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Full text of "Dictionnaire étymologique des mots français d'origine orientale: arabe, persan, turc, hébreu, malais"

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DICTIONNAIRE 



ETYMOLOGIQUE 



DES MOTS FRANÇAIS 



D'ORIGINK ORIENTALE. 



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DU MÉMK AUTEUH: 

Les Aventures d'Antar, fils de Gheddad. roman traduit de Tarahe. Paris, 
Hetzel, in-12 , 3 francs. 

L'Almageste ou Traité t^aslronomie d'AbouU-Wéfa , texte arabe d'après ie 
manuscrit de la Bibliothèque nationale, accompagné (Vime traduction 
française et de notes. (Pour paraître prochainement.) 



LIBIUIUIE lUCHKTTE KT (X 



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DICTIONNAIRE 

ÉTYMOLOGIQUE 

DES MOTS FRANÇAIS 

DORIGINE ORIENTALE 

(ARABE, PERSAN, TURC, HËRKEU. MALAIS) 



L. MARCEL DEVIC. 



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PARIS. 

IMPRIMERIE NATIONALK. 



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II 







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PRÉFACE. 



Sous le nom de langues orientales, on doit com- 
prendre tous les idiomes de l'Asie , depuis l'arabe et 
le turc, parlés sur les côtes méditerranéennes, jus- 
qu'au chinois et au japonais qui touchent au Grand 
Océan. On y peut joindre le groupe des idiomes océa- 
niens, dont le malais est le type le plus répandu. 
Grâce à l'humeur voyageuse de l'Européen, poussé 
par la curiosité scientifique ou par les besoins du 
commerce, il n'est peut-être pas une de ces langues, 
jusqu'au dialecte le plus ignoré du massif altaïque, 
qui n'ait glissé quelque mot dans nos vocabulaires. 
Un dictionnaire vraiment complet de tous les termes 
français d'origine orientale devrait donc toucher, 
par quelque point, à la presque totalité des langages 
qui se rencontrent à l'est de l'Europe, depuis le 
a5® méridien jusqu'au i8o% c'est-à-dire sur près de 
la moitié de la surface terrestre. 

En entreprenant le présent ouvrage , nous n'avions 
garde de nous essayer à une œuvre d'une telle éten- 
due et si fort au-dessus de notre compétence. Ne 
sutor ultra crepidam, dit le plus sage des proverbes. 
Le groupe embrassé dans ce livre ne comprend que 
des langues musulmanes, l'arabe, le persan, le turc 
et le malais (avec le javanais). On y a joint l'hé- 
breu, langue sœur de l'arabe. A vrai dire, si l'on 



À 



II PREFACE. 

ajoutait à notre recueil les mots d'origine chinoise, 
japonaise, siamoise, hindoue, etc. que nous avons 
été forcés d'omettre, le volume n'en serait pas nota- 
blement grossi. Peut-être même la plupart des 
termes de cette catégorie s'y rencontrent-ils comme 
nous étant parvenus par l'intermédiaire des Arabes 
qui fréquentaient les mers de la Chine plusieurs 
siècles avant les voyages de Marco Polo, ou bien par 
le malais qui, dans l'extrême Orient, joue, comme 
on sait, le même rôle que la langue franque aux 
Echelles du Levant, et sert aux échanges commer- 
ciaux entre toutes les nations du globe attirées par 
l'appât du lucre en ces lointaines et riches contrées. 
Quoique neuf en divers points, ce travail n'est 
pas le premier auquel ait donné lieu la recherche 
des éléments orientaux introduits dans notre voca- 
bulaire. Outre les publications assez nombreuses de 
savants étrangers tels que Cobarruvias, Sousa, Ma- 
rina, Moura, Diez, Müller, Mahn, Narducci, etc. 
qui, sans s'occuper spécialement du français, ont 
cependant éclairci bien des faits touchant l'origine 
arabe d'un certain nombre de nos vocables, nous 
avons en notre langue un ouvrage, dans lequel, sur 
la foi du titre, on pourrait espérer trouver tout ce 
qui se rapporte à ce genre de recherches. La pre- 
mière édition du Dictionnaire étymologiqiœ des mots 
français dérivés de l'arabe, du persan et du turc, par 
M. Pihan (1867), avait attiré l'indulgente attention 
du savant Et. Quatremère; la seconde, qui est de 
1866, a été examinée, avec une bienveillance un 
peu plus sévère peut-être, par M. Defrémery, si 




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PRÉFACE. ni 

compétent en ces matières. Je ne m'arrêterai pas 
à refaire la critique de cette œuvre qui, en dehors 
des questions étymologiques, offre quelques rensei- 
gnements utiles et des rapprochements curieux. 

Un livre dune tout autre portée, écrit aussi en 
français, quoique l'auteur appartienne à une nation 
étrangère, est le Glossaire des mots espagnols et por^ 
tugais dérivés de V arabe, par M. Engelmann, accru 
dans une forte proportion et largement amélioré 
par M. Dozy, le savant professeur de Leyde. Le 
nombre considérable des mots qui nous sont venus 
de l'arabe par l'intermédiaire des langues hispa- 
niques, ou qui, en tout cas, nous sont communs 
avec ces idiomes, fait du glossaire de M. Dozy un 
ouvrage presque aussi utile à nos philologues qu'à 
ceux de la Péninsule. Néanmoins, il ne saurait suf- 
fire pour la langue française qui a reçu bien des 
mots de même provenance par d'autres canaux que 
l'espagnol et le portugais. D'ailleurs, cet ouvrage, 
plein de science et de saine critique, honoré même 
des suffrages de l'Institut, ne sort pas du domaine 
de la langue arabe et ne s'occupe pas des autres 
langues dé l'Orient. 

Il est vrai que , parmi ces langues , l'arabe seul a 
eu une influence vraiment sensible sur notre voca- 
bulaire , influence médiocre assurément, cependant 
plus notable que certains lexicologues ne consentent 
à l'admettre. Il y a chez ces linguistes une sorte de 
répugnance à accepter une étymologie arabe pour 
tout mot qui ne désigne pas un objet spécial à l'O- 
rient. Ils oublient trop que, malgré l'hostilité reli- 



A. 



IV PTIEFACE. 

gieuse et la différence des races, une lan{jue qui, 
pendant plusieurs siècles, a dominé sur le bassin 
méditerranéen, une langue dans laquelle, mieux 
qu'en toute autre, s'écrivaient et s'enseignaient les 
principales sciences au moyen âge, ne pouvait man- 
quer d'introduire chez les nations voisines, infé- 
rieures en bien des points, un bon nombre de mots, 
acceptés dans les arts et même dans la langue cou- 
rante. 

Il serait superflu de refaire ici l'histoire des rela- 
tions de l'Occident chrétien et de l'Orient musul- 
man, de parler des échanges commerciaux, des 
croisades, de la longue domination des Maures en 
Espagne, de la conquête de la Sicile, de l'occupa- 
tion d'un lambeau de la France méridionale par les 
sectateurs de l'Islam; il n'est pas nécessaire de rap- 
peler le rôle joué dans l'enseignement de toute l'Eu- 
rope par les universités arabes de Séville, de To- 
lède, de Grenade, de Cordoue\ la diffusion soit di- 
recte, soit par traductions latines, des livres arabes 
. de mathématiques, d'astronomie, de médecine, 
d'alchimie. Ce sont des faits connus de tous et qui 
justifient pleinement la recherche, dans l'arabe, de 
toute étymologie française, dont le latin, le germa- 
nique, le celtique ne peuvent rendre compte. 

Ces recherches, à vrai dire, sont parfois bien 
scabreuses. La richesse, ou plutôt le chaos, je ne 
dis pas de la langue, mais des lexiques arabes, dans 

^ On peut voir à ce sujet V Histoire des sciences tiaiureUes au moyen âge, 
par F. A. Pouchet. Voyez aussi les Recherches de M. Jourdain sur les traduc- 
tions d'Aristote. 



'% 



PREFACE. V 

lesquels, suivant le mot très-juste de l'auteur de Y His- 
toire des langues sémitiques^ on peut avec quelque 
bonne volonté trouver tout ce qu'on désire; cette su- 
i*abondance détestable de termes aux significations 
vagues et contradictoires qui, au fond et à y regarder 
de près, n'existe pas plus en arabe qu'en toute autre 
langue et nous semble due surtout au désir qu'éprouve 
tout lexicographe de grossir son recueil; enfin cette 
profusion de prétendus synonymes, plus apparente 
que réelle, est, pour l'étymologiste qui abuse du 
dictionnaire, un piège sans cesse t-endu dont il ne 
sait pas toujours se garder. L'analogie plus ou moins 
forcée de son et de sens, trop facile à rencontrer 
lorsqu'on veut établir une étymologie à l'aide des 
seuls lexiques, conduit à des assimilations souvent 
aussi trompeuses que séduisantes. 

Nous n'avons pas ici, pour nous guider, cet en- 
semble de règles phonétiques, si parfaitement étabH 
pour les langues romanes que, d'un mot français 
donné, on peut, presque à coup sûr, remonter à 
son prototype latin. MM. Engelmann et Dozy, s'oc- 
cupant du passage de l'arabe à l'espagnol, ont pu 
essayer, non sans succès, de donner des règles du 
même genre appropriées à leur sujet. Le grand 
nombre des mots passés du premier de ces idiomes 
dans le second, grâce au contact prolongé des deux 
races, a permis de reconnaître quelques principes 
d'équivalence très-propres à éclairer dans le cas des 
étymologies douteuses. 

En français, il faut le dire, un travail pareil serait 
bien difficile et ne pourrait, ce semble, conduire à 



# 



VI PREFACE. 

aucun résultat positif. Outre que ie nombre des 
mots qui permettraient la comparaison est beaucoup 
plus restreint, car on ne devrait pas faire usage de 
ceux qui nous soi^ venus indirectement par les autres 
langues romanes, n'oublions pas quil n'y a jamais 
eu, entre les Français et les Musulmans, des rap- 
ports d'une persistance suffisante pour façonner l'o- 
reille et la bouche de nos pères à un système régu- 
lier de traduction vocale. 

Dans le français, des expressions telles que can- 
darille pour cantharide, colichemarde pour Kœnigs- 
mark, sont des bizarreries assez rares tant qu'il s'a- 
git d'emprunts au latin, au grec et même au germa- 
nique. Ces altérations extraordinaires sont au con- 
traire fréquentes pour les mots empruntés à l'arabe. 
Qui reconnaîtrait au premier abord les noms propres 
de Chems-eddtn, D/asr-eddin, Kheir-eddin, sous les 
formes étrangement défigurées de Sensadonias , Nos- 
cardın, Hartadan, que nous transmettent les anciens 
chroniqueurs? 

Nos mots d'origine latine se groupent en deux 
classes bien distinctes : d'une part les termes de 
formation populaire, reçus par l'oreille, altérés 
suivant certaines lois phonétiques par les organes 
vocaux, écrits ensuite d'après leur nouveau son; 
d'autre part, les mots dits de formation savante, 
calqués sur les vocables latins, sans égard à la pro- 
nonciation déjà oubliée. Si , pour les mots d'origine 
arabe , on veut faire une distinction du même genre , 
peut-être croira-t-on que ceux de la seconde classe, 
termes scientifiques empruntés aux livres plus qu'à 



PRÉFACE. VII 

renseignement oral, et simplement transcrits en 
caractères latins, n'ont dû subir aucune altération 
comparable à celles que nous venons de citer. Cela 
est vrai en bien des cas. Mais la diversité des deux 
systèmes graphiques est de telle nature que les 
transcripteurs embarrassés, essayant toutes les fa- 
çons de rendre les articulations inconnues à leur 
propre langue , arrivent à nous transmettre de l'ori- 
ginal arabe des copies presque méconnaissables. 

Ajoutons que pour des termes rarement et diffi- 
cilement prononcés , les erreurs de copistes sont fré- 
quentes; le t et le c, l'n et Yu, le groupe ni et la 
lettre m, se mettent l'un pour l'autre à tort et à 
travers, et donnent lieu à des multiplicités de formes 
que plus tard, après l'invention de l'imprimerie, les 
éditeurs ont reproduites sans critique et définitive- 
ment fixées dans la langue. C'est ainsi, pour en 
donner un seul exemple, que V Astronomie de La- 
lande, parlant de l'étoile de première grandeur or- 
dinairement appelée Fomalhaut (en arabe, foum-aU 
haotUy la bouche du poisson) , cite cinq à six formes de 
ce nom prises dans divers auteurs, telles que fomaha- 
na, fumahant, fomahaut, fontabant, Jùmolcnti^ etc. 

Pour établir l'origine arabe d'un mot français, il 
faudrait donc s'attacher surtout à connaître l'histoire 
de ce mot, en observer les diverses formes, l'étudier 
dans les autres langues romanes, l'atteindre aussi 
loin que possible dans son passé, et s'assurer de la 
route qu'il a pu suivre pour venir jusqu'à nous : tra- 
vail plus aisé à prescrire qu'à exécuter. 

Toutefois, cet examen est souvent facilité par la 



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PRÉFACE. VII 

l'enseignement oral, et simplement transcrits en 
caractères latins, n'ont dû subir aucune altération 
comparable à celles que nous venons de citer. Gela 
est vrai en bien des cas. Mais la diversité des deux 
systèmes graphiques est de telle nature que les 
transcripteurs embarrassés; essayant toutes les fa- 
çons de rendre les articulations inconnues à leur 
propre langue, arrivent à nous transmettre de l'ori- 
ginal arabe des copies presque méconnaissables. 

Ajoutons que pour des termes rarement et diflB- 
cilement prononcés , les erreurs de copistes sont fré- 
quentes; le t et le c, Yn et l'w, le graupe ni et la 
lettre m, se mettent l'un pour l'autre à tort et à 
travers, et donnent lieu à des multiplicités de formes 
que plus tard, après l'invention de l'imprimerie, les 
éditeurs ont reproduites sans critique et définitive- 
ment fixées dans la langue. C'est ainsi, pour en 
donner un seul exemple, que Y Astronomie de La- 
lande, parlant de l'étoile de première grandeur or- 
dinairement appelée Fomalhaut (en arabe, foumnilr 
haout, la bouche du poisson) , cite cinq à six formes de 
ce nom prises dans divers auteurs, telles que/omaAa- 
na, fumahanty fomahaut, fontabant, fomolcntiy etc. 

Pour établir l'origine arabe d'un mot français , il 
faudrait donc s'attacher surtout à connaître l'histoire 
de ce mot, en observer les diverses formes, l'étudier 
dans les autres langues romanes, l'atteindre aussi 
loin que possible dans son passé, et s'assurer de la 
route qu'il a pu suivre pour venir jusqu'à nous : tra- 
vail plus aisé à prescrire qu'à exécuter. 

Toutefois, cet examen est souvent facilité par la 



I 



m0 



VIII PRÉFACE. 

nature même des termes à considérer. Ceux-ci, en 
effet, appartiennent surtout aux sciences et aux arts; 
et lorsqu'une expression technique de sens bien dé- 
fini, lorsqu'un nom de drogue, d'animal, de plante, 
de vêtement existe simultanément en français et en 
arabe, le problème se borne souvent à savoir dans 
laquelle des deux langues le vocable se rencontre le 
plus anciennement. Les dictionnaires arabes que 
nous possédons ne fournissent malheureusement que 
de rares indications sur l'âge des mots. Il y faut 
suppléer à l'aide de lexiques particuliers d'auteurs 
ou d'époques, œuvres rares, et par la lecture des 
écrivains arabes eux-mêmes. Heureux les étymolo- 
gistes qui ont eu le loisir et les facultés nécessaires 
pour acquérir l'érudition d'un de Sacy, d'un Qua- 
tremère, d'un Dozy ou d'un Defrémery! 

Les mots empruntés au turc sont bien loin d'of- 
frir des difficultés étymologiques comparables à 
celles des mots qu'on veut rattacher à l'arabe. Soit 
que nous les ayons reçus directement par des com- 
patriotes, soit que nous les devions à l'italien ou au 
grec moderne, les vocables fort peu nombreux pris 
par nous à la langue ottomane sont presque tou- 
jours aisément reconnaissables. Cet idiome, que 
l'alphabet arabe transcrit si mal , n'a rien qui puisse 
surprendre l'oreille ni gêner l'organe vocal d'un 
français. La transcription en était facile en carac- 
tères latins. 

Autant en dirons-nous des mots venus directe- 
ment du persan , langue d'ailleurs parente des nôtres. 
Mais c'est par l'arabe ou par le turc que la plupart 



PREFACE. 



IX 



nous ont été transmis; les relations commerciales ou 
diplomatiques, les voyageurs des trois derniers siècles 
nous ont apporté les autres. Quelques-uns arrivent 
de l'Inde où les premiers navigateurs européens 
trouvèrent, au xvi® siècle, la langue persane établie, 
comme langue officielle, à la cour du Grand Mogol. 

Quant au malais, langue sonore et facile à pro- 
noncer, les termes qu'il nous a fournis ont généra- 
lement été transcrits avec une suffisante exactitude , 
et ne peuvent guère donner lieu à des erreurs d'o- 
rigine. On en compte une cinquantaine, dont deux 
ou trois seulement n'appartiennent pas au vocabu- 
laire de l'histoire naturelle. 

Enfin l'hébreu , qui n'a jamais été pour nous une 
langue parlée, n'a pu nous donner qu'un petit 
nombre de termes de pure érudition, environ une 
quarantaine , littéralement copiés sur le vocable sé- 
mitique, ou bien empruntés à la Bible par l'inter- 
médiaire du grec des Septante et du latin de saint 
Jérôme. Si quelques mots hébreux sont occasionnel- 
lement cités ici pour des vocables de la langue cou- 
rante, c'est seulement à l'appui d'une origine arabe 
et pour démontrer l'ancienneté du terme dans les 
langues sémitiques. 

Le grec et le latin classique avaient eux-mêmes 
fait des emprunts aux idiomes orientaux. On ne 
trouvera pas ici les mots qui nous sont venus par ce 
double canal ; car nous n'avons pas cru devoir, en 
général, dans nos explications étymologiques, re- 
monter au delà de la langue qui a fourni au fran- 
çais le mot considéré, à moins que cette langue ne 



ê 



X PREFACE. 

fût une de ses trois sœurs romanes des deux Pénin- 
sules. Rechercher l'origine antérieure d'un terme 
grec, latin, arabe, persan ou océanien, c'est une 
étude dont nous reconnaissons le très-vif intérêt, 
mais qui était absolument étrangère au plan du 
présent ouvrage ^ 

Telle quelle, notre tâche était suffisante; et le 
présent volume, nous l'avouons en toute humilité, 
n'a pas laissé de nous coûter un long et persévérant 
travail. Prenant pour base les publications de nos 
devanciers, nous y avons joint les résultats de nos 
recherches pei'sonnelles pendant plusieurs années. 
Aussi trouvera-t-on dans ce dictionnaire plus de 
cent articles sur des mots dont l'origine orientale 
n'avait jamais été établie : les uns peu connus, 
comme alizari, auffe^ alquifotix, bédégar, cuine, ché^ 
buky nizeréy gamache, orcanète, etc.; d'autres plus 
généralement usités, tels que épinard^ estragon ^ far- 
deau, gâche, moise, moire, houle, mortaise, etc. Nous 
avons combattu ou conBrmé, à l'aide d'arguments 
nouveaux, les hypothèses précédemment émises sur 
des termes comme artichaut, arsenal, avanie, avarie, 
caraque, escarpin, nuque, siroc, etc. L'examen de 
quelques ouvrages scientiGques arabes, dont les tra- 
ductions latines étaient fort répandues au moyen 
âge, mais dont le texte arabe n'a jamais été publié, 

^ Les noms arabes de plantes, de drogues, etc. sont souvent d^origine 
hindoue. Pour n'en citer qu'un exemple, en expliquant l'origine ^dkermès 
par l'arabe al-kirmiz, nous aurions pu rapprocher celui-ci du sanscrit krnu$ 
(lat. vermiş pour qvermis) et montrer ainsi la parenté de nos deux mots ver 
et cramoisi; mais cela nous eût entraîné sur un terrain que nous désirions 
ne pas aborder, et pour cause. 



PRÉFACE. XI 

notamment le grand traité de médecine de Razi 
(Rhasès) et le traité d'alchimie de Geber, nous a 
permis d'établir avec certitude l'existence, chez les 
Arabes, de divers noms de plantes, de drogues, 
d'instruments qui manquent dans les dictionnaires 
classiques, ou dont l'authenticité restait douteuse; 
nous avons pu reconnaître ainsi l'origine orientale 
d'un certain nombre de termes de cette espèce, et 
nous expliquer par quelle voie ils avaient pris pied 
chez nous. 

En résumé, le nouveau dictionnaire comprend 
environ sept cents articles. Le nombre des mots 
français dont l'origine y est recherchée s'élève à 
près de mille, dont les trois quarts, quelle qu'en 
soit l'origine première, nous sont venus par l'arabe 
avec ou sans l'intermédiaire des langues hispaniques, 
du provençal et de l'itahen. Presque toujours, à côté 
du mot français, on trouvera les termes congénères 
des autres langues romanes, suivant l'excellent 
exemple donné par M. Littré, procédé de compa- 
raison grâce auquel un travail spécialement fait en 
vue du français peut néanmoins offrir quelque ùli- 
Hté pour l'étude étymologique de ces autres idiomes. 
Un double index très-complet, des mots européens 
et des mots orientaux, placé à la fin du volume, fa- 
vorisera les recherches, même pour un grand nombre 
de termes français qui ne figurent point à leur ordre 
alphabétique. 

Quelques personnes nous reprocheront peut-être 
d'avoir grossi notre liste de mots absolument étran- 
gers à la langue courante, de noms d'étoiles, comme 



XII PRÉFACE 

Bételffeuse, Enif, Tliuban, Wéga, de noms de plantes 
ou d'animaux comme alvarde, alliagée, liarmaley kel^ 
mie y argan, zéen , juharie , etc. D'autres, au contraire, 
regretteront de n'y pas trouver beaucoup de ces 
termes orientaux qui abondent dans maintes relations 
de voyageurs amoureux de couleur locale. Sans pré- 
tendre vanter l'utilité de nos additions ni blâmer 
ceux qui voudraient les accroître , nous dirons seu- 
lement que, forcé de nous limiter sous peine de 
transformer ce livre en dictionnaire oriental, nous 
avions pris pour règle presque absolue de nous en 
tenir aux termes relevés dans les dictionnaires fran- 
çais les plus répandus, tels que ceux de Littré, 
Boiste , Bescherelle et dans le Dictionnaire des 
sciences de Bouillet. 

On trouvera cependant, groupés sous les titres 
Alchimie et Astronomie, un assez grand nombre de 
termes appartenant à ces deux sciences , jadis usités , 
mais que les dictionnaires modernes ont générale- 
ment rejetés. 

Bien que nous ayons mis tous nos soins à n'ou- 
blier aucun vocable français dont l'origine arabe, 
turque, persane, hébraïque ou malaise nous ait pa- 
rue assurée ou probable, il est possible que plus 
d'un nous ait échappé. Sans doute aussi nos affir- 
mations et nos hypothèses ne paraîtront pas toutes 
exemptes d'erreur. Nous accueillerons avec satisfac- 
tion et reconnaissance les critiques, les corrections, 
les observations de toute nature, auxquelles notre 
travail pourra donner lieu. 

Nous devons déjà des remercîments à plusieurs 



PRÉFACE. XIII 

savants orientalistes, notamment à M. Defrémery, 
professeur au Collège de France, à M. Baudry, con- 
servateur à la Bibliothèque Mazarine, à M. Carrière, 
répétiteur à l'Ecole des Hautes Etudes, qui, sur 
plusieurs points, ont bien voulu nous communiquer 
d'excellentes remarques ou nous fournir d'utiles in- 
dications. Je dois beaucoup aussi à la grande érudi- 
tion médicale de mon regretté frère, le docteur 
0. Devic, qu'une mort prématurée a surpris au mi- 
lieu de ses recherches touchant l'histoire de la mé- 
decine et des sciences naturelles. Mon travail, mal- 
heureusement, était encore fort peu avancé , lorsque 
j'ai été privé de sa précieuse collaboration. Avec son 
secours peut-être eussé-je mieux réussi à satisfaire 
au vœu exprimé par Zamakhschari en ces quatre 
lignes rimées que nous avons prises pour épigraphe, 
bien qu'elles s'appliquent, dans la pensée du pieux 
écrivain arabe, à une science moins profane que 
l'étymologie : 

u' — ^) ü > "^ ^ )^ y^ 

Ce que M. Barbier de Meynard rend ainsi, dans 
son élégante traduction des Colliers d'or : (r Je n'ai 
jamais vu deux coursiers marcher d'un pas aussi 
égal que la Vérité et la Science de l'argumentation. 
Oh! les belles compagnes, puisses-tu les avoir tou- 
jours pour auxiliaires ! -n 



-r 



Xl\ 



PREFACE. 



SYSTİfME ADOPTA DANS CET OUVRAGE POUR LA TRANSCRIPTION 
DES MOTS ORIENTAUX EN CARACTÈRES LATINS. 

Le système de transcription marque dans le tableau ci-joinl est 
des plus simples. Loin de prétendre h réaliser une représentation 
rigoureusement exacte des termes arabes et autres, chose difficile 
et d'ailleurs peu nécessaire ici, puisque chaque mot y figure avec 
ses caractères originaux, on a voulu seulement en marquer approxi- 
mativement la prononciation , pour les personnes étrangères aux 
langues orientales, en conservant aux lettres de Talphabet français 
leur valeur ordinaire. Peu de remarques sont nécessaires : ch repré- 
sente l'articulation qui est dans char, gn celle qu on a dans agneau; 
8 a toujours le son de notre s initial, jamais celui de z; g est tou- 
jours dur, même devant e^ t; ^ a un son guttural qui le différencie 
de À;; ^fc est un ^ dur en turc, et une sorte de r grasseyé en arabe; 
hh figure assez mal une articulation du gosier inconnue aux Fran- 
çais. Quatre lettres portent un point dessous, h, s, d, t, La pre- 
mière marque un h fortement aspiré; les ti*ois autres correspondent 
à des prononciations emphatiques àe8,d, t, particulières à Tarabe. 
Pour les deux dernières, cette emphase intraduisible a parfois in- 
troduit un / dans les dérivés hispaniques, et les Malais les pro- 
noncent dl, îL Même remarque pour le th ou z. Ajoutons enfin que 
l'apostrophe marque une articulation de la gorge exclusivement 
propre aux idiomes sémitiques, et qui disparaît presque toujours 
dans le passage des mots arabes à d'autres langues. 



Hébreu. 


Arabe. 


TraDscriplion. 


Hébreu. 


Arabe. 


Transcriplion. 


K 


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a, à, 


e, ĕ 


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PRÉFACE. 



XV 



Hébreu. 


Arabe. 


Transcription. 


Hébreu. 


Arabe. 


Transcription. 


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n 


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h 




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s 


^ 


(^ 


h «. y 


D 


J 


h 









TITRES DES PRINCIPAUX DICTIONNAIRES GITES. 

Alcala (Pedro de). VocabuKsta aravigo en letra castillana, Grenade, 
i5o5. 

Bescherelle. Dictionnaire national» Paris, 18/19. 

BocTHOR et Caussin de Perce val. Dictionnaire français-arabe. 9" éd. 
Paris, 18^8. 

BoDiLLET. Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts, 
10' éd. Paris, 1872. 

Cherbonneau. Dictionnaire français-arabe , pour la conversation en 
Algérie. Paris, 1872. — Dictionnaire arabe -français, Paris, 
1876. 

Gange (Du). Ghssarium mediœ et infimœ latinitatis. Paris, i84o. 

DİTERVILLE. Dictionnairc d'histoire naturelle, Paris, 1816-1819. 

DoRVAULT. Officine, Paris, 1868. 

DozY et Engelmann. Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés 
de l'arabe, 2' édition. Paris, 1869. 

Fabrica LiNGUiB ARABiCifi, authoTo P. F. Dominico Germano de Sile- 
sia. Rome, 1689. 

P. Favre (L'Abbé). Dictionnaire malais français, Paris, 1876. — 
Dictionnaire javanais-français, Paris , 1870. 



r-- 



\M . PRÉFACE. 

Freytaü. Le.ricon avabiro-latinum. Hall. i83o-i83r>. 

(ïizopiiYi.AcirM Li.xGi.E pERSARi M . aiitlion* R. p. An{jclo a S. Joscpli. 
Aiiistcnlam, ıü8'ı. 

(jesenus. Lexicon hebraicum et chahlaicum. I^ipsig. i833. 

IIandjéri (Le prince Ale\.). Dictionnaire français , aralke, persan et 
turc, Moscou, i8/io. 

Herbelot (D'). Bibliothèque orientale, Paris, 1697. 

Lacurne de Sainte-Palaye. Glossaire français, manuscrit de la Bi- 
bliothè<[ue nationale. 

LiTTRÉ. Dictionnaire de la langue française, Paris, 1863-1873. 

Marsdex. Dictionnaire malais-anglais, Trad, Elont Harlem, 18a 5. 

Me^ïinski. Thésaurus linguarum oricntalium, turcicœ, arabicœ, per- 
sicœ. Vienne, 1680. 

Pavet de Courteille. Dictionnaire turk-orientaL Paris, 1870. 

Pin AN. Dictionnaire des mots dérivés de V arabe, du turc et du persan. 
Paris, 1 866. 

RicuARDSON. A dictionary persian, arabic and english. Éd. Johnson. 
Londres, 1899. 

Rlland (Martin). Lexicon alchemiœ, Francfort, 1619. 

VüLLERS. Lexicon persico-latinum etymologicum, Bonn, 1 855-1 86 A. 



iV. B. Plusieurs mots français dont Tétymologie est expliquée dans ce 
Dictionnaire n'y figurant point à leur ordre alphabétique, le lecteur est prié 
de consulter Tlndox qui termine le volume. 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



DES 



MOTS D'ORIGINE ORIENTALE 



(ARABE, HÉBREU, PERSAN, TURC, MALAIS). 



Âbelmosg. Ësp. abelmosco, latin des botanistes ahelmos- 
chus. Cette plante (malvacée), appelée aussi ketmie odorante , 
vulgairement ambrette ou graine musquée, doit son nom à 
l'odeur de musc qu'exhalent ses semences, dont la parfu- 
merie tire profit. C'est l'arabe JuJll J^ habb el-misk, litté- 
ralement graine de musc, 

Abit. Ancien terme de chimie, le blanc de céruse. Si 
l'on remarque qu'en espagnol la céruse est albayalde, 
venant de l'arabe ^jbUJÏ al-bayàd, la blancheur, que la 
même substance est quelquefois nommée par nos anciens 
alchimistes baiac, qui est le même mot sans l'article, et 
en leur latin album, on est conduit à regarder abit commq 
un autre dérivé de la même racine arabe, probablement 
l'adjectif ^j2xi\ abiad, blanc. Ce qui tend à confirmer ma 
conjecture, c'est qu'on trouve aboit comme synonyme 
d*abit; aboit paraît être une métathèse typographique pour 
abiot, 

Aboumbas. Sterne ou hirondelle de mer. t^Le nom que 
l'on a conservé à cette espèce est celui qu'elle porte en 
Egypte. Elle arrive en troupes au Caire même, dès le 
commencement de janvier, et se tient sur les bords an 



y 



2 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

canal de Trajan, où elle fait sa proie des petits poissons 
que le Nil y dépose, d'insectes aquatiques et d'autres 
immondices. ?) (Vieillot, DicL d'histoire naturelle, t. XXXII, 
p. 178.) J'ignore comment il faut écrire ce nom en arabe. 
La première partie paraît être ^! abou, père; on sait 
que beaucoup de noms d'animaux commencent ainsi. Le 
grand ouvrage de la conîmission de l'Institut d'Egypte 
décrit plusieurs espèces de sterne, sans citer Yaboumras, 

Abricot. La curieuse histoire de ce mot a été faite par 
Diez, Mahn, Dozy. Parti du \sitm prœcox , [)récoce, passé 
chez les Grecs sous la forme ^paixéxxtov^ il a été adopté 
par les Arabes, qui en ont fait , avec l'article , ^jj^r^Jt al-bar- 
qoûq ou al'birqoûq. Puis il est revenu dans les langues 
romanes : albarcoque, alvarcoquej albaricoque, etc. en es- 
pagnol ou en portugais; albercocca, albicocca^^ en italien; 
aubricot, arbricot, dans nos patois provinciaux; abricot, en 

français^. 

« 

Il est singulier que ni M. Littré, dans son Dict. de la 
langtœ française, ni MM. Engelmann et Dozy, dans leur 
Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de V arabe, 
n'aient songé à ranger à côté d'abricot le mot alberge et 
son correspondant alberchigo^y sorte de pêche ou d'abricot, 
dont l'origine est certainement la même : albirqoûq, en 
accentuant la dernière syllabe, a donné albaricoque et 
abricot; en accentuant la pénultième, alberchigo (l'accent 
tonique est sur ber) et alberge. C'est ainsi, disais-je en 
présentant pour la première fois cette étymologie*, que 

* Jean Bauhin donne en outre les formes baccoche, albercocoli. (Histor. 
plantarum univers.) 

' n est sans doute inutile de mentionner Topinion de M. de Ghevallet, qui 
tire directement abricot de prœcox, par l'adjonction d'un a qu'il retrouve 
dans avives. (Orig. et form. de la lang.fr. i. II, p. ia5.) 

^ On peut y joindre l'italien albergese, donné par Bauhin. 

* Bevne de VÎnstr. publ. numéro du a 5 janvier 1866, p. 677. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 3 

les doubles formes cadi et alcade, kliandjar et alfange, pro- 
viennent d'un même terme différemment accentué. Mais 
cadi et khandjar sont de simples transcriptions de l'arabe, 
qu'on ne saurait invoquer ici. J'aime mieux m'a[)puyer 
sur l'exemple que m'a fourni M. Defrémery ^ : ^jJuJü! «/- 
fostoq, pistache, est devenu en espagnol alfostigo, dont 
l'analogie avec alberchigo est évidente. On peut y joindre 
alliondiga, hôtellerie, de ^^XJLiJt al-fondouq ^, et alhondiga, 
boulette, de ^*XJuJt alhondouq. 

M. Defrémery^ a objecté contre mon étymologie la dif- 
ficulté du changement de ^ jf en ch espagnol. Mais, dans 
les langues hispaniques mômes, l'alternance de ch avec q 
ou c dur n'est pas très^rare {^charnbé ^= carabe , chirma=' 
alquirivia, alchimUla = alquimilla , alchmia=alqu{mia, etc.). 
La difficulté serait peut-être aussi grande à admettre pour 
origine $ alberchigo le terme persan-arabe (^^firsiq ou 
AjMji^rsik (qui représente le grec ^meparixés, en latin per- 
sicus, d'où notre pêche). Car on n'a guère d'exemple du 
changement de ö/en b. (Voy. cependant Cabas.) 

Abütilon. Plante de la famille des malvacées. De l'arabe 
^^jjAxls^^! auboûUloûn. C'est là du moins l'orthographe du 
mot dans l'Avicenne de Rome (p. 137). Mais les traduc- 
teurs transcrivent tous abutilon, et c'est aussi l'orthographe 
de Bauhin, qui parle de l'abutilon d'Avicenne et d'un abu- 
iilon Indicum, {^Hist. plant, univ. t. II, p. ^58 et suiv.) 

AcHARS. Fruits, légumes, bourgeons confits dans le vi- 
naigre, comme nos cornichons, ou dans d'autres prépa- 
rations fortement épicées. C'est un condiment très-goûté 
dans l'archipel Indien, à Maurice, à l'île Bourbon, etc. 

^ Revtie critique , numéro du 26 décembre 1868, p. f\oS. 

* Voy. plus loin Fonde. 

■' Journ. asiat., mni-juin 1869, p. 53 1. 



/ . 



U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

On écrit aussi achards : r^ Les nchards colorés par le safran. >? 
(Simonin, Voyage à Vîle de la Réunion ^) Le Dictionnaire de 
Déterville écrit atchar, qui est la forme originelle. C'est le 
persan ^l^^ atchâr, en malais y^) atcliar. Je ne saurais 
dire quel est le sens primitif de ce mot, qui nous est venu, 
non de la Perse, mais des Indes. 

Aghebnar ou Akuarnar. Etoile brillante à l'extrémité de 
la constellation d'Eridan. Elle ne s'élève jamais sur l'ho- 
rizon de Paris. C'est l'arabe j^t ^:^! ûkhir-an-nahr, littéra- 
lement l* extrémité du Fkuve'^. An-nahr, le fleuve, est le nom 
de cette constellation. L'étoile est une des quinze que l'as- 
tronome Alfergani (vulg. Alfraganus) compte comme étant 
de première grandeur : <^*>JI ca^^I Ji^Liî ^^j i I4JU ^ 
y^\ a^^ jàJ i ç^ parmi elles se trouve, dans le signe du 
Bélier, celle qui est à l'extrémité do la constellation. du 
Fleuve.» (Edit. de Golius, p. 76.) 

AcHOUR. ttNom d'un impôt payé par les indigènes de 
l'Algérie au gouvernement français. » (Littré, Dict, Addit.) 
C'est l'arabe }yA^ *achoür, dîme, venant de y&^ 'achar, 
dix. Le mot achour n'est pas dans le Diction, fr.-ar. de 
M. Cherbonneau, qui, du reste, a laissé de côté un grand 
nombre des termes introduits chez nous par la conquête 
de l'Algérie. 

Adène. Arbrisseau grimpant d'Arabie (^Adenia venenata); 
en arabe ^ôs^ ^aden, 

Affion. Ancien terme de pharmacie: électuaire à base 
d'opium. De l'arabe ^^^^ï afioûn, qui représente le grec 
iitiov^ opium. 

* Le Tour du inonde, 2* sem. 1862, p. i58. 

^ C'est par inadvertance que M. Opperl {Jown. asiat. dëc. 1871 , p. 667) 
écrit jfJJl y^^\ ; y^\ ue peut pas ôlre ici précédé de Tarticle. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 5 

Afrite. Sorte de mauvais génie dont il est question 
dans les récits orientaux. Le roi légendaire Tabmouras 
soutint une lutte gigantesque contre les Afrites ou Divs, 
qu'il chassa dans les mers et au fond des déserts. En 
arabe iojU 'ijiriya ou ouyîft ^ifrït. 



Aga. C'est le turc Uï aghâ, maître, seigneur, chef. 

Aigrefin. C'était autrefois le nom d'une monnaie qui 
avait cours en France. En portugais, ^rtro^m, xerafim, dé- 
signe une monnaie des Indes orientales, que Baumgar-- 
ten, au commencement du xvi® siècle, appelle en latin 
seraphi. C'est l'arabe-persan iJS^ achrafî ççmonetœ aureae 
genus, valens vn reaies hispanicosw (Vullers). Le mot 
semble formé de ôJiï achraf, très-illustre, comme son 
synonyme (sy^^ akberî, de -3' akbar, très-grand. On peut 
voir sur le ^aro^m l'article du G/05/î. de M. Dozy, p. 353, 
354. 

Si aigrefin, monnaie, vient de achrafî, il ne serait pas 
impossible que aigrefin, homme rusé, en vînt également; 
c'est par cette qualification de très-illmtres que les Arabes 
désignaient les plus éminents philosophes. (Voy. D'Her- 
belot, Bibliothèque orieni. au mot aschrafioun.) 

Alambic. Esp. alamhique, port, lamhique, ital. lambico, 
de l'arabe fj^^\ aUanbiq, venant du grec S.[tËi^^ vase à 
distiller, précédé de l'article arabe ah 

Alangabuth. Terme d'astronomie. Partie de l'astrolabe. 
De l'arabe \:DySjjà\ al-ankaboüt, dont le sens propre est 
l'araignée. L'alancabuth , en effet , rappelle assez bien l'idée 
d'une araignée posée sur sa toile (dont les fils sont figurés 
par le réseau des méridiens s'entre-croisant avec les paral- 
lèles). Voy. les fig. /17 et 54, dans le Mémoire deSédillot 
sur les instruments astronomiques des Arabes, 



. / 






-■■* 



I ' 



6 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Âlbara ou Albora. Nom d'une espèce de lèpre , dans les 
anciens traités de médecine. De l'arabe (jcvJt al-baras, 
la lèpre, qui a donné l'espagnol albarazo et le portugais 
' alvaraz. 

Albatros. Ce mot, écrit algatros par Flacon rt et Dam- 
pier, est une altération de l'espagnol et portugais afca^rö^, 
qui désigne le pélican onocrotale, mais qui a été appliqué 
à plusieurs autres oiseaux aquatiques (entre autres au 
petit cormoran). Je ne doute pas qu'il ne faille l'assimiler 
au portugais alcatruz, signifiant seau (Tune noria. Dans ce 
dernier sens, les Espagnols disent arcaduz, alcaduz, et ces 
expressions représentent l'arabe jj**^àUJt al-qâdoûs, que 
Pedro de Alcala traduit alcaduç de anoria^, ce qui ramène 
finalement au grec xdSos, 

Pourquoi le pélican onocrotale a-t-il été comparé au 
seau d'une machine hydraulique qui puise l'eau et la ré- 
pand à l'extérieur? Par la même raison qui a porté les 

Arabes à l'appeler Iam« saqqâ, porteur d'eau, disant que 
cet oiseau remplit d'eau son gros bec et va en remplir les 
petits creux dans le désert pour abreuver ses petits ^, Les 
Turcs donnent ce même nom de porteur d'eau ^^y'i üÛm 
saqâ qoûchou au chardonneret en cage, à qui on a appris 
à faire monter son eau pour boire. 

Albotin. Terme de l'ancienne pharmacie : le térébinthe 
et sa résine, autrefois si employée en médecine. Esp. al- 
botin. De l'arabe /JaJt al-botoum, térébinthe. Je ne sais 
comment M. Dozy a pu oublier ce mot dans son Glossaire. 

' Voy. Dozy, Gloss, p. 78. 

* «Le nom de porteur d'eau que les Persans lui donnent vient de ce que 
. . . , pour donner à boire à ses petits , on assure qu^il leur va chercher de 
Teau quelquefois à deux journées de chemin , qu'il leur apporte dans la poche 
de son bec. w (Chardin, Voy. en Perse, p. 219, 220, édit. Smilh.) Voir aussi 
le curieux article Pelicano, dans le Gaz/>phyî. Ung. Fers. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 7 

Alboucor. Liqueur qu'on relire de l'arbre de l'encens. 
(Bosc, DicL d'hist. nat.) C'est l'arabe )ysg^^ al-boukhoûr, 
encens, bois d'aloès, et en général parfum à brûler. El- 
lious Bocthor [DicL Jr.-ar., au mot encens) redouble le ^ 
kh. En portugais, par la transformation si fréquente du ^ 
kh en/, le mot arabe est devenu albafor, encens, parfum. 

Alcade. Esp. alcalde. De l'arabe ^^üüt al-qâdl, juge [du 
verbe ^5*^5 qada, juger). Le second / qui est dans l'espa- 
gnol alcalde provient de la prononciation emphatique du 
^j:y d. Il ne faut pas confondre ce mot, comme étymologie, 
avec alcalde, Voy. Caïd. 

Alcali. Esp. et port, alcali. De l'arabe JJüI al-qalï, cendres 
de soude ou la plante elle-même. Dans certaines régions 
du midi de la France , on réserve le nom de caliou aux 
cendres de sarments de vigne. Le nitre est quelquefois ap- 
pelé algali par nos alchimistes. 

Alcarraza. Vase de terre à rafraîchir l'eau. C'est un 
mot que nous avons emprunté à l'espagnol et qui vient de 

l'arabe )I^XJl al-kourrâz, cruche. En Egypte, l'alcarraza 
porte le nom de di>w bardak, dont nous avons fait bar- 
daque et balasse. Le mot est turc; cependant il semble se 
rattacher à la racine arabe ^jj barad, refroidir, d'où dé- 
rive assurément »àC barrâda, qui désigne aussi un vase 
à rafraîchir les liquides, et qui a donné l'espagnol albar- 
rada. 

Alchimie. Esp. alquimia, port, alquimia, alchimia, ital. 
alchimia. De l'arabe La.^1 al-kmiâ, formé de l'article al et 
du grec x^fx/a ou yr){ieioL^ chimie. 

Je joins ici l'étymologie de quelques mots que nos 
alchimistes avaient empruntés aux Arabes, mais qui ne 



8 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

figurent plus, pour la plupart, dans les dictionnaires mo- 
dernes. Le dictionnaire d'alchimie de Martin Ruland^ en 
contient beaucoup d'autres également pris à la langue 
arabe, quoique leur origine, tant ils sont défigurés, soit 
souvent difficile à établir. Mais je crains qu'on ne me re- 
proche d'avoir déjà trop grossi ma liste. Cet inventaire 
suffira pour montrer à quel point s'altèrent les mots étran- 
gers qui ne sont pas d'un usage courant. Il ferait voir 
aussi, si cela était nécessaire, que l'alchimie nous est 
venue directement des Arabes. 

1 . Acazdir, kazdır, kasdir, hacir, fasdir, sasdir, étain pur, 
de yJt^'Jü] al-qazdir, même sens. 

2. Accib, plomb, de t^JCoJI as-sekb, même sens. 

3. Adibat, zaibac, zaibach, zaibar, zibatum, mercure, de 
f^^ zïbaq , même sens. 

II. Adoc, adho, adec, lait aigri, de ^^*>JI ad-dôgh, 
même sens. Dögh est d'origine hindoue. 

5. Agabor, poudre, de^Loi!! al-ghobâr, même sens. 

6. Alacap, anacab, aliocab, alcob, allocaph, ocab, ocob, 
ocop, obac, sel ammoniac, de tjUuJI al-oqâb, l'aigle. Les 
alchimistes donnaient le nom de cet oiseau au sel ammo- 
niac ; ççAquila, pro sale armoniaco, propter levitatcm in 
sublimationibus,» dit Ruland (p. İ5). 

7. Alasirob, mrub, uzurub, ursub, plomb, de l^m^\ 
al-osrob, même sens. 

8. Alaurat, nitre, corruption de öjj^l al-bauraq, bo- 
rax. Les deux sels sont souvent confondus : «Afïronitrum 
est spuma nitri, quod arabice dicitur baurach. » {Lex. akh,) 

9. Albor, urine, de J^I aUbaul, même sens. 

10. Alcamor, camar, kamar, argent; de JJJt al-qamar, 

' 'Lexicon alchemiœ sive Diclionariuin akhemisticum , anclore Marlino Ru- 
lando. Francfort, 1612. 



I 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 9 

la lune. On sait que les alchimistes donnaient à l'argent 
le nom de notre satellite. 

11. Alcara, courge, de ^Jül al-qara^; obelchera, obel- 

kara, représentent ^ Jüt <!lc^ hahh al-qara, fruit ou graine 
de courge. 

12. Alct'fnod, antimoine, de ^Xjf^ï al-outhmoud, même 
sens. 

i3. Algali, nitre, est le même mot que alcali, 

lA. Algérie, algérit, gir, chaux vive, de ^Li^ aldjiyâr, 
même sens, ou mieux d'une forme y^s^ djlr, qui est dans 
Bocthor, mais qui manque dans Freytag et Richardson. 
Cf. une note de M. Dozy( G/os5. p. i2/i)sur lemota/g^er. 

i5. Alhenot, allonoc, alhonoch, aloanac, plomb, devib^l 
al'ânok, hébr. "iiaN anak, même sens. Aliénée, alnec se di- 
saient avec le sens d'étain. 

i6. Alkalap, étain, de ^jAJül al-qalai, même sens. 

17. Allahor, alahabar, alabari, alahri, plomb, de ^L^l 
al-abàr, plomb fondu , mot d'origine persane ^. 

18. Alma, eau, de pUI al-mà, même sens. 

19. Almetat, almartack, almarcat, almarcab, almarchat, 
almarchas, litharge d'or ou d'argent; esp. almartaga; de 
^ib^I al-mourtak ou al-^martak, même sens. On disait en- 
core, sans l'article: martach, martath, marched, 

20. Almisadre, almisadir, almizadir, amizodir, anoxadic, 
anotasier, misadir, miûcadir, muzadir, musadi, nysadir, nusia- 
dat, nestudar, sel ammoniac. Tous ces mots sont des alté- 
rations plus ou moins fortes de l'arabe ^àLûJJI an-nochàdir ; 
comp. les formes hispaniques almojatre, almohatre, almo- 
craie, nochatro, Alinzadir, borax, est le même mot. 

* Les alchimistes appellent courge , cucurbite , la chaudière de ralambic. 
^ Aviccnne donne al-abâr et al-ànok, comme signifiant p/om6 noiri 1$ 
j^^ill ^joUs^l (p. \r\ do redit, de Rome). 



> 



10 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

2 1. Alramudi, ramag, cendres, de àUJt id-ramâd, 
même sens. 

â2. Anore, annora, ancora, nora, chaux vive, de »;^l 
an-noûra, même signification. 

9 3. Antarit, antérit, antaric, altaris, mer'cure, de :>^\iûs> 
'outârid, qui est à la fois le nom de la planète et du métal. 
Alécarith est le même mot avec l'article al. 

2 4. Anticar, atinkar, le même que Tincal. 

2 5. Araxat, alrachas, rasas, rasasa, plomb, de ,joL«öJI 
ar-rasâş, ou^l^Jl ar-razâz, même sens ^. 

26. Ased, or, de «Xm»! asad, lion; c'est un des noms que 
les alchimistes donnaient au roi des métaux, de même 
que le lion est appelé le roi des animaux. 

27. Aza^or, asugar, as'mgar, zingar, ziniar, vert-de-gris; 
de^b^JI az-zmdjâr, qui est le persan ^\S^'^ zengâr, même 
signification. 

28. Azar, azam, hager, pierre, de jSt" hadjar, même 
sens. 

29. Azamet, adarnech, zamich, zamec,zarne, orpiment; 
esp. azarnefe; de l'arabe-persan ^;JI az-zernikh, qui est 
le même mot que le grec apo-eviKÔs^ arsenic jaune, orpi- 
ment. 

30. Azazeze, verre, de ^l^y az-zadjâdj, même sens. 

3 1 . Azeg, vitriol , esp. aceche, aciche, acige; port, azeche, 
de ^IJI az-zâdj, même sens. 

' Le mémo mot se retrouve dans Texpression hlanc rasis , blanc de plomb : 
«Le plomb aussi qui est noir, quand il est calciné par la vapeur salsitive du 
vinaigre, il se réduit en blanc de plomb, de quoy la céruse est faite, et blanc 
rasis, qui est la plus blanche de toutes les drogues. t» (Bernard Palissy, Re- 
cepte véritable, édit. Cap. p. Ai.) C'est à tort qu'on a quelquefois écrit Alhum 
Rhazis, comme si le mot venait du nom du célèbre médecin arabe c^^î^ Razi 
que nous appelons Bhazès. Pour le changement, d'ailleurs fréquent, de à en 
», voy. Engelmann, Ghxs. p. a 5. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 11 

Sa. Azegiy azagi, colcotar, est identique au précédent. 
M. de Ghézy, dans une note insérée au t. III, p. A 67 de 
la Chrest. ar. de S. de Sacy, fait observer que ^1) zâdj est 
au Levant le nom générique des vitriols, qu'on différencie 
par des épithètes (bleu, blanc, vert, rouge); mais 2;«^* 
pris seul désigne en général le vitriol vert (sulfate de pro- 
toxyde de fer). Le colcotar est un peroxyde de fer obtenu 
par la calcination du sulfate. 

Notons encore asagi, vitriol rouge, zegi^ zezi, zet, vitriol 
en général. 

33. Azob, azub, azef, alsech, alun; esp. axebe, enxche, 
xepe; de Z^\ ach-chahh , ou cjUJt ach-châh, mémo sens. 

34. Berne, hirmine, vase de verre; esp. alhornia; de 

if^yù berniya, vase à conserver les liquides ou les comes- 
tibles. 

35. Besec, besech, mercure, métathèse de ^3^0) zibac, 
(Voy. ci-dessus adibat.) 

36. Chara, excréments, de ^L^ kherà, même sens. 

37. Daib, deheb, deab, edetz, or, de c^i> dhahab, même 
sens. 

38. Edic, edich, adid, hadid, fer, de*>o*><:^ hadîd, meme 
signification. 

39. Fidhe,fidda,fido, argent, de i^j^ fidda, même sens. 

1x0. Melech, maleck, sel, de ^^ milh, même sens. 

4i. Merdasengi, litharge, du persan ^2Lu« &:>ja mourdeh 
seng, même sens. 

/12. Misai, masal, mest, petit lait, de J^s^ masl, même 
sens. (Cf. Tcsp. almece, dans Dozy, Gloss. p. 162.) Dans 
le Languedoc on dit mèsi, et dans d'autres provinces 
mesgue : t^Le mesguc pourra servir pour la nourriture des 
pourceaux.?? {^Agriculture et maison rustique, 1601, p. 83.) 



12 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

43. Nobach, tambour employé par les nécromanciens; 
du persan ou^ nöbat, sorte de tambour. 

44. Nochat, nuchat, nuchar, nuchor, nuchach, nticha^^ 
nuhar, cuivre , de (j*»L^ nohâs, même sens. 

45. Quehrit, quibrith, hibrith, kibrit, abric, alkibric, aU 
chabric, alcubrith, aïkibic, algibic, alkibert, alphebriock; tous 
ces mots signifiant soufre viennent de l'arabe ou-aXI1 al- 
kibrit, même sens; en espagnol, alcrebite, 

46. Sericon, siricon, minium. (Voy. au mot Jargon.) 

47. Zarfa, cuivre, métathèse de »JLö sofra, même 
sens. Alzofar, esp. azofar, laiton, est le même mot précédé 
de l'article. 

48. Zebeb, fumier, de Jx?) zebll, même sens. 

49. Zengifur, zingifur, uzifur, uzufar, azemafor, cinabre; 
de ^^') zindjafr ou zoundjoufr, même sens. Le portugais 
azinhavre, vert-de-gris, est certainement le même mot, 
quoique M. Dozy ait voulu le rattacher à ^L^) zindjâr. (Voy. 
ci-dessus azagor.) Remarquez que azinhavre sonne presque 
à l'oreille comme cinabre, et reproduit lettre pour lettre 
l'arabe y^y az-zindjafr. Quant à sa signification, vert-de- 
gris au lieu de cinabre, il ne faut pas s'en étonner; les al- 
chimistes , dans leurs dénominations , confondaient presque 
constamment des substances qui ne nous semblent plus 
avoir que des analogies lointaines. Dans le cas particulier 
dont il s'agit, je puis citer à l'appui de ma correction: 
zynfer, vert-dc-gcis; azimar^, vert-de-gris et cinabre ;aza- 
mar, azemala, qui embrassent également ces deux signifi- 
cations. N'oublions pas que le vert-de-gris et le cinabre 



* Martin Ruland ëcrit michach, micha; ce sont des erreurs de lecture, 
d^ailicurs faciles à commettre avec des manuscrits où les points sur les t ne 
sont pas marqués. 

' Admar me parait une faute de copiste, pour aziniar. (Voy. ci-dessus 
azngor. ) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 13 

(confondu avec le minium^) font tous deux partie de la 
classe des zadj ou vitriols. 

5o. Zuh, zuhd, zehch beurre, de 4>o) zouhd, même sens. 

Alcool. Esp. etportug. alcohol, aragon. alcofol^, calai. 
akofoU. 11 est bien démontré que Tétymologie de ce mot 
est l'arabe Jls^I al-hohl, le coheul ou poudre d'antimoine'*, 
dont les femmes, en Orient, se teignent les paupières. 

On sait que ce mot a été employé à désigner un grand 
nombre de collyres divers , tels que Ju©! jX , -»xl jX , 
^vft Jii , etc. Alcolwl, dans l'ancienne pharmacie , se disait 
de toute substance porphyrisée : ç^ Les pierreries , dit Moïse 
Charas\ les bols, les terres, le succin, les dyamants et 
quelques parties d'animaux sont réduits en poudre impal- 
pable qu'on nomme alkohoLv Comment, après avoir dé- 
signé une poudre sèche, le mot est-il arrivé à s'appliquer 
au liquide obtenu par la distillation des matières spiri- 
tueuses? On peut en voir la raison dans cette explication 
citée par Martin Ruland : ç^ Alkol est purior substancia 
rei, segregata ab impuritate sua. Sic alkol vini est aqua 
ardens rectificata et mundissima ^. v Nous avons un exemple 
d'un changement pareil dans le sens moderne A'éliœir, (Voy. 
ce mot. ) 

^ Les anciens, Pline, Vitruve, Galien, confondent sans cesse le cinabre 
et le minium. Dans le Dioscoride latin de J. Ruer(i5i6), celte confusion 
est relevée en ces termes : « Argentum vivum fit ex mim'o, quod abusive cin^ 
nabarii dicitur.77 (Lib. V, cap. ci, fol. 820 recto.) Dans, ce passage, c'est pré- 
cisément l'inverse qu'il faudrait dire, d'après notre terminologie actuelle; 
car le cinabre est un sulfure de mercure , et le minium un oxyde de plomb. 

* Aleofol, id est Anthimonium. (Man. lat. du xiv" siècle, n" 7166 de la 
Bibl. nat. p. Uo.) 

' Ou plutôt de sulfure de plomb. (Voy. Alquifotix.) Le cobeul, en Perse 
et en Turquie, est souvent appelé »Ayusurmeh, mot quelquefois employé 
dans les relations des voyageurs français. 

* Pharmacopée royale, a'édit. iG8a, t. 1", p. 82. 

* Lexicon alchemiœ {i6Sü), p. 3 o. 



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i. 



" , 



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14 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Alcoran. Transcription de l'arabe yU*!! nl-qorân. Al 
est l'article; aussi dit- on de préférence aujourd'hui le 
Coran, y>y* qoràn signifie proprement lecture, récitation. 
t^Le Coran, dans sa forme primitive, était une récita- 
tion plutôt qu'une lecture, et c'est dans ce sens qu'il 

faut entendre le verbe \yJ3 qaraa^ dans plusieurs des pas- 
sages où on l'a traduit par lire. » (E. Renan ^) 

AlcÔve. Esp. alcoha, portug. alcova, ital. alcova, alcovo; 

de l'arabe iuii' al-qobba, qui, entre autres sens, a celui 
de petite cliamhre, cabinet, ainsi que le montre M. Lane 
(77*c thousand and one Nights, I, 281). Voir l'intéressant 
article de M. Dozy, Gloss, p. 90, 91. Le mot est employé 
avec son sens le plus ordinaire dans ce passage de Niebulir : 
ç^Les derniers seigneurs de Taœs. . . ont bâti de beaux 
palais pour eux et leur postérité, et se sont contentés d'un 
petit kubbe pour leur servir d'oratoire et de sépulture ^. w 

Aldébaran. Nom d'une étoile brillante de la constella- 
tion du Taureau. C'est l'arabe ytjj«xJI al-debanln^. Elle est 
comptée, par'Alfergani, parmi les quinze étoiles de pre- 
mière grandeur : ^yl\ ^^ Js^ ^^*>JI^^I 4^^^^1 )y^^ i^ 
yL>*xJI 45<uaj^ «Dans le (signe du) Taureau, l'étoile rouge 
qui est sur l'œil du Taureau et qu'on nomme ad-debarân^, r» 
Dans le commentaire des Séances d^ Ahmed ben al-Moàddem ^, 
le mot est ainsi expliqué : L JJI »jj^^xJ ytj?*xJI *J Jaï ^ 



t 

' f 



^ Hist. des langues sémit, A" édit. t. I"', p. 36/i. 

^ Foy. en i4ra6. édit. Smith, p. 28/1. 

^ La prononciation arabe serait ad-debaràn; mais il arrive quelquefois, 
' * dans le passage de Tarabe aux langues romanes, que le l de TaHicle al ne 

s'assimile pas à la lettre solaire suivante, surtout quand le mol est, comme 
ici , un terme purement scientifique. 

* Édit. de Golius, p. 76. 

^ Les douze séances du cheikh Ahmed ben al-Moa'ddem , notées et pu- 
bliées par Soliman al-Haraïri , p. r, note 10. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 15 

«Elle est ainsi nommée parce qu'elle vient derrière les 
Pléiades, »jjà dabar, en effet, signifie venir derrière , suivre. 
Toutes les étoiles qui viennent derrière une constellation , 
ajoute naïvement ie commentateur, n'ont pas reçu ce nom 
de Débaran; mais les Arabes l'ont ainsi appelée en parti- 
culier, de même que les Pléiades ont été plus particuliè- 
rement désignées sous le nom de ^j^\ an-noudjoum, les 
étoiles. On peut lire la même explication dans rouvrag(> 
intitulé Ephemerides Persarum, de Math. Frider. Beckius, 
1696, p. 29. 

Aldée. Esp. aldea, portug. aldea, aldeia; de l'arabe 
MJuàJI ad'day'a^ ferme, bourgade. Le /de l'article ne s'est 
pas assimilé à la lettre suivante, ce qui peut tenir ici à In 
prononciation emphatique du ^ (/, qui, dans les langues 
hispaniques, entraîne souvent l'introduction d'un /. (4/- 
calde, al-bayalde , etc. — Voy. Alcade, Abit.) 

Aliêpine. Etoffe qui tire son nom de la ville d'Alep, en 
arabe <-*A^ Haleb, soit que le mot ait été formé directe- 
ment en français, soit qu'on ait pris l'adjectif arabe (s^ 
halebt, d'Alep. 

Alezan. Esp. ahzan, portug. alazào, se dit d'un cheval 
de couleur fauve ou rougeâtre plus ou moins foncée. On 
a proposé (voy. Littré, Dict. fr.^ trois étymologies arabes: 
^^M*Â al-hasan, le beau, ^Uail al-hisan, le cheval de race, 
et enfin (^^jùJI al-'athan, la fumée. Aucune des trois ne me 
paraît satisfaisante. Sans s'arrêter à la dernière, qui me 
semble de pure fantaisie, on peut dire des deux autres 
qu'elles ne spécifient point une couleur de robe; car il 
serait, croyons-nous, bien dilficile de montrer que les 
Arabes aient, à une époque quelconque, attribué une su- 
périorité de beauté ou de race à l'alezan. Al-hisan est sou- 



t 



16 DlCTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

vent pris pour Xétahii par opposition hi\yé^faras, jument, 
comme dans l'exemple cité plus loin. Il paraît même 
qu'au Magreb il se dit du cheval en général. Mais tout 
cela est sans rapport avec l'adjectif alezan^ et M. Dozy 
trouve fort suspecte cette étymologie, donnée par M. En- 
gelmann dans la première édition de son Glossaire^, 

Il y a quelques années, j'en ai proposé une quatrième^, 
acceptée depuis par M. Littré (^Addit. au Dict); c'est l'ad- 
jectif (jJ^ aillai, fém. haha, «^spadix equus,w disent les 
dictionnaires (voy. Freytag au mot (jJc^, g'' forme), ce 
que nous traduirions par cheval bai ou alezan. 

Nous dérivons notre mot français du féminin du terme 
arabe (comme nous le ferons plus loin pour balzan^. On 
peut conjecturer que le féminin l'a emporté sur le mas- 
culin par suite d'un emploi plus fréquent : le terme gé- 
nérique fjt*j»faras, cheval, signifie plus ordinairement la 
jument, ainsi que nous le disions tout à l'heure : »Qt ^1 
p!^ yUûl J^ ^yÀi\^Jj^' U J^yt Jft Jhh^* \ Dans ce 
passage, qu'on peut se dispenser de traduire, M*i*i est dit 
par opposition s ^Iaot^. 

Quant à la finale n qui s'est ajoutée au mot halsa, on 
en peut citer d'autres exemples, tels que camocan, de \d^ 
kamkliâ; arduran, de l;jJt ad-dourâ (voy. Doüra); bosan, 
de 6'^^ borna; alchocoden, de («X^^ ketkhoudâ; azacan 
{^porteur d'eau, en espagnol), de pUuJI as-saqqâ, ete. 

Alfange. C'est un mot espagnol introduit en France 
par nos écrivains du xyif siècle. De l'arabe v^^ al-khan- 
djar, sabre , que nous avons pris directement et sans l'ar- 
ticle, sous les formes canginr, khanjar, khandjar. 



^ Dozy, Glo88. p. 6o. 

^ Rev, de VInstr.publ. numéro du 25 janvier 186.6, p. 677. 

^ Man. de la BiW. net. n" 19^ du supp. ar. 



DES MOTS D'ORlGliNE ORIENTALE. 17 

Alfieh. Olficier porte -drapeau. Mol emprunte^ par 
Brantôme et les écrivains du xvi" siècle à Titalien alfierc, 
esp. alferez, portug. alferes. De l'arabe (j*»)LàJI al-fnris, si- 
g[hifiant proprement le cavalier, venant de ^jé^ faras, cheval. 

Algarade. C'est l'espagnol algarada, qu'on s'accorde à 
tirer de l'arabe »;UJ! al-ghlra, incursion militaire, expé- 
dition guerrière. En tout cas, ce ne peut être une dériva- 
tion directe, vu l'accentuation. Mais al-ghâra a donné 
l'espagnol algara, qui a une signification identique à celle 
du mot arabe, et le bas latin algaru, algarum (Du Cange), 
et peut-être l'italien gara, dispute, rixe. De algara, l'es- 
pagnol a pu faire algarada. Je suis porté à croire que 
l'arabe »àlyJI al- arada, catapulte, dont les anciens écri- 
vains de la Péninsule ont aussi fait algarada ou algarrada, 
n'a pas été étranger à l'adoption de algarada dans le sens . 
de cri subit, alerte, attaque imprévue. Quant à l'hypothèse 
de M. Dozy, rattachant ce mot à un vocable inconnu ve- 
nant de ^jà gharid, chanter, je ne saurais ni l'appuyer ni 
la combattre. (Voy. Gloss, p. ii:io.) 

On aurait tort de rapprocher du mot qui nous occupe le 
portugais algazara, qui est aussi en espagnol et en italien, 
et dont l'origine est fort différente, Voy. l'article d'Engel- 
mann sur ce mot (^Gloss. p. 199, 10 3). 

Algèbre. Esp. portug. et ital. algebra. De l'arabe yx 
nl-djebr, réduction. On nomme l'algèbre iCLIxlt^y4^ |^ 
science des réductions et des comparaisons. En espagnol, alge- 
brista se dit du bailleul ou rebouteur, qui réduit les frac- 
tures. 

Algénib. Etoile y de la constellation de Pégase, sur le 
flanc du cheval. De YiWuhe (^^jJl al-djanb , le côté, comme 
èii/Ae yjù] anf. Ijc Dict. des Mathématiques, dans Y Encyclo- 



18 



DICTIONNAHJE ÉTYMOLOGIQUE 



- I , 



■* r 



pédie de d'Alerabert, donne encore les formes génib^ clul- 
nih, cheliib. 

Algol. Etoile de la constellation de Persée, remar- 
quable par la variabilité de son éclat. C'est Tarabe Jyüİ 
al-ghoül, le même dont nous avons fait goule. (Voy. plus 
loin ce mot.) Les Arabes appellent Jydt ^jJ^ ras al-ghoûL 
tête de la goule, la tête de Méduse que Persée tient sus- 
pendue à la main. 

Algorithme. Au xiii'' siècle, ce mot signifiait l'arithmé- 
tique avec les chiffres arabes; on écrivait algorimie et an- 
gorisme ^ Esp. aJguarismo, guarismo, algorithmo; porlug. 
garismo. C'est la transcription plus ou moins altérée du 
nom d'un des plus anciens auteurs de traités d'arithmé- 
/ tique, Abou Dja7ar Mohammed ben Mousâ, surnommé 
^);!^ ^l-khowârezmï , dont l'ouvrage a été traduit ou imité 
en latin dès le commencement du xii'' siècle. Ces sortes 
de livres furent désignés sous le nom d'Algorismus, M. De- 
frémery a raison de dire ^ que cette étymologie est hors 
de doute depuis les recherches de MM. Reinaud ^, Chasles ^' 
et Woepcke^. Dans les ouvrages d'astronomie, le terme 
i^))^^ khowârezmï s'est dit des tables des sinus et des 
tables des ombres (tangentes et cotangentes trigonomé- 
triques). 

Algüazil. C'est l'espagnol alguacil, qu'on trouve en 

* On peut voir plusieurs exemples de ces formes dans Littré, au mot 
chiffre. 

^ Joum. a«iat. janvier 18G2, p. 88, 89.- 
^ Mémoire sur r Inde, p. 3o3, 3o/i. 

* Comptes rendus de VAcad, des sciences, 6 juin 1859. 

^ Mémoire sur la propag. des chiffres indiens , dans le Joum. asiat. i*"" sem. 
i863, notamment p. 519. Ce travail est postérieur à la remarque de 
M. Defrémery. Mais M. Woepcke avait déjà public divers opuscules sur 
Tarithmétique indienne, dans le recueil du prince Boncompagni. 



t 



DES MOTS D'ORIGINK OIUENTALE. 19 

portugais sous des formes très-variées : alvacil, nlvazil, al- 
vttsir, etc. venant de l'arabe ^)^' al-wazir, le vizir. On 
peut voir, dans le Glossaire de MM. Engelmann et Dozy ^ 
les explications données sur le passage du sens de vizir à 
celui d'officier de police. Le Dictionnaire de Du Gange four- 
nit les formes suivantes : alguazilus, alguazirius, algozirius, 
algatzarius, algatzerius , qui montrent combien les dési- 
nences des mots sont peu solides dans le pawSsage de 
l'arabe aux langues romanes. 

Âlhagées. Plantes de la famille des légumineuses, dont 
le type est le sainfoin alhagi, que les anciens botanistes 
appellent alhagi Maurorum^^, C'est l'arabe ^UL al-hâdj; 
Avicenne a fait la remarque que cette plante produit la 
fameuse manne térétiiabin ^j^js. (Voy. Dict, d'Hist. nat, 
au mot sainfoin, i. XXX, p. 49.) 

Alhaiot. Etoile brillante de la constellation du Cocher, 
marquée a dans les catalogues et ordinairement nommée 

la Chèvre. On trouve aussi Ayuk. C'est l'arabe ^^IJI al- 
'ayyoûq, Alfergani la cite parmi les quinze étoiles de pre- 
mière grandeur ^ : <^,yi »l^y^a^i.! t-o^ 0J>^' {jii^y^^ h 
2-jUt 0vJU^! i (j*»^jJI oc-gw ^ « Dans les Gémeaux , al- 
ayyoûq, étoile verte qui passe près du zénith dans le qua- 
trième climat. » Si l'astronome arabe place la Chèvre dans 
les Gémeaux, c'est par suite du système de groupement 
de toutes les étoiles dans les douze signes du zodiaque; 
chaque constellation se trouve ainsi rattachée h l'un des 



» P. lag. 

' C'est Ranvolf, médecin d'Augsbourg, qui découvrit celte plante, du- 
rant son voyage au Levant, en 1587, ^^ '^ décrivit sons ce nom. (Voy. Tour- 
nefort, Voy. du Lnmntf i. II , p. A , éd. de 1717.) 

^ Édit. Golius, p. 7r). 



.> Y 



20 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQIK 

signes. C'est pour cela qu'il met Wéga, de la Lvre, dans 
le Sagittaire, Achemar dans le Bélier, etc. 

Alhandal. Nom pharmaceutique de la coloquinte. Esp. 
alhandal; de l'arabe JiàjJL al-handlial, même sens. 

Aliboron. Ce mot a préoccupé les chercheurs d'étymo- 
logies qui n'ont rien trouvé de raisonnable. Sans m'ar- 
rêter à la singulière idée du docte Huet et de l'ingénieux 
Ménage, qui ont voulu faire d'aliborum un génitif pluriel 
d'alibi, disant que maistre alihorum signifierait un homme 
fécond et subtil à trouver des alibi, je reproduirai ici 
une hypothèse que j'ai autrefois proposée et que je crois 
devoir maintenir en attendant mieux. 

Il est remarquable que le mot ne se présente jamais 
que précédé du titre de maître : 

ff Si je fusse roi ou régent 
Ou un grant maistre Aliboron , 
Chacun estât son chaperon. » 

(Mir. de Sainte-Genev. ) 

ç^Lui-mesme (M. de Biron), engoguenardant, il disoit 
qu'il estoit un maistre Alihorum qu'on employoit à tout 
faire. » (Brantôme, Vies des capit franc.) -^ ç^Sur ce point 
nous dépeschasmes ce maistre Aliborum du Fay, justement 
trompeur et trompé. 5? (D'Aubigné, Confess.). — «Qu'il 
vienne de là des monis quelque messer qui se vante d'estre 
un maistre Aliboron en tout et guérir de toutes maladies, w 
(Poissenot.) — «Les ditz de maistre Aliborum qui de tout 
se mesle. » (Titre d'un livre cité par Lacurne\) 

Sans aucun doute, maître Aliboron désigne un savant, 
un docteur, un habile homme; puis l'appellation prend 
une teinte d'ironie, et un beau jour, sous la plume de La 

^ Ces exemples, sauf le deuxième et le dernier, sont empruntés a l'hislo- 
ri(jue du mot Aliboron y dans le Dict. de M. Liltré. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 21 

Fontaine, maître Aliboron devient maître Baudet en per- 
sonne. Or, cet Aliboron ne serait-il pas un docte person- 
nage, dont le nom aurait acquis la valeur d'un terme gé- 
nérique, comme Artaban, Pathelin, Harpagon? Mais quel 
sera ce personnage'? Est-ce le diable, comme il est dit 
dans le procès de Gilles de Retz, cité par Du Gange: 
«Audivit ab eodem domino. . . . tâlia verba : Il fera venir 
maistre AUhorum, intelligendo diabolum per illud vocabu- 
lum , Aliborum. n 

Non, ce n'est pas le diable, mais un de ses affidés, si 
l'on veut, un de ses disciples, le savant arabe Al-Birouni, 
mathématicien, astronome, géographe, «très-estimé, dit 
D'Herbelot^, non-seulement pour son habileté dans les 
sciences spéculatives, mais encore dans les pratiques, 
comme la magie naturelle, astrologie judiciaire, art des 
talismans, etc.» Al-Birouni, contemporain d'Avicenne, a 
joui d'une réputation immense au moyen âge dans les 
écoles arabes; son Canoun a servi de base à presque toutes 
les cosmographies orientales. De plus, il a toujours passé 
pour un magicien excellent, et sa vie, d'après les bio- 
graphes orientaux, est pleine de traits miraculeux. Est-il 
bien surprenant que des juges de l'année j 44o aient pris 
le nom d'un tel homme pour celui de l'Esprit malin? Lira 
qui voudra, pour éclaircir ce doute, la déposition de 
François Prélat, le magicien de celte effroyable affaire du 
maréchal de Retz. 11 se vante d'avoir étudié à Florence la 
géomancie, l'alchimie, toutes les sciences occultes. Il 
prétend avoir soumis à ses ordres un démon nommé Ba- 
rion (?). Est-il invraisemblable qu'il eût connaissance des 

* Borel , dans son Tréior des rech£i'che8 et antiquités gauloisps etfrançoises 
( 1 655), dit (au mot Pathelinage) que Texpression de maistre Aliborum nous 
vient de la farce de Pathelin. Dans cette vieille pièce , en effet , il y a un 
apothicaire de ce nom, lequel joue un rôle assez important. 

' Bibliot. oi'ient. 



iv 



22 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

œuvres vraies ou supposées du grand maître Aibiroûni'V 
Si je ne craignais pas de paraître Irop insister sur des dé- 
tails de ce genre, je dirais que le témoin qui rapporte le 
propos ci-dessus touchant maistre AUboruyn ne Ta pas en- 
tendu lui-même. Il peut y avoir confusion entre le nom 
du magicien arabe et celui du démon soumis à l'alclii- 
miste florentin. 

Quoi qu'il eu soit, Tétymologie germanique ait boran, 
le vieil ennemi, indiquée par les éditeurs de Du Cange, 
me semble absolument inacceptable; et je m'imagine que 
si j'avais eu la force de lire jusqu'au bout les pièces de 
cette affaire, j'y eusse trouvé la confirmation de celle que 
je propose, faute de quoi elle reste à l'état de simple con- 
jecture. 

Alicate. Sorte de pince dont se servent les émailleurs 
à la lampe. Esp. et port, alicate. C'est l'arabe I0UÜJI al-laq- 
qât, tenailles, comme l'a fort bien remarqué M. Defré- 
mery^, de la racine laJü hqat, recueillir, ramasser. 

Alidade. Esp. aliàada, alhidada, alhadlda, de l'arabe 
ü^UbjJI al-ldûda, «^Les lexiques, dit Engelmann, ne 
donnent à ce mot que le sens de postiş januœ (vantail de 
porte), mais dans un traité arabe sur la construction de 
l'astrolabe, je l'ai trouvé avec sa signification technique, 
car on y lit que c'est une espèce de mastara «Ja^ua* ou 
règle^.7) Il suffit, ajouterai-je, d'ouvrir un traité d'astro- 
nomie arabe , pour y rencontrer ce terme «^Lsi^ \d(lda avec 
le sens exact d'alidade, comme par exemple dans ce pas- 



\ «Et avoit le cl. François uu livre ({ue le d. François avoil apporté, où il 
lisoit, où avoit plusieurs noms de diables et autres mots pour la conjuration 
ctinvocation.7> (Man. de la Bibl. nat. suppl. franc. n° 56o, p. 96.) 

^ Journ, asmt. janvier 186a, p. gn. 

'^* Glose, p. 1^0. 




ir- ., 



I ^ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 23 , 

sage de VAlmageslc d'Abou 'I-Wéfa ^ : r^ Les observations des 

hauteurs méridiennes se font avec des instruments 

Dans le plan du méridien est placé un cercle gradué . . . 
sur ce cercle sont établies, aux deux extrémités d'un dia- 
mètre, deux pinnules mobiles sur la circonférence, soit au 
moyen d'une alidade pivotant sur le centre du cercle, soit 
au moyen d'un second cercle . . . , etc. ^. j? Et plus loin ; 
t^ Après avoir fait tourner Yalidade, au moment du passage 
du soleil au méridien, jusqu'à ce que les rayons solaires 
traversent les ouvertures des deux pinnules . . . ^*. » On 
voit que Yîdada n'est pas une simple mastara ou règle à 
tracer les lignes droites, mais précisément ce que nous 
nommons alidade, par exemple, dans le graphomètre. 

Alizari. Nom commercial de la garance (d'où la 
substance appelée en chimie alizarine), Esp. alizari, que 
M. Dozy a noté dans son Glossaire, mais sans pouvoir en 
donner l'étymologie. Le mot est certainement d'origine 
arabe, comme le montre l'article al , car on dit aussi izari: 
« La graine de garance qu'on apporte de la Turquie asia- 
tique est appelée azala ou izari'^. ?j (Bosc, Dict, d'hisL nat. 
t. XII, p. 439.) Je ne doute pas que ce ne soit l'arabe 
il^La^ 'asâra, qui signifie le suc extrait d'un végétal par 

^ Man. n" 11 38, anc. fonds de la Bibl. nat. fol. 19 v°. J'espère donner 
sous peu une édition de cet ouvrage important (texte et traduction) dont 
quelques passages cités par M. Sédillot ont donné lion à de vives contro- 
verses au sein de l'Aradémie des sciences. 

3! »j:))oJi '-Syt Jlc iu5ld ».>UiJU Ui »j,)t*xJt Xa^^ 

^ hariy garance du Levant. {Nouv.voc. de VAcad.fr. Paris, i83i.) 



22 DIGTIUNNAIHK ETYMOLOGIQUE 

œuvres vraies ou sapposées du grand ınaİtre Albiroùni'? 
Si je ne craignais pas de paraître Irop insister sur des dé- 
tails de ce genre, je dirais que le témoin qui rapports le 
propos ci-dessus touclidnt matatre Aliborum ne l'a pas en- 
tendu lui-même. Il ])eul j avoir confusion entre le nom 
du magicien arabe et celui du démon soumis à l'alcliî- 
miste llorentin. 

Quoi qu'il en suit, l'élymolugie germanique ail horan, 
le vieil ennemi, indiquée par les éditeurs de Du Cango, 
inu semble absolument inacceptable; et je m'imagine que 
si j'avais eu la force de lire jusqu'au bout les pièces de 
cette affaire, j'y eusse trouvé la confirmation de celle que 
je propose, faute de quoi elle reste à l'étal de sim])ie con- 
jecture. 

ALicàTK. Sorte de pince dont se servent les émailleurs 
à la lampe. Esp. et port, alimte. C'est l'arabe laUAJi al-latj- 
qiit, tenailles, comme l'a fort bien remarqué M. Defré- 
mery^, de la racine laJÜ hqot, recueillir, ramasser. 

Alidadb. Esp. ulidtida, ıılliİdiuh, aliuuïtda, de l'arabe 
»aUuJl al-'id~i)h. «Les lexi<|ues, dit Engelmann, ne 
donnent à ce mot que te sens de postii januœ (vantail de 
porte), mais dans un traité arabe sur la construction de 
l'astrolabe, je l'ai trouvé avec sa signification tecbnique, 
car on y lit que c'est une espèce de maştai'a s^itoA ou 
règle^.v II sufltt, ajouterai-je, d'ouvrir un traite d'astro- 
nomie arabe, pour y rencontrer ce terme ü^Uâf 'idfiâa avec 
le sens exact d'alidade, comme par exemple dans ce pas- 

' «Et avoit le <l. Kranfois uu livre i|Lie le d. Francis ut uil »pporli!, où il 
1İMHİ, où avoit plusieurs nomade diables elaiilres mois pour la coujuratioit 
et invocation, n (Man. de la Bib). nat. suppl. franc. n° TiËo, p. 96.) 
■ ' ieum, oii'iit. Janvier 1863, p. 99. 




t 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 23 , 

sage de YAlmageste d'Abou 'i-Wéfa ^ : r^ Les observations des 

hauteurs méridiennes se font avec des instruments 

Dans le plan du méridien est placé un cercle gradué . . . 
sur ce cercle sont établies, aux deux extrémités d'un dia- 
mètre, deux pinnules mobiles sur la circonférence, soit au 
moyen d'une alidade pivotant sur le centre du cercle, soit 
au moyen d'un second cercle . . . , etc. ^^ Et plus loin : 
t^ Après avoir fait tourner Yalidade, au moment du passage 
du soleil au méridien, jusqu'à ce que les rayons solaires 
traversent les ouvertures des deux pinnules . . . ^*. » On 
voit que Yidada n'est pas une simple mastara ou règle à 
tracer les lignes droites, mais précisément ce que nous 
nommons alidade, par exemple, dans le graphomètre. 

Alizari. Nom commercial de la garance (d'où la 
substance appelée en chimie alizarine), Esp. alizari ^ que 
M. Dozy a noté dans son Glossaire, mais sans pouvoir en 
donner l'étymologie. Le mot est certainement d'origine 
arabe, comme le montre l'article al, car on dit aussi izari: 
«La graine de garance qu'on apporte de la Turquie asia- 
tique est appelée azala ou izari^. » (Bosc, Dict. d'hisL naL 
t. XII, p. 439.) Je ne doute pas que ce ne soit l'arabe 
«;La^ 'asdra, qui signifie le suc extrait d'un végétal par 

^ Mau. n° 11 38, anc. fonds de la Bibl. nat. fol. 19 v°. J'espère donner 
sous peu une édition de cet ouvrage important (texte et traduction) dont 
quelques passages cités par M. Sédiilot ont donné Hou à de vives contro- 
verses au sein de TAradémie des sciences. 

^ ^L4JJ) uuoJ ïjj\o ^Mt i UJUÔ3 .-'Ci^^W [à^ v::>leUj^^i n'ù^ ^'^^S^ 

* ]zar'\ y garance du Levant. (Nouv.voc, de VAcad.fr. Paris, i83i.) 



