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MİCROFİLMED
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DICTIONNAIRE
ETYMOLOGIQUE
DES MOTS FRANÇAIS
D'ORIGINK ORIENTALE.
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DU MÉMK AUTEUH:
Les Aventures d'Antar, fils de Gheddad. roman traduit de Tarahe. Paris,
Hetzel, in-12 , 3 francs.
L'Almageste ou Traité t^aslronomie d'AbouU-Wéfa , texte arabe d'après ie
manuscrit de la Bibliothèque nationale, accompagné (Vime traduction
française et de notes. (Pour paraître prochainement.)
LIBIUIUIE lUCHKTTE KT (X
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DICTIONNAIRE
ÉTYMOLOGIQUE
DES MOTS FRANÇAIS
DORIGINE ORIENTALE
(ARABE, PERSAN, TURC, HËRKEU. MALAIS)
L. MARCEL DEVIC.
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II
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PRÉFACE.
Sous le nom de langues orientales, on doit com-
prendre tous les idiomes de l'Asie , depuis l'arabe et
le turc, parlés sur les côtes méditerranéennes, jus-
qu'au chinois et au japonais qui touchent au Grand
Océan. On y peut joindre le groupe des idiomes océa-
niens, dont le malais est le type le plus répandu.
Grâce à l'humeur voyageuse de l'Européen, poussé
par la curiosité scientifique ou par les besoins du
commerce, il n'est peut-être pas une de ces langues,
jusqu'au dialecte le plus ignoré du massif altaïque,
qui n'ait glissé quelque mot dans nos vocabulaires.
Un dictionnaire vraiment complet de tous les termes
français d'origine orientale devrait donc toucher,
par quelque point, à la presque totalité des langages
qui se rencontrent à l'est de l'Europe, depuis le
a5® méridien jusqu'au i8o% c'est-à-dire sur près de
la moitié de la surface terrestre.
En entreprenant le présent ouvrage , nous n'avions
garde de nous essayer à une œuvre d'une telle éten-
due et si fort au-dessus de notre compétence. Ne
sutor ultra crepidam, dit le plus sage des proverbes.
Le groupe embrassé dans ce livre ne comprend que
des langues musulmanes, l'arabe, le persan, le turc
et le malais (avec le javanais). On y a joint l'hé-
breu, langue sœur de l'arabe. A vrai dire, si l'on
À
II PREFACE.
ajoutait à notre recueil les mots d'origine chinoise,
japonaise, siamoise, hindoue, etc. que nous avons
été forcés d'omettre, le volume n'en serait pas nota-
blement grossi. Peut-être même la plupart des
termes de cette catégorie s'y rencontrent-ils comme
nous étant parvenus par l'intermédiaire des Arabes
qui fréquentaient les mers de la Chine plusieurs
siècles avant les voyages de Marco Polo, ou bien par
le malais qui, dans l'extrême Orient, joue, comme
on sait, le même rôle que la langue franque aux
Echelles du Levant, et sert aux échanges commer-
ciaux entre toutes les nations du globe attirées par
l'appât du lucre en ces lointaines et riches contrées.
Quoique neuf en divers points, ce travail n'est
pas le premier auquel ait donné lieu la recherche
des éléments orientaux introduits dans notre voca-
bulaire. Outre les publications assez nombreuses de
savants étrangers tels que Cobarruvias, Sousa, Ma-
rina, Moura, Diez, Müller, Mahn, Narducci, etc.
qui, sans s'occuper spécialement du français, ont
cependant éclairci bien des faits touchant l'origine
arabe d'un certain nombre de nos vocables, nous
avons en notre langue un ouvrage, dans lequel, sur
la foi du titre, on pourrait espérer trouver tout ce
qui se rapporte à ce genre de recherches. La pre-
mière édition du Dictionnaire étymologiqiœ des mots
français dérivés de l'arabe, du persan et du turc, par
M. Pihan (1867), avait attiré l'indulgente attention
du savant Et. Quatremère; la seconde, qui est de
1866, a été examinée, avec une bienveillance un
peu plus sévère peut-être, par M. Defrémery, si
•
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PRÉFACE. ni
compétent en ces matières. Je ne m'arrêterai pas
à refaire la critique de cette œuvre qui, en dehors
des questions étymologiques, offre quelques rensei-
gnements utiles et des rapprochements curieux.
Un livre dune tout autre portée, écrit aussi en
français, quoique l'auteur appartienne à une nation
étrangère, est le Glossaire des mots espagnols et por^
tugais dérivés de V arabe, par M. Engelmann, accru
dans une forte proportion et largement amélioré
par M. Dozy, le savant professeur de Leyde. Le
nombre considérable des mots qui nous sont venus
de l'arabe par l'intermédiaire des langues hispa-
niques, ou qui, en tout cas, nous sont communs
avec ces idiomes, fait du glossaire de M. Dozy un
ouvrage presque aussi utile à nos philologues qu'à
ceux de la Péninsule. Néanmoins, il ne saurait suf-
fire pour la langue française qui a reçu bien des
mots de même provenance par d'autres canaux que
l'espagnol et le portugais. D'ailleurs, cet ouvrage,
plein de science et de saine critique, honoré même
des suffrages de l'Institut, ne sort pas du domaine
de la langue arabe et ne s'occupe pas des autres
langues dé l'Orient.
Il est vrai que , parmi ces langues , l'arabe seul a
eu une influence vraiment sensible sur notre voca-
bulaire , influence médiocre assurément, cependant
plus notable que certains lexicologues ne consentent
à l'admettre. Il y a chez ces linguistes une sorte de
répugnance à accepter une étymologie arabe pour
tout mot qui ne désigne pas un objet spécial à l'O-
rient. Ils oublient trop que, malgré l'hostilité reli-
A.
IV PTIEFACE.
gieuse et la différence des races, une lan{jue qui,
pendant plusieurs siècles, a dominé sur le bassin
méditerranéen, une langue dans laquelle, mieux
qu'en toute autre, s'écrivaient et s'enseignaient les
principales sciences au moyen âge, ne pouvait man-
quer d'introduire chez les nations voisines, infé-
rieures en bien des points, un bon nombre de mots,
acceptés dans les arts et même dans la langue cou-
rante.
Il serait superflu de refaire ici l'histoire des rela-
tions de l'Occident chrétien et de l'Orient musul-
man, de parler des échanges commerciaux, des
croisades, de la longue domination des Maures en
Espagne, de la conquête de la Sicile, de l'occupa-
tion d'un lambeau de la France méridionale par les
sectateurs de l'Islam; il n'est pas nécessaire de rap-
peler le rôle joué dans l'enseignement de toute l'Eu-
rope par les universités arabes de Séville, de To-
lède, de Grenade, de Cordoue\ la diffusion soit di-
recte, soit par traductions latines, des livres arabes
. de mathématiques, d'astronomie, de médecine,
d'alchimie. Ce sont des faits connus de tous et qui
justifient pleinement la recherche, dans l'arabe, de
toute étymologie française, dont le latin, le germa-
nique, le celtique ne peuvent rendre compte.
Ces recherches, à vrai dire, sont parfois bien
scabreuses. La richesse, ou plutôt le chaos, je ne
dis pas de la langue, mais des lexiques arabes, dans
^ On peut voir à ce sujet V Histoire des sciences tiaiureUes au moyen âge,
par F. A. Pouchet. Voyez aussi les Recherches de M. Jourdain sur les traduc-
tions d'Aristote.
'%
PREFACE. V
lesquels, suivant le mot très-juste de l'auteur de Y His-
toire des langues sémitiques^ on peut avec quelque
bonne volonté trouver tout ce qu'on désire; cette su-
i*abondance détestable de termes aux significations
vagues et contradictoires qui, au fond et à y regarder
de près, n'existe pas plus en arabe qu'en toute autre
langue et nous semble due surtout au désir qu'éprouve
tout lexicographe de grossir son recueil; enfin cette
profusion de prétendus synonymes, plus apparente
que réelle, est, pour l'étymologiste qui abuse du
dictionnaire, un piège sans cesse t-endu dont il ne
sait pas toujours se garder. L'analogie plus ou moins
forcée de son et de sens, trop facile à rencontrer
lorsqu'on veut établir une étymologie à l'aide des
seuls lexiques, conduit à des assimilations souvent
aussi trompeuses que séduisantes.
Nous n'avons pas ici, pour nous guider, cet en-
semble de règles phonétiques, si parfaitement étabH
pour les langues romanes que, d'un mot français
donné, on peut, presque à coup sûr, remonter à
son prototype latin. MM. Engelmann et Dozy, s'oc-
cupant du passage de l'arabe à l'espagnol, ont pu
essayer, non sans succès, de donner des règles du
même genre appropriées à leur sujet. Le grand
nombre des mots passés du premier de ces idiomes
dans le second, grâce au contact prolongé des deux
races, a permis de reconnaître quelques principes
d'équivalence très-propres à éclairer dans le cas des
étymologies douteuses.
En français, il faut le dire, un travail pareil serait
bien difficile et ne pourrait, ce semble, conduire à
#
VI PREFACE.
aucun résultat positif. Outre que ie nombre des
mots qui permettraient la comparaison est beaucoup
plus restreint, car on ne devrait pas faire usage de
ceux qui nous soi^ venus indirectement par les autres
langues romanes, n'oublions pas quil n'y a jamais
eu, entre les Français et les Musulmans, des rap-
ports d'une persistance suffisante pour façonner l'o-
reille et la bouche de nos pères à un système régu-
lier de traduction vocale.
Dans le français, des expressions telles que can-
darille pour cantharide, colichemarde pour Kœnigs-
mark, sont des bizarreries assez rares tant qu'il s'a-
git d'emprunts au latin, au grec et même au germa-
nique. Ces altérations extraordinaires sont au con-
traire fréquentes pour les mots empruntés à l'arabe.
Qui reconnaîtrait au premier abord les noms propres
de Chems-eddtn, D/asr-eddin, Kheir-eddin, sous les
formes étrangement défigurées de Sensadonias , Nos-
cardın, Hartadan, que nous transmettent les anciens
chroniqueurs?
Nos mots d'origine latine se groupent en deux
classes bien distinctes : d'une part les termes de
formation populaire, reçus par l'oreille, altérés
suivant certaines lois phonétiques par les organes
vocaux, écrits ensuite d'après leur nouveau son;
d'autre part, les mots dits de formation savante,
calqués sur les vocables latins, sans égard à la pro-
nonciation déjà oubliée. Si , pour les mots d'origine
arabe , on veut faire une distinction du même genre ,
peut-être croira-t-on que ceux de la seconde classe,
termes scientifiques empruntés aux livres plus qu'à
PRÉFACE. VII
renseignement oral, et simplement transcrits en
caractères latins, n'ont dû subir aucune altération
comparable à celles que nous venons de citer. Cela
est vrai en bien des cas. Mais la diversité des deux
systèmes graphiques est de telle nature que les
transcripteurs embarrassés, essayant toutes les fa-
çons de rendre les articulations inconnues à leur
propre langue , arrivent à nous transmettre de l'ori-
ginal arabe des copies presque méconnaissables.
Ajoutons que pour des termes rarement et diffi-
cilement prononcés , les erreurs de copistes sont fré-
quentes; le t et le c, l'n et Yu, le groupe ni et la
lettre m, se mettent l'un pour l'autre à tort et à
travers, et donnent lieu à des multiplicités de formes
que plus tard, après l'invention de l'imprimerie, les
éditeurs ont reproduites sans critique et définitive-
ment fixées dans la langue. C'est ainsi, pour en
donner un seul exemple, que V Astronomie de La-
lande, parlant de l'étoile de première grandeur or-
dinairement appelée Fomalhaut (en arabe, foum-aU
haotUy la bouche du poisson) , cite cinq à six formes de
ce nom prises dans divers auteurs, telles que fomaha-
na, fumahant, fomahaut, fontabant, Jùmolcnti^ etc.
Pour établir l'origine arabe d'un mot français, il
faudrait donc s'attacher surtout à connaître l'histoire
de ce mot, en observer les diverses formes, l'étudier
dans les autres langues romanes, l'atteindre aussi
loin que possible dans son passé, et s'assurer de la
route qu'il a pu suivre pour venir jusqu'à nous : tra-
vail plus aisé à prescrire qu'à exécuter.
Toutefois, cet examen est souvent facilité par la
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PRÉFACE. VII
l'enseignement oral, et simplement transcrits en
caractères latins, n'ont dû subir aucune altération
comparable à celles que nous venons de citer. Gela
est vrai en bien des cas. Mais la diversité des deux
systèmes graphiques est de telle nature que les
transcripteurs embarrassés; essayant toutes les fa-
çons de rendre les articulations inconnues à leur
propre langue, arrivent à nous transmettre de l'ori-
ginal arabe des copies presque méconnaissables.
Ajoutons que pour des termes rarement et diflB-
cilement prononcés , les erreurs de copistes sont fré-
quentes; le t et le c, Yn et l'w, le graupe ni et la
lettre m, se mettent l'un pour l'autre à tort et à
travers, et donnent lieu à des multiplicités de formes
que plus tard, après l'invention de l'imprimerie, les
éditeurs ont reproduites sans critique et définitive-
ment fixées dans la langue. C'est ainsi, pour en
donner un seul exemple, que Y Astronomie de La-
lande, parlant de l'étoile de première grandeur or-
dinairement appelée Fomalhaut (en arabe, foumnilr
haout, la bouche du poisson) , cite cinq à six formes de
ce nom prises dans divers auteurs, telles que/omaAa-
na, fumahanty fomahaut, fontabant, fomolcntiy etc.
Pour établir l'origine arabe d'un mot français , il
faudrait donc s'attacher surtout à connaître l'histoire
de ce mot, en observer les diverses formes, l'étudier
dans les autres langues romanes, l'atteindre aussi
loin que possible dans son passé, et s'assurer de la
route qu'il a pu suivre pour venir jusqu'à nous : tra-
vail plus aisé à prescrire qu'à exécuter.
Toutefois, cet examen est souvent facilité par la
I
m0
VIII PRÉFACE.
nature même des termes à considérer. Ceux-ci, en
effet, appartiennent surtout aux sciences et aux arts;
et lorsqu'une expression technique de sens bien dé-
fini, lorsqu'un nom de drogue, d'animal, de plante,
de vêtement existe simultanément en français et en
arabe, le problème se borne souvent à savoir dans
laquelle des deux langues le vocable se rencontre le
plus anciennement. Les dictionnaires arabes que
nous possédons ne fournissent malheureusement que
de rares indications sur l'âge des mots. Il y faut
suppléer à l'aide de lexiques particuliers d'auteurs
ou d'époques, œuvres rares, et par la lecture des
écrivains arabes eux-mêmes. Heureux les étymolo-
gistes qui ont eu le loisir et les facultés nécessaires
pour acquérir l'érudition d'un de Sacy, d'un Qua-
tremère, d'un Dozy ou d'un Defrémery!
Les mots empruntés au turc sont bien loin d'of-
frir des difficultés étymologiques comparables à
celles des mots qu'on veut rattacher à l'arabe. Soit
que nous les ayons reçus directement par des com-
patriotes, soit que nous les devions à l'italien ou au
grec moderne, les vocables fort peu nombreux pris
par nous à la langue ottomane sont presque tou-
jours aisément reconnaissables. Cet idiome, que
l'alphabet arabe transcrit si mal , n'a rien qui puisse
surprendre l'oreille ni gêner l'organe vocal d'un
français. La transcription en était facile en carac-
tères latins.
Autant en dirons-nous des mots venus directe-
ment du persan , langue d'ailleurs parente des nôtres.
Mais c'est par l'arabe ou par le turc que la plupart
PREFACE.
IX
nous ont été transmis; les relations commerciales ou
diplomatiques, les voyageurs des trois derniers siècles
nous ont apporté les autres. Quelques-uns arrivent
de l'Inde où les premiers navigateurs européens
trouvèrent, au xvi® siècle, la langue persane établie,
comme langue officielle, à la cour du Grand Mogol.
Quant au malais, langue sonore et facile à pro-
noncer, les termes qu'il nous a fournis ont généra-
lement été transcrits avec une suffisante exactitude ,
et ne peuvent guère donner lieu à des erreurs d'o-
rigine. On en compte une cinquantaine, dont deux
ou trois seulement n'appartiennent pas au vocabu-
laire de l'histoire naturelle.
Enfin l'hébreu , qui n'a jamais été pour nous une
langue parlée, n'a pu nous donner qu'un petit
nombre de termes de pure érudition, environ une
quarantaine , littéralement copiés sur le vocable sé-
mitique, ou bien empruntés à la Bible par l'inter-
médiaire du grec des Septante et du latin de saint
Jérôme. Si quelques mots hébreux sont occasionnel-
lement cités ici pour des vocables de la langue cou-
rante, c'est seulement à l'appui d'une origine arabe
et pour démontrer l'ancienneté du terme dans les
langues sémitiques.
Le grec et le latin classique avaient eux-mêmes
fait des emprunts aux idiomes orientaux. On ne
trouvera pas ici les mots qui nous sont venus par ce
double canal ; car nous n'avons pas cru devoir, en
général, dans nos explications étymologiques, re-
monter au delà de la langue qui a fourni au fran-
çais le mot considéré, à moins que cette langue ne
ê
X PREFACE.
fût une de ses trois sœurs romanes des deux Pénin-
sules. Rechercher l'origine antérieure d'un terme
grec, latin, arabe, persan ou océanien, c'est une
étude dont nous reconnaissons le très-vif intérêt,
mais qui était absolument étrangère au plan du
présent ouvrage ^
Telle quelle, notre tâche était suffisante; et le
présent volume, nous l'avouons en toute humilité,
n'a pas laissé de nous coûter un long et persévérant
travail. Prenant pour base les publications de nos
devanciers, nous y avons joint les résultats de nos
recherches pei'sonnelles pendant plusieurs années.
Aussi trouvera-t-on dans ce dictionnaire plus de
cent articles sur des mots dont l'origine orientale
n'avait jamais été établie : les uns peu connus,
comme alizari, auffe^ alquifotix, bédégar, cuine, ché^
buky nizeréy gamache, orcanète, etc.; d'autres plus
généralement usités, tels que épinard^ estragon ^ far-
deau, gâche, moise, moire, houle, mortaise, etc. Nous
avons combattu ou conBrmé, à l'aide d'arguments
nouveaux, les hypothèses précédemment émises sur
des termes comme artichaut, arsenal, avanie, avarie,
caraque, escarpin, nuque, siroc, etc. L'examen de
quelques ouvrages scientiGques arabes, dont les tra-
ductions latines étaient fort répandues au moyen
âge, mais dont le texte arabe n'a jamais été publié,
^ Les noms arabes de plantes, de drogues, etc. sont souvent d^origine
hindoue. Pour n'en citer qu'un exemple, en expliquant l'origine ^dkermès
par l'arabe al-kirmiz, nous aurions pu rapprocher celui-ci du sanscrit krnu$
(lat. vermiş pour qvermis) et montrer ainsi la parenté de nos deux mots ver
et cramoisi; mais cela nous eût entraîné sur un terrain que nous désirions
ne pas aborder, et pour cause.
PRÉFACE. XI
notamment le grand traité de médecine de Razi
(Rhasès) et le traité d'alchimie de Geber, nous a
permis d'établir avec certitude l'existence, chez les
Arabes, de divers noms de plantes, de drogues,
d'instruments qui manquent dans les dictionnaires
classiques, ou dont l'authenticité restait douteuse;
nous avons pu reconnaître ainsi l'origine orientale
d'un certain nombre de termes de cette espèce, et
nous expliquer par quelle voie ils avaient pris pied
chez nous.
En résumé, le nouveau dictionnaire comprend
environ sept cents articles. Le nombre des mots
français dont l'origine y est recherchée s'élève à
près de mille, dont les trois quarts, quelle qu'en
soit l'origine première, nous sont venus par l'arabe
avec ou sans l'intermédiaire des langues hispaniques,
du provençal et de l'itahen. Presque toujours, à côté
du mot français, on trouvera les termes congénères
des autres langues romanes, suivant l'excellent
exemple donné par M. Littré, procédé de compa-
raison grâce auquel un travail spécialement fait en
vue du français peut néanmoins offrir quelque ùli-
Hté pour l'étude étymologique de ces autres idiomes.
Un double index très-complet, des mots européens
et des mots orientaux, placé à la fin du volume, fa-
vorisera les recherches, même pour un grand nombre
de termes français qui ne figurent point à leur ordre
alphabétique.
Quelques personnes nous reprocheront peut-être
d'avoir grossi notre liste de mots absolument étran-
gers à la langue courante, de noms d'étoiles, comme
XII PRÉFACE
Bételffeuse, Enif, Tliuban, Wéga, de noms de plantes
ou d'animaux comme alvarde, alliagée, liarmaley kel^
mie y argan, zéen , juharie , etc. D'autres, au contraire,
regretteront de n'y pas trouver beaucoup de ces
termes orientaux qui abondent dans maintes relations
de voyageurs amoureux de couleur locale. Sans pré-
tendre vanter l'utilité de nos additions ni blâmer
ceux qui voudraient les accroître , nous dirons seu-
lement que, forcé de nous limiter sous peine de
transformer ce livre en dictionnaire oriental, nous
avions pris pour règle presque absolue de nous en
tenir aux termes relevés dans les dictionnaires fran-
çais les plus répandus, tels que ceux de Littré,
Boiste , Bescherelle et dans le Dictionnaire des
sciences de Bouillet.
On trouvera cependant, groupés sous les titres
Alchimie et Astronomie, un assez grand nombre de
termes appartenant à ces deux sciences , jadis usités ,
mais que les dictionnaires modernes ont générale-
ment rejetés.
Bien que nous ayons mis tous nos soins à n'ou-
blier aucun vocable français dont l'origine arabe,
turque, persane, hébraïque ou malaise nous ait pa-
rue assurée ou probable, il est possible que plus
d'un nous ait échappé. Sans doute aussi nos affir-
mations et nos hypothèses ne paraîtront pas toutes
exemptes d'erreur. Nous accueillerons avec satisfac-
tion et reconnaissance les critiques, les corrections,
les observations de toute nature, auxquelles notre
travail pourra donner lieu.
Nous devons déjà des remercîments à plusieurs
PRÉFACE. XIII
savants orientalistes, notamment à M. Defrémery,
professeur au Collège de France, à M. Baudry, con-
servateur à la Bibliothèque Mazarine, à M. Carrière,
répétiteur à l'Ecole des Hautes Etudes, qui, sur
plusieurs points, ont bien voulu nous communiquer
d'excellentes remarques ou nous fournir d'utiles in-
dications. Je dois beaucoup aussi à la grande érudi-
tion médicale de mon regretté frère, le docteur
0. Devic, qu'une mort prématurée a surpris au mi-
lieu de ses recherches touchant l'histoire de la mé-
decine et des sciences naturelles. Mon travail, mal-
heureusement, était encore fort peu avancé , lorsque
j'ai été privé de sa précieuse collaboration. Avec son
secours peut-être eussé-je mieux réussi à satisfaire
au vœu exprimé par Zamakhschari en ces quatre
lignes rimées que nous avons prises pour épigraphe,
bien qu'elles s'appliquent, dans la pensée du pieux
écrivain arabe, à une science moins profane que
l'étymologie :
u' — ^) ü > "^ ^ )^ y^
Ce que M. Barbier de Meynard rend ainsi, dans
son élégante traduction des Colliers d'or : (r Je n'ai
jamais vu deux coursiers marcher d'un pas aussi
égal que la Vérité et la Science de l'argumentation.
Oh! les belles compagnes, puisses-tu les avoir tou-
jours pour auxiliaires ! -n
-r
Xl\
PREFACE.
SYSTİfME ADOPTA DANS CET OUVRAGE POUR LA TRANSCRIPTION
DES MOTS ORIENTAUX EN CARACTÈRES LATINS.
Le système de transcription marque dans le tableau ci-joinl est
des plus simples. Loin de prétendre h réaliser une représentation
rigoureusement exacte des termes arabes et autres, chose difficile
et d'ailleurs peu nécessaire ici, puisque chaque mot y figure avec
ses caractères originaux, on a voulu seulement en marquer approxi-
mativement la prononciation , pour les personnes étrangères aux
langues orientales, en conservant aux lettres de Talphabet français
leur valeur ordinaire. Peu de remarques sont nécessaires : ch repré-
sente l'articulation qui est dans char, gn celle qu on a dans agneau;
8 a toujours le son de notre s initial, jamais celui de z; g est tou-
jours dur, même devant e^ t; ^ a un son guttural qui le différencie
de À;; ^fc est un ^ dur en turc, et une sorte de r grasseyé en arabe;
hh figure assez mal une articulation du gosier inconnue aux Fran-
çais. Quatre lettres portent un point dessous, h, s, d, t, La pre-
mière marque un h fortement aspiré; les ti*ois autres correspondent
à des prononciations emphatiques àe8,d, t, particulières à Tarabe.
Pour les deux dernières, cette emphase intraduisible a parfois in-
troduit un / dans les dérivés hispaniques, et les Malais les pro-
noncent dl, îL Même remarque pour le th ou z. Ajoutons enfin que
l'apostrophe marque une articulation de la gorge exclusivement
propre aux idiomes sémitiques, et qui disparaît presque toujours
dans le passage des mots arabes à d'autres langues.
Hébreu.
Arabe.
TraDscriplion.
Hébreu.
Arabe.
Transcriplion.
K
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PRÉFACE.
XV
Hébreu.
Arabe.
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VüLLERS. Lexicon persico-latinum etymologicum, Bonn, 1 855-1 86 A.
iV. B. Plusieurs mots français dont Tétymologie est expliquée dans ce
Dictionnaire n'y figurant point à leur ordre alphabétique, le lecteur est prié
de consulter Tlndox qui termine le volume.
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
DES
MOTS D'ORIGINE ORIENTALE
(ARABE, HÉBREU, PERSAN, TURC, MALAIS).
Âbelmosg. Ësp. abelmosco, latin des botanistes ahelmos-
chus. Cette plante (malvacée), appelée aussi ketmie odorante ,
vulgairement ambrette ou graine musquée, doit son nom à
l'odeur de musc qu'exhalent ses semences, dont la parfu-
merie tire profit. C'est l'arabe JuJll J^ habb el-misk, litté-
ralement graine de musc,
Abit. Ancien terme de chimie, le blanc de céruse. Si
l'on remarque qu'en espagnol la céruse est albayalde,
venant de l'arabe ^jbUJÏ al-bayàd, la blancheur, que la
même substance est quelquefois nommée par nos anciens
alchimistes baiac, qui est le même mot sans l'article, et
en leur latin album, on est conduit à regarder abit commq
un autre dérivé de la même racine arabe, probablement
l'adjectif ^j2xi\ abiad, blanc. Ce qui tend à confirmer ma
conjecture, c'est qu'on trouve aboit comme synonyme
d*abit; aboit paraît être une métathèse typographique pour
abiot,
Aboumbas. Sterne ou hirondelle de mer. t^Le nom que
l'on a conservé à cette espèce est celui qu'elle porte en
Egypte. Elle arrive en troupes au Caire même, dès le
commencement de janvier, et se tient sur les bords an
y
2 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
canal de Trajan, où elle fait sa proie des petits poissons
que le Nil y dépose, d'insectes aquatiques et d'autres
immondices. ?) (Vieillot, DicL d'histoire naturelle, t. XXXII,
p. 178.) J'ignore comment il faut écrire ce nom en arabe.
La première partie paraît être ^! abou, père; on sait
que beaucoup de noms d'animaux commencent ainsi. Le
grand ouvrage de la conîmission de l'Institut d'Egypte
décrit plusieurs espèces de sterne, sans citer Yaboumras,
Abricot. La curieuse histoire de ce mot a été faite par
Diez, Mahn, Dozy. Parti du \sitm prœcox , [)récoce, passé
chez les Grecs sous la forme ^paixéxxtov^ il a été adopté
par les Arabes, qui en ont fait , avec l'article , ^jj^r^Jt al-bar-
qoûq ou al'birqoûq. Puis il est revenu dans les langues
romanes : albarcoque, alvarcoquej albaricoque, etc. en es-
pagnol ou en portugais; albercocca, albicocca^^ en italien;
aubricot, arbricot, dans nos patois provinciaux; abricot, en
français^.
«
Il est singulier que ni M. Littré, dans son Dict. de la
langtœ française, ni MM. Engelmann et Dozy, dans leur
Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de V arabe,
n'aient songé à ranger à côté d'abricot le mot alberge et
son correspondant alberchigo^y sorte de pêche ou d'abricot,
dont l'origine est certainement la même : albirqoûq, en
accentuant la dernière syllabe, a donné albaricoque et
abricot; en accentuant la pénultième, alberchigo (l'accent
tonique est sur ber) et alberge. C'est ainsi, disais-je en
présentant pour la première fois cette étymologie*, que
* Jean Bauhin donne en outre les formes baccoche, albercocoli. (Histor.
plantarum univers.)
' n est sans doute inutile de mentionner Topinion de M. de Ghevallet, qui
tire directement abricot de prœcox, par l'adjonction d'un a qu'il retrouve
dans avives. (Orig. et form. de la lang.fr. i. II, p. ia5.)
^ On peut y joindre l'italien albergese, donné par Bauhin.
* Bevne de VÎnstr. publ. numéro du a 5 janvier 1866, p. 677.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 3
les doubles formes cadi et alcade, kliandjar et alfange, pro-
viennent d'un même terme différemment accentué. Mais
cadi et khandjar sont de simples transcriptions de l'arabe,
qu'on ne saurait invoquer ici. J'aime mieux m'a[)puyer
sur l'exemple que m'a fourni M. Defrémery ^ : ^jJuJü! «/-
fostoq, pistache, est devenu en espagnol alfostigo, dont
l'analogie avec alberchigo est évidente. On peut y joindre
alliondiga, hôtellerie, de ^^XJLiJt al-fondouq ^, et alhondiga,
boulette, de ^*XJuJt alhondouq.
M. Defrémery^ a objecté contre mon étymologie la dif-
ficulté du changement de ^ jf en ch espagnol. Mais, dans
les langues hispaniques mômes, l'alternance de ch avec q
ou c dur n'est pas très^rare {^charnbé ^= carabe , chirma='
alquirivia, alchimUla = alquimilla , alchmia=alqu{mia, etc.).
La difficulté serait peut-être aussi grande à admettre pour
origine $ alberchigo le terme persan-arabe (^^firsiq ou
AjMji^rsik (qui représente le grec ^meparixés, en latin per-
sicus, d'où notre pêche). Car on n'a guère d'exemple du
changement de ö/en b. (Voy. cependant Cabas.)
Abütilon. Plante de la famille des malvacées. De l'arabe
^^jjAxls^^! auboûUloûn. C'est là du moins l'orthographe du
mot dans l'Avicenne de Rome (p. 137). Mais les traduc-
teurs transcrivent tous abutilon, et c'est aussi l'orthographe
de Bauhin, qui parle de l'abutilon d'Avicenne et d'un abu-
iilon Indicum, {^Hist. plant, univ. t. II, p. ^58 et suiv.)
AcHARS. Fruits, légumes, bourgeons confits dans le vi-
naigre, comme nos cornichons, ou dans d'autres prépa-
rations fortement épicées. C'est un condiment très-goûté
dans l'archipel Indien, à Maurice, à l'île Bourbon, etc.
^ Revtie critique , numéro du 26 décembre 1868, p. f\oS.
* Voy. plus loin Fonde.
■' Journ. asiat., mni-juin 1869, p. 53 1.
/ .
U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
On écrit aussi achards : r^ Les nchards colorés par le safran. >?
(Simonin, Voyage à Vîle de la Réunion ^) Le Dictionnaire de
Déterville écrit atchar, qui est la forme originelle. C'est le
persan ^l^^ atchâr, en malais y^) atcliar. Je ne saurais
dire quel est le sens primitif de ce mot, qui nous est venu,
non de la Perse, mais des Indes.
Aghebnar ou Akuarnar. Etoile brillante à l'extrémité de
la constellation d'Eridan. Elle ne s'élève jamais sur l'ho-
rizon de Paris. C'est l'arabe j^t ^:^! ûkhir-an-nahr, littéra-
lement l* extrémité du Fkuve'^. An-nahr, le fleuve, est le nom
de cette constellation. L'étoile est une des quinze que l'as-
tronome Alfergani (vulg. Alfraganus) compte comme étant
de première grandeur : <^*>JI ca^^I Ji^Liî ^^j i I4JU ^
y^\ a^^ jàJ i ç^ parmi elles se trouve, dans le signe du
Bélier, celle qui est à l'extrémité do la constellation. du
Fleuve.» (Edit. de Golius, p. 76.)
AcHOUR. ttNom d'un impôt payé par les indigènes de
l'Algérie au gouvernement français. » (Littré, Dict, Addit.)
C'est l'arabe }yA^ *achoür, dîme, venant de y&^ 'achar,
dix. Le mot achour n'est pas dans le Diction, fr.-ar. de
M. Cherbonneau, qui, du reste, a laissé de côté un grand
nombre des termes introduits chez nous par la conquête
de l'Algérie.
Adène. Arbrisseau grimpant d'Arabie (^Adenia venenata);
en arabe ^ôs^ ^aden,
Affion. Ancien terme de pharmacie: électuaire à base
d'opium. De l'arabe ^^^^ï afioûn, qui représente le grec
iitiov^ opium.
* Le Tour du inonde, 2* sem. 1862, p. i58.
^ C'est par inadvertance que M. Opperl {Jown. asiat. dëc. 1871 , p. 667)
écrit jfJJl y^^\ ; y^\ ue peut pas ôlre ici précédé de Tarticle.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 5
Afrite. Sorte de mauvais génie dont il est question
dans les récits orientaux. Le roi légendaire Tabmouras
soutint une lutte gigantesque contre les Afrites ou Divs,
qu'il chassa dans les mers et au fond des déserts. En
arabe iojU 'ijiriya ou ouyîft ^ifrït.
Aga. C'est le turc Uï aghâ, maître, seigneur, chef.
Aigrefin. C'était autrefois le nom d'une monnaie qui
avait cours en France. En portugais, ^rtro^m, xerafim, dé-
signe une monnaie des Indes orientales, que Baumgar--
ten, au commencement du xvi® siècle, appelle en latin
seraphi. C'est l'arabe-persan iJS^ achrafî ççmonetœ aureae
genus, valens vn reaies hispanicosw (Vullers). Le mot
semble formé de ôJiï achraf, très-illustre, comme son
synonyme (sy^^ akberî, de -3' akbar, très-grand. On peut
voir sur le ^aro^m l'article du G/05/î. de M. Dozy, p. 353,
354.
Si aigrefin, monnaie, vient de achrafî, il ne serait pas
impossible que aigrefin, homme rusé, en vînt également;
c'est par cette qualification de très-illmtres que les Arabes
désignaient les plus éminents philosophes. (Voy. D'Her-
belot, Bibliothèque orieni. au mot aschrafioun.)
Alambic. Esp. alamhique, port, lamhique, ital. lambico,
de l'arabe fj^^\ aUanbiq, venant du grec S.[tËi^^ vase à
distiller, précédé de l'article arabe ah
Alangabuth. Terme d'astronomie. Partie de l'astrolabe.
De l'arabe \:DySjjà\ al-ankaboüt, dont le sens propre est
l'araignée. L'alancabuth , en effet , rappelle assez bien l'idée
d'une araignée posée sur sa toile (dont les fils sont figurés
par le réseau des méridiens s'entre-croisant avec les paral-
lèles). Voy. les fig. /17 et 54, dans le Mémoire deSédillot
sur les instruments astronomiques des Arabes,
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I '
6 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Âlbara ou Albora. Nom d'une espèce de lèpre , dans les
anciens traités de médecine. De l'arabe (jcvJt al-baras,
la lèpre, qui a donné l'espagnol albarazo et le portugais
' alvaraz.
Albatros. Ce mot, écrit algatros par Flacon rt et Dam-
pier, est une altération de l'espagnol et portugais afca^rö^,
qui désigne le pélican onocrotale, mais qui a été appliqué
à plusieurs autres oiseaux aquatiques (entre autres au
petit cormoran). Je ne doute pas qu'il ne faille l'assimiler
au portugais alcatruz, signifiant seau (Tune noria. Dans ce
dernier sens, les Espagnols disent arcaduz, alcaduz, et ces
expressions représentent l'arabe jj**^àUJt al-qâdoûs, que
Pedro de Alcala traduit alcaduç de anoria^, ce qui ramène
finalement au grec xdSos,
Pourquoi le pélican onocrotale a-t-il été comparé au
seau d'une machine hydraulique qui puise l'eau et la ré-
pand à l'extérieur? Par la même raison qui a porté les
Arabes à l'appeler Iam« saqqâ, porteur d'eau, disant que
cet oiseau remplit d'eau son gros bec et va en remplir les
petits creux dans le désert pour abreuver ses petits ^, Les
Turcs donnent ce même nom de porteur d'eau ^^y'i üÛm
saqâ qoûchou au chardonneret en cage, à qui on a appris
à faire monter son eau pour boire.
Albotin. Terme de l'ancienne pharmacie : le térébinthe
et sa résine, autrefois si employée en médecine. Esp. al-
botin. De l'arabe /JaJt al-botoum, térébinthe. Je ne sais
comment M. Dozy a pu oublier ce mot dans son Glossaire.
' Voy. Dozy, Gloss, p. 78.
* «Le nom de porteur d'eau que les Persans lui donnent vient de ce que
. . . , pour donner à boire à ses petits , on assure qu^il leur va chercher de
Teau quelquefois à deux journées de chemin , qu'il leur apporte dans la poche
de son bec. w (Chardin, Voy. en Perse, p. 219, 220, édit. Smilh.) Voir aussi
le curieux article Pelicano, dans le Gaz/>phyî. Ung. Fers.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 7
Alboucor. Liqueur qu'on relire de l'arbre de l'encens.
(Bosc, DicL d'hist. nat.) C'est l'arabe )ysg^^ al-boukhoûr,
encens, bois d'aloès, et en général parfum à brûler. El-
lious Bocthor [DicL Jr.-ar., au mot encens) redouble le ^
kh. En portugais, par la transformation si fréquente du ^
kh en/, le mot arabe est devenu albafor, encens, parfum.
Alcade. Esp. alcalde. De l'arabe ^^üüt al-qâdl, juge [du
verbe ^5*^5 qada, juger). Le second / qui est dans l'espa-
gnol alcalde provient de la prononciation emphatique du
^j:y d. Il ne faut pas confondre ce mot, comme étymologie,
avec alcalde, Voy. Caïd.
Alcali. Esp. et port, alcali. De l'arabe JJüI al-qalï, cendres
de soude ou la plante elle-même. Dans certaines régions
du midi de la France , on réserve le nom de caliou aux
cendres de sarments de vigne. Le nitre est quelquefois ap-
pelé algali par nos alchimistes.
Alcarraza. Vase de terre à rafraîchir l'eau. C'est un
mot que nous avons emprunté à l'espagnol et qui vient de
l'arabe )I^XJl al-kourrâz, cruche. En Egypte, l'alcarraza
porte le nom de di>w bardak, dont nous avons fait bar-
daque et balasse. Le mot est turc; cependant il semble se
rattacher à la racine arabe ^jj barad, refroidir, d'où dé-
rive assurément »àC barrâda, qui désigne aussi un vase
à rafraîchir les liquides, et qui a donné l'espagnol albar-
rada.
Alchimie. Esp. alquimia, port, alquimia, alchimia, ital.
alchimia. De l'arabe La.^1 al-kmiâ, formé de l'article al et
du grec x^fx/a ou yr){ieioL^ chimie.
Je joins ici l'étymologie de quelques mots que nos
alchimistes avaient empruntés aux Arabes, mais qui ne
8 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
figurent plus, pour la plupart, dans les dictionnaires mo-
dernes. Le dictionnaire d'alchimie de Martin Ruland^ en
contient beaucoup d'autres également pris à la langue
arabe, quoique leur origine, tant ils sont défigurés, soit
souvent difficile à établir. Mais je crains qu'on ne me re-
proche d'avoir déjà trop grossi ma liste. Cet inventaire
suffira pour montrer à quel point s'altèrent les mots étran-
gers qui ne sont pas d'un usage courant. Il ferait voir
aussi, si cela était nécessaire, que l'alchimie nous est
venue directement des Arabes.
1 . Acazdir, kazdır, kasdir, hacir, fasdir, sasdir, étain pur,
de yJt^'Jü] al-qazdir, même sens.
2. Accib, plomb, de t^JCoJI as-sekb, même sens.
3. Adibat, zaibac, zaibach, zaibar, zibatum, mercure, de
f^^ zïbaq , même sens.
II. Adoc, adho, adec, lait aigri, de ^^*>JI ad-dôgh,
même sens. Dögh est d'origine hindoue.
5. Agabor, poudre, de^Loi!! al-ghobâr, même sens.
6. Alacap, anacab, aliocab, alcob, allocaph, ocab, ocob,
ocop, obac, sel ammoniac, de tjUuJI al-oqâb, l'aigle. Les
alchimistes donnaient le nom de cet oiseau au sel ammo-
niac ; ççAquila, pro sale armoniaco, propter levitatcm in
sublimationibus,» dit Ruland (p. İ5).
7. Alasirob, mrub, uzurub, ursub, plomb, de l^m^\
al-osrob, même sens.
8. Alaurat, nitre, corruption de öjj^l al-bauraq, bo-
rax. Les deux sels sont souvent confondus : «Afïronitrum
est spuma nitri, quod arabice dicitur baurach. » {Lex. akh,)
9. Albor, urine, de J^I aUbaul, même sens.
10. Alcamor, camar, kamar, argent; de JJJt al-qamar,
' 'Lexicon alchemiœ sive Diclionariuin akhemisticum , anclore Marlino Ru-
lando. Francfort, 1612.
I
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 9
la lune. On sait que les alchimistes donnaient à l'argent
le nom de notre satellite.
11. Alcara, courge, de ^Jül al-qara^; obelchera, obel-
kara, représentent ^ Jüt <!lc^ hahh al-qara, fruit ou graine
de courge.
12. Alct'fnod, antimoine, de ^Xjf^ï al-outhmoud, même
sens.
i3. Algali, nitre, est le même mot que alcali,
lA. Algérie, algérit, gir, chaux vive, de ^Li^ aldjiyâr,
même sens, ou mieux d'une forme y^s^ djlr, qui est dans
Bocthor, mais qui manque dans Freytag et Richardson.
Cf. une note de M. Dozy( G/os5. p. i2/i)sur lemota/g^er.
i5. Alhenot, allonoc, alhonoch, aloanac, plomb, devib^l
al'ânok, hébr. "iiaN anak, même sens. Aliénée, alnec se di-
saient avec le sens d'étain.
i6. Alkalap, étain, de ^jAJül al-qalai, même sens.
17. Allahor, alahabar, alabari, alahri, plomb, de ^L^l
al-abàr, plomb fondu , mot d'origine persane ^.
18. Alma, eau, de pUI al-mà, même sens.
19. Almetat, almartack, almarcat, almarcab, almarchat,
almarchas, litharge d'or ou d'argent; esp. almartaga; de
^ib^I al-mourtak ou al-^martak, même sens. On disait en-
core, sans l'article: martach, martath, marched,
20. Almisadre, almisadir, almizadir, amizodir, anoxadic,
anotasier, misadir, miûcadir, muzadir, musadi, nysadir, nusia-
dat, nestudar, sel ammoniac. Tous ces mots sont des alté-
rations plus ou moins fortes de l'arabe ^àLûJJI an-nochàdir ;
comp. les formes hispaniques almojatre, almohatre, almo-
craie, nochatro, Alinzadir, borax, est le même mot.
* Les alchimistes appellent courge , cucurbite , la chaudière de ralambic.
^ Aviccnne donne al-abâr et al-ànok, comme signifiant p/om6 noiri 1$
j^^ill ^joUs^l (p. \r\ do redit, de Rome).
>
10 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
2 1. Alramudi, ramag, cendres, de àUJt id-ramâd,
même sens.
â2. Anore, annora, ancora, nora, chaux vive, de »;^l
an-noûra, même signification.
9 3. Antarit, antérit, antaric, altaris, mer'cure, de :>^\iûs>
'outârid, qui est à la fois le nom de la planète et du métal.
Alécarith est le même mot avec l'article al.
2 4. Anticar, atinkar, le même que Tincal.
2 5. Araxat, alrachas, rasas, rasasa, plomb, de ,joL«öJI
ar-rasâş, ou^l^Jl ar-razâz, même sens ^.
26. Ased, or, de «Xm»! asad, lion; c'est un des noms que
les alchimistes donnaient au roi des métaux, de même
que le lion est appelé le roi des animaux.
27. Aza^or, asugar, as'mgar, zingar, ziniar, vert-de-gris;
de^b^JI az-zmdjâr, qui est le persan ^\S^'^ zengâr, même
signification.
28. Azar, azam, hager, pierre, de jSt" hadjar, même
sens.
29. Azamet, adarnech, zamich, zamec,zarne, orpiment;
esp. azarnefe; de l'arabe-persan ^;JI az-zernikh, qui est
le même mot que le grec apo-eviKÔs^ arsenic jaune, orpi-
ment.
30. Azazeze, verre, de ^l^y az-zadjâdj, même sens.
3 1 . Azeg, vitriol , esp. aceche, aciche, acige; port, azeche,
de ^IJI az-zâdj, même sens.
' Le mémo mot se retrouve dans Texpression hlanc rasis , blanc de plomb :
«Le plomb aussi qui est noir, quand il est calciné par la vapeur salsitive du
vinaigre, il se réduit en blanc de plomb, de quoy la céruse est faite, et blanc
rasis, qui est la plus blanche de toutes les drogues. t» (Bernard Palissy, Re-
cepte véritable, édit. Cap. p. Ai.) C'est à tort qu'on a quelquefois écrit Alhum
Rhazis, comme si le mot venait du nom du célèbre médecin arabe c^^î^ Razi
que nous appelons Bhazès. Pour le changement, d'ailleurs fréquent, de à en
», voy. Engelmann, Ghxs. p. a 5.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 11
Sa. Azegiy azagi, colcotar, est identique au précédent.
M. de Ghézy, dans une note insérée au t. III, p. A 67 de
la Chrest. ar. de S. de Sacy, fait observer que ^1) zâdj est
au Levant le nom générique des vitriols, qu'on différencie
par des épithètes (bleu, blanc, vert, rouge); mais 2;«^*
pris seul désigne en général le vitriol vert (sulfate de pro-
toxyde de fer). Le colcotar est un peroxyde de fer obtenu
par la calcination du sulfate.
Notons encore asagi, vitriol rouge, zegi^ zezi, zet, vitriol
en général.
33. Azob, azub, azef, alsech, alun; esp. axebe, enxche,
xepe; de Z^\ ach-chahh , ou cjUJt ach-châh, mémo sens.
34. Berne, hirmine, vase de verre; esp. alhornia; de
if^yù berniya, vase à conserver les liquides ou les comes-
tibles.
35. Besec, besech, mercure, métathèse de ^3^0) zibac,
(Voy. ci-dessus adibat.)
36. Chara, excréments, de ^L^ kherà, même sens.
37. Daib, deheb, deab, edetz, or, de c^i> dhahab, même
sens.
38. Edic, edich, adid, hadid, fer, de*>o*><:^ hadîd, meme
signification.
39. Fidhe,fidda,fido, argent, de i^j^ fidda, même sens.
1x0. Melech, maleck, sel, de ^^ milh, même sens.
4i. Merdasengi, litharge, du persan ^2Lu« &:>ja mourdeh
seng, même sens.
/12. Misai, masal, mest, petit lait, de J^s^ masl, même
sens. (Cf. Tcsp. almece, dans Dozy, Gloss. p. 162.) Dans
le Languedoc on dit mèsi, et dans d'autres provinces
mesgue : t^Le mesguc pourra servir pour la nourriture des
pourceaux.?? {^Agriculture et maison rustique, 1601, p. 83.)
12 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
43. Nobach, tambour employé par les nécromanciens;
du persan ou^ nöbat, sorte de tambour.
44. Nochat, nuchat, nuchar, nuchor, nuchach, nticha^^
nuhar, cuivre , de (j*»L^ nohâs, même sens.
45. Quehrit, quibrith, hibrith, kibrit, abric, alkibric, aU
chabric, alcubrith, aïkibic, algibic, alkibert, alphebriock; tous
ces mots signifiant soufre viennent de l'arabe ou-aXI1 al-
kibrit, même sens; en espagnol, alcrebite,
46. Sericon, siricon, minium. (Voy. au mot Jargon.)
47. Zarfa, cuivre, métathèse de »JLö sofra, même
sens. Alzofar, esp. azofar, laiton, est le même mot précédé
de l'article.
48. Zebeb, fumier, de Jx?) zebll, même sens.
49. Zengifur, zingifur, uzifur, uzufar, azemafor, cinabre;
de ^^') zindjafr ou zoundjoufr, même sens. Le portugais
azinhavre, vert-de-gris, est certainement le même mot,
quoique M. Dozy ait voulu le rattacher à ^L^) zindjâr. (Voy.
ci-dessus azagor.) Remarquez que azinhavre sonne presque
à l'oreille comme cinabre, et reproduit lettre pour lettre
l'arabe y^y az-zindjafr. Quant à sa signification, vert-de-
gris au lieu de cinabre, il ne faut pas s'en étonner; les al-
chimistes , dans leurs dénominations , confondaient presque
constamment des substances qui ne nous semblent plus
avoir que des analogies lointaines. Dans le cas particulier
dont il s'agit, je puis citer à l'appui de ma correction:
zynfer, vert-dc-gcis; azimar^, vert-de-gris et cinabre ;aza-
mar, azemala, qui embrassent également ces deux signifi-
cations. N'oublions pas que le vert-de-gris et le cinabre
* Martin Ruland ëcrit michach, micha; ce sont des erreurs de lecture,
d^ailicurs faciles à commettre avec des manuscrits où les points sur les t ne
sont pas marqués.
' Admar me parait une faute de copiste, pour aziniar. (Voy. ci-dessus
azngor. )
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 13
(confondu avec le minium^) font tous deux partie de la
classe des zadj ou vitriols.
5o. Zuh, zuhd, zehch beurre, de 4>o) zouhd, même sens.
Alcool. Esp. etportug. alcohol, aragon. alcofol^, calai.
akofoU. 11 est bien démontré que Tétymologie de ce mot
est l'arabe Jls^I al-hohl, le coheul ou poudre d'antimoine'*,
dont les femmes, en Orient, se teignent les paupières.
On sait que ce mot a été employé à désigner un grand
nombre de collyres divers , tels que Ju©! jX , -»xl jX ,
^vft Jii , etc. Alcolwl, dans l'ancienne pharmacie , se disait
de toute substance porphyrisée : ç^ Les pierreries , dit Moïse
Charas\ les bols, les terres, le succin, les dyamants et
quelques parties d'animaux sont réduits en poudre impal-
pable qu'on nomme alkohoLv Comment, après avoir dé-
signé une poudre sèche, le mot est-il arrivé à s'appliquer
au liquide obtenu par la distillation des matières spiri-
tueuses? On peut en voir la raison dans cette explication
citée par Martin Ruland : ç^ Alkol est purior substancia
rei, segregata ab impuritate sua. Sic alkol vini est aqua
ardens rectificata et mundissima ^. v Nous avons un exemple
d'un changement pareil dans le sens moderne A'éliœir, (Voy.
ce mot. )
^ Les anciens, Pline, Vitruve, Galien, confondent sans cesse le cinabre
et le minium. Dans le Dioscoride latin de J. Ruer(i5i6), celte confusion
est relevée en ces termes : « Argentum vivum fit ex mim'o, quod abusive cin^
nabarii dicitur.77 (Lib. V, cap. ci, fol. 820 recto.) Dans, ce passage, c'est pré-
cisément l'inverse qu'il faudrait dire, d'après notre terminologie actuelle;
car le cinabre est un sulfure de mercure , et le minium un oxyde de plomb.
* Aleofol, id est Anthimonium. (Man. lat. du xiv" siècle, n" 7166 de la
Bibl. nat. p. Uo.)
' Ou plutôt de sulfure de plomb. (Voy. Alquifotix.) Le cobeul, en Perse
et en Turquie, est souvent appelé »Ayusurmeh, mot quelquefois employé
dans les relations des voyageurs français.
* Pharmacopée royale, a'édit. iG8a, t. 1", p. 82.
* Lexicon alchemiœ {i6Sü), p. 3 o.
/
i.
" ,
/.
14 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Alcoran. Transcription de l'arabe yU*!! nl-qorân. Al
est l'article; aussi dit- on de préférence aujourd'hui le
Coran, y>y* qoràn signifie proprement lecture, récitation.
t^Le Coran, dans sa forme primitive, était une récita-
tion plutôt qu'une lecture, et c'est dans ce sens qu'il
faut entendre le verbe \yJ3 qaraa^ dans plusieurs des pas-
sages où on l'a traduit par lire. » (E. Renan ^)
AlcÔve. Esp. alcoha, portug. alcova, ital. alcova, alcovo;
de l'arabe iuii' al-qobba, qui, entre autres sens, a celui
de petite cliamhre, cabinet, ainsi que le montre M. Lane
(77*c thousand and one Nights, I, 281). Voir l'intéressant
article de M. Dozy, Gloss, p. 90, 91. Le mot est employé
avec son sens le plus ordinaire dans ce passage de Niebulir :
ç^Les derniers seigneurs de Taœs. . . ont bâti de beaux
palais pour eux et leur postérité, et se sont contentés d'un
petit kubbe pour leur servir d'oratoire et de sépulture ^. w
Aldébaran. Nom d'une étoile brillante de la constella-
tion du Taureau. C'est l'arabe ytjj«xJI al-debanln^. Elle est
comptée, par'Alfergani, parmi les quinze étoiles de pre-
mière grandeur : ^yl\ ^^ Js^ ^^*>JI^^I 4^^^^1 )y^^ i^
yL>*xJI 45<uaj^ «Dans le (signe du) Taureau, l'étoile rouge
qui est sur l'œil du Taureau et qu'on nomme ad-debarân^, r»
Dans le commentaire des Séances d^ Ahmed ben al-Moàddem ^,
le mot est ainsi expliqué : L JJI »jj^^xJ ytj?*xJI *J Jaï ^
t
' f
^ Hist. des langues sémit, A" édit. t. I"', p. 36/i.
^ Foy. en i4ra6. édit. Smith, p. 28/1.
^ La prononciation arabe serait ad-debaràn; mais il arrive quelquefois,
' * dans le passage de Tarabe aux langues romanes, que le l de TaHicle al ne
s'assimile pas à la lettre solaire suivante, surtout quand le mol est, comme
ici , un terme purement scientifique.
* Édit. de Golius, p. 76.
^ Les douze séances du cheikh Ahmed ben al-Moa'ddem , notées et pu-
bliées par Soliman al-Haraïri , p. r, note 10.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 15
«Elle est ainsi nommée parce qu'elle vient derrière les
Pléiades, »jjà dabar, en effet, signifie venir derrière , suivre.
Toutes les étoiles qui viennent derrière une constellation ,
ajoute naïvement ie commentateur, n'ont pas reçu ce nom
de Débaran; mais les Arabes l'ont ainsi appelée en parti-
culier, de même que les Pléiades ont été plus particuliè-
rement désignées sous le nom de ^j^\ an-noudjoum, les
étoiles. On peut lire la même explication dans rouvrag(>
intitulé Ephemerides Persarum, de Math. Frider. Beckius,
1696, p. 29.
Aldée. Esp. aldea, portug. aldea, aldeia; de l'arabe
MJuàJI ad'day'a^ ferme, bourgade. Le /de l'article ne s'est
pas assimilé à la lettre suivante, ce qui peut tenir ici à In
prononciation emphatique du ^ (/, qui, dans les langues
hispaniques, entraîne souvent l'introduction d'un /. (4/-
calde, al-bayalde , etc. — Voy. Alcade, Abit.)
Aliêpine. Etoffe qui tire son nom de la ville d'Alep, en
arabe <-*A^ Haleb, soit que le mot ait été formé directe-
ment en français, soit qu'on ait pris l'adjectif arabe (s^
halebt, d'Alep.
Alezan. Esp. ahzan, portug. alazào, se dit d'un cheval
de couleur fauve ou rougeâtre plus ou moins foncée. On
a proposé (voy. Littré, Dict. fr.^ trois étymologies arabes:
^^M*Â al-hasan, le beau, ^Uail al-hisan, le cheval de race,
et enfin (^^jùJI al-'athan, la fumée. Aucune des trois ne me
paraît satisfaisante. Sans s'arrêter à la dernière, qui me
semble de pure fantaisie, on peut dire des deux autres
qu'elles ne spécifient point une couleur de robe; car il
serait, croyons-nous, bien dilficile de montrer que les
Arabes aient, à une époque quelconque, attribué une su-
périorité de beauté ou de race à l'alezan. Al-hisan est sou-
t
16 DlCTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
vent pris pour Xétahii par opposition hi\yé^faras, jument,
comme dans l'exemple cité plus loin. Il paraît même
qu'au Magreb il se dit du cheval en général. Mais tout
cela est sans rapport avec l'adjectif alezan^ et M. Dozy
trouve fort suspecte cette étymologie, donnée par M. En-
gelmann dans la première édition de son Glossaire^,
Il y a quelques années, j'en ai proposé une quatrième^,
acceptée depuis par M. Littré (^Addit. au Dict); c'est l'ad-
jectif (jJ^ aillai, fém. haha, «^spadix equus,w disent les
dictionnaires (voy. Freytag au mot (jJc^, g'' forme), ce
que nous traduirions par cheval bai ou alezan.
Nous dérivons notre mot français du féminin du terme
arabe (comme nous le ferons plus loin pour balzan^. On
peut conjecturer que le féminin l'a emporté sur le mas-
culin par suite d'un emploi plus fréquent : le terme gé-
nérique fjt*j»faras, cheval, signifie plus ordinairement la
jument, ainsi que nous le disions tout à l'heure : »Qt ^1
p!^ yUûl J^ ^yÀi\^Jj^' U J^yt Jft Jhh^* \ Dans ce
passage, qu'on peut se dispenser de traduire, M*i*i est dit
par opposition s ^Iaot^.
Quant à la finale n qui s'est ajoutée au mot halsa, on
en peut citer d'autres exemples, tels que camocan, de \d^
kamkliâ; arduran, de l;jJt ad-dourâ (voy. Doüra); bosan,
de 6'^^ borna; alchocoden, de («X^^ ketkhoudâ; azacan
{^porteur d'eau, en espagnol), de pUuJI as-saqqâ, ete.
Alfange. C'est un mot espagnol introduit en France
par nos écrivains du xyif siècle. De l'arabe v^^ al-khan-
djar, sabre , que nous avons pris directement et sans l'ar-
ticle, sous les formes canginr, khanjar, khandjar.
^ Dozy, Glo88. p. 6o.
^ Rev, de VInstr.publ. numéro du 25 janvier 186.6, p. 677.
^ Man. de la BiW. net. n" 19^ du supp. ar.
DES MOTS D'ORlGliNE ORIENTALE. 17
Alfieh. Olficier porte -drapeau. Mol emprunte^ par
Brantôme et les écrivains du xvi" siècle à Titalien alfierc,
esp. alferez, portug. alferes. De l'arabe (j*»)LàJI al-fnris, si-
g[hifiant proprement le cavalier, venant de ^jé^ faras, cheval.
Algarade. C'est l'espagnol algarada, qu'on s'accorde à
tirer de l'arabe »;UJ! al-ghlra, incursion militaire, expé-
dition guerrière. En tout cas, ce ne peut être une dériva-
tion directe, vu l'accentuation. Mais al-ghâra a donné
l'espagnol algara, qui a une signification identique à celle
du mot arabe, et le bas latin algaru, algarum (Du Cange),
et peut-être l'italien gara, dispute, rixe. De algara, l'es-
pagnol a pu faire algarada. Je suis porté à croire que
l'arabe »àlyJI al- arada, catapulte, dont les anciens écri-
vains de la Péninsule ont aussi fait algarada ou algarrada,
n'a pas été étranger à l'adoption de algarada dans le sens .
de cri subit, alerte, attaque imprévue. Quant à l'hypothèse
de M. Dozy, rattachant ce mot à un vocable inconnu ve-
nant de ^jà gharid, chanter, je ne saurais ni l'appuyer ni
la combattre. (Voy. Gloss, p. ii:io.)
On aurait tort de rapprocher du mot qui nous occupe le
portugais algazara, qui est aussi en espagnol et en italien,
et dont l'origine est fort différente, Voy. l'article d'Engel-
mann sur ce mot (^Gloss. p. 199, 10 3).
Algèbre. Esp. portug. et ital. algebra. De l'arabe yxÂ
nl-djebr, réduction. On nomme l'algèbre iCLIxlt^y4^ |^
science des réductions et des comparaisons. En espagnol, alge-
brista se dit du bailleul ou rebouteur, qui réduit les frac-
tures.
Algénib. Etoile y de la constellation de Pégase, sur le
flanc du cheval. De YiWuhe (^^jJl al-djanb , le côté, comme
èii/Ae yjù] anf. Ijc Dict. des Mathématiques, dans Y Encyclo-
18
DICTIONNAHJE ÉTYMOLOGIQUE
- I ,
■* r
pédie de d'Alerabert, donne encore les formes génib^ clul-
nih, cheliib.
Algol. Etoile de la constellation de Persée, remar-
quable par la variabilité de son éclat. C'est Tarabe Jyüİ
al-ghoül, le même dont nous avons fait goule. (Voy. plus
loin ce mot.) Les Arabes appellent Jydt ^jJ^ ras al-ghoûL
tête de la goule, la tête de Méduse que Persée tient sus-
pendue à la main.
Algorithme. Au xiii'' siècle, ce mot signifiait l'arithmé-
tique avec les chiffres arabes; on écrivait algorimie et an-
gorisme ^ Esp. aJguarismo, guarismo, algorithmo; porlug.
garismo. C'est la transcription plus ou moins altérée du
nom d'un des plus anciens auteurs de traités d'arithmé-
/ tique, Abou Dja7ar Mohammed ben Mousâ, surnommé
^);!^ ^l-khowârezmï , dont l'ouvrage a été traduit ou imité
en latin dès le commencement du xii'' siècle. Ces sortes
de livres furent désignés sous le nom d'Algorismus, M. De-
frémery a raison de dire ^ que cette étymologie est hors
de doute depuis les recherches de MM. Reinaud ^, Chasles ^'
et Woepcke^. Dans les ouvrages d'astronomie, le terme
i^))^^ khowârezmï s'est dit des tables des sinus et des
tables des ombres (tangentes et cotangentes trigonomé-
triques).
Algüazil. C'est l'espagnol alguacil, qu'on trouve en
* On peut voir plusieurs exemples de ces formes dans Littré, au mot
chiffre.
^ Joum. a«iat. janvier 18G2, p. 88, 89.-
^ Mémoire sur r Inde, p. 3o3, 3o/i.
* Comptes rendus de VAcad, des sciences, 6 juin 1859.
^ Mémoire sur la propag. des chiffres indiens , dans le Joum. asiat. i*"" sem.
i863, notamment p. 519. Ce travail est postérieur à la remarque de
M. Defrémery. Mais M. Woepcke avait déjà public divers opuscules sur
Tarithmétique indienne, dans le recueil du prince Boncompagni.
t
DES MOTS D'ORIGINK OIUENTALE. 19
portugais sous des formes très-variées : alvacil, nlvazil, al-
vttsir, etc. venant de l'arabe ^)^' al-wazir, le vizir. On
peut voir, dans le Glossaire de MM. Engelmann et Dozy ^
les explications données sur le passage du sens de vizir à
celui d'officier de police. Le Dictionnaire de Du Gange four-
nit les formes suivantes : alguazilus, alguazirius, algozirius,
algatzarius, algatzerius , qui montrent combien les dési-
nences des mots sont peu solides dans le pawSsage de
l'arabe aux langues romanes.
Âlhagées. Plantes de la famille des légumineuses, dont
le type est le sainfoin alhagi, que les anciens botanistes
appellent alhagi Maurorum^^, C'est l'arabe ^UL al-hâdj;
Avicenne a fait la remarque que cette plante produit la
fameuse manne térétiiabin ^j^js. (Voy. Dict, d'Hist. nat,
au mot sainfoin, i. XXX, p. 49.)
Alhaiot. Etoile brillante de la constellation du Cocher,
marquée a dans les catalogues et ordinairement nommée
la Chèvre. On trouve aussi Ayuk. C'est l'arabe ^^IJI al-
'ayyoûq, Alfergani la cite parmi les quinze étoiles de pre-
mière grandeur ^ : <^,yi »l^y^a^i.! t-o^ 0J>^' {jii^y^^ h
2-jUt 0vJU^! i (j*»^jJI oc-gw ^ « Dans les Gémeaux , al-
ayyoûq, étoile verte qui passe près du zénith dans le qua-
trième climat. » Si l'astronome arabe place la Chèvre dans
les Gémeaux, c'est par suite du système de groupement
de toutes les étoiles dans les douze signes du zodiaque;
chaque constellation se trouve ainsi rattachée h l'un des
» P. lag.
' C'est Ranvolf, médecin d'Augsbourg, qui découvrit celte plante, du-
rant son voyage au Levant, en 1587, ^^ '^ décrivit sons ce nom. (Voy. Tour-
nefort, Voy. du Lnmntf i. II , p. A , éd. de 1717.)
^ Édit. Golius, p. 7r).
.> Y
20 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQIK
signes. C'est pour cela qu'il met Wéga, de la Lvre, dans
le Sagittaire, Achemar dans le Bélier, etc.
Alhandal. Nom pharmaceutique de la coloquinte. Esp.
alhandal; de l'arabe JiàjJL al-handlial, même sens.
Aliboron. Ce mot a préoccupé les chercheurs d'étymo-
logies qui n'ont rien trouvé de raisonnable. Sans m'ar-
rêter à la singulière idée du docte Huet et de l'ingénieux
Ménage, qui ont voulu faire d'aliborum un génitif pluriel
d'alibi, disant que maistre alihorum signifierait un homme
fécond et subtil à trouver des alibi, je reproduirai ici
une hypothèse que j'ai autrefois proposée et que je crois
devoir maintenir en attendant mieux.
Il est remarquable que le mot ne se présente jamais
que précédé du titre de maître :
ff Si je fusse roi ou régent
Ou un grant maistre Aliboron ,
Chacun estât son chaperon. »
(Mir. de Sainte-Genev. )
ç^Lui-mesme (M. de Biron), engoguenardant, il disoit
qu'il estoit un maistre Alihorum qu'on employoit à tout
faire. » (Brantôme, Vies des capit franc.) -^ ç^Sur ce point
nous dépeschasmes ce maistre Aliborum du Fay, justement
trompeur et trompé. 5? (D'Aubigné, Confess.). — «Qu'il
vienne de là des monis quelque messer qui se vante d'estre
un maistre Aliboron en tout et guérir de toutes maladies, w
(Poissenot.) — «Les ditz de maistre Aliborum qui de tout
se mesle. » (Titre d'un livre cité par Lacurne\)
Sans aucun doute, maître Aliboron désigne un savant,
un docteur, un habile homme; puis l'appellation prend
une teinte d'ironie, et un beau jour, sous la plume de La
^ Ces exemples, sauf le deuxième et le dernier, sont empruntés a l'hislo-
ri(jue du mot Aliboron y dans le Dict. de M. Liltré.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 21
Fontaine, maître Aliboron devient maître Baudet en per-
sonne. Or, cet Aliboron ne serait-il pas un docte person-
nage, dont le nom aurait acquis la valeur d'un terme gé-
nérique, comme Artaban, Pathelin, Harpagon? Mais quel
sera ce personnage'? Est-ce le diable, comme il est dit
dans le procès de Gilles de Retz, cité par Du Gange:
«Audivit ab eodem domino. . . . tâlia verba : Il fera venir
maistre AUhorum, intelligendo diabolum per illud vocabu-
lum , Aliborum. n
Non, ce n'est pas le diable, mais un de ses affidés, si
l'on veut, un de ses disciples, le savant arabe Al-Birouni,
mathématicien, astronome, géographe, «très-estimé, dit
D'Herbelot^, non-seulement pour son habileté dans les
sciences spéculatives, mais encore dans les pratiques,
comme la magie naturelle, astrologie judiciaire, art des
talismans, etc.» Al-Birouni, contemporain d'Avicenne, a
joui d'une réputation immense au moyen âge dans les
écoles arabes; son Canoun a servi de base à presque toutes
les cosmographies orientales. De plus, il a toujours passé
pour un magicien excellent, et sa vie, d'après les bio-
graphes orientaux, est pleine de traits miraculeux. Est-il
bien surprenant que des juges de l'année j 44o aient pris
le nom d'un tel homme pour celui de l'Esprit malin? Lira
qui voudra, pour éclaircir ce doute, la déposition de
François Prélat, le magicien de celte effroyable affaire du
maréchal de Retz. 11 se vante d'avoir étudié à Florence la
géomancie, l'alchimie, toutes les sciences occultes. Il
prétend avoir soumis à ses ordres un démon nommé Ba-
rion (?). Est-il invraisemblable qu'il eût connaissance des
* Borel , dans son Tréior des rech£i'che8 et antiquités gauloisps etfrançoises
( 1 655), dit (au mot Pathelinage) que Texpression de maistre Aliborum nous
vient de la farce de Pathelin. Dans cette vieille pièce , en effet , il y a un
apothicaire de ce nom, lequel joue un rôle assez important.
' Bibliot. oi'ient.
iv
22 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
œuvres vraies ou supposées du grand maître Aibiroûni'V
Si je ne craignais pas de paraître Irop insister sur des dé-
tails de ce genre, je dirais que le témoin qui rapporte le
propos ci-dessus touchant maistre AUboruyn ne Ta pas en-
tendu lui-même. Il peut y avoir confusion entre le nom
du magicien arabe et celui du démon soumis à l'alclii-
miste florentin.
Quoi qu'il eu soit, Tétymologie germanique ait boran,
le vieil ennemi, indiquée par les éditeurs de Du Cange,
me semble absolument inacceptable; et je m'imagine que
si j'avais eu la force de lire jusqu'au bout les pièces de
cette affaire, j'y eusse trouvé la confirmation de celle que
je propose, faute de quoi elle reste à l'état de simple con-
jecture.
Alicate. Sorte de pince dont se servent les émailleurs
à la lampe. Esp. et port, alicate. C'est l'arabe I0UÜJI al-laq-
qât, tenailles, comme l'a fort bien remarqué M. Defré-
mery^, de la racine laJü hqat, recueillir, ramasser.
Alidade. Esp. aliàada, alhidada, alhadlda, de l'arabe
ü^UbjJI al-ldûda, «^Les lexiques, dit Engelmann, ne
donnent à ce mot que le sens de postiş januœ (vantail de
porte), mais dans un traité arabe sur la construction de
l'astrolabe, je l'ai trouvé avec sa signification technique,
car on y lit que c'est une espèce de mastara «Ja^ua* ou
règle^.7) Il suffit, ajouterai-je, d'ouvrir un traité d'astro-
nomie arabe , pour y rencontrer ce terme «^Lsi^ \d(lda avec
le sens exact d'alidade, comme par exemple dans ce pas-
\ «Et avoit le cl. François uu livre ({ue le d. François avoil apporté, où il
lisoit, où avoit plusieurs noms de diables et autres mots pour la conjuration
ctinvocation.7> (Man. de la Bibl. nat. suppl. franc. n° 56o, p. 96.)
^ Journ, asmt. janvier 186a, p. gn.
'^* Glose, p. 1^0.
ir- .,
I ^
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 23 ,
sage de VAlmageslc d'Abou 'I-Wéfa ^ : r^ Les observations des
hauteurs méridiennes se font avec des instruments
Dans le plan du méridien est placé un cercle gradué . . .
sur ce cercle sont établies, aux deux extrémités d'un dia-
mètre, deux pinnules mobiles sur la circonférence, soit au
moyen d'une alidade pivotant sur le centre du cercle, soit
au moyen d'un second cercle . . . , etc. ^. j? Et plus loin ;
t^ Après avoir fait tourner Yalidade, au moment du passage
du soleil au méridien, jusqu'à ce que les rayons solaires
traversent les ouvertures des deux pinnules . . . ^*. » On
voit que Yîdada n'est pas une simple mastara ou règle à
tracer les lignes droites, mais précisément ce que nous
nommons alidade, par exemple, dans le graphomètre.
Alizari. Nom commercial de la garance (d'où la
substance appelée en chimie alizarine), Esp. alizari, que
M. Dozy a noté dans son Glossaire, mais sans pouvoir en
donner l'étymologie. Le mot est certainement d'origine
arabe, comme le montre l'article al , car on dit aussi izari:
« La graine de garance qu'on apporte de la Turquie asia-
tique est appelée azala ou izari'^. ?j (Bosc, Dict, d'hisL nat.
t. XII, p. 439.) Je ne doute pas que ce ne soit l'arabe
il^La^ 'asâra, qui signifie le suc extrait d'un végétal par
^ Man. n" 11 38, anc. fonds de la Bibl. nat. fol. 19 v°. J'espère donner
sous peu une édition de cet ouvrage important (texte et traduction) dont
quelques passages cités par M. Sédillot ont donné lion à de vives contro-
verses au sein de l'Aradémie des sciences.
3! »j:))oJi '-Syt Jlc iu5ld ».>UiJU Ui »j,)t*xJt Xa^^
^ hariy garance du Levant. {Nouv.voc. de VAcad.fr. Paris, i83i.)
22 DIGTIUNNAIHK ETYMOLOGIQUE
œuvres vraies ou sapposées du grand ınaİtre Albiroùni'?
Si je ne craignais pas de paraître Irop insister sur des dé-
tails de ce genre, je dirais que le témoin qui rapports le
propos ci-dessus touclidnt matatre Aliborum ne l'a pas en-
tendu lui-même. Il ])eul j avoir confusion entre le nom
du magicien arabe et celui du démon soumis à l'alcliî-
miste llorentin.
Quoi qu'il en suit, l'élymolugie germanique ail horan,
le vieil ennemi, indiquée par les éditeurs de Du Cango,
inu semble absolument inacceptable; et je m'imagine que
si j'avais eu la force de lire jusqu'au bout les pièces de
cette affaire, j'y eusse trouvé la confirmation de celle que
je propose, faute de quoi elle reste à l'étal de sim])ie con-
jecture.
ALicàTK. Sorte de pince dont se servent les émailleurs
à la lampe. Esp. et port, alimte. C'est l'arabe laUAJi al-latj-
qiit, tenailles, comme l'a fort bien remarqué M. Defré-
mery^, de la racine laJÜ hqot, recueillir, ramasser.
Alidadb. Esp. ulidtida, ıılliİdiuh, aliuuïtda, de l'arabe
»aUuJl al-'id~i)h. «Les lexi<|ues, dit Engelmann, ne
donnent à ce mot que te sens de postii januœ (vantail de
porte), mais dans un traité arabe sur la construction de
l'astrolabe, je l'ai trouvé avec sa signification tecbnique,
car on y lit que c'est une espèce de maştai'a s^itoA ou
règle^.v II sufltt, ajouterai-je, d'ouvrir un traite d'astro-
nomie arabe, pour y rencontrer ce terme ü^Uâf 'idfiâa avec
le sens exact d'alidade, comme par exemple dans ce pas-
' «Et avoit le <l. Kranfois uu livre i|Lie le d. Francis ut uil »pporli!, où il
1İMHİ, où avoit plusieurs nomade diables elaiilres mois pour la coujuratioit
et invocation, n (Man. de la Bib). nat. suppl. franc. n° TiËo, p. 96.)
■ ' ieum, oii'iit. Janvier 1863, p. 99.
t
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 23 ,
sage de YAlmageste d'Abou 'i-Wéfa ^ : r^ Les observations des
hauteurs méridiennes se font avec des instruments
Dans le plan du méridien est placé un cercle gradué . . .
sur ce cercle sont établies, aux deux extrémités d'un dia-
mètre, deux pinnules mobiles sur la circonférence, soit au
moyen d'une alidade pivotant sur le centre du cercle, soit
au moyen d'un second cercle . . . , etc. ^^ Et plus loin :
t^ Après avoir fait tourner Yalidade, au moment du passage
du soleil au méridien, jusqu'à ce que les rayons solaires
traversent les ouvertures des deux pinnules . . . ^*. » On
voit que Yidada n'est pas une simple mastara ou règle à
tracer les lignes droites, mais précisément ce que nous
nommons alidade, par exemple, dans le graphomètre.
Alizari. Nom commercial de la garance (d'où la
substance appelée en chimie alizarine), Esp. alizari ^ que
M. Dozy a noté dans son Glossaire, mais sans pouvoir en
donner l'étymologie. Le mot est certainement d'origine
arabe, comme le montre l'article al, car on dit aussi izari:
«La graine de garance qu'on apporte de la Turquie asia-
tique est appelée azala ou izari^. » (Bosc, Dict. d'hisL naL
t. XII, p. 439.) Je ne doute pas que ce ne soit l'arabe
«;La^ 'asdra, qui signifie le suc extrait d'un végétal par
^ Mau. n° 11 38, anc. fonds de la Bibl. nat. fol. 19 v°. J'espère donner
sous peu une édition de cet ouvrage important (texte et traduction) dont
quelques passages cités par M. Sédiilot ont donné Hou à de vives contro-
verses au sein de TAradémie des sciences.
^ ^L4JJ) uuoJ ïjj\o ^Mt i UJUÔ3 .-'Ci^^W [à^ v::>leUj^^i n'ù^ ^'^^S^
* ]zar'\ y garance du Levant. (Nouv.voc, de VAcad.fr. Paris, i83i.)
,*
\
#
~\
/
\
2/i DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
compression (de la racine y^a^ 'amv, presser, extraire le
suc). Et en effet, le Gazophylacium liuguœ Pcrsanim traduit
pastel ou guède (autre matière colorante) par Xi>*<^ «jLo^
'as(lrè-i ouasimè , suc de la plante appelée ouasma\
Alkékenge. Plante nommée vulgairement coqueret, Esp.
alquequmge, port, alkekengi. De l'arabe ^Ü3t nUkâkendj.
Le mot est d'origine persane : Richardson prononce kaknadj
et en fait la morelle ou la belladone [night-shade), Voy.
aussi Dozy, Gloss, p. 1/17, et les ouvrages auxquels il
renvoie,
Alkermès. Li(|ueurde table fort estimée et très-agréable
qui se préparait au couvent de Sainte-Marie-Nouvelle, à
Naples. Son nom lui vient du kermès végétal dont les
graines lui donnent une belle couleur rouge. (Bescberelle).
De l'arabe j^JiJt al-qirmiz, le kermès.
Allah. Transcription de l'arabe aMI allak, mot formé
de l'article ni et du substantif aII ilah, dieu, le Dieu , b 6e6s.
Alléluia. Expression hébraïque conservée dans les tra-
ductions latines des Psaumes, n"» ^VVn halelofi-iali , formée
de haleloü, »j'' pers. du plur. de l'impératif du verbe liillel,
louer, et de iali, forme apocopée de lehovah, Jéhova.
Almadie ou Almade. Sorte de pirogue ou de radeau.
^ Freylag Iraduit iUv*5 ouasima par tWtg^o,' erreur qui provient sans
doute de ce que la guède ejrt quelquefois nommée JL»^ JU-J indigo sauvage.
