière est la 
terre desséchée la plus fine qui s'envole. 

La poussière s'élève d'un corps réduit en poudre, 



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Pour niol, Quaiitàinoi. Pour moi est l'expression ordinaire, 
lorsqu'on parle modestement et avec un air de doute; quant a moi es; 
une manière de parler plus décidée,, plus tranchante, et qui exprime 
beaucoup mieux l'opposition. Pour moi, je serais d'avis, je ferais, etc. 

(s»aé mi cb ftetrifft, fo tohu ict> be r ^Weiming , fo, tourbe ià . . . fl&un). 

Faites le, quant à moi, je m'y Tcfuse, je m'y oppose, etc. (tftutt ©i* f£/ 
i# fur tneinen £beU »iU niebt, ftfce mi* bagegen). 

Pouvoir, Puissance (Wadjt, SLtermogett)» Le pouvoir vient 
des secours ou de la liberté d'agir; la puissance vient des forces. Le 
pouvoir diminue; la puissance s'affaiblit. 

Préels, Succinct (genaû, befttmmt). Le discours précis ne 
s'écarte pas du sujet; le discours succinct ne choisit que les idées essen- 
tielles. 

Prédication, Sermon (&aé 9>rebigeit, bie ÇPrebigt)* On s'ap- 
plique à la prédication, et Ton fait un sermon. L'une est la fonction du 
prédicateur, l'autre est son ouvrage. 

Les discours faits aux infidèles, pour leur annoncer l'évangile, se 
nomment prédications (iBerftinbigungftt bC0 (StHmgelitimtf); ceux qui sont 
faits aux chrétiens pour nourrir leur pieté sont des sermons (tyrfbigteit). 

Préjugé , Préoccupation , Prévention (bie (gingettom* 
ttiettfjctt, bie SSefrtngenïjeir, ba$ &prurtf»eU)». La préoccupation est 

l'état d'un esprit si plein de certaines idées, qu'il ne peut en entendre 
de contraires; la prévention fait pencher l'a me à juger favorablement ou 
défavorablement d'un objet; le préjugé est un jugement anticipé. 

Prérogative, Privilège Ottorrcd)t, ÇPrfaUegittm)» La pre- 
rogàtive regarde les hommes et les préférences personnelles; elle vient 
principalement de la subordination des relations que les personnes ont 
entre elles. Le privilège regarde quelque avantage d'intérêt ou de fonc- 
tion; il vient de -la concession du prince ou des statuts de la société. La 
naissance donne des prérogatives; les charges donnent des privilèges. 

Près, Proche. Proche ne s'emploie qu'au propre et dans le lan- 
gage ordinaire, pour exprimer une proximité de lieu ou de tems. H 
est beaucoup moins usité que près. Près est plus usité dans tous les 
genres de style, et dans une foule d'expressions figurées. 

Prêtrise, Sacerdoce (>J>rtefterttt)* Prêtrise est le mot vul- 
gaire ; sacerdoce est le mot noble. 

Prier, Supplier (fleften, btttett)» Supplier est beaucoup plus 
respectueux que prier, et marque dans celui qui demande un désir plus vif 
et un besoin p!us urgent d'obtenir. Nous prions nos égaux et nos amis de 
nous rendre quelque service; nous supplions le roi et les personnes con-* 
slituées en dignité de nous faire quelque grâce, ou de nous rendre justice. 

Cependant on ne dit pas en parlant de Dieu, le supplier pour le 
prier, quoiqu'on dise qu'on le supplie en lui adressant la parole. 

Prix, Valeur (£8crtf), Sprete)* Le mérite des choses en elles- 
mêmes en fait la valeur, et l'estimation en fait le prix. 

Proche, Prochain, Voisin (ttafte, nad)batlià)).- Proche 
annonce une proximité quelconque de lieu ou de teins; prochain, une 
proximité relativement grande; voisin indique une grande proximité 
locale. §aint Denis est proche de, Paris; une saison est proche de sa fin. 
Quand vous parlez de Calais, Douvrc est le port le plus prochain d'Angle- 
terre; rété prochain sera l'époque la plus favorable. L'Espagne est voi- 
sine de la France. 

Promenade, Promenoir (&\>a\ictQan$). Le premier 4)0 
ces mots Vest maintenu pour signifier un lieu où Ton se promène , où 
Ton peut se promener;. le second a vieilli. 

Promptement, Tôt, Vite (fôtteft)» Le mot vite parait plus 
propre pour exprimer le mouvement avec lequel on agit; son opposé 
est lentement. Le mot tôt regarde le moment où l'action se fait; son 
opposé est tard. Le mot promptement semble avoir plus de rapport au 
temps qu'on emploie à la chose; son opposé est long-tems. 

Qui commence tôt et travaille vite achève promptement. 



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fOO Pr 

Propre à, Propre pour (geetgttet ♦ « ♦)♦ La première de ces 
locutions désigne plutôt un pouvoir éloigné, et la seconde un pouvoir 
prochain. 

Ainsi l'homme propre à une chose a des talens relatifs à la chose ; 
l'homme propre pour la chose a le talent morne de la chose. Un savant 
en état di donner de bonnes leçons est propre pour une chaire; un jeune 
homme en état de recevoir ses instructions en propre aux sciences. 

La fau/ est propre pour moissonner, ou couper la moisson; un champ 
est propre ou bon à moissonner, ou en état de souffrir la moisson. 

Propres ternies , Ternies propres. Les uns et les autres 
sont ceux qui conviennent à la chose, pour laquelle on les emploie. 

Les termes propres sont ceux que l'usage a consacrés pour rendre 
précisément les idées que l'on veut exprimer. Les propres termes sont 
ceux mêmes qui ont été employés par la personne que Ton fait parler, 
ou par TécrLyain que Ton cite. 

La justesse dans le langage exige qu'on choisisse des termes propres 

(bie eigentlioKtt, paffenben ober angetneff enen Sôorte ©ber 

2fuébrtiu°e); la confiance dans les citations dépend de la fidélité à rappor- 
ter lés propres termes (bie eigenen 28 or te ober Sludbrûcfe). 

Prosternation, Prostration (ber {Çu#fatt; baé 9ttcber; 
ftttett). La prosternation indique un acte de respect, la prostration une 
sorte de culte. On salue avec prosternation, on adore avec prostration. 

Dans la prosternation (ftujjfall), on s'incline profondément et on se 
relève ; dans la prostration (SîicbflWerfen ttllf bit -Rltice) , on reste prof on- 
dément incliné. 



«« 



Qualité, Talent (<£iflettfdbaft, Xalcttt), Les qualités forment 
le caractère de la personne; les talens en forment l'ornement. Le» pre- 
mières rendent bon ou mauvai* et influent fortement sur l'habitude des 
mœurs; les seconds rendent utile et amusant, et ont grand part au cas 
qu'on fait des gens. 

On peut se servir du mot qualité en bien ou en mal; mais on ne 
prend qu'en bonne part celui de talent. 

Quand, .Lorsque (aie), conjonctions de teins. Quand est plus 
propre pour marquer la circonstance du te m s; et lorsque convient mieux 
pour marquer celle de l'occasion. Il faut travailler quand on est jeune; 
il faut être docile lorsqu'on nous reprend à propos. On ne fait jamais 
tant de folies que quand on aime; on se fait aimer d'ordinaire lorsqu'on 
cherche véritablement a plaire. Le chanoine va: à l'église quand la cloche 
l'avertit d'y aller; il fait son devoir lorsqu'il assiste aux offices. 



R. 

e Radieux, Radiant, Rayonnant* Radienve&i lumineux par 
lui même; radiant se dit des corps qui reçoivent leur lumière d'un autre 
corps. Le soleil est un corps radieux, une glace un corp9 radiant. 

L'effusion abondante de la lumière rend le corps radieux (ftttftyfenb); 
rémission de plusieurs traits de lumière le rend rayonnant (fd)tmnternb). 
Le soleil est radieux à son midi; à son coucher, il est encore rayonnant. 

Une paysanne parée de sa seule joie, d'une joie pure, est radieuse 
(fhttblenb) sans être rayonnante (funfeUtb); une femme couverte de dia- 
mans est rayonnante, elle n'en est pas plus radieuse. 

On revient tout rayonnant, de gloire d'une expédition glorieuse; 



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Re tel 

avec un air de bonne santé et de jubilation on est radieux Cttdn eittfr 
riH)!tiItd»ttt ambition fommt man ganj t>on Wufym timftra&U aurtitf; 
bel firent gefunben tinb frè v li*ett 9Ctr*ff v en gUnjt ober bïubt man)» 

Râle, Ràlement (iRddjcllt)* Ces mots imitent parfaitement 
le bruit ou le son rauques qui sort rie la gorge lorsque les canaux de 
la respiration sont obstrués ou embarrassés , ce qui arrive surtout dans 
Tagonie. Râle exprime le bruit que l'on fait en râlant; et ràlement 
marque la crise qui fait qu'on: rûle y qui donne le raie. Un agonisant a 
le râle, et vous voyez sa poitrine oppressée, la respiration troublée par 
le ràlement, 

Rancidité, Ranclssure. La rancidité est la qualité d'un 
corps rance (rancidité if* Me @tgenfa>aft «ne* r<wjifjen -flérper*);. la r«/i- 
cissure est l'effet éprouvé par le corps ranci (rancissurc (ft bie 93eràn= 

berutta., mlée ber ranjig geroorbene Slôrper erlitten v at). 

La rancidité (baé ranjijje 5Befen) gît dans les principes qui vicient 
le corps; la rancissure (batf Dîanjtgfeptl) est dans les parties qui sont 
viciées.' 

Rangé, Réglé. On est réglé (regfîmijHg, orbentltd» dans sa 
conduite; et rangé (georbnet) dans »cs affaires. 

L'homme réglé ménage sa réputatiou et sa personne; l'homme rangé 
ménage son tems et son bien. 

Réglé, Régulier ♦ Ce qui est réglé (befKtnmt)/ est assujetti à 
une règle quelconque, uniforme ou variable, bonne ou mauvaise, -ce 
qui-est régulier (rcgfïmàflig) est conforme à une règle uniforme et loua- 
ble. Le mouvement de la lune est réglé, mais il n'est pas régulier, il 
n'est pas uniforme. 

Une vie réglée s'entend au physique et au moral; une vie régulière 
est conforme aux principes de la morale. 

Rapidité, Vélocité, Vitesse (®tf)tteIHnfett)* La vélocité 
est un mouvement fort et léger d'un corps qui s'élève dans les airs et qui 
parcourt l'espace; vitesse exprime la course prompte et accélérée, ou 
un mouvement prompt et accéléré; la rapidité est la qualité du mouve- 
ment impétueux et violent. On dira: la vélocité d'un oiseau, d'un corps 
céleste; la vitesse d'un cheval; la rapidité d'un éclair, d'un torrent. On 
dira également: la vélocité, la vitesse, la rapidité d'un trait, parce qu'un 
trait vole, siffle et renverse. 

Rébellion, Révolte ($(ttfftattb, Stiifrutjr), La rébellion a 
un motif apparent, la contrainte exercée par l'autorité; la rédolte est l'ef- 
fet d'une licence effrénée. 

La rébellion mène à la révolte, la première est quelquefois une oppo- 
sition sans troubles, la seconde est toujours violente, terrible et 
funeste. 

Rebours, Récalcitrant, Rétif, Revècbe. Ces quatre 
mots expriment une disposition contraire aux volontés des autres. 

Le rétif (fret ©tarrftnnt^f) refuse d'obéir et de céder; il est fantasque, 
indocile, têtu, le rebours (ber ©térrtge) hérissé, ne donne aucune prise; 
il est farouche, morose, intraitable* le revêche (ber llnfreumMid)*) re- 
pousse: il est aigre, difficile, entier, il se révolte; le récalcitrant (ber 
SSUbetfpettfhge) se débat et se défend: il est volontaire, colère, indis- 
ciplinable. 

Rétif est du bon style, rebours, familier et peu usité, revêche, du 
style modéré, récalcitrant, du discours familier et plaisant. 

Rechigner, Refrogner (mftrrlf* auéfcfjen). Rechigner 
marque de la répugnance, du dégoût par un air rude; refrogner , c'est 
contracter son front de manière à marquer de la rêverie, de l'humeur, 
de la tristesse. 

On rechigne pour manifester sa mauvaise humeur, lors même qu'on 
veut cacher la peine qu'on éprouve. 

Récolter, Recueillir. On récolte (emtet eitt) à proprement 
parler ce qui se coupe comme les graines, les foins, les raisins; on re- 



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19* Re 

cueille (fammelt fin) ce qui s'arrache, comme les fruits, les légumes, les 
racines etc. 

Entre les productions de la terre, on récolte frrntft) celles de la cul- 
ture, on recueille (gftvtntlt) les autres; on récolte du blé, on recueille 
du sel, des laines , des soies etc. 

Un pays recueille du blé,, des vins etc., on parle de la nature do ses 
productions; on y a récolté peu de fourage , de vin etc., on parle de la 
quantité de sa récolte. 

Ré formation , Réforme (oie J$attblutt0 bev $tcrfcfferuti<), 
OSV Buftattb Ut ^erbeffe.mttd)* La reformation est l'action de réfor- 
mer; la réforme en est l'effet. 

Regard, Soupirait (^rtltstteitftube)* (Hydraulique.) Le re- 
gard est un carré de maçonnerie en forme de cheminée, très- différent 
du soupirail, en ce qu'il est toujours renfermé dans les terris et couvert 
d'une dalle de pierre, jusqu'au moment oit le fontainier est obligé de 
visiter si l'eau roule par toute une conduite et ne t'arrête nulle part. 

Regarder, Voir. Nous voyons (ff(fn) les objets qui se pré- 
sentent à nos yeui; nous regardons (fefyen an) ceux qui eicitcnt notre 
curiosité. 

Régénération, Renaigeanee (28iefccrfltfeurt)* Ces àeu\ 
mots marquent une nouvelle existence, mais sous des aspects différent. 