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2/i DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

compression (de la racine y^a^ 'amv, presser, extraire le 
suc). Et en effet, le Gazophylacium liuguœ Pcrsanim traduit 

pastel ou guède (autre matière colorante) par Xi>*<^ «jLo^ 
'as(lrè-i ouasimè , suc de la plante appelée ouasma\ 

Alkékenge. Plante nommée vulgairement coqueret, Esp. 
alquequmge, port, alkekengi. De l'arabe ^Ü3t nUkâkendj. 
Le mot est d'origine persane : Richardson prononce kaknadj 
et en fait la morelle ou la belladone [night-shade), Voy. 
aussi Dozy, Gloss, p. 1/17, et les ouvrages auxquels il 
renvoie, 

Alkermès. Li(|ueurde table fort estimée et très-agréable 
qui se préparait au couvent de Sainte-Marie-Nouvelle, à 
Naples. Son nom lui vient du kermès végétal dont les 
graines lui donnent une belle couleur rouge. (Bescberelle). 
De l'arabe j^JiJt al-qirmiz, le kermès. 

Allah. Transcription de l'arabe aMI allak, mot formé 
de l'article ni et du substantif aII ilah, dieu, le Dieu , b 6e6s. 

Alléluia. Expression hébraïque conservée dans les tra- 
ductions latines des Psaumes, n"» ^VVn halelofi-iali , formée 
de haleloü, »j'' pers. du plur. de l'impératif du verbe liillel, 
louer, et de iali, forme apocopée de lehovah, Jéhova. 

Almadie ou Almade. Sorte de pirogue ou de radeau. 

^ Freylag Iraduit iUv*5 ouasima par tWtg^o,' erreur qui provient sans 
doute de ce que la guède ejrt quelquefois nommée JL»^ JU-J indigo sauvage. 
Bazi (man. sup. ar. de la Bibi. nat. n° ioo5, p. US verso) dit que la ouasima 
sert à teindre les cheveux. Niebuhr rapporte bien qu'il a vu des vieillards 
qui se teignaient la barbe en rouge ( Voy. en Arah. p. 270) ; mais je n'ai vu 
nulle part que les Orientaux employassent à un usage analogue une teinture 
bleue telle que celle du pastel. Peut-être ouasima s' est-il dit aussi de la ga- 
rance, chose d'autant plus possible que l'arabe ï^fouwwa (Jouet) ^c^\\qs\ 
la garance, paraît originairement identique à vomde ou guède. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. :25 

Esp. et port, atmadia. De l'arabe AjJvjtlt al-imdia, qui, 
d'après M. Quatremèrc^ désigne un bac pour passer une 

rivière, venant du verbe ^*Xft 'ada, traverser. Le mot est 
encore en usage chez les riverains du haut Nil : «Je restai 
sur la rive nue (du Nil, près de Khartoum) , sous un soleil 
ardent, en face d'une madiè (bac) immobile.'? (GuilL Le- 
jean , Voy. dans l'Afriq. orient, ^. ) 

Almageste. Esp. almagesto. De l'arabe (^iJm:^\ al- 
madjisti, formé de l'article et du grec fieyialtj (^mjvToi^is), 
On sait que plusieurs livres arabes ont pris ce titre, em- 
prunté du nom donné au grand ouvrage de Ptolémée. 
Celui-ci a pour vrai litre ^aBruiatiKti crvvrd^ıs. Composition 
mathématique. L'épithète fieyialfi, la plus grande, ne se 
rencontre dans aucun des manuscrits grecs connus, dont 
(|uclques-uns paraissent antérieurs au \uf siècle. Elle a 
sans doute été attribuée, dans les écoles, au livre de Pto- 
lémée, pour le distinguer des ouvrages de pures mathé- 
matiques, tels que ceux d'Euclide, de Geminus, d'Aris- 
tarque, d'Hypsyclès, d'Autolycus, etc. dont l'étude préli- 
minaire devait précéder celle du grand traité d'astronomie 
de Ptolémée, et qu'on nommait Ir petite Composition (voy. 
llalma, préf. de son édition de V Almageste, t. l**', p. xxxiv). 

Almagra. Substance employée en peinture, et plus 
connue sous le nom de rouge indien ou rouge de Perse. 
Nous avons pris le mot de l'espagnol almagra ou almagre, 
qui est l'arabe iLİlİ al-maghra, ocre rouge. 

Almargen. Terme de l'ancienne pharmacie : poudre d'aï- 
margen, corail pulvérisé, autrefois employé en médecine. 

' lUst. des sultans Mamel. II, i, i5G (dans Dozy, Glosa, p. i'i8), et 
Journal des Savants, janvier 18/18 , p. /i5. 
* Le Tour du inonde ^ 1" scm. 1869, p. 189. 



/ 



26 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK 

De l'arabe ^;>l^Jlt al-tnordjun , corail. C'est le mot qui, 
employé comme nom de femme dans les Mille et une Nuits, 
a été transcrit Morgiane par Galland. {Ilist, des quarante 
voleurs. ) 

Almène. Poids de deux livres (un peu moins d'un kilo- 
gramme). Esp. almena. C'est l'arabe UJLt al-menâ, qui n'est 
autre que le grec ancien fiva^ mine, poids d'une livre, 
dont, la valeur a été doublée chez les Arabes d'Espagne. 

Almicantarat ou Almücantarat. Terme d'astron. Cercles 
de la sphère parallèles à l'horizon. C'est un pluriel arabe 
vıyUaJÜLlI al-mouqantarât, que nous avons emprunté avec 
sa signification aux traités astronomiques en cette langue. 
Golius cite le singulier iüaJüU mouqantara, dans le sens de 
cadran solaire. 

Almüde ou Almoude. Mesure de liquides dans la pénin- 

suie Hispanique. Esp. almud, port, almude. De l'arabe JJLt 
aUmoudd, qui est le même mot que le latin modium, mais 
dont l'origine paraît sémitique (hébr. ID, rn)^ mad, mid- 
dah) : «L'arrobe de Castille contient seize litres, le can- 
taro d'Alicante douze ^Yahnude des Canaries vingt-cinq. . . >? 
(Victor Hugo, Les Misérables , t. P^ p. 339.) 

Alphanette ou Alphanesse. Sorte de faucon identique à 
Yalfaneque des Espagnols , que M. Dozy suppose avoir tiré son 
nom de celui du petit animal nommé fanec on fennec. (V. ce 
mot plus loin.) On aurait dit d'abord Juüüt )L bâz al-fanec, 
le faucon (propre à la chasse) du fanec ; puis , pour abréger, 
on aurait supprimé le terme bâz, faucon. ( Voy. Dozy, Gloss, 
p. io5.) 

Alphard. Etoile de deuxième grandeur, a ou le cœur 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 27 

• 

de l'Hydre. C'est l'arabe ^yüt al-fard, l'unique , ^la^l :>y 
fard ech-choudja , l'unique de l'Hydre. Ce nom lui vient de 
ce qu'elle est la seule étoile brillante de la constellation, 
les autres étant de quatrième grandeur ou au-dessous. 
Dans le traité d'astronomie de Lalande, on lit alphrad 
au lieu àittlphard. 

Alphénic. Ancien terme de pharmacie : sucre candi, 
sucre d'orge, pâte faite d'amandes et de sucre, etc. Esp. 
alfenique, port, alfenim. De l'arabe *Xx3lJÜI al-fàmd, qui 
vient du persan *yxÀ»J}îmd ou *XjüL3 pâmdh, sucre purifié, 
saccharum penidium, dit Meninski. Il y a un verbe persan 
^*>^[» fânîden qui signifie raffiner le sucre. 

L'ancienne pharmaceutique disait penide pour sucre 
tors. C'est le même mot persan. On a rapproché pwiw/mm 
du grec 'usnvlov, réseau de (ils , • trame , parce que la 
cristallisation du sucre candi s'obtient au moyen de fils 
tendus dans la dissolution sucrée. 

Alquifoux. Variété de plomb sulfuré. Esp. alquifoL Je 
ne sais si l'étymologie de ce mot a déjà été donnée. Elle 
ressort avec la dernière évidence du passage suivant de 
Sonnini^: «Dans le commerce du Levant, on nomme al- 
quifoux ou arquifoux la mine de plomb tessulaire. Les 
femmes de l'Orient la réduisent en poudre subtile, qu'elles 
mêlent avec du noir de lampe, pour en faire une pom- 
made dont elles se teignent les sourcils, les paupières^ 
les cils et les angles des yeux, w L' alquifoux, on le voit, 
n'est autre chose que le colieuL C'est ce que confirme un 
passage plus récent de M. Prax'-^: «Le cohol est la galène 
ou sulfure de plomb, ce qui a été reconnu sur un échan- 

* Dict. (Vhist. nat. I, p. 383. 

'^ Commerce de l* Algérie, p. 39 (dans le Gloss. de Dozy, au mol alcool, 
p. 9 a). M. Dozy n'a pas nolé le lenne nlqttifnl. 



V, - 



28 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

lilloii que j'ai apporté. C'est à tort que plusieurs auteurs 
ont traduit le mot cohol par antimoine, » 

Alquifoux est donc une corruption de l'arabe Jlzi^I «/- 
cohl, altération qui paraîtrait peut-être difficile à admettre 
si l'on n'avait les intermédiaires alcohol, alcofol, alquifoL 
(V'^oy. Alcool.) 

Altaïr. Etoile de première grandeur, a de la constel- 
lation de l'Aigle. De l'arabe *jllait al-tfar, qui vole. On 
prononce at-iâlr, aussi trouve-t-on quelquefois chez nos 
auteurs ataîr ou athaïr, La conservation de / peut être due 
à la prononciation emphatique du I0 /. Cazwini dit que la 
constellation de l'Aigle 4->UuJI iu^ comprend quinze 
étoiles, parmi lesquelles est *jllaJI y*JJI an-nasr at-tâîr, 
l'aigle volant, par opposition à ^yi JLiJt an-nasr al-oiulqi, 
l'aigle tombant. Cette dernière étoile est celle que nous 
appelons Wéga, et qui fait partie de la Lyre. 

Alüdel. Sorte de vase à sublimation employé autrefois 
par les alchimistes. On peut voir un dessin détaillé de cet 
appareil dans un manuscrit latin du xvf siècle, n° 71/17 
ancien fonds, de la Bibl. nat., qui contient divers ou- 
vrages relatifs à l'alchimie. Esp. aludel^ alludel M. Dozy ^ 
a fait voir que ce mot est l'arabe Jb^t al-outliâl, employé 
dans le même sens par Razi, et je puis ajouter par Géber 
(man. n"* 1080 du sup. ar., notamment p. 199 verso: 
^U^) J&t i [^kx:^\^ «Place-là dans un aludel de verre??). 

Dans un autre manuscrit latin de notre grande Biblio- 
thèque (n° 7 1 56 , ancien fonds), lequel est du xiv^ siècle, 
j'ai trouvé une liste de termes d'alchimie empruntés aux 
Arabes, parmi lesquels on lit: ^AUutel, gcnus sublima- 
toriiw; et, dans un traité intitulé Practica alkimiœ Jacobi 

^ (iloss. p. 187. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 29 

Theotojntiy que contient le même volume, on lit encore ' : 
«Halfeas alutel, hoc est vas sublimatorium factum ad mo- 
(lum capsidîsij)^ rotundum subter habens cohoperculum 
vitreum ad modum campanae. 5^ Un chapitre de l'alchimie 
de Geber est consacré à la description de cet appareil ^. 

Alvarde. Genre de plantes de la famille des graminées. 
La plante qui a servi de type est assez semblable au sparte 
et s'emploie aux mêmes usages. En Espagne , on la nomme 
albardtn et dans le dialecte valencien albardi. C'est l'arabe 
^^^-Jl al-bardt, que Freytag donne comme nom de plante, 
sans en spécifier l'espèce, mais que Richardson explique 
ainsi : r^The shrub papyrus, of which paper was anciently 
made; . . .also a kind of cotton, which is produced from 
the papyrus, etc. » 

Amalgame. Ce mot nous est venu par les alchimistes avec 
le sens de mélange intime, combinaison, spécialement en 
ce qui regarde le mercure. Je n'en connais pas d'exemple 
avant le xiii* siècle ; mais il est à cette époque d'un usage 
constant. Ainsi dans la Semita recta Alberti magni : «Deinde 
recipe plumbi et stagni calcinatorum et in corpus reduclo- 
rum ; fiant unum corpus per fusionem simul : et si sunt dua3 
librâî, adde argenti vivi libram i, et amalgama, et lava 
cum sale et aceto , et sicca^. w Dans le Panmm Rosarium Ar- 
naldi de Vilhuiova: «^El cum totum dissolvetur et in mer- 
curium reducetur et fiet unum amalgama '^ 7> \ «Et cum 
totum fuerit dissolutum et in ^ma^^ma positum ^. » Ail- 

* Fol. iSg recto. 

^ C'est ie sixième chapitre du second iivre dans la traduction latine inti- 
tulée : Geberis philosophi perspicassimi summa perfectionis magisterii. Ve- 
nise, l542. 

'* Man. de la Bibl. nat. ancien fonds, n" 7167, fol. 3. 

^ Ibûl. fol. i5. 

^ Ibtd. fol. 1 1\ verso. 



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30 DICTIONNAIRE ÉTV MOLOf.IQUE 

leurs : :^Fac luum amalgama; pono tuum amalgama siipru 
unum pulchrum folium papyri ^ , etc. » 

Outre la forme amalgame, Lacurne cite algame, uiixtion 
d'or et de mercure. Dans cette dernière , il semble qu'on 
doive reconnaître l'arabe iüc#4^ al-djam'a, conjonction , 
réunion, ou fUi^ aUdjimîi , l'acte de consommation du 
mariage, venant tous deux de la racine ç^^djama', réunir. 
(Cf. le grec yafxéœ^ ydfios,) Mais qu'est-ce que amalgame? 
Faut-il y voir, comme je l'ai suggéré antérieurement, l'ex- 
pression »JL^ J^ ^amxilal-djam'a, l'œuvre, la pratique de 
Valgame (J^ 'amal, pratique, se dit par opposition à 1^ 
V/m, théorie)? Ou bien est-ce une altération de iüc«UisJt 
al-modjCma, qui , comme al-djlma, signifie l'acte de consom- 
mation du mariage? Comme sens, l'analogie est parfaite, 
car les alchimistes aiment à comparer la combinaison du 
mercure avec' les métaux à l'union de l'époux avec l'épouse. 
Ainsi, dans un traité intitulé De matrimonio et conjunctione , 
le mercure (^zaibat) est assimilé au mari, l'argent [luna , 
la lune) à la femme, et l'amalgame des deux corps est cé- 
lébré par cette phrase : ^ Natura lœtatur quando sponsus 
cum sponsa copulatur^. w Néanmoins, n'ayant point re- 
cueilli d'exemple des expressions ci-dessus dans les ou- 
vrages d'alchimie arabe, je n'oserais affirmer l'exactitude 
de mes conjectures. 

Amân. Demander l'aman, demander grâce. De l'arabe 
yUt amân, sécurité, protection. 

Ambre. Esp. alamhar, port, alambre, ital. ambra. De 
l'arabe jxifc 'awiar, ambre gris, nom qui est passé au succin 
ou ambre jaune. Les formes qu'on trouve dans la basse 

* Man. de la Bibl. nat. ancien fonds, n* 71^7, Opus mirabile super mer- 
curîo ad ejus JLvationem. 

* Même manuscrit, foi. 53 verso. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE, 31 

latinités ambar y amhare, ambra, amber, ambre, ambrum, pa- 
raissent aussi confondre les deux substances. Hermolao 
Barbaro, qui a publié au xv" siècle un commentaire sur 
Dioscoride, écrit ambra ou ambar: ^Aetim, dit-ii, ambar, 
nos succinum orientalem primi nominavimus^, v 

Liquidamhar, nom d'un arbre d'Amérique aussi nommé 
baume d'ambre, est formé de ambar et de notre mot liquide. 

Amen. C'est un mot hébreu, :dn amen, signifiant vm, 
vérité, par lequel se terminaient les prières des Juifs. Il a 
pris là le sens de assurément, ainsi soit-iL Les Musulmans 
disent de même (^kA amïn. 

Amiral. Aucun étymologiste ne doute que ce ne soit là 
le mot arabe wy«l amtr, commandant, émir. Mais la termi- 
naison al a paru d'autant plus embarrassante qu'on la re- 
trouve dans le portugais amiralh, l'italien almiraglio, am- 
miraglio, et sous d'autres formes dans l'ancien espagnol 
almirage, l'espagnol moderne almirante, le bas latin admi- 
ralius, admirallus, amiraldm, admiratus, amirarius, ami- 
randus, admirandus , admirantius, amireda, amirœus, etc, 
Engelmann avait supposé que le «/final était l'article pré- 
cédant un mot tombé depuis, par exemple^ bahr, mer: 
amir-al-bahr, commandant de la mer, serait devenu amir- 
al tout court '^. Cette explication, au moins quant au mot 
bahr, ne semble guère admissible, vu qu'on a de nombreux 
exemples du Roman d'Alexandre, du Roman de Rou, de 
Garin, d'Aubery^, qui prouvent ([uamiraut, amirant, amiratz. 



^ Dioscoridœ pharmacorum libri VIII, lôag, fol. /16 verso. Marcello Ver- 
gilio dit aussi : (t Succinum , quod electrum veteres, nostri ambram dicunt.r) 
Ibid. fol. /17 recto. Ces commentateurs rangent sous la même dénomination 
Tambre jaune et l'ambre gris «quod pisces devoravere??. 

^ GI088. p. i64. 

^ Du Gange. 



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32 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

signifient simplement g-AiM//, chef de troupes, et non chef 
maritime d^une façon spéciale. 

La désinence al, aut, ant, atz, é, ete, reste donc tou- 
jours inexpliquée. 

Anafin. Sorte d'instrument de musique arabe. (Littré.) 
C'est le portugais anajim, anafil, danafil, en espagnol anajil; 
de l'arabe wvijJI an-nafïr, sorte de trompette. 

Cet instrument jouait un rôle important dans le céré- 
monial de la cour des princes malais avec le tambour, 
^iSSJ^ gandour^ y la flûte, jji^ saroûni, les cymbales, ^l5Cî 
naffûra, etc, (Voir le Chedjarat malay ou, p. IH=^.) 

Le changement de r final en / et puis en n n'est pas 
rare dans le passage de l'arabe aux langues romanes. 
(Voy. Alguazil, Aîvil; auphin, au mot Fou.) 

Angrec. Genre de plantes tropicales de la famille des 
orchidées. Lat. botan. angrœcum (ainsi orthographié par 
analogie avec yjpnwg^rflpcMm). Le mot vient sans cloute de 
l'archipel Indien; car il existe dans le sounda et le javanais 
{^rf{vn'»^s anggrék); c'est en malais (^J^^ anggreq, orchis. 

Anil. Plante qui fournit l'indigo; de là vient aniline, 
nom d'un alcaloïde obtenu d'abord avec l'indigotine, pré- 
paré depuis par d'autres procédés et qui joue aujourd'hui 
un rôle très-considérable dans l'art du teinturier. Anil, 
portug. anil, esp. anil, anir, est l'arabe Jaj nll avec l'article 
al, dont le / s'assimile au n suivant : an-nil; du persan Jui 
ou aXaj nïl, nileh, même sens. (V. plus loin Lilas). Nil est 
d'ailleurs d'origine indienne. Je ne sais pourquoi M. Dozy ^ 
donne seulement ou préférablement -« nlr, Nïl par un / 
se trouve plusieurs fois dans VAlmansouri de Razi : JûjJt o 

' CiloHH. p. 1()6. 



V r ■ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 33 

(■*Mï S^^^. \ ce que Gérard de Crémone traduit : « Habenit 
flegma expellit » ; et plus loin iCXtf^JI J)^^^ j-«**4> J^^^^ l'anil 
résout les tumeurs molles. » 

Antimoine. A défaut de mieux, M. Littré semble dis- 
posé à accepter une étymologie arabe : *xçl outhmoiid ou ülı- 
mid, «lapis ex quo collyria parantur, stibium,v dit Freytag. 
Le mot arabe, dit l'auteur du Dict. de la langue fr. , est de- 
venu facilement, dans le latin barbare, antimonium. Cela 
n'est pas impossible, non plus que l'origine grecque *Kçt 
tthm{d==ay(i(ii. 

Avec l'article, al-outhmoud a donné l'ancien terme de 
chimie alcimod. (V. au mot Alchimie.) 

Parmi la foul^ des noms qu'a portés l'antimoine ou 
plutôt la poudre appelée coheul, on trouve chez les alchi- 
mistes cosmet, avec les variantes cosmec, casmet, calmet, 
mots de même origine que notre cosmétique, 

Arabe, Le nom lj^ 'arab est passé sans altération dans 
toutes nos langues, perdant seulement le son guttural ini- 
tial marqué par la lettre ^ , lequel n'a d'équivalent dans 
aucun autre idiome. Les dérivés arabique, arabesque, ara- 
bine, etc. sont de pure formation romane. 

Arack. Esp. arac, erraca; portug. araca, araque, orraca, 
rac. En arabe , (^jS. 'araq signifie sueur et aussi lait, d'après 
le Qamous; %^1 ^^ araq at-tamr est le suc extrait du dat- 
tier, qui, par la fermentation, acquiert des qualités alcoo- 
liques. De ce liquide, le nom 'araq ou araqî i^ est passé 
à toute sorte de boissons enivrantes. Aussi désigne-t-il 
des liqueurs très-différentes suivant les pays : dans l'Inde 
et la Malaisie, c'est un spiritueux obtenu avec du riz fer- 



* Man. de la Bihl. nat. sup. arabe, n" ioo5, fol. /19 reclo. 
' Ihid. fol. 5o recto. 



3 



U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

mente, du lait de coco, de la sève de cocotier; à Bour- 
bon, c'est de l'aicooi de canne à sucre. Le mot populaire 
rtquiqui pour eau-de-vie est peut-être une corruption de 
'araqh 

Ardeb. Mesure de poids et de capacité en Egypte. 
Transcription de l'arabe lj^^\ ardeb. On peut voir dans la 
Chrest. arah, de S. de Sacy (t. II, p. 28) les évaluations 
très-variées de l'ardeb , d'après Venture et Varsy. Je ne 
sais d'après quelle autorité le DicL national de Beschereile 
et le Dictionnaire des sciences de Bouillet (éd. de 1872) 
disent que l'ardeb est une mesure de capacité valant 
1 82,000 litres ; d'après le grand ouvrage de la commission 
de l'Institut d'Egypte [Hist, nat. t. II, p. 1 A), la capacité 
de l'ardeb est seulement de i85 litres. 

Argali. Mouton sauvage de l'Asie centrale. Du persan 
J^^t argali, même sens. 

Argan ou Argane. Genre de plantes (arbres et arbris- 
seaux) dont le type est Targan du Maroc [sideroœylon spi- 
nosum de Linné). t^Les forêts à'argans qu'on traverse en 
voyageant dans l'Atlas font grand plaisir à rencontrer, 
tant à cause de la variété des bois dont elles sont plan- 
tées, que parce qu'elles reposent l'œil fatigué de la stéri- 
lité du reste du pays. » (Relation du D' Lemprière ^) ^Le 
pays est magnifique, semé de superbes forêts d'argans. » 
(James Richardson^.) C'est l'arabe y^«-;' ardjân ou argân, 

Argousin. Ital. aguzzino. C'est assurément une cor- 



/1 



^ Appelé au Maroc pour soigner le fils de Tempereur, en 1789. {Le Tour 
du monde , t. P', p. a 1 2 . ) 

-^ he Tour du monde, I, p. 220. '^1 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



35 



ruption (le alguazil. (Voy. ce mot.) Pour le changement 
de / en n, voy. Anafin. 

Arratel. Mesure de poids valant environ 46o grammes. 
C'est un mot portugais correspondant à l'espagnol arrelde, 
arrate, arrel, et venant de l'arabe JJdJt ar-ratl, la livre , 
ar pour al est l'article. 

Arrore. C'est encore une mesure de poids de la pénin- 
sule Hispanique, correspondant à aS livres ou un quart 
de quintal. Esp. et portug. arroba. Deux dictionnaires 
espagnol et portugais que j'ai sous les yeux donnent 
Varroba comme valant Sa livres. Néanmoins, il est admis 
que Varroba d'Espagne vaut a 5 livres espagnoles (i i\5oo) 
et Y arroba de Portugal 1 4'',68o ^ Quoi qu'il en soit, arroba 
est l'arabe j^Jt ar-roub\ le quart, mot qui désigne aussi 
une mesure égyptienne qui est le quart de la iU?,^ waiba. 
(Voy. Freytag.) 

Arsenal. Portug. arsenal, esp. arsenal, darsena, atara- 
zana, atarasanal, ital. arzena, arzenale, darsena. M. Engel- 
mann dérive tous ces mots en bloc de l'arabe iC^Lu^^l:» 
diûr sinaa, maison où l'on construit, fabrique. Il convient 
de les séparer en trois groupes : i° atarazana représente 
i^LuaJt^b dâr as-şınaa, avec l'article devant sinaa. Je 
suis porté à croire que le a initial de atarazana est aussi 
l'article. Assurément, il est contraire à toutes les règles do 
la grammaire arabe de préposer l'article à un substantif 
suivi de son complément; mais dans la langue populaire 
dur as-sinaa avait pu, par le grand usage, arriver à former 
un seul mot dont on ne sentait plus la composition, ce 
qui permettait de lui donner l'article {comme dans :>;^Ut 



* 1 



' Bouillet, Dict. des sciences, des lettres et des arts, 1872 



3. 



/ 



36 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

al-maotiard, l'eau de rose, où maouard est composé de mû, 
eau, et ouard, rose); 9° darsena représente dar sima sans 
aucun article ; 3° enfin arsenal est simplement le mot şinaa 
précédé de l'article. Je me range ici à l'opinion de M. De- 
frémery, qui a fait remarquer que AftLuaJ! as-sinaa se dit 
fort bien, sans le mot dâr, d'un arsenal maritime ^ J'ajou- 
terai que Du Gange cite un mot languedocien arsina qu'il 
explique supellex quœvis, un ustensile quelconque. Je vois 
là le même mot as-sinaa, employé à peu près comme l'est 
aujourd'hui notre mot confection pour telle ou telle espèce 
de vêtement non fait sur mesure. Et si ma conjecture est 
exacte, il est clair que le mot dâr n'aurait là rien à faire. 
Le r d^ arsenal, arsina, est probablement dû à la pronon- 
ciation emphatique du ^J^ s. 

Atarazana a conservé en espagnol le sens général de 
fabrique. Les mots congénères , dans les diverses langues , 
se sont fixés au sens d'arsenal maritime. Cependant on 
trouve, dans l'ancien français, arsanail, «apolheca instru- 
mentorum agriculturae,» dans Du Gange, 

Les Turcs, les Tunisiens et les Egyptiens paraissent 
avoir repris à l'espagnol ou à l'italien leur iuuoJy» tarskhâna 
ou iüL»y tarsâna ^ actuels. 

Artichaut. Ce mot, disais-je en ı866^ ne vient cer- 
tainement pas d'un prétendu terme SyA (^*^)^ ardi chauki, 
qu'on lit à la vérité dans le Dict. fr.-ar. d'Ellious Bocthor, 
mais qu'on ne trouve nulle part ailleurs , et dont il serait , je 
crois, difficile d'établir l'authenticité. Que penser de cette 
singulière expression épine terrestre pour désigner l'arti- 
chaut, sans compter qu'une locution de cette forme gram- 

^ Journ. asiaU avril 1867, p. 4i6, et Revue critique du 26 décembre 
1868, p. Ail. 
* Voy. Dozy, G/o««. p. 2o5, s5o6. 
^ Revue de l'imtr. publ. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 37 

malicale est chose inouïe en langue arabe. Pour moi, je 
n'y saurais voir, non plus que dans une «lutre expression 
»£ym:>^\ ardcliauka, donnée par le môme ouvrage, rien autre 
qu'une transcription de l'italien ariiciocco, articiocchi. J'en 
dirai autant d'un bizarre ou^^t artitchot qu'on lit dans le 
Gazoph. ling. Pers.^. 

Le vrai nom arabe, le plus ancien du moins, paraît 
êtreotû^ harchaJo\ï(3yM^ harchoûf, que M. Engelmann 
écrit Oy£ê^ kharchoûf \>ar un kh, d'après la transcription 
de Pedro de Alcala^. C'est aussi l'orthographe de Bocthor 
et du P. Dominique Germain ^*, tandis que Meninski et 
Freytag écrivent par un ^ h^ et prononcent harchaf. Les 
termes espagnols alcachofa, alcarchofa et le portugais alca- 
chofra, évidemment empruntés à l'arabe , semblent donner 
raison à M. Engelmann, car il n'existe, je crois, aucun 
autre exemple du ^ ^ rendu en espagnol par un c, tandis 
que cette transcription n'est pas rare pour le ^ kh {^califa, 
caramo, carcajes). Ajoutons que Gérard de Crémone, dans 
sa traduction de YAlmansouri de Razi, transcrit aussi le 
mot par un c : ^Alcorsof, id est cardui capita^». 

Le P. Ange de Saint-Joseph traduit chardon par les mots 
jXİL^, ^Ué., d^, kengher, khâr, chauk; khâr est persan, 
chauk est arabe; il serait sans doute puéril de comparer 
ijymj^ kharchoûf à une juxtaposition de ces deux derniers 
termes où l'un semblerait expliquer l'autre. 

Pour en revenir à artichaut, ital. articiocco, latin barb. 
articoctus, articactus, articoccus, on peut y voir des altéra- 
tions du grec dpivTiKÔs, objet d'assaisonnement, rà dprv- 

J L'anleur de ce dictionnaire italien-persan traduit encore articiocco par 
(s^y^ yS2^ hengher-i ferenghi , kengher d'Europe, ce qui tend à prouver 
Toriğine étrangère des expressions qui reproduisent noire artichaut. 

* GI088. p. 85. 

^ Fabr. ling. arab. aux mots carcioj'o, carcioffolo, cardone. 

* Lib. III, cap. xvii. Passage qui correspond au folio /12 du nian. arabe, 
phisieurs fois cité dans mon travail. 



é 



- / 



/ N 



I .- 



k 



1 . 



38 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

iind^ têtes d'artichaut , de âprtîew, assaisonner. (Voy. M. De- 
frémery, Joum, asiat janvier 1863, p. 83.) 

M. Dozy, trouvant en espagnol arracijey espèce de 
chardon, corrompu en arrafiz^, et arrezafe, lieu plein de 
chardons, croit pouvoir rapprocher ces mots de otu©; 
rcmf, chaussée , disant que ïarracife est le « carduus vulga- 
tissimus viarum, n Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'aller 
chercher si loin l'explication. Chardon et artichaut sont 
tout un pour le botaniste, et nous avons vu plus haut 
Jsj^ kenglier, employé en persan dans l'un et l'autre sens. 
Il n'est donc pas surprenant que otûyw harchaf, plur. 
UuMy^ harâclnf, ait été pris en Espagne pour désigner 
le cardo arracife. En Algérie, le chardon comestible ou 
artichaut sauvage est encore appelé otû-i. khorchef^. 



Arzel. Esp. etportug. argel. De l'arabe J^;t ardjel, qui, 
comme le français et l'espagnol, se dit d'un cheval ayant 
les pieds de derrière blancs. Ardjel vient de J^^ ridjl, 
pied, pied de derrière chez les quadrupèdes. 

Assassin. Quoi qu'en dise l'annotateur du voyage de 
Benjamin de Tudèle , dans la collection des Voyages anciens 
et modernes publiée par M. Charton^, personne ne doute 
aujourd'hui que le nom d'Assassins donné aux Ismaéliens 
ou Bathéniens ne soit l'adjectif arabe ^^aUc^ hacliâchî ou 
^uj&tj^ hachïchï, dérivé de /lïïuuûb^ hachïch, le hachich 
(voy. ce mot), boisson enivrante qui jouait un rôle im- 
portant dans la fanatisation de ces terribles sectaires*. 

^ Gl088. p. 199. 

^ Voy. Gherbonneau , Dict.fr,-ar. aux mots artichaut et chardon. Voy. aussi 
cardon, où Tauteur doune les deux formes Ulü^^ khorchpfet cj»^^ khar- 
choû/. 

^ Tome II, p. 17A, note 3. 

* L'étymologie a été mise hors de doute par Sylv. de Sacy dans un mé- 
moire inséré au lome IV du recueil de l'Académie des inscriptions et hellos- 
iettres. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 39 

Vouloir tirer cette appellation de Haçan, leur chef, c*est 
défendre une opinion insoutenable. 

Le nom des Hachâchi a été apporté en France par les 
Croisés sous la forme Assaci qu'on lit dans Joinville. L'es- 
pagnol asesim et le portugais assassino ne semblent pas 
empruntés directement à l'arabe, mais reçus par l'inter- 
médiaire du français ou de l'italien assassino^. Le Diction- 
naire de Du Gange cite les formes de bas latin heissesin, 
assassi, assassini, assesini, etc. 

M. Defrémery a publié en i854, dans le Journal asia- 
tique, de très-intéressantes recherches sur les Assassins. 

AssoGUE. C'est l'espagnol azogue, navire pour le trans- 
port du mercure. Le sens primitif de azogu£ et de son cor- 
respondant portugais azougue est mercure, vif-argent. Ces 
mots viennent de l'arabe (^^'y ^t), ^jjS^ zawaq, zâouq, zï- 
baq, venant du persan «^Jf, »yjjiwah, etc. En Espagne, 
d'après Pedro de Alcala, on prononçait, avec l'article, az- 
zaouqa. 

Le même mot arabe a donné le terme d'alchimie azoth. 
(Voy. plus loin.) 

AsTAROTH. Nom d'une divinité phénicienne, nnfiç^y 'ach- 
toreth, dans la Bible; la même que Cicéron appelle Astarte. 

Astronomie. Nous croyons convenable de grouper sous 
ce mot, comme nous l'avons fait au mot Alchimie, un cer- 
tain nombre de termes que nos anciens livres d'aslrono- 
mie ou d'astrologie avaient pris chez les auteurs arabes. 
La plupart sont aujourd'hui bien ignorés. Cependant ils 
figurent dans le Dictionnaire national de Bescherelle qui 
paraît les avoir empruntés au Dictionnaire des matliématiques 

^ Voy. Oozy, Glons, p. 207. 



< 



hO DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

de YEncyclopédie de d'Alembert. Les diverses publicatious 
de M. Sédillot sur l'astronomie des Orientaux nous ont 
été d'un grand secours pour rétablir la forme arabe de 
plusieurs expressions singulièrement altérées. Quant aux 
termes et noms d'étoiles qui sont restés en usage chez nos 
auteurs, on les trouvera à leur ordre alphabétique dans 
ce volume. 

1 . Achluschémali, nom de la constellation appelée Cou- 
ronne boréale. En arabe, jUviJI JuA^^t al-ikMou^ch-chemali, 
même sens (tM/, couronne; chemalî, boréal). 

9. Adîgége ou adégige, constellation du Cygne. En arabe 
iCa».Ui.jJI ad-dadjndja, la poule. 

3. Alamac, amak, étoile y d'Andromède. C'est un m 
pour un n; car le nom arabe de l'étoile est (jo)^l (ğ^js, 
anâq al-ardy le blaireau (ou autre animal du même genre), 

à. Algébar, elgébar, constellation d'Orion. En arabe, 

^\1Â al'djebbclr, le Géant. Algébaro est le même mot avec 
la terminaison casuelle o(^ou) du nominatif. 

5. Algédi, étoile y du Capricorne. Chez les astronomes 
arabes, ^^^xii al-djedî, le chevreau, marque la constella- 
tion entière du Capricorne, ou, pour être plus exact, le 
1 0® signe du zodiaque. 

6. Algomeiza, l'étoile Procyon. En arabe, pUa^ y i! al- 
ghoumeisâ, la pleureuse, ou celle qui a mal aux yeux. Ce 
nom vient de ce que les Arabes appelaient Sirius et Pro- 
cyon les deux sœurs de Canopc. Ce dernier astre ne se le- 
vant sur l'horizon qu'au moment où Procyon disparaît au 
couchant, on disait que Procyon pleurait sur l'éloigne- 
ment de son frère. 

7. AJgorab, étoile y du Corbeau. En arabe, v't*" ^''~ 
ghourâb, même sens (l'oiseau et la constellation). 

8. Albabor, Akbabor, Alchabnr, l'étoile Sirius, appelée 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. àl 

par les Arabes ;^^-oJt ^^juJ! ach-chira al-^aboûr, Sirius pas- 
sant ( sur la Voie lactée ). 

9, Aliémini, C'est encore Sirius, jUJt (Sf^^ ach-chira 
aUyemâm, Sirius du Yémen, par opposition à Procyon 
appelé Sirius de Syrie. (Voy. plus loin Aschémie.) 

i o. Aimer zamonnagied, étoile qui est sur l'épaule orien- 
tale d'Orion. En arabe, «x^UI pJL\ alr-merzam an-nâdjid, 
nom qui semble pouvoir être inteî^rété le lion agile. 

1 1. Alphéraz, Alpliérath, étoile a de Pégase; (j-yÜl al- 
faras, le cheval. 

12. Alpheta^ a de la Couronne boréale. En arabe', 
İİİjü! al-fekka. 

i3. Alruccabah, l'étoile polaire; en arabe, iu^J! ar- 
roukba, le genou. 

i4. Arided, Arioph, Arisph, étoile de la queue du Cy- 
gne; en arabe, ô:>Jl ar-ridf, mot qui signifie celui qui suit, 
celui qui vient après. (Voy. Rédif, au mot Nizam.) 

j5. Asangue, la constellation de la Lyre; en arabe, 
^AâJ) as'sandj, qui est probablement une altération du per- 
san »iU^ tcheng, harpe, luth. 

16. Aschémie, l'étoile Procyon; en arabe, ^^LûJ! acli- 
châmi, le Syrien , ^^LûJt ^juiJI ach-chira ach-^hâmî, Sirius 
de Syrie. (Voy. Aliémini, ci-dessus.) L'e final de aschémie 
montre que le mot a été fait sur le féminin iû.#UJI ach- 
cliâmla. 

17. Aschère, Sirius. C'est l'arabe ^yuîJl ach-chira, qui 
représente le grec ^eipios. 

18. Asugia, constellation d'Orion; en arabe, 1)^4^ al- 
djauzâ (qui se dit aussi de l'ensemble du S'' signe du zo- 
diaque, les Gémeaux). Bescherelle donne la forme plus 
correcte algiausa. 

19. Atatır, constellation du Taureau; en arabe, ;^l 



A2 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

alh'tliaur, qui se dit aussi de l'animal. VEncyclopédie mé- 
thodique cite les variantes atir, aiyr, alin. 

2 0. Baten-Kaitos, étoile ^ du milieu du corps de la Ba- 
leine; en arabe, (jmIm ^Jûl» batnqaitotis, Sa/n signifie ventre, 
et qaitous est le grec KrJTos. 

9 1 . Cazimi. « Ce mot arabe est employé par les astro- 
nomes de ce pays pour marquer le disque du soleil; lors- 
qu'ils disent qu'une telle planète est en cazimi, c'est comme 
s'ils voulaient dire qu'elle* ne parait point éloignée de 
1 6 minutes du centre du soleil, le demi-diamètre de cet 
astre étant de i6 minutes.» (Lalande, Dictionnaire des 
mathématiques de l'Encyclopédie.) Le mot arabe est -»^ djezm, 
coupure, employé en effet pour désigner le disque d'un 
astre : (j*<^^! -va*. Ji^ àla djezmi*ch-cliemsi, sur le disque 
du soleil, en cazimi. 

*j 2 . Qmra, scera , l'étoile Sirius. ( Voy . ci-dessus Aschère.) 

2 3. Etanin, étoile de deuxième grandeur, y du Dragon ; 
de l'arabe (jajuJ! et-tanln, le dragon (animal) et le Dragon 
(constellation). On trouve encore cette étoile désignée sous 
le nom de Rastaben, altération de (j^Uxlt ^jJi^ ras et-tanïn, 
la tête du Dragon. Et est l'article pour el. 

2 4. Kalbélasit, le cœur du Lion (Régulus); en arabe, 
J^^t 4^ qalb eUasad, de qalb, cœur, et asad ou esed, lion. 

2 4 bis. Kalbohcrab, a du Scorpion (Antarès); en arabe, 
4-yuJ! 4j^ qalbou 'l-àqrab, le cœur du Scorpion, formé 
du même mot initial et de àqrab, scorpion (l'animal et 
la constellation). 

2 5. Kalbelazguar, a du Petit Chien (Procyon) ; en arabe , 
yjuo^\ c;Jj3l al-kaïb al-asghar, le Petit Chien , de kalb ou 
kelb, chien et asghar, plus petit, par opposition à al-kalb 
al-akbar, le Grand Chien, Sirius. 

26. Kéhir, Kahir. Cr sont des noms de l'étoile Sirius, 



i 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. hi 

venant peut-être du mot ^a^ kebîr, grand , le Grand Chien , 
mais que j'aime mieux regarder comme des altérations de 
ji^ àbour (voy. Alhabor, n° 8), parce que Sirius se nom- 
mait al-akbar, et non al-kabir, 

27. Rasalgethi, Razalagetht , a d'Hercule; en arabe, ^J^^ 
^L^ ras al-djàtht, la tête de l'Agenouillé. Al-djâthi, l'homme 
agenouillé, est le nom de la constellation. 

28. Rasalague, Razalageuse, a ou la tête du Serpen- 
taire; en arabe, p|^ (j*»I; ras al-hawà, de ras, tête, et de 
hawâ, preneur de serpents. 

29. Zubenel-chemali, étoile jS de la Balance (plateau 
septentrional); en arabe, jUiJI ü^y' az-zoubân ach-chema- 
h, de ^Ly zoubân, dont le sens est mal définis et jUi che- 
màll^ septentrional. 

30. Zubenel-génubi, a de la Balance (plateau méridio- 
nal); en arabe, j^Âİl ü'fy" ciz-zoubân al-djenoûbï; 3.y^ 
djenoûbi, signifie méridional, (Voy. l'article précédent.) 

3i. Alchitot, l'axe de la sphère, le pôle du monde; al- 
tération de l'arabe cAİaJiît al-qoutb (ou du pluriel o^kiJI 
al-qoutoûb), essieu, pôle, étoile polaire. 

82. Alhabos, le clou qui joint l'anneau de suspension 
à l'astrolabe; en arabe, (j#-^ al-habs, d'une racine signi- 
fiant retenir, emprisonner. 

33. 4/j?/teto/fc^ petit cercle placé au centre de l'astrolabe; 
en arabe, (j^JiJI alr-faU, proprement la petite pièce de 
monnaie appelée en grec b^cikis^ obole, mot dont le terme 
arabe est une altération. (Pour le changement de sen th, 
cf. alphérath, de (j*»yüt al-faras,^ 

' Je pense qu'il faut voir dans ce mol le persan yb; zoubân, qui signifie 
proprement lanf^ue et se dit aussi de la pointe d'une lance , de Tardillon d'une 
houcle, etc.; les deux zoahan sont les deux pinces du Scorpion, dont la cons- 
(ollalion fait corps avec la Balance. 



M DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

34. Alzuhra, la onzième maison de la lune; en arabe» 
'iyi^\ aZ'Zouhra, le dos, entre les épaules. Cette mansto de 
la lune est en effet marquée par deux étoiles placées entre 
les épaules du Lion. 

35. Alméhan, trou circulaire au centre de l'astrolabe; 
en arabe, (^^1 aİHnahn. (Voy. L. A. Sédillot, Supplément 
au Traité des instruments astronomiques des Arabes, p. 2 q 5.) 

36. Mûri, indicateur à l'extrémité de l'alidade. Ce 
mot , qui fait songer à notre mire, est ordinairement écrit 
en arabe ^y moun; cependant j'ai trouvé aussi l'ortho- 
graphe ^j^ moûfi par un ^ ou, notamment dans Y Aima- 
geste d'Abou l-Wéfa dont le manuscrit^ est généralement 
si correct. Le mot arabe n'est pas dans les dictionnaires, 
du moins avec ce sens. Il paraît être un dérivé du verbe 
^1; raa, voir, à la '4* forme, montrer. 

37. Shafiah, planchette pour les tracés astronomiques; 
en arabe, i«sOLö safiha, surface plane, tablette. 

38. Suradain, étoiles a et /3 du Sagittaire; en arabe, 
QjiytfJI as'şouradmn, les deux sourads. Le sourad est un 
oiseau fantastique dont il est question dans les contes mu- 
sulmans^. 

39. Facardin, j8 et 7 de la Petite Ourse; en arabe, 
^^^tyjjifarqadéîn, les deux veaux, duel de ^yi^farqad, 

Athanor. Four des alchimistes. «On se servait de ce 
mot, il n'y a pas encore longtemps, dit Bescherelle, pour 
désigner un fourneau construit de façon qu'avec le même 
feu on pouvait faire plusieurs opérations différentes. » Esp. 
atanor, qui a pris un sens très-différent, tuyau de fontaine. 

^ Ane. fonds ar. de la Bibl.nat. n" 1 1 38. Voy. fol. ao recto, ligne 5 : <^^^ 
»\>Li^! moûri 'l-idâda, indicateur de Talidade. Àilleure le mot est sans 
3 où. 

^ Voy. Cherbonneau (Dict. ar.-fr.) qui écrit sarad. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 45 

(Voy. les explications de M. Dozy, Gloss. p. an, aia.) 

De l'arabe jl^IxJ! a<-tonnoür, en hébreu, ni3n tannoür, four, 
mot d'origine araméenne et composé de tan, fourneau, et 
noûr, feu. De là aussi vient tandour. (Voy. ce mot.) 

Acanor, cité par Bescherelle, est une altération de atha- 
nor; on sait avec quelle facilité les sons k et t permutent 
dans la langue du peuple. Dans le Leœicon alchemiœ de 
Martin Ruland, on trouve encore: athonor, anthonor, fur- 
nus, atanor, olla perforata. 

Atlé. Espèce de tamarix. De l'arabe dJo\ atUa, même 
sens. 

Aubère. Nuance particulière de la robe du cheval. 
Blanc, bai et alezan, dit l'un; couleur fleur de mille-per- 
tuis, dit un autre; «ex albo fuscus, nigris distinctus ma- 
culis», dit le P. Pomey, cité par Ménage; couleur fleur 
de pêcher, disent Landais et Bescherelle. Enfin M. Littré 
appelle aubère un cheval « dont le corps est recouvert d'un 
mélange de poils rouges et de poils blancs, la crinière et 
la queue étant de même couleur ou de nuance plus claire. » 
L'étymologie de ce mot difficile a été signalée par le 
P. Guadix : l'espagnol hohero (qu'on écrit aujourd'hui ove- 
ro^) est tiré du nom arabe de l'outarde, <^^U^ Iwbâra, 
Le plumage de cet oiseau présente en effet toutes les va- 
riétés de couleur que nous venons d'énumérer; le blanc, 
le roux , le cendré dominent , et les plumes portent un du- 
vet rose à leur naissance. Il est vrai que l'auteur de l'éty- 
mologie veut comparer la robe rosâtre du cheval aubère 
moins au plumage de l'outarde qu'à sa chair lorsqu'elle est 
cuite ^. 

* Gomme si le mot venait du latin ovum, et, en effet, dans un diction- 
naire espagnol que j'ai sous les yeux , overo est expliqué « lo que es de color 
de huevo.w 

■^ Dôzy, Gloss. p. 286. 



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DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



I. 



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Chardin parle de ïauherré comme très-commun en 
Perse : « On y a partout , en automne et en hiver, des 
auberrés, gros comme des poulets d'Inde, dont la chair 
est grise et aussi délicate que le faisan. Le plumage en 
est beau, les plumes longues, et sur la tête il a un bou- 
quet comme un panache.» (Ed. Smith, Voyage en Perse, 
p. 219.) Le commandant Duhousset parle du môme oi- 
seau, sous le nom de lioubara : «Un houbara (petite ou- 
tarde) fut notre première victime ^ w 

Aubergine. L'aubergine est une plante originaire de 
l'Orient, ainsi que l'atteste Dominique Chabré qui, dans 
son Stirpium icônes (1678), l'appelle Melongena Arabum et 
ajoute : «Melongena in Arabum codicibus primum celc- 
brata fuit, n Le nom arabe-persan ^jLr^^U bâdindjân serait 
assez difficile à reconnaître dans notre aubergine, si nous 
n'avions comme points de repère l'espagnol berengena et le 
portugais beringela, bringella'^. On trouve aussi, avec l'ar- 
ticle arabe ^ alberengena qui correspond à aubergine, comme 
berengena correspond aux autres formes françaises^ méran- 
gène, mébngène. Du Gange cite, dans le bas latin, meran- 
golus, melangolus; les Italiens ont melangolo et melanzana, 
dont le Gazoph, ling, Pers, signale déjà l'analogie de son 
avec ylj^^lj bâdindjân. Quant à melongena, c'est du latin 
de botaniste. 

On trouve encore, dans le français provincial, bélin- 
gèle, albergaine, albergine et albergame. Rondelet , dans son 
admirable livre sur les Poissons ^, a donné le nom ^alber- 
game de mer à une espèce d'holothurie de la Méditerranée , 



' Les chasses en Perse, dans le Tour du monde, a'sern. 1862, p. \\h. 

^ Ce mot est revenu en Orient, chez les Malais, sous la forme J^-f. 
berindjàîa. 

^ De Piscibus marinis Hh. XVTlTy in quibus virrr pischm imagines exposiUe 
snnt. Lyon, i55A. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. Ixl 

à cause de la ressemblance de ce mollusque avec le fruit 
de l'aubergine. 

La diversité de tous ces mots, identiques au fond, se 
retrouve jusqu'à un certain point dans les noms orientaux 
de Taubergine , arabes ou persans , ^jLr^^U , ylxi:»L> , yLi:»L» , 
^IxijU, »IxiioU, hâdindjân, hâdingân, hâdüdjün, pâtingân, 
pâtingâh. Chardin écrit badinjan : ç^On a aussi ce fruit 
qu'ils appellent badinjan, que nous appelons pomme d'a- 
mour^, v Le man. unique de Razi, de la Bibl. nat., porte 
^JJ^:>\i bâdindjân; le célèbre médecin arabe dit que ce 
fruit brûle le sang et fait naître des pustules dans la 
bouche, ^t wuu^ -«xJt (ij^, à moins qu'on ne le fasse 
cuire avec du vinaigre^. L'aubergine n'a pas aujourd'hui 
une aussi détestable réputation. 

AüFFE. Espèce de jonc dont on se sert au Levant pour 
faire des cordages de navire, des nattes, des filets. C'est 
l'arabe iUA^. halfa ou plila^ halfa, que Freytag donne sim- 
plement comme une plante aquatique, sans s'expliquer 
davantage, mais qui est le jonc dans le DicL d'EUious 
Bocthor. M. Cherbonneau^ donne aussi Aa^, jonc aqua- 
tique employé à faire des nattes; et M. Sanguinetti : JjJc^ 
arundo epigeios, »SU iUX^ jonc odorant, roseau de la 
Mecque [Joum. asiat, mai 1866, p. 3oo). En réalité, 
l'auffe n'est pas un jonc, mais une plante de la famille 
des graminées, bien connue en Espagne sous le nom de 
esparto, sparte (^Stipa tenacissima, de Linné). Ses feuilles, 
longues et étroites, s'enroulent à mesure qu'elles mûrissent 
et deviennent cylindriques en séchant. Ceux qui ne l'ont 
vue qu'en cet état ne peuvent manquer de la prendre pour 



^ Voy. enPei'se^ea. Smith, p. 20/1. 

■^ Sup. ar. n° ioo5, p. 4i verso. 

^ Dict. ar.Jranç. et Dicl. franc. -av. au mot jonc. 



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/İ8 DICTIONNAIRE ÉTYiMOLOGIQUE 

un jonc ^ On peut être surpris qu'aucun de nos diction- 
naires n'ait signalé l'identité de X]ia\Ja et du sparte ^. L'a/- 
fha ou a//â, qu'on exploite en Algérie et dont on fait du 
papier, est identique au sparte d'Espagne. 

Auge. Terme d'astronomie. Nom qu'on donnait autre- 
fois à ce qu'on nomme aujourd'hui apsides, c'est-à-dire les 
points où une planète se trouve à sa plus grande ou à sa 
plus petite distance du soleil ^. Esp. auge, ital. auge. De 
2^t aoudj, sommet, point culminant, que les astronomes 
arabes emploient dans le même sens. 

AuMUSSE. Provenç. almussa, esp. almucio, portug. murça, 
ital. mozzetta. On tire ce mot, très-ancien dans la langue 
française, de l'allemand mûtze, bonnet, auquel se serait 
adjoint l'article arabe ah Je n'y saurais contredire. (Voy. 
Littré, DicU) 

Avanie. L'étymologie de ce mot est difficile. Ellious 
Bocthor traduit avanie par ^j'^ft, aaj|^ ^awân, ^awânia, ex- 
pressions que je ne connais point en arabe. Le P. Ange de 
Saint-Joseph rend le même mot par ^^^t^t et jt^t awârl, 
awànl, qui manquent dans les dictionnaires^. D'autre 
part, M. Pihan donne pour étymologie ^tyft hawân, mé- 
pris, ce qui n'a d'autre base qu'une ressemblance de son, 
sans aucune concordance de sens ; car le sens primitif d'a- 
vanie est sans rapport avec l'idée de mépriser. Il est facile 
de reconnaître que ce mot signifie simplement tribut, 
amende, somme à payer, droit de passage. L'idée que nous y 



1 Voy. Dkl, d'Hùt. nat. de Déterville, t. XXXI, p. 55/i. 
^ Elle est indiquée dans le Dict. de Littré au mot sparte. 
^ Le mot manque avec ce sens dans la plupart des dictionnaires. Beschc- 
relle le tire du latin augeve, croître. 

* Comp. cependant ^t^) et ^;'^!, oppression, injustice, ruine, calcul, etc. 






DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. à9 

attachons aujourd'hui est venue postérieurement, et tient 
sans doute à la façon vexatoire dont les avanies étaient 
perçues en Orient. 

« Les Chiodars du Ghiaïa , dit Tournefort \ vinrent nous 
annoncer , . . que tous les passages de l'empire étaient 
ouverts pour nous; mais qu'assurément on nous auroit 
arrêtés sans la lettre du Beglierbey d'Erzeron, ou qu'au 
moins on nous auroit fait payer une grosse avanie^ comme 
il arrive à tous ceux qui passent de Turquie en Perse. » 

ç^Il n'y a pas de gens au monde, dit Chardin dans un 
passage que je crois devoir citer tout au long^, plus aisés 
à tromper, et qui aient été plus trompés que les Turcs. 
Ils sont naturellement assez simples et assez épais, gens h 
qui on en fait aisément accroire. Aussi, les Chrétiens leur 
font sans cesse une infinité de friponneries et de méchants 
tours; on les trompe un temps, mais ils ouvrent les yeux; 
et alors ils frappent rudement et se payent de tout en 
une seule fois. On appelle ces amendes qu'ils font payer 
avanies; terme qu'on prétend tirer du nom ôiavany qui se 
donne en Perse aux courriers de la cour et qui veut dire 
«des gens qui prennent tout ce qu'ils trouvent ?? , parce 
qu'effectivement ces courriers prennent sur leur route des 
chevaux à toute sorte de gens, quand ils en ont besoin 
ou qu'ils en rencontrent de meilleurs que celui qu'ils 
montent, sans s'informer qui l'on est. . . Ces avanies ne 
sont pas toujours des impositions injustes. . , Les Marseil- 
lais disent que ce sont les avanies qui ont ainsi aô'aibli le 
commerce des Français au Levant; aussi en ont-ils payé 
pour des sommes immenses. » 

Le P. Ange ^ dit aussi : Avani jt^^ pro angari, angaria : 
quando cursores régis Persiœ equum viatorum vi armata 



' Voy. du Levant, leltre xviii , t. III, p. i/i6 de Péd. de 1717, Lyon. 
* Voy. en Perxe, p. 9 et 10, od. Smith. 
^ Gazoph. ling. Pers. p. 5. 

/1 



50 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

•^" ' manu exigunt. » Il insinue que le mol persan est celui 

/. que les Grecs ont transcrit Ayyapos (d'où dyyapeia^ ser- 

.y vice des courriers, corvée, et plusieurs autres dérivés, 

. ^ dont une partie a passé tardivement en latin : angaria, 

s angariare, etc.). 

J'ignore quel peut être ce mot persan que Chardin 
transcrit avany. 

D'un autre côté, les chartes génoises des xiv'' et xv" siècles 

nous donnent avaria, averla, avère dans le sens d'impôt, 

contribution, droit d'entrée ^ Est-ce le même mot? On 

a vu que le P. Ange donne avüârî à côté de awânl. 

1 , Ces avarice étaient particulièrement payées pour réparer 

des pertes , ce qui suggère à l'esprit une assimilation avec 
notre avarie : ^Avariis seu damnis reparandis,» dit le 
Gloss. de Du Cange. (Voy. ci-après Avarie.) 

En résumé, avanie, portug. avania, ital. avania, bas 
r. . J, grec àSavia^ correspond à un terme du Levant jt^I awâni 

\ qui n'est pas dans les dictionnaires, et qui paraît se rat- 

tacher au vieux mot d'où est venu le latin angaria, cor- 
vée, aujourd'hui en italien angheria, contrainte, violence. 
L'assimilation est d'autant plus permise que, dans cette 
' : • - ' dernière langue, avaniare est synonyme de angheriare, sur- 

charger d'impôts. 



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Avarie. Esp. averia, portug. avaria, ital. avaria. Malgré les 
diverses étymologies proposées par Brencmann, Adelung, 
Diez, Jal, etc., M. Dozy ne doute pas que le mot ne soit d'ori- 
gine arabe, introduit d'abord en italien par le commerce, 
et passé de là aux autres langues européennes. Avaria vien- 
drait de la racine ^U 'âr qui signifie proprement éhorgner, 
mais qui, à la â® forme awouar, a aussi le sens de gâter, 
d'où^t^ awâr, défaut, déchirure. Bocthor traduit avarie 

^ On trouve dans Bescherelle ? ^s^ Avarız , impôt de 5oo aspres que doit 
payer chaque quartier dans les villes de Tempire ottoman, t) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 51 

par <-^Jl Juâjw ^\ys> awûr hasal li-merkeb, dommage qui 
arrive à un navire, et marchandises avariées par iJ^Làj 
ï^ytj» hedaa moawara, ' 

Pour établir avec quelque certitude une étymologie 
aussi contestée, il faudrait des arguments plus sérieux que 
l'autorité d'EUious Bocthor ou des passages trop modernes 
de Maccari. La lecture des articles avaria, averium, etc. 
dans Du Gange , n'éclaircit rien ; mais le sens du mot pa- 
raît être plutôt droit, impôt, que dommage, ce qui convien- 
drait mal à la conjecture de M. Dozy. 

AviCENNE. Genre de plantes de la famille des gattiliers, 
tire son nom de celui de l'illustre philosophe arabe : ^t 
LUam Ibn-Sïna, nom dont les juifs arabisants avaient fait 
Aben-Sina, que nous avons transcrit par Avicenne. 

Avives. Engorgement des glandes parotides chez le che- 
val. Ménage dit que ce mot vient de eau-vive, parce qu'on 
croyait que les chevaux contractaient cette affection en 
buvant des eaux vives ^ Ge qui est certain, c'est que les 
formes espagnoles adivas, abivas n'ont aucun rapport avec 
eau vive. Aussi, viennent-elles de l'arabe iLu*xl( ad-dhiba, 
qui est le noni de cette maladie. Le vieux français a aussi 
le mot sans l'article, vives, qui est resté en anglais. 
Boclhor ne traduit pas avives par dhiba; il applique ce 
terme à la morve qu'il appelle Juü iCoS dhibat al-khdil, 
dhiba des chevaux. Resterait à expliquer pourquoi le 
français et l'espagnol ont donné à ce mot la marque du 
pluriel. 

L'arabe (^p dhtb signifie loup, dhiba se traduirait donc 
littéralement par louve, loupe. Pris généralement en Algé- 

' r Le cheval fort-beu ou trop lost abbreuvé après s'estre esçhaufTé et tra- 
vaillé , puis se refroidir sans estre pourmené et délassé, engendre les avives, v 
(Agriculture et maison rustique, de Jean Liebault, 1601, p. i65.) 

A, 



52 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

rie et au Maroc dans le sens de chacal, dliîb (précédé de 
^article adh pour al) a donné en portugais adibe, en espa- 
gnol adive, qui a passé en français. Nos dictionnaires 
d'histoire naturelle donnent aussi adil. On peut voir, là- 
dessus, Dozy [Gbss, p. 45) et Defrémery [Joum. asiaL 
janvier 1863, p. 87). 

Ayan. Magistrat turc chargé de veiller à la sûreté pu- 
blique. C'est l'arabe ^L^t a'yfrn, pluriel de ç^ 'dm, œil. 
Les Turcs, à l'imitation des Persans, disent: 2iii^:> fj[xs\ 
n'y ân-i devlet, les yeux du royaume, c'est-à-dire les grands, 
les ministres. Ici, on pourrait supposer que ayfm est pris 
dans un sens plus particulier pour marquer celui qui ob- 
serve, surveille, de même qu'en malais, fc:>L« mata-mâta, 
qui signifie aussi les yeux, se dit d'un surveillant, d'un 
agent de police. 

AxiRNACH. Terme de médecine. Tumeur graisseuse de 
la paupière, qui se manifeste surtout chez les enfants. 
(^DicU de Bescherelle.) De l'arabe ^jj^-ûJt ach-chimâq, 
même sens. 

Ayer. Arbuste des Moluques. «Lorsqu'on fait des inci- 
sions à ses rameaux, il en découle un suc limpide propre 
à désaltérer les voyageurs, w (Dîd. de Dét. III, 122.) C'est 
assurément le malais j^I dyer, eau, bien que la déno- 
mination jjt ^l^ kâyou-âyer, arbre d'eau, s'applique d'or- 
dinaire au ginseng chinois. 

AzAMOGLAN. Jeuuo serviteur chargé, dans le sérail, des 
fonctions les plus basses. C'est le turc ^j^^'^ 'adjern- 
oghlân, formé de oghlân, page, jeune garçon, et de l'arabe 
^adjem^ qui se dit de tout peuple étranger, non arabe, et 

^ Et non de |»U⣠'a'zâm, pluriel de /oJa£ V2:tm, grand, comme il est dit 
par erreur dans le Dictionnaire de Litlré. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 53 

particulièrement des Persans. Azamoglan, qui est vraisem- 
blablement une transcription grecque (ou peut-être véni- 
tienne^), signifie donc enfant d'origine étrangère. 

AzÉDARAc. Esp. acedaraque. Arbre originaire de l'Orient, 
dont le nom, oi^^^ :>t)t azâd-dirakht, qui nous est venu 
par les Arabes, est d'origine persane et formé des deux 
mots, :>Y^\ azâd, libre, et ocL.^^ dirakht, arbre. D'après la 
légende, ce nom vient de ce que Medjnoun, le célèbre 
amant de Léila, sauva un arbre de cette espèce de la 
hacbe d'un jardinier, auquel il en paya le prix , à cause de 
la ressemblance qu'il y trouvait avec la taille de sa bien- 
aimée. D'après d'Herbelot [Biblioth, orient,), Yazédérach se- 
rait nommé en Perse (j^3y^3 zehr-i zemin, poison de la 
terre, à cause des qualités vénéneuses de ses fruits; et de 
là viendrait son nom d'arère libre, «parce que personne 
n'y touche pour en manger le fruit ^. w 

AzERBE. Muscade sauvage. On pourrait être tenté d'as- 
similer ce mot au portugais azevre, azebre, azevar, suc 
d'aloès, lequel vient de l'arabe ^U-»^' aş-şibâr^^ «fructus 
arboris acidi saporis», ditFreytag, ce qui convient par- 
faitement à la muscade , dont la chair a une saveur si acre 
et si astringente qu'on ne saurait la manger crue et sans 
apprêt*. Mais il est plus probable que notre azerbe repré- 
sente *-»jio dabr, noix sauvage, muscade, prononcé à la ma- 
nière persane zabr, az-zabr, 

AzEROLLE. Esp. acerola, azarolla; portug. azerolo; ital. 

^ On sait que le dialecte vénitien remplace le son g (dj) par z. 

* « On dit que la pulpe des fruits est mortelle pour les hommes et les chiens , 
ce que j^ai de la peine à croire, car elle est peu désagréable au goût, ainsi 
que je m'en suis assuré, et elle est fort recherchée par un grand nombre d'oi- 
seaux.» (Bosc, Dict. d'hist.nat. t. III, p. 126.) 

^ Engelmann, Gbss. p. 35. 

* Dict. de Déterville , t. XXII , p. 7 1 . 






* • 



5/i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

azzeruolo, lazzeruola, lazzaroh, lazarino. Tournefort écrit 
azarole, azarolter. De l'arabe ;«i^^' az-zo'roûr, même sens. 
L'azerolier est très-répandu dans le Levant, où il pousse 
spontanément. L'azeroUe est mentionnée dans Razi comme 
un fruit astringent : (j^la^ JjU )^y^\i\ « Tazerolle resserre le 
ventre ^» 

AziMECH. Etoile aussi nommée rÉpi de la Vierge; en arabe 
diUuJt as-simâk. Les cosmographes orientaux appliquent 
ce nom à deux étoiles différentes : l'une appelée dUuJt 
^\J\ aS'Simâk ar-rârnih, azimech armé d'une lance, est 
Arcturus, du Bouvier, et la lance est une petite étoile voi- 
sine ; l'épithète ar-ràmih devient chez nos anciens astro- 
nomes, aramech, alramech, noms qu'on donne encore quel- 
quefois à cette étoile. L'autre se nomme Jy^I tiJUuJI, 
azimech désarmé; c'est notre Azimech ou a de la Vierge, 
la onzième des quinze étoiles de première grandeur que 
compte Alfergani^. 

AziMUTH. Terme d'astronomie : arc du cercle de l'ho- 
rizon compris entre la méridienne et la trace d'un plan 
vertical. De l'arabe ov<uJl as-semt, que les astronomes 
orientaux emploient dans le même sens^, et qui est aussi 
le mot dont nous avons fait zénith. 

AzoTH. Terme d'alchimie. Prétendue matière première 
des métaux. (Littré.) C'est le mercure, ^^Ul az-zaouq. 
( Voy. AssoGUE.) On trouve, dans Du Gange, azoch et azoth, 
substance ainsi définie, d'après Le Baillif (^Dict. spagyr,) : 
ç^Universalis medicina, paucis cognita, unica medela, la- 

• Man. arabe déjà cité, p. /16 recto. 

* Edit. de Golius, p. 76. Je n'ai pu découvrir le sens de simâk. 

3 ^Ul» ^j^3 ^LftJJ! JoCju. ^XJ^ ^^ J3i)l »y.b ^JA ^J^^ SoJa»^ c>WÎ 
*IJLkİ)I Hjv.'J'3 v3^^' ïy^\i>. Almageste d'Abou H-Wéfa, fol. 5i verso. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



55 



pis|)hysicus; aiii putant mercurium corporis metallici. ?? 
Dans le manuscrit latin du xiv^ siècle, n° 7166, anc. 
fonds de la Bibl. nat. déjà cité, on lit : ^azoc, id est ar- 
gentum vivum , » et dans le man. 7 1 /17 : çt azoth vero est 
argentum vivum ^ ?? Enfin, dans la synonymie qui accom- 
pagne la traduction latine de Razi , par Gérard de Crémone ^, 
on trouve : ^asoch, argentum.» Ici l'absence du mot 
vivum est sans doute l'effet d'une erreur typographique. 

Azur. Mot très-ancien dans les langues romanes, et 
qui remonte, chez nous, au moins au xf siècle. Esp. et 
porlug. azul, ital. azurro, bas lat. azurrum, azura, azolum. 
C'est l'arabe ^;^)^ lazvoerd, ou >j^^^ ladjwerd, venu du 
persan ^)^j^ lajouwerd. Le / initial a sans doute été pris 
pour l'article, ce qui explique son absence dans les mois 
européens que nous venons de citer. Du reste, on le re- 
trouve dans le bas latin lazulum, lazurius, lazur et dans le 
bas grec \a?,ovpiov. Nous l'avons aussi conservé dans l'ex- 
pression lapù-lazuli, 

B 

Baal. Le nom de cette divinité assyrienne, que nous 
avons pris dans la Bible, se retrouve dans toutes les 
langues sémitiques : en hébreu ^^2 baal, maître, seigneur; 

en arabe Juo bal, maître, mari. Dans l'une et l'autre 
langue, le verbe ba'al signifie être maître de, prendre pour 
femme. 

Babiroüssa, Espèce de porc de l'archipel Indien. On 
trouve ce nom écrit de diverses manières : babirosa, babi- 
ronsa, et même barbiroussa, comme s'il signifiait borbe 

^ Dict, p. 16. 

^ Édit. de 1 5 1 , en caractères gothiques. 



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^. 56 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



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romse. C'est le malais ^j**^^ jU bâhi-roûsa, littéralement 
cochon-cerf, nom qui lui vient des deux longues défenses 
recourbées qui traversent le dessus de son museau. 

. Babouche. Esp. babucha. C'est le persan ji^Jib pâpoûch 
(de b pâ^ pied , et ijù^jJ^y^poûchlden, couvrir). Mais le chan- 
gement de p en b marque que le mot nous est venu par 
l'arabe qui, n'ayant pas dep, écrit (»jIj bâboüch. C'est ainsi 
que nous avons eu paclia sous la forme bâcha ou bassa, 

Bagbuc. Dans Rabelais , la dive Bacbuc est la dive bou- 
tiMİle : de l'hébreu pnpa bnqboûq, bouteille, flacon. 

Badamieb. Arbre de l'Inde qui donne des amandes d'un 
goût excellent. (Littré.) Quelque plaisant a imaginé d'in- 
lerpréter ce nom par bois de damier, étymologie que re- 
produisent tous nos dictionnaires. Le badamier est tout 
simplement l'arbre qui produit les bâdôm |.bU, c'est-à- 
dire, en langue persane, les amandes. A la fin du siècle 
dernier, ces amandes servaient de monnaie dans l'Inde, 
concurremment avec les cauris. ç^ J'ai remarqué dans mon 
premier voyage, dit Stavorinus^ que les cauris servent de 
petite monnaie au Bengale; à Surate, on emploie pour 
cet effet des amandes appelées badams, dont la valeur, 
comme on se l'imagine bien, varie beaucoup plus que celle 
des autres pièces de monnoie. » 

Badiane. Arbre de la Chine (silicium anisatum) dont les 
capsules, connues sous le nom d'aiiis étoile, servent à faire 
diverses liqueurs, telles que Ya7iisetie de Hollande ou ratafia 
de Boulogne. Esp. badian, badiana. Du persan ^L>:>L> bâdiân, 
anis. 

' y^yoge» dans Farchipel des Molucques ( 176S à 1 778). Trad. du hollan- 
dais par Jansen. 2** édit. t. II, p. <io. 



^. 






DES MOTS D'ORIGIINE ORIENTALE. 57 

Baïram. Fête turque qui succède au jeûne du Rama- 
dan. C'est la transcription du turc -Laj haxrâm. Soixante 
et dix jours plus tard, on célèbre le grand-baïram ou cour- 
ban-baïram; courban est Tarabe ^UJi qourbân, sacrifice. 

Bakchich. Cadeau, pourboire en Turquie, en Egypte, 
en Pers^, etc. «Nous prenons nos billets et nous sommes 
poursuivis dans la gare par un employé arabe qui nous 
demande un bakchich pour nous avoir passé nos billets. » 
(Guill. Lejean^) C'est un mot persan (jİUa&J <? bakhchîch, 
du verbe ^«XdyciJ^ bakhchïden, donner. Bocthor (au mot 
pourboire) écrit fji^jJi^baqchïch, ce qui est une orthographe 
corrompue. 

Balais (Rubis). Esp. balax, balaxo, balaja; portug. 
balax, ital. balasdo, bas lat. balascius. De l'arabe ja^s^ 
balakhch, venant du persan ^Li^â^Jo badakhchân, nom du 
pays d'où l'on tire ces gemmes, ç^ C'est dans les montagnes 
de Badakschian que se trouve la mine de rubis que les 
Orientaux appellent badakhschiani ou balakhschiani, et que 
nous nommons rubis balays. » (D'Herbelot^.) «Pour ce 
qui est du rubis. . . , on l'appelle aussi balacchani^ pierre 
de Balacchan, qui est le Pégu^, d'où je juge qu'est venu 
le nom de balais qu'on donne aux rubis couleur de rose. » 
(Chardin*.) Marco Polo appelle ce même psiys Balasian et 
les rubis balaxi ou bahset. 

On voit par ces citations combien peut varier sous une 
plume européenne la transcription d'un même mot oriental. 

* jy Alexandrie à Souakin, dans le Tour du monde, 2' sem. de 1860, 
p. 98. M. SpoU, dans son Voyage au Liban, écrit bachich : «Des Arabes de- 
mi-nus nous déposent sains et secs sur le quai moyennant un léger 

bachich.» [Le Tour du monde, 1" sem. 1861, p. 3.) 

^ Biblioth. orient, au mot badakschian. 

^ Erreur relevée par M. Defrémery, dans une noie de sa traduction du 
Cultstan^ p. 826. 

* Voy. en Pei^se. 






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58 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



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Baldaquin. Esp. baldaqui, baldaquin, balduquino; ital. 
baldacchino; bas lat. baldakinus, baldekinus, baudakinus, 
havÂelnnus, baldekinius. Du nom de la ville de Baghdad 
5t«>jb , qu'on écrivait au moyen âge Baldac ou Baudac, en 
italien Baldaco. Baldaquin et ses congénères sont des ad- 
jectifs formés sur ce nom ainsi altéré, et qu'il est fort inu- 
tile de vouloir tirer directement de l'adjectif arabe ^^:>\^yJ6 
baghdâdi. Ce dernier mot, ainsi que baldaquin, a signifié 
d'abord une riche étoffe fabriquée à Bagbdad et servant 
à faire des tentures ; de là est venue la signification actuelle. 

Baléron ou BAi^éROMG. Salle d'audience où le souverain 
malais rend la justice. En malais ^jJo balërong ou ^^ JL 
bâk-roumig, Ba/^ employé seul signifie de même édifice pu- 
blic, lieu d'assemblée, maison commune. Le balérong est géné- 
ralement une grande cour entourée par les bâtiments du 
palais du souverain. 

Baltadji. Officier du sérail spécialement préposé à la 
garde des princes et du harem. (Bescherelle.) Transcription 
du turc 45AİJU baltadji, porte-hache, formé de aaJL bâlta, 
hache, et de la terminaison ^ dji, qui indique les noms 
de métiers. Ce nom vient, dit-on, de ce que les baltadjis 
étaient chargés d'approvisionner de bois les appartements 
du Grand-Seigneur, et leur hache représentait la cognée 
du bûcheron. 

Balzan. D'après les dictionnaires, ce mot ne se dit plus 
guère que des chevaux ayant des balzanes, c'est-à-dire des 
taches blanches circulaires aux pieds. C'est ce qui avait 
porté Diez à signaler pour l'étymologie l'italien balza, 
bordure; le wallon baltz, lacet, qui viennent du latin bal- 
ieus ou baltius, baudrier. J'ai combattu cette étymologie^ 

' lievue (Je Fïnstr.publ. n5 janvier 1866, p. 678. 



* / 



/ • 
\ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 59 

au point de vue du sens et de la forme du mot, et j'en 
ai proposé une nouvelle, tirée de l'arabe, à laquelle 
M. Littré s'est rallié dans les Additions à son dictionnaire. 
Balzan, dans ses formes anciennes bausan, bausant, 
bauçant, bauceant, etc. est un qualificatif de la robe du 
cheval, comme brun, blanc, rouge, fauve. C'est ce que 
prouvent les deux exemples du xii* et du xiif siècle cités 
par M. Littré, auxquels il est facile d'en joindre beaucoup 
d'autres; il suffit d'ouvrir Du Gange ou le glossaire ma- 
nuscrit de Lacurne de Sainte-Palaye : 

Les chevax brochent bruns et baucens et sors. 

( Rom. de Roncev. ) 

Ni à celi n'est auferrant corsier 
Bausant ou brun pour son cors aaisier. 

(Rom. de Roncev.) 

Et destriers de prix hennissans, 

Blancs , noirs , bruns , bais , baucens et bailles. 

(Wili. Guiart.) 

Chevauk ont gaaingné blans et baucens et sors. 

(Rom. de Roncev.) 

Et tant destrier bai et sor et bausant. 

(Rom. d'Aubery.) 

Les costes a bauçans et fauve le crespon. 

(Rom. d*Alexaod.) 

Visiblement, dans tous ces passages, il ne s'agit point 
de tache blanche aux pieds en forme de ceinture. Le der- 
nier surtout ne laisse aucun doute. Et en effet, un cheval 
bausant, dit Lacurne, est un cheval j^/e ou baie pie. Baucens, 
bauceant (^baucennus) , dit le Gloss. de Du Gange, «albo et 
nigro interstinctus vel bipartitus. . . Hoc vocabulum prae- 
sertim usurpant scriptores^ vernaculi de equis quorum 
pelles nigro et albo interstinctae sunt. w 

On sait aussi que l'étendard des Templiers , moitié blanc , 



.î 



60 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

moitié noir, était nommé bauceant dont on a fait beau- 
séant Du Gange a aussi « baha , vexilium Templario- 
rum. » 

Quant aux formes, outre celles que nous venons de 
citer, on trouve bauchant et même baucant en vieux fran- 
çais; baucmdus, baucliantm dans le bas latin. Tous ces 
mots, excepté baman, ont un c et présentent un radical 
commun bauc = balc. 

Or, le mot arabe auquel je prétends rattacher balzan 
est précisément formé des trois lettres radicales b, l, q. 
C'est pÜlL) balqây féminin de l'adjectif (j^A ablaq, que Me- 
ninski et Freytag traduisent ainsi : «Albo nigroque co- 
lore variegatus; usque ad femora albis pedibus prœditus 
(equus). » 

Nous retrouvons là tout à la fois la définition du cheval 
bausant et du cheval (|ui a des balzanes. Pour ce qui e^t 
de la terminaison à devenue an et de l'emploi du féminin, 
voyez ce qui en est dit ci-dessus au mot Alezan. L'expres- 
sion .pUL ^^faras Wjâ, jument bausant, se trouve dans 
un passage du man. n° 1728, sup. arab. de la Bibl. nat. 
p. lio. 

Bambou. Le bambou est originaire des Indes orientales. 
Son nom est, chez les Malais, ^iajC bambou ou^^ mambou. 
Une espèce, à bois si dur qu'il donne des étincelles sous 
la hache qui le coupe, porte, dans nos livres d'histoire na- 
turelle, le nom de bulu, qui est le malais aJ^ boûlouh. 

Banque. Portug. bango. C'est le chanvre de l'Inde, qui 
fournit l'élément principal du hachich. De l'arabe ^ bendj 
ou plutôt du persan dll> bet^, prononcé bang par les Hin- 
dous. Ce mot désigne la plante et aussi la potion narco- 
tique qu'on en tire, c^ Lorsqu'on veut, dans l'Inde, s'étour- 
dir le cerveau , calmer ses maux ou dormir sans inquiétude, 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 61 

dit Bosc \ on pulvérise du bangue avec de l'opiura, de 
l'arec et du sucre, et on avale le résultat du mélange. 
Lorsqu'on veut être joyeux ou facétieux, on en mêle avec 
du musc , de l'ambre et du sucre, et on en use de même. » 

La même préparation porte aussi en Orient le nom de 
(^X*a^ maslaq, en italien maslocco, que nos recueils de 
drogues appellent massac, malach, masasc ou mashc. 

Le hendj des Arabes paraît être proprement ia jus- 
quiame. Celui des Persans est, d'après Chardin ^ «une 
infusion de la graine de pavot avec celle de chènevis, de 
chanvre et de noix vomique. m Razi dit : ajLu^I ^a^: ^ 

Jüüb Ajti ^3^1 bZm^ i^^y^ uJCmwo « toutes les espèces de 
hendj produisent ivresse, stupeur; le plus violent est le 
noir, il tue.» (Trait. III, chap. xxviii, man. sup. ar. ioo5, 
fol. 47 verso.) 

Barat. «Patente de drogman délivrée parles consuls 
européens à des sujets du Grand-Seigneur. ?? (Bouillet, 
DicU scienc) C'est ie turc c:>Jw barut, lettre, diplôme 
royal, qui accorde un privilège; de l'arabe »!t? barâa, 

immunitas, se rattachant à la racine U baraa, immunis fuit. 

Barbacane. Esp. barbacana, portug. barbacào, bnrbacane. 
En arabe gy barbakh, que je regarde comme une onoma- 
topée analogue à noire glou-glou, signifie tuyau d'aqueduc, 
évier, trou d'égout, canal de l'urètre. Notre barbacane a des 
sens assez analogues et désigne entre autres choses « une 
ouverture longue et étroite pour l'écoulement des eaux. » 
(Littré.) Il semble donc assez naturel de rapprocher ces 
deux mots. La terminaison ane, qui n'est pas représentée 
dans le vocable arabe, ne ferait pas grande difficulté; car 

* Dict. d'hİHt. nat. t. III, p. 227. 
^ Voy. en Pei^se, éd. Smith, p. 275. 



■i 



62 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



celle-là ou d'autres pareilles se trouvent dans des mots de 
nos langues dont l'origine arabe est hors de doute. (Voy. par 
exemple Amiral.) Quant à supposer que la fin du mot re- 
présente le persan AiL^ khmek, maison , je n'y vois aucune 
vraisemblance. 

Barde. Autrefois aubarde; esp. et portug. albarda; ital. 
bm^da. Tous ces mots signifient ou ont signifié bât, selle. 
La présence de l'article arabe al conduit à prendre pour 
étymologie Aficy barda a, bât rembourré pour un âne ou 
une mule , dans le DicL de Boctbor. Dans Freytag , c'est une 
couverture qu'on place sur le dos de la bête pour adoucir 
le contact du bât. 



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Basane. Bezane, dans Palsgrave; esp. et portug. badana, 
bas lat. bedana. De l'arabe iulkj bithâna, qui signifie pro- 
prement doublure, la basane étant employée à doubler 
l'intérieur des chaussures et d'autres objets faits de cuir. 
(Voy. Engelmann, Gloss, p, 282.) 

Bavang, Bawang ou Caju-bavang, Grand arbre de l'ar- 
chipel Indien. «Les fruits du bawang ont tellement l'odeur 
d'ail qu'on s'en servait autrefois à Amboine pour assai- 
sonner les aliments, j) (Bosc, Dict.d'hisL nat, III, p. 332.) 
C'est le malais £^U bâwang, ail, oignon, et l'arbre s'ap- 
pelle '^^^ yè^ kcïyoû-bâwang, arbre-ail. 

Bayad. Poisson du Nil. ç^Le bayad, Silurus bajad, est 
généralement d'un blanc argenté.» (Geoffroy Saint-Hi- 
laire^) Sonnini écrit bayalte^. De l'arabe ^\jfi baıjâd, 
même sens. Ce nom signifie blancheur. 



9 

^ Publicat. de Tlnstitut d'Egypte, Uni, nat. I, p. 3o3. 
' Voy. en Egypte, pi. xxvii. 



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/ . 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 63 

Bazar. C'est le mot originellement persan ^t)L hàzùr, 
lequel est d'un usage général dans tout l'Orient. 