Bazi (man. sup. ar. de la Bibi. nat. n° ioo5, p. US verso) dit que la ouasima
sert à teindre les cheveux. Niebuhr rapporte bien qu'il a vu des vieillards
qui se teignaient la barbe en rouge ( Voy. en Arah. p. 270) ; mais je n'ai vu
nulle part que les Orientaux employassent à un usage analogue une teinture
bleue telle que celle du pastel. Peut-être ouasima s' est-il dit aussi de la ga-
rance, chose d'autant plus possible que l'arabe ï^fouwwa (Jouet) ^c^\\qs\
la garance, paraît originairement identique à vomde ou guède.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. :25
Esp. et port, atmadia. De l'arabe AjJvjtlt al-imdia, qui,
d'après M. Quatremèrc^ désigne un bac pour passer une
rivière, venant du verbe ^*Xft 'ada, traverser. Le mot est
encore en usage chez les riverains du haut Nil : «Je restai
sur la rive nue (du Nil, près de Khartoum) , sous un soleil
ardent, en face d'une madiè (bac) immobile.'? (GuilL Le-
jean , Voy. dans l'Afriq. orient, ^. )
Almageste. Esp. almagesto. De l'arabe (^iJm:^\ al-
madjisti, formé de l'article et du grec fieyialtj (^mjvToi^is),
On sait que plusieurs livres arabes ont pris ce titre, em-
prunté du nom donné au grand ouvrage de Ptolémée.
Celui-ci a pour vrai litre ^aBruiatiKti crvvrd^ıs. Composition
mathématique. L'épithète fieyialfi, la plus grande, ne se
rencontre dans aucun des manuscrits grecs connus, dont
(|uclques-uns paraissent antérieurs au \uf siècle. Elle a
sans doute été attribuée, dans les écoles, au livre de Pto-
lémée, pour le distinguer des ouvrages de pures mathé-
matiques, tels que ceux d'Euclide, de Geminus, d'Aris-
tarque, d'Hypsyclès, d'Autolycus, etc. dont l'étude préli-
minaire devait précéder celle du grand traité d'astronomie
de Ptolémée, et qu'on nommait Ir petite Composition (voy.
llalma, préf. de son édition de V Almageste, t. l**', p. xxxiv).
Almagra. Substance employée en peinture, et plus
connue sous le nom de rouge indien ou rouge de Perse.
Nous avons pris le mot de l'espagnol almagra ou almagre,
qui est l'arabe iLİlİ al-maghra, ocre rouge.
Almargen. Terme de l'ancienne pharmacie : poudre d'aï-
margen, corail pulvérisé, autrefois employé en médecine.
' lUst. des sultans Mamel. II, i, i5G (dans Dozy, Glosa, p. i'i8), et
Journal des Savants, janvier 18/18 , p. /i5.
* Le Tour du inonde ^ 1" scm. 1869, p. 189.
/
26 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK
De l'arabe ^;>l^Jlt al-tnordjun , corail. C'est le mot qui,
employé comme nom de femme dans les Mille et une Nuits,
a été transcrit Morgiane par Galland. {Ilist, des quarante
voleurs. )
Almène. Poids de deux livres (un peu moins d'un kilo-
gramme). Esp. almena. C'est l'arabe UJLt al-menâ, qui n'est
autre que le grec ancien fiva^ mine, poids d'une livre,
dont, la valeur a été doublée chez les Arabes d'Espagne.
Almicantarat ou Almücantarat. Terme d'astron. Cercles
de la sphère parallèles à l'horizon. C'est un pluriel arabe
vıyUaJÜLlI al-mouqantarât, que nous avons emprunté avec
sa signification aux traités astronomiques en cette langue.
Golius cite le singulier iüaJüU mouqantara, dans le sens de
cadran solaire.
Almüde ou Almoude. Mesure de liquides dans la pénin-
suie Hispanique. Esp. almud, port, almude. De l'arabe JJLt
aUmoudd, qui est le même mot que le latin modium, mais
dont l'origine paraît sémitique (hébr. ID, rn)^ mad, mid-
dah) : «L'arrobe de Castille contient seize litres, le can-
taro d'Alicante douze ^Yahnude des Canaries vingt-cinq. . . >?
(Victor Hugo, Les Misérables , t. P^ p. 339.)
Alphanette ou Alphanesse. Sorte de faucon identique à
Yalfaneque des Espagnols , que M. Dozy suppose avoir tiré son
nom de celui du petit animal nommé fanec on fennec. (V. ce
mot plus loin.) On aurait dit d'abord Juüüt )L bâz al-fanec,
le faucon (propre à la chasse) du fanec ; puis , pour abréger,
on aurait supprimé le terme bâz, faucon. ( Voy. Dozy, Gloss,
p. io5.)
Alphard. Etoile de deuxième grandeur, a ou le cœur
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 27
•
de l'Hydre. C'est l'arabe ^yüt al-fard, l'unique , ^la^l :>y
fard ech-choudja , l'unique de l'Hydre. Ce nom lui vient de
ce qu'elle est la seule étoile brillante de la constellation,
les autres étant de quatrième grandeur ou au-dessous.
Dans le traité d'astronomie de Lalande, on lit alphrad
au lieu àittlphard.
Alphénic. Ancien terme de pharmacie : sucre candi,
sucre d'orge, pâte faite d'amandes et de sucre, etc. Esp.
alfenique, port, alfenim. De l'arabe *Xx3lJÜI al-fàmd, qui
vient du persan *yxÀ»J}îmd ou *XjüL3 pâmdh, sucre purifié,
saccharum penidium, dit Meninski. Il y a un verbe persan
^*>^[» fânîden qui signifie raffiner le sucre.
L'ancienne pharmaceutique disait penide pour sucre
tors. C'est le même mot persan. On a rapproché pwiw/mm
du grec 'usnvlov, réseau de (ils , • trame , parce que la
cristallisation du sucre candi s'obtient au moyen de fils
tendus dans la dissolution sucrée.
Alquifoux. Variété de plomb sulfuré. Esp. alquifoL Je
ne sais si l'étymologie de ce mot a déjà été donnée. Elle
ressort avec la dernière évidence du passage suivant de
Sonnini^: «Dans le commerce du Levant, on nomme al-
quifoux ou arquifoux la mine de plomb tessulaire. Les
femmes de l'Orient la réduisent en poudre subtile, qu'elles
mêlent avec du noir de lampe, pour en faire une pom-
made dont elles se teignent les sourcils, les paupières^
les cils et les angles des yeux, w L' alquifoux, on le voit,
n'est autre chose que le colieuL C'est ce que confirme un
passage plus récent de M. Prax'-^: «Le cohol est la galène
ou sulfure de plomb, ce qui a été reconnu sur un échan-
* Dict. (Vhist. nat. I, p. 383.
'^ Commerce de l* Algérie, p. 39 (dans le Gloss. de Dozy, au mol alcool,
p. 9 a). M. Dozy n'a pas nolé le lenne nlqttifnl.
V, -
28 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
lilloii que j'ai apporté. C'est à tort que plusieurs auteurs
ont traduit le mot cohol par antimoine, »
Alquifoux est donc une corruption de l'arabe Jlzi^I «/-
cohl, altération qui paraîtrait peut-être difficile à admettre
si l'on n'avait les intermédiaires alcohol, alcofol, alquifoL
(V'^oy. Alcool.)
Altaïr. Etoile de première grandeur, a de la constel-
lation de l'Aigle. De l'arabe *jllait al-tfar, qui vole. On
prononce at-iâlr, aussi trouve-t-on quelquefois chez nos
auteurs ataîr ou athaïr, La conservation de / peut être due
à la prononciation emphatique du I0 /. Cazwini dit que la
constellation de l'Aigle 4->UuJI iu^ comprend quinze
étoiles, parmi lesquelles est *jllaJI y*JJI an-nasr at-tâîr,
l'aigle volant, par opposition à ^yi JLiJt an-nasr al-oiulqi,
l'aigle tombant. Cette dernière étoile est celle que nous
appelons Wéga, et qui fait partie de la Lyre.
Alüdel. Sorte de vase à sublimation employé autrefois
par les alchimistes. On peut voir un dessin détaillé de cet
appareil dans un manuscrit latin du xvf siècle, n° 71/17
ancien fonds, de la Bibl. nat., qui contient divers ou-
vrages relatifs à l'alchimie. Esp. aludel^ alludel M. Dozy ^
a fait voir que ce mot est l'arabe Jb^t al-outliâl, employé
dans le même sens par Razi, et je puis ajouter par Géber
(man. n"* 1080 du sup. ar., notamment p. 199 verso:
^U^) J&t i [^kx:^\^ «Place-là dans un aludel de verre??).
Dans un autre manuscrit latin de notre grande Biblio-
thèque (n° 7 1 56 , ancien fonds), lequel est du xiv^ siècle,
j'ai trouvé une liste de termes d'alchimie empruntés aux
Arabes, parmi lesquels on lit: ^AUutel, gcnus sublima-
toriiw; et, dans un traité intitulé Practica alkimiœ Jacobi
^ (iloss. p. 187.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 29
Theotojntiy que contient le même volume, on lit encore ' :
«Halfeas alutel, hoc est vas sublimatorium factum ad mo-
(lum capsidîsij)^ rotundum subter habens cohoperculum
vitreum ad modum campanae. 5^ Un chapitre de l'alchimie
de Geber est consacré à la description de cet appareil ^.
Alvarde. Genre de plantes de la famille des graminées.
La plante qui a servi de type est assez semblable au sparte
et s'emploie aux mêmes usages. En Espagne , on la nomme
albardtn et dans le dialecte valencien albardi. C'est l'arabe
^^^-Jl al-bardt, que Freytag donne comme nom de plante,
sans en spécifier l'espèce, mais que Richardson explique
ainsi : r^The shrub papyrus, of which paper was anciently
made; . . .also a kind of cotton, which is produced from
the papyrus, etc. »
Amalgame. Ce mot nous est venu par les alchimistes avec
le sens de mélange intime, combinaison, spécialement en
ce qui regarde le mercure. Je n'en connais pas d'exemple
avant le xiii* siècle ; mais il est à cette époque d'un usage
constant. Ainsi dans la Semita recta Alberti magni : «Deinde
recipe plumbi et stagni calcinatorum et in corpus reduclo-
rum ; fiant unum corpus per fusionem simul : et si sunt dua3
librâî, adde argenti vivi libram i, et amalgama, et lava
cum sale et aceto , et sicca^. w Dans le Panmm Rosarium Ar-
naldi de Vilhuiova: «^El cum totum dissolvetur et in mer-
curium reducetur et fiet unum amalgama '^ 7> \ «Et cum
totum fuerit dissolutum et in ^ma^^ma positum ^. » Ail-
* Fol. iSg recto.
^ C'est ie sixième chapitre du second iivre dans la traduction latine inti-
tulée : Geberis philosophi perspicassimi summa perfectionis magisterii. Ve-
nise, l542.
'* Man. de la Bibl. nat. ancien fonds, n" 7167, fol. 3.
^ Ibûl. fol. i5.
^ Ibtd. fol. 1 1\ verso.
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30 DICTIONNAIRE ÉTV MOLOf.IQUE
leurs : :^Fac luum amalgama; pono tuum amalgama siipru
unum pulchrum folium papyri ^ , etc. »
Outre la forme amalgame, Lacurne cite algame, uiixtion
d'or et de mercure. Dans cette dernière , il semble qu'on
doive reconnaître l'arabe iüc#4^ al-djam'a, conjonction ,
réunion, ou fUi^ aUdjimîi , l'acte de consommation du
mariage, venant tous deux de la racine ç^^djama', réunir.
(Cf. le grec yafxéœ^ ydfios,) Mais qu'est-ce que amalgame?
Faut-il y voir, comme je l'ai suggéré antérieurement, l'ex-
pression »JL^ J^ ^amxilal-djam'a, l'œuvre, la pratique de
Valgame (J^ 'amal, pratique, se dit par opposition à 1^
V/m, théorie)? Ou bien est-ce une altération de iüc«UisJt
al-modjCma, qui , comme al-djlma, signifie l'acte de consom-
mation du mariage? Comme sens, l'analogie est parfaite,
car les alchimistes aiment à comparer la combinaison du
mercure avec' les métaux à l'union de l'époux avec l'épouse.
Ainsi, dans un traité intitulé De matrimonio et conjunctione ,
le mercure (^zaibat) est assimilé au mari, l'argent [luna ,
la lune) à la femme, et l'amalgame des deux corps est cé-
lébré par cette phrase : ^ Natura lœtatur quando sponsus
cum sponsa copulatur^. w Néanmoins, n'ayant point re-
cueilli d'exemple des expressions ci-dessus dans les ou-
vrages d'alchimie arabe, je n'oserais affirmer l'exactitude
de mes conjectures.
Amân. Demander l'aman, demander grâce. De l'arabe
yUt amân, sécurité, protection.
Ambre. Esp. alamhar, port, alambre, ital. ambra. De
l'arabe jxifc 'awiar, ambre gris, nom qui est passé au succin
ou ambre jaune. Les formes qu'on trouve dans la basse
* Man. de la Bibl. nat. ancien fonds, n* 71^7, Opus mirabile super mer-
curîo ad ejus JLvationem.
* Même manuscrit, foi. 53 verso.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE, 31
latinités ambar y amhare, ambra, amber, ambre, ambrum, pa-
raissent aussi confondre les deux substances. Hermolao
Barbaro, qui a publié au xv" siècle un commentaire sur
Dioscoride, écrit ambra ou ambar: ^Aetim, dit-ii, ambar,
nos succinum orientalem primi nominavimus^, v
Liquidamhar, nom d'un arbre d'Amérique aussi nommé
baume d'ambre, est formé de ambar et de notre mot liquide.
Amen. C'est un mot hébreu, :dn amen, signifiant vm,
vérité, par lequel se terminaient les prières des Juifs. Il a
pris là le sens de assurément, ainsi soit-iL Les Musulmans
disent de même (^kA amïn.
Amiral. Aucun étymologiste ne doute que ce ne soit là
le mot arabe wy«l amtr, commandant, émir. Mais la termi-
naison al a paru d'autant plus embarrassante qu'on la re-
trouve dans le portugais amiralh, l'italien almiraglio, am-
miraglio, et sous d'autres formes dans l'ancien espagnol
almirage, l'espagnol moderne almirante, le bas latin admi-
ralius, admirallus, amiraldm, admiratus, amirarius, ami-
randus, admirandus , admirantius, amireda, amirœus, etc,
Engelmann avait supposé que le «/final était l'article pré-
cédant un mot tombé depuis, par exemple^ bahr, mer:
amir-al-bahr, commandant de la mer, serait devenu amir-
al tout court '^. Cette explication, au moins quant au mot
bahr, ne semble guère admissible, vu qu'on a de nombreux
exemples du Roman d'Alexandre, du Roman de Rou, de
Garin, d'Aubery^, qui prouvent ([uamiraut, amirant, amiratz.
^ Dioscoridœ pharmacorum libri VIII, lôag, fol. /16 verso. Marcello Ver-
gilio dit aussi : (t Succinum , quod electrum veteres, nostri ambram dicunt.r)
Ibid. fol. /17 recto. Ces commentateurs rangent sous la même dénomination
Tambre jaune et l'ambre gris «quod pisces devoravere??.
^ GI088. p. i64.
^ Du Gange.
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32 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
signifient simplement g-AiM//, chef de troupes, et non chef
maritime d^une façon spéciale.
La désinence al, aut, ant, atz, é, ete, reste donc tou-
jours inexpliquée.
Anafin. Sorte d'instrument de musique arabe. (Littré.)
C'est le portugais anajim, anafil, danafil, en espagnol anajil;
de l'arabe wvijJI an-nafïr, sorte de trompette.
Cet instrument jouait un rôle important dans le céré-
monial de la cour des princes malais avec le tambour,
^iSSJ^ gandour^ y la flûte, jji^ saroûni, les cymbales, ^l5Cî
naffûra, etc, (Voir le Chedjarat malay ou, p. IH=^.)
Le changement de r final en / et puis en n n'est pas
rare dans le passage de l'arabe aux langues romanes.
(Voy. Alguazil, Aîvil; auphin, au mot Fou.)
Angrec. Genre de plantes tropicales de la famille des
orchidées. Lat. botan. angrœcum (ainsi orthographié par
analogie avec yjpnwg^rflpcMm). Le mot vient sans cloute de
l'archipel Indien; car il existe dans le sounda et le javanais
{^rf{vn'»^s anggrék); c'est en malais (^J^^ anggreq, orchis.
Anil. Plante qui fournit l'indigo; de là vient aniline,
nom d'un alcaloïde obtenu d'abord avec l'indigotine, pré-
paré depuis par d'autres procédés et qui joue aujourd'hui
un rôle très-considérable dans l'art du teinturier. Anil,
portug. anil, esp. anil, anir, est l'arabe Jaj nll avec l'article
al, dont le / s'assimile au n suivant : an-nil; du persan Jui
ou aXaj nïl, nileh, même sens. (V. plus loin Lilas). Nil est
d'ailleurs d'origine indienne. Je ne sais pourquoi M. Dozy ^
donne seulement ou préférablement -« nlr, Nïl par un /
se trouve plusieurs fois dans VAlmansouri de Razi : JûjJt o
' CiloHH. p. 1()6.
V r ■
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 33
(■*Mï S^^^. \ ce que Gérard de Crémone traduit : « Habenit
flegma expellit » ; et plus loin iCXtf^JI J)^^^ j-«**4> J^^^^ l'anil
résout les tumeurs molles. »
Antimoine. A défaut de mieux, M. Littré semble dis-
posé à accepter une étymologie arabe : *xçl outhmoiid ou ülı-
mid, «lapis ex quo collyria parantur, stibium,v dit Freytag.
Le mot arabe, dit l'auteur du Dict. de la langue fr. , est de-
venu facilement, dans le latin barbare, antimonium. Cela
n'est pas impossible, non plus que l'origine grecque *Kçt
tthm{d==ay(i(ii.
Avec l'article, al-outhmoud a donné l'ancien terme de
chimie alcimod. (V. au mot Alchimie.)
Parmi la foul^ des noms qu'a portés l'antimoine ou
plutôt la poudre appelée coheul, on trouve chez les alchi-
mistes cosmet, avec les variantes cosmec, casmet, calmet,
mots de même origine que notre cosmétique,
Arabe, Le nom lj^ 'arab est passé sans altération dans
toutes nos langues, perdant seulement le son guttural ini-
tial marqué par la lettre ^ , lequel n'a d'équivalent dans
aucun autre idiome. Les dérivés arabique, arabesque, ara-
bine, etc. sont de pure formation romane.
Arack. Esp. arac, erraca; portug. araca, araque, orraca,
rac. En arabe , (^jS. 'araq signifie sueur et aussi lait, d'après
le Qamous; %^1 ^^ araq at-tamr est le suc extrait du dat-
tier, qui, par la fermentation, acquiert des qualités alcoo-
liques. De ce liquide, le nom 'araq ou araqî i^ est passé
à toute sorte de boissons enivrantes. Aussi désigne-t-il
des liqueurs très-différentes suivant les pays : dans l'Inde
et la Malaisie, c'est un spiritueux obtenu avec du riz fer-
* Man. de la Bihl. nat. sup. arabe, n" ioo5, fol. /19 reclo.
' Ihid. fol. 5o recto.
3
U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
mente, du lait de coco, de la sève de cocotier; à Bour-
bon, c'est de l'aicooi de canne à sucre. Le mot populaire
rtquiqui pour eau-de-vie est peut-être une corruption de
'araqh
Ardeb. Mesure de poids et de capacité en Egypte.
Transcription de l'arabe lj^^\ ardeb. On peut voir dans la
Chrest. arah, de S. de Sacy (t. II, p. 28) les évaluations
très-variées de l'ardeb , d'après Venture et Varsy. Je ne
sais d'après quelle autorité le DicL national de Beschereile
et le Dictionnaire des sciences de Bouillet (éd. de 1872)
disent que l'ardeb est une mesure de capacité valant
1 82,000 litres ; d'après le grand ouvrage de la commission
de l'Institut d'Egypte [Hist, nat. t. II, p. 1 A), la capacité
de l'ardeb est seulement de i85 litres.
Argali. Mouton sauvage de l'Asie centrale. Du persan
J^^t argali, même sens.
Argan ou Argane. Genre de plantes (arbres et arbris-
seaux) dont le type est Targan du Maroc [sideroœylon spi-
nosum de Linné). t^Les forêts à'argans qu'on traverse en
voyageant dans l'Atlas font grand plaisir à rencontrer,
tant à cause de la variété des bois dont elles sont plan-
tées, que parce qu'elles reposent l'œil fatigué de la stéri-
lité du reste du pays. » (Relation du D' Lemprière ^) ^Le
pays est magnifique, semé de superbes forêts d'argans. »
(James Richardson^.) C'est l'arabe y^«-;' ardjân ou argân,
Argousin. Ital. aguzzino. C'est assurément une cor-
/1
^ Appelé au Maroc pour soigner le fils de Tempereur, en 1789. {Le Tour
du monde , t. P', p. a 1 2 . )
-^ he Tour du monde, I, p. 220. '^1
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
35
ruption (le alguazil. (Voy. ce mot.) Pour le changement
de / en n, voy. Anafin.
Arratel. Mesure de poids valant environ 46o grammes.
C'est un mot portugais correspondant à l'espagnol arrelde,
arrate, arrel, et venant de l'arabe JJdJt ar-ratl, la livre ,
ar pour al est l'article.
Arrore. C'est encore une mesure de poids de la pénin-
sule Hispanique, correspondant à aS livres ou un quart
de quintal. Esp. et portug. arroba. Deux dictionnaires
espagnol et portugais que j'ai sous les yeux donnent
Varroba comme valant Sa livres. Néanmoins, il est admis
que Varroba d'Espagne vaut a 5 livres espagnoles (i i\5oo)
et Y arroba de Portugal 1 4'',68o ^ Quoi qu'il en soit, arroba
est l'arabe j^Jt ar-roub\ le quart, mot qui désigne aussi
une mesure égyptienne qui est le quart de la iU?,^ waiba.
(Voy. Freytag.)
Arsenal. Portug. arsenal, esp. arsenal, darsena, atara-
zana, atarasanal, ital. arzena, arzenale, darsena. M. Engel-
mann dérive tous ces mots en bloc de l'arabe iC^Lu^^l:»
diûr sinaa, maison où l'on construit, fabrique. Il convient
de les séparer en trois groupes : i° atarazana représente
i^LuaJt^b dâr as-şınaa, avec l'article devant sinaa. Je
suis porté à croire que le a initial de atarazana est aussi
l'article. Assurément, il est contraire à toutes les règles do
la grammaire arabe de préposer l'article à un substantif
suivi de son complément; mais dans la langue populaire
dur as-sinaa avait pu, par le grand usage, arriver à former
un seul mot dont on ne sentait plus la composition, ce
qui permettait de lui donner l'article {comme dans :>;^Ut
* 1
' Bouillet, Dict. des sciences, des lettres et des arts, 1872
3.
/
36 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
al-maotiard, l'eau de rose, où maouard est composé de mû,
eau, et ouard, rose); 9° darsena représente dar sima sans
aucun article ; 3° enfin arsenal est simplement le mot şinaa
précédé de l'article. Je me range ici à l'opinion de M. De-
frémery, qui a fait remarquer que AftLuaJ! as-sinaa se dit
fort bien, sans le mot dâr, d'un arsenal maritime ^ J'ajou-
terai que Du Gange cite un mot languedocien arsina qu'il
explique supellex quœvis, un ustensile quelconque. Je vois
là le même mot as-sinaa, employé à peu près comme l'est
aujourd'hui notre mot confection pour telle ou telle espèce
de vêtement non fait sur mesure. Et si ma conjecture est
exacte, il est clair que le mot dâr n'aurait là rien à faire.
Le r d^ arsenal, arsina, est probablement dû à la pronon-
ciation emphatique du ^J^ s.
Atarazana a conservé en espagnol le sens général de
fabrique. Les mots congénères , dans les diverses langues ,
se sont fixés au sens d'arsenal maritime. Cependant on
trouve, dans l'ancien français, arsanail, «apolheca instru-
mentorum agriculturae,» dans Du Gange,
Les Turcs, les Tunisiens et les Egyptiens paraissent
avoir repris à l'espagnol ou à l'italien leur iuuoJy» tarskhâna
ou iüL»y tarsâna ^ actuels.
Artichaut. Ce mot, disais-je en ı866^ ne vient cer-
tainement pas d'un prétendu terme SyA (^*^)^ ardi chauki,
qu'on lit à la vérité dans le Dict. fr.-ar. d'Ellious Bocthor,
mais qu'on ne trouve nulle part ailleurs , et dont il serait , je
crois, difficile d'établir l'authenticité. Que penser de cette
singulière expression épine terrestre pour désigner l'arti-
chaut, sans compter qu'une locution de cette forme gram-
^ Journ. asiaU avril 1867, p. 4i6, et Revue critique du 26 décembre
1868, p. Ail.
* Voy. Dozy, G/o««. p. 2o5, s5o6.
^ Revue de l'imtr. publ.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 37
malicale est chose inouïe en langue arabe. Pour moi, je
n'y saurais voir, non plus que dans une «lutre expression
»£ym:>^\ ardcliauka, donnée par le môme ouvrage, rien autre
qu'une transcription de l'italien ariiciocco, articiocchi. J'en
dirai autant d'un bizarre ou^^t artitchot qu'on lit dans le
Gazoph. ling. Pers.^.
Le vrai nom arabe, le plus ancien du moins, paraît
êtreotû^ harchaJo\ï(3yM^ harchoûf, que M. Engelmann
écrit Oy£ê^ kharchoûf \>ar un kh, d'après la transcription
de Pedro de Alcala^. C'est aussi l'orthographe de Bocthor
et du P. Dominique Germain ^*, tandis que Meninski et
Freytag écrivent par un ^ h^ et prononcent harchaf. Les
termes espagnols alcachofa, alcarchofa et le portugais alca-
chofra, évidemment empruntés à l'arabe , semblent donner
raison à M. Engelmann, car il n'existe, je crois, aucun
autre exemple du ^ ^ rendu en espagnol par un c, tandis
que cette transcription n'est pas rare pour le ^ kh {^califa,
caramo, carcajes). Ajoutons que Gérard de Crémone, dans
sa traduction de YAlmansouri de Razi, transcrit aussi le
mot par un c : ^Alcorsof, id est cardui capita^».
Le P. Ange de Saint-Joseph traduit chardon par les mots
jXİL^, ^Ué., d^, kengher, khâr, chauk; khâr est persan,
chauk est arabe; il serait sans doute puéril de comparer
ijymj^ kharchoûf à une juxtaposition de ces deux derniers
termes où l'un semblerait expliquer l'autre.
Pour en revenir à artichaut, ital. articiocco, latin barb.
articoctus, articactus, articoccus, on peut y voir des altéra-
tions du grec dpivTiKÔs, objet d'assaisonnement, rà dprv-
J L'anleur de ce dictionnaire italien-persan traduit encore articiocco par
(s^y^ yS2^ hengher-i ferenghi , kengher d'Europe, ce qui tend à prouver
Toriğine étrangère des expressions qui reproduisent noire artichaut.
* GI088. p. 85.
^ Fabr. ling. arab. aux mots carcioj'o, carcioffolo, cardone.
* Lib. III, cap. xvii. Passage qui correspond au folio /12 du nian. arabe,
phisieurs fois cité dans mon travail.
é
- /
/ N
I .-
k
1 .
38 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
iind^ têtes d'artichaut , de âprtîew, assaisonner. (Voy. M. De-
frémery, Joum, asiat janvier 1863, p. 83.)
M. Dozy, trouvant en espagnol arracijey espèce de
chardon, corrompu en arrafiz^, et arrezafe, lieu plein de
chardons, croit pouvoir rapprocher ces mots de otu©;
rcmf, chaussée , disant que ïarracife est le « carduus vulga-
tissimus viarum, n Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'aller
chercher si loin l'explication. Chardon et artichaut sont
tout un pour le botaniste, et nous avons vu plus haut
Jsj^ kenglier, employé en persan dans l'un et l'autre sens.
Il n'est donc pas surprenant que otûyw harchaf, plur.
UuMy^ harâclnf, ait été pris en Espagne pour désigner
le cardo arracife. En Algérie, le chardon comestible ou
artichaut sauvage est encore appelé otû-i. khorchef^.
Arzel. Esp. etportug. argel. De l'arabe J^;t ardjel, qui,
comme le français et l'espagnol, se dit d'un cheval ayant
les pieds de derrière blancs. Ardjel vient de J^^ ridjl,
pied, pied de derrière chez les quadrupèdes.
Assassin. Quoi qu'en dise l'annotateur du voyage de
Benjamin de Tudèle , dans la collection des Voyages anciens
et modernes publiée par M. Charton^, personne ne doute
aujourd'hui que le nom d'Assassins donné aux Ismaéliens
ou Bathéniens ne soit l'adjectif arabe ^^aUc^ hacliâchî ou
^uj&tj^ hachïchï, dérivé de /lïïuuûb^ hachïch, le hachich
(voy. ce mot), boisson enivrante qui jouait un rôle im-
portant dans la fanatisation de ces terribles sectaires*.
^ Gl088. p. 199.
^ Voy. Gherbonneau , Dict.fr,-ar. aux mots artichaut et chardon. Voy. aussi
cardon, où Tauteur doune les deux formes Ulü^^ khorchpfet cj»^^ khar-
choû/.
^ Tome II, p. 17A, note 3.
* L'étymologie a été mise hors de doute par Sylv. de Sacy dans un mé-
moire inséré au lome IV du recueil de l'Académie des inscriptions et hellos-
iettres.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 39
Vouloir tirer cette appellation de Haçan, leur chef, c*est
défendre une opinion insoutenable.
Le nom des Hachâchi a été apporté en France par les
Croisés sous la forme Assaci qu'on lit dans Joinville. L'es-
pagnol asesim et le portugais assassino ne semblent pas
empruntés directement à l'arabe, mais reçus par l'inter-
médiaire du français ou de l'italien assassino^. Le Diction-
naire de Du Gange cite les formes de bas latin heissesin,
assassi, assassini, assesini, etc.
M. Defrémery a publié en i854, dans le Journal asia-
tique, de très-intéressantes recherches sur les Assassins.
AssoGUE. C'est l'espagnol azogue, navire pour le trans-
port du mercure. Le sens primitif de azogu£ et de son cor-
respondant portugais azougue est mercure, vif-argent. Ces
mots viennent de l'arabe (^^'y ^t), ^jjS^ zawaq, zâouq, zï-
baq, venant du persan «^Jf, »yjjiwah, etc. En Espagne,
d'après Pedro de Alcala, on prononçait, avec l'article, az-
zaouqa.
Le même mot arabe a donné le terme d'alchimie azoth.
(Voy. plus loin.)
AsTAROTH. Nom d'une divinité phénicienne, nnfiç^y 'ach-
toreth, dans la Bible; la même que Cicéron appelle Astarte.
Astronomie. Nous croyons convenable de grouper sous
ce mot, comme nous l'avons fait au mot Alchimie, un cer-
tain nombre de termes que nos anciens livres d'aslrono-
mie ou d'astrologie avaient pris chez les auteurs arabes.
La plupart sont aujourd'hui bien ignorés. Cependant ils
figurent dans le Dictionnaire national de Bescherelle qui
paraît les avoir empruntés au Dictionnaire des matliématiques
^ Voy. Oozy, Glons, p. 207.
<
hO DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
de YEncyclopédie de d'Alembert. Les diverses publicatious
de M. Sédillot sur l'astronomie des Orientaux nous ont
été d'un grand secours pour rétablir la forme arabe de
plusieurs expressions singulièrement altérées. Quant aux
termes et noms d'étoiles qui sont restés en usage chez nos
auteurs, on les trouvera à leur ordre alphabétique dans
ce volume.
1 . Achluschémali, nom de la constellation appelée Cou-
ronne boréale. En arabe, jUviJI JuA^^t al-ikMou^ch-chemali,
même sens (tM/, couronne; chemalî, boréal).
9. Adîgége ou adégige, constellation du Cygne. En arabe
iCa».Ui.jJI ad-dadjndja, la poule.
3. Alamac, amak, étoile y d'Andromède. C'est un m
pour un n; car le nom arabe de l'étoile est (jo)^l (ğ^js,
anâq al-ardy le blaireau (ou autre animal du même genre),
à. Algébar, elgébar, constellation d'Orion. En arabe,
^\1Â al'djebbclr, le Géant. Algébaro est le même mot avec
la terminaison casuelle o(^ou) du nominatif.
5. Algédi, étoile y du Capricorne. Chez les astronomes
arabes, ^^^xii al-djedî, le chevreau, marque la constella-
tion entière du Capricorne, ou, pour être plus exact, le
1 0® signe du zodiaque.
6. Algomeiza, l'étoile Procyon. En arabe, pUa^ y i! al-
ghoumeisâ, la pleureuse, ou celle qui a mal aux yeux. Ce
nom vient de ce que les Arabes appelaient Sirius et Pro-
cyon les deux sœurs de Canopc. Ce dernier astre ne se le-
vant sur l'horizon qu'au moment où Procyon disparaît au
couchant, on disait que Procyon pleurait sur l'éloigne-
ment de son frère.
7. AJgorab, étoile y du Corbeau. En arabe, v't*" ^''~
ghourâb, même sens (l'oiseau et la constellation).
8. Albabor, Akbabor, Alchabnr, l'étoile Sirius, appelée
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. àl
par les Arabes ;^^-oJt ^^juJ! ach-chira al-^aboûr, Sirius pas-
sant ( sur la Voie lactée ).
9, Aliémini, C'est encore Sirius, jUJt (Sf^^ ach-chira
aUyemâm, Sirius du Yémen, par opposition à Procyon
appelé Sirius de Syrie. (Voy. plus loin Aschémie.)
i o. Aimer zamonnagied, étoile qui est sur l'épaule orien-
tale d'Orion. En arabe, «x^UI pJL\ alr-merzam an-nâdjid,
nom qui semble pouvoir être inteî^rété le lion agile.
1 1. Alphéraz, Alpliérath, étoile a de Pégase; (j-yÜl al-
faras, le cheval.
12. Alpheta^ a de la Couronne boréale. En arabe',
İİİjü! al-fekka.
i3. Alruccabah, l'étoile polaire; en arabe, iu^J! ar-
roukba, le genou.
i4. Arided, Arioph, Arisph, étoile de la queue du Cy-
gne; en arabe, ô:>Jl ar-ridf, mot qui signifie celui qui suit,
celui qui vient après. (Voy. Rédif, au mot Nizam.)
j5. Asangue, la constellation de la Lyre; en arabe,
^AâJ) as'sandj, qui est probablement une altération du per-
san »iU^ tcheng, harpe, luth.
16. Aschémie, l'étoile Procyon; en arabe, ^^LûJ! acli-
châmi, le Syrien , ^^LûJt ^juiJI ach-chira ach-^hâmî, Sirius
de Syrie. (Voy. Aliémini, ci-dessus.) L'e final de aschémie
montre que le mot a été fait sur le féminin iû.#UJI ach-
cliâmla.
17. Aschère, Sirius. C'est l'arabe ^yuîJl ach-chira, qui
représente le grec ^eipios.
18. Asugia, constellation d'Orion; en arabe, 1)^4^ al-
djauzâ (qui se dit aussi de l'ensemble du S'' signe du zo-
diaque, les Gémeaux). Bescherelle donne la forme plus
correcte algiausa.
19. Atatır, constellation du Taureau; en arabe, ;^l
A2 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
alh'tliaur, qui se dit aussi de l'animal. VEncyclopédie mé-
thodique cite les variantes atir, aiyr, alin.
2 0. Baten-Kaitos, étoile ^ du milieu du corps de la Ba-
leine; en arabe, (jmIm ^Jûl» batnqaitotis, Sa/n signifie ventre,
et qaitous est le grec KrJTos.
9 1 . Cazimi. « Ce mot arabe est employé par les astro-
nomes de ce pays pour marquer le disque du soleil; lors-
qu'ils disent qu'une telle planète est en cazimi, c'est comme
s'ils voulaient dire qu'elle* ne parait point éloignée de
1 6 minutes du centre du soleil, le demi-diamètre de cet
astre étant de i6 minutes.» (Lalande, Dictionnaire des
mathématiques de l'Encyclopédie.) Le mot arabe est -»^ djezm,
coupure, employé en effet pour désigner le disque d'un
astre : (j*<^^! -va*. Ji^ àla djezmi*ch-cliemsi, sur le disque
du soleil, en cazimi.
*j 2 . Qmra, scera , l'étoile Sirius. ( Voy . ci-dessus Aschère.)
2 3. Etanin, étoile de deuxième grandeur, y du Dragon ;
de l'arabe (jajuJ! et-tanln, le dragon (animal) et le Dragon
(constellation). On trouve encore cette étoile désignée sous
le nom de Rastaben, altération de (j^Uxlt ^jJi^ ras et-tanïn,
la tête du Dragon. Et est l'article pour el.
2 4. Kalbélasit, le cœur du Lion (Régulus); en arabe,
J^^t 4^ qalb eUasad, de qalb, cœur, et asad ou esed, lion.
2 4 bis. Kalbohcrab, a du Scorpion (Antarès); en arabe,
4-yuJ! 4j^ qalbou 'l-àqrab, le cœur du Scorpion, formé
du même mot initial et de àqrab, scorpion (l'animal et
la constellation).
2 5. Kalbelazguar, a du Petit Chien (Procyon) ; en arabe ,
yjuo^\ c;Jj3l al-kaïb al-asghar, le Petit Chien , de kalb ou
kelb, chien et asghar, plus petit, par opposition à al-kalb
al-akbar, le Grand Chien, Sirius.
26. Kéhir, Kahir. Cr sont des noms de l'étoile Sirius,
i
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. hi
venant peut-être du mot ^a^ kebîr, grand , le Grand Chien ,
mais que j'aime mieux regarder comme des altérations de
ji^ àbour (voy. Alhabor, n° 8), parce que Sirius se nom-
mait al-akbar, et non al-kabir,
27. Rasalgethi, Razalagetht , a d'Hercule; en arabe, ^J^^
^L^ ras al-djàtht, la tête de l'Agenouillé. Al-djâthi, l'homme
agenouillé, est le nom de la constellation.
28. Rasalague, Razalageuse, a ou la tête du Serpen-
taire; en arabe, p|^ (j*»I; ras al-hawà, de ras, tête, et de
hawâ, preneur de serpents.
29. Zubenel-chemali, étoile jS de la Balance (plateau
septentrional); en arabe, jUiJI ü^y' az-zoubân ach-chema-
h, de ^Ly zoubân, dont le sens est mal définis et jUi che-
màll^ septentrional.
30. Zubenel-génubi, a de la Balance (plateau méridio-
nal); en arabe, j^Âİl ü'fy" ciz-zoubân al-djenoûbï; 3.y^
djenoûbi, signifie méridional, (Voy. l'article précédent.)
3i. Alchitot, l'axe de la sphère, le pôle du monde; al-
tération de l'arabe cAİaJiît al-qoutb (ou du pluriel o^kiJI
al-qoutoûb), essieu, pôle, étoile polaire.
82. Alhabos, le clou qui joint l'anneau de suspension
à l'astrolabe; en arabe, (j#-^ al-habs, d'une racine signi-
fiant retenir, emprisonner.
33. 4/j?/teto/fc^ petit cercle placé au centre de l'astrolabe;
en arabe, (j^JiJI alr-faU, proprement la petite pièce de
monnaie appelée en grec b^cikis^ obole, mot dont le terme
arabe est une altération. (Pour le changement de sen th,
cf. alphérath, de (j*»yüt al-faras,^
' Je pense qu'il faut voir dans ce mol le persan yb; zoubân, qui signifie
proprement lanf^ue et se dit aussi de la pointe d'une lance , de Tardillon d'une
houcle, etc.; les deux zoahan sont les deux pinces du Scorpion, dont la cons-
(ollalion fait corps avec la Balance.
M DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
34. Alzuhra, la onzième maison de la lune; en arabe»
'iyi^\ aZ'Zouhra, le dos, entre les épaules. Cette mansto de
la lune est en effet marquée par deux étoiles placées entre
les épaules du Lion.
35. Alméhan, trou circulaire au centre de l'astrolabe;
en arabe, (^^1 aİHnahn. (Voy. L. A. Sédillot, Supplément
au Traité des instruments astronomiques des Arabes, p. 2 q 5.)
36. Mûri, indicateur à l'extrémité de l'alidade. Ce
mot , qui fait songer à notre mire, est ordinairement écrit
en arabe ^y moun; cependant j'ai trouvé aussi l'ortho-
graphe ^j^ moûfi par un ^ ou, notamment dans Y Aima-
geste d'Abou l-Wéfa dont le manuscrit^ est généralement
si correct. Le mot arabe n'est pas dans les dictionnaires,
du moins avec ce sens. Il paraît être un dérivé du verbe
^1; raa, voir, à la '4* forme, montrer.
37. Shafiah, planchette pour les tracés astronomiques;
en arabe, i«sOLö safiha, surface plane, tablette.
38. Suradain, étoiles a et /3 du Sagittaire; en arabe,
QjiytfJI as'şouradmn, les deux sourads. Le sourad est un
oiseau fantastique dont il est question dans les contes mu-
sulmans^.
39. Facardin, j8 et 7 de la Petite Ourse; en arabe,
^^^tyjjifarqadéîn, les deux veaux, duel de ^yi^farqad,
Athanor. Four des alchimistes. «On se servait de ce
mot, il n'y a pas encore longtemps, dit Bescherelle, pour
désigner un fourneau construit de façon qu'avec le même
feu on pouvait faire plusieurs opérations différentes. » Esp.
atanor, qui a pris un sens très-différent, tuyau de fontaine.
^ Ane. fonds ar. de la Bibl.nat. n" 1 1 38. Voy. fol. ao recto, ligne 5 : <^^^
»\>Li^! moûri 'l-idâda, indicateur de Talidade. Àilleure le mot est sans
3 où.
^ Voy. Cherbonneau (Dict. ar.-fr.) qui écrit sarad.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 45
(Voy. les explications de M. Dozy, Gloss. p. an, aia.)
De l'arabe jl^IxJ! a<-tonnoür, en hébreu, ni3n tannoür, four,
mot d'origine araméenne et composé de tan, fourneau, et
noûr, feu. De là aussi vient tandour. (Voy. ce mot.)
Acanor, cité par Bescherelle, est une altération de atha-
nor; on sait avec quelle facilité les sons k et t permutent
dans la langue du peuple. Dans le Leœicon alchemiœ de
Martin Ruland, on trouve encore: athonor, anthonor, fur-
nus, atanor, olla perforata.
Atlé. Espèce de tamarix. De l'arabe dJo\ atUa, même
sens.
Aubère. Nuance particulière de la robe du cheval.
Blanc, bai et alezan, dit l'un; couleur fleur de mille-per-
tuis, dit un autre; «ex albo fuscus, nigris distinctus ma-
culis», dit le P. Pomey, cité par Ménage; couleur fleur
de pêcher, disent Landais et Bescherelle. Enfin M. Littré
appelle aubère un cheval « dont le corps est recouvert d'un
mélange de poils rouges et de poils blancs, la crinière et
la queue étant de même couleur ou de nuance plus claire. »
L'étymologie de ce mot difficile a été signalée par le
P. Guadix : l'espagnol hohero (qu'on écrit aujourd'hui ove-
ro^) est tiré du nom arabe de l'outarde, <^^U^ Iwbâra,
Le plumage de cet oiseau présente en effet toutes les va-
riétés de couleur que nous venons d'énumérer; le blanc,
le roux , le cendré dominent , et les plumes portent un du-
vet rose à leur naissance. Il est vrai que l'auteur de l'éty-
mologie veut comparer la robe rosâtre du cheval aubère
moins au plumage de l'outarde qu'à sa chair lorsqu'elle est
cuite ^.
* Gomme si le mot venait du latin ovum, et, en effet, dans un diction-
naire espagnol que j'ai sous les yeux , overo est expliqué « lo que es de color
de huevo.w
■^ Dôzy, Gloss. p. 286.
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DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
I.
■
Chardin parle de ïauherré comme très-commun en
Perse : « On y a partout , en automne et en hiver, des
auberrés, gros comme des poulets d'Inde, dont la chair
est grise et aussi délicate que le faisan. Le plumage en
est beau, les plumes longues, et sur la tête il a un bou-
quet comme un panache.» (Ed. Smith, Voyage en Perse,
p. 219.) Le commandant Duhousset parle du môme oi-
seau, sous le nom de lioubara : «Un houbara (petite ou-
tarde) fut notre première victime ^ w
Aubergine. L'aubergine est une plante originaire de
l'Orient, ainsi que l'atteste Dominique Chabré qui, dans
son Stirpium icônes (1678), l'appelle Melongena Arabum et
ajoute : «Melongena in Arabum codicibus primum celc-
brata fuit, n Le nom arabe-persan ^jLr^^U bâdindjân serait
assez difficile à reconnaître dans notre aubergine, si nous
n'avions comme points de repère l'espagnol berengena et le
portugais beringela, bringella'^. On trouve aussi, avec l'ar-
ticle arabe ^ alberengena qui correspond à aubergine, comme
berengena correspond aux autres formes françaises^ méran-
gène, mébngène. Du Gange cite, dans le bas latin, meran-
golus, melangolus; les Italiens ont melangolo et melanzana,
dont le Gazoph, ling, Pers, signale déjà l'analogie de son
avec ylj^^lj bâdindjân. Quant à melongena, c'est du latin
de botaniste.
On trouve encore, dans le français provincial, bélin-
gèle, albergaine, albergine et albergame. Rondelet , dans son
admirable livre sur les Poissons ^, a donné le nom ^alber-
game de mer à une espèce d'holothurie de la Méditerranée ,
' Les chasses en Perse, dans le Tour du monde, a'sern. 1862, p. \\h.
^ Ce mot est revenu en Orient, chez les Malais, sous la forme J^-f.
berindjàîa.
^ De Piscibus marinis Hh. XVTlTy in quibus virrr pischm imagines exposiUe
snnt. Lyon, i55A.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. Ixl
à cause de la ressemblance de ce mollusque avec le fruit
de l'aubergine.
La diversité de tous ces mots, identiques au fond, se
retrouve jusqu'à un certain point dans les noms orientaux
de Taubergine , arabes ou persans , ^jLr^^U , ylxi:»L> , yLi:»L» ,
^IxijU, »IxiioU, hâdindjân, hâdingân, hâdüdjün, pâtingân,
pâtingâh. Chardin écrit badinjan : ç^On a aussi ce fruit
qu'ils appellent badinjan, que nous appelons pomme d'a-
mour^, v Le man. unique de Razi, de la Bibl. nat., porte
^JJ^:>\i bâdindjân; le célèbre médecin arabe dit que ce
fruit brûle le sang et fait naître des pustules dans la
bouche, ^t wuu^ -«xJt (ij^, à moins qu'on ne le fasse
cuire avec du vinaigre^. L'aubergine n'a pas aujourd'hui
une aussi détestable réputation.
AüFFE. Espèce de jonc dont on se sert au Levant pour
faire des cordages de navire, des nattes, des filets. C'est
l'arabe iUA^. halfa ou plila^ halfa, que Freytag donne sim-
plement comme une plante aquatique, sans s'expliquer
davantage, mais qui est le jonc dans le DicL d'EUious
Bocthor. M. Cherbonneau^ donne aussi Aa^, jonc aqua-
tique employé à faire des nattes; et M. Sanguinetti : JjJc^
arundo epigeios, »SU iUX^ jonc odorant, roseau de la
Mecque [Joum. asiat, mai 1866, p. 3oo). En réalité,
l'auffe n'est pas un jonc, mais une plante de la famille
des graminées, bien connue en Espagne sous le nom de
esparto, sparte (^Stipa tenacissima, de Linné). Ses feuilles,
longues et étroites, s'enroulent à mesure qu'elles mûrissent
et deviennent cylindriques en séchant. Ceux qui ne l'ont
vue qu'en cet état ne peuvent manquer de la prendre pour
^ Voy. enPei'se^ea. Smith, p. 20/1.
■^ Sup. ar. n° ioo5, p. 4i verso.
^ Dict. ar.Jranç. et Dicl. franc. -av. au mot jonc.
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/İ8 DICTIONNAIRE ÉTYiMOLOGIQUE
un jonc ^ On peut être surpris qu'aucun de nos diction-
naires n'ait signalé l'identité de X]ia\Ja et du sparte ^. L'a/-
fha ou a//â, qu'on exploite en Algérie et dont on fait du
papier, est identique au sparte d'Espagne.
Auge. Terme d'astronomie. Nom qu'on donnait autre-
fois à ce qu'on nomme aujourd'hui apsides, c'est-à-dire les
points où une planète se trouve à sa plus grande ou à sa
plus petite distance du soleil ^. Esp. auge, ital. auge. De
2^t aoudj, sommet, point culminant, que les astronomes
arabes emploient dans le même sens.
AuMUSSE. Provenç. almussa, esp. almucio, portug. murça,
ital. mozzetta. On tire ce mot, très-ancien dans la langue
française, de l'allemand mûtze, bonnet, auquel se serait
adjoint l'article arabe ah Je n'y saurais contredire. (Voy.
Littré, DicU)
Avanie. L'étymologie de ce mot est difficile. Ellious
Bocthor traduit avanie par ^j'^ft, aaj|^ ^awân, ^awânia, ex-
pressions que je ne connais point en arabe. Le P. Ange de
Saint-Joseph rend le même mot par ^^^t^t et jt^t awârl,
awànl, qui manquent dans les dictionnaires^. D'autre
part, M. Pihan donne pour étymologie ^tyft hawân, mé-
pris, ce qui n'a d'autre base qu'une ressemblance de son,
sans aucune concordance de sens ; car le sens primitif d'a-
vanie est sans rapport avec l'idée de mépriser. Il est facile
de reconnaître que ce mot signifie simplement tribut,
amende, somme à payer, droit de passage. L'idée que nous y
1 Voy. Dkl, d'Hùt. nat. de Déterville, t. XXXI, p. 55/i.
^ Elle est indiquée dans le Dict. de Littré au mot sparte.
^ Le mot manque avec ce sens dans la plupart des dictionnaires. Beschc-
relle le tire du latin augeve, croître.
* Comp. cependant ^t^) et ^;'^!, oppression, injustice, ruine, calcul, etc.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. à9
attachons aujourd'hui est venue postérieurement, et tient
sans doute à la façon vexatoire dont les avanies étaient
perçues en Orient.
« Les Chiodars du Ghiaïa , dit Tournefort \ vinrent nous
annoncer , . . que tous les passages de l'empire étaient
ouverts pour nous; mais qu'assurément on nous auroit
arrêtés sans la lettre du Beglierbey d'Erzeron, ou qu'au
moins on nous auroit fait payer une grosse avanie^ comme
il arrive à tous ceux qui passent de Turquie en Perse. »
ç^Il n'y a pas de gens au monde, dit Chardin dans un
passage que je crois devoir citer tout au long^, plus aisés
à tromper, et qui aient été plus trompés que les Turcs.
Ils sont naturellement assez simples et assez épais, gens h
qui on en fait aisément accroire. Aussi, les Chrétiens leur
font sans cesse une infinité de friponneries et de méchants
tours; on les trompe un temps, mais ils ouvrent les yeux;
et alors ils frappent rudement et se payent de tout en
une seule fois. On appelle ces amendes qu'ils font payer
avanies; terme qu'on prétend tirer du nom ôiavany qui se
donne en Perse aux courriers de la cour et qui veut dire
«des gens qui prennent tout ce qu'ils trouvent ?? , parce
qu'effectivement ces courriers prennent sur leur route des
chevaux à toute sorte de gens, quand ils en ont besoin
ou qu'ils en rencontrent de meilleurs que celui qu'ils
montent, sans s'informer qui l'on est. . . Ces avanies ne
sont pas toujours des impositions injustes. . , Les Marseil-
lais disent que ce sont les avanies qui ont ainsi aô'aibli le
commerce des Français au Levant; aussi en ont-ils payé
pour des sommes immenses. »
Le P. Ange ^ dit aussi : Avani jt^^ pro angari, angaria :
quando cursores régis Persiœ equum viatorum vi armata
' Voy. du Levant, leltre xviii , t. III, p. i/i6 de Péd. de 1717, Lyon.
* Voy. en Perxe, p. 9 et 10, od. Smith.
^ Gazoph. ling. Pers. p. 5.
/1
50 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
•^" ' manu exigunt. » Il insinue que le mol persan est celui
/. que les Grecs ont transcrit Ayyapos (d'où dyyapeia^ ser-
.y vice des courriers, corvée, et plusieurs autres dérivés,
. ^ dont une partie a passé tardivement en latin : angaria,
s angariare, etc.).
J'ignore quel peut être ce mot persan que Chardin
transcrit avany.
D'un autre côté, les chartes génoises des xiv'' et xv" siècles
nous donnent avaria, averla, avère dans le sens d'impôt,
contribution, droit d'entrée ^ Est-ce le même mot? On
a vu que le P. Ange donne avüârî à côté de awânl.
1 , Ces avarice étaient particulièrement payées pour réparer
des pertes , ce qui suggère à l'esprit une assimilation avec
notre avarie : ^Avariis seu damnis reparandis,» dit le
Gloss. de Du Cange. (Voy. ci-après Avarie.)
En résumé, avanie, portug. avania, ital. avania, bas
r. . J, grec àSavia^ correspond à un terme du Levant jt^I awâni
\ qui n'est pas dans les dictionnaires, et qui paraît se rat-
tacher au vieux mot d'où est venu le latin angaria, cor-
vée, aujourd'hui en italien angheria, contrainte, violence.
L'assimilation est d'autant plus permise que, dans cette
' : • - ' dernière langue, avaniare est synonyme de angheriare, sur-
charger d'impôts.
ri
Avarie. Esp. averia, portug. avaria, ital. avaria. Malgré les
diverses étymologies proposées par Brencmann, Adelung,
Diez, Jal, etc., M. Dozy ne doute pas que le mot ne soit d'ori-
gine arabe, introduit d'abord en italien par le commerce,
et passé de là aux autres langues européennes. Avaria vien-
drait de la racine ^U 'âr qui signifie proprement éhorgner,
mais qui, à la â® forme awouar, a aussi le sens de gâter,
d'où^t^ awâr, défaut, déchirure. Bocthor traduit avarie
^ On trouve dans Bescherelle ? ^s^ Avarız , impôt de 5oo aspres que doit
payer chaque quartier dans les villes de Tempire ottoman, t)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 51
par <-^Jl Juâjw ^\ys> awûr hasal li-merkeb, dommage qui
arrive à un navire, et marchandises avariées par iJ^Làj
ï^ytj» hedaa moawara, '
Pour établir avec quelque certitude une étymologie
aussi contestée, il faudrait des arguments plus sérieux que
l'autorité d'EUious Bocthor ou des passages trop modernes
de Maccari. La lecture des articles avaria, averium, etc.
dans Du Gange , n'éclaircit rien ; mais le sens du mot pa-
raît être plutôt droit, impôt, que dommage, ce qui convien-
drait mal à la conjecture de M. Dozy.
AviCENNE. Genre de plantes de la famille des gattiliers,
tire son nom de celui de l'illustre philosophe arabe : ^t
LUam Ibn-Sïna, nom dont les juifs arabisants avaient fait
Aben-Sina, que nous avons transcrit par Avicenne.
Avives. Engorgement des glandes parotides chez le che-
val. Ménage dit que ce mot vient de eau-vive, parce qu'on
croyait que les chevaux contractaient cette affection en
buvant des eaux vives ^ Ge qui est certain, c'est que les
formes espagnoles adivas, abivas n'ont aucun rapport avec
eau vive. Aussi, viennent-elles de l'arabe iLu*xl( ad-dhiba,
qui est le noni de cette maladie. Le vieux français a aussi
le mot sans l'article, vives, qui est resté en anglais.
Boclhor ne traduit pas avives par dhiba; il applique ce
terme à la morve qu'il appelle Juü iCoS dhibat al-khdil,
dhiba des chevaux. Resterait à expliquer pourquoi le
français et l'espagnol ont donné à ce mot la marque du
pluriel.
L'arabe (^p dhtb signifie loup, dhiba se traduirait donc
littéralement par louve, loupe. Pris généralement en Algé-
' r Le cheval fort-beu ou trop lost abbreuvé après s'estre esçhaufTé et tra-
vaillé , puis se refroidir sans estre pourmené et délassé, engendre les avives, v
(Agriculture et maison rustique, de Jean Liebault, 1601, p. i65.)
A,
52 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
rie et au Maroc dans le sens de chacal, dliîb (précédé de
^article adh pour al) a donné en portugais adibe, en espa-
gnol adive, qui a passé en français. Nos dictionnaires
d'histoire naturelle donnent aussi adil. On peut voir, là-
dessus, Dozy [Gbss, p. 45) et Defrémery [Joum. asiaL
janvier 1863, p. 87).
Ayan. Magistrat turc chargé de veiller à la sûreté pu-
blique. C'est l'arabe ^L^t a'yfrn, pluriel de ç^ 'dm, œil.
Les Turcs, à l'imitation des Persans, disent: 2iii^:> fj[xs\
n'y ân-i devlet, les yeux du royaume, c'est-à-dire les grands,
les ministres. Ici, on pourrait supposer que ayfm est pris
dans un sens plus particulier pour marquer celui qui ob-
serve, surveille, de même qu'en malais, fc:>L« mata-mâta,
qui signifie aussi les yeux, se dit d'un surveillant, d'un
agent de police.
AxiRNACH. Terme de médecine. Tumeur graisseuse de
la paupière, qui se manifeste surtout chez les enfants.
(^DicU de Bescherelle.) De l'arabe ^jj^-ûJt ach-chimâq,
même sens.
Ayer. Arbuste des Moluques. «Lorsqu'on fait des inci-
sions à ses rameaux, il en découle un suc limpide propre
à désaltérer les voyageurs, w (Dîd. de Dét. III, 122.) C'est
assurément le malais j^I dyer, eau, bien que la déno-
mination jjt ^l^ kâyou-âyer, arbre d'eau, s'applique d'or-
dinaire au ginseng chinois.
AzAMOGLAN. Jeuuo serviteur chargé, dans le sérail, des
fonctions les plus basses. C'est le turc ^j^^'^ 'adjern-
oghlân, formé de oghlân, page, jeune garçon, et de l'arabe
^adjem^ qui se dit de tout peuple étranger, non arabe, et
^ Et non de |»U⣠'a'zâm, pluriel de /oJa£ V2:tm, grand, comme il est dit
par erreur dans le Dictionnaire de Litlré.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 53
particulièrement des Persans. Azamoglan, qui est vraisem-
blablement une transcription grecque (ou peut-être véni-
tienne^), signifie donc enfant d'origine étrangère.
AzÉDARAc. Esp. acedaraque. Arbre originaire de l'Orient,
dont le nom, oi^^^ :>t)t azâd-dirakht, qui nous est venu
par les Arabes, est d'origine persane et formé des deux
mots, :>Y^\ azâd, libre, et ocL.^^ dirakht, arbre. D'après la
légende, ce nom vient de ce que Medjnoun, le célèbre
amant de Léila, sauva un arbre de cette espèce de la
hacbe d'un jardinier, auquel il en paya le prix , à cause de
la ressemblance qu'il y trouvait avec la taille de sa bien-
aimée. D'après d'Herbelot [Biblioth, orient,), Yazédérach se-
rait nommé en Perse (j^3y^3 zehr-i zemin, poison de la
terre, à cause des qualités vénéneuses de ses fruits; et de
là viendrait son nom d'arère libre, «parce que personne
n'y touche pour en manger le fruit ^. w
AzERBE. Muscade sauvage. On pourrait être tenté d'as-
similer ce mot au portugais azevre, azebre, azevar, suc
d'aloès, lequel vient de l'arabe ^U-»^' aş-şibâr^^ «fructus
arboris acidi saporis», ditFreytag, ce qui convient par-
faitement à la muscade , dont la chair a une saveur si acre
et si astringente qu'on ne saurait la manger crue et sans
apprêt*. Mais il est plus probable que notre azerbe repré-
sente *-»jio dabr, noix sauvage, muscade, prononcé à la ma-
nière persane zabr, az-zabr,
AzEROLLE. Esp. acerola, azarolla; portug. azerolo; ital.
^ On sait que le dialecte vénitien remplace le son g (dj) par z.
* « On dit que la pulpe des fruits est mortelle pour les hommes et les chiens ,
ce que j^ai de la peine à croire, car elle est peu désagréable au goût, ainsi
que je m'en suis assuré, et elle est fort recherchée par un grand nombre d'oi-
seaux.» (Bosc, Dict. d'hist.nat. t. III, p. 126.)
^ Engelmann, Gbss. p. 35.
* Dict. de Déterville , t. XXII , p. 7 1 .
* •
5/i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
azzeruolo, lazzeruola, lazzaroh, lazarino. Tournefort écrit
azarole, azarolter. De l'arabe ;«i^^' az-zo'roûr, même sens.
L'azerolier est très-répandu dans le Levant, où il pousse
spontanément. L'azeroUe est mentionnée dans Razi comme
un fruit astringent : (j^la^ JjU )^y^\i\ « Tazerolle resserre le
ventre ^»
AziMECH. Etoile aussi nommée rÉpi de la Vierge; en arabe
diUuJt as-simâk. Les cosmographes orientaux appliquent
ce nom à deux étoiles différentes : l'une appelée dUuJt
^\J\ aS'Simâk ar-rârnih, azimech armé d'une lance, est
Arcturus, du Bouvier, et la lance est une petite étoile voi-
sine ; l'épithète ar-ràmih devient chez nos anciens astro-
nomes, aramech, alramech, noms qu'on donne encore quel-
quefois à cette étoile. L'autre se nomme Jy^I tiJUuJI,
azimech désarmé; c'est notre Azimech ou a de la Vierge,
la onzième des quinze étoiles de première grandeur que
compte Alfergani^.
AziMUTH. Terme d'astronomie : arc du cercle de l'ho-
rizon compris entre la méridienne et la trace d'un plan
vertical. De l'arabe ov<uJl as-semt, que les astronomes
orientaux emploient dans le même sens^, et qui est aussi
le mot dont nous avons fait zénith.
AzoTH. Terme d'alchimie. Prétendue matière première
des métaux. (Littré.) C'est le mercure, ^^Ul az-zaouq.
( Voy. AssoGUE.) On trouve, dans Du Gange, azoch et azoth,
substance ainsi définie, d'après Le Baillif (^Dict. spagyr,) :
ç^Universalis medicina, paucis cognita, unica medela, la-
• Man. arabe déjà cité, p. /16 recto.
* Edit. de Golius, p. 76. Je n'ai pu découvrir le sens de simâk.
3 ^Ul» ^j^3 ^LftJJ! JoCju. ^XJ^ ^^ J3i)l »y.b ^JA ^J^^ SoJa»^ c>WÎ
*IJLkİ)I Hjv.'J'3 v3^^' ïy^\i>. Almageste d'Abou H-Wéfa, fol. 5i verso.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
55
pis|)hysicus; aiii putant mercurium corporis metallici. ??
Dans le manuscrit latin du xiv^ siècle, n° 7166, anc.
fonds de la Bibl. nat. déjà cité, on lit : ^azoc, id est ar-
gentum vivum , » et dans le man. 7 1 /17 : çt azoth vero est
argentum vivum ^ ?? Enfin, dans la synonymie qui accom-
pagne la traduction latine de Razi , par Gérard de Crémone ^,
on trouve : ^asoch, argentum.» Ici l'absence du mot
vivum est sans doute l'effet d'une erreur typographique.
Azur. Mot très-ancien dans les langues romanes, et
qui remonte, chez nous, au moins au xf siècle. Esp. et
porlug. azul, ital. azurro, bas lat. azurrum, azura, azolum.
C'est l'arabe ^;^)^ lazvoerd, ou >j^^^ ladjwerd, venu du
persan ^)^j^ lajouwerd. Le / initial a sans doute été pris
pour l'article, ce qui explique son absence dans les mois
européens que nous venons de citer. Du reste, on le re-
trouve dans le bas latin lazulum, lazurius, lazur et dans le
bas grec \a?,ovpiov. Nous l'avons aussi conservé dans l'ex-
pression lapù-lazuli,
B
Baal. Le nom de cette divinité assyrienne, que nous
avons pris dans la Bible, se retrouve dans toutes les
langues sémitiques : en hébreu ^^2 baal, maître, seigneur;
en arabe Juo bal, maître, mari. Dans l'une et l'autre
langue, le verbe ba'al signifie être maître de, prendre pour
femme.
Babiroüssa, Espèce de porc de l'archipel Indien. On
trouve ce nom écrit de diverses manières : babirosa, babi-
ronsa, et même barbiroussa, comme s'il signifiait borbe
^ Dict, p. 16.
^ Édit. de 1 5 1 , en caractères gothiques.
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^. 56 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
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romse. C'est le malais ^j**^^ jU bâhi-roûsa, littéralement
cochon-cerf, nom qui lui vient des deux longues défenses
recourbées qui traversent le dessus de son museau.
. Babouche. Esp. babucha. C'est le persan ji^Jib pâpoûch
(de b pâ^ pied , et ijù^jJ^y^poûchlden, couvrir). Mais le chan-
gement de p en b marque que le mot nous est venu par
l'arabe qui, n'ayant pas dep, écrit (»jIj bâboüch. C'est ainsi
que nous avons eu paclia sous la forme bâcha ou bassa,
Bagbuc. Dans Rabelais , la dive Bacbuc est la dive bou-
tiMİle : de l'hébreu pnpa bnqboûq, bouteille, flacon.
Badamieb. Arbre de l'Inde qui donne des amandes d'un
goût excellent. (Littré.) Quelque plaisant a imaginé d'in-
lerpréter ce nom par bois de damier, étymologie que re-
produisent tous nos dictionnaires. Le badamier est tout
simplement l'arbre qui produit les bâdôm |.bU, c'est-à-
dire, en langue persane, les amandes. A la fin du siècle
dernier, ces amandes servaient de monnaie dans l'Inde,
concurremment avec les cauris. ç^ J'ai remarqué dans mon
premier voyage, dit Stavorinus^ que les cauris servent de
petite monnaie au Bengale; à Surate, on emploie pour
cet effet des amandes appelées badams, dont la valeur,
comme on se l'imagine bien, varie beaucoup plus que celle
des autres pièces de monnoie. »
Badiane. Arbre de la Chine (silicium anisatum) dont les
capsules, connues sous le nom d'aiiis étoile, servent à faire
diverses liqueurs, telles que Ya7iisetie de Hollande ou ratafia
de Boulogne. Esp. badian, badiana. Du persan ^L>:>L> bâdiân,
anis.
' y^yoge» dans Farchipel des Molucques ( 176S à 1 778). Trad. du hollan-
dais par Jansen. 2** édit. t. II, p. <io.
^.
DES MOTS D'ORIGIINE ORIENTALE. 57
Baïram. Fête turque qui succède au jeûne du Rama-
dan. C'est la transcription du turc -Laj haxrâm. Soixante
et dix jours plus tard, on célèbre le grand-baïram ou cour-
ban-baïram; courban est Tarabe ^UJi qourbân, sacrifice.
Bakchich. Cadeau, pourboire en Turquie, en Egypte,
en Pers^, etc. «Nous prenons nos billets et nous sommes
poursuivis dans la gare par un employé arabe qui nous
demande un bakchich pour nous avoir passé nos billets. »
(Guill. Lejean^) C'est un mot persan (jİUa&J <? bakhchîch,
du verbe ^«XdyciJ^ bakhchïden, donner. Bocthor (au mot
pourboire) écrit fji^jJi^baqchïch, ce qui est une orthographe
corrompue.
Balais (Rubis). Esp. balax, balaxo, balaja; portug.
balax, ital. balasdo, bas lat. balascius. De l'arabe ja^s^
balakhch, venant du persan ^Li^â^Jo badakhchân, nom du
pays d'où l'on tire ces gemmes, ç^ C'est dans les montagnes
de Badakschian que se trouve la mine de rubis que les
Orientaux appellent badakhschiani ou balakhschiani, et que
nous nommons rubis balays. » (D'Herbelot^.) «Pour ce
qui est du rubis. . . , on l'appelle aussi balacchani^ pierre
de Balacchan, qui est le Pégu^, d'où je juge qu'est venu
le nom de balais qu'on donne aux rubis couleur de rose. »
(Chardin*.) Marco Polo appelle ce même psiys Balasian et
les rubis balaxi ou bahset.
On voit par ces citations combien peut varier sous une
plume européenne la transcription d'un même mot oriental.
* jy Alexandrie à Souakin, dans le Tour du monde, 2' sem. de 1860,
p. 98. M. SpoU, dans son Voyage au Liban, écrit bachich : «Des Arabes de-
mi-nus nous déposent sains et secs sur le quai moyennant un léger
bachich.» [Le Tour du monde, 1" sem. 1861, p. 3.)
^ Biblioth. orient, au mot badakschian.
^ Erreur relevée par M. Defrémery, dans une noie de sa traduction du
Cultstan^ p. 826.
* Voy. en Pei^se.
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58
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
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Baldaquin. Esp. baldaqui, baldaquin, balduquino; ital.
baldacchino; bas lat. baldakinus, baldekinus, baudakinus,
havÂelnnus, baldekinius. Du nom de la ville de Baghdad
5t«>jb , qu'on écrivait au moyen âge Baldac ou Baudac, en
italien Baldaco. Baldaquin et ses congénères sont des ad-
jectifs formés sur ce nom ainsi altéré, et qu'il est fort inu-
tile de vouloir tirer directement de l'adjectif arabe ^^:>\^yJ6
baghdâdi. Ce dernier mot, ainsi que baldaquin, a signifié
d'abord une riche étoffe fabriquée à Bagbdad et servant
à faire des tentures ; de là est venue la signification actuelle.
Baléron ou BAi^éROMG. Salle d'audience où le souverain
malais rend la justice. En malais ^jJo balërong ou ^^ JL
bâk-roumig, Ba/^ employé seul signifie de même édifice pu-
blic, lieu d'assemblée, maison commune. Le balérong est géné-
ralement une grande cour entourée par les bâtiments du
palais du souverain.
Baltadji. Officier du sérail spécialement préposé à la
garde des princes et du harem. (Bescherelle.) Transcription
du turc 45AİJU baltadji, porte-hache, formé de aaJL bâlta,
hache, et de la terminaison ^ dji, qui indique les noms
de métiers. Ce nom vient, dit-on, de ce que les baltadjis
étaient chargés d'approvisionner de bois les appartements
du Grand-Seigneur, et leur hache représentait la cognée
du bûcheron.
Balzan. D'après les dictionnaires, ce mot ne se dit plus
guère que des chevaux ayant des balzanes, c'est-à-dire des
taches blanches circulaires aux pieds. C'est ce qui avait
porté Diez à signaler pour l'étymologie l'italien balza,
bordure; le wallon baltz, lacet, qui viennent du latin bal-
ieus ou baltius, baudrier. J'ai combattu cette étymologie^
' lievue (Je Fïnstr.publ. n5 janvier 1866, p. 678.
* /
/ •
\
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 59
au point de vue du sens et de la forme du mot, et j'en
ai proposé une nouvelle, tirée de l'arabe, à laquelle
M. Littré s'est rallié dans les Additions à son dictionnaire.
Balzan, dans ses formes anciennes bausan, bausant,
bauçant, bauceant, etc. est un qualificatif de la robe du
cheval, comme brun, blanc, rouge, fauve. C'est ce que
prouvent les deux exemples du xii* et du xiif siècle cités
par M. Littré, auxquels il est facile d'en joindre beaucoup
d'autres; il suffit d'ouvrir Du Gange ou le glossaire ma-
nuscrit de Lacurne de Sainte-Palaye :
Les chevax brochent bruns et baucens et sors.
( Rom. de Roncev. )
Ni à celi n'est auferrant corsier
Bausant ou brun pour son cors aaisier.
(Rom. de Roncev.)
Et destriers de prix hennissans,
Blancs , noirs , bruns , bais , baucens et bailles.
(Wili. Guiart.)
Chevauk ont gaaingné blans et baucens et sors.
(Rom. de Roncev.)
Et tant destrier bai et sor et bausant.
(Rom. d'Aubery.)
Les costes a bauçans et fauve le crespon.
(Rom. d*Alexaod.)
Visiblement, dans tous ces passages, il ne s'agit point
de tache blanche aux pieds en forme de ceinture. Le der-
nier surtout ne laisse aucun doute. Et en effet, un cheval
bausant, dit Lacurne, est un cheval j^/e ou baie pie. Baucens,
bauceant (^baucennus) , dit le Gloss. de Du Gange, «albo et
nigro interstinctus vel bipartitus. . . Hoc vocabulum prae-
sertim usurpant scriptores^ vernaculi de equis quorum
pelles nigro et albo interstinctae sunt. w
On sait aussi que l'étendard des Templiers , moitié blanc ,
.î
60 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
moitié noir, était nommé bauceant dont on a fait beau-
séant Du Gange a aussi « baha , vexilium Templario-
rum. »
Quant aux formes, outre celles que nous venons de
citer, on trouve bauchant et même baucant en vieux fran-
çais; baucmdus, baucliantm dans le bas latin. Tous ces
mots, excepté baman, ont un c et présentent un radical
commun bauc = balc.
Or, le mot arabe auquel je prétends rattacher balzan
est précisément formé des trois lettres radicales b, l, q.
C'est pÜlL) balqây féminin de l'adjectif (j^A ablaq, que Me-
ninski et Freytag traduisent ainsi : «Albo nigroque co-
lore variegatus; usque ad femora albis pedibus prœditus
(equus). »
Nous retrouvons là tout à la fois la définition du cheval
bausant et du cheval (|ui a des balzanes. Pour ce qui e^t
de la terminaison à devenue an et de l'emploi du féminin,
voyez ce qui en est dit ci-dessus au mot Alezan. L'expres-
sion .pUL ^^faras Wjâ, jument bausant, se trouve dans
un passage du man. n° 1728, sup. arab. de la Bibl. nat.
p. lio.
Bambou. Le bambou est originaire des Indes orientales.
Son nom est, chez les Malais, ^iajC bambou ou^^ mambou.
Une espèce, à bois si dur qu'il donne des étincelles sous
la hache qui le coupe, porte, dans nos livres d'histoire na-
turelle, le nom de bulu, qui est le malais aJ^ boûlouh.
Banque. Portug. bango. C'est le chanvre de l'Inde, qui
fournit l'élément principal du hachich. De l'arabe ^ bendj
ou plutôt du persan dll> bet^, prononcé bang par les Hin-
dous. Ce mot désigne la plante et aussi la potion narco-
tique qu'on en tire, c^ Lorsqu'on veut, dans l'Inde, s'étour-
dir le cerveau , calmer ses maux ou dormir sans inquiétude,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 61
dit Bosc \ on pulvérise du bangue avec de l'opiura, de
l'arec et du sucre, et on avale le résultat du mélange.
Lorsqu'on veut être joyeux ou facétieux, on en mêle avec
du musc , de l'ambre et du sucre, et on en use de même. »
La même préparation porte aussi en Orient le nom de
(^X*a^ maslaq, en italien maslocco, que nos recueils de
drogues appellent massac, malach, masasc ou mashc.
Le hendj des Arabes paraît être proprement ia jus-
quiame. Celui des Persans est, d'après Chardin ^ «une
infusion de la graine de pavot avec celle de chènevis, de
chanvre et de noix vomique. m Razi dit : ajLu^I ^a^: ^
Jüüb Ajti ^3^1 bZm^ i^^y^ uJCmwo « toutes les espèces de
hendj produisent ivresse, stupeur; le plus violent est le
noir, il tue.» (Trait. III, chap. xxviii, man. sup. ar. ioo5,
fol. 47 verso.)
Barat. «Patente de drogman délivrée parles consuls
européens à des sujets du Grand-Seigneur. ?? (Bouillet,
DicU scienc) C'est ie turc c:>Jw barut, lettre, diplôme
royal, qui accorde un privilège; de l'arabe »!t? barâa,
immunitas, se rattachant à la racine U baraa, immunis fuit.
Barbacane. Esp. barbacana, portug. barbacào, bnrbacane.
En arabe gy barbakh, que je regarde comme une onoma-
topée analogue à noire glou-glou, signifie tuyau d'aqueduc,
évier, trou d'égout, canal de l'urètre. Notre barbacane a des
sens assez analogues et désigne entre autres choses « une
ouverture longue et étroite pour l'écoulement des eaux. »
(Littré.) Il semble donc assez naturel de rapprocher ces
deux mots. La terminaison ane, qui n'est pas représentée
dans le vocable arabe, ne ferait pas grande difficulté; car
* Dict. d'hİHt. nat. t. III, p. 227.
^ Voy. en Pei^se, éd. Smith, p. 275.
■i
62
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
celle-là ou d'autres pareilles se trouvent dans des mots de
nos langues dont l'origine arabe est hors de doute. (Voy. par
exemple Amiral.) Quant à supposer que la fin du mot re-
présente le persan AiL^ khmek, maison , je n'y vois aucune
vraisemblance.
Barde. Autrefois aubarde; esp. et portug. albarda; ital.
bm^da. Tous ces mots signifient ou ont signifié bât, selle.
La présence de l'article arabe al conduit à prendre pour
étymologie Aficy barda a, bât rembourré pour un âne ou
une mule , dans le DicL de Boctbor. Dans Freytag , c'est une
couverture qu'on place sur le dos de la bête pour adoucir
le contact du bât.
^.■"
f
' ^.
Basane. Bezane, dans Palsgrave; esp. et portug. badana,
bas lat. bedana. De l'arabe iulkj bithâna, qui signifie pro-
prement doublure, la basane étant employée à doubler
l'intérieur des chaussures et d'autres objets faits de cuir.
(Voy. Engelmann, Gloss, p, 282.)
Bavang, Bawang ou Caju-bavang, Grand arbre de l'ar-
chipel Indien. «Les fruits du bawang ont tellement l'odeur
d'ail qu'on s'en servait autrefois à Amboine pour assai-
sonner les aliments, j) (Bosc, Dict.d'hisL nat, III, p. 332.)
C'est le malais £^U bâwang, ail, oignon, et l'arbre s'ap-
pelle '^^^ yè^ kcïyoû-bâwang, arbre-ail.
Bayad. Poisson du Nil. ç^Le bayad, Silurus bajad, est
généralement d'un blanc argenté.» (Geoffroy Saint-Hi-
laire^) Sonnini écrit bayalte^. De l'arabe ^\jfi baıjâd,
même sens. Ce nom signifie blancheur.
9
^ Publicat. de Tlnstitut d'Egypte, Uni, nat. I, p. 3o3.
' Voy. en Egypte, pi. xxvii.
\. .
/ .
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 63
Bazar. C'est le mot originellement persan ^t)L hàzùr,
lequel est d'un usage général dans tout l'Orient.
Bedégar, BİDEGARDOU Bédéguard. Excroissauce chevelue
produite sur les églantiers et les rosiers par la piqûre
d*un insecte. Chez nos anciens botanistes, le héàéguar est
une plante du genre echinops, le chardon de Notre-Dame ^
C'est l'arabe-persan i»;^ti>û, :>;^^U, :>;^'i>l^, »:>;^J:>Ij, bâ-
dhâouard, bâdaward, hâdâwourd, hadawourdé, La première
forme est celle que donne l'unique man. de Razi de notre
Bibl. nat. ^. Gérard de Crémone , dans sa synonymie ( 1 4 8 1 ),
explique bedegar par « spina alba vel odor rosae ?? , ce qui
indique qu'il regardait le mot comme formé du persan :>Ij
hâd, vent, souffle, et de l'arabe :>^^ ouard, rose.
Bédouin. Esp. beduino. De l'arabe çS3*y^ bedaoui ou bé-
douin qui demeure dans le désert, adjectif formé sur ^*>o
bedou, désert, lieu sans habitations fixes.
Béhen. C'est en pharmacie le nom de plusieurs racines,
dont les deux principales portent les noms de béhen blanc et
de béhen rouge. Béhen est une corruption de l'arabe-persan
0<y3 behmen. Le traité de médecine de Razi cite les deux
espèces que nous venons de mentionner; la seconde, dit-
il, est un aphrodisiaque : »LU ^^y^I ç^^^, Tournefort
rapporta de son voyage au Levant les graines d'une des
plantes qui produisent le béhen; semées à Paris, elles pro-
duisirent la centaurée dite par les botanistes centaurée
béhen,
Dorvault (Officine) dit que la statice ou romarin des ma-
rais a porté le nom de katran de béhen.