Régénération se dit au propre et au figuré; au propre, c'est un 
terme de chirurgie par lequel on entend la réparation de la substance 
des parties dures du corps humain, perdues dans les plaies ou les frac- 
ture s. La régénération , des. os. 

Au figuré, régénération est. un terme de religion, qui signifie ou la 
naissance spirituelle que le chrétien reçoit au baptême, ou la nouvelle 
vie qui, suivant les chrétiens, suivra la résurrection générale. 

Renaissance, ne s'emploie qu'au figuré, et se dit du renouvellement 
d'une chose, comme si, après avoir cessé, elle naiisait une seconde foii. 
La renaissance drs lettres, la renaissance des beaux -arts. 

Règle , Règlement. Li règle regarde proprement les choses 
qu'on doit faire; et le règlement la manière dont on les doit faire. 

On ne soumet à la règle x on se conforme au règlement, 

Relàehe , Relâchement. Relâche, interruption, cessation 
momentané d'action, de travail. Relâchement,, diminution d'arilcu», 
d'activité, de sévérité, d'austérité, de zèle. L'homme infatigable tra- 
vaille sans relâche; l'homme exact remplit son devoir sans relâchement. 

Relâche se prend toujours en bonne part; relâchement employé se'ul 
se prend souvent en mauvaise part. 11 est nécessaire que par intervalle 
* l'esprit et le corps prennent du relâche ((Srbo(ung). .En fait de mœurs et de 
discipline, le moindre relâchement (Odjldffftfit) est dangereux. 

Relevé , Sublime (erftabcti). Ces deux mots sont synonymes 
dans le sens où ils s'appliquent au discours. Relevé a plus de rapport 
à la science et à la nature des choses qu'on traite, et sublime en a 
davantage â l'esprit et a la manière dont on traite les choses» 

L'entendement humain de Locltc est un ouvrage très relevé* On 
trouve du sublimé dans les narrations de Lafontaine. 

Un discours relevé est quelquefois guinié, et fait sçntir la peine 
qu'il a coûté à l'auteur; mais un dif cours sublime, quoique travaillé 
avec beaucoup d'art, parait toujours naturel. 

Remettre, Rendre, Restituer (jurucr: gefrett , erfefeeii). 
Nous rendons ce qu'on nous avait prêté ou donné; nous remettons ce 
que nous avons en gage ou en dépôt; nous restituons ce que nous 
avons pris ou volé. 

Rente , Revenu (®tnf omtlten)* L'idée commune de ces deux 
termes est celle d'uno recette annuellement renouvelée* 

La rente est le prix annuel qu'on vous paie d'un fonds ou d'un ca- 
pital aliéné ou cédé; le revenu est ce qui revient annuellement de 
votre propriété, de vos avances. 



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Re 198 

Répandre, Verser. Ces deux mois signifient également trans- 
porter une ligueur par effusion hors du vase qui la contenait. 

Verser^ se^ dit ordinairement des liquides; répandre se dit égale- 
ment des liquides ; il se dit aussi des solides rassemblés dans un sac 
« etc.; on verse et Ton répand de l'eau, du vin, du sang, des pleurs (man 
gif fit SBafftr, SSein au*, man pergtegt SBlut, ïbrànen); on rtf/saïuf 
et Ton ne verse pas des fleurs, des semences etc. (mail flreilt $ltt= 
men, ©amen airô). 

Répandre joint à l'idée de verser ou de l'effusion celle d't'parpiller, 
de disséminer; on verse du grain dans un sac etc., on ne le répand pas 
(man fàiUtet florn in einen ®acf, man »erfd>tUter etf nid?t) ; on r*. 
pand de Tenu à terre, on en verse dans un plat et on ne la répand pas 
(man giejjt obet fd>ûttrt 9BafTcr auf bem $oben farum, man gieft t$ 
in eine ©<$ufftl, mon verf(t)dtt«t ftf nl<bt); on uera des larmes quand 
elles coulent comme un ruisseau; on répand des larmes, quand elles 
coulent de tous côtés et à diverses reprises (man Dfrgujjt £fcrànen, 
mena fie mie ein 33a* piège»; man (à fit fcljrânm fa lieu, roenn fie ûber- 
att unb tviebetbolt &erab|ïieffcii). 

Réparer, .Restaurer, ^ Rétablir. Ces trois verbes ex- 
priment l'idée commune de refaire, renouveler, mettre de nouveau 
en état. 

Le travail de rétablir (tvîeber&frfMlen) est plus grand que celui de 
restaurer (nrfebet etgânjen), et le travail .de restaurer plus grand que ce- 
lui de réparer (auébeffem). On rétablit ce qui est ruiné, on restaure 
ce qui est dégradé , on répare ce qui est endommagé. 

On rétablit ses forces qu'on avait perdues, en les recouvrant; on 
restaure (fMtft) ses forces affaiblies en les ranimant; on répare (frfegt) 
ses forces diminuées, en les reprenant petit-à-petit. 

Au figuré, on rétablit (ffrut IIHebcr-tyer) une loi abolie, un usage 
abandonné etc.; on restaure (biïft ttJteber ttUf) une province épuisée, un 
commerce languissant , les lettres tombées en décadence ; on répare (er- 
feÇt IPiebtr) les torts, les dommages , tout ce qui a porté atteinte à Té- 
tât naturel des choses. 

Réparation, Restauration, Rétablissement. Parle 
rétablissement (©teberfyfrftettung) les choses .sont remises en état, en 
bon ou en meilleur état; par la restauration (®iebermteumtng) elles 
sont remises comme à neuf; par la réparation (ttttébcfferung) elles sont 
mises comme elles étaient dans les parties qui avaient souffert de l'al- 
tération. 

Répartie, Réplique, Réponse. La réponse se fait à une 
demande ou à une' question (QfatWOrt). La réplique se fait à une ré- 
ponse ou à une remonstrance ( ©ege nantnfflrt), La répartie k une rail- 
lerie ou à un discours offensant (<2rwtebentng). 

La réponse doit être claire et Juste; la réplique forte et convaincante; 
la répartie vive, prompte, judicieuse; le sel de l'esprit doit y do- 
miner. 

Respirer après, Soupirer après (fenfgett ttfffty)» Ces 
mots désignent tigurément le désir, l'ardeur, la passion dont le cœur 
est si plein qu'il semble l'exhaler ou par une respiration forte ou par 
des soupirs répétés. Cette explication seule donne la différence des 
deux expressions* La respiration forte marque la force du désir; et 
le soupir exprimo la peine du cœur. La même passion, dans son im- 
patience, ne respire qu'après l'objet après lequel elle soupire dans son 
affliction. Respirer annonce un désir plus ardent et plus énergique; 
et soupirer un désir plus tendre et plus touchant. 

Ressemblant, Semblable. Ressemblant indique le fait, il 
marque qu'un objet ressemble à un autre ; semblable indique la propriété 

2u'a l'objet de pouvoir être comparé à un autre. Achille n'est pas ressemm 
lard à un lion (ajjnlid?), quoiqu'on dise qu'il lui est semblable (g(ti*))* 

Ressemblant indique plutôt une ressemblance physique, il s'applique 
à des objets qui semblent faits sur le même modèle, jetés dans le même 
Pans , Dict. syaonymique. \ 3 



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ISS R* 

monte ; iemblahle sert également â désigner des rapport* métaphysiques, 
moraux, géométriques etc. 

An Reste, du Keste. Après avoir exposé un fait ou irailé 
une matière, on emploie au reste (jttbem, babei) pour ajouter quelque 
chose dans le même genre : les jeux et les pointes d'esprit lui sont fa- 
miliers, an reste, il les assaissonne d'un tour agréable qui les font passer. 
Du reste se dit quand ce qui suit n'est pai dans le même genre que 
ce oui précède:' il est bizarre, emporté, du reste (dbtigené) brave et 
intrépide. 

Avoir Resté, être Resté (geMitfrett fet)tt). Rester prend 
l'auxiliaire avoir, si Ton veut faire entendre que le sujet n'est plus an 
Heti dont on parle, qu'il n'y^ était plus, ou qu'il n^ Aéra plus à l'é- 
poque dont il s'agit. ïl a resté deux jours â Lyon; j'ai resté sept mois 
à Colmar Sans sortir de ma chambre (Voltaire). Il a resté long tems 
en chemin. Mais si Ton veut faire entendre que le sujet est encore 
an lieu dont il est question, riù'il y était où. qu'il y sera à l'époque 
dont il s'agit, alors rester prend l'auxiliaire être. Il est resté à ,Ljoh, 
et nous avons continué notre route. -Cependant Télemacruë était resté 
seul avec Mentor (Fénéloh). If est resté en Àiriérîqde , il n'en est pas 
revenu. 




parler de l'état habituel d'un hotrimë (Jn 
perdu, excepté l'espérance, on dira il ne \ii\ est resté que F espérance. 
Kùiné' depuis deux ans , il hè loi est resté que l'espérance 

Avril* Résulte, être Résulté [mr Jolgé afycibt qàttn). 
Il faut dire avoir résulté, quand il est question d'un résultat (fui s'opère, 
qui Commence, et dont on veut marquer le commencement. Vous avez 
été témoin de leurs différends, de leurs querelles, et vous avez vu ce 
qui en a résulté. Mais S'il s'agit d'un résultat déjà existant, et dont on 
ne veut exprimer que l'existence, il faut préférer l'auxiliaire être. Rap- 
pelés- vous nos querelles, nos dissentions, et voyez ce qui en est 
résulté. 

Retourner, Revenir (jitrucffeljrett, gùriitffommeti)* A?- 
tourner se dit d'une personne qui nous quitte, qui part pour son 
pays etc.; revenir se dit de celui qui se rapproche de nous, qui est en 
marche pour se rendre dans le Heu où nous sommes; un Parisien 
quitte Londres pour retourner à Taris, ou pour y revenir, à Londres 
on dira qu'il retourne à Paris , et a P âris on d'irà qû*ij[ revient. 

•On revient (fottimt lÙTÛt) dans sa patrie, on retourne (feï)tt ittïtStf) 
dans son exil. 

On dit revenir à la vertu, et retourner au crime. 

Réussite, issue 9 Sucée». Le succès et Yissue sont heureux 
ou malheureux, la réussite est une issue prospère, est toujours heureuse. 

Dans une entreprise* dans, un combat, on a divers succès (afflige); 
Yissue est le succès anal (be* Wué&ant ift bti Gnberfolg), et s'il est 
heureux , on s'applaudit de la réussite (bat @tltngttt). 

Rêve; Rêverie. Le rêve est d'un homme rêvant; la rêverie 
est le résultat eu la suite du rêve (ber fcrftttttt, Me StrStttttcrei, ta* ga= 
fête, f Mttttfheft/ 3mrebeit). 

Un homme d'esprit fait des rêvés (trittitte); il Hè les prend que 
pdiifc des rêveries (Jpttt!|*&tfrtett). 

Rêve , Songe. Le* révès, plus- vagues, plus étranges, plus* des- 
ordonnés, n'ont aucune apparence de falSon 1 , de siiite» le* songes, 
plus sentis, ont une apparence de raisori, et laissent dans le cerveau 
des* tracés plus profondes: les uns passerit avec le sommeil; les au- 
tres restent après lui {rêves ffob fcfyMtfttttt, ftltïMt, tmregelmâffge 
pitmtf ftaBe» fetnett <g$»ttt wit «Wtttttft, fHfiett âtWfflttèittytttS ; songes 
fin» fctMme; Me mtfft èhipfunbm Mtbent fit fattn eWttt 6$ef* wn 38rt- 



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Un !•# 

nunft, unb lafRiûm ©e&irtte tiefere ©jmren i^itf ; jette twfyftintat mit 
bem @djlafe mieber, bfefe bauern au$ nac& bemfelbcn nod) in >er (griancs 
nujg fort). 

Dans le sens figuré, une chose ridicule, invraisemblable, est un 
rêve (Jjjirngefpintljï) } une chose fugitive, vaine, illusoire, est un songe; 
nos projets sont souvent des rêves; la vie est un 50/i^e ($traum)„ 

Ridicule, RisiMe (ïàrf»crïid^)* Ce qui est ridicule doit ex. 
citer la risée: on en rit, on s'en moque; ce qui est risible est pro- 
pre à exciter le rire, à faire rire; il se prend en- bonne et en mau- 
vaise part. 

Ce qui est ridicule n'excite pas toujours le rire, mais quelquefois le 
dédain, le mépris; ce qui est risiblè n'est pas ridicule, mais peut en * 
approcher. 

fugueur, $é>érité (&tmtge, Çfâvtt tâtv $$arfe)« La sé- 
vérité se trouve dans la manière de penser et de juger, elle condamne 
facilement, et n'excuse pas; la rigueur dans la manière de punir, elle 
n'adoucit point la peine et ne pardonne rien. 

Rire, Ri* (baé Saâtttt, ©eïëcïjtcr). Le rire à proprement 
rapport à l'action physique de rire. De grands éclats de rire; qui de 
vous n'a pas regreté cet âge où le rire est toujours sur les lèvres»? 

(Rousseau.) 

Ris ne se dit que du rire qui exprime quelque sentiment de rame. 
Un ris dédaigneux, un ris moqueur, un ris gracieux, un ris de satis- 
faction , de contentement. On ne personnifie point le rire, et on ne 
l'associe point aus grâces; mais on personnifie les ns et les grâces. 

Roc 9 Roche, Rocher. Le roc est une masse de pierre très 
dure, enracinée dans la terre et ordinairement élevée au-dessus do, sa 
surface. Ccmot simple est le genre à l'égard de roche et rocher. 

La roche est un roc isolé , d'une grosseur et d'une grandeur consi- ' 
dérable ; ou aussi un bloc ou un fragment détaché du rocher; le rocher 
est très- élevé, très- escarpé, composé de grandes masses entassées, ar- 
dues (t»cr Sdfen, berffeltf, Me oWerutiaffe, ber tfelfênberg). , 

Le roc 9 enraciné dans la terre, perce quelquefois peu au-dessus dfc 
la surface; la roche est plus élevée, quelquefois plate, on y bâtit une 
ville; le rocher est plus scabreux , pointu, on y bâ»it une forteresse 
(ber geïé ober gelfen, ber Jelfenberg, bfe SetfenWe). 