Bedégar, BİDEGARDOU Bédéguard. Excroissauce chevelue 
produite sur les églantiers et les rosiers par la piqûre 
d*un insecte. Chez nos anciens botanistes, le héàéguar est 
une plante du genre echinops, le chardon de Notre-Dame ^ 
C'est l'arabe-persan i»;^ti>û, :>;^^U, :>;^'i>l^, »:>;^J:>Ij, bâ- 
dhâouard, bâdaward, hâdâwourd, hadawourdé, La première 
forme est celle que donne l'unique man. de Razi de notre 
Bibl. nat. ^. Gérard de Crémone , dans sa synonymie ( 1 4 8 1 ), 
explique bedegar par « spina alba vel odor rosae ?? , ce qui 
indique qu'il regardait le mot comme formé du persan :>Ij 
hâd, vent, souffle, et de l'arabe :>^^ ouard, rose. 

Bédouin. Esp. beduino. De l'arabe çS3*y^ bedaoui ou bé- 
douin qui demeure dans le désert, adjectif formé sur ^*>o 
bedou, désert, lieu sans habitations fixes. 

Béhen. C'est en pharmacie le nom de plusieurs racines, 
dont les deux principales portent les noms de béhen blanc et 
de béhen rouge. Béhen est une corruption de l'arabe-persan 
0<y3 behmen. Le traité de médecine de Razi cite les deux 
espèces que nous venons de mentionner; la seconde, dit- 
il, est un aphrodisiaque : »LU ^^y^I ç^^^, Tournefort 
rapporta de son voyage au Levant les graines d'une des 
plantes qui produisent le béhen; semées à Paris, elles pro- 
duisirent la centaurée dite par les botanistes centaurée 
béhen, 

Dorvault (Officine) dit que la statice ou romarin des ma- 
rais a porté le nom de katran de béhen. 

^ Voy. Domin. Chabré, Stirpium icônes, p. 3A8; Jean Liebault, Maison 
rıi8tique{i6oi)y p. 287, etc. 

^ Foi. /17 verso. Razi donne le bédégar comme fébrifuge. 
^ Man. déjà cité, traité III, ch. vxviii, fol. /17 verso. 



6/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

11 ne faut pas confondre béhen avec ben (voy. ce mot), 
comme Ta fait Ricbardson, qui traduit ^^y^ behmen par 
«ben album et rubrum. ?? 

B^LiAL. Cette expression biblique, qu'on a appliquée 
au démon, signifie proprement chose inutile, pernicieuse, 
en hébreu ^y^Sa beli-yanl, formé de -»^a heli, sans, et ^y» 

ya al, utilité, profit. 

Bellérig ou Belliric. Nom d'une espèce de myrobolan. 
On dit aussi bellà'is. C'est l'arabe ^^ behledj, venant du 
persan aAJj behleh. Le mot est dans Razi, p. 4 7 verso. 

On compte cinq espèces de myrobolans consignées dans 
ces deux vers que je copie dans la botanique de Jean 



Bauhin 



1 



Myrobalanorum species sunt quinque bonorum : 
Citrinus, Kebulus, Bellericus, Emblicus, Indus. 



Dans un poème médical du moyen âge -, on lit les 
mêmes noms , sauf le dernier : 

Citrini coleram purgaut, hebulus atque 
Beilericus fleuma pellunt, queis ciubiicus — (?) 

On trouvera plus loin l'étymologie arabe de kebulus == 
hebulus et de emblicus. 

Ben. Arbre nommé par les botanistes Moringa oleifera, 
dont la semence fournit une huile pour la parfumerie. 
C'est le fjL bân des Arabes, souvent cité par les poètes^. 

^ Histor, plantarum universalis, 1. 1", p. 202, a* colonne. 

* Man. du xiii' siècle, anc. fonds lat. n° 7068, Bibl. nat. p. 70. Je n'ai 
pas su lire le dernier mot du second vers. 

^ Il parait que les Arabes ont appliqué le même nom ç^lo bân à deux 
arbres irès-difierents , mais remarquables tous deux par le parfum de leurs 
fleurs : Pim est le moringa, dont il vient d'être question ; le second est connu 
sous le nom de saule d'Orient et s'appelle encore, en arabe, C>^2^ Ihalâf, 
dont nous avons fait cJuilef. (Voy. Borthor, à mule et A moi*inga. ) 






DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 65 

En termes d'officine, on dit ben album, et de là sans doute 
provient Terreur de Richardson marquée ci-dessus à Bé- 
HEN. Ce ben ou aben des droguistes n'est pas une racine 
comme le bélien, mais la graine même du moringa. 

Benetnagh. Nom de l'étoile rj de la Grande-Ourse, qui 
est à l'extrémité de la queue. C'est l'arabe (jiSüü c:>lJb benât 
nach, les fdles de Naach, comme traduit Chézy dans sa 
version d'une ode persane d'Anvéri '. Les Arabes appellent 
nach les quatre étoiles brillantes du quadrilatère, et benât, 
filles, les trois qui forment la queue. Il semble que les 
sept étoiles ensemble s'appelaient aussi les filles de Nach 
ou les fils de Nach ou la famille de Na'ch. Voici comment 
s'exprime le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es- 

Soufi ^ : jLAİaJÛ4*^it ^±\ J^ ^1 «yjJl iôty^t ^^^uaj <-y^'^ 

ci^tjo. Cazouini reproduit la même explication. 

Quant à ce mot na'ch, dont on a fait un nom propre, 
il signifie cercueil; les Arabes chrétiens appelaient les 
quatre étoiles du quadrilatère cercueil de Lazare, (Jijù 
^IjjJ na'ch lazâr, et les trois de la queue étaient Marie, 
Alarthe et la Servante ^. 

Béni. Mot qui figure en tête des noms de tribus arabes, 
comme béni-M'zab, béni-Hachem, etc. La conquête de l'Al- 
gérie a fait entrer ce terme dans la langue populaire qui 
l'emploie sous forme de plaisanterie , par exemple quand elle 



^ Voy. La Perse, par Dubeux, p. 689. 

2 Man. de la Bibl. nat. supp. ar. 11° 96^. Le même passage est cité 
d'après im autre man. (n" tiio, anc. fonds), par M. Sédillot, Suppl. au 
Traité des instr, astronom, des Arabes^ p. lao. 

^ Voy. Sédillot, Tables d'Ohug-Bpg , p. 262, 2/1 3. 

5 



66 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

dit les béni-zouzou pour les zouaves. C'est l'arabe <^ benî, 
pluriel de ç^\ ou ^ ibn ou ben, fils : Béni-Abs signifie 
descendants d'Abs. En Algérie , on emploie concurremment 
et dans le même sens, oulad, qui est l'arabe ^^t aoulâd, 
pluriel de JJ^ oueled, fils : les Oulad-Sliman , les Oulad- 
Sidi-Cheikh, etc. 

Benjoin. Esp. benjui, menjui; portug. beijoim, beijiiim; 
ital. belzuino, belguino. De l'arabe ^^^U*. ^W loubân djâwi, 
encens javanais. Cette étymologie, donnée par Valentijn, 
est appuyée d'arguments solides dans le Ghss, de Dozy 
(p. 289). PdiV javanais, il faut entendre de Sumatra, car les 
Arabes appelaient cette grande île Java, C'est de Sumatra 
que nous vient le benjoin le plus estimé. 

Le Dict, de Déterville donne benjaoy comme synonyme 
de benjoin, ce qui confirme Tétymologie ci-dessus; mais 
qu'est-ce que benzoenil, benjoenil, pour lesquels cet ouvrage 
renvoie à benjoin et à vanille ? 

Benni ou BiNNi. Poisson du Nil et de l'Euphrate ( Cy- 
prinus bynniy De Farabe ^ bounnï. 

Benturong. Genre de mammifères, propre aux îles de 
la Sonde [Ictides), Du malais '^^y^ bintoûroung, mot qui 
manque dans Marsden, mais qui se trouve dans le Dict, 
de l'abbé Favre. 

Berbeth. « Instrument de musique à quatre cordes em- 
ployé par les Arabes.» (Bouillet, Dict. Scienc.) L'arabe 
kjy barbât représente le grec l3dp€nos, en latin barbitus. 

Bessi. Grand arbre de l'archipel Indien, un de ceux 
auxquels on donne vulgairement le nom de bois de fer, qui 



DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE. 67 

est la traduction littérale de rappellàtion malaise ^l^ 
t^uu kâyou besi, 

Betelgeüse. Quelques ouvrages écrivent Beteigeuse, Nom 
de rétoile de première grandeur placée à l'épaule orien- 
tale d'Orion. La constellation d'Orion est nommée par les 
Arabes s^)^ al-djauzâ, et l'étoile dont il s'agit ici est ap- 
pelée <-Jûud man/fiè, épaule, ou ù^,yed, bras^ Voici ce 
qu'en dit le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es-Soufi^ : 

;jüüt ^ ^iil A-îXi-0 Ji^ ^^\ y^^\ (fliàJt ^ly^ à^^ 

Làjl I^y|l *X-j^ ^)y^ owXjl^ ^^-^wwo^ . . .J^^t «La deuxième 

(étoile d'Orion) est la brillante, grande, rouge, qui se 
trouve sur son épaule droite; elle est de première gran- 
deur et on la nomme épaule d'Orion ou encore bras 
d'Orion [yed el-djauzâ), w Beteigeuse ne peut être qu'une 
altération de cette expression arabe yed el-djauzâ. Toute- 
fois, il faut observer que, dans la série des signes du zo- 
diaque, V^y eUdjauzà marque les Gémeaux. Or, les as- 
trologues, pour leurs horoscopes, considèrent douze mat- 
sons du soleil (is^'»'«? «o^^) correspondant aux douze signes; 
parmi elles se trouve donc la maison des Gémeaux, o^o 
îjiji^ ^^^^ el'djauzâ. Cette expression a dû être confondue 
avec yed el-djauzâ et prise pour le nom de l'étoile. 

Bey. Titre chez les Turcs, gouverneur. C'est le turc 
db heg, adouci en bey. De là vient bégum, en turc ^ 6e- 



^ 11 serait inexact de traduire ici Jo y^d par main; car l'étoile est située 
à la naissance du bras et fort éloignée de la main. On sait, du reste, que, 
dans le langage scientifique, yed se dit de Tensemble du bras, depuis 
Tépaule jusqu^au bout des doigts. 

* Man. déjà cité, fol. i36 verso. 

' Un chapitre de VAlmageste d'Abou *1-Wéfa traite de la connaissance des 
maisons y qu'on appelait alors, dit-il, les Centres : i »Lç^m iLftJiLJt ^y^\ 
■y'Üyi] UjU^ (Man. de la Bibi. nat. anc. fonds ar. n" 1 138.) 



f). 



I ■ 



r)8 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

goum, qui semble formé de heg et de i'nrabe jlt oumm, 
mère , la mère du beg. 

Beylik, province, principauté, est un substantif turc 
JlXnS formé sur bey, comme pachalik sur pacha, 

Beglierbey, titre de gouverneur de province, est formé 
du pluriel de boy joint au singulier, (^J^ begler-beghi , 
adouci en beyler-beyi, le boy des beys. 

Bezestan. Marché public, halle ouverte, dans le Le- 
vant. Transcription de Tarabe-persan ^bu^vj bezestan, mot 

formé du persan jj bez (arabe u bezz)^ lin, toile, bardes, 
et de la terminaison persane sUln, qui marque le lieu où 
une chose se trouve (comme dans les noms de pays : Af- 
ghanistan, Beloutchistan, pays des Afghans, des Beloutchis, 
etc.). 

Bezoard. Esp. bezoar, bezaar, bezar; porlug. bezoar. De 
l'arabe yfi>):>lj bâdizahr ou y^;lJ bâzahr, venant du persan 
yft^:>L| pâd-zehr, qui signifie littéralement chasse-poison. Be- 
zoar a été employé chez nos anciens auteurs, non-seule- 
ment dans son sens propre : «Lapidem bezaar magnae vir- 
tutis et pretii^w, mais encore dans le sens général de 
contre-poison, ainsi qu'on le voit dans ces passages d'Am- 
broise Paré cités par M. Litlré : « Son bezahar ou contre- 
poison est le suc de mélisse. . . D'autant qu en parlant des 
signes de chacun venin à part, nous avons nommé son 
antidote bezahar, il faut savoir ce que veut dire ce mot : 
les antidotes ou contre-poisons ont esté appelés par les 
Arabes en leur langue bezahar, c'est-à-dire en leur ba- 
ragouin, conservateur de la Vie; de là est venu que 
tous antidotes et contre-poisons par excellence ont été a[)- 
pellés hezardica, v 

' Pelr. Texeira, Ifist. regum PersUf, cap. xxxiii. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 69 

Le mot s'est introduit dans nos langues par les livres 
de médecine arabes : ç^Lapidem bezoarticum, de cujus 
efïicacissima vi adversus venena Arabes prœsertim, vete- 
res etiam et juniores medici tam multa retulerunt admi- 
randa,» dit Gaspare de los Reyes^ qui cite en même 
temps un grand nombre d'écrivains arabes, tels que «Rba- 
zis , Abenzoar, Mesue , Haly Abbas , Avicenne » , etc. parmi 
ceux qui ont traité ce sujet. 

Lui-même y a consacré vingt pages in-4". J'en tire les 
lignes suivantes à cause de la suggestion étymologique 
qui paraît s'y trouver : t? (Lapides bezoartici) qui frequen- 
tiores et communiores sunt, in ventriculis animalium quo- 
rumdam Indorum generantur, quae caprœ magnitudinem 
superant et ad cervorum figuram proxime accedunt, unde 
cervicaprae communitef appellantur, et a Persis Pazan vo- 
cantur, et ipsum lapidem Pazaar, quod antidotum sonat, 
aut vcneni remedium ^. » Inutile de dire que Pazaar, c'est- 
à-dire Padzehr, et Pazan n'ont entre eux aucun rapport. 
Ce dernier nom a passé dans la nomenclature zoologique 
îvBnçsiise : paseng , chèvre égagre, et pazan, nom donné 
mal à propos par Buffon à l'antilope oryx. Dans Meninski, 
U)^ ou ^)b bazen, pazen est simplement : ç^ cornutus , qui 
mœcham habetw; mais Richardson traduit avec raison 
par « goat of mountain w , chèvre de montagne. H y a plus 
de trois cents ans qu'Ambroise Paré avait fait mention de ce 
ruminant : rr Une espèce de bouc appelé en langue persicque 
pazainn^ dans un passage dont celui de Gaspare de los 
Rêves semble une traduction. 

BiAssE. Soie crue du Levant. C'est le persan ^^i-uoi ahl- 
cham, cocon, et dans Castell « serici crudi sordes et villi. w 



' Elysius jucundarum quœstioniim campus, Francfort, 1670, p. 906. 
2 P. 918. 






70 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

BicHiR. Poisson du Nil [Polyptère bichir). C'est Geoffroy 
Saint-Hiiaire qui a introduit ce nom dans la nomencla- 
ture zoologique K J'ignore l'orthographe du mot arabe 
correspondant. 

Bismuth. Serait-ce l'arabe *x^*l ithmid, antimoine? La 
confusion entre les deux métaux est facile à comprendre. 
Mais d'où viendrait le b du français, de l'espagnol bis- 
muto, de l'italien btsmutta, ou le w de l'allemand wismuth ? 

BoNDUc. Plante exotique aussi nommée œil-de-chat ou 
guilandine. C'est l'arabe ^jj^XJb bondouq, qui paraît d'origine 
indienne. On le trouve en malais. 

Borax. Esp. borrax, borraj; ital. borrace. De l'arabe 
(^^yi bauraq ou boûraq, venant du persan b^y boûrah, 
même signification, ^jy^ est dans Razi (man. déjà cité, 
fol. Ix'j verso), et Géjard de Crémone iranscrii baurach. Il 
n'est pas inutile de remarquer que le borax nous vient 
surtout des pays asiatiques; Léman ^ dit que ce mot, em- 
prunté aux Arabes, s'est introduit dans les langues euro- 
péennes vers le ix" siècle. 

Bordât. Sorte d'étoffe de laine égyptienne, qu'Ellious 
Bocthor traduit par «iy berda, 

BosAN. Boisson en usage en Orient. De l'arabe »)^ 
boûza [woy, Bocthor au mot Zy^Awm), en Persan boûzah t^a 
beverage made from rice, millet or barley. » (Richardson.) 
«A Loheya, dit Niebuhr^ on nous offrit une espèce de 
busa qui nous causa des nausées. 77 

* Ouvrage de la commiss. de Tlnstit. d'Egypte, HisL nat. t. 1", 1" pari, 
p. /i à 18. 

* Dict.d'Hist. nat. t. XXXI, p. 633. 

* Voy, en Arabie, éd. Smith, p. a66. Loheya est dans le Yémen. 



' DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 71 

BosTANGi. Jardinier turc ou garde des jardins du séraiL 
C'est un mot turc ^^Uuo bostândjï formé du persan ^Ixmk> 
bostan, jardin, et de la terminaison turque ^ djï, qui sert 
à former les noms de métier. C'est à tort que l'auteur 
à' Une visite au sérail en i86o^ écrit bastandji. 

BouDJOü. Monnaie d'argent dans la Barbarie, valant 
ı^86^ En arabe algérien ys^^ boüdjoü, qui vient du turc 
(^y> boûtchotiq, moitié, demi. (Voy. Pihan, Dict. des mots 
dérivés de l'arabe,) 

Bougie. Esp. bugia. On tire ce mot du nom de la ville 
africaine de Bougie, en arabe iuLas? bidjâya^ qui fournis- 
sait jadis une grande quantité de cire. (Voy. Defrémery, 
Journ. ÉWîflf. janvier 1862, p. 98.) 

BouRACAN. Esp. barragan; portug. barregana; ital. bara- 

cane; bas lat. barracanus, baracanus. De l'arabe (J^Z> ou 
^IXi^ barrakân, barnakân, même signification. M. A. de 
Chevallet cherche à bouracan une étymologie germanique ^, 
mais tous les mots qu'il cite sont relativement modernes 
et ne sauraient infirmer l'origine orientale. 

BoüTARGüE. Sorte de caviar fait avec des œufs de muge. 
Le Dict. d'hist. nat. de Déterville écrit boutarqm, pou- 
torque, Esp. botagra^, ital. buttagra. C'est l'arabe A-^^hj 
boutarkha, même sens, lequel paraît formé, d'après Et. 
Quatremère, de l'article copte bou et du grec Tdpt)(os ou 
rdptxov, poisson salé, fumé, séché. [Jourri, des Savants, 
janvier i848, p. 45.) 

* Le Tour du monde, 1" sem. i863, p. 3. 
^ Origine de la long, franc, t. \*\ p. 368. 

* Botagra n'est pas noté dans le Gloss. de M. Dozy. 






72 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Bran. t^Les bœufs sauvages qu'on appelle en Provence 
et Languedoc bœufs brans ou branes .... Tels bœufs sont 
nourris aux marets de la Camargue. » (^Agriculture et maison 
rustique de Charles Estienne et Jean Liebault, p. i3o.) 

Ce mot doit certainement être mis à côté de l'espagnol 

albarran, venant de l'arabe ^ly barrdn, avec le sens de 

sauvage, étranger, soit qu'on le dérive dey barr, terre, 

champ, soit qu'on le rattache à la racine ^y baria, être 
libre. (Voy. Gloss. de Dozy, p. 69.) 

Brodequin. Esp. borcegui, portug. borzeguim, ital. bor- 
zacchino. M. Dozy a cherché à établir l'origine arabe di^ 
borcegui. On peut voir sa dissertation, p. 2 Ai du Glossaire. 

Bülbül. Nom du rossignol en langue persane : JuJo 
boulboul, qui est évidemment une onomatopée. 

BüRNOüs. Esp. albonioz, portug. albemos. De l'arabe 
q^y boumous, sorte de bonnet ou de capuchon. M. D'Es- 
cayrac s'est amusé à contester l'origine arabe de ce mot 
et a voulu y voir une corruption de mérinos. Mais ^j*^y est 
ancien dans la langue arabe. Chez Maçoudi et chez Ibn 
al-Athir, c'est un bonnet de forme haute : ^j^^w iu»l; Jl^ 
Js?^ «il avait sur la tête un èowrwoia allongé w, dit le pre- 
mier; <-JUJiJI t->bi>b (j*ûy AjJft «il portait un boumous avec 
des queues de renard», dit le second. J'emprunte ces 
deux citations à une intéressante note de M. Defrémery, 
dans son Mémoire sur les Sadjides, p. 61, 64. 



Caaba. Temple sacré de la Mecque. En arabe iu*i^ kaba, 
c'est-à-dire carrée (ou plutôt cubique) , à cause de la forme 
du bâtiment. 



. ( 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 73 

Gab. Mesure d'un litre environ, chez les Juifs; trans- 
cription de l'hébreu 3p_ qab. 

Cabale ou Kabbale. Originellement, ce mot désigne 
une tradition juive touchant l'interprétation de l'Ancien 
Testament, et vient de la racine sémitique b?p^ qahal, 
chald. qehal, arabe JuS qahal, recevoir. Plus tard, cabale 
s'est dit d'une science mystérieuse permettant de se mettre 
en communication avec les êtres surnaturels; de là, le 
sens actuel, inlrigues, menées secrètes. 

Caban. Autrefois gabqn; esp. gaban, portug. gabhào, 
ital. gabbano. Le Dictionn, de M. Littré donne pour éty- 
mologie l'arabe pL* 'abâ, drap grossier dont on fait des 
capotes, et aussi manteau noir rayé des derviches. Vaba, 
dit M. Defrémery, est t^une sorte de manteau court, ou- 
vert sur le devant et dépourvu de manches. C'est l'habit 
caractéristique des Bédouins à toutes les époques ^» rrll 
y avait là des Kurdes . . . dont Vabba est rayé de bandes 
brunes ou blanches.» (Duhousset^.) 

Un autre terme pLj qabâ est le nom d'une sorte de tu- 
nique dont Chardin et Tavernier ont donné la description. 
Eastvvick définit le qabâ fca kind of light cloak with long 
sleeves, somewhat like a collège gown, but generally 
made of wool ^. » 

Enfin le Gazoph, lirig, Pers, [raduit gaban par ^^ kapan 
et Juu^ kapanek, qui pourraient bien être d'origine euro- 
péenn-e. 

Je ne vois là rien d'assuré pour l'élymologie du mot 
qui nous occupe. Mais L^ 'abd est Yaba, abat, que donne 
Bescherelle ^ : t^ Y! aba sert à habiller en Turquie les ma- 

^ Trad. du Gülistan , p. i53, note i. 

* Les chasses en Perse, dans le Tour du monde, 2' sem. 1862, p. 128. 
^, The Gtt/wtan, vocabul. — *U5 qahâ a donné en portugais cahaya, 

* Dictionn. national. On trouve aussi dans les dictionnaires: abe, habit 



' . .^, '^ -î - ' .' 



^ ' 



7/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

leiots et les indigents. — Les abats n'ont presque plus do 
valeur. » 

Cabas. Esp. capazo, capaza, capacho, portug. cabaz, bas 
lat. cahacm, cabactus, cabassio. D'après M. Defrémery ^ de 
l'arabe jou qafas, cage^, qui a donné aussi l'espagnol al- 
cahaz, même sens, d'où le languedocien cas, cage d'osier 
pour les poules. Le changement de fen p dans l'espagnol 
peut se justifier par l'exemple de alpicoz, concombre, à 
côté de alficoz, venant de (jojAiJI al-faqqoûs. 

Cacatoès ou Cacatois. Perroquet de l'archipel Indien. 
En malais yi^ kakatoiia. Ce nom n'est d ailleurs que la fi- 
guratijon du cri ordinaire de l'oiseau. 

Cadi. Transcription de l'arabe ^U qâdi, juge, qui, 
avec l'article, a donné alcade, Cadtlesker, magistrat turc, est 
formé de ce mot qâdî et du persan JCàJ lechker, armée 
(ou, si l'on veut, de qâdi et du persan arabisé JC**oJ t a/- 
'asker, l'armée). 



Cadie. Arbrisseau originaire d'Arabie, qu'on cultive 
chez nous en serre chaude. De l'arabe ^^^ qadi, nom de 
cet arbuste. 

Cafard. L'espagnol et portugais cafre, dur, cruel, vient 
certainement de l'arabe yl^ kâfir, infidèle, mécréant. 
Mais je n'oserais affirmer que cafard ait la même origine, 

oriental; hahe, habit des Arabes. (Nouveau vocab. de VAcad, franc. Paris, 
i83i:) 

* Revue critique, numéro du 28 décembre 1868, p. /108. 

^ Dans des relations de voyage, on trouve cafess employé pour désigner 
une partie du sérail servant de prison. Voy. par exemple le récit intitulé « Une 
visite au sérail en 186077 (Le Tour du monde, 1" sem. i863, p- 1 1 )• ^^^^' 
la forme turque et persane ^.JLi ga/è« du même root. 






DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



75 



soit sous l'influence des pluriels ^U^ kifâr, kouffar, îLài 
kafara, soit par l'adjonction de la particule péjorative ard 
{^cafard pour cafrard). En tous cas, le mot yÈ est employé 
aujourd'hui avec ce sens, comme on peut le voir dans les 
Dictionnaires de Bocthor et de Cherbonneau. Celui-ci pro- 
nonce kafar. 

Café. De l'arabe »^ kalwiui (prononcé à la turque 
kahvé)^ qui désigne la liqueur et non le fruité Cahuti, 
dans Du Cange, est ^àu vin blanc léger», d'après Ma- 
thaeus Sylvaticus, médecin du xiv* siècle. Le sens primitif 
du mot arabe paraît aussi être vin, liqueur apéritive. 

Dans la première moitié du xvi® siècle , le café était en- 
core si peu connu que le botaniste Dominique Chabré, 
dans son édition de YHistoria plantarum universalis de Jean 
Bauhin (i65o), se demande si la liqueur préparée par 

les Turcs avec le buna, bunnu ou bunchos (^ bounn)^ 
et qu'il nomme chaube, est identique avec le coaua, dé- 
coction bien connue, dit-il, que les Arabes préparent 
avec le bon ou ban ^. 

Caftan. C'est le turc ^^Uii qaftân, vêtement d'hon- 
neur, primitivement identique, sans doute, à l'arabe- 
persan ^LcÂÂi. khaftân, coite de mailles, armure mili- 
taire. 

Caïd. Esp. akaide, commandant de forteresse; portug; 

akaide, exempt de police. De l'arabe *>oU qâld, chef, ca- 
pitaine. 

L'étoile qui est à l'extrémité de la queue de la Grande 
Ourse est quelquefois appelée kaid^. C'est le même mot : 

^ Voy. §acy, Chrest. ar. t. I", p. hka. 

* Tome V\ p. /123. 

^ Journal du ciel , numéro du 22 mars 1875, p. 57/1. Voy. aus» le nu- 



76 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

JoU <^i>Jt ôjb J^ (^jJt (s*'^^.^ ^on nomme qnià Tétoilc 
qui est à l'extrémité de la queue. r> (Man. n"* 966, sup. ar. 
de la Bibl. nat. fol. 19 recto.) 

Caïmacan. Mot composé de deux termes arabes ^U qdim 
et -Uu maqâm, signifiant ensemble lieutenant, 

Gaïque. Petite embarcation en usage dans l'Archipel et 
à Constantinople. C'est le turc ^U qâiq, 

Cajeput. Terme de pharmacie, huile extraite d'un arbre 
des Moluques, très-employée en taxidermie , pour la con- 
servation des objets d'histoire naturelle. C'est le malais 
»3^ y>\^ kâyou-poûtih, littéralement arbre blanc, nom qu'on 
donne à l'espèce de myrte appelée par les naturalistes 
Melaleuca lemadendron, Leucadendron est, comme on voit, 
la traduction grecque du nom malais. Nos navigateurs ap- 
pellent l'arbre cajeputier: w A l'ombre des cajeputiers, 
arbres reconnaissables à la blancheur de leur écorce ... w 
(Rienzi, Océanie, t. P% p. 2 1 1 .) Les Malais nomment le ca- 
jeput »3^ yi}^ (^j^ mïgnak kâyou-poûtih, huile du kayou- 
poutih. 

Le terme malais^l^ kâyou, arbre, figure, sous la forme 
caju, dans le nom d'un grand nombre d'arbres originaires 
des Indes orientales. Le Dictionnaire- dliistoire naturelle de 
Déterville en cite plus de quarante. Aussi suis-je porté à 
croire que notre mot acajou, qu'on trouve également écrit 
cajou et cadjou, est le même mot malais. Le bois d'acajou, 
il est vrai, vient d'Amérique; mais le véritable acajou croît 
dans les mêmes parages que les arbres dont nous venons 
de parler. (V. l'article acajou et l'article mahogon, dans le 
Dict, de Déterville.) 

méro du 3 mai suivant où j'ai donné rcxpiication de quelques autres noms 
d'étoiles de la même conslellation (p. 619, 6a 0). 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.. 77 

Cakile. Genre de plantes de la famille des crucifères. 
Le cakile maritime abonde aux environs de Boulogne-sur- 
Mer, ou on le brûle pour en retirer de la soude. C'est 
l'arbre JlïU qâqoullâ, ç^species herbae salsaew, dit Freytag 
d'après le Qamoiis, ou idiU qâqoulla, comme écrit l'Avi- 
cenne de Rome (p. ry^r"); Avicenne en mentionne deux- 
espèces, l'une semblable au pois chiche, l'autre à la len- 
tille. 

Caladion. Lat. botan. caladium, plante voisine du gouet , 
cultivée en serre. C'est le malais <^:>5A^ kalâdi, sorte d'arum 
à racine comestible. 

Calam. Transcription de l'arabe ^ qalam, roseau à 
écrire. Mais calame, terme d'archéologie pour désigner le 
roseau à écrire des anciens, est le latin calamus; calame 
est un terme -de formation savante, c'est-à-dire calqué sur 
le latin sans égard à l'accent. La langue populaire disait 
chaume, 

Calambac , Calambart, Calamboü, Calambouc, Calamboür, 
Calamboürg. Tous ces noms paraissent s'appliquer à un 
même arbre des Indes orientales, dont le bois à odeur 
aromatique est connu en Europe sous le nom d'agalloche 
ou bois d'aloès. C'est le malais ^jit^ kalambaq. 

Le calambac porte aussi, chez nos auteurs, le nom de 
garo^ qui est le malnis ^\^ gahârou ou^^lS gârou, mot d'ori- 
gine hindoue. De celui-ci vient, peut-être, notre mot ga- 
rou, appliqué à l'écorce d'une espèce de laurier dont on 
se sert pour les vésicatoires. Le galulroii est ainsi défini 
dans le Dictionnaire de Marsden : çç Sorte de bois résineux 
et en apparence pourri, qui en brûlant se fond et exhale 
un parfum dont on fait grand cas dans tout l'Orient. ?' 

Calapite. Concrétion pierreuse qu'on trouve dans Tin- 



78 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

térieur des noix de coco. Ce mol vient de o^^ kal/lpa, 
nom malais et javanais du coco. 

Calender. Sorte de moine ou de religieux musulman. 
Du persan ^«XjLXï qalender, môme sens. On peut voir dans 
la Chr. ar. de Sacy (t. I", p. â63 à 266) des détails sur la 
secte des Kalendéris. 

Calfater. Esp. calafatear, calajetar, portug. calajetar, ital. 
calafntare, grec mod. xaka(paTstv, Malgré l'opinion de Jal , 
adoptée par Engelmann, je ne crois guère à l'étymologic 
latine calefncere, calefactare, vainement appuyée sur des 
formes de vieux français calfaicter, calfacter, etc. que je n'ai, 
pour ma part, jamais rencontrées. Calfater ne signifie 
point mettre du goudron fondu dans les interstices des 
planches (et en fût-il ainsi que l'expression calefacere serait 
encore d'un choix assez peu ingénieux), mais bien y in- 
sinuer desétoupes, des fibres végétales. Chacun sait que, 
dans les mers de l'Inde, on se servait autrefois, notam- 
ment à l'époque des voyages des Deux Musulmans \ et 
plus lard au temps de Marco Polo, de navires dont les 
parties élaient reliées entre elles par des coutures faites 
avec des fibres de cocotier ou autre végétal^. Ces mémos 
fibres oiü, iUdi qilf, qilfa, servaient aussi à garnir les 
joints et sont encore employées au même usage en guise 
d'étoupes^, d'où le verbe arabe Utki qallaf, c^ferruminare, 

^ Voy. redit, de M. Reinaud ou la trad. publiée dans les Voy, anc. et 
mod. t. II, p. i3o et 168. 

* «Leurs nefs sont cousues de fil que il font d'escorces d'arbres des 

noix d'Inde ; car il font battre Tescorce et devient comme poil de cring de che- 
val, de quoi il font fil et en cousent leur nef.»» (Marco Polo, édit. Pauthier, 
p. 87 et 88.) 

^ ((Ces bateaux se nomment chelingucs Les coutures sont calfatées 

avec de Tétoupe faite de la même écorce (coco) et enfoncées sans beaucoup 
(le façons avec un mauvais couteau. » ( Legentil , dans les Voy. anc. et mod. t. V\ 
p. 5 '10.) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 79 

fibris paimag vel musci tabularum commissuras infarciendo 
et obducendo picem, stipare navim», c'est-à-dire calfater 
ou calfeutrer, comme traduit lui-même Meninski; d'où 
encore aj^ qilâfa ou qalâfa, calfatage. 

Quelle difficulté voit^on à ce que ces mots aient péné- 
tré dans les langues européennes pour y donner calfat, 
calfater, etc. ? Et pourquoi y chercher une coïncidence for- 
tuite de son et de sens? Et d'où viendrait d'ailleurs ce 
singulier accord des termes espagnols, portugais, italiens, 
grecs, à adopter un a pour la seconde voyelle au lieu de 
Y e qui est dans calefacere, cakfactare? 

Bocthor traduit calfater par kiU qalfat, mot de forma- 
tion moderne et que ne donnent pas les anciens diction- 
naires; le P. Germain de Silésie (1689) ^ seulement ods 
qalhf, 0İÜI aqlaj {k^ f.) ^. 

Calfeutrer est sans doute le même mot que calfater, al- 
téré sous l'influence de l'idée de feutre, tant il est vrai que 
la signification essentielle du moi esi garnir d'étoupes et 
non goudronner. 

Calibre. On a proposé, comme étymologie, l'arabe <-JIj 
qâlab, qâlib, qâloub, forme, moule, prototype^. M. Dozy 
n'en veut pas. Il a peut-être raison; mais est-il vrai que 
les significations de qâlib ne conviennent pas au sens de 
calibre? Le calibre est, ce semble, la mesure du diamètre 
intérieur d'un tuyau, ou, si l'on veut matérialiser cette 
idée abstraite, le cylindre qui entrerait exactement dans 
le tuyau. Y a-t-il donc là un tel désaccord avec les divers 
sens de qâlib? Et si 4-JU vient du grec Tcoikdırovs , forme à 
soulier^, n'est-ce pas une analogie de plus? Reste la ques- 

^ Fabrica lîng. arab. aux mots assetlare et rassettare la nave. 
^ M. Gherbonneau n'hésite pas à traduire calibre par ^-JU qâleb , ajou- 
tant entre parenthèses (e'tywo/.), Dict.fr. -ar. \^^-i. 
^ En persan, oyJl5^A'â/6oMrf, forme, moule. 



.-« 



80 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

lion (le raccent. <-JU, avec Taccent sur la première syllabe 
aurait dû donner calbe (et peut-ôtre est-ce bien là l'ély- 
mologie de notre galbe). Mais cette règle de la conserva- 
lion de l'accent, sujette à plus d'une exception lorsqu'il 
s'agit du passage du latin aux langues romanes, n'est pas 
plus immuable dans le passage de l'arabe à l'espagnol. 

Quelle que soit l'origine de calibre, on peut rapprocher 
de ce mot l'anglais caliver, [)etit mousquet dont on se ser- 
vait autrefois et qui est cilé dans Shakespeare. 

Calife. Esp. portug. et ifal. califa. De l'arabe ^jUL^ 
khahfa, successeur (de Mahomet). 

Calioun. Pipe persane. M. de Gobineau écrit kalian. ^ De 
beaux kalians, à la carafe de cristal et à la tête d'or simple 
ou d'or émaillé'.-»? C'est le persan ^yi^ qalioûn ou ^UXï 
(jaliflii, 

Camocan. Sorte d'étoffe précieuse, nommée hamoiikas 
dans ce passage de Froissart : 

D'un kamoukas ou d'uu cadis, 
Comment se taiiloit un abis^; 

et ailleurs camocas : ç^Vestus de veloux et de camocas^.'? 
De l'arabe is^i kamkhâ ou , comme prononce Richardson , 
kimkha. M. Dozy^ note en espagnol camocan et camucan, 
qui manquent dans les dictionnaires, mais qui se trou- 
vent plusieurs fois répétés dans Clavijo (^Vida del gran Ta- 
merlanj. Le mot paraît être d'origine chinoise et désigner une 

' Voy. en Perse, dans le Tour du monde, t. II, p. 3i. M. Duhousset dil 
kalénn (Les chasses en Perse, mémo recueil , a* sem. 1 862 , p. 1 1 3 ). 
^ Dict. de Littré, au mot cndis. 
** Ibid. au mot velours. 
^ Gloss. I). 3/1 G. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



81 



espèce de brocart. Dans le^jU* »ysé Chadjarat inalâyou, chro- 
niques malaises dont M. Dulaurier a publié le texte, on lit, 

r i^jà ^, *yJo c3Lo ^jsi^ ^y.^ vili ^^-«1. ç^Le roi de Chine 

envoya à Malaka ses présents : de la soie, du fil 

d'or, du kimka, des étoffes à tentures et une foule d'ob- 
jets rares, v Je lis kimka et non kamka, parce qu'un ma- 
nuscrit porte la variante viUvS" kimka, où la voyelle est 
écrite. 

On trouve dans les dictionnaires français : canque, toile 
de coton de la Chine, qui paraît être le même mot. 

Camphre. Esp. alcanfor, portug. alcamphor, ital. canfora, 
bas grec Ka(povpà[. De l'arabe ^y>[i kâfoûr, même sens, 
^Camphora, quam Aetius caphura nominavit», dit Herm. 
Barbaro, commentateur de Dioscoride au xv*' siècle ^ 

Canang. Genre de plantes, comprenant des arbres des 
Indes orientales ( Uvaria). En malais, ^US kenânga; en bou- 
gui, kananga, qui paraissent être le sanscrit kanaka, dont 
la dernière consonne s'est nasalisée. 

Canari. Arbre de l'archipel Indien. Lat. botan. canarium. 
C'est le malais ^^^U^ kanarı. Le canari oléifère produit une 
résine huileuse qui entre, dit Bosc^ dansla confection de 
la substance appelée damar ou dammar [en malais, wobJâ- 
mar, résine) employée dans l'Inde pour calfater les navires. 

Candi (Sucre). Esp. cande, candi, portug. candil et ital. 
candito (dans un texte de i3io^). De l'adjectif ^«XJL» qan- 
di formé sur l'arabe-persan ^yxiqand, sucre de canne, mot 
d'origine hindoue. 

* Dioscoridœ phai*m, lib. Vlll, folio 2 1 verso. 
'^ Dict. d'hist. nat. t. V, p. i85. 
^ Littré, Dict. 



8^2 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Caphar. Droit (|ue paycjil les Chrétiens |)our leurs inar- 
(bandises depuis Alep jusqu'à Jérusalcun. De l'arabe i^ix^ 
kliajara, protection. (Littré.) Cette d«'»finition n'est pas 
d'une parfaite exactitude, ainsi que l'a fait observer M. De- 
frémery, dans un compte rendu d'un ouvrage de M. Ch. 
Nisard(Lr Constitutionnel, numéro du 9/i septembre 186 5, 
p. a, col. 6); mais l'étymologio est exacte. 

Capigi. Portier du sérail. C'est le turc 3?^ qapoûdjî, qa- 
pldjt, portier, venant de^ qapoû, porte. 

Capoc. Terme de commerce; espèce de coton soyeux 
des Indes orientales, qu'on ne file pas, mais qu'on emploie 
i\ la manière de la ouate. Le capoc se tire du fruit du en- 
poquier, arbre du g(»nre du cotonnier. C'est le malais ^^il^ 
kâpoq, nom spécial de cette espèce d'ouate. En persan, 
on dit c:>^U*. tclulpoüt. 

Carabe. Ambre jaune. Esp. carabe, portug. carabe, cha- 
rabé, ital. carabe. De l'arabe Lj^ kalirabâ, qui est le per- 
san [jyii^\S^krihroubâ[dc »l^ kâh, paille, et L»; rowè^/^ qui en- 
lève), nom donné au succin à cause de la propriété qu'il 
possède d'attirer les corps légers après avoir été frotté avec 
du drap. 

Carafe. Esp. et portug. g-wrrrt/J/, ital. caraffa, «^ vient cer- 
tainement de la racine arabe ô^^ gl^f^^f qui signifie pui- 
ser v^ dit M. Dozy (^Gloss, p. 274). Et le savant professeur 
en donne d'excellentes et solides raisons. Nous renvoyons 
à son article. M. Littré [Addit.) cite l'opinion de M. Mohl 
qui rapproche carafe du persan ^L* qarâbah, bouteille de 
verre à gros ventre, destinée à laisser reposer le vin pen- 
dant quarante jours. 

Caragueuse. Personnage des marionnettes en Turquie. 



• DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 83 

çt Le héros de la pièce , dit M. Sévin , est un iofâme nam- 
mé Caragueuse qui paraît sur la scène avec tout l'équipage 
du fameux dieu de Lampsaque. » (PouquevilIe^) En turc, 
jû^Ji qarâghimch, aujourd'hui ji^»Ji qaragoûz. 

Caraîte. Secte juive qui rejette les traditions et les in- 
terprétations de l'Ecriture, pour s'attacher au texte. De 
l'hébreu jcij? qarâ, lire, réciter. La même racine sémi- 
tique se retrouve dans l'arabe fjjà qorân. (Voy. Alcoran.) 

Carambolier. Arbre des Indes orientales (i4t?^rrAofl). Linné 
note, entre autres espèces, Y Averrhoa carambola etVAverrhoa 
hilmbi. Carambola est le malais Juy^JS^ karambil, quoique 
Marsden et l'abbé Favre ne donnent à ce mot d'autre sens 
que celui de noix de coco; et bilimbi ou bhmbing est le ma- 
lais çj^ balimbing, moi d'usage ordinaire pour désigner 
le fruit du carambolier. 

Chéramelle, chermelle, cherembellier, chéramellier (portug. 
cheramella) sont d'autres formes dé carambolier. 

Quant à la dénomination botanique averrhoa, elle est 
prise du nom du célèbre philosophe arabe Averrhoès, 
c'est-à-dire «Xi^ ^! Ibn-^ouchd, 

Caraque. Esp. carraca, caracoa, portug. coracora, coro- 
cora, ital. caracca; on trouve aussi dans le français du 
xvi'' siècle carragon et carraquon. Tous ces mots, anciens 
dans nos langues (du xiv^ siècle au moins), viennent de 
l'arabe ^yLi qorqoûr, grand vaisseau marchand, soit di- 
rectement, soit par le pluriel J»Lj qarâqtr. Telle est l'opi- 
nion de M. Dozy^ et de M. Defrémery^. M. Dozy, obser- 

^ Voyage en Grèce et à Constantinople , dans la coliection Smilh, t. XII, 
[). 3/i5. 

■^ GI088. p. 3^8. 

* Jotirn. asiat. août 1867, P- ^^^* ' 

0. 



8/i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOOIQLK • 

vanl que ^^^ qorqoûr, bien qu'aricicMi en arabe, n'a pas 
de racine dans cefle langue, se demande si le mot ne 
viendrait pas du latin carricare, charger. Je ne le pense 
pas. En tout cas, les formes portugaises corncora, covocora 
et la forme espagnole cnracon ne viennent ni du latin ni 
môme de l'arabe, mais bien du malais v ^yi [)^^) ^^^* 
kôra, grande embarcation en usage parmi les habitants de 
l'archipel Indien, et dont on peut voir le dessin dans le 
Voyage de Forrest à la Nouvelle -Guinée^. Kora -kora est, je 
j)ense, primitivement identique à un autre terme malais 
koura-koûra , nom de la tortue de mer qui fournit l'écaillé 
appelée caret (en malais, f ^^ (^h*» slsiq koura-koâra, 
d'où peut-être notre mot caret lui-même^). 

Je suis porté à croire que l'arabe ^yM qorqôr vient pa- 
reillement du malais kora-kôra. Et, pour qu'on ne soit pas 
suq)ris de trouver un terme malais dans la langue arabe 
du moyen âge, je dirai que, dans un recueil d'anecdotes 
de voyages intitulé iXJL^Jî t-^ol^ àdjaih al-Hind, Merveilles 
de l'Inde^, j'ai pu en noter plusieurs que l'auteur arabe 
emploie sans explication , ce qui fait supposer qu'il comp- 
tait être suffisamment compris de ses compatriotes. En 
voici un exemple : le mot ^io bitïdj se rencontre dans deux 
histoires différentes (p. 26 et 108), et chaque fois répété 
de façon à ne laisser aucun doute sur sa signification, 
cabine d'un navire. Les dictionnaires arabes et persans n(î 
donnent rien de pareil. Ce ne peut être que le malais ^jXo 
bîliq, cabinet, pièce d'un logis, pavillon, qu'on trouve, 

^ Marsden , DicL mal. Rienzi écrit korokoro : « La sculpture des korokoros 
malais. . . annonce autant d'intelligence que de goût. » (Océanie, 1. 1", p. 8/4 . ) 
M. Littré donne la forme française caracore^ sorte de navire en usage aux 
îles Philippines. 

- D'après le Dict. de Tabbé Favre , Yy^houra-hoûra ne désiguerail qu'une 
tortue terrestre. La tortue caret Vappellerait on malais 9y\Skârahf mot qui 
manque dans Marsden. 

' Man. ar. de la collection de M. Scliefer. 



I I 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 85 

par exemple, dans le passage suivant : c:>İ^ «xâ (^^b:> 
ool fjbuJjJiAİ (3-Llj , « il le fit placer dans un pavillon proche 
du palais ^ »Je dois ajouter que tous les faits rapportés dans 
l'ouvrage arabe tendent à prouver qu'il a été rédigé vers 
le milieu du x* siècle de notre ère. 

Carat. Esp. quilate, portug. quirate, ital. carato; chez 
les alchimistes, karratm^. De l'arabe loL^ï (frât, tiré du 
grec xspoLTiov^ le tiers d'une obole. 

Caratch ou Kharadj. Capitation payée en Turquie par 
les sujets non musulmans. C'est l'arabe ^^y^ kharâdj, tri- 
but, mot passé en turc. c^Les rayas seuls payent le klm- 
ratch ou capitation.» (Tancoigne^.) 

Caravane. Du persan ^J^S karwân, même sens. De là 
vient : 

Caravansérail. En persan f^\yéJ\^S karwCm-seriïi , hôtel 
de la caravane. 

Carme. Au jeu de tric-trac, le coup de dés qui amène 
le double quatre. On disait autrefois carne, et en espa- 
gnol ce même mot carne marque celui des quatre côtés de 
l'osselet qui présente une figure concave en forme de S. 
M. Dozy, remarquant l'analogie de cette figure avec une 

^ Man. malais de la Bibl. nat. n° ââ, p. 107. Voy. aussi le Makotaraja, 
p. iro, éd. Roorda. 

^ ^Et iate sol est ad xxij vel xxiiij harraiosr)^ et cet or est à sa ou a /i carats. 
Man. lat. de la Bibl. nat. anc. fonds, n°7iA7, folio 18 verso (OpM« mirahile 
super Mercurio)* 

^ Voy. de Constantinople à Smyrne et dans Vtîe de Candie , dans la collec- 
tion Smith, t. XI, p. 390, note a. Cet impôt, dit le même voyageur, est d'en- 
viron 10 piastres turques (moins de lo francs). Les femmes et les enfants 
au-dessous de dix ans n'y sont point assujettis (Ibid. p. 871, note 2 ). 



86 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

corne ^ tire le terme espagnol de Varabc ^Ji qam, corne. 
On sait que, chez les anciens, le jeu des osseleLs fut le 
prototype du jeu de dés. 11 serait donc possible que notre 
carène ou carne dût être? assimilé à l'espagnol came. Tou- 
tefois il semble plus naturel de le rattacher au latin qua- 
ternus, comme terne, double trois, se rattache à ternus. On 
sait (ju'une voyelle brève atone précédant immédiatement 
la tonique latine disparait pr(^s(|ue toujours en fran^'ais. 
La chute de Va bref de qualernns a entraîné celle du t; et 
nous trouvons en effet que rexj)ression querne ou qnarne 
était usitée au xvi*' siècle en Suisse et on Provence pour 
indiquer la réunion de (pialre pièces de billon. Querne 
s'est dit aussi pour désigner les quaternaux ou quaternes, 
monnaie valant (|uatre deniers, frappée en Dauphiné dès 
le milieu du xi' siècle. (Voy. Ludovic Lalanne, Dict. hist. 
de la France.) 

Caroube ou Carouge. Es\). frarroba , gan^ubia, algarroba; 

portug. alfarroba; ital. carnibo. De l'arabe iw^^ khar- 
rofiba ou v^V^ khanioûb, même sens. Celte dernière 
forme est celle qu'on trouve dans le manuscrit de Razi, 
fol. 34 verso. 

Carmantine. Genre de plantes de l'Asie troj)icale (une 
des espèces porte le nom de noyer des Indes). Va\ malais 
^jaJU^ caramotmthig. 

Carquois. Esp. carcax, |)ortug. carcas, ital. carcasso, 
provenç. carcais, tous mots fort voisins de notre carcasse; 
d'autre part, on a en italien turcasso, bas lai. turcasta, 
bas grec TapxoLcriov^ correspondant au vieux français tor- 
quais (^xiiï" siècle), turquois(^\\'' siècle). La permutation des 

' L'analogie est encore plus frappante dans le conlour exloriciir de celle 
face de Tosselet. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



87 



articulations t et k étant extrêmement fréquente dans nos 
langues, ainsi qu'en a fait la remarque M. Defréraery^ 
on est porté à assimiler tous ces mots, et Ton ne peut 
manquer d'y reconnaître avec ce savant le persan (Ji^y 
terkech, qui signifie aussi carquois (de yû* Ur, flèche, et jjto 
kech, portant). Le mot nous est venu par l'arabe qui a 
changé terkech en tarkâch. 

L'identité d'origine de carcasse et carquois est admise 
par M. Littré. 

Carthame ou safran bâtard. Latin botan. çarthamus. On 
tire ce mot de l'arabe JaJà qortoum, même sens. J'ignore 
quelles sont les raisons, excellentes sans doute, qui ont 
empêché MM. Dozy et Engelmann de compter cartamo, car- 
tama, parmi les mots espagnols et portugais dérivés de 
l'arabe. 

Carvi ou Chervïs. Esp. carvi, almravia, portug. cAe- 
rivia, alcaravia, alquirivia, ital. carvi. De l'arabe ^^^^ ka- 
rama ou karma, qui désigne la même plante, nommée en 
grec xapovy xapsov (en latin carum, careurh, dans Pline). 
L'arabe serait la transcription d'une forme grecque xapvta 
ou xapevta qui manque dans les dictionnaires. Par quel 
singulier artifice M. A. de Chevallet veut-il tirer chervis de 
siser ou sisarum, et carvi de careum^^ 

Casauba, Casbah. Esp. alcazaba, portug. alcaçova, ^vo- 
l)Temeni forteresse. De l'arabe »j^aûj qasaba, même signifi- 
cation. Y a-t-il eu quelque influence de ce mot dans la 
formation du bizarre terme italien casamatta, origine de 
notre casemate et de l'espagnol casamata? (m et b sont deux 
labiales sujettes à se substituer l'une à l'autre.) 

' Mém. d'hiat. onent. p. 9 35. 

^ Le mot est dans Razi, man. déjà cité , fol, /i i recto. 

^ Orîg. de la lang.fr. t. 11, p. i^io. 



88 DICTlOiNNAlUE ÉTYMOLOGIQUE 

Casoar. Cet oiseau, orifjinaire de rarcLîpcl Indien, tire 
son nom du malais ^s)^y*S kasotiâri. 

Casse. Poêlon, chaudron, grande cuiller, coupe (dans 
le Midi). Esp. ca:o, portug. caço, ital. cazza, bas lat. caza, 
cazia. On a proposé comme étymologie l'ancien haut al- 
lemand cliezi. En arabe j*»l^ has, coupe à boire, date au 
moins du xiii* siècle, car il est souvent répété dans le 
JOfi iyKm sırat anlar, aventures d'Antar, et on trouve Xa#l^ 
kâsah dans le Gülistan, ouvrage écrit en i258: t^Je veux, 
dit un marchand , porter en Chine du soufre de Perse et 
en rapporter pour la Grèce de la vaisselle de Chine» 3!^ 

^^ji ^^H^^l^ b^t (Edit. Eastwick, p. 1 1 1 ; liv. III, hist. 
22, p. 1 79 de la traduct. de M. Defrémery.) j*»l^, a^I^, 
sont-ils différents de casse? L'ancienneté de kas dans les 
langues sémitiques est constatée par l'hébreu d'id kôs^ 
coupe, qui se rencontre dans le Lévitique, le Deuléro- 
nome et les Psaumes. Cazo, caço manquent dans Dozy. 

Catiang. Plante exotique de la famille des légumi- 
neuses (^Dolichos catiang de Linné). C'est le malais ^^ 
kâtchang, qui se dit de tous les légumes à gousse, pois, 
fève, haricot, vesce, etc. Le dolic cacara des naturalistes 
est en malais ^li^ (J^^ kâtcliang-kakâra. 

Cayan (^cajanus)^ genre de cytise, est étymologique- 
ment le même mot que catiang (jav. »okôn). 

Censal. Courtier, dans les ports du Levant. Ital. sensale. 
C'est l'arabe ^L-^^w simsar, même sens. Bocthor donne 
aussi l'orthographe ^La^-iö simsar. (Voy. à censal et à cour- 
tier,) On regarde le mot comme étant d'origine persane; 
à côté de simsar, le persan a ^Ljîm» sifsâr, 

Cétérach. Plante vulgairement nommée scolopendre ou 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 89 

doradille, Esp. cetei^aque, ital. cetracca, ciiracca, bas grec 
KiTapoLx. ç^Mauritanis et officinis ceterach Arabum», dit 
Chabré^ C'est l'arabe dLla.Mİ chetrak^, auquel il faut iden- 
tifier ^jhkki clûtaradj, *^jh^ tchîtarak, nom d'un médica- 
ment indien , dans Fcey tag. 

Chaban. Huitième mois de l'année musulmane. En 
arabe ^Locû chabân. Montesquieu écrit chahban. 

Chacal. Boclhor traduit ce mot par JLC:^ tchakâl, qui 
est turc et vient du persan Jlxw cliaghâl, ou Jlxi chagâl,. 
même sens. 

Chachia. Transcription de l'arabe iû-ûU; clmchia, t^ bon- 
nets de laine fine, façon de Tunis ou de Fez, qui sont ordi- 
nairement de couleur écarlatc, et qui font la pièce essen- 
tielle de la coiffure des Arabes et des Turcs. » (S. de Sacy, 
Clirest. ar. I, p. 199.) C'est un adjectif féminin formé de 
jiUi cliâch^ mousseline. 

Chagrin. <^ Préparation de la peau du cheval, de l'âne 
ou du mulet, qui se fait en Turquie et en Perse. On ne se 
sert pour le chagrin que de la peau du derrière de l'animal; 
après qu'elle est tannée et devenue souple et maniable, 
on l'étend sur un châssis au soleil, on en couvre le côté 
du poil avec la graijie noire d'une espèce d'arroche , et 
non pas avec la graine de moutarde , comme on le pense 
assez généralement ; cette graine , pressée par les pieds 
des ouvriers, se fixe dans le cuir et ne s'en détache plus 
que lorsqu'il est sec. Le chagrin est le sagri des Turcs. » 
(Sonnini^.) 

' Slirpium icônes y append. p. G57. 

- Gazophyl. ling. /Vs. p. 3 7 -y, au mot scolopendria. 

"' Dict, d'hist. natur. i. VI, p. 6. 



90 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Le mot turc <^j^Lo sâghri ou ^^yu© sagliri désigne en 
offet la croupe du cheval et la peau préparée que nous 
nommons chagrin. Les mots que nous avons soulignés dans 
lexplicalion de Sonnini démontrent l'exactitude de son 
étymologie, indiquée d'ailleurs depuis deux siècles par 
(Ihardin ^ 

Chah. Du persan »Uw chah, roi. Padichah est le persan 
»Ui^L pâdichâh. On écrit quelquefois shah, d'après l'ortho- 
graphe anglaise, et schah d'a[)rès l'orlhographe allemande. 

Chaland. Sorte de bateau plat. Ce mot est très-ancien 
dans la langue française ; ou le trouve sous la forme ca- 
lant, dans la chanson de Roland (xi*" siècle), ce qui n'est 
pas très-favorable à l'étymologie arabe ^*XJLUi chalandï ^, 
iio*yJİm chahndia, genus navigii (dans Freytag). Un jûcA 
peut difficilement devenir c dur. Cf. Letronne, Journ. des 
sflrv. janvier i848. 

Châle. Bien que le mot se trouve dans la langue arabe 
moderne (JUi chfd, plur. J^hi^chïlân, dans Bocthor), ce 
n'est pas là que nous l'avons pris. D'introduction peu an- 
cienne en Europe, il a été apporté de l'Orient par le com- 
merce anglais. C'est le persan JUi châly sorte de drap 
grossier en poil de chèvre ou de brebis que les derviches, 
dit Meninski, jettent sur leurs épaules en guise de man- 
teau. Le mot s'est ensuite spécialement appliqué au tissu 
de Cachemire : JUiU j*.^^ ^^ ié jUi ^^ju;^ , dit le Baharı 
agam (cité par VuUers). 

Chalef. Arbre à fleurs odorantes originaire de l'Orient. 

^ Voy. en Perse, p. 29^4. Ed. Smith. 

^ Voy. Defrémery (Jouim. asiat. août 1867, p. i83), qui renvoie à Ibn- 
Alalliir, éd. Tornberg, t. XI, p. i5>9. 



I 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 91 

C'est l'arabe ô^Ai^ khahlf, saule d'Egypte, identique, 
semble-t-il, au ^U hân. (Voy. le Dict, de Bocthor, au mot 
mule. ) 

Champag ou Sampac. Arbre des Indes orientales, cultivé 
dans les jardins pour ses fleurs odoriférantes [Michelia 
champaca de Linné). C'est le malais dUu^ tchampâka , nom 
répandu dans tout l'archipel Indien, mais dont l'origine 
est hindoue. 

Charabia. L'espagnol algarahia, algaravia, signifiant h 
la fois la langue arabe et bruit confus, baragouin, ne laisse 
aucun doute sur l'étymologie; c'est l'adjectif féminin iCw^ 
'arahla, arabe (la langue^). 

Chebec. Bâtiment à trois mâts de la Méditerranée. An- 
cien franc, chabek, Qsp, jabeque, xabequc, xaveque, portug. 
xabecOy enxabeque, cliaveco, ital. sciahccco, zambecco, stam- 
becco, çf tous mots qui signifient chebec et dont l'origine est 
ignorée.» (Littré.) Jal, montrant que c'était autrefois une 
barque de pécheur, pense que le mot vient de l'arabe 
aXa^ cliabeka, filet. Ce qui est certain , c'est que le terme 
chebec existe dans l'arabe moderne sous la forme dLû 
cliabbâk ou chobbâk^. Mais nous avons une forme plus an- 
cienne, car on la trouve dans la première édition du Thé- 
saurus de Meninski (1680): (JijMà sounbelâ, c^genus navi- 
gii in Asia frequentis. » La nasale de sounbekî se retrouve 
dans l'italien zambecco, Sounbekî est donné comme turc par 
Richardson, et no paraît guère pouvoir se rattacher à »XjJm 
chabeka, filet. 



* Voy.Dozy, Gloas. p. 1 1 9 , el Defrémery, Journ. asial. août 1 8G7,p. 1 83 , 
noie A; voy. aussi Correspondance Jitternire, miniéro du 9 août 1860. 
^ Voy. Dozy, Gloss.yt. 35*2. 



92 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Ch^büle. Espèce de myrobolan. Dans les ouvrages de bo- 
tanique écrits en latin*, on trouve kebulus, quehula, chepvla, 
cepula. De l'arabe-persan JJ^ kûboull, c'est-à-dire, je 
pense, du pays de Kaboul. On lit en effet dans Yakout^ 
que le Jol^ kâboul est « une province et ville de la Perse 
qui produit le coco , le safran et le myrobolan. ?» 

Gheiku, Gheikou Sgheik. Transcription de l'arabe ^.w 
cheikh, qui, signifiant primitivement vieillard, a pris les 
mêmes sens que le latin senior devenu signore, senor, sei- 
gneur. «Les naturels (de Madeigascar), dit Marco Polo, 
sont sarrazins et adorent Mahomet. Ils ont quatre esceques, 
c'est-à-dire quatre vieux hommes aux mains desquels est 
la seigneurie du pays ^. w 

Le titre de cheik-ul-islam, -^U»^! guû cheikhou l-islam, 
signifie chef de l'islam ou de la religion. 

Cheiranthe. Le latin cheiranthus est un mot forgé par 
les botanistes pour désigner les giroflées. «Il tire son ori- 
gine, dit Léman*, soit de deux mots grecs qui signifie- 
Tâienijleur en forme de main (x^/p, &v6os), ou bien du mot 
grec anthos, fleur, et de cheiri, nom arabe de plusieurs es- 
pèces de ce genre. » Nos dictionnaires de botanique donnent 
en effet chéri, keiri, alcheiri, comme noms de diverses 
variétés de giroflées , ce qui représente l'arabe (Syii^ ^^^'"^ 
et le persan yyti^ klnroû, ^j^s^ est dans Razi (man. déjà 
cité, fol. 45 recto). Il y a longtemps que nos botanistes 
connaissent le terme arabe. Hermolao Barbaro, qui écri- 
vait au XV* siècle, commentant le terme îov de Dioscoride, 

^ Voy. par exemple VHist. plantarum untversalts , de Jean Bauhin, t. I", 

p. âOQ. 

* Dict. géogr. de la Perse, par M. Barbier de Meynard, au mot JoK ka~ 
houL 

^ Voy. anciens et mod. t. l'\ p. /lia. 

* Dict. d'hist. nal. t. VI, p. 21 3. 



r , 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 93 

. dit: ç^Lciicoia inteiligo quas Mauritania c/ieiWappellat^ » 
C'est assurément sur ce cheiri qu'a été fait clieiranthus. En 
espagnol, alliaili, alheli, aleli, giroflée, viennent du même 
terme arabe. 

Ghérif. Transcription de l'arabe oM^^i chanf, propre- 
ment iUustre, noble y puis ç^ descendant de Mahomet par sa 
fille Fathima , épouse d'Ali. » Le même mot est devenu en 
espagnol œarifo, paré, bien mis. Sur ce que sont aujour- 
d'hui les chérifs, on peut voir J. J. Marcel, Contes du clieykii 
el'Mohdy, t. III, p. /İ9 9. 

Chérubin. Mot emprunté au latin biblique; en hébreu, 
D^nns keroûbîm, plur. de Dnş keroûb. 

Chewal. Dixième mois de l'année musulmane; en 

arabe ^\y^ chawoiiâL Les éditeurs de Montesquieu écrivent 
chalvaL 

Chiaoux ou Chaoux. DansBocthor (Ji^.^^ djâouïch; mais 
le mot est pris du turc (ji^l^ Iclulouch, en persan (j^jj^l^ 
tcliâwoûch, chef, conducteur. « Proprie est vox Turcica, dit 
Vullers, significans apparitor, famulus aulicus. » M. Pavct 
de Courteille, dans son Dict. du turc oriental, a noté (jûjl^ 
avec le sens de huissier, conducteur de caravane, 

CfliBOUQUE. Pipe orientale. Dans Bocthor dUû choubouk , 
qui est le turc ^îj^-ss?- tchouboûq, tchiboûq, proprement 6ato«, 
tuyau, et ^uis pipe, (Cf. v>^ tchoûb, bâton, baguette.) 



Chicane. Ce mot, aujourd'hui passablement détourné 
de son sens, a dû désigner primitivement le jeu du mail. 

^ Dioscoridœ pharmacoriim liber VIII. Slrasb. i529, fol. 25 A reclo. 



9/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

D'après Beschcrelle, il se dit encore d'une certaine ma- 
nière de jouer au billard, au mail, h ia paumée Dans 
certains appareils de chauffage et de ventilation , on ap- 
pelle chicanes des pièces de diverses formes disposées de 
manière à contrarier, à diriger successivement en divers 
sens un -courant d'air chaud ou froid; à quoi on peut 
comparer l'expression des marins chicaner le vent De plus, 
on trouve, en bas grec, tl.wtdviov^ jeu de mail; Tlvxavi- 
leiv, jouer au mail. Tout cela ne laisse aucun doute sur 
l'étymologie : c'est le persan ^l^^^^ tchaugân, bâton re- 
courbé, maillet pour jouer au mail. Aussi comprend-on 
diflicilement que Diez et Génin aient voulu, après Mé- 
nage, chercher l'origine de chicane dans l'espagnol chico, 
petit, qui n'explique ni la forme, ni les sens de ce terme. 
De {J^y^ cljökân, forme arabe de ^lSIj^, dérive le por- 
tugais choca. ( Voy. Dozy, Gloss. p. 2 54.) Le changement de 
^ u, ou, où en i est si fréquent qu'il est à peine besoin de 
s'y arrêter. 

Chiffon. Ital. chiffone, arabe chiffoun, étoffe mince et 
transparente. (Defrémery^.) L'étymologie est bonne, mais 
il faut dire que chijfon vient de chiffe, vieux mot français 
qui désigne une étoffe légère et de mauvaise qualité ^, et 

chijffe est l'arabe vJLû chiff, ç^vestis tennis et pellucida.*? 
La terminaison oun dans le chiffoun de M. Defrémery est la 
nunnation arabe, marque du nominatif des noms indéter- 



^ Voy. Defrémery, Mém. d'htst. orient, p. 2 35. Le savant professeur cite 
un passage du Voyage de Chapelle et de Bachaumont , qui montre qu'au 
XVI 1° siècle chicane se disait du jeu du mail : «Nous y arrivâmes à travers 
mille boules de mail : car on joue là, ie long des chemins, à la chicane. ^? 

"^ Mém. d'hist» orient, a* partie, p. 33^. 

^ Littré, Dict, franc. Le mot chiffe n'est pas encore hors d'usage. En voici 
un exemple pris dans la préface de VAlmageste de Ptolémée, par M. Hal- 
ma : «Manuscrit du Vatican, en papier de chifTcs^ (p. lij). 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 95 

minés, laquelle n'a jamais joué aucun rôle dansla trans- 
mission des mots arabes aux autres langues. Cf. cependant 
zéduron. 

Chiffre. Esp. et portug. cifra^ ital. cifera. De l'arabe 
yuö sifr, vide, mot employé pour désigner le zéro, qui 
n'est que la traduction du sanscrit çounya, par lequel ce 
caractère est désigné dans les anciens traités d'arithmé- 
tique indiens. En effet, chiffre, offre, cyfre, cyffre, em- 
ployé tantôt au masculin, tantôt au féminin, a marqué 
primitivement le zéro seul^; encore aujourd'hui, le por- 
tugais cifra et l'anglais cipher s'appliquent spécialement à 
ce caractère. Le même scn& est resté assez longtemps au 
terme français; car on lit, dans un traité d'arithmétique 
du XVII* siècle : ç^La dernière figure, qui s'appelle nulle 
ou zéro, ne vaut rien. . . En autre langage, elle s'appelle 
chifre; toutefois ce mof abusivement prins en françois 
signifie toutes les figures et l'art d'arithmétique ^. " 

Zéro est une autre forme du même motJua sifr, que les 
anciens traités de calcul écrits en latin transcrivent ze- 
phyrum, en italien zefiro, et enfin zéro^. Si l'on songe que 
l'invention du zéro et de son rôle est le trait caractéris- 
tique de la numération écrite moderne, on comprendra 
que le nom de ce caractère ait fini par s'appliquer à toutes 
les figures, longtemps novamé^^ figures de chiffre. 

Chiper. Tanner les peaux d'une certaine façon diffé- 
rente de la manière ordinaire. En turc, c^^ sep est le tan 
ou le réservoir où se fait le tannage, ou la trempe desti- 

^ Voy. les exemples cités par M. Littré. Planude écrit TİiÇ>pa : Ehi Se rà 
(T)(Yf(Kİja èvvéa fiova . . . xai ërepov ti ct/jly-ct 6 xaXovcri rii(ppav, xar* IvSoù 
(Ttifiàîvov ovSév.{\oy. Wœpcke, Propag. des chijjf. ind. dans {^Journ.asiat, 
juin i863, p. 526. ) 

^ U arithmétique de Jean Tranchant. Lyon ıö^ı3,p. la. 

^ Voir le savant mémoire de M. Woopcko, ci-dessus cite, p. 52 1 et suiv. 



96 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

ncc à i'apprét des cuirs; d'où le verbe dusu» sepmek, dlfc»u^ 
seplemek, tanner, apprêter des peaux. Est-ce le même mol? 

Chott. Vastes dépressions du sol, en Algérie, qu'on 
suppose avoir formé autrefois le lit d'une mer intérieure. 
Ce mot, employé par les géographes, a pris une certaine 
notoriété, depuis qu'on songe à ramener la mer sur cette 

région de notre colonie. C'est l'arabe \a^ chatt, bord, 
rrve d'un fleuve, prononcé chott à cause du k / emphati- 
que. Le même mot figure dans la dénomination du Chat- 
el-Arab, formé par la réunion du Tigre et de l'Euphrate. 

CiD. De l'arabe iS^seyid, seigneur, d'où ^^Osî-w seyidi , 
mon seigneur; en Algérie, sidi^ qui correspond à notre 
monsieur. Par abréviation , on dit aussi, tout simplement, s/. 

Cimeterre. Esp. et portug. cimitarra, ital. scimitarra. On 
tire ordinairement ce mot du persan wui^ chimchir, qui a 
le même sens. Au xv^ siècle, on a dit cimiterre, sanneterre. 

CiNNOR ou KiNNOR. Instrument de musique chez les Hé- 
breux. Transcription de l'hébreu 1^3? kinnôr, qu'on inter- 
prète par le latin cithara, 

CiPAYE. Nom donné dans l'Inde aux indigènes qui ser- 
vent dans les troupes européennes. Du persan j^Lw sipâhî, 
cavalier, soldat. C'est le même mot que spahi, Sipâhî vient 
de C;f^ asp, cheval. 

Civette. Ital. zihetto, Zihet ou ziheth est le même nom 
appliqué par nos naturalistes à un animal très-voisin de 
la civette^. C'est l'arabe ^U) zehâd, zouhâd, qui, comme 

' Cf. Defrémery, Mém. d*hist. orient, p. 335, n. i. 



If 

F 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 97 

chez nous le mot civette, s'applique à la substance onc- 
tueuse et parfumée que fournit l'animal. Les Arabes sem- 
blent vouloir rapprocher zoubàd de *>sy zouhd, crème de 
lait. Mais je suis porté à croire que c'est là une simple 
coïncidence avec le nom du quadrupède : la civette est 
originaire de l'Afrique équatoriale; les nègres du Congo 
la nomment nzimé. 

CoLBACK. Sorte de bonnet à poil en usage dans quelques 
corps de notre cavalerie. Il date chez nous de l'expédition 
de Bonaparte en Egypte. C'est le turc JixU qalpah, bon- 
net tartare en fourrures, mot qui figure aussi chez nos 
écrivains sous la forme calpok ou kalpak et talpack. 

GoLcoTHAR. Esp. colcotar, portug. colcothar. On trouve 
aussi, cl^z les alchimistes, calcatar. M. Littré suppose 
que ce mot a été inventé par Paracelse; mais on le trouve 
déjà dans le Vocabul. arav, de Pedro de Alcala, de l'année» 
1 5o5 , époque où Paracelse n'avait qu'une douzaine d'anr 
nées. C'est l'arabe ^UaiiU qolqotâr, que M, Dozy [Gloss, 
p. 257) regarde comme une corruption du grec x^hiav- 
Oos ou yaXKdvBv' 

CoLouGLi ou CoüLOüGLi. C'ost le uom qu'on donnait, 
avant la conquête de l'Algérie par les Français, aux ha- 
bitants d'Alger issus de l'alliance des soldats turcs avec 
les femmes indigènes. En turc, ^J^^^yi qoûl-oglilî, de J^'» 
qoûl, esclave, soldat, et JpjI oghoul, fils, fils de soldat. 

On écrit aussi couloghlou : ç^Lors de la conquête, au 
xvi^ siècle, Darghout-Pacha partagea les jardins de l'oa- 
sis (de Tripoli) entre ses compagnons, qui, s'unissant aux 
femmes indigènes, formèrent une population métisse où 
domina le sang étranger. Les Coul-oghlou (fils de servi- 
teurs), depuis lors, jouirent du privilège de ne payer au- 



i 



98 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

cun impôt, à titre de postérité des conquérants.» (Baron 
de Krafft, Promenades dans la Tripolitaine ^ .) 

Cor. Mesure pour les liquides chez les Hébreux. Trans- 
cription de l'hébreu 1S kor, xôpos dans les Septante. 

Gorge ou Courge, ç^ Paquet de toile de coton des Indes, n 
(Littré.) C'est vraisemblablement l'arabe ^y^ khordj, be- 
sace, sac de voyage, portemanteau (qui, avec l'article et 
le i d'unité, '»^^ al-khordja, a donné l'espagnol alforja, 
portug. alforge, besace). 

C'est ainsi que l'espagnol ^rrf^/, correspondant à notre 
fardeau, signiGe à la fois havre-sac, besace et ballot de mar- 
. chandises. Valise et ses congénères offrent un double sens 
du même genre. (Voy. Fardeau et Valise.) 

Cos ou Coss. Mesure itinéraire dans l'Indu, variant, 
suivant les contrées, de trois à cinq kilomètres environ^. 
C'est le persan (j**^ kos. ^A road measure of. about two 
miles» , dit Richardson. Deux milles anglais valent un peu 
plus de trois kilomètres, çç Les distances des lieux se sup- 
putent par cos; chaque cos est compté pour une demi- 
heure de marche ou environ, ainsi que cela a été vérifié, 
en 1768, par les directeurs de la factorerie de Surate, w 
(Stavorinus, Voyage dans l'archipel des Moluques, t. II, 
p. ai). 

Coton. Esp. algodon, portlig. algodâo^ ital. coione, cot- 
tone. De l'arabe ^k* qoton. 

Coufique. Système ancien d'écriture arabe. Du nom de 
la ville de »S^ Koûfa, dans l'Irak-Arabi. 

^ Dans le Tour du monde, 1" sem. 1861, p. 70. 
^ Par quelque méprise inexpliquée , Bescherelle, après avoir donné trois 
kilomètres pour la valeur du cos, en attribue dixrsept au coss. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 09 

CouLiLABAN. ArLrc des Indes orieiilales (Liiurus culila- 
btm, de Linné). C'est une altération du malais ^^^ oJyS 
koûlît-lâwang , littéralement écorce-girojle , nom donné à ce 
végétal h cause du parfum de clou de girofle qu'exhale 
son écorce. y^ lâwang est l'ancien nom malais du clou 
de girofle, peu usité aujourd'hui; mais ^^ lâhang signifie 
encore clou. 

Le mot oJ^ koûlit, écorce, entre dans la formation, 
de plusieurs autres mots employés par les naturalistes ou 
les voyageurs, tels que cuUt-havang , coquille appelée aussi 
tonne pelure-d'oignon, du mot ^^U hâwang, oignon; culit- 
api, arbre de la famille des rubiacées, dont l'écorce, à 
odeur aromatique, est brûlée comme parfum, de Ji\ api, 
fou; coulicoys, grandes pièces d'écorce préparées pour cer- 
tains usages, corruption de l'expression malaise ^l^ oJy^ 
koîilit-hnyou , écorce d'arbre, etc. 

CouRBAN. Fête religieuse des musulmans. En arabe, 
ij^yi qourhân, ce qu'on offre à Dieu, sacrifice. 

(iOüscHiTE. Nom d'une race d'hommes. De l'hébreu ^^*12 
koïichi, éthiopien, adjectif formé sur Koûch, nom biblique 
de l'Ethiopie. 

Couscous. On trouve aussi couscou, conscousson et cuzcuz 
(dans J.-J. Rousseau); esp.. alcuzcuz, alcuzcuzu, alcoscuzu. 
De l'arabe ^j^JCmJ» kouskous, A Saint-Domingue, la semence 
mondée du maïs est appelée coussecouche ou couchecousso. 
C'est le même mot, importé sans doute par les nègres 
africains. 

Cramoist. Esp. cnrmesi, port, cartnezim, ital. chermisi, 
cremm. De l'arabe ^^y^ qimiezî, adjectif dérivé dey^Ji qir- 
mizy kermès. De là vient aussi carmin, bas latin carmesimis. 



f 



100 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Criss» Qu'on écrit quelquefois , mais à tort, md ou cric. 
Poignard malais. Du malais o*^n^ krïs ou ^j»i^ kris. Il se 
porte à un ceinturon nommé o<*5N^ <ib tâli krïs, cordon du 
criss. 

CuBÈBE. Esp. et portug. cubeba, ital. cuhehe. De l'arabe 
»àA kebâba, mclme sens. Aucun dictionnaire ne donne la 
voyelle u, ou, pour la première syllabe, tandis qu'elle se 
trouve dans toutes les formes européennes. Le mot est an- 
cien dans notre langue; on le rencontre dans des textes 
du xiv' siècle sous la forme cubebbe. 

CuiNE. Terme d'ancienne chimie : cornue pour la distil- 
lation de l'eau-forte. Ambroise Paré écrit cuennc. Pour un 
agent tel que l'acide nitrique, la cornue devait être en 
verre. Je conjecture que cuine, cuenne, représentent l'arabe 
»Sxxiqanina, lagena, ampuUa vitrea (Golius); Freytag in- 
dique encore la prononciation qinnina. Dans l'alchimie de 
Geber (man. n° 1080, sup. arabe de la Bibl. nat.), le mot 

est écrit ax^uuLj qaninia : jUJLaJu» ^ J-^W r^ ^^ ^l^ ^U 
U^ (;)Jvû^^ «>j»^' J^' i l^JO* Aj iüuMİ^ ijij^ ç^les choses 
étant ainsi, jette le vinaigre dans une qaninia grande, 
large, et enterre-la dans le fumier vingt et un jours?? 
(fol. 5 verso). Dans d'autres passages du même manuscrit 
on lit cependant aJLaJLj : ^Ut iuu^t^ iüUÂj ^<Xâi.L> ^U 
^*^ U^^ à^i^^ C:)^ ^y^*'^^^ ^ils prennent une qanina à 
tête large et la garnissent de pierres jusqu'au cou» (fol. 
167 verso). Nos alchimistes du moyen âge ont pris ce mot 

sous la forme canna, comme xuo bemiya, autre vase de 
verre, sous la forme berna. (Voy. le Lexicon alchemiœ do 
Ruland.) Le même ouvrage donne encore ^kymmna, id est 
ampulla. m Si l'on se donne la peine de parcourir notre ar- 
ticle Alchimie, on ne sera pas surpris de l'altération de qa- 
nina en canna, kymenna, cuenne^ cuine. 



DES MOTS D'ORlGIPfE ORIENTALE. 



lot 



/ 



CüRCüMA. Esp. portug. et îtal. curcuma. On trouve cul- 
cuma dans un tarif français du xvii* siède. (Littré.) C'est 
l'arabe A^, aJİj^ kourkoum, kourkouma (héb. oS*]?), même 
signification. L'Avicenne de Rome donne la leçon ix*^Jà 
qourqouma[f. VY^'^), que les dictiannaires n'ont pas relevée. 

Cuscute. Esp. et portug. cmcuta, ital. cuscuta, cussuta. 
Cette dernière forme nous donne l'étymologie du mot: 
c'est l'arabe c:>j-ô^ koiichoûl, ou byi^ kouchoûtâ, qui dé- 
signe la même plante ^ On trouve les variantes orthogra- 
phiques ^ù^yâ*!^^ ^yàé£ koucliouth, kouchoûtliâ. Les termes 
arabes viennent du grec Tcaavras ou d'une autre forme du 
même mot. Le Dict. d'hisL naU de Déterville donne, comme 
se trouvant dans Théophraste, cassytlia (qu'on transcrirait 
xaarvûrt, en arabe ^^yS^J. Les formes cassuta, cassita, des 
botanistes modernes semblent, par leurs voyelles, dériver 
directement de la forme grecque. Il en est de même de 
cassite, nom d'une autre famille de plantes parasites assez 
analogues à la cuscute. 



D 

r 

Damas. Etoffe ; tire son nom de la ville de Syrie , en arabe 
(^^i^:> dimachq. Le q final fait comprendre la forme des 
dérivés damasquiné, damasqueite, etc. à côté des mots plus 
modernes damassé, damassade, etc. composés directement 
sur le nom français de Damas. 

Dame-jeanne. Le dictionnaire français-arabe de Bocthor 
traduit dame-jeanne par iül:ş25 damdjâna ou damadjâna; ce 
mot, M. Littré (dans les Âddit. au Dict.) le donne pour 

* Voy. Freytag et Bocthor. Cette élymologie est aussi indiquée par 
M. Defrémery (Rev, critiq. numéro de décembre 1868, p. A08), qui re- 
proche justement à M. Dozy de Vavoir oubliée dans son Glossaire. 



102 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

élymologie de dame-jeanne, 11 joint une citation de Niebuhr \ 
de laquelle il résulte que (famajmie signifie en Orient un 
grand flacon de verre. Le Dictionn. arabe-franç. de Kasi- 
mirski a recueilli cette expression. J'ignore, pour moi, si 
iwLsS^ est d'origine orientale. La fin du mot rappelle l'arabe 
a^y^ djoûna, cruche, <tcapsa vitraria » dans Golius, «a glass 
phial» dans Richardson, qui met un hamza sur le^; et ce 
djoûna fait songer à notre vieux mot fronne, futaille à mettre 
des liquides, du poisson salé, du goudron, etc. On peut 
comparer dnmdjâna à l'hébreu V\yiyi tsintsencth , bouteille. 

Darse. Esp. et ital. darsena. Pour l'étymologie de dar- 
sena, voy. Arsenal. 

Denab. Etoile de première grandeur, a du Cygne. C'est 
l'arabe <-*ôi> rf/ienai ou dlwneb, queue; les astronomes arabes 
nomment en efi'et cette étoile iCis*.U».«>JI c^j^ dhenab ed-da- 

• • • 

djâdja, la queue de la poule, à cause de sa situation sur 
la queue de l'oiseau qui figure la constellation. 

Dey. D'après M. Garcin de Tassy^, ce mot viendrait 
de l'arabe ^b dâX celui qui appelle, missionnaire. Mais 
M. Defrémery établit que le mot est d'origine turque'. Il 
fait judicieusement remarquer que, dès la fin du xvif 
siècle, les deys d'Alger s'intitulaient <^Lö dm ou (Jià dhm , 
dans les lettres écrites en arabe, et ^^b dm dans les lettres 
en turc, toujours sans ^ . ^b dâi en turc signifie oncle 
maternel^. 

Dinar. Monnaie arabe. Transcription de l'arabe ^U>:> 

' Ce passage se trouve p. 2.33 del'édit. Smith; le mot est écrit dmnasjanc. 
' Mém, 8W les norm propres et les litres musulmans y i85/i. 
-^ Journ. a»iaf. janvier 18C3, p. 85. 
* Ibid août 18(57, p. 180. 