^ Voy. Domin. Chabré, Stirpium icônes, p. 3A8; Jean Liebault, Maison
rıi8tique{i6oi)y p. 287, etc.
^ Foi. /17 verso. Razi donne le bédégar comme fébrifuge.
^ Man. déjà cité, traité III, ch. vxviii, fol. /17 verso.
6/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
11 ne faut pas confondre béhen avec ben (voy. ce mot),
comme Ta fait Ricbardson, qui traduit ^^y^ behmen par
«ben album et rubrum. ??
B^LiAL. Cette expression biblique, qu'on a appliquée
au démon, signifie proprement chose inutile, pernicieuse,
en hébreu ^y^Sa beli-yanl, formé de -»^a heli, sans, et ^y»
ya al, utilité, profit.
Bellérig ou Belliric. Nom d'une espèce de myrobolan.
On dit aussi bellà'is. C'est l'arabe ^^ behledj, venant du
persan aAJj behleh. Le mot est dans Razi, p. 4 7 verso.
On compte cinq espèces de myrobolans consignées dans
ces deux vers que je copie dans la botanique de Jean
Bauhin
1
Myrobalanorum species sunt quinque bonorum :
Citrinus, Kebulus, Bellericus, Emblicus, Indus.
Dans un poème médical du moyen âge -, on lit les
mêmes noms , sauf le dernier :
Citrini coleram purgaut, hebulus atque
Beilericus fleuma pellunt, queis ciubiicus — (?)
On trouvera plus loin l'étymologie arabe de kebulus ==
hebulus et de emblicus.
Ben. Arbre nommé par les botanistes Moringa oleifera,
dont la semence fournit une huile pour la parfumerie.
C'est le fjL bân des Arabes, souvent cité par les poètes^.
^ Histor, plantarum universalis, 1. 1", p. 202, a* colonne.
* Man. du xiii' siècle, anc. fonds lat. n° 7068, Bibl. nat. p. 70. Je n'ai
pas su lire le dernier mot du second vers.
^ Il parait que les Arabes ont appliqué le même nom ç^lo bân à deux
arbres irès-difierents , mais remarquables tous deux par le parfum de leurs
fleurs : Pim est le moringa, dont il vient d'être question ; le second est connu
sous le nom de saule d'Orient et s'appelle encore, en arabe, C>^2^ Ihalâf,
dont nous avons fait cJuilef. (Voy. Borthor, à mule et A moi*inga. )
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 65
En termes d'officine, on dit ben album, et de là sans doute
provient Terreur de Richardson marquée ci-dessus à Bé-
HEN. Ce ben ou aben des droguistes n'est pas une racine
comme le bélien, mais la graine même du moringa.
Benetnagh. Nom de l'étoile rj de la Grande-Ourse, qui
est à l'extrémité de la queue. C'est l'arabe (jiSüü c:>lJb benât
nach, les fdles de Naach, comme traduit Chézy dans sa
version d'une ode persane d'Anvéri '. Les Arabes appellent
nach les quatre étoiles brillantes du quadrilatère, et benât,
filles, les trois qui forment la queue. Il semble que les
sept étoiles ensemble s'appelaient aussi les filles de Nach
ou les fils de Nach ou la famille de Na'ch. Voici comment
s'exprime le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es-
Soufi ^ : jLAİaJÛ4*^it ^±\ J^ ^1 «yjJl iôty^t ^^^uaj <-y^'^
ci^tjo. Cazouini reproduit la même explication.
Quant à ce mot na'ch, dont on a fait un nom propre,
il signifie cercueil; les Arabes chrétiens appelaient les
quatre étoiles du quadrilatère cercueil de Lazare, (Jijù
^IjjJ na'ch lazâr, et les trois de la queue étaient Marie,
Alarthe et la Servante ^.
Béni. Mot qui figure en tête des noms de tribus arabes,
comme béni-M'zab, béni-Hachem, etc. La conquête de l'Al-
gérie a fait entrer ce terme dans la langue populaire qui
l'emploie sous forme de plaisanterie , par exemple quand elle
^ Voy. La Perse, par Dubeux, p. 689.
2 Man. de la Bibl. nat. supp. ar. 11° 96^. Le même passage est cité
d'après im autre man. (n" tiio, anc. fonds), par M. Sédillot, Suppl. au
Traité des instr, astronom, des Arabes^ p. lao.
^ Voy. Sédillot, Tables d'Ohug-Bpg , p. 262, 2/1 3.
5
66 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
dit les béni-zouzou pour les zouaves. C'est l'arabe <^ benî,
pluriel de ç^\ ou ^ ibn ou ben, fils : Béni-Abs signifie
descendants d'Abs. En Algérie , on emploie concurremment
et dans le même sens, oulad, qui est l'arabe ^^t aoulâd,
pluriel de JJ^ oueled, fils : les Oulad-Sliman , les Oulad-
Sidi-Cheikh, etc.
Benjoin. Esp. benjui, menjui; portug. beijoim, beijiiim;
ital. belzuino, belguino. De l'arabe ^^^U*. ^W loubân djâwi,
encens javanais. Cette étymologie, donnée par Valentijn,
est appuyée d'arguments solides dans le Ghss, de Dozy
(p. 289). PdiV javanais, il faut entendre de Sumatra, car les
Arabes appelaient cette grande île Java, C'est de Sumatra
que nous vient le benjoin le plus estimé.
Le Dict, de Déterville donne benjaoy comme synonyme
de benjoin, ce qui confirme Tétymologie ci-dessus; mais
qu'est-ce que benzoenil, benjoenil, pour lesquels cet ouvrage
renvoie à benjoin et à vanille ?
Benni ou BiNNi. Poisson du Nil et de l'Euphrate ( Cy-
prinus bynniy De Farabe ^ bounnï.
Benturong. Genre de mammifères, propre aux îles de
la Sonde [Ictides), Du malais '^^y^ bintoûroung, mot qui
manque dans Marsden, mais qui se trouve dans le Dict,
de l'abbé Favre.
Berbeth. « Instrument de musique à quatre cordes em-
ployé par les Arabes.» (Bouillet, Dict. Scienc.) L'arabe
kjy barbât représente le grec l3dp€nos, en latin barbitus.
Bessi. Grand arbre de l'archipel Indien, un de ceux
auxquels on donne vulgairement le nom de bois de fer, qui
DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE. 67
est la traduction littérale de rappellàtion malaise ^l^
t^uu kâyou besi,
Betelgeüse. Quelques ouvrages écrivent Beteigeuse, Nom
de rétoile de première grandeur placée à l'épaule orien-
tale d'Orion. La constellation d'Orion est nommée par les
Arabes s^)^ al-djauzâ, et l'étoile dont il s'agit ici est ap-
pelée <-Jûud man/fiè, épaule, ou ù^,yed, bras^ Voici ce
qu'en dit le traité d'astronomie d'Abd er-Rahman es-Soufi^ :
;jüüt ^ ^iil A-îXi-0 Ji^ ^^\ y^^\ (fliàJt ^ly^ à^^
Làjl I^y|l *X-j^ ^)y^ owXjl^ ^^-^wwo^ . . .J^^t «La deuxième
(étoile d'Orion) est la brillante, grande, rouge, qui se
trouve sur son épaule droite; elle est de première gran-
deur et on la nomme épaule d'Orion ou encore bras
d'Orion [yed el-djauzâ), w Beteigeuse ne peut être qu'une
altération de cette expression arabe yed el-djauzâ. Toute-
fois, il faut observer que, dans la série des signes du zo-
diaque, V^y eUdjauzà marque les Gémeaux. Or, les as-
trologues, pour leurs horoscopes, considèrent douze mat-
sons du soleil (is^'»'«? «o^^) correspondant aux douze signes;
parmi elles se trouve donc la maison des Gémeaux, o^o
îjiji^ ^^^^ el'djauzâ. Cette expression a dû être confondue
avec yed el-djauzâ et prise pour le nom de l'étoile.
Bey. Titre chez les Turcs, gouverneur. C'est le turc
db heg, adouci en bey. De là vient bégum, en turc ^ 6e-
^ 11 serait inexact de traduire ici Jo y^d par main; car l'étoile est située
à la naissance du bras et fort éloignée de la main. On sait, du reste, que,
dans le langage scientifique, yed se dit de Tensemble du bras, depuis
Tépaule jusqu^au bout des doigts.
* Man. déjà cité, fol. i36 verso.
' Un chapitre de VAlmageste d'Abou *1-Wéfa traite de la connaissance des
maisons y qu'on appelait alors, dit-il, les Centres : i »Lç^m iLftJiLJt ^y^\
■y'Üyi] UjU^ (Man. de la Bibi. nat. anc. fonds ar. n" 1 138.)
f).
I ■
r)8 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
goum, qui semble formé de heg et de i'nrabe jlt oumm,
mère , la mère du beg.
Beylik, province, principauté, est un substantif turc
JlXnS formé sur bey, comme pachalik sur pacha,
Beglierbey, titre de gouverneur de province, est formé
du pluriel de boy joint au singulier, (^J^ begler-beghi ,
adouci en beyler-beyi, le boy des beys.
Bezestan. Marché public, halle ouverte, dans le Le-
vant. Transcription de Tarabe-persan ^bu^vj bezestan, mot
formé du persan jj bez (arabe u bezz)^ lin, toile, bardes,
et de la terminaison persane sUln, qui marque le lieu où
une chose se trouve (comme dans les noms de pays : Af-
ghanistan, Beloutchistan, pays des Afghans, des Beloutchis,
etc.).
Bezoard. Esp. bezoar, bezaar, bezar; porlug. bezoar. De
l'arabe yfi>):>lj bâdizahr ou y^;lJ bâzahr, venant du persan
yft^:>L| pâd-zehr, qui signifie littéralement chasse-poison. Be-
zoar a été employé chez nos anciens auteurs, non-seule-
ment dans son sens propre : «Lapidem bezaar magnae vir-
tutis et pretii^w, mais encore dans le sens général de
contre-poison, ainsi qu'on le voit dans ces passages d'Am-
broise Paré cités par M. Litlré : « Son bezahar ou contre-
poison est le suc de mélisse. . . D'autant qu en parlant des
signes de chacun venin à part, nous avons nommé son
antidote bezahar, il faut savoir ce que veut dire ce mot :
les antidotes ou contre-poisons ont esté appelés par les
Arabes en leur langue bezahar, c'est-à-dire en leur ba-
ragouin, conservateur de la Vie; de là est venu que
tous antidotes et contre-poisons par excellence ont été a[)-
pellés hezardica, v
' Pelr. Texeira, Ifist. regum PersUf, cap. xxxiii.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 69
Le mot s'est introduit dans nos langues par les livres
de médecine arabes : ç^Lapidem bezoarticum, de cujus
efïicacissima vi adversus venena Arabes prœsertim, vete-
res etiam et juniores medici tam multa retulerunt admi-
randa,» dit Gaspare de los Reyes^ qui cite en même
temps un grand nombre d'écrivains arabes, tels que «Rba-
zis , Abenzoar, Mesue , Haly Abbas , Avicenne » , etc. parmi
ceux qui ont traité ce sujet.
Lui-même y a consacré vingt pages in-4". J'en tire les
lignes suivantes à cause de la suggestion étymologique
qui paraît s'y trouver : t? (Lapides bezoartici) qui frequen-
tiores et communiores sunt, in ventriculis animalium quo-
rumdam Indorum generantur, quae caprœ magnitudinem
superant et ad cervorum figuram proxime accedunt, unde
cervicaprae communitef appellantur, et a Persis Pazan vo-
cantur, et ipsum lapidem Pazaar, quod antidotum sonat,
aut vcneni remedium ^. » Inutile de dire que Pazaar, c'est-
à-dire Padzehr, et Pazan n'ont entre eux aucun rapport.
Ce dernier nom a passé dans la nomenclature zoologique
îvBnçsiise : paseng , chèvre égagre, et pazan, nom donné
mal à propos par Buffon à l'antilope oryx. Dans Meninski,
U)^ ou ^)b bazen, pazen est simplement : ç^ cornutus , qui
mœcham habetw; mais Richardson traduit avec raison
par « goat of mountain w , chèvre de montagne. H y a plus
de trois cents ans qu'Ambroise Paré avait fait mention de ce
ruminant : rr Une espèce de bouc appelé en langue persicque
pazainn^ dans un passage dont celui de Gaspare de los
Rêves semble une traduction.
BiAssE. Soie crue du Levant. C'est le persan ^^i-uoi ahl-
cham, cocon, et dans Castell « serici crudi sordes et villi. w
' Elysius jucundarum quœstioniim campus, Francfort, 1670, p. 906.
2 P. 918.
70 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
BicHiR. Poisson du Nil [Polyptère bichir). C'est Geoffroy
Saint-Hiiaire qui a introduit ce nom dans la nomencla-
ture zoologique K J'ignore l'orthographe du mot arabe
correspondant.
Bismuth. Serait-ce l'arabe *x^*l ithmid, antimoine? La
confusion entre les deux métaux est facile à comprendre.
Mais d'où viendrait le b du français, de l'espagnol bis-
muto, de l'italien btsmutta, ou le w de l'allemand wismuth ?
BoNDUc. Plante exotique aussi nommée œil-de-chat ou
guilandine. C'est l'arabe ^jj^XJb bondouq, qui paraît d'origine
indienne. On le trouve en malais.
Borax. Esp. borrax, borraj; ital. borrace. De l'arabe
(^^yi bauraq ou boûraq, venant du persan b^y boûrah,
même signification, ^jy^ est dans Razi (man. déjà cité,
fol. Ix'j verso), et Géjard de Crémone iranscrii baurach. Il
n'est pas inutile de remarquer que le borax nous vient
surtout des pays asiatiques; Léman ^ dit que ce mot, em-
prunté aux Arabes, s'est introduit dans les langues euro-
péennes vers le ix" siècle.
Bordât. Sorte d'étoffe de laine égyptienne, qu'Ellious
Bocthor traduit par «iy berda,
BosAN. Boisson en usage en Orient. De l'arabe »)^
boûza [woy, Bocthor au mot Zy^Awm), en Persan boûzah t^a
beverage made from rice, millet or barley. » (Richardson.)
«A Loheya, dit Niebuhr^ on nous offrit une espèce de
busa qui nous causa des nausées. 77
* Ouvrage de la commiss. de Tlnstit. d'Egypte, HisL nat. t. 1", 1" pari,
p. /i à 18.
* Dict.d'Hist. nat. t. XXXI, p. 633.
* Voy, en Arabie, éd. Smith, p. a66. Loheya est dans le Yémen.
' DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 71
BosTANGi. Jardinier turc ou garde des jardins du séraiL
C'est un mot turc ^^Uuo bostândjï formé du persan ^Ixmk>
bostan, jardin, et de la terminaison turque ^ djï, qui sert
à former les noms de métier. C'est à tort que l'auteur
à' Une visite au sérail en i86o^ écrit bastandji.
BouDJOü. Monnaie d'argent dans la Barbarie, valant
ı^86^ En arabe algérien ys^^ boüdjoü, qui vient du turc
(^y> boûtchotiq, moitié, demi. (Voy. Pihan, Dict. des mots
dérivés de l'arabe,)
Bougie. Esp. bugia. On tire ce mot du nom de la ville
africaine de Bougie, en arabe iuLas? bidjâya^ qui fournis-
sait jadis une grande quantité de cire. (Voy. Defrémery,
Journ. ÉWîflf. janvier 1862, p. 98.)
BouRACAN. Esp. barragan; portug. barregana; ital. bara-
cane; bas lat. barracanus, baracanus. De l'arabe (J^Z> ou
^IXi^ barrakân, barnakân, même signification. M. A. de
Chevallet cherche à bouracan une étymologie germanique ^,
mais tous les mots qu'il cite sont relativement modernes
et ne sauraient infirmer l'origine orientale.
BoüTARGüE. Sorte de caviar fait avec des œufs de muge.
Le Dict. d'hist. nat. de Déterville écrit boutarqm, pou-
torque, Esp. botagra^, ital. buttagra. C'est l'arabe A-^^hj
boutarkha, même sens, lequel paraît formé, d'après Et.
Quatremère, de l'article copte bou et du grec Tdpt)(os ou
rdptxov, poisson salé, fumé, séché. [Jourri, des Savants,
janvier i848, p. 45.)
* Le Tour du monde, 1" sem. i863, p. 3.
^ Origine de la long, franc, t. \*\ p. 368.
* Botagra n'est pas noté dans le Gloss. de M. Dozy.
72 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Bran. t^Les bœufs sauvages qu'on appelle en Provence
et Languedoc bœufs brans ou branes .... Tels bœufs sont
nourris aux marets de la Camargue. » (^Agriculture et maison
rustique de Charles Estienne et Jean Liebault, p. i3o.)
Ce mot doit certainement être mis à côté de l'espagnol
albarran, venant de l'arabe ^ly barrdn, avec le sens de
sauvage, étranger, soit qu'on le dérive dey barr, terre,
champ, soit qu'on le rattache à la racine ^y baria, être
libre. (Voy. Gloss. de Dozy, p. 69.)
Brodequin. Esp. borcegui, portug. borzeguim, ital. bor-
zacchino. M. Dozy a cherché à établir l'origine arabe di^
borcegui. On peut voir sa dissertation, p. 2 Ai du Glossaire.
Bülbül. Nom du rossignol en langue persane : JuJo
boulboul, qui est évidemment une onomatopée.
BüRNOüs. Esp. albonioz, portug. albemos. De l'arabe
q^y boumous, sorte de bonnet ou de capuchon. M. D'Es-
cayrac s'est amusé à contester l'origine arabe de ce mot
et a voulu y voir une corruption de mérinos. Mais ^j*^y est
ancien dans la langue arabe. Chez Maçoudi et chez Ibn
al-Athir, c'est un bonnet de forme haute : ^j^^w iu»l; Jl^
Js?^ «il avait sur la tête un èowrwoia allongé w, dit le pre-
mier; <-JUJiJI t->bi>b (j*ûy AjJft «il portait un boumous avec
des queues de renard», dit le second. J'emprunte ces
deux citations à une intéressante note de M. Defrémery,
dans son Mémoire sur les Sadjides, p. 61, 64.
Caaba. Temple sacré de la Mecque. En arabe iu*i^ kaba,
c'est-à-dire carrée (ou plutôt cubique) , à cause de la forme
du bâtiment.
. (
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 73
Gab. Mesure d'un litre environ, chez les Juifs; trans-
cription de l'hébreu 3p_ qab.
Cabale ou Kabbale. Originellement, ce mot désigne
une tradition juive touchant l'interprétation de l'Ancien
Testament, et vient de la racine sémitique b?p^ qahal,
chald. qehal, arabe JuS qahal, recevoir. Plus tard, cabale
s'est dit d'une science mystérieuse permettant de se mettre
en communication avec les êtres surnaturels; de là, le
sens actuel, inlrigues, menées secrètes.
Caban. Autrefois gabqn; esp. gaban, portug. gabhào,
ital. gabbano. Le Dictionn, de M. Littré donne pour éty-
mologie l'arabe pL* 'abâ, drap grossier dont on fait des
capotes, et aussi manteau noir rayé des derviches. Vaba,
dit M. Defrémery, est t^une sorte de manteau court, ou-
vert sur le devant et dépourvu de manches. C'est l'habit
caractéristique des Bédouins à toutes les époques ^» rrll
y avait là des Kurdes . . . dont Vabba est rayé de bandes
brunes ou blanches.» (Duhousset^.)
Un autre terme pLj qabâ est le nom d'une sorte de tu-
nique dont Chardin et Tavernier ont donné la description.
Eastvvick définit le qabâ fca kind of light cloak with long
sleeves, somewhat like a collège gown, but generally
made of wool ^. »
Enfin le Gazoph, lirig, Pers, [raduit gaban par ^^ kapan
et Juu^ kapanek, qui pourraient bien être d'origine euro-
péenn-e.
Je ne vois là rien d'assuré pour l'élymologie du mot
qui nous occupe. Mais L^ 'abd est Yaba, abat, que donne
Bescherelle ^ : t^ Y! aba sert à habiller en Turquie les ma-
^ Trad. du Gülistan , p. i53, note i.
* Les chasses en Perse, dans le Tour du monde, 2' sem. 1862, p. 128.
^, The Gtt/wtan, vocabul. — *U5 qahâ a donné en portugais cahaya,
* Dictionn. national. On trouve aussi dans les dictionnaires: abe, habit
' . .^, '^ -î - ' .'
^ '
7/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
leiots et les indigents. — Les abats n'ont presque plus do
valeur. »
Cabas. Esp. capazo, capaza, capacho, portug. cabaz, bas
lat. cahacm, cabactus, cabassio. D'après M. Defrémery ^ de
l'arabe jou qafas, cage^, qui a donné aussi l'espagnol al-
cahaz, même sens, d'où le languedocien cas, cage d'osier
pour les poules. Le changement de fen p dans l'espagnol
peut se justifier par l'exemple de alpicoz, concombre, à
côté de alficoz, venant de (jojAiJI al-faqqoûs.
Cacatoès ou Cacatois. Perroquet de l'archipel Indien.
En malais yi^ kakatoiia. Ce nom n'est d ailleurs que la fi-
guratijon du cri ordinaire de l'oiseau.
Cadi. Transcription de l'arabe ^U qâdi, juge, qui,
avec l'article, a donné alcade, Cadtlesker, magistrat turc, est
formé de ce mot qâdî et du persan JCàJ lechker, armée
(ou, si l'on veut, de qâdi et du persan arabisé JC**oJ t a/-
'asker, l'armée).
Cadie. Arbrisseau originaire d'Arabie, qu'on cultive
chez nous en serre chaude. De l'arabe ^^^ qadi, nom de
cet arbuste.
Cafard. L'espagnol et portugais cafre, dur, cruel, vient
certainement de l'arabe yl^ kâfir, infidèle, mécréant.
Mais je n'oserais affirmer que cafard ait la même origine,
oriental; hahe, habit des Arabes. (Nouveau vocab. de VAcad, franc. Paris,
i83i:)
* Revue critique, numéro du 28 décembre 1868, p. /108.
^ Dans des relations de voyage, on trouve cafess employé pour désigner
une partie du sérail servant de prison. Voy. par exemple le récit intitulé « Une
visite au sérail en 186077 (Le Tour du monde, 1" sem. i863, p- 1 1 )• ^^^^'
la forme turque et persane ^.JLi ga/è« du même root.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
75
soit sous l'influence des pluriels ^U^ kifâr, kouffar, îLài
kafara, soit par l'adjonction de la particule péjorative ard
{^cafard pour cafrard). En tous cas, le mot yÈ est employé
aujourd'hui avec ce sens, comme on peut le voir dans les
Dictionnaires de Bocthor et de Cherbonneau. Celui-ci pro-
nonce kafar.
Café. De l'arabe »^ kalwiui (prononcé à la turque
kahvé)^ qui désigne la liqueur et non le fruité Cahuti,
dans Du Cange, est ^àu vin blanc léger», d'après Ma-
thaeus Sylvaticus, médecin du xiv* siècle. Le sens primitif
du mot arabe paraît aussi être vin, liqueur apéritive.
Dans la première moitié du xvi® siècle , le café était en-
core si peu connu que le botaniste Dominique Chabré,
dans son édition de YHistoria plantarum universalis de Jean
Bauhin (i65o), se demande si la liqueur préparée par
les Turcs avec le buna, bunnu ou bunchos (^ bounn)^
et qu'il nomme chaube, est identique avec le coaua, dé-
coction bien connue, dit-il, que les Arabes préparent
avec le bon ou ban ^.
Caftan. C'est le turc ^^Uii qaftân, vêtement d'hon-
neur, primitivement identique, sans doute, à l'arabe-
persan ^LcÂÂi. khaftân, coite de mailles, armure mili-
taire.
Caïd. Esp. akaide, commandant de forteresse; portug;
akaide, exempt de police. De l'arabe *>oU qâld, chef, ca-
pitaine.
L'étoile qui est à l'extrémité de la queue de la Grande
Ourse est quelquefois appelée kaid^. C'est le même mot :
^ Voy. §acy, Chrest. ar. t. I", p. hka.
* Tome V\ p. /123.
^ Journal du ciel , numéro du 22 mars 1875, p. 57/1. Voy. aus» le nu-
76 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
JoU <^i>Jt ôjb J^ (^jJt (s*'^^.^ ^on nomme qnià Tétoilc
qui est à l'extrémité de la queue. r> (Man. n"* 966, sup. ar.
de la Bibl. nat. fol. 19 recto.)
Caïmacan. Mot composé de deux termes arabes ^U qdim
et -Uu maqâm, signifiant ensemble lieutenant,
Gaïque. Petite embarcation en usage dans l'Archipel et
à Constantinople. C'est le turc ^U qâiq,
Cajeput. Terme de pharmacie, huile extraite d'un arbre
des Moluques, très-employée en taxidermie , pour la con-
servation des objets d'histoire naturelle. C'est le malais
»3^ y>\^ kâyou-poûtih, littéralement arbre blanc, nom qu'on
donne à l'espèce de myrte appelée par les naturalistes
Melaleuca lemadendron, Leucadendron est, comme on voit,
la traduction grecque du nom malais. Nos navigateurs ap-
pellent l'arbre cajeputier: w A l'ombre des cajeputiers,
arbres reconnaissables à la blancheur de leur écorce ... w
(Rienzi, Océanie, t. P% p. 2 1 1 .) Les Malais nomment le ca-
jeput »3^ yi}^ (^j^ mïgnak kâyou-poûtih, huile du kayou-
poutih.
Le terme malais^l^ kâyou, arbre, figure, sous la forme
caju, dans le nom d'un grand nombre d'arbres originaires
des Indes orientales. Le Dictionnaire- dliistoire naturelle de
Déterville en cite plus de quarante. Aussi suis-je porté à
croire que notre mot acajou, qu'on trouve également écrit
cajou et cadjou, est le même mot malais. Le bois d'acajou,
il est vrai, vient d'Amérique; mais le véritable acajou croît
dans les mêmes parages que les arbres dont nous venons
de parler. (V. l'article acajou et l'article mahogon, dans le
Dict, de Déterville.)
méro du 3 mai suivant où j'ai donné rcxpiication de quelques autres noms
d'étoiles de la même conslellation (p. 619, 6a 0).
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.. 77
Cakile. Genre de plantes de la famille des crucifères.
Le cakile maritime abonde aux environs de Boulogne-sur-
Mer, ou on le brûle pour en retirer de la soude. C'est
l'arbre JlïU qâqoullâ, ç^species herbae salsaew, dit Freytag
d'après le Qamoiis, ou idiU qâqoulla, comme écrit l'Avi-
cenne de Rome (p. ry^r"); Avicenne en mentionne deux-
espèces, l'une semblable au pois chiche, l'autre à la len-
tille.
Caladion. Lat. botan. caladium, plante voisine du gouet ,
cultivée en serre. C'est le malais <^:>5A^ kalâdi, sorte d'arum
à racine comestible.
Calam. Transcription de l'arabe ^ qalam, roseau à
écrire. Mais calame, terme d'archéologie pour désigner le
roseau à écrire des anciens, est le latin calamus; calame
est un terme -de formation savante, c'est-à-dire calqué sur
le latin sans égard à l'accent. La langue populaire disait
chaume,
Calambac , Calambart, Calamboü, Calambouc, Calamboür,
Calamboürg. Tous ces noms paraissent s'appliquer à un
même arbre des Indes orientales, dont le bois à odeur
aromatique est connu en Europe sous le nom d'agalloche
ou bois d'aloès. C'est le malais ^jit^ kalambaq.
Le calambac porte aussi, chez nos auteurs, le nom de
garo^ qui est le malnis ^\^ gahârou ou^^lS gârou, mot d'ori-
gine hindoue. De celui-ci vient, peut-être, notre mot ga-
rou, appliqué à l'écorce d'une espèce de laurier dont on
se sert pour les vésicatoires. Le galulroii est ainsi défini
dans le Dictionnaire de Marsden : çç Sorte de bois résineux
et en apparence pourri, qui en brûlant se fond et exhale
un parfum dont on fait grand cas dans tout l'Orient. ?'
Calapite. Concrétion pierreuse qu'on trouve dans Tin-
78 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
térieur des noix de coco. Ce mol vient de o^^ kal/lpa,
nom malais et javanais du coco.
Calender. Sorte de moine ou de religieux musulman.
Du persan ^«XjLXï qalender, môme sens. On peut voir dans
la Chr. ar. de Sacy (t. I", p. â63 à 266) des détails sur la
secte des Kalendéris.
Calfater. Esp. calafatear, calajetar, portug. calajetar, ital.
calafntare, grec mod. xaka(paTstv, Malgré l'opinion de Jal ,
adoptée par Engelmann, je ne crois guère à l'étymologic
latine calefncere, calefactare, vainement appuyée sur des
formes de vieux français calfaicter, calfacter, etc. que je n'ai,
pour ma part, jamais rencontrées. Calfater ne signifie
point mettre du goudron fondu dans les interstices des
planches (et en fût-il ainsi que l'expression calefacere serait
encore d'un choix assez peu ingénieux), mais bien y in-
sinuer desétoupes, des fibres végétales. Chacun sait que,
dans les mers de l'Inde, on se servait autrefois, notam-
ment à l'époque des voyages des Deux Musulmans \ et
plus lard au temps de Marco Polo, de navires dont les
parties élaient reliées entre elles par des coutures faites
avec des fibres de cocotier ou autre végétal^. Ces mémos
fibres oiü, iUdi qilf, qilfa, servaient aussi à garnir les
joints et sont encore employées au même usage en guise
d'étoupes^, d'où le verbe arabe Utki qallaf, c^ferruminare,
^ Voy. redit, de M. Reinaud ou la trad. publiée dans les Voy, anc. et
mod. t. II, p. i3o et 168.
* «Leurs nefs sont cousues de fil que il font d'escorces d'arbres des
noix d'Inde ; car il font battre Tescorce et devient comme poil de cring de che-
val, de quoi il font fil et en cousent leur nef.»» (Marco Polo, édit. Pauthier,
p. 87 et 88.)
^ ((Ces bateaux se nomment chelingucs Les coutures sont calfatées
avec de Tétoupe faite de la même écorce (coco) et enfoncées sans beaucoup
(le façons avec un mauvais couteau. » ( Legentil , dans les Voy. anc. et mod. t. V\
p. 5 '10.)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 79
fibris paimag vel musci tabularum commissuras infarciendo
et obducendo picem, stipare navim», c'est-à-dire calfater
ou calfeutrer, comme traduit lui-même Meninski; d'où
encore aj^ qilâfa ou qalâfa, calfatage.
Quelle difficulté voit^on à ce que ces mots aient péné-
tré dans les langues européennes pour y donner calfat,
calfater, etc. ? Et pourquoi y chercher une coïncidence for-
tuite de son et de sens? Et d'où viendrait d'ailleurs ce
singulier accord des termes espagnols, portugais, italiens,
grecs, à adopter un a pour la seconde voyelle au lieu de
Y e qui est dans calefacere, cakfactare?
Bocthor traduit calfater par kiU qalfat, mot de forma-
tion moderne et que ne donnent pas les anciens diction-
naires; le P. Germain de Silésie (1689) ^ seulement ods
qalhf, 0İÜI aqlaj {k^ f.) ^.
Calfeutrer est sans doute le même mot que calfater, al-
téré sous l'influence de l'idée de feutre, tant il est vrai que
la signification essentielle du moi esi garnir d'étoupes et
non goudronner.
Calibre. On a proposé, comme étymologie, l'arabe <-JIj
qâlab, qâlib, qâloub, forme, moule, prototype^. M. Dozy
n'en veut pas. Il a peut-être raison; mais est-il vrai que
les significations de qâlib ne conviennent pas au sens de
calibre? Le calibre est, ce semble, la mesure du diamètre
intérieur d'un tuyau, ou, si l'on veut matérialiser cette
idée abstraite, le cylindre qui entrerait exactement dans
le tuyau. Y a-t-il donc là un tel désaccord avec les divers
sens de qâlib? Et si 4-JU vient du grec Tcoikdırovs , forme à
soulier^, n'est-ce pas une analogie de plus? Reste la ques-
^ Fabrica lîng. arab. aux mots assetlare et rassettare la nave.
^ M. Gherbonneau n'hésite pas à traduire calibre par ^-JU qâleb , ajou-
tant entre parenthèses (e'tywo/.), Dict.fr. -ar. \^^-i.
^ En persan, oyJl5^A'â/6oMrf, forme, moule.
.-«
80 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
lion (le raccent. <-JU, avec Taccent sur la première syllabe
aurait dû donner calbe (et peut-ôtre est-ce bien là l'ély-
mologie de notre galbe). Mais cette règle de la conserva-
lion de l'accent, sujette à plus d'une exception lorsqu'il
s'agit du passage du latin aux langues romanes, n'est pas
plus immuable dans le passage de l'arabe à l'espagnol.
Quelle que soit l'origine de calibre, on peut rapprocher
de ce mot l'anglais caliver, [)etit mousquet dont on se ser-
vait autrefois et qui est cilé dans Shakespeare.
Calife. Esp. portug. et ifal. califa. De l'arabe ^jUL^
khahfa, successeur (de Mahomet).
Calioun. Pipe persane. M. de Gobineau écrit kalian. ^ De
beaux kalians, à la carafe de cristal et à la tête d'or simple
ou d'or émaillé'.-»? C'est le persan ^yi^ qalioûn ou ^UXï
(jaliflii,
Camocan. Sorte d'étoffe précieuse, nommée hamoiikas
dans ce passage de Froissart :
D'un kamoukas ou d'uu cadis,
Comment se taiiloit un abis^;
et ailleurs camocas : ç^Vestus de veloux et de camocas^.'?
De l'arabe is^i kamkhâ ou , comme prononce Richardson ,
kimkha. M. Dozy^ note en espagnol camocan et camucan,
qui manquent dans les dictionnaires, mais qui se trou-
vent plusieurs fois répétés dans Clavijo (^Vida del gran Ta-
merlanj. Le mot paraît être d'origine chinoise et désigner une
' Voy. en Perse, dans le Tour du monde, t. II, p. 3i. M. Duhousset dil
kalénn (Les chasses en Perse, mémo recueil , a* sem. 1 862 , p. 1 1 3 ).
^ Dict. de Littré, au mot cndis.
** Ibid. au mot velours.
^ Gloss. I). 3/1 G.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
81
espèce de brocart. Dans le^jU* »ysé Chadjarat inalâyou, chro-
niques malaises dont M. Dulaurier a publié le texte, on lit,
r i^jà ^, *yJo c3Lo ^jsi^ ^y.^ vili ^^-«1. ç^Le roi de Chine
envoya à Malaka ses présents : de la soie, du fil
d'or, du kimka, des étoffes à tentures et une foule d'ob-
jets rares, v Je lis kimka et non kamka, parce qu'un ma-
nuscrit porte la variante viUvS" kimka, où la voyelle est
écrite.
On trouve dans les dictionnaires français : canque, toile
de coton de la Chine, qui paraît être le même mot.
Camphre. Esp. alcanfor, portug. alcamphor, ital. canfora,
bas grec Ka(povpà[. De l'arabe ^y>[i kâfoûr, même sens,
^Camphora, quam Aetius caphura nominavit», dit Herm.
Barbaro, commentateur de Dioscoride au xv*' siècle ^
Canang. Genre de plantes, comprenant des arbres des
Indes orientales ( Uvaria). En malais, ^US kenânga; en bou-
gui, kananga, qui paraissent être le sanscrit kanaka, dont
la dernière consonne s'est nasalisée.
Canari. Arbre de l'archipel Indien. Lat. botan. canarium.
C'est le malais ^^^U^ kanarı. Le canari oléifère produit une
résine huileuse qui entre, dit Bosc^ dansla confection de
la substance appelée damar ou dammar [en malais, wobJâ-
mar, résine) employée dans l'Inde pour calfater les navires.
Candi (Sucre). Esp. cande, candi, portug. candil et ital.
candito (dans un texte de i3io^). De l'adjectif ^«XJL» qan-
di formé sur l'arabe-persan ^yxiqand, sucre de canne, mot
d'origine hindoue.
* Dioscoridœ phai*m, lib. Vlll, folio 2 1 verso.
'^ Dict. d'hist. nat. t. V, p. i85.
^ Littré, Dict.
8^2 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Caphar. Droit (|ue paycjil les Chrétiens |)our leurs inar-
(bandises depuis Alep jusqu'à Jérusalcun. De l'arabe i^ix^
kliajara, protection. (Littré.) Cette d«'»finition n'est pas
d'une parfaite exactitude, ainsi que l'a fait observer M. De-
frémery, dans un compte rendu d'un ouvrage de M. Ch.
Nisard(Lr Constitutionnel, numéro du 9/i septembre 186 5,
p. a, col. 6); mais l'étymologio est exacte.
Capigi. Portier du sérail. C'est le turc 3?^ qapoûdjî, qa-
pldjt, portier, venant de^ qapoû, porte.
Capoc. Terme de commerce; espèce de coton soyeux
des Indes orientales, qu'on ne file pas, mais qu'on emploie
i\ la manière de la ouate. Le capoc se tire du fruit du en-
poquier, arbre du g(»nre du cotonnier. C'est le malais ^^il^
kâpoq, nom spécial de cette espèce d'ouate. En persan,
on dit c:>^U*. tclulpoüt.
Carabe. Ambre jaune. Esp. carabe, portug. carabe, cha-
rabé, ital. carabe. De l'arabe Lj^ kalirabâ, qui est le per-
san [jyii^\S^krihroubâ[dc »l^ kâh, paille, et L»; rowè^/^ qui en-
lève), nom donné au succin à cause de la propriété qu'il
possède d'attirer les corps légers après avoir été frotté avec
du drap.
Carafe. Esp. et portug. g-wrrrt/J/, ital. caraffa, «^ vient cer-
tainement de la racine arabe ô^^ gl^f^^f qui signifie pui-
ser v^ dit M. Dozy (^Gloss, p. 274). Et le savant professeur
en donne d'excellentes et solides raisons. Nous renvoyons
à son article. M. Littré [Addit.) cite l'opinion de M. Mohl
qui rapproche carafe du persan ^L* qarâbah, bouteille de
verre à gros ventre, destinée à laisser reposer le vin pen-
dant quarante jours.
Caragueuse. Personnage des marionnettes en Turquie.
• DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 83
çt Le héros de la pièce , dit M. Sévin , est un iofâme nam-
mé Caragueuse qui paraît sur la scène avec tout l'équipage
du fameux dieu de Lampsaque. » (PouquevilIe^) En turc,
jû^Ji qarâghimch, aujourd'hui ji^»Ji qaragoûz.
Caraîte. Secte juive qui rejette les traditions et les in-
terprétations de l'Ecriture, pour s'attacher au texte. De
l'hébreu jcij? qarâ, lire, réciter. La même racine sémi-
tique se retrouve dans l'arabe fjjà qorân. (Voy. Alcoran.)
Carambolier. Arbre des Indes orientales (i4t?^rrAofl). Linné
note, entre autres espèces, Y Averrhoa carambola etVAverrhoa
hilmbi. Carambola est le malais Juy^JS^ karambil, quoique
Marsden et l'abbé Favre ne donnent à ce mot d'autre sens
que celui de noix de coco; et bilimbi ou bhmbing est le ma-
lais çj^ balimbing, moi d'usage ordinaire pour désigner
le fruit du carambolier.
Chéramelle, chermelle, cherembellier, chéramellier (portug.
cheramella) sont d'autres formes dé carambolier.
Quant à la dénomination botanique averrhoa, elle est
prise du nom du célèbre philosophe arabe Averrhoès,
c'est-à-dire «Xi^ ^! Ibn-^ouchd,
Caraque. Esp. carraca, caracoa, portug. coracora, coro-
cora, ital. caracca; on trouve aussi dans le français du
xvi'' siècle carragon et carraquon. Tous ces mots, anciens
dans nos langues (du xiv^ siècle au moins), viennent de
l'arabe ^yLi qorqoûr, grand vaisseau marchand, soit di-
rectement, soit par le pluriel J»Lj qarâqtr. Telle est l'opi-
nion de M. Dozy^ et de M. Defrémery^. M. Dozy, obser-
^ Voyage en Grèce et à Constantinople , dans la coliection Smilh, t. XII,
[). 3/i5.
■^ GI088. p. 3^8.
* Jotirn. asiat. août 1867, P- ^^^* '
0.
8/i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOOIQLK •
vanl que ^^^ qorqoûr, bien qu'aricicMi en arabe, n'a pas
de racine dans cefle langue, se demande si le mot ne
viendrait pas du latin carricare, charger. Je ne le pense
pas. En tout cas, les formes portugaises corncora, covocora
et la forme espagnole cnracon ne viennent ni du latin ni
môme de l'arabe, mais bien du malais v ^yi [)^^) ^^^*
kôra, grande embarcation en usage parmi les habitants de
l'archipel Indien, et dont on peut voir le dessin dans le
Voyage de Forrest à la Nouvelle -Guinée^. Kora -kora est, je
j)ense, primitivement identique à un autre terme malais
koura-koûra , nom de la tortue de mer qui fournit l'écaillé
appelée caret (en malais, f ^^ (^h*» slsiq koura-koâra,
d'où peut-être notre mot caret lui-même^).
Je suis porté à croire que l'arabe ^yM qorqôr vient pa-
reillement du malais kora-kôra. Et, pour qu'on ne soit pas
suq)ris de trouver un terme malais dans la langue arabe
du moyen âge, je dirai que, dans un recueil d'anecdotes
de voyages intitulé iXJL^Jî t-^ol^ àdjaih al-Hind, Merveilles
de l'Inde^, j'ai pu en noter plusieurs que l'auteur arabe
emploie sans explication , ce qui fait supposer qu'il comp-
tait être suffisamment compris de ses compatriotes. En
voici un exemple : le mot ^io bitïdj se rencontre dans deux
histoires différentes (p. 26 et 108), et chaque fois répété
de façon à ne laisser aucun doute sur sa signification,
cabine d'un navire. Les dictionnaires arabes et persans n(î
donnent rien de pareil. Ce ne peut être que le malais ^jXo
bîliq, cabinet, pièce d'un logis, pavillon, qu'on trouve,
^ Marsden , DicL mal. Rienzi écrit korokoro : « La sculpture des korokoros
malais. . . annonce autant d'intelligence que de goût. » (Océanie, 1. 1", p. 8/4 . )
M. Littré donne la forme française caracore^ sorte de navire en usage aux
îles Philippines.
- D'après le Dict. de Tabbé Favre , Yy^houra-hoûra ne désiguerail qu'une
tortue terrestre. La tortue caret Vappellerait on malais 9y\Skârahf mot qui
manque dans Marsden.
' Man. ar. de la collection de M. Scliefer.
I I
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 85
par exemple, dans le passage suivant : c:>İ^ «xâ (^^b:>
ool fjbuJjJiAİ (3-Llj , « il le fit placer dans un pavillon proche
du palais ^ »Je dois ajouter que tous les faits rapportés dans
l'ouvrage arabe tendent à prouver qu'il a été rédigé vers
le milieu du x* siècle de notre ère.
Carat. Esp. quilate, portug. quirate, ital. carato; chez
les alchimistes, karratm^. De l'arabe loL^ï (frât, tiré du
grec xspoLTiov^ le tiers d'une obole.
Caratch ou Kharadj. Capitation payée en Turquie par
les sujets non musulmans. C'est l'arabe ^^y^ kharâdj, tri-
but, mot passé en turc. c^Les rayas seuls payent le klm-
ratch ou capitation.» (Tancoigne^.)
Caravane. Du persan ^J^S karwân, même sens. De là
vient :
Caravansérail. En persan f^\yéJ\^S karwCm-seriïi , hôtel
de la caravane.
Carme. Au jeu de tric-trac, le coup de dés qui amène
le double quatre. On disait autrefois carne, et en espa-
gnol ce même mot carne marque celui des quatre côtés de
l'osselet qui présente une figure concave en forme de S.
M. Dozy, remarquant l'analogie de cette figure avec une
^ Man. malais de la Bibl. nat. n° ââ, p. 107. Voy. aussi le Makotaraja,
p. iro, éd. Roorda.
^ ^Et iate sol est ad xxij vel xxiiij harraiosr)^ et cet or est à sa ou a /i carats.
Man. lat. de la Bibl. nat. anc. fonds, n°7iA7, folio 18 verso (OpM« mirahile
super Mercurio)*
^ Voy. de Constantinople à Smyrne et dans Vtîe de Candie , dans la collec-
tion Smith, t. XI, p. 390, note a. Cet impôt, dit le même voyageur, est d'en-
viron 10 piastres turques (moins de lo francs). Les femmes et les enfants
au-dessous de dix ans n'y sont point assujettis (Ibid. p. 871, note 2 ).
86 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
corne ^ tire le terme espagnol de Varabc ^Ji qam, corne.
On sait que, chez les anciens, le jeu des osseleLs fut le
prototype du jeu de dés. 11 serait donc possible que notre
carène ou carne dût être? assimilé à l'espagnol came. Tou-
tefois il semble plus naturel de le rattacher au latin qua-
ternus, comme terne, double trois, se rattache à ternus. On
sait (ju'une voyelle brève atone précédant immédiatement
la tonique latine disparait pr(^s(|ue toujours en fran^'ais.
La chute de Va bref de qualernns a entraîné celle du t; et
nous trouvons en effet que rexj)ression querne ou qnarne
était usitée au xvi*' siècle en Suisse et on Provence pour
indiquer la réunion de (pialre pièces de billon. Querne
s'est dit aussi pour désigner les quaternaux ou quaternes,
monnaie valant (|uatre deniers, frappée en Dauphiné dès
le milieu du xi' siècle. (Voy. Ludovic Lalanne, Dict. hist.
de la France.)
Caroube ou Carouge. Es\). frarroba , gan^ubia, algarroba;
portug. alfarroba; ital. carnibo. De l'arabe iw^^ khar-
rofiba ou v^V^ khanioûb, même sens. Celte dernière
forme est celle qu'on trouve dans le manuscrit de Razi,
fol. 34 verso.
Carmantine. Genre de plantes de l'Asie troj)icale (une
des espèces porte le nom de noyer des Indes). Va\ malais
^jaJU^ caramotmthig.
Carquois. Esp. carcax, |)ortug. carcas, ital. carcasso,
provenç. carcais, tous mots fort voisins de notre carcasse;
d'autre part, on a en italien turcasso, bas lai. turcasta,
bas grec TapxoLcriov^ correspondant au vieux français tor-
quais (^xiiï" siècle), turquois(^\\'' siècle). La permutation des
' L'analogie est encore plus frappante dans le conlour exloriciir de celle
face de Tosselet.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
87
articulations t et k étant extrêmement fréquente dans nos
langues, ainsi qu'en a fait la remarque M. Defréraery^
on est porté à assimiler tous ces mots, et Ton ne peut
manquer d'y reconnaître avec ce savant le persan (Ji^y
terkech, qui signifie aussi carquois (de yû* Ur, flèche, et jjto
kech, portant). Le mot nous est venu par l'arabe qui a
changé terkech en tarkâch.
L'identité d'origine de carcasse et carquois est admise
par M. Littré.
Carthame ou safran bâtard. Latin botan. çarthamus. On
tire ce mot de l'arabe JaJà qortoum, même sens. J'ignore
quelles sont les raisons, excellentes sans doute, qui ont
empêché MM. Dozy et Engelmann de compter cartamo, car-
tama, parmi les mots espagnols et portugais dérivés de
l'arabe.
Carvi ou Chervïs. Esp. carvi, almravia, portug. cAe-
rivia, alcaravia, alquirivia, ital. carvi. De l'arabe ^^^^ ka-
rama ou karma, qui désigne la même plante, nommée en
grec xapovy xapsov (en latin carum, careurh, dans Pline).
L'arabe serait la transcription d'une forme grecque xapvta
ou xapevta qui manque dans les dictionnaires. Par quel
singulier artifice M. A. de Chevallet veut-il tirer chervis de
siser ou sisarum, et carvi de careum^^
Casauba, Casbah. Esp. alcazaba, portug. alcaçova, ^vo-
l)Temeni forteresse. De l'arabe »j^aûj qasaba, même signifi-
cation. Y a-t-il eu quelque influence de ce mot dans la
formation du bizarre terme italien casamatta, origine de
notre casemate et de l'espagnol casamata? (m et b sont deux
labiales sujettes à se substituer l'une à l'autre.)
' Mém. d'hiat. onent. p. 9 35.
^ Le mot est dans Razi, man. déjà cité , fol, /i i recto.
^ Orîg. de la lang.fr. t. 11, p. i^io.
88 DICTlOiNNAlUE ÉTYMOLOGIQUE
Casoar. Cet oiseau, orifjinaire de rarcLîpcl Indien, tire
son nom du malais ^s)^y*S kasotiâri.
Casse. Poêlon, chaudron, grande cuiller, coupe (dans
le Midi). Esp. ca:o, portug. caço, ital. cazza, bas lat. caza,
cazia. On a proposé comme étymologie l'ancien haut al-
lemand cliezi. En arabe j*»l^ has, coupe à boire, date au
moins du xiii* siècle, car il est souvent répété dans le
JOfi iyKm sırat anlar, aventures d'Antar, et on trouve Xa#l^
kâsah dans le Gülistan, ouvrage écrit en i258: t^Je veux,
dit un marchand , porter en Chine du soufre de Perse et
en rapporter pour la Grèce de la vaisselle de Chine» 3!^
^^ji ^^H^^l^ b^t (Edit. Eastwick, p. 1 1 1 ; liv. III, hist.
22, p. 1 79 de la traduct. de M. Defrémery.) j*»l^, a^I^,
sont-ils différents de casse? L'ancienneté de kas dans les
langues sémitiques est constatée par l'hébreu d'id kôs^
coupe, qui se rencontre dans le Lévitique, le Deuléro-
nome et les Psaumes. Cazo, caço manquent dans Dozy.
Catiang. Plante exotique de la famille des légumi-
neuses (^Dolichos catiang de Linné). C'est le malais ^^
kâtchang, qui se dit de tous les légumes à gousse, pois,
fève, haricot, vesce, etc. Le dolic cacara des naturalistes
est en malais ^li^ (J^^ kâtcliang-kakâra.
Cayan (^cajanus)^ genre de cytise, est étymologique-
ment le même mot que catiang (jav. »okôn).
Censal. Courtier, dans les ports du Levant. Ital. sensale.
C'est l'arabe ^L-^^w simsar, même sens. Bocthor donne
aussi l'orthographe ^La^-iö simsar. (Voy. à censal et à cour-
tier,) On regarde le mot comme étant d'origine persane;
à côté de simsar, le persan a ^Ljîm» sifsâr,
Cétérach. Plante vulgairement nommée scolopendre ou
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 89
doradille, Esp. cetei^aque, ital. cetracca, ciiracca, bas grec
KiTapoLx. ç^Mauritanis et officinis ceterach Arabum», dit
Chabré^ C'est l'arabe dLla.Mİ chetrak^, auquel il faut iden-
tifier ^jhkki clûtaradj, *^jh^ tchîtarak, nom d'un médica-
ment indien , dans Fcey tag.
Chaban. Huitième mois de l'année musulmane. En
arabe ^Locû chabân. Montesquieu écrit chahban.
Chacal. Boclhor traduit ce mot par JLC:^ tchakâl, qui
est turc et vient du persan Jlxw cliaghâl, ou Jlxi chagâl,.
même sens.
Chachia. Transcription de l'arabe iû-ûU; clmchia, t^ bon-
nets de laine fine, façon de Tunis ou de Fez, qui sont ordi-
nairement de couleur écarlatc, et qui font la pièce essen-
tielle de la coiffure des Arabes et des Turcs. » (S. de Sacy,
Clirest. ar. I, p. 199.) C'est un adjectif féminin formé de
jiUi cliâch^ mousseline.
Chagrin. <^ Préparation de la peau du cheval, de l'âne
ou du mulet, qui se fait en Turquie et en Perse. On ne se
sert pour le chagrin que de la peau du derrière de l'animal;
après qu'elle est tannée et devenue souple et maniable,
on l'étend sur un châssis au soleil, on en couvre le côté
du poil avec la graijie noire d'une espèce d'arroche , et
non pas avec la graine de moutarde , comme on le pense
assez généralement ; cette graine , pressée par les pieds
des ouvriers, se fixe dans le cuir et ne s'en détache plus
que lorsqu'il est sec. Le chagrin est le sagri des Turcs. »
(Sonnini^.)
' Slirpium icônes y append. p. G57.
- Gazophyl. ling. /Vs. p. 3 7 -y, au mot scolopendria.
"' Dict, d'hist. natur. i. VI, p. 6.
90 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Le mot turc <^j^Lo sâghri ou ^^yu© sagliri désigne en
offet la croupe du cheval et la peau préparée que nous
nommons chagrin. Les mots que nous avons soulignés dans
lexplicalion de Sonnini démontrent l'exactitude de son
étymologie, indiquée d'ailleurs depuis deux siècles par
(Ihardin ^
Chah. Du persan »Uw chah, roi. Padichah est le persan
»Ui^L pâdichâh. On écrit quelquefois shah, d'après l'ortho-
graphe anglaise, et schah d'a[)rès l'orlhographe allemande.
Chaland. Sorte de bateau plat. Ce mot est très-ancien
dans la langue française ; ou le trouve sous la forme ca-
lant, dans la chanson de Roland (xi*" siècle), ce qui n'est
pas très-favorable à l'étymologie arabe ^*XJLUi chalandï ^,
iio*yJİm chahndia, genus navigii (dans Freytag). Un jûcA
peut difficilement devenir c dur. Cf. Letronne, Journ. des
sflrv. janvier i848.
Châle. Bien que le mot se trouve dans la langue arabe
moderne (JUi chfd, plur. J^hi^chïlân, dans Bocthor), ce
n'est pas là que nous l'avons pris. D'introduction peu an-
cienne en Europe, il a été apporté de l'Orient par le com-
merce anglais. C'est le persan JUi châly sorte de drap
grossier en poil de chèvre ou de brebis que les derviches,
dit Meninski, jettent sur leurs épaules en guise de man-
teau. Le mot s'est ensuite spécialement appliqué au tissu
de Cachemire : JUiU j*.^^ ^^ ié jUi ^^ju;^ , dit le Baharı
agam (cité par VuUers).
Chalef. Arbre à fleurs odorantes originaire de l'Orient.
^ Voy. en Perse, p. 29^4. Ed. Smith.
^ Voy. Defrémery (Jouim. asiat. août 1867, p. i83), qui renvoie à Ibn-
Alalliir, éd. Tornberg, t. XI, p. i5>9.
I
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 91
C'est l'arabe ô^Ai^ khahlf, saule d'Egypte, identique,
semble-t-il, au ^U hân. (Voy. le Dict, de Bocthor, au mot
mule. )
Champag ou Sampac. Arbre des Indes orientales, cultivé
dans les jardins pour ses fleurs odoriférantes [Michelia
champaca de Linné). C'est le malais dUu^ tchampâka , nom
répandu dans tout l'archipel Indien, mais dont l'origine
est hindoue.
Charabia. L'espagnol algarahia, algaravia, signifiant h
la fois la langue arabe et bruit confus, baragouin, ne laisse
aucun doute sur l'étymologie; c'est l'adjectif féminin iCw^
'arahla, arabe (la langue^).
Chebec. Bâtiment à trois mâts de la Méditerranée. An-
cien franc, chabek, Qsp, jabeque, xabequc, xaveque, portug.
xabecOy enxabeque, cliaveco, ital. sciahccco, zambecco, stam-
becco, çf tous mots qui signifient chebec et dont l'origine est
ignorée.» (Littré.) Jal, montrant que c'était autrefois une
barque de pécheur, pense que le mot vient de l'arabe
aXa^ cliabeka, filet. Ce qui est certain , c'est que le terme
chebec existe dans l'arabe moderne sous la forme dLû
cliabbâk ou chobbâk^. Mais nous avons une forme plus an-
cienne, car on la trouve dans la première édition du Thé-
saurus de Meninski (1680): (JijMà sounbelâ, c^genus navi-
gii in Asia frequentis. » La nasale de sounbekî se retrouve
dans l'italien zambecco, Sounbekî est donné comme turc par
Richardson, et no paraît guère pouvoir se rattacher à »XjJm
chabeka, filet.
* Voy.Dozy, Gloas. p. 1 1 9 , el Defrémery, Journ. asial. août 1 8G7,p. 1 83 ,
noie A; voy. aussi Correspondance Jitternire, miniéro du 9 août 1860.
^ Voy. Dozy, Gloss.yt. 35*2.
92 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Ch^büle. Espèce de myrobolan. Dans les ouvrages de bo-
tanique écrits en latin*, on trouve kebulus, quehula, chepvla,
cepula. De l'arabe-persan JJ^ kûboull, c'est-à-dire, je
pense, du pays de Kaboul. On lit en effet dans Yakout^
que le Jol^ kâboul est « une province et ville de la Perse
qui produit le coco , le safran et le myrobolan. ?»
Gheiku, Gheikou Sgheik. Transcription de l'arabe ^.w
cheikh, qui, signifiant primitivement vieillard, a pris les
mêmes sens que le latin senior devenu signore, senor, sei-
gneur. «Les naturels (de Madeigascar), dit Marco Polo,
sont sarrazins et adorent Mahomet. Ils ont quatre esceques,
c'est-à-dire quatre vieux hommes aux mains desquels est
la seigneurie du pays ^. w
Le titre de cheik-ul-islam, -^U»^! guû cheikhou l-islam,
signifie chef de l'islam ou de la religion.
Cheiranthe. Le latin cheiranthus est un mot forgé par
les botanistes pour désigner les giroflées. «Il tire son ori-
gine, dit Léman*, soit de deux mots grecs qui signifie-
Tâienijleur en forme de main (x^/p, &v6os), ou bien du mot
grec anthos, fleur, et de cheiri, nom arabe de plusieurs es-
pèces de ce genre. » Nos dictionnaires de botanique donnent
en effet chéri, keiri, alcheiri, comme noms de diverses
variétés de giroflées , ce qui représente l'arabe (Syii^ ^^^'"^
et le persan yyti^ klnroû, ^j^s^ est dans Razi (man. déjà
cité, fol. 45 recto). Il y a longtemps que nos botanistes
connaissent le terme arabe. Hermolao Barbaro, qui écri-
vait au XV* siècle, commentant le terme îov de Dioscoride,
^ Voy. par exemple VHist. plantarum untversalts , de Jean Bauhin, t. I",
p. âOQ.
* Dict. géogr. de la Perse, par M. Barbier de Meynard, au mot JoK ka~
houL
^ Voy. anciens et mod. t. l'\ p. /lia.
* Dict. d'hist. nal. t. VI, p. 21 3.
r ,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 93
. dit: ç^Lciicoia inteiligo quas Mauritania c/ieiWappellat^ »
C'est assurément sur ce cheiri qu'a été fait clieiranthus. En
espagnol, alliaili, alheli, aleli, giroflée, viennent du même
terme arabe.
Ghérif. Transcription de l'arabe oM^^i chanf, propre-
ment iUustre, noble y puis ç^ descendant de Mahomet par sa
fille Fathima , épouse d'Ali. » Le même mot est devenu en
espagnol œarifo, paré, bien mis. Sur ce que sont aujour-
d'hui les chérifs, on peut voir J. J. Marcel, Contes du clieykii
el'Mohdy, t. III, p. /İ9 9.
Chérubin. Mot emprunté au latin biblique; en hébreu,
D^nns keroûbîm, plur. de Dnş keroûb.
Chewal. Dixième mois de l'année musulmane; en
arabe ^\y^ chawoiiâL Les éditeurs de Montesquieu écrivent
chalvaL
Chiaoux ou Chaoux. DansBocthor (Ji^.^^ djâouïch; mais
le mot est pris du turc (ji^l^ Iclulouch, en persan (j^jj^l^
tcliâwoûch, chef, conducteur. « Proprie est vox Turcica, dit
Vullers, significans apparitor, famulus aulicus. » M. Pavct
de Courteille, dans son Dict. du turc oriental, a noté (jûjl^
avec le sens de huissier, conducteur de caravane,
CfliBOUQUE. Pipe orientale. Dans Bocthor dUû choubouk ,
qui est le turc ^îj^-ss?- tchouboûq, tchiboûq, proprement 6ato«,
tuyau, et ^uis pipe, (Cf. v>^ tchoûb, bâton, baguette.)
Chicane. Ce mot, aujourd'hui passablement détourné
de son sens, a dû désigner primitivement le jeu du mail.
^ Dioscoridœ pharmacoriim liber VIII. Slrasb. i529, fol. 25 A reclo.
9/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
D'après Beschcrelle, il se dit encore d'une certaine ma-
nière de jouer au billard, au mail, h ia paumée Dans
certains appareils de chauffage et de ventilation , on ap-
pelle chicanes des pièces de diverses formes disposées de
manière à contrarier, à diriger successivement en divers
sens un -courant d'air chaud ou froid; à quoi on peut
comparer l'expression des marins chicaner le vent De plus,
on trouve, en bas grec, tl.wtdviov^ jeu de mail; Tlvxavi-
leiv, jouer au mail. Tout cela ne laisse aucun doute sur
l'étymologie : c'est le persan ^l^^^^ tchaugân, bâton re-
courbé, maillet pour jouer au mail. Aussi comprend-on
diflicilement que Diez et Génin aient voulu, après Mé-
nage, chercher l'origine de chicane dans l'espagnol chico,
petit, qui n'explique ni la forme, ni les sens de ce terme.
De {J^y^ cljökân, forme arabe de ^lSIj^, dérive le por-
tugais choca. ( Voy. Dozy, Gloss. p. 2 54.) Le changement de
^ u, ou, où en i est si fréquent qu'il est à peine besoin de
s'y arrêter.
Chiffon. Ital. chiffone, arabe chiffoun, étoffe mince et
transparente. (Defrémery^.) L'étymologie est bonne, mais
il faut dire que chijfon vient de chiffe, vieux mot français
qui désigne une étoffe légère et de mauvaise qualité ^, et
chijffe est l'arabe vJLû chiff, ç^vestis tennis et pellucida.*?
La terminaison oun dans le chiffoun de M. Defrémery est la
nunnation arabe, marque du nominatif des noms indéter-
^ Voy. Defrémery, Mém. d'htst. orient, p. 2 35. Le savant professeur cite
un passage du Voyage de Chapelle et de Bachaumont , qui montre qu'au
XVI 1° siècle chicane se disait du jeu du mail : «Nous y arrivâmes à travers
mille boules de mail : car on joue là, ie long des chemins, à la chicane. ^?
"^ Mém. d'hist» orient, a* partie, p. 33^.
^ Littré, Dict, franc. Le mot chiffe n'est pas encore hors d'usage. En voici
un exemple pris dans la préface de VAlmageste de Ptolémée, par M. Hal-
ma : «Manuscrit du Vatican, en papier de chifTcs^ (p. lij).
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 95
minés, laquelle n'a jamais joué aucun rôle dansla trans-
mission des mots arabes aux autres langues. Cf. cependant
zéduron.
Chiffre. Esp. et portug. cifra^ ital. cifera. De l'arabe
yuö sifr, vide, mot employé pour désigner le zéro, qui
n'est que la traduction du sanscrit çounya, par lequel ce
caractère est désigné dans les anciens traités d'arithmé-
tique indiens. En effet, chiffre, offre, cyfre, cyffre, em-
ployé tantôt au masculin, tantôt au féminin, a marqué
primitivement le zéro seul^; encore aujourd'hui, le por-
tugais cifra et l'anglais cipher s'appliquent spécialement à
ce caractère. Le même scn& est resté assez longtemps au
terme français; car on lit, dans un traité d'arithmétique
du XVII* siècle : ç^La dernière figure, qui s'appelle nulle
ou zéro, ne vaut rien. . . En autre langage, elle s'appelle
chifre; toutefois ce mof abusivement prins en françois
signifie toutes les figures et l'art d'arithmétique ^. "
Zéro est une autre forme du même motJua sifr, que les
anciens traités de calcul écrits en latin transcrivent ze-
phyrum, en italien zefiro, et enfin zéro^. Si l'on songe que
l'invention du zéro et de son rôle est le trait caractéris-
tique de la numération écrite moderne, on comprendra
que le nom de ce caractère ait fini par s'appliquer à toutes
les figures, longtemps novamé^^ figures de chiffre.
Chiper. Tanner les peaux d'une certaine façon diffé-
rente de la manière ordinaire. En turc, c^^ sep est le tan
ou le réservoir où se fait le tannage, ou la trempe desti-
^ Voy. les exemples cités par M. Littré. Planude écrit TİiÇ>pa : Ehi Se rà
(T)(Yf(Kİja èvvéa fiova . . . xai ërepov ti ct/jly-ct 6 xaXovcri rii(ppav, xar* IvSoù
(Ttifiàîvov ovSév.{\oy. Wœpcke, Propag. des chijjf. ind. dans {^Journ.asiat,
juin i863, p. 526. )
^ U arithmétique de Jean Tranchant. Lyon ıö^ı3,p. la.
^ Voir le savant mémoire de M. Woopcko, ci-dessus cite, p. 52 1 et suiv.
96 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
ncc à i'apprét des cuirs; d'où le verbe dusu» sepmek, dlfc»u^
seplemek, tanner, apprêter des peaux. Est-ce le même mol?
Chott. Vastes dépressions du sol, en Algérie, qu'on
suppose avoir formé autrefois le lit d'une mer intérieure.
Ce mot, employé par les géographes, a pris une certaine
notoriété, depuis qu'on songe à ramener la mer sur cette
région de notre colonie. C'est l'arabe \a^ chatt, bord,
rrve d'un fleuve, prononcé chott à cause du k / emphati-
que. Le même mot figure dans la dénomination du Chat-
el-Arab, formé par la réunion du Tigre et de l'Euphrate.
CiD. De l'arabe iS^seyid, seigneur, d'où ^^Osî-w seyidi ,
mon seigneur; en Algérie, sidi^ qui correspond à notre
monsieur. Par abréviation , on dit aussi, tout simplement, s/.
Cimeterre. Esp. et portug. cimitarra, ital. scimitarra. On
tire ordinairement ce mot du persan wui^ chimchir, qui a
le même sens. Au xv^ siècle, on a dit cimiterre, sanneterre.
CiNNOR ou KiNNOR. Instrument de musique chez les Hé-
breux. Transcription de l'hébreu 1^3? kinnôr, qu'on inter-
prète par le latin cithara,
CiPAYE. Nom donné dans l'Inde aux indigènes qui ser-
vent dans les troupes européennes. Du persan j^Lw sipâhî,
cavalier, soldat. C'est le même mot que spahi, Sipâhî vient
de C;f^ asp, cheval.
Civette. Ital. zihetto, Zihet ou ziheth est le même nom
appliqué par nos naturalistes à un animal très-voisin de
la civette^. C'est l'arabe ^U) zehâd, zouhâd, qui, comme
' Cf. Defrémery, Mém. d*hist. orient, p. 335, n. i.
If
F
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 97
chez nous le mot civette, s'applique à la substance onc-
tueuse et parfumée que fournit l'animal. Les Arabes sem-
blent vouloir rapprocher zoubàd de *>sy zouhd, crème de
lait. Mais je suis porté à croire que c'est là une simple
coïncidence avec le nom du quadrupède : la civette est
originaire de l'Afrique équatoriale; les nègres du Congo
la nomment nzimé.
CoLBACK. Sorte de bonnet à poil en usage dans quelques
corps de notre cavalerie. Il date chez nous de l'expédition
de Bonaparte en Egypte. C'est le turc JixU qalpah, bon-
net tartare en fourrures, mot qui figure aussi chez nos
écrivains sous la forme calpok ou kalpak et talpack.
GoLcoTHAR. Esp. colcotar, portug. colcothar. On trouve
aussi, cl^z les alchimistes, calcatar. M. Littré suppose
que ce mot a été inventé par Paracelse; mais on le trouve
déjà dans le Vocabul. arav, de Pedro de Alcala, de l'année»
1 5o5 , époque où Paracelse n'avait qu'une douzaine d'anr
nées. C'est l'arabe ^UaiiU qolqotâr, que M, Dozy [Gloss,
p. 257) regarde comme une corruption du grec x^hiav-
Oos ou yaXKdvBv'
CoLouGLi ou CoüLOüGLi. C'ost le uom qu'on donnait,
avant la conquête de l'Algérie par les Français, aux ha-
bitants d'Alger issus de l'alliance des soldats turcs avec
les femmes indigènes. En turc, ^J^^^yi qoûl-oglilî, de J^'»
qoûl, esclave, soldat, et JpjI oghoul, fils, fils de soldat.
On écrit aussi couloghlou : ç^Lors de la conquête, au
xvi^ siècle, Darghout-Pacha partagea les jardins de l'oa-
sis (de Tripoli) entre ses compagnons, qui, s'unissant aux
femmes indigènes, formèrent une population métisse où
domina le sang étranger. Les Coul-oghlou (fils de servi-
teurs), depuis lors, jouirent du privilège de ne payer au-
i
98 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
cun impôt, à titre de postérité des conquérants.» (Baron
de Krafft, Promenades dans la Tripolitaine ^ .)
Cor. Mesure pour les liquides chez les Hébreux. Trans-
cription de l'hébreu 1S kor, xôpos dans les Septante.
Gorge ou Courge, ç^ Paquet de toile de coton des Indes, n
(Littré.) C'est vraisemblablement l'arabe ^y^ khordj, be-
sace, sac de voyage, portemanteau (qui, avec l'article et
le i d'unité, '»^^ al-khordja, a donné l'espagnol alforja,
portug. alforge, besace).
C'est ainsi que l'espagnol ^rrf^/, correspondant à notre
fardeau, signiGe à la fois havre-sac, besace et ballot de mar-
. chandises. Valise et ses congénères offrent un double sens
du même genre. (Voy. Fardeau et Valise.)
Cos ou Coss. Mesure itinéraire dans l'Indu, variant,
suivant les contrées, de trois à cinq kilomètres environ^.
C'est le persan (j**^ kos. ^A road measure of. about two
miles» , dit Richardson. Deux milles anglais valent un peu
plus de trois kilomètres, çç Les distances des lieux se sup-
putent par cos; chaque cos est compté pour une demi-
heure de marche ou environ, ainsi que cela a été vérifié,
en 1768, par les directeurs de la factorerie de Surate, w
(Stavorinus, Voyage dans l'archipel des Moluques, t. II,
p. ai).
Coton. Esp. algodon, portlig. algodâo^ ital. coione, cot-
tone. De l'arabe ^k* qoton.
Coufique. Système ancien d'écriture arabe. Du nom de
la ville de »S^ Koûfa, dans l'Irak-Arabi.
^ Dans le Tour du monde, 1" sem. 1861, p. 70.
^ Par quelque méprise inexpliquée , Bescherelle, après avoir donné trois
kilomètres pour la valeur du cos, en attribue dixrsept au coss.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 09
CouLiLABAN. ArLrc des Indes orieiilales (Liiurus culila-
btm, de Linné). C'est une altération du malais ^^^ oJyS
koûlît-lâwang , littéralement écorce-girojle , nom donné à ce
végétal h cause du parfum de clou de girofle qu'exhale
son écorce. y^ lâwang est l'ancien nom malais du clou
de girofle, peu usité aujourd'hui; mais ^^ lâhang signifie
encore clou.
Le mot oJ^ koûlit, écorce, entre dans la formation,
de plusieurs autres mots employés par les naturalistes ou
les voyageurs, tels que cuUt-havang , coquille appelée aussi
tonne pelure-d'oignon, du mot ^^U hâwang, oignon; culit-
api, arbre de la famille des rubiacées, dont l'écorce, à
odeur aromatique, est brûlée comme parfum, de Ji\ api,
fou; coulicoys, grandes pièces d'écorce préparées pour cer-
tains usages, corruption de l'expression malaise ^l^ oJy^
koîilit-hnyou , écorce d'arbre, etc.
CouRBAN. Fête religieuse des musulmans. En arabe,
ij^yi qourhân, ce qu'on offre à Dieu, sacrifice.
(iOüscHiTE. Nom d'une race d'hommes. De l'hébreu ^^*12
koïichi, éthiopien, adjectif formé sur Koûch, nom biblique
de l'Ethiopie.
Couscous. On trouve aussi couscou, conscousson et cuzcuz
(dans J.-J. Rousseau); esp.. alcuzcuz, alcuzcuzu, alcoscuzu.
De l'arabe ^j^JCmJ» kouskous, A Saint-Domingue, la semence
mondée du maïs est appelée coussecouche ou couchecousso.
C'est le même mot, importé sans doute par les nègres
africains.
Cramoist. Esp. cnrmesi, port, cartnezim, ital. chermisi,
cremm. De l'arabe ^^y^ qimiezî, adjectif dérivé dey^Ji qir-
mizy kermès. De là vient aussi carmin, bas latin carmesimis.
f
100 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Criss» Qu'on écrit quelquefois , mais à tort, md ou cric.
Poignard malais. Du malais o*^n^ krïs ou ^j»i^ kris. Il se
porte à un ceinturon nommé o<*5N^ <ib tâli krïs, cordon du
criss.
CuBÈBE. Esp. et portug. cubeba, ital. cuhehe. De l'arabe
»àA kebâba, mclme sens. Aucun dictionnaire ne donne la
voyelle u, ou, pour la première syllabe, tandis qu'elle se
trouve dans toutes les formes européennes. Le mot est an-
cien dans notre langue; on le rencontre dans des textes
du xiv' siècle sous la forme cubebbe.
CuiNE. Terme d'ancienne chimie : cornue pour la distil-
lation de l'eau-forte. Ambroise Paré écrit cuennc. Pour un
agent tel que l'acide nitrique, la cornue devait être en
verre. Je conjecture que cuine, cuenne, représentent l'arabe
»Sxxiqanina, lagena, ampuUa vitrea (Golius); Freytag in-
dique encore la prononciation qinnina. Dans l'alchimie de
Geber (man. n° 1080, sup. arabe de la Bibl. nat.), le mot
est écrit ax^uuLj qaninia : jUJLaJu» ^ J-^W r^ ^^ ^l^ ^U
U^ (;)Jvû^^ «>j»^' J^' i l^JO* Aj iüuMİ^ ijij^ ç^les choses
étant ainsi, jette le vinaigre dans une qaninia grande,
large, et enterre-la dans le fumier vingt et un jours??
(fol. 5 verso). Dans d'autres passages du même manuscrit
on lit cependant aJLaJLj : ^Ut iuu^t^ iüUÂj ^<Xâi.L> ^U
^*^ U^^ à^i^^ C:)^ ^y^*'^^^ ^ils prennent une qanina à
tête large et la garnissent de pierres jusqu'au cou» (fol.
167 verso). Nos alchimistes du moyen âge ont pris ce mot
sous la forme canna, comme xuo bemiya, autre vase de
verre, sous la forme berna. (Voy. le Lexicon alchemiœ do
Ruland.) Le même ouvrage donne encore ^kymmna, id est
ampulla. m Si l'on se donne la peine de parcourir notre ar-
ticle Alchimie, on ne sera pas surpris de l'altération de qa-
nina en canna, kymenna, cuenne^ cuine.
DES MOTS D'ORlGIPfE ORIENTALE.
lot
/
CüRCüMA. Esp. portug. et îtal. curcuma. On trouve cul-
cuma dans un tarif français du xvii* siède. (Littré.) C'est
l'arabe A^, aJİj^ kourkoum, kourkouma (héb. oS*]?), même
signification. L'Avicenne de Rome donne la leçon ix*^Jà
qourqouma[f. VY^'^), que les dictiannaires n'ont pas relevée.
Cuscute. Esp. et portug. cmcuta, ital. cuscuta, cussuta.
Cette dernière forme nous donne l'étymologie du mot:
c'est l'arabe c:>j-ô^ koiichoûl, ou byi^ kouchoûtâ, qui dé-
signe la même plante ^ On trouve les variantes orthogra-
phiques ^ù^yâ*!^^ ^yàé£ koucliouth, kouchoûtliâ. Les termes
arabes viennent du grec Tcaavras ou d'une autre forme du
même mot. Le Dict. d'hisL naU de Déterville donne, comme
se trouvant dans Théophraste, cassytlia (qu'on transcrirait
xaarvûrt, en arabe ^^yS^J. Les formes cassuta, cassita, des
botanistes modernes semblent, par leurs voyelles, dériver
directement de la forme grecque. Il en est de même de
cassite, nom d'une autre famille de plantes parasites assez
analogues à la cuscute.
D
r
Damas. Etoffe ; tire son nom de la ville de Syrie , en arabe
(^^i^:> dimachq. Le q final fait comprendre la forme des
dérivés damasquiné, damasqueite, etc. à côté des mots plus
modernes damassé, damassade, etc. composés directement
sur le nom français de Damas.
Dame-jeanne. Le dictionnaire français-arabe de Bocthor
traduit dame-jeanne par iül:ş25 damdjâna ou damadjâna; ce
mot, M. Littré (dans les Âddit. au Dict.) le donne pour
* Voy. Freytag et Bocthor. Cette élymologie est aussi indiquée par
M. Defrémery (Rev, critiq. numéro de décembre 1868, p. A08), qui re-
proche justement à M. Dozy de Vavoir oubliée dans son Glossaire.
102 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
élymologie de dame-jeanne, 11 joint une citation de Niebuhr \
de laquelle il résulte que (famajmie signifie en Orient un
grand flacon de verre. Le Dictionn. arabe-franç. de Kasi-
mirski a recueilli cette expression. J'ignore, pour moi, si
iwLsS^ est d'origine orientale. La fin du mot rappelle l'arabe
a^y^ djoûna, cruche, <tcapsa vitraria » dans Golius, «a glass
phial» dans Richardson, qui met un hamza sur le^; et ce
djoûna fait songer à notre vieux mot fronne, futaille à mettre
des liquides, du poisson salé, du goudron, etc. On peut
comparer dnmdjâna à l'hébreu V\yiyi tsintsencth , bouteille.
Darse. Esp. et ital. darsena. Pour l'étymologie de dar-
sena, voy. Arsenal.
Denab. Etoile de première grandeur, a du Cygne. C'est
l'arabe <-*ôi> rf/ienai ou dlwneb, queue; les astronomes arabes
nomment en efi'et cette étoile iCis*.U».«>JI c^j^ dhenab ed-da-
• • •
djâdja, la queue de la poule, à cause de sa situation sur
la queue de l'oiseau qui figure la constellation.
Dey. D'après M. Garcin de Tassy^, ce mot viendrait
de l'arabe ^b dâX celui qui appelle, missionnaire. Mais
M. Defrémery établit que le mot est d'origine turque'. Il
fait judicieusement remarquer que, dès la fin du xvif
siècle, les deys d'Alger s'intitulaient <^Lö dm ou (Jià dhm ,
dans les lettres écrites en arabe, et ^^b dm dans les lettres
en turc, toujours sans ^ . ^b dâi en turc signifie oncle
maternel^.
Dinar. Monnaie arabe. Transcription de l'arabe ^U>:>
' Ce passage se trouve p. 2.33 del'édit. Smith; le mot est écrit dmnasjanc.
' Mém, 8W les norm propres et les litres musulmans y i85/i.
-^ Journ. a»iaf. janvier 18C3, p. 85.
* Ibid août 18(57, p. 180.
■i/
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1(>3
dînâr. Mais Tesp. dînero, le porlug. dinheiro, Tital. danaro,
denaro, comme notre denier, viennent du latin denarius^.
Le mot arabe lui-même n'est autre que le grec Snvoiptov.
Dirhem. Monnaie arabe. Transcription de |^^^ dirhem,
en grec SpaxfJ^yf, drachme. Les Espagnols ont pris le même
mot sous la forme adarame ou adarme, avec le sens de
demi-drachme.
