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Full text of "Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique;"

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DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL, 

HISTORIQUE,  CRITIQUE 

ET  BIBLIOGRAPHIQUE. 


TOME  TII. 


FLAC.'^GOZZ. 


..bvGoogle 


CET  OUVRAGE  SE  TROUVE 

/  L.  PRUDHOMME,  Editeur,  me  des  Marais ,  \ 
I      au  bureau  du  Lavater^  I 

CkbiJ  HaJDHOMMË'as,Ii»^riipeit-lJ^iw^,inêibe,>,a'Paris. 
j       pie^a'  17  j  i 

\GÀmEM,  Libraire,  rue  de  Seioej  / 

■MiAtmt  BUTNAin)  nie  BRUYSET. Lyon. 

Mademoiselle  LEROT:  et  Corâpa^ Cten. 

Allô i..- > Amieas. 

FaÈKE ; Ronea. 

V*LiiB Id, 

RzBADI-T.    ..'..•..■....•, -,.;.'.   Jt. 

Blocquec  et  GuvUDX.  .  .-  .* LUle. 

StÂfLEiDX Bmzdles. 

Vicm  Maikhn ; Nantes. 

BoBSEuiL •.■■•< ,  ,_...r.f,...,  tbiâ. 

LuiTE Bordeinx. 

Dd*tillb Montpellier. 

ToDKiBi-MiiuE Atigen. 

CiTiauD ....^ Poitiers. 

SESOsa .-..  .  ^-.  .......  ^ Liïge. 

BoTUD Aix-U-Cbap. 

I/Eioux- •■• ■ Mayence. 

ËLisiB  AnBtnEi .  ^;\  ',  i  i-:: ; Tarascon. 

ûosse '.....  BtfoiiBe. 

pEiTsii Hambourg. 

iHHBazBBt  et  CorapagaiE Amsterdun. 

UwtlNO '. Berlin. 

AKTiiii Vienne. 

Alici,  Libraire  de  Ja  Conr. , S.  Pëtersbourg. 

Ri$3  et  SittcET Moecon, 

BauMMEd Copenhague. 

BoKEL  et  PicHiu) Kaples. 

GimUK  et  Ddhouid Milan. 

GiisaHUiMEa Ldpsick. 

EULitioEi Francfort. 

£t  chet  tons  les  princîpinx  Libraires  et  Direcienn  des  postes. 

Let  arliclet  nouftaux  tout  marqué»  éuna* .  Ltiarticits  anciem,  eorrigit 
vu  augmentés  sont  distingués  iiar  ua«  t- 


DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL, 

HISTORIQUE,  CRITIQUE 

ET  BIBLIOGRAPHIQUE, 

Os  SsCoire  abr^g^  et  impartiale  dts  hommes  de  toutes  les  nations  qui  m 
iDit  rendus  cëlèbres,  illustres  on  Eamenx  par  des  vertus,  des  talms ,  de  grande* 
Kiioiu ,  des  opinions  singuliïres ,  des  intentions,  des  dicoDTeries,  des 
nonninens  ,  on  par  des  erreurs  ,  des  crimes  ,  de^  forfaits ,  etc. ,  depuis 
kjdas  bante  antiquité  jusqu'à  nos  jours;  avec  les  dieuK  et  les  héros  de  tontes 
les  mjtfaotogiesi  enrichie  des  notes  et  additions  desabb&BaoriM  el  Mesciik 
HE  SimT-LioEs ,  etc.,  etc. 

D'après  la  huilième  Édition  publiée  par  MM.  Cbiddon  el  Deurdihe. 

NEUVIÈME  ÉDITION, 

lETOE,  COBRieÉE    ET   AnSUERTéB   SE    1 6,000  ARTICLES  EHVIHON  , 

PAB.  UNE  SOCIÉTÉ  DE  SAVAN5  FRANÇAIS  Et  ÉTRANGERS. 


ie  de  Tables  chronologiques,  ^ui  réduire  «n  corps  d'histoire  les  articles 
répandus  daus  ce  Dictionnaire. 

Ornée  de  1,300  portraits  en  médaillÔDs. 

TOME  VII. 


PARIS, 

"%       DE  L'IMPRIMERIE  DE  MAME  FRÈRES. 


,  Coo'îlc 


LKjIreJbvGoO^le 


LLSia^ 


■sostZv 

•7 


PORTRAITS 

QUI  SE  TROUVENT 

A  LA  FIN  DU  TOME  VII. 


PLANCHE  XXXY. 


Fledby  (cardinal  de). 
FlobunCJ.  Ï^-LO. 
FouRB  (le  chevalier  de). 
FoirocLDs  (Cabdnns). 
Fdriuke  (Jean delà). 


FoHTAiTA  (Domiôiique). 

FoHTZNiLLE. 

FoHBm  (chBvaL'er  de). 
Fort  (François  le). 
FoocQOST  (Nicolas). 
FoccQuïT  (Charles-Louis). 


PLANCHE  XXXVL 


^«(Cbarles-Jaines). 
FucisTOR  (Jérôme). 

FUKUJH. 

FuHçors  I". 

FïîDÉGOKDE. 

itsDisjcl". 


FKÉfitRic  (Guillaume). 
Frédéric  II. 
FRiDÉRjc  (Henri). 
Frérok  (Élie-Calhérine). 
Freiksheuids. 
forbishsr. 


PLANCHE  Xj^YIL 


CuuMo  (Nicolas). 
GiiuVisco. 

UCK. 

r.Tn, 


GASSEin>L 

Gassioit. 
Gastok  de  Fou. 
Gaobius. 
Gat  (Jean). 

GuM  (CUQde> 


o-.bvGooglc 


PLANCHE  XXXVIII. 


Gellert. 

tisOITHIEr. 

Geoffroy.  (Édenne-François). 
Gerbier  (Pierre-Jean). 
Gekhanicos  (César). 
GSKSOK  ou  Cbàbuer» 


Gesskek  (Sâlomon). 

GiBBoiT  (Edouard). 

GioRGiOK  (BarbarelU). 

'G1&A&S9K  (François). 

Gluck. 

(ioSEFAOT  DK  BomUiOIT. 


PLANCHE  XXXIX. 


GOLDORI. 
GOLDSBOTB. 

G0LTZID8  (Henri). 

G0MZAI.VE  DE  CORBOVE. 

GRAiTiGHr  (Françoise). 

G&iSUN. 


Geatesause. 
Grat  (Jeanne). 
I.  GRÉGotRE  (saint). 
Grécoike  '(Bilâebnuid). 
Grbsset  (J.-B.). 
Groxids. 


tobvGoogle 


NOUVEAU 

DICTIONNAIRE 

HISTORIQUE. 


FLAC 


FLAC 


*  Flabant-la-billarderie 

[Charles-Claude,  tomle  d'Asg; 
VILI-EB  j  ,  ancien  membre  de  l'ac 
demie  des  sciences  deParit,  fui  d' 
bord  menïii  de  Louis  XVt,  enaui: 
<oiiteiller  d'dial  et  mestre-de-canip 
de  cavalerie,  et  enBu  sur~inteDdanl 
des  bàlimens  du  roi ,  l'uoe  des  plui 
belJes  place»  sous  la  mouavchie, 
D'Aogîviller  aimoil  les  savaus  et  les 
anisles.  L'administration  decesur- 
iateadaaifuldcnoncëeà  l'assemblée 
nationale ,  et  dans  la  séance  du  7 
novembre,  il  fut  accusé  d'avoir  de- 
tnaDdénomillionipourlesbàtiniens. 
D'Angiviller  se  justifia  par  sa  ré- 
ponse à  l'assemblée;  mais  le  i5  juin 
1791  ,  sur  le  rapport  de  Cannia,Hu 
décret  ordonna  la  saisie  de  ses  bleus. 
Il  quitta  la  France  la  même  année, 
et  mourut  à  Allona  eu  1809. 

PiJiCCILLE  (*Ua  Placcilla), 
iille  d'Antoine ,  préfet  des  Gaules  , 


Esiiague 

lier.    En    1 
Consti 


ée  à  Théodoae, 
)re  que  particu- 
mr  le  trône  de 
iitiuople  avec  lui,  elle  reç.iii 
fe  titre  dAiigusle.  Faccille ,  remplie 
it  vertus,  contribua  beaucou|i  par 
wn  zèla  i'  k  destruction  de  l'ido- 
liirieeli  )a  propagation  du  tïiris- 


<n  fu- 


lianiune.  Bienfaisante  arec  dtscer-' 
nement ,  simple  dant  sei  manières , 
et  modeste  avec  un  exiérieut  pleia 
de  dignité .  elle  portoit  Théodose  i 
l'indulgence ,  à  la  clémence  et  au 
soulagement  de  se«  sujets.  Ses  incom- 
modités l'a  j-anl  obligée  d'aller  pren- 
dre les  eaux  dans  un  village  de  la 
Thrace  ,  elle  y  mourw  eu  5S8.  FUc 
cille  fut  mère  d'Arcadiua  et  d'flouo- 
rms.  L'Église  grecque  l'a  élevée  f- 
rang  des  bienlieureux,  et  S.  Grégoi 
de  Nysse  prononça  s — "  *■■ 

I.  FLACCOUHT  {F.  de),  direc- 
teur-général de  la  compagnie  fran- 
çaise de  l'Orient ,  avoil  commandé 
en  1648  une  expédition  dans  l'ile 
de  Madagascar  1  expédition  loalbeu- 
reiase ,  ainsi  que  toutes  celles  qui 
l'avoient  préci,'dée,  mais  qui  nous 
a  procuré  une  Hisloire  trcs-détail- 
léêi/e  te/le //«,  qu'il  avoit  bien  étu- 
diée pendant  un  séjour  de  dix  ans. 
Il  la  fit  imprimer  à  Paris  en  un 
volume  in-4'' ,  avec  des  figures  des- 
sinée» el  gravées  par  lui-même ,  et 
la  dédia  an  surintendant  Fouquet , 
qui  avoit  le  principal  intérêt  dan* 
la  compagnie  dus-lora  formée  pour 

'  ;a  Indes  orientales. 

II.  FLACCOURT.  Foyex'Bt.YX. 


a  FLAC 

•  I.  FLACCUS  (  Caïus  Valetius  ) , 

rite  latin  qui  livoit  Mius  le  règne 
Veipasien,  a  Tait  uu  PoëmetuT 
l'expédition  dei  Argonaute»,  dont  U 
meilleure  édition  est  celle  de  Bur- 


t  FLACÉ  (  René  ) ,  curé  de  l'ëglise 
de  la  Couture,  dans  un  faubourg 
du  Mana,  né  à  Nogent-sur-Sarthe , 
à  cinq  lieues  de  cette  ville  ,  le  aS 
novembre  i53o,  ïlvoil  encore  en 
.  i58i.  Il  yadelui,outreplusi>!urs 
pièces  fte  théâtre ,  la  tragédie  XE- 
Jips,  comtesse  de  Salberg,  reprë- 
■entëe  au  Mani  en  J579,  et  non 
imprimée  ;  divers  antre»  ouTragea 
en  prose  et  en  vers ,  et  sur-tout  un 
Poème  latin  sur  l'origine  des  Mon- 
ceaux, qu'on  peut  voirdans  la  Cos- 
mographie de  Belleforit.  La  Crolx- 
du-nlaiue  dit  qu'il  étoll  poiite ,  théo- 
logien, philosophe,  historien;  qu'il 
savoit  bien  la  musique ,  et  qu'il 
prËchoït  avec  Succès;  mais  il  faut 
observer  que  La  Croix  loiioit  un  de 
les  Gompalriotee  dans  un  temps  où 

+  FLACHAT  (Jean-Viande), né 
à  Lyon  d'une  famille  distinguée  par 
ses  services  publics,  devint  mem- 
bre de  l'académie  de  sa  pairie ,  et 
mérita  cette  distinction  par  uu  assez 
bon  ouvrage,  intitulé  Obaereatioas 
sur  le  commerce  et  les  arts  d'une 
partie  de  l'Europe ,  de  l'i4sie  «t 
de  l'Afrique,  1766,  3  vol.  in-ia. 
Ce  livre  offre  sur  le  Levant  et  sur 
CoUBtaïUinopU  quelques  Idée»  nou- 
velles. L'auteur  prétend  avoir  pé- 
nétré dans  le  sérail  du  grand-sei- 
gneur. Il  intéresse  plus  par  leslaiis 
qu*  par  le  style.  Flttchai  mourut 
quelque  temps   après    l'impression 

•  FLACHSLANDEN  (  la  baron 


FLAM 

de  ) ,  maréchal- de-camp  ,  nommé 
en  1787  membre  de  l'assemblée  .des 
notables,  et  en  i789députéite  la  no- 
blesse du  bailliage  de  Colmar  et  de 
Schélestadt  aux  états  généraux ,  joi- 
gnit i  Cohientz  les  frères  de  Louis 
XVI,  et  fut  un  des  membres  de 
leur  conseil.  Il  suivit  Monsieur  à 
Vérone'  comme  son  minisire  ponr 
la  partie  militaire ,  vint  avec  lui 
à  l'armée  de  Condë  en  1795,  et 
moumt  à  Blankembourg  eu  1796. 
—  Son  frère,  le  bailli  de 'Fi.acH'- 
SLAtOiEN,  grande-croix  de  Malle, 
fut  nommé  député  du  tiers-état  dit 
bailliage  dllaguenan  et  Weissem— 
bourg  aux  étals-généraux  de  1789. 

FLACIUS  (Matbias)  ,  lils  d'un 
ministre  du  même  nom  ,  né  A 
Brunswick  ,  fut  professeur  de 
médecine  à  Rostoch  en  i5go ,  et 
mourut  vera  l'an  i6i5.  On  lui  at- 
tribue les  ouvrages  suîvans:  I.  ThC' 
mata  de  coricoclione  el  cruditate  , 
Roslochii ,  1594  •  in-S".  11.  JDispu- 
tationes  pariim  physicœ ,  pnriiia 
medicœ,  in  académie  Rosiochia- 
nâ  propositm  ,  Rostochîi ,  i6oa  , 
i6o3,  in- 8".  III.  Commentariorun* 
de  vitd  et  marie  lihri  quatuor  , 
Lubecs  1616  ,  in-S",  U  y  a  une 
édition  antérieure  ,  pnbliéeàFrauc- 
forten  i5S4,  in-S". 

FLAD  (  Guillaume  } ,  membra 
distingué  de  l'académie  électorale  de 
Manheim,  auteur  de  plusieurs  écrit» 
sur  l'histoire  et  les  antiquités  de  sou 
pays,est  mortâHeidelbergen  1781, 
âgé  de  76  ans. 

t  FLAMAND  (François),  sculp- 
teur (dont  le  nom  de  famille  est 
DU  QcEsNOY  )  ,  né  à  Bruxelles  ea 
1694,  fut  élève  deaou  père,  et  pro- 
fita si  bien  de  ses  leçons,  que.  Tort 
jetine  encore,  il  4toit  déjà  conuii 
par  des  ouvrages  estimés,  sur-tout 
par  \»Slaluede  laJust'-ce  placé  sur 
la  grande  porte  d«  la  chancellerie  à 


FLAM 

Brnxellei.  A  l'âge  de  a!>  ans ,  il  m 
reudit  à  Rome,  où  l«  besoin  le  con- 
traigait  à  faire,  pciir  subtiater,  de 
petits  ouvrages  eu  ivoire  et  en  boia 
Cependant  l'élude  des  chffs-d 'œuvre 
antîiiiTes ,  et  lea  couseila  du  célehre 
Poussin  lui  dévoilant  cliaqiie  jour  le> 
grandes  règles  du  dessin  et  l'art  si 
diiEcile  de  bien  imiter  la  ualnre ,  il 
a'atlaijba  particulièreuient  à  des  su- 
jets riaos  et  gracieux,  qu'il  iraiia 
preaqiie  toujours  eu  petit ,  comme 
des  baccbanales ,  des  jeuii  d'eiifans 
cl  des  amours  qu'oii-voit  daoa  de 
petits iHis-reliers  en  br»nze,  eu  mar- 
bre, en  ivoire,  etc.,  où  l'art  el  l'es- 
prit se  font  également  remarquer. 
Que  de  glaces  ,  que  de  délieaiesEe 
dam  l'exécution,  d'âpre»  Virgile, 
de  ce  bas -relief,  où  Silène  endor- 
mi el  encbaiiië  )iar  des  satyres  ,  a 
le  visage  barbouillé  de  mûres  par 
nne  nymphe!  Quelle  expression  en- 
core dan*  celle  de  l'Amour  divin 
foolaut  aux  pieds  l'Amour  profaue, 
■I  loi  fermant  la  liouche  avec  la 
main,  tandisqu'un  géuie élève  sur 
sa  Itteune  courounede  laurier  pour 
récompense  de  cette  victoire!  Au- 
otn  sculpteur  n'a  porté  plus  loin 
<^  François  Flamand,  la  perfection 
des  figures  des  ciifans:  sous  sou  ci- 
>ean  le  marbre  semble  perdre  sa 
dureté  ,  tant  leurs  formes  et  leurs 
CDulours  sont  tendres  et  délicats. 
Dn  talena  aussi  distingués  ne  pou- 
voient  rester  dans  l'oubli  :  les  vrais 
raimoisseura  s'em pressèrent  d'exer- 
cer son  ciseau  ,  et  Flamand  eut  bien- 
lût  la  gloire  de  passer  pour  le  meil- 
leur sculpteur  de  son  temps.  Il  eiU' 
pbya  plusieurs  années  &  l'exécution 
dodetix  seules  grandes  statues  qu'on 
litdeluii  Borne;  l'une  Ae  xainle 
Fiaanne ,  dans  l'église  de  Nolre- 
llarae-de-Lorett'e, et  VaaXxeArsaiiil 
André ,  dans  l'église  de  Saint  Pierre  ; 
>Dvrege*qui  réunissenl  tout  ce  que 
farta  déplus  parfait,  et  qui  peii- 
>tnt  èin  mis  en  parallèle  avec  les 
Fias  beaux  de  l'antiquité.  Le  bruit 


FLAM  3 

de  sa  réputation  étant  parvenu  jus- 
qu'en France ,  Louis  XITI  voulut  l'y 
attirer  par  des  propositions  avan- 
tageuses que  Flamand  accepta.  11 
«toit  sur  lepoint  de  partir,  quand 
un  de  ses  frères ,  jalons  de  ses  talen*, 
on  pour  se  \euger  de  ce  qu'il  l'avoit 
chassé  de  chez  lui  à  cause  de  sa 
mauvaise  conduite,  lui  donna  du 
poison,  comme  il  en  est  convenn 
quelques  aunées  après  en  pt^rissant 
dans  sa  patrie  sur  rerkifaud  pour 
des  crimes  atroces.  Flaiiiaiid,  par 
ordre  des  médecins,  s'éloit  mis  ea 
marche  pour  aller  rt^pirer  l'air  na- 
tal :  mais  arrivé  à  Livnurue,  il  y 
mourut,  et  lut  inhumé  dans  l'église 
des  cordeliers  de  cette  ville.  La  nou- 
velle dn  sa  mort  excita  des  regrets 
à  Rome,dan$sapalrie  et  en  France, 
où  ilétoit  impatiemment  attendu. 

FLAMÉEL.  ^oj'ezBAitTioLET. 

t  FLAMEL  [Nicolas)  ,  natif  do 
Ponioise  ,  exerça  la  profession  d'é~ 
crivain  i  Pane.  Né  sans  biens ,  on 
le  vit  tout  à  coup  riche.  Il  soula- 
gea les  malheureux,  fonda  des  hâ- 
pilaux  ,  répara  des  églises,  Naudâ 
attribue  sa  fortune  (qui  n'éioit  pax 
aussi  considérable  qu'on  l'a  dit  )  i  la 
connoissance  qu'il  avoit  des  affaire» 
des  juifs.  El  ajoute  que  lorsqu'ils  fu- 
rent chassés  de  France  en  lJ94,(L 
que  lenrs  biens  furent  acquis  au  roi. 
Ftamel  traita  avec  leurs  débiteurs 
pour  la  moitié  de  ce  qu'ils  dévoient, 
et  leur  promit  de  ne pasies dénoncer. 
Ce  récii  est  réfuté  par  Saîni-Foix  , 
dans  le  premier  volume  de  ses  Essais 
sur  Paris,   On  dit  qu'il  dut  va  for- 

desprincïpes  du  commerce ,  dans  nu 
temps  où  tout  le  monde  les  ieno- 
roit.  tl  m'>urut  à  Paris  le  sa  mar« 
141,8.  (  Viyee  sur  cet  hommesin- 
giilier,  l'Histnirp  critique  de  Nicolas 
Flamel  et  de  P^ruelle  sa  ft^mme, 
recueillie  d'atlea  «iiciens  ,  qui  pu- 
'  rilieui  l'origine  et  la  médiocrité  de 


4  FLAM 

leur  forhine_,  Paris,  1761 
Cet  ouvrage  tH  de  l'abbé  VillaLii.) 
On  a  attribut  à  Flamel  un  Soin- 
maire  p&ihsophique  , 
Paria,  i56i,  iia-S",  et  uu  Traité 
de  la  traiia/bimalion  êtes  mdtau.T, 
Lyon,  i63S,in-i6,  Ou.ioinlàces 
deux  livres  ïexjilication  des  fi- 
gures Aiéragfyp/iiquei  que  mit  1-la- 
Btet  au  cimetière  îles  Innocens , 
in-4'', Paris,  i68a,  /•'ly.  SynÉsius, 
hM. 

FLAIMINIA  (  Hélène  -  Virginie 
Balltti,  (liie)  ,,  lipoiise  de  Louis 
Ricto])oni(fcy.  ce  mol),  jouaavei 
succès  sur  te  théâtre  ilalieii  de  Paiis, 
oùelU  moiitul  en  décembre  1771  , 
à  S5  au«.  On  a  d'ettç  deux  cnmëdiet 
en  prosey /e  Naufrage  et  Abdilly. 

^  F1.AM1NINUS  (TilusQuinius); 
étcvé  au  consulat  par  son  luprile, 
l'an  198  avant  J.  C. ,  n'ayanl  pa» 
encore  trente  ona  ,  se  proposa 
Scipion  pour  modèle;  et  il 
manrjiiw ,  pour  égaler  la  gloire  de 
ce  héros,  que  d'avoir  A  coniliattre 
si  Tedoiilahtei.  Comme 
vileg 


lui ,  I 


B  les  V 


es.  Nommé  général  des 
troupes  romaines  contre  Philippe  V, 
roi  de  Mai;édoine,  il  lorça  l'ar- 
mée de  ce  prince  dans  les  déBlés  de 
l'Epire.etsoumitpreaqu'eulière  men  t 
cette  province,  réduisît  la  Thesaa- 
lie,  la  l'iiocide,  la  Locride.  Il  jonc 
dans  la  Grècele  rôle  le  plut  brillant. 
e.1  ht  publier  aux  jenx  néméenspar 
ii^i  crIeuT  public  que  les  Grecs 
éioient  remis  en  liljerté  :  il  fut  eu 
elTi:!  leur  libérateur  et  leur  père.  La 
répiiiihqne  l'envoya  dans  la  suite 
Vfrt  Priisias ,  pour  demander  ta 
tète  d'Annibal ,  sous  le  vain  pré- 
texte qu'il  tramoit  quelque  chose 
contre  Itome.    Flamiui 

qiie  1rs  Roiuains  se  virent  délivres 
de  ce  terrible  ennemi 


*  I.  FLAMINIO  (Gio 


i-Au- 


FLAM 

lonio),  savant  italien,  né  i  Imola 
eu  1464,  mort  à  Rome  en  i5âo,liit 
un  eélebre  professeur  de  belles-let- 
tres à  Bologne.  On  a  de  lui,  I.  des 
Poésies  en  lalin.  II.  Des  Epitres  et 
les  yies  de  saint  Dominique  et 
d' Albert^le-Graiid. 

t  II.FLAMINIO  (Moic-Aiiloine), 
né  h  Imola.  Le  cardinal  Fiimèse  , 
dont  il  étoit  protégé ,  le  Tit  nommer 
secrétaire  du  concile  de  Trente  : 
mais  sa  santé  délicate  l'empËcha  de 

rutiïRomele  si  mars  lAna,  k  57 
ans.  On  3  de  lui  des  Lettres  et  dea 
Epigrammes,  i56i  ,  iu-S",  tradui- 
tes en  vers  français  par  Anne  des 
Marqueta  ,  Paris ,  i5l)9,,ii!-8''.  Sa 
Parap/irase  de  trente  psaumes  , 
entreprise  à  la  sollicitation  du  car- 
dinal Pôle,  et  imprimée  à  Florence 
en  1558,  in-ia, offre  d'assez  beaux 
verset  nue  latinité  pure.  Ses  autres 
écrits  ne  niérilent  pas  moins  d'être 
lus.  On  en  a  donné  une  nouvelle 
édition  à  Padouc  en  17^5 ,  in-S"  , 
sons  ce  titre:  Flaminiorum ,  Mdrc~ 
Anton. ,  Joan-Aniun.  et  Oabrieli» 
carmina,   edente  JIJaticurlio. 

+ 111.  FLAMLNIO  (  Antoine  ) ,  (it- 
tcraleur  sicitien  ,  professeur  d'hti— 
luauités  dans  te  collège  de  Rome  , 
vers  le  coninieucenieni  du  ir>'  siè- 
cle ;  il  aimoit  avec  tant  d'ardeur  la 
vie  retirée,  qu'il  ne  voyoit  personne 
et  ne  voulait  point  être  vii.  Il  ne  . 
potivoit  souffrir  ni  valet,  ni  servait-  \ 
te.  L'hôte ,  étonné  d'être  trois  ioui's 
sans  le  voir,  entra  dans  sa  cham- 
bre par  la  fenêtre  d'un  jardin  ,  et 
le   trouva   mort  au  milieu  de  ses 

t'i.  FLAMtNIUS  (Caïus),  coii- 


]tBr  les  ruses  d'Annibal,  perdit  1% 
fnmeu»e  bataille  de  Tràsjmèue  ,  oA 
il  resta  sur  la  placé  avec  un  graud- 
nombrcde  séna leurs,  l 'au  ai?  avant 


FLAM 

J.C.  L'Italie  lui  doit  la  voie  Flami- 
nia  .  qu'il  ouvrit  l'an  bbide  Rome. 

-i-,11.  FLAMINIUS  (NobiliuO, 
théologien  et  critique  de  LucqueB 
mort  eu  i5^.,  à  58  ans,  puUia 
en  laStt,  àBonie,  in-fol.  ,  sur  1^ 
Bible  des  Ssptanle,  des  Ab/es  plei- 
nes denidition,  II  dirigea  ausa 
,  rimpression  des  bibles  que  fil  faire 
Siile-Quint.  II  réUblit  l'anclemie 
version  latine  avec  les  fragiuens 
trouvés  dans  les  SS.  Pères ,  en  tra- 
duisant mot  pour  mol  le  grec  des 
Seplanles,  comme  dans  l'édition  de 
Rome,  f^oytz  MoRiN,n°  Ht,  el  uu 
traité  De  piwdestiaatione ,  ibid. , 
1,181,  in-^". 

'FLAMIHTO.  roy.YuM.mio. 

t  FLAMSTÉED  ou  Flamste- 
DîOs  (  Jean  ) ,  astronome ,  no  à  Der- 
hj  en  Angleterre  l'an  1646,  prit  du 
golit  pour  l'aslroRomie,  en  voyant 
use  sphère  >de  Sacrobosco.  U  cul- 
tica  cette  science  avec  beaucoup  de 
succès.  Fut  membre  de  la  sociclé 
royale  de  Londres  eu  1670  ,  et,  la 
même,  année  ,  nommé  astronome 
du  roi ,  avec  une  pension  de  cent 
Lvres  sterling, ensuit^  direcleur  de 
l'observatoire  de  Greenwich.  Ilmou- 
riil  célibataire  le  18  janvier  1730. 
Cet  astronome  avoit  partagé  son 
temps  d'une  façon  singulière;  il  don- 
nait le  jour  aux  cafés,  et  la  nuil 
aux  astres.  Ou  a  de  lui ,  L  Hislo- 
rîa  etelesris  Britannica ,  Londres , 
iTï5,en  3  vol.  in-rol.  U.  E/>/;eV«^ 
rides,  m.  Voclrine  île  la  sp/iàre, 
imprimée  en  1681,  avec  le  nouveau 
^stème  de  mathématiques  de  Jouas 
Morus,  le  plus  zélé  prolecteur  de 
Flainsléed.  ÏV.  Allas  céleste  , 
revu  par  Le  Monnier  ,  augmenta 
d 'observa lions  par  Pasumot  ,  el 
d'onpianiaphcreaualral  de  la  Caille, 
Féconde  édition  publiée  par  Fortin  , 
Paris  1776  ,  iii-^".  Newlon  ayant 
trouvé  piusieiirs  de  ses  observations 
peu)uiie«,   Flaïuslëed  ëcrivil  con- 


FLAN  S 

Ire  lui  ;  mais  l'académie  des  scien- 
ces de  Paris  jugea  en  faveur  de  son 
adversaire.  Flumstéed  se  distingua 
par  ses  observations  sur  le  nombre 
d'étoiles  visibles ,  et  par  sm  longues 
études  pour  les  déterminer  avec  pré- 
cision; il  les  iwtrie  jusqu'à'  trois 
mille;  d'auires  en  complenl  beau- 
coup davantage.  Rheita ,  célèbre  as- 

a.oof^ans  une  seule  constellation. 
Galilée  prétend  en  avoir  découvert 
5oo  daus  une  petite  partie  de  l'O- 
rieiil.  I.a  Caille  980  dans  une  partie 
du  ciel  austral.  I*  P.  Majer  pro- 
leste en  avoir  vu  en  1777  plus  dv 

mats  fait  ineutiou  î  d'où  l'ou  peut 
conclure  que  les  étoiles  en  généra[, 
mais  encore  les  étoiles  visibles,  sont 
innombrables,  que  Dieu  seul  en  con- 
iioit  le  nombre  ;  et  que  ,  suivant 
David ,  il  les  appelle  toutes  par  leur 
uom  ;  Qui  iivmerai  mullitudinem 
siellaram  el  omnibus  eis  nominh, 
focaf.  Psal.  14e. 

+  FI.ANDRIN  (Pierre),  profes- 
seur -  directeur  adjoint  de  l'école 
vétérinaire,  meriibre  du  conseil  d'a- 
griculture et  de  l'institut  nalioual, 
né  à  Lyon  le  11  septembre  t7.')3, 
étudia  l'art  vétérinaire  sous  Cha- 
bert ,  son  oncle  maternel'  ;  mais 
il  s'étoit  spécialement  attaché  à  l'a- 
nalomie  comparée.  Des  expériences 
sur  l'absorption  des  vaisseaux  lym- 
phatiques, des  dissertations  sur  la 
nature  et  les  attributs  du  sarigue 
(animal  tri^ -singulier  par  sa  con- 
formation, et  qui  est  propre  au 
Nouveau  Monde  ) ,  sur  l'étendue  de 
la  rétine,  et  sur  un  assez  grand  nom- 
bre d'autres  points  d'auatomie  com- 
parée et  de  physiologie,  prouvent 
dans  leur  auteur  une  grande  saga- 
cité. L'acadéuile  des  sciences,  à  la- 
quelle il  avoit  présenté  de  bonnes 
observations  sur  la  rage,  lui  douiia 
en  i7!)i  des  lettres  de  correspon- 
dant. Quelques  années  auparavant- 


it  fa.tes  SI 


G  FLAS 

il  avoit  fait  deux  voyages  par  ordre 
du  gouvcrneineat  ;  l'un  en  Aogle- 
lerre,  «t  l'aalTeeu  Espagne,  «{ui lui 
iuspirèteut  un  gofii  lTès~  prononcé 
pour  tous  les  deuils  de  lëuinouiie 
rurale  i   leduraiion 

Les  recherches  qu'il  a 
la  conduite  des  troupi^aux,  ei  par- 
ticulière tuent  sur  l'auiélioralioii  des 
laines  dans  ces  deux  ëlaU,  devin- 
rent le«  matériaux  d'un  trailé  com- 
plet <|ii'il  publia  eu  179^  ,  10-8°  , 
(ur  rédiitaliou  des  moulons.  C'est 
Vonvi'age  le  pins  riche  en  laits  que 

Ou  a  encore  de  lui  uu  Précis  île 
fartalomie  du  cheval,  un  l'ricis 
de  la  connoisaance  exléricure  ilu 
même  animal,  et  wriXémoireuii 
la  possijiliié  d'améliorer  les  che- 
vaux en  1  ronce ,  in-B".  Les  jour- 
naux consacrés  aux  sciences  coutien' 
lient  un  grand  nombre  de  ses  Dii»r- 
M/j'a/iJsnr  divers  objets  d'an  vété- 
rinaire et  d'économie  rurale.  Flan- 
drin  mourut  à  Paris  d'une  périp- 
Mumouieen  1796. 

\  I.  Fr.A5S.\NS  (Tababdet  de), 
poêle  provençal  ,  natif  de  Plas- 
sans,  petit  village  de  Provence  dans 
lediocèse  de  Fréj us,  obtint, dit-on  , 
de  Foulques  de  Ponlève  une  portion 
de  cette  (erre  pour  unpoëmeintitnlë 
Z-ous  ensegnamens  per  si  gardt 
rouira  las  irajsuns  tTamor.  Le 
Moine,  dit  le,  Monge  des  îles  d'Or, 
su  rapport  de  Jehan  de  Noire-Dame, 
assure  que  cet  ouvrage  valoil  beau- 
coup plus,  mais  qu'il  Fut  inutile  at 
-vendeur  et  à  rachsleur  ,  trompés 
l'un  et  l'autre  par  leurs  maîtresses. 
Taraudet  vivoit  en  t3S4.  La  reine 
Jeanne,  continue  le  mime  historien , 
se  servit  de  lui  pour  faire  des  re- 
■nontrancesirrmperetir  Charles  IV, 
quipassoiten  Proveuee,  et  il  s'en 
acquitta  très  bien. 

n.  Fi:.ASSANS  (  Durand  sbPon- 
Tirx,  MÎgneturde},  gentilhomiiM 


FLAV 

provençal  i)u  16'  siècle  ,  enlrepTÎI 
de  défendre  la  religion  catholique, 
comme  les  disciples  de  Mahomet 
avoieut  prêché  la  leur.  L'an  i56a 
'étant  misi  la  tète  d'une  troupe  de 
jeunes  emportes  comme  lui ,  il  cou— 
mtà  Aix  sur  les  protrstans ,  et  im- 
mola ceux  qui  eurent  le  malheur  de 
tomber  poussa  main.  Celle  action 
lui  fil  donner  le  Hirnom  de  cheva- 
de  la  Foi  :  mais  elle  l'obligea 
aussi  de  s'enfuir, pour  éviter  la  pein« 
due  à  son  fanatisme.  Après  avoir 
erré  en  diB'érenB  lieux,  il  se  retira 
aux  lies  Sam  te- Marguerite. 

»  FLATMAN  (  Thoma»)  ,  poÈle 
anglais,  né  à  Londres  en  i653,  mort 
en  168a,  élève  de  l'école  de  Win- 
chester, puis  du  nouveau  collège  à 
Oxford  ,  entra  aa  collège  de  justice 
du  ttiuple,  après  avoir  quitté  l'uni— 
versité.Ses  poèmes,  tres-licencîeux, 
ei  de  peu  de  mérite,  ont  été  impri- 
més eu  i6t>i,iu-8°. 

•  FLAVEL  (Jean),  théologien  an- 

§laia  iioa-coiiformisle  ,  ué  au  comté 
e  Worcesttr ,  élève  d'Oxford ,  où  il 
fut  re^u  bachelier-ës-arts,  prit  les 
ordres  en  i65o  ,  et  fut  ordonné 
prêtre  à  Salisbury.  Il  obtînt  nue  cur« 
à  Dartmouth  au  coinlé  de  Devou- 
shire,  où  il  écrivit  sa  Nafigalion- 
spiriiuel/e.  En  166a, dépossédé  de 
son  béuéhce ,  it  commua  des  pré- 
dications particulières.  A  l'avëne- 
ment  de  Jacques  II  au  trône,  Flavel 
retournai  Uarmouth,  et  eu  1691,1! 
mourut  subilementà  Exeter.  Ses  ou- 
vrages ,  en  deux  vol.  in-^o|.  et  ^ix 
vol.  iu-8',  sont  très-est i mes. 


t  I.  FLAVIEN{s«int),  patriar- 
che d'Antiocbe  ,  d'une  naiisaucc 
illustre,  fut  placé  sur  le  trône  pa- 
triarcal du  vivant  de  Paulin.  Cctt* 
élection,  confirmée  par  le  concile  de 
Couttaniinopl*  en  58a,  [ut  l'oii- 


FLAV 

{ÎIM  d'un,  schisme  ,  éteint  sons  le 
|uipe  lunocem  I.  Flavian  chatui  de 
aon  diocèEe.  les  hérétiques  metsalieni, 
qui  l'AVoient  infecté  de  leurs  erreurs, 
Ilitetnanda  grâce  à  l'empereur  Théo- 
dote  ponr  son  peuple  ,  et  t'obtint. 
Le«  ha  bilan  s  d'Antioche  a  voient 
renversé  et  outragé  dans. une  tédi- 
tioa  la  eiatoe  de  l'impératrice  Pri»- 
cille  ;  Flavien  paria  poui'  eue  arec 
éloquence.  S.  Chrjsoslâme  ,  qu'il 
avoit  ordonaë  prËtre ,  avoit ,  dit-on, 
composé  sa  harangue.  Ce  prélat 
mourtit  en  4o4' 

t  n.  FLAVIEN  (  St.  ) ,  succéda  à 
Proclns  dana  le  patriarcat  de  Cons- 
lanlittople  en  447'  Chrysapbius  , 
farori  de  l'empereur  Théodose-le- 
Jenae  ,  voulut  la  faire  chasser  de 
son  siège  ;  le  saint  prélat  brava  ses 
menacée.  Il  ne  se  montra  pas  moins 
ferme  con  tre  Eu^chis ,  qui  dogma- 
tisoit  vers  le  mèiue  temps.  11  l'ana- 
ihéoutixa  dans  un  concile  ;  mais  les 
partisans  de  l'hérésiarque  coodam- 
uèrent  Flavien  et  le  déposèrent  en 
449  •  dans  le  fameux  synode  connu 
sous  le  noni  de  brigandage  d'Ephàse  : 
Dioscore ,  évèque  d'Alexandrie ,  ac- 
Gompagné  d'nne  foute  de  soldats  et 
de  moines ,  prësidoit  k  cette  sédi- 
tiolse  assemblée.  Flavien  appela  de 
•ettecondamnatioa  ;  mais  Dioscore 
Bc  répoodili  ses  raisonnemens  que 
par  dca  coups  de  pied  et  des  coups 
depoing ,  et  le  maltraita  si  cnieUe- 
nent,  que  Flavien,  dit-on,  eu  mou- 
rnt  trois  ans  après ,  en  4^3- 

t  I.  FLAVIGNy'c  VaWrien  de  ), 
docteur  en  Sorbonne,  chanoine  de 
Iteims ,  et  professeur  en  hélH'eu  au 
collège  royal  ,  né  dans  le  diocèse 
de  Laon ,  et  mort  à  Paris  en  1674, 
dans  nu  âge  assez  avancé  ,  étoit  un 
homme  pitin  de  feu  dans  sa  conduite 
et  dan*  tes  écrits.  Il  déféra  à  la  fa- 
adté  de  théologie  une  thèts  sou- 
tenue chez  les  jâuitet  du  collège  de 
Chrnwat ,  appels  depuis  le  collège 


FLAT  7 

de  Lonit-le-Gr«nd.  On  prèlendoit 
dans  cette  thèse  que  le  système  de 
Copernic ,  contraire  à  l'Écriture  ,  et 
foudroyé  par  le  Vatican ,  avoit  été 
anathématisé  par  les  inquisitears 
italiens  qui  condnottèreM  Galilée , 
et  que  par  contéquiDt  on  ue  ]K)u~ 
voit  le  défendre  eu  France.  Fla- 
vigny  pessédoit  l'hébreu  ,  la  thèo- 
logjia,  les  belles^lettres  ;  mais  il  cher- 
choit  trop  à  déprimer  ceux  qui  en 
savoieut  autant  et  plus  que  lui.  It 
écrivoii  d'ailleurs  plutôt  avec  l'im— 
pétiiosité  d'un  jeune  Hibernçisjqui 
argumente  sur  lee  bancs ,  qu'aven  U 
'gravité  d'un  vieux  théologien.  On  ' 
a  de  lui  la  Vé/eiise  d'une  tàiae  qu'il 
avoit  signée  en  qualité  de  graud-mai- 
tre  d'études,  tl  y  éloit  <Ut  que  l'é- 
ptsoopat  n'est  pas  un  sacrement  dis- 
tinct de  la  prêtrise.  Cette  apoliuie 
aètéimprimceàToumay,  en  i6bB, 
iu-4''-  Flavigny  avoit  travaillé  à  la 
Polyglotte  de  Le  Jay.  ' 

•U. FLAVIGNY (C.  F.  comle de), 
capitaine  au  régiment  des  gardes 
françaises ,  quitta  ce  corps  au  com- 
mencemeat  de  la  révolution  lors- 
qu'il fut  licencié  [  il  avoit  été  fait 
maréchal  de  camp  un  au  au  paravanl  ), 
et  se  relira  dans  sa  terre  de  Charmes 
près  La  Fère  en  Picardie  ,  où  il  est 
mort  le  11  décembre  i8o3.  lia 
laissé  en  manuscrit  des  réflexions 
"art  mililaire  et  sur  ses  voya- 
ges; il  poisëdoit  beaucoup  '  d'ins- 
truction. —  Sonlils  unique,  A.  L.  J. 
vicomte  SB  Flavignt,  lieuteùânt 
au  même  régiment,  âgé  de  3o  ans  , 
condammë  k  mort  le  34  juillet 
1794  par  le  trihiiiial  révolution- 
naire de  Paris  ,  comme  complice 
d'une  ounpiration  dans  la  maison 
de  Saint-Lazare  où  il  éloit  détenu , 
fut  l'un  des  gentilshommes  qui 
se  reodoient  conatamuiKnt  auprès  de 
U  personne  de  Louis  XVI  aux  ap- 
proches.des  événemens  critiques  ;  il 
ne  quitta  ce  prince  tnalhcureux 
jju'aprèt  la  journée  du  10  aoCtt. 


8  FLEC       ■ ■ 

FLAV!TAS  ou  Fbatita  ,  ja- 
triarche  de  CousUDlluople  après 
Acace  ,  en  489  ,  employa  la  ruse 
pour  ae  faire  élire.  L'empereur  Zé- 
nou  avoit  TaLt  melire  »ur  l'aulel  de 
la  grande  église  de  Cooslautiiiople 
BU  papier  blanc  et  cacheté  ,  comp- 
tant que  Dieu  feroit  écrire  par  un 
nuge  le  nom  du  prêtre  qu'il  cou venoit 
d'élever  àla  cbaire  palriaruile  ;  Fla- 
Ti tas  corrompit  l'eunuque  qui  avoit 
la  garde  de  l'église ,  et  traça  son  nom 
tur  le  papier.  Quelques  historiens 
ont  révoqué  e^  doute  ce  Irait  d'im- 

Ç>sture.  On  peut  voir  ce  qu'eu  dit 
ilkmontdaus  xes  Mémoires  pour 
teri'ir  à  rHUloiie  ecclésiastique , 
où  ce  fait  est  ampleineat  discuté- 
Cette  supercherie  le  fit  patriarche. 
C'étOLt  le  plus  fourbe  et  le  plus  arti- 
ficieux des  hommes.  Dana  le  teiaps 
même  qu'il  jiiroit  aux  hérétiques 
^'il  ne  vouloit  avoir  aiiciiue  cotn- 
muuicatiou  avec  leponlife  de  Rome, 
il  écrivoit  sourdement  au  pape  Fé' 
lix.  Sa  mort ,  arrivée  eu  490 ,  lui 
épargna  un  tiiàtiment  exemplaire. 

(.  FLAVIUS-CI.FMENS.  ro:yex 
Uosivni^e ,  à  la  fin. 


.  t  FLAUST  (  Jean  -  Baptiste  )  , 
célèbre  avocat  au  parlement  de 
Rouen  ,  mort  à  fa  terre  de  Saiul- 
Sever  près  Vire  le  91  mai  J73S, 
âgé  de  73  ans,  se  consacra  di»  sa 
jeunesse  au  barreau.  Nouii  avous  de 
lui  un  ouvrage  ,  l'ruil  de  5o  ajméea 
de  travail ,  sur  la  coutume  de  Nui- 
maadie  ,  en  3  vol.  iu-fol.,  intitulé 
Explication  de  la  Jurisprudence 
et  lie  la  coutume  de  Normandie , 
dans  un  ordre  simple  et  facile.  On 
«uroit  désiré  que  l'auteur  eneùtre- 
traothé  quelques  longueurs  et  y  eût 
'   ajouté  une  table  des  matières. 

FLECfïELLES.  rorez  GuÉRra 
n"  II. 


FLEC 

FLÉCHEUX  (  N**  ),  mon  i| 
ris  le  4  rrovembre  1 793 ,  â  l'âge 
de  55  ans,  est  auteur  d'uu  planétaire 
planisphère    propre    à   mettra 
les  yeuï  de  la  jeunesse  le  mou- 
lent des  astres.  11  a  publié  ea 
outre  MOxocoeme ,  ou  démonstra- 
teur du  mouvement  annuel  iropiqu» 
et  diurue  de  la  lerr^  autoui  du  soleil* 
784 ,  in-B". 

\  FLECHIKl  (  Esprit  ),  né  le 
o  juin  i633  à  Pernes,  petite  ville 
du  diocèse  de  Carpeutrsa ,  fut  étevë 
dans  le  sein  des  lettres  et  de  la  vertu, 
auprès  du  P.  Hercule  Auditfret ,  soit 
aucle  ,  général  des  Pères  de  la  doc- 
trine liirélienue.  Fléchiet  ,  ayant 
quitté  Mlle  congrégation  après  la 
mort  de  son  oucle  ,  parut  à  Pari» 
comme  bel  esprit  et  comme  prédi-  - 
cateur  ,et  se  lit  un  nom  célèbre  sou» 
ces  deux  rapports.  Il  eut  part  aux  ■ 
bienfaits  que  Louis  XIV  répandit 
sur  les  gens  de  lettres.  Fléchier  ,  en- 
couragé par  ces  récompense»^  lit  da 
nouveaux  efforts,  et  balança  bientôt 
la  réputation  de  Kossuet  danslo-, 
raison  funèbre.  Celle  de  Turenne  , 
son  cliel'-d'œuvre  ,  fit  donner  des- 
larmes  au  liéros  ,  et  mit  le  comble  ài 
la  gloire  de  l'orateur.  Ou  admira  sur- 
tout le  beau  parallèle  du  maréclial 
rie  France  avec  Judas  Macchabée.. 
11  est  vrai  qu'il  u'éloit  pas  le  premier; 
qui  eût  transporté  aux  gùnérauK 
modernes  les  éloges  donnés  à  cel. 
ancien  capitaine.  Lingendes ,  évèqu*. 
(le  Miicon,  et  Fiomcntierc,  évèqiMt. 
d'Aire,  s'en  étoieut  dé|â  servis  :  l'nu, 
dansl'oraisonfuuèbredeCba  rles-Em- 
manuel,  duc  de  Savoie  ;  l'autre  dan» 
cclleduducdeBeaufort.  Mais  Fté- 
cliier  se  reudil  propre  ce  lieu  com- 
mun, par  les  oriieuiens  dont  il  l'ein- 
beUit  dans  i>ouexnrde,  qui  est  .uu 
ihbf-il'iEuvrt.  La  cour  récompensa 
ses  taillis,  en  iGS.î,  par  l'ëvËchéde 
Lavaiir  ,  et  en  1687  par  celui  da 
Niuies.  i.*uisXlV  lui  du,  en  leuooi- 
luaut  ati  premier  ;  «  Ne  eoj^z  ^% 


FLEC 

inrprii  n  j'ai  lécomptnti  si  tard 
votre  rn^TJie;  j'apprëbendoit  <l'èlre 
privé  du  plaisir  de  vous  enlendre.  » 
Le  diocèse  de  Nlmee  ëloil  plein  d'bé- 
réliqueî  :  il  se  conduisit  avec  eus  eu 
bnn  pasteur.  Il  les  iiulruiiit  tous  par 
ti  eolidilé  de  ses  discours,  et  en  ra- 
nena  plusieurs  au  catholicisme  par 
l'esprit  de  paix  ,  de  douceur  el  d'in- 
dulgeuce  qui  l'animoil.  La  chnrité 
qu'il  exerçoil  envers  la  partie  de  son 
lToupeauseparee.de  l'Eglise  se  Tai- 
loit  encore  plus  sentir  à  celte  ([uk , 
dam  le  sein  de  l'Église  même  ,  avoit 
besoin  de  son  indulgence  et  de  ses 
secours.  Une  malheureuse  tiile,  que 
ses  parensavoientconiraiuleà  se  faire 
religieuse,  avoit  snccombë  i  l'amonr, 
et  Davoil  pu  cacher  àsssupiirieurËles 
suites  de  sa  foiblesse.  Flëchier  apprit 
que  cette  supérieure  l'en  avoit  punie 
de  la  manière  la  plus  cruelle ,  en  la 
bisaul  enfermer  dans  i>n  cachot , 
<n> ,  couchée  sur  de  la  paille ,  ei  ré- 
duite à  nn  peu  de  pain  qu'on  lui 
doDDoit  à  pein^  ,  elle  altendoit 
la  mort  comme  le    terme  de  ses 

porta   daus  le  couvent,   et,   après 
beaucoup  de  résistance,  se  ht  ouvrir 
la  porte  du  réduit  affreux  où  cette 
ïolortunëe  se  consumoil  diins  le  dé- 
sespoir.   Dès    qu'elle   aperçut   son 
pasteur  ,    elle   lui   lendit    les  bras 
œmme  à  uu  libérateur.   Le  prélat, 
jelanl  un  regard  d'indignation  sur  ta 
supérieure:  «  Je  de  VTois,  lui  dit-il, 
si.  je   u'écoulois  que  la  justice  ~ 
msiue ,  vous  faire  mettre  à  la  place 
d«  cette  victime  de  votre  barbarie  -, 
miisleDieu  de  clémence,  dont  jesu' 
le  ministre,  m'ordonne  d'user  ei 
ver»  vous  de  l'indulgence  que  voi 
n'avez  pas  eue  pour  elle ,  et  dont 
usa  A  l'yard  deUfèmme  adultère. 
Il  lit  aussitôt  tirer  la  religieuse  de 
cette  horrible  demeure,  et  ord 
qu'on  etitd'elleles plus  grands  s 
Mais  ses  ordres  charitable  s  ne  pi 
la  rendre  à  In  vie;  elle  mourut  après 
((iMlquesuoia  de  langueur,  en  beiiis- 


FLEC 


9 


eanl  \t  nom  de  son  vertueux  évèqne.. , 
Un  des  soins  lesplut  chers  deFléchier 
de  consoler  ses  diocésains  dali» 
leurs  altliclions.  Dans  la  disette  de 
70g,  il  répandit  des  charités  im- 
uenses.  Les  ralhotiques  et  les  pro- 
estaos  y  eurent  «ne  part  égale  , 
uniquement  réglée  sur  ce  qu'ils  souf- 
froient.etnon  sur  ce  qu'ils  croy oient. 
Il  refusa  d'employer  A  la  coostruc- 
'on  d'une  église  des  fonds  destiuét 
des  aumfiues  :  a  Quels  cantiques ,' 
isoit-il ,  valent  les  bénédictions  du 
auvra!  et  quel  spectacle  plusdigne 
des  regards  de  Dieu  que  les  larmes 
des  iudigens  essuyées  par  ses  mi- 
nistres !  n  Quand  ou  lui  parloit  de 
l'excès  de  son  zèle  et  de  ses  charités  : 
K  Sommes-nous  évtques  pour  rien  , 
"  oit-ilî»  On  t'a  vu  plus  d'une 
avec  la  simplicité  digne  des  pre- 
«siècles,  aller  i  pied  dans  les  rues 
deNitnes,  donnant  l'aumône  d'une 
,  et  la  bénédiction  de  l'autre. 
A  tant  de  vertus,  il  joignoil  une 
modestie  noble.  Fils  d'un  bourgeois 
l'avoit  qn'ime  petite  métairie 
n  moulin  qu'il  làîsoiL  valoir 
lui-même,  el  parvenu  à  l'épiscopat, 
'avoit  ni  la  sottise  de  cacher 
l'obscurité  de  sa  naissance  ,  ui  la 
le  plus  raUînée  de  chercher 
I  cette  obscurité  même  uu  titre 
de  gloire.  Uu  jour  cependant  il 
sorti!  de  sa  simplicité  ordinaire.  Un 
prélat  urguedleux  lui  ayant  dit  uu 
jour  ;  (I  Avouez  que  votre  père  au- 
roit  été  bien  surpris  de  vous  voir 
sortir  de  son  moulin  pour  devenir 
évÉque.  — Je  craius  bien,  iui  ré- 
pondit Fléchier,  que  si  le  vôtre, 
uvoit  travaillé  au  nionliu ,  vous 
n'eussiez  loiiie  votre  vie  tourné  le 
meule.  »  —  On  rnconte  aussi  que  le 
maréchal  de  La  Feuillade  lui  ayant 
dit  un  jour:  u Avouez  qne  votre 
père  seroit  bien  étonné  de  vous 
.voir  ce  que  voua  êtes.  —  Non  ,  lui 
répondit.  Fléchier,  car  ce  u'est  pas 
le  liU  de  moti  pèie  ,  c'est. moi  qu'on 
afail  évèqne....  »  Fléchier,  quelque 


10 


FLEG 


Icmps    avant  de  nioiirir,  eut  un 

firesaeiUtmettt  de  sa  fin  prochaiaa. 
I  ordonna  siir-le-champ  à  uu  sculp- 
teur de  faire  un  ileuiii  très-modeate 
de  son  tombeau,  car  il  craigaoiï 
que  la  reconuoisMnw  ou  la  ranit^ 
ne  vouIAt  élever  à  sa  cendre  un  mo- 
nument trop  remarquable.  Le  »cii)p- 
leur  fil  deux  dessins  ;  maïs  tes  ne- 
veux du  prélat  empêchèrent  l'artiste 
de  les  lui  prësealer  ,  cherchant  i 
^carier ,  s'il  ëloit  possible ,  de  l'es- 
prit de  leur  oncle ,  une  idée  atfli' 
géante  pour  eux ,  si  elle  ne  l'éloit 
pas  pour  lui.  Fléchier  se  plaignit 
rie  ce  délai ,  dont  le  sculpteur  ne  put 
lui  celer  la  cause,  a  Mes  neveux  , 
lui  répondit  le  prélat,  font  peut- 
itre  ce  qu'ils  doivent;  mais  faites 
ce  que  je  vous  ai  demandé,  n  11 
examina  les  deux  dessius ,  choisit 
le  plus  simple,  et  dit  à  l'artiste: 
«  Mettez  la  main  à  l'ieuvre  ,  car  te 
temps  presse,  n  II  mourut  en  eSsi 
peu  de  tempe  après ,  à  Montptllier, 
le  i6  février  1710,  pleuré  des  ca- 
tholiques,et  regretté  des  protesians. 
Il  laissa  plus  de  ao,ooa  ^cns  aux 
pauvres.  L'abbé  du  Sarry  prononça 
•on  oraison  funèbre.  L'académie 
française  s'éloit  associé  Fléchier 
après  la  mort  de  Godeau.  C'est  sur 
le  modèle  de  cette  compagnie  qu'il 
forma  celle  de  Nimes ,  dont  il  fut 
le  mentor  et  le  père.  Ou  a  de  lui , 
I.  Des  tEuvre»  mêlées,  in-iB,  en 
vers  et  en  prose.  Ses  vers  français 
et  latins  ont  paru  dignes  de  quel- 
que estime.  11.  L'édition  d'un  ou- 
vrage fort  curieux  d' Antoine-Marie 
Graliani  ,  Dt  caaibus  illustrium 
F'irorum ,  in-^' ,  avec  une  préface 
en  latin.  Le  style  en  est  aussi  pur 
qu'élégant.  111.  De*  Paaégyri^aes 
lie  Saints,  mis  au  rang  des  meil- 
leurs ouvrages  de  ce  genre  ,  Paris , 
1690,  en  I  vol.  in-4''i  et  en  1  tom. 
in-iu.  IV.  Un  recueil  à'Oraiaons 
funèbre*.  Il  y  a  moins  d'élégance 
cl  de  pureté  de  langage  dans  celles 
de  Bossuet  ;  mai*  on  y  trouve  une 


FLEC 

éloquence  plus  forte  ,  plus  mile  , 
plus  nerveuse.  Le  style  de  Fléchier 
est  plus  coulant,  plu*  arrondi,  pla» 
uniforme.  Celui  de  Bossnet,  moiiM 
ëg.l,moi„,.,„„nu,..tplu«m- 
pli  de  ces  traits  hardis  ,  de  ces  li- 
gures vives  et  frappantes  qui  carac- 
térisent le  génie.  Fléchier  est  plus 
heurtnx  que  lui  dans  le  choix  et 
dans  l'arrangement  des  mots  ;  mai»  - 
son  penchant  pour  l'antithèse  ré- 
pand une  sorte  de  ntonotonie  sur 
son  style.  11  devoit  aniant  à  l'art 
qu'à  la  nature;  Bossuet  devoit  plu» 
à  U  nature  qu'à  l'art.  Fléchief  di— 
floit  qu'on  parloit  pour  les  sens,  et 
qu'on  écrivoit  pour  l'esprit.  Bos- 
suet remplissoit  ces  deux  objelt.  Il 
remuoit  l'imagination  et  faisoit  peU- 
ser  tout  i  la  fois.  Fléchier  a  bien 
moins  que  lut  ce  grand  mérite  d« 
penseur,  si  rarement  joint  à  celui 
de  l'éloquence.  Fléchier ,  écrivant 
avec  facilité ,  ne  pouvoil  pas  avoir 
beaucoup  de  ces  pensée*  profendei 
que  donne  la  médiialion  ou  le  génie, 
uOn  croit,  disoit-il,  que  je  com- 
pose avec  peine  e(  contention;  on 
se  trompe  j  j'ai  beaucoup,  travailliS. 
dans  ma  jeunesse,  et  j'ai  mi*  tout 
les  montens  à  profit.  Si  ta  compo- 
sition me  coflloit,  il  y  aurût  long- 
temps que  j'y  aurais  renoncé.»  Le* 
Oraisons  /a/iébrea  ont  eu  un  grand 
nombre  d'éditions  in-V  et  in-i  a.  Il 
en  a  paru  une  en  iSoa  ,  a  vol.  in- 
iS,  avec  une  vie.  de  l'auteur,  de* 
notices  sur  tes  personnages,  objets' 
des  éloges  flinèbres,*et  un  morcem 
de  Thomas  sur  l'orateur.  V.  De* 
Sermons  en  3  vol.  in-i3  ,  qui  uo 
sont  pas  de  la  même  force  que  *es- 
Oraisont  funèbres  et  ses  Panégyri- 
ques. On  y  trouve  de  belles  pério- 
des ,  et  très-peu  de  raisonnement. 
Il  avoit  cherché  de  bonne  beur» 
dan*  nos  vieux  prédicateurs  des 
traits  d'éloquence  et  des  pensées  in- 
génieuse* ,  dont  il  faisoit  un  nsaga 
plus  ingénieux  encore  ;  aussi  lui 
trouve-l-on  quelquefois  -,  quant  an 


FLEC    ' 

(oui  lie*  chosu ,  un  air  antique , 


lirducc 


Il  prèchoit  avec  uu  vieux  goût  et  ua 
ilyle  moderoe  :  de  là  des  traits  re- 
cbEichés  ,  des  contrastes  peu  uatii- 
i«l>,  des  pensera  plut  ingéuieuses 
(jne  Miide*.  U  lisoil  louvcut,  pour 
t'amuaer ,  les  sermonnaires  italiens 
et  espagnols ,  qu'il  appeloît  agréa- 
lilemeuL  sis  houffoita  ,-  maU  i:i:s 
tiommes  ^u'it  lidiculisoit  iui  lais-- 
ùreal  <]uelque  chose  de  lettr  ton. 
Vi  HUtoiiv  de  l'empereur  Théo- 
iloie-ie~Grand ,  Paris^  >679.  '"- 
t°,  estimée  pour  lelégauce  dustjte, 
plutôt  que  pour  J'exsctiliKle  d«s  re-- 
clKTches  :  l'auteur  flatte  uu  peu  son 
héroa,  VU,  La  fie  du  cariiiaal 
Ximenès,  en  3  vol.  in-ia,  et  un 
iii-4°.  Ou  tent  à  chaque  page  que 
Khiiloriena  fait  des  panégyriques  et 
des  oraisons  funèbres.  11  peint  le 
uidinal  espagnol  comme  un  saint  : 
l'abbe  AlarsoUier  eu  lit  lin  politi- 
que dans  une  Histoire  ds  Ximenèt 
publiée  vers  le  même  temps  que 
lelie  de  Fléchier;  et  son  ouvrage, 
plus  vrai ,  quoique  moius  élégant , 
futp)uiretlierGhé.VUI.X>es /.»//-««, 
1  roi.  in-i  a ,  dont  le  style  est  pur , 
mais  peu  épislotaire.  Si  Flécliier 
n'etl  pas  assez  simple  en  écrivant 
1  ses  amis,  il  est  au  moins  toujours 
noble  avec  les  grand»  ,  loujours 
bonntu  avec  ses  égaux  et  se*  infé- 
rieurs, toujours  plein  de  Tèle  pour 
l'élise  «t  pour  l'élal.  IX.  La  p-ie 
du  cardinal  Commenden ,  traduite, 
du  latin  de  Graliiini,  iu^',  et  a 
vol.  in  -  1 3.  Le  traducteur  avoit 
(totiné  auparavant  ,  c'est-â-dire  eu 
i64t  ,  in-ii ,  nue  édition  de  t'ori- 
f^inal  de  cette  histoire,  sous  le  nom 
de  Roger  J/taiia.  {  Vityez  Gni- 
riAHi).  X.  Des  (Buvreipusthumes , 

n«  Handemens  et  ses  Ltllres  pas- 
torales ,  remarqnables  par  leur  onc- 
lim.  On  y  k.  compris  différeni 
discours ,  coinpliinena  et  haruiigues. 
M.  Menwd  avoil  cauunencé  la  col- 


FLËC  II 

lection  complète  de*  (Suvre*  ds 
Flécluer ,  mais  il  n'en  a  paru  que 
le  premier  vol.  in-4°.  L'abbé  I>u- 
1  en  a  publiés  Nimes  uue  nou- 
,  iu-6°en  lo  V. ,  1789,  avec  des 
\  et  des  observalious  critiques 
et  littéraires,  U^nile  second  volume 
de  la  collection  des  voyages  en 
France  et  autres  pays,  en  prose  et 
îrs,  5  volume»  in -8",  Pari», 
,  on  a  inséré  celui  de  Flé- 
cbier  en  Auvergne  ;  L'auteur  s'égaye 
presque  exclusivement  aux  dépens 
des  moiuea  et  des  religieuses.  U'a- 
bord  c'est  un  capucin  et  un  jésuite 
qui  prouvent  que  saint  Ambroise  el  ' 
ini  Augustin  avoient  prophétisé 
qui  sepassoit  alors  en  Auvergne; 
plusIoin.cesonldesmoitMseldes  re- 
ligieuses qui ,  étant  arrivés  le*  pre- 
miers aux  eanxdeVichi,t'éloientai- 
rangéi  pour  ne  partir  que  de*  der- 
niers. Ailleurs,  l'abbé  de  Saint- Al  lyre 
raconte  à  Fléchirr ,  qui  se  garde 
bien  d'y  croirt ,  les  miracle*  de  *on 
saint.  A  Clermont ,  un  dominicain 
lui  explique  les  tableaux  de  ion 
cloitre,  et  fait  valoir  saint  Domi- 
nique aux  dépens  de  saint  Ignace 
de  Loyola,  qui  n'étoit  qu'un  simple 
geniilhomme  biicayen,  au  lieu  qne 
le  patriaiche  des  l'rcres  prêcheurs 
étoil  un  des  grands  du  royaume  de 
Casiille.  Du  autre  tableau  de  ce  mime 

liou  non  moins  ptaisaute.  aC'ëloit, 
ditFléchier,  un  jacobin  tenant  une 
balauce ,  oit  il  y  avoit  d'un  cAté  un 
panier  plein  de*  plus  beaux  fruits  , 
el  de  l'autre  ces  mots  :  Dieu  vous 
te  rende  ;  el  ces  quatre  paroles 
éloient  si  pesantes  ,  qu'elles  empor- 
loient  l'autre  bassin  de  la  balance 
cTiargé  defruitB.oAhl  s'écria  le  père , 
voiU  un  des  plus  beaux  traits  de 
toute  l'histoire  de  noire  ordre.  Ce 
miracle ,  que  Dieu  a  opéré  par  nu 
de  no*  religieux  ,  montre  évidem- 
ment que  les  aumAnes  qu'on  nous 
fait  en  vue  de  Dieu  sont  bien 
payées  par  le  vœu  que  nous  expri- 


12  ILEE 

iQOns  pour  Tavantagc  spirituel  de 

n09  bieufaiteiirs ,  en  disant  :  Dieu 
vous  le  rende!  D  seroit  bon  qu'on 
Jirèchàt  souvent  celte  histoire,  les 
gens  du  monde  «a  devieiidroienl 
plus  charitables ,  et  nous  ne  serions 
pas  réduits  à  vivre  si  pauvrement,  h 
Ces  plaisanteries,  ëcrile»  par  Flé- 
chier  dans  le  même  eiècle  oCi  parut 
le  Liilrin ,  n'ont  jamais  nui  à  son 
onhodoxie  :  s'il  tes  eAt  faites  cent 
aus  pli's  lard ,  on  le  raugeroit  aii- 
joiird'lliii  parmi  les  pllilosophea  du 
iS'  siècle.  Ce  Voyage  donne  encore 
nu  exempte  de  la  manière  dont  les 
gens  les  plus  pieux  pensoient  cl 
■'cxprimoient  sur  les  ordres  reli- 
gieux dès  le  siècla  de  Louis  XIV. 

*  FLECKNOÉ  (  Richard  ) ,  mort 
à  la  fin  du  17*  siècle.  A  la  rëvo- 
lulinu  en' Angleterre  ,  on  lui  donna 
la  place  de  poëte- iaiirsat ,  qu'on 
flloLl  3  Drydeu.  Le  pocle  s'en  ven- 
gea par  une  satire  intitulée  "Mac- 
Flev'kttoi.  Cet  auteur  a  composé 
plusieurs  comédies ,  dans  lesquelles 
OH  compte  Zêi  Demoiselles  à  ta 
mode,  et  La  Femme  chusie. 

'  L  FLEETWOOD  (  Guillaume  ) , 

jurisconsulte  anglais,  et  greffier  de 
Londres ,  né  au  comté  de  LaïKastre, 
mort  en  l&O»  ,  élève  d'Oxford, 
d'où  il  passa  au  collège  de  Justice 
du  Temple  ,  a  donné  les  Histoires 
d'Edouard  y,  de  Richaixt  III, 
de  Henri  Fil,  de  Henri  VIII,  et 
l'Office  du  juge  de  paix, 

II.  FLEETWOOD  (  Guillaume  ), 
né  dans  la  Tour  de  Londres  en 
16&6,  d'une  famille  noble,  origi- 
naire de  la  province  de  Ijncaatre , 
se  fit  coiinoiire  ,  sous  le  règne  de 
Guillaume  III ,  par  ses  ouvrages.  La 
reine  Anne,  instruite  de  son  mé- 
rite ,  Ini  donna  (m  canonicat  de 
Windsor  eu  r7oa ,  puis  l'évêché 
de  Saint-Asaph  en  1708.  Fleel- 
ivt)od  fut  transféré  de  cet  ëvklid  à 


F  LE  M 

celoi  d"Ely  eu  1714  ,  et  mourut  Je 
4  août  1733.  Ses  priiiciiMiiix  ou- 
vrages sont,  I.  Inscriptianum  an- 
tiquojum  sylloge  ,  à  Londres  , 
1691  ,  in-8°.  11.  Des  Sermons.  III. 
lissai  sur  les  miracles  ,  1701  , 
in-S".  IV.  Chronicoii  preliosiem. 
V.  Explication  du  treizième  c/ia- 
pili'e  de  l'Epitre  aux  Komatnt. 
Sa  vie  eal  à  la  lète  de  ses  Sermons. 


FLEIX.  royex  Forx, 


■  I. 


*  I.  FLEMING  (Robert),  ini- 
nislre  presbytérien  écossais,  né  à 
Balhens  en  liiâo,  mort  en  169,^, 
élève  de  Saîul-André,  connu  par 
un    1'  ort  lé   Vjlccomplisse- 

men  d  sE  u  â  aS  ans  fut 
nomn  pa  e  d  ne  église;  ninia 
à  la  a  on    1  passa  à  Roier— 

dam      ou    1  d  une  congre— 


-  II.  FLEMING  (  Rolierl  ) ,  fils  di* 

précédent,  né  en  Ecosse,  inort  en 
1716  ,  ëlève  de  Leyde  et  d'Utreclil:  , 
fut  ministre  d'une  congrégation  an- 
glaise dans  la  première  de  ces  villes  ; 
puis  il  passa  A  l'église  écossaise 
d'Amsterdam  ,  y  resia  quelques  an- 
nées, ei  alla  ensuite  il  Londres,  oit 
il  desservit  l'église  écossaise  de 
I-oihbury  En.  même  temps  il  prè- 
choit  H  Sallers'liall  On  a  de  lui 
plusieurs  Sermons  et  des  Traités  i 
mais  il  est  particulièrement  connu 
par  lin  livre  mtilule  Christologie , 
3  vol  10-8° ,  et  un  Discours  sur 
leleiiatwn  et  lathuCt  du  papismo  , 
lequel  l>eaucoup  de  passage» 
correspondent  singulièrement  aux 
derniers  ëvénemens  de  la  révolu- 
lion  en  France. 

m.  FLEMING  (Caleb),  mi- 
nistre non-conformiste  ,  ué  à  Not- 
lingbam  en  169^,  mort  en  1773, 
lut  nommé ,  en  1 7if  3 ,  pasteur  -d'une 
congrégation  de  dissidens  à  Londres.  ' 
En  lySa,  il  fut  nommé  adjoint,  an 


FLES 


i3 


docteur  Forster  à  Piimersliall.  Fle- 
lïiiiig  elolt  arien;  il  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages. 

*  I.  FLEMMlNGo«Fi.EMMVMOE 

(fiichuril),  prélat  anglaii ,  né  à 
Croslon  au  comte  d'Yorck,  morl 
en  i^3i  ,  élevé  du  coUége  de  l'uni- 
versité  à  Oxford,  obtiiil,eu  i4o)i, 
un  cauonicat  dans  la  cathÉdrale 
d'Yorck.  Pendant  quelque  temp^ , 
z^lê  défenseur  de  la  dficlrine  de 
Wickliffe,  il  la  combaltil  ensuite  vi- 
goureiieement.  En  i443i'il  futëvè- 
que  de  Liucotu ,  el  peu  après  député 
au  concile  de  Couslunce ,  où  II  se 
distiugiin  par  son  éloquence.  A  son 
letour ,  eu  exéculiou  du  décret  de 
rassemblée ,  il  fit  déterrer  el  Ucûler 
h  cadavre  de  Wickliffe,  el  fut  en- 
suite élevé  par  le  pape  «iir  le  siège 
d'Yorck;  mais  le  roi  ayant  refusé 
ton  adhésion ,  Flemniing  fui  obligé 
de  rester  à  Liucoln ,  où  il  a  Ibiidé  le 
coUége  auquel  il  a  donuë  le  nom  de 
celle  ville. 

*  U.  FLEMMING  (  N.  ) .  méde- 
cin anglais,  disciple  de  Boerbaave, 
a  savamment  décrit,  en  bous  vers 
latins ,  la  maladie  de  Vhyp'xoiidiie, 
qu'il  avoil  le  mallieur  de  coniioiirc 
par  ion  expérience  personnelle  , 
U  traite ,  dans  les  trois  livres  qui 
composent  son  ouvrage,  de  la  iia- 

.   lure,  d«s  causes  el  des  remèdes  de 
l'hypocondrie. 

III.  FIDIIIMING  ,  p«ele  savon  , 
«pi  vivojt  dans  le  dernier  siècle  ,  a 
excellé  dans  l'ode.  Ses  ouvrages 
toat  estimés  en  Allemagne. 

*  FLEBS  (  de  ) ,  maréchal-de- 
camp  au  service  de  France.  Âjaut 
embrassé  le  parti  révolutionnaire, 
il  y  fut  employé  en  1792,  et  blessé 
eu  août  à  une  affaire  pies  du  camp 
de  Maiilde.  Dumojriez  le  chargea 
du  commande  nient  de  Bréda  eu 
février  I7g3;  le  a  mors,  il  reiidil 


celle  place  aux,  alliés ,  et  se  retira 
avec  les  hoimeurs  de  la  guerre,  I^  . 
juillet.,  il  prit  le  LOtiimaudemeul 
de  l'armée  des  Pyrénées,  à  la  place 
de  Servant,  mais  il  n'y  éprousa 
que  des  revers;  accusé,  en  codw- 
queuce,  de  trahison,  il  fut  arrêté, 
enfermé  su  Lnxeniboiirg  ,  et  cou- 
damné  i  mort  le  4  thermidor  an  3 
(  22  juillel  1794  ),  wmine  complice 
de  la  couspiraiion  des  prisous. 

*  FLESSELE  (  Philippe  de  ) , 
médecin,  mort  à  Paris  en  i56ï. 
médecin  ordinaire  des  rois  Frautoia 
1" ,  Henri  II ,  François  II  et  Charles  ' 
IX.  ;  plus  couuu  par  les  injurias  et  Us 
outrages  prodigués  au  docteur  Fer- 
nel  que  par  ses  ouvrages.  Ou  a  de 
lui  Inlrodmtoire  pour  paruenir 
à la vraye citgnoUiance de  la cAiiiu- 
gie  raiioiifile  ,  Paris,  i647,  iii-S". 
Cel  opuscule,  composé  eufrançais, 
est  précédé  d'une  épiire  dédicatoire 
latine,  adressée  à  Odel  de  Coligui, 
cardinal  de  CiiùtiUou ,  fiers  du  f«- 

FI.ESSELLES  (  N.  de  J ,  d'abord 
maître  des  requftes  ,  ligura  dans 
les  troubles  de  la  Bretagne,  et  y 
prit  le  parli  du  duc  d'Aiguillon 
contre  La  Cbaloiuis.  Envoyé  eusuit» 
eu  qualité  d'iulen<Ianl  à  Lyon ,  il  s'y 
Ri  aimer  jiar  sa  probité  ,  ra  dou- 
ceur el  son  goût  pour  les  plaisirs. 
Nommé  prévôt  des  marchands  de 

lulion ,  Flessel  les  n'eut  point  assez  de 

les  lalens  nécessaires  pour  occuper 
une  place  de  celle  iniporlauce  duns 
uu  moment  aussi  dLFRcile  ;  au>s; 
devint  -  il  l'une  de  se»  preiuîÉiirs 
victimes.  Le  i4  juillet  1789,  ïour 
de  la  prise  de  la  Bastille ,  cherchant 
à  inéuager  les  deux  partis,  il  se 
rendit  suspect  i.  la  muUilude.  Après 
une  scène  meiiatanie  à  l'hôlel-de- 
ville,  il  voulut  se  retirer  chez  lui  ; 
mais  dans    le    trajet  ,    uu  '  jeune 


l4  FLET 

komme  lui  tira  un  coup  de  pialolel, 
en  ditmt:  RTrailre,  (u  n'iras  pas 
plnt  loin»;  et  le  magittrat  tomUi 
Mtia  vie.  AuMitât  on  lui  coupa  la 
tile  pour  la  promener  au  haut 
.d'une  pii^ue. 

■  I.  FLETCHER  (  Jean  ) ,  poète 
tragique  anglais,  uë  eu  157G,  de 
l'ëvÈque  de  Loadres  ,  mort  de  la 
peBle  dans  celle  ville  ea  163^, 
marcha  sur  les  traces  de  Shakespear 
dans  ta  carrière  dramatique  ,  et  ob- 
tint une  des  preintëres  places  aprèt 
«on  modèle.  Le  caliaret  éloît  sod 
Parnasse.  Un  jour  qu'il  y  récitoit 
nne  tragédie  ,  dau«  laquelle  il  7 
avoil  une  -conjuration  contre  la  vie 
d'un  roi ,  de»  geus  qui  passoient 
dans  la  rue  le  dënoiicètent  comme 
lin  icélëral.  On  le  mit  en  prison  ; 
mais  on  reconnut  bientât  que  le 
conjaraleur  ne  luoit  les  rois  que 
«ur  le  thëdtre.  I.e  docleur  Wataon 
t  donné  une  édition  moderne  des 
(Euvres  de  FUtcAer.  Woyes  Beau- 
WONT,  n°  II. 

•II.  FLETCHER  (Richard), 
prélat  anglais ,  né  au  comté  de 
Kent,  mort  en  i5qli  ,  élève  de 
Cambridge,  doyen  de  Petersboroiigh 
«n  I&S3  ,  assista  en  1 586  à  l'exécu- 
tion de  la  reine  d'Ecoi.'te  ,  Marie 
Stuart  ,  et  fit  de  vains  efforts  pour 
la  convertir  au  protestantisme.  En 
1689,  Ftetcher,  nomipë  ërëque  de 
Bristol,  passa  de  ce  siège  à  celui  de 
Worcester,  et  eniîn  A  celui  de  Lon- 
dres. Sa  première  femme  étani  mor- 
te ,  il  en  épousa  une  seconde ,  et 
encourut  par-li  la  disgrâce  de  la 
reine  Elizabeth ,  qui  te  suspendit  des 
fonctions  ëpiacopales. 

•m.  FLETCHER  (Gilles), 
frère  du  précédent ,  mort  en  iGio, 
élève  d'Eion  et  du  collège  du  Boi  â 
Cambridge,  reçu  docteur  en  1681, 
lut  chargé  ,  en  i588,  de  l'ambas- 
wde  d«  Ruuie  ,  et  k  ton  leti^ur 


FLET 

nommé  secrétaire  de  la  ville  de 
Londres  ,  et  trésorier  de  Saint-Paul. 
Fleicliera  romposé  un  ouvrage  in~ 
lilulé  lie  l'Frnpire  de  Russie  ,  au 
Goi/i'emement  ife  l'Empire  i-usse  , 
communément  appelé  Empire  de 
MoKo^ie  ,  avec  des  détails  sut 
les  mxiiri  et  les  usages  des  Eusses  , 
in-8',  1.^90. 

"  IV.  FLETCHER  (Phînée) ,  Gla 
de  Gilles,  né  vers  ibSi,  mort  en 
i6fio,  ëlèved'Etou  et  de  Cambridge, 
curé  de  Hilgay  an  comié  de  Nor- 
Tolck  en  i6ai  ,  est  parliculi#r&- 
ment  connu  par  un  poëme  inti- 
tulé L' Ile  pourpre  i  c'est  une  Btlé- 
gorle  sur  l'homme ,  k  la  manière  da 
Spencer.  Cet  ouvrage  a  été  réim- 
primé à  Londres  en  1783.  !.«« 
Eglogues  de  Fletcher  sur  la  pécha 
ont  été  inipriffléts  i  Edimbourg 
en   1773. 

•V  FLETCHER  (Gilles),  frère 
cadet  du  précédent ,  poète  el  Ihéolo- 
gien.  It  a  laissé  un  poëme  inlitulé 
La.  victoire  de  J.  C. 

*  VI.  FLETCHER  (André), 
EcoEKiis,  écrivain  politique,  lilade 
Robert  Flelcber  de  Salloun  ,  né  en 
i65S,  élevé  sous  la  protection  du 
docteur  Buruet,  évèque  de  Satis- 
bury  ,  vojBgea  quand  son  éduca- 
tion fut  achevée.  A  son  retour  en 
Angleterre  il  fui  représentant  An 
Lothiau  oriental  au  parlement  d'E- 
cosse, et  dans  cette  place  il  se  distin- 
gua par  une  forte  Opposition  aux 
mesures  de  la  cour.  Sa  conduite  fut 
telle  qu'il  fut  obligé  de  se  retirer  en 
Hollande.  En  i(,%U,  Fletcher  visita 
avec  le  duc  de  Monimouth  les  cale* 
oi-.ciden laies  de  l'Angleterre  ;  mais 
il  fut  obligé  delesquitler  pouravoir 
lue  d'un  coup  de  pistolet  nn  gen- 
tilhomme qui  l'accu  soit  d'avoir 
Tolé  son  cheval.  Un  des  biographes 
deFlelcherdit  nqu'il  fut  un  homme 
bien  éleré,  déliait  sur  l'houuenr  , 


FLE0 

chci  qui  une  couslïtulion  Btribilaire 
ëioit  pitidominanle.  m  C'est  la  seule 
téfleiion  qu'il  fasse  sur  le  meurtre 
dont  il  fut  coupable.  Mais  Fleiclipr 
éloit  républicaia  par  pnucipe.  Apres 
la  retraite  d'Aupleterre  il  prit  du 
service  en  Hongrie  contre  les  Turcs. 
A  la  rëvoîulion  il  revint  dans  sa 
patrie  ,  et  lut  membre,  de  la  coti- 
veutioii  élablie  pour  régler  le  gou- 
Tememeat  de  l'Ëlcosse.  Il  a  publié 
dans  I  Tol.  iu-S",  de*  ouvrages  j«/' 
ia  politique,  remplis  d'eilrava- 
gancea  dea  plus  hardies. 

•  Vil-  FLETCHER  fAbrahara  ) , 
habile  math  émal  ici  un  ,  né  en  171^, 
au  petit  Brtiiglon  dans  le  Cum- 
berland  ,  mort  eu  ii%3  ,  destiné 
dans  son  en&nce  à  la  profession  de 
■on  père  ,  •\ui  fîibricgiioit  des  pipes , 
apprit  avec  une  merveilleuse  faci- 
lita à  lire  et  h  écrire:  ensuite,  par 
■a propre  application,  il  acquit  des 
connoissances  dans  J'ariihinétiq^ue, 
les  ma  tbé  ma  tiques,  el  la  botanique. 
A  3o  ans  il  étoil  à  la  tèle  d'une 
ieolt,  etsjoutaaux  proHU  de  cetie 
profession  ce  que  lui  prndiiii'ireut 
bien  des  travaux  qu'il  fit  comme 
astrologue  et  docteur,  au  point  qu'il 
amassa  Sooo  livres  sterling.  Il  a 
publié  un  Compendium  de  maihé- 
■naliques  pratiques ,  sous  le  titre 
de  lùaures  untverselUa ,    1  vol. 


•  VIU.  FLETCHEB  (Jean) ,  théo- 
logien ,  né  en  Suisse  ,  mort  eu  1 785 , 
étudia  A  Genève,  vint  en  Angle- 
terre ,  et  ftit  nommé  par  lady^  Uuu- 
tingaupérieursl'uti  sémlDaire  d'ëdu- 
talion  Â  Trevecka  ,  dausie  pa^rsde 
Galles  ;  mais  il  perdit  cetle  place 
pour  n'avoir  pM  voulu  laisser  eu- 
•eigner  la  doctrine  de  ta  prédestina- 
tion. 11  obtint  ensuilele  vicariat  de 
Madelj  aucomtéde  Shrop.Onade 
Flelcher  plusieurs  Ecria  contre 
k  caifiaiime. 

PLEURANGE.  r.  MiRCç,n'' UI. 


FLEU 


i5 


FLEURANT  (Claude),  chinir- 
_  eu-raajor  de  l'Hûtel-Dieu  de  Ljoa, 
a  publié  une  SplancAtiologie,  1769, 
a  vol.  in-i3.  Ou  dit  qu'un  de  «e» 
ancêtres,  du  mime  nom,  pbarma* 
à  Ljou  ,  fournil  à  Molière , 
passant  dans  cette  ville,  l'idéed'ap- 
pekr  Fieuranl  rajtolhicaire  qu'il 
alluit  mettre  en  scène  dans  le  Ma- 

FLE^ïlEU    D'AjiaiENONviij.1 

ET  DE  MoHViujs,  F'oye%  AlUfB- 


*FI.EUItIOT-LESCOT(J,  B.Ed.), 
né  à  Bruxelles  ,  vint  se  réfugier  i, 
Paris  quelques  années  avant  la  ré- 
volution ,  et  y  exerça  la  profe»- 
lion  d'architecte.  Apres  s'ctre  long' 
temps  agité  dans  le  tourbillon  des 
intrigues  sectiounaires  ,  iifut  admis 
dans  la  société  des  jacobins,  et  »y 
distingua  plus  encore,  dit-on,  par 
la  vigueur  desonbrasquepar  la  force 
de  ses  raîeoiiuemens  ;  il  devint  un 
des  aftidés  de  Etobespierre  et  il  fut 
nommé  fun  des  substiluls  de  Fou- 
quier-Tin ville.  Devenu  maire  de 
Paris  après  la  chute  de  Chaumetle, 
il  conlinua  à  se  dévouer  à  Robes- 
pierre; il  ti'osoit  rien  faire  sans  sa 
participation  ,  et  fut  entraîné  dans 
■a  chute  le  9  thermidor  an  a 
(37  juillet  1794);  il  montra  dans 
cette  circonstance  décisive  plus  de 
caractère  qu'on  ne  lui  en  supposoit. 
Dès  qu'il  lut  informé  de  ce  qui  *« 
pasHOKà  la  convention,  il  se  ren-- 
dit  â  la  tjiatïon  commune;  étant 
parvenu  i  réunir  tous  ses  collègues , 
il  leur  adressa  un  discours  énergique, 
qu'il  soutint  par  son  exemple.  Il  lit 
sonner  le  tocsin,  fermer  les  barrières, 
et  avancer  du  canoii  sur  la  place  de 
Grève  el  sur  les  quais.  Rolie^pierra 
s'élant  présenté  au  conseil  de  la  co:d' 
inune  ,  Fleuriot  l'appela  le  sativ^ur 
de  la  liberté ,  et  le  f;iisiiijl  asseoir 
dans  son  fauteuil,  il  Rt  prêter  devant 
lui  la  seimeal  de  mourir  pqur  sa 


a-ihl) 


.11 11 


K.  qui  refuEtreiil  d'obéir 
dres  d«  la  iniiuicipalitë,  ainsi  que 
Uscoinaiissairesde  laseclion  dcïÂr- 
cis,  qui  pubtioient  la  prnclaniaUoii 
de  la  coiiTpntioD.  naljonale  ;  mais 
bien  ta  l  Fleuri  ot-Leecot'K  vil  aban- 
ilouiié  de  presque  tons  lea  siens ,  el 
accablé  par  le  nombre,  il  fularrètÉ, 
coiiduil  à  lecliafaud  ,  el  subit  son 
aorlsam  marque  de  foibleey.  llëtoit 
igéde43ana. 

*  FLRUROT,  du  Val-d"Ayol , 
daiiH  les  Vosgea,  famille  célèbre  de 
reuoueuiB,  dont  le  laleul  9e  perp^ 
lue  depuis  sept  gélléralious ,  et  dont 
lenorns  èlé  souvent  usurpé  chez 
l'étranger.  Il  exisle  iureux  unmt- 
uioirecurieiiK  du  comte  de  Tressau, 
inséré  daus  le  Socrate  rustique. 

'  -1- 1.  FLEUJÎY  (Claude),  néà  Paris 
le  6  décembre  i64o,  d'un  avocat  au 
conseil,  originaire  de  Normandie, 
suivit  le  1>arreau  pendant  neuf  aos 
avec  succès.  L'amour  de  la  retraile 
et  de  lëttide  lui  donna  du  goAl 
pour  l'état  ecclésiastique.  11  l'em- 
brassa. Il  faisoit  souvent  des  con- 
férences avec  des  personnes  choisies, 
et  elles  avoieul  pour  principal  objet 
l'Ecriture  sainle.  Précepteur  du 
priui.'e  de  Couti  en  167J,  Il  le  fut 
ensuite  du  cooile  de  Vermandois. 
Ccile  éducation  lui  valut  l'abbaj-e  du 
Lot-Dieu  en  i634  ,  et  la  place  de 
tous-précepteur  des  ducs  de  Bour- 
ingue,  d'Aiiiouet  de  Qerri.  Asseoie 
de  Féiieloo  oana  ce  nolile  emploi  , 
il  eut  comme  lui  l'art  de  faireai- 
mer  la  vertu  à  ses  élèves  par  des 
leçons  (ileines  de  douceur  et  d'agré- 
ment. Louis  XIV  lui  donna,  en 
i7o6,  le  riiJie prieuré  d'Argenteuil. 
'  L'abbé  Fleury ,  en  l'accepiaol',  re- 
jnil  sou  abbaye  du  Loc-Uie'u.  S'il 
avoil  "ambitionné  de  plus  grands- 
biens  cl  des  dignités  plus  élevées, 
il  les  auroll  eus  ;  mais  son  désinlë- 
ilégaloit  us  autres  v«Eius. 


FLED 

!l  vécut  solilaire  à  la  cour.  Un  rcmir 
plein  de  droilure ,  des  mœurs  pures, 
une  vie  simple  ,  laborieuse  ,  édi— 
liante,  une  modeslie  siucère  ,  une 
candeur  estimable  ,  lui  gagnèrent 
les  suffrages  des  couriisans  ,  même 
les  plus  corrompus,  l*  duc  dOrléana 
leia  les  yeux  sur  lui,  en  1T16,  pour 
la  place  de  confesseur  de  Louis  XV  ; 
parce  qu'il  n'éloil  ni  molinisie,  ai 
jansénisle ,  ni  ullramoQtain.  Ce 
choix  fut  approuvé  de  (oui  le  inonde. 
('.  On  n'y  trouva  ,  dit  l'abbé  Dor— 
^alIne,  que  ledéfaul  de  75  ans,  » 
Fleury  ,  aprèsavoir  formé  teiœnr 
(lu  pcre ,  forma  criui  du  Kis.  Sa 
vieillesse  l'obligea  de  ^e  démettre 
de  cette  place  en<73a.  Il  mourut  le 
■  4  juillet  i7sSmembrederacadé(nie 
française.  Les  ouvrages  sortis  de  i» 
phuitesout, l.Mœursi/esIsraél/tesf 
livre  qu'on  peut  regarder  comme  le 
tableau  le  plus  vrai  de  la  vie  d^'S  |>a— 
triarches  de  l'ancien  Testament.  II. 
Jlfoeurs  fiW  Chréliens  ;  ouvrage 
réuni  avec  le  précédent  duns  ui\ 
seul  vol.  in-ia.  L'on  peut  servir 
d'introduction   à   l'histoire  sacrée  , 

l'un  CI  l'autre  respirent  la  verui. 
111.  Hlsloii-e  ecclésiaslique  (jus- 
qu'en i4i.'i  ),  à  laquelle  0:1  a  joint  la 
continuation  (jusqu'en  i5<j.'i  )  par  la 
P.  Jean  Claude  Fabic ,  Paria, 
1691 — 1737,  .^G  vol.  in-zi".  Le  pre- 
mier comuieuceà  l'établissement  da 
lEgiise,  et  le  dernier  hiiil  à.  l'an 
i4>4'  C'est  ce  que  nous  avons  da 
plus  complet  en  notre  langue  suc 
riiistuire  ecclésiastique.  On  y  trouve 
presque  tout  ce  qui  est  rapporté  dans 
les  originjux,      "      '       ■  -       ' 


Fêreaetdes 


iciles  SI 


retaiives  au  dogme  el  àladiscipline. 
u  Néuiimoiiis ,  dit  t'abW  l.ei'gli'i  du 
Frosiioy,  ce  sant  plutôt  des  extraits 
cousus  l'un  avec  l'antre,  qu'une  his- 
toire exacte  et  bien  suivie.»  Cet 
écrivain  ,  si  Ion  en  croil  l'abbé  de 
i.oiigiierue  ,  lrav»il1oil  son  livre  à 
meniire  qu'il  éludîoil  l'histoire  de  la 


PLEU 

nligion.  On  «ent  qu'il  nVtt  pai 
iDaiire  de  sa  matière;  il  ne  marche 
qn'cQ  tremblaiil,  el  pretqua  lou- 
JDun  SUT  les  traces  de  Labbe  el  de 
Baioniuï ,  qui  l'ont  égaré  plu*  d'une 
rois.  Il  enéloil  au  deruier  volume 
de  cet  anualisle  célèbre,  qu'il  ue 
coiiQoissoil  encore  que  le  premier 
volume  de  l'excellente  Critique  du 
P.  Pagi,  en  4  tomes  in-foljo.  Dom 
Ollîer  ,  elle»  auteurs  de  l'Histoiie 
de  l'élise  gallicane ,  ont  relevé  daus 
la  «ieDue  plutieura  erreurs  de  fait» 
et  de  dates.  Son  style  a  de  l'onction 
et  de  la  simplicité;  mais  il  est  irè»- 
■ouvenl  négligé  ,  languissant,  mo- 
uolone  ,  plein  de  grecismes  et  de 
latinismes,  (f^o^ez  les  articles  Cai.~ 
xet:  Cei-i-ieii;  Choisy;  Ditpin, 
11°  IV  ;  GoDEAU  ,  h"  I  ;  Racine  , 
D'ill  ;Tii.i:imoNT  et  FABREjn"  1V-) 
Les  Jfhcours  prélimiuuîrei  répau- 
dns'^ns  cet  ouvrage  ,  et  imprimis 
uparéroeut  en  un  vol.  in-ia  ,  va- 
lent seul»  sou  Histoire.  Ils  sont 
ecriwavec beaucoup  plus  delt^gaute, 
de  pureté ,  de  préciuou  et  de  force. 
Cest  la  quintessence  de  ce  qu'on  a 
pensé  déplus  raisomable  sur  l'éla- 
bKsiement  et  les  révolutions  de  la 
ndï^on  ,  sur  les  croisades  ,  sur  les 
moines,  sur  les  querelles  de  l'empire 
et  du  sacerdoce.  L'auleur  a  creusé 
profondément  les  sujets  qu'il  traite 
il  découvre  les  maux  avec  beaucou 
de  liberté,  et  indique  lec  ienièd< 
avec  aotant  de  sagesse.  Boudet 
donné  une  Table  de<t  matières  pour 
ÏHistoire  ecclésiastique  de  Fleury, 
«pour  les  iG  ouii  volumes  de  la 
continuation  ,  en  un  vol.  in  -  4°! 
1758  ,  et  4  vol.  iu-13.  IV,  Inalî- 
luiion  au  tirait  ecclésiastique  ,  en 
îvol.  in-ia:bon  ouvrage,  quoique 
fort  abrégé.  Boucher  d'Argia  en 
donna uneuouvfilli!  édition  en  1765, 
in-13  ,  enrichie  de  plusieurs  u6les 
utiles-.  V,  Catéchisme  historique  , 
iii-i3.1>e  Discours  préliminaire  de 
eel  ouvrage  n'est  point  indigne  de 
naxqai  précèdenlleifliff^reiis  vo- 


FLEU  17 

Inmesdc  ion  Histoire  ecclésiastique. 

VI.  Traité  du  choix  et  de  la  mè- 
i/wrie  des  éludes ,  Nîmes,  1784, 
in-B'*.  I*s  bous  ouvrages ,  iiublié» 
depuis  Fieurj  sur  c«tte  matière ,  ont 
rendu  celui-ci  biens  moins  utile.  L'd- 
ditiou  que  nous  indiquons  est  plus 
ample  que  les  précédenles.  Cet  ou- 
vrage ^ainsi  que  le  Catéchisme  his- 
torique, a  été  traduit  en  eaiiagnol.de 
même  que  les  JMamrs  des  Israélites. 
VU.  Devoirs  des  madrés  et  des  do- 
mesiijues, ia-ia,  esiimri.  VIII. Za  ' 
vie  de  la  mère  d'arbouse  ,  ré/or- 
mairic»  du  fal-de-Grace ,  in^ia, 
IX.  Portrait  du  duc  de  Bourgo- 
gne, Paria ,  1714  ,  iu-i  j.  X.  His- 
toire du  droit  français  ,  in  -  1  a. 
On  la  liDHTe  autiHi  à  la  tète  de  l'Ina- 
tiiuiiou  au  droit  français,  parAr- 
gou.  XI.  Le  Traité  du  droit  public , 
eu  3  volumes  iu-ia,  1769,  ou- 
vrage posthume.  Ce  n'est  propre- 
ment qu'un  canevas  ;  mais  comme 
ce  livre  roula  sur  des  matière»  qui 
intéressent  tous  les  citoyens  ,  il  est 
roalheuTeux  que  l'auleur  n'y  ait  pas 
mis  la  dernière  maiu.  (  Fuyez  sou 
Eloge  par  le  P.  Fabre ,  à  la  tftte  du 
ai*ouilui4'vol.  de  V Histoire  ecr 
c/e«W/;îK«.)Ona  recueilli  iNluMs, 
eu  i7eo,en5  vol.iu-a'Jesdifré- 
renBOUïrageïdeFleury.àl'exceplion 
de  i'Hisloire  ecclésiastique,  dont 
ou  a  donné  une  édition  ti^arie  en 
a5Tol,,  aussi  111-8",  1778 — 1780; 
mais  on  préfère  l'édition  iu~4*,  ^t 
pour  le  caractère  ,  soit  pour  la  cor- 
rection.  Le  premier  v  ol  u  me  des  O/JUj- 
cules  contient  le»  Mœurs  des.  Israé- 
lites, \'i%  Mœurs  des  chrétiens,  les 
Devoirs  des  maures  et  des  domes- 
tiques, le  Soùlal  '  chrétien  et  le 
tatecAisme  àisloriqiie.  Ces  ou-' 
vrages  sont fr^dés  d'un  Discours, 
préliminaire  sur  la  vie  et  les  écrits 
de  l'auteur, avec  les  éloges  de  ceuï-ci 
par  divers  écritaïus.  Ou  v  voit  en 
tète  le  portrait  de  Fleury ,  "rave  par 
Duf  .os,  d'après  Goberl.  —  Le  second 
volnme  le^imi  le  Traité  '4f  U 


i8  FLEU 

méthodt  des  Etudes ,  VlruliOaian 
UK  droit  ecclésiastique ,  le  Mémoire 
taries  affaires  du  cierjgé'de  Fiance, 
et  les  Discours  iiir  les  libertés  de 
l'Eglise  gallicane,  l'Ëciiliire  sainte  et 
la  prédication.  — Le  liaisièrii,e  tome 
coBtieut  la  F'ie  de  U  mère  d'Ar- 
Imusg  ,  les  jifis  au  duc  de  Boiirgo- 
^e ,  le  Portrait  de  ce  prince ,  trois 
Hiscours  académiques ,  cinq  Mpî- 
■tres  en  vers,  dontlea  trois  premières 
lODt  adressées  à  Santeuïl  sur  «a  Po- 
.  moiia  in  agro  fersaliensi ,  un 
Discours  sur  Pla  tan  ,  la  Traduction 
3'unmorceaudeceinèmeauteur,oùil 
compare  un  philosophe  à  un  hommi 
3u  monde ,  des  Extraits  de  sa  Ré- 
jiuhUque  ,  de»  RiJiexioHS  sur  Ma- 
chiavel ,  une  lettre  sur  la  Justice. 
3e»  Pe/wee*  tirée»  de  saiul  Augustin. 
it  Mémoire -çonj  le  roi  d'Espagne, 
ta  Traduclioa  lalîne  de  la  doctrine 
«alboliqiie  de  Bowuet.  —  Le  quatriè- 
me volume  loraprend  VHisfoire  du 
Uroil  /rnaçais ,  le  Droit  public  Ae 
la  France,  la  Feision  latine  de  deux 
;omiscuIes  d'Origène,et  vae Lettre 
à  (tom  Calmet.  —  li  dernier 
iérme  la  Justification  des  Discours 
wxt  l'Histoire  ecclésiastique  par  le 
.F.  Tranquille  de  Bajeux.  Ou  peut 
joindre  à  ces  cinq  volumes  un  sup- 

Îtément,  imprime  eu  17841 A  N(mes, 
ans  le  mime  format,  conienaut  une 
iiouvelle  édition  de  la  Méthode  des 
études  consid  érablement  au  gmen  lie, 
un  Mémoire  pour  les  études  dea 
missione  orientales ,  et  diverses  Let- 
tres de  Flaury.  De  nouveaux  Opus- 
cules   de    l'abbé    Fleur^ 


4'abbé  Fleury  fur  les  libertés  de 
f  Eglise  gallicane.  Ce  n'est  piis  que 
ce  discours,  publié  depuis  la  mort  de 
l'abbé  Fleury  ,  n'ait  été  imprimé 
un  grand  nombre  3e  Fois  ;  maia  l'é- 
'diteur  démontre  n  qu'il  n'a  jamais 
ftifa  seultet  tel  qu'il  est  sorti  des 
tnains  de  sou  auteur  ;  et  de  plus,  qu'il 
«  toujoun  M  accompajiié  d«  com- 


FLEU* 

menlaires  ou  de  notes  en  forme  A»  ■ 
dissertations ,  qui  en  olFusquoient  la 
lettre,  ou  en  comliaLtoii'nt  ta  doc- 
trine, daus  des  points  très-impor- 
lans.  »  Il  y  a  plus  encore  :  une  édi- 
tion du  m<!me  discours ,  dounée  en 
1765  .offre  des  différences  considé- 
rables avec  les  précédentes ,  et  soui 
vent  uu  ECUS  absolument  opposé  à 
celuide  Fleury,  On  y  verra  que, 
Hdèle  aux  véritables  principes  , 
l'abbé  Fleury  avoit  su  prendre  un 
juste  milieu  entre  les  opinions  exa- 
gérées ,  soit  de  ceux  qui  accordent 
trop  à  la  puissance  du  iwpe.ioit  de 
ceux  qui  cberclient  A  la  trop  res- 
treindre,et  que  si  d'un  côté  il  le- 
jeltcles  prétentions  ultru  montai  nés, 
de  l'autre  il  est  loin  d'approuver 
les  prétentions  contraires  à  l'an- 
cienne discipline  ,  soutenues  sou- 
vent  par  le  jiarli  opposé.  On  trauve 
les  mêmes  principea  exposés  dans 
différentes  pièces  qui  suivent  ce  dis- 
cours. Elles  suffisent  pour  réfuter 
viclorieusemeut  ceux  qui  ont  cru  , 
ou  voulu  faire  croire  que  l'abbé 
Fleury  avoit  été  niuius  lavorable  à 
la  cour  de  Rome  qull  n'est  juste  de 
l'itre.  Parmi  ces  pièces  le  trouvent 
dïs  anecdotes  très-intéressantes  et 

btée   du  clergé  de    j 
r^lé  ce  qui  concerne  les  libertés  da. 
l'Eglise  gallicane.  Un  autre  morceau 
qui  fait  partie  de  ces  opnscules  est 

des  Magdeleiries ,  dont  il  est  parlé 
daus  l'Evangile.  Quelques  auteurs  , 
tels  qu'Origène,  saint  Ambroiae  et 
saint  Grégoire ,  ont  pensé  qu'il  n'ë- 
loit  question  que  d'une  seule  et 
même  personne.  Fleury  et  Sua~. 
"  ■;  croient  au  contraire  qu'il 
de  la  contexture  des  passages  01^ 
lest  fait  mention,  quilya  trots 
Magdeleines  au  lieu  d'une.  Les  an- 
tres pièces  contenues  dans  ce  volumÀ 
des  conseils  sur  la  compnsitioa 
3  Vie  des  saints  ;  quelques  ot>- 
iciTatignt  sur  rhisieire  des  Juifs  d« 


l'assem- 
.   oùlbi 


FLEU 

BuDâge;ntie  lettre,  aussi  eu rieuM 
qu'edihaate  ,  sur  Gaumoiil  ,  con- 
seiller clerc  k  la  graml'cliaitibre  ttu 
turleiaent  ;  dea  avig  spirilueli  1»$- 
ugn,  et  entiu  un  p«iit  poème  latin 
lur  la  bibitolhèque  du  collège  de 
Clermont  ,  appelé  depuia  le  colk'ge 
de  Louis-le-Grand ,  leuti  alors  par 
les  3^(>uiLes  ,  et  où  l'abbé  Fleury 
■voit  fait  ees  premières  étudtE.  Ce 
petitouvrageest  vraisetublablenieut 
le  fruit  de  la  jeimeise  de  son  auteur. 
—  Une  iaut  pas  courondre  avec 
CUude  Fleury,  l'abbë Fi.ecry  [Ju- 
lien), cliauoiae  deCbartrea,  mort 
en  1735  ,  à  Paris  ,  où  il  avoit  dté 
professeur  d'ëloqirence  au  collège  de 
Navarre.  Céloit  un  lilléraleur  esti- 
mable qui  fui  employé  dans  les  édi- 
tions ad  usum  detpliini.  11  fut 
chargé  de  ^Apulée ,  <iii'il  publia 
arec  des  UDkes  instructives,  1688, 
denx  vol.  îu-4'',  sous  le  nom  de 
iaiia/ius  Floridus.  Il  avoit  coni- 
utoicé  l'impression  d'Auaoue  -,  luaii 
(lie  fui  airètée  ù.  ta  page  i5u  ,  â 
nuM  des  gravduces  dont  les  poé- 

L'abbé  Souchai  le  publia  en  1730. 
yayez  SoucH*i. 

t  II.  FLEUBY  (André-Hercule 
de}  ,  KIr  d'un  receveur  des  décimes 
do  diocèse  de  Lodève,  né  dans  celte 
fille  le  31  juin  iCiS ,  l'ut  mené 
1  Paris  à  l'âge  de  six  ans.  Floury 
lit  Ma  humanités  au  collège  des  jé- 
taitei ,  et  sa  philosophie  au  collège 
d'Harcourt  ;  il  brilla  dans  l'un  el 
dan*  l'autre.  Destiné  i  l'état  ecclé- 
liaslique  ,  il  fut  d'abord  dianoinede 
Montpellier  el  docteur  de  Sorboftne. 
lutrodHÎt  à  la  cour  ,  il  fut  aumfi- 
nicr  de  la  reine  et  ensuite  dn  roi. 
Une  figure  agréable,  un  esprit  déli- 
cat ,  lui  gagnèrent  les  cœurs.  On  sol- 
licita vivement  pour  lui.  Louis  XIV 
le  nomma,  eu  1698,  àl'évècltéde 
Fré)ttg.«Jevousaifaitaitendre  long- 
temps, loi  dit  ce  prince;  mais  vous 
««  Uat  d'amis ,  que  J'ai  voulu 


«9 


FLEU 

'Seul  ce  mérite  auprès  de  vi 
L'évèque  de  Fréju»  éloit  dans  sgn 
diocèse ,  lorsque  l'armée  des  alliés  se' 
-épaudit  en  Provence.  It  plul  aux 
géuérauxcunemis;  le  duc  de  Sa  vois 
.  le  priuce  Eugèiw  lui  accordèrenf 
i  qu'il  voulut.  La' contribution  fut 
lodique.  La  ville  de  Fréjus  u'éprou- 
a  aucun  désordre ,  et  fa  cauipagn* 
!s  eavirous  fut  épargnée.  Loui» 
XIV,  près  de  mourir,  le  nomroa 
précepteur  de  Louis  XV.  Pendant 
agitatjotu;  de  la  régence,  il  sut 
iserver  la  bienveillance  <iu  duc 
d'Orléans ,  p^rce  qu'il  ne  clwrdioit 
point  à  se  faire  valoir,  qu'il  ne  de-  \ 
mandoit  point  de  grâces ,  el  qu'il 
n'eniroil  dans  aucune  inlrigue.  Ca 
prince ,  ayant  remarqué  le  goût  du. 
jeune  roi  pour  sou  précepteur ,  lui 
proposa  l'archeTèclié  de  Beims  , 
comme  un  siège  de  la  première  dis-  - 
tinction;  mais  il  refusa  d'être  pre- 
mier duc  et  pair  de  France  ,  pour  no 
pas  s'étojguer  de  son  élève.  En  1716, 
il  fut  fait  cardinal,  et  bientôt  après, 
Louis  XV  le  plaça  à  la  tèle  du  mi- 
nistère. llavoitalor»^3ani.  Le  far- 
deau du  gouvernement  ne  l'efiraya 
point.  11  s'éloil  instruit ,  en  secreL, 
pendant  assez  long  -  temps ,  de  l'ad- 
minislraiion  du  royaume  et  de  la 
pohlique  étrangère  ;  et  dès  qu'il  eut 
obtenu  la  première  place ,  il  mouira 
jusqu'après  de9oansiine  lètesaiue, 
libre ,  et  capable  d'affaires.  Depuis 
1736  jusqu'à  1740,  tout  prospéra.  Il 
commença  et  leimina  glorieusement 
la  guerre  contre  Charles  VI,  et  obliut 
la  Lorraine  pour  la  France.  Celle 
guerre  de  17S3  fut  finie  en  17SG, 
par  une  paix  qui  ne  donna  le  caltn» 
  rEurope  que  pour  quelques  années. 
Unenouvelle  guerre,  en  1740,  vint/ 
troubler  les  derniers  moniens  du 
cardinaldeFleury.Ilmourutilssy,  ■ 
près  de  Paris,  le  sg  janvier  174S, 
avecla  douleur  de  n'avoir  vu,  dans 
celte  dernière  guerre,  qu'une  suiia 
de  malheurs  que  le  public  lui  ri^- 
prochoit.  U  avoit  toujours  négligé  U 


■90 


FtEU 


»<!' 


me:  Ig  peu  de  fore»  marilimei 
restoit  h  la  France  fut  détruit 

les  Anglais.  11  voulut ,  autant 
qu'il  étoit  possible ,  introduire  dan; 
l'admiuistTalion  publique  l'ëcoTlo- 
mie  qu'il  metloit  daoB  sa  maison. 
C'est  pour  celle  raison  qu'il  ne  lit  pai 
construire  de  vaisseaux.  Son  carac- 
lère  tranquille  lui  Hi  peu  estimer 
et  même  craindre  ,  lesespritsaclif 
■«t  proroûds;  il  les  ëcaria  trop  de 
grandes  places.  Il  se  délioit  plus  des 
nommes  qu'il  ne  cherchoit  ù  les  con- 
noitre.  L'ëléfution,  dit  un  homme 
qui  l'avoit  beaucoup  cuuuu,  man- 
quoitàson  caractère.  Ce  défaut  teuoil 
A  ses  vérins ,  i  sa  douceur  ,  dt  son 
«galité,  à  l'amour  de  l'ordre  et  de 
la  paix.  It  laissa  tranquillement  la 
France  réparer  ses  pertes  et  s'euri- 

£3ns  faire  aucune  innovation.  «  il 
gouverna  ,  dit  l'abbé  Millot  ,  sinon 
en  génie  élevé  qui  exécu le  de  grandes 
choses  ,  du  moins  en  homme  pru~ 
«lent  qui  s'accommode  aux  conjonc- 
tures ,  qui  préfère  l'essentiel  au  spé- 
cieux ,  et  qui  ngarde  la  tranquillité 
publique  comme  le  fondement  du 
îionbeur.  »  S'il  accorda  uaeprolec' 
tion  trop  marquée  aux  financiers, 
s'il  fit  trop  d'attention  aux  querelles 
du  jansénisme ,  on  doit  moins  s'en 
prendre  à  lui  qu'à  quelques  per- 
sonnes qui  l'approchoient.  11  n'éloit 
pas  porté  de  lui-mtme  A  faire  de  la 
peine  ;  il   n'aimoit  ni  à  troubler  la 


.autant  qu'un  ministre  peut  l'être,  et 
i»>nserva  dans  l'âge  te  plus  avancé  , 
«t  dans  les  emliarras  des  affaires  ,  la 
Héréailé  cl  la  gaieté  de  ses  premières 
«nuées.  Jamais  ministre  n'a  moins 
coilté  à  Vélal.  Il  ii'cul  ni  le  faste  de 
Richelieu  ,  ni  l'avidité  de  Mazarin. 
Tout  son  revenu  n'alloit  pas  à  cent 
mille  livres.  Ifen  employoit  )a  moi- 
tié A  faire  du  bien  en  secret,  et  l'autre 
'étoit  polit  l'entretien  d'une  maison 
inoilique  et  d'une  table  sans  prol'a- 


FLEU 

sion.  Son  ambition ,  plus  adroite 
qu'impétueuse  ,  uée  des  circonstan- 
ces plutôt  que  du  caractère,  sut  se 
conlenir  dans  les  bornes  les  plus 
étroites.  Le  cardinal  de  Fleur;  ue 
fil  pas  pour  les  hommes  à  talent 
tout  ce  qu'i)  auroit  pu  faire.  Son  âge 
et  son  caractère  le  portoient  à  pen- 
ser qu'il  n'y  avoit  plus  en  France 
d'hommes  de  gétiîe  ,  et  que  quand 
même  il  y  eu  auroit ,  ou  pouvott 
s'en  ]>asser.  —  Dans  la  Vie  du  maré- 
chal de  Villars,ëcriiepar  luî-mimfe 
le  cardinal  de  Fleury  est  représente 
cAmme  une  tète  saine  plutôt  que 
forte;  comme  un  courtisan  souple, 
sans  énergie  dans  le  caraclère,sana 
altachemeut  sincère  pour  l'état,  et 
beaucoup  plus  propre  à  concilier  des 
cabales  de  cour  qu'à  veiller  sur  les 
iutérèlB  [joliiiquta  de  la  monarchie. 
L'auteur  dit  qu'un  jour  dans  le  con- 
seil, lécardinal  ayant  avancé  que  les 
ministres  ne  dévoient  compte  qu'an 
roi  de  leur  conduite,  il  lui  répoudit  : 
n  Ils  en  doivent  un  plus  sévère  à 
Dieu  et  à  leur  propre  gloire,  b  Ce 
portrait ,  tracé  par  Villars  ,  est  un 
peu  différent  de  celni  que  nouaavoaa 
fait  de  Fleury  dans  œt  article.  Mais 
i  rigueur  contre  ce  ministre  prit 
vraisemblablement  sa  source  dans  le 
refus  qu'il  fil  d'employer  les  me- 
sures vigoureuses  proposées  par  le 
maréchal ,  niesuiea  qui  auroient  re- 
plongé la  France  dans  une  guerre 
"anUntplua fâcheuse,  quesesfinan- 
esétoient  épuisées.  Dans  cetétatde 
désordre,  il  fui  heureux  que  l'humeur 
pacifique  de  Fleury  balançitl'impë- 
tuosité  beUiqueuse  de  Villars.  Si  le 
cardinal  avoit  été  cm,  il  auroit  aussi 
épargné  A  la  France  U  guerre  de 
i7^i.llditoitque  le  roi  ayant,  par 
les  prélimiuaires  de  la  paix  signëes 
le  5  octobre  I73,i>  ,  garant*  l'exécu— 
lion  de  la  pragmatique  sanction  , 
qui  Bssuroit  A  la  reine  de  Ifougrie 
l'indivisibilité  des  états  ée  l'empe- 
reur ,  la  France  devoit  être  fidèle  à 
ses  eogagemeus.  Jl  lut  ealraiué  au- 


FLEU 

d«ll  i<i  ie»  Aisiiâ  par  ha  sollichn- 
Itoiu  du  roi  el  île  la  reine  d'Espagne,' 
a  par  les  importa  ni  tes  conlinuelUi 
des  principaux  seignenrs  de  la  cour, 
Mir-'tûut  lia  comte  de  Belle-Isle, 
qui  aitendoit ,  aiBM  que  les  autres, 
son  a  va  11  cément  de  la  guerre.  (Kay. 
Fotrqi: ET,  n°  m.)  Eulin,  les  ennemis 
du  cardmal  de  Fleury  lui  oat  repro- 
cha d'avoir  favorisé  les  premiers 
penchaus  qui  <lë1acherenl  Lonis  XV 
d«  la  reine.  Mais  jes  g^ns  JDttruiU 


le,  i'ea- 
aiirede 


chargea 


il  osa  faire  des  remontra 
^uiloi  répondit  ;  n  Je  v 
la  couduite  de  mon  ro} 
père  que  voua  me  taisseri 
la  mieuue.  »  Fleiiry.dii 
écrivains  modernes , 
gouvemetneiu  à  l'âge 
lire  ordinairement  du  monde  ,  à  73 
am.  Jamais  personne  n'étoil  parvenu 
plus  lard  au  ministère  ;  iamaiB  mi- 
nistre lie  garda  sa  place  plus  long- 
lempi ,  et  w'y  fut  plus  absolu  el 
)  contredit.  Son  règne,  car  il 


fut  V 


;  tout  lui 


li  prospéra  peu- 
it  plus  Je  i5,  et  il  conserva  jusqu'à 
pré*  de  90  une  (èle  saine ,  libre  et  ca- 
pable d'affaires.  Richelieu  avoit  dé- 
ployé un  faste  rt^al ,  Mazarin  s'étoit 
«gnalé  par  une  avidité  excessive; 
il  resloit  à  Fleurv  la  distinction  de 
la  modestie  :  il  fut  simple  et  éco- 
nome eu  4 ou t  sans  jamais  se  démen- 
lit.  Au  plus  baut  point  de  la  gran- 
ileiir  ,'soadoineilique,  sou  équipage, 
»  taùe,  ses  meubles  furent  toujours 
lu-dessous  même  de  ceux  d'unprëtal 
médiocre.  Ennemi  de  l'osteniation, 
donnant  peu  à  sa  famille  etu'amas' 
KiDl  rien  ,  il  >e  borna  uniquement 
à  régner.  On  pourroit  caraclénseï 
»)ii  administration  par  une  seule 
«bservation,  c'est  qu'en  détaillant 
«n  mois  de  son  ministère  oh  auroit 
le  tableau  de  pins  de  16  années.  Ce 
i^isiëre  n'eût  paa  d'éclat  :  mais  la 
fonceur  de  Fleilry,  sa  modération, 
M»  ammit  de  l'ordre  et  de  la  pxi 


FI.ÉÛ  31 

■éjidrèrmtles  mons  qu'avoïenl  pro- 
luittf  l'éclat  funeste  d»  ti-^ne  de  , 
Louis  XIV,  et  les  désordres  plus 
funentes  encore  de  la  ^^ence.  Trai- 
ta France  comme  un  corps  puis- 
et  robuste  qui  se  rëuihiit  de 
lui-mËme  ;  liaVssant  lout  syMème 
esprit  étoit  borné , 
parce  qu'il  ce  pou- 
oit  gnires  espérer  d'en  loir  les  rii- 
sullals,  el  Eur-tout  toute  opérulioii 
de  fiuaiice  parce  qu'il  n'y  tonipre- 
noit  heiirtiisemenl  rien,  )l  »e  ton- 
lenlâ  d'exiger  des  Bous-miiiiatresuu 
ordre  aévtre ,  ésda  la  rléjwnse  à  la 
le  peuple  et  par 


K  de  I'. 


et  lit  fleurir  l'ag 
merce  en  ne  s'en  mêlant  pas.  On  a 
reproché  avec  raison  au  cardinal  da 
Fleury  d'avoir  laissé  tomljer  la  ma- 
rine, et  Rous  ce  rapport  d'avoir  ta- 
criHé  la  force  et  la  siïreté  de  l'étal  A 
l'espérance  chimérique  d'une  paix 
perpétuelle  avec  l'Angleterre.  1t  est 
vrai  qu'ilne  sefit  point  payer  cooi/ne 
le  cardinal  Dubois ,  mais  il  fut  corn- 
plèiemeut  la  dupe  de  sa  coulianca 
dans  les  deux  Walpole.  On  lui  a  re- 
procha en  même  temps  d'avoir  reS' 
suscité  les  querelles  thiiologiques  que 
le  régent  avoîl  enlin  assoupies.  U 
voulut  plaire  au  pape  Benoit  XIV, 
il  eut  la  foiblesse  de  croire  les  jan- 
sénisles  dangereux,  et  il  prodigua 
contre  eux  tes  lettres  de  cachet.  Celle 
tyrannie  étrangère  an  caractère  de 
Fleury  peut  surprendre  d'autanl 
plus  qu'il  u'éloit  paa  l'ami  des  jé- 
suites ;  il  disoit  d'eux  que,  a  pour  los 
rendre  utiles ,  il  falloil  les  empêcher 
de  se  croiru  nécessaires  u  :  on  a  jugé 
depuis  qu'ils  u'éloîentni  néceaaairts 
ni  utiles.  On  lildme  encore  dans  tu 
cardinal  de  Fleury  la  préveiilîoiv 
qu'il  témoigna  coiisiaram^ut  contre 
"   '  -       'à  lalcna  dans  quelque  genre 


s  fût: 


s  les  n 


nistres   médiocres,  il   pYi 

jours  donner  les  places  à  deshomnii^ 

lieu  lai^ablcs  de  iiÈ  remplir ,  mai 


33  FLEU 

Msù  incapables  tie  se  rendre  dinge- 
Teus.  —  Marie  be  Fj-ecry  ,  E«iir 
du  cardlnul,  et  femme  de  Bernardin 
de  SoBset,  ent  un  HU  déclare  diic 
de  Fleùry  eu  1786  ,  mort  en  1748 , 
«t  doui  la  poslërilé  tubsisie. 

m.  FLEUBY-TEBNAL  (Charles), 
ni  à  l'hein  en  Daupliinë,  le  39  jau- 
vîer  169a ,  se  Ht  jésuite ,  et  professa 
long-tempeavecdUlmction.  Uniou- 
Tut  vers  1750  ,  après  avoir  publié 
«ue  Histoire  du  cardinal  de  Tour- 
non  ,  et  une  P'ie  de  saint  Bernard, 
^738,  in- 9. 

■    IV.FLEUBY(Jeau-Omer  JOLT 

de),  mon  le  a5  novembre  1755, 
jcbanoiae  de  la  cathédrale  de  Paris , 
publia,  eu   1746,  un  ouvrage  de 

]iiëté,inlitiilë  Science  r/u«a/uf,  tirée 
des  Essais  de  Morale  de  Nicole. 

•  y.  PLEUBY  {  Jeau  ),  auteur 
ebscur  de  qui  l'on  a,  sous  le  litre  du 
Livre  des  deux  amans ,  une  Tra- 
■duodon  en  versfrançais  de  l'Histoire 
de  Cuiscard  el  de  Sigismonde .  qui 
forme  la  premiËre  nouvelle   de  la 

Sualrièine  journée  du  Décainéroii 
e  Ooccace  ,  imprimée  it  l'arit  dans 
le  cours  du  16  siècle. 

t  VI.  FLEUBY  (  N.) ,  mort  en 
1746,  auteur  de  l'Opéra  de  Biblis. 
et  du  Ballet  des  Génies,  représentés 
en  1753  et  1756.  On  les  Irouveim- 
primés  dans  les  tomes  XV  et  XVI 
du  recueil  général  des  Opéras  publiés 
par  Cbrisloplie  BsUard. 

t  VII.  FLEURY  (  Françoi«-Tho- 
masj.avocat  au  parlement  de  Paris 
•a  patrie, où  il  estinorien  1775, 
■e  distingua  moins  au  barreau  que 
dans  la  société  ,  dont  il  faisoit  le 
cliarme  par  sa  gaielé  naturelle  et 
la  vivacité  de  son  esprit.  Le  recueil 
de  ses  Poésies ,  publié  à  Paris  eu 
1760,  in-ia  ,et  1769,  in-8*,  tous 
le  litre  de  Folies ,  contient  des  Fa-, 
liles,  CbausoosetEpigrammes,  qui 
■anoBceat  toutes  beaucoup  de  faci- 


FLlîï 

lité,un  esprit  jH a turel  elagr^ble. 
On  a  encore  de  lui  des  C/iansoa» 
maçoniques  ,  in -8°,  Paris,  1760; 
des  Odes  sur  les  graada  mystères 
de  la  foi ,  1 77S ,  aussi  in  -8"  ;  le 
Dictionnaire  de  l'ordre  de  la  fé- 
licité, in-8°.  Eotia  il  a  travaillé  au 
Miroir  magique,  el  au  Roaiignol-, 
opéra  comique, qui  oui  eu  peu  ilé- 
succèa  au  ihédlre. 

*Vni  FLEURY(M.Mai.-Herc. 
DE  HossET  ,  comle  de),  né  et  do- 
lùicilii)  à  Paris,  condamné  à  mort, 
à  l'âge  de  ^3  ans ,  le  96  prairial  au 
3  (  18  )iiin  1794  )  ,  par  le  tribunal 
révolutionnaire.  Voici  comment  M. 
Pnidhomme  rend  compte  de  ta  con- 
damuatiou.  Le  a6  prairial  an:a  (  18 
juin  1794  ) ,  M.  de  Fleury  ,  détenu 
au  Luxembourg  ,  écrivit  à  Dumas  , 
président  du  tribunal  révolulion- 
naire  ,  le  billet  suivant  :  «Homme 
de  saug!  égorgeur!  cannibale!  mouis- 
ire  !  scélérat!  lu  as  failpérîr  ma  fa- 
mille. In  vas  envoyer  à  l'échafaud 
ceux  qui  paroissent  aujourd'hui  au 
tribunal  ;  tu  peux  me  faire  subir  la 
même  sort,  car  je  te  déclare  que 
je  partage  leurs  opinions  et  leurs 
sentimens.  »  Fouquier-Tio ville  te 
Irouvoil  chez  Dumas  lorsqu'il  requt 
cette  lellre.  «Voici,  lui  dit  Dnmat, 
unblltetdoux,  lis-le.»  ~  iiCe mon- 
sieur me  -jiaroit  pressé,  dit  Fou~ 
quier ,  il  faut  le  satisfaire.  »  U  donne 
auBsitAt  l'ordre  de  l'extraire  de  sa 
prison  ;  il  arriva  vers  midi  au  tri~ 
bunal ,  fut  mis  en  jugemeut,  con~ 
damné  au  Iiout  d'une  heure  comme 
complkede  gens  qu'il  n'a  voit  jamais 
counus ,  el  envoyé  de  suite  à  l'écha- 
faud,  revêtu  d'une  cbemise  rouge, 
comme  assassin  de  Collot  d'Herboia. 
—  Flivky  (  duc  de  )  suivit  lea' 
princes  français  dans  leur  émigra- 
tion ;  il  ëloit  encore  en  1806  au- 
près du  frère  atné  de  Louis  XVI. 

t  FUNCK  (Godd'roi),  peintre,  né 
àClèves«u  1&16  ,  eut,  dès  sa  plue 
tendre  j*un«tM  ,  une  forte  iniji— 


FLOC 

"Vition  pour  te  dessiu.  Ses  p«ret» 
l'ajaDt  mis  chez  nu  peintre,  il  fit 
an  prières  rupidei.  Lorsqu'il  te 
vit  eu  état  de  iravailler  seul  ,  il  alla 
1  Amalerdam.  Ix  goût  génë rai  ëloit 
alors  pour  la  manière  de  Berabraiit. 
Hindi  se  mit ,  pendaiil  uu  aa ,  sous 
la  direction  de  ce  faineux  peintre. 
U  abaadouua  ensuit*  sa  manière  , 
pour  prendre  celle  dca  Italiens  qu'il 
nisit  parfaitement.  Les  ouvrage» 
qu'il  fit  depuis,  lui  acquireut  la  |)Tiit 
grande  estime.  11  tnourulle  33  dé- 
cembre 1670. 

HJNS  (de).  ^.  CABBoN.n' m. 

+  L  FLIPART  (  Jean  -  Jacques  ) , 
iravenr  et  bon  dessinateur  ,  ne  i 
Paria  eu  iTi3,  reçu  à  l'académie 
Tnjale  ea  175.7;  il  mourut  en  1789. 
On  ■  de  lui  beaucoup  de  morceaux , 
entre  lesquels  ou  distingue  uue 
Sainte  Famiile ,  d'après  Iule»  Ro- 
main ,  du  recueil  de  la  galerie  de 
Dresde  ;  Adam  et  Eve  après  leur 
pètlié,  d'après  Naloîre ,  faisant  pen- 
dant avec  Adam  et  Eva  avant  leur 
péché ,  gravés  par  Cars ,  d'après  Le 
Hoiœ;  F'énus  etEnée,  d'après  le 
Blême  ;  deux  Sacrificet ,  d'après 
Vien  ;  nne  Temjiéle ,  d'après  Ver- 
Det;  une  jeune  fille  décidant  da 
^/,  d'après  GreuBC;le  Paralytique 
environné  et  soulagé  par  ses  eiifa  ni; 
VAecortfée  de  village  ,  d'aprèi  te 
même,  faisant  pendant  i  la  prde^ 
dente;  le  Gâteau  des  roU,  de  même 
Érandenr,  et  d'apièg  le  mènie;  le 
Omiat  des  Centaures,  d'après  le 
faUeau  de  Boulongne,,  fait  pour  sa 
tccej^lMi    à   l'académie   royale   de 

CInre  ;  deux  Chasses ,  d'après 
ioo  et  Boucher  ,  etc. 
•  n.  FLIPART(Charl«-Fraiiçois), 
bin  du  pr^càlmt.moTl  en  i??^- 
On  oonnoit  de  lui  quelques  petites 
Bsiampea ,  d'apris  Fragonard ,  et 
autres  maîtres  modernes  de  l'école 
française, 
t  FLOCQIJ^  (  ËtieniK-Jogeph) , 


Ï-LOC 


-îî 


musicien  ,  né  à  Aix  eu  Frovance  en 
1750,  mon  à  Paris  en  1785  ,u'avoit 
queiaaus,  lorsqu'il  fit  exécuter  uue 
Slasse  de  sa  com[iositioii.  Un  talent 
siprématurédevoitËU'eprDdDitdaM 
la  capilale.  A  l'dge  de  99  aus ,  il 
douua  l'opéu  AtVUhivii  de  l'amoUF 
et  des  arts  ,  qiti  eut  qiiatre-vingls 
représeiitatioiiï.  Ses  £(i//e/? ,  agréa- 
bles cl  frais  ',  contribuèrent  bean- 
coup  à  ce  succès,  Flet-quel  s'en  van- 
tant et  tout  à  la  fois  se  (ilaignaut  de 
ses  ennemis  devant  Grëtii  ,  celui-ci 
lui  dit  ■■  tih  ne  vous  conseille  par 
d'avoir  un  second  succès  j  car  von», 
verrez  qu'ils  vous  empoisonne roDC 
comme  Pergolèze.  »  FlocqDCl,  ipii 
prit  au  sérieux  cette  plaisanterie,  et 
qui  la  répétoit  avec  compbisatKe,^ 
se  mit  à  l'abri  de  la  prédiction.  Mal* 
gré  un  vojage  qu'il  fit  en  Italie  , 
aux  frais  de  M.  de  Maillebois ,  ponr 
y  perfectionner  ses  laleus ,  Azolait , 
Iletlé,tl  luNouvelle  OmpAale,<iifSt 
fit  représenier  à  son  retour ,  n'eurent 
qu'un  succès  médiocre.  Le  Seigneur 
bienfaisant  fut  plus  généralement 
applaudi.  Mais  nn  tableau  de  ven- 
danges ,  la  vue  d'un  embrasement 
produit  par  la  foudre  ,  assurèrent 
plus  la  réussite  de  celle  pièce  que 
lesTeri  et  la  musique.  Une  C^ocoA ne 
l>riltante  et  expressive ,  due  à  Floo^ 
quet ,  lui  mërila  plus  de  renommée 
que  la  plupart  de  ses  autres  compo?- 
sitions.  M.  de  Saint  -  Marc,  ajaut 
retoucha  ÏAIcesie  de  Quinault,  luk 
avoit  confié  celte  pièce  pour  la  met~ 
Ire  en  musique ,  l'Opéra  loi  prëférai 
l'Alcesie  de  Gluck  ;  cette  espèce  d« 
réprobation  le  mit  au  tombeau.  Quoi' 
qu'avide  de  gloire,  il  api^audissott 
cependant  au  mérite  de  ses  rivmiK. 
même.  «  Les  beautés  de  l'ouvrag* 
me  font  oublier  ,  disoit  il ,  la  haine- 
de  l'auteui.B  — n  ne  faut  paslecoii' 
fondre  avec  un  de  aetcompatrioiear 
Jacqnea  -  André  Flocqubt,  ingé- 
nieur, mort  en  1771  ,  qui  enli»- 
pril  le  canal  de  Provence ,  sut  ie- 
quel  il  publia  plustenr*  Mémoire»  «b 


Jfei'is  depuis -1743  iutqucn  i^Sa; 
maiB  ce  Ciiuul  Uoiiva  des  obsUclcB 
çiu'oii  4avoit  pas  prévus. 

'  FI.On[NG  (Pierre),  graveur, 
aë  i  Stockholm  en  1731.  On  s  de 
lui  an  Sujet  allégorique ,  reprësen- 
tant  le  Itoi  de  Suéde ,  coinine  pro- 
tecteur de  la  religion ,  des  lois ,  dea 
■rLi  et  des  sciences,  d'aprelCochin; 
divers  morceaux  dans  le  goût  du 
]avL9 ,  d'après  Bouclier  et  autres. 

FLODOARD  ou  Feodoabo, 
historien  ,  u«  eu  8i)4  à  Epernay  , 
demeura  long-iemp»  dans  le  clergë 
de  Reims,  où  il  posséda  des  béné- 
fices. Il  li's  quitta  ensuite  pour  em- 
lirasser  la  vie  reUgieuie  dans  un 
iiioiiaïtère  près  de'  cette  ville ,  où 
il  mourut  en  9G6  ,  A'  75  ans.  Oji 
ci'oit  rju'il  en  fut  abbé;  car  on  mar- 
que dïus  son  ëpitaphe  qu'il  fut  un 
«  ctei'c  chaste ,  un  bon  religieux  el 
un  meiiieur  abbé.n  Nous  avons  de 
lui  une  C/tronique  et  une  Histoire 
de  l'église  de  Reims.  Sa  Chroni- 
que ,  gënéralement  estimëe  des 


il'au 


«■gift. 


liuil  eu  966.  Pithou  el  Dûcbesne 
l'oul  publiée.  Sou  Hisioireoout prend 
toute  Ja  Buiie  bialorique  de  l'église 
de  Reims  ,  depuis  sa  foadalioD  jus- 
qu'en 949.  \a  meilleure  édition  de 
cet  ouvrage  ,  curieux  et  intéressant 
pour  les  Rémois ,  est  celle  de  George 
Couvenier  ,  iu-8%  1617.  Plojoard 
étoit  aussi  poêle,  et  il  composa  eu 
vers  X'Histoiie  des  papes  Jasqu'd 
'  Jyéo/i  fil,  et  les  Triomphe»  de 
,  Jésus-Clirisl  et  des  saints,  en  dix- 


Bufliv 


été  SI 


pour  leïèclié  de  Noyon,  el  fut  at- 
îligé  de  ne  l'avoir  pas  obtenu.  Adel- 
gage  ,  ëvèque  de  Brème  ,  son  ami , 
lé  consola  ]>ar  ces  mots  d'un  saint 
qu'il  ne  nomme  pas  :  uBéla»!  je 
Ecrois  peut-être  du  nombre  des  ré- 
proui'^î  ,  si  j'avois  élë  de  celai  des 

*  PLOGEL  (Charles-  Frédéric) , 


FLOO 

écrivain  allemand ,  et  prafeasenr  d» 
philosophie  à  l'académie  des  noble» 
de  Leibnits ,  né  en  1739  ,  mort  ea 
1788,  publia  en  allemand, /fi*tO(/« 
de  l'entendement  humain.  11.  Etat 
présent  de  la  lilléralure  en  .Aile-' 
mogne.  Ul.  Histoire  de  la  poésie 
théâtrale. 


FIXÎNCEL  (Albert-François  ),  né 
à  Luxembourg  en  1697  ,  avocat  au 
parlement  ,  censeur  royal  de  plu- 
sieurs académies  d'Italie,  s'est  dis— 
lingue  par  son  amour  pour  la  langue 
italienne.  Noramë  secrélnire  d'état 
delà  principautéde  Monaco  en  173 1 , 
il  joignit  à  celle  charge  celle  de  se--  . 
crétaire  des  aSàires  étrai^ères  ei\ 
17S5  ,  sous  les  ministres  Amelot 
et  d'ArgeusoQ.  Il  fut  enlevé  aiiic 
lettres  le  i5  septembre  1773,  Sa 
bibliothèque,  composée  de  huit  mille 
arliclBsdelivresilaliens,adonnélîei\ 
d'eu  faii'i  un  Catalogue  curieux  , 
1774,  a  vol.  in -4".  --  Madame 
PLohcbl  Jeatiue- Françoise  DE  La- 
vait, morte  en  j  764,  à  49  ans,  avoit 
traduit  les  deux  premiers  actes  de 
i'Avocat  vénitien  de  M.  Goldoui, 

•I.FLOOD(HeQri),HIftdeWar- 
deu  Flood  ,  chef  de  justice  du  bauc 
du  roi  eu  Irlande ,  juort  eu  1791  , 
élève  de  Dublin  et  d'Oxford  ,  fut 
reçu  maitre-és-arts  â  cette  dernière 
université,  li  y  étoil  encore  quaml 

.  il  écrivit  eu  anglais  le  Poëme  do 
la  mort  de  Frédéric  prince  de  Gai- 
les,  inséré  dans  la  collection  d'Ox- 

,  ford.  Le  comté  de  Kîlkeauj  le  nom- 
ma son  représentant  au  parlement. 
Us'y  distingua  par  son  éloquence  , 
et  acquit  en  Irlande  une  popularité 
peu  commune  ;  mais  il  la  perdît 
quand  il  fut  nommé  au  parlement 
d'Angleterre.  M.  FJood  a  publié  une 
Odepindarique  à  la  renommée.  Plu- 
situis  de  set  Discours  ont  ausû 


FLOR 

M  inipnmà.  U  fit  après  la  mort 
de  la  femme  un  legs  à  ruiiîversilé 
île  Dublin  ,  pour  la  fondation  d'une 
Uaire  ,  àe  plusieurt  pris ,  et  pour 
ulut  de  livre*  et  de  quelques  ma- 
□uscrits. 

11.  FLOOD  (Jeaû).  r.  Geiffitii. 

t  FLORA.,  faniease  coarlisane  , 
tcndremeuiaiméediigtauit  Poropfe, 
ne  Toului  jamaii  lëpondre  à  la 
passion  de  Geminiu».  11  fallut  que 
Fompée  la  pridt  de  ne  point  le  le- 
luLer.  Elle  c^da  à  >es  inslaiiceï  ; 
mais  Mm  premier  amant  ,  par  une 
ftrange  bizarrerie  ,  fàcbe  de  ce 
qn'elle  avoit  enlin  c^dé,  ne  voiilul 
plui  la  voir;  elle  en  tomba  malade 
de  chagrin.  Ctacilius  Metellus  lu  fil 
peindre ,  cl  consacra  son  porirail 
dan«  le  temple  de  Castor  et  Pollux. 

I.  FLORE  (  My  thol.  ) ,  déase  de» 
llnira ,-  nommée  chee  les  tAlin» 
Flora,  et  chez  les  Grecs  Calons , 
épousa  Zéphire ,  qui  lui  doDna  l'em- 
pire sur  toutes  les  fleurs,  el  (a  lit 
jouir  d'un  printemps  perpëlnel.  Son 
odw  passa  de*  Grecs  aux  Sainns,  et 
des  Sabinsaux  Romain*.  On  la  re- 
prriscBtoil  omëe'  de  guirlandes  et 
touronnéede  fleur*.  Laclance  raconte 
que  ■Flore  était  une  femme  débau' 
diée,  qui,  ajant  amasse  lies  richesses 

Ucitiar,  à  condition  qu'il  feroil  cé- 
Uitrer  loua  les  anslejourdesafèle, 
eu  Bon  honneur,  des  jeuxqui  s'appel- 
leraient F<&irii/M, Floraux.  Dans  la 
■uke ,  le  sénat ,  lélléchiiiant  su 
fi^ne  de  ces  jeux,  et  voulant  leur 
en  donnée  une  plus  honorable , 
de  Hore  une  déesse  ,  lui  bâtit 
Iwnple,  et  institua  des  fêles  qui  se 
c^lébroient  dans  le  mois  de"  mai , 
avec  une  ticeuce  si  outr^ ,  qu'on  j 
fawMt  paroilre  des  courli*ancs  lou- 
lei  nuea  aux  j^ux  des  speclaleurs. 
Vsrron  dûment  ce  récit  de  Lactauce, 
et  soutient  que  le*  Sabins  recou- 
BKseMcnl.  Flore  pour  déesse  a>'ant 


FLOR 


55 


irdinal  de  ). 
I. 


iju'ils  Tinssent  «'établir  1  Rome  ; 
puisque  leur  roi  Tatius,  sur  le  i>aint 
■*<i  livrer  bataille  aii\  Romains,  Si 
o  vœui  celle  divinité. 

II.  FLORE.  rorwFuMii». 

•  FLOREBELLO  (Anioioe),  d« 
Modène  ,  évèque  de  r.avelliuo  ,  vî- 

it  dans  le  i6*  siècle  ;  il  fut  l'ami 
intime  du  cardinal  Sadolet,  dont  il 
I  écrit  la  fie,  après  sa  mort  arri- 
vée en  1.^47'  Ou  a  encare  de  cet 
ivtque.TJe  aiictorilaleiummi-poit- 
'ificis  Ecclesiœ  de  capiiis;  Concor- 
iid  ad  Germanoi  ;  de*  Discour» 
'.t  des  ùtli-e*  de  Pie  y,  dont  il 
fut  secrétaire  ;  elles  out  été  imprt- 
à  Anvers  eu  1640.  Florebello 
rui  dans  sa  ville  natale  le  atl 
août  i558. 

Ft,ORENCE  (  l«  . 

Voyez  ZâBABELLA,  n 

I.  FLORENT  V,  comle  de  Hol- 
lande ,  til*  de  Guîllaurae  ,  roi  de* 
Romains,  perdit  son  père  dès  son 
jeune  âge.  Livré  à  divers  tuteurs , 
il  y  eut  beaucoup  de  divisions  dans 
son  état.  Dès  qu'il  put  gouverner 
par  lui-même-,  il  fit  ia  guerre  aux 
Frisons  rebelles.  Ayant  en  levé  la  femi 
me  d'un  gentilhomme  Domine  Gé- 
rard de  VelseD,il  fui  assassinée!  percé 
de  irente-deux  coups  d'épée  parle 
mari.  Le  meurtrier  ayant  été  pris 
fut  conduit  à  Leyde,  où  on  le  mit 
dans  un  tonneau  hérissé  de  cloua; 
on  le  roula  ain*i  dans  toute  la.ville , 
et  il  fiait  sa  vie  par  ce  cruel  *up- 
plice.  Florent  mourut  en  tai)(i,  après 
avoir  régné  quarante  ans.  Il  laissa 
sept  &Is  et  quatre  fille*  (i^yeïGuiir- 
l.*uB»e,  n'  IV,  et  MABCnEBiTB  , 
n°  X  ),  de  Béatrix ,  fille  de  Gui  de 
Dampierre,  comte  de  Flandre ,  qu'il 
avoii  épouaée  après  la  mon  de  sa 
première  femme,  de  la  maison  de 
i  Chàlillou. 


j6 


flor 


eti  Oiléins,  mort  dam  celle  der- 
nièra  vilte  es  i65o,  »  laÎMë  de» 
Otefragat  de  droit,  que  Doujat  pu- 
blia ia-4*  ,  en  deux  partie»,  1679. 
Ia  Vie  de  m  jnrtKonsulte  ettimable 
Mt  i  la  ttle  du  livre. 

•  m.  FLORENT,  dii  Srora- 
nios,  moine  de  Wordie»ter,  en  An- 
gleterre ,  dans  le  1 3°  eiècle  ,  com- 
po«a  une  Chronique  des  chroniques, 
depuit  le  Gommeucenientdu'iDODde 
juaqDen  iii8,<]u'unaiLtremoinedu 
même  moDast^e  contiuua  juiqu'en 
1 1 63.  11  a  auui  travaltli!  i  U  oon- 
ÙDuatioa  de  JUarianu»  Seolu» ,  et 
i  un  Traité  de  la  famitU  r<yale 
dea  Anglais. 

'  IV.  FLORENT,  diartreun  de 
LouTain  ,  vivoit  daa»  le  t  V  siècle  ; 
il  a  composé  en  llamand  un  oiiTrage 
de  ClnstitiUion  chrétienne  ,  oui  a 
ëtë  traduit  en  lalin  par  le  cordelier 
Nicolas  Zeger,  et  depuis  par  I^urent 
Sorius.  Ce  dernier  y  a  ajoute  une 
•ecoode  partie. 

V.  FLORENT-CHRÉTŒN.  K. 
CHsirii» ,  n"  IV, 

I.  FLORENTIN  (  »aînl  )  fut  va 
martyr  de  CharoUata ,  qu'on  croil 
avoir  «oufert  la  mon  pour  la  foi 
vers  406. 

•  11.  FLORENTIN  (Cisar  ) ,  gra- 
veur, élève  de  Manperché,  né  à 
Dijon  eu  i5^4  ,  mort  à  Fari»  en 
i66S,a  gravitàreau-roTle  plusieurs 
morceaux  d'après  Le  Primalice, 


pagne  ,  ei   fut   ensuite  envoyé 
Mexique  pour  catéchiser   les    iuR- 
dèlta.   S'élaul   rendu  au  Japon   * 
qualitë  de  miisionuaire ,  il  y   fi 
brûlé  vifle  ag  août  1733.  Il  aécril 
une  Helaiion  île  l'état  du  Chris- 
tianisme dans  le  Japon,  jusqu'i 
a4  mai  de  cette  mtme  anuée. 
•  II.  FLORES  (  André  ),  reliiiei 


FLOR 

de  l'ordre  de  taini  Dominiqne  ,  né 
dan»  l'Andalouaie ,  tloriuoit  verf  l'an 
1553.  Il  est  auteur  d'une  Somme  ou 
Jbrégé  de  toute  récriture ,  eir  ver» 
liéroïque  coalillans  ;  mais  il  recoa- 
nolt  lui-même  que  Pierre  Orii», 
curé  dans  le  lerritoire  de  Madrid  , 
a  eu  \3  plus  grande  pari  à  cet  oA- 
inige.  Oolui  attribue  aussi  un  Ca- 
léchisme  espagnol,  qui  parut  eu 
i5!>3  A  Tolède  ,  auriueï  on  prétend 
qu'il  avoil  Iras'aillé  par  ordre  Aé 
l'empereur  Charles  V.  Mais  Thomas 
Tamajo,  dam  un  Catalogue  de  li- 
vres espagnols  qu'il  a  publie»,  assure 
que  ce  Calëchisine  n'est  point  d'Aa— 
drë  Flores  ,  mais  d'un  ermite  de 
saint  Jérôme  du  même  nom ,  vi  4 
Torrijos.daiisle  diocèKdeTolèda; 
ce  qui  pourroit  le  faire  présumer  , 
c'est  que  ce  Catéchisme  est  compose 
en  forme  de  dialogue  entre  un  ermite 
et  un  enfant. 

•  FLOBEZ  (  Henri),  religieux 
augutltn  ,  l'un  des  ptua  lavans  Es- 
pagnols du  18*  sièclt,  mort  â  Ma-- 
drid ,  ver»  177a,  est  auteur  de 
VEapana  sagrada,  lAeatro  geogr»' 
Jici>-hiitorico  de  lia  Igksta  ifeBa- 
pana,  en  34  vol.  )n-'4'',  iroprinië* 
de  1747  à  1784,  onvragoqui  est, 
pour  l'Espagne  ce  <|ue  le  Gaili» 
christiana  est  pour  la  France,  et 
qnt  de  pins  aie  raériladeconlanÏT 
les  ouvrages  des  plut  ancien»  tn- 
teurs  ,  publié»  avecdesu«tei'de  Vé- 
diteur.  Dès  1743,  Flores  donna  une 
Clave  hialorial ,  Madrid,  in-4*  , 
qui  répond  à  notre  Art  de  vériBer 
les  dates ,  dont  la  première  édition 
n'est  que  de  1 750,  en  sorte  que  Plo- 
rez  a  le  mérite  de  l'invention.  On  a 
encore  de  cet  auteur  un  excellent 
ouvrage  denumismalique,  intitule 
Meilallas  de  las  Coloaiat  muniei- 
pios,fpueÙlosanliguosde  Espaita, 
en  3  vol.  grand  in-4* ,  imprimés  à 
Madrid  en  i7f)7  et  1758,  auxquels 
l'auteur  en  ajouta  un  troisiènle ,  qttt 
parut  en  1773.  Cette  prodtKlton  fit 


FLOR 

■dmellre  Fkirez  i  l'uaàéaxK  ic^ale 
des  iutcriplious  Et  helleï-lettres  en 
1761  ,  en  qualité  d'associé  correa- 
pondaut.  C«t  écrivain  a  donné  en- 
core d'autres  ouvrages  sur  l'histoire 
de  son  pajs ,  ei  on  lui  est  redevable 
de  quelques  Editions  fort  estimées, 
•Dire  autres  la  réUiion  du  Vfiy»^e 
littéraire  d'Ambrosio  Moralez. 

tFLOBIAN(Jeau-Pierte  Claris 
ds)  ,  de  l'académie  frantaite,  lie\i' 
tenaul  -  colonel  de  cavalerie  ,  né 
k6  mars  i75&,auÀàteau  deFlo- 
riau ,  prèa  de  Sauve ,  dans  les  basses 
Cévenues ,  d'une  famille  noble  et  dis- 
tinguéc  daiii  les  armes  ,  dut  à  Gi- 
ktle  de  Salgtie  £a  mère ,  qui  étoii 
castillane  d'origiue ,  le  boùI  très- 
■vif  qu'il  montra  loujours  pour  Ja 
lîtléralure  espa^uoU  ,  et  celle  tour' 
nure  d'esprit  qui  semble  tenir  à  l'au- 
cienue  chevalerie,  et  qui  se  trouve 
dam  tous  ees  ouvrages  ;  mais  ce  fut 
particulièrement  à  Feruej  qu'il  [luisa 
l'amour  dala  poésie  et  desletlres, 
el  qu'il  reftit  en  quelque  sorte  ta 
première  éducation.  Un  de  ses  oucles 
«Toit  épouié  uneniècede  Voltaire; 
•on  père  éloit  aimé  de  cet  écrivaiu 
célèbre  ;  il  lui  mena  son  tiU  ,  et 
l'aDt«ur  de  la  Henriade  «e  plut  à 
tm  cultiver  le*  dispoùlions  naïu- 
relles.Le  ieune  Florian  ne  qi:itta  Fer- 
ney  que  pour  eotrar  dans  les  pages 
du  duc  de  Fcnthièvre,  qui ,  bien- 
tôt après,  lenamma  sôii  geutilhoiu- 
ine«rdiuBira,etlepla^daasson  ré- 
giment. D'Argental ,  ami  de  Vollal- 
Te ,  et  qui  se  plaisoit  à  rassembler 
cbes  lu)  les  hommes  de  lettre*  et  les 
■rtiales  en  tout  genre,  avoii  fai 
bâtir  un  petit  théâtre;  les  premiers 
travaux  littéraires  de  Florian  lui  fu- 
Tcmtconsacrés.lljtut  donner  RU  rôle 
d'arlequin  une  sensibilité,  une  finesse 
qu'il  n'avoitpas,eues  jusque-là.  Ce* 
|ieUl*  drames ,  donnés  ensuite 
ibédtre  italien  , .y  resBuscitérenl 
linire  de  pièces  qui  en  avoit  fait 
ivUTegi  la  forttmCj  avant  qn* 


FLOR 


27 


tliâltte  te  fat  exclusivement  livré  à 

des  canevas  et  à  des  comédies  en 
musique.  Des  prix  remportés  à  l'a- 
cadémie française,  et  nombril  d'écrits 
pkins  de  naturel ,  firent  à  Florian 
une  petite  réputation.  Devenu  par  la 
révolulion,  et  par  la  mort  du  duc 
dePeulbièvre,  dont  il  ne  s'éloigna 
jamais,  entièrement  étranger  à  (eut 
ce  qui  l'éloit  aux  lettres ,  ih  de- 
voit  espérer  de  jouir  en  paix  da 
bonheur  d'un  doux  repos  dans  la 
solitude  qu'il  avoil  choisie.  Baimt 
de  Paris  par  le  décret  de  la  convei>- 
tion  qui  en  renvoyoil  tous  les  no- 
bles ,iIs'étoit  retiré  n  Scaus.  Là,  pen- 
dant qu'il  metioil  ladrriiiere  main  à 
un  poëme  en  prose  dans  les  mœurs 
hébraïques,  intitulé i-jv^ra'AV,  qu'il 
regardoit  comme  bon  chef-d'ceuvre , 
1c  comité  de  sdteté  générale  ordonua 
son  arrestation.  La  chute  de  Robet- 
pierte  le  garantit  de  l'éclialàud  ,  et 
permit  à  l'un  de  s'.s  intimes umis  , 
membre  de  la  convention ,  mais  jus- 
qu'alors condamné  au  silenie,  de  ré- 
clamer sa  liberté.  Malheureusement 
il  étoit  trop  tard  ;  l'imiigiualiaa  i* 
Florianavoilététellementfrappéede 
ce  qu'il  avoit  vu  ,  de  ce  qu'il  avait, 
souffert,  de  ce  qu'il  avoit  craint,  qu'il 
ne  sorti!  de  son  cachot  que  pour  al- 
ler mourir  dans  sa  retraitede Seaux, 
le  i3  septembre  179^'  Un  abandon 
aimable,  une  mélancolie  douce  for- 
inoient  son  caractère  et  dominent 
dans  ses  écrits.  La .  décence  de  ees 
moeurs,  l'honnêteté  de  ses  senlimena, 
les  égards  pour  ses  rivaux  el  set 
confrères ,  lui  atlaclioienl  tous  le*  . 
cœurs.  Ses  principaux  ouvrages  soûl, 
I.  Les  deux  Billets,  Vaùs,  1780, 
in- S",  comédie  qui  offre  du  naturelet 
de  la gaieié,  dans im cadre  simple. 
H.  Le  boit  Ménage,  pièce  qui  ob- 
tint un  succès  mérité  ,  par  une  sen- 
sibilité douce  et  attriiyaute.  III.  Le 
bon  Père  el  la  bonne  JHère,  comé- 
dies qui  présentent  un  caraclère  ori- 
ginal et  piquant ,  une  morale  pure , 
et  qui  escits  tout  à  Ir  fois  l'attMi- 


38 


FLOR 


dtissement  et  le  rire.  IV.  Jeitanot 
et  Colin,  comédie,  Paris,  i^So, 
111-8°  ,  dont  la  sujetest  tiré  d'un  coule 
de  Voltaire.  V.  Le  bon  Fils;  Slan~ 
clieei  f^ermei/le,  ^iiit,  1781  j  îa- 
8° ,  autres  pièces  qui  plurent  pat 
des  délaili.  simples  et  vrais.  VI.  Les 
Veux  Jumeaux  de  Bei'game ,  Pa- 
ris, 1783  ,iii-8°.L'imrigueeBt  Job- 
diie  SU]  ries  niépfiseï  semblables  i. 
leOes  A:s  !\léuechmes.  11  y  a  de 
l'agrémeiit  et  de  U  facilité  dam  le 
dialogue.  VU.  Le  Baiser ,  pièce 
de  féerie  eu  troisactes.  Ou  y  trouve 
quelques  longueurs,  et  un  dénoue- 
meut  trop  alteudu ,  mais  eu  même 
temps  uii  tiibieau  uaïf  et charroaut 
de  duux  auians  pleins  d'ivresse  et 
de  cr.iiute,  parce  qii'ou  leiurapré- 
di:  l'^s  plusgrauda  malheurs,  si  le 


si-ul  baiser.  VIII.  C'est 
pritici  paiement  dans  le  roman  pasto- 
ral que  Flsriau  a  le  plus  intéressé 
ses  lecteurs.  La  première  de  ses 
pi'uduclLons  en  ce  genre  est  Gala- 
tàée ,  dont  le  fond  ,  puisé  dam  Cer- 
vantes ,  a  éié  embelli  par  l'auteur 
de  tableaux  frais  et  exempts  de  faux 
goût.  IX.  Estelle,  eutièreuieut  de 
FinventioD  de  Florioa,  qui  "  " 
pUtcé  la  SI  eue  intéressante  aCi:< 
virons  de  Niiiies,  vers  les  lieux  où  il 
ëtoitne.X.  Voltaire  et  le  serf  di 
Mont-Juia,  pièce  qui  remporta  le 
prix  de  poésie  de  l'académie  fran- 
(aise  en  17S3.  L'abolition  de  la 
servitude  et  de  la  main-morie  y 
esttraitée  avec  une  sage  philosophie. 
XI.  Rulh ,  églogue  qui  obtint  le 
même  prix  sur  soixaate-cinq  pièces 
admises  au  concours.  La  poésie  y 
Mt  convenable  au  sujet  ;  elle  a  une 
aimable  simplicité  et  une  sorte  de  lan- 
gueur très -attachante.  XII.  Conies 
en  vers.  XIII.  Eloge  de  Louis  XII, 
auquel  l'auteur  a  donné  une  forme 
dramatique  et  piquante.  XIV.  Nou- 
velles.Ellet  sont  au  nombre  de  ta  , 
qui  offrent  toutes  ttn  caractère  par- 
Aculier  de  naturel ,  de  philoso^ihie 


.FLOR 

de  sentiment,  La  meilleure  peu  t- 
"e  estune  allégorie  bien  Eoulenua 
et  pleine  de  linesse  sur  leboulieur. 
XV.  Gonsalfe  de  Cordoue,  roman. 
héroïque,  qui  présente  ce  mélange 
heureux  des  actions  guerrière»  et 
mœurs  pastorales,  dont  leçon— 
ite,ptait  toujours,  et  qui  fait  le 
charme  de  quelques  productions  es- 
pagnoles. Il  est  précédé  d'un  Précis 
àisloriquei^ur  les  Maures,  qui  a, 
de  la  chaleur  et  de  la  rapidité.  Ce 
précis,  beaucoup  meilleur  que  le 
roman  ,  fait  mieux  conuoltre  les 
Maures  qu'aucun  autre  des  li- 
vres faits  sur  cette  intéressante 
nation.  XVI.  Numa  Pompi/ius , 
autre  poëme  en  proee  ,  est  supérieur 
au  précédent  ,  par  l'intrigue  et  l'in- 
térêt delà  narration,  mais  fort  au-- 
dessous du  Téléiiiaque.  XVII.  Fa- 
bles nouvelles.  Ce  recueil  assura  vé- 
ritablement la  gloire  de  l'auteur , 
quoiqu'il  fût  resté  fort  au  -  des- 
sous de  l'inimitable  La  Fouiaiiie; 


c  autant  de  tiaturel 


de  grâces;  l'esprit  même  que  Flonan 
ne  pouvoit  s'empêcher  de  mettre 
dans  tout  ce  qu'ilécrivoil  devient 
uu  mérite  de  plus  dans  ses  fables  , 
])arce  qu'il  n'exclut  point  la  naïvetë  ; 
là  versilicatioa  en  est  élégante  et 
facile ,  le  style  pur  et  correct ,  le  bot 
toujours  msral  ,'et  l'invention  heu-- 
reuse  et  piquante.  Le  sujet  de  quel- 

3nes-un8  de  ses  apologues  a  été  pris 
ans  Yriate,  poêle  espagnol  qui  a 
dn  mérite.  XVIII.  11  aohevoit  de 
traduire  Ltoii  Quichotte,  cbef-d'œu- 
vre  de  ce  Cervantes  qu'il  limoit  sï 
passionnément,  lorsque  la  mort  l'En- 
leva. Cette  traduction  est  meilleure 
que  celle  de  Filleau  de  Saint-Mar-' 
tin  ,  dont  la  diction  est  «i  uégligëe 
et  dans  laquelle  le*  vers  sont  si  pla- 
tement rendus.  La  seconde  édilioii 
de  la  traduction  de  Florian  est  der 
1 806  ,  6  vol.  m-i  8,  Le  style  en  est 
élégant  et  concis ,  les  romances  ren- 
dues avec  ce  tour  hn  et  délicat  qui 
çn  fait  le  ckirtue.  XIX,  Florian   * 


PLOR 

laiué  pluiîeura  ouTrage«inti^,ldi 

4]ue  le  commeDCeolËUt  d'une  Ilis- 
toiie  aririeune  a  l'usage  de  la  jeu- 
nesse ;  un  poème  de  Giiitlaume 
Ttlt,  «l  8ur-loul  celui  A'^phiaim , 
en  qaatie  chanU ,  dont  on  dit  beau- 
coup  de  bien.  Oo  a  feit  plusieura 
édilions  de  ouvrages  de  Florian.  La 
plus  agréable  esl  celte  de  Didot,  en 
-34  vol.  iii-18,  enrichie  de  gravures. 
Mil  vol  in-S"  ,  Paris  ,  1784,1799. 
Eo  général,  les  poésies  de  Floriau , 
•ur-lodt  se*  romances,  ont  delà  fa- 
citilé,  de  la  douceur  ei  de  l'Iiarmo- 
nie  ;  maifl  lorsqu'il  passe  à  un  genre 
plus  élevé,  il  manque  quelque  foi  g 
de  vivacilé,  de  Force  et  de  coloni- 
sa prose  a  le  même  caractère  que 
ses  vers.  La  lecture  de  ses  ouvrages 
remue  peu  l'aine;  m:ti3  quciques-uus 
écliaulTent  doucement ,  parce  i|ue 
dans  les  snjets  qui  exigent  de  la  sen- 
sibilité on  voit  qu'il  ëcritoit  d'après 
son  cœur.  Ce  cœur,  nultemeni  ja- 
loux ,  ne  connut  ni  la  haine  ni  la 
vengeance  ;  il  eiil  de^  critiques  , 
comme  tous  les  écrivains  applaudis , 
mais  il  ne  se  permit  jamais  la  moin- 
dre épigramme  contre  ses  ceu«eurs. 
Toutes  ses  productions  furent  lues 
avec  avidité, parce  qu'il  peint,  sinon 
avec  énergie  ,  du  moins  avec  une 
louchante  vérité ,  tes  mœurs  et  les 

tableaux  de  la  vie  pastorale  et  de  la 
douce  tranquillité  des  champs  qu'il 
a  1«  mieux  réussi.  Voltaire  l'appelle 
daiu  3es  lettres  Florianet ,  et  ce  nom 
mignard  peint  assez  bien  le  ^nre 
d'esprit  et  de  caractère  de  Florian. 