■i/ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1(>3 

dînâr. Mais Tesp. dînero, le porlug. dinheiro, Tital. danaro, 
denaro, comme notre denier, viennent du latin denarius^. 
Le mot arabe lui-même n'est autre que le grec Snvoiptov. 



Dirhem. Monnaie arabe. Transcription de |^^^ dirhem, 
en grec SpaxfJ^yf, drachme. Les Espagnols ont pris le même 
mot sous la forme adarame ou adarme, avec le sens de 
demi-drachme. 

Divan. C'est. un terme que nous avons pris aux Turcs, 
qui l'ont reçu des Arabes ou des Persans, car le mot ^t^5 
dïwân est d'origine persane. On peut voir ses nombreuses 
significations dans les Dictionnaires de Meninski, Richard- 
son, Bianchi. (Voy. plus loin Douane.) 

Divani. Sorte d'écriture en caractères arabes. C'est un 
adjectif jl^^ dïwâni, formé sur diwân, qui regarde le di- 
van, parce que cette écriture est spécialement employée 
dans les bureaux du Divan, dans l'empire ottoman. 

Djérid. Transcription de l'arabe ^N?^ djend, qui si- 
gnifie ç^une tige de palmier dépouillée de ses feuilles», 
di oh javelot et enfin l'exercice guerrier qui porte ce nom. 
ç^Le javelot des exercices qu'on appelle g^ertri^ c'est-à-dire 
branche de palmier, parce qu'il est fait des branches de pal- 
mier sèches , est beaucoup plus long qu'une pertuisane et 
est fort pesant, de manière qu'il faut une grande force de 
bras pour le lancer. » (Chardin ^.) 

Djinn. Mot arabe, ^^ djinn, nom collectif qui désigne 
les génies, les démons, les êtres surnaturels, par oppo- 
sition à l'homme. 

^ Voir pourtant Dozy, Gloês. p. a58. 
* Voy, en Ppş'se, éd. Smith, p. 289. 



10/i DlGTlOiNNAlKE ÉTYMOLOGIQUE 

ÜoLiMAN OU DüLMAiN. Softe (le vêtement turc; du turc 
x*i|^Id Mâma, ou ^L#i|^^ dôlâimn; en polonais doloman 
(dans Meninski). 

DouoMc. Genre de plantes de la famille des synanthé- 
rées. Esp. doronica, portug. iloronlco (ces deux termes 
manquent dans le Glossaire d'Engelmann et Dozy); lat. bo- 
taniq. doronicum. ^ On dit (jue c'est l'altération d'un nom 
arabe», dit Littré. Cinquante ans aupiu*avant, Léman di- 
sait: «Selon quelques auteurs, ce nom est formé d'un 
mot arabe qui si^rnificrmi poison du Uopard^.v Le mot esl 

en arabe en effet: g*!;^, ë)^^ 0^^' ^^^^^^^^^^^^j > daranedj, 
davoûnedj, dans Bocthor; la dernière forme seule est dans 
Ricliardson; Freytag prononce douroundj. Quelle que soit 
l'origine première de ce vocable, il a été de bonne heure 
employé par les savants arabes , puisqu'on le lit dans Razi , 
qui mourut en 9^28 de notre ère. 

IJoLA-NE. Esp. aduana, ital. doğamı. De l'arabe {j^yp 
dioumi, d'après Engelmann, qui explique ainsi l'étymolo- 
gie : diouân, qui est d'origine persane (voy. Divan), signifie 
d'abord registre, puis l'endroit où se réunissent les em- 
ployés qui tiennent les registres, conseil d'Etat, salle d'au- 
dience, tît aussi bureau de douane, ainsi qu'il résulte d'un 
grand nombre de passages d'Ibn-Batouta , Ibn-Djobéir, 
Maccari, et surtout Ibn-Kbaldoum. (Voy. Gloss. p. /17.) 

ÜOUAK. Esp. aduar. Notre mot français vient d'Algérie, 
où ^î^:> doûflr signifie un village composé de tentes ^. Mais 

^ Dicl. d'IiisL naL t. IX, p. 55o. J'ignore de quel mot arabe il peut être 
question. 

* Clierbonneau, Dlct.fr. -arah. [xw moi village , p. 617. J'ai déjà fait ob- 
server que M. Clicrbonneau , tout en rédigeant un dictionnaire spécial de 
J'nrabe algérien , a négligé de donner les mots que nous avons empruntés 
à noire rolnuie. Il n'y fan! donc p>s chorrhor âonar. 



< ^ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 105 

i'espagijol aàuar montre que ^t^«>JI ad-doüâr doit être an- 
cien dans la langue arabe; et en effet, M. Dozy^ l'a re- 
levé dans Edrici (^CUm. I, sect. 8) et dans Ibn-Batouta 
(II, 6 g). ^1^5 est un singulier (faisant au pluriel ^l^^l chez 
Bocthor, y^t^^ dans Cherbonneau), qu'il ne faut pas con- 
fondre avec un pluriel de^t^ dâr, habitation, bien qu'il y 
ait eu sans doute similitude à l'origine. Douar, en Orient, 
se dit d'un petit camp dont les tentes sont groupées en 
cercle; un canip plus considérable et dont les tentes sont 
rangées sur une ou plusieurs lignes droites se nomme nezel 
(Voy. Voyage m Arabie, dans la collection Smith, t. XI, 
p. Sog.) 

DouME. Palmier de la Thébaïde, décrit dans le grand 
ouvrage de la commission de l'Institut d'Egypte^. C'est 
l'arabe -j^ daum ou doüm. Dans les anciens ouvrages de 
botanique, le nom de cet arbre est Cuciphera ihebdida, 
que certain dictionnaire, par une singulière inadver- 
tance, transforme en crucifère théhdique , plante. Le fruit, 
dont on fait encore au Caire une grande consommation, 
a été en effet désigné sous le nom de cuci, mot qui est 
dans Pline, et auquel les dictionnaires latins attribuent 
une origine persane. 

DouRA. Qu'on écrit à tort dourah par un h, sorte de 

millet. De l'arabe »5^ dliorra, Bocthor (aux mots maïs, mil) 

écrit ij;^, !;:>, dora, dora, par un seul r et par un ^ d sans 
point; Cherbonneau (au mot maïs) met aussi un d sans 
point, mais il double le^ r [dorra). Enfin Freytag et Ri- 

* Gloss, p. A 7. 

2 Hist. nat. 1. 1", 1" partie, p. 53-58. MM. Cammas et André Lefèvre 
ont eu tort d'écrire doums par un s au singulier : «C'est ie doums, qui diflfère 
du dattier par la conformation et par ie fruit.»? {Voy, en Egypte, dans k Tour 

du monde, T" série, i863, p. 202.) 



/ ^ 



106 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

rhardson écrivent »^^ dhora avec le i dh et un seul r^ 
L'orllïographe que j'ai adoptée est celle que jcî trouve dans 

Razi, qui parle du doura en ces termes : »XA3 »JJJI 
^jjkxU Ùj[s> pl«Ki^! ^ ç^le dhorra est peu nourrissant et res- 
serre le ventre. » Niebuhr, sans doute d'après la pronon- 
ciation de la péninsule Arabique, double aussi ïr : «Les 
champs dans ces montagnes (du Yémen) étaient semés 
uni([uement de durra, espèce de gros millet dont le pelit 
peuple fait son pain '. » 

Drogman ou Drâgoman. Ce mot et son équivalent tru- 
chement représentent l'arabe (jl^ry lardjaman, tardjownan, 
lourdjouman. Esp. irujaman, ital. drogmano, dragomano, 
iurcimanno; bas lat. dragumanus, drocmandus, iurchimanmis; 
bas grec Spayovfiavos, vieux français (xn* et \uf siècles) 
dricgliemant, drugement; on a dit truchement dès le xv'' siècle. 
La racine sémitique du mot {J^jî tardjamân se retrouve 
dans le nom de tatgum qu'on donne à la paraphrase chal- 
daïque de la Bible et qui signiGe interprétation ^. 

DüB. Sorte de lézard d'Afrique. De l'arabe Z^jiô dahb. 
Le changement.de a en m [ou) est dû à la prononciation 

emphatique du ^ d, ou à l'influence des pluriels Z^ 

adouhb, fjj^ douhban. 

Dugong. Vache marine de la mer des Indes. Du malais 



* Le grand ouvrage de la commission de Tlnstitııt d'Egypte donne 
ÜUSSİ à^yô (JoTtrah. {Ilist. nat. t. II, p. 53.) 

'^ Man. arabe déjà cité, fol. 35 recto. 
^ Voy, en Arabie, édit. Smith, p. 3o2. 

* A vrai dire, le verbe chaldaïque 03*10 targem. interpréter, ne parait 

pas être d'origine sémitique , et récemment M. J. Halévy essayait de le ratla- 
rher i\\\ gn^c rpiyiJiàs. (Société (Jp Imffuist séance du 1 8 mars 1876.^ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



107 



^^:> doûyoung, nom qu'on retrouve dans les autres langues 
de l'archipel Indien sous la forme roudjong ou rouyong. 

DuRiON, DouRioN OU DouRiAN. Fruit d'un arbre des 
Indes, le Durio zibethinus de Linné. «Le fruit est une baie 
solide 9 hérissée de fortes pointes pyramidaks, et grosse comme 
un melon, dont elle a presque la forme ^ v C'est le malais 

^^:> dounan, venant de ^£^^:> doûri, épine. Le voyageur 
Linschot, parlant du dourion, appelle hatan l'arbre qui le 
produit et buaa la fleur de cet arbre ^. Or hatan et huaa 
sont deux mots malais, dont le premier, ^U hâtang, signifie 
simplement arhre, tronc d*arhre, et le second, »y hoîiah, 
fruit; peut-être faut-il lire yyi hoûnga, fleur. 

Eblis ou Iblis, le démon. De l'arabe (^^wuJUt iblis, qui 
|)araît être une altération du grec StdêoXos. 

EcuEcs (Le jeu des). Portug. escaques, itül. scacchi. 
C'est de ce jeu que parait venir notre substantif échec. Le 
nom du jeu serait lui-même une altération de »UJI ech- 
cluih, le roi, formé de l'arlicle arabe ech pour al et du 
persan cliâh, roi. Le joueur qui met le roi sous le coup 
d'une prise avertit son adversaire en disant : ech-châh, le 
roi! L'espagnol dit xaque! L'expression échec et mal est, 
dans le même ordre d'idées, une altération de l'arabe 
eyU »UJt ech-châh-mât , le roi est mort, en portugais xa~ 
mate ou xaque mate, en espagnol xaque y mate, en italien 
scacco matto. 

La présence du |jr ou du c dans ces mots s'expliquerait 
))ar la manière dont les Arabes faisaient sentir \q » h persan 

' Dict. iVhisl. nat. de n«'torville, t. IX, p. Gin. 
" îôtd. I. lU, 1». .{oS. 



108 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

• 

filial; on sait qu'il rendent souvent cette lettre par un ^ 
(Ij ou g dur, ce dont on peut voir un exemple plus loin au 
mot Ëmblig. Il est vrai qu'on trouve en vieux français 
cschas, escas, bas lat. scacatus; mais la forme actuelle échec 
ou esclœc est encore plus ancienne et remonte au xi* siècle. 
Quant à songer à l'arabe jö^ clietkh comme employé 
pour clulh, Ya de cschas, xaque, scacco, etc. ne le permet pas. 

Efendi ou Effendi. Titre turc correspondant à notre mon- 
sieur. Transcription du turc ^^♦xâjI efendi, mot corrompu, 
dit-on, du grec avOétnrjs (prononcé à la moderne aftliendis)^ 
qui agit de sa propre autorité, seigneur ^ 

Elémi. Résine qu'on tire du balsamier de Ceylan et du 
balsamier élémifère de l'Amérique du Sud. Esp. elenti, por- 
lug. gumilenie. Bocthor traduit ce mot par t^^ j^-» samagh 
hlmi, gomme de lami. J'ignore quelle est la provenance 
de ce limi. Dans une liste de termes techniques de méde- 
cine et de thérapeuthique arabes^ M. Sanguinetti a noté 
t^^J lâmi, gomme élémi. Mais l'ouvrage où il a recueilli 
ce terme est trop récent pour qu'on en puisse rien con- 
clure sur la nationalité du mot^. 

Elixir. Esp. et portug. elixir, ital. elisire. C'est l'arabe 
y*tm^^\ el'iksir, terme par lequel les alchimistes désignent 
la pierre philosophale, la matière solide ou liquide qui 
doit servir à la transmutation des métaux, la poudre de 
projection : «In ipsis pulveribus qui a philosophis vocantur 
elixir. V (Opus mirabile de Mercurio ad ejus Jîœationem^.) On 

^ Liltré, Dict. 

^ Joum. asiat, mai 1866, p. 823. On peut voir aussi Dozy, Gloss. p. 369. 

^ L*auteur, Alkalioubi, est mort en löög. 

^ Dans le man. lat. n° 7 1 /17, ancien fonds, de la Bibl. nat. p. 1 8 verso. Le 
même volume contient un traite intitule Elixiris compositio vera ; il semble 
traduit de Thébreu et commence par ces mots : «In nomine Adonay.T) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1Q9 

trouve aussi alexir, ç^medicina alchymice praeparala» (Ru- 
land, Lexic. alchem.^^ xir, yxir et y sir. 

Le mot arabe lui-même n'est autre chose que la trans- 
cription du grec ^vpov, sec , médicament sec. On a objecté^ 
contre cette origine que les Arabes transcrivent le ^ par 
viU» sk et non par ^f*^ ks; mais il existe d'autres exemples 
de cette dernière transcription ks ou qs, et M. Defrémery 
en a cité trois^: (j**amJü boqsîs, buis = 'mv^os; IöUuJü baqsa- 
mât, biscuit = ^üsa^ayLaSıov^ et ^j^^^wt abraksîs = ^pa^i$. 

Dans la terminologie pharmaceutique, élixir a subi une 
déviation de sens analogue à celle d'alcool; le mot ne se 
dit plus aujourd'hui que de liqueurs résultant d'un mé- 
lange de certains sirops avec des alcoolats. 

Emblic, Emblique, Amblique. Terme de droguerie; es- 
pèce de myrobolan. Latin du moyen âge emblicus (voy. 
Chebule), ç^emblica Arabes embelgi vocantw, dit Jean 
Bauhin, d'après Garcias [Histor. plantarum univers.). C'est 
en effet l'arabe ^1 amledj, qui est le persan »Xa\ amleh, 
venant lui-même du sanscrit âmlak. ^\ amledj est dans 
Razi. (Trait. III, ch. xxvni, folio /17 recto du man. déjà 
cité.) La forme sanscrite est restée dans le malai&wî)!^ m«- 
hlka, emblic officinal, lequel, d'après les traditions ma- 
laises , a donné son nom à la presqu'île de Malacca^. 

Emir. Transcription de l'arabe jaj>\ emir ou amïr, chef; 
le même mot qui a donné' amir al. Dans certains pays mu- 
sulmans, on dit mir; et de là vient le mirza ïwy«, fils d'é- 
mir, monsieur, .des Persans. 

Enif. Etoile e de la constellation de Pégase. C'est l'arabe 

' H. Zolenberg, Rev. cril. 20 avril 1867, p. 2A2. 

- Jonrn. asiaU août 1867, p. 1 85. 

^ Voy. le Cheâjnrat malayon, p. 'I*' du texte édité par M. Dnianrier. 



110 DICTIONNVIRE KTKMOLOr.lQUE 

vjüt mif] liez, j*yÜI obt (wf al-faratt, la luyi du clnnal. 
L'ctoilc csl on efïet plac<5o sur le musctiu ou la bouche dr. 
Prgaso. 

Epinard. Vieux franc, espinard. espmace, espinoce , espi- 
noche; csp. esphwca, portug. espinafre, ital. spinnce, lat. 
inod. spinacium, npinachlum, spinaceum , spanachlum; grec 
mod. (nttvcUiQv, Les étymologislos (el M. Dozy ost sans 
doute du nombre, puisque espinnca, vspinafvc manfjuent 
dans son Glossaire) s'accordent à dériver ces mots du la- 
tin spina, épine. Tputes les langues romanes se seraient 
donc entendues, le mot n'existant pas en latin , pour dénom- 
mer cette plante d'après un de ses caractères qui n'a rien 
de frappant, à savoir deux ou quatre petit(\s |)ointes épi- 
neuses placées à la surface du calice': encore manquent- 
elles dans le grand épinard. 

Mais la vérité est que le mot a une origine tout autre; 
il vient sans contredit de Tarabe-persan ^^JJuJ, ^UUuwl, 
^U^i, isjimdj, isjâmdj, aspanâkh, Richardson qui cite ces 
trois formes, les donne comme venant du grec a-Trtvdxta, 
mais airivaxta est moderne et n'existe pas dans la langue 
classique-; c'est la dérivation inverse qui (»st vrai(»'-. Jean 
Bauhin écrit (TTravd^ıoL, qui correspond à spanachium et à 
aspanakh, c^sumpto nomine (dit-il) a raritate (^onroLvios si- 
gnifiant rare) quod raro illo medici utunturr», ce qui raj)- 
pelle la fameuse étymologie ^aqun, a qua vivimus. r 

Du reste, le célèbre botaniste du \\f siècle ajoute 
(ju'on appelle aussi l'épinard hispaniense ou hispayiicum olus, 
légume d'Espagne, fçfortasse quod inde primum duxerit 

' rrEspinars ou espinoches, ainsi dites à raison que leur graino est spi- 
neusc.» (Agric. et maison imstique de Jean Liebault, p. 206.) 

^ Hermoi. Barbaro, commentant le nom à'tpa<pi^ts dans Dioscoride, dil : 
«Quibusporro atriplex idem videtur esse cum co jjencre quod Hjmiacia vulfri, 
(hcimus, H Grœci recentiores »panachin, fallnnlnrapcrtissime.ï^ {Dioscnj-ida» 
phaimmc, lib. VUly 1529, folio 121 verso.) 



'■^ I 



DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE. 111 

originem. >? Nous voilà bien loin de Vépitie de nos étymo- 
iogistes actuels. Nous n'avons pas besoin de dire que la 
prétendue qualification ^espagnol est due à une coïnci- 
dence fortuite de son. Jean Bauhin ajoute d'aiileurs que 
les anciens auteurs ne font aucune mention de l'épinard , 
mufles Arabes qui le nomment fmpanac^, 

Bauhin, en effet, avait pu relever le mot dans Razi qui, 
dès la fin du ix® siècle, faisait un grand éloge de ce lé- 
gume^. «Les épinards ont été apportés d'Orient en Es- 
pagne», dit une phrase citée en exemple dans Littré; et 
les botanistes savent que cette plante, jadis inconnue en 
Europe, croît spontanément en Perse, ainsi que l'a cons- 
taté le voyageur Olivier^. 11 ne peut donc rester do doute 
sur l'origine arabo-persane du mot éptnard. 

EscAUPiN. Esp. escarpin, portug. escarpim, ital. scarpa, scar- 
pino. L'étymologie de ces mots serait bien difficile, si l'on n'a- 
vait l'italien scappino et les vieilles formes françaises escha- 
pin, escliappin, qui sont antérieures à toutes les autres. 
Joignez-y l'expression «mettre les souliers en escapinev, 
c'est-à-dire en pantoufles (dans Du Gange). Il me semble 
impossible de ne pas rattacher ces formes sans r aux vieux 
mots : escafe, chaussure, et aussi coup de pied au jeu de 
ballon, escafilon, escafllon, escafignon, chaussure légère; 
escafinon, même sens; bas lat. scaffbnes, scuffones, scofoni^. 
Et maintenant, comment ne pas songer à l'arabe ^jSim\ , 

' Histor. plantarum univers, l. II, p. 96^ . 

■^ Voici le passage, pour faire plaisir aux amaleurs d'dpinards : ^UUumİİJ 

lovHT 0^--?. h^^3 tyMJ i^. «^yXll^ 5J^!3 ILy}]^ jL^ os^ Jùsx^ 
«Les épinards sont tempérés, bous pour la gorge, le poumon, reslomac et le 
foie; ils adoucissent le ventre et constituent un excellent aliment.» (Man. 
déjà cité, folio /12 recfo.) , 

^ G. A. Olivier, Voy. dans l'empire ottoman, V Egypte et la Perse, 1802. 

* «Italis senfoni primo nihil aÜud fuisse videnlur nisi tegumcnla pedum.-» 
( Du Gange. ) 



112 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK 

öb^t askaf, iskâf (^esktiji , dans Boclhor), ojiCwl ouskoûf, 

ijlSiyé sakkâf, tous mots signifiant cordonnier'? 

On peut joindre aux mots qui précèdent, comme ayant, 
suivant toute vraisemblance, une même origine : escoffraie, 
écoffrai, écofroi, boutique de marchand de cuirs; escojfier, 
bas lat. escofferius, marchand de cuirs, et peut-ôlre escau- 
pile, mot emprunté à l'espagnol, qu'on lit dans ce passage 
de Robertson : «Les armes des Mexicains ne pouvaient 
pénétrer ni les boucliers des Espagnols ni leurs corselets 
piqués appelés escaupiles. »(fliW.rf'^m^r. trad. t. II, p. 3o8.) 

Mais tous ces mots sont- ils d'origine orientale? C'est 
bien douteux; car les langues germaniques onischuh, sou- 
lier, en allemand; shoe, en anglais, et skoh, en gothique. 
Je laisse à de plus éruditsla tâche d'élucider ce problème, 
dont j'ai seulement voulu rassembler quelques élémenls. 

Estragon. Esp. estragon, taragona, portug. estragâo, ital. 
largone. On a voulu tirer ces mots du latin draconeni^ , 
draco étant supposé employé dans le sens de dracunculus, 
nom d'une plante dans Pline, çt lequel, dit M. Littré, ne 
paraît pas avoir été donné à l'estragon, mais que les bo- 
tanistes lui ont appliqué. » Sans parler de ce qu'il y a de 
bizarre dans cette dérivation, historiquement parlant, on 
trouvera assurément quelques difficultés phonétiques à 
tirer estragon de draconem. Ce serait le seul exemple de dv 
latin devenu tr on français. Aussi faut-il chercher ailleurs 
la vraie dérivation. Les formes taragona, targone, anc. fr. 
tragon^^ nous ramènent à l'arabe-persan {jy^^ tarkhoün , 
mot qu'on trouve dans Ibn-Beithar, dans Avicenne et 

^ A. de Cheval loi ( Or^. de la lang, fr, t. II, p. 1 96 et note) dit dracun- 
lium; mais ce mot, qui est le êpaxàvr tov de Dioscoride, n^a pu donner les 
formes romanes ci-dessus. 

■^ Dans Rabelais, Pantagr, liv. V, ch. xxix; et aussi dans les ouvrages d'a- 
«jriculture : « Targou , que les jardiniers nomment estragon. •« (Affric. et mai- 
son rustique de Jean Liobnull, 1601 , p. ai 3.) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 113 

même JansRazi^ Le mot, légèrement modifié, était d'u- 
sage vulgaire à Chiraz,- au commencement du xif siècle; 
car, dans le grand ouvrage du médecin persan Al-Hoceini , 
on lit : *XJu^ ày^f (^^T*^ uy^J^f '® tarkhonn dans le 
dialecte de Chiraz s'appelle terkhoûni^. On trouve aussi 
^jl? tartoûn. 

Nos anciens botanistes écrivaient tarcon ou tarchon; cette 
dernière orthographe est celle de Gesner, qui a donné le 
nom de tarchon sauvage à YAchillea ptarmica^. Vaillant, un 
siècle et demi plus tard, a appelé tarckonante, tarchonan- 
thtis, un arbrisseau d'Afrique dont les fleurs ont quelque 
rapport avec celles de l'estragon [tarchon, dvOos), 

En dernière analyse, il peut se faire que tarkhoûn ait 
été emprunté par les Arabes au grec Spdxœv^ et que, par 
suite, ceux qui tirent estragon de draconem ne se trompent 
qu'à moitié. Dans tous les cas, je signale le mot à l'atten- 
tion de M. Dozy, qui ne l'a pas inséré dans son Glossaire, 
La syllabe initiale es dans estragon et estragào pourrait être 
l'article arabe el, et défiguré par suite de la prononciation 
emphatique du k t. 

Eyalet. ^Nom des gouvernements de la Turquie appe- 
lés aussi pachaliks. » (Bescherelle.) C'est la prononciation 
turque de l'arabe idU ïyâla, gouvernement, nom d'action 
du verbe J) âl, être à la tête de, se rattachant à J^t awai, 
premier. 

F 

Fabrègue. Plante dont les feuilles ressemblent à celles 
du serpolet. (Littré, Add, au Dict,) Esp. alfabega,.alhabe- 

^ Man. îir. déjà cité, folio 62 reclo. 

* Man. de la Bibl. nat. n" 889 du snppl. persan, p. 1 /12. 

* Conrad Gesner connaissait les langues orientales; il a publié en 1 5/i2 à 
Lyon des cxtrails d'auteurs arabes relatifs à la médecine et h la botanique. 

8 



\ - 



114 ÜICTIONNAERE ÉTYMOLOGIQUK 

ga, alabega, alhahaca; porlug. alfabııca (basilic ou autn; 
herbe odorante). C'est l'arabe (^j^Â al-hahaq, plante fort 
mai définie par les dictionnaires, car c'est tantôt le basilic, 
tantôt le pouliol, ou )a marjolaine, la mélisse, la ger- 
mandrée, l'armoise, la citronnelle, etc. 

II faudrait bien se garder de rattacher à ces. mots, 
conmie étymologie,yâiflg"o ou fabagelle^ plante africaine el 
asiatique ainsi nommée par le botaniste Dodonée, à cause 
d'une certaine analogie de structure avec la fève. 

Fabreguier, nom donné quelquefois au micocoulier, n'a 
non plus aucun rapport avec la fabrèguo. 

Fagarier. Genre de plantes de la famille des xanthoxy- 
lées, qui tire son nom d\i fagara. Le fagara, dans Avi- 
cenne [ijàli fâghara) y est un fruit qui ressemble au pois 
chiche et au mahalep, et qu'on apporte, dit-il, de Sofala 
(aJUuJI ^ Jt«jB?)i, c'est-à-dire de quelque endroit de la 
mer des Indes. Le voyageur Linschot^ dit que ce mot dé- 
signe à Java le fagarier du Japon. La lettre /n'existant pas 
en javanais non plus qu'en malois , fagara ne peut être un 
terme de ces langues, où l'on trouve seulement ^U pâgar, 
haie, qui paraît être étymologiquement le même mot. 

Falaque. Instrument de supplice usité au Maghreb. 
Voriug. falaca. De V arabe èjdi falaqa, (Voy. Dozy, Gloss, 
p. 969.) 

Falque ou Fargüe. Petits panneaux placés sur les bords 
des bateaux pour les exhausser. Esp. falca, qui, d'après 
M. Dozy (G/o«5. p. 963), est un dérivé de la racine arabe 
^jA^ halaq, entourer, d'où halq, clôture', mur d'enceinte, 
dans Ibn-Djobaïr. 

^ Édit. (le Rome, p. îà36. 

^ Vov. Dici, d'hist. nat. de Déterville, t. XI , p. 21. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. M5 

Fanègue. Mesure de capacité pour les liquides, dans 
la péninsule Hispanique. Esp. fanega, portug. fanga. Do 
l'arabe »juXi fanïqa, grand sac. (Voy. Dozy, Gloss. p. 266.) 

Faquir ou Fakir. Transcription de Tarobe j-Jü faqlr, 
pauvre. On a proposé ce mot comme étymologie de l'ita- 
lien yàcc/imo, portefaix, qui est noire faquin, esp. faquin, 
l)oriug. faquino (balayeur de la Patriarchale de Lisbonne). 
Le changement de r en n ne ferait pas grande difficulté 
(voy. Anafin), mais nous manquons d'arguments à l'appui 
de cette conjecture. 

Farde. Bordage d'un navire, est identique à falque ou 
fargue. Farde, balle de café moka pesant 1 85 kilogrammes, 
est le primitif de yàrJeau. (Voy. ce mot,) 

Fardeau. Esp. fardo , fardillo (ballot), fardel (havre-sac, 
besace); i^oriug. fardo, fardel (même sens); iisA. fardello 
( paquet), yar Jflgg70 (bagage). On voit que le vrai sens est 
ballot, paquet, et c'est aussi celui de notre vieux mot 
fardel, sens qui du reste a persisté jusqu'au dernier siècle, 
comme le montre, par exemple, un tarif de 1787 in- 
diquant les droits de péage pour Bléré, sur le Cher: 
^Vour fardeau cordé de draps de laine, pesant 600 livres, 
12 deniers; pour fardeau cordé de feutres, pesant 600 
livres, 20 sols; pour fardeau cordé de tapis, etc. ^» 

Fardel, fardeau est un diminutif de farde. Or, le mot 
farde, au sens général de ballot, est usité depuis longtemps 
dans tout l'Orient : Bocthor, le Gazophylacium ling. Pers. 
la Fabrica ling. arabic. traduisent ballot par ï:>^ farda. Il 
est vrai que S. de Sacy^ pense, sans donner ses raisons, 
que ce mot bb^ farda, bien qu'employé par les Arabes, est 

^ llifttoire de Chmoncpaiix, par l'abbé Chevalier, 18G8 , p. 28. 
^ Chrest. ar. l. IH, p. 879. 

8. 



116 DICTIONNAIHE ÉTYMOLOCIIOIK 

étranger ii leur langue. Et en effet, il semble au premier 
abord im])ossil)Ie de rattacher 5:>y ballot, h la racin(^ 
^j9 farad. Mais on va voir combien au contraire la rela- 
tion est facile à établir. :>^Jard sîgnilie res una, pars paris 
altéra, chacune des deux parties d'un objet unique, mais 
double, d'une feuille |)liée en deux, par exemple, chacun 
des deux côtés de la mâchoire; bb^ farda, qui ne se trouve 
dans Freytag qu'avec le sens précité de ballot, sarcina 
mercium, marque de plus : chacun des deux battants d'une 
porte \ chacune des deux étrivières d'une selle-, chacun 
des deux arbalétriers d'une ferme (en espagnol alfarda^). 
Quoi de plus naturel que de voir le môme mot signifier 
c^ chacun des deux ballots formant la charge d'un cha- 
meau??? L^ farde en effet est la demi-charge du chameau, 
comme on le voit dans ce passage du voyageur La Roque, 
cité par S. de Sacy * : «C'est là que les Arabes de la cam- 
pagne viennent apporter leur café dans de grands sacs de 
natte : ils en mettent deux sur chaque chameau. » Chacune 
de ces balles, ajoute l'illustre orientaliste, pèse un peu 
moins de h quintaux (Zi o o livres), c'est-à-dire le poids ci- 
dessus indiqué pour la farde. 

Le mot ï:>jifardn est donc arabe, non-seulement par 
l'usage, mais aussi par l'étymologie. Quant h farde, far- 
deau, et leurs correspondants des langues européennes, on 
n'a pu leur découvrir aucune étymologie sérieuse dans le 
latin, le grec ni le germanique. Tout prouve que nous 
avons emprunté ce mot à l'Orient, comme nombre d'autres 
termes de commerce. 

Farsange. Mesure itinéraire. Du persan ^İJ^y fei^seng , 

' Dict. de Hoclhor, à haitauL 

^ Cherbonneau, y«Mrw.fl»iaf. i"sem. 18/19, p. 5/i(). 

^ Voy. Dozy, CmIo»8. p. 1 09. 

* Chrest. aval), t. III, p. 878, 879. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



117 



en arabe ■■^^farsakh, le même mot i^viQ parasange («rapa- 
crdyynsy 

Fellah. Transcription dei'arabe ^^ fellahs laboureur, 
nom (le métier du verbe ^ falah, fendre (la terre), la- 
bourer. 

Felouque. Petit navire à voiles et à rames, ^s^, Jaluca, 
falua , falucho [peûie barque); portug. yâ/ua; iial.feluca, 
filuca^filucca, Bocthor traduit ce mot par »S^faloûka. La 
plupart des étymologistes rattachent tous ces termes à 
l'ancien arabe Ai^foulk^ navire. Mais M. Dozy affirme que 
cette étymologie doit être ç^ rejetée immédiatement et sans 
réserve , car JJi n'appartient pas à la langue qu'on par- 
lait au moyen âge; c'est un vieux mot qu'on rencontre 
bien encore quelquefois chez les poètes , parce que ceux- 
ci recherchent précisément les termes surannés, mais ja- 
mais chez les prosateurs, ni dans la signification générale 
de navire, ni comme le nom d'une certaine espèce de vais- 
seau. Le peuple et les marins ne le connaissent pas; il 
ne peut donc avoir passé dans les langues romanes, car 
il va sans dire que tous les mots arabes qu'elles ont admis 
appartiennent à la langue telle qu'on la parlait ^ » 11 est 
permis à un savant de la valeur et de la vaste érudition 
de M. Dozy d'être ainsi affirmatif; et nous n'avons qu'à 
nous incliner devant ce jugement sans appel. Je me con- 
tenterai de faire remarquer que les traducteurs de la Bible 
en arabe n'ont pas craint de choisir ce terme même JJli 
foulk ou folk pour désigner l'arche de Noé^^ et le P. Ger- 
main de Silésie a noté le mot avec ce sens dans son dic- 
tionnaire italien-arabe (1687). 



' GI088. p. 26^ , a65. 

- Genèse, cil. vi, vers. l'A efe suiv. 



il« DIGTlONiN'AlUl!: ETVMOLOCilQLE 

M. Dozy, rejetanl tout rapport vniix' falnva, fvloutjue. 
H^^ et l'ancien s3J3folk, n'attribue pas moins à ces vo- 
cables une orifjine arabe. U les re^jarde comme des allé- 
rations, ç^un peu fortes à la vérité, ?> d'un autre mot Aitta^. 
Imrrâca, qui a sijjnifié «une barque de dessus laquelle on 
|)ouvait lancer des matières incendiaires sur les vaisseaux 
ennemis. r» On peut voir son argumentation, j). 265 et 
a 66 de s(m Glossaire, Mais j'ai bien peur que les étynio- 
logistes ne se laissent pas convaincre et pemstent dans 
leur opinion première. 

Fennec. En arabe JuLj, que les dictionnaires prononcent 
fanek, finek, ou même founk. Si ce petit animal ne nous 
est bien connu que depuis le Voyafre de Bruce en Abyssmie\ 
le nom du moins a été porté longtemps auparavant en Eu- 
rope; car on lit dans le testament d'Arnaud, archevêque 
de Narbonne (ann. ii/iy): « Laxo . coopertorium martri- 
num et pelles meâs de alfimexy)'^ et plus loin : ç^cooperto- 
torium unum de alfanexw; et dans une charte espagnole 
de io48 ^ : rruna pelle alfarieliev (dans Du Gange). 

Nos dictionnaires et les traducteurs d'écrivains arabes 
rendent JİJ^ fanek fàv fouine. C'est la traduction adoptée 
par Silvestrc de Sacy, dans la citation d'un curieux pas- 
sage de Macoudi sur les fourrures qui proviennent des 
environs du Volga^. Sans vouloir m'arrêter au rapport éty- 
mologique des deux mots, je ne suis pas éloigné de croire 
que dictionnaires et traducteurs ont eu raison dans un grand 
nombre de cas. Les fourrures dont les Orientaux se fai- 
saient des vêtements et auxquelles ils attachaient un si 



' Tome V, dans l'édit. franc, de Panckouko. 

^ Ëngeinnann, qnicmprnnlo à J)u Cangela ménac citation, donne la date 
108/i; c'est nne nriotalhèse dos doux derniers chiffres. 
•^ Chre.Ht. ar. I. Jl , p. 17. 



\ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 119 

grand prix, provenaient en grande partie de l'Europe. A 
la fin du xvii® siècle, la dépouille des fouines de France 
avait encore un grand débit à Smyrne , en même temps 
que celle des fouines de Moscovie, d'Arménie, de Géor- 
gie ^ A la fin du ix® siècle ou au commencement du x% le 
médecin Razi, dans son chapitre des vêtements, men- 
tionne cinq sortes de fourrures : aïUJI vAuJI cJUiJ! yy^\ 
Juot^, la martre-zibeline, le renard, lefanek, l'hermine 
et al'haouâşil^. Fanek est-il le véritable fennec? C'est, 
semble-t-il, l'opinion du tunisien Ibn al-Hachchâ, qui, 
dans son dictionnaire explicatif des termes employés par 
Razi, dit que le fanek esi connu dans le Sahara d'Ifriqiya^, 
Mais on peut voir, dans l'intéressant article alfaneque du 
Glossaire de M. Dozy, que le mot s'est dit certainement de 
la fourrure d'animaux tout autres que le petit quadrupède 
abyssinien '^ 

Le- double n que nous écrivons dans noive fennec est du 
fait de Rruce. C'est par un système orthographique ana- 

^ Voy. Tournefort, Voy, du Levant, t. III, p. 873. A propos de fouine, 
on lit dans d'Hérbelol qu'après la mort du calife Valhek (j^'^). une fouine 
iui rongea Tobü (Bibliolh. orient, éd. de 1697, P- 9^^)- ^^ Nigarislan, au- 
quel Tauteur dit avoir emprunté l'anecdote, porte ^^ moûchi, mot qui, je 
pense, ne peut s'appliquer à la fouine et désigne une espèce de rat. (Voy. 
man. suppl. persan, n° 1080.) 

•^ Man. sup. ar. n° ioo5 de ia Bibl. nat.foi. A5 verso. JusJ^a. est le plu- 
riel de »Xta^^haousala, nom d'un oiseau aquatique qui , dans l'histoire des 
animaux de Démiri, parait être le cormoran, ainsi nommé à cause de la 
poche volumineuse placée sous son bec (en arabe haouşala). V. Defrémery, 
Joum. des sav. septemb. 1871, p. 4^7. — On sait que le grèbe (voy. ce 
mot) sert encore à fabriquer certaines fourrures. 

^ V. Dozy, Gloss. p. 10 4. L'affirmation d'Ibn al-Hachchâ a été récem- 
ment confirmée par M. Gaston Lemay, qui, en décembre 1876, rencontrait 
le fennec non loin de Ghadamès : rrLe chamelier nous apporte. . . deux pe- 
tits renards lilliputiens appelés yèw«fc, de la grosseur d'un chat, qu'il a pris 
dans leur terrier de sable. (Le Rappel du 1" mars 1876.) 

* D'après M. Pavct de Courleille {Dict. turc-oriental)^ les Persans ap- 
pellent iiİJ^fenek (voy. l'art, ci-dess. cité de M. Defrémery) le petit renard 
<le Tartarie, désigné par les naturalistes sous le nom de canis corsak, en 
liirc oriental vjj^;'^» qârsâq. 



120 DlCTlOiN'NAlUE ÉTYMOLOGIQUE 

İ0{jue (jue le célèbre voyageur a|)pclle Kenuouz, par deux 
Hy la peuplade africaine des Konoûz'^y^K 

Tetfa ou Fetva. C'est l'arabe ^^yaifetivâ, que les Turcs, 
de qui nous l'avons pris, prononcent yc^w. Un fetva est la 
décision d'un jurisconsulte ou mufti (nom dérivé de la 
racine). 

Fkz. La coiffure ainsi apj)elée tire son nom de la ville 
marocaine de Fez j*»li, où elle se fabrique. Le terme mi- 
litairey^a ou phéci (l^épi) est un adjectif de même prove- 
nance, ^\i fici, de Fez. Inutile de chercher yèz^ féci (ni 
meme képi) dans le Dictionnaire frauçais- arabe pour la con- 
versation en Alfférie, de M. Cherbonneau. 

FiLALi. î^ Industrie particulière de la côte méditerra- 
néenne de l'Afrique et dont le siège principal est Tafilet, 
dans le Maroc; elle a pour objet la préparation des cuirs 
et maroquins, la fabrication des chaussures, brides, selles, 
etc. On trouve des ouvriers en fdali dans toute l'Algérie, -n 
(Douillet, Dictionn, des scienc) C'est l'adjectif arabe c]Uô 
j^lfili, de Tafdet ou Tafdalet. En espagnol, y?fc/2 désigne 
une sorte de tissu fabriqué originairement dans le même 
pays. M. Defrémery^ a le premier établi cette étymologie, 
abondamment confirmée par M. Dozy dans son Glossaire, 
p. 268. L'espagnol a aussi Utfilete dans le sens de maro- 
quin, peau de Tafdet. 

Firman. Ce mot est le persan ^Lyyèrm<7M, ordre (^^>*y 

firmoüden, ordonner), qui a passe dans toutes les langues 

jnusulmanes et nous est venu par les Arabes ou les Turcs. 

^ Voy. S. de Sacy, Chrest. ar. I. 11, p. .Sa, 33. 
" Jou m. nsiat. ']Rii\\cv 18O1, p. 90. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 121 

FoMALHAUT. Nom d'une étoile de première grandeur, a 
du Poisson austral. Esp. fomahanty fomahante. C'est l'arabe 
cjy ^ foum aUhaut, la bouche du Poisson, une des 
quinze étoiles de première grandeur citées par Alfergani, 
qui la rattache au signe du Verseau ^ Le terme arabe a 
été altéré de bien des façons par nos anciens astronomes; 
carLalande cite les îormes fomahana, fumaliant, fumalliant , 
fmitabant, fomaJiaut et,' d'après Schickard ^fomolcuti. Cette 
dernière forme est remarquable en ce qu'elle montre une 
transcription du ^ h par un c, sous la plume d'un des plus 
célèbres orientalistes du xvu^ siècle ; Jomolcuti représente 
en effet très-exactement l'expression arabe prononcée avec 
les terminaisons casuelles, ^bummott '/-/mî(//. Tycho-Brahé 
émi fomahayit. 

Fonde, Fondic, Fondique, Fondouc. Esp. fundago, al- 
fondega, alfondiga, alhondiga; portug. alfandega^ (douane), 
ïi'àLfondaco. Tous ces mots signifient ou ont signifié ma- 
gasin, boutique, maison four recevoir les marchands étrangers , 
hôtellerie. C'est l'arabe (^ù^ fondouq, même sens. L'arabe 
vient lui-même du grec -srar^op^eTor, ou plutôt ^dvSoxos 
ou '&dvSo)(Os. 

Je n'hésite pas à réunir, ainsi que Ta fait M. Littré, 
fonde R\ec fondouc. L'accentuation a produit ici un fait ana- 
logue à celui que nous avons constaté pour alberge. (Voy. 
Abricot.) Je crois donc que Mûller a raison lorsqu'il pro- 
pose de rattacher l'espagnol yônrfa aux autres vocables dé- 
rivés de (^iyj^ fondouq. On remarquera que, dans alfondega , 
alfondiga, etc, l'accent tonique est sur fon. Une rue de la 
ville de Cahors s'appelle encore la Fojidue; c'est probable- 
ment un mot de la même famille. 

' Edil. de Golius, p. 76. 

^ Alfandrga manque dans le (iloss. de Dozy, qui donne nlhandega , 
simple variation orthographique. 






12â DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Fou. Une des pièces du jeu des échecs. Esp. aljil, avjily 
portug. alfil, ital. aljido, aljino, bas lat. alphilis, alflus, 
alphillm, alpliintis, vieux français auphin, avfin, aujfin, 
dauphin. De l'arabe J^ fil (persan Juu pî/), éléphant, 
avec l'article al-fil, parce que la pièce en question avait, 
chez les Orientaux, la figure d'un éléphant. La dérivation 
des formes qui ont gardé l'article al, au, est évidente. 
Celle de fou ne l'est pas autant: on a dû diredi, puis^b/, 
par assimilation avec le personnage de la cour qu'on ap- 
pelait le fou ou le bouffon du roi. C'est par une assimila- 
tion analogue que Yaujin est devenu le dauphin \ tant il 
est vrai, comme je l'ai dit ailleurs, que le peuple a une 
tendance naturelle à altérer les mots étrangers pour leur 
donner une apparence de signification dans sa propre 
langue. 

FouTAH. Portug.ybto. Le nom de cette étoffe (ou vête- 
ment) est persan : âCSyifoutah; mais il a surtout été répandu 
par le commerce arabe. Les Arabes écrivent iniayifouta. 
Ce fut de bonne heure un objet d'échange avec les tribus 
africaines et océaniennes. Pans un ouvrage du x*' siècle 
de notre ère intitulé JsJL^t 4^1^ Merveilles de l'Inde, on 
voit un navire arabe commerçant avec des nègres, payer 
le prix des esclaves avec ce produit de l'industrie orien- 
tale : rMMuJI ^ü^\^ y^\^ àhyÀiU ^^^Ahxj iSf^^^^ ^ct nous en 
achetâmes avec desfoutahs, des dattes et des bagatelles, v 
(Man. appart. à la collect. de M. Schefer, p. 8.) (Voir sur 
ce mot Dozy, Gloss. p. 270, et S. de Sacy, ChresL ar, 

t..r,p. 195.) 

^ Voir ce que je disais à ce sujet dans la Rev» de Vinstr. publ. numéro 
du 2 5 janvier 18G6, p. 677. Voyez aussi ueîrémQvy^ Journal asiatique , pn- 
vier 1862, p. 88. 



\ , 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



123 



G 



Gabelle. Esp. akabala, alcavala, gahela, portug. alca- 
vala, gabella, ital. gabella. Les mots alcahah, alcavala, si- 
gnifiant impôt, toa;c, viennent certainement de l'arabe idLiU! 
al-qahâla, qui a été employé dans le même sens (de la ra- 
cine Ju* qahaly recevoir, pi^ndre). Mais Diez conteste que 
la même étymologie convienne à gahela^ gabella, gabelle, 
qu'il veut tirer de l'anglo-saxon gaful, gafoL La seule 
raison qu'on donne pour rejeter l'étymologie arabe, c'est 
que le ^ y ne deviendrait jamais g dans les langues ro- 
manes. M. Dozy^ fait remarquer avec raison que l'italien 
écrit aussi caballa, cabella (la permutation entre cet g- n'est 
pas rare en cette langue). D'ailleurs on a plusieurs 
exemples de ^ ^f devenant g (p. ex. algodon, coton, de 
^jjkj|jfo/ow), et de toute façon rien ne s'oppose à l'identifi- 
cation de tous ces termes avec le terme arabe. 



Gâche. Personne n'a songé à comparer ce mot à l'espa- 
gnol alguaza, penture, gond, pas même M. Dozy en éta- 
blissant l'origine arabe du terme aragonais^. Cette origine 
même tend à confirmer l'identité des deux termes; car 

l'arabe iiyJI ar-razza signifie à la fois gond et gâche, (Voy. 
plus loin au mot Mortaise.) 

Galanga. Esp. et portug. galanga, anc. franc, galangal, 
gavingal, angl. galangak. Le nom de cette plante, origi- 
naire des Indes , nous est venu par l'arabe ^jL^U^ Icha- 

' GI088. p. 75. 

- GI08S. p. i^Ji. «Les Aragonais, dit M. Dozy, doivent l'avoir reçu de 
personnes qui ne pouvaient pas prononcer le r, et qui, par conséquent, 
étaient aussi obli|;ces dans cette circonstance de ne pas assimiler la consonne 
de Tarlicle à la première consonne du substantif, r 



lu DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

hindjân. On la nomme aussi langas, lanquas, qui est le ma- 
lais ^jJySJii langkoiias. L'ancienne forme vulgaire est ga- 
huigue: ^hdi pulpe d'artichaud , cuicte en bouillon de chair, 
mangée avec sel, poyvre et galangue en poudre, sert à 
l'acte vénérien.» ÇAgrlculU et maison rustique, de Jean Lie- 
bault, liv. II, ch. xiv, p. 200.) 

Gamache. Mot vieilli qui signifiait guettées, et que Diez 
lire de gamba, (Littré.) La vraie élymologie, je crois pou- 
voir l'affirmer, est le nom d'une ville africaine, (j**^|J^ 
Gadamès (dans l'État de Tripoli), célèbre par ses cuirs 
«moelleux comme une étoffe de soie», dit un auteur 
arabe ^ Dans le Quercy, le Rouergue et sans doute en 
plusieurs autres parties de la France méridionale, on ap- 
pelle encore garamaches (^gorromatzos) les grandes guêtres 
ou jambières de cuir des cavaliers et les grosses bottes à 
l'écuyère. Le mot nous est sans doute venu par l'espagnol 
guadamaci, portug. guadamecm, qui désignait autrefois 
une espèce de cuir fabriqué d'abord à Gadamès et plus 
tard en Espagne même ^. 

Gambïr. Substance astringente, analogue au cachou, que 
les Malais mâchent avec le bétel, et que Tindustrie eu- 
ropéenne emploie pour la tannerie. On écrit quelquefois 
gambier, à la façon hollandaise. C'est le malais yfuX gambïr, 
nom d'un arbre de l'archipel Indien , le Nauclea gambir des 
naturalistes, dont les feuilles fournissent cette substance 
par décoction ^. Celle-ci est nommée par les Malais j^xJ* ^cc^ 
ghetah- gambir, gomme de gambir, du mot aa^ ghetali ou 
gaiah, gomme, baume. 

' Voy. Dozy, Gloss. p. 98u. 
' Ibid. 

' Dans son Uerharium Atnboineme, le botanislc Ruinpf cilc l'arbre (fam- 
h'nlani, qui est le malais ^y^ yi^^^ gambir lâoutj gambir de mei . 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 125 

^ Gandasuli. Plante des Indes orientales cultivée dans 
nos serres pour ses fleurs et son parfum. Du malais ^^«XJi^ 
gandasoûU. On peut voir ce que dit Fabbé Favrc ^ de l'ori- 
gine de ce nom, dont la première partie paraît être le 
sanscrit g*aw(/a, odeur. 

Gandole. Plante des Indes orientales qu'on mange à 
la façon des épinards {^gandola, de Rumpf). Du malais 
J^«>sj;^ gandôla ou goundôla. 

Garbin. Vent du sud-ouest. Ital. garbino. De l'arabe 
j,yà gharbt, occidental, adjectif dérivé de Ljjà gharh) 
couchant, occident, mot d'où vient aussi le nom du Ma- 
greh, en arabe, vy^ maghreb ou maghrib, occideni, 
Afrique occidentale, et notre terme mmigrebin, habitant du 
Magreb, Maure. 

Gaupe. Est-ce l'arabe uxi qahba, vieille femme, cour- 
tisane, qu'on tire de 4-^ qahab, tousser, par allusion au 
toussement dont les courtisanes se servent pour attirer les 
chalands? Les dictionnaires persans et turcs donnent aussi 
Axi, ^u^, qahpè, qahpè, dans le même sens; et Richard- 
son , Ail^ aaJl qahbè'khaneh, ^ a brothel » ; qahba est actuel- 
lement le terme usité en Algérie. Le patois napolitain aj)- ' 
pelle guappa une femme hardie, batailleuse, matamore. 
(Voy. Naples et les Napolitains, par M. Marc Monnier, dans 
le Tour du Monde, IV, p. 228.) Comp. les termes d'argot 
populaire gouape, gouapeur. 

Gazelle. Esp. gaceln, gacele, gacel, autref. algacel; por- 
tug. gazella, ital. gazzeUa. De l'arabe JU^ ghazâl, même 
sens. Buff'on a donné le nom A^algazelle à une espèce de 

- Dict. mnl.-fr. l. l", p. /i/io. 



120 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

gazelle, qui, selon Cuvier, ne diffère pas de la gazelle 
proprement dite. 

Gecko. Espèce de lézard des contrées chaudes. Valen- 
tijn prétend que les Javanais se servaient des humeurs 
sécrétées par cet animal pour empoisonner leurs flèches. 
En malais, ^jXx^ ghëkoq, par imitation de son cri. Dans 
les mots terminés par un ,3 ^, cette finale se fait à peine 
sentir. 

Géhenne. Ce vocable biblique peut être cité comme un 
curieux exemple de la transformation de sens que peut su- 
bir un mot par l'effet du temps et des circonstances. La 
vallée d'Hinnom ou du fils d'Hinnom, en hébreu D5n"jş \3 
gêi ben-hinnom, ou simplement gêi hinnom, était un lieu de 
plaisance, au-dessous des murs de Jérusalem : «De belles 
fontaines répandoient leurs eaux dans tous les jardins, dont 
la verdure et les beautés rendoient ce lieu très-agréable. 
Il y avoit aussi beaucoup d'arbres fruitiers et des plantes 
d'une odeur merveilleuse^. » Les Juifs s'avisèrent d'y bâlir 
un temple à Moloch, à qui ils sacrifiaient des victimes hu- 
maines. Le roi Josias ayant supprimé ce culte sanglant, 
et voulant rendre cette place souillée désormais exécrable 
à tous les Juifs, y fit répandre toutes les immondices de 
la ville. Après avoir été un but de promenade, un lieu de 
délices, la vallée d'Hinnom devint un objet d'horreur, si 
bien qu'à une époque postérieure géhenne fut synonyme 
d'enfer. Plus tard, ce ne fut que la torture. Et enfin, le 
mot se contractant en gêne a perdu, de nos jours, presque 
toute l'énergie de ses significations antérieures. 

Gkmara. Partie du Talmud. Transcription de l'hébreu 

• Simon, Dict. de la Bible ( 1098). 



\ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 127 

n^pa gemarah {g dur). Le verbe "iça gamar signifié ache- 
ver, compléter; la gémara est en effet une glose qui sert de 
commentaire à une partie de la Mischna. 

Gemmadi. Cinquième et sixième mois de Tannée mu- 
sulmane. En arabe, ^^^IîT djoumâdà, prononcé chez les 
Turcs djoumadi ou djemadi (voy. Meninski). Gemmadi est 
la transcription usitée chez nos écrivains du xviii* siècle. 

Genêt. Espèce de cheval d'Espagne. Nous avons em- 
prunté ce mot à l'espagnol ginete, cavalier armé à la lé- 
gère, terme pour lequel on a proposé une foule d'étymo- 
logies aussi peu satisfaisantes les unes que les autres. (Voy. 
le DîcL de Littré.) M. Dozy * a fait voir que ginete vient 
de iub) zenâta, grande nation berbère connue pour la 
valeur de sa cavalerie. De ginete, qui est aussi en portu- 
gais, le catalan avait fait janet et l'italien giannetto. 

Genette. Esp. et portug. gineta-, latin des natural. ge- 
wdto. D'après M. Cherbonneau ^, le nom de ce quadru- 
pède africain est, en arabe, k>.»K> djemeii. Citons, pour 
mémoire, l'hypothèse de Sonnini : «Ce nom est venu 
vraisemblablement, dit-il, de ce que la genette se tient 
volontiers dans les cantons couverts de genêts , fort com- 
muns en Espagne ^. ?? Le savant naturaliste oublie que ge- 
nêt, en espagnol , se dit ginesta et non gineta. 

Quant à genette, courte lance, c'est Y espagnol gineta, 
dont l'origine est la même que celle de ginete. (Voy. ci- 
dessus Genêt. ) 

Gengéli. Espèce do sésame. Esp. nljonjoli , ajonjoH, 
* GI088. p. '276, 277. 

^ Journ. asiat. i" sem. 18/19, p. •^^^'*' 
^ Dict. (Vhist. nat. t. XII, p. 602. 



-dl 



128 DlCriONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

portug. gergelim, ztrgelim. On trouve aussi, en français, 
jngeoUne , jugoUne (dans la Botan, de Jean Bauliin). C'est 
l'arabe J^Ki^<^ djoundjoulân , prononcé, en Espagne, djon- 
djobn; Yâ long, en effet, s'adoucit très-fréquemment en ê 
ou en î. 

Gerboise ou Gerbo. Lat. des natural. gerboa, esp. ger- 
basia. De l'arabe g^y yarbo. On peut voir, sur ce petit 
animal et sur les auteurs qui en ont parlé, le Voyage en 
Nubie de Bruce, t. V, p. ı/i5 à iBq (édit. Panckouke). 
M. Gherbonneau écrit ^yif^ djerbou. [Dict. fr.-ar.) 

Ghazel. Petite pièce de vers amoureux chez les Orien- 
taux. C'est l'arabe J^ ghazal: ^Ce mot, dit d'Herbelot, 
signifie des vers amoureux qui ne doivent pas excéder le 
nombre de dix-sept ou- dix-huit beits (o»uu) que nous ap- 
pellerions distiques, mais dont chacun n'est qu'un vers 
arabique. Lorsqu'ils passent ce nombre, le poëme s'ap- 
pelle cassidah (üJ^juâS qaslda)^ qui répond à notre élégie. 
Le gazai ne peut être aussi moindre que de sept beits, ou 
tout au moins de cinq; car, quand il n'y a que quatre 
beits, c'est un rabeât (iC^ly rebâ'a) ou quatrain. Les deux 
premiers beits d'un gazai s'appellent methlâ ( jXk* math\ 
début), et les deux derniers, meciha (^Jax* maqta\ conclu- 
sion). » (^Biblioth. orient,^ 

G1AOÜR. Mot par lequel les Turcs désignent quiconque 
n'est pas musulman. Le mot jj^, prononcé par les Turcs 
ghiaour, est persan; sa vraie prononciation est gawr, et 
c'est une autre forme du terme -aS ghebr, adorateur du 
feu , guèbre. 

GiBBAR. Espèce de cétacé (baleinoptère gibbar). Ce 
semble être l'arabe ^\ls^ djebbnr, géant, être d'une taille 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 129 

extraordinaire. Cependant, le naturaliste Rondelet, dans 
son célèbre ouvrage sur les Poissons, imprimé en i554, 
donne une autre étymologie : rtVocant gibbar, dit-il, a 
gibbero dorso, id est in tumorem elato. w (De pmibm ma- 
rinis, lib. XVI, cap. xii.) 

Gibet. Ital. giubbetto^ giubbette. On n'a rien proposé de 
sérieux pour Tétymologie de ces mots. Giubbetto aurait-il 
quelque rapport avec le persan cjy^ tchoûb, pièce de bois, 
poutre, bâton? Le Gazophylacium Ung. Pers, traduit pati- 
bulum par ow^ vy^ tchoûb best; mais cette expression 
persane est-elle authentique? Et puis, comment l'italien 
serait-il allé prendre en Orient le nom de cet instrument 
de supplice? 

Girafe. Esp. girnfa (ancienn. azorafa), portug. girafa, 
ital. girafa. On trouve en vieux français orajle (Joinville), 
girafle; Marco Polo, dans l'édit. Pauthier, écrit gerofle. 
C'est l'arabe iCilji) zourâfa, zerâfa. Meninski donne aussi 
l^b^, bbji^ sournâpâ, zoumâpâ. 

Dans le man. de la collection de M. Schefer, intitulé 
OsJL^I L^?}^ Merveilles de l'Inde, ouvrage dont il a déjà 
été question et qui paraît avoir été rédigé au x^ siècle de 

notre ère, on lit sur la girafe le passage suivant : ^^X-a^^ 
«^ uupj-^ ^ ^ üJİj)^ Jl (j^ i^j^^ ^T^T^- ü' » ^*^- ^ ^'^ ^^ 
conté que dans l'île . de Lamri il y a des girafes d'une 
grandeur indescriptible. Des naufragés, forcés de marcher 
des parages de Fansour vers Lamri , se gardaient de che- 
miner la nuit, par crainte des girafes; car elles ne se 
montraient pas le jour. Et, quand approchait la nuit, les 
voyageurs montaient sur un grand arbre, par peur de 
ces animaux. Et, la nuit venue, ils les entendaient roder 
autour d'eux; et le jour, ils voyaient les empreintes de 
leurs pas sur le sable. >? (P. 96. ) 

9 



i 



i;]o dictionnaikl: etymolo(İIq( k 

Cela ne ressemble yuère h (<» que rapporli^ le V. Anjjc 
de Saint-Joseph, qui exj)li(jue ainsi le mol ij^iraffa, **!;), 
dans son GazaphyL Ihiff. Pers. : ç^ Petit daim; l'on en trouve 
des troupes en voyageant par la Perse : elles connaissent 
en regardant un homme s'il est amy ou ennemy, el en 
même temps ou fuyent ou s'arrêtent. » 

GiRBE. Vieux mot désignant le péritoine. Porlug. et ital. 
zirbo. De l'arabe t-y therb, môme sens. (Voy. Freytag, et 
aussi Bocthor, à péritoine et à épiploon). 

GoLGOTHA. En grec, yoXyoOa, que les Evangiles ex- 
pliquent par tôttos xpaviov, place du crâne, soit à cause 
de l'aspect de l'endroit, soit parce qu'on y trouvait beau- 
coup de crânes de suppliciés. C'est un mot chaldaïqu(» 
xnSal?: goulgalthl, en hébreu nSàSa goulgoleth, crâne. 

GoMOR. Mesure de capacité pour les matières sèches, 
chez les Hébreux. C'est la transcription, dans les Septante , 
yoyiàp^ de l'hébreu "ipi? ^omer, une poignée. Cette mesun^ 
était la dixième partie d'une autre, nommée ddn ephah, 

GoMUTi ou GoMüTO. Espèco de palmier (^Borassus gomu- 
tus). Du malais ^^ gomoûti, ou, suivant la prononciation 
de l'abbé Favre, ghemoûti, mot qui désigne plus spéciale- 
ment les longs filaments noirs fournis par cet arbre, les- 
quels servent à la fabrication de cordages inaltérables. 

Gong. Instrument de musique aussi appelé tam-tam. 
En malais, g^Sl agöng ou '^^gông, rt dénomination, dit 
Rienzi, commune à toutes les langues de la Malaisie. Le 
gong paraît provenir de la Chine \ » Le mot existe en 
javanais, en battak, en tagale, enbissaya, en dayak, ete 

' Ocpnnie, t. I", p. 89. 

- >'oy. le DicL mal-fr. de Tabbé Favre. 



2 



DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE. 



13t 



GouDHON. Es[). alquitran, portug. alcatrâo, ital. catrame; 
bas lalin alquitranum. Dans le raan. latin du xiv^ siècle, 
n° 7 1 56, ancien fonds de la Bibl. nat., on trouve (p. ko): 
^alkatranc, oleum de cedro,» et ^nlkltran, oleum juni- 
peri. » C'est l'arabe yUai qatrân ou qitrân, goudron, en 
persan ^U^^ ketrân. Le français a encore goudran, où Yn 
primitif s'est conservé; il en est de même dans gouldran 
ongouliran, liqueur claire et grasse qui coule des vieux 
pins (Bescherelle); ici, la lettre / est due à la prononcia- 
tion emphatique du k /. (Compar. Altaïr, Alcalde.) 

Goule. En arabe, J^ ghoûl, ogre ou démon qui dé- 
vore les hommes; être surnaturel et malfaisant qui pos- 
sède la faculté de changer de forme. Nous avons mis le 
nom au féminin et nous avons fait de la goule un monstre 
à face humaine qui se repaît de cadavres. Glwfd est d'ori- 
gine persane. 

GouM. Contingent militaire des tribus algériennes (le 
mot n'est pas dans le Dict. fr,-ar, de M. Cherbonneau). 
(i'est l'arabe ^^qaum, troupe, prononcé goum en Algérie. 

GouiiA. Oiseau de l'archipel Indien , aussi nomiwi pigeon 
ou faisan couronné. Lorsque le mâle désire sa femelle , v^ il 
fait entendre une voix mugissante, triste et plaintive. ?? 
(D/c^ d*Htsl. nat, t. XIII, p. 33 1). De là vient son nom 
qui est javanais, r^amd-ns gora, et si^mÇia grand hruii. Ce 

mot se rattache au verbe Snri-r^i^ivJls gheroq; en malais, «kS 

gheroh, mugir, ronfler, »^^ gourouh, bruit du tonnerre. 

GocRAME. Nom d'un poisson des mers de l'Inde et de 
la Chine, aussi nommé, dans nos dictionnaires d'histoire 
naturelle, gourami ou goramy (osphronème) et, à l'île de 



132 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

France, gouramter^. Du malais xa\^ gourmneh ou ^^\^ 
gourâmi. On peut voir, dans leDict mal. de l'abbé Favro, 
l'origine présumée de ce nom. 

Gourbi ou Goirbil. Hutte, ou village de tentes, en 
Algérie. En arabe algérien, ^^^ gourbi. J'ignore si le mol 
est d'origine berbère ou s'il représente simplement l'an- 
cien arabe jJi qourbâ, parenté, voisinage. 

Gourgandine. Est-ce le persan »^sf^^j^ gharghandjah , 
gherghendjih, t^mulier coïtu insatiabilis » (Meninski)? Celle 
élymologie est indiquée par M. Pihan. 

Gourmand. Le Gazophylacium Ihiguœ Pei'sarum compare 
ce mot au persan JsJUj^^ khoürmend, «helluo, gallice 
gourmand, dit l'auteur, quaî vox num a lingua persica de- 
torta^?» Conjecture mentionnée ici pour mémoire, faule 
de mieux. 

Grabeler. Ancien terme de pharmacie signifiant (^/wc/ie/*, 
trier; esp. garbillarj cribler, bas lat. garbillare. Ces verbes , 
formés sur le substantif g-arè/Z/o, bien que faciles à ratta- 
cher au latin cribrum, cribrillum, semblent, vu la présence 
de la voyelle a dans la première syllabe, avoir subi l'in- 
fluence de l'arabe ^\iyS- glmrbrd , gliarbil , crible. (Voy. Dozy, 
Ghss. p. 274.) 

Grabeau, en pharmacie, se dit des menus fragments 
de drogues, des parties ligneuses qu'on sépare, etc., c'est- 
à-dire, en somme, des parties triées, épluchées, grabelées. 
Il avait autrefois le sens de scrutin, métaphore assez ingé- 
nieuse. 

' Voy. Alf. Erny, Séjonr à Vile Maurice, dans le Tour du monde y a'spni. 
i8G3, p. 137, 

'^ Claris Oa:nphyl. p. (>, 



V '^ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 133 

Grèbe. Oiseau plongeur. Je crois, sans rien préjuger 
de l'origine du mot, que ce nom doit être rapproché de 
l'arabe i^-'^j^ gheiheb. Le P. Ange de Saint-Joseph traduit 
<^-«4x^ j)Br pélican onocrotale; un demi-siècle auparavant, le 
P. Germain de Silésie traduit aussi gheiheb par pelieano. 
Mais on sait combien de difficultés offre la synonymie zoo- 
logique ou botanique des Orientaux. Nos dictionnaires 
fourmillent de confusions de ce genre ^ Mettre un oiseau 
aquatique pour un autre est une erreur facile en cette 
matière. C'est ainsi que le nom Sahatraz a été appliqué 
au pélican brun, au petit cormoran, au calao, à l'alba- 
tros. Ce qui est moins compréhensible, c'est que (-^^^^^ 
soit traduit par struthio-camelm , diUivuàïQ ^ dans Freytag. 
Le même mot, d'après le Qamom, signifierait vestislanosa; 
serait-ce quelque chose d'analogue aux manchons faits 
avec la peau du grèbe revêtue de son duvet? 

Grèbe est assurément le grec moderne yXdëos, qui, 
d'après Tournefort^, ç^ signifie un oiseau appelé gabian en 
Provence, et qui n'a presque que des plumes, quoiqu'il 
paraisse en volant aussi gros qu'un coq d'Inde ». Le Ga- 
bian ou gabrian est, disent les uns, un goéland; ou un 
plongeon, disent les autres; un cormoran, dit Tournefort 
lui-même. 

En Algérie, d'après M. Cherbonneau^, le grèbe s'ap- 
pelle fjJl^yi bou-ghattâs , le père du plongeur. Pour 
Freytag, l'oiseau fjJi^ ghattâs est identique à l'oiseau 
(jol^ ghawouâs, dont le nom signifie aussi plongeur; et 
Chézy* dit, d'après Castell et Richardson, que celui-ci 

* Pour citer un seul exemple des difficultës qu'on éprouve à dénommer 
exactement un animal à Taide des dictionnaires, ouvrons Bocthor; nous y 
trouverons écureuil traduit par <^iş^ sendjâb; consultons Meninski, nous 
y verrons sendjâb rendu par hermine. 

2 Voy. du Levant j t. I", p. 376. 

^ Dict. fr.-ar. 

^ Dans une note inséré© p. 607 du t. ïïl de la Chrest. av. de S. de Sacy. 



■.'•> 



\U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

pourrait bien êlre le héron. On voit combien il est cliHi- 
cile de se démôlcr dans ce fouillis inextricable. 

GuÈBRE. Adorateur du feu. Du persan ^aS ghehr, mémo 
sens. 

GüTTA-PEKCHA. Substauce gommo-résineuse fournie par 
un arbre de l'arcbipel Indien, VIsonandra percha. Les nom- 
breux emplois qu'en fait l'industrie européenne ne datent 
guère que d'une trentaine d'années. C'est le malais ^.Jî xaS 
galah pertcha, orthographié h Y singlaisc gutta percha. Gatah 
signifie gomme, et ^*i pertcha est le nom de l'île que nous 
appelons Sumatra, et aussi celui de l'arbre qui produit 
la gutta-percha. En ce dernier sens, le Dictionnaire do 
l'abbé Favre termine le mot par un » /*, *^y* pertchah. 

GuTTE (Gomme-). Dshxs gomme-gutte , le second mot n'est 
que la traduction du premier : en malais aaS gatah ou 
ghetah, gomme, baume, lo même qui se trouve dansg-uW^- 
percha. C'est l'orthographe anglaise qui nous a fait pro- 
noncer u là où il faudrait dire a ou è. 



H 

Habzéli , Habalzelin ou Habelzelin. Nom de la [)lante ixi)- 
^clécdiussisouchet comestible. C'est l'arabe ^Jl ««-^^ habb az- 
zelem, graine de zelem. Le ^^ zelcm est ainsi défini par Froy- 
tag : «Nomen plantœ cujusdam tam floribusquam semino 
carentis. Radicibus sub terra grana adhaerent expansa, 
pulchra, dulcia.» Inutile de dire que cette description, 
empruntée au Qamous, est inexacte dans sa première par- 
tie; car le zelem ou souchet n'est point un cryptogame. 

La même plante est nommée par Rauwolf habelassis, 
habaziz par Porta, habbaziz par C. Bauhin, ou granum di- 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 135 

kclum; ce qui représente l'arabe jM?y»ll<IL:^ habb al-'aziz, 
grain exquis (pour être correct, il faudrait mettre l'ar- 
ticle devant habb, ou le supprimer devant 'azîz.) 

Haghich. C'est l'arabe (jûa-ûoi- hachlch, dont le sens 
propre est herbe, foin, et qui s'est plus tard appliqué au 
bang ou chanvre indien et à la drogue enivrante qu'on en 
tire sSyuùS İ UUa&cw hachlchat al-foqarà, l'herbe des fakirs. 
(Voy. S. de Sacy, ChresL ar. t. I^, p. 210). 

Hadji. Transcription de Tarabe ^l^ hâdjdjt, celui qui 
a fait le pèlerinage de la Mecque. Le mot se dit aussi 
d'un chrétien ou d'un juif qui a fait le pèlerinage de Jé- 
rusalem. Le sens primitif du verbe g bcidjdj> dont Iiâdjdjî 
représente le participe actif, est marcher, aller et venir, 
danser, célébrer une fêle, en hébreu, a^ri hagag, 

Haje. Vipère d'Egypte qu'on croit être l'aspic des an- 
ciens. De l'arabe îUs^ b^yU(^> serpent. 

Hallali. Ne serait-ce pas une imitation du cri des guer- 

riers musulmans 4>l! S! »i\ il la ilah illa 'ilah, il n'y a pas 
d'autre Dieu que Dieu, cri représenté par alilies dans di- 
verses relations, et par lelilies dans ce passage de Don 
Ouijote : ^Luego se oyeron infinitos lelilies al uso de Moros 
cuando entran en las batallas, aussitôt on entendit une in- 
finité de lelilies, à la mode des Mores lorsqu'ils entrent au 
combat.» (Voy. Dozy, Gloss. p. 297.) 

Hanifite. Qui est de la secte ou du rite d'Abou-Hanifa 
r-Noman ^^^1 iouJL^ ^1 . 



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Hahas. Bas lat. haracium. N'était la difficulté du chan- 






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136 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

gemcnt clc/en A, on serait tout naturellement porté vers 
Tétymologie arabe ^^ faras, cheval, depuis longtemps 
proposée. Il est vrai qu'on trouve dans le français du 
XIV® siècle un motyàra^ paraissant signifier troupeau. D'autre 
part l'analogie de hardes slwqc fardes semble montrer aussi 
que/peut devenir h. Cependant, faute de correspondants 
dans les autres langues romanes, Fétymologie reste dou- 
teuse. 

Hardes. Au xif siècle on a dit fardes. Portug. farda, 
vêlement de soldat. M. Littré pense que luirdes ci fardes 
sont identiques, comme hardel eifardel, et il rattache tous 
ces mots à une commune origine, celle de fardeau. Je crois 
avoir démontré que fardeau est d'origine arabe, hardes le 
serait donc aussi. 

D'autre part, M. Engelmann a proposé pour le portugais 
farda l'arabe ^joys fard, t^pannus seu vestimentum w , éty- 
mologie que M. Dozy repousse : ce mot, dit-il, n'étant pas 
d'usage en ce sens dans la langue vulgaire. Le savant 
professeur de Leyde connaît mieux que moi la valeur d'un 
argument de cette nature. Seulement on peut éprouver 
quelque scrupule à le suivre lorsqu'il affirme c^ue farda a 
la môme origine queyâto, Iiato, origine indo-germanique 
(lisez indo-européenne) attestée par un mot sanscrit pala, 
tissu, drap, vêtement. Passer ainsi de l'espagnol au sans- 
crit, c'est faire un saut bien large pour les étymologisles 
timorés. 

Harem. Esp. Iiaren, portug. harem. De l'arabe -*a^ ha- 
rem, gynécée, proprement chose illicite, défendue, 

Haret. Terme de chasse, se dit du chat sauvage; on 
écrit aussi chal-harret , par deux r. Ce mot a-t-il quelque 

rapport avec l'arabe Ia hirr, i^ hirra [hirret), chat? 



I ^^ ' * « . ^ 



^r - 



^^ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



137 



Hârmale. Genre de plantes, rue de Syrie, rue sau- 
vage, etc. Esp. harma, liarmaga, alharma, àrmaga, alhar- 
(rama, portug. harmale. C'est l'arabe J^*^ harmal, même 
sens, qui paraît avoir été introduit dans la nomenclature 
botanique moderne au milieu du xvi* siècle par le célèbre 
botaniste Gesner. Il est vrai qu'on trouve déjà harmala, 
harmula, dans Apulée (qui était africain). Mais, si je ne 
me trompe, ce n'est pas chez lui, mais chez les Arabes, 
que Gesner a pris le mot^ En tout cas, les formes espa- 
gnoles ne viennent pas du latin. 

Razi consacre quelques mots à l'harmale^ ijİ^. J^y^ 

ciMİûJt 3*N?^ jJI ^^^ ^<>^«*<^^ «l'harmale enivre' et donne le 
vertige, excite le vomissement et provoque les menstrues. » 
Dans le grand ouvrage médical persan de Zein ed-din 
abou ^1-fadl Ismaïl ben Hasan al-Hoceini de Djourdjan\ 
on lit : j^ J^f^ ^)*>'&t^ ly *^^^ jyw *^^ fy ^^ J^^ 
J«>Ju0 (^^Uj>^ dy^ù^y^^ «XJul^ ce il y a deux sortes d'har- 
maie, le rouge et le blanc; l'espèce blanche est appelée 
harmale arabique, en grec moU et en persan sandal . . . ^ 
Je cite ce passage pour les curieux qui recherchent ce que 
peut être le moly, (xgjXvj que Mercure donna à Ulysse 
comme préservatif contre les enchantemenis de Circé. 
[Odyssée, chant X.) 

Hasard. Esp. et portug. azar, ital. azzardo, la zara, bas 

^ Güsner connaissait la langue arabe , ainsi qu'il a été dit précédemment 
(art. estragon). J'ajouterai que Tharmalc n'est pas mentionné dans ceux des 
anùdotaires latins du moyen âge qui n'ont pas fait d'emprunts aux Arabes. 
( Voy. par exemple le man. n° 7009 anc. fonds de la Bibl. nat.) Voir toutefois 
le passage mentionné dans le Thesaur. d'Henri Eslienne : Biferaffa, tnsépfia 
Se éaltv èv '^vpitf. yevvdùftevov rov dypiov 'Ufvydvov, 6 S-ff et èvrôittot dpftaXa 
KaXovotv. (Kdit. Didot.) 

'^ Man. déjà cité, folio /19 recto. 

■* Je lis yL*^, bien que le man. porte (jC*^, qui ne concorde poini av»»c 
la suite. 

* Mau. persan, n" i^3{) dn suppl. Bibl. nat. folio 1 18 verso. 



138 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

lat. nzanlum, azarum, azan^um. La signification [)riniitivc 
esi jeu (le dés, ainsi que le démontrent les nombreux exem- 
ples cités clans le Dictionnaire de M. Littré. (Voy. aussi Du 
Gange.) Aussi le tire-t-on de l'arabe yt^J] az-zalir, dé à 
jouer. Malheureusement ce mot, qu'on trouve chez Boc- 
thor, manque dans les dictionnaires classiques. ( Le Gazo- 
phyl. ling, Pers. écrit ^V^ zâi\ qui figun» dans Meninski 
coimne [)urement turc.) Cela laisse des doutes. M. Defré- 
mery accepte l'étymologie sans faire aucune réflexion sur 
l'authenticité deyt») W/r. Le Glossaire de MM. Engelmann 
et Dozy n'en dit pas davantage. Je n'ai moi-même aucun 
argument nouveau à fournir pour ou contre. 

Hatti-chérif. Ordonnance royale qui porte une marque; 
de la propre main du souverain. C'est une expression per- 

Ml 

sane oby» b^^ khatt-i-clœrJf, formée de deux mots arabes 
l^s^kliatt, ligne, écriture, et obyi clierJf, illustre. Vi qui 
joint les deux mots marque en persan l'union du sub- 

stantif à son adjectif. On dit dans le même sens ^^14 ki*^ 
hliatt-i-lwtwwyoûn, prononcé hatti humayoïm, du persan 
houmâyom, royal. 

Hégire. Esp. hegira. De l'arabe »yâ. Iiedjra, fuite , de Ma- 
homet à Médine, le 1 6 juillet 622 , époque à partir de la- 
(pielle se comptent les années du calendrier musulman. 

Helbe, Hebbe ou Helbeh. Fenugrec. De l'arabe İCaW 
lioulha. 

Henné. Arbuste d'Afrique et d'Asie, dont les feuilles 
séchées et réduites en poudre servent aux femmes de l'O- 
rient à se teindre les ongles en jaune safran. C'est l'arabe 

hitmâ, qui, précédé de l'article, a donné l'espagnol 






DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 139 

I 

alliena, M. Dozy ne semble pas s'être aperçu que le portu- 
gais alfena, alfmeiro, troène, est le même mot (il n'a point 
noté ces deux termes dans son Glossaire, non plus que 
l'espagnol alcana, même sens); le henné porte aussi le 
nom de troëne d'Egypte, Gérard de Crémone, qui tradui- 
sait VAlmansouri de Razi, vers le milieu du xii'' siècle, pro- 
nonce alchanna : «Alchanna pustulis quae sunt in ore et 
adustioni ignis remedium affert» (lib. III, cap. xxviii^). 
En italien, on dit encore alcanna et alchenna. 

HoQUETON. Vieux français auqueton. On a reconnu de- 
puis longtemps l'identité de ce mot avec l'espagnol al- 
coton, algodon, coton, représentant l'arabe (JûjlİS al-qoton. 
Du nom de la matière, le mot est passé à l'étoffe qu'on en 
fabriquait et ensuite à un vêtement fait de cette étoffe. Si 
l'on ne connaissait à ce terme que le sens de casaque, on 
comprendrait malaisément que l'auteur du Roman de Ron- 
cevaux en eût pu faire un objet de comparaison avec une 
barbe blanche dans ce vers ^ : 

Blanche ot la barbe aussi corne auqueton. 
Horde. C'est un mot tartare; en turc, ^:>^^\ ordou, 



ca 



mp. 



HosANNA. C'est l'hébreu Ni'y'^ln höchıam, deuxième 
l)ersonne du singulier de l'impératif intensif du verbe 
^''^in hôclna (forme hiph, de ^?^;), sauve, délivre, porte 
.secours. Le Ni nâ final est une particule précative, qui a 

* Ce qui correspond au fol. hS verso du nian. de Razi déjà cilé : ^jUj Uil 

- Dict. de M. Littré. — M. A. de Chcvallel, dans son Orig. de la langue 
fr. (t. I", p. 5/1/1), faisait de hoqueton un diminutif do htiqiie, honque, oi 
lui doimail une orifjinc g<Tmaniquc. 



^ •* 



l/iO DIGTIONNAIKE ÉTYMOLOGIQUE 

le sens du latin quœso, je vous prie. Les Grecs onf trans- 
crit Claavvdy et saint Jérôme Hosanna. 

HouKÂ. Pipe turque ou persane peu différente du nar- 

ghiieh. (Littré.) De l'arabe iüi^ hoiiqqa, ou, si l'on veut, 

du persan «ii^ houqqa, vase, bocal, et spécialement : « the 
bottle through which the fumes pass Avhen smoking to- 
bacco » (Richardson), le flacon où passe la fumée du tabac 
avant d'arriver à la bouche du fumeur. 

Houle. Bien que Jal [DicL de Marine) ait indiqué pour 
ce mot le hollandais holle, creux, je ne puis m'empêcher de 
signaler la coïncidence au moins remarquable de ce terme 
avec l'arabe J^ haul ^ auquel les dictionnaires ne don- 
nent d'autre sens que celui de terreur, objet terrifiant, mais 
qui, dans maints récits de tempêtes ou d'aventures mari- 
times se traduirait tout naturellement par houle ou quelque 
chose d'approchant. En voici trois exemples empruntés à 
l'ouvrage intitulé *XjL^İ <-^l^ Merveilles de l'Inde, dont il a 
déjà été question. Au milieu d'une tempête, un marin s'é- 
crie : ^^j^î^ ^^t t<X^ J^ JnM U ç^Ne vois-tu pas le haul 
de cette mer et ses vagues?» (p. 1 8). Et plus loin, au sujet 
d'une troupe d'esclaves qui, emmenés de la côte africaine 
dans un navire , se sauvent en sautant par-dessus bord , mal- 
gré l'état agité de la mer : ^;{«>ocïU S\ éit> Ag-w^i;; ^jû U 
^agvJï wiUi> Jj^ Jift ç^ Ils ne se sont hasardés à cela, dit le ca- 
pitaine, que parce qu'ils sont en état de lutter contre le haul 
de cette mer » (p. 2 5). Et enfin, dans cette phrase : \^jJt J^i 

4^L^{ S (t^y ^^l^«!^ f^^ J^^ ^ ij^'^^^. ^ ^ lis ne vi- 
rent plus aucun moyen de se diriger, et le haul de la mer 

' L'ctymologic est suggérée par M. Pihan el par M. Cberbonneau, mais 
sans nacun argument à Tappui. M. Cberbonneau traduit met' houleuse par 

JJ^ ysr hnhr mouhaweL 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. IM 

et ses vagues les élevaient jusqu'aux nues» (p. 16); est- 
il possible de traduire haul autrement que par un mot voi- 
sin comme sens de notre houle? 

Ajoutons que dans le portugais ^ô/fa (folla da mar)\ le 
/ correspondrait parfaitement au » A de haul; car on sait 
que, dans les langues hispaniques,/ transcrit fréquem- 
ment les aspirations arabes ^, ^, » h, kh, h. 