Divan. C'est. un terme que nous avons pris aux Turcs,
qui l'ont reçu des Arabes ou des Persans, car le mot ^t^5
dïwân est d'origine persane. On peut voir ses nombreuses
significations dans les Dictionnaires de Meninski, Richard-
son, Bianchi. (Voy. plus loin Douane.)
Divani. Sorte d'écriture en caractères arabes. C'est un
adjectif jl^^ dïwâni, formé sur diwân, qui regarde le di-
van, parce que cette écriture est spécialement employée
dans les bureaux du Divan, dans l'empire ottoman.
Djérid. Transcription de l'arabe ^N?^ djend, qui si-
gnifie ç^une tige de palmier dépouillée de ses feuilles»,
di oh javelot et enfin l'exercice guerrier qui porte ce nom.
ç^Le javelot des exercices qu'on appelle g^ertri^ c'est-à-dire
branche de palmier, parce qu'il est fait des branches de pal-
mier sèches , est beaucoup plus long qu'une pertuisane et
est fort pesant, de manière qu'il faut une grande force de
bras pour le lancer. » (Chardin ^.)
Djinn. Mot arabe, ^^ djinn, nom collectif qui désigne
les génies, les démons, les êtres surnaturels, par oppo-
sition à l'homme.
^ Voir pourtant Dozy, Gloês. p. a58.
* Voy, en Ppş'se, éd. Smith, p. 289.
10/i DlGTlOiNNAlKE ÉTYMOLOGIQUE
ÜoLiMAN OU DüLMAiN. Softe (le vêtement turc; du turc
x*i|^Id Mâma, ou ^L#i|^^ dôlâimn; en polonais doloman
(dans Meninski).
DouoMc. Genre de plantes de la famille des synanthé-
rées. Esp. doronica, portug. iloronlco (ces deux termes
manquent dans le Glossaire d'Engelmann et Dozy); lat. bo-
taniq. doronicum. ^ On dit (jue c'est l'altération d'un nom
arabe», dit Littré. Cinquante ans aupiu*avant, Léman di-
sait: «Selon quelques auteurs, ce nom est formé d'un
mot arabe qui si^rnificrmi poison du Uopard^.v Le mot esl
en arabe en effet: g*!;^, ë)^^ 0^^' ^^^^^^^^^^^^j > daranedj,
davoûnedj, dans Bocthor; la dernière forme seule est dans
Ricliardson; Freytag prononce douroundj. Quelle que soit
l'origine première de ce vocable, il a été de bonne heure
employé par les savants arabes , puisqu'on le lit dans Razi ,
qui mourut en 9^28 de notre ère.
IJoLA-NE. Esp. aduana, ital. doğamı. De l'arabe {j^yp
dioumi, d'après Engelmann, qui explique ainsi l'étymolo-
gie : diouân, qui est d'origine persane (voy. Divan), signifie
d'abord registre, puis l'endroit où se réunissent les em-
ployés qui tiennent les registres, conseil d'Etat, salle d'au-
dience, tît aussi bureau de douane, ainsi qu'il résulte d'un
grand nombre de passages d'Ibn-Batouta , Ibn-Djobéir,
Maccari, et surtout Ibn-Kbaldoum. (Voy. Gloss. p. /17.)
ÜOUAK. Esp. aduar. Notre mot français vient d'Algérie,
où ^î^:> doûflr signifie un village composé de tentes ^. Mais
^ Dicl. d'IiisL naL t. IX, p. 55o. J'ignore de quel mot arabe il peut être
question.
* Clierbonneau, Dlct.fr. -arah. [xw moi village , p. 617. J'ai déjà fait ob-
server que M. Clicrbonneau , tout en rédigeant un dictionnaire spécial de
J'nrabe algérien , a négligé de donner les mots que nous avons empruntés
à noire rolnuie. Il n'y fan! donc p>s chorrhor âonar.
< ^
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 105
i'espagijol aàuar montre que ^t^«>JI ad-doüâr doit être an-
cien dans la langue arabe; et en effet, M. Dozy^ l'a re-
levé dans Edrici (^CUm. I, sect. 8) et dans Ibn-Batouta
(II, 6 g). ^1^5 est un singulier (faisant au pluriel ^l^^l chez
Bocthor, y^t^^ dans Cherbonneau), qu'il ne faut pas con-
fondre avec un pluriel de^t^ dâr, habitation, bien qu'il y
ait eu sans doute similitude à l'origine. Douar, en Orient,
se dit d'un petit camp dont les tentes sont groupées en
cercle; un canip plus considérable et dont les tentes sont
rangées sur une ou plusieurs lignes droites se nomme nezel
(Voy. Voyage m Arabie, dans la collection Smith, t. XI,
p. Sog.)
DouME. Palmier de la Thébaïde, décrit dans le grand
ouvrage de la commission de l'Institut d'Egypte^. C'est
l'arabe -j^ daum ou doüm. Dans les anciens ouvrages de
botanique, le nom de cet arbre est Cuciphera ihebdida,
que certain dictionnaire, par une singulière inadver-
tance, transforme en crucifère théhdique , plante. Le fruit,
dont on fait encore au Caire une grande consommation,
a été en effet désigné sous le nom de cuci, mot qui est
dans Pline, et auquel les dictionnaires latins attribuent
une origine persane.
DouRA. Qu'on écrit à tort dourah par un h, sorte de
millet. De l'arabe »5^ dliorra, Bocthor (aux mots maïs, mil)
écrit ij;^, !;:>, dora, dora, par un seul r et par un ^ d sans
point; Cherbonneau (au mot maïs) met aussi un d sans
point, mais il double le^ r [dorra). Enfin Freytag et Ri-
* Gloss, p. A 7.
2 Hist. nat. 1. 1", 1" partie, p. 53-58. MM. Cammas et André Lefèvre
ont eu tort d'écrire doums par un s au singulier : «C'est ie doums, qui diflfère
du dattier par la conformation et par ie fruit.»? {Voy, en Egypte, dans k Tour
du monde, T" série, i863, p. 202.)
/ ^
106 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
rhardson écrivent »^^ dhora avec le i dh et un seul r^
L'orllïographe que j'ai adoptée est celle que jcî trouve dans
Razi, qui parle du doura en ces termes : »XA3 »JJJI
^jjkxU Ùj[s> pl«Ki^! ^ ç^le dhorra est peu nourrissant et res-
serre le ventre. » Niebuhr, sans doute d'après la pronon-
ciation de la péninsule Arabique, double aussi ïr : «Les
champs dans ces montagnes (du Yémen) étaient semés
uni([uement de durra, espèce de gros millet dont le pelit
peuple fait son pain '. »
Drogman ou Drâgoman. Ce mot et son équivalent tru-
chement représentent l'arabe (jl^ry lardjaman, tardjownan,
lourdjouman. Esp. irujaman, ital. drogmano, dragomano,
iurcimanno; bas lat. dragumanus, drocmandus, iurchimanmis;
bas grec Spayovfiavos, vieux français (xn* et \uf siècles)
dricgliemant, drugement; on a dit truchement dès le xv'' siècle.
La racine sémitique du mot {J^jî tardjamân se retrouve
dans le nom de tatgum qu'on donne à la paraphrase chal-
daïque de la Bible et qui signiGe interprétation ^.
DüB. Sorte de lézard d'Afrique. De l'arabe Z^jiô dahb.
Le changement.de a en m [ou) est dû à la prononciation
emphatique du ^ d, ou à l'influence des pluriels Z^
adouhb, fjj^ douhban.
Dugong. Vache marine de la mer des Indes. Du malais
* Le grand ouvrage de la commission de Tlnstitııt d'Egypte donne
ÜUSSİ à^yô (JoTtrah. {Ilist. nat. t. II, p. 53.)
'^ Man. arabe déjà cité, fol. 35 recto.
^ Voy, en Arabie, édit. Smith, p. 3o2.
* A vrai dire, le verbe chaldaïque 03*10 targem. interpréter, ne parait
pas être d'origine sémitique , et récemment M. J. Halévy essayait de le ratla-
rher i\\\ gn^c rpiyiJiàs. (Société (Jp Imffuist séance du 1 8 mars 1876.^
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
107
^^:> doûyoung, nom qu'on retrouve dans les autres langues
de l'archipel Indien sous la forme roudjong ou rouyong.
DuRiON, DouRioN OU DouRiAN. Fruit d'un arbre des
Indes, le Durio zibethinus de Linné. «Le fruit est une baie
solide 9 hérissée de fortes pointes pyramidaks, et grosse comme
un melon, dont elle a presque la forme ^ v C'est le malais
^^:> dounan, venant de ^£^^:> doûri, épine. Le voyageur
Linschot, parlant du dourion, appelle hatan l'arbre qui le
produit et buaa la fleur de cet arbre ^. Or hatan et huaa
sont deux mots malais, dont le premier, ^U hâtang, signifie
simplement arhre, tronc d*arhre, et le second, »y hoîiah,
fruit; peut-être faut-il lire yyi hoûnga, fleur.
Eblis ou Iblis, le démon. De l'arabe (^^wuJUt iblis, qui
|)araît être une altération du grec StdêoXos.
EcuEcs (Le jeu des). Portug. escaques, itül. scacchi.
C'est de ce jeu que parait venir notre substantif échec. Le
nom du jeu serait lui-même une altération de »UJI ech-
cluih, le roi, formé de l'arlicle arabe ech pour al et du
persan cliâh, roi. Le joueur qui met le roi sous le coup
d'une prise avertit son adversaire en disant : ech-châh, le
roi! L'espagnol dit xaque! L'expression échec et mal est,
dans le même ordre d'idées, une altération de l'arabe
eyU »UJt ech-châh-mât , le roi est mort, en portugais xa~
mate ou xaque mate, en espagnol xaque y mate, en italien
scacco matto.
La présence du |jr ou du c dans ces mots s'expliquerait
))ar la manière dont les Arabes faisaient sentir \q » h persan
' Dict. iVhisl. nat. de n«'torville, t. IX, p. Gin.
" îôtd. I. lU, 1». .{oS.
108 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
•
filial; on sait qu'il rendent souvent cette lettre par un ^
(Ij ou g dur, ce dont on peut voir un exemple plus loin au
mot Ëmblig. Il est vrai qu'on trouve en vieux français
cschas, escas, bas lat. scacatus; mais la forme actuelle échec
ou esclœc est encore plus ancienne et remonte au xi* siècle.
Quant à songer à l'arabe jö^ clietkh comme employé
pour clulh, Ya de cschas, xaque, scacco, etc. ne le permet pas.
Efendi ou Effendi. Titre turc correspondant à notre mon-
sieur. Transcription du turc ^^♦xâjI efendi, mot corrompu,
dit-on, du grec avOétnrjs (prononcé à la moderne aftliendis)^
qui agit de sa propre autorité, seigneur ^
Elémi. Résine qu'on tire du balsamier de Ceylan et du
balsamier élémifère de l'Amérique du Sud. Esp. elenti, por-
lug. gumilenie. Bocthor traduit ce mot par t^^ j^-» samagh
hlmi, gomme de lami. J'ignore quelle est la provenance
de ce limi. Dans une liste de termes techniques de méde-
cine et de thérapeuthique arabes^ M. Sanguinetti a noté
t^^J lâmi, gomme élémi. Mais l'ouvrage où il a recueilli
ce terme est trop récent pour qu'on en puisse rien con-
clure sur la nationalité du mot^.
Elixir. Esp. et portug. elixir, ital. elisire. C'est l'arabe
y*tm^^\ el'iksir, terme par lequel les alchimistes désignent
la pierre philosophale, la matière solide ou liquide qui
doit servir à la transmutation des métaux, la poudre de
projection : «In ipsis pulveribus qui a philosophis vocantur
elixir. V (Opus mirabile de Mercurio ad ejus Jîœationem^.) On
^ Liltré, Dict.
^ Joum. asiat, mai 1866, p. 823. On peut voir aussi Dozy, Gloss. p. 369.
^ L*auteur, Alkalioubi, est mort en löög.
^ Dans le man. lat. n° 7 1 /17, ancien fonds, de la Bibl. nat. p. 1 8 verso. Le
même volume contient un traite intitule Elixiris compositio vera ; il semble
traduit de Thébreu et commence par ces mots : «In nomine Adonay.T)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1Q9
trouve aussi alexir, ç^medicina alchymice praeparala» (Ru-
land, Lexic. alchem.^^ xir, yxir et y sir.
Le mot arabe lui-même n'est autre chose que la trans-
cription du grec ^vpov, sec , médicament sec. On a objecté^
contre cette origine que les Arabes transcrivent le ^ par
viU» sk et non par ^f*^ ks; mais il existe d'autres exemples
de cette dernière transcription ks ou qs, et M. Defrémery
en a cité trois^: (j**amJü boqsîs, buis = 'mv^os; IöUuJü baqsa-
mât, biscuit = ^üsa^ayLaSıov^ et ^j^^^wt abraksîs = ^pa^i$.
Dans la terminologie pharmaceutique, élixir a subi une
déviation de sens analogue à celle d'alcool; le mot ne se
dit plus aujourd'hui que de liqueurs résultant d'un mé-
lange de certains sirops avec des alcoolats.
Emblic, Emblique, Amblique. Terme de droguerie; es-
pèce de myrobolan. Latin du moyen âge emblicus (voy.
Chebule), ç^emblica Arabes embelgi vocantw, dit Jean
Bauhin, d'après Garcias [Histor. plantarum univers.). C'est
en effet l'arabe ^1 amledj, qui est le persan »Xa\ amleh,
venant lui-même du sanscrit âmlak. ^\ amledj est dans
Razi. (Trait. III, ch. xxvni, folio /17 recto du man. déjà
cité.) La forme sanscrite est restée dans le malai&wî)!^ m«-
hlka, emblic officinal, lequel, d'après les traditions ma-
laises , a donné son nom à la presqu'île de Malacca^.
Emir. Transcription de l'arabe jaj>\ emir ou amïr, chef;
le même mot qui a donné' amir al. Dans certains pays mu-
sulmans, on dit mir; et de là vient le mirza ïwy«, fils d'é-
mir, monsieur, .des Persans.
Enif. Etoile e de la constellation de Pégase. C'est l'arabe
' H. Zolenberg, Rev. cril. 20 avril 1867, p. 2A2.
- Jonrn. asiaU août 1867, p. 1 85.
^ Voy. le Cheâjnrat malayon, p. 'I*' du texte édité par M. Dnianrier.
110 DICTIONNVIRE KTKMOLOr.lQUE
vjüt mif] liez, j*yÜI obt (wf al-faratt, la luyi du clnnal.
L'ctoilc csl on efïet plac<5o sur le musctiu ou la bouche dr.
Prgaso.
Epinard. Vieux franc, espinard. espmace, espinoce , espi-
noche; csp. esphwca, portug. espinafre, ital. spinnce, lat.
inod. spinacium, npinachlum, spinaceum , spanachlum; grec
mod. (nttvcUiQv, Les étymologislos (el M. Dozy ost sans
doute du nombre, puisque espinnca, vspinafvc manfjuent
dans son Glossaire) s'accordent à dériver ces mots du la-
tin spina, épine. Tputes les langues romanes se seraient
donc entendues, le mot n'existant pas en latin , pour dénom-
mer cette plante d'après un de ses caractères qui n'a rien
de frappant, à savoir deux ou quatre petit(\s |)ointes épi-
neuses placées à la surface du calice': encore manquent-
elles dans le grand épinard.
Mais la vérité est que le mot a une origine tout autre;
il vient sans contredit de Tarabe-persan ^^JJuJ, ^UUuwl,
^U^i, isjimdj, isjâmdj, aspanâkh, Richardson qui cite ces
trois formes, les donne comme venant du grec a-Trtvdxta,
mais airivaxta est moderne et n'existe pas dans la langue
classique-; c'est la dérivation inverse qui (»st vrai(»'-. Jean
Bauhin écrit (TTravd^ıoL, qui correspond à spanachium et à
aspanakh, c^sumpto nomine (dit-il) a raritate (^onroLvios si-
gnifiant rare) quod raro illo medici utunturr», ce qui raj)-
pelle la fameuse étymologie ^aqun, a qua vivimus. r
Du reste, le célèbre botaniste du \\f siècle ajoute
(ju'on appelle aussi l'épinard hispaniense ou hispayiicum olus,
légume d'Espagne, fçfortasse quod inde primum duxerit
' rrEspinars ou espinoches, ainsi dites à raison que leur graino est spi-
neusc.» (Agric. et maison imstique de Jean Liebault, p. 206.)
^ Hermoi. Barbaro, commentant le nom à'tpa<pi^ts dans Dioscoride, dil :
«Quibusporro atriplex idem videtur esse cum co jjencre quod Hjmiacia vulfri,
(hcimus, H Grœci recentiores »panachin, fallnnlnrapcrtissime.ï^ {Dioscnj-ida»
phaimmc, lib. VUly 1529, folio 121 verso.)
'■^ I
DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE. 111
originem. >? Nous voilà bien loin de Vépitie de nos étymo-
iogistes actuels. Nous n'avons pas besoin de dire que la
prétendue qualification ^espagnol est due à une coïnci-
dence fortuite de son. Jean Bauhin ajoute d'aiileurs que
les anciens auteurs ne font aucune mention de l'épinard ,
mufles Arabes qui le nomment fmpanac^,
Bauhin, en effet, avait pu relever le mot dans Razi qui,
dès la fin du ix® siècle, faisait un grand éloge de ce lé-
gume^. «Les épinards ont été apportés d'Orient en Es-
pagne», dit une phrase citée en exemple dans Littré; et
les botanistes savent que cette plante, jadis inconnue en
Europe, croît spontanément en Perse, ainsi que l'a cons-
taté le voyageur Olivier^. 11 ne peut donc rester do doute
sur l'origine arabo-persane du mot éptnard.
EscAUPiN. Esp. escarpin, portug. escarpim, ital. scarpa, scar-
pino. L'étymologie de ces mots serait bien difficile, si l'on n'a-
vait l'italien scappino et les vieilles formes françaises escha-
pin, escliappin, qui sont antérieures à toutes les autres.
Joignez-y l'expression «mettre les souliers en escapinev,
c'est-à-dire en pantoufles (dans Du Gange). Il me semble
impossible de ne pas rattacher ces formes sans r aux vieux
mots : escafe, chaussure, et aussi coup de pied au jeu de
ballon, escafilon, escafllon, escafignon, chaussure légère;
escafinon, même sens; bas lat. scaffbnes, scuffones, scofoni^.
Et maintenant, comment ne pas songer à l'arabe ^jSim\ ,
' Histor. plantarum univers, l. II, p. 96^ .
■^ Voici le passage, pour faire plaisir aux amaleurs d'dpinards : ^UUumİİJ
lovHT 0^--?. h^^3 tyMJ i^. «^yXll^ 5J^!3 ILy}]^ jL^ os^ Jùsx^
«Les épinards sont tempérés, bous pour la gorge, le poumon, reslomac et le
foie; ils adoucissent le ventre et constituent un excellent aliment.» (Man.
déjà cité, folio /12 recfo.) ,
^ G. A. Olivier, Voy. dans l'empire ottoman, V Egypte et la Perse, 1802.
* «Italis senfoni primo nihil aÜud fuisse videnlur nisi tegumcnla pedum.-»
( Du Gange. )
112 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK
öb^t askaf, iskâf (^esktiji , dans Boclhor), ojiCwl ouskoûf,
ijlSiyé sakkâf, tous mots signifiant cordonnier'?
On peut joindre aux mots qui précèdent, comme ayant,
suivant toute vraisemblance, une même origine : escoffraie,
écoffrai, écofroi, boutique de marchand de cuirs; escojfier,
bas lat. escofferius, marchand de cuirs, et peut-ôlre escau-
pile, mot emprunté à l'espagnol, qu'on lit dans ce passage
de Robertson : «Les armes des Mexicains ne pouvaient
pénétrer ni les boucliers des Espagnols ni leurs corselets
piqués appelés escaupiles. »(fliW.rf'^m^r. trad. t. II, p. 3o8.)
Mais tous ces mots sont- ils d'origine orientale? C'est
bien douteux; car les langues germaniques onischuh, sou-
lier, en allemand; shoe, en anglais, et skoh, en gothique.
Je laisse à de plus éruditsla tâche d'élucider ce problème,
dont j'ai seulement voulu rassembler quelques élémenls.
Estragon. Esp. estragon, taragona, portug. estragâo, ital.
largone. On a voulu tirer ces mots du latin draconeni^ ,
draco étant supposé employé dans le sens de dracunculus,
nom d'une plante dans Pline, çt lequel, dit M. Littré, ne
paraît pas avoir été donné à l'estragon, mais que les bo-
tanistes lui ont appliqué. » Sans parler de ce qu'il y a de
bizarre dans cette dérivation, historiquement parlant, on
trouvera assurément quelques difficultés phonétiques à
tirer estragon de draconem. Ce serait le seul exemple de dv
latin devenu tr on français. Aussi faut-il chercher ailleurs
la vraie dérivation. Les formes taragona, targone, anc. fr.
tragon^^ nous ramènent à l'arabe-persan {jy^^ tarkhoün ,
mot qu'on trouve dans Ibn-Beithar, dans Avicenne et
^ A. de Cheval loi ( Or^. de la lang, fr, t. II, p. 1 96 et note) dit dracun-
lium; mais ce mot, qui est le êpaxàvr tov de Dioscoride, n^a pu donner les
formes romanes ci-dessus.
■^ Dans Rabelais, Pantagr, liv. V, ch. xxix; et aussi dans les ouvrages d'a-
«jriculture : « Targou , que les jardiniers nomment estragon. •« (Affric. et mai-
son rustique de Jean Liobnull, 1601 , p. ai 3.)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 113
même JansRazi^ Le mot, légèrement modifié, était d'u-
sage vulgaire à Chiraz,- au commencement du xif siècle;
car, dans le grand ouvrage du médecin persan Al-Hoceini ,
on lit : *XJu^ ày^f (^^T*^ uy^J^f '® tarkhonn dans le
dialecte de Chiraz s'appelle terkhoûni^. On trouve aussi
^jl? tartoûn.
Nos anciens botanistes écrivaient tarcon ou tarchon; cette
dernière orthographe est celle de Gesner, qui a donné le
nom de tarchon sauvage à YAchillea ptarmica^. Vaillant, un
siècle et demi plus tard, a appelé tarckonante, tarchonan-
thtis, un arbrisseau d'Afrique dont les fleurs ont quelque
rapport avec celles de l'estragon [tarchon, dvOos),
En dernière analyse, il peut se faire que tarkhoûn ait
été emprunté par les Arabes au grec Spdxœv^ et que, par
suite, ceux qui tirent estragon de draconem ne se trompent
qu'à moitié. Dans tous les cas, je signale le mot à l'atten-
tion de M. Dozy, qui ne l'a pas inséré dans son Glossaire,
La syllabe initiale es dans estragon et estragào pourrait être
l'article arabe el, et défiguré par suite de la prononciation
emphatique du k t.
Eyalet. ^Nom des gouvernements de la Turquie appe-
lés aussi pachaliks. » (Bescherelle.) C'est la prononciation
turque de l'arabe idU ïyâla, gouvernement, nom d'action
du verbe J) âl, être à la tête de, se rattachant à J^t awai,
premier.
F
Fabrègue. Plante dont les feuilles ressemblent à celles
du serpolet. (Littré, Add, au Dict,) Esp. alfabega,.alhabe-
^ Man. îir. déjà cité, folio 62 reclo.
* Man. de la Bibl. nat. n" 889 du snppl. persan, p. 1 /12.
* Conrad Gesner connaissait les langues orientales; il a publié en 1 5/i2 à
Lyon des cxtrails d'auteurs arabes relatifs à la médecine et h la botanique.
8
\ -
114 ÜICTIONNAERE ÉTYMOLOGIQUK
ga, alabega, alhahaca; porlug. alfabııca (basilic ou autn;
herbe odorante). C'est l'arabe (^j^Â al-hahaq, plante fort
mai définie par les dictionnaires, car c'est tantôt le basilic,
tantôt le pouliol, ou )a marjolaine, la mélisse, la ger-
mandrée, l'armoise, la citronnelle, etc.
II faudrait bien se garder de rattacher à ces. mots,
conmie étymologie,yâiflg"o ou fabagelle^ plante africaine el
asiatique ainsi nommée par le botaniste Dodonée, à cause
d'une certaine analogie de structure avec la fève.
Fabreguier, nom donné quelquefois au micocoulier, n'a
non plus aucun rapport avec la fabrèguo.
Fagarier. Genre de plantes de la famille des xanthoxy-
lées, qui tire son nom d\i fagara. Le fagara, dans Avi-
cenne [ijàli fâghara) y est un fruit qui ressemble au pois
chiche et au mahalep, et qu'on apporte, dit-il, de Sofala
(aJUuJI ^ Jt«jB?)i, c'est-à-dire de quelque endroit de la
mer des Indes. Le voyageur Linschot^ dit que ce mot dé-
signe à Java le fagarier du Japon. La lettre /n'existant pas
en javanais non plus qu'en malois , fagara ne peut être un
terme de ces langues, où l'on trouve seulement ^U pâgar,
haie, qui paraît être étymologiquement le même mot.
Falaque. Instrument de supplice usité au Maghreb.
Voriug. falaca. De V arabe èjdi falaqa, (Voy. Dozy, Gloss,
p. 969.)
Falque ou Fargüe. Petits panneaux placés sur les bords
des bateaux pour les exhausser. Esp. falca, qui, d'après
M. Dozy (G/o«5. p. 963), est un dérivé de la racine arabe
^jA^ halaq, entourer, d'où halq, clôture', mur d'enceinte,
dans Ibn-Djobaïr.
^ Édit. (le Rome, p. îà36.
^ Vov. Dici, d'hist. nat. de Déterville, t. XI , p. 21.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. M5
Fanègue. Mesure de capacité pour les liquides, dans
la péninsule Hispanique. Esp. fanega, portug. fanga. Do
l'arabe »juXi fanïqa, grand sac. (Voy. Dozy, Gloss. p. 266.)
Faquir ou Fakir. Transcription de Tarobe j-Jü faqlr,
pauvre. On a proposé ce mot comme étymologie de l'ita-
lien yàcc/imo, portefaix, qui est noire faquin, esp. faquin,
l)oriug. faquino (balayeur de la Patriarchale de Lisbonne).
Le changement de r en n ne ferait pas grande difficulté
(voy. Anafin), mais nous manquons d'arguments à l'appui
de cette conjecture.
Farde. Bordage d'un navire, est identique à falque ou
fargue. Farde, balle de café moka pesant 1 85 kilogrammes,
est le primitif de yàrJeau. (Voy. ce mot,)
Fardeau. Esp. fardo , fardillo (ballot), fardel (havre-sac,
besace); i^oriug. fardo, fardel (même sens); iisA. fardello
( paquet), yar Jflgg70 (bagage). On voit que le vrai sens est
ballot, paquet, et c'est aussi celui de notre vieux mot
fardel, sens qui du reste a persisté jusqu'au dernier siècle,
comme le montre, par exemple, un tarif de 1787 in-
diquant les droits de péage pour Bléré, sur le Cher:
^Vour fardeau cordé de draps de laine, pesant 600 livres,
12 deniers; pour fardeau cordé de feutres, pesant 600
livres, 20 sols; pour fardeau cordé de tapis, etc. ^»
Fardel, fardeau est un diminutif de farde. Or, le mot
farde, au sens général de ballot, est usité depuis longtemps
dans tout l'Orient : Bocthor, le Gazophylacium ling. Pers.
la Fabrica ling. arabic. traduisent ballot par ï:>^ farda. Il
est vrai que S. de Sacy^ pense, sans donner ses raisons,
que ce mot bb^ farda, bien qu'employé par les Arabes, est
^ llifttoire de Chmoncpaiix, par l'abbé Chevalier, 18G8 , p. 28.
^ Chrest. ar. l. IH, p. 879.
8.
116 DICTIONNAIHE ÉTYMOLOCIIOIK
étranger ii leur langue. Et en effet, il semble au premier
abord im])ossil)Ie de rattacher 5:>y ballot, h la racin(^
^j9 farad. Mais on va voir combien au contraire la rela-
tion est facile à établir. :>^Jard sîgnilie res una, pars paris
altéra, chacune des deux parties d'un objet unique, mais
double, d'une feuille |)liée en deux, par exemple, chacun
des deux côtés de la mâchoire; bb^ farda, qui ne se trouve
dans Freytag qu'avec le sens précité de ballot, sarcina
mercium, marque de plus : chacun des deux battants d'une
porte \ chacune des deux étrivières d'une selle-, chacun
des deux arbalétriers d'une ferme (en espagnol alfarda^).
Quoi de plus naturel que de voir le môme mot signifier
c^ chacun des deux ballots formant la charge d'un cha-
meau??? L^ farde en effet est la demi-charge du chameau,
comme on le voit dans ce passage du voyageur La Roque,
cité par S. de Sacy * : «C'est là que les Arabes de la cam-
pagne viennent apporter leur café dans de grands sacs de
natte : ils en mettent deux sur chaque chameau. » Chacune
de ces balles, ajoute l'illustre orientaliste, pèse un peu
moins de h quintaux (Zi o o livres), c'est-à-dire le poids ci-
dessus indiqué pour la farde.
Le mot ï:>jifardn est donc arabe, non-seulement par
l'usage, mais aussi par l'étymologie. Quant h farde, far-
deau, et leurs correspondants des langues européennes, on
n'a pu leur découvrir aucune étymologie sérieuse dans le
latin, le grec ni le germanique. Tout prouve que nous
avons emprunté ce mot à l'Orient, comme nombre d'autres
termes de commerce.
Farsange. Mesure itinéraire. Du persan ^İJ^y fei^seng ,
' Dict. de Hoclhor, à haitauL
^ Cherbonneau, y«Mrw.fl»iaf. i"sem. 18/19, p. 5/i().
^ Voy. Dozy, CmIo»8. p. 1 09.
* Chrest. aval), t. III, p. 878, 879.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
117
en arabe ■■^^farsakh, le même mot i^viQ parasange («rapa-
crdyynsy
Fellah. Transcription dei'arabe ^^ fellahs laboureur,
nom (le métier du verbe ^ falah, fendre (la terre), la-
bourer.
Felouque. Petit navire à voiles et à rames, ^s^, Jaluca,
falua , falucho [peûie barque); portug. yâ/ua; iial.feluca,
filuca^filucca, Bocthor traduit ce mot par »S^faloûka. La
plupart des étymologistes rattachent tous ces termes à
l'ancien arabe Ai^foulk^ navire. Mais M. Dozy affirme que
cette étymologie doit être ç^ rejetée immédiatement et sans
réserve , car JJi n'appartient pas à la langue qu'on par-
lait au moyen âge; c'est un vieux mot qu'on rencontre
bien encore quelquefois chez les poètes , parce que ceux-
ci recherchent précisément les termes surannés, mais ja-
mais chez les prosateurs, ni dans la signification générale
de navire, ni comme le nom d'une certaine espèce de vais-
seau. Le peuple et les marins ne le connaissent pas; il
ne peut donc avoir passé dans les langues romanes, car
il va sans dire que tous les mots arabes qu'elles ont admis
appartiennent à la langue telle qu'on la parlait ^ » 11 est
permis à un savant de la valeur et de la vaste érudition
de M. Dozy d'être ainsi affirmatif; et nous n'avons qu'à
nous incliner devant ce jugement sans appel. Je me con-
tenterai de faire remarquer que les traducteurs de la Bible
en arabe n'ont pas craint de choisir ce terme même JJli
foulk ou folk pour désigner l'arche de Noé^^ et le P. Ger-
main de Silésie a noté le mot avec ce sens dans son dic-
tionnaire italien-arabe (1687).
' GI088. p. 26^ , a65.
- Genèse, cil. vi, vers. l'A efe suiv.
il« DIGTlONiN'AlUl!: ETVMOLOCilQLE
M. Dozy, rejetanl tout rapport vniix' falnva, fvloutjue.
H^^ et l'ancien s3J3folk, n'attribue pas moins à ces vo-
cables une orifjine arabe. U les re^jarde comme des allé-
rations, ç^un peu fortes à la vérité, ?> d'un autre mot Aitta^.
Imrrâca, qui a sijjnifié «une barque de dessus laquelle on
|)ouvait lancer des matières incendiaires sur les vaisseaux
ennemis. r» On peut voir son argumentation, j). 265 et
a 66 de s(m Glossaire, Mais j'ai bien peur que les étynio-
logistes ne se laissent pas convaincre et pemstent dans
leur opinion première.
Fennec. En arabe JuLj, que les dictionnaires prononcent
fanek, finek, ou même founk. Si ce petit animal ne nous
est bien connu que depuis le Voyafre de Bruce en Abyssmie\
le nom du moins a été porté longtemps auparavant en Eu-
rope; car on lit dans le testament d'Arnaud, archevêque
de Narbonne (ann. ii/iy): « Laxo . coopertorium martri-
num et pelles meâs de alfimexy)'^ et plus loin : ç^cooperto-
torium unum de alfanexw; et dans une charte espagnole
de io48 ^ : rruna pelle alfarieliev (dans Du Gange).
Nos dictionnaires et les traducteurs d'écrivains arabes
rendent JİJ^ fanek fàv fouine. C'est la traduction adoptée
par Silvestrc de Sacy, dans la citation d'un curieux pas-
sage de Macoudi sur les fourrures qui proviennent des
environs du Volga^. Sans vouloir m'arrêter au rapport éty-
mologique des deux mots, je ne suis pas éloigné de croire
que dictionnaires et traducteurs ont eu raison dans un grand
nombre de cas. Les fourrures dont les Orientaux se fai-
saient des vêtements et auxquelles ils attachaient un si
' Tome V, dans l'édit. franc, de Panckouko.
^ Ëngeinnann, qnicmprnnlo à J)u Cangela ménac citation, donne la date
108/i; c'est nne nriotalhèse dos doux derniers chiffres.
•^ Chre.Ht. ar. I. Jl , p. 17.
\
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 119
grand prix, provenaient en grande partie de l'Europe. A
la fin du xvii® siècle, la dépouille des fouines de France
avait encore un grand débit à Smyrne , en même temps
que celle des fouines de Moscovie, d'Arménie, de Géor-
gie ^ A la fin du ix® siècle ou au commencement du x% le
médecin Razi, dans son chapitre des vêtements, men-
tionne cinq sortes de fourrures : aïUJI vAuJI cJUiJ! yy^\
Juot^, la martre-zibeline, le renard, lefanek, l'hermine
et al'haouâşil^. Fanek est-il le véritable fennec? C'est,
semble-t-il, l'opinion du tunisien Ibn al-Hachchâ, qui,
dans son dictionnaire explicatif des termes employés par
Razi, dit que le fanek esi connu dans le Sahara d'Ifriqiya^,
Mais on peut voir, dans l'intéressant article alfaneque du
Glossaire de M. Dozy, que le mot s'est dit certainement de
la fourrure d'animaux tout autres que le petit quadrupède
abyssinien '^
Le- double n que nous écrivons dans noive fennec est du
fait de Rruce. C'est par un système orthographique ana-
^ Voy. Tournefort, Voy, du Levant, t. III, p. 873. A propos de fouine,
on lit dans d'Hérbelol qu'après la mort du calife Valhek (j^'^). une fouine
iui rongea Tobü (Bibliolh. orient, éd. de 1697, P- 9^^)- ^^ Nigarislan, au-
quel Tauteur dit avoir emprunté l'anecdote, porte ^^ moûchi, mot qui, je
pense, ne peut s'appliquer à la fouine et désigne une espèce de rat. (Voy.
man. suppl. persan, n° 1080.)
•^ Man. sup. ar. n° ioo5 de ia Bibl. nat.foi. A5 verso. JusJ^a. est le plu-
riel de »Xta^^haousala, nom d'un oiseau aquatique qui , dans l'histoire des
animaux de Démiri, parait être le cormoran, ainsi nommé à cause de la
poche volumineuse placée sous son bec (en arabe haouşala). V. Defrémery,
Joum. des sav. septemb. 1871, p. 4^7. — On sait que le grèbe (voy. ce
mot) sert encore à fabriquer certaines fourrures.
^ V. Dozy, Gloss. p. 10 4. L'affirmation d'Ibn al-Hachchâ a été récem-
ment confirmée par M. Gaston Lemay, qui, en décembre 1876, rencontrait
le fennec non loin de Ghadamès : rrLe chamelier nous apporte. . . deux pe-
tits renards lilliputiens appelés yèw«fc, de la grosseur d'un chat, qu'il a pris
dans leur terrier de sable. (Le Rappel du 1" mars 1876.)
* D'après M. Pavct de Courleille {Dict. turc-oriental)^ les Persans ap-
pellent iiİJ^fenek (voy. l'art, ci-dess. cité de M. Defrémery) le petit renard
<le Tartarie, désigné par les naturalistes sous le nom de canis corsak, en
liirc oriental vjj^;'^» qârsâq.
120 DlCTlOiN'NAlUE ÉTYMOLOGIQUE
İ0{jue (jue le célèbre voyageur a|)pclle Kenuouz, par deux
Hy la peuplade africaine des Konoûz'^y^K
Tetfa ou Fetva. C'est l'arabe ^^yaifetivâ, que les Turcs,
de qui nous l'avons pris, prononcent yc^w. Un fetva est la
décision d'un jurisconsulte ou mufti (nom dérivé de la
racine).
Fkz. La coiffure ainsi apj)elée tire son nom de la ville
marocaine de Fez j*»li, où elle se fabrique. Le terme mi-
litairey^a ou phéci (l^épi) est un adjectif de même prove-
nance, ^\i fici, de Fez. Inutile de chercher yèz^ féci (ni
meme képi) dans le Dictionnaire frauçais- arabe pour la con-
versation en Alfférie, de M. Cherbonneau.
FiLALi. î^ Industrie particulière de la côte méditerra-
néenne de l'Afrique et dont le siège principal est Tafilet,
dans le Maroc; elle a pour objet la préparation des cuirs
et maroquins, la fabrication des chaussures, brides, selles,
etc. On trouve des ouvriers en fdali dans toute l'Algérie, -n
(Douillet, Dictionn, des scienc) C'est l'adjectif arabe c]Uô
j^lfili, de Tafdet ou Tafdalet. En espagnol, y?fc/2 désigne
une sorte de tissu fabriqué originairement dans le même
pays. M. Defrémery^ a le premier établi cette étymologie,
abondamment confirmée par M. Dozy dans son Glossaire,
p. 268. L'espagnol a aussi Utfilete dans le sens de maro-
quin, peau de Tafdet.
Firman. Ce mot est le persan ^Lyyèrm<7M, ordre (^^>*y
firmoüden, ordonner), qui a passe dans toutes les langues
jnusulmanes et nous est venu par les Arabes ou les Turcs.
^ Voy. S. de Sacy, Chrest. ar. I. 11, p. .Sa, 33.
" Jou m. nsiat. ']Rii\\cv 18O1, p. 90.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 121
FoMALHAUT. Nom d'une étoile de première grandeur, a
du Poisson austral. Esp. fomahanty fomahante. C'est l'arabe
cjy ^ foum aUhaut, la bouche du Poisson, une des
quinze étoiles de première grandeur citées par Alfergani,
qui la rattache au signe du Verseau ^ Le terme arabe a
été altéré de bien des façons par nos anciens astronomes;
carLalande cite les îormes fomahana, fumaliant, fumalliant ,
fmitabant, fomaJiaut et,' d'après Schickard ^fomolcuti. Cette
dernière forme est remarquable en ce qu'elle montre une
transcription du ^ h par un c, sous la plume d'un des plus
célèbres orientalistes du xvu^ siècle ; Jomolcuti représente
en effet très-exactement l'expression arabe prononcée avec
les terminaisons casuelles, ^bummott '/-/mî(//. Tycho-Brahé
émi fomahayit.
Fonde, Fondic, Fondique, Fondouc. Esp. fundago, al-
fondega, alfondiga, alhondiga; portug. alfandega^ (douane),
ïi'àLfondaco. Tous ces mots signifient ou ont signifié ma-
gasin, boutique, maison four recevoir les marchands étrangers ,
hôtellerie. C'est l'arabe (^ù^ fondouq, même sens. L'arabe
vient lui-même du grec -srar^op^eTor, ou plutôt ^dvSoxos
ou '&dvSo)(Os.
Je n'hésite pas à réunir, ainsi que Ta fait M. Littré,
fonde R\ec fondouc. L'accentuation a produit ici un fait ana-
logue à celui que nous avons constaté pour alberge. (Voy.
Abricot.) Je crois donc que Mûller a raison lorsqu'il pro-
pose de rattacher l'espagnol yônrfa aux autres vocables dé-
rivés de (^iyj^ fondouq. On remarquera que, dans alfondega ,
alfondiga, etc, l'accent tonique est sur fon. Une rue de la
ville de Cahors s'appelle encore la Fojidue; c'est probable-
ment un mot de la même famille.
' Edil. de Golius, p. 76.
^ Alfandrga manque dans le (iloss. de Dozy, qui donne nlhandega ,
simple variation orthographique.
12â DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Fou. Une des pièces du jeu des échecs. Esp. aljil, avjily
portug. alfil, ital. aljido, aljino, bas lat. alphilis, alflus,
alphillm, alpliintis, vieux français auphin, avfin, aujfin,
dauphin. De l'arabe J^ fil (persan Juu pî/), éléphant,
avec l'article al-fil, parce que la pièce en question avait,
chez les Orientaux, la figure d'un éléphant. La dérivation
des formes qui ont gardé l'article al, au, est évidente.
Celle de fou ne l'est pas autant: on a dû diredi, puis^b/,
par assimilation avec le personnage de la cour qu'on ap-
pelait le fou ou le bouffon du roi. C'est par une assimila-
tion analogue que Yaujin est devenu le dauphin \ tant il
est vrai, comme je l'ai dit ailleurs, que le peuple a une
tendance naturelle à altérer les mots étrangers pour leur
donner une apparence de signification dans sa propre
langue.
FouTAH. Portug.ybto. Le nom de cette étoffe (ou vête-
ment) est persan : âCSyifoutah; mais il a surtout été répandu
par le commerce arabe. Les Arabes écrivent iniayifouta.
Ce fut de bonne heure un objet d'échange avec les tribus
africaines et océaniennes. Pans un ouvrage du x*' siècle
de notre ère intitulé JsJL^t 4^1^ Merveilles de l'Inde, on
voit un navire arabe commerçant avec des nègres, payer
le prix des esclaves avec ce produit de l'industrie orien-
tale : rMMuJI ^ü^\^ y^\^ àhyÀiU ^^^Ahxj iSf^^^^ ^ct nous en
achetâmes avec desfoutahs, des dattes et des bagatelles, v
(Man. appart. à la collect. de M. Schefer, p. 8.) (Voir sur
ce mot Dozy, Gloss. p. 270, et S. de Sacy, ChresL ar,
t..r,p. 195.)
^ Voir ce que je disais à ce sujet dans la Rev» de Vinstr. publ. numéro
du 2 5 janvier 18G6, p. 677. Voyez aussi ueîrémQvy^ Journal asiatique , pn-
vier 1862, p. 88.
\ ,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
123
G
Gabelle. Esp. akabala, alcavala, gahela, portug. alca-
vala, gabella, ital. gabella. Les mots alcahah, alcavala, si-
gnifiant impôt, toa;c, viennent certainement de l'arabe idLiU!
al-qahâla, qui a été employé dans le même sens (de la ra-
cine Ju* qahaly recevoir, pi^ndre). Mais Diez conteste que
la même étymologie convienne à gahela^ gabella, gabelle,
qu'il veut tirer de l'anglo-saxon gaful, gafoL La seule
raison qu'on donne pour rejeter l'étymologie arabe, c'est
que le ^ y ne deviendrait jamais g dans les langues ro-
manes. M. Dozy^ fait remarquer avec raison que l'italien
écrit aussi caballa, cabella (la permutation entre cet g- n'est
pas rare en cette langue). D'ailleurs on a plusieurs
exemples de ^ ^f devenant g (p. ex. algodon, coton, de
^jjkj|jfo/ow), et de toute façon rien ne s'oppose à l'identifi-
cation de tous ces termes avec le terme arabe.
Gâche. Personne n'a songé à comparer ce mot à l'espa-
gnol alguaza, penture, gond, pas même M. Dozy en éta-
blissant l'origine arabe du terme aragonais^. Cette origine
même tend à confirmer l'identité des deux termes; car
l'arabe iiyJI ar-razza signifie à la fois gond et gâche, (Voy.
plus loin au mot Mortaise.)
Galanga. Esp. et portug. galanga, anc. franc, galangal,
gavingal, angl. galangak. Le nom de cette plante, origi-
naire des Indes , nous est venu par l'arabe ^jL^U^ Icha-
' GI088. p. 75.
- GI08S. p. i^Ji. «Les Aragonais, dit M. Dozy, doivent l'avoir reçu de
personnes qui ne pouvaient pas prononcer le r, et qui, par conséquent,
étaient aussi obli|;ces dans cette circonstance de ne pas assimiler la consonne
de Tarlicle à la première consonne du substantif, r
lu DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
hindjân. On la nomme aussi langas, lanquas, qui est le ma-
lais ^jJySJii langkoiias. L'ancienne forme vulgaire est ga-
huigue: ^hdi pulpe d'artichaud , cuicte en bouillon de chair,
mangée avec sel, poyvre et galangue en poudre, sert à
l'acte vénérien.» ÇAgrlculU et maison rustique, de Jean Lie-
bault, liv. II, ch. xiv, p. 200.)
Gamache. Mot vieilli qui signifiait guettées, et que Diez
lire de gamba, (Littré.) La vraie élymologie, je crois pou-
voir l'affirmer, est le nom d'une ville africaine, (j**^|J^
Gadamès (dans l'État de Tripoli), célèbre par ses cuirs
«moelleux comme une étoffe de soie», dit un auteur
arabe ^ Dans le Quercy, le Rouergue et sans doute en
plusieurs autres parties de la France méridionale, on ap-
pelle encore garamaches (^gorromatzos) les grandes guêtres
ou jambières de cuir des cavaliers et les grosses bottes à
l'écuyère. Le mot nous est sans doute venu par l'espagnol
guadamaci, portug. guadamecm, qui désignait autrefois
une espèce de cuir fabriqué d'abord à Gadamès et plus
tard en Espagne même ^.
Gambïr. Substance astringente, analogue au cachou, que
les Malais mâchent avec le bétel, et que Tindustrie eu-
ropéenne emploie pour la tannerie. On écrit quelquefois
gambier, à la façon hollandaise. C'est le malais yfuX gambïr,
nom d'un arbre de l'archipel Indien , le Nauclea gambir des
naturalistes, dont les feuilles fournissent cette substance
par décoction ^. Celle-ci est nommée par les Malais j^xJ* ^cc^
ghetah- gambir, gomme de gambir, du mot aa^ ghetali ou
gaiah, gomme, baume.
' Voy. Dozy, Gloss. p. 98u.
' Ibid.
' Dans son Uerharium Atnboineme, le botanislc Ruinpf cilc l'arbre (fam-
h'nlani, qui est le malais ^y^ yi^^^ gambir lâoutj gambir de mei .
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 125
^ Gandasuli. Plante des Indes orientales cultivée dans
nos serres pour ses fleurs et son parfum. Du malais ^^«XJi^
gandasoûU. On peut voir ce que dit Fabbé Favrc ^ de l'ori-
gine de ce nom, dont la première partie paraît être le
sanscrit g*aw(/a, odeur.
Gandole. Plante des Indes orientales qu'on mange à
la façon des épinards {^gandola, de Rumpf). Du malais
J^«>sj;^ gandôla ou goundôla.
Garbin. Vent du sud-ouest. Ital. garbino. De l'arabe
j,yà gharbt, occidental, adjectif dérivé de Ljjà gharh)
couchant, occident, mot d'où vient aussi le nom du Ma-
greh, en arabe, vy^ maghreb ou maghrib, occideni,
Afrique occidentale, et notre terme mmigrebin, habitant du
Magreb, Maure.
Gaupe. Est-ce l'arabe uxi qahba, vieille femme, cour-
tisane, qu'on tire de 4-^ qahab, tousser, par allusion au
toussement dont les courtisanes se servent pour attirer les
chalands? Les dictionnaires persans et turcs donnent aussi
Axi, ^u^, qahpè, qahpè, dans le même sens; et Richard-
son , Ail^ aaJl qahbè'khaneh, ^ a brothel » ; qahba est actuel-
lement le terme usité en Algérie. Le patois napolitain aj)- '
pelle guappa une femme hardie, batailleuse, matamore.
(Voy. Naples et les Napolitains, par M. Marc Monnier, dans
le Tour du Monde, IV, p. 228.) Comp. les termes d'argot
populaire gouape, gouapeur.
Gazelle. Esp. gaceln, gacele, gacel, autref. algacel; por-
tug. gazella, ital. gazzeUa. De l'arabe JU^ ghazâl, même
sens. Buff'on a donné le nom A^algazelle à une espèce de
- Dict. mnl.-fr. l. l", p. /i/io.
120 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
gazelle, qui, selon Cuvier, ne diffère pas de la gazelle
proprement dite.
Gecko. Espèce de lézard des contrées chaudes. Valen-
tijn prétend que les Javanais se servaient des humeurs
sécrétées par cet animal pour empoisonner leurs flèches.
En malais, ^jXx^ ghëkoq, par imitation de son cri. Dans
les mots terminés par un ,3 ^, cette finale se fait à peine
sentir.
Géhenne. Ce vocable biblique peut être cité comme un
curieux exemple de la transformation de sens que peut su-
bir un mot par l'effet du temps et des circonstances. La
vallée d'Hinnom ou du fils d'Hinnom, en hébreu D5n"jş \3
gêi ben-hinnom, ou simplement gêi hinnom, était un lieu de
plaisance, au-dessous des murs de Jérusalem : «De belles
fontaines répandoient leurs eaux dans tous les jardins, dont
la verdure et les beautés rendoient ce lieu très-agréable.
Il y avoit aussi beaucoup d'arbres fruitiers et des plantes
d'une odeur merveilleuse^. » Les Juifs s'avisèrent d'y bâlir
un temple à Moloch, à qui ils sacrifiaient des victimes hu-
maines. Le roi Josias ayant supprimé ce culte sanglant,
et voulant rendre cette place souillée désormais exécrable
à tous les Juifs, y fit répandre toutes les immondices de
la ville. Après avoir été un but de promenade, un lieu de
délices, la vallée d'Hinnom devint un objet d'horreur, si
bien qu'à une époque postérieure géhenne fut synonyme
d'enfer. Plus tard, ce ne fut que la torture. Et enfin, le
mot se contractant en gêne a perdu, de nos jours, presque
toute l'énergie de ses significations antérieures.
Gkmara. Partie du Talmud. Transcription de l'hébreu
• Simon, Dict. de la Bible ( 1098).
\
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 127
n^pa gemarah {g dur). Le verbe "iça gamar signifié ache-
ver, compléter; la gémara est en effet une glose qui sert de
commentaire à une partie de la Mischna.
Gemmadi. Cinquième et sixième mois de Tannée mu-
sulmane. En arabe, ^^^IîT djoumâdà, prononcé chez les
Turcs djoumadi ou djemadi (voy. Meninski). Gemmadi est
la transcription usitée chez nos écrivains du xviii* siècle.
Genêt. Espèce de cheval d'Espagne. Nous avons em-
prunté ce mot à l'espagnol ginete, cavalier armé à la lé-
gère, terme pour lequel on a proposé une foule d'étymo-
logies aussi peu satisfaisantes les unes que les autres. (Voy.
le DîcL de Littré.) M. Dozy * a fait voir que ginete vient
de iub) zenâta, grande nation berbère connue pour la
valeur de sa cavalerie. De ginete, qui est aussi en portu-
gais, le catalan avait fait janet et l'italien giannetto.
Genette. Esp. et portug. gineta-, latin des natural. ge-
wdto. D'après M. Cherbonneau ^, le nom de ce quadru-
pède africain est, en arabe, k>.»K> djemeii. Citons, pour
mémoire, l'hypothèse de Sonnini : «Ce nom est venu
vraisemblablement, dit-il, de ce que la genette se tient
volontiers dans les cantons couverts de genêts , fort com-
muns en Espagne ^. ?? Le savant naturaliste oublie que ge-
nêt, en espagnol , se dit ginesta et non gineta.
Quant à genette, courte lance, c'est Y espagnol gineta,
dont l'origine est la même que celle de ginete. (Voy. ci-
dessus Genêt. )
Gengéli. Espèce do sésame. Esp. nljonjoli , ajonjoH,
* GI088. p. '276, 277.
^ Journ. asiat. i" sem. 18/19, p. •^^^'*'
^ Dict. (Vhist. nat. t. XII, p. 602.
-dl
128 DlCriONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
portug. gergelim, ztrgelim. On trouve aussi, en français,
jngeoUne , jugoUne (dans la Botan, de Jean Bauliin). C'est
l'arabe J^Ki^<^ djoundjoulân , prononcé, en Espagne, djon-
djobn; Yâ long, en effet, s'adoucit très-fréquemment en ê
ou en î.
Gerboise ou Gerbo. Lat. des natural. gerboa, esp. ger-
basia. De l'arabe g^y yarbo. On peut voir, sur ce petit
animal et sur les auteurs qui en ont parlé, le Voyage en
Nubie de Bruce, t. V, p. ı/i5 à iBq (édit. Panckouke).
M. Gherbonneau écrit ^yif^ djerbou. [Dict. fr.-ar.)
Ghazel. Petite pièce de vers amoureux chez les Orien-
taux. C'est l'arabe J^ ghazal: ^Ce mot, dit d'Herbelot,
signifie des vers amoureux qui ne doivent pas excéder le
nombre de dix-sept ou- dix-huit beits (o»uu) que nous ap-
pellerions distiques, mais dont chacun n'est qu'un vers
arabique. Lorsqu'ils passent ce nombre, le poëme s'ap-
pelle cassidah (üJ^juâS qaslda)^ qui répond à notre élégie.
Le gazai ne peut être aussi moindre que de sept beits, ou
tout au moins de cinq; car, quand il n'y a que quatre
beits, c'est un rabeât (iC^ly rebâ'a) ou quatrain. Les deux
premiers beits d'un gazai s'appellent methlâ ( jXk* math\
début), et les deux derniers, meciha (^Jax* maqta\ conclu-
sion). » (^Biblioth. orient,^
G1AOÜR. Mot par lequel les Turcs désignent quiconque
n'est pas musulman. Le mot jj^, prononcé par les Turcs
ghiaour, est persan; sa vraie prononciation est gawr, et
c'est une autre forme du terme -aS ghebr, adorateur du
feu , guèbre.
GiBBAR. Espèce de cétacé (baleinoptère gibbar). Ce
semble être l'arabe ^\ls^ djebbnr, géant, être d'une taille
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 129
extraordinaire. Cependant, le naturaliste Rondelet, dans
son célèbre ouvrage sur les Poissons, imprimé en i554,
donne une autre étymologie : rtVocant gibbar, dit-il, a
gibbero dorso, id est in tumorem elato. w (De pmibm ma-
rinis, lib. XVI, cap. xii.)
Gibet. Ital. giubbetto^ giubbette. On n'a rien proposé de
sérieux pour Tétymologie de ces mots. Giubbetto aurait-il
quelque rapport avec le persan cjy^ tchoûb, pièce de bois,
poutre, bâton? Le Gazophylacium Ung. Pers, traduit pati-
bulum par ow^ vy^ tchoûb best; mais cette expression
persane est-elle authentique? Et puis, comment l'italien
serait-il allé prendre en Orient le nom de cet instrument
de supplice?
Girafe. Esp. girnfa (ancienn. azorafa), portug. girafa,
ital. girafa. On trouve en vieux français orajle (Joinville),
girafle; Marco Polo, dans l'édit. Pauthier, écrit gerofle.
C'est l'arabe iCilji) zourâfa, zerâfa. Meninski donne aussi
l^b^, bbji^ sournâpâ, zoumâpâ.
Dans le man. de la collection de M. Schefer, intitulé
OsJL^I L^?}^ Merveilles de l'Inde, ouvrage dont il a déjà
été question et qui paraît avoir été rédigé au x^ siècle de
notre ère, on lit sur la girafe le passage suivant : ^^X-a^^
«^ uupj-^ ^ ^ üJİj)^ Jl (j^ i^j^^ ^T^T^- ü' » ^*^- ^ ^'^ ^^
conté que dans l'île . de Lamri il y a des girafes d'une
grandeur indescriptible. Des naufragés, forcés de marcher
des parages de Fansour vers Lamri , se gardaient de che-
miner la nuit, par crainte des girafes; car elles ne se
montraient pas le jour. Et, quand approchait la nuit, les
voyageurs montaient sur un grand arbre, par peur de
ces animaux. Et, la nuit venue, ils les entendaient roder
autour d'eux; et le jour, ils voyaient les empreintes de
leurs pas sur le sable. >? (P. 96. )
9
i
i;]o dictionnaikl: etymolo(İIq( k
Cela ne ressemble yuère h (<» que rapporli^ le V. Anjjc
de Saint-Joseph, qui exj)li(jue ainsi le mol ij^iraffa, **!;),
dans son GazaphyL Ihiff. Pers. : ç^ Petit daim; l'on en trouve
des troupes en voyageant par la Perse : elles connaissent
en regardant un homme s'il est amy ou ennemy, el en
même temps ou fuyent ou s'arrêtent. »
GiRBE. Vieux mot désignant le péritoine. Porlug. et ital.
zirbo. De l'arabe t-y therb, môme sens. (Voy. Freytag, et
aussi Bocthor, à péritoine et à épiploon).
GoLGOTHA. En grec, yoXyoOa, que les Evangiles ex-
pliquent par tôttos xpaviov, place du crâne, soit à cause
de l'aspect de l'endroit, soit parce qu'on y trouvait beau-
coup de crânes de suppliciés. C'est un mot chaldaïqu(»
xnSal?: goulgalthl, en hébreu nSàSa goulgoleth, crâne.
GoMOR. Mesure de capacité pour les matières sèches,
chez les Hébreux. C'est la transcription, dans les Septante ,
yoyiàp^ de l'hébreu "ipi? ^omer, une poignée. Cette mesun^
était la dixième partie d'une autre, nommée ddn ephah,
GoMUTi ou GoMüTO. Espèco de palmier (^Borassus gomu-
tus). Du malais ^^ gomoûti, ou, suivant la prononciation
de l'abbé Favre, ghemoûti, mot qui désigne plus spéciale-
ment les longs filaments noirs fournis par cet arbre, les-
quels servent à la fabrication de cordages inaltérables.
Gong. Instrument de musique aussi appelé tam-tam.
En malais, g^Sl agöng ou '^^gông, rt dénomination, dit
Rienzi, commune à toutes les langues de la Malaisie. Le
gong paraît provenir de la Chine \ » Le mot existe en
javanais, en battak, en tagale, enbissaya, en dayak, ete
' Ocpnnie, t. I", p. 89.
- >'oy. le DicL mal-fr. de Tabbé Favre.
2
DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE.
13t
GouDHON. Es[). alquitran, portug. alcatrâo, ital. catrame;
bas lalin alquitranum. Dans le raan. latin du xiv^ siècle,
n° 7 1 56, ancien fonds de la Bibl. nat., on trouve (p. ko):
^alkatranc, oleum de cedro,» et ^nlkltran, oleum juni-
peri. » C'est l'arabe yUai qatrân ou qitrân, goudron, en
persan ^U^^ ketrân. Le français a encore goudran, où Yn
primitif s'est conservé; il en est de même dans gouldran
ongouliran, liqueur claire et grasse qui coule des vieux
pins (Bescherelle); ici, la lettre / est due à la prononcia-
tion emphatique du k /. (Compar. Altaïr, Alcalde.)
Goule. En arabe, J^ ghoûl, ogre ou démon qui dé-
vore les hommes; être surnaturel et malfaisant qui pos-
sède la faculté de changer de forme. Nous avons mis le
nom au féminin et nous avons fait de la goule un monstre
à face humaine qui se repaît de cadavres. Glwfd est d'ori-
gine persane.
GouM. Contingent militaire des tribus algériennes (le
mot n'est pas dans le Dict. fr,-ar, de M. Cherbonneau).
(i'est l'arabe ^^qaum, troupe, prononcé goum en Algérie.
GouiiA. Oiseau de l'archipel Indien , aussi nomiwi pigeon
ou faisan couronné. Lorsque le mâle désire sa femelle , v^ il
fait entendre une voix mugissante, triste et plaintive. ??
(D/c^ d*Htsl. nat, t. XIII, p. 33 1). De là vient son nom
qui est javanais, r^amd-ns gora, et si^mÇia grand hruii. Ce
mot se rattache au verbe Snri-r^i^ivJls gheroq; en malais, «kS
gheroh, mugir, ronfler, »^^ gourouh, bruit du tonnerre.
GocRAME. Nom d'un poisson des mers de l'Inde et de
la Chine, aussi nommé, dans nos dictionnaires d'histoire
naturelle, gourami ou goramy (osphronème) et, à l'île de
132 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
France, gouramter^. Du malais xa\^ gourmneh ou ^^\^
gourâmi. On peut voir, dans leDict mal. de l'abbé Favro,
l'origine présumée de ce nom.
Gourbi ou Goirbil. Hutte, ou village de tentes, en
Algérie. En arabe algérien, ^^^ gourbi. J'ignore si le mol
est d'origine berbère ou s'il représente simplement l'an-
cien arabe jJi qourbâ, parenté, voisinage.
Gourgandine. Est-ce le persan »^sf^^j^ gharghandjah ,
gherghendjih, t^mulier coïtu insatiabilis » (Meninski)? Celle
élymologie est indiquée par M. Pihan.
Gourmand. Le Gazophylacium Ihiguœ Pei'sarum compare
ce mot au persan JsJUj^^ khoürmend, «helluo, gallice
gourmand, dit l'auteur, quaî vox num a lingua persica de-
torta^?» Conjecture mentionnée ici pour mémoire, faule
de mieux.
Grabeler. Ancien terme de pharmacie signifiant (^/wc/ie/*,
trier; esp. garbillarj cribler, bas lat. garbillare. Ces verbes ,
formés sur le substantif g-arè/Z/o, bien que faciles à ratta-
cher au latin cribrum, cribrillum, semblent, vu la présence
de la voyelle a dans la première syllabe, avoir subi l'in-
fluence de l'arabe ^\iyS- glmrbrd , gliarbil , crible. (Voy. Dozy,
Ghss. p. 274.)
Grabeau, en pharmacie, se dit des menus fragments
de drogues, des parties ligneuses qu'on sépare, etc., c'est-
à-dire, en somme, des parties triées, épluchées, grabelées.
Il avait autrefois le sens de scrutin, métaphore assez ingé-
nieuse.
' Voy. Alf. Erny, Séjonr à Vile Maurice, dans le Tour du monde y a'spni.
i8G3, p. 137,
'^ Claris Oa:nphyl. p. (>,
V '^
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 133
Grèbe. Oiseau plongeur. Je crois, sans rien préjuger
de l'origine du mot, que ce nom doit être rapproché de
l'arabe i^-'^j^ gheiheb. Le P. Ange de Saint-Joseph traduit
<^-«4x^ j)Br pélican onocrotale; un demi-siècle auparavant, le
P. Germain de Silésie traduit aussi gheiheb par pelieano.
Mais on sait combien de difficultés offre la synonymie zoo-
logique ou botanique des Orientaux. Nos dictionnaires
fourmillent de confusions de ce genre ^ Mettre un oiseau
aquatique pour un autre est une erreur facile en cette
matière. C'est ainsi que le nom Sahatraz a été appliqué
au pélican brun, au petit cormoran, au calao, à l'alba-
tros. Ce qui est moins compréhensible, c'est que (-^^^^^
soit traduit par struthio-camelm , diUivuàïQ ^ dans Freytag.
Le même mot, d'après le Qamom, signifierait vestislanosa;
serait-ce quelque chose d'analogue aux manchons faits
avec la peau du grèbe revêtue de son duvet?
Grèbe est assurément le grec moderne yXdëos, qui,
d'après Tournefort^, ç^ signifie un oiseau appelé gabian en
Provence, et qui n'a presque que des plumes, quoiqu'il
paraisse en volant aussi gros qu'un coq d'Inde ». Le Ga-
bian ou gabrian est, disent les uns, un goéland; ou un
plongeon, disent les autres; un cormoran, dit Tournefort
lui-même.
En Algérie, d'après M. Cherbonneau^, le grèbe s'ap-
pelle fjJl^yi bou-ghattâs , le père du plongeur. Pour
Freytag, l'oiseau fjJi^ ghattâs est identique à l'oiseau
(jol^ ghawouâs, dont le nom signifie aussi plongeur; et
Chézy* dit, d'après Castell et Richardson, que celui-ci
* Pour citer un seul exemple des difficultës qu'on éprouve à dénommer
exactement un animal à Taide des dictionnaires, ouvrons Bocthor; nous y
trouverons écureuil traduit par <^iş^ sendjâb; consultons Meninski, nous
y verrons sendjâb rendu par hermine.
2 Voy. du Levant j t. I", p. 376.
^ Dict. fr.-ar.
^ Dans une note inséré© p. 607 du t. ïïl de la Chrest. av. de S. de Sacy.
■.'•>
\U DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
pourrait bien êlre le héron. On voit combien il est cliHi-
cile de se démôlcr dans ce fouillis inextricable.
GuÈBRE. Adorateur du feu. Du persan ^aS ghehr, mémo
sens.
GüTTA-PEKCHA. Substauce gommo-résineuse fournie par
un arbre de l'arcbipel Indien, VIsonandra percha. Les nom-
breux emplois qu'en fait l'industrie européenne ne datent
guère que d'une trentaine d'années. C'est le malais ^.Jî xaS
galah pertcha, orthographié h Y singlaisc gutta percha. Gatah
signifie gomme, et ^*i pertcha est le nom de l'île que nous
appelons Sumatra, et aussi celui de l'arbre qui produit
la gutta-percha. En ce dernier sens, le Dictionnaire do
l'abbé Favre termine le mot par un » /*, *^y* pertchah.
GuTTE (Gomme-). Dshxs gomme-gutte , le second mot n'est
que la traduction du premier : en malais aaS gatah ou
ghetah, gomme, baume, lo même qui se trouve dansg-uW^-
percha. C'est l'orthographe anglaise qui nous a fait pro-
noncer u là où il faudrait dire a ou è.
H
Habzéli , Habalzelin ou Habelzelin. Nom de la [)lante ixi)-
^clécdiussisouchet comestible. C'est l'arabe ^Jl ««-^^ habb az-
zelem, graine de zelem. Le ^^ zelcm est ainsi défini par Froy-
tag : «Nomen plantœ cujusdam tam floribusquam semino
carentis. Radicibus sub terra grana adhaerent expansa,
pulchra, dulcia.» Inutile de dire que cette description,
empruntée au Qamous, est inexacte dans sa première par-
tie; car le zelem ou souchet n'est point un cryptogame.
La même plante est nommée par Rauwolf habelassis,
habaziz par Porta, habbaziz par C. Bauhin, ou granum di-
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 135
kclum; ce qui représente l'arabe jM?y»ll<IL:^ habb al-'aziz,
grain exquis (pour être correct, il faudrait mettre l'ar-
ticle devant habb, ou le supprimer devant 'azîz.)
Haghich. C'est l'arabe (jûa-ûoi- hachlch, dont le sens
propre est herbe, foin, et qui s'est plus tard appliqué au
bang ou chanvre indien et à la drogue enivrante qu'on en
tire sSyuùS İ UUa&cw hachlchat al-foqarà, l'herbe des fakirs.
(Voy. S. de Sacy, ChresL ar. t. I^, p. 210).
Hadji. Transcription de Tarabe ^l^ hâdjdjt, celui qui
a fait le pèlerinage de la Mecque. Le mot se dit aussi
d'un chrétien ou d'un juif qui a fait le pèlerinage de Jé-
rusalem. Le sens primitif du verbe g bcidjdj> dont Iiâdjdjî
représente le participe actif, est marcher, aller et venir,
danser, célébrer une fêle, en hébreu, a^ri hagag,
Haje. Vipère d'Egypte qu'on croit être l'aspic des an-
ciens. De l'arabe îUs^ b^yU(^> serpent.
Hallali. Ne serait-ce pas une imitation du cri des guer-
riers musulmans 4>l! S! »i\ il la ilah illa 'ilah, il n'y a pas
d'autre Dieu que Dieu, cri représenté par alilies dans di-
verses relations, et par lelilies dans ce passage de Don
Ouijote : ^Luego se oyeron infinitos lelilies al uso de Moros
cuando entran en las batallas, aussitôt on entendit une in-
finité de lelilies, à la mode des Mores lorsqu'ils entrent au
combat.» (Voy. Dozy, Gloss. p. 297.)
Hanifite. Qui est de la secte ou du rite d'Abou-Hanifa
r-Noman ^^^1 iouJL^ ^1 .
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Hahas. Bas lat. haracium. N'était la difficulté du chan-
■■ . ■ - ■ X T
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136 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
gemcnt clc/en A, on serait tout naturellement porté vers
Tétymologie arabe ^^ faras, cheval, depuis longtemps
proposée. Il est vrai qu'on trouve dans le français du
XIV® siècle un motyàra^ paraissant signifier troupeau. D'autre
part l'analogie de hardes slwqc fardes semble montrer aussi
que/peut devenir h. Cependant, faute de correspondants
dans les autres langues romanes, Fétymologie reste dou-
teuse.
Hardes. Au xif siècle on a dit fardes. Portug. farda,
vêlement de soldat. M. Littré pense que luirdes ci fardes
sont identiques, comme hardel eifardel, et il rattache tous
ces mots à une commune origine, celle de fardeau. Je crois
avoir démontré que fardeau est d'origine arabe, hardes le
serait donc aussi.
D'autre part, M. Engelmann a proposé pour le portugais
farda l'arabe ^joys fard, t^pannus seu vestimentum w , éty-
mologie que M. Dozy repousse : ce mot, dit-il, n'étant pas
d'usage en ce sens dans la langue vulgaire. Le savant
professeur de Leyde connaît mieux que moi la valeur d'un
argument de cette nature. Seulement on peut éprouver
quelque scrupule à le suivre lorsqu'il affirme c^ue farda a
la môme origine queyâto, Iiato, origine indo-germanique
(lisez indo-européenne) attestée par un mot sanscrit pala,
tissu, drap, vêtement. Passer ainsi de l'espagnol au sans-
crit, c'est faire un saut bien large pour les étymologisles
timorés.
Harem. Esp. Iiaren, portug. harem. De l'arabe -*a^ ha-
rem, gynécée, proprement chose illicite, défendue,
Haret. Terme de chasse, se dit du chat sauvage; on
écrit aussi chal-harret , par deux r. Ce mot a-t-il quelque
rapport avec l'arabe Ia hirr, i^ hirra [hirret), chat?
I ^^ ' * « . ^
^r -
^^
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
137
Hârmale. Genre de plantes, rue de Syrie, rue sau-
vage, etc. Esp. harma, liarmaga, alharma, àrmaga, alhar-
(rama, portug. harmale. C'est l'arabe J^*^ harmal, même
sens, qui paraît avoir été introduit dans la nomenclature
botanique moderne au milieu du xvi* siècle par le célèbre
botaniste Gesner. Il est vrai qu'on trouve déjà harmala,
harmula, dans Apulée (qui était africain). Mais, si je ne
me trompe, ce n'est pas chez lui, mais chez les Arabes,
que Gesner a pris le mot^ En tout cas, les formes espa-
gnoles ne viennent pas du latin.
Razi consacre quelques mots à l'harmale^ ijİ^. J^y^
ciMİûJt 3*N?^ jJI ^^^ ^<>^«*<^^ «l'harmale enivre' et donne le
vertige, excite le vomissement et provoque les menstrues. »
Dans le grand ouvrage médical persan de Zein ed-din
abou ^1-fadl Ismaïl ben Hasan al-Hoceini de Djourdjan\
on lit : j^ J^f^ ^)*>'&t^ ly *^^^ jyw *^^ fy ^^ J^^
J«>Ju0 (^^Uj>^ dy^ù^y^^ «XJul^ ce il y a deux sortes d'har-
maie, le rouge et le blanc; l'espèce blanche est appelée
harmale arabique, en grec moU et en persan sandal . . . ^
Je cite ce passage pour les curieux qui recherchent ce que
peut être le moly, (xgjXvj que Mercure donna à Ulysse
comme préservatif contre les enchantemenis de Circé.
[Odyssée, chant X.)
Hasard. Esp. et portug. azar, ital. azzardo, la zara, bas
^ Güsner connaissait la langue arabe , ainsi qu'il a été dit précédemment
(art. estragon). J'ajouterai que Tharmalc n'est pas mentionné dans ceux des
anùdotaires latins du moyen âge qui n'ont pas fait d'emprunts aux Arabes.
( Voy. par exemple le man. n° 7009 anc. fonds de la Bibl. nat.) Voir toutefois
le passage mentionné dans le Thesaur. d'Henri Eslienne : Biferaffa, tnsépfia
Se éaltv èv '^vpitf. yevvdùftevov rov dypiov 'Ufvydvov, 6 S-ff et èvrôittot dpftaXa
KaXovotv. (Kdit. Didot.)
'^ Man. déjà cité, folio /19 recto.
■* Je lis yL*^, bien que le man. porte (jC*^, qui ne concorde poini av»»c
la suite.
* Mau. persan, n" i^3{) dn suppl. Bibl. nat. folio 1 18 verso.
138 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
lat. nzanlum, azarum, azan^um. La signification [)riniitivc
esi jeu (le dés, ainsi que le démontrent les nombreux exem-
ples cités clans le Dictionnaire de M. Littré. (Voy. aussi Du
Gange.) Aussi le tire-t-on de l'arabe yt^J] az-zalir, dé à
jouer. Malheureusement ce mot, qu'on trouve chez Boc-
thor, manque dans les dictionnaires classiques. ( Le Gazo-
phyl. ling, Pers. écrit ^V^ zâi\ qui figun» dans Meninski
coimne [)urement turc.) Cela laisse des doutes. M. Defré-
mery accepte l'étymologie sans faire aucune réflexion sur
l'authenticité deyt») W/r. Le Glossaire de MM. Engelmann
et Dozy n'en dit pas davantage. Je n'ai moi-même aucun
argument nouveau à fournir pour ou contre.
Hatti-chérif. Ordonnance royale qui porte une marque;
de la propre main du souverain. C'est une expression per-
Ml
sane oby» b^^ khatt-i-clœrJf, formée de deux mots arabes
l^s^kliatt, ligne, écriture, et obyi clierJf, illustre. Vi qui
joint les deux mots marque en persan l'union du sub-
stantif à son adjectif. On dit dans le même sens ^^14 ki*^
hliatt-i-lwtwwyoûn, prononcé hatti humayoïm, du persan
houmâyom, royal.
Hégire. Esp. hegira. De l'arabe »yâ. Iiedjra, fuite , de Ma-
homet à Médine, le 1 6 juillet 622 , époque à partir de la-
(pielle se comptent les années du calendrier musulman.
Helbe, Hebbe ou Helbeh. Fenugrec. De l'arabe İCaW
lioulha.
Henné. Arbuste d'Afrique et d'Asie, dont les feuilles
séchées et réduites en poudre servent aux femmes de l'O-
rient à se teindre les ongles en jaune safran. C'est l'arabe
hitmâ, qui, précédé de l'article, a donné l'espagnol
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 139
I
alliena, M. Dozy ne semble pas s'être aperçu que le portu-
gais alfena, alfmeiro, troène, est le même mot (il n'a point
noté ces deux termes dans son Glossaire, non plus que
l'espagnol alcana, même sens); le henné porte aussi le
nom de troëne d'Egypte, Gérard de Crémone, qui tradui-
sait VAlmansouri de Razi, vers le milieu du xii'' siècle, pro-
nonce alchanna : «Alchanna pustulis quae sunt in ore et
adustioni ignis remedium affert» (lib. III, cap. xxviii^).
En italien, on dit encore alcanna et alchenna.
HoQUETON. Vieux français auqueton. On a reconnu de-
puis longtemps l'identité de ce mot avec l'espagnol al-
coton, algodon, coton, représentant l'arabe (JûjlİS al-qoton.
Du nom de la matière, le mot est passé à l'étoffe qu'on en
fabriquait et ensuite à un vêtement fait de cette étoffe. Si
l'on ne connaissait à ce terme que le sens de casaque, on
comprendrait malaisément que l'auteur du Roman de Ron-
cevaux en eût pu faire un objet de comparaison avec une
barbe blanche dans ce vers ^ :
Blanche ot la barbe aussi corne auqueton.
Horde. C'est un mot tartare; en turc, ^:>^^\ ordou,
ca
mp.
HosANNA. C'est l'hébreu Ni'y'^ln höchıam, deuxième
l)ersonne du singulier de l'impératif intensif du verbe
^''^in hôclna (forme hiph, de ^?^;), sauve, délivre, porte
.secours. Le Ni nâ final est une particule précative, qui a
* Ce qui correspond au fol. hS verso du nian. de Razi déjà cilé : ^jUj Uil
- Dict. de M. Littré. — M. A. de Chcvallel, dans son Orig. de la langue
fr. (t. I", p. 5/1/1), faisait de hoqueton un diminutif do htiqiie, honque, oi
lui doimail une orifjinc g<Tmaniquc.
^ •*
l/iO DIGTIONNAIKE ÉTYMOLOGIQUE
le sens du latin quœso, je vous prie. Les Grecs onf trans-
crit Claavvdy et saint Jérôme Hosanna.
HouKÂ. Pipe turque ou persane peu différente du nar-
ghiieh. (Littré.) De l'arabe iüi^ hoiiqqa, ou, si l'on veut,
du persan «ii^ houqqa, vase, bocal, et spécialement : « the
bottle through which the fumes pass Avhen smoking to-
bacco » (Richardson), le flacon où passe la fumée du tabac
avant d'arriver à la bouche du fumeur.
Houle. Bien que Jal [DicL de Marine) ait indiqué pour
ce mot le hollandais holle, creux, je ne puis m'empêcher de
signaler la coïncidence au moins remarquable de ce terme
avec l'arabe J^ haul ^ auquel les dictionnaires ne don-
nent d'autre sens que celui de terreur, objet terrifiant, mais
qui, dans maints récits de tempêtes ou d'aventures mari-
times se traduirait tout naturellement par houle ou quelque
chose d'approchant. En voici trois exemples empruntés à
l'ouvrage intitulé *XjL^İ <-^l^ Merveilles de l'Inde, dont il a
déjà été question. Au milieu d'une tempête, un marin s'é-
crie : ^^j^î^ ^^t t<X^ J^ JnM U ç^Ne vois-tu pas le haul
de cette mer et ses vagues?» (p. 1 8). Et plus loin, au sujet
d'une troupe d'esclaves qui, emmenés de la côte africaine
dans un navire , se sauvent en sautant par-dessus bord , mal-
gré l'état agité de la mer : ^;{«>ocïU S\ éit> Ag-w^i;; ^jû U
^agvJï wiUi> Jj^ Jift ç^ Ils ne se sont hasardés à cela, dit le ca-
pitaine, que parce qu'ils sont en état de lutter contre le haul
de cette mer » (p. 2 5). Et enfin, dans cette phrase : \^jJt J^i
4^L^{ S (t^y ^^l^«!^ f^^ J^^ ^ ij^'^^^. ^ ^ lis ne vi-
rent plus aucun moyen de se diriger, et le haul de la mer
' L'ctymologic est suggérée par M. Pihan el par M. Cberbonneau, mais
sans nacun argument à Tappui. M. Cberbonneau traduit met' houleuse par
JJ^ ysr hnhr mouhaweL
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. IM
et ses vagues les élevaient jusqu'aux nues» (p. 16); est-
il possible de traduire haul autrement que par un mot voi-
sin comme sens de notre houle?
Ajoutons que dans le portugais ^ô/fa (folla da mar)\ le
/ correspondrait parfaitement au » A de haul; car on sait
que, dans les langues hispaniques,/ transcrit fréquem-
ment les aspirations arabes ^, ^, » h, kh, h.