FLÛIUDA-BLANCA(  DonJoseph 
MqinjiM,  <»vaie  de  ),  grand  -crois 
W.l'wiiie  àa  Charlea  Ul,  devint 
wiiuqàl  mmistie  d'Espagne,  après 
Oe  loiigs  services.  Son  opposition 
au  principes  de  la  révolution  fran- 
fWe'le  rendit  odieux.  ,  et  lui  Et 
perdre  sa  place  nu  commencement 
de  179a.  Un  chirurgien  fBança'» 
■voit  Unie  de  l'aisassioer  aupara- 


FLOR 


'9 


Tant,  et  lui  (it  plusieurs  blesi^ures 
qui  lie  se  trouvèrent  pas  ntorielles. 
Flonda^lanca  alla  chercher  la  paix 
dans  ses  terres  de  Murcie.  Ou  l'en 
rira  pour  l'enfermer  au  cbafeau  de 
Pampelune  et  le  me  tire  en  jugement; 
mais  il  mourut  de  maladie  après 
quelques  jours  de  détention. 

FLORIDE  (  le  marquis  de  la  ) , 
ofticier  eipagnnl ,  disiiugué  dans 
la  guerre  de  la  succession  par  sa 
bravoure  ,  éloit  commaiidaul  de 
la  ciiaduilede  Milan  en  1706.  Le 
prince  Eugène,  mailre  de  Ja  ville, 
le  fit  sommer  de  capituler,  mena^iit 
de  ne  lui  faire  point  de  quartier,  sTl 
ne  se  rendoil  dans  viugi-quatre 
heures.  «  J'ai  défendu,  répondit  cet  > 
homme  intrépide  ,  riugt-  quatre 
places  pour  les  rois  d'Espague  mes 
maîtres,  et  j'ai  envie  de  me  faire 
luer  sur  la  brèche  de  la  vingt-cin- 
qaième.  »  Ce  discoiira  hardi ,  qu'on 
savoit  être  l'espressiou  d'une  ame 
forte  ,  fit  renoncer  au  projet  d'atta- 
quer le  chàteuu  ;  on  se  contenta 
de  le  bloquer. 

FLORIDOR  (Josias  de  Soci.as, 
dit),  gentilhomme,  acteur  de  pro- 
vince et  ensuite  de  Paris,  mort  dans 
cette  ville  en  1673 ,  à  64  ans.  Ce  fut 
en  sa  faveur  que  Louis  XIV  décida 
que  la  profession  de  comédien  n'éloit 
pasincemitatibleaveck  noblesse. 

I.  FLOBIDUS  (  l'rançois  ),  de  Da- 
□adéo  dans  la  terre  de  Sïbiue,  mort 
!>4t  I  est  auteur  d'uu  ouvrage 


FLORIES  [Harcus-Antraiius 
Fi.oliiiNrs),  frère  utérin  de  l'em- 
pereur Tacite ,  après  sa  mort  eu  ^76, 
le  fil  proclamer  empereur  par  l'ar- 
mée de  Cilicifl;  nuis  celle  d'Orient 
ayant  forfé  Probus  d'accepter  l'em- 
pire, il  merGha  contre  lui.  Probu* 


3o 


FLOR 


t  refos 


GOinpoMC.  Ue  désespoir,  Flori 
fit  ouvrir  les  veioes  deux  mois  après 
qu'il  eiil  pris  la  pourpre.  Ce  priace 
avoii  de  l'ambilion,  mais  poiat  de 

t  FLORIMOND  M  Remond  ,  né 
à  AguQ  ,  coubeilleT  au  parleuieut 
deBoideaun.  en  1S70,  se  >dUlingiia 
moins  comme  inagisliat  que  comme 
l'vnit  EU  d'abord 


Les  novateurs  ,  qui  ne  t'atmoienL 
poiut,di9oienl  qu'il  n'ëloitquerêcbo 
duF.  Ricbeome,  jésuite,  auquel  il 
prètoil  sou  nom.  u  C'est  nu  homme, 
Bjoutoient-ils,  qui  reud dés  arrêts 
tans  conscience ,  l'ait  des  livres  laus 
•cience,  et  bâtit  sans  argent.  »  On 
a  de  lui ,  1.  Plusieurs  Traités,  parmi 
lesquels  ou  distiugue  celui  de  l'Aale- 
Chriit.  H.  Oe  f  origine  des  hérésies, 
a  vol-  in-4°;  l'*'^  plein  de  recher- 
ches curieuses,  mais  qui  piouvent 
plus  d'ëmdilion  que  de  critique.  lU. 
Hceiir  de  la  papesse  Jeanne  , 
Lyon,  i595,in-8'.  Ouvrage  d'une 
«riliqiie  peu  judicieuse,  comme  tous 
ceux  de  cet  auteur ,  mais  dans  lequel 
il  a  l'avantage  d'avoir  raison ,  et  qui 
offre  d'ailleurs  des  écl aire iaje mens 
assez  curieux.  IV.  Anli 'papesse , 
Paris,  1607.  On  n  mal  à  propo* 
confondu  avec  l'Erreur  de  la  pa- 
pesse celte  très  -  petite  brochure  , 
qui  en  est  la  suite ,  et  qui  a  échappe 
■ux  rechercbea  da  presque  loua  lei 
bibliographes.  Au  reste,  la  fable  de 
la  papesse  a  été  beaucoup  mieux  ré- 
futée par  Rloiidel  qui  n'a  pas  même 
daigné  s'étayer  des  raisounemens  de 
Florimood  de  Bémond ,  et  qui  l'a 
souvent  attaqué  quaud  il  l'a  trouvé 
en  défaut  II  monnit  en  1603,  dans 
un  âge  avancé. 

•  FLORIMONTE  (  Galeas  ),  de 
Sessa  ,  élevé  par  ton  mérite  A 
l'éviché  de  sa  patrie,  a  donné  des 
•uviages  en  v<n    «t   o  piot« 


FLOU 

parmi,  lesquels  on  distingue  celui 
'm\x\a\i  Jittgioname'iti  sopra  l'Eli- 
ca  d' Arislotele ,  imprimé  à  Venise 

euiSgy. 

*  FLOaiN ,  prêtre  de  l'élise  ro- 
maine au  a*  siècle  ,  déposé  dia 
sacerdoce  pour  avoir  dit  que  Dieu 
est  l'auteur  du  mal.  Quelques  écri- 
vains l'aixusent  encore  d'avoir  sou-» 
tenu  que  les  choses  défendues  par  la 
loi  de  Dieu  ne  sont  pas  mauvaisea. 
eu  elles-mêmes,  mais  seulement  4 
cause  de  la  défense  :  ce  qui  ne  peut 
êlre  vrai  qu'à  l'égard  de  quelqaea 
défenses  pariicu litres  et  des  lois  pu- 
rement positives.  [I  avoit  été  dîscipla 
desainlPolfcarpeavec  saint Irénée; 
mais  il  ne  fut  pas  Rdèle  A  garder  la 
doctrine  de  son  maître.  Saint  Irëuée 
lai  écrivit  pour  le  faire  reveuir  de 
ses  erreurs.  Eusébe  a  conservé  Dia , 
fragment  de  cette  Lettre  dans  sou 
Histoire  ecclésiastique ,  liv.  5 ,  chap. 
90.  St.  Irénée  composa  enfin  contre 
lui  ses  livres  :  JJe  la  monarchie  et 
rfe/'tifrfoorfo,quenous  n'avons  plu». 

'  FLORINniUS ,  penonnase  dis- 
tingué, d'origiuesynenoe,  rendit  de* 
services  signalés  aux  empereurs  de 
Constaniinople.  Mar  c  lanus  deThrace 
le  nomma  gouvernsur  de  son  palais, 
et  l'envoya  en  4^0  en  qualité  d'am- 
bassadeur extraordinaire  auprès 
d'Isdegerd  II  ,  roi  de  Perse ,  pour 
conclure  un  traité  de  paix  durable 
entra  ces  deux  empires.  Plorindiue 
obtint  ce  que  désiroit  ce  souverain  ; 
mais  du  reste  il  compromit  dans 
cette  stipulation  les  intérêts  de  son 
majlre  en  renonçant  bhx  droits  sur 
l'Arménie,  en  faiis  politiques  •( 
religieux.  Ce  fut  par  cette  oimdltiata 
souscrite  parFlorindini  que  la  guerre 
éclata  de  suite  entre  l'Arménie  et  Ul 
Perse ,  et  elle  dura  plusieurs  année* . 
on  en  lit  les  détail*  dam  kt  Hw- 
toire*  d'Elisé  et  de  PurbeUf. 

I.  FLORIO  (Jaan),  originaire 
de  Sieime,  né  eu  ii4S,  mort  i 


FLOR 

LondfM,  sa  pairie,  «n  iSgS  ,  a 
donoé  une  Traduction  de»  Etsais 
de  Moalaigne  eu  aurais .,  i63i , 
JD^ol.  11  ëcoit  piolestaul ,  et  avnll 
élé  obligé  de  quitter  l'Anglelerreaous 
la  reine  Marie  ;  mail  il  y  revint  loui 
EJizabeth. 

■  *  II.  FLORIO  (George),  de  Milan , 
au  il  étoit  professeur  dVloqitence, 
TÎToit  au  coiDineiiccraetit  du  i6*r 
■iède.  Ou  a  de  lui  \iae  Histoire  en 
Vï  livres  des  guerres  faites  en 
Italie  par  Charles  VIlï  et  Louis 
XII,  imprimëe  à  Paris  en  ifiiS, 
qui  a  eu  plusieurs  editiof».  Celte 
Hiilpire  «at  esdmëe  des  Français , 
parce  que  l'auteur,  qui  ëtoït  à  Milan 
du  Lempe  de  Louis  Xll ,  parle  tou- 
JMirs  en  bien  de  ce  luonarque. 

•ni.FLOHlO  (le  comte  Daniel  ), 
un  de»  poêles  les  plus. originaux  de 
lllalie,  né  à  Udiae,  d'uue  illuitre 
famille,  en  1710,  fil  sea  pteuiièrea 
éludes  dans  les  écoles  de  celle  ville , 
etalla  ensuiteâPadoue  eu  1738,  où 
il  cultiva  la  poésie  sous  la  direcl^n 
i«i  pins  célèbres  proiesseure,  Mé- 
Ustase  parle  de  Florio  avec  éloge. 
Des  images  a^rdablea,  des  pensées 
pleines  de  délicatesse,  du  naturel  et 
de  la  facilité  taraciériaent  Us  pro- 
ductions de  ce  poeie.  Il  mourut  dans 
H  pairie  en  178g.  Ses  (Euvres  ont 
M  publiées  sous  ce  litre  :  Poésie 
varie  del  conte  Danietla  Florio 
con  molli  f régi  in  rame,  \Tn,  av. 
i&-4*.  il  avoit  commencé  un  long 
po«ne  intitulé  T'IuSi  ou  laJém- 
talem  détruite,  dont  il  n'a  paru  que 
Irai*  chant*. 

1 1.  FLORIOT  (  Pierre),  prêtre 
du  dbcise  de  Langres ,  confesseur 
detreligieuseadePort-HoTal.uié  en 
1604, mon  à  Pari»  le  1"  décembre 
1691,  à  87  ans,  a  fait  la  Morale 
thrétienne  rapportée  aux  instruc- 
tioiu  que  J.  C.  nous  a  donaées  dans 
fOniton  dtmiaicalê ,  Farii,  1676, 


FLOR 


3ï 


L-4*>  râmprimée  en  170g  et  en 
7/|i  ,  à  Rouen  en  5  vol.  in-ia.  On 
y  a  ajouté  en  1 74!)  un  6*  vol.  inti- 
tulé:/f«cueiVii'e/;iÀ;es  concernant 
lamorale  c/irétienaf; sur  l'oraison 
dominicale.  Ce  recueil  ,  qui  com— 
xpar  l'éloge  dePloiiot,necou' 
de  ce  dernier  que  les  lettre* 
écrites  à  l'ahbé  de  Rancé ,  réforina- 
de  l'abbaye  de  la  Trappe ,  dam 
laquelle  il  paraphrase  celte  prière. 
On  a  encore  de  lui  des  Homélies, 
in-4°,  dotil  la  troisième  édition  est 
de  Paris  ,  1688  ,  a  vol.  io-4°,  Ella 
eu  coulienl  trois  nouvelles  et  un 
Traité  de  la  messe  de  paroisse  , 
Paris,  1679,  in-S". 

"  II.  FLORIOT  (C.  ),  auleur  qui 

prend  le  tîire  d'avocat  eu  parlement 
i  la  tête  de  ses  Poésies  diverses, 
imprimées  in  -  13  à  Paris  en  iE64- 
On  voit  cependant  par  une  pièce  A» 
ce  recueil  ,  intilulée  Vœu  à  la 
Vierge  ,  qu'il  eut  un  emploi  dans 
les  finances,  et  qii'aprèa  avoir  jouk 
de  toutes  les  faveurs  de  ta  fortune  , 

nba  dans  sa  disgrâce,  au  point 
d'Sirc  enfermé  sur  le  soupçon  d'un 

esinoir,  dil-il, 

Qa.  »ll  iagrsil* 

S'itlaqui  à  IudI  l'Uil ,  chaiiniia  luiiilt. 

nous  apprend  rien  de  plut ,  ni 
de  quelle  manière  il  fit  triompher 
son  innocence.  Mais  il  parott  qu'il 
parvînt  à  se  justifier ,  puisque  ce  ne- 
fut  qu'après  sa  sortie  de  prison  qu'il 
publia  ses  poéiiei. 

+  FLOBIS  (  François),  dit  Frano- 
Flore,  né  à  Anvers  en  iSao,  où 
il  mourut  en  1670,  t'instruisit  de 
la  sculpture  aux  leçons  de  Claude 
Flore  son  oncle.  A  l'âge  de  vinet 
an*  il  alla  s'établir  i  Liège  ,  sy 
livra  à  la  peinture,  et  fil  dans  cet 
art  des  progrès  qui  surprirent  son 
maître  ,  Lambert  Lombard.  Ses 
voyages  en  Italie  l'ayant  mis  J) 
mima  d'en  étudier  \n  chefs-d'<etw  . 


32 


FLOR 


vre ,  il  porta  ses  laleos  à  iin  si  liant 
degré  de  pcrfecliou,  que,  de  retour  à 
Auftrs,  M8  coiiipalriotes  le  nom - 
jnèrcnL  le  Itapliaël de  la  l'ianiire. 
Il  reçut  la  viaiie  des  {jraads  et  d» 
poiiveiains  ,  pavticiiliÈMtueiit  de 
Châtie»  V  et  de  ï"iiUppe  U.  I*»  ou- 
vrages de  Franc-Flore  sont  admires 
dans  plusieurs  ville:;  de  Flandre ,  et 

eut  ciiu|uan le  élevés.  Sa  pas- 
jK>iir  le  viu  et  ses  folles  dc- 
9  l'ont  fait  périr  niisérabla- 


qua 


+  I.FLOBUS(L.AnniCU»Ii>liHï). 
historien  latiu  de  la  famille  des 
Année Da , qui avoit  produit  Sëuèqiie 
et  Jjicain,  composa,  environ  200 
ans  après  Auguste ,  un  jîbi-égé  de 
l'Histoire  romaine ,  en  4  livres  , 
dont  il  7  a  plusieurs  éditions: 
la  première  fut  imprimée  à  Paris 
vers  ii^-jaou  i47i,  avec  les  mêmes 
caractères  que  la  Béthorique  de  Fis-. 
chet.  Les  meilleures  sont  celles  d'bll- 
zevir,  i658,  îii-iï;  de  Grcevius 


FLOY 

gramme  sur  les  rosa,  qu'il  ne  but 
patcoufondreavec l'Idylle  d'Ausoiia 
sur  le  même  sujet.  Scriverius  lui 
■itlribue  le  Pei-pigUium  Veneris. 
/^orrs  Adrien,  u' IV. 

t  II.  FLORUS  [  Drepaniuj  ) , 
diacre  de  l'églbe  de  Lyon  au  9' 
siècle  ,  ami  de  l'arcbevéatte  Ago-  . 
bard  ,  pràida  aux  écoles  de  Lyou  ,- 
et  fut  chargé  par  le  clergé  de  aa 
province  de  répondre  au  livre  de 
Jean  ScoE,  sur  la  Prédestination.  11 
laissa  d'autres  ouvrages,  parmi  les- 
quels ou  remarque  une  Explication 
du  canon  de  ta  meue ,  et  un  Com~ 
mentaire  sur  saint  Paul.  On  trouve 
ses  diilëreus  écrits  daus  quelques 
éditions  de  Bède,  et  d^us  la  Biblio- 
thèque des  Pères.  Uii  maaiiscrit  doi 
(Buvres  de  Florus  découvert  à  la 
graude  Chartreuse  lui  a  fait  resti- 
tuer une  foule  de  poésies  attribiiL^e» 
àPacal,eiàuiiTrépaiHusFi>0Bi7S, 


en  1  vol.'in-S";  et  de  niadami 
Dacier,  ad  usiim  delpAiiii,  1G74 
in-il".  Lamothe  Le  Vayer  le  fiU  le 
traduisit  en  français,  sous  le  nom 
de  Monsieur,  frère  de  Louis  XIV, 
i656,  ra-4°,  et  1670  in-8'.  On 
préfère  à  celle  version  celle  de  l'abbé 
Paul,  publiée  à  Paris  en  1774.  1  v. 
in-i  Q.  Florus  écrit  d'un  style  ileuri , 
mais  quelquefois  boursouflé.  Son 
ouvrage  est  pimât  un  poiïégyriqne 
du  peuple  romain  qu'une  histoire 
bien  suivie.  Il  éieit  poète  aussi.  Spar- 
tieu  rapporte  que  l'empereur  Adrien 
entra  en  lice  avec  lui  ,  et  qu'ils  fi- 
-  rent  des  vers  l'un  contre  l'autre. 
L'empereur  reproclioil  an  poète  d'ai- 
mer le  cabaret;  le  pointe  auroit  pn 
reprocher  au  prince  d'aimer  trop 
Antinous.  U  nous  reste  quelque» 
fruits  des  veilles  poétiques  de  cet 
aateilr,  parmi  lesquels  on  met  le 
[weme  de  Qualilate  viiœ,  et  l'jE^i- 


•  III.  FLOBUS  (Julius),  ora- 
teur. Gaulois  d'origine,  se  dislingua 
long  ~  temps  dans  le  barreau  â« 
Home ,  et  vint  ensuite  exercer  «t 
professer  son  art  dans  la  ville  de 
Lyon ,  qn'il  remplit  bientôt  du  brtiït 
de  sa  renoDimée.  Il  mourut  dans  ta 
76'  année  de  son  ^e ,  l'an  55  de  l'ère 
vulgaire.  Sënèquene  craint  pas.  de 
l'égaler  aux  plus  grands  orateurs  du 
siècle  de  Cicéron  ;  Jater  paucos  di- 
Sertus  et  dignui  illd  propinçai~- 
lale.  U  nous  reste  quelques  traita 
de  son  Plaidoyer  contre  le  prélen  r 
Flaniiniufl,  accusé  d'flîoir  lait  dé- 
coller un  cri  mine],  dans  l'unique  vile 
de  saliafeire  la  curiosité  de  sa  inui- 


FLOUB ( saint  ),  premier  évèque 
deLodève,  martyrisé  en  Auvergne 
vers  58g,  donna  son  uom  à  la  ville 
de  Saini-Flour. 

•  FLOTi'EB  f  sir  Jean  ) ,  médecin 
anglais ,  né  eu  1649  i  Ilinier* ,  an 


FLUE 

•amtédeSlBSbrd,  mort  vers  1730, 
àlè*e  du  collège  de  la  Reine  à  Ox- 
ford ,  où  il  fui  resu  mallre-èa-arts 
et  docteur  en  médecine.  Il  s'établit 
eoduitei  LilchHeld,  et  fnt  fait  che- 
valier. Les  outrages  qu'on  a  de  lui 
sont ,  I.  I^a  Pieti-e  de  touche  de  la 
médecine,  a  vol.  in-8°.  W.Lea  Ver- 
Ua  de  Ceaufmide ,  in-S". 

t  FLUD  ou  DE  PtncTiBUs  (  Ro- 
berl  ),  maltre-ès-arls  et  docteur  ea 
médecine  i  Oxford ,  aé  A  Milgate, 
dan)  Ib  province  de  lCent,en  lEÎTJ, 
mort  à  Londres  le  S  ieplembre  i637, 
k  63  ani ,  fut  lurnommé  le  Cher- 
cheur, parce  qu'il  fit  Leaucoup  de 
recKerclieB  dans  le»  mathématiques 
et  d^9  la  philosophie  :  il  fut  mis 
dans  la  uembreuse  liste  des  sorciers 
psr  quelques  ignoraos.  On  lui  attri- 
bne  l'inveuiion  du  Ihermomèlre  , 
donl  plusieurs  font  haaneur  à  Dré- 
bellius.  Fuld  laiaia  dea  ouvrages  de 
a  édecine,  de  iphilmopliie,  d'alchimie, 
dout  la  collectiou  lut  imprimëe  i 
Oppenheim  et  à  Goude,  de  1617  à 
i658,  6  vol.  io-fol.  Les  principaux 
•ont ,  Jpohgie  des  frères  de  la 
iÏM^C'TOi.f,Leyde,i6i6,in-8Mat. 
—  Tractaiia  t/teologo-philosophi- 
cuêlievità,  morte  et  resarrectioiie, 
1617,  in-fi".  —  Utriasque  Coinù 
metapkjsica  ,  p^aica  et  techitica 
kiitorica,  1617 ,  4  vol.  io-fol.  — 
ferilatis  proscenium.  —  Saphias 
cum  Marié  cerlamen.  —  Mono- 
càordum  mundi  ^mpkoniacum.— 
Summum  boiiorum,  (juod  esi  verum 
ma^œ ,  cabbhla  ,  alchymiœ.fra- 
trum  Roaeœ-Crucis  verorum  veras 
tubjeaum.  —  Pkiloaophia  mosaï- 
ca  ,  1669,  iu-fnl.  — jimphilhea- 
trum  aoaiomice,  i6a3,  io-fol.  — 
PhHoaophia  mcra ,  etc.  Gassendi  a 
ocriL  coutfe  FIihI. 

*  FLUE  (  Nicolas  de  ),  ermite  , 
•orlanicui^Sadudésertoùil  s'éloil 
ivlirë  pour  prêcher  la  concorde  à  ses 
«Mtciifl;r^"  divisés,  eut  U  gloiie 


FODH  33 

de  ralTeTniirla  confédération  helv^ 
tique  par  le  seul  ascendant  de  *éa 

FLURANCE.  rojesY^ivusut, 

*  FO,  Suisse  de  nation,  graveur 
n  Lois  BU  cominenceuieul  du  16* 

siècle,  a  gravé  les  belles  ligures  d« 
livres  nue  Courad  Gessner,  médecin 
àZurich,  a  composés  en  latin  suilea 
anitaanx.  u  J'iavite,  dit  Papillon  au 
sujet  de  ces  gravures,  les  amateurs 
et  ceux  qui  voudront  se  perfection- 
ner A  faire  de  belles  tailles  ||ir  les 
planches  de  boiï  ,  d'exaininer  cet 
livres  et  ces  figures,  elcu 

•FOCQ(JENBROCH(Guillaume 
GoDEscALE  Van),  le  Scarron  hol- 
landais ,  naquit  à  Amsterdam ,  mais 
ouignorel'époqueprécisedesa  nais- 
sance et  de  sa  mort.  Il  a  parodié 
l'Enéide  en  fera  biirlesqa<s  ,  et 
laissé  quelques  farces  au  théâtre.  La 
plu»  connue  est  celle  de  l'Amout  d 
la  léproserie.  Il  la  composa  dans  la 
ohàteau  del  Mina ,  à  la  côte  de  Gui- 
née, où  il  éioil  allé  vers  1666.^11 
étoit  médecin,  mais  peu  porté  par 
ses  goûts  â  suivre  les  malades.  Ses 
ouvrages  ont  été  recueillis  en  a  vol. 
in-i3,  à  Amsterdam  eu  1696. 

•  TODHAYL  (  Ahmed  Scélah- 
ed-dyne),  el-Nâtsir  el-A'fjounj- , 
docteur  musulman  et  piédicateuc 
véhément,  tlorissoitàBasyorah  dans 
le  8'  siècle  de  l'hégire,  14'  de  J.  C. 
Sa  grande  répulaiion  lui  atliroit  un 
coiitiours  nombreux  d'auditeurs  ;  son 
éloquence  subjuguoit  l'adiiiiratioiL 
des  meilleurs  esprits,  et  ea  piété,  \ 
du  moins  apparente,  éioit  aaus 
cesse  offerte  pour  modèle.  Il  auroit 
ioiiï  long-temps  de  l'admiration  de 
ses  compatriotes,  sans  un  événe- 
ment qui  trahit  son  faux  zèle.  Il  faut 
savoir. que  les  Orientaux,  à  qui  les 
liqueurs  enivrantes  sont  défendues 

y  «ippléentpar  l'usage  de  l'opium, 


34 


FOÉ 


qui  leur  âl«  également  et  avec  plitt 
de  danger  l'usage  de  la  raison.  Ua 
jour  dnac  que  ie  prédicateur  fou- 
droyait de  son  éloquence  celle 
drogue,  qui  (aii  traiter  de  débauchés 
les  gen»  qui  s'en  aerveul ,  il  s'agiioii 
avec  lanl  de  force  qu'un  papier  dans 
lequel  il  eu  avoit  pour  son  usage, 
venant  à  s'échapper  de  sou  sein, 
tomba  au  milieu  de  l'auditoire.  «Le 
voilà,  s'écrie  aussitôt  Fodhayl ,  qui 
voulut  par  sa  présence  d'esprit 
(louner  le  change  à  l'assemblée,  le 
voil  ce  démon  ennemi  ;  la  force  de 
mes  discours  t'a  conjuré ,  gardez 
qu'en  me  fuyant  il  ne  se  jette  snr 
vatts  et  ne  vous  possède.  »  Les  sim- 
ples crièrent  miracle;  mais  un  poêle 
dit  à  ce  sujet  :  «  0  docteur,  prîche- 
loi  loi-mème  si  lu  as  le  courage  de 
le  faire;  car,  saiis  ton  exemple,  de 
quoi  serviront  l'esprit  et  la  mora- 
lité de  les  sermons?  Paye  d'abord 
les  dettes,  et  lu  compteras  ensuite 
avec  les  autres,  u 

tFOÉ(Danielde),poëteanglaia, 
d'une  famille  peu  fortunée,  fut  d'a- 
bord destiné  par  ses  parens  i  une 
profession  niécauique ,  qu'il  aban- 
donna bientôt  pour  se  livrer  touten- 
tieràson  penchant  pour  la  poésie.  Il 
épousa  avec  vivacité  les  intérêts  du 
loi  Guillaume  prince  d'Orange ,  es- 
suya divers  chagrins  qu'il  s'allira 
par  sa  phime  satirique  ,  et  mourut 
en  1731., On  a  de  lui,  1.  heijlivic- 
liiies  de,  Robinson  Cru^oé  en  an- 
glais, 1719  ,qui  ont  été  faussement 
attribuées  à  Richard- Sleele,  l'un  des 

est  écrit  d'une  manière  si  naturelle. 


dique.  Mais  si  Robiusoii  Crusoé 
pas  existé  ,  les  faits  qu'on  y  raconte 
ont  leur  fondement  dans  les  aveu- 
lures  de  quelques  voyageurs.  En 
■  G81  ,  un  Moskile  indien  ,  aban- 
donné dans  t'jle  de  Juan  Femandez, 
y  vécut  Util  jwadaai  uoû  aas,ei 


,     FOE 

■e  procura  par  la  chasie ,  la  pèche  «C 
son  esprit  industrieux  presque  loum 
les  uécesaités  de  la  vie.  Dampterre, 
qui  le  découvrit  daus  cette  île,  ea, 
parle  dans  son  Voyage.  Eni70&, 
un  Ecossais  nommé  Alexandre  Sel- 
kirck,  ayant  eu  des  démiJé»  avec 
le  capitaine  du  vaisseau  les  Cinq- 
poris,  fut  laissé  dans  celte  uème  île. 
On  lui  donna  ses  habits',  sou  lit, 
son  fusil,  de  la  poudre;  et  ave« 
c«s  petites  provisions  il  jiourvul  à 
tous  ses  besoins.  Quand  la  poudr* 
lui  manqua,  il  prenoii  les  clAvresà 
la  course,  et  il  déviai  aussi  agile  que 
ces  animaux.  Ou  est  assuré  m3inl«- 
nant  que  cet  Alexandre  Selkirck  est 
le  véritable  auteur  de  ces  aventures, 
dont  il  a  été  le  héros.  Son  manuscrit 
lui  tut  dérobé  par  Daniel  de  Poë  , 
qui  le  til  imprimer  après  l'avoir 
vraisemblablement  arrangé  A  sa  ma- 
nière. Selkirck  réclama  et  ne  put  ja- 
mais avoir  justice.  (  Voy.  l'Histoire 
des  naufrages  ;  le  tom.  X  des  Dé- 
couvertes faites  par  les  Européens  , 
par  Barrow ,  et  le  Journal  des  scien- 
ces et  des  beaux  arts,  1756,  lom.  If,  ) 
Les  principales  traductions  de  ce  ro- 
man sont  d'abord  ,  celle  de  saint 
Hyacinthe  et  de  Van-Effen,  Ams- 
terdam ,  1730  et  1731  ,  en  5  vol. 
in-ii,  réimprimée  à  Paris  en  1761  , 
ensuite  en  l'an?  (1799),  î  v.  in-8". 
Celle  dernière,  augmentée  de  la  vi« 
de  l'auteur,  qni  n'avoit  pas  encore 
paru ,  a  élé  corrigée  sur  la  belle  édi- 
tion donnée  par  Slockdal  en  1790, 
3  vol.  in-S°.  Elle  a  été  composée  par 
Griffet-Ljbaume,  et  la  préface  par 
l'alibé  de  IVlonthnoi.  Enfin  madame 
de  Montmorency-Laval  en  a  donné 
aue  dernière  édition  en  anglais ,  avec 
la  traduction  frant^ise  inlerUnëairê  ; 
Dampierre  (prèsParis),  1797  ,  en 
a  vol.  in-S".  Elle  a  éié  publiée  sous 
le  voile  de  ces  lettres  initiales, 
G.  E,  J.  M.  L.  Fentry,  avocat  au 
parlement.de  Douay,  avoit  aussi 
]>uli)ié  en  1766,  en  3  v.  iu-ia  ,  une 
éditiou  de  ce  lomaii;  U  «u  a  abrégé 


PCEDO 

h  m ,  sans  en  aMém  le  caracllre.  ' 
U.  Le  vrai  jinglaii  de  naissance , 
poane  fait  à  l'occasion  de  la  tévolu- 
tiim  qui  plata  Guillaume  sur  le  irAue 
dï»Dbêaa-père,  en  réponse  àl'oa- 
viagc  intilnlë  :  Les  Étrangers.  I[I. 
La  réformation  des  mteura  ,  où  il 
Iliaque  ouvertement  les  personnes 
du  yilns  liant  rang ,  qui  emplojoicnt 
leur  aulorild  à  soiilenir  la  dusotu- 
lion  et  l'irréligioo.  IV.  Essai  sur  le 
pouvoir  du  corps  collectif  du  peu- 
ple anglais.  Cet  onvrage  est  en  fa- 
Ttorde  la  chambre  des  communes. 
V.  Le  Court  moyen  contre  les  non- 
nm/ormisles ,  qui  lui  attira  unepu- 
nilion  ignominieuse  :  il  fui  mis  au 
plotii  Ses  divers  ëcrits  politiques 
«t  Ué  rëimiï  en  3  vol.  in-S*.  — 
Soq  Ris,  Norton  DB  Foé,  n'ëtoit  pas 
■oimwtiriqviequeUii.  Pope  ueles 
tpai  «ubliës  dans  sa  Duuciade. 

piKDERowrra.  ri/.  MicHBL, 

IREDOR  (Jean),  diacre, ne  à 
Hoitow,  ûl  couQoi  Ire  l'imprimerie  à 
B  pairie.  R^uui  à  Pierre  Timofëe 

HiiitUnzow,  ils  publlÈreut  en  i564 
lAposIol,  ou  j4cles  des  apôtres. 
l'académie  de  Pëlerabourg  en  pos- 
ȏde  le  seul  exemplaire  que  l'on  con- 
DoiiM,  «t  qui  lui  fut  leDÙs  en  1730 
parnn  soldat  qui  l'avoit  trouvé  sous 
JadécombreB. 

t  ir.  FtEDOR  ou  Febor  ,   fils 

■né  dn  czac  Alexis,  élevé  pour  U 

guerre  et  pour   le  cabinet ,  monta 

mtle  tiAne  de  Russie  en  1676.  Dès 

I   S'i'il eut  soumis  l'Ukraine  révoltée, 

<t qu'il  eut  lait  la  paix  avec  lesTurct, 

i   il  l'occupa  du  soin  de  policer  ses 

I   ^U.  H  encouragea   plusieurs   ci- 

\   lûjent  di:  Moscovr  à  baiir  des  mai- 

1   Kiu  de  pierres ,  à  la  plaide  des  chau- 

nièiM  qu'ils  habitoient  ,  agrandit 

'le  capilale  ,  fit  des  régjcniens  de 

liM  générale  ;  mais  en  voulant 

'donner  les  boïards ,  il  Us  îudisposa 

iwirt  lui.  11  inëdiioil  de  plus  grands 


FOGL 


35 


:haiigeniem , 


lorsqu'il  mourut  sans 
■s,  en  ibSg.i  la  Heur  de  son 
âge.  Son  second  frère  Pierre,  qui 
n'ëtoil  âgé  que  de  dix  ans ,  et  qui  lai- 
■oit  déjà  concevoir  de  grande»  espë- 
rancea ,  lui  succéda  ,  et  acheva  c« 
qu'il  avoit  commence.  Ce  prince , 
avec  de  bon*  desseins ,  manqua  d'uc- 
livitë,  de  lumières,  et  même  de  La 
santé  dont  il  auroit  eu  besoin  pour 
les  exécuter. 

t  FOES  ott  FOESIDS  (  Annlius] , 
médecin  de  Metz,  mort  en  ih^S;  & 
68  ani ,  ëloit  tris-versé  dans   la 

tangue  grecque.  Son  amour  pour 
l'étude  l'empècba  de  s'aLlacber  à  dea 
principes  qui  auroient  pu  faire  sa 
lorlune.  Il  est  auteur  d'une  traduc- 
tion trèt-fidèle  des  ISueres  d'/Iip- 
pocrate,  eu  latin,  accompagnée  de 
corrections  dans  le  texte ,  et  ornëa 
de  scolies,à  Genève,  i6»7,  3  vol. 
in-fol.  Ou  a  encore  de  lui  une  es- 
pèce de  Dictionnaire  sur  Hipppo— 

Hippocratis ,  alpkabeli  série  dis-  ■ 
tincta,  Francfort,  1S88, in-fol.  Cet 
index  doit  être  joial  à  celles  des 
éditions  de  la  Iradnction  des  <Euv  res 
'Hippocrate  par  Foesiua  dans  le^ 
quelles  il  ne  se  trouve  pas. 

FOGUA  (Jean-Anioine),  mé- 
decin ,  et  premier  professeur  de 
théorie-  dans  les  écoles  de  Naples , 
TÏvoit  au  commencement  du  17* 
siècle.  Il  est  auteur  d'un  traité  sut 
l'esquinancie ,  qui  parut  sous  ce  ti- 
tre :  De  arrginosd  passiaiie  crus- 
losis,  malignisçue  tonsUlarum  et 
faucium  ulcerikus  per  incljta^ 
Neapolitanani  civilatem ,  multa-  y 
que  ivgni  loca  vagantibu»,  Neapoli, 

+  FOGLIETA  {Uberto),  savant 
Génois,  eut  part  aux  troubles. qui 
s'élevèrent  à  Gènes,  et  fut  envoyi 
en  exil.  U  se  livra  dès-lors  unii)iie' 
meut  aux  lettres.  Le  cardinal  Hi|v- 
pol;ie  d'Ilst  1«  reçut  doni  sa  maiMMi 


36 

FOI 

ifiSi 

me.  Il  y  moarul 

,  âgé  de   63 

l«S 

Mpteiubre 
Parmi  lu 

ouvrages  qu'il  a  publia,  oa 
tingue  ,  I.  Son  irailë  De  ra. 
Kribtnrin  hUutrvK ,  ausii  judicimx 
^uebkDécril.  IL  HUloria  Genuen- 
lium.JiÔri  Xn, tan, Gi^ei,i5Hi,, 
in-[bl. ,  difEute ,  mais  ^légauie  et  li- 
dèle.  Frauçoii  SerdonsU  eu  a  fait 
une  traduction  «a  italien ,  qui  est 
eUimée.OLTuniullua  f/tapoJilani, 
i^Ti  ,ia-/\°,  IV.  Ktogia  ciaiorum 
Ligurii/it ,  in-4".  V.  De  sacrofœ- 
dere  Selimum ,  iu-4°.  VI.  De  lin- 
gwt  latiiiœ  usu  et  pnestaniié  , 
1795,  la-Vt'.yW.Decauiisinagni- 
tuitifiis  Turcarum  imperii ,  in-S". 
'VIII.  De  similitudlne  normœPo- 
fybiantE  ,  dans  ses  Opuscules  ,  à 
Borne  ,  I  579  ,  in-4''.  IX.  Délia  re- 
jiublica  rfi  Gtnoa,  iii-8*;  ouvrage 
jnléressant  pour  ceux  qui  Teiilent 
-couuoilre  ce  qu'ëloil  celle  repu lihque 
'dans  le  16' siècle. 

TOiBÈ.  royezVt. 

fOHI,  premier  roi  de  la  Chine, 
TJgla  les  luŒUis  des  Chinois ,  alors 
barbares ,  et  leur  donna  des  lois.  Ou 
prëleod  mÈmc  qu'il  dreasades  tables 
astro'.iumiques  et  qu'il  inventa  les 
premiers  caractère»  bi^rogliphiques 
dout  se  servoient  le»  Chinois.  Il  ré- 
■gdoit ,  dit-on ,  du  lemp»  des  patriaiv 
ehes  Heber  et  Phaleg  ;  mais  on  ne 
sait  rieu  d'assuré  sur  ce  monarque. 
dont  l'histoire  n'est  point  établie  sur 
des  mouumens  aulheutiqnes. 

FOI ,  divinité  allégorique,  que  les 
^elesreprésen  lent  habillée  de  blanc, 
ou  sous  la  fi;;iire  de  deux  jeunes  fillei 
se  donnant  la  main  ;  ou  sous  celle 
de  deux  mains  seulement ,  enlacéi:s 
l'une  dans  l'autre.  La  Foi  ,  corome 
Vertu  théoloealc .  est  peinte  eoua  la 
'figure  d'une  Temnie  qui  lient  une 
croix  posée  sur  une  pierre. angulaire; 
l'Espérance  est. appuyée  sur  une  aU' 
cre ,  qui  est  son  attribut  ;  la  Chariié, 
tloutU  finat  ett  «armonlé  d'utM 


FOIt 

flamme,  embrasse  et  tient  sur  son 
seinungrouped'eafanjqu'ellealUile, 
POIGNI  ou  FoioNY  (  Gabriel  ) , 
cordelierdéfroqité,  se  relira  en  Suisse 
ver»  1667,  et  futchanlre  de  l'église 
de  Morges.  Eu  aydul  été  chassé  pour 
quelques  indéceuces  conuniaes  à  la 
suite  d'une  déliauche  ,  il  alla  *e 
marier  à  Genève,  où  il  enseiguoit 
la  grammaire  et  le  Irançais.  11  y  fit 
paroiire,  «n  1D7E,  YJuitralie ,  ou 
Us  iweature»  de  Jacques  Sadeur, 
in -13,  qui  failtireut  ù  l'eu  faire 
chasser,  parce  qu'on  j  trouva  des 
impiétés  et  des  obscénités  On  l'y 
toléra  cependant  ;  mais  an  bout  aa 
quelque  tempi  il  fut  obligé  d'en 
sortir,  laissant  à  sa  servante  des 
marques  scandaleuse*  de  leur  cou^ 
merce.  Il  se  relira  en  Savoie  ,  et 
mourut  dauB.  ^n  couvent  en  1693. 
Son  Voyage  romanesque  fut  trèt- 
recheichë ,  tant  qu'il  fut  défendu. 

*FOILLAN(S.),  filsdeFyltan, 
roi  de  Momonie  enirlande ,  Tenonça 
au  monde ,  ainsi  que  s«*  deux  fr&rM, 
FuTiy  et  UltBu  ,  et  embrassa  l'ét«t 
tuoaasilque.  Furay ,  qui  en  «vftit 
donné  l'exemple  et  le  cooteil ,  p«iM 
en  Angleterre  et  bjlit  le  monasliris 
de  Knobbersburg,  dans  le  F0.jBtMiie 
des  Eal-Ânglei,  dont  il  donna  la 
iduile  à  Poillan ,  qu'il  aToit  lail 
lir  d'Irlande.  Après  la  mon  de 
Furay,  arrivée  à  Péronne  (  sekm 
d'autreHàMaZeral>eB,près  de  Donr-  ' 
le»)  le  16  jauvier  %ht3,  Ullan  et 
PolUan  passèrent  en  Fronce.  On  Ht  ' 
dans  quelques  auteurs  que  Poilba 
fil  un  Toyiigs  à  Home,  et  qu'il  y  fnt 
sacré  évfque  régionnaire.  Qnoi  qu'il 
soit  de  cette  ordination  ,  il  nt  au 
lins  certain  qu'il  ne  tarda  pu  à 
rejoindre'  TTItan  son  frère.  Ik  sa 
rendirent  l'un  et  l'autre  1  Nivelle 
dans  le  Brabant ,  titi  sainte  Gertmde 
et  oit  abbeise.  I,e  monastère  qu'elle 
gouvernoit  ovoit  élé  fondé  par  b 
B,  Pépin  3e  Lauden  ,  sou  père ,  ft 
par  la  B.lie,  ••  méie.  11  y  avoft. 


roip 

«aiû  dans  |^  voisinage  uti  monas- 
lère  pour  des  liomiiiea.  Les  deux 
frère»  y  reslèreiil  queloue  lemps. 
En  699,  sainte  Gertruae  donna  Â 
Ultau  un  terrain  pour  bàlir  un  hâ- 

S'iat  et  va  raonaslère,  enlre  la 
enae  et  îa  Sambre,  alors  dans  le 
diocèse  de  Maelrichl.  Cetoit  l'ab- 
haje  de  Fosse  ,  église  coUëgiale. 
Sainte  Gertriide  retint  Foillaa  à 
Nivdle  pour  instruire  les  reli- 
gieutei.  Le  saint  homme  se  chargea 
aussi  de  l'instruction  du  peuple  dans 
les  villages  voisins.  S'etant  mis  en 
.roule  avec  trois  compagnons  ,  en 
6&5  ,  pour  aller  voir  son  Trëre  à 
Poue,  il  fut  massacré  par  des  vo- 
lenrt  dans  la  forêt  de  Sogue  ,  qui 
faiioit  partie  d«  la  forât  Charbon- 
uière  en  Hainaut. 

tFOINARD  (FrWëric-Manrice), 
curé  de  Calais,  morlàParia  en  1745, 
igé  de  60  ans ,  ëloit  de  Conches  en 
Mormandie.  On  a  de  lui  qudques 
ouvrages ,  dont  les  plus  connus  sont , 
I.  Projet  pour  un  nouveau  Bré- 
viaire ecclésiastique,  avec  la  cri- 
ti^oe  de  tous  les  nouveaux  Bré- 
viaires qui  ont  paru  jusqu'alors  , 
ia-ia ,  1730.  II.  Sreviarium  ecele- 
tiaslicum,  esëcuté  suivant  le  projet 
prêchent,  1796,  3  vol.  in-ia.  Loji 
auteur*  des  nouveaux  Bréviaires  ont 
profité  de  celui-ci.  111.  Les  Fsau- 
fltei,  dans  tordre  kiatorigue,  in-ia, 
1749.  IV.  La  Genèse  «n  latin  et  en 
français  ,  avec  une  explication  du 
KDi  littéral  et  du  sens  spirituel, 
hris,  1731,  en  3  vol.  iu-ia.  Des 
idées  siogulières,  et  des  interpréta- 
tions hasardées,  que  l'autevir  glissa 
«n  le  sens  spirituel,  tirent  suppri- 
DMT  cet  ouvrage. 

■  FOIPAHLOVAN,  fils  de  Gby- 
lî^é  Pacradounien,  né  vers  l'ai 
~  ~  ~  :  donna  entièrement  k  la 
1  des  armes.  Rouson 
s  de  la  Géorgie  ,  l'appela 
prit  d'elle  en  laS?,  et  lui  confia  le 
«Muaundeaieat  de  ses  troupes.  Foï 


1S07, 


FOIX  37 

pahlovsn  montra ,  en  plusieurs  cir- 
constances  contre  les  Tartsres  ,  la 
supériorité  de  son  courage  et  de  ses 
Laletis  militaires.  Eu  1  a38  ,  à  ta  tËls 
l'une  armée  de  la  miUe  hommes, 
il  se  battit  contre  Tcbarmagbakban , 
]ui  avoit  sous  ses  ordres  plus  de 
40 mille  soldats;  le  combat  sedonna 
aui  environs  de  la  villede  Lorj;  le 
général  arménien  soutint  U  choc  de- 
puis le  matin  jusqu'au  soïr ,  et  il  ne 
se  rendit  à  l'ennemi  qu'après  avoir 
épuisé  toutes  ses  forces.  Tchann»- 
ghan  le  prit  ensuite  en  amitié ,  loua 
son  ooHrage  et  son  dévouement ,  et 
lui   aecorda  des  honneur*   dislin- 

FOISSAN  (le  moine  de),  trou- 
badour provençal  du  13°  siècle, 
paroit,  pa,r  le  peu  de  pièces  qui 
restent  de  lui ,  avoir  M  de  l'ordre 
des  frauciacaius.  N'ayant  point  d'a- 
profane  à  chanter,  il  choisit,  à 
□pie  de  Folqnet  de  Lunel,  la, 
:  Vierge  pour  sa  dame,  et  sa 
.ion  ressembloit  à  U  galanterie 
litres  pour  leurs  maîtresses.  I^es 
manuscrits  de  la  bibliothèque  impé- 
riale coulieuaeiit  quatre  pièces  .de 
Foissan. 
t  L  FOtXC  Raymond  Roorr, 
m1ede),succé<iaeuiiSS3uconité 
I  Foii ,  et.  accompagna  le  roi  Phi- 
lippe-Auguste à  la  guerre  de  la 
Terre-sainte  en  1190. 11  prit  depuis 
te  parti  des  Albigeois  avec  feu  ;  mais 
*1  fut  obligé  de  demander  la  paix, 
A  de  reconiioitrc  pour  comte  de 
Toulouse  Simon  de  Moutfort.  Fuy- 
laurens  rapporte  qu'en  une  confé- 
rence tenue  au  château  de  Foix  entra 
les  catholiques  et  les  Albigeois ,  la 
scetir  du  comte ,  non  moins  ardente 
que  son  frère ,  voulut  parler  en  fa- 
veur de  ces  derniers.  «  Allez,  ma- 
dame, lui  dit  Etienne  de  Minéa,  fi- 
lez voire  quenouille  ;  il  ne  vous 
appartient  pasde  parler  dans  uue  dis- 
pute de  religion.»  Raymond  Roger 
I. — L'iilustre  maison 


^e  Foix  dont  ëwil  Itayraond  3e8- 
cendoit  de  Bernard  ,  deiixiÈroB  fils 
de  Boger  II,  comte  de  Caicauonae. 
Bernard  eut  le  comté  de  Foix  en 
1063  ,  el  le  posséda  pendant  34  ^f*' 
S?  postérité  subsUla  avec  honneur 
jusqu'à  Gaston  III ,  qui  vil  mourir 
«ta  fils  avant  l\ii.(F'oy.  Gaston  III.) 
11  mourut  lui-même  en  1391 ,  ayant 
cédé  le  comté  de  Foix  à  Chaitea  VI  ; 
mais  le  roi ,  par  générosité,  le  rendit 
à  son  cousin  Matthieu,  qui  mourut 
en  iSgS  sans  enians  ,  et  dont  la 
sœur  Isabelle  épousa  Arohambaud  de 
Grûilly  ou  de  Grely,  qui  prit  le  nom 
de  Fou.  Son  petit  Ma  Gaston  IV, 
épousa  Elëonore  ,  reine  de  Navarre. 
Sa  postérité  nia»culine  fut  terminée 
par  Gaston  de  Foix,  duc  de  Ne- 
mours ,  tué  à  la  bataille  de  Bavenne 
eiti5i3.(r.GA5TON;tt''II.)aIai8 
CaLberine  de  Foix,reine  de  Navarre, 
petiIe-filU  de  Gaston  IV.avoitépousé 
Jean  d'Albret,  dont  la  petile-lille 
fut  mère  de  Henri  IV.  Archarabaud 
de  Grailly  avait  eu  un  second  fils , 
uonimé  GasIoD,  captai  de  Buch.et 
dont  les  descendariB  furent  comtes 
de  Candaleet  ducs  de  Bandan.  Celle 
branche  avoil  été  hoiiorêe  de  la 
pairie  sous  le  litre  de  Baodan ,  par 
considération  pour"  Marie-Clair  de 
BeaufremonI ,  marquise  de  Senecey, 
daine  d'faoaueurd'AooË  d'Autriche, 
([ui  avoil  épousé  Jean-Baptiste  Gas- 
ton de  Foi\ ,  comte  de  Fleix ,  tué  au 
siège  de  Mardlcken  1646.  Elle 
rut  elle-même  en  1 Ë80.  Ses  tro 
n'out  point  laissé  de  postérité.  Le 
dernier  ,  Henri-Charles  ,  quj  por- 
to) t  le  nom  ^  duc  deFoix,eBl 
«U1714. 

t  II,  FOIX (Louis de ) ,  archiieeie 
et  iiigéni.  ur ,  né  à  Parie ,  florissoit 
vers-la  tin  du  16°  siècle.  Il  fitenécn- 
ter ,  en  Espagne ,  pour  le  monastère 
de  l'église  de  l'Escurial ,  des  dessins 
de  Vignole.  On  ignore  quelle  est  la 
partie  de  ce  vasie  édifice  dont  la 
coiiiLrucliou,  ooufiee  à  set  soitu, 


FOIX 

coûta  pins  de  lix  millions  d'^cui. 
11,  mérita  de  grands  éloges  poilT 
les  travaux  qu'il  entreprit  et  exé- 
cuta eu  France.  Cesl  lui  qui  com- 
bla l'aucien  canal  de  l'AdouT,  près  de 
Baïonne ,  et  en  coustruisit  un  noo- 
qni  aboutissoit  au  port.  On  cite 
principalement,  pour  son  élégance  et 
sa  magnificence,  la  fameuse  tour  de 
Cordouan  ,  serrant  de  phare  aux 
igateurs,-à  l'embouchure  de  U 
Garonne ,  à  six  lieues  de  Bordeau:c  , 
bitie  par  ce  célèbre  artiste. 

m.  FOK  (Boger,  BERNAiin  IH, 
comte  de),  éioit  encore  jeune  lori- 
Bon  père  mourut.  Ce  seigneur ,  qui 
vécut  dans  le  i5°  siècle  ,  s'étant 
ligué  avec  ses  voisins  contre  le  roi 
d'Aragon  Pierre  III ,  fut  battu  et 
fait  prisonnier.  La  colère  lui  in»- 
pirapendautsaïaptivilé  deux  pièces 
de  vers  pleines  de  fiel  et  de  la  plus 
violente  amerluine  contre  son  heu- 
reux adversaire.  Dans  ces  deux  piè- 
ces,  les  seules  qu'offrent  de  lui  tes 
anciens  manuscrits ,  le  comte  deFoix 
promet  la  plus  brillante  victoire  & 
Philippe-le' Hardi  qui  entr^prenoit 
alors ,  vers  i  ïSg  ,  une  expédition 
contre  Pierre  III  ;  mais  l'événemeut 
ne  jusiiiia  malheureusement  pas  let 
prouostics  du  poète. 

IV.  FOIX   (  Pierre  de  ),   fils 

d'Atchambaud  ,  captai  de  Buch  ,  et 
d'Isabelle,  comtesse  de  Foix,  d'abord 
franciscain,  cul  tivales  lettres  eacréei 
et  profanes.  L'antipape  Benoit  Xlll 
l'honora  de  la  pourpre  en  i^oS.sôit 
pour  récompenser  son  mérite  ,  sott 
pour  attirer  diins  sonparti  les  comtes 
de  Foix.  Pierre  n'av  oit  alors  que  a  a 
ans  ;  il  abandonna  le  pontife ,  son 
bienfaiteur,  au  concile  de  Constance, 
préférant  les  intérêts  de  l'Eglise  à 
ceux  de  l'amitié.  Le  concile  lui  con- 
firma laqualiiéde  cardinal.  MartiaV 
renvoya  eu  qualité  de  légat  en  Ara- 
gon ,  pour  dissiper  les  restes  du 
schisme.  II  y  réussit ,  «t  mourut  U 


FOIS 

iSdA^cmbre  1^64,  daiuta  78*  an- 
■ée,  i  Avignon,  dont  il  ivoil  U 
(ice-tëgation.  H  ëlolt  autsi  arche- 
vêque d'Arles.  C'est  Inî  qui  a  fondé  i 
Toulouse  le  collège  de  Foix.  —  Il  but 
le  distinguer  du  cardiual  Pierre  dk 
Foix  ,  son  pelil  -  neveu  ,  aussi 
habile  négociateur,  qui  nioiimlivê- 
que  de  Vannes,  à  la  tleur  de  ton  âge, 
en  1490. 

V.FOlXCCotlierinede),  héritière 
de  François  Phébus ,  poria  en  dol 
b  Navarre  à  Jean  d'Âlbret  qu'elle 
^iM  vers  l'an  i4S^.  Leur  désu- 
nion Tavorisa  l'envahissement  de 
lenrs  ëlais  jwr  Ferdinand ,  roi  d'Es- 
pagne ,  qui  fit  autoriser  son  usurpa- 
lion  par  uuebuliedupape  JulesU. 

t  V!.  FOIX  (Odetde),  leigneu.- 
de  Lantrec  ,  maréclial  de  France  , 
gouverneur  de  la  Guienne ,  ëtoit 
petit-Ru  d'nu  frère  de  Gaston  IV , 
duc  de  Foix.  Il  porta  tes  armes  dè< 
l'enfonce.  Ayant  suivi  Louis  XII  en 
Italie,  il  fut  dangereiicement  blessé 
i  la  balaUle  de  Bavenne  en  1 
Après  sa  guérison  ,  il  contribua 
bùucoHp  au  recouvrement  du  du- 
ehéde Milan.  Françoîsiluiendouna 
le  gouvernement.  Lauirec  sj 
combattre  ,  mais  il  ue  lavoil  _ 
commander.  On  le  trouvoit  tier  et 
dédaigneux:  également  incapable  de 
manier  les  esprits  et  de  a'ïusi 
dans  les  CBurs ,  il  ne  iionvoit 
obtenir  que  par  la  crainte  ou  la 
lence.  Une  certaine  inipémosité  de 
caractère  le  jctoit  wiiiveut  dam  dea 
Taules  que  sou  orgueil  ne  lui  per- 
metloit  pas  toujours  de  réparer. 
Général  malheureux  parce  qu'il  éloit 
«llier  et  imprudent ,  il  fut  chassé  de 
MiiBn,dePavie,deL)>di,deParmect 
de  Plaisance,  par  Prosper  Colonne.  Il 
lâcha  de  rentrer  dans  le  Milauais  par 
une  bataille;  mais  ayant  perdu  celle 
de  la  Bicoque  en  >!>3a,ilfut  obligé 
de  se  retirer  en  Guienne  dans  une 
de  Kt  lerre*.  Sa  disgrâce  ne  ftit  pas 


FOlX 


3l) 


longue.  En  iSaS  il  fut  fait  lieute- 
nant-général de  l'arniée  de  la  Ligue, 
en  Italie ,  contre  Tempère  or  Charles- 
Quint.  Il  emporta  d'abord  Pavie , 
qu'il  mit  au  pillage  {iioyez  Hosta- 
),  pois  l'avança  vers  Naples ,  et 
rut  devant  cette  place  le  \?i 
août  de  la  même  année ,  après  avoir 
lutté  quelque  temps  contre  l'entienii, 
la  peste ,  la  misère  et  la  famiue.  Son 
corps  fui  porté  eu  Espagne" par  un 
Espagnol  ,  qui  eapéroit  en  \irer  da 
l'argent  de  ses  héritiers  ;  mais  ao  ans 
apiès  ,  Ferdinand  ,  duc  de  Sessa  , 
pelit-Ëls  de  Gonsalve  de  Cordoue  , 
le  fil  placer  dans  le  tombeau  de  son 
grand-père,  avec  celle  inscription  : 
H  Ferdinand  Gonsalve,  petil-fils  du 
Grand  Capitaine,  a  rendu  ks  der- 
niers honueurs  à  la  mém<ùre  d'O- 
detde  Foix,  Lautrec,  quoiqu'il  fût 
ennemi  de  sa  nation.»  —  Il  avoit 
deux  frères  et  une  sœur  :  cea  deux 
frères  étoient  Thomas  qui  mit  ;  et 
André, seigneur  de  rEapare,tué  il  U 
bataille  de  Logroguo  en  1.Î31.  l.a 
sœur  étoit  Françoise  comtesse  de 
Chateaubriand ,  maîtresse  de  Fran- 
çois I".  Vi^ez  Château  BRI  AN». 

Vn.  FOIS  [Thomas  de),  dit 
le  maréchal  de  Lescun  :  il  avoît 
plus  de  bravoure  que  de  conduite, 
et  passait  pour  un  homme  cruel  et 
extrêmement  avarj.  Ses  exactions 
firent  soulever  le  Milauais  em  i53i. 
Après  la  perle  de  la  bataille  d«  la 
Bicoque,  où  Lescun  eut  un  cheval 
lue  sous  lui ,  les  enuemis  l'assié- 
gèrent dans  Crémone.  U  n'y  tint  pas 
aussi  long-temps  qu'il  le  pouvoit; 
et ,  en  rendant  la  place ,  il  promit  d« 
faire  évacuer  toutes  celles  du  Mila~ 
naisoû  il  j  avoit  garnison  française  : 
coutposilion  honteuse  ,  qui  fut  gé- 
néralement blâmée.  Il  reçut  k  la 
journée  de  Pavie,  en  ihih,  un  coup 
de  feu,  dont  il  maurut  sept  jours 
après ,  prisonnier  de  guerre  à  MilaD^ 
sans  laisser  de  postérité. 

■■\  VUI.'FOIX  (  Paul  de) .  arcI«-~ 


40 


FOIX 


vèquï  de  Toulouse  ,  de  la  mËins 
ratuille  que  Luuirec  ,  se  distiugua 
dans  tes  mabassatles  en  Ecoese ,  à 
Venise,  ea  Angleterre,  et  sur-loiit, 
au|)ië»  du  pape  Grégoire XIll,  dans 
celle  de  Boiiie  ,  ou  il  maunit  ea 
iS84  ,  à  56  ans.  Murel,  dont  il 
uvoit  ëié  le  bieufaitenr,  prononça 
aoa  orauoa  funèbre.  Ce  prélat  , 
homme  de  lellres ,  aimoit  ceux 
qui  le»  cultivoifnl,  sur-tont  ceux 
qui  briUoient  par  leur  éloquence  , 
ou  qui  posaàloient  les  ëcrhs  d'Âris- 
tole,  dont  il  ëloït  adraimteur  paa- 
■ionnë.  On  a  da  lui  des  Lellres  au 
Toi' Henri  UI,  in-^"  ,  Paris,  i6a8  , 
(scriles  avec  précision,  et  publiées 
par  Auger  de  Mauléon,  sieur  de 
Graiiier.  Elles  montrent  qu'il  était 

homme  d'étal.  C'est  lans  preuve 
qu'on  les  a  attribuées  k  d'Ossat  , 
sou  secrétaire  ^l'ambastade ,  depuis 
cardinal. 

ÏX.  FOIX  [Marguerite  de),  du- 
chesse d'ËperuDii ,  célèbre  par  son 
intrépidité  en  i5S8,  Sou  époux  dé- 
fendoil  le  cliàteau  d'Angoulème  ; 
pour  s'en  emparer,  on  coudiiiait  la 
duchesse  h  la  porte  de  la  citadelle  , 
en  t:i  niei^açnutd'un  mauvais  pnrtï , 
>î  elle  ne  détermiuoit  le  duc  ù  se 
rendre.  Celle-ci  ,  arrivée  près  du 
rempart,  exhoria  sou  époux  à  se 
hien  <iéf*ndre  ,  et  à  ue  point  être 
touché  ^e  BOB  sort.  On  respecta  le 
courage  de  Marguerite,  et  le  duc' 
ayant  été  lecoiitu  ,  «lie  entra  en 
triomphe  dans  le  château. 

X.  FOIX  (François  de  ) ,  duc  de 
Omdale  ,  commandeur  des  ordres 
du  roi ,  évèqiie  d'Aire ,  mort  à  Bor- 
deanx.  vers  l'an  i.Sg^,  à  go  ans, 
«itoît  fils  de  Gaston  de  Foix  ,  comte 
de  Candale.  Son  «avoir  lui  a[:quit 
une  grande  réputation;  il  traduisit  le 
Pimandre  de  Mercure-Trismégiate, 
et  les  EUmeiis  d'Enclide,  qu'il  ac- 
tata^t^rtaA'wti Commentaire.  Celle 


FOL  A 

version  est  trop  libre.  Le  traducteur 
français  s'ëctiie  de  sou  original ,  et 
■  inne  lïcs-souïent  ses  pro|ireB  pên- 
es pour  celles  du  géomètre  grec. 

XI.  FOIX  [Marc-Anloine  de), 
tuile,  né  au  cbàteau  de  Fabas, 
dans  le  diocèse  de  Couseraus,  mort 
à  Billom  en  Auvergne,  l'an  1687, 
dans  un âgeassez  avancé, fut  homma 
de  lettres ,  théologien ,  prédicateur  , 
professeur,  recteur,  provincial  ,  et 
tout  ce  que  l'éleudue  de  ces  litres 
exigeoil.  On  a  de  lui ,  I.  WAit  de 
prêcher  la  fiole  de  iJieu, Paris, 
i6g6,  ia-ia.  C'est  l'ouvrage  d'un 
savaut  el  d'un  homme  d'esprit ,  ins~ 
truit  de  la  littérature  profane  et 
sacrée.  11.  V Art  d' élever  unprince, 
in-i  3 ,  attribué  d'abord  au  iBsrqujs 
de  Vardes :  bon  ouvrage,  mais  oii 
l'on  trouve  cependant  trop  de  choses 
communes,  ainsi  que  dan*  le  prë-r 
cèdent. 


XII,  FODt  (Gaston  de).  Voyez 
Gaston  ,  n°'  1  et  II. 


*  F  01.  A  (Torello),  prêtre  et 

chanoine  de  la  cathédrale  de  Fiesole  , 
vivoitdansie  16'  siècle.  It  a  traduit 
les  Dialogues  de  saint  Grégoire-le-- 
Grand, imprimés  Â Venise  en  t!i7.'>, 
in-4°i  et  dédiés  à  monseigneur  Fran- 
çois Caltoni ,  évèque  île  Fiesole.  Ou 
a  aussi  de  lui  wa  Journal,  en  latin  ,~ 
de  ce  qui  s'est  passé  de  plus  remar- 
quable au  concile  de  Trente,  et 
qui  commence  BU  pontificat  du  pape 
Paul  11!,  aous  lequel  s'ouvrirant  le* 

t  I.  FOLARD  {le  cheralîer 
Charles  de  ) ,  né  à  Avignon  le  iS 
février  1669,  d'une  làmille  nobl«, 
montra  ,  dès  l'eufance  ,  des  incli'- 
nations  mihlaires,  et  sentit augmeiiT 
ter  sou  penchant  â  la  lecture  de* 
Commentaires  d«  César.  Dès  l'âga 


rOLA 

de  1 6  ans ,  il  e'engagea  :  on  Itf  d^f|a- 
gea;  il  se  reugagea  encore,  el  bes 
pvens  le  laisHtrent  suivre  t'impul- 
uop  de  la  niuiire.  DecadeLdaus  le 
r^imeat  de  Berri  ,  doveuu  bdlib- 
lifolenanl,  il  lit  la  méiier  de  par- 
US3.0  peiidaul  tout  le  coure  de  la 
,  qui 


Il  pour 


8  quu 


pèce  de  brigandage  fut  pour  lui  uue 
érole.  iï  exécuta  eu  pelit  lout  ce 
qu'il  avoil  vu  faire  en  grand  ;  il 
leva  des  caries,  dressa  des  plans,  el 

G  rut  dès-lors  uu  sujet  distingua. 
guerre  de  1701  lui  fournil  de 
nouvelles  occasions  de  sigaaler  tes 
ronooissances.  Le  duc  de  Vendôme 
le  fit  aide-de~camp ,  et  ne  le  céda 
qo'avKc  reçret  à  son  frète  le  grand- 
prieur,  <]ui  commandoit  alors  t'ar- 
mée  de  Lontbardie,  Le  chevalier  de 
Folard  répondit  à  l'idée  qu'on  avoil 
de  lut;  il  conlribua  beaucoup  à  la 
prise  d'Hostlglia  et  à  celte  de  la  Cas- 
■ine  (le  la  Bouline,  qui  lui  mérita 
la  croix  de  Sainl-Louis,  el  uae  pen- 
«ion.  Blessé  dangerçuseroenl  à  la  ba- 
taille de  Cassano,  en  J7o5,ilrëtlë- 
rbit,  au  milieu  des  douleurs  cui- 
sanles  que  lui  causoieiit  trois  coups 
de  feu ,  sur  l'arrange  ment  de  celle 
balaïlle ,  pt  formu.  deS'lors  son  ejtb- 
tèœe  des  colonues,  auquel  il  doit 
une  parité  de  sa  réputation.  Après 
s'èlre  distingué  dans  plusieurs  sièges 
en  Italie,  et  sur-tout  à  celui  de  Mo- 
dule ,  il  passa  en  Flandre ,  fui  bleBsé 
i  Malplaquet ,  et  fait  prisonnier 
quelque  temps  après.  ].e  prince 
Ei^ène,  jaloux  d'un  tel  homme, 
ne  put  le  gagner  par  le«  offres  tes 
pla>  avanlageiises.  Folard  l'engagea 
dans  une  mauvaise  maniEuvre,  qui 
liia  VilUrsd'tiue  position  très-dan- 
gereuse. De  retour  en  France ,  il  eut 
le  coatmaudement  de  Bourijours , 
qu'il  conserva  jusqii'à  sa  morl.  En 
1714,  il  se  rendit  à  Malle,  assiégée 
par  les  Turcs ,  et  s'y  montra  ce  qu'il 
M«il  paru  par-lout  ailtenn.  Le  dé- 
•f  de  scryir  «ms  Charles  XU  l'attira 


FOLA  4i 

'en  Suèd*>.  11  vit  ce  roi  snidat,  et  lui 
fit  goûter  ses  nouvelles  idres  sur  Is 
guerre.  Charles  deslinoit  le  clieia- 
lier  Folard  à  «ire  un  des  inslrumens 
dout  il  vouloit  se  servir  dans  une 
desceuie  projeiée  en  Ecosse;  niait 
la  morl  du  héros,  lue  au  siège  de 
Frëdërikzhall,  obligea  Folard  à  re- 
venir en  France.  Il  servit ,  en  1 709, 
sout  le  duc  lie  Beiwick,  en  qualité 
de  Dieaire-de-cainp  ,  et  ce  fui  st. 
dernière  canipegue.  U  avoit  étudid 
louie  sa  vie  l'art  militaire  en  phi- 
losophe ;  il  l'approfondit  encore  plus 
lorsqu'il  fut  rendu  à  lui-même-  11 
donna  des  leçons  au  comte  de  Saxe , 
et  prédit  dès-lors  ses  succès.  l.e  che- 
valier de  Folard  exposa  ses  nou- 
velles dèi^ouvcrtts  dans  ses  f.'oin- 
menfaî/tt  sur  Potyhe ,  précèdes  da 
la  traduction  française  de  cet  su- 
leur  par  don  Vincent  Thuillier , 
bénédictin  de  Saini-Maur ,  en  6  vol. 
in-4'' ,  1737-  Cen  Commentaire* 
abrèges  oui  élë  réimprimés  aéparé- 
Bieni  depuis,  en  3  Tol. ,  par  Chabot, 
eu  i7i)7.  La  meilleure  édition  de 
l'ouvrage  de  Folard  est  celle  publiée 
à  Amsterdam,  1774,  en  7  voL 
in-4°-  Ellecoutient  plusieurs  {ùèces 
intéreesanles de  cet  auteur,  qui  peut 
èlre  appelé  à  juste  litre  U  V^èee 
moderne.  Il  a  puisé  dans  lei  tourc» 
tes  plus  cachées  lout  ce  qu'il  a  cru 
proprei  instruire,  el  l'a  expose  avec 
beaucoup  d'intelligence.  Le  fond  de 
l'ouvrage  es\  excellent  ,  mais  U. 
forme  n'en  est  pas  si  agrèahle.  Son 
Rtyle  est  négligé,  ses  réilexious  dé- 
tachées les  nues  des  autres;  ses  di»- 
gressions ,  ou  inatilcB ,  ou  trop  lon- 
gues. On  B  encore  de  lui  ,  I.  Un 
livre  de  Nouvelles  Découvertes  sur 
la  Guerre,  in-12.  Les  idées  y  sml 
aussi  profondes  et  plus  mèlhodique« 
que  dans  son  Commentaire.  U.  Un 
Traité  de  la  dè/iase  de»  Places., 
qui,  sans  avoir  autanl  de  répntution 
que  set  Commentaires,  lui  a  mérité 
l'esti  me  d  es  hommes  instruits,  lU .  Un 
Traité  du  mdlifr  ^  Partisan ,  ma- 


4= 


FOLA 


n«»crit  que  le  maréchal  de  Belle-Isie 

possëdoil.  Le  chevali«i  de  Folard 
mourut  â  Avignon  le  uSmars  1753. 
S'il  eut  de  grandi  talcna,  il  n'eut 
pas  moins  de  vertus.  11  auroit  pu 
bire  nue  fortune  assez  cousidérable  ; 
mais  ses  liaisons  avec  les  jausÉnistes 
le  tirent  regarder  de  mauvais  tell 
par  le  cardinal  de  Fleufy.  On  vit 
quelquefois  ce  vieil  oSicier  au  mi- 
lieu d'une  troupe  de  convulsion- 
naires,  si  l'onsW  rapporte  à  Tau- 
leur  de  l'Histoire  du  Voyage  Litté- 
raire fait  en  France  ea  1735,  La 
Haye,  17S5.  Ceux  qui  voudront 
counoitre  plus  particulièrement  cet 
homme  célèbre  peuvent  consulter 
les  Mémoires  pour  aeivir  à  son  His- 
toire ,  imprimés  à  Paris ,  sons  le 
litre    de  Uatisbonne  ;    en    1753  , 


+  IL  FOLABD  (  François-Mel- 
diior  ) ,  jésuite ,  frère  du  précédent , 
tMquit    à   Avignon    le    5    octobre 

-  i685,  et mourutle  19  fëvrierivSg, 
à  Lyon,  où  il  professa  la  rhétoriqus 
pendant  plusieurs  années.  On  a  de 
lui  l'Oraiion/uitèiie  rfu  nmréchul 
<fe  ^f^iir«,ouvrageasaez médiocre; 
des  tragédies  foibles  de  style  et  d'ac- 
tion; en  voici  les  titres:  \.  j^grijipa , 
imprimée  ii  Lyon  en  1720,  iif-8°. 

.  IL  Wdipe,  Paris,  1733,  in-8°. 
Itl.  Alexandre  et  Darius ,  Paris , 
J7a3,iQ-8MV.  3'Ai/nij/oc/e,Lyon, 
17^9,  in-8%  et  La  Haye,  »733, 
avec  la Letlie  k  Mn)ulieu ,  cheva- 
lier d'honneur  de  la  cour  des  mon- 
iKnea  de  Ljon.  Mais  on  assure  qu'il 
a  composé  plusieurs  autres  pièces 
de  théâtre  pour  ttre  lepréeentées 
par  les  pensionuaires  du  collège  de 
Lyon  ,  qui  n'ont  jaiUBis  été  impri- 
mées, et  dont  lea  litres  même  ne 
snot  pas  parvenus  jusqu'à  nous.  Le 
P.  Folard  ,  plus  recommandable  par 
les  charmes  de  son  caractère  que 
pi^  set  taleuB,  étoit  de  l'académie 
de  LjOD.  Une  circonstance  remar- 
^ble  dit  prirUége  qui  »e  Uouve  à 


,  et  dont  I3 


:   de  Sain 


FOLE 

la  fin  de  ses  tragédies  est  ladéfenM 
faite  auï  comédiens  de  les  jouer  sur 
le  théâtre.  Cette  dcfensedtoit  inutile, 
car  les  caractères  de  ces  tragédies 
pales  et  sans  vigueur,  •  ■ 
style  est  languissant, 
bailler  tout  l'auditoire. 

*  FOLCUIN, 
Bertia,  né  en  Lorraine, 
mille  noble,  et  mort  à  la  Heur  da 
Bou  âge,  en  q75,  est  auteur  d'un 
Recueil  de  Charles  ,  de  Diplàmea, 
et  autres  mo/uimens  pour  servir  Â 
r/Iisloire  de  son  Abbaye.  Ce  re- 
cueil est  encore  estimé  des  savans. 
Il  se  mêlait  aussi  de  poésie  ;  el  l'ota 
a  quelques  Vers  de  sa  façon,  et  entr* 
aolres  une  Epitaphe  de  saint  Fol— 
cciN,  évèquede  Térouane,dont  (( 
se  disoit  parent. 

i  I.  FOLENGO  (Jérfime,  dit 
Théophile  ) ,  plus  comm  sous  le 
nom  de  JtJerlin  Cocaje,  d'une  fa- 
mille noble  de  Mautoue,  eut  iiutt 
jeunesse  fort  ora;^euse.  It  étudia  les 
bumauités  sous  Virago  Cuccaïo,  et- 
alla  ensuite  à  Bologne  taire  sa  phi- 
losophie sous  Pierre  Pomponace.  Sot» 
l>Ëre  vonttit  que  son  premier  maitra 
l'y  accompagnât ,  pour  veiller  sur  sa 
conduite;  mais1aj^vacitéde«on  es- 
prit, et  son  godlpour  la  poésie,  Itti 
tirent  négliger  ses  études;  et  tous  te» 
efforts  de  Coccaïo  pour  le  porter  à  s'y 
appliquer  furent  inutiles.  Son  pre- 
mier ouvragées!  un  poème  inlituiti 
Ortandiiio ,  où  il  prit  le  nom  de  £j— 
merno  Piltoeo.  Il  fut  eulin  oblige 
de  quitter  Bologne  avec  précipita- 
tion ,  de  même  que  son  maître  , 
pour  ne  point  tomber  entre  lea  main» 
de  la  justice.  On  ne  dit  rien  du  stijet 
qui  la  leur  faîsoit  appréhender  :  c'<$— 
toit  Bans  doute  quelque  folie  de  jeti— 
nesse.  Son  père ,  qui  u'avoit  pas  su- 
jet d'être  content  des  progrès  qu'il 
avoït  faits  dans  la  philosophie,  te 
reçut  fort  mal.  Cet  accueil  te  jeta 
dans  un  tel  désespoir ,  qu'après  avoir 
couru  quelque  temps  le  uond^ ,  ii 


FOLE 

prit  le  patli  de»  arniBs.  Il  s'en  Utu  , 
et,  ^Unt  à  Brescia,  il  se  fit  bénëdictin 
dane  le  monastère  de  Sainle-Euph^ 
mie,  de  la  congrëgaliou  du  MonL- 
Cassin,  oCi  il  avoit  déià  un  frère. 
{foyex  l'artide  suivant.)  La  tour' 
nure  de  leur  esprit  fut  bien  diSë- 
rente;  l'iin  se  consacra  à  l'ërudllion 
a  à  la  piété,  l'autre  à  la  bouffon- 
iierie  et  à  la  igrlupinade.  Théophile 
éloit  poëte ,  et  fort  enjoué.  Ses  con- 
frères lui  ïuscîtèteol  des  affaires  fâ- 
cheuses ,  parce  qu'il  ne  les  épargnoil 
pas  dans  ses  vers;  mais  il  échappa 
î  leurs  poursuites  par  la  protection 
de  plusieurs  seigneurs.  11  mourut  le 
g  décembre  i!i44>  ^  ^i  ^^*t  <)'"■■ 
ton  prieuré  de  Sainle^roix  de  Corn- 
pesio,  près  de  Bassano ,  dans  l'état 
de  Venise.  De  tous  ses  ouvrages ,  le 
plus  connu  est  sa  Maccaronée  ou 
Opus  Maccaronicum ,  TuscuUni  , 
l6ui ,  figure;  Venise,  ib6j ,  in-ia  , 
et  i58i  ,  in-iS;  Amsterdam ,  iG[)a, 
in-S",  figure.  (Ce  nom  Maccaro- 
nique ,  qu'on  a  donné  i  toutes  les 
productions  du  même  genre,  vient 
du  mot  iXaXiea  Maccaroiii  ^  qui  est 
le  nom  d'un  gâteau  qu'on  Tait  en 
Italie  avec  de  la  faiiue  ,  des  leiifs 
et  du  ftomage.  )  Le  poème  de  Fo- 
lengo fut  reçu  avec  transport,  dans 
im  siècle  où  les  bouffonneries  p^un- 
tesques  tenaient  lieu  de  saillies,  les 
anagrammes  de  bons  mots,  et  les 
logogriphes  de  peusées.  Il  est  dllE- 
cile  de  faire  un  usage  plus  singulier 
de  son  esprit.  Ils'abandonnaenliére' 
jnent  à  son  imagination,  aussi  vive 
que  bizarre,  sans  respect,  ni  pour 
la  langue  latine ,  dont  il  fait  un  mé 
lange  monstrueux  avec  l'italienne , 
ni  pour  le  bon  goût,  qu'il  choque 
trop  souvent.  Ce  qu'il  y  a  de  re 
quable,  c'est  que  l'auteur,  qi: 
pasje  que  pour  un  bouffon ,  et  qui , 
dans  sa  Jttaccaranée ,  ne  mérite  p: 
d'autre  titre,  fait  pourtant  entr» 
dans  cet  ouvrage  d'exrtllenles  ré- 
silions sur  les  vices.  11  Innme  en 
lidicule  lei  vains  litres  des  grands  ;  il 


FOLE  43 

attaque  fortement  les  passions,  sur- 
tout la  paresse  ,  l'envie,  ta  volupté,  la 
curiosité  frivole.  Semblable  à  Ra- 
belais ,  l'uu  de  ses  imitateurs ,  il  fait 
paroiire  une  grande  connoissauce des 
eciences  ,  des  arts,et  desantiquifis. 
Son  ouvrage  produisit  des  imita- 
teurs ,  comme  tous  les  écrits  qui  ont 
iccès.  La  contagion  passa  jiu- 
qu'en  France  ,  et  les  plus  mauvais 
rimailleurs  s'en  mêlèrent.  Le  Poëme 
Maccaroniqut  fut  traduit  en  fran- 
çais en  1606.  Celte  version  a  été 
publiée  de  nouveau, sans  aucun  chan- 
gement,en  1704,  9  vol.in-ia  ;elle 
u'éloit  ni  assez  importante  ,  ni  assez 
estimée  pour  mériter  une  nouvelle 
édition.  Il}'  a  encorede  Merlin  trois 
Poèmes  italiens  assez  recherchés  , 

itre  quelques  Poésies  latines  qui 
prouvent  qu'il  lavoît  miens  faire 
que  son  OpiisMaccai-ontcum.ï-.Or~ 
laiidino  da  Limerno  Pilioco,Vi- 
negia ,  i5a6 ,  ou  1  !>Sg ,  ou  i&5o,  in- 
8",  réimprimé  k  Londres  en  1773, 
in-S" et  in-ia.  IL  CAaos  del  Tri 
per  uno ,  Vinegia,  1617  ou  ii)46  , 
in-B".  Cest  un  poëme  sur  les  trois 
âgesde  l'homme,  d'un  style  en  partie 
macaroni  que.  llL  La  H/jmanita' 
del  FigHuolo  di  Jiio ,  in  otlava 
rima  ,  Vineda,  iSÎÎ,  in  -  4''-  On 
trouve  dans  Te  Ducaliana  des  détails 
curieui  sur  cet  auteur. 

IV  FOLENGO  (Jean-Baptiste), 
bénédictin  roautouan,  frère  du  pré- 
cédent, mort  en  iSSg,  à  60  «ns, 
laissa  un  Commentaire  sur  les 
Psaumes,  imprimé  à  Baie  en  i557, 
in-fol.  ;  et  sur  te*  Epitres  calhoti^ 
jifes,  in-8'',écritnoblaraent  «  pu- 

presqiie  toujours  avec  inleUigeuce. 
La  liberté  avec  laquelle  il  j  parloit 
ayant  déplu  ik  la  cour  de  Rome ,  son 
ouvrage  fut  mis  au  nombre  des  li- 
vres défeudus. 

•  m.  FOLENGO  f  Nicodème  }  , 
que  l'on  soupçonna  être  de  la  famille 
des  précïdens,  viroit  dans  le  16* 


44 


FOLK 


tiède.  Pliiaieun  de  ses  Epigrammte 
te  conservent  daD»  le  Laiiireuziana , 
dont  quatre  «eulement  à  la  louange 
de  Laurent  de  Médicis  ont  été  pu- 
bliées dans  le  vol.  4i  P''g.  4'S  ^^' 
Caimiaa  illuttrium poëiaram  ItO' 
iorum. 

FOLIETA.  rojezToohiETA.. 

t  FOLKES  ( Martin  ) ,  antiquaire, 
jiliyaitieu  et  malhëiualicien  anglai» , 
né  À  WëstminBler  vers  i6i|0,  mort 
à  Londres  en.  1754  <  ^  ^4  au»,  le 
distingua  dans  les  acadëtnies  des 
'  sciences  de  France  et  d'Angleterre  , 
011  il  fut  admis.  Celle-ci  l'avoit  reçu 
4ans  son  lein  A  l'âge  de  34  ans  i 
4eux  an»  après,  elle  le  mil  dans  son 
conseil.  Newlon  le  nomma  ensuite 
aon  vice-préiidenl ,  et  enfin  il  suc- 
céda à  Sloaoe  ,  dans  la  présidence 
même.  Les  nombreux  Mémoirts 
qu'il  lui  présenta,  et  qu'on  trouve 
(JaâslesTranaacl  ions  ph  ilosophiques, 
însliAent  ce  choix.  Cet  auteur  tira 
qn  grand  profit  pour  la  science  des 
anliquités  d'iiu  voyage  qu'il  fit  en 
Italie.  Ses  Mémoires  roulent  sur  les 
poidii  et  la  valeur  des  monnoies  ro- 
tnaïues  :  sur  les  mesures  des  co- 
Inniies  Trajane  et  Anlonine  ;  sur  les 
mmiiioie»  d'or  d'Angleterre  ,  de- 
puis le  règne  d'Edouard  111;  sur  les 
polypes  d'eau  douce  ;  sur  les  bou- 
teilles dites  de  Florence ,  et  sur  di- 
vers sujets  de  physique.  Lorsqu'il 
eut  été  admis  A  l'académie  des  scien- 
tes  de  Paris  ,  il  présenta  im  Mé- 
moire sur  la  comparaison  des  me- 
«ires  et  des  poids  de  France  et  d'An- 
gleterre. Il  finit  sa  carrière  littéraire 
par  un  ouvrage  estimé  de  sa  nation , 
•or  le»  Monnaies  d' argent  ii'Jngle~ 
Itrre,  depuis  la  conquête  de  celle  île 
parles  Normands,  insqu'à  son  lenips. 
11  es»  sons  ce  titre  ;  Tai/e  o/englhi 
tilt^r  andgolHcciasJirstpublUhed 
bj  Folies,  ne»  reprinted  with  ex- 
plaaation  by  tfit  socielj  ofantiqua- 
^.Londou,  176S, grand  in-4',lig. 
Il  avoit  amassé  une  ample  biblio- 


Ï-OLL 

ibèqus  et  uu  cabinet  euriclii  d'niia 
colleclion  de  monnoies  supérieure 
à  tout  ce  qu'oft  conuoitsoit  en  c« 
genre. 

FOLLABD.  Voyez  FoLARD. 

'I.FOLLlNUS(Herman),  docteur. 
ès-arts  et  en  médecine,  étoit  Fri- 
son, Appelé  à  8ois-l«-Duc  et  è  Co- 
logne pour  j  enseigner  la  médecine, 
il  y  fut  bientàt  considéré  comme  un 
homme  également  bon  pourUchaira 
et  la  pratique.  Il  mourut  de  la  pesiA 
avant  le  milieu  du  17*  sîide ,  lais- 
sant le*  ouvrages  suivatis  ,  f.  D» 
luit  pestiferœ  fugâ,  dequt  i-eme~ 
diis ejuadem  ,hbn  duo  tacceiait/i- 
hellus  de  caaieriU  ad  T/tomant 
Fienuin ,  AaKv  et  fiai ,  1618, iu-8". 
II.  Oratioaes  duos  :  de  naturd  et 
curatione  febris  pedtcularis  :  d» 
sludîis  chymicia  conjuitgendi»  ctim 
HippocraticU  ,  CoîoBite,  1633  , 
in-8". 

•  \\.  FOLLISUS  (Jean) ,  fils  du 
précédent,  né  â  Bois-le-Dnc ,  dis- 
tingué par  la  pratique  de  la  méde- 
cine et  par  ses  ouvrages,  a  donné, 
I.  Synopsis  uiendce  et  conser- 
vandce  bonie  l'aieiiidinis ,  Sylv»- 
Uuqum,  1646,  1648,  in-ia;  Ci>- 
loniai-,  1648,  in-13.  IL  jyroci- 
niant  medicinœ  practicœ,  Cotonis, 
1648,  in-ia.  m.  Spéculum  natu- 
rœ  Aumante,  sive  morea  et  tempe— 
ramenta  kominum,  usgue  ad  la— 
timos  animi  rvcessus,  cognoicendi 
modu3,Co\<m\a,  i64g,in-i3-C'eet 
la  traduction  latine  d'un  ouvrage 
écrit  en  flamand  par  son  père. 

*FOLLIUS  (  Catcilius) ,  médecin, 
né  en  161  â  à  Madene ,  pratiqua  son 
ait  avec  beaucoup  de  succès  et  de 
réputation  à  Venj^ie  ;  il  mourut  dans 
cette  dernière  ville  en  i6.S3.  Parmi 
les  ouvrages  qu'il  a  publié4,on  dis- 
tingue les  auivans  :  I.  DeUagen»~ 
ratione  e  uso  délia  pingaedi/ia  , 
Venise,  i644>  in-4''.  IL  Aoca  au— 
rit  iateraœ  delineatio ,  ibid.  164&, 


FOLQ 

1647,  iii-4°-  Ce  petit  oavngi, 
^i  De  contient  que  lii  pagei,  eit  ea- 
tiiiië  pour  la  justesse  de>  figurei.  11 
y  décrit  l'apophyse  grUe  du  mir- 
leau  ,  ïucoiiiiu  aus  auaiomisteB  qui 
outvàn  avantluiiFranci'ort,  1641 , 
in-ii ,  mec  le  premier  tiailë.  Les 
figures  de  cette  éditioa  ne  valent  pas 
telles  de  Venue.  11  ne  faut  pas  le 
coofondreavec  Pnuiç«ia  FoLLiuf, 
■Bleur  d'uo  livre  imprimé  i  Florence 
eu  ]66i),  in-S°,  tous  le  tilre  de 
Rtcreatio  p/tyîioa ,  in  fz/é  de  san- 
guinUelomniumi'ivenlium  analo- 
gâ  circatalione  rlUtetilur. 

"■LFOLQUET,F»i.QuBis, 

FdUJITBVS  ,  FOULQQET  ou    FoiII/~ 

QtJfs  ,  aunioiamé  dt  Xaneille  , 
■àa  nom  de  sa  patrie,  mort  eu 
I33t  ,  éloit  Bis  d'un  JÎche  mar- 
chand de  Gines ,  qui  lui  Umm  une 
grande  fortune.  L'amour  d'une  vie 
'■ndépesdante  et  voluptueuse  lui  lit 
-«mbnuser  b  profession  de  trouba- 
dour qni  lui  donna  un  libre  accès 
auprès  des  plus  erands  perionnages 
lie  son  siècle.  Il  prouva  loor  h.  Iout 
fnfavemrs  de  Richard  1",  roi  d'Au- 
Ckterre,  d'Alfoase  II  ,  roi  d'Ara- 
gon, du  comte  de  Toulouse  Bai- 
mond  V,  el  du  vicomte  de  Barrai, 
auqtiel  il  s'attacha  particulière-' 
ment  ,  moius  par  affecliou  pour 
lui  sans  doute ,  que  pour  Azalaïa  de 
Boque  Martine  sa  lenime ,  dout  il 
célébra  sans  cesse  dans  se»  vers  ,  sous 
des  noms  empruntés,  les  grâces  et 
l'eiprit ,  en  se  plaignant  toujours  de 
ta  rigueur.  La  morl  lui  ayant  en-, 
levé  plusieurs  amia  et  protecteurs , 
-morts  presque  tous  en  même  leiups, 
il  ae  livra  à'de*  «enlhnens  de  dévo- 
lion ,  et  prit  en  1300  l'habit  reli- 
^enx k  CiteauK.  Uparoit  qu'il €toil 
alors  marié,  car  on  dit  qn'il  enga- 
gea s>  Imuib  à  wa  consacrer  auiui 
BU  cloître  ,'el  que  ses  deox  fils  sui- 
viieilt  son  exeni^rie.  Apres  avoir  é\.é 
ibbé  du  Thorondet ,  il  fut  uomraé 
«nivftSiét^qtwdeToulouae.,  elnini 


FOLQ 


45 


pat  archevêque,  comme  l'a  dil  d« 
Beauchaulps  ,  qui  r^pèle aussi,  d'à-  . 
près  Nnslradamus  sans  doute,  qu'il 
avoit  été  évèque  de  Marseille  ,  ee 
qui  est  également  une  erreur.  Une 
fois  wr  le  siège  épiscopal,  Folquet, 
bien  éloigné  de  la  douceur  d'uu  gen- 
til troubadour,  ue  se  distingua  plus 
que  par  le  fanatisme  cruel  avec  le- 
quel il  poursuivit  les  Albigeois.  OeU 
n'a  pas  empécfaé  les  moines  de  Cl- 
teauK ,  cliex  lesquels  il  a  été  inhumé , 
de  le  qualifter  de  bienheureux  ,  ni 
Le  Dante  de  lui  donner  une  place 
dans  son  Paradis.  Pétrarque  a  fait 
aussi  mention  de  lui  avec  éloges  dans 
le  Triomphe  d'amour.  Le»  niauu»- 
crilï  de  la  bibliothèque  impériale 
c«Dtieimenl  vingt  pièces  ,  dont  uu« 
est  assez  considérable,  de  ce  trou- 
badour :  elles  soni  précédées  de  sa 
vie.  Cet  évèque  assista  au  4'  concifa 
de  Idlran,  eu  I3i5  ,  et  s';  inté- 
ressa pour  saint  Dominique,  son  iii> 
timelimi.ll  ne  faut  pas  le  confondra 

B¥ecGniFoi,(Jt'EIS,FoLQtJE3,FU01.- 

qvv6  ,  que  l'abbé  Millot ,  dans  son 
Histoire  littéraire  des  Troubadours , 
dit  «voir  «lé  évèque  ,  sans  noua  apa 
prendre  de  quelle  ville.  Ce  dernier  a 
composé  une  pièce  dé  vole,  contenant 
le»  tept  all^resses  de  ta  Vierge, 
savoir,  1°  la  Salutation  de  l'augo 
Gabriel  ;  -i"  l'Adoration  des  bergers; 
5*  celle  des  mages;  4°  ^  Résurrec- 
tion de  Jésus-Chriit  ;  h"  son  Ascen- 
sion ;  6"  la  descente  do  Saint-Es- 
prit; 7"  l'Assomption  de  la  Vierge. 
I*  titre  porte  :  Cm  sept  ail^ressej 
ont  élé  liictée»  par  manaeigneur 
Gui  lo/queys  ,  et  il  accorda  cent 
jouit  iF indulgence ,  quand  il  fiit 
èvéque ,  à  ceux  qui  la  recinroient. 
Elle»  se  irouTBuldans  le  manuscrit 
de  la  bibliothèque  inrpériale ,  in-fbl. 
n°  3701  ,louds  de  La  Valiière. 

•II.  POI-QUETne  Romans,  ié 
dans  le  bourg  de  ce  nom  en  Viennois , 
vécut  dans  te  iS*  siècle.  Les  biogra- 
phes ne  douneul  aucuns  àétatlsaur 


40  FONC 

ea  personne.  Ils  se  bornent  à  dir< 
qu'il  fut  bon  jongleur,  qu'il  mérila 
pai  ses  lalens  l'eslime  de  plusieuc 
grauds  seigneurs  ,  et  cginposa,  de 
Siifeales  pour  louer  Us  bous  et 
blâmer  les  laéchsDs.  Comms  il  esîi- 
toit  dans  le  siècle  des  croisades  ,  il 
fut  uu  de  ceux  qui  s'efforcèrent  d't 
citer  par  leurs  chants  le  zèle  des 
princes  chrëtiens  pour  ces  sortes  de 
.  guerres,  regardées  alors  comme  sa- 
crées. Les  manuscrits  de  la  biblio- 
thèque impériale  contiennent  onze 
pièces  de  ce  poète. 

*IU.FOLQUETDELUNEL,autTe 
troubadour  du  i3°  siècle,  qui  prit 
aussi  sou  surnom  du  lieu  de  ea  nais- 
sauce.  On  trouve  de  lui  ,  dans  les 
iuanuscril9,gmif/'ej:iièc'ej,dont  une 
assez  cousidérable  ,  dédiées  la  plu- 
part à  Heuri ,  comte  de  Bodi^,  qui 
parolt  avoir  été  son  protecteur.  Ri- 
diculement dévot  envers  la  sainte 
Vierge,  qu'il  appeloit  sa  Gerson,  il 
en  a  exalté  les  charmes  â  peu  pré: 
comme  les  autres  troubadours  lai- 
soient  ceuK  de  leur  maîtresse.  Le 
plus  éteudu  de  ses  ouvrages  est  une 
aalîre  assez  plate  daus  laquelle ,  tout 
en  étalant  de  grands  senlinieus  At 
piété ,  il  fait  une  peinture  détaillée 
des  vices  de  tous  lés  étais.  Il  a  daté 
de  l'an  de  J.  C.  ia84  cette  satire, 
à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Roman 
de  la  vie  mondaiae. 

FONCEMAGNE  (  Etienne  -  Uu- 
reut  ds)  ,  né  à  Orléans  en  i6g4  : 
mort  à  Paris  le  36  septembre  1779, 
fut  quelque  temps  de  l'Oratoire,  et 
devint  sous-gouverneur  du  duc  de 
Chartres  en  1753.  On  a  de  lui  quel- 
ques Mémoires  dans  ceux  de  l'aca- 
démie des  inscriptions,  dont  il  étoil 
membre  ,  ainsi  que  de  l'académie 
française.  Il  présida  à  l'édition  di 
Testament  du  cardinal  de  Riche- 
lieu,  3  vol.  in-S",  I7(i4;  illeprë- 
iendoitauthentiquetCoutreropinioa 
de  Voltaire,  ^uî  le  regaidoit  comme 


FONS 

anpposé ,  et  fait  par  l'abbé  de  Bour- 

séis.  «  Nous  ignorons ,  dit  Sabathier, 
si  Foncemsgne  a  fait  d'autres  ou- 
vrages que  ses  Lettres  à  M.  de 
Voltaire,  au  sujet  du  Testament 
politique  du  cardinal  de  Richelieu; 
mais  ces  lettres ,  écrites  avec  autant  ' 
de  politesse  que  de  jugement ,  don- 
nent une  idée  avantageuse  de  soa 
esprit ,  de  son  érudition,  et  de  la 
facilité  de  son  style,  il  n'y  a  peut— 
Être  que  M.  de  Voltaire  dans  le 
monde  ,  capable  de  persister,  après 
les  avoir  lues  ,  noua  ne  disons  pa* 

ministre  de  Louis  XIII  n'est  paa 
l'auteur  du  Testament  qui  porte  son. 
nom;  les  raisons  de  Foncema|ae 
sont  si  claires,  si  solides,  si  bien. 
appuyées  sur  l'histoire  ,  sur  la  vrai- 
semblance ,  qu'il  est  impossible  de 
ne  pas  abandonner  le  sentiment  de 
l'historien  du  siècle  de  Louis  XlV  , 
qui  du  reste  a  soutenu  cette  querelle 
sans  humeur ,  et  même  avec  poli- 
tesse. »  Les  lumières  de Foncemaeoe, 
son  grand  lige,  la  cousidcralion  dnat 
il  jouisaoit  daus  le  monde,  iuiavoieot 
donné  b  plus  grande  autorité  dans 
l'académie  des  belles  -  lettres  ;  on 
n'y  fitiaoil  rien  sans  le  consuller. 

'  FONSALADA.  (Elias  ) ,  jongleur 
du  i3"  siècle,  fils  d'un  bourgeois  do 
Bergerac  dans  le  diocèse  de  Péri- 
gueux,  ne  fut,  dit'On,pa9boa  trou- 
badour,maisbonauteMrdenauvel1es. 
On  ne  trouve  de  lui  dans  les  anciens 
manuscrits  qnedeux  Chansons  d'a- 
mour très-médiocres ,  adressées  au 

I.  FONSECA  (  Antoine  de  ) ,  do- 
minicain ,  né  à  Lisbonne ,  vint  faire 
ses  études  à  Paris ,  et  publia  daaa 
cette  ville  ,  en  i.'>3g  ,  des  Remar- 
ques sur  les  commentaires  de  la 
Bible  ,  par  le  cardinal  Cajetan,  iit- 
fol.  De  retour  daus  «a  patrie,  il  fnt 
prédicateur  du  roi,  et  obtint  nœ 
chaire  de  théologie  eu  l'univeisitë 
de  Co'inibie.  On  lai  doit  encore. 


quelqnesonvrages,  entre  autres.  De 

epidemid  fehrili  ,  îu-ij",  etc. 

II.  FONSECA  (Pierre  de  )  ),  jé- 
*uile ,  né  à  Corticada  en  Portugal , 
docleu  r  d'Evora ,  mourut  d  Linboune, 
CD  1^99  ,  A  71  ans  ,  après  avoir  pu- 
blia  une  MétapAfsiqua  en  4  Ion). 

iD-fol. 

*  m.  FONSECA  (Gabriel  de). 
Datif de.Lainegoen  Portugal,  pro- 
fesseur de  philosophie  à  Pise,  et  de 
médecine  à  Raine,  mourut  en  1668. 
Dn  a  quelques  ouvrages  de  ce  më- 
dedn ,  comme,  Œconomiafneriici  j 
CoRsultationesj  Convivia  iaedici~ 

'  IV.  FONSECA  (Roderic  de), 
mëdecia,  cousin  germain  de  Ga- 
briel ,  '  né  à  Lisbonne  ,  enseigna  son 
«rt  à  Piae  et  ensuite  à  Padoue, 
où  It  mounit  en  1631.  Voici  les 
litres  de  ses  principaux  ouvrages. 
I.  J?e  remédies  catculorum  qui  in 
jtnibus  etvestcâgigfiunlur,  Itumœ, 
1586, in-4'.  U-  Devene,in,eorum- 
que  curalioae ,  ibid. ,  1 587  ,  iii-4°. 
ni.  De  komini»  excremenits  iibel- 
/w,Pi»ii,i6i3,in-4''. 

"  V.  FONSECA  (  Christophe  de  ) , 
religieux  de  l'ordre  de  Saiiit'Au  g  us- 
tin,  né  dans  le  diocèse  de  Tolède  , 
fut  un  des  plus  habiles  prédicateurs 
de  son  temps.  Il  mourut  en  1613. 
On  a  àe  lui  plusieurs  ouvrages , 
entre  autres  ta  Vida  de  ChrisiOi 
del  Amar  de  Dioi  s  Sermoiits  de 
qaaresma,  etc. 

*  VI.  FONSECA  -  FIGUEROA 
(iean  de)  Espagnol,  chanoine  ei 
théologal  de  Tolède,  s'avança  à  la 
coiir  de  Philippe  IV,  qui  lui  donna 
la  charge  de  Eorainelïer  de  Cortina  , 
et  l'eBipIoya  en  diverses  négocia- 
tions. Il  avoil  l'ait  des  Remarques 
»r  daudien;  sur  les  Epitres  de 
Siaèquei  un  traité  intitulé  de  f^e- 
teri  giçiufd  et  divers  autres  Ou- 


roNS        47 

vrages  qui  n'ont  pas  été  imprimé*. 

•  Vil.  FONSECA  (  Jean  Rodrigue 

de  ) ,  vivoit  i  la'lin  du  16°  siède 
et  au  commencement  du  suivant.  Il 
fut  succesaivement  dojen  de  Sévllle, 
ëvtque  de  Badajoz ,  de  FalencJa ,  de 
C'irdoue,et  enlin  de  Burgos.  Ce  fui 
Lui  qui  eut  In  direction  des  arme- 
mena  qui  se  firent  pour  les  lude» 
occidentales ,  dont  il  s'acquitta  asses 
mal ,  et  qui  excitèrent  les  plaintes 
de  Christophe  Colomb,  dont  il  se  plut 
toujours  à  contrarier  les  vues.  Le  cé~ 
lèbre  Laa-CasBs  eut  aussi  à  se  pliin^ 
dre  de  ce  prélat,  qui  s'opposa  conli- 
nuellemenl ,  dans  le  conseil  du  roi,  à 
toutes  les  justes  demandes  qu'il  étoit 
venu  faire  en  faveur  des  malheureux 
Indiens.  Quelques  années  après  il* 
se  réconcilièrent  ;  mais  cette  récon- 
ciliation ne  changea  point  le  sort  de» 
peuples  pour  qut  Las-Casas  soUici- 
toi  t  l'humanité  du  conseild'EspBgne. 

•  VIII.  FONSECA  (Eléonore,  mar- 
quise de),  d'une  des  premières  fo<- 
milles  de  Naples,  distinguée  par  le* 
grâces  de  sa  ligure,  el  par  les  char- 
mes de  son  esprit,  cultiva  la  bola- 
nique  et  diverses  iranches  de  l'his- 
toire naturelle.  Liée  d'estime  avec 
le  célèbre  Spallanzani ,  elle  l'aida 
dans  ses  recherches,  Ltéonore  ,dDufc 
d'un  courage  au-dessus  de  son  sexe, 
embrassa  avec  enthousiasme  te  parti 
révolutionnaire,  et  eut  une  grande 
part  aux  trames  dirigées  contre  la 
cour ,  en  1799 ,  au  moment  de  l'ap. 
prodie  des  Français.  Dans  l'inter- 
valle du  départ  du  roi  pour  la  Sicile, 
et  de  l'arrivée  de  l'armée  française, 
les  Lazzaronis  s'étaut  mis  à  massa- 
crer tous  les  partisans  des  Français , 
Eléonore  se  mit  à  la  lèle  de  quelques 
femmes  pour  leur  résister,  et  con- 
duisit ses  compagnes  sous  la  protec- 
tion du  château  Sainl-Elme ,  oâ  les 
Français  ne  tard^ent  pas  à  les  dé' 
livrer.  La  marquise  de  Fonseca  s'oc- 
cupa dès-lors  d'assurer  le  triomphe 


43 


rosT 


de  ses  priae^i ,  Et  rédigea  un  Jour- 
nal iatititlé  le  Jfo/i//«uf'iii/io/i'iiin, 
dans  lequel  elle  atia<|iu  tant  cesse 
ïaiiloritë  ly^ale,  Mai3,après  les  sut- 
cès  du  cardinal  Riiffo,  elle  fuLacrè- 
iie  et  coiidaitin^e  â  èlre  pendue. 

I.  FONT(  N.  la),  né  à  Paris, 
capitaine  <le  dragons  au  r^iinent 
de  la  Reine ,  ei  de  la  soctëlé  intime 

'  Au  duc  de  Ven^ldme ,  ëloil ,  eelun 
Tilon  du  Tillet ,  un  convive  ai- 
■inaltle  qui  «voit  le  talent  de  paro- 
dier les  airi  lee  plus  réiiaudus.  Il  y 

•  a  plusieurs  parodies  de  ce  clian- 
•onnier  dan«  les  Tendresses  baclii- 
<|iiei ,  publiées  par  Ballacd.  La  Fonl 
mourut  vers  l'an  lâga. 

t  II.  PONT  (  Pierre  de  la), 
homme  plein  de  zèle  et  de  charité, 
aé  à  Avignou ,  devint  prieur  de  Va- 
labrègiie  et  ofiicial  de  l'église  d'Uzùs. 
11  se  démit  de  son  prieuré  pour  fon- 
der un  séminaire  dans  la  ville  épis- 
copale.dont  il  fut  lui-même  le  pre- 
mier supérieur.  Il  a  publié  Entre-, 
tiens  ecclésiastiques,  5  vol.  impri-' 
mes  à  Paris,  in- 1 3,  ealiméa,  ainsi  que 
4  vol.  de  prônes,  in-i3.  La  Font 
nioumt  au  commeocement  du  18*' 

t 'ni. '"FONT  (  Jowph  de  la  ) ,  né  à 
fans  eniC86,et  mortàPatajle  10 
mars  iTifi  1  étoit  fils  d'un  procu- 
reur qui  le  destin  oit  au  barreau.. 
Mais  k  goAt  de  la  poésie  lui  iii  bien- 
tti  abandonner  l'étude  <le  la  juria- 

Srndence  ,  «t  dès  l'âge  de  ai  ans  il 
anna  au  Théâtre  français  i^ano^, 
■OH  Jupiter  crispln ,  dont  le  succès 
détermina  sdii  penchant  pour  la 
carrière  dramatique.  Ses  (Buvrefl , 
-  imprimées  in- 12  à  Paris  en  it4^i 
contiennent ,  «iiire  telle  comédie, 
le  Naujrage  ou  la  Pompe  funèbre 
de  Crispin  ;  f  Amour  veirgé,  qui 
a  été  copié  en  parlie  par  Fagan, 
dans  la  petite  comédie  intitulée  le 
Rendez  -vous,  et  les  trois  Frères 
rffuux,  -que  l'on  toit   reparoiire 


FOMT 

encore  de  temps  en  temps  avec 
plaisir  sur  la  scène.  La  Font  a  autai 
travaillé  pour  l'oiiéra,  où  il  douiia 
successivement  ies  Fêles  ,  ou  ie 
Triomphe  de  Thalie iHypermnti^ 
tre  !  les  Amours  de  Ptviee  et  Orion. 
Cfi  pié4»s  iinprjinées  d'abord  sépa- 
cémeut ,  {n-4* ,  l'ont  été  depuis  dunt 
leRecueil  général  des  opéras,  Pam, 
aimie  i7o3  et  auiranles,  16  vol. 
1n-Ti.  Il  est  de  plus  auleur  de  la 
Décadence  de  F  Opéra  eomiquel' aî- 
né,  prologue;  du iu^ment iP Apol- 
lon et  de  l'an parMidas,  et  de  la 
■Réforme  ilu  régiment  de  la  Calot- 
te ,  opéras  comiques  joués  à  la  foira 
Saint- Laurent  le  16  septembre  1731. 
et  non  imprimés.  Eiitin  on  lui  at~ 
tiibueleFru/o^edela  comédie  de« 
Captifs,  du  poète  Boy,  représentée 
en  1 7 14  ;«ti!  composa  en  1718,  de 
société  avec  Le  Sage  et  d'Orneval, 
le  Prologue  de  la  Querelle  des  thùâ~ 
très ,  et  l'Opéra  conjique  du  Monde 

prit  et  de  plaisir,  éloil  encore  plus 
passionné  pour  le  jeu  et  la  bonne 
chère  que  pour  la  poésie  ;  aussi  on 
connoii  peu  de  pièce»  fugitives  da. 
La  Fonl  ;  ou  eu  a  wpeudaui  retenu 
l'épigramme  suivaule  ,  qu'il  tit  i 
l'occasion  dufroid  excessif  de  1709. 
Kbl  <|<iDi,i'«mitilA|iii1l<»<. 


"  \.  FONTAINE  (  Jéhau  de  la  ). 
Cet  auteur ,  qui  n'a  que  le  nom  cX. 
le  prénom  de  communs  avec  l'im- 
mortel fabuliste,  mais  qui  lui  res- 
sembloit  si  peu  par  les  laleus ,  na- 
quit il  Valenrienni'Sj  et  vécut  sous 
le  règne  de  Charles  VI.  Il  se  livrH 
particulièrement  à  l'élude  de  la  chi- 
mie et  de  la  médecine, qu'on appe- 
loit  alors  la  physique.  Il  teuia  d'eM 
expliquer  quelques  «eorets  d«n»  «U 


FONT 

rs ,  qu'il  publia 


liire  Je  t<i  F< 

de  science.  Cel  ouvrage',  imprime 
pour  la  première  fois  à  Paris,  in-4'', 
eoth. ,  sans  date  ,  a  é\.i  réimprimé  à 
Lyon,  in-B",  avec  figures,  par  An- 


t  n.  FONTAINE  (Charles  de  la), 
Dé Â  Paris  le  i3  juillet  i5i5,  mon 
ÂLyon  dans  un  âge  avance,  étudia  à 
l'oaiversilé  de  Pans  sons  le  célèbre 
Pierre  Daués.  ^n  oncle  Jeao  Dugué 
fit  de  vains  cfforls  pour  l'appliquer 
à  l'élude  du  droit,  il  préféra  suivre 
le  penchant  irrésistiblt  qui  l'entrai' 
noit  vers  Ja  poésie;  il  fut  l'ami  de 
Clément  Marol  ;  voyagea  dans  phi- 
■ieurs  villes  d'Italie,  et  finit  par  se 
fixer  à  Lyon.  Il  a  compose.  I.  La 
Vkloiie  et  Triump/ie  d'argent 
conli'C  Cujiii/o  dieu  d'amours,  eu 
rime  française,  avec  la  réponse, 
io-i6,  Lyon,  i&S?-  U.  La  Fomai/ie 
d'amour,  contenant  élégies,  épislrea 
et  épigrammes, in-13 ,  Paris,  liifi. 
IIL  Les  Epiitres  d'Ofide ,  nouvel- 
ïtlleraeot  mises  en  vers  fram;ai9, 
Lyon  ,  iTiSa  ,  iu-iS.  Cette  édition 
ne  contient  que  les  dix  premières 
«pistres  ;  elles  ont  été  réimprimées 
avec  les  onze  autres  traduites  par 
divers  auteurs ,  et  seulement  revues 
et  augmentées  de  préfaces  par  Char- 
les Fontaine,  à  Lyon,  eu  i556  , 
aussi  in-i6.  IV.  Les  Ruisseaux  de 
Fontaine:  (Euvres  contenant épis- 
trei ,  élégies  ,  chants  divers ,  etc.  , 
Lyon,  i555  ,  in-ia.  V.  Les  Sen~ 
tences  du  poeie  Ausone  ,  sur  les 
dicis  des  sept  sages.  Odes  et  auties 
compositions  pour  inciter  à  la  ver- 
tu, tic,  în-ia,  Lyon,  i5fi5.  VI. 
Odes  ,  énigmes  et  épigrammes  , 
adressées  pour  élreiiies  au  roy,  à  la 
Tuyne,  etc.,  Lyon,  iSS?  ,  in-S". 
VIL  Les  Mimes  de  Publion  ,  tra- 
duites en  français  ,  in  -8°  ,  Lyon, 
iSâv.  VIII.  Oile  de  lanliquiié  et 
txcelleace  de  la  ville  de  If  on , 
itiid ,  même  année ,  aussi  in-8°.  IX. 
T.  vu. 


FOÎvT      ,      ig 

EnBn  le  Jardin  d'amour  avec  la 
l'ontaine  d'amour,  etc.  ,  Lyon, 
i&8g,  in-i6.  On  trouve  tu  outre 
plusieurs  pièces  de  Cltarks  de  ILa 
Fontaine  dans  le  recueil  iuliinlé  les 
Disciples  et  emys  de  Mantcoalre 
Sagou  ,  La  Hueterie  et  leurs  ad- 
/lérents, imprimé  à  l.yoa ,  tans  dais, 
in-S";  et  un  poemu  de  la  Contre 
amye  de  cour ,  â  ia  suite  des  Opus- 
cules d'amour,  par  Héroet  Labor- 
derifijin-S",  Lyon,  ih^T. 

*  III. FONTAINE  (Jacques), 
conseiller, médecinordinaire du  roi, 
et  premier  r^eut  de  la  facnllé  de 
médecine  en  l'imiversjté  d'Aix,né 
à  Saint- Maximin,  petite  ville  d« 
Provence  ,  mourut  en  1631  ;  on  a 
de  lui ,  I.  Traité  de  la  lAériaque , 
Avignon,  iGoi  ,  iu-ia.  IL  UU- 
cours prolémalique  de  la  nature, 
usage  et  action  du  diaphragme ,  ' 
Aix,  .6M,in-ta.  Cet  écrit,  de  4a 
pages,  est  dédié  à  Hérouard  ,  pre- 
mier médeciu  de  Louis  XIII.  III. 
Deux  Parado.res  appartenanlà  la 
chirurgit.  Le  premier  contient  la 
façon  de  tirer  les  e/i/ans  de  leur 
mire  par  la  violence  extraordi- 
naire ;  l'autre  est  l'usage  des  ven- 
tricules du  cerveau  contre  l'opinion 
la  plus  commmie  ,  Paris,  1611, 
in-ia.  IV.  Discours  contenant  la 
rénovation  des  Bains  de  (ireoula 
(  au  diocèse  de  Riez  en  Provence  )  ; 
la  composition  des  minéraux  qui 
sont  contenus  en  leursource,  etc. 
Aix,  i6iy,ia-ia. 

*IV.  FONTAINE(Jatques), 
Flamand  et  jésuite  ,  mort  dans  la 
maison  professe  de  Rome  en  lyaS, 
à  l'àgc  de  78  ans  ,  fut  un  des  dé- 
fenseurs les  plus  ardens  de  l'Eglise  : 
l>eudant  l\o  ans  il  écrivit  en  sa 
faveur  contre  les  nouvelles  opi- 
nions. Son  principal  ouvrage ,  corn- 
posé  et  publié  par  ordre  de  Clé- 
meut  XI ,  concerne  Iti  Bulle  uni- 
genilus ,  eu  4  vol.  in-fol. 

4 


5o  FOKT' 

t  V.  FONTAINE  (Jean  la)  , 
né  à  Cliàleau -Thierry  le  8  juillel 
i6ji  ,  un  an  après  Molièn,  entra 
par  désœuvré n|i.tit  ,  îi  t'dge  âe  19 
ails ,  chez  les  PP.  de  l'Ocatoire ,  qu'il 
quitta  dix-huit  mois  aprËi  par  dé- 
^oAl.  a  -a  ans  il  igiioroit  eiii!ore  se) 
kdens  singuliers  pour  la  poésie.  La 
belle  Ode  de  Malherbe  sur  l'assassi- 
nat de  Henri  IV, doolil  entendit  la 
leclure,  lu.  m  sentir  dès  ce  laoïa 
qu'il  éloit  poète.  Un  de  ses  parens 
ayant  vu  ses  premiers  essais  len- 
couragea  ,  et  lui  ht  lire  les  meil- 
leurs auteurs,  anciens  et  modernes, 
français  el  ëlrangem.  Rabelais ,  Ma- 
lot ,  d'Urfé  firent  ses.  dëlicei  :  l'un 
ipar  ses  plaisaoleri'-* ,  le  second  par 
sa  naïveté,  l'autre  par  ses  images 
champêtres.  L'esprit  de  simplicité, 
de  candeur,  de  naïveté,  qui  lui 
plaisoit  tant  dans  ces  écrivains, 
caractirisa  bientât  ses  ouvrages  , 
et  le  caractérisoit  lui-même.  Jamais 
auteur  ne  s'est  mieux  peint  dans 
tel  livres.  Donx,  tugéuu,  ualurtl, 
sincère,  crédule,  facile,,  timide, 
tans  ambition ,  sans  fiel ,  prenant 
tout  en  bonne  part ,  il  éloit ,  dit 
un  homme  d'esprit  ,  aussi  simple 
que  les  héros  de.  ses  Fables.  C'éloit 
un  véritable  enfant,  mais  un  enfant 
sans  malicf  fl  ptrloit  peu  et  parloit 
mal,  à  m^ins  qit'il  ne  se  trouvât 
avec  des  amis  intimes,  ou  que  la 
conversation  ne  roulât  sur  quelque 
■ujet  qui  pût  échauffer  son  génie. 
Avec  un  tel  caractère ,  il  paroissoit 
peu  fait  pour  le  joug  du  mariage  ; 
il  se  laissa  pourtant  marier.  On  lui 
fit  épouser  MarieHéi'icard.lilIe  d'une 
figure  el  d'un  caractère  qui  lui  ga^ 
gnoient  les  cœurs  ,  el  d'un  esprit 
qui  la  rendoit  estimable  aux  yeux 
même  de  lou  mari.  La  Fontaine  ne 
lui  irouvoit  point  cette  hum^rur  dif- 
ficile, que  lanl  d'auteurs  se  sont  plu 
â  lui  prêter  ;  il  ne  composott  aucun 
o:ivrage  qu'il  ne  la  consultai;  mais 
son  godl  pour  la  capitale  ,  et  son 
éloïguementpeur  tout  ce  qui  tentait 


roiNT 

la  gêne ,  l'arrachèrent  d'auprès  d'elle. 
La  duchesse  de  Bouillon,  exilée  à 
Château -Thierry  ,  avoit  connu  La 
Fontaine  , et luiavoit même, dit-on, 
fait  faire  ses  premiers  Coules.  Rappe- 
lée à  Paris  ,  elle  y  mena  le  poêle.  La 
Fontaine  avoit  nu  de  ses  parens  au- 
près de  Foucqnet.La  maison  du  sur- 
intendant luiful  ou  verte, el  il  en  ob- 
tint une  pension,  pour  laquelle  il  fai- 
soit  à  chaque  quartier  une  quittance 
poétique.  Après  la  disgrâce  de  son, 
bietiËiiteur,  dontle  pacte  reconnois- 
sant  déplora  les  malheurs  dans  une 
Elégie  louchante  et  peut-être  la  mei  t— 
leureqiie  nous  ayons  en  notre  langue, 
il  entra  en  qualité  de  gentilhomme 
chez  la  célèbre  Henriette  d'Angle- 
terre, première  femme  de  Monsieur. 
La  mort  lui  ayant  enlevé  celte  prin- 
cesse ,  il  trouva  de  généreux  pro- 
tecteurs dans  M.  le  Priuce,  dans  le 
prince  de  Conli,  le  duc  de  Vendâme 
et  le  duc  de  Bourgogne  ;  et  des  pro- 
tectrices dans  les  duchesses  de  Bouil- 
lon, de  Mazariu  ,  et  dans  l'iugé— 
uieusede  La  Sablière ,  qui  l'appeloit 
son  Fabiier:  celle-ci  le  retira  chez 
elle ,  et  prit  soin  de  sa  fortune.  On 
a  remarqué  que  Louis  XIV  ne  fit 
pas  tomber  ses  bienfaits  sur  La  Fon- 
taine coolme  sur  les  autres  génies 
qui  illustrèrent  «on  règne.  Ce  prince 
ne  goùtoilpas  assez  k  genre  dans 
lequel  ce  couleur  charmant  excella  : 
il  Iraitoit  les  Fables  de  La  Fontaine 
à  peu  près  comme  les  tableaux  da 
Téniers.  La  Fontaine  ,  par  ses  dis- 
tractions continuelles ,  par  sou  ex- 
trême simplicilé  ,  réjouissoit  ses 
amis,  mais  ne  pouvoit  guère  plaire 
à  un  prince  lel  que  Louis  XIV.  Il 
se  Boucioit  d'ailleurs  assez  peu  de 
se  produire  â  la  cour.  Il  étoilatlactitf 
à  Paris  par  les  agrémens  de  la  so- 
ciété, et  par  ses  liaisons  avec  les 
plus  beaux  esprits  de  son  siècle,  H 


alloi 


s  tes  ai 


>  a» 


s  de  seprembre  rendre  v 
la  femme.  A  chaque  voyage,  il  ven— 
loit  une  portion  de  son  bien  ,  lai^a 


FONT 

t'embarrasacr  de  veiller  sur  ce  i^iii 
Ini  reâtoii.  11  ut  past^a  jiOiiiaLs  de  luiil 
de  maison,  et  il  no  renouvela  ja- 
mais celui  {l'une  ferme.  Cette  ap»- 
ihie  ialliiott  sur  toute  «a  coodiiite , 
et  le  readoit  quelquefois  insensible 
mime  aux  in|nres  de  l'air.  Madame 
deBouilian,  allant  un  malin  à  Ver- 
sailles,  le  vit  rêvaul  sous  uu  arbre 


:  le  » 


elle 


le  trouva  dans  le  même  endroit 
à/ja  la  même  atlitude ,  quQi>]u'il  fit 
HKX  froid ,  et  qu'il  eût  plu  toute  la 
journée.  Il  avnil  quelquefois  des  dis- 
tractions qui  lui  ôtoient  la  mémoire; 
ilenavoil  d'autres  qui  lui  ôfoicnl  le 
[ugetitent.  II  loua  bfuucoup  un  jeiiue 
homme  qu'il  trouva  dans  une  as- 
semblée ;  —  E/i  !  c'est  voti^  fils, 
luidil-ou;  il  répondit  froidtmeul  : 
Âh  !  j'en  suis  bien  aise.  —  Il  avoii 
fait  un  Conte ,  dans  lequel  ,  conduit 
par  sa  matière ,  il  mettoit  dacs  ta 
bouche  d'un  moine  une  allusion  fott 
iudécenteà  ces  paroles  de  l'Évangile  : 
Domine ,  t/uiiiquc  la/enta  tradi- 
disli  mi/U  ;  etc. ,  et ,  par  une  inad- 
lertance  dont  lui  seul  pouvoit  être 
capable,  il  l'avoit  dédié  au  docteur 
Arnauld.  It  fallut  que  Baciue  et 
Boileau  lui  lissent  sentir  combien 
la  dédicace  d'un  conte  licencieux  à 
un  bomme  tel  qu'Arnauld  cho- 
HDoit  le  bon  sens.  —  Un  jour  que 
La  Fontaine  diaoit  avec  Boileau, 
Molière  ,  et  deux  ou  trois  autres  de 
tes  amis ,  il  soutenoit  contre  Mo- 
lière que  les  à  parle  du  théâtre 
sont  contre  le  bon  seus.  «E«l-il  pos- 
sible ,  disoil'il  ,  qu'on  entende  des 
fc^esles  plus  éloignées  ce  <[ue  dit  un 
acteur,  et  que  celui  qui  e«t  à  ses 
cités  ne  l'enlemle  pas?  Après  avoir 
soutenu  son  opiuion ,  il  se  plongea 
dans  sa  rêverie  ordinaire.  «  11  faut 
avouer,  dit  toiii  haut  Boileau,  que  La 
Fonlaïne  est  un  grand  coquin  u  ;  et 

veur  s'en  aperçût.  Tout  le  monde 
édau  de  rire.  Enfin,  on  le  lira  de 
■on  astoiipiiienient ,  et  on  lui  dit 


FONT  3i 

qu'il  devoit  moins  co'  iamner  1rs  li 
parle  que  les  autres  ,\ijii»qu'il  éloil 
Le  seul  de  U  compagnie  qui  u'avoit 
rien enteiutii  de  toutctuu'oa  venoit 
de  dire  d  près  de  lin ,  <!t  coutre 
lui  -miniu.  (  Voyez  FUBETiËnE.  ) 
On  pourrait  citer  plusienrs  autres 
traits  aussi  singuliirs;  mais  quel- 
ques-uns sont  faux  ou  exagérés  , 
et  les  autres  se  trouvent  ^lar-lout. 
L'espèce  de  stupidité  que  cethomnw 
de  géuie  avoit  dans  son  air  ,  dans 
son  maintien  et  dans  sa  conversa- 
,  lit  dire  à  madame  de  La  Sa- 


blière 


l'elle  a 


grdié  tous  ses  domesliques  :  a  Je 
n'ai  gardé  avec  moi  que  mes  trois 
bèTes ,  mon  chien ,  mou  chat ,  et  La 
Fontaine.  »  Celte  illustre  bienfai- 
trice itupoéte-enfanl  étant  morte  , 
il  se  rendoit  chez  M.  d'Hervart ,  son 
ami  ,  qui  le  rencontra  :  u  J'ai  su  , 
lui  dit-il,  le  malheur  qui  vous  est' 
arrivé;  vous  étiez  logé  chez  madame 
de  La  Sablière;  elle  n'est  plus.  Je  voua 
prie  de  venir  habiter  ma  maison,  u 
—  «J'y  allois  ,  répond  le  poëte.  « 
Cet  abandon  louchaui  de  coniiauce 
est  un  digne  hommage  rendu  à  l'a- 
niilié  généreuse.  Pressé  par  ses  créan- 
ciers ,  il  se  reposoit  sans  inquiêlude 
sur  la  caution  qu'un  de  ses  amis 
avoil  donnée  pour  lui  ;  —  «  Il  a  ré- 
pondu [Wur  moi,  il  faudra  qu'il  paye; 
j'en  ferois  autant  à  sa  place,  u  De* 
voleurs,  même  dai.'  la  rue  ,  ne  l'é- 
tonuoient  pas  :  on  lili  demande  la 
bourse  ou  la"vie  ;  il  n'éloit  que  six. 
heures  dn  soir  ;  ii  Messieurs  ,  voici 
mon  manteau  ,  mais  vous  ouvrez  de 
bonne  heure,  n  I^  duchesse  de  Mil- 
ZLirin ,  Saiiil-Bvremout  et  quelques 
seignt^irs .anglais,  voulurent  l'atti- 
rer tn\  ii-lelerr«  ;mais  les  bienfaits 
du  duc  de  Bourgogue  le  retinrent  en 
France.  Il  àvoii  toujours  vécu  dans 
une  grande  indolence  sur  la  reli- 
gion ,  comme  sur  tout  le  reste.  Une 
maladie  qu'il  eut  sur  la  iïn  de  169^ 
l'y  fit  songer.  I.'abbé  Poujd  ,  depuis 
prÈtre de  l'Oratoire,  et  alors  vicait» 


5i 


FOINT 


-  de  SaLnl-Boch ,  alla  le  voir ,  et  fît 
toralier  la  conversation  sur  des  ma- 
tièrea  religieuses.  «  Ij  Foiiiaiue  , 
dit  Nicëron ,  qui  n'avoit  jamaig  été 
impie  par  principe,  lui  ditaveccette 
-  naïveté  qui  lui  éioit  naturelle  :  Je 
me  suis  mis  ,  depuis  quelque  temps , 
à  lire  le  nouveau  Testament.  Je  vous 
Biaure  que  c'est  uu  fort  bon  livre  ; 
oui,  par  ma  Toi  !  c'est  un  bon  livre. 
Mais  il  y  a  un  article  sur  lequel  [e 
ne  me  suie  pas  rendu  ;  c'est  celui  de 
J'dlernilë  des  peines.  Je  ne  com- 
prends pas  comment  celte  éternilé 
ireut  s'accorder  avec  la  bonté  de 
Dieu.  M.  t'oujet,  après  quelques  cau> 
fërences,  en  fit  un  cbrélieu.  »  La 
Fontaine,  se  préparautà  une  confes- 
sion générale,  jetaaiifeuune  pièce  de 
théâtre  qu'il  alioit  faire  représenter , 
et   promit   de   réparer  le  scandale 

Î.u'il  avoït  causé  par  ses  Contes ,  eu 
aisant  une  réparation  publique  , 
qu'il  lit  elFeclivement  devant  plu- 
sieurs lémoïnE,  11  renonça  eu  con- 
séquence au  profit  d'une  nouvelle 
édition  qui  se  faisoit  de  ses  Coules 
en  Hotiande.  Le  duc  de  Bourgogne , 
qui  u'avoit  alors  que  douze  ans , 
trouvant  a  qu'il  n'eloit  pas  raison- 
nable qu'il  fût  plus  pauvre  pour 
avoir  fait  son  devoir  »  ,  lui  envoya 
par  un  de  ses  gentilshommes  une 
bourse  de  f>o  louis,  le  seul  argent 
qu'il  eût  alors  entre  les  mains.  Ce- 
pendant le  btiiit  de  la  réparation 
solenuelle  faite  aux  mœurs  et  à  la 
religion  se  répandit   bienlAt    avec 

celui  de  sa  niorl.  Linière  fit  alors 

cette  épigramme  :. 


Ces  deux  faits  ëloient  faux.  Pellis- 
ion  n'avoit  pas  fini  sa  carrière  ei 
incrédule  (  Voyez  son  article  ),  e 
La  Fontaine  ne  mourut  pas  de  cetli 
maladie.  Il  vécut  encore  deux  an! 
chezmadamed'Hervart,  où  il  trouva 


FONT 


put  te  défendre  de  rimer  ,  et  qu'il 
publia  encore  quelques  contes  ,enirc 
autres  celui  de  la  Clochette.  C'est 
à  quoi  fait  alliisioli  sort  Proli^ue, 
lié  dans  Uoréri  : 

'<:uir.bl«ii]^goline  ..lineoiiiliiiiI.di.cn, 


Il  entreprit  ensuite  de  traduire  le» 
Hymnes  de  l'Église;  mais  il  aban- 
donna bientôt  ce  genre  de  travail 
auquel  il  étoil  peu  propre.  Il  mou— 
nilàParis  leiSmars  i6g5, couvert 
d'un  ciltce.  Il  s'éloil  fait  lui-même 
cette  épitaphe,  qui  le  peint  parfai- 
tement :  -^k 


Parmi  les  ouvrages  immortels  qui 
nous  restent  de  cet  homme  ifaimi- 
table,ilfaulplacer  au  premier  rang 
ses  Contes  et  ses  Fabûs.  Les  pre- 
miers sont  un  modèle  parfait  de 
narratioi).  Quelle  aisance  1  quelle 
vivacité  !  quelle  finesse  ^  ta  fois  ,  et 
quelle  naïveté  !  car  il  réunissoit  ce» 
deux  qualités  dans  un  degré  supë- 
riefir  :  et  c'est  ce  mélange  qui  fait  le 
prodige.  Sa  simplicité  donne  de  la 
grâce  à  sa  finesse ,  et  sa  finesse  rend 
ta  simplicité  piquante.  Il  faut  con- 
venir pourtanl  qu'il  a  plus  de  atyle 
qued'iuyention.  Lenceud  et  le  fond 
de  ses  cornes  ont  otdinairement  peu 
d'intérêt;  les  sujets  eu  sont  bas  ;  la 
narration  est  quelquefois  trop  aloii— 
gée.  Son  imagmaiion ,  en  voltigeant 
sans  cesse ,  cueille  des  fleurs  qu'il 
faudioil  sacrifier  k   la  rapidité  du 


FONT 

iml.  Un  grand  nombre  de  ses  contes 
gagneroieut  à  èiAi  rtïduils  de  moitié, 
et  presque  tous  bleisent  les  n^œurs. 
Ses expreaeions ,  à  la  vérité,  ne  sont 
point  d'un  cynique  ;  c'est  une  gaze 
légère,  qui  ,  en  laissa  ut  entrevoir 
letobiels,  les  rend  quelquefois  plus 
■éduisans.  Quant  à  son  stjle,  loul 
eucbanteur  qu'il  est,  il  fourmille  de 
fautes  de  construction  et  de  langage, 
et  devient  quelquefois    Iraiuant  et 
négligé.  Mais  peul'être  sa  poésie  se- 
rait  moins  admirable  si  elle  était 
plus  travaillée;  et  cette  molle  né- 
gligence, dit  Frérou,  décèle  le  grand 
maître  et  l'écrivain  original,  o  C'est 
véritablement  le  poète  de  la  nature, 
ajoute   le  même  auteur  ,    sur-tout 
dans  ses  fables  :  on  diroit  qu'elles 
sont  tombées  de  sa  plume,  U  a  sur- 
passé l'ingénieux  inventeur   de  l'a- 
pologue et  son   admirable  copiste. 
Aussi  étégaul ,  aussi  naturel,  moius 
pur  ,  à  la  vérité ,  mais  aussi  moius 
froid  et  moins  iiu  que  Pbèdre,  il  a 
saisi  le  point  de  perfection  dans  ce 
genre.  i>    Si  ceux  qui  sont   venus 
après  lui,  comme  La  Molhe,  Rîclier, 
d'Ardenne,  l'ont  surpassé  quelque- 
fois  pour  l'inventiou  des  sujets  ,  ils 
sont  fort  au-dessous   pour 
reste  ,   pour    l'harmonie  ,   pour  la 
grâce  ,   le    tour  ,    l'élégance  ,   le» 
charmei  naïfs  de  l'expression  et  du 
badiiiaçe.ll  élève,  dit  La  Bruyèn 
les  petits  sujets  jusqu'au  sublim 
Sousl'air  le  plussimple,  il  a  du  géni 
et  même  plus  de  ce  qu'on  appelle 
esprit   qu'on   n'en  trouve   dans  le 
monde  le  mieux  cultivé.  Ou  doit  à 
Monlenault  une  maguilique  éditiou 
des  Fables  de  La  Fontaine  ,en4  vol. 
iu  -  folio  ,  dont  le  premier  a  paru 
en   1755,   et  le   dernier  en  17^9; 
chaque  fuble  est  accompagnée  d'une 
et  quelquefois  de  plusieurs  estampes: 
fouvrage  est  précédé  d'une  vie  du 
fsbulisle  ,  purgée  des  contes  puérils 
dont  on  a  plus  d'une  fois  surchargé 
celle  des  grands  hommes,  Ona  une 
•uire  vdition  des  fables  de  La  Fon- 


FOKT 


53 


ine  par  Coste  ,  1744  ,  e«  a  'ol. 
-13,   avec  ligures  el  de   courtes 

;ures;  en  1783  et  17B7  ,  a  voL 
-i8;eB  1787,  e  vol.  iu-18,  et 
ifin  1788  ,in-4°!  1789,  3  voLim. 
-8°  ;  an  XI  (  1 803  )  3  vol.  in-folio. 
Toules  ces  éditions  ont  été  faites  par 
les  Didot,  llenaparu  aussiune  édi~ 
lion  peu  recherchée,  en  6  vol.  iu-8°, 
toute  gravée ,  discours  et  figures. 
Elles  oui  élé  mises  en  vers  latin* 
par  Viliot , Paris,  1738,  iii-u  ;  et 
plus  récemment ,  par  le  Père  Giraud 
de  l'Oratoire,  Barbou,  1778  ,  3  vo). 
Les  meilleures  éditions  de  ses 
sont ,  celte  d'Amsterdam , 
,  en  3  vol.  in-S" ,  avec  hjuiei 
de  Romain  de  tioogtie;  —  de  Paris, 
ec  des  ligures  gravées  sur 
js  d'Eiaen  par  les  plus 
habiles  artistes,  3  vol.  in-8*.  Ou 
a  réimprimé  à  Paris  ,  en  1758  , 
en  quatre  jolis  petits  volumes 
in- 12  ,  les  ouvres  divenes  de  La 
Foniaine  ,  c'est  -  à  -  dire  tout  ce  ' 
qu'on  a  pu  rassembler  de  ses  ou- 
vrages ,  tant  en  vers  qu'en  prose  ,  à 
l'eKCeption  de  ses  fables  et  dé  ses 
coules.  Les  meilleures  pièces  de  ce 
recueil  sont,  le  roman  des  Amours 
de  Fsjché ,  trop  alongé,  mais  où 
l'onlrouvesouveutLaFoiilaiue  ;  le 
rioremin  ,  comédie  eu  un  acte  , 
qu'on  joue  encore:  VEunuque,  autre 
comédie;  un  Paëme  sur  te  Quin- 
quina; un  autre  sur  St.-Mnlch, 
Irès-eslimé  par  le  lyrique  Housscau  ; 
celui  à' Adonis,  mis  au  rang  de  ses 
chefs  -  d'osuvre  ;  quelques  Pièces 
Anacréonliques  délicieuses  ;  des 
Lettres  et  d'autres  morceaux  ,  la 
plupart  très-roiblea,  et  qu'on  n'auroit 
jamais  imprimés  ,  si  les  éditeurs 
consulloieut  ta  gloire  des  morts 
philôt  que  leur  intérêt.  Tous  les  ou- 
vrages de  I^  Fontaine  furent  re- 
cueillis en  1736  ,  3  vol.  in-4'',  belle 
édilinn  encadrée.  L'édition  de  Paris, 
i8o3,  7  tomes  en  S  vol.  iu-n,  de 
riniprimcrie  stéréotype  d'Herhan  , 


c:;        FOiNT    ■ 

'  'tsDl  la  seule  conpl^u.  Ua  maniiscril 
tlmmë  à  Li  bibliothèque  du  roi  (au- 
jourd'h'.ii  impéritde  )  pat  l'abbë  d'O- 
iivet,  1b7  octobre  »74o.  outre  qiiel- 
<juEs  poésies  Pt  tTaditction*  t)g  Fran~ 
^is  de  Alaucvoix,  contient  les  drnx 

■premier»  atWs  d'nue  tragédie  d'A- 
chilk  par  Jeu»  de  I^i  Ponlaiiie,  écrits 
de  (Kl  main  ,  ils  sont  îoiUes  ;  la  vr r- 
■ificatioii  en  eel  l^che  et  sans  couleur 
tiagique.  Acbitle  a  im  peu  te  défatil 
des  héros  de  madeinoiselle  Scudéry.' 
L'auieurs'esl  Iraisé  sur  les  pas  d'Ho- 
mère et  n'a  titit  que  traduire  foible- 
meut  le?  beauï  discours  d'Ulysse  , 
d'Ajax  et  de  Phœnix.  Aucun  vtr» 
)\e  méiiie  d'être  cité.  A  ta  lin  du 
deuj^ieme  acte  Palrocle  obtient  d'A- 
clvUe  des  arme»  et  la  perniission 
d'al)er  comba  lire  Hector.  On  ne  peut 
regardée  ce  fragment  que  comme 
une  des  premières  études  de  La  Fon- 
taine, mais  on  y  trouve   quelque» 

que  combien  il  s'éCoit  déjà  appliqué 
ù  là  lecture  des  anciens.  Il  avoit 
essayé  beaucoup  de  genres,  quelques- 
nuit  même  u^pos^s  à  son  génie,  iilad. 
deSévignédisoil:  »  Je  voudtow  faire 
une  fable ,  qui  lui  fit  entendre  com- 
bien cela  est  misérable  de  forcer  sou 
esprit  à  sortir  de  son  genre  ,  cl  com- 
bien la  folie  de  vouloir  clianler  sur 
tous  les  tons  fait  une  mauvaise  mu- 
sique. 1)  Mais  La  Fontaine ,  naturel- 
lement inconstant ,  ne  pouïoit  s'oc- 
cuper lon^-temps  du  même  suieU 
Il  le  dit  lui-même: 


liei>'Ianl  sa  dernière  maladie.  Frap- 


pée de  la  viracité  ayec  laqnella 
son  confessent  l'exhortoit  à  la 
pénitence  :  —  o  Fh  1  ne  le  tour- 
mentes pas  tant  ,  dit-elle  ,  il  est 
plusbète  que  méchant .  Dieu  n'aura 
pas  te  courage  de  le  damner,  ii  l^s 
descendans  de  I^  Fontaine  onl  éié 
long'l?mps  exempts  de  tout  impôt. 
u  La  Fontaine  ,  dit  La  Har)>e  ,  avoit 
payé  à  sa  patrie  un  assex  beau  tribut 
eu  lui  laissant  ses  écrit»  et  son 
nom.  »  Ces  écrits  sembléutbieu  dé- 
mentir la  simplicité  exlrème  qu'on 
a  supposée  à  La  Fontaine.  Uaiis  ses 
lettres  à  sa  femme  ,  il  paroit  uu 
homme  de  beaucoup  d'esprit ,  et  qui 
avoit  le  génie  observateur  dans  ce 
monde  même  oii  il  ne  passoil  que 
pour  un  enfant.  11  est  Tfaî  que  ses 
disiraclions ,  qui  l'empèchoient  trop 
sonveut  d'êlre  à  la  conversation ,  et 
qui  lui  lâisoient  faire  des  réponses 
ou  naïves ,  on  simples ,  on  ridiculeF, 
purent  lui  valoir  le  titre  de  lion 
homme,  dont  Boilean,  Racine,  Mo- 
lière, et  presque  tous  ses  con tem po- 
raiiisravoientgratirié.L'académtede 
Alarseille  pro|>o»a  pour  sujet  de  l'un 
de  ses  prix  l'éloge  de  ce  fnbuliste 
inimitable;  Chatnptoit le  remporta 
par  un  écrit  où  il  est  finement  ap— 
[^écté,  et  loué  avec  autant  de  jiis~ 
tesne  que  de  goijt.  La  statue  de  La 
Fontaine  orne  la  salle  de  l'iiistilnt  ,- 
c'e^t  nn  des  meilleurs  ouvrages  de 
Julien.  L'égliiie  Saint  -  Joseph  ,  où 
reposoitlecorpsdece  grand  homme, 
ayant  élé  démolie  pendaut  la  lévo— 
tution  ,  ses  cendres  furent  trauspor— 
léi's  au  Musée  des  monumens  fran- 
çais oii  elles  furent  déposées  dans  uu 
tombeau  que  M.  Alexandre  Leuoîr 
fil  faire  exprès ,  et  sur  lequel  on  lit  : 
Jeiiit  Lafoniaine  est  ilans  ce  loi^- 
ieiH/.  Les  vers  suivans  furent  grave» 
par  un  inconnu  au-dcssoiit  de  cette 
simple  inscription - 


,  Cookie 


i  VI.  FONTAINE  (  Nicolas  ) ,  ne 
il  Paris  eu  1635,  couBë,  à  l'âge  de 
vÏDgt  aos  ,  aux  célèbres  eolltaires  de 
Porl-Royal ,  se  chargea  d'abord  d'é- 
veiller les  autres;  mais  dans  la  suite  , 
il  eut  le  soin  jrius  noble  des  élude» 
de  quelques  Jeunes  gens  qu'on  y  éle- 
Yoil.  H  employoil  ces  heures  de 
loisir  â  transcrire  les  écrit»  des 
hommes  illustres  qui  habitoieni 
cette  solitude.  Il  suivit  Ai'uaiild  et 
Nicole  dans  leurs  diverses  tetrailes. 
Il  fut  enfermé  à  la  Bastille  avec  Sacy 
en  1664,  ^t  en  sortit  avec  lui  en 
166S.  Ces  deux  amis  ne  ae  quïllèrenl 
plus.  Après  la  niort  de  Sacy  en  1684, 
Fontaine  changea  phisîeurs  fois  ile 
retraite ,  et  s'établit  etiHn  à  Melun  , 
où  il  mourut  le  aS  janvier  1709.  On  . 
a  de  lui  ,  ï.  P'ie  des  Sainis  de  l'an- 
cien Testament,  Paris,  1679,  en 
S  vol.  in-8°  :  ouvrage  composé  sous 
les  yeux  de  Sacy ,  el  qiiî  peut  être 
de  quelque  utilité  pour  l'histoire  sa- 
crée. H.  Les  fies  des  Sainls,  pour 
tous  les  jours  de  l'année ,  Paris , 
1 679  ,  5  vol.  in-S".  C'étoieut  les  plus 
exactesavanlcelle8deBaillet.ilf.Z,es 
figures  de  la  Bible  ,  attribuées  à  Le 
Maistrede  Sacy,  qui  y  eut  quelque 
part.  Les  meilleures  éditions  de  ce 
livre  ai  souvent  réimprimé,  tous  le 
titre  de  Bible  de  Boyàumoiil ,  sont 
celles  de  Paris ,  1670  et  1674  111-4°; 
et  d'Amsterdam,  16S0,  in-S'iavec 
figures  ;  et  euftn  Paris,  i733,iu-fol., 
ibid.  IV.  Mémoii'es  sur  les  soli- 
tairesde  Porl-Royal,  en  a  volum. 
in-M;  très-détaillës,  et  même  jus- 
qu'à la  minutie.  V.  Ti-aduciion  des 
Homélies  de  S.  Ckrysosiâme  sur 
les  épiires  de  saint  Paul  ,  en  7 
vol.  in-S".  On  accusa  l'auteur  d'être 
tombé  dans  le  nestorianiime  ;  le 
jésuite  Daniel  le  dénonça  ;  l'arf^he- 
vêqne  de  Paria  ,  Harlay  ,  le  con- 
damna. Fontaine  se  jnslilia  dans  uu 


FOÎNT  53 

ouvrage  particulier.  Les  veriioDs de 
cet  auteur  sont  écrites  avec  assez  de 
noblesse;  mais  son  etjle, quelquefois 
sec  et  langiiis^Bt  ,  et  ses  périodes 
trop  longues,  leur  font  perdre  una 
partie  de  leur  prix.  Ces  défauts  se 
fout  sentir  dans  ses  autres  ouvragei. 
Dcore  de  Fonlaïue  les  (Euvres 
it  Clément  d'Alexandrie,\^i- 
du  grec,  avec  les  Opuscules 
de  plusieurs  autres  Père»  C  ^aiit  Ni- 
•ms ,  saint  Produs ,  saint  Alhanaie  ), 
fig. ,  Paris,  1696 ,  in-8°,  etc. ,  etc. 

VU.  FONTAINE  [  Alexis  )  ,  né  à 
ClavaisoD  en  Dauphiué  ,  vers  l'an 
1735.  Destiné  dans  sa  jeunesse  à  l'é- 
lude des  lois,  il  éioii  dégnûté-  du 
style  barbare  dans  lequel  elles  loiU 
ta  plupart  rédigées  et  commentées  , 
lortqn'uD  livre  de  géoméliie  lui  éiant 
tombé  enire  les  mains,  il  se  sentit  né 
pour  cette  science.  Lié  avec  Clairaut 
et Maupertuis,  ilfit  bienlôtdegrands 
pas  vers  elle,  il  s'occupa  principa- 
lement du  Calcul  intégral ,  (al  reçu 
de  l'académie  des  ecieuces ,  el  niou' 
rut  le  31  août  1771  ,  à  Cuiseaiix  en 
Fraoche-Comté  ,  àgë  d'environ  46 
ans.  Fontaine  avoit  la  repartie  in- 
génieuse et  fiue  ;  iuseusible  aux 
jouissances  du  luxe  et  au  soin  de 
ses  affaires  ,  il  avoit  la  franchise  d'a- 
vouer tout  ce  qu'il  peuaoit ,  tout 
ce  qu'il  senloil.  Ou  peut  en  juger  par 
les  traits  suivans.  Sou  avocat  t'en- 
trelenoit  d'un  procès  important  dont 
il  l'avoil  chargé,  k  Croyez-voua  , 
lui  dit  le  géomètre  aprts  l'avoir 
écoulé  quelques  minutes,  qu'il  lue 
reste  assez  de  temps  pour  m'occujier. 
de  votre  a^ire.  »  On  lui  avoit  fait 
coniio!ira.un mathématicien  qui  pa- 


res-] ml 
,  dit-îl , 


u  que  I 


devenois  jaloux  ;  heureuse  tuent  il 
m'a  rassuré  depuis.  »  Ua  homma 
minutieux  dissertoil  devant  lui  ?ur 
les  peines  qu'il  s'étoit  données  pour 
déterminer  k  prix    1 


5G  FOINT 

deur^CB  à  diverses  époque»,  n  Voilà, 
dit  Fontaine ,  un  aavaut  qui  sait  le 
prix  de  tout  ,  excepté  celui  du 
temps.  »  Ses  Mimoires  ,  qui  sont 
dans  le  recueil  de  liacadéniie  ,   oui 


pour  les  problèmes 
plus  géntirale  que  celle  de  Jean  Ber- 
nouïUi  ;  une  solulîou  nau*eile  pour 
celui  des  laiilocbroues  ;  une  uié- 
lho<le  d'approximation  pour  les  é- 
quations  déterminées:  le  calcul  in- 
tégral en  fait  la  plus  grande  partie  , 
et  Fontaine  est  le  premier  géomèlre 
(|ui  se  soit  occupe  de  la  théorie  gé- 
iiërale  et  dei   applications   de   ce 

VIII.  FONTAINE -MALHERBE 
{  Jean  )  ,  né  près  de  Coutanee  ,  et 
mort  en  1780,3  fait  des  drames  qnî 
n'ont  pas  eu  un  grand  succès ,  et  des 
poéaics  qui  en  ont  obtenu  un  peu 
plus.  Ses  drames  sont  Ârgillan  ,  ou 
le  l-'anatisme  des  Civitai/es ,  tTa^é~ 
die  en  cinq  actes,  i^Gq^LeGower- 
ueur,  drame;  le  Cadet  de  famille , 
oa  V llcuivux  retour,  comédie  en 
un  acte;  XEcole  (fetPA/vi,  comédie 
aussi  en  un  acte.  Ses  autres  écrits 
sont,  I.  Calypso  à  Télémaque , 
héroïde,  1761.  II.  la  Rapidité  de 
ia  l^ie,  poënie,  1766,  qui  obtint  le 
prix  de  l'académie  française,  111. 
.Z^/scours  sur  la  philosophie ,  1766, 
in-8".lV.i:;«/r«anx  pauvres,  1768. 
Elle  eut  i'act-essit  de  l'académie  fran- 
çaise. V.  Fableset  Contes  moraux , 
1769,  in-8". 

IX.  FONTAINE,    rayez  Bois- 

HTBnE,n°  I,  FOUNTAINE,  HoCllE  , 

n°  IV ,  et  HicuEsius. 

-;■  I.  FONTAINES  (Pierre  des  ) , 
conseiller  ie  salut  Louis ,  et  un  des 
premiers  auteurs  qui  aient  écrit  sur 
la  jurisprudeuce  française.  IJansBon 
livre  iniilulé  Conseils,  il  a  réuni 
s  de   l'ancien  bailliage 


FO^T 

de  Vermandois ,  avec  des  notes.  Du 
Cange  l'a  fait  imprimer  à  la  suite 
de  l'Hisloire  de  saint  I/>uis  par 
Joinville,  i668  ,  io-fol.  La  biblio- 
thèque impériale  possède  plusieurs 
manuscrits  de  l'ouvrage  de  Pierre 
des  Fontaines. 