H0ÜR1. L'ancienne forme arabe est pï^^^ Iiaurâ, plur. 
j^y^ hoûr, qui a les yeux noirs de la gazelle. Les Persans 
en ont fait (syy^ hoûrï avec le ç^ i d'unité, et les Arabes 
ont repris ce mot sous la forme »^.jiy^ hoûrïa. (Voy. Dozy, 
Gloss. p. 287.) 

HuLLA. Celui qui, d'après la loi musulmane, doit épou- 
ser une épouse divorcée, avant que son mari puisse la 
reprendre en mariage. (Littré.) C'est un dérivé de k ra- 
cine arabe J^ hall, qui, à la deuxième forme JA^ hallal, 
signifie : «Ter repudiatam duxit, ut post repudium a 
primo conjuge repeti posset ^. » L'épouse reprise ensuite 
par son premier mari est appelée iJSA^ halâla. 

I 

IcoGLAN. Page du sérail. Du turc (J^^'^ ^} itch-oghlân, 
formé de Itch, intérieur, et oghlân, jeune garçon, page. 

Pouqueville écrit icholan : ç^Les pages ou icholans du 
vizir voulurent nous régaler d'un concert à leur ma- 
nière ^. » 

* L'expression ybtta da mar semble calquée sur ^.^t Jyû. 

^ La forme régulière ne peut être que JJLö. On dit aussi J^^wa. Cf. 
la note lio àc Lane sur le chap. xi de sa traduction des Mille et une Nuit». 
(Cil. Defrémery.) 

^ Voyage en Morée et à Conatantinople , éd. Smith, t. Xll, p. 829. 



l'ti IilCTIO\>URL KTVMOLOıilOLL 

Ini^ ou İN4N. Tran.<;cnptioij d^ laraİK' «'^^ rw/ïm :aii?-<«i 

#li*>on-vnous imanuil <;i non tmannt, pour désigner les fonr- 
tions relifpeusfrs d^' Tim^in. 

In iBET. Sorte d'hôlellerie turque où les élèves des dif- 
férent^?» écoles Vont prendre leurs repas. Les pauvres j 
trouvent ausf»! (gratuitement des vivres. ( Lillré.) Transcrip- 
tion, d'après la prononciation turque, de l'arabe »y.Ç 
'inulra, fondation pieuse, édifice public. 

Iradé- Décret impérial en Turquie. Prononciation turque 
de l'arabe »>iy irâda, volonté, désir. 

Islam. Transcription de l'arabe j.5\*é»1 /«//7m, religion 
musulmane, proprement. réMÎgnation à la volonté de Uieu, 

İZ4KI. VoV. AuZAKI. 

j 

Jaoiie. — Vov. Tébéniabin. 

Jambosk ou Jambosier. Arbre des Indes [Eugeniajambos] 
([ui produit un fruit comestible appelé pomme de rose; en 
malais ^.Arr djambou. Une espèce porte, chez les Malais, 
le nom de jA^ yŞT' djambou-kling , ce qui marque qu'elle 
est originaire de la côte de Coromandel {kling, en malais). 

Le jambolonfpie oujamlongue de l'île de France, iejam- 
holane et le jamrosade de Saint-Domingue , sont des espèces 
ou des variétés de jambosier importées des Indes dans ces 
colonies. Les trois premiers de ces noms correspondent 
au malais (^yl^rr djambelan; le dernier est formé de djam- 
bou et (lu mot rone, h cause de Fodeur de rose des fruits 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. l/i3 

de celle espèce, qu'on nomme aussi, aux Anlilles, pom- 
mier-rose. 

Janissaire. Du lurc c^vŞtV^ yeni-tcheri, formé de (J^, 
yeni y nouveau, et ^j^ tekeri, soldat, milice. 

Jarde. Tumeur qui se développe à la partie externe 
du jarret du cheval. liai, giarda. Dans un ouvrage d'hip- 
pialrique écrit en latin au moyen âge, je trouve les deux 
formes giarda, jarda : « Quasi mollis suiSatio ad magnitu- 
dinem ovi aut amplius. . . nascitur in garrelis ^ » C'est 
l'arabe i>ya»- djaradli, même signification (^Tumor omnis na- 
tus in suffragtne jumenti aut inferiore pedis nervo, dit Me- 
ninski). 

C'est par erreur que le Dictionnaire de Handjéri tra- 
duit yrti;aH par ce même mot ^y=^; les javarts n'ont aucun 
rapport avec la jarde. 

Jargon. Gemme de couleur jaune tirant sur le rouge, 
souvent confondue avec Yhyacintlie. Le minéralogiste Haùy 
a réuni ces deux sortes de pierres sous le nom commun 
de zircon, liai, giargone. Jargon et zircon, dont personne, 
à ma connaissance, n'a encore établi l'étymologie , sont 
certainement identiques à l'espagnol azarcon. D'après le 
Dictionnaire de l'Académie espagnole, azarcon, en pein- 
ture, signifie orangé vif : ^el color naranjado muy encen- 
dido, color aureus;^ ce qui s'applique très-exactement à 
rhyacinlhe. Azarcon s'est dit aussi, comme le portugais 
zarcâo, zarquâo, azarcào, de l'ocre rouge. Et tous ces mots 
correspondent à un terme arabe, {jy-i)) zarqoûn, avec l'ar- 
ticle az-zarqoûn, qui se disait du minium et d'autres sub« 

^ Liber de cura equorum, compositus a Jordano Eujfo , milite Calahremi, 
man. lât. ancien fonds do la Bibî. nat. n" 7058. Ce manuscrit est du 
XI iT siècle. 



Uli DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

slanccs de couleur tirant sur le rouge. Mais quelle est 
l'origine de ce zarqoûn, qui ne parait pas très-ancien dans 
la langue arabe? On trouve un certain nombre de termes 
très-voisins de celui-là, tels que (jytLu»» sïlqoûn, {jyji^.j^ 
sertqoûn, (jt^^' asrïqoûn, etc. correspondant au bas grec 
avptxôv^ et à notre vieux mot azuric, vitriol rouge, et s'ap- 
pliquant aussi au minium, au cinabre. D'autre part, Pline 
a déjà ftijricum ou sirucum ^ dans le même sens, et sirqoûn 
se trouve également en syriaque. Ceci prouve , comme l'a 
fort bien fait observer M. Dozy^, que le mot en question 
était connu en Orient et en Occident avant que les 
Arabes pussent avoir aucune action sur les langues du 
monde civilisé. 

Si le mot n'est point arabe, il peut être persan. M. Dozy 
suggère ^^^)' âzar-goün, couleur de feu (de ^SJ ou^^T 
âzar, feu, et {j^ goûn, couleur). Je préférerais {jy^)) zar- 
goün, couleur d'or, qui me semble mieux convenir aux 
formes arabes et correspond très-exactement à ^ï;) zar- 
qoûn. Il semble que l'Académie espagnole ait songé à cette 
étymologie, lorsqu'elle explique azarcon par color aureus. 

Dans tous les cas, noire jargon me paraît venir de cette 
expression persane qui définit très-exactement la couleur 
de la gemme. N'oublions pas que celle-ci est originaire 
de Ceylan, de l'Inde et du Pégu. 

Jarre. Esp. jarra, jarro; portug. jarra, zarra; ital. 
giara, giarro; dans l'Archipel, tarros^. De l'arabe sZ:^ 

^ Â ces formes, se rattache le mot sory, «sel vitriolique des anciens^ 
(Besclierelle); en persan, c^^yy^* souri, vitriol rouge, c'est-à-dire cinabre ou 
mnium, dans Richardson. Sory manque dans la plupart des dict. Il est 
question dans Pline, et avant lui dans Vitruve, d'une ocre jaune appelée 
8İI, offrant plusieurs variétés qui se distinguent par le nom des pays d'où 
elles proviennent, sil Scyricum serait le sil de Scyros (voy. Dict. de Déter- 
ville, t. XXI, p. 165). 

- Gloss. p. rtaT). 

•' rtA Trapsano (Candie), il y a uno grande fabrique de marmites de 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1/İ5 

djarra, ^dsjarres, grands vases de terre, dont chaque 
maison (au Caire) est pourvue pour mettre l'eau, w (Nie- 
buhr^) 

Jaseran. YàS^.jacerina, portug-jazemo, ital. ghiazzerino. 
Voir les étymologies arabe et persane proposées par 
M. Dozy {^Gloss. p. 289) et par M. Defrémery (^Revue crit. 
26 déc. 1868, p. /İ07, et Journ. asiat. mai-juin 1869, 
p. 529, 53o). 

Jasmiis. Esip.jazmin, portug. jasmin, ital. gehomino; chez 
les botan. jesminium, jesseminium, geUeminum, gelsemium, 
etc. De (jff^Jo. yâsemïn, que les Arabes ont emprunté aux 
Persans. 

Javaris. çt Espèce de sanglier d'Amérique, w (Nouv. Vo- 
cab. de l'Acad. franc. 2.) On écrit mieux yamn. C'est l'es- 
pagnol jahali, sanglier, nom appliqué en Amérique au 
pécari. Jahali est l'arabe Jua^ djabali, montagnard, formé 
de JiA^ djabal, montagne, le sanglier étant appelé porc 
des montagnes, (Voy. Engelmann, Gloss, p. 288.) 

Jehovah. Transcription de l'hébreu n^rr» lehovah, 

JuBARTE. Sorte de baleine. C'était le terme employé 
par les pêcheurs basques. Le même mot que gihhar, (Voy. 
ce mot.) 

Jubila. Le latin biblique ywfci/^Fws^ d'où vient notre mot, 
est formé sur l'hébreu ^3^'» yöhel, qui désigne une sorte de 

terre, de pots et de grosses cruches à huile {iarros).^ (Tournefort, Voyaga 
du Levant, 1. 1", p. 53.) 

' Voyage en Arabie, éd. Smith, p. i g^j. 

^ Paris, VBechet, il^3i. 



10 



U6 DICTIONNAIRE ÉTYM()LO(ilQUE 

trompette, au son de ln([uelle on iuinonçait Tîninée du 
jubilé, '??^'*r' n:ç? chmnth hn-yoheL 

JuBis. Terme de commerce. Raisins secs en caisse. C'est 
une altération de Fanibe ^-^u^y zebib, raisin sec, comme le 
prouvent les vieilles formes nzebit, auzibet : r Pro cargua 
de azebits seu racemis, w dit un vieux tarif de (^arcassonne, 
cité dans Du Gange. Ces dernières, ainsi que l'espagnol 
azebibe, acebihe, ont gardé l'article al, dont le / s'assimile 
au z suivant : az-zebïb. En portugais, acipipe a pris une si- 
gnification plus générale, celle de menues friandises propres 
A aiguiser Vappétit, à rafraîchir. Diverses contrées musul- 
manes, ne buvant pas de vin, livraient leurs raisins séchés 
au commerce, et cet aliment était fort estimé des Arabes; 
Razi le regarde comme plus nutritif que la datte : <-^uijüt 
aJU tJ^!^ ^^yï] udl JxXi Ub ^Jw<^ ^ fç Le raisin sec n'obstrue 

point comme fait la datte, bien que plus nourrissant 
qu'elle.?? (Man. arabe déjà cité, fol. 43 verso.) 

JüGEOLI^E. Voy. GeNGÉLï. 

JüLEP. Esp. et portug. julepe; ital. giulebbo, giukbbe; 
has \aiin, julapium. De l'arabe-persan v^^ djoulâb ou 
djouUâb, qui a le même sens, et Ils font une potion. . . 
qu'ils donnent au malade et qu'ils appellent. .. y^/lrïè, 
c'est-à-dire eau bouillie, mot d'où il y a assez d'apparence 
qu'est venu celui de julep, dont nous nous servons.?? 
(Chardin ^) Le persan djoulâb ougoulâb, v^^ ^st formé 
de J^ goul, rose, et l^\ ab, eau; goulâb signifie, en effet, 
eau de rose, mais se dit aussi de plusieurs autres prépara- 
tions. Cf. Sacy, Abdallatif, p. 817, note 12. 

Jupe. Esp. juba, chupa, veste, aljuba; portug, aljuba, 

^ Voyage en Perne, éd. Smith, p. 332. 



/ > 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



]M 



casa([ue moresque; itai. giuppa. De l'arabe iClbi. djoubba. 
(Voy. Dozy, DicL des vêU p. 107.) ç^ Par-dessus le caftan, 
les Turcs mettent une juppe ou surtout à manches très- 
courtes. » (Niebuhr, Voy, m Arab, p. 210.) 

K 

KàBiN. Somme payée par le mari musulman à la femme 
qu'il répudie. Le mot s'est dit aussi des mariages tempo- 
raires contractés par les marins provençaux avec des femmes 
grecques dans l'Archipel. (Littré.) Du persan (^l^ kâbln, 
même sens. 

Kabyle. Nom tiré de l'arabe xUxi qabîla, tribu. 



I 



■ fi-. 



Kadelée. Espèce de haricot de la Malaisie {^Pliaseolus 
maximus, cadelium de Rumpf). C'est le javanais ioî^/i^tl/ 

kadelé, en malais J«xs kedeli. Nos dictionnaires de bota- 
nique donnent les variantes cadali, kadali, cadeli. 



Kadine. «Mot qui signifie dame en turc et se dit des 
maîtresses en pied du sultan.» (Littré.) Le turc ^:>U qâdin 
est une altération de (j>>l^ khltoûn, dame, maîtresse de 
maison. 

Kadoche. Grade élevé dans la franc-maçonnerie. De 
l'hébreu c^lip^^fflw/ôcA, saint, sacré ( C^nî? r^at/acA /être saint , 
en arabe ^j^iOsi qadas), 

Kaïmac. Sorte de sorbet turc. Le mot turc (yssi ou ^j-cU 
qdimaq signifie proprement crème du lait. 

Kalpak. Bonnet à la tartare, est le même mot turc que 
le colback. (Voy. ce mot.) 

10. 



->« 



I. 



l/i8 DFCTIONNAIUE ÉTYMOLOGIQUE 

Kanciiil. ClievTotain des forets de Sumatra. (Boiiillet, 
Scienc) En malais J^^ hnntchil, moschus Javanictis. 

Kava. Boisson enivrante des Polynésiens. ^^11 y a iden- 
tité entre ce mot et le mot kavoua, café des Arabes, qui 
se prononce de la môme manière. Ces deux boissons sont 
servies chaudes, w (Rienzi^) — Voy. Cafk. 

Kazine. Trésor du Grand-Seigneur. De l'arabe iubyw 
khazîna, venant de la même racine qui a donné magasin. 

Kermès. Esi). carmes, alqxiermez, portug. kermes. De 
l'arabe yJi qirmiz, mémo sens. Les botanistes écrivent en 
latin cliermes. 

Ketmie. Genre de plantes de la famille des malvaçées, 
comprenant un assez grand nombre d'espèces exotiques 
(^Hibiscusy De l'arabe ^»la-^ khatmï ou khitmî, qui est 
Yaltltœa dans Freytag, la mauve des marais (marshmallow) 
dans Richardson, la guimauve dans Bocthor. Celui-ci 
donne aussi ^»»la:^ khetmiya, ketmie. 

Keinice, que certains dictionnaires donnent comme le 
nom d'une malvacée, est probablement une faute d'im- 
pression, pour ketmie. 

Khamsin ou Chamsin. Vent d'Egypte. Transcription de 
l'arabe {^*f***^ khammn , mot qui signifie proprement cin- 
quante (de ^y^ khams, cinq), et a été, dit-on, appliqué 
à ce vent parce qu'il souffle pendant cinquante jours. (Voy. 
J.-J. Marcel, Contes du cheykh El-Molidy, t. III, p. 3 18.) 

Khan. Sorte d'hôtel pour les voyageurs, en Orient. 
C'est l'arabe ^Ui. khân, mémo sens, dont l'origine est per- 

» Océunie, l. l*^ p. /if). 



DES MOTS D'OKIGINE ORIENTALE. U9 

sane. (Comp. A3l^ kliâneh, maison.) Dans le sens deprince, 
chef y le mot est aussi persan et a la même orthographe. 
On trouve quelquefois khan écrit par un simple h, han. 

Khandjar. — Voy. Alfange. 

Kharbéga. cçNom d'un assemblage de trous que Ton 
creuse symétriquement sur une surface plane, -et dans 
lesquels on pose des cailloux ou des noyaux de datte en 
guise de pions, comme pour le jeu de dames : aJÎju.^ khar- 
bega.jj (Cherbonneau, DicL franc. -arab. pour la conversa- 
tion en Algérie.) 

KH:éDiVE. Titre donné au vice-roi d'Egypte. Du persan 
^*Xâi. khediw, roi, prince, souverain, mot adopté par les 
Turcs. 

KiBLA ou KiBLAT. Poiut vors lequel les Musulmans se 
tournent pour prier (direction du temple de la Mecque). 
En arabe iCLji qibla, dont le sens propre est chose placée en 
face. 

KiMA. Tridacne géduiii^Chima gigas). Du malais j«(>^ kma, 
qui se retrouve dans les autres idiomes de l'archipel In- 
dien. Néanmoins, le terme scientifique chama et les mots 
français correspondants chame, came, qui désignent un 
genre de coquillages, ont été pris du grec x'/M'^- 

Kiosque. Du persan et turc vi)^^ hoûchk, belvédère, 
palais, villa. Le mot nous est venu par les Turcs qui font 
toujours sentir un i bref après le é k. 

KuRTCHis. Corps de cavalerie persane composé de l'an- 
cienne noblesse. La finale s est la marque du pluriel , car 
le mot est en persan (^:^)yi qoûrtchl. 



•i 



IfiO DICTIONNAIUK KTYMOLOCilQlJK 

L 

Lampouja.ne. Kspèce (l<? {jinfjcinhre. Du nialais-juYannis 
^yi lampoüymifr , (\u\ se» raltarho peut-être au motyii 
lampouy excessif, par allusion à la force de cette épice. Le 
mot nous est venu par les Hollandais, ce qui explique la 
substitution du y à l'y. 

IjAngit. Nom attribué par quelcjues botanistes à l'arbre 
plus connu sous le nom ai allante ou vernin du Japon, C'est 
le malais o^^l^ hrnjoû langliit, arbre du ciel. J'ignore 
l'origine de cette a])pellation. 

Lantahd. Mspèce de [lalmier (^liomssus jlnbelliformis^^ 
lontarus de Rumpf ^ Du malais yjJ lontav. On tire en 
grande quantité de cet arbre la liqueur appelée toddi ou 
vin de palme. 

Laque. Gomme la(nié. C'est un mot d'origine indienne, 

Ml 

([ui nous est venu par rarabe-])ersan JJ lakk ou é^ hlk ^. 
La gomme laque, comme les autres gommes, est le suc 
épaissi d'un arbre, ou plutôt de diverses espèces d'arbres 
([ui croissent aux Indes orientales. « Les Indiens de la côte 
de Malabar l'appellent camlaccan^ dit d'tlerbelot ^. Caiu- 
hwca n'est pas la substance elle-même, mais l'arbre qui la 
produit, car le mot signifie arbre de la laque, du malais 
^.l^ kâyou, arbre. Les Arabes ont d'ailleurs appliqué le 
mot lakk, loukk, likk, à des substances colorantesanalogues 
à la gomme laque *. 

' flerbarium Amboinense, ouvrage écrit tliuis la s«.Tond«» moitié du 
XV II" siècle, publié en 17/11. 

^ Le double A- u'est dû, seinblc-t-il, quV» la tendance dos Arabes à İrili-, 
ti'^'iser tous leurs mois. 

' Bibliolh. orientale , au mot louk, 

■* Voy. Dozy, Gloxs. p. ru)5 <'l :i()(rt. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 151 

L'italien lacca signifie à la fois laque et cire à cacheter; 
dans ce dernier sens on dit en espagnol et en portugais 
lacre, La cire à cacheter doit ce nom à la gomme laque 
employée pour la colorer ^ 

Lazuli (Lapis-). — Voy. Azur. 

Lascar. Matelot indien de la classe des parias. Du persan 
JCaJ kchker, armée , troupe. 






Lebbeck. Espèce d'acacia asiatique et africain (connu 
à la Réunion sous le nom de hois noir). De l'arabe ^ 
lebhh. Le nom du genre léhechie (^Lebeckia), qui comprend 
des arbustes du cap de Bonne-Espérance, a sans doute la 
même origine étymologique, 

Léviathan. Transcription, dans saint Jérôme, de l'hé- 
breu }n>)^ livyathan, qui désigne un monstre aquatique ou 
terrestre mal défini. On peut voir ce qu'en dit Gesenius 
dans son Dictionnaire hébraïque. Le mot paraît se ratta- 
cher à la racine n)b lavah, replier, tordre, en arabe, <^^ 
lawa; le léviathan serait un animal capable de se recourber 
en replis tortueux, un serpent, un dragon. 

LiLAs. Esp. lilac, portug. lilazaro. Les Arabes disent 
JXJ, dUJ, Mac, Mac, (Meninski, Onomast, au moi Syringa 
Persica,) Ces mois, qui ne sont point d'origine arabe, se 
rattachent au persan Juü 7iïl, indigo (voy. Anil); on trouve 
les diverses formes persanes: aLû? ^-y, ^^, ^^' »i^jJUJ, 
nïlah, nïladj, Madj, lilandj, Matig, se rapportant toutes à 
l'indigo; ce qui montre le changement de n initial en /. 
L'arabe lllak pont être pris de l'un quelconque de ces 

• I)'Jl<'rl)elo( , Bihlioth. oriental p ^ an mot huh. 



152 DIGTIO.NNAIHE ETYMOLOGIQUE 

mots, ou mieux encore, je pense, du diminutif JJLJ hlak, 
bleuâtre, comme les doifjts bleuis par le froid*, nuance 
qui caractérise parfaitement les fleurs du lilas de Perse, 
lesquelles sont (ïun pomyre pâle ^. 

LiMo>. Fruit. Esp. limon, portug. limâo, ital. Umone. 
De l'arabe-persan ^j^ hïmoûn, meme sens. 

Plusieurs espèces de citronniers portent aussi le nom 
de lime, esp. (it portug. lima; en arabe iUJ lïma. (Voy. 
Dozy, Gloss. p. 997.) 

LisME. Droit qu'on payait aux régences barbaresques 
pour la pécbe du corail. De l'arabe ^il, i^)^ hlzim, là- 
zimn, chose obligatoire, dette, impôt. (Defrémery.)M. Cher- 
bonneau donne la forme iUv^ /t^^wia qui convient encore 
mieux pour l'étyraologie. (^Dictionn. franç.-^rah. au mot 
tribut.) 

LoG. Mesure des liquides chez les Hébreux. Transcrip- 
tion de l'hébreu i^ log. * 

Loocn. Portug. looch. Terme de pharmacie, pris de 
l'arabe ^jjyJ laôq, potion qu'on lèche, c'est-à-dire qu'on 
prend à petites gorgées; du verbe ^jjJ l(i*aq,Uc\\e\\ lamper. 

LoRi. Nom d'une espèce de perroquet. C'est le malais 
f^^ loûrî ou f^^y mûri, qui désigne un perroquet des 
Moluques. « Le lori, dont les teintes rouges si variées sur- 
passent en splendeur celles de la plus belle tulipe, n 
(Rienzi, Océanie, 1, p. /19.) 

^ ^Lilak, a litlle bluc, bliiish; bliie as ibe fmgcrs wi(b cold pincbing.» 
(Ricbardson.) 

* Dict. d*hist. nal, de Déterville, t. XVI II, p. 32. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 153 

Luth. Esp. laucl^ portug. alaude, ital. liuto. De l'arabe 
^yJt al'Oüd, nom du même inslrument. 

M 

Macabre. Quoi qu'en disent maints dictionnaires, la 
meilleure étymologie qu'on ait encore proposée pour la 
dame macabre est celle qui interprète macabre par cimetière, 
de l'arabe wUU maqâbir (plur. de İMJu maqbara, tombe), 
mot qui est resté en portugais sous la forme almocavar, 
et dans certaines régions de l'Espagne sous celle de ma- 
cabes^^ signifiant l'une et l'autre cimetière. Danse du cime- 
tière ou des tombeaux est assurément une qualification 
des plus justes pour la danse macabre. 

Quant à la danse des Macchabées, chorea Macchabœorum , 
citée dans Du Gange, comme on n'y voit figurer ni Eléa- 
zar, ni ses six frères, ni leur mère, mais seulement une 
série de personnages qui disparaissent à tour de rôle 
^ pour exprimer que chacun de nous doit subir la mort w, 
je liens pour assuré que Macchabœorum n'est là qu'un re- 
présentant de maqâbir ou macabes, cimetière; fantaisie in- 
terprétative dont il ne manque pas d'exemples en notre 
langue^. 

Mâche. Herbe qu'on mange en salade (^Valerianella locus- 
ta). Probablement du verbe mâcher, dit M. Littré. Cepen- 
dant le mot est en arabe, (jûU mftch, la mâche, dans Boc- 
ihor. Mais mâch, d'après les dictionnaires de Freytag et de 

' Voy. Dozy, Gloss. p. i68. 

' G^est ainsi que d^ancicns acles en latin interprètent par centumnuces, 
cent noix, le nom du village de Sannois, près Paris. Les Portugais, trou- 
vant dans le royaume d'Adel une montagne nommée djebel aUfil, montagne 
(le Télcphant, rappelèrent Monte-Felice, Le voyageur Poncct nomme le 
monastère de Bisan, en Àbyssinie, monastère (h la Vision. (Voy. Bruce, 
édit. Paiickouko, l. 1", fiot), et t. II, i6o.) 



15'i DIGTIO.NNAIHK ÉTYMOLOGIQUE 

Kirluinlson. ost iiik» rspècc- de h'fjuriM» du {jenn? des iiois. 
Kl n*ll<» sifjnificalion ressort évidcinment du |>assa{}e d'A- 
vireimc» sur co mot, |). r\r de l'édition do Koino. Je ne sais 
si lioclhor a fait ([uel([ue confusion on si vraiment y^U se 
|)n»nd dans l«» sens de notre mâche. 

AIadka(;ue. Pêcherie pour hî thon. Ks[). almadraba, por- 
lii{j. almadrara. M. Dozy a fait voir dans son Glossaire sur 
Kch'ici (p. 3io) cl dans le Glossaire (rEn{^elniann (p. iA8 
et suiv.) ([lie le terme es[)a{jnol n'est antre (|ue l'arabe 
İüj|lII al-ma:ral)a , venant de yj|^, (»ntourer d'une haie'. 
La madra{[ue est un {jrand j)arc fornié avec des fdets dans 
la mer, et divisé en compartiments où le poisson est suc- 
«•(»ssivement chassé. 

Magasin. Esp. majracon, almairacen, alnutrcen, almacm, 
[)ortu{j. almazom, armazem, ital. nmgazzino. De l'arabe ^ütf. 
makhzen , plur. \j^^ makhâzin, y renier, lieu de dépôt, ve- 
nant du verlx» ^y^ wettre eu magasin, serrer, eonserver. 

iMahaleb. Vulgairement hois de Sainte-Lucie. C'est l'arabe 
<^^J^ mahial), mémo signification. (Razi, man. déjà cité, 
folio /i5 verso.) Sous ce nom. on ex])ortait autrefois de 
Syrie en Europe un petit fruit employé en médecine et 
(ju'on utilise encore dans la parfumerie. Ce fruit a quelque 
ressemblance avec un novau de cerise; aussi nomme-t-on 
l'arbre qui le produit cerisier odorant ou cerisier fnalialeb; 
Belon écrit macalep, Lobcl et Anguillara macaleb, Gordus 
mackoleb. Quant au nom vulgaire bois de Sainte-Lucie, on 
en peut voir l'origine dans Litiré au mot Lucie, 



' (ir. loulet'ois une ruinarque do M. DclW'*nion . {Journ. astat, iiidi-juiii, 
iSGq, \). 038.) Le Siïv.'ifit pi'ofesscur ainıerüil mieux ladarlior ııiîKİrafjııe à 
la racine c.^^^ (favnh, planinr, enfoncer un pwu. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 155 

Mahari. Espèce de chameaux. Transcription de l'arabe 

f^J^mahân, plur. de iCy^ makriya. Ce nom leur vient, 
dit-on, de -^ Mahr^ père d'une tribu, çç C'est cette même 
race, dit le naturaliste Desmarest, que Diodore et Stra- 
bon ont nommée camelos dromas, et qui seule devrait por- 
ter le nom de dromadaire. ?? Cet auteur écrit maihdri et 
donne pour synonyme ragtuihil, qui représente J^t^^ m- 
wakil, plur. deiU^I^ rahila^ monture. 

MahomjStân. Rienzi, le voyageur géographe, veut qu'on 

dise mohammédan, le nom du Prophète étant «xS^ moham- 
med, le loué, et non Mahomet. 

MahOiNne. Sorte de galère turque. Esp. mahona. D'après 
MûUer, c'est l'arabe ;j^l-« maoûn, vase. Maoûn signifie en 
effet vase, marmite, pot, et en général tous les ustensiles 
d'une maison, et bien d'autres choses encore. M. Dozy, à 
qui j'emprunte cette étymologie^ ne dit pas sur quelle base 
s'appuie l'auteur pour passer de lîi à la galère turque. 

JİAiMON. Singe du genre des macaques. C'est le persan 
(jy-ç<^ maimoûn, môme sens, qu'il ne faut pas confondre 
avec son homonyme arabe qui signifie heuretix, comme l'a 
l'ait assez étourdiment l'auteur du catalogue des manus- 
crits malais de la Bibliothèque nationale; un de ces ma- 
nuscrits porte en effet le titre de ^^-fv* ^3^ khodja mai- 
moûn, que le catalogue traduit maître singe. Si l'auteur de 
cette interprétation avait parcouru seulement le début du 
conte, il aurait compris qu'un père, joyeux de la nais- 
sance de son promier-né, ne le gratifie pas du nom de 
maître singe. 

' (Hoss. p. 299. 



15() DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Mainate, (ienro d'oiseaux Je rarrhipel Indien. Une des 
espèces porle le nom de mino ou vut'inou. Ces mots sont 
assurément malais. Mais Marsden ne donne que Làxa mî- 
na, et le Dictionnaire de Tabbé Favre rattache ce mot, 
([u'il écrit sans \ à final, à Thindoustani maina. 

Mamelouk. Esp. el portug. mameluco, ital. inamnuducco. 
De l'arabe ià^mnmloûh, esclave, participe passif du verbe 
JlU malak, posséder. 

Malamoque, nom que les marins donnent à un albatros 
au bec noir, au plumage entièrement noirâtre, ne serait- 
il pas une altération de ce môme mot, par allusion à la 
couleur des nègres mamelouks? 

Manglier. Arbre des Indes orientales, aussi nommé 
palétuvier. En malais, f'^^öU matigghi-mangghi, même 
sens. 

Mangoustan. Fruit d'un arbre des Indes. ^Le fruit le 
plus exquis de l'Orient, et peut-être du monde, est le 
mangoustan (^Garcinia mangostanay.'n Du malais ^a^j^w^» 
manggistan. Marsden ne donne que j^^jçioL» matiggïs et 
(^Km^k* manggista; la forme manggistan est dans le Diction- 
naire de l'abbé Favre (en javanais, dicfhiMJls mnnggis). 



Mangue. Fruit du manguier [Mangifera Indica); du ma- 
lais »2U* mxtngga, même sens. 



Manucode. Oiseau de paradis. Du malais-javanais ^jjU 
a.t!f^»^\ nuïnouq, oiseau. L'oiseau de paradis est appelé 
c»t^:> ^jjU mânouq-dewâta , oiseau des dieux. 

* Rienzi, Océanie, t. I", p. 106, i'* colonne. 



\, 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 157 

Marabout. Religieux musulman. Esp. moraè/to (ermite),, 
portug. marabuto. De l'arabe kjL« morâbit, prononcé à peu 
près nierâbot, à cause du ia t emphatique. 

Maravédis. Ce mot, que nous avons pris de l'espagnol 
niaravedi, est primitivement le nom d'une monnaie d'or 
frappée sous la dynastie des Almoravides, appelés en arabe 
(jjjdiJİyo morâbiUn (du même mot qui a donné marabout), 
Maravedi est une altération de l'adjectif morabıü, comme 
qui dirait ahnoravidien. Le portugais a maravedim et mara- 
bitino, La forme provençale maraboti vient directement de 
l'arabe et confirme la communauté d'origine de marabout 
et maravédis, 

Marcassite. Pyrite de fer. Esp. marqu£sita, autrefois m<?r- 
caxita, portug. marquezita, ital. marcassita, bas lat. mar- 
chasita. De l'arabe lU-&^v« marqachïtiul, que Bocthor écrit 
llajyAby marqachïtâ, en persan, a^.<UmjL* marqachïcha (Ri- 
cbardson). La première orthographe est celle de Razi 
(man. déjà cité, fol. 5 o recto) et celle du traité d'alchimie 
de Djabir (Géber), man. n° 1080 du suppl. arabe de la 
Bibl. nat. folio 5 recto etpassim, et en général la seule 
que j'aie rencontrée dans les manuscrits. Aussi je soupçonne 
fort le xiuuijL^ marqachicha ci -dessus d'être une fausse 
lecture , causée par la facile confusion du e> th avec le (jà ch, 

Marfil ou Morfil. Ivoire. Esp. marfil, portug. marjım. 
On trouve aussi les formes olmafi, almafil (x*" siècle). Les 
Arabes appellent l'ivoire Jujül lj\j nâb al-jîl, dent de l'é- 
léphant, et c'est de là qu'on a voulu tirer marfil, étymo- 
logie acceptée des uns (Diez, Defrémery), repoussée par 
les autres (Engelmann, Dozy^). L'origine reste donc in- 

^ M. Dozy dit que, dans Texpression nah al-fil, le génie de la langue ne 
pei-met pas de supprimer Tarlicle et de dire nabfl; cependant Bocthor tra- 



15S DICTIOiNNAlUE ETYM0L()(;1QLE 

rerlaine. La syllabe finale semble bien (^Ire l'arabe Ju^ 
fil, élépbant; mais peul-ôtre la première partie est-elle 
un mot asiatique ou africain, étranjjer à l'arabe et ayant 
le môme sens que nâb, dent. 

il y a, en vieux français, un terme qui n'est pas sans 
offrir ([uelque analojjie avec la première syllabe de mar- 
ul. C'est le mot mire, défense de sanglier (d'où sanglier 
miré, sanglier de cinq ans, déjà muni de ses défenses), 
correspondant, comme sens, à l'italien sanna, zanna (qui 
est l'arabe ^^m sinn, dent). L'origine de mirfi est inconnue. 

Markab. Etoile a de la constellation de Pégase. De l'a- 
rabe <-Ow« marhih, monture. 

Mascahade. Es]), et portug. mascara, mas([ue; ital. ma- 
scliera, même sens. 11 a été surabondamment démontré par 
divers étymologistes , contrairement à l'opinion de Diez. 
et notamment par MM. Mabn et Dozy. que mascara et ma- 
schera ne sont rien autre (|ue l'arabe »y!i*\j* maskhara si- 
gnifiant houffon, farceur, histrion ; plaisanterie , drôlerie, mo- 
querie. Je crois inutile de reproduire les arguments exposés 
en détail dans le Glossaire de MM. Engelmann et Dozy. 
(Voy. p. 3o4 et suiv.) 

Il y a longtemps que Chardin écrivait, dans son Voyajre 
m Perse : «Ils (les Persans) appellent ces sortes de di- 
vertissements mösc^r^^ c'est-à-dire jeu, plaisanterie, raille- 
rie , représentation , d'où est venu notre mot de mascarade, r 
(Edit. Smith, p. »A 2.) 

Massork. Travail critique fait par les docteurs juifs 

duit le mot dont il est ici question par Jl3 ^^ sinn fil ^ expression tout à 
fait pareille à la forme contestée. Et, en outre, il existe un certain nombre? 
de mots composés, tels que >^^^ mà-ouard, y^'y^ benzeJier (loupe, littér. 
fds du poison) , e(c. où Tartirle manque. Il n'y a donc aucune imiwssibilil»' 
à ce qu'on ait dit nab-fil. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



•159 



connus sous le nom de massorète», pour fixer le texte de 
la Bible. De l'hébreu nn*iDD masörah, tradition, lecture 
traditionnelle. 

Mat. Terme du jeu des échecs. (Voy. Echec.) 
Mat, adjectif, au sens de terne, vient du mat des échecs. 
^Dans les anciens auteurs, dit M. Littré, mat signifie 
lad, humilié; c'est de ce sens qu'on est allé au sens de terne, 
qui paraît très-récent. » L'espagnol a mate, couche de blanc 
avant de dorer, qui est assurément le même mot. Il est 
remarquable qu'en hindoustani le terme c:>U mât, importé 
du persan, a aussi les deux sens : check-mate; astonishecl, 
confounded. (Shakespear, Dict, Hindust. and Engl.) 

Matamore. Silo pour le grain, w Les Maures et les Arabes, 
dit Ray nal S serrent leurs grains dans des matamores ou 

magasins souterrains La forme des matamores ne 

diffère que peu de- celle de nos puits. » C'est l'arabe 
a^yioA matmöra ^ fosse souterraine, silo. 

De ce mot vient l'espagnol mazmorra, cachot, fosse, 
prison. On peut voir, dans la Relation du sieur Monette*^, 
qui fut captif au Maroc de 1670 à 1681, la description 
de la mazmorra où on le renfermait la nuit avec les autres 
esclaves : « C'étaient de vrais silos creusés sous terre . . . 
on faisait descendre les esclaves dans ce trou ])ar une 
échelle de corde, v 

Matassins. Esp. matachin, portug. mucliachim, ital. mat- 
tacino, M. Dozy dérive ingénieusement ces mots de l'arabe 
Aai.^ oiiadjh, visage, employé dans le sens de masque, d'où 

un verbe ^^y tawadjdjah, se masquer, et enfin le parti- 



r 

* Hist. philos, des Etats harbaresques , édit. Penchet, 1. 1*', p. ^7. 
^ Dans le Tour du monde, 1. 1", p. 310. 



:^ 



IGO DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

cipe AaLyu moutawadjdjih, au pluriel ^.»<}>yL* motitawadj- 
djihln, personnes masquées, matassins\ (Voy. Gloss. p. Sog, 
3io.) 

Matelas. Esp. et portug. alniadraque , prov. almatrac, 
ital. matarazzo, malerasso, bas lat. almalracum , matera- 
cium, mataricium , almatricmm, vieux fr. materas, mathelas, 
matterat, matelat. De l'arabe rr^ mxitrah, lit, matelas , dans 
Bocthor. Ce mot vient de la racine ^Jo tarait, jeter, qui a 
donné un autre mot de sens analogue, iC^tJo tarâha, 
coussin. 

Pour comprendre comment le lieu où l'on jette, ou 
bien la chose jetée [matrah, motrah) a pu s'entendre d'un 
lit, d'un matelas, il suffit de se rappeler que les Orien- 
taux n'ont ou n'avaient pas de lits proprement dits, à la 
façon des nôtres, avec un châlit, mais qu'une simple cou- 
verture, un matelas jeté à terre en tenait lieu. On peut 
comparer les expressions latines stratum, stragulum, ratta- 
chées à sternere, 

Matraca. Roue garnie de marteaux de bois. (Besche- 
relle.) Ce mot est espagnol, et dans cette langue il dési- 
gne aussi la crécelle de bois qui remplace les cloches à 
certains jours de la semaine sainte. C'est l'arabe xijia^ mi- 
traqa, marteau, instrument pour frapper, de la racine ^y^ 
taraq, frapper. On connaît, bien que les dictionnaires 
français ne le donnent pas, le mot matraque, employé en 
Algérie dans le sens de bâton, trique; c'est la prononcia- 

^ Citons pour mémoire Texplication suivante : «Il y eut vers i384, en 
Provence, une sorte de Jacquerie dont les trop nombreux associés étaient 
connus sous le nom de tuchins ou coquins; et dans quelques parties du Midi , 
sur le territoire de Bormes, par exemple, on appelle encore matouchins 
{mali tuchini) les brigands et les filous.?) (Magasin pittoresque , numéro de fé- 
vrier 1876, p. 55, d'après M. Ph. Girand, Notes chronolog. pour servir à 
rhistoire de Bormes, 1869.) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1G1 

tion algérienne du même terme arabe (^^ (Voy. Cher- 
bonneau^ DicLfr.-ar, au mot trique^.) 

Matras. Vase employé dans les opérations chimiques. 
Ambroise Paré écrit matelas; on trouve au xiv* siècle ma- 
theras par un th. Tournefort parle de çt bouteilles en cuir 
faites en pyramide » , en usage dans l'île de Samos et ap- 
pelées mataras ^. Ce dernier mot est assurément identique 
à l'arabe iLlx« matara, outre de cuir. En est-il de même 
de notre matras et de l'espagnol m^atraz ? Silv. de Sacy, 
trouvant le niot^Ui^t, vases, dans la traduction arabe de 
l'évangile de saint Jean (ch. ii, vers. 6), pense que c'est 
un lerme d'origine grecque^. 

Medjidieh. Décoration ottomane instituée en i85i par 
le sultan Abd-ul-Medjid. Le nom o^î^' *>y^ abdou 7-me- 
djid, signifie en arabe serviteur du Glorieux, c'est-à-dire de 
Dieu. Medjidieh est un adjectif féminin iô^X-çsi formé sur 
medjid, en tant que nom du sultan; il peut s'interpréter la 
medjidienne ou la glorieuse, 

Medreça ou Médresseh. Etablissement d'éducation. 
Transcription de l'arabe iÛM^Js^ medresa, qui vient de ^Jé^:> 
daras, enseigner, apprendre. 

Meïdan ou Maïdan. Place dans les villes de l'Orient. 
Transcription de l'arabe ^tosju* metdw, place, hippodrome. 

^ L'origine de ce dernier terme, trique j n'est pas bien établie. Il ne serai l 
pas impossible qu'elle se rattacbât au même verbe arabe faraq, frapper. Le 
languedocien a traça, cogner, frapper; mais la forme tvmca, casser en frap- 
pant, porte à rapprocher ces deux mots du latin truncare. Troquer, échan- 
ger, pourrait se rattacher à un mot signifiant^flp/?er, si l'usagode se frappw 
réciproquement dansla main pour conclure un marché esl ancien. 

^ Voyage du Levant , t. Il , p. 1 3 1 . 

^ Ahdnllatif, p. aS'i. 

1 1 



Ifri DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK 

Il parait qu'on trouve en vieil espagnol nlmid/ma, avec ce 
dernier sens , hippodrome '. 

iMelguite. ç^Le nom de meichites, qui veut dire roya- 
listes, est celui que les eutycliiens donnèrent aux ortho- 
doxes, à cause que les empereurs, qui étoient catholiques, 
autorisoient la saine doctrine par leurs édits et au con- 
traire proscrivoient les eutychiens. w (Bossuet.) De l'hé- 
breu "ij^D melok, roi. 

M^LOGHiE. Genre de plantes de la famille des malvacées. 
Lat. botan. melochia. De l'arabe H^^^ melokhïa, ou, 
comme écrit Richardson, Ly^^X* mouloûklnâ, espèce de 
mauve. Le mot arabe paraît être une altération du grec 
fx(xkd)(fjy mauve. C'est donc à tort que le manuscrit de Razi^ 
écrit iu^^Jl» meloûkta par un d k^ comme si le mot se rat- 
tachait à JJl« inelik, roi, et signifiait royale: üjuJi iu^^t 
\JiaJü\ (j^ ç^la melokia est voisine de l'arrochew, ce qu'il 
faut entendre non point sous le rapport botanique, mais 
au point de vue de l'usage médical, l'arroche ou bonne- 
dame passant, comme la mauve, pour émoUiente, rafraî- 
chissante, laxative. 

Mérinos, c^ Les traces du mérinos se rencontrent dans 
maintes tribus (de l'Algérie), et il n'est pas improbable 
que ce soit des environs de Tlemcen , où existe encore la 
tribu des Béni-Mérin, que soit partie la fameuse race des 
mérinos, v (Tisserand, cité par M. Littré dans les Additions 
au Dictionnaire,) M. Sanson, professeur de zootechnie à 
l'école de Grignon , n'est pas éloigné de croire à cette ori- 
gine du mouton mérinos. 

^ (jayangos, trad. de Maccari, II, 685; dans Dozy, GIoms. p. iQh. 
' .\° looT) du siïp. ar, do la Bibl. nal. foL /12 roclo. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 163 

Mesquin. Esp. mezguino, portug. mesquinho, ital. mes- 
chino. C'est l'arabe ^aJC^.^ meskïn, pauvre, qui ne possède 
rien. 

Metel, Methel ou Pomme mételle. Vulgairement nom- 
mée pomme épineuse, herbe au diable, herbe aux sorciers, en 
botanique Datura stramonium, rrLa stramoine métel, dit 
Bosc, croît en Asie et en Afrique. Elle est narcotique, et 
les charlatans de l'Inde en font usage pour guérir les 
maux de dents et occasionner des visions qu'ils expliquent 
ensuite conformément à leur intérêt ^ ?? C'est l'arabe 
JSU mâthil, même sens, mot qui manque dans Meninski, 
Freytag, Richardson, mais que donne Bocthor-, et que 
j'ai relevé aussi dans YAlmansouri de Razi ^. 

Une variété de stramoine porte le nom de tatule, qui 
est l'arabe xUôIIo iâtila (dans Bocthor). Peut-être est-ce 
le même mot que datura, lequel serait , d'après d'Orbigny, 
une corruption d'un terme arabe. (Cf. les formes arabes- 
persanes «j^t>, »iyb taioûra, taioüla, qui montrent la 
correspondance de r et /.) 

MézÉRÉON, Mézérion OU Almézérion. Esp. mezereon (mot 
qui manque dans le Gloss. de M. Dozy). C'est primitive- 
ment la camélée; le nom s'est appliqué plus tard, chez 
Gesner et les botanistes allemands, a l'espèce de laurier 
dit bois-gentil ou garou, dont le port et les qualités caus- 
tiques sont assez semblables. De l'arabe-persan ^^^iU ou 
{jy.))^ mâzriyoûn, donné par Castell, que Freytag n'a pas 

' Dict. d'hist. nat. t. XXX II, p. 210. 

^ Aux mots stramoine f noix métel y pomme épineuse. 

^ Man. ar. déjà cité (Trailé III, ch. xwiii , fol. /17 verso et /18) )^^ 

Jjci t^^3 ^Osâö Ji*U « la noix méthel provoque la stupeur et quelquefois 
tue. 71 Le mot est aussi dans TAvicenne imprimé de Rome, p. iv.. Avicenne 
compare la noix methel à la noix vomique. 

1 1 . 



' • 



.1 



/ 



16'i ÜICTIONNAIRi: KTVMOLOGIQUK 

noté, mais ([u'on lit dans YAlmansouii de Razi (fol. ."io 
vorso du manuscrit d(5jà citcî). Bocthor écrit ^s*« (au 
mot camélée). 

Mils. rNom que les Persans modernes donnent aux 
exercices de gymnastique faits avec des espèces de mas- 
sues. Les mils ont été introduits par M. Harriot en Eu- 
rope et dans nos gymnases.» (Littré.) Je suppose que 
mils est un pluriel et que le singulier wi7 (sans doute pro- 
noncé mail) représente le persan Juy» mail, marteau, mas- 
sue. Le mot ne se trouve pas en ce sens dans les diction- 
naires persans; mais il est dans le Gazophyl, ling. Pers. qui 
traduit martello di porta par ^à Juy», et martello di campana 
(battant de cloche) par (j-^û J^ et ^^»^ Ja* ^ C'est sans 
doute étymologiquement le même mot que notre mail, 
maillet, quon tire du latin malleus, marteau. 

MiNARKT. Esp. miiuirete. De l'arabe iJ^Lu menâra (pro- 
noncé à la turque), signifiant lieu ou il y a une lampe (de 
la racine ^U w/îr, brill(T), puis lampe, fanal, phare, et enfin 
minaret, Minarete n'est pas dans le Glossaire de M. Dozy, 
mais on v trouve almenara, candélabre, fanaK et aime- 
nar, ^spied de fer sur lequel on mettait des torches de ré- 
sine ou de bois résineux pour s'éclairer, r 

MiRAMOLiN. Esp. miramoliu. Corruption de l'arabe ^fu^t 

^^^juL^t amw al-mouminln y chef des croyants. C'est la même 
expression, non moins altérée, qu'on trouve dans la re- 
lation de \\illibald : rf,Mirmumnus, roi de> Sarrazins. *• 

( '«y<ç^ ''"^- <*' wifw/. (. II, p. -().) 

Mirza. Prince. Transcription du pei'san K-x* mlrzâ, 

* M. Dofix'iiuM'} UJf signale ^Lyta^er \v -mmis iIo massue dosi pf^iteràn ou 
lulteiirs. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 165 

pour «àt) J.X*! emir-zâdeh, fils d*émir. Emir est arabe, zâdeh 
est persane De ce dernier mot et de «U chah, roi, est 
formé le titre de chahzadeh, fils de roi, donné à l'héritier 
présomptif du trône, chez les Turcs. 

MiscHNA. Recueil de traditions rabbiniques. Transcrip- 
tion de l'hébreu n:^p michnah, répétition (seconde loi), 
du verbe chanah, être changé, modifié. (Voy. Munk, Pa- 
lestine, p. 607.) 

MisTiQuE ou MiSTic. Catal. mestech, esp. mistico. Sorte 
de barque. De l'arabe Jetj>*^ mistah, plateau à porterie 
pain, grande poêle à griller le blé, etc. dans Golius, ou 
mosattah, barque armée. (Voy. Dozy, Gloss. p. 3i4, 3i5.) 
Je présume que les deux mots ont dû se confondre dans 
l'usage, sans quoi mosattah eût difficilement donné mistic 
ou mestech. 

MoBED. Minisire de la religion de Zoroaslre. En persan 
*Xjj^ moübed. 

MoHARREM. Premier -mois de l'année musulmane; ma- 
harram dans les Lettr. pers. de Montesquieu. En arabe 

Jla2 mouharram, qui signifie sacré, interdit (de la même 
racine qui a donné harem) ^ parce que, avant Mahomet, il 
était interdit de faire la guerre durant ce mois. 

MoHATRA. Sorte de contrat usuraire. Esp. mohatra, 
portug. mofalra. C'est l'arabe «Jôlî^ mokliâtara, hasard, 
chance, risque, pari, ainsi que l'indique le Dictionnaire 
d'Ellious Boclhor, qui traduit mohatra par «Jolî^ ^ bi 

* L'auteur de Tlndex qui Icrmine l'édit. des Lettr. pers. de Montesquieu 
par André Lefèvre, rapproche mirza de marâ 3-*, homme. C'est une er- 
reur à coiTİger. 



■f ..I 



1()6 DlCïlOiNNAlRE ÉTYMOLOGIQUE 

moklialara, litU^raleiuent vente hasardeuse, (jutte étymolo^nc 
est a|)[)uyd(» par MM. Defréiuery \ Dozy ^ etc. 

MoiRK. Ce mot a si|jnifié priiuitivemcnt une étoffe en 
j)oil (le chèvre on d'autres animaux. Quelques étymolo- 
{jistes ont voulu \{\ tirer de ran{|[iais mohair; mais les meil- 
leurs lexicofjraplies anjflais tirent au contraire leur mohair 

du français moire ^. Boethor traduit moire par J^ mo- 
khayynr, et ce terme aralx^ [)ara{t (ître la véritable étymo- 
lo{{ie. Jl correspond à l'italien mocajardo ou mucajardo, « una 

sorta di tela di pelo. n Jm^ mokhayyar, comme bien d'autres 
expressions, manque dans Freytajj; mais il est dans Ri- 
chardsou : ^\ kind of coarse camelot or hair-cloth», et 
dans Meninski : «Cilicii panni telaive vilioris species, ca- 
pri|)ilium. V 

Moïse. T(îrme de charpenle : ^)ièces de bois plates as- 
semblées deux à deux, parallèlement, par des boulons, et 
servant à maintenir la charpente. Je suis ])orté à croire 
que moise, moisine (comme on disait au xv*' siècle), repré- 
sentent l'arabe (S^^y^ mownzi, parallèle. M. GasAon Paris 
a fait remar([uer que moise peut correspondre au latin 
metisa, table, comme toise à tensn. Cela est vrai; mais 
pourquoi ces deux pièces parallèles constituant la moïse 
(il n'y a pas de moise sans les deux) auraient-eHes été 
appelées metisa? De plus, il y a en espagnol un vieux 
terme de charpenterie, musa, apparemment identique à 
moise, qui ne peut venir de mensa, et que M. Dozy regarde 

aussi comme une altération de cô!^ mowazh Mon hypo- 

^ Journ. asiat. janvier i86;>. , p. 91. 

* GI08S. p. 3 lü. 

'' Voy. pur cxciriplu le Dictionn. de Samuel Johnson qui définit le mol : 
« Tliread or sluff inade bf camers or other hair^î , et donne pour élymologie 
1« françfMK mniiairc. Voy. cependant Tarlicle moire dans le Dict. de ]\[. Littré. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 167 

thèse reste donc assez vraisemblable. J'ajouterai qu'on 
trouve amoise comme synonyme de moïse; Ya initial repré- 
senterait l'article arabe al. 

Moka. Espèce de café, lire son nom de la ville du Ye- 
men nommée en arabe \^ Mokhâ, 

Mollah ^ De l'arabe dy maulâ, maître, seigneur, ma- 
gistrat, écrit souvent ^y^ et prononcé vulgairement en 
Turquie mollâ. C'est de ce même mot , suivi du pronom ^^ 
i de la première personne, is^y^ maula-i, mon seigneur, 
que nous avons fait muley, titre précédant le nom des em- 
pereurs du Maroc et souvent pris à tort pour un nom 
propre. 

MoLOCH. Dieu des Ammonites , dans la Bible. En hé- 
breu , ^J?tD molek, mot phénicien qui a ses congénères dans 
toutes les langues sémitiques, avec la signification de 
possesseur, maître, roi; la dernière voyelle est changée en 
dans la traduction des Septante, MoXtJ;^, et dans celle 
de saint Jérôme, Moloch, d'où nous l'avons pris. 

Momie. Esp. moînia, portug. momia, mumia, ital. mum- 
mia. De l'arabe iU^ ou Ly^ moumla, qu'on tire de 
l'arabe-persan -^ mjoum, cire. ^Mumie est persan, dit Char- 
din, venant de moum qui signifie cire, gomme, onguent^, t) 

«La médecine. . . , fit jadis usage de la momie (ou 
mumie) dans plusieurs maladies, soit qu'elle espérât en 
tirer quelque avantage physique, soit plutôt qu'elle voulût 
agir sur l'imagination des hommes, souvent plus difficile 
à guérir que le corps. Mais les momies du commerce ne 
sont point d'anciennes momies égyptiennes; ce sont des 

' Montesquieu (Lettr. pers.) écrit souvent mollah. 
' Voij. en Perse, éàiLSmilU, ]). 199. 






168 DlGTlOıNiNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

cadavres préparas par (juclqucs Juifs et Arniéiiiens qui 
cherclient à tirer parti de tout. . . On emploie aujourd'hui 
cetfe momie tm appât |)our attirer les poissons. » (Virey ^) 
La mumie ou momie dos alchimistes (amalgame de 
plomh) est le m^me mol. 

MoRiNGK. Arhre d'Asie. Le Morhiga oleifera est le même 
que le bcn. (l'es! Tarahe ^y prononcé mirnedj par Golius, 
(]ui le donne pour une espèce d'agalloche. Agalloche ou 
bois d'aloès est une expression vague |)ar la(|uelle on a 
désigné un assez grand nombre de bois de senteur ou de 
végétaux d'origine orientale servant à la parfumerie. Dans 
Hichardson, mirïiedj dcyieni ^ymimah, et, dans Freytag, 
il se transforme en morantiah. Le mot vient de l'Inde; 
Léman écrit morùigha , morunga, morungu, 

MoHTAiSE. Esp. mortaja. Je pense que ce mot, comme 
(juelques aulres termes de l'art du charpentier, nous vient 

de la langue arabe. Le verbe )^ razz signifie planter, in- 
sérer; il se dit, par exemple, de la sauterelle qui plante 

son oviducte dans la terre pour y pondre ses œufs. «); 
raxza est dans Meninski c^foramen ferreum quo pessulus 
excipitur vel sera w, ce qui est tout à fait l'un des sens par- 
ticuliers de mortaise, t? ouverture pratiquée dans une gâche 
pour recevoir un pêne»; c'est la gâche elle-même dans 
Bocthor et dans Cherbonneau, et M. Dozy tire de là l'es- 
pagnol olguaza qui est certainement notre mot gâche^. Mor- 
taise serait un participe de la huitième forme du verbe. 

«M 

On trouve en effet yy« mourtazz avec le sens de planté, 

' DicU iVhist. nat, t. XXI, p. 3i i. 

2 Pour expliquer le changement de ^ r eu ^, on peut conjecturer que cet 
r a été accidentellement grasseyé, et par suite confondu avec le ^ grÂ, qqe 
les Arabes occidentaux prononcent r, mais que l'espagnol transcrit par g. 
(Cf. razzia ==grtzia.) 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 169 

Jixé, inséré, ce qui conviendrait mieux à tenon qu'à mortaise; 
mais il est à remarquer qu'on disait autrefois trou de mor- 
taise, comme dans ce vers de Villon, cité par M. Littré : 

Les vy tous deux par un trou de mortaise. 
Ajoutons que la forme espagnole mortaja représente 

«M 

très-exactement le féminin arabe «yjy« mourtazza; car le ) 
z arabe devient un y en espagnol devant la voyelle a ^. 

Mortaja n'est pas dans le Glossaire de MM. Engelmann 
et Dozy. 

Mosquée. Esp. mezquita, portug. mesquita, ital. meschita, 
mosca. De Tarabe Js^aè^v^ mesdjid, lieu de prière, où on se 
prosterne, du verbe J^ sadjad, se prosterner. 

MoüCRE. Muletier, loueur de mules. Esp. almocreve, 
portug. almoqueire. De l'arabe (S)^ mokâri, conducteur 
ou loueur de chameaux. 

MoüssELiN. Officier turc d'un rang secondaire, est le 

lieutenant d'un pacha ( Douillet, Scienc), C'est l'arabe 1^««^ 
mousellim, qui sauve (de la même racine que musulman), 
pris chez les Turcs pour désigner le lieutenant d'un nou- 
veau pacha, chargé d'aller en avant prendre possession du 

pachalik. (Voy. Meninski.) La forme régulière est I^m-jco. " 

Mousseline. Esp. muselina, portug. musselina, murselina, 
ital. mu^solina. De l'arabe ij>^y mauseli, adjectif formé sur 
le nom de la ville de Mossoul , Mosul ou Mosel , Ju©^! al- 
mausel (D'Herbelot écrit moussai). t^Tous les draps de soie 
et d'or qu'on appelle mosulin se font en ce lieu (Mosul), 
dit Marco Polo ^. Les plus forts marchands qu'on nomme 

' Voy. Vlnlroducl. du Gloss. de Dozy, p. 19. 

' Voyag. ancetmod. publiés par M. Charlon, t. Il, p. 273. 



/ » 



170 DICTIONNAIRE ETYMOLOuIQUE 

mosulin, (jui a|>[)ortciit de {jrandcs quantités d'épices pré- 
cieuses, sont de ce royaume.'? LVdileur, en note, dit que 
le sfîcond mosulln est probablement une corruption de 
musUmin, musulmans. Je croirais tout aussi bien qu'il est 
identique au premier et signifie /j'cw.'» de Momh 

Mousso>. On a dit aussi inonson, Esp. monzon, portug. 
monçâo, ital. mussotie. De l'arabe /«v^ mausim, époque fixe, 
fôtc, foire, et aussi c^ saison favorable pour le voyage des 
Indes '.?î Les habitants de l'archipel Indien prononcent 
moüsim et emploient le mot dans le sens de saison , comme 
dans cet exemple que je prends dans le Makota radja, un 
des ouvrages les plus estimés de la littérature malaise : 

ift cH^ ij^^ ^)^ f"^ ^^^ u'^ ^ iû^y^ f^y* ^^ ^^ 

ow^Lm «Mais passe la saison des pluies {^moiisim hoûdjan) 
et arrive la saison de la sécheresse {moîmm kamârou) avec 
une chaleur extrême ^. » 

Mozarabe. Esp. mozarabe, muslarabe, portug. mozarabe, 
musarabe, ^ Par ce nom on désignait les chrétiens qui vi- 
vaient au milieu des Maures, et en particulier ceux de To- 
lède, qui avaient dans cette ville six églises pour y exercer 
leur culte. Il dérive de t-ytx-»*^ mostarib, arabisé, nom 
que les Arabes donnaient aux tribus étrangères qui vi- 
vaient au milieu d'eux. » ( Engelmann , Gloss. p. Sat.) 

«M 

Muezzin. Esp. almuedano. De l'arabe ^3.« mouedlidhin 
ou mouezzin, celui qui appelle à la prière, dont la racine 
est ^t oudhn, oreille. 

McFTi ou MüPHTi. Esp. et portug. mufti. De l'arabe ^^cjU 

^ Voy. Dozy, Gloss. p. 817 et suiv. 
* Va\. ào Roorda van Isijnga, p. n . 



( . 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 171 

moufa, jurisconsulte, celui qui donne un J^felwa, in- 
terprétation de la loi. 

Mulâtre, ç^ On appelle ^y mouallad, celui qui est né 
d'un père arabe et d'une mère étrangère, ou d'un père 
esclave et d'une mère libre. C'est, je pense, de là et non 
de multis que vient en espagnol et en portugais mulato, 
en italien mulaito, et en français mulâtre. » Ainsi s'expri- 
mait Silvestre de Sacy dans sa Chrestotnathie arabe (t. II, 
p. 1 55). M. Defrémery ^ et M. Engelmann avaient adopté 
cette dérivation. Elle a été combattue par M. Dozy, dont 
on peut voir les raisons, p. 384 du Glossaire, 

MusAcÉES. Famille de plantes dont le bananier est le 
type. Les botanistes, prenant le nom arabe de la banane 
j^ mauZy Hjiyà mauza, l'ont latinisé sous la forme musa; 
de là le nom de musacées. La feuille du bananier était 
connue chez nous avant le fruit, parce qu'on s'en servait 
en Orient pour envelopper les pains de sucre expédiés en 
Europe : ^Musa vulgo dicta inter palmas videtur recenseri 
posse», écrit Jean Bauhin au commencement du x\if 
siècle; «oritur in ^gypto et Gypro; cujus folia in Italia 
visuntur sacchari panes convestientia ^. w 

II est à peine besoin de dire que l'opinion mentionnée 
par M. Littré^, d'après laquelle ce mot serait une allusion 
au nom de Musa, l'ami de Virgile et d'Horace, médecin 
de l'empereur Auguste, n'a aucun fondement. Musa, qu'on 
trouve aussi sous la forme amusa, ne remonte guère, 
I comme nom du bananier, au delà du xvi*' siècle ou de la 



• Mém. d*hisl. orient, p, 33/i. 

- Histor. plantarum universaUs, t. 1", p. i5o. Cet ouvrage n'a été publié 
(i65o) que trente-sept ans après la mort de Tautelir. 
^ Dictionn. au mot musacées. 



17-J DICTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

lin du x\*. rf^Mau: son wuza dicla yEyyptiisw, dit Prosper 
Alpin. 

Muse, nom donné à quel([ues figues d'Egypte plus 
douces (pie les autres (Littré), est évidemment le même 
mot mauz. 

Musc. L'es|)agnol ahnisque, almizcle et le portugais al- 
miscar viennent assurément de l'arabe JumXI al-misk, même 
signification; mais notre musc et l'italien musco, muschio, 
sont le latin muscum (qui est dans saint Jérôme). Celui-ci 
et le grec (jl6(jxos viennent d'ailleurs de l'Orient. L'arabe 
misic est d'origine persane. 



Musulman. Esp. musulman, portug. musulmano. De l'a- 
rabe W^ mouslim, pluriel (^^xU^^ mouslimin, qui fait pro- 
fession de Yislam. (Voy. ce mot.) L'espagnol mosletnita, par 
contraction mollita, renégat, a la même origine, d'après 
M. Dozy^; mais M. Defrémery aime mieux rattacher ce 
mot à mosUmy, plur. mesalima, qui, d'après Et. Quatre- 
mère (^SulL Mamel. t. II, 2® partie, p. 66), désignait, en 
Egypte, les chrétiens ou les juifs convertis à l'islam^. 



N 



Nabab. Esp. nabab, portug. nababo. C'est l'arabe Lj\y 

nowab, pluriel de (-^b wlib, lieutenant, vice-roi. Le mot 
nous vient de l'Inde. Le pluriel a été employé pour le sin- 
gulier, ainsi que cela arrive souvent en hindoustani, pour 
les mots d'origine arabe. (Voy. Defrémery, Revue critique, 
décembre 1868, p. 4io.) 

' Glo$8. p. 320. M. Dozy cite encore (p. .'iaS), comme dérivé de mous- 
lim, un mot muzlemo donné par Berganza avec le sens de barbaro, rustico. 
^ Uev. crit. décembre 1868, p. /iio. 



I 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 173 

Nabathékn. Adjectif formé de kxj nahat, plur. bLût an- 
bât, nom que les Arabes donnaient aux Nabathéens. 

Nabga. Fruit d'une espèce de jujubier. Chez nos bota- 
nistes, le mot s'écrit aussi nebca, nabqah, nabach, napeca, 
nabeca, nebbek. C'est l'arabe iouj nabiqa, nibqa, Rharanus 
nabeca, dans Freytag. 

Nacaire. Ancien instrument de musique militaire, sorte 
de tambour ou de timbale. Ital. gnaccare (qui est le gna- 
care de Molière, dans la Pastorale comique ); bas latin, na- 
cara; bas grec, dvoLxapa. Ce n'est point, comme on l'a 
dit, l'arabe jaJü naqïr ouj^yb nâqor, qui signifient trom- 
pette, clairon, mais le persan «;Uü, en arabe ï^Iju naqâra, 
timbale ^ Arabe ou persan, le raot a pénétré, en conser- 
vant sa signification, non-seulement en Europe, mais 
aussi dans une partie de l'Afrique, notamment en Abys- 
sinie et chez les Latoukas des bords du Nil Blanc , au sud 
de Gondokoro , comme on peut le voir par les passages 
suivants : ç^ Cependant la grande tymbale ou nagareet, 
qu'on appelle le Lion, fut portée devant le palais. ?? (Bruce , 
Voyage en Nubie, édit. Panckouke, t. III, p. ^19)« — 
^ Un jour, les nogaras battent, les trompettes sonnent.» 
(Sam. White Baker, Voyage à l'Albert Nianza, dans le Tour 
du Monde, i*^*^ sem. 1867, p. i5.) 

Le nacaire faisait aussi partie de la musique royale des 
princes malais de Malacca : ^^U ^^ y! c^^;^ c:>;^*m viLs». 

la lettre venait de Pasey ou de Harau , elle était reçue 
avec tout l'appareil royal, tambour, flûte, trompette, 71a- 

^ Hocthor, aux mots tambour et timbale, écrit »»ijü par un douhie yjj q, 
naqqâra. Panthier, dans son odilion de Marco Polo (t. 1", p. 2/i5) compare 
naqâra au sanscrit anakah. 



İTİ DICTIO>>AIP.E ETYMOLOGIQIE 

gara.* \CkfJjarai Mnlm/ou. |*. MF^ do l^xte malais publia 
par M. Oulaurier. < 

m 

.\ibiB. Esp. portug. îtal. nniir, Ce>t Tarabe ^aIô» ma- 
(/A/r. opposa à. en face de. Dans le langage astronomique. 
iia///itr se dit d^un point diamétralement opposé à un autre, 
ou . si Ton veut . séparé du premier par un arc de 1 80 de- 
gr<^> : B^^^ûâ^ fj\yyml\ Jjt - la première étoile de l'Ecrevisse 
et son uadir." Sur la sphère terrestre, nadhir serait syno- 
nyme d'antipode. On voit que notre nadir est une abré- 
viation de oi^uJtjJûi nadhir et-jem/. opposé au zénith. 

Naffe ( Eau de). Eau distillée de fleurs d'oranger. Esp. 
nafa. nefa. " Flores decerpti etiam per maria in longinquas 
regiones perfeninfur. et aqua quoque quam naffam vo- 
canf , fragrantissimo odore, ex iis parata arte distillatoria. » 
(Jean Bauhin ^) De l'arabe ââ^ najha, odeur ^. Le persan 
A»ü nafeh, qui est peut-être le même mot, signifie vési- 
cule du munc; de là vient nafê, fruit de la ketmie. (Voy. 
Abelm ose. ) 

\arghileh ou Nargdil^. Pipe orientale. D*après Et. Qua- 
ireinère, du persan JuS^U nârghil, cocotier, noix de coco. 
« Il a pris ce nom parce que la capsule qui renferme le 
tabac est formée d'une noix de coco ou, du moins, en a 
la figure ^. n Dans la pipe syrienne appelée chuchet, d'après 
M. Spoll ^, le flacon de cristal du narguilé est, en effet, 
remplacé par une noix de coco. 

Natroiv. Esp. anatron. De l'arabe ^J^ natroûn, avec 

' l[i»t, plant univers, t. I", p. 99. 

* Dcfrémery, Joum, asiat. janvier 1862, p. 93. 
^ Joum. de» .Sa», janvier 1848, p. '1 3. 

* Voyage nu Liban ^ dans le Tour du Monde, i" sem. 1861 , p. 3, noie. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 175 

l'article an pour al, an-natroûn, soude carbonatée native, 
dont l'Egypte fournit une grande quantité. Les alchimistes 
écrivent aussi anaton, nataran, 

Nébulasit. Etoile /S de la queue du Lion. C'est une 
forte altération du nom arabe «X^t <^ô5 dheneb el-asad 

m 

(ou dhenehou^l-asad) ^ la queue du Lion. On trouve encore 
les formes moins altérées dmeh alecit, deneb ahced, 

Nems. Nom donné par Buffon à l'ichneumon ou man- 
gouste d'Egypte. C'est l'arabe ^J*Jİ nims, même sens. 

Nénufar. Esp. et ital. nenufar. De l'arabe-persan ^»jA^ 
nïloiifar ou yy^ nınoüfar, même sens. Freytag indique la 
prononciation nei ou lieu de ni pour la première syllabe. 
Etymologiquement, celle-ci est la meilleure, si, comme 
je le suppose, y^Xû nlloûfar est un composé de Ju^ nïl, 
indigo, et Jyj noûfar, autre nom persan du nénufar, le- 
quel, du reste, est aussi passé dans la langue de nos bo- 
tanistes, nuplmr jaune, nuphar luteum^. Dans cette hypo- 
thèse, leniloufar (pour nil-noufar) aurait été, à l'origine, 
le nuphar bleu, sorte de nénuphar qu'on trouve en Egypte, 
en Perse et dans l'Inde, dont la racine est comestible, et 
dont les fleurs, d'un bleu tendre, servaient autrefois à 
faire des couronnes ^. 

C'est probablement au botaniste et médecin Otto Brun- 
fels, mort en t 534, qu'on doit l'introduction du mot né- 
nuphar dans notre terminologie botanique ; ses contempo- 

' M. Lillré cite même un vers de Ronsard où ce terme est employé : 

Le blanc neufart à la longue racine. 

* Voy. Bosc, Diciionn. d'hisL nat. t. XXII, p. Zİ97. — ^^^> ^^®^ ^® ^^"^ 
de bleu, entre dans la composition de plusieurs autres mots orientaux 
qu'on trouve dans les dictionnaires. Tel est nil-gaut ou mjl-ghaut (voy. pins 
loin). 



i 



17G 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



rains oui conserve^ longtemps ranciennc désignation latine 
nymphœa^ : t Nénuphar pro nymphaea capitur Arabiae", 
dit un commentateur de Dioscoride ^. 

Neskiii. Transcription de l'arabe f^àf\j neskhi, nom de 
récriture ordinaire des Arabes. 

NicHAN. Décoration turque. Du persan ^LûJ nicluln, 
marque, signe, insigne. 

NiL-GAUT ou Nyl-ghaut. Quadrupèdo du genre antilope, 
dont la robe est d'un bleu d'ardoise. C'est le persan Juj 
^t^ nîl-frâo, formé de Juj nïl, indigo, bleu (voy. Anil, Né- 
nuphar), et Aq^^ gâo, bœuf, vache. 

NiPA. Arbre des ties de la Sonde, type de la famille 
des nipacées. Du malais ax^ nïpah, sorte de palmier à fruit 
comestible. 

Nizam. Titre du roi du Décan, dans l'Hindoustan. De 
l'arabe -Uôi nidliâm, que les Persans et les Turcs pronon- 
cent niWm. Ce mot signifie proprement ordre, arrangement; 
chez les Persans, on qualifiait le grand vizir de jJil -Uài 
nizâm al-moulk, ordre dp royaume. 

Dans l'empire ottoman, on appelle nizam les soldats 
qui composent la première levée, par opposition aux ré- 
difs qui forment une espèce de landwehr. (Bouillet, Scienc) 
Rédif esi l'arabe \Jo:>^ redlf, qui vient après, qui vient à 
la suite. 

NizERÉ. Essence de roses. «Quoique l'essence qui se fa- 

^ Léman, Dict. tThisL nat. t. XXHI, p. \ho. 

'^ Marceil. Vergilio. DioscoriHœ phnrmacorum libri Vllî, Strasbourg, 1 5a(). 
loi. lO verso. 






/ \ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 177 

brique au Levant soit aussi d'un grand usage, celle dile 
nizeré ou de roses blanches de Tunis, jouit d'une réputa- 
tion supérieure, w (Peuchet^) C'est i'arabe-persan ^j?.yM.i 
nisnn, qui désigne la rose musquée'^, t^ Cette espèce croît 
spontanément dans le Levant. . . A Tunis, c'est avec sa 
fleur qu'on fait l'essence de roses; elle en contient une 
plus grande quantité que toutes les autres ... On l'em-^ 
ploie aussi à fabriquer une excellente liqueur de table, le 
rossoUs blanc, n .(Du Tour ^. ) 

Noria. Esp. noria, anoria, anoria; portug. nora^\ dans 
l'ancien espagnol, naora, alnagora. On n'a pas de peine à 
reconnaître l'arabe ï^^b nâ'ora (avec l'article an-nâ^ôra), 
qui désigne la même machine élévatoire. Le verbe yXi 
na'ar signifie laisser jaillir le sang par saccades, en parlant 
d'une veine; ce qui s'applique assez bien aux norias, for- 
mées d'une série de seaux en chapelet qui se remplissent 
au fond du réservoir et viennent se vider l'un après l'autre 
à l'extérieur. 

Nuque. Esp. portug. ital. nuca; bas latin, nucha. C'est 
l'arabe ^li^ noukhâ\ proposé par Bochart et rappelé par 
M. Defrémery. (^Joum, asiat, août 1867, p. ±8 ta,) Nouklia, 
ridiculement défini par Freytag ^, désigne la moelle épi- 

^ Hist. phibs. des établis», et du commeixe des Européens dans VAfinqne 
septentr. t. II, p. 32. 

- Voy. Bocthor et ie Gazoph, ling. Pers, au mot rose. La traduction latine 
(l'Avicenne ( Baie, 1 556 ) donne aussi en note marginale , sur le mot {^.y^ , 
rosa muschata (p. 276). 

^ Dict. d*hist, nat» t. XXIX, p. 4 70. 

* Cette forme a été oubliée dans le Glossaire de M. Dozy. 

^ «Filum album, quod decurrit a collo animalis, exit a cerebro et inde 
per totum corpus deducitur in plures ramos,w dit l'auteur du Lexicon ara- 
bico'latinum. Il était si simple de dire medulla spinalis, qu'on se demande si 
Kreyiag a bien compris le sens de ^Us?. Voici un exemple du mot, pris dans 
Uazi, (jui ne lui aurait laissé aucun doute: ols^t jU-u»l i <5^Cjl Jj^»- 
cU^J) yô^ ^UjJI ^JJt l^ 14*5 ^y^^y ^-ïi* «Le créateur n placé au bas du 



13 



178 DICTIONNAIRK ÉTVMOLOGIQUK 

nière. Et c'est h'i précisément l'ancienne signiücation de 
nuque, ainsi que le montrent les passages suivants pris 
dans le Dict, de M. Littré : «Spondille (vertèbre) est ung 
os percé au milieu, par lequel pertiiis la ntique passe 99 
(Lanfranc). r^La nuque vient de la cervelle, ainsi comme 
le ruisseau de la fontaine'» [Ibid.y c^La nucque ou me- 
duUe spinale» (Ambroise Paré). On peut joindre à ces 
exemples le tercet bien connu de Dante : 

E corne 1 pan per famé se manduca , 
Cosi '1 smran H denti alF altro pose 
fia 've 'i cervel s' aggiunge con la nuca. 

[Inferno, ranl. xxxii,terc. 43.) 



OcQuE OU Oque. Poids usité en Turquie, en Egypte, 
etc. (i kilog. 2 5o). Du turc aS^I oqa, qui est l'arabe m^ 
ouqia, et ce dernier paraît identique, étymologiquement, 
avec le grec ovyxta, en latin uncia, bien que la valeur 
actuelle de Toque soit très-différente de celle de Yovyxia 
des Siciliens et de Xuncia des Romains. 

Odalisque. Femme attachée au service des dames du 
harem impérial. Boiste, Nodier et quelques autres lexico- 
graphes écrivent odaUque, ce qui est plus conforme à l'éty- 
mologie : du turc (jJtfi^^t odaliq, venant de »:>^\ oda, chambre, 
logis ^. 

crâne une ouverture par laquelle il a fait sortir une portion de cervelle, 
qui est la nuque.?? (Man. déjà cité, fol. 7 recto). Le médecin persan Al- 
Hoceïni appelle la nuque la queue de la cervelle: owm^Ui> JLj<> ^>Jè (Man. 
n" 339 du supp. persan de la Bihl. nat. fol. 6 verso). 

' Cette phrase n'est que la traduction de ce passage de Razi : ^l«jJl ^I 
aJu* <^j3ç /ciâfi y^ AJyLc ^UnJI^ . . . fj^ ^y^ « La cervelle est comme une 
fontaine. . . , et la nuque est comme un grand fleuve qui en coule.?) {Ihid. q, 
8upr. fol. 7 verso.) 

^ Dans TÂsie Mineure, on appelle o(/a une construction grossière destinée 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 179 

OuBAr»! ^ Encens. Esp. et portug. olibano; bas latin 
(xi'' siècle), olibanum. On a proposé comme étymologie le 
grec à Xieavos^ et le latin okum Ubani, où oleum désignerait 
une gomme, une résine solide, fait sans exemple dans la 
terminologie pharmaceutique. Il est sans exemple aussi 
que l'article grec à se soit accolé à son substantif pour 
passer dans une langue étrangère. Si ce fait est extrême- 
ment fréquent pour l'arabe, c'est que l'article arabe est 
invariable et fait pour ainsi dire corps avec son substan- 
tif, tandis que l'article grec prend des formes très-diffé- 
rentes suivant les cas, ce qui ne permet pas à l'oreille 
d'un étranger de le considérer comme partie intégrante 
du nom. 

Il me semble plus raisonnable de regarder oliban comme 
représentant l'arabe (jaJUI al-louban, l'encens, dont l'ar- 
ticle al ou el serait devenu ol. On a des exemples de chan- 
gements pareils dans olifant pour éléphant, olmafi à côté de 
ahnofil (voy. Marfil), olinde pour alinde, et orcanète pour 
alkanète, si du moins ces deux dernières assimilations que 
je propose plus loin sont exactes. 

Du reste, louban est identique à Xtêavos, ainsi que nous 
l'avons dit au mot Benjoin. 

Olinde. Sorte de lame d'épée, que les uns font venir 
d'Olinda (Brésil), les autres de Solingen (Allemagne). A 
mon sens, olinde n'est autre que l'espagnol alinde, alhinde, 
alfinde, qui signifiait autrefois acier, miroir métallique, et 
qui vient de l'arabe «XjL^I al-hind, les Hindous. On peut 
voir, dans le Glossaire de M. Dozy (p. liâ), comment le 
nom des habitants de l'Inde est devenu synonyme d'acier. 

à servir d'abri aux voyageurs. (Voyage de M. Dauzats dans TAnatolie, Tour 
du Monde, i*'sem. 1861, p. i55.) 

^ On trouve aussi olibane : «Prendre poix grecque, soulphre et olibane.7> 
(L'Agriculture et Maison rustique, de M. Charles Estienne et Jean Liebaull, 
docteurs en médecine, 1601, p. 78.) 



180 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



«XJL^I sJüiMt seif al-hind, sabre indien, est une expression 
fréquente dans les Aventures d^Antar, pour marquer une 
arme de qualité supérieure; JU^ mohannad, indianisé, 
signifie yâftnjtt^ avec du fer de l'Inde, Quant au changement 
de al en oh voy. au mot Oliban. 

Orange. Esp. naranja, portug. laranja, ital. arancia, 
arancio (dialecte milanais, naranz, vénit. naranza), bas 
grec vepdvTliov. Les formes qui ont perdu le n initial l'ont 
sans doute laissé tomber par suite d'une fausse assimila- 
tion au n de une, una; une narange, una narancia, n'ont 
pas eu de peine à devenir une orange, una aranda. Tous 
ces mots viennent de l'arabe ^^b narandj, persan »ib;U na- 
reng, même signiGcation. 

Orange, autrefois orenge, a dû subir l'influence de or, 
à cause de la couleur. (Voy. Littré.) On sait que le malum 
aureum de Virgile est le coing et non l'orange. 

Orang-outàn. C'est l'expression ^yt^ ^^^t örang-hoûtan, 
par laquelle les Malais désignent cette espèce de singe; de 
ùrang, homme, et hoûtan, bois, homme des bois. C'est à 
tort que quelques personnes écrivent outang. 

Orcanète. Plante tinctoriale originaire de l'Orient. 
J. Bauhin écrit orchanet^; on trouve aussi alkanetei alka- 

na^. Enfin Bocthor traduit orcanète par J^' u^ hinna 
al-ghoul, ce que nous rendrions par le henné du diable. 
De tout cela résulte pour moi la conviction que orcanète 
est le même mot arabe que henné. (Voy. ce terme.) Ajou- 
tons que Chabré établit la synonymie des deux expressions 
alkanna, el-hanne^. 

I liiii, plantar. univers, t. IH, p. 58/1. 
' Dict, d'hist tiat. de DéterviUe. 
Slirpium iconei , p. ht. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 181 

Pour le changement de al en or, on remarquera que 
l'articie al devient souvent ar dans les langues romanes, 
et quant au passage de ar à or, on peut comparer arcan- 
son=orcanson (voy. Littré), armoire et ormoire, dans le 
langage du peuple, etc. 

Ottomane. Sorte de siège. De ottoman, nom de peuple, 
venant de ^L^ 'othmân, nom arabe du fondateur de la 
dynastie des Turcs ottomans. 



Pagode. Du persan »jOCxj boutkedè ou poutkoudè, temple 
d'idoles, formé de ou bout ou pout, idole, et de »J^ hdè 
ou koudè, maison. 

Pandanüs. Arbre des Indes; type de la famille des pan- 
danées. Du malais ^«xjlS pandan. Les Malais aiment à 
mettre dans leurs cheveux les fleurs odorantes du ^JOLS 
(i^^ i}^ P^f^dan omngi poudaq, aussi nommé ^JU^ rampeù 

Pangolin. Mammifère des Indes et de l'Afrique. C'est le 
malais ^^Sm penggoüling; et ce nom, qui signifie rouleau 
(de ^^ goûling, rouler, enrouler), lui vient de l'habitude 
qu'il a, lorsqu'il est attaqué, de se rouler en boule, à la 
façon du hérisson. ç^Son corps se met en peloton, mais sa 
grosse et longue queue reste en dehors et entoure le corps 
roulée» 

Pantoün. Genre de poésie chez les Malais. On écrit 
quelquefois j^antoMm par un m, mais à tort, car le mot 
malais est ^JOÎ pantoun. 