H0ÜR1. L'ancienne forme arabe est pï^^^ Iiaurâ, plur.
j^y^ hoûr, qui a les yeux noirs de la gazelle. Les Persans
en ont fait (syy^ hoûrï avec le ç^ i d'unité, et les Arabes
ont repris ce mot sous la forme »^.jiy^ hoûrïa. (Voy. Dozy,
Gloss. p. 287.)
HuLLA. Celui qui, d'après la loi musulmane, doit épou-
ser une épouse divorcée, avant que son mari puisse la
reprendre en mariage. (Littré.) C'est un dérivé de k ra-
cine arabe J^ hall, qui, à la deuxième forme JA^ hallal,
signifie : «Ter repudiatam duxit, ut post repudium a
primo conjuge repeti posset ^. » L'épouse reprise ensuite
par son premier mari est appelée iJSA^ halâla.
I
IcoGLAN. Page du sérail. Du turc (J^^'^ ^} itch-oghlân,
formé de Itch, intérieur, et oghlân, jeune garçon, page.
Pouqueville écrit icholan : ç^Les pages ou icholans du
vizir voulurent nous régaler d'un concert à leur ma-
nière ^. »
* L'expression ybtta da mar semble calquée sur ^.^t Jyû.
^ La forme régulière ne peut être que JJLö. On dit aussi J^^wa. Cf.
la note lio àc Lane sur le chap. xi de sa traduction des Mille et une Nuit».
(Cil. Defrémery.)
^ Voyage en Morée et à Conatantinople , éd. Smith, t. Xll, p. 829.
l'ti IilCTIO\>URL KTVMOLOıilOLL
Ini^ ou İN4N. Tran.<;cnptioij d^ laraİK' «'^^ rw/ïm :aii?-<«i
#li*>on-vnous imanuil <;i non tmannt, pour désigner les fonr-
tions relifpeusfrs d^' Tim^in.
In iBET. Sorte d'hôlellerie turque où les élèves des dif-
férent^?» écoles Vont prendre leurs repas. Les pauvres j
trouvent ausf»! (gratuitement des vivres. ( Lillré.) Transcrip-
tion, d'après la prononciation turque, de l'arabe »y.Ç
'inulra, fondation pieuse, édifice public.
Iradé- Décret impérial en Turquie. Prononciation turque
de l'arabe »>iy irâda, volonté, désir.
Islam. Transcription de l'arabe j.5\*é»1 /«//7m, religion
musulmane, proprement. réMÎgnation à la volonté de Uieu,
İZ4KI. VoV. AuZAKI.
j
Jaoiie. — Vov. Tébéniabin.
Jambosk ou Jambosier. Arbre des Indes [Eugeniajambos]
([ui produit un fruit comestible appelé pomme de rose; en
malais ^.Arr djambou. Une espèce porte, chez les Malais,
le nom de jA^ yŞT' djambou-kling , ce qui marque qu'elle
est originaire de la côte de Coromandel {kling, en malais).
Le jambolonfpie oujamlongue de l'île de France, iejam-
holane et le jamrosade de Saint-Domingue , sont des espèces
ou des variétés de jambosier importées des Indes dans ces
colonies. Les trois premiers de ces noms correspondent
au malais (^yl^rr djambelan; le dernier est formé de djam-
bou et (lu mot rone, h cause de Fodeur de rose des fruits
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. l/i3
de celle espèce, qu'on nomme aussi, aux Anlilles, pom-
mier-rose.
Janissaire. Du lurc c^vŞtV^ yeni-tcheri, formé de (J^,
yeni y nouveau, et ^j^ tekeri, soldat, milice.
Jarde. Tumeur qui se développe à la partie externe
du jarret du cheval. liai, giarda. Dans un ouvrage d'hip-
pialrique écrit en latin au moyen âge, je trouve les deux
formes giarda, jarda : « Quasi mollis suiSatio ad magnitu-
dinem ovi aut amplius. . . nascitur in garrelis ^ » C'est
l'arabe i>ya»- djaradli, même signification (^Tumor omnis na-
tus in suffragtne jumenti aut inferiore pedis nervo, dit Me-
ninski).
C'est par erreur que le Dictionnaire de Handjéri tra-
duit yrti;aH par ce même mot ^y=^; les javarts n'ont aucun
rapport avec la jarde.
Jargon. Gemme de couleur jaune tirant sur le rouge,
souvent confondue avec Yhyacintlie. Le minéralogiste Haùy
a réuni ces deux sortes de pierres sous le nom commun
de zircon, liai, giargone. Jargon et zircon, dont personne,
à ma connaissance, n'a encore établi l'étymologie , sont
certainement identiques à l'espagnol azarcon. D'après le
Dictionnaire de l'Académie espagnole, azarcon, en pein-
ture, signifie orangé vif : ^el color naranjado muy encen-
dido, color aureus;^ ce qui s'applique très-exactement à
rhyacinlhe. Azarcon s'est dit aussi, comme le portugais
zarcâo, zarquâo, azarcào, de l'ocre rouge. Et tous ces mots
correspondent à un terme arabe, {jy-i)) zarqoûn, avec l'ar-
ticle az-zarqoûn, qui se disait du minium et d'autres sub«
^ Liber de cura equorum, compositus a Jordano Eujfo , milite Calahremi,
man. lât. ancien fonds do la Bibî. nat. n" 7058. Ce manuscrit est du
XI iT siècle.
Uli DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
slanccs de couleur tirant sur le rouge. Mais quelle est
l'origine de ce zarqoûn, qui ne parait pas très-ancien dans
la langue arabe? On trouve un certain nombre de termes
très-voisins de celui-là, tels que (jytLu»» sïlqoûn, {jyji^.j^
sertqoûn, (jt^^' asrïqoûn, etc. correspondant au bas grec
avptxôv^ et à notre vieux mot azuric, vitriol rouge, et s'ap-
pliquant aussi au minium, au cinabre. D'autre part, Pline
a déjà ftijricum ou sirucum ^ dans le même sens, et sirqoûn
se trouve également en syriaque. Ceci prouve , comme l'a
fort bien fait observer M. Dozy^, que le mot en question
était connu en Orient et en Occident avant que les
Arabes pussent avoir aucune action sur les langues du
monde civilisé.
Si le mot n'est point arabe, il peut être persan. M. Dozy
suggère ^^^)' âzar-goün, couleur de feu (de ^SJ ou^^T
âzar, feu, et {j^ goûn, couleur). Je préférerais {jy^)) zar-
goün, couleur d'or, qui me semble mieux convenir aux
formes arabes et correspond très-exactement à ^ï;) zar-
qoûn. Il semble que l'Académie espagnole ait songé à cette
étymologie, lorsqu'elle explique azarcon par color aureus.
Dans tous les cas, noire jargon me paraît venir de cette
expression persane qui définit très-exactement la couleur
de la gemme. N'oublions pas que celle-ci est originaire
de Ceylan, de l'Inde et du Pégu.
Jarre. Esp. jarra, jarro; portug. jarra, zarra; ital.
giara, giarro; dans l'Archipel, tarros^. De l'arabe sZ:^
^ Â ces formes, se rattache le mot sory, «sel vitriolique des anciens^
(Besclierelle); en persan, c^^yy^* souri, vitriol rouge, c'est-à-dire cinabre ou
mnium, dans Richardson. Sory manque dans la plupart des dict. Il est
question dans Pline, et avant lui dans Vitruve, d'une ocre jaune appelée
8İI, offrant plusieurs variétés qui se distinguent par le nom des pays d'où
elles proviennent, sil Scyricum serait le sil de Scyros (voy. Dict. de Déter-
ville, t. XXI, p. 165).
- Gloss. p. rtaT).
•' rtA Trapsano (Candie), il y a uno grande fabrique de marmites de
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1/İ5
djarra, ^dsjarres, grands vases de terre, dont chaque
maison (au Caire) est pourvue pour mettre l'eau, w (Nie-
buhr^)
Jaseran. YàS^.jacerina, portug-jazemo, ital. ghiazzerino.
Voir les étymologies arabe et persane proposées par
M. Dozy {^Gloss. p. 289) et par M. Defrémery (^Revue crit.
26 déc. 1868, p. /İ07, et Journ. asiat. mai-juin 1869,
p. 529, 53o).
Jasmiis. Esip.jazmin, portug. jasmin, ital. gehomino; chez
les botan. jesminium, jesseminium, geUeminum, gelsemium,
etc. De (jff^Jo. yâsemïn, que les Arabes ont emprunté aux
Persans.
Javaris. çt Espèce de sanglier d'Amérique, w (Nouv. Vo-
cab. de l'Acad. franc. 2.) On écrit mieux yamn. C'est l'es-
pagnol jahali, sanglier, nom appliqué en Amérique au
pécari. Jahali est l'arabe Jua^ djabali, montagnard, formé
de JiA^ djabal, montagne, le sanglier étant appelé porc
des montagnes, (Voy. Engelmann, Gloss, p. 288.)
Jehovah. Transcription de l'hébreu n^rr» lehovah,
JuBARTE. Sorte de baleine. C'était le terme employé
par les pêcheurs basques. Le même mot que gihhar, (Voy.
ce mot.)
Jubila. Le latin biblique ywfci/^Fws^ d'où vient notre mot,
est formé sur l'hébreu ^3^'» yöhel, qui désigne une sorte de
terre, de pots et de grosses cruches à huile {iarros).^ (Tournefort, Voyaga
du Levant, 1. 1", p. 53.)
' Voyage en Arabie, éd. Smith, p. i g^j.
^ Paris, VBechet, il^3i.
10
U6 DICTIONNAIRE ÉTYM()LO(ilQUE
trompette, au son de ln([uelle on iuinonçait Tîninée du
jubilé, '??^'*r' n:ç? chmnth hn-yoheL
JuBis. Terme de commerce. Raisins secs en caisse. C'est
une altération de Fanibe ^-^u^y zebib, raisin sec, comme le
prouvent les vieilles formes nzebit, auzibet : r Pro cargua
de azebits seu racemis, w dit un vieux tarif de (^arcassonne,
cité dans Du Gange. Ces dernières, ainsi que l'espagnol
azebibe, acebihe, ont gardé l'article al, dont le / s'assimile
au z suivant : az-zebïb. En portugais, acipipe a pris une si-
gnification plus générale, celle de menues friandises propres
A aiguiser Vappétit, à rafraîchir. Diverses contrées musul-
manes, ne buvant pas de vin, livraient leurs raisins séchés
au commerce, et cet aliment était fort estimé des Arabes;
Razi le regarde comme plus nutritif que la datte : <-^uijüt
aJU tJ^!^ ^^yï] udl JxXi Ub ^Jw<^ ^ fç Le raisin sec n'obstrue
point comme fait la datte, bien que plus nourrissant
qu'elle.?? (Man. arabe déjà cité, fol. 43 verso.)
JüGEOLI^E. Voy. GeNGÉLï.
JüLEP. Esp. et portug. julepe; ital. giulebbo, giukbbe;
has \aiin, julapium. De l'arabe-persan v^^ djoulâb ou
djouUâb, qui a le même sens, et Ils font une potion. . .
qu'ils donnent au malade et qu'ils appellent. .. y^/lrïè,
c'est-à-dire eau bouillie, mot d'où il y a assez d'apparence
qu'est venu celui de julep, dont nous nous servons.??
(Chardin ^) Le persan djoulâb ougoulâb, v^^ ^st formé
de J^ goul, rose, et l^\ ab, eau; goulâb signifie, en effet,
eau de rose, mais se dit aussi de plusieurs autres prépara-
tions. Cf. Sacy, Abdallatif, p. 817, note 12.
Jupe. Esp. juba, chupa, veste, aljuba; portug, aljuba,
^ Voyage en Perne, éd. Smith, p. 332.
/ >
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
]M
casa([ue moresque; itai. giuppa. De l'arabe iClbi. djoubba.
(Voy. Dozy, DicL des vêU p. 107.) ç^ Par-dessus le caftan,
les Turcs mettent une juppe ou surtout à manches très-
courtes. » (Niebuhr, Voy, m Arab, p. 210.)
K
KàBiN. Somme payée par le mari musulman à la femme
qu'il répudie. Le mot s'est dit aussi des mariages tempo-
raires contractés par les marins provençaux avec des femmes
grecques dans l'Archipel. (Littré.) Du persan (^l^ kâbln,
même sens.
Kabyle. Nom tiré de l'arabe xUxi qabîla, tribu.
I
■ fi-.
Kadelée. Espèce de haricot de la Malaisie {^Pliaseolus
maximus, cadelium de Rumpf). C'est le javanais ioî^/i^tl/
kadelé, en malais J«xs kedeli. Nos dictionnaires de bota-
nique donnent les variantes cadali, kadali, cadeli.
Kadine. «Mot qui signifie dame en turc et se dit des
maîtresses en pied du sultan.» (Littré.) Le turc ^:>U qâdin
est une altération de (j>>l^ khltoûn, dame, maîtresse de
maison.
Kadoche. Grade élevé dans la franc-maçonnerie. De
l'hébreu c^lip^^fflw/ôcA, saint, sacré ( C^nî? r^at/acA /être saint ,
en arabe ^j^iOsi qadas),
Kaïmac. Sorte de sorbet turc. Le mot turc (yssi ou ^j-cU
qdimaq signifie proprement crème du lait.
Kalpak. Bonnet à la tartare, est le même mot turc que
le colback. (Voy. ce mot.)
10.
->«
I.
l/i8 DFCTIONNAIUE ÉTYMOLOGIQUE
Kanciiil. ClievTotain des forets de Sumatra. (Boiiillet,
Scienc) En malais J^^ hnntchil, moschus Javanictis.
Kava. Boisson enivrante des Polynésiens. ^^11 y a iden-
tité entre ce mot et le mot kavoua, café des Arabes, qui
se prononce de la môme manière. Ces deux boissons sont
servies chaudes, w (Rienzi^) — Voy. Cafk.
Kazine. Trésor du Grand-Seigneur. De l'arabe iubyw
khazîna, venant de la même racine qui a donné magasin.
Kermès. Esi). carmes, alqxiermez, portug. kermes. De
l'arabe yJi qirmiz, mémo sens. Les botanistes écrivent en
latin cliermes.
Ketmie. Genre de plantes de la famille des malvaçées,
comprenant un assez grand nombre d'espèces exotiques
(^Hibiscusy De l'arabe ^»la-^ khatmï ou khitmî, qui est
Yaltltœa dans Freytag, la mauve des marais (marshmallow)
dans Richardson, la guimauve dans Bocthor. Celui-ci
donne aussi ^»»la:^ khetmiya, ketmie.
Keinice, que certains dictionnaires donnent comme le
nom d'une malvacée, est probablement une faute d'im-
pression, pour ketmie.
Khamsin ou Chamsin. Vent d'Egypte. Transcription de
l'arabe {^*f***^ khammn , mot qui signifie proprement cin-
quante (de ^y^ khams, cinq), et a été, dit-on, appliqué
à ce vent parce qu'il souffle pendant cinquante jours. (Voy.
J.-J. Marcel, Contes du cheykh El-Molidy, t. III, p. 3 18.)
Khan. Sorte d'hôtel pour les voyageurs, en Orient.
C'est l'arabe ^Ui. khân, mémo sens, dont l'origine est per-
» Océunie, l. l*^ p. /if).
DES MOTS D'OKIGINE ORIENTALE. U9
sane. (Comp. A3l^ kliâneh, maison.) Dans le sens deprince,
chef y le mot est aussi persan et a la même orthographe.
On trouve quelquefois khan écrit par un simple h, han.
Khandjar. — Voy. Alfange.
Kharbéga. cçNom d'un assemblage de trous que Ton
creuse symétriquement sur une surface plane, -et dans
lesquels on pose des cailloux ou des noyaux de datte en
guise de pions, comme pour le jeu de dames : aJÎju.^ khar-
bega.jj (Cherbonneau, DicL franc. -arab. pour la conversa-
tion en Algérie.)
KH:éDiVE. Titre donné au vice-roi d'Egypte. Du persan
^*Xâi. khediw, roi, prince, souverain, mot adopté par les
Turcs.
KiBLA ou KiBLAT. Poiut vors lequel les Musulmans se
tournent pour prier (direction du temple de la Mecque).
En arabe iCLji qibla, dont le sens propre est chose placée en
face.
KiMA. Tridacne géduiii^Chima gigas). Du malais j«(>^ kma,
qui se retrouve dans les autres idiomes de l'archipel In-
dien. Néanmoins, le terme scientifique chama et les mots
français correspondants chame, came, qui désignent un
genre de coquillages, ont été pris du grec x'/M'^-
Kiosque. Du persan et turc vi)^^ hoûchk, belvédère,
palais, villa. Le mot nous est venu par les Turcs qui font
toujours sentir un i bref après le é k.
KuRTCHis. Corps de cavalerie persane composé de l'an-
cienne noblesse. La finale s est la marque du pluriel , car
le mot est en persan (^:^)yi qoûrtchl.
•i
IfiO DICTIONNAIUK KTYMOLOCilQlJK
L
Lampouja.ne. Kspèce (l<? {jinfjcinhre. Du nialais-juYannis
^yi lampoüymifr , (\u\ se» raltarho peut-être au motyii
lampouy excessif, par allusion à la force de cette épice. Le
mot nous est venu par les Hollandais, ce qui explique la
substitution du y à l'y.
IjAngit. Nom attribué par quelcjues botanistes à l'arbre
plus connu sous le nom ai allante ou vernin du Japon, C'est
le malais o^^l^ hrnjoû langliit, arbre du ciel. J'ignore
l'origine de cette a])pellation.
Lantahd. Mspèce de [lalmier (^liomssus jlnbelliformis^^
lontarus de Rumpf ^ Du malais yjJ lontav. On tire en
grande quantité de cet arbre la liqueur appelée toddi ou
vin de palme.
Laque. Gomme la(nié. C'est un mot d'origine indienne,
Ml
([ui nous est venu par rarabe-])ersan JJ lakk ou é^ hlk ^.
La gomme laque, comme les autres gommes, est le suc
épaissi d'un arbre, ou plutôt de diverses espèces d'arbres
([ui croissent aux Indes orientales. « Les Indiens de la côte
de Malabar l'appellent camlaccan^ dit d'tlerbelot ^. Caiu-
hwca n'est pas la substance elle-même, mais l'arbre qui la
produit, car le mot signifie arbre de la laque, du malais
^.l^ kâyou, arbre. Les Arabes ont d'ailleurs appliqué le
mot lakk, loukk, likk, à des substances colorantesanalogues
à la gomme laque *.
' flerbarium Amboinense, ouvrage écrit tliuis la s«.Tond«» moitié du
XV II" siècle, publié en 17/11.
^ Le double A- u'est dû, seinblc-t-il, quV» la tendance dos Arabes à İrili-,
ti'^'iser tous leurs mois.
' Bibliolh. orientale , au mot louk,
■* Voy. Dozy, Gloxs. p. ru)5 <'l :i()(rt.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 151
L'italien lacca signifie à la fois laque et cire à cacheter;
dans ce dernier sens on dit en espagnol et en portugais
lacre, La cire à cacheter doit ce nom à la gomme laque
employée pour la colorer ^
Lazuli (Lapis-). — Voy. Azur.
Lascar. Matelot indien de la classe des parias. Du persan
JCaJ kchker, armée , troupe.
Lebbeck. Espèce d'acacia asiatique et africain (connu
à la Réunion sous le nom de hois noir). De l'arabe ^
lebhh. Le nom du genre léhechie (^Lebeckia), qui comprend
des arbustes du cap de Bonne-Espérance, a sans doute la
même origine étymologique,
Léviathan. Transcription, dans saint Jérôme, de l'hé-
breu }n>)^ livyathan, qui désigne un monstre aquatique ou
terrestre mal défini. On peut voir ce qu'en dit Gesenius
dans son Dictionnaire hébraïque. Le mot paraît se ratta-
cher à la racine n)b lavah, replier, tordre, en arabe, <^^
lawa; le léviathan serait un animal capable de se recourber
en replis tortueux, un serpent, un dragon.
LiLAs. Esp. lilac, portug. lilazaro. Les Arabes disent
JXJ, dUJ, Mac, Mac, (Meninski, Onomast, au moi Syringa
Persica,) Ces mois, qui ne sont point d'origine arabe, se
rattachent au persan Juü 7iïl, indigo (voy. Anil); on trouve
les diverses formes persanes: aLû? ^-y, ^^, ^^' »i^jJUJ,
nïlah, nïladj, Madj, lilandj, Matig, se rapportant toutes à
l'indigo; ce qui montre le changement de n initial en /.
L'arabe lllak pont être pris de l'un quelconque de ces
• I)'Jl<'rl)elo( , Bihlioth. oriental p ^ an mot huh.
152 DIGTIO.NNAIHE ETYMOLOGIQUE
mots, ou mieux encore, je pense, du diminutif JJLJ hlak,
bleuâtre, comme les doifjts bleuis par le froid*, nuance
qui caractérise parfaitement les fleurs du lilas de Perse,
lesquelles sont (ïun pomyre pâle ^.
LiMo>. Fruit. Esp. limon, portug. limâo, ital. Umone.
De l'arabe-persan ^j^ hïmoûn, meme sens.
Plusieurs espèces de citronniers portent aussi le nom
de lime, esp. (it portug. lima; en arabe iUJ lïma. (Voy.
Dozy, Gloss. p. 997.)
LisME. Droit qu'on payait aux régences barbaresques
pour la pécbe du corail. De l'arabe ^il, i^)^ hlzim, là-
zimn, chose obligatoire, dette, impôt. (Defrémery.)M. Cher-
bonneau donne la forme iUv^ /t^^wia qui convient encore
mieux pour l'étyraologie. (^Dictionn. franç.-^rah. au mot
tribut.)
LoG. Mesure des liquides chez les Hébreux. Transcrip-
tion de l'hébreu i^ log. *
Loocn. Portug. looch. Terme de pharmacie, pris de
l'arabe ^jjyJ laôq, potion qu'on lèche, c'est-à-dire qu'on
prend à petites gorgées; du verbe ^jjJ l(i*aq,Uc\\e\\ lamper.
LoRi. Nom d'une espèce de perroquet. C'est le malais
f^^ loûrî ou f^^y mûri, qui désigne un perroquet des
Moluques. « Le lori, dont les teintes rouges si variées sur-
passent en splendeur celles de la plus belle tulipe, n
(Rienzi, Océanie, 1, p. /19.)
^ ^Lilak, a litlle bluc, bliiish; bliie as ibe fmgcrs wi(b cold pincbing.»
(Ricbardson.)
* Dict. d*hist. nal, de Déterville, t. XVI II, p. 32.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 153
Luth. Esp. laucl^ portug. alaude, ital. liuto. De l'arabe
^yJt al'Oüd, nom du même inslrument.
M
Macabre. Quoi qu'en disent maints dictionnaires, la
meilleure étymologie qu'on ait encore proposée pour la
dame macabre est celle qui interprète macabre par cimetière,
de l'arabe wUU maqâbir (plur. de İMJu maqbara, tombe),
mot qui est resté en portugais sous la forme almocavar,
et dans certaines régions de l'Espagne sous celle de ma-
cabes^^ signifiant l'une et l'autre cimetière. Danse du cime-
tière ou des tombeaux est assurément une qualification
des plus justes pour la danse macabre.
Quant à la danse des Macchabées, chorea Macchabœorum ,
citée dans Du Gange, comme on n'y voit figurer ni Eléa-
zar, ni ses six frères, ni leur mère, mais seulement une
série de personnages qui disparaissent à tour de rôle
^ pour exprimer que chacun de nous doit subir la mort w,
je liens pour assuré que Macchabœorum n'est là qu'un re-
présentant de maqâbir ou macabes, cimetière; fantaisie in-
terprétative dont il ne manque pas d'exemples en notre
langue^.
Mâche. Herbe qu'on mange en salade (^Valerianella locus-
ta). Probablement du verbe mâcher, dit M. Littré. Cepen-
dant le mot est en arabe, (jûU mftch, la mâche, dans Boc-
ihor. Mais mâch, d'après les dictionnaires de Freytag et de
' Voy. Dozy, Gloss. p. i68.
' G^est ainsi que d^ancicns acles en latin interprètent par centumnuces,
cent noix, le nom du village de Sannois, près Paris. Les Portugais, trou-
vant dans le royaume d'Adel une montagne nommée djebel aUfil, montagne
(le Télcphant, rappelèrent Monte-Felice, Le voyageur Poncct nomme le
monastère de Bisan, en Àbyssinie, monastère (h la Vision. (Voy. Bruce,
édit. Paiickouko, l. 1", fiot), et t. II, i6o.)
15'i DIGTIO.NNAIHK ÉTYMOLOGIQUE
Kirluinlson. ost iiik» rspècc- de h'fjuriM» du {jenn? des iiois.
Kl n*ll<» sifjnificalion ressort évidcinment du |>assa{}e d'A-
vireimc» sur co mot, |). r\r de l'édition do Koino. Je ne sais
si lioclhor a fait ([uel([ue confusion on si vraiment y^U se
|)n»nd dans l«» sens de notre mâche.
AIadka(;ue. Pêcherie pour hî thon. Ks[). almadraba, por-
lii{j. almadrara. M. Dozy a fait voir dans son Glossaire sur
Kch'ici (p. 3io) cl dans le Glossaire (rEn{^elniann (p. iA8
et suiv.) ([lie le terme es[)a{jnol n'est antre (|ue l'arabe
İüj|lII al-ma:ral)a , venant de yj|^, (»ntourer d'une haie'.
La madra{[ue est un {jrand j)arc fornié avec des fdets dans
la mer, et divisé en compartiments où le poisson est suc-
«•(»ssivement chassé.
Magasin. Esp. majracon, almairacen, alnutrcen, almacm,
[)ortu{j. almazom, armazem, ital. nmgazzino. De l'arabe ^ütf.
makhzen , plur. \j^^ makhâzin, y renier, lieu de dépôt, ve-
nant du verlx» ^y^ wettre eu magasin, serrer, eonserver.
iMahaleb. Vulgairement hois de Sainte-Lucie. C'est l'arabe
<^^J^ mahial), mémo signification. (Razi, man. déjà cité,
folio /i5 verso.) Sous ce nom. on ex])ortait autrefois de
Syrie en Europe un petit fruit employé en médecine et
(ju'on utilise encore dans la parfumerie. Ce fruit a quelque
ressemblance avec un novau de cerise; aussi nomme-t-on
l'arbre qui le produit cerisier odorant ou cerisier fnalialeb;
Belon écrit macalep, Lobcl et Anguillara macaleb, Gordus
mackoleb. Quant au nom vulgaire bois de Sainte-Lucie, on
en peut voir l'origine dans Litiré au mot Lucie,
' (ir. loulet'ois une ruinarque do M. DclW'*nion . {Journ. astat, iiidi-juiii,
iSGq, \). 038.) Le Siïv.'ifit pi'ofesscur ainıerüil mieux ladarlior ııiîKİrafjııe à
la racine c.^^^ (favnh, planinr, enfoncer un pwu.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 155
Mahari. Espèce de chameaux. Transcription de l'arabe
f^J^mahân, plur. de iCy^ makriya. Ce nom leur vient,
dit-on, de -^ Mahr^ père d'une tribu, çç C'est cette même
race, dit le naturaliste Desmarest, que Diodore et Stra-
bon ont nommée camelos dromas, et qui seule devrait por-
ter le nom de dromadaire. ?? Cet auteur écrit maihdri et
donne pour synonyme ragtuihil, qui représente J^t^^ m-
wakil, plur. deiU^I^ rahila^ monture.
MahomjStân. Rienzi, le voyageur géographe, veut qu'on
dise mohammédan, le nom du Prophète étant «xS^ moham-
med, le loué, et non Mahomet.
MahOiNne. Sorte de galère turque. Esp. mahona. D'après
MûUer, c'est l'arabe ;j^l-« maoûn, vase. Maoûn signifie en
effet vase, marmite, pot, et en général tous les ustensiles
d'une maison, et bien d'autres choses encore. M. Dozy, à
qui j'emprunte cette étymologie^ ne dit pas sur quelle base
s'appuie l'auteur pour passer de lîi à la galère turque.
JİAiMON. Singe du genre des macaques. C'est le persan
(jy-ç<^ maimoûn, môme sens, qu'il ne faut pas confondre
avec son homonyme arabe qui signifie heuretix, comme l'a
l'ait assez étourdiment l'auteur du catalogue des manus-
crits malais de la Bibliothèque nationale; un de ces ma-
nuscrits porte en effet le titre de ^^-fv* ^3^ khodja mai-
moûn, que le catalogue traduit maître singe. Si l'auteur de
cette interprétation avait parcouru seulement le début du
conte, il aurait compris qu'un père, joyeux de la nais-
sance de son promier-né, ne le gratifie pas du nom de
maître singe.
' (Hoss. p. 299.
15() DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Mainate, (ienro d'oiseaux Je rarrhipel Indien. Une des
espèces porle le nom de mino ou vut'inou. Ces mots sont
assurément malais. Mais Marsden ne donne que Làxa mî-
na, et le Dictionnaire de Tabbé Favre rattache ce mot,
([u'il écrit sans \ à final, à Thindoustani maina.
Mamelouk. Esp. el portug. mameluco, ital. inamnuducco.
De l'arabe ià^mnmloûh, esclave, participe passif du verbe
JlU malak, posséder.
Malamoque, nom que les marins donnent à un albatros
au bec noir, au plumage entièrement noirâtre, ne serait-
il pas une altération de ce môme mot, par allusion à la
couleur des nègres mamelouks?
Manglier. Arbre des Indes orientales, aussi nommé
palétuvier. En malais, f'^^öU matigghi-mangghi, même
sens.
Mangoustan. Fruit d'un arbre des Indes. ^Le fruit le
plus exquis de l'Orient, et peut-être du monde, est le
mangoustan (^Garcinia mangostanay.'n Du malais ^a^j^w^»
manggistan. Marsden ne donne que j^^jçioL» matiggïs et
(^Km^k* manggista; la forme manggistan est dans le Diction-
naire de l'abbé Favre (en javanais, dicfhiMJls mnnggis).
Mangue. Fruit du manguier [Mangifera Indica); du ma-
lais »2U* mxtngga, même sens.
Manucode. Oiseau de paradis. Du malais-javanais ^jjU
a.t!f^»^\ nuïnouq, oiseau. L'oiseau de paradis est appelé
c»t^:> ^jjU mânouq-dewâta , oiseau des dieux.
* Rienzi, Océanie, t. I", p. 106, i'* colonne.
\,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 157
Marabout. Religieux musulman. Esp. moraè/to (ermite),,
portug. marabuto. De l'arabe kjL« morâbit, prononcé à peu
près nierâbot, à cause du ia t emphatique.
Maravédis. Ce mot, que nous avons pris de l'espagnol
niaravedi, est primitivement le nom d'une monnaie d'or
frappée sous la dynastie des Almoravides, appelés en arabe
(jjjdiJİyo morâbiUn (du même mot qui a donné marabout),
Maravedi est une altération de l'adjectif morabıü, comme
qui dirait ahnoravidien. Le portugais a maravedim et mara-
bitino, La forme provençale maraboti vient directement de
l'arabe et confirme la communauté d'origine de marabout
et maravédis,
Marcassite. Pyrite de fer. Esp. marqu£sita, autrefois m<?r-
caxita, portug. marquezita, ital. marcassita, bas lat. mar-
chasita. De l'arabe lU-&^v« marqachïtiul, que Bocthor écrit
llajyAby marqachïtâ, en persan, a^.<UmjL* marqachïcha (Ri-
cbardson). La première orthographe est celle de Razi
(man. déjà cité, fol. 5 o recto) et celle du traité d'alchimie
de Djabir (Géber), man. n° 1080 du suppl. arabe de la
Bibl. nat. folio 5 recto etpassim, et en général la seule
que j'aie rencontrée dans les manuscrits. Aussi je soupçonne
fort le xiuuijL^ marqachicha ci -dessus d'être une fausse
lecture , causée par la facile confusion du e> th avec le (jà ch,
Marfil ou Morfil. Ivoire. Esp. marfil, portug. marjım.
On trouve aussi les formes olmafi, almafil (x*" siècle). Les
Arabes appellent l'ivoire Jujül lj\j nâb al-jîl, dent de l'é-
léphant, et c'est de là qu'on a voulu tirer marfil, étymo-
logie acceptée des uns (Diez, Defrémery), repoussée par
les autres (Engelmann, Dozy^). L'origine reste donc in-
^ M. Dozy dit que, dans Texpression nah al-fil, le génie de la langue ne
pei-met pas de supprimer Tarlicle et de dire nabfl; cependant Bocthor tra-
15S DICTIOiNNAlUE ETYM0L()(;1QLE
rerlaine. La syllabe finale semble bien (^Ire l'arabe Ju^
fil, élépbant; mais peul-ôtre la première partie est-elle
un mot asiatique ou africain, étranjjer à l'arabe et ayant
le môme sens que nâb, dent.
il y a, en vieux français, un terme qui n'est pas sans
offrir ([uelque analojjie avec la première syllabe de mar-
ul. C'est le mot mire, défense de sanglier (d'où sanglier
miré, sanglier de cinq ans, déjà muni de ses défenses),
correspondant, comme sens, à l'italien sanna, zanna (qui
est l'arabe ^^m sinn, dent). L'origine de mirfi est inconnue.
Markab. Etoile a de la constellation de Pégase. De l'a-
rabe <-Ow« marhih, monture.
Mascahade. Es]), et portug. mascara, mas([ue; ital. ma-
scliera, même sens. 11 a été surabondamment démontré par
divers étymologistes , contrairement à l'opinion de Diez.
et notamment par MM. Mabn et Dozy. que mascara et ma-
schera ne sont rien autre (|ue l'arabe »y!i*\j* maskhara si-
gnifiant houffon, farceur, histrion ; plaisanterie , drôlerie, mo-
querie. Je crois inutile de reproduire les arguments exposés
en détail dans le Glossaire de MM. Engelmann et Dozy.
(Voy. p. 3o4 et suiv.)
Il y a longtemps que Chardin écrivait, dans son Voyajre
m Perse : «Ils (les Persans) appellent ces sortes de di-
vertissements mösc^r^^ c'est-à-dire jeu, plaisanterie, raille-
rie , représentation , d'où est venu notre mot de mascarade, r
(Edit. Smith, p. »A 2.)
Massork. Travail critique fait par les docteurs juifs
duit le mot dont il est ici question par Jl3 ^^ sinn fil ^ expression tout à
fait pareille à la forme contestée. Et, en outre, il existe un certain nombre?
de mots composés, tels que >^^^ mà-ouard, y^'y^ benzeJier (loupe, littér.
fds du poison) , e(c. où Tartirle manque. Il n'y a donc aucune imiwssibilil»'
à ce qu'on ait dit nab-fil.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
•159
connus sous le nom de massorète», pour fixer le texte de
la Bible. De l'hébreu nn*iDD masörah, tradition, lecture
traditionnelle.
Mat. Terme du jeu des échecs. (Voy. Echec.)
Mat, adjectif, au sens de terne, vient du mat des échecs.
^Dans les anciens auteurs, dit M. Littré, mat signifie
lad, humilié; c'est de ce sens qu'on est allé au sens de terne,
qui paraît très-récent. » L'espagnol a mate, couche de blanc
avant de dorer, qui est assurément le même mot. Il est
remarquable qu'en hindoustani le terme c:>U mât, importé
du persan, a aussi les deux sens : check-mate; astonishecl,
confounded. (Shakespear, Dict, Hindust. and Engl.)
Matamore. Silo pour le grain, w Les Maures et les Arabes,
dit Ray nal S serrent leurs grains dans des matamores ou
magasins souterrains La forme des matamores ne
diffère que peu de- celle de nos puits. » C'est l'arabe
a^yioA matmöra ^ fosse souterraine, silo.
De ce mot vient l'espagnol mazmorra, cachot, fosse,
prison. On peut voir, dans la Relation du sieur Monette*^,
qui fut captif au Maroc de 1670 à 1681, la description
de la mazmorra où on le renfermait la nuit avec les autres
esclaves : « C'étaient de vrais silos creusés sous terre . . .
on faisait descendre les esclaves dans ce trou ])ar une
échelle de corde, v
Matassins. Esp. matachin, portug. mucliachim, ital. mat-
tacino, M. Dozy dérive ingénieusement ces mots de l'arabe
Aai.^ oiiadjh, visage, employé dans le sens de masque, d'où
un verbe ^^y tawadjdjah, se masquer, et enfin le parti-
r
* Hist. philos, des Etats harbaresques , édit. Penchet, 1. 1*', p. ^7.
^ Dans le Tour du monde, 1. 1", p. 310.
:^
IGO DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
cipe AaLyu moutawadjdjih, au pluriel ^.»<}>yL* motitawadj-
djihln, personnes masquées, matassins\ (Voy. Gloss. p. Sog,
3io.)
Matelas. Esp. et portug. alniadraque , prov. almatrac,
ital. matarazzo, malerasso, bas lat. almalracum , matera-
cium, mataricium , almatricmm, vieux fr. materas, mathelas,
matterat, matelat. De l'arabe rr^ mxitrah, lit, matelas , dans
Bocthor. Ce mot vient de la racine ^Jo tarait, jeter, qui a
donné un autre mot de sens analogue, iC^tJo tarâha,
coussin.
Pour comprendre comment le lieu où l'on jette, ou
bien la chose jetée [matrah, motrah) a pu s'entendre d'un
lit, d'un matelas, il suffit de se rappeler que les Orien-
taux n'ont ou n'avaient pas de lits proprement dits, à la
façon des nôtres, avec un châlit, mais qu'une simple cou-
verture, un matelas jeté à terre en tenait lieu. On peut
comparer les expressions latines stratum, stragulum, ratta-
chées à sternere,
Matraca. Roue garnie de marteaux de bois. (Besche-
relle.) Ce mot est espagnol, et dans cette langue il dési-
gne aussi la crécelle de bois qui remplace les cloches à
certains jours de la semaine sainte. C'est l'arabe xijia^ mi-
traqa, marteau, instrument pour frapper, de la racine ^y^
taraq, frapper. On connaît, bien que les dictionnaires
français ne le donnent pas, le mot matraque, employé en
Algérie dans le sens de bâton, trique; c'est la prononcia-
^ Citons pour mémoire Texplication suivante : «Il y eut vers i384, en
Provence, une sorte de Jacquerie dont les trop nombreux associés étaient
connus sous le nom de tuchins ou coquins; et dans quelques parties du Midi ,
sur le territoire de Bormes, par exemple, on appelle encore matouchins
{mali tuchini) les brigands et les filous.?) (Magasin pittoresque , numéro de fé-
vrier 1876, p. 55, d'après M. Ph. Girand, Notes chronolog. pour servir à
rhistoire de Bormes, 1869.)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 1G1
tion algérienne du même terme arabe (^^ (Voy. Cher-
bonneau^ DicLfr.-ar, au mot trique^.)
Matras. Vase employé dans les opérations chimiques.
Ambroise Paré écrit matelas; on trouve au xiv* siècle ma-
theras par un th. Tournefort parle de çt bouteilles en cuir
faites en pyramide » , en usage dans l'île de Samos et ap-
pelées mataras ^. Ce dernier mot est assurément identique
à l'arabe iLlx« matara, outre de cuir. En est-il de même
de notre matras et de l'espagnol m^atraz ? Silv. de Sacy,
trouvant le niot^Ui^t, vases, dans la traduction arabe de
l'évangile de saint Jean (ch. ii, vers. 6), pense que c'est
un lerme d'origine grecque^.
Medjidieh. Décoration ottomane instituée en i85i par
le sultan Abd-ul-Medjid. Le nom o^î^' *>y^ abdou 7-me-
djid, signifie en arabe serviteur du Glorieux, c'est-à-dire de
Dieu. Medjidieh est un adjectif féminin iô^X-çsi formé sur
medjid, en tant que nom du sultan; il peut s'interpréter la
medjidienne ou la glorieuse,
Medreça ou Médresseh. Etablissement d'éducation.
Transcription de l'arabe iÛM^Js^ medresa, qui vient de ^Jé^:>
daras, enseigner, apprendre.
Meïdan ou Maïdan. Place dans les villes de l'Orient.
Transcription de l'arabe ^tosju* metdw, place, hippodrome.
^ L'origine de ce dernier terme, trique j n'est pas bien établie. Il ne serai l
pas impossible qu'elle se rattacbât au même verbe arabe faraq, frapper. Le
languedocien a traça, cogner, frapper; mais la forme tvmca, casser en frap-
pant, porte à rapprocher ces deux mots du latin truncare. Troquer, échan-
ger, pourrait se rattacher à un mot signifiant^flp/?er, si l'usagode se frappw
réciproquement dansla main pour conclure un marché esl ancien.
^ Voyage du Levant , t. Il , p. 1 3 1 .
^ Ahdnllatif, p. aS'i.
1 1
Ifri DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUK
Il parait qu'on trouve en vieil espagnol nlmid/ma, avec ce
dernier sens , hippodrome '.
iMelguite. ç^Le nom de meichites, qui veut dire roya-
listes, est celui que les eutycliiens donnèrent aux ortho-
doxes, à cause que les empereurs, qui étoient catholiques,
autorisoient la saine doctrine par leurs édits et au con-
traire proscrivoient les eutychiens. w (Bossuet.) De l'hé-
breu "ij^D melok, roi.
M^LOGHiE. Genre de plantes de la famille des malvacées.
Lat. botan. melochia. De l'arabe H^^^ melokhïa, ou,
comme écrit Richardson, Ly^^X* mouloûklnâ, espèce de
mauve. Le mot arabe paraît être une altération du grec
fx(xkd)(fjy mauve. C'est donc à tort que le manuscrit de Razi^
écrit iu^^Jl» meloûkta par un d k^ comme si le mot se rat-
tachait à JJl« inelik, roi, et signifiait royale: üjuJi iu^^t
\JiaJü\ (j^ ç^la melokia est voisine de l'arrochew, ce qu'il
faut entendre non point sous le rapport botanique, mais
au point de vue de l'usage médical, l'arroche ou bonne-
dame passant, comme la mauve, pour émoUiente, rafraî-
chissante, laxative.
Mérinos, c^ Les traces du mérinos se rencontrent dans
maintes tribus (de l'Algérie), et il n'est pas improbable
que ce soit des environs de Tlemcen , où existe encore la
tribu des Béni-Mérin, que soit partie la fameuse race des
mérinos, v (Tisserand, cité par M. Littré dans les Additions
au Dictionnaire,) M. Sanson, professeur de zootechnie à
l'école de Grignon , n'est pas éloigné de croire à cette ori-
gine du mouton mérinos.
^ (jayangos, trad. de Maccari, II, 685; dans Dozy, GIoms. p. iQh.
' .\° looT) du siïp. ar, do la Bibl. nal. foL /12 roclo.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 163
Mesquin. Esp. mezguino, portug. mesquinho, ital. mes-
chino. C'est l'arabe ^aJC^.^ meskïn, pauvre, qui ne possède
rien.
Metel, Methel ou Pomme mételle. Vulgairement nom-
mée pomme épineuse, herbe au diable, herbe aux sorciers, en
botanique Datura stramonium, rrLa stramoine métel, dit
Bosc, croît en Asie et en Afrique. Elle est narcotique, et
les charlatans de l'Inde en font usage pour guérir les
maux de dents et occasionner des visions qu'ils expliquent
ensuite conformément à leur intérêt ^ ?? C'est l'arabe
JSU mâthil, même sens, mot qui manque dans Meninski,
Freytag, Richardson, mais que donne Bocthor-, et que
j'ai relevé aussi dans YAlmansouri de Razi ^.
Une variété de stramoine porte le nom de tatule, qui
est l'arabe xUôIIo iâtila (dans Bocthor). Peut-être est-ce
le même mot que datura, lequel serait , d'après d'Orbigny,
une corruption d'un terme arabe. (Cf. les formes arabes-
persanes «j^t>, »iyb taioûra, taioüla, qui montrent la
correspondance de r et /.)
MézÉRÉON, Mézérion OU Almézérion. Esp. mezereon (mot
qui manque dans le Gloss. de M. Dozy). C'est primitive-
ment la camélée; le nom s'est appliqué plus tard, chez
Gesner et les botanistes allemands, a l'espèce de laurier
dit bois-gentil ou garou, dont le port et les qualités caus-
tiques sont assez semblables. De l'arabe-persan ^^^iU ou
{jy.))^ mâzriyoûn, donné par Castell, que Freytag n'a pas
' Dict. d'hist. nat. t. XXX II, p. 210.
^ Aux mots stramoine f noix métel y pomme épineuse.
^ Man. ar. déjà cité (Trailé III, ch. xwiii , fol. /17 verso et /18) )^^
Jjci t^^3 ^Osâö Ji*U « la noix méthel provoque la stupeur et quelquefois
tue. 71 Le mot est aussi dans TAvicenne imprimé de Rome, p. iv.. Avicenne
compare la noix methel à la noix vomique.
1 1 .
' •
.1
/
16'i ÜICTIONNAIRi: KTVMOLOGIQUK
noté, mais ([u'on lit dans YAlmansouii de Razi (fol. ."io
vorso du manuscrit d(5jà citcî). Bocthor écrit ^s*« (au
mot camélée).
Mils. rNom que les Persans modernes donnent aux
exercices de gymnastique faits avec des espèces de mas-
sues. Les mils ont été introduits par M. Harriot en Eu-
rope et dans nos gymnases.» (Littré.) Je suppose que
mils est un pluriel et que le singulier wi7 (sans doute pro-
noncé mail) représente le persan Juy» mail, marteau, mas-
sue. Le mot ne se trouve pas en ce sens dans les diction-
naires persans; mais il est dans le Gazophyl, ling. Pers. qui
traduit martello di porta par ^à Juy», et martello di campana
(battant de cloche) par (j-^û J^ et ^^»^ Ja* ^ C'est sans
doute étymologiquement le même mot que notre mail,
maillet, quon tire du latin malleus, marteau.
MiNARKT. Esp. miiuirete. De l'arabe iJ^Lu menâra (pro-
noncé à la turque), signifiant lieu ou il y a une lampe (de
la racine ^U w/îr, brill(T), puis lampe, fanal, phare, et enfin
minaret, Minarete n'est pas dans le Glossaire de M. Dozy,
mais on v trouve almenara, candélabre, fanaK et aime-
nar, ^spied de fer sur lequel on mettait des torches de ré-
sine ou de bois résineux pour s'éclairer, r
MiRAMOLiN. Esp. miramoliu. Corruption de l'arabe ^fu^t
^^^juL^t amw al-mouminln y chef des croyants. C'est la même
expression, non moins altérée, qu'on trouve dans la re-
lation de \\illibald : rf,Mirmumnus, roi de> Sarrazins. *•
( '«y<ç^ ''"^- <*' wifw/. (. II, p. -().)
Mirza. Prince. Transcription du pei'san K-x* mlrzâ,
* M. Dofix'iiuM'} UJf signale ^Lyta^er \v -mmis iIo massue dosi pf^iteràn ou
lulteiirs.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 165
pour «àt) J.X*! emir-zâdeh, fils d*émir. Emir est arabe, zâdeh
est persane De ce dernier mot et de «U chah, roi, est
formé le titre de chahzadeh, fils de roi, donné à l'héritier
présomptif du trône, chez les Turcs.
MiscHNA. Recueil de traditions rabbiniques. Transcrip-
tion de l'hébreu n:^p michnah, répétition (seconde loi),
du verbe chanah, être changé, modifié. (Voy. Munk, Pa-
lestine, p. 607.)
MisTiQuE ou MiSTic. Catal. mestech, esp. mistico. Sorte
de barque. De l'arabe Jetj>*^ mistah, plateau à porterie
pain, grande poêle à griller le blé, etc. dans Golius, ou
mosattah, barque armée. (Voy. Dozy, Gloss. p. 3i4, 3i5.)
Je présume que les deux mots ont dû se confondre dans
l'usage, sans quoi mosattah eût difficilement donné mistic
ou mestech.
MoBED. Minisire de la religion de Zoroaslre. En persan
*Xjj^ moübed.
MoHARREM. Premier -mois de l'année musulmane; ma-
harram dans les Lettr. pers. de Montesquieu. En arabe
Jla2 mouharram, qui signifie sacré, interdit (de la même
racine qui a donné harem) ^ parce que, avant Mahomet, il
était interdit de faire la guerre durant ce mois.
MoHATRA. Sorte de contrat usuraire. Esp. mohatra,
portug. mofalra. C'est l'arabe «Jôlî^ mokliâtara, hasard,
chance, risque, pari, ainsi que l'indique le Dictionnaire
d'Ellious Boclhor, qui traduit mohatra par «Jolî^ ^ bi
* L'auteur de Tlndex qui Icrmine l'édit. des Lettr. pers. de Montesquieu
par André Lefèvre, rapproche mirza de marâ 3-*, homme. C'est une er-
reur à coiTİger.
■f ..I
1()6 DlCïlOiNNAlRE ÉTYMOLOGIQUE
moklialara, litU^raleiuent vente hasardeuse, (jutte étymolo^nc
est a|)[)uyd(» par MM. Defréiuery \ Dozy ^ etc.
MoiRK. Ce mot a si|jnifié priiuitivemcnt une étoffe en
j)oil (le chèvre on d'autres animaux. Quelques étymolo-
{jistes ont voulu \{\ tirer de ran{|[iais mohair; mais les meil-
leurs lexicofjraplies anjflais tirent au contraire leur mohair
du français moire ^. Boethor traduit moire par J^ mo-
khayynr, et ce terme aralx^ [)ara{t (ître la véritable étymo-
lo{{ie. Jl correspond à l'italien mocajardo ou mucajardo, « una
sorta di tela di pelo. n Jm^ mokhayyar, comme bien d'autres
expressions, manque dans Freytajj; mais il est dans Ri-
chardsou : ^\ kind of coarse camelot or hair-cloth», et
dans Meninski : «Cilicii panni telaive vilioris species, ca-
pri|)ilium. V
Moïse. T(îrme de charpenle : ^)ièces de bois plates as-
semblées deux à deux, parallèlement, par des boulons, et
servant à maintenir la charpente. Je suis ])orté à croire
que moise, moisine (comme on disait au xv*' siècle), repré-
sentent l'arabe (S^^y^ mownzi, parallèle. M. GasAon Paris
a fait remar([uer que moise peut correspondre au latin
metisa, table, comme toise à tensn. Cela est vrai; mais
pourquoi ces deux pièces parallèles constituant la moïse
(il n'y a pas de moise sans les deux) auraient-eHes été
appelées metisa? De plus, il y a en espagnol un vieux
terme de charpenterie, musa, apparemment identique à
moise, qui ne peut venir de mensa, et que M. Dozy regarde
aussi comme une altération de cô!^ mowazh Mon hypo-
^ Journ. asiat. janvier i86;>. , p. 91.
* GI08S. p. 3 lü.
'' Voy. pur cxciriplu le Dictionn. de Samuel Johnson qui définit le mol :
« Tliread or sluff inade bf camers or other hair^î , et donne pour élymologie
1« françfMK mniiairc. Voy. cependant Tarlicle moire dans le Dict. de ]\[. Littré.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 167
thèse reste donc assez vraisemblable. J'ajouterai qu'on
trouve amoise comme synonyme de moïse; Ya initial repré-
senterait l'article arabe al.
Moka. Espèce de café, lire son nom de la ville du Ye-
men nommée en arabe \^ Mokhâ,
Mollah ^ De l'arabe dy maulâ, maître, seigneur, ma-
gistrat, écrit souvent ^y^ et prononcé vulgairement en
Turquie mollâ. C'est de ce même mot , suivi du pronom ^^
i de la première personne, is^y^ maula-i, mon seigneur,
que nous avons fait muley, titre précédant le nom des em-
pereurs du Maroc et souvent pris à tort pour un nom
propre.
MoLOCH. Dieu des Ammonites , dans la Bible. En hé-
breu , ^J?tD molek, mot phénicien qui a ses congénères dans
toutes les langues sémitiques, avec la signification de
possesseur, maître, roi; la dernière voyelle est changée en
dans la traduction des Septante, MoXtJ;^, et dans celle
de saint Jérôme, Moloch, d'où nous l'avons pris.
Momie. Esp. moînia, portug. momia, mumia, ital. mum-
mia. De l'arabe iU^ ou Ly^ moumla, qu'on tire de
l'arabe-persan -^ mjoum, cire. ^Mumie est persan, dit Char-
din, venant de moum qui signifie cire, gomme, onguent^, t)
«La médecine. . . , fit jadis usage de la momie (ou
mumie) dans plusieurs maladies, soit qu'elle espérât en
tirer quelque avantage physique, soit plutôt qu'elle voulût
agir sur l'imagination des hommes, souvent plus difficile
à guérir que le corps. Mais les momies du commerce ne
sont point d'anciennes momies égyptiennes; ce sont des
' Montesquieu (Lettr. pers.) écrit souvent mollah.
' Voij. en Perse, éàiLSmilU, ]). 199.
168 DlGTlOıNiNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
cadavres préparas par (juclqucs Juifs et Arniéiiiens qui
cherclient à tirer parti de tout. . . On emploie aujourd'hui
cetfe momie tm appât |)our attirer les poissons. » (Virey ^)
La mumie ou momie dos alchimistes (amalgame de
plomh) est le m^me mol.
MoRiNGK. Arhre d'Asie. Le Morhiga oleifera est le même
que le bcn. (l'es! Tarahe ^y prononcé mirnedj par Golius,
(]ui le donne pour une espèce d'agalloche. Agalloche ou
bois d'aloès est une expression vague |)ar la(|uelle on a
désigné un assez grand nombre de bois de senteur ou de
végétaux d'origine orientale servant à la parfumerie. Dans
Hichardson, mirïiedj dcyieni ^ymimah, et, dans Freytag,
il se transforme en morantiah. Le mot vient de l'Inde;
Léman écrit morùigha , morunga, morungu,
MoHTAiSE. Esp. mortaja. Je pense que ce mot, comme
(juelques aulres termes de l'art du charpentier, nous vient
de la langue arabe. Le verbe )^ razz signifie planter, in-
sérer; il se dit, par exemple, de la sauterelle qui plante
son oviducte dans la terre pour y pondre ses œufs. «);
raxza est dans Meninski c^foramen ferreum quo pessulus
excipitur vel sera w, ce qui est tout à fait l'un des sens par-
ticuliers de mortaise, t? ouverture pratiquée dans une gâche
pour recevoir un pêne»; c'est la gâche elle-même dans
Bocthor et dans Cherbonneau, et M. Dozy tire de là l'es-
pagnol olguaza qui est certainement notre mot gâche^. Mor-
taise serait un participe de la huitième forme du verbe.
«M
On trouve en effet yy« mourtazz avec le sens de planté,
' DicU iVhist. nat, t. XXI, p. 3i i.
2 Pour expliquer le changement de ^ r eu ^, on peut conjecturer que cet
r a été accidentellement grasseyé, et par suite confondu avec le ^ grÂ, qqe
les Arabes occidentaux prononcent r, mais que l'espagnol transcrit par g.
(Cf. razzia ==grtzia.)
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 169
Jixé, inséré, ce qui conviendrait mieux à tenon qu'à mortaise;
mais il est à remarquer qu'on disait autrefois trou de mor-
taise, comme dans ce vers de Villon, cité par M. Littré :
Les vy tous deux par un trou de mortaise.
Ajoutons que la forme espagnole mortaja représente
«M
très-exactement le féminin arabe «yjy« mourtazza; car le )
z arabe devient un y en espagnol devant la voyelle a ^.
Mortaja n'est pas dans le Glossaire de MM. Engelmann
et Dozy.
Mosquée. Esp. mezquita, portug. mesquita, ital. meschita,
mosca. De Tarabe Js^aè^v^ mesdjid, lieu de prière, où on se
prosterne, du verbe J^ sadjad, se prosterner.
MoüCRE. Muletier, loueur de mules. Esp. almocreve,
portug. almoqueire. De l'arabe (S)^ mokâri, conducteur
ou loueur de chameaux.
MoüssELiN. Officier turc d'un rang secondaire, est le
lieutenant d'un pacha ( Douillet, Scienc), C'est l'arabe 1^««^
mousellim, qui sauve (de la même racine que musulman),
pris chez les Turcs pour désigner le lieutenant d'un nou-
veau pacha, chargé d'aller en avant prendre possession du
pachalik. (Voy. Meninski.) La forme régulière est I^m-jco. "
Mousseline. Esp. muselina, portug. musselina, murselina,
ital. mu^solina. De l'arabe ij>^y mauseli, adjectif formé sur
le nom de la ville de Mossoul , Mosul ou Mosel , Ju©^! al-
mausel (D'Herbelot écrit moussai). t^Tous les draps de soie
et d'or qu'on appelle mosulin se font en ce lieu (Mosul),
dit Marco Polo ^. Les plus forts marchands qu'on nomme
' Voy. Vlnlroducl. du Gloss. de Dozy, p. 19.
' Voyag. ancetmod. publiés par M. Charlon, t. Il, p. 273.
/ »
170 DICTIONNAIRE ETYMOLOuIQUE
mosulin, (jui a|>[)ortciit de {jrandcs quantités d'épices pré-
cieuses, sont de ce royaume.'? LVdileur, en note, dit que
le sfîcond mosulln est probablement une corruption de
musUmin, musulmans. Je croirais tout aussi bien qu'il est
identique au premier et signifie /j'cw.'» de Momh
Mousso>. On a dit aussi inonson, Esp. monzon, portug.
monçâo, ital. mussotie. De l'arabe /«v^ mausim, époque fixe,
fôtc, foire, et aussi c^ saison favorable pour le voyage des
Indes '.?î Les habitants de l'archipel Indien prononcent
moüsim et emploient le mot dans le sens de saison , comme
dans cet exemple que je prends dans le Makota radja, un
des ouvrages les plus estimés de la littérature malaise :
ift cH^ ij^^ ^)^ f"^ ^^^ u'^ ^ iû^y^ f^y* ^^ ^^
ow^Lm «Mais passe la saison des pluies {^moiisim hoûdjan)
et arrive la saison de la sécheresse {moîmm kamârou) avec
une chaleur extrême ^. »
Mozarabe. Esp. mozarabe, muslarabe, portug. mozarabe,
musarabe, ^ Par ce nom on désignait les chrétiens qui vi-
vaient au milieu des Maures, et en particulier ceux de To-
lède, qui avaient dans cette ville six églises pour y exercer
leur culte. Il dérive de t-ytx-»*^ mostarib, arabisé, nom
que les Arabes donnaient aux tribus étrangères qui vi-
vaient au milieu d'eux. » ( Engelmann , Gloss. p. Sat.)
«M
Muezzin. Esp. almuedano. De l'arabe ^3.« mouedlidhin
ou mouezzin, celui qui appelle à la prière, dont la racine
est ^t oudhn, oreille.
McFTi ou MüPHTi. Esp. et portug. mufti. De l'arabe ^^cjU
^ Voy. Dozy, Gloss. p. 817 et suiv.
* Va\. ào Roorda van Isijnga, p. n .
( .
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 171
moufa, jurisconsulte, celui qui donne un J^felwa, in-
terprétation de la loi.
Mulâtre, ç^ On appelle ^y mouallad, celui qui est né
d'un père arabe et d'une mère étrangère, ou d'un père
esclave et d'une mère libre. C'est, je pense, de là et non
de multis que vient en espagnol et en portugais mulato,
en italien mulaito, et en français mulâtre. » Ainsi s'expri-
mait Silvestre de Sacy dans sa Chrestotnathie arabe (t. II,
p. 1 55). M. Defrémery ^ et M. Engelmann avaient adopté
cette dérivation. Elle a été combattue par M. Dozy, dont
on peut voir les raisons, p. 384 du Glossaire,
MusAcÉES. Famille de plantes dont le bananier est le
type. Les botanistes, prenant le nom arabe de la banane
j^ mauZy Hjiyà mauza, l'ont latinisé sous la forme musa;
de là le nom de musacées. La feuille du bananier était
connue chez nous avant le fruit, parce qu'on s'en servait
en Orient pour envelopper les pains de sucre expédiés en
Europe : ^Musa vulgo dicta inter palmas videtur recenseri
posse», écrit Jean Bauhin au commencement du x\if
siècle; «oritur in ^gypto et Gypro; cujus folia in Italia
visuntur sacchari panes convestientia ^. w
II est à peine besoin de dire que l'opinion mentionnée
par M. Littré^, d'après laquelle ce mot serait une allusion
au nom de Musa, l'ami de Virgile et d'Horace, médecin
de l'empereur Auguste, n'a aucun fondement. Musa, qu'on
trouve aussi sous la forme amusa, ne remonte guère,
I comme nom du bananier, au delà du xvi*' siècle ou de la
• Mém. d*hisl. orient, p, 33/i.
- Histor. plantarum universaUs, t. 1", p. i5o. Cet ouvrage n'a été publié
(i65o) que trente-sept ans après la mort de Tautelir.
^ Dictionn. au mot musacées.
17-J DICTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
lin du x\*. rf^Mau: son wuza dicla yEyyptiisw, dit Prosper
Alpin.
Muse, nom donné à quel([ues figues d'Egypte plus
douces (pie les autres (Littré), est évidemment le même
mot mauz.
Musc. L'es|)agnol ahnisque, almizcle et le portugais al-
miscar viennent assurément de l'arabe JumXI al-misk, même
signification; mais notre musc et l'italien musco, muschio,
sont le latin muscum (qui est dans saint Jérôme). Celui-ci
et le grec (jl6(jxos viennent d'ailleurs de l'Orient. L'arabe
misic est d'origine persane.
Musulman. Esp. musulman, portug. musulmano. De l'a-
rabe W^ mouslim, pluriel (^^xU^^ mouslimin, qui fait pro-
fession de Yislam. (Voy. ce mot.) L'espagnol mosletnita, par
contraction mollita, renégat, a la même origine, d'après
M. Dozy^; mais M. Defrémery aime mieux rattacher ce
mot à mosUmy, plur. mesalima, qui, d'après Et. Quatre-
mère (^SulL Mamel. t. II, 2® partie, p. 66), désignait, en
Egypte, les chrétiens ou les juifs convertis à l'islam^.
N
Nabab. Esp. nabab, portug. nababo. C'est l'arabe Lj\y
nowab, pluriel de (-^b wlib, lieutenant, vice-roi. Le mot
nous vient de l'Inde. Le pluriel a été employé pour le sin-
gulier, ainsi que cela arrive souvent en hindoustani, pour
les mots d'origine arabe. (Voy. Defrémery, Revue critique,
décembre 1868, p. 4io.)
' Glo$8. p. 320. M. Dozy cite encore (p. .'iaS), comme dérivé de mous-
lim, un mot muzlemo donné par Berganza avec le sens de barbaro, rustico.
^ Uev. crit. décembre 1868, p. /iio.
I
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 173
Nabathékn. Adjectif formé de kxj nahat, plur. bLût an-
bât, nom que les Arabes donnaient aux Nabathéens.
Nabga. Fruit d'une espèce de jujubier. Chez nos bota-
nistes, le mot s'écrit aussi nebca, nabqah, nabach, napeca,
nabeca, nebbek. C'est l'arabe iouj nabiqa, nibqa, Rharanus
nabeca, dans Freytag.
Nacaire. Ancien instrument de musique militaire, sorte
de tambour ou de timbale. Ital. gnaccare (qui est le gna-
care de Molière, dans la Pastorale comique ); bas latin, na-
cara; bas grec, dvoLxapa. Ce n'est point, comme on l'a
dit, l'arabe jaJü naqïr ouj^yb nâqor, qui signifient trom-
pette, clairon, mais le persan «;Uü, en arabe ï^Iju naqâra,
timbale ^ Arabe ou persan, le raot a pénétré, en conser-
vant sa signification, non-seulement en Europe, mais
aussi dans une partie de l'Afrique, notamment en Abys-
sinie et chez les Latoukas des bords du Nil Blanc , au sud
de Gondokoro , comme on peut le voir par les passages
suivants : ç^ Cependant la grande tymbale ou nagareet,
qu'on appelle le Lion, fut portée devant le palais. ?? (Bruce ,
Voyage en Nubie, édit. Panckouke, t. III, p. ^19)« —
^ Un jour, les nogaras battent, les trompettes sonnent.»
(Sam. White Baker, Voyage à l'Albert Nianza, dans le Tour
du Monde, i*^*^ sem. 1867, p. i5.)
Le nacaire faisait aussi partie de la musique royale des
princes malais de Malacca : ^^U ^^ y! c^^;^ c:>;^*m viLs».
la lettre venait de Pasey ou de Harau , elle était reçue
avec tout l'appareil royal, tambour, flûte, trompette, 71a-
^ Hocthor, aux mots tambour et timbale, écrit »»ijü par un douhie yjj q,
naqqâra. Panthier, dans son odilion de Marco Polo (t. 1", p. 2/i5) compare
naqâra au sanscrit anakah.
İTİ DICTIO>>AIP.E ETYMOLOGIQIE
gara.* \CkfJjarai Mnlm/ou. |*. MF^ do l^xte malais publia
par M. Oulaurier. <
m
.\ibiB. Esp. portug. îtal. nniir, Ce>t Tarabe ^aIô» ma-
(/A/r. opposa à. en face de. Dans le langage astronomique.
iia///itr se dit d^un point diamétralement opposé à un autre,
ou . si Ton veut . séparé du premier par un arc de 1 80 de-
gr<^> : B^^^ûâ^ fj\yyml\ Jjt - la première étoile de l'Ecrevisse
et son uadir." Sur la sphère terrestre, nadhir serait syno-
nyme d'antipode. On voit que notre nadir est une abré-
viation de oi^uJtjJûi nadhir et-jem/. opposé au zénith.
Naffe ( Eau de). Eau distillée de fleurs d'oranger. Esp.
nafa. nefa. " Flores decerpti etiam per maria in longinquas
regiones perfeninfur. et aqua quoque quam naffam vo-
canf , fragrantissimo odore, ex iis parata arte distillatoria. »
(Jean Bauhin ^) De l'arabe ââ^ najha, odeur ^. Le persan
A»ü nafeh, qui est peut-être le même mot, signifie vési-
cule du munc; de là vient nafê, fruit de la ketmie. (Voy.
Abelm ose. )
\arghileh ou Nargdil^. Pipe orientale. D*après Et. Qua-
ireinère, du persan JuS^U nârghil, cocotier, noix de coco.
« Il a pris ce nom parce que la capsule qui renferme le
tabac est formée d'une noix de coco ou, du moins, en a
la figure ^. n Dans la pipe syrienne appelée chuchet, d'après
M. Spoll ^, le flacon de cristal du narguilé est, en effet,
remplacé par une noix de coco.
Natroiv. Esp. anatron. De l'arabe ^J^ natroûn, avec
' l[i»t, plant univers, t. I", p. 99.
* Dcfrémery, Joum, asiat. janvier 1862, p. 93.
^ Joum. de» .Sa», janvier 1848, p. '1 3.
* Voyage nu Liban ^ dans le Tour du Monde, i" sem. 1861 , p. 3, noie.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 175
l'article an pour al, an-natroûn, soude carbonatée native,
dont l'Egypte fournit une grande quantité. Les alchimistes
écrivent aussi anaton, nataran,
Nébulasit. Etoile /S de la queue du Lion. C'est une
forte altération du nom arabe «X^t <^ô5 dheneb el-asad
m
(ou dhenehou^l-asad) ^ la queue du Lion. On trouve encore
les formes moins altérées dmeh alecit, deneb ahced,
Nems. Nom donné par Buffon à l'ichneumon ou man-
gouste d'Egypte. C'est l'arabe ^J*Jİ nims, même sens.
Nénufar. Esp. et ital. nenufar. De l'arabe-persan ^»jA^
nïloiifar ou yy^ nınoüfar, même sens. Freytag indique la
prononciation nei ou lieu de ni pour la première syllabe.
Etymologiquement, celle-ci est la meilleure, si, comme
je le suppose, y^Xû nlloûfar est un composé de Ju^ nïl,
indigo, et Jyj noûfar, autre nom persan du nénufar, le-
quel, du reste, est aussi passé dans la langue de nos bo-
tanistes, nuplmr jaune, nuphar luteum^. Dans cette hypo-
thèse, leniloufar (pour nil-noufar) aurait été, à l'origine,
le nuphar bleu, sorte de nénuphar qu'on trouve en Egypte,
en Perse et dans l'Inde, dont la racine est comestible, et
dont les fleurs, d'un bleu tendre, servaient autrefois à
faire des couronnes ^.
C'est probablement au botaniste et médecin Otto Brun-
fels, mort en t 534, qu'on doit l'introduction du mot né-
nuphar dans notre terminologie botanique ; ses contempo-
' M. Lillré cite même un vers de Ronsard où ce terme est employé :
Le blanc neufart à la longue racine.
* Voy. Bosc, Diciionn. d'hisL nat. t. XXII, p. Zİ97. — ^^^> ^^®^ ^® ^^"^
de bleu, entre dans la composition de plusieurs autres mots orientaux
qu'on trouve dans les dictionnaires. Tel est nil-gaut ou mjl-ghaut (voy. pins
loin).
i
17G
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
rains oui conserve^ longtemps ranciennc désignation latine
nymphœa^ : t Nénuphar pro nymphaea capitur Arabiae",
dit un commentateur de Dioscoride ^.
Neskiii. Transcription de l'arabe f^àf\j neskhi, nom de
récriture ordinaire des Arabes.
NicHAN. Décoration turque. Du persan ^LûJ nicluln,
marque, signe, insigne.
NiL-GAUT ou Nyl-ghaut. Quadrupèdo du genre antilope,
dont la robe est d'un bleu d'ardoise. C'est le persan Juj
^t^ nîl-frâo, formé de Juj nïl, indigo, bleu (voy. Anil, Né-
nuphar), et Aq^^ gâo, bœuf, vache.
NiPA. Arbre des ties de la Sonde, type de la famille
des nipacées. Du malais ax^ nïpah, sorte de palmier à fruit
comestible.
Nizam. Titre du roi du Décan, dans l'Hindoustan. De
l'arabe -Uôi nidliâm, que les Persans et les Turcs pronon-
cent niWm. Ce mot signifie proprement ordre, arrangement;
chez les Persans, on qualifiait le grand vizir de jJil -Uài
nizâm al-moulk, ordre dp royaume.
Dans l'empire ottoman, on appelle nizam les soldats
qui composent la première levée, par opposition aux ré-
difs qui forment une espèce de landwehr. (Bouillet, Scienc)
Rédif esi l'arabe \Jo:>^ redlf, qui vient après, qui vient à
la suite.
NizERÉ. Essence de roses. «Quoique l'essence qui se fa-
^ Léman, Dict. tThisL nat. t. XXHI, p. \ho.
'^ Marceil. Vergilio. DioscoriHœ phnrmacorum libri Vllî, Strasbourg, 1 5a().
loi. lO verso.
/ \
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 177
brique au Levant soit aussi d'un grand usage, celle dile
nizeré ou de roses blanches de Tunis, jouit d'une réputa-
tion supérieure, w (Peuchet^) C'est i'arabe-persan ^j?.yM.i
nisnn, qui désigne la rose musquée'^, t^ Cette espèce croît
spontanément dans le Levant. . . A Tunis, c'est avec sa
fleur qu'on fait l'essence de roses; elle en contient une
plus grande quantité que toutes les autres ... On l'em-^
ploie aussi à fabriquer une excellente liqueur de table, le
rossoUs blanc, n .(Du Tour ^. )
Noria. Esp. noria, anoria, anoria; portug. nora^\ dans
l'ancien espagnol, naora, alnagora. On n'a pas de peine à
reconnaître l'arabe ï^^b nâ'ora (avec l'article an-nâ^ôra),
qui désigne la même machine élévatoire. Le verbe yXi
na'ar signifie laisser jaillir le sang par saccades, en parlant
d'une veine; ce qui s'applique assez bien aux norias, for-
mées d'une série de seaux en chapelet qui se remplissent
au fond du réservoir et viennent se vider l'un après l'autre
à l'extérieur.
Nuque. Esp. portug. ital. nuca; bas latin, nucha. C'est
l'arabe ^li^ noukhâ\ proposé par Bochart et rappelé par
M. Defrémery. (^Joum, asiat, août 1867, p. ±8 ta,) Nouklia,
ridiculement défini par Freytag ^, désigne la moelle épi-
^ Hist. phibs. des établis», et du commeixe des Européens dans VAfinqne
septentr. t. II, p. 32.
- Voy. Bocthor et ie Gazoph, ling. Pers, au mot rose. La traduction latine
(l'Avicenne ( Baie, 1 556 ) donne aussi en note marginale , sur le mot {^.y^ ,
rosa muschata (p. 276).
^ Dict. d*hist, nat» t. XXIX, p. 4 70.
* Cette forme a été oubliée dans le Glossaire de M. Dozy.
^ «Filum album, quod decurrit a collo animalis, exit a cerebro et inde
per totum corpus deducitur in plures ramos,w dit l'auteur du Lexicon ara-
bico'latinum. Il était si simple de dire medulla spinalis, qu'on se demande si
Kreyiag a bien compris le sens de ^Us?. Voici un exemple du mot, pris dans
Uazi, (jui ne lui aurait laissé aucun doute: ols^t jU-u»l i <5^Cjl Jj^»-
cU^J) yô^ ^UjJI ^JJt l^ 14*5 ^y^^y ^-ïi* «Le créateur n placé au bas du
13
178 DICTIONNAIRK ÉTVMOLOGIQUK
nière. Et c'est h'i précisément l'ancienne signiücation de
nuque, ainsi que le montrent les passages suivants pris
dans le Dict, de M. Littré : «Spondille (vertèbre) est ung
os percé au milieu, par lequel pertiiis la ntique passe 99
(Lanfranc). r^La nuque vient de la cervelle, ainsi comme
le ruisseau de la fontaine'» [Ibid.y c^La nucque ou me-
duUe spinale» (Ambroise Paré). On peut joindre à ces
exemples le tercet bien connu de Dante :
E corne 1 pan per famé se manduca ,
Cosi '1 smran H denti alF altro pose
fia 've 'i cervel s' aggiunge con la nuca.
[Inferno, ranl. xxxii,terc. 43.)
OcQuE OU Oque. Poids usité en Turquie, en Egypte,
etc. (i kilog. 2 5o). Du turc aS^I oqa, qui est l'arabe m^
ouqia, et ce dernier paraît identique, étymologiquement,
avec le grec ovyxta, en latin uncia, bien que la valeur
actuelle de Toque soit très-différente de celle de Yovyxia
des Siciliens et de Xuncia des Romains.
Odalisque. Femme attachée au service des dames du
harem impérial. Boiste, Nodier et quelques autres lexico-
graphes écrivent odaUque, ce qui est plus conforme à l'éty-
mologie : du turc (jJtfi^^t odaliq, venant de »:>^\ oda, chambre,
logis ^.
crâne une ouverture par laquelle il a fait sortir une portion de cervelle,
qui est la nuque.?? (Man. déjà cité, fol. 7 recto). Le médecin persan Al-
Hoceïni appelle la nuque la queue de la cervelle: owm^Ui> JLj<> ^>Jè (Man.
n" 339 du supp. persan de la Bihl. nat. fol. 6 verso).
' Cette phrase n'est que la traduction de ce passage de Razi : ^l«jJl ^I
aJu* <^j3ç /ciâfi y^ AJyLc ^UnJI^ . . . fj^ ^y^ « La cervelle est comme une
fontaine. . . , et la nuque est comme un grand fleuve qui en coule.?) {Ihid. q,
8upr. fol. 7 verso.)
^ Dans TÂsie Mineure, on appelle o(/a une construction grossière destinée
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 179
OuBAr»! ^ Encens. Esp. et portug. olibano; bas latin
(xi'' siècle), olibanum. On a proposé comme étymologie le
grec à Xieavos^ et le latin okum Ubani, où oleum désignerait
une gomme, une résine solide, fait sans exemple dans la
terminologie pharmaceutique. Il est sans exemple aussi
que l'article grec à se soit accolé à son substantif pour
passer dans une langue étrangère. Si ce fait est extrême-
ment fréquent pour l'arabe, c'est que l'article arabe est
invariable et fait pour ainsi dire corps avec son substan-
tif, tandis que l'article grec prend des formes très-diffé-
rentes suivant les cas, ce qui ne permet pas à l'oreille
d'un étranger de le considérer comme partie intégrante
du nom.
Il me semble plus raisonnable de regarder oliban comme
représentant l'arabe (jaJUI al-louban, l'encens, dont l'ar-
ticle al ou el serait devenu ol. On a des exemples de chan-
gements pareils dans olifant pour éléphant, olmafi à côté de
ahnofil (voy. Marfil), olinde pour alinde, et orcanète pour
alkanète, si du moins ces deux dernières assimilations que
je propose plus loin sont exactes.
Du reste, louban est identique à Xtêavos, ainsi que nous
l'avons dit au mot Benjoin.
Olinde. Sorte de lame d'épée, que les uns font venir
d'Olinda (Brésil), les autres de Solingen (Allemagne). A
mon sens, olinde n'est autre que l'espagnol alinde, alhinde,
alfinde, qui signifiait autrefois acier, miroir métallique, et
qui vient de l'arabe «XjL^I al-hind, les Hindous. On peut
voir, dans le Glossaire de M. Dozy (p. liâ), comment le
nom des habitants de l'Inde est devenu synonyme d'acier.
à servir d'abri aux voyageurs. (Voyage de M. Dauzats dans TAnatolie, Tour
du Monde, i*'sem. 1861, p. i55.)
^ On trouve aussi olibane : «Prendre poix grecque, soulphre et olibane.7>
(L'Agriculture et Maison rustique, de M. Charles Estienne et Jean Liebaull,
docteurs en médecine, 1601, p. 78.)
180 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
«XJL^I sJüiMt seif al-hind, sabre indien, est une expression
fréquente dans les Aventures d^Antar, pour marquer une
arme de qualité supérieure; JU^ mohannad, indianisé,
signifie yâftnjtt^ avec du fer de l'Inde, Quant au changement
de al en oh voy. au mot Oliban.
Orange. Esp. naranja, portug. laranja, ital. arancia,
arancio (dialecte milanais, naranz, vénit. naranza), bas
grec vepdvTliov. Les formes qui ont perdu le n initial l'ont
sans doute laissé tomber par suite d'une fausse assimila-
tion au n de une, una; une narange, una narancia, n'ont
pas eu de peine à devenir une orange, una aranda. Tous
ces mots viennent de l'arabe ^^b narandj, persan »ib;U na-
reng, même signiGcation.
Orange, autrefois orenge, a dû subir l'influence de or,
à cause de la couleur. (Voy. Littré.) On sait que le malum
aureum de Virgile est le coing et non l'orange.
Orang-outàn. C'est l'expression ^yt^ ^^^t örang-hoûtan,
par laquelle les Malais désignent cette espèce de singe; de
ùrang, homme, et hoûtan, bois, homme des bois. C'est à
tort que quelques personnes écrivent outang.
Orcanète. Plante tinctoriale originaire de l'Orient.
J. Bauhin écrit orchanet^; on trouve aussi alkanetei alka-
na^. Enfin Bocthor traduit orcanète par J^' u^ hinna
al-ghoul, ce que nous rendrions par le henné du diable.
De tout cela résulte pour moi la conviction que orcanète
est le même mot arabe que henné. (Voy. ce terme.) Ajou-
tons que Chabré établit la synonymie des deux expressions
alkanna, el-hanne^.
I liiii, plantar. univers, t. IH, p. 58/1.
' Dict, d'hist tiat. de DéterviUe.
Slirpium iconei , p. ht.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 181
Pour le changement de al en or, on remarquera que
l'articie al devient souvent ar dans les langues romanes,
et quant au passage de ar à or, on peut comparer arcan-
son=orcanson (voy. Littré), armoire et ormoire, dans le
langage du peuple, etc.