Roide, Rf gifle* Rigoureux. Une personne roide (UftHeg* 
famé Vèrfoit) résiste sans faiblir; une personne rigide (etne lit tçten 
@runbfâ&é$l fejle ^erfotl) ne sait point mollir } une personne rigou- 
reuse (fine (treuge «pjerfott) ne se relâché pas. 

L.e caractère, l'esprit sont roides; les mœurs sont rigides; la con- 
duite, j'empire sont rigoureux. • 

Rondeur, Rotondité (9&inbt, SWttflfcttnô). Rondeur exprime 
ridée abstraite d'une %ure ronde. 

h* rotondité est la rondeur propre â tel ou tel corps, la figure de 
c,c corps rond. Une rojue et une boule sont rondes; mais la roue est 
plate, et la boule est rond p en ^tous sens: or, c'est ce qui est fort 
bien distingué par le mot rotondité. » • i 

Rét, Rôti. Le rpjt est le service des mets rôtis; le rôti est la 
viande rbtie (93rate.tt04na, 93r«ten<mffa& , ©ebrateneé ober Swten). 

La volaille, les viandes cuites à la broche sont du rôti; les ditte- 
rens plats 4e cette espèce composent Je rot; on mange du rôti; on 
sert le rôt. 

Il y à un rot (gefrAtrjte ®eri*tf/ ©ebratetteé) en maigre comme en 
gras, mais la viande rôtie est seule du rôti (gebatette* SletfcW' . 

Rustaud , Rustre. Ces deux mots se disent des gens qui ont 
des mœurs ou des manières grossières et opposées à celles des gens 
polis et tien élevés. Mais on est rustaud faute d'éducation, faute du- 
a?ge, par Thabitude de vivre toujours à la campagne et avec de gros- 
siers campagnards. m » 



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!•• Sa 

'On est rustre par caractère, par humeur, par goût, par caprice, 
par mécontentement. 

Un gros paysan a Pair rustaud ; un homme farouche a l'air rustre. 
Le rustaud (ber bâtieufd?* 9)tfllfd)) est hardiment ce qu'il est; le 

rustre (ber ©robian, ber ttngfljobcltf, ungef$liffene Sftenfo» 
l'est rudement. 



S. 

Saigner du nez. Saigner du nez se dit au propre, comme au 
figuré, c'est-à-dire, pour désigner l'action de perdre du sang parle 
nés, et celle de manquer do courage («u0 btt 9WC blutai, ba& 9iafen= 

bluten befommen , (ï* ht ©degcnljrit fc ig , mutble* arigen). Saigner au 

nez n'est pas français. 

Sain , Salubre, Salutaire (gcfittib, ïjcUfam). Ces trois 
mots ne peuvent être considérés comme synonymes qu'autant qu'on les 
applique aux choses qui intéressent la santé; à moins que par figure 
on ne les transporte â d'autres objets considérés sous un point de 
vue analogue; mais salubre ne se dit que dans le sens propre. 

Les choses saines ne nuisent point; les choses salubres font du 
bien; les choses salutaires sauvent de quelque danger, de quelque mal, 
de quelque dommage. Ainsi ces trois mots sont en gradation. 

Salut, Salutation, Révérence (fcec (Brufl , Me &e0rfi#njtg, 
Me SBerbeiIglIltfl). L'idco générale de ces trois mots est une dé- 
monstration extérieure destinée à marquer à quelqu'un dut respect, de 
la considération, de l'amitié, de l'estime, de la bienveillance, ou au- 
tres sentîmens semblables. 

Le salut est une marque dé civilité d'un usage or'dinaire; la saluta- 
tion est un salut dans telle occasion plus ou moins solennelle; la révé- 
rence est un salut de respect, en inclinant la tète, en pliant les genoux. 

11 y a diverses espèces de saluts: le salut froid, le salut empressé, 
le salut amical, le salut affectueux, le salut respectueux, le salut dé- 
daigneux, le salut hautain, le aalut de protection etc. On ne dira pas 
une salutation froide, comme on dit un salut froid; une salutation de 

Srotcction , comme un salut de protection. Salutation suppose toujours 
ans celui qui la fait une disposition bienveillante; le salut est équi- 
voque, et dépend des démonstrations qui l'accompagnent. 

Seerètementi, en Seerèt. On fait en secret (intfgcfjetm) beau- 
coup d'actions naturelles et légitimes, que la bienséance ne permet 
pas de faire devant tout le monde, mais on ne les fait pas secrètement 
(fydtttlid})/ car on ne s'en cache pas. 

Séditieux, Turbulent, Tumultueux. Le séditieux (ber 
5fafnlbrer) attaque l'autorité légitime; le turbulent (ber Otubcftôrcr, foï 
ttnrufyige «ftopf) bannit le repos et bouleverse Tordre; l'action tumul- 
tueuse (baé ftlirmtfdje 93crfrtÇren) produit une violente fermentation et 
trouble la sécurités 

Il y a des propos séditieux (aufrA fyrerifcfce ftebett); une gaîlé 
turbulente (tt ng elfl û m e Stiftigfeft) ; une joie tumultueuse (dnc Urmenbe 
ftreube). 

Seing, Signature (ganbicidftett, tttttcrfc^rift). Le moi seing 
indique plutôt un écrit simple, ordinaire, privé, et celui de signa- 
ture un acte public authentique, revêtu de formalités. 

Des promesses se font sous seing privé} un contrat se fait par la 
signature. 

Si quelqu'un signe un écrit d'un nom imaginaire , son seing est 
faux; si quelqu'un signe un acte do votre nom, la signature est fausse. 

Selon, Suivant. Prépositions. Selon et suivant s'emploient 
souvent l'un pour l'autre ; mais suivant est meilleur en parlant ae cho« 



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m tôt 

ses que Ton suit dam la pratique, et selon en matière d'opinions, de 
convenances etc. 

Selon vous, on peut etc. Ofcnen nrnfc, 3 &wr gReitumg na* fanit 
mait) ; -jftîbanr vous il faudrait etc. Qttiest aufoïge, 30rrr 5D?einung §u* 
felge milfte wan). 

J'agis sefon (na$) vos ordres, quand' je les exécute; j'agis suivant 
(gemàf?) vos ordres, quand je les suis. 

Homme de Sens, homme de bon Sens (eitt fhtmwl= 
1er 9 ôtfcftetWer S&ettfcl))* Uhomme de sens a de la profondeur dans ' 
les connaissances et beaucoup d'exactitude dans le jugement. C'est un, 
titro dont tout homme peut être flatté. 

L'homme de bon sens, au contraire, passe pour un homme. si ordi. 
naire, qu'on croit pouvoir se donner pour tel sani vanité; c'est celui 
qui a assez de jugement et d'intelligence pour se tirer à son avantage 
des affaires ordinaires de la société (eitl VJfonn POU gfftinbtm OTftlfdK n = 

Krftonb). 

Sensibilité, Tendresse (@m{>fm*famfctt, Sàttlitycit). 
La tendresse a sa source dans le cœur; la sensibilité lient au sens de l'i- 
magination. La tendresse se borne au sentiment qui fait aimer; la sen* 
sibilité a pour objet tout ce qui peut affecter Famé en bien ou en mal. 
La teniresse est un sentiment profond et durable; la sensibilité n'est 
souvent qu'une impression passagère quoique vif. La tendresse ne se . 
manifeste pas toujours au -dehors; la sensibilité se déclare par des signet 
extérieurs* 

Sentinelle, Vedette (3*tfbu>a*e gu Vferb, 3tf>Ubh>arf>e 
$U 9 tt $)* ^ ae txààt* est à cheval; une sentinelle est à pied* 

Sépulcre, Sépulture , Tombe , Tombeau (gfeitfi, 
(§>£<*&)♦ Lieux où Ton dépose les morts. La tombe et le tombeau sont 
dr g monùmens élevés sur les sépulcres et au milieu des sépultures. Le 
tombeau est plus élevé que la tombe. 

La tombe est la table ou pierre élevée ou placée au-dessus de la 
fosse où quelqu'un est enterré (bet Orftfcftcitt, bte ©rabtttffl). Le fom- 
oeau est un ouvrage de l'art, érigé en l'honneur d'un mort (brttf ®rab= 
mal). Le sépulcre et la sépulture ne sont que des fosses creusées et des 
souterrains fermés rpour cacher et consumer les restes des morts. 

L'idée de la sépulture n'est pas. aussi noire que celle de sépulcre. 
La sépulture en proprement le lieu désigné ou consacré, tels que nos 
cimetières , pour rendre les derniers devoirs aux morts, avec les pieu- 
ses et religieuses cérémonies de l'inhumation. Le sépulcre est particu- 
lièrement le caveau, la fosse et en général un lieu quelconque qui 
reçoit, engloutit, consume les corps, les cendres, les dépouilles des 
morts. 

Signe, Signal (3eid>en, ®i$nat). Le signe est quelquefois 
naturel; le signal est toujours arbitraire; on s'explique par signes avec 
les muets et les sourds, et l'on convient d'un signal pour se faire enten- 
dre des gens éloignés. 

Silencieux, Taciturne (ber ffiOe $teitfrl>, ter *erf<s)l»fs 
fette tfftenfâf)* Le Silencieux garde le silence, le taciturne garde un 
silence opiniâtre. Le_ premier né parle pas quand il doit parler. Le ji- 
lencieux n'aime point à discourir ; le taciturne y répugne. 

Simplesse, Simplicité (tëittf acf>f>tit , mttfalty. Nous con- 
sidérons ici ces deux mots dans un sens moral. La simplesse ajoute à la 
simplicité. Av.ec l'une, on parle du cœur, avec l'autre, on parle de 
toute l'abondance du cœur; \a simplesse est la simplicité de la colombe. 

Sinueux , Tortueux. On dit sinuosité et on ne dit guère «i- 
nueux qu'en poésie. 

Sinueux indique la marche des choses; tortueux leur forme. Le . 
cours de la rivière est sinueux (ift f* lange In b, ftyl&ngelt flu»; la 
forme de la oôte est tortueuse (bud^tig). 

On considère les enfoncemens dans la chose sinueuse (*U$ge$élH s 



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ttu, »«#H«en»iii§), les obliquités dans la chose /oWu<w* (&i» = uttl 
î>trbtegen&), 

Svtueu*: se dit au propre; tmtimx *o prend au figuré «h mau- 
vaise part et dans un sens de blâme* 

Soin , Souci , Sollicitude. Le soin est l'attention à faire , à 
bien faire ce qu'on fait. Nous nous en servons au propre et au nguré, 
en bonne et en mauvaise part; c'est le terme générique (@pfgf*lt). 

Sopci présente l'im#ge d'u»* jnqujéjude que lç/» sojn* ^'appellent 
pas toujours; car on peut prendre beaucoup 3e foins , sans être pour 
cela plus inquiet (@orge, Jtuiuva; 4tu«imerni$)» 

La sollicitude n'est souvent qu'un *wi empressé, niais elle est aussi 
le résultait 4e la crainte; c'est alors une agitation vive qui no voit 
que son objet; c'esjt la multitude de soucis et de soins £©orgli,<J>feft). 

J^es soins font l'attention, les soucis l'inquiétude, la sollicitude la 
crainte. 

Soir 9 Soirée (§lbetffe)» Le soir est considéré comme un tout; 
la soirée est envisagée, au contraire, comme une durée divisée en par- 
ties, à laquelle on rapporte les évéhemens qui peuvent s'y rencontrer. 
Voilà pourquoi l'on dit: nous ferons ce soir une petite promenade. 
Vers le soir. En hiver les soirées sont longues. Il passe les soirées 
au jeu. 

Sott4e? Solidité. Solidité a plus de rapport à la durée; solide 
en a davantage à l'utilité. 

On n'a envisagé que la solidité ( iDoiterbif tigf fit ) dans ce bâtiment; 
dans l'autre on a eu surtout en vue le solide (btté ©olibe) en le rendant 
utile au possesseur. ^ / 

Soliloque, UEomtoguo (^Ibftne^o*, ^etogtft***)* 
Le soliloaup est une conversation faite evej; «aï cojnme aye* un seiond; 
le monoUgue est une espèce de dialogue dans Lequel le personnage 
joue tout a la fois son rôle et celui $un confident. 

Soninie, Soiumeil (âcfjlaj)» Le sopvneil*ex\>riw0 proprement 
l'état de l'animal pendant l'assoupissement naturel ?e tous ses sens, 
c'est pourquoi on en fait usage avec fc touj les mo.ts fliu' peuvent être 
relatifs à un état, à une situation. Être enseveli dans le sommeil; 
troubler, rompre, interrompre, respecter le sommeil $& quelqu'un; 
un long, un profond sommeil \ un sommeil tranquille, doux, paisible, 
inquiet, fâcheux.- 

La somme signifie principalement le £ejna j^ue dure l'assoupisse- 
ment naturel » et le présente en quelque aorte comme .un acte de la 
vie humaine, tf'eet pourquoi l'on #eu sert avec les termes qui se rap- 
portent aux actes; il ne.se dit guère qu'eu parlant 4é l'homme. Un 
non somme , un somme léger, le premier somme. ,Ûn *Ut faire un 
somme , un petit somme , et Ton ne dirait pas de même faire un 
sommeil» 

Bout aie vol*, Vo* A» *o|* ,{&ty»4, $« he^ Œttmme), Le 
sbn <de uofcr est détonpiré par la constitution physique de 1 organe ; il 
est doux ou rude, il est agréable ou désagréable^ grêle ou yjgoureux. 
l/e ion de poix est pte inflexion déjnrtnÀné* p«r les Affections inté- 
rieures q«*e lUw y eu* peindre. )l est, »elon Vocçurencc, élevé ou bas, 
impérieux ou soumis, fief ou ironique, grave ou badin, priste ou gai, 
lamentable ou p»le*saot eje. 