+  II.  FONTAINES  (  Marie-Loui»e- 
Charlotte  de  Pel&sd  deGivhv, 
épouse  de  N. ,  comte  de  ) ,  ëloit  Klle 
du  marquis  de  Givrj,  commandant 
de  Metz,  qui  avoit  favorisé  l'éta- 
blissement des  jésuites  dans  celte 
ville  :  ils  lui  tirent ,  par  reconnoia-' 
sauce  nue  pensiou  considérable  ,  qui 
passa  à  ses  enfans.  On  lui  doit  plu- 
sieurs productions  ingénieuses,  écri- 
tes sans  prélenlion  :  la  plus  connue 
est  y  Histoire  de  la  comtesse  deSa— 
l'Oie,  joli  roman  dans  le  goAldeZaïde, 
écrit  avec  grâce  ,  pureté, et, comme 
ledit  Voltaire,  avec 


imprime  en  1736,  in-13,  tl  j4mé- 
nopUis  ,  prince  de  Libye,  Paris  , 
1798,  ln-i3.  Cette  muse  modeste 
fut  enlevée  â  la' littérature  en  1750. 

m.  FONTAINES  (N.  des),  au- 
teur dramatique  peu  connu ,  a  dou~ 
né  au  théâtre ,  au  milieu  du  1 8* 
siècle ,  plusieurs  pièces ,  Oijihise  , 
Hermo/^iw ,  Peiside,  Sémiramis, 
les  Galantes  vertueuses ,  Euiyiné~ 
dor,  Brtisaire  ,jilcidiane,XTaAw\.a 
de  Manziui,  etc.,  à  Paris.  Presque 
toutes  ces  pièces  ont  été  imprimées. 

t  IV.  FONTAINES  [  Pierre-Fran- 

çoiî  Gyot  et  non  pas  Gt'YOT  des)  , 

naquit  it  Rouen  le   39  juin  168&, 

1   conseiller  au  parlement.   Les 

ites,  chez  lesquels  il  Kt  ses  lin— 

niés  avec  éclat,  hiî  donnèrent 

170U  leur  habit.  Aprèsavoir  pro- 

.-^A  i5  ans  dans  dill^ren»  collèges 

de  1.1  société,  entre  autres  celui  de 

Reunes,  où   il  ëtoit  professeur  de 

rhétorique,  il  sollicita  sa  sortie,  et 


FONT 

l'oblint  MUE  peine  :  c'ftt  dam  celle 
deraière  ville  qu'il  lit  imprimer 
tu  1715  une  Ode  inlilulé^  le 
Vain  usage  de  ta,  nie ,  pat  le 
père  Gyotde  la  compagniede  Jésus. 
5ou  hii[iieur  ditfivile  et  son  génie 
îndepeiidaDt  avoienl  un  peu  india- 
)>osë  ses  supérieurs ,  qui  lui  avoient 
couseilté  euii-mimes  de  ijultter  le 
cloitre  pour  lequel  il  ne  paroissoit 
pas  fait.  L'abbé  des  Fontaïues  étoil 
prêtre  alors;  on  lui  donna  la  cure 
de  Torigny  en  Nonnandie;  mais  il 
ne  tarda  pas  à  s'en  démeltre.  Il  fut 
quelque  lemps  auprès  du  cardinal 
d'Auvergne,  comme  bel  esprit  et 
bomuie  Je  lettres.  Quelques  bro* 
chures  critiques  lui  Rreul  un  nom 
i  Paris.  L'abbé  Bignou  lui  conRa , 
eu  1734  >  le  Journal  des  savans , 
mort  de  lapeste,  comme  on  disoil 
alors,  parce  que  les  prédécesseurs 
de  l'abbé  des  Fontaines  ,  daus  ce 
travail  ,  ne  le  leniplissoient  que 
d'extraits  de  livres  sur  la  pesie  de 
Marseille.  Le  nouveau  journaliste  ra- 
nima celle  enUeprjse.  11  jouissoit 
paisiblement  de  sa  gloire,  lorsqu'on 


FOKT 


57 


1  de  II 


ailler  a 


rompre  la  jeuneBse  qu'à  corriger  les 
auteurs.  Il  fut  enfermé  â  Bicèlre  , 
tlrelàchë  par  le  crédit  des  amis  de 
Voltaire.  Ces  deux  hommes  de  let- 
tres si  acharnés  depuis  l'un  contre 
l'autre  étoïent  alors  amis.  On  u'a- 
voii  encore  vu  ni  le  Préservatif,  ni 
la  Vollairomauie;  libelles  qui  n'ont 
feit  honneur  ni  à  l'un  ni  à  laiilre. 
Quelques  plaisanteries  sur  la  tragé- 
die de  la  Mort  dé  César  indisposè- 
reut  son  auteur,  et  furent  le  signal 
d'uue  guerre  qui  a  duré  jusqu'à  la 
mort  du  critique,  arrivée  à  Paris  le 
iGtléi'embre  174S.  Piron,  qui  ne 
l'aimoil  point ,  lui  lit  celle  Epitaphe 
salinqne  : 

L'abU;  des  Fontaines  <sl  principa- 


lement connu  par  s^  ouvrages  pé- 
riodiques. Le  premier  vit  le  jour  en 
17S1,  sous  le  litre  àe  Nouvelliste 
<lu  ramasse,  ou  Réflexhiis  sur 
les  ouvrages  noweaux.  11  n'en  pu- 
blia que  deux  volumes;  l'ouvrage 
fut  arrêté  par  le  ministère  eu  it53, 
et  ce  fut  au  graud  regret  de  quel- 
ques littérateurs  qui  y  trouvoient 
l'instruction ,  et  des  gens  itu  monde 
qui  y  cherchoieiit  l'amusement.  En~ 
viron  trois  ans  après,  en  i-j'M,ïa.)f 
bëdea  Foutaiues  obtint  un  nouveau 
privilège  pour  des  feuilles  périodi- 
ques 1  ce  sont  celles  qu'il  intitula 
Observations  sur  les  écrits  moder- 
nes,Vaj\i  173I>  et  années  suivantes, 

précédentes,  avec  l'abbé  tranei , 
puis  Fréron ,  Mairault  et  d'Estrées , 
continuées  jusqu'au  34*  vol.  inclu- 
sivement. On  les  supprima  encore  en 
1743.  Cependant  l'année  suivante 
il  publia  une  autre  feuille  hebdo~ 
madaire  ,  intitulée  Jugemens  sur  les 
quvrages  nouveaux,  &vigaoa,  174S 
et  1746,  faits  par  la  même  société  , 
en  1 1  vol.  in' 11, dont  les  deux  der- 
niers sont  de  Maîraull.  Dans  toutes 
ces  dilTérenles  feuilles  on  ne  trouve 
pas  toujours  ni  le  m£me  goût  ni  la 
même  impartialité.  Les  lieux  ,  les 
temps  ,  l'occasion  ,  l'amitié  ,  les 
querelles,  corrompoient  ses  juge- 
mens ,  et  on  y  voit  des  éloges  pom- 
peux et  des  critiques  malignes  du 
même  écrivain.  «  Des  Foiilaines  , 
dit  l'abbé  Trublet,  n'éioît  pas  seu- 
lement partial  ;  lié  toit  homme  d'hu- 
meur et  de  passion  ,  et  chaque  feuille 
dépen'doit  beaucoup  de  son  humeur 
actuelle.  D'ailleurs  son  goût  éloit 
plus  juste  que  (in,  et  dès -lors  i) 
n'étoit  pas  toujoiirs  juste.  Il  a  quel- 
quefois critiqué,  faute  d'entendre  ce 
qu'il  critiquoit.  Cette  fiuessa  ,  qui 
consiste  daus  la  sagacité  ù  aperce- 
voir promplement  les  défauts  et 
les  beautés  des  ouvrages,  il  nel'a- 
voit  que  dans  un  degré  médiocre  ; 
niais  il  y  suppléoit  en  empruntant 


58 


FONT 


rs.  Ce  n'étoii  pas  seule- 
meiii  sur  lea  matières  qui  n'éloient 
point  de  son  reisorl  qu'il  'reconroît 
auK  lumières  d'autrui ,  paroissoit-il 
iiu  ouvrage  nouveau  qaj  fil  quelque 
bruit,  il  avoit  grand  soin  de  s'iu~ 
formel  de  ce  qu'on  en  diaoit  datis 
le  inoadeei  parmi  le*  gflnsde  let- 

quBB ,  eu  quoi  l'esprit  français  est  si 
fëcnud,lescritiqiteslourni!e8en)>ona 
mots,  ea  épigrammes,  critiques 
toujours  assez  bonnes ,  si  elles  sout 
jilaïsammeut  malignes.  »  C'est  ce 
qui  donuoit  du  prix  à  ses  JcnxT- 
iiaiixauxyenx  du  public  méchant. 
Sotfstyleclair,  vif  et  naturel,  ren- 
itoit  avec  feu  les  bons  mots  qn'ou 
hii  avoit  fournis  ;  mais  c'étoiL  sou- 
vent aux  ddpens  de  TëquiU,  de  la 
Eincérilë  et  detabonne>fi>î.  Il  faut 
guefe  vive ,  disoit-il  à  d'Argenson, 
ministre  d'état ,  qui  lui  rB|ioiidit  aè- 
cheTiienl  :  Je  n'en  vois  pas  la  aéces- 
iiié.  —  ^Iger  mourrait  de  faim, 
icriïoit-il  a  l'abbé  Prévost,  !,'it 
était  ea  paix  avec  ses  ennemis. 
l\  fui  donc  toujours  eu  guerre,  et 
il  essuya  de  terribles  orages.  On 
l'accusa  souvent  auprès  du  mi- 
nistère. Un  magistral ,  prévenu  con- 
tre lui ,  l'ayant  fait  appeler  ,  il  tâ- 
cha de  se  jualilier.  l«  magistrat  lui 
dit  :  «  Si  l'on  écoutoit  tous  les  accu- 
,  il  n'y  auroit  poiut  de  coupables. 


-Si  0 


tu  toit  t 


repartit  l'abbé,  il  n'y  aurait 
point  d'innoceuB.  n  CetieDdantl'ablié 
des  Fontaines,  dit  Fréron,  étoit 
ué  avec  des  senliniens.  n  Philoso- 
phe dans  sa  coiiilnite  comme  dans 
*es  principes,  il  éloitexempld'am- 
biliou  :  il  avoit  dans  l'esprit  nue 
noble  fierté  qui  ue  lui  permelloit 
pas  des'abaisaer  à  solliciter  des  bien- 
faits et  des  litres.  Le  plus  graud  tort 
que  lui  aient  fait  les  iu)ures  dont 
on  l'a  accablé ,  c'est  qu'elles  ont 
quelquefois  corroiiipu  sou  jugement. 
L'exacte  impartialité,  je  l'avoue, 
u'a  pas  toujours  conduit  sa  plume, 


FOINT 

et  le  resseniimeut  de  son  cœur  se 
fait^emarquer  daus  quelques-une« 
'     "  i critiques.. .i.  Si  l'abbé  des  Fon-» 
s  étoit  quelquefois  dur  et  pi- 
quant dans  ses  écrits,   dans  la  so~ 
'  é  il  étoil  doux ,  affable,  poli   , 
i  affièctalion  de   langage   et   de 
lières.  On  doit  cependant  le  met- 
tre au  rang  de  ceux  dont  ou  n'est 
curieux  que  de  lire  les  ouvrages.  Il 
paroissoit  dans  la  conversation  un 
homme  ordinaire ,  àmoins  qu'où  n'y 
;itàl  quelque raalière  de  littérature 
de  bel  esprit.  [1   souteuoll   avec 
chaleur  ses  aeulimens;  mais  la  mè- 
vivacité  d'imagination  qui   l'é-- 
garait  quelquefois  le  remeiloit  sur 
la  route  pour  peu  qu'on  la  lui  fil  aper- 
cevoir. »  Onlre  ses  feuilles ,  on    a 
encore  de   l'abbé   des    Fontaines    , 

I.  Une  Traduction  de  Virgile , 
en  4  vol.  in-fi",  Paris,  1 743,  avec 
des  figures  de  Coiihin.  On  y  trouve 
de*  discours  bien  écrits  ,  quoique 
déveioppaUl  trop  de  paradoxes ,  de» 
diiserlaliont  utiles,  des  remarques 
propres  a  diriger  les  jeunes  gensdnne 
la  lecture  dé  Virgile  et  des  auteurs 
qui  l'ont  imité.  Cette  version ,  supé- 
rieure aux  traductions  collégiales  de 
Fabre,  de  Calrou  et  des  autres, 
n'est  cependant  rien  moins  que  par- 
faite, Ls  traducteur  supprime  sou- 
vent les  passagesqu'il  ne  peul  rendre. 

II.  Traduction  des  Odes  d'Horace, 
1 7.14  ,  in- 1  a,  ouvrage  posthume,  o 
l'on  trouve  de  l'élégance,  delà  clarté, 
de  la  chaleur ,  mais  qui  a  les  luèmea 
défauts  que  le  précédent.  L'auteur 
a  élagué  des  vers  entiers  ,  des  demi- 
vers,  comme  des  superHiiités  poé- 
tiques ;  mais  c'étoit  la  difficulté  de 
les  rendre  qui  embarrassoit  le  tra- 
ducteur, et  le  plus  court  étoil  de 
l'éluder.  lU.  Poésies  sacrées  ,  tra- 
duites ou  imitées  des  psaumes,  ou- 
vrage de  sa  jeunesseï  et  qui  D'eu 
est  pas  moins  froid.  IV.  Lettres  au/- 
le  livre  de  la  Religion  cArétiunnc 
prouvée  par  les  faits  de  l'abbé 
Houlteville,   Paris,    1722,    in-12. 


FONT 

£ltes  sont  au  nombre  de  i S,  et  la 
^Hiarï  irès-jiidicieiise».  V.  Para- 
doxes auéraiits  sur  l'Iaésde  Cas- 
tro de  La  Sfoi/ie ,  Paris,  I7a3, 
in-S".  Cette  criiique   très  ■  techer- 

hnitièrae  volume  des  Amuseinens 
du  cœ-.ir  et  de  l'esprit.  V[.  Entre- 
tiens sur  fea  ^''otages  de  (y rua  de 
Bamsay ,  Nancî ,  173S,  iU'i  a ,  au- 
tre critique  tort  seiisëe  ,  f^ite  en 
lociél^  Bvec  l'abbé  Granet.  VII.  Ka- 
cinevengé,  00  Examendes  remar- 
ques grammaticales  de  M.  l'abbé 
lïOlivetsur  lesXuvres  de  Racine , 
Avignon,  1739.  in-ia.  Celte  bro- 
chure prouve  que  l'ubbé  des  Fon- 
taines Cfiniioisïoit  le  gdaie  de  sa 
bague.  Vni.  Les  Voyagea  deGulli- 
ver,  tnidiiîla  de  l'anglais  de  Swift, 
Paris,  1763,  îv.iii-i  3.  IX. /-enoa- 
v«(«Gutoce;-,Pariï,i73i>,  3  ï.i»- 
13.  Il  ne  vaut  pas  l'ancien;  maissi  l'on 
n'est  pas  Balisfait  de  l'invention, 
on  y  reconnoil  du  moins  le  ruéine 
gofit  de  style  et  de  critique  morale 
quiavoit  lail  la  rëiiuiatiou  de  celui 
de  Swift-  X.  Les  jlvenlures  de  Jo- 
apk  Andrews ,  traduites  de  Fiel- 
dlng ,  Londres,  i7l>o,  3  vol.  ia-13. 
XI,  XSIIisloire  de  lion  Juan  de 
Farli/gal  jPath  ,  1734  ,  in-ia  ,' ro- 
man iiislorique,  dont  le  fond  est 
dans  Mariana.  XII.  I.'abbé  des  Foii- 
liines  a  eu  part  à  la  Tradudion  de 
^Histoire  du  prëiideal  de  Thnii  ;  à 
ÏHiatoire  des  Réi'olutions  de  Po- 
logne i  à  celle  desducsde  lirelagne; 
âla  Traduction  de  l' Histoire  Ho- 
maine  de'  Laurent  Échard  ;  à  Vllis- 
'aire  abrégée  de  la  ville  de  Pnrîs , 
pat  d'Ail  vigny,  5  vol.iu-i3;au  ific- 
iioBnaJrenéolûgiqi/e,ia-ii,o«vragr 
estimable  ,  fuit  pour  guérir  quelques 


Wnt  les  laquais  des  Pr^i 
'pi'il  infecia'de  satires  personnelles. 
l.'abbëdeI.aPorleapuWië,eo  1767, 
l'Espritde  l'abbd  des  Fontaines,  en 
'iTol.  in-i-j.  On  trouve  à  la  tète 
du  premier  volume    celle    compi- 


FOINT  59 

lalion  ,  assez  mal  digérée ,  la  Vie 
de  l'auteur  ,  UD  calalogue  de  tes  ou- 
vrages ,  et  uu  autre  des  écrils  &ils 


I.  FOSTANA  (  Publio  ) ,  prHre 
de  Palliiccio  prèi  de  Bergaine,  eut 
le  taleiil  de  la  poésie  latine  ei  les 
vertus  de  son  éiat.  Le  cardinal  Ai- 
dobrandin  ne  put  jamais  lui  Taire 
quitter  sa  Koliiude,  [l  mourut  en 
1609,  à  6jans,  Le  principal  de  ses 
ouvrages,  imprimé  à  Bergaine  en 
i.^gij,  infol. ,  est  son  poème  de  la 
Delphiiiide.  Il  y  a  de  la  grandeur , 
de  la  noblesse,  de  l'élévation  et  peut- 
être  un  peu  d'eutiure  dans  le  style. 

f  li.  FONTANA  (Dominique), 
né  i  Mili ,  sur  le  lac  de  Lugauo ,  en 
■  .'i/JS,  vintàRomeà  l'âge  de  jo  ans, 
ponr  y  étudier  l'architecture.  Sixie 
V ,  qu'il  avoit  connu  et  même  obligé 
lorsqu'il  n'étoilencore<iue le  cardinal 
Montalte,  le  choisit  pour  souarchi- 
lecle  quand  il  eut  obleun  la  tiare.  Ce 
pontil'e  avait  conçu  leprojet démet- 
tre sur  pied  l'obélisque  de  granit  d'E- 
gypte ,  qu'on  voit  actuellement  sur 
la  place  de  Saint-Pierre  à  Rome ,  et 
qui  alors  éioii  à  moitié  enterré  près 
du  murde  la  sacristie  de  celle  église. 

ingénieurs  et  mathématiciens ,  pour 
imaginer  les  moyens  de  redresser  ce 
précieux  mouument  de  la  magiiili- 
cetice  romaine,  haut  de  107  palmes, 
d'une  seule  pièce,  et  du  poids  d'e  11- 
virou  un  million  de  livres.  ï^s  pro- 
cédés dont  les  Egyptiens  el  les  Bo- 
mains  s'étoient  servis  ,  soit  pour 
Irausporier,  soit  pour  élever  eu  l'air 
ces  iiiaïsss  énormes  ,  étoient  ense- 
velis dans  l'oubli  ;  la  tradition  ne 
fouroissoit  rien  à  ce  sujet ,  et  il  fal< 
loit  uécnssairemeiil  iniagiuer.  Fnu- 
laua  présenta  au  pape  le  modèle 
d'une  inadiine  propre  à  celle  opéra- 
lion,  avec  laquelle  il  exéculoit  en 
petil  ce  qui  devoit  se  pratiquer  en 
grand.  L'exécution  répoiidil  à  l'al- 


.,  Google 


Go  FO^r 

teille  ;  robëliaquc  fut  d'abord  trans- 


liei 


I  ilë 


sep- 


tempre  1&86,  il  fiit  dre>«ë 

pi^eslal ,  au  bruit  d«B  accla: 
redoulilèes  d'uue  mulliludc  imiom- 
brable  de  epecWleuri ,  le  jour  luème 
que  le  duc  de  Luxembourg ,  ambaa- 
•adeiir  de  Henri  IV  ,  fit  son  enirée 
dans  Rome.  On  prélend  que  Fou- 
tana ,  lueuac^  par  Sixte  V  de  payer 
de  ea  tète  le  mauvais  auccès  de  sod 
eutrepiiiie ,  tivoit  fait  leuir  des  che- 
vaux toutprètsaiixporteadeRonie, 
pour  se  soustraire ,  en  cas  de  mal' 
lieur ,  au  ressenti  meut  du  pontife. 
Quoi  qu'il  en  soit ,  il  fut  magnifique- 
ment récompensé.  Le  pape  le  créa 
chevalier  de  l'Eperon  d'or  ,  et  noble 
fomain ,  et  tit  frapper  des  médailles 
eu  sou  hbnueuT.  A  ces  dialinclious, 
l'ut  ajoulëe  une  pension  de  3000  ëcus 
d'or,  réversible  à  ses  liéritiert;  outre 
fiooo  écusdegratilicalinn,  et  le  don 
de  tous  les  matériaux  qui  avoïent 
servi  à  aon  entrHpri!«  ,  ealîmés  à 
plusde  Jo.oooËCus.  C'est  cetteërec- 
tioLi  de  l'obëliKjue  de  la  place  Saint- 
Pierre  qui  a  fait  la  plus  grande  ré- 
pulatioQ.  de  Fonlana.  II  fit  ensuite 
ériger  tes  obélisques  de  la  porl«  du 
Peuple,  de  Saiot-Jean-de-Lalrau  , 
de  Sainte-Marie-Ma)eure  ;  il  bàlit , 
pour  Sixe-Quinl,  un  superbe  |)alais 
près  de  Saini-Jeau-de-Latran ,  ainsi 
que  la  bibliothèque  du  Vatican ,  et 
la  partie  de  ce  palais  qui  donne  sur 
la  place  Saiul-l'ierre  ;  il  transporta 
des  Thermes  de  Conalantîu  ces  deux 
beaux  groupes  attribués  à  Phidias  ei 
à  Praxitèle  ,  et  les  pinça  où  ils  ai 
voient  aujourdliui ,  à  l'extrémité  di 
la  longne  rue  qui  conduit  à  la  parle 
Pie.  Il  répara  ensuite  les  deux  cé- 
lèbres colonnes  de  Trajan  et  d'An- 
lonin,  bâtit  l'hôpital  desmendians, 
dirigea  loua  le»  travaux  de  Pjdcqua 
Jelice  et  de  la  fontaine  dite  de  Ter- 
inini.  Il  étoil  chargé  de  la  reatau* 
ration  euticre  du  colisé?,  saos  altérer 


FOKT 

ne,  lorsque  \ 
qui  empêcha  t'i 
de  ce  vaste  projet.  Fonlana  avoit 
beaucoup  de  génie  pour  la  méca- 
nique :ioais  il  a  fait  de  grandes  fautes 
eo  architecture.  Les  mauvais  office» 
qu'on  lui  rendit  auprèi  du  pape  Clé- 
ment Vtlt,  et  peut-être  des  tons 
réels,  le  firent  desliluer  de  sa  place 
de  premier  archilecle  de  sa  sainteté. 
H  fut  appelé  à  Naples  en  1&93  par 
le  comte  de  Mïraode  ,  vice-roi,  qui 
le  créa  architecte  du  roi  et  ingénieur 
chef  du  royaume.  Il  construisit 
plusieurs  édiRces  dans  celte  ville, 
et  entre  autres  le  palais  royal.  Il  y 
mourut  riche  et  fort  conaidéré ,  en 
1607.  On  a  de  lui ,  Délia  Traïa- 
portatione  lieWObelUco  yaticano 
e  délie  fabriche  Sislo  f,  Roma, 
I  .S90,  in-fol. ,  lîg.  Cet  ouvrage  a  été 
réimprimé  i  Naples  en  i6o5. 

I-  m.  FONTANA  (Jean  ) ,  frère  du 
précédent,  né  en  i54o,  mort  à  Rome 
CD  iôi4i  3'da  son  frère  Dominique 
dans  tous  lea  travaux  dont  il  fut 
chargea  Rome.  Quoiqu'il  fût  archi- 
tecte asaez  distingué,  puisqu'on  croit 
que  le  palais  de  Jusliani  a  été  bâti 
sur  ses  dessina ,  il  est  inRiliment  plus 
estimé  pour  les  ouvrages  hydrau- 
liques qu'il  exécuta  tant  i  Rome  que 
daus  les  environs. 

*  IV.  FONTANA  (Proaper), 
peintre  d'hiatoiré ,  né  à  Bologne  en 
1 5 13 ,  fut  maitre  de  Louis  eld'Anui- 
bal  Carrache. 

*  V.  FONTANA  { Lavinie  ) ,  fille 
du  précédent,  morte  en  1603,  fut 
aussi  un  excellent  peintre  de  por- 
traits. Le  pape  Grégoire  Xlll  l'honora 
d'une  protection  particulière. 

'  Vf.  FONT.\NA  (  Annibal  )  , 
sculpteur  e1  graveur  en  pierres  fines, 
né  i  Milan  ,  mort  dans  ta  même 
ville  en  1  (167 ,  âgé  de  q-j  ana ,  excel- 
ioii  dans  cea  aortes  de  gravures  , 
tant  en  creux  qu'en  relief.  Il  fit  pour 


POKT 

U  duc  Guillaume  de  Bavière  une 
Cassette  en  cristal  enrichie  de  gra- 
vures de  sa  couiposilion  ,  pour  la- 
quelle il  recul  six  miUe  écus.  Bienlât 
après ,  de  verni  sculpteur  du  premier 
ordre ,  il  fit  les  stalue»  et  les  bas- 
reliefs  de  marbre  cnnturreinineul 
avec  Astoido  Loreuza  ,  sculpteur 
Harenlia,dont  on  earichiUe  portail 
de  l'église  de  Noire-Dame  de  Saiut- 
CelseaMilan,  où  Fonlana  fut  in- 

+  VII.  FONTANA  (  Charles  ) ,  ar- 
chitecte, né  Bruciato  en  i654,  mort 
  Some  eu  t7i4,  apprit;  sous  le 
chevalier  Beruin ,  les  règles  de  l'ar- 
chitecture. Ou  lui  reproche,  dans 
pres[)ue  tous  les  édifices  qu'il  a  cous- 
Iruils  et  qui  sont  en  grand  nombre, 
peu  de  correction.  Fontana  lit,  par 
ordre  dlnnocem  XI,  une  ample  des- 
cription de  l'église  de  Saiul-Pierre. 
Il  calcula  toutes  les  dépenses  qu'elle 
a  coûté  depuis  sa  fondation  jus- 
qu'ea  iCg^.  La  somme  s'en  monte 
è  quatanle-six  millions  huit  cent 
mille  et  cinquante  deux  écus  ro- 
mains ,  qui  font  deux  cent  irente- 
^uaire  millions  deux  ceol  soixante 
Lvres  de  France,  On  ne  comprend 
point ,  dans  ce  calcul ,  la  dépense  des 
modèles  ,  celle  de  la  démolition  des 
murs  de  l'ancienne  église  et  du  clo- 
,  cher  élevé  par  le  chevalier  Bernîn. 
Ce  dernier  ouvrage  coûta  plus  di 
cent  mille  écus  romains,  ou  cinq 
cent  mille  livres ,  et  les  frais  de  la 
démolition  s'élevèrent  à  douze  n 
écus  ou  soisanle  mille  livres.  Oi 
fait  point  encore  entrer  dans  cette 
dépense  les  vases  sacrés ,  les  c 
mens  d'église  ,  les  peintures  et  les 
échafuuds  avec  les  machines.  Fon- 
taua  n'a  point  tiré  ces  dépenses  des 
registres,  parce  qu'ils  ne  sont  point 
wmplets  ;  mais  il  les  a  déduites  des 
mesures  de  l'église,  qui  contient, 
selon  son  calcul ,  cent  ouïe  millions 
cent  vîiif>t-Heux  mille  palmes  ciibi- 
\iita.  Combien  d'argeut  n'a-l-onpas 


FONT 


Gi 


encore  cJépensé'dfpuis  ce  temps  pour 
l'entretien  de  ce  superbe  édifice?  On  a 
de  Fonlana  les  ouvrages  suivans  :  1. 
Il  2'empio  f^aticano  e  sue  origine , 
opéra  tiadotta  in  llngiia  lalina  du 
Giov.  Gius.  Soimeriie  île  St.  lio- 
main  ,  Borna,  i6i)4>  in-fol. ,  m°  fig. 
II.  Tratlaio  deti  acqve  cori-enti  , 
Borda  ,1696,  in-fol. ,  lig.  111.  I.'jéri- 
fiteatio  V'iavio  ,  deacritlo  e  deli- 
«eaw,  La  Haye. -[73S,  in-fol.  max", 
fig.  Son  fils,  François  Fontana, 
mort  à  Rome  en  1 70g ,  êleit  un  bon 
architecte. 

•VIIL  FONTANA  (P.  D.  Gae- 
tano),  théalin  ,  né  eu  164^,  de- 
meura successivement  à  Borne ,  à 
Padoue  ,  ù  Vérone  et  à  Modèue. 
L'astronomie  ,  la  géographie  et  la 
physique  él oient  ses  principales  étu- 
des. Le  fameux  Cassini  se  félicitoit 
d'être  entré  en  correspondance  avec 
lui ,  et  écrivoit  que  ,  de  toutes  les 
observations  qi).'il  recevoit  de  tous 
côtés  ,  celles  du  P.  Fontana  étoieut 
les'plus  exactes  et  les  mieux  faites. 
Ce  théalin  mourut  â  Modèue  en  1719. 
On  a  de  lui  ,  I.  I/tstitulio  p/tytico~ 
astivnomica  arljecia  in  fine  appen- 
dice gei^raphicd ,  Blutini,  1695. 
11.  Animadveisioiies  in  kisloria 


1  chrc 


speclanteSjtlc ,  Mulinœ, 
1718.  Dans  les  Mémoires  de  l'aca- 
démie des  scieuces  de  Paris  ,  on 
trouve  plusieurs  observations  d'ë- 
clipses  de  lune  el  de  soleil  faites  par 
le  P.  Foutana. 

*IX.FONl'ANA(Frauçoi9},  de 
Naples ,  habile  inathématici';n  el 
astronome,  vivoil dans  le  17' siècle, 
On  a  de  lui  ,  jVofie  cœlestium  Icr- 
itstriuntque  rerum  obseivaliones , 
et  fortaue  /lactmus  non  vulgaire 
specillii  à  se  iaventis  et  ad  sum- 
mam  perfectionem  perduclis.  Ou 
lui  attribue  communément  l'inven- 
liou  du  microscope.  Il  mourut  de  la 
pesleàHapleseni651i. 


Gi 


FOJNT 


*X.  FONTANA  (Fulvio),  j^- 
iiiite  ilalien  ,  employa  plusieurs  an- 
nées de  sa  vie  à  prêcher  dans  les 
principales  chaires  d'Italie.  11  acc^m- 
pagua  ensuLle  dau9  ses  missions  le 
père  Segneri  ,  qui  avoii  pour  lui 
beaucoup  d'estime  et  d'smilté  , 
et  dont  il  parvint  à  avoir  ha 
Sermons ,  et  tout  ce  qui  avoit  rap- 
port aux  missious  ;  il  les  publia 
lous  ce  litre  :  Fralica  per  le  mis- 
sioiii ,  etc. ,  et  y  inséra  ses  propres 
Hermonsel  suFrdnes. Eu  1715, il 
filimprimetjàVenise.son  Carême, 
avL'c  la  &uitc  de  ses  missions.  On  a 
encore  de  ce  jësuile  La  Sanlilà 
trii/nfante  in  ogiU  siato  e  conrli~ 
iioiw.  li  mourut  eiii7ao. 

*  Xr.  FONTANA  (  Joseph  ) ,  né 
'dans  un  village  voisindcBoveredo, 

et  mort  dans  cette  ville  le  <i^  mars 
ijSSj&géde  &g  ans,  étudia  la  mé- 
decine ,  qu'il  pratiqua  avec  le  plus 
grand  succès  dans  sa  patrie.  Foii- 
tana  étoit  encore  versé  dans  la  géo- 
graphie ,  rbjttoire  pt4illque  ,  ec- 
clésiastique et  littéraire  ;  il  parloit 
mieus  qu'il  n'écrivoît.  Ou  a  de  liti , 
dans  le  Journal  de  médecine  de  Ve- 
nise ,  I.  Quelques  Observations  sur 
lies  maladies  rares  et  sitigaliérei , 
avec  des  éclairclssemens.  II.  UHis- 
toîre  d'une  épidémie  régnante  à 
Jiovere'Io.  111.  Plusieurs  Lettres 
epohgétiques ,  etc. 

*  XII.  FONTANA  (  U  chevalier 

de),  directeur  du  musée  royal  de 
Florence'^  mort  dans  cette  ville  en 
i8o5,à  l'âge  de  76  ans,  est  connu 
par  ses  expériences  hardies  sur  le 
venin  de  la  vipère ,  ainsi  que  par  les 
préparations  analomiques  en  cire, 
exécutées  sous  sa  direction  ,  qui  se 
trouvent  au  cabinet  d'hislolre  natu- 
relle de  Florence. 

'FONTANELLA  (Jacques),  de 
Tramonli,  au  royaume  di  Naplrs  , 
vivoil  d^iua  le  1 7"  tiécle.  il  a  écrit  : 


FOMT 

Canonicaruin  queesliomim  Résolu- 
tio/jes;  lie  Jure  palronatu's  etEiec- 
lione,  Neapoli ,  <  664 ,  In-fol. 

*  FONTANEl-U  (le  marquis  Al- 

fonse -Vincent  ),  gentilhomms  de 
Brggio  et  de  Alodéne,  né  à  Reggio 
le  10  avril  1706,  est  connu  par 
ses  voyages  dans  toute  l'Europe  , 
par  ses  liaisons  et  ses  correspon- 
dances avec  les  ]iretniers  llitéca- 
teiirs  ,  par  les  emplois  honorables 
qu'il  a  remplis,  et  sur-tout  par  une 
littérature  aussi  vaste  queblen  choi- 
sie; écrivain  élégant  en  poésie,  il 
mardia  de  pair  avec  les  premiers 
poêles  de  son  temps.  Outre  beaucoup 
de  pièces  de  vers  insérées  dans  divers 
recueils,  on  a  de  lui  quelques  tra- 
gédies de  Voltaire,  traduites  en 
prose  vulgaire, eld'auUes  pîÈcïs du 
tiiènie  Voltaire,  de  Corneille  et  de 
Racine,  qu'il  a  laissées  manuscrites. 
Deux  tomes  originaux  des  lettres 
de  Fontanelli  ont  passé  de  la  bililio- 
Ihèque  des  ihéatins  à  la  bibliothèque 
ducide.  FontaneiU  mourut  le  3  dé- 
cembre 1 777 ,  à  Reggio ,  .où  il  avoit 
passé  une  grande  partie  de  sa  vie. 

*  FONTANETTI  (  Pierre  )  ,  de  ' 
Sicile,  né  en  iliSi  ,  et  raort  en  1713, 
étoit  tout  à  la  fois  ecclésLasiique  et 
bon  iiirieconsulle.  Il  est  auteur  de 
plusieurs  ouvrages,  dont  les  prin- 
cipaux sont ,  Explicatio  propoti— 
tiontim  ab  Alexandro  Vlll  dam- 
nalarunti  TheologiaMaralisscAo- 
lasiica  ,  tomi  lll;  Canonicce  il- 
laslrallones  tomi  II;   Panegirîci 

q  iiaresi ntali ,  elc. 

•;•  FONTANGKS  (  Marie-Augé- 

liqiie  RE  SCOBAILLE  D£  RorS11.I.E  , 

diuliesse  de),  née  en  1661.  d'une 
ancienne  lamille'deBouergue,  étoit 
lille  -  d'honneur  de  Madame.  Belle 
comme  un  auge.ditl'ablwdeClmiBV  ; 
mais  Eotle  comme  un  panier ,  ello 
«PU  subjugua  pas  moins  le  co;-or  l'o 
Louis  XIV,  las  de  l'humeur  inï[ii-- 


FONT 

tifuwetbiMrre  lie  madame  de  Hon- 
lespan.  Dès  qu'elle  coiiinit  la  passion 
qu'elle  avolL  inapirée,  elle  se  livra 
loute  cnlière  à  la  hauteur  et  A  la 
prodigalilë  qui  fuitoient  ta»  carac- 
tère. Elle  rendit  au  cenlupie  A  ma- 
dame de  Monteapau  les  airs  de  dé- 
da in  qu'elle  en  avait  reçus,  dispensa 
cenl  mille  écus par  mois,  futladi»- 
peutalrice  des  grâces,  el  donna  le 
lendeloiiles  les  modes.  Aune  partie 
de  chasse,  te  vent  ayant  dérangé  sa 
ceiEiire.elte  la  fit  rat  lâcher  avec  un 
ruban  dnni  les  nœuds  lui  tomboienl 
tur  le  front,  et  cette  mode   passa 

Ucoi  la  iii  duchesse;  mais  elle  ne 
jouit  pas  long-temps  de  sa  faveur. 
Elle  mounii des  suites  dlmie couche, 
It  j8  juin  1681  ,  à  l'abbaye  de  Porl- 
Bojal  de  Paris.  Elle  voulut  voir  le 
loi  d;ins  la  dernière  maladie.  Louis 
IlVa'aUeDdrit,etelleluidii:  «Je 
inears  contente ,  puisque  mes  der- 
I  uiers  regards  ont  vu  pleurer  mon 
roi.  »  Elle  avoil  un  frère  dool  la 
p«lérilj  subsiste.  On  lorma  sur  la 
°nrt  de  celle  favorite  des  soupçons 
depoÎMa,  que  les  malins  courtisans 
inm  retomber  sur  madame  de  Mau- 

juilice  que  de  méchanceté.  Comme 
«de  éloit  morte  à  30  ans,  on  lui 
appliqua  ces  deux  vers  de  Ual- 


PONTANIEU  (  Pierre -Elizabelh 

ie),  chevalier  de  Saint-Louis,  in- 
'fndanl  du  garde-meuble,  membre 
it  l'académie  des  sciences,  el  de 
ttlIedeStockholra  ,  prouva  ses  cou- 
MisMnces  chimiques  par  sou  jirt  de 
ftire  lies  cristaux  colo/'és  imilanl 
'^pierres  précieuses,  1778, in-S". 
Il  mourut  le  3o  mai  1784. 

*  FONTANILLE  (  Privât  de  ) 
"*îniiaTarascou.  Après  avoir  été 
ilt'é  à  l'oulouse   daus   l'hôul   de 


FONT         f;3 

Malte,  paries  soius du  grand-prieur 
Jacques-François  Privai  de  Foiila- 
nille,  son  oncle  paternel ,  il  publia 
eu  l'jbo  un  poëme  historique  en 
dix  chants,  sons  le  uom  de  JUallé  , 
ou  Clsle  Adam ,  dédié  au  duc  de 
Valenlinoisi  la  religion  est  l'action 
princLi»a!e  de  ce  poème,  !e  sujet  en 
est  mlcressant ,  le  plan  régulier  ,  le* 
épisodes  bien  amenées,  les  moralités 
nsisseut  du  sujet,  les  comparaisons 
sont  justes  et  les  images  souveut 
heureuses;  malgré  cela,   ce  poewe 


s  défaut 


+  -FONTANINI  (Juste),  savant 
archevêque  d'Ancyre.el  chanoine  de 
l'église  de  S^inte-Marie-Majeure  , 
né  en  166G  ,  dans  le  duché  do 
Frioul,  mourut  à  Borne  en  170^, 
[1  n'y  avoil  presque  aucun  homme 
dininguédaas  le  mondesavaiitavcc 
lequel  il  ne  fût  en  commerce  de 
lettres.  On  a  de  lui  un  gra:id  nombre 
d'ouvrages  dont  tes  plus  connus 
sont ,  L  Sa  Hibiioleca  delV  e!i>- 
quenza  itallana.  C'est  un  catalogue 
raisonné  des  bons  livres  de  la  langus 
italienne  dans  les  diffé  l'eu  les  classes. 
Il  en  fut  fait  plusieurs  édition*  du 
vivaat  de  l'auteur;  mais  la  meil- 
leure el  la  plus  ample  est  celle  qui  a. 
été  donnée  â  Venise  en  17.^S  ,  1  vol. 
iu-4",  avec  les  notes  d'Apostolo- 
Zeuo,  dans  lesquelles  ce  savant  et 
judicieux  bibliographe  a  relevé  une 
immensilc  d'erreurs  et  d'inexacti- 
tudes de  Fontanini.  Elle  est  plus  es- 
timée que  BibliotheccB  Josepài  Re- 
nan imperia/is  catohgus,  Rome, 
1711,  in-fol,  II.  Une  Co/ieciioii 
lies  Bulles  He  caiionisatiuii ,  rl*pii:s 
Jean  X/T  jusqu'à  Benoit  Xtll , 
1729,  in-fol.  en  latin,  lit.  Une  Hw- 
toire  tittéraire  d' Jiqultée ,  en  latin, 
in-i^°,  A  Rome  ,  1743  >  ouvrage 
posthume,  plein  d'érudition  sacrée 
et  profaiie,  el  d'une  bonne  critique, 
comparable  à  \Achates  isîacutait- 
nularls  cnmmentarii  explicatiis  ex 
Museu  j4Ux.    Capponii  ,   lîoms  , 


04  FONT 

J717,  in-4'',  elc.  —  Il  faut  le  dis- 
tinguer de  Jncques  Fo(jt*ni 
auteur  de  VMisloria  obsidionts 
Rkodii. 

I.  FONTANON  (  Anloine),avo< 
au  parlenieul  de  Paris,  nalif  d'Ai 
vergne  ,  est.  le  premier  qui  ait  rédigé 
avec  ordre  les  Ordonnances  des  ruie 
de  France. Ouade  lui  wae  Colieclîoa 
.des  Editi  de  nos  rois,  depuis  1370 
jusqu'à  lafiii  du  ifi' siècle,  temps 
où  cet  auteur  florisioit,eii4  V.i 
Paris,  1611. 

*II.  FONTANON  (Denys) ,  doc- 
teur de  Monlpelliei,  ia  patrie,  uiurt 
eu  1545,  a  laissé  un  ouvrage  sur  son 
art ,  qui  fut  imprimé  après  sa  mort 
par  les  soins  de  Jean  Beinier,  méde- 
cin ;  il  est  intitulé  Praclica  me- 
dica,  seu  de  moiborum  inlerno- 
rum  curaiione  libri  IV,  Lugduui , 
l55o  ,  itt-S°.  Il  a  été  ensuite  réim- 
primé, Lugduni,  i556, 1605,1607, 
m-13:  Fraucofurti,  iBoo,  1611, 
in-([''iLugduni  Baiavorum  ,  i65S  , 
iii-13.  Louis  Luisini  a  tiré  de  cet 
ouvrage  le  chapitre  intitulé  (ep/ia- 
lalgice  à  gallico  morbo  curaiio  , 
qu'il  a  inséré  dans  le  premier  tome 
de  la  Compilation  de  Venise,  daus 
laquelle  il  s'agit  des  maux  véné- 


•  FONTANUS  (Nicolas)  ëloii 
d'Amsttrdam  ,<  où  il  exerça  la  mé-' 
decine  dans  le  17*  siècle.  On  a  de 
lui  un  grand  nombre  d'ouvrages  , 
dont  les  principaux  sont ,  I.  Ob- 
aervalioiium  laiiorura  analecia  , 
Amatelodami,  i64i,in-4'>.  \l.  Tons, 
tiljê  origo  febrium ,  earumque  le- 
viei/ia ,  ibid. ,  iG44,in-ta.  III.  Syn- 
tagma  medicum  de  morbii  mulie- 
run ,  in  quatuorlomos  disiinvium , 
ibid.,i643,in~i3 

+  FONTE-MODEBATA ,  dame 

vénitienne,  née  en  ififtS,  morte  en 
i!îi|î.,  avoit  une  mémoire  si  heu- 
reuse .qu'elle  répétoit  mol  pour  mol 


FONT 

un  sermon  après  l'a  voir  en  tendu  pro- 
noncer. Oii  a  d'elle  divers  ouvrage» 
en  vers  et  en  prose.  Les  plus  connus 
sont ,  Un  éloge  de  son  sexe,  en  Vers, 
intitulé  //  meir'lo  délie  Donne , 
imprimée  Venise,  1600,  in-4°.  Elle 
y  soutient  que  les  femmes  ne  sont 
point  inférieures  aux  hommes  eti 
esprit  et  en  mérite  ;/ij?o/irforo  , 
poème  en  1 3  citants ,  imprimé  dans 
la  même  ville  en  i.'iSi ,  ia-4''. Fonte- 
Moderata  est  un  surnom  qu'elle  s'é— 
toit  donné.  Elle  s'appeloit  Modesto 
Pozzo ,  et  avoir  épousé  un  geiiiil- 
homme  vénitien  nommé  Philippe 
Georgi.  Nîcolo  Doglioni  a  donué  sa 

*  FONTEBASSO  (François),  né 
à  Venise  en  16S1  ,  avoit  uppris  à 
Rome  les  cléiiieus  de  la  peinture  ;  il 
se  perfectionna,  pour  te  coloris,  sous 
Sébastien  Bicci.  Il  a  graïé  i  l'eau- 
forte  plusieurs  sujets  de  sa  compo- 

FONTENAU(N.dom),  religieux 
bénédictin  de  la  congrégaliou  d« 
Saiul-M^ur  ,  mort  en  1781  ,  sans 
avoir  eu  le  temps  de  publier  le  ré- 
sultât de  Aes  longues  recherches  sur 
les  diplômes,  et  les  actes  relatifs  à 
l'histoire  d'Aquiiiiine. 

•\  I.  FONTENAY  [Jean-Baptisle 
BliIin  de)  ,  peintre  ,  né  à  Caen  en 
1634  ,  mourut  à  Paris  en  171I).  Son 
père,  peintre  el  protestant,  qui  l'a- 
voit  élevé  dans  sa  croyance,  le  mit 
à  Paris  entre  les  mains  de  Baptiste 
Monuoyer,  célèbre  peintre  de  Heurs. 
Fonlenay  éionua  par  la  rapidité  de 
i  progrès.  Ayant  al)iurë  le  calvi- 
(me  en  j  68.'> ,  Monnoyer  lui  donna 
fille  ;  dès-lors  tous  les  secrets  de 
rt  lui  furent  dévoilés,  et  il  pro- 
fila si  bien  de  cette  découverte,  qu'en 
1 687  il  fut  admis  j  l'académie.  As- 
socié à  son  beau-père  datis  ses  lia— 
aux  maisons  royales  et  chez 
linistres  ,  il  fut  bientôt  connu. 
Louis  XIV,  instruit  de  son  mérite  , 


,     TONT 

ïtm^isja  i  VeTMillm ,  i  Itlaily ,  à 
Conipiràne,AFantaJnel)l«aa,  où  les 
buBcu  ueB  Balles  i  niangei  et  lea 
ilfsani  de  portes  nllEbient  le  g^nie  il 
la  tonihe  vraie  et  iHlirale  de  -cet 
tbMmnetiBliLle ,  <]ai  [vignoit  les  frnhs 
3iec  tant  d'act,  qu'on  j  recotmoiB- 
>oit  te  Tcloolé  et  celte  ftpiix  de 
HtHT  ^'Ofi  Teraarqire  sur  cenjt  qui 
ont  éii  coeiflla  avec  soin.  EntJB  il 
itiiilait ,  à  e'y  mépTendre  ,  la  rix^e 
((i  I  s'iltache  le  maliii  ïiir  le»  HBiirs. 
t  lï.  rONTENAV  (Prerre- 
Claude],  jeHiiie,  né  i  Paris  en  1663. 
mort  a  La  Flèche  en  1743 ,  piofesea 
les  humimitëa  et  Rt  eoii  cours  de 
théologie  à  Paris,  où  il  s'annon^  dès- 
lors  comme  un  snjeL  propre  à  lerii- 
dilioii  ecdésiaslique  ,  ce  qui  le  Hl 
choisir  pour  cou  tiuiisr  {'Histoire  df 
F  Eglise  gallicane,  >pfii  la  mort  du 
P.  Loiigueval.  Il  douna  las  g'  et  lo* 
ïnlumesde  cet  ouvrage,  et  ne  trouva 
que  quelques  iBÉiDoires  impatfaits , 
pour  dervir  an  9' ,  dont  il  tira  cepeu< 
dant  parti  je  plus  avaniageusemeut 
qu'il  put.  Soa  sljJe  est  moins  coi" 
liut  et  laoins  lustorique  que  celi 
de  son  confrère  ;  maïs  on  y  voit  n 
liorame  qui  counoit  son  aujel.  M 
ivoil  iravaillé  au  Journal  de  Tré- 
voux, et  à  une  Hhtoire  des  Popes, 
à  laquelle  il  s'étoit  appliqué  coiis- 
Umtnent  pendant  f^usieurs années; 
mais  il  sera  dlHkile  de  faire  usage 
des  tnaiëf  inux  qu'il  a  laissés  sur  ce 
sujet;  au  B  trouvé  après  sa  mort 
une  suite  depuis  saint  Pierre  ius- 
qu"à  Ui  iDoKië  de  Symiiiaque  ,  qui 
uionr»iea5i4- 1. 'étude  des  matières 
wclésiastiqnes  u'enipictioit  pas  le 
P.  Pontenay  de  cullivei'  les  belka- 
leitres;  c'éloit  même,  dit-on,  son 
go&t  dominaul ,  et  au  milieu  de  ses 
recherches  sur  l'auliquité  ,'H  cow- 
licea.qiieli]ues  petites  pièces  de  Po^ 
fiet,  dout  plusieurs  ont  clé  impri- 
mées dans  les  recueils  du  temps. 

•  m.  PONTENAY  fLouis-Abel 
BoKAVOXs,abbé  de  ),në  àCanehutn 


FONT 


03 


de  Brossac ,  département  du  Tarn  , 
17S7,  mort  à  Paris  en  1806, 
onienr  des  ouvrage*  luifaiit  -. , 
I.  Dictionnaire  ou  Notice  AîatO' 
rique  el  miaonnée  des  nrlistes  , 
peintres, grayeura  ^  sculpteurs,  etc., 
1778  ,  a  vol.  in-B'.  II.  Galerie  du 
Ftitaisrltoyat ,  gravée  d'après  tes 
tableaux  des  diffcienles  écoles  gUt 
laeampostnl ,parM.  Couclié,ai^c 
un  abré^  de  la  vie  des  peintres  el 
un  abrégé  historique  de  chaque 
tablrau,  in-folio.  III.  h'Jme  des 
Bourbons ,  on  Tableau  historique 
des  princes  de  la  maison  de  Bour- 
bon, n83,  a  vol.  i«-i3.  IV.  Une 
nouvelle  édition  du  Dictionnaire  dt 
Péloculion  française  de  Demandre, 
3'  gros  vol.  in-8°.  V.  La  Table  de 
l'/lisipire  uniiwrsrlle.iiapriméeea 
Hollande,  1  vol.  in-ij*,  formantla 
46'  volume,  Paris,  1803,  L'ahbé  de 
Fonienay  a  rédigé  les  Petites  affi- 
ches de  Province,  depuis  le  i"  mai 
1776  ,  puis  les  Jffiches  de  Paris 
pour  ieî  provinces ,  et  le  Journal 
général  de  France,  de  société  avec 
Domairon ,  jusqu'en  1799.  Tous  set 
ouvrages  portent  Te  cachet  d'une  cri- 
tique judicieuse.  Il  a  aussi  donné  la 
continiiationdu  Wj jagèu  r  I  ran  sais  de 
l'ahliédeLaPorle. 

IV.  FONTENAT.  roree  C»/- 

•  FONTENÉIL  (Jacques  de], 
né  a  Bordeaux  ,  rec\ieillit  les  dé- 
tails des  troubles  de  la  fronde  qiti 
agitèrent  celle  ville  pendant  deux 
ans,  el  en  publia  le  tableau  sons  ce 
titre  :  Histoire  des  n 


4".  Ce  livre,  purement  i 
nonce  dans  son  auteur  des  talens 
pour  le  geUre  historique  :  ilei^t  été 
it  désirer  que  Ponleneil  les  efit 
consacrés  à  écrire  les  Chroniqni» 
bordelaises,  pour  )b  rédaction  des- 
quelles il  avoit  amassé  beaucoup  de 


latéri: 


;.  Les 


dernier  onvtage  l'ont  laissé  très- 


60 


FO>"T 


imparfait,  el  l'autcui'  des  AiiuaUa 
,  politiques ,  lilteraires  et  sUlisti^uea 
Oe  BordeiiiiK  (M.'BerDadau),  a  eu 
1>eaacoii|>  i  IWire  pour  suppléer  aux 
lacunes  de  ses  devanciers. 

t  FONÏENEIXE  (  Bernard  Le 
BoviEH  de)  uaquil,  le  ii  lévrier 
i6!»7,  à  Roueu,  d'un  avocat,   el 
(l'une  sœur  du  grand  Corneille.  Cet 
enfant  ,  destiné  à  vivre  près  iViin 
«iècle  ,  dît   rablw  Trublet,  pensa 
mourir  de  foililesse  le  jour  même  de 
sa  naissance.  Le  jeune  Fanteuella  lit 
ses  études  à  Tloueii ,  chez  les  jésuites, 
qu'il  a  toujours  aimés.  Eii  rhétorique 
&  i3  ans,  il  composa,  pour  te  prix 
des  Palinods ,  une  piice  eu  vera 
tins ,  <]ui  fui  jugée  digne  d'être 
primée ,  mais  non  d'èlre  couronnée. 
1!  lit  dans  la  suite  le  cas  qu'il  devoit 
de  ses  productions  cufanlines.  aJ'i'i 
liiit  dans  ina  jeunesse ,  disoit-il  un 
jour,  des  vers  latiniel  grecs, au; 
lieaux  que  ceux  d'Homère  et  de  Vi 
gile  ;   voviB  jugez  bien  commen 
c'est  que  je  les  avois  pris  ches  c 
deux  poètes,  n    Foatelleile  passoit 
dès-lprs  pour  un  jeune  homme  ac- 
compli :  il  t'étoit  ,   et  du  c6<é  du 
caur ,  et  du  côté  de  l'esprit.  Après 
sa  physique  ,  il  fil  son  dioil ,  fut 
reçu  avocat,  plaida  une  cause  ,  la 

rrdil ,  et  jura  de  ne  plus  plaider, 
partagea  sa  vie  entre  la  philosi»- 
phieetla  nature. Eu  1674, àa7  ans, 
il  vint  à  Paris;  son  nom, déjà  célè- 
bre l'y  avoit  précédé.  Plusieurs 
pièces  de  vers  ,  iusérées  dans  le 
Mercure  Galant ,  annoncèrent  à  la 
France  nn  poêle  aussi  délicat  que 
Voiture ,  mais  plus  pur  et  plus  chà- 

tit  une  -{raude  partie  des  opéras  de 
Psyc/ié  ei  ùe  BelloropAoïi ,  qui  pa- 
rurent en  1(178  el  i|379,  sous  le 
nom  de  Thomas  Corneille  son  oncle. 
En  1681  ,  il  lit  jouer  sa  tragédie 
A'Jspar.  Elle  ne,  réussit  point  ;  il 
en  jusea  coiiirao  le  public ,  et  jeta 
lu  feu.  Ses  J>ialogui^ 


FOKT 

des  rno/'U,  publié»  eu  i6S3,  reçu- 
rent un  accueil  beaucoup  plus  favo- 
rable. Ils,  o8Veut  de  la  littérature 
et  de  la  philosophie;  mais  l'uue  et 
l'autre  trop  parées  des  charmes  du 
bel  esprit.  Il  s'y  trouve  sans  doute 
beaucoup  de  choses  agréables  et  fi- 
nes, mais  tout  au  moins  autant  de 
lausses  ei  de  futiles;  el  les  person- 
nages qu'il  mit  en  scène  sçnt  si 
disparates,  qu'ils  semblent  n'avoir 
été  ctioisis  que  pour  débiter  des  f.t— - 
radoxes  subtils  et  souvent  même  ri- 
dicules. C'est  ce  que  dit  La  Harpe. 
Voltaire ,  en  com|>arapt  Lucien  et 
Fontenelie  dans  une  lettre  au  roi  de 
l'russe,  s'exprime  ainsi  :  nLucieu 
est  naïf;  il  fait  penser  ses  lecteurs  , 
et  l'on  est  toujours  tenté  d'ajouter  à 
ses  dialogues.  Il  ne.  veut  point  avoir 
d'Espril,  Le  défaut  de  Fontenelie  est 

toujours  lui  qu'on  voit  el  jamais  ses 
héros.  Il  leur  fait  dire  le  couiraire 
de  ce  qu'ils  devroieut  dire  ;  il  sou— 
tient  le  pour  el  le  contre ,  et  ne  veut' 
que  briller.  Il  est  vrai  qu'il  en  vteat 
à  bout  ;  mais  il  me  semble  qu'il  fa- 
tigue à  la  longue,  parce  qu'on  sait 
.qu'il  n'ya  presque  rien  de  vrai  dans 
tout  ce  qu'il  vous  présente.  On  s'a- 
perçoit du  charlatanisme ,  et  il  re- 
bute. Fouleuelle  me  |>aroît  dans  cet 
ouvrage  le  plus  agr^ble  joueur  d« 
pasSe-passe  que  j'aie  jamais  vu.  C'est 
quelque  chose,  et  cela 
Cependant  cet  ouvraee 
commença  la  grande  réputation  de 
Fontenelie  ;  les  suLvaiis  la  coiilir- 
Oii  rapportera  le  titre  des 
principaux,  suivant  l'ordre  chro-.  ' 
noiogique.  I.  LeUies  da  chevalier 
d'Tfet:...,  i685.  Elles  sont  pleines 
d'esprit,  mais  non  pas  de  celui  qu'il 
faudroit  dans  des' lettres;  on  sent 
.  u  a  voulu  y  eu  mettre , 
qu'elles  sont  le  fruit  d'une  imagi- 
nation froide  et  compassée ,  et  d'tiHe 
falauterie  précieuse  et  nianiérik. 
1.  Enrreiie/m  sur  la  pluraUlé  des 
mondes,   idaG.  C'est  I'oii>rage   le 


FOi>iT        \ 

plas  célèbre  de  Fonlenelle ,  et  un  de 
nui  qui  mériienl  te  plus  de  l'être: 
U  a  ilé  traduit  eu  grec  moderne  et 
liuljliéà  Vieillie  en  1794,  in-S",  par 
M,  Coitrika,  Atliënieii,  secrétaire  în- 
lerprMe  de  l'aiiibassade  ottomane  à 
Paris.  Ou  l'y  trouve  tout  entier  :  il 
l'est  tout  ce  qu'il  ^toit,  philosophe 
clair  et  profond ,  bel  esprit ,  fiiii  , 
fnjnué,  galant  .etc.  «Ce  livre, dit 
l'auteur  du  Siècle  de  Louis  XIV, 
fut  le  premier  exempte  de  l'art  dé- 
licat de  ri:|Kiudrc  des  grâces  jusque 
iUT  11  pliilosopliie  :  mata  exemple 
dangereux ,  p^rce  que  la  Teritable 
panire  de  la  pliilosophieest  l'ordre, 
ladarlé,  et  sur- tout  la  vëritiS;  et 
qw,  depuis  cet  ouvrage  îngëiiieiix , 
on  n'a  que  trop  hou  veut  cherihéù  y 
lulistiluer  les  pointes ,  les  saillies, 
II)  faux  omemeuB.  »  Ce  qui  {wurra 
eni|ijcher  que  U  posleritë  ne  mette 
fa  ISoridea  au  rang  de  nos  livres 
classiques,  c'est  qu'ils  sont  foudés  en 
partie  sur  les  chiinëriquea  tourbil- 
lons de  Descaries.  Qiiant  au  fond 
h  système  de  la  pluralité  des  Man- 
ifei,  plusieurs  philosophes  ne  l'.i- 
Joplenl  point  ;  puisqu'il  est  prouvé, 
disenl-ila,  que  ni  lliomme, ni  au- 
cun animal  ion-nu  ,  ne  saiiroit  sub- 
liiler  horàde  la  terre ,  qu'ils  seroieiit 
ItùlÉa  dans  Vénus  et  Mercure ,  gla- 
'h  (Lus  Jupiter  et  Salnriie ,  que  la 
loue  11  a  point  d'atmosphère ,  ou  du 
aïoius  quelle  est  iusufhsanle  à  la 
repiralion  et. à  la  vie  des  Êtres  ter- 
itstrea  etc  Ijb  grand  argument  de 
Tanalogie  ne  subsiste  plus ,  et  toutes 

à'eur  de  la  pluralité  des  mondçs 
•Mt  anéantie!!,  lit.  Histoire  des 
Oracles  ,  1687  ,'  livre  iuslruetif 
ftagreahle,  tiré  derenmiyeusecom- 
IBlaUoa  de  Vandale  sur  le  mime  su- 
if I.  Cet  ouvrage,  prdcis.niéthodique,- 
Irb-bien  raisoitné  ,  écrit  avec  moins 
'le  recherche  guc  les  autres  produc- 
tionsdeFonteuelIca  réunilessuf- 
In-gei  des  philosophes  et  des  g^liis  de 
ï'iii.K  C'est  une  elioss  digiic  du  rc- 


FONT  d-j 

marque,  dit  un  écrivain,  que  cette 
histoire,  qui  aujourd'hui  seroit  nu 
ouvrage  presque  religieux,  fut  re- 
gardé, lorsqu'il  parut,  comme  un 
livre  très>liardi.  Mais  cet  ouvrage  , 

3ui  indique  beauco'.ip  plus  qu'il  ue 
éveloppe ,  servit  à  Caire  penser 


a  dut! 


iieilre 


chose)  que  l'oi 
foiidnil  trop  avec  cellrsqui  sont  au- 
dessus  de  la  raison,  »  Il  fui  atlaquif 
eu  1707  par  le  jésuite  Balh.!*. 
(  Foyez  ce  nnol.)  Son  livre  a  pour 
titra ,  Réponse  à  niiatoire  des  Ora- 
cles. Foiiicuelle  crut  devoir  ,  par 
prudence ,  laisser  celte  réponse  san.^ 
réplique,  quoiqus  sou  seutiiuenl  fût 
celui  du  père  l'homasKln ,  honiuio 
ausssi  savant  que  religieux.  On  pré- 
tend que  le  P.  Tellier,  confesseur 
de  Louis  XIV,  ayant  lu  le  livre  de 
Fonteuelle  ,  peignit  l'oulour  à  sou 
pénitent  comme  un  impie.  Le  mar- 
quis d'Argenson,  depuis  garde  dca 
sceaux,  écar'ta,*  dit-on,  la  perse-- 
culïon  qui  alloil  éclater  contre  le  phi- 
lo3ophe.Le)tsuiteauroillrouïj^beau- 
coupplus  à  reprendre  dans  la /fe/a- 
tioii  de  nie  de  Bornéo ,  â  laquelle 
M.  Peiguot  a  ajouté  une  suite, 
Paris ,  1787 ,  in-1'3,  dans  le  Trait» 
sur  la  l.il>eilé ,  et  dans  quel- 
ques autres  écrits  attribués  à 
FouteneUe  ,  et  qui  ne  sont  peut-être' 
pas  tous  deiui.  IV.  Poésies  pasto- 
rales ,  avec  un  disct?u7s  sur  tégh- 
giie,  et  une  digression  sur  les  an- 
ciens et  les  modernes,  168H.  Ce» 
Pastorales  n'ont  ni  le  mérite  de  I4 
na'i'veté ,  ni  celui  du  ualurel'.  I.es 
bergers  de  Fonienelle,  disent  les 
geus  d'un  E"ùl  sévère,  sont  de» 
courtisans.  Qu'on  les  api>elle  com- 
me on  voudra ,  répouùcul  les  par- 
tisans du  poète  français,  iU  disent 
de  trèa-jories  choses.  On  convient 
que  Fesprit  y  brille  plus  que  le  seii- 
liment:  mais  si  011  n'y  ttouve  pas 
le  etvie  du  senlimeul ,  Idil  l'ubbé 
,  TrulJk't,  on  y  en  trouve  la  vénlé : 
Lî  pliilosoi>he  a  bieu  i;ouuu  ce  q^'iui 

,  Cookie 


88 


FOHT 


berger  deroît  aeatir.  Ce»l  un  bou- 
Teau  genre  paatorsl ,  dix.  un  dea 
plui  grands  advertatrei  de  FonU- 
ndle  (  l'abbé  de»  FouUinea  ) ,  qui 
tient  un  ^eu  du  roman ,  et  dout 
l'Aslrée  de  dtJrfë  ,  et  U»  comédie» 
de  l'Amyalc  et  du  Pastor-Fido  ont 
faumi  le  modèle.  It  eit  vrai  que  ce 
genre  est  fort  ëloignd  du  goût  de  l'aa- 
liquiié  i  nJftis  tout  ce  qui  ne  lui  res- 
•enible  |;K)iut  n'est  pa»  pour  cela 
dignç  de  mépris.  V.  Plusieurs 
volumes  des  Mémoh-es  rie  l'aca- 
démie des  sciences.  Fonteuelle  en 
fut  nomme  secrétaire  en  1699.  Il 
continua  de  l'être  pendant  43  ans, 
et  donna  chaque  année  un  volume 
de  l'histoire  de  cette  compagnie.  La 
.  Préface  géntirale  est  un  de  ces  mor- 
ceaux qui  suf&coient  seuls  pour  im- 
mortaliser un  auteur.  Dans  lliii- 
loire ,  il  jette  tri*-^sbuvent  une 
clarté  luminause  sur  les  malièreii 
les  plus  obscures  :  faîla  curieux  bien 
exposé*  ,  réflexions  ingénieuses , 
vues  nouvelles  ajoutées  à  celles  des 
auteurs ,  soit  par  de  nouvelles  con- 
séquences de  leurs  principes,  soit 
par  des  applications  de  ces  principes 
a  d'autres  sujets  ,  sait  même  par 
|de  DOuTeaux  principes  plus  étendus 
^1  plus  féconds.  Il  uy  a  personne 
qui  l'ait  égalé  dans  l'art  démettre 
en    œuvr^    les     matériaux    de  la 

fliysique  et  dea  mathématiques. 
«s  '  Éloges  lies  jicadémiciens  , 
cépanduB  dans  celte  Histoire , 
et  imprimés  séparément  en  deux 
Toluuies ,  ont  le  singulier  mérite  de 
rendre  les  sciences  respectables.  11 
loue  d'autant  mieux,  qu'à  peine 
•enible-t-il  louer.  Il  peint  l'homme 
«t  l'académicien.  Si'  ces  portraits 
•ont  quelquefois  un  peu  flattés  ,  ils 
sont  toujours  assez  ressemblans.llne 
Halte  qu'en  adoucisï^iil  les  défauts , 
etnoueu  donnant  des  qualités  qu'on 
n'avoit  pas,  ni  même  en  exagérant 
ceUas  qu'on  avoit.  Son  atjle  élé- 
gant, précis ,  lumineux  ,  daui  ses 
iùlogeS  i:omme  d^us  ses  autres  011- 


FOKT 

vraee*  ,  a  quelques  défaut*  1  Irapdo 
négligeace  ,  trop  di  familiarité; 'ici, 
une  sorte  d'alTectation  à  montrer  «n 
petit  les  grandes  cboses;  li,  quel-  ^ 
ques  détails  puérils  indigne*  de  la 
gravité  philosopbique ;  quolquefoia 
trop  de  rafËoeinent  dan*  kt  idéet  ; 
souvent  trop  de  recherche  dans  l«» 
orneniens.  Les  écrivain»  qui  ont 
laut  cheicbé  à  lui  ressembler  n'ont 
pas  fait  attention  que  son  geuro 
d'écrir«  lui  appartient  absolument  , 
et  ne  peut  passer  ,  sans  j  perdre ,  ^ 
par  nue  autre  plume.  Au  reste,  le 
style  des  Éloge*  de  FouteneUe  est 
l'image  de  sa  conversation,  infini- 
ment agréable ,  semée  de  traits  plus 
fins  que  frappans,  et  d'anecdotes  pi- 
quantes sans  être  méchantes ,  parca 
Ju'dles  ne  portoient  jamais  que  sur 
es  objets  littéraires  oti  lalans ,  «t 
des  tracasseries  de  société.  Tous  sca 
contes  éloien^  courts  et  Hnissoient 
par  uU  trait.  VT.  VHisioire  dit 
Théâtm  français  jusqu'à  Com«iIle, 
avec  la  f^ie  de  ce  célèbre  dramati- 
que. Celte  Histoire,  très-*brégde  , 
mais  faite  avec  choix ,  est  pleitis 
de  cet  enjouement  philosophique 
qui  ,  FU  faisant  sourire  ,  douiie 
beaucoupà  réfléchir.  VII.  Réfiesion» 
sur  la  Poétique  du  théâtre ,  «t  du 
Théâtre  tragique  ;  c'est  uti  dei  ou- 
vrages les  plus  profond* ,  lea  mieux 
pensés  de  F-onleneile,  et  celui  peut- 
itreoù,  en paroissant  moins  bel  es- 
prit ,  il  paroit  plu*  homme  d'esprit. 

VIII.  Ékmens  de  Géométrie  de 
riiffini ,  iB-4'',' 1737;  livre  datia 
ler]uel  tes  géomètre*  n'ont  g«èr* 
reconnu  qnele  mérite  de  la  fortni^ . 

IX.  Um  Tragériie  en  prose,  ol  sLv 
Comédies,  peu  ihéiirales ,  et  dé- 
nuées de  chaleur  et  de  força  couit— 

311e.  Elles  sont  pleines  d'esprit  .noai» 
ecet  esprit  qui  n'est  saisi  que  paf 
peu  de  personnes,  et  plus  propres 
à  être  lues  par  des  philotopHes  t]^ita 
par  des  lecteura  ordinaires.  (  f^uyex 
IJCRNARD,  u"  XK.)X.  Théorie  ds» 
tuurèiiloua     ca^létieus  /    «uvrag« 


FONT 

^Ht,  •'il  n'eut  pas' de  la  TÎetlIme 
de  ranteur  ,  niéritoit  d'en  èlre. 
FonteiMHe  était  uialfaiiireuieiiieiit 
grand  admiratenr  de  Descartei ,  et , 
■eut  pbilotO])be  qu'il  éioît,  il  d^f«iidit 
)Htqu'à  lamortlMerTeundontils'ë- 
Utl  biné  pré  veu  ir  dm  a  ['«nfànce ,  XI. 
Maifymioit  ,  pasiaralef-  TAétU  ei 
Pelée ,  Enèe  et  Laviaie,  IragMiw 
lyriques, dnnt  la  première  eat  resiée 
aiilbt<2Kre.llaui!lu,àl'àgedeg6aDs, 
i  Urepriaede  la  seconde,en  I75i. 
Annint  qu'il  fut  aperçu,  U  par- 
terre et  rampbitfaédlTB  t'applau- 
(firent;  il  j  avoit  alors  6i  aiia  qu'on 
iToil  doiui^  devant  loi  la  première 
reprjlenlatioii  de  cet  opéra.  Il  eut 
DU  rival  dam  Lu  Moriie ,  «on  ami , 
lurla  Mine  lyrique,  eidans  d'au- 
tre* genres,  mais  rÏTal  sans  jalou- 
sie. C'««t  ce  qui  nous  engage  à  pla- 
cer ici  le  parallile  ingénieux  que 
d'Alembert  a  fait  des  taleus  de  ces 
deux  ëori vains.  «TousdeiiK  pleins 
de  jùatesse  ,  de  lumières  et  de 
son ,  se  montTeni  par-tout  an périi 
aux  préjugés,  leil  philosophiques, 
soitlitléraitea.  Tous  deux  les  com- 
battent avec  nae  limidilë  modeste , 
dont  le  aige  a  toujours  soin  de  se 
CDUTrit  en  attaquant  les  opinions 
reçues  :  timidité  que  leurs  ennemis 
ai^Kloient  douceur  h jpocrile,  parce 
que  la  haine  donne  à  la  prudence  le 
nom  d'astuce,  et  i  la  nnesie  celui 
de  fausseté.  'Tous  deux  ont  porté 
tfljp*)oiD  leur  révolte  contre  les 
Aeux  et  les  lois  du  Parnasse  ^inaia 
la  liberté  des  opinions  de  La  Mothe 
aeœble  tenir  plus  inlimementà  l'in- 
térH  persounel   qu'il  avoit  de   les 

.  ■onleuii';  et  la  liberté  des  epinious 
de  Fontentlle  à  l'intérêt  général  , 
poit-ttre quelquefois  malentendu  , 

;  mil  prenoit  au  progrès  de  la  raison 
nm  tous  les  genres.  Tous  deux  ont 

-  BUS  dans  leurs  écrits  cette  méthode 
M»atislïiisantepi>ur  les  espritsjuBtes, 
«t  cette  fiuesse  si  piquante  pour  les 

;   )(>gM  dâicats.  Mais  U  finesse  de  La 

,   Hatheett  pins  dévt^ppéei  celle  de 


FOr(T 


6f) 


Fonleuelte  laisse  [dui  1  deviner  à 
snn  lecteur.  LaMolhe,  sous  jamais 
en  trop  dire ,  n'oublie  rien  de  ce  que 
son  sujet  lui  présente,  met  habile- 
ment tout  eu  Œuvre  ,  et  semble 
craindre  (le  perdre ,  par  de»  relBTiuea 
trop  subtiles,  quelques-uns  de  wt 
avantages.  Fauteuelie  ,  sans  jamais 
être  obdcur ,  encepié  pour  ceux  qui 
méritent  pas  même  qu'on  snit 
r,  se  ménage  à  la  fois  le  plaisir 
de  tous- entendre,  et  celui  d'espérer 
qu'il  sera  pleinement  entendu  pat 
;eiix  qui  en  sont  digues.  Tous  deux  , 
leu  senEihlea  aux  ifarmes  de  la  poé- 
sie et  à  k  mugie  de  la  versilicalion , 
mt  cepeodanlétépoëleaàforced'es- 
.irit;  mais  La  Mcribe  un  peu  plus 
souvent  que  Fontenelle  ,  quoique 
La  Mothe  eût  fréquemment  le  dou- 
ble défaut  de  la  folblesse  et  de  la 
dureté ,  et  que  Fonteuelle  ebl  Mule- 
ment  celui  de  la  foiblesse  ;  c'est  que 
Ponlenelle , dans  ses  vers,  est  pres- 
que toujours  sans  vie,  et  que  La 
Mollie  a  mis  quelquefois  daus  les 
Bienederameetderiolérét.  L'un  et 
l'autre  ont  écritenproaeavetï  beau- 
coup de  clarté ,  d'élégance ,  de  sim- 
plicité mémej  mais  La  Molheavec 
une  simplicité  plus  naturelle  ,  et 
Fontenelle  avec  une  limplidlé  plu> 
étudiée  :car  la  simplicité  peut  l'être, 
et  dès-lors  die  devient  manière ,  et 
cesse  d'Être  modèle.  Ce  qui  fait  que 
ta  aimplictié  de  Fonieuelîe  est  ma~ 
nière ,  c'est  que ,  pour  présenter  sou* 
une  forme  plus  simple ,  ou  de*  idées 
fines ,  ou  même  dea  idéfa  grandes,  il 
tombe  quelquefois  dans  l'écueil  dan- 
gereux de  La  familiarilë  du  style, 
ÏLii  contraste  el  qui, tranche  avec  la 
élicatesse  ou  k  grandeur  de  sa  pen- 
iiée  ;diapara!e  d'autant  plus  sensible , 
qu'elle  paroi i  affectée  par  l'aoïeur  : 
aulieuquekfamiliBritéde  LaMolhe, 
car  il  y  descend  auisi  quelquefois  , 
est  plus  sage,  pLiia  mesurée,  plus 
assortie  à  son  sujet,  el  plus  au  ni- 
veau des  choses  dont  ^  parle.  Fon- 
teuelle  fut  supérieui  pac  l'étendu» 


FOiST 

de  faire  survïr  &  roniemetit  de  isi 
ÉCTiit,  qui  rend  sa  piiilosopliie  plus 

digiia  d'être  ruleniie  el  citée;  mnis 
Sa  Molhe  fait  sei^tir  à  oon  lecteur 
que,  pour  Élrc  aussi  riclie,  el  aussi 
bon  à  riter  <jiie  sou  ami,  il  ne  lui 
n  m.inqiié  ,  comme  l'a  dit  F<«ile- 
iielle  même,  que  deux  j'en»  et 
de  l'élude,  u  (  F'ojtx  le  Parat- 
ièle  de  ces  deux  homujcs  célèlires, 
vus  dans  la  sociélë ,  arlicie  Hou- 
DABi».  )XU,  Des  Dmours  moravx 
et  p/tUasophiques  i  des  Pièces  /ii- 
gilires,  doul  la  poésie  esl  foible; 
des  /fifres ,  parmi  lesquelles  on  en 
Irnii  ve  q-.ielqu  es-ii  nesd  'agréa  lUes,  e  le. 
Tons  res  diOereiis  oiivragf«  ont  élé 
recueillis  en  il  volumes  in-ii,  à 
rexceplion  des  écrits  de  géométrie 
et  de  physique,  sous  le  litre  d'tZfn- 
vres  t/ife/sei.  On  euiai'oil  fait  deux 
^dilion»eu  Hollande,  l'une  en  5  vol, 
iii-Ail. ,  i723;rautre.in-4'',Svol., 
173^ ,  ornées  lo'iiles  deux  de  figure! 
gravées  par  Bernard  '  Picard.  Les 
curieux  les  reclierchent  ;  mais  elles 
Rnnl  beaucoup  moins  coinplclp! 


J'édili 


iiBïiF«n1enel1<;quï  donna  ,  en  1733, 
en  9  vol.  iii-fol. ,  la  nouvelle  édi- 
i.iou  du  Uicllonnaife  des  Sciences 
*t  Ans ,  par  Thomas  Corncill 
11  fui  de  l'académie  des  sciences. 
Iielles-hllrei ,  de  l'académie  fran- 
chise, et  de  plusieurs  autres  coin 
]):ign)es  littéraires  de  France  cl  di 
pays  étrangers,  n  A  son  entrée  dans 
la  carrière  d*  Ictlrea ,  dit  M.  de  Ni- 
Teriioit,laliceéloit  pleine  d'à  llilètes 
eoiirniiués  ;  tous  les  prix  étoieii  t  dis- 
irtbiiés.  toiitcïles  palmes  enlevées 
it  ne  restcit  à  cueillir  que  celle  de 
l'universalité  ;  Fonlenelle  osa  y  . 
pirer,  el  il  l'obtint.  Il  ne  se  et 
tente  pas  d'être  métapliysicien  a' 
Malplirnnclte ,  physicien  et  gëoin^ 
avec  Ncw;on,U'gisIaleiir  avec  le  c 
Pierre,  liommedVial  nvecd'Ar;;» 
son  ;  ii  eîl  Iciil  avec  loua  ;  il  est  tout 


FONT 

en  chaîne  occasion  ;  il  resri^mble  .^  . 
ce  métal  précieux  que  la  fonte  de 
tous  les  métaux  avait  -formé,  n  La 
Hacpe  unit  à  l'éloge  de  Fonteuelle 
nnè  insle  critique  de  sa  manière 
d'écrire,  a  L'esprit  de  Fonteuelle  , 
dit-il,  peut  être  considéré  comme 
une  espèce  d'époque,  ru  ce  qu'il  a 
njarqné  le  passage  du  siècle  de  l'ima- 
gination i  celui  de  la  pliilosophie. 
11  apprit  à  ses  contemporains  -l'es- 
prit d'analyse  et /l'observation  ;  et 
depuis,  on  ne  s'est  pas  contenté 
d'examiner ,  00  a  trop  voulu  dé- 
truire. Ce  niërilo  rare,  ces  services^ 
rendus  aux  sciences  et  à  l'esprit  hu-  . 
main,  sont  sans  doute  digues  do 
louange;  mais,  d'un  autre c6lé,  Tuii- 
ue  peut  uier  que ,  s'il  &■  été  un  des 
premie'rs  qni  aient  contribué  aux 
progrèr.  de  la  raison  ^  il  a  été  auMÏ , 
un  des  premiers  corrupteurs  du, boa  , 
goût  que  le  siècle  de  Louis  XIV  nous- 
avoit  transmis.  L'affectation  ,  l'abua 
deresprit.uumélange.d'aiféterie  et 
de  familiarité,  d'expressions  mi-, 
gnardes  et  de  pensées  trop  déliées; 
tous  ces  défauts  régnent,  plus  ou 
moins  dans  tout  ce  qu'il  a  écrit,  et 
fout  que  sou  style,  quoique  très- 
agréable ,  est  à  celui  des  bons  écri- , 
vaius  de  l'autre  siècle  ce  que  i.i 
coquetterie  la  plus  séduisante  est 
aux  grâces  naturelles.  Fonteuelle . 
d'ailleurs  a  produit  une  foule  d'où-, 
vraj^es  très-mcdiocres ,  el  dans  sea . 
meilleurs  il  ne  s'esi  point  élevéau* 
grandes  btau  tés.  11  Peu  de  savons  ont. 
en  plus  de  gloire ,  et  en  onl  joui 
■  plus  long  -  temps  que  Fontenelle. , 
niais  cette  gloire  est  déjà  exltèiue- 
ment  alToiblie.  Malgré  un  tempe-. 
rament  peu  robuste  eu  apparence^, 
il  n'eut  jamais  de  maladie  considé- 
rable, pas  même  la  petite- vérole. 
Il  u'eiit ,  de  la  veillesse ,  que  la  sur- 
dité et  raffoiblifisemenl  de  la  v.ite  : 
encore  ci-t  affoibUssemenl  ue  se  fit. 
sentir  qu'à  l'âge  de  plus  detji'  ans. 
Les  {aciiltts  de  son   auie  se   sou — 


FONT 

ton  corps.  11  y  eiil  loujours  de  la  R- 
utssedaua  ses  pensées,  du  lour  daiia 
■es  e:(pre usions ,  de  la  vivacité  dans 
tes  Te)i.irtie9  ,  iniitie  jusque  dans 
ces  (lerniera  inoiuens.  Il  mourut  le 
<t  jaov  ier  1737,  avec  celle  sër^ilë 
Came  qu'il  avolt  montrée  pendant 
tout  le  cour»  de  sa  vie.  «Voilà, 
dit-il ,  la  v'^^^'^'B  mort  que  je 
vois.  »  Son  inédeciu  lui  ayant  de- 
mandé s'il  eoiiffroil ,  il  répondit  : 
■  Je  ne  sens  qu'une  difficulté  d'être.» 
Aiicuu  hoiuiiK  (le  lellles  n'a  joui  de 
phi*  de  considëialioii  dans  le  monde; 
il  la  devoit  à  la  sagesse  de  sa  con- 
duite et  à  ta  décence  de  ses  mœura , 
autant  qu'à  ses  ouvrages.  It  porloil 
dans  la  société  de  \»  douceur  ,  de 
l'eoiouemenl ,  et  aula  r  de  politesse 
que  d'esprit.  Supérieur  aux  autres 
hommes  ,  il  ne  montroit  point  sa 
tupërioritë;  il  savoil  les  anppoi'ter. 
«Les  hommes  sont  sots  et  métbans, 
disoit-il  quelquefois ,  mais  Icla  qu'ils 

me  le  sois  dit  de  l>onne  heure,  u 
Ou  lui  dematidoil  un  jour  par  quel 
art  il  s'ëtoit  fait  taul  d'anus  et  pas 
uu  ennemi  :  «  Par  deux  axiomes, 
repondit-il  :  toi|l  est  possible  ,  et 
tout  le  monde  a  raison,  »  11  disoit 
souvent  qu'il  ëtoit  l'ami  des  livres, 
mais  l'ermemi  des  manuscrits ,  pour 
noDtrer  qu'on  pouvoil  être  indul- 
gent pour  les  uns  ,  puisqu'ils  étaient 
imprimés ,  mais  qu'où  devoit  de  la 
tévtrité  aux  autres  avant  leurpubli- 
ratiou.  —  Justice  et  Justesse  ëtoient 
sa  devise.  Ses  amis  lui  reprochèrent 
plusieurs  fois,  avec  quelque  vérité, 
i/e  manquer  île  seiilimeiil  i  mais  il 
tàisoit  par  raison  et  par  principes 
ce  que  d'autres  font  par  sentiment 
et  par  goAl,  Si  lou  amitié  n'éloit 
pas  fort  tendre  ni  fort  vive  ,  elle 
n'en  étoit  que  pins  égale  «l  phis 
constante.  Il  metioit  dans  le  com- 
merce tout  ce  qu'on  peut  exiger 
d'un  hoiiiicte  homme,  excepté  ce 
diigré  d'intérêt  qui  reudmalheurcnx. 
Ku  anieuir  il  étoit  plus  g<ilaut  (jue 


FONT  71 

vonloit  paroilre  aimable, 
mais  sans  aut;nn  désir  sérieiix  d'ai- 
mer ni  d'être  aimé.  On  a  retenu 
plusieurs  des  réponses  qu'il  faisi/it 
aux  dames.  Un  jour  qu'on  montroit 
nn  bijou  si  délicat  qii'oii  n'osoil  \e 
toucher,  il  dit  :  «Je  u'aîme  [wint 
ce  qu'il  faut  tant  respecter;  mais 
ayant  aperçu  madame  de  Flama- 
rens ,  U  ajouta  :  je  ne  dis  pas  <-*l,-i 
pour  vous,  madame.»  Uue  jeuDe 
demoiselle  remplie  d'esprit  et  da 
grâces  disoit  un  jour  à  Fonvenelle 
qui  Bvoit  demandé  des  bougies  , 
quoiqu'il  se  plaignit  que  la  lumière 
"'icommodàl:  n  Alais,  nioiisienr, 
dit  que  vous  aimez  l'cbscurilé. 
Nou  pas  où  vous  êtes»,  reprit 
galant  vieillard.  —  La  duches-ta 
du  Maine  lui  demanda  lui  jdiir 
quelle  différence  il  trouvoil  entre  1 
e et  un  cadra»  î  —  «L'un,, 
il ,  marque  les  hetires  ; 
fait  oublier.»  Quoiqu'il 


t  pasi 


i  l'ui 


i  luf^m 


I  les 


passion , 

inles  ;  et  c'est  parce 

qu'il  les   conuoissoit  qu'il    chercha 

'en  défendre.   L'un  des  siicces- 

rs  de  ï'onteiielle   dans  ta  place 

secrétaire     de    l'académie    des 

sciences   (  Condorcet)  s'est   fait  un 

devoir   de  le  justilier  de   la  froide 

apathie  qu'on  lui  a  reprochée.  «  Il 

'  t-il ,  pour  les  autre»,  de 

igeuce ,  de  celle   piiresse 

qu'il  se  crojoit  permis  d'avoir  pour 

propres    intérêts.    Son    amitié 

étoit  vraie  et  même  active.  Il  con- 

les  peines  de  ta 

avoua   qu'elles 

étaient   les   plus  cruelles  qu'il  eût 

éprouvées  ,   quoique   les  injustices 

qu'il  avoit' souvent  essuyées  dans  la 

carrière   des    iellres     eussent    fait. 

ir  bien  vivement  les  pniies  de 

lOur-pTopre  à   un   homme  qui 

)it  été  moins  philosophe.  Il  sa- 

.  obliger  ses  amisà  leur  insçu  , 

<iisoit-il  uu  jour  avec  plaisir  à  l'un 

leur  laisser  croire  qu'ils 


7a  FOIÎT 

ne  dovoiôit  qu'à  eiix-mêoisB  ca 
qu'iU  lenoienL  de  aoQ  crédit,  et  de 
jfà  juste  considéra tiou  qiilil  avoil  ob- 
tenue. Ce  désir  d'obliger  lut  l'aban- 
don iu  pas  dans  les  deruiéi^ii  auniies 
de  sa  vie ,  el  surv^cul  inàine  à  Tuf- 
liiiblissemeiil  de  si  mémolra  el  de 
ses  organes.  Uj>  de  ses  amis  lui  par- 
loit  uu  jour  d'une  aBiiire  qu'il  lui 
avDit  Tecoui  mandée .  h  Je  vous  de- 
r>)unde  pardon,  lui  dit  Pouteoells , 
de  n'avoir  pas  fait  ce  <jue  )e  vous  ai 

Sromis.  —  Vous  l'avez  lait,  tëpon* 
it  son  ami,  vous  avez  réussi,  )e 
viens  vous  remercier.  — Eh  bien! 
dit  FonteneUe,  ie  n'ai  point  oublié 
4e  faire  voire  aflàire  :  mais  j'avois 
oublié  que  je  l'eusse  Fiiile.  u  Cepen- 
dant on  a  cm  Fontenella  insensible , 
parcequesachaat  maîtriser  Us  mou- 
vement de  Bonamc  ,  il  lecottduisoit 
d'après  ïQit  esprit,  toujours  juste 
et  toujours  sage.  D'ailleurs  il  avoil 
'consenti  sans  peiae  à  conserver 
cette  réputation  d'inseasibililéi  il 
avoil  soulfert  les  plaisanteries  de 
ses  aociéli-s  sur  sa  froideur  tans 
cttercher  i  les  détromper  ;  parce 
que,  bien  sj^r  que  ses  vrais  amis 
n'en  seroieni  pat  dupes,  il  voyoil 
dans  celle  rëpiitatioii  un  moyen 
.  commode  de  se  délivrer  des  indif- 
l'érous ,  sans  blessa  leur  anioiir- 
propre.  »  L'affecta  lion  de  sensibilité 
en  est  toujours  l'absence  ;  c'est 
sorte  de  jiarliim  dont  on  iie  se  » 
comme  de  lous  It*  parfums  , 
pour  cause.  Mudams  de  Beauharnais 
vite  un  mot  de  Fonleuelle  qui  est 
tins  iugéuieuGB  ccilique  de  ce  *  '* 
cule.  «  Madame  Dubocage  cai 
avec  lui  (il  avoil  peut -Être  alors  80 
an«),et  lui  ayuutdemaudé  coinmenr 
on  avoil  pu  soupçonner  l'bomme  ei 
l'auteur  le  plus  aimable  de  tnanquei 
<le  sensibilité.  C'est,  lui  répondit 
Fontenelle ,  parce  que  je  n'en  vi'up 
encore  mort.  »  Réponse excelleuK 
et  qui  peut  servir  de  critique  à  cet 
fausse  seiisibil île  dont  se  parent  au- 
jourd'hui tani  de  persouues  daut  le 


ccBur  n'est  jamais  d'accord  avec  le* 
lèvres.  L'ouihition  u'eut  jamai» 
aucune  pr>s«  sur  Fônteuelle  ;  il 
en  avoil  vu  Us  funestes  eOèls  dans 
le  cardinal  du  Bois ,  qui  venoil  qutl- 
que^s  chercher  des  cou«olatJous 
auprès  de  lui.  Quelqu'un  lui  parlai]^ 
jour  de  ta  grands  liirluoe  que  es 
iLstre  avoil  bile ,  ^ndanl  qua. 
lui,  qui  m'éloit  pas  mains  limé  du 
prince-régent,  n'en  avoil  fait  au- 
cuue  :  «Cela  est  vrai,  lépoodil  Ift 
philosophe  ;  mais  je  u'ai  jatiiais  en 
besoin  que  le  cardinal  du  Bois  vint 
me  coDtoler.  »  Le  duc  d'Qcliiaua 
avoil  voulu  le  nommer  président 
perpétuel  de  l'académie  des  sciences. 
Lorsque  f  e  prince  parla  de  c«  projet 
à  Fontenelle  ;,a Monseigneur,  lépoir- 
dit~il  ,  ne  m'ôtez  pas  la  douceur  dm 
vivre  avec  mes  égaux,  u  Cependant 
celle  place  lui  convenuil  autant  p«c 
son  caractère  que  pur  son  esprit. 
Ami  de  l'ordre  comme  d'un  moyen 
de  conserver  U  paix  ;  aimant  1» 
paix,  comme  son  premier  besoiu ,  iV- 
ehcrisaoit  Irop  son  repos  pour  abu- 
ser de  l'autorité.  Sa  modération ,  «là 
faisant  son  bonheur,  a  tans  douta 
coutiibué  beaucoup  à  sa  bonne  s«ut4 
Ht  à  sa  longue  vie.  Ennemi  desagita- 
tious  inséparables  des  voyages  uu— 
-   '         delà  vie  sédeutaire  ,  il 


sago 


lient  peu  de  place  et  en  chaaga 
peu.  B  U  ne  se  nUloit  guère  d« 
l'administra lioij  des  élut.  U  di— 
soit  qu'il  savoit  combien  il  n  étoil 
difficile  aux  homme&  de  gouverner 
d'aulr-eshomines,»  Ce  qui  lui  éi'hap^ 
|>oit  cepeiidaui  uir  la  politique  éloit 
d'un  grand  sens.  «Ou  ne  parle,, 
disoit-il,  eu  tempe  de  guerre  qiia 
de  l'équilibre  de  puissance  e^t  Eu- 
rope ;  il  y  a  un  autre  équilibra  atuM 
efficace  pour  le  moins,  et  aussi  pro- 
pre i  conserver  ou  à  rameuer  1a 
lranquiUi:.i  dans  chaque  étal  :  c'est 
l'équilibre  des  sottises,  m  H  possédait 
le  talent,  si  rare  dans  la  conversa— 
tiou,  de  savoir  écouler.  \ju  b;«u^ 


FOKT 

pATlean  k  plaiwieaL  daas  «1  cmb« 
Vagnie,  parce  que  non  «euletnent 
th  porloieut  lanl  qu'ils  vouloîeut, 
laau  auML  parce  qu'il*  na  perdoieat 
rien  avec  lui.  Madame  d'Argen- 
lon,  mire  du  chevalier  d'Oi'lé^a, 
^and-prieur  de  France,  soupaat 
en  grande  compagnie  ch«z  le  duc 
d'Orlëana  rëgenl,  et  ayant  dit  quel- 
que chose  delrès-fiD,  qui  œ  fui  pas 
senti,  s'ëcria  :  «Ah  '.  FontentlU,  où 
ea-tu  ?  »  Elle  faispit  atlnaion  au  mot 
V  coanu  :  tt  Où  ëtois-lu ,  CrUlon  ?  u 
Fontenelle,  malgré  sou  extrême  po- 
litesse, ne  jHnivoits'erapicbei  quel- 


limx  ,  parce  qu'il*  ne.  le  aont  que 
par  TanUëj.TOudroiput  qu'on  teiit 
«Kpli<|i>àt  tout  eu  peu  de  inola  et  en 
peu  de  l«mpa.  «En  p«u  de  Mots, 
répandit  un  ieur  Fonlenelle  7  J'y 
consens  ;  mais  eu  peu  de  temps , 
cela  m'est  inipossible.  Au  reste ,  que 
TOUS  importe  de  savoir  ce  que  vous 
me  demandez,  m  Un  discoureur ,  qui 
ne  disoit  que  des  choses  triviales , 
et  qui  rwiaumoins  les  disoit  ^'un 
Itm  et  d'un  air  qui  commaudoieiit 
rattenlion,  adressoilun  jour  la  pa- 
role â  Fouteuclte.  Le  pl)ilosoi>he ,  l^s 
de  l'entendre  ,  intfrrompit  le  dis- 
cotiTeur.  uTout  cela  est  très-vrai , 
IDODsieuT ,  lui  dit-il ,  très-vrai  :  je 
l'avoii  mËme  entendu  dire  i  d'au- 
tres. »  11  parloit  avec  franchise  an 
T^«sl.  Ca  princeluldiioitutt  jour: 
«f^lcudle ,  je  crois  peu  â  la  vertu.» 
—  a  Houaei^nuur  ,  lui  ré|Kindit  le 
philosophe,  il  y  a  pourtant d'Iton- 
Dtte*  gens  ;  mais  ils  ne  viennent  pas 
vous  chercher.  »  Ce  mime  prince 
hli  coBtoit  ses  ex|iloiu  galans  ; 
FoDleoelle  lui  rtinondit  finement  : 
«  Monseigitenr  fait  toujours  des 
choses  au  -  dessus  de  son  âge. 
Quand  Font eiKlle  a  voit  dit  son  «ei 
luntnt  et  ses  raisons  sur  quslque 
Matière,  on  avoit  beau  le  contredire, 
il  leiutoit  de  te  défeiidn,  en  allé- 


ÏONÏ  7J 

guMit  qu'il  avoit  une  mauiaise 
Iriue.  «  Belle  raison  ,  s'ëcrta 
dispuiMiT  «lenut,  pour  éttan- 
gler  une  dispute  qui  iutërsMe  tout* 
la  coni|ugaie.  B  La  fortune  lui  fut 
aussi  favorahle  que  la  uaturc.  Nj 
presque  tanï  bieav,  il  devintrîchfl 
pour  un  honuns  de  lettres ,  par  les 
bieolàitt  du  roi ,  et  par  une  ëcono-' 
mie  sans  avojrice.  Il  ne  fut  économs 
qua  pour  lui-même.  Il  doniioit, 
iL  prftioit ,  mime  4  des  inconnue 
Un  des  poinls  de  sa   morale  ëtoit 

qu'il  falloil  se  refuser  U  superflu, 
pour  procurer  aux  autres  le  nëces- 

'  !.  u  Plusieurs  IraiU  de  bienfai- 
e  prouvent  que  les  personnes 
qui  lut  ont  prête  ce  principe  affreux, 
a  qu'il  faut  pour  être  heurrux  avoir 
l'estomac  l)On  et  le  cœur  mauvaiso, 
l'ont  calomnié 'iudi'etMment.(^()f  es 
aAiNi^PlEBHE,  nMl.)On  trouvera 
de  plus  amples  déuiU  sur  Fontenelle 
dans  les  Mémoires  pour  servir  à 
rbiitoire  de  sa  vie  et  de  ses  ouvra- 
ges, par  l'abbé  IVublet,  Amsterdam, 
ui-13  ,  1761.  M.  Bastien  a  donné, 
en  1790 ,  à  Paria  ,  ses  Œuvres  com- 
plètes ,  S  vol .  erand  in-S".  Cette  belle 
édition  ,  oâ  lea  ouvrages  sont  ran- 
ges par  ordre  des  matières  ,  ren- 
ferme beaucoup  de  pièces  relatives 
à  l'auteur,  et  qui  n'avoient  jamais 
été  irapriniëes.  F'oyeii  aussi  sou 
S/agt,p3,t  Le  Cat.  L'académie  fran- 
çaise en  fit  le  sujet  de  son  prix  d'é- 
loquence en  1783. 

'  FONTHÎKTTES  f  Couis  de  ) , 
né  au  Blanc  ,  petite  ville  sur  les 
confins  du  Berri  et  du  Poitou ,  en 
iBia,  et  mort  an  mois  d'octobre 
1661.,  i  FMtiers,  où  il  «xaçoit 
là  profession  ds  lo^decin ,  est  au- 
teur de  i'Hjppacrau  dépayaé ,  ou 
/«  Version  paraphrasée  d»  gea 
(^iariimea ,  en  lers  Français.  Cet 
ouvrtifte,  dans  le  genre  burleaqua  , 
a  été  imi^inié  in-4°  >  'i  Paris  en 
1654.  11  le  dédia  au  fumeux  Gui 
Patin  ,  dont  la   touniure  d'esprit 


74 


FONT 


«'accordoU  assez  avec  ce  gehté  ori- 
ginal; el  pour  SË-reudre  favorable 
ce  juge  ualurellemcnt  sëvère ,  il  eut 
graDd  soiu,  dans  sou  épitre  dëdica- 
-  toire,  de  dire  beaucoup  de  mal  de 
la  chimie,  qu'il  traile  A'Jrt  diabo  - 
tique  et  de  Fausse  moaiwie  du 
méiier.  Dreux  du  Radier  nous  ap- 
prend que  de  Foiileueltes  avoït  en- 
core paraphrasé  en  alancea  de  six 
vers  alfixaiidrins  les  hiiil  premietg 
diap.dixlivrede Joi.Maiscelte  pa- 
raphrase est  restée  manuscrite.  On 
n'en  connoit  que  des  fragmeiis 
irisërés  dans  la  BiMîothèque  du 
Foiteu. 

■tFONTEMU(Lo,ii8-FraDçoisde), 
né  au  château  de  Lilledoji  eu  Gàli- 
nois  le  i6  octobre  1767  ,  emliraBÈa 
l'ëlal  ecclésiastique ,  et  t  suivi  le  car- 
dinal Jatison  au  conclave  de  l'aniK^ 
1700.  Son  séjour  à  Rome  Rtnailre 
en  lui  le  goût  dea  aiitiqllitéa.  IL 
ëludia  avec  zèle  les  médailles  et  les 
mon u mena ,  et  les  décrivit  avec 
simplicité.  Reçu 
a  iiiGcrip lions  ,  il 
chit  le  recueil  de  celte  compa^j^ 
d'nn  grand  nombre  de  Mèmaires 
sur  ies  camps  aiiribuàs  à  t.'éiai;  sur 
/a  souive  du  Luiref ,  et  de  dï\era 
objels  de  llicologie.  L'abbé  de  Foii- 
teuu  lit  le  meilleur  naage  d'ûue  for- 
tune aisée  ,  en  la  versant  dans'  le 
seiu  des  pauvres.  Il  eat  mort  le  4 
septembre  1760.  Ou  lui  attribue 
avec  raison  la  Tiadiictian  du  ro- 
man de  T/iéagène,  imprimée  en 
1727. 

'  FONTENY  (Jacques  de  ) ,  con- 
frère de  la  passion,  mort  au  com- 
meucemeut  du  17*  siècle,  a  donne  ^ 

I.  he  Bocage  rf'n/no»/,  imprimé 
pour  la  première  fois  en  1578  ,  et 
depuia  eu   i6i(i,  à  Paris,  in-i3. 

II.  ï^t  Esbals  poêliques  ,'m- 1%  , 
Paris ,  1587.  III,  Le»  Eessenlimeris 
de  Jacques  de  Fonieny  poiiraa  ci- 
leste  ,  Paris  .  mânie  aimte  ,  a.ass'\ 
ia~\i.\S.yîimgrammes  et  Soumis 


FOJNT 

dédiés  à  la  reine  ,]tTaig!icrile  ,  fn- 
4°,  ifioÈ.  On  trouve  dans  les  deux 
premiers  rpcueils  les  Fas/orelies  de 
la  chaste  bergère  el  du  beau  pas- 
teur, et  dans  le  troisième  celle  de 
la  Qalatée  divinement  délivrée. 
Foiileuj  a  en  outre  traduit ,  en 
proae  ,  de  l'italien  d'Audreini  de 
Piatoie  ,  les  Bravac/ieries  du  ca- 
pitaine Spai'anfe  ,  imprimées ,  in- 
la,  àParisen  iGoS. 

FONTÈTE.  royez  Fevret, 
n"  II. 

FONTEVRAUÎ.T  (  iOrdre  de  ). 

foycS  ARBRISSELLIia. 

*FONTJCOLANO(Angelo), 

d'Aquila  ,  vivoit  dans  le  16'  siède. 
11  a  donné.  De  bello  Bi-acciano^ 
AquiliE  gesta  Jidelis  narraiio  ,elc.  ; 
et  un  livre  à' Epigramnies, 

FONTIUS  (  Barthélemî  )  .natif  de 
Florence,  éloit  un  savant  du  l6' 
siècle.  MaOtias  Corviu ,  roi  de  Hon- 
grie, l'honora  de  son  ealime,  el  lui 
donna  la  direction  de  la  fameuae  bi- 
bliothèque de  Buiie.  -1*%  écrit»  de 
Fonlius  sont ,  un  Commentaire  sur 
Perse,  et  des  Harangues;  le  tout 
recueilli  et  imprimé  à  Francfort, 
in-fi",  1621.  Foulius  fi^t  en  relaliou 
d'ami>ié  avec  les  hommes  les  plus 
érudits  de  sou  temps;  Pic  de  La 
Mirandole,  Maraile  Ficîii,  Jérôme 
Donat ,  Bobert  Salviati ,  etc. 

FONTRAILLES  (I^uisD'AsTA- 
nAC,  marquis  de).  Gaston,  duc  d'Or- 
léans, eiCcité  à  la  révolte  par  Cinq- 
Mars  ,  envoj'a  Fontrailies  en  Et- 
pagne,  pour  traiter  avec  cette  cou— 
roune.  L'émissaire  s'adressa  an  coinle 
dncd'Olivarès  ,  qui ,  pressé  par  ses 
continuelles  instances ,  lui  promit 
nde  faire  aller  te  conseil  d'Espagne 
à  la  française,  c'est-à-dire  en  poste  », 
contre  l'usage  de  la  nation.  Le  traité, 
signé  le  i3  mars  1643,  par  Oliva- 
ies ,  au  nom  du  roi  d'fopagiie ,  et 
par  i'onnailks,   "ii  n'j.ii  de  Cas- 


EOOT 

Ion,  lendoil  à'peril're  le  cardinnl 
(1;  Bicbdie» ,  el  à  trouliler  ta  Fr.tnce, 
i|noiqB*oB  le  colorât  du  prétexte  de 
lalreiiocpaix  durable  entre  les  deux 
unioiines.  A  peine  Fontraities  fut-il 
<ierelour  en  Fiance  ,  (|ue  lei'nnililot 
ruulKDuvert;  ileeeauva  euAugle- 
leire.  d'où  JlreviulBprèslamondu 
ciidiiul. Il  mourut  eu  lù-j-j'êausun 


I FOOTE  (  Saraiitl  ) ,  célèbre  co- 
médien anglais  ,  ap^ieté  par  ses  coin- 
lalrifllM  Vyfràiop/iane  .<f^/ig!e- 
iine,  \ii  en  i7i7  à  Truro.dans 
le  cflDile  de  Cornouailte» ,  d'une  l'a- 
milie  trè>  -  honuèle  ,  forma  une 
lr<iu[KdeconiMiens.  Ayant  fait  tine 
pnie  de  chaue  avecle  duc  d'Yorck, 
d  fui  )eté  par  son  cheval ,  et  eut  le 
malheur  de  se  <^s9eT  la  jambe.  lyi 
dDc.toiithé  de  cet  accident ,  obtint 
pour  lui  le  droit  de  jouer  la  comé- 
die sur  le  théâtre  de  Hay-itlarkel  , 
ilfpMii  le  !  ft  mai  jusqu'au  iSscptfm- 
lire.llanrandtl^on  théâtre,  qui  jus- 
tti'atorsavoilcleforl  petit. En  1776., 
!i« envieux  t'accusèrent  d'un  crirne 
iKinlsux;  le  chagrin  lui  causa  uue 
laralyiie  passagère.  Il  se  prnposoit 
ilf  se  retirer  en  Frauce,  lorst^ii'il 
iionnit  à  Douvres  le  ^i  octobre 
l'T?.  Une  heure  avant  sa  mort  il 
innsidéra  avec  une  altenlioii  at- 
iHiilrissante  le  portrait  du  fameux 
«ieur  Wesion ,  sou  ami ,  qu'il  avoit 
ilsm  son  cabinet ,  et  's'écria  ,  les 
liimfs  aux  yeuK;  «Pauvre  Wes- 
Mia'.y,  A  peine  avoit-il  prononcé 
w  uioli ,  qu'il  ajouta  sur  le  inèmc 
Ion  -  n  Dans  peu  de  temps  0:1,  diru 
■lUBi:  Pauvre  FooteÎH  Son  pres- 
xulimcnt  ne  te  trompa  point.  Sou 
jciL  je  dislinguoit  pa^  uue.  [;rande 
'trité.  Comi  ''         ■     ' 


roPF 


75 


aieié  , 


voit   s 


cule 


""is  ne  pouvoit  ni 'former  un  plan 
i^fiiilier,  ni  lier  une  inirigae.  Sas 
luccesiant  au  nooilire  de  vingt  ;.rt 
"1  a   pnbKé  ,   sons  ion   nom  ,  le 


dans  leqnelil  n'y  ai  dit-on  . 
qne  le  Jeune  Hypocrite,  W.  Cooke 
a  publié  eu  anglais  des  Mémolref 
sur  la  Vie  et  sur  la  carrière  Ihéàtrale 
de  Foole,  3  vol.  iu-b"  ,  î^ndres  , 
iSo5  ,  qui  melieut  i  méiiiedecon- 
noitre  el  de  juger  de  la  singulatilé 
du  Caractère ,  du  talentet  de  la  vie 
decclamcux  (loele  comique.  Il  ttoit 
Irès -heureux  en  reparties.  Lord  , 
Sandwich,  qui  iicjouissoit  pas  d'une 
bonne  repu  talion,  lilidif  aui  :  a  Fooie, 
vous  risquez  de  périr  un  jour  du  mal 
houleux, ou  d'être  pendu.  —  Mi- 
lord  ,  lui  répliqua  le  comédien ,  c'eet 
selon  que  j'embrasserai  votre  mai- 
liesse  ou  vos  priucipei<.  » 

+  FOPPF„NS  {  Jepn  -  François  )  , 
professeur  de  théologie  à.Xouvain, 
chanoine  et  archidiacre  de  Malinei , 
mort  le  16  juillet  17^1 ,  se  fit  res-. 
l«eler  par  «es  vertus  et  ton  érudi-. 
lion.  On  a  de  lui,  1.  Bibliolheat 
Belgica,  Bruxelles,  1739,  a  vol. 
iii''^''  ;  recueil  dans  lequel  il  a  fait 
entrer  Us  ou v rages d'AubertLe  Itlire, 
de  Frauçoia  Swertins,  el  de  Vatèrc 
André,  sur  les  auteurs  des  Pays- 
Bas.  Il  a  beaucoup  a|ouié  à  ces  au- 
teurs, et  cDutinué  la  Bibliot/ièqae 
Bel^gue,  depuis  vers  1640,  où  fi- 
nit celle  de  V^JJÈre  André,  jusqu'à 
l'an  1680.. Cet  ouvrage  est  estimé, 
etm^rile  de  l'èlre  à  bien  des  égards  : 
on  y  déaireroit  un  peu  plus  de  cri- 
.lique  el  d'exactitude.  II.  Uue  Eeli- 
lion  du  Recueil  diplomatique  d"Au- 
bert  I.e  Mire,  Hruxeiks  ,  1728  ,  a 
voi.  in-fol. ,  enrichie  de  nouvelles 
noies  et  de  table»,  augmentée  d'un 
fliand  nombre  de  diplôme»  incon- 
nus à  Aulierl  Le  Mire.  Il  ajouta- 
ensuite  a  volumes  in-folio  i  cette 
collection,  l'un  en  17S4  ,  l'autre  en- 
17-18.  III.  Bisloria  EpUcopaliia 
Ântverpieims  ,  Bruxelles,  1717  , 
in-4°.  IV.  Hialoria  EpiKopatila 
Sylv/rrluceiish ,  Bruxelles,  1731  , 
iu-ii'.  V.  Chmnotogfa  sacra  Epri- 
coporiiin  Jtelgii ,   al>    aiiuv    i56i 


,6 


roRB 

a^  ttnnuK*   1761,   i 


ta  hinlotiqiwi 

«a  prose.  VI.  Une  édition  du  Basi- 

Uça  BraxeUeasia,ée  l.  -  B.  CKrisli- 
Hiïft , Mechliui» ,  1743,  *  Vi  in-S".  ' 

t  l.  F0BBÈ5  (PairiM  ) ,  prâal 
ëcosaais ,  ne  en  1 564 ,  (^'""^  famille 
noble,  au  comté  d'Aberdeen,  moil 
«n  iSi^.  En  1618  il  fuirait  évtque 
ds  ce  diocÈM.  Forbès  est  auteur  de 
Commentaires  sur  la  Tlêpilatian, 
Londres,  161 3.  Ce  prélat  ne  fut  pas 
moin»  recommandable  par  <a  science 
que  par  sa  piété ,  et  par  la  protection 
qu'il  accorda  toujours  au\>a  vans. 

t  U.FOBBÈS(Jean),  Écossais, 
fils  duprécédent ,  proTeiseurde  théo- 
logie et  d'histoire  ecclësiailîque  dans 
l'uaivertilé  d'Aberdeen  ^  Àort  en 
1648,  i  55  ans,  laissa  des  Inslilu- 
tiont  hhU>riquei  et  lAéolqgi^uea , 
qu'oD  trouve  dans  la  colleclièu  de 
ié»ceuTi«B,  170Î,  a  yol.  in-fol,, 
imprimée  par  les  toins  de  Gurtler , 
pTofeMeur  de  théologie  à  Deventer , 
M  qui  a  orné  celle  édition  de  pré- 
feces  el  de  tables.  C'est  un  vaste  re- 
cueil où  l'auteur,  en  irailantde  la  doe- 
(rîue  chrétienne ,  remarqne  les  dif- 
férente» circonstances  qiii,  âsonavis, 
y  ont  apporté  des  chaugemnis.  Ou 
a  Tait  un  abrégé  de  cet  ouvrage ,  es- 
timé des  proteslans. 

-î  III.  FORBES  CGuillaume  ) ,  1 
à  Aberdeen  en  Ecosse  vers  l'i 
t5S.') ,  professa  la  théologie  dam 

G  trie ,  el  fut  élu  pasteur  d'Edim- 
urg.  Mai»  connue  il  soulenoit  -le 
droit  des  épiaoopaux  contre  les 
presbytériens ,  il  déplut  »u  peuple , 
et  fût  obligé  de  sa  retirer.  U  revint 
bientôt  après.  CharUe  1",  ayant 
érigé  Edimbourg  e»  évécbé,  pour- 
Tui  Forbia  de  ce  siège.  Ce  théolo- 
gien s'est  fait  UQ  nom  par  M*  Coït- 
aiileratioM*  mod^ta  Cantrovtr- 
aianun  ,  ioiprimée»  ^  Fraucfort  , 
in-S°,  IT07,  *oiH  ce  titre,  Gui- 
Ihlmi  l'erbesii  tpixopi  Edembur- 


FORB 

gansis  printi  cansidiralionea  m*- 

riesUB  et  paciJUaainiroiier.*ariiait, 

de  justifications ,  pv^atorio ,  »*- 

vocatioiie  SaitclorUnt ,  CUrùto  jn» 

diaiore  *t  Euckariatié-  EéitÎQ  lei^ 

lia  emeadaia ,  alque  aiiaotationi" 

bas    et  tribus    iadicihus    auclt  1 

actxssit  etiam  compmtdium  i-egu^ 

kl,   Verouiania  ,   turaM0  Joaait» 

Fabrlcio.  ilmouruten  i634,lBi^ 

m  fils   qui  embrassa  la  re- 

ligioB  romaine.,*  Guillaume  Porbis, 

dit  le  P.  Nicëron,  ëtoit  tiès-bea 

diDlecticien  ,  et  pcmédoit  par&ii»- 

menl  les  coqlroverses,  à  quoi  il  avoit 

d'abord  eu  lieu  de  s'appliquer  et  do 

.«rcer  en  Prusse ,  au  Pologne  et 

Allemagne,  où   se    Irouvoient 

I  de  partis  diviaésde  leBlimn» 

sujet  de  la  religiou.  Il   s'étoit 

flatté  de  coiiciLer  tous  le»  diffiirans 

partisqui  divisent  U  religion  chr^ 

it  n'eut  pas  le  lemp»  d'avancer  l'exë- 
cution  d'un  si  grand  projet;  il  n'a- 
voit  d'ailleurs  pas  awei  de  aettetd 
ni  dans  1m  pensées,  ni  dan»  la 
stjle.« 

t  IV.  FORBÈS  (  Duncan  ) ,  ce-  , 
libre  juge  écdssaïs ,  et  exce lieu V écri- 
vain, né  à  Culloden  ea  i685,mort 
eni747,élèved'abordd'Ediflil«)urg,  . 
et  ensuite  d'Ulrechi.  En  1703,  il 
fut  reçu  avocat  en  Ecosse  ,  et  eu 
1735,  lord  avocat.  11  fut  uommd 
ensuite  président  de  la  cour  de 
'^iiilice.  ForbÈ»  seidiatinguà  par  &a 
piété  etses  talens.  11  étoii  très-versé 
daus  l-Ecrilure  sainte  ,  comme  il 
pntoil  par  sa  Lettre  à  Céuéque  sar~ 
les  Ecrits  et  les  Décoavtrief  <te 
Hutc/iinson,  i-j  S»;  ta  Pensées  sur 
la  Religion,  naturelle  et  la  Reli- 
gion réiiélée,  1 735  ;elaes  He/îe*(o«» 
sur  e incrédulité.  Tous  ces  ouvrage» 
ont  été  recueilli*  en  a  vol.  in-ia  , 

I.  FOBUN  (  ToniMiU  de } ,  plat 
oonau  eout  le  nom  de  oardinaî  d*- 
Janaon,  d'un»  bmiUc  illustre  dft 


FORB 

frvTenee  ,  •ncc«uiT«ment  év^oe 
d>  Dign ,  d«  MancilU  •tda  tt«iu- 
Tu».  LeHu  XIV,  conBoisMnt  la  U- 
loBt  Mu^ulier  ^'il  iroit  de  mi- 
bIst  lea  ntfaifea ,  I*  BoainM  son  «m- 
bauadeur  on  Pologne.  itauSobieski, 
^  dot  va  partie  i  son  crMit  le 
tràn«  où  il  monU,  hii  «n  marqua 
•1  reooonoiBMtice  cb  k  noniia«al 
w  oanlioalat  Envo>4  i  Komewlii 
iDoocent  XU  et  aou*  CMment  XI , 
il  traitA  lea  al&irM  de  U  Fraace 
aT«c  laat  de  aagiMe,  <{n'H  fut  b«- 
sorë,  en  ijnG  ,  de  la  diar»  de 
gratid-aaniÔDieT.  U  mourut  à  Paris 
Je  14  inaci  171!,  A  83  ans.  C'^toii 
vntioaiiae  d<  «eus  et  d'esprit,  qui 
a*Nt  ia  jagUDeat  sâr  «t  la  repartie 
fJTe  et  pr-Miipt*.  Louis  XIV  dii 
plasieus  iÎMs  qu'il  auroit  fàil  Jaaeon 
rmnistre,  s'il  n'aTOit  appris-du  car- 
dinal MazariB  qu'il  ne  {aut  janiHs 
ie  cardinaux  ai  inime  d'eccMnan- 
tique*  dans  te  miniitète.  Il  fut  un 
des  pliis  ardena  adTersaïm  de  l'/4- 
pvkgie  Jet  etuuiUri.  Etant  érfeqiw 
de  Digne ,  il  puUia  me  ncellenle 
Ceatu/v  cmitrc  elle.  Son  pTemitr 
Undiioe  avoit  été  h  chapelle  du 
cUteflu  de  l'Atgle  en  Normandie, 
que  lui  avoit  donnée  le  marquis  de 
l'Aigte.  ÉUBl  devenu  grand-aumÔ- 
ai«r  ,  il  diw>it  devmt  toute  la  conr 
^'il  dtuit  toujouTi  l'aumdnieT  du 
nMfqnis  de  l'Aigle. 

IL  PCHtSIN  (  Prançoit-TouMeial 
de  ) ,  Berea  du  ptécêdeat ,  plos 
connu  King  le  nom  de  comte  lie 
Rosemberg ,  quitta  la  France  pour 
avoir  leé  en  iluel  uu  de  ses  eaue- 
mis.  11  y  reutra .  «usuiie  ;  nuis 
B^nt  été  bleaië  fi  la  bataille  de  la 
HarsaiUe  ,  en  iCgS ,  il  fil  von  de 
se  Taire  religieuK  A  îa  Trappa.  U 
l'accDinpIit environ  dix  iprcs,  prit 
le  nom  de  bknAnèn*,  et  fut  en- 
voyé A  Biiou'Selaizo  an  Toscane  , 
pour  y  établir  l'esprit  primitif  de 
Cll«eux.  It  y  motHut  en  1710.  Un 
a  publié  la  lU/aHon  i'fijiaatt   ilt 


FORB  77 

«a  vit  tt  dt  ta  mort,  traduite  de 
l'italien  en  français,  in-ia,  par 
l'abbé  Uaupertuj. 

t  ni.  FORBIN  (Clande,  diera- 
lierdB},^ié  le  6  aollt  1666,  au 
village  de  Gardanne  en  ProveMe, 
d'une  famille  noble  et  aucienae  ,' 
eut  une  ]eune>M  orageuse  ;  d^ni 
caractère  violent  et  absolu,  il  «î- 
moit  les  querelle*  ,  lea  plainra 
bravani ,  et  l'élude  n'éloît  pas  la 
paision  favorite.  Son  goût  pour  l'is- 
dépendance  ne  poiivoil  guère  s'ac- 
corder avec  l'^pice  de  contrainte 
dons  laquelle  le  relcnoit  sa  mère  ;  it 
s'en  affranchit ,  et  commenta ,  dé*  sa  * 
prmiière  jenuesse ,  A  servir  sur  iBcr 
BOUS  le  cootmaudeur  de  Forbia- 
Gardaiwe,  «on  parent.  11  avoit  déji 
bit  plusieurs  campantes  avec  lui , 
lorsqu'aue  malheureuse  affiiire  dans 
hqneUe  it  tua  ton  adversaire  pensa 
lui  fermer  tout  cheoHa  i  la  fortune. 
U  fut  condamné  au  parlement  d'Aix 
i  avoir  la  lète  tranuhée;  mats  il 
obtint  -des  lettres  de  grâce.  Depuis 
i6&n,il  servit «UGCesaiveraeotsotis 
le  comte  d'Estrées  en  Ansériqnc, 
et  sons  Duqueane  au  bombarde- 
ment d'Alger  ,  oà  il  fit  preuve 
d'une  nre  iulrépidilé.  Apris  avoir 
été  gran^-aMiral  du  roi  de  Siam  , 
it  qui  il  Fut  laissé,  en  16S6,  par  le 
okevalier  de  Chaumont ,  il  se  si- 
gnala le  long  des  cdtea  d'&pagne. 
Sur  la  &i  de  l'année  itoS,  escoriurt 
une  flotte  varchande,  il  conmt  le 
pins  grand  danger.  Une  tempila 
«ffreuBC  le  forfa  de  se  retirsr  dans 
la  pori  de  Rose.  Elaot  radoubé  ,  et 
ayant  appris  que  les  dewi  bitlnieM 
lea  plus  ricfaument  chargés  de  la 
tloitf  s'étoient  retirée  à  Barwlonne , 
il  partit  pour  les  aller  joindre,  et 
les  conduire  an  Levant.  Ariivé  A 
BarcaloiiiM ,  il  donna  l'cKempIt  et 
phra  noble  déaintéresiement.  Ua 
corsaire  Hesunguoia ,  qui  s'dioit  em*- 
paré  d'au  navire  frangaii  avec  una 
ridw  cargauea,  aVoii  dtd  égalai 


7« 


Foniï 


,  de  r«1à 


meuirorcé  ,  [larla  t 
cher  liant  ce  port ,  où  il  étoit  as- 
suré dVtre  f>iil  prisonnier  de  guerre 
avec  loiii  «011  ëi|iiïpage.  Pour  éviter 
ce  inallieiir,  il  s'engagea  de  remlie 
la  prise  uu  pal ron  Iraiisais.s'il  coit- 
seuloil  à  arborer  l«  pavillon  de 
France  en  eiilrnùt  dans  le  porl.  Le 
vice'roi,  ayaniétë  instruit  de  l'iirli- 
fice,  coiiliBr]iialenavire,eirit  mtllre 
le  Fle^&iugiioïa  aux  fers  ;  nutU  en 
même  leuips  voulant  ret:oiiuoLlr« 
les  services  que  Forbiu  avoit  rendus 
au  roi  d'Espagne  dans  le  golfe 
Adriatique,  il  lui  dit  qu'il  reuou- 
çoit  à  ses  droits,  el  qu'il  Inlfaisoit 
l'abandon  de  celte  prise.  Forbin 
pënëlrë  de  Tecohuoiseaiice  ,  et  n 
voulant  pns  céder  eu  géuénuité  ai 
vice-roi ,  Ht  signe  au  palroK  de  s'ap 
proi^her  ,  et  lui  dit  :  ti  Monsieur 
Jarques ,  sou  excellence  m'a  Tait 
préeeul  de  votre  navire  et- de  sa 
cargiiisnu.  Quand  j'en  ai  sollicité  la 
reslituliou,  \e  ue  prét«ndoii>  jras 
m'en  enrichir.  Je  vous  le  rends.  Ce 
sacrifice  monloit  k  3d,ooo  piastres. 
11  atlaqiia  eu  i7ofi,  prés  duTexel, 
avec  cinq  petits 


de  guerre  de  cinquaute  à  loixsnie 
canons.  Il  tn  enleva  un  ,  en  brCila 
un  autre ,  coula  bas  un  troisième  , 
et  dispersa  le  resle.  Devenu  ciief 
d'escadre,  il  dissipa  dans  les  mers 
dn  Nord  dilS^reiites  lloltes  anglaises 
destinées  pour  la  Moscovie.  A  son 
relour,  il  ballilîivec  Duguay-Troiiin 
une  autre  flotte  anglaise.  Ses  iiiHr' 
mités,  ou  pltitôt  le  uiëcontente- 
inent  qu'il  avoit  des  mittistris , 
.l'ayant  obligé  de  quitter  le  service, 
jl  se  relira,  vers  1710,  auprès  de 
^Marseille ,  et  ^r  mounit  en  i73ô  ,  à 
77  ans.   Forbin  s'allachoit  à  ceux 

point,  échapper  l'occasion  de  lut  faite 
■    cour.  LouisXlVren- 


FORB 

en  16S9  une  récompense  dn  roi-, 
pour  s'être  distingué  dans  une  action 
d'éclat.  Il  alla  faire  ses  remerciinen'e 
au  prince,  comme  il  lorlott  de  la 
messe.  Mais  inoios  occupé  de  >a 
propre  gloire  que  de  cette  de  iean 
Barlh,  qu'on  sembloit  avoir  oublié, 
il  osa  représenter  au  roi  que  ("e 
brave  hotnfnie  ue  l'avoit  pas  scrct 
avec  moins  de  valeur  et  moins  i<a 
zèle  que  lui.  L£  roi  s'arrêta ,  (-t  s'é- 
tant  tourné  vers  Louvoïs ,  qui  étoit 
a  son  côté  :  «  Le  cbevalîer  de  For- 
bin, lui  dit-il,  vient  de  foire  ui»e 
action  bien  généreuse,  et  qui  n'a 
guère  d'exemples  dans  ma  c;our...» 
Louis  XIV ,  l'ami  et  le  juge  des 
grands liomnies,  seplaisoit  à  inler* 
roger  le  chïvali.ef  de  Forbin  sur  la 
manière  dont  il  se  conduisoit  dans 
les  abordages,  et  dont  il  disposoit 
ses  altaquïS.  Après  le  détail  qu'il  fît 
d'une  de  ses  plus  glorieuses  expé- 
ditions': «  Avouez,  Ibi  dit  le  roi. 


^enf   1 


craindre  beaucoup.  —  Sire ,  lui  ré- 
pliqua Forbin ,  ils  craignent  les  ar—  . 
mes  de  V,  M..,.»  Malgré'cel  accueil 
flatteur,  cet  officier  eut  des  dés»- 
grémens.  Comme  il  étoit  quelque- 
fois contrevenu  anx  ordres  qu'un, 
lui  avoit  donnés ,  il  aiertit,  daus 
ses  mémoires ,  ceux  qui  veulent  par- 
venir daus  te  service,  de  s'attacher 
essenliellemËMt  à  ces  di^ux  ma- 
ximes ;  1",  de  ne  se  mêler  jamaï» 
que  de  ce  qui  est  de  leur  emploi  ; 
3°,  d'obéir  aveuglément  aux  ordres 
qu'ils  auront  reçus,  ■«luelque  oppo- 
sés qu'ils  paroissenl  i  leur  sens  par^ 
licHher,  parce  qiio  les  uiiiiislre» 
ont  dès  vues  supérieures  qu'il  n'i-st 
jainnia  permis  4'approfi-udir.  C:ê 
conseil  doit  d'autant  plus  faire 
d'impression  ,  donné  par  Foihin  , 
qu'il  avoit  la  lète  d'un  génér.tl  et  la 
main  d'un  soldat.  On  trouvera  plu- 
sieurs traits  d'une  bravoure  singu- 
lière dans  seii  Mèfiioircs  ,  piiblîcîs 
en  17/iD.  en  i  vol.  in-ia.  p.r  Rtf- 
Imilst.— Uh  Aiiuibul  i>r.  for.iu.N  ïe 


FORB 

laliit  en  duel  eu  161  a  siirletreni- 
jjartsd'Aix,  avecAlexaudre  Diimaa, 
atigneiir  de  la  Buque.  Les  deux 
couibattans  n'iivoïciit  chacim  (ju'uu 
k  toiilt^au ,  avec  lequel ,  après  s'ilre  lie 
Je  brae  gauche  l'un  coalre  l'autre , 
ils  te  tuèrent  toun  les  deux. 
FOBBISHER.  ;^<y.  Frobisher. 
i-FORBONNAlS(FrauçoiaViBO« 
de  ) ,  iaspecleui:  gëueral  des  niauu- 
iàctures  de  Trauce  et  niembte  de 
l'iuililul,  ne  au  Mans  le  a  octobre 
-1732,  se  disiiiigua  de  bonne  heure 
en  économie  commerciale  et  polili- 
<|ue.  Un  de  ses  ancèii'es  avoit  éiabli 
au  Mans  une  maniifuuturË~  ceiebre 
de  draps  appelés  Vèi-ones,  de  sou 
nom  ,  et  qui  ovoient  obieuu  le  plus 
grand  débit  eu  Espugtie  et  eu  Italie. 
Eu  1741 ,  le  jeune  Forbounaisy  alla 
pnur  liquider  les  affaires  du  négoce 
de  ses  pères  ,  el  j  recueillit  nue  l'oule 
d'obiervalions  utiles  sur  la  pratique 
ds  diUëreus  ans.  Ue  retour  dans  sa 
]>alrie,  il  culliva  la  peinture  ,  ta  mu- 
sique, la  lill^rature.  11  composa 
même,  àl'ilge  de  97  an»,  une  tra- 
gédie de  Cariolan ,  que  les  comé- 
dieasavoient  reïiie;-mais  que  l'au- 
teur, par  retlexioii ,  ue  laissa  pas 
reprtsenter.  VenuàParis  en  i75a, 
daus  im  momeul  Oi\  l'on  s'y  qccu- 
poit  beaucoup  d'imposition  ,  de  po- 
pulation, d'administration  publi- 
que, il  tourna  toutes  ses  idées  vers 
ces  objets  d'économie  générale.  En 
1783  ,  il  iiiia  son  séjour  dans  une 
terre  près  dn  Mans  et  y  partagea 
sou  temps  entre  les  soins  de  l'agri- 
culture el  la  comi>oailiou  de  ses  ou- 
vragrs.  Forcé  de  se  réfugier  à  Paris 
pîudjut  les  troubles  de  la  révok- 
(iou ,  il  X  fi"''  ***  jours  à  78  aus  , 
â  la  fin  de  rani;t!e  1800.  Ses  ou- 
vr;:ges  sont  aussi  nonibreus  qu'uti- 
les. On  lui  doit  ,  I.  Un  Kv!rait  de 
fEip/itt/es  Lais,  1700  ,  in-  la. 
n.  J.e  Nfgociaiil  anglais,  17S3  , 
2  vol.  in -12.  C'est  la  t.odiiçtion 
d'uu  ouvr.igï  ciiglaia  relalif  au  ira; lé 


FORB  ;jj 

d'Utrecht ,  nais  dont  le  Discourt 
prélimiiiaii'e  appartient  en  entier 
a  ForbonuaiB.  lil.  Tliéuiie  et  Pra- 
tique du  sommeite  de  la  muiiiie  , 
17Ô5,  iii-6°.  Cet  ouvrage  profoud 
et  qui  doit  servir  de  guide  aux  ué- 
gocians  ,  est  nue  traduction  .  d'où 
traité  espagnol  de  Jcrôme-  d»  Ui- 
tariU,  IV.  Consiàéralion  sur  les 
J  iiiaiicea  tf E's/iagiie,  reialifemeM 
à  celles  de  1  nince  ,  175a,  m-i^. 
Le  niniistère  espagnol  trouva  tant 
de  prolgudeur  daiiscet  écrit,  quil 
demauda  l'auteur  pour  consul  gc- 
uùal  ;  mais  Is  goitverueinEUt  Iran- 
;ais  n'avéra  point  à  cette  demande. 
V.  ,Essai  sur  la  partie  politique. 
du  commerce  de,  terre  et  de  mer , 
iu-ia.yi.  Elémeits  du  commerce-, 
1754,2  vol.  iii-ia.  On  les  iraduÎMl 
dans  tOpUtes  les  langues  de  l'Europe. 
Il  eu  a  été  fait  diverses  éditions 
dont  la  dernière  est  de  1796.  VU. 
Qucstionf  sur  le  commerce  des 
J raiiçais  auLevant,  1755,  în-ia. 
Vlll.  E.xarae/i  des  avantages  et 
désavantages  de  laprohibilion  des 
toiles  peintes ,  in- 13.  IX.  Essaiaur 
railmission  des  navires  neutres 
dans /ws colonies ,  m-ii-l/i. Lettre 
sur  les  bijoux  d'or  et  d'argent  , 
in-ia.  XI,  Auti-0  à  un  négociant 
de   Lyon ,  sur  l'usage  du   trait 

faux  filé  sur  soie  daas  les  étoffes, 
17Ô6  ,  iu-13.  XII.  Mémoires  fur 
le  privilège  exclusif  rie  la  manu- 

faciune  des  glaces  ,  in  - 1  i.  Xlll., 
Recherches  et  considération  sur  les 

finances  de  France,  depuis  iSgS 

Jusqu'en  iTii  ;  1768  ,  a  vol.  iû-4°- 
Cet  ouvrage  im^urtanl  ,  plein  de 
vues  vûsles  et  judicieuses  ,  a  élii 
réimprimé  en  G  vol.  lu -la.  XIV. 
Frincipes  et  oiseryativris  écom." 
miqucs  ,  17117  ,  i  vol.  iu-l  1.  XV, 
Pruspcclut  sur  les  finances  ,  1789, 
in-i  2.  XVI.  Analjse  des principis 
sur  la  circulation  des  denrées  et 
l'ittflueiKe  du  numéraire  sur  celle . 
circulation ,  an  8  (  iBiio),  in-i3. 
X\".I,[;Eui^t!oiiédi«luidoUdiv.oj» 


«o 


FORC 


ariides  nir  le  comimrce  ,  le»  chm- 
cci,Ih  popolation.  m.  J.de  ririede 
SaHaa  jtnblié ,  en  iHtti  ,  nne  vie 
Ihténire  de  Forbonnaii ,'  auui  ca- 
TwuN  ^ii'intëreisante  i  et  dans  Is- 
•pelle  il  a  [^cë  In  r^flexiou  rai- 
TBvte  ;  1  FOTbonnais  ,  dit-il  ,  avec 
(w  lal«ns  cl  sa  prnbité  devait  être 
à  la  tête  de»  fiAnces  d'un  grand 
•m^FB.  Le*  écnngera  ,  comme  lei 
mlimaux ,  le  désignèrent  pendant 
trente  ani ,  toutes  le»  fois  qu'il  y 
«T«t  du  cbmgemens  dnn»  le'  nii- 

nUlère M«i» ,  sjoiit«-t-il  pins 

loin  ,  les  [dace»  que  Forboniiais  oc- 
cupa fbfeiit  tonte»  dti  second  ordre , 
«t  c'est  peut-ètTe  <ra  boiiheDT  ponr 
Itf  France ,  parce  qu'il  eut  [du»  de 
loisir  pour  s'occnper  de  lei  immen- 
■es  trai'aux.  n  Por)>oiinai9 ,  digracié 
par  wBe  îttlTigae  de  cour ,  se  retira 
dans  sa  terre,  et  en  sortit  rareiVenl. 
«  Il  dùoit ,  en  riant ,  A  ses  ami»  , 
ou'il  aToil  tronvë  no  bon  moyen 
de  dëiouer  la  foriune  en  se  ,fai>aiit 
tiHiveraJu  à  Forhonnais ,  et  eu  exi- 
lant ses  ennemis  à  Versaillfs.  u  F or- 
bonmn  a  hissé  un  grand  nsmbre 
(t'auvrages  inédit»  :  8  M^noires  sur 
ic  Ligulation  ,  lo  Knr  la  Diplc- 
matit ,  7  »m  ia  Marine  et  les  co- 
laniet ,  ii  ear  lea  Finances,  i5a 
•or  les  MonHoles,  7  sur  tEcono~ 
mie  potitigae ,  une  tradaction  des 
annales  de  Tacite ,  celle  de  dj\- 
huii  c1ianl9i!le  fjlrioste  ,  et  «n  re- 
cueil de  poésie»  fogitivça, 

t  FfWCAIffiT.  (  Etienne  )  PoN 

caint»  .  iHf  k  Béliers ,  profes- 
•ear«ii  droit  civil  et  canon  ,  ei  rec- 
leor  de  l'aniversilé  de  Toulouse , 
menrut  dans  cette  ville  en  1554. 
Ses  ^rits  consistent  en  Poési'eB  la- 
tines et  françaiies ,  les  une»  et  les 
Milfes  asses  médiocres,  ft  a  cepen- 
^nt  ^tê  publié  trois  éditions  de: 
Poésies  fnataiies  ;  les  deux  premiè- 
res ,  in-H",  Lyon,  1S48  et  iSSi 
seul  le  titre  dn  CAant  (fet  ttraine. 
fn*  piusieun  matres  camposid'vi 


Foac 

nmtPOTles,  sans  antre  disignaiion 
de  nom  d'anteor  que  les  lelirei  ini- 
tiales E.  F.  là  troisième  à  Paris  , 
iS73,  in-**,  sous  le  titre  d'ffi'Hi'ref 
poétique*  ff  Etienne  hoicttdel ,  ju- 
rtscoiisnile,  etc.  Ses  Livre»  de  droit 
sont  moins  mauvais  ;  parmi  ses  Hii- 
toiivs ,  «u  di*lt0);ue ,  entre  aalres , 
De  Uallpmm  imperio  et  pAUosa- 
pkiâ,  in-4°,  1669.  Ce  traité  est  plein 
de  t'^rudiiion  d'un  savant  trop 
crédule  ei  !ans  goât.  —  Il  avoll  pour 
IVËre  Fierre  FuucaDel,  professeur 
de  mathématiques  «u  coliége-royal 
à  Pari»,  depuis  iTiGo  juiqu'eii  1576, 
mort  eu  1 577,  dont  on  a  une  Tr»> 
duciion  française  du  livre'  de  la 
Musique  d'EucUde,V»x'\a,  i556  , 
in-ia  ;  ds  la  Géoinèlrie  ifOronce 
Fine,  et  tm.^  Arithmétique ,  en  4 

•  FORCALQUIER  [N-comleie). 
Cet  auteur  ii'eat  coauu  que  par.  U 
mention  qui  en  est  faite  dsoB  1« 
Bibliothèque  du  Théâtre  franco». 
Ou  le  cite  dan» cet  ouvra^  comme 
ayant  composé  quatre  comédies  en 
[irsse  ,  qui  sont  ieJaiotix  de  tui- 
rtiéme ,  en  1  acte  ;  l'Homme  dit  Irel 
air,  en  3  actes;  l'Heureux  men- 
ions ,  en  I  acte  ,  et  ta  i'musse  in- 
noceale,  aussi  es  1  acte.  Il  parvit 
que  CM  piices  n'o&t  jamais  iié  im- 
primées ,  et  que  les  drax  première» 
seuleme«t  ont  él4  lepréseutées  Mir 
de»  IhéàtriB  de  société  en  1740  et 
1743. 

1-1.  FORCE  (  Jacqae»NoaiFA.It  db 
CAtraioNT,  duc  de  la) ,  d'une  famille 
qui  remonte  au  11'  siècle,  éloii.  lila 
de  François ,  seigneur  de  La  Force  , 
qui  fut  loé  dans  son  lit  ,  avec  Ar- 
mand son  fils  a!né ,  pendant  le  ruas- 
sacre  de  la  Saint-Barlhélemi.  Jac- 
ques, qui  n'a  voit  que  neuf  ans  ,  et 
qui  étoit  couché  avec  eux,  ae  ca- 
cha si  adroitement  entre  lecorps  de 
son  père  et  celui  de  son  frère  ,  qu'il 
échai>po  au  glaive  de»  assasMÙa.  C'est 
lui-mime  qui  a  écrit  cet  év^emeùi 


FORC 

daut  d*B  Mémoires  cités  par  l'au- 
Icar  de  la  Henriarie.  11  pona  les  ur- 

leitéforBiéB  centre  LajuibXUI,  sur- 
toulantiëge  de  Moulauban ,  eo  1 631. 
L'aoBce  daprèa,  ta  Force,  l'^unl 
touaiis  an  roi,  ttil  fâil  martcbal  de 
France  ,  limitenanl-géaëral  de  l'ar- 
mée de  Piéinoni. ,  et  bob  marquÎMt 
fiil  érigé  enduulié.  Connue  eu  vertu 
de  >ou  traité  il  toucha  deux  c«n[ 
luille  ëcus  ,  le»  huguenot»  se  pUi- 
guireat  de  lui ,  coiiiiiie  d'un  traître 
qui  les  sacriSoit  ^  son-  amtiilieu  et 
k  wn  avarice.  Mais  ICiira  ptainiev 
AonnI  minâtes.  Le  lulum  dviuarë- 
diaf  ctotl!  dâ  à  ses  services ,  él  l'ar- 
gent éloit  moins  k  prix  d'un  perfide 
qui  se  vend ,  qu'an  dëdaniinage- 
inent  des  cËrar^s  doitt  It  rai  l'avoil 
déponiHÏ.  La  Piwca  prit  Pignerot , 
et  dëfil  les  Espagitoli  à  Carigujn 
fil  i63o.  Quatre ana  spréa,  i^pacK^ 
«n  Allemagne  ,  fil  lever  le  aisge  de 
Philisbourg  ,  seeonruï  HeidelfeeTg, 
et  pril  aiirc  et»  1835.  S»  leire  do 
la  YqtcK  va  PérigorS  fin  érigée  en 
dUcbë-pairie  l'an  i^es?.  H  s'y  retira 
âpTÈa  àToir  tendu  ilea  aerviEét  im- 
pnnans  â  Tétat,  et  rooerut  ple4wd« 
tout»  et  de  gloire ,  eu  jeSî ,  à  89 

U.  FORCE  [Armand  Noupar 
J>E  Caitbkhit  ,  duc  de  la  ) ,  Ëla  du 
précédent,  et  maiéclial  de  France 
conuiie  lui ,  ne  fut  paa  moina  cMiώ 
que  son  père.  Il  obtint  le  bâton  en 
i65a,  ponr  avoir  servi  avec  distinc- 
tion contre  les  hiiguenola.  Au  com- 
bat de  RavoD,  il  délit  deux  mille 
Impériaux ,  et  tit  pritionuier  CoUo- 
rédo  leur  général.  Jt  mourut  en  JË75, 
igS  ans.  Une-lougne  vie  aerabloit 
être  le  partage  de  cette  famille  il- 
lûatTe.  B  avoit  va  frère  dont  les 
descend  ans  existent,  yojes  Melon. 

•Ht  FORCE (Charlotte-RoaeDB 
CaiDUont  de  la  ),  de  l'académie  des 
Bicovrati  de  Padoue ,  néeau  château 
deCosenove  più   d'Albî  eti  iSfio, 


FORC 


81 


petite  -  fUle  de  Jacques  (te  L< 
Force  ,  morte  à  Paris  en  1 734 , 
écrivit  en  vers  et  en  pfoae.  On  « 
d'elle,  dans  le  premier  genre,  UD« 
Epiire  à  madame  de  Mainte/Ion  , 
que  les  pieilleurs  poiilés  dû  femp* 
n'aurotettf  paa  d^avouée  ,  et  ua 
Fo'éme  dédiéi  la  princesse  de  Conti, 
sous  le  titre  de  Château  en  Ee- 
pagne ,  qui  ue  manque  ni  d'iniagi- 
ùalion  oi  de  latent.  On  connoll 
d'elfé ,  dans  le  second  genre  ,  I.  Hia- 
loire  secrète  de  Bourgogne  ,  3  vol. 
iiV-13,  roMinaiseBbMu écrit, Paris, 
1691,  et  réimpriméa ,  1781,  en  9 
vol.  ia'13.  11.  HUtoire  de  Mar- 
guerile  de  WataU ,  en  4  vi^mas 
iw-ifl,  Paris,  1719.  réimprimée, 
1783,  en  6  vol.  in-i«.  111.  i« 
Vêts,  Contesdea  toutes  , sans  nom 
d'auteur,  in-13.  IV.  Xémuiret  Ai»' 
longue;!  de  la  duc/iksse  de  Bar , 
soeur  de  Henri  If,  Aoislerdani , 
'.   V.   Guslauf 


.  1^  fond  de 


de  luademoiseUa 
de  La  Force  est"  historique  ;in«is  la 
biTKlerie  ea*est  euiièremeDt  roma^ 
if*M(M>.  Blla  avoit  épousé  en  1687  ' 
Charles  de  Brien  ;  leur  mariap  fiiC 

;dMaréiHilau  bout  de-din  joor». 

!      IV.  FORCE.  Foyes  FioASioii 

Idïu 

•  FOSCELLINI  (  .^gidio) ,  né 

'dans  le  territoire  de 'Trivigiuiauo  eh 
iBSâ,  fil  sea  prerhières  études  «u 
séminaire  de  Padoue,  ou  il  eut  pour 
raaitre  le  célèbre  Facdolalî,  qui  l'em- 
ploya dans  les  correclious  et  aug- 
menialions  Â  faire  a)i  fameux  Cale- 
pin. Ce  travail  fut  terminé  en  1718; 
dans  cette  même  année  Forcellini 
commença  son  grand  Lexique  aous 
la  direction  du  même  Facciolali.  n 
compulsa  et  revît  avec  le  plus  grand 
soin  tous  les  anciens  grain  ni  ai  riens, 
les  auteurs  latins,  et  consulta  tous 
les  recueils  dlnscriptions  anciennes 
publiés  jusqu'à  ce  temps.  On  trouve 
dans  ce  Lesique  l'expUcaiion  en  ila- 


83 


FORD 


iisn  du  moli  laiin»  corrMpoodan» 
aux  mot!  grecs.  Cel  ouvrage  TTai- 
menl  dassique  eit  enrichi  de  deux 
Ubles  Uès-ëlenduea ,  l'ujie  des  moU 
barbares ,  et  l'autre  des  auteur*  et 
des  éditions.  Il  est  inUlulë  ToUas 
laiiniialis  Lexieon  ,  contUio  et 
surd  Jacobi  Facciolaii ,  operâ  et 
tlaifio  yfsldU  FarceUini ,  atumni 
temiitarii  Palavini  lucubratum, 
Fatavii,  typit  seminarii,  1761  ,  4 
Tol,  in-fol.  FotcelUtti  mourut  dans 
sa  patrie  en  1768. 

■*■  FORD  (  Jean  )  ,  poète  dtama- 

-  lique  du  17'  siide  ,  dont  on  a  di- 
Tsrses  pièces  imprimées  entre  les 
années  16J6  et  1639.  On  igtiore  le» 
époques  de  sa  naissance  et   de   sa 

'  FORDUN(Iean de), historien 
écossais  du  i4*  siècle,  a  donné  une 

-  HUloire  d'Ecosse,  qaiaiWanpn- 
mét  par  Hearne  à  Osford  en  S  vol. 
in-B" ,  et  par  Goodal  à  Edimbourg, 
1  vol.  io-fol. 

I.  FÛBDYCE  (  David  ) ,  profw- 
Mur  de  philosophie  au  c(41ége  d'A- 
berdeea  ,  raort  en  i755  .  est  connu 
pai  un  traité  de  Philosophie  mo- 
rale ,  où  Vna  trouve  de»  tëtteKon» 
profondes- 

i  II.  FOBDYCE(  Jacques),  a^'anl 

'  llléoloeîe»)  "^  ^^  ''"°  ^  Aberdeen, 
mort  en  1796  .  ^l^^e  de  funiver- 
«ilé  d'Aberdeen  ,  d'abord  ministre 
de  Brechin,  passa  ensuite  à  Alloa,  ou 
il  se  fil  un  nom  par  d'éloquens  ser- 
mons. On  eudislingue  particulière- 
ment un  qui  fut  prÈché  à  l'assemblée 

-  géuétale  de  l'Église  d'Ecosse  sur  la 
fbUe,  Finfamie  ,  et  la  misère  des 
plaisir  défendus.  L'université  de 
GUscow  loi  cotiféra  le  doctorat  pour 
cet  excellent  discoora.  En  176a  il 
fut  assistant  du  docteur  Lawrence , 
à  qui  A  succWh.  L'éloquence  de  For- 
dyce  lui  attira  toujour»  une  grande 
•ffluence  d'auditeurs.  Eu  178a  il 
•lU  i  Balh,  où  il  testa  jusçiu'à  sa 


FORE 

mort.  Les  principaux  ouvrage»  qnll 
a  publiés  sont,  I.  Un  Sermon  sur 
réloquence  de  la  chaire  ,  qui  s« 
trouve  impritçé  avec  ceux  de  soa 
frère  Théodore.  II.  Des  Sermons 
adressés  aux  Jeunes  personnes  du 
sève ,  a  volîn-n,  traduits  enfran- 
çaie  par  U  libraire  Robert  Etienne  , 
Pari»,  1778  ,  in-»a-  >"■  D'autre» 
Sermons  adressés  aux  jeunes  hom- 
mes ,  a  vol.  IV.  De»  Discours  sur 
la  diuinilé.  V.  Uu  vol  de  Poésiet. 
Vi.  Des  Sermons  détachas. 

III.  FORDYCE  (  George  ) ,  cé- 
lèbre médecin ,  neveu  du  précédent, 
é  pris  d'Aberdeen  en  1736  ,  mort 
-n  180a  ,  aève  de  l'univetsité  d'A- 
berdeen  ,  où  il  prit  le  degré  da 
raaitt«-ès-artsà  i4  an»-  L'année  sui- 
vante il  fut  pUcé  chez  un  oncle  qu'il 
avoit  à  Uppingbam  an  comté  da 
Rutland ,  il  y  exerça  la  chirurgia 
et  la  pharmacie.  Il  passa  ensuite  i 
Edimbourg ,  puis  à  Leyde ,  où  il  fut 
reçu  docteur  en  1758.  L'année  sut-  - 
vante  il  s'établit  à  Londrei  ,  et  y 
donna  de*  cours  de  mitiëte  médi- 
cale et  de  médecine  pratique.  For- 
dyce  acquit  par  ce»  cours  une  répu- 
tation à  laquelle  nul  antre  médecin 
de  son  temp'  ue  put  atteindre.  Ea 
1770  il  fut  nommé  médecin  de  lliA- 
pital  de  Sainl-Tliomas ,  et  en  1776 
membre  associé  de  la  société  royalo. 
Efifm,  en  1787,11  futélu  jpecia/i^ra- 
(Jiï  membre  du  collège  de  médecine. 
Céloil  une  distinction  sans  exemple. 
Le  docteur  Fordyce  est  connu  pat 
ses  Essais  sur  la  fièvre  ;  Un  Essai 
sur  la  digestion  i  De»  Elémeas  de 
médecine  pratique  ,  et  des  ISé- 
langea.  Il  fut  aussi  un  habile  chi- 
miste ,  et  a  publié  dea  Elémeaa 
d'agriculture  et  de  végétation. 

+  FOREIRO  ou  FoRERO  { Fran- 
çois ),  en  latin  Foi-erus ,  dominicain 
de  Lisbonne,  mort  au  couvent  d'Al- 
meida  le  >o  janvier  1687  ,  fut  ua 
des  trois  théologiens  choisis  pour 
travailler  au  Catéchisme  du  tof 


FORE. 

ci*  de  Trente ,  où  U  avoil  Tait  ad- 
mirer son  Uijeat  poiir  la  «jiajre^  On, 
a  de  lui ,  I.  Un  aavanl  Oommentaîre 
!»r  Jsaïe  ,.m-foL  ,  qli'ou  a  inséré 
dans  )e  Recueil  d«^ Grands  uiti- 

liquw (  Foyes  FoscABAKi.  ) 

II.  Caiec/tismus  ex  décréta  concilii 
Tridenliiii,  Roraœ,  i566  ,  ia-fol., 
et  Paris,  t567,m'S'',soaveiilréIia- 

1 1.  FOREST  (  Pierre  ) ,  tmxtti 
médecin,  plus  conuu  sous  le  nom  de 
Foresius ,  aé  à  Alciiia<:r  en  i  baa  , 
d'nne famille  noble,  étudia  et  pra- 
tlqaata  médecine  eu  Italie,  en  France 
et  dans  les  Pays-Bas,  oà  il  mouint 
en  1 597 ,  i  75  ans.  Ses  différens  ou- 
vrages, aprèsavoir  été  imprimés  sé- 
parément ,  ont  été  réunis  sous  ce 
litre  !  ObaervalioHum  et  curatio- 
num  metliciiialium  ac  ciirurgica^ 
runt  opéra  omnia  ,.  Rhotomagi  , 
1653 ,  4  tom.  en  a  vol.  in-fol. 

II.  FOREST  (Jean),  peintre 
du  roi,  né  à  Paris  en  i636,  mort 
dans  la  mime  ville  en  1713,  éioit 
uneEcelleiil  paysagiste,  et  )oignaîtâ 
ce  talent  beaucoup  d'esprit  et  un  ca- 
ractère pUisanl.  Il  fit  le  voyage 
dllalie ,  où  Piecre-Fiautois  Mola  lui 
donna  des  préceptes  dont  il  sut  bien 
profiler  ;  et  il  étudia  le,  coloris  dans 
le*  ouvrages  du  Titien  ,  du  Gior- 
gioa  et  des  Ba«>en.  On  remarque 
dans  sesUbleaus  des  touches  hardies, 
de  grands  coups  de  lunièTe  ,  de  sa- 
vantes opposilioTis  de  clair  et  d'om- 
bre  ,  uu  style  élevé ,  de  beaux  sites , 
et  des  figures  bien  dessinées. 

m.  FOREST  (la),  royet  Clerc, 

»•  m. 

I.  FORESTI  ou  FoBESTA  (  Jac- 
ques -  Pliilippe  de  ),  plus  counu 
totJsIenomdePhllippede  Bergame, 
sa  patrie,  entra  dans  l'ordre  des 
auguslios ,  et  s'y  distingua.  U  1 
rut  à  Bergame  en  i520,âgédeS6 
ans ,  npris  avoir  publié  uiu  Chroni- 
que depuis  Acluu  jusç[u'ea  iâe3 ,  «t 


FORE;  83 

continuée  depuis  jusqu'en  i53S  , 
Paris,  |5S5,  in-fol.  Ce  n'est  qu'une' 
informe  compilation  des  historiens 
les  plus  crédides.  Ou  a  encore  de 
Forestu ,  I  Confessionale  ou  Inter-  ' 
rcgalQ/'ïum ,  VtuiiV ,  1487,  in-fol. 
U.  Un  Traité  des  Femmes  itlut-. 
Fenare,  1497  ,  in-folio  ,  en 

*  U.  FORESTI  (  Antoine  ) ,  je- 
tte italien,  qui  vivoit  dans  le  17* 
siècle  ,   est  connu  par   ta  Mappe- 
îe    historique  ;    malgré    son 
iclilude ,  on  doit  savoir  gré  k 
l'auteur  qui  osa  le  premio'  eaire- 
prendre  une  Histoire  uuivertelle  d*  ' 
tonales  royaumes  du  nionde.  L  n'en 
fitparnitreque  six  volumes;  les  qua- 


toire  des  rois  Â'AngleUrre ,  d'ÎËcoi 
de  Suède ,  de  Daueinarck ,  des  ducs  . 
'Holstein  et  des  comtes  deGueldre, 
int  de  la  façon  du  célèbre  Apostolo 
eno  qui  ne  dédaigna  pas  de  s'oc— 
iiper  de  cet  ouvrage.  Le  11*,  qui 
traite  des  califes ,  est  du  marqnia 
Dominique  Suarez  jle  19',  qui  con-.. 
cerne  la  Chine ,  du  docteur  Silvi«  . 
Graidi.  Cette  Elisioire  fut  rlimpri-  . 
mée  en  i?!?  en  i'5  volumes  soua 
le  titre  :  Mappamondo  iuarico  , 
ossia  esatlaia  narroiione  di  tutti  , 
gli  imperi  del  monda  e  de'  falti 
piu  illustri  delta  moderna  sloria 
sacra  é  profana.  Ce  jésuite  est 
encore  auteur  des  ouvrages  sui- 
vau»-.  I.  1  Confoni celesil  imiaii 
aile  milizie  crisliane  délia  sacra 
/e^,  Parme,  i6g6.  U.  Il senilera 
délia  aapienza  mosirata  a'  giovaai 
studenti  fVaxat^ ,  1689,  et  Venise, 
1703.  m.  La  sirada  al  aantuariq 
moslralaa'  cfierici,  i  quali  aspi- 
ranoalsacerdozio,  ModèDe,iË9g 
et  Rone,  1710. 

•  I.  FORESTIER  (  N.  le  ),  raoiiie 
de  l'ordre  des  célestinâ  ,  qui  vivoit' 
au  commencement  du  i6*  siècle.  U 
a  écrit  quelques  vers  e»  l'iionueuc 
de  la  Sainte  Vierge,  iœpriméi , 


FORE 


'  H.  FORESTIER  (  Antotua  ) , 
CD  laliu,  Silviolua,  ai  à  Paria  ,  j 
tloriuoit  vers  l'an  tb^a.  LaCioin- 
du-Maiuc  lui  atlriline  pluweura  eo- 
médiss  françuMsquin'oDl  point  ëU 
impriméca ,  et  dont  les  litreB  inênit 
ne  sont  point  parvenus  juaqii'i  tioiu. 
Ll  Monnoye,  qui  pense  que  cet  aU' 
teuT  ëtoil  le  mËme  que  le  précédent 
prêleud  qu'il  ne  vécut  pas  au-delA 
de  l'auaée  1 5  ao. 