Ottomane. Sorte de siège. De ottoman, nom de peuple,
venant de ^L^ 'othmân, nom arabe du fondateur de la
dynastie des Turcs ottomans.
Pagode. Du persan »jOCxj boutkedè ou poutkoudè, temple
d'idoles, formé de ou bout ou pout, idole, et de »J^ hdè
ou koudè, maison.
Pandanüs. Arbre des Indes; type de la famille des pan-
danées. Du malais ^«xjlS pandan. Les Malais aiment à
mettre dans leurs cheveux les fleurs odorantes du ^JOLS
(i^^ i}^ P^f^dan omngi poudaq, aussi nommé ^JU^ rampeù
Pangolin. Mammifère des Indes et de l'Afrique. C'est le
malais ^^Sm penggoüling; et ce nom, qui signifie rouleau
(de ^^ goûling, rouler, enrouler), lui vient de l'habitude
qu'il a, lorsqu'il est attaqué, de se rouler en boule, à la
façon du hérisson. ç^Son corps se met en peloton, mais sa
grosse et longue queue reste en dehors et entoure le corps
roulée»
Pantoün. Genre de poésie chez les Malais. On écrit
quelquefois j^antoMm par un m, mais à tort, car le mot
malais est ^JOÎ pantoun.
' DicL iVhisU nat. de Délerville, t. XXIV, p. /İ58.
I
182 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
Papegai ou Papegaut. Perroquet. Esp. papagayo, por-
tug. papagato, iia\. papagallo, pappagallo. On a donné de
ce mot les étymologies les plus bizarres. Le célèbre natu-
raliste italien Aldrovande voyait dans papagallo une ex-
pression de la dignité et de l'excellence de cet oiseau que
ses talents et sa beauté faisaient regarder comme le pape
des oiseaux, Génin, dans ses trop spirituelles Récréations
philologiques (t. I'^ p. 438), supposait que papegaut, or-
thographié papegault dans Amb. Paré, était formé d'un
verbe paper^ mâchonner, prendre avec la bouche, et de
gault, bois, par allusion à l'habitude qu'a le perroquet de
saisir les branches avec le bec pour monter ou descendre.
M. Defrémery, écartant toutes ces imaginations singulières,
a fait remarquer que papegai et ses congénères sont tout
simplement l'arabe UÂj babaghâ ou babbaglul, perroquet^
Meuinski, dès le xvii^ siècle, avait déjà suggéré indirec-
tement cette étymologie, quand il traduisait l'arabe bab-
baghâ ^diV papagallo en italien, papegai en français, |?apa-
gey en allemand, /?rtpMg^rf en polonais. Du reste, UÂj ba-
baghâ semble être une onomatopée faite sur le cri de l'oi-
seau, comme ara et cacatoès.
Au lieu de IjUj babaghâ, Bocthor (aux mots papegai,
perroquet) donne (Jjui^ babaghân, que je n'ai pas vu ail-
leurs.
Vieillot, dans ¥ article perroquet du Dict, dliist. nat, de
Déterville, dit qu autrefois papegaut était le nom des per-
roquets, tandis que perroquet se disait seulement des
perruches ; cela tend à conflrmer la conjecture qui dérive
perroquet de perruque. Par une singulière anomalie, de-
puis Buffon , la famille de perroquets qui porte le nom
scientifique Ae papegai ne contient plus que des espèces
américaines.
* Journ. asiaU janvier 1863, p. 98.
^ .
/ .
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 183
Papou. Espèce de manchot {^Aptenodytes papua). Cet oi-
seau tire son, nom du pays des Papous, d'où il est origi-
naire. Papou est un mot malais »yiS papoûah, contraction
de r»yi pouah'poûah, qui signifie ^tW, crépu, et qui a été
appliqué aux habitants de la Papouasie , «yU t;^! ôrang
papoûah, hommes crépus ^
Paque. Le latin pascha est la transcription de l'hébreu
nos pesha, dont le sens primitif est jöo^^ag^e, la Pâque juive
se célébrant en mémoire de la sortie d'Egypte.
Para. Petite monnaie turque valant environ k centimes.
En turc, «;L| pârah, qui est un mot persan signifiant
pièce, morceau,
Parsis. Adorateurs du feu. En persan, ^)\^pârs%, per-
san, dont le pluriel {J^t^^^^ parsiyân s'emploie dans le
même sens que notre parsis. Pérsî est l'adjectif de (j**)b
pars, la Perse. Aujourd'hui on écrit plus ordinairement
fjM^iifârs, par un y.
Pastèque. Esp. alhudeca, portug. alhudieca, pateca. Les
termes alhudeca, alhudieca représentent assurément l'arabe
iCflB^kJ! al'hittikha^^ qui a le même sens, ou son diminu-
tif ^/-JoM^gîMa. (Voy. Engelmann, Gloss, p. 7/1.) Mais il y
a quelque difficulté à tirer noire pastèque du même mot,
à moins qu'on ne veuille voir dans st la représentation
du double I0 / emphatique qui est dans l'arabe. (Compar.
^ <x En malais poua-poua signifie cheveux bouclés ou frisés. Les Malais
nomment pour cette raison la Nouvelle-Guinée Tanna-Papoua ^ c'esl-à-dife
Terre des hommes aux cheveux frisés.» (A. Maury, La terre et l'homme,
p. 3/İ7.) Au lieu de tanna, lisez tana par un seul n; en malais, Aib* tânah,
terre, contrée.
^ Richardson ne double pas le t. Aux formes hispaniques susnommées
on peut joindre badeha,badea qui désignent également un melon d'eau.
i
184 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
oslra{{oii==^//-^/r^/<or/w.) Remarquez fOj)endant plus loin
pastar === patftrd.
Patache. Esp. pataclie, portug. paUixo , patacho , ital. pa-
Uifflo, pataccliia, patachio, patascia, patamı. Uya apparem-
ment identitc? entre ces mots et Tarabe iLJoi batsa ou
Amh^ batcha, ttnavis bellica»; et l'espagnol albatoza (por-
tug. aïbetoça)^ sorte de navire, ne laisse guère de doute
sur cotte identification. Mais le mot est-il venu d'Asie en
Europe, ou a-t-il t^té porté d'Europe en Asie? Il n'existe pas
dans l'arabe ancien, et sans doute M. Dozy a raison d'en
chercher l'origine dans le hastamı des Dalmates, cité par
Du Cango. (V'oy. Ghss. p. 70.)
I^ATARb. Ancienne monnaie dont on trouve aussi le nom
écrit patart, pastar; bas latin patarus, patardus, A côté de
ces formes, on trouve les suivantes où le r est remplacé
par c, q : fr. pactac, pataque, esp. pataca, patacon (d'où
notre patagon au sens de monnaie), portug. pataca, pata-
cào, ital. patacco, patacca, bas lat. patacus. Les formes en
c sont celles qui conviennent le mieux à l'étymologie pro-
posée par MûUer, et d'après laquelle pataca est l'arabe
iCillôU bâ'tâqa pour aboû-tâqa, littéralement le père de la
fenêtre. C'est ainsi en effet que les Arabes ont appelé les
piastres espagnoles sur lesquelles étaient figurées les co-
lonnes d'Hercule, ces colonnes représentant pour eux une
fenêtre, tfiqa. Dans Bocthor, ioUôjjt JL^ rml aboû-tàqa est
la çç piastre (réal) avec une couronne de fleurs.»
Nous avons un exemple de dénomination analogue
dans abouquel (mol qui n'est pas dans les dictionnaires) :
î^En I 700, dit Tournefort\ les huiles après la récolte ne
valaient que 3 G ou /40 parais la mesure, ou tout au plus
' Vojl. (lu Levant, I. I", p. 27.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 185
un abouquel, qui vaut hk parais à la Canée, et 42 seule-
ment à Retimo. w L'auteur ajoute en note : Abouquel, écu
de Hollande qui répond à celui de France. L'abouquel
s'appelle aussi aslani à cause de la figure du lion que les
Turcs, appellent aslan. L'étymologie d'abouquel a été don-
née, voilà deux cents ans, par Chardin : «Les écus et les
demi-écus sont la plupart au coin de Hollande. Les Turcs
les appellent osant (lisez arslani ou cw/am, jU*m;!), comme
qui diroit des lions , à cause que de chaque côté il y a un
Hon marqué dessus. Les Arabes, par sottise ou autre-
ment^ ont pris ce lion pour un chien et ont nommé ces
pièces ahou'kelh, comme qui diroit des chiens^.» Ahoû-
kelb <-J^^t signifie liiiéralemeni père du chien.
On sait que le Ihaler autrichien, à l'effigie de Marie-
Thérèse, sert encore aux transactions commerciales dans
une partie de l'Afrique. D'après une communication ré-
cente de M. Richard André à la Société de géographie de
Vienne, cette pièce de monnaie porte, au Rornou, le nom
de butter^. C est là un autre exemple du même système
d'appellation. Car butter, c'est-à-dire yd^yi boû-taïr signi-
fie le père de Voiseau, à cause de l'aigle à deux têtes qui
figure sur le thaler.
Péri. Ron génie, chez les Orientaux, correspondant à
nos bonnes fées. Du persan ç^ji peri. Nous avons fait le
mot du féminin. En persan, ou il n'y a pas de genres, le
péri est indifféremment mâle ou femelle. Richardson fait
remarquer l'analogie de ce mot avec l'anglais ^öiVy, fée,
tfwhich, from the ressemblance of the name and many
' «Perhaps lo show Iheir contempt for cbristian , or on account of ils base
alloyw , dit Richardson. Je crois que ni le mépris pour les chrétiens ni le
bas aloi des pièces n'a rien à voir dans l'appellation.
' Voy. rn Perac , éd. Smilli, p. 7.
^ )'oy. ta Presse i\u 8 juin 1875.
186
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
other circumstances, was in ali probabllity of easlern
extraction. » En tout cas , notre mot féerie a une tout
autre origine , comme on peut le voir dans le Dictionnaire
de Littré. iSyi péri est, suivant toute probabilité, un dé-
rivé de^ per, aile, et peut s'interpréter ailé, gui vole.
PiLAü. Mets au riz, chez les Turcs. Du persan ^^ pi-
laou, môme sens. On dit aussi pilaf, d'après la pron. turque.
Potiron. C'était autrefois un synonyme de cliampignon:
C'est encore, dans quelques provinces, le cèpe ou agaric
comestible; diverses espèces de bolet, autre champignon,
s'appellent potiron blanc, potiron gris, potiroti roux, etcJ,
Probablement àeVd^vdiûQ Si» fouir owfoutour, champignon.
Le mot jk» est dans Razi ^, qui ne fait point l'éloge de ce
comestible et le juge plus détestable que la truffe (»li
kamâ); cependant il ressort de ses paroles que Freytag a
eu tort de n'attribuer à J^foutour d'autre sens que celui
de « fungus terrœ multum venenosus » ; le mot s'applique à
tous les champignons, comestibles ou vénéneux.
Prao ou Pro. Terme général, dans l'archipel Indien,
pour désigner toute espèce d'embarcations. Du malais
y^^praho on y\^ prâa, que les Européens appliquent plus
spécialement au ^^ koûnting, bâtiment à voile latine.
Punch. C'est l'orthographe anglaise du persan ^ pandj,
cinq (mot congénère de ^évre, quinque, cinq) ; et la boisson
ainsi appelée doit cette dénomination aux cinq ingrédients
qui la composent: thé, sucre, eau-de-vie, cannelle et citron.
PüRiM. Fête juive,'instituée en mémoire des sorts jetés
^ Pauiet, Traité dei champignom , 1775.
^ Mail. ar. déjà cite, fol. /12 recto.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 187
par Aman pour perdre les Israélites. {^Esther, ch. ix, ai,
26.) C'est la transcription de l'hébreu oniD J90wnm, plur.
àepoûr, sort.
Q
Quintal. Esp. et portug. quintal, ital. quintale, bas lat.
quintak, quintallus, quintile. De l'arabe ^IkJüi qintâr, qui
s'est dit de divers poids et en particulier de 100 rail ou
livres.
R
Rabbin. Docteur juif. De l'hébreu '»ş'i rabbî, formé de
rab, maître, et de i, pronom afïîxe de la 1'® personne :
7non maître, monseigneur.
Raca. «Qui autem dixerit fratri suo, raca, reus erit
concilio.w (Evangile de saint Mathieu, chap. v, 22.)
C'est un mot chaldéen, terme d'injure de signification
douteuse. Il pourrait se rattacher à p"! raq, cracher, et
marquer un homme sur qui l'on crache , ou bien à Kjpn
rJqâ, vide, sans valeur (en arabe, (^,^rxq, cracher; ràiq,
vain, futile).
Racahoüt des Arabes. Fécule nourrissante à laquelle on
attribue des propriétés analeptiques. (Littré.) Dans le Livre
des facéties c^LJu^ c->U^ de Sadi , on lit : jîû ^ ij^.y4^ J^!^
^yii ^I AxAÂMu ^ (jjA^t^ ij^^ ci^^IJU ^! «le manger du rôti
ne s'achève qu'avec le raqaut, et le ventre des affamés
ne se rassasie qu'avec la nourriture. » Ce ci»yit; raqaut, ru-
qoût ou râqaout, qui manque dans les dictionnaires, est-il
notre racahout? Car nous savons que les Orientaux faisaient
usage d'une matière féculente ainsi nommée dans laquelle
188
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
entraient du salep, de la vanille, etc. (Voy. Y Officine de
Dorvault, au mot racahout.) Ce «^>>l; pourrait d'ailleurs
n'être que notre mot ragoût importé en Orient à l'époque
(les croisades.
Rai A. Transcription de l'arabe »1^^ raiya, au pluriel
LU^ raâyâ, peuple, paysans, sujets, troupeau, venant de
j^ ma, faire paître ^ Byoii, paysans de l'Inde (Liltré),
est le môme mot iUt^ prononcé à la manière indo-persane
et orthographié à l'anglaise. Dans l'empire ottoman, «on
appelle raya^ tous les sujets non musulmans du Grand-
Seigneur. » (Tancoigne ^.)
Ramadan ou Ramazan. Ësp. ramadan, portug. ramadan,
remedào. C'est l'arabe ^jUau*^ ramadan, nom du neuviènae
mois de l'année musulmane. Ramazan est la prononciation
turque et persane. On dérive le mot de la racine (jiMj ra-
merf, ç^ torruit, ferbuit ardore solis », en disant qu'à l'époque
où ce nom fut adopté , le mois de ramadan tombait au mo-
ment des fortes chaleurs de l'été. Mais actuellement,
l'année musulmane étant une année lunaire, sans inter-
calations, le mois passe successivement par toutes les sai-
sons.
Rambodtan. Plante et fruit de l'archipel Indien [Neplie-
lium echinatum ou euplioria). Quelques botanistes écrivent
à tort rampostan. Loureiro avait appelé ce végétal Dimo-
carpus crinita, à causé de ses baies entourées de poils. Le
nom malais (^>s*; ramboûtan, traduit la même idée; car
il dérive de ou^^ rambout, poil , chevelure.
^ txBàaya veut dire troapeaox : les peuples sont des moutons que les pa-
chas tondent et écorchent.7î (B°°de Krafil, Promenade dans la TripoUtaine,
— Tour du monde, i" sem. 1861, p. 70.)
^ Voyage de Constantinople à Smyme et dans Vile de Candie , dans la coUect.
Smilli, t. XI, p. 890, nol« a.
% ■ ■■'•
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 189
Rame. Vieux français rayme, esp. et portug. rezma,
ital. risma. De l'arabe iU)j rizma, qui a signifié paquejt de
liardes, ballot^, puis rame de papier (dans Bocthor).
Cette étymologie, proposée par Sousa, combattue par
Diez qui préfère la dérivation dptOfiSs^ nombre, de Mura-
tori, a été appuyée et mise hors de doute par M. Dozy,
[Gloss. p. 333 et suiv.) J'ajouterai que rame s'est dit,
même en français, dans un sens qui correspond à ballot.
Ce sens n'est pas indiqué dans le Dictionnaire de Littré;
mais en voici deux exemples pris dans Tournefort: ^Le
coton en coque, c'est-à-dire enveloppé de son fruit,
vaut un sequin le quintal , et jusqu'à i o ou i â francs
lorsqu'il est en rame, c'est-à-dire épluché et sans coque ^. w
« Nos marchands tirent de Smyrne le coton filé ou caragach,
le coton en rame, les laines fines, etc. ^. » Je ne sais trop
comment Muratori et Diez accommoderaient leur àpt6(i6$
à ce coton épluché.
Rtzma est devenu par la chute du z (comme dans
rayme, rame) le portugais rima, amas, tas, monceau; il
ne faudrait point vouloir tirer de là notre verbe arrimer
qui a une tout autre origine.
Raquette. JEsp, et portug. raqueta, ital. racketta. Avant
d'être l'instrument dont on se sert pour jouer à la paume
ou au volant, la raquette était la paume de la main elle-
même; et de ce dernier sens, le mot n'a pas eu de peine
à passer au premier : ^^ Lorsque les tripots furent intro-
duits par la France , dit Pasquier \ on ne savoit que c'es-
toit que de raquette, et y jouoit on seulement avec le plat
de la main. »
« >
^ os^t^ cj>^ i L^ ù^ U fy i^lfS fjA SU'^^ , passage de Zamaklichari,
cité par M. Dozy.
^ Voy. du Ijevant, t. 1", p. 189.
^ Voy. du Levant, l. 111, p. 873.
* Recherches, iv, i5, dans le Dict. de Litlré.
~à
190 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
Rackette, rnsquette, dans l'ancienne anatomie, désigne
le carpe ou le tarse, et le portugais a encore rasqueta,
carpe , jointure de la paume de la main et du bras. En
chiromancie, on appelle rascette ou rassette l'endroit où
plusieurs lignes transversales sont tracées à la jointure
intérieure de la main et du bras. Tous ces mots, d'après
M. Littré , sont des diminutifs du bas latin racha qui vient
de l'arabe. En effet radia correspond parfaitement à l'arabe
AflÉ^l^ râka, paume de la main. Mais rascette, rasquette, et
le portugais rasqueta, ont subi, je pense, l'influence d'un
autre mot arabe j**»^ rousgh (^rasgh ?) qui est le vrai nom
anatomique du carpeet du tarse : ^ji^lt ^ UyJ^ {J*^^^y
Jû^\ 2Uj[£ ^ <^f ^y!^ ' * '^y ^' ^ ^'^^ ^^^^ fociles
s'étendent du coude au rousgh .... le rousgh comprend
huit os»; JûsS àjJô ^ v-iJ^yû^ J^y^^ ^) ^le rousgh du
pied, lequel est composé de trois os'^. w Ces deux pas-
sages de Razi correspondent à deux citations de M. Littré:
«Les os de la rackette de la main qui sont huit» (H. de
Mondeville); t^la rasquette du pied est composée de quatre
os lyés ensemble avenanment» (Lanfranc). Gérard de
Crémone, du reste, explique ce ^^ rousgh par rasceta ou
rascete,
M. Dozy, soit qu'il n'ait pas aperçu, soit qu'il n'accepte
pas les rapprochements étymologiques que je viens de
présenter, ne donne dans son Glossaire ni raqueta ni ras-
quêta.
Raze (Huile de). «Les Provençaux distillent en grand
le galipot. Ils en tirent une huile qu'ils nomment huile do
raze, » (Bosc^.) C'est l'arabe)^! arz, nom qui s'applique au
pin et à divers autres arbres résineux. Le même natura-
^ Razi, Almansouriy man. déjà cité.
^ Razi , ihid.
3 Dieu d'hUt. nat. t. XII, p. 388.
r. ■
i '
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 191
liste dit que le suc résineux du pin, séché sur l'arbre en
masses jaunâtres, se nomme barras : n'y a-t-il pas là le
même mot arz == raze ?
En espagnol, alerce, venant aussi de 3^^! al-arz, est le
mélèze ou le cèdre.
Razzia ou mieux Razia. Portug. gazia, gazivd. C'est un
mot que nous avons emprunté depuis peu d'années à
l'arabe algérien iü^U ghâzîa (prononcé en Algérie razia) y
incursion militaire. Ce mot, donné par M. Cherbonneau\
manque dans Freytag et Richardson, aussi bien que H^yà
ghazwa, son congénère, qui a fait le portugais gazua,
(Voy. Dozy, Gloss, p, 275.)
R^ALGAft. Vieux franc, réagal, riagal, esp. rejalgar, ital.
risigallo. De l'arabe ^UJI ^^ rehdj al-ghâr, littéralement
foudre de caverne, nom que portait l'arsenic chez les Arabes
du Maghreb ^.
Rebec. Instrument de musique de la famille du violon.
Vieux franc, rehehe, esp. rahel, portug. rahel, rahil, arrahd,
raheca, reheca, ital. rtbeca, ribeba. De l'arabe c->Ly rabâb,
iuL»; rabâba, même signification ^ Il ne faut pas oublier
que la dernière consonne arabe mal entendue par l'oreille
est souvent altérée en passant dans les langues euro-
péennes. Quant au changement de â long en i, c'est une
exagération de ce qu'on nomme Yimalé (adoucissement de
a en e), laquelle est fréquente dans la péninsule Hispa-
nique.
^ Dict.fr.-arabe, au mot incursion , car razzia ne s'y trouve pas comme
mot français.
^ Voy. Dozy, Gloss, p. 35a.
^ «Un a'nezé récite-t-i[ des vers, il s'accompagne d'une espèce de gui-
tare appelée rébaba, seul instrument de musique possédé dans le désert.^)
( Voy. en Arabie, dans la collect. Smilh, t. XI, p. 82/1. )
Iî)'i DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQI K
IHtfH^ so nıüacİK* siiDlsaininent à nth (voy. cr mot) pour
(jinl soit possible ir\ voir \v pluriel c^^ rouhonh ou c^L;
n^ift, (jui avaient passé dans les traductions latines et par
là avaient pu s'introduire dans le langage pharinaceu-
ticpie. On sait que les pharniaropoles ont toujours affecté
d«» prendn» des mots étrangers, inconnus au vulgaire,
p;»ur désigner leurs drogues, et on peut en voir plusieurs
e\t»mples dans le présent travail. Le changement de b en
/> se montre également dans Tespagnol «rro/^e (qui est peut-
être la vraie origine de notre ripopé).
KiSQiK. IVut-élre est-ce abuser du droit de faire des
conjectures que de hasarder un rapprochement entre risque
et Tarabe ^^^ nzij. ("est pourtant ce que je veux tenter,
non sans espoir d amener le lecteur à incliner vers mon
sentiment.
Kisque est enespa{;nolnV^. portug. rUco, ital. rischio,
riifuv. bas lat. micus, rùngtis, etc. Comme forme, il n'y a
aucune dilHculté; tous ces mots s'accordent très-bien exté-
rieuivuient avec Tarabe nzq. Le diUicile est de faire con-
conler les sens. Voyons cependant. Rlzq est, d'après les
dictionnaires, «une portion, toute chose qui vous est
donnée (par Dieu) et dont vous tirez profit; tout ce qui
est nécessaire pour vivre'»; plus tard, «la solde des sol-
dats, les attributions en nature au\ otliciers^ », ce que nous
nommons aujourd'hui rations, ^^ém^ yjjj^t ar-rizq al-haş€m,
le bon risq, ce sont les biens inattendus, qui arrivent hors
de toute prévision et de tout effort^; nous dirions les
bonnes chances, comme dans ce passage des Merveilles de
Hnde^ : Dans un poisson qu'on vient d'acheter, on trouve
' Vov. Sacv, Chr98l. arabe, 1, -î-İt.
^ ^Ret» (]uas iuveoimus neque expectatas aec m computo relatai» neque
data opera acquisitas.*" (Frevüıg.)
^ 0OL4,*1 wsil^. mail, âe la coif. de M. Scketer, p. 75.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 195
une grosse perle , sur quoi un des assistants s'écrie : I*Xj5
iXxjtw Jt AMt AdL. ^ji^ «t c'est un risq, un don fortuit, que
Dieu envoie à Saïd ! » ce qui se traduirait fort bien par
c^ c'est une bonne chance pour Saïd.» Le qualificatif ^^)^
marzoûq, pourrait presque se rendre par notre expres-
sion populaire chançard.
Voyons maintenant le sens de notre risque. Risque n'est
pas absolument synonyme de péril, danger. Un exemple
de M. Littré, pris dans d'Aubigné, nous le montre dans
le sens de coup de main, tentative hasardeuse; presque par-
tout, il signifie hasard, chance, il est vrai d'ordinaire en
mauvaise part; cependant on dit fort bien : ç^Qui risque
de gagner risque de perdre»; courir le risque, tenter le
risque (dans Brantôme). Le portugais risco, l'espagnol
riesgo signifient de même hasard; a todo risco, a todo riesgo,
à tout hasard.
Bref, le mot arabe et le mot de nos langues convergent
vers une même idée de chance bonne ou mauvaise.
Si maintenant nous pouvions découvrir quelque forme
européenne munie de l'article arabe, l'assimilation que je
propose ne laisserait pas d'acquérir une certaine probabi-
lité. Or cette forme, elle existe dans l'espagnol arrisco,
dont le sens est identique à celui de risco et de riesgo, et
qui semble la copie exacte de l'arabe (y^îl ar-rizq. Un autre
mot espagnol, arriscador, semble dériver de ar-rizq pris'
dans son sens ordinaire; un arriscador est «celui qui ra-
masse les olives qui tombent», c'est-à-dire, à ce que je
pense, un homme pauvre qui recueille le fruit tombé
comme un risq, un don fortuit de la providence (?).
RisTE. Ancien nom d'une espèce de fil de chanvre, dans
le midi de la France. (Littré.) Ce terme de commerce pa-
raît être le persan AJC*!i; richteh, fil (de (^^xû; richten, filer),
i3.
y
\
106 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQIJK
mot irun usage gc^nëral. au xyii" siècle, dans tout rcni-
pirc ottoman.
RoB. Esp. rob, arrope, portug. robe, arrobe, ilal. rob,
robe. De l'arabe tj»; robb, sirop ou gelée de fruits. Ce
terme paraît être d'origine persane, rob par un seul b; les
Arabes auraient doublé cette lettre pour donner au mot
la forme trilitère ordinaire aux mots de leur langue.
Rock. En arabe ^^ rokh^ oiseau gigantesque dont il
est question dans les Mille et une Nuits, dans les anciennes
relations de voyages aux pays orientaux, dans Marco Polo,
qui l'appelle rue, et jusque dans la relation du voyage
de Magellan par Pigafetta. D'après M. de Saulcy, rokh se-
rait la dernière syllabe d'un mot assyrien nesrokh, aigle
tout-puissant, divinité primordiale de la théogonie assy-
rienne ^
M. Defrémery pense que du nom de l'oiseau rokh vient
celui du roc, pièce du jeu des échecs que nous appelons
la tour. (Voy. Roquer.)
Romaine. Instrument de pesage. Esp. et portug. ro-
mana. On disait autrefois un romman, et les Italiens ont
aussi le masculin romana. Dans le Quercy, on dit encore
indifféremment roumano (fém.) et roumô (masc). C'est
l'arabe iuLS^ romnulna, qui a le même sens. (Voy. Rocthor.)
Primitivement, rommâna ne désignait pas la balance ro-
maine même, mais seulement le poids mobile qui sert à
faire les pesées, pondus staterœ quo librantur alia, dit Frey-
tag. C'est encore le sens de l'italien romano, dans le Die-
^ Revue des detix Mondes, t. XX, p. lib'jj cité par M. Littré. En malais
r^3> rouq-roûq (que ie Dict. deTabbé Favre prononce rouwaq-i'oufvaq) dé-
signe un oiseau de proie. On ne peut douter que ce ne soit le même mot.
— M. Giuseppe Bianconi, de Bologne, dans ses éludes sur Tépiornis, a
recueilli toutes les traditions relatives au rock.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 197
tiomiaire d'Antonini, qui le définit ainsi : Qtœl contrapeso
che è inJUato nello stilo délia stadera.
Ce romano et le vieux français romman semblent indi-
quer qu'on a dit aussi en arabe ^jLï; rommân, sans le « a
final. Cette lettre n'est ici en effet que le ï d'unité; car
rommana, poids, n'est autre chose que fJH^ rommân, la
grenade, et l'assimilation est si naturelle que je suis fort
surpris d'être le premier à la proposer. On ne saurait jeter
les yeux sur une de ces vieilles romaines si employées na-
guère dans les campagnes , sans être frappé de la ressem-
blance de forme qui existait encore entre le poids mobile
et le fruit du grenadier.
Roquer. Ce terme du jeu des échecs vient de roc, an-
cien nom de la pièce appelée aujourd'hui tour, esp. et
portug. roque (d'où enrocar, roquer); ital. rocco; et tous
ces mots viennent de ^^ rokh, qui désigne la même pièce
chez les Arabes et les Persans. Quant à ^^ rokh, c'est, dit
d'Herbelot, un mot de la langue des anciens Persans, le-
quel signifie ç^ un vaillant homme qui cherche des aven-
tures de guerre, un preux, un chevalier errante» On a
proposé plusieurs autres étymologies qu'on trouvera indi-
quées dans la préface de l'excellent Traité du jeu des échecs
de M. de Basterot. Cet auteur explique ainsi le change-
ment de nom qu'a subi chez nous le roc des échecs : « Dans
les jeux fabriqués dans l'Inde, cette pièce était ordinaire-
ment représentée sous la forme d'un éléphant portant
une tour; peu à peu on supprima l'éléphant, et la tour
seule est restée pour représenter cette pièce; ces change-
ments successifs expliquent l'anomalie de faire représenter
par une tour une des pièces les plus actives du jeu ^. » Il
^ Biblioth, orient, au mot rohh^
^ P. 18 et 19.
198 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
est |)ossii)le iiiissi (|ue ro nom soit di^ seuleiuenl à la po-
si lion (les tours qui, uu début do la partie, occupent les
quatre coins de réclii([uier.
Rotin ou Rotang. Arbrisseau des Indes orientales dont
on fait les cannes appelées joncs ou rotins, les sièges des
chaises dites de canne, etc. Du malais ^js^^ rotan. La lettre
finale étant un n et non un t ng, c'est à tort qu'on écrit
rotang, ^ Les fruits du rotang zalacca (^L* fjs^) rôian sâlaq)
de Java, sont alimentaires.» (Bouillet, Dlct, des sciences,)
Roupie. Monnaie d'or ou d'argent. Du persan *aj^^
roüplya, mot d'origine hindoue.
RusMA. Préparation dépilatoire chez les Orientaux. Je
ne cite ce terme que pour corriger l'erreur des diction-
naires qui donnent pour étymologie un mot arabe, rusma,
trace. Sans m'arrêter à rechercher quel est ce mot rtisma,
je me contenterai de faire observer que notre rusma, pâte
dépilatoire, est une corruption du turc ^j^ khorozma,
qui n'est lui-même que la transcription du grec ;tpîo"/ùta,
onguent, fard, lat. ecclés. chrisma, dont nous avons fait
chrême, le saint chrême. Dans le commentaire d'Herm. Bar-
baro sur Dioscoride (liv. I", chap. li), on trouve ([uelques
mots sur l'espèce d'onguent appelé chrima ou chrisma^.
Sabaoth. Transcription, dans les traductions latines,
de l'hébreu nlN32 tsebaöth, pluriel de N3S tsabâ, armée :
Dem sabaoth , Dieu des armées.
Sabbat. C'est l'hébreu na^ chabbath, de la racine chahalh,
^ Dioscoridœ pharm. lih. Vllï , Slrasl). 1^)29, fol. ai verso.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
199
se reposer. Mais il nous est venu par le latin sabbatum,
qu'on trouve déjà chez les classiques (Ovide, Justin, etc.).
Sacre. Espèce de faucon. Esp. et portug. sacre. De
l'arabe Jûö «flgr, même sens. ^M, Diez, dit Engelmann,
donne à ce mot une origine latine ; il le considère comme
la traduction du grec iVpaÇ, tandis que les Arabes auraient
emprunté leur saqr aux langues romanes; mais comme il
est de fait que saqr, loin d'être un mot moderne et par-
ticulier au dialecte vulgaire, était déjà en usage parmi
les anciens Arabes du désert (cf. Le divan des Hodzailites,
p. 208), cette opinion est tout à fait erronée.» (^Gloss,
p. 338.)
Sadder. Livre religieux des Parsis ou Guèbres. Du
persan ;:> ôsj^a sad-der, les cent portes, de sad, cent, et der,
porte, chapitre du Zendavesla.
Safar. Deuxième mois de l'année musulmane; saphar,
dans les ouvrages du siècle dernier. En arabe yu© safar.
Safran. Esp. azafrano, portug. açafrâo, ital. zajferano.
On trouve, en vieux français, safleur, sajlor. De l'arabe-
persan ^jUi^) zayerân (avec l'article az-xaferân)^ même
sens. Le mot est dans Razi (man. déjà cité, p. 45 recto).
Safre ou Saffre. C'est aujourd'hui un oxyde de cobalt.
En espagnol, zafre est un oxyde de bismuth. Ces sub-
stances, employées Tune et l'autre dans la poterie ou la
cristallerie, ont pu être aisément confondues. L'oxyde de
cobalt, qui lui-même est d'un gris noirâtre, sert à faire
un verre bleu très-foncé, le smalt, lequel, réduit en
poudre très-fine, forme une substance colorante employée
dans les arts sous le nom diazur. C'est pourquoi plusieurs
1
ÏOO DICTIONNAIHK ÉTYMOLOGIQUE
é(\ iiiolo|;i.s((.'s (ircnt le mot mj'rc ilt* mpliirK Celu s'appli-
<|ii(Tail (lillicllciiicnt au za/ir <\s|)U{jnul qui dunne une eo-
luralion non pas hieue, mais jaune; et M. Dozy propose
(le rap|>rocher za/ir de farahe yu© şofr, cuivre jaune («o-
/Jv/, couleur jaune), <|ui a donné l'espagnol azojfar, laiton.
JNîutH^tre snjfrvy zafre et Titalien zajfcra sont-ils simj)Ie-
meiit l(î mot ^^J^) zajenm, safran, privé de sa linale^,
eounne dans le pluriel %iU^ zn'fljir. Les alchimistes appe-
laient safran de marx I ocrc! rou{j(» de fer; et le safran des
métaux rtait mw |)réparati()n pl)arma('euti(|ue oii entraient
du soufre et de Towdo (ranlimoinr.
Sagol'. Fécule extraite de la moelle du palmier sagus
(sa{j()ui<'r ou sajjoulier). C'est le nom malais de cet arbre,
^iMsnjrnu, (pii |)ousse spontanément dans l'archipel In-
di(M).
Sau^i E. Sorte de barcpie mi de navire. Du turc aJüLû
clifilqn,
Salamalec. C'est la salutation musulmane JuyU ^Um»
satâm \deilî, salut sur toi [salâm, salut ; 'ah, sur; ha, toi);
(Xdft ^UtM salâm 'aleikoum, salut sur vous, en s'adressant à
[»lusieurs personnes.
Salep. Substance alimentaire préparée avec les bulbes
d'orchis. Esp. salep, portug. salepo. Bocthor traduit salep
par <»J^ sahlab, et orchis par oJL^I c:>Lj nehât as-sahlah;
et Richardson donne c-J^ sahlah comme la plante orchis
elle-même. Ce mot arabe n'est pas dans Meninski ni dans
^ «Le saphyr est, comme dessus, une eau bien pure, mais parce qu^elle
a pusse par quelque minière de saphre, elle ticut un peu de la couleur et
teinture dudit saphre.*^ Bernard Palissy, Recepte vei*itable, p. öa de Tédit.
Cap (18/1/1).
^ Coininc chute de la finnlc comparez sehesie venant de ^U^a^ sebestân.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 201
Freytag, et quelques philologues le regardent comme une
corruption de c^^kS' tha'kb (prononcé saleb par les Persans
et les Turcs), qui signifie renard. En effet, Torchis porte
entre autres noms celui de <.^JjtiJI /<Aâ:^ khosa ath-thaleb,
testicules de renarde C'est de là, suivant l'opinion de
M. Dozy, que vient notre salep. (V. Gloss. p. 338.) Cette
expression pour désigner Torchis est, du reste, assez an-
cienne chez nous, car on la trouve dans un antidotaire en
vers latins, compris dans le man. n° 7068, ancien fonds
latin de la Bibl. nat. (p. 65), lequel est du xiif siècle :
Vulpis testiculus sopita cupidinis arma
Aptat et affectum Veneri . . . dat.
Il est même singulier que la locution ait été prise au
sens propre par des médecins du x\f et du xnf siècle,
qui recommandent vulpis testes avec ceux d'autres animalia
salacia comme aphrodisiaque^.
Sambac. Arbrisseau nommé aussi jasmin d'Arabie. ^ Dans
le climat de Paris, dit Bosc, où Ton en voit beaucoup, on
est oJ)ligé de le tenir dans Torangerie pendant Thiver . . .
On répand les fleurs du mogori sambac dans les apparte-
ments, sur les lits; on les mêle parmi le linge pour Tim-
prégner de son odeur qui passe pour être amie des nerfs
et du cerveau ... On en prépare une huile fort odorante
qu'on a anciennement débitéie sous le nom d'huile de jas-
min*. » Les naturalistes écrivent aussi sambach et zambach.
C'est l'arabe ^j-sy zanbaq, «oleum jasmini, jasminum al-
bum, lilium iris sambac» (dans Freytag).
^ Bocthor, ksatyrion, donne aussi uU53) (y*aÂ, khosa al-helb, testicules
de chien , ce qui est la traduction littérale du xMvoaôpyis de Dioscoride.
Dorvault (Officine, p. 4 06) dit qu^autrefois on tirait exclusivement le salep
de la Perse.
^ Voy. par exemple, Gaspare de los Reyes, Elysins campus, p. 53o.
' Dict. d'hist. nat. t. XXI, p. 288.
^ ,v
202 DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE
Sandal ou Santal. Esp. portug. ital. mmhilo. Malgré le
grec (TavrdXov^ il paraît probable (jue sandal el mndalo
qui ont un d et non un t sont venus par l'arabe J^XJuo
sandal, ou du moins ont subi son influence. Le mot est
(forigine indienne.
Sangiac. Division territoriale administrative , dans l'em-
pire ottoman. Du turc ^Usw sandjâq, étendard, particu-
lièrement celui qu'on porte à la suite des gouverneurs de
province, d'où la province elle-même.
Sansal. ^^ Ancien nom d'agents de banque ou de change;
dans le Midi, intermédiaire entre le vigneron et le mar-
chand. » (Littré.) M. Littré, en donnant ces définitions,
aurait pu faire remarquer que sansal est une simple va-
riante orthographique) de censal, courtier. (Voy. ce mot.)
Sapan ou Sappaîv. Arbre de teinture, plus connu sous
le nom de bois de Brésil {^Cœsalpinia sappan, de Linné).
C'est le malais ^x^ sapang, même sens.
Saphène. Nom de deux veines de la jambe. Esp. sajina,
portug. safoia (mots qui n'ont pas été relevés j)ar M. Dozy).
C'est l'arabe (jjjvjUm sajin ou (j^L# sâfin, même sens, lequel
pourrait bien être, comme l'indique Ambroise Paré, le
grec (Ta(pr{vtiSy visible, apparent, à cause de la situation
de ces veines.
Saragoüsti ou Sarangoüsti. Terme de marine. Mastic
pour recouvrir les coutures des bordages. Ce doit être le
persan JjJi^^jM sarangouchü, qui désigne un plat préparé
avec des morceaux de pâte pétris du bout des doigts^ (de
jw srti%tête, extrémité, et owûiCil angouclity doigt).
' Voy. Castell ou Mcninski.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 203
Sarbacane. t^La forme correcte est sqrbatane, qui se
trouve dans Balzac (xvif siècle). Le changement de sarr-
batane à sarbacane est dû sans doute à l'influence de canne
qu'on croyait y retrouver. » (Littré.) Esp. cehratana, cerba-
tana, zarbatana; portug. sarabatana, saravatana; ital. cer-
bottana, grec moderne ^apaSojàlva. De l'arabe ioUay zaba-
tâna, mot d'origine persane qui a le même sens^.
On peut supposer que le son emphatique du Id / a
amené l'intercalation d'un / devenu ensuite r et puis dé-
placé, donnant ainsi les formes successives zabaltana, za-
hartana, cehratana, cerbatana, sarahatana. Au coinmence-
ment du xvi® siècle, Pedro de Alcala écrit le mot arabe
par un r, zarbatana, comme M. Dozy en a fait la remarque^;
cette lettre s'était donc glissée dans le mot du dialecte parlé
en Espagne.
Satan. Mot hébreu , :çü satan, qui signifie ennemi, ad-
versaire, d'où le chef des anges rebelles (en arabe, ^Uajçû
chéitân). Ce mot n'est entré dans le latin que par la litté-
rature chrétienne.
Satin. Portug. setim. Il est assez remarquable que l'é-
quivalent de ce mot ne se trouve pas en espagnol. Mais y
manque-t-il réellement? Et ne serait-ce pas le terme se-
tuni, aceituni, que M. Dozy a relevé dans Clavijo comme
désignant une étolTe de fabrication chinoise? Le mot est
tombé en désuétude, peut-être par la nécessité d'éviter
une confusion avec aceitune, aceytuni, olivâtre, venant de
iji^) zeitoün, olive. Aceituni, étoffe, vient d'un adjectif
identique de forme, cjyîr^yJI az-zeitoûnî, mais dérivant ici
' On peut se demander si zahatâna a quelque rapport avec le malais
^jjjwsA,*»* soumpiian, qui a le même sens et qui paraît venir de oİun« soum-r
pit, étroit, d'où c>«AA^ megnonmpit , souffler dans une sarbacane.
* GI088. p. a 5 1 .
I
20Zİ DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
(lu nom (le la ville de Zeitoun, qui est la ville chinoise de
TseU'Tlioung, où se fabriquaient, dit M. Dozy, «des étoffes
damassées de velours et de satin qui avaient une très-
grande réputation et qui portaient le nom de zeitouni v
Bien que M. Dozy n'en suggère point la pensée, il ne
serait pas impossible que ce zeitouni, setuni, fût l'origine
du portugais setim et de notre satin (qu'on a essayé de
tirer du latin seta, soie de porc, par l'intermédiaire d'un
adjectif fictif, setinus). Le changement de ou en i est assez
fréquent pour ne faire ici aucune difficulté.
SciiEAT ou Sead. Etoilc de deuxième grandeur, jS de Pé-
gase. De l'arabe Js^L* said, qui signifie proprement
avant-bras. Voltaire écrit sheat : t^ Dès que la brillante
étoile sheat sera sur l'horizon. » [Zadig, ch. xiii ^)
ScHEVA. Terme de grammaire hébraïque , sorte d*e muet.
Transcription de l'hébreu xio chevà, qu'on rattache à une
racine dont le sens est vain, nul.
ScHiBBOLETH. Trauscriptiou de l'hébreu rh^p chibboleth,
qui signifie proprement épi (correspondant à l'arabe xLJum
sounboula). Le Livre des Juges, ch. xii, raconte que les
gens de Galaad, poursuivant les, fuyards de la tribu
d'Ephraïm, reconnaissaient leshommes de cette tribu à cela
qu'ils ne pouvaient prononcer lecA de chibboleth, qu'ils ren-
daient par un s : R Interrogabant eum : Die ergo scibbo-
leth . , . Qui respondebat sibboleth . . . Statimque appre-
hensum jugulabant. » C'est ainsi que, durant le massacre
des Vêpres siciliennes , les Français trahissaient leur natio-
nalité par la difficulté de prononcer correctement le mot
ciceri. Par allusion à l'aventure des Ephraïmites, le mot
^ Voll. (Euvr. compL édit. Lahiire (1860), t. XV, p. 45.
I
^ ,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.
205
schibboleth a pris le sens de dijficuhé insurmontable, épreuve
concluante,
ScHiiTE. Sectateur d'Aii. De l'arabe ^j-çû chiyat, adjectif
formé de »ju^ chiyaa, secte, en général, et plus particu-
lièrement secte des Schiites.
SiÉBESTE. Fruit du sébestier, arbre d'Egypte et de
l'Inde. Il était naguère d'un grand usage en pharmacie.
Les Grecs le connaissaient sous le nom de fiv^ov : rx Sebesten
vulgo officinis, Arabicam appellationem magis quara Grae-
cam (myxa, rà fiv^a) retinere malentibus», dit J. Bau-
hin ^ C'est en effet l'arabe ^Luh^ sebestân.
Sébile. On a proposé l'arabe-persan Jiu) zebbïl ou Juyxy
zenbïl, qui signifie une corbeille de feuilles de palmier,
une bourse de cuir, un panier d'osier, de sparte, une boîte
à mettre les aiguilles , etc. (en mal. Ju^wsowmiow/, corbillon).
Secacul ou SECCàCHUL. Sorte de panais: ç^Ses racines
et ses graines , qui diffèrent peu de celles du panais cul-
tivé, sont réputées, chez les Arabes^ comme propres à aug-
menter leurs facultés prolifiques ^. » C'est l'arabe JïUûm;
cliaqdqouly que Sprengel appelle Tordylium secacul, et Bosc
Pastinaca dissecta.
Séide. Nom commun, vient de Séide, nom propre, per-
sonnage de la tragédie de Mahomet de Voltaire, lequel a
été pris pour type d'un serviteur dont le dévouement va
jusqu'au fanatisme et au crime. Séide, suivant la remarque
de M. Defrémery^, ne vient pas de «>Ju« seyid, seigneur,
' Hùtor. plant, univers» t. 1", p. 198.
^ Dict. dhist. nat. de Détervilie, t. XXIV, p. /1/17.
"* Journ. asiat. août 1867, p. 187.
20(; UICTIONNAIUK ÉTYMOLOrMQLK
(|iii a donin» cld, mais de Js?) -^'V/, nom <riiii affranchi do
Mahomet.
Séla.n ou Sélam. Bouquet de fleurs dont l'arranjjement
forme un lanjjage muet. De l'arabe ^/t5A^ salâm, salut,
mot qui commence la formule de salutation musulmane.
(Voy. Salamalec.)
Séné. Arbuste dTEgyple, d'Arabie, de Syrie. Ksp. son,
sena, senes, portug. sene, senne, ital. senn. De Tarabe Luw
senâ. Dans le commerce, on distinguait |)lusieurs sortes de
séné, telles que le saïdi 4^4>yuup ^du Saïd), le gébéli J^xa^
(de montagne), le bélédi ^^OsAj (du pays égyptien), aussi
nommé bahrouyi (S^y^ (du Nil), le hedjazi çsj^. (du
Hedjaz), aussi nommé séné de la Mecque, etc.
Sépuiroth. Terme de la cabale, désignant certaines
perfections de l'essence divine. Transcription de l'hébreu
nliDC^ chejirôth, pluriel de c/iç/èr, beauté , splendeur, de la
racine nç^ chafar, briller, plaire (en arabe yu* safar).
Sequin. Esp. cequi, portug. sequitn, ital. zeccliino. C'est
de l'italien que sont venues les autres formes romanes, et
zecchino vient de zecca, atelier monétaire, en esj)agnol seca ,
mot pris de l'arabe iC5C*« sikka, coin à frapper la mon-
naie. La Fabrica ling. arab. traduit même l'italien zecca par
a5Cw sikka. Le sequin lui-même ne porte pas ce nom au
Levant; maissiMa se dit de la monnaie en général. (Voy.
Bocthor h monnaie.)
Sérail. Esp. serralh, portug. serrallio, ital. sarraglio.
On disait aussi chez nous autrefois serrail ou sarrail,
comme pour raj)porter le mot au verbe serrer, mettre en
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 207
sûreté. C'est le persan ^^Lu* serai, palais, demeure royale,
la cour.
Séraphin. Le latin ecclésiastique seraphim, d'où nous
avons pris ce mot , est la transcription de l'hébreu D'^D'nfer
serajim, plur. de »j'it? saraf, anges du feu, de la racine
saraf, brûler, être en feu*
Sérasquier ou Séraskier. Chef militaire en Turquie. Le
moi SjéàS- ym serasker, est formé du persan ym ser, tête,
chef, et de l'arabe jÎCm^ 'asker, armée. Les Turcs font tou-
jours sentir un i très-bref après la consonne d) h.
Serdar. Chef militaire chez les Turcs et les Persans.
Du persan ^I^v*»* serdâr, qui est formé de jm ser, tête , et
^i:> dur, qui possède (du verbe (j^b dâchten, avoir), ce-
lui qui tient la tête , qui est à la tête.
Sesban ou Sesbane. Genre de iégumineuse dont le nom
a été pris d'une espèce égyptienne, en arabe (jL.^*,»m
seisebân, mot d'origine persane. Dans Richardson, sisabân
est, à tort probablement, la quintefeuille ou potentille,
plante de la famille des rosacées.
SiAMANG. Singe anthropomorphe, connu dans les forêls
de Sumatra. Du malais ffL^ siâmang.
Simoun ou Semoun. De l'arabe ^^çw semoûm, vent brû-
lant de l'Afrique, ainsi nommé de la racine jpw samm, em-
poisonner, t^ C'est un coup de simoun qui nous arrive. Con-
fortablement peletonnés sur nos banquettes , nous sommes
à l'abri des dangers du fameux vent-poison si redouté des
caravanes. » (Guill. Lejean ^)
^ ly Alexandrie à Souakin, ( Tour du monde , a* sem. 1 860 , p. 9^. )
.t
208 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
SiROC OU Sirocco. Venl du sud-est. Provençal siroc, cys-
siroc, issatot, catal. xaloc, esp. siroco, jaloque, œalofiue,
xirque, portug. xaroco, îtal. scirocco, scilocco. Dans l'édi-
tion de Marco Polo publiée par la Société de géographie,
on trouve ysehc: ç^El ala six jornée por yseloc por mon-
tagnes e por valésîî (p. 176); dans celle de Pauthier,
siehc et sdoc.
Tous ces mots viennent de l'arabe (^y^ charq, orient;
et cette dérivation n'est pas aussi difficile à comprendre
qu'elle le paraît au premier abord. Remarquons en effet
que les mots arabes de forme analogue à cJuirq éprouvent
d'ordinaire, lorsqu'ils passent dans les langues romanes,
un changement qui consiste dans l'introduction d'une
voyelle entre les deux consonnes finales, et l'accent tonique
se trouve fréquemment transporté sur cette voyelle adven-
tice ^ Ainsi os«w semt devient zénith, Uù\ rtw/" devient énif,
bJ^ hedjra se transforme en hégire, jj3 tibr en tiher, tibar,
julô tabl en atahal, timbale, (.^^Joâİ] al-qoutb en alchitot, ^JM^
al'habs en alhûbos, etc. De la même manière, (^J^ charq
deviendra charaCj cherac, avec l'accent sur la finale; et
comme la consonne ^ q tend toujours à assourdir la
voyelle qui la précède, nous aurons naturellement cliaroc,
cheroc, d'où xaroco, siroc, siroco, scirocco, et par le chan-
gement si commun de r en /, xaloc, jaloque^ scilocco.
Parmi les formes précédemment citées , trois ont gardé
la marque de l'article: eyssiroc, issalot, yseloc =(^^\ ech-
charq. La forme espagnole xirque paraît venir de l'adjectif
ii,Jki charqi, oriental, employé par les Arabes dans le sens
de sirocco, et auquel Engelmann, sans autre explication,
rattache tous les termes ci-dessus notés.
A côté dé iJit charqî, l'arabe moderne présente dl^Xu
^ Dans les langues hispaniques, souvent Tadjonction de )a voyelle ne dé-
place pas Tacccnt; ainsi y»aİJ\ ol-qasr, château fort, deyieni alcàzar, yë
tamr, dalle, devient tdmaras, etc.
' *■
V
/
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 209
chelouk^ ou ^ij^JU chelouq^, M. Dozy^ pense que ce n'est là
rien autre que le mot européen repris par les Arabes qui
n'avaient garde d'y reconnaître leur charqi. Peut-être aussi
l'ont-ils confondu avec leur (^^Ji» chouroûq, lever du soleil,
car en arabe comme dans nos langues, r et / permutent
volontiers ^.
Sirop. Vieux français essyrot {^xiif siècle), ysserop (xv**
siècle), provenç. eissarop, issarop, yssarop, esp. xarabe,
axarabe, axarave, axarope, jarah, jarope, portug. xarope
(^mrrapa, zurappa, vin qui a perdu sa force^), ilal. siroppo,
sciroppo, sciloppo, bas lat. syrupus, siruppus, sciruppus. De
l'arabe vlj*^ charâb , boisson, vin, café, venant du verbe
oyû charib, boire. On voit qu'un grand nombre des formes
citées ont conservé l'article {ach-charâb); plusieurs ont pu
être faites sur c^^yJl ach-charoûb, boisson.
Le mot arabe charâb a aussi signifié s^irop, comme on
peut le voir par les dérivés jLmİ chambï, « syruporum ven-
ditor », jUIyi charâbàd ^, ^ qui syrupos conficit aut ven-
dit. ?? (Freytag.) Voy. aussi Dozy, Gloss, p. 218.
Smala ou Zmala. Ce mot nous est venu d'Algérie; c'est
l'arabe iU*y azmala ou »Xa^ zamala (prononcé zmala par les
Algériens), qui signifie la famille et un chef et son mobilier,
venant de la racine Juo\ zamal, porter. De cette même ra-
cine est/venu iU^tylI az-zâmila, qui a donné l'espagnol ace-
mila, bête de somme, en portugais azemela, azimela, aze-
mêla, azemala,
' Dans Bocthor.
^ Dans la Fabrica ling. arah. qui donne J*-i vento onentale, eurus , et
^^-Lï êcirocco, euronotus.
^ GI088. p. 356.
» Cornpar. ^^ = ^, ^^ = Ai, ^^ = jJU, öjS = olAs, ele.
^ Surappa , zurappa manquent dans le Gloss. de M. Dozy.
^ Pharmacien , dans Bocthor, au mot spatule.
1/1
210 DICTtOxNiNAlRE ÉTYMOLOGIQIJK
Soda. Ancien terme de médecinis violent mal de tète.
De l'arabe fï*>^-» soda, même sens, qui se rattache à ^^x^
sada, fendre en deux.
Sofa ou Sopha. Portug. sofa. De l'arabe HJl^o sojfn,
même sens, dans Bocthor et dans Cherbonneau, scamnum
discubitorium dans Freytag, et aussi le siéjre de h selle.
Solive. Ce terme de charpenterie, dont l'origine ne pa-
raît se rattacher ni au latin ni aux langues du même
groupe, offre une grande analogie de son et de sens avec
l'arabe <-aI»« scdah, salib, arbre d'une longueur notable,
et <--Hi^ sabh, arbre dépouillé de branches. Est-ce une
pure coïncidence? Rappelons que l'art du charpentier a
emprunté un certain nombre de mots à la langue arabe.
SoPHi. ç^Le nom de sophi donné aux souverains de la
Perse, pendant les xvf et xvif siècles, dit M. Defrémery\
doit son origine à ^^yuo şefem, adjectif relatif ou patrony-
mique, dérivé du nom du cheikh Séfi, sixième ancêtre du
chah Ismaïl, fondateur de la dynastie des Séjis ou mieux
Séfévis. » On a dit sophi sans doute par confusion avec le
terme souji, ci-après.
SouFi. Transcription de l'arabe ^j^ souji, sage, reli-
gieux, qu'on veut tirer de ô^ souf, laine, les soufis étant
tenus de porter des vêtements de laine et non de soie;
d'autres disent du grec 0-0(^6$, sage.
Sourate. Verset du Coran. De l'arabe H^y^ soûra, ^vo-
noncé .sowrr/Horsque le mot est en connexion avec celui
qui suit.
^ Journ. asiat. août 1867, p. i85.
I
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE.^ 211
Spahi. Du persan jfL-w 5^?«/«, cavalier, soldat. C'est le
même mot que cipaye.
Sucre. Le sucre vient originairement de l'Inde, du
Bengale, suivant l'opinion du géographe Karl Ritter; son
nom est en sanscrit fflrÂ:am, primitivement grrtmsrfesaifc,
de la racine çri, briser. De là le mot est passé dans toutes
les langues. Les Grecs en ont fait (Tobıyjıpov^ que les Latins
ont transcrit saccharum. Les Arabes ont changé le premier
a Gü OU, et ont dit JIm soukkar. Ce changement se montre
également dans les langues modernes de l'Europe : ital.
zucchero, anglais sugar, allemand zukker, holland. suiker,
danois zukker, hongrois tzukur, polonais sukier, etc. L'espa-
gnol azucar et le portugais açucar, assucor, viennent di-
rectement de l'arabe , comme le montre la syllabe initiale
qui représente l'article as pour ai Quant aux autres formes
européennes, y compris notre mot sucre ^ je pencherais à
croire qu'elles viennent de l'italien , et celui-ci a dû subir
l'influence de l'arabe. N'oublions pas que le sucre n'a été
vraiment connu en Europe que vers l'époque des croisades ,
et cela par l'intermédiaire des Arabes. Au xii' siècle, Gé-
rard de Crémone, traduisant YAlmansouri de Razi, ne se
sert point du terme latin saccharum; il traduit Sm* soukkar
par zuccarum, et ^^^Ua*. djoulendjoubm, miel de roses,
par zuccarum rosatum, Zuccliero paraît être une combinaison
du mot latin et du mot arabe.
M. Littré rattache à sucre le terme sucrion ou soucriUon,
espèce d'orge , oubliant qu'au mot escourgeon (autre variété
d'orge) il a donné, comme formes congénères, le normand
sugregeon et les formes wallonnes soucrion, soucorion, sa-
couran, socoran, en même temps que le bas latin scano.
Evidemment, tout cela n'a aucun rapport avec sucre,
.l'ignore quelle est la vraie étymologie et s'il y a quelque
l/j.
. 1
212
DICTIONNAIRE KTYMOLOGIQl'K
H
rapport plus ou moins éloigné cnlre ces mots et l'arabe
yjjcSi chair, orge [en héhvcu^n'i'i^p yU^^^fp seorah^seorlm,
venant de saar, poil (barbe des épis)]^
ScLTAN. Esp. soldan, portug. soiddo, ital. sotdano^ sul-
tana, vieux franc, soudan. C'est l'arabe ^lkX»« sonltân, Qm\w\
à Soudan, nom d'une région de l'Afrique, il vient de
yt:>^ Soudan, les nègres africains (de :>ym\ asouad, plur.
soûd, noir.)
Sumac. Esp. zumaque, portug. summagre, ital. sommaco;
en français, on trouve aussi sumack et sommac et même
sommail dans un document de 1669^. C'est l'arabe (^^
soummnq, même sens. Le sumac, cultivé particulièrement
en Espagne pour les usages de la corroirie , produit des
•baies qu'on employait autrefois à l'assaisonnement des
viandes. Cet usage existe encore en Egypte, car, dans un
almanach du Caire pour l'année laSo (i835-i836 de
J. C), je lis cette prescription des médecins, qu'il ne faut
pas au printemps assaisonner les mets au vinaigre, au
verjus ni au sumac, ^UvJI^ Tf^^ *^^ ^^ '^' ^^ ^^^ ^"l^~
pose que cet assaisonnement convient aux autres saisons
de l'année. Razidit: ff«>o(.tJ ^t^ {J^*^ J^l^ ö'^^ ^^^ sumac
resserre le ventre, prépare l'estomac^.??
Sümbül, t^ Plante ombellifère de la Perse, d'espèce in-
^ On peut citer, à titre de curiosité, l'explication donnée par Jean Lie-
bault,dan8 la Maison i^stique, écrite au xsf siècle: «Secourgcon est une
espèce de blé d'un grain fort maigre, ridé et chélif, semblable aucunement
à l'orge, qu'on n'a accoustumé de semer en France, sinon en temps de fa-
mine, encores es pays et contrées stériles et bien maigres, pour assoupir la
faim des povres gens, plustost que pour les nourrir, aussi est-il dit des
Français secourgeon, quasi des mots latins mccursus gmlimn^ secours (l(»s
gens.îî (Liv. V, ch. x?ii, p. G/İ3.)
^ Dans Liltré , Dicl.
^ Man. d('jà cilé, fol. 5o verso.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 213
connue, dont on extrait une résine médicinale.» (Littré.)
L'arabe-persan JuJUm sounboul désigne une espèce de la-
vande (spica Nardus) qu'on trouve dans l'Inde et qui fournit
le nard indien des pharmaciens. Razi donne le sounboul
comme excellent pour l'estomac et le foie^
SüMPiT. Poisson du genre centrisque, qui habite la mer
des Indes. Du malais oJuw soumpit, étroit. Ces poissons
en effet sont caractérisés par un museau très-allongé et un
corps très-déprimé. Le Dictionnaire malais de l'abbé Favre
ne donne pas soumpit comme nom d'un poisson, mais seule-
ment sumpit-sumpity espèce de coquillage.
Sunnite. Musulman sectateur de la tradition. En arabe,
^^ sounni, adjectif formé sur İüLm sounna, règle, loi, re-
cueil des paroles et actes de Mahomet, formant pour les
Sunnites un supplément au Coran.
Tabaschir ou Tabaxir. Concrétions siliceuses qui se for-
ment aux nœuds d'une espèce de bambou, et qui étaient
autrefois employées en médecine. C'est l'arabe y*A^^ ta-
hâchir, même sens. Ce mot signifie aussi craie, chaux,
plâtre, et il s'est appliqué autrefois spécialement à l'ivoire
calciné; nos alchimistes le prenaient en ce sens : çç Tabai-
sir arabice est spodiumw, dit Martin Ruland^.
Tabis. Sorte d'étoffe de soie. Esp. portug. et ital. tabi.
De l'arabe jUft 'attâbi, dont la première syllabe, prise sans
doute pour l'article [at, au lieu de al, devant ^), est tom-
bée dans toutes les langues romanes, mais se retrouve
' Man. déjà cité, fol. 5o reclo.
^ Lexicon alchemiœ, p. /i6ı.
'2\U DICTIONNAIUK ÉTYMOLOGIQUE
dans le bas latin attabi. Quant à Tarabe 'aitâhl, c'était
le nom d'un quartier de Bagdad où se fabriquait cette
étoffe ^ et ce nom venait du prince Attab, arrière pelit-fils
d'Omey-ya^.
Taffetas. C'est sans doute le persan aajü taftah ou ief-
teh, même signification, comme l'indiquait, il y a près de
deux cents ans, le P. Ange de Saint-Joseph^; à moins que
ce ne soit une simple onomatopée, reproduisant le bruit
.produit par le taffetas quand on l'agite [taf taf)'^.
Talc. Esp. talco, talque, portug. talco. En arabe, ^^Ak
talq. Je ne sais qui avait proposé l'étymologie allemande
ta^, suif, qu'on trouve mentionnée par Léman (D<c/. d'hist.
naU t. XXXII , p. 378). Le mot ^jJJö se rencontre dans l'al-
chimie de Géber, notamment au chapitre vu du H'' livre.
t^Talcum, vox esse Arabica creditur, significans stellulas
micantesw, dit Martin Ruland^. J'ignore à ([uelle expres-
sion arabe cette explication peut faire allusion.
Talisman. C'est l'arabe xwJJô ielesm ou telsam, qui re-
présente le grec réXecriÀOL^ initiation, mystère.
Talmüd. Grand ouvrage qui contient un recueil des lois,
traditions, coutumes des Juifs. En héhreu , l^v:)\ri talmoud ,
instruction, du verbe lüb lamad, apprendre, {orme pi h.
l^b Ummad, enseigner.
Tamarin. Esp. et portug. tamarindo, ilal. tamarindl; Ma-
' Defrémery, Joum. a»iat. janvier 1869 , p. 9A.
- Dozy, GI088, p. 343,
^ Clavis Gazophyl. p. 6.
* Voy. Francisque Michel, apud Defrémery, Mémoires d'hist. orientale,
p. 2l3.
^ Lexic. akhewiw, p. /162.
DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE.
215
ibiole et les anciens botanistes Tappellent tamarindi Dans
un passage de Marco Polo cité par M. Littré, on lit tama-
rand'i: «Si donnent aux marcheans à faire et à boire une
chose qui a nom tamarandi, qui leur fait aller hors ce
qu'ils ont au ventre. » En effet, le tamarin ou fruit du ta-
marinier a été souvent employé pour faire avec la casse
un liquide laxatif ^ C'est l'arbre ^JsJUft uf tomr hindi, datte
indienne. Le tamaiinier n'est pas un dattier et n'offre au-
cune ressemblance avec un arbre de cette espèce; mais
son fruit est une gousse qu'on a pu comparer à la datte.
Le mot tamr, datte, se retrouve dans l'espagnol tamaras,
trochot de dattes.
Tambour. Esp. tambar, alamhor, portug. Uimhor, ital.
Uimburo. On disait autrefois tahour ou tabur (comme aussi
labourm au lieu de tambouriny, M. Dozy repousse Téty-
mologie arabe ^^jjJô tonhoûr, proposée par Engelmann:
ce mot, au moyen âge^ désignait, dit-il, une espèce de
lyre; et si les Barbaresques ont aujourd'hui un grand tam-
bour appelé par eux atambor, c'est qu'ils l'ont emprunté
aux Espagnols^. Niebuhr dit en effet que, chez les Arabes,
tambura est le nota générique commun à tous les instru-
ments à cordes. Mais il convient de remarquer que ces ins-
truments à cordes ne sont pas sans analogie avec les tam-
bours et les timbales , car ils sont d'ordinaire formés d'un
corps creux sur lequel est tendue une peau. Niebuhr en
décrit quatre ou cinq de ce genre ^.
Sans combattre l'opinion de M. Dozy, on peut faire
observer que le persan a un autre mot wuj tabir, dont le
' ^J^IaJI J.f«ws> c^OsJLA ^ le tamann relâche le ventre, dilRazi. (Man. déjà
cité, fol. 5i verso.)
- Les formes labour, tahourin existent encore en anglais, où l'on trouve
aussi tabret et tabouret.
^ (#/o«s. p. 37A, SyT).
' Voij. rn Arabie, éd. Sinilli, p. 219.
216 DICTIOiNNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
st'iıs est bien lambouv, timbale^, et (jui est ussuréuient iden-
ti(jiie il notre Uibur, tabouv (on sait avec quelle facilité t et
n [ou) se remplacent). Est-ce le persan qui est passé au
français ou le français qui a pénétré en Orient? Tabur est
l)ien ancien dans notre lanfjue, puiscpi'on le trouve déjà
dans la chanson de Roland, qui est du \f siècle; mais il
est bien ancien aussi en persan, puisqu'il se lit dans le
Clinli-nameh, dont l'auteur Firdouci est mort en l'an 1020:
Jbu JO^y cr^ü'^) hy^{Chrest.Schmnm. deVullers,p. 58,
vers Aai ).
Les formes tambour, yyi^ tonbour, sont certainement
des altérations de labour, yf^ tabir. Le persan a la voyelle
ou dans dl;^ taboûrâk, tambourin, lequel est, suivant
toute vraisemblance, un diminutif de ^^^J taboûr, dans le-
(piel s'est glissé fautivement un \ à, (Compar. wîUaJ et d)^ ;
voy. au mot Lilas.)
Ta.ndour. Sorte d'instrument de chauffage formé d'un
réchaud qui est caché sous une table recouverte d'un tapis.
C'est la prononciation turque du mot arabe-persan ^yks
/rt/iwoûr^ fourneau portatif,four.(Voy. Athanoh.) Le réchaud
ou brasero du tandour s'appelle aujourd'hui, à Gonstanti-
nople, le mangal, ce qui représente le ^^UJL* fnanqâldjiq
de Meninski.
Tanzimat. «On nomme ainsi l'ensemble des réformes
(jui découlent du hatti-chérif donné en 1889 parle sultan
Abdul-Medjid pour réorganiser l'administration, w (Douil-
let, Scimc.) De l'arabe eolâJö tandhlm, mettre en ordre,
dont les Turcs ont fait owJâJu tanzîmat,
Taraxaciïm ou Tauaxacom. Nom attribué par les anciens
^ Riclianlson, Dict.; GazophjL ling. Vers.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 217
botanistes au pissenlit ou à la chicorée sauvage, d'où la
famille des taraxacées. On lui a cherché une étymologie
grecque : Tapafi^, trouble, âxéofiai, guérir, c'est-à-dire
plante calmante, ce qui n'a aucune raison d'être; d'autres
disent de rolpa^is et de ox)/, pointe, à cause de l'inéga-
lité des laciniures des feuilles. (Léman ^) Ce qu'il y a de
sûr, c'est que le mot (qui du reste ne figure ni dans
les dictionnaires grecs ni dans les dictionnaires latins) se
rencontre chez les écrivains orientaux. Freytag ne l'a point
relevé, mais il est dans Richardson, ^<lAôi>^, que ce
lexicographe transcrit tarkhashkûn et traduit ç^ wild endive ».
J'ai vainement cherché ce ^yLùJfc^ dans la longue liste
de drogues et de médicaments qui termine le grand ou-
vrage médical d'Al-Hoceini (man. sup. pers. n'^SSg); mais
dans Razi on lit : jJbt iot ^! Ljol^I JüU ^^ytÛ^aJl ^Letara-
chaqoûq est semblable à la chicorée, mais plus efficace^, w
Evidemment il faut lire ^yLÛ^ld tarachaqoûn , et traduire
pissenlit ou bien chicorée sauvage. Dans la Synonymie arabo-
latine de Gérard de Crémone on lit aussi « Tarasacon, species
cicorei^.» Il ne faut pas oublier que Razi écrivait au
x' siècle. Le tarnxacon fait l'objet d'un chapitre dans l'Avi-
cenne latin de Baie (édit. de i563, p. Sia), mais cet
article et une douzaine d'autres en tête de la lettre T,
manquent dans l'édition arabe de Rome.
Tarbouch. Sorte de bonnet rouge de fabrique tuni-
sienne. Transcription de l'arabe ^yi^ tarbouch, qui est
peut-être une altération du persan \Jiy^y^ serpoüch, couvre-
chef, de ykki ser, tête , et de ^«yjUi^ poûchïden, couvrir.
• Dict. (fhisL nat. t. XXXII, p. /16/4.
^ Man. déjà cite, foi. hi verso.
^ La leçon (j^JLi^â.^ , (|ui est assurcmcnt la meilleure, se lit dans le glos-
saire d'Ibn al-Harlirlia sur Touvrage de Razi. (Voy. Dozy, Gkfss. p. 166, au
mol idmiron.)
V
< J
\
Î2I<S DICTIONNAIRE KTKMOLOGlQUfc:
Tare. Es|). portiiy. ilal. et [»rovonç. tara: on Irouvc
fiussi dans Fancien espagnol alara. C'est ïùraheH^Ja tar-
ha, venant du verbe ^Jo tarah, rejeter. La tare est c^la
partie des marchandises que Ton rejette, c'est-à-dire les
barils, pots, etc.; le poids de ces barils, etc. que l'on dé-
duit quand on pèse les marchandises.» (Dozy, Gloss,
|). 3i3.) Un autre mot espagnol merma, .qui a la môme
signification, diminution, déchet, vient du verbe ^^^ rama,
jeter, étymologie, dit M. Dozy, qui conlirme celle de tare.
L'espagnol mermar, éprouver un déchet, a passé dans cer-
tains dialectes de nos provinces méridionales; dans le
Quercy, merma ou berma signifie diminuer, décroître.
Targe. Il est admis que la forme espagnole et portu-
gaise adarga, adaraca vient directement de l'arabe m^^\
ad'daraca, bouclier^; mais on\ittribue à targe et à l'italien
targa une origine germanique.
Tartre. Esp. portug. ital. tartaro, lat. des alchim. tar-
tarum; de l'arabe-persan ^^^, (S^)^ dourd, dourdi, sédi-
ment, dépôt, lie de l'huile, lie du vin, tartre. L'arabe :>^:>
dnrad se dit aussi du tartre ou de la carie des dents:
l'adjectif :>y:>\ adrad s'applique à celui qui a les dents ca-
riées. Le mot nous est venu par les alchimistes, ce qui
explique son altération. On peut en voir de bien plus ex-
traordinaires au mot Alchimie. M. Littré cite un passage
du Glossaire de Simon de Gênes où il est dit: ç^ Tartar,
arabice tartarum. »jJô^ tartir, qui est dans Bocthor, et
figure aussi dans la Fabr. ling. arab. manque dans Freytag
et Richardson. Le Gazophyl. ling. Pers. écrit ^-ôy tartlr.
M. Dozy n'a pas noté tartaro dans son Glossaire.
Tarif. Esp. et portug. tarifa, ital. tarifa. Le mot est
^ Voy. EngeJman, Ghss. p. Ai.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 219
traduit dans Bocthor par sjujxs tarif, qui est le nom d'ac-
tion du verbe ôji 'arraj, faire connaître, publier. C'est
là l'étymologie, indiquée déjà par le P. Ange de Saint-
Joseph ( 168 4) ^
Tasse. Esp. taza, portug. taça, ital. tazza. De l'arabe
JİJö tass, »ZJa tassa, qu'on rapporte au persan ovm^* tast,
coupe.
Téréiniabin ou Tringibin. Manne liquide de Perse. Dor-
vault [Oleine) écrit terniabin: on trouve aussi trunjibin, té-
renjuhin, thérenjahin , et même trangebris^. C'est l'arabe
^jKKsfji terendjoubïn , qui est le persan ^jxjSôjs terengoubln.
Celui-ci est formé de (^^jh^' engoubïn, miel, et de y ter,
dont le sens reste douteux pour moi; ce pourrait être
l'adjectif qui signifie humide, juteux.
Une autre manne de Perse porte le nom de ^a^IjS
gezengoubïn, miel du ^ gez, le gez (prononcez guez), es-
pèce de tamarix, étant l'arbre qui la produit^. Par ana-
logie on pourrait croire que y ter est le nom de l'arbre
qui donne le tringibin. Mais les dictionnaires n'ont rien
de pareil, et il ne saurait être ici question du ^b târ,
sorte de palmier qui produit la liqueur enivrante nommée
tari f^^b (le toddy des Anglais)^; car cet arbre ne produit
pas de manne, et Garcias dit que le trunjibin qu'il a vu
* Clavis Gazophyl. p. 7.
2 Dictionn. de DéterviUe, an mot agul. On peut voir eocore surie teren-
(Ijabin une note de M. Defrémery. (Mémoires d'hisL orientale^ p. 385-386.)
^ Cet arbre porte en arabe le nom de *U^ tourfâ , dont les Espagnols
ont fait alarfa. Razi dit que de ses racines se tire le sikendjoubin , J^ (^t^
^j^. ^ Cm^M fXto] ^J* (fol. /19 recto). Ce n^est pas là une manne, mais une
liqueur (oxymel), de clL« sik, vinaigre.
* On lirait autrefois du tari une espèce de sucre nommé jagre, mot qui
parait une altération du persan Jut chekei\ sucre.
</
^
«•■n
2^0 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE
t'i|)|)orh'r à Bassora viont sur de petits huissoiis épineux
assez semblables à nos genêts.
TiiL'BA.v. Etoile (le troisième grandeur dans la constel-
lation (lu Dragon. C'est l'arabe ^Ljù thoubân, dragon.
TiBER. Poudre d'or, dans le commerce africain. Les
voyageurs écrivent auSvsi tibbar, atlbar, rtle tîbbar ou l'or pur
(lu Sennaar w, (»crit Bruce ^ C'est l'arabe ^ tibr, même sens.
La région africaine (|ue nous nommons Côte d'Or est ap-
pelé(î par les Arabes jsîJï ^^ belâd at-tibr, pays de la
|)Oudre d or.
Timbale. Esp. iimbcd, atambal, atabal, portug. timbale,
atabale, ital. timbaïlo, taballo. De l'arabe Ju^ tabl, avec
l'article at-tabl, sorte de tambour. Il s'est glissé un m avant
le b, comme dans tabour devenu tambour. Il est vraisem-
blable du reste que les formes timbale, timbal, timbaïlo,
ont subi l'influence du latin tympanum (^rvfÂiravovy Tabl
est d'origine persane. On .trouve un pluriel grec Ta'êaXa,.
«tambour, timbale dont les Parthes se servaient à la
guerre ^. v
TiNCAL ou TiNKAL. Borax brut. Esp. atincar, portug.
atincal, tincaL C'est l'arabe-persan JlCo tinkâl, ou ^iCü tin-
kâr^ (en persan ;lxJu tengâr). Le tincal nous vient princi-
palement de l'Asie (Perse, Thibet, Inde). Il semble qu'une
sorte de confusion se soit établie entre le tinkâr et une
autre substance appelée en arabe ^L^) zindjâr, en persan
' Voy. en Nubie , p. 99.
'^ Alexandre, Dictionnaire grec-français. L'auteur n^indiquc pas la source
où le mot a été recueilli.
^ ^IXJL3 tinkâr est l'ortliographc qu'on trouve dans Talchinne de Géber,
mail. Il" 1080 du siippl. arahe delà Bibl. nal. fol. 5 verso ci passim.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 221
^l55) zengâr oii ^\sjj jengâr. Celle-ci est le verl-de-gris ou
le vitriol vert. (Voy. azagor, au mot Alchimie.) On traduit
volontiers ces deux termes par chrysocolle, mot qui dési-
gnait chez les anciens une substance verte assez mal dé-
finie, employée par les orfèvres pour la soudure des ma-
tières d'or ^. A Tarticle œrugo aurifabrorum de son Lexicon
alchemiœ, Martin Ruland dit : çç Quidam hanc vocant tinchnr
vel boracem arabice », et à la page suivante : ç^ Arabes omnes
taies aerugines vocant generali nomine zinchar^.v)
On ne comprendrait pas que le borax pût être confondu
avec le vert-de-gris, si l'on ne savait que le borax brut,
tel qu'on le tire de certains lacs de l'Asie, est coloré en
vert par des substances étrangères.
TouG ou Toüc. Etendard turc fait d'une queue de che-
val portée au bout d'une pique ou d'une perche. En turc
^y toügh.
Tombac. Alliage de cuivre et de zinc. Esp. tumbaga,
portug. tambaca, ital. tombacco, arabe moderne JLmj' tanbûk
(dans Bocthor). C'est le malais 3uJi tembâga^ cuivre, qui
est d'origine hindoue.
ToMAN. Monnaie de compte chez les Persans. ^Toman
est un mot de la langue des Yusbecs {^)y?. youzbeg), qui
signifie dix mille. Les Tartares comptent leurs troupes par
dix mille comme nous faisons par régiments. . . ils dé-
notent la grandeur d'un prince par le nombre de tomanos
qu'il a sous sa puissance.» (Chardin^.) Le mottartare est
^ V Aussi se Ireuve en plusieurs endroits d*icelle du verd ressemblant au
chrysocolla des anciens que nous appelons aujourd'hny borras.r) ( Bernard Pa-
lissy, des Pierres, édit. Cap, p. 386.)
- Lexicon alchemiœ, sire dictionarium alchemisticnm , Francfort, iCiti,
p. 1/1 et iT).
' Voy. en Perse, éd. Smilli, p. .*iio. L'anfour ajoute (pio lo loinan, njoii-
ııai(Mİo compte, valait 10,000 (Icniers.
±2-2 DICTION.NAIKi: KT YMOLOCIOi;!-
passe en araix* et <>ii persan sous la iornic^ u'^ totttnnn ,
avcM' \i' s(»iis.(1p dix- mille Marco Polo écrit tomman,
ToL'TENAGUE. Alliafjo do zinc, (le cuivre (»t de nickid.
Porlufj. tutenaga. Silvestrc de Sacy dit : «Le mol toutenague
vient assurément de iouün , (^t peut-ötre est-ce un mot pu-
rement persan dULs^ touthl-nâk, substance d'une nature
analogue à la tutie*. y^ ( Voy. |)lus loin Ti;tik.) Tliévenot ap-
j)eHe la toutena{jue tutunac. ( Voy, aux Indes orient, p. i 4o -.)
On trouve aussi tintenagne.