Etre Sorti, ovolr fttjrtft ( n y ^^gtyf #&»)<• G* 4oi^ dire 
Mr. « sorti c$ nifttin, et non pas,, est sorti, pour .faire entendre qu'il 
est sorti et revenu. ( Tft. Corneille). Mr, est sorti, vous ne \>ouve* pas 
lui parler. (Il n'cM pas encore retenu). 

«oiaJsUa, SsaJtft (pleine), fd^9^s0> # fces deux uiojs se disent 
d'un événement qui a lieu tout à coup, sans préliminaire. Soudain est 
plus prompt que «n&*f. L'événement sovdçuQ n'a pu être prévu; Té vé- 
nement subit a pu l'êtnc. 

' L'apparition de l'ennemi o*t soyâmne, Jors/fu'ejle trompe, la pré- 
WjraMes eWc o« #&ï* 4 .lorsqu cJJe tawujie jftOeiueut f attente. 



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mi um 

af*u*l<»y*r, StIpensUer (untttbaUtu, befotoen)* Ce» deu* 

mots signifient entretenir des troupes a sa solde. 

Soudoyer 4é**gJM> plutôt l'entretien ou Ja subsistance des Iroupes; et 
stipendier, leur paie ou rétribution en argent. 

UraffM», Endurer, Supporter» Souffrir se dn d'une fna. 
nière absolve. On soujffre (liibU) le mai dont on ne ae veege point; 
endurer a rapport au tenu. On endure (nbulbtt) la mal dont on ditfèi$ 
a se venger» Supporter regarde les défauts personnes. On supporte 
(ertrigt) la mauvaise humeur de ses proches. 

On souffre avec patience $ on endure avec dissimulation > °* fVPP or * e 
avec douceur. 

Souiller, Taeher (befubeltt, feejIecfeiO. Ces deux mots dé- 
signent la même chose et forment un même sens; mais tacher ne s'em- 
ploie qu'au propre; et souiller ne se dit guère qu'au figuré; ainsi Ton 
dit, tacher ses bardes, souiller sa conscience; se tacher de graisse, se 
souiller de crimes. 

Soupe on , Susplelon (3*r0tt>DÏ)tt , SBer&adfrt). Soupçon est le 
terme vuL^eire; suspicion est un terme de palais. Le soupçon rouje sur 
toute*, sortes d'objets; la suspicion tombe proprement sur les Âéliti. I^o 
soupçon entre dans les esprits défia n s , et la suspicion dans le .conseil 
des juges. Le soupçon peut donc èlr,e sans fondement l*. suspicion 
doit donc avoir quelque fondement, une raison apparente. Le soupçon 
lait qu>» r es£ «oupçonné, U suspicion fait qu'o,n est suspect. 

Sourire 9 Souris. Le souris prolongé devient sourire; Jp ,pre- 
mier est momentané, il s'évanouit bientôt; le second est une action 
suivie, un état, il repose sur Le visage ( AUgejtf^i(tli4e JpgpbUutg be$ 

fi a * e ï n é , langer** , aerwilt Jtfeeé « à * e In). 

Steturt*, Taille £ Statut, $&Ûâ)$)* La 5^«rc indique la 
hauteur du corps; la taille en exprime la forme, Ja coupe, la coq. 
êgtiration. 

Sulrariatenee, SulsaJKttee» Ces deux term.es ont également 
rapport à 4a no.urr.ture et à l'entre tien de la v vje. Subsistance se dit de 
ce qui sert à nourrir, à entretenir, à faire subsister (UtttÊrftatttfttgé: 
mittel). » 

Substance se dit de ce qui eat absolu nient nécessaire pour vivre 
(ntfMtfti&tt U*te*fytlt, «tffttotfft).. 

Les subsistances abondent caec les »ns , d'autres çousubwU dans la 
douleur leur substance. 

Celui -là a'engresaa» de 4a a ies /u s a,™ du psypAa* l'ajutr^ « a *ft« *» un 
jour la subsistance de cen£ familles. 

Suuerftete, Suarfaee (£fae*|(de$e>* C'est le ^dehors, ja par- 
tie extérf eurent sensible jd es corps. Telle est l'idée commune qui rend 
ces deux mots synonymes. 

jOu dit surface , «quand on veut parler de ce ,qpi est e^tifieur # .vi- 
sible, sans aucun égard à ce qui ne parait point J PU dit superficie^ quand 
«n a dessein de mettre ce j^as parait 4tf d«Ws en jeppçsîMo* ^yec ce qui 
ne payait pas. v 

Surveiller, VeiHer k, ****** r «nr f #* ueiV/e à qAjcJ^ae 
cboscj .afin ^u'oa le fasse,; on veille mr q^elq^jchose^ ou sur ,quel- 
qu'un., afin -gue Ja .ç^nae soit bien faite; on surveille den haut, d'office 

(fur .^Mwrf ffad^rit/ far etiua^ .forge», tiber tftprô, ûber cmen nw&en, Me 

On ueiV/é à une chose , â son exécution ; on veOh sur ce qu! se fait, 
sur les personnes; on surveille s tout, sur tout (m«tt té a dit fût eèer 

liber efae @a<&e, fdr ober ilber tl>re «Ooïïite^iitig ; man toaét ûbtx bat, 
tpa$ gefoitfyt, iiber bie tyerfotten, liber bai, voaé einem tfrertragen ift ; 
mw btt$ x a.$tei Me tyrfoiieii, tnav'gttt anf affe£ #à)t). 

Vous rai/fez a vos' affaires, vos veillez sur vos enfants, vous sitrueïYfat 
les actions &t Jes personnes même tru} veillent sur eux» 

ftwvjhrrie j^uetau'un, $|urilyre f* fluefau'nn (ftfretrs 



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lebttt)* Ces deifk expressions veulent dire , demeurer en vie après une 
autre personne. 

Survivre quelqu'un est une expression du palais et qui n'entre que 
rarement dans le langage ordinaire. Elle désigne la survie de la per- 
sonne dont la vie ou l'existence avait des rapports très particuliers, très 
intimes , très intéressa ns avec celle de la personne qui meurt la pre- 
mière. Ainsi Ton dit qu'une femme a survécu son mari , qu'un père a 
survécu ses enfans. C'est ainsi qu'on parle , surtout quand il y a quel- 
que intérêt stipulé entre deux personnes pour le survivant. 

Selon Tordre de la nature, les enfans doivent survivre au père; par 
des événement particuliers, le père survit aux enfans. 



T. 

Tapisserie, Tenture ($<tpetc, SBe^ang)» La tapisserie est 
-destinée à couvrir quelque chose et ordinairement les murs, la tenture 
est faite pour être tendue s'ur quelque chose. 

La tapisserie est tenture, en tant qu'elle est étendue sur le mur; la 
tenture est tapisserie en tant qu'elle couvre le mur. 

Tarder , Différer» L'idée propre de tarder est celle d'être 
long tems à venir, à faire; l'idée de différer, est de remettre à un tems 
plus éloigné et plus convenable. 

Ne tardez pas (fà« met, jôaett tû$t) à cueillir le fruit, s'il est mur; 
s;îl ne l'est pas, différez (uerfôiebet cà, fïiffet tt «njle^eii). 

Celui qui ne se presse pas assez, tarde (l6gett>; celui qui renvoie au 
lendemain, diffère (OfTjègert). 

Taux, Ta», Taxation (3c*)âÇUtt0, Steiltt)* L'idée com- 
mune de ces trois mois, est celle de la détermination établie d'une va- 
leur pécuniaire. Le taux est cette valeur même; la taxe est le règle- 
ment qui la* détermine; les taxations sont certains droits fixes attribués 
à quelques officiers qui ont le maniement des deniers publics. 

On dit taux en parlant du denier auquel la loi fixe les intérêts de 
l'argent; pn dit taux ou taxe, en parlant du prix établi pour la vente 
des denrées, quelquefois on dit taxation au singulier, pour signifier 
l'opération de la taxe. 

Termes propres, p ro p re s Ternies (bte ctgttttlidfren 
§ltrëbrii(f e , Me et^ent^ilntlt^en Shlttriicf e). Les termes propres sont 
ceux que l'usage a consacrés pour rendre précisément les idées; les 
propres termes sont ceux mêmes qui ont été employés par la personne, 
par l'écrivain. La justesse dans le langage exige qu'on choisisse les 
termes propres; la confiance dans les citations «dépend de laiidélitc à 
rapporter les propres termes. 

Tomber à terre , Tomber par terre (gur @rbe fatten)» 
Par terre se dit de ce qui touche à la terre, erà terre de ce qui ny 
touche pas. Un arbre tombe par terre, et s~es fruits tombent a terre. 

Tome, Volume* Le volume (bet 33attb) peut contenir plusieurs 
tomes (îljetle), et le tome peut faire plusieurs volumes; mais la reliure 
sépare les volumes, et la division de l'ouvrage distingue les tomes. 

Tordu, Tors, Tortillé, Tortue (jebreïjt, frumm, tiers 
taeDf, gef ramait, frumm gebogen, getpintfcenj* L'idée commune de 

ces mots est d'aller en tournant au lieu d'aller droit, ou de prendre, 
au lieu de la direction naturelle, une direction oblique ou détournée-. 
. Tors indique la direction d'un corps tournant en long et de biais, 
sans marquer toujours un défaut dans la chose torse; tortu emporte 
une idée de défaut et de censure : un corps est tortu quand il est de 
travers, mal tourné; il n'y a de tortu que ce qu'on a tordu de force; 
M —*ué exprime de même un rapport à Faction de tortuer, et à l'événe- 

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Tr *Oi 

rncnt île se lortuer; ce qui est tortillé , a été tordu à plusieurs tours 
plus ou moins serrés; ce mot n'emporte pas un défaut. 

Tort, Préjudice, Détriment (UntecJjt, %laà)tfail, flfc 

btuà))* Le tort blesse le Hroit de celui à qui on le fait; le préjudice 
nuit aux intérêts de celui à qui on le porte; le détriment détériore la 
chose de celui qui le reçoit. L'auteur du tort fait son bien par le mal 
d'autrui ; l'auteur du préjudice fait son affaire d'où il résulte quelque 
mal pour autrui; l'auteur du détriment fait une chose qui devient un 
mal pour autrui, sans avantage pour lui-même. Tort se dit également 
au physique et au moral; l'idée de préjudice a principalement rapport 
au moral; celle de détriment est proprement physique: le détriment est 
une altération, une dégradation. 

Tout à coup, Tout d'un coup (auf (£inmal, plftÇtty)» 
Tout d'un coup veut dire tout en une fois, tout à coup signifie soudaine- 
ment, en un instant, sur-le-champ. Ce qui se fait tout d*un coup ne 
se fait ni par degrés, ni à plusieurs fois; ce qui se fait tout à coup n'est 
ni 'prévu ni attendu. v 

Trace, Vestige. Le vestige marque l'endroit où un homme 
a passé; la trace , la voie qu'il a suivie (ftujîtapfe, ®pur). 

Les vestiges s'impriment par le poids du corps sur Ja base qui le 
porte; les traces s'impriment également de toute autre manière: un pas 
laisse un vestige^ un coup laisse une trace. 

On voit les vestiges (UebetbUtbfel) d'un vieux château, on remarque 
les vestiges ou traces d'un cerf. 

Traduction, Version (UefecrfeÇintg)» La version est plus 
littérale, plus attachée à rendre l'original mot à mot; clic ne doit être 
que fidèle et claire; la traduction y plus occupée du fond des pensées, 
s attache à rendre les choses sous la forme qui peut leur convenir dans 
la langue nouvelle. 

La traduction est proprement en langue moderne; la version en an- 
cienne. Les bibles françaises sont des traductions, et les latines, les 
grecques sont des versions. 

"Traite, Trajet, Trotte. La traite est l'étendue du chemin 
d'un liou à un autre; le trajet l'étendue d'eau qu'il faut franchir pour 
aller d'un lieu à un autre: le trajet (Me SftvTt) et non la traite (bit 
Sttfrfe) de Calais à Douvres; on dit populairement une trotte dans le 
sens de traite; elle est en petit ce que la traite est en grand et regarde 
surtout les piétons. 

Transférer, Translation, Transport, Transporter. 
Transport est presque toujours purement physique, ou physiquement 
figure: les transports (bai ÇntftÙCfot) de 1 admiration etc.; translation 
est du style sacré; on transfère des reliques, un concile, et même un 
empire. (DeffefejtR, Dtrlfglil). Transporter est du style ordinaire : on trans. 
porte les personnes et les effets par eau et sur terre (man fcfoafft tyet= 

tonen itnb 3>inge au 9Ba(fet unb p Çinbt oon einem ûrte aum 
anbettt). - * 

À Travers, au Travers (fnnuher, qtter îibet). J travers 
marque purement et simplement l'action de passer par un milieu, et. 
d'aller par delà , ou d'un bout à l'autre. An travers marque propre- 
ment ou particulièrement l'action et l'effet de pénétrer dans un milieu, 
de le percer de part en part ou d'outre en outre. Vous passes à tra. 
vers le lieu qui vous laisse un passage , une ouverture, un jour; vous 
passes au travers d'un milieu dans lequel il faut vous faire un passage, 
faire une ouverture , vous faire jour pour passer. Passer son épéo 
au travers du corps , et passer à travers les champs. 

Un espion passe habilement et adroitement à travers le camp en- 
ncmî et se sauve. Le soldat se jette tout au travers d'un bataillon et 
l'enfonce. 

Trembler de, Trembler à (jittertt)» On dit Je tremble de, 
pour marquer un rapport de la chose qu'on craint avec le sujet du verbe 



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§99 Vu 

trembler. Je tremble de laisser p/foétrer mon Secret , je tremble de me 
trahir, Je tremble de le voir, de l'entendre, je tremble cTavouer etc. On 
dit je tremble à pour marquer le rapport de la chose que l'on craint avec 
la personne dont on parle. Je tremble a lui découvrir la conspiration; 
je tremble à lui faire ce reproche. La crainte de celui qui tremble de, 
prend sa source dans l'action même qu'il fait ou qu'il doit faire. La 
crainte de celui qui dit je tremble à, prend sa source dans l'impression 
que fera cette action sur un autre. 