•  Ht.  FORESTIER  {  M«thurin- 
GwmaiD  le  ) ,  né  à  Paria  le  33  no- 
vambie  1697  ,  entra  dans  l'onk* 
dea  jéauite*  en  1717,  et  fui  bien 
161  élevé  aux  ptemiers  eiaploia.  Il 
obtint  à  Rome  lu  charge  de  ceijaeni 
et  réviseur  des  livtea  de  la  société  eI 
celle  de  théologien  de  son  général. 
£b  1766  ,  envoyé  par  aea.  supé- 
rieurs à  Londres  ,  pour  apaiaar  les 
prétendus  créanciers  du  ^tuaus  jé- 
snile  l^  Valeltf ,  il  suivit  pendant 
deux  ans  celte  affaire  avec  unt  de 
dextérité  *ide  bonheur,  qu'il  vinti 
bout  de  r»riMiger.  Ile  relour  i 
Borne, il  rentra  dans  se«  «mploU, 
qn'il  conserva  juaqu'ft  rexiiaction. 
de  son  ordre.  II  mourut  dana.cctta 
ville  en  1778. 

t  IV.  FORESTIER  (  Pierre  ) . 
«avant  cliauoine  d'Avalon  ,  mort 
<lans  cette  villeen  1733,  à  69  ans, 
est  auteur  de  a  vol.  à'HoméUes , 
et  de  quelques  auinea  ouvrages,  dont 
les  meilleurs  tont  VHisloiie  des  lii- 
t/ujgences  et  des  Jubîlés,in-ii,  et 
le»  fies  des  saints  Patrons,  Mar- 
tyrs et  Evéqaes  (PAutun,  Paris, 
1715,  apart.in-ia. 

•  V.FORESTIER  (H),  fils 
^'un  cordonnier  de  b  Pomeraye, 
département  de  Maine-et-Loire,  fui 
destims  k  l'état  ecclésiastique;  mais 
la  guerre  civile  ayant  éclaté ,  il 
prit  les  armes,  s'altacha  à  StofOet , 
et  fil  toute  la  gnerre.  Après  la  dé- 


FOR,0 

bile  de .  Savenay ,  il  resta  sur  !■  ' 
rive  droite  de  la  L«ire ,  et  seconda* 
Puisaye  dans  l'o^anisation  de  ta  ' 
preiaière  chouannerie.  Il  repassa  en-  - 
suite  dans  l'Ail  joli ,  et  reioignit  Slof- 
flel.Eni79g,  tiruleulployéc(mim«  ' 
chef  de  division;  mais  ayant  étë 
e  rie  veulent  blessé  à  U  première  ap^ 
faire  ,  il  ne  parut  qu'à  kpadticatioD. 
11  fut  amnistié ,  et  vint  à  Paris.  En 
i8«i ,  il  alla  A  Berdttanx ,  passa  en 
Espagne  ,  et  se  leudit  â  Lendrea. 
Apresla  rupluredu'traitéd'AiiMOBa, 
il  fut  cliargé  .  avac  soa  ami  Çeria, 
de  soulever  la  Guienne.  Il  vint  h 
Berdeaus  furiiytinen,t ,  etyétaUJI  . 
une  agence  qui  fat  découverte  |»«bi- 
qileea  même  temps  que  k  cou^Wf... 
ration  de  Geoi^e.  Foreilie^  repas«^ 
en  Espagne  en -décembre  1S0&.  Uue 
couimisaiDu  militaire ,  éiablieà  Nait~ 
les ,  l'a  condamné  à  mon  par  coniu- 
mace.  II  repassa ^Loadre* ou  i8i>7.;, 
on  assure  qu'il  y  est  mort  en  1809, 

*  FORESTUS  (  Pierre  ) ,  mAle,- 
cin  hollandais,  né  en  lâia,  mort 
en  1. '197,  étiMlia  en  Italie,  et  profeawtj 
ensuite  la  inëdeciae  à  Leyde.  On  *  ; 
Imprimé  à  Francfort  ,  en  1693  ,  aaa . 
Oistfvaiioat  tur  ta  Médetîae,  6. 
voL  iunfol. 

1 1.  FORGE  (  Joau  de  U  )  vivoi.» 
dans  le  17°  siècle,:  it  est  auteur  de  bi 
Joueuse  dupée ,  comédie  eii  cinq, 
actes,  repréEeutée  en  i663,  et  du: 
Cercle  desjemmessava/iles,  repré- 
senté en  i6&4'  Ces  deux  comédiea 
ont  été  imprimée»  l'année  da  Ique 
représentation. 

II.  FORGE  (  Louis  de  la  )  .  n^  4 
Paiiii  dans  le  17*  siècle,  exerga  la 
médecine  à  Saumur.  Partisan  do 
Descartes,  il  a  fait  de£  Notes  sur 
le  Traité  de  l'Homme  de  ce  philo- 
sophe ,  elles  parurent  avec  l'on— 
vràgemémeà  Amsterdam,  1677, 
in-4".  On  a  encore  de  lui  un  Traiié  . 
imprimé  plusieurs  fois,  son»  c6  i 
tilre .  Traciatut  de  mente  Âumatiif-- 


FORG 

tjUi  faeultalibus  et  funclionihu» , 
iiec  non  tfe  e/utifem  uiiione  cam 
corpore,  secundùm  prîncipia  fie- 
ntui  îfescanes  ,  Pamiis  ,  1666  , 
JD-^*;  Amslelodami,  1669  ,iii-4*; 
Breois ,  1 674 .  in-4'' ,  avec  de»  wm- 
'  mairas  e>  dè«  Ubléi. 


*  I(.  FOBGEOT,  Mileur  drama- 
tique,  nsort  i  Paris  eu  1798,  a 
doiiDé  aux  théâtres  françaïa  et  ita- 
lienXej  DeifX  Oncla ) Les  Rivaux 
omit,  comédie»  eu  un  acte.euïer», 
1783  ,  iu-S"  ;  Lci  Epi-euues ,  co- 
médie en  an  acte,  eu  vers,  1785  , 
m.-^";  Le  Double  Divorce  ,011  le 
Bienfait  de  la  Loi;- Le  Pi^al 
confident,  comédie  en  deux  actes , 
en  piose,  mStée  d'arietles,  1788, 
"et  Les  Dettes. 


1 1-  FOBaET  [ Germain),  licea- 
dé  Ml  (Irait,  et  avocat  au  du<^é  et 
«ége  préaidial  d'Evreui.  Ce  jurii- 
-amMÙe  a  fait  paraître ,  en  ^h^^,  I. 
■m  ouvrage  en  veu ,  moi  le  libre  de 
Panégyrit  «u  CkoM  d'alligresae 
lar  ta  venue  du  trèa  -  chrétien 
Henri,  roi  de  France  et  de  Po~ 
Jagne.  H,  Traité  des  per3onit«a  et 
des  c&osea  ecclésiastiques  et  déci~ 
■    laalea,  Souen,  i6a5 ,  iii-8°, 

i  n.  FORGET  (Pierre),  cheva- 
lier, lieur  de  Freanea,  de  Beauvais 
et  de  la  Picardière ,  couMiller  du  foi 
en  Kl  conseils  d'élat  ^Iprive,  l'unde 
Ml  maîtres  d'h6tel ,  secrétaire  de  aa 
cliambre  et  de  se>  KiiaDCea ,  généalo- 
giale  de  Tord  re  de  Saint-Michel ,  etc. , 
mort  en  i63&.  Son  goût  le  porta, 
avec  qaeliiuea  succès,  i  la  poésie. 
On  a  de  lui ,  en  ce  genre ,  Xlljnine 
Je  la  reine-r^ente ,  mère  du  roi, 
imprimée  eeule,  in-4°,  à  Paris,  en 
i6i3  ,  et  depuis,  avec  d'autres  piè- 
CM  de  l'auteui ,  daiu  le*  Délices  Ae 


FORM 


85 


la  poésie  française,  Paris,  1630, 
iu-S".  Mais  son  plus  iniporlanl  ou- 
vrage est  un  recueil  de  quatrains 
poliilqtie» ,  pliilosO[)hiques  et  ma- 
rauK  ,  intitulé  Les  Sentimens  iiiii- 
versels.  Cotleiet  dit  oii'il  en  a  été 
fait  quatre  éditions  dinérenlei.  On 
n'en  conuoit  que  deux;  l'une  faite 
à  Lyon,  en  |636,  in-8",  et  l'autre, 
in-/,"*, ipari», eu  i6îo.  Pierre  Forget 
et  Charnier  dressèrent  le  fameuX 
Edit  de  Nantes. 

*  m.  FORGET  C  J«an  ) ,  premier 
médecin  d«  Charles  IV ,  duc  de  Lor- 
raine, suivit  constamment  ce  prince 
dans  tous  les  voyages  et  dans  toutes 
ses  expéditious  militaires;  il  en  a 
mime  laissé,  manuscrits,  des  Mi- 
nsoi/iM  qui  finitsent'en  i63g,  Ona 
de  Itii  ,  j4rlis  iignalœ  detignaia 
fiallOcia ,  sive  de  vanilate  signa- 
lurartimplaniarum,  Nanceii,  i633  , 
ia-8°.  C'est  une  réfutation  du  lyi- 
ttme  de  J^n-Raptisle  Porta  ,  Na- 
polîlaio ,  qui  avoit  trouvé  des  sec- 
tateurs ,  malgré  tout  la  ridicule  de 

*  FOBLl  (  Jacques  de  ) ,  médecin 
du  i5*  siècle  ,  n'est  guère  conna 
aujourd'hui  que  par  des  Gloses  an 
des  Commentaires  iUT  Hippocrale, 
Galien  et  Avicenne.  Dans  ce»  ou- 
vrage», qui  lui  acquirent  de  ta  cé- 
lébrité parmi  set  contemporaios , 
l'obscurité  du  style  est  en  harmonie 

ec  la  fausseté  des  systèmes  que 

*  FORMET   (  Jean -Henri -Sa- 
uel),  né  à  Berliu-eni7ii  ,  éloil 

conseiller  privé  du  roi  de  Fruste, 
membre  du  conseil  français,  secré- 
taire perpétuel  de  l'académie  Ses 
sciences,  et ,  depuis  1781,  directeur 
de  la  classe  de  philosophie  de  cette 
académie ,  professeur  de  philosophie 
au  gymnase  français,  et  membre 
de  beaucoup  d'académies  et  de  so- 
ciétés littéraires.  Cet  écrivain  fécond 
aroit  des  connoiuances  très-Tariéei, 


eo 


roRM 


tins  aclivite  inrallgahk,  et  des  prin- 
cipei  îrrepTOchal>lei  duns  la  granda 
quantitë  d'ouvrages  qu'il  a  Jiilbliës. 
Sou  style,  quoique  simple,  R'ëloit 
pas  dépourvu  d'^légaiice;  une  excet> 
lento  uiémoire,  qiu  lui  étoit  fidèle, 
ln£me  dans  les  plut  peliu  détails, 
lui  fourniaeoit  Iomjoucs  des  anec- 
dotes intëreisantes.  Disciple  el  par- 
tisan zélë  delà  philo!0]>hie  de  Wolf, 
c'est  à  les  écrits  qu'elle  doit  de  s'éire 
répandue  nu  peu  eu  France  et  dans 
l'étranger.  De  1741  i  17^3 ,  il  pu- 
blia, en  6  vol.  ia-8',  un  ouvrage 
intitulé  La  Belle  wa l/ie une ,  io\i.\ 
le  but  étoii  de  faciliter  à  cgtte  philo- 
sophie rentrée  chez  les  gens  du 
inonde  par  des  formes  agréables  et 
séduisantes,  fl  a  consigné  plusieurs 
faits  iutéressans  dans  ses  Souviairs 
Wu/i  CEf(»-«;),  a  vol.,  Berlin,  17S9. 
Lesprincipauxdesesautresouv  rages 
«ont,J.  Cortseils  pour  former  une 
bibliothèque,  Francfort  ,  17^6  , 
5o,  Tu,  55,  56  el  1775,  io-8°. 
II.  Jje  système  du  vrai  hanheur, 
l75oet  i-jBi.nî.Mé/arrgeip/iilu- 
sophiques  ,  7  vol.  in-i3,  Leyde, 
17.Î4-  IV.  ia  Com/esse  atédoise, 
traduite  de  T'allemand  de  Gellert, 
perlin,  17,^4,  in-8".  V.  Examen 
pfiîtosophique  de  la  liaison  réelle 
qu'il  y  a  entre  les  sciences  et  les 
maars,  I755,  in-S".  VI,  VMeille 
liu  Parnasse,  10  vol.  in-8*,  1750 
et  i7-'i!|-  VII.  Abrégé  du  droit  de 
la  iiaiureet  detgens^tWaM,  kttta- 
terdam,  i-jhS,  Jn-4''.  VIII.  Eloge 
des  académiciens  de  Berlin  ,  et  de 
divers  autres  savans,  spart.  in-i3, 
Paris,  Berlin,  1757.  IX.  Le  Phi- 
losophe jmïen  ,  ou  Pensées  de 
Pâine ,  avec  un  Commentaire  lit- 
téraire et  moral,  S  vol.  iii-ia, 
I«3'de,  1759.  y..  Principes  élémen- 
taires des  belles-lettres ,  Berlin, 
1759.  XI.  Diversités  historiques, 
'  traduites  du'grec  (t'^lien ,  avec  des 
remarques,  i764,in-8''.XII.^i7^ 
de  toute»  les  sciences  à  l'usage  des 
udoleacent,  8  vol.  iu-8°,  BciUn  , 


FORM 

764  el  1778.  xni,  IiitroâuctÙM 
géttérale  aux  sciences,  auec  dem 
Conseils  pour  former  une  biblio- 
tlièque  choisie ,  Amsterdam,  i7B4> 
XIV.  Discours  de  Gellert  sur  la 
Morale,  Berlin,  1766.  XV.  Tra- 
duction française  de  l'Histoire  des 
Protestons,  par  HauHu,  Halle, 
1767-  XVI.  PUuieura  articlesMe  la 
grande  Encyclopédie  et  de  cetl* 
tPYverdun.  U  a  ausei  donné  l>eaH-  ' 
coup  d'Eloges  de  différens  savant- 
Cet  écrivain  est  mort  à  Berlin  le 
8  mars  1797,  âgé  de  85  ans. 

•FORMICA  (  Jean  3 ,  de  MejBine , 
de  l'ordre  des  mineurs  convenlucb 
de  Sainl-Frao^is,  vivoil  vers  l'an 
1397.  Il  enseigna  la  théologie  dans 
plusieurs  universités.  Ou  le  prétend 
auteur  de  plusieurs  ouvrages  concer- 
nant cette  scieuce;  mais  les  biblio- 
graphes n'en  citent  aucuu. 

tFORMOSF,,  évêqoe  de  Porto  , 
succéda  au  pape  Etienne  V  1«  19 
septembre  ^91.  C'est'  le  premier 
ëvèque  transféré  d'an  autre  siège  à 
celui  de  Rome.  Formosé,  déjà  évè- 
que ,  ne  reçut poiBt.dâiiouv^le  inv 
position  des  mains,  il  fut  seul emeot 
intronisé.  Il  mourut  -en  896  ,  apria 
avoir  couronné  Arnoul  .empereur. 
Etienne VI,  siictésseur  déPormose, 
après  le  court  poulifical  de  Bou'i- 
faee  VI ,  fit  déferrer  son  corps ,  el  le 
fit  apporter  au  milieu  d'un  concile 
pour  )e  condamner.  On  le  mit  sur 
le  aiége  pontifical ,'  revêtu  de  ses  or- 
nemens,  et  on  Fui  donna  un  avocat 
pour  répondre  en  son  nom.  Alors 
Etienne,  parlant  au  cadavre  comme 
s'il  eftl  été  vivant  :  h  Pourquoi ,  lui 
dit-il ,  évèque^de  Porto,  as-lu  porté 
ton  ambition  ji:squ'à  usurper  le  siè- 
ge de  Rome  î  ii  L'évêque,  de  Porto , 
parlant  par  la  bouche  de  sotr  avo~ 
cat,  fut  condamné.  On  le  dépouilla 
des  habits  sacrés,  on  lui  coupa  trois 
doigts  et  eusuile  la  tète,  et  on  le 
jeta  dans  le  Tihre.  Jean  tX  assembla 
un  concile  en    S()8,  qui  cassa  les 


FORN 

ntldei  du  sjnode  convoqué  par 
Etienue  VI,  et  rétablit  la  mémoirf 
àeYorautte.f^a^.  Etienne, u"  VU. 

j  'FORMY  (  Sanuiel) ,  maître 
cnchimTgie 'i  MoDtpellïer,  «er»!! 
tomcie  chirurgien  à  l'armée  qui  At 
k  li^e  de  Paris  etf  tSgo.  On  a  de 
hii ,  Traité  c&iniigKoi  des  baudet, 
laa,  empldtiea,  atttiles  ei  baa- 
l'digEj,  Moutp«llier,  i65i,iit-8'' 

I.  FORNABI  (Marie-Vick.ire), 
nëe  i  Gènes  ta  i563  ,  fax.  mariée  à 
Ange  Strate  ,  de  qai  elle  eut  trois 
garfons  et  deux  filles ,  qui  loui 
brassent  la  vie  religieuse.  AprËs 
avoir  perda  son  mari ,  ^le  institua 
l'ordre  «les  Biitionciades  célestes.  Sou 
ordre  BToit  une  centaine  île  maisons 
en  Italie,  eti  Alleniagn«,en  France. 
Ses  religieuse*  éloient  habillées  de 
bUDC,  avec  un  scapulaire  bleu  àp 
ciel  ;  et  le  manteau  de  mfme  : 
de  U  qu'elles  avoteot  tiré  leur 
de  célestes.  Elle  mourut  le  \h  dé- 
cembre 1617,  à  '5&  ans.  Sa  Vie  a 
été  imprimée  à  Paris  en  1770, 
iii-13. 

*  n.  FOBNARI  (  Ctaire-Iiabelle)^ 
dame  romaine,  abbesse  d'un  mo- 
nastère de  Saiut-Prançois-de-Todi , 
mourut  en  odeiir  de  taiuteté  le  g 
décembre  i-j^^.  On  publia  i  Venise , 
en  1753,  Lieltre  d'une  rtligiease 
ar  lea  vertus  de  LouU  de  Gon- 
ragae ,  par  Claire-Isabelie  F»r^ 
nari ,  qui  l'avoit  écrite  par  ordre  <U 
son  confesseur  ,  qui  éloit  jésuite. 
On  a  encore  de  cette  religieuse  Am 
Relations  /nfatigires.  Le  père  dom 
Anselme  Coiitdnni ,-  moine  canral- 
dulc,  a  donné  à  Venise, en  1768  , 
178 1 ,  les  Mémoires  de  sœur  Ciaire- 
Itabelle  Fornari ,  qui  étoient  res- 
1^  imparfaits  par  la  mort  du  pire 
Calogera. 

*I1[.  FORNARI  (Simon),  de 
Reggioen  Calabre,  qui  vivott  dam 
U  16*  siècle,  a  lausé,  euti*  autiet 


roRN        «7 

ouvragu ,  dei  Explications  on,  £r^ 
terpritations  sur  û  Roland  fia  ieifjf 
de  Louis  Arioste.  L'abbé  Foiut.^,tj 
son  frère  ,  avoit  écrit  suc  m  'poëm* 
avant  lui  ;  mais  ion  t»TB'j  s'^unl 
perdu ,  Simon  Fornari  ^  p^^r  répa- 
rer cette  perte ,  en  sttiyant  (o  mèina 
pian  que  son  frère.,  mit  au  jour  c* 
nouvel  ouvrage.  Oa  wno»  l'époqua 
de  sa  mat  t. 

'FORI^RET  (Philippe),  p.*teut 
de  Berl'.o  en  i?!."),  et  de  qui  noue 
avonr,  aussi  un  volume  de  SermonSp 
^■O'.t  né  i  Beaune  en  1666.  Sorti 
tant  jeune  de  France ,  ilCt  sesétude* 
â  Fraucfoit-Bur-l'Oder  et  â  Lau- 
sanne. Sa  première  église  fut  celle 
de  Kœpenick.  U  e&l  mort  à  Berlin 
en  1736. 

"  FORNEBOD  ou  Foonîmio» 
(David  ), premier  pasteur  de  l'églisa 
réfflraiée  française  de  Berlin ,  rem- 
plitGeminiBléredepui*i67aiusqu'eil 
1680  ,  où  il  fut  appelé  docieiir  et 
ptofeisseut  houoraire  de  Ibéoloiie  i 
i^aiManne.  On  a  de  lui  nu  C'alé- 
c/iiata»  et  quelques  Sermon». 

•  FORMER  ou  FouBNiEH  (Jé- 
ban),  de  lUoniauban  en  Quercj.  Les 
ouyraçes  en  vers  que  l'on  a  de  cet 
écrivain  du  16°  siècle  sont ,  L  Epi-. 
grammes êrotiquei,  Toloae,.ia-i*f ,. 
sans  <  date.  11.  CAaruans  tyiiquts  ea, 
7iQmère  de  dix-neuf,  Tolose ,  léga- 
lemeat  sans  date,  iutiS.  111.  UL'ra- 
nie  au  tiis^àiestiea  roi  de  France, 
Heary  il  du  noifi ,  etc. ,  iu-S"  , 
Pari»,  i55S.  IV.  Xejmeniier  fo/it-- 
me  de  Roland  furieux,  preouère- 
ment  composé  en  t/iuscan  ,  paP^ 
Leys  Ariosie,  Ferrarois,  et  maia- 
enaal  mis  en  i-yme  fraifçaise ,  etc., 
555  ,  Paris ,  in-^" ,  et  Auyecs  , 
in-S".  EuSn  on  tr^ve  enc^e  quel> 
ques  vers  dans  une  Traduction. 
qu'il  a  donnée  Aa  jfjfectious  d'à- 
iitaur  de  Panfiénius ,  auteur  grec^ 
jointes  les  narrations  d'amour  de 
Plutarc/ie  ,  elc. ,  imprimées  à  Lyon 


«t  à  Par»  en  iSDS,  iii-8°,  «I  rëim- 
primfes  daua  celte  deriiître  ville 
pttil  in-ia ,  en  1797.- 

•  FORNIVAUX  (Richard de). 
chauccWer  d'Amiens  sa  patrie,  mort 
Tan  fan  lsSo,  a  laiti^  pluncurs 
éctils  em  prose,  où  il  traite  de  la 
Nature  île  l'amour,  de  mï  divers 
naractèret ,  tl«  mi  plaitin  et  de  ses 
peines.  On  lui  aitribue  aoui  quel- 
ques dansons  auez  ingdmeuiaa. 

•  FORQUEVANS  ou  Foirnqu^- 
TÀO^  (FraDçois-Pavie ,  baron  de), 
tnort  le  6  mari  i6ii  ,  ami  du  poète 
Rëgaiei*  .qui  lui  dëdîa  une  de  le* 
iatires.  C«t  auteur  ênacemposéhii- 
inèiae  plusieurs  qui  ont  éli  recueil- 
ties  sous  le  tilM  de  l'Espadoa  sati- 
rique ,  imprimées  d'abord  tous 
(en  nom  en  1619,  et  sous  c^loisup- 
poeédu  «leur  Dettemod  en  iÇuS, 
i6a6,  Ljou,  iu^ia,  et  iSSa,  Co- 
logne, m-1.6. 

•  FORSKALC Pierre),  nainra- 
lisle  suédois,  n^  en  1736,  tnort  en 
1760  ,  lit  ses  éludes  à  Gotlin^n,  et 
ensuite  à  Upsal  oïl  il  fut  ëJeve  de 
Linnée.  En  1761  Je  roi  de  Dane- 
inari±  l'envoya  arec  Niebuhr ,  et 
quelques  anirea  savans  ,  faire  des 
décoiiverléa  en  Arabie.  Il  meurut 
à  Jerim.  On  a  de  lut ,  I.  Un  traita 
fatitoM  Pensées  sur  la  liberté  ei- 
tiilè.  H.  Deicriptiaats  animaliurn 
tteqace  in  itinere-orienlaH,^-^". 
M\,  Flora  egjptlaco-arabica,  in-4°- 

'1-V.  Icône*  rtrum  naturaliumqua» 
in  itiiiere  àrientali  depin^  cu- 
ravilFontal,  in-4". 

t  I.  PORSTER  (Jean),  \\\/xAa- 
gien  protestant .  né  î  Aug«bot>Fg  en 
«49s ,  enseigna  l'hëbreu  avec  répa- 
ration â'Witlemberg ,  et  y  raourat 
•n  i5!i6,  i  61  ans.  On  a  de  lui  un 
«xteWtM  Dictionnaire  hébraïque, 
1667  ,  réimprimé  en  1&64  ,  in-fol. 
—  H  est  difKretit  d'un  autre  Jean 


FORS 

FoBBTEK ,  mort  en  161  S,  qui  a  laîi' 
se  de*  Commentaires  tur  P Exode , 
Isale  etJèrimie,  en  Svol.  111-4*1 
et  De  ialerpreiatione  Scriptun^- 
r«ro ,  in-4" ,  Wittemberg ,  '698, 

f  U.  PORSTHl  (Valentis)  «at 
aoleut  d'une  Histoire  de  droit,  «b 
latin ,  areclias  /^es  des  pbi*  eélè- 
bre*  jiuieconsuUt* ,  jaHiu'en  iSSo, 
tempe  o&  il  écrivoiL 

"  III.  FORSTER  (  Nalhaniel  ) , 
Mveut  théologien,  né  en  '1 117  i 
PIvmatock  au  Uevonshire  ,  inort  A 
WeMmlnster  eu  1766,  élève  A'a.- 
budéçFlyn)<rutta ,  ensuite  d'Eten, 
entra  en  1733  au  calle^e  de  Coipu»* 
Châati  i  OiFoni  I  -où  li  p"i  see^»- 
gré*  dans  U  bcttlté  des  arts ,  et  fat 
boursier.  I.e  promter  bévéfioe  qu'il 
eut  dan*  l'église  fut  le  rectoiit  4e 
He^be ,  au  comté  d'Oiifoid.  En  17&0 
■1  l'ut  chapelain  de  l'évèque  Butler 
de  Ueiham,  qui  le  lit  son  exécuteur 
testanieulaire  ;  ,en  tnème  temps  il 
fut  reçu  docteur.  En  17.^3  il  fut 
uomin^  cliapelain  de  l'arcbevèque 
Herring;  en  i7!i4  il  fut  chanoine 
de  l'église  de  Sristol ,  et  l'année  sui- 
vante ,  prédicateur  de  Rolli ,  et 
chapelain  du  roi.  Ses  ouvrages  sont, 
\.  ftéjlexiona  sur  Vantiquité,  etc. 
d'Egypte.  II.  Platoniadialogiquîn- 
que,  174s,  Kl.  Appendix  Llviana, 
1746.  IV.  Fopery  destrueiii^  of 
tke  evidtnee  of  christianity  :  r^'i- 
toit  un  sermon.  V.  Uue  Bisterta- 
lioHsurcequeJosephediideJ.  C. 
VI.  Siblia  Aebraica,  sine  puncii*, 
in-4''.  Vn.  Traité  du  mariage  des 
mineurs,  in-M". 

+  IV.  FORSTER  (Geoi^e).  «éli- 
bre  naiuraliate ,  né  à  Oani^ick  e« 
1739 ,  fila  d'un  miin* Ire  protestant, 
mon  âParls  le  i3  mara  1794.  fit 
daoa  »t  )BuneMe  de  grand*  progri* 
dans  les  langue*  anciennes  at  mo- 
.demes;  en  174S  il  entra  à  l'univer- 
sité i»  Halla;  il  passa  autùite  à 
Danizidc ,  «t  t'y  Uvra  à  la  prMîca- 


FORS 

lion;  piiù  il  alla  vn  BusBie,  itrat 
l'eipoir  d'obtenir  one  pbue  conii- 
dérâl4e  ;  mail  n'ayant  pa*  ràisai ,  il 
se  rendit  en  Angûterre ,  eten  1778 
il  j'embarqna  poiu*  Aui  vre  Caok  dana 
son  a*  Toyage  autour  du  monde.  A 
son  retour  if  publia  en  anglais  et  en 
allemaud  une  très-bonne  relation  de 
celte  expédition  célèbre.  Ayant 
éprouve  des  injustices  i  Londres  , 
il  vint  i  Paris,  où  les  naturalistes 
Ici  plus  distingués  l'accueillirent 
avec  empresse  m  eut.  Il  auroit  voulu 
s'établir  en  Fraace  ,  mais  le  dfctin 
fappela  successivement  â  Cassel ,  à 
Wilna  en  Pologne.,  et  à  Saint^^é- 
tersbourg.  La  guerre  snrvenjie  entre 
la  9!u*sie  et  U  Porte  St  échouer  le 
projet  d'un  nouveau  voyage  autour 
du  globe;  et  sa  réputation  ,  accrue 
par  difitrens  écrits  dont  il  enrichit 
l'histoire  naturelle  et  le*  lettres,  le 
&t  appeler  par  l'élfcteur  de  Ma^ence 
tomme  président  de  l'université  de 
celte  ville.  Il  publia  en  1790  un 
Voyage  p^ilotopAiquE  el  pioares- 
fue  sur  Len  rives  du  Rhin  ,  daat 
les  Pays-Bas  et  dans  la  Halfande, 
Ugduit  de  l'allemsad  im  fr#9çais  par 
U.  Poiigens,  Paris,  1794,  3  v..  in-8°. 
{{étoil  à  Mayence  quand  celle  ville 
lamba  au  pouvoir  d«s  iPranïais,  et 
\tt  pauietes  mpy««taiB  s'étant  for- 
loésen  cpBv«ntion  n^t^tnale,  l'en- 
ToyËrentàP^ris.pour  solliciter  leur 
I^pio«i  la  république  française.  A 
la  repris*  de  DÀayeiw  par  les  Pnis- 
Ûni^,  <]>><  fut  liau  durast  sa  mission, 
il«i)t  le  malheur  de  perdre  toui  ses 
tffitts  et  ses  manuscrits.  \/t  chagrin 

S'il  en  éprouva  el  d'autres  peines 
mealiquet  abrégèrent  ses  jonri. 

V.  F0H8TER.  /^oy.  Poster. 

Pt^STNER  (Christophe),  sa^ 
vaut  allemand,  né  «n  1698,  ntwt 
en  1667  ,  pi>blia  ,  dès  l'âge  de  19 
ans,  un  Ouvrage  sur  la  polili- 
^iM.  Après  avoir  étudié  en  Aile- 
Bagne,  il  alla  «Il  Italie,  o&  hsn 


.  FORT  89 

Coraaro  ,  doge  de  Venise  ,  1«  goAla 
leUement .,  qn'il  l'honora  de  l'ordre 
de  Saint- Marc.  Fars  mer  vintenani- 
le  en  France  ,  et  retourna  en  Atte- 
magne.  Eaaployid  daas  les  négocia- 
tiooadela  paix  d*  Munster,  il  fil 
paroitre  tant  de  prudence  et  de  ca- 
pacité ,  que  le  comte  de  Trantmann- 
darf,  plénipotmt faire  de  l'emperewr, 
kii  pnocnra  ta  qoalilé  de  conseiller 


principatti  TU>«rii.  !1.  îiM»  po- 
iitlism  mi  Tacitum.  Itl.  Un  rtcutit 
de  ses  Lwrtfi  atr  4m  paLv  de 
Xnnsitr,  etc.,  etc. 

t  L  FORT  (François  le) ,  d'une 
famille  patricienne  de  Genève, na- 
quit dans  celle  ville  en  i6fi6.  Le 
Fort ,  plein  d'esprit ,  mais  vif  et 
dissipé,  négligea  l'élude  ponr  se 
livrer  aux  exercices  du  corps  :  nne 
forle  incliwition  pour  les  armes  lui 
fit  quitter  la  maison  paternelle  dès 
l'âge  de  i4  ans.  Après  avoir  s«rvi 
en  Hollande  comme  volontaire,  il 
eut  une  lieutenance  daiM  le  régt- 
raent  d'un  colonel  altemand  au  ser- 
vice du  czar.  Doué  d'une  physio- 
nomie heureuse  ,  il  éloil  en  outre 
hardi,  entreprenant,  généreux,  et 

fiarloit  assez  bien  quatre  ou  cinq 
angues.  D  n'éloit  point  savant;mai> 
il  avoit  beaucoup  vu  ,  avec  le  talent 
de  bien  voir.  Pierre  -  le  -  Orand 
l'aima.  Les  plaisirs  ,  dit  l'auteur 
de  l'HIsloire  de  ce  monarque ,  com- 
mencèrent sa  laveur  ,  el  les  taleua 
U  conRrmèrent.  En  1696  ileul  la 
conduite  du  siège  d'Azof,  Il  y  m«B>- 
tra  tant  d'habileté  dans  l'an  de  la 
guerre,  que  le  caar  lui  donna  le 
commandribent  général  de  ses  ti«i>- 
pas  de  ti.1  e  et  de  roer ,  et  le  fit  som 
premier  ministre  d'étal  ,  avec  la 
qualité  d'ambassadenr  et  de  plén^ 
potentiaire  dans  toutes  les  CMifs 
étrangères.  Le  Fort  eut  partà  tOM 
les  cliangemens  par  lesquels  ^«rre 
1"  donna  nne  nouvelle  vie  A  so« 


go  FORT 

empire.  Grand  et  bien  fait,  tou- 
jours libéral ,  «oiivcnt  prodigue,  Le 
Fort  avoil  la  physiouomie  heureuse, 
le  caractère  agrotble ,  l'humeur  con- 
ciliaute,le  Ion  persuasif ,  et  c'ëtoit 
à  lui  <)ae  s'adressoit  Calheriop  lora- 
«jue,  acule,  elle  ne  pouvoit  venir  à 
bout  (te distraire  l'empereur,  ou  de 
calmer  les  emporieaieiis  auxquels  il 
éuûl  sujet  :  cette  reunurce  lui  fut 
tnie  Irop  tôt,  «t  Le  Fort  mourut 
àMoscoueo  ibgg.  Le  czar, péné- 
tré d«  «a'perte  ,  lui  fit  des  obtè- 
ques  magoilique»  et  j  asuiU. 

•  II,  FOÏt'f  dit  JiNronTirs  [Bai- 
mond-Jeau  )  ,  Tnédtcin ,  né  à  Véroue 
de  pareil»  pauvres, ue  dut  qu'à  son 
inérile  et  à  sea  laleus  la  réputniion 
et  la  fnriune  dont  il  a  joui  pendant 
ta  vie.  Il  exerça  successivemeat  sou 
art  k  Venise ,  Â  Vienne  et  à  PaJoue , 
et  mourut  dana  cette  dernière  ville, 
en  167S,  £lj;ë  de  jH  ans.  Ce  médecin 
est  auteur  de  plusieurs  ouvrages  de 
pratique  ,  l:  Concilia,  liefioiibus 
et  morbis  mutierum  facile  cogiios- 
eendia  et  eurandis  ,  Palavii ,  1 668, 
în-fol.  11.  Consuhalionum  el  res- 
poasioaun  inedie,inaliu7n  centuriœ 
gaatuor ,  lomua piimus  ,  Palavii, 
i659,in-fol,  ;  Geliev»,  i677,in.fol., 
a^ec  le  Traiié  précédent ,  ibiil.  , 
1681,  în-Tol.  Tomiu  aller,  Patavii, 
1678,  in-tol. 

•  III.  FORT  (  Je«ra-An(édëe  le  ) . 
célèbre  médecin  de  Genève,  nédaus 
cette  ville  en  i683  ,  y  pratiqua  son 
art  arec  autaitt  de  lalens  que  de 
nuxit.  Oo  a  de  lui,  1.  Méthode 
timplt  et  facile  pour  guérir  quel- 
que» maladies,  tant  iniernei  qu'es- 
ieraes ,  Genève,  170*^  iu-n. 
II.  Epittola  lie  tumo'-e  singularî 
in%um  vtnirem  occupante ,  Genè- 
ve, 1713, in-ia.  !U.  DelapoïK- 
lion  du  périnée,  Genève,  171g, 
in-i3. 

•IV.POBT(!e).r^.  MoHiNiÈRE. 
'  FOBTE  (  Léonard  ) ,  de  Rome  , 


célèbre  mathématicien  du  iS'siicIe,' 
a  publié  h  Veuiae  un  Traité  lU  Cari 
militaire ,  avec  figures. 

i  FORTESCUE  (Jean),  lord, 
chef  de  justice  ,  et  grand-chance- 
lier d'Augleieire  vera  1^60,  sous 
le  règne  de  Henri  VI,  publia  pl|t- 
sieurs  ouvrages  estimés  des  Anglais, 
SUT  la  loi  naturelle.  Son  livre  en 
faveur  des  Lois  d^ Jngleterrt  fut 
imprimé  seulement  en  i5ç)9  ,  et 
reparut  ensuite  à  Londres  en  1616  , 
iu-8* ,  avec  le»  nous  de  Jean  Selden. 
Il  y  en  a  encore  une  autre  éditioa 
avec  les  notes  et  oÉaervations  d'E- 
douard Waterhuii  us,  Londres,  1663, 
in-fol.  \Jïipilaphe  de  Fortescue  est 

son  état  ;  on  en  jugera  par  le  der- 
nier vers  qui  est  ainsi  : 

F'oyes  Aland. 

•FORTI  (Gaérano),  prélat,  con- 
sidéré à  la  cour  de  Rome  pour  son 
savoir  et  aa  probité  ,  né  d'une 
illustre  famille  de  Pcscia  en  Tm- 
cane ,  sur  la  fia  du  1 7°  siècle ,  passa 
la  plus  grande  partie  de  sa  vie  à 
Rome ,  et  fut  un  des  premiers  avo- 
cats de  son  temps.  II  moijriit  daoa 
cette  ville  en  1770.  Outre  un  grand 
non^bre  de  Mémoires,  qu'il  publia 
dans  plusieurs  alTairea  tnajeures ,  on 
a  de  lui  ,  OSservanioni  sulla  con— 
dotta  tenuta  dat  minisiro  di  Porta- 
gallo  net  affàre  de'  jetuiti  fC'MtxtV' 
poli  ,  1760, 

I.  PORTIGUERBA  (Niella».),- 
cardinal,  natif  de  Pis  loie  ,  rendit  de 
grands  services  aux  papes  Eugèn* 
IV,  Nicolas  V  ,  Pie  11,  et  Paul  H. 
Il  commanda  l'armée  du  saint-siéga 
avec  snccès ,  et  mourut  à  Vitetbe, 
le  ai  décembre  \/^^%  ,  à  55  ans. 

i  II .  FORTIGUERB  A  (  Nicolas  )  , 
de  la  mèmefamille  que  le  précédent, 
chanoine  à  Naplesj  mott  en  i735. 


FORT 

â  6i  ans,  ëtoit  arrive  par  degrà*  à 
la  plus  haute  prëUlure  souEClement 

-  XI,  el  il  espéroit  que  Clément  3UI, 
qui  aimoït  les  poêles  et  la  poésie , 
lui  accorderoit  le  chapeau  de  cardi- 
nal. Ce  ponllFe  l'en  Ùatta  pluaieura 
fois ,  et  Irouvoit  toujours  de  nou- 
velles raisons  pour  éloigner  les  es- 
pérances qu'il  lui  avoit  données. 
L'oubli  que  le  pape  fit  encore  de 
Forliguerra  dans  une  dernière  pro- 
motion ,  le  laissant  sans  espoir,  il 
s'abandonna  au  chagriu  ,  et  une 
maladie  de  langueur  le  conduisit 
■n  tombeau.  Comme  il  tou choit  i 
ta  dernière  heure ,  le  souverain  pon- 
tife envoya  un  de  ses  camériers  le 
■fisiler  de  sa  part,  l'encourager,  et 
lui  promettre  encore  cette  pourpre 
si  ambitionnée.  A  celte  promesse  , 
le  malade  se  retourne,  lèveledrap 
qui  le  couvroit ,  et  faisant  un  éclat 
pareil  à  celui  du  Tmncus  Ficulnua 
d'Horace  ,  il  dit  i)  l'envoyé  ;  a  Ec- 
covi  la  lisposla  :  Bùon  viaggio  e 
per  Ui  e per  mi.n  Sa  maison  éloil 
le  rendez-vous  de  tout  ce  que  Borne 
possédoit  alors  de  plus  excellens  lit' 
térateurs ,  et  leurs  conversations  ne 
rouloiënt  que  sur  la  littérature.  Un 
jour  on  disputoit  sur  la  prééminence 
entre  Le  Tasse  et  l'AriosIe  :  lun  et 
l'autre  trouvèrent  des  partisans  dans 
celle  assemblée.  Fortiguerra  étoit 
pour  Le  Tasse  ;  et  voulant  prouver 
combien  .il  étoit  facile ,  avec  de  l'i- 
maginalion ,  de  réussir,  au  moins 
jusqu'à  uù  certain  degré ,  dans  le 
genre  de  l'Ariosle  ,  il  composa  un 
Poëme  en  trente  chants,  qui  fui 
commencé  et  fiui  eu  très -peu  de 
temps.  C'est  le  Ricciardetlo,  pu- 
blié en  1738,  in-4°;  el  à'Pàris, 
1^68,  î  volumes  iu-iï;  ouvrage 
héroïco-burlesquB ,  oft  l'auleur  res- 
-  pecte  peji  la  pudeur.  Il  parut  pour 
fa  première  fois  en  i5i3  ,  sous  le 
i»ora  de  Carteromaco ,  qui  est  celui 
de  Fortiguerra  tourné  en  grec.  A 
l'esemple  del'Aiiosie,  il  s'est  livré  i 

'  toute  son  iinagination.  U  règne  da)i! 


FORT 


91 


poëme  un  désordre  et  unebizar- 
e  qui  jettent  le  lecteur  dans  une  - 
tention  d'esprit  continuelle  ,  et 
qui  en  rendrolent  la  lecture  insou- 
tenable ,  sans  le  génie ,  les  plaisait— 
leries  agréables  et  la  versilrcalioD 
aisée  qui  le  distinguent.  On  l'a  imiltf, 
en  vers  français  eu  1766 ,  Liège  ,  a' 
vol.  in-8" ,  par  Dumourier ,  et  par 
IVIaucini  Nivemois ,  Paris  ,  1796 ,  a 
vol.  in-S".  On  a  encore  de  Forli- 
guerra une  Traductioifde  Térence, 
en  vers  italiens,  Urbin,  1736,  in- 
fol. ,  figures  ,  avec  le  lexle  latin,  — 
Il  y  a  eu  aussi  un  ScipioK  Forti- 
GCEHRA  ,  mort  eu  (^\'b  ,  babUe 
philologue  dont  ou  a  plusieurs  ou- 
vrages ,  dans  lesquels  il  preuoit  la 
noni  de  Scipif*  Cartcromachus.  Cet 
auteur  étoit  fort  estimé  du  fameux 
Erasme. 

*  FORTIN  (  Pierre  ) ,  seigneur  de 
la  Hogûelle  en  Normandie  ,  prési- 
dent de  l'élection  de  Falaise,  ani>~ 
hli  par  le  roi  Henri  IV,  en  1590, 
pour  services  rendus  lots  de  k  ré- 
duction de  cette  ville,  est  auteur  du 
Testament  ou  conseils  fidèles  ifua 
liort  père  à  ses  enfàns  ,  dont  la 
dixiètue  édition  ,  qui  parut  en  i6i>i, 
prouve  le  succès.  On  a  encore  de  lui 
les  Elémeris  de  la  politique  selon 
les  principes  de  la  nature ,  réiio- 
priuiés  à  Paris ,  i665 ,  iu-8°.  Har- 
douin  FoatiM  de  la  Hoguetle  ,  suc- 
cessivement archidiacre  de  Paris, 
évèque  de  Samt-Brieux  et  de  Foi-  "■ 
tiers,  puis  archevêque  de  Sens, où 
Il  mourut  en  1715,  étoit  L'undcs  fila 
de  cet  écrivain. 

*  FORTINO  (  Onaphre  ) ,  de  Pa- 
lerme  ,  ué  en  iSâfi  ,  philosophe  et 
médecin  célèbre  de  son  temps ,  a 
donné,  ffe  naliirâ  et  salubritale 
aëris  Panormilani  i  et  d'autres  ou- 
vrages. 

*  FOBTIS  (Albert),  auteur  de 
plusieurs  Ouvrages ,  qui  lui  assurftil 
un  rang  distingué  parmi  les  phyai- 


©a 


FORT 


ciens  du  ifl*  siècle  ,  mort  biUiothé- 
caice  et  secrétaire  de  rÏDstïtut  na- 
tional de  la  répiiliUque  ilBlJetiiie  le 
laoclobre  i3o3,  rëuuisnoit  de  gran- 
des conDoiiMDces  liltéraireBel  his- 
toriques à  celles  de  U  pbyaiqiie  et 
derliistoire  naturelle.  Les  circons- 
tances orageuses  de  sa  patrie  l'avoien  t 
conduit  eu  France ,  et  il  fit  un  assez 
long  séjour  à  Pari»  avant  de  retour- 
ner à  l'institut  de  Bologas. 

1 1.  FORTIUS  (  Joachim  )  ou  plu- 
tôt Sterck,  philosophe  et  niathé- 

de  Foriius  ReingelbtrgTui ,  ni  i 
Anvers  vers  l'an  1499  ,  enseigna  la 
tangue  grecque  et  lea  niathëniali- 
ques  dans  les  Pajs-Bas ,  en  France 
it  ailleurs.  11  fut  en  grande  considé- 
ration à  la  cour  de  Maximilien  I", 
et  mourut  vers  iâ36,  daus  ua  âge 
aiaez  avance.  Ou  a  de  lui  un  grand 
nombre  d'ouvrages  estimés.  Celui 
qui  passe  pour  le  meilleur  est 
non  Traité  De  ralione  studendi , 
I.eyde,  i6a9  ,  in-S",  dans  lequel 
il  donne  d'excellentes  maximes 
pour  se  bien  conduire  dans  ses 
éludes. 

•  II.  FORTIUS  ou  Anoeio  de 
Forte  (  Auge  ) ,  médecin  de  Venise 
dans  le  16°  siècle,  est  auteur  des 
ouvrages  suîvaas  :  I.  DiaU^hi , 
Venise,  i5S3,in-8°.  II.  reriiatU 
redîfivce miJitia ,  Veneliia,  1SS9  , 
tn-S".  U\,  J?e  mirabilibus  Aumaam 
liila;  naluralia  J'unilainenM  ,  Ve- 
netiis,  i543,  in-B".  IV.  Trattalo 
délia prista  medicina,  Mantoue , 
1555,  in-8'. 


t  FORTUNE  ( Mylhol.  ) ,  dëetse , 
ElledeJLipilereldeNëmésia.ellepré' 
sidoitan  bienetaumal.  Onlarepré- 
seuioit  aveugle  et  chauve,  to,uiours 


FORZ 

dehout,avecdesaileaauxdeu\pîedt^ 
l'un  sur  une  roue  qui  (ouriie  avec 
vitesse  ,  et  l'autre  en  l'air  ;  quelque- 
fois au  milieu  des  flots  agités ,  clier~  - 
chant  à  (ixer  son  pied  sur  un  globe 
moliiie  et  glissnul.  On  l'appeloit 
autrement  Son.  Elle  avoil  des  tem- 
ples Euperbes  à  Anlium  et  â  Fré  — 
nesie  dans  le  paj-s  Laiin  ,  et  à  Bam- 
nus  dans  l'Attique.  De  toutes  lea 
divinités  du  paganisme  ,  c'étoit  la 
plus  fantasque ,  la  plus  absolue  , 
et  la  plus  universelle.  Tous  les 
événemens  de  la  vie  éloient  de  son 
ressort.  Elle  réunisse it  tous  lea 
hommes  au  pied  de  ses  autels  , 
Us  heureux  par  la  crainte,  et  le^ 
malheureux  par  respëraiu:e.  Ses  ca- 
prices même  éloient  redoutables  aux. 
plus  honnêtes  gens,  selon  ce  beau  mot 
d'un  ancieu  poëte  1  a  JLegeTa  vere— 
lui'  nocens ,  Fortunam  iiuiocsiis...  » 
Pluiarque  observe  que  tes  Romains 
eurent  plus  de  vénération  pour  la 
fortune  que  pour  U  vertu.  Ancits 
Marcius,  quatrième  roi  de  Borne, 
fut  1«  premier  qui  lui  Ri  bâtir  ua 
temple.  Elle  en  eut  depuis  beaucoup 
d'autres  dans  toute  l'Italie.  On  a  re- 
marqué que  U)  Fortune éloit  incon- 
nue aux  Grecs  dans  la  haute  anti- 
quité, parce  qu'on  ne  trouve  soa 
nom  ni  dans  Homère  ,  ni  dana 
Hésiode.  C'est  que  les  hommes ,  dit 
Juvéïial  ,  n'avoient  point  encor« 
iuveaté  cette  divinité, 

*FOBZÂDUBA  (André),  né  à 
Bassanoen  1730, d'une  famille  no^ 
ble  ,  avoil  desconuoissancessi  litea-- 
dues  et  si  profondes  dai»  le  droit  , 
que  Jean  Galéas  Viscouli ,  duc  de 
Milan  ,  le  nomma  son  secrétaire 
d'étal ,  et  ensuite  gouverneur  J*» 
marquisat  de  .Caravaggio.  Après  la 
mort  ilu  duc  ,  il  revint  dims  sa 
patrie  en  i4oT<  ^^  fnl^  profes- 
seur public  en  droit  civil  à  F^iloue. 
On  a  de  lui  un  Recueil  de  cortsut- 
tations  et  <favis  ,  dans  lequel  ou 
remarque  une  excgllente  logique  , 


rose 

4t  de  profondes  conuoitsancei  daiu 
loutes  lei  paTlifsilu  droit.  Ou  ignore 
l'époque  de  aa  mort.  • 

•  FOaZATE (C 
homme  de  Padon^ , 
i6*  siècle.  H  obtint  de*  succès  dans 
la  poëûe  vnlgaire ,  et  on  a  de  lui 
uoe  Tragédie  intitula  Recinda  s 
va  li*re  de  Poétiet ,  et  un  autre 
cB  patois  padoiian,  sous  le  nom  du 

in-4". 

FOSCABARI  (GilkO,  domini- 
caiu  bolonais,  mort  ^VÉk  deMo- 
dèaeeiti5e4,  à  ASans^i  uadei 
tbëologiens  choisis  pour  traTaiUei 
ad  Caléchismeàa  concile  de  Trente, 
dont  une  nouvelle  édition  a  ité 
doDuéepar  Forelro.  Foscarari  prélat 
savant ,  pieux  et  charitable ,  trouva 
dans  ea  irugalitë  et  sa  mode>ilie  un 
foud*  suflUant  pour  subvenir  aux 
nécessités  des  pauvres  ,  pour  fonder 
une  maiiou  de  tillea  repenties ,  et 
pour  embellir  soJi  église  et  le  p^it 
épiscopal.  Dans  un  temps  de  cala- 
mité ,  ii  vendit  jusqu'à  a*  crosse  et 

t  FOSCARI  (François),  d'une 
ittustre  famdle  de  Venise,  dont  il  < 
augmenta  encore  le  lustre,  fui;  en 
i4i^,  procurateur  de  Saint-Marc, 
et  nommé  doge  en  14^3 ,  après  avoir 
eagaé  ou  acheté  les  suffrages.  Vou- 
lant se  retidre  redoutable  à  ses  «oi* 
«ns ,  il  fit  ta  guerre ,  et  soumit  à  la 
n^btiqoe  le  Bressan  ,  le  Bergamaa- 
qiie  ,  Crème  ,  Havenne  et  d'autres 
placei.CeacouquëtescoAlèrenl  beau- 
coup aux  Vénitiens ,  qui  muriou- 
roienl  hautement  contre  lui  ;  il  les 
apaisa  en  offrant  sa  démission  , 
qu'où  n'accepta  point.  Ses  ennemis 
suscitèrent  diverses  affaires  à  son 
fils,  qui  fut  relégué  d'abord  à  l'ie- 
Tise,  et  ensuite  deux  fois  à  la  Canée. 
Le  dernier  exil  accabla  de  douleur  . 
le  malheureux  doge,  qui  devint  hors 
CHat  de  gouverner  les  afiaires  de  la 


FOSC 


93 


république.  Il  fut  déposé  i  l'âge  de 
84  ai»,  eu  14^7.  el  Pascal  Manpert 
mis  k  sa  place.  Il  mounit  deux  jours 
xprès.  Son  fils  étoil  mort  lui-même 
daiia  sa  prison  :,od  l'avoit  accusé 
d'avoir  assassiné  un  sénateur.  La 
calomnie  de  l'accusation  ne  fut  re- 

'I.  FOSCARfNI  (  Uuis) .  né  à  Ve- 
nise vers  l'ail  i^og,  étudia  APadoue, 
où  d  fut  refii  docteur  en  philosophie 
et  en  droit.  De  relourdans  m  pairie, 
il  y  fut  élevé  aux  premières  places 
de  la  magistrature ,  et  mourut  en 

«i48o  ou  i4Si.  Ou  a  de  lui ,  Mai- 
yiium  SS.  fictorU  et  Coronce 
civitatis  Fellri  proleeotrum ,  arma 
14Î9,  traduit  du  grec;  Exempta 
rerum  beaè  gesiarum  et  prudenur 
âiciarum  1  Ephiolaium  liber  de 
laudibus  Uollœ  Nogarolcti  Trat- 
tato  lopra  la  pofpoia ;  Elegia  ad 
LudiH'icmn  Gaiitaga/a;  Oralioites. 
lI.FOSCARlKl  (Michel),  séna- 
leof  vénitien  ,  remplit  diftirens 
postes  dans  sa  république  ,  et  ibou- 
rul  en  1693 ,  i  64  ans.  Il  ■  continué 
VHMioii-e  de  Venise ,  par  Hani  , 
1696  ,  in-4°  ,  qui  fait  le  lome  X* 
de  ta  Collection  des  Historiens  do 
Venise,  1718,  iu-4°:co!lectiouaise2 
mal  imprimée,  mais  dan*  laquelle 
un  n'a  Mit  entrer  que  de  bons  Bu- 
teur». Poecahfli,  ayant  écrit  par  or- 
dre de  la  république ,  eet  regardé 
comme  un  historien  qui  a  eu  de  bons 
document.  On  trouve  deux  de  ses 
Nouvellea  dam  celles  degUAcadt- 
mici  incognili,  i65i,  iu-4  . 

•m.  FOSCABINI  (Marc),  pa- 
tricien de  Venise,  grand  politiqua 
et  Lou  littérateur,  naquit  en  i6g5} 
Après  avoir  rempli  diSéreDs  poste* 
dans  sa  république  ,  il  en  fut  élu 
doge  le  18  mai  1769.  On  a  de  lui , 
Traualo  delv  eli^ut^a  eslempo- 
raitea  utile  e  necessaria  dimustrala 
agii  stati  iiberi ,  et  un  ouvragé  sous 
ce  titre  :  An<tnK  Memorle,  ostiit 


94  FOSS 

stgreta  sloria  del  regiio  di  Carlo 
imperatQre  sesto  di  questo  nome. 
Mai*  celui  qui  lui  acquit  plu»  de  re- 
puUliou ,  ei  que  la  Dioit  rem[iïcha 
de  lermiiiei  ,  est  intiluté  Délia 
lelleralura  i/eiiesiana  libri  otio  , 
Podoiie,  1763,  1  vol.  in-fol.  Daus 
cet  ouvrage,  enrichi  de  noies  sa- 
vante! ,  l'auteur  fait  l'bistuire  de& 
«cicncea ,  de  leur  cominencemetil , 
de  leurs  progris  et  des  viciuilude» 
qu'elles  ont  éprouvée*  daiu  tes  état» 


1.  FOSCO  (Placide),  Italien, 
médecin  de  Pie  V ,  se  distingua  par. 
■a'acienceet  par  sa  vertu.  Il  mourut] 
à  Rome  en  i&74-  Ou  a  de  lui  un 
traité  De  utu  et  abusu  auralogice 
in  arie  medîcd  f  ouvrage  que  les 
lumières  acquises  depitii  ont  rendu 
inutile. 

*n.F05CO(Palladio),  huma- 
niitc  de  Padoue  dans  le  i5  siècle, 
étoit  de  la  famille  Negri ,  qui  prit  le 
nom  de  fosco  pour  se  cooforiuer  à 
l'usage-quiexisloit  alors  de  changer 
<le  nom.  Il  proféra  les  humauitéB  à 
l'raou  et  à  Capo  d'isiria,  où  il  mourut 
en  i.'ijo.  Ou  a  de  lui  des  Caramtn- 
taires  sur  Catullt ,  imprimés  pour 
la  première  foi»  à  Venise  en  11^96  , 
in-fol.  ;  De  situ  ora  lUjrkas,  que 
Jean  Luciut.putdia  avec  des  notes 
■avanies  ,  et  Iscrizioni  lialmali- 
che,  imprimées  à  Venise  en  1674. 

'FOSSAN(le  raoinede),  trou- 
liadoiir,  dont  on  ignore  la  naissance 
et  la  patrie  ,  mais  qui  semble  uvi 
été  de  l'ordre  des  franciscains ,  mt 
ire  daui  sea  ouvragea  une  dëvoli 
pour  la  Vierge  ,  semblable  k  celle 
des  autres  troubadours  pour  leurs 
mattresteâ. 

•  FOSSAT  (Aicarls  del),  trou 
badour  ,  cnijgu  par  une  pièce  eu 
lieuse,  oti  il  ^mt  ta  querelle  deCor 
radIV  el de  Charles  d'Anjou,  qui  t 
dispuieieui  la  couronne  d«  Naplet. 


FOSS 

1 1.  FOSSE  (  Charles  de  1»  ) ,  pein- 
tre, fils  d'un  orEévre,  né  à  Pari» 
en  1640,  fut  placé  d'abord  chez  un 
graveur;  mais  le  peu  de  penchant' 
qu'il  avoit  pour  cette  profession 
déterminant  son  'père  à  cultiver  les 
dispositions  heureuses  que  Kon  fils 
montroit   pour  la  peinture,   il  Is  j 

lit.  entrer  dans  l'école  de  Le  Brun  ,         I 
premier  peintre  du  roi ,  et  l'imita  ■ 

si  bien,  que  te  maître  ue  dédaigna 
pas  d'employer  eo)i  élève  diana  ses 
grands  ouvrages.  Le  voyage  d'Ita- 
lie le  perfectionna ,  et  à  sou  retour 
il  peiguitjij.  dôme  de  l'hôtel  royal 
des  lavallfllf,  et  fut  regardé  comme' 
un  des  premiers  coloristes.  11  excel— 
loitdansrà-fresiiue,dausle  paysage, 
et  suc -tout  dans  l'histoire.  Louis 
XIV  lui  accordaune  pension  de  mille 
écus.  Il  fut  reçu  de  l'académie  de 
peinture,  et  en  devint  recieur  et 
profesaeiir,elmDurutàPari3eai7i6. 
Admirateur  passionné  du  coloria,  ïl 
méprisoit  un  peu  trop  les  peintres 
qui  ta'avoienl  pas ,  dans  un  degré 
supérieur  ,  cette  belle  partie  de  la 
peinture.  Sa  réputation  l'avoit  fait 
appeler  en  Angleterre,  où  mylord 
Monlaigu  l'occupa  à  décorer  sa  mai-  ', 
!ion  de  Londres.  Les  peintures  de  ce 
grand  artiste  furent  admirées  de  ; 
tous  tes  connoisseuiB.  Le  roi  Guil- 
laume m  les  étant  venu  voir ,  pro- 
posa à  La  Fosse  uh  élablissemeut. 
trËs  -  avantageux  ;  mais,  vers  ce 
même  lemps ,  le  célèbre  Mansard  lui 
écrivit  de  revenir  en  France,  où  il 
étoit  désiré.  Il  lit  sur  ses  derniers' 
jours, et  dans  un  âge  fort  avancé  , 
une  Nativité,  et  a-at  ..Adoration 
deamis,  quiétoient  dans  le  chœur  ,: 
de  Notre-Dame  de  Paris.  Ces  deu^  .J 
tableaux  ne  sont  poipt  inférieurs 

t  II.  FOSSE  (Antoinede  la) ,  sieur  f 

■d'Aubigny,  neveu  du  précédent ,  né  à  .' 

Paris  en  iG.'iS,  d'un  orfèvre,  comme  ' 
son  oncle,  Euccessivementsecrëlaire- 

dutuaiquiide  Ciéquietiladucd'Au-  J 


FOSS 


chargé  de  porter  1  Pari»  le  c<ei 
jcuue  héroa ,  et  chanta  sa  mort 
une  pièce  de  vera  qui  nous  est  restée., 
LaFoue  ëc  ri  voit  purement  l'ilaliet 
Une  Ode    qu'il  coiDpoia    en  cette 
langue   lui  ntëriu  une  place  daoi 

I  l'académie  des  apatistes  de  Florence. 
Ily  prononça,  pour  temerdment , 
un  Diacours  en  proie  sur  ce  sujet 
ùnguller  :  Quels  yeux  aonl  let  plu» 
itaux  ,  des  jeux  Meus ,  ou  de» 
noirs?  11  aroit encore  pltu  de  talent 
pour  la  poésie  française.  Ses  ven 
lODl  extrËmemeut  travaillés  :  il 
avouoit  iHÏ-mème  que  l'expretsîou 
lui  coûtoit  plus  que  la  peusëe.  On  a 
delui  plusieurs  tragédies  :Poii:té/ze  ,- 
Manlius-Capiiolinu» i  Tàésée;  Co- 
rœsusi  Et  Callirhoé.  Manliua  seul 
est  reslé  au  théâtre.  Ce  poète,  ami 
de  J.  B.  Houiseau,  n'est  pas  aussi 
connu  qu'il  devToil  Titre  ;  son  mé- 
TÎle  dramatique  est  bien  supérieur  à 
cdni  de  Campistron,  quant  au  stjle. 
On  trouve  dam  ses  pièces  des  lî-~ 
rades  que  ne  dësaroueroient  pas 
nos  grands  tragiques,  ^o,  Manlius , 
regardé  par  les  counoisseura  comiue 
digne ,  à  plusieurs  égards ,  du  grand 
Corneille  (  ce  qui  n'est  pas  un  l'oiUle 
ëloge  ) ,  fut  [oué  pour  la  première 
bis  en  i  SgS  ;  il  a  reparu  plusieurs 
fins  sur  le  tiiëàtre,  et  j  a  été  remis 
en  1806.  L'auteur  avoit  protité  , 
pour  cette  pièce ,  de  celle  de  l'ÂngUia 
Otwa^,  qui  a,  ainsi  que  lui,  pris 
le  sujet  de  sa  tragédie  dans  l'excel- 
lenie  Histoire  de  la  conjiu'atioa  de 
Venise  ,  par  l'abbé  de  Saint-Héal. 
La  Fosse  en  ■  ennobli  les  caractères , 
«  sur-tout  celui  de  Manlius ,  qui  y 
pvolt  comme  un  grand  hamme 
ëgaré  par  la  vengeance  et  le  senti- 
ment profond  de  l'injusUce  ,  qui 
conspire  avec  grandeur ,  et  sue- 
(Mnbe  avec  courage  et  magnani- 
nilé.  L'auteur  avoit  toutes  les  qua- 
lité* d'un  honnête  homme.  Dans  le 
«nn  de  U  rie,  il  éVM.  pluspbilo- 


FOST 


<J5 


■ophe  que  poËte  ,  se  contentant  d* 
peu,  préférant  leelettresà  la  for- 
tune, et  l'amitié  aux  lettres.  Ou  a 
encore  de  lui  une  Traduclion,  eu 
plntât  une  paraphrase  en  vers  fran- 
çais ,  des  Odes  d'Anacréon ,  fort  in- 
férieure i  l'original.  Elle  a  été  im- 
primée à  Paris  en  1 704  st  en  1 706  , 
in-i  3 ,  ainsi  qu'i  la  suit^  de  la  Tra- 
duction de  madame  Dacier,  A^i-, 
terdam,  1716,  in-i?.  On  trouve, 
après  cette  version,  plusieurs  autre» 
pièces  de  poésie  ,  dont  quelques-  ' 
unes  sont  assez  bounes ,  et  le  reste 
médiocre.  U  mourut  à  Paris  le  3  no- 

Xmbre  170S.  Son  théâtre  est  en  a 
1.  in-ia,  Paris,  1747.  Il  en  a 
paru  unt  autre  édition  en  1755  , 
qu'oïl  a  grossie,  par  on  ne  sait  quel  , 
motif,  de  la  Gabinie  de  Brulys ,  et 
du  Distrait  de  Regnard  ;  enfin  on  a 
aussi  publié ,  après  la  mort  de  cet 
auteur,  sous- le  litre  de  ses ffiluc/T* 
poslkumes,  un  vol.  in-ia,  conte- 
nant plusieurs  pièces  assez  libres  et 
la  comédie  de  la  Coquette  punie. 
Quelques  bibliographes  regardent  tet 
ouvrages  comme  apocryphe*.  ' 


t  POSTER  (Jacques),   célébra 
ministre  non-conformisle,  né  à  Exe-, 
u  1697,  mort  en  l^h^ ,  élève 
de  Hallet,  Poster  commença  à  prê- 
cher en  1 7 1 S  ;  mais  les  disputes  qui 
'élevèrent  alors  sur  la  doctrine  de 
la  Trinité  l'obligèrent  de  se  retirer 
au  port  de  Milborne ,  au  comté  de 
Sommersel ,  et  ensuite  à  Trowbrid- 
laucomtédeWills-.Là  il  changea 
parti,  et  en  1734  il  fut  nommé 
:ceBseur  du  docteur  Jean  Gale  â  ' 
l'assemblée  de  Loudres.  En  1741  il 
succéda  au  docteur  Jérémie  Hunt,su- 
irieuidelacougrégationdePtnners-   ' 
ail.  Eu  1748  ,  luniversilë  d'A- 
heidéca  Itù  wi^fé»  h  docloiat.  Le 


96 


FOST 


docteu  I^ur  Émit  la-rant  ;  it  m 
fit  lanL  d'honoear  dans  la  chùre , 
que  P«pe ,  daiu  l'épilogue  de  •*« 
Miires,  a  fait  de  lui  mie  nieiilioa 
Irti-honorable.  Se«  ouvragei  >OBt , 
1.  DifeasÊ  de  la  révélalioa ,  contre 
Tindal.  It.  Traité  de  UHèritlt , 
comte  le  doctcar  Siebbhig.  lil.  dV 
coun  aur  la  relif^on  natanlie  et 
tur  les  vertMt  mdaUa. 

*  It.  POSTER  (  Samuel  ) ,  mathri- 
matlcieu  angtaii ,  aé  au  comté  de 
Notlhampton ,  morl  eo  1 65a ,  élève 
du  collège  Emmapuel  Cambridae, 
où  il  Tut  reçu  mailre-èa-erU.  El| 
i656,  nommé  pTofesteur  d'atlro- 
nomie  du  collège  de  Gresham  , 
il  fut  Im  dei  premten  membrei 
de  cette  lociëtéiavaiite,  qui  depuis 
prit  le  uoin  de  Société  ro^alâ.  Les 
principaux  ouvragea  de  Foaler  aont , 
1.  Traité  de  Gnomonique.  U.  J7et- 
Kiiplioa  de  plusieurs  instrument 
lie  son  invention,  ou  approuvés  par 
lui.  UL  OttMétanges. 

•IIIFOSTER  (Jean), «avant  théo- 
logien au^laii,  né  en  i73iàWiiid- 
aoT,mortaSpaeni773,élâved'£l0D, 
d'où  il  fut  envoyé  au  collège  du  roi 
k  CataWidge.  Il  fut  emuite  adjoiot 
au  Golluge  d'Eton,  et  en  17&S  ït  en 
devint  maître.  Sea  infirmités  l'o- 
bligèrent A  résigner  cette  place  ;  et 
en  1773,  il  obtint  un  canonicat  de 
Wiujsor.  L'année  suivante  il  alla 
pour  ta  sanië  à  Spa ,  oit  il  mourut. 
On  a  de  lui ,  I.  Easai  sur  la  na- 
ture de  l'accent  et  de  la  quanlité  , 
avec  leur  usa^  et  leur  application 
àlaprononciationde  1^ anglais,  du 
latin  et  du  giec ,  in-S".  11.  Dis- 
Mrlation  sur  la  morale  et  la  doc- 
trine d'Epicure  et  des  sloïcieiu , 
«{uiacoiicouni  pour  les  prix  i  Cam- 

■IV.FOSTER(Micbet),  iavaBt|a- 
riaconsulte  angUia,  né  en  1689  àMal- 
Ijbrongh  ,  au  comléde  Wilts ,  mort 
en  17G3,  ilèvï  de  l'école  libre  de 


FOTH 

Malboroa^ ,  pitii  du  collège  d^Exe- 
ter  à  OÙlbrd  ,  ait»  eu  1707  an 
oMi^  de  justice  de  Middie-Tem— 
pie  ;  et,  après  y  avoir  lait  let  étudev 
convenables ,  il  fut  appelé  au  bar" 
reaueu  lySâ.  Foat^r,  Dom«H#  gref. 
lier  de  Bristol;  publia  ta  mime  an-^ 
née  un  pampÛel  intilnlé  Exanmt' 
du  aysiime  de  la  puiautKca  t/m 
If  Eglise.  En  1745  ,  éhi  l'un  doa. 
juge*  du  banc  du  roi ,  il  devint  ctis- 
valier.  En  176Ï  il  publia  un  Rap' 
port  de  la  procédure  de  la  cemmt*- 
aion pour  Ar  piocèe  dm  reéeUes  du- 
CQ/a/é  de  Surny  tm  1746; 

•  I.  FOTHEBGILL  { George  )  , 
savant  tbèniogieu  ,  ué  eu  1705 
dans  le  Westmorland ,  mort  en 
1760,  élève  de  l'école  de  Kendal  , 
d'où  il  passa  au  collège  de  U  Rein« 
A  Oxford,  où  il  fut  boursier  eL 
professeur.  Eu.itSi  ,  principal d'Ed- 
muuti-HdU,  U  obliut  le  vicariat  de 
Branibey ,  au  cotuté  de  Hanipt.  On 
a  de  lui  deux  vol.  At  Sermons. 

•  H.  FOTHERGILL  (Samuel  )  , 
frère  de  JtaQ,  médeciiï,  mort  eu 
1733,  zèl<j  quaker,  qui  voyagea 
beaucoup  en  Angleterre  et  en  Amé- 
rique pour  la  propagation  de  sa 
secle.  Il  s'est  rendu  célèbre  par  sa 
piété  et  la  Tégutariié  de  sa  vie  ,  q^ui 
l'ut  toujours  exemplaire. 

f  tu.  FOTHEBGILL  (  Jean  ),  cé- 
lèbre médecin  anglais  ,  de  la  société 
royale  de  l.oudres  ,  de  celle  de  mé- 
decine de  Paris ,  de  U  secte  dea  qus- 


Ue  S  n 


>it   à 


L.oudrFS  le  a6  décembre   1780, 
rendit  recommandable  par  ses  dé- 
couvertes eu  médecine,  et  eucoie 
phiB  par  sa  bienfaisance.  Un  de  aes 
projeta  avoit   été   de  |nroicrire     la 
traite  des  nègres.  An  lieu  de  trans-    I 
planter   cei   nialbenreux    dau«    un    1 
climat   étranger,   il    auroit   voulu    ' 
qu'on  eAt  fait  cultiver  la  canne   à    | 
sucre  en  Afrique.  Plusieurs  autre*   1 
vues  favorables  à  l'humanité  méri-   ' 


FOUC 

t«tent  qu'on  gravûl  sur  son  lomWau 
celle  (ipilaplîe  aussi  simple  que 
vraie  :  «  Ci-git  le  docteur  Foihcrgill, 
qui  d^peusa  deus  cent  mille  guiiices 
pour  le  soulageinent  des  malheu- 
reux. »  Ces)  à  ses  dépeua  q^ie  fu- 
rml  imprimes  la  Siùle  traduite  sur 
lliibreu  et  sur  le  grec ,  par  le  quaker 
Antoine  Purver,  1764,  a  vol.  in-foL 
et  le  nouveau  Teslament ,  avec  les 
uolesde  l'évèque  l'ercy,  1780. 

ï.  FOUCAULT  (  Louis  de),  com  le 
diiDaugDOU  ,  d'abord  page  du  car- 
dinal lie  hichelieu  ,  s'attacha  an 
duc  de  Frousse,  qui  ooinmandoLlIes 
flottes  de  Erauce  ,  servit  soua  lui 
ȕec  le  rang  de  vice-amiral  au  corn- 
bal  donué  devant  Cadix  en  1640, 
et  se  saisit,  aprèsln  mort  du  duc,  de 
la  forte  place  de  lir6uage ,  dont  il 
^it  gouverueur.  En  la  rcineliaut, 
Foucault  reçut  pour  récompense  le 
Ulou  de  maréchal  deFrauce  le  30 
mars  i6&3.  Il  mourut  en  octobre 
1659,  âgé  deuviron  43  nus,  avec 
la  réputation  d'un  boitiuie  avide  de 
gloire  et  d'argent.  Il  ue  laissa  que  dea 
hllett;  ma'is  sou  frère  contiuua  celte 
famille  qui  remonte  au  iS'  siècle. 

n.  FOUCAULT  (Nicolas- Joseph), 
Parisien  ,  honoraire  de  l'académie 
des  bellea-lellres,  successivement 
ialeudaat  de  Montauban,  de  Pau 
et  de  Caen,  travailla  par-tout  pour 
le  bien  de  l'état  et  des  lettres.  11 
découvrit,  en  1704,  l'aucie une  ville 
des  ViducaSsieus,  à  deus  lieues  de 
Caen ,  au  -village  de  Vieux  ,  et  eu 
fit  passer  une  relation  exacte  à  l'a- 
cadéinie  des  lielles-letties.  Il  avoit 
fait  la  découverte  ,  quelque  temps 
auparavant,  du  prédeux  ouvrage 
De  Itfortibus  persecutorum ,  at- 
tnlmé  à  Laclance  ,  et  qu'on  ne  cou- 
Doissoil  que  par  une  cilaiiou  de 
sainl  Jérôme.  Ce  fut  sur  ce  manus- 
crit, trouvée  l'abbaje  de  Moissac 
enQuerci.'que  le  savant  Baluzele 
[lublia.  Foucault  mourut  le  7  fé- 
Jï/er  1721  ,  âgé  (le  plus  de  Bo  ans. 


FOUC  j)7 

•I.FOUCHEB,  historien,  né  4 
Chartres  en  io5g,  e(  mort  a  Jéru- 
salem i-n  Lia;.  Son IJisIciiie  de  la 
première  croisade ,  un  peu  mieux - 
fccriie  qu«  celle  de  Gaultier, est  plua 
détaillée,  et  plus  exacte  poitr  les 
faits,  dont  la  plupart  s'étoient  pas- 
sés sous  les  yeux  de  l'auleur.  Les 
abréviàleurs  auonynjes  de  Foitcl'.er 
ou t  quelquefois  altéré  la  vérité  de  son 
histoire  ;  mais  ilt  ont  corrigé  ei 
embelti  «on  otyle ,  ce  qui  est  une 
foible  compentittion. 

i-  ir.  FOUCHER  (  Simon  ) ,  né  à 
Dijon  eu  1G44.  mort'à  Paiis  eii 
1 6S6,  fut  un  défenseur  de  l'aucienue 
philosophie.  Ou  lui  doit,  I,  JVis^erla- 
iioji  sur  la  retherihe  delà  véiilé  , 
sutïie  d'un  Examen  des  sentiment 
deDescarles,  Paris,  ti587,in-ia.  11. 
///'  !oire  de  la  philosophie  acadé- 
micienne. III.  JJisaerlalioii  iur  la 
conception  de  la  fierge  ,  Paris , 
17,^6,  iu-ia.  IV.  Nouvelle  fayon 
d' hygromèlie ,   Paris,    167a,  iu- 

■1-  FOUCHEH  (l'abbé  Paul),  se- 
crélaire  dn  duc  d'Orléans,  de  l'aca-- 
démie  de»  intcripiioiis  et  belles- 
lettres,  né  à  Tours  en  1704,  entra  à 
l'Oratoire  en  171S.  Il  quitta  celle 
congrégation ,  devint  prcceptrurde 
MM.deChateliu](,etenBuitedui«uii« 
duc  de  La  Trémouille,  dans  lh6tel 
duquel  il  passa  le  reslede  sa  vie,  ter- 
minée eu  avril  1779.  L'abbé  Fouchef 
ciillîva  d'abord  les  sciences  exactes  -, 
et  donna  une  (JAimetriemélapAysi- 
qi/e ,  on  Essai  d'analyse  sur  le» 
élénuntde  Célendue  bnmée,  Parisj. 
i7âti,  iD-it°.  Il  se  tourna  ensuite  du 
câté  de  l'érudition,  cl  obtiut  des 
succès.  Son  traité  historique  de  la 
Religion  des  anciens  Perdes,  dir- 
visé  en  plusieurs  mémoires  impri- 
més dans  différeus  volumes  du  Rc- 
cutril   de  l'académie  des  be11<fs-lel- 


9» 


FOUC 


lors  irè&-imptirljiteDieiil.  La  religion 
des  Pertes  ,  qui  lui  avoit  paru  d'ubonl 
digne  d'Élre  dislinguée  dts  aiilre» 
busses  religions ,  ne  se  montra  à 
lui,  lorsqu'il  eut  lu  le  Zcnda-Vesia  , 
que  ce-  qu'elle  eal  réelleioenl ,  un 
amas  de  rèreries,  mèlë  de  quelques 
bous  préceptes  de  morale. 

t  FOUCSY  (  Jean-Panl  Gbam- 
Jean  de  ),  auditeur  dea  compte*  et 
tecrétajre  per|>éiii«l  de  l'académM 
de)  Bcifnpes,  «toil  né  à  Paris  Le  it 
mars  1707.  D^n) ses  uoi3sl>retixiV»' 
moires  sur  taaiivnumie.,  il  cber^lia 
les  moyens  d'observer  avec  justesse 
en  se  passant  J'inslrumeus  coAleux 
ou  dimciles,  el  y  réussit.  Uu  ac- 
cideul  siagulier  précéda  sa  mort. 
Saisid'im  ëiourdisseineiit ,  Il  fit  une 
diule,  et  le  lendemain,  ayant  re- 
pris sa  connoissance  euiiire,  jouis- 
sant de  toute  sa  lêle  ,  il  s^aper- 
çiil  que  si  les  organes  de  la  voix, 
qui  avoient  élé  emliarrassés  pendant 
qaeltjtie  temps  ,  éloienl  deveuua 
presniie  libres,  ils  avbieut  cessé  d'o- 
btir  à  sa  volonté  ;  que  lorsqu'il  vou- 
loit  énoncer  un  mol,  sa  boucbe  en 
pronoagojt  un  autre  ;  «n  sorte  4(ue 
dans  le  niomant  où  il  avoit  des 
idées  uettcs ,  ses  paroles  ëtoienl  saus 
tuite.  Lui-mime  rendit  compte  de 
cet  accident  dans  les  Mémoires  de 
l'acBdémie -,  îi  y  dénaitia  tous  les 
IjmptâincB ,  toutes  les  parliciila- 
rilés  da  ce  phénomène  avec  une 
indiCféreluie  ttoïque.  On  voit  par  ces 
détails ,  qu'au  milieu  même  de  ces 
•ymplôme«  «i  efirsyans  qui  le  me- 
iiaçoienl  pourle  reste  de  sa  vie  d'une 
exisleiiM  pénible  et  et  luimiliante, 
«H  lieu  de  s'at&iger  de  ses  maux, 
il  ne  eongeoit  qu'à  les  observer. 

-1-  I.FOUCQUET{  Nicolas),  mar- 
quis riL  Selle-Isi.e  ,  (ils  d'un  con- 
Miller  d'étal,  d'une  famille  aucienne, 
originaire  de  Normandie ,  naquit  en 
161 5.  Sa  mère,  Marie  deMaiipeou, 
femme  d'une  piëlé  éminenle  el  d'une 
charitéexiréme,  mourut  eni68i,à 


FOUC 

91  ans,  regardée  comme  la  mère  de* 
pauvres^  auxquels  ellefaisoit  distri- 
buer de  l'argent  et  des  rentèdes ,  est 
auteur  d'un  ouvrage  très- répandu., 
sous  le  litre  ât/lecueU  de  précep/ft 
c/ioisis ,  expérimentés  et  approui'és, 
Ville-Prancbe ,  16^5  ,  iit-i3  ,  réim.r 
prime  souscelui  de  RemidesfacilM 
et ilomesiiquei ,  a  vol.  ipi-ia. 

i  n.  FOUCQUET  (Nicolas),  fils  du 
précédent,  donna  dès  son  enfance 
de«  marques  de  sflnesprii.Beçu  maî- 
tre des  requêtes  à  vingt  ans ,  «t  pro- 
cure ur-gënëral  du  pariemeBl  de  Pa.' 
ris  à  tieate-Giitq ,  ta  place  de  surin  ten« 
dantde*  tiuancea  lui  fut  donnée  en 
i6&5,dBns  un  tempe  mt  elles avoien< 
été  épuisées  par  les  dépenses  d«« 
guerres  ëtraugèrea  et  civiles  ,  et  par 
U  cupidité  de  Mazerin.  Foncqnet 
aurait  dû  lesménager:  il  les  dissipa 
et  en  usa  comme  des  siennes  pro- 
pres. 11  dépensa  près  de  trente-MX 
millions  d'aujourd'bui  i  fairie  Mttr 
sa  maison  de  Vaux.  Ses  dépréda- 
tions ,  les  alarmes  que  donnoiet»  In 
lôrti&calioDs  de  Belle -laie,  l'idée 
qu'on  insinua  au  roi  qu'il  voulcùt 
se  faire  duc  de  Bretagne  et  de*  it««  ' 
adjacentes ,  et  qu'il  cherchoit  à  ea.- 
gner  des  partisans  par  ses  profU— 
sioiis,  les  leutativ  es  qu'il  avoit  faite» 
sur  le  ctcur  de  madame  de  la  Val- 
lière,  tout  servit  à  irriter  Louis  XIV 


Le   a 


lOÛt 


1661,  Foucquel  donna  à 
et  à  la  reine  mèr«  une  fête  ntogiii- 
lique  dans  sa  maison  de  Vaux,  au- 
jourd'hui appelée  Villara.  Oa  y 
joua  les  Fâclieux  de  ItTolîère.  P«l- 
Lsson  composa  le  prologue  en  vers, 
à  la  louange  du  roi.  Ce  prologue 
plui  beaucoup  à  Louis  XIV,  qui  n'en 
fut  pas  néanmoins  plus  favorable- 
ment dispose  pour  l'iiulKur  ni  pour 
celui  qui  dounoit  la  f%te  :  on  vouloit 
mëuie  les  faire  arrêter  avant  i^u'elle 
filt  finie.  Louis  XIV  vil  avec  1 
peine  que  Vaux  étoit  supérieur  en 
beauté  à  Saint-Germaia  «t  i  Fort-    i 


Fonc 

(ainelileflu.  Les  eiiiiBHiia  île  Fouc- 
qiiet  lui  iireat  lemaEquïi'  les  atiuea 
cl  la  devise  du  Itiailre  de  la  maiioii. 
C^'loil  tia  écureuil  avec  ces  paroles  : 
Çuà  non  asceni/am  ?  «  où  ne  (non- 
leral-je  painl?  »  Lecureuil  Ktoil 
peiut  |irBH]ii«  psr-rU»ut,  pourtnivi 
par  voe  conlauvra  ,  qui  iia'H  le* 
ariaw  de  Colheri.  Uuis  XIV  crut 
deviùt  dissimuler  encore  quelque 
iBiiips.  F.ufio  ou  BUira  le  surîuien- 
àial  i,  Najitea ,  «I  ou  l'arrèla  \t  7 
■epiembre  1661.  Lorsque  ea  Ter- 
tiitUM  mère  appril  la  d^lelltioq  de 
sou  bh  .  file  iii  Uire  la  leadresae 
inaiernelle.et  s'daia  eu  m  meilant 
à  genoi^  :  «  C'est  in.-tinlcuRnt ,  é 
iDonDieu,  quej'espèrede  son  salut! 
Foiicquet  s'^loil  défail  fort  |inpru- 
dEDinienl  ,  quelque  temps  aupara- 
vant ,  de  sa  charge  de  prociireur- 
gëuëraI,dont  il  avoit  fait  porter  le 
prix  (douMcent  mille  livres) ,  à  l'é- 
jiargne.  Son  procès  lui  fut  l'ait  par 
des  couiiniasaircs  qui  te  condamnè- 
renl  ,  eu  j66^,p<)iir  crime  d'étal, 
i  im  baimîsgi'ineiil  perpétuel  ,  coni- 
iniié  en  une  priiioil  perpétuelle.  Ce 
crime  est  un  projet  vague  de  t^- 
lislance  et  de  fuite  dans  le»  pap 
ëlraiigers,  qu'il  avoit  )elé  sur  le  pa- 
pier quinze  jours  auparavant,  lors- 
que les  iaclions  de  ta  fronde  par— 
tageoieul  laPrauce  ,  et  qu'il  croyoil 
avoir  â  ae  plaindre  de  rjugraiiuidi 
de  Mazariu.  Cet  écrit,  qu'il  avoii 
entièremenl oublié, fut  trouve d^lf? 
Kt  papiers.  Dans  un  des  iolsrro- 
g^lDÎres  qu'on  lui  fit  subir,  vous  pe 

Cuves  nier,  lui  dit  le  thaucelier 
Tellier ,  que  ce  projet  ne  soii 


d'é(al  ' 


^«^^n 


répondit-il,  c'est  quani! 
uue  charge  principale  ,  quoii  a 
secret  du  prince,  et  que  tout  d' 
coup  ou  se  met  du  cSié  de  se»  1 
neinia  ;  qu'on  engage  aa  famille  di 
les  tjièmeB  intérêts;  qu'on  fait  t 
vrir  les  portes  des  villes  dont 
est  gouverneur  i  l'arniée  des  eni 
tuu  ,  et  qu'on  la  ferme  i  son  vi 


FOUC  99 

l^blf  ipaître  ;  qu'on  portï  dans  le 
contraire  tous, les  aecreis  de 
[  voiU,  nionsieur.ce  quîa'ap- 
pelle  un  crime  d'état.  »  BépouH 
J'aulaat  plus  spirituelle  et  plut  pi- 

Juanie ,  qti'elle  étoit  l'histoire  inèni« 
u  cliapcelier.  Ce  fut  daiu  la  cita- 
delle de  Pieuerol  qu'il  fui  enfariné, 
et  il  f  mourut  le  2%  mars  ifbu ,  î, 
(5  ans.  Quelques  atiteur*  préteu- 
dent,  itidig  sana  preuves,  qu'il  mov 
m  dans  le  sein  de  ta  bniille ,  en- 
liéveincnl  oublié.  De  loue  les  amis 
que  s^  fortune  lui  avoit  faits  ,  il 
lui  resU  que  Gourville,  Pellis- 
,  mademoiselle  de  Scud^ri ,  ceux 
qui  furent  enveloppés  dans  sa  dis- 
grâce, et  quelques  gens  de  lettre» 
qu'd  iwnsiounoit ,  parnii  lesquels  on 
tlistiiigue  La  Fontaine  qu'il  avoit 
protège,  et  q^ui  pleura  aes  malheur* 
daus  une  élcgie  noble  ,  belle  et  lou- 
ài  nie ,  où  il  osa  demander  «a  grâce 
au  monarque  irrité.  1«  premier  as- 
sure ,  dans  ws  Mémoire» ,  que  f'ouc- 
quet  Borlil  de  sa  prison  quelque 
temps  avant  sa  mort  ;  mais  soij  té- 
mfligaagt^  a  éié  coniredii.  Le  teconj 
prit  sa  défense  dans  plusieurs  Mé- 
njoirea  recueillis  en  quinze  volumef 
et  qui  sont  des  modèles  d'éloquenc. 
{  fçj'es  BoUTAiiLD.  )  Les  dépré- 
daliaus  de  Mazarin  firent  eu  partit 
le»  malheur»  du  surifltendanl.  Ce 
cardinpl  s'étoit  approprié  en  sou- 
verain plusieurs  branches  des  reve- 
nus de  l'état  :  mais,  comme  l'adif 
lin  homme  d'esprit ,  il  n'apparlieni 
pas  â  tout  le  monde  de  faire  le» 
mËmes  fautes.  Une  particularité  ah- 
seKBinEiilitredapmcèsdeFQucquet, 
eal  qi)'il  se  méprit  tellement  sur  Uf 
dispositions  de  see  juges  à  sou  égard, 
que, quand  jl  fallut  nommer  les  rap- 
porteurs, madame  Foucquel  la  taèft 
pria  le  prejnier  président  de  Iwi- 
moignon  de  dounev  l'exclusipn  f 
ce  même  d'Ormcsson  qui  s'acquit 
tant  d'honneur  dans  celte  afliiire 
par  sa  courageuse  indulgence envipi 
Foucquel.  £lle  demanda  auisi  I'ex-- 


ïoo       roue 

diiiiou  poui  Saiiile-HélËue,  con- 
,  »eitl»r  au  parlement  de  Rouen  ;  en 
ce  point  «lie  rentoatra  mieux  ,  car 
Sainte-Ilélène  conclut  ù  la  mon. 
On  sut  sans  doute  à  la  ro'ir  l'ex- 
diisLondGinaiiiIëe  par  madame  Pouc- 
<|ueC  pour  ces  deii^  juges ,  et  ils  j 
gagnèrent  dans  Veapril  des  minis- 
lre>.  Le  roi  manda  ie  pieiuier  pré- 
sident, et  lui  dit  de  nommer  pour 
rapporteur  MM.  d'Ornies'oii  et  de 
Sainte- lié  le  ne.  Le  premier  présidctiL 
allÉgua  ta  prière  de  madame  Fouc- 
quet  :  «  Ce  sont ,  dil-il  ,  les  deux 
seuls  qu'elle  ait  exclus."  nElle  craint, 
réplir|ua  le  roi ,  l'intcgrilë  connue 
de  ces  magistrats ,  et  cette  crainte 
est  une  raison  de  plus  pour  les  nom- 
mer.» Le  premier  président  convint 
de  leur  intégrité  ;  mais  il  représenta 
que  comme  il  s'étoit  fait  une  lui  de 
»e  jamais  donner  aux  parties  les 
rapporteurs  qu'elles  dematidoient  , 
il  s'en  ëloit  aussi  fait  une  de  ne 
leur  jamais  donner  ceux  qu'elles  ex- 
duolenl.  a  Que  l'accusé ,  dit  d'abord 
le  roi ,  fort  bien  instruit  par  se»  mi- 
nistres ,  propose  ses  moyens  de  ré- 
cusation;la  chambre  en  jugera  »  :  et 
il  finit  par  ordonner  qu'on  couser- 
vàtles  deux  exclus.  Le  premier  prë- 
eident  pria  le  roi  de  prendre  du 
wmps  pour  faire  ses  réilexions,  avant 
de  lui  donner  ses  derniers  ordres;  le 
roi  assura  que  ses  réileriions  étoient 
faites  ,  et  que  sa  volonté  ,  sur  cet 
article ,  seroit  immuable.  I^  premier 
président  Ri  de  vifs  reproches,  sur 
cette  violence,  àColbcrt  et  à  Le  Tel- 
lier,  dont  Turenne  disoil,  au  snjet 
de  ce  procès  :  n  M.  Colbert  a  plus 
d'envie  que  M.  Fourqnetsoit  pendu, 
MM.LeTellier  a  plus  de  i>eiir  qu'il 
ne  le  soit  pas.»  On  prétend  que  Fouc- 
tjnel  Mi]ipona  les  ennuis  de  sa  prison 
avec  T'^signalion.  C'est  du  moins  ce 
que  dit  un  poêle  à  im  célèbre  exilé: 


La  religion  vint  au  secours  de  ce 
ministre  infortuné.  11  lut  pendant 
sa  prison  des  livres  de  jiiëté  ;  on  as^ 
sure  même  qu'il  en  composa  quel- 

Ïies-uns.  Il  laissa  deuxIiU,  Ckirles- 
nnand  ,  qui  suit,  et  Louis,  père 
de  Charles-Louis-Augusie.  Après  sa 
disgrâce,  sa  biblialbèque  Tut  saisie  et 
vendue  ;  le  roi  en  Kt  acheter  environ 
treize  cents  volumes ,  et  sur-tout  un 
recueil  précieux  sur  l'histoire  d'I- 

i-  m.  FOUCQUF,T  (  Charles-Ar- 
mand ),  lils  du  suriniendunl  des 
finances,  né  à  l'aris  en  1637  ,  entra 
dans  l'Oratoire  en  i68j  ,  devenu 
supérieur  de  St.-Magloire  en  1 699 , 
il  fut  quelque  temps  graud-vioairc 
auprès  de  Foucqnet ,  son  onde, 
évèque  d'Agde.  T..es  abbés  Bignou , 
Duguel  ,  iSiiieau  et  Couet  furent 
irès-liës  avec  lui,  lient  l'amitié  et 
la  confiance  du  cardinal  de  Noailles. 
Cet  homme  estimable  mourut  à  Pa- 
ris ,  dans  la  maison  de  Saim-Ma- 
gloire,  le  iH  septembre  i754>  dans 
sa  77'  année. 

1IV.FOUCQUET(aiarle8-Loui(- 
Augiisie,  comte  de  Belle-Isle), 
petit-fils' de  l'infortuné  surinieudant 
des  finances .  et  fils  d'un  homme  qui 
s'étoit  présenté  à  tout ,  et  d«m  le  roi 
n'avoit  voulu  pour  rien,  uaquili 
VillefrancheenItouergue,l'aniG84, 
de  Louis  Foncquel  et  de  Caiberine- 
Agnès  de  Lévia.  Les  livres  qui  trai- 
tent de  la  guerre ,  de  la  politique  et 
de  l'histuire  furent  dès  son  enfauci; 
ses  lectures  favorites.  Il  ne  les  quil- 
toil  que  pour  se  livrer  aux  mathé- 
matiques ,  dans  lesquelles  il  lit  des 
progrès  sensibles.  A  peine  fut-il  sniii 
de  l'ai::idémie ,  avec  la  réputation 
d'un  '.'xccllent  ludicieu  et  d'un  pru- 

- t.H.gl. 


FOUC 


lOE 


foucl  géomètre,  que  Louis  XIV  lui 
dounu  un  Ttigimeut  de  dragous.  Il 
-m  signala  au  siège  de  Lille  ,  y  reçut 
;  blessure  ,  el  devint  brigadier 


£dur< 


S  ,  et  m 


e-de-camp'geuéral  des  dragons  en 
1709.  Dès  que  la  paix  lui  signée, 
le  comte  de  Belle-lsie  se  reudil  à  la 
cour,  el  y  fut  Irèi^bieu  accueilli,  La 
mort  de  Louis  XIV  ayant  changé  le 
syslèuie  des  afiâiies ,  la  guerre  fut 
dtclaree  à  l'Espagne  ;  le  comte  de 
Belle  -  Isle  alors  mérita  d'être  créé 
mnréclial  de  eainp  et  gouverneur 
de  Huiliogue.  11  eut  la  première 
l>1ace  en  1718,  et  la  seconde  en 
J  7 19.  Le  duc  de  Bourbon  ayaul  suc- 
cédé dans  la  place  de  premier  mi- 
nistre au  duc  cl  Orléans  ,  le  comie 
deBelte-hle  ,  lié  avec  le  contrôleur- 
général  I^  Blanc ,  fut  entraîné  daus 
u  disgrâce ,  et  eufenné  à  la  Bastille. 
U  n'en  sortit  que  pour  ètie  exilé 
pendant  quelque  temps  daus  ses  ter- 
res. Ce  fut  daus  te  calme  de  la  soli- 
tude qu'il  travailla  à  sou  entière  jus- 
lilicalion.  11  reparut  à  la  cour  ;  et 
comme  it  avoit  l'art  de  se  rendre 
nécessaire,  les  dignités,  la  fortune, 
la  faveur  et  les  grâces  volèrent  ati- 
dev.iul  de  lui.  Il  fut  fait  lieutenaul- 
eénéraleu  iiîi  ,  et  gouverneur  de 
U  ville  de  Metz  et  du  pays  Messin 
eu  1733.  La  guerre  venoii  d'éclater  ; 
il  obtiut  le  commandement  du  corps 
d'année  qui  devoit  agir  sur  la  Mo- 
selle ,  et  s'empara  de  la  ville  de 


Trè. 


principaux  râles  devant  Fhilisbourg, 
il  eut ,  le  reste  de  la  campagne ,  le 
commandement  des  trou)ws«n  Alle- 
magne. Il  se  rendit  ,  l'aunée  sui- 
vaule  1 735 ,  à  Versailles ,  moins  pour 
y  être  décoré  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit,  auquel  le  roi  l'avoit  nommé, 
que  pour  y  être  consulté  par  le  car- 
dinal de  Fleury,  Les  puissances  bel- 
ligëranlea  avoient  beaucoup  négocié 
pour  la  paix  dès  le  commeuceuient 
de  1735.  Ce  fut  Belie-hle  qui  en- 
gagea le  cardinal  à  ne  point  ss  dé- 


siitef  de  Ks  prétentions  sur  la  Lor- 
raine. Ce  guerrier  ,  rendu  à  lui- 
même  ,  employa  le  loisir  de  la  paix 
à  écrire  des  Méawiies  sur  les  pays 
<|u'il  avoit  parcourus,  etsur  les  dif- 
férentes parties  du  gouvernem<-nl> 
C'est  â  lui  qu'on  dut  presque  toute» 
les  ordonnances  miliiaires  qui  paru- 
rent en  1757.  Ou  remplojoit  dans 
toutes  les  affaires.  La  confiance  que 
le  cardiual  de  Fleury  avoit  daus  ses 
laleus  éloit  telle,  que  le  comte  ayant 
désiré  d'être  envoyé  en  ambassade 
dans  nue  des  premières  cours  do 
l'Europe,  le  cardinal  lui  répondit  : 
«  Je  me  garderai  bien  de  vous  éloi- 
gner ,  j'ai  trop  besoin  de  quelqu'un 
à  qui  je  puisse  contier  mes  inquié- 
tudes. »  Cependant ,  malgré  la  con- 
tiaucedu  ministre,  Belle-isten'éloit, 
à  la  mort  de  l'empereur  Charles  VI , 
en  octobre  1740,  "'  maréchal  de 
France  ,  ni  duc  et  pair.  «  La  guerre 
seule  pou  voit  achever  sa  fortune  :  un 
lieuteuant-géuéral  peut  rester  long- 
temps avec  ce  grade  ,  dit  Duclos  , 
pendant  la  paix  ;  et  la  mort  du  car- 
dinal ,  qui  ne  pouvoil  pas  être  éloi- 
gnée ,  aiiroit  privé  Belle-lsle  de  son 
principal  appui.  H  enétoil  très-in- 
quiet 1  et  consullanl  un  jour  sur  sa 
fortune  avec  Cliavigni ,  ijui  a  passé, 
pour  un  grand  négociateur,  celui-ci 
lui  dit  qu'il  ne  devoit  rien  attendre- 
que  de  la  mort  de  l'empereur ,  s'il 
savoit  en  profiler.  »  Il  ne  laissa  pas 
écliapper  l'occasion;  el  sollicita  tant 
le  cardinal  par  lui  -  même  ou  par 
d'anciens  amis,  lit  tant  valoir  les 
craintes  qu 'avoit  l'Espagne ,  et  que 
devoit  avoir  la  France,  A«  la  For- 
mation d'une  nouvelle  maison  d'Au- 
triche ,  qu'il  décida  le  ministre  h  la 
guerre.  II  ue  tarda  pas  â  recueillir 
les  fruits  de  ses  démarches  ambi- 
tieuses. Eu  1741  .  il  fnt  honoré  à» 
litre  de  aiaréchal  de  France.  Les 
faiseurs  de  vaudevilles  ne  l'épargnè- 
rent ]>as.  Le  maréchal  de  lli-lle-lsie 
les  méprifa;  et  quand  ses  flatteurs 
vouloient  l'irriter  contée  eux  ,  il  ré- 


102  FOUC 

pondoil  iVqidemenl  :  n  J«  reoipli- 
roii  les  vues  de  ces  faiseiira  i1«  vers , 
(i  i'avois  la  petitess<:  de  me  fâcher  tte 
leurs  boni  mots,  a  Le  cardinal  de 
Fleurj  lui  rendit  plus  de  justice ,  en 
'  lui  disaul  1  K  M.  le  maréchal ,  le  bà- 
lon  (jue  te  roi  voua  a  remis  aujour- 
d'hui ne  scia  pas  dans  vos  main* 
un  ornement  inutile.  »  11  le  Lotiima 
pen  de  temps  après  ambassadeur  plé- 
nipolenllaire  à  la  diète  de  Franc- 
fort ,  pour  réieclion  de  l'empereur 
CUarles  VII ,  qui  fut  eBêclivemenl 
.élu  le  a4  jauvier  it\i.  La  magni- 
ficence qu'il  étala  dans  cette  occa- 
»ion  sera  long -temps  célèbre;  il 
•emliloit  èlrephilât  un  ded  premiers 
électeurs  qu'un  ambassadeur.  11 
avoit  mi'nagë  toutes  les  voix  et  di- 
Tigé  tontes  les  ni^giicialioDB.  Le  roi 
de  Prusse ,  informé  de  tout  ce  qu'il 
avoit  fjit ,  ne  put  a'etiipècher  de 
s'écrier  avec  admiration  :  u  11  faut 
convenir  que  le  maréchal  de  Belle- 
Isle  eai  le  li'gislaleur  de  l'AlleAia- 
gne.  B  Charles  VU  eut  d'abord  quel- 
ques succès ,  suivis  de  grands  uiai- 
ueurs;  lea  Français  furent abaudou- 
iiés  des  Prusaiens,eiisuitedeg  Saxons. 
Le  maréchal  de  Belle-I^le  le  trouva 
eufenné  dans  Prague.  Il  fallut  éva- 

n'étoit  pas  facile.  Il  surmonta  Inui 
les  obstacles,  et  la  retraite  «e  fit  à 
la  lin  de  1749.  A  la  troisième  mar- 
che il  fut  atteint  par  le  prince  de 
Lobkowitz ,  qui  parut  à  ta  tète  d'nn 
corps  de  cavalerie,  au -delà  d'une 
plame  oà  l'on  pouvoit  donner  ba- 
taille. Le  prince  tint  un  conseil  de 
eiierre,  dans  lequel  il  fut  résolu  de 
fui  couper  la  retraite  ,  et  d'aller 
rompre  les  ponts  sur  la  rivière  d'E- 
gra  ,  par  où  les  Français  dévoient 
passer.  Le  maréchal  de  Belle -laie 
choisitunchetnin  qui  eût  été  impra- 
ticable eu  toute  autre  sJison  :  il  fit 
passer  son  armée  sur  des  m 
gtacéa.  Le  Iroid  fut  l'enuemi  le  plus 
redoutable  ;  huit  cents  soldats  en 
périrCQtiUU  des  otages,  que  le  lUB- 


FOtC 

tëchal  de  Belle-Isle  avoit  ameUés  dé 
Prague  avec  lui  ,  mourut  dans  son 
carrosse.  Enfin  ou  arriva  ,  le  aC 
décembre ,  à  Egra ,  par  une  routa 
de  58  lieuea.  Le  même  jour  ,  lei 
troupes  restées  dans  Prague,  au 
nomhre  de  trois  mille  liomines , 
dont  le  tiers  étoit  malade,  Rrent  en- 
core une  capitulation  glorieuse  par 
l'intrépidité  de  Chevert ,  demeura 
dans  la  ville  pour  y  comiaiiider. 
(  Ployez  CiiEVEBT.)  Cependant  le 
maréchal  de  Belle-Tsie  ae  retidil  à 
Franc/ort  ,  où  l'enipereur  Charifs 
Vil,  qui  l'avoit  déjà  déclaré  prince 
du  Saint-Einjùte ,  te  décora  de  l'or- 
dre de  la  'l'oison  d'or.  -De  retour  en 
France  ,^1  ihiriageu  ses  momens 
FUire  les  affaires  el  les  soins  qu'il 
devoit  à  sa  santé.  Il  pansa  de  nou- 
veau en  Allemagne ,  et  fut  fait  pri-" 
■oanîer  le  30  décembre  1743,  ea 
allaut  prendre  des  retais  à  ta  poste 
il'Elbiugerode ,  petit  bourg  enclavé 
dans  le  territoire  d'Hanovre. Que' 


i  (tel eu 


1   fût  r 


e  la 


droit  des  gêna  ,  il  fut  conduit  c 
Angleterre  ,  où  il  resta  jusqu'au  17 
août  de  l'année  stiivaule.  Revenu 
en  France  ,  il  fut  envojé  eu  Pro- 
vence pour  repouaserlea  Au  tfichieiiif 
qui  l'inondoient.  Il  n'avoii  presqiia 
ni  argent  ui  armée.  «Cétoit  à  lui , 
dit  Voltaire,  de  réparer  les  uianx 
d'une  guerre  universelle,  que  lut 
seul  avoit  allumée.  Il  ne  vit  <)uê 
(te  ta  désolation  :  des  inilicieua 
elfraj'és  ,  des  débris  de  réglmens 
aana  diaciplme  ,  qui  s'arraclinient 
le  loin  et  la  paille.  Les  mulets  des 
vivres  mouroieut  faute  de  nourri- 

çouné  du  Var  à  la  rivière  d'Argeus 
el  à  la  Durance.  Lea  ressourcée 
étoient  encore  éloignées;  les  dangers 
el  les  besoins  precsoient.»  Le  timrd— 
chat  eul  lieaucoup  de  peiiie  à  trou- 
ver,  eu  son  nom,  cinquante  mille 
é<:us ,  pour  subvenir  aux  plus  près- 
sans  besoins.  Il  fut  obligé  de  Taire  les 
fonction*  d'inieDdant  et  de  muni— 


FDUC 

iionnaire.  Ensuite,  à  mesure  qiw  le 

gouvernement  loi  envoyoit  quel- 
\     ques  haiaillonset  qiielquèti  escadrons, 

il  repoiiasoit  de  posie  en  posle  tes 
:  AuiTichiens  el  les  PiémoitiaiB.  Eii> 
!  Rn,  après  avoir  converi  Castellane 
I     Draguignau  et  Brrgnoles ,  il  chassa 

peu  i  peu  les  eiineinis  de  Froven 
I     et  leuT  fit  repasser  le  Var  en  fév 

1747-    Après   quelqnea   succès, 


pagoe  de  1748.  Le  roi,  qui  l'avoit 
fait  duc  de  Gisors  en  )'743,Iecréa 
jiarrde  France.  Il  étoit  tûi  le  point 
d'exëcutec  un  plan  qui  devoit  le 
rendre  maître  de  Turin,  lorsqu'il 
apprit  l»  luorl  de  ton  frère ,  lue  à  la 
malheureuse  affaire  d'Ex,i]es.  Celle 
nouvelle  l'accabb  ;  mais  ayant  Hir- 
mouté  sa  douleur ,  il  dit  à  ceux  qui 
le  consoloient  ;  n  Je  n'ai  pliw  de 
frère;ii]ai3  i'ai  une  pairie;  Iravail- 
lon*  polir  la  sauver.  »  Après  la  paix 
de  1741 T  <iui  mil  fia  aax.liostilites , 
ta  faveur  ue  Kl  qu  aiigmenler  ;  il  de- 
vint miDJelre  priucipal  en  t^i^. 
Noiw  étions  alors  en  guerre  avec  le 
roi  de  PruEsa;  ail  siispeudit,  à  ]a 
vérité,  dit  Ducloa,  l'iacli nation  se- 
crète qu'il  avoit  toujours  eue  pour  ce 
priuee;  mais  son  iiuliscrelion  habï- 
luelle  nuisit  souvent  à  des  plans  dont 
le  succès  dépendoit  du  plus  grand 
•ecret.  »  Il  mourut  le,  a6  janvier 
17G1.  u  Le  maréchal  de  Belle-Ule, 
dit  Voluire,  *an»  avoir  fait  de 
grandes  choses ,  avoil  une  grande 
réputation.  Il u'avoilélé  ni  ministre, 
ni  Eënéral  en  174^ ,  et  passoit  pour 
Vhonme  le  plui  capable  de  conduire 
nn  état  el  une  armée.  Il  veyoil  tout 
eagrand  et  dans  le  dernier  détail  ; 
c'ëloit,  parmi  les  hommes  de  la  lour, 
lun  des  mieux  instruits  du  manie- 
ment des  aElaires  inlërieures  du 
royaume ,  et  presque  le  seul  officier 
oui  établit  la  discipline  tnililairc. 
Araoureuxde  la  gloire,el  du  travail, 
■ans lequel  il  n'y  a  point  de  gloire; 
*iact,laborieDX,  il  étoit  anssi  porté 


FOUC 


n>3 


par  goftl  â  la  négociation  qu'aux  tra- 
vaux du  cabinet  et  i  la  guerre  ;  mai* 
une  santé  très-foilile  delruisoii  sou- 
vent en  lui  tefruilde  tant  de  lalens. 
Toujours  eu  action,  toujours  plein 
de  projets,  son  corps  plioit  sou»  les 
eSotls  de  son  ame.  On  aimoit  en  lui 
Ta  politesse  d'un  courtisan  aîmaUc 
el  la  franchise  d'un  soldat.  H  per- 
Buadoil ,  sans  s'exprimer  avec  ëlo- 
quenc*,  parce  qu'il  paroissoit  tou- 
jours persuadé;  il  écrîvoit  d'une 
manière  simple  et  commune,  et  on 
ne  se  seroil  jamais  aperçu ,  par  le 
siyh  de  ses  dépêches ,  de  la  force  et 
de  ractivilédesesidées.  B  — «M.  de 
BeJle-Isle,  dit  le  marquis  d'Argen- 
son ,  est  graud  et  maigre.  Son  tem- 
pérament a  paru  jusqu'à  présent 
délicat ,  sou  estomac  foible  ,  sa  poi- 
trine ailaquée  depuis  la  blessure 
qu'il  reçut  au  siège  <le  Lille.  Il  pa- 
roît  obligé  à  de  grands  ménagement 
de  santé,  et  les  observa  en  eRèt, 
lorsque  les  circonstances  ne  le  for- 
cent pas  à  y  renoncer.  Mais  dès  qu'il 
se  sent  animé  par  le  désir  d'acquérir 
de  la  gloire,  et  de  faire  réussir  un 
plan  d'ambition  ou  d'intrigue ,  l'ac- 
tivité de  ton  ame  lui  fait  trouver 
des  forces  que  lui  refuse  la  foiblease 
de  son  corps.  Il  travaille  continuel- 
lemenl ,  ne  dort  point ,  lasse  les  se- 
crétaires les  plus  inlàligables,  die-; 
laitt  à  pliitieurti  à  la  fois.  Eniin  il 
est  tout  de  feu,  dévore  tout,  et 
résiste  à  tout.  Il  fait  marcher  de 
front  plusieurs  intrigues,  ne  perd 
pas  de  vue  uu  seul  de  ses  fils,  et  a 
soin  qu'aucuu  ne  ne  croise.  DaJis  un 
siècle  où  l'exacte  prohitë  ,  le  mérite 
réel  et  les  vues  sages  et  solides  ,  ne 
sont  pas  les  meilleures  recomman- 
dations, lui  homme  qui  sait  user  i 
la  fois  <{e  souplesse  et  de  jactance 
lie  peut  manquer  de  réussir.  Ja 
preuve  cependant  que  ses  idées  ne 
sont  ui  him  lumineuses,  ni  réelle- 
ment grandes  ,  c'est  que  son  style 
est  foible  et  meule  plat  ;  il  n'a  pomt 
d'éloquence  en  parlant  ;  mais  il  pa- 


io4 


FOUG 


Toit  toujonv»  assure  du  uiccès  ;  il  eu 
lépnnâ  juus  héBit«r:  e1  il  persuade 
d'rtiii-ni  plus  qu'on  croit  qu'il  o  j 
met  [iniiii  J'^irl.  Il  sait  encore  iiiieiu( 
fuire  •itk-:!'  ■•  'Il ''il  .1  fait  que  ce  qu'il 


.i  l'o,i 


ir  oblig^lioii  1  si  l'on 
s'en  trouve  mal,  ou  s'eu  prend  à 
aoî-in^jitr.  H  Ou  a  reproclië  an  iiia- 
rdrliLil  de  Belle -Isie  de  l'atlacher 
trop  aux  petits  drliiils,  et  d'entrer 
dans  loiis  les  proieis.  Son  esprit  sys- 
téitiaiique  lui  Bl  recevoir  Ions  les 
pifuis  qu'on  lui  presenioit,  et  pro- 
tdgerirop  d'aveuturiers  ;  mais  il  re- 
tiroii  ses  bonliis  ilès  qu''il  s'aperce- 
\oii  qu'on  l'avoil  surpris.  «J'ai  Fait 
des  fautes,  disoil-il  quelquefois; 
niais  je  n'ai  jamais  en  l'orgueil  ri- 
dicule de  iiepM  eu  convenir,  n  Haut 
Rvi.':  les  grands,  il  portoit  dans  les 
cours  étrangères  loule  la  diguit^ 
quesigeoit  la  grandeur  du  liiaiire 
qilil  repr^SPHloit ;  mais  affable  el 
pnfvfuant  avec  ceux  qui  ^toieul  au- 
dessous  de  tui,  il  ne  leur  faîsoit  point 
lenkir  te  poids  de.  ton  autorité.  Il 
aima  les  lal'>iis  eu  homme  l'ciairé  , 
el  ])eul-(>lrf  un  peu  trop  les  feinuies. 

tous  les  bleus  qu'il  avoil  reçus  en 
échange  de  Belle-lsie ,  à  la  charge  de 
payer  ses  délies  qui  ëtoient  cousi- 
dërahles.  Chevrier  a  donne  sa  Vieel 
son  Tesiament  puli ligue  ,  où  l'on 
trouve  quelques  bonnes  vues.  — Le 
maréchal  de  Belle~Islc  avoit  été  ma- 
rié deux  fois.  Il  eut  de  sod  secnnd 
rtiariasç  avec  Marie-Casimire-Thé- 
Tcse-Geneviève-lîmnianueltedeBé- 
thuiip ,  un  fils  unique ,  I^^uis-Marie, 
né  le  J7  mars  175a,  appelé  le  comte 
DE  GisoHS,  mort  en  1:58.  Ce  sei- 
gueur,  divine  (ils  d'un  illustre  père,  lil 

Après  s'être  distingué  dans  le  comté 
dcNice.iirutiioinuiécolanelduréci- 
nienLdeCliampngne.il  fit  desprodt- 
f.e.idevaleurâraÉiircd'Haslciubeck. 
LcroiLiilaçaàlali-ledescarabiuiers, 


FOUG 

corps  distingué  depnis  loug-lemp*  , 
par  «a  bravoure  et  par  ses  e^^ploiu. 
Cet  avantage  lui  devint  fiineslc  à  la 
malheureuse  journée  de  Crevelt.  [I 
s'avaufa,  pour  charger  l'ennemi,  Ji 
la  lète  de  son  corps ,  et  fut  tué.  Ce 
'jeune  héros  u'avoit  p^s  été  élcfé 
dans  celle  mollesse  trop  ordioairs 
aux  seigneurs  français  de  son  siècle. 
Il  se  levoit  à  quatre  heures  du  nm- 
lin  ,  faisoit  exercer  son  régiment 
tous  les  jours ,  et  donnoil ,  le  pre- 
mier ,  l'exemple  du  b«a  ordre  et  de 
la  discipline. 

*  V.  FbUCQUET  (Henri-Au- 
gusle,  baron  De  La  Mottb),  (ils  de 
Charles  de  I.a  iSIolte  Fouequel,  gen- 
lilhomme  normand ,  qui  s'étoit  re- 
lire  en  Hollande  après  la  revoca- 
tion  de  l'èdii  de  Nantes,  fui  admis 
tort  jeune  en  qualité  de  page  à  la 
eoiir  d'Anhall  Dessau;  nnais  l'ar- 
deur qu'il  avoii  de  se  distinguer 
dans  le  mélier  des  armes  lui  Eil 
quitter  secrélement  la  conr  ,  el  il 
s'enrôla  en  qualité  de  simple  sold^.l 
an  service  de  Prusse.  Sa  valeur  l'ë- 
leva  successivement  jusqu'au  grade 
de  général  d'infanierie.  Il  se  distin- 
gua sur-tout  pendant  la  guerre  de 
sept  ans.  Scbweriii  ayant  perdu  \o. 
vie  dans  la  sanglante  baiaillc  de 
Prague,  Foucqiiet  remplaça  ce  hé- 
ros ;  une  balle  brisa  dans  sa  main  U 
garde  de  sonépée  et  le  blessa  griève- 
ment ;  mais  il  ne  i>erdit  point  con- 
tenance ,  ii  se  Kl  lier  l'épée  à  la  main 
blessée ,  et  continua  de  commander 
l'aile  gauclib  de  l'arinëe ,  qui ,  son* 
tenue  par  un  renforl  de  cat  alerie , 
acheva  la  victoire.  A  la  bataille  de 
Landshut ,  le  aa  juin  1 760  ,  après 
sept  heures  de  combat,  il  fut  bâiln 
par  Laudoii  et  fait  prisonnier.  Après 
la  paix,  il  sereodità  Brandebourg; 
il  y  finit  ses  jours  le  2  mai  1775, 

VI.  FOUCQUET.  y.  FouQtJET. 

t  FOUGEROUX  iiK  BoND.vKoir 

(  Augusle-Deuyt),  nienibrederaca- 


FOUG 

demie <]e>  sciences,  naquil  ji  Paris 
le  ]o  octobre  i-rSa.  Neveu  du  célèbre 
Ihiliameijilprit  souala  direclioii  de 
soQouclelegoûlde  l'ëliide,  et  di- 
Ti°n ,  comme  liii ,  se»  travaux  vera 
desobjeliuliles.  Il  parcourut  l'Anjou 
I  el  la  Brelsgue  pour  y  observer  tea 
oirrières  d'ardpi'se  ;  il  passa  eusuile 
iN'aplH,  où  il  titdecurieusïsoljser- 
valLons  sur  la  solfatare  ,  les  alii- 
uùiKS  de  le  Toisa  ,  la  jaune  de 
Naples,  A  SOI!  retour ,  il  eut  le  lual- 
Iieuv  de  perdre  son  euide  ,  el  devint 
pat  sa  mori  propriétaire  du  domaine 
(tendu  où  Dulianiel  perfectiouuoil, 
j«r  la  pratique,  ses  mëlliodes  noii- 
ïelles  sur  l'agriculture.  Là  ,  Fou- 
gerwix  continua  les  expériences  de 
soQ  onde,  et  borna,  à  souexemple, 
tft  plaiiirs  à  exercer  la  bienfaisance 
'I  à  éclairer  les  hommes,  il  est  mort 
le  1 8  décembre  178g.  On  lui  doit, 

I.  Mémoires  sur  la  formation  lies 
w,  1760,  in-  S°.  11  7  dérciid  la 
IbfOTie  de  Duhamel  snr  cette  partie 
it  la  physiologie.  Il  y  observa ,  le 
pr^Diier,  queTas  du  canon, quiesl 
iloDbledans  les  foetus  desanimaux  de 
l'tipice  des  laui-eaux,  devient  uui- 
luelor^ueces  animaux  sont  adultes, 

II.  L'or/  de  l'j4riloiaier  ,  176J  , 
in-fol,  m.  Uart  de  travailler  les 

.     'airs  rfoj-râ.  IV.  L'art  du  Tonne- 

!'"!■,  nài  ,   in-fol.   V.  L'an   du 

CoiUelier,  )7'7a  ,  3  vol.  in-lol.  Ces 

«oiti  font  partie  de  la  collection  des 

«rlide  l'académie  des  acieiicea.  VI. 

Rec/ierc/ies  sur  les  ruines  d'IIer- 

tulamii/i ,  et  sur  les  lumières  qui 

mveat  ert  résulter  relativeraenl  A 

j    l'état  présent  des  eciencesetdts  ans, 

"ec  un  Trai/é  sur  la  fabrication 

I    rf«  mosaïques  ,  1769  ,  in-S".  VII. 

I    Ottervarions  faites  sur  les  tôles  de 

,    Normandie,   avec    Tillet ,  1775, 

'    iu-r.  VIII.  Uil  grand  nombre  de 

I    Mémoires  dans  le  recueil  de  Taca- 

'    «léniie  des  sciences.  On  doit  disliu- 

S'icr  celui  où  il  rend  compte  des 

phc'noniènes  qu'oQVent   les  planies 

piraiiies  qui  se  dëveloji[)eiil  sur  le 


corps  de  quelques  insectes  vivans  , 
ou  sur  leurs  nj  inplies. 

t  FOUII.LOU  (  Jacques  ),  Kceneii! 
de  Sorboniie  ,  né  à  U  Hoche1le,et 
mort  à  Paris  le  ai  seiHembre  1736, 
à  66  ans ,  essuya  l)ien  des  traverses  ' 
pour  sou  jd'nsénisme.  Il  eut  beau- 
coup de  part  k  la  première  édition 
de  V Action  de  Dieu  sur  te»  créa- 
tures,  10-4",  CN  6  vol.  iu-i3  :  â 
celles  des  Quatre  Gémisaemens  sur 
Porl-Rcyal,  in-ia  ;  des  Grands 
Hexaples,  1731,  7  vol.  in-4''î  de 
-YMistoire  du  cas  de  conscience  , 
170!) ,  en  8  vol.  in-ii  ;et  à  plusieurs 
autres  production»  polémiques, 

+  .F0U1I,L0UX  (Jacques  du), 
«eisneur  de  Foui  Houx,  gentilhomme 
poilGvïu  ;  mort  vers  la  lin  du  règne 
de  Charles  IX ,  est  auteur  d'un  ou- 
vrage iutitulé  la  fénerie,  dans 
lequel  on  trouve  plusieurs  pièces  de 
vers  assez  bons  pour  le  temps.  Cet 
ouvrage,  sur-lout  remarquable  par 
la  naïveté  du  style  el  par  le  ton  de 
vérilé  qui  toujours  y  règne,  a  été 
traduit  en  italien  par  César  Parons, 
et  souvent  réimprimé.  Les  éditions 
les  plus  connues  >oal  celles  faites 
iQ-4'',  à  Paris,  en  i585,  1606, 
i6-t8,  1640,  i65S;  Boueu  ,  iti56; 
Poitiers,  1568  el  1661.  Mais  du 
Fouillons  doit  moins  un  si  glo- 
rieux avantage  à  ses  laleus  coinm» 
poète,  qu'à  ses  coniioissancei  comme 
chasseur,  qui  lui  oui  mérité  l'iion.- 
lieu  r  d'être  encore  cité  ,  plus  d'un 
siède  et  demi  après  sa  mort,  par 
Uuffbn ,  Daiibeuloa  el  autres  uaïu- 
raiisies. 

*  FOULCOIE ,  poëte ,  né  h  Beau- 
vais  en  loin,  s'annonça  d'abord 
comme  un  bon  juristjonsulte  ;  mais 
il  renonça  bientfll  au  droit  pour  se 
livret  exclusivement  à  la  poésie  , 
dont  on  a  un  recueil  divisé  en  irois 
parties.  La  première  ne  comprend 


qu'un 


<ll<v 


où  se  prouvent  les 


Ejiùres ,  le»  Epiiap/ies  et 


Ilfl 


rouL 


poésies  légères  de  Foiilcoie.  Ce  n'éioil 
qu'iiD  essai  pour  pressentir  le  goût 
du  public. Ausii  l'auteii  t  les  anaoïiça- 
t-il  sous  le  tÎLre  modeale  il' l/trti m. 
I.a  seconde  partie  est  inlilulée  JVeu- 
Iruia.  Ce  sont  des  fies  de  saints , 
où  le  poète  fait  preuve  de  son  inveu- 
tion  dans  le  récit  de*  prodiges  dout 
i(  leur  fait  graïuilement  honueur. 
Dans  la  troUième  partie,  qu'il  inti- 
tule Vtmmque  denupiiis  Écelesiœ, 
Foulcoie  se  pri)|K>se  de  v^Ubrer  l'u- 
nion de  Jésus-Christ  avec  sou  Eglise: 
I«s  écarts  d 'imagina tion  qu'il  s'j 
permet  à  cbaque  vers  y  répaudent 
plus  de  fougue  que  de  véritable  en- 
thousiasme. D'ailleurs  la  mysticité 
du  sujet  s'j  prête  rarement  aux 
gTHr.es  de  la  poésie.  On  y  voit  cè- 
pendant  que  Foulcoîe  avoil  reçu  de 
la  nature  le  talent  qu'il  lit  profession 
de  cultiver ,  et  que  ,  dans  iiu  siècle 
plu*  éclairé,  il  eùl  grossi  la  liste 
des  boDs  poètes.  Foulcoie  mourut  i 
Meanx  au  mois  d'octobre  1083. 

r.  FOULON  (Pierre  le),  ou 
GNAFHiE  ,  né  à  Cormète ,  chassé  de 
son  monastère  pour  son  penchant  i 
reulychiauisiae ,  gagna  les  bonnes 
grâces  de  Zéuou,  gendre  de  l'empS' 
reur  Léon  ,  et  obtint  par  son  crédit 
le  siège  d'ÂDtioche.  Il  s'y  maintint 
malgré  plusieurs  sentences  de  dé- 
position ,  et  mourut' en  /|S8. 

"  n.  FOULON  (  Ahel  ) ,  valet  de 
chambre  de  Henri  11 ,  né  au  village 
de  Loué  daus  le  Maine  ,  a  laissé 
plusieurs  ouvrages  en  prose  sur  la 
(ibysique  et  les  mathématiques.  Ou 
lui  attribue  en  outre  une  Traduc- 
tion du  poëme d'Ovide  coijtre  Ibis , 
non  imprimée  ,  et  les  Satires  de 
Perse  ,  trauslalées  du  latin  en  ri- 
thmes  françaises,  publiées  in-i  a  ,  à 
Paris ,  en  1 5^1 ,  sans  le  nom  de  l'au- 
teur, mais  avec  sa  devise  qui  étoit , 
Moyeu  ou  trop. 

i  m.  FOULON  (  Guillaume  )  , 
Guaphaus ,  poctc  latin  ,  né  à  La 


FOUL 

Haie  mort  en  16S8  à  Oden  eu 
Frise  ,  dont  il  avoit  élé  bourg- 
mestre ,  âgé  de  75  ans ,  fil  d'assez 

elles  ne  sont  pas  communes ,  quel- 
ques cnrieuK  les  recherchent.  Fou- 
lon étoit  protestant ,  et  sa  religion 
lui  occasionna  diverses  aSàires  qui 
l'obligèrent  de  quitter  la  Hollande. 
On  trouva  chez  lui ,  en  carême ,  une 
saucisse  dans  un  pot  ail  l'on  Taisoil 
cuire  des  pois  :  elle  y  avoil  été  mise 
par  une  femme  grosse,  qui  en  avoit 
envie.  Foulon  fut  poursuivi  comioe 
violant  les  préceptes  de  l'Eglise ,  et 
n'échappa  à  la  peine  dont  il  étoit  me- 
nacé qu'en  se  retirant  en  Ih'usse.  Oa 
a  de  lui ,  Martyrtuai  Joannis  Pit- 
lorii ,  l^de,  1G49  ,  iu-S' ;  Hypo- 
crisis ,  Uigi'Comardia ,  i544iiii-8"; 
Misubarbus  ,  comiEdïa  ;  Acolaatui 
de  fctio  prodigo ,  coratedia  ;  1 533 , 
i!>34  ,  i35o  et  i559  iJBorosophus , 
personatd  sapieittid , 


mm 


154.. 


t  IV.  FOULON  ou  VovuMV  , 
(  Jean-Erard  ) ,  jésnile,  né  à  Liège 
en  1608  ,  d'uue  famille  noble  ,  ■ 
prêcha  pendant  trente  ans,  et  fut 
la  victime  de  son  ïète  eu  prê- 
chant les  pestiféré*.  Il  mourut  à 
Touru.iy  eu  1G68;  il  est  auteur  de 
plusieurs  uuviages.  Le  plus  estimé 
est  son  Histoire  des  évéquet  de 
Li^e,  imprimé  en  celte  ville,  3 
vol.  iu-foL,  17.^5,  en  latin. 

V.  F  0  U  L  O  N  (  N,  ) ,  d'abord 
simple  commissaire  des  guerres 
sous  le  ministère  du  duc  de  Chai- 
seul ,  puis  intendant  de  l'aruiée 
frantaise  pendant  la  guerre  de 
i7.')6 ,  devint  ensuite  conseiller  d'é- 
tat. Ses  connoissanees  dans  la  partie 
des  finances  te  firent  souvent  dés'- 
gner  pour  coul râleur-général  ;  mais 
son  0 p in inn  étant  que  le  seul  moyen 
de  faire  renaître  te  crédit  public 
étoii  de  faire  banqueroute,  la  cour 
n'osa  lïUOiHiner  ,el  les  eapitalistes , 


FOtJL 

Taccusant  de  durelë,  en  firenl  l'objet 
d«  leur  liaiiie.  Se»  emteiuis  augmrn- 
lirent  lorsiju'uu  le  vit  momentaoé- 
>n«ni  ctiurgi  ilu  porte-feuille  des 
finances  dam  le  priocipe  de  la  ré- 
volution, dont  il  devint  l'une  des 
première»  viclïmes.  Foiilou  crui  de- 
voir se  mettre  à  l'abri  des  menaces , 
eu  se  faisaiil  passer poul  mort, et  en 
se  cachant  i  Virj-sur-Orge ,  chez  M. 
de  Saitines  ;  maïs  les  paysans  du  lieu 
l'j  découvrirent  le  33  juillet  1789, 
et  le  iraiaèrent  i  Paris.  Uaui  ce 
tra]et  ,  il  éprouva  mille  cruautés. 
Encbainé  derrière  une  charrette, 
ou  lui  mit  autour  du  cOu  un  collier 
de  cliardons  piquans;  sa  bouche  fut 
teniplïe  de  foin,  et  ou  le  for^a  de 
loarcher  pieds  nus.  Ses  toorniens  et 
la  fatigue  le^faisaiil  beaucoup Iraus- 
pirer,  les  furieux  lui  essuyoient  le 
visage  avec  de»  orties.  Arrivé  à 
Ville-Juif ,  on  lui  donna  à  hoire  du 
vinaigre ,  dans  lequel  on  jeta  beau- 
coup de  poivre.  A  peine  arrivé 
à  Paris ,  il  est  conduit  au  gibet  ;  la 
corde  casse  deux  fois,  on  la  rem- 
place; bienlAt  après  sa  lÈte  est  portée 
au  h.iut  d'une  pique.  Foulon,  aep- 
liugéuaire  ,  montra  un  sang-froid 
héroïque  au  milii^u  <le  ses  uiauz 
el  jusqu'à  son  dernier  mumeut. 
Voyei  BsHTHiER ,  n*  IV, 

I.  FOULQUES  I",  comte  d'An- 
jou, dit  le  Roux  ,  mon  en  95S  , 
réunit  et  gouverna  avec  prudence 
tontes  les  terres  de  sou  comté. 

■^^.  FOULQUES  II,  dit  /e  Sou, 
fils  du  précédent ,  mort  à  l'ours  eu 
9SS,  fit  défricher  et  cultiver  avec 
«oiu  les  terres  du  comté  d'Aujou.  Il 
s'appliqua  à  (aire  fleurir  la  piété  et 
les  sciences  dans  ses  états.  Saint- 
Fois,  dans  ses  Essais  sur  Parti, 
rapporte  que  le  roi  Louis  d'Oulre- 
intr  s'étaut  moqué  de  ce  que  Foul- 
qui»-le-Boti  s'appliquait  A  l'étude 
^t  alloil  souvent  chauler  au  chœur. 
Foulque»    lui    répondit   ces  mots  : 


FOUL 


,  quui 


pnnre  si 


m.  FOULQUES  m,  comis 
d'Anjou  ,iixNéro  «uleJét'osoiiiiti- 
■/ain ,  3  cause  de  deux  voyages  qu'il 
Ht  A  la  Terre  sainte ,  succéda  ,  l'au 
987  ,  à  Godefroi  sou  père.  Ce  priuca 
Wiliqueux  ,  prudent  el  rusé,  retn- 
porta  divers  avantages  sur  ses  voi- 
sins, et  mourut  à  Metz  en  10S9. 
C'est  lui  qui  Ht  bâtir  le  cliàlea(i  de 
Trêves  en  Anjou. 

IV.  FOULQUES  IV .  dit  Hec/iin, 
fili  du  seigneur  de  Chiteanlandou , 
et  d'une  fille  de  Foulques  111 ,  suc- 
céda l'an  loFo  à  son  oncle  raater- 
nel  GeofTroi  Martel.  11  s'empara  dn 
Gdlinois  et  de  la  Touraine  qui 
étoieni  le  partage  de  son  frère  aîné , 
et  s'abandonna  au  vin  et  aux  fem- 
mes. Il  en  épousa  trois  consécuti- 
vimenl,  et  en  les  répudiant  l'une 
après  l'autre.  Mais  enfin  la  dernière, 
Ikrlrade  de  Mnnlfarl  ,  le  quitta 
pour  Philippe  I",  roi  de  France.  11 
mourut  eu  1109.  11  avoit  composa 
une  Bistoire  dm  comie»  tl' Anjou , 
dont  il  se  trouve  dans  le  Spicilège 
de  d'Acherj'  nn  fragment  ,  que 
l'abbé  de  Marolles  a  traduit  dans 
sou  Histoire  d'Aujou,  1681, in-4*. 

t  V.  FOUI/3UES,  archevêqire  de 
Reims,  succéda  à  Hincmar  en  883  , 
et  tint  im  concile  contre  tes  usur~ 
patenrs  des  biens  de  l'Eglise.  Ajant 
re»eudiqué  k  château  d'Arras ,  et 
l'ayant  pris  an  comte  de  ce  nom  , 
il  fut  assassiné  par  les  partisans  de 
ce  seigneur  le  17  juin  900.  Ce  pré- 
lat ,  vecotitiiiandable  par  ses  cou- 
noissam^set  ses  venus ,  ne  mil  pus 
lottjOTiFsde  le  modératioit  dans  son 
zèle.Onn'adeluique  le  recueil  de  se* 
letlres;  elfes  offrent  le  tableau  de* 
ravages  que  la  fureur  des  Normouil» 
exerça  dans  tout  le  FeyHHtue  sou» 
les  rois  successeurs  de  Charles  -lfr< 
Chauve.  Foulques  y  paroit  iiioiu» 
Il  tic  râleur  que  politique. 


,  Cooi^le 


io8  FOUQ 

VI.   FOULQUES,    royes  Fol- 


•  Vn.  FOULQUES ,  prieur  de 
Deuil  au  a'  siècle,  smi  de  Pierre 
Ahailard ,  ii'eat  counu  que  par  la 
Liellit  de  oonsolatioa  qu'il  éccivit  à' 
cel  ami  sur  sa  mutilation  ,  et  daus 
laqtiplk  il  (\3\^  et  déploie  toutes  les 
ressources  de  la  logique  et  de  l'élo- 
qiieuce  p«ur  te  couooier  ;  mais  il 
emploie  siir-toul  les  grands  molil's 
de  la  rpligion  ptnir  détermiuer  Aîjai- 
lard  à  ne  plus  s'alfliger  d'un  accident 
qui  i"a  rappelé  à  Dieu ,  et  aux  prin- 
cipes religieux  qu'il  avoil  abandon- 
nés. Celtï  lettre  est  daus  les  œuvres 
d'Abailard. 

FOUNTAINE  (André)  ,  savant 
antiquaire  anglais ,  mort  en  17&S, 
auteur  d'un  Trailé  curieux  sur /es 
Mèdailleii  aa^\a  -  i3xaant%-  Hickes 
l'a  placé  dans  sa  collection.  Voyes 
HfCKES. 

•  FOUQUES,  PouRQtrEs  ou 
riioQU£  (  Michel  ) ,  naiif  de  la 
paroisse  de  Samie-Cécile ,  près  le 
Î'ort-Gaultliier,  dans  le  Maine,  et 
mon  âgG  de  60  ans ,  ou  environ  , 
"vers  la  fin  du  16*  siède  ,  ëloît 
prêtre  et  vicaire  perpétuel  de  l'église 
de  Saint-Martiu'de-Tours.  On  a  de 
lui  ,  en  vers  français  héroïques ,  la 
Vie ,  faicts ,  Passion ,  Mort ,  Ré- 
surrection «I  j^scemiaii  de  nostre 
Seigneur  Jéias-Chriit ,  selon  les 
quatre  évangétistes  ,  imprimé  ' 
Paris,  ÏD-if  >n  1574.  Il  a  au 
traduit  en  vers  le  Traité  de  la 
Prikre  divine,  par  saint  Jehan- 
ChrisoGlôme  ;  de  la  Passion  de 
Jésus,  par  LactanceFirmian,  avec 
une  Complaincie  de  Jésus  aux 
peickeurs  périssan  tpar  leur  fa  uite , 
ie  loul  imprimé  in-S",  àTours,  en 
i55o. 

ï.  FOUQUÎT  DE  LA  Varenne 
(N. ),  d'abord  garçon  de  cui- 
sine cliez  Calhet ine ,  steiir  de  Henri 


FOUQ 

IV   {Voyez  Catherine,  n'  IX), 

parut  si  adroit  el  si  intelligetiL 
prince  ,  qu'il  le  chargea  de  ses 
messages  amoureux.  Des  inlrigues 
galantes,  il  passa  bteut<>t  aux  in- 
trigues poittiijues.  Henri  IV  l'em- 
ploya dans  diverses  uégncîatioui 
qui  exigeoient  du  courage  et  de  l'ha- 
bilelé.  11  servit  les  jésuites  auprès' 
de  ce  monarque,  contribua  heau— 
coup  il  la  fondation  de  leur  célèbre 
maison  de  La  Flèche  ,  et  s'y  retira 
après  la  mon  de  Henri.  Il  s'amnsoit 
souveul  à  tirer  au  vol.  Un  jour 
qu'il  Touloil  faire  partir  nue  pie 
d'un  arbre  pour  la  tirer,  l'oiseau  , 
qui  avoit  été  apprivoisé ,  se  mit 
à  crier  maquereau.  La  Vareiiue , 
croyant  que  c'étoit  le  diable  qui  lui 
reproclioït  son  premier  métier,  fnl 
tellement  saisi  de  frayeur  ,  qu'il  fut 
pris  de  la  lièvre  et  mourut  le  troi- 
sième )our.  {  Pièces  intéressantes  , 
par  de  La  Place,  lom.  L)  Le  chance— 


voulut  l'huii 
rappelant  ce  premier  emploi  de  ses 
talens  :  h  Point  d'air  de  mépris  , 
lui  répondit  effrontément  La  Va- 
reune;  si  le  roi  aïoil  Tingt  ans  de 
moins ,  ie  na  Iroquerois  pas  ma 
place  coutre  la  vôtre.  » 

•  II.  FOUQUET  (  Henri  ) ,  origi- 
naire de  Montpellier  ,  docteur  en 
médecine ,  et  professeur  de,  rnni- 
veisilé  de  cette  ville  ,  consolida 
par  la  pratique  les  dogmes  dont 
Bartbès  avoit  enrichi  la  science 
médicale.  Ou  a  de  lui  un  Essai 
sur  le  pouls  ,  par  rapport  aux 
affections  des  principaux  organes. 
En  177a,  il  publia  son  Traitement 
de  la  petile-vérole  des  enfana  ,  à 
l'usage  des  habilans  de  la  campagne 
et  du  peuple  dans  les  contrées  mé- 
ridionales. Il  a  donné  une  traduc—  ' 
[ioQ  du  Mémoire  sur  les  fièvres  et  ' 
la  contagion ,  par  Lind ,  augmen- 
tée de  plusieurs  notes  Irès-iulé— 
ressaules;  et  leii  à  lui  qu'on  doLt 


FOUQ 

la  arlidea  Vésicaluire,  Sensibi- 
lité ,  Séci-élion  ,  Feiimuse  ,  Vs- 
lioa ,  iusërés  daus  VEitcyc/opéiiie 
mélhoilique.  Ce  crilibre  médeciu 
est  mott  à  Moulpelller  eu  1S06.' 
IH.  FOUQUET.    rojes  Fouc- 

7  FOUQUlER-TINV[LLE 
t  Autoiiie-Queuliu  ] ,  né  à  Hérouan , 
jirèa  de  Sainl-Quenlin ,  fui  d'abord 
procureur  au  chiltelel;  mais  dépen- 
sanl  plus  qu'il  ne  gagiioït,  il  vendit 
u  cliai  ge  et  Fit  banijiieroute.  Nommé 
juré  au  Iribunal  de  Robespierre  ,  ses 
discouTs  sangULiiaireB,  son  avidilé 
  condaniucr  ,  atlirèrent  sou  atten- 
tion ,  et  il  Je  criil  digne  de  rem- 
plir l'emploi  d'ac^^usateoT  pulilïc> 
Aaseiidl  le  nombre  des  victimes 
augiiieiila,  et  l'échafaud  reçut  sans 
diatinction  tom  ce  qui  portait,  un 
nom  connu,  tout  ce  qui  avint  acquii 
des  droits  à  l'estime  générale.  Ga- 
mache    fut   conduit   à   l'aiidieuee; 


lac 


-,  9"  01 


1  ril 


de  traduire  en   justice. 

porte,  répondit  Fouqiiier,  celui-c 


,e  fai 


,  et  il  1' 
!t  de  FJeury 


utaut 

avoit  écrit  nu  inuiinui  pour  lui an- 
noncer qu'il  partageait  les  opinions 
de  sa  famille,  igtii  veuoil  de  périr, 
tl  qu'il  demandoit  à  partager  son 
tatx.  Foiiquier,  à  la  réception  de  la 
Idtre  ,  s'écria  :  u  Ce  mousicur  est, 
■lien  pressé  ;  mais  je  suis  charmé  de 
l8  satisfaire.  11  Fleury  fut  amené  an 
Iribnnal ,  coudamué  comme  com- 
plice de  gens  qu'il  n'avoit  jamais 
\a\,  et  livré  au  supplice,  revilu 
d'nae  chemise  muge ,  comme  aseas- 
•iu  de  Collot-d'HerboÎB.  —  Uue 
veuve  MaUkt  avoit  été  présentée  au 
tribunal ,  au  lieu  de  la  duchesse  de 
Maillé  qu'oif  aroit  cru  j  conduire, 
Uane  l'interrogatoire ,  Fouquier  s'a- 
petçut  de  l'erreur,  u  Ce  n'est  pas  loi 
.jii'on  voutoit  juger ,  lui  dit-il ,  uiaîs 
it  égal;  autant  vaut  aujourd'hui 


FOUQ  109 

Que  deroaio.  »  —  Mad.  de  Sainle- 


a  fîlle, 


lielles  femmes  de  la  capitale, 
mouiri!  le  plus  grand  courage  duna 
leurs  réponses  et  eu  écoutant  leur 
condamnation,  Fouquier  fut  indi- 
gné  (le  leur  fermelé.  n  Voyez  ,  s'é- 
cria-t-il,  (|u«l  excès  d'effronterie; 
il  faut. que  je  les  voie  monter  sur 
l'éduifanH  ,  pour  m'assurerai  elles 
conserveront  leur  caractère ,  Jussé-ie 
inepasserdediner.  «  — Un  vieillard  , 
paralyse  de  la  langue,  ne  p'uivnit 
ré  pond  re  aux  q  ues  t  ions  qu  i  lu  i  é  tnirn  t 
faites.  Fouquier, apprenant  la  rui;oii 
de  sou  silence,  répondit  :  «  Ce  n'c.'.t 
pas  la  langue  qu'il  uie  faut ,  c'est 
la  tète,  n  —  Un  abire  vieillard  se 
taifioit  de  même.  On  lil  observer  à 
l'accusateur  public  qu'il  é  loi  1  sourd 
et  aveugle  :  n  N'importe,  dit-il ,  lie  - 
voyez  -  vous  pas  qu'il  a  conspiré 
sourdemeut.  11  C'éloit  lui  qiii  ilisoit 
que  les  jurés  venoient  de 'faire /^« 
défile,  lorsqu'ils  Evoient  condamné 
en  masse  un  grand  nombre  d'accu- 
sés sans  lés  entendre.  L'arrestation 
même  de  Robespierre,  son  prolec^ 
leur,  ne  suspendit  pas  sa  barl)an'e. 
Le  1^  juillet  i7^4>  il  envoyai  la 
mort  quarante-deux  perionues;  et 
sur  l'obsérvatiou  qu'on  lui  lit  i^ue 
le  changement  opéré  dans  le  comiliS 
de  sahîl  public  devoil  eu  amener  uu 
autre  dnns  la'  Torrae  de  procéder, 
il  répondit  ironiquement  ;  «  Nul 
ctiBiigcment  pour  nous  ,  puisque  la 
justice  dailitouiours  avoir  son  cours,» 
Tant  de  crimes  eurent  ;in  (eriné. 
Fouquier  fut  arrêté  et  accuse  d'asoi'r 
fait  périr  une  Ibule  de  Fraudais', 
sous  prélevle  de  conspiration ,  A\\-- 
voir  fait  jn^er  jnïqti'à  quatre-vingts 
accusé»  dans  l'eïpace  de  "quHire 
heures;  d'avoir  signé  un  grand uoiri- 
bre  lie  jitgemens  dont  les  noms  des 
condamnés  étoieut  en  blauc ,  ot  qu'il 
templisM)ile)wuile  ù  sa  volonté.  Il 
fut  condamnéà  mort  le  7 


.ilk",  dit   M«c 


c(  Fou'ii 


r-tin- 
Éo;i  dément 


no  FOUQ 

nriiUcieui ,  haJiiU  à  luppoier  le 
crime  ,  âcoutrouvftrdcsraïls,  inon- 
(ra  tiaiis  soi)  imerro);aloire  nue  pre- 
>enc«  d'r»prit  imperturbable.  Placé 
devaiit  le  Iribuiul  où  il  avoil  con- 
damné tant  de  vicliiues ,  il  ëcrivoit 

il  ëloil  tout  yeux  et  tout  oreille*: 
et  en  écrivant,  pa»  un  mot  du  pré- 
suient,  d'un  accusé,  d'un  léinoiii,, 
d'un  juge,  de  l'accusateur  public  ne 
liii  échappoit.  Il  affecta  de  dormir 
pendaut  le  résumé  de  l'accusateur 
puWic,  comme  pour  avoir  l'air 
calme  ,  laudis  ijue  l'enfer  étoit  dan» 
ton  cœur,  ^n  regard  fixe  faisoit 
inalgrésoi  baisser  lea  yeux;  lora<)u'il 
t'apprêtait  à  parler,  il  l'ronçoit  le 
sourcil  et  plisMÎt  le  front  ;  sf  voix 
éloit  haute,  rude  et  menaçaiite.  Il 
n>oit  d'une  voîx  ferme  sa  siguulure, 
«t  ne  tremMoit  pa»  devant  le  lé- 
inolu  accusateur.  Quanti  on  le  toa~ 
(iulxit  au  supplice,  son  front,  dur 
comme   le  marbre,   défia   tout  les 


r  de»  rem 


e  fols 


til  II 
.  soufftoil 
alors  à  Paris  une  espèce  de  famine 
occasionnée  par  les  assignat»  ,  ei 
chaque  habitant  u'avoit  que  trois 
once»  d'un  pain  détestable  ,  qu'on 
lui  HiElribuoit  à  la  vérité  gratuiie- 
inent  dans  chaque  section.  Le  peu- 
ple se  rappelant  que  Fouquier-Tin- 
ville  reiusoit  journellement  i  l'ac- 
cusé 1^  fa.cu|ié  de  se  défendre,  en  lu 
disant  ;  n  Tu  n'as  pa»  la  parole» 
lui  crioit,  laudis  qti'il  alloit  au  sup- 
plice :  nFoiiquier,  tu  n'as  pas  U 
parole.»  |1  répond] t :« Va ,  cauaille 
chercher  tes  trois  ouces  de  pain  à  ta 


t  FOUQUIÈBES  (Jacques), 
peintre,  néâ  Anver»  vers  l'an  iliSo, 
élève  de  Breugel,  de  Velouse,  de 
Moulper,  et  de  Rnbens ,  qui  l'em- 
ployoït  ^uelquefoï*  A  aea  tableaux  , 


FOCR 

I  le  palais  (!e  l'électeur  Palatin 
plusinirs  grands  Paysages  à 
l'resqur  .  et  travailla  au  Louvre  sou* 
Vams  Xlll.  Ce  ninuarque  l'anoblit. 
[.eiairs  de  qualité  qu'il  prit  depuis 
le  lirenl  appeler,  par  dérigioii,  le 
baron  de  J-ouquièie».  Il  ne  peignit 
presque  plu»,  de  crainte  de  déroger: 
ït  du  qu'il  prenoii  le  (ùucaau,  il 
ne  manquoit  pas  de  ceindre  son 
épc«.  C'est  à  l'intrigue  el  à  la  vanité 
de  ce  mauvais  peintre  que  l'on  doit 
l'éloigiumenl  du  célèbre  Poussin , 
auquel  il  suscita  toutes  les  espèce*  de 
tracasieries.pOHsaio  Misa  â  Rowe: 
mai» en  pariant  dç  Paris,  il  laissa 
un  tableau  wiirique  qu'il  toinposa 
de  manière  à  caïadériiwr  à  jain^il 
rienoratic;  el  la  lâcheté  de  sonclië~ 
't if  adversaire.  Fouquière»  uipurut 
pauvre^  Pflri»  en  1691. 

•  1.  FOUP  T>E  Li,  CnKSFEi.îèBB 

(  Jacque»  4"  )-  Cet  auleiir,  qui  vécut 
vers  le  niilieu  du  1 7'  siècle ,  eseri;^ 
la  professioil  de  Tnédecin  et  cultiva 
coiislaLiimeiit  l'étude  de»  beile»-l%t-- 
ires.  lia  laissé,  I.  Odescàarmtialet, 
a/nouiei/seï  el  bachiques  d'/lnu' 
créa»,  en  prose  et  eu  ver»  fra»- 
faii,  itc,  Paris,  1660,  iu'ia.II.Xcs 
Remèdes  coaire  Fjimour,  travis- 
tis  des  ver»  latipi  d'Ovide  VU  vera 
burlesque»,  et  divisés  en  chapitres. 
Pari»,  1666,  in-ia.  111.  itecueil 
d' Epigrammfs  ries  plus  fameux 
fioëtes  latins,  nii»  en  vers  français , 
in-ia,  Paris,  1669.  IV.  Commeii- 
laiie  en  l'ers  français  sur  l'Eiole 
de  Salerne,  etc.,  Paris,  1671. 
V.  Nout'elhs  l'oégies  a/Tfoiireuses', 
galantes  et  récrcaiii'cs,Viit\t,  1G73, 
m- 11.  On  retrouve,  daus  ce  démit i  > 
recueil,  plusieurs  des  pièces  coin-  I 
prises  dans  les  précédens ,  entrt:  au- 
tres les  Odes  traduites d'Anacréoii.      1 

•  II.  FOUB  (  Jean  du  ),  profes-  \ 
seur  de  philosophie  au  collège  de  1 
Montaigu ,  à  Paris ,  vivoit  diiii.-<  le  I 
17°  siècle.  Con^me  il  éloit  wvatit  : 


.    FOUR 

ilaDB  la   langue  hëhraïigue ,  ou  du 

moins  qu'il  prïtenilciil  la  posséder 
parfa  Liera  eu  t ,  il  avolt  pris  le  uom 
de  Miiamour ,  ^ui  eu  bébreu  slgiii- 
fie  du  Four.  U  a  compo^  des  alina- 
nachs  ;  dans  celui  qu'il  dressa  pour 
liuiaê^  ,i647i  <1  inséra  uii  petit 
£k[it ,  qu'il  dédia  au  jiriuce  dp  Conli, 
«t  qu'il  intitula  La  porte  dit  Ciel 
oui'erif  à  loul  te  monde.  Il  a  donné 
aussi ,  Eelou  François  Henri ,  un 
Libelle  de  f'éclijise  de  soleil ,  qiù 
dïvoit  arriver  le  6  février  i655  , 
avec  le  calcul  d'icelle  assez  exacit. 
U  mourut  la  aièmt  anuét.  Jeau  du 
Pour  avoit  beaucoup  . d'érudition , 
WW  po.iut  de  jugïiiieiil. 

]||.  FÔUB  { du  ).  /V-  DuEouB. 


1  I.  FOUBCBOY  (Bonaven- 
ture),  célèbre  avocat  i  Noyon  soi)! 
[^uis  XIV,  montra  de  l'éloquence, 
ayec  beaucoup  de  courage  et  de  fer- 
meté. U  vouloit  qu'un  avocat  connût 
Ie5l)elleï-leltre«,etaur-lout}'hi9loi[e, 
qu'il  ^ppelfiit  la  porle  de  loute»  les 
acienccs.  J'eudaul  lei  troubles  de  la 
fronde,  il  lîLiinpriiner  a  Sonnels, 
adlesee?  BU  prince  de  Coiili,  dans 
lesqu^s  iJ  maltraitort  beaucoup  le 
(^diua)  Mazarin.  Il  composa  plu- 
sieurs antres  ouvrages  ,  tels  que  le« 
Srnfimeas  du  Jeune  Flii/e  sur  la 
Poésie ,  tiré»  de  quelques -nue»  de 
■es Lettres,  impriimaàParis,iu-i3, 
en  i6Ëu  ;  une  comédie  de  Sanc/io- 
Faiiça  ,  jet  des  ouvrages  de  droit 
aujourd'hui  peu  coiinus.  Il  fut  ami 
de  Molière,  deBoileau,  de  Fatru, 
etdupréstdentdeLamotgnun.Saint- 
Alarc  raconte  que.  quand  les  Satires 
de  Despre'aux  parureut  pour  la  pre- 
mière fois,  Fourcroy  lit  courir  par 
toute  la  ville  un  imprimé  conçu  eu 
ces  termes  :  »  On  fait  savoir  à  tous 
ceui  qui  n'ont  pas  lieu  d'être  Mlis- 
faiti   des   satires   nouvelles,  qu'il* 


FOUB         lu 

aient  à  se  trouver  uu  tel  jour,  et  à 
telle  heure  ,  cliez  je  sieur  Rollet , 
ancien  piocitrcur ,  où  se  tiendra  le 
bureau  des  mécoulens  desdiies  sa- 
tires ,  afin  d'aviser  aux  intérêts  des 
honnêtes  gens  mêlée  eu  icelles.  » 
Un  jour  que  Molière  dispuloit  à  I4- 
ble  avec  lui ,  eu  présence  de  Dc«- 
préaux,  l'avocat  s'échaiiffant  beau- 
coup  et  criant  à  lue-lèie ,  Holière  se 
tourna  du  coté  du  satirique,  et  lui 
dit  ;  «Qu'est-ce  que  la  raison  avec 
un  filet  de  voix  contre  une  gueule 
comme  cela  ?  »  Cet  avocat  céUbre 


'    JUI»    ( 


s  le 
dans  ua  âge  très-avancé. 

tu.  FOURCBOy  (ChBrlw- 
Bené),  maréchal  de  cajnp,  direc- 
teur-général du  corps  royal  du  gé-, 
nie,  ei  associé  Ijbrs  »lc  facadémie 
des  scieuces  ,  né  i  Parig  le  19 
janvier  1715,  d'un  avocat  au  par- 
lement ,  avoij  été  élevé  pour  le 
barreau.  Son  |ière  exigea  qu'il  sui- 
vit cette  carfiete,  et  eij  eftel  il  fut 
avocat  jiisqii'4  l'âge  de  aâ  fta  , 
qu'il  aliandonna  cette  profession 
pour  le  militaire,  ,et  entra  dans  [e 
corps  du  géiije  eu  i736.  Jl  fit  avec 
succès  toute»  les  campagnes  de  k 
guerre  de  1710.  A  la  paix,  il  aç 
livra  à  sou  goiji  pour  rétiide,  \m 
plupart  de  aes  observations,  de  ses 
recherches  sur  plusieurs  parties  ds 
l'histoire  naturelle  ou  de  la  pbjsi- 
que  sapt  dispersées  dans  les  ou- 
vrages des  aavaoB  avec  qui  il  éioit 
lié.  Les  Observalions  miuioscopi- 
ques  insérées  dans  le  Traité  du 
Cœur  de  Senac  ,  sont  presque  en 
entier  de  lui.  U  Traité  des  F^ch  s 
de  I>uhainel  renferme  tin  grain) 
nombre  de  Remarques,  de  JMs- 
criptioits  ,  que  son  séjour  sur  les 
cdtes  le  mit  à  portée  de  faice.  Set 
E-xpériencea ,  ses  Observalions  sur 
les  ùois,  font  partie  du  Traité  des 
Forêts.  U  a  enrichi  d'un  grand 
nombre  de  faits  et  de  rétlexious  l'ou- 
vrage de  I>a  Lunde  sur  let  marée), 


113  FOUR 

et  afiiL  poiirracadémie^M  aciuDcea, 
l'j4rl  du  tuilier -briquelier  el  celui 
du  C/tnufouniier.  On  a  encore  delui 
pJuBieurs^^nioi>ei  sur  diversps  ma- 
tières, dans  lusqiiel»  il  montre  aii- 
«oiit  de  lalens  que  de  conuoissaiiwa, 
elle  plan  de  commaakaiiun  entre 
l'Escaut,  k  Sainbrc,  l'Oise  ,  laMeiifie, 
la  Moselle  el  li-  Bhin  ,  pour  réunir 
'  toutes  les  ^riies  inlërJeureB  de  la 
France.  Ce  savant  est  moit  te  id 
janvier  1791. 