TuÉPANG ou Tripan. Hoiothuric comestible des mers de
rinde. très-appréciée des Chinois. En malais ^y trlpnng,
TuRBiTH. Plante autrefois très-employée en médecine
comme j)ur{jatif. Esp. turbit, lat. des botan. turpethum,
Ci'est l'arabe-persan ^y tourbecl, tirhid,
Flemmata diflugiiinl, si des medicaniiiie turbich,
dit un poëme médical du moyen âge^; ce (|uon peut
regarder comme la traduction de cette phrase de Razi':
/►«Wl J«**^ *^^^'
Le turbith minéral est un composé mercuriel sans doute
ainsi nommé à cause de l'analogie de ses qualités purga-
tives avec celles de la plante.
Turc. En persan sô^ tourk, nom appli(|ué aux peuph^s
à peau blanche, à l'œil noir, qu'on a appelés aussi Tatars
ou Tartares, en persan ^\xi taiâr. Chez les Persans, dû
' Chrest, arab. t. III, p. U(^!\.
2 Ihid.iAW, p. 463.
^ Man. du xin** siècle, ancien fonds latin n** 7o58 de la Bibl. nat. fol. 7<»
ViTSO.
* Man. déjà cité, fol. hh verso.
DES MOTS D ORIGINE ORIENTALE. 2â:i
tourk s'est dit d* une jeune beauté (au masculin ou au fé-
minin. Voy. Texplication de Meninski). Turcoman est le
persan ^^JS tourkoumân. Sur la valeur des mots turc et
tatar comme noms de peuples, chez les écrivains arabes
et persans, voy. la BihliotL orient, de d'HerbeloL
TuTiE. Oxyde de zinc, substance dont les anciens mé-
decins faisaient grand usage dans les maladies des yeux.
Esp. et portug. tutia, atutia. C'est l'arabe Lyy toûWh
On peut voir sur la tutie un long article de Silveslre
de Sacy, dans sa Chrestomathie arabe, t. III, p. 453 et
suiv. Razi n'a garde d'oublier ce médicament, excellent,
dit-il, pour renforcer l'œil, (^^t i^ytd *Xjsş^ (man. déjà
cité, fol. lili verso).
U
Uléma ou Ouléma. Docteur de la loi chez hs musulmans.
Esp. ulenia. C'est l'arabe *U^ 'oulemâ, pluriel do ^L^ 'âlim ,
savant, qui sait.
Upas. Liane de l'archipel Indien, qui produit un suc
extrêmement vénéneux. Du malais (j^y oûpas (javanais
<i^<L/ïiKï/y^), poison extrait des végétaux. L'arbre que nos
livres d'histoire naturelle nomment boun-upas ou bubon-
upas est en malais (j^^S^Î (j^3^ P^^*^^ ou pöhon-oüpas , de point,
arbre.
Urdu ou plutôt Ourdou. Dialecte moderne de la langue
des Hindous. Du turc ^^^,^1 ordou, camp. L'urdu a été ainsi
nommé (langage des camps), à la suite de l'invasion des
Mongols, qui modifia profondément le vocabulaire de la
langue du peuple conquis, en y introduisant un grand
nombre de mots arabes, persans et turcs. Urdu est iden-
tique avec notre horde.
2i'i DICTIONN VIIU-I KTVMOLcXMQlK
I sNKi:. (ifiirc <lr {iliinlr <li* \i\ fiiinill(> (I(*n lirlions. Lci(.
(1rs hot.iii. f/x//r//. Viiln'fnis In im'dcrinf attribuait dos
vrrliis rxtraonliiiain's ti YuxtuT Immaute, r*«»sl-à-diro aux
lichens <|iM |)oiissai(>iit sur los rranrs dfs morts o\[)os($6 ci
Tair, f*t sprcialonM'iit d(\s pendus, r Aujourd'hui^ dit Bosc,
on plaint Ti^piorann» et la barbarie de nos |)ères qui con-
servj>ienl les cadavres ex|)usés à l'air h» j)lus {jrand nombre
d'annéf^s possible, souvent uniıpıenıent pour avoir de
r/m//r'.- "On ne paye |)lus i.ooo franrs une onco dWw<^r
ou prétendue unnér Iniwnitw, lors(pi'on peut avoir pour
rien n»Ile cpii pousse sur les arbres de son j)arc*^. »
/ sm'r est l'arabe-persan xm\ oiichm, utousso, lichen. Il
en est j)arlé dans r.Alniansouri do llazi, fol. /17 rocto du
manuscrit déjà cité.
Validk. Sultane rnluU', c'est-à-dire sultane mhe, D<»
l'arabe «jJt^ outlJlda, fém. de nuûlid, (pii a uïis au monde.
Valiilr (»st la ])rononciation tunpie.
Valise. Ksj). hfillja, ital. valigla, bas lat. (vui" siècle»)
vnlisla. On ne» connaît aucuno étyn)olo{jiu acce|)lable do ce
mot (l)iez repoussant l'allemand /c//mcw). Une valise- est
|)ropremont un long sac do cuir. Le mot paraît avoir été
employé, dans la langue commerciale, avec le sens di»
ballot, ot le P. Germain do Silésie ( 1 fi 3 9) a fait de valtgia
un svnonvm(»do^^rfc//o. C'est vrais(»mblabl(îment le môme
îuot (jue l'arabe A^^ ouahha, -^saccus frumentarius, co-
pliinus niagnus?), et \{\ persan «^J^ wahtchè, grqnd sac.
Mais no connaissant ces mots que par Golius et Castell,
j'ignore s'ils sont vraiment d'origine orientale ou s'ils n'ont
|)as été importés du Levant par le commerce italien.
' />iW. trhint. uat.i. XXXV, p. 157.
^ //m/. I. XVII, p. 501 .
DES MOTS D^ORIGINE ORIENTALE.
225
Varan. Sorte de lézard africain. Il est décrit et figuré
dans le grand ouvrage de la commission de l'Institut
d'Egypte, sous le nom de ouar an ^, C'est une altération
de l'arabe J;^ ouaraL En Algérie on prononce ouran^.
Vérin. Appareil à soulever les fardeaux, composé de
deux vis placées dans le prolongement l'une de l'autre et
engagées dans un même écrou qu'on peut faire tourner.
On écrit aussi verrain. C'est assurément le même mot que
l'italien verrina, l'espagnol barrena, le portugais verruma,
tous mots signifiant vrille, tarière, et le bas latin verinm,
vis. L'arabe a iCcw hafima, même sens ^. Et ce dernier mot
se rattache assez naturellement au verbe j»y haram, tordre ,
d'autant mieux que harım se dit d'un cordon obtenu en
contournant ensemble en spirale deux brins de couleurs
différentes. Cependant M* Dozy attribue à harıma une ori-
gine persane, et à nos formes romanes une origine indo-
européenne *.
Dans le dialecte quercynois, on dit hiroû et hirouno,
dans le sens de vrille, tarière, forme qui montre encore
une fois la facilité du changement de i en on»
Vilayet. Grande division territoriale en Turquie. C'est
la prononciation turque de l'arabe Hi?)^^ ouilâya, pays, pré-
fecture, province. (Voy. Wali.)
VisïR ou VizTR. C'est l'arabe j_j)^ ouaztr, (Voyez Algüa-
ZIL.)
' Hİ8t. nat. t. I", i"* partie, p. i aa.
^ Voy. Gherbonneau , Dict, fr.-ar. au mot lézard.
^ Barima est remplacé en Algérie par iU-Jo hemina. Voy. Gherbonneau,
Dict. fr.-ar. à vrille.
* Glox». p. 875. Le persan a -*-o beiram, biroum, vrille.
1 .)
ÜH) DICTIONNAIKK ÉTYMOLOr.IQLE
Wahakite. La secte musulmane des Wahabites tire son
nom (le son chef lJİ^ owihhâh (Mohammed ben Abd el-
Onahhab).
Wali ou Vali. Transcription de l'arabe Jl^ owlli, pré-
fet, gouverneur, mot proche parent de a^^ ouilâya. (Voy.
ci-dessus Vilayet.) Ces mots se rattachent au verbe J^
otuth, être prépose^ 5, administrer.
Wéga. Etoile de première grandeur, a de la Lyre. De
l'arabe ^ït^oMô^r, tombant. (Voir au mot Altaïr.) C'est une
plaisanterie que de chercher l'origine du nom d'une éimle
de première grandeur dans celui d'un prétendu astronome
autrichien'. Ce nom existait longtemps avant que l'Au-
triche produisît des astronomes.
Yataghan ou Ataghan. Sorte de sabre turc, de forme
concave. Du turc fjsblf, yâtâglwn, sorte de coutelas. (Voy.
Pavet de Courteille, Dict. du turk oriental)
Yed. Nom d'une étoile de la constellation de Pégase.
De l'arabe Js? ycd, main, bras, ainsi nommée à cause de
sa position.
Z
Zagaie. Esp. azagaya, azahaya, portug. azagaia. Nos
• Commo on lit dans Bouillet, Scienc.
/
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. İ227
anciens écrivains disent azagaye, arcliegaye, lance gaie.
C'est un mot berbère iùU) zagâya, adopté par les Arabes
qui s'en servent encore dans le sens de baïonnette, Voy. les
intéressants articles de M. Defrémery [Journ, asiat, janv.
1862, p. 89) et de M. Dozy [Gloss, p. çî23).
Le raot paraît être descendu jusque dans le sud de
l'Afrique : « Un grand nombre de Damaras et de Nama-
quas, armés d^assagaïs et de fusils, dit Andersen, étaient
tout autour rangés en bataille. >? (Voy. dam l'Afrique
australe ^)
Zaïm. Soldat turc dont le bénéfice militaire est un peu
au-dessus de celui du timariot, (Littré.) De l'arabe f(^^
za'lm, qui se dit de l'homme qui tient à vie un ziamet;
le ziamet, iuU^ est un bénéfice militaire dont le revenu
minimum est de 9,000 aspres, mais peut s'élever beau-
coup au-dessus, tandis que le i^mâr, ;Uy, ne peut dépas-
ser 9,000 aspres. (Voy. Meninski, à iuU) et à^Uy.)
Zain. Esp. portug. ital. zaino, cheval d'une nuance
uniforme, sans trace de blanc. En italien, zaino signifie
encore une gibecière de berger faite d'une peau conser-
vant son poil, et Antenini ajoute : çç Zaino, forse dette da
Daino, cambiando il d in z, quasi che del daino si facesse
cotesto arnese. » Je ne cite cette hypothèse étymologique
qu'à cause de l'origine très-incertaine du mot; car le
changement de d initial en z est sans exemple en italien.
M. Dozy [Gloss, p. 862) conjecture l'arabe l*©' asamm,
mot par lequel Bocthor traduit zain,
Zaouia. Etablissement religieux où les docteurs de l'is-
lamisme enseignent particulièrement la doctrine, la juris-
' Dans le Tour du monde . t. 1"', p. :î/ii>.
iT)
2-28 I)I(:TI0NN\1RE KTYMOLOfilOUK
prudonco <'t la yrainmalro. (Clicrbonneau, DIrt, fr.-ar.)
Transrriplion de Tarabo ib^l^ Zfhvlya, dont lo sens propre
osl nuffifiy roln^ cpIIiiIp,
Zkdaro.n. Etoile a de Cassiopée, placide sur la poitrine.
On la nomme aussi schédlr, schfdar. C'est Tarabe ^J^^^^^ç^r^
poitrine (aver la nunnation sndroxni)^ ^ J3I c;>b ^«X^^
şaijr dhat fil-koursi, la poitrine de la Femme assise. La
Femmn assise» <'st le nom que les Arabes donnent à la
ronstellation de Cassiopé^», vulfjairement nommr'^e rhoz
nous la Cbaiso.
Zédoaire. Esp. vedoarin, zedoarin, portug. zeduarla, ital.
zettovnrio. (îe nom, qu(^ Bosc, j'ijjnore pourquoi, a trans-
formé en zéodnire, s'applique à des plantes de l'Inde dont
les racines, d'un goût acre, d'une odeur agréable, rappe-
lant celle du camphre mêlée à celle du laurier, étaient
naguère fort employées en pharmacie comme un puissant
sudorifique. C'est l'arabe-persan ^!^^; zedwâr, ;|j«X^ djed-
war, ^\^:>j jedwar, que nos traducteurs d'ouvrages orientaux
ont rendu par zedvm\ ffiedvar, guidunr, jedwar, jidivar, gei-
dnar, etc»
Zéen. Chêne zéen, espèce de chêne de l'Algérie, dit
aussi chêne zang, dont le bois est remarquable par sa
densité. (Littré.) De l'arabe ^!) zm, qui manque dans
Freylag, mais qui est dans Richardson : «A tree whence
bows and arrows are made yi , et que donne aussi M. Cher-
bonneau^
Zekkat. Impôt sur le revenu dans les pays musulmans
et en particulier en Algérie. (Littré.) C'est, en arabe, il^)
^ Dict.fr.-ar. au njoJ chéuf,
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 229
ou 5j^) zakâ, «Pars opiim quam expendit aliquis ad reli-
quas purificandas» (Freytag), aumône, impôt.
Zénith. Esp. et porlug. zénith, ital. zenit. Corruption
de l'arabe oc^w semt, proprement voie,, chemin, et chez les
astronomes, zénith, par abréviation de (j-Ut cx«>*i semt er-;-
ras, la voie (au-dessus) de la tête^. Le point directement
opposé de la sphère céleste, le nadir, est de même ap-
pelé J^Jt ov^vy semt er-ridjl, la voie du pied. Le mot zé-
nith paraît avoir été employé par les médecins dans un
sens bien différent, comme on peut le voir dans ce pas-
sage de Gaspare de los Reyes, médecin du xvii" siècle,
connu pour sa grande érudition : ^De sanguine menslruo
illo potissimum primo qui a virginibus exit, quem appel-
lent zénith ^. »
r
Zéro. Etymologiquement , c'est le même mot que chiffre.
(Voy. ce dernier.)
Zérumbet. Esp. zerumbet. C'est une des plantes ou dro-
gues comprises sous le nom de zédoaire. De l'arabe-persan
àUj;^ zouronnhâd. Razi dit qu'elle est utile contre la piqûre
des reptiles et insectes, lİ^! ^j^ (^ çxm :>Lj;) ^ sans
doute en sa qualité de puissant sudorifique. Bocthor écrit
Aj;^ (à zéJoairey
^<K>
ZiL. Instrument de musique militaire, chez les Turcs,
analogue aux cymbales. En turc, J) zilL
' A vrai dire, je ne crois pas que owgw semt ait jamais été employé seul
dans le sens de zénith; cela eût fait confusion avec c>.<wJl as-semt, azimulh.
Les astronomes arabes disent toujours semt er-ras ou, en employant le plu-
riel de ras, ^yiS c>.<w semt er-rouous.
^ Eîysius jticundarum quœstionum campus, p. 669.
^ Man. déjà cité, fol. /18 verso.
A
l'.JO DICTlO.NiNAlHK KTYMOLOC.lQl K
/ii.4.\i>K. /ilh.\(;k. On/iriijr <*( <lon/ii>iin' mois de raiiiiét'
iiiiiMiliii;iiH*. (faiiirs rortli()|rr;i|))i<' n(lo|)(('e {>ar Montes-
(piicii <'l 1rs rrriviiins de son siıVlc jxMir Irnnscriro Tambc*
ftjsjùJt ^i tlhnii 'l'iju da et aj* t^i dhofi^l-ljldjflja. Le premier
<li' l'os imins r>l farww do dlinâ , possesseur, ol de al-fjii^da,
Ir n»pos, Tcspare ornipr par mio personne assise, parce
ipie les Arabes s'ahslenaienl de jjuerroyer pendant ce mois.
Le second est roniposé du même mol ^///0*7 et de id-hidj-
dja, le pèlerinajje; rVsl en re niois rpfon se rendait à la
Meccpie.
Zi.NZOLiN. «douleur d'un violel roujjeàlre. Es|). cinzoUtio,
porlujf. iflanjj^rlinfi ; de farabe djoldjnlôn y sr»menr*o du sé-
sanie dont on fait cette couleur. 55 (Littré.) S'il est vrai que
le zinzolin s'obtienne du sésame, rétymol(){jie est toute
naturelle; car l'arabe ^^^Xaisa*. djoldjohln a donné en fran-
çais frenfri'U oi jujrnolinp, (Voy. (jKXiÉU.)
ZoLAVE. de nom a été pris de celui d'une confédération
de tribus kabyles.
ZoLiDJA. Terme d'adniinistration, en Algérie : étendue
de terre que deux bœufs peuvent labourer dans la saison.
(Cberbonneau, DicL fr.-m\) Transcription de l'arabe al-
gérien i^^3 zouldja, qui se rattache à ^^'^ zaïvwadj, for-
mer une paire.
ZcFAGAR. ç^Ton esprit est plus perçant que Zufagar,
cette épée d'Ali, qui avait deux pointes.» (Montesquieu,
Lettres persanes ^ .) Altération de l'arabe ^UUJl ^S dhoû^l"
fcajâr, Voy. sur cette épée, donnée à Ali par Mahomet,
D'IIerbelot, BibL orient.
* Tnin»' \"\ p. ;is, (le lV<lil. Andiv LcCÙM'o.
DES MOTS D'ORIGINE ORIENTALE. 2.M
Zurna. «Instrument de musique des Turcs, qui, par
sa forme et la qualité de ses sons, ressemble à notre
hautbois. » (Bouillet, Scienc.) C'est le persan Ij;) zournà ou
bykt soumâ^ aussi orthographié jj**», où la dernière syllabe
rappelle le mot j ney ou <^U nây, roseau, tuyau, flûte.
Les Malais ont le même instrument sous le nom de J^-%«
saroûney.
■/
VI>I)IT1()>S.
lİAi.ı.nii:. (iiiriK.' h |[lciii<ls coiiiostihles dtvs côtt'S d'Afri-
(|ii('. coiiini iiussi siir 1«) rôlr crivs|)n[][n<'. En arabe, lâ>^
hfillont {{\ni]s Wwmiu*), Kii persan, lô^JUiftUi châh-ballouf ,
rli('n(* (In nn. sr dit du rhAtaij|[ni(*r.
La {ronnandrée oUirinah.', Nnlfj^aircnirnt nonnnée petit
cluhir, à ransc de la ross('nd)lann^ de ses feuilles avec celles
du chenr, porte en arabe le nom de; ^)^\ IöjAj balloüt al-
finlli , eliène terrestre. (Ibez nos botanistes, ballote, ballo-
ta, se dit ordinairement du marrube noir, qui est une la-
biée connue la {jermandrée. Ballote, Iô^Aj balloüt, repré-
sentent le {jrec jSaXXcoTïj, qui ne se disait pas du chêne,
mais seulement du marrube ou d'une plante de la mâme
faujille. Si ballote, labiée, a été pris du grec (par l'inter-
médiaire du latin ballote), il est certain (pie ballote, chêne,
nous est venu des Arabes.
Dans la péninsule Hispanique, le mot arabe a donné
Tespafjnol bellota et le |)ortu{jais />e/o/y/;,Ao/o^/,èo/eto, gland.
Bellote, gros clou à t('t(s |)araît aussi se rattacher h ces
termes, |)ar suite d'une certaine ressemblance avec un
fjland muni de sa cupule.
Béhémoth. y\nimal extraordinaire décrit dans le Livre
de Job (ch. xl, lo et scq.). C'est l'İK^breu n*icn3 behcmötlı,
(ju'on regarde comme le pluriel de nçnş beheynalh, bête.
^On doit entendre par ce nom-là, selon la Vulgate, un
éléphant, lequel, à cause de la grandeur de son corps,
en vaut plusieurs, r (Simon, Dtrt. de la Bible,)
• \
ADDITIONS. 238
Belzéblth. Divinité des Philistins. C'est, dans la Vul-
gate, Beelzebub (Reg. IV, 2 et seq.), qui est la transcrip-
tion de l'hébreu 3«t h^'2 ha al zeboûb. Zeboab, en hébreu ,
signifie mouche, et on interprète le nom de cette divinité
par le prince des mouches. Dans l'Evangile de saint Mat-
thieu (cap. XII, V. ai), Belzébuth est qualifié de prince
des démons; ici, quelques scholiastes lisent jSeeX^eêouX et
interprètent le prince de V or dure, d'un mot ^HT zeboûl, cor-
respondant à l'arabe Joo) zebïl, fumier, ordure. (Voy.
Brettschneider, Lexicon Novi Testamenti, Leipsig, i84o.)
Mescal. Instrument de musique en usage chez les
Turcs, n'est autre chose qu'une espèce de flûte de Pan
qui ne compte pas moins de vingt-trois tuyaux. (Bouillet,
Scienc.) Transcription de l'arabe JUiJU mithqâl, que les
Turcs prononcent mesqâl Le mot JlxU désigne le plîis or-
dinairement un poids bien connu, le miscal ou methcal
(valant 9 4 carats) > en esp. mitical, portug. matical, meti-
cal, de la racine JJiS* thaqal, peser. Mais c'est aussi, bien
(|ue Freytag n'en dise rien, le nom d'une espèce de flûte
(le Pan : çç Aliquot fistulœ simul junctae, quae flatu oris in-
flimtur», dit Meninski.
Pirogue. Ce mot océanien doit être rapproché du mdi-
lais yûLâ jt?n7Ao, en javanais («^.i/»jn ji?ra/io«/^ bateau. (Voy.
PuAo.)
Talapoin. «Les bonzes ou prêtres bouddhistes, à Siam,
s'appellent jö/im^ grands. Les Européens les ont appelés
ialapoins, probablement du nom de l'éventail qu'ils tiennent
à la main, lequel s'appelle talapat, qui signifie yèui/fe de
palmier, y) (M*"" Pallegoix, DescripL du roy, Thai ou Siam,
i854, l. II, p. 23.) Ce talapat est évidemment le même
23/1 DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE.
mol <|uc h* iiwilals o^ kehlpa, on javanais »mtutut^ lui-
lapa, noix (1(î coco, cocotier. (Voy. Calapite.)
Ubio.%. Genre de plantes voisin de Tignanie. Lat. bot.
nhium. Du malais j^l oubi, (|ui se dit de toute espèce de
tubercules comestibles. Ce mot, généralement transcrit
fibi ou ohl dans les ouvrages français, est répandu dans
tout rarchipel Indien et dans une grande partie de TOcëa-
nie. Les Malais appellent la pomme de terre JIsjù j^ oûbi
Iwnggâla, obi du Bengale.
.*
INDEX
DES MOTS EUROPEENS,
N. B. Les mots en petites capitales sont ceux qui figurent dans le Dictionnaire
à leur ordre alphabétique. Les abréviations esp. ital.pg. aragon. valene, prov. lan-
g'ued. marquent que le terme est espagnol, italien, portugais, aragonais, valen-
cien, provençal, languedocien ; /ii«j9. caractérise les mots qui appartiennent en
même temps à Tespagnol et au portugais ; h. ht. signifie bas latin , latin du moyen
âge; lat. bot. latin forgé par les botanistes.
Aba, voyez Cabau.
k€avla, voy. Avanie.
Abat, voy. Caban.
Abba, voy. Caban.
Abbarrada , pg. voy. Alcarraza.
Abe, ?oy. Caban.
Abelmosg.
Abelmoschiis, voy. Abeinaosc.
Abelmosco, esp. voy. Abelmosc.
Aben , voy. Ben.
Aben-Sina, voy. Avicenne.
Abit.
Aboit, voy. Abit.
Aboumras.
Abouquel, voy. Patard.
Abric, voy. Aichimio, /iT).
Abbicot.
Abutilon.
Acafrâo, pg, voy. Safran.
Acajou, voy. Cajeput.
Acanor, voy. Athanor.
Acazdir, voy. Alchimie, i.
kyyapela, voy. Avanie.
Accib, voy. Alchimie, a.
Acebibe, esp. voy. Jubis.
Aceciie, esp. voy. Alchimie, 3i.
Acedaraque , esp. voy. Azédarac.
Aceituni, esp. voy. Satin.
Accmila, esp. voy. Smala.
kxéoyioit^yoy. Taraxacum.
Arerola , esp. voy. Azerolli»,
AcuAus.
ACHERNAK.
Achluschémali , voy. Astronomie, i
Aghour.
Àxrf, voy. Taraxacum.
Aciche, esp. voy. Alchimie, St.
Acige, esp. voy. Alchimie, 3i.
Acipipe, pg. voy. Jubis.
Açucar, pg. voy. Sucre.
Adaraca, hisp. y oy. Targe.
Adarame, esp. voy. Dirhem.
Adarga, hisp. voy. Targe.
Adarne, esp.yoy. Dirhem.
Adarnech, voy. Alchimie, 29.
Adec, voy. Alchimie, 6.
Adégige, voy. Astronomie, a.
Adène.
Adho, voy. Alchimie, h.
Adibat, voy. Alchimie, 3.
Adibe, pg. voy. Avives.
Adide, voy. Alchimie, 38.
Adigége, voy. Astronomie, 2.
Adil, voy. Avives.
Adive , esp. voy. Avives.
Admiralius, b. lat. voy. Amiral.
Admirallus, b. lat. voy. Amiral.
Admirandiis, b. lat. voy. Amiral.
Admirantius, h. lat. voy. Amiral.
Admiratus, b. 2at. voy. Amiral.
Adoc, voy. Alchimie, li.
Aduana, esp. voy. Douane.
DICTIU.XMIRE ETYMOLOGIQUE.
A^W.tuv. Akilimi.-, :■.
Afpizunu.iW. luy. Aq-oıiHİıı.
Ajiilijuli, rjy. vuv, <i<'ii{;i''li.
Akliarnar, tiij. Ârlii-niar.
Alaltari.Toy. Alrliimi», 17.
AlaİM>|;a np. voy V br^e.
Abliri, vin. Alrliiiiiic, 17.
Alaran, Toy. Alcliiniiu, (i.
Aluhabar. viiy. AlrliiiiiÛN 1;.
Alanını:, voj. Aairuiioiiiii', -(.
Alaniliar, np. loi. Auibri'.
AL4MH1C.
Alaiiiliiquiï, itp. ïov. Alainliic.
Alaiiilirc, yg. voy. Aiiibru.
Al.ociiitu.
Alaslrob, voj;. Alcbimic, 7.
Alaudc, pg. ïoy. Lulh.
AUtaii, np. \o\, Alvuri.
Alatûo , pg, loy. Alcian.
Alaiirat, voy. Alchimie, 8.
Albafor, pg. voy Aiboucor
AlbuIiacH, eip. voy. Fabrègue.
Alliaraxo.Mp. 10*. Albara.
Albarcoque ap. -voy Abricol.
Albarda, hi$p. voy. Barde.
Albanli, enl^nr. voy. Alvarde.
AUjBrdin, eip. voy ASvarde.
AlbarioMjiiG, E>7i. Voy Abricot.
Albarrada, pj;i. ïov. Alcarraia,
Alliarran, «/». ïoy. Itrnn,
Aibatuia.cji;). voy. PaUche.
Albitbo».
Albayalde, eip. voy. Abil.
Alberchigo, eip. voy. Abricot.
ADiercocca, itid. voy. Abricot,
Albcrcocoli, ilal. voy. Al>rico[.
AlbcrengcDa , etp. voy. Aubergin
Albdrgaine, voy. Autiergiac.
Albergame, voy. Aubergine.
Al berge, voy. Abricol.
Allicr.iTese, l'bif.voy. Abricol.
Alburginc, toy, AuUu^ inp.
Allıemm,/!^. voy. Burnotu.
Ailietora.pg. voy. I'atach«.
Alliaicci, (Inf. voy. Abricol.
Altiotiilij;s, nii. voy. Abricol.
Alboi'. — 't-i-;-:- -
Albura
nv. Aİchİmie, ■
Alboniiii, op. voy. Alcliioiie, 3i.
Allmmoi, ftp. voy. Bnmous.
AlbudLi
AlbiKİİeı
...l'aliala, ftp
Alraciiofa
rip. voy. l'astèque
voy, Pastèqui
(Jabellc.
Alraciiofa, np. voy. Arlİchaul.
Alcacbafra, pg. voy. Artichaut.
Alcn;ovB,;>(^. voy. CaMiiba.
Ai,::Ani.
Alcadiii , eip. voy. Albatros.
Alcaidc , np. voy. Caid.
Alcanior, voy. Alchimie, 10.
Alcaniplior.ji^ voy. Caopbre.
Alcanfor, rtp. voy. Camphre.
Alcanna, ilal. voy. Hcnnù.
Alcnra, voy. Alcliimie, 1 1.
Alcaravia, ap. voy. Carvi.
Alcarchora, etp. voy. Arlicliaul.
Alca«r.ua.
Alcutrào, pij. voy. Goudron.
Alralraz, hitp. voy Aliialros.
Alcalrui.ji^. voj. Ailiatros.
Alcavala, Ari/i. voy. Gabelle.
Alcazaba, etp. voy. Casauba.
Alchabar, voy. Astronomie, 8.
Alcbabor, voy. Astronomie, S.
Alcbabric, voy. Alchimie, 'i5.
Ak'hanaa , b. lat. voy. Henné.
Alcliciri , Toy. Cheiraiilhe.
Alcbeiiita , I tui. voy. Henné.
Alcbimia, pg. ila(. voy. Alcliimie.
Aicliilol, voy. Ast ,
AlchorodcD , voy. Alezan.
Alcimod, voy. Alchimie, ta.
Akob, voy. Alcbimic. (>.
Alcoba, etp. voy. Alcôve.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
237
Alcofol, aragon, voy. Alcool.
Alcofoll , cataL voy. Alcool.
Alcohol, voy. Alcool.
Alcool.
Algoran.
Alcoscuzu, esp, voy. Couscous.
Alcoton , esp, voy. Hoquelon.
Alcova , pg, ital voy. Alcôve.
Alcôve.
Alcovo , ital, voy. Alcôve.
Alcrebite, esp. voy. Alchimie, A 5.
Alcubrith, voy. Alchimie, ^i5.
Alcuzcuz , esp. voy. Couscous.
Alcuzcuzu, esp. voy. Couscous.
Aldea, hisp. voy. Aidée.
Aldébaran.
Aldée.
Aldeia , pg. voy. Aidée.
Aléc«irilh, voy. Alchimie, a.'î.
Aleli , esp. voy. Cheiranthe.
Alépine.
Alerce, esp. voy. Raze.
Alexir, voy. Ëlixir.
Alezan.
Alfa, voy. Auffe.
Alfabaca, pg. voy. Fabrègue.
Alfabega , esp. voy. Fabr^ue.
Alfandega , pg. voy. Fonde.
Alfanehe , esp. voy. Fennec.
Alfaneque, esp. voy. Alphanetle.
Alfanex, vov. Fennec.
Alfarge.
Alfarda, esp. voy. Fardeau.
Alfarroba, pg. voy. Caroube.
Alfena , pg. voy. Henné.
Alfeneiro,/>g. voy. Henné.
Alfenim , pg. voy. Alphénic.
Alfenique, esp. voy. Alphénic.
Alferes, pg. voy. Alfier.
Alferez, esp. voy. Alûer.
Alficoz , esp. voy. Cabas.
Alfido, itnh voy. Fou.
Alfier.
Alfiere, ital. voy. Alfier.
Alfil, hisp, voy. Fou.
Ainius, b. lat. voy. Fou.
Alfindo, psp. voy. Olindo.
Alfino, itaL voy. Fou.
Alfondega, esp. voy. Fonde.
Alfondiga , esp. voy. Fonde.
Alfostigo, esp. voy. Abricot.
Algacel, esp. voy. Gazelle.
Alcali, voy. Alcali et Alchimie , i3.
Algame, voy. Amalgame.
Algara , esp, voy. Algarade.
Algarabia, esp. voy. Charabia.
Algarada , esp. voy. Algarade.
Algarade.
Algaravia , esp. voy. Charabia.
Algarrada, esp. voy. Algarade.
Algarroba , esp. voy. Caroube.
Algaru, b. Int. voy. Algarade.
Algarum , b. lat. voy. Algarade.
Algatros, voy. Albatros.
Algatzarius, b, lat. voy. Alguazil.
Algatzerius, b. ht. voy. Alguazil.
Algazellc, voy. Gazelle.
Algébar, voy. Astronomie, /i.
Algébaro , voy. Astronomie, /i.
Algebra, hisp. et ital. voy. Algèbre.
Algâbre.
Algédi, voy. Astronomie, 5.
Algénib.
Algérie, voy. Alchimie, i6.
Algérit , voy. Alchimie , i û .
Algia usa, voy. Astronomie, i8.
Algibic, voy. Alchimie, /iT).
Algodâo,pg. voy. Coton.
Algodon , esp. voy. Coton , Hoqueton .
Algol.
Algomeiza, voy. Astronomie, 6.
Algorab, voy. Astronomie, 7.
Algorisme , voy. Algorithme.
Algorismus, b. lat. voy. Algorithme.
Algorithme.
Algorithmo, esp. voy. Algorithme.
Algozirius, b. lat, voy. Alguazil.
Alguacil, esp. voy. Alguazil.
Alguarismo, esp. voy. Algorithme.
Alguaza , esp. voy. Gâche.
Alguazil.
Alguazilus, b. lat. voy. Alguazil.
Alguazirius, b. Int. voy. Alguazil.
Alhabega, esp.yoy. Fabrègue.
'.
IHOTIflNNAIRE KTV\IOI.n(;|(.H K.
AlliotHir, luj. Aülnı
AllıaİHis, VU}'. Asini
Ali<l;><le.
^1Iih;[İ, vor. A1liii|[<'c9.
Mliujli,rtp. vojr. Illipjrunllii-.
Allianiti<|>ii,;qr. my. K'inilc.
Alljarjriiiiiii.fj^. \rn. [laniiali'.
Alliamia, etf. vui. llurruıılp.
Allii-li, etp. Mif. \'.\w\TBn\\w..
\llii'iiol, 10V. Alrhimic, iTi,
Alhufla, Mf. voj. Hi-nni'.
AlhidiMİB.Mjı, Toy, A1î(lii<l<'.
Alilindi-, np. vov. f)lmili>.
Alliondirp, np. vov. h'nn<li-.
Allioiii>rli, ioy. Aldiimjc. \'>.
ALtBonnir.
Alibanim, voj. Alilioron.
Alidada,«ffi. voy. Alidude.
Alididi.
Aliëmini, voy. Aslronoinii-, <|.
Alilies. voy. Hallali.
Alinde, tıp. voy. Olindc
Alinzadir, voy. Alchimie, an.
Aliocab, voy. Alcliimic, fi.
Aliiiiii.
AIjonjoli, e»p. voy. Geagi'li.
Aljuba,A>iip. vny. Jiipe.
Alkalnp, voy, Aldiimii', i6.
Allcana, voy. Orfonéte.
Alksnet voy.Urcanète.
Alkatranc, voy. Goudron.
Aliekrkoe.
Alkekengi , pg. voy, Alkeken([i'.
kixittuts.
Alkibert,ïoy. Alchimie, 45.
Alkibic, voy. Aldiimio, 15,
AlkİbrİR, voy. Alchimie, &5.
Alkilpan, voy. Goudron.
AIkohol, voy. Alcool.
Alkol, voy. Alcool.
Allabor, voy. Alchimie, 1 7.
Vlli'iiii', iny. Vlcliiimc, iTi.
AI1ora|ili. vny. Alchimie, 6.
AIlniUK'.iny, Alcliiroîe, i5,
Alliiilfl, ra^. voy. Aludol.
AlUiL'I. vov. Aliidd. '
Alriiu.voy.Ak'hiinic, tS.
Alriiui-Giii Mf. voy. Majpùn.
Almadcvoy. Almadic-
Mniadiii, biJi/f. voy. Almadie.
Almndraba , etp. vny. Mndragnr.
Alin;tilrai|iic, îiïiqi, voy. Matelas.
Alniadrova, yıg. voy. MadrAf^i^.
Almalil, voy. .Marlil.
Alri]ii(fiicpn , np. ïov. Magasin.
Alniajjeslo, eip. vov. Almagesli*.
Alm.ij^rc, rtp. voy. .Almagra.
Almarcah, voy. Alchimie, ig.
Alciiarciil, loy. Alcbimie, il).
Almarren . np. voy. Majjasin.
Ahiiarch»9, voy. Alchimie, 19.
AbriarcJiat, voy. Alcbimlp, 19.
ALHtaCF.^.
Almarlark, voy. Alchimie, ii).
Ahnarlafp, np. voy- Alchimie, 11
AIraaIrac , prun. voy, Matelafl.
Almatraciim, b. lai. voy. Malcl.i*
Almatr-icium, h. lat. voj. Maldan
MmaKKt.pn. voy. Haaa!>in.
Ahncrc, fip, voy. Alchimie, ha.
Almcltan, voy. Astronomie, îib.
Almcna . rip. voy. Almène.
Almenar, rtp. voy. Minaret.
-Almenara, etp. voy. Minaret
AL«à>E.
Almenamonnagied, voy.Aelron. 1 1
Almetat, voy. Alchimie, i<|.
Alin^Ki'rion , voj. Mi'iérfen.
Almidana, etp. voy. Mi^idan.
Almirage, etp. voy. Amiral.
Almiraglio, İlal. voy. Amiral.
Almirante, etp. voy. Amiral.
Almisadir, voy. Alchimie, go.
Almisadrc, vov. .Alchimii^. no.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
239
Aimiscar, /;g. voy. Musc.
Almisque, esp, voy. Musc.
Almizadir, voy. Alchimie, 20.
Almizcle, esp, voy. Musc.
Almocavar, ji^g". voy. Macabre.
Almocrate, esp. voy. Alchimie, ao.
Almocreve, hisp, voy. Moucre.
AİDiohatre, esp, voy. Alchimie, ao.
Almojatre , esp. voy. Alchimie, 20.
Almoqueire , pg. voy. Moucre.
Almoude, voy. Almude.
Almucio , esp. voy. Aumusse.
Almud, esp. voy. Almude.
Almude.
Almuedano, esp. voy. Muezzin.
Almussa, prov. voy. Aumusse.
Ainagora , esp. voy. Noria.
Alnec, voy. Alchimie, i5.
Aloanac, voy. Alchimie, i5.
Alphanesse, voy. Alphanette.
Alphakbtte.
Alphard.
Alphébriock, voy. Alchimie, /i5.
Alphelalh, voy. Astronomie, 33.
Alphemg.
Alphéraz, voy. Astronomie, 1 1.
Alpheta, voy. Astronomie, 12.
Alphiiis, b. lat. voy. Fou.
Alphiilus, b. ht. voy. Fou.
Alphinus, b. lat. voy. Fou.
Aipmnus, 0. lat. voy. r
Alphrad, voy. Alphard.
Alpicoz , esp. voy. Cabas
^ 7 - — j - f —
Alpicoz , esp. voy. Cabas.
Alquequenge, esp. voy. Alkekenge.
» Alquermez, esp. voy. Kermès.
Alquifol , voy. Alquifoux.
Alquifoux.
Alquimia, hisp. voy. Alchimie.
Alquirivia , pg. voy. Carvi.
Alquitran, esp. voy. Goudron.
Alquitranum, b, lat. voy. Goudbron.
Alrachas, voy. Alchimie, 26.
Alramech , voy. Azimech.
Alramudi, voy. Alchimie, 21.
Alruccabah, voy. Astronomie, t. 3.
Alsech, voy. Alcbimie, 33.
Altaïb.
Altaris, voy. Alchimie, 23.
Alddel.
Alvacil , pg. voy. Alguazil.
Alvaraz , pg. voy. Albara.
Alvarcoque , esp. voy. Abricot,
Alvarde.
Alvasir, pg. voy. Alguazil.
Alvazil, pg. voy. Alguazil.
Alzofar, voy. Alchimie, /17.
Alzubra, voy. Astronomie, 3 A.
Amac, voy. Astronomie, 3.
Amalgame.
Aman.
Ambar, b. lat. voy. Ambre.
Ambare, b. ht. voy. Ambre.
Amber, b. lat. voy. Ambre.
kfiSt^, voy. Alambic.
Ambhque, voy. Emblic.
Ambra , ital. voy. Ambre.
Ambre.
Ambrum, b. ht. voy. Ambre.
Amen.
Amiraeus, b. lat. voy. Amiral.
Amiral.
Amiraldus, b, lat. voy. Amiral.
Amiralh , pg. voy. Amiral.
Amirandus, b. lat. voy. Amiral.
Amirant, voy. Amiral.
Amirariiis, b. ht. voy. Amiral.
Arairatz , voy. Amiral. •
Amiraut, voy. Amiral.
Amireda, b. lat. voy. Amiral.
Amizadir, voy. Alchimie, 20.
Ammiraglio, ital. voy. Amiral.
Amoise, voy. Moise.
Amusa, voy. Musacées.
Anacap, voy. Alchimie, 6.
Anafil , pg. voy. Anafin.
Anafim , pg. voy. Anafin.
Anafih.
Ârûfxopa, voy. Nacaire.
Anaton , voy. Natron.
Anatron, esp. voy. Natron.
Ancora, voy. Alchimie, a a.
Angaria , lat. voy. Avanie.
Angberia, ital. voy. Avanie.
Angorismc, voy. Algorithme.
Angraecum, ht. bot. voy. Angrec.
i'iO
DlcriO.NNAIRK KTVMOLOr.IOUE.
\>(in»:t:.
\mi..
Aùil, ''V' ^^'>* ^"il*
Anir, r»p. \o\. \iiil.
Vitrioni, \oş, Alrliinnc, a-i.
•ViKM't*, v<»y. Alcliiinif, m».
Viioria, r«/>. voy. Nnri.i.
\fi(»ria, f«y;. vo\. Noria.
AiiolnsiiT, voy. Alrliiiiiic, ao.
Anoxiidir, \oy. Alrliiiiiic, îhi.
Aritarir, \ov. Mrhiinie, 3.'^.
Alliant, \o\. Mrliiiiiic*, »jS.
Aiil»''nl, v«>y. Alcliiiiiic, i\'A.
Anllioiior, voy. Mhaiior.
Aiilicar, voy. Alrİıiıniı*, ^'i.
Amiv(»i.>k.
Aritiiiioniiiiiu h. /n/.vov. AntiiitoiiH».
AnAiiK.
\riu\t'!tp. voy. Arack.
\rara, /;/;. \u\. Vi'ack.
\llACk.
Aramecli, \o). Azimodi.
Arancia, ital. voy. Orang»*.
Aranrio, iUil. >oy. ()ran|f<».
Vraqiie, piç. voy. Arack.
Araxal, vov. Alcliimio, ?..">.
Arbricol, voy. Abricot.
Arcaduz, esp. voy. Albatros.
Arcbofjaye, voy. Zagaio.
AnoEn.
Arfil, P8p. voy. Fou.
Argali.
A ne AN.
Vrgane, voy. Argan.
Argcl, hisp. voy. Arzel.
AnGODsn.
Arided, voy. Astronomie, lA.
kptdfiSs, voy. Rame.
Arioph, voy. Aslronoinie, i/i.
Arisph,voy. Astronomie, i^.
Armaga , oHp. voy. Harmale.
ApfiaAa, voy. Harmale.
Armazem , pg. voy. Magasin.
Arquifoux, voy. Alquifonx.
Arrabil , pg. voy. Rebec.
Arracife, esp. Voy. Rocif.
Arraos, pg. voy. R<;is.
A irai «z, «/;. voy. Rdis.
Arraüz, rtp. voy. ArlicliaiiL
Arralc?, e«/;. voy. A ira tel.
AnnATEL.
\nvç\fo , e§p, voy. Artichaiil.
\rn*cife, hinp, \oy. Récif.
Arn*I, e»p. voy. Airalel.
Am»lde , e*/j. voy. Arratel.
Arrezafe, psp, voy. Artichaut.
Arriscador, exp. voy. Risque.
Arrisco, enp, voy. Risque.
.ArroİKi, hisp, voy. Arrobo.
AnnoRE.
Arrobe, pg. voy. Rob.
Arrope, M/>. voy. Rob.
Arsanail, voy. Arsenal.
AnSE.>AL.
ApaevtHàs, voy. Alcliimie, 39.
Arsina, languôd, voy. Arsenal.
VnTicinur.
Arliciocco, ital. voy. Arlichauf.
ApTWTixdf , voy. Articliant.
Arzf.l.
Arzena, tto/. voy. Arsenal.
Arzenale, ital. voy. Arsenal.
Asagi, voy. Alcbimie , 83.
Asanguo, voy. Astronomie, iT).
Asan i , voy. Patard.
Aschémie, voy. Astronomie, lO.
Ascbère, voy. Astronomin, 17.
Ased, voy. Alcbimie, aO.
Asesino, f«p. voy. Assassin.
Asingar, voy. Alchimie, 97.
Asiani, \oy. Patard.
Asocli, voy. Azotb.
Assaci, voy. Assassin.
Assagaïs, voy. Zagaio.
Assassi, h, lat. voy. Assassin.
Assassin.
Assassino, pg. voy. Assassin.
Assesini, b. Int. voy. Assassin.
ASSOGLE.
Assucar, pg. voy. Sucre.
ASTAROTH.
Aslarté, voy. Astaroih.
Asugar, voy. Alchimie, 97.
Asugia, voy. Astronomie, iS.
INDEX DES MOTS EUROPEENS.
Alabal , esp. voy. Timbale.
Atabale,;^^'. voy. Timbale.
Ataghan, voy. Yalaghan.
Alaïr, voy. Altaïr.
Atambal, esp. voy. Timbale.
Atambor, e§p, voy. Tambour.
Atanor, esp. voy. Alhanor.
Atara, esp, voy. Tare.
Atarasanal, esp. voy. Arsenal.
Alarazana , esp. voy. Arsenal.
ktark, esp. voy. Térëniabin, note 2.
Ataur, voy. Astronomie, 19.
Athaïr, voy. Altaïr.
Athanor.
Athonor, voy. Athanor.
Atibar, voy. Tiber.
Atin, voy. Astronomie, 19.
Atincal, pg. voy. Tincal.
Atincar, esp. voy. Tincal.
Atinkar, voy. Alchimie, 2/1.
Alir, voy. Astronomie, 19.
Atlé.
Atutia, hisp. voy. Tulie.
Atyr, voy. Astronomie, 19.
Aubarde, voy. Barde.
Aubère.
Aubergine.
Auberré , voy. Aubère.
Aubricot, voy. Abricot.
AUFFE.
Auffin , voy. Fou.
Aufin , voy. Fou.
Auge.
AvdévrvS', voy. Efendi.
AUMUSSE.
Auphin , voy. Fou.
Auqueton, voy. Hoquelon.
Auzibet, voy. Jubis.
Avania , pg. ital. voy. Avanie.
Avanie.
Avaria, pg, ital. voy. Avarie.
Avaria , b, lai. voy. Avanie.
Avarie.
Avère, h. lat. voy. Avanie.
Averia, esp. voy. Avarie.
Avoria, b. lai. voy. Avanie.
Averrhoa , lat. bot. vov. Carambolier.
V
lier.
Avérrhoès, voy. Carambol
AviGENRE.
Avives.
Axarabe, esp. voy. Sirop.
Axarave , esp, voy. Sirop.
Axarope, esp. voy. Sirop.
Axebe, esp. voy. Alchimie, 33.
AxiBNAGR.
Ayan.
Ayer.
Ayuk , voy. Alhaiot.
Azacan, esp. voy. Alezan.
Azafrano, esp. voy. Safran.
Azagaia, pg. voy. Zagaie.
Azagaya, esp. voy. Zagaie.
Azagaye , voy. Zagaie.
Azagi, voy. Alchimie, 3a.
Azagor, voy. Alchimie, 27.
Azahaya, esp. voy. Zagaie.
Azala , voy. Alizari.
Azamar, voy. Alchimie, ^9.
AZAMOGLAN.
Azane, voy. Alchimie, 98.
Azar, hisp. voy. Hasard.
Azarcâo, pg. voy. Jargon.
Azarcon, esp, voy. Jargon.
Azardum, b, lat. voy. Hasard.
Azarnefe, esp, voy. Alchimie,
Azarnet, voy. Alchimie, 39.
Azarole, voy. Azerolle.
AzaroUa , esp. voy. Azerolle.
Azarrum, b. lat, voy. Hasard.
Azarum, b. lat. voy. Hasard.
Azazeze, voy. Alchimie, 3o.
Azebibe, esp. voy. Jubis.
Azebit, voy. Jubis.
A zèbre, pg. voy. Azerbe.
Azeche, pg. voy. Alchimie, 3i.
AZÉDARAG.
Azef, voy. Alchimie, 33.
Azeg, voy. Alchimie, 3i.
Azegi, voy. Alchimie, 32.
Azemafor, voy. Alchimie, 69.
Azemala, voy. Alchimie, /19.
Azemala , pg. voy. Smala.
Azemela, pg, voy. Smala.
Azemola, pg. voy. Smala.
16
2/il
29.
i'ii
DICTIONNAIRK ÉTVM()LO(ilQUK.
\ZRRIIK.
X/EROLI.!!.
\xi>n)li), pff. \o\. VziMtılIc.
\n"Vîir, pfr. voy. AzoHm'.
\««'vr«', pf^. vf>>. AztTİN».
\zimar, \o\. alchimie, 'ii).
AZIVKCH.
AziiiK'la, pff. vo\. Sinaia.
Azım TH.
\zinhavrf>, />/;. voy. Mcliiiiiiis 'ii)
\zol), vov. Alrliiiiii(s «HM.
\zo(*, vov. Azoth.
Azorli, ^oy. Azulli.
\zofur, voy. Airhimio, ^17.
Azof|iie, etp. voy. Assofjin*.
•\zoliini, 6. /<i/. VOY. Azur.
Azorafa. exp. voy. Girafi».
V/OTII.
AzOUgU(\ /^[,^ VO>. \sM>|r||(>.
Aziib, voy. Alchimio, 'ML
\ziicar, eip. voy. Sucre.
\zul, hup, voy. Azur.
AziR.
Azura, 6. fat. vov. Azur.
Azuric, \o\. Jargon.
Aziirro, itol.\oy. Azur.
Azurriiin, h. lai. voy. Azur.
Azzardo, ital. voy. Hasard.
.\zzeruola, »"/ff/. voy. Azeroll»».
ÜAAL.
BabiroDsa, voy. Babiroussa.
Babirosa, voy. Babiroussa.
Babiroussa.
Babouche.
Babuclia, esp. voy. Babouclie.
Bacbic.
Baccocbe, ital. voy. Abricot.
Bachicl), voy. Bakchich.
Badamier.
Badana, hisp. voy. Basane.
Badea, hvtp. voy. Pastèque.
Badeha, hisp. voy. Pastèqun.
Badiana, pnp. voy. Badiane.
Badiane.
Baiac, voy. A bit.
Baïram.
Bakchk.h.
Btilarrhan. vo\. Balais.
BALAIS (Bnbis).
Balaja , fip. voy. Balais.
Ralascio, ital, voy. Balais.
Balasse, vov. Alcarraïa.
■
Balavs, vov. Balais.
Balax, hiëp. voy. Balais.
Balaxo, np. voy. Balais.
Baldac, voy. Baldaquin.
Baldacchino, ital. voy. Baldaquin.
Baldaro, ital. voy. Baldaquin.
Balda kin us, h, Utt. voy. Baldaquin.
Baidaqui, enp. voy. Baldaquin.
Baldaquin.
Baldekinius, b. lat, voy. Baldaquin.
Baldokinus, /;. lat. voy. Baldaquin.
Balduquino, pgp. voy. Baldaquin.
Baléroti.
Baic^rong, voy. Baléron.
Balija, e»p. voy. Valise.
Bailota, Int. Imt. voy. Bailolo.
Ballote. Adtiit.
Ba»6i>T7f, vov. Ballote.
Balsa, h. lat. voy. Balzan.
Baltadji.
Balza>.
Balzane, vov. Balzan.
Bambou.
Bungo, pg. voy. Bangue.
Ba.ngue.
Baracanc, ital. voy. Bouracan.
Baracanus, /;. lat. vov. Bouracan.
Barat.
Barbacana, e»p. voy. Barl)acane.
Barbagane.
Barbacao , pg. voy. Barbacaiie.
Barbiroussa, voy. Babiroussa.
Bâfp^iTo;, voy. Berbeth.
Barbitus, lat. voy. Berbeth.
Barda , ital. voy. Barde.
Bardaque, voy. Alcarraza.
Barde.
Barracanus, h. Iqt, voy. Bouracan.
Barragan , voy. Bouracan.
Barraz, voy. Baze.
Barregana, pg. voy. Bouracan.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
Barruna, eip. voj. Vérin.
B te IDE.
BaslHsia, b. lai. vo;, Pataclie.
Batan, voj. Durion.
Balcn-KaitoH, voy. Aïtron. an.
Bauçaat, voy. Balian.
Bauceant, voy. Balian.
Bauceadus, b. fat. voy. Balian.
Bauchanl. voy. Baltan.
Baiidac. voy. Baldaquin.
Baudakinus, b. lai. voy. Baldaquin.
fiaudekinus, b. lai. voy. Baldaquin.
Bailaan, voy. BalzaD.
Bausant, voy. Baixan.
Bawang, voy. Bavais.
Bayatlp. voy. Bayad.
BAZtn.
Bausëaat, voy. Balian.
Bedana, b, loi. voy. Basane.
KİDİOİB,
Bédcgard, voy. Bédégar.
Bédéguard. voy. Bedégar.
BİDOUIN.
Bediiino, atp. voy. Bédouio.
BeeAîeSoiJA, voy. Bdiébuth.
Beglierbey, voy. Bey.
Begum. voy. fiey.
BEuiuoTii. Aildil,
Betjoim, pg. voy. Benjoin.
Bcijuim, pg. voy. fienjoin.
Belgubo, liai. voy. Benjoin.
Bélingèle, voy. Aubergioe.
BiLLİaıc.
Belléris, voy. Belléric.
Belliricvoy. Bellëric.
Bellola, e>p. voy. Ballote.
ficlola, pg. voy. fiallole.
Belz^rutu. Addil.
Beliuino, ital. voy. B<-njoin.
Ben.
BSI>EIK«CM.
Bekjoia.
Benjui, «ip, voy. Benjoii
Berengenii. cip. voy. AııherBİnp.
BeringeLi, ;;;;. voy. Auliergine.
Berma, intij^ued. loy. Tare.
Berna, i. lai. vov. Cuino.
Berae, ii>y. Mdi"imie,3i.
Besec, voy. Alcfaimie, 35.
Besech, voy. Alchimie, 35.
Béteigense, voy, Bi^lelgPDse,
bitelcbııse.
Bel
Beylik, voy. Bey.
Beiaar, mji. voy. Béioard.
Bezahar, loj. Uezoard.
Beiahard. voy. Bézoard.
Besaiii: voy. Basane.
Bezar, e»p. voy. Béioard.
BEI■STA^.
Bezoar, hiip. vny. Béioard.
BlABEt.
Bicain.
Bilimbi, voy. Carainbolier.
Binni, voy. Bcnni.
Birmine. voy. Alchimie, M
Birou, langiied.io'j. Vério.
BirouDO, hmgued. voy. Vérin.
BlSML'TB.
Blimbing, voy. Carambolier.
Bolela, pg. voy. Ballote.
Bolota, pg. voy. fiallole.
Bon, voy. Café.
Bon DOC.
Borragui, tup. voy. Brodequin.
BoBDlT.
Borrace, ilal. voy. Borai.
Borraj, eip. voy. Borax.
Borrai, etp, voy. Borax.
Borzacchino, t'ial. voy. Brodequin.
Borzeguim, pg. voy. Brodequin,
IHr.TlONNAIllE KTVMOLuGlQUE.
V.atrv, làip. voy. Cafinl.
Rutafim, rtp. tnt. BiHitarRiii'.
Koun-upaa, vuy. Ii|Mi.
KnVTitUCK.
Bniilanjiie, toy.
Itnin on Biii\K.
BHiigi'lla, pg, ï
llubou-upoH , iny. Upii^.
Riifria, np. voï. Ftouj'ic.
Unlu, voy. Etamlmii.
Buna, toy. Cufi'.
1, vuy. {'.iifi:
i. Palai-i
Huaa, voy.
Bultagra,
BiilUr, vo
C.B.
Cflbaciiis, h. Int. voy. Cal'iis.
Caliacus, b. lat. vov. V-aha-t.
ClBlLE.
Caballa.ibif. voy. GaWlln.
Gabassio, 6. lai. voy. frfıİMls.
tabaya, j)f. voy. Caban.
Cabaz, pg. TOy. Catias.
Cabella, ilai. »oy. GaİH-II«.
Cacara, voy. Catiaiifr.
Cacalois, voy. Cacatoès.
Caço, pg. voy. Casse.
Cailali, voy. Kadi'lik.
Cad«liura, Uit. U. voy. Ka.l
Cadileskcr, viiy. (iaili.
Cafcs!
nv. CnİMi!
Ctiort.
Caiiilacro, voy. Lbijup.
n«j«n.>oy.C*lian|ï.
Cajou, voy. Cajopiil.
r.«ju, voy. Cajcput.
Caladiiiin, lu. bol. vny. Caladinii
CBİafalarc, liai. voy. Callaler.
Cnliifalear, rtp, voy. Calfater.
(lalarolar, hitp, voy. (^IfolPr.
ClLA>.
Calimmc.
Calainbart, voy. Calatnbar.
Calambou, voy. Calanibac.
Calaraliouc, voy. Calambar,
Calambour, voy. Calambac.
Calambourg, loy. Calambnc
Calant, voy. Cbalaiitl.
Calcatar, voy. Colcothar.
CtLnp».
Calfactcr, voy. Calfater.
Caifaicter, loy. Calfater.
CtLrAiin.
Calfeutrer, voy. Calfater.
CtLIBHI.
Califa , /lùp. \lai. voy. Califp.
CjLiovn.
Caliver, angl. voy. Calibre.
Calpak, voy. Golback.
Gamar, voy. Alchimie, i o.
Came, voy. Kima.
Cahocas.
Caraocas, voy. CanHx^ii.
Camphora, b. lat.
Canariiim, lat. bol. voy.
Caoïli', fip. vuy. Candi.
ny. Cam)ilir<>.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
Canin, pg. voy. Candi.
Candito, itat. voy. Candi.
Canrora , ital. voy. Csmplire.
Cangiar, voy. Al/ange.
Canna, b. hl. voy. Cuine.
Canque, -voy. Caroocan.
Capacbo ésp. voy. Caba^.
Capaia, etp. voy, Cabaa.
Capaio , eip, voy. Cabae.
Gaphura, b. lai, voy. Camphre.
Cino,.
Carabe > eip. voy. Carabe.
Caracta, ilal. voy. Caraque.
Caracoa, eip. voy. Caraque.
Caracore, voy. Caraque.
Carafla, İtat. voy. Carafe.
Carambola, fal. bol. voy. Carambo-
Carne, voy. Carme.
ClBOUBE.
Ca BOUDE.
GlBQDOIS.
Carraca, p<p. voy. Caraque.
CarragOQ, voy. Caraque.
Carraquoci, voy, Caraque.
Carrubo, itat, voy. Caroube.
Cartama , hiip. voy. Cardiame.
Carlamo, hiip. voy. Cartbame. _
Cartbainus, lai. bol.yay, Cartbame.
Carum , lat. voy. Carvi.
ClHÏI.
Câa, tangued. voy. Cabas,
Casamala, eip. voy. Gasauba,
Casamatta, ilal. voy. Casauba.
CtSIDBA.
Caabab, voy. Casauba,
Casemale, voy. Casauba,
Casaita, lat. bot. voy. Cuscute.
Caseite, foy. CuMule.
Cauqde.
Carit.
Cakaicu.
Carato, iCoL voy. Carat.
CARAtAilE.
Cl]l,tV*t(SÉRAII,.
Ciireais, voy. Carquois.
■Carcas pg, voy. Carquois,
Carcasse, voy. Carquois.
Carcasso, itm. voy, Caraunis.
Carcax Mp.'voy. Carquois,
Carciofo. itat. voy Articbaiil,
Careum, lat. voy. Carvi.
Çarkara, tante, voy. Sucre.
Carhautike.
Carmes, eip. voy. Kermès,
Carmesi, etp, voy. Cramoisi.
CsrmesİDUS, b. tat. voy. Cramoisi.
Carmeiim, pg. voy. Cramoisi.
Carmin, voy. Cramoisi.
Liassiie, voy. uuscuie.
Cassuta, (al, bol. voy. Cuscute.
Caasylha, voy. Cuscute.
Catiakg.
Calrame, ilat. voy. Goudron.
Cata, b. lai. voy. Casse.
Cazia, b. lat. voy. Casse.
V,..,..., ,.. iai. voy. ijUSSH.
Cazimi, ïoy, Aelronomu!, 91 .
Caio, esp, ïoy, Cassu.
Caiza, ital. voy. Casse.
Cebralaiia, etp. voy. Sarbacane.
Cedoaria , etp. voy. Zëdoaire,
Cedsal.
Cepula, laf. bol. voy. Chëbule.
Cequi, etp. voy. Sequiu.
Cerbalana, etp. voy. Sarbacane.
Cerbottaaa, ilal. voy. Sarbacane.
CİTİRİCR.
Ceteraque, etp. voy. Cétéracb.
Celracca, ilal, voy, Cétéracb.
CoASAg,
Chabek, voy, Cbébec.
Ce* CAL,
Chagbia.
hlCTlON.NAIRK ETYMOLOGIQUE.
Uboea, fig. wy. Obicanc
Clmma.fnt. «•!(. TovKiiiii-
Cliuiiiiin, toi. Kliariiiiti,
Cliam, voy. AlcIıİmİc, 30, <
IroiioinJc, as.
CuiHiBE, pi;. 10). CariiİN.'.
<:lıa['<!İ-\ral>, vu>. Umll.
Cliaiibc, \o\. CaÙK
Ciiavec», pif. \m. ('Iivlioc.
(^hriamo, voi. RtiHna.
Uliupa, râp. vov. Jupe.
i:ir<>ra,i(uJ. vot.ChifTre.
Ciffrc, vo;. Cliiffre.
lüfra, hùp. vot. CbiRrc.
Oliciruiillius, lai. hui. >ui. (lljei-
Cliciri,vo>. Cbeiranlhe.
Cbolub, voy. Al(;iiiiih.
Cbënib, loy. Algénib.
Chepuia, lat. bol. voy. Cliébule.
CbcramoUa./ig'.ïoy. Tiiminliolier,
Chéraraeile, voy. CerHcnkilier.
Cbérerabeilier, toï. Carambolier.
Cbcriïia, pg. voy. Carvi.
Chermelle, *oy. Carambolitr.
Chenues, lat. bot. voy. Kermès.
Oberaiisi, ilo/. voy. Cramoisi.
Clicrvia, vov. Cnni.
CatwiL.
Cuuoui.
Cbirodove.
(^bico, etp. vov. Cbicano.
Chiffe, voï. CiiilTon.
Chiïfos. "
ChilToDe, Ual va>. Cbiffoii.
(^olcolar. ttp. voy. Colcotfaar.
r.liLCOTHlH.
COLOCOLI.
Ooracora, pg. voj, Canqiie.
Coran, voy. Alcoran.
Corocora, pg. toj. Caraque.
Corsak , voy. FonDsc.
Cogs, vuï.'Cos.
Cotooe, ital. voy. Colon.
Cotlono, tlni. voy. Coton.
CouchecouMe, ïoy. Coubcous.
Cocpiom.
Coulicova, vov. Goalilaban.
<]oiiloghlou, voy. Coloiidi.
Coulouj^i, voy. Colou(|^i.
C0UBB1>I.
Courf^c, vcï. Corgc.
CovscaiTi.
Coiucou, YOï. Couscous.
CODSCODS.
CousCDussou, voy. OotiKoui.
INDEX DES MOTS EUROPEENS.
247
Coussecouche, vov. Couscous.
Cramoisi.
Cremisi , ital. voy. Cramoisi.
Cric, voy. Criss.
Crid , voy. Criss.
Criss.
Cubeba, hisp, voy. Cubèbe.
Gubebbe, voy. Cubèbe.
Cubebe, ital. voy. Cubèbe.
CUBEBK.
Cuci, ht. voy. Doum.
Cuenne, voy. Cuine.
CuiNE.
Çulcuma, voy. Curcuma.
Culilabaii , voy. Coulilaban.
Culit-api, voy. Coulilaban.
Culit-bavang, voy. Coulilaban.
Cdrguma.
Cuscuta, hisp. ital. voy. Cuscule.
Cuscute.
Cussula , ital. voy. Cuscute.
Cuzcuz, voy. Couscous.
Cyffre, voy. ChifiFre.
Cyfre , voy. Chiffre.
Daib, voy. Alcbimie,. 87.
Damajane, voy. Dame-jeaune.
Damar, voy. Canari.
Damas.
Damasquetle , voy. Damas.
Damasquiné, voy. Damas.
D AME-JEANNE.
Dammar. voy. Canari.
Danafil, pg. voy. Anafin.
Darse.
Darsena, esp. ital. voy. Arsenal,
Darse.
Datura , voy. Mélel.
Daupbin, voy. Fou.
Deab, voy. Alchimie, 87.
Debeb, voy. Alcbimie, 87.
Denab.
Dcneb alecil, vov. Nébulasil.
Dey.
àrjvoiptov, voy. Dinar.
àtdSoXos^ voy. Eblis.
Dinar.
Dinero, esp. voy. Dinar.
Dinbeiro , pg. voy. Dinar.
Dirhem.
Divan.
Divani.
Djérid.
Djinn.
Doğana, ital. voy. Douane.
DOLIMAN.
Dolman, voy. Doliman.
DORONIG.
Doronica, esp. voy. Doronic.
Doronico , pg. voy. Doronic.
Doronicum, lat, bot. voy. Doronic.
Douane.
Douar.
DOUME.
DOURA.
Dourab, voy. Doura.
Dourian, voy. Durion.
Dourion, voy. Durion.
^payoijfiavos , voy. Drogmau.
Dracunlium , lat. voy. Estragon.
Dragoman , voy. Drogman.
Dragomano, ital. voy. Drogman.
Dragumanns, b. lat, voy. Drogman.
àpaKÔvTtov i voy. Estragon.
^pdxœv^ voy. Estragon.
Apa;^f*r|, voy. Dirhem.
Drocmandus, b. lat. voy. Drogman.
Drogman.
Drogmano, ital. voy. Drogman.
Drugement, voy. Drogman.
Drugbemanl, voy. Drogman.
DUB.
Dugong.
Durio, lat. bot. voy. Durion.
Durion.
Durra, voy. Doura.
Eblis.
Échec, voy. Échecs.
Échecs.
Ecoffrai, voy. Escarpin.
Ecofroi, voy. Escarpin.
Edetz, voy. Alchimie, 87.
Edic, vov. Alchimie, 88.
l>lCTtO.\.>AlRE ÉTYMOLOGIQUE.
KtTraili, tui. KTeiiili.
Einarnp, /imr. v«i. Siroji.
EllR-tmr, voi. AHlnmcmiii'. '>.
EtİHİK, iW. «H. KlJiir.
Kii>l>«l|;i,vn}.KmMi..
KtnIilii-iM, «. l»l.<,m. KmiI.Ii.'
t:tiil>liqiin, V..1 Km'lilir,
KRir.
Kiinicur, np. ti>>- lliii|ii<.-r-
KlHaİH.1|UL>, pg. Idl. (IllrllM-.
tCiixi^H), eâp. lin- Àlrliiiiiii' .
Kphah, vov. t.ou>or.
»>I>AII>.
Kıraca, Mj(. vm. Arnrk.
Kdcaft.', vo}. Kncarpiii.
Kscafiftaon, vut. KKnqiiii.
Kïcafiilon, vny. Esrar|ii]i.
KïcafiJIon, '
Ksculilon, Mn. Iùcur|jj]i.
EKcalinuıı, vov. Escarpin.
Kscapiiic, ««y. Esrnrpiii.
KBcaijura, pg. voy. Echecs.
EMarpim. jig. voy. Escaqiiii.
ESCABP». ,
Escas, voy. Ediecs.
Escaupilc. voy. Escarpin.
EsCL'qiics, voy. Chciku.
Escluipin, voy. Escarpin.
Eticbnppi», ym. Escarpin.
Etcbas, VDV. Écliocs.
Esclicc, voy. Écliecs.
EscoQier, voy. Escarpin.
Escoflraic, voy. Escarpin,
Espinaca, eip. vny. Epinanl.
Espinacc. voy. Épiiiard.
Espiiiafre, pg. my. Épiniirrl.
Ei^pinanl, voy. Épinard.
EspiiHrce, voy. Epinanl.
E^noclie, voy. Epinanl.
Esjiyrol, voy. Sirojı,
Rilm^n. pg. voy. Eslrnpm,
Pal>B|p;IİG, voy. Felirèi;ue.
EaİMfpı, ht. f"'!. voj. FabrufiiK;
FiBRÙCI.
Facarilin, voy. Astronomie, ■!>.
Kaccliino, îlal. voy. Fakir.
t'aj;nni, voy. Fagarier.
Pair), atigl. vny. Pi>ri.
Fakir, voy. Faquîr.
Falaca, pg, vny. Falaqne.
Falca. mp. vny. Falqut'.
Falna. hitp. voy. Fflouquc
Faluca. np. voy. Fdonquo.
FalurJio,c>/i. voy. Fe!oui(up.
Fanega , eip. vov. Fanèj^uP.
Fahébie.
faaga.pg.yo). Fanègne.
Faquio, vov. Faquir.
Faquino, pg, voy. Faquir.
Faral, vov. Haras.
Farda, pg. voy. Hardes.
Fardaggio. ilal. vny. Fardeau.
F«nDSAV.
Faniel, htip. voy. Fardeau.
riirdeilo .■lai.vuy. Fardeau.
Failles, voy Hardes.
Fardillo ap. voy. Fardeau.
Fardo, hiip. voy. Fardeau.
Fargue, voy. Falque.
Fasdir, voy, Alchimie, i.
\ . Felouque
Felva, ïoy. Felfa.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
U9
Fidda, voy. Alchimie, 89.
Fidhe, voy. Alchimie, 89.
Fido, voy. Alchimie, 89.
FiLALI.
Fileli, esp. voy. Filali.
Filuca, ital. voy. Felouque.
Fîlucca , ital. voy. Felouque.
Firman.
Folla , pg. voy. Houle.
Fomahana, voy. Fomalbaut.
Fomahant, esp, voy. Fomalhaut.
Fomahante, esp, Fomalhaut.
Fomahaut, voy. Fomalhaut.
Fomalhaut.
Fomolculi, voy. Fomalhaut.
Fonda , esp. voy. Fonde.
Fondacco , ital. voy. Fonde.
Fonde.
Fondic, voy. Fonde.
Fondique , voy. Fonde.
Fondouc, voy. Fonde.
Fontabant, voy. Fomalhaut.
Fota, pg. voy. Foutah.
Fou.
Foutah.
Fumahant, voy. Fomalhaut.
Fumalhant, voy. Fomalhaut.
Fundago, esp. voy. Fonde.
Gaban, voy. Caban.
Gabbano, ital. voy. Gaban.
(jabbâo, pg. voy. Caban.
Gabela , esp. voy. Gabelle.
Gabella , pg. ital. voy. Gabelle.
Gabelle.
Gabian, voy. Grèbe.
Gabrian, voy. Grèbe.
Gacel , esp. voy. Gazelle.
Gacela, esp. voy. Gazelle.
Gacele, esp. voy. Gazelle.
Gâche.
Gaful , angl.-sax. voy. Gabelle.
Gaie (Lance), voy. Zagaie.
Galanga.
Galangal, voy. Galanga.
Galangale, aiigl. voy. Galanga.
Galangno, voy. Galanga.
Galbe, voy. Calibre.
Gamachb.
Gambir.
Gambiiiaut, voy. Gambir.
Gandasuli.
Gandola , lat. bot; voy. Gandole.
Gandole.
Garamache , voy. Gamache.
Garbillar, esp, voy. Grabeler.
Garbillare , b. lat, voy. Grabeler.
Garbillo, esp. voy. Grabeler.
Garbin.
Garbino, ital. voy. Garbin.
Garingàl, voy. Galanga.
Garismo , jog'. voy. Algorithme.
Garo, voy. Calambac.
Garou, voy. Calambac.
Garrafa , hisp. voy. Carafe.
Garroba , esp, voy. Caroube.
Garrubia , esp. voy. Caroube.
Gaupe.
Gazella , pg. voy. Gazelle.
Gazelle.
Gazia,/?g. voy. Razzia.
Gsizi\SL,pg. voy. Razzia.
Gazua, pg_. voy. Razzia.
Gazzella , ital, voy. Gazelle.
Gecko.
Géhenne.
Geiduar, voy. Zédoaire.
Geiseminura, lat, bot. voy. Jasmin.
Gelsemium, lat, bot. voy. Jasmin.
Gelsomino, ilal. voy. Jasmin.
Gémara.
Gemhadi.
Gêne, voy. Géhenne.
Genêt.
Gengéli.
Génib, voy. Algénib.
Gerbasia, esp, voy. Gerboise.
Gerbo, voy. Gerboise.
Gerboa , voy. Gerboise.
Gerboise.
Gergelim, voy. Gengéli.
Gérid, voy. Djérid.
Gerofle, voy. Girafe.
Goz, voy. Téréniahin.
^:>()
DICTIONNAlKK ÉTVMuLOulQUK.
<i|lAZEI..
<îliiiizzeriiiu, tUtl. \o\. Jumtüii.
fıiaıij^eliıiii, ///,'. \o\. /iiizoliii.
<îiaiiiieUo, ital. voy. (îfMiot.
<jiAoi n.
<jiiira, itaL vu\.Junf.
dianl», ittiL\o\. Jardo.
(îian'o, ital. \o). Jarro.
<îlBB.\n.
<ÎIBET.
<iiü(l\ar, vü\. Zédoain».
«
(îii\ \o\. AÎcliiiiiit', i/i.
<jirat'a, hinp. v()\. (liral'o.
(iIRAPE.
Giralla, ital. \o\. (jiraf»'.
Giraflt», \o\. Tiiralo.
(iIRBE.
<iiul)cito, ital. vo\. (jibet.
(iiubetto, ital. vo\. (iibcl.
1
(iiuiebl)C, if al. voy. Jiil(>p.
(iiulelilK), ital. \o\. Julo|i.
(iiuppa, ital. vo\. Jupe.
l'Aaêos, voy. Grèbe.
Gnacaro, vo\. Nacaire.
(inaccan», ital. \o\. Nacain».
GOLÜOTIİA.
ToXyoOdi, voy. Gol|ptha.
GOMOR.
Tofiàp^ voy. Gornor.
GOMVTI ou GoMI TO.
(ÎOKG.
Gonue, voy. Damc-jeaiiiic.
(joramv, vov. Goura me.
Goudran,voy. (joudroii.
GOLDROÎS.
(jouldran, vov. Goudron.
Goule.
GouUran , vov. Goudi-on.
GOUM.
Goura.
GOURAME.
Gouraini, vov. Gourame.
Gouramier, voy. Gourame.
Gourbi.
Gourbil, voy. Gourbi.
Gourgandine.
Goi R1IA>D.
Grabeaii, vo\. (îraİH'ler.
GnABELER.
GnÂBE.
Guadaiiiaci, e«/y. voy. Gaïuache.
< îuadaineciin , pg. voy. Gamache.
Guarisino. t'ip. voy. Algorithme.
GuÈBRE.
Gu«'*de. \o\. .\lizari, note.
Guiduar, vo\. Zédoaire.
Guinileiiie, pg. voy. Eléini.
Gl TTA-PERCIIA.
GiTTE (Gomme-).
ZapaêoTotva, vo\. Sarbacane.
llabaizi>liii, vo\. Ilabzcli.
Ilabaziz, vo>. liabzéli.
|{abbaziz , vov. Ha])Z(.^]i.
Habe, vo\. Cabao.
llabelassis, voy. Habzéli.
Habeizélin, vov. Habzéb.
Habzéli.
Hagiiich.
Hadid, vo\. Alchimie, 38.
Hadji.
Hager, voy. Alchimie, :i8.
Haje.
Hallali.
Han, vo\. Khan.
Hamfite.
Haracium, b. lat. voy. Haras.
Haras.
Hardes.
Harem.
Haren , esp. voy. Harem.
Hauet.
Harma, esp. voy. Harmaie.
Harmaga, esp. voy. Harmaie.
Harmala, lat. voy. Harmaie.
Harmale.
Harmula, lat. vo\. llarmah>.
Harret, voy. Harel.
Hasard.
Hatti-cuerif.
Hebbe, vov. Helb(\
Hegira, esp. voy. Hégire.
/
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
251
HÉGIRE.
Heissesin, voy. Assassin.
Helbe.
Helbeb , voy. Helbe.
Henné.
Hispanac, voy. Épinard.
HispaDİcum , voy. Épinard.
Hispaniense, voy. Epinard.
Hobero, esp. voy. Aubère.
Hoile, holl. voy. Houle.
hoqueton.
Horde.
HOSANNA.
HOUKA.
Houle.
Hodri.
HULLA.
Humayoum, voy. Hatti-cbérif.
Idppos, voy. Jarre.
Iblis, voy. Eblis.
ICOGLAN.
tépal, voy. Sacre.
Imam, voy. Iman.
Ihan.
İmaret.
Iradé.
Islam.
Issalot, prov. voy. Siroc.
Issarot, prov. voy. Sirop.
Izari , voy. Alizari.
Jabaii, esp. voy. Javaris.
Jabeque , esp. voy. Cbébec.
Jacerina, esp. voy. Jaseran.
Jagre, voy. Téréniabin, note.
Jaioque, esp. voy. Siroc.
Jambolane , voy. Jambose.
Jambolongue, voy. Jambose.
Jambose.
Jamlongue, voy. Jambose.
Jamrosade, voy. Jambose.
Janet, catal. voy. Genêt.
Janissaire.
Jarab , esp. voy. Sirop.
Jarda, b. lat. voy. Jarde*
Jarde.
Jargon.
Jarope, esp. voy. Sirop.
Jarra , hisp. voy. Jarre.
Jarre.
Jarro, esp. voy. Jarre.
Jaseran.
Jasmin.
Javaris.
Jazerina, pg. voy. Jaseran.
Jazmin, esp, voy. Jasmin.
Jedwar, voy. Zédoaire.
Jbhoyah.
Jesminium, lat. hoU voy. Jasmin.
Jesseminum, lat. bot, voy. Jasmin.
Jidwar, voy. Zédoaire.
Juba, esp, voy. Jupe.
JUBARTE.
Jubilé.
JuBis.
Jugeoline, voy. Gengéii.
Jugoline, voy. Gengéii.
JULEP.
Julepe, hisp. voy. Julep.
Jupe.
Juppé, voy. Jupe.
Kab , voy. Cab.
Kabin.
Kabir, vov. Astronomie, 2 5.
Kabtle.
Kacir, voy. Alchimie , i .
Kadali , voy. Kadeiée.
Kadelée.
Kadine.
Kadoghe.
KdSos, voy. Albatros.
Kaïd, voy. Caïd.
Kaîmag.
KaAaTTowî, voy. Calibre.
KaAa^aTeîv , yoy. Calfater.
Kalbélasit, voy. Astronomie, a/i.
Kaibelazguar, voy. Astroo. a 5.
Kalbolacrab, voy. Astron. 2 A bis.
Kalian, voy. Calioun.
Kalpak.
Kamar, voy. Alchimie, 10.
Kamoucas, voy. Camocan.
'2:r2
DICTIO.NNAIHE ÉTYMOLOGlQLE.
Kamihil.
Kipeop, \o\. Ciini.
Kofpot', \oY. Can'i.
Karratufl, h. laL voy. Carat,
kasdir, vov. Alchimie, i.
Kaavdïf, vuY. Guscutü.
Kaavras^ voy. Cuscute.
klîA.
Kazdir, voy. Alcliimie, i.
Kazihe.
Kebulus, b. lat. voy. Chubule.
Kciri, voy. Cheiranlhe.
Kepduov, voy. Carat.