Tube , Tuyau* Ces mots sont synonymes en ce qu'on désigne 
par l'un et parj'autre un cylindre creux en dedans, qui sert à don- 
ner passage à l'air ou à tout autre fluide. 

Le tube est, en général, un corps d'une telle figure, le tuyau est 
plutôt un ouvrage propre pour tel usage. On di) le tube (M Oîofyr), le 
cylindre d'un fusil; un tuyau de poHç (9ï 6 1) t f lit ehtem Ofeit). 

Tube ne se dit que dans les sciences: le physicien et l'astronome se 
^servent de tubes. Tuyau est dcTusagc ordinaire. L'ingénieur en instru- 
mens de physique et de mathématiques fait des tubes;, mais l'ouvrier en 
fer, en plomb, en maçonnerie, fait des tuyaux. 

Tiinilllte, Vacarme* Vacarme emporte l'idée d'un plus grand 
"bruit, et- tumulte, celle d'un plus grand désordre. 

Une seule personne fait quelquefois du vacarme (£Atm) ; mais le tu- 
multe suppose toujours qu'il y a un plus grand nombre de gens (ttttmtllt, 

©etûmntel). • 

Les maisons de débauches sont sujettes aux vacarmes. Il arrive sou- 
vent du tumulte ( s 21uf((tuf) dans les villes mal policées. 

Vacarme ne se (lit qu'au propre; tumulte se dit au figuré du trouble, 
ou de l'agitation de l'aine. On tient mal une résolution que Ton a 'prise 
dans le tumulte des passions. 

Tumultuaire, Tumultueux (nttfrâljrcrifrJ), ftftmuft*>). 
Tumultueux ajoute à tumultuaire l'idée de sédition. Dans une assemblée 
tumultuaire, on agita la hâte, avec trouble, sans ordre; la sédition ca- # 
ractérise l'assemblée tumultueuse. 

Tumultueux est à tumultuaire à pru près comme la cause, à l'effet; 
dans les assemblées tumultueuses, les décisions, les élections seront tu- 
mnltuaires. » 

U. 

Unique, Seul (ûHetft, ttlt$i(0» Un objet est unique, lorsqu'il 
n'y en a point d'autre de la même espèce; il est seul, lorsqu'il n'est pas 
accompagna. 

Un enfant qui n'a ni frère ni sœur est unique; un homme abandonné 
de tout le monde est seul. 

Usage, Coutume ((Scbrftttcf), ®ttte)« Ce que la plus grande 
partie des gens pratiquent est en usage. Ce gui est pratiqué /depuis 
longtems est une coutume. 



V. 

Vaeanees, Vacations* Vacances se dît de la cessation des 
études publique? dans les écoles et dans les collèges; vacations, de la 
cessation des séances des gens de justice. 

Vaillance, Vaillant /Valeur, Valeureux. (Za#fcrteit, 
tapftt, %ZVtkïfti$tt\t f ïfihcvify. I# vailUmce e&tia vertu ou la force 
courageuse qui constitue rJbouune caillant; la valeur est cette même 

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vertu quî se déploie et rend l'homme valeureux clans les combat*: l'une 
annonce la grandeur du courage; l'autre la grandeur des exploits. Il 
faut que le général sort vaillant, et le soldat valeureux. 

Vainement, en Vain OefgeMld), limfottft)» On a travaillé" 
vainement quand on l'a fait sans succès; ei en vain, quand on l'a fait 
sans fruit. Si vous me parlez sans que je vous entende , vous parles 
vainement; si vous me parles sans me persuader, vous parles en vain. 

Vallée, Vallon (Xfjal). > Vallée signifie un espace plus étendu, 
et vallon un espace plus resserré. 

Les poètes donnent au vallon quelque chose d'agréable et de cham- 
pêtre , vallée n'a retenu que l'idée cf un lieu bas. 

Vénéneux, Venimeux (fliftig). Ces deux mots signifient 
l'un et l'autre qui a du venin. Mais vénéneux ne se dit que des végé- 
taux; pour les animaux, on dit venimeux. 

La ciguë, la bella donne etc. sont vénéneuses; les vipères, les scor- 
pions sont venimeux. 

Véridique , Vrai (ber Me %8af)ti>cit fagt, \v>a1)t\)aft). Vrai 
se prend quelquefois dans l'acception de véridique, qui dit la vérité, 
mais avec un plus grand sens. 

L'homme véridique dit vrai; Phommc vrai dit le vrai. 

L'homme vrai est véridique par le caractère , par la simplicité, la 
droiture , l'honnêteté , la véracité de son caractère. 

L'homme véridique aimera bien à dire la vérité; mais l'homme vrai 
ne peut que la dire. 

Dieu est vrai par essence; l'écrivain inspiré par lui est contraint 
d'être véridique. 

Véritable, Vrai (tvàfyt, t»af>r$aftt(0» Vrai marque la vé- 
rité objective, il tombe sur la réalité de la chose, et signifie qu'elle est 
telle qu'on la dit; véritable désigne la vérité expressive, il se rapporte à 
l'exposition de la chose et signifie qu'on la dit telle qu'elle est. Un fait . 
est vrai , et le récit en est véritable. 

Veuvage, Vldulté (S&ttttoerfiftttb, 3&ittiptttfi«ttt, 3&itiu>ttï 
fd)aft, 95Rttttnettfrf>ttft). Tous deux se disent à l'égard d'une personne 
qui a été mariée et qui- a perdu son conjoint. 

, La viduité est l'état de celui qui est veuf; la veuvage en est la du- 
rée. 0h dira l'état de viduité, et un long veuvage. 

La viduité cesse, dès qu'on renonce au veuvage, dès qu'on quitte 
le veuvage. 

Vieilli, avoir Vieilli, être Vieilli (gealtett feipO» On 
dit d'un homme qu'il a vieilli et qu'il est vieilli. Par la première ex- 

Fression, on veut désigner l'action progressive de vieillir; parla seconde, 
état qui résulte de cette action. Il a bien vieilli depuis deux ans; il 
est bien vieilli. 

Viol, Violation , Violentent ( tterletmtft , 0*ptï)$uc*)t, 
(£tttf>eUigun0)* Ces termes expriment tous trois l'infraction de quel, 
que devoir considérable; c'est la différence des objets violés qui fait 
celle des termes. 

Le Viol est le crime de celui qui attente par force k la pudeur 
d'une fille ou d'une femme. Vielement ne se dit que de l'infraction de 
ce qu'on doit observer, et ce mot exige toujours un complément qui 
fasse connaître la nature du devoir qui est transgressé. Violation se dit 
plus spécialement des choses sacrées ou très -respectables, quand elles 
sont comme profanées. 

Voiei, Voila (fitV &<*!)♦ Voici se dit de ce qu'on va dire; 
voilà de ce qu'on a dit: Voici trois médecins qui ne se trompent pas: 
gaîté, doux exercice et modeste repas. La droiture du cœur, la vé- 
rité, l'innocence, l'empire sur les passions: voilà la véritable gran* 
deur. ÇMassillùn.) 



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*04 26e 

Vouloir, Souhaiter, Désirer {urfinfdfreit, uerlattgett)* 

On oeuf un objet présent; on souhaite et on cfeuVi* des choses éloignées. 
Nous voulons ce qui peut nous convenir; nous souhaitons ce qui nous 
flatte ; nous désirons ce qui nous plaît. 



Z. 

Zéphyr, Zéphyre (3*{ritor, 8Beftt»ittb). Le zéphyr est un 
vept léger, un souille gracieux; zéphyre est le zéphyr personnifié. 



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Table de Renvois. 



A. 

Accourcir, v. Abréger. 

A couvert, v. A l'abri. 

Afféterie, v. Affecta, 
tion. 

Affrioler, v. Affrian- 
der. 

Agronome, v. Agricul- 
teur. 

Aiguillonner, v. Ani- 
mer. 

Aiguiser, v. Affûter. 

Amasser, v. Accumu- 
< 1er. 

Amitié, v. Inclination. 

Amour, v. Affection. 

Amphibologie, v. Am- 
biguïté. 

Ancien, v. Aîné. 

Angoisse, v. Affres. 

Annihilation, v. Ané- 
antissement. 

Antagoniste, v. Adver- 
saire. 

Annuaire, v.Almanach. 

Annuel, v. Anniver- 
saire. 

Antagoniste, v. Adver- 
saire. 

Antérieur, v. Antécé- 
dent. 

Apostume, v. Apos- 
tètne. 

Apposer, v. Appliquer. 

Appréhension , voyez 
Alarme. 

Apprendre, v. Annon- 
cer. 

Arroger (s 1 ), v. Appro- 
prier (s'). 

Assistance, Assister, v. 
Aide, Aider. 

Associé , v. Allié. 

Assurer, v. Affirmer. 

Attaque, Atteinte, v. 
Agression. 

Atteinte, v. Attaque. 

FaiES, Dict. synonymîque 



Attraits, v. Appas. 

Attribuer (s'), v. Appro- 
prier (s*). 

Attristé , v. Affligé. 

Aussi, v. Ainsi 

Autrefois, v. Ancien- 
nement. 

Avanie, v. Affront. 

Aversion , v. Antipa- 
thie. 

Avertissement , Avis, 
v. Annonce. 

Avoir envie, v. désirer. 

Avoir peur, v. Appré- 
hender. 



Bagatelle, v. Babiole. 

Bague , v. Anneau. 

Baisser t v. Avaler. 

Barbare, v. Atroce. 

Bataille, v. Action. 

Bateau , Batelet , v. 
Barque. 

Bavard, v. Babillard. 

Bavardage, Bavarde- 
rie, v. Babil. 

Bégayer, v. Balbutier. 

Benêt, v. Badaud. 

Bénin , v. Indulgent. 

Bergerie, v. Ecurie. 

Bête, Bêtise, v. Animal. 

Bien, v. Beaucoup. 

Bienfaisance , v. Gé- 
nérosité. 

Biffer, v. Bâtonner. 

Biller, v. Atteler. 

Bise , v. Aquilon. 

Bissac, v. Besace. 

Bizarre, v. Baroque. 

Borée, v. Aquilon. 

Bornes, v. Confins. 

Bosquet, v. Bocage. 

Bouée, v. BaKse. 

Bourrique, v. Anesse. 

Boursouflé, v. Ampou- 
lé. 



Boutique, v. Atelier. 

Bouverie, v. Étable, 
Écurie. 

Braver, v. Affronter. 

Bredouiller, v. Balbu- 
tier. 

Briser, v. Casser. 

Broyer, v. Atténuer. 

Brute, v. Animal. 

Butor , v. Balourd. 

Buveur, v. Biberon. . 

c. 

Cabane, v. B ira que. 

Cabaret, v. Auberge. 

Cadre , v. Bordure. 

Cafard, v. Bigot. 

Cagot . v. Bigot. 

Calendrier, v.Almanac. 

Calmer, v. Apaiser. 

Canne, v. Bâton. " 

Canot, v. Barque. 

Captieux, v. Fallaci- 
eux. 

Caquet, v. Babil. 

Caresser, v. Cajoler. 

Casser, Annuler, Bri- 
ser. 

Cataracte, v. Cascade. 

Causer, v. Babiller, 
Caqueter. 

Caverne, v. Antre. 

Cécité, v. Aveuglement. 

Céder, v. Acquiescer. 

Celer, v. Cacher. 

Cercueil, v. Bière. 

C'est pourquoi, v. Ainsi. 

Chaleur, v. Ardeur. 

Chaloupe, v. Barque. 

Chamarrer, v. Barri o- 
ler. 

Champêtre, v. Agreste. 

Changement, v. Alté- 
ration. 

Chanteuse, v. Canta- 
trice. 

Charbon, ▼. Furoncle. 
14 



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son 



€h-»i 



Charge, v. Cargaison, 
Caricature. 

Charmes, v. Appas. 

Chérir, v. Aimer. 

Chèvre, v. Bique. 

Choix, v. Alternative. 

Chute, v. Cascade. 

Circonspect, v. Avisé. 

Citer, v. Alléguer. 

Clignement, Clignote- 
ment, ▼• Cillemcnt. 

Coffre, v. Bahut. 

Coiffer, v. Calamistrer. 

Combat , v. Action. 

Combler, v. Accabler. 

Comble, v. Cime. 

Comédien, ▼. Acteur. 

Commencer, v. Dé- 
buter. 

Commentaire , v. An- 
notation. 

Commodités, v. Aisan- 
ces. 

Commotion, v. Ebran- 
lement. 

Compassion, v. Com- 
misération. 

Componction, v. At- 
trition. 

Concevoir , v. com- 
prendre. 

Concilier , v. Accor- 
der. 

Condamner, v. Barrer. 

Condescendance , v. 
Complaisance. 

Conduit, v. Canal. 

Confédération, v. Al- 
liance. 

Confédéré, v. Allié. 

Confession, v. Aveu. 

Confirmer, v. Affirmer. 

Conflagration, v. Com- 
bustion. 

Confluent, v. Affluent. 

Congratulation, v. Fé- 
licita ti on. 

Conjuration, v.Cabale. 

Conseil, v. Avertisse- 
ment. 

Consentement, v* Ac- 
quiescement. 
" Conséquence , v. Con- 
clusion. 

Considération, v. Cé- 
lébrité , Circonspec- 
tion. 

Consolider, v. Affer- 
mir, Cimenter. 

Conspiration, v. Ca- 
bale» 



Constance, v. Carac- 
tère, Fermeté. 

Constitution, v. Com- 
plexion. 

Construire, v. Bâtir. 

Construction, v. Bâ- 
tisse. 

Contraindre , v. As- 
treindre. 

Contriné, v. Affligé.. 

Convaincu, v. Atteint. 

Convenance, ▼•Bien- 
séance. 

Conversation, v. Col- 
loque. 

Convoiter, ▼. Désirer. 

Convoitise, v. Aridité. 

Cordage , Corde , v. 
Cable. 

Corruption, v. Alté- 
ration. 

Côte, v.. Bord. 

Coteau, v. Colline. 