'  III.  FOURCROY  DE  GriLLER- 
VILLE  (  Jeau-Loiiis  de),  frère  du 
jnécédenl ,  ué  à  Paris  eu  1717,  et 
mon  juge  à ClerinontOise  eu  1 799, 
servit  d'abord  dans  la  coiiipaguie 
des  cadets  gentils  lioin  m  L'a  à.'1\ocIie- 
forl,  fut  fait  odicier  dans  l'artillerie 
dea  r.olonies,  i>as;aà  Paiiit-Uornin- 
gue  ,  y  resta  environ  vingt  ans,  et 
j  (juiita  le  service.  De  retour  eu 
France,  il  se  relira  à  Clermout-Oise, 
y  acbeia  uue  cbarge  de  cnnseillcT 
du  roi  au  bailliage  de  Cleriiiout  en 
B«anvoisis,  s'y  maria ,  et  continua 
sur  ses  propres  efifans  ses  obser- 
vations déjà  iioiiibreuseB  à  Saint- 
Domingue  et  en  France,  sur  l'Iiis- 
tbire  naturelle  des  eiifaus.  Il  publia 
eii  1770  Ati  Lettres  nar  l'éili/ca/iait 
p/iysique  des  eiifans  du  premier 
dge;  il  est  l'autciir  d'un  Manuel 
sur  Veau  ,  et  d'un  Ouvrage  avec 
rëpigraplie  r.xperienlia  maghter 
arlium,  ayant  pour  litre  :  Lescn- 
ftins  élevés  dans  l'ordre  de  la  na- 
iiire ,  ou  Jbrégé  de  f/iisloire  na- 
turelle des  ei/Jànsda  premier  dge, 
à  l'usage  des  pires  et  mères  de  fa- 
mille,  et  dont  U  dernière  édition 
a  été  publiée  par  Jui-mÉme  en 
1783. 

'"  IV.  FOUBCROY  (Anioine- 
François) ,  conseiller  d'clai  à  vie  , 
conitede  l'empire,  commandant  de 

lu  légion  dTionneiir ,  direcleur-gë- 

iiiomhre  de  l'iiistilut  national,  pro- 


iye- 


FOUR 

fetser.r  de  chimie  à  l'école  de  r 
cine,  à  l'école  polytechnique,  ait 
muséum  d'histoire  naturelle;  niéni' 
bre  de  ia  société  philomatique,  et 
de  ta  plupaiH  des  autres  sociétés  sa- 
vantes, nationales  et  étrangères, 
uaquit  à  Paria  le  iS  juin  175.')  , 
d'un  père  pharmacien  ,  de  la'  mSme 
famille  des  précédens.  A  neuf  aua 
on  le  mit  au  collège  d'Harcourl,' 
et  à  quatorze  il  avo:t  fini  ses  étu- 
des. Passionné  pour  la  musique  el 
tes'beanx  vers,  et  s'essayautà  com- 
poser des  pièces  de  théâlre  ,  il  eut 
nn  moment  ta  fantaisie  de  se  fair* 
comedi'en  ;  mais  heureusement  le 
mauvais  su»'^  d'un  de  ses  amis  qui 
l'entraînoit  dans  celte  carrière  l'eu 
dégoûta  ;  il  tourna  ses  vues  vers  le 
commerce ,  qu'il  abandon ua  deux 
ans  après.  Vicq-d'Azir,  qui  a'é toit 
-mis  eu  pension  chez  son  p!:re  ,  et 
avec  lequel  il  vivoil  dans  une  iult-* 
me  familiarité ,  le  délermina'à  em- 
brasser la  médeciite.  \^  ieune  Four— 
croy  consacra  alors  toûa  ses  momeiis 
à  l'étude  de  l'anatomie  de  Utomme 
et  des  aniinau-x,  de  la  chimie  ,  de 
la  botanique  et  de  rhi^toire  naturel- 
le. Au  bout  de  deux  ans  ,  en  1776  , 
il  publia  une  Traduclion  rfc,  Ra~ 
inaz:iiii  sur  les  malddtts  ites  ç-r- 
lisans ,  qu'il  «nricliit  de  notes  et 
d'éclaircisaemeuB  puisés  dans  les  lu- 
mières d'iiiîe  chimie  ioute  nouvelle. 
En  1780^1  [ut  reçu' docteur  en  mé- 
decine, el  régent  de  la  facnllé,  lual- 
gré  tes  oppositions  et  !a  partialité 
des  membres  de  cette  faculté.  T^s 
cours  de  chimie  qu'il  ouvrit  ctiez  lui 
éiendireut  su  renommée.  Ube  iii-a- 
ginatioii  brillante, mie  diction  pure, 
fucile,  aussi  noble  qu'élégante  ,  at- 
tirèrent A  aca  leçons  ulieiniiU'  d'au- 
diteurs. En  1784.  *  la  mon  de  Man- 
quer, il  obtint  ta  chaire  de  i^liiriiie 
dti  Jardin  du  roi.  et  l'auiiéb  sui- 
vante il  fui  adii|is  h  l'académie 


is  Y.:  I 


•W  < 


11  d'an 
à  laqueli?  il  ïnipili- — 


FOUR     . 

■atureltement.  Cepcn- 


FOUR 


ii3 


U..U  pi. 

daiLt  la  chi 

Telle'  par  le  changement  qu'on  fai- 

reposer  tee  bases  sur  des  découver- 
tes teUement  capitales,  qu'elles em- 
brassoieul  toute  la  science  dans  leurs 
lamiti cations ,  et  qu'elles  faisoient , 
pour  ainsi  dire,  suivre  de  l'œil  l'ad- 
mirable encbaïuement  d'alfinil^s  et 
de  combinaisons  que  la  nature  a  ëla- 
bli  entre  tous  les  coips.  La  dépen- 
dance qu'on  avoit  saisie  entre  les 
pliënomêncB ,  on parvinlila  trans- 
porter dans  la  nomenclature  ;  c'ëtoil 
de  paît  et  d'autre  la  même  écono- 
mie ,  les  mêmes  lois  de  rapports  et 
Ae  générations  ;  en  un  mot  ,  tel 
éloit  l'arlilice  de  ce  nonvean  langa- 
ge ,  que  chaque  terme  représentant 
uu  être  ou  un  fait  bien  déterminé , 
l'image  de  la  science  y  étoit  réUé- 
chie ,  comme  ceUe  des  corps  l'est 
duns  lia  miroir  ;  le  résultat  de  ce 
beau  travail,  fruit  des  conceptions 
das  plus  habiles  chimistes  fraudais  et 
étrangers  ,  qui  en  avoient  long- 
temps conféré  entre  eux ,  fut  publié 
en  1787  par  Fourcroy,  qui  cob 
de  mettre  au  jour ,  d'année  e 
née ,  divers  écrits  sur  la  médi 
ihistoire  naturelle  et  la  chimie.  Il 
avoit  été  re^u  de  l'académi 
«ciences  en  1785 ,  et  électeur  de  la 
ville  de  Paria  eu  1781).  En  1793,  il 
fut  membre  du  corps  électoral  de 
Paris ,  qui  le  nomma  cinquième  sup- 
pléant a  la  conventiau  nationale,  et 
ce  ne  fut  que  l'anaëe  suivante  qu'il 
y  entra.  Il  fit  adopter  ui(  projet  de 
loi  pour  l'uniformité  des  poids  et  me- 
sures. Peu  de  temps  après  déuoucé 
aux  jacobins  à  cause  de  son  silence  à 
Ja convention,  lise  justifia  eln'échap 
pa  à  la  proscriptiou  qu'en  déclarant 
que,nésaiisfc>rluDe,  par  son  travail, 
commechiiuiste,  il  avoit  sou  tenu  son 
père  mort  eu  1783,  et  qu'il  faisait 
vivre  ses  sœurs.  Tant  que  subsistais 
^rannie  de  Robespierre,  ce  sav 
fut  uniquement  occupé,  dans  le 


lité  d'inslruclion  publique ,  et  dans 
.  section  des  armes,  à  des  travaux 
slalifs  à  la  guerre  et  aux  sciences. 
Après  le  lo  thermidor ,  il  fut  appelé 
BU  comité  de  salut  public  , 
de  l'artillerie  lui  fut  conKé. 
El  Bt  organiser  l'écaje  centrale  des 
travauKpublics.devenuedepuisécola 
polytechnique;  il  créa  les  trois  gran- 
des écoles  spéciales  de  médecine,  et 
concourut  â  la  formation  de  l'école 
normale.  Après  le  i3  vendémiaire, 
il  <|uitla  la  convention  pour  entrer 
au  coiueil  des  anciens ,  où  il  siégea 
pendant  deux  ans.  Rendu  à  lui- 
même,  Fourcroy  reprit  sesfonctiout 
de  professeur ,  et  écrivit  »oa  Sfslime 
ries  conaoissancea  chimique» ,  dis 
vol.  in-S".  Cet  ouvrage  est  le  plus 
grand  monument  qu'on  ait  élevé 
jusqu'ici  à  la  gloire  de  la^  cbiiuie 
t'rauçaise.  Après  la  journée  du  18 
brumaire ,  nommé  conseiller  d'état, 
il  rédigea  sur  l'éducation  publique 
un  plan  qui  fui  adopté,  à  quelques 
chaugemens  près.  Ses  fonctions  de 
directeur- général  de  l'instruction 
publique  le  mirent  dans  la  nécessité 
de  parcourir,  dans  le*  années  iSoa 
et  1804,  une  partie  des  départe- 
meuB  pour  y  hâter  l'organisation 
des  lycées.  Son  zèle  et  son  activité 
rendirent  les  écoles  ilorissantes,  au- 
tant du  moins  que  te  permettoient 
les  temps,  jusqu'à  l'époque  où,  par 
L'érection  de  l'université  impériale , 
elles  reçurent  toute  la  perfection 
dont  elles  étoîent  susceptibles.  Aprèt 
uue  carrière  laborieuse  consacrée  à 
la  chimie  et  i  l'instruction  publi- 
que ,  ce  savant  mourut  le  16  dé- 
cembre 1809.  On  a  de  lui,  I.  Essai 
sur  les  maladies  des  artisarts ,  tra- 
duit du  latin  de  Bamuzzini ,  avec 
des  notes  et  des  additions,  Paris, 
1777,  in-ia.  n.  Leçons  élémen- 
taires d'histoire  naturelle  et  de 
chimie ,  178a ,  3  vol.  in-S";  a'  édi- 
tion sous  ce  titre  :  Elémeits  d'his- 
toire naturelle  et  de  cAimie,  1786, 
I  4  Tol.'  in-B";  3*  édition,  t7«9i  6 


ii4 


FOUR 


Tol.  in- 8*;  4*  ^ition  ,  etentin  , 
uue  .^°  Mit.,  1794,  ^  v''  graïui 
iii-8°.  ni.  Mémoirea  et  observations 
pour  servir  de  suite  aux  é/émeiu 
de  clUmie,  1784 ,  in-8*.  IV.  Prin- 
cipes de  chimie  à  hisage  de  f  école 
vétérinaire  ,  3  toIuihcb  in 
V.  VArt  de  connottre  et  d 
ployer  les  médicamens  dans  les 
maladies  qui  attaquent  le  corps 
Aumain  ,' i-jSb ,  3  vol.  in-B*.  Vï. 
Entomologia  Parifiensis  (  auctore 
Geoffroy),  édition  de  17S&,  3  yoI. 
ÏD-13.  VU.  Méthode  de  nomencla- 
ture chimique  proposée  par  Mor- 
veau  ,  Lavoisigr  ,  Berlholet  et 
Fourcrof  ;  on  y  a  joint  un  nouveau 
Syalème  Je»  caraclèies  chiniiquea 
adapté»  à  cette  nomenclature  par 
Haesenfratz  «  Adel,  1787,  gr.  in  f" 
VllI.  Essai  sur  le  phlogistique 
sur  la  constitution  des  acides  , 
traduit  di  l'anglai*  de  Kinraa,  avec 
det  note»  de  Morreau,  I^voisier 
de  I^  Place  ,  Monge  et  Benholel , 
1 788  ,  gr.  ia-8*.  Dt.  Analyse  chi- 
mique de  l'eau  sulphureuse  d'En- 
ghien  ,  pour  serfir  à  l'histoire  des 
eaux  sulphureuses  engéaéral,  par 
Foutcroy  et  de  La  Porte,  1 788,  inS". 
X.  "Annales  de  chimie ,  ou  Recueil 
de  Mémoires  concernant  la  chimie 
et  les  arts  qui  en  dépendent ,  par 
Mot  veau ,  I.avoi»ier,  Monge,  Ber- 
tholet ,  Foorcroy ,  te  baron  de  Diet- 
trich.Hassenfralz  et  Adet,  1789  et 
1794,  18  vol.  in-S*.  XI.  La  Méde- 
cine éclairée  par  tes  sciences  pAj- 
siques  ,  i"el  6*to1.  en  1791 ,  7' et 
13°  vol.  en  1793.  XU.  Philosophie 
chimique ,  on  P'érilés  fondamen- 
tales de  h  chimie  moderne  dispo- 
sée dans  un  nouvel  ordre,  Paris, 
179a,  nonvelle  édition  augmentée 
de  note»  et  d'axiomes  tirés  de»  nou- 
velle» découverte»,  par  J.  B.  Van- 
Mons  ,  Bruxelles  ,  1796  ,  in-8°. 
XII[.  Fonrctoy  a  eu  part  au  Maga- 
sin encyclopédique  ,  où  l'on  trouve 
'  enire  autres  notices  celle  de  la  vie 
^  Lavoitter;  et  au  Jotinial  de  fé~ 


FOUR 

cole  polytechnique.  XtV.  Il  a  Tait 
ptusienri  Rapports  i  la  convention 
nationale  qui  ont  été  imprimé»  dan» 
le  Moniteur  et  le  Journal  de*  débats. 
On  a  eucore  de  lui  :  XV.  Tableaux 
pour  servir  de  résumé  aux  leçons 
de  chimie  fiites  d  l'école  de  mé- 
decine de  Paris  pendant  1799  el 
iSoo.  XVI.  Système  des  connais- 
sancea  chimiques  et  de  leurs  appli- 
cations aux  phénomènes  de  la  na- 
ture et  de  l'art ,  en  dU  vol.  in-8*, 
et  un  V.  de  tables ,  on  en  5  v.  iu-4'', 
àParis,  1800.  XVII.  Enfin  il  est  en- 
core auteur  de  la  partie  entière  con- 
cernanl  la  Chimie  dans  l'Encyclopé- 
die parordre.de  matières.  Par  délibé- 
ration du  31  déi'tmbre  1809,  ja  fa- 
culté de  médecine  de  Paris,  TOlllanf>, 
reudre  â  la  mémoire  de  ce  savant 
un  hommage  qui  pût  attester  à  la 
fois  aen  estime  et  sa  recounoissance 
pour  ce  célèbre  chimiste  ,  a  arrêta 
de  faire  eiiécuter ,  en  marbre  sta- 
tuaire, son  buste,  pour  être  pla^ 
dans  le  lieu  de  ses  séances ,  au  bai 
duquel  sera  placée  une  inscription 
latine ,  qui  rappellera  le»  serrices 
qu'il  a  rendus. 

•  FOOREK  [  Abou-Bakr-Moham- 

med  ) ,  El-MoteMlem  ,    que  l'on 

appelle  plus  ordinairement /À/j  Fou- 

lek,  docteur  de  ta  secte  musulmane'' 

des  schiiréja ,  qui  mourut  en  grand 

om  de  savoir  et  de  piété  l'an  J^o^, 

selon  quelques  auteurs,  plusieurs 

«es  auparavant  dans  la  ville  de 

Mischiibour,  où  l'ou  a  vu  long-temps 

tombeau. Il  estauteurdeplusieurs 

ragea  de  métaphysique  et  de  bco- 

ique,  aciences  dans  li^sqnelles  il 

excelloil.  Ses  ouvrages  sont  très-peu 

uuut  en  Europe. 

t  I.  FOURMONTCEtienne),nrf 
iiG8JàHerblay,  village  prè»  de 

Paris,  d'un  père  chirurgien,  montra 
dès  sa  jeunesse  des  dispositions  sur- 
prenantes pour  les  langues,  il  avoit 
la  mémoire  si  heureuse  ,  qu'après 


FOUR 

•voir  appris  par  cœur  tout«*  U» 
laciuei  grecques  de  FoTt-Hoyal,  il 
let  rïciloit  en  rétTOgradant.  U  n'ëtoit 
(ucore  qu'écolicl  loroqu'il  lloDoa  ses 
liaciaes  de  la  languetatinê,  mises  en 
itrs  Jrûltçaiê,  ouvrage  qui  eût  fait 
liouuïur à  un  iDailre.Ainèsavoir  étu- 
dié iiu  Eémiaaire  des  Trente -trois  et 
an  collège  de  Motiiaigu,  il  fui  chargé 
de  l'éducation  des  RU  duducd'Anlin. 
L'académie  des  inscriptions  *  l'asso- 
cia en  l-Ji^,  la  soccilë  rojaLe  de 
Londres  en  1738,  et  celle  de  Berliu 
en  17;^!.  Le  comté  de  Tolède, 
minislre  d'Espagne  ,  lui  obtint  une 
pensiAn  de  \»  cour  ,  <|iii  fut  arrîlée 
au  uiooieut  da  la  rupture'  entre  la 
Frauce  et  t^pagne.  Le  duc  d'Orléans 
le  mit  au  nombre  de  ses  sécréta  ires. 
Les  savans  français  et  étrangers  le 
consuttoient  commeim  oracle,  dans 
loiil  ce  qui  conceraoit  le  grec ,  le 
persan,  le  sjriaqiie  ,  l'arabe,  l'hé- 
bren  ,  et  même  le  chinois  ;,inais 
comme  11  négligea  un  peu  la  sienne , 
et  qu'il  la  parloit  et  l'écrivoit  assez 
inrarrectement ,  on  lui  appliqua  l'ë- 
pigramme  faite  contre  un  certain  pë- 
daut  qui  se  vantoil  de  savoir  1 3  lan- 
gues: nCelaestTTai,dil(juel<|u'un,etB 
exceptant  le  français.»  Fourniont 
mourut  à  Paris  le  18  décembre  174^- 
Ou  a  de  lui  pUigleurs  ouvra( 
primés  et  manuscrits,  f.  Réj 
critiques  sur  les  Aisloires  1 
eieiis  peuples  jusqu'au  temps  de 
Cyrus ,  1735,  2  vol,  'ra-i^' ,  cliargéei 
de  citations.  ]I.  Liitgaai  Siiiarum 
/naniiarieiiUB  /lierogirfica  gram- 
malica  duplex ,  latine  et  cum  cka- 
racteiibus  Si/;  e/is/u/n ,  Pariai  is,i  74  9 , 
in^^fol. ,  sur  laquelle  on  pput  con- 
rilter  le  Journal  des  aavans  de 
mars  et  avril  1743.  IH.  Medila- 
liones  SiniciXt  1737,  Paria,  In- 
folio  ;  onvrage  qui  renferme  1rs 
prëlimiuaires  de  la  grommaire  chi- 
noise ,  et  l'explication  de  loitt  le 
lechnistne  de  c«tle  langtie.  IV.  Plu- 
sieiin  Dissertalious  dans  les  Mé- 
moiTei   de  l'autdëmie  dek  belles- 


FOUR  ii5 

imees  â'ërudtlion.  yoyet 
Ltc*«',  h"  IV. 

i-H.FOURMONT{Michel),  frère 
du  pf^cédeol ,  lié  le  a8  teptembce 
6go,  i  Herblaj,  près  de  Paris,  ap> 
iril .  MUS  le  secours  d'aucun  maître, 
gTfc.l'hëbreu,  etlesyria- 
më,enl730,  professeur 
emière  langue  au  collëge 
oignit  à  ses  levons  la  coni- 
,es  paraphrases  chaldaïquet 
e ,  avec  le  lexte  samarirain 
't  la  version  des  Seplaule.  C'est  le 
premier  qui  ail  donné  en  France 
quelque  idée  de  l'ancienne  langtu 
élhiopienue.  Eu  17^8  ,  envoyé 
par  Louis  XV  dans  le  Levant ,  il  eu 
lapportn  près  de  douze  cents  ins- 
criptions antiques.  C'est  lui  qui  ■ 
trouvé  BOUS  les  ruines  de  l'ancienne 
Amyclée  l'inscriplion  connue  son» 
leuoin  de  c<lle  ville, remontant  à 
miltt  ans  av^ut  J.  C. ,  el  consisiant 
en  deux  fraginens  qui  présentent 
une  liste  des  noms  des  prèlreMes 
grecques.  On  ne  puurroit  croire ,  sL 
Fouiinont  lui-mtnie  ne  s'en  ëloît 
vanlé  dans  ses  lettres ,  qu'un  savant 
et  un  ami  de  l'antiquité  se  suit  plu  i 
détruire ,  comme  il  le  lit ,  par  des 
onrriers ,  tout  ce  qui  pouvoil  restir 
de  Sparte,  dUermione,  deTrëzène 
et  d'ArgoB.  A  son  retour  ,  reçu  à 
l'académie  des  inscriptions  ,  il  3  lut 
diËreus  niëmnires  iur  deamoDu- 
mens  grM.-s ,  f  t  sur  l'origine  et  lan- 
cieiinetë  des  Eth'opiens.u  mourut  U 
4fërrier  1746.  Michel  Fourmont  sa 
vauloitd'avoirapportë  de  la  Grecs 
plusieurs  milliers .  d'iuscri pli ous.  A 
l'exception  de  cinq  ou  six ,  en  Sont- 
Irophedon ,  elles  sont  restées  manu»- 
Eriles, et  se  trouvent  à  la  bibliothèqus 
impériale,  dans  plusieurs  cartons  ou 
porle-reuilles.  l.es  unes  ,  faites   de 

inexactes  que  d'aulres  Iranacriies 
par  son  ne*eu  avec  alitant  d'incu- 
rie que  d'ignorance.  EHe»  sont  pé- 
uëmlement  dau>  un  ëtttt  à  as  ps* 


ii6  FOUR        ' 

permettre  d'espérer  qu'an  entrai 
faire  usage.  On  a  $oupt«i»i^  Mtchal 
Fourmont  d'être  fausMÎre  ;  il  n'^loît 
-  que  fou  «tcharUtHn. 

III.  FOJJRMONT  (Claudetoui*), 
neveu  de»  prëcédeo»  ,  né  à'  Cot- 
ineilles,  près  de  Parii ,  «n  171Ï  , 
suivit  sou  oncle  Michel  daiu  le  Lt- 

vant,  et  ensuite  le  conuil  Lironcourt 
en  Egypte.  A  son  retour,  en  175^. 
il  publia  k  Description  historique 
et  géographique  des  pkineideMem- 
phia  et  d'HéliopoIis ,  Paris ,  I7fi5  , 
iu-19.  Elle  est  curieuee,  et  se  Ut 
avec  intérêt.  11  est  mort  le  4  juin 
1780. 

FOUBHEL  (  N.  ) ,  n*  à  Paris  , 
■où  il  mourut  en  i777  .  «  publie 
une  héroïde  sous  le  titre  de  Zémire 
mourante  à  sa  fille ,  etadonné. 
Français  une  petite  pièce ,  intitulée 
Y  Aveugle  par  crédulité,  Paris, 
1778,  in-S",  jouée  quelque  temps 
après  la  mort  de  l'auteur.  On  j 
trouva  de  l'invraisemblance  ,  mais 
de  la  gaieté.  Un  vieux  tuteur  est, 
comme  à  l'ordinaire ,  amoureux  et 
jaloux  de  sa  pupille.  Tandis  que  le 
vieillard  fait  sa  méridienne,  la  jeune 
personne  donne  un  lendez-vous  A 
■on  amant  dans  l'appartement  même 
du  vieillard ,  dont  elle  a  fait  fermer 
toutes  les  fenêtres.  Ce  dernier  se  ré- 
veille étonné  de  l'obscurité  profonde 
oii  il  est  plongé  ;  ou  lui  persuade 
.  qu'il  est  devenu  aveugle  ;  mais  un 
valet  fripon ,  sous  le  titre  d'un  ocu- 
liste italien ,  le  guérit  kientât  de  sa 
cécité. 

FOURNI.  Voyez  Foubny. 

•  I.  FOURNIER  (  André),  reçu 
docteur  eu  la  faculté  de  médecine 
de  Paris  en  i5ig  ,  a  donné  un  ou- 
vrage sur  k  cosmétique  ,  intitulé 
La  décoration  dhama  ine  nature , 
Ljon  ,  i5g3  ,  in-ia,  divisé  eu 
trois  livres,  dont  le  premier  traite 
de  plusieurs  choses  qui  ont  rapport 
k  la  cliirurgie  :  la  second  s'étend  sur 


FOUR 

tout  c«  qni  peut  contribuer  à  Tem- 
bellitsement  des  femmes ,  et  le  troi- 
sième décrit  divers  onguens  contre 
tes  maladie*  cutanées,  telles  quels 
gale ,  Us  ulcères  ,  les  excoiiationi 
de  la  peau ,  les  brûlures  et  le  feu  vo- 
lage. 

II.  FOUHNIER  (  Hugues  ) ,  Lyon- 
nais, d'abord  couseiller  ao  sénat  do 
Milan  >  ensuite  premier  président  dn 
parlement  de  Grenoble,  fut  charge 
par  François  I  de  négocier,  avec  les 
dépulésdeMarguerite d'Autriche,  la 
ueutralité  de  la  Franche  -Comté.  U 
prolégeoit  et  cultivoil  les  lettres  ,  et 
mourut  en  i535. 

-  m.  FOURNIER  (Batthélemi), 
avocat  en  la  sénéchaussée  et  siège 
présidial  de  Lyon  ,  où  il  est  mort 
versk6adu  16*  siècle.  On  ne  coii- 
noil  de  lui  que  deux  ouvrages  impri- 
més ensemble,  in-H°,  Lyon,  1677  ; 
ce  sont  les  Préceptes  de  PAoeyliJe , 
Ireuiuits  en  vers  français  par  forme 
de  guatraiiK  :  et  les  vers  dorés  dt 
Pyt/iagor-as ,  traduit*  ea  partie  et 
en  partie  imités. 

Vf.  FOURNIER  (  Guillaume  )  , 
excellent  critique  de  Paris,  profes- 
seur eu  droit  à  Orjéans ,  publia ,  en 
i584  .  in-folio.  De  verhorum  si- 

gn  ificationibus. 

V.  FOURNIER  (George) ,  né  & 
Caen ,  se  lit  jésuite ,  et  mourut  i  La 
Flèche  en  i65a,à57  ans.  Ses  prin- 
cipales productions  sont  ,  i.  Ua» 
Hydri^aphie ,  1667  ,  in-fblio.  II. 
Asiœ  nova  dtscriptio ,  Paritiis  , 
i655,  iu-folio. 

•  Vt.  FOURNIER  (  Deo^) ,  clù- 
nirgien ,  natif  de  Lapiy  en  Brw  , 
se  distingua  daus  celle  partie  de  «on. 
art  qu'on  appelle  protiM  ,  et  qui 
consiste  à  mettre  et  à  «pister  u^ 
membre. artificiel  au  défaut  du  na- 
turel, il  est  aussi  l'invenienr  d* 
plasieuis  instrumeiu  de  diinirgic. 


FOUR 

Fonruiei  mourut  le  g5  novMB&re 
|6S3  laissant  pluaieuraotiTragetfo» 
déasurles  principes  chiruigicuix  lu 
plus  accrédilés  de  son  lenipi,  nuiti 
^ui  aujourd'hui  ne  sont  bout  à  con-i 
sulter  que  pour  suivie  U  série  dM 
progrés  de  la  chirurgie. 

•  VII.  FOURNlER(Cli.),  sor- 
Dommë  ï'jlméiicaia  ,  retenu  tong- 
teraps  dans  les  prisons  de  Saint- 
Domiiigue  sa  pairie,  pour  plusieurs 
t rimes  dont  il  s'éloit  rendu  coupable, 
Tenoit  d'Être  envoyé  en  France  au 
moment  de  la  réTOlulion  pour  y 
ttre  juge.  On  le  tira,  en  17S9,  des 
cacliols,pour  en  faire  undesaboyeurs 
du  Palais-Royal,  et  il  devint  bieulôl 
nn  des  coryphées  du  club  des  cor- 
deUers.  Il  accompagna  ,  en  1791  , 
Jourdan  coupe-téte  à  Avignon  ,  se- 
couda  ses  fureurs,  et  mérita  le  même 
sQrnom  que  lui.  Il  jeparut  ensuite 
dans  la  capitale ,  à  la  tète  des  bandes 
connues  sous  la  dénomination  des 
Marieillais.  lien  commanda  une  com- 
pagnie le  in  aoilt  1791,  et  contribua 
beaucoup  aux  évéïieinena  de  cetw 
joumée.  Il  se  porta  ,  dans  lea  der- 
niers jours  du  même  mois,  àOrlëaus, 
i  la  tète  d'une  troupe  armée  ,  eulevi 
de  cette  ville  tous  les  prisonniers 
traduits  devant  la  haute  cour  natio- 
nale et  les  conduisit  à  Versailles,  oA 
il  les  fil  massacrer  le  g  septembre.  Il 
eanlinua  ensuite^  jouer  un  r61edans 
les  sections,  et  bravaut  toutes  les  ac- 
cusations, même  cel  le  de  Marat  qui  le 
dénonça  le  13  mars  1793;  il  survécut 
à  toutes  les  chances  de  la  révolution, 
et  on  le  comp toit  encore  en  1799  au 
nombre  des  jacobins  de  Paris.  Il  fut 
tondamué  eu  novembre  1799  à  la 
déportation  ;  mais  cette  peine  fut 
presque  aussitôt  commuée  en  des 
arrêta  à  garder  dans  sa  com'mime. 
Le  Snivâiie  an  9  (34  décembre  iSou) 
ilfut  encore  inscrit  sur  une  liste  de 
déportation ,  et  mourut  aux  llesSé- 
chellesen  i8o3. 

tVIII.FOUENIER{Pierre-5imon), 


FOUR  n7 

de  taractèret, 
excella  dans  son 
it  embelli  la  ty- 
les  lumières  l'ont 
ii7ri7,laToi/e 
d  faut  observer 
Kjur  déterminer 
ixer  leurs  rap- 

u ne  découverte 
progrès  de  l'art, 
oonia  jusqu'à  la 

donna  ,  en  dif- 
r»  Traités  hia~ 
rj  sttr  l'origine 
a  typographie. 
ant  consommrf 
Li'jl  traite.  Les 
paru  en  1758 
re  de  Disaerta- 
t  lea  progrès  de 
le  la  laiUe  en 
,  formant  nn  v. 
!  fut  te  Slanuet 

•ai  exercent  les 
'e  fart  de  fim- 
vol.  in-S",  Le 
>nlient  la  Des^ 
:  des  caractères 
le  second  pré- 
i  ces  caractères, 
iques  ,  avec  les 
de  grosiieiir  qui 
L'auteur  de  voit 

dont  le  premier 

iniime  parlicu- 
! .  et  le  second  , 
■  célèbres  lypo- 
iit  prévenu  par 
.Paris  en  176S. 
de  différens  ca- 
t  grNvéa ,  dans 
rapAique ,     tels 

supérieurs  aux 
tesdefonled'un 
:.  On  y  trouve 
s  de  caractère» 
dont  il  éloit 
i  le  disputent , 


;,Co(>îlc 


^ur  la  beauté  ,  à  Li  muiifpw  S"* 
vée  en  wille-douoe.  11  InisM  itam. 
Kli.  L'ain4  cmhmm  1#  f  lafeuio* 
da  iMi  fera. 

K.  FOUBNlEîl.  f'«y.  F«ii- 

+  L  POOBNI V AL  (  S.L-1*»  ) , 
cvjiniia  BU  ■ucrétaïUt  ^»  irâMiriert 
<te  Frinca  ,  a  fait  ui<  JttciitH  det 
Titre»  qui  Us  con»ra«)fv  Tl^rii 
>655  ,.u)-fnl.  ;  contini  e  par  iUrii 
Léon.-^.i  fiourgaeuf ,  irÀMiii»!  <1« 
Fiance  k  OflëaKS  ,'  it.  j,iq>rtmë'  «n 
Mite  ville,  in-i*!  t7>ià,  tdtux 
;;a7tiei. 

.  "U.  FOURNIVALwïPtiW^irii. 
(MaJaireRidiartile} ,  c^Kclnrii'A- 
U'ieiUiChauDÛie  de&oiuoui,  rtl'an 
dea  poètes  rscommaDiiiUel  du",<3* 
tiède,  iTorbsoitBoiwleràjne  de  #uiut 
Louis.  lia  compoeé  dw  CiiiMtt'n* 
et  plUBÏeiirB  outragea  ,  f«uini  ta>- 
(|ueU  oc  distingue ,  I.  l-i  Cohk  lawi 
(t'amouif.  IL  Zâ  PaimMtoe  fta- 
meurs.  UI.  Za  Paniliém  imkBtrt, 
daii:  les  maniMcriii  de  la  l-iUiMfaè' 

ÎiieMiipériale,  M. ,  u"  ii-3,  ii»-fol. 
mids  de  r<%lise  de  Part*.  JV.  La 
Bestiaire  d'amours,  BOBuaflit, 
taadi  de  U  Valljère ,  a*  37^6 ,  ia< 
Toi. ,  e^e  l'église  de  Pari* ,  M. ,  n*  a, 
in-4*'  Ce  dernier  ouTrag*  a  éli 
li;aaslaié  de  rime  en  prMe  dans  le 
li'  eiècle,  el  impiimédansle  lui- 
Tant,  chez  Jehan Tr^perel,  10-4° > 
golh. ,  taa»  dtde. 


*  FOURQUES  (  N.  ),  poêle  fran- 
çais du  i3*  liècle,  auteur  du  Fabliau 
intitulé  Le  Credo  de  famrier , 
seule  pièce  qu'on  connoiue  de  lui. 
£11e  eet  imprimée  dans  la  dsu- 
-velle  ëdiliou  de  Barbazan.  On  ni. 
I''ou>'ela  traduction  dam  Le  Grand 


Foi;ii 

FOURQUEVAUX  (Roinrona 
lEc.^AKi  DE  P*ri£,  barou  de) 
•  branche  de  l'ancieune  l'a- 
■  noble  d««  Betcari  de  Pavie  , 
TMirfc  en  Fraoce  an  temps  des 
_  intre  le*  guelfes    et    les 

f|lb«liiH  ,  comment*  ^  Mr¥i[  au 
siège  d*  Naples  ,  Mue  Lautrec  ,  en 
iSaS.  11  commaudoit  un  corps  con- 
sidérable d'inlaulerie  grisonne  et 
italienne  à  la  bataille  de  Marciano 
en  ToMane,  l'an  i5&4;  il  y  fut 
blessa  et  fait  prisonnier.  On  le  re- 
tint treize  mois  dans  le  fort  de  Saa- 
Miuiato  à  Florence.  I)e  retour  ea 
France  ,  il  obtint  le  gouvernement 
de  Narbcnne.  On  racoule  qu'il  s« 
iiervitd'iinstraugèiueas»e2Riugolier 
pour  en  chasser  pluiieurs  hauitans 
mal  iuieutionnés.  Il  fit  publier  que 
deuS  chevaliers  espagnols  dévoient 
se  battre  en  champ  clos  hors  de  la 
ville  ,  fit  poser  des  barrières  pour 
les  combatiaaa,  et  dresser  des  ëcha- 
fapdg  pour  les  juges.  Tout  le  peuple 
clant  sorti  de  la  place  pour  assister 
i  ce  spectacle  ,  il  en  Kl  fermer  les 
portes,  et  ne  laissa  rentrer  que  les 
sujets  iidèles  au  rei.  11  contribua 
beaucoup ,  en  1  f)6j  ,  à  la  délivrance 
de  Toulouse,  dont  les  huguenola 
l'^loient  presque  rendus  maître*, 
■■l  mourut  chevalier  de  l'ordre  du 
ToijàNarbonne,  en  i574,  à  66  ans, 
après  avoir  rendu  des  services  iin~- 
poriaus  aux  monarques  qui  l'en)' 
ployèrent  dans  la  province  du  Lan- 
guedoc. 

+  II.  FOUHQUEVACX  (Fr.  ax 
B£CCAiiiiiEPAViE,baronde),tiUdu 
précédent,  morleui6ii,rulgenlil- 
homme  ordinaire  de  la  chambre  et 
surintendant  de  Henri  IV,  lorsqu'il 
n'éloil  que  roi  de  Navarre.  On  a  de 
lui  les  Vies  de  plusieurs  grands  ca* 
pilaines  fronçai».  Paria,  i645, 
in  -  4°  i  remarquable*  principale- 
ment pour  les  faits.  Ces  vies,  an 
nombre  de  quatorze  ,  sont  com- 
pilées    Ion     eucteiBCDt     d'aprèa 


FOUR 

(ODS  le*  hUlorieni  du  temp»  ;  c'«at 
dommage  que  l'auteur  n'eu  ait  ^a« 
TauemUë  ua  plus  grand  nombre. 
Fourqucvaux  devînt  par  la  «uite 
chevalier  41ionneuT  de  la  reine  Mar- 
guerite i  apr«a  ta  mort  on  Rt  pa- 
.  roitie  un  recueil  depiicet  devers, 
la  plupart  licencieuMs,  tntilulé  FEs- 
patha  satirique.  Ce  recueil  parut 
pour  la  première  fois  en  1619  ,  sous 
le  nom  de  l'auteur  ,  et  Eut  depuis 
rëimpriroë  sous  celui  du  sieur  d'Es- 
lernod,  en  i633,  16^*6  et  168a.  Le 
hasoM  de  Fourqueiaux  paroît  i 
âë  l'ami  de  Régnier,  qiiiluiadreisa 
une  de  aes  lalires.  Elle  se  trouve 
ait  nombre  des  Epitres  dans  l'édi- 
tion de  Brouelle. 

+  111.  FOUEQUEVAUK  (Jean- 
Baptiale  de),  abbé  ,  mort  à  Tou- 
louse sa  patrie  en  1767,  à  74 
ans ,  petit  -  fili  du  précëdeni ,  a 
donne  divers  ouvrages  sur  le  jan- 
sénisme. Le  plus  connu  est  le  CVi- 
iécAhme  hitloiique  et  liqgman- 
gue ,  an  5  vol.  in-ia.  C'est  une  his- 
toire de*  disputes  sur  la  grâce  et  des 
Jipîaimts  des  jësuitea ,  par  demande* 
et  par  réponses ,  ëcrile  d'un  style 
■Kl  et  dair ,  inait  qui  n'est  pa*  tou- 
jours modéré. 

FOURRIER  (Pierre), dsHa- 
•TBiMConiir,  bou^  deLorraine,  dont 
il  éioii  curé,  né  en  i566  ,  d'un 
autre  bouif  nommé  Mirecourt  , 
entra  jeune  parmi  les  chanoines 
routiers ,  chez  lesquels  il  le  dis' 
liniua  par  son  savoir  et  sa  piété. 
11  établit  deux  jiauvelles  congre' 
galion*  :  l'une  de  C/iaaoiaes  regu- 
iiera  ré/oFinéa ,  f[iii  euseigiienl  les 
jeunes  gens  ;  et  Vautre  de  Keligieu- 
tet,  pour  l'instruction  des  iiUes.  Le 
pape  Paul  V  approuva  ces  établisse- 
mensenf6i&eti6ie.  Le  pire  Four- 
rier, mort  en  1640  ,  a  été  béatifié 
«1 1730. 

FOURSY.  ^ajeefmêi./ 


FOWL         119 

•I.  FOUS  (Jacques  delà),  An- 
gevin, poète  médiotu-e,  ^i  vécut 
BOUS  le  règne  de  Hmti  IV  ;  ausfi  le 
çite-t-il  souvent  comme  un  modèle 
de  vertu  et  de  vérit^e  héroïsme 
dans  un  poëme  composé  pour  l'ins- 
truclion  d'un  prince, qu'il  dédia  au 
fils  de  ce  monarque.  Ce  poeise  , 
îniiiiilé  ie  Dauphin.,  divisé  en 
diK  livres  ,  et  chaque  livre  en  plu- 
sieurs chants  ,  a  été  imprimé  à 
Paris,  eni6«9,  in-S'. 


m.  FOUS  (ouRonfibns).  Vàye* 
Cbicct.  —  BnnsQVBT.  —  Dam- 
»Eni.  ~  TniBauLEi.  —  Sibiu>t. 

*  I.  FOWLER  (Jean),  impri- 
meur anglais  ,  né  k  Bnstol  ,  fut 
quelque  tempe  boursier  au  nouvean 
collège  à  Oxford ,  mais  il  quitta  cette 
place  en  i5f>9,  et  alla  à  Louvaiu, 
oïl  il  dirigea  quelques  impression* 
d'ouvrages,  particulièrement  en  fa- 
veur de  l'E^lite  catholique  romaine , 
k  laquelle  il  étoit  très-attactié. 

•II.  FOWLER  {Edouard},  cé- 
lèbre prélat  anglais,  né  en  i63a  à 
Westerleigh  ,  au  comié  de  Gloce*- 
ter,  mort  en  1714,  élève  du  collège 
de  Corpus  Chtisli  àOxford.En  1673 
il  obtint  le  rectorat  de  AllhaUows , 
et  «a  1673,  un  cauonicat  de  Glo- 
cester  ;  eiiBn,  en  1684,  le  vicariat  de 
St-Gilles  Cripplegate  ,  et  la  même 
année  il  fut  reçu  docteur.  Son  zèle 
pour  la  révolution  lui  valut  l'évèché 
de  Glecesler  ta  1691.  Outre  plu- 
s  Sermons  et  Traita  qu'il 
mposé»  ,  oti  a  encore  de  lui, 
I.  Principes  et  pratiques  de  cer- 
tains t/iéologieas  modères  de  i'E- 
gliae  d'Jngleten-e,  in-fl",  1670. 
n.  Le  But  du  chrisUaaiame,  in-S", 
1671.  Cet  excellent  ouvrage  a  eu 
plusieurs  éditions.  RI.  La  Liberté 
éfangélifue  ,  ou  Discours  sur  la 
Uherté.du  chrétien ,  in-B". 


.Co(>îlc 


120  FOX 

*  I.  POX  (Edonard),  ijttfae  an- 
glais et  honirae  d'élal ,  n^  à  Duralej 
au  comlë  de  Gloceater ,  mort  en 
ifi38,é1Ève  d'abord  d'Eion,  et  en- 
suite du  colUge  du  roià  Cambridge , 
dont  il  tut  nommé  proviseur  en 
iSaS.  Le  cardinal  Wolsey  l'employa 
d'abord  ,  et  lui  lit  ensuite  donner , 
conjointement  avecGardiner,  l'ara-' 
basûde  à  Rome  pour  solliciter  le 
divorcede  Henri  Vlll.  Fox  Fut  apris 
envoyé  ,  avec  la  même  qualité,  en 
France  et  en  Allemagne  ,  et ,  en 
î585  ,  nommé  évèque  d'Héreford. 
Ce  prélat ,  ttès-parliBan  de  la  réfor- 
matiou ,  a  écrit  un  livre  intitulé  De 
verâ  differenliâ  legia  poteslalU  et 
eccleiitulicŒ ,  et  quœ  sit  ipsa  veri- 
tas  et  virlus  utriusque. 

i  It.  FOX  (  Jean  ) .  théologien  an- 
glais ,  ni:  en  i5i7  à  Boston,  au 
comté  de  Lincoln  ,  mort  en  iSS?  , 
élève  du  collège  de  Brarenose  à  Ox' 
ford,  d'où  il  passa  au  collège  de  la 
Magdeleine ,  oi\  il  eut  une  bourse. 
11  en  fut  expulsé  sur  une  accusation 
d'hérésie,  et  se  trouva  réduit  à  la 
plus  grande  détresse.  Entin  ,  sir 
Thomas  Licy  du  comté  de  Warwick 
le  prit  chez  lui  pour  élever  ses  en- 
fans  ;  ensuite  il  passa  à  Londres, 
où  la  duchesse  de  Sichemont  le 
chargea  de  l'éducation  des  enfans  du 
comie  de  Surrey.  Il  resta  dams  cette 
place  jusqii'it  l'avènement  de  la  reine 
Marie.  Alors,  comme  ses  principes 
l'exposoient  au  danger  de  petdre  la 
vie  ,  il  quitta  l'Angleterre  avec  sa 
femme  et  d'autres  proteslans  qui 
passèrent  sur  le  continent.  Fox  s'éta- 
UiiiBâle,et  futréduit,  pour  vivre, 
A  corriger  les  épreuve»  chez  l'im- 
primeur Oporius.  IiOrsqn'Elizabelh 
monta  sur  le  trSne ,  il  retourna  en 
Angleterre,  où  le  secrétaire  Cécile 
lui  procura  un  canonicat  de  Salis- 
faury.  En  i565 ,  il  publia  ms  jâcta 
et  monumeaia  Eccteùie,  S  vol.  in- 
fol. ,  réimprimés  en  1684.  Pearson 
reproche  à  cet  ouvrage  des  erreurs , 


FOX 

de  fausses  citations  et  de  maoraî* 
raisonoemens.  Sou  livre  des  Mar- 
tyre ,  enim  gros  volume  in-fol. ,  dont 
l'édition  de  i5Sï  est  en  deux  vo- 
lumes et  les  suivantes  sont  en  trois, 
lui  tit  plus  d'honneur.  Ce  livre  , 
que  les  catholiques  romains  ont  nom- 
mé par  dérision  Légende  dorée  de 
Fox,  jouil  d'une  très-haute  estime 
chez  lesprotestans.  Dans  sa  jeunesse, 
Fox  avoit  cultivé  la  poésie.  On  a 
de  lui  quelques  comédien  en  latiii 
sur  des  sujets  tirés  de  l'Ecriture 
sainte.  Son  plus  célèbre  ouvrage 
dans  ce  genre  est  It  Triomphe  de 
Jésus  -  Christ ,  drame  sacié,  qne 
Jacques  Bienvenu  a  traduit  en  i66a, 
in-4".  C'est  un  livre  très-rare. 
Jean  Fox  ,  distingué  par  son  éru- 
dition, ia  piété  et  sou  humilité  ,  a 
été  enterré  dans  l'église  de  SainI-  ' 
Gilles,  dont  il  avoit  été  vicaire  pent- 
dant  quelque  temps, 

'  lU.  FOX  (  Richard  ) ,  prélat  an- 
glais, né  d'une  famille  obscure  an 
comté  de  Lincoln ,  à  Granthani  , 
sous  le  règne  de  Henri  VI  d'Angle- 
terre, mort  en  i5a8,  élève  d'abord 
de  l'école  Ae  Boston  ,  ensuite  du  col- 
lège de  la  Magdeteine  à  Oxford  ,d'oà 
la  peste  le  força  de  se  retirer  ,  passa 
au  collège  de  PembroteàCarabridge, 
et  vint  ensuite  i.  Paris ,  où  il  se  lia 
avec  M.  Monon ,  évêque  d'Hy ,  qui 
le  recommanda  au  comte  de  Ricbe- 
monl, depuis  Henri  VU,  A  l'avéne- 
ment  de  ce  prince  au  trône ,  le  doc- 
leur  Fox  fut  nommé  conseiller 
privé  ,  promu  au  siège  d'Exeter , 
chargé  de  plusieurs  ambassades , 
et  obtint  diSi^reules  places  émi- 
neules  dans  l'Eglise.  Il  passa  an 
si^e  de  Durhiun ,  et  enlia  à  celui 
de  Winchester.  Ce  prélat  est  fon- 
dateur du  collège  de  Corptii  Chrisli 
à  Oxford ,  et  de  plusieun  écol^ 

IV.  FOX  (George  ) ,  n^  au  vU- 
lage  de  Dietea  dans  le  comté  de 


FOX 

I«icc«ter  en  1634,  n'avoit  que 
iu» ,  lorsqu'il  se  cnil  tout  d'un  coup 
ÏDspiré  de  Dieu  ,  et  se  mit  à  prêcher. 
C'étoit  un  jeune  homme  d'une  më- 
rooire  heureuse  ,  d'une  imngination 
ardente ,  de  mœurs  irréprochables 
el  saintement  fou.  Les  amuseinens 
par  lesquels  ses  camarades  se  délas- 
soïent  de  leur  travail  lui  parois- 
•oient  des  crimes.  Comme  il  les  prê- 
choit  sans  cesse ,  et  avec  beaucoup 
d'aigreur  ,  ils  le  chassèrent  de  leur 
sotiélé.  Obligé  de  vivre  seul ,  la  re- 
traite et  la  méditation  dérangèrent 
son  cerveau.  11  crut  entendre  des 
voix  célestes  qui  lut  ordonnoient 
de  fuir  les  hommes  ;  il  eut  des  ^  ' 
sjons ,  de*  ravissemens ,  des  extas 
et  s'iroagina  que  le  ciel ,  qui  veilloit 
sur  lui  d'une  manière  particulière , 
lui  a  voit  révélé  le  véritable  esprit 
du  christianisme ,  et  l'avoii  destiné 
àl'alleraDtioncerauxautreshommes. 
Vêtu  de  cuir  depuis  les  pieds  jusqu'à 
la  tète ,  il  alla  de  village  en  village , 
criant  contre  la  guerre  et  le  clergé. 
Son  ignorance  daus  les  lettres  hu- 
maines ne  l'embarragaa  point.  Quoi- 
qu'on ne  lui  eût  appris  d'autre  mé- 
tier que  celui  de  cordonnier ,  il  e'é- 
toit  appliqué  de  bonne  heure  à  par- 
ter  le  langage  de  l'Ecriture  et  de  la 
controverse ,  ev«e  servit  de  ses  con- 
uoisiauces  pour  bâtir  un  système 
entièrement  opposé  â  la  croyance  de 
toutes  les  Églises.  L'abbé  Pluquet 
l'exposa  en  ces  termes  ;  «  Jésus- 
Christ ,  disait  Fox ,  a  aboli  ta  reli~ 
gion  judaïque;  au  culte  extérieur,  au 
cérémonial  des  juifs,  il  a  snbslitué  un 
culte  spirituel  et  intérieur.  Aux  sa- 
crifices des  taureaux  et  des  boucs,  il  a 
iiilistîtuélesacriticedespassions,etIa 
pratique  dea  vertus.  C'est  par  la  pé- 
nitence, par  la  charité,  parla  jus- 
lice,  par  la  bienfaisance ,  parla  mor- 
lîHcation,  que  Jésus-Christ  nous  a 
appris  à  honorer  Dieu.  Celui-là  seul 
est  donc  vraiment  chrétien  ,  qui 
dompte  ses  passions,  qui  ne  se  permet 
aucune  médisance,  aucune  injuatict, 


FOX 


iji 


qui  ne  voit  point  un  malheureux 
sans  souffrir,  qui  partage  sa  fortune 
avec  les  pauvres,  qui  pardonne  les 
injures ,  qui  aime  tous  les  homme) 
comme  ses  frères ,  et  qui  est  prêt  à 
perdre  sa  vie  pUilAt  que  d'oSenscT 

Dieu Sur  ces  principes,  disoit 

Fox ,  jugex  toutes  les  sociétés  qui  se  ' 
disent  chrétiennes,  et  voyez  s'il  y  en 
a  qui  méritent  ce  nom.  Par-tout  ces 
prétendus  chrétiens  ont  un  culte  ex- 
térieur, des  sacremens,  des  cérémo- 
nies, des  liturgies,  des  rils,  par  les- 
quels ils  préleudent  plaire  à  Dieu, 
et  duquel  ils  atlendeul  leur  salut. 
On  chasse  de  taules  les  sociétés  chré- 
tiennes ceux  qui  n'observent  pas 
ces  rils  ,  et  l'on  y  reçoit,  souvent 
même  on  respecte  les  médisant,  les 
voluptueux ,  les  vindicatifs ,  les  mé- 
ehans.  Les  chrétiens  les  plus  fidèles 
au  culte  extérieur  remplissent  la  so-^ 
ciélé  civile  et  l'Église  de  divisions, 
de  brigandage* ,  et  de  partis  qui  se 
haïssent, elquidispulenlavec  fureur 
une  dignité  ,  un  grade ,  un  hom- 
mage ,  nue  préféieuce.  Aucune  de» 
sociétés  chrétiennes  ne  rend  donc  ) 
Dieu  un  culte  pur  et  li'gitime  ; 
toutes,  sans  excepter  les  Églises  ré-^ 
formées  ,  sont  retombées  dans  le 
judaïsme.  N'est-ce  pas  ,  en  effet  , 
èlre  juif,  et  avoir,  eti  quelque 
sorte  ,  rétabli  la  circoncision ,  que 
de  faire  dépendre  la  justice  et  le 
salut  du  baprème  et  des  sacremens? 
Les  minicITes  de  l'Ëgliee  sont  eux- 
mêmes  dans  ces  erreurs ,  et  ils  s'y 
entretiennent  pour  coujerver  leurs 
re-uenus  et  leurs  dignités  :  la  cor- 
ruption a  donc  tellement  '  pënétré 
toutes  les  sociétés  chrétiennes,  qu'il 
y  a  moins  d'iuconvénieus  &  y  tolérer 
trop  les  vices  et  tous  les  détordres , 
qu'à  entreprenftre  de  les  réformer. 
Que  resie-l-ii  donc  à  fairi   ' 


qui 


eu  lent  si 


les  Églises  chré- 
tiennes ,  d'honorer  Dieu  par  la  pra- 
tique de  toutes  les  vertus,  dont 
Jésns-Chrisl  est  veau  nous  douuer 


re\vinple,et  de  former  use  sociëtë' 
religieuse  qui  n'admette  que  des 
liommessobrea,  patiens,  moitiHé», 
iudulgeos  ,  modestei ,  chariUbUs , 
prêts  à  aacTÎRei:  leur  repos,  leur  for- 
tunée! leur  vie,  plutâl  que  de  par- 
ticiper à  k  corruption  générale  ? 
VoilàU  vraie EgliBeqoeJéauB-Chrisl 
est  Tenu  établir,  hors  de  laquelle  il 
u'jrapoiat  de  salut...»  FoxprèchoLt 
'celte  doctrine  par -tout,  dans  les 

S  laces  publiques ,  dans  les  cabarets  , 
ina  les  maisom  particulières  ,  dans 
ie«  temples.  U  pieuroit  elgémissoit 
SUT  l'aTeuglemenl  des  hommes  ;  il 
émnl,  il  toucha,  il  persuada  :  il  se 
lit  des  disciples,  qui  crurent,  comme 
leur  maitre,  àtre  iuslruits  immé- 
diatement par  le  Saint-Esprit  dont 
ils  se  disoient  les  temples.  Les  pro- 
vinces de  Leiœster ,  de  Noltiagham 
et  de  Derb]'  furent  les  premiers 
théâtre»  de  ce  pieux  réformateur. 
Quoique  souvent  outragé ,  empri- 
sonné ,  fouetté  pour  sa  doctrine  , 
il  ne  relâcha  rien  de  son  zèle  ,  et 
n'en  tit  mèine  que  plus  de  dts- 
ciplei.  On  compta  bienil&t  à  sa  suite 
des  personnes  du  premier  rang ,  des 
savans  de  toute  espèce ,  et  beaucoup 
dépeuple.  Il  donna  aux  enthousiastes 
qui  le  suivoient  le  nom  A'Enfant 
He  /uJV7i^/'e.  Ayant  comparu  àDerhj 
dsvaot  les  iuges,  il  les  prêcha  si  fort 
*ur  la  uécessité  de  trembler  devant 
le  Seigneur ,  4[ue  le  commissaire , 
l|ut  rinterrogeoit ,  a'^ria  qu'il  avoit 
affaire  à  un  qaaier  ,  c'eat-A-dire 
trembleur  en  anglais.  Fox  «'associa 
des  femmes,  et  n'en  fut  pas  plus 
soupçonné  d'incontinence.  Ayant 
connu  dans  la  prison  de  L^ncastre 
la  dame  Fell,  veuve  d'un  illustre 
magialrat  de  cette  province,  il  lui 
inspira  «et  opinions  et  l'épousa.  Le 
patriarche  du  quakërisme  emmena 
avec  lui  BB  prosélyte  en  Amérique 
l'an  1661.  Elle  partagea  les  fonctions 
de  son  ministire.  a  L'Angleterre  , 
dit  Fox  en  partant,  a  été  assez  ar- 
Toaée  de  me*  tueurs^  U  faut  e(i«iler 


FOX 

baigner  le  Nouveau-Monde.  »  It  f 
eut  les  mêmes  succès  qu'il  avoit  eus 
Jans  Une  partie  de  l'ancien.  Cm 
succis  lui  pertuadèreat  que ,  si  l'Eu- 
rope ,  l'Asie  el  l'Afrique  ue  s'étoient 
t>as  encore  rangées  «ous  ses  éten- 
dards,  c'est  qu'elles  ignoroient  sos 
syaième.  U  éi:rivtt  donc  â  tous  les 
aouveraios  des  lettres  ïusenséetf 
qu'on  paya  du  plus  profond  mépria. 
Bevenu  en  Angleterre,  il  contjana 

Peu  de  temps  avant  sa  mort ,  il 
composa  un  gros  TOlume  sur  sa  fie 
et  ses  Missions  :  pour  le  rendre  plue 
mystérieux,  il  défendit,  par  son 
testament ,  de  l'inprimer.  Oa  peut 
voir  ce  qu'en  dit  le  père  Calrou  dau* 
son  Histoire  des  TremUeuTs,  publia 
eDi733.  «Fox, dit  encore  l'abbéPlu- 
qu«t,  étoit  un  fanatique  ignorant  eX 
atrabilaire  ,  qui  n'avoit  iTabord  sé- 
duit que  la  populaoe ,  pluaignaranle 
que  lui.  Mais  coœmojl  y  a  dans  b 
plupart  des  horomes  un  gertne  ée 
fanatisme ,  cet  insensé  se  fit  deedia- 
ciplea  propres  à  diri^  segemwu 
sa  secte.  Le  quakérieme  se  trouva 
insensiblement  uni  avec  de  l'esprit 
et  de  l'érudition.  Les  nouveaux  sec- 
taires se  conduiûreDt  avec  plus  de 
circonspection.  On  ne  les  vit  plm 
enseigner  dans  les  places  publiques, 
prêcher  dans  les  cabarets ,  déclsBier 
dans  les  églises  comme  des  farcaliës, 
insulter  les  ministres'  et  trouMer  ba 
fidèles.  Des  hommes  distiagués  , 
tels  que  .Guillaume  Penn,  George 
Keith  et  Bobert  Barclay,  doon^eia 
de  l'éclat  au  quakérisroe ,  en  le  sou- 
tenant avec  prudence  ,  et  en  con- 
duisant ses  sectateurs  avec  adresse. 
F'oj.  Barclay  ,  n°  111 ,  Kbitb  , 
a'  1,  «Pbkm. 

'  V.  FOX  (C.  J.),  second  fik 
de  Henri  Fox  ,  secrétaire  d'état  et 
payeur  -  général  des  armées  sous 
George  II ,  -emploi  dans  lequel  i[ 
amassa  de  grandes  riohesies.  Henri 
■ou  frère  ,  anobli  par  le  roi   lé- 


FOX 

rut  («onsletitTeiIe  baron  Ilblhod 
Poxley ,  ae  trouva  long  -  lainpi 
en  epposiiion  avec  tord  Chatam  , 
pèTS  de  H.  PÎLl.  Son-fiU,  Jamas 
Fox,  ne  le  i3  juivier  iT49t  ^^ 
vint  l'obiet  de  sa  plu*  UmdreaEEèc- 
lion.  Il  k  fil  élever  au  cotlëge  de 
WeMmiiulN' ,  puit  à  EfUra,  et 
,  uiia  il  Oxford.  Fatigua  de  Tuaifor- 
mité  deaétiidetde  colMge,le  jeune 
Fox,  en  qui  *e  dévelojifMiieiU  det 
pamon*  vive*  el  un  goût  exfeuif 
pour  la  déf  anae  ,  voulût  voyager  ; 
et  aon  père  le  couduisit  lut-mÈme 
dansplusieurs  conlréei  du  conlinent, 
notainineiit  i  Spa  ,  où  on  dit  qu'il 
le  hvra  au  jeu  avec  une  «orte  de 
fureur.,'  qui,  par  la  mile,  dëmugea 
Hugulièremenl  sa  fortune,  quelque 
ronsidjrable  qu'elle  fût.  U  abuaa  eu 
176S  ,  n'ayaut  eucore  que  iq  an», 
ït  par  couiéquent  pas  éligible ,  de 
l'iulhieaGe  de  ta  famille  pour  *e 
làire  cfaoiiii  par  le  bourg  de  Mird- 

Enil  comme  membre  de  la  cham'' 
re  de«  communes ,  où  il  montra 
dè«  le  premier  moment  un  grand 
dévouement  au  parti  miaiitériel , 
ce  qui  le  lit  nommer  par  le  chan- 
celier Nortti  lord  de  la  tréiorerie. 
Ou  attribue  aon  changement  d'opi- 
ntim  à  la  livalitii  qui  ne  tarda  pas 
i  s'élever  entre  luiel  le  fils  du  lord 
Guilford ,  qui  lui  ht  âter  son  ei 
ytoi ,  ce  dont  il  te  vengea  en  ati 

rjint  avec  vigueur  l'adminiilrali 
ce  dernier.  U  n'attaqua  paa  a' 
moins  de  force  les  opérations 
miuistère  de  la  guerre  d'Amérique  , 
*l  ëtaat  parvenu. H  le  renverser,  il 
fut  un  in«tant  appelé  dans  le  cabi- 
mt,  «t  déaigné  pour  secrétaire  d'é- 
tat. Il  avoit  été  porté  au  parlement 
ctt  17S0  parla  ville  de  Westmins- 
ter ,  et  il  rëusiil  depuis  à  te  faire 
léâireparlamème  ville,  ce  qui  lui 
donna  un  grand  ascenilar.l.  Sorti 
«In  ministère  il  y  rentra  encore  , 
puis  en  «orlil  une  «ecoude  fois ,  son 
parti  n'ajant  jamais  eu  assez  de 
ledit  pour   }'7   Buintenic.  On  le 


FOX  n3- 

vit ,  dis  le  c«miHencemei)t  de  la 
guerre  de  la  Tévolutiou  ,  «luploTer 
tour  -à  tour  l'élaquence ,  le  raiMm- 
iiement ,  la  chaleur  qui  lui  est  na- 
tutelle,  et  u^ème  aouveiit  les  dia- 
tribes et  les  injures,  pour  forcer  le 
goiiveinetaent  anglait  i  recouuoi- 
tre  la  république  franfaise.  Dan* 
diaque  session  il  reBOUveta  cons- 
tamment M  motion  sur  cet  objet , 
iprunta  toutes  le«  formes ,  épuisa 
tous  les  traits  las  plua  vigoureux 
que  pullui  fournir  l'esprit  de  parti , 
afiu  de  culbuter  le  ministère;  et  de 
prouver  que  la  paix  avec  la  Franee 
seroit  s&re  et  durable.  En  iigoU 
réfuta  plusieuH  discours  deM.Uurfce 
k  ce  sujet,  et  en  blâmant  la  con- 
duite des  ministres  i  l'égnrd  de  la 
France ,  il  déplora  le  tort  de*  Bour- 
bons.  En  1791  il  vengea  le  docteur 
Prieslley  de  ses  détracteurs ,  et  vota 
l'abolition  de  la  traite  de*  nègres . 
Après  le  10  août ,  il  proposa  d'en- 
vojer  un  ambasaadenr  au  pouvùr 
exécutif  de  France.  En  i7gS  il 
protesta  contre  U  guerre,  et  fit  la 
motion  de  prier  le  roi  d'y  mettre 
fin.  Eu  1794  il  en  rejeta  le*  mal- 
heurs sur  l'aeresaioB  des  coalisés, 
le  traité  de  Filnitz  et  le  manifesle 
du  duc  de  Brunswick,  et  vota  contre 
les  subsides  pajés  au  roi  de  Sardai- 
gne  ;  il  accusa  de  mauvaise  foi  les 
puissances  coalisées,  établit  que  la 
guerre  ëloit  innlile  et  désavanla- 
geuH  BU  peuplé  anglais.  Il  parla  en- 
suiteeu  faveur  de  Muir  etde  Palmer, 
condamnés,  par  ta  haute-cour  d'E- 
cosse ,  comme  uoupables  de  haute 
trahison,  s'opposa  au  subside  de 
deux  millions  cinq  cent  mille  liv. 
sterl.  pour  rempUr  les  engagetnena 
avec  la  Prusse  ;  «outint  que  les  mi- 
nistres Bvoient  outre-passé  leurs 
pouvoirsen  faisant  saisir  les  papiers 
des  lodélés  dénoncées  dans  uk  mes- 
tage  du  roi,  comme  tendant  i  in- 
troduire eu  Angleterre  le  système 
fiançais;  combattit  la  motion  de 
M.  Pitt,  tendant  à  ponisuivre  les 


M  FOX 

■uleor*  de  ces  ailrctwt ,  «t  l'oppoM 
■autauccMà  la  ■uipeniion  de  l'Aa- 
te<u  corpus.  U  prononça  peu  «prêt 
uu  dUcoun  éloijueDl  tur  le*  désas- 
iret  de  la  guerre  ,  et  tut  la  néce»- 
aili  d'ealaïuer  dei  négocialiom  de 
paix.  Eu  1795  il  parla  encore  aur 
le  même  objei ,  ei  coulre  la  dépense 
de  l'eipédilion  de  Toulou  ;  il  »'ex- 
[iliqua  atiet:  auiaut  de  vigueur  sur 
la  défectioQ  de  la  Prusse  ;  s'éleva 
contre  le  bill  relatif  aux  aueinblëea 
•ëditieusea ,  réclama  pour  le  peuple 
bt  droit  de  l'assembler,  développa 
SB  doctrine  sur  U  résistanM  i  l'op- 
pression ,  el  te  gloriiia  de  penser  à 
te  Buiet  comme  Siduey ,  Locke  et 
Clialam.  En  mai  1796011  remarqua 
dans  sou  discours  contre  la  a 
nuation  de  ta  guerre  un  pai 
très- véhément ,  où  il  reprocho 
mi  DIS  tère  d'avoir  sacriliélea  émigré» 
français ,  et  de  les  avoir  trompés  en 
leur  annonçant  ne  vouloir  combat- 
tre la  France  que  pour  y  rétabUr,  la 
monarchie.  Vers  la  iin  de  l'année, 
il  lit  l'éloge  de  la  conduite  du  direc- 
toire en  renvoyant  MaUnesbnry. 
En  1797  il  proposa  au  club  des 
wighs  de  contraindre  M.  Fitt  i  la 
paix  ,  en  multipliant  les  adresses  à 
ce  sujet.  Daus  ta  menu  annt 
naissance  fut  célébrée  à  Edimbourg 
par  une  réunion  des  amis  de  la  li- 
berté. Eu  1798  il  prononça  un  dis- 
cours dans  le  même  seus,  et  porta 
un  toail  à  la  souveraineté  du  peu- 
ple i  en  mai,  même  année,  il  fut 
exclu  du  conseil  privé,  parla  ensuite 
eit  faveur  d'Artliur  O'counor ,  et 
contre  le  système  de  rigueur  dé- 
ployé par  le  gouvernement  en  Ir- 
lande. En  octobre,  ta  réélecliau  fui 
célébrée  par  des  fêles.  AprÈa  avoii 
déclaré  au  club  des  wi^bs  qu'i. 
u'assialeroit  plus  au  parlement,  il 
^  porta  la  situation  de  l'Angleterre , 
]ustiGa  ensuite  son  absence  de  la 
chambre,  et  se  montra  opposé 
nrsième  de  la  réunion  de  l'irlaude. 
En  itjoo  il  renonça    i    son  plai 


FOX 

ie  retraite,  et  reparut,  toujoura' 
prètÂcombattrele  parti  delà  guerre. 
En  février  il  établit  que  «  l'agre*- 
sioQ  venoit  original remeitt  de  l'An- 
gleterre et  des  coalisés ,  et  <)ue  k 
France  n'aroit  fait  qu'exercer  le 
droit  d'une  légitime  défense.  »  Dans 
ce  discours ,  irès-étendn ,  il  opposa 
la  conduitedes  Anglais  et  des  coalisé* 
aux  reprochesdedévastat ion  adressés 
aux  Français ,  et  présenta  leur  nou- 
veau gouvernement  comme  in téresw 
à  la  paix ,  capable  i»!  conséquent 
d'en  conclure  une  durable.  En  mars 
il  soutint  la  mttae  opinion  contre 
Bertrand  de  Molville,quiallribuoit 
les  hostilités  à  la  France ,  et  pré- 
tendoit ,  dans  son  Histoire  de  U 
Révolution,  s  que  la  conférence  de 
Mautoue  et  toutes  les  dispositions 
qui  l'avoient  suivie  n'avoieul  pour 
but  que  de  feindre  une  coalition.  » 
Leii  octobre,  mbne  année,  il  si- 
enala  sa  réélection  paT  uu  discouia 
dans  lequel  il  présenta  l'immuabi- 
lité  de  ses  principes  depuis  vingt 
ans ,  et  déplora  l'opiniâtreté  de* 
ministres  qui  s'obstiuoient  à  una 
guerre  désastreuse,  utile  seulement 
à  la  maison  de  Bourbon,  ennemie 
invétérée  de  l'Angleterre ,  el  contre 
le  rëlabtissemenide  laquelle  il  avoit 
plusieurs  Ibïs  déjà  émis  fortement 
son  opinion.  11  termina  en  se  plai- 
gnant des  atteintes  portées  à  la  li- 
lM:rt4  de  U  presse ,  et  eu  professant 
les  principes  absolus  de  la  souve- 
raineté du  peuple.  En  avril  iSoi 
il  défendii  l'élection  de  M.  Born- 
Toock  contre  les  attaques  du  lord 
Temple.  Inculpé  par  M.  Fiu  rfnala 
dUcussiott  de  la  motion  de  M.  Gray, 
relative  à  l'enquêie  pour  examiner 
l'état  de  la  nation ,  il  répowlil  à  cet 
ex-ministre  par  uu  discoure  pteÎHAa 

d'avoir  refusé  la  paix  oSerle  pH 
Bouaparle ,  défendit  les  («iboliqM* 
d'Itlynde ,  prétendit  qu'on  «voit 
pris  d«s  eugagemens  avec  enx  *■■• 
les  remplir,  dans  b  desMiB  de  k* 


FOX 

•  «xwp^rer  pour  jusiifier  dea  me. 
violentes ,  et  lacœina  en  deTnaudaat 
que  l'ëtatdela  naliou  fùt.comiatë 
promptement ,  afin  cju'oa  pAt  cou- 
noltre  le*  auteursde  ces  d^alr». 
Après  k  paix  d'Amieus,  M. Fox  vînt 
viiiler  la  France  elParii,  qu'il  quilla 
le  aonoTeiubre  1801 ,  pour  retour- 
ner diiectemeul  à  Londres.  Il  ville 
premier  consul  , avec  lequel  ildiiia, 
et  parut  trèa  -  satisfait  de  l'accueil 
qu'Û  CD  reçut,  ainsi  que  des  docu- 
mens  qu'il  recueillit  auxarchiveg  des 
relalious  exlërieures ,  et  dout  il  »e 
proposoit  de  faire  usage  pour  l'His- 
toire de  la  ReTOluliou  de  1686,  k 
laquelle  il  IravaiUoit.  En  juillet, pré- 
cëdeat  il  avoit  été  encore  réélu  re- 
présenianl  de  Weslmiuster,  et  le 
8  décembie  suivant  il  prononça 
au  parlement  uni  un  discours  de 
denx  heures,  où  il  développa  la 
nécessité  de  maiutenir  la  paix , 
défendit  les  nouveaux  ministres  , 
attaqua  lad  mi  ni  s  ira  lion  de  M. 
Fitt,  et  iustifia  Boniiparte,  accusé 
d'ambition;  mais  il  professa,  en 
i8o3,  des  opinions  plus  rappro- 
chées du  parti  de  la  guerre.  L'ins- 
lilut  de  France  lui  a  ofiêrt,  en  no- 
vembre, même  année,  le  titre  de 
membre  honoraire  de  la  classe  des 
sciences  politiques.  Le  33  aobi  1804 
ilncnoiniençasL'S  attaques  contre  le 
ministère,  et  demanda  la  révision 
de  tous  les  actes  passés  pendant  les 
dernières  cessions.  Lors  de  la  chute 
de  M.  Addjnglon,  on  prétend  que 
Fox  fut  proposé  au  roi  pour  le  mi- 
nistère ;  ce  que  sa  majesté  refusa 
formellement  ;  et  quelque  temps 
apris,  il  présenta  à  la  chambre  des 
communes  la  pétition  des  catho- 
liques dlrlaude,  dont  il  fit  valoir 
1»  prétentions.  (Test  à  lui  particu- 
lièrement que  lofd  Melvtlle  doit  la 
houleuse  disgrâce  qu'il  essuya  en 
iSo5.  «  Fox  étoit,  dit  un  publiciste 
étranger,  un  des  premiers  orateurs 
du  parlement:  son  éloquence  étoit 
nu  torrent  ;  il  r^sumoit  des  séan- 


et,  quoique  sans  organe  favorable, 
sans  di^iié  et  sans  grâce  dans  l'ac- 
tion ,  il  maîtrisoit ,  pendant  des 
heures  entières  ,  l'atlenlion  de  ses 
auditeurs.  Iln'habitoit  plusla  ville; 
il  résidoit  i  5t- Ann's-Hit ,  près 
Chertiey  :  li ,  il  présidoit  à  la  cul- 
ture de  ses  terres ,  de  son  jardin  et 
de  ses  arbustes.  Il  avoit  un  parterre 
d'où  il>  liroit  trente  espèces  de  roses. 
U  se  lèvoil  i  sept  heures,  monloit  à 
cheval  ,  dirigeoil  sa  course  ver*  la 
Tamise,  où  il  se  haignoit.  Il  ren- 
troit  à  dix  heures  pour  déjedner, 
travaiUoit  dans  son  cabinet  jusqu'au 
dîner  1  il  emplo^oit  ses  soirées  à  des 
amusemens  domestiques.  Le  sculp- 
teur Noilekens  a  fait  vingt-deux  fois 
son  buste,  tant  pour  des  seigneori 
anglais  que  pour  divers  potentats 
de  l'Europe.  Voici  ce  qu'a  dit  à  peu 
près  de  cet  homme  célèbre  sir  Ja- 
es  Mackintosh,  son  compatriote. 
Fox  unissoit  i  un  point  remar- 
quable deux  caractères  en  apparence 
ipposés,  celui  du  plus  doux  des 
lommes  et  du  ptu)  véhément  des 
orateurs.  Dans  la  vie  privée,  il  étoit 
afiable,  modeste,  sans  rancune,  et 
(ellement  éloigné  de  l'orgueil  et  du 
tranchant ,  qu'il  éloit ,  dans  la  con- 
versation, ptutât  silencieux  que  ja- 
loux de  briller.  Sa  supériorité  ne  se 
faisoit  sentir  que  par  la  richesse  de 
ses  idées ,  ou  par  l'alleulion  géné- 
reuse qu'il  metloit  à  s'occuper  pré- 
férublement  des  personnes  tes  moins 
recherchées  :  la  simplicité  de  ses 
manières  éloit  loin  d'en  exclure 
celte  urbanité  parfaite  et  celle  amé- 
nité, qu'il  devoit  encore  plus  à  son 
naturel  qu'à  l'habitude  de  vivre 
dans  la  meilleure  société.  Dans  l'es- 
pace de  trente  ans,  il  avoii  connu 
tous  les  hommes  de  l'Europe  ,  dont 
le  commerce  pouvoil  enrichir  ,  for- 
tifier ou  polir  son  esprit.  Ses  con- 
noissances  en  littérature  éloieut  très- 
étendues  :  comme  tous  le*  bonimM 


126 


FOX 


de  gAiie,  U  aîmoit  k  u  reposer  au 
MJn  du  muses  des  fitiiim  et  de 
l'eDDtû  des  aBMiet.  It  bfiUoit  eu 
Mcu-lépar  de*  Terstiwilnet  agrë»- 
bles  :  dit  reste ,  quoique  graud  homme 
d'et«t,  il  luprenoii  jamais  part  aux 
diacuisious  polilit)uei  si  ceminunes 
dans  les  cercle»  eu  Angleterre.  On 
«ùt  dit  que  ceEle  matière  lui  éloit, 
ou  étrangère,  ou  indifférent*.  Ma» 
monloit-il  à  la  tribune  ,  rbetnme 
de  socUlédiaparoissoil,p«arnelais- 
■er  voir  que  l'orateur.  Toujours  na- 
turel et  lana  aSèctatiOD ,  il  ;  poiloil 
quelipie  chose  de  cet  extérieur  sim- 
ple et  négligé  qu'il  montroit  datii 
le  monde.  Dès  qu'il  avoit  parléqneL- 
<{ue  temps,  son  génie  l'animoil  et 
s'eutUramoit  graduellement  ;  il  com- 
muniquoit  i  ton  auditoire  la  chaleur 
de  loa  arae  ;  sou  irrésislible  élo- 
quence coulant,  en  quelque  sorte, 
avec  la  rapidiù  d'uu  torrent,  ré- 
pandait par-tout  la  persuasion  :  il 
pouédoit  au  suprême  degré 'ce  mé- 
lange de  raison,  de  simplicité  et  d'ë- 
loqueoce  qui  fonnèreut  jadis  le 
prince  des  oratenrs  :  aucun  des 
modernes  n'a  autant  que  lui  appro- 
ché de  Dëmoslhèues.  n  Quoique  ses 
dUsipations  aient  nui  i  la  considé- 
ration publique  de  Fox,  mime  en 
Angleterre,  ou  sera  envers  lui  plus 
indulgent,  en  U  jugeant  d'après  les 
insurs'd'un  ]>ays  où  les  extii  du 
jeu  et  de  la  dépense  «oot  des  événe- 
mens  ordinaires  dont  on  ue  parle 
presque  point  :  d'ailleurs  ,  si  l'on 
t'en  rapporte  i  quelques  anecdotei 
publiées  sur  ce  grand  homme,  on 
pourra  attribuer  à  la  foiblesse  de 
lord  Hollaud  pour  son  Kle  les  écarts 
qu'on  lui  reproche ,  el  même  son 
goût  pour  le  jeu.  Avant  d'avoir  at- 
teint l'Dge  de  tix  ans ,  il  se  trouvait 
un  jour  auprès  de  son  père,  qui 
remonloit  sa  montre  ;  h  Papa ,  lui 
dit-il,  i'aurois  bien  envie  de  briser 
celle  monlre-li.  —  Ce  seroit  une 
soUise.  —  J'en  ni  fuTieusemeut  en- 
vie. —  Eb  bien  1  je  ne  vtits  pa*  te 


FOX 

contrarier ,  la  voilà.  »  L'enfant  prit 
la  monire  el  U  laufa  de  tonte  sa 
force  sur  kparqnet.  Un  autre  jonr, 
lord  Hotland ,  alors  secrélaiie  d'état , 
enuit  d'écrire  une  lettre  langue  et 
.mportauie;  il  alloil  mettre  de  la 
pondre  dessus  :  «  Pap* ,  dit  le  p«tif 
Charles,  je  Toud rois  bien  rmversec 
'"  toire  sur  celle  lettre.  —  Faii , 
enfant ,  si  cela  l'amuse,  u  L'è- 


re fut  re 


; ,  et  le  H 


d'élat,  coûtent  de  l'énergie  de  soa 
lils,  recominença  paisitdemeut  s« 
dépèche.  Quoi  qa'on  puisse  penser  et 
dire  d'un  heuime  si  extraordinaire  , 
moTUI«ndreale  i5  septembre  1806, 
la  pompe  de  tes  obsèques  atteste 
et  les  regrets  de  ses  concitoyens  ,  Pt 
la  haute  opinion  qu'ils  avoient  de 
lui.  Ou  employa  pour  le  cliar  fu- 
nèbre qui  truuaporia  son  corps  à 
l'abbaye  de  Weiimiuster  ,  sépullura 
des  rois  el  des  grands  hommes  de 
la  nation ,  près  de  cinq  cents  aune» 
de  velours  noir.  Toiile  la  noblesse 
et  les  bommes  en  place  suivirent  la 
cortège,  qui  mit 'plus  d'une  demi- 
jonrnéi  à  se  rendre  de  la  maison 
queïc  ministre  habitint  i  Londres, 
i  l'église  de  Westminster. 

t  VI.  FOX-MORZIIXO  ,  Fhxt/s 

Morzillui  (  Sébastien  ) ,  né  â  Séville 
en  ibiS ,  fit  ses  éludes  eu  Espagne 
et  dans  les  Faj's-Bas,  et  s'acquit 
de  la  réputation  par  ses  ouvra- 
ges. Philippe  II  ,  roi  d'Espagne  , 
l'ayant  nommé  précepteur  de  l'iu- 
fant  don  Carlos  ,  il  quitta  Lou- 
vain,  et  s'embarqua  pour  être  plus.lAt 
auprès  du  prince  ;  mais  il  Si  m.ii- 
htiireusemeul  naufrage  ,  el  périt  i 
la  tleur  de  son  ége.  On  a  de  lui  des 
Commenlaires  sur  le  Timée  et  sur 
le  Phédon  de  Platon,  in -fol.,  et 
plusieurs  auires  ouvragrt  reiuplta 
d'érudition,  parmi  lesquelsou  doit 
distinguer  une  Paraphrase  el  de 
bonnes  Scoliet  tur  les  Topiques 
de  Cicéron ,  écrits  qui  ont  le  double 
urérile  d'avoir  été  ptodiiila  avaiii 


FRAC 

<[De  leDT  aulenr  «IVt  alleiut  l'âge  de 
19  ans ,  et  <I'£lre  les  premien  peut- 
Mre  qui  aienl  donné  l'idée  de  reudre 
an  atjle  philoaophique  la  grâce  et  ta 
clarté  qu'il  offre  >oua  la  plume  des 

FOY  (  Lnuii  -  Etienne  ),  né  ii 
Angles,  morte»  1778,  chanoine 
diMeaux  ,  se  lirra  par  goât  à  l'ë- 
lude  des  ouvragei  diplomatiques  ,  et 
pHUia  sur  celte  partie  diveȑciils 
estimes.  Les  plut  remarquables BODt, 
I.  Une  Traduction  du  Ulin  de*  Let- 
irei  (lu  barou  de  Busbeck ,  anaba»- 
udeur  de  Ferdinand  11  auprès  de 
Soliman  II,  174&,  3  vol.  ia-ii, 
whchîes  de  remarques  curieuses, 
IL  Traité  des  deux  puitsances , 
on  Maximes  sur  l'abus  ,  i7&a  , 
in  -  la.  III.  Prospectus  d'une  dea- 
criplion  historiqae ,  géographique 
et  diplomatique  de  la  France  , 
1767  ,in-4".  IV.iVb/îCMdea  diplA- 
mes,  des  charte»,  ei  des  acieare- 
blifs  à  l'Hialoire  de  France ,  1 765 , 


•  FBACASSA'TOS  (  Charles  ) , 
professeur  eu  médecine  dans  l'uui- 
lertitë  de  Piae  ,  né  à  Bologne , 
liTtHt  dans  le  17*  siècle.  Il  est 
auteur  d'un  Traité  intitulé  Prœ- 
lectio  medica  in  ^phorismos  Hip- 
pocratis  ,  Bonsnite,  1569,  in'4''. 
On  a  encore  de  lui  deux  Lettres  ana- 
tomiques ,  l'une  qui  traite  delà. /un- 
gue,  et  l'autre  du  cerveau ,  impri- 
mées à  Amsterdam  en  1669  ,  iu-i3, 
avec  celles  de  Malpighi.  Fracas- 
•ilDS  étoit  plni  érudit  que  bon  ob^ 


+  FBACASTOR  (JMme),  na- 
quilftVérone  Tera  Tan  1484,  avec 
les  lèvre*  si  fort  attachées  l'une  à 
l'antre ,  qu'il  fallut  qu'un  cliinirgien 
les  B^pardt  arec  un  rasoir.  On  dit 
ioej  dus  son  «ofanoe,  sa  mère  fut 


FRA.G  137 

écrasée  de  la  foudre ,  tOBiii  '  ^'il!« 
le  lenoit  dan*  ses  bru  ,  u  os  qu'il 
en  lût  atteint  Ses  progrès  dani  le* 
sciences  ei  les  beanx-aiu  furent  ra- 
pidea.  ïleullira  su r- tout  avec  liean- 
coup  de  stKcès  la  poésie  et  la  méde- 
cine. I.e  papeFanl  III,  voulant  trans- 
férer d'Allemagne  en  Italie  le  concila 
de  Trente ,  se  servit  de  lui  pour  im- 
pirer  aux  Pères  la  crainte  d'une  mala- 
die contagieuse;  et  ce  ht  alora  qu'on 
le  transféra  i  Bologne.  Fracasior 
moomt  à  Cast ,  près  de  Vérone ,  le 
6  août  1753.lt  compoaoiti  n  poème 
épiqne,  intitulé/ose/r,ï,qu.>  la  mor^ 
l'empêcha  d'achever.  Il  n'eu  a  paru 
que  deux  chanta  insérés  dans  le  re- 
cuil  de  aea  œuvres.  9a  patrie  lui  Ht 
élever  une  statue  sis  ans  aprte.  Dans 
la  raédecnie ,  il  s'attachoit  à  la  gué- 
risou  des  maladies  extraordinaires. 
Il  est  principalement  connu  par 
l'élégance  avec  laquelle  il  écrivoit 
en  Intin.  Son  poëme  intitulé  Sf- 
philiia  ,  sive  de  morbo  gallîco  , 
Vérone,  i!>3o  ,  Londres,  1730, 
in -4°,  ouvrage  dans  le  goût  des 
GéoTgiques  de  Virgile,  n'est  point 
indigne  de  l'auteur  qu'il  a  imité. 
Sannazar,  plus  prodigue  de  criti- 
ques que  d'éloges ,  ne  put  s'empt- 
cber  d'avouer  qu'itaToitétésnrpai»d 
par  Fracaaior.  Sa  veraiticatiou  est 
riche  et  nombreuse,  ses  im^es  vi- 
ves, ses  pensées  nobles.  Quoique  la 
matière  nriit  délicate  ,  l'auteur  !'« 
irailée  dune  manière  très-décente, 
Macquer  et  La  Combe  en  ont  donné , 
1753,  iu-19,  une  Traduction 
français  avec  des  notes,  réim- 
primée en  1796,  in-18.  Il  nous 
reste  plusieurs  autres  ouvrages  de  ce 
poêle  médecin  ,  recueillis  d'abord 
il  Venise,  i.')84  ,  in-4°,  ensuite  à 
Genève  en  i6ai ,  à  Paris  en  1718, 
et  à  Padoue  en  17Î9  ,  en  3  vol. 
in-4''.  1*»  Poésies  avoieut  été  im- 
primées séparément  dans  la  mËma 
ville  en  17J8  ,  in-6°. 

*  FBAGABOL  ,  fàmeus  général 


128  FRAG 

grec,  au  actrice  de  l'empereur  Cons- 
lintiit  daus  le  ii'  Biècle ,  comitiaQ- 
(loit ,  dans  la  Mésopotatnîe  septeii- 
trioQale ,  une  armée  norobreuie  corn- 

Ciée  d'Armënieu*  et  de  umaiion. 
s  PerMna  et  )m  Scylhei ,  aprii 
avoir  ravagé  plusieura  provincsi  de 
cette  coDtr^,  s'étaient  retiré*  dans  la 
ifilledïTigranocerie;  Fragabol  avoit 
l'ordceabsoludepreadre  cette  place, 
et  ie<  gouietoeura  des  payt  Toiains 
y  arrivoientà  mesure  avec  de  nou- 
velles Iroupea.  Cependant  ce  géaë- 
ral ,  corrompu  par  io,oao  talens 
qu'il  reçut  de  la  pan  de  reunemi , 
évita  de  se  battre ,  et  laissa  détruire 
■ous  sea  yeux  presque  toute  l'armée 
chrëlienne.  L'empereur ,  instruit  de 
M  trahison  ,  l'appela  à  Conatanti' 
nople  ,  et  le  fit  noyer  dans  la  mer , 
vers  l'an  io63  ,  daprèa  le  rapport 
de  Matthieu  d'Edesse. 

FBAGHETTA  (lérdtne),  de 
Bovigo  eu  Italie  ,  demeura  quelque 
temps  i  Rome ,  oA  il  fut  cbargé  par. 
la  cour  d'Espagne  de  diverses  affaires; 
inats  sou  esprit  satirique  l'obligea 
de  quitter  cette  capitale.  Frachetta 
*e  fit  un  nom  par  sea  ouvrages  Ae 
piJitique.  Le  plus  coasidérable  est 
Il  Seminario  del  Governo  di  Sia- 
ti)  e  di  Gutira  ,  1 648 ,  10^4°.  Noua 
ayons  encore  de  lui  une  Traduction 
italienne  du  poème  de  Lucrèce ,  avec 
d'excelleules  remarques  sur  l'ëpîcu- 
risme.  U  mourut  à  Naplea  au  com- 
mencement du  t7°  siècle. 

'  FBAGONARD  {N.),inorl 
à  Paris  le  an  août  1S06,  âgé  de 
74  '"1^  I  cultiva  la  peinture  avec 
succès  i  aon  pinceau  est  gracieux  et 
erotique  ;  On.  distingue  parmi  sea 
Œuvres  sea  tableaux  de  Callirhoë. 
1.  Lia  Fonlaine  d'amour.  II.  Xe 
Sacrifice  de  la  rose  ,  et  divers  au- 
tres sujets  reproduits  et  multipliés 
par  la  gravure, 

* FBAGOSO  (  Jean  ) ,  de.Tolède, 


FRAG 

médecin  et  cbirurgien  de  Philippe 
Il  ,  roi  d'Espague ,  se  reudit  (cé- 
lèbre vers  l'au  1570.  U  a  publié 
quelques  ouvrages,  la  plupart  en  «a 
langue  maternel  le> 

FRAGOUL,  prince  du  canton 
appelé  Eritzvaneg ,  dans  la  grande 
Arménie  ,  devint  redoutable  à  ses 
voisins  vers  l'an  1734.  A  ta  tête  de 
7,000  combaltans ,  il  ,mit  en  dé- 
roule complète  une  armée  de  i8,OfK> 
ihommes  commandés  par  Fataly— 
Khan ,  Persan ,  gouverneur  de  Par- 
gachad.  Fragoul  Ht  eueuite  un  traité 
d'alliance  avec  Toroa ,  autre  prince 
arménien  ,  gouverueur  de  la  pro- 
vince de  Tchaventhour  ,  aliu  de 
chasser  de  leur  pays  tous  les  chefa 
persans.  Mais  Fragoul ,  corrompu 
par  les  promesses  flatteuses  de 
Fataly,  fit  livrer  k  l'ennenii  par  tra- 
hison le  paya  de  son  allié  qui  resta 
mort  sur  le  champ  de  bataille. 

+  FRAGUIER  (Claude-François), 
de  l'académie  française  et  de  celle 
des  belles-lettres,  naquit  à  Paria  eu 
1666.  Les  R>.  La  Baure,  Bapin  , 
Jouvency,  La  Bue  et  Commire  lui 
iuapirèreut  le  goût  des  belles-lettre» 
et  sur-tout  de  la  poéaie. Fia guier  prit 
l'habit  de  jésuite  en  i6S5,  et  le  quitta 
en  1694  1  pour  cultiver  les  muses 
avec  plus  de  liberté.  Jusqu'alors  il 
avoit  manque  de  tecouti,dit  le  père 
Nitéron  ,  pour  acquérir  la  politesse 
de  la  langue  française  ;  mais  il  pro- 
fita beaucoup  dea  leçons  de  madame 
de  La'  Fayette  et  de  Ninon  de  Len- 
cloa.  Quand  il  commença  d'être  ad- 
mis dana  k  société  de  celle  fille  cé- 
lèbre, l'âge  avoit  aSbibti  ses  appas  , 
et  avoit  donné  de  nouvelles  forces 
  son  goAt  et  à  son  jugement.  Le 
commerce  de  Ninon  servît  â  hii 
former  un  style  naturel  ,  élëj^aut 
et  poli.  L'abbé  Bigaon  ,  chargé 
de  présider  au  Journal  des  sa- 
vana,  engagea  l'abbé  Fraguisr,  dout 
il  connoistoit  le  mérite,  à  parla- 


ÏRAM 

jBT  *  iravail.  Il  y  rfioii  d'aulant 
yWi  propre  ,  ijue ,  IrAs-veruf  daus 
Il  11  uérature  ancien  lie  el  moderne, 
tllranfière  el  fraiMjsiiBei- il  écrîvoit 
Égalemeut  bien  en  français  et  eu 
latin,  Cl  ajouioit  ;4ce  laient  la  cou- 
uai&iancc  du  grei!',  dé  italien  ,  de 
)'e)|>ugnol  et  de  l'anglais.  Reiirer'inc! 
cil»  lui ,  dans  nti  âge  peu  avancé , 
par  des  iulirinit^s  couliniidles  ,  il 
(rmna  des  consolât I ont  dunl  la  pltt- 
liHiaphiG.  Plein  de  celle  de  Plaimi , 
riont  if  a«oit'iulfepn»  une  Teraion 
(ompiète,  que  >a  foible  xanlé'lui  Et 
abaudonner,  il  la  mît  eu  vcra  latiu), 
Ih  ptni  béauic'qu'oiiait  TàiM  ilejniis 
Oride. Ce poëme,  intiliité,  Ecole/fe 
PlalDir,  et  te» BuU es Poê.i{es,rv»çi- 
renCf  urbanité  romaine  et  les  grâces 
île  la  pa)iteM«  Irancaise.  On  les 
trouve  avec  Je  recueil  de  ctltes  de 
Hoel,  »»a  iDustré  ami  ,  -publie  en 
ntg.in-i*,  par  (ea iotDs  de Ta'tibë 
d'Olivet ,  qvli  éloit  Itê'avec  tous 
deux.  Ob  a  meore  de  l'aLli^  Fra- 
gnnr  plusieurs  Disseftaliona  ,  qui 
ue  ïont  pas  kï  morcealra  les  moins 
précieux  des  Mémoires  de  l'acadÉniie 
rit*  t>elle»-leltj:es.It'  mounù  ik  Paris  le 
3raait7»8, 

\  PBAW  (i<an^,  tcigneur  imj 
Tkbhbla't  ,  né  à'Angera  en  i64<  > 
membre  de  l'académie  de  celte  ville , 
njoiirut'le  a^aoùt  i7!i4-8acoaMr- 
utian  ëtoit  celle  d'un  httinifle  qui 
avoit  beaucoup  lu  ,  nari'trop«ntËté 
de«e»  idé*».  SiirlBfhl'de'WlMirs, 
il  dÎHiat  pr«BC|ue  mitmirogié,  Oji  a 
dt!  lui,  I.  Plusieurs  Traitât  dé  mo- 
ral» solidement  écrits  ,  mais  rem- 
plis de  trivialités.  II.  Di'tcoun  sur 
torigtae  ib;  la  poésie,  I^rrs,  171 3, 
tfl-n,  m.  Traité  de»  langues  , 
Pari»,  i7o5-,  in-«a;  réimprimé  à 
Amsterdam  en  170g  ,  ietdifférens 
iMTM.ouvfagaa  qllillasau^pas  wiis 

*FHAMB&ISrëilE  (  Nmlas- 
A^ira'uaiji  de  la],  Cfinnuiaraii le nam 


StframBeiorias ,  médecin,' né  1 
Guise  eu  Picardie  ddosle  16*  siècle, 
til  imprimer  A  Paris,  dès  tan  iGpë, 
ta  Pescriplion  de  h  Jonlaiiie  mî^- 
néralè  du  Miml-iPOi- ,  depuis  peif 
décoiiperle  au  teniiohe  de  Reims , 
1  vol.  iu-8".  llapulilié  hïauconp 
d'kutTes  Ttailéi  \au\i\tt  la  m'éde- 
cinè  que  sur  la  chîrurj;ie  el  la-jifiar- 
inat^e;  dont  on  a  donné  différeiis 
reCueil»^:  te  plus  ample  eslJ  celui 
qui  parut  cnrrançaiaà'f.yoïi,  164-4, 
1669',  iiii  gras-vol. ,  iu-lel. 

i  I.  FHANC  (Jelian-Mar'tin'ie), 
piél-bt  et  cliaatAiJtv  f  iWd  da  l'é- 
glia*^"I-.eB»e,  bourgdu  Hamsul; 
dupuis  de'cettedtrLauiantM'etfSa-i 
voie, al  sdc<èiûveineatsein(aited4 
l'untiiiape  Félix  et  du  pape  Nivela» 
V,  naquit,  ûsr»  le  cotamâiicEimiii 
du  ijï°,  si^lij,  i  Aumie  eu  fjor-' 
mandie ,  Mloit  Claude  PiliuAitt,  'K  H 
Arras ,'  si  l'on  en  oroii<i«an  Lo  Hoir»; 
doit! '('opinion  H -été  invie  partes 
■uieon  dvla  BditiDthèquc  txlgiqiiBJ 
On.a  d*  iui.deHx.bHvra|{«i  ^u  Itue 
rareté' niile.  fak  redtetUiei  aiijsiir- 
d'iuii'des  eorialnc,"!.  iJ EMrtf  li* 
JaiL^Ê  B  de-  atrtu ,  fltc. ,  Paris  ; 
ifci9.y  in-4".,  «Mb.  ll.'Ji^  CÂdn^ 
pion-^eer/mnes- ,tlc. ,  pe%if  ni'fiH.''; 
gt^Jï  wnsr'dHterj'.-Bfc  nr*" ,  itHrta 
itmàta  ..Paris,'  IiUd;  Il  le  trobvc'  ett 
maMscnt^à  là  .biblioitt^iie' idipë. 
ria)riou>"IeB°  7330,  C'est  dans  ce 
dernier. IitITë  ,'  iiftiqtiement  edntaari 
H  TepoussM.lurkfsoabapeu  g^liû 
quêtes  auteurs  du  roiiiande  la  Rose 
ont  -adressé»- au  beau  sexe-,  que  4^ 
Fontaine  a  pris  l'idre  de  *on-]oH 
con^e.i^t  Qias  «la  fri>i«  Gttilippe. . 

11.  FRANC  (Jeaa-Jacquei  le); 
^F'ojeePoMPiouxs.   ■  ' 

•  FBANCATiANUS  f  mideçÎBd» 
Vtcaioe.'^çi  ;las  élatB;dq  V«nJ9f;J 
enseigna -_.iî  médeuiue,  4  JBptogi(ft 
eu  i563  ;  l'anuée  suivante,  il  se 
rendit  à'.Pudotié  où  a.Uêlupnt'Ia 
ctiatrc  de- l^retiqiie  datas,  l'univenitt 


i3(>        FHAS 

âe.  celte.  Tille,,  jusijttà  «a  in<Kt  ar- 
riïëe,eii.j56g|.  Se»  ouvrage»  Mouf, 
l.l>è  raorbo  gallico  liber,  Païqyii 
tfi64,ia-4''iâci'o»i^-  Iâ64.iI^4''t 
J,S74,,  ùi-S-javitc  le  Trailé  de  Paj- 
lo^osurlainSmeinal»4iaiyËnfl|tù, 
1,565  ,  ÎD-S"  (  dan»  le  premier  tome 
du  Sfc^fi^  pe  morh  g^Hico.  Il, 
Çûmiiia,.  medica. ,  Fiancofuni  , 
15^8 ,  itt-fol.,  dans  l'(4iTi:age  mia  au 
WHjRW  Schol^ius.  (IL  LeeUone^ 
^/Viç//ci»,,tJlniïft,i67^,  inrS°,aTec 
ira  conseils  de  uiéd«çin«  de,QeorgeT 
Jétùuie  Veischili*. 

yiijie>{Pieire)  f  nd  ji  Cani)«at.  ea 
iâ48i;  "«Mi-àPamBOug.leWgiiede 
l«vit4jmL,  ioM.  iLàoil  le  premier 
«cuIpleiiT.  EnuaiH^  pat  «oa.  goût 
poui'laecalptDre.ilVy  livra  malgré 
wu.'ptM  qui  eBi  souloil  îàta  un 
bonatiie  âe,1e[1rbt.rèt  paOlIpouiirln 
Wïe  ,oùilre<uLdee.lBçiiiudeJeBndG 
BdiogOjB.  Â,UIbiaK:BlptciuEt,peinUe, 

inJfle,>lU|;«lla.dau>iU>iMieajg«iies 
^u'j«a  lui  vibembriuacÉr.  Il.demeura 
b>ligrl«llipa ^  ï<çieBDa,Dikil.a«pé- 
ptilTO  de.  la.francLa  .mabièra  de.Mi- 
«iKli^Ajige.P^Tnijiseï  oDjvragas,,  on 
diad'tigMtiit  les.  baa-ialàtfàtn  lironze^ 
ai-iatiq/iotnf  escitwea  dupi^etta] 
deb-«tatue.d«HuIiiIV,^ui>e  vilj'oit 
■tii  ta  Pon  b-Ibur,  a  inai^  \iaBaJitaJue 
en  marbre  d*  Ji>avii/ ,  vainqueur  de 
Cvtia/A,.q>L*>»iVoitiau  Atusétimpé- 


,  ntANCESCA. /'ojf'i*  ïa««fi  . 

'  T.  FRANCESCm  (  Watiltieli  ) , 
.cjtflj-Bude  V,£ij(Ba,MJyoild(ni  le 
'  16*  siècle.  Il  a  Iro^iùt'.eq  Ituigiie  vul-> 
oaire  la  Rhélorique  d'Aristote;  les 
Vetnm^tùUes  de  SitopllclM.  sur 
Eptettt'e ,  phibeoplie^toltidn  et /'iïrt 
dèiù'M^  làvle'/lkhiaihe':- 

':.  -1  S,.  EBAINCSSGHI>  (Damcnico 
AnvdLo  )  r'âs.abggip-,  ià^  eii  tSgâ  '.,• 


FRA5 

étudia  le  droit  ^  Utliéq^fi^e  «til'A)* 
quQDce;  il  cultiva  aussi  la  po&ie.; 
queJi^Miiie»,  de  esi  poésies  ont  ëtj 
insérée*  d^ns  les  Secveila  du  teaips. 
Apre»  a^oiï  rempli  divers  e«aploii 
bonora)jhe,,il  «e  coDewra.  à. la.  pré- 
dica.lioD ,  od(il:obliat  de  t^  «ucùb, 
qulil  mérita  d'êiïe  eniendw  par  plu-^ 
sieiirs  Bftuveraioa.  11.  nwurittjdaas.ui 
patrie  eu  1,777.  0«  a  de  lui  dei 
Sermani  et  Af^.Panégg'riqitK.Aaa» 
le  Recueil  des  Pan^jiriipvs  des  plu* 
célébïes  oTAtewcs  du,  1.^  liècte ,  Ven 


•m.jaANCESGHl(Midi«tr 
Angp),  fc«re  du  f\éfiiax%,  «BUa 
d^us  l'ordre  dea  capucins,. où  il  se 
di«tjngut(Mr  M*mènji.et:W«.V*rlust 
BougîtXtV.le  DAinqi^  priddiMIteiir 
aposiQliqne  o».  1740,;  Gii,i7.5],  il 
sp,  retira,  dan»  un  CQiiï,enL  d);  sou 
□r^re),  «U.il  tqopiql  en  1-7(16.,  âg^ 
de  fA  4w.  On  a  de.ce  lejig^eiu^  /utit 
Fa,né^riqt/f^i(]iùi,  a^ès^voir.paru 
séçardment ,  furent  recueillit  et-,  wi- 
PRira^.  à:  VejM«,en- 1766. 

fl.  rSANCEMHÏNKM«rc-.AB- 
toine  ),  peintre  d'histoire.,. nd  à  Bo- 
logne en  1 6ij8 ,  mort  dans  la  tnëms 
viUe.en  lïflg-,  FjraBt#»cWai',  ël^ve 
de  Cigneri ,  e'eU  fait  reouiquer  par 
un  dùsm-aMes  correct,  ont  belle 
en  pression ,  el  no  calwit  nabareL  ; 
mais-  on  tr«tive  dans  sea.  ouvrage» 
plustde  simpHoit^  que  de  nn^lenae. 
II.  SB  4;hB^eoil«e8ldes,ligures'daBa 
le». l«blefiHX. qWiL  faifoit  de, société 
avecQuaiui.,  connu . pour  pfiadr» 
arec  disliucOon.lft  paysage,  les  .or< 
netnewv  1»  perspective  aërienae  , 
el.persOTiitt^iie,  pouvoit  apercevoir 
b  diffîresce  des.pinceauK.  Saa  ou« 
«rage*.  eoDteBtiuîiSa.  dans  tesiprinci— 
patee  Villes^ 'Italie.  Nammëchevalier. 
du.  ChiisL  p«r<  lapape^j  comhMi  d«. 
présens  par  plusieurs  princes.,  ilieab 
laissant  une  grande  forluna 
[(»' aiiDidiiealiuiitHnse*  ftroienK 
àd«itB  d»aioiti^ 


FRAW 

.  *II.  PaANCESCHlNI  (B»l- 
tluHV)  ,  aiiiuominé  Volleranno  , 
<{«  la  ville  de  Volterre ,  dix  il  ëtoU 
né  en  1661,  éliidia  la  peiuLure  à. 
Florence ,  eoiiï  Matthieu  B(i»selli.  Il 
n  gravé  à  l'eau -forte  un  de  Ma  ta- 
Lleaux  repri^nlaot  le  Sauveur  en 
croit:,  à  qui  un  soidat ,  du  f^r  de  aa 
lance,  ouvre  la  cdté.'  F rauceschini 
mourut  à  Florence  eu  iGtJg. 

FB-M^e-FLOltE.  F'ojez  Floris. 

+  FRANCHEVILLE  (  Joseph  dv 
Fuesnb  <le)i  né  ea  17011  à  Uoiin- 
leoa  en  Picardiie,  mort  à  Berlin  le  9 
■lai  1781 ,  membre  de  l'aondéiBie 
de  celle  viUe  a  doauë,  t.  UCb- 
tetvateur  hoUaaitaiê,  L^uwarde, 
1745,  in-S".  C'est  tiiM  eapèïa  ds 
joariwl ,  dtmt  il  a  paru  cent  uu- 
méroa.  U.  La  Contolaiioii  pAilo- 
t^kique  de  Boeie ,  IkrJin ,  it44. 
•a  3  Tol..  ia-i3,  nisezi  bien  tra-- 
iiûtm.1il.£siaideoanuenalioiiB3ur 
Uutes  sortas  de  maUhvs  ,  Amà- 
leixlan).  i74J,in-ia.  IV.  Hi^ioire 
du  première»  ea^édiliorts-de  Char- 
itmagae  pendant  sa  jeunene  et 
avant  son  régne,  Amneidam,  i74i> 
ÛÉ-a*.  Erancheville  &l  parniire  celle 
hialoire  aous  le  naia  d'Au^bsit , 
turnommé  Homère  ,  auteur  con- 
Icmparain.  Voltaire  a  oiU  Fraiiche- 
vilfe  dan»  l'Hiatoira  du  aiècle  de- 
Imuî»  XIV,  ce  qui  luiadonoé  plu* 
<k  DéldbrUéqtie  ,1e  mérite  da  ae»ou- 

•I.FaANGHI  (Antonio)  .peintre 
iitdieii  ,  n^ÂLuujuesen  i638,  mort 
eii.i7i>9  ,  premier  peintre  du  duc  de 
Toacane ,  a  peiul  le  portrait  et  beau- 
coup de  tableaux  d'autel. 

n.  FRANCHI  (Vincent),  prëaident 
d»Naple«,  w patrie,  et  célèbre  ji 
ifeconmite  ,  mtrrl'  en- 1601  ,  à-  1 
>B>;  a  dcranë ,  DecUiotKt-sacH  regii 
eoitcilii  Neapotltani ,  ilv  falio; 
.  •  ERANCIUMOST  db    Fkam- 
VOTEZi-X  (  Nicolaa  ) ,  médecin  aile- 


FRAN 


i3i 


maod ,  f  rofesaeiir  de  mddecioe  dam 
l'université  de  Prague,  mon  dan% 
cette  ville  en  1684  ,  ^  l'^ige  de  4^ 
— -  a  publié  ,  Lithotomia  metlica  _ 
Tractaliis  Lilhoniriptkus  Je 
calcula  renum  et  feskat,  Viaeie^ 

t  F.  PU ANCHmi  f  Prançon  ) ,  de 
Cotence  ,  inivit  Ghàrler-  Q»ilit  àt 
l'expédition-  d'Alger,  et  allia  Mar» 
avec  lea  Muses.  U  futenainte  évèiiiNi 
de  IUcsBB,  pui»  de  PftpulBnia',  eV 
mourut  eu  1SS4.  Otrini  doit  ijaei^ 
que»  Dia/qgues ,  que  de  Thon  conr- 
pare  à  ceux  de  Luiieii;  et  d'eiitre» 
petits  ouvrages  ,  écrits  avec  auev 
d'agrémEUi.  Sm  Poëmata  et  Epi- 
^ammuftrent  étéimprimésJHionio' 
"i54 ,  ili;8*.  Ou  trouve  quelque*^ 
de  ses  Poésies  latines  data  h' 
deuxième  volume  dta  Veri  d*a  illus' 
irps  poètes  italien»,  publiés  par  Sbl- 
thïeu  Toscan. 

*  U.  PBANCHINI  (  Jean),  -ai  &i 
Modene  eu'  i663  ,  entré  dauii  l'ordroi 
des  mineur»  conventueU.  dont  il  fut) 
hiilonographe  et  chronolo^lïte-  ,: 
<levint  au8si  théologien  de  i'tuo-- 
'vois  U-,  duc  de  Modeue.  Si  ce  labo- 
Tiaui  écrivain  eût  réimi  à  son  acti- 
vité dans  aea  recherche»  plue  d«  dis- 
cernement et  un  style  plus  pur,  il 
auroit  passé  pour  uii  des  meilleur* 
jhislorieus  de  sou  ordre  et  de  ta 
^patrie,  Oii-ade  lui,  l.  De  ancigni- 
\lcUe  franaisaanlt  conventualibu» 
\ad/iidiiMiidd  ,  Eoncilione,  1686.. 
■H;  Status  religioais  ffp--^:—-—~ 
iHtinorunt"  convenluajiun 
l|G»3.  1)1.  BilUiosqfia  e 
tilterarie  rfa*  scriiiori  Jrancetcani 
càtuvntuali,  eA'  anno  scrilto  dopoi 
Eanno  lâSS  ,  Mtideun,  i6g3. 

+  I.  FRANCIA  (  François),  né  i^ 
Bologne  en.  1450-,  d'abord  orfèvre, 
puis  peintre  en  émail  sur  métaux , 

ensuite  graveur  distingué  de  coins 
pour  les  médailles,  enirainé  par  son. 
igâue,  iùiil]>arsc|ivfc)';i'lapeùi- 


i3a 


FRAN 


ture;  les  diEBcultés  qui  dévoient 
TeStayei  à  quaiaate  ans  ne  le  re- 
biitèreat  poiol.  Comme  il  était  très- 
fbrt  daus  le  deMin ,  et  qu'il  avoit 
pour  amis  let  peintres  les  plus  dis- 
tingués ,  il  en  apprit  bieutât  la  ma' 
nlère  d'employer  le*  coiileurs,et  liii- 
vailla  avec  taat  d'ardeur  qu'en  peu 
de  temps  il  défini  nu  des  ploi  cé- 
lèbre* peintre*  d'Italie-.  Au  fort  de  sa 
Sloire  ,  il  entendoit  souvent  parler 
e*  chefs  -  d'oeuvre  que  Baphaël 
es^cutoil  à  Boioe.  Baphael  à  sou 
tour  euLendoit  parler  avec  ^loge  de 
Francia  ;  il  s'i^Ublit  entre  eux  une 
correspondance  fondée  sur  l'esliine 
et  l'amitié.  Raphaël  ayant  fait  pour 
une  chapelle  de  Bologne  un  tableau 
de  sainte  Cécile,  m'adressa  à  Fran- 
cia, en  le  priant  de  se' donner  la 
peine  de  le  placer  et  même  de  cor- 
riger le»  dÉfaula  qu'il  pourroil  y 
remarquer .  Transporté  de  joi« 
Francia  s'erapresse  de  tirer  le  ta 
Ueau  de  la  caisse  pour  le  bien  e:ia- 
miner  ;  mais  à  ta  vue  d'un  de*  pini 
beauH  chefs-d'œuvre  du  grand  pein- 
tre, il  se  dégoûta  de  ses  propres 
ouvrages,  et  désespérant  de  pouvoir 
k  sou  âge  porter  plus  loin  un  art 
dont  il  croyoil  avoir  atteint  la  per- 
fection. Il  monrui  en  peu  de  temps , 
de  mélancolie  et  de  diagrin,  l'an 
l5i8. 

•  n.  FRANCIA  C  François-Marie), 

fraveurau  burin  etàl'eau-forteyné 
Bologne  en  1667,  et  mort  dans 
tetle  ville  en  1753,  fut  élève  de 
François  CuTii,  graveur,  et  ensuite 
de  Barthélemi  Morelli  ,  peintre  , 
sumoninté  Piittoro ,  chez  lequel  il 
poursuivit  les  éludes  de  dessin  et  de 
gravure.  Le  nombre  des  cuivres 
qu'il  a  gravés  s'élËve  au-dessus  de 
l'ioo,  et  quoique  tous  ses  ouvrages 
ne  soient  p;is  également  bons,  oii 
remarque  cependant  dans  toiis  une 
excellente  taÙle.  . 

*  m.  FflANClA(  Dominique  ), 


FRAN 

fils  do  précédent,  né  à  Bologne  !• 
ig  octobre  170J,  montra  de  bonas 
heure  des  dispositionspour  la  pein- 
ture; mais  étant  destiné  par  ses 
pareusà  être  architecte,  il  alla  étu- 
dier son  an  BousFerdinand  Bibbiéiia. 
BOUS  lequel  il  lit  de  giauds  progrès 
dans  le  dessin.  En  17^5  il  se  rendit 
à  Prague,  où  il  fui  employé  aux 
travaux  qui  dévoient  avoir  lieu 
pour  te  couronnement  de  Charka 
VI ,  roi  des  Romains.  De  Prague  il 
alla  i  Vienne,  où  il  séjourna  quatorze 
ans;  on  voit  dans  celte  ville  plu-~ 
sieni* églises,  salles  et  cabinet*  qu'il  a 
pemi*.  Francia  excelloi  t  dan*  la  pers- 
peciive.  En  1736  il  passa  en  Suède,' 
où  il  fut  nommé  peintre  du  roi.  De 
Stoclcholm,oii  il  étoit  resté hiùt ans, 
il  *e  transimrta  avec  toute  sa  fa- 
mille eu  Portugal,  s'atréu  à  U»-. 
bonne  quinze  mois,  s'embarqua  pour 
Livourne  et  vint  i  Reme  où  il  tra- 
vail)* pendant  trois  an*.  De  retour 

vrages  et  en  fit  d'aiures.  Le  désir 
de  revoir  sa  patrie  le  ramena  à 
Bologne,  où  il«iourui  en  175S. 

I.  FRANCIONE.  f^oyes  Fkan- 


•  II.  FRANCIONE  (  Pierre  ) , 
peintre  originaire  d 'Espagne ,  fut 
élevé-à  Naples,  où  il  travailla.  Le 
Tableau  'de  la  Vierge  avec  son  en- 
fant qui  dort  »ur  suit  sein ,  et  qua 
l'on  voit  dans  une  chapelle  de  Saiat«- 
Marie-Egyptienne ,  eelde  Francioae, 
ainsi  qu'une  Deicenie  de  croix  qu'on 
admire  sur  le  grand  autel  de  Saint- 
Gaudence.   Ce  peintre  vivoit  ver* 


i6i5. 


•  FRANÇIONUS  (  Sauveur  ), 
éloit  de.Pakrme,  où  il  exerça  la 
profession  d'.apothicaire  avec  autant 
de  talens  que  de  succès;  il  mourut 
danscelle  vllleen  1617.  On  lui  al— 
iribueunirailéélétnirn'.airede  phar- 
e  ,m\.\\\ùi  Viacom  itelli  ^uati 


FBAN 


i33 


ê'iangiia  coït  li/l^nza  alli  diteê- 
poli  delf  a/le ,  tarte  delta  spesie- 
lia,  PaUrme,  iSaâ,in-4°. 

■  FRANCIS  (Philippe),  ihéologien 
irlandais,  mort  à  Baib  eg  177)1,  &ls 
di^doyea  d'un  chapitre  dans  le  luéiiie 
paj8,  fulrecLeur  deBarrowauconité 
de  SiiQblck  el  chapeUin  de  l'hâpilal 
de  Clielaea.  On  a  de  lui  une  Traduc- 
tion li'Horacetl  de  OémoslAènes  eu 
auglais  ;  deux  Iragédie»  iatitulëei , 
l'une  Coruia/tce ,  ei  l'aulre  Eu- 
génie. 

■=  FRANCISCHELLO  belle 
KIdha  ,  peiuire  de  l'école  napoli- 
(aiue,  lloriMoït  daui  le  J8'  liècle. 
Jl  était  riche  dana  m  compoiition  et 
l'en  chalneni  Eut  dea  groupe*  ;  «ea 
figures  GDQl  bien  ajusiéea,  et  ont  d^ 
brau»  atlitudea;  mais  ^u  âet^ 
est  manière  el  u  couleur  senl  l'é- 
Tenlail;  elle  a  de  l'agrément ,  mais 
«lleest  fausse.  11  oriia  les  galeries  du. 
paUisdu  roi  de  Satdaigue,  et  quel- 
ques églises  de  Turin.  (1  travailla 
«usai  XKmr  les  principales  villes  d'Ita- 
lie ,  el  pour  le*  souverains  éLrau- 
gers.  U  «  peÎHt  VjinnoHciation  daua 
nue  éetisc  de  Mantoue.  On  voit  le 
càocolai  de  la  F'Ui^  qui  chauffé 
dans  une  cafetière  d'argent;  elle  a 
un  chat,  un  perroquet  et  urje  belle 
chatte  de  imlourt  à  crépiue*  d'or. 

*  FKANCISa  (  Jean),  médecin, 
né  en  i53a  à  Kipea  dana  le  Jut- 
)and ,  mort  le  4  juillet  iâ84 ,  à  mis 
en  latin  plu«euTS  ouvrages  d'Hip- 
pocrate  et  de  Galieu  ,  et  a  composé 
quelques  pièces  en  vers ,  en  parti- 
<iilier  un  poème  sur  la  structure  des 
jeux,  imprimé  en  i556,  à  Vittem- 
berg ,  Boua  ce  litre  :  Ife  oculaivm 
Jabrieâ  et  eoloribui  carmea. 

FflANCISQUE.  t'omet  Milb. 

t  FRANCIUS  (  Pierre  ),  profes- 
■etii  d'doq^uence ,  d'histoire  et  de 


grec  k  Amalerdam  sa  patrie,  né  en 
i64fi,  vojagea  en  Aueleterre,  en 
France  et  eu  IlaJie.  Il  jouiasoil 
d'uuerépulationasseit  étendue, lors-  . 
qu'il  mourut  à  Amslerdain  en 
1704.  On  a  de  lui,  I.  Un  recueil 
de  Poésies  en  grec  et  eu  laiin  , 
168a  ,in--i3.  II.  Des  Harangues, 
i69a,iu-8°.  III.  Des  Bluvret  post- 
humes, i7o6,in-8°.  Francius  cul- 
tivoit  aussi  avec  soin  sa  langue 
inateroelle,  mérite  atsez  rare  chez 
les  savans  tiollaodais ,  el  qu'il  parla- . 
geoit  avec  ses  aiuis  Hoogalralen  et 
Broeckhuiaen.  U  en  a  donné  la  preu- 
ve dans  aa  Traduction  du  Dis- 
cours de  Grégoire  de  Natiame  sur 
la  bienfaisance ,  rjui  parut  en  169g. 
Dans  une  savante  Préface,  il  as^- 
signe  le  premier  rang,  parmi  \r» 
éctivaiiis  hollandais,  à  Pierre,  fils 
de  Corneille  Hooft;  et  le  second  ,  i 
Vondel.  Il  rend  auMi  justice  au  sljle 
clair  el  pur  de  Gérard  Srandt.  U 
distingue,  parmi  tes  orateurs  sacrés, 
Vollenhove,  Mooueu,  les  trois  fiU 
de  Gérard  Brandi;  it  donne  son 
avis  sur  l'orthographe  hoIlanJaise  . 
etc.  On  a  encore  de  lui  quelques 
Pièces  de  ver»  dans  cette  langue. 

t  1.  FRANCK  DE  FBANCKENAn 
(George),  médecin ,  naquit  à  Nanm- 
bourgen  1643.  A  l'âge  de  18  ans, 
il  fut  poëte  et  couronné  à  Une  :  il 
mérita  cet  honneur  par  sa  grande 
facilité  à  faire  des  vers  allemands  , 
lutins,  erecs  et  hébreux.  Dans  U 
suite  il  devint  succeasivemeui  pro- 
EuBseur  en  médecine  à  Heidclberg  «t 
Wittemberg,  d'où  le  roi  de  Daue- 
marck  Christiern  V  le  fit  venir  i  sa 
coiir  :  il  fut  honoré  â  son  arrivée 
des  titres  de  médecin  du  roi  et  de 
conseiller  aulique-  L'empereur  Léo- 
pold  y  ajouta  celui  de  comte  Palatin 
en  1693.  Ses  ouvrages  imprimés 
sont,  I.  Flora  francica ,  in-ia. 
n.  Saljrrte  medicŒ,iD-^°,  IIÎ.  Boiia 
nova  attalomica ,  HeidelbergEB  , 
1680  ,  in-4''-  IV.  De  calumitii'  '" 


i34  FRAN 

medicos  el medicinam  ibid.,  1680, 
in-tbl.  V.  Ve  medicis  philologis , 
Wittcbergœ  ,  1691 ,  111-4°.  VI.  Irnt- 
litiitionum  medicarum  ^rtopsii, 
Heidelbergs  .  1679,  in-ig.  VU. 
Pan-aèihiiotàecazooromica,ih\d., 
1680,  iii-4''-  Vlll.  Ue  paliiigenese  , 
tive  ressaschalione  aitijiciali plan- 
tanim  Aominam  et  animaliam  suis 
cinerihui,  Haix,  1717,  in-4°-  Ut. 
Plusieurs  Lelliea.  Ita  aussi  hissé  un 
grand  nombre  de  Manuscrits.  \S»':a- 
déniie  1P0|)oldÏDe  ,  celle  des  Hieo- 
vralt  dePadoire,  el  la  société  Toya le 
jlle  Londres,  se  l'étoîent  associé.  Il 
mourut  en  1704. 

•B.  FRANCK  {Jérârae.  François, 
VI  Ambrvise  ) ,  peiiMre!)  Damaiids  dii 
16'  siècle,  ëtoienl  i'rèr^s,  et  tous 
les  trois  Daijuirent  à  Hérestols.  Ils 
turent  aussi  tons  trois  élèves  de  Flo- 
Tia  on  Praqc-FloTe  ,  et  se  distiu- 
^èrent  dans  leur  art.  Jérôme  passa 
en  France,  et  fut  employé  à  Paris, 
On  t1  fit,  en  i565  ,  nn  grand  ta- 
Meau  représentaiil  une  fialiviié  , 
^ni  se  vojoit  au  mnitre-anlel  des 
T»rdeliera.  Il  peignoit  le  portraii 
avec  succès ,  et  Henri  III  le  chsisii 
poursoo  pBintre  en  ce  genre.  Après 
la  mort  de  Fraoc.t'Iore ,  les  lil^ves 
de  ce  maître  qiiitlËrenl  leur  patrie 
3W11T  étudier  sou»  Fratick.  TaBt  d'a- 
Tanlages  ne  purent  le  lixeràParis; 
il  quiila  celle  yille,  paaaa  tjuelqee 
-temps  en  Italie ,  et  reloirrna  à  Ah- 
Teis ,  où  il  mourut  vers  1614 ,  Agé 
d'environ  70  ans,  Iji  inauière  de 
Jérôme  tient  as<ez  de  celle  de  son 
tnaitre.  On  aperçoit  hbb  plus  beHe 
ordonnoncedaas  ses  grands  laUeaux 
^'histoire  que  dan»  le»  pelils.  On 
dislingue  ceini  qui  représeatoîl  uu 
sainl  Gomer,  qui  éioit  dans  une 
chapelle  de  Notre-Dame  d'Anï*rs. 
François  Frauti ,  dit  h  fieux,  a 
fait  pUisipurs  tableaim  eslimés.  I] 
fut  admis  à  l'acadifinie  des  peintres 

«  Tilte  eu  1666.  Ou  regarde 


d'Aover: 
lan 


fraN 

comme  «ou  chef-d'œuvre  ub  taUean 
de^lre-Damed' Anvers,  reprâten- 
tant  Jésus-C'àrisf  au  mitieu  des 
docteurs.  Il  j  a  sept  beaux  tableaux 
de  lui  dans  la  galerie  de  Dresde, 
entre  auim  une  Fuile  en  P-gypte , 
la  Création  d'jidan  «  d'Eve,  et , 
celle  dva  animaux ,  on  Su/ef  allé' 
gorique,  et  la  Perspective  inté- 
rieure d'une  iglia» ,  etc.  On««  voit 
aussi  deUK  dans  celte  de  Vîeuae  i 
l'on  représenie  Crésus  étalant  seê 
Hciestes ,  t'antre  ,  une  f-otmpi^iiit 
dans  an  talon.  Ambroise  ,  le  phu 
jeuDe  des  trois  Franck ,  surpassa  se» 
frère»  dans  lliiMoire  ,  comme  la 
prouvent  plusteura  de  MB  grands  tB~ 
bleatiK  ,  entre  a»  Ires  le  jKarijr  rfn 
suinta  Crespin  et  Cresptnien  ,  qui 
est  dans  Motre-Ilame  d'Ali  ven. 

'  III.  FRANfX  (  Sébastien  ) ,  fiti 
de  Fcançois  di*  Je  Vieux,  né  à 
Angers  en  1S75  enrir^  ,  ivuasis- 
toit  parfaiiemeBi  à  paiodne  des  ba- 
tailles, et  sur-toM  i  repré»eDtar  4«B 
ohevaui.  Le  paysage  u'éloil  |Kia  une 
des  moindres  parties  de  sou  talents 
iine  bcHe  ceoletif  et  «ne  toncfae  ipi- 
riincHe  en  font  le  mérite  priacipal. 
On  voit ,  dans  1*  «paierie  de  Hnnicb, 
deHK  b«aiuc  tableaux  de  lui  Tcpro- 
teo\ma.tesSAivresdeXrséneorde&, 
el  <mit,jtme>atfé«  de  personnes  de 
distinetioa  1  daiia  «site  de  ViaiDo  , 
«ne  fue  de  l'intérieur  des  Jésiiite^î 
d'jinvers,  et  une  Scéœ  de  laguerrt 
des  payviru  tn  .Allemagne. 

■  IV.  FRANCK  (  François  ) ,  «t 
le  Jet/ne,  frère  du  précédent,  né  à 
Anvers  «d  i58o,  noit  dans  cetto 
ville  <B  1641,  ^oil  élève  de  «oa 
père  François ,  drl  ée  Vieux,  et  a 
suin  aa  minière  en  grand  et  m 
peut.  Il  «lia  élitdiei  à  Venise  lea 
plus  grands  coloristes,  et  s'attacha 
d'aborij  a  penidtie  des  folies  d*  ' 
carnaval ,  et  autres  sujets  de  ce 
geane  ;  mais  dans  la  suite  il  m  livra 
toHt  oHtwr  i  peladtc  lliisloiic  «u 


FRAH 

{ranil.  ïîe  retout  i  Anver» ,  fl  te  "fit 
mie  gramie  rëpuiation  («rpliinEurs 
bons  tableaux,  et  entre  autres  psr 
c«lui  de  la  cbapelte  des  qoade  cou- 
tonnes,  daBs  Noire-Dame  d'Anvers  ; 

le  sujet  est  tirades  Actes d«s  a^tMies; 
On  reproche  à  ce  peintre  peu  d'or- 
dte  dans  set  compas  liions  ;  iDart  îl 
BToit  d'Éilleura  uoe  belle  couleur, 
trofc  toncke  fiue  fei  B^iirliodle.  On 
voit  de  lui,  an  Mùsèe  Napoléon, 
rm  tableau  reptëseUtant  Lnhati  qui 
chereAe  ses  idoka.  ■■ 

*  V.  FRANCK  (  CeiMUmin  ) , 
peintre  de  bataiHea,  né  à  Anvers 
ta  1660  ,  de  la  fainltie  des  pré- 
téien»  ,  directeor  de  l'académie 
de  oMte  Ville  «U  iS^fi  ,  dessinoit 
bien  la  figure  ,  et  sur  ~  tout  les 
chevmx;  mais  ses  ouvrages,  loin 
d'avoir  le  lloii  et  le  large  de  ceux 
de  Von-der-Meolen ,  ëtoient  quel- 
<]ttefois  secs  et  sans  chaleur.  I.«plu3 
b«an  tableau  de  Coaslaiiliu  Franck 
représente  le  Si^  de  Nainur  par 
Guillau/ae  Ifl,  roi  d'Angleterre. 
La  ville  est  duns  le  lointain ,  et  sur 
le  devant  on  voit  le  prince  entouré 
d'officiers  généraux.  Cet  ouvrage  est 
d'une  grande  vérité  ,  d'une  belle 
coulenr,  ei  d'une  manière  libre  et 
ïigouiauiE. 

'  •  VI.  FRANCK  (Simon),  né  i 
Gemeppe,  prèide Liège,  en  1741, 
M  distingua  de  bonne  heure  dans 
les  belles -le  lires ,  pariicDlièremeut 
dans  l'éloquence  et  dans  U  poéxie 
latine,  catnme  on  le  voit  par  les 
pièces  diverses  insérées  dans  les 
Musœ  Leodienaes,  1761  el  176a, 
~3  vol.  iD-8°.  Dans  le  premier  de  ces 
KcueUs,  on  distingue  un  poëme  épi- 
que sur  rétablissement  du  christia- 
nisme au  Japon,  pleiu  d'ëpitodes, 
imaeei,  et  comparaisons  heureuses, 
et  de  IrËB-hcaux  vers,  qni  a  été 
tflroprimé  à  U  suite  dé  la  Vie  de 
l'apAtre  des  Indes,  Liège.,  178S. 
Pumitupitcei  du  «ecoiid  volume, 


FRAS 


t35 


on  reiharque  l'Ode  In  imphs  irc- 
culi  nostri  scriptom.  Ayant  em- 
brassé l'état  eccléBiasTique ,  el  s'étanl 
livré  avec  une  ardeur  extraordinah-A 
aux  fonctions  de  ce  saint  Ininfstèire , 
iltnouTut  dans  sa  patrie,  en  177a,  ■ 
d'une  maladie  contagieuse  qu'il  avdit 
contractée  en  visitant  les  ïnalades 
avec  un  ïfele  éçal  i  ses  autWs  ver- 
tu».... Qu'il  soit  permis  à  îauttnt 
de  ceft  article  de  dire  : 

Euid.  )ib.  VI. 

i  FHANCKE  (  Aupste-Hermàn) , 
tliéologien  allemana,  né  i  Lttbeck 
en  1 663 ,  lit  une  panière  ses  étude» 
à  Leipsick  ,  où ,  avec  qndquet-uas 
de  aes  amis ,  il  ibnda  une  espèce  de 
conférence  sur  l'Ecriture  sainte ,  qui 
subsisie  encore  sous  le  litre  de  Coh 
iegiamphilob  '" 
nistre  â  Erfort 


lecteur  de  Brai 

ses  états;  il  îu 
des  langues  01 
de  théologie 
cette  ville  qi) 

la  Maison  rfi,-    _., __    _, 

enseigne  à  la  jeunesse  indigente 
tona  les  arts  et  toutes  les  ecieucea , 
et  on  l'instruit  dans  la  vertu  et  dans 
la  religion.  Cette  maison  protiréra 
tellement  ,  ([u'elle  comploit  ,  en 
1797  ,  deux  mille  cent  qualre-vingt- 
setTe  jeunes  gens ,  et  plus  de  cent 
trente  précepteurs  ;  on  y  donnoil 
à  manger  &  près  de  ii«  cents  pau^ 
vres,  Boit  étudions,  soit  orplmlini. 
C'est  à  elle  que  la  mission  protes- 
tante du  Malabar  doit  ses  fonda- 
teurs. L'autent  de  tel  établissement 
mourut  en  1737,4  64  ans,  pleuré  , 
comme  le  bienfaiteur  du  genre  hu- 
main ,  j>ar  tous  les  malheureux  que 
sa  charité  compatissante  et  ses  soins 
pateruels  avoient  arrachés  il  la  mi- 
lèce,  A  roiùvetâ  tl  «a  vice.  Ite  k 


l36 


fra:« 


de  cel  homme  de  bii>ii  ,  I.  D*»  Ger- 
mon» et  des  Livres  de  iléi^ulion, 
en  allemand-  II.  JHeihoilus  a/udii 
(he:il<igici.  \\\.  Inlroiiuctio  ad  lec- 
tiouem  Prophelariim.  IV.  Com- 
mentalio  de  xopo  libroru.-n  veie'. 
rit  ei  novi  Testamenii.  V.  Manu- 
ductio  ^d  Itctionem  Scripliiroc  »a- 
eiw.  VI.  Obaeri'alionva  bibUccE. 
Les  ouvrage»  de  Pranpke  sont  eaii- 
mé»  dao»  le  nord  ;  ses  éiabllHeuieni 
le  lont  daiu  tonte  l'Europe. 

'  FBANCKEN  (  Christian  1 , 
théologien  allemand,  mort  à  la  fin 
du  16*  sitde, d'abord  îésuiie,qiiitia 
sna  ordre  pour  embrauer  la  >ecle 
des  sociniein,  et  le  réfugia  en  Po- 
logne ,  où  il  se  r^iinil  aux  tmimi  rts  ; 
inaii  eiMuile  il  rentra  danal'Églïae 
catholique.  Il  a  écrit  une  salire  vi- 
Tiilenle  contre  les  jÉstiiiei,  inliulée 
Brève  colioguîam  /esuiliciiiii;  et 
nu  au|re  ouvrage  intitulé  J?e  ^nare 
CArUli. 

'.  FRANCKENBERG(Ahraham 
(te),  seigneur  deLudwigtdoiffet  de 
Schwiriie.JaDa  la  principauté  d'OeU, 
refuïH  de*  .emplois  causidérables  que 
lui  offrirent  rtilectenr  de  Brande- 
bourg et  le  duc  d'Oels.  Il  passa  la  plus 
grande  partie  de  sa  vie  dans  la  re- 
traite à  Ludwiendorff,  où  il  éloit  aé 
«ni59S,etouil  mourut  en  1633. 
On  H  de  lui  un  grand  nombre  de 


Jacob  Boehm.  H.  F'Ua  l'eierum 
fitenlitim.  111.  flosce  leipsum  ,,< 
Ses  écrils  ne  sont  guère  conhut  hori 
de  l'Allemagne. 

I,   F8ANCKENSTE1N    (  Clir 
ùan-Godefroi  ) ,  né  à  I.eipeick 
»66i,  mort  en   1717.  ai'i-è»  av 
vojagé  en  France,  en  Anglete 
et  en  Suisse,  exerça  avec  applan- 
diisemeni  la  profession  d'avocat  à 
Leiptick,  II  avoît  une  mémoire  pio- 
dijieuM.   Ses  principaux  ouvrages 


Fit  A» 

Mmt ,  I,  Une  Coni/nualiiin  de  l'In^ 
tro'Iuriian  à  l'IJistoirc  de  Pif^twt- 
diirff.W.  fie  de  larehf  C/triniint, 
111.  Hittoii-e  de*  seizième  et  dix- 
septième  siècies,  qui  ne  sont  que 
de  mauvaises  compiUlions. 

II.  FRANCKEN5TEIN  (Jacqiwh 

Auguste  ),  rUs  du  précédent,  mort 

a  Leipsicken  17S3.  après avnir  pro- 

(etȎ  le  droit  de  la  nature  et  des 

gens  ,  composa   un  grand   nombre 

d'ouvrage*  et  de    disserlaiions  If- 

!s ,  et  entre  autres  celles  qui  sont 

ilol^s,  1.   De  rollatione  bono- 

<t.\l.DeJaribii*Juda:oramiia- 

gularibas    in  Germaitiâ,   tU.  Va 

T/iesaurit ,  etc.  Ce  lavant  étoil  plus 

propre  à  compiler  iju'â  imaginer. 

FRANCKLIN.  f'oy.  Franklin. 

•  1,  FRANCO,  de  Bologne,  cé^ 
lèbre  peintre  en  miniature  ,  flo- 
rissoit  en  1  So3.  Appelé  à  Ronie 
par  le  pape  Benoit  IX,  pour  Iravail- 


Franco  fut  le  chef  de  celle  école  de 
Bologiie,  de  laquelle  sortirent  les 
Vilali,  les  Simon,  les  Jamb,  et  plu- 
sieurs autres  grands  maiires. 

*  II.   FRANCO   (Aendlo), 

peintre  napolii'iiiu,  élève  de  Geu- 
uarodi  Cola,  llonssoil  en  1400,  On 
voit  quelques -nues  de  ses  peiiiluret 
à  Saiul-Dominique  majeur  ,  danii  l« 
chapelle  des  Uruucacd,  et  dans  celU 
de  la  famille  Caleuta,  dansle  dâiue. 

*  m  FRANCO  (  Matthieu  )  ,  cha- 
noine de  Florence,  est  compté  au 
nombre  des  premier*  cullivaleurâ 
de  la  poésie  ilalienne.  Ses  Soniieti, 
communément  imprimés  avec  ceux 
de  Louis  Puici ,  respirent  la  bo>if- 
fonnerie  et  la  causticité,  et  ils  ont 
quelque  ressemblance  avec  ceux  d« 
Buichiello,  ^on  prédécesseur. 


FRAN 

-  f  IV.  FRANCO  (Nicolo),  poïie 
caliritjtie  ,  iiaqnit  i  Benevent  ,  en 
iSio  ,  d'un  maître  d'école.  Apre) 
avoir  exerce  de  bonne  heure  son 
^ie  cauMiqiieà  Na|>te«el  à  Milau, 
il  revint  dans  M  pairie,  et  full'anii, 
ensuite  le  rival  de  l'Arétin.  Il  cen- 
mira  comm^lui  les' vivons  el  les 
morli ,  mais  il  en  fui  récompense 
aifKremment,  L'ArëLin  mourul 
tranquille  dans  aou  lil;  Franco,  qui 
aVoil  en  l'imprudence  de  quitter 
Bénëvent  pour  Bnme  ,  ailaqun  des 
«àgneurs  romains  irès-^iccrédit^s,  et 
lïit  condamné  à  mort  en  i  Ii6() ,  par 
ordre  du  oape  Pie  V.  Quelques-uns 
pensent  qu'il  se  sauva  de  la  prison , 
qu'il  fut  leulement  pendu  ea  effi- 
gie ,et  mourul  peu  du  temps  après, 
de  chagrin  et  de  honte ,  à  Béuëvenl. 
Si  on  en  croit  [^  Gbiliui,  Franco 
ëcrivoit  avec  beaucoup  de  délica- 

ginatioQ  éloit  féconde  en  uillies.  Il 
se  déchaîna  contre  le  ^>ape  Paul  III , 
Tonlre  Ion»  les  Farnèse,  les  PP, 
du  concile  de  Trente  el  Charles- 
Quint.  Cependaul  il  avoït,  malgré 
son  humeur  bilieuse  ,  d'excellentes 
qualités,  a  II  élott  discret,  compa- 
tissant ,  sensible  et  généreux.  Il 
avotl  mérité  la  conliance  entière  d'un 
ambassadeur,  qui  se  l'éloil  atlaché. 
U  rendoit  les  plus  grands  services 
ik  sa  famille;  il  loulageoit  les  pa- 
rens  de  ses  disciples ,  el  n'exigeoii 
rien  de  qui  ne  pouvoil  rien  payer. 
Ses  amis  l'adoroient;  el  quel  homme 
méchant  eut  jamais  de  véritables 
amis  !  IncaïKible  de  ramper,  il  dé- 
daigna les  faveurs  de  ces  grands  qui 
ne  voient  dans  les  gens  de  lèllies 
que  des  plirleurs  ainusans.  On  ne 
lui  reprflcha  point  de  verser  le  poi- 
son de  la  calomnie;  el  son  crime 
fut  celui  d'une  aine  ailiers  que 
lOfirmenle ,  le  spectacle  du  vice 
heureuK,  qui  ne  sait  point'dévorer 
les  injures,  et  les  repousse  par  des 
véritét  duresel  hardies.  Placez Ni- 
tolo  flans  .nn-auire  siècle  et  dans 


PRAIN  i37 

<in  aulre  gouvernemenl ,  il  ne  seia 
qu'un  écrivain  libre  el  courageux. 
Les  Romains  et  les  Alhénitus  l'au- 
roienl  applaudi ,  comme  ils  «ppJau-, 
disHoieul  Aristophane  ;  on  le  loueroit 
aujourd'luii  de  s'être  armé  du  toust 
de  la  satire  contre  les  uiéclians  et 
les  sots.  Mais  il  ne  sentit  pas  que 
la  différence  des  temps  el  des  mœurs  . 
corrompt  assez  souvent  le  jugement 
de  la  postérité ,  et  toujours  celui 
des  contemporains.  Chez  nue  na- 
tion frivole  et  abâlardie,  au  milieu 
d'une  foule  de  monsiguors  plus 
vains  deleumoblesae  que  leaScipions 
n'étoient  enorgueillis  de  leurs  ex- 
ploits ,  il  osa  faire  entendre  une 
voix  rëpulilicaîne.  Son  génie ,  plus 
sévère  quêtes  lois  et  l'opinion  do- 
miuaiite,  combattit  des  ahus,  tlétril 
des  vices  qu'elles  avoient  respectés 
ou  anoblis.  L'ardeur  de  se  montrer  , 
et  je  ne  Fais  quelle  audace  naturelle , 
lui  firent  illusion.  Felle  fut  la  source 
de  ses  malheurs,  de  ses  fautes  et  de 
sa  déplorable  réputation  (Anuée 
lilléraira,  1778,  n'VIl.)»  On  a 
de  lui,  I.  Plusieurs  Sonne/s  sur 
qui  furent  imprimés  a' 
—  -  =  (11, et  Turin,  iS. 

pages.  H.  Vialogi 
piacepoli,, 'S iae^ia,  i54i  ,  in-B". 
Gabriel  Chappuys  en  a  traduit  quel- 
ques-uns eu  français;  ils  ont  ét^ 
imprimés  à  Lyon,  1&79,  in-iâ.  11 
a  pani  eu  1777  k  Psris,in-ia ,  chez 
Debure  ,  un  livre  intitulé  Vie  de 
Nicolo  Franco,  ou  les  Dangers  de  la 


-V,  FRANCO  (Pierre),  né  à 
.irrière  en  Provence  dans  le  16* 
siècle,  professeur  d'analomie  &  Fri- 
bonrg  et  à  Lausanne ,  et  chiruTeien 
i  Berne ,  est  auteur  d'un  traité  dont 
1  j-  a  eu  deux  écEtion*  :  conltiuinl 
une  lies  parliei  principales  de  r.hi- 
ruigie  ,  laquelle  les  chiiiugitni 
/leniiaiies  exercepl,  Lyon,  i55b, 
'n  -  S"  ;  d'un  auire  det  Hernies  ,- 
joiiie/iaiu  une  ample  tléclaraiioit 


t38 


FRAN 


lie  loutes  kurt  e3]>èce$ ,  et  autres 
tStslUntea  parliez  de  la  chimr- 
gie ,  à  lafoir  do  la  pieire  ,  ties 
cataractes  dea  yeux  et  autres  ma- 
hdiea,-.  avec  (tiirscauses  ,  signes, 
ëteidens  ;  analomie  des  partiel 
effetlées  et  leur  entière  guériaoïi , 
I^on,  iMi  ,  in-S".  Il  y  (wrle  He» 
h  laille  au  haut  appareil ,  on  pré- 
raid  même  qu'il «t  le  premier  qui  en 
tû\  BUBtian ,  91  que  c'eil  de  ion  nom 
qne  le  faaut  appareil  a  ëtë  appelé 
Mel&odu-t  FraiKoniea. 

t  VI.  FRANCO  (Baptirte),  àe 
Veaite ,  peintre  médioore ,  mais  bon 
deesinateur  «t  excellent  graveur  a« 
burin  et  i  l'am-fane ,  a  gravé  les 
onvragcsdeplusieti  rs  grands  maîtres, 
entre  autres  ceux  <(e  ftaphael  et  de 
Jules-ftoniHin  ,  et  beaucoup  de  su- 
iel*  de  l'aiicieii  Testament  et  des 
Acte»  des  ApAtres.  U  a  fait  aussi 
pluiituM   desains    pour   les    vases 

Jtw  le  duc  Urbain  faiioit  fabrimieT 
Gwlel  Durante,  dune  terra  dont 
la  qualité  éloît  supérieura  à  toutes 
«lies  d'Italie.  Fralico  iBiinrut  i  Ve- 

•  VU.  EHANCO  (  Français) ,  mé- 
dsdii,aéàSélabi,  ville  du  royaume 
de  Valence  en  Espace ,  fut  méde- 
cin de  Jean  III,  loi  de  Portugal. 
Après  la  mort  de  ce  prince  ,  ayrivfe 
en  iâl>7 ,  il  vint  à  Sétitle  ,  où  il 
remplit  la  première  chaire  de  më- 
4ecine ,  et  publia  l'ouvrage  suivant 
Libro  de  eaferntedades  eonlagio- 
taay  de /a  preseivacion  de  ellas 
«vec  ce  Traité  ;  De  la  Nieee  y  del 
mo  êe  t/ta,  SévîUe  ,  1&69  ,  V4'> 

*  Vni.  FRAJICO  (Jacques  ) ,  gra- 
venr  ,  frbre  dn  birécMent  ,  né  1 
Venise  en  iSto.ki  gravé  unepar- 
lie  des  ligoïes  qui  te  trouvent  dans 
ration  de  la  JérMaleni  du  Tasse 
laite  à  Giues  en  1  &90,  d'apria  Ber- 
Bard4  CasteHi  ,  et  dont  Augustin 
Canache  grava  h  reste  1  divtnes 


FRAN 

mitres  pièces  d'aprËs  BsjttiBteFran- 


,  elç. 