Kbrhİs.
Kethie.
Kctnice, vo). Kctmie.
KfjTos, voy. Aslrononiie, ao.
Khahsiti.
KuAN.
Khandjar, voy. Alfango.
Khaujar, voy. Alfange.
Kliaradj, vo\. Caratcli.
KlIARBI^GA.
Khédive.
KiBLA ou KlBLAT.
Kibrit, voy. Alchimie, /i5.
Kibrith, vo\. Alchimie, hb.
KlHA.
Kinnor, voy. Ginnor.
Kiosque.
Kirapax, voy. Cétérach.
Kdpoj, voy. Cor.
Kubbe, vov. Alcôve.
KURTGHIS.
Kymenna , voy. Cuine.
Lacca , itxû.. voy. Laque.
Lacre , huy. voy. Laque.
Aa?ovp<ov, voy. Azur.
Lambico , iiaL voy. Alambic.
Lambique , pg. voy. Alambic.
Lampouja>£.
Lance gaie, voy. Zagaie.
Lan GIT.
Lanquas, voy. Galanga.
La?>tard.
Laqie.
Laranja , p^. voy. OraDgv.
Lascab.
Laud , ety. voy. Luth.
Lazarino, tto/. voy. Azerolle.
Lazuii (Lapis-), voy. Azur.
Lazulum , 6. [aC voy. Azur.
Lazur, h. lat, vov. Azur.
Lazurius, b, lat, voy. Azur.
Lazzarolo, ital, voy. Azerolle.
Lazzcruola, itaL'voy. Azerolle.
Lbbbegk*
Lehlies, esp. voy. Hallali.
LéviATHA.N.
XtSdvos^ voy. Oliban.
Lilac , esp. voy. Liias.
LiLAS.
Lilazaro,;7(j'. voy. Lilas.
Lima, hiêp, voy. Limon.
Limâo, pg, voy. Limon.
Lime, voy. Limon.
Limon.
Limone, ital, voy. Limon.
Liquidambar, voy. Ambre.
LiSHE.
Liuto, ital. voy. Luth.
LoG.
Lontarus, lat, bot, vov. Lantard.
LOOGB.
LORI.
Luth.
Macabes, esp. voy. Macabre.
Magab'be (Danse).
Macaleb , voy. Mahaleb.
Macalep, voy. Mahaleb.
MİGHE.
Macholeb , voy. Mahaleb.
Madrague.
Magacen, esp, voy. Magasin.
Magasin.
Magazzino, ital. voy. Magasin.
Magreb, voy. Garbin.
Mahaleb.
Mahari.
Maharram , vov. Moharrem.
Mauom^tan.
Mahona , esp. voy. Mahonnc.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
253
x^AHONNE.
Maïdan , voy. Mëidan.
Maihari , voy. M ahari.
Mail , voy. Mils.
Maimor.
Mainate.
Maïnou, voy. Mainate.
Malacca, voy. Emblic.
Malach , voy. Bangue.
Maiamoque, voy. Mamelouk.
Ma^.dxVt voy. Mélochie.
Maleck, voy. Alchimie, ào.
Mamelouk.
Mameiuco, hisp, voy. Mamelouk.
Mangal , voy. Tandour.
Manglier.
Mangoustan.
Mangue»
Manugodb.
Marabiiino , voy. Maravédis.
Maraboti, prov. voy. Maravëdis.
Marabout.
Maravédi, esp. voy. Maravédis.
Maravedim,pg. voy. Maravédis.
Maravédis.
Marcassita , ital. voy. Marcassite.
Margassite.
Marcaxita , esp. voy. Marcassite.
Marchasita, b. lat voy. Marcassite.
Marched , voy. Alchimie, 1 9.
Marfil.
Marfim , pg. voy. Marfil.
Margomar, esp, voy. Récamer.
Markab.
Marquesita , esp. voy. Marcassite.
Marquezita , pg, voy. Marcassite.
Martach, voy. Alchimie, 19.
Martath, voy. Alchimie, 19.
Masal, voy. Alchimie, As.
Masasc, voy. Bangue.
Mascara, hisp, voy. Mascarade.
Mascarade.
Mascarè, voy. Mascarade.
Maschera, ital. voy. Mascarade.
Masloc, voy. Bangue.
Maslocco, ital. voy. Bangue.
Massac, voy. Bangue.
Massore.
Mat.
Matachin, esp, voy. Matassins.
Matamore.
Mataras , voy. Matras.
Matarazzo , ital. voy. Matelas.
Mataricium, b. ht. voy. Matelas.
Matassins.
Mate, esp. voy. Mat.
Matelas.
Matelat, voy. Matelas.
Materacium, 6. lat. voy. Matelas.
Materas , voy. Matelas.
Materasso , ital, voy. Matelas.
Mathelas, voy. Matelas.
Matheras , voy. Matras.
Matical, esp, voy. Mescal.
Matrağa.
Matraque, voy. Matraca.
Matras.
Matraz, esp. voy. Matras.
Mattacino , ital. voy. Matassins.
Matterat, voy. Matelas.
Maugrebin, voy. Garbin.
Mazmorra, esp. voy. Matamore.
Mey/oTT^ , voy. Almageste.
Medjidieh.
Medreça.
Medresseh, voy. Medreça.
Méïdan.
Melangolo , ital. voy. Aubergine.
Melangolus, b. lat, \oy. Aubergine.
Melanzana , ital. voy. Aubergine.
Melghite.
Melech, voy. Alchimie, 60.
Melochia, lat. bot. \oy, Mélochie.
Méloghie.
Melongena, ht, bot,yoy. Aubergine.
Mélongène, voy. Aubergine.
Menjui, esp. voy. Benjoin.
Mérangène , voy. Aubergine.
Merangolus, 6. ht. voy. Aubergine.
Merdasengi , voy. Alchimie , ^ t .
Mérinos.
Merma , esp. voy. Tare.
Mesgal. Addit.
Meschino, ital. voy. Mesquin.
•2yı
lUCTIONNAIHK ÉTYMOLOGIQUE.
\Il*S('llİtH , Ûttl. VO>. \ft)SI|ll(-(>.
M«*««|rıı«», ^o\. Alrlıiıııif, /ı«».
Mı''si, \o\. Alrlıiıni«>« 'ıs.
*
\\¥.'H)\ lîl.
M('s«|iıinlıo,;>/;. \o\. Mi>s(|uiıı.
M(*s(|uiüı, pfr. vo\. Mosqıı«H>.
Mest, \ü>. Alchimie, 'la.
Mcstech, çatal. \o\. Misli(|iıo.
MhTKL.
>fet«!İlo, vov. M«*lol.
M(*tii(-al, vo>. Moscoi.
Mt*tlı«*U ^(>\. Mt'tel.
M<*tiral, pfjf. vü\. M«'9cal.
MézKRKO.
M«'*z<'»rioıı , vü\. Moz/'n'rtiı.
MfîZ(|iıin(), t'Mp. voy. Mi'scjııiıı.
Mozqiiita, CHp, \o\. MosquiV.
Mihs.
^ÏI^.ın^:T.
.Miııjıreto, e»/). \n\. Afinan't.
Mi 110, Yü\. Mainate.
MlKAMOLlN.
Mire, voy. Marfıl.
Mirmuınnus, A. lat. toy.Miranıolin.
MınzA
Misadir, voy. Alclıimio, a o.
Misai, vo\. Alchimio. /la.
Mi.SGHNA.
Mistic, voy. Mislique.
Mislico, csp. voy. ^fisti({l]«^
Ml.STIQlE.
Afitical, esp. voy. Mescal.
Mixadir, vov. Alchimio, a o.
Mı;5, voy. Almène.
MOBED.
Mocajardo, itaL voy. Moire.
Modium , lat. vov. Almude.
Mofatra , pg. voy. Mohalra.
Mohair, angl voy. Moire.
MoDARREM.
MoiIATRA.
MOIRE.
MOİSE.
Moisino, vov. Moisc.
Moka.
Moh, voy. Harmaio.
MoLLAlI.
MoUiUı, eâp. voy. Musıılmaıı.
MnL0€H.
Moıııia^ hiap. voy. Momie.
.Momie.
Moııçâo,^g. voy. Mousson.
Moııs«)n, vo\. Mousson.
Monzoıı , €Mp, voy. Mousson.
Morahiio, enp. voy. Marabout.
Morfıl, vo\. Marfii.
Morinı^a, ht. bot. voy. Moringe.
M0RI^üK.
Moriıi(;ha, voy. Morinf^e.
MORTİİSE.
Mortaja , etp. voy. Mortaise.
.Morunga, voy. Moringe.
Morıın|[u, voy. Moringe.
Mo.sra, ital. voy. Mos(|iiée.
MoRİemita. t'ip. voy. Musulman,
MoSQlÉE.
Mosulin, voy. Mous.seliııe.
MotTj^os, voy. Musc.
Mouaire, vov. Moire.
Moi'CRE.
Mousseux.
MorsSELlNE.
Moı;sso>'.
Mozarabe.
Mozzetta, ital. voy. Aumusse.
Mucajardo, ital. vo\. Moire.
Muchachim,;/^. voy. Matassins.
MlEZZlS.
MlFTI.
Muharrem, voy. Moharrem.
Alulato, hiap. voy. Mulâlro.
Mllatre.
Mulev, vov. MoUah.
Mumia,|)g. voy. Momie.
Mumie, voy. Mooûe.
Mummia , ital. voy. Momie.
MüPHTI.
Murça,p^. voy. Aumusse.
Muri,voy. Astronomie, 36.
Murselina , pg, voy. Mousseline.
Musa, lat. bot. voy. Musacées.
Musa , esp, voy. Moise.
MusAcéss.
Musadi, vov. Alchimio, nn.
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
Musarabe , pg. voy. Mosarabe.
Musc.
Muscbîo, itaL voy. Musc.
Musco , itaL voy. Musc.
Muscum , lat. voy. Musc.
Muse, voy. Musacées.
Muselina, esp. voy. Mousseline.
Musselina , pg. voy. Mousseline.
Mussolina , ital. voy. Mousseline.
Mussone, ital. voy. Mousson.
Mustarabe, esp. voy. Mozarabe.
MnSULMilN.
Miisulmano , pg. voy. Musulman.
Muzadir, voy. Alchimie, se.
Muzlemo, etp. voy. Musulman.
Müzze , ail. voy. Âumusse.
Nabab.
Nababo , pg. voy. Nabab.
Nabach, vov. Nabca.
Nabathéen.
Nabca.
Nabéca, voy. Nabca.
Nabqah, voy. Nabca.
Nacaire.
Nacara , b. ht. voy. Nacaire.
Nadib.
Nafa , esp. voy. Naffe.
Nafé, voy. Naffe.
Naffe.
Nagareet , voy. Nacaire.
Naora, esp. voy. Noria.
Napeca, voy. Nabca.
Naranja, esp. voy. Orange.
Naranz , milan, voy. Orange.
Naranza , vénit. voy. Orange.
Narghileh.
Narguilé, voy. Narghileh.
Nataron, voy. Natron.
Natron.
Nebbek, voy. Nabca.
Nebca, voy. Nabca.
Nefa , voy. Naffe.
N^bulasit.
Nbms.
Nénuphar.
Neskhi.
255
iNesrokh, voy. Rock.
Nestudar, voy. Alchimie , 20.
Neufart , voy. Nénuphar.
NiCBAN.
NlL-GAüT.
NiPA.
Nipacées , voy. Nipa.
Nizam.
NlZERÉ.
Nobach,voy. Alchimie, 43.
Nochat, voy. Alchimie, dU,
Nochatro, hisp. voy. Alchimie, ao.
Nogara , voy. Nacaire.
Nora , voy. Alchimie ,2a.
Nora , pg. voy. Noria.
Noria.
Nuca , hisp. ital. voy. Nuque.
Nucha, voy. Alchimie, liU.
Nucha, 6. lat. voy. Nuque.
Nuchach, voy. Alchimie, à fi.
Nuchar, voy. Alchimie, /i/i.
Nuchat, voy. Alchimie, Uti.
Nuchor, voy. Alchimie, hh.
Nucque, voy. Nuque.
Nuhar, voy. Alchimie, 64.
Nuphar, voy. Nénuphar.
Nuque.
Nusiadat, voy. Alchimie, ao.
Nyl-ghaut, voy. Nil-gaut.
Nysadir, voy. Alchimie, 20.
Nzimé, voy. Civette.
EtfpSv , voy. Elixir.
Obac, voy. Alchimie, 6.
Obelchera, voy. Alchimie, 11.
Obelkara, voy. Alchimie, 1 1 .
Obi, voy. Ubion, Add.
OSoXéSf voy. Astronomie, 33.
Ocab, voy. Alchimie, 6.
Ocob, voy. Alchimie, 6.
Ocop, voy. Alchimie, 6.
OCQUB.
Oda , voy. Odahsque.
Odalique, voy. Odalisque.
Odalisqde.
Oliban.
â5G
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE.
* ^
■ . I
Oiibaiic, vuy. Olibaii.
Olibaiio, hiêp. voy. Oliban.
Olibanum, h. lut. >ov. Oiiban.
Omndb.
Olmafi, voy. Marfii.
(httov, voy. Afiion.
Oqiie, voy. Ocque.
Orafle, voy. Girafe.
Oratige.
Orang-Outan.
Organète.
Orchanel, voy. Orcanèle.
Orenge, voy. Orange.
Orraca , pg. voy. Arack.
Ottomane.
Onaran, voy. Varan.
Ovyxia, voy. Ocque.
Oiilad, voy. Béni.
OuJéma, voy. Uléma.
Ourdou, vov. Urdu.
Overo , enp. voy. Aubère.
Pactac, voy. Patard.
Padichah, voy. Chah.
Pagode.
Pandarus.
UdvSoxos^ voy. Fonde.
Ilavâo^etoVy voy. Fonde.
ndvSo^os^ voy. Fonde.
Pahgolih.
Pantoum, voy. Panloun.
Pantoun.
Papagaio, pf{, voy. Papegai.
Papagallo, ital. voy. Papegai.
Papagayo, esp, voy. Papegai.
Papagey, allem, voy. Papegai.
Papegai.
Papegault, voy. Papegai.
Papegaut, voy. Papegai.
Papou.
Pappagallo, ital. voy. Papegai.
Papuga, pol. voy. Papegai.
PÂQUES.
Para.
Uapacrdyyrjs f voy. Farsange.
Parsis.
Pasan, vov. Bézoard.
Pascha, lat. voy. Pâques.
Paseng, voy. Bézoard.
Pastar, vo>. Patard.
PASTàQDE.
Pataca, hisp. ?o>. Patard.
Patacâo , pg. voy. Patard.
Patacca, ital. voy. Patard.
Patacchia, ital. voy. Pataclie.
Patacchio , ital. voy. Patache.
Patacco, ital. voy. Patard.
Patache.
Patacbo, pg. voy. Patache.
Patacon , esp» voy. Palard.
Patacus, h. lat. voy. Patard.
Patagio, ital. voy. Patache.
Patagon, voy. Patard.
Pataque, voy. Patard.
Patard.
Patardus, b. lat. voy. Patard.
Patart, voy. Patard.
Patarus, b. lat. voy. Palard.
Patascia , ital. voy. Patard.
Patassa , ital. voy. Patache.
Palaxo , pg. voy. Patache.
Pateca , pg. voy. Pastèque.
Pazain , voy. Bézoard.
Penide, voy. Aiphénic.
Penidium, 6. lat, voy. Aiphénit*
Percha, vov. Gutta-percha.
Péri.
Ur^viov, voy. Aiphénic.
Phéci , voy. Fez.
Pilau.
Pirogue. Addit.
Potiron.
Poutarque, voy. Boutargue.
Prœcox, lat. vov. Abricot.
Hpcttxéxxtov , voy. Abricot.
Prao.
Pro , voy. Prao.
PONCH.
PURIM.
Quarne , voy. Carme.
Querne, voy. Carme.
Québrit , voy. Alchimie , /i .") .
Quehida , lat. bot. vov. Chébule.
, '
INDEX DES MOTS EUROPÉENS.
257
Quihrit, Yoy. Alchimie, 45.
Quilate, esp. voy. Carat.
Quintal.
Quintale, t7a/. voy. Quintai.
Quintallus, 6. lat. voy. Quintal.
Quintile, h. lat. voy. Quintal.
Quîraf e , pg. voy. Carat.
Babbir.
Rabeca , pg, voy. Rebec.
Rabel , hisp. voy. Rebec.
Rabii, j3g. voy. Rebec.
J\ac,pg. voy. Arack.
Raga.
Ragahout.
Racha, 6. lat. voy. Raquette.
Rachetta , ital. voy. Raquette.
Rachette , voy. Raquette.
Raguahil, voy. Mahari.
Raïa.
Raïs, voy. Réis. ♦
Ramadan.
Ramag, voy. Alchimie, ai.
Ramazan , voy. Ramadan .
Ramboutan.
Rame.
Rampostan , voy. Ramboutan.
Raqueta, hisp. voy. Raquette.
Raquette.
Rasalague, voy. Astronomie, 28.
Rasalgethi, voy. Astronomie, 27.
Rasas, voy. Alchimie, 26.
Rasasa, voy. Alchimie, 25.
Rasceta , b, lat. voy. Raquette.
Rascelte, voy. Raquette.
Rasis (Blanc), voy. Alchimie, 20,
note.
Rasqueta , pg. voy. Raquette.
Rasquette, voy. Raquette.
Rasselte, voy. Raquette.
Rastaben, voy. Astronomie, 28.
Raya, voy. Raïa.
Rayme, voy. Rame.
Razalagethi, voy. Astronomie* 37.
Kazalague, voy. Astronomie, 28.
Raze.
Hazia, voy. Razzia.
Razzia.
Réagal , voy. Réalgar.
Realgar.
Rt^baba, voy. Rebec, note.
Rebebe, voy. Rebec.
Rebeg.
Rebeca , pg. voy. Rebec.
R^BI.
Recamar, hisp. voy. Récamer.
Regamer.
RéciF.
Rédif, voy. ?]izam.
Redjeb.
Regeb , voy. Redjeb.
Regheb , voy. Redjeb.
Réis.
Rejalgar, eap. voy. Réalgar.
Remedâo , pg". voy. Ramadan.
Rescif, voy. Récif.
Ressif, voy. Récif.
Rezma , hisp, voy. Rame.
Riagal, voy. Réalgar.
Ribasium, b. lat. voy. Ribes.
Ribeba , ital, voy. Rebec.
Ribeca, ital. voy. Rebec.
Ribes.
Ribesium, b. lat. voy. Ribes.
Ricamare, ital. voy. Récamer.
Riesgo , esp. voy. Risque.
R16EL.
Rima , pg. voy. Rame.
Ripopé, voy. Ripopée.
RiPOPÉE.
Rippopé, voy. Ripopée.
Riquiqui, voy. Arack.
Rischio, ital, voy. Risque.
Risco, pg. voy. Risque.
Risico, ital. voy. Risque.
Risicus, b. lat, voy. Risque.
Risigallo, ital. voy. Réalgar.
Risigus, b. lat. voy. Risque.
Risma, ital. voy. Rame.
Risque.
RiSTE.
Rob.
Robe, pg. ital. voy. Rob.
Roc, vov. Rock.
DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE.
İ58
Rum «Il t.
Itomsna, hitfi. vuy. ItomiiitM!.
Komano, iùl. voy. Domain''.
Itomiiian , voy. Domaine.
Knquc, Aû/i. voy. Hoqtirr.
Dotaii|[, voj. Kolin.
Domaine.
Koumano, lang. voy. Domair
BoumA, long- vov. Domaine.
Doupii.
Duc, voy. Dock.
Ryotl, voy. Raïat.
Saiaotr.
Susat.
Saccharum, lof. voy. Siick.
^rix](apov, voy. Siicr*?.
Safena, pg, voy. Saphène.
Saffre, voy. Safre,
Safina, eip. voy. Saphèr)(>.
Safleur, voy. Safrau.
Saflar, voy. Safran.
Sagu9, lat. bot voy. Sagou.
SâUHALEC.
SlLEP.
Salepo, pg. voy. Salep.
Sambach, voy. Sambac.
Sampac, voy. Champac.
Sandalo, hitp, İlal, voy. Sandal.
Saugiac.
Sanna, ital. voy. HarGI.
Sannelerre, voy. Cimeterre.
Santal, voy. Sandal.
SarTtÜoi", voy. Sandal.
Saplinr, voy. Safar.
SAPIlixK.
Siipbrc, ïoy. Safre.
Sappan, voy. Sapan-
Sarabalana.pg. vny. Sarbacane.
Sahagoiïti.
Saranf^usti , voy. Saragousli.
Saravatana, pg, voy. Sarbacane.
Sarbicam.
Sarlialane, voy. Sarbacane.
Sarrafrlio, l'inJ. voy. Sdrail.
Sarrail, voj. Sérail.
Sasdir, voy. Alchimie, i.
Sat.ii.
£>$TİfRf, VOJ. Saphène.
Scacatus, b. lai. voy. Échecs.
Scaccbi , ital. voy. Echecs.
Scaccomatto, ital. voy. Échecs.
ScalTonea, b, lat. voy. Escarpin.
Scappino, ital. voy. Eacarpio.
Scario, Toy. Sucre.
Scarpa, itnl. voy. Escarpin.
Scarpino, ilal, voy. Eacarpio.
Scead, voy. Scbeat.
Scera, voy. Aetronomie, 99.
Schah, voy. Cbab.
Schédar, voy. ZMaron.
Scbédir, voy. Zédaron.
Scbeikii, voy. Cheikh.
ScHIBBOLGTir.
Scbuh, al', voy. Escarpin.
Sciabecco, iliU. voy. Cbébec.
Scilocco, liai. voy. Siroc.
Sciloppo, lia', voy. Sirop.
Sdmiûrra, ilof. voy. Cimelerre.
Sciroeco, iio/. voy. Siroc. ■
Sciroppo, lia', voy. Sirop.
Sciruppns, b. lat. voy. Sirop.
Seofoni, b, lai. voy. Escarpin.
Scuflbncs, b. Inl. voy. Escarpin.
SİBS3TB.
Sebeslen, voy. Séheete.
INDEX DES MOTS EUROPEENS.
259
SÉBILE.
Seca, esp. voy. Sequin.
Segagul.
Seccachul, voy. Sécacul.
Séfévi, voy. Sophi.
Séfi, voy. Sophi.
Segrégeon, voy. Sucre.
Séide. a
^eiptos, voy. Astronomie, 17.
Sëlani, voy. Sélan.
SÉLAN.
Seloc, voy. Siroc.
Semoun, voy. Simoun.
Sen , esp. voy. Séné.
Sena, esp, ital, voy. Séné.
Séné.
Sene, jpg. voy. Séné.
Senes, esp. voy. Séné.
Sensale , tïa2. voy. Gensal.
Séphiroth.
Sequim , pg. voy. Sequin.
Seqdin.
Sérail.
Seraiio, e»p. voy. Sérail.
Seraphi, b. lai. voy. Aigrefin.
Séraphin.
Seraskier, voy. Serasquier.
Sebasquier.
Serdar.
Serrai!, voy. Séraii.
Serralho, pg. voy. Sérail.
Sesban.
Sesbane, voy. Sesban.
Setim, pg. voy. Satin.
Seluni, esp. voy. Satin.
Shafiah, voy. Astronomie, 87.
Shah, voy. Chah.
Sheat, voy. Scheat.
Shoe, «ng/. voy. Escarpin.
Si, voy. Cid.
SlAMANG.
Sidi, voy. Cid.
Sieloc , ?oy. Siroc.
Sii, voy. Jargon.
SiMOVN.
SiROG.
Sirocco, voy. Siroc.
Siroco , esp, voy. Siroc.
Sirop.
Siroppo, e«p. voy. Sirop.
Sirucum, lat. voy. Jargon.
Siruppus, b. lat, voy. Sirop.
Skoh, goth. voy. Escarpin.
Socoran, voy. Sucre.
Socouran, voy. Sucre.
Soda.
Sofa.
Soldan , esp, voy. Sultan.
Soldano, ital, voy. Sultan.
Soldâo, pg, voy. Sultan.
Solive.
Sommac, voy. Sumac.
Sommaco , ital. voy. Sumac.
Sommail , voy. Sumac.
Sopha , voy. Sofa.
Sophi.
Sory, voy. Jargon.
Soucorion, voy. Sucre.
Soucrillon, voy. Sucre.
Soucrion, voy. Sucre.
Soudan , voy. Sultan.
S0ÜP1.
Sourate.
So^of , voy. Soufi.
Smala.
Spahi.
Spanachium , lat. bot, voy. Épinard.
^vavdjf^ta, voy. Épinard.
Spinace, tto/. voy. Épinard.
Spinaceum, lat. bot. voy. Épinard.
Spinachium , lat. bot, voy. Epinard.
'^Tttvcbtiov i voy. Épinard.
Spinacium, lat. bot. voy. Épinard.
Stambecco , ital. voy. Chébec.
ST/fij!xi, voy. Antimoine.
Scgre.
Sucrion, voy. Sucre.
Sugar, angl. voy. Sucre.
Sugrégeon , voy. Sucre.
Suiker, holl. voy. Sucre.
Sukier, pol. voy. Sucre.
Sultan.
Sultano, tta^ voy. Sultan.
SUMAG.
1 •
/ •
20)0
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE.
Sumacb , vov. Sumar.
Sümbül.
Siimmagrc, p/f. voy. Sumac.
SCMPIT.
Suiv:fiTB.
Suradain, voy. Astronomie, .38.
Svpixdv, VOY. Jargon.
Surrapa , pg. voy. Sirop.
Surmeh, voy. Alcool, note a.
Syricum , ht. voy. Jargon.
Syrupus, b. îat. voy. Sirop.
Tabaisir, vov. Tabaschir.
Taballo, itaL voy. Timbalo.
Tabaschir.
Tabaxir, vov* Tabaschir.
Tabi, hitp, ital. voy. Tabis.
Tabis.
Taboiir, voy. Tambour. *
Tabur, voy. Tambour.
Taça, /)g. voy. Tasse.
Tapfbtas.
Tafilete, esp. voy. Filali.
Talapoir. Afldit.
Talc
Talco, hisp. voy. Talc.
Talg, aU. voy. Talc.
Talisman.
Talmud.
Talpack, voy. Colback.
Talque, esp. voy. Talc.
Tamarandi, voy. Tamarin.
Tamaras, esp. voy. Tamarin.
Tamarin.
Tamarindi, ital, voy. Tamarin.
Tamarindo, hisp. voy. Tamarin.
Tambaca, pg. voy. Tombac.
Tambor, hisp. voy. Tambour.
Tambour.
Tambura, voy. Tambour.
Tamburo, ital. vov. Tambour.
Taîîdour.
Takzimat.
Tara, hisp. ital. voy. Tare.
Taragona, esp. voy. Estragon.
Tapants, voy, Taraxacum.
Tarasacon, vov. Taraxacum.
Taraxacées, voy. Taraxacum.
Taraxacon, vov. Taraxacum.
Taraxacum.
Tarbouch.
TarcboD , voy. Estragon.
Tarcbonante, voy. Estragon.
Tarchonanlhus, Iat. bot. voy. Estra-
gon, g
Tarcon, voy. Estragon.
Tare.
Targa, ital. voy. Tai^.
Targb.
Targone, ital. voy. Estragon.
Targum, voy. Drogman.
Tan, vov. Térëniabin.
Tarif.
Tarifa, hisp. voy. Tarif.
Tariffa , ital. voy. Tarif.
Tdpt^osy voy. Bou targue.
Tdpt^ov , voy. Boutargue.
Tapxdatov, voy. Carquois.
Tarquais, voy. Carquois.
Tartar, vov. Tartre.
Tartaro, hisp. ital. voy. Tartre.
Tartarum , b. lut. voy. Tartre.
Tartre.
Tasse.
Tatar, vov. Turc.
Tatule, voy. Métel.
Taza , esp. voy. Tasse.
Tazza, ital. voy. Tasse.
TiAeo-jxa, voy. Talisman.
TéRéniABIN.
Térenjubin , voy. Téréniabin.
Temiabin, voy. Téréniabin.
T?/(Ppa, voy. Chiffre.
Tlvxavlletv^ voy. Chicane.
Tlvxdvtov , voy. Chicane.
Thérenjabin, voy. Téréniabin.
TnuBAif.
Tibbar, vov. Tiber.
Tiber.
Timariot, voy. Zaïm.
Timbal , esp. voy. Timl>alo.
Timbale.
Timballo, itnl. voy. TinıİMile.
Tl.NCAL.
\ ■'
INDEX DES MOTS EUROPÉENS,
261
Tinckar, voy. Tincal.
Tinkai , voy. Tincai.
Tintenague , voy. Touteoague.
ToMAN.
Tomane, voy. Toman.
Tombac.
Tombacco, ital. voy. Tombac.
Tomman, voy. Toman.
Touc , voy. Toug.
TOUG.
TOUTENAGDE.
Tragon, voy. Estragon.
Trangébris, voy. Téréniabin.
Tréparg.
Trinca, langued. voy. Matraca, note,
Tringibin , voy. Téréniabin.
Tripan, voy. Trépang.
Trique, troquer, voy. Matraca , note.
Truca , langued. voy. Matraca , note.
Truchement, voy. Drogman.
Trujaman, esp. voy. Drogman.
Trunjibin, voy. Téréniabin.
Tumbaga , esp, voy. Tombac.
TtJfiwavoi», voy. Timbale.
Turbicb, b. lat, voy. Turbitb.
Turbit, esp. voy. Turbitb.
TüBBITÜ.
Turc.
Turcasia, b. lat, voy. Carquois.
Turcasso , ital, voy. Carquois.
Turcbimannus, b, lat, voy. Drog-
man.
Turcimanno, ital, voy. Drogman.
Turcoman, voy. Turc.
Turpethum , /at. bot. voy. Turbith.
Turquois, voy. Carquois.
Tutenaga , pg, voy. Toutenague.
Tulia , hisp, voy. Tutie.
TUTIE.
Tutunac, voy. Toutenague.
Tympanum , voy. Timbale.
Tzukur, hong. voy. Sucre.
Ubi, voy. Ubion, Addit.
Ubion. Addit,
Ulema.
Uncia , lat, voy. Ocque.
Upas.
Urdu.
Ursub, voy. Alchimie, 7.
Usnea, lat. bot. voy. Usnée.
USNÉE.
Usrub, voy. Alchimie, 7.
Uzifur, voy. Aicbimie, kg,
Uzufar, voy. Alchimie, /19.
Uzurub,voy. Alchimie, 7.
Valide.
Vaiigia, ital. voy. Valise.
Valise.
Valisia , b. ht. voy. Valise.
Varan.
Vérin.
Verinus, 6. lat, voy. Vérin.
Verrain, voy. Vérin.
Verrina , ital. voy. Vérin.
Verruma, pg. voy. Vérin.
Vilayet.
VlSlR.
Vizir, voy. Visir.
Vouède, voy. Alizari
voy. Alizari , note.
Wahabite.
Wali.
Wéga.
Xaheco, pg, voy. Chébec.
Xabeque , esp. voy. Chébec.
XaXxdvdn, voy. Colcothar.
XdXxavdoSi voy. Colcothar.
Xaloc, catal. voy. Siroc.
Xaloque, esp, voy. Siroc.
Xamate, pg. voy. Échecs.
Xaque, esp. voy. Echecs.
Xarabe, esp. voy. Sirop.
Xarafim , pg, voy. Aigrefin.
Xarifo, esp. voy. Chérif.
Xaroco, pg. voy. Sirop.
Xarope, pg. voy. Sirop.
Xaveque, esp. voy. Chébec.
Xepe, esp. voy. Alchimie, 33.
Xerafim , pg. voy. Aigrefin.
Xtffieia^ voy. Afchiraie.
Xiffi)? , voy. Kima.
•>-
'26^2
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE.
Xir, vo}. Klixir.
Xirqiic, vëp. vo\. Sinn*.
Xptafia^ voy. Riisinn.
Xufi/a, voy. Alchimie.
Yata<;iia:^.
Ykd.
Yscloc, vov. SilIK.
Ysir, vov. Klixir.
Ysserop, vo\. Sirop.
Yxir, vov. Eiixir.
Zaffora, ital. vov. Safre.
ZaiTerano, ital. \o\. Safran.
Zafrc, cttp. vo\. Safrt».
Zagaie.
Zaihac, vo). Alcliiinio, \\.
Zaibach, vo\. Alchiiiûe, .'>.
Zaibar, vo\. Alcliiiiiie , 3.
Zaİm.
Zain.
Zaino, hisp. ital. \ov. Zain.
Zalacca, voy. Rotin.
Zambach, voy. Saiiibac.
Zambecco, ital. vo\. Chébec.
Zanna, ital, \o\. Marfil.
Zang, voy. Zéen.
Zaolia.
Zara, tW. vov. Hasard.
Zarbatana, esp. voy. Sarbacane.
Zarcao, p/j^. voy. Jargon.
Zarfa, voy. Alchimie, /17.
Zarne, voy. Alchimie, 29.
Zamec, voy. Alchimie, 29.
Zarnich, voy. Alchimie, 29.
Zarquâo, pg. voy. Jargon.
Zarra, pg. voy. Jarre.
Zebd, voy. Alchimie, 5o.
Zebeb, voy. Alchimie, /18.
Zecca , ital. voy. Sequin.
Zecchino , i(a/. voy. Sequin.
Zédaron.
Zédoaire.
Zedoaria, esp. voy. Zédoaire.
Zeduaria , pg. voy. Zédoaire.
Zedvar, voy. Zédoaire.
Zke?İ.
ZeGro, ital. >oy. Chiffre.
Zegi, voy. Alchimie, 3a.
Zelkat.
Zenil, ital. vov. Zdnilh.
Zémtii.
Zonziftir, voy. Alchimie, '19.
Zéodaire, voy. Zédoaire.
Zeph\run), h. lai. voy. Chiffre.
Zéro.
Zéri.mret.
Zel, vo\. Alchimie, Sa.
Zellovario, ital. voy. Zédoaire.
Zezi, voy. Ah:himie, 32.
Ziamet, voy. Zaïm.
Zibatiim, voy. Alchimie, 3.
Zibet, vo). Civelle.
Zibelh , vov. Civette.
Zibetto, ital. voy. Civette.
ZlL.
ZiLCADÉ.
Zilhagé, voy. Zilcadé.
Zinckar, voy. Tincal.
Zingar, voy. Alchimie, 27.
Zingifur, voy. Alchimie, /19.
Ziniar, voy. Alchimie, 27.
Zl.NZOLIN.
Zirbo,jpg. ital. voy. Girbe.
Zircon, voy. Jargon.
Zirgelin, pg. voy. Gengeli.
Zmala, voy. Smala.
Z0UA?E.
ZOUIDJA.
Zub, voy. Alchimie, 5o.
Zubd, voy. Alchimie, 5o.
Zubenel , voy. Astronomie ,
et 3o.
Zuccarum, h. lat. voy. Sucre.
Zucchero , ital. voy. Sucre.
ZUFAGAR.
Zukker, dan. ail, voy. Sucre.
Zumaque, esp, voy. Sumac.
Zurappa, pg, voy. Sirop.
Zurna.
Zunimbet, esp. voy. Zérumbel.
Zynfer, voy. Alchimie, /19.
'^9
"* .
INDEX
DES
MOTS ARABES, PERSANS, TURCS, MALAIS ET HEBREUX.
N. B. Les mots arabes ne sont pas rangés par racines , mais placés à leur ordre
alphabétique avec les termes persans , turcs et malais. Ceux-ci sout accompagnés
de l'indication de leur nationalité : pers., turc ou t., mal. Pour ne pas faire un
index particulier des mots hébreux, on les a intercalés ici , suivant Tordre marqué
dans le tableau du système de transcription. (Yoy. à la suite de la préface.)
Nous n*avons pas cru nécessaire de relever les quelques mots javanais acci«<
dentellement cités.
<->! pers. voyez Juiep.
^bt voy. Alchimie, 17.
j^\ voy. Eblis.
^^\ voy. Béni.
os^^ ^Ji\ voy. Garambolier.
^'^^i-»*' {ji^ voy. Avicenne.
>?î voy. Aboumras.
Â5lb ^t voy. Patard.
i-U5^^l voy. Patard.
x&^l voy. Biasse.
Oh-ol voy. Abil.
iUàl voy. Allé.
o^'\ voy. Antimoine, Bismuth, et
Alchimie, lâ.
^La^t pers, voy. Achars.
y^\ yÂ.\ voy. Achernar.
^JS\ voy. Muezzin.
»v>i^i voy. Iradé.
c>a^i pers, voy. Artichaut.
^^Uw^t voy. Argan.
Jok.^1 voy. Arzel.
<^,y^\ voy. Ardeb.
iöyû*>^t voy. Artichaut,
j^t voy. Raze.
J^Um^I turc, voy. Patard.
«Si-* <s*^}^ ^^y* Artichaut.
jJ^Î voy. Argali.
c-^-î>^v> v>l^Tper«. voy. Azédarac.
{:)^y^pers. voy. Jargon.
xU^Î voy. Smala.
^U^^l per». voy. Épinard.
o^-u»i voy. Alchimie, 26; Astrono-
mie, s/i, et Nébulasit.
V^i voy. Alchimie, 7.
^^yi^^l voy. Jargon.
^üLi-«»t voy. Épinard.
^Ujuwi voy. Épinard.
GlXtwi voy. Escarpin.
G^Xtwi voy. Escarpin.
l»^Uw! voy. Islam.
^yü\ voy. Aigrefin.
Sj^\ voy. Usnée.
yboj voy. Astronomie,. 25.
iMot Voy. Zain.
^jLaI voy. Ayan.
Lct (lire, voy. Aga.
<^»xJL4t (lire, voy. Efendi,
y^-^t voy. A0ion.
^! ma/, voy. Gouliiabant
(fiy^\ voy. Aigrefin.
İ6/I DICTIONNAIRE
pjmSs voy. Klixir.
JifJlSi voy. AH(n)noiiii(s i.
tyS\ tiuil. voy. (îon|r.
M vov. Allah.
2\ voy. Boy.
l»Ul voy. Imam.
^Ut voy. Aman.
^LLmI voy. Matras.
^i voy. Emhlic.
jJl*} pen. voy. Kiiiblic.
3CN voy* Amen.
^1 voy. Amiral, Kmir.
^jfJU^l ja^l voy. Miramoliii.
^^^i voy. Amen.
^3^t voy. Alaml)ic.
UÜt voy. Enif.
dbTvoy. Alchimie, iT).
^3N voy. Alchimie, i5.
^jyjï-x3l pers. voy. Téréniabin.
caC^^I j9er«. voy. Saragonsti.
i^M pers. voy. Avanie.
Jl^î ;>er«. voy. Avanie.
^^JLLT^t voy. Abutilon.
ç;,! voy. Auge.
9iy\ turc,\oy. Odalisque.
3J»v>5İ «tire, voy. Odalisque.
y'>^\ turc, voy. Urdu, Horde.
^J^y^ £^i ma/, voyez Orang-ou-
tan.
^^'^y\ turc, voy. Icoglan, Azamo-
glan.
jJiyS mal. voy. Upas.
ëS^S turc, voy. Ocque.
^^^\ voy. Béni.
iütv.! voy. Eyalet,
(j^^l ^:! voy. Icoglan.
yji mal, voy. Ayer.
JJsS voy. Imam.
ÉTYMOLOGIQUE.
vr>fW v^^y* Babouche.
0*9; 4İO mah voy. Bahirous^a.
^l^ ma/, voy. Durion.
I*t«>l^ />frf. voy. Badamier.
.>^bl^ voy. Bédogard.
«^^«>lj voy. Bézoard.
(jLJL«>lf ;/er«. voy. Aubei*gine.
^j;L^**>l^ voy. Aubergine.
^^lJo*>l^ pers. voy. Aubergine.
•*;3'>W voy» Bédégard.
(jl^L; per*. voy. Badiane.
^^Ul; voy. Bédéganl.
^'3 W voy» Bazar.
r^)W >'oy. Bézoard.
ioU^l^ voy. Patard.
(,^b turc, voy. Baltadji.
i,^) ^^ ^^^^^' v^y* Baléron.
(jii voy. Ben.
^^b mai voy. Bavang, Gulilabaii.
UUj voy. Papegai.
^^U^ voy. Papegai.
djJocj pers, voy. Pagode.
Ârflfç voy. Bougie.
J'é j.,&.ir pei'f. voy. Bakchich.
^^ voy. Alboucor.
(£,yù^ voy. Bédouin.
calo eiirc, voy. Barat.
9«>io voy. Alcarraza.
^J\yi voy. Bran.
gj^ voy. Barbacane.
L^yi voy. Berbelh.
ï^^ voy. Bordât.
£ev>o voy. Barde.
J.>o voy. Alcarraza.
^^v>o voy. Alvarde.
j^o voy. Albara.
yj[^^ voy. Abricot.
{j^y> voy. Bouracan.
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
265
20.
-o voy. Vérin.
Jl«îo mal. voy. Aubergine.
j^o voy. Burnous.
(jlioo voy. Bouracan.
SiiJyi voy. Aichimie, 3 A, et Guine.
ajlJo voy. Vérin.
J^o voy. Aliboron.
xco voy. Vérin.
yU*wi^ pcr». voy. Bezestan.
(jljuwo j7er«. voy. Bostandji.
^^Luno fwrc, voy. Bostandji.
(^Mo maL voy. Bessi.
iülla^ voy. Basane.
JL^^âj voy. Boutargue.
AM.tn; voy. Patache.
iC&Iaj voy. Patache.
4»Ia^ voy. Albotin.
jjla^ voy. Astronomie,
üişUaj voy. Pastèque.
J^*?» ^^3 voy. Baai.
»>ÎJob voy. Baldaquin.
pnp3 voy. Bacbuc.
J; . . >daJ b voy. Bakchich.
»2b ttirc, voy. Bey.
f^iyXS^ turc, voy. Bey.
Jwbo turc, voy. Bey.
j^i^ voy. Balais.
^üUb voy. Balzan.
^J^ mal. voy. Garamboli(
hyJo voy. Ballote.
^wJo ma/, voy. Baléron.
^y^ba voy. Bélial.
^^ voy. Belléric.
*A-wb j9er«. voy. Belléric.
yKjç^ mal. voy. Bambou.
j,*jû c:»Uj voy. Bénetnach.
£^1^:0^ ma/, voy. BenUirong.
^ voy. Bangue.
lier.
(jjoob voy. Abricot, Bonduc.
3jb j9er». voy. Bangue.
(^ voy. Béni.
^â.^ voy. Boudjou.
^^y> turc, voy. Boudjou.
v3;^ voy. Alchinaie , 8 , et Borax.
9^yi pers. voy. Borax.
r^ voy. Bosan.
j-jb^ voy. Palard.
j«UakC^ voy. Grèbe.
J^ voy. Alchimie, 9.
ıüy$ mal. voy. Bambou.
^J^ voy. Béhen.
O^W voy. Abit, Bayad.
0-0 voy. Bételgeuse.
pî^ turc, voy. Baïram.
^y^ pers. voy. Vérin.
J^>^W P^^' voy. Babouche.
^jlxljl^ |?er». voy. Aubergine.
»Ixbl^ per«. voy. Aubergine.
yôj*>l^ |?erf. voy. Bézoard.
tfU;;«>l^ pers. voy. Gbah.
^ğ^^y^pers. voy. Parais.
•5 W |?cr«. voy. Para.
ü;'^ per«. voy. Bézoard.
ô^l^ jjer*. voy. Alphénic.
<5^ pers. voy. Péri.
nOD voy. Pâques.
y^ pers, voy. Pilau.
JL^ pcr«. voy. Punch.
D^I^S voy. Purim.
^jàs^^ pers. voy. Babouch, Tar-
bouch.
y\3 pers. voy. Téréniabin.
(^y\3pers, voy. Téréniabin.
jjj voy. Tiber.
. f ' .
^'?
^
' i
:><i(i
DICTIONNAIIIK
y:}\^yJ yerë. \o\. TîtıııİM>ıır.
^.ö mrji. \o\. 'riiiiilHMir.
^\jj pvr». \o\. Tiin*.
*j' vvvn. \<»\, Ti'i'i'iiiahiii.
jsjw \o\, Tiirlntli.
•j
,-0*3 \(»v. T.irin*.
y" y
C3*^r \oy. I)m|jiii;ui.
^'>yr^ vo\. l)ro|jm;ni.
İüLmO' \o\. \i>«'iial.
ioL^i^^' vuv. Arsenal.
Jyj pern. \()y. Turc.
İ.5.JJ y>*r«. Noy. (i<in|iioi>.
^^Uyj y^rrj». \<)y. Tiiir.
,^f;^yi v<)\. T/'n'iiiiihiii.
^->-io«:j voy. TériMiiiihiii.
^iv.y; //*«/. \oy. Tn''paii|j.
o— J /><frj». voy. Tassfî.
vJL^yu voy. Tarif.
xJb y>er«. voy. Taffetas.
TlD^n voy. Taliniid.
diUjÊf wm/. voy. Tombac.
^jOL<à«j(f voy. Tamarin.
•2JLjl:î vov. Tombac.
c->^»h;" voy. Tanzimat.
^UCu voy. Tincal.
JUjj voy. Tincal.
^Ixlj pfr«. \oy. Tincal.
^>Jo, lun voy. AUianor, Tandon r.
^^üj^ voy. Astronomie, a»i.
U?^ voy. Tutie.
JbLôyj^'CT'*. voy. Toutcna/;iie.
^^ turc, voy. Toug.
fj^y voy. Toman.
^ voy. Carquois.
nL^* voy. Zaïm.
t.«y> voy. (îirbe.
ÉTYMOLOGIQUE.
m
^Loü voy. Thul)an.
«^JLaâ vuy. Salep.
«p \0Y. A.Htruuomie, itj.
JL^ voy. Astruiiomie, m 7.
wJLsw voy. .\l|;«Mnb.
^^Içb. voy. Ilcnjuio.
^ll^ vov. <îilibar el Asli*f>ii. '1.
iuL^ voy. Jupe.
j-.^ voy. Algèbre.
Ju;.:^ voy. Javaris.
nI^Js^ voy. Zédoairc.
j^Js^ voy. Astronomie, .').
^yij^ >oy. (îerboise.
ïl^ voy. Jam>.
j«^ voy. Jarde.
ov.7^ voy. Djérid.
P^ voyez Aslron. âi. Au lieu de
1»^.^ Coupure, il faut lire jcnm^
djesniy Corps.
c^^L^ voy. Julep.
^^UÂob. voy. Zinzoliii.
Nn^3^3 voy. Golgolha.
4^^l^ voy. Gemmadi.
^^ voy. Amalgame.
^J^^ mal. voy. Jambosu.
y*^ mal. voy. Jambose.
niDa voy. Gémara.
Sjt^ voy. Amalgame.
^^^ voy. Djinn.
^^'^Ka^ voy. G engeli.
ji^^jL^ voy. Astronomie, 3o.
*!j^^ voy. Bételgeuse, Astron. 18.
(j^y^ voy. Chicane.
Sjyş^ voy. Dame-jcanae.
^La. voy. Alchimie, ik.
Djn"^3 voy. Géhenne.
^^vâi. voy. Alchimie, i/i.
v-j
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
367
ji^la- turc, voy. Ghiaoux.
ca^la. pers. voy. Capoc.
^i^yi^ turc, voy. Ghibouque.
^^ turc, voy. Janissaire.
jUCa* turc, vov. Gbacal.
^Jlt^r^ ma/, voy. Ghampac.
«21Ljl^ jjcr«. voy. Astronomie, i5.
Ljy^ pers, voy. Gibet.
^jlSj^a. jjer«. voy. Gbicane.
J^ju:^ pers, voy. Gétérach.
^La. voy. Albagëes.
^^L^ voy. Hadji.
yJJi t^ voy. Habzcli.
wyJi (^^ voy. Habzéii.
^yiJ\ L^-L^ voy. Alchimie, 1 1.
Ju4t b;<w^ voy. Abelmosc.
j-î-^ voy. Astronomie, 33.
^^ voy. Fabrègue.
33n voy. Hadji.
^ voy. Alchimie, 38.
Js>*>^ voy. Aichimie, 28.
a3\y^ voy. Felouque.
uim.^^ voy. Artichaut.
'(j>y£iy^ voy. Artichaut.
|.-a. voy. Harem.
Ju»-a. voy. Harmale.
^J**''^ voy. Alezan.
^L&;^ voy. Assassin.
J;é.>jbA. voy. Hachich.
^LoAi. voy. Alezan.
iüL^ voy. Houka.
iul». voy, Helbe.
^^JLfc. voy. Alépine.
*UJL^ voy. Aufle.
y^X^. voy. Falque.
J^A^ voy. Huila.
*U^ voy. Henné.
Jyüî Ujk. voy. Orcanète.
Jh;-h voy. Aihandal.
^!^^ voy. Astronomie, a 8.
o»^^. voy. Fomaihaut.
*i^3A. voy. Houri.
^^1^^ pers, voy. Houri.
voy. Haje.
^^yjlâ. turc, voy. Kadine.
(jU. voy. Khan.
*3Li. pers, voy. Khan,
^jj^â. pers, voy. Khédive.
^i*Â. voy. Garatch.
^xt,;^-^ voy. Kharbéga.
^T^ voy. Gorge.
x«;^ tMrc, voy. Rusma.
cjyyiiy^ voy. Artichaut,
tjjj^ voy. Garoube.
iôjjâ. voy. Caroube,
^jjâ. voy. Magasin.
Ss.\\^ voy. Kazine.
vjl^yi ^-^ voy. Hatti-chérif.
^jj^.l^ laÂ. voy. Hatti-chérif.
^»In-^ voy. Ketmie.
»^\JlL. voy. Gaphar.
^UjLâ. voy. Gaftan.
O^Kâ. voy. Ghalef.
(jl^JU. voy. Galanga.
aJLJL^ voy. Calife.
^Ji:^^ voy. Khamsin.
y^L^ voy. Alfangc.
o,*;^î>^ voy. Algorithme.
OsJL«^^ p^s. voy. Gourmand.
3WSÂ. pers, voy. Chciranthe.
(^WNÂ. voy. Cheiranthe.
^!*> voy. Douar.
^t*> pers, voy. Serdar.
UICTIONNAIRE ÉTVMOLOGIQDE.
4
I
^\i Imr, ïoï. iipj,
^Tjjj vuy. Alilijliaran.
^U.j VU}'. Asirooamit'. v.
•3 prri. my. SoJiIit.
İJİ ïoy. Doura.
^Ijj ïoj. Donmic.
■jJ voy. Dourti.
is>i.jj périr, vuy. .Aiédarac.
.>.J ïoy. Tartre.
i^jjj ïoy. Tarlro.
^^jj ïoy. Malroça.
J3jj ïoy. Tarjfi;.
^ji ïoy. Ouronic.
g)j^ voy. Dorunic.
j^jj loy. Dirbcm.
^jj ma/. ïoy. Durion.
üjl^j vDj. Dame-jcanoc.
^^liA^ voy. Damas.
•Ijj voy. Douar.
^^ mal. voy. Durion.
>j.> voy. Alclilinie, A.
mUS,i> lurr, voy. Dolman.
jÉjj ïoy. Doiim.
55^ moi. ïoy. Dugong.
jU^ voy. Dinar.
u'j*» voï- Di"
Jl,*i ïoy, Divi
ïjj »oj. Do ura.
^i voy. Denab el Mébulasit.
i^Jii voy. Alchimie, 37.
£^1 ji voy. Zilcadd.
jLLUI jj voy. Zufagar.
İLX)ÜLİI jj voy. Zilcadé.
kjstj voy. Avive»,
f^ voy. Avives.
I, Douane.
Xklj voy. Raquette.
,j>tj voy. Réia, et A«lroaomi«,
»7 et aH.
^^Ij voy. niubout.
^Ij voy. Aiimcch.
^j voy. Rob.
vWj *oy- Bebet, llipopûe.
^j voy. Arrobc.
Vj*) voy. Ripopée.
^3^ voy. Rabbin,
jojj »oy. Ribi.
Jstl<a>j voy. Mabari.
i_-^j voy. Redjeb.
S^) voy. Anel, Bigd.
^j voy Biik Iluquer.
iii^ voy Astronomie, lâ.
iji^j voy. nidir.
^j voy. Uortiise.
j')j voy. Alchimie, 35.
kjj voy. Gâche.
£*^j voy. Rame.
^j voy. Raquette.
jL^ per<. voj. Bisle.
j^^Ibj voy. Alchimie, au.
ijt^j ïov. Récif.
Jlsj voy. AiTtlel.
pi voy. Raca.
«ij voy. Rccamer.
i^\ voy. Astronomie, i3.
.iUj voy. Alchimie, ai.
(jUj voy. Romaine.
ÂiUj voy. Romaine.
«..^j mol. voy. Ramboulau.
^yt*^ ™al. voy. Rambonlan.
^libjj voy. Ramadan.
ifj voy. Tare.
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
261)
*^3) P^^' ^oy» Roupie.
fjii^^ mal voy. Rotin.
^(h) ^^^' voy. Rock.
^L-î^ pers. voy. Ribes.
jL^^ voy. Ribes.
j*,!^ voy. Ribes.
j-S^ voy. Réis.
Npn , vih?; ^oy. Raca.
{y^^.) voy. Ribes.
^l^ voy. Alchimie, 3i.
»«>Ij per«. voy. Mirza.
^Sy voy. Hasard.
SSj^S'^ voy. Smala.
yt^ voy. Zéen.
Ob') voy. Assogue, Azolh.
i^jjîj voy. Zaouia.
•>W) voy. Civette.
uW) voy. Astronomie, 29 et 3o.
ù<i'^ voy. Alchimie, 5o, et Civette.
ioULo^ voy. Sarhacane.
i^>^'^ voy. Jubis.
J-o) voy. Alchimie, 48, et Sébile.
^Uwj voy. Alchimie, 3o.
^!3*>^ voy. Zédoairc.
^^ pers, voy. Jargon.
U^; voy. Jargon.
U^) jp«*». voy. Jargon.
Ljp^ jP^'**' voy. Zurna,
l^lj^^ pers, voy^ Girafe.
^Ui^^ voy. Zérumbet.
iUjj^ voy. Zërumbet.
^)') voy. Alchimie, 99.
iUU^ voy. Zaïm.
^jîjJLc^ voy. Safran,
/flx^ voy. Zaïm.
ÂrfU^ voy. Zagaie. •
27, et
«15; voy. Zekkat.
J) t«rc, voy. Zil.
>Jj voy. Habzéli.
iUd«^ voy. Smala.
iöüj voy. Genel.
J-i-jjj voy. Sébile.
^lx?j voy. Alchimie, 27, et Tincal.
yiar^ voy. Alchimie, 4 9.
^Lxljj |?er». voy. Alchimie,
Tincal.
vjj3() voy. Assogue.
S^S) voy. Zouidja.
^) voy. Hasard.
yîj-*,)) voy. Alchimie, 3 et 35 , et As-
sogue.
Os?) voy. Séide.
Jijj^)^ voy. Salin.
>İ3«>; pers. voy. Zédoaire.
^LxJJ pCT*«. voy. Tincal.
•jjr pers. voy. Assogue.
»>^ per». voy. Assogue.
osaLw voy. Scheat.
^J^\^ voy. Saphène.
^SLw ma/, voy. Sagou.
yjfJL» wa/. voy. Rotin.
^jL y .^İ^ voy. Sébeste.
Om*» turc y voy. Chiper.
($l^AM jt7er«. voy. Cipaye, Spahi.
o<^ voy. Mos({uée.
i^J^ voy. Salep.
jàté pers, voy. Sérasquier, Serdar.
(P^&5o)^ pers, voy. Saragousti.
^^Ij-tt» per». voy. Sérail, Caravan-
sérail.
Ji^^ pers, voy. Tarbouch.
^!J*u*/ per». voy. Serdar.
270
DICTIONNAIRE
; '
S^^yàté voy. Sdrasquier.
D^D"lt!5? voy. Séraphin.
x*^ voy. Alcool, noie a.
\j>jàté pers. voy. i^iirna.
l^b^ pers. voy. Girafe.
J3^ mal. voy. Zurna.
^^yi^,^ voy. Jargon.
3üfc^ voy. Salafi.
^LMJLM voy. Gensal.
(^yuw voy. Sophi.
^J^: J ^ voy. Saphène.
^jLw mal. voy. Sapan.
»ULw voy. Alezan.
(j>\SL»i voy. Escarpin.
kjJ^ voy. Alchimie, 9.
aCm voy. Sequii).
JC«« voy. Sucre.
P^Uw voy. Sélan.
JLjJLfi p^Uw voy. Salamalec.
*-U^ voy. Solive.
^LLJLw voy. Sultan.
^-.wJLm voy. Solive.
J^ voy. Simoun.
^Uw voy. Sumac.
JUw voy. Azimech.
Ju.«w wîo/. voy. Sébile.
ok«>w voy. Zénith, Azimulb.
^LM.«^M vojr. Gensal.
oJuvM )/2a/. voy. Sumpit.
^j.y-;,JUnm tna/. voy. Sarbacane.
c:>^.«w voy. Azimuth.
P^.«sM voy. Simoun.
^ voy. MarBl.
Ll»« voy. Séné.
JlU.*» voy. Sumbul, Schibboleth.
ÂJLkw voy. Sunnite.
yjjL^a»» turc, voy. Sangiac.
i^ voy. Sunnite.
ÉTYMOLOGIQUE.
(j\>>yM voy. Sultan.
ï^yMi voy. Sourate.
^^^^ pers. voy. Jargon.
^U*« wîflr/. voy. Siamang.
OsJ^ voy. Gid.
<^>-j-*« voy. Cid.
(jLa^muşam voy. Sesban.
(jylXcMi voy. Jargon.
c-*Li voy. Alchimie, 'S'A.
ii^Lii voy. Ghachia.
Jl^pers. voy. Ghàlc.
öî-Lû voy. Astronomie, 16.
»Lu per«. voy. Chah, Échecs.
jUL^L;; furc, voy. Saïque.
^ voy. Alchimie, 33.
_ . û voy. Ghébec.
ri3^ voy. Sabbat.
Jl^ voy. Ghibouque.
SSL.Ü voy. Ghébec.
ri^aC? voy. Schibboleth.
V^vû voy. Sirop,
t^^ voy. Sirop.
^j*s voy. Siroc.
(^yü voy. Siroc.
^Ljyï voy. Aximach.
tjj*^ voy. Sirop.
v>^ys voy. Ghérif, Hatti-chérif.
L.:;i voy. Ghott.
sàJouH voy. Gétérach.
yLjus voy. Ghaban.
f^yx.£i\oy. Astronomie, 17.
wous voy. Sucre.
jU-ûjpera. voy. Ghacal.
Uljİİ voy. GhiiTon.
. rillD^ voy. Sephirolh.
JkSljui voy. Sécacul.
Jli pers. voy. Téréniabin, note.
r.-..i
I
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
271
^^ùJXii Yoy. Chaland.
^^JLû voy. Siroc.
J^JUi voy. Siroc.
JU^ voy. Astronomie, 99.
ww&«â pers. voy. Cimeterre.
^*{^ voy. Scheva.
J\y£i voy. Chewal.
^^ voy. Cheikh, Echecs.
(2^lia^ voy. Satan.
^^In.> A voy. Cétérach.
^5^ voy. Schiite.
(^yàLo turc, voy. Chagrin.
^LJO voy. Azerbe.
^^OsA0 per». voy. Sadder.
^tosAo voy. Soda.
^OsAo voy. Zëdaron.
^^,<>yo voy. Astronomie, 38.
<^yuo turc, voy. Chagrin.
SJuo voy. Sofa.
yuo voy. Safre, Chiffre.
»yJuo voy. Alchimie, h'j.
i^^fJt^ voy. Astronomie, 87.
yJLo voy. Sacre.
£eljuo voy. Arsenal.
Jü0 voy. Astronomie, i5.
Jjwo voy. Sandal.
cjyo voy. Soufi.
(£,Ls voy. Dey.
Juâ voy. Dub.
yijA voy. Azerbe.
iûuuô vov. Aidée.
n^K3S voy. Sabaoth.
FiSiS voy. Dame-jeanne.
XAblb vov. Mélel.
ÂSU? vov. Patard.
y^\ia voy. Altaïr.
wş-iLb voy. Tabaschir.
J^ voy. Timbale.
i^l^ voy. Matelas.
sj^^^jo voy. Tarbouch.
ij^jo voy. Estragon.
^jo voy. Matelas.
Xfc.^ voy. Tare.
i^^'itï^^jo voy. Taraxacum.
^j^Â.^ voy. Estragon.
^^JLiijo voy. Taraxacum.
y^jo voy. Tartre.
^U-b voy. Téréniabin.
;^jo voy. Matraca.
JL^ voy. Tasse.
f*^ voy. Talisman.
^^ib voy. Talc.
^^.-jlL? voy. Tambour.
»A^^ turCf voy. Doliman.
c^Uà vov. Dey.
^Ic voy. Avarie.
yjlc voy. Uléma.
*L.c voy. Caban.
yy^ voy. Astronomie , 8.
jiU£ voy. Tabis.
(jU>x voy. Ottomane.
ç^ic voy. Alezan.
(j^Lê^t ^ voy. Azamoglan.
^jOsÊ voy. Adène.
»*>lyB voy. Algarade.
t-*-£ voy. Arabe.
*^y£. voy. Charabia.
ciljB voy. Tarif.
^3j£ voy. Arack.
(^y£. voy. Arack.
272
DICTIONNAIRE
, t
S^r voy. Gadi , Sérarsquier.
Xy)t\^^ voy. Astarolh.
y&^ voy. Achour.
^y£i^ voy. Achour.
i(^La£ voy. Alizari.
«>^UakC voy. Alchimie, a 3.
iC,>yL£, vssi ^ -vc voy. Afrile.
tu\jL& voy. Alchimie, 6.
v't** voy. Astronomie, a^ 6m.
*lKc vov. Uléma.
iJ^U voy. İmaret.
Hü^ voy. Gomor.
Jjs voy. Amalgame.
^Ufi voy. Astronomie, 3.
yS^ voy. Ambre.
cs^yJCiLe voy. Alancabulh.
^Sy^ voy. Avarie.
^!^^ voy. Avanie.
Sit^SyA voy. Avanie.
^j^ voy. Ayan.
»^l£ voy. Algarade.
io^U voy. Razzia.
^Uc voy. Alchimie, 5.
jM^t.>s£ voy. Gamache.
t-»t*£ voy. Astronomie, 7.
jLj£ voy. Grabeler.
ji^ voy. Garbin.
Asf^yà pers. voy. Gourgandine.
Oy voy. Garafe.
Jî^ voy. Gazelle.
J'j voy. Ghazel.
tf^us voy. Razzia.
Lo^ voy. Astronomie, 6.
J3X voy. Algol, Goule.
^ voy. Grèbe.
ÉTYMOLOGIQUE.
j.#^U jp<?r«. voy.»Parsis.
•jcli voy. Fagarier.
«x-jU voy. Alphenic.
(^y:3 voy. Fetva.
ù^ voy. Alphard, Fardeau.
*d.>^ voy. Farde, Fardeau.
^^ voy. Alfier, Haras, et Astro-
nnniip. i i .
nomie, ii
ji«jU voy. Alfier.
rj> pers. voy. Farsange.
jo^ voy. Hardes.
oô^ voy. Astronomie, 39.
yU^ voy. Firman.
yjpu*i voy. Abricot.
ÂA^ voy. Alchimie, 39.
jiûi voy. Potiron.
j^yLi voy. Gabas.
wJii voy. Faquir.
aC3 voy. Astronomie, 12.
^>ii voy. Fellah.
jj3 voy. Astronomie, 33.
İÜÜ3 voy. Falaque.
liUi voy. Felouque.
â5^ voy. Felouque.
c:>>^ *i voy. Fomalhaut.
^JOLJ voy. Fonde.
tilJLi voy. Alphanetle, Fennec.
SJLJJ voy. Fanèque.
i(j> voy. Alizari, note,
S3^ voy. Foutah.
*b^ voy. Foutah.
J-ï> voy. Fou, Marfil.
JiUi voy. Filali.
jSl* tna/. voy. Fagarier.
^^ mal. voy. Gulta-percha.
3u6j3 wai. voy. Prao.
ğJ^>3cs mal. voy. Pangolin.
9yLs wa/. voy. Papou.
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
273
US.
^JXJ^ mal. voy. Pantoun
^J0^ mal. voy. Pandan
»3^ mal. voy. Gajeput.
1*^ algé\ voy. Goum.
Y»^ mal. voy. Papou.
^^ mal. voy. Upas.
y*>U ittrc, voy. Kadine.
j*.3.>l5 voy. Albatros.
^Lw^U turc-orient, voy. Fennec.
^\3 voy. Alcade, Cadi.
iUsU voy. Gakile.
uJU voy. Galibre.
oo^ voy. Gaïd.
^3^1» voy. Gaïque.
pUU A^U» voy. Gaïmacan.
^xU Étire, voy. Kaïmac.
3p voy. Gab.
^Ls voy. Gaban.
aJLs voy. Gabelle.
iuS voy. Alcôve.
J^, ?3p voy. Gabale.
iU^ voy. Kabyle.
^ turc, voy. Gapigi.
5^ turc, voy. Gapigi.
SuJl voy. Gaupe.
f^pers. voy. Gaupe.
J-OÖ voy. Kadoche.
\^\lp voy. Kadoche.
N"1p voy. Garaïte.
iö\Jiper8. voy. Garafe.
ji^!y» «Mrc, voy. Garaguouse.
yiJy» voy. Garaque.
(j\yA voy. Alcoran.
O.y» voy. Gourbi.
*byi voy. Garthame.
^y3 voy. Alchimie , 1 1 .
^yiyH voy. Garaque.
Axj«y»J» voy. Gufcuma.
'yy^ voy. Alkermès , Kermès.
<^j«J» voy. Gramoisi.
(j3 voy. Garme.
^y^ »y» voy. Garagueuse.
^«>y» voy. Alchimie, i.
iUtâi voy. Gasauba.
^,ji^w voy. Gadie.
4--Ja3 voy. Astronomie, 3i.
(j! Jaj» voy. Goudron.
çjLs voy. Goton, Hoqueton.
(jUii voy. Gafetan.
jaiS voy. Gabas.
»:^ voy. Galfater.
i-Ji voy. Astronomie, a 4 et a 4 6is.
wî^JlS voy. Golback.
<5-U voy. Alchimie, i6.
vJUs voy. Galfater.
iUJi voy. Galfater.
laJÜi voy. Galfater.
^LkiAs voy. Golcothar.
JM» voy. Galam.
^OsJlU pera. voy. Galender.
JJ voy. Alcali.
(jliŞS pars. voy. Galioun.
(J3-J3 jper«. voy. Galioun.
^ voy. Alchimie, 10.
^osjL» voy. Gandi.
^LkiS voy. Quintal.
İCUjL» voy. Guine.
^y^^y» per«. voy. Kurtchis.
Jucjiiji voy. Golougli.
f^^pers. voy. Gaupe.
b!jo voy. Garât.
j..h.>^ voy. Astronomie, 20.
j^ turc y voy. Kaïmac.
JblS'voy. Ghébule.
1«
*•'
274 DICTIONNAIRE
JolS'voy. Chébule.
^jfjS pers, voy. Kabin.
^a^\S maL voy. Galiang.
j»»b voy. Casse.
KjSperë. V. Casse.
*>l5^voy. Cafard.
^^iS'voy. Camphre.
y^\S^maL voy. Capoc.
JL5l5'voy. Alkékengc.
GyftLj per«. voy. Carabe.
iOjs^\5 mal. voy. Cajeput.
J^^.l5^ ma/, voy. Laque.
ioL5^voy. Cubèbe.
o^^^voy. Alchimie, 45.
wwAS'voy. Astronomie, a 6.
^^^ per». voy. Caban.
losdfs5^voy. Alezan.
^^\^ perf, voy. Goudron.
Jli voy. Alcool.
iiôSmaL vo^. Kadelée.
»i>S pers. voy. Pagode.
1İ voy. Cor.
^!l5^voy. Alcarraza.
A5l5^voy. Curcuma.
DS"13 voy. Curcuma.
SXSyoy. Curcuma.
J^^S mal. voy. Carambolier.
^ü^Smal. voy. Carmantine.
ij\y.£ per», voy. Caravane.
<^!-m«j!3^j»^«. voy. Caravansérail.
0^3^)13 voy. Chérubin.
Ijj^voy. Carvi.
^S mal. voy. Criss.
jjî^voy. Couscous.
f^^Sy*^ mal. voy. Casoar.
c:>3d&5^voy. Cuscute,
byi^'voy. Cuscute.
jyû5^voy. Cuscute.
^i>
ÉTVMOLOr.IQlii;.
làyu^^voy. Cusculo.
iuji5^vov. Caaba.
^U5^voy. Cafard.
^iSiSmal. voy. Caliang.
ySS mal. voy. Cacatoès.
<^3^ma/. voy. Caladion.
^^ mal. voy. Calapite.
4-Jj voy. Patard, et Astron. a à.
yî^--lo ma/, voy. Calambac.
ti^voy. Camocan.
(£y^jSmal. voy. Canari.
^jS mal, voy. Canang.
J^îSmal. voy. Kanchil.
1^33 voy. Cinnor.
>* ^mal. voy. Caraque.
D^D voy. Casse.
^^ peri. voy. Cos.
dii^tiirc, voy. Kiosque.
>tf^3 voy. Couschite.
iüj^voy. Coufique.
»3^ \s^^ mal. voy. Ciililaban.
b^^S'voy. Carabe.
»^45^ voy. Café.
^ mal. voy. Kima.
sù^ mal. voy. Camocan.
L.ft5^voy. Alchimie.
y^ mal. voy. Calambac.
jSpers. voy. Giaour, Guèbre.
fcSmal. voy. Gutte (Gomme-).
-^ KÔmal. voy. Gutta-percha.
A«l«5 ma/, voy. Gourame.
(^\S mal. voy. Gourame.
9ylSmal. voy. Goura.
jSpers. voy. Téréniabin.
jSpers. voy. Julep.
u»iOj»cr«. voy. Julep.
ma/, voy. Gambir.
^
INDEX DÉS
^yS mal. voy. Goniuli.
JyMtO^mal. voy. Gandasuli.
Jyù^mal. voy. Gandole.
^pers. voy. Giaour.
»^^mal. voy. Goura.
'^pmal. voy. Gong.
^^mal. voy. Pangolin.
ijp ipeT%, voy. Jargon.
^^mal. voy. Gaiambac.
^ijLS mai, voy. Gecko.
^)^) jJI^ voy. Hallali.
^ ma/, voy. Gouliiaban.
j^^3^ voy. Azur.
j.^il voy. Lisme.
e^'yà voy. Lisme.
j'>^;^ voy. Azur.
•^lâJ^ |?cr«. voy. Azur.
ovA^ ma/, voy. Langit.
Ji) jpcrs. voy. Laque.
(^^ voy. Elémi.
09^ ma/, voy. Gambir.
^yà mal voy. Gulilaban.
^^LJ voy. Oliban.
^^^L^ yLJ voy. Benjoin.
W voy. Lebbeck.
2^ voy. Log.
İUÜ voy. Lisme.
^5CûJ j»er«. voy. Cadi , Lascar.
^yj voy. Loocb.
jnİ^5C&J ma/, voy. Galanga.
bUü voy. Alicate.
dJ voy. Laque.
lüb voy. Talmnd.
^yU mal. voy. Lampoujanc.
wcjj ma/, voy. Lanlard.
(^>P ww/. voy. Lori.
^ri'^^^ voy.. Léviatlian.
MOTS ORIENTAUX.
J>LJ voy. Lilas.
•• A^ j9^<. voy. Lilas.
dULJ voy. Lilas.
^ULJ ;7er<. voy. Lilas.
JuJLJ per<. voy. Lilas.
S^ voy. Limon.
^^^ voy. Limon.
»U voy. Alchimie, j8.
v::>U voy. Mal.
f c:>U mal. voy. Ayan.
JlsU voy. Mëtel.
(j^^iU voy. Mëzéréon.
(jl^^^U voy. Mézéréon.
JiL» voy. Mâche.
^^U voy. Mahonne.
^U ma/, voy. Manucodc.
tj.*.g?j"* voy. Malassins.
jLlJU voy. Mescal. i4(2e/tt.
AJutLşs voy. Amalgame.
(^MM^ voy. Almageste.
AtOw^ voy. Medjidieh.
pjss voy. Moharrem.
«^Jlss voy. Mahaleb.
oc:^ voy. Mahométan.
çj:^ voy. Astronomie, 35.
Ue: voy. Moka.
»yoLis: voy. Mohatra.
^J'^ voy. Magasin.
yl⣠voy. Moire.
M
j^ voy. Almude.
lu 1 niD voy. Almude.
İLmjOs.* voy. Medreça.
L^\y voy. Maraboul.
^^Jû^t«^ voy. Maravédis.
y>j* voy. Mortaise.
JbjA voy. Alchimie, 19.
4^Uh.^ voy. Aimargen.
275
276
DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE.
3jwm/ »^yt pei'8, voy. Alchimie, /n.
p^^ voy. Astronomie, lo.
ÜLyâJj* voy. Marcassile.
jt.ft.;^A.y voy. Marcassile.
Uausd&ijA voy. Marcassile.
«^^51« voy. Markab.
^yA voy. Moringe.
^y0 voy. Moringe.
f^yê voy. Aslronomic, 3().
ib^y« voy. Madrague.
c->yüw>M« voy. Mosarabe.
•Xafi^^ voy. Mosquée.
Ïyà6!^ voy. Mascarade.
j> *M.c voy. Mistique.
wîJLw* voy. Musc.
^. » X "***-* voy. Mesquin.
^■i^M-» voy. Musulman.
JU»*^ voy. Mousselin.
m^DD voy. Massore.
n^^D voy. Miscbna.
JoâA voy. Alchimie, Atı.
y3-Lfl^ voy. Bangue.
ftJ&« voy. Malras.
^J^ voy. Matelas.
SsJaa voy. Malraca.
'i^yjAJè voy. Matamore.
âjOou» voy. Almadie.
^jjj^yu» voy. Mézéréon.
tjyu voy. Garbin.
'iyks voy. Almagra.
txk« ma/, voy. Mangue.
owkMM« ma/, voy. Mangoustan.
r ^^xm mal, voy. Manglier.
^j*^jïxLt ma/, voy. Mangoustan.
^^jJm^SjU mal. voy. Mangoustan.
^^Jü^ voy. Mufti.
^Ub» voy. Macabre.
püL* voy. Caimacan.
cd]^aİJj$ v6y. Almicantaral.
<^^LC* voy. Moucre.
J>U ma/, voy. Emblic.
^ voy. Aicbimic, 60.
"îjvD voy. Melcbile, Molocli.
L^^ voy. Mélochie.
»if^yXje voy. Mélochie.
iu5^ voy. Mélochie.
^Jt mal. voy. Bambou.
Iju voy. Almène.
Ji^ljL» voy. Minaret.
^j'-^lt U furc; voy. Mangal.
(£'^\y» voy. Moise.
Jo^ pers. voy. Mobed.
M
(jiyt voy. Muezzin.
<£yy voy. Astronomie, 36.
j^, 5^^ voy. Musacées.
^yê voy. Mousson.
J^idyt voy. Mousseline.
oJ^ voy. Mulâtre.
J^ voy. Mollah.
^yĕ voy. Momie.
^j^juj;« voy. Miramolin.
L^yt^ voy. Momie.
iLw*^ voy. Momie.
<5^L^ voy. Mahari.
y^ voy. Mahari.
0OL4A voy. Olinde.
kws.» per«. voy. Mirza.
Jlşj» j:;er«. voy. Mils.
(j)^.^ voy. Maimon.
lju« mal. voy. Mainate.
JujÜÎ tjlj voy. Marfil.
jsa».L3 voy. Astronomie, 10.
^U voy. Minaret.
Jpjlj voy. Narghileh.
»^^U voy. Noria.
, ■>
INDEX DES MOTS ORIENTAUX.
277
Ajü perë, voy. Naffe.
^Lj voy. Nacaire.
*-oü voy. Nabab.
l&AJ voy. Nabalhéen.
İÜLJ voy. Nabca.
j^L*»* voy. Alchimie, A 6.
^lid voy. Nuque.
^,iî^ voy. Neskhi.
^JJy^ voy. Nizeré.
^^LâJ voy. Mcbimie, uo.
(f^LâJ per«. voy. Nichan.
(jyJ^^ voy. NatroD.
JjÂj voy. Nizam.
^-Jâj voy. Nadir.
yjû voy. Noria.
J-JÜ voy. Benetnach.
S^ voy. Nafie.
Î^Üü voy. Nacaire.
jèJu voy. Nacaire.
j-c voy. Nems.
(^\y voy. Nabab.
s:>^yj pers, voy. Alchimie, 63.
»;jp voy. Alchimie, a a.
(£^ mal. voy. Lori.
y>^ voy. Nénufar.
^ voy. Anil.
aLj ma/, voy. Nipa.
Juj voy. Anil, Lilas, Nénufar.
^^ perg. voy. Lilas.
3O Jlj p^«. voy. Nilgaut.
yyU3 voy. Nénufar.
id^ pers. voy. Lilas, Anil.
yyLJ voy. Nénufar.
ç3\^ voy. Wéga.
»jj|3 voy. Validé.
JI3 voy. Wali.
j^^ voy. Matassins.
J^ voy. Varan.
yrt}i voy. Alguazil, Visir.
SL3^ voy. Ocque.
*rf^3 voy. Vilayet.
A^3 j9^<. voy. Valise.
iCtfşüj voy. Valise.
M
i-^Là) voy. Wahabite.
9^ voy. Hégire.
Hyà voy. Hare t.
n> ^VSl voy. Alléluia.
«xJL^ voy. Olinde.
<£o<LA voy. Tamarin.
^!^ voy. Avanie.
^yà ma/, voy. Orang-oulau.
}<i-y>;jf^n voy. Hosanna.
J^ voy. Houle.
^Ubl^. turc, voy. Yalagh;
çjif^li. voy. Jasmin,
oo vov. Yed.
T. j
pj^^ «x^ voy. Bétefgeuse.
^y^yn voy. Gerboise.
(^yc^fS^, voy. Janissaire.
jLcvoy. Astronomie, 9.
^3^> voy. Jubilé.
t))T\'^ voy. Jéhovah.
' ■
an.
\
•^
APPENDICE.
Arsenal. Parmi les exemples d'expressions arabes où un
mot est précédé de l'article, bien que suivi de son complé-
ment, on peut citer iL->b j-ihJ' ar-roub* dàîra, quadrant,
quart de cercle. Voyez Ahoui-^^éfdi, A Imageste, fol. 1 1 v*.
(Man. n° ii38, ancien fonds arabe de la Bibliothèque
nationale. )
Astronomie. Dans l'explication du mot cazımı, au lieu de
^ys^ djezm, coupure, il faut lire •cwu:^* djesm, corps, mot
constamment employé par les astronomes en parlant des
astres doués d'un diamètre apparent, ^y^ est une fausse
lecture pour *j-a** djinn , qui se dit, en effet, des corps
célestes.
SiCLE. Poids et monnaie chez les Hébreux. Ce mot, qui
nous est venu par le latin de la Bible, siclus, est l'hébreu
h\>^ cheqel, qui se rattache à la racine chaqal, peser, en
arabe JJü thaqal (Voyez au mot Mescal, p. 2 33.)
>f ,
■ \
TABLE DES MATIERES.
. Pages.
Préface i
Système de transcription des mots orientaux xiv
Titres des principaux dictionnaires cités xv
Dictionnaire étymologique i
Additions 282
Index des mots européens ; 235
Index des mots arabes, persans, turcs, malais et hébreux. . . 268
Appendice 278
•. '
• r
I
I •
DEC 1 2 1343
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