Couleur, v. Coloris. 

Courage, ▼. Bravoure. 

Courbure, v. Areua- 
tion. 

Courroux, v. Colère. 

Coursier, v* Cheval. 

Court, v. Bref. 

Coutume, v. Usage. 

Couvent, v. Clottre. 

Craindre» ▼• Appré- 
hender. 

Crainte, v. Alarme. 

Crime, v. Attentat. 

Critique, v. Aristar- 
que. 

Croquis , v. Esquisse. 

Croupade,v.Ballotade. 

Croyance, v. Créance. 

Cruel, v. Atroce, Bar- 
bare. 

Cuisson, v. Coction. 

Cupidité , v. Avarice. 

Cuvier, v. Baquet. 

». 

Débat, v. Altercation. 

Débattre, v. Agiter. 

Début, v. Commence- 
ment. 

Décalquer, v. Calquer. 

Déceler, v. Déclarer. 

Décence , v. Biensé- 
ance. ' 

Déconcerté, v. Confus. 

Découvrir, v. Décla- 
rer.- 

Décrépitude , ▼. Ca- 
ducité. 



Dédaigneux, v. Arro- 
gant. 

Défaut, v. Faute. 

Défectuosité, Faute. 

Déférence, v. Com- 
plaisance. 

Défier, v. Braver. 

Défilé, v. Col. 

Déflagration, v. Com- 
bustion. 

Dégager, v. Débar- 
rasser. 

Déguiser, v. Cacher. 

Dehors , v. Apparence. 

Détit, v. Crime. 

Délivrer, v. Affran- 
chir. 

Démarche, v. Allure. 

Démêlé, v. Alterca- 
tion. 

De même que, v. Ain- 
si que. 

Démolir, v. Abattre. 

Denrées, v. Aliment. 

Dépecer, v. Découper. 

De plus, v. Ailleurs 

Dépourvu, v. Dénué. 

Dépravé, v. Corrompu. 

Dériver, v. Découler. 

Dérogation, v. Abro- 
gation. 

Déroute , v. Défaite. 

Désirer, v. Vouloir. 

Dételer, v. Déhiller. 
Détester, v. Abhor- 
rer. 

Devant, v. Avant. 

Dévouement , v. At- 
tache. 

Dextérité, v. Adresse- 
Diable, v. Démon. 

Dialecte, v. Langage, 
Langue. 

Diction, v. E locution. 

Différence, v. Bigar- 
rure. 

Différend, v. Alterca- 
tion. - 

Différer, v. Tarder. 

Dignité, v. Décence, 

Diligence, v. Célérité* 

Dîme, v. Décime. 

Dimeur, v. . Décima - 
teur. 

Discale , v. Déchet- 

Discerner, v. Démê- 
ler, Distinguer. 

Discontinuer, v. Ces- 
ser, 

Disparité, v.Différence. 



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Google 



Di -Fa 



*09 



Disperser, v. Eparpil- 
ler, 

Disposition, y. Apti- 
tude. 

Dispute, v.Altercatiou, 
Différend. 

Disputer, v. Batailler. 

Disserter, v.Discourir. 

Dissimuler, y. Dégui- 
ser. 

Dissuader, v. Déper- 
suader. 

Distinguer, y, Démê- 
ler. 

Distraire, y. Détour- 
ner. 

Diversité, v.Bigarure. 

Divertir, v. Amuser, 
Détourner, 

Divulguer v. Ebruiter. 

Domicile, y. Demeure, 
Maison. 

Dommage, v. Détri- 
ment. 

Don» v. Cadeau. 

Donation, v. Dation. 

Donner, y. Bailler. 

Donner Avis, y. Aver- 
tir. 

Doux, v. Indulgent* 

Dresser , y. Arborer* 

Dromadaire, v. Cha- 
meau. 

Durcir, y. Endurcir. 

K. 

Echange, y. Change. 

Echarpe, y. Ceinture. 

Eclat, y.' Brillant. 

Ecolier, y. Disciple, 

Ecrivain, v. Auteur. 

Ecrouler (s f ), v. Ebou- 
ler (a> 

Edifice, y. Bâtiment. 

Effacer, y. Bâtonnet*. 

Effroi , v. Alarme. 

Effronterie, y. Audace. 

Effroyable, v. Affreux. 

Egaras, v, Circonspec 
non. 

Egarement, v. Délire. 

Egout, v. Cloaque. 

Ehonté, v. Effronté* 

Elève, t. Disciple. 

Elire, y.' Choisir. 

Elocution, v. Diction, 
Eloquence. 

Eloquent* v. Disert** 

Emaner, y. Découler. 

Embarras, y, Brfgarre. 

Embellir-, y. Décorer. 



Emblème, y. Devise* 

Embrouiller, v. Brouil- 
ler. 

Embûche, v. Appât. 

Emerveillé , /v. Ebahi. 

Eminence, y. Colline. 

Emolument, v. Béné- 
fice. 

Empêchement) v. Dif- 
ficulté. 

Empire, v. Autorité. 

Emplette, y* A et a t. 

Emploi* v. Charge. 

Employé, v. Commis. 

Emporter, v. Appor- 
ter» 

Emportement, v. Co- 
lère, Déchaînement. 

Enceindre , Enclorre, 
v. Ceindre. 

Enchantement, v. Char- 
me. 

Enchanter, v. Char- 
mer, . 

Encourager, v, A ni mer. 

Endurer, v. Souffrir. 

Enfantement, y. Ac- 
couchement. 

Enfreindre , v. Con- 
trevenir. 

Enfuir (s*), v. Echap- 
per (s). 

Ennoblir, v. Anoblir. 

Enquête, v. Interro- 
gatoire. 

Enseigner, v. Appren- 
dre, Montrer, 

Entendement, v. Con- 
ception. 

Entendre, y. Ecouter. 

Entendu, v. Adroit. 

Entier, y. Complet. 

Entourer, v. Encein- 
dre* 

Entretenir (s*), y. Ba- 
biller, Causer. 

Entretien» v. Dialogue. 

Epais, v. Dense. 

Epanche ment * v. Ef- 
fusion. 

Epargne, v. Economie, 
Ménage. 

Epigraphe, v. Ecriteau. 

Epithête, v. Adjectif. 

Epouvantable, v. Af- 
freux, Effroyable* 

Epouvante, Alarme. 

Equipage, v. Bagage. 

Equivoque, v. Ambi- 
guïté, Double sens* 

Erudit, y. Docte* 



Erudition, v. Doctrine* 

Esclave , v. Captif. 

Espérer, v. Attendre. 

Espion, y. Emissaire* 

Espionner, v. Epier. 

Estimation, v. Appré- 
ciation* 

Estimer, v. Croire. 

Etable, y. Ecurie. 

Etablir,' v. Eriger. 

Etat, v. Condition. 

Eternel, v. Continuel, 

Eternuement, Ebroue- 
ment. 

Eté ter, v. Ecimer. 

Etiquette, y. Ecriteau. 

Etoile, v. Astre. 

Etonnement, v. Ad- 
miration, Consterna- 
tion. 

Evaluation, v. Appré- 
ciation. 

Evénement,, v. Cata- 
strophe. 

Exactitude, v. Atten- 
tion. 

Exciter, v. Animer. 

Exécuter, v. Effectuer* 

Exhumer, v. Déterrer. 

Exiler, Exil, v. Ban- 
nir, Bannissement* 

Exister, v. Etre. 

Expédier, r. Dépêcher. 

Expéditif, v. Diligent* 

Explications, v. An- 
notations. 

Exprimer, v. Enoncer* 

Extérieur, v. Appa- 
rence. 

Extrémité, v. Agonie, 
Bout. 

F. 

Face- à -face, y. En 
face. 

Facile, v. Aisé. 

Façon , v. Conforma- 
tion. 

Fadaises, v. Balivernes. 

Faible, y. Débile. 

Faibles, Faiblesse, y. 
Fragilité. 

Faillir, v. Choir* 

Faillite , t. Banque- 
route. 

Faite, v. Cime. 

Faix, v. Charge. 

Fameux, v. Célèbre. 

Fantaisies .(^voir des), 
t. Fantasque. 

Fardeau, v* Charge* 



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vos 



Fa — He 



Fascination, v. Entête- 

• ment. 

Fasciner, v. Entêter. 

Fastidieux, v. Dégoû- 
tant. 

Fatalité, v. Destin. 

Faute, v. Crime, Dé- 
faut. 

Faux* v. Discordant. 

Feindre, v. Dissimu- 
ler. 
" Félicitation , v. Con- 
gratulation. 

Fenaison, v. Fauchai- 

' son. 

Fendre,, v. Fêler. 

Fente , v. Fêlure. 

* Ferme , v. Constant. 
Fermentation, v. Ebul- 

' lition. 

Fermer, v. Barrer. 
' Fermeté, v. Caractère. 

Fertile, v. Fécond. 

* Fertiliser , v. Fécon- 

der. 
Fertilité, v. Fécondité. 
Festin, v. Banquet. 
Fétation, v. Féconda- 

tion. 

Fétus, v. Embryon. 
Fier, v. Arrogant. 
Fier (se), v. Confier 

(»e). 

• Fierté, v. Dédain. 
Figure, v. Conforma- 
tion. 

Filou, v. Fripon, Vo- 
leur. 

Fin, v. Cauteleux, Dé- 
licat, Délié. 

Finesse, v. Adresse, 
Délicatesse. 

Finir, v. Achever, 
Cesser. 

Fissure, v. Fente. 

Flageller, v. Fouetter. 

Flagorner, FJatter, v. 
Cajoler. 

Flamberge, v. Epée. 

• Flatteur, v. Adulateur. 
Fléau, v Calamité. 
Flétrie, Fanée. 

* Fleur , v. Elite. 
Floraison, v. Fleura i- 
*8on. 

Florissant, v. Fleuris- 
sant. 

Fluxion , v. Conges- 
tion. 

Foi, v. Croyance. 

Folâtre , v. Badin. 



Fomenter, v. Entre- 
tenir. 

Fondement, v. Base. 
Fonder r v. Etablir. 

Fondre sur, v. tomber 
sur. 

Fonte, ▼, Fusion. 

Forcer, v. Contrain- 
dre. 

Force, v. Energie. 

Forêt , t. Bois. 

Forfait, Crime. 

Forfanterie, v. Jac- 
tance. 

Forger , v. Controu- 
ver. 

Formaliser (se), v. se 
Fâcher. 

Formalités , v. For- 
mules. 

Forme, v. Conforma- 
tion. 

Formidable, v. Redou- 
table. 

Fort , v. Bien , Ro- 
buste, Vigoureux. 

Fortune, v. Destin. 

Fougue, v. Emporte, 
ment. 

Fouiller, v. Creuser. 

Fourvoyer (se), v. Ega- 
rer (s'j. 

Fraction , v. Effrac- 
tion. 

Fragilité, v. Faiblesse. 

Frais» v. Dépens. 

Frapper , v. Battre, 
Férir. 

Frelater, v. Falsifier. 

Frétement , v. Affrè- 
tement. 

Fripon , v. Filou. 

Froid, v. Flegmatique. 

Frontispice, v. Façade. 

Fuie, v. Colombier. 

Fuite, v. Déroute. 

Funeste, v. Fatal. 

Fustiger, v. Fouetter. 

Futur, v. Avenir. 

G. 

Gages, v. Appointe- 
mens. 

Gai, v. Enjoué, Egril- 
lard, Jovial. 

Gain, v. Bénéfice. . 

Galant , v. Amant. 

Galanterie , v. Fleu- 
rette. 

Galère, v. Barque. 

Garant, v. Caution. 



Gelée Blanche , v. 
Givre. 

Gêner, v. Déranger. 

Génie, v. Conception. 

Gentillesse, v. Babiole. 

Gigot, v. Eclange. 

Globe, v. Boule. 

Glorieux, v. Avanta- 
geux. 

Glose , v. Commen- 
taire. 

Glossaire, v. Diction- 
naire. 

Golfe, v. Baie, Anse. 

Gorge , v. Col, Défilé. 

Grâce , v. Faveur. 

Grâces, v. Agrémens* 

Grêle, v. Fluet. 

Grief, v. Grave. 

Griffonage, v. Barbou- 
illage. 

Grimace, v. Contor- 
sion. 

Gronder, v. Quereller. 

Gros, v. Epais. 

Grotte, v. Antre. 

Guérison, v. Cure. 

Guerrier , v. Belli- 
queux. 

Guider, v. Conduire. 



Habile, v. Adroit, Ca- 
pable, Docte. 

Habileté, v. Adresse, 
Capacité. 

Habitant, v. Bourgeois. 

Habitation, v. Demeu- 
re. 

Habit, v. Habillement. 

Habitude, v. Coutume. 

Hâbleur, v. Faofaron. 

Haine, v. Antipathie. 

Hanter, v. Fréquenter. 

Harangue, v. Discours. 

Harasser, v. Fatiguer. 

Hasard, v. Destin. 

Hausser, v. Elever* 

Haut, v. Altier. 

Hauteur, v. Elévation. 

Hésitation, v. Anonne- 
ment. 

Hésiter, v. Balancer, 
Barguigner. 

Heureux , v. Fortuné. 

Heurter, v. Choquer. 

Homicide, v. Assasin. 

Honnir, v. Bafouer. 

Honora ires, v. Appoin- 
temens. 



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Me — MA 



*09 



Honte, v. Confusion. 

Hormis, Hors, v. Ex- 
cepté. 

Horrible, v» Affreux. 

Hôtel, Hôtellerie, v. 
Auberge. 

Humain, v. Indulgent. 

Hutte, v. Baraque. 

i. 

Idiome, v- Langage, 
Langue. 

Idiot, v. Bête. 

Ignare, Ignorant, ▼. 
Ane. 

Image, v. Description. 

Imagination, v. Idée. 

Immunité, v. Exemp- 
tion. 

Imperfection, v. Dé- 
faut. 

Impertinent, v. Fat. 

Impétueux, v. Empor- 
té, Violent. 

Impétuosité , v. Em- 
portement. 

Impie xe, v. Complexe. 