'IX.FRANCO(Lorete),*eC«»- 
Ul-di-Sangro ,  dans  l'Abmsze,  «itoit 
m  ecclésiastique  qui  vécut  dans  itf 
_7*  siècle.  <hi  a  de  lui ,  la  jirii- 
tolelii  logkam  qq.  %atroiiersa~ 
rium  tant  inter  episcopos  et  regu-' 
lares,  quàm  inler  regulares  et  iai- 
cot.  Cet  ouvrage  est  divisé  en  la 
parliea.  Hhtoriajii'enoiileitiis  cou- 
tsgionie.  Htnim  memorahilmm 
quct  in  eadem  civitale  anttii  1699 
et    i63o,  pe^e  grassaïae ,  geata 

*  %.  FRANCO{9t.)  de  l'ordre  de> 
frères  prêcheurs ,  tiorissoil  dans  le 
17*  siëde.  Il  a  laissé ,  Tigies  qffêc- 
tivie ,  sea  meditaliones  sc/tolaatitM 
super  i  S  pœcipua  iuimaœ  r^ 
demptionis  mysleria,  etc.  ;  Hymbif 
lum  epostoticunti  D.  Thomae  doc- 
iriaa  explicata  ,  et  ab  erroribm 
gsnlilium  et  hœreticuivm  propw 
gnala  ;  Spéculum  quadragesimsf 
h,  eu. 


fut  nommé  Jean  au  baplème  ;  mais 
depuis ,  on  j  ajouta  le  surnom  d> 
François ,  à  cause  de  sa  facilité  1 
parler  la  laïque  française  ,  néces- 
saire alors  ailK  Italiens  pour  le  cokh- 
merce  ,  aui^uel  son  pèfc  le  desliaoil. 
«Il  vint  an  monde,  dit  Baillet, 
marqué  d'une  croix!  l'épaub» ,  daiu 
une  étable  :  circonstance  qui  le  ren> 
doit  dès-lors  conforme  à  J.  G.  Son 
père  s'appelait  Pierre  Bernard  ,  M 
mère  Fiqae ,  tous  deu^  (rfus  occupa 
dn  soin  de  leur  négocequede  celui  de 
leur  enfant.  Sans  avoir  les  indinte 
lions  fort  vicieuses,  François,  d'un 
naturel  doux ,  officieux  ,  poli  el  H- 
béinl,  ne  laissnpmdegobter  tesTtf 
niles  dn  siècle.  U  étoit  encore  pleiA 
de  l'esprîi  du  monde,  lorsqu'il  eut 
us  aoBge ,  dans  h(|f>el  U  «lut  yÀi 


FRAS 


qnantjtë  d'arineB  marquées  du  'ùgne 
de  la  croix.  Ayant  demande  il  qui 
«Iles  étoieut ,  on  lui  rëpondil  que 
c'^loît  pour  lui  et  pour  ses  soldais.  i> 
Il  alla  servir  dans  la  Ponille  ;  maïs 
un  autre  sougelni  ayant. appns  que 
H  miKce  SeToil  être  toute  spiri- 
Inelle ,  i)  quitta  la  maison  pater- 
nelle  ,  vendit  le  peu  qu'il  avoit ,  te 
revêtit  d'une  liinique  et  le  c«ignil 
d'une  ceinture  de  oorde.  Son  eiem- 
jile  troava  dei  imitateiirB  ,  -el  il 
avoit  déjà  un  grand  ironibre  de 
disciples  ,  lorsque  le  popeltmacent 
m  approuva  sa  règle  en  il  m.  {.'an- 
née d'après,  le  Baiut  fcindaienr  ob- 
tint des  WnédictinsVMisE  de  Notre- 
Dame  de  la  Porlionciire ,  près  d'Aa- 
siae.  Cefiitle  berceau  de  fordredes 
frères  mvueurs ,  répandus  bientôt 
tn  Italie,  eu  Ëapapie,  «n  France. 
fa  nouvelle  famille  se  miilliplia 
,  lettemenl ,  qu'au  premier  chapitre 
géne'ral  qu'il  tint  proche  Assise,  en 
]3t9,  il  se  trotiva  prts  de  cinq 
mille  Frères  mineurs.  Peu  après  ce 
chapitre,  il  obtint  du  pape  Hono- 
rius  m  nne  bulle  en  faveur  de  son 
ordre.  Plusieurs  de  ses  '  disciples 
vouloient  qu'il  demandât  le  po»voir 
de  prêcher  par-tout  où  il  leur  plai- 
rait, m£me  sans  la  permission  des 
Evèques.  Le  sage  Tonda leur  se  con-, 
lenia  de  leur  répondre  :  «  Tâchons 
fc  gagner  les  grands  par  l'humilité 
et  par  le  respect,  elles  petits  par 
la  parole  et  les  bous  exemptes.  Notre 
privilège  singulier  doit  être  de  n'a- 
voir point  Qe  privilège.»  Ce  fut 
'vers  ce  même  temps  que  François 
passa  dans  la  Terre>Sainte  ;  il  se 
rendit  auprès  du  sultan  Métehdin 
pour  le  convertir  ,  el  offrit ,  pour 
prouver  la  religicxi  chrétienne,  de 
M  jeter  dans  un  bAcher;  ce  qui  u'eQl 
prouvé  que  sa  conviction,  el  peul- 
Cire  sa  folie.  T«  suliau ,  n'ayant  pas 
"voulu  qu'on  lui'donnât  un  tel  spec- 
ïacle  ,  renvoya  François  avec  hon- 
neur. Bevenu  en  Italie,  il  insliliia  le 
tien-ordre  ;  il  voulut ,  par  cette 


PRaH         i39 

institiilîon ,  pf oeu  rer  aux  laïques  k 
moyen  de  mener  une  vie  temUabl» 
à  celle  de  ses  religieux  ,  sans  «b 
pratiquer  cependant  toute  l'ainlé- 
rilé,  et  sans  quitter  leurs  maisons. 
Ce  nom  de  tiers  -  ordre  Ini  fut 
donné,  parce^jne  saint  Frantonavvit 
'■  é  le  sien  en  trois  ;  les  frère* 
iors  ëtoient  le  pretnier;  les  cl»" 
s  ou  nrbamstes ,  le  second  ;  et 
les  péiiiteos  de»  deux  sexes  ,  le 
troisième  mi  le  'tiers-ordre.  Apre* 
avoir  tégh;  ce  qu'il  croyoit  conieait 
le  plus  à  ces  différens  enfans  ,  et 
s'èlre  démis  da  généralat ,  il  se  rs> 
tira  BUT  une  des  plus  hautes  mon- 
lagnes  de  l'Apennin.  lÀ  A  v4t, 
s'il  en  lan  1  croire  saint  BonaventQr«, 
un  séraj4iin  crucifié  qui  perça  -se* 
pieds ,  ses  niatna  et  son  eèuJ  droit. 
Cesl  l'origine  do  nom -de  %éraphp~ 
que  qwi  a  passé  à  tout  -son  firdre. 
Il  mourut  deux  ans  après  â  Ainme, 
le  4  octobre  naS.  La  multitude 
avoit  pour  lui  nne  si  grande  véné- 
ration ,  que  lorsqu'il  entroit  dam 
une  ville  on  sonnoit  les  ctoches. 
Le  der^ë  et  le  peu[de  venotent  an* 
devant  de  lui,  chantant  des  canti-» 


quea 


passage.  François ,  voyant  un  de  se* 
compagnons  étonné  de  Ce  qu'il  souf- 
frnit  des  honueurs ,  lui  dit  :  u  Sa-^ 
chez ,  mon  frère,  que  le  renvoie  à 
Dieu  tous  ces  respects ,  sans  m'en 
rien  attribuer,  et  que  les  aulres  y 
gagnent ,  en  honorant  Dieu  dan» 
la  plus  vile  de  ses  créatures,  d  Le 
pope  lui  ayant  demandé  s'il  voti- 
ioit  qu'on  élevai  ses  disciples  ans 
dignités  ecdési  as  tiques.  «  te  noiB 
de  mineurs  qu'ils  portent ,  r<épon'- 
dil-il,  les  a  ver  lit  qu'ils  ne  doiveirt 
pas  penser  à  s'élever.  Si  votre  sain-- 
teté  veut  qiills  soient  utiles  à  1^ 
élise,,  qu'elle  les  tienne  toujours 
dans  l'élat  d'humilité  auquel  ils  ont 
été  appelés,  b  Et  comme  la  pan- 
vreté  éloit,,  selon  ses  expressions, 
la  mère  nourrice  dé  llinmilitë  ,  il 
ne  voulut  jamais  consentit  i  letntiE 


140  FRAN 

ia  moindre  portion  de)  bieni  que 
le»  novices  avoient  dan»  le  monde. 
Quelques  personnel  crurent  le  faire 
ïelâclier  de  c«lte  règle,  eu  lui  re- 
montrant qu'il  pouiroii ,  pat  ce 
moyen,  satisfaire  aux  devoiri  de 
l'hospitalité,  h  A  Dieu  ne  pbiae  , 
^it-il ,  que,  pourquoi  que  ce  toit, 
nous  donuioua  atteinte  à  noe  saintes 
maximes.  »  Dans  un  voyage  ,  il  se 
dépouilla  de  son  manteau  pour 
revèiir  un  pauvre.  «Ce 
lui  appartient,  dil-il,  car  jeius- 
Christ  me  l'a  prèle,  pour  le  rendre 
à  celui  qui  neroit  pins  pauvre  que 
moi.  »  Il  exhorloit  ses  frires  au 
travail  des  mains  ;  mais  il  vouloit 
qu'ils  se  coulcniassent  de  recevoir  , 
pour  le  prix,  de  leurs  ouvrages ,  les 
ctiosea  nécessaires  à  la  vie  ,  pourvu 
que  ce  ne  fùL  pas  en  argent.  Quoi- 
qu'il eut  défendu  de  toucher  à  sa 
idgle,  à  peine  fut-il  mort,  qu'on 
l'iulerpréla  de  cent  manières. 
Le  pape  Nicolas  111  lit  une  fa- 
meiise  décrélale  ,  par  laquelle  , 
en  iiiterprëtant  ce  qu'elle  a^oit 
d'ambigu ,  il  la  laissait  dans  tonte 
ea  force.  Mais  des  euihousiastes  vou- 
lurent vivre  dans  une  plus  étroite 
observance.  i:élestiQ  V  eut  U  foi- 
liliissedelenrpermettredeformeriine 
congrégation  parlïcuttère.  Us  se  së- 
parèreul  donc  de  leur  ordre,  et  al- 
lèrent s'éi^blii  dans  une  lie  de  la 
prÈce.  Bnniface  Vtl!  leur  ayant  or- 
donne de  rentrer  dans  leur  preiuier 
institut,  ils  furent  obligés  d'obéirX 
La  mort  de  Bonifoce  réveilla  leurs 
idées  de  spiritualité  et  de  perfection. 
L'ordre  de  Saiut-Prauçois  fut  ainsi 
divisé  en  deus  partis,  L'nn  prit  le 
nom  de  SpirilueU ,  non  par  rapport 
i  leur  génie  qui  éloit  irès-élroil , 
mais  parce  qu'ils  se  moformoient  à 
l'esprit  de  la  règle.  L'autre  eut  celui 
'  de  Conventuels  et  de  frères  de  la 
communauté.  Clément  V  déclara  au 
concile  de  .Vienne,  par  une  célèbre 
. Clémentine,  quela  manière  de  vivre 
des  conventuels  suEËioil  pour  rem- 


FRAS 

pl.'r  tout  les  devoirs  d'un  vérilabt* 
eufani  de  saint  François.  Il  fit  ren- 
trer ceux  qui  s'appeloieut  si  impro- 
prement spirituels  dans  le  corps  de 
l'ordre.  IVlaîa  après  la  mort  de  Clé- 
ment ,  le  Bchiime  recommença  et  se 
foitiiia  pendant  la  vacance  du  saint- 
siège.  Jean  XXII  donna  trois  cons- 
titutions contre  ces  faux  zélés.  Il 
déclara  que  c'éloU  une  hérésie  de 
soutenir  avec  opiniâtreté  que  «Jé- 
sus-Christ et  ses  apôtres  n'avoient 
rien  eu,  nonpas^nème  en  commuu, 
dont  ils  fussent  absolument  les  mai- 
Ires,  et  doul  ils  pussent  disposer  à 
leur  volonté.»  La  doctrine  Ho  pon- 
tife ne  fut  pas  reçue  de  tout  L'ordre 
de  Saint-François.  Plusieurs  auteur* 
fameux  parmi  les  franciscains  la 
combattirent,  entre  autres  Mich«l 
de  Césène ,  général  des  cordelier»  , 
et  Guillaume  Ockan ,  célèbre  dialec- 
ticien anglais.  Ces  docteurs  soute- 
noient,  contre  Jean  XKII,  que  1a 
pauvreté  évangélique  consistoit  à  ae 
posséder  rien ,  pas  même  en  com- 
mun ;  ce  qui  étoJl  une  opintou  er- 
ronée selon  le  pape.  Mais  ses  adver- 
saires k  traitoieul  lui-même  d'hé- 
rétique. Ils  alloienl  iusqii'i  lui  dire  , 
que  de  ne  pas  pri-férer  la  parfaits 
pauvreté,  telle  qu'ils l'enleudoieiit, 
à  la  possession  des  biens  en  commun 
ou  en  particulier ,  c'éioit  ramener 
le  judaïsme,  et  prendre  k  la  lettre 
des  prophéties  qui  senililoîent  pro- 
mettre aux  juifs  u|r  messie  distri- 
buteur des  richesses  temporelles. 
Ces  disputes  furent  fatales  à  la  lraiv> 
quillité  de  Jean  XXll  (  voyez  son 
article)  i  et  ta  fermentation  qu'elle* 
avoient  occasionnée  produisit,  dans 
la  suite  ,  les  différentes  branches  dea 
récolle  ts,  des  picpuces,  des  capucinm, 
dea  obserranlins.  (  yor-  Ockan  et 
Paulet  .  u°  I.  )  Ces  eufans  du  même 
père  difl^rent  beaucoup  entre  eux, 
par  lliab't  et  la  façon  de  vivre. 
L'ordre  de  Sa'int-François  a  produit 
des  hommes  céti;hres  par  leur  science 
et  leur  verlu  ,  et  a  donné  à  rÉglts« 


FRA» 

un  graud  nombre  de  cardinaux  , 
d'èvèqiiea,  el  ciiiq  papes ,  dont  deux , 
Sixle--Quîiil  el  Cléincul  XIV  ,  soûl 
an  raug  des  plus  grands  souveraius 
et  dea  plus  illuilies  pontire«.  La 
meilleure  édition  des  âvux  Règles 
de  François  d' Assise  e[  de  ses  Opus- 
cules est  celle  du  père  Jeau  de  La 
Haye,eni64t,iu  fol.  Elles  ont  éle 
TÉiiuprimées  en  1759 ,  a  toL.  11 
Voyex  Ai^izi ,  11°  L 

+  II.  FRANÇOIS  BE  Paule 
(  saint  ) ,  fondateur  de  l'ordre  des 
minimes,  ué  à  Paule  eu  Caiabre  F; 
1416.  Un  attrait  siueulier  pour 
U  iolittide  et  pour  la  pieté  te  con- 
duisit au  bord  de  la  mer  dans  un 
disert.  11  s'y  creusa  une  cellule  dans 
le  roc.  La  réputation  de  sa  sainteté 
attira  près  de  lui  uue  foule  de  dis- 
ciples ,  qui  bâtirent  autour  de  ion 
ermitage  un  oionastêre,  le  premier 
de  son  ordre.  On  nomma  d'abord 
ses  religieux  les  ermites  de  saint 
François  ,  mais  François  voulut 
qu'ils  portassent  le  nom  modeste  dé 
minimes,  et  que  leur  devise  fût  le 
mot  Charité.  11  leur  prescrivit  un 
mrême  perpétuej ,  et  leur  donna  une 
règle  approuvée  par  le  pape  Alexan- 
dre VI,  el  conlirmée  par  Jules  IL 
François  enchérissoit  beaucoup  sur 
ce  qu'il  prescrivait  aux  autres ,  n'u- 
sant jamais  ni  de  vin ,  ni  de  vian- 
des, ni  de  poisson,  ni  de  laitage, 
se  contentant  de  pain  et  d'eau  , 
ne  mangeant  qu'après  le  soleil  cou- 
dlé  ,  marchant  pieds  nus  ,  coii- 
diant  sur  le  plancher  de  sa  cellule , 
n'ayant  pour  oreiller  qu'une  pierre 
•u  une  pièce  de  bnïs,  portant  un 
rude  cilice  sous  un  habit  vil  et  pau- 
vre. Le  nom  de  ce  fondateur  se  ré- 
pandit en  Europe  avec  le  bruit  de 
■es  vertus.  Louis  XI ,  dangereuse- 
ment malade,  tâcha  de  le  Ëiire  venir 
«u  France  da  fjind  de  la  Caiabre , 
espérant  d'être  guéri  par  ses  prières. 
Ce  prince  loi  envnva  en  vain  plu- 
Menu  messagerr.  «François,  saclianl 


FRAN  141 

ceqiie  le  roi  altendoil  de  lui,  refusa 
de  quitter  sa  solitude.  Louis  em- 
ploya .  avec  aussi  peu  de  succès,  la 
médiation  du  roi  de  Naples.  Fran- 
çois répondit  toujours  qu'il  n'irait 

roit  p.ir  lui  demander  un  miracle. 
Ce  refus  opiuiatre  ne  rebuia  paï 
i^uie  ;  il  s'adressa  au  pape ,  qui ,  de- 
puis quelques  années  ,  ne  rejeloit 
aucune  de  ses  demandes.  Sixte  or- 
donna au  dJvot  ermite  de  dérérei*' 
En  tout  à  la  votoulé  du  roi,  François 
partit  donc ,  passa  d'almrd  par  Na- 
ples :  de  U  il  se  rendit  à  Rome,  fut 
admis  i  l'audience  du  souverain  pon- 
tife, «et  resta,  dit  Commines,  assis 
àses  côtés,  en  belle  cliaire,  l'espace 
de  trois  ou  quatre  heures  ;  ce,  qui 
étoit  un  grand  honneur  à  un  si  petit 

homme n  Quand  il  fut  sur  les 

terres  de  France ,  te  roi  dépêcha 
courriers  sur  courriers  pOiir  hâter  «a: 
marche,  et  savoir  à  chatiue  itislant 
de  ses  nouvelles.  Dès  que  ce  prince  le 
vit,  il  se  jeia  â  ses  pieds,  et  lui  dit  ; 
«  Saint  homme,  si  vous  voulez  ,' 
vous  pouvez  me  guérir.  0  François 
l'exhorta  ^  mettre  ?n  Dieu  sa  cou- 
lianc«,  et  promit  le  secours  de  ses 
prières. Commiues,  (émoin oculaift, 
vante  lasagese  du  dévot  personnage, 
pense,  dit-il,  avoir  jamais 
■     "  ■  .nt 


1  hom 


3  de  s: 


oi)  sembldt  mieux  que  le  Saint-E 
prit  parlât  par  sa  bouche  ;  car  u 
n'étoit  clerc  ni  lettré ,  et  n'appril  )a- 
I,  ajoute  le  même 
langue  itahenne 
lui  alloit  bien  pour  se  faire  émer- 
veiller.  (Garnier ,  Histoire  de  Fran- 
ce. )  »■  François,  appuyé  du  roi- 
Charles  VII[,  qui  le  vénéroilaii  point 
qu'il  le  pria  de  tenir  undesesenfans 
les  fonts  baptismaux  ,  établit 
quelquesmaisunseu  Frai^ceV.il  m6u-' 
rut  dans  celle  du  Plesais-du-Parc ,  le 
avril  i5o7,[lfulcanottiséeni&ig, 
par  Léon  X'  Les  minimes  furent 
appelés  en  Fiimce  Bons-Homines , 
du  nom  de  Bon-Homme  ^ue  le* 


i4ï         FRAN 

coiirUian*  de  Louu  XI  donnoieat  à 
ffiat  ioodaleul. 

tUl.  FRANÇOIS  X*  vira  (  Mini), 
taiaoïniaé-l' Jfélre  i/es  Indtî ,  ne- 
veu du  célèbre  docleur-Nivane  , 
ué  au  chàliuui  dr  Xavier ,  an  pied 
des  PjTonée»,  le  7  avril  i5o6,  en- 
Kignoit  ia  philosophie  au  collège 
de  BeaoTais à  Pari»,  lorsqu'il coiiniii 
Igpac«  de  Lojola,  fondateur  des  jé- 
■uitM.  11  L'iiuilètroitemeul  avec  lui , 
e;t  fui  uu  des  sept  compagnons  du 
uiut  Espagnol  ,  qui  firent  vœu  , 
daus  l'église  de  Mouluianre  ,  en 
ï534i  d'aller  travaillera  la  couver- 
(ioa  des  inUdeles.  Jeaulli,  roi  de 
Portugal,  ayant  demandé  des  mïs- 
,  Monnaires  pour  let  Indes  orieuLiles , 
XavîeT  s'embarqua  à  Liabonnn  eu 
lâiii-beGoa., où  ils'arrèliidabnrd, 
il  répandit  la  lumière  de  l'Evangile 
■lU-.la.  cAis  de  Comoiia,  à  M^taca , 
dam  ks  MoLuques.,  dans  le  Ja])On. 
Sais  >e.vojanI  trftité  par  les  Japo- 
nais comme  lui  insensé ,  il .  passa  à 
M4aoo,où  il  n'arriva  qu'à  la  lin  de 
llhiver  ,  en  i5&i  :  il  n'y  l\i\  pas 
mieux,  reçu.  Davenu.  la  risée  des 
baliilani  du  paysr,  il  se  hâta  de  re~ 
touruei  i.  Ajnanguécbi  ,  l'une  des 
villes  principales  du  JapoD^mais  daus 
HU.  équipa^  différent  de  celui  sous. 
lequel,  il  avoit  paru  la  première 
fpin  U  changea  ses  habits  pauvres 
et  usés  en  d'oiilres  tout  neufs  et  de 
[)cha  étoffe,  prit  des. valets  i  sa  suite, 
ej,  prépara  des  pciSaeiis  poux  le  roi , 
qfiipiuistoient  en  une  liarlnge  sou- 
iiaate ,  un  imslrunienl  de  musique , 
et  d'jtutres  curiosilëa  que  lui  avoit 
diwn^  le  vice-roi  des  Indes.  Dans 
ce  brillant  extérieur,  il  se  présenta 
dev,aiit  le  roi.,  ei  Iniremît  des  lettres 
duivîu^-roi,  comme  des  témoigitages 
is.  soniamiLié.  Ce  prinu  ,  louché 
de»  Dréeeju  qite  Xavier  lui  offrait , 
permit  it  ses.  sujet»  d'embrasser  la 
Téti§ion  chrétieame.  I>e  R>issi(iunaire 
pr^choiideux  fois  le  jour.  Il  liaptisa 
ifois mille .getcBcon» «b ntoiw  duo. 


IRAN 

an  qo'il  demeura  â  Amangu^chï- 
(  foyes  Racine ,  Histoire  ecdésiaa- 
tiqoe,  tome  IX,  art.  aS.  )  D'A- 
Dianguëchi ,  Xavier  se  reudit  daui 
le  royaume  de  Bungo,  et  parut  de- 
vant le  roi  avrouuDclat  extérieur 
propre  à  confondre  les- bonzes,  qui 
le  traitoieot  de  misérable  aventu- 
rier, mais  qui  servit  peu  aux  progrès 
de  la  religion.  Le  zélé  missionnaire 
conçut  le  dessein  de  s'embarquei 
pour  la  Chine  ;  son  vo)rage  élant 
iraveraë  par  toute»  sortei  d'obsla- 
clea ,  il  tomba  malade  ,  et  mourut 
le  9  décembre  i  S53  ,  dans  une  ile  k. 
la  vue.  du  royaume  de  la,  Chine. 
Grégoire  XV  le  mil  au. nombre  dé* 
saints  en  i^it.  Oa  a  de  cet  apdlre 
desLides,  I.  Cinq  livres  d'E/ii/res» 
Paris  "liSi  ,  'n-8°.  II.  Un  Calé- 
ihUme.  III.  Des  0/iutcu/es.  Ces 
ouvrages  respirent  le  zèle  te  'plus. 
animé  et  la  piété  la  plus  tendre. 
Ses  vertus  fiieiit  autant  de  con- 
versions que  sou  éloq.ieiice.  S'il  fit 
moins  de  chrétiens  chez,  les  uaiionsi 
infidèles  que  les  historiens  de  sa 
société  ne  l'ont  raconté,  il  servit 
beaucoup  h  réTormer  le»  m<Biir&  cor- 
rompues des  Poriug^s  établis  aux 

f  IV.  FBANÇOK  DE  BoHGiA, 
(  saint  ]  ,  duc  de  Candie  et  vice- 
roi  de  Catalogne,  arriére-peiit-IUs 
d»  pap  Alexandre  VI ,  entra  chei 
les  jénuites  après  la  mort  de  son 
épouse,  ei  en. fut  le  iruisiempgéuéral. 
.f^.Ei,iziLETH,li'*VUI.)  U  mou- 
rut à  Bôme  le  3o  leplembre  iSya  ,à 
lia  aus,  après  avoir  rendu  lea  ser- 
vices les  pliia  signalés  à  aa  compa- 
gnie ,  qji'il  préféra  A  tout.  Plusieurs. 
fois  il  rel'usa  le  cardijinlal  et  d'aatres. 
dignités  ectlésiastiques.  Ce  saiut  » 
canoniati  en  i&?j  par  Clément  X^ 
laissa  plusieurs  Ouvrages  Iradutts, 
de  l'espagnol  en  latin  par  le  père. 
Alfonse  Ue/a,  jésuite ,  à.  Bruxelles, 
i67S,in-l*.  {Voyait  sa  Vie,pnhliée- 
«afraoçais ,  ia-i  *,i>.ai:  le  E.  Verjus,, 


FEAN 

^apEÏs  Ribadeneira  et  Eumbe  THii- 

teiahag.)Li^Tt  Cien&iegoa,  jésuite 
espagnol ,  mais  r«tice  en  ÀllemagiM 
et  depuis  cardùial,  compou  une 
tmXTe  Histoire  du  mÈine  sa'ial ,  el  la 
dédia  à.  l'ÀmirantH  de  Castille. 
ComniË  l'Epi  tre  dédicatoire  ëloil 
beaui^Dl^  plus,  longue  que  le  livre 
inème ,  les  plaisaus  espaguols  direut 
^e  le  père  Cieiifuegos  avoil  dédié  à 
«aint  François  de  ijorgia.  )&  Vie  de 
rAmiiante  de  Castille 
V.  FRANÇOIS-RÉGIS  (saint). 

t  VI.   FRANÇOIS    DE    Sales 

(.saint) ,  né  au  chàtean.de  Sates,  dio- 
cèse de  Qeuève,  1^  n  août  i56j, 


iivocaL  à'  Chajiibéri  ,  puis  prévôt 
d'An^ieci.eiisiiilcévèque  de  Genève, 
après  la  mort  de  Claude  Garnim., 
lonoiuJe,  ea  1603.  Sou  zèle  pour  la 
conversion,  des  zuîqgliens.et  des  cal- 
vinislw  avoit  éclaté  avanï  son  épis- 
qopat;  il  ne  fut  que  plus  ardeut  après. 
$ea>tuDcÈB  répondirent  à  se»  travaux. 
Ù;  'avo)L  gkgifé  i  l'élise  plvs  de. 
«piKanta-dix  milla  aines.,  depuis 
1^93  jusqu'en  .i6o%qu'il  fut  évèque: 
ilseroit  difficile  àe-  faire  un  detaii 
exact  d^  ueux  qu'il  ram«na  au  ber— 
ijîul  depifis  i.6ua  insqu'à  sa  mon. 
(*caidinal.cûjPerrotnUwii  «qu'il 
q.'y,  a.voït  jtoiiU.  d'hérétique  qu'il  ne 
fût  coa-valncr^:;  iVBia.  qu'il  falloit 
tajdr«Msr  i.l'évâque  deGeaèvepoiu: 
)e»  couvertir....  Quel  danuuage , 
di«ait  Henri  1,V,  qp^  alla  jusqu'à  lui 
oSiir  le  chB{>eHu  de  cardinal  gour  le 
fiawdapa  ses.  étals.,  quel  dommage, 
qu'un  homme  de  ce  mérite  sali  rei»- 
onéilanaias^oritaguesl  II  institua, 
-lcni,)6io,  l'oidrede.  la  Visitation, 
4ont.  U  Wonuad»  Chasi^l,  qu'il 
KtMHl&it  Fenoncer  aux  plaiiina  du. 
atonde,  fut  la  premièie  mp^rieure. 
B  Touliit  qu'on  j  admit  les  lilUsd^un 
tangétaweiU  ddlicat,  et;  m£ii\e(Hle* 


FRAN  143 

înfnnes ,  qui  ne  peuvent  m  piuei; 
dans  le.  monde  ,  ni  dans  les  cloiitrM 
austèies.  Cette  cougrégatitMi  fut  éri- 
gée eu.  titre  d'ordre  et  de  religiiw., 
l'an  i6j8  ,  par  le  pape  Paul  V,  fji 
f^isilaiioaeat,  selon  le  père  d'Avril- 
fjty,  le  chef-d'œuvre  de  l'éréque  A» 
Genève.  U  l'appeioit.  lui-mime  ta 
Joie  el  sa  couronne.  Les  contradic* 
tlons  qii'il  eesuja>  d'abord  ne  le  re- 
butèreut  pas-  1  le  sais.,  dili-il  daiu 
une  de  ses  LeUres,,  que 


ne  m'en  soucie  pas  ;  car ,  qui  6(  jan 
mais  le  bien  sans  cela?  Cependaid 
pluaieuts  amea  se  retireront  àuprè» 
de  Notce-Seigneur,  qui,,  eaiu  cela,, 
demeureroieut  engagées,  avec  loi 
autres  grenouilles,  daasles  marait 
etpaluds.  »  I.enonvcl. institut ss  r^ 
paudii  qvec  t^nt  de  rapidité,,  qv* 
madaine  de  Chantai  en-  vit ,  ava^ 


il  pénéira  en  Italie,  en  AUema^Ba 
et  eu  Pologne.  Le.  Ibudaleur  fut 
oblige,  enaSiS,  de  se  Kendreà Parût 
avec  le  cardinalde  Savoie,  peur  «oiv 
dure  le  i^anag»  du  prince  de  VA- 
moat  avec  Christine  dePrqnce.Cett* 
priiic«B)e  te  choisit  pour  son  aust^'i 
nier.  Le  saint  évéque,  quiavoitdéji 
xi&is  utLévècl\é  en  France.,  et  qui 
refusa.,  vers  le  laËnie  lemp^,  U  co.-- 
adjulorerje  de  ïévSclié  de  pari» ,  no 
voulut  accepter  celle  place  qu'ioon-- 
dilioft,  i"  qu'elle  ne  l'empècheroit 
point  de,  résider  dans  sou  diooèse;. 
a"  que,  quand  il  ne  ferait  pmot:** 
diarge,  il  n'en  recevroit  point'  le* 
aj^poinlemena.  «Vousavez ,  lui  dit  U 
priacesse ,  des  scrupules  déptaeê*.S^ 
jB.veuxi  vous,  dnnner.  vas  appoint»- 
meos.  loxsmèoie  que. VRMjsns servi- 
rez pasi,  quel  mal  feEei-voBs.  c(e  les. 
acceptera  — IVIadama,Tépoadit-il, 
je  matïouve  Uen.d'ètrepauKite;  jsi 
crains  les.  richesses,,  elles  eo.  cat 
per^"-  tud  d'iuittes  \  elles  pourroienb 
bien  me  pecdreâuisi.  »  lÂpriacesM' 
fut  obligée  dt.  cooiutlk  tt,c«&.tlaux 


i44  FRAW 

condltioiu;  et,  «iir- U-champ 
cottine  pour  l'iaveitlr  de  la  charge, 
Elle  lui  lit  présent  d'uu  lijamant  de 
grand  prix  ,  eu  lui  disaul  ;  «  C'est 
à  condtlioo  que  voua  le  garderez 
pour  lainoiir  Je  moi.»  —  «Je  ïoiii 
ieproiuels,  madante,  lui  repoudit- 
tl ,  à  meias  que  lea  pauvres  n'en 
aieal  besoiit.  »  -:■  «  Eu  ce  cua ,  dit  la 
princesse;  cou  teniez -voua  de  ren- 
gager, et  i'auraiaoiD  de  le  dégager.  » 
'—  «  Je  craindrois,  niadanie,Ttipar- 
Ûl  François ,  que  cela  n'arrivât  trop 
souvent,  et  que  je  n'abiisasi&en^n 

de  voa  boul^ »  Quanil  iUut  de 

retour  duas  sou  diocèse ,  Mn  éco- 
nome lui  aunonça  qu'il  avoit  gagné 
un  procte  considérable  contre  pLu- 
aieurs  geuliUliomu)ea  qui  lui  diapu- 
luient  (Tes  droits.  Ului  propoaa  d'eu 
fxiger  les  dëpeua  à  la  rigueur,  a  Dieu 
me  garde ,  rëpondit-ÎI ,  d'en  agirainai 


icquii] 


if,  et  ei 


1  diocéaaina,  qui 
enftina  !  »  L'économe  iiuisi 
disant  qne  cea  dépens 
nue  grosse  somme  ,  dont  il  avoit 
besoin  pour  se  dédommager  de  ce 
qu'il  en  avoit  à  la  poursuite  de 
.ee  procès.  «  El  comptez  -  vous 
poar  un  petit  gain,  repartit  Fran- 
(ois,  de  regagner  des  cœurs  que  ce 
procès  a  peut-être  rendus  mes  en- 
nemis? Fout  moi ,  je  le  compte  pour 
tout.  »  A  l'heure  même ,  il  envoja 
chercher  cea  gentiUhammes ,  et  leur 
lemit  tes  dépens.  11  passoit  aouvent 
Ies  journées  eutièrea  au  cc/ufession- 
sal;  On  a  vu  des  gens  venir  de  cent 
vingt  lieues'poHr  ae  confesser  à  lui. 
L'an  l6aa  ,  «yanl  eu  ordre  de  se 
rendre  à  Ljon  ,  où  le  ducjle^voie 
devoit  voir  Lauis  XIU ,  il  y  mourut 
le  38  décembre.  Son  corps  fat  pocté 
â  AimecT  ,  et  son  «ear  demeura  à 
L^uu  ,  dans  le  monastère  de  ta  Vi- 
■itatiou.  Alexandre  VII  |ecatiQniaa 
en  i6eï,  M.  dsCoanac,  acclievè^e 
d'Aîx,  très- vieux  ,  <]iiaiid il  apprit 
que  l'on  veiioit  de  canooiier  saint 
Fnin;oU  de  Sales  ;  «Quoi  ^  a'écria-  . 


FRAW 

t-il)',  M.  de  Genève,  mon  ancien 
aaii  ?  Je  suia  chenue  de  la  fortune- 
qu'il  vient  de  fane  :  c'ëtoit  un  ga- 
laut  boiuitne ,  uu  aimable  homme , 
et  même  uu  JujonËle  homme  ,  quoi- 
qu'il trichât  au  piquet  ,  où  nous 
avoHSsouvent  jouéensemhle.HMrtii, 
monseigneur  ,  lui  dit-on ,  est-il  pos- 
sible qu'un  saiut  friponne  ;iu  jeuT  » 
—  a  Ho  !  répliqua  l'arvhevfcque  ,  il 
disoit  pour  aea  raisons  que  ce  qu'il 
gagnait  éloil  pour  les  pauvres.  >• 
Ses  écrits  ,  pleins  de  candeur  et 
d'onciiou,  portent  tous  l'empreiate 
de  son  curaclère.  Les  principaux 
sont,  T.  Introduction  à  la  vie  de- 
vait ,  dont  le  P.  Jean  Brignou ,  jé- 
suite ,  a  donné  une  bonne  édition ,  1 
Paria ,  170g  ,  in -13.  Le  but  de  ce 
livre étoil  de  montrer  que  la  dévo-* 
tion  n'éloit  pas  seulement  faite  pour 
lea  cloilres.  Ou  ue  s'arrêta  point  anx 
injuBlei  censures  de  ceux  qui  vou-' 
lurent  j  trouver  des  opinions  relâ^ 
cbées  sur  le  bal,  et, sur  les  bons 
mois  qu'on  dit  dans  la  société.  L'au- 
teur l'ëpoudit  i  ces  critiques  dans  )i 
liréfàce  du  liv[e  suivant,  n.  Uu' 
Traité  de  l'amour  de  Dieu  ,  mis 
dans  un  nouvel  ordre  par  le 'P.  Fel- 
lon  ,  jésuile,  eu  3  vol.,  et  abr^é 
en  uu  seul  par  l'abbé  de  Tricalel , 
Paris;  imprimerie  royale,  j6&i  , 
in-S»,  et  Pans,  17S6,  in-ia.  UL 
Uei  Lettres  tpirituelUs ,  el  d'autres 
ouvrages  depiélé.  Ses  œuvres  ont 
étn leeueillies  à  Paria,  1641,  en  9 
vol,  in-fol.  Saint  Frauçois  de  Sale* 
7  paroit  uu  des  mystiques  les  plus 
édairés  de  ces  derniers  temps.  Son 
style  est  simple  ,  na'if ,  doux  ,  Ion-. 
chant  ,  et  souvent  ingéaieu».  Le* 
lecleurs  qui  voud  roui  connoltre  plut 
en  déiail  ses  ouvrages  et  ses  verta* 
peuvent  lire  sa  Vie  ,  élégammeifL 
écrite  pat  l'abbé  Marsolher ,  en  a 
vol.  (.Cienfuegoa  el  Cotolendi  en 
ont  auMi  îaA  chacun  une);  et  son 
Esprit ,  par  Le  Camus  ,  ëvèqiie  àt 
Bellay,  son  iniime  ami.  Ce  deraier 
licre,  insipideoienl  prolixe  ,   a  éta 


Hdult  p«rui)  docteur  de  SorboDnes 
lin  groî  vol.  iii-ia.   Voyez  Mea- 

-i-vn.  FRANÇOIS  DE  LoBiiAiNE, 

f[nji«reurd'AHeiiiBeiie,neeni7o8, 
de  Léopold,  duc  de  Lorrame  ,  fui 
marié  en  1756  avec  Marie-Thérèse, 
fille dereni(jereur  Cbarles VI.  Après 
la  niorl  de  ce  prince,  en  il  A", 
Marie -Thérèse  associa  sou  époijx.  à 
IWiniaiilralion  de  ses  ëlaïa.  Frea- 
(ois  ajanl  dupuië  la  couronne  im- 
pjiiale  à  Charles  VU  ,  qni  moQrut 
à  Munich ,  en  janvier  1745 ,  fui  élu 
empereur  le  -i3  sep lembre  suivant. 
\it  Mio  de  lu  guerre  désotoil  alors 
Loule  L'Europe.  Ou  peut  voir  â  l'ar- 
LicIeBROWN,  n^lX,  imprécis  des 
eupedilions  iniliLnires  de  ce  temps- 
là.  La  paijt  conclue  en  1747  à  Atx- 
la  -  Chapelle  rendit  la  trauquillilé  à 
l'empire  d'Ail eniag ne.  Une  nouvelle 
guerre,  allumée  en  1766,  fut  ler- 
miDëe  par  le  traité  d'Huberisbourg 
en  Saxe  le  i5  février  1763.  L'ein- 
jitreor  François  profila  de  l'iifureiix 
loisir  de  la  paix  pour  niellre  de  l'or- 
dre dans  ses  finances,  et  pour  faire 
fleurir  le  commerce ,  les  sciences  et 
les  arts  ddhs  seséiais.  Il  montul  en 
17ES  à  Inspruck,  regretté  comme 
nndes  meilleurs  princes  gui  aient 
foovemé  l'empire.  Dansiuie  iuon- 
daiiou  du  Danube ,  un  faubourg  de 
Vienne  étoit  menacé  du  danger  le 
plus  imminenl.  I.es  glaces  et  les  bois 
que  le  lleuve  chiirrioit  iulimîdoient 
ceuï  qui  auroient  pu  le  secourir. 
François  ëloit  spectateur  et  du  péril 
etdudécouragemenl.  Il  s'élance  dans 
un  lïateau ,  en  disant  :  «Je  mellatle 
qu'en  nie  voyant  aller  le  premier  on 
we  suivra.  »  L'exemple  de  ce  prince 
sensible  et  bienfaisant  touche  toutle 

rés.  Il  s'ëtoit  signalé  piirsa  bravoure 
dans  les  guerres  de  Hongrie  et  de 
Bohème.  Devenu  duc  de  Ijjrraine 
en  1739  ,  après  lamnit  de  son  père, 
il  cûda  la  Lorraine  à  la  France ,  et 


FRAN  145 

obtint  en  dédommagement  la  l'os- 
ane.  ^t.j'es  M*IiiE,  «"XXlll. 

f  Vni.  FRANÇOIS!",  roi  do 
'rance,  surnommé /e Pé/e i/es i.e(- 
rea,  né  à  Cognac  le  1 1  cepiembre 
494 1  <le  Charles  d'Orléans ,  coml« 
d'Augonlèine ,  et  de  Louise  de  ba-i 
voie,  parvint  à  ta  couromie  le  1" 
janvier  i5i.^,  à  -n  aus,  après  la. 
mort  de  Louis  XII,  son  beau-père. 
Petit-hU  de  Valentiue  de  Milan,  U 
prit  avec  le  tilre  de  roi  de  FiaBc^ 
celui  de  duc  de  Milan ,  el  se  mil  à  la 
lète  d'une  puissante  armée  pour  se 
rendre  maiire  du  duché.  (  foje* 
Bbvhquxt.  )  Il  n'iguoroit  pas  que 
tes  Suisses,  utéconiens  de  ce  <|u'oii 
leur  a  voit  préféra  le  ï  LiiniqueueU  , 
s'ëtoienl  empara  du  mont  Geiièvre 
et  du  moût  Ceuis ,  les  deux  portes 
de  l'Italiej  mais  il  espéroit  tout  da 
son  courage  et  de  celui  de'ses  troupes. 
On  tenta  de  passer  les  Alpes  par  Ut 
cols  de  l'Argenlière  et  deGuiUeslre, 
jusi^u  alors  impraticables;  on  en  viDt 
à  \t»a\  ,  et  les  Frauvais  se  virent 
bientôt  aux  plaines  de  Marigutm ,  où 
ils  furent  allaqués  par  les  Suisses. 
[.a  bataille  dura  deux  jours,  le  i3 
et  le  14  septembre  l5l5.  François  I 
conserva  le  sang-froid  dans  cette  ai.- 
lion ,  aussi  longue  que  meurtrière; 
Ayant  aperçu  dans  la  mèléeunsimple 
cavalier-engagé  sous  son  cheval,  qui  ' 
l'empèclioit  d'agir ,  el  deux  Suistes 
près  de  lui,  qui  alluient  le  tuer,  il 
avança,  quoiqu'il  fïtt  seul,  écarta  les 
deux  Suisses  l'épée  il  la  main ,  et  re- 
moula le  cavalier.  Il  avoit  passé  une 
partie  de  la  nuit  qui  précéda  cette 
mémorable  jouruée  à  ranger  ses 
troupes,  el  une  autre  sur  l'affût  d'uft 
canon,  enatteudant  le  jour.  1^  vieux 
maréchal  de  Trivulce  disoit  que  les 
dixbuil  batailles  où  il  s'étoit  trouvé 
^toieutdes  jeux  d'enfans,  mais  que 
celle  de  Marignan  étoil  une  balailie 
de  géans.  Les  Suisses  fuirent  enfin  , 
laissanl  sur  le  champ  de  balsille 
pliu  de  dix  mille  de  leurs  comjia- 


tiC,  FR'AN 

]^on9,et  abandoatûiQt  le'Milanais 
aux  vainqueiiTB,  Maxjmilien  Sforce, 

usiirpaleur  de  ce  duché,  ea  lit  la 
cession  au  roi,  et  se  retira  en  Fratice, 
où  il  mourut.  Les  Génois  se  décla- 
"rireut  pour  les  Frauçai»  :  le  pape 
Léon  X  ,  eHVayé  de  It-iirs  succès , 
voil  François  T'a  Bolog\ie,  et  fait 
sa  pais  avec  lui.  Ce  fui  dans  cette 
conférence  qu'après  avoir  obtenu 
J'abolilion  de  la  praginalit|ue-sanc- 
tion,ilcondul,  le  i4<t<;cerabrei5j5, 
le  concordat  pour  la  collation,  des 
bénéfices ,  coniirmë  l'année  suivante 
au  concile  de  Latran.  Cet  accord  eut 
cela  de  singulier,  qu'il  donnoiiàla 
'puissance  temporelle  k  spîriluet ,  et 
â  la  puissance  spirituelle  le  lempo- 
ret.  On  <lit  à  celte  occasion  a  que  le 
roi  et  le  pape  se  donnoient  ce  qui  ne 
leur  apparienoil  point.  »  François 
«blïnt  la  nomination  des  bénéfices , 
et  Léon  eut ,  par lui  ailicle secret ,  le 
-revenu  de  la  première  année ,  en  re- 
uonçaut  aux  uiauduts,  aux  réserves, 
aiiTk  eupectalives,  h  la  prévention, 
droits  que  Retne  s'éioii  attribués. 
J.es  universités  et  les  parlemens  ne 
reçurent  le  concordat  qu'après  de 
.  longues  résistances.  Cependant  les 
«uiversilès  n'avoienl  pas  tant  à  s'en 
jitaindre  ,  ,  ^luisque  la  troisième 
partie  des  bénéBces  leur  élojt  ré- 
servée par  le  lunjetiderimpëtration, 
et  les  parteinecs  ne  laLsaient  pas  at- 
tention que  Frans'oisI,  en  accordant 
les  annales  ,  les  raodéroit,  au  lieu 
qu'auparavant  elles  étoient  pajrées 
sur  nn  pied  exorbitant.  L'année 
d'après  ■iâ  conquête  de  Milan ,  en 
1  !ii6 ,  Charles-Qiiinl  et  François  I" 
signèreat  le  traiié  de  Noy on  ,  dont 
uu  des  principaux  articles  fut  la  res- 
titution de  ta  Navarre.  Ils  se  donnè- 
reut  mutnellemenl,  l'un ,  l'ordre  de 
la  Toison  d'or ,  et  l'autre ,  celui  de 
Saint-Micliel ,  après  s'èlre  juré  une 
{laix  éternelle. Cnlie  paix  fut  de  deux 
jours.  Après  la  mon  de  l'empereur 
Maximilien  ,  François  lit  briguer  la 
u>uroaiie  iaipéiialc,  Cliorles  ,  f  lus 


FRAN 

jeune  et  moinscraintparlesélecleura, 
l'emporta  sur  lui ,  malgré  les  quatre 
cenl  mille  francs  que  François  avoit 
dépensés  pour  avoir  des  suffrages. 
La  guerre  fut  allumée  dès-lors  ,  et 
le  fut  {>our  long-temps  ;  et  comment 
ne  l'auroit-elle  pas  éié  î  «  Charles , 
seigneur  des  Pays-Bas ,  avoit  l'Ar- 
tois, dit  nu  hislorieu  ,  et  beaucoup 
de  villes  1  revendiquer.  Roi  de  Na- 
ples  et  de  Sicile,  il  voyoit  Fran- 
çois l"  prêt  A  réclamer  ces  états  au 
même  titre  que  Louis  XII.  Roi  d'Ea-  . 
pagne,  il  avoit  l'iburpation  de  la 
Navarre  i  soutenir.  Empereur,  il 
devoil  défendre  le  grand  Kef  du  Mi- 
lanais contre  les  prétentions  de  Ut 
France.  Q[ie  de  raisons  pour  désoler 
l'Europe  !  Le  ressi^niiment  de  Fran- 
çois éclala  d'abord  sur  la  Navarre: 
il  la  conquit  et  la  perdit  presqu'ea 
même  temps.  11  fut  plus  heureux  ea 
Picardie  :  il  en  chassa  Charles  qui  y 
étoit  entré ,  pénétra  dans  la  Flandre, 
lui  prit  [.andrecies ,  Bouchain ,  Hes- 
din  et  plusieurs  autres  places;  mais 
il  perdoil ,  d'un  aulre  côléi,  le  Mi- 
lanais par  les  violences  de  Lauirec; 
et  le  connétable  de  Bourbon  par  Les 
injustices  de  Louise  de  Savoie  ,  sa 
mère.  Ce  grand  général  se  jeta  dans 
le  parti  de  l'empereur  ,  el  assura  la 
victoire  à  ses  troupes,  u  Les  Fran- 
çais, commandés  par  Lautrec,  furent 
délaits  le  37  avril  iBaa  ,à  la  Bico- 
que ,  et  se  virent  lâcliemeut  aban- 
donnés par  les  Suisses.  Celte  ftineste 
journée  fut  suivie  de  la  perte  de  Cré- 
mone et  de  Gènes.  Bourbon  battit, 
l'année  d'après,  l'arrière -garde  de 
l'amiral  Bonuivet  a  la  retraite  de 
Rebec  ;  il  marcha  vers  la  Provence, 
prit  Toulon  el  assiégea  Marseille. 
François  1"  courut  au  secours  de  Ja 
Provence,  et,  après  l'avoir  délivrée  , 
s'enfonça  dans  le  Milanais,  et  assié- 
gea Pavle.  On  étoit  dans  le  cœwr  de 
Phiver.  C'éloitune  faute  considéra- 
ble  d'avoir  formé  un  siège  d^tna  uue 
saison  si  rigoiiriiuse.  François  1"  en 
fit  une  uutre  non  moius  importauie, 


FRAN 


FRAN 


'm7 


lOh. 


ni  dëlaclinQl  mal  k  propos  io,( 
de  ion  arinëe  pour  les  envoyer  con- 
quérir Nflples.  Trop  foible  pour  fe- 
inter aux  Impériaux  ,ilfulbatlu  le 
i^  février  i  fiaS ,  après  avoir  eii  deux 
chevaux  lues  soiisliii(i'o^.Moi,AC, 
11°  I.  ),  el  fait  prisonnier  avec  les 
jirincipauK  seigneur»  de  France.  Son 
iiinllieur  vonlul  encore  qu'il  fûl  pris 
par  le  seul  officier  français  quiavoit 
suivi  le  duc  de  Bourbon ,  et  que  ce 
duc,  son  vainqueur,  tàl  présent  pour 
jouir  de  son  htimilianon.  Son  cou- 
lage  ne  J'abandonua  pourtant  pas  , 
(Icefutalorsqii'ilécrivitâ  sa  mère: 
«  Tout  est  perdu  .  fors  l'honneur.  » 
Ce  prince  ne  voulut  se  rendre  qu'au 
vice-roi  de  Naples.  «  Monsieur  de 
Liinaoy  ;  lui  dit-il ,  voilà  l'épée  d'un 
roi  qui  mérite  d'être  loué  ,  puisqu'a- 
vant  que  de  la  perdre  il  s'en  est  servi 
pour  répandre  le  sang  de  plusieurs 
des  vôtres ,  et  qu'il  n'est  pas  prisou- 
uier  par  lâcheté ,  mais  par  un  revers 
de  fortune.  »  On  raconte  qu'au  mo- 
ment qn'ilfnt  environné  ,  Davila  et 
un  certain  tirbiéla  ee  disputant  avec 
vivacité  la  gloire  de  sa  prise ,  le  roi 
l<ur  dit  d'un  air  tranquille  :  «  Ur- 
biéla  m'a  volé  ,  etDavilam'apns.» 
En  effet,  le  premier  lui  u voit  arra- 
ché sou  grau<l  collier  de  l'ordre ,  en- 
richi de  pierreries  ,  et  Davila  s'éloit 
contente  de  lui  demander  ses  armes. 
En  passant  à  travers  le  champ  de 
holailte,  dans  l'endroit  où  il  devoit 
Être  gardé ,  les  Impériaux  lui  firent 
observer  que  tous  ses  gardes  Eiiisses 
s'étoieut  fait  tuer  dans  leurs  rangs, 
*l  qu'ils  etoienl  couchés  Jnorts  les 
uns  près  des  autres,  k  Si  toutes  mes 
troupes  ,  dit-il ,  avoient  fait  leur  de- 
voir comme  ces  braves  gens ,  je  ne 
leroie  pas  votre  prisonnier  ;  vous  se- 
riez les  miens,  m  Comme  François 
avoit  ^té;pris  près  des  mura  de  la 
chartreuse  de  Pavic,  on  le  mena 
d'almrd  dans  l'église  de  ce  monas- 
tère. Les  religieux  étoientau  chœur; 
et  quand  ils  furent  à  ce  verset  du 
ISftuine     tiS  Boiatm  milà  qi/ia 


kumîiiasti  me ,'  ul  discam  jusiiji- 
luas  ,  le  roi  les  prévint  et 
ita  à  haute  voix.  P^  de  jours 
ou  conduisit  l'illuslre  prison- 
Madrid.  Charles  avoit  assem- 
n  conseil,  pour  savoir  cora- 
il deioit  le  traiter  :  «  Comme 
votre  frère  et  votre  ami ,  répondit 
êqued'Osma;  il' faut  lui  rendre 
la  liberté,  sans  autre  condition  qus 
celle  de  devenir  votre  allié.  »  Char- 
it  point  ce  conseil  géné- 


.esclave.  François  1°''  ne  reci 
liberté  que  par  un  traité  onéreux  , 
signé  à  Madrid  le  i4  jauvier  i5s6. 
Il  renouçoit  à  ses  prétentions  sur 
Naples ,  le  Milanais ,  Gènes  «t  Ait , 
à.  sa  souveraineté  sur  la  Flandre  et 
l'Artois.  11  devoit  céder  le  duché  de 
Bourgogne  ;  mais  lorsque  Lannoy 
vint  demauder  cette  province  au 
nom  de  l'empereur,  Fiauçois  1", 
pour  toute  réponse,  le  lit  assister  k 
uue  audience  des  députés  de  Bour- 
gogne ,  qui  déclarèrent  au  roi  «  qu'il 
n'uvoit  pas  le  pouvoir  de  démembrer 
une  province  de  sa  monarchie....  » 
Lannoy  eut  encore  la  mortilicatioii 
d'entendre  publier  la  ligue  sainte, 
C'étoit  une  alliance  entre  le  pape, 
le  roi  de  France,  la  république  de 
Venise ,  «l  toutes  les  puissances  d'I- 
talie ,  pour  Arrêter  ks  progrès  de 
l'empereur.  François  1'^',  l'ame  de 
cette  ligue ,  envoya  L^uirec ,  qui  se 
rendit  maître  d'iiue  partie  de  la 
Lombardie ,  et  qui  auroit  pris  Na- 
ples, si  les  maladies  contagieuses, 
favorables  aux  Espagnols,  n'eussent 
enlevé  uue  partie  de  l'armée  fran- 


c  leu 


gen.:r. 


i5a8. 


(  fojee  DoKiA  ,  u"  II.  )  Ces  pertes 
avancèrent  la  paix  :  ellel'ut  conclue 
ÂCambraien  iSag.  LeroideFrafice 
renonça  à  utie  partie  de  ses  préten- 
tions ,  et  épousa  Èléonore ,  veuve  du 
roi  de  Portugal  ,  et  sceur  de  l'empe- 
reur.. Ses  deux  fils  étoient  restés  eit 
otage  il  Madrid  ,  lorsqu'il  sortit  de 


i48  FRAN 

prison  ;  il  les  radieu  moyennanl 
deux  millions  d'or.  Le  thaoL-elier 
Ihiprit  dQnna  àana  ceti 
*i  l'on  eu  croildu Bellay, 
de  la  basscise  de 
frapper  des  espèces  de  moindre  aloi 
que  celles  (|ui  avoient  cours ,  pour 
payer  celte  lomme.  Cette  superche- 
rie,  joiule  à  la  tbiblease  qu'avoil  eue 
Francis  l"  d'abandonner  ses  alliëi 
à  son  rival ,  lui  lil  perdre  la  con^ 
tiaiice  de  l'Europe.  A  peine  la  paix 
fin-elle  condiie ,  qu'  ' 
dément  à  &ire  des 
pereur.  Le  Milanais, 
sable  de  guerres  ,  et  le  tombeau  des 
François,  lenloil  louiours  son  am'  ' 
lion.  S'il  eût  abandonna  ses  prëti 
lions  sur  ce  duché,  comme  Cbarles 
avoLt  abandonuri  sea  droits 
Bourgogne  ,  droits  fondés 
trailé  de  Madrid  ,  il  auroit  donné 
pendant  ia  paix  une  libre  carrière 
à  toutes  ses  vertus,  à  sa  libéralilé 
i  M  bonté ,  à  sa  magnificence ,  à  soi 
amour  pour  les  arts.  Eu  iS34  il  en- 
voya «1  Amérique  Jacques  Cartier 
habile  navieateur  de  Saint-Malo 
pour  &ire  des  découvertes  ;  et  er 
efiét ,  ce  marin  découvrit  le  Canada. 
{r.  CARTJEB,n"I.)Il  fonda  le 
lège  royal ,  il  forma  la  bibliothèque 
royale.  La  passion  malheureuse  de 
vouloir  toujours  ttre  duc  de  Milan 
et  vassal  de  l'empire  malgré  l'empe- 
reur Ht  tort  à  sa  gloire.  11  passe 
encore  en  Italie  ,  et  s'empare  de  la 
Savoie  en  L'Isa.  L'empereur,  de  son 
côte,  se  jette'sur  la  Proveuce,  et 
assiège  en  vain  Marseille.  François 
I"  lui  cherchoil  des  ennemis  par- 
tout :  il  s'unit  avec  Soliman  U'; 
mais  cette  alliance  avec  un  empereur 
niahométau  excita  les  muiiaures  de 
'  l'Europe  chrétienne ,  sans  lui  pro- 
curer aucun  avantage.  Fatigué  de  la 
g'.ierre ,  il  conclut  enlin  une  trêve  de 
dix  aus  avec  Charles,  dans  une  en- 
trevue ijue  le  pape  Paul  111  leur  mé- 
nagea à  Nice  en  i538.  L'empereur 
«foui  passé  quelque  tainpt  «près  par 


FRAN 

b  France  pour  aller  châtier  les  Gan- 
tois révoltés  (  F^oji.  TMboiii,v.i:  et 
ÉLÉoNoae,  n°  11  ),  lui  promit  riu- 
vestiture  du  Milanais  pour  un  de  set 
eufans.  11  n'eut  pas  plulèl  quitté  la 
France,  qu'il  refusa  ce  qu'il  avolt 
promis.  f,.a  guerre  se  ralluma.  Frau- 
(ois  envoie  des  troupes  en  Italie, 
dansleRoussilloneldansle  Luxem- 
bourg. Le  comte  d'Enguien  bat  lei 
Impériaux  à  Cérisoles  en  i^^4  ,  '^ 
se  rend  maJlre  du  Moutferrat.  I^ 
France  ,  unie  avec  Barberousse  et 
Gustave  -  Wasa ,  se  proinettoil  de 
plusgrandsavaulages.lorsqueChar- 
les.Quint  et  Henri  Vlll.liguéscontre 
François  1",  détruisirent  toutes  tes 
es|>erances  ,  en  pénétrant  dans  U 
Picardie  et  la  Cbaiiipague.  L'emp^ 
reiir  éloit  déjà  à  Soissoas ,  et  le  roi 
d'Angleterre  prenoit  Bouloene.  J/e 
luthéranisme  hilesalnt  de  laFrance. 
L.es  princes  luthériens  d'Allemagna 
s'unissent  contre  l'empereur.  Char~ 
les,  pressant  la  Franceet  pressé  daua 
l'empire,  fait  la  paix  à  Crespy  eu 
Valois  le  iS  septembre  1^44.  Fran- 
çois 1" ,  délivré  de  l'empereur ,  s'ac- 
commoda hientât  avec  le  roi  d'An- 
gleterre Henri  VllI  (r.  Bellay, 
11"  I  )  ;  ce  fui  le  7  septembre  1 546. 
Il  mourut ,  l'année  d'après ,  i  Ram- 
bouillet ,  le  dernier  mars  154?  ,  de 
cetiemaladiealorsp  resque  in  eu  rable, 
queladécouverleduNouveau-A  f undft 
avoil,  dit-on,  Iransplanlée eu  Eu- 
rope. Ce  prince,  ayautungofti  irèa- 
vif  pour  les  femmes  (voyez  les  ar- 
ticles D0I.ET  ,  PlSSELEr  ,  CM4TEA.tr- 

BBiAND,  et  Maftb.  n"  XI)  ,  lea 
iulroduisit  à  la  cour;  ncar,  diitoil- 
il,  une  cour  saus  femmes  est  uoo 
année  sans  printemps  et  un    prin- 

irelois  une  maîtresse  noinm^n  /a 
belle  Féronnièie.  Le  mari  de  celle 
femme,  jaloux  el  vindicatif,  avoit 
été  a'infecler  dans  un  lieu  de  dëbaa- 
che  pour  communiquer  son  mat  i 
son  épouse  infidèle  ^t  à  son  rival. 
Fout  lui  réussit  comme  il  le    déai- 


FRAN 

rcll ,  cl  Fraiic'>i*  I"  mourut  apièi 
avoir  soiifferl  pentlaDlneuf  Bnnëea. 
Araut  de  mourir,  il  donna  lei  coi>- 
«eildesplLiiMgeiaii  dauphin.  «Let 
cnfanB,  lui  dil-il,  doivent  imiter 
les  venus  de  kur>  pèieg  et  Don  ieun 
vice«-  l.e  Ftauçaia  eal  le  meilleur 
peuple  du  monde  :  ot  vous  deveK 
le  irailer  avec  d'autant  plu*  de 
bonté  ,   que  .   daD«   le   beaoin  ,  il 

ne  refaie    rieu  à   eei  roi* n 

François  I"  tutpliia  brave  cheva- 
lier que  grand  prince.  Il  eut  plutôt 
l'envie  que  le>  pouvoir  d'abaisser 
Charles-Quint  son  rival  de  gloire, 
moins  brave,  iDoinsaimableque  lui, 
tnai*  plu*  puissant ,  plua  heureux  , 
et  plu*  potitique.  Comme  il  avoit 
beaiiconp  d'élévatioir ,  et  qu'il  ré- 
nëchi*soil  peu  ,  il  négligea  les  rei- 
■ource*  du  cabinet,  et  se  fia  trop  à 
•on  courage.   Loriqu'on  lui  offrait 

ÎDelque  occasion  de  tirer  vengeance 
et  mauvais  ttailemeua  Fails  par 
Charles-Quint  on  par  ses  gjnëriux 
lux  soldats  et  oEliciers  frau^^-iis  pri- 
sonniers ,  il  rëpondnil  :  «  Je  n'ai 
garde  de  le  faire  ;  je  perdrois  une 

les,  à  qui  je  sut*  obligé  de  céder  en 
fortune.»  Quoiqu'il  s'occupât  beau- 
coup du  RoinJ'étendre  ion  royaume, 
il  le  gourenia  rarement  lui-m£me. 
L'étatfutiucceBsivemeni  abandonné 
ans  caprices  de  la  ducbeise  d*Angou- 
lÈine ,  aux  passions  de*  ministres , 
à  l'avidité  des  Favoris.  Ce  n'éloit 
pas  aax  généraux  expérimentés  ^^u  é- 
toit  coniîé  le  commandement  de» 
armées ,  maïs  aux  favoris  de  cour. 
Boniiivel ,  iulubile  guerrier ,  corn- 
pagnou  de  plaisir  de  François  1' 


mplai, 


e  du  ri: 


amiral  et  général ,  et  l'homme  de 
confiance ,  taudis  que  d'mjustes  ftr- 
sérulions  forçoieni  le  connétable  de 
Bourbon  ,  le  {îremier  général  de  son 
temps,  à  quitter  la  France,  et  1 
passer  au  service  de  l'empereur. 
Bnnnivet  fit  donner  la  bataille  de 
Pavie,  où  le«  Français  furent  taillé* 


FRAS  i^o 

en  pièces ,  letir  roi  fait  prisonnier. 
«  Ainsi  en  prend  aux  généraux  élui 
par  faveur,  dit  Tavanues  u  ;  il  au- 
roit  Au  ajouter  :  ainsi  sont  lacrrjiéea 
les  nations.  La  réflenion  de  Tavàn- 
nes  méiiloit  bien  mieux  d'ctre  re- 
marquée par  les  bistoriens  que  le 
mot  trop  vanté  de  François  1"'  à  su 
mère,  après  la  bataille  de  Pavie  : 
n  Tout  est  perdu ,  madame  ,  fors 
llionneur.  (  /•".  Beavne  ,  n°  I ,  Cha- 
bot ,  n"  II,  PoYET.  )  I..a  protection 
qu'il  accorda  aux  beaux-aris  a  cou- 
vert auprès  de  la  postérité  la  plu- 
part de  ses  défaut).  Il  se  trouva 
précisément  dans  le  temps  de  la  re- 
naissance des  lettre*  ;  il  eu  recueillit 
les  débris  écitappés  aux  ravages  ds 
la  Grèce ,  et  les  trausplauja  en  Fran-- 
ce.  (P'oj'et  RAPHAEr..  )  Sou  règne 
est  répoque  de  Hieureuse  inlluenc« 
desaruei  desletlresen  France,  et 
d'une  *aluiaire  révolution  dans  l'e*- 
pril  et  dans  les  mœurs  des  Fran^i. 
Il  appela  à  sa  cour  les  dame*,  les 
lardinaux  el  les  prêtais  les  plus  dis- 
iiugi]éB  de  «on  rojaume.  La  |U*lice, 
depuis  la  fondation  de  la  monar- 
chie, acoit  été  rendue  en  latin; 
elle  commença  l'an  i&36  à  l'ètraen 
IratJÇtiia.  François  )"  fui  déterminé 
à  ce  changement  paruiieexpretsion 
barbare  employée  dans  un  arrêt 
rendu  au  parleraeiitde  Paria.  Ce  fut 
aussi  lui  qui  introduisit  la  mode  de 
porter  les  cheveuxcourls  et  la  barbe 
longue  ,  pour  cacher  une  blessure 
qn'ilavoit  reçueen  iSji.  I)ès-lors 
les  courtisans  portèrent  la  bai  be  aussi 
long\ie  qu'ils  purent  :  ce  fut  nn  onie- 
meut  de  petit -maître.  I.es  gens 
graves  et  les  niagislrala  n'en  por- 
loienl  point;  ils  ne  laissèrent  croi- 
ire  la  leurque  loraque  (es  court iiaus 
se  furent  dégoftlés  de  celte  mode. 
François  I"  accabla  d'abord  son  peu- 
ple d'impfils  ,  mais  il  devint  plus 
économe  sur  la  fin  de  ses  jours ,  et 
recommanda  en  mourant  à  son  Itls 
de  diminuer  les  tailles.  [lUieudaus 
sei  coffres  environ  six  millions  de 


i5o  FRAN 

ce  temps.  {Voyes  l'article  de  Clatt- 
SEde  FliANCE .  aa  première  famine.  ) 
La  Becoude ,  Eléonore  d'Autriche  , 
s'ayaut  poiut  eu  d'enfaiiB ,  retourna 
enEepaene,  oùelte  monnil  en  i!i!>S. 
LUisloire  deFrançois  1"  a  été  étrite 
avec  ëuergie  et  vérité  par  Gaillard , 
8  vol.ln-ia.  HenrillfilëleTer.daas 
l'abbaye  de  SL.-Ueny*,  un  mausolée 
magniliqiie  pour  lioiior?  rla  mémoire 
de  «on  père.  L'exécu  tion  de  ce  mon  li- 
ment considérable  tout  eu  marbre  , 
et  orné  des  pins  belles  iculptures , 
fut  donnée  à  Philibert  Delormej  on 
le  voit  aujolird'liiii  au  Musée  impé- 
rial des  tnonumeuj  fran;aii. 


+  rX.  PRANÇOISU,  roi  de 
France,  né  à  Fontainebleau  le  19 
'  janvier  i544 ,  de  Henri  If  et  de  Ca- 
therine de  Médicis  ,  monta  sur  le 
trâue  après  la  mort  de  son  père  le 
]o  juillet  jftSg.  II  avolt  éjwusé  , 
l'aunëe d'auparavant  Marie  Stuart, 
fille  unique  de  Jacques  V,  roi  d'E- 
cosse. Quoique  ton  règne  n'ait  duré 
que  17  mois,  ilfiléclore  Ions  les 
mau»  qui  depuis  désolèrent  laFrau- 
ce.  ^ran^oia,  duc  deGui<-e,  et  le 
cardinal  de  Lotvaine,  ouclesde  la 
femme  de  ce  jeime  roi ,  furent  mis 
à  la  t«te  du  gouvernement.  L'un  se 
vit  maître  du  clergé  et  des  finances, 
et  l'autre  de  tout  ce  qui  reeardoit  la 
guerre  ;  ils  se  servireut  deleur  pou- 
voir pour  satisfaire  leur  ambition. 
François  11  aliéna  même  de  la 


,  à  rinsligntio 


de  s. 


par  letlrea-patenles,  li 
té  llu  duché  de  Bar ,  pour  en  céder 
les  droits  au  duc  de  Guise  ,  el  ue 
"t'en  réserva  q-.ie  la  foi ,  l'hommage 
et  le  ressorl.  Antoiue  de  Bourlwn 
( fovea  Antoine  ,  n"  IX),  roi  de 
Kiivarre  , et  Louis  son  frère,  prince 
de  Condé,  fâchés  que  deux  étrangers 
tinsent  le  roi  en  tutelle ,  ^a  princes 
du  sang  et  les  bHiciers  de  la  cou- 
Tonne  éloi;;né8  ,  résolurent  de  se- 
liniier  la  jou[;.  Ils  «e  joignirent  aux 
calvinistes  pour  délniiiu  (e  pouvoir 


FRAH 

desGuise,  protscteuri  des  catholi- 
ques. L'ambition  lut  la  cause  île  cette 
guerre ,  la  religion  le  prétexte ,  et  la 
conspiration  d'Amboise  en  fut  le 
premier  signal.  Cette  conspiration 
éclata  au  mois  de  mais  l56o.  \it 
prince  de  Condé  en  éioil  l'ame  in- 
visible, et  La  Renaudie  le  conduc- 
teur. Celui-ci  s'étant  ouvert  à  Ave- 
nelles,  avocat  de  Paris,  ou  arrêta 
la  plus  grande  partie  des  conjurés  , 
el  ib  furent  exécutés.  La  Renaudie 
fut  tué  en  combattant,  et  plusieurs  . 
autres  périrent  comme  lui  les  armut 
â  la  main.  La  conspiration  décou- 
verte et  punie,  le  pouvoir  desGui- 
se u'en  fut  que  plus  grand.  Ils  firent 
donner  nu  édit  à  Romorantin ,  pur 

d'hérésie  éloit  renvoyée  anx  évè-' 
ques  et  interdite  aux  parlemens.  X« 
chancelier  de  l'HApital  auroit  voulu 
s'opposer  à  cet  édit;  mais  il  fut 
obligé  d'y  souscrire  pour  éviter  ré- 
tablissement de  l'inquisition.  On  dé- 
fendit aux  calvinistes  de  teuir  de« 
asserabléei.  Ou  créa  dans  chaque 
parlement  uuecbambre  quinecou~ 
noiasoit  que  de  ces  cas-là ,  et  qii'oa 
appeloit  la  chambre  ardente.  Le 
prince  de  Condé  ,  chef  du  parti 
calviniste,  fut  arrêté,  couda  luné  à 
perdre  la  tète,  et  alloit finir  par  la 
main  du  bourreau ,  lorsque  François 
II,  malade  depuis  long-temps,  et 
infirme  dès  son  enfance  ,  mourut 
d'un  aposième  à  l'oreille ,  le  5  dé- 
cembre ib6o,  laissant  uit  royaume 
eudetlé  de  quarante- trois  millions, 
et  eu  proie  aux  fureurs  des  guerres 
civiles.  {Voyez  Ch*tei;,  h"  II.} 
Quoique  la  France  lomliàl  dans  la 
minorilé  par  sa  mort ,  il  ne  fut  paa 
regretlé ,  parce  qu'on  aimoit  mieux, 
dit  le  président  Huiianlt ,  tme  mi- 
norité véritable  ,  qu'une  m.ijorité 
imaginaire.  Lesscrviteurs  de  Fran- 
çois  II  l'appeloieut  le  roi  sans  vice , 
on  peut  a|ouler,  et  >aus  vertu;  et 
on  ne  sait  guère  ce  qu'il  auroit  été 
s'il   avoit  régné  pli^s   long-wnips. 


FRAN 

aQ  M  conduitit,dit  le  président  de 
Thou ,  bien  moins  suivant  son  pen- 
chaDl  que  conformément  à  celui 
des  I,orraiiia.  A  l'heure  de  sa  mort , 
avant  qu'il  eût  perdu  connoissauce , 
on  dit  que  le  cardinal  de  Loriaîae 
larertit  de  prier  Dieu  de  lui  par- 
donner les  fautes  qu'il  avoit  faites , 
etcellesque  eesministres  lui  avoient 
fait  cominellu;;  ce  qui  fut  inter- 
prète par  les  assislana  comme  un 
areu  formel  de  ta  mauvaise  admi- 
nistration des  deux  frères,  »  On  pré- 
lendit auisi  que  la  mort  de  Fran- 
foil  ëloit  une  suite  du  poison  qu'on 
lui  avoit  donné.  Les  uns  en  accu- 
loient  le  roi  de  Navarre  ,  les  autres 
Catherine  de  Médicis,  mère  du  roi  ; 
et  l'esprit  de  parti  lit  ndoplet  à  ceux 
qui  eu  étoient  préocciipéa  l'opinion 
la  plus  conforme  à  leurs  idées  ; 
H  Mais,  dit  toujours  le  même  histo- 
rien ,  c'éloient  des  bruits  sans  fon- 
dement, auxquels  les  troubles  du 
temps  donnoiciit  lieu  ,  comme  si  tea 
grauds  ne  pouvoienl  mourir  natii- 
rellemeut!  »  Frauçoisavoit  toujours 
été  d'un  lempéxamenl  très-foilde  ; 
el  l'on  prétend  que  l'amour  eiicessif 
pour  ta  leine  sa  femme,  l'une  des 
plus  belles  et  des  plus  spiriluelles 
princ^sesdel'Euro|ie,  ne  contribua 
pas  peu  à  abréger  ses  jours  ;  cepen- 
dant on  ne  voit  pas  trop  comment 
cet  excès  d'amour  eût  pn  lui  causer 
nu  mal  d'oreille.  François  U  avoit 

Amjot  pour  précepteur.  Il  avoit  si 
bien  profite  des  leçons  de  son  maî- 
tre, que  lorsque  le  chancelier  Michel 
de  l'Hôpital,  qui  n'éloit  encoieque 
préûdent  de  la  chambre  des  comptes, 
lui  préseula  son  Poème  laiiu  sur  le 
sacre  de  ce  prince,  il  le  lut  avec  tout 
le  ^oùt  d'uu  counoisseur ,  et  en  ap- 
prit les  plus  beaux  eoriioits  de  mé- 
iDoire.  Son  goCit  pour  les  lettres  est 
presque  le  seul  éloge  qu'où  ait  A 
faire  de  ce  roi. 

X,  FRANÇOIS,  daiiplûn  deF/an- 


XI.  FRANÇOIS  DE  Fhance, 
ic  d'Alençoii ,  d'Anjou  et  de  Berri, 
frère  de  Frauçoia  11, de  CbarlesIX 
etdeHenriUI,uéeni554,Gemit 
à  la  tète  des  mécontens ,  lorsque  soa 
frère  Heuri  111  moula  anr  le,  iroiie. 
Catherine  de  Médicis,  sa  mère,  le 
fit  arrêter  {  mais  le  rot  le  remit  en 
liberté.  Il  excita  de  nouveaux  iroii- 
blea.  En  1.^75  on  le  vit  A  la  tête 
des  Beitres  ,  parce  qu'il  lui  avoit 
refusé  la  lieutenance- générale  du 
royaume.  On  l'apaisa;  maie  quelque 
lenips  après  aysnt  été  appelé  par  les 
conlédërés  des  Pays-Bas,  il  alla  les 
commander  malgré  son  frère, et  so 
rendit  niailre  de  quelques  places. 
{Vojes  Hactemeb,)  Il  revint  en 
France,  et  repassa  ensuite  dans  Ifs 
Pays-S£E ,  dont  il  fut  reconnu  prin- 
ce. U  signala  son  courage  contre  le 
duc  de  Parme  qui  assiégeoit  Cam- 
brai, et  se  rendit  mailre  de  Càteau- 
Cambresis  en  1 5S  i .  11  passa  la  tnê- 
ine  année  en  Angleterre  pour  conr 
dure  son  mariage  avec  Êlizabeth , 
qui  ne  voulut  pas  s'unir  i  lui  , 
malgré  l'anneau  qu'elle  lui  avoit 
donué  pour  gage  de  sa  foi.  De  re^ 
tour  dans  les  Pays-Bas,  il  fut  cou- 
ronné duc  de  Brabant  à  Anvers ,  et 
comte  de  Flaudre  à  Gand  en  1.^8^; 
mais,  l'aimée  suivante,  ayant  voulu 
asservir  le  pays  dont  il  n'étoil  que 
le  défenseur,  et  se  rendre  hiaitre 
d'Anvers,  il  fut  obligé  de  retourner 
en  France  ;  il  y  mourut  de  phlhisïe. 
le  10  février  iriS4,  sans  avoir  été 
marié  ,  regardé  comme  un  prince 
léger  et  bizarre,  qui  unissoitles  plus 
grands  défauts  à  qiielqi^es  bonm's 
qualités.  Son  nrnison  fui>êbr<*,  pro- 
noucée  jKir  Reuauld  de,  Bauiies  , 
archevêque  de  JBèurgiîa ,  qui  avoil 
été  son  ctiancelier,  fut  |hmi  goA- 
tée.  Quelques  auteurs  ont  avance 
«que  II!  duc  d'Alençon  éloit  mort 
empoisonné;  mais,  dit  Strada,   ts 


i3î  FftAU 

wmt  des  liruils  fort  ordiniirei  i  la 
mort  des  pTinces  ;  comme  si  le  rang 
qu'ils  ticDiieul  dans  le  rooode  devoil 
le*  exempter  du  sort  commun  des 
aiurBB  homme» ,  et  que  te  fût  les 
confondra  avec  nous   qu'ils   ftnis- 

crois  ijue  le  poison  qu'on  donna  ati 
duc,  ce  fut  quand  on  lui  conseilla 
la  conduite  affieuse  ()u'il  tint  avec 
ceux  d'Anvers  ;  et  que  le  duc  de 
l'atme  ajouta  i  ce  poison ,  lorsqu'il 
le  chassa  des  Payg-Baa ,  après  avoif 
manque  de  le  prendre  à  Dunker- 
que,  ))  ■F'o^ez  une  belle  réponse  de 
ce  iitince,  article  Coligni,  n°  IV , 

Xll.  FRANÇOIS  1.E  Botedon  , 
coititR  deSniol-Pol  al  de  Chaumoni , 
]i^  en  i4qi ,  de  François,  cotnte  de 
Veiidiime,  signala  son  courage  à  la 
bataille  de  Marlgnun  en-  )5i5.  Le 
brave  Bavard,  ayant  fuit  chevalier 
François  1"  après  celle  journée ,  ac- 
rordj  le  même  lionneur  i  François 
de  ijourbon.  Ce  général  secourut 
Mézières  assiégé  i>ar  les  troupes  im- 

S^rialee  en  i5ai  ,  prit  Mouzon  , 
apaume,  et  ballil  les  Anglais  au 
combat  de  Pas.  A  la  bauille  de  Pa~ 
«ie,  en  i6:)lï,  il  fiit  du  uonibredeB 
eénéraux  prisouniers  ,  se  sauva,  ei 
lut  repris  en  iSati,  par  Antoine  de 
l.èvre,  qui  le  surprit  à  Laudrîano, 
à  cinq  lieues  de  Milan.  Les  Lans- 
quenets et  lesllahena  l'avoienlabsu- 
oonnë  dans  ce  péril,  et  sa'cavslerie 
s'émit  sauvée  à  Pavie  avec  l'avant- 
garde.  Il  mourutàCotignan.prèsde 
Beiras,  le  i" septembre  lôijS,  à  Sft 


XIIL  FRANÇOIS  de  Boubuo», 
comte  d'Enguien,,  gouverneur  de 
Hainaut ,  de  Piémont  et  de  Lan- 
guedoc ,  frère  d'An  toine  de  Bourbon , 
TOI  de  Navarre  ,  naquit  aii  chàleau 
de  La  Fère  le  aS  septembre  i5i<j, 
de  Charlc!  de  P«>urbon ,  due  de  Ven- 
dôme. Sou  coorage  se  développa  de 


FRAΫ 

bonne  heure.  Fraucois  P'inloonfla, 
en  1545  ,  la  cdnduile  d'une  année, 
avec  laquelle  il  se  rendit  maître  de 
Nice.  Jeune  et  vaillant ,  il  ne  cher- 
clioitqu'àcorabaure.  (  F'oy.  Albon, 
n'^l,  mAvalos,  n"  IL  )  lls'at-anfa 
dnas  le  Piémont,  prit  Crcscenliu  , 
UezBDCe ,  et  remporta  la  fameuse 
victoire  deCérisoles  le  lundi  de  la 
fËte  de  Pàqnes  i544.  Les  Français 
luirent  10,000  ennemis,  Rrent  400a 
prisonniers,  et  s'emparireut  du  ha-' 
gage  et  de  l'artillerie ,  sans  qu'il  leur 
encofllàt  îoo  hommes.  Cette  vic- 
toire fadliia  la  conquête  du  Monl- 
ferral  ;  le  comie  d'Envie!]  le  soumit 
tout,  à  l'excepiiondeCafal. L'année 
d'aptia,  ce  prince  jouant  avec  de 
jeunes  seigneurs  à  défendre  im  fort 
de  neige,  y  fut  tué,  le  95  février 
■  54^'  Ce  l'ut  une  perte  réelle  pont 
la  France,  à  qiiisa  valeur  et  ses  vic- 
toires «voient  douuéJes  plus  grandes 
espérances. 

XIV.  FRfVSÇOIS  BE  Bourbon  , 

duc  de  Moni|)eiisier ,  de  Chalelle- 
raut,  prince  de  Uoinliex,  daophin 
d'Auvergne,  lib  de  Louis  de  Bour- 
bon U  du  nom ,  donna  des  preuve* 
de  sa  valeur  au  «iége  de  Rouen  ev 
1 56a ,  aux  batailles  de  Jarnac  et  de 
Montcontour  en  1669,  et  au  mas- 
sacre d'Anvers  eD  1673.  Henri  III 
le  lit  chevalier  de 'Ses  ordres,  et  l'en- 
voya eu  anglelerre.  Après  la  mort 
de  ce  monarqne,  il  l'ut  un  des  plus 
Kdeles  sujets  de  Henri  IV  ,  et  un  de 
ses  plus  braves  généraux.  U  se  dis- 
tinguaà  Arques  et  à  Iviy  en  t  fi  go, et 
mourut  à  Lisieox  en  i^ga  ,  à  5o 
ans,  après  avoir  soumis  Avranches 
au  roi,  et  lui  avoir  rendu  d'autres 
services  non  moins  iinporlans.  C'é- 
toit  un  pr'bnce  générenx,  compatis- 
sant ,  civil ,  houuèle,  simple  et  en~ 
uemi  de  toul  déguisement.  Qimnd 
on  lui  rappeloit  ce  qu'il  avoii  l'ait 
dans  les  différentes  affaires  où  il 
s'étoil  trouvé  :  «Oui,  disoit-il ,  je 
lis  assez  bien   l  et  là  ;   mais  ,  en 


FKAM 

dmitrM occasions,  je commu  Icfleiet 
(elle  bute.  » 

XV.  FRANÇOIS  I  ee  II,  âaa  de 
Brelague,  F'oj-ezLxiiVAia elCBAtl- 

XVI.  FRANÇOIS  n,  irand-tliic 
deToïiâne.  A^ofca  Cap£I.lo,  n*  [. 

XVII.  FRANÇOIS  DB  LoBEAiKi. 
Foyei  Guise  ,  n"  if. 


de  sa  iHissance,  uoinilitciiin,  pro- 
(bicur  de  ihéotogie  à  Sjlaniauque , 
mon  ta  1 549 ,  est  aiUeur  d'un  grand 
nomlire  d'otivrages  lliéoloçiqiic»  , 
meilleurs  i  coiiaulter  qu'à  lire.  lU 
oat  ^lé  recueillii  eu  i  vol.  iu-8°  , 
■ona  U  Une  àe  Tàeologicce piœlec- 

XIS.  FRANÇOIS  nï  JÉara- 
Mahie,  carme  réformé,  profes- 
Kar  de  thénlo^ie  h  Sitluinaiiqiie  , 
cldéfinileiir  général  de  son  ordre, 
mourulen  1677,  aprii avoir  pijlilié 
lia  Court  de  théologie  morale ,  im- 
primé i  Salainaiiqiifi,  el  réirnprîmé 
iltpiiii  A  Madrid  el  à  Lyon ,  eu  6  vol. 

XX.  FRANÇOIS  RoMAiw, 
iil  k  frère  Romain.,  de  l'ordre  d* 
Saint -Uomiiiiqae,  né  à  G^iad  en 
i«4e,  travailla,  011  iBa^  ,  A  lu 
coDslruclion  d'uni  ardu  du  poul 
dsMaslrichl,  par  ordre  des  étals  de 
Hollande.  Louis  XIV  TappeJa  quel- 
que! années  après  en  Franu:.  pour 
Boliever  le  Pont-Boyal,  comineacé 
par  Gabriel.  Le  sucuèa  de  cet  ou- 
vrage lui  valut  le«  litres"  d'iuspec- 
Itvr  des  ponts  el  chaoetées ,  el  d'ar- 
chitecte du  roi  dans  la  généralité 
deParii.  Il  mourut  dans  celte  ville 
■n  1755. Romain étoit  aussi  bon  re- 
ligieux que  grand  «rcbitecte,  et  doo- 
aQJt  aux  devoiri  de  ion  état  tous  tes 
mwnens  qu'il  pouToit  dérober  à  l'ar- 
thi  lecture. 


1-  Xxi.  FRANçaDIS  (  Jacqne.- 
Charles  ) ,  gcavenr  des  dosHn»  du 
oabipet  du  toi  ,  Hé  i  iSaoci  en 
1717  ,  d'iHia  binlk  bonitMe  , 
commeiiva  par  graver  la  vaii>*d)e  ; 
mail  il  éloil  lié  pour  tin  travail  bùéii 
aupérieui  à  celui -^  la.  Kf^bs  avoir 
perfeclionaé  loit  talent  pour  la  taille- 
dmica  i  l.jou ,  il  vint  à  l^ris ,  el  y 
trouva  des  ii*^*^*^'^"".  C'est  4aB« 
octl«  ville  qu'il  iuventa  la  Gravure 
tu  litasin.  O'esi  nue  graviire  qui 
imite  le  dessin  au  cFaj'on  ,  au  point 
de  &ire  illusiou.  Quoiqu'elle  n'ait 
heai  do  tiatteiir  k  l'oBil  ,  elle  |>eiit 
servir  pour  meure  son»  Itayeundr» 
élèv4>  dcKcclleni  modèlea  A  éluder 
etàcopier.  Cettedécouverte,  qu'où 
iuiauial;^  propos  cou tetiéf, lui  valut 
Hne  iiensjon,  et  le  titre  de  graveur 
de*  dei<«iii«  du  cabinet  dn  roi.  Leit 
peraétuliouB  que  l'euviulm  suscita 
hllèrent  sa  mort ,  arrivée  eu  ti^tj- 
Sfa  principaux  ouvrages  sont ,  I.  l'u 
Livra  à  dessiner.  II .  Vji  Recueil  r/'ei 
CMteaux  que  te  roi  de  Pologne 
occupait  en  Lorraine,  gravés  par 
ordredecemonarqtte.  III.  Le^o/ps- 
départie,  d'après  Vanloo..lV.  La 
Vierge ,  d'dpTtà  Vien.  V.  Le»  Por^' 
traits  qui  acconi gagnent  l'Histoire 
des  philosophes  modernei  de  Sa-  ' 
vérien.  VI.  Une  Maix/te  de  cava- 
/erie, d'après Parrocel,  «upérîeiire- 
meut  gravée.  Vil.  Le  Portrait  rie 
Çites/tay,  estampe  unique  ,  dans 
laquelle  la  taille-donce  ,  le  bvrin., 
la  manière  noire  dn  crayon ,  toutet 
les  façons  de  graver  août  réunies.  , 
—  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
Simon  François,  peintre,  dit  le 
faieniin ,  ne  i  Tour»  eu  1606  , 
mort  à  Paris  en  1671 .  dont  on  a  des 
portraits  et  des  tableaux. 

t  XXII.  FRANÇOIS  (l'abbé  Lau- 
rent ) ,  né  i  Arinthod  en  Fra^oke- 
Conité  le  3  novembre  169S  ,  mi'rt 
àPariS'Ie  94iévrier  178s,  fut  pen- 
dant ^juelque  lemp*  laBacisle.  Ajant 
quitté  cette  congrégation ,  il  vint  i 


i54  FRA5 

Paris,  où  il  M  chargea  de  quèlqtiet 
éducations.  Il  compoaa  ensuite  divers 
ouvrages, écritsd'ua  style  peli soigné 
etpeu  élégant,  mais  qui  eurent  quel- 
ques succès  ;  les  una  à  cause  de  leur 
utilité ,  les  autres  parce  qu'ils  éloîeiit 
nu  antidote  de  ilivers  ouvrages  très- 
célèbres.  Les  principaux  sont  ,  I.  La 
Géographie ,  in-i  a ,  claire  ,  métho- 
dique ,  assez  exacte  ,  et  plusieurs 
fois  réimprimée  ,  connue  sous  le 
nom  de  Crozal,  parce  qu'eUe  fut 
dédiée  à  mademoiselle  Crozat,  pour 
qui  elle  avoit  été  composée.  IL 
PreiK'es  de  ia  religion  de  Jésus- 
Christ,  4  volumes  in-ia.  lll.  Dé- 
fense de  la  religion,  4  vol,  în-ia. 
IV,  Examen  du  Catéchisme  de 
S  honnête  homme,  in-ia.  V.  Exa- 
men des  faits  qui  servent  de  fon- 
dement à  la  religion  chrétienne  , 
1767, 3  vol.  iii-13.  VI.  Observations 
sur  la  philosopliie  de  l'histoire , 
M-W.  Les  philosophes,  nuKquels  il 
fit  une  guerre  constante ,  peignireut 
l'aulèur  comme  un  imbticille.  Mais 
sea  ouvrages  prouvent  qu'il  avoit 
des  cODlloissances  variées.  11  a  laissé 
divers  nianoscrits  servant  de  réfu- 
talioii  9(1  Dictionnaire  philosophi- 
que ,  au  SjBlènie  <le  la  uatiice ,  et  au 
livre  des  Trois  imposteurs. 

"  XSni.  FRANÇOIS  (  Gérard), 
l'un  des  médecins  de  Keuri  IV,  est 
connu  par  deux  ouvrages  en  vers 
qui  ne  donnent  pas  une  idée  avan- 
tageuse de  son  talent  dans  ce  genre , 
I.  Le*  trois  premiers  livres  d'un 
Poëme  de  lasaiifé,  imprimés  iti-iG 
à  Piiris  en  ibS'i.  II.  Une  espèce 
d'allégorie  politique  intitulée  De  la 
maladie  du  grand  corps  de  laFran- 
ce,  des  causes  et  première  origine  de 
son  mat ,  et  des  remèdes  pour  le 

l595,ia-8^ 

•  XXrV.  FRANÇOIS  (Jean),  sur- 
nommé de  Nîmes,   du  lieu  de  sa 
,  étoit  prédicateur  récol- 


FIIAW 

let  A  Aulun ,  où  il  fit  iniprimei 
in-8°,  eu  1663,  nue  tragédie  îiili- 
talée  Sainte  Cécile  couronnée  en 
safieeien  sa  mort  commevierge  el 
martyre. 

"  XXV.  FRANÇOIS  (dom  Jean), 
bénédictin  de  la  congrégation  d« 
Saint-Vannes,  né  au  village  d'An- 
ireraonl  près  de  Bouillon  le .  36 
janvier  17J3,  mort  su  tnème  lieu 
le  33  avril  1791  ,  fut  profés  de 
Beaulieuen  Ar[;oneen  1740, ensuite 
professeur  de  pliilosophie  et  de  théo- 
logie dans  son  ordre,  et  prienr  da 
Saint'Clément  et  i\fi  S^int-Arnould 
de  Metz.  Ou  a  de  lui,  I.  Histoire 
générale  de  Mets,  imprimée  dana 
celle  ville,  de  1760  à  i77S,ew  3  v; 
ia-8°.  L'aut«ur  commença  cet  ou-^ 
vrnge  avec  son  confrère  dom  Nicolas 
Tabonillot.  II.  F'ocabulaire  auslra- 
sien,  pour  servir  à  l'Histoire  des 
munumens  du  moyen  âge,'i&e\x  , 
1773,  in-S".  Cet  ouvrage  est  rara 
aujourd'hui,  lll,  Dictionnaire  ro- 
man ,  tvalon ,  celtique  et  tudesque , 
Bouillon,  1777,  in-4''.  Ce  lexique  , 
exlrnit  en  partie  des  Antiquités  de 
Borel ,  de  l'Essai  sur  le  paloia  lor- 
rain, par  Oberlin,  est  par  conséquent 
irës-iucomplet;  malgré  les  {faute* 
copiées  dans  Borel ,  dont  François  n'a 
pas  su  se  garantir,  il  renferme  des 
détails  curieux  sur  quelques  coutu- 
mes ou  usages  particuliers  au  duché 
de  Lorraine  et  aux  Pays-Bas. 

*  XXVI.  FRANÇOIS ,  boulanger 
à  Paris,  fut  l'une  des  premières  vic- 
times de  1^  révolution.  Dénonce  au 

peuple  comme  accapareur,  ce  mal- 
heureux fut  pendu  ^  une  lanterne 
le  19  octobre  i78fi.  Ou  présenta  àsa 
femme  la  létc  de  son  niari  au  bout 
d'une  pique,  quoiqu'elle  fiJL  en- 
ceinte. Le  roi  et  la  reine  s'empressè- 
rent de  donnera  sa  veuve  toutes  les 
consolations  qui  dépendoient  d'eux , 
et  lui  remirent  une  somme  de  6000  L 
Deux  de  ses  iissassins   turent  cou.- 


FRAW 

dainiica  it  mort  et  CK^utës.  On  prÉ- 
tBodit  dans  le  temps  que  celle  ca- 
taitTophe  leooit  à  des  muses  giollti- 
quea  auxi^uelles  le  parti  d'Orléans 
n'^loit  point  étranger. 

XXVII.  FRANÇOIS  deFebrarb. 
Voy.  PERHAfli,  n"  V. 


XXIX.  FRANÇOIS  DE  Sainte- 
Claire  ou  DE  COVENTRV.  VoySS 
DiVBSPORT,  n'  I. 

XXX.  FRANÇOIS  Sonnius. 
yojrez  SoMNina. 

I.  FRANÇOISE  (  Miale  ),  dame 
romaine ,  égalemeul  respectable  par 
sa  piété  et  sa  cbarilii,  mariev,  dès 
l'âge  de  il  ans,  à  Laurent  Ponziaui, 
morte  le  9  mars  i4'io,  à  E>G  aus, 
fonda  en  i^35  le  moiiii itère  des 
Oblatfs,  appelées  auFsi  Callaliiies, 
à  cause 'du  «quartier  deRonie  où  «lies 
furent  transférée»  en  I^ÎÔ.  Paul  V 
la  canonisa  en  iGoS. 

+  II.  FRANÇOISE,  femme  de 
Pierre  II  ,  duc  de  Breingun ,  iille 
de  Louis  d'Amboise ,  vicomte  de 
Tliouars,eut  beaucoup  à  soulTi'tr de 
l'humeur  sombre  et  chagrine  de  ion 
mari, qui  en  vint  jusqu'à  la  frapper,  , 
outrage  dont  elle  fut  li  affligée, 
qu'elle  en  tmnba  malade.  Le  duc, la  ' 
voyant  à  l'extrémité,  lui  demaudn 
pardon,  et  il  n'en  fallut  pas  davan- 
tage pour  lui  rendre  la  santé,  Pierre 
vécut  depuis  avec  elle  daU9  nue 
grande  union.  Il  dit  avant  d'expirer 
Il  qu'il  laissoit  son  épouse  aussi  pure 
qu'il  l'avoit  reçue.  »  Les  parens  de 
telle  princesse ,  et  le  roi  Louis  XI , 
emplojirent  inutilement  les  piiferes, 
la  mse  et  la  force  ,  pour  l'obliger  à 
épouser  le  duc  de  Savoie ,  qui  la 
ilésiroit  ardemment  à  cause  de  sa 
vertu.  Elle  se  fit  rarmélile  en  1/^67, 
fi  mourut  le  36  février  1  ^Si,  vie- 


FRAN 


l55 


tîmedesa  charité.  Elle  gagna  la  ma- 
ladie qui  l'eJnpcrta  auprès  d'uue 
religieuse  qu'elle  secourut  jusqu'à  la 
mort.  L'abbé  Barriua  écrit  ta  rie, 
Bruxelles,  1704,  in-13. 

•  FRANCOLINI  (  Baltbasar  ), 
naquit  à  Fermo  dans  la  Mardie  d'Anr 
cane  en  i65o,  se  lit  jésuite  en  1666, 
enseigna  la  philosophie  et  la  théo- 
logie â  Rome,  et  mourut  au  collège 
romain  le  10  février  1709,  avec  la 
réputation  d'un  religieux  vertueux 
et  savam.  Son  livre  intitulé  Clericus 
Ro/nanus  conlia  nimiuia  rigoivm- 
muaitiis ,  imprimé  à  Rome  avec  les 
approbations  ordinaires  en  1707 ,  a 
pour  ob|et  de  réfuter  les  reproches 
des  jansénistes,  et  lur-toui  du  doc- 
leur  Ainauld,  contre  la  manière  dont 
on  administre  dans  l'Eglise  le  sacre- 
ment de  péuileuce. 

t  FRANCO'WITZ  (Maihias);  né 
h  Albano  en  lUyrie  l'an  i530,  est 
connu  parmi  les  théologiens  protes- 
tans  sous  le  nom  de  Flaccus  JUy- 
licus.  Liitber  eut  en  lui  un  disciple 
zélé  ;  Froncowitz  s'éleva  avec  force 
contre  X'Inlerim  de  Charles-Quint , 
et  contre  les  projets  de  pacification, 
n  eut  iteaucoup  de  part  à  la  compo- 
sitiou  des  Cenluiies  de  Magdebourg 
qu'il  fil  imprimer  dan»  un  de  ses  ou- 
vrages let  pins  importan».  C'est 
VEccleaiastica  hUtoria  integram 
eecleslœCkristlideam,quanluiitin 
locum,piopagationtm,  aliinel,  etc., 
Basilese,  i56i  ,  i56g,  ta  lom.  in- 
fol.  Nous  avons  de  lui ,  I.  Catalogua 
leslium  veritalii,  Bàle,  i56a,  in- 
folio; et  Francfort,  16711,  a  vol- 
in-Zi".  (  Voy.  Eisenqrein.)  II.  Une 
Clef  de  e Ecriture  sainte, uni  passe 
pour»onmeilteuiouvrage.lll.,^t$sa 
/aijHa(in(/gua,in-b',i  Strasbourg, 
i5Ô7.  La  rareté  de  ce  livre  l'a  rendu 
très-clier.  Celte  liturgie  contient  la 
foi  et  les  usage»  anciens  de  l'Eglise 
romaine.  I*s  prolestans  croyoient 
qu'elle  seroil  un  témoignage  contre 


i50 


FRAD 


les  calholiqties;  mais  s'étant  aperçus  ', 
qu'elle  TotiraiMoit  det  armes  à  leurs 
adversaires,  iUD'oiibliùreulrieiipouT 
fn  supprimer  tou»  tel  exemplaires, 
«t  c'est  la  canse  de  leur  rarelij.  On  la 
trouve  ce]>endaiil  luute  «ulière  dans 
Us  Annales  du  P.  Le  Cointe ,  el  dans 
les  Liturgies  du  cardiual  Boua.  Fraii- 
cowilz  a  doiims  un  Jppendix  à  sa 
?lissa laiiiia ,kBii\e ,  i5ri6,iu-e°i 
et  une  édition  des  Paemala  fie  cor- 
riipio  Ecclvsiœ  statu,  fâS? ,  Va-H". 
"On  a  encore  de  lui  une  foule  de 
Traités  violeiis  contre  l'Eglise  ro- 
lUoiiK.iiarmi  lesquels  ou  remarque 
Coiilra  papatuia  Ilomanvflt  à  i/ia- 
b„lo  iHi-entum,  1 5/,5,  in-B».  U  veut 
y  prouver  u  que  la  papauté  est  une 
luvenlion  du  diable ,  et  que  le  pape 
est  un  diable  lui-mSme.  u  Mulanch- 
llionqutavoit  ^tesoii  moitié, et  avec 
qui  il  ne  brouilla  dans  la  suite,  Ini 
reproche,  dans  «ne  de  ses  lellres, 
d'avoirenseiguëqu'oniidevoil  tenir 
eu  reB[iea  les  princes ,  et»  leiirfai- 
suut  craindre  des  séditinus.  n  Tons 
les  ouvrages  de  ce  zéfatcur  l'urïeux 
sout  peu  communs.  On  peu!  en  voir 
le  catalogue  dans  le  tom.  XXIV  des 
Mémoires  de  Nîcéron.  11  iDonriil  à 
FrancTorl-snr-le-^Heia  le  u  mars 
ifi7S,  laissant  un  iils  médecin,  qui 
publia  plusieurs  livres  jieu  connus. 

*  FRANCQ  {  frère  Jean -Bap- 
tiste le  ).  Tout  ce  que  l'on  «ait 
de  ce  qui  concerne  la  personue  de 
cet  auteur,  c'est  qu'il  vivbit  an  corn- 
meucement  du  17°  siècle, 'et  fut 
reli^iedx.  Le  seul  ouvrage  en  vers 
-cité  de  lui  est  ime  Trngédie  ri'^n- 
liqcàe,  iiiniriniée- iU'S",  à  Anvers 
en  i6aâ.  Cette  pièce  est,  selon  l'au- 
teur de  la  Bibliotlièqiie  du  Ibëotre 
français,  qni  en  a  donni!  l'analyse, 
une  des  plus  singiilièrts  qui  existent. 
1!  s'y  trouve  des  chœvira  ,  de  la 
luusique,  de«  bullets,  ou  y  entend 
ciier  des  arrêta  en  proSe;  ony  voit 
des  éires  métaphysiques  personni- 


FRAN 

+ 1.  FEANCUS,  nom  d'un  prmc" 
fabuleux  qu'on  faisoil  naître  IVoyca 
et  qu'on  disoil  être  HU  d'Hector.' 
Dans  les  temps  d'ignorance  et  ds 
barbarie  ou  ajouta,  qu'après  Udes- 
Iruclioude  la  ville deTroie, sa  pairie. 
Il  passa  dans  la  Germanie,  et  que 
c'est  de  lui  que  les  Franfais  lirèreiH 
leur  origine.  lieu  reusemeni  qu'on 
sait  it  quoi  s'en  tenir  stir  Francus, 
BarduB,  et  autres  personnages  qui 
n'ont  iamais  existe  que  dans  le 
cerveau  des  gens  qui  adoptent  tout 
sans  restriction. 

U.  FBANCUS  C  Sébastien  ).  fa- 
meux anabaptiste  du  16'  siècle, 
publia  plusieurs  écrits  remplis  d'er- 
reurs et  de  faualisme.  Les  thtiolo- 
gieus  de  la  confession  d'Âugsbourg  , 
assemblés  n  Smaticaldeen  i. '140, char- 
gèrent Mélunchthou  de  le  réfuter. 
Francus  jiublia  encore  un  livre  trèi- 
salirique  contre  ies  finîmes  ;i\  fut 
réfuté  |>ar  Jean  Freherus  et  par  Lu- 
ther, qui  se  cliargea  volontiers  de  la 

*  FRANDAT  (  N.  Comnan du  ), 
Ris  du  gVËÏfier  de  la  chambi'e  dei 
comptes  deNérac,  servit  de  bonne 
heure  et  se  signala  dans  diverse* 
occasions  sous  Louis  XIV.  5a  bra- 
voure et  sou  intelligence  lui  méri- 
tèrent le  grade  de  lieutenant-gé- 
néral des  armées.  Ce  fut' lui  qui 
proposa,  vers  1670,  l'établissement 
des  uuiform^  pour  les  troupes,  et 
qui  en  dirigea  l'exétutiou.  A  l'ex- 
ception de  quelques  corps,  les  mili- 
taires n'avoieut  porté ,  jusqu'à  cette 
"époque  ,  que  des  habits  ordinaire* 
de  couleurs  difiSrenles.  I^'uniforme 
complet  introduit  dans  tous  les  ré— 
gimens  fui  ordonné  dès-lors,  tant 
|iour  les  officiers  que  pour  les  sol- 
dats; et  les  troupes  étrangères  sili- 
vireotcet  exemple. 


âoit  poète  et  inriuoiiBiille.  Oa  a  de 
lui  Aalic/iituima  l'aisalia  fiilmi 
nota ,  ea  ociaves ,  el'  des  Chansons 
siciliennes. 


'  [[.  FBANGIPANI  [  Coruelio  ), 
jutisconsulle  ,  mort  vers  l'an  i63o, 
à  l'âge  lie  97  aus,  fut  estimé  et  consi- 
déré p^r  le  sénat  de  Venise  pour  ses 
luinièies  et  ses  proroiidea  connois- 
UDces  dans  le  droit.  On  a  de  lui  de* 
Disserta/ions  sur  /es  lois;  quel- 
ques Ecrits  sur  l'arriiiée  du  pape 
Mexamire  III  à  Feiiise,  un  Traité 
lie  Camour,  eu  italien,  el  d'autres 
ouvrages. 

1-m.  FRANGIPANI  (François- 
Christophe,  comte  de),  liean-frère 
du  comte  de  Serin  ,  conspira  avec  lui 
contre  l'empereur  Léopold  I ,  et  fut 
un  des  principaux  chels  de  la  ré- 
volte des  Hongrois ,  ijiii  commença 
en  i66!>.  Les  points  ca|iilaux  de 
l'accusation  formée  contre  Frongi- 
paui  n'étant  <]ue  trop  prouvés,  il 
fut  condamné  à  avoir  le  poing  droit 
eoupé  et  la  lète  tranchée.  Tons  ses 
biens  furent  çontisqnés  au  proKi  de 
l'empereur ,  et  sa  famille  dégradée 
de  noblesse  :  l'exéculion  se  lit  pnhli- 
quenienl  dans  la  ville  de  Neuxiadl , 
où  il  éloit  prisonnier ,  le  So  avril 
iG7i.Prangipani  monrutavec  l)eau- 
coup  de  résignation  «l  de  constance. 
(  Voyez  NaBasti  ,  n°  1 1 .  ) 

•  ik.  FRANGIPANI  -  MIRTO 

(Placido  ),  de  Naples ,  clerc  régulier , 
Tivoit  (ûuB  le  17*  siècle.  Il  a  écrit 
UQ  traité  de  Expeclaiioiie  virginis 
parliSt ,  des  Prànea  el  des  Sermoni, 
]a  fie  lie  Saïiit-^iii/ré  rf  ^felliuo , 
ta  langne  espaguole ,  et  des  Com- 
meiiiairea  sur  la  Genèse. 

f  FRANKENBEBG  (J.  H.  comte 

de), cardinal  ar<;hevè(|ii« ,  néàGioa 
Glovavr  en  Siléiie  le  lit  «epteiaUe 


FRAM  1S7 

t7iG,  étudia  à  Rome  au  coUi^jje 
germanique.  Ses  ])rogrèE  dans  la  tliiV- 
logie  le  firent  rectvoir  docteur  dans 
t'uniyersitédecellecapitjleieu  lyjij 
ilparviiil  Â  l'archevêché  de  Maliuea, 
el  fut  élevé  au  cai<tiiial.-it  le  1"  juiu 
1778.  Il  s'opposa  vi veulent  eu  I7a7 
aux  innovations  que  l'empereur  Jo- 
seph Il  voulut  faire  en  Rrubant  ;  et 
raaudé  alors  à  Vienne ,  il  y  conserv4 
la  même  fermeté.  On  le  aoupçotiua 
deoBcher  des  intentions  ambilieuseï 
sous  le  voile  de  la  religion ,  ^t  l'em- 
pereur lui  relira  ses  ordres  et  digni- 
tés en  1789,  lors  de  la  révolte  des 
Brabançons.  Eu  1790  il  publia  iiii 
mandement  dans  lequel  il  ne  dégui- 
soit  point  aon  atiiichtmeut  à  la  causa 
[latriolique.  Il  reeu  i  Alalines  eit 
1793  ,  Jorsde  l'invasion  de  I)uu)ou- 
riez  1  cependant  les  principes  d^» 
Fratiçais  ne  lui  a^ant  pas  convenu  , 
il  refusa  en  1797  îeseruient  ordonna 
rclésiasliquea  du  Bralianl,  et 
i^amut  à  ta  déportation  leji 
octobre ,  par  arrêt  du  di recto ire.'ïl 
réiugia  alors  en  Westphalie,  où 
moiirulle  11  juin  1804,  âgé  da 

'  FRANKENIUS  (  Jean  ) ,  mé de- 
suédois,  luorl  te   16  août  1Ë61, 
à  l'âgBde?!  ans  ,a  donné  de  fl"- 
fiutttce  des   astres   sur  les   co/yjs 
sublunaires ,  et  s'est  efforcé  de  vou- 
loir étabt;r  des  rapports  de  l^stro-. 
logie  judiciaire  avec   la  médecine. 
Malgré  ses  préjugés  aatroloeiques  , 
ls  de  ce  médecin  de  bona 
Coiameitiaiitt  sur  le  second  livre 
de  Pline ,  publics  à  Cogienhngue  eu 
15i ,  10-4",  et  Spéculum  botani- 
'rn  ,  réimprimé  à  Upsal  en  169^, 
us  le  mËme  format. 

t  FRANKLIN  (  Benjamin) ,  né  à 
Boston  j  daui  h,  nouvelle  Angle- 
terre, en  1706,  d'un  fabricant  ds 
chandelles  el  de  savon .  s'occupa  dans 

jeunesse  de  la  profession  de  snn 
pire  ;  mais  elli;  lui  déplut  bieiilât , 


,  Cookie 


IÎ8 


FRA-\ 


et  il  eutra  en  appreutissi 
coutelier ,  puis  chez  un  imprimeur, 
La  nuit  il  lisoit  lea  ouvrages  qui  s'y 
imprintoïent  le  jour,  et  salisl'iiiioit 
ainsi, aux  dépens  (le  sontomnitil ,  la 
passiou  excessive  qu'il  avait  pour  la 
lecture.  A  i4anB,  il  composa  deux 
lialladcs  que  son  maître  imprima  , 
et  qu'il  lui  ordonna  d'allc^r  vendre 
dans  la  ville.  Elles  eurent  beaucoup 
de  débit.  «  Ma  vanité,  dil-it,  fut 
flattée  de  ce  iiiccè»  ;  mais  mon  père 


dim 


Sroduclions  eu  ridicide  ,  et  en  me 
isant  que  les  faiseurs  de  vers  mou- 
roient  toujovtrs  pauvres.  Ainsi  j'é- 
chappai au  malheur  de  devenir  pro- 
babïemeutunassez  mauvais  poète.» 
On  dit  que  la  lecture  des  œuvres  de 
Xénophon  l'entlamma  du  désir  d'é- 
crire et  de  se  distinguer.  Il  prit  de 
cet  auteur  la  méthode  socratique  , 
c'est-à-dire  celle  de  paroitre  dou- 
ter, et  d'éviter  toujours  union  affir- 
malif  et  trop  tranchant.  11  partit 
pour  Londres,  daus  l'intention  de 
s'y  perfeciioaner  dans  son  art  ;  et 
en  tSeX ,  il  dirigea  bienldt  chez  l'im- 
primeur Palmer  la  seconde  édition 
de  la  Betigiou  naturelle  des  Wool- 
laslon  ,  et  d'autres  ouvrages.  Ses  re- 
ktions  avec  Maiideville,  auteur  de 
la  ikbie  des  Aljeilles ,  avec  le  doc- 
teur Pemberton  ,  Hans  -  Slonue  et 
CoUinson  ,  étendirent  ses  lumières 
et  les  élevèrent  au-detsus  dn  méca- 
nisme de  son  art.  De  retour  eu  Amé- 
rique, à  l'âge  de  sa  aus  ,  n'ayant 
d'autre  bien  que  les  cotinoitsances 
profondes  qu'il  avoit  acquises  en 
physique.enmoraleet  en  politique, 
le  jeune  imprimeur  s'établit  à  Phi- 
ladelphie ,  où  il  se  maria  ,  et ,  aidé 
de  la  bourse  de  quelques  amis  ,  il 
acheta  des  presses ,  fondit  lui-même 
plusieurs  de  ses  caractères ,  et  grava 
la  plupart  de  ses  vignettes.  Devenu 
auteur  d'une  feuille  périodique,  il 
ne  tarda  pas  à  se  faire  conuoitre  et 
â  obtenir  l'impression  des  actes  du 
-gmiverneraeiiL  de  la  province  de 


cc|uiri 


FRAlN 

io  et  de  celledeNe^iTcastle. 
morale  ,  eti  politique ,  lui  ' 


le  res))ect  de^  ses  compatriotes.  Eu 
1751  il  fonda  au  milieu  d'eux  la 
première  bibliothèque  publique  que 
l'Amérique  ait  eue  ;  enrichie  des 
dons  de  la  famille  de  Penn ,  du  doc- 
teur Collinson  ,  elle  répandit  dans 

L'année  suivante  il  commença  la 
pnblicaliou  de  son  Alnianacll  du 
Son  Immmû  Richard.  Cet  aima— 
nach  eut  un  tel  succès,  qu'on  eu  ven- 
dit jusqu'à  dix  tnille  daus  une  an- 
née ,  nombre  pro(iigieuK  ,  si  l'ou 
considère  qu'à  celle  époque  l'Amé- 
rique éloit  encore  très-peu  peuplée. 
Ouirouve'danEcepelitouvrage,aiusi 
que  dans  les  Proverbes  du  vieit 
Henri,  une  morale  sublime ,  expri- 
mée d'une  manière  simple  par  des 
allégories  et  des  paraboles  qui  la 
mettent  à  la  portée  de  l'Jiomme  le 
moins  éclairé.  Ces  productions,  lue* 
et  méditées  par  des  hommes  remplit 
de  candeur ,  devinrent  le  caléchisaae 
moral  et  politique  de  la  Nouvelle 
Angleterre.  En  1738,  Franklin  for- 
ma à  Pliiladelphie  la  première  com- 
pagnie pour  éteindre  les  incendies 
et  garantir  les  édifices  de  lenrs  ra- 
vages. En  1747  ,  il  adressa  à  son 
ami  Colliuion  ses,  découvertes  suk 
l'électricité.  Par  elle  ,  il  expliqua 
la  nature  det  aurores  boréales  ,  lit 
connoitre  celle  de  la  foudre,  et  sut 
lui  donner  des  lois.  C'est  à  luï  qu'on 
est  redevable  des  moyens  d^n  pré- 
venir les  terribles  effets ,  en  l'assu- 
jetlissaut  à  suivre  les  conducleurs 
de  ses  paratonnerre»  placés  au-des- 
sus des  édilices.  Le  cerf  volaul  élec- 
trique est  encore  une  de  ses  iugé- 
nieugesinventions.Uinir'oduisitdans 
sa  patrie  et  ensuite  en  France  l'u- 
sage de  la  cheminée  économique 
qui ,  avec  des  conducieitrt  et  des 
soupapes,  rejette  la  chaleur  dnns 
l'appartement  ;  il  perfectiouiiii  Eultn 


FRAN 

i'àarmonica  ,  inalrument  doux  et 
«grtjalile  ,  que  l'Irlandais  Puckei  idge 
ïïiioiid'mveuter.  Le  nom  dePtau- 
bliu  ,  placé  dans  l'bUtoire  des  sciïu- 
cn.lctulbieulàldaaicelledesempi' 
re>.  Lorsque  tes  colonies  amécicaines 
ïtMnmeDcèr«iit  à  se  plaindre  de  la 
mére-pairie  ,  le  gouvernement  an- 
glais,  tSrayé  de  leur  opposition  à  la 
promulgation  de  l'impôt  du  timbre, 
voulut  intimider  Franklin,  dont  il 
redoutait  riaHueuce,et  le  manda  i 
la  barre  de  la  chambre  des  com- 
munes. Il  y  parut  avec  le  courait 
du  paysan  du  Daiuilie  au  milieu  du 
téaal  de  Rome.  Il  prëdit  aux  An- 
glais que  leur  avarice  alloit  rendre 
l'Amérique  indépendante.  uLes  ques- 
tions qu'on  lui  fil,  dit  un  écrivain  , 
Ploient  préparées  ;  on  auroit  cru  au 
contraiie  que  c'étoient  les  répoDses.» 
Dans  txi  débats  ,  le  parlement,  qui 
avoit  la  prudence  de  le  coueulter  , 
n'eut  pas  celle  de  le  croire.  La  guerre 
fut  déclarée  enUe  tes  Etau-lluis  et 
les  Anglais  ;  et  Franklin  fut  choisi 
pour  aller  suivre  auprès  du  miais- 
tire  de  France  les  négociations  eu- 
lamées  par  Sjlas  Deane.  Il  décida 
UD  gouverneiueat  monarchique  à 
s'araier  eu  faveur  de  la  liberté  de 
son  pays.  Le  pléuipoteutiaire  partit 
sans  argent  ;  sa  pairie  n'en  avott  pas. 
Il  arriva  à  Paris  avec  nue  cargaison 
de  tabac  ,  copme  jadis,  au  moment 
où  la  Hollande  voulut  être  libre  , 
ses  députés  vinrent  à  Bruxelles  avec 
un  convoi  de  harengs  pour  payer 
leur  dépense.  Franklin  débarqua  à 
Nantes  le  17  septembre  1776, et, 
fendu  dans  la  capitale,  il  logea  à 
Passy.  Touteutuiannonçoittasini- 
plicitédesmteurBauciennes.  llavoit 
<(uilt4  la  perruque  qu'il  portoit  au- 
paravant, et  montrait ,  à  la  multi- 
tude étonnée  ,  une  tête  digue  du 
pinceau duCuide  sur  uncorjràdroit, 
vigoureux  et  couvert  des  habita  les 
plus  siraplee.  Il  portoit  de  larges 
lunettes  ,  et  à  sa  main  un  balon 
Uanc  ;  il  porloii  peu,  et  savett  Être 


FJIAN  159 

franc  sans  rudesse.  Un  tel  person- 
nage éloit  lait  pour  exciter  la  curio- 
sité publique;  on  lui  donna  des  fétes; 
on  le  rechercha  ;  on  te  célébra  daua 
uuefoulode  vers.  Son  entrevue  avec 
Voltaire  ,  qui  se  trouvoit  à  Paris  en 
1778,  lut  remarquable.  Le  poète  loi 
parla  en  anglais.  Les  B|>eclaieurslui 
ayant  observé  qu'on  seroit  bien  aise 
de  l'entendre  ;  a  Je  vous  demande 
pardon ,  dit-il ,  j'ai  c^dé  un  moment 
à  la  vanité  de  parler  la  mÈme 
langue  que  M.  Franklin.  «  Ce  der- 
nier présenta  son  fila  à  Voltaire 
et  lui  demanda  pour  lui  sa  béné- 
diction; celui-ci  éieudit  ses. malus 
sur  le  jeune  homme  ,  et  lui  dit  : 
a  Mon  enfant ,  Uieu  et  la  liberté  ; 

Les  deux  vieillards  s'embrassèrent 
en  pleurant  lorsqu'ils  se  quittirent. 
Le  peuple  s'atiroupoit  sur  le  pas- 
sage de  Franklin ,  et  demandoii  à 
l'ènvi  «  quel  éloiL  ce  vieux  paysan 
qui  avoit  l'air  si  noble  ?  u  Ses  lalens 
pour  la  négociation  et  l'intérêt  qu'ins- 
piroient  les  Américains  déterminè- 
rent ,  en  1778  ,  le  gouvernement 
franç:\is  à  soutenir  leur  indépen- 
dance. On  sait  qu'elle  l'ut  reconnue 
par  les.  Anglais  eux-mêmes,  après 
la  prise  de  lord  Cornwalis  et  de  son 
armée ,  et  le  traité  de  paix  fut  signé, 
le  5,seplerobre  178Ï,  par  Franklin, 
au  nom  des  Etats-Unis.  Ce  dernier 
ne  quitta  point  Paris  qu'il  n'eVit  as- 
suré par  d'autres  traités  d'alliance 
avec  ta  Prusse  et  la  Suède  de  noii' 
velUs  relations  de  commerce  à  sa 
patrie.  Il  y  retourna  en  1785,  (t 
il  en  fut  reçu  comme  un  pete  qui 
apporte  ses  derniers  soupirs  à  ses 
eulaos.  Nomme  a  son  retour  gou- 
verneur dePensylvanie,  il  mi  celte 
province  déchirée  par  des  factions  , 
et  le  gouvernement  des  autres  sans 
force    et   sans   dignité  ,   le    crédit 


Iris-borné.  Il  jugeaVlue  ,  poor 
riédier  à  ce»  mnux  ,  ii  lalloit  une 
ivocalioit    générale.  Les  Etats- 


Van  t'auemblcrcut  donc  à  Pfatla- 
d«lpliie  en  178a,  el  Franklin,  re- 
préienUiit  de  celle  province,  y 
parle  arec  autant  de  raison  que  de 
courage;  car  tan  esprit  et  son  ca- 
taclere  ëloient  dan*  une  parfaite 
harmonie;  il  développa  lee  maux, 
indiqua  et  ht  ordouiier  les  remèdes. 
li  uiounit  le  J7  avril  1730.  Leeon- 
giès  ordoiiua  ,  dans  l'étendue  des 
quatorze  cauloiu  confédérés ,  deux 
nioi*  de  deuil ,  et  l'assemUée  natio' 
uale  de  France  le  pot  pour  quelqneB 
joum.  «  Franklin  eut  mort,  a'écria 
Mirabeau  ;  il  n'est  plus  cet  homme 
qui  al&andiil  l'Améiique,  et  versa 
anrlEurope  des  torreusde  lumières. 
1^  sage  que  deux  mondes  réclameul 
lenoit  sans  doute  un  rang  hien  élevé 
dans  l'espèce  humaine.  Les  nâiion» 
jie  doivent  porter  le  deuil  que  de 
teurbieiifaiteur;  mais  l'Europe, éclai- 
rée et  libre,  doit  du  moins  un  té- 
moignage de  souvenir  et  de  regret 
i  i'aû  des  plus  grands  hoiumes  qui 
aient  jamais  servi  la  pliiloBophie  et 
la  lilvsrlé.  Frauliliu  avoit  fïit  lui- 
Tnème  loa  ëpiiaphe  ;  «  Le  cor|i*  de 
Benjamin   Frauklin ,    imprimeur  , 


tt  arrachée 


livre  dont  les  féudletia 
et  le  tiire  eHàcé,  git  ici,  et  devieni 
h  pilure  des  vers.  Cependant  l'ou 
vrage  même  ne  sera  point  perdu 
il  doit,  comme  il  le  croyoit,  répa- 
re itre  encore  une  Toisdaus  une  nou- 
velle et  plus  belle  édition,  revi'ieel 
corrigée  par  le  siniverain  auteur,  c 
On  mit  au  bas  de  son  portrait  c< 
vers   latin    attribué    au    raiuistrt 


i  traduîtaiuti  : 


Le  7  avril  1791,  la  ville  de  Phila- 
delphie lî|  élever  sa  statue  sur  le 
fmntoiide  la  bibliothèque  publique, 
IlBili'i^iréseuliideboul,  revètudela 


FRAW 

toge  romaine  ,  un  bras  a^ipuyé  sur 
des  livre»  ,  tenant  d'une  main  »n 
rouli^n  ,  el  de  l'autre  im  sceptre 
renversé.  Franklin  avoil  passéde  la 
plus  si  ncie  médiocrité  à  uue  fbriuiM 
honnèle  ,  acquise  par  le  travail, et 
conservée  par  la  modération.  'Voici 
quelques-unes  de  ses  maximes  1 
<i  Nous  sommes  tous  passagers  sur 
le  vaisseau  de  l'état  ;  il  l'aut  nojer 
celui  qui  ne  veut  pas  contribuer  à 
son  entretien. -r-Si  non»  yréfléchi»- 
siona  bieB ,  nous-  verrions  que  nolra 
paresse  nous  cofite  deux  fois  autant 
que  le  gouvernement  ; 'notre  -vanité 
trois  foi»;  el  notre  imprudence  qua- 
tre fois  davaulage. —  L'oisiveté  rea- 
aemble  à  la  rouille  ;  elle  use  beaucoup 
plus  que  le  travail. — Ne  perdons  pat 
le  temp»;  tar  c'est  rélD(& dont  la  via 
pBi  faite.  —  Avec  du  travail  et  ue  la 
[lalience ,  la  souris  conpe  un  câble. 
—  Faute  d'un  clou ,  le  fer  du  chevd 
se  perd  ,  faute  d'un  fer  on  perd  la 
cheval  ;  faute  de  cheval,  le  cavalier 
lui-même  est  perdu ,  car  son  ennemi 
l'atleini  e.t  le  tue.  —  Si  la  cuisine  eU 
gras-'e,  le  lesiamem  est  maigre. — 
L'entretien  d'un  ïice  coule  plus  cliet 
que  t'enireiien  de  deux  eafauB. — - 
Quiconque  ochèle  le  aupertlu  ven-' 
Hre  bieniOtle  nécessaire.  La  plupart 
de  ces  maximes  sont  tirées  de  la 
Science  du  bon  honiTne  Kichari! , 
pelil  ouvrage  plein  d«  conàsion  et 
de  finesse  unie  d  la  simplioité.  Le* 
ouvrages  de  Franklin,  en  politique, 
auroient  suffi  pour  assurer  la  répu- 
tation d'un  autre.  M,  L'Ecuy  a  tra- 
duit en  français  ses  œuvre»  de  phy- 
sique, dont  Barbeu  du  Bourg  a  donné 
l'édition,  Paris,  1773,  9  vol.  in-^". 
Elles  l'ont  été  dans  toutes  les  tan- 
gues, el  même  en  latin.  La  Science 
du  bon  homme  Hiehard ,  suivie  de 
l'interrogatoire  de  l'auteur  deT.ant 
la  chambre  des  communes  d'Angle- 
terre, a  été  réim|irimce  à  Paris  en 
I794i3vec  les  beaux  caractères  de 
Didot.  Eu  I7gi  ,  on  a  publie,  en  s 
vol.  in-S" ,  des  Xémoires  êur  la  vie 


FRAW 

plifèe  de  Benjamin  Franhlin  , 
krili  par  lui-^mème ,  et  «uivi*  de 
ptutieurs  de  tes  OpuscuUi ,  liaduLU 
del'aDgkiaiMr  J.  C«»t«Ta. 

•  II.  FRANKLIN  (Tlieinas), 
llié^ogieB  aogUii ,  ni  à  Londru  «n 
17110,  mort  eu  1784,  tièye  de  l'école 
de  WeslininBter ,  d'où  il  paata  au 
collège  de  la  Trinité  ik  Cambridge, 
•ù  il  fut  reçu  doeleui ,  et  uomiuë 
proftueuT  de  grec  dans  celle  uni  ver- 
titë,  Eu  1738  ,  it  obliulle  vicariat 
de  Ware, auquol ou  ajouta  depuis  le 
rectorat  de  Brasted  au  couitë  de 
Kent.  Il  futenBoitechapelain  ordi- 
naire du  roi.  Le  docteur  Franklin 
a  traduit  eu  anglais  Pàalaris ,  So- 
pkocUa  et  Lucien,  il  est  encore 
auteur  de  trois  pièces  de  théâtre, 
Jf^arwict  el  MalAîide ,  iragédieaj 
et  du  Cottlral ,  comédie.  Euhn  il  a 
publié  un  volume  de  Sermons  sur 
kl  devoirs  respecti/s,  et  permis 
quft  son  nom  fAt  mis  à  une  Tra- 
duetion  des  (Buvres  de  VoUain  en 

»  I.  FBANKS  (  Sébastien  ) ,  pein- 
tre flamand ,  né  à  Anvers  en  iSi73. 
On  a  de  lui  des  Paysasts  «t  des 
aujeu  d'histoire. 

•  II.  FBANKS  (Sébastîen-Jean), 
Bis  du  précédent  (  du  moîtts  à  ce 
qu'où  croit  ),  a  peintà  Anvers  plu- 
sieurs Tableaux  d'après  Rubeat  el 
Vanilyck. 

•  FHANQUAERT  (Jacques),  uë 
i  Bruxelles  danx  Je  it>°  siècle,  lit 
de  très-bonnes  études  et  s'adouua 
de  bonne  heure  aiiiL  uialhématiques 
qu'il  appliqua  à  l'archi lecture.  Etant 
idlë  à  Boiiie  pour  se  perfectionner, 
il  y  étudia  avec  le  niâme  succès  ta 
peiiituie  ,  l'archi'  "'   -     •  ' 


Son  ( 

donna  l'enlree  des  preniii^res  n 
wns  d'Italie,  De  retour  dans  sa 
Irie,  iarchiduc  Albert  le  noa 


FRAW  161 

ton  peintre  et  son  architecte ,  place 
qu'il  remptitavec  distinction.  Sa  con- 
duite et  sa  conversation  spirituelle 
lui  donnèrent  entrée  chez  l'archidu- 
chesse, lors  même  qu'elle  ëloit  dé- 
fendue aux  grands  de  sa  cour.  Ho- 
noré de  l'estime  et  comblé  des  bien- 
iàils  de  ces  illustres  proleclsurs ,  il 
ue  quitta  leur  servica  qu'à  !•  «lort 
de  son  Mécène  ,  auquel  il  élevii, 
comme  un  lémoigiiage  de  «a  recou- 
noissance,  une  chapelle  ardente  daus 
l'é^^lise  de  Sainie-Gadule.  L'éghse 
des  jésuites  de  BmiLtlIes  est  un  d« 
ses  pini  beaui  morceaux. 

*  FRANQUE  (  Lucile  Mes»!- 
CEcyr),  peintre  d'histoire, née  à  Loiis- 
le-Sauluier  en  1 78Ô,  épouse  de  Pierre 
Franqiie ,  aussi  peintre  d'hisloire  et 
avaoïageu Minent  connu  parmi  les 
peintres  VLVansi  Lestalensde  mada- 
me Frauque  donnoicnt  les  plus  grau- 
d es  espérances,  dàsl'àgelepliis  ten- 
dre. Quelques  tableaux  pleins  d'une 
louchante  raéluucolie  lui  avoient 
mérité  de  la  part  de  ses  maîtres  un 
témoignage  bienflatleur.  Ils  avoient 
pensé  4|u'eUe  deviendroit  un  jour 
ïOssiaH.Ae  la  peinture.  C'étoil  leur 
expression.  Atleînie  dé*  sa  3o'  an- 
née d'une  maladie  de  consomption  , 
eKl  d'une  «ensibilité  excessive  dans 
laquelle  résidoit  peut-être  son  génie, 
ellelacomiMttitpeiidanideuxans.et 
inourni  en  iSos,  daus  sa  relraile  Je 
Cbuillot.  11  Tcsis  d'elle  des  l'ragmens 
toiiibés  comme  au  hasard  de  sa 
ptntne  el  tracés  pïle-iiilèe  avec  lu 
études  de  son  art  dans  quelques-uns 
de  ses  porte-feuille».  Quelques-uns 
ont  pour  objet  un  Kuai  sur  les 
harmonies  de  la  méiamolie  et  des 
arls,  dont  il  paniit  qu'elle  s'éloit 
occupée  assez  long-temps.  Un  de  ces 
fragmens  que  l'on  cite  pour  ta  per- 
fection ,'  et  qui  offre  des  traits  d'une 
poésie  élevée,  a  pour  litre,  le  Tom- 
beau d'Eléono/e.  C'éloit  le  nom 
d'une'  jeune  penonne  charmante 
pour  fpii  elb  «voit  nue  amitié  i* 


,62         FRAF 

«œut,  et  flont  la  mort  «sseï  tragique 
dut  Ùler  la  sienne. 

■  PHANS  C  le  frère  ) ,  né  à  Ma- 
HireteniMo,  entra  fort  jewnechei 
]e>  récollet».  Il  n'a  peint  que  île»  su- 
jets lires  de  l'Ecriture  sainte ,  el  »ei 
onvrageilui  ooi  faitheaticoop  d'hon- 
neur ;  les  plu»  remarquables  soûl , 
wne  Fuiu  en  Egypte,  dans  l'tiglise 
de  Nolre-IJame  de  Majines  el  à 
Notre-Dame  d'Hanwj^ck,  près  de 
celte  ville  ;  V  Annonciation  et  la 
yisilation  île  la  P^ierge  :  les  figure» 
en  aoot  grasdes  tomme  nature. 
Frans ,  bon  dessinateur  et  bon  colo- 
riste, o'rnoit  M»  fonds  de  paysages 
bien  choisi»  et  peiuu  avec  intelli- 
g*ftce. 

FRAMTZIUS{  Wolfgang  ),  Ihéo- 
lOBÎen  luthérien,  né  en  i564  ,  à 
Flaveu  dans  le  Woiglland,  devint 
profestaiir  en  histoire ,  pui*  en  ibéo- 
JUœie  à  Wittemberg,  où  il  mourut 
en  iSao,  On  a  de  lui ,  I-  jinima- 
iiuia  àisluria  sacra ,  1666 ,  w- 1  a  ; 
à  Dresde,  1687,  a  vol.  in-B';  ou- 
■*rage  recherché  el  cutieiut-  U.  Trac- 
I  talus  de  inierpretttione  sacra/um 
Scripiurariim,  i(iî4,  in-4'';  el  un 
grand  nombre   d'aiitres  ouvrages  , 

3 ni  ne  soul  que  des  lambeaux   de 
ifféreus  auteurs  ajustés  ensemble. 

'  FRANZÈSE  (  Claude  ) ,  habilj, 
çeialve  sur  verre  du  16"  siècle  ,  fut 
appelé  à  Borne ,  avec  Guillaume  de 
Marzilla ,  par  Jules  II,  pour  peindre 
Us  vitraux  du  Vatican.  Leurs  ou- 
vrages excitèrent  l'admiration  geué- 
rale;  mais  lors  du  sac  de  Rome  ib 
fnrent  brisé»  pour  avoir  le  plomb 
«t  en  former  des  balles  de  l'i>«il.  Les 
peintures  qu'ils  firent  pour  tjainle- 
Marie-du-Peuple  ne  se  conservèrent 
pas  davantage. 

FRA-PAOLO.  royei  Sabpi  « 
C0RBINBLI.1,  n°  L 

'  FHAPORTA  (  Dominique  ) ,  de 


FRAS 

Roveredo  ,  prèire  et  chanoine  de 
Frisinea,  mort  en  17^5,  âgé  de 
plus  fle  80  ans  ,  lit  ses  études  tn 
Allemagne,  *t  profewa  la  philoso- 
phie Bcolasliqiie  el  la  théologie  à 
laspnick.  On  a  de  hii ,  L  /-a  vtrifA 
avelata  contra  l'idea  deUa  tngica 
di  Seli'figgio  DodoHeo  fGitwIamo 
Tariarolii.  )  II.  Risposla  ad  umt 
lellera  di  XÀlio  Gliinsulai  ,  ch« 
propone  19  dvbij  sopra  la  verità 
soetata ,  in  di/èaa  dette  scuole  del 
sig.  abaie  Fraporia ,  data  da  uno 
sludenle  del  medesiiHo. 

*  FHASCATA  (Gabriel),  de 
Bre9cia,dan3l'éiatde  Veniie,  doa- 
teur  en  médecine  de  la  îarullé  d» 
Padoue,  savoil  les  langues  et  les 
belles  -  letrre*  :  il  s'Aoil  tn^me 
beaucoup  appliqné  ù  l'astrologie  ot 
à  la  poésie.  8eR ouvrages  en  ce  ëer^ 
nier  genre  oui  été  publiés  sous  le 
nom  de  Hapiro  dans  le  Recueil  de 
l'acsdéttiie  des  AfBdati  dont  fl  étoit 
nuembre.  Ce  médecin  se  retira  à  Pa- 
vie,où  il  mourut  le  au  janvier  i!>8'i. 
On  a  de  Ini  un  Traité  des  bain»  da 
Reiorbio  pïèsde  Pavie,  publié  dan» 
cette  Ville  en  1675  eten  iBBft,™-^", 
sous  ce  titre  :  De  dfirts  Relurbii 
licineiiiibus  commenltirii,  mi/ie^Hs, 
facilitâtes  et  usum  eaivnt  expH- 


t  FRASSKNCCtaude).  odginair* 
de  Vire  dan»  la  BaiSe- Normandie, 
définiteur  général  de  l'ObserviIrtc* 
de  Sainl-François,  docteur  de  Sor- 
bonoe ,  et  gardien  de  Paris ,  mourut 
dans  celte  ville  le  36  Février  1711  , 
à  91  ans.  Son  mérite  el  seï  talens 
lui  concilièretit  t'estime  du  roi  et 
de  plusieurs  archevêques  ;  il  parnl 
avec  distinction  daïrs  te  chapitre  g4-  . 
néral  de  son  -ordre  tenu,  à  Tolède  en 
i^8a  ,  et  dans  ceUii  de  Rome  en 
168S.  A  l'enceplion  de  ces  déui 
voyages,  il  vécut  toujours  dntis  une 
exacte  retraite,  dont  les  principaux 
fruit*  sont  ,  l.  Une  P/iilosopAie , 


FRAT 

impTimée  ^oumri  fota  en  a  toI. 
11.  Une  TAétiiogit  ta  4  vol.  in- 
folio,  pBrM,)6T9-ni.  La  Traduc- 
tion en  fraucai»  At%  Lettres  Ae  rainl 
Paiilio ,  l'aiis,  i  voLiu-tï.IV.  Z>it- 
quiiitionea  Biblka  yVax'M,  1689, 
eD4v<iLiB'4*;lap>'^n)teTsurUBible 
«n  gés^ral ,  le  deniième  sur  le  Pen- 
Itleiique,  r^impriiu^s  avec  de&aug- 
meaiatioiH  à  Liicquea ,  1764,  en 
3  voL  iR-rerl.  L'émmiion  brille  Haus 
Eet  ouvrage ,  )nai«  eu  7  détîreroît 
plut  de  mëtlUde  et  de  prëciiion. 

*  [.  FRATELUNl  iJeanoe),  utirte 
ilalienne,  Bëe-eD  i666à  Florauce,a 
peiut  le  poitrail  ck  miniatiire  ,  «l 
quelque*  aujeu  hUtorique». 

•  U.  FRATELLINI  (  Lotenzo- 
Maiie  ) ,  fils  de  la  prétidenie,  mon 
en  1739, 'fat  uotics-bou  peintre  de 
paj'sages  et  d'flisioire. 

i  FB&TREL  (  Jowph  ) ,  né  à  Epi- 
ual  «n  1730  ,  pei«tr«  de  la  coui 
du  roi  StanitlM  à  NaMci,  <)e  celle  d( 
l'électeup  Palatin ,  et  profewenr  dt 
l'académie  da  peinture  de  Paris. 'So 
coaapoiitMm  loui  limples ,  neUlM 
Et  grande*,  w«  litEi  du  slyli 
antique.  Tons  set  tableaux  portent 
i'tmpreinte  d*un  eslrème  tini,  gtii 
M  fait  un  pea  trop  »entîr  dans 
In  ilnp«fi«t.  H  iPa  peint  qu'on  petit 
nombre  d«  grands  laUeanN ,  pàriiTi 
leM)uela  eu  dëtiaf^e  Co/vh*A*,'qni  ! 
Drae  la  gdlerie  royale  de  filiinii^k  ,  ' 
'ia  -P'-ealaM,  ■f'o/a , 'qui  appartient 

iaM.  le  faon»  de'llalberg.  Sii  lui/e 
rm  Egfple  a  é4é  atbetée  par  M.  te 
«omte de TroubieBe.  6afumittepo)' 
Mde  le/ï/a  tiu  lUeuiûtr ft^m  ëtoit 
•onmorccaa'favori.  Cepeiiitremou- 
Tut  «B 1 783 ,  Bg<  de  Si  am. 
FRATBES.  Voyez  Featbei.. 
FîtATrA  (Jean),  poète  iiali™  , 
d'une ËtDiiUe  noble  de  Vérone,  labsa 
de»  Eglûgiies  ,  oiie  Pastorale ,  el 
un poemehëroïgue, intitulé  labial- 


FRED 


FRAUDE  (  Mytbal.  ) ,  diviniU 
qaiia  iepré*eutoit  bt«c  noe  télé  hu* 

etie  reatedu  corps  an  toime  detei^ 
pent,  avec  U  queue  d'uu  teorpÏMi. 

FBAVENUORFFEB(PhiUw*l. 
madecu)  provincial  de  la  Moravie; 
fMidant  à  tirina,  «t  ntembre-de  l'a- 
'e>  curieux  d'Aliemagnie , 
étuit  de  IConigswiasen  dans  la  nâiil* 
AuLriche;  il  inourui  ta  170s,  et 
laiasia ,  1.  Opusculum  de  morhit  mu- 
Ueiu/a ,  Noribergai ,  i6ij6 ,  iu'ia.  11. 
Taluia  snutragdfna  medôM-^Aar- 
m«eeutica ,\\aA. ,  i6(|<),  in-ia.Uj 
a  enMire  une  dditiou  de  NurMBberg, 
de  i7t3,touile'inèinelormal  ,a<rec 
lei  aiiginenlatiotia  et  corrections  ait 
Jaau-AbrBbaa>  Mecckieiii. 
FRAVTTA.  riy.  ti,i.»iiM. 

"F«AUWÏNLOB(Henri),  au- 
teur iHemuid,  mort  en  i3i7,  «fait 
un  ouvrage  (tu  ftivei)T  du  -sexe.  Un 
trts'grmd  nombre  de  funimes  mirit 
ion  convoi,  et  verMntr  son  tombea« 
nne  *i  grande  quantité  de  vin ,  qne 
i'ëglise  en  fut  nlDncriée. 

I.  FREARD  DU  CtsTEL  (  Raoïil- 
ien),  ne  A  Bay^tm,  réuniatoit 
'■rertiiB  sociale*  jos  qiialiléa  d'un 
homiiiedË'liien.SeBinoineusde  lot- 
■aèr  éloieii:  partagés  rutre  l'élude  de* 
Micuoes  exHiItes  et  la  uuliure  des 
ftmirs.  Il 'mutiTul  en  176B,  après 
avoir  doiffié,L  Mlitia'nde  lagéo^ 
tnèlrie  d'Euclide  ,  Paria,  174°> 
in-i  3.  H.  VEca/e  du  jardînierfieu-' 
risle,ï\ni.,  1764,  iu-ia. 


Unie ,  doiil  Le  Tasse  faisi 


FKEDEGAIRE  ,  un  des  plus 
eus  histoiiem  français  depui* 
Grégoire    de     Tours ,     appelé 


n.  Ce.l  Scotatiique ,  faice  qu'autreroi*  o 


i64         FRED 

doanoit  ce  nom  à  ceux  qui  »e  mè- 
lôicut  d'écrire,  composa  ,  parontre 
de  Childébrand  ,  frère  de  Cbarles- 
Marlel,  Tine  Chronique,  jusqu'ea 
641  ,  qu'on  trouve  dans  leRscueil 
des  historiens  de  Duchesoe  et  de 
D.  Bouquet.  Son  «tyle  barbare  coule 
d'ailleurs  trop  vile  mr  lesévènemens 
intëreaiaUB.  Néanmoins  il  faut  abso- 
lument recourir  à  lui  pour  l'histoire 
de  trois  de  nos  rois.  Sa  Chronique 
a  eu  quelques  continuateurs  ,  qui 
l'ont  conduite  jusqu'en  76S.  On 
lui  attribue  aussi  un  Abrégé  de 
Grégoire  de  Tours  ,  où  il  se  borne 
à  le  uopier. 

*  FRÉDËGISE  ,  philosophe  et 
poète,  mort  au  mois  de  novembre 
835 ,  parvint ,  à  force  d'intrigues ,  à 
Être  chancelier  de  Louis-le-Uébon- 
naire.  On  a  de  lui  quelques  pro- 
ducliona  assez  tnëdiocres.  La  pre- 
mière esfune  prétendue  ^«/Èffiu/o/t 
de  quelques  sehlimens  erronta  d'A- 
hogard,  évèqoe  de  Lyon.  11  y  sou- 
tient que  les  écrivains  sacrés  sont 
toujours  leS'mcilleursgrammairieiu 
de  leur  tiède;  que  Jésus-Christ  n'a 
pu  se  croire  impeccabla  saus  raan- 

3u<r  à  l'humililé  dont  il  fut  le  mo- 
èle  ;  que  le  Saint-Esprit  inspira  les 
prophètes  de  la  raërne  manière  que 
l'àneiise  de  Bala«m ,  etc.  Dans  son 
Traité  philosophique  du  Néant  et 
ées  Ténèbres.  Son  objet  est  de 
prouver  que  le  néant  est  quelque 
chose  ,  et  que  les  lënèbres  sont  une 
«ubstauce  corporelle.  Ces  deux  p»- 
radoxes  sont  quelquefois  soutenus 
avec  beaucoup  d'esprit.  Le  conte  de 
Bocbesler  en  a  tiré  les  idées  les  plus 
•ingéuieuses  de  sa  satire  sur  Rien. 

t  FBÉDÉGONDE  ,  femme  de 
-Chilp^ic  Vf  roi  de  France,  née  à 
Avancou  rt  en  Picardie,  d'une  fa  uiille 
obscure  ,  entra  d'abord  au  service 
d'Audouaire,  première  ftmme  de  ce 
prlace  ,  qu'elle  eut  le  crédit  de  lui 
iaiie  lépiidùi.  Chilf  éric  prit  nue 


FRED 

seconde  femme  ■■  Frédégonde  i»  fit 
assassiner,  dit  Grégoire  de  Tours, 
sou  ennemi  mortel ,  et  obtint  le  lit 
et  le  trAue  qu'elle  occupoit.  Cette 
femme  adroite  et  politique  subjugua 
son  mari ,  et  lui  Ht  commettre  une 
foule  de  crimes.  Il  accabla  d'impôts 
ses  sujets  ;  il  lit  la  guerre  à  «es  frères. 
Frédégonde  seconda  ses  armes  par 
le  l'er  et  par  le  poison.  On  l'accusa 
d'avpir  fait  assassiner  Sigebert ,  Mé- 
rouée ,  Clovis,  Prétex.Ut.  Elle  ue 
pouvoil  souffrir  Biguudie,  salille; 
et  leurs  querelles  éloieut  si  violentes 
qu'elles  en  venoienl  quelquefois  jus-  . 
qu'à  se  battre.  Un  jour ,  la  reine 
veuve  feignit  de  vouloir  lui  donuer 
ce  qui  lui  revenoit  des  trésors  de 
Chilpéric ,  son  pire.  L'avide  prin- 
cesse penche  la  tète  dans  un  des  cof- 
fres qiii  les  conlenoient,  aussitôt  sa 
mère  le  referme  brusquement  sur 
elle.  C'étoit  une  nouvelle  victime 
iuimolée  aux  fureurs  de  cette  for- 
cei|ée ,  si  Biguulhe  n'eût  ëlë  pramp- 
temenl  secoiirue.  Enfin ,  Chilpécie 

chasse,  en  SS^.  Les  soupçons  tom- 
bent sur  diviTseï  personaje;,  mats 
ils  se  réunissent  piesque  tous  sur 
Frédégonde,  d'auianlplusqueleroi 
vcuoit  de  découvrir  ses  intrigue* 
galantes.  Cette  princesse,  dit~oa  , 
aimoit  Laudri,  gucniereslimé,  et 
l'uu  des  principaux,  seigneurs  de  la 

aucune  autorité  respectable ,  qu'elle 
cro^oit  Cliitpéric  à  la  chasse,  où  il 
allait  fréquemment;  loaisceiour-là, 
avant  que  de  parlir,  il  lui  prit  fau- 
taitkie  de  traverser  l'appartement 
voisin  de  celui  de  Frédégonde.  Chil- 
pti'LcIa  trouva  le  visage  baissé. et  1« 
corps  courhéj  «e  llTvantles  maiiia; 
il  Ini  donna ,  par  derrière ,  en  badi- 
nant ,  un  léger  coup  de  baguette.  La 
reine,  sans  se  lever,  sans  tourner  I* 
tèt«,djt.:  nL»ndri,esi-ce  ainsi qu'oa, 
attaque  une  iènune  connue  moi?  » 
Chîtpéric  sortit  la  jalousie  dans  1» 
caur.  Frédégonde  eS'i'ayée  lit  vMtic 


FRED 

«iitsilôlLatidri,  pour  lui  raconlerde 
quelle  manière  le  sort  l'avoil  Irabie. 
11  falloit  prévenir  ta  colère  d'un  roi 
toujourR  redoulable  ,  mime  Ion- 
qu'elle  paroilsoit  auoupie  ;  et  l'on 
conjecture  que  Frédegonde  ne  s'é- 
pargna pa»  un  crime  u^ssaire  à  <a 
lùreté  persoDuelle  et  à  celle  de  sOn 
amant.  Cette auecdote,  rapportëeeu 
diSereDB  traites  d'iùstoire  ,  a  été  co- 
piée dans  Aimoin,  le  plus  menteur 
deihistoriei]S;àl'i:iueudre,  on  croit 
qu'il  eût  été  présent  A  l'entretien 
qu'il  suppoae  entre  Frédegonde  et 
Landri  ,  ou  au  inolus  derrière  une 
-  lapiseerie  avec  cle  l'encre  et  du  pa- 
pier. Frédégaire  accuie  Brunehaul 
de  cet  assassinat  ,  et  Grégoire  de 
Tours ,  ennemi  déclaré  de  Frédé- 
](Onde,  se  conieme  de  détailler  les 
défauts  de  Chilpéric,  de  lui  prodi^ 
guer  lesépilhèies  les  plus  odieuses  , 
mais  sans  donner ,  dans  ce  qu'il  dit 
du  meurtre  dece  prince,  la  moindre 
apparence  de  soupçonner,  qu'il  eu 
crût  Frëd^onde  coupable.  La  reine, 
après  la  mort  tragique  de  soa  époux, 
'arma  contre  Cliildebert.défitseslrou- 
pea  eu  591 ,  ravagea  la  Cbampa(p)e, et 
reprit  ^is  avec  les  villes  voisines 
qu'on  lut  avoît  enlevées.  Elle  mourut 
paisiblement  dans  sou  lit  en  597.  On 
loi  rendit  de  grands  houneurs  fuoè- 
bres,  et  son  corps ,  porté  daus  l'égUse 
Saiut-Vincent  [  aujourd'hui  Satnt~ 
Germa in-dea-prés  )  ,  fut  couvert 
d'une  grande  et  belle  mosaïque,  or- 
née delUigraiteeiifuivredorê,  doat 
le  travail  est  une  imitation  de  cer- 
taios  ouvrages  du  Japon.  Celle 
mosa'ïque  ,  transportée  au  Miisée 
impérial  des  mouumeus  français  , 
représente  la  reine  en  babils 
royaus,  et  pour  désigner  sonveu- 
-vage,  l'artiste  a  couvert  son  visage 
d'un  voile.  11  y  a  apparence  que  la 
haine  publique  exagéra  un  peu  les 
vices  et  les  crimek  de.  Frédegonde. 
Celte  princesse  donna  quelquefois 
des  sigaei  paieagers  de  repentir. 
Penduit  uBc  mafadie  dt)  ses  euEans , 


FRED 


i65 


elle  dit  au  roiion  époux:  Voilà  que 
nous  perdons  nos  enfana  ;  ce  sont  les 
larmes  des  pauvres ,  les  géniiese- 
mens  des  veuves  et  des  orphelins  qui 
les  luEut.  Croyez-moi,  brûlons  loiii 
les  ëdils  injustes  qoe  nous  avons 
rendus  pour  lever  les  taxes,  u  Les 
édiis  furent  effectivement  jetés  au 
feu  ;  mais  quelques-uns  reparurent 
bieuWt, 

1 1.  FRÉDÉRIC  (  saint  ) ,  évêque 
d'Uirecht ,  et  lilsd'iin  grand  seigneur 
de  Frise  ,  fut  martyrisa  en  833 
pour  la  défense  de  la  loi. 

t  II.  FRÉDÉRIC  I"  ,  dit  Barie- 
lousse,  surnommé  ainsi  îi  cause  de 
la  couleur  de  sa  barbe ,  fils  de  Fré- 
déric, duc  de  Souabe ,  duc  da 
Souabe  lui-mËme  en  ii47i  après 
la  mort  de  son  père ,  étoit  né  en 
1131 ,  etobtint  la  couronne  impé- 
riale en  ii53,  à  3i  ans,  après  Con- 
rad III  son  oncle.  Il  passa  en  Ilalio 
l'an  II  55,  pour  la  recevoir  des  mains 
du  pape.  Adrien  IV  le  sacra  le  it 
juin,  après  bien  des  difiicidtés sur 
le  cérémonial.  Il  étoit  établi  que 
l'empereur  de  voit  se  prosterner  de- 
vant le  pape,  lui  baiser  tes  pieds  , 
lui  tenir  l'élrier,  et  conduire  la  ba- 
quenée  blanche  du  saint  père  par  1« 
bride.  Frédéric  se  soumit  à  cet  usage 
en  murmurant  j  et  comme  il  se  irom- 
poit  d'étcier  ,  il  dit  «  qu'il  n'avoit 
poiut  appris  le  métier  de  palefre- 
nier, u  On  savoit  si  peu  fi  Rome  ar 
que  c'étoit  que  l'empire  romain  ,  et 
toutes  les  prélenlionsétoient  si  con- 
tradictoires, que,  d'un  câtë  ,  le  peu- 
ple se  souleva ,  parce  que  le  pape 
avoit  cou  ronué  l'empereur  sans  l'or- 
dre du  sénat  et  du  peuple,  et  d'un 
autre  c6té  ,  le  pape  Adrien  écriviHt 
dans  toutes  ses  lettres  qu'il  avoil 
conféré  à  Frédéric  le  bénéfice  Ak  l'em- 
pire romain.  Frédéric  ,  fatigué  de 
l'orgueil  d'un  peupla  alors  si  miséra- 
ble, imposa  silence  à  ses  députés: 
«Rome,  leur  dit-il,  u'eit  plu*  c» 


c 


iG6  FRED 

qu'elle  a  ëlë  :  CharUiu3gii«  et  Othon 
l'ont  con<iiiise,  *l  je  siiii  voira  mal- 

Ire n   Egalainent  choqué   de» 

lellrei  du  p^pe ,  il  dit  «  qu'il  tcnoit 
Ma  empila  de  U.if  u  et  de  l'eiMliou 
dea  princes-,  el  iion  de  la  libéralité 
deipontir«»  romainii.  »  Un  lëgat, 
devant  qui  il  prononça  cei  paroles , 
voulut  k  contredire  ,  Frédéric  le 
congédia.  Adrien  ,  étonné  de  cette 
féinielé,  lui  envoya,  en  11S7  ,  à 
Besançon,  ftù  il  éloil  alors,  un  lé- 
gat plus  prudent.  L'empereur  lui  lit 
protester  que,  parle  inùl  de  biné- 
Jice ,  il  n'avoilenttndu  q4ie  la  béné- 
diction ou  le  sacre,  et  non  une  in- 
vestilurs  ;  et  se.aauva  par  ces  équi- 
voques. L'année  précédewle  ii56, 
ilavoil  répudié  Adélaïde, pour  épou- 
ser Béatnx,iilje  de  Renaud  ,  comte 
de  Bourgogne  1  et  par  ce  mariage,  il 
réuutt  le  comté  de  Bourgogne  i  ses 
«Uls.  La  malt  d'Adrieu, arrivée  en 
iiËa,  renouvela  les  querelles  ilei 
papes  el  des  empereuit,.  Alenandrt 
111 ,  élu  après  lui ,  ayant  déplu  à 
Frédéric,  il  lui  opposa  suecesaive- 
■neut  trois  antipapes.  Les  Milanais 
proiitèrent  de  ces  dâvisiona  en  1 16 1, 
pour  lever  l'étendard  da  la  lîberlé. 
Milan  aspiroit  à  la  domination  de 
la  Lombardie  ,  et  vouloit  s'ériger  ta 
républiqiu.  Elle  fut  prise  en  1163, 
et  rasée  jtiwjue  dans  ses  foudemens. 
On  )MBsa  la  «harnie  et  on  sema  du  sel 
surson  terrain,  (j^.  Bbitrix,!!"  H.) 
Brescia,  Plaisance  furent  démaale-- 
lée*,  et  it^  autre)  villes  qui  avoient 
voulu  être  libres  perdircutcet  avan- 
tage, et  le  ui  s  privilèges.  Le  vainqueur 
litfaire  la  recherche  de  Ions  les  droits 
«t  de  tous  Ir» Clefs iwiir nés,  Qaatredoc:> 
i«urB de liHuiverstlé de  Bologne  qu'il 
eousiilla ,  inabiis  des  préjiigéï  <Ie  la 
jiwisprudence  de  lear  siècle-,  lui  ât- 
tfibuèrenttoua  ces  droits,  (t  inèine 
l'empire  du  inondt  entier  ,  lel  que 
les  empereurs  des  premiers  siècUi 
l'avoiesl  podsédé.  La^faneux  Bar- 
thok  ne  balança  paciaèmeidôcUnr 
herétiquM  tous,  eem  ^ui  oseioient 


F,RED 

duutni  de  la  mtHiaKhie  uuîverselU 
de»  empereurs  romains.  Oa  voit  , 
:etle  décisiou ,  que  les  notions 
du  droitcivil  et  canonique  ii'étoient 
pas  ij^s  exactes  alors  «a  Allemagne 
qu'eu  Italie,  i^  pape  Alexandre  111 , 
ui  avoit  été  obligé  de  se  retirer  eu 

168.  Cet  aiiatbème  ralluma  le  feu 
de  la  guerre  en  Italie-  .Les  ville» 
de  Lombardie  se  li^iMnt  ensemble 
la  même  année  pour  le  maintien, 
de  leur  liberté.  Les  Milanais  rebâ- 
tissent leur  ville  ,  malgré  l'enqie- 
rettr,  ila  remportent  sur  lui  uaa 
vieicàre  eigiudéa  près  de  Cdme  eu  -. 
1176;  et  celte  victoire  produit  la 
pai:t  entra  Alexandre  et  Frédcric. 
Venise  l'ut  le  lieu  de  la  réconcilia- 
tion. IL  fallut  que  le  saperlu  Fré- 
déric pliât.  Il  recDUunt  le  pape  , 
baisa  ses  pieds,  lui  servit  d'huissier 
dans  l'église,  et  .conduisit  *a  mute 
dans  la  place  Saiat-.Marc.  La  pals 
fut  jurée  le  1"  août  1177  ,  sur  l'E- 
vangile ,  par  douze  princes  de  l'ein- 
pire.  Tout  fut  à  l'avantage  de  l'É- 
glise. Frédéric  pra«ul  de  restituer 
ce  qni  8ppaiten.oil.  au  saini-Hége, 
Les  terre»  de  la  csmtesao  ftlatbild« 
ne  furent  point  spétàbées  ;  et  ce  fut 
un  nouveau  sujet  da  quei^lc  entre 
l'empereur  et  le  fape  Urbain  111.  . 
Ce  ponlife  alloil  tn^raese  servir  à* 
l'arme  oïdinaire di  Vencemmunica- 
lioH  ,  lorsqu'il  a|>pnt  qna  Sidadin  , 
le  héros  de  son  pa}is  el  de  soa  sticle , 
avoii  repris  Jérusalem,  sur  tcschrd- 
tiens.  Cette  nonveUc  l'artil«  :  il 
avoil  besoin  de  Frédéric  pour  cen— 
qué«ir  la  Terre-sainte.  Ce  priMce»e 
croisa  en  effet  en  rrSg.  IsaacLangc^ 
eiapereitr  de  Coostantinople ,  étoït 
allié  de  S»ladin  et  du  suUaa  d'I- 
rooe.  Frédéric ,  tibUgé  de  com— 
battra  ks  Grawr  força  ks  pas- 
sages., remporta  deux  victoires  sur 
les  Turcs ,  prit  Iraue  ;  péuélra  en 
Syrie,  et  alk)  mburir  l'année  asi-^ 
vante,  le  lo  JRin  iigoi  Après  nn 
règne  àt  38  an*  ,--pvii  de  Tatm  ch 


FRED 

Glicie  ,  pour  t'itte  baipnë  dans  le 
Ciilmis,<i«)a  maladie  qu'Alexancke- 
le-Grand  contracta  auirefoU  dan*  le 
même  tieuve.  Il  couvrit  lei  d^rauls 
de  soîi  orgueil  et  de  son  anibilion 
par  le  courage,  la  libéralilé,U  fran- 
chise et  la  constance  dans  la  bonne  ' 
et  la  iDauvai«e  rotlune.  Mais  son 
ingralLlude  envers  Heu  ri ,  duc  de 
Saxe,  révolta  loiillemonde.  (  foy. 
Henhi  .  n'  XXlll.)  Il  atoii  une  mé- 
nmire  aurpreuame ,  et  même  beau- 
coup de  savoir  pour  un  sîicle  où 
presque  aucun  prince  allemand  ne 
uvoit  ni  lire  ni  signer  son  nom.  Il 
aïoil  l'air  noble ,  et  tout  en  lui  an- 
nonçoil  un  prince  et  un  homme  ai- 
mable. Jamais  les  revenu)  dis  em- 
pereurs o'avoient  élé  plus  considë- 
rables  que  soun  Frédéric;  il  tirait 
aonuellemeut  de  l'Italie  et  de  l'Alle- 
magne soixante  talens  d'or,  ce  qui 
revient  à  six  millions  d'écus  d'Alle- 
magne :  somme  prodigieuse  pour  ce 
lemps-lâ ,  où  le  domaine  des  empe- 
reurs avoit  déjà  souffert  des  pertes 
immenses.  C'est  eous  Frédéric  I  que 
hs  archevêques  de  Mayence  com- 
mencèrent à  prendre  le  titre  d'ar- 
di chanceliers  de  l'empire.  Frédéric 
eut  de  Béatrix ,  sa  seconde  femme , 
cinq  fils ,  Henri ,  Frédéric ,  Conrad , 
Oihon  et  Philippe.  Le  premier ,  qui 
étoit  déjà  roi  des  Romains ,  lui  suc- 
céda à  l'empire.  Frédéric  et  Con- 
rad furent  touràlourdncsdeSouabe 
et  de  Prancanie.  Otbnn  fut  mis  eu 
possession  du  duché  de  Bourgogne, 
qui  étoit  le  patrimoine  de  sa  mère. 
Philippe ,  le  dernier  de  tous ,  eut  eu 
partage  quelques  terres  eitue'es  en 
Italie,  et  fut  depuis  empereur.  — 
De  tous  ces  princes ,  celui  qui  relra- 
foitlemieus  les  vertus  de  son  pire, 
éloit  le  jeune  FliiDéHic,  duc  de 
Souabe,  Hais  sa  gloire  fut  de  peu 
de  durée,  et  la  morl  l'attendoit  aussi 
«n  Orient.  Après  avoir  fait  enterrer 
i  Tarse  le  corps  de  son  pèie  ,  dont 
il  avoii  séparé  tes  os ,  il  marcha 
^Hs  Anlioche.  La  léjoar  de  cette 


FRED  167 

f  illf  fut  falal  à  ses  troupes  ;  les 
maladies  et  la  pesie  y  firenl  d'af' 
freux  ravages.  De  cette  année  ,  si 
(lorissanle  et  si  nombreuse  eu  en- 
trant dans  l'Asie ,  il  ne  resta  pas 
plus  de  9000  hommes  de  pied  ,  et 
A  on  600  chevaux  ,  avec  lesquels 
Frédéric  se  rendit  à  Tyr.  11  y  lit  en- 
terrer les  os  de  son  père  avec  beau- 
coiipde  magnificence,  et  Guillaume, 
archevêque  de  celle  ville  ,  le  même 
qui  a  écrit  l'Histoire  des  Croisades , 
prononça  son  élo^e  funèbre.  Le  duc 
de  Souabe  alla  joindre  ensuite  l'ar- 
raëe  des  chrétiens ,  qui  étoit  occupée , 
depuis  loug- temps,  au  siège  de 
Ptoléraais, entrepris  par  Gui  deLu- 
signau,  i  qui  Saladin  avoit  rendu 
la  liberté  ,  après  l'avoir  tenu  un 
an  prisonnier.  Frédéric,  à  son  ar- 
rivée, ordonna  un  assaut  généra], 
qui  fut  exécuté  par  terre  et  par 
mer  avec  un;  ardeur  incroyable. 
Au  milieu  des  travaux  <le  l'atta- 
que ,  il  fut  emporté  par  la  ma- 
ladie qui  se  mit  dans  le  camp.  Les 
Allemands ,  désespérés  d'avoir  perdit 
leur  empereur  et  leur  nouveau  chef, 
retournèrent  dans  leur  pays  ,  et  ■ 
abandonnèrent  une  entreprise  mal- 
heureuse. 

t  ni.  FRtoÉBIC  II ,  petit-fils  de 
Frédéric  I  ,  et  (ils  de  l'empereur 
Heiiri  VI,  né  en  i)q.j,  fut  élu  roi 
des  Romains  en  11 9G.  Othon  IV 
lyant  été  excommunié  par  le  pape 
InnountllI.  i'archevèquede  Mayen- 
ce  fit  élire  Frédéric  empereur  le  i3 , 
décembre  1310,  quoiqu'il  n'eût  alors 
que  seize  ans  ;  mais  ce  jeune  prince 
:  fut  paisible  possesseur  de  1  empi- 
qu'aprèsla  mortd'Othoneni3i8. 
Son  règne  commença  par  la  diète 
d'Égra  en  1119  Ce  fut  dans  cette 
diète  qu'il  tit  jurer  aux  grands  sei-' 
gneurs  de  l'empire  de  ne  plus  ran- 
çonner les  royageurs  qui  passeroienl 
sur  leur  territoire,  et  de  lie  pai 
foire  de  fausse  monnoic  ;  usages  bar- 
bares,  que  l«t  petite  fiiucea  pre». 


iG8  FRED 

unlent  pour  dea  droits  taciii  dan» 
cet  lenipi  de  brigandage.  Après  avoii' 
mis  ordre  ài  tout  en  AUecoagiie ,  il 
IKisM  en  lUlie.  Milan  lui  ferma  ses 

Eirte»  ,  coiDra«  h  un  petit-lil»  de 
ïrberoiiBSe  ;  et  il  alla  u  faire  cou- 
ronner à  Rome  ,  par  le  pape  HoDoré 
lu  ,  le  31  novcinùra  1 390.  11  signala 
■on  couronnement  par  des  ëdil* 
JEauglaus  contre  les  hëréliques  ,  et 
yar  iç  seriAenl  d'aller  se  battre  dans 
laTerre-aainle.  Frédéric ,  né  en  Ita- 
lie ,  et  s'y  plaisant  beaucoup  ,  ue 
se  pressa  pas  de  se  rendre  à  Jéru- 
salem. Grégaire  IX  ,  successeur 
d'Houoré  III ,  fàdié  de  ce  retarde- 
ment ,  l'excom munie  en  11137  «' 
139S  ,  et  menace  de  le  déposséder 
de  lempire.  Frédériu  part  pouf  la 
Terre-saiuie  et  y  arrive  eii  sepletn- 
bre  1938.  Mélédin  ,  sultan  de  Ba- 
bjlone ,  effrayé  de  l'orage  qui  alloit 
fondre  sur  lui  ,  conclut,  l'année 
d'apr軄  le  18  l'évrier  1499,  une 
trêve  de  dix  ans  avec  l'empereur. 
Par  ce  traité ,  Mélédin  remit  à  Fré- 
déric Jérusalem  ,  Bethléem  ,  Naza~ 
reth ,  Sidon ,  et  les  prisonniers  chré- 
tiens. L'empereur  alla  ensuite  à  l'é- 
fitiae  dH  Saint-Sépulcre ,  prit  lui- 
même  la  couronne  sur  l'autel ,  parce 
qu'aucun  évèque  n'auroit  voulu  la 
lui  donner.  On  étoit  très-prévenu 
contre  lui.  Grégoire  IX  saisit  même 
le  prétexte  de  sa  trêve  avec  un 
prince  inliilèle  pour  l'anathémaliser. 
Ce  pontife  assemble  une  armée,  et 
s'empare  d'une  grande  partie  de  la 
Fouille,  dont  il  inveslJl  le  beau- 
père  de  Frédéric  II ,  Jean  de  Brienne. 
Le  )eune  Henri  son  fils  ,  roi  des 
Bomains  ,  se  déclara  aussi  centre 
son  père ,  à  l'instigation  du  ponlifa, 
q'.iï  lit  répandre  en  même  temps  le 
bruit  de  sa  mort.  Cette  nouvelle  , 
quoique  fausse,  occasionna  la  ré- 
l'olie  générale  de  la  Sicile  et  de 
l'Italie.  Frédéric ,  instruit  de  cesévé- 
ncmens ,  repasse  en  Europe.  Ayant 
ramassé  nue  armée  i  la  bàie,  il  se 
,zend  maître  de  la  RomagDe,dela 


FRED 

Marche  d'AncAue  ,  dt's  duchés  cU 
Spoletteet  de  Bénéveut.  Les  soidjis 
de  la  croisade  [lapale,  appelés  Guel- 
fe», avoieut  |e  signe  de  deux  clefs 
sur  l'épanle.  Les  croisés  de  l'empe- 
reur s'appetoient  Gibelins  ,  et  por- 
toient  la  croix  j  ils  furent  toujourt 
vainqueurs.    Le    pape    s'étanl    en 

celle   de  l'excommunication  et  d« 

celle  de  l'intrigue  ,  se  réconcilia 
avec  l'empereur  en  1  aîo  ,  moyett- 

d'argent  ,  et  la  restitution  de* 
villes  qu'il  lui  avoit  prises.  Fré- 
déric ne  fut  si  facile  que  parce 
que  sou  Mt  s'étoit  révolté  ea 
Allemagne.  Il  va  assembler  une 
diète  à  Mayeuce  ;  et  craignant  le  sort 
de  Louis-le-Débonnaire  et  du  mal^ 
heureux  Henri  IV,  il  condamne ,  en 
laS."»,  le  rebelle  à  unepriton  perpë- 
tuËtle  ,  et  lait  élire ,  peu  après ,  son 
second  tils  ,  Conrad  IV ,  roi  des  Ro- 
mains. L'Allemagne  pacitiée,  il  re- 
passe en  I.ombardiel'ania4"ili'io^' 
pbedes  Milaneis.eteafait  un  grand 
carnage.  Frédéric  prend  plusieurs 
autre»  villes,  soumet  la  Sardaigne, 
repousse  les  forces  de  Venise  et 
de  Gènes ,  s'empare  du  duché  d'Ur- 
bin  ,  de  la  Toscane ,  et  assiège 
Rome.  Ce  fut  alors ,  dit-on ,  qu  il 
fit  fendre  la  tète  en  quatie ,  ou  mar- 
quer d'un  fer  chaud  fait  en  crois  , 
les  prisminiers  qu'il  faisoit.  Il  alla 
ensuite  saccager  ik-uévent,  le  Hont 
Cassiu,et  les  terres  des  templiers. 
Il  est  certain  que  Frédéric  respectoit 
peu  les  possessions  ecclésiastiques. 
Grégoire  IX  l'avoit  excommunié  de 
nouveau  eu  1336  :  c'éloil  la  décla- 
ration de  guerre  des  pontifes  de  ca 
temps.  I«  prétexte  de  cette  excom- 
munication étoit  quelesarméesdece 
princeavoieutpillédes  églises  j  qu'il 
avoitfait  iueer  par  des  cours  laïques 
les  crimes  des  ecclésiastiques,  quil 
avoit  blasphémé  J.  C.  dam  la  diète 
UeFrancfort,  ell'avoit  mtsaunoiB- 
btedegimposleuisquiavoientU'om- 


FRED 

li  l'univen.  Dan»  a  Lettre  aAieaie 
aux  princes  et  aux  prélats  contre  cet 
empereur  ,  le  i3  des  calenites  de 
juin,  de  la  iS°  anaée  de  eou  pon- 
tilictit  ,  ia59,  Giëgoire  s'exprime 
ainsi  :  «  Il  a  dit  que  le  monde  entier 
avoît  été  trompé  par  trois  fameux 
jmposteure ,  Moyse  ,  Jésus-Chriat  et 
Mahomet  ;  niellant  encore  Jésus- 
Christ,  crucifie ,  au-dessous  des  deux 
autres ,  morts  dans  la  gloire.  Il  a  de 
plut  osé  dïr«  qu'il  n'y  a  que  des  in- 
Bsnsdsquicroient  que  Dieu,  créateur 
de  loHt ,  ait  pu  nailred'iiae  vierge; 
qu'un  homme  ne  peut  être  conçu 
que  par  l'union  des  deux  sexes  ,  et 
qu'on  ne  doit  croire  que  ce  qu'on 
peut  montrer  par  la  raison  nalurelle. 
On  pourra  prouver  eu  temps  et  lieii 
tous  ses  blasphèmes ,  et  qu'il  a  com- 
battu la  foi  en  plusieurs  autres  ma- 
nières ,  tant  par  ses  paroles  que  par 
ses  actious.  »  La  lettre  finit  en  or- 
donnant aux  ëvèques  de  la  rendre 
publique.  On  peut  juger  que  l'em- 
pereur ne  demeura  pas  sans  réponse. 
11  lil  écrire  une  lettre  aux  cardi- 
naux ,  oii  d'abord  il  étabUt  la  fa- 
meuse allégorie  des  deux  Lumi- 
naiiea ,  pour  signifier  le  sacerdoce 
et  l'empire;  ce  qui  montre  qu'il 
adoploil  cette  ridicule  comparaison. 
Ensuite  il  reud  au  pape  injures 
pour  injures,  employant,  commelui, 
des  figures  tirées  des  livres  sacrés. 
«C'est ,  disoit-il ,  le  grand  Dragon 
qui  séduit  l'univers,  l'Antéchrist, 
un  autre  Balaam  et  un  prince  de 
léuèlires.  u  Pour  juslilier  sa  religion, 

profession  de  foi  sur  Sa  divinité  de 
J.  C.  et  le  mystère  de  l'iBcurnalion, 
et  parle  de  Moyse  et  de  Mahomet 
comme  doit  faire  un  chrétien.  Le 
pape  u'en  laissa  pas  moins  subsister 

chaire  pour  prêcher  une  croisade 
ïontra  Frédéric,  et  pour  délier  ses 
sujets  du  «erineut  de  tidi^lilé.  L'em- 
pereur ne  lui  répond  qu'en  battant 
set  troupes ,  en  puniisant  ks  révol- 


FRED 


1G9 


téi ,  en  rappelant  tous  les  moines  ses 
sujets  qui  éloient  i  Borne.  Grégoire, 
toujours  plus  animé  du  désir  de  ré- 
duire Frédéric  ,  ordonne  aux  princes 
allemandsd'élireunau ire  empereur. 
On  lui  répond  que  le  pontife  ro- 
main avoit  ,^  la  vérité,  te  droit 
de  couroniKr  les  empereu-.s,  mais 
non  pas  celui  de  les  faire  déposer 
à  son  gré.  Grégoire  voulut  faire  I 
assembler  uncoQcile  contre  lui;  mai*/ 
les  prélats  français  ,  anglais  et  es- 
pagnols s'étant  embarqués  à  Gênes, 
furent  faits  prisonniers  par  Henri, 
roideSardaigne,  fils  naturel  de  l'em- 
pereur. Le  pontife  en  mourut  de 
douleur  au  mois  d'août  1341.  Cé- 
lestin  IV ,  son  successeur  ,  n'occupa 
le  trùnepontilicalquedix-hnit  jours. 
Le  siège  vaqua  dix-ueuf  mois.  En- 
fin ,  Innocent  IV  ayant  été  élu ,  ce 
pape ,  l'ami  de  Frédéric  quand  il 
étoit  cardinal,  devint  son  ennemi, 
dès  qu'il  fut  souverain  pontife.  C'é- 
loil  ce  que  Frédéric  11  avoit  pré- 
vu ,  et  ce  qu'il  devoit  prévoir ,  parc« 
qu'il  éloit  aussi  jaloux  des  droits  du 
itfine,  qu'Innocent  lé  toit  de  ceux  de 
l'autel.  Le  pape  ayant  exigé  qu'il 
rendit,  avant  d'ètreabsous,  les  places 
qu'il  avait  prises  ,  l'empereur  vou- 
lut que  l'absolution  précédât  la  res- 
titution. Ce  fut  un  nouveau  sujet  de 
querelle.  Aprèsbien  des  négociations 
inutiles ,  lonoceut  le  déposa  dans  le 
fameux  concile  de  Lyon  en  li^b  , 
eu  présence  du  concile ,  et  non  avec 
sou  approbation.  Ua  moine  de  l'or- 
dre de  Cileaux  l'accusa  dans  une 
longue  harangue  ,  aussi  plaie  que 
calomnieuse.  11  L'empereur,  disoit.il. 