' DicL iVhisU nat. de Délerville, t. XXIV, p. /İ58. 



I 



182 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

Papegai ou Papegaut. Perroquet. Esp. papagayo, por- 
tug. papagato, iia\. papagallo, pappagallo. On a donné de 
ce mot les étymologies les plus bizarres. Le célèbre natu- 
raliste italien Aldrovande voyait dans papagallo une ex- 
pression de la dignité et de l'excellence de cet oiseau que 
ses talents et sa beauté faisaient regarder comme le pape 
des oiseaux, Génin, dans ses trop spirituelles Récréations 
philologiques (t. I'^ p. 438), supposait que papegaut, or- 
thographié papegault dans Amb. Paré, était formé d'un 
verbe paper^ mâchonner, prendre avec la bouche, et de 
gault, bois, par allusion à l'habitude qu'a le perroquet de 
saisir les branches avec le bec pour monter ou descendre. 
M. Defrémery, écartant toutes ces imaginations singulières, 
a fait remarquer que papegai et ses congénères sont tout 
simplement l'arabe UÂj babaghâ ou babbaglul, perroquet^ 
Meuinski, dès le xvii^ siècle, avait déjà suggéré indirec- 
tement cette étymologie, quand il traduisait l'arabe bab- 
baghâ ^diV papagallo en italien, papegai en français, |?apa- 
gey en allemand, /?rtpMg^rf en polonais. Du reste, UÂj ba- 
baghâ semble être une onomatopée faite sur le cri de l'oi- 
seau, comme ara et cacatoès. 

Au lieu de IjUj babaghâ, Bocthor (aux mots papegai, 
perroquet) donne (Jjui^ babaghân, que je n'ai pas vu ail- 
leurs. 

Vieillot, dans ¥ article perroquet du Dict, dliist. nat, de 
Déterville, dit qu autrefois papegaut était le nom des per- 
roquets, tandis que perroquet se disait seulement des 
perruches ; cela tend à conflrmer la conjecture qui dérive 
perroquet de perruque. Par une singulière anomalie, de- 
puis Buffon , la famille de perroquets qui porte le nom 
scientifique Ae papegai ne contient plus que des espèces 
américaines. 

* Journ. asiaU janvier 1863, p. 98. 



^ . 



/ . 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 183 

Papou. Espèce de manchot {^Aptenodytes papua). Cet oi- 
seau tire son, nom du pays des Papous, d'où il est origi- 
naire. Papou est un mot malais »yiS papoûah, contraction 
de r»yi pouah'poûah, qui signifie ^tW, crépu, et qui a été 
appliqué aux habitants de la Papouasie , «yU t;^! ôrang 
papoûah, hommes crépus ^ 

Paque. Le latin pascha est la transcription de l'hébreu 
nos pesha, dont le sens primitif est jöo^^ag^e, la Pâque juive 
se célébrant en mémoire de la sortie d'Egypte. 

Para. Petite monnaie turque valant environ k centimes. 
En turc, «;L| pârah, qui est un mot persan signifiant 
pièce, morceau, 

Parsis. Adorateurs du feu. En persan, ^)\^pârs%, per- 
san, dont le pluriel {J^t^^^^ parsiyân s'emploie dans le 
même sens que notre parsis. Pérsî est l'adjectif de (j**)b 
pars, la Perse. Aujourd'hui on écrit plus ordinairement 
fjM^iifârs, par un y. 

Pastèque. Esp. alhudeca, portug. alhudieca, pateca. Les 
termes alhudeca, alhudieca représentent assurément l'arabe 
iCflB^kJ! al'hittikha^^ qui a le même sens, ou son diminu- 
tif ^/-JoM^gîMa. (Voy. Engelmann, Gloss, p. 7/1.) Mais il y 
a quelque difficulté à tirer noire pastèque du même mot, 
à moins qu'on ne veuille voir dans st la représentation 
du double I0 / emphatique qui est dans l'arabe. (Compar. 

^ <x En malais poua-poua signifie cheveux bouclés ou frisés. Les Malais 
nomment pour cette raison la Nouvelle-Guinée Tanna-Papoua ^ c'esl-à-dife 
Terre des hommes aux cheveux frisés.» (A. Maury, La terre et l'homme, 
p. 3/İ7.) Au lieu de tanna, lisez tana par un seul n; en malais, Aib* tânah, 
terre, contrée. 

^ Richardson ne double pas le t. Aux formes hispaniques susnommées 
on peut joindre badeha,badea qui désignent également un melon d'eau. 



i 



184 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

oslra{{oii==^//-^/r^/<or/w.) Remarquez fOj)endant plus loin 
pastar === patftrd. 

Patache. Esp. pataclie, portug. paUixo , patacho , ital. pa- 
Uifflo, pataccliia, patachio, patascia, patamı. Uya apparem- 
ment identitc? entre ces mots et Tarabe iLJoi batsa ou 
Amh^ batcha, ttnavis bellica»; et l'espagnol albatoza (por- 
tug. aïbetoça)^ sorte de navire, ne laisse guère de doute 
sur cotte identification. Mais le mot est-il venu d'Asie en 
Europe, ou a-t-il t^té porté d'Europe en Asie? Il n'existe pas 
dans l'arabe ancien, et sans doute M. Dozy a raison d'en 
chercher l'origine dans le hastamı des Dalmates, cité par 
Du Cango. (V'oy. Ghss. p. 70.) 

I^ATARb. Ancienne monnaie dont on trouve aussi le nom 
écrit patart, pastar; bas latin patarus, patardus, A côté de 
ces formes, on trouve les suivantes où le r est remplacé 
par c, q : fr. pactac, pataque, esp. pataca, patacon (d'où 
notre patagon au sens de monnaie), portug. pataca, pata- 
cào, ital. patacco, patacca, bas lat. patacus. Les formes en 
c sont celles qui conviennent le mieux à l'étymologie pro- 
posée par MûUer, et d'après laquelle pataca est l'arabe 
iCillôU bâ'tâqa pour aboû-tâqa, littéralement le père de la 
fenêtre. C'est ainsi en effet que les Arabes ont appelé les 
piastres espagnoles sur lesquelles étaient figurées les co- 
lonnes d'Hercule, ces colonnes représentant pour eux une 
fenêtre, tfiqa. Dans Bocthor, ioUôjjt JL^ rml aboû-tàqa est 
la çç piastre (réal) avec une couronne de fleurs.» 

Nous avons un exemple de dénomination analogue 
dans abouquel (mol qui n'est pas dans les dictionnaires) : 
î^En I 700, dit Tournefort\ les huiles après la récolte ne 
valaient que 3 G ou /40 parais la mesure, ou tout au plus 

' Vojl. (lu Levant, I. I", p. 27. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 185 

un abouquel, qui vaut hk parais à la Canée, et 42 seule- 
ment à Retimo. w L'auteur ajoute en note : Abouquel, écu 
de Hollande qui répond à celui de France. L'abouquel 
s'appelle aussi aslani à cause de la figure du lion que les 
Turcs, appellent aslan. L'étymologie d'abouquel a été don- 
née, voilà deux cents ans, par Chardin : «Les écus et les 
demi-écus sont la plupart au coin de Hollande. Les Turcs 
les appellent osant (lisez arslani ou cw/am, jU*m;!), comme 
qui diroit des lions , à cause que de chaque côté il y a un 
Hon marqué dessus. Les Arabes, par sottise ou autre- 
ment^ ont pris ce lion pour un chien et ont nommé ces 
pièces ahou'kelh, comme qui diroit des chiens^.» Ahoû- 
kelb <-J^^t signifie liiiéralemeni père du chien. 

On sait que le Ihaler autrichien, à l'effigie de Marie- 
Thérèse, sert encore aux transactions commerciales dans 
une partie de l'Afrique. D'après une communication ré- 
cente de M. Richard André à la Société de géographie de 
Vienne, cette pièce de monnaie porte, au Rornou, le nom 
de butter^. C est là un autre exemple du même système 
d'appellation. Car butter, c'est-à-dire yd^yi boû-taïr signi- 
fie le père de Voiseau, à cause de l'aigle à deux têtes qui 
figure sur le thaler. 

Péri. Ron génie, chez les Orientaux, correspondant à 
nos bonnes fées. Du persan ç^ji peri. Nous avons fait le 
mot du féminin. En persan, ou il n'y a pas de genres, le 
péri est indifféremment mâle ou femelle. Richardson fait 
remarquer l'analogie de ce mot avec l'anglais ^öiVy, fée, 
tfwhich, from the ressemblance of the name and many 



' «Perhaps lo show Iheir contempt for cbristian , or on account of ils base 
alloyw , dit Richardson. Je crois que ni le mépris pour les chrétiens ni le 
bas aloi des pièces n'a rien à voir dans l'appellation. 

' Voy. rn Perac , éd. Smilli, p. 7. 

^ )'oy. ta Presse i\u 8 juin 1875. 



186 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



other circumstances, was in ali probabllity of easlern 
extraction. » En tout cas , notre mot féerie a une tout 
autre origine , comme on peut le voir dans le Dictionnaire 
de Littré. iSyi péri est, suivant toute probabilité, un dé- 
rivé de^ per, aile, et peut s'interpréter ailé, gui vole. 

PiLAü. Mets au riz, chez les Turcs. Du persan ^^ pi- 
laou, môme sens. On dit aussi pilaf, d'après la pron. turque. 

Potiron. C'était autrefois un synonyme de cliampignon: 
C'est encore, dans quelques provinces, le cèpe ou agaric 
comestible; diverses espèces de bolet, autre champignon, 
s'appellent potiron blanc, potiron gris, potiroti roux, etcJ, 
Probablement àeVd^vdiûQ Si» fouir owfoutour, champignon. 
Le mot jk» est dans Razi ^, qui ne fait point l'éloge de ce 
comestible et le juge plus détestable que la truffe (»li 
kamâ); cependant il ressort de ses paroles que Freytag a 
eu tort de n'attribuer à J^foutour d'autre sens que celui 
de « fungus terrœ multum venenosus » ; le mot s'applique à 
tous les champignons, comestibles ou vénéneux. 

Prao ou Pro. Terme général, dans l'archipel Indien, 
pour désigner toute espèce d'embarcations. Du malais 
y^^praho on y\^ prâa, que les Européens appliquent plus 
spécialement au ^^ koûnting, bâtiment à voile latine. 

Punch. C'est l'orthographe anglaise du persan ^ pandj, 
cinq (mot congénère de ^évre, quinque, cinq) ; et la boisson 
ainsi appelée doit cette dénomination aux cinq ingrédients 
qui la composent: thé, sucre, eau-de-vie, cannelle et citron. 

PüRiM. Fête juive,'instituée en mémoire des sorts jetés 

^ Pauiet, Traité dei champignom , 1775. 
^ Mail. ar. déjà cite, fol. /12 recto. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 187 

par Aman pour perdre les Israélites. {^Esther, ch. ix, ai, 
26.) C'est la transcription de l'hébreu oniD J90wnm, plur. 

àepoûr, sort. 

Q 

Quintal. Esp. et portug. quintal, ital. quintale, bas lat. 
quintak, quintallus, quintile. De l'arabe ^IkJüi qintâr, qui 
s'est dit de divers poids et en particulier de 100 rail ou 
livres. 

R 

Rabbin. Docteur juif. De l'hébreu '»ş'i rabbî, formé de 

rab, maître, et de i, pronom afïîxe de la 1'® personne : 
7non maître, monseigneur. 

Raca. «Qui autem dixerit fratri suo, raca, reus erit 
concilio.w (Evangile de saint Mathieu, chap. v, 22.) 
C'est un mot chaldéen, terme d'injure de signification 
douteuse. Il pourrait se rattacher à p"! raq, cracher, et 
marquer un homme sur qui l'on crache , ou bien à Kjpn 
rJqâ, vide, sans valeur (en arabe, (^,^rxq, cracher; ràiq, 
vain, futile). 

Racahoüt des Arabes. Fécule nourrissante à laquelle on 
attribue des propriétés analeptiques. (Littré.) Dans le Livre 
des facéties c^LJu^ c->U^ de Sadi , on lit : jîû ^ ij^.y4^ J^!^ 

^yii ^I AxAÂMu ^ (jjA^t^ ij^^ ci^^IJU ^! «le manger du rôti 
ne s'achève qu'avec le raqaut, et le ventre des affamés 
ne se rassasie qu'avec la nourriture. » Ce ci»yit; raqaut, ru- 
qoût ou râqaout, qui manque dans les dictionnaires, est-il 
notre racahout? Car nous savons que les Orientaux faisaient 
usage d'une matière féculente ainsi nommée dans laquelle 



188 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



entraient du salep, de la vanille, etc. (Voy. Y Officine de 
Dorvault, au mot racahout.) Ce «^>>l; pourrait d'ailleurs 
n'être que notre mot ragoût importé en Orient à l'époque 
(les croisades. 

Rai A. Transcription de l'arabe »1^^ raiya, au pluriel 
LU^ raâyâ, peuple, paysans, sujets, troupeau, venant de 
j^ ma, faire paître ^ Byoii, paysans de l'Inde (Liltré), 
est le môme mot iUt^ prononcé à la manière indo-persane 
et orthographié à l'anglaise. Dans l'empire ottoman, «on 
appelle raya^ tous les sujets non musulmans du Grand- 
Seigneur. » (Tancoigne ^.) 

Ramadan ou Ramazan. Ësp. ramadan, portug. ramadan, 
remedào. C'est l'arabe ^jUau*^ ramadan, nom du neuviènae 
mois de l'année musulmane. Ramazan est la prononciation 
turque et persane. On dérive le mot de la racine (jiMj ra- 
merf, ç^ torruit, ferbuit ardore solis », en disant qu'à l'époque 
où ce nom fut adopté , le mois de ramadan tombait au mo- 
ment des fortes chaleurs de l'été. Mais actuellement, 
l'année musulmane étant une année lunaire, sans inter- 
calations, le mois passe successivement par toutes les sai- 
sons. 

Rambodtan. Plante et fruit de l'archipel Indien [Neplie- 
lium echinatum ou euplioria). Quelques botanistes écrivent 
à tort rampostan. Loureiro avait appelé ce végétal Dimo- 
carpus crinita, à causé de ses baies entourées de poils. Le 
nom malais (^>s*; ramboûtan, traduit la même idée; car 
il dérive de ou^^ rambout, poil , chevelure. 



^ txBàaya veut dire troapeaox : les peuples sont des moutons que les pa- 
chas tondent et écorchent.7î (B°°de Krafil, Promenade dans la TripoUtaine, 
— Tour du monde, i" sem. 1861, p. 70.) 

^ Voyage de Constantinople à Smyme et dans Vile de Candie , dans la coUect. 
Smilli, t. XI, p. 890, nol« a. 



% ■ ■■'• 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 189 

Rame. Vieux français rayme, esp. et portug. rezma, 
ital. risma. De l'arabe iU)j rizma, qui a signifié paquejt de 
liardes, ballot^, puis rame de papier (dans Bocthor). 

Cette étymologie, proposée par Sousa, combattue par 
Diez qui préfère la dérivation dptOfiSs^ nombre, de Mura- 
tori, a été appuyée et mise hors de doute par M. Dozy, 
[Gloss. p. 333 et suiv.) J'ajouterai que rame s'est dit, 
même en français, dans un sens qui correspond à ballot. 
Ce sens n'est pas indiqué dans le Dictionnaire de Littré; 
mais en voici deux exemples pris dans Tournefort: ^Le 
coton en coque, c'est-à-dire enveloppé de son fruit, 
vaut un sequin le quintal , et jusqu'à i o ou i â francs 
lorsqu'il est en rame, c'est-à-dire épluché et sans coque ^. w 
« Nos marchands tirent de Smyrne le coton filé ou caragach, 
le coton en rame, les laines fines, etc. ^. » Je ne sais trop 
comment Muratori et Diez accommoderaient leur àpt6(i6$ 
à ce coton épluché. 

Rtzma est devenu par la chute du z (comme dans 
rayme, rame) le portugais rima, amas, tas, monceau; il 
ne faudrait point vouloir tirer de là notre verbe arrimer 
qui a une tout autre origine. 

Raquette. JEsp, et portug. raqueta, ital. racketta. Avant 
d'être l'instrument dont on se sert pour jouer à la paume 
ou au volant, la raquette était la paume de la main elle- 
même; et de ce dernier sens, le mot n'a pas eu de peine 
à passer au premier : ^^ Lorsque les tripots furent intro- 
duits par la France , dit Pasquier \ on ne savoit que c'es- 
toit que de raquette, et y jouoit on seulement avec le plat 
de la main. » 



« > 



^ os^t^ cj>^ i L^ ù^ U fy i^lfS fjA SU'^^ , passage de Zamaklichari, 
cité par M. Dozy. 

^ Voy. du Ijevant, t. 1", p. 189. 

^ Voy. du Levant, l. 111, p. 873. 

* Recherches, iv, i5, dans le Dict. de Litlré. 



~à 



190 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

Rackette, rnsquette, dans l'ancienne anatomie, désigne 
le carpe ou le tarse, et le portugais a encore rasqueta, 
carpe , jointure de la paume de la main et du bras. En 
chiromancie, on appelle rascette ou rassette l'endroit où 
plusieurs lignes transversales sont tracées à la jointure 
intérieure de la main et du bras. Tous ces mots, d'après 
M. Littré , sont des diminutifs du bas latin racha qui vient 
de l'arabe. En effet radia correspond parfaitement à l'arabe 
AflÉ^l^ râka, paume de la main. Mais rascette, rasquette, et 
le portugais rasqueta, ont subi, je pense, l'influence d'un 
autre mot arabe j**»^ rousgh (^rasgh ?) qui est le vrai nom 
anatomique du carpeet du tarse : ^ji^lt ^ UyJ^ {J*^^^y 

Jû^\ 2Uj[£ ^ <^f ^y!^ ' * '^y ^' ^ ^'^^ ^^^^ fociles 
s'étendent du coude au rousgh .... le rousgh comprend 
huit os»; JûsS àjJô ^ v-iJ^yû^ J^y^^ ^) ^le rousgh du 
pied, lequel est composé de trois os'^. w Ces deux pas- 
sages de Razi correspondent à deux citations de M. Littré: 
«Les os de la rackette de la main qui sont huit» (H. de 
Mondeville); t^la rasquette du pied est composée de quatre 
os lyés ensemble avenanment» (Lanfranc). Gérard de 
Crémone, du reste, explique ce ^^ rousgh par rasceta ou 
rascete, 

M. Dozy, soit qu'il n'ait pas aperçu, soit qu'il n'accepte 
pas les rapprochements étymologiques que je viens de 
présenter, ne donne dans son Glossaire ni raqueta ni ras- 
quêta. 

Raze (Huile de). «Les Provençaux distillent en grand 
le galipot. Ils en tirent une huile qu'ils nomment huile do 
raze, » (Bosc^.) C'est l'arabe)^! arz, nom qui s'applique au 
pin et à divers autres arbres résineux. Le même natura- 

^ Razi, Almansouriy man. déjà cité. 

^ Razi , ihid. 

3 Dieu d'hUt. nat. t. XII, p. 388. 



r. ■ 



i ' 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 191 

liste dit que le suc résineux du pin, séché sur l'arbre en 
masses jaunâtres, se nomme barras : n'y a-t-il pas là le 
même mot arz == raze ? 

En espagnol, alerce, venant aussi de 3^^! al-arz, est le 
mélèze ou le cèdre. 

Razzia ou mieux Razia. Portug. gazia, gazivd. C'est un 
mot que nous avons emprunté depuis peu d'années à 
l'arabe algérien iü^U ghâzîa (prononcé en Algérie razia) y 
incursion militaire. Ce mot, donné par M. Cherbonneau\ 
manque dans Freytag et Richardson, aussi bien que H^yà 
ghazwa, son congénère, qui a fait le portugais gazua, 
(Voy. Dozy, Gloss, p, 275.) 

R^ALGAft. Vieux franc, réagal, riagal, esp. rejalgar, ital. 
risigallo. De l'arabe ^UJI ^^ rehdj al-ghâr, littéralement 
foudre de caverne, nom que portait l'arsenic chez les Arabes 
du Maghreb ^. 

Rebec. Instrument de musique de la famille du violon. 
Vieux franc, rehehe, esp. rahel, portug. rahel, rahil, arrahd, 
raheca, reheca, ital. rtbeca, ribeba. De l'arabe c->Ly rabâb, 
iuL»; rabâba, même signification ^ Il ne faut pas oublier 
que la dernière consonne arabe mal entendue par l'oreille 
est souvent altérée en passant dans les langues euro- 
péennes. Quant au changement de â long en i, c'est une 
exagération de ce qu'on nomme Yimalé (adoucissement de 
a en e), laquelle est fréquente dans la péninsule Hispa- 
nique. 

^ Dict.fr.-arabe, au mot incursion , car razzia ne s'y trouve pas comme 
mot français. 

^ Voy. Dozy, Gloss, p. 35a. 

^ «Un a'nezé récite-t-i[ des vers, il s'accompagne d'une espèce de gui- 
tare appelée rébaba, seul instrument de musique possédé dans le désert.^) 
( Voy. en Arabie, dans la collect. Smilh, t. XI, p. 82/1. ) 



Iî)'i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQI K 

IHtfH^ so nıüacİK* siiDlsaininent à nth (voy. cr mot) pour 
(jinl soit possible ir\ voir \v pluriel c^^ rouhonh ou c^L; 
n^ift, (jui avaient passé dans les traductions latines et par 
là avaient pu s'introduire dans le langage pharinaceu- 
ticpie. On sait que les pharniaropoles ont toujours affecté 
d«» prendn» des mots étrangers, inconnus au vulgaire, 
p;»ur désigner leurs drogues, et on peut en voir plusieurs 
e\t»mples dans le présent travail. Le changement de b en 
/> se montre également dans Tespagnol «rro/^e (qui est peut- 
être la vraie origine de notre ripopé). 

KiSQiK. IVut-élre est-ce abuser du droit de faire des 
conjectures que de hasarder un rapprochement entre risque 
et Tarabe ^^^ nzij. ("est pourtant ce que je veux tenter, 
non sans espoir d amener le lecteur à incliner vers mon 
sentiment. 

Kisque est enespa{;nolnV^. portug. rUco, ital. rischio, 
riifuv. bas lat. micus, rùngtis, etc. Comme forme, il n'y a 
aucune dilHculté; tous ces mots s'accordent très-bien exté- 
rieuivuient avec Tarabe nzq. Le diUicile est de faire con- 
conler les sens. Voyons cependant. Rlzq est, d'après les 
dictionnaires, «une portion, toute chose qui vous est 
donnée (par Dieu) et dont vous tirez profit; tout ce qui 
est nécessaire pour vivre'»; plus tard, «la solde des sol- 
dats, les attributions en nature au\ otliciers^ », ce que nous 
nommons aujourd'hui rations, ^^ém^ yjjj^t ar-rizq al-haş€m, 
le bon risq, ce sont les biens inattendus, qui arrivent hors 
de toute prévision et de tout effort^; nous dirions les 
bonnes chances, comme dans ce passage des Merveilles de 
Hnde^ : Dans un poisson qu'on vient d'acheter, on trouve 

' Vov. Sacv, Chr98l. arabe, 1, -î-İt. 

^ ^Ret» (]uas iuveoimus neque expectatas aec m computo relatai» neque 
data opera acquisitas.*" (Frevüıg.) 

^ 0OL4,*1 wsil^. mail, âe la coif. de M. Scketer, p. 75. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 195 

une grosse perle , sur quoi un des assistants s'écrie : I*Xj5 
iXxjtw Jt AMt AdL. ^ji^ «t c'est un risq, un don fortuit, que 
Dieu envoie à Saïd ! » ce qui se traduirait fort bien par 
c^ c'est une bonne chance pour Saïd.» Le qualificatif ^^)^ 
marzoûq, pourrait presque se rendre par notre expres- 
sion populaire chançard. 

Voyons maintenant le sens de notre risque. Risque n'est 
pas absolument synonyme de péril, danger. Un exemple 
de M. Littré, pris dans d'Aubigné, nous le montre dans 
le sens de coup de main, tentative hasardeuse; presque par- 
tout, il signifie hasard, chance, il est vrai d'ordinaire en 
mauvaise part; cependant on dit fort bien : ç^Qui risque 
de gagner risque de perdre»; courir le risque, tenter le 
risque (dans Brantôme). Le portugais risco, l'espagnol 
riesgo signifient de même hasard; a todo risco, a todo riesgo, 
à tout hasard. 

Bref, le mot arabe et le mot de nos langues convergent 
vers une même idée de chance bonne ou mauvaise. 

Si maintenant nous pouvions découvrir quelque forme 
européenne munie de l'article arabe, l'assimilation que je 
propose ne laisserait pas d'acquérir une certaine probabi- 
lité. Or cette forme, elle existe dans l'espagnol arrisco, 
dont le sens est identique à celui de risco et de riesgo, et 
qui semble la copie exacte de l'arabe (y^îl ar-rizq. Un autre 
mot espagnol, arriscador, semble dériver de ar-rizq pris' 
dans son sens ordinaire; un arriscador est «celui qui ra- 
masse les olives qui tombent», c'est-à-dire, à ce que je 
pense, un homme pauvre qui recueille le fruit tombé 
comme un risq, un don fortuit de la providence (?). 

RisTE. Ancien nom d'une espèce de fil de chanvre, dans 
le midi de la France. (Littré.) Ce terme de commerce pa- 
raît être le persan AJC*!i; richteh, fil (de (^^xû; richten, filer), 

i3. 



y 
\ 



106 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQIJK 

mot irun usage gc^nëral. au xyii" siècle, dans tout rcni- 
pirc ottoman. 

RoB. Esp. rob, arrope, portug. robe, arrobe, ilal. rob, 

robe. De l'arabe tj»; robb, sirop ou gelée de fruits. Ce 
terme paraît être d'origine persane, rob par un seul b; les 
Arabes auraient doublé cette lettre pour donner au mot 
la forme trilitère ordinaire aux mots de leur langue. 

Rock. En arabe ^^ rokh^ oiseau gigantesque dont il 
est question dans les Mille et une Nuits, dans les anciennes 
relations de voyages aux pays orientaux, dans Marco Polo, 
qui l'appelle rue, et jusque dans la relation du voyage 
de Magellan par Pigafetta. D'après M. de Saulcy, rokh se- 
rait la dernière syllabe d'un mot assyrien nesrokh, aigle 
tout-puissant, divinité primordiale de la théogonie assy- 
rienne ^ 

M. Defrémery pense que du nom de l'oiseau rokh vient 
celui du roc, pièce du jeu des échecs que nous appelons 
la tour. (Voy. Roquer.) 

Romaine. Instrument de pesage. Esp. et portug. ro- 
mana. On disait autrefois un romman, et les Italiens ont 
aussi le masculin romana. Dans le Quercy, on dit encore 
indifféremment roumano (fém.) et roumô (masc). C'est 

l'arabe iuLS^ romnulna, qui a le même sens. (Voy. Rocthor.) 
Primitivement, rommâna ne désignait pas la balance ro- 
maine même, mais seulement le poids mobile qui sert à 
faire les pesées, pondus staterœ quo librantur alia, dit Frey- 
tag. C'est encore le sens de l'italien romano, dans le Die- 

^ Revue des detix Mondes, t. XX, p. lib'jj cité par M. Littré. En malais 
r^3> rouq-roûq (que ie Dict. deTabbé Favre prononce rouwaq-i'oufvaq) dé- 
signe un oiseau de proie. On ne peut douter que ce ne soit le même mot. 
— M. Giuseppe Bianconi, de Bologne, dans ses éludes sur Tépiornis, a 
recueilli toutes les traditions relatives au rock. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 197 

tiomiaire d'Antonini, qui le définit ainsi : Qtœl contrapeso 
che è inJUato nello stilo délia stadera. 

Ce romano et le vieux français romman semblent indi- 
quer qu'on a dit aussi en arabe ^jLï; rommân, sans le « a 
final. Cette lettre n'est ici en effet que le ï d'unité; car 

rommana, poids, n'est autre chose que fJH^ rommân, la 
grenade, et l'assimilation est si naturelle que je suis fort 
surpris d'être le premier à la proposer. On ne saurait jeter 
les yeux sur une de ces vieilles romaines si employées na- 
guère dans les campagnes , sans être frappé de la ressem- 
blance de forme qui existait encore entre le poids mobile 
et le fruit du grenadier. 

Roquer. Ce terme du jeu des échecs vient de roc, an- 
cien nom de la pièce appelée aujourd'hui tour, esp. et 
portug. roque (d'où enrocar, roquer); ital. rocco; et tous 
ces mots viennent de ^^ rokh, qui désigne la même pièce 
chez les Arabes et les Persans. Quant à ^^ rokh, c'est, dit 
d'Herbelot, un mot de la langue des anciens Persans, le- 
quel signifie ç^ un vaillant homme qui cherche des aven- 
tures de guerre, un preux, un chevalier errante» On a 
proposé plusieurs autres étymologies qu'on trouvera indi- 
quées dans la préface de l'excellent Traité du jeu des échecs 
de M. de Basterot. Cet auteur explique ainsi le change- 
ment de nom qu'a subi chez nous le roc des échecs : « Dans 
les jeux fabriqués dans l'Inde, cette pièce était ordinaire- 
ment représentée sous la forme d'un éléphant portant 
une tour; peu à peu on supprima l'éléphant, et la tour 
seule est restée pour représenter cette pièce; ces change- 
ments successifs expliquent l'anomalie de faire représenter 
par une tour une des pièces les plus actives du jeu ^. » Il 



^ Biblioth, orient, au mot rohh^ 
^ P. 18 et 19. 



198 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

est |)ossii)le iiiissi (|ue ro nom soit di^ seuleiuenl à la po- 
si lion (les tours qui, uu début do la partie, occupent les 
quatre coins de réclii([uier. 

Rotin ou Rotang. Arbrisseau des Indes orientales dont 
on fait les cannes appelées joncs ou rotins, les sièges des 
chaises dites de canne, etc. Du malais ^js^^ rotan. La lettre 
finale étant un n et non un t ng, c'est à tort qu'on écrit 
rotang, ^ Les fruits du rotang zalacca (^L* fjs^) rôian sâlaq) 
de Java, sont alimentaires.» (Bouillet, Dlct, des sciences,) 

Roupie. Monnaie d'or ou d'argent. Du persan *aj^^ 
roüplya, mot d'origine hindoue. 

RusMA. Préparation dépilatoire chez les Orientaux. Je 
ne cite ce terme que pour corriger l'erreur des diction- 
naires qui donnent pour étymologie un mot arabe, rusma, 
trace. Sans m'arrêter à rechercher quel est ce mot rtisma, 
je me contenterai de faire observer que notre rusma, pâte 
dépilatoire, est une corruption du turc ^j^ khorozma, 
qui n'est lui-même que la transcription du grec ;tpîo"/ùta, 
onguent, fard, lat. ecclés. chrisma, dont nous avons fait 
chrême, le saint chrême. Dans le commentaire d'Herm. Bar- 
baro sur Dioscoride (liv. I", chap. li), on trouve ([uelques 
mots sur l'espèce d'onguent appelé chrima ou chrisma^. 



Sabaoth. Transcription, dans les traductions latines, 
de l'hébreu nlN32 tsebaöth, pluriel de N3S tsabâ, armée : 

Dem sabaoth , Dieu des armées. 

Sabbat. C'est l'hébreu na^ chabbath, de la racine chahalh, 

^ Dioscoridœ pharm. lih. Vllï , Slrasl). 1^)29, fol. ai verso. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



199 



se reposer. Mais il nous est venu par le latin sabbatum, 
qu'on trouve déjà chez les classiques (Ovide, Justin, etc.). 

Sacre. Espèce de faucon. Esp. et portug. sacre. De 
l'arabe Jûö «flgr, même sens. ^M, Diez, dit Engelmann, 
donne à ce mot une origine latine ; il le considère comme 
la traduction du grec iVpaÇ, tandis que les Arabes auraient 
emprunté leur saqr aux langues romanes; mais comme il 
est de fait que saqr, loin d'être un mot moderne et par- 
ticulier au dialecte vulgaire, était déjà en usage parmi 
les anciens Arabes du désert (cf. Le divan des Hodzailites, 
p. 208), cette opinion est tout à fait erronée.» (^Gloss, 
p. 338.) 

Sadder. Livre religieux des Parsis ou Guèbres. Du 
persan ;:> ôsj^a sad-der, les cent portes, de sad, cent, et der, 
porte, chapitre du Zendavesla. 

Safar. Deuxième mois de l'année musulmane; saphar, 
dans les ouvrages du siècle dernier. En arabe yu© safar. 

Safran. Esp. azafrano, portug. açafrâo, ital. zajferano. 
On trouve, en vieux français, safleur, sajlor. De l'arabe- 
persan ^jUi^) zayerân (avec l'article az-xaferân)^ même 
sens. Le mot est dans Razi (man. déjà cité, p. 45 recto). 

Safre ou Saffre. C'est aujourd'hui un oxyde de cobalt. 
En espagnol, zafre est un oxyde de bismuth. Ces sub- 
stances, employées Tune et l'autre dans la poterie ou la 
cristallerie, ont pu être aisément confondues. L'oxyde de 
cobalt, qui lui-même est d'un gris noirâtre, sert à faire 
un verre bleu très-foncé, le smalt, lequel, réduit en 
poudre très-fine, forme une substance colorante employée 
dans les arts sous le nom diazur. C'est pourquoi plusieurs 



1 



ÏOO DICTIONNAIHK ÉTYMOLOGIQUE 

é(\ iiiolo|;i.s((.'s (ircnt le mot mj'rc ilt* mpliirK Celu s'appli- 
<|ii(Tail (lillicllciiicnt au za/ir <\s|)U{jnul qui dunne une eo- 
luralion non pas hieue, mais jaune; et M. Dozy propose 
(le rap|>rocher za/ir de farahe yu© şofr, cuivre jaune («o- 
/Jv/, couleur jaune), <|ui a donné l'espagnol azojfar, laiton. 
JNîutH^tre snjfrvy zafre et Titalien zajfcra sont-ils simj)Ie- 
meiit l(î mot ^^J^) zajenm, safran, privé de sa linale^, 
eounne dans le pluriel %iU^ zn'fljir. Les alchimistes appe- 
laient safran de marx I ocrc! rou{j(» de fer; et le safran des 
métaux rtait mw |)réparati()n pl)arma('euti(|ue oii entraient 
du soufre et de Towdo (ranlimoinr. 

Sagol'. Fécule extraite de la moelle du palmier sagus 
(sa{j()ui<'r ou sajjoulier). C'est le nom malais de cet arbre, 
^iMsnjrnu, (pii |)ousse spontanément dans l'archipel In- 

di(M). 

Sau^i E. Sorte de barcpie mi de navire. Du turc aJüLû 
clifilqn, 

Salamalec. C'est la salutation musulmane JuyU ^Um» 
satâm \deilî, salut sur toi [salâm, salut ; 'ah, sur; ha, toi); 
(Xdft ^UtM salâm 'aleikoum, salut sur vous, en s'adressant à 
[»lusieurs personnes. 

Salep. Substance alimentaire préparée avec les bulbes 
d'orchis. Esp. salep, portug. salepo. Bocthor traduit salep 
par <»J^ sahlab, et orchis par oJL^I c:>Lj nehât as-sahlah; 
et Richardson donne c-J^ sahlah comme la plante orchis 
elle-même. Ce mot arabe n'est pas dans Meninski ni dans 

^ «Le saphyr est, comme dessus, une eau bien pure, mais parce qu^elle 
a pusse par quelque minière de saphre, elle ticut un peu de la couleur et 
teinture dudit saphre.*^ Bernard Palissy, Recepte vei*itable, p. öa de Tédit. 
Cap (18/1/1). 

^ Coininc chute de la finnlc comparez sehesie venant de ^U^a^ sebestân. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 201 

Freytag, et quelques philologues le regardent comme une 
corruption de c^^kS' tha'kb (prononcé saleb par les Persans 
et les Turcs), qui signifie renard. En effet, Torchis porte 
entre autres noms celui de <.^JjtiJI /<Aâ:^ khosa ath-thaleb, 
testicules de renarde C'est de là, suivant l'opinion de 
M. Dozy, que vient notre salep. (V. Gloss. p. 338.) Cette 
expression pour désigner Torchis est, du reste, assez an- 
cienne chez nous, car on la trouve dans un antidotaire en 
vers latins, compris dans le man. n° 7068, ancien fonds 
latin de la Bibl. nat. (p. 65), lequel est du xiif siècle : 

Vulpis testiculus sopita cupidinis arma 
Aptat et affectum Veneri . . . dat. 

Il est même singulier que la locution ait été prise au 
sens propre par des médecins du x\f et du xnf siècle, 
qui recommandent vulpis testes avec ceux d'autres animalia 
salacia comme aphrodisiaque^. 

Sambac. Arbrisseau nommé aussi jasmin d'Arabie. ^ Dans 
le climat de Paris, dit Bosc, où Ton en voit beaucoup, on 
est oJ)ligé de le tenir dans Torangerie pendant Thiver . . . 
On répand les fleurs du mogori sambac dans les apparte- 
ments, sur les lits; on les mêle parmi le linge pour Tim- 
prégner de son odeur qui passe pour être amie des nerfs 
et du cerveau ... On en prépare une huile fort odorante 
qu'on a anciennement débitéie sous le nom d'huile de jas- 
min*. » Les naturalistes écrivent aussi sambach et zambach. 
C'est l'arabe ^j-sy zanbaq, «oleum jasmini, jasminum al- 
bum, lilium iris sambac» (dans Freytag). 

^ Bocthor, ksatyrion, donne aussi uU53) (y*aÂ, khosa al-helb, testicules 
de chien , ce qui est la traduction littérale du xMvoaôpyis de Dioscoride. 
Dorvault (Officine, p. 4 06) dit qu^autrefois on tirait exclusivement le salep 
de la Perse. 

^ Voy. par exemple, Gaspare de los Reyes, Elysins campus, p. 53o. 

' Dict. d'hist. nat. t. XXI, p. 288. 



^ ,v 



202 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE 

Sandal ou Santal. Esp. portug. ital. mmhilo. Malgré le 
grec (TavrdXov^ il paraît probable (jue sandal el mndalo 
qui ont un d et non un t sont venus par l'arabe J^XJuo 
sandal, ou du moins ont subi son influence. Le mot est 
(forigine indienne. 

Sangiac. Division territoriale administrative , dans l'em- 
pire ottoman. Du turc ^Usw sandjâq, étendard, particu- 
lièrement celui qu'on porte à la suite des gouverneurs de 
province, d'où la province elle-même. 

Sansal. ^^ Ancien nom d'agents de banque ou de change; 
dans le Midi, intermédiaire entre le vigneron et le mar- 
chand. » (Littré.) M. Littré, en donnant ces définitions, 
aurait pu faire remarquer que sansal est une simple va- 
riante orthographique) de censal, courtier. (Voy. ce mot.) 

Sapan ou Sappaîv. Arbre de teinture, plus connu sous 
le nom de bois de Brésil {^Cœsalpinia sappan, de Linné). 
C'est le malais ^x^ sapang, même sens. 

Saphène. Nom de deux veines de la jambe. Esp. sajina, 
portug. safoia (mots qui n'ont pas été relevés j)ar M. Dozy). 
C'est l'arabe (jjjvjUm sajin ou (j^L# sâfin, même sens, lequel 
pourrait bien être, comme l'indique Ambroise Paré, le 
grec (Ta(pr{vtiSy visible, apparent, à cause de la situation 
de ces veines. 

Saragoüsti ou Sarangoüsti. Terme de marine. Mastic 
pour recouvrir les coutures des bordages. Ce doit être le 
persan JjJi^^jM sarangouchü, qui désigne un plat préparé 
avec des morceaux de pâte pétris du bout des doigts^ (de 
jw srti%tête, extrémité, et owûiCil angouclity doigt). 

' Voy. Castell ou Mcninski. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 203 

Sarbacane. t^La forme correcte est sqrbatane, qui se 
trouve dans Balzac (xvif siècle). Le changement de sarr- 
batane à sarbacane est dû sans doute à l'influence de canne 
qu'on croyait y retrouver. » (Littré.) Esp. cehratana, cerba- 
tana, zarbatana; portug. sarabatana, saravatana; ital. cer- 
bottana, grec moderne ^apaSojàlva. De l'arabe ioUay zaba- 
tâna, mot d'origine persane qui a le même sens^. 

On peut supposer que le son emphatique du Id / a 
amené l'intercalation d'un / devenu ensuite r et puis dé- 
placé, donnant ainsi les formes successives zabaltana, za- 
hartana, cehratana, cerbatana, sarahatana. Au coinmence- 
ment du xvi® siècle, Pedro de Alcala écrit le mot arabe 
par un r, zarbatana, comme M. Dozy en a fait la remarque^; 
cette lettre s'était donc glissée dans le mot du dialecte parlé 
en Espagne. 

Satan. Mot hébreu , :çü satan, qui signifie ennemi, ad- 
versaire, d'où le chef des anges rebelles (en arabe, ^Uajçû 
chéitân). Ce mot n'est entré dans le latin que par la litté- 
rature chrétienne. 

Satin. Portug. setim. Il est assez remarquable que l'é- 
quivalent de ce mot ne se trouve pas en espagnol. Mais y 
manque-t-il réellement? Et ne serait-ce pas le terme se- 
tuni, aceituni, que M. Dozy a relevé dans Clavijo comme 
désignant une étolTe de fabrication chinoise? Le mot est 
tombé en désuétude, peut-être par la nécessité d'éviter 
une confusion avec aceitune, aceytuni, olivâtre, venant de 
iji^) zeitoün, olive. Aceituni, étoffe, vient d'un adjectif 
identique de forme, cjyîr^yJI az-zeitoûnî, mais dérivant ici 

' On peut se demander si zahatâna a quelque rapport avec le malais 
^jjjwsA,*»* soumpiian, qui a le même sens et qui paraît venir de oİun« soum-r 
pit, étroit, d'où c>«AA^ megnonmpit , souffler dans une sarbacane. 

* GI088. p. a 5 1 . 



I 



20Zİ DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

(lu nom (le la ville de Zeitoun, qui est la ville chinoise de 
TseU'Tlioung, où se fabriquaient, dit M. Dozy, «des étoffes 
damassées de velours et de satin qui avaient une très- 
grande réputation et qui portaient le nom de zeitouni v 

Bien que M. Dozy n'en suggère point la pensée, il ne 
serait pas impossible que ce zeitouni, setuni, fût l'origine 
du portugais setim et de notre satin (qu'on a essayé de 
tirer du latin seta, soie de porc, par l'intermédiaire d'un 
adjectif fictif, setinus). Le changement de ou en i est assez 
fréquent pour ne faire ici aucune difficulté. 

SciiEAT ou Sead. Etoilc de deuxième grandeur, jS de Pé- 
gase. De l'arabe Js^L* said, qui signifie proprement 
avant-bras. Voltaire écrit sheat : t^ Dès que la brillante 
étoile sheat sera sur l'horizon. » [Zadig, ch. xiii ^) 

ScHEVA. Terme de grammaire hébraïque , sorte d*e muet. 
Transcription de l'hébreu xio chevà, qu'on rattache à une 
racine dont le sens est vain, nul. 

ScHiBBOLETH. Trauscriptiou de l'hébreu rh^p chibboleth, 

qui signifie proprement épi (correspondant à l'arabe xLJum 
sounboula). Le Livre des Juges, ch. xii, raconte que les 
gens de Galaad, poursuivant les, fuyards de la tribu 
d'Ephraïm, reconnaissaient leshommes de cette tribu à cela 
qu'ils ne pouvaient prononcer lecA de chibboleth, qu'ils ren- 
daient par un s : R Interrogabant eum : Die ergo scibbo- 
leth . , . Qui respondebat sibboleth . . . Statimque appre- 
hensum jugulabant. » C'est ainsi que, durant le massacre 
des Vêpres siciliennes , les Français trahissaient leur natio- 
nalité par la difficulté de prononcer correctement le mot 
ciceri. Par allusion à l'aventure des Ephraïmites, le mot 

^ Voll. (Euvr. compL édit. Lahiire (1860), t. XV, p. 45. 



I 



^ , 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 



205 



schibboleth a pris le sens de dijficuhé insurmontable, épreuve 
concluante, 

ScHiiTE. Sectateur d'Aii. De l'arabe ^j-çû chiyat, adjectif 
formé de »ju^ chiyaa, secte, en général, et plus particu- 
lièrement secte des Schiites. 

SiÉBESTE. Fruit du sébestier, arbre d'Egypte et de 
l'Inde. Il était naguère d'un grand usage en pharmacie. 
Les Grecs le connaissaient sous le nom de fiv^ov : rx Sebesten 
vulgo officinis, Arabicam appellationem magis quara Grae- 
cam (myxa, rà fiv^a) retinere malentibus», dit J. Bau- 
hin ^ C'est en effet l'arabe ^Luh^ sebestân. 

Sébile. On a proposé l'arabe-persan Jiu) zebbïl ou Juyxy 
zenbïl, qui signifie une corbeille de feuilles de palmier, 
une bourse de cuir, un panier d'osier, de sparte, une boîte 
à mettre les aiguilles , etc. (en mal. Ju^wsowmiow/, corbillon). 

Secacul ou SECCàCHUL. Sorte de panais: ç^Ses racines 
et ses graines , qui diffèrent peu de celles du panais cul- 
tivé, sont réputées, chez les Arabes^ comme propres à aug- 
menter leurs facultés prolifiques ^. » C'est l'arabe JïUûm; 
cliaqdqouly que Sprengel appelle Tordylium secacul, et Bosc 
Pastinaca dissecta. 

Séide. Nom commun, vient de Séide, nom propre, per- 
sonnage de la tragédie de Mahomet de Voltaire, lequel a 
été pris pour type d'un serviteur dont le dévouement va 
jusqu'au fanatisme et au crime. Séide, suivant la remarque 

de M. Defrémery^, ne vient pas de «>Ju« seyid, seigneur, 

' Hùtor. plant, univers» t. 1", p. 198. 

^ Dict. dhist. nat. de Détervilie, t. XXIV, p. /1/17. 

"* Journ. asiat. août 1867, p. 187. 



20(; UICTIONNAIUK ÉTYMOLOrMQLK 

(|iii a donin» cld, mais de Js?) -^'V/, nom <riiii affranchi do 
Mahomet. 

Séla.n ou Sélam. Bouquet de fleurs dont l'arranjjement 
forme un lanjjage muet. De l'arabe ^/t5A^ salâm, salut, 
mot qui commence la formule de salutation musulmane. 
(Voy. Salamalec.) 

Séné. Arbuste dTEgyple, d'Arabie, de Syrie. Ksp. son, 
sena, senes, portug. sene, senne, ital. senn. De Tarabe Luw 
senâ. Dans le commerce, on distinguait |)lusieurs sortes de 
séné, telles que le saïdi 4^4>yuup ^du Saïd), le gébéli J^xa^ 
(de montagne), le bélédi ^^OsAj (du pays égyptien), aussi 
nommé bahrouyi (S^y^ (du Nil), le hedjazi çsj^. (du 
Hedjaz), aussi nommé séné de la Mecque, etc. 

Sépuiroth. Terme de la cabale, désignant certaines 
perfections de l'essence divine. Transcription de l'hébreu 
nliDC^ chejirôth, pluriel de c/iç/èr, beauté , splendeur, de la 
racine nç^ chafar, briller, plaire (en arabe yu* safar). 

Sequin. Esp. cequi, portug. sequitn, ital. zeccliino. C'est 
de l'italien que sont venues les autres formes romanes, et 
zecchino vient de zecca, atelier monétaire, en esj)agnol seca , 

mot pris de l'arabe iC5C*« sikka, coin à frapper la mon- 
naie. La Fabrica ling. arab. traduit même l'italien zecca par 

a5Cw sikka. Le sequin lui-même ne porte pas ce nom au 
Levant; maissiMa se dit de la monnaie en général. (Voy. 
Bocthor h monnaie.) 

Sérail. Esp. serralh, portug. serrallio, ital. sarraglio. 
On disait aussi chez nous autrefois serrail ou sarrail, 
comme pour raj)porter le mot au verbe serrer, mettre en 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 207 

sûreté. C'est le persan ^^Lu* serai, palais, demeure royale, 
la cour. 

Séraphin. Le latin ecclésiastique seraphim, d'où nous 
avons pris ce mot , est la transcription de l'hébreu D'^D'nfer 
serajim, plur. de »j'it? saraf, anges du feu, de la racine 
saraf, brûler, être en feu* 

Sérasquier ou Séraskier. Chef militaire en Turquie. Le 
moi SjéàS- ym serasker, est formé du persan ym ser, tête, 
chef, et de l'arabe jÎCm^ 'asker, armée. Les Turcs font tou- 
jours sentir un i très-bref après la consonne d) h. 

Serdar. Chef militaire chez les Turcs et les Persans. 
Du persan ^I^v*»* serdâr, qui est formé de jm ser, tête , et 
^i:> dur, qui possède (du verbe (j^b dâchten, avoir), ce- 
lui qui tient la tête , qui est à la tête. 

Sesban ou Sesbane. Genre de iégumineuse dont le nom 
a été pris d'une espèce égyptienne, en arabe (jL.^*,»m 
seisebân, mot d'origine persane. Dans Richardson, sisabân 
est, à tort probablement, la quintefeuille ou potentille, 
plante de la famille des rosacées. 

SiAMANG. Singe anthropomorphe, connu dans les forêls 
de Sumatra. Du malais ffL^ siâmang. 

Simoun ou Semoun. De l'arabe ^^çw semoûm, vent brû- 
lant de l'Afrique, ainsi nommé de la racine jpw samm, em- 
poisonner, t^ C'est un coup de simoun qui nous arrive. Con- 
fortablement peletonnés sur nos banquettes , nous sommes 
à l'abri des dangers du fameux vent-poison si redouté des 
caravanes. » (Guill. Lejean ^) 

^ ly Alexandrie à Souakin, ( Tour du monde , a* sem. 1 860 , p. 9^. ) 



.t 






208 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

SiROC OU Sirocco. Venl du sud-est. Provençal siroc, cys- 
siroc, issatot, catal. xaloc, esp. siroco, jaloque, œalofiue, 
xirque, portug. xaroco, îtal. scirocco, scilocco. Dans l'édi- 
tion de Marco Polo publiée par la Société de géographie, 
on trouve ysehc: ç^El ala six jornée por yseloc por mon- 
tagnes e por valésîî (p. 176); dans celle de Pauthier, 
siehc et sdoc. 

Tous ces mots viennent de l'arabe (^y^ charq, orient; 
et cette dérivation n'est pas aussi difficile à comprendre 
qu'elle le paraît au premier abord. Remarquons en effet 
que les mots arabes de forme analogue à cJuirq éprouvent 
d'ordinaire, lorsqu'ils passent dans les langues romanes, 
un changement qui consiste dans l'introduction d'une 
voyelle entre les deux consonnes finales, et l'accent tonique 
se trouve fréquemment transporté sur cette voyelle adven- 
tice ^ Ainsi os«w semt devient zénith, Uù\ rtw/" devient énif, 
bJ^ hedjra se transforme en hégire, jj3 tibr en tiher, tibar, 
julô tabl en atahal, timbale, (.^^Joâİ] al-qoutb en alchitot, ^JM^ 
al'habs en alhûbos, etc. De la même manière, (^J^ charq 
deviendra charaCj cherac, avec l'accent sur la finale; et 
comme la consonne ^ q tend toujours à assourdir la 
voyelle qui la précède, nous aurons naturellement cliaroc, 
cheroc, d'où xaroco, siroc, siroco, scirocco, et par le chan- 
gement si commun de r en /, xaloc, jaloque^ scilocco. 

Parmi les formes précédemment citées , trois ont gardé 
la marque de l'article: eyssiroc, issalot, yseloc =(^^\ ech- 
charq. La forme espagnole xirque paraît venir de l'adjectif 
ii,Jki charqi, oriental, employé par les Arabes dans le sens 
de sirocco, et auquel Engelmann, sans autre explication, 
rattache tous les termes ci-dessus notés. 

A côté dé iJit charqî, l'arabe moderne présente dl^Xu 

^ Dans les langues hispaniques, souvent Tadjonction de )a voyelle ne dé- 
place pas Tacccnt; ainsi y»aİJ\ ol-qasr, château fort, deyieni alcàzar, yë 
tamr, dalle, devient tdmaras, etc. 



' *■ 



V 

/ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 209 

chelouk^ ou ^ij^JU chelouq^, M. Dozy^ pense que ce n'est là 
rien autre que le mot européen repris par les Arabes qui 
n'avaient garde d'y reconnaître leur charqi. Peut-être aussi 
l'ont-ils confondu avec leur (^^Ji» chouroûq, lever du soleil, 
car en arabe comme dans nos langues, r et / permutent 
volontiers ^. 

Sirop. Vieux français essyrot {^xiif siècle), ysserop (xv** 
siècle), provenç. eissarop, issarop, yssarop, esp. xarabe, 
axarabe, axarave, axarope, jarah, jarope, portug. xarope 
(^mrrapa, zurappa, vin qui a perdu sa force^), ilal. siroppo, 
sciroppo, sciloppo, bas lat. syrupus, siruppus, sciruppus. De 
l'arabe vlj*^ charâb , boisson, vin, café, venant du verbe 
oyû charib, boire. On voit qu'un grand nombre des formes 
citées ont conservé l'article {ach-charâb); plusieurs ont pu 
être faites sur c^^yJl ach-charoûb, boisson. 

Le mot arabe charâb a aussi signifié s^irop, comme on 
peut le voir par les dérivés jLmİ chambï, « syruporum ven- 
ditor », jUIyi charâbàd ^, ^ qui syrupos conficit aut ven- 
dit. ?? (Freytag.) Voy. aussi Dozy, Gloss, p. 218. 

Smala ou Zmala. Ce mot nous est venu d'Algérie; c'est 
l'arabe iU*y azmala ou »Xa^ zamala (prononcé zmala par les 
Algériens), qui signifie la famille et un chef et son mobilier, 
venant de la racine Juo\ zamal, porter. De cette même ra- 
cine est/venu iU^tylI az-zâmila, qui a donné l'espagnol ace- 
mila, bête de somme, en portugais azemela, azimela, aze- 
mêla, azemala, 

' Dans Bocthor. 

^ Dans la Fabrica ling. arah. qui donne J*-i vento onentale, eurus , et 
^^-Lï êcirocco, euronotus. 
^ GI088. p. 356. 

» Cornpar. ^^ = ^, ^^ = Ai, ^^ = jJU, öjS = olAs, ele. 
^ Surappa , zurappa manquent dans le Gloss. de M. Dozy. 
^ Pharmacien , dans Bocthor, au mot spatule. 

1/1 



210 DICTtOxNiNAlRE ÉTYMOLOGIQIJK 

Soda. Ancien terme de médecinis violent mal de tète. 
De l'arabe fï*>^-» soda, même sens, qui se rattache à ^^x^ 
sada, fendre en deux. 

Sofa ou Sopha. Portug. sofa. De l'arabe HJl^o sojfn, 
même sens, dans Bocthor et dans Cherbonneau, scamnum 
discubitorium dans Freytag, et aussi le siéjre de h selle. 

Solive. Ce terme de charpenterie, dont l'origine ne pa- 
raît se rattacher ni au latin ni aux langues du même 
groupe, offre une grande analogie de son et de sens avec 
l'arabe <-aI»« scdah, salib, arbre d'une longueur notable, 
et <--Hi^ sabh, arbre dépouillé de branches. Est-ce une 
pure coïncidence? Rappelons que l'art du charpentier a 
emprunté un certain nombre de mots à la langue arabe. 

SoPHi. ç^Le nom de sophi donné aux souverains de la 
Perse, pendant les xvf et xvif siècles, dit M. Defrémery\ 
doit son origine à ^^yuo şefem, adjectif relatif ou patrony- 
mique, dérivé du nom du cheikh Séfi, sixième ancêtre du 
chah Ismaïl, fondateur de la dynastie des Séjis ou mieux 
Séfévis. » On a dit sophi sans doute par confusion avec le 
terme souji, ci-après. 

SouFi. Transcription de l'arabe ^j^ souji, sage, reli- 
gieux, qu'on veut tirer de ô^ souf, laine, les soufis étant 
tenus de porter des vêtements de laine et non de soie; 
d'autres disent du grec 0-0(^6$, sage. 

Sourate. Verset du Coran. De l'arabe H^y^ soûra, ^vo- 
noncé .sowrr/Horsque le mot est en connexion avec celui 
qui suit. 

^ Journ. asiat. août 1867, p. i85. 




I 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.^ 211 

Spahi. Du persan jfL-w 5^?«/«, cavalier, soldat. C'est le 
même mot que cipaye. 

Sucre. Le sucre vient originairement de l'Inde, du 
Bengale, suivant l'opinion du géographe Karl Ritter; son 
nom est en sanscrit fflrÂ:am, primitivement grrtmsrfesaifc, 
de la racine çri, briser. De là le mot est passé dans toutes 
les langues. Les Grecs en ont fait (Tobıyjıpov^ que les Latins 
ont transcrit saccharum. Les Arabes ont changé le premier 

a Gü OU, et ont dit JIm soukkar. Ce changement se montre 
également dans les langues modernes de l'Europe : ital. 
zucchero, anglais sugar, allemand zukker, holland. suiker, 
danois zukker, hongrois tzukur, polonais sukier, etc. L'espa- 
gnol azucar et le portugais açucar, assucor, viennent di- 
rectement de l'arabe , comme le montre la syllabe initiale 
qui représente l'article as pour ai Quant aux autres formes 
européennes, y compris notre mot sucre ^ je pencherais à 
croire qu'elles viennent de l'italien , et celui-ci a dû subir 
l'influence de l'arabe. N'oublions pas que le sucre n'a été 
vraiment connu en Europe que vers l'époque des croisades , 
et cela par l'intermédiaire des Arabes. Au xii' siècle, Gé- 
rard de Crémone, traduisant YAlmansouri de Razi, ne se 

sert point du terme latin saccharum; il traduit Sm* soukkar 
par zuccarum, et ^^^Ua*. djoulendjoubm, miel de roses, 
par zuccarum rosatum, Zuccliero paraît être une combinaison 
du mot latin et du mot arabe. 

M. Littré rattache à sucre le terme sucrion ou soucriUon, 
espèce d'orge , oubliant qu'au mot escourgeon (autre variété 
d'orge) il a donné, comme formes congénères, le normand 
sugregeon et les formes wallonnes soucrion, soucorion, sa- 
couran, socoran, en même temps que le bas latin scano. 
Evidemment, tout cela n'a aucun rapport avec sucre, 
.l'ignore quelle est la vraie étymologie et s'il y a quelque 



l/j. 



. 1 



212 



DICTIONNAIRE KTYMOLOGIQl'K 



H 



rapport plus ou moins éloigné cnlre ces mots et l'arabe 
yjjcSi chair, orge [en héhvcu^n'i'i^p yU^^^fp seorah^seorlm, 

venant de saar, poil (barbe des épis)]^ 

ScLTAN. Esp. soldan, portug. soiddo, ital. sotdano^ sul- 
tana, vieux franc, soudan. C'est l'arabe ^lkX»« sonltân, Qm\w\ 
à Soudan, nom d'une région de l'Afrique, il vient de 
yt:>^ Soudan, les nègres africains (de :>ym\ asouad, plur. 
soûd, noir.) 

Sumac. Esp. zumaque, portug. summagre, ital. sommaco; 
en français, on trouve aussi sumack et sommac et même 

sommail dans un document de 1669^. C'est l'arabe (^^ 
soummnq, même sens. Le sumac, cultivé particulièrement 
en Espagne pour les usages de la corroirie , produit des 
•baies qu'on employait autrefois à l'assaisonnement des 
viandes. Cet usage existe encore en Egypte, car, dans un 
almanach du Caire pour l'année laSo (i835-i836 de 
J. C), je lis cette prescription des médecins, qu'il ne faut 
pas au printemps assaisonner les mets au vinaigre, au 

verjus ni au sumac, ^UvJI^ Tf^^ *^^ ^^ '^' ^^ ^^^ ^"l^~ 
pose que cet assaisonnement convient aux autres saisons 
de l'année. Razidit: ff«>o(.tJ ^t^ {J^*^ J^l^ ö'^^ ^^^ sumac 
resserre le ventre, prépare l'estomac^.?? 

Sümbül, t^ Plante ombellifère de la Perse, d'espèce in- 

^ On peut citer, à titre de curiosité, l'explication donnée par Jean Lie- 
bault,dan8 la Maison i^stique, écrite au xsf siècle: «Secourgcon est une 
espèce de blé d'un grain fort maigre, ridé et chélif, semblable aucunement 
à l'orge, qu'on n'a accoustumé de semer en France, sinon en temps de fa- 
mine, encores es pays et contrées stériles et bien maigres, pour assoupir la 
faim des povres gens, plustost que pour les nourrir, aussi est-il dit des 
Français secourgeon, quasi des mots latins mccursus gmlimn^ secours (l(»s 
gens.îî (Liv. V, ch. x?ii, p. G/İ3.) 

^ Dans Liltré , Dicl. 

^ Man. d('jà cilé, fol. 5o verso. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 213 

connue, dont on extrait une résine médicinale.» (Littré.) 
L'arabe-persan JuJUm sounboul désigne une espèce de la- 
vande (spica Nardus) qu'on trouve dans l'Inde et qui fournit 
le nard indien des pharmaciens. Razi donne le sounboul 
comme excellent pour l'estomac et le foie^ 

SüMPiT. Poisson du genre centrisque, qui habite la mer 
des Indes. Du malais oJuw soumpit, étroit. Ces poissons 
en effet sont caractérisés par un museau très-allongé et un 
corps très-déprimé. Le Dictionnaire malais de l'abbé Favre 
ne donne pas soumpit comme nom d'un poisson, mais seule- 
ment sumpit-sumpity espèce de coquillage. 

Sunnite. Musulman sectateur de la tradition. En arabe, 

^^ sounni, adjectif formé sur İüLm sounna, règle, loi, re- 
cueil des paroles et actes de Mahomet, formant pour les 
Sunnites un supplément au Coran. 



Tabaschir ou Tabaxir. Concrétions siliceuses qui se for- 
ment aux nœuds d'une espèce de bambou, et qui étaient 
autrefois employées en médecine. C'est l'arabe y*A^^ ta- 
hâchir, même sens. Ce mot signifie aussi craie, chaux, 
plâtre, et il s'est appliqué autrefois spécialement à l'ivoire 
calciné; nos alchimistes le prenaient en ce sens : çç Tabai- 
sir arabice est spodiumw, dit Martin Ruland^. 

Tabis. Sorte d'étoffe de soie. Esp. portug. et ital. tabi. 
De l'arabe jUft 'attâbi, dont la première syllabe, prise sans 
doute pour l'article [at, au lieu de al, devant ^), est tom- 
bée dans toutes les langues romanes, mais se retrouve 

' Man. déjà cité, fol. 5o reclo. 
^ Lexicon alchemiœ, p. /i6ı. 



'2\U DICTIONNAIUK ÉTYMOLOGIQUE 

dans le bas latin attabi. Quant à Tarabe 'aitâhl, c'était 
le nom d'un quartier de Bagdad où se fabriquait cette 
étoffe ^ et ce nom venait du prince Attab, arrière pelit-fils 
d'Omey-ya^. 

Taffetas. C'est sans doute le persan aajü taftah ou ief- 

teh, même signification, comme l'indiquait, il y a près de 

deux cents ans, le P. Ange de Saint-Joseph^; à moins que 

ce ne soit une simple onomatopée, reproduisant le bruit 

.produit par le taffetas quand on l'agite [taf taf)'^. 

Talc. Esp. talco, talque, portug. talco. En arabe, ^^Ak 
talq. Je ne sais qui avait proposé l'étymologie allemande 
ta^, suif, qu'on trouve mentionnée par Léman (D<c/. d'hist. 
naU t. XXXII , p. 378). Le mot ^jJJö se rencontre dans l'al- 
chimie de Géber, notamment au chapitre vu du H'' livre. 
t^Talcum, vox esse Arabica creditur, significans stellulas 
micantesw, dit Martin Ruland^. J'ignore à ([uelle expres- 
sion arabe cette explication peut faire allusion. 

Talisman. C'est l'arabe xwJJô ielesm ou telsam, qui re- 
présente le grec réXecriÀOL^ initiation, mystère. 

Talmüd. Grand ouvrage qui contient un recueil des lois, 
traditions, coutumes des Juifs. En héhreu , l^v:)\ri talmoud , 
instruction, du verbe lüb lamad, apprendre, {orme pi h. 
l^b Ummad, enseigner. 

Tamarin. Esp. et portug. tamarindo, ilal. tamarindl; Ma- 

' Defrémery, Joum. a»iat. janvier 1869 , p. 9A. 

- Dozy, GI088, p. 343, 

^ Clavis Gazophyl. p. 6. 

* Voy. Francisque Michel, apud Defrémery, Mémoires d'hist. orientale, 

p. 2l3. 

^ Lexic. akhewiw, p. /162. 



DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE. 



215 



ibiole et les anciens botanistes Tappellent tamarindi Dans 
un passage de Marco Polo cité par M. Littré, on lit tama- 
rand'i: «Si donnent aux marcheans à faire et à boire une 
chose qui a nom tamarandi, qui leur fait aller hors ce 
qu'ils ont au ventre. » En effet, le tamarin ou fruit du ta- 
marinier a été souvent employé pour faire avec la casse 
un liquide laxatif ^ C'est l'arbre ^JsJUft uf tomr hindi, datte 
indienne. Le tamaiinier n'est pas un dattier et n'offre au- 
cune ressemblance avec un arbre de cette espèce; mais 
son fruit est une gousse qu'on a pu comparer à la datte. 
Le mot tamr, datte, se retrouve dans l'espagnol tamaras, 
trochot de dattes. 



Tambour. Esp. tambar, alamhor, portug. Uimhor, ital. 
Uimburo. On disait autrefois tahour ou tabur (comme aussi 
labourm au lieu de tambouriny, M. Dozy repousse Téty- 
mologie arabe ^^jjJô tonhoûr, proposée par Engelmann: 
ce mot, au moyen âge^ désignait, dit-il, une espèce de 
lyre; et si les Barbaresques ont aujourd'hui un grand tam- 
bour appelé par eux atambor, c'est qu'ils l'ont emprunté 
aux Espagnols^. Niebuhr dit en effet que, chez les Arabes, 
tambura est le nota générique commun à tous les instru- 
ments à cordes. Mais il convient de remarquer que ces ins- 
truments à cordes ne sont pas sans analogie avec les tam- 
bours et les timbales , car ils sont d'ordinaire formés d'un 
corps creux sur lequel est tendue une peau. Niebuhr en 
décrit quatre ou cinq de ce genre ^. 

Sans combattre l'opinion de M. Dozy, on peut faire 
observer que le persan a un autre mot wuj tabir, dont le 

' ^J^IaJI J.f«ws> c^OsJLA ^ le tamann relâche le ventre, dilRazi. (Man. déjà 
cité, fol. 5i verso.) 

- Les formes labour, tahourin existent encore en anglais, où l'on trouve 
aussi tabret et tabouret. 

^ (#/o«s. p. 37A, SyT). 

' Voij. rn Arabie, éd. Sinilli, p. 219. 



216 DICTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

st'iıs est bien lambouv, timbale^, et (jui est ussuréuient iden- 
ti(jiie il notre Uibur, tabouv (on sait avec quelle facilité t et 
n [ou) se remplacent). Est-ce le persan qui est passé au 
français ou le français qui a pénétré en Orient? Tabur est 
l)ien ancien dans notre lanfjue, puiscpi'on le trouve déjà 
dans la chanson de Roland, qui est du \f siècle; mais il 
est bien ancien aussi en persan, puisqu'il se lit dans le 
Clinli-nameh, dont l'auteur Firdouci est mort en l'an 1020: 
Jbu JO^y cr^ü'^) hy^{Chrest.Schmnm. deVullers,p. 58, 
vers Aai ). 

Les formes tambour, yyi^ tonbour, sont certainement 
des altérations de labour, yf^ tabir. Le persan a la voyelle 
ou dans dl;^ taboûrâk, tambourin, lequel est, suivant 
toute vraisemblance, un diminutif de ^^^J taboûr, dans le- 
(piel s'est glissé fautivement un \ à, (Compar. wîUaJ et d)^ ; 
voy. au mot Lilas.) 

Ta.ndour. Sorte d'instrument de chauffage formé d'un 
réchaud qui est caché sous une table recouverte d'un tapis. 

C'est la prononciation turque du mot arabe-persan ^yks 
/rt/iwoûr^ fourneau portatif,four.(Voy. Athanoh.) Le réchaud 
ou brasero du tandour s'appelle aujourd'hui, à Gonstanti- 
nople, le mangal, ce qui représente le ^^UJL* fnanqâldjiq 
de Meninski. 

Tanzimat. «On nomme ainsi l'ensemble des réformes 
(jui découlent du hatti-chérif donné en 1889 parle sultan 
Abdul-Medjid pour réorganiser l'administration, w (Douil- 
let, Scimc.) De l'arabe eolâJö tandhlm, mettre en ordre, 
dont les Turcs ont fait owJâJu tanzîmat, 

Taraxaciïm ou Tauaxacom. Nom attribué par les anciens 

^ Riclianlson, Dict.; GazophjL ling. Vers. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 217 

botanistes au pissenlit ou à la chicorée sauvage, d'où la 
famille des taraxacées. On lui a cherché une étymologie 
grecque : Tapafi^, trouble, âxéofiai, guérir, c'est-à-dire 
plante calmante, ce qui n'a aucune raison d'être; d'autres 
disent de rolpa^is et de ox)/, pointe, à cause de l'inéga- 
lité des laciniures des feuilles. (Léman ^) Ce qu'il y a de 
sûr, c'est que le mot (qui du reste ne figure ni dans 
les dictionnaires grecs ni dans les dictionnaires latins) se 
rencontre chez les écrivains orientaux. Freytag ne l'a point 
relevé, mais il est dans Richardson, ^<lAôi>^, que ce 
lexicographe transcrit tarkhashkûn et traduit ç^ wild endive ». 
J'ai vainement cherché ce ^yLùJfc^ dans la longue liste 
de drogues et de médicaments qui termine le grand ou- 
vrage médical d'Al-Hoceini (man. sup. pers. n'^SSg); mais 
dans Razi on lit : jJbt iot ^! Ljol^I JüU ^^ytÛ^aJl ^Letara- 

chaqoûq est semblable à la chicorée, mais plus efficace^, w 
Evidemment il faut lire ^yLÛ^ld tarachaqoûn , et traduire 
pissenlit ou bien chicorée sauvage. Dans la Synonymie arabo- 
latine de Gérard de Crémone on lit aussi « Tarasacon, species 
cicorei^.» Il ne faut pas oublier que Razi écrivait au 
x' siècle. Le tarnxacon fait l'objet d'un chapitre dans l'Avi- 
cenne latin de Baie (édit. de i563, p. Sia), mais cet 
article et une douzaine d'autres en tête de la lettre T, 
manquent dans l'édition arabe de Rome. 

Tarbouch. Sorte de bonnet rouge de fabrique tuni- 
sienne. Transcription de l'arabe ^yi^ tarbouch, qui est 
peut-être une altération du persan \Jiy^y^ serpoüch, couvre- 
chef, de ykki ser, tête , et de ^«yjUi^ poûchïden, couvrir. 



• Dict. (fhisL nat. t. XXXII, p. /16/4. 

^ Man. déjà cite, foi. hi verso. 

^ La leçon (j^JLi^â.^ , (|ui est assurcmcnt la meilleure, se lit dans le glos- 
saire d'Ibn al-Harlirlia sur Touvrage de Razi. (Voy. Dozy, Gkfss. p. 166, au 
mol idmiron.) 



V 

< J 



\ 



Î2I<S DICTIONNAIRE KTKMOLOGlQUfc: 

Tare. Es|). portiiy. ilal. et [»rovonç. tara: on Irouvc 
fiussi dans Fancien espagnol alara. C'est ïùraheH^Ja tar- 
ha, venant du verbe ^Jo tarah, rejeter. La tare est c^la 
partie des marchandises que Ton rejette, c'est-à-dire les 
barils, pots, etc.; le poids de ces barils, etc. que l'on dé- 
duit quand on pèse les marchandises.» (Dozy, Gloss, 
|). 3i3.) Un autre mot espagnol merma, .qui a la môme 
signification, diminution, déchet, vient du verbe ^^^ rama, 
jeter, étymologie, dit M. Dozy, qui conlirme celle de tare. 
L'espagnol mermar, éprouver un déchet, a passé dans cer- 
tains dialectes de nos provinces méridionales; dans le 
Quercy, merma ou berma signifie diminuer, décroître. 

Targe. Il est admis que la forme espagnole et portu- 
gaise adarga, adaraca vient directement de l'arabe m^^\ 
ad'daraca, bouclier^; mais on\ittribue à targe et à l'italien 
targa une origine germanique. 

Tartre. Esp. portug. ital. tartaro, lat. des alchim. tar- 
tarum; de l'arabe-persan ^^^, (S^)^ dourd, dourdi, sédi- 
ment, dépôt, lie de l'huile, lie du vin, tartre. L'arabe :>^:> 
dnrad se dit aussi du tartre ou de la carie des dents: 
l'adjectif :>y:>\ adrad s'applique à celui qui a les dents ca- 
riées. Le mot nous est venu par les alchimistes, ce qui 
explique son altération. On peut en voir de bien plus ex- 
traordinaires au mot Alchimie. M. Littré cite un passage 
du Glossaire de Simon de Gênes où il est dit: ç^ Tartar, 
arabice tartarum. »jJô^ tartir, qui est dans Bocthor, et 
figure aussi dans la Fabr. ling. arab. manque dans Freytag 
et Richardson. Le Gazophyl. ling. Pers. écrit ^-ôy tartlr. 
M. Dozy n'a pas noté tartaro dans son Glossaire. 

Tarif. Esp. et portug. tarifa, ital. tarifa. Le mot est 

^ Voy. EngeJman, Ghss. p. Ai. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 219 

traduit dans Bocthor par sjujxs tarif, qui est le nom d'ac- 
tion du verbe ôji 'arraj, faire connaître, publier. C'est 
là l'étymologie, indiquée déjà par le P. Ange de Saint- 
Joseph ( 168 4) ^ 

Tasse. Esp. taza, portug. taça, ital. tazza. De l'arabe 

JİJö tass, »ZJa tassa, qu'on rapporte au persan ovm^* tast, 
coupe. 

Téréiniabin ou Tringibin. Manne liquide de Perse. Dor- 
vault [Oleine) écrit terniabin: on trouve aussi trunjibin, té- 
renjuhin, thérenjahin , et même trangebris^. C'est l'arabe 
^jKKsfji terendjoubïn , qui est le persan ^jxjSôjs terengoubln. 
Celui-ci est formé de (^^jh^' engoubïn, miel, et de y ter, 
dont le sens reste douteux pour moi; ce pourrait être 
l'adjectif qui signifie humide, juteux. 

Une autre manne de Perse porte le nom de ^a^IjS 
gezengoubïn, miel du ^ gez, le gez (prononcez guez), es- 
pèce de tamarix, étant l'arbre qui la produit^. Par ana- 
logie on pourrait croire que y ter est le nom de l'arbre 
qui donne le tringibin. Mais les dictionnaires n'ont rien 
de pareil, et il ne saurait être ici question du ^b târ, 
sorte de palmier qui produit la liqueur enivrante nommée 
tari f^^b (le toddy des Anglais)^; car cet arbre ne produit 
pas de manne, et Garcias dit que le trunjibin qu'il a vu 



* Clavis Gazophyl. p. 7. 

2 Dictionn. de DéterviUe, an mot agul. On peut voir eocore surie teren- 

(Ijabin une note de M. Defrémery. (Mémoires d'hisL orientale^ p. 385-386.) 

^ Cet arbre porte en arabe le nom de *U^ tourfâ , dont les Espagnols 

ont fait alarfa. Razi dit que de ses racines se tire le sikendjoubin , J^ (^t^ 
^j^. ^ Cm^M fXto] ^J* (fol. /19 recto). Ce n^est pas là une manne, mais une 
liqueur (oxymel), de clL« sik, vinaigre. 

* On lirait autrefois du tari une espèce de sucre nommé jagre, mot qui 
parait une altération du persan Jut chekei\ sucre. 



</ 

^ 
«•■n 



2^0 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE 

t'i|)|)orh'r à Bassora viont sur de petits huissoiis épineux 
assez semblables à nos genêts. 

TiiL'BA.v. Etoile (le troisième grandeur dans la constel- 
lation (lu Dragon. C'est l'arabe ^Ljù thoubân, dragon. 

TiBER. Poudre d'or, dans le commerce africain. Les 
voyageurs écrivent auSvsi tibbar, atlbar, rtle tîbbar ou l'or pur 
(lu Sennaar w, (»crit Bruce ^ C'est l'arabe ^ tibr, même sens. 
La région africaine (|ue nous nommons Côte d'Or est ap- 
pelé(î par les Arabes jsîJï ^^ belâd at-tibr, pays de la 
|)Oudre d or. 

Timbale. Esp. iimbcd, atambal, atabal, portug. timbale, 
atabale, ital. timbaïlo, taballo. De l'arabe Ju^ tabl, avec 
l'article at-tabl, sorte de tambour. Il s'est glissé un m avant 
le b, comme dans tabour devenu tambour. Il est vraisem- 
blable du reste que les formes timbale, timbal, timbaïlo, 
ont subi l'influence du latin tympanum (^rvfÂiravovy Tabl 
est d'origine persane. On .trouve un pluriel grec Ta'êaXa,. 
«tambour, timbale dont les Parthes se servaient à la 
guerre ^. v 

TiNCAL ou TiNKAL. Borax brut. Esp. atincar, portug. 
atincal, tincaL C'est l'arabe-persan JlCo tinkâl, ou ^iCü tin- 
kâr^ (en persan ;lxJu tengâr). Le tincal nous vient princi- 
palement de l'Asie (Perse, Thibet, Inde). Il semble qu'une 
sorte de confusion se soit établie entre le tinkâr et une 
autre substance appelée en arabe ^L^) zindjâr, en persan 

' Voy. en Nubie , p. 99. 

'^ Alexandre, Dictionnaire grec-français. L'auteur n^indiquc pas la source 
où le mot a été recueilli. 

^ ^IXJL3 tinkâr est l'ortliographc qu'on trouve dans Talchinne de Géber, 
mail. Il" 1080 du siippl. arahe delà Bibl. nal. fol. 5 verso ci passim. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 221 

^l55) zengâr oii ^\sjj jengâr. Celle-ci est le verl-de-gris ou 
le vitriol vert. (Voy. azagor, au mot Alchimie.) On traduit 
volontiers ces deux termes par chrysocolle, mot qui dési- 
gnait chez les anciens une substance verte assez mal dé- 
finie, employée par les orfèvres pour la soudure des ma- 
tières d'or ^. A Tarticle œrugo aurifabrorum de son Lexicon 
alchemiœ, Martin Ruland dit : çç Quidam hanc vocant tinchnr 
vel boracem arabice », et à la page suivante : ç^ Arabes omnes 
taies aerugines vocant generali nomine zinchar^.v) 

On ne comprendrait pas que le borax pût être confondu 
avec le vert-de-gris, si l'on ne savait que le borax brut, 
tel qu'on le tire de certains lacs de l'Asie, est coloré en 
vert par des substances étrangères. 

TouG ou Toüc. Etendard turc fait d'une queue de che- 
val portée au bout d'une pique ou d'une perche. En turc 
^y toügh. 

Tombac. Alliage de cuivre et de zinc. Esp. tumbaga, 
portug. tambaca, ital. tombacco, arabe moderne JLmj' tanbûk 
(dans Bocthor). C'est le malais 3uJi tembâga^ cuivre, qui 
est d'origine hindoue. 

ToMAN. Monnaie de compte chez les Persans. ^Toman 
est un mot de la langue des Yusbecs {^)y?. youzbeg), qui 
signifie dix mille. Les Tartares comptent leurs troupes par 
dix mille comme nous faisons par régiments. . . ils dé- 
notent la grandeur d'un prince par le nombre de tomanos 
qu'il a sous sa puissance.» (Chardin^.) Le mottartare est 

^ V Aussi se Ireuve en plusieurs endroits d*icelle du verd ressemblant au 
chrysocolla des anciens que nous appelons aujourd'hny borras.r) ( Bernard Pa- 
lissy, des Pierres, édit. Cap, p. 386.) 

- Lexicon alchemiœ, sire dictionarium alchemisticnm , Francfort, iCiti, 
p. 1/1 et iT). 

' Voy. en Perse, éd. Smilli, p. .*iio. L'anfour ajoute (pio lo loinan, njoii- 
ııai(Mİo compte, valait 10,000 (Icniers. 



±2-2 DICTION.NAIKi: KT YMOLOCIOi;!- 

passe en araix* et <>ii persan sous la iornic^ u'^ totttnnn , 
avcM' \i' s(»iis.(1p dix- mille Marco Polo écrit tomman, 

ToL'TENAGUE. Alliafjo do zinc, (le cuivre (»t de nickid. 
Porlufj. tutenaga. Silvestrc de Sacy dit : «Le mol toutenague 
vient assurément de iouün , (^t peut-ötre est-ce un mot pu- 
rement persan dULs^ touthl-nâk, substance d'une nature 
analogue à la tutie*. y^ ( Voy. |)lus loin Ti;tik.) Tliévenot ap- 
j)eHe la toutena{jue tutunac. ( Voy, aux Indes orient, p. i 4o -.) 
On trouve aussi tintenagne. 

TuÉPANG ou Tripan. Hoiothuric comestible des mers de 
rinde. très-appréciée des Chinois. En malais ^y trlpnng, 

TuRBiTH. Plante autrefois très-employée en médecine 
comme j)ur{jatif. Esp. turbit, lat. des botan. turpethum, 
Ci'est l'arabe-persan ^y tourbecl, tirhid, 

Flemmata diflugiiinl, si des medicaniiiie turbich, 

dit un poëme médical du moyen âge^; ce (|uon peut 
regarder comme la traduction de cette phrase de Razi': 

/►«Wl J«**^ *^^^' 

Le turbith minéral est un composé mercuriel sans doute 

ainsi nommé à cause de l'analogie de ses qualités purga- 
tives avec celles de la plante. 

Turc. En persan sô^ tourk, nom appli(|ué aux peuph^s 
à peau blanche, à l'œil noir, qu'on a appelés aussi Tatars 
ou Tartares, en persan ^\xi taiâr. Chez les Persans, dû 

' Chrest, arab. t. III, p. U(^!\. 

2 Ihid.iAW, p. 463. 

^ Man. du xin** siècle, ancien fonds latin n** 7o58 de la Bibl. nat. fol. 7<» 

ViTSO. 

* Man. déjà cité, fol. hh verso. 



DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE. 2â:i 

tourk s'est dit d* une jeune beauté (au masculin ou au fé- 
minin. Voy. Texplication de Meninski). Turcoman est le 
persan ^^JS tourkoumân. Sur la valeur des mots turc et 
tatar comme noms de peuples, chez les écrivains arabes 
et persans, voy. la BihliotL orient, de d'HerbeloL 

TuTiE. Oxyde de zinc, substance dont les anciens mé- 
decins faisaient grand usage dans les maladies des yeux. 
Esp. et portug. tutia, atutia. C'est l'arabe Lyy toûWh 

On peut voir sur la tutie un long article de Silveslre 
de Sacy, dans sa Chrestomathie arabe, t. III, p. 453 et 
suiv. Razi n'a garde d'oublier ce médicament, excellent, 
dit-il, pour renforcer l'œil, (^^t i^ytd *Xjsş^ (man. déjà 
cité, fol. lili verso). 