Importun, v. Fâcheux. 

Imposition, Impôt, v. 
Contribution. 

Imposteur, v. Falla- 
cieux. 

1 mprécat i on , E lécra- 
tioo. 

Improuver r v. Désap- 
prouver. 

Impudent, v. Effronté. 

Imputer, v. Attribuer. 

Incarcérer, v. Empri- 
sonner. 

Inciter, v. Animer. 

Incommoder , v.' Dé- 
ranger. 

Indiquer, v. Désigner, 
Montrer. • 

Indolent, v. Fainéant. 

Induire , v. Conclure. 

Inexorable, v. Infle- 
xible. 

Infaillible, v. Imman- 
quable. 

Infamie, v. Ignominie. 

Infatuation, v. Entête- 
ment. 

lnfatuer, v. Entêter. 

Inférer, v. Conclure. 

Inférieur, v. Bas. 

Information, v. Inter- 
rogatoire, 
nformer, v. Annon 



cer, Apprendre, A ver- 
tir. 

Infortune, v. Calamité. 

Ingénuité , v. Fran- 
chise, Candeur. 

Inhabité, v. Désert. 

Inhumain, v. Barbare. 

Inhumer 9 v. Enter- 
rer. , 

Inintelligible, v* In- 
compréhensible. 

Initié, ▼. Adepte. 

Injonction , v. Com- 
mandement. 

Inscription , v. Ecri- 
teau. 

Insipide , y. Fade. 

Inspiration , v. Insi- 
nuation. 

Instant, v. Moment. 

Instigation, v. Insinua- 
tion. 

Instituer, v. Eriger. 

Instruire, v. Appren- 
dre. 

Insulte, v. Affron. 

Insurrection, v. Emeu- 
te. 

Insurgent, v. Bcbello. 

Intégrité , v. Honnê- 
teté. 

Intelligence secrète, v. 
Collusion. 

Intelligible, v. Com- 
préhensible. 

Intention, v. Dessein. 

Interdire, v. Défendre. 

Interdit, v. Confus. 

Intéressé , v. Arabe, 
Attaché. 

Intérieur (L*), v. De- 
dans (Le). 

Interne, v. Intérieur. 

Interprétation, v. An- 
notations. 

Intestins, v. Entrailles. 

Intrigue, v. Brigue. 

Intrinsèque, v. Inté- 
rieur. 

Invention, v. Décou- 
verte." 

Inviter, v. Convier. 

Irrésolu, v. Indécis. 

Issue, v. Réussite. 

Ivrogne, v. Biberon. 

j. 

Jaboter; v. Caqueter. 
Jactance , v. Forfan- 
terie. 



Jadis , v. Ancienne- 
ment. 

Jargon , v. Langage, 
Langue. 

Jaser, v. Babiller, Ca- 
queter. 

Joaillerie, v. Bijoute- 
rie. 

Joli , v. Beau. 

Journalier, v. Diurne. 

Jouvenceau, v. Jeune 
homme. 

Joyau, v. Bijou. 

Juger, v. Croire, Dé- 
cider. 

Juste, v. Equitable. 

Mm 

Labourable, v. Arable. 

Lacis, v. Filet. 

Laconique, v. Concis. 

Laisser, v. Cédrr. 

Landes, v. Friches. 

Large, v. Ample. 

Larron, v. Filou. . 

Lascivcté, v. Impudi- 
cité. 

Lasser, v. Fatiguer. 

'Lassitude, v. Fatigue. 

Lémures , v. Larves. 

Lent, v. Lambin. 

Lésine, v. Avarice. 

Levant, v. Est. 

Lever, v. Elever. 

Lèvre, v. Sabine. 

Leurre, v. Amorce, 
Appât. 

Leurrer, v. Duper. 

Liaison , v. Attache- 
ment. 

Libéralité, v. Largesse. 

Liberté, v. Franchise. 

Libertin, v. Bandit. 

Lire licier, v. Congé- 
dier. 

Licencier (se), v.Eman- 
ciper (s'). 

Lier, v. Attacher. 

Lièvre, v. Hase. 

Lieu, v. Endroit. 

Lieux , v. Aisances. 

Ligament,-Ligature, v. 
Lien. 

Lignée, v. Famille. 

Ligneux, v. Boiseux. 

Ligue, v- Alliance. 

Limites, v. Bornes. 

Liquation, v. Fonte. 

Liquide, v. Fluide. 

Lisière, v. Bande. 



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SI© 



Id — Or 



Littérateur, y. Erudit, 
Homme de lettres. 

Littérature, v* Doc- 
trine, Erudition, 

Loger, v. Demeurer. 

Louange, v. Eloge. 

Louer, v. Affermer. 

Loyal, v. Franc. 

Lubricité, v. Iropudi- 
cité. 

Lucre, v. Bénéfice. 

Lueur, v. Clarté* 

Luire, v. Briller. 

Lumière, v. Clarté. 

Lustre, v. Brillant* 

Luxe, v. Faste. 

m. 

Maflé, v. Joufflu. 

Magnificence, v. Luxe. 

Maigre, v. Etique. 

Maintenant* v. Actuel- 
lement. 

Maintien • v. Conte- 
nance. 

Maison, v. Demeure, 
Famille. 

Maîtresse, y* Amante, 
Concubine. 

Malédiction, y. Exécra- 
tion. 

Malhabileté» v. Mal- 
adresse. 

Malheur, y. Calamité. 

Malhonnête, v. Des* 
honnête. 

Manche, y. Hampe. 

Manège, y- Machina- 
tion. 

Manger, y. Bâfrer. 

Manière, y. Air, Fa- 
çon. 

Manifester, y. Décla- 
rer. 

Marchand, y. Commer- 
çant. 

Marcher, y. Cheminer. 

Mari , y* Epoux* 

Marquer, y. Désigner. 

Martial, y. fielligueux. 

Masquer, y. Déguiser. 

Mater, y. Macérer. 

Mauvais, y. Chétif. 

Méchant, ▼. Malicieux. 

Médiation, y. Entre, 
mise. 

Méditation, v. Atten- 
tion. 

Méfiance, v. Défiance. 

Mélancolique, y* Atra- 
bilaire. 



Mélange, y. Alliage. 

Ménagemene, y. Cir- 
conspection. 

Mener, y. Conduire. 

Menteur, y. Fanfaron. 

Menu, y. Délié. 

Méprisable., y. Con- 
temptible., 

Mésaise, y. Malaise* 

Mésallier (se), y* Dé- 
sallîer (se). 

Métayer, y. Fermier. 

Métier, y. Art» 

Meurtre, Meurtrier* y. 
Homicide. 

Militaire , y. Belli- 
gueux* 

Mine, y. Air. 

Ministère, y. Charge. 

Minutie, y. Babiole. 

Miracle, y. Merveille 

Mirer, v. Ajuster, Vi- 
ser. 

Miséricorde, v. Merci. 

Mitiger, v. Adoucir. 

Modérer, y. Adoucir. 
1 Modestie, v. Décence* 

Monastère, v. Cloître. 

Monceau, v. Amas. 

Monologue, v. Soli- 
loque* 

Monticule, v. Colline. 

Moquer (se), v. Jouer 
(*e). 

Mordant, v. Caustique* 

Mors, v. Frein. 

Mort, v. Décès* Dé- 
funt. 

Mortel, y* Délétère. 

Mortifié, y. Affligé. 

Mortifier, *v. Macérer. 

Mot, v. Expression* 

Motif, y. Cause. 

Mou, y. Indolent. 

Mouchoir de cou, y. 
Fichu. 

Mourir, v* Décéder. 

Mutation, v. Change- 
ment. 

Bf. 

Nacelle , Navire , v. 

Barque. 
Narrer, v. Conter. 
Nativité, y. Naissance. 
Naturel, v. Naïf. 
Nécessité, y. Besoin. ~ 

Contrainte. 
Nef , v. Navire. 
Négoce, v* Commerce. 



Négotiant, v* Commer- 
çant. 

Niais, v. Badaud» Idiot. 

Nigaud, v. Badaud, 
Idiot. 

Nippes* v. Hardes. 

Noircir, v. Dénigrer* 

Nommer, y* Appeler. 

Nonchalant , v. Fai- 
néant.. 

Nourrir, v. Alimenter. 

Nourriture , v. Ali. 
ment* 

Nouveau, v. Neuf. 

Numéral , v» Kumé - 
rîque. 

o. 

^Obliger, v. Contrain- 
dre, Engager. 

Obscène , v. Deahon- 
nête. 

Obscurcir, v. Eclip- 
ser. 

Obsèques, v. funérail- 
les. 

Observation», v. Con- 
sidérations. 

Obstacle, v. Difficulté, 
Empêchement. 

Obstiné, v. Entêté. 

Occasion, v. Cas. 

Occupé, v* Affaire. 

Occurence, v. Cas. 

Odieux , y* Haissable. 

Oeillade, v.Coupd'œil. 

Offrande, v. Oblation. 

Office, v. Charge. 

Offusquer, v. Obscur- 
cir. 

Ombrageux , v. Mé- 
fiant. 

Ondes, v. Flots. 

Ondoyer, v. Baptiser 

Opiner, y. Délibérer. 

Opiniâtre, y. Entêté. 

Opiniâtreté, v* Obsti- 
nation* 

Opinion, v. Avis. 

Opposer à (s*), v. flat- 
ter. 

Oppression , v. An- 
hélation. 

Opprobre, v. Ignomi- 
nie* 

Orage, v. Bourrasque. 

Oraison , . v. Discours. 

Ordinaire, v. Commun. 

Ordonner , v* Com- 
mander. 

Ordre , v* Arrange* 



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ment 9 Commande- 
ment. 

Orgueil, v. Fierté. 

Orgueilleux, v. Avan- 
tageux. 

Orient, ▼• Est. 

Origine (dés F), v. Ab 
ovo. 

Orner, v. Décorer. 

Ouïr, v. Ecouter. 

Outil, v. Instrument. 

Outrage, v. Affront. 

Outre cela, y. Ailleurs 
(d). 

Outré, v. Indigné. 

Outrepasser, v. Excé- 
der. 

Ouvert, v. Béant. 

Ouverture, v. Brèche. 



Paie , v. Appointe- 
ments 

Paire, v. Couple. 

Paître, v. Brouter. 

Paix, v. Calme. 

Pallier, v. Déguiser. 

Paradoxe, v. incroya- 
ble. 

Paraître, v. Apparaî- 
tre. 

Parallèle, v. Equidis- L 
tant. 

Parcimonie , v. Eco. 
nomie. 

Pardon , v. Excuse. 

Pardonner, v. Excu- 
ser. 

Parer, v. Atinter, Dé- 
corer. 

Parfait, v. Accompli. 

Parole, v. Mot. 

Paroxisme, v. Accès. 

Partager, v.Distribuer, 
Diviser. 

Parti, v. Brigue, Fac- 
tion. 

Parvenir, v. Atteindre. 

Pas, v. Col. 

Pasteur, v. Pâtre, Ber- 
ger. 

Pâtis, v. Pacane. 

Patient, v. Endurant. 

Pavillon, v. Bannière. 

Pays, v. Contrée. 

Peau, v. Epidémie. 

Pendant, v. Durant. 

Pensée, v. Imagina- 
tion, Penser. 

Pensées, v. Considé- 
rations, Esquisse. 



Or — Qu 

Penser , Béver , v. 
Croire. 

Penseur, v. Méditatif- 
Pente, v. Inclination» 

Péril, v. Danger. 

Périphrase, v. Circon- 
locution. 

Permis, v» Licite. 

Permutation, v. Chan- 
ge. 

Perpétuel, v. Conti- 
nuel. . 

Persévérer, Persister, 
v. continuer. 

Perspective, v. Aspect. 

Perspicuité, v. Clarté. 

Persuader, v. Con- 
vaincre, Insinuer. 

Persuasion , v. Con- 
viction, Insinuation. 

Perturbateur, v. Agi- 
tateur. 

Pervers, v. Corrompu. 

Pérystile , v. Colon- 
nade. 

Pesant, v. Lourd. . 

Pétiller, v. Décrépi- 
ter. 

Petit, v. Exigu* 

Peur, v. Alarme, Ef- 
froi, Frayeur. 

Pharmacien, v Apo- 
thicaire. 

Pbébus, v. Galima» 
tbias. 

Physionomie, v. Air. 

Pièce, v. Chef, Mo. 
querie. 

Piège, v. Appât. 

Pigeon, v. Colombe. 

Piste, v. Foulées. 

Placard, v. Affiche. 

Place, v. Endroit. 

Placer, v. Mettre. 

Plaie, v. Blessure. 

Plaire, v; Complaire. 

Plaisanterie, v. Moque- 
rie. 

Pleurs, v. Larmes. 

Plus, v. Davantage. 

Pointer, v. Braquer. 

Populace, v. Canaille. 

Porter, v: Animer. 

Portion, v. Partie. 

Portrait, v. Effigie. 

Posé, v. Calme. 

Poser, v. Mettre. 

Positif, v. Effectif. 

Position, v. Disposi- 
tion. 

Posture, v.Contenance. 



»ti 

Pratique, v. Chaland. 

Précédent, v. Antécé- 
dent. 

Précéder, y. Devan- 
cer. 

Précepteur, v. Maître. 

Précis, v. Concis, Suc- 
cuit. 

Précoce, v» Hâtif. 

Préjudice» v. Détri- 
ment. 

Présage, v. Augure. 

Présent, v. Actuelle- 
ment. 

Présomption, v. Con- 
jecture. 

Principal , v. Fonda- 
mental. 

Prisée, v. Apprécia- 
tion* 

Prison, v. Cachot. 

Prisonnier, v. Captif. 

Privés, v. Aisances. 

Procéder, v. Décou- 
ler. 

Proche , v. Contigu. 

Profession, v. Art, Mé- 
tier. 

Profit, v. Bénéfice. 

Prohiber , v. Défen- 
dre. 

Proie, v* Butin. 

Prolonger, v. Alonger. 

Proposition, v. Phrase. 

Prospérité , v. Bon- 
heur. 