Mais  d'où  ce  Cistercien  te  savoit~il? 
«  Il  a  plusieurs  épouses  à  la  fois.  » 
Mais  quelles  étoîent  ces  épouses? 
Et  s'il  voulait  parler  de  ses  con- 
cubines, éloit-ce  ime  raison  de  délier 
ses  sujets  du  serment  de  fidélité  ? 
«  Il  a  des  correspondances  avec  le 
Soudan  de  llahylone.  »  Mais  pour- 
quoi le  roi  titulaire  de  lérusalem  ne  - 


l;o  FRED 

pouvoit-il  |ia»  troiier  avec  ion  voi- 
sin 1  Les  peuples  ligiiéi  de  Lomltar- 
di«  battirent  Frédéric  ;  ïet  prince* 
ne  te  regardèrent  plut  qua  camiue 
un  impie:  pour  comble  du  malheur, 
hs  Atlemauds  lai  opposèrent,  en 
134^,  Henri  de  Thu^inge  ,  qu'ils 
élurent  empereur  ;  piiLsGuillaLiiae, 
comte  de  Hollande,  en  1^47.  On 
:dit  qu'dlaiit  dans  la  Poiiilte ,  il  dé- 
'couvrit  que  son  médecin,  séduit  par 
hi  partisans  d'Innocent  tV ,  vouloil 
l'empoiionner ,  et  qu'il  fut  oblige  de 
prendre  des  Mahomélans  pour  sa 
fjarde;  mais  ce  fait  n'est  pas  suffi- 
samment prouvé.  Frédéric,  toujours 
occupé ,  depuis  les  excommunica- 
tion lancées  contre  lui  ,  à  Taire  la 
guerre  à  des  sujets  rebelles,  à  Na- 
ptes,  ik  Parme  ensuite,  ne  retourna 
pas  en  Allemagne.  Accnlilé  de  soucis 
et  d'inquiétudes,  il  mourut  à  Fioren- 
zu9la,  dans  la  Fouille,  le  lâdécem- 
bpe  i95o.  nOn  accusa  ,  dit  l'abbé 
de  Choisj,  Maiuffoi ,  soii  tils  natu- 
rel ,  prince  de  Tarente ,  de  l'avoir 
empoisonné  et  même  étonffé  dans 
son  lit.  »  Mais  cette  imputation  , 
répétée  par  plusieurs  historiens ,  est 
TraisemLlablemeut  téméraire.  Dans 
■on  testament,  il  chargea  Conrad, 
■on  fils,  de  restitueràrÉglise  romaine 
tODi  les  droits  qu'il  possédoii  in~ 
juslenienl,  pourvu 


eUee: 


s  lui  c. 


bonne  mère.  Pendant  «a  maladie 
il  versa  beaucoup  de  larmes ,  el  pa- 
rut Irès-éloigné  des  senti  mens  im- 
iWes  qu'on  lui  avoit  attribués.  Fré- 
déric avoitd'aïcellenles  qualités,  obs- 
curcies par  un  caractère  impérieux 
et  despotique ,  qui  lui  fit  commet- 
tre de  grandes  fautes  et  des  cruau- 
tés odieuses  ,  sur-tout  contre  plu- 
sieurs érîquea  favorables  aux  fausses 
prétenlious  des  papes.  Il  fut,  de 
tous  les  empereurs  ,celoi  qui  chercha 
le  plus  à  établir  l'empire  en  Italie , 
et  qui  y  réussit  le  moins,  quoiqu'il 
eût  une  partie  de  ce  qu'il  fallait 
pour  léustii,  du  courage,  de  l'es- 


FRED 

prit  et  de  la  gëuérosité.  Mais  la 
prudence  et  l'adresse  lui  manquènrent 
souvent.  Au  milieu  des  troubles  qui 
agitèrent  le  règne  de  Frédéric,  it 
poliça  ,  il  embellit  les  royaumes  At 
Naples  et  de  Sicile  ,  tes  paya  favo- 
ris. U  décora  quelques  ville»  et  en 
bïlit  plusieurs  autres  ;  il  fonda  dei 
université  ,  cultiva  le*  beaux-aru 
el  les  fil  cultiver.  Il  composa  un 
Traité  Ve  arte  venandi  cuia  avi- 
bua,  imprimé  arec  Alberlut  Ma- 
gnus  de  FaJconibas,  i  Augsbourg^, 
1696,  in-S°,  dont  Joan.  Goitl. 
Schneider  a  donné  une  bonne  édi- 
tion avec  des  notes ,  à  [.ei^isick  , 
1 788 ,  1 789 ,  en  deux  parties  in-4*. 
Il  lit  traduire  de  grec  en  latin  di- 
vers livres ,  enparliculier  ceux  d'A- 
ristote,  etauroit plus  faitencore  sans 
les  traverses  qui  troublèrent  aa  vis , 
et  hâtèrent  peut-«ire  sa  mort.  Frë- 
dénc  institua  par  son  testament, 
héritier  de  l'empire  et  d'une  partie 
de  ses  autres  états, Conrad,  roi  de« 
Romains ,  son  fils ,  qu'il  avoit  eu  de 
sa  seconde  femme  Yolande,  fille  de 
Jean  de  Rrieune  ,  roi  de  Jérusalem. 
Conrad  lui  succéda  ,  et  fut  pare  de 
Conradin  ,  en  qui  finit  la  maison 
impériale  de  Souabe.  Frédéric  avoit 
été  marié  trois  fois.  Constance , 
tille  d'Aifonse  ,  roi  de  Castille ,  u 
première  femme,  lui  donna  le  prince 
Heuri ,  fait  roi  des  Itoinaim ,  «t 
mort  en  prison  dans  la  Fouille 
après  s'être  révolté  contre  son  père 
Il  eut  un  autre  fils  ,  nommé  Henri 
d'Isabelle  ,  fille  de  Jean  Sans-Terre 
roi  d'Angleterre.  Nous  ne  parleroai 
pas  de  ses  enfaas  naturels ,  qui  fu- 
rent en  grand  nombre.  De  aee  fiii 
légitimes,  il  n'y  eut  que  Conrad 
qui  lit  quelque  figure  ;  et  de  ses 
bâtards,  que  Maintroi,  prince  de 
Tarenle.  Frédéric  laissa  aussi  deux 
filles  légitimes  ,  mariées ,  l'une  à 
Albert ,  landgrave  de  Thuringe  ,  et 
l'autre  au  landgrave  de  Hesse.  Mar^ 
guérite  ne  fui  pas  heureuse  avec  le 
landgrave  de  Tbiiringe.  Ce  prince^ 


FRED 

pat  riii5ligtitLoii  d'une  de  sei  mai' 
irwMs ,  r^wlul  de  m  défaire  de  aa 
femme.  Se»  ordres  dévoient  a'eic^- 
cuter  daqi  le  château  de  Warl- 
bourg  prêt  d'iMtaacb;  niali  ceux 
qui  ea  jtdkat  chargés  eurent  laaL 
àe  respect  pour  la  vertu  de  celle 
priac«sse,  qu'îla  l'en  aveilirent. Elle 
n'eut  que  le  temps  de  se  faire  des- 
cendre du  haut  du  château ,  pour  se 
■auyei  dans  un  couvent  àFrancEarl. 
Elle  loi  laissa  deux  fils,  Frédéric 
et  Dietntan.  Eu  paitaut,  «Ile  ira- 
pi^ma  k  la  jouadi  l'aine,  areosM 
dmts,  UDe  marque,  afin  qu'il  ae 
EoavÎDt,  ptnidant  sa  vi«,  de  la  dur 
grâce  de  ta  uière,  «t  qu'il  la  veo- 
^t  danB  la  suite.  En  effet ,  Feé- 
uisic  ,  «iirnommé  le  Mordu  , 
n'eut  paa  plnl&t  atteint  l'âge  de 
iDapritê  ,  qu'U  chassa  ton  p«re  de 

t  IV".    FRÉDÉRIC   m ,  dit    It 

Beau,  fils  d'Albert  I  d'Amtiche, 
fui  élu  empereur  par  quelques  élec- 
leurs  en  iSi4:  mais  le  phis  grand 
nombre  avoii  d^ia  donné  la  cou- 
ronne à  Louis  de  Bavière  (  voyez 
I-oui3,n°  V).  Cependant  il  se  fit 
couroutier  l'année  luivauieà  Boun, 
sur  le  Rhin,  tandis  que  son  roni|ié' 
liteûr  en  Taisoit  aulanl  à  Aix-la- 
Chapelle.  Ensuite  ils  coururent  aux 
armes  ;  Louis  vainquit  Frédéric  et 
le  fil  prisonnier  dans  la  bataille  dé- 
cisive de  MicbeidorS' eu  iSaa.  Dès 
re  ftiut  il  n'j  eut  pKis  qu'un  ein- 
pweur,  si  cepetidant  Frëdeiic  en 
avait  été  un  IL  mourut  le  i5ian- 
vier  i53o,  empoisonné  par  un 
philtre  amoureux  wlon  les  uns, 
rong^  des  vers  selon  le»  autres. 
T.«'Ilachat   lut  attribue   celle   de- 

A    F   1    O   V 

que  Mallh.  TTmpms  prétend  ei- 
gtûfier: 

L'^vènemenl  fit  voir  qu'elle  eût 
mieiiT  convfnii   A  son  rival.  Au 


FRED 

urplus   la   devise   de   < 


171 


douaë  lien  i  une  grande  quanlili 
d'explications  que  l'on  trouve  dans 
le  Diarium  saeri  itineris  Celkmia 
de  P.  E^mbecius,  imprimé àksnile 
du  Frodormus  kisloriœ  liuèhirim 
du  même  auteur ,  à  Leipsicfc ,  eii 
t7io>,  in -fol.  11  donne  poui  meil- 
leule  ceile-ci  r 

Nicolas  Beuaner  dans  sei  Sym- 
hola  imperaloria,  Francfort ,  i6o3, 
iu-S" ,  pàg.  33 1  de  la  troisième 
partie ,  préfère  la  première  expti- 
caliou  à  celle  : 

Il  invoque  à  cet  égard  le  témoignage 
de  Mailbésiua,  nui  pense  qu'il  n'e&t 
pas  naturel  quua  emperelir  aut^ii 
bon  et  aussi  prudent  quePcédëric  lit 
ait  adopté  une  devise  pareille. 

V.  Fb6)EEIC  IV ,  ou  III  selon 
quelqueiruns  ,  empereur ,  dit  le 
Pacifique, ni  en  i4>^>  d'Eruesl  , 
duc  d'Aniricbe,  monta  sur  le  trône 
Impérial  en   1440  .  et  fut  couronné 


Bomi 


,  de  la 


1  du 


pape  Nicolas' V.  Parle  serment  qu'il 
prifa  à  ce  pontife,  il  promit  de 
n'exercer  dans  Rome  aucun  acte  de 
aouverarn  san»  son  conwntemenl. 
[•e  courottuement  de  Frédéric  est 
le  dernier  qui  ait  été  fait  àRome  ,  ' 
et  fut  un  des  moins  éclalans.  Frédé- 
ric apprébendoit  tellement  de  don- 
ner des  su'iets  d'iudltposilion  à 
Nicolas  V ,  que  lee  Italiens  dirent 
qi^U  avoil  une  ama  moile  daita 
ua  corps  vivant.  Ce  pape  ne  le 
quitta  pns  d'un  moment.  El  craignoit 
que  les  Romains,  mécontent  dugoii- 
veruemeul  papal, nelTouvassent  les 
moyens  de  l'engager  A  renouveler 
tea  droit)  des  anciens  empereurs. 
Elâonore ,  tille  d'Edouard ,  roi  de 
Portugal ,  qu'il  av»it  demandée  en 
mariage ,  se  rendit  k  Rome  ,  et  y  fut 
couronnée  impëiraUice  en  initoe 
temps  que  son  époux.  Frêdërio  ne 
voulett  pas  d'abord  c -  '- 


17»  FRED 

mariage  en  Italie  ,  de  peur  que  l'en- 
fant qui  en  nailroit  n'eût  les  niœurs 
itatiennËS.ll fallut qu'Alfonse,  aïeul 
de  la  femme,  roi  d'Aragou  et  de 
Naplea ,  l'y  eagageil.  Le  gendre  , 
prince  faible  et  superstitieux ,  n'y 
cousentil  qu'après  avoir  eu  grand 
loin  de  faire  écarter  toutes  les  ap- 
parences d'eachantemens  ;  car  c'ë- 
loit  la  fulie  de  ce  siècle,  et  en  par- 
ticulier cell«de  Frédéric ,  d'attribuer 
tout  à  la  maEie.  De  Rome ,  ce  prince 
M  Tendit  à  Naplei ,  pour  voir  Al- 
fonse  ,    qu'il  aimoit  beaucoup.   Ses 


r  fit 


quu 


Il  leur  rëpoudit  :  ii  Voua  avez  rai- 
son :  un  empereur  ne  doit  paa  aller 
voir  un  roi  ;  mais  Frédéric  doit  aller 
chez  Alfonse.  »  L'einpereuc  ,  de  re- 
tour eu  Allemagne,  s'ab^indomia  k 
son  indolence  ,  et  cette  indolence 
produisit  des  guerres  civiles.  Les 
électeurs,  assemblés  à  Francfort,  le 
sommèrent  de  s'appliquer  aux  aSài- 
les  de  l'état,  de  rétalilir  la  paix  pu- 
blique, de  faire  admiuistrer  la  jus- 
tice et  de  punir  le  crime.  On  le 
menaça  d'élire  un  roi  des  Romains, 
qui  auroit  le  gouvernement  de  l'em- 
pire. Ces  menaces  furent  inutiles. 
La  Hongrie  se  donna,  en  i45S  , 
à  Matliia»,  nis  d'Huniade  ,  son  dë- 
'  fenseur.  Frédéric  se  conlenta  de 
lui  refuser  la  couronne  de  Saint- 
Etienne,  qu'il  avoit  entre  les  maius, 
refusqui  produisit  une  guerre  eau- 
glante.  Malhias  envahit  l'Aulrithe , 
prend  Vienne ,  en  chasse   l'erape- 


tre-viugts 
promener  de  couvent  en  couvent, 
en  attendant  que  sou  vainqueui  fût 
mort.  A  celle  indolence  fatale,  il 
joignoit  une  avarice  sordide  ,  au 
point  qu'il  refusa  un  précepteur  et 
un  gouverneur  à  ion  fils  Maximi- 
Iten,  qu'il  l'abandonna  à  liit-raème 
pour  s'épargner  les  frais  de  leurs 
honoraires ,  et  qu'il  lui  lit  mauquer 
■on  mariage  arec  Anne  de  Bxeta- 


FRED 

gne ,  que  ce  jeune  prince  ne  put  ve- 
nir effectuer  en  personne  ,  muB- 
qiiaotde  tout  pour  paroitre  a»ec 
dignité.  Cette  même  avarice  fut  en 
partie  cause  qu'il  n'entreprit  aucune 
guerre  ,  à  cause  des  dépenses  qu'elle 
enlraiue.  Il  répétoit  sans  cesse  ces 
paroles .  qui  doivent  être  dans  te 
cœur  d'un  philosophe,  mais  non 
dans  celui  d'un  monarque  ;  «  L'ou- 
bli de»  biens  qu'on  ne  peut  recou- 
vrer est  la  fëlîcilé  suprême.  »  Il 
se  conduisit  d'après  ces  principes, 
et  finit  la  guerre  par  un  traité  de 
paix  honteux,  en  1487.  Pendant 
un  règne  de  &o  ans ,  il  discourut 
beaucoup  et  agit  peu.  Ce  prince 
mourut  le  7  septembre  i4g3.  Il 
avoit  institué,  en  1^68  ,  l'ordre  de 
chevalerie  de  Saint  -  George  qui 
depuis  a  ëté  supprimé.  Il  disoit 
que  ses  bienfaits  ^voient  souvent 
rendu  ses  meilleurs  amis  infidèles. 
Un  archevêque  de  Trêves  le  &ti- 
guant  h  force  de  reqi>èles  :  «  Si  toiib 
ne  trouvez,  lui  dit-il,  la  fin  de 
vos  demandes ,  je  trouverai  le  com- 
mencement de  mes  refus.  »  On  rap-. 
porte  eucore  de  lui  cette  anecdote 


de  Cbarles  -  Quint  et  de  quelques 
autres  princes.  Un  pauvre  deiyau- 
doit  l'aumâue  Â  la  porte  du  palais  , 
et  crioit  :  «  Je  suis  frère  de  l'empe- 
reur. »  —  «Comment  es -lu  moa 
frère ,  lui  demanda  ce  princeî  u  — 
Eu  Adam  ,  lui  répondit  le  pauvre.  » 
Alors  Frédéric  lui  fit  donner  une 
très-petile  pièce  de  monnoie.  Le 
mendiant  s'en  plaignit.  «  Si  tous 
les  frères,  lui  dit  1  empereur ,  .t'ea 
donuciicat,  autant ,  lu  serois  plus 
riche  que  moi.»  C'est  au  commence- 
tuent  du  règne  de  cet  empereur , 
en  i44*> ,  qu'on  place  l'invention  de 
l'imprimerie.  (  Voyez  Fusth.  )  H 
eut  d'Éléonore ,  Maximilien  ,  depuis 
empereur  ;  et  Cunégojide ,  maiié* 
au  duc  de  Bavière. 

VI,  FRÉDÉRIC  I",  dit  le  l'aei- 


FRED 

^que,  roi  ie  Danemark  en  i5aS, 
■prèi  l'expulsion  du  barbare  Clirie- 
litm,  te  maintint  sur  le  lioue  par 
une  tige  politique  et  par  1e«  armes. 
E  St  alliance  avec  Gustave  I", 
qai  s'était  fait  recaimoitre  roi  de 
Suède,  et  se  ligna  avec  les  villes 
iuséaLi(|iies.  Après  avoir  pris  Co~ 
peahague ,  sapïtale  du  Uanemarck, 
il  gdgna  la  noblesse  par  ses  libë- 
n\i\éi,  et  la  nation  en  Jntrodni- 
nnt  le  lulhe'raniatue  dans  Ees  états, 
tmibiS.  Il  mourut  en  i555. 

VII.  FRÉDÉRIC  II,  roi  de  Da- 

itoarck  ,  fils  et  successeur  de 
Cbrisliern  Itl,  augmenta  ses  étala 
ie  la  province  de  l>iethmarsïe,  en 
LiS9 ,  Tavorisa  l'acadéniie  de  Co- 
liEnhague,  fil  fleurir  les  lettres, 
aima  Iïs  savans  ,  et  proiégea  Tyco- 
Brahé.  Le  pape  Pie  IV  l'ayant  prid , 
m  i5Gi  ,  d'enwoyer  quelqu'un  au 
coucikde Trente,  il  le  refusa ,  disant 
que  ni  son  père  ni  lui  u'avoieni  eu 
aucune  sorte  de  commerce  avec  les 
pmnires  romains.  Son  règne  ne  fut 
troublé  que  par  une  guerre  paasa- 
pre,  aTer  la  Suède,  heureusement 
lerminée  eu  iSto.  Il  mourut  le  4 
mû  1568,  dans  sa  &4*'annëe. 

Vm.  FRÉDÉRIC  III,  d'abord 

ircheTÉque  de  Brème,  ensuite  roi 
lie  Danemarck  en  1648,  «près  la 
«on  de  Cbrisliern  IV  sou  père , 
pwdil  plusieurs  places,  que  Charles- 
tiusiave,  roi  de  Suède ,  lui  enleva. 
Umourul  le  g  février  1670,  n  .61 
">'.,  âpre*  avoir  obtenu  que  lu  cou- 
ronne, auparavant  élective,  seroit 
t^réditaire  dans  ta  maisou.  Ln  uo- 
blËise,qui  iraitoit  les  antres  ordres 
"K  durelé ,  perdit  en  même  lemps 
une  partie  de  ses  privilèges.  Le  cJ- 
l^re  Lowendahl  ,  maréchal  de 
"tance  ,  descendoit  de  ce  roi  par 
■lue  branche  bâtarde. 

K.  FRÉDÉRIC  IV,  roi  de  Do- 
MinMck  ;  fils   de  Orùliem  V  , 


FRED 


173 


monlri  sur  le  trâna  de  son  père  eu 
169g  ,  se  ligua  avec  le  czar  Pierr» 
ei  le  roi  de  Pologne  conlte  Charles 
XII,  qui  le  coutraignit  il  faire  la 
paix.  Après  une  guerre  fort  désa- 
vantageuse, le  roi  da  Suède  ayant 
été  réduit  i  se  retirer  eu  Turquie 
par  le  czar,  Frédéric  se  dédomma- 
gea de  ses  perle»  et  lui  enleva  plu- 
sieurs places.  II  mourut  en  1730, 
à  59  ans.  —  FflipÉRiC  V,  son  petit- 
fils  ,  monta ,  en  1 746  ,  sur  le  trône , 
qu'il  occupa  jusqu'en  1766.  Il  A\i 
eu  mourant  au  roi  réguautChristiern 
Vil ,  qui  atloit  prendre  les  rËnes  de 
l'état  :  «C'est  une  grande  consola- 
tion potir  inoi ,  mon  fils,  à  mon 
dernier  moment ,  de  n'avoir  jainai* 
oSéusé  personne ,  et  de  n'avoir  pas 
une  goutte  de  sang  sur  les  mains.  » 

X.  FRÉDÉRIC,  roi  deNaples.  r. 
Louis  XII,  u''XVll,e/GoNSjii:.VB, 

à  la.  fin. 

XI.  FRÉDÉRIC-AUGUSTE  I", 

roi  de  Pologne,  né  ù  Dresde  en  1 670, 
de  Jean-George  III ,  électeur  de  Saxe, 
après  la  mort  de  Jean-George  IV  son 
frère,  en  i694>  At  ses  premières  cam- 
pagnes contre  les  Français  en  168g, 
sur  les  bords  du  Rhin ,  et  y  donna 
des  marques  de  valeur.  Choisi ,  en 
169^  ,  pour  commander  l'armés 
chrétienne  contre  les  Turcs  ,  il  sou- 
tint p^  répulalion  de  bravoure,  et 
gagna  sur  eux  la  bataille  d'Oltach. 
en  1696.  Ayant  embrassé  la  reli- 
gion catholique  l'année  suivante  ,  U 
fut  élu  roi  de  Pologne  le  a?  jitïn , 
et  couronné  à  Cracovie  ^  i5  sep- 
tembre. U  avait  acheté  la  moitié 
des  suffrages  de  la  noblesse  polo-- 
ndse ,  et  forcé  l'autre  par  l'approcha 
d'une  armée  saxonne  ,  qu'il  me 
tarda  pas  d'employer  contre  Charles 
XIL  11  se  jeta  d'abord  sur  la  Livo- 
nie ,  «t  y  remporta  quelques  a  van« 
tages  surlcsSuédois  \  mais  ils  furent 
suivis  de  plusieurs  échecs.  Frédéric, 
obligé  de  lever  le  siège  de  Riga, 


174  FRED 

j>erclit  la  bataille  de  Clitsow  el  celle 
de  Frawstadl  ;  et  apiés  une  guerre 
où  il  avoit  éli  aussi  malheureux 
<]ue  brave ,  il  signa  U  paix  en  1 706. 
Par  ce  Irailé,  il  fut  dépouilk-  de  ta 
couronne  de  Pologne,  que  Charles 
Xll  avoit  fait  donner  à  Stanislas 
Leczinski  en  1704-  Après  la  ba- 
taille de  Pnltawa,  Fréderio  Auguste 
remonta  sur  le  tr6ne ,  et  s'y  eoiiliul 
avec  lionnenr  jusqu'à  sa  mort ,  ar- 
rivée le  i"  février  I^ÎS.  Ce  mo- 
narque avoit  une  force  de  corps  in- 
croyable; mais  il  éloit  plus  connu 
encore  par  sa  bra\-oure  ,  et  sur-tout 
par  13  grandeur d'anne  danaJa bonne 
et  la  mauvaise  fortune.  Sa  cour 
étoit  la  plus  brillante  de  l'Europe, 
«près  celle  de  liooisXlV.  Auguste 
l'imita  dans  l'amour  des  plaisirs , 
ainsi  ijiie  dans  celui  des  aria.  11  si- 
gnala son  règne  par  un  nouveau 
L'ode ,  par  l'érection  de  différentes 
chaires  académiques ,  p^r  La  fonda- 
tion d'un  gymnase  pour  la  noblesse 
à  Dresde,  et  par  d'autres  éteblisse- 
taviia  uni  l'ont  immortalisé  dans  le 
cœur  de  ses  sujets.  On  rapporte  de 
lui  différentes  réponses  qui  prou- 
vent ses  vertus.  Le  primai  du 
royaume  étant  mort  en  1791,  le 
roi  disposa  de  celle  place  en  fiivcur 
de  l'évéque  de  'Warmie ,  en  lui  di- 
Mnt  :  «Je  BUIS  persuadé  que  ¥i 
(nires  soin  de  la  pairie,  et  je 
veux  pas  que  vous  tiixiez  ri^pi 
moi  qui  soit  injuste  et  contre 
-lois,  n  Les  .pruveslana  ëloient  per- 
Ucutds  par  les  calholiques ;  iidonna 
ordre  au  primat  et  an  sénateur  de 
faire  «esser  les  vesatioi-s  ,  disant 
n^u'il  ^loit  établi  par  Dien  ponr 
croiser  leSsujeU,  sans  aucune  ac- 
ception,  et  pour  les  maiitienir  dans 
leurs  privilèges,  conformément  — 
.lois  de  son  royaume,  n  Apnt 
oblige  de  Toyagin-  «n  hiver  quelque 
temps  avant  sa  mort,  on  lui  repré- 
senta le  péril  auquel  il  s'exposoit , 
avec  uneMnlé  cbancelanie  ,  et  dans 
lu  saisoa'la  plus  lude  de  l'année i  il 


FKED 

répondit  :  n  Je  \'oiB  tout  le  danger 
que  je  cours  ;  mais  je  dois  plus  k 
peuples  qu  a  moi-même.  »  C« 
prince  avoit  parcouru  daus  sa  jeu- 
toutes  les  cours  de  l'Europe, 
oit  rapporté  de  ses  voyages 
beaucoup  de  connoissances,  de  po- 
'ilesse,  d'affabilité.  Il  fut  clément 
envers  SCS  ennemis,  et  aima  la  paix. 
Les  Su^ons  le  regarduicnt  l'omms 
leur  père ,  et  il  les  cbérissuil  comme 
I«s  Polonais  le  respec- 
loienl  ;  mais  l'esprit  républicain  qui 
L  la  crainte  perpétiielle 


I   les   I 


.  de 


leur  liberté,  les  empêchèrent  de  Ini 
accorder  toute  leor  coutiance.  Ce 
prince  laissa  de  Chris !ine-Everb ar- 
dinEdeBrandcbourg-Bareutliun  lils 
unique  qui  lui  succéda.  Soil  épouse  , 
morte  en  1717,  n'uyaut  pas  voulu 
renoncer  à  la  religion  protestante, 
ne  put  être  couronnée  relue  de  P<^- 
logne. 

+  XIl.  FRÉDÉRIC-AUGUSTE  U, 
roi  de  Pologne,  lils  du  précédent, 
né  etl  i6^â  ,  parvint  au  trône 
eu  r7Ïii-  Les  dernière*  années  de 
son  règne  fifrent  très-malheureuees. 
En  1.756,  .le  roi  de  Prusse  l'asaut 
soupçonné  d'èlre  entré  daus  les  pro- 
jets liOEtilt'a  qui  «eformoieiit  contre 
lui,  marcha  vers  Dresde.  August* 
lui  abandonna  sa  capitale  ,.el  se  reu-- 
fcrmp  avec  17000  hommes  daus  l« 
camp  de  Pyrua  ,  qui  fui  bientôt 
forcé.  Son  armée  se  'rendit  prison- 
nière de  guerre,  et  fut  incorporée 
dans  les  troupes  prussieaites.  11  fit 
en  vain  des  propositions  de  -puix  , 
eu  demaudautnu  vainqueur  de  pres- 
crire lui-iniênie  les  conditions.  Fré- 
déric répondit  qu'il  n'en  avoii  point 
A  faire  ;  qu'il  n'éloit  pas  entré  eu 
Saxe  oomme  ennemi ,  mais  comuw 
dépositaire;  il  lui  refusa  mètne  ses 
gardes,  prétendant  qu'il  ne  voiiloK 
pas  avoir  la  peiue  de  les  repren- 
dre. Tontes  les  rt'pouaes  du  roi  ds 
f  niHS   fiuent  d««   insiillea  ou  dr< 

' t^-H,.;!. 


FRED 

mirqnci    de    niëprU.    BàlàTl ,    le 

milheurtas  prince  obliul  pour 
loule  grsce  de»  païse-pnrti  pour  se 
mirer  eu  Pologne.  La  Sane  resla 
Mlrelet  nuini  du  vainqueur  jus- 
qu'à [a  paix  concilie  à  Hubereboiirg 
■k  iS  février  1763.  Frëdëric-Au- 
pute  mourut  le  5  octobre  suivant. 
Céloit  un  prince  pkiii  de  boulé  el 
de  géu^rosiië  ;  mais  ([ui ,  se  livranl 
d  des  dépenses  de  luxe,  tandis  <\a\i 
avoitdes  voisitiB  pmssans,  négligea 
Uop  le  loi^  de  préparer  de  Soune 
heure  les  moyens  de  leur  rësialer. 
L>  Russie  lui  enleva  la  Courtaude. 
Ilfuliie  Marie-Joséphine,  tille  de 
l'impereur  Joseph  ,  plusieurs  *n- 
Ëutt,  Frédéric  -  Chrétien  -  Léopold , 
prince  électoral  de  Saxe  ,  Marie- 
Amélie,  mariée  à  don  Carlos,  roi 
de  Naples,  et  ensuite  roi  d'Espagne, 
tl  Marie  -  Joseph ,  daiipliiue  de 
Fronce  et  mère  île  Louis  XVI.  Ma- 
w-Jo«épiiiue  ,  épouse  d'AugiiBle  , 
laoutri  dans  les  malheurs  qu'essuya 
u  maison  la  force  d'aine  <iue  v 
li'aaiiaa  exigeoil.  Jamais  elle  ne 
lonlut sortir  de  Dresde;  mais  enlin 
elle  luecomba  sous  les  chagrins  et 
ta  duretés  qu'elle  eut  à  essuyer,  et 
mourut  au  milieu  des  ruines  de  son 

Xni.  îïlÉDÉRiC  deIÎolïtein. 
Fvjez  Anoi-PHE-FRÉuïRic. 

XIV.  FRÉDÉRIC,  prince  de 

Hesie-Cassel ,  >pouaa ,  le  4  «^'d 
i7i5,  Ulrlque-Eléonore,  sosiir  de 
CharJea  XIl  ,  roi  de  Suide.  Cette 
priucesïe ,  après  la  mort  funeste  du 
lonqiiéranl  «on  frère  ,  succéda  à  la 
nmroDne  le  5  février  nig.  Elle 
ibdiqua  l'année  suivante  en  lâïeur 
it  Fréiférii: ,  qui  fut  élu  roi  deSnède 
is4Bvril  1730.  Il  lit  la  guerre  aux 
Russes,  qui  batlireut  ses  Irmipei 
«u  plusieurs  rencontres,  et  mourut 
wi76i  ,  à  75  ans,  "ans  postérité 
Il  eut  pour  iwceeiseur  Adolphe- 
Pr«élic  U,   fila   de  Chris lian-Au- 


FRED  175 

gule ,  prince  deHoletein-Golloip. 

XV.  FÎ^DÉBIC-GUIL- 

LAUME-I.E-GRAI4D  électeur  de 

Brandebourg,  né  à Cologue-sur-la- 
Sprée  eu  i6ao,  fil  la  guene  aux 
Polonais  avec  avantage.  Elle  Ënil 
par  le  traité  de  Braiinslhtrg  en  16S7, 
bans  la  guerre  de  1674,  contra 
Louis  XIV,  il  s'unit  avec  le  roi 
d'Espagne  et  les  Hollandais  ,  vint 
dans  l'Alsace,  et  fut  bient&l  cou- 
ae  retirer,  pour  s'o|> 
poser  aux  Suédois  ,  qui  s'étoient 
emparés  des  meilleures  places  du 
Brandebourg.  Frédéric  les  mit  eu 
fuite,  fil  une  d:scenle  dans  l'de  de 
Rugen,  prit  Ferachantx,  Straisuud  , 
GriBpwald ,  et  fit  une  paix  avanla- 
gense,  fruit  de  ses  victoires.  11  lit 
canal  pour  joindre  la 
Sprée  â  l'Oder,  et  mourut  en  1688, 
■    "  indifférence 

héroïque  qu'il  avoil  eue  dans  les 
champs  de  bataille.  L'illustre  auteur 
des  mémoires  de  Braudeboiirg  en 
portrait ,  ou  ,  pour  mieux. 
;  panértrique  ;  u  Frédéric- 
Guillaume  Bvoit  toutes  les  qualité» 
qui  font  les  grands  hommes;  luacua- 
■  ,  débonnaire,  généreux  ,  nu- 
....  11  devint  le  restaurateur 
et  le  défenseur  de  sa  patrie,  le  fon- 
dateur de  U  puissance  du  Brande- 
bourg ,  l'arbitre  de  «et  égaux. .  Avec 
peu  de  moyens  ,  il  lit  de  grandes 
choses,  se  tint  lui  seul  lieu  de  mir- 
nistre  et  de  général,  et  reudit  llo- 
rissunt  uti  étLit  qu'il  avoil  trouva 
enseveli  BOUS  ses  ruines,  n 

t  XVI,  FRÉDÉRIC  I" ,  ^Uctent 
de  Brandebourg ,  b)s  du  précëdeoi , 
naquit  i  Kooisberg  «n  16&7.  Le  li- 
tre de  roi  avaut  tenté  son  ambition  , 
il  fit  négocier,  en  1700,  auprâ* 
de  Léopold ,  l'érection  du  ^uché 
de  Prusse  eu  royaume.  L'empereur 
avoit  refusé  ,  en  1695 ,  de  le  recon- 
mèine  pour  un  duché  «é- 
.700,  Frédéric  lui 


1  ayant  propiis  du  si 


ijfî  FRED 

France ,  il  ne  fit  aucune  dilBcitllé  de 


gagnées  par  le  même  motif.  i,es  dif- 
férens  «ntre  la  Suède  et  le  roi  de 
Pologne  assurèrent  le  cousenlemeni 
de  ces  deux  couronnes, qui  avoieut 
na  intérêt  égal  it  ménager  Frédéric. 
Ealîn,à]a  paix  d'Utrecht,  il  fut  gé- 
néralement reconnu  pour  roi.  On 
lui  coniinna  en  même  temps  la 
-possession  de  la  ville  de  Gueldres  , 
et  de  quelques  autres  de  ce  duché , 
dont  il  s'étoit  empâté  en  170B.  Il 
«ugmenia  encore  ses  étals  du  comté 
de  Tectlenbourg,de  la  principauté 
de  Neufcliâlet  et  de  Valengin.  U 
mourut  en  1715.  On  peut  faire  deux 
farts  à  peu  près  égales  de  la  vie  de 
ce  prince  ;  il  passa  douze  ans  à  dési- 
rer te  titre  de  roi,  et  aulam  à 
■'applaudir  de  l'avoir  obtenu  et  à 
jouir  dn  plaisir  de  le  porter.  Cepen- 
dant ce  qui  fui ,  dans  l'origine ,  uni- 
quement l'ouvrage  de  la  vanité , 
s'est  trouvé  dans  la  suite  un  clief- 
d'cenvre  de  politique,  k  La  royauté , 
a  dil  Frédéric-le-Oraiid,  lira  la 
maison  de  Brandebourg  de  ce  joug 
de  servitude  où  l'Ânlriche  tenoit 
alors  tous  les  princes  d'Allemagne. 
C'éloit  une  amorce  que  le  nouveau 
roi  jeloit.à  toute  sa  posiérile.  Il 
«emhloit  lui  dire  :  v  Je  vous  ai  acquis 
un  litre, rendez-vous-en  digne:  j'ai 
jeté  les  foudemens  de  votre  gran- 
deur ;  t'est  à  vous  d'achever  l'ou- 
vrage. »  Ce  prince  é toit  magnifique 

pens  de  ses  Enjets  :  il  Fouloit  les 
pauvres  pour  engraisser  les  riclies. 
Sa  cour  éloit  superbe  ,  ses  ainbas- 
■adei  magniliques ,  ses  bâliraens 
MmptueuK  ,  ses  fêtes  brillantes.  Il 
fonda  l'iiniversilé  de  Hall,  la  so- 
ciëlë  royale  de  Berlin  ,  et  l'acadlîmie 
des  nobles.  Il  dépensoit  ordinaire- 
ment sans  ctioix  l'argent  de  ses 
peuples.  Il  donna  un  hef  de  qua- 
rante mille  éciis  à  un  chasseur,  qui 
lui  fit  tirer  un  i:uf  da  haute  ramure  ; 


FRED 

entîu ,  potir  nous  servir  de  l'exprès* 
siondcsonpeiit-fils,  «ilëtoit  grand 
dans  les  petites  choses ,  et  petit  dadt 
les  grandes,  u  Ce  prince  avoit  eu' 
trois  femmes.  Du  premier  mariage  , 
avec  Eli^belh-Henrietlo ,  fille  du 
landgrave  de  Hesse ,  naquît  une  fille, 
mariée  au  prince  héréditaire  de. 
Hesse,  depuis  roi  de  Suède.  Il  eut 
Frédéric-Guillaume, qui  lui  succéda, 
de  sa  seconde  femme  Sophie-Char-- 
lotte,  fille  du  duc  de  liauovre ,  et 
sœur  de  George,  qui  depuis  de- 
vint roi  d'Angleierre.  Cette  prin- 
cesse ,  qui  aux  grâces  de  son  sexe  et 
aux  vertus  de  son  rang ,  joigiioitdeft 
connoissanccs  étendues ,  une  ame 
forte,  une  religion  épurée,  inlroduî-.^ 
sit  en  Prusse  l'esprit  de  société,  la 
vraie  politesse  et  l'amour  des  sciea- 
ces  et  des  arts.  D'après  les  couseiïa 
de  Leibnitz,  dont  elle  avoit  été 
l'écotièrè,  elle  persuada  au  roï  qu'il 
couvenoit  à  sa  dignité  d'avoir  une 
académie  ,  comme  ou  persuade  à 
un  nouveau  noble,  dil  Frédéric-le- 
Grand,  qu'il  est  séant  d'i^mretemr 
une  meule  :  l'académie  des  science) 
fut  établie,  et.  eut  Leibuilz  pour 
président.  Ce  grand  homme  ,  que 
la  reine  embarrassoLt  qnelqiiel'oi* 
par  ses  questions,  lui  répoudit  ua 
jour  :  «IVIadame ,  il  n'y  a  pas  moyen 
de  vous  contenter  ;  vous  demandez 
le  pourquoi  du  pourquoi.  »  A  sei 
derniers  momeus,  ou  introduisit  uu 
ministre  léforiuë  dans  son  apparte- 
ment; elle  lui  dit  avec  douceur  :  ' 
a  Laissez-moi  mourir  sans  dispu- 
leru  ;  puis  se  lonroaut  vers  sa  dama 
d'honneur,  qui  fondait  en  larmes  t 
«  Ne  me  plaignez  pas,  ajouta-i-elle, 
car  je  vais  satisfaire  macuriasilé  sur 
les  principes  des  cliosesque  Leibuits 
n'a  jamais  pu  jn'eipliquer  ;  et  ja 
prépare  au  roi ,  mou  époux ,  le.spec- 
tacle  d'une  pompe  funèbre,  011  il 
aura  une  nouvelle  occasion  de  dé — 
ployer  sa  inagniiicencc.  "  Elle  mou- 
rut en  170.1.  Frédéric  I"  répudia  k«. 


FRED 

t  XVn.  FEÉDÉRFC  -  GUIL- 
LAUME 1"  ,  roi  de  Prusse  ,  né  à 
Berlin  le  i5  août  i6B8,  commença 
i  ligaei  en  I7i3,  sous  les  aiisiiicei 
favorables  de  la  paix.  Toule  son  at- 
lention  se  porla  d'abordjur  l'inté- 
rieur du  gouvenieiDeul.  11  rétablit 
l'ordre  dans  les  finances ,  la  police , 
la  justice  ,  le  tnililaire.  De  ceul 
qu' 

I  que  douze. 
u  propre  dépense  à  une  somme  mo- 
dique ,  disant  «  qu'un  prince  doit 
être  économe  du  sang  et  du  bien  de 
ses  sujets,  m  La  bonne  admiuïslra- 
lioude  ses  finances  le  mit  en  élat,dèa 
la  première  année  de  son  régne  , 
d'enlreteniTcinquau  te  mille  hommes 
•eus  les  armes ,  sans  qu'aucune  puïs- 
■ance  lui  pajât  des  subaides.  Ia 
Prince  et  l'Espagne  avoîent  enliu 
reconnu  sa  roj'aiilé,  et  U  aouve- 
ninelë  de  la  principauté  de  Neu- 
chitel.  Ou  lui  avoit  garanti  le  pays 
de  Gueldrea  et  de  Keiisel,  en  Tornie 
de  dédommagement  de  la  princi- 
P«uté  d'Orange,  à  laquelle  il  renonçii 
pour  lui  et  pour  ses  descendana.  Le 
nord  ëtoit  en  feu  par  les  querelles 
de  Cliarles  Xll.  Frédéric  ne  vouhil 

es  s'en  nicler  ,  et  tandis  que  ce 
rot-soldat  perdoit  ses  plus  richee 
provinces ,  Frédéric  acquéroit  la  ba- 
Tonnie  de  Limbourg.  Il  fulenliu  obli- 
gé de  prendre  part  i  cette  guerre,  el 
de  se  déclarer  contre  te  roi  de  Suède, 
dont  les  procédés  et  les  hoalilités 
l'avoienl  u'aulant  plus  irrité,  qu'il 
ne  vouloil  pas  li  ■.  réparer,  Frédéric  , 
forcé  de  se  défendre ,  ne  put  s'em- 
pècher  de  s'écrier  :  «Ah!  fàut-il 
qu'uD  Toi  <^e  j'estime  me  c«n- 
iraigne  à  devenir  aoii  vanemi  ?  Ses 
armes  eurent  un  heureux  surcta;  il 
thaasa  les  Suédois  de  Stratsund  en 
1719, et  tevint  vainqueur â Berlin, 
mais  sans  vouloir  permettre  qu'on 
lui  élevât  un  arc  de  triomphe.  En 
niépriiant  les  dehors  de  ta  royauté, 
îln'en  étoit  que  plus  attaché  k  en 
lenplir  les   vériublai  devoirs.  Eu 


FRED  197 

il  abolit  en  partie  les  fiefs 
dans  ses  états ,  et  lea  rendit  allur- 
L'année  suivante  il  borna  la 
durée  dea  piocès  criminels  à  trois 
>îs.  H  repeupla  laPrusseet  laLi- 
lliuaniejqueliipesteavoitdéTastéei, 
fit  venir  des  colonies  de  la  Suisse, 
de  la  Souabe  ,  du  Palatinat ,  et  les 
y  établit  à  grands  frais.  Beaucoup 
d'étrangers  furent  appelés  dans  ee« 
étata.  l:eux  qui  établissoient  des 
manufactures  dana  les  villes ,  et  ceux 
qui  y  faisoieniconnoitre  des  arts  nou- 
veaux ,  éioieut  excités  par  dea  béné- 
tices,  des  privilèges  et  des  récom- 
penses. Il  parcouroil  annuellement 
toutes  ses  provinces,  et  par-tout  il 
encourageoit  l'indualrie  et  faiaoit 
nailre  I  abondance.  Dès  l'an  iTiS, 
Bon  arméeinanloit  à  près  de  soixante 
mille  hommes,  qu'il  distribua  dau* 
louies  ses  provinces  ;  de  sorte  que  . 
l'iirgent  qu'elles  payoient  i  l'état 
leur  revenoil  sans  cesse  parlemoyeu 
des  troupes.  I^s  denrées  haussèreut 
de  prix  ;  et  les  laines  ou'on  veudoit 
aux  étrangers ,  et  qn  ou  raçhelojt 
après  qu'ils  les  avoient  travaillées , 
ne  sortirent  plus  du  pays.  Toute 
l'armée  fut  babiltée  de  netif  régu- 
lièrement tous  les  ans.  Fnidéric  avoit 
établi  sa  résidence  à  Postdam ,  mai- 
son de  plaisance ,  deut  il  fit  une 
belle  et  grande  ville  où  fleurirent 
tous  les  arts.  On  y  fabri(|ua  bientâc 
des  velours  aussi  beaux  que  ceux  de 
Gènes.  Le  roi  de  Prusse  fonda  dans 
celle  ville  un  |rand  hûpital  ,  oit 
sont  entretenus  annuellement  35ao\ 
enfaus  de  soldats  ,  qui  peuvent  y 
apprendre  la  profession  vers  laquelle 
leur  goût  les  porte.  Il  établît  de 
même  un  hôpital  de  hlies,  qui  sont 
foriiiées  aux  ouvrages  propresà  leur 
sexe.  Il  augmenta  ,  la  même  aunée , 
■  733,  le  corps  de.;  cadets, où  trois 
cents  jeunes  gentihliomnies  appren- 
nent l'art  de  la  guerre.  'Tandis  qne 
Frédéric  faisolt  fleurir  ses  élals  au 
dedans ,  il  les  louteuoit  au  dehois. 
Il  signa ,  en  1737  ,  avec  l'euips- 


178 


FRED 


,  le  Irailé  de  Wiulerhausen  , 
qui  consistoit  daus  dei  garanliei  ré- 
ciproques. A  peiiie  ce  iraiië  fut-il 
couclu  ,  qu'il  faillit  «'allumer  une 
guerre  eu  Allemagne  enlre  le*  rois 
3e Vraise  et  d'Angleterre.  Il «agi»- 
loït  de  deux  petits  prés,  situés  aux 
coulîna  de  ta  vieille  Marche  et  du 
duché  lie  Zell ,  et  de  quelques  paysans 
hanovrieDs  que  des  oflicieis  prus- 
siens avoient  eniàlés.  Cette  querelle 
fut  pacifiée  dans  le  cou  grès  de  Bru  us- 
Tick,  L'année  lySo  est  remarquable 
par  le»  brouilleries  de  Frédéric  avec 
son  fils.  Facile  de  voir  dans  ce  jeune 
prince  du  goût  pour  la  poésie ,  la 
musique,  le«  beauic-arta,  el  crai- 
giianl  que  ce  goût  ne  t'opposât  aux 
counoisaauce»  uéceisaire»  pour  l'ad- 
minislration ,  il  le  Irai  toit  très-du- 
re me  ni.  Le  prince  royal  résolut 
'  d'écliapper  à  ces  mauvais  traitemens 
parla  l'uite.  Le  projet  fut  découvert, 
le  jeune  prince  arréli.  Son  père  l'en- 
voya prisonnier  àCustrin  sur  l'Oder, 
et  ne  le  relàcba  qu'après  les  prières 
réitérées  de  l'empereur  el  du  roi 
d'Angleterre.  Kar ,  jeune  officier  qui 
devoil  èlre  un  de  ses  compagnons 
de  voyage ,  fut  exécuté  sur  un  écha- 
faud  dressé  sous  la  croisée  du  prince 
royal ,  que  le  roi ,  son  pÈce,  força 
d'assister  à  ce  spectacle.  Le  mariage 
du  prince  avec  la  princesse  de  Bruns- 
Wîck-Wolffembutel,en  1733,  n'é- 
carta pas  tous  les  nuages  entre  le 
Eère  et  le  (ils  ,  qui  ^voit  été  comme 
)rcé  par  lui  à  cette  union,-  mais  il 
r  ramena  la  paix  dans  la  famille  rt^ale. 
Vei-s  la  lin  de  1734 ,  Frédéric-GuU- 
laume  passa  une  convention  avec  la 
Frunce  ,  dont  il  obtint  la  garantie 
du  duché  de  Berg.  11  se  contenta 
d'autant  plus  facilemenl  du  partage 
qn'onluibt,  que  la  foiblesse  de  sa 
•anlë  lui  anuonçoii  une 'mort  pro- 
chaine. Elle  arriva  !e  3 1  mai  1 740 , 
et  il  la  reçut  avec  fermeté.  11  ordonna 
les  funérailles  avec  autant  de  sang- 
froid  qu'il  prescrivoil  la  marche  de 
se»  rëgimens.  Ce  prince  a  voit  époiué. 


FRED 

en  1705  ,  Sopbie-Dorolhée ,  fille  de 
George  d'Hanovre,  depuis  roi  d'An- 
gleterre. De  ce  mariage  naquit  Fré- 
(léricll,  qui  lui  succéda;  les  trois 
princes  Auguste  -  Guillaume  ,  Frë- 
déric-Henri-Louis ,  Auguste-Ferdi- 
nand el  six  princesses,  dont  l'une, 
Ulrique ,  épousa  le  roi  de  Suède,... 
V  La  politique  de  Frédéric ,  dit  son 
illustre  lils ,  fut  toujours  inséparable 
delà  justice.  Moins  occupé  à  étendre 
ses  étais  qu'à  les  bien  gouverner, 
circonspect  dans  ses  engagemeus , 
vrai  dans  ses  promesses  ,  austère 
dans  ses  mceurs ,  rigoureux  sur  celles 
des  autres,  scrupuleux  observateur 
de  la  discipline  militaire,  gouver- 
nant son  étal  par  les  mêmes  lois  que 
son  armée,  il  présumoil  si  bien  de 
rhiimaoitë,  qu'il  auroit  voulu  que 
ses  sujets  fussent  aussi  sloïques  que 
lui.  11  n'aiinoit  ni  les  savans  ni  les 
poêles.  Ayant  aperçu  ,  au  retour 
d'un  voyage  ,  des  caractères  tracés 
au-dessus  de  ta  porte  de  son  palais , 
il  demanda  à  ses  courtisans  ce  qiia 
c'étoïl.  On  le  lui  explique  :  on  lui  dit 
que  c'étoient  des  vers  latins ,  com- 
posés par  Wachter ,  résidant  à  Ber- 
lin. Le  roi ,  courroucé  ,  l'envoie 
chercher  sur-le-cliamp  ,  et  lui  or- 
donne de  sortir,  sans  délai  ,  de  U 
ville  et  de  ses  étals.  U  exila  le  cé- 
lèbre Wolf ,  et  lit  un  Irès-ma.ivai» 
accueil  au  jeune  Baratier,  qui  lui  fut 
présenté  comme  un  prodige  d'éru- 
dition. (  yojes  Baratier.  )  Le 
prince  rojal  éloit  obligé ,  du  vivant 
de  son  père ,  de  se  cacher  pour  étu- 
dier et  pour  s'entretenir  avec  quel- 
ques savans.  On  a  publié  la  Vie  de 
Frédéric  premier ,  en  a  vol.  in-ia, 
1741-  C'est  nu  ouvrage  très-mé- 
diocre, fait  en  partie  sur  les  gazette*. 
Voltaire  parle  de  ce  prince  dans  ses 
Mémoires  secrets  ;  mais  le  portrait 
qu'il  en  fait  est  une  caricature.  It 
étoildur,  mais  non  brutal.  Le  trésor 
considérable  qu'il  laissa  fut  le  fruit 
de  son  esprit  d'ordre  et  d'économie , 
et  noD  celui  d'une  sordide  avarice. 


FRED 

Fredéric-GiiiLaume  u'eiU  aucun  des 
TJNi  que  le  (une  et  la  mollesse  foni 
trop  soiiveiil  contracter  aux  rois  ; 
mais  il  eut  presque  tous  les  défauts 
iiix^ielBCondiiitriiabitudediidespo- 
litme, quand  il  n'eal  leiii|>éré  ni  par 
la  bonl^  du  creur  ,  ni  par  l'élévation 
ilesidéej.  Aussi  te  prince  fut -il, 
dans  ses  étais  comme  dans  sa  fa- 
mille,eslimé,  craint  eldélpslë. 

t  XVUI.  FRÉDÉRIC  II  (  Domine 

Ckartes~Fié<léric) ,  Kl»  du  précé- 
dent, iiil  le  34  j^invier  171 3,  mania 
lur  le  liflue  de  Prusse  le  5l  mai 
I74<'-^  premières  années  ne  furent 
pa>  heureuses.  Son  goAt  ponr  les 
letlres  et  les  ails  s'opposoil  aux 
idées  et  aux  vues  de  B(in  père.  Trnilë 
ea  prisonnier  d'éial  ù  l'âge  de  iS 
MI,  Frédéric  voulut  se  procurer  la 
liberlB.  Il  fut  arrêté  ,  gardé  plus 
rigoureusement  qu'auparavant ,  et 
force  d'as&tsier  »\\  supplice  d'un 
jcuue  o^ciec ,  compagnoD  de  sa 
fiiite.  On  croit  <]ue  sou  père  voulnil 
te  punir  de 


I   l'iu  1er  vent  ion  de 


l'empereur.  Ai 
patte  monarque  U  plus  redoutable 
ennemi  qu'ail  eu  la  maison  d'Au- 
itielie,  depuis  Gualave- Adolphe. 
ApeineFrédéricavoit-il  commencé 
<<e  ré|ner  ,  qu'il  eut  l'occimiou  de 
développer  ses  laleus  mililaires,  et 
<U  faire  servir  à  des  conquêtes  de! 
innipes  que  aoo  père  sembloit  n'a- 
voir formées  que  pour  la  parade. 
Charles  VI,  empereur  d'Allemagne, 
Biourut  le  ao  octobre  1740  ,  ne 
laissant  qu'une  fille  unique  ,  Marie- 
Tùérèse ,  archiduchesse  d'Autriche , 
et  reine  de  Hongrie,  dont  le  riche 
tïtitage  fut  envié  par  beaucoup  de 
princes.  Frédéric  ,  croyant  pouvoir 
eu  réclamer  une  petite  portion,  lit 
valoir  d'anciennes  prétentions  sur  la 
Silésie,  et  entra  à  main  armée  dans 
celte  province  ,  un  mois  après  la 
mort  de  l'empereur.  Le  comte  de 
Neuperg,  chargé  par  la  reine  de 


FRED  1-9 

Hongrie  de  la  défendre,  fui  baiiu 
par  les  Prussiens  à  Molwifz  le  m 
avril  1741.  Le  toi  son  père  avoit 
forme  el  discipliné  son  inlaulerie  ; 
mais  la  cavalerie  avoii  été  tiégligee  : 
aussi  fiil-clle  battue.  L'infanierie  rë- 
lablil  l'ordre  et  remporta  la  victoire. 
Frédéric,  depuis  ce  jour  méinoruble , 
disciplina  lui-mèine  sa  cav^ilerie, 
et  la  rendit  une  des  meilleures  dé 
l'Europe.  Son  zèle  pour  la  discipline 
é  loi  t  d'une  sévërilé  enVayaute.  On 
conuolt  le  supplice  infligé  au  capi- 
taine Zierlen,  pour  être  contre- 
venu à  l'ordre  qui  défeudoit,  soui 
peine  de  la  vie ,  toute  lumière  dans 
le  camp.  Après  a'èlre  emparé  de 
plusieurs  places,  Frédéric  se  rendii 
maître  de  la  hasse  Silésie  ,  qui  se 
soumit  en  novembre  jyiji.  L'année 
suivante  il  s'avança  dans  la  Mo- 
ravie ,  prit  quelques  places  ,  et  rem- 
porta une  victoire  considérable  sur 
le  prince  Charles  ,  le  17  mai,  à 
Czaaiaw,  La  roi,  il  la  lèle  de  la  ca- 
valerie ,  soutint  loug-temps  l'trSbrt 
de  celle  d'Autriche ,  et  enfin  la  dis- 
sipa. Sa  conduite  seule  fil  le  succès 
de  cette  fournée.  Le  maréchal  de 
Broglio ,  qui  avoil  .été  envoyé  par 
la  France  pour  favoriser  .les  préten- 
tions de  l'électeur  de  Bavière  â  l'em- 
pire ,  et  celles  du  roi  de  Prusse  sur  U 
Silésie, eut  â  Sahai  unavantage con- 
sidérable ;  mais  il  ne  ptil  en  pro- 
filer; il  fuLabandonné  jwr  leslronpes 
prussiennes.  Frédéric  avoit  fail  sa 
paix  avec  la  reine  de  Hongrie;  et 
par  les  préliminaires  du  traité ,  si- 
gué  le  11  juin  à  Breslavr,  il  restoit 
en  possession  de  la  Silésie  el  du  comtd 
de  Glatz.  De  nouveaux  iuiérËls  le 
lièrent  encore  avec  la  France  qu'il 
avoit  abandonnée.  Au  printemps  d« 
I7447*il  ss  déclara  une  seconde  fois  ■ 
contre  Marie-Thérèse,  sans  en  avoir 
reçu  aucun  sujelde  plainte,  et  s'a- 
vança en  Bohème  avec  cent  mille 
hommes,  tandis  que  les  troupes  au- 
trichiennes étoient  occupées  en  Al-. 
sace.  La  véritable  raison  de  cetta 


i8o 


FRED 


infraction  au  traite  de  Breslau  éloit 
que  Frédéric  craignait  que  ce  traité , 
(bit  iCT  armes  à  la  main,  ne  fftl 
rompu  par  la  force  des  armes.  11 
falloit  un  prétexte  pour  la  colorer; 
Frédéric  en  trouva  nu  dans  l'élection 
de  Charles  Vil.  Ce  prince  aïoit  été 
élu  empereur  légitimement.  La 
reine  de  Hongrie  refuBoit  de  le  re- 
conuoitre  pour  chef  de  l'empire.  Le 
roi  de  Prusseï,  comme  électeur  de 
Brandebourg,  se  crut  chargé  deven- 

Ser  le  corps  germanique  qui  luiavoil 
onnéle  trône  impérial.  Il  alhttnettre 
le  siège  devant  l'rague,  la  prit,  et 
lit  seize  mille  prisonniers  de  guerre. 
II  fut  cependant  obligé  d'abandonner 
bientât  celte  place;  mais  le  4  juin 
1745  il  remporta  à  Friedberg  une 
victoire  signalée  sur  le  prince  Char- 
les de  Lorraine  ,  qui  perdit  près 
d'onze  mille  hommes,  dont  quatre 
mille  morts  et  sept  mille  prisonniers. 
Frédéric ,  eu  mandant  àLouis  X.V  la 
nouvelle  de  cette  heureiiss  journée, 
lui  marquoit  ;  u  J'ai  acquitté  à  Fried- 
berg la  lettre  de  change  que  vous 
avez  tirée  Sur  moi  àFoHtenoy.»Ses 
■uccès  produisirent  un  nouveau 
ttaité,  conclu  à  Dresde  le  35  décem- 
bre, par  lequel  la  cour  devienne  lui 
cédoit  la  haute  et  basse  Silésie,  k 
l'exception  de  quelques  disFricU ,  et 
lout  le  comté  de  Glatz ,  it  condition 
que  Frédéric  reconnotlroil  Fran- 
çois l"  de  Lorraine  en  qualité  d'em- 
pereur. Cette  paix  fut  troublée,  en 
J7.'i5,  par  la  guerreque  sefirentles 
Anglais  elles  Français  sur  les  limites 
de  l'Acadie.  L'Angleterre  s'allia  avec 
la  Prusse ,  et  la  France  avec  l'Autri- 
che. Frédéric  afoit  eu  des  raisons  de 
EOUptonner  qu'il  se  iramoit  contre 
luidesprojetsbostilesentrela  c 
•on  d'Autriche,  l'électeur  de  Sa: 
la  Russie.  Quelque  secrètement  que 
le  traité  eût  été  conclu,  le  roi  di 
Prusse  en  eutconnoissance;  et  trou- 
vant plus  sur  de  prévenic  ses  enne- 
mis que  d'attenare  leurs  coups,  il 
pénétra  diuu  la  SaxeaTec  uiHarfn^ 


contre  celle  invasion ,  qu'il  avoit  tâ- 
ché de  justifier  par  un  mémoire  dont 
la  Bubslauceétoit  ;  «Tous  ceux  qui 
se  liguent  avec  les  puissances  que  je 
combats  sont  mes  ennemis.  Le  roi 
dePologne,élecleurdeSaxe,a  con- 
clu un  traité  défeusif  avec  Marie- 
Thérèse  1  il  est  donc  mon  ennemi , 
eljelui  dèclareque  je  marche  contre 
lui.  a  Ces  raisons  ue.  parurent  pat 
décisives  aux  élHts  de  l'empire,  qui 
lui  déclarèrent  la  guerre  comme  4 
un  perturbateur  de  la  tranquillité 
publique.  En  1767  il  vit  rénnir 
contre  lui  1a  Russie,  l'empire  d'Al- 
lemagne, la  maison  d'A\itriche,  la 
Saxe,  la  Suède  el  la  France.  Les 
troupes  de  celle  dernière  puissauco 
prirent  les  étals  deFrédéric,  depuis 
la  ville  de  Gueidres  Jusqu'à  Mindea 
sur  le  Weser.  L'armée  Je  l'impéra- 
trice de  Russie  s'empara  de  toute  la 
Prusse,  tandis  que  les  troupes  de 
l'empereur  péuétroient  dans  la  basse 
Silésie,  Les  malheurs  de  Frédéric 
ayant  beaucoup  diminué  son  armée, 
on  le  vit ,  après  une  défaite ,  couché 
sur  un  peu  de  paille,  dans  les  ruines 
de  la  maison  d'un  paysan,  dormir 
aussi  tranquillement  que  s'il  n'eût 
pas  eu  de  danger  à  craindre.  Son 
chapeau  lui  couvroit  la  moitié  du 
visage ,  son  épée  nue  éloit  à  côté  de 
lui ,  et  à  ses  pieds  dormolenl  detix 
adjudans.  aPreuez  la  hotte  de  pailla 
avec  vous  ,  disoit-il  un  jour  en  par- 
courant les  relraneliemens,aflnqutt 
je  ue  sois  pas  obligé  de  coucher  à 
terre,  comme  la  nuit  dernière.»  On, 
lui  amena  un  grenadier  qui  avoit 
déserté.  I,^rsqu'il  fui  en  sa  présence, 
Frédéric  lui  demanda  quelle  raison  il 
avoit  eu  d'abaiidonuer  sesdrapeau^c. 
a  Vos  aBaires ,  lui  répondit  le  déser-~ 
leur  ,  sont  dans  un  tel  état  de  dé- 
tresse, que  je  vous  ai  quitté  pour 
aller  chercher  fortune  ailleurs.  — , 
Ta  as  raison ,  lui  répliqua  le  roi  ; 
mai)  je  te  demiudeda  lester  «tcora 


FRED 

i  cette  campagne  ;  et  li 


.  Frëdë- 


uiet»  de  dtserter  avec  i 
rie,  hailu  d'afcord  par  les  Russes, 
battit  lesÂutrithiens ,  eL  eD  fui  battu 
à  sou  tbur  dans  la  Bohême  le  1 8  juiu 
1757.  {^(y.MAaiE-THiBÉsE.)La 
litualioD  fâcheuse  où  il  se  tiouvoit 
alors  n'ébranla  jioiut  sa  cousuince. 
\1  conservoil  au  milieu  de  ses  revers 
un  ton  [le  plaisanteTie  ,  qui  prouve 
un.  grand  sang-froid,  a  Si  je  suis 
dépouille  de  tout,  je  me  flatte  du 
moins  qu'il  n'j  a  point  de  souverain 
qui  ne  veuille  bien  me  prendre  pour 
sou  général  d'année.  Ayant  su  que 
le  roi  d'Aoglelerre,  éloané  des  pre- 
miers succès  des  Frauçais ,  monlroit 
du  penchaatpouTlaifaix,  il  lui  écri- 
vit, ^|it  répandre  une  lettre,  dans 
laquelle  il  le  rappeloit  hèrement  à 
Isuis  engagemens  mutuels.  Ce  ion 
de  confiance  fut  justifié  à  'Bosbach , 
sur  les  frontières  de  Saxe ,  le  5 
novembre  de  la  même  année.  Il  at- 
tendit dans  ce  poste  avantageux  les 
Français  et  les  Autrichieus ,  qui, 
frappés  d'une  terreur  soudaine,  s'eu- 
liiireut  presque  i  la  première  dë- 
diargc.  La  discipline  et  l'exercice 
militaire  que  Frédéric  avoil  établis 
avec  l'attention  la  plus  sévère  fu- 
reni  la  véritable  cause  de  cette  vic- 
toire. L'exetcice  prussien  s'étoilfor- 
lilié  aous  un  princequié toit  (ou  jours 
à  la  tète  de  ses  troupes.  Ou  avoit 
voulu  l'imiter  en  France  comme 
dans  d'aulresétats;  ensuite  ou  avoit 
changé  plusieurs  évolulious  k  cet 
exercice.  Le  soldat  frunçais ,  incer- 
tain sur  les  manœuvres,  u'ayant  plus 
son  ancientie  manière  de  combattre, 
mal  afferuii  daus  la  nouvelle ,  et  en- 
tendant tons  les  jours  ses  officiers 
vanter  les  taleus  de  Frédéric,  ne 
put  tenir  contre  des  soldats  disci- 
plinés de  longue  main ,  dans  lesquels 
il  crut  voirses  malices.  Frédéric  mit 
le  comble  à  la  gloire  acquise  à  Bo»- 
bach.en  remporiaul, au  bout 
mois,  une  victoire  plus  sigoaléeet 


FRED         i8[ 

pluidispulée  sur  l'armée  d'Autriche, 
à  iJata ,  près  de  Breslaw.  Il  reprit 
ceUe-dernière  ville ,  fil  quinze  mille 
prisonniers ,  et  le  reste  de  la  Siléeie 
a  tous  ses  lois.  Il  soulesoit  par 
slitique  les  manœuvres  mili- 
taires. Malgré  son  iudi^rence,  ou 
même  son  mépris  pour  les  diflëreutes 
communions  du  chriitiauiune  ,  il 
làcboit  de  persuader  aux  proleslans 
que  leur  religion  éloit  irèt-intéressée 
dans  celte  guerre;  et  il  est  certain 
que  les  proleslans  del'arméede  l'em- 
ue  nilrchoieul  qu'A  regret 
'e  nu  prince  regardé  comme  leur 
prolecteur.  Enlin  il  remporta  tant  - 
d'avantages  ,  et  répara  avec  lant 
d'habileté  et  de  promptitude  ses  dé- 
faites, qu'il  rendit  iuutiles  les  effort* 
des  puissances  rêimies  comte  lui. 
Par  le  liailédepaix,  signé  le  i5fé- 
'  1765,  l'Autriche  lui  confirma 
ision  de  la  Silésie,  et  Frédéric 
promit  son  suifrage  à  l'arthidue  Jo- 
seph, fils  aine  de  l'empereur,  qui 
devoit  bieutât  être  éla  roi  des  Ro- 
mains. La  Prusse  et  l'Autriche  vé- 
curent en  boune  intelligence,  au 
point  qu'elles  s'unirent  en  177a 
pour  partager  une  partie  de  la  Polo- 
gne. Frédéric  obtint  pour  sa  porlion 
la  Prusse  polonaise  et  une  partie  de 
la  grande  Pologne,  endecii  de  la  ri- 
vière de  Netze.  Mais  la  mort  du  duc 
de. Bavière,  en  décembre  1777,  qui 
ne  laissoit  point  d'enfans ,  mit  entra 
Frédéric  et  Joseph  une  mésinielli- 
gence  passagère.  L'empereur  récla- 
inoil  une  partie  de  la  suc<^ession.  Le 
roi  de  Prusse,  craignant  l'agrandis- 
semenl  du  chef  de  l'empire,  arma 
contre  lui.  Celte  petite  guerre,  où 
les  armées  se  tinrent  presque  tou- 
jours sur  la  défensive ,  Knit  bientôt 
par  le  traité  de  Teschen  ,  signé  le  1 3 
mai  17.79.  Eulin  Frédéric  conclut  en 
1785  ,  en  faveur  du  repos  public  en 
Allemagne ,  une  alliance  remarqua- 
ble avec  plusieurs  électeu  ri  et  princes 
de  l'empire.  Ayant  ainsi  terminé 
tousles  dilfcrens  qui  pou  voient  Via- 


i8a 


FRED 


quitter  ,  aflermi  ses  couquèfes  el 
iigrusdi  ses  étals ,  il  lie  s'occupa  plus 
qii'ù  ;  faire  lleurir  la  justice,  le  coin- 
Loerce  et  le»  arls.  Dans  les  six  der- 
iiières  aimées  de  sa  vie  ,  sa  bieiifai' 
■auue  vini  au  secours  de  tous  lesiii- 
fonuaés.  Il  employa ,  tous  les  ans , 
la  neuvième  pailie  de  sou  revenu  !i 
lépareirdesmallieurs.ou  ù  faire  des 
ëtablissemeus  utiles.  Eiiiin  il  étoii 
adoré  de  la  pliisgraude  partie  de  ses 
sujets ,  lorsqu'une  compiicatioii  de 
Dijux  l'enleva  à  la  Prusse  le  17  août 
1786.  Il  avoit  affronté  la  mort  eu 
béros;  il  la  vit  approcher  eu  philo- 
sophe. Ayantlotig-temps vécu  dans 
la  disgrâce,  il  re^ut  des  leçons  de 
l'adversité  qui  lui  inspirèrent  des 
principes  d'un  stoïcisme  qui  ne  se 
laissoit  ni  amollie  par  lessuccès,  ni 
abattre  par  les  revers.  Il  prolita  de 
E311  loisir  forcé  pour  cultiver  les 
sciences  elles  beaux  arts  ;  et  lorsqu'il 
fut  sur  le  Irâue  ,  les  belles-lettres 
furent  pour  lui  un  des  délasse  m  eus' 
les  plus  agréables  des  fatigues  qu'il 
s'imposa.  Ou  a  iitiprimé  ses  (Huvres 
eit  4  vol.  iu-is.  Les  deux  premiers 
Teufcrtnent  ses  Poésies,  et  les  deux 
ileruiers  les  Mémoires  de  Brande- 
lioiirg.  Des  Oi/es,  qui  ouvrent  sou 
lleaieit,  eu  fonneiit  la  partie  la 
plus  négligée.  Les  £/j(V/vsonllieau- 
coiip  plus  de  mérite;  el  quoique 
l'auteur  emprunte  des  versdeBoi- 
lean ,  de  Ronsseau.de  Gressel,  et 
sur-tout  de  Voltaire,  ou  y  trouve 
des  choses  de  lui  bien  pensées  et  bîeii 
rendues.  Mais  c'est  sur-tout  dons 
■  son  Poème  sur  l'Ait  de  la  guerre 
qu'il  faut  chercher  priucipiileinent 
sou  génie.  Ou  voit  qu'il  possède  à 
fond  sa  matière,  et  que  s'il  uc  l'orne 
pas  toujours ,  il  la  rend  inléresiLinle , 
et  par  les  exemples  qu'il  cite ,  et  par 
'les  leçons  qu'il  donne.  Ses  Mémoires 
de  /Ira/idebourg  mal  remarquables 
par  la  vérité  des  faits,  par  le  coloris 
de.s  portraits ,  par  la  justesse  des  ré- 
Huxions ,  par  la  force  et  le  nerf  du 
ilyle.  Ils  dimceut  à  ce  priucc  uue 


FRED 

sorte  de  célébrité  que  César  seul  a 
partagée  avec  lui.  On  peut  Etire,  A 
quelques  égards,  le  même  éloge  de 
VAiUi-Mac/iiafel,  miprimé  sépa- 
rément A  La  Haye,  i74o>  in-8". 
Celle  réfutation  d'un  écrivain  dan- 
gereux est  pleine  d'esprit  et  sur— 
loutde  seutimeus  de  justice  et  d'hu- 
mauité.  Elle  auruitlàît  encore  plus 
d'honneur  au  roi  de  Prusse ,  si  le* 
Inalheureuses  circonstances  de  la 
guerre  ne  l'avoient  forcé  quelquefois 
à  démentir  des  principes  ëlabliaavec 
lautde  solidité  et  d'éloquence,  et  si 
i>a  morale  pratique  n'avoit  souvent 
contredit  sa  morale  spéculative.  Son 
Eloge  de  F'ollairE  fui  lu  à  l'acadé- 
mie de  Berlin  le  36  juiu  1778.1^9 
hommes  de  lettres  furent  Haltes  de 
voir  un  d'entre  eux  loué  paAn  roi. 
Nous  ineltrotis  encore  au  nombre  dft 
ses  Ouvrages  le  Code  qui  porte  son 
nom.  Ce  livre,  impriméen  3  vol, 
ïn-13,  et  ensuite  en  3  vol.  in-S",  est 
un  corps  de  droit,  foudé  sur  la  rai- 
son el  siir  la  couslilulion  des  états 
pour  lesquels  il  a  été  fail.  Frédéric, 
en  prenant  ce  que  le  droit  romain  a 
de  bon,  l'a  disporé  dans  un  ordre 
naturel ,  a  retianché  les  lois  e'trao- 

S ères,  abrégé  les  procédures,  enlevé 
es  prétextes  A  la  chicane,  et  a  établi 
pour  ses  sujets  un  droit  certain  et 
universel.  Ce  princeétoit  d'une  taille 
au-dessous  de  la  moyenne.  Son  re- 
gard anuoncoil  de  la  pénétration  el 
de  l'esprit.  11  avoit  des  yeux  bleus  et 
très-vifs,  quoiqu'il  fût  myope.  Se« 
traits,  qui  étoient  agréables  dans  sa 
jeiitieïse,  acquéroieut  uu  degré  sin- 
gulier d'expression  et  de  vifacilé 
lorsqu'il  parloi t.  l'eu  de  voix  étoient 
aussi  agréables  que  la  sienne  :  il  par- 
loit  beaucoup  et  facilement.  Ceux 
qui  l'éc.outoient  regreltoient  qu'il  ne 
{>arlàt  pas  davantage;  Ayant  beau- 
coup étudié  les  livres  et  les  hommes, 
ses  observations  étoient  presqne  tou- 
jours justes  el  souvent  brillanles- 
Lovsque  Voltaire  se  fut  établi  en 
Prusse  ,  le  monarque  el  le  poti» 


FBED 

■voient  cbaque  soir  un  enirelièn  tt~ 
crel,  La  politique,  la  religion,  les 
arts  ,  les  lettres ,  les  progrès  de  l'es- 
pril  humain  en  étoient  l'objet  loue 
à  tour.  Fi^uples,  roia,  ministres, 
femmes  en  laveur ,  ^ënëraux  d'ar- 
mëea,  philosophes,  poètes,  orateurs, 
tout  ëtoït  juge  dans  ces  conversa- 
tions particulières.  Les  arrêts  pro- 
noncésâcetribuualëtoieat  consigna 
dans  un  mémorial  qui  sera  loue- 
temps  un  secret  pour  le  public  avide 
et  curieux.  Frédéric  avoitia  repartie 
vive  et  prompte.  On  rapporte  de  lui 
plusieurs  réponses  pleines  de  sens  et 
de  sel.  Le  jour  de  son  entrevue  avec 
l'enipereur.le  célèbre  gëuëralLaudoQ 
fut  admis  à  kur  table ,  et  voulut  se 
sieltre  au  côté  opposéà  celui  où  éloit 
le  roi.  «Venez  vous  mettre  ici,  lui 
dit  Fr<idëric  ,  j'ai  toujours  mieux 
aimé  TOUS  voir  à  câté  de  moi  que 
vis-à-vis.  »  Une  princesse  lui 
présenta  deux  sujets  ;  l'un  ëtoit 
un  jeune  homme  sage,  et  doat  les 
laleus  pouvoient  faire  la  forluue  ; 
l'autre ,  un  bomute  mûr ,  excel- 
lent pour  le  conseil.  «  Le  premier 
n'a  pas  besoin  de  moi ,  rëpondit-il , 
et  je  n'ai  pas  besoin  du  second,  u  Un 
de  ses  secrëtaires ,  aussi  âgé  <jae  lui , 
fut  frappé  d'apoplexie  en  présence 
de  Frédéric  ,  alors  attaqué  de  la 
maladie  qnî  l'a  emporté  :  «  Voilà , 
dit  tfauquitlement  le  monarque, 
voilà  mon  précurseur.  »  Le  prince 
rojral  s'empressa  ,  au  retour  de 
ses  revues  ,  d'aller  présenter  à  son 
oncle  des  notes  surtout  ce  qu'il  avoit 
vu.  Il  baisa  les  mains  de  Frédéric , 
qui  lui  dit  avec  attendrissement; 
n  Je  vous  fais  bien  attendre  ;  mais 
je  souhaite  que  vous  fassiez  bien  at- 
tendre votre  successeur.  »  Son  mé- 
decin lui  ayant  témoigné  le  regret 
de  voir  que  son  art  eût  si  peu  de 
ressources  contre  les  maux  qui  l'ac- 
caliloienl.  a  C'est  moi  qui  ai  tort, 
dit  le  monarque,  et  non  la  médecine; 
mou  corjis  est  usé ,  il  faut  que  je  h- 
nisse  ^  ej  je  ue  me  plaiiu  ni  de  vous. 


FRED 


183 


nid'eUe.  »  Huit  jours  avant  sa  mort, 
il  apprit  que  des  marchands  de  Leip- 
sick  spéculoient  sur  sa  tinprocliaine, 
et  accaparoieut  tout  le  cr^pe  qui  se 
présenloii.  «  Si  je  croyois  ,  dit-il , 
que  je  fusse  obéi  après  mon  trépas, 
j'ordonnerois  que  mon  deuil  fût  porté 
eu  couleur  de  rose.  En  jouant  ua 
tour  aux  monopoleurs  de  Leipsick, 
je  ferois  plaisir  aux  femmes  ,  aux- 
quelles |é  n'en  ai  guère  fait  pendant 
ma  vie.  »  Ses  habillemeus  ,  qu'il 
varioit  peu ,  étoient  fort  simples.  Il 
s'tKbilloit  le  matin  en  se  levant ,  et 
celle  toilette  précipitée  ,  qui  ne  pr«- 
noit  que  peu  de  minutes ,  lui  servoit 
pour  le  reste  du  jftur.  Jamais  il  ne 
quittoitsesboties.  Tous  ses  momeus, 
depuis  ciuq  heures  du  matin  jusqu'à 
dix  heures  du  soir,  étoient  réguliè- 
rement et  uniformément  remplis 
par  les  affaires ,  les  belles-lettres  et 
les  ans.  Son  premier  soin  éloil  de 
lire  ,  le  malin  ,  tous  les  papiers 
qui  lui  ëttnent  adressés  de  toutes  les 
parties  de  ses  états  ;  car  le  moindre 
de  ses  sujets  pouvoit  lui  écrire  et 
compter  sur  une  réponse.  Cbaque  re- 
quête, chaque  proposition  à  faire, 
chaque  grâce  à  demander,  dévoient 
être  par  écrit.  Un  simple  mot ,  mis 
à  la  marge  avec  un  crayon,  indiquoit 
la  réponse  qui  devoit  être  faite  par 
ses  secrétaires.  Cette 'méthode,  plus 
expéditiveque  la  discussion  verbale, 
donnoit  an  roi  le  temps  d'examiner 
plus  d'affaires ,  et  de  peser  la  justice 
des  grâces  à  accorder  ou  à  réfuter: 
ï'.issl  étoit-il  moins  surpris  par  ses 
ministres  on  par  les  courtisans  que 
d'autres  princes  ;  et  rarement  accor- 
doit-il  ce  qu'il  au  roi  t  fallu  refuser. 
Quelquefois  sa  bonté  prévenoit  les 
demandes.  Ayant  trouvé  un  jour  un 
de  ses  pages  endormi  dans  un  fau- 
teuil,  ilalioit  le  réveiller,  lorsqu'il 
aperçut  un  bout  de  billet  qui  sortoit 
de  sa  poche.  C'étoit  une  lettre  de  la 
mère. du  jeune  bomine,  qui  renier- 
cioit  son  his  de  ce  qu'il  soulageott 
sa  misère  d'une  partis  de  set  gages. 


i84  FRED 

Sur-le-champ,  le  roi  prend  ur  rou- 
leau de  ducau  et  la  eliise  avec  la 
lettre  dans  U  poche  de  cel  enfaul 
THp«ciab!e.  A  son  rt^veii  ,  le  [lage 
crut  qu'on  lui  avoit  mis  cet  argent 
|>oar  te  perdre  jmnis.le  roi  U  rassura, 
en  ditant  que  ie  bieu  renoil  en  dor- 
mant ,  ei  qu'il  auroit  «oin  du  fils  el 
de  la  mère.  Vm  les  ouze  heures ,  il 
faisoit  datig  soa  jardin  la  revue  de 
•on  régiment  dei  gardes  ,  et ,  à  la 
même  heure  ,  tous  les  coloueU  eu 
faiaoïent  autant  dans  toutes  le)  pro- 
vinces. Il  dinoit  précisémeut  A  midi, 
et  invitoit  ordinairement  huit  ou 
aeuf  officier».  A  table,  il  n'y  avoit 
point  d'^liquelle;ll  vouloit  que  tout 
le  monde  y  parbl  avec  ^galitd ,  atin 
que  la  conversation  fht  plus  libre  : 
liberté  inconnue  aux  festins  royaux, 
et  que  les  convivei  du  roi  de  Prusse 
oso;enl  peu  goftter  ,  quoiqu'il  tachât 
de  les  y  encourager  par  des  plaisan- 
teries et  des  bons  mots.  Deux  lieures 
après  le  repas ,  FrWéric  se  reliroit 
seul  dans  son  cabinet  pour  faire  des 
Ters ,  ou  pour  composer  quelque  ou- 
vrage de  litlëratuie  ou  de  philoso- 
phie. Un  petit  concert  commensoil 
A  setitheures  ,  il  y  jouoit  de  la  flûte 
aussi  bien  que  le  meilleur  artiste , 
et  faisoit  souvent  exécuter  aux  con- 
certons de9  pièces  de  musique  qu'il 
avoit  composées.  Le  concert  ëloit 
cnivL  d'uu  souper  ,  où  le  roi  n'ad- 
meltoit  guère  que  des  gens  de  lettres 
et  des  philosophes,  eloù  les  matières 
traitées  etoient  analogues  ^u  goût  du 
prince  el  des  convives.  FriSdéric  les 
trailoit  en  géuëral  avec  bonté.  Ce 
roi,  peint  comme  un  homme  si  dur 
par  des  gazetiets,  et  qui  te  fut  en 
rffeL  quelquefois  ,  montra  aussi  dans 
plusieurs  occasioun  de  la  senniMliLé 
et  de  l'iadulgence.  Uu  de  ses  officiers 
ay^ant  fait  un  libelle  atroce  contre 
lui ,  parc«  qu'il  cherchoit  une  res- 
source passagère  dans  la  vente  d'une 
brochure, le  roi  non  seulement  lui 
pardonna ,  mais  le  fit  gouverneur  de 
Spandan.  Lortque  ta  yie  Privée, 


FRED 

satire  scandaleuse  attribuée  à  Vol- 
taire, vitle  jour  en  I7!i3,  d'Âi^et,  . 
aeciétaire  du  monarque ,  voulut  la 
réfuter.  «  Mon  cher  d'Argel  ,  lui  ré- 
pondit Frédéric  ,  les  calomnies  de 
cel  ouvrage  ne  méritent  pas  la  peine 
que  vous  prendriez  de  lea  détruire. 
C'est  b.  moi  i  faire  mon  devoir  et  A 
laisser  dire  les  méchans.  h  Un  jour  il 
vit  de  sa  fenêtre  beaucoup  de  peufdo 
qui  s'arréloil  pour  lireuneaffiche.Vft 
voir  ce  que  c'est ,  dit-il  i  nn  de  se« 
pages,  qui  lui  rapporta  que  c'étott  un 
placard  contre  lui.  nllest  trophant, 
répliqua-t-il ,  va  le  détacher  et 
mets-le  phia  bas,  aliu  qu'ils  le  lisent 
plus  à  leur  aise.  i>  Mais  si  Frédéric 
pardonnoit  aiis  satiriques ,  il  était 
très-sévère  à  l'égard  des  officiers  ou 
des  magistrats  qui  négligeoient  de 
remplir  leurs  fonctions.  11  né  voulott 
point  de  titre  sans  travail  ;et  comms 
il  sacrihoit  sou  temps,  et  quelquefois 
ses  plaisirs ,  aux  soius  de  la  royauté, 
il  exigeoil  des  autres  la  même  acti- 
vité et  la  même  assiduité.  Il  respec- 
toit  la  propriété.  Lorsqu'il  bâtit  la 
château  de  Sans-Souci,  il  m  trou  voit 
un  moulin  qui  le  gènoit  dans  l'eid- 

voulut  jamais  lui  sacrifier  cet  héri- 
tage de  ses  pères ,  malgré  les  offre* 
avantageuses  que  le  roi  lui  fit.  «Sait- 
tn  bien,  lui  dit  Frédéric  impatienté, 
que  |e  puia  le  prendre  ton  moulin 
sans  te  douner  un  denier.  —  Oui , 
lui  répondit  le  meunier,  si  ce  u'étoit 
la  chambre  de  justice  de  Berlin.  — 
Je  suis  flatlé  de  ta  réponse ,  reprit  le 
monarque,  je  vois  que  tu  me  juges 
incapable  de  faire  une  injustice. 
Reste  tranquille  ;  lu  garderas  ton 
moulin ,  et  je  changerai  mon  plan.  > 
Il  avoit  épousé ,  le  i  a  juillet  1 735 , 
la  princesse  btizabelb  de  BruDSWÎclE- 
Wolfembutel ,  dont  il  n'a  point  en 
d'enfans.  Doné  d'un  caractère  ferme 
et  d'un  esprit  flexible ,  dit  nn  hiïto~ 
rien  moderne,  il  perfectionna  l'un 
et  l'autPB  par  l'étude  el  la  réflexion. 
Lea  levons  de  l'htstoire  le  lendireat 


politique  profoud  et  géitérat  habile 
la  fréqueiitalion  des  philosophe 


cer  au  rang  des  écn vaine  distingués. 
Taut  qu'il  ne  fut  que  prince  royal , 
il  parut  n'anibilionner  que  la  gloire 
des  Anlouin  et  de»  Marc-Aurèle; 
maia  à  peine  te  vit-il  «nr  le  trône, 
qu'il  prit  pour  modèle  les  Alexandre 
etlesPhilippe.  Sorti  victorieux  de  la 
fameuse  guerre  de  sept  au»  ,  guerre 
qui  setnbloit  devoir  cousommer  sa 
mine  ,  il  étendit  les  bornes  de  ses 
ilaxg,  et  fil  de  la  puissance  secondaire 
dont  il  Bvoit  hérité  l'une  des  puis- 
sances les  plus  imposanies  de  l'Eu- 
rope. Au  litre  de  politique  et  de  COU' 
quérant ,  il  sut  joindre  celui  de  lé- 
gislateur. Le  cade  qui  porte  son  nom 
lui  mérita  la  reconnoissance  de  ses 
Buiets. Dédaignaut  le  luxe  par  goût, 
et  le  craignant  par  éconumie,  il  tnet- 
loit  scn  faste  dans  le  nombre  de  ses 
soldats.  Laborieux,  vigilant,  infati- 
gable, il  s'occupa,  jusqu'aux  deruiers 
instaus  de  sa  vie  ,  de  l'administra- 
tioîi  de  son  rojaume  ;  mais  il  se 
montra  en  mime  temps  plus  jaloux 
de  l'aBèrmissemeat  de  son  pouvoif 
et  de  I3  pfospériië  de  la  Prusse  que 
du  bonheur  des  Prussiens.  Lui-même 
vécut-il  lieureuxî  On  |>eut  oser  dire 
que  nou  ,  puisqu'il  se  laissa  souvent 
entraîner  par  deux  liassions  cruelles, 
l'ambition  et  l'avance.  Il  désirait  le 
surnom  de  Grand  :  il  l'obtint  de 
son  siècle ,  et  sans  doute  la  postérité 
le  lui  confirmera.  Quoique  l'on  ail 
«rcusé  Frédéric  (  et  jusqu'à  un  cer- 
tain point  avec  justice  ]  de  dureté, 
de  bizarrerie,  de  cetégoïeme  si  iaial 
aux  nations  ,  lorsqu'il  se  trouve 
Tëunt ,  dans  ceux  qui  gouvernent ,  à 
de  grandes  qualités  ;  son  génie  ,  ses 
laleus  militaires  ,  tes  diverses  for^ 
lunes  ,  l'éclat  qu'il  répandit  sur  la 
Prusse,  la  part  qu'il  eut  à  tons  les 
événemens  imporlansde  son  siècle, 
même  Les  traits  de  sa  vie  privée ,  lui 
assurent  une  mémoire  impérissable , 
M  jettent  le  plusgiaod  iutéièt  sur  Mm 


FREp 

histoire.  Pins  d'ui 
a  mieux  su  se  faire  aimer  que  Fré- 
déric ;  aucun  n'a  commandé  plus 
impérieusement  l'admiration.  Le  roi 
de  f'nuse  a  laissé  des  (Buvres  pos- 
thumes ,  imprimées  à  Berlin  et  à 
Bàle  en  douze  vol.  in~S°.  Ce  recueil 
coutieut,  x'L'àisloiiedeson  temps. 
Elle  renferme  le  récit,  tant  poli- 
tique que  militaire  ,  de  ce  qui  s'est 
passé  depuis  l'année  1740  jusqu'à  la 
paix  de  Dresde;  a*  HUloire  de  la 
guerre  de  sepl  ans  ;  3"  HUtoire  de 
ce  qui  a'est  passé  depuis  la  paix  de 
Huberrsbourg  Jusqu'à  celle  de  Tes- 
chen  ;  4"  Essai  sur  tes  Jbrmes  du 
gouveraemeni  et  sur  les  devoirs  des 
Souverains  ;  5°  Examen  du  sys-- 
téme  de  la  Neliiiv  ;  6°  Remarques 
sur  le  système  de  la  Nature  ;  7"  Ve 
Pinnoceaee  des  erreurs  de  l'esprit; 
8°  Trois  dialogues  des  morts; 
g"  Des  poésies  ;  10"  Avant  propos 
sur  la  tienriade  ;  1 1"  Considération 
sur  l'étal  politique  de  l'Europe; 
la"  Plusieurs  centaines  de  lettre» 
de  S.  M.  à  divers  écrivains  céltbi-es, 
tels  que  Voltaire,  Fontenelle,  Bollln, 
le  marquis  d'Argens ,  d'Alembert , 

Condorcet,  elc avec  les  réponses. 

Ce  recueil  a  été  réuni  à  ses  ouvres 
complètes ,  accompagnées  de  sa  vie , 
1790,  a5  vol.  in-S".  Elles  ont  été 
réimprimées  à  Postdam,  iSoS  ,  en 
114  vol.  in- 8°. 

XIX.  FRÉDÉRIC, princedeSase. 
T^of-eaADEumB,  u"  U. 

t  XX.  FRÉDÉRIC  ,  surnommé 

le  Sage  ,  électeur  de  Saxe,  né  en 
i463,  ne  voulut  jamais  se  marier. 
L'empereur  Masimilien  le  choisit 
pour  chef  souverain  de  son  conseil 
et  pour  son  vicaire-général.  On  pré- 
leud  qu'on  lui  offrit  l'empire  après  la 
monde  ce  prince,  en  i5ig ,  et  qu'il  ' 
le  refusa.  Mais  en  quoi  consista  son 
refus  ,  dit  l'auteur  des  Âimales  de 
l'Etnpire,  puisqu'il  ne  fui  point  élu  ? 
En'  ce  que  sa  réputation  le  faisojt 


i86  FRED 

nommer  par  la  voix  publique  ;  qu'il 
donna  sa  voix  it  Charlea-Quint ,  et 
que  sa  recommandalion  enlraiiia 
eutin  les  suffrages.  11  le  fit  (^ILre  ce- 
péudaiil  à  eerlaines  conditions,  pour 
iDiJuager  la  liberté  de  l'Altemague. 
C'est  l'origiue  de  ta  capitulation 
qu'au  fniaoïl  jurera  lotis  les  empe- 
reurs avant  leur  électiou.  Ce  prince, 
uu  des  premiers  protecteurs  deLii- 
■th«r,  uiouruL  en  i5i6.  Sou  frère 
Jean,  sutnonimë  le  Constant,  lui 
succéda. 

i  XXI.  FRÉDÉRIC  (Jean) ,  sur- 
iionimé  le  Magnanime  ,  u>i  des 
principaux  soutiens  de  la  religion 
proleslaute ,  à  l'exemple  de  son 
,  père  et  de  son  oncle  ,  devint  le 
chef  de  la  ligue  de  Smalkalde  ,  eu 
1&36.  Charlea-Quint,  irrité  d'avoir 
â  combaltre  ,  dans  l'empire  ,  un  pro- 
tecteur si  dangereux  des  nouvelles 
-opinions  ,  lui  déclara  la  guerre. 
Après  divers  combais,  Charles  at- 
teignit l'électeur  à  Muhlberg  en  Saxe 
le  ^4  "^'fi'  '^4t  7  et  Ini  livra  l>3- 
taille.  La  victoire  se  décida  pour 
l'empereur,  et  Jean-Frëdéric  fui  fait 
prisonnier.  Le  duc  il'Albe  J'amena  à 
Charles-Quint,  m  Très-puiseaiit  et 
tcès^ébonnaire  empereur,  lui  dit 
l'électeur,,  puisqu'il  a  plu  à  la  for- 
tune  Bon  t  iulerrompit  Cliarks, 

vous  parlez  à  ceMe  heure  aulre* 
ment  que  vous  ne  faisiez ,  lorsque 
vous  trouviez  bon  de  ne  m'appeler 
que  Charles-le-Grand.  »  Il  le  donna 
en  garde  à  quelques  oSkidis  espa- 
gnols j  el  considérant  eusuiie  le 
champ  de  bataille  ,  il  dit  :  «  Je  suis 

Cepeudaul  Charles  fti  faiie  le  procès 
à  ma  priaomiier,  el  il  fut  condamné, 
)e  )a  mai  suivant ,  par  le  conseil  de 
guerre,  àperdro  la  tète.  Le  sévère 
ducd'Âlbeprésidoii  à  ce  conseil.  Le 
secrétaire  du  conseil  signilia  le 
même  jour  la  sentence  àl'életteur, 
qui  se  mit  à  jouer  aux  échecs  avec 
le  priiice  Ernest  ds  Urmiswick.  Le 


FRED 

duc  Manrlcê,  son  cousin,  Glsd'Albtrt 
le-Courageux ,  à  qui  Charles-Quint 
avoit  promis  son  électoral ,  voulut 
encore  avoir  la  gloire  aiaée  de  de- 
mander sa  grâce.  Charles  accorda  la 
vie  à  l'électeur ,  à  condition  qu'il  re- 
noncerait ,  pour  lui  et  ses  eufans ,  à 
la  dignité  électorale,  en  faveur  d« 
Maurice,  On  lui  laissa  la  ville  de 
Gollia  et  ses  dépendances  ;  mais  on 
endémolitla forlereese.  C'est  de  lui 
que  descendent  tes  ducs  de  Goiha  et 
deWeimar Jean-Frëdéric  mou- 
rut le  3  mars  i654.  après  avoir 
consenti  à  son  dépouillement  ,  et  j 
avoir  fait  souscrire  ses  fils.  Il  con- 
serva  cependant  le  titre  d'électeur 
jusqu'à  sa  mort.  —  Son  exemple  ne 
corrigea  point  son  tils,  Jean-FhÉ- 
ii:Ènic  II  du  nom  ,  duc  de  Sax.e-Go- 
tha.  La  protection  qu'il  accorda  aux 
assassins  de  l'évêque  de  Wirtzbourg 
lui  attiral'indiguation  de  l'empereur. 
Il  fut  mis  au  banc  de  l'empire.  On  le 
poursuivit  les  armes  ÎT  la  main  ;  et 
ayant  élë  battu  et  fait  prisonnier 
dans  un  combat ,  on  le  conduisii  en 
Stirie,  où  il  mourut,  après  38  ans 
'de  prison ,  le  9  mai  iSgFi.  Ses  biens, 
<]ui  avoient  été  couHsqués  ,  furent 
rendus  à  ses  enfaus. 

i  XSII.  FRÉDÉRIC  V.  électeur 
palatin,  iilsde'Frédéric  tV,  et  gen- 
dre de  Jacques  1" ,  roi  d'Angleterre, 
(larvint  à  l'électoral  en  lËio.  La 
faction  protestante  ,  <)ui  vouloit  se 
donner  un  chef  asaez  puissant  pour 
la  proléger  contre  L'empereur  Fer- 
dinand Il  ,  l'élut  roi  de  Bohême  en 
iGiq.Cci  trSDeavoitdëjàétédécerwé 
à  Ferdinand  d'Autriche,  qui  arma 
contre  Ffédéric  ,  et  le  poursuivit 
dans  son  nouveau  royaume  de  Bi>. 
hcme  et  dans  son  électoral.  Ce  prince 
fut  enlièrenient  défait,  le  ig  no- 
vembre 1G30  ,  auprès  ^e  Prague. 
Obligé  de  fuir  en  Sitésie  avec  sa  fem- 
me et  deux  de  ses  enfans ,  il  perdit 
en  un  jour  les  étals  de  ses  aïeux  et 
ceux  qu'il  avoit  acquis.  Lorsque  le 


FRED 

grand  Gustave  entra  en  Allemagne, 
Frtddric  implora  son  secours.  CeW- 
ros  le  servoit  etficaceraenl,  quand 
il  fui  tuë  dana  la  plaine  de  Lutzen, 
le  15  novembre  i63a.  Fréde'iictiloil 
alors  malade  à  Mayence  ;  cette  aoa■^ 
relie   augmenta   ta  maladie  ,  et  il 

cabld  de  soucis  el  de  rfgrcls.  La 
France  et  l'Angleterre,  qui  avoient 
d'abord  paru  vouloir  te  seconder, 
l'abju  donnèrent.       ' 

"  XXITI.  FRÉDÉRIC  (  Henri  ) , 
prince  d'Orange,  ijîijuit  à  Deirt  le 
19  janvier  1684,  l'aiinëe  que  Guil- 
laume de  Nassau ,  son  père ,  fui  as- 
laesinii  dans  la 'même  ville  ,  par  1111 
fanatique  nommé  Gérard.  Elevé  par 
ion  frère  ,  !e  prince  Maurice  d'O- 
lange ,  l'un  des  plus  grands  capi- 
laines  de  son  siètle ,  le  jeutie  Frédé- 
ric se  signala  de  bonne  heure  dans 
lacarrièredes  armes.  Son  frère  étant 
mort  en  i6a5,  Frédéric-Henri  re- 
Tèlu  de  la  dignité  de  statbouder, 
et  de  celte  de  maréchal  hérédi- 
taire de.  Hollande ,  soutint  dans  ces 
places  l'houneur  de  sa  famille.  La 
conquête  de  Bois-le-diic  ,  celles  de 
Venio ,  deBuremOnde,  de  Mastrichl, 
de  Limbourg  ,  de  Uréda ,  de  Hulat , 
et  plusieurs  combats  glorieux ,  vin- 
rent mettre  le  comble  â  sa  réputa- 
tion ,'  et  assurer  l'indépendance  de 
h  nouvelle  république.  Sous  son 
Eonvememeut ,  la  marine  hollau- 
datse  obtint  de  brillaus  succès:  ges 
amiraux  vainquirent  les  tlolles  es- 
pagnoles dans  plusieurs  reucontres, 
et  rentrèrent  au  Texel  cjiareés  de 
t'or  du  Mexique  et  A  Pérou.  A  cette 
époque ,  de  nouvelles  découvertes  et 
de  nouveaux  établisse  m  en  s  faits  aux 
Indes  orientales  et  occidentales  aug- 
ineutèrent  le  commerce  et  la  puis- 
sance de  la  Hollande.  La  mort  vint 
arrêter  Frédéric-Henri  dnns  sa  car- 
rière ,  en  16.^7  ,  à  l'instant  où  la 
suspension  d'armes  avec  l'Espague 
allait  faire  jouir  lu  répnbtif^ue  d'une 


FRED  187 

pais  glorieuse  et  nécessaire  à  son 
affermissement.  Ce  prince,  prudent 
et  libéral ,  eut  une  partie  des  lalens 
de  son  frère;  il  fut  vaillant  et  infa- 
tigable comme  lui  ;  mais  il  n'eut  pas 
son  ambition,  et  sut,  pendant  les 
vingt-dfuxajméesdesougouverue- 
meut ,  respecter  la  liberté  de  sou 
pays,  dontlapuissance  et  la  richesse 
prirent,  sous  son  administration  , 
un  merveilleux  accroissement. 

*  XXIV.   FRÉDÉRIC,    roi    de 

Suède,  fils  aine  de  Charles,  landgrave 
de  Hesse-Cflssel ,  avoit  épousé  la  sœur 
de  Charles  XU.  Cette  princesse,  diue 
par  les  étals  reine  de  Suède  après  la 
mort  du  loi  soji   père,  résigna  la 


inÉmes  états.  Ce  prince  soutint  con- 
tré la  Russie  iine  guerre  longue  el 
malheureuse ,  qui  fut  terminée  par 
nue  paix  désavantageuse  àlaSuMe. 
H  mourut  sans  enfaiis  en  1761. 

"  XXV.  FRÉDÉRIC-GUIL- 
LAUME II,  roi  de  Prusse,  ne- 
veu du  graud  Frédéric  ,  né  le  aS 
septembre  i744<  et  monté  sur  le 
Irdne  le  17  août  1786,  à  l'dge  de 
4a  ans  ,  donna  d'nbord  sa  con- 
Rance  aux  ministres  établis  par  son 
onde ,  parcourut  les  provinces ,  di- 
minua les  impâts ,  et  manifesta  des 
intentions  bienfaisantes;  mais  l'in- 
trigue ne  tarda  pas  à  avoir  sur  sa 
foibleEse  une  grande  influence.  Il 
écarta  de  ses  conseils  le  prince  Henri, 
son  oncle ,  se  livra  au  duc  de  Bruns- 
wick el  à  son  minisire  le  comte  de 
Hersberg,qui  rullui-mêmedisgraciB 
et  remplacé  par  des  maîtresses  et  des 
favoris.  Quoiqu'il  eut  h  la  fois  trois 
légitimes  femmes  et  une  maîtresse, 
il  chassa  de  Berlin  les  comédiennes 
qu'ilaccuEud'ycorromprelesmieiirs. 
Il  se  livra  à  la'secle  des  illniniués 
qui  lui  iireut  paroitre  à  souper  la 
silhouette  de  l'ombre  de  César.  En 
1 7S7  ,  il  cEjagca  les  Turcs  à  diida- 


188 


FRED 


KJ  la  guerre  aux  Busses ,  leur  pro- 
mit de  tenir  l'empereur  en  ëchec ,  et 
hë  tint  pas  sa  promesse.  Es  17SS,  il 
fomeuu  l'iosurreclion  des  Polonais, 
les  excita  à  se  rendre  indépendani , 
«t  à  prendre  les  armes  contre  la 
Russie.  Il  conclut,  en  1790,  un 
traité  d'alliance  avec  Stanislas-Au- 
guste, nouveau  roi  coiislilutionnel 
de  L'ologue ,  et  approuva  la  coosti- 
luiion  Kionarchique  que  ce  paya 
a'étoil  ordonnée.  En  1793  il  se  mit 
it  la  tèle  de  la  coalition  contre  la 
France,  prit  l*ngwy  et  Verdun,  en- 
tra en  Cliampagne  avec  cinquante 
mille  liommes  ,  Ht  publier  par  le 
duc  de  Brunswick ,  son  général  eu 
chef ,  un  mauifesle  ,  daus  lequel  il 
annonçoil  qu'il  puniroit  comme  re- 
belles tous  les  Français  qui  s'oppo- 
seroien  ta  son  invasion;  et  après  une 
bataille  peu  importante  à  Valmi ,  il 
^renonça  tout  à  coup  à  ses  projets, 
négocia  avec  les  républicains  ,  et 
se  retira  «ans  être  inquiété.  11  resta 
alors  avec  son  armée  en  observation 
sur  le  Haut'Bhin  ,  et  après  avoir 
éloigné  les  Français  des  états  de  l'é- 
lecteur de  liesse ,  son  allié ,  il  reprit 
Ma)-ence,  dont  Custines  s'étoitem- 
part.  En  1795,  Frédéric  se  ligua  avec 
CaiVine  P""'  1*  partage  entier  de 
la  Pologne  et  s'empara  deDantzicfc, 
de  Thorn  ,  et  d'une  partie  de  la 
grande  Pologne.  Le  i4  avril  179^, 
il  s'engagea  à  fournir  à  la  coalition 
contre  la  France,  63,000  hommes, 
moyennant  5o,ooo,ooo  que  lut  pro- 
mit l'Angleterre,  continua  cepen- 
\  dant  à  n'agir  qu'avec  beaucoup  de 
l'oiblesse ,  et  se  rendit  même  peu 
de  lempsaprÈsàson  armée  employés 
contre  les  Polonais.  Il  battit  Kos- 
ciusko  à  Szezchecin ,  s'empara  de 
Cracovie  ,  et  fut  forcé  après  a  mois 
de  lever  le  siège  de  Varsovie  ,  et  de 
se  retirer  dans  ses  étals,  abandon- 
nant ses  malades  et  ses  provisions. 
Eu  1795  ,  il  refusa  de nouveauxïub- 
eiiiesde  l'Angleterre,  abandonnai 
la  république  française  ses  posses^ 


FRED 

sions  de  U  rive  gauche  duHhîn,  et  fit 
a  paixparticulière  avecellele  5  avril 
7g5.  11  mourut  le  16  novembre 
797 ,  et  les  dépenses  de  la  guerre 
(ditunhistorien  moderne), ses  pro- 
digalités ,  ses  maitressea ,  dérangè- 
rent «es  lîttances,  et  ëpuisèrei^  le 
trésor  amassé  par  le  grand  Frérfé- 
;.  n  abandonna  les  Turcs,  lei 
Polonais,  les  Liégeois ,  les  Braban- 
çons, et  tes  Suédois,  qu'il  avoitsott- 
'.,  devint  l'allié  de  l'Autriche, 
après  avoir  préparé  sa  Tuine  ;  se  pla- 
ga,  comme  Agamem non ,  à  U  tète 
des  rois  qui  vouloient  envahir  la 
France ,  sous  prétexte  de  la  rendre 
à  ses  anciens  rois,  et  fut  le  premier 
à  abandouner  la  coalition ,  et  à  faire 
un  traité  avec  les  révolutionnaire* 
dont  il  avoit  juré  la  destruction. 
Après  avoir  partagé  la  l'tjlogne, 
dont  il  avoit  provoqué  l'insurr^- 
tiou ,  l'un  des  premiers  il  devint  in- 
différent à  tous  les  troubles  de  l'Eu- 
rope ,  et  s'éteignit  sans  éclat  et  sai» 
inquiétude,  au  milieu  de  l'incendie 
qu'il  avoit  allumé. 

*  XXVI.  FRÉDÉHIC-HENRI- 
LOUIS,  connu  sousle  nom  de  prince 
Henri  de  Prusse ,  frère  de  Frédéric 
U ,  dit  Le-Grand,  né  à  Berlin  le  18 
janvier  i7ï6,deFrëdéric-Guillaunie 
1"  du  nom ,  3°  roi  de  Prusse ,  et  de 
Sophie-Dorolhëe  de  Brunswidc-Ha- 
novre ,  sœur  de  George  II,  roi  d'An- 
gleterre. La  premièreéducalioa  qu'il 
reçut  jusqu'à  l'âge  de  j5  ans,  époque 
jie  la  mort  de  «on  père,  ne  fut  pas 
brillante  ,  Il  ne  dut  qu'à  lui-ibènie 
ce  qu'il  Eut  par  la  suite;  il  retint  ce- 
pendant de  celte  première  éducation 
un  mauvais  jargon  allemand  qu'il 
ne  perfectionna  jamais  ,  et  une  cer- 
laine  tournure  pi-esque  grotesque 
dans  ses  expressions,  sur-tout  dans 
ses  plai^aiiterieG  qu'il  tenoil  de  Izt 
société  Eoldalesqueqa'ilavoiid'abord 
connue,  et  dont  il  eut  de  la  peine  à  se 
défaire  entièrement ,  nialgrë  les  mo— 
I  déles  qu'il  eut  long-temps  sous  les 


FRED     • 

EUX ,  et  qu'it  ëtiidioit  sans  cesse. 
i  1743,  il  fit,  â  rage  de  16  ans,  sa 
première  campague  ,  en  quatitë  de 
colonel , dans  l'arjn^e  quipénëtraen 
Moravie  ,  soua  les  ordres  du  maré- 
chal de  Schwerin  ei  du  roi ,  et  se 
trouva  à  la  faraetiee  baUilte  de  Cho- 
liisilz  on  de  Czaslau  ,  gagnée  te  17 
mai  de  la  même  aonëe  jiar  les  Prus- 
siens. En  1744  il  défendit  avec 
opiniâlreté  et  succès  la  ville  de  Ta- 
lôr  eu  Bohème,  enlourëe  d'une  sim- 
ple muraille  ;  il  se  distingua  encore 
plus  parliculièrement  à  la  baiaiUede 
Hoheufriedherg  ou  de  Striegau,  don- 
née le  4  juin  I74&,  où  les  Frussieui, 
commandés  par  le  roi ,  battirent  l'ar- 
mée aulrichienne  eux  ordres  du 
prince  Charles  de  Lorraiue  ,  et  com- 
mencèrent à  développer  ces  grands 
mouvemens  de  lociique  qui  lui  Ta- 
liirent  dans  la  luite  tant  de  succès 
«t  de  répuialion.  Après  la  paix  de 
Dresde,  Frédéric  II  llxa  son  séjour  à 
Postdam  ,  et  appela  près  de  lui  dans 
celle  relraite  le  prince  Henri  aïcc 
•on  frère  Ferdinand.  Le  preruier 
mit  à  profit  ce  temps  de  repos  ,  et 
s'adonna  à  l'élude  avec  une  sorte 
de  passion.  Doué  d'une  imagination 
ardente ,  de  l'esprit  le  plu»  juste  ,  e" 
particulièrement  tourné  à  la  rélle- 
xion  et  au  calcul ,  d'ime  voloulé 
ferme  et  toute  portée  an  bien, 
d*une  mémoire  prodigieuse  ,  il  y  fit 
des  progrès  rapides.  Son  désir  de 
s'instruire, s'étendit  également  biii 
les  arts  d'agrément  comme  sur  les 
arts  utiles  ,  et ,  an  milieu  des  aoint 
qu'il  donnoit  i  tout  ce  qui  devoii 
nourrir  ei  fortifier  son  esprit  ,  il 
trouva  le  temps  de  se  perfection- 
ner dans  la  mnsîqne  et  la  peinture. 
Le  s«îour  même  de  Postdam ,  01) 
Frédéric  11  avoil  réuni  les  hommes 
Us  plus  distingués  par  leurs  éi 
sur-tout  par  la  hardiesse  de  leurs 
opinions,  contribua  A  donnera  ~ 
esprit  et  à  son  caractère  cet  ei 
.élevé  gu'il  prit  bientôt.  Le  pri 
Henri  passa  ainsi  les  sept  premières 


FRED  189 

li  suivirent  la  paix  de 
Dresde,  et  en  lyfia  son  frère  le 
à  la  princesse  Cuillelmïne  de 
-  Casael ,  et  hii  fit  bâtir  un 
palais  à  Berlin.  C'est  à  celte  époque 
qu'il  recul  en  propriété  le  domaine 
el  le  château  de  Beinsberg  ,  illustré 
déjà  par  le  séjour  de  Frédériccomme 
prince  njal ,  et  qui  est  encore  de- 
plus  célèbre  par  le  sien.  La 
guerre  de  sept  ans  qui  commença 
en  1756,  el  dans  laquelle  on  vit 
ta  France  ,  l'Autriche  ,  la  Russie  , 
:tc. ,  prendre  les  arm.es  pour  arrêter 
'ambition  de  Frédéric  II,  devint 
ponr  le  prince  Henri  l'occasion  de 
déployer  ses  talena  ,  et  de  réaliser 
ces  savantes  théories  militaires  qu'il 
avoit  étudiées  pendant  la  paiï.  A  la 
bataille  de  Prague,  le  6  mai  i7ri7, 
sa  valeur  froide  et  intrépide  ,  son 
coup-d'œil  prompt  et  assuré  ou  mi' 
lieu  des  hasards,  décidèrent  de  cette 
{ournée  brillante.  A  celle  dt  Ros< 
bach,  une  blessure  honorable  vint 

de  gloire  que  ce  prince  acquit  dans 
celte  journée.  Le  roi  de  Prusse  , 
après  cette  bataille,  laissa  à  Leipsick 
le  prince  Henri  blessé  ,  et  le  chargea 
du  commandement  du  peu  de  trou- 
pes qui  resta  dans  cette  partie  ; 
peu  après  il  lui  confia  celui  de  sa 
seconde  armée.  Dès-lors  les  deux 
frères .balaucirent  par  la  correspon- 
dance de  leur  génie ,  el  par  le  con- 
cours de  leurs  qualités  opposées ,  les 
chances  de  celte  guerre  dont  ils  de- 
vinrent les  deux  principaux  acteurs, 
et  leur  gloire  devint  aussi  commune 
que  leur  cause.  En  17S8  ,  le  prince 
Henri ,  chargé  de  couvrir  avec  une 
armée  de  a5,ooo  hommes ,  non  seu- 
leinent  la  Saxe,  mais  encore  le  pays 
d'Hauovre,  celui  de  Brunawii^  et 
ta  Hesse.  par  conséquent  ta  marcha 
de  Brandebourg  el  le  c<£ut  des  états 
prussien»,  parvint  à  force  de  ma- 
noeuvres savantes  ,  et  en  fatiguant 
continuellement  les  ennemis  pur  des 
J  attaques  pariielteaqiii  ne  le  compro- 


If^O 


FRED 


niEtteicDl  isiniiis  i?t  lounioieul  tou- 
jours ù  sOD  avanlage  ,  à  retarder 
leurs  progrés  et  à  gaguer  le  temps 
nécessaire  pmir  que  le  roi  pût  étz- 
btir  ses  aBaires  et  lui  donner  dti  re- 
cours. 11  oiivril, par  l'oflensive.lacam- 
pagaede  I75y,  regardée  avec  raisou 
comme  la  plus  belle  qu'il  ait  faile , 
pénétra  eu  Bohême,  dëlmiail  loiis 
les  magasins  des  Aulrichieua ,  et  se 
tourna  après  vers  l'arme'e  de  l'em- 
pire ,  où  il  en  fit  autant.  Par  une 
tactique  aussi  savante  t^n'aelÎTe ,  il 
Mil  déjouer  les  projets  des  ennemi», 
et  celte  campagne  eiil  été  terminée 
giorieusemeul,  sans  une  faute  com- 
mise par  le  roi.  «C'est  au  roi ,  dit 
un  de  ceux  qui  combatlirenl  con- 
tre le  prince  Henri,  qu'où  doit  ini- 
puter  la  seule  faute  commise  peu- 
dan  lia  campagne  à  l'armée  du  prince 
Henri,qui,  plus  sage  etplusfroid, pas- 
soildéjà  pour  ètreplushabiieque  son 
frère  daus  l'art  de  la  guerre,  u  En 
1760 ,  le  roi  de  Prusse  donna  à  ce 
prince  le  commandement  d'une  ar- 
mée de  4o>ooo  homntes  destinée  à 


nées  ,  il  lit  lever  le  siège  de  Breslaw. 
Dans  la  campagne  de  1761  il  ne  se 
passa  rieu  de  remarquable  ,  le  prince 
Henri  s'étant  borné  ,  vu  ia  foiblesse 
de  ses  forces,  ï  une  simple  défensive. 
Il  ouvrit  celle  de  1761  par  plusieurs 
attaques  sagement  dirigées,  et  re- 
poussa les  Autrichiens  au-deli  de 


Weii 


l.fnt  SI 


quelques  échecs  qu' 
buer  qu'au  peu  de  forces  qu'il  avoil 
alors  à  sa  disposition ,  et  avec  les- 
quelles il  de  voit  occuper  et  défendre 
unelignetrès-étendue.  niais  t'atiaque 
et  la  prise  du  camp  de  Ptejberg ,  la 
victoire  que  ce  prince  y  remporta, 
eurent  les  suites  les  plus  importan- 
tes. Les  éL'.Is  de  l'empire  retirèrent 
successivement  leur  contingent  en  se 
réconciliant  avec  le  roi  de  Prusse. 
Ce  grand  pas  vers  la  paix  générale 
fui  le  plus  beau  résultat  de  la  bataille 


FRED 

de  Frejberg ,  et  le  prince  Henri , 
en  recueillant  le  dernier  laurier 
de  celle  guerre  ,  mît  le  sceau  à  sa 
gloire ,  è  la  fortune  de  Frédéric  et 
à  la  puissance  de  la  Prusse.  La  paix 
fut  conclu  avec  fempire  à  Hiiberlz-. 
bourg  te  i5  février  1763  ,  et  laSi-r 

Prusse.  Devenu  plus  libre  par  ta 
paix  ^  le  prince  Henri  reprit  le» 
habitudes  douces  et  tranquilles  qu'il 
avoit,  pour  ainsi  dire,  essayées  avant 
la  guerre.  Le  château  de  Beinsberg 
devint  le  séjour  de  la  philosophie  et 
des  muses  ;  mais  sa  Irop  grande. 
'■  de*  personnes  qui  r 


la  n 


eda 


trouble  domestique  qui  altéra  t 
tranquillité ,  et,  qui  te  détermina  à 
éloigner  de  lui  une  épouse  qui  mé^ 
riloitanmoinssoninduIgence.Quoi';  ' 
qu'il  sût  aussi  bien  que  perwuue 
soutenir  l'honneur  de  son  rang,  il 
ne  penso4t  pas  que  la  grandeur  d'utl 
prince  fût  daus  la  richesse  de  ses 
habits ,  dans  la  magnificence  de  ses 
équipages  ,  ni  dans  la  rechercha  d« 
sa  table,  Aussi  disoil-il  à  un  princa 
allcutand  qui  s'étoiinoit  qu'il  a'eùt 
que  vingt  chevaux  dans  son  écurie  : 


.Je   s 


.   que 


plus  que  moi  ;  mais  aussi  je  fai» 
vivre  plus  de  monde  que  Âin».  » 
Au  milieu  des  douceurs  de  la  paix  ^ 
le  partage  de  la  Pologne  occupoit  la 
Russie ,  l'Atitriche  et  la  Prusse.  Lq 
prince  Henri  fut  encore  chargé  des 
négociations  au  sujet  de  ce  démem- 
brement ,  el  Frédéric  II  lui  dut  en- 
core, dans  celte  oirconslauce ,  de» 
avantages  auxquels  il  ne  poiivoit 
s'attendre.  La  mort  de  Mani  milieu - 
Joseph ,  électeur  de  Bavière ,  arrivée 
le  5o  décembre  1777,  troubla  subi- 
tement la  tranquillité  de  l'Europe  , 
le  roi  de  Prusse  entra  en  campagne 
contre  l'Autriche,  etIeprinceHenri 
fut  chargé  du  commandement  d'une 
armée  ,  qui  arriva  le  7  juillet  1  778 
vers  Dresde ,  se  réunit  à  celte  des 
Saxons,  et  Rt  une  invasion  en  Bo- 


FRED 

lituie  ;  mais  obligé  <le  faire  m  n- 
iraite  i  cause  delu  rareté  des  vivres, 
il  l'exéciiU  avec  auluiii  de  laleii^ 
(pt  de  bonhtur.  La  paix,  signée 
û  i3  mai  177g  ,  mil  fin  à  xelte 
pierre.  En  1784  il  vint  A  Paris, 
ions  prétexte  de  voir  la  tour  la 
plut  briilanie  de  l'Enrope  ,  mais 
réellemeHl  pour  proposer  uue  réu- 
nion d'effort»  qui  pûl  arrêter  l'aro- 
bilion  de  lu  maison  d'Aulrii^he.  L'in- 
cerlitiide  du  cabinet  de  Versailles 


grand  Frédéric,  arrivée  le  lyaoùl 
1 786 .  changea  la  lace  des  afiàirea; 
ion  successeur  ne  larda  pas  à  éloi- 
gner son  oncle  des  affaires  ,  qui  pro- 
jeta alors  de  se  retirer  en  France; 
mais  la  révolution  qui  conimençoii 
i  s'annoncer  en  ce  royaume  le  dé- 
lourna  bientôt  de  sa  rësoluliou ,  et 
il  ae  fixa  de  nouveau  à  Reinaberg, 
se  consolant  de  l'ingratitude  de  son 
neveu  au  milien  de  la  société  des 
philosophes  ,  dea  savons  et  des  ar- 
tistes. La  guerre  eutreprlse  par  la 
Prusse  contre  la  France  ne  reçut 
point  l'approbation  du  prince  Henri, 
dont  l'expériencene  fut  pas  toujours 
écoulée  Déjà  vieux  et  cassé  ,  le 
repos  lui  ëtoit  néceaaaire ,  et  il  eut 
le  bon  «spril  de  vivre  un  peu  pour 
lui-même,  et  d'attendre  'laus  un 
doux  loisii  la  fin  d'une  vie  qui  avoll 
i\é  consacrée  au  bien  de  l'état  et  A 
toutes  les  vertus  sociales.  Il  mourut 
IReimsberg  au  mois  de  juillet  i8o3. 
Il  avoit  joui  de  la  vie  a'vec  niodéra- 
tioa  ,  s'éloil  vu  vieillir  sans  re- 
gret, et  se  vit  mourir  sans  foi- 
blesse.  Ce  prince,  comme  son  frère 
le  grand  Frédéric,  eut  toujours  de 
la  prédilection  pour  les  Français ,  et 
il  en  a  donné  des  preuves  en  accueil- 
lant, durant  le  cours  de  la  révolu- 
lion,  quelques  littérateurs  ëmigréa 
de  cette  na  tion  ,  entre  autres  le  che- 
valier de  Boutflers  qui  a  fait  l'ins- 
cription suivante  pour  être  mise  au 
Ui  de  aon  buste  ' 


On  a  publié  la  Vie  privée ,  politi- 
que et  militaire  de  ce  prince,  Paris , 
1809 ,  1  vol.  in-S". 

•XXVII.  FRÉDÉRIC  (le  colonel), 

mort  en  1796,  fils  de  Théodore- 
l'Infortuné,  communément  appelé 
Roi  de  Corse ,  dont  il  partagea  h» 
malheurs  et  les  imprudences,  avoit 
été  élevé  comme  destiné  à  la  profes- 
sion des  armes.  Ilfut ,  en  Angleterre , 
comme  l'agent  du  duc  de  Wurteoi- 
lierp  ,  qui  lui  donna  le  grade  de  co- 
lonel et  la  croix  du  mérite.  S'élaut 
trouvé  dans  une  grande  péuurie  ,  il 
sa  tua  lui-même  d'<in>  coup  de  pis- 
tolet ,  sous  le  portail  de  l'abbajre  de 
Westminster.  Il  a  laissé ,  I.  Des  Xé-, 
moii-es  pour  seii'ir  à  l'àisloire  de 
la  Corse,  1768,  in-8°.  II.  Des- 
cription de  la  Corse  ,  avec  ua  récit 
de  la  rèuaiofi  de  ce  pays  à  la  cou- 
ranne  d'ytngleierre ,  1798,  in-B". 
Suivant  son  propre  récit ,  il  éloit  lié 
en  Espagne,  où  sa  mère,  Irlandaise, 
d'une  famille  noble,  étoit  attachée 
à  la  reine.  Il  suivit  par-tout  son 
père  ,  partagea  ses  malheurs  ,  et  le 
servit  dans  ses  besoina.  Il  vécut 
quelques  anuées  en  Angleterre  dn 
produit  des  leçons  de  langue  latine 
qu'il  y  donna ,  et  il  y  épousa  une 
Allemande  dont  il  eut  une  fille  et 
un  fils,  qui  mourut  en  Amérique, 
Fréiléric,  après  avoir  servi  le  duc 
de  Wurtemberg  dans  les  armées  et 
dans  les  négociations ,  alla  i  An  ver» 
négocier  un  emprunt  pour  le  prince 
de  Galles.  Cette  opération  déplut  ait 
roi  d'Angleterre  ,  et  ce  fut,  dit-on  , 
le  chagrin  qu'il  en  ressentît  autaut 
que  le  pressant  besoin  oil  il  se  troii- 
voit,  qui  détermina  aon  suicide. 

FBEDOLI  (Bérenger),  né  dune  fa- 
mille noble  â  Reune  en  Languedoc  , 
mort  à  Avignon  en  iSaS ,  étoit  ha" 
bile  dans  le  droit.  U  fut  choisi ,  «n 


,  Cookie 


iga  FREG  ' 

)  agS ,  p»t  Bouirare  VIII ,  pour  Tain! 
la  compilation  du  Sexi« ,  c'est-à-dire 
du  6*  liïre  de»  Ui^crélales ,  avec 
Guillaume  de  Mandasor ,  el  Richard 
de  Sienne.  Cl^menl  V  l'houora  du 
cliapeau  de  cardinal  en  iio5. 

•FBEEHAN(Jean)  ,  peintre  an- 
glais ,  qui  a  vécu  soub  le  règne  de 
t;harles  II.  Cet artiglealla  aux  Indes, 
où  on  voulut  le  mellre  eu  prison.  11 
revint  en  Angleterre  ,  et  y  fut  em- 
ployé aux  décoration!  Àe  Coveul- 

I.  FREGOSE  (Paul),  cardinal, 
archevêque  de  Gènes ,  sa  patrie ,  doge 
eu  i46a ,  perdit  cette  place  quelque 
temps  après,  la  recouvra  eu  i^BZ , 
et  l'occupa  encore  deux  fois ,  malgré 
ses  violences  tyranniques.  Il  mourut 
à  Rome  le  3  mars  1498. 

II.  FREGOSE  (  Bapliale  ) ,  neveu 
du  précédent,  élu  doge  de  Gènes 
en  147^1  ne  jouit  pas  long- temps 
de  celte  dignité.  La  hauteur  de  son 
caractère  et  la  Eévérilë  de  son  gou- 
vernement le  firent  déposer  la  même 
année.  11  fui  exilé  à  Tregui;  on 
ignore  quand  il  mourut.  Fregose 
égaya  sa  retraite  par  la  lecture  et  le 
tr^ail.  On  lui  doit  ,  I.  Uu  Ou~ 
vrage  italien-  en  9  livres,  mais  qui 
n'a  paru  qu'eu  latin.  Milan,  1^09, 
in-fol, ,  de  la  traduction  de  Camille 
Ghillini,  sur  \^  Actions  inémora- 
^/e«,  dans  le  goût  de  Vakre- Maxime. 
Les  meilleures  éditions  de  ce  iratté , 
souvent  réimprimé  ,  sont  celles  dp 
Juste  Gaillard ,  avocat  au  parlement 
de  Paris,  qui ,  outre  une  préface,  y 
a  fait  des  additions  et  des  correct  ion  s. 
II.  La  Vie  du  pape  Xartin  V. 
KL  Un  Traité  latin  sur  ks/emmes 
sofontes.  IV.  Un  autre  eo  italien , 
contre  l'amour,  Milan ,  1496  ,  in- 
4°,  traduit  en  français,  1S81  ,  in- 
4*  :  l'original  et  la  version  sont  éga- 

in.FREGOSE(Fiédétic] ,  arche- 


FREI 

vêque  de  Salerne  et  cardinal ,  de  la 
même  famille  que  les  précédena ,  dé- 
fendit la  cale  de  Gènes  contre  Cor- 
logli ,  corsaire  de  Barbarie,  qui  Ik 
ravageoLt.  11  surprit  ce  pirate  datu 
le  port  de  Biserte ,  passa  à  Tuni«  et 
à  l'île  de  Gerbes ,  et  revint  à  Gênes  , 
chargé  de  gloire  et  de  biiliu.  Le* 
Espagnols  ayant  surpris  Gênes  eu 
I  bm ,  Frédéric  cherclia  un  abile  en 
France.  François  1"  le  reçut  avec 
distinction,  et  lui  donna  l'abbaye 
de  Saint  -  Bénigne  de  Dijon.  De 
retour  en  Italie ,  il  fut  fait  cardinal 
etévèqued'Ëugubio,où  ilmourutle 
33  juillet  t^i.  Les  langues  grecque 
et  hébraïque  lui  éloient  familières. 
Son  savoir  étoit  soutenu  par  les  ver- 
tusépiscopalea.OuadeluiunT'/-at>^ 
de  l'oiuisoa  en  italien,  imprimé  à 
Venise  en  1043,  ia-S°. 

t  IV.  FREGOSE  (  Antonio-Pliile- 
rerao) ,  poète  ilalieu  ,  tlorïssuii  au 
commencement  du  j6°  siècle.  La 
Cerva  Ùiaitca,  riso  de  Demacrito 
epiauti  d' Heraclito;  Lamenta  d'à-  . 
more  mendicaaie  ,  dialogo  de  mu- 
ska  ,  et  autres  productions  ont  été 
réunies  à  Milan  en  3  vol.  in-4°  :  le 
premier  parut  en  i5iS,  le  second 
eu  i535  ;  ds  sont  assez  raaes. 

V.  FREGOSE.  royez  FtfLooeB. 


t  FREIG  (Jean-Thomas),  Frei- 
gius ,  naiif  de  Fribourg  en  Brisgavr  , 
enseigna  le  droit  avec  refnitatroa  à 
Fribourg  ,   à  Bâle  el  à  Aliorf ,  et 
mourut  de  la  peste  vers  i585.  On  a 
de  lui  des  Faraiilles  sur  le  Digeste , 
in-S";  la  Vie  de  Hamus  ,  en  latin, 
Bâle,  i5Si  ,  iu-4°.  Il  fil  aussi  im-    , 
primer  à  Bàle  en  1569  ,  le  Poëma 
de  k  guerre  d^  Troie  ,  par  Quintns   | 
Calaber  :  ce  n'est  que  l'édiliuii  d'Aide   1 
Manuce  reproduite  sans  date,  i  la 
vérité,  mais  quidam  la  série  delP   1 
ei^i»'onia/(/(/;eestpIacéeitrau)&3i,  j 


FREI 

«Mircn  Jonuer  de  raison.  H.  Dutbeil 
(]ëcIiirer|u'«tlenepeutavoirpanipo»- 
tërieilremeul&l'aDnée  i5i4.L'ëpilTe 
dcdicaloire  de  Freig,  écrite  en  grec , 
e»l  adressée  à  cinq  des  plus  célèbres 
profeaseiira  qui  Horisioieat  alors. 
Freig  ne  craint  pas  d'avancer  que 
QuiutuB  n'est  ps  inférieur  k  Ho- 
mère, et  qu'il  paroit  mËme  n'être 
autre  que  lui. 

t  FBEINI)  C  ititt  )  naquit  en  1 67  5 
)  Crolon,  dam  le  comté  de  Non- 
hamplOD ,  d'uD  pèremiuistre.  Weat- 
minster  fut  sa  première  école.  Dès 
l'ige  de  91  aus  ,  il  mit  au  jour  deux 
jyUcoun  grecs  ,  l'un  d'Eachine , 
l'autre  de  Uémosthciiea ,  avec  une 
Traduciîuii  et  des  Remarques  qui 
auroient  fait  honneur  à  un  vieux 
savant.  11  se  consacra  ensuite  à  la 
médecine.  LecomiédePeterborougb 
l'emmena  avec  lui  ,  eu  170a  ,  pn 
Espagne, alors  le  théâtre  delà  j^uerre. 
Après  y  avoir  exercé  »a  prolession 
pendant  deux  aus,  il  passa  à  Rome 
et  «'y  liaavec  tous  les  aavnasqiii  cul- 
tivoient  son  art.  Freiud ,  de  retour 
en  Aii8leterre,futenferiiiéàlaToiir 
de  Londres  ,  pour  avoir  combattu 
un  prcijetquele  ministère 0 voit  fait 
proposer  au  pacleitieni  ;  démarche 
qui  le  tit  soupçonoer  d'èlro  d'inlel- 
ligencu  avec  les  ennemi»  de  l'état. 
On  sollicita  en  vain  son  éJargisse- 
nenl  pendant  six  mois  ;  mais  au 
bout  de  ce  temps,  le  ministre  étant 
tombé  mabde,  Mead,  confrère  du 
prisontiier  et  son  intime  ami ,  ne 
voulut  lui  orduniier  aucun  remède, 
que  Freiud  ne  fîit  sorti  de  la  Tour  , 
sans  doute  parce  qu'il  le  supposoit 
iuDOceut,  Freiud  se  purgea  en  eSét 
du  crime  dont  on  l'avoil  accusé,  et 
obtint  la  place  de  premier  médecin 
de  la  princesse  de  Galles-,  depuis 
reine  d'Angleterre.  U  mourut  à  Lon- 
dres eu  judlet  1738  ,  membre  de  la 
■ocictërojale.Freiudétoit  unsa 
aimable  et  poli.  Coiume  médeci  , 
«loit  aussi  beureux  dans  la  pratique 


FREI 


i03 


qu'éclairé  dam  la  théorie  ;  l'on  fai- 

aoit  cas  de  ses  opinions  eu  Angle' 
terre ,  comme  de  celles  d'Eiippocraia 
danS'Ia  Grèce.  Les  ouvrages  qu'il  a 
laissés  ne  u>ut  pas  au-dessous  de  la 
réputation  qu'il  s'étoit  acquise.  Les 
principaux  sont ,  I.  Utsioiit  de  ta 
Médecine,  depuis  Galieii  jusqu'au 
16*  siècle;  livre  lavnut,  traduit  de 
l'augluis  eu  français, en  9  vol.  in--4". 
7aS ,  revu  et  publié  parSenac,  qui 
yaa|Outéiiu  Discours  sur  l'histoire 
de  ta  médecine.  Cet  ou  vriige  fut  écrit 
pendant  sa  détention  à  la  Tour  de 
Londres.  II.  J-'Entmeno/ogie  ou 
Traité  de  révacuaiion  ordinaire 
des  femmes,  traduit  en  français  par 
Devauï,  i75o,  in-ia.  III.  Lec- 
tiones  chimicm  ,  à  Amsterdam  . 
1710,  in-S".  L'auteur  y  explique 
tes  opérations  de  la  chimie  siûvaut  ' 
tes  principes  de  Newton  et  les  lois 
de  l'attraction  j  ses  explications  ne 
paroilrout  pas  toujours  justes.  Iv^. 
Trallé  de  la  Fié\'re.  V.  ÏÏusieurs 
Lettres  adressées  à  difit-reus  méde- 


Freind , précédés  de  sa  vie  et  recueillis 
à  Undres,  in-fol,  i7=i3,  et  i  Paris  , 
1TK5,  iu-^",  sous  le  tiire  A'Opera 
umnia  medka  ,  méritent  d'être 
étudies  pour  la  justesse  des  observa- 

B  ,  l'étendue  des  lumières  ,  «t 

ne  pour  le  style. 

FllElNSHEMlUS(Jean)naquit 

1608  i,  Ulm  en  Souabe.  Matliias 
de  Sirasbourg, 


lui  coiiha  sa  bibliothèque,  et  lui  don- 
na sa  Ulle  en  mariage.  L'université 
d'Upsallui  ayant  proposé  des  avan- 
tages considérables ,  il  y  alla  pro- 
fesser l'éloquence  pendant  cinq  ans. 
La  reine  Christine, qui  l'euvioit  à 
l'universilé ,  le  choisit  pour  son  bi- 
bliolhécaÎTeel  son  historiographe ,  et 
lui  donna  sa  table  et  deux  mille  écus 
d'appoinlemeut.  tlfulbientôtobtigé 
de  revenir  dan»  sa  patrie,  pour  réta- 
blir sa  saaié  que  h  cliniat  de  Suède 


194         FREI 

avoil  dérangée.  L'électeur  palatin  lui 
doQna,uu  an  aiirès  son  départ  d'Up- 
■al, eu  i65G,une  place  de profeaseur 
honoraire  dans  l'univergilé  de  Hei- 
delberg ,  et  uite  charge  de  con»eiller 
électoral,  il  n'en  jouit  pas  long- 
temps, étant  morl  en  1660,  à  5a 
ans.  Ce  savant  possédait  les  langues 
moTles ,  el  presque  toutes  les  langues 
TÎ  vantes.  11  jolguoiti  une  II  Itérai  ure 
choisie  de  l'esprit  et  du  goQt,  et 
t'occupa  toute  sa  vie,  avec  autant  de 
zèle  que  de  succès  ,  à  réparer  les 
hrêches  que  le  temps  avoil  faites  à 

Quelques  auteurs.  Il  entreprit  de 
lire  des  Supplément  à  TiU-Live 
el  à  QuinteCurce ,  et  il  y  réussit. 
<i  Parmi  tous  les  écrivains,  dit 
Sainte-Croix,  qui  ont  essayé  de  ré- 
tablir le  leste  de  Quinte  -  Curce , 
Freinsbémiusestceluiquialemieux 

tables,  et  la  plume  de  Freiusliëroius 
n'a  pas  reproduit  celles  de  Quinte- 
Curce,  il  n'en  a  ni  la  facilité  ni  l'a- 
hondance.  Ses  deux  premiers  livres 
sont  surchargés  de  faits  qui  ne  sont 
pas  suffisamment  liés  ensemble ,  et 
manquent  de  développe  meus.  Il  j 
en  a  certainement  plnsieura  que 
Quinte  -  Curce  u'auroii  point  rap- 
porlés.  lel  est  le  voyage  d'Alexandre 
à  Jérusalem,  emprunté  de  Josèpbe, 
et  qui  se  trouve  encore  déplacé  par  un 
anachronisme  inexcusable.  Freins- 
hémius  n'a  pas  mpius  lort  de  faire 
dire  k  Quinle- Curce  i|U'il  a  pris 
principalement  pour  guide  Plolomée 
et  Aristubule;  cela  esl  faux ,  et  ne 
convenoit  qu'à  Arrien.  »  Ses  Suj>- 
p/émens  de  Tacite  ne  réussirent  pas 
aussi  bien,  1°  parce  que  pour  faire 
revivre  cet  historien  inïmilable ,  il 
fa'idroit  un  génie  aussi  fort,  aussi 
vigoureux  ,  aussi  profond  qiie  le 
sien;  ^  parce  que  Preinshémius, 
plus  rhéteur  que  philosophe ,  et  plus 
savant  que  penseur,  pouvoit  bien 
coudre  des  pbrases  éparses,  et  en 
faire  lin  tissu  élégant,  mais  non  pas 
trouver  des  pensées',  et  tuT-Ioiit  des  . 


FREI 

pensées  (elleï  que  cellei  deTacite.Oii 
a  encore  de  cel  écrivain  estimable 
des  Commentaires  sur  Quinle— 
Curce  ,  Tacite ,  Florus ,  et  quelque! 
autres  auteurs  latins,  qu'il  a  oméi 
de  savantes  Ubles. 

t  FREIHE  DK  ANDB4DA  (  Hya- 
cinthe),abbé  de  Sainle-Matie  do 
Chans,  ué  à  Béja  en  Portugal  l'an 
1 597,  parut  d'abord  avec  distinction 
à  la  COUT  d'Espagne  ;  mais  son  atta- 
chement pour  la  maison  de  ^Bnc 
gance  indisposa  le  ministère  contre 
lui.  Il  s'éclipsa  et  se  rendit  auprès  de 
Jean  IV  jusqu'au  temps  où  il  fut 
proclamé  roi  de  Portugal ,  en  1G40. 
Ce  monarque  auroit  bien  voula 
l'employer  auprès  des  princes  étran- 
gers ;  mais  le  caractère  libre  et 
bouffon  de  Freire  l'empicba  de  lui 
confier  un  emploi  si  grave.  11  lui 
offrit  pourtant  I  «vèché  de  Visen  , 
qu'il  refusa,  prévoyant  que  le  pape, 

3ui  ue  reconnoissoit  pas  d'autre  roi 
e  Portugal  que  celui  d'Espagne,  ne 
lui  accorderoit  point  ses  bulles.  «  Je 
ne  veux  point,  dit-il  au  roi  en  le 
remerciant,  être  évèque  corome  iea 
comédieus  sont  rois  et  empereurs.  ■ 
Il  mourut  à  Lisbonne  eu  16&7.  On  a 
de  lui,  I.  La  Fie  de  don  Jean  de 
Coitiv,  in-fol,  traduite  en  la  lin  par 
Bolto,  jésuite  ilalieu.  C'est  un  des 
livres  les  mieux  écrits  en  portugais. 
II.  Des  Poésies  portugaises  va  pelil 
nombre ,  mais  éléganlee. 

•  T.  FBEITAG  (Arnould  ),mé- 
decin ,  lié  \  Emmeric ,  ville  du  du- 
ché de  Clèves,  vers  l'an  i56o,  et 
mort  en  i6i4,  a  laissé  les  ouvrages 
suivans  :  L  ]Hjl&oIogica  el/iica  , 
AnlverpicB,  1679,  in-4''.  II.  Dees- 
culentorum,  polulenlonimque  Ja- 
cullalibas,  liber  uitus,  Herborna, 
)593,io-i3;  ibid,,  1614,  in-ig; 
Geuevœ,  i6ao,iH-i6,  awecYHor- 
tusgenialis  de  Jules-César  Baricellï, 
Bruxellis,  i6()9,  in-i6;Onasbrugee, 
i677,in-i9.  C'est  un  ouvrage  diété- 
tique qu'il  a  traduit  de  l'italien  d* 


FREI 

Bi!flia»at  PîaaneUi ,  médecin  de  Bo- 
logne. On  a  encore  de  ce  médecin 
plusieurs  autret  Traductions. 

•II.FREITAG(Jean),  ni  le  a5 
mari  1687  àPerleberg,  pelile  ville 
de  la  Marche  de  Brandebourg ,  éiu- 
dia  la  médecine  à  Francforl-sur- 
IXMer,   i.  Willemberg  et  à  Bâie  ; 

Ciia  ensuiie  en  Italie  où  it  prit  le 
anet  de  docteur  à  Padoue  en  1 617. 
Preiiag  pratiqua  «on  an  avec  succès 
*  Hatisbonne,  où  il  mounit  le  3/, 
eeptembre  1 654  .  laissant  quelques 
ouTfjges  en  allemand  sur  la  Mé- 
laacoUe  hypocondriaque i  sur  TA- 
nalogie  entre  l'homme  et  te  mondes 
"ir  la  Pierre philosop/tale,e\c. — Il 
ne  faut  pas  le  confondre  avec  le  nia- 
(orFHEiTAO  ,  devenu  célèbre  pour 
«oir  donné  â  Frantfori  des  coups 
debiton  k  Voltaire,  par  ordre  de 
FrédéticlI.roidePj-Hsse. 

*  m.  FREITAG  (Jean),  ué  i 
Wesel  en  i58i ,  appelé  en  i65i  à 
^lofessttla  médecine  à  Groiiingiie, 
ml  la  réputation  d'un  praticien 
«ta'uit  instituteur  distingué,  quoi- 
queléutde  sa  propre  santé  ne.  fût 
point  un  litre  de  recommandaliou 
pour  son  art  ;  mais  son  humeur  \o~ 
■"ak    adoucissoit   ses    infirmités  , 

rilaltribuoit à  l'oubli  trop  fréquent 
tèglesdeladiifc.où  Tavoiten- 
«ratné  U  vie  des  petites  conta  d'Alle- 
magne, Il  mourut  à  Groilingiie  en 
Mi-Oaaàt\o.\,\.  Nocmmedico!, 
Wo,i,  16.6,10-4".  n.  ^urora 
'^'tican/m,  i65o,  in-4°.  III.  De- 
iKiio  et  refutatio  nova  seciœ  Se- 
•itilo-paracelsiai.  Il  cultivoit  avec 
•uccis  la  poésie  latine. 

*IV.  FREITAG  (  Jean-Henri  ), 
ttedecin  qui  vivoil  dans  le  1 7'  siècle, 
pmliqua  son  art  à  Qoedlinbourg  en 

™m,oi\  ilseloit  établi.  On  a  de  lui 
«n  ouvrage  intitulé  Catalogi  tes- 
"""iverHalUckymiatriccBprodro- 
'^11,  hoc  eat,  obserpationum , seu 
*'"''i'o»ummed/co-c/iirurgicaram  ■ 


FREI, 

ad  melhodum  ckymicam 


11)5 


inslinita- 

^      :        j- -,  Quedlin- 

burgi,  i6ÎS,in-4»,  i636,ii.-i3, 

FREJUS("-),faui  ambassadeur' 
de  France  auprès  du  roi  de  Fez  en 
1 670 ,  étoit  un  marchand  provençal. 
Arrivé  sur  les  côtes  du  rojaume  de 
fez,  il  lu  demander  au  roi  un  passe, 
port  pour  aller  remplir  taa  ambas- 
sade. La  prince  le  reçut  avec  magni- 
ficence. Le  fourbe  jouit  de  lonslei 
honneurs  de  véritable  ambassadeur. 
Il  fit  vendre  une  partie  de  ses  mot- 
chaiidises,  et  alloit  partir  de  Fez  avec 
une  leltre  pour  Louis  XIV;  mais 
Jetant  brouillé  avec  un  gonvemeut 
qui  découvrit  sa  fourberie  ,  il  eut 
ordre  de  rendre  la  lettre  qu'il  avoit 
pour  le  roi  de  France,  et  de  sortir  au 
plus  tel  des  états  de  Fez. 