U 

Uléma ou Ouléma. Docteur de la loi chez hs musulmans. 
Esp. ulenia. C'est l'arabe *U^ 'oulemâ, pluriel do ^L^ 'âlim , 
savant, qui sait. 

Upas. Liane de l'archipel Indien, qui produit un suc 
extrêmement vénéneux. Du malais (j^y oûpas (javanais 
<i^<L/ïiKï/y^), poison extrait des végétaux. L'arbre que nos 

livres d'histoire naturelle nomment boun-upas ou bubon- 
upas est en malais (j^^S^Î (j^3^ P^^*^^ ou pöhon-oüpas , de point, 
arbre. 

Urdu ou plutôt Ourdou. Dialecte moderne de la langue 
des Hindous. Du turc ^^^,^1 ordou, camp. L'urdu a été ainsi 
nommé (langage des camps), à la suite de l'invasion des 
Mongols, qui modifia profondément le vocabulaire de la 
langue du peuple conquis, en y introduisant un grand 
nombre de mots arabes, persans et turcs. Urdu est iden- 
tique avec notre horde. 



2i'i DICTIONN VIIU-I KTVMOLcXMQlK 

I sNKi:. (ifiirc <lr {iliinlr <li* \i\ fiiinill(> (I(*n lirlions. Lci(. 
(1rs hot.iii. f/x//r//. Viiln'fnis In im'dcrinf attribuait dos 
vrrliis rxtraonliiiain's ti YuxtuT Immaute, r*«»sl-à-diro aux 
lichens <|iM |)oiissai(>iit sur los rranrs dfs morts o\[)os($6 ci 
Tair, f*t sprcialonM'iit d(\s pendus, r Aujourd'hui^ dit Bosc, 
on plaint Ti^piorann» et la barbarie de nos |)ères qui con- 
servj>ienl les cadavres ex|)usés à l'air h» j)lus {jrand nombre 
d'annéf^s possible, souvent uniıpıenıent pour avoir de 
r/m//r'.- "On ne paye |)lus i.ooo franrs une onco dWw<^r 
ou prétendue unnér Iniwnitw, lors(pi'on peut avoir pour 
rien n»Ile cpii pousse sur les arbres de son j)arc*^. » 

/ sm'r est l'arabe-persan xm\ oiichm, utousso, lichen. Il 
en est j)arlé dans r.Alniansouri do llazi, fol. /17 rocto du 
manuscrit déjà cité. 

Validk. Sultane rnluU', c'est-à-dire sultane mhe, D<» 
l'arabe «jJt^ outlJlda, fém. de nuûlid, (pii a uïis au monde. 
Valiilr (»st la ])rononciation tunpie. 

Valise. Ksj). hfillja, ital. valigla, bas lat. (vui" siècle») 
vnlisla. On ne» connaît aucuno étyn)olo{jiu acce|)lable do ce 
mot (l)iez repoussant l'allemand /c//mcw). Une valise- est 
|)ropremont un long sac do cuir. Le mot paraît avoir été 
employé, dans la langue commerciale, avec le sens di» 
ballot, ot le P. Germain do Silésie ( 1 fi 3 9) a fait de valtgia 
un svnonvm(»do^^rfc//o. C'est vrais(»mblabl(îment le môme 
îuot (jue l'arabe A^^ ouahha, -^saccus frumentarius, co- 
pliinus niagnus?), et \{\ persan «^J^ wahtchè, grqnd sac. 
Mais no connaissant ces mots que par Golius et Castell, 
j'ignore s'ils sont vraiment d'origine orientale ou s'ils n'ont 
|)as été importés du Levant par le commerce italien. 

' />iW. trhint. uat.i. XXXV, p. 157. 
^ //m/. I. XVII, p. 501 . 



DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE. 



225 



Varan. Sorte de lézard africain. Il est décrit et figuré 
dans le grand ouvrage de la commission de l'Institut 
d'Egypte, sous le nom de ouar an ^, C'est une altération 
de l'arabe J;^ ouaraL En Algérie on prononce ouran^. 

Vérin. Appareil à soulever les fardeaux, composé de 
deux vis placées dans le prolongement l'une de l'autre et 
engagées dans un même écrou qu'on peut faire tourner. 
On écrit aussi verrain. C'est assurément le même mot que 
l'italien verrina, l'espagnol barrena, le portugais verruma, 
tous mots signifiant vrille, tarière, et le bas latin verinm, 
vis. L'arabe a iCcw hafima, même sens ^. Et ce dernier mot 
se rattache assez naturellement au verbe j»y haram, tordre , 
d'autant mieux que harım se dit d'un cordon obtenu en 
contournant ensemble en spirale deux brins de couleurs 
différentes. Cependant M* Dozy attribue à harıma une ori- 
gine persane, et à nos formes romanes une origine indo- 
européenne *. 

Dans le dialecte quercynois, on dit hiroû et hirouno, 
dans le sens de vrille, tarière, forme qui montre encore 
une fois la facilité du changement de i en on» 

Vilayet. Grande division territoriale en Turquie. C'est 
la prononciation turque de l'arabe Hi?)^^ ouilâya, pays, pré- 
fecture, province. (Voy. Wali.) 

VisïR ou VizTR. C'est l'arabe j_j)^ ouaztr, (Voyez Algüa- 

ZIL.) 



' Hİ8t. nat. t. I", i"* partie, p. i aa. 
^ Voy. Gherbonneau , Dict, fr.-ar. au mot lézard. 
^ Barima est remplacé en Algérie par iU-Jo hemina. Voy. Gherbonneau, 
Dict. fr.-ar. à vrille. 

* Glox». p. 875. Le persan a -*-o beiram, biroum, vrille. 



1 .) 



ÜH) DICTIONNAIKK ÉTYMOLOr.IQLE 



Wahakite. La secte musulmane des Wahabites tire son 

nom (le son chef lJİ^ owihhâh (Mohammed ben Abd el- 
Onahhab). 

Wali ou Vali. Transcription de l'arabe Jl^ owlli, pré- 
fet, gouverneur, mot proche parent de a^^ ouilâya. (Voy. 
ci-dessus Vilayet.) Ces mots se rattachent au verbe J^ 
otuth, être prépose^ 5, administrer. 

Wéga. Etoile de première grandeur, a de la Lyre. De 
l'arabe ^ït^oMô^r, tombant. (Voir au mot Altaïr.) C'est une 
plaisanterie que de chercher l'origine du nom d'une éimle 
de première grandeur dans celui d'un prétendu astronome 
autrichien'. Ce nom existait longtemps avant que l'Au- 
triche produisît des astronomes. 



Yataghan ou Ataghan. Sorte de sabre turc, de forme 
concave. Du turc fjsblf, yâtâglwn, sorte de coutelas. (Voy. 
Pavet de Courteille, Dict. du turk oriental) 

Yed. Nom d'une étoile de la constellation de Pégase. 
De l'arabe Js? ycd, main, bras, ainsi nommée à cause de 
sa position. 

Z 

Zagaie. Esp. azagaya, azahaya, portug. azagaia. Nos 

• Commo on lit dans Bouillet, Scienc. 



/ 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. İ227 

anciens écrivains disent azagaye, arcliegaye, lance gaie. 
C'est un mot berbère iùU) zagâya, adopté par les Arabes 
qui s'en servent encore dans le sens de baïonnette, Voy. les 
intéressants articles de M. Defrémery [Journ, asiat, janv. 
1862, p. 89) et de M. Dozy [Gloss, p. çî23). 

Le raot paraît être descendu jusque dans le sud de 
l'Afrique : « Un grand nombre de Damaras et de Nama- 
quas, armés d^assagaïs et de fusils, dit Andersen, étaient 
tout autour rangés en bataille. >? (Voy. dam l'Afrique 
australe ^) 

Zaïm. Soldat turc dont le bénéfice militaire est un peu 
au-dessus de celui du timariot, (Littré.) De l'arabe f(^^ 
za'lm, qui se dit de l'homme qui tient à vie un ziamet; 
le ziamet, iuU^ est un bénéfice militaire dont le revenu 
minimum est de 9,000 aspres, mais peut s'élever beau- 
coup au-dessus, tandis que le i^mâr, ;Uy, ne peut dépas- 
ser 9,000 aspres. (Voy. Meninski, à iuU) et à^Uy.) 

Zain. Esp. portug. ital. zaino, cheval d'une nuance 
uniforme, sans trace de blanc. En italien, zaino signifie 
encore une gibecière de berger faite d'une peau conser- 
vant son poil, et Antenini ajoute : çç Zaino, forse dette da 
Daino, cambiando il d in z, quasi che del daino si facesse 
cotesto arnese. » Je ne cite cette hypothèse étymologique 
qu'à cause de l'origine très-incertaine du mot; car le 
changement de d initial en z est sans exemple en italien. 

M. Dozy [Gloss, p. 862) conjecture l'arabe l*©' asamm, 
mot par lequel Bocthor traduit zain, 

Zaouia. Etablissement religieux où les docteurs de l'is- 
lamisme enseignent particulièrement la doctrine, la juris- 



' Dans le Tour du monde . t. 1"', p. :î/ii>. 



iT) 



2-28 I)I(:TI0NN\1RE KTYMOLOfilOUK 

prudonco <'t la yrainmalro. (Clicrbonneau, DIrt, fr.-ar.) 
Transrriplion de Tarabo ib^l^ Zfhvlya, dont lo sens propre 
osl nuffifiy roln^ cpIIiiIp, 

Zkdaro.n. Etoile a de Cassiopée, placide sur la poitrine. 
On la nomme aussi schédlr, schfdar. C'est Tarabe ^J^^^^^ç^r^ 
poitrine (aver la nunnation sndroxni)^ ^ J3I c;>b ^«X^^ 
şaijr dhat fil-koursi, la poitrine de la Femme assise. La 
Femmn assise» <'st le nom que les Arabes donnent à la 
ronstellation de Cassiopé^», vulfjairement nommr'^e rhoz 
nous la Cbaiso. 

Zédoaire. Esp. vedoarin, zedoarin, portug. zeduarla, ital. 
zettovnrio. (îe nom, qu(^ Bosc, j'ijjnore pourquoi, a trans- 
formé en zéodnire, s'applique à des plantes de l'Inde dont 
les racines, d'un goût acre, d'une odeur agréable, rappe- 
lant celle du camphre mêlée à celle du laurier, étaient 
naguère fort employées en pharmacie comme un puissant 
sudorifique. C'est l'arabe-persan ^!^^; zedwâr, ;|j«X^ djed- 
war, ^\^:>j jedwar, que nos traducteurs d'ouvrages orientaux 
ont rendu par zedvm\ ffiedvar, guidunr, jedwar, jidivar, gei- 
dnar, etc» 

Zéen. Chêne zéen, espèce de chêne de l'Algérie, dit 
aussi chêne zang, dont le bois est remarquable par sa 
densité. (Littré.) De l'arabe ^!) zm, qui manque dans 
Freylag, mais qui est dans Richardson : «A tree whence 
bows and arrows are made yi , et que donne aussi M. Cher- 
bonneau^ 

Zekkat. Impôt sur le revenu dans les pays musulmans 
et en particulier en Algérie. (Littré.) C'est, en arabe, il^) 

^ Dict.fr.-ar. au njoJ chéuf, 






DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 229 

ou 5j^) zakâ, «Pars opiim quam expendit aliquis ad reli- 
quas purificandas» (Freytag), aumône, impôt. 

Zénith. Esp. et porlug. zénith, ital. zenit. Corruption 
de l'arabe oc^w semt, proprement voie,, chemin, et chez les 
astronomes, zénith, par abréviation de (j-Ut cx«>*i semt er-;- 
ras, la voie (au-dessus) de la tête^. Le point directement 
opposé de la sphère céleste, le nadir, est de même ap- 
pelé J^Jt ov^vy semt er-ridjl, la voie du pied. Le mot zé- 
nith paraît avoir été employé par les médecins dans un 
sens bien différent, comme on peut le voir dans ce pas- 
sage de Gaspare de los Reyes, médecin du xvii" siècle, 
connu pour sa grande érudition : ^De sanguine menslruo 
illo potissimum primo qui a virginibus exit, quem appel- 
lent zénith ^. » 

r 

Zéro. Etymologiquement , c'est le même mot que chiffre. 
(Voy. ce dernier.) 

Zérumbet. Esp. zerumbet. C'est une des plantes ou dro- 
gues comprises sous le nom de zédoaire. De l'arabe-persan 
àUj;^ zouronnhâd. Razi dit qu'elle est utile contre la piqûre 

des reptiles et insectes, lİ^! ^j^ (^ çxm :>Lj;) ^ sans 
doute en sa qualité de puissant sudorifique. Bocthor écrit 
Aj;^ (à zéJoairey 



^<K> 



ZiL. Instrument de musique militaire, chez les Turcs, 
analogue aux cymbales. En turc, J) zilL 

' A vrai dire, je ne crois pas que owgw semt ait jamais été employé seul 
dans le sens de zénith; cela eût fait confusion avec c>.<wJl as-semt, azimulh. 
Les astronomes arabes disent toujours semt er-ras ou, en employant le plu- 
riel de ras, ^yiS c>.<w semt er-rouous. 

^ Eîysius jticundarum quœstionum campus, p. 669. 

^ Man. déjà cité, fol. /18 verso. 



A 



l'.JO DICTlO.NiNAlHK KTYMOLOC.lQl K 

/ii.4.\i>K. /ilh.\(;k. On/iriijr <*( <lon/ii>iin' mois de raiiiiét' 
iiiiiMiliii;iiH*. (faiiirs rortli()|rr;i|))i<' n(lo|)(('e {>ar Montes- 
(piicii <'l 1rs rrriviiins de son siıVlc jxMir Irnnscriro Tambc* 
ftjsjùJt ^i tlhnii 'l'iju da et aj* t^i dhofi^l-ljldjflja. Le premier 
<li' l'os imins r>l farww do dlinâ , possesseur, ol de al-fjii^da, 
Ir n»pos, Tcspare ornipr par mio personne assise, parce 
ipie les Arabes s'ahslenaienl de jjuerroyer pendant ce mois. 
Le second est roniposé du même mol ^///0*7 et de id-hidj- 
dja, le pèlerinajje; rVsl en re niois rpfon se rendait à la 
Meccpie. 

Zi.NZOLiN. «douleur d'un violel roujjeàlre. Es|). cinzoUtio, 
porlujf. iflanjj^rlinfi ; de farabe djoldjnlôn y sr»menr*o du sé- 
sanie dont on fait cette couleur. 55 (Littré.) S'il est vrai que 
le zinzolin s'obtienne du sésame, rétymol(){jie est toute 
naturelle; car l'arabe ^^^Xaisa*. djoldjohln a donné en fran- 
çais frenfri'U oi jujrnolinp, (Voy. (jKXiÉU.) 

ZoLAVE. de nom a été pris de celui d'une confédération 
de tribus kabyles. 

ZoLiDJA. Terme d'adniinistration, en Algérie : étendue 
de terre que deux bœufs peuvent labourer dans la saison. 
(Cberbonneau, DicL fr.-m\) Transcription de l'arabe al- 
gérien i^^3 zouldja, qui se rattache à ^^'^ zaïvwadj, for- 
mer une paire. 

ZcFAGAR. ç^Ton esprit est plus perçant que Zufagar, 

cette épée d'Ali, qui avait deux pointes.» (Montesquieu, 

Lettres persanes ^ .) Altération de l'arabe ^UUJl ^S dhoû^l" 

fcajâr, Voy. sur cette épée, donnée à Ali par Mahomet, 

D'IIerbelot, BibL orient. 

* Tnin»' \"\ p. ;is, (le lV<lil. Andiv LcCÙM'o. 



DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 2.M 

Zurna. «Instrument de musique des Turcs, qui, par 
sa forme et la qualité de ses sons, ressemble à notre 
hautbois. » (Bouillet, Scienc.) C'est le persan Ij;) zournà ou 
bykt soumâ^ aussi orthographié jj**», où la dernière syllabe 
rappelle le mot j ney ou <^U nây, roseau, tuyau, flûte. 
Les Malais ont le même instrument sous le nom de J^-%« 
saroûney. 



■/ 



VI>I)IT1()>S. 



lİAi.ı.nii:. (iiiriK.' h |[lciii<ls coiiiostihles dtvs côtt'S d'Afri- 
(|ii('. coiiini iiussi siir 1«) rôlr crivs|)n[][n<'. En arabe, lâ>^ 
hfillont {{\ni]s Wwmiu*), Kii persan, lô^JUiftUi châh-ballouf , 

rli('n(* (In nn. sr dit du rhAtaij|[ni(*r. 

La {ronnandrée oUirinah.', Nnlfj^aircnirnt nonnnée petit 
cluhir, à ransc de la ross('nd)lann^ de ses feuilles avec celles 

du chenr, porte en arabe le nom de; ^)^\ IöjAj balloüt al- 

finlli , eliène terrestre. (Ibez nos botanistes, ballote, ballo- 
ta, se dit ordinairement du marrube noir, qui est une la- 

biée connue la {jermandrée. Ballote, Iô^Aj balloüt, repré- 
sentent le {jrec jSaXXcoTïj, qui ne se disait pas du chêne, 
mais seulement du marrube ou d'une plante de la mâme 
faujille. Si ballote, labiée, a été pris du grec (par l'inter- 
médiaire du latin ballote), il est certain (pie ballote, chêne, 
nous est venu des Arabes. 

Dans la péninsule Hispanique, le mot arabe a donné 
Tespafjnol bellota et le |)ortu{jais />e/o/y/;,Ao/o^/,èo/eto, gland. 
Bellote, gros clou à t('t(s |)araît aussi se rattacher h ces 
termes, |)ar suite d'une certaine ressemblance avec un 
fjland muni de sa cupule. 

Béhémoth. y\nimal extraordinaire décrit dans le Livre 
de Job (ch. xl, lo et scq.). C'est l'İK^breu n*icn3 behcmötlı, 
(ju'on regarde comme le pluriel de nçnş beheynalh, bête. 
^On doit entendre par ce nom-là, selon la Vulgate, un 
éléphant, lequel, à cause de la grandeur de son corps, 
en vaut plusieurs, r (Simon, Dtrt. de la Bible,) 



• \ 



ADDITIONS. 238 

Belzéblth. Divinité des Philistins. C'est, dans la Vul- 
gate, Beelzebub (Reg. IV, 2 et seq.), qui est la transcrip- 
tion de l'hébreu 3«t h^'2 ha al zeboûb. Zeboab, en hébreu , 
signifie mouche, et on interprète le nom de cette divinité 
par le prince des mouches. Dans l'Evangile de saint Mat- 
thieu (cap. XII, V. ai), Belzébuth est qualifié de prince 
des démons; ici, quelques scholiastes lisent jSeeX^eêouX et 
interprètent le prince de V or dure, d'un mot ^HT zeboûl, cor- 
respondant à l'arabe Joo) zebïl, fumier, ordure. (Voy. 
Brettschneider, Lexicon Novi Testamenti, Leipsig, i84o.) 

Mescal. Instrument de musique en usage chez les 
Turcs, n'est autre chose qu'une espèce de flûte de Pan 
qui ne compte pas moins de vingt-trois tuyaux. (Bouillet, 
Scienc.) Transcription de l'arabe JUiJU mithqâl, que les 
Turcs prononcent mesqâl Le mot JlxU désigne le plîis or- 
dinairement un poids bien connu, le miscal ou methcal 
(valant 9 4 carats) > en esp. mitical, portug. matical, meti- 
cal, de la racine JJiS* thaqal, peser. Mais c'est aussi, bien 
(|ue Freytag n'en dise rien, le nom d'une espèce de flûte 
(le Pan : çç Aliquot fistulœ simul junctae, quae flatu oris in- 
flimtur», dit Meninski. 

Pirogue. Ce mot océanien doit être rapproché du mdi- 
lais yûLâ jt?n7Ao, en javanais («^.i/»jn ji?ra/io«/^ bateau. (Voy. 

PuAo.) 

Talapoin. «Les bonzes ou prêtres bouddhistes, à Siam, 
s'appellent jö/im^ grands. Les Européens les ont appelés 
ialapoins, probablement du nom de l'éventail qu'ils tiennent 
à la main, lequel s'appelle talapat, qui signifie yèui/fe de 
palmier, y) (M*"" Pallegoix, DescripL du roy, Thai ou Siam, 
i854, l. II, p. 23.) Ce talapat est évidemment le même 



23/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE. 

mol <|uc h* iiwilals o^ kehlpa, on javanais »mtutut^ lui- 
lapa, noix (1(î coco, cocotier. (Voy. Calapite.) 

Ubio.%. Genre de plantes voisin de Tignanie. Lat. bot. 
nhium. Du malais j^l oubi, (|ui se dit de toute espèce de 
tubercules comestibles. Ce mot, généralement transcrit 
fibi ou ohl dans les ouvrages français, est répandu dans 
tout rarchipel Indien et dans une grande partie de TOcëa- 
nie. Les Malais appellent la pomme de terre JIsjù j^ oûbi 
Iwnggâla, obi du Bengale. 



.* 



INDEX 



DES MOTS EUROPEENS, 



N. B. Les mots en petites capitales sont ceux qui figurent dans le Dictionnaire 
à leur ordre alphabétique. Les abréviations esp. ital.pg. aragon. valene, prov. lan- 
g'ued. marquent que le terme est espagnol, italien, portugais, aragonais, valen- 
cien, provençal, languedocien ; /ii«j9. caractérise les mots qui appartiennent en 
même temps à Tespagnol et au portugais ; h. ht. signifie bas latin , latin du moyen 
âge; lat. bot. latin forgé par les botanistes. 



Aba, voyez Cabau. 

k€avla, voy. Avanie. 

Abat, voy. Caban. 

Abba, voy. Caban. 

Abbarrada , pg. voy. Alcarraza. 

Abe, ?oy. Caban. 

Abelmosg. 

Abelmoschiis, voy. Abeinaosc. 

Abelmosco, esp. voy. Abelmosc. 

Aben , voy. Ben. 

Aben-Sina, voy. Avicenne. 

Abit. 

Aboit, voy. Abit. 

Aboumras. 

Abouquel, voy. Patard. 

Abric, voy. Aichimio, /iT). 

Abbicot. 

Abutilon. 

Acafrâo, pg, voy. Safran. 

Acajou, voy. Cajeput. 

Acanor, voy. Athanor. 

Acazdir, voy. Alchimie, i. 

kyyapela, voy. Avanie. 

Accib, voy. Alchimie, a. 

Acebibe, esp. voy. Jubis. 

Aceciie, esp. voy. Alchimie, 3i. 

Acedaraque , esp. voy. Azédarac. 

Aceituni, esp. voy. Satin. 

Accmila, esp. voy. Smala. 

kxéoyioit^yoy. Taraxacum. 

Arerola , esp. voy. Azerolli», 



AcuAus. 

ACHERNAK. 

Achluschémali , voy. Astronomie, i 
Aghour. 

Àxrf, voy. Taraxacum. 
Aciche, esp. voy. Alchimie, St. 
Acige, esp. voy. Alchimie, 3i. 
Acipipe, pg. voy. Jubis. 
Açucar, pg. voy. Sucre. 
Adaraca, hisp. y oy. Targe. 
Adarame, esp. voy. Dirhem. 
Adarga, hisp. voy. Targe. 
Adarne, esp.yoy. Dirhem. 
Adarnech, voy. Alchimie, 29. 
Adec, voy. Alchimie, 6. 
Adégige, voy. Astronomie, a. 
Adène. 

Adho, voy. Alchimie, h. 
Adibat, voy. Alchimie, 3. 
Adibe, pg. voy. Avives. 
Adide, voy. Alchimie, 38. 
Adigége, voy. Astronomie, 2. 
Adil, voy. Avives. 
Adive , esp. voy. Avives. 
Admiralius, b. lat. voy. Amiral. 
Admirallus, b. lat. voy. Amiral. 
Admirandiis, b. lat. voy. Amiral. 
Admirantius, h. lat. voy. Amiral. 
Admiratus, b. 2at. voy. Amiral. 
Adoc, voy. Alchimie, li. 
Aduana, esp. voy. Douane. 



DICTIU.XMIRE ETYMOLOGIQUE. 



A^W.tuv. Akilimi.-, :■. 
Afpizunu.iW. luy. Aq-oıiHİıı. 

Ajiilijuli, rjy. vuv, <i<'ii{;i''li. 
Akliarnar, tiij. Ârlii-niar. 
Alaltari.Toy. Alrliimi», 17. 
AlaİM>|;a np. voy V br^e. 
Abliri, vin. Alrliiiiiic, 17. 
Alaran, Toy. Alcliiniiu, (i. 
Aluhabar. viiy. AlrliiiiiÛN 1;. 
Alanını:, voj. Aairuiioiiiii', -(. 
Alaniliar, np. loi. Auibri'. 

AL4MH1C. 

Alaiiiliiquiï, itp. ïov. Alainliic. 
Alaiiilirc, yg. voy. Aiiibru. 
Al.ociiitu. 

Alaslrob, voj;. Alcbimic, 7. 
Alaudc, pg. ïoy. Lulh. 
AUtaii, np. \o\, Alvuri. 
Alatûo , pg, loy. Alcian. 
Alaiirat, voy. Alchimie, 8. 
Albafor, pg. voy Aiboucor 
AlbuIiacH, eip. voy. Fabrègue. 

Alliaraxo.Mp. 10*. Albara. 

Albarcoque ap. -voy Abricol. 
Albarda, hi$p. voy. Barde. 
Albanli, enl^nr. voy. Alvarde. 
AUjBrdin, eip. voy ASvarde. 
AlbarioMjiiG, E>7i. Voy Abricot. 
Albarrada, pj;i. ïov. Alcarraia, 
Alliarran, «/». ïoy. Itrnn, 
Aibatuia.cji;). voy. PaUche. 
Albitbo». 

Albayalde, eip. voy. Abil. 
Alberchigo, eip. voy. Abricot. 
ADiercocca, itid. voy. Abricot, 
Albcrcocoli, ilal. voy. Al>rico[. 
AlbcrengcDa , etp. voy. Aubergin 
Albdrgaine, voy. Autiergiac. 
Albergame, voy. Aubergine. 
Al berge, voy. Abricol. 
Allicr.iTese, l'bif.voy. Abricol. 



Alburginc, toy, AuUu^ inp. 
Allıemm,/!^. voy. Burnotu. 
Ailietora.pg. voy. I'atach«. 
Alliaicci, (Inf. voy. Abricol. 
Altiotiilij;s, nii. voy. Abricol. 
Alboi'. — 't-i-;-:- - 



Albura 



nv. Aİchİmie, ■ 



Alboniiii, op. voy. Alcliioiie, 3i. 
Allmmoi, ftp. voy. Bnmous. 



AlbudLi 
AlbiKİİeı 



...l'aliala, ftp 
Alraciiofa 



rip. voy. l'astèque 
voy, Pastèqui 
(Jabellc. 



Alraciiofa, np. voy. Arlİchaul. 

Alcacbafra, pg. voy. Artichaut. 

Alcn;ovB,;>(^. voy. CaMiiba. 

Ai,::Ani. 

Alcadiii , eip. voy. Albatros. 

Alcaidc , np. voy. Caid. 

Alcanior, voy. Alchimie, 10. 
Alcaniplior.ji^ voy. Caopbre. 
Alcanfor, rtp. voy. Camphre. 
Alcanna, ilal. voy. Hcnnù. 
Alcnra, voy. Alcliimie, 1 1. 
Alcaravia, ap. voy. Carvi. 
Alcarchora, etp. voy. Arlicliaul. 
Alca«r.ua. 

Alcutrào, pij. voy. Goudron. 
Alralraz, hitp. voy Aliialros. 
Alcalrui.ji^. voj. Ailiatros. 
Alcavala, Ari/i. voy. Gabelle. 
Alcazaba, etp. voy. Casauba. 
Alchabar, voy. Astronomie, 8. 
Alcbabor, voy. Astronomie, S. 
Alcbabric, voy. Alchimie, 'i5. 
Ak'hanaa , b. lat. voy. Henné. 
Alcliciri , Toy. Cheiraiilhe. 
Alcbeiiita , I tui. voy. Henné. 
Alcbimia, pg. ila(. voy. Alcliimie. 



Aicliilol, voy. Ast , 

AlchorodcD , voy. Alezan. 
Alcimod, voy. Alchimie, ta. 
Akob, voy. Alcbimic. (>. 
Alcoba, etp. voy. Alcôve. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



237 



Alcofol, aragon, voy. Alcool. 

Alcofoll , cataL voy. Alcool. 

Alcohol, voy. Alcool. 

Alcool. 

Algoran. 

Alcoscuzu, esp, voy. Couscous. 

Alcoton , esp, voy. Hoquelon. 

Alcova , pg, ital voy. Alcôve. 

Alcôve. 

Alcovo , ital, voy. Alcôve. 

Alcrebite, esp. voy. Alchimie, A 5. 

Alcubrith, voy. Alchimie, ^i5. 

Alcuzcuz , esp. voy. Couscous. 

Alcuzcuzu, esp. voy. Couscous. 

Aldea, hisp. voy. Aidée. 

Aldébaran. 

Aldée. 

Aldeia , pg. voy. Aidée. 

Aléc«irilh, voy. Alchimie, a.'î. 

Aleli , esp. voy. Cheiranthe. 

Alépine. 

Alerce, esp. voy. Raze. 

Alexir, voy. Ëlixir. 

Alezan. 

Alfa, voy. Auffe. 

Alfabaca, pg. voy. Fabrègue. 

Alfabega , esp. voy. Fabr^ue. 

Alfandega , pg. voy. Fonde. 

Alfanehe , esp. voy. Fennec. 

Alfaneque, esp. voy. Alphanetle. 

Alfanex, vov. Fennec. 

Alfarge. 

Alfarda, esp. voy. Fardeau. 

Alfarroba, pg. voy. Caroube. 

Alfena , pg. voy. Henné. 

Alfeneiro,/>g. voy. Henné. 

Alfenim , pg. voy. Alphénic. 

Alfenique, esp. voy. Alphénic. 

Alferes, pg. voy. Alfier. 

Alferez, esp. voy. Alûer. 

Alficoz , esp. voy. Cabas. 

Alfido, itnh voy. Fou. 

Alfier. 

Alfiere, ital. voy. Alfier. 

Alfil, hisp, voy. Fou. 

Ainius, b. lat. voy. Fou. 

Alfindo, psp. voy. Olindo. 



Alfino, itaL voy. Fou. 

Alfondega, esp. voy. Fonde. 

Alfondiga , esp. voy. Fonde. 

Alfostigo, esp. voy. Abricot. 

Algacel, esp. voy. Gazelle. 

Alcali, voy. Alcali et Alchimie , i3. 

Algame, voy. Amalgame. 

Algara , esp, voy. Algarade. 

Algarabia, esp. voy. Charabia. 

Algarada , esp. voy. Algarade. 

Algarade. 

Algaravia , esp. voy. Charabia. 

Algarrada, esp. voy. Algarade. 

Algarroba , esp. voy. Caroube. 

Algaru, b. Int. voy. Algarade. 

Algarum , b. lat. voy. Algarade. 

Algatros, voy. Albatros. 

Algatzarius, b, lat. voy. Alguazil. 

Algatzerius, b. ht. voy. Alguazil. 

Algazellc, voy. Gazelle. 

Algébar, voy. Astronomie, /i. 

Algébaro , voy. Astronomie, /i. 

Algebra, hisp. et ital. voy. Algèbre. 

Algâbre. 

Algédi, voy. Astronomie, 5. 

Algénib. 

Algérie, voy. Alchimie, i6. 

Algérit , voy. Alchimie , i û . 

Algia usa, voy. Astronomie, i8. 

Algibic, voy. Alchimie, /iT). 

Algodâo,pg. voy. Coton. 

Algodon , esp. voy. Coton , Hoqueton . 

Algol. 

Algomeiza, voy. Astronomie, 6. 

Algorab, voy. Astronomie, 7. 

Algorisme , voy. Algorithme. 

Algorismus, b. lat. voy. Algorithme. 

Algorithme. 

Algorithmo, esp. voy. Algorithme. 

Algozirius, b. lat, voy. Alguazil. 

Alguacil, esp. voy. Alguazil. 

Alguarismo, esp. voy. Algorithme. 

Alguaza , esp. voy. Gâche. 

Alguazil. 

Alguazilus, b. lat. voy. Alguazil. 

Alguazirius, b. Int. voy. Alguazil. 

Alhabega, esp.yoy. Fabrègue. 



'. 



IHOTIflNNAIRE KTV\IOI.n(;|(.H K. 



AlliotHir, luj. Aülnı 
AllıaİHis, VU}'. Asini 



Ali<l;><le. 



^1Iih;[İ, vor. A1liii|[<'c9. 
Mliujli,rtp. vojr. Illipjrunllii-. 

Allianiti<|>ii,;qr. my. K'inilc. 
Alljarjriiiiiii.fj^. \rn. [laniiali'. 
Alliamia, etf. vui. llurruıılp. 
Allii-li, etp. Mif. \'.\w\TBn\\w.. 
\llii'iiol, 10V. Alrhimic, iTi, 
Alhufla, Mf. voj. Hi-nni'. 
AlhidiMİB.Mjı, Toy, A1î(lii<l<'. 
Alilindi-, np. vov. f)lmili>. 
Alliondirp, np. vov. h'nn<li-. 
Allioiii>rli, ioy. Aldiimjc. \'>. 
ALtBonnir. 
Alibanim, voj. Alilioron. 

Alidada,«ffi. voy. Alidude. 

Alididi. 

Aliëmini, voy. Aslronoinii-, <|. 

Alilies. voy. Hallali. 

Alinde, tıp. voy. Olindc 

Alinzadir, voy. Alchimie, an. 

Aliocab, voy. Alcliimic, fi. 

Aliiiiii. 

AIjonjoli, e»p. voy. Geagi'li. 

Aljuba,A>iip. vny. Jiipe. 

Alkalnp, voy, Aldiimii', i6. 

Allcana, voy. Orfonéte. 

Alksnet voy.Urcanète. 

Alkatranc, voy. Goudron. 

Aliekrkoe. 

Alkekengi , pg. voy, Alkeken([i'. 

kixittuts. 

Alkibert,ïoy. Alchimie, 45. 

Alkibic, voy. Aldiimio, 15, 

AlkİbrİR, voy. Alchimie, &5. 

Alkilpan, voy. Goudron. 

AIkohol, voy. Alcool. 

Alkol, voy. Alcool. 

Allabor, voy. Alchimie, 1 7. 



Vlli'iiii', iny. Vlcliiimc, iTi. 
AI1ora|ili. vny. Alchimie, 6. 
AIlniUK'.iny, Alcliiroîe, i5, 
Alliiilfl, ra^. voy. Aludol. 
AlUiL'I. vov. Aliidd. ' 
Alriiu.voy.Ak'hiinic, tS. 
Alriiui-Giii Mf. voy. Majpùn. 
Almadcvoy. Almadic- 
Mniadiii, biJi/f. voy. Almadie. 

Almndraba , etp. vny. Mndragnr. 
Alin;tilrai|iic, îiïiqi, voy. Matelas. 
Alniadrova, yıg. voy. MadrAf^i^. 
Almalil, voy. .Marlil. 
Alri]ii(fiicpn , np. ïov. Magasin. 

Alniajjeslo, eip. vov. Almagesli*. 

Alm.ij^rc, rtp. voy. .Almagra. 
Almarcah, voy. Alchimie, ig. 
Alciiarciil, loy. Alcbimie, il). 
Almarren . np. voy. Majjasin. 
Ahiiarch»9, voy. Alchimie, 19. 
AbriarcJiat, voy. Alcbimlp, 19. 

ALHtaCF.^. 

Almarlark, voy. Alchimie, ii). 
Ahnarlafp, np. voy- Alchimie, 11 
AIraaIrac , prun. voy, Matelafl. 
Almatraciim, b. lai. voy. Malcl.i* 
Almatr-icium, h. lat. voj. Maldan 
MmaKKt.pn. voy. Haaa!>in. 
Ahncrc, fip, voy. Alchimie, ha. 
Almcltan, voy. Astronomie, îib. 
Almcna . rip. voy. Almène. 
Almenar, rtp. voy. Minaret. 
-Almenara, etp. voy. Minaret 

AL«à>E. 

Almenamonnagied, voy.Aelron. 1 1 
Almetat, voy. Alchimie, i<|. 
Alin^Ki'rion , voj. Mi'iérfen. 

Almidana, etp. voy. Mi^idan. 
Almirage, etp. voy. Amiral. 
Almiraglio, İlal. voy. Amiral. 
Almirante, etp. voy. Amiral. 
Almisadir, voy. Alchimie, go. 
Almisadrc, vov. .Alchimii^. no. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



239 



Aimiscar, /;g. voy. Musc. 
Almisque, esp, voy. Musc. 
Almizadir, voy. Alchimie, 20. 
Almizcle, esp, voy. Musc. 
Almocavar, ji^g". voy. Macabre. 
Almocrate, esp. voy. Alchimie, ao. 
Almocreve, hisp, voy. Moucre. 
AİDiohatre, esp, voy. Alchimie, ao. 
Almojatre , esp. voy. Alchimie, 20. 
Almoqueire , pg. voy. Moucre. 
Almoude, voy. Almude. 
Almucio , esp. voy. Aumusse. 
Almud, esp. voy. Almude. 
Almude. 

Almuedano, esp. voy. Muezzin. 
Almussa, prov. voy. Aumusse. 
Ainagora , esp. voy. Noria. 
Alnec, voy. Alchimie, i5. 
Aloanac, voy. Alchimie, i5. 
Alphanesse, voy. Alphanette. 
Alphakbtte. 
Alphard. 

Alphébriock, voy. Alchimie, /i5. 
Alphelalh, voy. Astronomie, 33. 
Alphemg. 

Alphéraz, voy. Astronomie, 1 1. 
Alpheta, voy. Astronomie, 12. 
Alphiiis, b. lat. voy. Fou. 
Alphiilus, b. ht. voy. Fou. 
Alphinus, b. lat. voy. Fou. 



Aipmnus, 0. lat. voy. r 
Alphrad, voy. Alphard. 
Alpicoz , esp. voy. Cabas 



^ 7 - — j - f — 

Alpicoz , esp. voy. Cabas. 
Alquequenge, esp. voy. Alkekenge. 
» Alquermez, esp. voy. Kermès. 
Alquifol , voy. Alquifoux. 
Alquifoux. 

Alquimia, hisp. voy. Alchimie. 
Alquirivia , pg. voy. Carvi. 
Alquitran, esp. voy. Goudron. 
Alquitranum, b, lat. voy. Goudbron. 
Alrachas, voy. Alchimie, 26. 
Alramech , voy. Azimech. 
Alramudi, voy. Alchimie, 21. 
Alruccabah, voy. Astronomie, t. 3. 
Alsech, voy. Alcbimie, 33. 
Altaïb. 
Altaris, voy. Alchimie, 23. 



Alddel. 

Alvacil , pg. voy. Alguazil. 

Alvaraz , pg. voy. Albara. 

Alvarcoque , esp. voy. Abricot, 

Alvarde. 

Alvasir, pg. voy. Alguazil. 

Alvazil, pg. voy. Alguazil. 

Alzofar, voy. Alchimie, /17. 

Alzubra, voy. Astronomie, 3 A. 

Amac, voy. Astronomie, 3. 

Amalgame. 

Aman. 

Ambar, b. lat. voy. Ambre. 

Ambare, b. ht. voy. Ambre. 

Amber, b. lat. voy. Ambre. 

kfiSt^, voy. Alambic. 

Ambhque, voy. Emblic. 

Ambra , ital. voy. Ambre. 

Ambre. 

Ambrum, b. ht. voy. Ambre. 

Amen. 

Amiraeus, b. lat. voy. Amiral. 

Amiral. 

Amiraldus, b, lat. voy. Amiral. 

Amiralh , pg. voy. Amiral. 

Amirandus, b. lat. voy. Amiral. 

Amirant, voy. Amiral. 

Amirariiis, b. ht. voy. Amiral. 

Arairatz , voy. Amiral. • 

Amiraut, voy. Amiral. 

Amireda, b. lat. voy. Amiral. 

Amizadir, voy. Alchimie, 20. 

Ammiraglio, ital. voy. Amiral. 

Amoise, voy. Moise. 

Amusa, voy. Musacées. 

Anacap, voy. Alchimie, 6. 

Anafil , pg. voy. Anafin. 

Anafim , pg. voy. Anafin. 

Anafih. 

Ârûfxopa, voy. Nacaire. 

Anaton , voy. Natron. 

Anatron, esp. voy. Natron. 

Ancora, voy. Alchimie, a a. 

Angaria , lat. voy. Avanie. 

Angberia, ital. voy. Avanie. 

Angorismc, voy. Algorithme. 

Angraecum, ht. bot. voy. Angrec. 



i'iO 



DlcriO.NNAIRK KTVMOLOr.IOUE. 



\>(in»:t:. 
\mi.. 

Aùil, ''V' ^^'>* ^"il* 

Anir, r»p. \o\. \iiil. 

Vitrioni, \oş, Alrliinnc, a-i. 

•ViKM't*, v<»y. Alcliiinif, m». 

Viioria, r«/>. voy. Nnri.i. 

\fi(»ria, f«y;. vo\. Noria. 

AiiolnsiiT, voy. Alrliiiiiic, ao. 

Anoxiidir, \oy. Alrliiiiiic, îhi. 

Aritarir, \ov. Mrhiinie, 3.'^. 

Alliant, \o\. Mrliiiiiic*, »jS. 

Aiil»''nl, v«>y. Alcliiiiiic, i\'A. 

Anllioiior, voy. Mhaiior. 

Aiilicar, voy. Alrİıiıniı*, ^'i. 

Amiv(»i.>k. 

Aritiiiioniiiiiu h. /n/.vov. AntiiitoiiH». 

AnAiiK. 

\riu\t'!tp. voy. Arack. 

\rara, /;/;. \u\. Vi'ack. 

\llACk. 

Aramecli, \o). Azimodi. 

Arancia, ital. voy. Orang»*. 

Aranrio, iUil. >oy. ()ran|f<». 

Vraqiie, piç. voy. Arack. 

Araxal, vov. Alcliimio, ?..">. 

Arbricol, voy. Abricot. 

Arcaduz, esp. voy. Albatros. 

Arcbofjaye, voy. Zagaio. 

AnoEn. 

Arfil, P8p. voy. Fou. 

Argali. 

A ne AN. 

Vrgane, voy. Argan. 

Argcl, hisp. voy. Arzel. 

AnGODsn. 

Arided, voy. Astronomie, lA. 

kptdfiSs, voy. Rame. 

Arioph, voy. Aslronoinie, i/i. 

Arisph,voy. Astronomie, i^. 

Armaga , oHp. voy. Harmale. 

ApfiaAa, voy. Harmale. 

Armazem , pg. voy. Magasin. 

Arquifoux, voy. Alquifonx. 

Arrabil , pg. voy. Rebec. 

Arracife, esp. Voy. Rocif. 

Arraos, pg. voy. R<;is. 



A irai «z, «/;. voy. Rdis. 
Arraüz, rtp. voy. ArlicliaiiL 
Arralc?, e«/;. voy. A ira tel. 
AnnATEL. 

\nvç\fo , e§p, voy. Artichaiil. 
\rn*cife, hinp, \oy. Récif. 
Arn*I, e»p. voy. Airalel. 
Am»lde , e*/j. voy. Arratel. 
Arrezafe, psp, voy. Artichaut. 
Arriscador, exp. voy. Risque. 
Arrisco, enp, voy. Risque. 
.ArroİKi, hisp, voy. Arrobo. 
AnnoRE. 

Arrobe, pg. voy. Rob. 
Arrope, M/>. voy. Rob. 
Arsanail, voy. Arsenal. 

AnSE.>AL. 

ApaevtHàs, voy. Alcliimie, 39. 

Arsina, languôd, voy. Arsenal. 

VnTicinur. 

Arliciocco, ital. voy. Arlichauf. 

ApTWTixdf , voy. Articliant. 

Arzf.l. 

Arzena, tto/. voy. Arsenal. 

Arzenale, ital. voy. Arsenal. 

Asagi, voy. Alcbimie , 83. 

Asanguo, voy. Astronomie, iT). 

Asan i , voy. Patard. 

Aschémie, voy. Astronomie, lO. 

Ascbère, voy. Astronomin, 17. 

Ased, voy. Alcbimie, aO. 

Asesino, f«p. voy. Assassin. 

Asingar, voy. Alchimie, 97. 

Asiani, \oy. Patard. 

Asocli, voy. Azotb. 

Assaci, voy. Assassin. 

Assagaïs, voy. Zagaio. 

Assassi, h, lat. voy. Assassin. 

Assassin. 

Assassino, pg. voy. Assassin. 

Assesini, b. Int. voy. Assassin. 

ASSOGLE. 

Assucar, pg. voy. Sucre. 

ASTAROTH. 

Aslarté, voy. Astaroih. 
Asugar, voy. Alchimie, 97. 
Asugia, voy. Astronomie, iS. 



INDEX DES MOTS EUROPEENS. 



Alabal , esp. voy. Timbale. 

Atabale,;^^'. voy. Timbale. 

Ataghan, voy. Yalaghan. 

Alaïr, voy. Altaïr. 

Atambal, esp. voy. Timbale. 

Atambor, e§p, voy. Tambour. 

Atanor, esp. voy. Alhanor. 

Atara, esp, voy. Tare. 

Atarasanal, esp. voy. Arsenal. 

Alarazana , esp. voy. Arsenal. 

ktark, esp. voy. Térëniabin, note 2. 

Ataur, voy. Astronomie, 19. 

Athaïr, voy. Altaïr. 

Athanor. 

Athonor, voy. Athanor. 

Atibar, voy. Tiber. 

Atin, voy. Astronomie, 19. 

Atincal, pg. voy. Tincal. 

Atincar, esp. voy. Tincal. 

Atinkar, voy. Alchimie, 2/1. 

Alir, voy. Astronomie, 19. 

Atlé. 

Atutia, hisp. voy. Tulie. 

Atyr, voy. Astronomie, 19. 

Aubarde, voy. Barde. 

Aubère. 

Aubergine. 

Auberré , voy. Aubère. 

Aubricot, voy. Abricot. 

AUFFE. 

Auffin , voy. Fou. 

Aufin , voy. Fou. 

Auge. 

AvdévrvS', voy. Efendi. 

AUMUSSE. 

Auphin , voy. Fou. 

Auqueton, voy. Hoquelon. 

Auzibet, voy. Jubis. 

Avania , pg. ital. voy. Avanie. 

Avanie. 

Avaria, pg, ital. voy. Avarie. 

Avaria , b, lai. voy. Avanie. 

Avarie. 

Avère, h. lat. voy. Avanie. 

Averia, esp. voy. Avarie. 

Avoria, b. lai. voy. Avanie. 

Averrhoa , lat. bot. vov. Carambolier. 

V 



lier. 



Avérrhoès, voy. Carambol 

AviGENRE. 

Avives. 

Axarabe, esp. voy. Sirop. 
Axarave , esp, voy. Sirop. 
Axarope, esp. voy. Sirop. 
Axebe, esp. voy. Alchimie, 33. 

AxiBNAGR. 

Ayan. 
Ayer. 

Ayuk , voy. Alhaiot. 
Azacan, esp. voy. Alezan. 
Azafrano, esp. voy. Safran. 
Azagaia, pg. voy. Zagaie. 
Azagaya, esp. voy. Zagaie. 
Azagaye , voy. Zagaie. 
Azagi, voy. Alchimie, 3a. 
Azagor, voy. Alchimie, 27. 
Azahaya, esp. voy. Zagaie. 
Azala , voy. Alizari. 
Azamar, voy. Alchimie, ^9. 

AZAMOGLAN. 

Azane, voy. Alchimie, 98. 
Azar, hisp. voy. Hasard. 
Azarcâo, pg. voy. Jargon. 
Azarcon, esp, voy. Jargon. 
Azardum, b, lat. voy. Hasard. 
Azarnefe, esp, voy. Alchimie, 
Azarnet, voy. Alchimie, 39. 
Azarole, voy. Azerolle. 
AzaroUa , esp. voy. Azerolle. 
Azarrum, b. lat, voy. Hasard. 
Azarum, b. lat. voy. Hasard. 
Azazeze, voy. Alchimie, 3o. 
Azebibe, esp. voy. Jubis. 
Azebit, voy. Jubis. 
A zèbre, pg. voy. Azerbe. 
Azeche, pg. voy. Alchimie, 3i. 

AZÉDARAG. 

Azef, voy. Alchimie, 33. 
Azeg, voy. Alchimie, 3i. 
Azegi, voy. Alchimie, 32. 
Azemafor, voy. Alchimie, 69. 
Azemala, voy. Alchimie, /19. 
Azemala , pg. voy. Smala. 
Azemela, pg, voy. Smala. 
Azemola, pg. voy. Smala. 

16 



2/il 



29. 



i'ii 



DICTIONNAIRK ÉTVM()LO(ilQUK. 



\ZRRIIK. 
X/EROLI.!!. 

\xi>n)li), pff. \o\. VziMtılIc. 
\n"Vîir, pfr. voy. AzoHm'. 
\««'vr«', pf^. vf>>. AztTİN». 
\zimar, \o\. alchimie, 'ii). 

AZIVKCH. 

AziiiK'la, pff. vo\. Sinaia. 
Azım TH. 

\zinhavrf>, />/;. voy. Mcliiiiiiis 'ii) 
\zol), vov. Alrliiiiii(s «HM. 
\zo(*, vov. Azoth. 
Azorli, ^oy. Azulli. 
\zofur, voy. Airhimio, ^17. 
Azof|iie, etp. voy. Assofjin*. 
•\zoliini, 6. /<i/. VOY. Azur. 
Azorafa. exp. voy. Girafi». 

V/OTII. 

AzOUgU(\ /^[,^ VO>. \sM>|r||(>. 

Aziib, voy. Alchimio, 'ML 
\ziicar, eip. voy. Sucre. 
\zul, hup, voy. Azur. 
AziR. 

Azura, 6. fat. vov. Azur. 
Azuric, \o\. Jargon. 
Aziirro, itol.\oy. Azur. 
Azurriiin, h. lai. voy. Azur. 
Azzardo, ital. voy. Hasard. 
.\zzeruola, »"/ff/. voy. Azeroll»». 

ÜAAL. 

BabiroDsa, voy. Babiroussa. 

Babirosa, voy. Babiroussa. 

Babiroussa. 

Babouche. 

Babuclia, esp. voy. Babouclie. 

Bacbic. 

Baccocbe, ital. voy. Abricot. 

Bachicl), voy. Bakchich. 

Badamier. 

Badana, hisp. voy. Basane. 

Badea, hvtp. voy. Pastèque. 

Badeha, hisp. voy. Pastèqun. 

Badiana, pnp. voy. Badiane. 

Badiane. 

Baiac, voy. A bit. 

Baïram. 



Bakchk.h. 

Btilarrhan. vo\. Balais. 

BALAIS (Bnbis). 

Balaja , fip. voy. Balais. 

Ralascio, ital, voy. Balais. 

Balasse, vov. Alcarraïa. 

■ 

Balavs, vov. Balais. 

Balax, hiëp. voy. Balais. 

Balaxo, np. voy. Balais. 

Baldac, voy. Baldaquin. 

Baldacchino, ital. voy. Baldaquin. 

Baldaro, ital. voy. Baldaquin. 

Balda kin us, h, Utt. voy. Baldaquin. 

Baidaqui, enp. voy. Baldaquin. 

Baldaquin. 

Baldekinius, b. lat, voy. Baldaquin. 

Baldokinus, /;. lat. voy. Baldaquin. 

Balduquino, pgp. voy. Baldaquin. 

Baléroti. 

Baic^rong, voy. Baléron. 

Balija, e»p. voy. Valise. 

Bailota, Int. Imt. voy. Bailolo. 

Ballote. Adtiit. 

Ba»6i>T7f, vov. Ballote. 

Balsa, h. lat. voy. Balzan. 

Baltadji. 

Balza>. 

Balzane, vov. Balzan. 

Bambou. 

Bungo, pg. voy. Bangue. 

Ba.ngue. 

Baracanc, ital. voy. Bouracan. 

Baracanus, /;. lat. vov. Bouracan. 

Barat. 

Barbacana, e»p. voy. Barl)acane. 

Barbagane. 

Barbacao , pg. voy. Barbacaiie. 

Barbiroussa, voy. Babiroussa. 

Bâfp^iTo;, voy. Berbeth. 

Barbitus, lat. voy. Berbeth. 

Barda , ital. voy. Barde. 

Bardaque, voy. Alcarraza. 

Barde. 

Barracanus, h. Iqt, voy. Bouracan. 

Barragan , voy. Bouracan. 

Barraz, voy. Baze. 

Barregana, pg. voy. Bouracan. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



Barruna, eip. voj. Vérin. 
B te IDE. 

BaslHsia, b. lai. vo;, Pataclie. 
Batan, voj. Durion. 
Balcn-KaitoH, voy. Aïtron. an. 
Bauçaat, voy. Balian. 
Bauceant, voy. Balian. 
Bauceadus, b. fat. voy. Balian. 
Bauchanl. voy. Baltan. 
Baiidac. voy. Baldaquin. 
Baudakinus, b. lai. voy. Baldaquin. 
fiaudekinus, b. lai. voy. Baldaquin. 
Bailaan, voy. BalzaD. 
Bausant, voy. Baixan. 

Bawang, voy. Bavais. 

Bayatlp. voy. Bayad. 

BAZtn. 

Bausëaat, voy. Balian. 

Bedana, b, loi. voy. Basane. 

KİDİOİB, 

Bédcgard, voy. Bédégar. 
Bédéguard. voy. Bedégar. 

BİDOUIN. 

Bediiino, atp. voy. Bédouio. 
BeeAîeSoiJA, voy. Bdiébuth. 
Beglierbey, voy. Bey. 
Begum. voy. fiey. 
BEuiuoTii. Aildil, 

Betjoim, pg. voy. Benjoin. 
Bcijuim, pg. voy. fienjoin. 
Belgubo, liai. voy. Benjoin. 

Bélingèle, voy. Aubergioe. 
BiLLİaıc. 

Belléris, voy. Belléric. 
Belliricvoy. Bellëric. 
Bellola, e>p. voy. Ballote. 
ficlola, pg. voy. fiallole. 
Belz^rutu. Addil. 
Beliuino, ital. voy. B<-njoin. 
Ben. 

BSI>EIK«CM. 



Bekjoia. 

Benjui, «ip, voy. Benjoii 



Berengenii. cip. voy. AııherBİnp. 
BeringeLi, ;;;;. voy. Auliergine. 
Berma, intij^ued. loy. Tare. 
Berna, i. lai. vov. Cuino. 
Berae, ii>y. Mdi"imie,3i. 
Besec, voy. Alcfaimie, 35. 
Besech, voy. Alchimie, 35. 

Béteigense, voy, Bi^lelgPDse, 

bitelcbııse. 

Bel 

Beylik, voy. Bey. 

Beiaar, mji. voy. Béioard. 

Bezahar, loj. Uezoard. 

Beiahard. voy. Bézoard. 

Besaiii: voy. Basane. 

Bezar, e»p. voy. Béioard. 

BEI■STA^. 

Bezoar, hiip. vny. Béioard. 

BlABEt. 

Bicain. 

Bilimbi, voy. Carainbolier. 
Binni, voy. Bcnni. 
Birmine. voy. Alchimie, M 
Birou, langiied.io'j. Vério. 
BirouDO, hmgued. voy. Vérin. 

BlSML'TB. 

Blimbing, voy. Carambolier. 
Bolela, pg. voy. Ballote. 
Bolota, pg. voy. fiallole. 
Bon, voy. Café. 
Bon DOC. 

Borragui, tup. voy. Brodequin. 

BoBDlT. 

Borrace, ilal. voy. Borai. 
Borraj, eip. voy. Borax. 
Borrai, etp, voy. Borax. 
Borzacchino, t'ial. voy. Brodequin. 
Borzeguim, pg. voy. Brodequin, 



IHr.TlONNAIllE KTVMOLuGlQUE. 

V.atrv, làip. voy. Cafinl. 



Rutafim, rtp. tnt. BiHitarRiii'. 



Koun-upaa, vuy. Ii|Mi. 

KnVTitUCK. 

Bniilanjiie, toy. 
Itnin on Biii\K. 
BHiigi'lla, pg, ï 



llubou-upoH , iny. Upii^. 
Riifria, np. voï. Ftouj'ic. 

Unlu, voy. Etamlmii. 
Buna, toy. Cufi'. 



1, vuy. {'.iifi: 



i. Palai-i 






Huaa, voy. 
Bultagra, 
BiilUr, vo 



C.B. 

Cflbaciiis, h. Int. voy. Cal'iis. 
Caliacus, b. lat. vov. V-aha-t. 

ClBlLE. 

Caballa.ibif. voy. GaWlln. 

Gabassio, 6. lai. voy. frfıİMls. 
tabaya, j)f. voy. Caban. 
Cabaz, pg. TOy. Catias. 
Cabella, ilai. »oy. GaİH-II«. 

Cacara, voy. Catiaiifr. 

Cacalois, voy. Cacatoès. 
Caço, pg. voy. Casse. 
Cailali, voy. Kadi'lik. 
Cad«liura, Uit. U. voy. Ka.l 

Cadileskcr, viiy. (iaili. 



Cafcs! 



nv. CnİMi! 



Ctiort. 

Caiiilacro, voy. Lbijup. 

n«j«n.>oy.C*lian|ï. 

Cajou, voy. Cajopiil. 
r.«ju, voy. Cajcput. 

Caladiiiin, lu. bol. vny. Caladinii 
CBİafalarc, liai. voy. Callaler. 
Cnliifalear, rtp, voy. Calfater. 
(lalarolar, hitp, voy. (^IfolPr. 

ClLA>. 

Calimmc. 

Calainbart, voy. Calatnbar. 
Calambou, voy. Calanibac. 
Calaraliouc, voy. Calambar, 
Calambour, voy. Calambac. 
Calambourg, loy. Calambnc 
Calant, voy. Cbalaiitl. 

Calcatar, voy. Colcothar. 

CtLnp». 

Calfactcr, voy. Calfater. 

Caifaicter, loy. Calfater. 

CtLrAiin. 

Calfeutrer, voy. Calfater. 

CtLIBHI. 

Califa , /lùp. \lai. voy. Califp. 

CjLiovn. 

Caliver, angl. voy. Calibre. 

Calpak, voy. Golback. 

Gamar, voy. Alchimie, i o. 

Came, voy. Kima. 

Cahocas. 

Caraocas, voy. CanHx^ii. 

Camphora, b. lat. 

Canariiim, lat. bol. voy. 
Caoïli', fip. vuy. Candi. 



ny. Cam)ilir<>. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



Canin, pg. voy. Candi. 
Candito, itat. voy. Candi. 
Canrora , ital. voy. Csmplire. 
Cangiar, voy. Al/ange. 
Canna, b. hl. voy. Cuine. 
Canque, -voy. Caroocan. 
Capacbo ésp. voy. Caba^. 
Capaia, etp. voy, Cabaa. 
Capaio , eip, voy. Cabae. 

Gaphura, b. lai, voy. Camphre. 
Cino,. 

Carabe > eip. voy. Carabe. 

Caracta, ilal. voy. Caraque. 
Caracoa, eip. voy. Caraque. 
Caracore, voy. Caraque. 

Carafla, İtat. voy. Carafe. 



Carambola, fal. bol. voy. Carambo- 



Carne, voy. Carme. 

ClBOUBE. 
Ca BOUDE. 
GlBQDOIS. 

Carraca, p<p. voy. Caraque. 
CarragOQ, voy. Caraque. 
Carraquoci, voy, Caraque. 
Carrubo, itat, voy. Caroube. 
Cartama , hiip. voy. Cardiame. 
Carlamo, hiip. voy. Cartbame. _ 

Cartbainus, lai. bol.yay, Cartbame. 
Carum , lat. voy. Carvi. 

ClHÏI. 

Câa, tangued. voy. Cabas, 
Casamala, eip. voy. Gasauba, 
Casamatta, ilal. voy. Casauba. 

CtSIDBA. 

Caabab, voy. Casauba, 
Casemale, voy. Casauba, 

Casaita, lat. bot. voy. Cuscute. 
Caseite, foy. CuMule. 



Cauqde. 
Carit. 

Cakaicu. 

Carato, iCoL voy. Carat. 

CARAtAilE. 

Cl]l,tV*t(SÉRAII,. 

Ciireais, voy. Carquois. 
■Carcas pg, voy. Carquois, 
Carcasse, voy. Carquois. 
Carcasso, itm. voy, Caraunis. 
Carcax Mp.'voy. Carquois, 
Carciofo. itat. voy Articbaiil, 
Careum, lat. voy. Carvi. 
Çarkara, tante, voy. Sucre. 
Carhautike. 

Carmes, eip. voy. Kermès, 
Carmesi, etp, voy. Cramoisi. 
CsrmesİDUS, b. tat. voy. Cramoisi. 
Carmeiim, pg. voy. Cramoisi. 
Carmin, voy. Cramoisi. 



Liassiie, voy. uuscuie. 

Cassuta, (al, bol. voy. Cuscute. 

Caasylha, voy. Cuscute. 

Catiakg. 

Calrame, ilat. voy. Goudron. 

Cata, b. lai. voy. Casse. 

Cazia, b. lat. voy. Casse. 



V,..,..., ,.. iai. voy. ijUSSH. 
Cazimi, ïoy, Aelronomu!, 91 . 
Caio, esp, ïoy, Cassu. 
Caiza, ital. voy. Casse. 
Cebralaiia, etp. voy. Sarbacane. 
Cedoaria , etp. voy. Zëdoaire, 
Cedsal. 

Cepula, laf. bol. voy. Chëbule. 
Cequi, etp. voy. Sequiu. 
Cerbalana, etp. voy. Sarbacane. 
Cerbottaaa, ilal. voy. Sarbacane. 

CİTİRİCR. 

Ceteraque, etp. voy. Cétéracb. 

Celracca, ilal, voy, Cétéracb. 

CoASAg, 

Chabek, voy, Cbébec. 

Ce* CAL, 

Chagbia. 



hlCTlON.NAIRK ETYMOLOGIQUE. 



Uboea, fig. wy. Obicanc 



Clmma.fnt. «•!(. TovKiiiii- 

Cliuiiiiin, toi. Kliariiiiti, 

Cliam, voy. AlcIıİmİc, 30, < 

IroiioinJc, as. 
CuiHiBE, pi;. 10). CariiİN.'. 

<:lıa['<!İ-\ral>, vu>. Umll. 
Cliaiibc, \o\. CaÙK 
Ciiavec», pif. \m. ('Iivlioc. 



(^hriamo, voi. RtiHna. 
Uliupa, râp. vov. Jupe. 

i:ir<>ra,i(uJ. vot.ChifTre. 
Ciffrc, vo;. Cliiffre. 
lüfra, hùp. vot. CbiRrc. 



Oliciruiillius, lai. hui. >ui. (lljei- 

Cliciri,vo>. Cbeiranlhe. 
Cbolub, voy. Al(;iiiiih. 
Cbënib, loy. Algénib. 
Chepuia, lat. bol. voy. Cliébule. 

CbcramoUa./ig'.ïoy. Tiiminliolier, 
Chéraraeile, voy. CerHcnkilier. 
Cbérerabeilier, toï. Carambolier. 

Cbcriïia, pg. voy. Carvi. 
Chermelle, *oy. Carambolitr. 
Chenues, lat. bot. voy. Kermès. 
Oberaiisi, ilo/. voy. Cramoisi. 

Clicrvia, vov. Cnni. 

CatwiL. 

Cuuoui. 

Cbirodove. 

(^bico, etp. vov. Cbicano. 

Chiffe, voï. CiiilTon. 

Chiïfos. " 

ChilToDe, Ual va>. Cbiffoii. 



(^olcolar. ttp. voy. Colcotfaar. 

r.liLCOTHlH. 
COLOCOLI. 

Ooracora, pg. voj, Canqiie. 
Coran, voy. Alcoran. 

Corocora, pg. toj. Caraque. 

Corsak , voy. FonDsc. 

Cogs, vuï.'Cos. 

Cotooe, ital. voy. Colon. 

Cotlono, tlni. voy. Coton. 

CouchecouMe, ïoy. Coubcous. 

Cocpiom. 

Coulicova, vov. Goalilaban. 



<]oiiloghlou, voy. Coloiidi. 
Coulouj^i, voy. Colou(|^i. 

C0UBB1>I. 

Courf^c, vcï. Corgc. 

CovscaiTi. 

Coiucou, YOï. Couscous. 

CODSCODS. 

CousCDussou, voy. OotiKoui. 



INDEX DES MOTS EUROPEENS. 



247 



Coussecouche, vov. Couscous. 

Cramoisi. 

Cremisi , ital. voy. Cramoisi. 

Cric, voy. Criss. 

Crid , voy. Criss. 

Criss. 

Cubeba, hisp, voy. Cubèbe. 

Gubebbe, voy. Cubèbe. 

Cubebe, ital. voy. Cubèbe. 

CUBEBK. 

Cuci, ht. voy. Doum. 

Cuenne, voy. Cuine. 

CuiNE. 

Çulcuma, voy. Curcuma. 

Culilabaii , voy. Coulilaban. 

Culit-api, voy. Coulilaban. 

Culit-bavang, voy. Coulilaban. 

Cdrguma. 

Cuscuta, hisp. ital. voy. Cuscule. 

Cuscute. 

Cussula , ital. voy. Cuscute. 

Cuzcuz, voy. Couscous. 

Cyffre, voy. ChifiFre. 

Cyfre , voy. Chiffre. 

Daib, voy. Alcbimie,. 87. 

Damajane, voy. Dame-jeaune. 

Damar, voy. Canari. 

Damas. 

Damasquetle , voy. Damas. 

Damasquiné, voy. Damas. 

D AME-JEANNE. 

Dammar. voy. Canari. 

Danafil, pg. voy. Anafin. 

Darse. 

Darsena, esp. ital. voy. Arsenal, 

Darse. 
Datura , voy. Mélel. 
Daupbin, voy. Fou. 
Deab, voy. Alchimie, 87. 
Debeb, voy. Alcbimie, 87. 
Denab. 

Dcneb alecil, vov. Nébulasil. 
Dey. 

àrjvoiptov, voy. Dinar. 
àtdSoXos^ voy. Eblis. 
Dinar. 



Dinero, esp. voy. Dinar. 

Dinbeiro , pg. voy. Dinar. 

Dirhem. 

Divan. 

Divani. 

Djérid. 

Djinn. 

Doğana, ital. voy. Douane. 

DOLIMAN. 

Dolman, voy. Doliman. 

DORONIG. 

Doronica, esp. voy. Doronic. 
Doronico , pg. voy. Doronic. 
Doronicum, lat, bot. voy. Doronic. 
Douane. 
Douar. 

DOUME. 
DOURA. 

Dourab, voy. Doura. 
Dourian, voy. Durion. 
Dourion, voy. Durion. 
^payoijfiavos , voy. Drogmau. 
Dracunlium , lat. voy. Estragon. 
Dragoman , voy. Drogman. 
Dragomano, ital. voy. Drogman. 
Dragumanns, b. lat, voy. Drogman. 
àpaKÔvTtov i voy. Estragon. 
^pdxœv^ voy. Estragon. 
Apa;^f*r|, voy. Dirhem. 
Drocmandus, b. lat. voy. Drogman. 
Drogman. 

Drogmano, ital. voy. Drogman. 
Drugement, voy. Drogman. 
Drugbemanl, voy. Drogman. 

DUB. 

Dugong. 

Durio, lat. bot. voy. Durion. 

Durion. 

Durra, voy. Doura. 

Eblis. 

Échec, voy. Échecs. 

Échecs. 

Ecoffrai, voy. Escarpin. 

Ecofroi, voy. Escarpin. 

Edetz, voy. Alchimie, 87. 

Edic, vov. Alchimie, 88. 



l>lCTtO.\.>AlRE ÉTYMOLOGIQUE. 



KtTraili, tui. KTeiiili. 
Einarnp, /imr. v«i. Siroji. 

EllR-tmr, voi. AHlnmcmiii'. '>. 
EtİHİK, iW. «H. KlJiir. 

Kii>l>«l|;i,vn}.KmMi.. 

KtnIilii-iM, «. l»l.<,m. KmiI.Ii.' 

t:tiil>liqiin, V..1 Km'lilir, 

KRir. 

Kiinicur, np. ti>>- lliii|ii<.-r- 

KlHaİH.1|UL>, pg. Idl. (IllrllM-. 

tCiixi^H), eâp. lin- Àlrliiiiiii' . 
Kphah, vov. t.ou>or. 

»>I>AII>. 

Kıraca, Mj(. vm. Arnrk. 
Kdcaft.', vo}. Kncarpiii. 
Kscafiftaon, vut. KKnqiiii. 
Kïcafiilon, vny. Esrar|ii]i. 



KïcafiJIon, ' 

Ksculilon, Mn. Iùcur|jj]i. 
EKcalinuıı, vov. Escarpin. 
Kscapiiic, ««y. Esrnrpiii. 
KBcaijura, pg. voy. Echecs. 
EMarpim. jig. voy. Escaqiiii. 

ESCABP». , 

Escas, voy. Ediecs. 
Escaupilc. voy. Escarpin. 
EsCL'qiics, voy. Chciku. 
Escluipin, voy. Escarpin. 
Eticbnppi», ym. Escarpin. 
Etcbas, VDV. Écliocs. 
Esclicc, voy. Écliecs. 
EscoQier, voy. Escarpin. 
Escoflraic, voy. Escarpin, 
Espinaca, eip. vny. Epinanl. 
Espinacc. voy. Épiiiard. 
Espiiiafre, pg. my. Épiniirrl. 
Ei^pinanl, voy. Épinard. 
EspiiHrce, voy. Epinanl. 
E^noclie, voy. Epinanl. 
Esjiyrol, voy. Sirojı, 
Rilm^n. pg. voy. Eslrnpm, 



Pal>B|p;IİG, voy. Felirèi;ue. 
EaİMfpı, ht. f"'!. voj. FabrufiiK; 

FiBRÙCI. 

Facarilin, voy. Astronomie, ■!>. 
Kaccliino, îlal. voy. Fakir. 
t'aj;nni, voy. Fagarier. 

Pair), atigl. vny. Pi>ri. 
Fakir, voy. Faquîr. 
Falaca, pg, vny. Falaqne. 

Falca. mp. vny. Falqut'. 

Falna. hitp. voy. Fflouquc 
Faluca. np. voy. Fdonquo. 

FalurJio,c>/i. voy. Fe!oui(up. 
Fanega , eip. vov. Fanèj^uP. 
Fahébie. 

faaga.pg.yo). Fanègne. 
Faquio, vov. Faquir. 
Faquino, pg, voy. Faquir. 

Faral, vov. Haras. 
Farda, pg. voy. Hardes. 
Fardaggio. ilal. vny. Fardeau. 

F«nDSAV. 

Faniel, htip. voy. Fardeau. 
riirdeilo .■lai.vuy. Fardeau. 
Failles, voy Hardes. 
Fardillo ap. voy. Fardeau. 
Fardo, hiip. voy. Fardeau. 
Fargue, voy. Falque. 

Fasdir, voy, Alchimie, i. 



\ . Felouque 



Felva, ïoy. Felfa. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



U9 



Fidda, voy. Alchimie, 89. 
Fidhe, voy. Alchimie, 89. 
Fido, voy. Alchimie, 89. 

FiLALI. 

Fileli, esp. voy. Filali. 

Filuca, ital. voy. Felouque. 

Fîlucca , ital. voy. Felouque. 

Firman. 

Folla , pg. voy. Houle. 

Fomahana, voy. Fomalbaut. 

Fomahant, esp, voy. Fomalhaut. 

Fomahante, esp, Fomalhaut. 

Fomahaut, voy. Fomalhaut. 

Fomalhaut. 

Fomolculi, voy. Fomalhaut. 

Fonda , esp. voy. Fonde. 

Fondacco , ital. voy. Fonde. 

Fonde. 

Fondic, voy. Fonde. 

Fondique , voy. Fonde. 

Fondouc, voy. Fonde. 

Fontabant, voy. Fomalhaut. 

Fota, pg. voy. Foutah. 

Fou. 

Foutah. 

Fumahant, voy. Fomalhaut. 

Fumalhant, voy. Fomalhaut. 

Fundago, esp. voy. Fonde. 

Gaban, voy. Caban. 

Gabbano, ital. voy. Gaban. 

(jabbâo, pg. voy. Caban. 

Gabela , esp. voy. Gabelle. 

Gabella , pg. ital. voy. Gabelle. 

Gabelle. 

Gabian, voy. Grèbe. 

Gabrian, voy. Grèbe. 

Gacel , esp. voy. Gazelle. 

Gacela, esp. voy. Gazelle. 

Gacele, esp. voy. Gazelle. 

Gâche. 

Gaful , angl.-sax. voy. Gabelle. 

Gaie (Lance), voy. Zagaie. 

Galanga. 

Galangal, voy. Galanga. 

Galangale, aiigl. voy. Galanga. 

Galangno, voy. Galanga. 



Galbe, voy. Calibre. 

Gamachb. 

Gambir. 

Gambiiiaut, voy. Gambir. 

Gandasuli. 

Gandola , lat. bot; voy. Gandole. 

Gandole. 

Garamache , voy. Gamache. 

Garbillar, esp, voy. Grabeler. 

Garbillare , b. lat, voy. Grabeler. 

Garbillo, esp. voy. Grabeler. 

Garbin. 

Garbino, ital. voy. Garbin. 

Garingàl, voy. Galanga. 

Garismo , jog'. voy. Algorithme. 

Garo, voy. Calambac. 

Garou, voy. Calambac. 

Garrafa , hisp. voy. Carafe. 

Garroba , esp, voy. Caroube. 

Garrubia , esp. voy. Caroube. 

Gaupe. 

Gazella , pg. voy. Gazelle. 

Gazelle. 

Gazia,/?g. voy. Razzia. 

Gsizi\SL,pg. voy. Razzia. 

Gazua, pg_. voy. Razzia. 

Gazzella , ital, voy. Gazelle. 

Gecko. 

Géhenne. 

Geiduar, voy. Zédoaire. 

Geiseminura, lat, bot. voy. Jasmin. 

Gelsemium, lat, bot. voy. Jasmin. 

Gelsomino, ilal. voy. Jasmin. 

Gémara. 

Gemhadi. 

Gêne, voy. Géhenne. 

Genêt. 

Gengéli. 

Génib, voy. Algénib. 

Gerbasia, esp, voy. Gerboise. 

Gerbo, voy. Gerboise. 

Gerboa , voy. Gerboise. 

Gerboise. 

Gergelim, voy. Gengéli. 

Gérid, voy. Djérid. 

Gerofle, voy. Girafe. 

Goz, voy. Téréniahin. 



^:>() 



DICTIONNAlKK ÉTVMuLOulQUK. 



<i|lAZEI.. 

<îliiiizzeriiiu, tUtl. \o\. Jumtüii. 
fıiaıij^eliıiii, ///,'. \o\. /iiizoliii. 
<îiaiiiieUo, ital. voy. (îfMiot. 
<jiAoi n. 

<jiiira, itaL vu\.Junf. 
dianl», ittiL\o\. Jardo. 
(îian'o, ital. \o). Jarro. 

<îlBB.\n. 
<ÎIBET. 

<iiü(l\ar, vü\. Zédoain». 

« 

(îii\ \o\. AÎcliiiiiit', i/i. 
<jirat'a, hinp. v()\. (liral'o. 

(iIRAPE. 

Giralla, ital. \o\. (jiraf»'. 
Giraflt», \o\. Tiiralo. 

(iIRBE. 

<iiul)cito, ital. vo\. (jibet. 
(iiubetto, ital. vo\. (iibcl. 

1 

(iiuiebl)C, if al. voy. Jiil(>p. 
(iiulelilK), ital. \o\. Julo|i. 
(iiuppa, ital. vo\. Jupe. 
l'Aaêos, voy. Grèbe. 
Gnacaro, vo\. Nacaire. 
(inaccan», ital. \o\. Nacain». 

GOLÜOTIİA. 

ToXyoOdi, voy. Gol|ptha. 

GOMOR. 

Tofiàp^ voy. Gornor. 

GOMVTI ou GoMI TO. 
(ÎOKG. 

Gonue, voy. Damc-jeaiiiic. 
(joramv, vov. Goura me. 
Goudran,voy. (joudroii. 

GOLDROÎS. 

(jouldran, vov. Goudron. 

Goule. 

GouUran , vov. Goudi-on. 

GOUM. 

Goura. 

GOURAME. 

Gouraini, vov. Gourame. 

Gouramier, voy. Gourame. 

Gourbi. 

Gourbil, voy. Gourbi. 

Gourgandine. 



Goi R1IA>D. 

Grabeaii, vo\. (îraİH'ler. 

GnABELER. 

GnÂBE. 

Guadaiiiaci, e«/y. voy. Gaïuache. 
< îuadaineciin , pg. voy. Gamache. 
Guarisino. t'ip. voy. Algorithme. 

GuÈBRE. 

Gu«'*de. \o\. .\lizari, note. 
Guiduar, vo\. Zédoaire. 
Guinileiiie, pg. voy. Eléini. 

Gl TTA-PERCIIA. 

GiTTE (Gomme-). 

ZapaêoTotva, vo\. Sarbacane. 

llabaizi>liii, vo\. Ilabzcli. 

Ilabaziz, vo>. liabzéli. 

|{abbaziz , vov. Ha])Z(.^]i. 

Habe, vo\. Cabao. 

llabelassis, voy. Habzéli. 

Habeizélin, vov. Habzéb. 

Habzéli. 

Hagiiich. 

Hadid, vo\. Alchimie, 38. 

Hadji. 

Hager, voy. Alchimie, :i8. 

Haje. 

Hallali. 

Han, vo\. Khan. 

Hamfite. 

Haracium, b. lat. voy. Haras. 

Haras. 

Hardes. 

Harem. 

Haren , esp. voy. Harem. 

Hauet. 

Harma, esp. voy. Harmaie. 

Harmaga, esp. voy. Harmaie. 

Harmala, lat. voy. Harmaie. 

Harmale. 

Harmula, lat. vo\. llarmah>. 

Harret, voy. Harel. 

Hasard. 

Hatti-cuerif. 

Hebbe, vov. Helb(\ 

Hegira, esp. voy. Hégire. 



/ 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



251 



HÉGIRE. 

Heissesin, voy. Assassin. 

Helbe. 

Helbeb , voy. Helbe. 

Henné. 

Hispanac, voy. Épinard. 

HispaDİcum , voy. Épinard. 

Hispaniense, voy. Epinard. 

Hobero, esp. voy. Aubère. 

Hoile, holl. voy. Houle. 

hoqueton. 

Horde. 

HOSANNA. 
HOUKA. 

Houle. 
Hodri. 

HULLA. 

Humayoum, voy. Hatti-cbérif. 

Idppos, voy. Jarre. 
Iblis, voy. Eblis. 

ICOGLAN. 

tépal, voy. Sacre. 

Imam, voy. Iman. 

Ihan. 

İmaret. 

Iradé. 

Islam. 

Issalot, prov. voy. Siroc. 

Issarot, prov. voy. Sirop. 

Izari , voy. Alizari. 

Jabaii, esp. voy. Javaris. 

Jabeque , esp. voy. Cbébec. 

Jacerina, esp. voy. Jaseran. 

Jagre, voy. Téréniabin, note. 

Jaioque, esp. voy. Siroc. 

Jambolane , voy. Jambose. 

Jambolongue, voy. Jambose. 

Jambose. 

Jamlongue, voy. Jambose. 

Jamrosade, voy. Jambose. 

Janet, catal. voy. Genêt. 

Janissaire. 

Jarab , esp. voy. Sirop. 

Jarda, b. lat. voy. Jarde* 

Jarde. 



Jargon. 

Jarope, esp. voy. Sirop. 

Jarra , hisp. voy. Jarre. 

Jarre. 

Jarro, esp. voy. Jarre. 

Jaseran. 

Jasmin. 

Javaris. 

Jazerina, pg. voy. Jaseran. 

Jazmin, esp, voy. Jasmin. 

Jedwar, voy. Zédoaire. 

Jbhoyah. 

Jesminium, lat. hoU voy. Jasmin. 

Jesseminum, lat. bot, voy. Jasmin. 

Jidwar, voy. Zédoaire. 

Juba, esp, voy. Jupe. 

JUBARTE. 

Jubilé. 

JuBis. 

Jugeoline, voy. Gengéii. 

Jugoline, voy. Gengéii. 

JULEP. 

Julepe, hisp. voy. Julep. 

Jupe. 

Juppé, voy. Jupe. 

Kab , voy. Cab. 

Kabin. 

Kabir, vov. Astronomie, 2 5. 

Kabtle. 

Kacir, voy. Alchimie , i . 

Kadali , voy. Kadeiée. 

Kadelée. 

Kadine. 

Kadoghe. 

KdSos, voy. Albatros. 

Kaïd, voy. Caïd. 

Kaîmag. 

KaAaTTowî, voy. Calibre. 

KaAa^aTeîv , yoy. Calfater. 

Kalbélasit, voy. Astronomie, a/i. 

Kaibelazguar, voy. Astroo. a 5. 

Kalbolacrab, voy. Astron. 2 A bis. 

Kalian, voy. Calioun. 

Kalpak. 

Kamar, voy. Alchimie, 10. 

Kamoucas, voy. Camocan. 



'2:r2 



DICTIO.NNAIHE ÉTYMOLOGlQLE. 



Kamihil. 

Kipeop, \o\. Ciini. 
Kofpot', \oY. Can'i. 
Karratufl, h. laL voy. Carat, 
kasdir, vov. Alchimie, i. 
Kaavdïf, vuY. Guscutü. 
Kaavras^ voy. Cuscute. 

klîA. 

Kazdir, voy. Alcliimie, i. 

Kazihe. 

Kebulus, b. lat. voy. Chubule. 

Kciri, voy. Cheiranlhe. 

Kepduov, voy. Carat. 

Kbrhİs. 

Kethie. 

Kctnice, vo). Kctmie. 

KfjTos, voy. Aslrononiie, ao. 

Khahsiti. 

KuAN. 

Khandjar, voy. Alfango. 
Khaujar, voy. Alfange. 
Kliaradj, vo\. Caratcli. 

KlIARBI^GA. 

Khédive. 

KiBLA ou KlBLAT. 

Kibrit, voy. Alchimie, /i5. 
Kibrith, vo\. Alchimie, hb. 

KlHA. 

Kinnor, voy. Ginnor. 

Kiosque. 

Kirapax, voy. Cétérach. 

Kdpoj, voy. Cor. 

Kubbe, vov. Alcôve. 

KURTGHIS. 

Kymenna , voy. Cuine. 

Lacca , itxû.. voy. Laque. 

Lacre , huy. voy. Laque. 

Aa?ovp<ov, voy. Azur. 

Lambico , iiaL voy. Alambic. 

Lambique , pg. voy. Alambic. 

Lampouja>£. 

Lance gaie, voy. Zagaie. 

Lan GIT. 

Lanquas, voy. Galanga. 

La?>tard. 

Laqie. 



Laranja , p^. voy. OraDgv. 

Lascab. 

Laud , ety. voy. Luth. 

Lazarino, tto/. voy. Azerolle. 

Lazuii (Lapis-), voy. Azur. 