Protéger, v. Défendre. 

Provenir, v. Découler. 

Proverbe, v. Adage. 

Provoquer, v. Agacer, 
Défier. 

Prouesse, v. Exploit. 

Prouver, v.Démontrer. 

Prudent, v. Avisé. 

Public, v. Manifeste» 

Pudeur, v. Décence, 
Honte. 

Puéril, v. Enfant. 

Puérilités, v. Enfan- 
tillage. 

Puissance, v. Autorité, 
Pouvoir. 

Pulvériser, v. Atté- 
nuer. 

Purger, Purifier, v. 
Epurer. 

Punir, v. Châtier. 

Querelle, v. Alterca- 



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•if 

tion, Castille, Diffé- 
rend, Noise. 

Querelleur , v» Har- 
gneux. 

Question, v. Demande. 

Questionner, v. De- 
mander. 

Quête , ▼. Collecte. 

Quitter, v. Abandon- 
ner, Déserter. 

Quotidien, v. Diurne. 

**. 

Race, v. Famille. 

Rage, v. Fureur, Fu- 
rie. 

Ragot , v. Nabot. 

Raillerie, v. Moquerie. 

Rame , v. Aviron. 

Ranger, v. Arranger. 

Rapt, v. Entèvenfent. 

Raréfaction, v. Dilata- 
tion. 

Raser, v. Démanteler. 

Rassemblement, v. At- 
troupement. 

Rassis, t. Calme. 

Raturer, v. Bàtonner. 

Ravir , v. Arracher, 
Charmer. 

Rayer, v. Bàtonner. 

Rayonnant, v. Radieux. 

Réaliser, v. Effectuer. 

Récalcitrant, v. Re- 
bours 

Récent , v. Neuf. 

Recevoir , v. Accep- 
ter, Accueillir. 

Réciproque, v. Mutuel. 

Récrément, v. Excré- 
mens. 

Rectitude, v. Droiture. 

Recueil, v. Collection. 

Redoutable , v. For- 
midable. 

Redouter, v. Appré- 
hender. 
Réflexions, v. Consi- 
dérations. 

Refrogner, v. Rechig- 
ner. 

Refuge, v. Asile. 
Région, v. Contrée. 
Régime, v. Admini- 
stration. 
Regret, v. Contrition. 
Rejaillir, v. Jaillir. 
Religieux, v. Moine. 
Remercier, v. Congé- 
dier. 



0« — S* 

Réminiscence, v. Mé- 
moire. 

Rempart, v. Boule- 
vard. 

Rendre (se), v. Aquies- 
cer. 

Renommée, v. Célé- 
brité. 

Renversement, v. Bou- 
leversement. - 

Renvoyer, v. Congé- 
dier. 

Répartir, v.Distribuer. 

Réprouver, v. Désap- 
prouver. 

Réserve, v. Décence, 
Discrétion. 

Résidence, v.Demeure. 

Ressource , v. Expé- 
dient 

Ressouvenir', v. Mé- 
moire. 

Restaurer, v. Réparer. 

Reste (au, du), v. De- 
meurant (au). 

Rester, v. Demeurer. 

Restituer, v. Remettre. 

Résulter, v. Ensuivre 

(O- 
Rétablir, v. Reparer. 

Rétablissement, v. Ré- 
paration. 

Rétif, v. Récalcitrant, 
Rebours. 

Revéche, v.. Rebours. 

Réveiller, v. Eveiller. 

Revenir, v. Retourner. 

Revenu, v. Rente. 

Rêver , v. Penser. 

Révérence, v. Salut. 

Rêveur, v. Méditatif. 
, Révolte, v. Rébellion. 

Rigide, Rigoureux, v. 
Roide. 

Ris, v. Rire. 

Risible , v. Ridicule. 

Risquer, v. Hasarder. 

Rivage, Rive, v. Bord. 

Rivière , v. Fleuve. 

Rixe, v. Noise. 

Robuste, v. Fort. 

Rogue, v. Arrogant. 

Rompre, v. Briser. 

Rosaire, v. Chapelet. 

Rosse, v. Cheval. 

Rotondité, y. Rondeur- 
Rupture , v. Bris. 

Rusé , v. Cauteleux. 

s. 

Sacrifier, v. Immoler. 



Sagaeité , v. Persplca* 
cité. 

Sage -femme, v. Ac- 
coucheuse. . ' 

Salaire , v. . Appointe- 
mens.. 

Salive , v. Bavé. 

Sanglant, v. Ensanglan- 
té. 

Satire , v. Diatribe. 

Satisfaire, v. Assou- 
vir. 

Satisfait, v. Content. 

Savant, v. Docte, Eru- 

dit. 

Savoir, v. Littérature, 
Doctrine. 

Sauvage, v. Farouche. 

Sceau, v. Cachet. 

Science, v. Doctrine. 

Sec, v. Aride. 

Sécheresse, v. Aridité. 

Secouer, v. Hocher. 

Secourir , v. Aider. 

Secours, v. Aide, As- 
sistance. 

Secousse, v. Ebranle- 
ment. 

Secret, v. Clandestin. 

Sédition, v. Emeute. 

Séducteur, v. Falla- 
cieux. 

Séduire, v. Débau- 
cher. 

Séjour, v. Maison. 

Semblable, v. Pareil, 
Ressemblant. 

Sembler, v. paraître. 

Semer, v. Ensemencer. 

Sempiternel, v. Con- 
tinuel. 

Sens, v. Bon sens, Con- 
ception. 

Sentiment , v. Avis. 

Sentir, y. Flairer. 

Septentrion . v. Nord. 

Servir (se), v. Em- 
ployer. 

Sévère, v. Austère. 

Sévérité, v. Rigueur. 

Siège , v. Blocus. 

Signature , v. Seing. 

Signifier, v. Notifier. 

Simulacre, v. Fantôme. 

Situation, v. Disposi- 
tion. 

Sobre, v. Frugal. 

Société , v. Associa- 
tion, Congrégation. 

Solitaire, v. Désert. 

Sollicitude, v. Soin. 



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Se — Tr 



Sommet , ▼.• Cime. 

Somptueux, v. Magni- 
fique. * 

Somptuosité, y. Luxe. 

Songe , y. Rêve. 

Songer, v. Penser- - 

Sorcier , v. Magicien* 

Sornettes, y. Baliver- 
ne». 

Sort, v. Enchantement» 

Destin. . 

Sortable, y. Convena- 
ble, 

Sot, v. Fat. 

Sottise , v. Bêtise. 

Soucis, v. Soin. 

Souffrir, v. Endurer, 
Essuyer; 

Souhait, y. Désir. 

Souhaiter, v. Désirer, 
Vouloir. * 

Soûl, v. Ivre. 

Soulever,, v. Elever. 

Soumettre, v. Assu- 
jettir. 

Soupçonneux, v. Mé- 
fiant. 

Soupirer après, v. Re- 
spirer après 

Soupirer, v. Désirer. 

Souplesse, v. Adresse. 

Source v v. Origine- 
Sourd (rendre) v. As- 
sourdir. 

Soutenir, v. Défendre, 
Maintenir. 

Soutien , v. Appui* 

Souvenir, y. Mémoire. 

Spectre, v. Fantôme. 

Splendeur, Clarté. 

Stérile, v. Infertile. 

Stupide , y. Bête. a 

Style , v. Elocution, 
Diction, Manière. 

Subjuguer, v. Assujet- 
tir, Asservir. 

Sublime, v. Elevé. 

Suborner, v. Corrom- 
pre. 

Subsides, v. Subven- 
tion, Contribution. 

Subsistances, v. Den- 
rées. 

Subtil, v. Délié. 

Succès , v. Réussite. 

Succint, v» Bref, Con- 
cis. 

Suffisamment, v. Assez. 

Suffoquer, v. Etouf- 
fer. 

Suggérer, v. Insinuer. 
FaiES i ^ct. •ynonymique, 



Suggestion ,• v. Insi- 
nuation. 

Suite, v. Continuation. 

Sujet, v. Cause, Ma- 
tière, Objet. ' 

Superstition, v. Fana- 
tisme. 

Support, v. Appui. 

Supporter, v. Endurer. 

Supputer, v. Calculer. 

Sur, v. Certain. 

Surmener, v. Estrapas- 
ser. 

Surplus (au), v. De- 
meurant (au). 

Surprendre, v. Duper, 
Etonner. 

Surprise, v. Admira- 
tion. 

Susceptible, v. Capa- 
ble. 

Suspension d'armes, v. 
Armiatice. 

Sustenter, v. Alimen- 
ter. 

Synecdoque, v. Méto- 
nymie. 

Tabatière , v. Boîte. 

Tableau, v. Descrip- 
tion. 

Tacher, v. Souiller,. 

Taciturne, v. Silen- 
cieux* 

Tact, v. Attouchement. 

Taille , v. Stature. 

Taille, Taxe, v. Con- 
tribution. 

Taire, v. Cacher. 

Talent , v. Oualité. 

Tapage, v. Bacchanal. 

Tas, v. Amas. 

Taverne : v. Auberge. 

Taudis, v. Cabane, Ba- 
raque. 

Tel, v. Pareil. 

Témérité, v. Hardiesse. 

Tempérament, v. Com- 
plexion. • 

Tempérant, v. Frugal. 

Tempérer, v. Adoucir. 

Tempête, v. Bourras- 
que* 

Tendresse, v. Sensibi- 
lité, Inclination. 

Tenture, v. Tapisserie. 

Terme, v. Expression. 

Termes , v. Bornes. 

Terminer, v. Achever* 



Terre (pièce, de), v. 
Champ. 

Terreur , v. Alarme, 
Effroi, Frayeur. 

Terrible, v. Effrayant. 

Territoire* v. Champ. 

Tête, v. Caboche, Chef. 

Têtu, v. Entêté. 

Texture, v.Contexture. 

Tic, v. Manie. 

Tissu, Tissure, v. Con- 
texture. 

Toison, v. Laine. 

Tombe, v. Sépulcre* 

Tomber , v. Choir. 

Tomber sur, v. Fondre 
sur. . 

Tonne, v. Balisé. 

Tonneau, v. Barrique. 

Torche, v. Flambeau. 

Torrent, v. Fleuve. 

Tortueux, v. Sinueux. 

Toucher, v. Concerner. 

Tour,v. Circonférence. 

Tout, v. Chaque. 

Traces , v. Foulées. 

Trafic; v. Commerce. 

Trafiquant, v. Com- 
merçant. 

Tram , v. Brille. 

Traîner, v. Entraîner. 

Tramer, v. Ourdir, Ma- 
chiner* 

Tranquille , v. Calme. 

Transcrire, v. Copier. 

Transes, v. Affres. 

Transfuge, v. Déser- 
teur. 

Transgresser , v. Con- 
trevenir. 

Transparent, v. Dia- 
phane. 

Transporter, v. Appor- 
ter. 

Travail y v. Besogne/ 
Labeur. 

Trépas; v. Décès. 

Très, v. Bien. 

Trêve, v. Armistice. 

Tribut , v. Contribu- 
tion. 

Tristesse, v. Affliction. 

Trivial, v. Bas, Com- 
mun. 

Troc, v. Change. 

Tromper , v. Amuser, 
Circonvenir, Duper. 

Tromperie, v. Attrape, . 
Déception* 

Trompeur, v. Falla- 
cieux. 
15 



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été 

Trotte, v. Traité. 
Trouble ^v. Agitation*. 

ir. 

Uni, ▼. Maita. 
Union. *. Alliance, 
Johctibn. 
Unique, v. Seul» 
Usage, *. Coutume. 
Uf er , t. Employer. 

V. 

Vacarme, v. Tumulte. 

Vaciller , v. Chance- 
ler. 

Vagabond, v. Bandit. 

Vaguef , ▼. Flott. 

Vainement!, v. Enfrairi. 

VtfUfc'éà'û, v. Bàrtfue, 
Navire. 

Vanité, v. Fierté, lac- 
tance. 

Vanter, ▼. Louer. 

Variation , ▼. Chaàgé- 
ment, Différence. 

Variété , v. Bigarrure. 

Vedette, ▼. Sentinelle. 

Tellement» t. Impé- 
tueux. 



Vélocité, ▼. Rapidité. 

Vente, ▼. Aliénation, 
Débit. 

Véracité, v. Franchi*. 

Vergette, ▼. BrOït*. 

Vérider, ▼. Avérer. 

Vereer, ▼. Bépandre. 

Vertiôn\v/Traduètioir. 

Vestige , *. Trace* 

Viaride, t. Chair. 

Vicieut, ▼«Corrompu. 

Vfdtiité, v. Veuvage. 

Vieux, ▼. Agé. 

Vieux, ▼. Aôcieti. 

Vigilance, ▼. Attention. 

Vitbùreux, t. Fort. 

Vilain, ▼. Ladre. 

Vllipeatder, *. Bafouer. 

Violence, ▼. Emporte- 
ment. 

Violent, ▼, Emporté. 

Violenter, ▼. Contrain- 
dre, Obliger. 

Violer, v. Contrevenir. 

Vît -à- via, ▼. En face. 

Vtacérel, v.&itrallle* 

Vieer, ▼. Ajuster. 

VUion , v. Appari- 
tion. 



Vitecte; Y: Célérité, 

Bapidlté. 
Vivret / v. Aliment, 

Déniée*. 

Vocabulaire , ▼. Dic- 
tionnaire. - 
Vogue , v. Mode. 
Voie, v. Chemin, Fou- 

léee^ Moyen* 
Voiler, v. DéguUer. 
Vol, Volée, v. Eeeor, 

Larcin. 

Voler, v. Dérober. 
Voleur, ▼. Brigand, 

Filou. 

Volume, t. Tome. 
Voter, v. Délibérer. 
Vouer, v. Coneacrer. 
Vouloir, v. Déiîrer. 
Vrai, v. Effectif, Vé- 

ridique. 
VraitemUnble,v.Piau- 

aiblé. 

Vue, ▼. Aapeet. 
Vulgaire, ▼. Commun. 

SB. 
Zélé , v. Bmprette- 
ment. 



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