Lazulum , 6. [aC voy. Azur. 

Lazur, h. lat, vov. Azur. 

Lazurius, b, lat, voy. Azur. 

Lazzarolo, ital, voy. Azerolle. 

Lazzcruola, itaL'voy. Azerolle. 

Lbbbegk* 

Lehlies, esp. voy. Hallali. 

LéviATHA.N. 

XtSdvos^ voy. Oliban. 
Lilac , esp. voy. Liias. 

LiLAS. 

Lilazaro,;7(j'. voy. Lilas. 

Lima, hiêp, voy. Limon. 

Limâo, pg, voy. Limon. 

Lime, voy. Limon. 

Limon. 

Limone, ital, voy. Limon. 

Liquidambar, voy. Ambre. 

LiSHE. 

Liuto, ital. voy. Luth. 

LoG. 

Lontarus, lat, bot, vov. Lantard. 

LOOGB. 
LORI. 

Luth. 

Macabes, esp. voy. Macabre. 
Magab'be (Danse). 
Macaleb , voy. Mahaleb. 
Macalep, voy. Mahaleb. 

MİGHE. 

Macholeb , voy. Mahaleb. 

Madrague. 

Magacen, esp, voy. Magasin. 

Magasin. 

Magazzino, ital. voy. Magasin. 

Magreb, voy. Garbin. 

Mahaleb. 

Mahari. 

Maharram , vov. Moharrem. 

Mauom^tan. 

Mahona , esp. voy. Mahonnc. 






INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



253 



x^AHONNE. 

Maïdan , voy. Mëidan. 

Maihari , voy. M ahari. 

Mail , voy. Mils. 

Maimor. 

Mainate. 

Maïnou, voy. Mainate. 

Malacca, voy. Emblic. 

Malach , voy. Bangue. 

Maiamoque, voy. Mamelouk. 

Ma^.dxVt voy. Mélochie. 

Maleck, voy. Alchimie, ào. 

Mamelouk. 

Mameiuco, hisp, voy. Mamelouk. 

Mangal , voy. Tandour. 

Manglier. 

Mangoustan. 

Mangue» 

Manugodb. 

Marabiiino , voy. Maravédis. 

Maraboti, prov. voy. Maravëdis. 

Marabout. 

Maravédi, esp. voy. Maravédis. 

Maravedim,pg. voy. Maravédis. 

Maravédis. 

Marcassita , ital. voy. Marcassite. 

Margassite. 

Marcaxita , esp. voy. Marcassite. 

Marchasita, b. lat voy. Marcassite. 

Marched , voy. Alchimie, 1 9. 

Marfil. 

Marfim , pg. voy. Marfil. 

Margomar, esp, voy. Récamer. 

Markab. 

Marquesita , esp. voy. Marcassite. 

Marquezita , pg, voy. Marcassite. 

Martach, voy. Alchimie, 19. 

Martath, voy. Alchimie, 19. 

Masal, voy. Alchimie, As. 

Masasc, voy. Bangue. 

Mascara, hisp, voy. Mascarade. 

Mascarade. 

Mascarè, voy. Mascarade. 

Maschera, ital. voy. Mascarade. 

Masloc, voy. Bangue. 

Maslocco, ital. voy. Bangue. 

Massac, voy. Bangue. 



Massore. 

Mat. 

Matachin, esp, voy. Matassins. 

Matamore. 

Mataras , voy. Matras. 

Matarazzo , ital. voy. Matelas. 

Mataricium, b. ht. voy. Matelas. 

Matassins. 

Mate, esp. voy. Mat. 

Matelas. 

Matelat, voy. Matelas. 

Materacium, 6. lat. voy. Matelas. 

Materas , voy. Matelas. 

Materasso , ital, voy. Matelas. 

Mathelas, voy. Matelas. 

Matheras , voy. Matras. 

Matical, esp, voy. Mescal. 

Matrağa. 

Matraque, voy. Matraca. 

Matras. 

Matraz, esp. voy. Matras. 

Mattacino , ital. voy. Matassins. 

Matterat, voy. Matelas. 

Maugrebin, voy. Garbin. 

Mazmorra, esp. voy. Matamore. 

Mey/oTT^ , voy. Almageste. 

Medjidieh. 

Medreça. 

Medresseh, voy. Medreça. 

Méïdan. 

Melangolo , ital. voy. Aubergine. 

Melangolus, b. lat, \oy. Aubergine. 

Melanzana , ital. voy. Aubergine. 

Melghite. 

Melech, voy. Alchimie, 60. 

Melochia, lat. bot. \oy, Mélochie. 

Méloghie. 

Melongena, ht, bot,yoy. Aubergine. 

Mélongène, voy. Aubergine. 

Menjui, esp. voy. Benjoin. 

Mérangène , voy. Aubergine. 

Merangolus, 6. ht. voy. Aubergine. 

Merdasengi , voy. Alchimie , ^ t . 

Mérinos. 

Merma , esp. voy. Tare. 

Mesgal. Addit. 

Meschino, ital. voy. Mesquin. 



•2yı 



lUCTIONNAIHK ÉTYMOLOGIQUE. 



\Il*S('llİtH , Ûttl. VO>. \ft)SI|ll(-(>. 

M«*««|rıı«», ^o\. Alrlıiıııif, /ı«». 
Mı''si, \o\. Alrlıiıni«>« 'ıs. 

* 

\\¥.'H)\ lîl. 

M('s«|iıinlıo,;>/;. \o\. Mi>s(|uiıı. 
M(*s(|uiüı, pfr. vo\. Mosqıı«H>. 
Mest, \ü>. Alchimie, 'la. 
Mcstech, çatal. \o\. Misli(|iıo. 

MhTKL. 

>fet«!İlo, vov. M«*lol. 
M(*tii(-al, vo>. Moscoi. 
Mt*tlı«*U ^(>\. Mt'tel. 
M<*tiral, pfjf. vü\. M«'9cal. 

MézKRKO. 

M«'*z<'»rioıı , vü\. Moz/'n'rtiı. 

MfîZ(|iıin(), t'Mp. voy. Mi'scjııiıı. 

Mozqiiita, CHp, \o\. MosquiV. 

Mihs. 

^ÏI^.ın^:T. 

.Miııjıreto, e»/). \n\. Afinan't. 

Mi 110, Yü\. Mainate. 

MlKAMOLlN. 

Mire, voy. Marfıl. 

Mirmuınnus, A. lat. toy.Miranıolin. 

MınzA 

Misadir, voy. Alclıimio, a o. 

Misai, vo\. Alchimio. /la. 

Mi.SGHNA. 

Mistic, voy. Mislique. 
Mislico, csp. voy. ^fisti({l]«^ 

Ml.STIQlE. 

Afitical, esp. voy. Mescal. 
Mixadir, vov. Alchimio, a o. 
Mı;5, voy. Almène. 

MOBED. 

Mocajardo, itaL voy. Moire. 
Modium , lat. vov. Almude. 
Mofatra , pg. voy. Mohalra. 
Mohair, angl voy. Moire. 

MoDARREM. 
MoiIATRA. 
MOIRE. 
MOİSE. 

Moisino, vov. Moisc. 

Moka. 

Moh, voy. Harmaio. 

MoLLAlI. 



MoUiUı, eâp. voy. Musıılmaıı. 

MnL0€H. 

Moıııia^ hiap. voy. Momie. 

.Momie. 

Moııçâo,^g. voy. Mousson. 

Moııs«)n, vo\. Mousson. 

Monzoıı , €Mp, voy. Mousson. 

Morahiio, enp. voy. Marabout. 

Morfıl, vo\. Marfii. 

Morinı^a, ht. bot. voy. Moringe. 

M0RI^üK. 

Moriıi(;ha, voy. Morinf^e. 

MORTİİSE. 

Mortaja , etp. voy. Mortaise. 
.Morunga, voy. Moringe. 
Morıın|[u, voy. Moringe. 
Mo.sra, ital. voy. Mos(|iiée. 
MoRİemita. t'ip. voy. Musulman, 

MoSQlÉE. 

Mosulin, voy. Mous.seliııe. 
MotTj^os, voy. Musc. 
Mouaire, vov. Moire. 

Moi'CRE. 

Mousseux. 

MorsSELlNE. 

Moı;sso>'. 

Mozarabe. 

Mozzetta, ital. voy. Aumusse. 

Mucajardo, ital. vo\. Moire. 

Muchachim,;/^. voy. Matassins. 

MlEZZlS. 
MlFTI. 

Muharrem, voy. Moharrem. 

Alulato, hiap. voy. Mulâlro. 

Mllatre. 

Mulev, vov. MoUah. 

Mumia,|)g. voy. Momie. 

Mumie, voy. Mooûe. 

Mummia , ital. voy. Momie. 

MüPHTI. 

Murça,p^. voy. Aumusse. 

Muri,voy. Astronomie, 36. 

Murselina , pg, voy. Mousseline. 

Musa, lat. bot. voy. Musacées. 

Musa , esp, voy. Moise. 

MusAcéss. 

Musadi, vov. Alchimio, nn. 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



Musarabe , pg. voy. Mosarabe. 
Musc. 

Muscbîo, itaL voy. Musc. 
Musco , itaL voy. Musc. 
Muscum , lat. voy. Musc. 
Muse, voy. Musacées. 
Muselina, esp. voy. Mousseline. 
Musselina , pg. voy. Mousseline. 
Mussolina , ital. voy. Mousseline. 
Mussone, ital. voy. Mousson. 
Mustarabe, esp. voy. Mozarabe. 

MnSULMilN. 

Miisulmano , pg. voy. Musulman. 
Muzadir, voy. Alchimie, se. 
Muzlemo, etp. voy. Musulman. 
Müzze , ail. voy. Âumusse. 

Nabab. 

Nababo , pg. voy. Nabab. 

Nabach, vov. Nabca. 

Nabathéen. 

Nabca. 

Nabéca, voy. Nabca. 

Nabqah, voy. Nabca. 

Nacaire. 

Nacara , b. ht. voy. Nacaire. 

Nadib. 

Nafa , esp. voy. Naffe. 

Nafé, voy. Naffe. 

Naffe. 

Nagareet , voy. Nacaire. 

Naora, esp. voy. Noria. 

Napeca, voy. Nabca. 

Naranja, esp. voy. Orange. 

Naranz , milan, voy. Orange. 

Naranza , vénit. voy. Orange. 

Narghileh. 

Narguilé, voy. Narghileh. 

Nataron, voy. Natron. 

Natron. 

Nebbek, voy. Nabca. 

Nebca, voy. Nabca. 

Nefa , voy. Naffe. 

N^bulasit. 

Nbms. 

Nénuphar. 

Neskhi. 



255 



iNesrokh, voy. Rock. 
Nestudar, voy. Alchimie , 20. 
Neufart , voy. Nénuphar. 

NiCBAN. 

NlL-GAüT. 

NiPA. 

Nipacées , voy. Nipa. 
Nizam. 

NlZERÉ. 

Nobach,voy. Alchimie, 43. 

Nochat, voy. Alchimie, dU, 

Nochatro, hisp. voy. Alchimie, ao. 

Nogara , voy. Nacaire. 

Nora , voy. Alchimie ,2a. 

Nora , pg. voy. Noria. 

Noria. 

Nuca , hisp. ital. voy. Nuque. 

Nucha, voy. Alchimie, liU. 

Nucha, 6. lat. voy. Nuque. 

Nuchach, voy. Alchimie, à fi. 

Nuchar, voy. Alchimie, /i/i. 

Nuchat, voy. Alchimie, Uti. 

Nuchor, voy. Alchimie, hh. 

Nucque, voy. Nuque. 

Nuhar, voy. Alchimie, 64. 

Nuphar, voy. Nénuphar. 

Nuque. 

Nusiadat, voy. Alchimie, ao. 

Nyl-ghaut, voy. Nil-gaut. 

Nysadir, voy. Alchimie, 20. 

Nzimé, voy. Civette. 

EtfpSv , voy. Elixir. 

Obac, voy. Alchimie, 6. 
Obelchera, voy. Alchimie, 11. 
Obelkara, voy. Alchimie, 1 1 . 
Obi, voy. Ubion, Add. 
OSoXéSf voy. Astronomie, 33. 
Ocab, voy. Alchimie, 6. 
Ocob, voy. Alchimie, 6. 
Ocop, voy. Alchimie, 6. 

OCQUB. 

Oda , voy. Odahsque. 
Odalique, voy. Odalisque. 
Odalisqde. 
Oliban. 



â5G 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE. 



* ^ 



■ . I 



Oiibaiic, vuy. Olibaii. 

Olibaiio, hiêp. voy. Oliban. 

Olibanum, h. lut. >ov. Oiiban. 

Omndb. 

Olmafi, voy. Marfii. 

(httov, voy. Afiion. 

Oqiie, voy. Ocque. 

Orafle, voy. Girafe. 

Oratige. 

Orang-Outan. 

Organète. 

Orchanel, voy. Orcanèle. 

Orenge, voy. Orange. 

Orraca , pg. voy. Arack. 

Ottomane. 

Onaran, voy. Varan. 

Ovyxia, voy. Ocque. 

Oiilad, voy. Béni. 

OuJéma, voy. Uléma. 

Ourdou, vov. Urdu. 

Overo , enp. voy. Aubère. 

Pactac, voy. Patard. 

Padichah, voy. Chah. 

Pagode. 

Pandarus. 

UdvSoxos^ voy. Fonde. 

Ilavâo^etoVy voy. Fonde. 

ndvSo^os^ voy. Fonde. 

Pahgolih. 

Pantoum, voy. Panloun. 

Pantoun. 

Papagaio, pf{, voy. Papegai. 

Papagallo, ital. voy. Papegai. 

Papagayo, esp, voy. Papegai. 

Papagey, allem, voy. Papegai. 

Papegai. 

Papegault, voy. Papegai. 

Papegaut, voy. Papegai. 

Papou. 

Pappagallo, ital. voy. Papegai. 

Papuga, pol. voy. Papegai. 

PÂQUES. 

Para. 

Uapacrdyyrjs f voy. Farsange. 

Parsis. 

Pasan, vov. Bézoard. 



Pascha, lat. voy. Pâques. 
Paseng, voy. Bézoard. 
Pastar, vo>. Patard. 

PASTàQDE. 

Pataca, hisp. ?o>. Patard. 

Patacâo , pg. voy. Patard. 

Patacca, ital. voy. Patard. 

Patacchia, ital. voy. Pataclie. 

Patacchio , ital. voy. Patache. 

Patacco, ital. voy. Patard. 

Patache. 

Patacbo, pg. voy. Patache. 

Patacon , esp» voy. Palard. 

Patacus, h. lat. voy. Patard. 

Patagio, ital. voy. Patache. 

Patagon, voy. Patard. 

Pataque, voy. Patard. 

Patard. 

Patardus, b. lat. voy. Patard. 

Patart, voy. Patard. 

Patarus, b. lat. voy. Palard. 

Patascia , ital. voy. Patard. 

Patassa , ital. voy. Patache. 

Palaxo , pg. voy. Patache. 

Pateca , pg. voy. Pastèque. 

Pazain , voy. Bézoard. 

Penide, voy. Aiphénic. 

Penidium, 6. lat, voy. Aiphénit* 

Percha, vov. Gutta-percha. 

Péri. 

Ur^viov, voy. Aiphénic. 

Phéci , voy. Fez. 

Pilau. 

Pirogue. Addit. 

Potiron. 

Poutarque, voy. Boutargue. 

Prœcox, lat. vov. Abricot. 

Hpcttxéxxtov , voy. Abricot. 

Prao. 

Pro , voy. Prao. 

PONCH. 
PURIM. 

Quarne , voy. Carme. 
Querne, voy. Carme. 
Québrit , voy. Alchimie , /i .") . 
Quehida , lat. bot. vov. Chébule. 




, ' 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS. 



257 



Quihrit, Yoy. Alchimie, 45. 

Quilate, esp. voy. Carat. 

Quintal. 

Quintale, t7a/. voy. Quintai. 

Quintallus, 6. lat. voy. Quintal. 

Quintile, h. lat. voy. Quintal. 

Quîraf e , pg. voy. Carat. 

Babbir. 

Rabeca , pg, voy. Rebec. 

Rabel , hisp. voy. Rebec. 

Rabii, j3g. voy. Rebec. 

J\ac,pg. voy. Arack. 

Raga. 

Ragahout. 

Racha, 6. lat. voy. Raquette. 

Rachetta , ital. voy. Raquette. 

Rachette , voy. Raquette. 

Raguahil, voy. Mahari. 

Raïa. 

Raïs, voy. Réis. ♦ 

Ramadan. 

Ramag, voy. Alchimie, ai. 

Ramazan , voy. Ramadan . 

Ramboutan. 

Rame. 

Rampostan , voy. Ramboutan. 

Raqueta, hisp. voy. Raquette. 

Raquette. 

Rasalague, voy. Astronomie, 28. 

Rasalgethi, voy. Astronomie, 27. 

Rasas, voy. Alchimie, 26. 

Rasasa, voy. Alchimie, 25. 

Rasceta , b, lat. voy. Raquette. 

Rascelte, voy. Raquette. 

Rasis (Blanc), voy. Alchimie, 20, 

note. 
Rasqueta , pg. voy. Raquette. 
Rasquette, voy. Raquette. 
Rasselte, voy. Raquette. 
Rastaben, voy. Astronomie, 28. 
Raya, voy. Raïa. 
Rayme, voy. Rame. 
Razalagethi, voy. Astronomie* 37. 
Kazalague, voy. Astronomie, 28. 
Raze. 
Hazia, voy. Razzia. 



Razzia. 

Réagal , voy. Réalgar. 

Realgar. 

Rt^baba, voy. Rebec, note. 

Rebebe, voy. Rebec. 

Rebeg. 

Rebeca , pg. voy. Rebec. 

R^BI. 

Recamar, hisp. voy. Récamer. 

Regamer. 

RéciF. 

Rédif, voy. ?]izam. 

Redjeb. 

Regeb , voy. Redjeb. 

Regheb , voy. Redjeb. 

Réis. 

Rejalgar, eap. voy. Réalgar. 

Remedâo , pg". voy. Ramadan. 

Rescif, voy. Récif. 

Ressif, voy. Récif. 

Rezma , hisp, voy. Rame. 

Riagal, voy. Réalgar. 

Ribasium, b. lat. voy. Ribes. 

Ribeba , ital, voy. Rebec. 

Ribeca, ital. voy. Rebec. 

Ribes. 

Ribesium, b. lat. voy. Ribes. 

Ricamare, ital. voy. Récamer. 

Riesgo , esp. voy. Risque. 

R16EL. 

Rima , pg. voy. Rame. 

Ripopé, voy. Ripopée. 

RiPOPÉE. 

Rippopé, voy. Ripopée. 
Riquiqui, voy. Arack. 
Rischio, ital, voy. Risque. 
Risco, pg. voy. Risque. 
Risico, ital. voy. Risque. 
Risicus, b. lat, voy. Risque. 
Risigallo, ital. voy. Réalgar. 
Risigus, b. lat. voy. Risque. 
Risma, ital. voy. Rame. 
Risque. 

RiSTE. 

Rob. 

Robe, pg. ital. voy. Rob. 

Roc, vov. Rock. 



DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE. 



İ58 

Rum «Il t. 

Itomsna, hitfi. vuy. ItomiiitM!. 
Komano, iùl. voy. Domain''. 
Itomiiian , voy. Domaine. 
Knquc, Aû/i. voy. Hoqtirr. 

Dotaii|[, voj. Kolin. 



Domaine. 



Koumano, lang. voy. Domair 

BoumA, long- vov. Domaine. 

Doupii. 

Duc, voy. Dock. 

Ryotl, voy. Raïat. 

Saiaotr. 

Susat. 

Saccharum, lof. voy. Siick. 

^rix](apov, voy. Siicr*?. 

Safena, pg, voy. Saphène. 
Saffre, voy. Safre, 
Safina, eip. voy. Saphèr)(>. 
Safleur, voy. Safrau. 
Saflar, voy. Safran. 

Sagu9, lat. bot voy. Sagou. 

SâUHALEC. 
SlLEP. 

Salepo, pg. voy. Salep. 

Sambach, voy. Sambac. 
Sampac, voy. Champac. 

Sandalo, hitp, İlal, voy. Sandal. 

Saugiac. 

Sanna, ital. voy. HarGI. 

Sannelerre, voy. Cimeterre. 

Santal, voy. Sandal. 
SarTtÜoi", voy. Sandal. 



Saplinr, voy. Safar. 

SAPIlixK. 

Siipbrc, ïoy. Safre. 

Sappan, voy. Sapan- 

Sarabalana.pg. vny. Sarbacane. 

Sahagoiïti. 

Saranf^usti , voy. Saragousli. 

Saravatana, pg, voy. Sarbacane. 

Sarbicam. 

Sarlialane, voy. Sarbacane. 

Sarrafrlio, l'inJ. voy. Sdrail. 

Sarrail, voj. Sérail. 

Sasdir, voy. Alchimie, i. 

Sat.ii. 

£>$TİfRf, VOJ. Saphène. 
Scacatus, b. lai. voy. Échecs. 
Scaccbi , ital. voy. Echecs. 
Scaccomatto, ital. voy. Échecs. 
ScalTonea, b, lat. voy. Escarpin. 
Scappino, ital. voy. Eacarpio. 
Scario, Toy. Sucre. 
Scarpa, itnl. voy. Escarpin. 
Scarpino, ilal, voy. Eacarpio. 
Scead, voy. Scbeat. 
Scera, voy. Aetronomie, 99. 
Schah, voy. Cbab. 

Schédar, voy. ZMaron. 
Scbédir, voy. Zédaron. 
Scbeikii, voy. Cheikh. 

ScHIBBOLGTir. 

Scbuh, al', voy. Escarpin. 
Sciabecco, iliU. voy. Cbébec. 
Scilocco, liai. voy. Siroc. 
Sciloppo, lia', voy. Sirop. 
Sdmiûrra, ilof. voy. Cimelerre. 
Sciroeco, iio/. voy. Siroc. ■ 
Sciroppo, lia', voy. Sirop. 
Sciruppns, b. lat. voy. Sirop. 
Seofoni, b, lai. voy. Escarpin. 
Scuflbncs, b. Inl. voy. Escarpin. 

SİBS3TB. 

Sebeslen, voy. Séheete. 



INDEX DES MOTS EUROPEENS. 



259 



SÉBILE. 

Seca, esp. voy. Sequin. 

Segagul. 

Seccachul, voy. Sécacul. 

Séfévi, voy. Sophi. 

Séfi, voy. Sophi. 

Segrégeon, voy. Sucre. 

Séide. a 

^eiptos, voy. Astronomie, 17. 

Sëlani, voy. Sélan. 

SÉLAN. 

Seloc, voy. Siroc. 

Semoun, voy. Simoun. 

Sen , esp. voy. Séné. 

Sena, esp, ital, voy. Séné. 

Séné. 

Sene, jpg. voy. Séné. 

Senes, esp. voy. Séné. 

Sensale , tïa2. voy. Gensal. 

Séphiroth. 

Sequim , pg. voy. Sequin. 

Seqdin. 

Sérail. 

Seraiio, e»p. voy. Sérail. 

Seraphi, b. lai. voy. Aigrefin. 

Séraphin. 

Seraskier, voy. Serasquier. 

Sebasquier. 

Serdar. 

Serrai!, voy. Séraii. 

Serralho, pg. voy. Sérail. 

Sesban. 

Sesbane, voy. Sesban. 

Setim, pg. voy. Satin. 

Seluni, esp. voy. Satin. 

Shafiah, voy. Astronomie, 87. 

Shah, voy. Chah. 

Sheat, voy. Scheat. 

Shoe, «ng/. voy. Escarpin. 

Si, voy. Cid. 

SlAMANG. 

Sidi, voy. Cid. 
Sieloc , ?oy. Siroc. 
Sii, voy. Jargon. 

SiMOVN. 
SiROG. 

Sirocco, voy. Siroc. 



Siroco , esp, voy. Siroc. 

Sirop. 

Siroppo, e«p. voy. Sirop. 

Sirucum, lat. voy. Jargon. 

Siruppus, b. lat, voy. Sirop. 

Skoh, goth. voy. Escarpin. 

Socoran, voy. Sucre. 

Socouran, voy. Sucre. 

Soda. 

Sofa. 

Soldan , esp, voy. Sultan. 

Soldano, ital, voy. Sultan. 

Soldâo, pg, voy. Sultan. 

Solive. 

Sommac, voy. Sumac. 

Sommaco , ital. voy. Sumac. 

Sommail , voy. Sumac. 

Sopha , voy. Sofa. 

Sophi. 

Sory, voy. Jargon. 

Soucorion, voy. Sucre. 

Soucrillon, voy. Sucre. 

Soucrion, voy. Sucre. 

Soudan , voy. Sultan. 

S0ÜP1. 

Sourate. 

So^of , voy. Soufi. 

Smala. 

Spahi. 

Spanachium , lat. bot, voy. Épinard. 

^vavdjf^ta, voy. Épinard. 

Spinace, tto/. voy. Épinard. 

Spinaceum, lat. bot. voy. Épinard. 

Spinachium , lat. bot, voy. Epinard. 

'^Tttvcbtiov i voy. Épinard. 

Spinacium, lat. bot. voy. Épinard. 

Stambecco , ital. voy. Chébec. 

ST/fij!xi, voy. Antimoine. 

Scgre. 

Sucrion, voy. Sucre. 

Sugar, angl. voy. Sucre. 

Sugrégeon , voy. Sucre. 

Suiker, holl. voy. Sucre. 

Sukier, pol. voy. Sucre. 

Sultan. 

Sultano, tta^ voy. Sultan. 

SUMAG. 



1 • 



/ • 






20)0 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE. 



Sumacb , vov. Sumar. 

Sümbül. 

Siimmagrc, p/f. voy. Sumac. 

SCMPIT. 

Suiv:fiTB. 

Suradain, voy. Astronomie, .38. 
Svpixdv, VOY. Jargon. 
Surrapa , pg. voy. Sirop. 
Surmeh, voy. Alcool, note a. 
Syricum , ht. voy. Jargon. 
Syrupus, b. îat. voy. Sirop. 

Tabaisir, vov. Tabaschir. 

Taballo, itaL voy. Timbalo. 

Tabaschir. 

Tabaxir, vov* Tabaschir. 

Tabi, hitp, ital. voy. Tabis. 

Tabis. 

Taboiir, voy. Tambour. * 

Tabur, voy. Tambour. 

Taça, /)g. voy. Tasse. 

Tapfbtas. 

Tafilete, esp. voy. Filali. 

Talapoir. Afldit. 

Talc 

Talco, hisp. voy. Talc. 

Talg, aU. voy. Talc. 

Talisman. 

Talmud. 

Talpack, voy. Colback. 

Talque, esp. voy. Talc. 

Tamarandi, voy. Tamarin. 

Tamaras, esp. voy. Tamarin. 

Tamarin. 

Tamarindi, ital, voy. Tamarin. 

Tamarindo, hisp. voy. Tamarin. 

Tambaca, pg. voy. Tombac. 

Tambor, hisp. voy. Tambour. 

Tambour. 

Tambura, voy. Tambour. 

Tamburo, ital. vov. Tambour. 

Taîîdour. 

Takzimat. 

Tara, hisp. ital. voy. Tare. 

Taragona, esp. voy. Estragon. 

Tapants, voy, Taraxacum. 

Tarasacon, vov. Taraxacum. 



Taraxacées, voy. Taraxacum. 
Taraxacon, vov. Taraxacum. 
Taraxacum. 
Tarbouch. 

TarcboD , voy. Estragon. 
Tarcbonante, voy. Estragon. 
Tarchonanlhus, Iat. bot. voy. Estra- 
gon, g 
Tarcon, voy. Estragon. 
Tare. 

Targa, ital. voy. Tai^. 
Targb. 

Targone, ital. voy. Estragon. 
Targum, voy. Drogman. 
Tan, vov. Térëniabin. 
Tarif. 

Tarifa, hisp. voy. Tarif. 
Tariffa , ital. voy. Tarif. 
Tdpt^osy voy. Bou targue. 
Tdpt^ov , voy. Boutargue. 
Tapxdatov, voy. Carquois. 
Tarquais, voy. Carquois. 
Tartar, vov. Tartre. 
Tartaro, hisp. ital. voy. Tartre. 
Tartarum , b. lut. voy. Tartre. 
Tartre. 
Tasse. 

Tatar, vov. Turc. 
Tatule, voy. Métel. 
Taza , esp. voy. Tasse. 
Tazza, ital. voy. Tasse. 
TiAeo-jxa, voy. Talisman. 

TéRéniABIN. 

Térenjubin , voy. Téréniabin. 

Temiabin, voy. Téréniabin. 

T?/(Ppa, voy. Chiffre. 

Tlvxavlletv^ voy. Chicane. 

Tlvxdvtov , voy. Chicane. 

Thérenjabin, voy. Téréniabin. 

TnuBAif. 

Tibbar, vov. Tiber. 

Tiber. 

Timariot, voy. Zaïm. 

Timbal , esp. voy. Timl>alo. 

Timbale. 

Timballo, itnl. voy. TinıİMile. 

Tl.NCAL. 




\ ■' 



INDEX DES MOTS EUROPÉENS, 



261 



Tinckar, voy. Tincal. 
Tinkai , voy. Tincai. 
Tintenague , voy. Touteoague. 

ToMAN. 

Tomane, voy. Toman. 

Tombac. 

Tombacco, ital. voy. Tombac. 

Tomman, voy. Toman. 

Touc , voy. Toug. 

TOUG. 
TOUTENAGDE. 

Tragon, voy. Estragon. 
Trangébris, voy. Téréniabin. 
Tréparg. 

Trinca, langued. voy. Matraca, note, 
Tringibin , voy. Téréniabin. 
Tripan, voy. Trépang. 
Trique, troquer, voy. Matraca , note. 
Truca , langued. voy. Matraca , note. 
Truchement, voy. Drogman. 
Trujaman, esp. voy. Drogman. 
Trunjibin, voy. Téréniabin. 
Tumbaga , esp, voy. Tombac. 
TtJfiwavoi», voy. Timbale. 
Turbicb, b. lat, voy. Turbitb. 
Turbit, esp. voy. Turbitb. 

TüBBITÜ. 

Turc. 

Turcasia, b. lat, voy. Carquois. 
Turcasso , ital, voy. Carquois. 
Turcbimannus, b, lat, voy. Drog- 
man. 
Turcimanno, ital, voy. Drogman. 
Turcoman, voy. Turc. 
Turpethum , /at. bot. voy. Turbith. 
Turquois, voy. Carquois. 
Tutenaga , pg, voy. Toutenague. 
Tulia , hisp, voy. Tutie. 

TUTIE. 

Tutunac, voy. Toutenague. 
Tympanum , voy. Timbale. 
Tzukur, hong. voy. Sucre. 

Ubi, voy. Ubion, Addit. 

Ubion. Addit, 

Ulema. 

Uncia , lat, voy. Ocque. 



Upas. 

Urdu. 

Ursub, voy. Alchimie, 7. 

Usnea, lat. bot. voy. Usnée. 

USNÉE. 

Usrub, voy. Alchimie, 7. 
Uzifur, voy. Aicbimie, kg, 
Uzufar, voy. Alchimie, /19. 
Uzurub,voy. Alchimie, 7. 

Valide. 

Vaiigia, ital. voy. Valise. 

Valise. 

Valisia , b. ht. voy. Valise. 

Varan. 

Vérin. 

Verinus, 6. lat, voy. Vérin. 

Verrain, voy. Vérin. 

Verrina , ital. voy. Vérin. 

Verruma, pg. voy. Vérin. 

Vilayet. 

VlSlR. 

Vizir, voy. Visir. 
Vouède, voy. Alizari 



voy. Alizari , note. 



Wahabite. 

Wali. 

Wéga. 

Xaheco, pg, voy. Chébec. 
Xabeque , esp. voy. Chébec. 
XaXxdvdn, voy. Colcothar. 
XdXxavdoSi voy. Colcothar. 
Xaloc, catal. voy. Siroc. 
Xaloque, esp, voy. Siroc. 
Xamate, pg. voy. Échecs. 
Xaque, esp. voy. Echecs. 
Xarabe, esp. voy. Sirop. 
Xarafim , pg, voy. Aigrefin. 
Xarifo, esp. voy. Chérif. 
Xaroco, pg. voy. Sirop. 
Xarope, pg. voy. Sirop. 
Xaveque, esp. voy. Chébec. 
Xepe, esp. voy. Alchimie, 33. 
Xerafim , pg. voy. Aigrefin. 
Xtffieia^ voy. Afchiraie. 
Xiffi)? , voy. Kima. 



•>- 



'26^2 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE. 



Xir, vo}. Klixir. 
Xirqiic, vëp. vo\. Sinn*. 
Xptafia^ voy. Riisinn. 
Xufi/a, voy. Alchimie. 

Yata<;iia:^. 

Ykd. 

Yscloc, vov. SilIK. 

Ysir, vov. Klixir. 

Ysserop, vo\. Sirop. 

Yxir, vov. Eiixir. 

Zaffora, ital. vov. Safre. 

ZaiTerano, ital. \o\. Safran. 

Zafrc, cttp. vo\. Safrt». 

Zagaie. 

Zaihac, vo). Alcliiinio, \\. 

Zaibach, vo\. Alchiiiûe, .'>. 

Zaibar, vo\. Alcliiiiiie , 3. 

Zaİm. 

Zain. 

Zaino, hisp. ital. \ov. Zain. 

Zalacca, voy. Rotin. 

Zambach, voy. Saiiibac. 

Zambecco, ital. vo\. Chébec. 

Zanna, ital, \o\. Marfil. 

Zang, voy. Zéen. 

Zaolia. 

Zara, tW. vov. Hasard. 

Zarbatana, esp. voy. Sarbacane. 

Zarcao, p/j^. voy. Jargon. 

Zarfa, voy. Alchimie, /17. 

Zarne, voy. Alchimie, 29. 

Zamec, voy. Alchimie, 29. 

Zarnich, voy. Alchimie, 29. 

Zarquâo, pg. voy. Jargon. 

Zarra, pg. voy. Jarre. 

Zebd, voy. Alchimie, 5o. 

Zebeb, voy. Alchimie, /18. 

Zecca , ital. voy. Sequin. 

Zecchino , i(a/. voy. Sequin. 

Zédaron. 

Zédoaire. 

Zedoaria, esp. voy. Zédoaire. 

Zeduaria , pg. voy. Zédoaire. 

Zedvar, voy. Zédoaire. 



Zke?İ. 

ZeGro, ital. >oy. Chiffre. 

Zegi, voy. Alchimie, 3a. 

Zelkat. 

Zenil, ital. vov. Zdnilh. 

Zémtii. 

Zonziftir, voy. Alchimie, '19. 

Zéodaire, voy. Zédoaire. 

Zeph\run), h. lai. voy. Chiffre. 

Zéro. 

Zéri.mret. 

Zel, vo\. Alchimie, Sa. 

Zellovario, ital. voy. Zédoaire. 

Zezi, voy. Ah:himie, 32. 

Ziamet, voy. Zaïm. 

Zibatiim, voy. Alchimie, 3. 

Zibet, vo). Civelle. 

Zibelh , vov. Civette. 

Zibetto, ital. voy. Civette. 

ZlL. 
ZiLCADÉ. 

Zilhagé, voy. Zilcadé. 
Zinckar, voy. Tincal. 
Zingar, voy. Alchimie, 27. 
Zingifur, voy. Alchimie, /19. 
Ziniar, voy. Alchimie, 27. 

Zl.NZOLIN. 

Zirbo,jpg. ital. voy. Girbe. 
Zircon, voy. Jargon. 
Zirgelin, pg. voy. Gengeli. 
Zmala, voy. Smala. 

Z0UA?E. 
ZOUIDJA. 

Zub, voy. Alchimie, 5o. 
Zubd, voy. Alchimie, 5o. 
Zubenel , voy. Astronomie , 

et 3o. 
Zuccarum, h. lat. voy. Sucre. 
Zucchero , ital. voy. Sucre. 

ZUFAGAR. 

Zukker, dan. ail, voy. Sucre. 

Zumaque, esp, voy. Sumac. 

Zurappa, pg, voy. Sirop. 

Zurna. 

Zunimbet, esp. voy. Zérumbel. 

Zynfer, voy. Alchimie, /19. 



'^9 



"* . 



INDEX 



DES 



MOTS ARABES, PERSANS, TURCS, MALAIS ET HEBREUX. 



N. B. Les mots arabes ne sont pas rangés par racines , mais placés à leur ordre 
alphabétique avec les termes persans , turcs et malais. Ceux-ci sout accompagnés 
de l'indication de leur nationalité : pers., turc ou t., mal. Pour ne pas faire un 
index particulier des mots hébreux, on les a intercalés ici , suivant Tordre marqué 
dans le tableau du système de transcription. (Yoy. à la suite de la préface.) 

Nous n*avons pas cru nécessaire de relever les quelques mots javanais acci«< 
dentellement cités. 



<->! pers. voyez Juiep. 

^bt voy. Alchimie, 17. 

j^\ voy. Eblis. 

^^\ voy. Béni. 

os^^ ^Ji\ voy. Garambolier. 

^'^^i-»*' {ji^ voy. Avicenne. 

>?î voy. Aboumras. 

Â5lb ^t voy. Patard. 

i-U5^^l voy. Patard. 

x&^l voy. Biasse. 

Oh-ol voy. Abil. 

iUàl voy. Allé. 

o^'\ voy. Antimoine, Bismuth, et 

Alchimie, lâ. 
^La^t pers, voy. Achars. 
y^\ yÂ.\ voy. Achernar. 
^JS\ voy. Muezzin. 
»v>i^i voy. Iradé. 
c>a^i pers, voy. Artichaut. 
^^Uw^t voy. Argan. 
Jok.^1 voy. Arzel. 
<^,y^\ voy. Ardeb. 
iöyû*>^t voy. Artichaut, 
j^t voy. Raze. 
J^Um^I turc, voy. Patard. 



«Si-* <s*^}^ ^^y* Artichaut. 
jJ^Î voy. Argali. 
c-^-î>^v> v>l^Tper«. voy. Azédarac. 
{:)^y^pers. voy. Jargon. 
xU^Î voy. Smala. 
^U^^l per». voy. Épinard. 
o^-u»i voy. Alchimie, 26; Astrono- 
mie, s/i, et Nébulasit. 
V^i voy. Alchimie, 7. 
^^yi^^l voy. Jargon. 
^üLi-«»t voy. Épinard. 
^Ujuwi voy. Épinard. 
GlXtwi voy. Escarpin. 
G^Xtwi voy. Escarpin. 
l»^Uw! voy. Islam. 
^yü\ voy. Aigrefin. 
Sj^\ voy. Usnée. 
yboj voy. Astronomie,. 25. 
iMot Voy. Zain. 
^jLaI voy. Ayan. 
Lct (lire, voy. Aga. 
<^»xJL4t (lire, voy. Efendi, 
y^-^t voy. A0ion. 
^! ma/, voy. Gouliiabant 
(fiy^\ voy. Aigrefin. 



İ6/I DICTIONNAIRE 

pjmSs voy. Klixir. 

JifJlSi voy. AH(n)noiiii(s i. 

tyS\ tiuil. voy. (îon|r. 

M vov. Allah. 

2\ voy. Boy. 

l»Ul voy. Imam. 

^Ut voy. Aman. 

^LLmI voy. Matras. 

^i voy. Emhlic. 

jJl*} pen. voy. Kiiiblic. 

3CN voy* Amen. 

^1 voy. Amiral, Kmir. 

^jfJU^l ja^l voy. Miramoliii. 

^^^i voy. Amen. 

^3^t voy. Alaml)ic. 

UÜt voy. Enif. 

dbTvoy. Alchimie, iT). 

^3N voy. Alchimie, i5. 

^jyjï-x3l pers. voy. Téréniabin. 

caC^^I j9er«. voy. Saragonsti. 

i^M pers. voy. Avanie. 

Jl^î ;>er«. voy. Avanie. 

^^JLLT^t voy. Abutilon. 

ç;,! voy. Auge. 

9iy\ turc,\oy. Odalisque. 

3J»v>5İ «tire, voy. Odalisque. 

y'>^\ turc, voy. Urdu, Horde. 

^J^y^ £^i ma/, voyez Orang-ou- 

tan. 
^^'^y\ turc, voy. Icoglan, Azamo- 

glan. 
jJiyS mal. voy. Upas. 
ëS^S turc, voy. Ocque. 
^^^\ voy. Béni. 
iütv.! voy. Eyalet, 
(j^^l ^:! voy. Icoglan. 
yji mal, voy. Ayer. 
JJsS voy. Imam. 



ÉTYMOLOGIQUE. 

vr>fW v^^y* Babouche. 
0*9; 4İO mah voy. Bahirous^a. 
^l^ ma/, voy. Durion. 
I*t«>l^ />frf. voy. Badamier. 
.>^bl^ voy. Bédogard. 
«^^«>lj voy. Bézoard. 
(jLJL«>lf ;/er«. voy. Aubei*gine. 
^j;L^**>l^ voy. Aubergine. 
^^lJo*>l^ pers. voy. Aubergine. 
•*;3'>W voy» Bédégard. 
(jl^L; per*. voy. Badiane. 
^^Ul; voy. Bédéganl. 
^'3 W voy» Bazar. 
r^)W >'oy. Bézoard. 
ioU^l^ voy. Patard. 
(,^b turc, voy. Baltadji. 

i,^) ^^ ^^^^^' v^y* Baléron. 

(jii voy. Ben. 

^^b mai voy. Bavang, Gulilabaii. 

UUj voy. Papegai. 

^^U^ voy. Papegai. 

djJocj pers, voy. Pagode. 

Ârflfç voy. Bougie. 

J'é j.,&.ir pei'f. voy. Bakchich. 

^^ voy. Alboucor. 

(£,yù^ voy. Bédouin. 

calo eiirc, voy. Barat. 

9«>io voy. Alcarraza. 

^J\yi voy. Bran. 

gj^ voy. Barbacane. 

L^yi voy. Berbelh. 

ï^^ voy. Bordât. 

£ev>o voy. Barde. 

J.>o voy. Alcarraza. 

^^v>o voy. Alvarde. 

j^o voy. Albara. 

yj[^^ voy. Abricot. 

{j^y> voy. Bouracan. 



INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



265 



20. 



-o voy. Vérin. 

Jl«îo mal. voy. Aubergine. 

j^o voy. Burnous. 

(jlioo voy. Bouracan. 

SiiJyi voy. Aichimie, 3 A, et Guine. 

ajlJo voy. Vérin. 

J^o voy. Aliboron. 

xco voy. Vérin. 

yU*wi^ pcr». voy. Bezestan. 

(jljuwo j7er«. voy. Bostandji. 

^^Luno fwrc, voy. Bostandji. 

(^Mo maL voy. Bessi. 

iülla^ voy. Basane. 

JL^^âj voy. Boutargue. 

AM.tn; voy. Patache. 

iC&Iaj voy. Patache. 

4»Ia^ voy. Albotin. 

jjla^ voy. Astronomie, 

üişUaj voy. Pastèque. 

J^*?» ^^3 voy. Baai. 

»>ÎJob voy. Baldaquin. 

pnp3 voy. Bacbuc. 

J; . . >daJ b voy. Bakchich. 

»2b ttirc, voy. Bey. 

f^iyXS^ turc, voy. Bey. 

Jwbo turc, voy. Bey. 

j^i^ voy. Balais. 

^üUb voy. Balzan. 

^J^ mal. voy. Garamboli( 

hyJo voy. Ballote. 

^wJo ma/, voy. Baléron. 

^y^ba voy. Bélial. 

^^ voy. Belléric. 

*A-wb j9er«. voy. Belléric. 

yKjç^ mal. voy. Bambou. 

j,*jû c:»Uj voy. Bénetnach. 

£^1^:0^ ma/, voy. BenUirong. 

^ voy. Bangue. 



lier. 



(jjoob voy. Abricot, Bonduc. 

3jb j9er». voy. Bangue. 

(^ voy. Béni. 

^â.^ voy. Boudjou. 

^^y> turc, voy. Boudjou. 

v3;^ voy. Alchinaie , 8 , et Borax. 

9^yi pers. voy. Borax. 

r^ voy. Bosan. 

j-jb^ voy. Palard. 

j«UakC^ voy. Grèbe. 

J^ voy. Alchimie, 9. 

ıüy$ mal. voy. Bambou. 

^J^ voy. Béhen. 

O^W voy. Abit, Bayad. 

0-0 voy. Bételgeuse. 

pî^ turc, voy. Baïram. 

^y^ pers. voy. Vérin. 

J^>^W P^^' voy. Babouche. 
^jlxljl^ |?er». voy. Aubergine. 
»Ixbl^ per«. voy. Aubergine. 
yôj*>l^ |?erf. voy. Bézoard. 
tfU;;«>l^ pers. voy. Gbah. 
^ğ^^y^pers. voy. Parais. 
•5 W |?cr«. voy. Para. 
ü;'^ per«. voy. Bézoard. 
ô^l^ jjer*. voy. Alphénic. 
<5^ pers. voy. Péri. 
nOD voy. Pâques. 
y^ pers, voy. Pilau. 
JL^ pcr«. voy. Punch. 
D^I^S voy. Purim. 
^jàs^^ pers. voy. Babouch, Tar- 
bouch. 

y\3 pers. voy. Téréniabin. 
(^y\3pers, voy. Téréniabin. 
jjj voy. Tiber. 



. f ' . 



^'? 



^ 



' i 



:><i(i 



DICTIONNAIIIK 



y:}\^yJ yerë. \o\. TîtıııİM>ıır. 

^.ö mrji. \o\. 'riiiiilHMir. 

^\jj pvr». \o\. Tiin*. 

*j' vvvn. \<»\, Ti'i'i'iiiahiii. 

jsjw \o\, Tiirlntli. 
•j 

,-0*3 \(»v. T.irin*. 

y" y 

C3*^r \oy. I)m|jiii;ui. 
^'>yr^ vo\. l)ro|jm;ni. 

İüLmO' \o\. \i>«'iial. 
ioL^i^^' vuv. Arsenal. 
Jyj pern. \()y. Turc. 
İ.5.JJ y>*r«. Noy. (i<in|iioi>. 
^^Uyj y^rrj». \<)y. Tiiir. 
,^f;^yi v<)\. T/'n'iiiiihiii. 
^->-io«:j voy. TériMiiiihiii. 
^iv.y; //*«/. \oy. Tn''paii|j. 
o— J /><frj». voy. Tassfî. 
vJL^yu voy. Tarif. 
xJb y>er«. voy. Taffetas. 
TlD^n voy. Taliniid. 
diUjÊf wm/. voy. Tombac. 
^jOL<à«j(f voy. Tamarin. 
•2JLjl:î vov. Tombac. 
c->^»h;" voy. Tanzimat. 
^UCu voy. Tincal. 
JUjj voy. Tincal. 
^Ixlj pfr«. \oy. Tincal. 
^>Jo, lun voy. AUianor, Tandon r. 
^^üj^ voy. Astronomie, a»i. 
U?^ voy. Tutie. 
JbLôyj^'CT'*. voy. Toutcna/;iie. 
^^ turc, voy. Toug. 
fj^y voy. Toman. 
^ voy. Carquois. 
nL^* voy. Zaïm. 



t.«y> voy. (îirbe. 



ÉTYMOLOGIQUE. 

m 

^Loü voy. Thul)an. 

«^JLaâ vuy. Salep. 

«p \0Y. A.Htruuomie, itj. 

JL^ voy. Astruiiomie, m 7. 

wJLsw voy. .\l|;«Mnb. 

^^Içb. voy. Ilcnjuio. 

^ll^ vov. <îilibar el Asli*f>ii. '1. 

iuL^ voy. Jupe. 

j-.^ voy. Algèbre. 

Ju;.:^ voy. Javaris. 

nI^Js^ voy. Zédoairc. 

j^Js^ voy. Astronomie, .'). 

^yij^ >oy. (îerboise. 

ïl^ voy. Jam>. 

j«^ voy. Jarde. 

ov.7^ voy. Djérid. 

P^ voyez Aslron. âi. Au lieu de 

1»^.^ Coupure, il faut lire jcnm^ 

djesniy Corps. 
c^^L^ voy. Julep. 
^^UÂob. voy. Zinzoliii. 
Nn^3^3 voy. Golgolha. 
4^^l^ voy. Gemmadi. 
^^ voy. Amalgame. 
^J^^ mal. voy. Jambosu. 
y*^ mal. voy. Jambose. 
niDa voy. Gémara. 
Sjt^ voy. Amalgame. 
^^^ voy. Djinn. 
^^'^Ka^ voy. G engeli. 
ji^^jL^ voy. Astronomie, 3o. 
*!j^^ voy. Bételgeuse, Astron. 18. 
(j^y^ voy. Chicane. 
Sjyş^ voy. Dame-jcanae. 
^La. voy. Alchimie, ik. 
Djn"^3 voy. Géhenne. 
^^vâi. voy. Alchimie, i/i. 



v-j 



INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



367 



ji^la- turc, voy. Ghiaoux. 
ca^la. pers. voy. Capoc. 
^i^yi^ turc, voy. Ghibouque. 
^^ turc, voy. Janissaire. 
jUCa* turc, vov. Gbacal. 
^Jlt^r^ ma/, voy. Ghampac. 
«21Ljl^ jjcr«. voy. Astronomie, i5. 
Ljy^ pers, voy. Gibet. 
^jlSj^a. jjer«. voy. Gbicane. 
J^ju:^ pers, voy. Gétérach. 

^La. voy. Albagëes. 

^^L^ voy. Hadji. 

yJJi t^ voy. Habzcli. 

wyJi (^^ voy. Habzéii. 

^yiJ\ L^-L^ voy. Alchimie, 1 1. 

Ju4t b;<w^ voy. Abelmosc. 

j-î-^ voy. Astronomie, 33. 

^^ voy. Fabrègue. 

33n voy. Hadji. 

^ voy. Alchimie, 38. 

Js>*>^ voy. Aichimie, 28. 

a3\y^ voy. Felouque. 

uim.^^ voy. Artichaut. 

'(j>y£iy^ voy. Artichaut. 

|.-a. voy. Harem. 

Ju»-a. voy. Harmale. 

^J**''^ voy. Alezan. 

^L&;^ voy. Assassin. 

J;é.>jbA. voy. Hachich. 

^LoAi. voy. Alezan. 

iüL^ voy. Houka. 

iul». voy, Helbe. 

^^JLfc. voy. Alépine. 

*UJL^ voy. Aufle. 

y^X^. voy. Falque. 

J^A^ voy. Huila. 

*U^ voy. Henné. 



Jyüî Ujk. voy. Orcanète. 
Jh;-h voy. Aihandal. 
^!^^ voy. Astronomie, a 8. 
o»^^. voy. Fomaihaut. 
*i^3A. voy. Houri. 
^^1^^ pers, voy. Houri. 
voy. Haje. 



^^yjlâ. turc, voy. Kadine. 
(jU. voy. Khan. 
*3Li. pers, voy. Khan, 
^jj^â. pers, voy. Khédive. 
^i*Â. voy. Garatch. 
^xt,;^-^ voy. Kharbéga. 
^T^ voy. Gorge. 
x«;^ tMrc, voy. Rusma. 
cjyyiiy^ voy. Artichaut, 
tjjj^ voy. Garoube. 
iôjjâ. voy. Caroube, 
^jjâ. voy. Magasin. 
Ss.\\^ voy. Kazine. 
vjl^yi ^-^ voy. Hatti-chérif. 
^jj^.l^ laÂ. voy. Hatti-chérif. 
^»In-^ voy. Ketmie. 
»^\JlL. voy. Gaphar. 
^UjLâ. voy. Gaftan. 
O^Kâ. voy. Ghalef. 
(jl^JU. voy. Galanga. 
aJLJL^ voy. Calife. 
^Ji:^^ voy. Khamsin. 
y^L^ voy. Alfangc. 
o,*;^î>^ voy. Algorithme. 
OsJL«^^ p^s. voy. Gourmand. 
3WSÂ. pers, voy. Chciranthe. 
(^WNÂ. voy. Cheiranthe. 

^!*> voy. Douar. 

^t*> pers, voy. Serdar. 



UICTIONNAIRE ÉTVMOLOGIQDE. 



4 



I 



^\i Imr, ïoï. iipj, 

^Tjjj vuy. Alilijliaran. 

^U.j VU}'. Asirooamit'. v. 

•3 prri. my. SoJiIit. 

İJİ ïoy. Doura. 

^Ijj ïoj. Donmic. 

■jJ voy. Dourti. 

is>i.jj périr, vuy. .Aiédarac. 

.>.J ïoy. Tartre. 

i^jjj ïoy. Tarlro. 

^^jj ïoy. Malroça. 

J3jj ïoy. Tarjfi;. 

^ji ïoy. Ouronic. 

g)j^ voy. Dorunic. 

j^jj loy. Dirbcm. 

^jj ma/. ïoy. Durion. 

üjl^j vDj. Dame-jcanoc. 

^^liA^ voy. Damas. 

•Ijj voy. Douar. 

^^ mal. voy. Durion. 

>j.> voy. Alclilinie, A. 

mUS,i> lurr, voy. Dolman. 

jÉjj ïoy. Doiim. 

55^ moi. ïoy. Dugong. 

jU^ voy. Dinar. 

u'j*» voï- Di" 

Jl,*i ïoy, Divi 

ïjj »oj. Do ura. 
^i voy. Denab el Mébulasit. 
i^Jii voy. Alchimie, 37. 
£^1 ji voy. Zilcadd. 
jLLUI jj voy. Zufagar. 
İLX)ÜLİI jj voy. Zilcadé. 
kjstj voy. Avive», 
f^ voy. Avives. 



I, Douane. 



Xklj voy. Raquette. 

,j>tj voy. Réia, et A«lroaomi«, 

»7 et aH. 
^^Ij voy. niubout. 
^Ij voy. Aiimcch. 
^j voy. Rob. 

vWj *oy- Bebet, llipopûe. 
^j voy. Arrobc. 
Vj*) voy. Ripopée. 
^3^ voy. Rabbin, 
jojj »oy. Ribi. 
Jstl<a>j voy. Mabari. 
i_-^j voy. Redjeb. 
S^) voy. Anel, Bigd. 
^j voy Biik Iluquer. 
iii^ voy Astronomie, lâ. 
iji^j voy. nidir. 
^j voy. Uortiise. 
j')j voy. Alchimie, 35. 
kjj voy. Gâche. 

£*^j voy. Rame. 
^j voy. Raquette. 
jL^ per<. voj. Bisle. 
j^^Ibj voy. Alchimie, au. 
ijt^j ïov. Récif. 
Jlsj voy. AiTtlel. 

pi voy. Raca. 

«ij voy. Rccamer. 

i^\ voy. Astronomie, i3. 

.iUj voy. Alchimie, ai. 

(jUj voy. Romaine. 

ÂiUj voy. Romaine. 

«..^j mol. voy. Ramboulau. 

^yt*^ ™al. voy. Rambonlan. 

^libjj voy. Ramadan. 

ifj voy. Tare. 



INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



261) 



*^3) P^^' ^oy» Roupie. 
fjii^^ mal voy. Rotin. 

^(h) ^^^' voy. Rock. 
^L-î^ pers. voy. Ribes. 
jL^^ voy. Ribes. 
j*,!^ voy. Ribes. 
j-S^ voy. Réis. 
Npn , vih?; ^oy. Raca. 
{y^^.) voy. Ribes. 

^l^ voy. Alchimie, 3i. 

»«>Ij per«. voy. Mirza. 

^Sy voy. Hasard. 

SSj^S'^ voy. Smala. 

yt^ voy. Zéen. 

Ob') voy. Assogue, Azolh. 

i^jjîj voy. Zaouia. 

•>W) voy. Civette. 

uW) voy. Astronomie, 29 et 3o. 

ù<i'^ voy. Alchimie, 5o, et Civette. 

ioULo^ voy. Sarhacane. 

i^>^'^ voy. Jubis. 

J-o) voy. Alchimie, 48, et Sébile. 

^Uwj voy. Alchimie, 3o. 

^!3*>^ voy. Zédoairc. 

^^ pers, voy. Jargon. 

U^; voy. Jargon. 
U^) jp«*». voy. Jargon. 
Ljp^ jP^'**' voy. Zurna, 
l^lj^^ pers, voy^ Girafe. 
^Ui^^ voy. Zérumbet. 
iUjj^ voy. Zërumbet. 
^)') voy. Alchimie, 99. 
iUU^ voy. Zaïm. 
^jîjJLc^ voy. Safran, 
/flx^ voy. Zaïm. 
ÂrfU^ voy. Zagaie. • 



27, et 



«15; voy. Zekkat. 

J) t«rc, voy. Zil. 

>Jj voy. Habzéli. 

iUd«^ voy. Smala. 

iöüj voy. Genel. 

J-i-jjj voy. Sébile. 

^lx?j voy. Alchimie, 27, et Tincal. 

yiar^ voy. Alchimie, 4 9. 

^Lxljj |?er». voy. Alchimie, 
Tincal. 

vjj3() voy. Assogue. 

S^S) voy. Zouidja. 

^) voy. Hasard. 

yîj-*,)) voy. Alchimie, 3 et 35 , et As- 
sogue. 

Os?) voy. Séide. 

Jijj^)^ voy. Salin. 

>İ3«>; pers. voy. Zédoaire. 
^LxJJ pCT*«. voy. Tincal. 
•jjr pers. voy. Assogue. 
»>^ per». voy. Assogue. 

osaLw voy. Scheat. 
^J^\^ voy. Saphène. 
^SLw ma/, voy. Sagou. 
yjfJL» wa/. voy. Rotin. 
^jL y .^İ^ voy. Sébeste. 
Om*» turc y voy. Chiper. 
($l^AM jt7er«. voy. Cipaye, Spahi. 
o<^ voy. Mos({uée. 
i^J^ voy. Salep. 
jàté pers, voy. Sérasquier, Serdar. 
(P^&5o)^ pers, voy. Saragousti. 
^^Ij-tt» per». voy. Sérail, Caravan- 
sérail. 
Ji^^ pers, voy. Tarbouch. 
^!J*u*/ per». voy. Serdar. 



270 



DICTIONNAIRE 



; ' 






S^^yàté voy. Sdrasquier. 

D^D"lt!5? voy. Séraphin. 

x*^ voy. Alcool, noie a. 

\j>jàté pers. voy. i^iirna. 

l^b^ pers. voy. Girafe. 

J3^ mal. voy. Zurna. 

^^yi^,^ voy. Jargon. 

3üfc^ voy. Salafi. 

^LMJLM voy. Gensal. 

(^yuw voy. Sophi. 

^J^: J ^ voy. Saphène. 

^jLw mal. voy. Sapan. 

»ULw voy. Alezan. 

(j>\SL»i voy. Escarpin. 

kjJ^ voy. Alchimie, 9. 

aCm voy. Sequii). 

JC«« voy. Sucre. 

P^Uw voy. Sélan. 

JLjJLfi p^Uw voy. Salamalec. 

*-U^ voy. Solive. 

^LLJLw voy. Sultan. 

^-.wJLm voy. Solive. 

J^ voy. Simoun. 

^Uw voy. Sumac. 

JUw voy. Azimech. 

Ju.«w wîo/. voy. Sébile. 

ok«>w voy. Zénith, Azimulb. 

^LM.«^M vojr. Gensal. 

oJuvM )/2a/. voy. Sumpit. 

^j.y-;,JUnm tna/. voy. Sarbacane. 

c:>^.«w voy. Azimuth. 

P^.«sM voy. Simoun. 

^ voy. MarBl. 

Ll»« voy. Séné. 

JlU.*» voy. Sumbul, Schibboleth. 

ÂJLkw voy. Sunnite. 

yjjL^a»» turc, voy. Sangiac. 

i^ voy. Sunnite. 



ÉTYMOLOGIQUE. 

(j\>>yM voy. Sultan. 
ï^yMi voy. Sourate. 
^^^^ pers. voy. Jargon. 
^U*« wîflr/. voy. Siamang. 
OsJ^ voy. Gid. 
<^>-j-*« voy. Cid. 
(jLa^muşam voy. Sesban. 
(jylXcMi voy. Jargon. 

c-*Li voy. Alchimie, 'S'A. 
ii^Lii voy. Ghachia. 
Jl^pers. voy. Ghàlc. 
öî-Lû voy. Astronomie, 16. 
»Lu per«. voy. Chah, Échecs. 
jUL^L;; furc, voy. Saïque. 
^ voy. Alchimie, 33. 
_ . û voy. Ghébec. 
ri3^ voy. Sabbat. 
Jl^ voy. Ghibouque. 
SSL.Ü voy. Ghébec. 
ri^aC? voy. Schibboleth. 
V^vû voy. Sirop, 
t^^ voy. Sirop. 
^j*s voy. Siroc. 
(^yü voy. Siroc. 
^Ljyï voy. Aximach. 
tjj*^ voy. Sirop. 
v>^ys voy. Ghérif, Hatti-chérif. 
L.:;i voy. Ghott. 
sàJouH voy. Gétérach. 
yLjus voy. Ghaban. 
f^yx.£i\oy. Astronomie, 17. 
wous voy. Sucre. 
jU-ûjpera. voy. Ghacal. 
Uljİİ voy. GhiiTon. 
. rillD^ voy. Sephirolh. 
JkSljui voy. Sécacul. 
Jli pers. voy. Téréniabin, note. 






r.-..i 



I 






INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



271 



^^ùJXii Yoy. Chaland. 

^^JLû voy. Siroc. 

J^JUi voy. Siroc. 

JU^ voy. Astronomie, 99. 

ww&«â pers. voy. Cimeterre. 

^*{^ voy. Scheva. 

J\y£i voy. Chewal. 

^^ voy. Cheikh, Echecs. 

(2^lia^ voy. Satan. 

^^In.> A voy. Cétérach. 

^5^ voy. Schiite. 

(^yàLo turc, voy. Chagrin. 

^LJO voy. Azerbe. 

^^OsA0 per». voy. Sadder. 

^tosAo voy. Soda. 

^OsAo voy. Zëdaron. 

^^,<>yo voy. Astronomie, 38. 

<^yuo turc, voy. Chagrin. 

SJuo voy. Sofa. 

yuo voy. Safre, Chiffre. 

»yJuo voy. Alchimie, h'j. 

i^^fJt^ voy. Astronomie, 87. 

yJLo voy. Sacre. 

£eljuo voy. Arsenal. 

Jü0 voy. Astronomie, i5. 

Jjwo voy. Sandal. 

cjyo voy. Soufi. 

(£,Ls voy. Dey. 
Juâ voy. Dub. 
yijA voy. Azerbe. 
iûuuô vov. Aidée. 

n^K3S voy. Sabaoth. 
FiSiS voy. Dame-jeanne. 

XAblb vov. Mélel. 



ÂSU? vov. Patard. 
y^\ia voy. Altaïr. 
wş-iLb voy. Tabaschir. 
J^ voy. Timbale. 
i^l^ voy. Matelas. 
sj^^^jo voy. Tarbouch. 
ij^jo voy. Estragon. 
^jo voy. Matelas. 
Xfc.^ voy. Tare. 
i^^'itï^^jo voy. Taraxacum. 
^j^Â.^ voy. Estragon. 
^^JLiijo voy. Taraxacum. 
y^jo voy. Tartre. 
^U-b voy. Téréniabin. 
;^jo voy. Matraca. 
JL^ voy. Tasse. 
f*^ voy. Talisman. 
^^ib voy. Talc. 
^^.-jlL? voy. Tambour. 
»A^^ turCf voy. Doliman. 

c^Uà vov. Dey. 

^Ic voy. Avarie. 

yjlc voy. Uléma. 

*L.c voy. Caban. 

yy^ voy. Astronomie , 8. 

jiU£ voy. Tabis. 

(jU>x voy. Ottomane. 

ç^ic voy. Alezan. 

(j^Lê^t ^ voy. Azamoglan. 

^jOsÊ voy. Adène. 

»*>lyB voy. Algarade. 

t-*-£ voy. Arabe. 

*^y£. voy. Charabia. 

ciljB voy. Tarif. 

^3j£ voy. Arack. 

(^y£. voy. Arack. 



272 



DICTIONNAIRE 



, t 



S^r voy. Gadi , Sérarsquier. 
Xy)t\^^ voy. Astarolh. 
y&^ voy. Achour. 
^y£i^ voy. Achour. 
i(^La£ voy. Alizari. 
«>^UakC voy. Alchimie, a 3. 
iC,>yL£, vssi ^ -vc voy. Afrile. 
tu\jL& voy. Alchimie, 6. 
v't** voy. Astronomie, a^ 6m. 
*lKc vov. Uléma. 
iJ^U voy. İmaret. 
Hü^ voy. Gomor. 
Jjs voy. Amalgame. 
^Ufi voy. Astronomie, 3. 
yS^ voy. Ambre. 
cs^yJCiLe voy. Alancabulh. 
^Sy^ voy. Avarie. 
^!^^ voy. Avanie. 
Sit^SyA voy. Avanie. 
^j^ voy. Ayan. 

»^l£ voy. Algarade. 
io^U voy. Razzia. 
^Uc voy. Alchimie, 5. 
jM^t.>s£ voy. Gamache. 
t-»t*£ voy. Astronomie, 7. 
jLj£ voy. Grabeler. 
ji^ voy. Garbin. 
Asf^yà pers. voy. Gourgandine. 
Oy voy. Garafe. 
Jî^ voy. Gazelle. 
J'j voy. Ghazel. 
tf^us voy. Razzia. 
Lo^ voy. Astronomie, 6. 
J3X voy. Algol, Goule. 
^ voy. Grèbe. 



ÉTYMOLOGIQUE. 

j.#^U jp<?r«. voy.»Parsis. 

•jcli voy. Fagarier. 

«x-jU voy. Alphenic. 

(^y:3 voy. Fetva. 

ù^ voy. Alphard, Fardeau. 

*d.>^ voy. Farde, Fardeau. 

^^ voy. Alfier, Haras, et Astro- 

nnniip. i i . 



nomie, ii 



ji«jU voy. Alfier. 



rj> pers. voy. Farsange. 
jo^ voy. Hardes. 
oô^ voy. Astronomie, 39. 
yU^ voy. Firman. 
yjpu*i voy. Abricot. 
ÂA^ voy. Alchimie, 39. 
jiûi voy. Potiron. 
j^yLi voy. Gabas. 
wJii voy. Faquir. 
aC3 voy. Astronomie, 12. 
^>ii voy. Fellah. 
jj3 voy. Astronomie, 33. 
İÜÜ3 voy. Falaque. 
liUi voy. Felouque. 
â5^ voy. Felouque. 
c:>>^ *i voy. Fomalhaut. 
^JOLJ voy. Fonde. 
tilJLi voy. Alphanetle, Fennec. 
SJLJJ voy. Fanèque. 
i(j> voy. Alizari, note, 
S3^ voy. Foutah. 
*b^ voy. Foutah. 
J-ï> voy. Fou, Marfil. 
JiUi voy. Filali. 

jSl* tna/. voy. Fagarier. 
^^ mal. voy. Gulta-percha. 
3u6j3 wai. voy. Prao. 
ğJ^>3cs mal. voy. Pangolin. 
9yLs wa/. voy. Papou. 




INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



273 



US. 



^JXJ^ mal. voy. Pantoun 
^J0^ mal. voy. Pandan 
»3^ mal. voy. Gajeput. 
1*^ algé\ voy. Goum. 
Y»^ mal. voy. Papou. 
^^ mal. voy. Upas. 

y*>U ittrc, voy. Kadine. 

j*.3.>l5 voy. Albatros. 

^Lw^U turc-orient, voy. Fennec. 

^\3 voy. Alcade, Cadi. 

iUsU voy. Gakile. 

uJU voy. Galibre. 

oo^ voy. Gaïd. 

^3^1» voy. Gaïque. 

pUU A^U» voy. Gaïmacan. 

^xU Étire, voy. Kaïmac. 

3p voy. Gab. 

^Ls voy. Gaban. 

aJLs voy. Gabelle. 

iuS voy. Alcôve. 

J^, ?3p voy. Gabale. 

iU^ voy. Kabyle. 

^ turc, voy. Gapigi. 

5^ turc, voy. Gapigi. 

SuJl voy. Gaupe. 

f^pers. voy. Gaupe. 

J-OÖ voy. Kadoche. 

\^\lp voy. Kadoche. 

N"1p voy. Garaïte. 

iö\Jiper8. voy. Garafe. 

ji^!y» «Mrc, voy. Garaguouse. 

yiJy» voy. Garaque. 

(j\yA voy. Alcoran. 

O.y» voy. Gourbi. 

*byi voy. Garthame. 

^y3 voy. Alchimie , 1 1 . 

^yiyH voy. Garaque. 



Axj«y»J» voy. Gufcuma. 

'yy^ voy. Alkermès , Kermès. 

<^j«J» voy. Gramoisi. 

(j3 voy. Garme. 

^y^ »y» voy. Garagueuse. 

^«>y» voy. Alchimie, i. 

iUtâi voy. Gasauba. 

^,ji^w voy. Gadie. 

4--Ja3 voy. Astronomie, 3i. 

(j! Jaj» voy. Goudron. 

çjLs voy. Goton, Hoqueton. 

(jUii voy. Gafetan. 

jaiS voy. Gabas. 

»:^ voy. Galfater. 

i-Ji voy. Astronomie, a 4 et a 4 6is. 

wî^JlS voy. Golback. 

<5-U voy. Alchimie, i6. 

vJUs voy. Galfater. 

iUJi voy. Galfater. 

laJÜi voy. Galfater. 

^LkiAs voy. Golcothar. 

JM» voy. Galam. 

^OsJlU pera. voy. Galender. 

JJ voy. Alcali. 

(jliŞS pars. voy. Galioun. 

(J3-J3 jper«. voy. Galioun. 

^ voy. Alchimie, 10. 

^osjL» voy. Gandi. 

^LkiS voy. Quintal. 

İCUjL» voy. Guine. 

^y^^y» per«. voy. Kurtchis. 

Jucjiiji voy. Golougli. 

f^^pers. voy. Gaupe. 

b!jo voy. Garât. 

j..h.>^ voy. Astronomie, 20. 

j^ turc y voy. Kaïmac. 



JblS'voy. Ghébule. 



1« 



*•' 



274 DICTIONNAIRE 

JolS'voy. Chébule. 
^jfjS pers, voy. Kabin. 
^a^\S maL voy. Galiang. 
j»»b voy. Casse. 
KjSperë. V. Casse. 
*>l5^voy. Cafard. 
^^iS'voy. Camphre. 
y^\S^maL voy. Capoc. 
JL5l5'voy. Alkékengc. 
GyftLj per«. voy. Carabe. 
iOjs^\5 mal. voy. Cajeput. 
J^^.l5^ ma/, voy. Laque. 
ioL5^voy. Cubèbe. 
o^^^voy. Alchimie, 45. 
wwAS'voy. Astronomie, a 6. 
^^^ per». voy. Caban. 
losdfs5^voy. Alezan. 
^^\^ perf, voy. Goudron. 
Jli voy. Alcool. 
iiôSmaL vo^. Kadelée. 
»i>S pers. voy. Pagode. 
1İ voy. Cor. 
^!l5^voy. Alcarraza. 
A5l5^voy. Curcuma. 
DS"13 voy. Curcuma. 
SXSyoy. Curcuma. 
J^^S mal. voy. Carambolier. 
^ü^Smal. voy. Carmantine. 
ij\y.£ per», voy. Caravane. 
<^!-m«j!3^j»^«. voy. Caravansérail. 
0^3^)13 voy. Chérubin. 
Ijj^voy. Carvi. 
^S mal. voy. Criss. 
jjî^voy. Couscous. 
f^^Sy*^ mal. voy. Casoar. 
c:>3d&5^voy. Cuscute, 
byi^'voy. Cuscute. 
jyû5^voy. Cuscute. 



^i> 



ÉTVMOLOr.IQlii;. 

làyu^^voy. Cusculo. 

iuji5^vov. Caaba. 

^U5^voy. Cafard. 

^iSiSmal. voy. Caliang. 

ySS mal. voy. Cacatoès. 

<^3^ma/. voy. Caladion. 

^^ mal. voy. Calapite. 

4-Jj voy. Patard, et Astron. a à. 

yî^--lo ma/, voy. Calambac. 

ti^voy. Camocan. 

(£y^jSmal. voy. Canari. 

^jS mal, voy. Canang. 

J^îSmal. voy. Kanchil. 

1^33 voy. Cinnor. 

>* ^mal. voy. Caraque. 

D^D voy. Casse. 

^^ peri. voy. Cos. 

dii^tiirc, voy. Kiosque. 

>tf^3 voy. Couschite. 

iüj^voy. Coufique. 

»3^ \s^^ mal. voy. Ciililaban. 

b^^S'voy. Carabe. 

»^45^ voy. Café. 

^ mal. voy. Kima. 

sù^ mal. voy. Camocan. 

L.ft5^voy. Alchimie. 

y^ mal. voy. Calambac. 
jSpers. voy. Giaour, Guèbre. 
fcSmal. voy. Gutte (Gomme-). 
-^ KÔmal. voy. Gutta-percha. 
A«l«5 ma/, voy. Gourame. 
(^\S mal. voy. Gourame. 
9ylSmal. voy. Goura. 
jSpers. voy. Téréniabin. 
jSpers. voy. Julep. 
u»iOj»cr«. voy. Julep. 
ma/, voy. Gambir. 




^ 



INDEX DÉS 

^yS mal. voy. Goniuli. 
JyMtO^mal. voy. Gandasuli. 
Jyù^mal. voy. Gandole. 
^pers. voy. Giaour. 
»^^mal. voy. Goura. 
'^pmal. voy. Gong. 
^^mal. voy. Pangolin. 
ijp ipeT%, voy. Jargon. 
^^mal. voy. Gaiambac. 
^ijLS mai, voy. Gecko. 

^)^) jJI^ voy. Hallali. 

^ ma/, voy. Gouliiaban. 

j^^3^ voy. Azur. 

j.^il voy. Lisme. 

e^'yà voy. Lisme. 

j'>^;^ voy. Azur. 

•^lâJ^ |?cr«. voy. Azur. 

ovA^ ma/, voy. Langit. 

Ji) jpcrs. voy. Laque. 

(^^ voy. Elémi. 

09^ ma/, voy. Gambir. 

^yà mal voy. Gulilaban. 

^^LJ voy. Oliban. 

^^^L^ yLJ voy. Benjoin. 

W voy. Lebbeck. 

2^ voy. Log. 

İUÜ voy. Lisme. 

^5CûJ j»er«. voy. Cadi , Lascar. 

^yj voy. Loocb. 

jnİ^5C&J ma/, voy. Galanga. 

bUü voy. Alicate. 

dJ voy. Laque. 

lüb voy. Talmnd. 

^yU mal. voy. Lampoujanc. 

wcjj ma/, voy. Lanlard. 

(^>P ww/. voy. Lori. 

^ri'^^^ voy.. Léviatlian. 



MOTS ORIENTAUX. 

J>LJ voy. Lilas. 
•• A^ j9^<. voy. Lilas. 
dULJ voy. Lilas. 
^ULJ ;7er<. voy. Lilas. 
JuJLJ per<. voy. Lilas. 
S^ voy. Limon. 
^^^ voy. Limon. 

»U voy. Alchimie, j8. 
v::>U voy. Mal. 
f c:>U mal. voy. Ayan. 
JlsU voy. Mëtel. 
(j^^iU voy. Mëzéréon. 
(jl^^^U voy. Mézéréon. 
JiL» voy. Mâche. 
^^U voy. Mahonne. 
^U ma/, voy. Manucodc. 
tj.*.g?j"* voy. Malassins. 
jLlJU voy. Mescal. i4(2e/tt. 
AJutLşs voy. Amalgame. 
(^MM^ voy. Almageste. 
AtOw^ voy. Medjidieh. 
pjss voy. Moharrem. 
«^Jlss voy. Mahaleb. 
oc:^ voy. Mahométan. 
çj:^ voy. Astronomie, 35. 
Ue: voy. Moka. 
»yoLis: voy. Mohatra. 
^J'^ voy. Magasin. 
yl⣠voy. Moire. 

M 

j^ voy. Almude. 
lu 1 niD voy. Almude. 
İLmjOs.* voy. Medreça. 
L^\y voy. Maraboul. 
^^Jû^t«^ voy. Maravédis. 
y>j* voy. Mortaise. 
JbjA voy. Alchimie, 19. 
4^Uh.^ voy. Aimargen. 



275 



276 



DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE. 



3jwm/ »^yt pei'8, voy. Alchimie, /n. 

p^^ voy. Astronomie, lo. 

ÜLyâJj* voy. Marcassile. 

jt.ft.;^A.y voy. Marcassile. 

Uausd&ijA voy. Marcassile. 

«^^51« voy. Markab. 

^yA voy. Moringe. 

^y0 voy. Moringe. 

f^yê voy. Aslronomic, 3(). 

ib^y« voy. Madrague. 

c->yüw>M« voy. Mosarabe. 

•Xafi^^ voy. Mosquée. 

Ïyà6!^ voy. Mascarade. 

j> *M.c voy. Mistique. 

wîJLw* voy. Musc. 

^. » X "***-* voy. Mesquin. 

^■i^M-» voy. Musulman. 

JU»*^ voy. Mousselin. 

m^DD voy. Massore. 

n^^D voy. Miscbna. 

JoâA voy. Alchimie, Atı. 

y3-Lfl^ voy. Bangue. 

ftJ&« voy. Malras. 

^J^ voy. Matelas. 

SsJaa voy. Malraca. 

'i^yjAJè voy. Matamore. 

âjOou» voy. Almadie. 

^jjj^yu» voy. Mézéréon. 

tjyu voy. Garbin. 

'iyks voy. Almagra. 

txk« ma/, voy. Mangue. 

owkMM« ma/, voy. Mangoustan. 

r ^^xm mal, voy. Manglier. 

^j*^jïxLt ma/, voy. Mangoustan. 

^^jJm^SjU mal. voy. Mangoustan. 

^^Jü^ voy. Mufti. 

^Ub» voy. Macabre. 

püL* voy. Caimacan. 



cd]^aİJj$ v6y. Almicantaral. 
<^^LC* voy. Moucre. 
J>U ma/, voy. Emblic. 
^ voy. Aicbimic, 60. 
"îjvD voy. Melcbile, Molocli. 
L^^ voy. Mélochie. 
»if^yXje voy. Mélochie. 
iu5^ voy. Mélochie. 
^Jt mal. voy. Bambou. 
Iju voy. Almène. 
Ji^ljL» voy. Minaret. 
^j'-^lt U furc; voy. Mangal. 
(£'^\y» voy. Moise. 
Jo^ pers. voy. Mobed. 

M 

(jiyt voy. Muezzin. 
<£yy voy. Astronomie, 36. 
j^, 5^^ voy. Musacées. 
^yê voy. Mousson. 
J^idyt voy. Mousseline. 
oJ^ voy. Mulâtre. 
J^ voy. Mollah. 
^yĕ voy. Momie. 
^j^juj;« voy. Miramolin. 
L^yt^ voy. Momie. 
iLw*^ voy. Momie. 
<5^L^ voy. Mahari. 
y^ voy. Mahari. 
0OL4A voy. Olinde. 
kws.» per«. voy. Mirza. 
Jlşj» j:;er«. voy. Mils. 
(j)^.^ voy. Maimon. 
lju« mal. voy. Mainate. 

JujÜÎ tjlj voy. Marfil. 
jsa».L3 voy. Astronomie, 10. 
^U voy. Minaret. 
Jpjlj voy. Narghileh. 
»^^U voy. Noria. 




, ■> 



INDEX DES MOTS ORIENTAUX. 



277 



Ajü perë, voy. Naffe. 

^Lj voy. Nacaire. 

*-oü voy. Nabab. 

l&AJ voy. Nabalhéen. 

İÜLJ voy. Nabca. 

j^L*»* voy. Alchimie, A 6. 

^lid voy. Nuque. 

^,iî^ voy. Neskhi. 

^JJy^ voy. Nizeré. 

^^LâJ voy. Mcbimie, uo. 

(f^LâJ per«. voy. Nichan. 

(jyJ^^ voy. NatroD. 

JjÂj voy. Nizam. 

^-Jâj voy. Nadir. 

yjû voy. Noria. 

J-JÜ voy. Benetnach. 

S^ voy. Nafie. 

Î^Üü voy. Nacaire. 

jèJu voy. Nacaire. 

j-c voy. Nems. 

(^\y voy. Nabab. 

s:>^yj pers, voy. Alchimie, 63. 

»;jp voy. Alchimie, a a. 

(£^ mal. voy. Lori. 

y>^ voy. Nénufar. 

^ voy. Anil. 

aLj ma/, voy. Nipa. 

Juj voy. Anil, Lilas, Nénufar. 

^^ perg. voy. Lilas. 

3O Jlj p^«. voy. Nilgaut. 

yyU3 voy. Nénufar. 

id^ pers. voy. Lilas, Anil. 



yyLJ voy. Nénufar. 

ç3\^ voy. Wéga. 
»jj|3 voy. Validé. 
JI3 voy. Wali. 
j^^ voy. Matassins. 
J^ voy. Varan. 
yrt}i voy. Alguazil, Visir. 
SL3^ voy. Ocque. 
*rf^3 voy. Vilayet. 
A^3 j9^<. voy. Valise. 
iCtfşüj voy. Valise. 

M 

i-^Là) voy. Wahabite. 

9^ voy. Hégire. 

Hyà voy. Hare t. 

n> ^VSl voy. Alléluia. 

«xJL^ voy. Olinde. 

<£o<LA voy. Tamarin. 

^!^ voy. Avanie. 

^yà ma/, voy. Orang-oulau. 

}<i-y>;jf^n voy. Hosanna. 

J^ voy. Houle. 

^Ubl^. turc, voy. Yalagh; 
çjif^li. voy. Jasmin, 
oo vov. Yed. 

T. j 

pj^^ «x^ voy. Bétefgeuse. 
^y^yn voy. Gerboise. 
(^yc^fS^, voy. Janissaire. 
jLcvoy. Astronomie, 9. 
^3^> voy. Jubilé. 
t))T\'^ voy. Jéhovah. 



' ■ 



an. 



\ 



•^ 



APPENDICE. 



Arsenal. Parmi les exemples d'expressions arabes où un 
mot est précédé de l'article, bien que suivi de son complé- 
ment, on peut citer iL->b j-ihJ' ar-roub* dàîra, quadrant, 
quart de cercle. Voyez Ahoui-^^éfdi, A Imageste, fol. 1 1 v*. 
(Man. n° ii38, ancien fonds arabe de la Bibliothèque 
nationale. ) 

Astronomie. Dans l'explication du mot cazımı, au lieu de 
^ys^ djezm, coupure, il faut lire •cwu:^* djesm, corps, mot 
constamment employé par les astronomes en parlant des 
astres doués d'un diamètre apparent, ^y^ est une fausse 
lecture pour *j-a** djinn , qui se dit, en effet, des corps 
célestes. 

SiCLE. Poids et monnaie chez les Hébreux. Ce mot, qui 
nous est venu par le latin de la Bible, siclus, est l'hébreu 
h\>^ cheqel, qui se rattache à la racine chaqal, peser, en 

arabe JJü thaqal (Voyez au mot Mescal, p. 2 33.) 



>f , 



■ \ 



TABLE DES MATIERES. 



. Pages. 

Préface i 

Système de transcription des mots orientaux xiv 

Titres des principaux dictionnaires cités xv 

Dictionnaire étymologique i 

Additions 282 

Index des mots européens ; 235 

Index des mots arabes, persans, turcs, malais et hébreux. . . 268 

Appendice 278 



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