FRELLONS    (  Jean  ./  Fran- 
çois), frères,  imprimeurs  k  Lyon, 
célèbres  dans  leur  ait  psr  la  cor- 
rection  des   édiiions   qui  sortoient 
de  leurs  presse».   Ils  avoieui  pour 
correcteur  un  savant  nommé  Louis 
Saurius.  Parmi  lea  livres  qu'ils  ont 
imprimés,  on  remarque  principale- 
ment  le   nouveau    Ttttament ,   à 
Lyon ,  par  Jean  FrcUons ,  à  l'Ecu  de 
Cologne.  .Ce  livre  est  rare  et  recher- 
ché à  cause  des  estampes  burlesques 
y  trouvent.  Jean  passe  encore 
avoir  imprimé  les  ouvrages  de 
Ambroiser  mais  cette  édition 
'trouve  nulle  part;  on  est  au- 
i  à  penser  ou  qu'elle  n'a  pas  eu 
,   on   qu'elle  a   été  supprimée. 
Cependant  à  en  croire  le  protestant 
Junius,  homme  d'-une  probité  re- 
>nnue,   ce  seroit  à  cette  dernière 
tsertion  qu'il  fandroit  s'arrêter,  h  H 
-toit,  dit-il,  lié -amitié  avec  Louis 
Saoriua,  correcteur  des  Frellons.  Un 
jour  étant  allé  le  voir,  il  le  trouva 
corrigeant    une    épreuve   de   l'oli- 
yrage  dont  il  s'agit ,  et  qui  lui  parut 
de  la  plus   belle  exéculioo.    Vous 
êtes  charmé  de  celle  édition  ,   lu» 
dit  Saurius  ;  pour  moi,  si  j'aiol»  it 


igO        fhem 

QCbeler  un  taial  Ambroiae,  je  tous 
«ware  que  ce  ne  »eroil  pa»  celui  que 
vous  voyei ;  car,  ajouta- 1-11  en 
lirautdes  feuilles  d'un  tiroir,  vofez- 
voua  ces  ratures?  Nous  avions  il'a- 
bord  impriiDéceftère  en  entier  ;  mats 
deux  cordeliera  autorisés  pour  cela 
«Ht  altërë  le  texte  et  l'ont  change 
<omme  ils  ont  voulu.  L'imprimeur 
«n  est  pour  te»  frai»  du  papier  des 
«xempUires  déjà  tirés  et  des  on- 
Trien.  »  Les  Frellons  ont  imprimé 
iMaucoup  de  livres  dont  on  peut 
voir  le  catalogue  dans  Metlaire. 

t  FRBIIN  (  Renë) ,  sculpteur,  né 
à  Paris  en  1677,  mort  eu  1744.  apfès 
avoir  acquis  tiue  fortune  considérable 
jiar  «es  nombreuï  et  Buperl>ea  ou- 
'vrajjes ,  obtiul  par  sou  mérite  la 
place  de  premier  sculpteur  du  roi 
d'Espagne  et  celte  de  directeur  de 
iacedemîe  de  Madrid.  Parmi  ses 
meilleurs  ouvrages  ou  distingue  la 
Statue  de  la  Samaritaine  pour  la 
fontaine  du  Pont-Neur;  le  grand 
Jlaa-reliefAtXa  chapelle  deNoailles 
à  Notre-Dame;  la  Figure  desainte 
Sylvie  aus  Invalides;  une  Floreva 
marbre  de  grandeur  naturelle ,  ik  la 
cascade  champêtre  de  Marij.  Le  plus 
grand  nombre  de  ces  morceaux  de 
sculpture  se  voit  au  Musée  des  mo- 

FRÉMINET  (Marlin),  peintre, 
né  à  Paris  en  1 567  ,  fit  le  vojage  de 
Rome  dans  un  temps  oi'i  les  peintres 
ëtoient  pariagéi  entre  Michel-Ange 
deCarravage,el  Joseph  d'Arpinodil 
Giosepin.  Il  s'attacha  à  prendre  ce 
que  ces  deux  peintres  avoieut  de 
meilleur  et  y  réussit.  Fréminet  «toit 
.très-instruit  des  science»  relatives i 
■•on  art  ;  il  savoit  lanatomie  ,  la 
perspective  et  l'architecture.  Il  îutuu 
grand  dessinateur ,  et  l'on  remarque 
beaucoup  d'invention  dans  ses  ta- 
bleaux ;  ses  dessins  sont  fiais  ;  mais 
sa  manière  fiére ,  les  expressions 
fortes  de  ses  ligures,  des  muscles  et 
jie»  aeih  durement  proooiicds,  et 


FREM 

les  actions  de  ses  personnages  trop 
recherchées ,  ne  sont  point  du  gotil 
de  tout  le  monde.  Henri  IV  le  fit  son 
pt^mier  peintre,  et  Louis  XUI  l'ho- 
nora du  cordon  de  Saint-Michel. 
Fréminet  peignit  le  Plafond  de  la 
chapelle  de  Fonlainebleau,t\miiv- 
TuiàParisle  18  juiD  1619. 

t  FRÉMINVILLE  (Edme  de  La 
Poix  de) ,  né  eo  itiSo ,  à  Verdun  en 
Bourgogne,  du  lietitenant-gënéral 
de  cette  ville,  devint  lui-inèmebaillL 
de  LjPalisae.il  est  auteur  de  la  Pra- 
tique des  terriers, en  ft  vol.  in-^", 
c'étoit  un  excellent  traité  des  tiels. 
Il  lit  ou  sixième  l'olume  pour  les 
droits  des  liahilans.  Il  a  extrait ,  par 
ordre  alphabétique,  le  Traité  delà 
police  du  commissaire  La  Marre , 
sous  le  titre  de  Dictionnaire  de  la 
police,  en  1  vol,  in-4°,  ouvrage  es- 
timé et  réimprimé,  in-8°.  On  dési- 
reroit  cependant  plus  de  méthode 
dans  les  plans,  et  de  sëvërilë  dans 
le  style.  Frémln ville  mourut  à  Lyon 
le  i4novembre  1773. 

I.  FREMIOT.  Voy.  Chahtai-. 

U.  FREHnOT  (  André  ),  awhe- 
véque  de  Bourges,  natif  deDiion, 
d'une  famille  iiobte  et  féconde  en 
personnes  de  mérite, étoJt  profon- 
dément versé  d^tts  le  droit  canon  et 
civil ,  et  dans  la  théologie  ;  il  avoit 
aussi  étudié  les  belles-lettres ,  dans 
lesquelles  il  avoit  de  grandes  cou- 
noissauces.Frémiot,chargéd'ailâires 
importantes  sous  les  rois  Henri  IV 
et  Ijauis  XUI,  s'en  acquitta  en 
homme  intelligent.  On  a  de  lui  un. 
Discours  des  marques  de  FEglise 
contre  les  hérésies,  1610,  in-8*  , 
qu'il  dédia  à  Henri  IV,  et  d'autres 
ouvrages.  Ce  prélat  estimable  moo- 
rutàParis  en  1641. 

■•  FREMONT  d'Ablakcotot 

(  Nicolas  ),  écrivain  (rancais.  pro- 
testant, neveu  et  élève  de  Perrot 
d'AblaucDurt,morteu  1693.  {F'v^y. 


FREU 

Perbot.  )  A  la  revocalLOD  deFédit 
de  Nantes  Freinont  passa  en  Hol- 
lande, et  fut  nommé  historiographe 
du  prince  d'Orange.  On  a  de  luiuoe 
Traduction  des  Ûi'aloguea  de  Lu- 
cien, et  le  Supplément  à  la  vé~ 
rilabte  histoire.  11  a  fait  aussi  contre 
lâ  Housgaje  une  Défense  de  la 
traduction  de  Tacîlepar  son  oacle. 
EuKq,  aprissa  mort,  on  a  imprimé 
Ms  Mémoires  sur  l'histoire  de  Por- 

*  FRENCH  (  Jean  ).  né  A  Bro.ig- 
toQ  dauH  ta  province  d'Oxford  eu 
Augleterre ,  après  avoir  étudié  quel- 
que temps  la  médecine  ,  alla  la  pra- 
tiquer dans  l'année  du  [larieiiieiil 
contre  Chaiie»  l".  Fairfax,  qui  la 
commandoit,  le  nomma  premier 
inédeciu  ,  et  lui  doaua  inspectiou 
&iir  tous  les  oHiciers  de  saule  <]uï 
ser voient  dans  tes  troupes.  En  1648, 
il  obtint  la  place  de  inéUetiu  de 
rhôiiital  de  Savoi ,  et  il  éloit  encore 
à  !a  suite  de  l'armée  anglaise  lors- 
qu'il mourut  à  Boulogi^aur-Mer  en 
1657.  Ou  a  de  lui  quelques  ouvrages 
écrits  en  anglais  sur  la  distillation  ; 
tu/'  les  EauT  minérales  de  la  pro- 
vince d'Yard- ,  et  sur  quelques  au- 
tres malièiea  sembUhles. 

1 1.  FRÉNICLE  (  Nicolas),  né  à 
Paris  en  i6oo,conBeiller-géDérat  en 

doyen  de  cette  cour  en  1661.  Epris 
dès  sa  plus  tendre  jeunesse  des  char- 
mes de  la  poésie ,  il  la  cultiva  toute 
■a  vie  avec  quelques  succès.  Ses  dif- 
férens  recueils  et  ouvrages  eu  vers 
sont,  I.  Premières  oeuvres  poéli'- 
gues,Varit,if,3b.n.  Poésies  de  H. 
FrénicU,  etc.  ,  iu-8", Paris,  1639. 
lU.  Hymne»  qui  se  trouvent  dans 
le  recueil  précédent, et  qui  ont  nénn- 
moins  ëté  imprîrtiées  séparément , 
aussi  in-S" ,  Paris ,  même  année.  IV. 
Palémo,falile  bocagèrey  etc. ,  Parie, 
i63î,  in-S".  V.  Niobé,  tragédie, 
e/c, Paris,  i6Sa,in-8''.  VI.  L'En- 
tretien des  illustres  bergers,  in-B", 


FRER 


197 


Pari»,  1C34.  VII.  Jéstts  crucifié  , 
poème.  Paria,  16Î6,  in-i 3.  Vllt. 
Hymna  de  la  f'^ierge ,  Paris,  1641  , 
in-4''.  IX.  Paraphrase  des  Psaumes 
de  David,  Paris,  iGGi ,  iu-ia.  X. 
Enfin,  Hymne  de  sjini  Bruno, 
fondateur  de  Poriiredes  chartreux, 

U.  FRÉNICIX  DE  BjiasT  (  Ber- 
nard ),  Itcre  du  précédent ,  mort  en 
1G75  ,  un  des  plus  grand*  arilb-  . 
méticieul  de  s<:n  temps,  mérita 
l'amitié  de  Des  taries.  Ce  célèbre  phi- 
Isso]^  faivÂt  giand  cas  de  loa 
arithmétique  qui  le  couduisoit  à  des- 
détails où  l'analyse  a  bipn  de  la  peia» 
à  parvenir;  mais  il  s'étonnoit  que, 
sans  le  secours  de  l'algèbre  (  dout  en 
elfei  il  ne  faisoit  aucun  usage  )  Bessy 
fût  devenu  si  profond  dans  celte 
science.  On  voit  plusieurs  desesécril» 
dans  le  cinquième  tome  des  Mémoirea 
[le  l'académie  des  sciences  dont  ib 
éloit  membre,  entre  autres.  Traité 
destriangles  rectangles  en  nombre; 
Abrégé  des  combinaisons  des  car- 
rés au  tables  magiques  avec  des 
tables ,  elc.  On  a  encore  de  lui  plu- 
sieurs I.er/res  en  la  tin;  une  ilf<^/>îorfe 
pour  trouver  la  solution  des  pro- 
blèmes par  les  exclusions. 

*  FRENTZEL  ou  Frbnceuus. 
(  Joachim),  médecin ,  né  en  1611  à 
Camentz-,  ville  de  la  haute  Lusace, 
etinortàGrDniugueleS7marsi669, 
a  publié  Exercitaliones  anatomicft 
ad  Itistoriam  mesenterii ,  Franc— 
kerœ,  16G0, in-4'', etc., elc. 

•  1.  FBÈRE  [  N.  ),  poëte  du  tf 
siècle  ,  qui  a  composé  un  petit  nom- 
bre  de  Càansonsgalantcs,eWytvAvea- 
dans  de  vieux  n>antiBcrits  dont  la 
rareté  fait  aujourd'hui  le  «eul  mé- 
rite. Le  président  Fauchet,  qui  en  it> 
fait  inention,  ne  donne  aucun  au' 
tre  détail  «ur  *a  personne  ou  ses 
«ivrages, 

■•  II.FBÈRE{Jean  le),  de  Laval, 
hçmm«  Irèi-vcrsé  dans  U  couueU- 


igS 


FRER 


:e  im  langues  grecque  et  latine , 
fui  principal  du  collège  de  Baveux 
à  Paris  rets  le  milieu  du  lo'  siècle. 
Il  a  laissé  un  grand  nombre  i 
vrages  en  prose  et.  des  traductions 
dont  La  Croix- du-Maiue  el  Duver- 
dier  ont  donaë  la  notice.  On  Irouvi 
plusieurs  pièces  de  vers  chrtliens  ei 
quelques  quatrains  moraux  dans  ut 
livre  qu'il  a  intitulé  CAaiidéme ,  oi 
du  Mépris  de  la  mort ,  imprimé 
in-8°,  à  Paria  en  1579. 

•  FRÈRES  [  Théodore  ) ,  peintre 
hollandais,  né  en  1643  ù  Enkuyaen, 
étudia  son  art  à  Rome  avec  beaucoup 
de  succès.  On  trouve  plusieurs  de  ses 
ouvragée  dans  la  grand'salle  d'Ams- 
terdam. Dans  les  compositions  de  cet 
artiste ,  qui  sontplelnes  degaAt,on 
admire  «on  stjrle  et  la  pureté  de  son 

t  FRÉBET(  Nicolas),  né  à  Paris 
en  16SS  d'un  procureur  au  parle- 
ment ,  se  fit  recevoir  avocat  par 
complaisance  pour  sa  famille.  La  na- 
ture ne  lui  avoit  donné  ni  goût  ni 
talent  pour  le  barreau;  il  le  quitta 
pour  se  livrer  à  Thisloire  et  à  la 
chronologie,  ses  première»  passions. 
J..'académïe  des  inscriptions  lui  ouvrit 
ses  portes  dès  l'âge  de  2S  ans.  11  si- 
gnala son  entrée  pat.  un  Discours 
I  sur  l'origine  des  Français ,  savant , 
mail  hardi,  qui,  joint  à  des  propos 
indiscrets  sur  l'affaire  des  princes 
avec  le  régent,  le  fit  renfermera  la 
Bastille.  Bayle  fiH  presque  le  seul 
auteur  qu'on  lui  donua  ponr  égttyer 
.sa  prison;  il  le  lut  tant  de  fois  qu'il 
le  savoit  presque  par  ccEur.  Il  adopta 
tes  opinions.  On  ï'en  aperçoit  lors- 
qu'on jette  les  jeux  sur  ses  i>///«£  i/e 
T/irasyèule  à  Leucippe  ,où  l'alhéis- 
me  est  réduit  en  principes  ;  et  su/' 
J' Examen  des  apologistes  du  chris- 
tianisme, 1767,  in-S",  ouvrage 
jioslhume  ,  non  nipina  irréligieux 
que  le  précédent.  Fréret ,  ayant  ob- 
tenu sa  liberté,  s'adonna  entière- 
ment i  ses  anciennes  étudei.  Oa  lui 


FRER 

doit,  T.  Plusieurs  Mémoires  plein 
d'une  érudition  profonde  et  de  di«~ 

Les  différens  volumes  de  la  collec- 
tion académique  des  belles- lettres. 
Les  plus  curieux  sont  ceux  dans  les- 
quels il  tâche  d'éclaircir  la  chrono- 
logie lydienne  et  celle  de  la  Chine. 
Mais  ses  efforts  en  ce  genre  ont  é\,é 
à  peu  près  inutiles.  IL  1-a  Préface, 
les  Notes  et  la  Traduction  du  ro— 
mau  espagnol  intitule  Tyran~lo- 
B/<wîc,  Londres  (Paris),  1776,  3  v. 
in-ij.  m.  Quelques  ouvrages  fri- 
voles. Fréret  avoit  une  vaste  littéra- 
tnre.  Il  connoiasoit  le  filet  l'intrigue 
de  presque  toutes  les  pièces  des  diffé-/ 
relis  théâtres  de  l'Europe.  (  Voyez 
V.  Maffée  ,  n"  111 ,  de  ses  ouvrages.) 
Sa  mémoire  étolt  immeuse.  Il  écii- 
volt  avec  netteté  et  avec  ordre.  Tl 
mourut  en  \'^l^%,  dans  sa  61'  année. 
M.  Bastlen  a  donné  ime  édition  de 
ses  iSuvres  philosophiques  seule- 
ment, eu  4  vol,  in-S",  el  toutes  se» 
(Eiivres  ont  été  recueillies  en  20 
petits  vol.  In-i  3 ,  Paris. 

i  I.  FHÉRON  (Eliè-Calherine  ), 

né  à  Qiiimper  en  171g  ,  anuonça  de 
bonne  heure  des  taleus  ;  il  entra 
chez  les  jésuites  pour  s'y  perfec- 
tionner ,  et  j)rofessa  quelqne  lerapa 
avec  succès  au  collège  de  Louls-la- 
Grand.  Les  pères  Brumoi  et  Bou- 
geant le  dirigèrent  dans  sea  éludes  , 
et  lui  inspirèrent  le  goùl  de  la  lit- 
térature. Ayant  quitté  les  jéanites 
en  1739,  il  aida  l'abbé  Desfontaine« 
dans  la  composition  de  ses  feuilles  , 
donjia  ensuite  un  petit  journal , 
us  le  titre  de  Lettres  de  madame 
comtesse,  in-ij,  17^6.  Celte 
comtesse  étoit  l'interprète  de  la  rai- 
son et  du  bon  Eoikt;ellemettoitdaus 
sa  corresponiunce  autant  d'esprit 
que  de  sel.  Plusieurs  écrivains  dont 
la  réputation  n'éloit  pas  ménagée 
dans  ses  feuilles  eurent  le  crédit 
les  faire  supprimer  ;  elles  repa<- 
rurent  eu  1749  sous  u(i  autre  titre  1 


FRER 

c'est  au  commcncemeuldecelb 
Dée  que  Fréron  publia  us  Letliti 
iur  quelques  écrits  de  ce  temps,  qui, 
TïDfermant  une  critique  autti  vive 
qne  piquante,  ue  plurent  pas  davao- 
lage  à  un  grand  mimbre  d'aiiteura 
qne  celles  de  la  comle&se.  Elles  fu- 
rent quelquefois  iuterroinpues ,  et 
loujoûra  au  regret  du  public.  Le 
roi  Suaisla* ,  qui  en  aituoit  le  ré- 
dacleur,  a'inléreua  loujoiiis  à  dé- 
gager des  entraves  un  oiivrage  qu'il 
lisoit  avec  plaisir;  il  prëserva  Frë- 
ron  lui-même  d'ftie  arrêté  et  jeié 
dans  un  cachot ,  pour  deux  couplets 
quicouiurenl  dans  le  temps  sur  la 
comédienne  Clairon ,  et  doul  celle- 
ci  le  «oupçonnoit  d'être  auteur. 
ÂprÈs  avoir  publié  1 3  volumes  de 
son  Journal  ,  Fréroa  le  lit  paroilre 
en  1754,  sous  le  titre  à'année  lit- 
téraire, et  il  en  a  publié  régulière-, 
ment  8  volumes  par  année,  à  l'excep- 
tion de  ii54 ,  qu'il  n'en  donna  que 
7,  jusqu'à  H  mort  arrivée  le  10 
mars  1776.  U  avoit  une  attaque  de 
goutte  au  moment  oi\  on  lui  annon- 
foit  la  suspension  du  privilège  de 
la  feuille ,  ordonnée  par  le  garde  des 
sceaux  Mirouiesnil  :  cette  nouvelle 
le  saisit  ;  la  goutte  remonta  et  l'é- 
touffa.  Ainsi  péril,  par  une  injustice 
du  -gouveraetnent ,  un  homme  qui 
avoit  tout  sacriiié  pour  le  défendre. 
Il  dit  en  mourant  :  n  C'est  un  mal- 
heur particulier  qui  ne  doit  détour- 
ner personne  de  la  défense  de  la 
monarchie  :  le  salut  de  tons  est  at- 
taché au  sien.  11  Beaucoup  d'esprit 
naturel,  de  la  gaieté,  un  goût  sûr  , 
le  talent  de  présenter  les  défauts 
d'un  ouvrage  avec  agréineul  ;  l'at- 
tachernent  aux  ancieua  principes, 
le  zèle  contre  la  fausse  philosophie, 
l'affecUtion  et  le  néologisme;  telles 
furent  les  qualités  de  ce  redoutable 
journaliste.  On  lui  reprocha  une  ex- 
cessive indulgence  pour  ses  amis , 
et  des  critiques  trop  amères  contre 
quelques-uns  de  ses  ennemis  ;  il  est 
vrai  que  ,ceux-ci  poussoient  à  bout 


FRER  199 

sa  patience  par  leurs  injures  et  leur» 
sourdes  persécutions.  Ses  mœurs 
étoient  douces ,  et  sa  société  agréa- 
ble. Son  ennemi  le  plus  Bcharné 
fut  Voltaire,  qui  le  produisit  eu 
1760  SUT  le  théâtre  dans  son  £coi- 
saise  ,  pièce  rem|flie  de  grossièretés 
révoltantes.  Ce  journaliste,  élève 
de  l'abbé  UesfontRines ,  n'avoit  cessé 
dans  ses  feuilles  de  représenter  Vol- 
taire comme  un  poète  brillaul.maîï 
inférieur  aux  Corneille,  aux  Uoi- 
lean,  aux  Raciue;  comme  un  his- 
torien élégant,  mais  inexact  ;  enlin 
comme  le  lyran  plulât  que  comme 
le  roi  de  la  littérature.  Voltairefei- 
enit  long-temps  d'ignorer  les  traits 
dont  ou  le  perçoit  ;  mais  le  compta 
très-piquant  que  rendit  Fréron  de 
sa  comédie  de  la  Femme  qui  a  rai- 
son l'irrita  au  point  qu'il  ne  put 
s'empêcher  de  montrer  toute  la  sen- 
sibilité dans  une  lettre  adressée  en 
1760  a  différeas  journalistes.. Fréroa 
y  fit  une  réponse  pleine  de  sel.  La 
pièce  critiquée  étoit  mauvaise  ,  et  il 
n'eut  pas  de  peine  à  mettre  le  pu- 
blic de  son  côté,  VollaireubdudonnD 
l'ouvrage  censuré ,  mais  it  IScha  de 
rendre  le  censeur  ridicule  et  odieux. 
Depuis  ce  moment  chaque  mois  vit 
éclore  une  satire  contre  le  critique. 
Son  nom  seul  siifiisoil  pour  meure 
Voltaire  en  fureur  ;  ses  amis  même 
l'appeloient  en  riant  ,  l'euneini  de 
Fréron  et  de  J.  C.  :  il  avoit  beau 
afiêcter  du  mépris  et  de  l'insensibi- 
lité, le  dépit  le  suffoquoit,  et  u« 
servoit  qu'à  rendre  moins  piquons 
les  traits  de  sa  vengeance.  Cepen- 
dant à  force  de  peiudre  l'auteur  de" 
l'Année  littéraire  comme  partial 
et  injuste,  il  le  rendit  suspect  â  plu- 
sieurs de  ses  lecteurs  ;  et  .''es  feuilles, 
quoique  toujours  récherchées,  eurent 
moins  de  débit  que  dans  leur  ori-- 
gine.  Une  grande  facilité  de  carac-. 
tère  détruisit  sa  fortune.  Les  au- 
tres ouvrages  de  Fréron  sont  ,  I. 
Un  recueil  d'Opuscules ,  en  3  vol . 
iu-ia,  parmi  lesquels  on  trouve 


aoo 


FRER 


4es  poésies  qui  ne  sont  pas  lans  m^ 
iile.  04e  saf  la  bataille  de  Fon- 
tenoy  ,  une  des  meilleore*  qui 
aient  paru  depiiii  Rousseau.  II.  Vie 
de  Thantas  KouUkan.  lïl.  Lxs 
yrait  plaisirs ,  ou  les  Amours  de 
"fiaus  el  d'Jdonis ,  in-ii  ,  1748; 
brochure  traduite  de  l'ilalieu  du 
cavalier  Mariai.  IV.  11  avoil  Tait  une 
traduclioa  du  Poème  de  Lucrèce , 
qu'il  supprima  quand  ileovitpaToi- 
tre  une  de  beaucoup  supérieure  à  la 
aienne.  V.  FrtiroD  aida  labbë  de 
Marsj  dauB  la  composition  de  son 
Histoire  de  Marie  Uluart ,  et  tra- 
vailla pendant  quelque  temps  au 
Journal  étranger.  Il  abandonna  ce 
dernier  ouvrage  pour  s'occuper  en- 
tièrenienl  de  sou  Aoiiée  liliéiaire, 
dont  après  lui  le  privilège  fut  con- 

,  tinnè  à  *a  veuve  qui  ,  pendant  la  rë- 
Tolulion  ,  a  dirigé  à  Variovie  VéAa- 
cation  des  princesses  Radzi^ril.  Fre- 
ron  n'eut  pas  Voltaire  seul  pour  en- 
nemi ;  La  Harpe  avec  les  entyclopé- 
distea.el  M.  Palissot  s'acharnèrent 
contre  le  critique!  le»  injures  et  les 
persoiiiialilés  lurent  employées  au 
dëfaut  des  lionnes  raisons,  Malgré 
celle  ligue  d'auteurs  mysufiës  ,  il 
se  trouva  des  hommes  qui  rendirent 

.  justice  ii  Frërou,  et  le  passage  sui- 
vant prouvera  que  si  l'aiileur  de 
l'Année  littéraire  eut  des  ennemis , 
il  compta  aussi  des  amis  :  «  Ce 
Frëron  si  calomnié,  ëtoil  nn  des 
l>lut  honnêtes  hommes  de  Paris ,  le 
meilleur  et  le  phis  généreux  des 
homains,  le  plusconalammenl  ai- 
mable; doué  de  la  plus  allrayanle 
figure  et  de  loules  les  verlui socia- 
les; etcelleiil  (ils,  bon  père,  bon 
^poux  ,  bon  frère,  bon  ami  :  per- 
sonne n'a  jamais  eu  plus  de  tact , 
plus  de  goût ,  plus  de  gaieië  el  plus 
de  fiuesse  ;  mais  il  faisoil  le  dange- 
reux  métier  de  critique  ;  el  Voltaire, 
à  la  houle  du  géuie  et  des  lettres  , 
avoit  rais  à  la  mode  de  ne  répondre 
à  la  criliqne  f-ue  par  les  calomnies 
Us  plus  punissables  el  les  invectives 


FRER 

lei  plus  grossières.  I^  moitié  <la 
l'Europe  croycit ,  d'après  lui  et  «a 
meute,  que  Frëron  avoit  réellement 
ëtë condamné  aux  galères.» 

'  n.  FRÉRON  (  SlaniiUs),  fils  du 
précédent,  et  filleul  de  Slanialas  , 
roi  de  Pologne,  fut  ëlevë  h  Paris  au 
;ollëge  de  Louis -le-Grand  ,  où  se 
trouvojt  aussi  Robespierre  ;  après 
la  morl  de  son  père,  Fréron  tra- 
vailla long-temps  à  VAnnie  litté- 
raire ,  dont  les  principaux  collabo- 
rateurs furent  successivement  Gro- 
zier  et  M.  Geoffroy ,  sur-toul  le  der- 
nier ;eij  1789  il  commença  à  rédiger 
VOraleur  du  peuple.  lifercier  dit 
dans  son  Nouveau  Paris  :  a  Frëron 
lit ,  ainsi  que  Marat ,  uaitre,  par  ses 
feu  i  Ues  pÉriodiquemen  l  in  cendiaires, 
des  rixea  entre  les  ciiojens  el  la 
nouvelle gardedu  roi; moyen  adroit 
par  lequel  ils  provoquèrent  le  licen- 
ciement de  celte  garde,  et  livrè- 
rent sans  défense  le  prince  aux.  in- 
sultes de  la  populace.  »  Fréron  , 
nommé  dëputéde  Paris*  la  couven- 
liou  nationale,  fit  cause  commune 
avec  Robespierre.  Envoyé  en  mis- 
sion dans  le  Midi,  on  lui  reproche 
d'avoir  laissé  à  Toulon  et  à  Mar- 
seille de  tristes  sonvenirs.  ifayes 
l'Histoire  impartiale,  6  vol.  in-S"  , 
Paris,  1797).  De  retour  de  son 
procoiuulat,  Frëron  ,  proclamé  d 
la  société  des  jacobins  le  sauveur 
du  raidi  ,  devint  bientôt  suspect 
d  Robespierre  ,  qui  le  lit  chas- 
ser de  celte  sociëië.  Se  trouvant 
chez  madame  de  Sainl-Bric«  avec 
plusieurs  de  ses  collègues  désignés, 
ainsi  que  lui,  cotniiie  victimes,  ils 
dëlibéroieut  sur  le  moyen  de  se  ga- 
rantir de  la  mort  qui  les  menaçoient, 
il  n'y  en  a  qu'un,  dit  madame  de 
Saint-Brice  :  Osez!  Ils  osèrent,  el 
Robespierre  fut  exterminé.  Ou  doit 
à  Fréron  une  part  active  à  cet  heu-< 
reux  ëvéneraenl.  Après  le  9  ther- 
midor Fréron  se  déclara  contre  les 
lerroritlea ,.  ses  anciens  parltian*  ; 


FREU 

il  (Itmanda  la  mise  en  jugement  de 
Fouqiiïer- Tin  ville,  pour  lut  faire 
expier  dans  lei  enfers  le  sang  qu'il 
avoit  versé;  il  ne  dissimula  pas,  dans 
uoloagdisconr*,  que  les  lëgUlaieuri 
dévoient  rougir  el  gémir  d'avoir 
souffert  tant  de  crimes,  qui  ii'au- 
roient  pas  eu  lieu  si  la  presse  filt 
réside  libre ,  et  proposa  de  déclarer 
ronspiraieiir  quiconque  cherrheroil 
i  l'arrêter. et  A  la  gêuer.  loculpéaui 
»cobins,  comme  n'ajant  atlaque 
Robespierre  que  pour  tni  succéder, 
il  tenla  imilileraent  de  se  diiicul- 
per  :  on  lui  reprocha  de  chercher  à 
délniire  les  jacobins  après  avoir  été 
un  de  leurs  chefs.  Il  reprit  son  jour- 
nal de  YOrateur  du  peuple  -,  mais 
ce  jotinial  fut  rédigé  sous  son  nom 
par  UiiEsaulx  ,  fort  jeune  alors ,  et 
dont  le  talent  étoit  néanmoins  déjà 
très -distingué.  A  quelques  phrases 
près  que  commandoieut  eti  quelque 
sorte  les  circonstances,  cel  Orateur 
parut  la  palinodie  du  premier  :  il 
hrouilla  Fréron  avec  la  plupart  des 
hommes  de  son  opinion.  Il  fut  accusé 
d'avoir  voulu  créer  nn  parti  parmi 
le»  jeunes  gens  qu'il  fàisoit  cKemp- 
1er  de  la  couscriplinn.  On  notnmoit 
ces  jeunes  gens,  la  jeunesse  ilorée. 
Il  fut  encore  accusé  d'avoir  orga- 
nisé la  réaction  roj'aliste ,  et  de  vou- 
loirramener  une  nouvelle  tyrannie 
dans  nn  autre  sens ,  pour  se  venger 
de  n'avoir  pas  eu  l'initiative  de  la 
oonliance  nationale  dans  les  éiec- 
lions.  Après  la  session  de  la  con- 
vention ,  il  avait  été  élu  ,  par  la 
Gujanne ,  député  de  cette  colonie 
pour  le  conseil  des  cinq-centi  ;  mais 
cette  élection  ne  fut  point  admise  ; 
eniyggU  fut  nommé  commissaire 
dndirecloirei  SaiDt^}omingne;  il 
neparlit  point,  et  entra  âTadminiB- 
Iration  des  hospices  de  Paris.  I^rs 
de  l'expédition  de  Saint-TXimingue , 
en  lâoa,  Fréron  fut  nommé  sous- 
préfelduSud,  et partitavec le  général 
Leclerc  ;  il  succomba  au  bout  de 
déni:  mois  i,  l'influence  du  cUmat. 


FRES  5ot 

L'exagération  de  ses  principes  avoit 
lieu  de   surprendre  ceux  qui  con- 

lîlë  de  ses  mœurs.  H  7  a  de  Fréron 
dans  l'Almanach  des  Muses  et  daut 
d'autres  recueils  quelques  Poésiea 
fygitives  qui  prouvent  qu'il  é(oit 
né  avec  de  l'esprit  ;  mais  qu'il 
manquoit  de  caractère  ;  car  pen- 
dant le  cours  de  la  révolution  il 
foumisBoit  en  même  temps,  pont 
de  l'argent,  des  articles  aux  jour- 
naux monarchiques  et  aux  républî- 


FRESCOBALDI  (  Jérôme  ) ,  né 
k  Ferrare ,  organiste  de  Saint-Pierre 
de  Rome  ver»  l'an  i6îo,  laissa  di- 
verses composi/ions  de  musique, 
dont  il  exéculoit  les  airs  d'une  ma:- 
uière  distinguée. 

FRESNAIS  (  Joseph-Pierre  ) ,  né 
Fretleval,  prèsde  Vendôme,  donna 
plusieurs  traductions  qui  furent  re- 
cherchées. Il  traduisit  de  l'allemand 
l'Histoire  d'AgalÂon  ,  et  la  Sym- 
pathiedeîamesdeWielattd ,  1766, 
in -là;  et  de  l'anglais,  Histoire 
^Emilie  JHoniogue,  1770,  5  vol. 
in-i3  ;  le  Voyage  «enlimentat ,  1 
vol.  in-iï,  et  la  Vie  elles  Opi- 
nions de  Tristant  Skandy ,  4  vol . 
in-i  a ,  l'un  et  l'autre  de  Sterne  ;  le 
Guide  duFermiei;  in-i  a  ;  VAbhaye 
de  Bar/brd.  On  a  encore  de  lui 
VHisloire  d'Agathe  de  Saint-Bo- 
kaire ,  17C9,  3  vol.in-i:.  Fresuais 
mourut  à  Paris  eu  1788;  il  ne  se 
bomoit  pas  i  traduire  littéralement , 
il  corrigeait  quelquefois  sou  original. 


glais  valent  souvent  mieux  que  ces 
romans  mêmes.  U  en  fait  disparoitre 
la  monotonie,  et  met  plus  de  préci- 
sion dans  le  style.  Il  a  augmenté  de 
deux  Traités,  l'un  sur  la  manière  de 
faire  la  bière,  l'antre  de  cultiver  le» 
pommes  de  terre  pour  en  faire  du 
pain ,  l'édition  du  Guide  du  Fer- 
mier, donnée  en  1783. 


..Google 


ao2  FRET 

FRESNAYE  (Jean  VAU^trEUN 
deia),  d'abord  avocat  du  roiaubail- 
liage  de  Caea  ,  ensuite  lieutenant- 
géueral  et  président  au  présidial  de 
celle  ville,  y  mourut  eu  1606,  à 
7  3  ans.  C'est  le  premier  poète  fran- 
çais qui  ait  fait  des  Satires.  Elles 
n'ont  ni  l'énergie  de  Réguier  ,  ni  le 
piquant  de  Boiteau  ,  el  par  coasë- 
quent  sOnt  moiiia  lues  des  Français , 
naturellemeul  amis  du, sel  et  de  l'ë- 
pig^amme  ;  mais  elles  offrent  de  la 
véritë,  du  naturel,  et  quelqufois 
des  détails  aeréables.  Dans  les  petits 
contes  qu'il  ïait  entrer  parfois  dans 
■ea  Satires ,  il  y  a  une  naïveté  un 
peu  diBuse  qui  ne  déplail  point. 
On  a  encore  de  La  Freauaye ,  I.  Va 
jtrt  poétique  ,  qu'on  ne  lit  plus. 
II.  Un  Poiime  inlitulri  ;  Pour  la 
monarchie  de  ce  n^aume  contre  la 
division,  III.  Deuï  livres  A'Iilylles, 
«l  irois  autre»  A'Epigramkes ,  HE- 
pilapkes  et  de  Sonnets.  Toutes  ces 
poésies  ont  été  recueillies  par  lui- 
même  à  Caen,in-8°,  i6o5.  {Toyez 
BouBGTJEViLLE).  H  ëtoic  père  de 
I>£S  YvETEADX.  Voyez  ce  mot. 

I.  FRESNE  (Hemiequin,  mar- 
£[uis  de).  Voy.  DuFBESNEin"  I. 

-f  n,  FRESNE ,  ou  DE  Feesne. 
( /^(y.  Dpfresnb  ;  Cangb  (du); 
C*>r4YE,a°  IjFoRGET,  n" liiez 0, 
(  François  d'  ). 

FRESNOY(du).r".DFrEES[(DY. 

FRESNY(dii).  Voyez  Dn- 


tFRÉTEAUDESAiNT-JnsT, 

(EminaBu«l-Macie-Mi  chel-F  h  II  ippe), 
conseiller  de  grand'chambre  au  par- 
lement de  Paris ,  témoigna  quelque 
désir  d'être  noinmé  lieutenant  de 
jiolice  de  la  capitale  ;  mais  ii'ajanl 
pu  y  réussir ,  il  se  )ela  ,  en  1 7SS , 
dans  le  parti  contraire  à  la  cour ,  et 
fut  Birilé  pour  t'èlre  oppoië  bu^ 


FREU 

innovations  proposées  pat  les  mi- 
nistres. Relâché  après  la  di^rac< 
du  cardinal  de  Biienue ,  il  fut  nom- 
mé par  le  bailliage  de  Meluu  dépulé 
delà  noblesse  aux  étals -gëuëraux. 
Il  s'y  montra  ami  des  nouvelles 
idées,  en  cherchant  cependant  à 
flatter  les  difEërcns  partis ,  et  à  lea 
concilier.  Ses  variations,  son  désir 
de  parler  sur  toutes  les  matières, 
le  tirent  surnommer  la  commère 
Fréteau.  11  avoit  cependant  de  gran- 
des connoissances  en  histoire  et  ea 
droit  positif.  Il  s'opposa  au  nouveau 
serment  du  clergé ,  mais  on  ne  vou- 
lut pas  l'entendre.  Son  rapport  du 
11  juin  1793,  surl'ëtat  de  laFrance, 
qu'il  peignit  aux  abois,  et  prête  à 
succomber  sous  la  première  attaque 
des  puissances  étrangères ,  déplut  à 
toutes  les  factions  ;  et  lorsque  Ro- 
bespierre fut  placé  à  la  lête  des  ty- 
rans qui  opprimolent  leur  patrie ,  il 
ne  tarda  pas  à  envoyer  Fréteau  à  I3 
mort.  Il  la  subit  le  i5  juin  1795  ,  h 
l'dge  de  49  ans.  Fréteau  avoit  cra 
se  sauver  eu  distribuant  au  peuple 
d'abondaotca  récoltes  de  grains  ; 
mais  en  acceptant  ses  dons ,  on  l'a»  . 
cusa  d'hypocrisie  et  de  fourberie. 
11  étoit  beau-frère  de  Dupaly. 

•  FREUDENBERGER ,  peintre , 
naquit  à  Berne  en  I745.  Sa  cons- 
laucç  dans  son  goiit  pour  la  pein- 
ture l'emporta  sur  les  préjugés  &a 
ses  parens  contre  cet  art.  Aprèsavoïi 
peintavec  succès  des  tableaus  d'hit- 
toireet  des  portraits,  il  alla  se  per- 
fectionner à  Paris ,  où  il  se  lia  avec 
Boucher ,  Rosliu ,  Wille  et  Grense , 

3 ni  le  prirent  ea  aflètlion  et  l'ai- 
èreul  de  leurs  conseiU.  De  retour 
dans  sa  patrie,  il  y  fut  très-reclierché 
pour  peindre  les  portraits  et  sut-  , 
toutceusdefemme.  Il pelgnoil aussi 
des  paysages  avec  des  scènes  cham- 
pêtres ,  et  des  figures  dans  le  cos- 
tume bernois.  Ce  peintre  enlendoit 
bien  la  disposition  de  ses  groupes^ 
ainsi  ^ue  ki  ilisliibutloD  de*  lumiè- 


la;  Km  colorû  eat  brillant  «ten- 
chaateur  ;  on  volt  dans  ses  paysages 
qu'il  a  cherché  à  imiter  la  manière 
de  Van-Osiade, 

•  FREWEN  (  Aceepted  ) ,  prélat 
anglais,  né  au  coihLé  de  Kent  eu 
1  sSg ,  mon  au  château  de  Thorp  en 
i664i  élève  du  collège  de  la  Mag- 
ddeine  à  Oxford,  oui]  fut  honrsier 
en  i6i3.  Eu  i6a3  il  accompagna  le 
prince  Charles  en  Espagne  en  qua- 
lité de  chapelain.  En  i63i  il  ob- 
tint le  canoiiicat  de  Gloceslerj  en 
1643  ,  réïèché  de  I.ichifield  et  àe- 
Coventry.  A  ta  restauration,  il  passa 
au  siège  d'Yorck. 

1 1.  FRE  Y  (  Jamea-Cécile  ) ,  né 
à  Keiserstuhl  eu  Suiue ,  professa  la 
philosophie  au  collège  de  Montaigu 
î  Paris ,  où  il  mourut  de  la  peste 
l'an  i63i ,  étant  doyen  de  la  faculté 
de  médecine.  Ses  Ouvrages  latins  de 
philosophie  y  furent  imprimés  in- 
8°,  2  vol.  ;  le  premier, en  i645;le. 
second,  en  1646.  On  trouve  dans 
celui-ci  quelques  Ecrits  de  méde- 
cine ,  science  dans  laquelle  il  avoit 
été  reçu  docteur. 

'  +  U.  FBEÏ  (  Jean-Jacques  ),  gra- 
veur ,  né  à  Lucerne  en  Suisse  en 
1686,  mort  à  Rome  eu  J761.  Pour 
se  fortifier  dans  la  science  du  dessin , 
et  pour  former  son  goût  par  l'éjude 
de  l'antique,  Frey  voyagea  eu  Ita- 
lie, et  se  fixa  à  Rome  ,  où  il  se 
Tendit  célèbre  par  la  manièie  avec 
laquelle  il  sut  conserver  dans  ses 
estampes  l'esprit  ,  le  caractère  et  ta 
touche  particulière  de  chaqueauteur. 
I«  recueil  de  ses  gravures  forme 
avol.in-fol. 

ni  FREY.  Voy.  NstiriiiE. 

•FREYTAG  (  Frédëric-Got- 
thelb  )  ,  bourgmestre  de  Nurem- 
berg,  né  en  1733,  mort  en  1776  , 
•Dteur  de  ,  I.  Rhinocéros  veterum 


grcKorum  quitus  slatum  konorit 

causa  poùtœ  ftieruM,  1753.  }M. 
Une  Notice  des  libres  raies  el  pré- 
cieux,  1776. 

t  FgEZIEB  (  Amédée-François), 
né  à  Chambéri  en  1 68a  ,  d'une  fa- 
mille distinguée  dans  la  robe  ,  ori- 
ginaire d'Ecosse,  mort  en  177', 
à  Brest ,  était  venu  à  Paris  pour 
étudier  la  jurieprudenre  ;  mais  les 
mathématiques  ayant  plus  d'attrait* 
pour  lui,  U  s'y  livra  entièrement, 
et  entra  dans  le  corps  du  génie  en 
1707.  La  cour  le  chargea  d'aller 
examiner  lea  colonies  espagnoles 
au  Pérou  et  au  Chili  en  171  ■  ,  et 
employa  son  talent  pour  tes  forti- 
fications à  Saint-Malo  ,  à  Saiui-Do- 
miiigua,eu  1719,  à  Landau,  en 
i79tt.  Ce  fut  aussi  cette  même  an- 
née qu'il  reçut  la  croix  de  Saint- 
I^uis  et  qu'il  se  maria,  il  parvint 
ensuite  au  grade  de  lieuleiiant-co- 
tunel.Nous  avons  de  lui  divers  ou- 
vrages, I.  Traité  des  Feux  d'ar- 
tifice pour  la  spectiicle  ,  Paris  , 
1747  ,  in-a".  II.  yojage  de  la  mer 
duSud,  1716,  iu-4".  Wl.Théorie 
et  pratique  de  la  coupe  despierret 
et  des  bois,  Paris,  1734,  Stras- 
•lîourg,  1738  et  1769  ,  S  vol.  in-4''.  | 
U  donna  l'Abrégé  de  ce  livre  sous 
le  titre  à'Etémeiia  de  Stéréotomie^ 
Paris,  17&9,  3  vol.  in-fl".  Ces  qm- 
vrage»  sont  utiles  et  exacts  ;  le  der- 
nier sur-tout  est  estimé.  IV,  Rela- 
tion du  Voyage  de  la  mer  du  Sud 
aux  côtes  du  Chili  et  du  Pérou, 
fait  en  1713-1 S  et  14  ,  Paris,  1716, 
in-4'*,  fig.  ,  réimprimé  à  Amster- 
dam en  1717  ,  eu  a  vol.  in-ia.  Ses 
services  lui  ayant  mérité  la  direc- 
tion des  fort ilicat ions  d'une  provin- 
ce, il  fnl  nommé  eu  1740  à  celle 
de  toutes  les  places  de  guerre  de  la 
Bretagne.  Il  exerça  cet  emploi  avec 
distinction  jusqu'en  1764.  Alors ,  en 
considération  de  son  âge  de  3S  ans, 
la  cour  lui  accorda  sa  retraite  avec 
une  pension.  Frézier  fixa  sa  résidence 


ao4  FREZ 

i  BtmI.  h  a  bitw  denx  (îlki,  ma- 
riées à  de>  ofBcierg  de  manne.  Sel 
connoiEMncm  ne  te  bornoisut  poini 
à  l'architerlnre  mililaire  «t  à  la 
science  de  l'ingénieur  ;  on  lui  doit 
en  France  la  fraise  du  Chili  (/la- 
garia  CMloensis).  Il  l'apporla  du 
Chili  en  1711.  On  la  cultiva  d'a- 
bord i  Breit  avec  luccè»  ;  de  là  elle 
te  répandit  en  Bretagne,  à  Paria,  et 
■ucceiùveiiieDt  par- tout. 

*  I.  FHEZZA  (Jean-Jérôme), 
graveur  ,  né  à  Oalie,  ville  d'Italie, 
en  lEiîç).  On  a  de  lui  la  Galerie 
V«Toapi,  en  17  pièces,  y  compris 
le  titre,  d'après  l'Albani;  le ji/ge- 
<te  Pdrië,  d'après  Carie  Maratte  ; 
diverses  aiilres  Estampe* ,  d'après 
Le  Doniiuiqûiu  ,  Ruben«  ,'  etc. 

*  il.  FBEZZA  (Fabio) ,  gentil- 
tiommeniipohtain  et  duc  de  Castro, 
vivoiidausle  17*  siècle.  H  joignoit 
A  de  grands  talens  une  vaste  éru- 
ditiou.  Ou  a  de  lui,  I.  Mastime 
rigolé  et  preceiti  <ii  ilato  4 
guerra,  cavali  da  libii  degli 
tic/d.  11.  JJiscuraos 
externje  aeittibu»  ii 
parlkularl. 

'  111.  PREZZA  (JérAme),de 
Canemorto  ,  prêche  Tivoli ,  apprii 
1rs priacipesdu  deutiu  souille  célèbre 
Arnauld  Van  Veslberaot.  Ou  a  de 
lui  beaucoup  A'Etlampes  gravées  a 
burin  et  à  l'eaii-forte ,  dans  lesquelh 
on  admire  la  perfection  du  dessia  , 
e)  la  délicatesse  de  la  touche.  Parmi 
ses  ouvrages,  ou  distjiigue.daus  le: 
i''iiiiérailles  de  la  i-eiiie  Clémeii' 
ti/ie  d'Jagleteire  ,  le  Portrait  d« 
cette  reine  gravé  eu  forme  de  mé- 
daille ;  les  tables  île  Diane  ,  qui 
«ut  été  peintes  par  Le  Uoroiniquiti 
dam  le  palais  du  prince  Justiniani  : 
dans  le  château  de  Bassano,  les 
Famtax  cenlauret ,  et  les  CéUbras 
ca/ombet  du  cardinal  Furielli.  Ce 
gruveur  mourut â  Doinacu  1760. 


F  RIE 

1»  ntE  ZZl  (  Frédéric  ),  éviqne  rf« 
FoligDO  sa  pairie  ,  avMl  été  domi- 
nicain, etdécorédela  mitre  par Bo- 
niface  IX  en  i4oî  ,  il  luourut  es 
1 1^  1 6,  à  Constance ,  pendant  la  tenus 
du  concile.  Fre/zi  est  auteur  d'uo 
poème  fort  estimé  de»  Italiens,  in- 
titulé //  Quadrireggio  del  de^ 
curstt  délia  viia  humana  ,  ou  les 
Quatre  rbgnes  de  la  vie  de  S  liant-' 
me;  le  premier  règne  est  celui  de 
Cupidon  ;  le  second  celui  de  Satau  ; 
le  troisième  celui  des  Vice»  ;  et  la 
quatrièmn  celui  de  Minerve  ou  de  la 
Vertu.  Il  fut  imprimé,  pour  tapre- 
raière  fois.àPdronse  en  1481  ,  in-' 
folio  ;  Et  celle  ëdilimi  est  rare  et  re- 
cherchée :  &  Milan ,  en  1488  ,  nième 
format  ;  la  dernière  et  la  meilleui» 
est  celte  de  Foliguo  ,  I7a5  ,  a  vd. 
in-4",  avec  les  oliservaliona  et  re- 
marques d'Angelo  Guglielmo  Arte- 
giani. 

FRIART.  Voy.  CHAMHHir, 
n°lll. 

FRIBUBGER.  Ws^.  Gkbiito. 

*FBICClUS(Melchior),niéded»     j 
iUlin,  verslaRudu  17*  siècle;  itett     I 
auteur  de  plusii>urs  ouvrages,  parmi 
lesquels  ou  distingue  sou  TracialUM 
/nedicus  de  viriate  venenorunt  me- 
i/icd,  Ulma,  ifig3  ,  1701  .  in-8*  ;    1 
Augiisla  Vendelicoruni ,  1710,  în- 
S°,Dans  ce  traité,  il  a  prouvé  pat 
la  raison  ,  l'expérieuce  et  l'autorité, 
qu'où  peut  employer  les  poisons, 
tant  extérieurement  qu'intérieure- 
ment ,  sans  aucun  danger  ;  et  que 
tout  pernicieux  qu'ils  soient  à  cer- 

la  prudence  du  médecin  peut  eu  ti- 
rer des  remèdes  efficaces  dans  le* 
maladies  le*  plu»  febelles  i  la  cure 
ordinaire.  | 

FRIDEVAL.  P'oyet  Uonceaox.    : 

FRIÉDEL  (N.),   profe»»enr  de»  j 
pages  du    roi,    mort  ta   1786,  •   ; 


FniG 

irsdiiit  platieors  pièces  du  l1i4âlte 
alleniand  ,  de  société  avec  Bnime- 
-ville.  Ëllea  fonaeut  4  vl.  iii-8°  , 
ïl  ont  pour  auteurs  Lesaing  ,  Vc- 
zel ,  Veisse,  Klopsiock,  Gaïihe, 
Leixnilz,  GébUr,  Brandea  et  Leip- 
pel.  Les  plus  U'Oiarijuables  août 
Airée  et  Thjeste  de  F'eiss  ,  ira- 
gédie  Fort  au-dessous  de  la  piÊce  de 
Séuèque ,  qui  lui  a  servi  de  modèle , 
le  comte  d'Olbouiff  ,  Agnès  liei^ 
nau  ,  dout  le  su^et  rappelle  celui 
A'inis  de  Castro ,  mai*  offre  plus 
U'iiivraisemblaDce  ;  Emilie  Galolli 
par  Leasing ,  tragédie  imitée  de  Vir- 
ginie ,  où  uu  père  immole  sa  Glle 
pour  lui  conserver  l'honueur  ;  J«^4 
de  Tarenle  ,  où  nu  père  tue  son  fila 
avec  uQ  Irès-graud  sang-froid  ;  la 
Murt  d'Adam  de  Klopstock ,  sujet 
ïimple  ,  maie  noble  et  altachaui  ; 
le  Mitiistre  d'Etat  par  Gébler  , 
drame  qui  a  plus  d'intërËt  que  la 
plupart  dea  autres  pièces  de  cere- 

'  PRIES  (Jean  Conrad),  peintre, 
memliredu  grand  et  du  petit  conseil 
de  Zurich,  où  il  naquit  en  i6a3, 
et  exerça  plusieurs  autres  fondions 
importantes ,  excelloil  à  peiu,dre  le 
portrait!  >1  mourut  eu  1693. 

•  FRIGEBIO  (  Ambroise  ) ,  ne  à 
Bassano  en  t!i37  ,  prit  à  Beggio, 
«n  i554  ,  llialiit  de  St.  Augustin  , 
et  fut  théologien  et  confesseur  de 
GuitlsuQie,  duc  de  Mantouei  son 
jnërite  l'éleva  aux  premiers  emplois 
de  son  ordre:  il  mourut  à  Ferrare 
eu  1598.  On  a  de  lui  Vita  e  mira- 
roU  di  S.  Nicola  rfa  ToUntlno  , 
dbnt  il  7  a  eu  trois  éditions  ;  la  pre- 
mière à  Camerino  en  1^78,  la  se- 
conde â  Ferrare  en  i588  ,  et  la 
troisième  à  Milan  en  i6o3 ,  et  tou- 
tes in-4°.  Ses  Prfiites ,  ses  /)«- 
coars  ,  ses  Sermons  et  se»  Homé- 
lies manuscrits  sout  da;is  la  biblio- 
thèque de  sa  congrégation. 

»  I,FRIGIMEUCA  (FrançoU), 


FRIS  205 

médecin  ,  né  à  Padoue  en  1491 ,  «I 
mort  en  iSS^ ,  enseigua  sou  art 
peudant  quarante  ans  dans  les  éco- 
les de  cette  ville,  lia  écrit  plusieurs 
ouvrages  que  son  frère  Antoine  « 
pris  soin  de  recueillir.  On  remar- 
que en  parlictilier  F'arioriim  re- 
nim  mefiiciiialium  traclalus  tri- 
giiita ,  dont  les  principaiix  se  trou- 
vent dans  le  second  lome  de  la 
collection  de  Venise  de  morbo gai- 
lica.  On  remarque  encore  de  Bal- 
neis  melailicis  ar/e  parandts  ,  Pa- 
lavii ,  1659,  in-B". 

•  H.  FRIGIMELICA  (Jérôme)  , 
médecin, né  en  1611,  fut  nommé 
à  la  première  chaire  de  médecine- 
pratique  dans  la  ville  de  Padoue  , 
qu'il  remplit  avec  la  plus  grande 
distinction.  L'empereur  Leopold 
avoit  beaucoup  d'estime  pour  lui. 
Ce  médecin ,  mort  en  168S  ,  laissa 
un  grand  nombre  A' Avis  et  de 
Consultations  de  médecine. 

-m.  FHIGIMELICA  (Jërâme), 
neveu  du  précédent,  distingué  dans 
les  bellen-letlres  et  la  poésie,  a  écrit 
et  fait  imprimer  des  Oratorios 
sous  le  litre  de  Tragédie  saciee  : 
ils  furent  les  premiers  qui  paru-- 
reul  en  Italie.  On  a  encore  âe  lui 
deaPvésies  dramatiques ,  des  Epi- 
grammes,  dv»  JJiscoars ,  àes  Lel- 


FIUSCHE  (dom  Ja«iues) ,  bént- 
dictin  de  la  congrégation  de  Sainl- 
Maur  ,  nalif  de  Sécz ,  donna  en 
16S6  et  1690,  avec  dom  Nicolas  Le 
Nourry  ,  une  nouvelle  édition  de 
St.  Ambroise,  accompagnée  de  sa- 
vantes notes  ,  en  3  vol.  in-fol.  On 
lui  ilnit  nussi^  p^ie  de  saint  Au~ 
gustiii  ,  à  laquelle  il  travailla  avec 
dom  Vaillant  sur  les  Mémoires  de 
l'ablié  de  Tillemont.  Ce  n'est  pas  un 
des  moindres  ornemens  de  la  nou- 
velle édition  des(Euvreadecepère, 
à  la  lin  dc^uollïï  elle  a  été  insérée. 


ao6 


FRIS 


Dom  Friaclie  travailloil  k  une  non- 
Telle  édition  de  saini  Grégoire  de 
Naziaoïe,  lorsqu'il  mourut  A  Paria 
le  ifimai  169^,  avec  la  réputation  . 
d'un  savant  tertneux. 

FRISCHLIN  (Nicodème)  ,  né  à 
Balingen  dans  le  duché  de  Wurlem- 
berg  en  fc47  ,  «e  lua  en  1090,  à 
43  ans,  eu  voulanl    "  ""' 


■  l'a- 


it fait 


fermer.  11  avoit  beaucoup  de  laleut 
pour  ta  poésie.  On  a  de  lui  seize 
livres  d'El^ies,  sept  Comédies, 
deux  Tragédies,  etc.,  etc.  Sa  co- 
médie de  if«6ecca  lui  valiitunecou- 
ronue  de  laurier  d'or ,  que  l'empe- 
reur Rodolphe  voulut  lui  donner 
(oleunelleiuent  à  la  diète  de  Katis- 
bonne.  Frischlinéloit  partisan  du  cé- 
lèbre Ramua  :  ses  écrits  eu  matière 
grammaticaleenfoatfoi.  lia  travaillé 
aasàfat  Callimaque,  Aristophane, 
firgile ,  Perse ,  etc. ,  qu'il  il  ou 
tradiiila,  ou  éclaircie  par  des  noies. 
Ses  ouvres  poétiques  parurent  en  4 
volumes  in-S"  ,  1698  à  1607.  Il 
avoit  &it  une  traduction  A'Oppiea  , 
qui  n'a  pas  été  pubUée ,  et  que  les 
MTans  regrettent. 

FRISCHMUTH  (Jeau),  né  en 
1619  à  Wertheiin  dans  la  Frauco- 
nie  ,  fut  recteur ,  puis  professeur 
des  langues  à  léne ,  où  îl  mourut  en 
1G87.  Onpdelui,  I.  AetExpUca- 
tions  fort  heureuses  de  plusieurs 
endroits  difiicilesde  l'Ecriture  sain- 
te. II.  Plus  de  soixante  UisserCa- 
tions ,  in'4''  ■  philologiques  et  théo- 
logiquet  ,  pleines  d'érudition ,  sur 
des   sujets  curieux. 

•FRT8I  (Paul),  célèbre  mathé- 
maticien et  philosophe  ,  né  à  Milan 
eu  1 7  37 ,  til  ses  éludes  chez  les  PP. 
barnabileSjdnnt  ilpritl'haliit  A  l'âge 
de  16  ans.  Envc^é  à  Casai  dans  te 
Montferrat  pour  y  professer  la  phi- 
losophie ,  il  y  éprouva  des  dégoûts 
et  des  tracasseries  qu'il  ne  dut  attri- 
buer qu'A  son  huinsiii.difiiGilB  ,  à 


FRIS 

intolérance  et  à  son  esprit  inj^ 
pendant ,  qui  ne  pouvoit  souffrir 
le  contradiction.  Il  abandoniM 
tmploi ,  passa  à  Novarre  en 
qualité  de  prédicateur ,  et  revint 
bientôt  occuper  la  chaire  de  philo- 
sophie dans  le  collège  de  son  ordre 
àMilan.  En  1755  son  mérite  le  fit 
appeler  à  Pise  pour  professer  la  mo- 
rale et  la  métaphysique  dans  l'uni- 
versité de  celte  ville  ;  mais  c'est 
principalement  comme  physicien  et 
mathématicien  qu'il  fut  estimé  «t 
considéré  par  les  hommes  les  pliia 
éclairés  de  son  temps.  Après  avoir 
professé  les  mathématiques  dans  l'u- 
niversité de  IHilan,  il  entreprit  un 
voyage  dans  les  principales  vilksds 
l'Europe ,  parcourut  la  France,  l'An- 
elelerre  et  la  Hollande ,  et  se  lia 
d'amitié  avec  les  plus  célèbres  mtt— 
thématiciens  de  ces  pnys.  A  son  re- 
touràMilan,  ayantéprouvéde  nou- 
velles contrariétés,  il  prît  la  réso- 
tutiou  de  vivre  dans  la  retraite  avec 
peu  d'amis,  et  d'y  finir  songrand 
ouvrage  de  gravilale  uiUnersaii 
corpoium ,  pourlequelil  avoit  amas- 
sé uu  grand  uombre  de  matériaux  ; 
ouvrage  estimable,  dont  le  celèbrs 
Bailly  a  fait  l'éloge  dans  son  His- 
toire de  l'Aslronoroie  moderne.  Frisi 
Dit  aussi  de  grandes  connoissance* 
hydroméirie  et  en  faydraultqiM; 
toutes  les  entreprises  hydrostati- 
ques exécutées  de  son  temps  en 
Itahe  ont  été  soumises  à  ses  lumiè- 
presque  toutes  lui  ont  causé  dea 
désagréioeiu  et  des  dégoûts  ,_pac 
l'opiniâtreté  et  la  chaleur  qu'il  met- 
toit,  soit  eu  parlant,  soit  en  écri- 

auroit  dit  qu'il  cherchoit  plutôt  àar- 
racberavec  violence  l'approbalioq  de 
ses  antagonistes  qu'à  l'obtenir.  Frist 
étoit  membre  des  principales  aca- 
démies de  l'Europe,  et  reçut  des 
bienfaits  de  Miirie-'rhéTèse ,  de  Ca- 
therine Il  et  de  Joseph  U.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont,  I.  IJisquisi- 
liomatAémaiicaia  eaïaam  pàysi- 


FRIS 

tam  figura  et  magniiudinis  terne, 
MedioI^Di,  1761.  li.  Saggio  délia 
morale  filosofia  ,  elc. ,  I.iigano  , 
1755.  lit  Nova  electricUatis  tkeo- 
ria,  etc.  ,  Medîolani  ,  1705.  IV. 
Ve  motu  diurno  teirœ  diiseitatio, 
etc.,  Pisis,  1758.  V.  Un  grand  uora- 
bre  de  JJUserlations  formaut  deux 
Toluraea  imprimes  à  Lucques  en 
1759  el  1761,  parmi  lesquelles  ou 
doit  dislinguei  celle  iulilulte  de 
atmosp/iera  céleuium  corpoium , 
qui  lui  fit  obtenir  eu  17S8  le  prix 
de  l'académie  des  sciences  de  Paria, 
et  une  aulre  aou<  le  lilre  de  Inœ- 
quatitate  motiîs  planeiarum  onv- 
itium,  elc.  ,  pour  laquelle  il  eut 
l'accessit  de  la  même  académie  en 
1 7  60.  VI.  Piano  dei  lavori  da/arsi 
per  liberare,  e  assicurare  dalle 
acqi/e  te  proflacie  di  Bulogaa,  di 
Feirara,  di  Jîave/ma  cait  varie 
annolaxioni ,  e  rijlessioni ,  elc. 
Luoca,  175a.  VIT.  Det  modo  di 
regolare  i  fiunci ,  e  i  Torrenti 
principalmente  del  Bolognese  ,  e 
delht  Romagaa,  libri  tre ,  Lucca, 
176J  ,  Firenze  ,  1770.  VIU.  Ue 
gnwitate  ur^ivenati  libri  très , 
iVlediolani,  1768,  IX.  Cosmogra- 
pkimphjùcœ  etmathematicœ,  elc, 
Mediolani,  1774.  a  vol.  Dans  cet 
ouvrage,  l'auleur  développe  avec 
beaucoup  de  clarté  el  de  netteté  la 
théorie  céleste.  Les  corrections  qu'y 
lit  Newton  prouvent  le  génie  et  les 
talens  de  Frisi.  X.  Opuaculi fiioso- 
fici,  Milauo  ,  1781.  Le  premier 
opuscule  qui  traite  de  l'influence 
niétéorologique  de  la  lune  excita 
une  vive  dispute  entre  l'auteur  et 
Toaido,  professeur  public  de  Padoue. 
XI.  Plusieurs  autre»  Ouvrages  ei 
Mémoires  acienliRques  et  litlérai- 
rea.'etc.  Frisi  mourut  à  Milan  en 
1784.  La  vie  de  ce  savanl  fut  ora- 
geuse, et  it  dut  tous  les  désagréineils 
qu'il  éprouTa  pendant  sa  durée  ù 
Dn  esprit  tranchant ,  à  une  opiniâ- 
treté invincible ,  et  à  une  intolé- 
Httcequi,enfaiid'opini<in»,  n'ad- 


inettoit  Bucune  réplique  i  set  uter- 

•  FRISINGHELLI  (François- 
Joseph),  prêtre,  né  dans  un  vil- 
lage près  de  Roveredo  et  mort  ■ 
dans  cette  ville  en  1758,  âgé  de 
67  auB,  éloit  un  savant  antiquaire 
au  service  du  marquis  daAaffei.  On 
conservedanalesarchiTe8âeB.^^/<i(i 
de  Roveredo  quelques  Tragmens  en 
prose  de  cet  ecclésiastique ,  et  on 
trouve  dan»  les  recueils  du  lempi 
plusieurs  de  ses  Fièces  de  poésie. 

I.  FBISIUS  (Jean),  savant 
théologien  Eiiiase ,  né  au  canton  de 
Zurich  en  i5o5 ,  mort  eu  i565, 
président  du  collège  de  Zurich, 
011  il  introduisit  l'étude  delà  langue 
hébraïque ,  et  d'autres  langues  orien- 
tales ,  a  traduit  de  l'hébreu  en  alle- 
mand plusieurs  livret  de  l'Écrilure. 
H  a  publié  aussi  un  Oiclionaaire 
lali/i~allemanrl. 

*  II.  FRISIUS  (Laurent),  mé- 
decin ,  zélé  partisan  d'Avicenne , 
né  dans  la  Frite ,  florissoit  dans'  le 
16'  siècle.  On  a  de  lui  plusieurs 
ouvrages,  parmi  lesquels  on  dis- 
tingue ,  L  Sudorisanglici  exitialis, 
pestiferique  morbi  ratio,  prœser- 
vatio  et  curaiio  ,  Argentorati 
i5a9,  in-4°.  IL  Defeasio  Ayi- 
cennœ  medicorum  principis  ad 
Germaiiiœ  medtcos ,  ibid,,  iSîo  , 
iu-4'';I.ugduni,  i533,  iu-S",  avec 
quelques  Lettres  sur  la  trartsnuita~ 
tiottdesrnéiaux.Ul.  Epiiome opus- 
culi  de  curandis  piislulis ,  alceri- 
bus  et  doloribus  morbi  gallici, 
mali  ttmiois   appellati ,  BaaiUa  , 

IIL  FRISIUS  (Simon),  graveur 
hollandais,  lut  le  premier  qui  donna 
plus  de  saillie  aux  estampes  à  l'eau- 
ibrte.  On  admire  la  hardiesse,  la 
fermeté  et  l'élégance  de  ton  bvrin. 
Il  a  fait  les  estampes  de  plusienra 
linet,  et  ■  gravé  de*  exercices  mi- 


IV    FRISIUS.   Voyez  G£MM*. 

•  FBISNER  (  André  ) ,  cêlèbrp 
iiiil>riintiir  (1«  Nuremberg  an  i5* 
siècle  i  r^l  d'abor.l  correclenr  el 
iiide  de  'Stuisfnscliiiiid  ,  iiisqu>n 
i4t^i  qu'il  Belablit  inipdnipur  , 
comme  ratleileni  plusieurs  ouvragps 
'qui  porlenl  taiiuoiii.Undomîîiicaîii 
desesparens,  avec  lequel  il  avnit 
étudie  daual'iiuiversilK  [le  I-eipick  , 
uoniiné  Erasme  Fuisner  ,  lui  con- 
fia divers  ouvrages  qu'il  avoil  com- 
poses à  l'âge  de  3T  ai».  H  les  iiupii- 
iiia  vers  1478.  Ayaul  pris  ses  (UBie» 
de  inaitte-BB-arls;  il  relourna  à 
Leipsick  ,  où  il  eut  uue  chaire  de 
Iheoliigie  ,  el  parvint  même  il  la 
diguité  de  recinr  magnificus  de 
cette  uuiversilé.  Ëlaut  ensuite  aile 
à  Rome,  le  {Hipe  Jules  II  le  (lypapœ 
el  sedis  apostolictspiimtu'iiia  orili- 
narius.  C'est  daiis  cette  ville  qu'il 
fil,  en  i5o4.  »iu  teslamenl  par 
lequel  il  fonde    à  Weiiliedel ,  lieu 

.  de  sa  naissance,  un  collège  pour 
l'ëducalion  et  l'entretien  de  piasieiirs 
eiifans  de  la  famille  des  Fnaiicr; 
pat  le  même  acte ,  il  donne  luule 
son  imprimerie  aux  dominicains  de 
Leipsick  ,  par  mie  ilispositloti  ainsi 
conçue  :  «  Ittrn ,  je  lègue  mon 
cotfre  de   fer,    mes    prei^ses,   mes 

silo»  el  meubles  d'imprimerie ,  avec 
vingt  floriu»  pour  prier  Dieu  pour 
mon  nme,  et  pour  procurer  eux 
religieux  ,  le  jour  qu'ils  feront  la 
cerëinonie  de  mes  obsèques ,  un 
meilleur  dîner  qu'ils  n'ont  coutume 
d'avoir  daus  le  réfectoire  du  prieur.» 

•  FRITH  (Jpan),  martyr  pro- 
lestant, né  àSereaoaks,  au  comté 
de  Kent ,  mort  en  i.^53 ,  élève  de 
Cambridge  el  d'Oxford  ;  s'étant  lié 
avec  Tyndall,  il  embrassa  les  prin- 
cipea  de  laTcformation  et  fui  empri- 


l'ItOB 

il  fit  quelques  voyages.  A  son  re- 
tour il  rcï.nnbla  de  zèle  pour  la  pro- 
pagation de  sa  ducirjne,  el  fut  liciilti 
i  Smilhfield.  Ce  martyr  de  sa  foi  a 
laissé  contre  le  papisme  plusieurs 
ouvrages,  recueillis  en  i  vol.  iii-fol. 

i  1.  FRIZON  (  Pierre  ),  dn  diocÈse 
de  Reims,  d'abord  iésuite,  ensuite 
grand-maltre  au  collège  deNavarre, 
et  docteur  de  Surboune  ,  mort  à 
Paris  en  i65i,dansunàgeaisez<ivan- 
ce ,  a  laissé .  l,  Une  histoire  des  car- 
dinaux franchis  ,  sous  le  litre  de 
Gailia  purpurala ,  16S6,  in-folio  ; 
ouvrage  estimé  d'abord,  mais  qui 
1,-essa  rie  l'être  ,  lorsque  Baluz«  en 
eut  dévoilé  les  bévues  dans  son 
jinli-lrizonius.  11.  Une  édition  de 
la  Bible  de  Louvain ,  avt:c  les 
moyeus  de  discerner  les  lijbles  fraa- 
vaisFS  catholiques  d'avec  les  pro- 
leilaules,  1&31  ,  in-fot.  Il  ne  faut 
pas  te  confondre  avec  le  P.  Nicolas 
Frizon  ,  [ésuite,  également  né  ik 
Reims  ,  et  auteur  d'une  Vie 
lie  la  mère  Flifabetk  de  Ra/n- 
faing.  institutrice  du  Refuge  de 
iVantv',  Avignon,  lySS  ,  iQ-8".  Il 
a  donné  aussi  une  éditioa  des 
fiiyagss  d'un  mUsioanaire  de  la 
Compugiiie  de  Jésus  (  le  P.  Motte  ] , 
eu  Turquie,  en  Perse,  en  Armé- 
nie, eu  jlrabie  et  en  Barbarie, 
Paris,  1750,  in-i  j. 

■II.  FRIZON  (Nicolas),  de  Lor-  \ 
raine,jésiûiemortaiicoinmeiicemeat 
du  18'  siècle,  apublié,  I.Za  Vie  dit  ' 
cardinal  Belliirmia ,  Nauci,  1708, 
in  -  4*.  11.  Celle  du  tiénèrable 
Jean  BercAmans ,  iu-S°.  III.  Uu 
Abrégé  des  médilalions  du  f .  J.ouil 
da  Foate ,  4  vol.  iu-8',  traduites 
de  l'espagnol. 

*  FROBEN  (  Jean  ) ,  imprimeur 
trËs-disiiugué,  vivoii  à  Bêle  an 
comrjiencemeiil  du  17' siècle.  Né  à 
Hamelburgh  en  Franconie  ,  oi'l  il 
étudia  d'abord  ,  il  se  perfectionna  i 


FaoB 

l'unlyeuité  de  Uàle  daui  la  tangue 
grecque, «I  se  livra  à  l'élude  de  l'aTl 
typographique,  où  il  excella.  Jfiiii 
Arâerbacli  se  lassocia  pour  extcu- 
ler  des  éditiou»  des  iiideu».  Pérrs. 
Jamais  ou  n'eut  plus  de  goût  et  d« 
dlsceraeinent  (jueFrobcD  pour  dioî- 
bir  les  ujaDuscrils  qu'il  livroit  A  ses 
preMe»;  il  uVporgnoit  ni  aigeiii 
pour  se  \ee  procurer,  ni  priue^[KMl^ 
In  revoir  et  le»  corriger  ;  tt  daui  ce 
travail  pénible,  q:>oiiq,;'il  fût  Iria- 
idaxié  ,  il  s'associa;  les  suvaus  Ita 
plus  dillinguéa,  tel»  qu'Ersaoïe  el 
IBcolampade  ,  doul  il  luivoit  les 
avis.  «  Le  déii  nié  ressèment  de  Fro- 
hen ,  dil  ^raoïne  dans  nnr  lettre  à 
Aroited.alloil  à  l'exccs,  et  cëloîi  kii 
vain  qu'où  l'en  blanioil ,  parce  que 
les  avu  étoieiil  obligtis  de  cMer  au 
pencbant  nainrel.  Libéral  en  vers  les 
tavani  auxquels  il  laitoit  an  pté- 
KQS  de  la  manière  la  plus  délicate, 
il  n'avott  pas  de  moinens  plut  liéu- 
itus  que  celui  où,  |>ar  une  adresse 
iagëuiease,  il  pouvoil  obliger  à  re' 
cBfoir  quelque  chose  de  lui.  Ces  !<a- 
Tans.  ëtoïent  chex  lui  comme  dam 
leur  propre  maison^»  f  roben,  hem  me 
estimable  sous  tant  de  rapponti  , 
ayant  néglige  un  mal  sérieux  qu'il 
avait  au  talou  droit,  voulut,  malgré 
ses  amis  ,  faire  le  voyage  de  Franc- 
Tort  ,  sj  laikia  tomber  eu  inarchaut, 
et  deux  jours  après  mourut  de  ta 
blesaure ,  laisbaui  dam  le  deuil  tous 
ceux  qui  ravoient.  codtiu.  Les  ou- 
Trages  qui  restent  de  lui ,  depuis 
t49i  jusqu'en  i5oo,  sont,  I.  Une 
Bilile  latine ,  in-8*,  eu  petits  catac- 
lècM,  1491.11.  Uiieauire  Bibleea- 
lettre*  gothiques  ,  in-S",  iiigS.  III. 
Concomaace  de  ia  îiiôle,  in-fol-, 
1 49  5 .  IV.  Sptculam  '/er-em  prœcep- 
torum,  de  Henri  Harp.,  etc. 

•  ïl.  FROBEN(Jérftmee/Jeatt), 
IQa  du  précédent  ,  imprimeurs  et 
hamine*  de  lettres,  oui  donné  plu- 
mieurs  édition*  très  estimée^  des 
F«tesgreciet  latiiu.  Lesépreuvesea 


FROB  aog 

avoient  é\i  revue*  ou  par  Erasme  , 

par  Géléniui  habite  correcteur. 

imi^nniérent ,   en   \bZ»,  saint 

Hasili;,dont  iU  Ëreul  une  seconde 

>n   eu    i5St.     Uès   1^39     il* 

ut  donné  huit  volumes  in-fol. 

Je  saiut  Augtistinj  en  i&3o  et  153? 

deux  éditions  in-fol. ,  6  volumes,  dis 

Cbrysoitdme.  le  Nombre  ni 

rétruducdesouvragesneleseB'iayè-. 

rculpoiul. En  iS.io,  ils imprinièrtat 

les  (Suvres  dé  eaiot  Jéiouie  in-fol., 

lies  dErainie  en  9  \a\,,iiiem. 

Jérâiue,  boiume  de  lettres,  paroit 

avoir  survenu,  i  sou  frère ,  pumqu'il 

imprima   beaucoup   de  livre*  san* 

qu'il  y  «oit  fait  meution  de  Jean. 


traOBISHER  (Martiij,),  unde* 
premiers  uavigaleuis  de 'l'Angle- 
i,  BOUS  le  règne  d'El.zabeth, 
lidu  fameux  par  des  voyages 
et  des  découvertes.  Nij  <lan»  le  York- 
shire,  il  embrassa  de  bçmue  heure 
l'i'tat  de  marin,  et  s'y  distingua  par/ 
BOQ  oudacB  et  par  sou  Labileié.  Per- 
siuidé  qu'il  existoil  au  nord-ouest 
un  pustage  par  lequel  on  pouvait 
communiquer  directement  d'Occi- 
dent eu  Orient ,  il  proposa  ])endaui 
I  !>  ans  à  des  marchands  de  faire  un 
armement  pour  le  découvrir.  Lai 
d'essuyer  Ieui:s refus,  ils'adrpssaau 
gouternement  ,  en  reçut  quelques 
toibles  secours  et  punit  de  Harwick 
en  1676  avec  trois  bàlimens,  dont 
le  plus  fort  portoit  à  peine  a5  lou- 
iih.tus.  Il  fréleva  au  uord ,  découvrit 
ptuïieur;  Iles  ,  rangea  la  câte  dit 
GroenLmd  et  pénétra  dans  le  détroit 
qi)iporl«  sonnoiu.Cefutletermede 
■on  voyage.  11  ne  renonfa  pai  ce- 
pendant aux  espér^mcfs  qui  le  lui 
avoient  lait  entiepretidre. Pour di»- 
):o9er  Ëlizabelh  k  les  partager,  il  la 
tialta  de  la  découverte  de  iniiiei  d'or 
lonsidérdble*.  On  ht  pour  Froliishei 
des  arroeibcns  plus  im)>orlans  avec 
leaiiuel*  il  «ntrepritjen  iS-vetyS, 
deux  nouveaux  voyages.  11  suivit  à 
peu  pris  |a  mËnie  Toote,  reconnut 


lo  FRCEL 

mèmet  tems  ,    le*  âéb 

:  pin»  d'exactitude,  ne  inànqua 


pasd'en  prendre  pOMCuiouau 

avoir  découvert  de  paanage 
de  mines  d'or.  11  rapporta  Beulemeat 
de  eoQ  voyage  une  grande  quantité 
de  pierres  qu'il  avoit  fail  tirer  des 
montagnes  dece  payt-là.  Il  s'ima- 

Sinoitija'eileiTenferDioientderoret 
e  rBrgent;maisaprèilea  avoir  bien 
examinëeSj  il  ne  s'y  trouva  tieii,Et  l'on 
•'en  servit  pour  paver  les  chemins. 
En  i585  ,  Froijiïher  prit  une  paît 
eloriense  à  l'expédition  que  Drake 
Ht  aux  ludes'occidenUles.  £n  i568 
il  contribua  à  la  défaite  dé  celle  cé- 
lilippe^ll  eç~ 
Jte terre',  ri  Fui 
lUance  par  le 


:  vaitseaUx  de 
Ifeiiri  IV^  il 
li,  attaqua  li 
lé  par  les  li- 
it,  fut  blessé 
nt  le  combat^ 
lutben  i!)94- 
ïiolenl,  mata 
brave,  fidèle,  bommé  de  tête,  de 
.  talent  et  d'expétience. 

,  +  1.  FRCttUCH  (GuiUaunie),  né 
à'SoIeure  en  Suisse,  servit  avec 
beaucoup  de  zèle  et  de  gloire  les  rois 
François  I",  Henri  H  et  Charles  IX, 
et  commanda,  eu  qualité  de  colonel, 
plusieurs  régimens  suisses  au  service 
de  ces  princes.  Ce  fut  en  grande  par- 
tie à  la  fermeté  et.à  la  valeur  de  son 
régiment  queFrançoisI"dulla  vic- 
toire de  Ce  risoles.  Ce  brave  homme, 
créé  chevalier  par  Henri  II ,  mou- 
rut i  Paris  en  i5G3 ,  après  4" 
ans  de  service.  On  lui  éleva  un  mat- 1 
lolée  dans  l'église  des  grauds-cor- 
delian. 


PROE 

n.  FltlffLIClï  (Érasme),  ni  V 
Gratï  en  Slirie  l'âni  1700.  entré 
cbeï  les  jésuite»  en  1716,  professa 
les  belles-lettres  et  les  malhémati- 
q,iies  i  Vieiine,  oiïileutoccasioiide' 
suivre  son  inclination  pour  la  con- 
noisaance  des  médailles.  11  mourut 
en  1768,  Noifs  avons  de  liû,I.  Quq- 
tuor  fentamiità  in  re  liumniartâ 
Ptleri,  Vienne,  1737.  m-4%  réim- 
primés en  174"-  n.  De  figura  lel- 
/ûri'j.Pasiiw,  ijS?,  in-4''.  III.  jrfn- 
naieareiuinetr^m  Syriee,  \j5i, 
in-fol.  IV.  Visierlationa  sur  deê 
niédaiUea  pariicutih-ts ,  parmi  les- 
quelles on  diatinçue  Fantîiîà  Va- 
ballottû  nùmmh  illùstràia,  176a, 
iii-4-,eU.  ■    '_ 

•  I.  FltOES  [Jean 
bre  éà  Portugal 've 
(^anoÎDé  régnlîer  dé 
tin  ,  fit  une  pai-tié  ' 

à  Paris  ,  où  il  se  fit, 
dans  l»  prédicaiiân. 
I330   il    fui   sacré"  , 
Besançon  ,  et  à  la  fi 
obtint     lé    ctiàpéau 
L'année  siiivanlé,  ei 
tûgal,  et  en  laîo,  t 
en  qualité  de  légat ,  il 
succès  à  la  récodctlia 
rie  n  avec  le  saint-siége.  Ce, cardi- 
nal mourut  eh  ia36,et  laissa  dés' 
Sermons  qui  n'ont  pas  encore  été 
imprimés.  On  prétend  qu'as  exi»- 
loientdani'unedesbibiioUiègiies'tféa. 
monastères  ou  abbayes  dé  France. 

'II,  FROES  { Pierre  J ,  jésâiîe - 
né  à  Beja  alla  aux  Indes  dès  t'in 
■  548  et  en  i563.  Il  fut  ensuileen- 
Toyé  au  Japon  ,  oii  il  travailla  à  là 
conversion  des  infidèles  avec  âùt^t 
de  zèle  que  de  succès  jusqu'à  l'anîàéÂ' 
'597,  qu'il  mourut  à  Nai^asachi 
le  8  juillet.  11  avoit  baptisé  juiiqu''à 
60  bonzes  à  OraurS ,  et  fait  liii  graïKl 
nombre  de  conversions  à  Meaco. 
Don  Theotonio  de  Bragance ,  ar(.Iie~ 
vèque  d'Erora,  fit  recueillir  tôi>t«A 


TÊOI 

In  lettres  qu'il  aroit  écrites  du  la- 
pou,  et  les  Bt  imprimer  eu  i^gB  , 
ÎD-fol.  ,4Evora.  L'histoire  du  chria- 
liaDÎBiiie  du  Japon  y  est  liien  dé- 
bite. Balthasar  Tellei ,  dans  rhj«- 
loire  de  la  com^goie  de  Jésus  en 
Portugal,  parle  aussi  à'une Hisloire 
iu  Japon, .iCfûU  par  Proes;  celte 
Liitoire ,  bï  iamais  elle  a  existe' ,  est 
uconaue  de*  bibUograph«i. 

t  FROroiaONT  ou  Fromonb 
[Liberty,  f'roinondus  ,  né  à  Hac7 
kDéT-iur'la-AIeuBG  eu  ifiS?,  inler- 
prèle  ïojal  de  l'Ecriture  sainte  i 
LouTain,  mourut  doyen,  de  la  col- 
légiale de  Saint-Pierre  de  cette  ville, 
eu  i653,  à  66  ans.  Descartes  et 
Jïns^iui  ëtojeot  sesamis;  il  publia 
VAuguili^us  du  dernier  :  service 
dont  on  doit  lui  savoir  peu  de  gré , 
^uand  on  réAéchil  aux  troubles  que 
fi  lÎTre  a  Cui  naître.  On  a  de  Froid- 
nuii^t ,  I.  Un  .'lion  Co/ffraeniai/-^  Ia~ 
iia  àur  les  Epftrei  de  saint  Paul , 
^lom.  in-fol..  i67o.  C'est  iirojire- 
nient  un  abrégé  de  celui  d'Ëstiua. 
It.  r^incenlii  Le/lia  ihtriaca,  cuu- 
\s&  le»  pères  Pélau  et  Descharapg , 

i'àaitea.  Ce  dernier  ouvrage  est  po- 
fmique.  On  a  éiicore  en  latin  de 
lui  dans  la  même  genre ,  et  sous 
dea  titres  bizarres  et  ridicules ,  T.à 
iAimpe  de  saint  AÈga^irt  i  les  Mou- 
cAeltes  de  la  lampe;  Colloques  en 
rimes  entr*  aaïM  Augustin  et  saint 
Jtntbroise  :  J^idmont  (bt  un  des 
plot  zdl^a  partisans  et  dés  plus  vi- 
gourenx  défenseurs  du  syslëme  d^ 
Plolomée ,  soit  par  l'eSèt  d'une  con- 
viction réeîle,  soit  qn'il  craignit  ^ 
comme  la  plupart  des  catholiques  de 
•on  temptt,  que  l'opinion  deCoper- 
iic  ne  donnAt  quelque  atteinte  à  l'au- 
torité de  l'Ecrilnre.  Philippe  Lans- 
bergïus  ayant  publié  un  traité  assez 
considérable  du  moaTement  de  la 
terre,  il  J  répondit  par  un  ouvrage 
imprimé  à  ^ver«  en  i6St,ia-4°, 
sons  le  titre  suivant  ;  Anii-arisiar~ 
i&U9,  $ive  de  orbe  terne  immobili 


FRpI         211 

advErsùsfkilippum  Lansèerghim. 
Jacques  Lansb^rgius  ,  iils  de  Flii- 
lippe ,  répondit  à  cqt  ouvrage  avec 
chaleur  en  i65:^,  et  Proidniout  lit 
uccéder  sa  dernière  réplique  dès 
654.  Elle  parut  aussi  à  Anvers  sous 
le  litre  de  F'esia ,  sive  aiiii-anslar- 
chi  vindex  contra  Jacobum  Lant- 
bergium  et  copernicanos ,  in'4'- 

I.  PROILA,  premier  de  ce  nom  , 
roi  d'Espagne,  à  Oyiédo,  à  l*ûu  et 
dans  les  Asluriea,'  étoit  fils  d'Al- 
foiise  I",  et  coniiiiéuça  de  réguer 
l'ail  757.  H  fit  d'al>ord  de  Wlles  or- 
donnances pour  la  police  du  rojau- 
nie  ,  et  s'opposa  aux  incursions  des 
Maures.  Lan  760  >1  remporla  une 
Célè'bre  victoire  \\À  Omar ,  princt 
des  Siirrasius,  en  Galice,  et  tua 
54  mille  de  ces  har'iarrj.  Froila 
souilla  sa  gloire  par  la  meurtre  de 
son  frire  Vimazau;  meurtre  vengé 
liientùl  après  par  Anrète  son  autre 
frère,  qui  lui  ôla  le  trûue  et  la  vie 
en  76e. 

II.  FïtOlLAn,  frère  d-Ordogno 
roi  de  Léon  en  Espagne ,  hn  succéda 
l'an  g^ij,  parce  que  aeS  neveux  u'é- 
torent  pas  en  étal  de  régner.  Froila 
ne  sut  Imiter  son  prédécesseiir  que 
dans  ce  qu'il  avoit  fait  de  mal.  A  «on 
exemple,  ilfit  mourir  leaenfans  d'un 
grand  seigneur  de  Costille  ,  nommé 
don  Osmoud.  Cette  BClion  acheva  de 
révolter  les  Caslilline.  Ils  prirent  les 

espèce  de  république,  et  firent  choix 
de  deux  magistrats  souverains  pour 
les  gouverner.  D  mourut  de  lakpr* 

m.  FROILA.  r^ei  FnniiA. 

•\  FROISSARD  ou  FaoïïsiKT 
(Jean),  né  à  Valenciennes  eu  iSS?, 
avec  un  esprit  vifet  inquietquine  lui  ' 
permit  pas  de  se  fixer  long -temps  aux 
mêmes  occupations  et  aux  mêmes 
lieux.  Daima  toute  sa  vie  la  chasse, 
(a  musique ,  le»  fête* ,  la  paruire ,  la 


aia- 


TROl 


lable,  le  y'm,  les  femmM^  voyagea 
en  AiigUiene,  en'EcMW^cTi  Italie: 
«t  son  esprit  lefit  bien  accueillir  dam 
toutes  les  i-ours  oit  le  promena  son 
inconstance.  5'^iant  en  tin  retiré  dans 
«on  paya,.!  y  fi  . 
de  I>e9sine>  ,  la  gouverna  peu  de 
teinpa,etseTeTriLl  voyager.  Ku fin, 
i!  obtint  im  caoonicat  et  la  trësore- 
Iie  de  Cbimai  ,  où  il  mourut 
'  Tau  141».  Ffoissard  avoit  aimé  de 
iMiiiie  heure  le»  romans.  Celui  de 
Cléotnade  hil  le  premier  lien  dout 
l'amour  se  servit  pour  l'eachainer. 
Il  le  trouva  entre  les  mains  d'une 
jeune  demoiselle  qui  i'iuvita  à  le  lire 
avec  elle.  H  y  cotisentit,  et  celte  lec- 
ture lui  lit  iRiitre  une  forte  passion 
jiourcellequï  lui  avoitprêti le  livre. 
Froïsimrd  lui  ayant  fait  lire  depuis  le 
roman  du  Bâillon  d'amour ,  y  glis» 
une  ballade  dans  laquelle  il  com- 
mençoitàparler  de  sa  passion.  Ce  feu 
naiisantBToitfaitlesplusgraiids  pro- 
gci»  dan*  ton  CŒur  ,  lorsqu'il  apprit 
C|ue  sa  ituilresse  ëtoil  sur  le  point  de 
M  marier.  La  doutenr  qu'il  en  con- 
fut'le  rendit  malada  pendant  plus 
de  trois  mois.  U  prit  enfin  le  parti 
de  T«yager,  pour  se  distraire  et  pour 
rétablir  sa  santé.  Ce  fut  alors  ({u'il 
te  rendit  en  Angleterre,  où  tous 
le*  amniemens  qu'on  lui  procura 
ne  purent  charmer  l'ennui  qui  te 
dJvoToit.  La  reine  Philippe  de  Hai- 
naut,  qui  le  reteuoit  eu  ce  ^ys  , 
ajant  coudu  par  un  virelai  qu'il  lui 
prëaenta  l'origine  de  son  mal,  lui 
conseilla  de  retourner  dans  la  patrie 
pour  en  obtenir  ta  guériion.  Frois- 
aard,  poêle  et  historien,  est  plus 
counnaoni  celle  dernière  qualité.  Sa 
Càmnique  qui  se  trouve  dans  les 
inanuscrita  de  lu  btUiolhàque  impé- 
riale ,  loui  les  n°*  6760,  6761  et 
6761 ,  itt'fol. ,  a  été  imprimée  plu-, 
•leun  (ois.  La  meilleure  édition,  et 


edes  n 


.1  celle 


de  Lyon  ,  en  4  vol.  in-M. , 

£lle   t'élend  depuis   i336    iusqu'èn 

i4a».]eau3lGidaiir>abrégée.Moii»- 


FROM 

trelet  l'a  continuée  )usqn'en  1466. 
On  y  trouve ,  dius  un  détail  trËs— - 
eircanstaucié ,  et  même  quelquefois 
jusqu'à  la  minutie ,  les  événemeo* 
les  plus  considérable^  arrivés  de  son 
temps  eu  Europe.  Proissard  ,  payd 
des  Anglais  et  gagné  par  les  cares- 
ses  du  roi  Edouard ,  u  en  parle  pa* 
toujours  avec  autant  d'impartialité 
que  des  Français.  On  prétend  qu'il 
y  a  un  manuscrit  de  sa  Càronique  à' 
i£reslaw,plus  tidèleque  lous  les  im- 
primés. La  CAronigue  de  Froissard 
a  été  traduite  en  anglais  en  i!ii3- 
35  ,  en  3  vol.  iu-lul. ,  par  John 
Bourchier ,  lord  Berui>rd.  Cette  édi- 
tion fort  rare  étoit  devenue  très- 
chère,  lorsque  III.  T.  Jaiiet  en  public 
une  nouvelle  traduction  en  4  vol. 
grand  iu-4*.  Londres,  180S  ,  avec 
des  Hgiires  dout  le*  dessins  ont  él^ 
faits  tur  les  manuscrits  de  la  biblio- 
thèque impériale  k  Paris.  En  1806 
it  eu  a  paru  une  nouvelle  éditiou 
eti  19  vol.  in-8*  avec  allas  in-^". 
On  a  encore  de  lui  plusieurs  pièce* 
depoéues  dont  le  recue^  se  trouve 
parmi  les  manuscrits  de  la  biblio- 
thèque impériale  sou*  le  u°  7314, 
in-fol. ,  parmi  lesquelles  ou  distingue 
mipaalaureiles,  uu  peu  trop  libr«a 
pour  un  chanoine.  !l  fut  un  des  pre- 
miers qui  mit  en  vogue  la  ballade. 

FROr^NO  (  Uuis  ) ,  avocat  au 
parlement  de  Rouen,  mort  en  1746  , 
exerça  sa,  profusion  à  Paris.  On  » 
de  lui  quelques  ouvrages  de  droit 
relatifs  â  la  coutume  de  son  paT».  , 
T.  Mémoires  a>nca-naiu  la  pniki~ 
biiiun  d'évoquer  lea  décrets  d'int— 
/neabiessilaésen  Normandie,  1733, 
in-4''.  II.  Mémoire»  concernant  léa 
iiaïui»,  1739,  a  vol.  iM"- HL  JKrf^ 
moirei  tur  iê  sénatus-comulu  Fei- 
léierl,i-rai,ia-^'AV.sariacointé- 
pairie  dtEu ,  in-4''.  • 

FROMAGE  (  Pierre),  j^nite 
français  mort  en  1741',  fut  pendant 
beaucoup  d'années  supérieur  de  1« 
«H  Egypte  et  eu  Syrie.  U 


PROM 

«TDÎI  établi  an  monutère  de  SmiU> 
Jean  une  iinprimtxie  d'où  tout  «ortis 
beaucoup  de  tiviude  piéti  en  langue 
■rab«.  Ce  iéauite  cit  auUur  d'un 
grand  nombre  d'onTragra  «a  arabe 
et  presque  ions  des  traducti<H)e,  qu'il 
cnvoja  au  P.  Oudia  une  uu^Kvanl 

FROMAGEAtJ  (  Germain  ) ,  Pa- 
riliea ,  docleur  de  Sorbimne,  8uc- 
cesaeur  de  Lainel  daus  ta  dëciiion 
de«  caa  de  conscience  ,  ^loit  profaii- 
dtfment  vtxaé  dans  l'élude  de  la  Lliëo- 
logie ,  et  priuclpalenieui  dana  celTe 
de  la  tbëoli^ie  morale.  Son  dësinté- 
Testemenlle  porla  à  refuser  tous  [es 
bénéfices,  et  sa  charilë  à  accepter 
l'emploi  pénible  d'Msisl(;r  ceux  qui 
■ont  condamné*  au  dernier  supplice. 
Il  l'eserca  ioiig-lemp«  avec  beau- 
coup de  zèle, et  mourut  en Sorbonne 
le  7  octobre  170!),  taisHiut  grand 
nombre  de  i/écUioiis  de  cas  de  con- 
«cience,  recueillies  avec  celles  de 
ton  prédéceueur,  en  a  vol,  in-fol., 
nus  le  titre  de  Diclionnaire  des 
caa  de  corucienee,  Paris,  173.^  et 
1743.  Cette  édition  ,  publiée  par 
l'abbé  Gou jet ,  est  précédée  des  éloget 
de  L^mel  et  de  Fromageau.    ' 

FROMAGET  (N.),  poëte  et  au- 
teur médiocre,  mort  en  1759, donna 
quelques  romans ,  1.  Kart-lHusta- 
pka,  Parii,  17&0,  in-13.  II.  Lt 
tousin  de  Mahomel,  3  vol.  iu-i  3 , 
•ouvent  réimprimé  ,  parce  que  le* 
aventures  en  lont  vanéei  et  raoen- 
téei  avec  gaieté.  111.  Mirima,  im- 
piralrice  du  Japon ,  Paris ,  1 74^  • 
m-ia.  11  mit  autsi  plusieurs  pièce* 
■n  théfttM  d«  Topera  comique  ,  I. 
hEpreiivt  danprtute,  ou  U  Pot 
au  noir, ta  un  acte,  11  Ao.  IL  En 
Mciété  BMC  Le  Sage ,  le  Titveu  »up~ 
po«^,  eiiiinacle,iT4H,eI/«a  fieil- 
iardt  ra/euniê.  Ul.  En  aociélé  avec 
VanttA^leMagatindetThoîexper- 
dut».  IV  ka  Nom*  en  iianc. 

*  FROMENT  { Antoine } ,  né  à 


FftOM 


ii7 


Triés  |>t^  de  Grenoble  ,  concourut 
.avecFarel  i  la  réformation  de  Ge< 
nève  ,  et  fut  nonuné  pasteur  de  la 
paroiue  de  Saini-Gervais  eu  i537. 
Il  renonça  ensuite  au  minisiàre  et 
fut  reçu  bourgeois  et  notaire  en 
i65S.  OnUcréa  membre  du  conseil 
des  ce  eu  1  hàg-  Froment  avoil  été 
pendant  qaelijue  temps  secrétaire  da 
Banivaid.  On  a  de  lui  deux  pièce» 
priparaloiia  aux  hi»toire4tt  acte» 
de  Genève,  Genève,  i5â4,  iw^B'>,et 
quelque»  manuacrilt  Aiiiorique» 
conservés  i  la  bibliothèque  de  cetia 
ville. 


FROMENTHAL  (  Gabriel-Ber- 
ilion  de  )  )Uf;e-mage  du  Fuy-en- 
Vétaj,  mort  vers  1769,  également 
estimé  par  son  savoir  et  pour  mu 
intégrité ,  a  donné  des  Ùéciaion» 
de  droit  civil,  canonique  et  frait' 
Çais,   1740  ,  iu-rolio. 

FBOMENTIÈRES  (Jean-Lonia 
de  )  ëvèque  d'Aire  ,  né  au  Mans  , 
pricba  lavent  devant  Louis  XIV 
en  1GE3  ,1e  carême  en  16S0  ,  et 
l'un  el  l'autre  avec  succès.  ËJive  du 
père  Senaull  de  l'oratoire  ,  il  mît 
comme  lui ,  daus  ses  sermons  ,  d» 
l'élévation  el  de  la  solidité.  Quoi- 
qu'ileûl  défendu,  enmouraut,de  les 
imprimer,  on  les  publia ,  la  même 
année,  en  iGS4i  6  vol.  in-  ig.  Ce* 
Sermoia  coutialenl  en  un  Carême , 
a  vol.  in  -  1  s  ;  eu  Faiiégyriquet , 
JUjtlères  «t  autres  Discoura,  5  vol. 
in-ii;en  X/wrei  mêlées ,  nu  ytH., 
parmi  lesqaellea  il  y  a  quelques 
Oraisons  funèbres  ,  entre  autre* 
celle  du  P.  Senaull  de  l'oratoire.  L"*!- 
lustreorateur.plua  attentif  an  fond 
des  cboses  qu'A  la  forme  ,  néglige 
quelquefoistliaTnionie,  l'élégauceet 
la  pureté  du  langage.  (  Vi^es  Fl^ 
ciiim.) 

•  FROMOND  (  P.  D.  Claude), 
philosophe,  né  à  Crémone  eu  170S, 


3i4  ■ 


FMOH 


illustre  famille ,  prit  l'habit  ' 
descamaMulos  en  1718 ,  et  ptriJciià 
nendant  vingt-$ix  ans  la  logique  et 
la  philosophie  à  Piee,oil  il  mquriit 
en  it65.  Les  opinions  pari iculi ères 
que  Fromond  aToiten  philosophie, 
le  courage  et  la  fermeté  avec  les- 
quels il  les  soutint  et  les  enteigiia  pu- 
bliquement ,  lui  tirent  dés  partisans, 
et  de«  ennemis.  Le  plus  estimé  de 
sas  ouvrages  parut  à  Lucques  en 
1745,  in-4'',  sous  ce  litre ,  HM7to«a 
apohgetica  ad  una  httera  fllosb- 
fica  sopra  il  comrnercio  tiegU  ogli 
navigati  procedenti  da  luoghi  ap- 
peslali. 


FHONSPEBG  (  George  ,  comte 
de),  dune  famille  illustre  du  Ti- 
ïol,  né  en  Souabe  à  Minda,  prè» 
de  Menuraingen,  homme  d'une'-va- 
teuT et  d'une  force  extraordinaires, 
■ervit  deux  fois  l'empereur  Char- 
les V  en  Italie  avec  beaucoup  de 
Sloire,  parliculièrementâUbataille 
e  Pavie  ;  mais  ses  emportemeus  ^1'- 
Urent  jusqu'il*  fureur  contre  l'É- 
glise romaine-  Frouaperg  éloit  lu- 
thérien,et,  au  faoBlisme  d'un  héré- 
tique ,  it  joignoit  b  féro4}ilé  à'\\n 
soldaL  Lor&que  rarthiducFerdiipnd 
lui  proposjij  en  iSso.de  lever  des 
troupes  pour  i'f^npereur  contre  le 
pape ,  il  accepta  c^te  corpmission 
avec  j<fie,  et  je  chargeamême  de 
faire  qiielquçsjlpïées  à  st's.dépeu».  Il 
fit  publier  qu'il  enrichiroit ,  des.ijé- 
ponilles  de  Kome.ceus  q^ii  le  ser- 
viroienL  Les  luthériens  accouru reiit 
en  foule  pour^'enràler  sous  ses  dra- 

g:auK,  ;  et ,  sjir  l'espéj  ance  du  .sac  4q 
orne,  ila  se  conlenlereul  d'up.  ' 
I»r  tète,  f  ronspei^a^antjbrfii^i 
a[méed'en>  ifoo  4is-ii(iit  mille  boj^ 
tnes.se  iqii.ea  marche  au  mois 
d\>ctciljre  pour  entrer  en  ,Itali^.,IJ« 
fut  alors  qu'il  lit  faire  un  cc«dêau 
tissu  d'or  et  de  soie,  qu'il  pcirtoit 
tn  écharpe  àla  vu<,de  tout  le  raoq'dç. 


FEDS 

II  diioit  i.  ceux  qui  lui  en  demai»< 
doiemï  la  raiaoa  «  que  c'était  peur 
traiter  le  papei;onnne  les  Ottomans 
trattoienc  leurs  frères,  n  Ce  barbare 
joignit  r*mée  du-dac  de  Bourbon 
sur  la  ka  du  tneit  de  jantier  1&37  : 
mab  il  n'alla  pesiusqn'3  Home;  car, 
pmdïut  que  les  troupes  étoieilt  .dans 
le  Bolonais  ,  il  mourut  à  Perrara 
sur  la  Bn  du  mois  de  mais. 

t  FBONTEAU  (Jean),  dw- 
noine  régulier  génovéiain  et  chance- 
lier de  l'université  de  Parie,  né  A 
Angers  eu  i6i4,  mourut  i  Mon- 
largîs  ,  dont  il  étoit  curé  ,  le  17 
avril  1663.  On  a  de  lui  divers  ou' 
yrages,!.  De  diebua  fettivis,  in- 
sère dans  le  KaUiutarium  Ronia-~ 
aum,  Paris,  1653,  in-S".  11.  ^ati- 
t/ies€s  jtuguttini  et  Calvini,  i65i , 
in-16.  m.  Episialte,  Liège  ,  1674, 
in-i6.  IV.  Des  Ditserlalioni  pooc 
prouver  que  l'imitalion  de  J.'  C. 
est  de  Thomas  i.  Kerapis,  et  non 
de  Gerson  ou  de  GersOn.  Le  père 
Fronteau  ne  s'attachoit  pas  i  traiter 
les  matières  à  fond ,  mais  i  liouvec 
des  choses  singulières,  et  à  fournir 
des  conjectures  nonvell».  II  possé- 
doit  neuf  langues ,  et  ce  l^t  )ui  qui 
mit  en  ordre  la  btUiodièque  id» 
Sainte-Geneviève.  ,      .     ,    . 

t  FBONTaN(StjU;ii>  WiiH  . 
FflONTiNus  },bfa;Fegae(ri«rt-iH- 
viuit  juriscomulle  rooiain , /vt  pré- 
leur l'au  70  ije  J.  C. ,  et  oDsuiiQ 
consul.  Vespasi^ïi  l'envoya,  l'âa 78, 
couue  les  AugUiï,  qu'il  battit  plo- 
sieur?  fois.  Lg  jMiwe  dss  «jtteura 
militaires,  gm»  ajoatàîM.vw- 
(ècijoiiua  beaucoup  lei  GpmiiÛMaK- 
ctsfu'r  l'art  delagtwrxe.Us  laisté 
qu^tn  livi^deiS/nMo^nw.écrtt*. 
«ce^u'uu  croit,  u>u»  iDoB)itiea ,  M 
imprimés  avec  Ie».u>ti«ii  eitUuu 
qui  ont  traité  de  l'art  tniàiiai]»  , 
Weael,  1670,  3  VOl.  in-â";*!  (^>^ 
rùi^t  à  Lejnk,  1781  et  1779 , 
in-g";  et  Paii«,«en3  notes,.  1.763, 
in-i9.  Ils  ont  é.lé  tradui.ls  eft  ^an- 


FROH 

faîa  avec  Pollen  ,  1770  ,  3  vol. 
in-ia,  et  "i7T«,  ïTol^  in-8'.  Ceit 
l'purrage  i'an  capitaine  ,aiiunt 
qae  i'aa  lavaat,  t/e!t))éâi[>on  d'An- 
^eterrc  l'avoit  encoie  f4ut  inïtruil 
sue  set  kaures,'  NerVa  lui  donii* 
1  intendance  de»  eaux  et  des  aque- 
duc* de  BQme,  sur  lesquels  il  com- 
posa tm  ouvrage  en  deux  livres  , 
sous  ca  titte  :  'rte  jIjuŒdactibiis 
urbis  Roma,  dont  0)1  a  pluaiifurs 
riditi(iiis  ;  les  pluB  eitira^a  sont 
celles  de  Padoiïe,  1733,'  ill-4°;  et 
d'Âltoua,  1793,  iD-8».  Son  irailé 
De  quaiitalt  agronim  parut  à  Pa- 
ns par  les  soiiiB  de  Turnèbe,  avec 
les  autres  oiiteurs  ^ui  ont  ëcrit  sur 
les  limites. 

t  I-  FTlOpTO  (  MarcHs  Corné- 
lius y,  rhAeur'latin  ,'eul  pour  dis- 
ai^s  ï:.'Vèrus  ït.MâWi-Xurèle, 
qui  fit  ériger  une  statue  à  «onmai- 
tre,  et  qui  le  r.pmiaa  cansul.  Ou 
place  cet  ëvâienieut  dans  l'année 
161 ,  qui  étoit  la  première  de  l'em- 
pire de  Marc-Aurèle.  Fronto  mou- 
rut trois  ans  après  celle  époque , 
l'an  164.  Son'  éloquence  ,  sanp 
itre  fleurie  ,  ëloit  noble  et  ma- 
jestueuse,  et  respiroît  une  Mrtaifie 
^vité  austère  :  quelques-uns  disent 
que ,  pour  cette  partie ,  il  étoit  l'é- 
mule {le  Cicéron.  Romanœ  eloquen- 
liie  noa  secundu/n ,  sed  allenirn 
dècus.^oàs  n'avons  aucun  de  ses 
ouvragés;  inâïs  Macrd);ie,  dans  ses 
Saturnales,  Auaone,  saint  Jérôme 
et  Sidoine- Apc^l inaire  en  parlent 
tvéç  la  plus  graude' estime. 

n.  FROMTO  (Marcns  Juliiis} , 
eonnd  Uaa^B  de  J.C,  otM' s'écrier 
•n  pleinj  sénat,  en  parlant  des  abus 
qui  se  glissoient  dans  la  punition 
«Us  dél^auis  :  «Jl  eat  dangereux 
d'être  gouverné  ^  un  prince  soui 
qui  tout  est  dél^ndn  \  il  vouloit 
parler  de  IMron  ),  et  eucore  jdiiB 
dangereux  de  l'être  par  un  prince 
•ous  qui  tout  est  permis,  u  Cesttr- 
oiÀres  partilw  tomboînit  sui  la  fa- 


FRDU 


FaOTJTODUC^D&  f 


■-  Duc, 


*  FRÔTHAIBE ,  évéque  de  Toul , 
vivoit  sons  Louis-le-Dïbonnaire, 
d<Hil   il  fut  le  premier  architecte. 

Le  rec[ieil  de  ses  Leil/'es ,  au  nom- 
bre de  trente  ,  renferme  quelques 
détails  intérestans  ;  Uuchesne  les  a 
fait  entrer  dans  le  second  tome  de  ses 
MonomeuB  historiques. 

t  FROTTÉ  (Louis  de).  Nor- 
mand .devint  l'un  dei  générauxroya- 
listei  de  la  Vendée,  et  cOinman- 
doit  dès  i7{)â  dans  la  Basse-Nor- 
maudiè.Aprèsla  pacification  conclue 
,par  Je  général  Hoche,  il  fut  on  des 
premiers  à  reprendre' les  armes  pour 
délivrer  sa  mcre  et  les  déit-nu*  qui 
avoient  été  .irrètés  comme  otages. 
Il  alloit  capituler  avec  le  général 
HédouKille ,  lorsqu'une  lettre  de  l'un 


de  i 


I  ot&ciers  , 


lieu  où  il  s'éloit  retiré,  lontba  «nire 
l^j<mBiuF;de  lei  eânemis,  et  fut  la 
cause  de  sa  perle.  IvoUivierquiavoït 
écrit  la  lettte,  désespéré  de  ■ou'itnr 
prudence,  se  brûla  la  cervelle;  et 
Frotté,  conduit  i  Verneinl,  y  fut 
fusillé  le  19  février  »aoo.  En  mar- 
chant au  lieu  de  l'exécitlion ,  un 
grenadier  lui  fit  observer  qn'il  tw 
marphoit,pUiBi^.pas;  Frotté  le  re- 
mercia ,  et  reprit  le  pas^  Il  ne  voulut 
pas  qu'eu  lui  bandât  les  jeux  ,  et 
attendit  la  mort  deboot.  11  étoit 
alors  âgé  de  39  ans. 

FROULAY.  royes  Jss&à. 

j  FHOULLÉ  (Jacques-François), 
libraire,  né  et  domicilié  â  Paris,  et 
très-attachéâlamouarcliie,  fut  con- 
damné à  mort  par  le  iriliunal  révo- 
lutionnaire en  1794,  à  l'âge  de  60 
ans,  pour  avoir  imprimé  la  Liste 
comparative  des  cinq  Appth  no- 
mia<mx  âan&k  jiigemeni  de  Louis 


ii6         FROU 

JSrr/.Paris,  i793,iii-8'',pt^c^d& 
ie  la  ïielalion  des  Vingt-quatre 
Heur»t  d'anguiases  qui  oiilji/éœdé 


lan 


ri  du  n 


+  FROUMENTEAU  (  N-cola»  ) 
n'est  connu  i\u-'  par  deux  ouvrages 
concpnunl  le  nimblisiein^iil  des  li- 
itancïs  sous  le  règne  de  Henri  111, 
A'oii  on  peut  Beuteiueut  couclure 
qu'il  étoil  prolesUiil ,  ami  de  l'or- 
dre, eaneoii  de>  alnu,  et  sur-tout 
des  piètres  catholii|ues ,  qu'il  traite 
sans  ntcnagemi'at  dans  son  dernier 
ouvrage-  La  premier  cit  intitulé 
Secret  ries  finances  tie  france  des- 
couvert,  et  lietparti  en  trois  livres, 
par !f.  FHOUMJSffTBAU ,el 
tenant  publié  pour  ouvri 
mayeas  i4gilimes  et  nécessaires  de 
payer  les  (ieltm  du  roi ,  detcharger 
ses  sii/ei3  des  subsides  imposés  de- 
puis uenU-un  ans,  et  recouvrer 
tous  les  deniers  prias  à  sa  ma- 
jesté, gros  ia-8°,  lôSi.  I^  nom 
de  l'auteur  ne  se  trouve  que  stii 
UD  petit  nombre  d'exempUïres;  ïe 
•ont  les  plus  recherchés.  Les  détails 

présentent  une  face  particulière  de 
i'hiiloire  du  i6*  siècle;  moulrent, 
dam  leur  affreuse  nudité ,  Us  maux 
,  causes  par  les  guerres  civiles,  et 
«n  indiquent  le  Teméde.  Cet  ou- 
TCi'ge  ,  trte-cnrienx  ,  peut  ètie 
cousulié.Bvec  fruit  par  les  écrivain» 
modernes,  el  leur  offrir  au  moins 
de*  mojeni  dé  cnmtiaraison.  On  j 
voit  en  outre,  sur  chaque  diocèse, 
desnoteshistoriquesqu'oune  trouve 
pas  ailleurs  ,  et  sur-tout  un  dé 
nombremeat  des  villes,  bourgs 
villages,  maisons,  etc.,  brûlas;  des 
lîUes  violëpi,  des  hommes,  femmes 
et  eufans  lues  ou  noyés ,  etc. ,  depuia 
le  commencement  des  guerres  ci- 
viles. Mais  1er  mémoires  d'après  lei- 
queU  l'auleui  a  travaillé  éloient-ils 
bieu  exacts  ?  Cet  ouvrage  fut 
l>osé  à  Toccasion  de  la  teuue  des 
ilals  de  Blois  en   ibèo.  Le  second 


FRUC 

ouvrage  a  pour  titn  :  Le.Cahimt 
du  roi  de  France ,  dattalefUêiilj 
a  trois  périt*  précienie»  ,  d'ineati- 
malile  valeur ,  par  le  mofea  de»- 
queiles  sa  majesté  s'enva  le  pre- 
mier monarque  du  monde,  et  set 
sujets. du  tout  soulagés ,  a  vabunei 
in-8°  ,  1589.  Il  eiL  trèe-vniseni- 
lilable,  mais  il  n'est  pas  Certain  qoB 
Nicolas  Frouinenteau  eu  soit  l'aa- 
leur.  Ce  qui  est  0^*13111,  c'est  qae  la 
zèle  pour  la  restauration  des  Bnonces 
est  ici  poussa  beaucoup  trop  loin ,  et 
cet  ouvrage  a  plu»  le  caractère  d'une 
satire  que  celui  d'un  pUn  de  réforme. 
L'auteur  propose  au  roi  de  t'enip*- 
rer  des  bieus  du  dergë ,  de  pension- 
ner les  prttres;  il  évalua  sou  reveuu 
annuel  à  plus  de  cent  mitlioni  A'é- 
ciis;  dénombre  les  chevaux,  les 
chiens ,  les'  concubines ,  les  bâ- 
tards,etc.  ,  que  ces  biens servoieutà 
entretenir.  Ainsi ,  nn  ne  doit  pas  Être 
surpris  si  les  précédeus  éditeurs  de  ce 
Dictionnaire  ont  dit  que  cet  ouvrage 
étoit  plein  de  faussetés  et  d'iufa- 
mies  ;  cependant ,  si  les  proposi- 
tions de  l'auteur  étoient  répréhenû— 
btea  ji  cause  de  leu  r  précocité ,  elle» 
avoient  pour  objet  l'utilité  publique, 
et  méritoient  plus  d'indulgence.  Le 
même  auteur  a  coniposéun  Traité 
delaVolygamie  joc»w,dont  il  est 
parlé  souvent  dans  le  Cabinet  du 
roi  de  France,  etc.  On  ignore  a'il  a 
été  imprimé. 

*  FROWDE  (  Philippe  ) ,  poète 
anglais,  élève  d'Oxford  ,  mort  eu 
1738,  Miieur  d'un  élégant  FiAme 
latin ,  qui  »e  trouve  dans  le  Xam» 
anglicaïuE  ,  et  de  deux  liagédiec 
intitulées ,  l'une ,  La  Chute  de  Sa' 
gonte ,  et  XuaMe  ..  Plàtotas.  Ce 
poëte  avoit  contracté  i  Oxford 
une  ëUxnte  amitié  avec' le  célébra 
Adieeon. 

f.  FRUCTUEUX  (  aaim), 
évèque  de  Tarragone,aTiilé  avec  lea 
diacies  Augiv  el  Euloge ,  par  ordi« 


FSUC 

âXmiliaiigouvenieiir  de  cette  TÏlk, 
louti  Rt  cotiragen»emeiil  aveceesdeux 
diacre*  la  foi  d«  J.  C-,  et  «oufirit  le 
nutriyre  eu  u6g. 

n.  FRUCTUEUX  (Mini), 
rfvÊque  ds  Prague  au  •}'  siècle  , 
se  relira  daus  une  «oljtiide  qu'il 
nomma  Complute,  (  qu'on  appelle 
jiréBenlemeut  ^ica/n  de  Henaitx), 
et  y  bâtit  im  mouailère  auquel  il 
,  dcniiuiiinerègtçet  unabbé.  lien  Fit 
ensuite  conalcuire  plusieurs  autres, 
tant  pour  hooimes  que  femmes.  Il 
mourut  Je  16  avril  GSâ,  après  avoir 
MtKë  le  monde^  et  comme  ëTèque, 
«t  comm^eligieus. 

FBUELA  oa.FHOiLA,  usur- 
pateur du  royaume  de  Léon  vers  le 
milieu  du  9'  siècle ,  étoît  fils  du  roi 
Vérëmond,  et  comtE  de  Galice. L'am- 
bition le  perdil.  Il  ne  put  voir ,  sans 
envie ,  la  couronne  sur  la  tèle  d'Al- 
fbnse  111 ,  son  neveu  ,  qui  avoiL  suc- 
cédé à  Ordoeno ,  et  qui  ,  par  ees 
belles  quaiiin  ,  ëtoil  digne  de  ré- 
gner 1  il  «e  fit  proclamer  rut  dans 
cette  province.  Alfonse  ,  dont  la 
prudence  ne  s'ëleudoit  pas  jusqu'à 
sonptonner  de'trahison  ceux  qui  lui 
ëloient  uni*  par  le  sang ,  u'apprit 
cette  révolte  que  par  la  marche  de 
Proela ,  qiiîvenoitse  présenter  de- 
vant Oviëdo ,  avec  une  armée  assez 
forte;  mais  bienldt  après,  Alfonse 
trouva  le  moyen  de  faire  poiguarder 
l'usurpateur ,  et  de  se  rélaUir  sur  le 
irûne  vers  l'an  866. 

tntUeONItCharles-lDnocenl), 
tâibi«  poète  italien ,  ni  à  Gènes  en 
1693 ,  d'nne  famille  distinguée , 
nwTl  à  Parme  en  1768,  entra  de 
bonne  heure  dans  la  congrégation 
des  Somraasques.  11  enseigna  les 
humanités  avec  succès  à  Brescia ,  à 
Home  ,  ik  Gènes  ,  à  Bologne  , 
Parme.  C'est  dans  celte  demi 
ville  que  des  amis  illustres  le  dé- 
terminèrent A  s'établir ,  après  lui 
aToir  persuadé   de  sortit  de   son 


la  permission  de  quiiier  l'éiat  re- 
ligieux ,  et  devint  ecclesiaitique  sé- 
culier. Lorsque  le  duc  de  Parme 
établit  dans  sa  capitale  une  acadé- 
mie des  beaoK-arls ,  l'abbé  Frugoni , 
-'  n  avoil  rédigé  les  statuts  ,  fut 
(né  son  secrétaire  per|)éluel. 
Ce  prince  lui  donna  plusieurs  occa- 
sious  d'exercer  sa  muse ,  qui  réussit 
dans  loua  les  genres,  si  l'on  en  ex- 
cepte le  dramatique.  Ses(Buvres,en 
10  V.  in-8?  ,  Parme,  1779,  ri-nfer- 
ment  des  Sonnets  ,4t,»  Meitdécasyl- 
labes ,  des  Eiégies ,  des  Egiugues , 
des  Capitoli  ,  des  Epitres ,  des 
Ofies  ,  des  Caiitales.  Ses  pané- 
gyristes l'ont  compare  â  Chiabitra. 
Uans  le  genre  badin  comme  dans 
le  sérieux ,  il  avoit  un  style  remar- 
quable par  sa  chaleur,  son  énergie 
et  sa  facilité  :  mais  il  a  des  négli- 
gences qui  le  feroient  prendre  sou- 
vent pour  un  poète  médiocre.  Se» 

conversation  étoient  la»  .délices  de 
la  meilleure  compaguif.  Toujours 
gai  et  supérieur  à  .tous  les  revers, 
it  jouit ,  même  dons  un  âge  avancé, 
de  la  sauté  la  plus  ferme.  On  trouva 
dans  le  lonie  1  du  Mémorial  d'un 
mondain  ,  Londres,  1776,  in-8*, 
une  Leure  très  -  intéressante  de 
Frugoni. 

*  FRUlTIEHSfPhilippe), peintre 
d'Anvers,  tlorissoît  dans. le  milieu 
du  16°  siècle;  il  quitta  la  peintureà 
l'huile  pour  la  gouache  ei  la  minia-* 
ture.  lia  excellé  dans  ce  ganre;il 
dessttioil  supérieuiemettt  el  compo- 
soit  bien.  Ses  airs  de  lêle  sont  gra- 
cieux ,  ses  draperies  larges  et  bien» 
ajustées.- Il  fut  très-estimé  deRu- 
beus.  Fruitiers  a  peint  ce  grand 
homme  avec  toute  sa  Tamille.  Ou 
admire  dans  ce  tableau  des  posi- 
tions aisées  ,  une  belle  ordonnance, 
et  une  couleur  telle  que  Rt)beus  ot 
l'auroil  pas  désavouée,  Les  autres 


ai8  FRUT 


t  FRUMENCE  (Mml),Ty- 
riea ,  apâlre  de  l'Ëlhiopie  ,  l'a*- 
socia  avec  Edeue  aoD  frè^e ,  et  Me- 
rope ,  iBarchaud  el  pliilo«)|:die  de 
Tyr,  pour  faire  le  voyage  d'Étbio- 
pie.  Lit  deux  fiètes  plurent  taqt  au 
roi  par  leur  Mgexe  et  leur  «cience, 
q^u'il  en  iit  Eesjavorit.  Frumeace  ae 
Mrvit  de  ion  crédit  pour  établir 
la  lelieioa  chrétieaDe  daiu  l'Ethio- 
j>\e,  dout  il  fut  tacrë  évèque  l'an 
53i  par  Hiut  Alhanase.  Le  chri»- 
lianianiè  ftt  de  grands  prilgrè»  par 
ion  moyen  dani  ce  Taaiê  empire. 
lu  adoplètent  depiiit  lliérëiie  d'Eu- 

r'  M.  Le  roi  d'Ethiopie  envoya , 
le  i6*  siècle,  une  ambauade 
■u  pape  Clément  VU  ,  pour  avoir 
des  tui&siomiaires.  Grégoire  XIU  y 
envoya  des  jésuite»  dont  U  plupart 
fuient  martyrisés. 

•  PRUSIUS(  André),  de  Char- 
fres,  entré  dans  la  société  des  je- 
lailea  à  Rome  vers  l'an  i54i ,  où 
il  servit  pendant  quelque  temps  de 
Mcrétaire  i  saint  Ignace  de  Loyola , 
■nseigna  la  langue  grecque  à  Mes- 
sine, et  expliqua  les  saintes  Ecri- 
tures à  Rome,  lia  traduit  de  l'es- 
pagnol en  latin  les  Exercices  spi' 
rituel»  de  son  fondateur.  Ce  jésuite 
a  beaucoup  écrit  ;  il  rjussissoit  mê- 
me eu  poésie.  Les  pièce*  de  Frusîns 
qu'on  estime  le  plus  sont  FEcho  , 
qui!  a  composé  sur  les  adversités  de 
l'Église,  et' quelques  EpigraiBnies 
contre  les  hérétiques  de  son  temps. 
KHes  parurent  à  Anvers  eu  iSSi, 
in-S<'yetàCologneeui64i,iD-ii.Ou 
lui  doit  encore  d'avoir  purgé  Martial, 
et  quelques  autres  poêles  des  obscé- 
"nixia  qui  se  rencontrent  datu  leurs 
ouvrages.  Il  mourut  i,  Rome  en 
i'f>56,  recteur  du  collège  d«i  Al- 
lemands. ' 

iFRUimi,  oupbMtYKtsvnxM 
(  Luc  )  t  Fruteriua  ,  critique ,  dé 


FUCI 

S4t  à  Bruges,  vint  1  P*^ 
«n  i566,et^raoUnt  ayant' i  peina 
aS  ans.  Qnoiipie  ^uné ,  il  avoil  le 
jugement  très-sàia.  On  a  delni  ouel- 
qiies  ouvrages,  i584,  în-8*,  Innt 
écrits,  en  latin  ^et  qui  prometloi^t 
beaucoup.X)oiisaapu1>lwâFrancfqrt, 
en  j6o5  ,  ses  F'eniimilia  ,  in-fi"  ; 
toutes  ses  Disierlatioas  se  trouvent 
daas  le  Lampas  criticû,  seufax  ar- 
lium  de  Gruter.ptdeuxiËme  édition 
de  iani  Dûiuœ  poëmata  { in  uova 
Liigd.  Bat.  academia  1676,  in-ta), 
offre  Ex  Âr6ohByitL(t.7,vertionet 
aliquot  C.  FruUrii  Brugensi».  Elle* 
sont  au  nombre  de  3? ,  dont  qivl* 
qoes-unes  tirées  des  livres  de  l'An- 
thologie. Le  m£me  volume  dans  le 
Sylvarura ,  /.  1 ,  adoptifta ,  ofire 
une  Elégie  de  Frater  à  Dousa  qu'il 
appelle  son  I^riade. 

•  FBYE  (  Thomas  ) ,  {teinta  if- 
landais,  ué à  puUiu  «01710, mari 
en  17G3.  Cet  artiste  vint  jeunii  i 
Londres.  Il  fit,  en  niS,  \t  Portrait 
du  prince  de  Gailea  pour  FacU'^*' 
HaÛ.  Après  avoir  exercé  son  art 
pendant  plusieurs  années ,  il  se  char- 
gea des  travaux  d'une  tnanufactifi» 
de  porcelaine  à  Boiv  ;  mois  cétts  tm- 
treprise  n'ayant  pas  eu  de  succès,]} 
repritson  premier  genre,  et  s'exerça 
enmème  tempsà  graver  àla  manière 
noire.  Il  exécuta  particulieremeiijt 
de  cette  manière  les  Atr'/vin  du  ni 
et  de  ta  reine. 

•  I.  FOCHSIUS  (Samuel } ,  né  en 
Foméranie  le  37  novemttfe  i58S, 
professeur  d'éloquence  A  Kcnit- 
berg  ,  où  il  mçurutl*  prunier  a«(il 
i63o,  a  dminé  on  ouvrage  içtijjdé 
XeiopQscopia  ft-  OpàtAalinim»' 
^û,  Argentine,  1616, ia-8*. 

n.  FUCHSroS.  rcyes  FnaçB. 

•  FUCIUS,  CM  architecte,  qui 
Aoît  va  même  temps  aculpteilr, 
bititâFloteBce,  m  patcK,  Vigli» 
de  Sainie-Marie-tQT-î'Anio.etfiiut 


FDE? 


i  !(4apUs  le  Palai»  de  la 

et  lé'  Chdieau  de  e<Buf, 

par  Bnono,  Il  fit  encore  à  Padoue  la 

For/e  qui  donne  sur  le  Viiliurne,  el 

{ilaqler  deux  Parcs  environnés  de 

murailles  pour  le  plaisir  de  U  cbaase, 

ruB  à  Gravina ,  et  l'auire  à  MeiR. 

.   I.  FUEHTE.  Voy.  PcNCfc,  n"  lU. 

.  •  D-  FUENTE  [  Gaspard  de  la  ) , 
oordelier, publia  en  i63i,  Quiestio- 
flfij  diàleuic!ç  et  phjfiicœ  ad  men.~ 
le'm  Scoli;  çt  en  iG4g,  Jrmamen- 
tarium  seiapAïcum  prs  tuen4o  ti- 
Uilo  immaculàice  conciptio/iis. 

FUENTES  C  N.  comte  de  ) ,  ç^né- 
ral  espagnol ,  se  dialin^ua  dans  une 
luagqe  cajiière  miliiaire  par  son 
iniellig^ce  et  son  courage.  En  164S 
il  cofpnMndoil ,  quoique  octog»- 
vaire  ,  celt^  célèbre  iulutterie  es- 
pagni^e,  regardée  compieiiiviiicible 
^ifqu'au  rnowentoù  leeiaudCondé 
W  iriomplia  à  la  t«laiUe  de  Bocioi. 
foentes ,  malade ,  le  £t  porter  sur 
un  iiiut«uil  dm»  ioutle»  tangs  pour 
y  Ipppirej  M  f^roielé.  Il  y  périi , 
ft  .Cmd^  t  e»  apprenjuii  aat«  perte , 
^'éwiSi  qu'il  voudroit  £ire  mou 
ÇWmo^qi.  ft'U  n'«f oitpas  vaincu. 

*I.FUEg§U  (^Watiiiai.),  peintn, 
né  à  Zurich  en  iSgS  ,  niorl  dais 
la  tnËçieTilU  en  lees.étoit  dôié 
d'uué  imagioatton  foirte  el  féconde 
dans  la  composition.  11' H  perfec- 
titniv  prompteçient ,  iiuoiqu'il  ne 
Maïit  que  irèi-peu  de  teinps  à 
wçief,  '  U  Jisoil  qu'il  ne  regardait 
pfp   baftune  peiotce*  ceux   qui 


trainoiBBt:Ujr  leagrt 

Il  t>»is^  en  lulie  st  ^éjiçu^^à  Ve- 

a&e',  ai.  ÏI  l'atladia  à  là  loanière 

dè^aiupe'gte  et  ^e  l^pagnoléti  De 
fetààt  Aatti  sa  palne  il  consacra  soii 
pi^kéàu  ^  des  guje  ts  (pi  donnent  l'idée 
dé  koji  t^lelit.  0  ainoit  à  représen- 
ter')éa  scènes  pathél'iqueB ,  «t  belles 
qiii  jpoiljeut  dan»  1'       ■■"•■-' 


FUES  Ï.19 

tejreur  ,  telles  que  des  balfùji^s  , 
des  surprises  ,  des  sacs  et  des  nilla- 
ges  de  ville ,  des  incendies  ,  etc. 
Pour  augDfteutei'  encore  l'effet  da 
ces  sujets  terribles  ,  il  les  peignoit 
fe  passant  la  nuit,  tels  que  Gédêoft 
suipreuanl  le  camp  des  Jffadiani- 
lesil'Aiige  du  Seigneur  exterminant 
P armée  de  Sennachérib  dan*  son 
campi  Pincendie  de  Troie;  celui 
de  Sodome  ,Aea  TempéUi,  etc.  11 
a  peiat  aussi  des  Paysage»  ,  suri 
tout  des  Hivers  pleins  de  vérité. 
Il  pùgnoït  également  bien  le  Por- 
trait en  miniature,  en  émail  et 
i  l'huile.  On  connolt  de  liai  des 
peittCurei  à  fresque  e\  sur  verre.  W 
Et  aussi ,  pour  les  orfèvres  ,  uns 
quantité  immense  de  Dessin^  'qui 
prouvepi  son  génie  inventif.  Plu- 
sieurs vases  d'argent  ont  été  oméa 
desujet3hisloriques,depaysage9,elc. 
ciselés  ou  émailLës  de  sa  main.  En- 
Sa  il  a  manié  aveo  esprit  le  burin 
dân»  le  genre  de  Calot.  On  peut  ju- 
gi      "  f  pour  sa 

m  rlo  trait     • 

st  :   pouvoit 

à  ne  ira  fu- 

té I  poursuit 

en  les  menaçant  de  les  tuer.  On 
peut  juger  de  la  terreur  et  d<^  J'ef- 
Iroiqui'se  peignirent  sur  les  visages 
de  ces  jeunes  gens  ;  après  les  avoir 
examinés,  il  choisit  son  modèle, 
et  leur  déclara  son  motif.  —  Son 
fils  Mathias  ,  Ile  en  1 558,  ^ort 
en  1708,  fut  son  élève,  et  «'atta- 
cha ensuite  à  peindre  le  Portrait , 
ainsi  que  son  petit-fils  ,  mort  en 
17S9,  nommé  aussi  MATHrAS, 
comme  son  père  el  son  aïeul. 

-  *II.  FUESSL!( Jean  Gaspard), 
né  a  Zurich  en  170S ,  mortel» 
1783,  était  un  excellent  artiste  et 
généralement  eatînié  pour  son  ca- 
ractère. Il  a  publié  uUe  lionne  Hj'^- 
toire  des'ariisiet  de  la  SucMe. 


..Coogk 


320  FUGA 

•  m.  FDESSLl  (Jean-Gaspard  , 
Su  du  précèdent,  mort  eu  1786, 
libraire  à  Zurich  ,  a  donné  d«i  édi- 
tions d'oiivragï»  trè«-eBiLinés  .  sur 
l'Entomologie. 

PUET  (Uuis)  ,  dlèbre  av<^ 
cal  au  parlement  de  Pan* ,  mort 
en  173g  ,  âgé  d'environ  ba  ans, 
est  autïui  d'uu  Traité  sur- le»  nui- 
tièrtt bénéficiaUa ,  en  173!,  '\a.-i,o. 
Itonssean  de  Ijicoinbe  l'a  redonnd 
BOUS  le  litre  de  Juriaprudeuce  ca- 
nonique ,  iu-lbtio  ,1771  ,aprè>rB-' 
voir  TEcliliii  el  angmenlé. 

•FUGA  (cav.  dou  Ferdinando), 
architecte  de  sa  maje.^é  sicilienne, 
né  à  Florence  dune  illustrt  famille 
en  1699  ,  eut  pour  tnaitre  J«an- 
BaptisltFoggint,  architecte  el  sculp- 
teur célèbre.  Envoyé  à  Rome  i  iS 
ans  ,  il  s'y  établit  et  s'y  maria  à 
ao  ans.  I^eu  de  temps  après  il  fut 
demandé  à-Naples  par  le  cardinal 
<jiiidice,  pour  élever  dans  son  pa- 
jaia  de  Cpllamare  une  chapelle  pu- 
bliiue.  En  1738  ou  l'appela  à  Pa- 
lerme  pour  donner,  le  dessin  d'un 
pont  sur  le  fleuve  Milcia.  De  re- 
tour à  Borne  ,  lors  de  l'élëvatioo 
de  Clément  XU  an  ponlilicat,  il  fut 
un  des  deux  architectes  du  palais 
pantirical;  charge  qui  le  mit  à  mft- 
me  d#  déployer  son  génie  dan*  li 
çonKtructiou  du  palais  de  la  Con- 
*ulte  sur  la  place  <le  Monlecavallo 
«t  dans  la  nouvelle  Taçade  de  la  ba- 
silique de  Sainte-Marie  majeure 
dont  il  rcsUura  l'inldrieur,  et  lit 
l'autel  papal ,  soutenu  par  quatre 
colonnes  anciennes  de  porphyre. 
Plusieurs  églises ,  el  quelques  paUis , 
«ulre  autres  le  palais  Corsini,  al- 
l«slent  le  génie  de  cet  architecte , 
dont  la  rëpuiatioii,  justement  mi- 
titée,  le  lit  appeler  à  Na pies  par  le 
roi  Charles  ,  qui  le  nomma  son  ar- 
chiiecle.  11  y  donna  une  nouvelle 
preuve  de  son  inielligence  dans  le 
grand  hfipiial  destiné  pour  8000 
pauvre*,  qu'il  dlstabua  en  quatre 


FUIR 

quarliert;  celui  de*  homines,  xx\tx\ 

des  femmes, celui  des  jeunes  garfons 
el  celui  des  jeune*  lîUes  ;  de  telle 
manière  qu'ils  iie  pussent  avoir  au- 
cune communication  entre  eux.  C'est 
l'hApilal  le  plus  vaBt«  qui  snit  en 
Europe  ;  on  employa  Irente  ans  k  le 
construire.  Ou  lit  sur  le  rronlispica 
de  cet  imm^lieeédiBcelesBioU  siii— 
\iat-.  Rfgium  tolius  regni  paap*- 
Tum  hospiiiiim.  Cel  archi  lecte  a  fai  t 
encore  à  Naples ,  aH  il  mourut  eu 
178a  .  id'aulies  ouvrages  qui  don- 
nent la  plus  haute  idée  de  se*  ta:- 
lens  dans  les  deux  principales  pat^ 
lies  de  son  ait ,  la  solidité  et  la  die 
tributiAn. 

1.  F[;GGER(U1ric].néi  Auga- 
liourg  d'une  famille  riche  ,  fui  d'a- 
bord camérier  du  pape  Paul  111 ,  et 
*e  fit  ensuite  proleilaiit.  Ami  des 
tavans  et  savant  lai-mèrae,  il  fai- 
■oit  dos  dépeiiies  si  cansidéfal>Ies 
^ir  BOqutrirles  manuscrits  de*  *□' 
leurs  ancitDs ,  que  *a  famille  Ini  St 
âer  l'adminisi ration  da  bob  bien. 
Cet  illustra  «avant ,  retiré  à  Hc^ 
delberg  ,  ai!i  il  mourut  «n  1684  ,  à 
58  an*  ,  légna  sa  bihliotlrique,  qui 
éioit  Irèt-belle ,  à  l'ùlecteur  palatin, 
el  laissa  plusieun  fondaiiont  qtû 
font  honneur  à  sa  mémoire. 

*n.FUGGER(Jacqnet),  an- 
leur  d'une  Hiiloire  d' Autriche , 
imprimée  d'nUe  manière  très-défec- 
tueuse k  Nuremberg  an  i6fiS,  in- 
folio.  Li  bibliothèque  cenuala  ba» 
varo-paUtine ,  i Munich,  ai  posai— 
de  un  manuscrit  de  la  main  de  Fu^ 
ger,  fait  an,  i55â.  Il  en  eziate  deux, 
autres  bonne»  copies  à  Dieade. 

*FUIREN  (Gforge),  médecin, 
né  i  Copenhagueen  i58i  ,  v^a— 
géà  dans  une  graide  partie  de  l'Eu- 
rope pour  acquéir  de  uouvdlucon- 
uoissances  dans  bs  sciences  qu'ilcul- 
ti  voit  avec  unzjle  infatigable.  A  smk 
relonr  dans  sa  ktrie,  le  roi  le  char- 
gea de  parcouir  «W  état*,  d'y  i^ei- 


FULB 

ther  les  plautes  qui  y  ctoisspot ,  et 
d'eu  publier  Ib  deicripiiin.  FiiWea 
rem)dit  cette  comiuissioii  avec  Leaii- 
coup  d 'exact! Inde ,  et  il  <ii  douna  te 
résulldl  dans  les  •Mémiires  de  ses 
Tojagei  ea  'Dahemart.  Il  y  Tait 
mention  de  pluaieuTs  f&Rlea  incon- 
nuei  jiisqn'alora;  inaitil  n'est  pas 
toujoii»  bien  intelli^te  dnas  ce 
auM  en  dit.  Ce  Mvait  mourut  h 
Copenliaeue  le  i6  noftmbro  )6d8, 
Sen  tils  Henri ,  à  qui  ilavoîi  iospir^ 
te  Blême  goût  et  U  aèiov  ardeur 
pour  IViude,  «e  -fil  ine  répuiBlion 
en  médecine;  on  ne  ouuojt  de  lui 
^u'un  recueillies  levou  qu'il  a  laites 
tBâle,et  qtù  parut  du»  celle  riire 
en  i645,itt-8°,  sous  Iftilre  AePi-is- 
leclioots  de  atcire. 

t  I.  FULBERT,  ^«qnedeClial^ 
Ues.-cbanceUer  de  Ance,  suivant 
queiquet-uns,  avoil^lj  disciple  de 
û^Wt,  depuis  paf  sons  le  nom 
d«  Silvwtre  U.  U  ptu  d'Italie  en 
France,  et  donna  deieçons  de  théo- 
It^ie^ns.lM  ëcoletde  l'^gliie  de 
Chartrea.lltnoutntlioavril  11199. 
SestSaf/iesontétépbliéeien  t6o&, 
ia-S'.Qn  peut  voirons  anEpUisi 
tOàiAÀt'a  il  étoit  cwàéié  de  touk 
I .  les  princes  de  son  lups.  BoberL , 
roi  de  France  ;  Cani ,  roi  d'Angle* 
torre  ;  Richard ,  dnde  Normandie  ; 
Guillaume,  duc  d'quitajne,  l'es- 
llmoieat  paHiculièvnenl,  Ix  duc 
'GuînauniH  voulut  ! -ftitlaclm-  en 
lui  «tonnant  la  Iréwerie  da  Saint- 
Hitairede  Poitiers.  Fulbert  ne  gar- 
da ce  Wnëflce ,  aTecm  ëv£cM,qDe 
pour  en  employer  Ii  revenus  i  re- 
bdfir  son  ^gliae  ;  il  il  mtme  qtiel- 
qa'eavie  de  renonce  à  l'episcripat; 
matt,  auini  Odilou ,  ib^  de  Cluni , 
le  (lëtAurna  de  ce  daein.  Les  Ltl- 
tits  de  Fulbert  pnvent  »es  liai- 
•ons  avec  ce  saini  a'té ,  qu'il  nam- 
inoit  l'archange  d<  moines.  Ces 
Lettre» ,  bien  À:riu  et  pleines  de 


Biarque* 


I  de  sa  kt- 


KMtâ,wtitfonHtit(fourl'tù>ioiie, 


1s  ditcipline  et  les  usages  de  sou 

siècle.  Ses  autres  anrrî^gcs  sout  des 
Sei'iriorii ,  Aei  Hymnes ,  àe^Pi'oses. 

*  II.  FULBERT  ,  chanoina  de- 
Paria.  Voyez  Abailard. 

FULDA  (CbMl«i-Frédëric), 
célèbre  tbJoIogleD  lulhërien,  né  à 
Wimpfen  eu  Souabe  en  1711,  mort 
â  Einzigen  en  178S,  «publié,  L 
lUctioitnaire  des  racines  .aU&- 
mandes.  II.  Recherches  sur  le  lan- 
gage, sur  l'origine  des  Galhs,  sur 
les  Cimôres ,  ii/r  les  diviniléa  de 
VJIUmegnei  et  lurlacàarie  ait- 
torique.  Fulda  fut  «nui  un  «Kcel- 
leuL  mécanicien. 

t  FULGENCE  (saint  ), né i  I^pié 
daus  la  Bizacène  vers  4^5 ,  de  pa- 
reils nobles  ,'qirjtta  le  monde  où:  il 
aurOit  pu  hriittr  par  se»  laleni  ', 
pour  s'eurernser  dans  un  monastère, 
et  devenir  le  père  d'une  grande  com- 
munauté. On  le  tira  de  sa  solitude 
pour  relever  »nr  le  siège  de  Ruépe 
en  Afrique.  Son  xèfe  contre  l'atii»- 
uisme  déplut  k  T|)ra«imond  ,  rot 
des  Vandales',  qui  l'exila  en  Sar— 
daigne.  Hitilé'ric,  successeur  df' c« 
priuce  barbare  ,  le  rappela  :  soa 
peuple  le  retnt  comme  eu  triomphe.' 
Pendant  son  exil ,  il  ovciil  composd 
plusieurs  ouvrages- L'abbé  Mangeant 
eu  a  publié  qudques -uns,  Paris  ^ 
1684,  111^4'*,  qui  oui  ëlé  riiiuipri- 
més  iu^ol. ,  Venise  ,  1 743 ,  et  nous 
n'avons  pas  tout  ce  qui  est  sorti 
de  M  plume.  1«  principal  de  ceux 
qui  nous  restant  est  son  Traité 
de  la  prédestination  et  de  la  grâ- 
ce, en  trois  livres.  Parmi  tous  les 
disciples  de  saint  Augustin^  i)  n'y 

M  doctrine,  et  qui  l'ait  développée 
arec  plus  de  clarté.  On  lui  donna  le 
nom  d'Augustin  de  son  aiècle.  Il 
mourut- le  1"  janvier  533. 

+  FULGENTIUS-PLANCIADES 
(  Fabius  ) ,  auteur  de  troi»  livrea 
lie  ISythalQgie  ,  ^blU»  d'abord  à 


222 


FCLI 


Milan ,    _  ..   , 

Ainsieniaii),eni6Si,3  vol.  iii-8* 
avec  Juliua-Hyginus,  Lactaoliu», 
Placidus  et  Albriciti» ,  par  Muncker; 
sous  le  litre  de  Mythograpki  latini. 
Il  ëloii ,  dit-OD ,  ivè*iue  de  CartlulgE 
ilaii»  le  6*  ùècle.  Nous  avons  «uwi 
de  lui  on  traite  curieux  :  De  prit- 
eii  vocabuli»  latinii ,  Pari»,  i5G6 

■  FULGDÏAS  (Sigismond  ) ,  écri- 
vain du  iS*  siècle ,  attaché  au  pape 
Jules  II    «»t  auteur  de  VHistoire  de 


*  FULGINATE  (GèntîléJ,  mé- 
decia  de  FoligDO,;fià  il  naquit  en 
ja3o,  pratiqua  son  art  avecbeaa- 
axijf  de  succès,  dfuis  la  patrie  et  à 
Fijrouse-,  il  mourut  à  Bologne  en 
iSio.  Se» prijicipaux ouvrages  sont, 
t  ExposUionts  cum  texfu  Avicen- 
,uë;  Venetii»,  i484,.i486  ,  m-CoL 
li,  Consilia  peregmgia  ad  Sf^fyis 
iHQrboriim  loUus  cçiporis  gênera., 
ejc, ,  Venetiis ,  1  -'^î  »  .  ,in-fi>l.  lU- 
Coiftuttaiio  liS  aarnialicd  lue  , 
Ferrarie,  i6io,  iii-îo(.,Ce. médecin, 
IJHt.uaeoranientateuc  si.exaclet  û 
mimutieii^  d'Âviçflçnçi  qu'on  disoit 
qu'il  «voit  lame  de  cet  auteur  arabe. 

•I.  FULIGÂ-tTKJulMlJfotiltè 
âe  C^ènè  dafi»  la  Romagne  ,  fit 
ûn^ïitner  à  FefrareéV'»8i7 ,  in-4', 
'  •&&  ouvrage  itilitoW  Ùegli  oriuoli 
à-  soie:  Blniio  Od4ï  d'Urhin  ,  ' 
l'ëpoqùi)  où  il  éioii  architecte  de  I,c 
relté ,  aVoit  publj^  un  TKtiti  sli 
ce  suiël.àMîlao,  eniGi4,  in-4', 
et  à  Venise  en  i638.  Oddi  rapporte 
daii»  la  préface  de  ce  second  traité, 
iju'aprËs  avoir  composé  le  pretnier 
traité  dés  cadrans  horizontaux  ,  il 
leaoumitàl'examen  d'un  ami  éclalfé 
qb'ilavoit  dans  la  ftferche  d'Aùcô- 
iie ,  et  qu'iine  partie  de  sou  ouvrag* 
nvoit  été  copiée  pir  Fuligatlî  ;  en 
uonséquance  il  se  plaint  de  ce  qiie 
ce  dernier  avoùlu  lui  ravir  le  fruit 
^e  set  veille», 


•ri.  FULIGATTUJacque.).)*. 
«uite  roman ,  auteur  de  h  fi^ 
de  Robert  cardinal  rie  Beilar- 
mitt  ,  écrite  avec  élégance  et  pr^ 
cl»ion.  Cellt  vie,  dont  on  a  publia 
deuK.Mitietiià  Bome,  fut  traduits 
en  latin  par  le  jésuite  Pietra-Santat 
elle  le  fut  auei  en  français ,  et  parut 
à  Pari»  en  û35.  Fuligatti  a  ausù 
donné  une  éàtion  des  lettres  de  cà 
savant  cardiiil ,,  dont  tous.  I^s  oif 
vri^ea ,  impnné»  à  Venise  en  I  jaii 
forment  7  va.  in-fol, 

t  PutôÔïi  ou  fBEGOsÈ  (èà- 
phaél]  enseipa,  vers  Vaji  14S8, 
le  droit  avec  ^piHalionâPaviéèla 
Plaisàuce ,  pus  à  Padeue  ,  ai  il 
mourut  ,  laisant  divers  oùvHgel 
de  jurisprudeae. 

*  FULKÉ  (îdïHiiaràe  ) ,  théol*: 
gien  anglais  ,  ^  i  Londres ,  oDrt 
en  i&8$  ,  ëMvdu  collëge  de  S^nt- 
Jean  àCambîKje,  oïl  il  é(<«i'>>iuT-> 
sier  ea  1 564- 1  comte  de  LeietHlëî 


fut  lUaUredesdl^ges  de  Pehîbrt^ 
Bt  de  Mafgnerii,  et  prdrettfrnt  ie 
théologie.  Fulka  donné  pluMèurs 
ouvrage* ,  donle  plus  câèltfe  M 
éaa  Voitimeiîiiri  sur  le  nouveau 
Testament ,  inrimé  en  1 5So.  ' 

,  +  L  FUlXEi(  Mcolas) ,,  célèbi» 
phili^gue  angis  ,  né  en  i557.t 
Southaraplon,  appliqua  Tivemoll 
à  l'étude,  et  acdt  une  gtande  con- 
noiseance  des  Ingues  grecque  et 
latine,  U  fo.t  kiccessivement  se- 
crétaire de  Rcërt  Hqrtt ,  é^êqua 
de  Winchester  basteur  de.  l'égltie 
d'Aldlugton  ,  Bianoioe  de  Sa- 
lisburYt  recteii  de  Walthan,  et, 
mourut  à  Alditton  en  ifiaî.  Oa 
a  de  lui,  L  Miktlanea  theotoglca 
tl  sacra,  à  I/ilres,  J617,  iu-^'- 
11.  Un  ^ppenÀà  cet  ouvrage,  4 
Leyde,  1,693, £-8°,  dans  Ieque( 
il  répond  avefïéhémence  à  Jean 


FULL 

Drui^u» ,  qui  VaTOTi  accns^  de  pla- 
giat et  il'erreuTs.  On  y  trouve  beau- 
coup d'erndiliQp.  L'auteur  poss^doit 
Irès-bien  le«  laugues  orienUles. 
,  •  n.  FULLEB  (  Thomas  ) ,  théo- 
togien  anglais  et  histoiien  ,  ne  à 
^kl-nincleBucomtéileNorthsmploa 
^  i6d8,  mortàiiSeï  ,  élève  du 
eoll^ge  de  la  Beine  à  Cambridge, 
fesla  pendant  tou»  les  troubles  de 
toapajfs  ttèsattaoM'iu  parti  roya- 
liste. Le  ïoï  le  distingua ,  et  il  eut 
plusieurs  fois  rhouneiir  de  prêcher 
devînt  lai.  Lé  lo)^  Hnptaa  doul  il 
^lojt  icbapelaiit  l'&voit  laissé  à  Baj- 
iMgu«-Hou^e,'quaad' cet  te  place  fut 
a^iêgia'ptT  -WdUér.  Fuller  sut  si- 
bien  par  tes  ducou^abîOieT  la  gar- 
nison qtM  d^fendoit  lajtlace,  quels 
sj^e  fut,  levé.  liés  a^res  du  fol 
étoient  to^lament  rtiinees  ,  quand 
il  fut  noqimJ  prMifateur  deSalni- 
Brides  ;  et  à  la  Tesifiuration  it  fut 
Kctenr  de  Walthan  et  cîiàpelain 
mrsordinaijre  du  roi.,FalIer  ,  sur 
le  , point  d'êtrà  nomme  ^vèque 
qniiid  il  mourut ,  tf  laiaté  uii  graud 
Bonbre  d'ouvragéïqilt  ti'otjt  t^âru 
qn'aprtV'sa  moriifJtB  prinbipaux 
amil,  I.  VitiHùioiré  d'Angleuire, 
in-foL  IL  Histoire  dé  la  guerre 
lacrée ,  in-fol.  lit.  ^bel redivivus , 
Ml  f^iéa  de»  oélèhits  théologiens. 
IV.  Des  Sermons  et  de»  Traîléa. 
Oq  Hit  qu'il  avoit  une  mëmoire  si 
étannsata  ,  qu'après  arofc  fait  le 
tour  d«  Temple  &irr  et  de  la  bourse 
totale ,  il  rëpàtdit  eu  ordre  tous  les 
noms  et  inscriptions'  placfe  lùr  les 
porttt  de  <Aa<jue  matrcbaud. 

*  ]n(.  FULLfeR(l!aac),,  peintre 
anglais,  lous  le  lè^ne  de  Charles  11 , 
mort  en  1676,  a  fait  plusieurs  beaux 
tableaux  ,  entre  autres,  un  pour  le 
cDlUge4^  toutes  )es  Ames ,  à  Ox  lord  ; 
un  pour  le  collège  de  la  Magdeleine 
lie  la  mèùie  ville ,  et  un  qui  surpasse 
les  deux  ptemiers,  pour  le  coUéee 
V  Wadhaoi  :  çet^Tliste  avoit  étudié 
en  France  sous  Perrier. 


FULL  433 

„  •  Vf.  H3LLER  (Thomas), pë  eu 
AXrique ,  et  lësida'nt  à  quatre  millet 
d'Alexandrie  eu  Virginie  ,  ne  sa-' 
chaut  ni  breui  écrire,  l'est  lait  ad- 
mirer par  sa  prodigieuse  fàcilitëpout 
les  calculs  les  plus  diffiiciles.  Voici 
un  des  traits  par  lesquels  on  a  tnii 
sou  talent  àl'épreiive.  Udjout  onlui 
demande  combien  de  secondes  avolt 
vécu  un  hoinme  âgé  de  70  an«,  tant 
de  mfli»  et  de  jours  ;  il  répondit  dau 


teetden 


routeurs  prend  la  plume,  et  après 
avoir  longueipent  lUiiKré  ,  prétend 
quef  uljer  «e.at  trompe  en  plus.  Non, 
luidit  le  nègre,  l'erreur  est  de.  votre 
c6té.,^i::ar  vous  avez  loublié  le*  bis- 
sexiiUs't  Je  ^Icul  se.  trouva  iKstei 
On  doit  ces  détails  au  docteur  Bush, 
donlM  lettre  «»teité<  ^hi  lé  vôjâge 
de  iStedman  {voyei  lom.  3,  «b.  abj 
et,  la  traductipn  française  de  cet  ou-^ 
vîflB».  Mim.  3;  p.  61  et  auiv.),et 
B<)ot  consignés' dans'  le  cinquième 
tome  dtjl'AlBëri'^D  Mujeum  impri- 
mé il  )f  B  quelques  années.  :Tliomas 
Fullec  avoit  alors  70  ans.  Brissot  i 
qui  l'avoit. connu  en  Virginie,. rend 
le  mtme  i;énKiign«g9  de  taa  babileU. 
(  ^(ir.se»voyages,T.Il,p.  a.)  Oa 
a  d'autres  exemples  de  nègres,  quid'd 
ttte  faisoient  des  calculs  trèS'Com-7 
pliquës  et  par  lesquels  des  Européens 
éioidut  obligés  de  reconrir  aux 
règles  de  l'arilhméliqoe.{^.ClaTk- 
son,p.  ia5.)  Ou  croit  qu'il  est  mort 
il  y  a  quelques  années.  (  peci  est  ex-- 
Iratt  du  livra  inlllulé  de  la  littéra- 
ture dça  nègres, etc. ,  p!ttM.B.Gn- 
goire,  anctiBD  évèque  de  Blois, mem- 
bre du  sénat,  etc.  in-iï,  Paris  1808, 
p.  aog  et suiv.) 

*  FULLO  (Pierre  ) ,  hérétique, 

évèque  d'Antioche  au  5°  .siècle, 
embrassa  l'hérésie  des  eutychiens  , 
et  y  ajouta  ses  propres  idées  erro- 
nées snr  les  Irais  personnes  de  la^ 
Trinité,  qu'il  prélcndoil  avoir  toutes- 
ttota  souffert  sur  la  croix.  Cet  héré- 
siarque usurpa  h  siège  d'Aniioclte 


324 


FULV 


SUT  MaTtyriui,  et  Tirl  enauîls  dé- 
posé ;  mats  l'empereur  Zéuoa  le 
TëuUit. 

-  +  FULRAOE  ,  »bW  de  Salut- 
Denj^B  m  Fiance,  muit  l'an  78J, 
distingua  par  »a  piél^  el  par  ni  tn- 
|ndté  (taug  |p9  uSiiires  el  les  négo- 
ciatioaa  iiuporlanles  donl  il  fut  char' 
gfi ,  eiil  la  qiialilé  d'arcbicliapelaiti. 
On  dit  qu'Etieno«  II  lui  uccurda 
divers  privil^grs  pour  suu  abbaye 
de  Saml-Deoys.  C«  fut  lui  qui  en 
fit  achever  l'^glue ,  et  q-ii  y  fit 
élnver  ^ne  tour  pour  les  cloche*.  Ou 
catiservoit encore  iDriglnal du  Tea- 
tamentdeYu\iait  datl'd'Hériaialï, 
k  9'  amiéedii  règne  deChÂrteiiiagne 
en  France,  c'eïl-à-dire  l'an  Î77. 

'  FULVIA-HORATA  (Otyrape), 
lie   Ferra re  ,  née  en    i5i6  .  élevée 
ila  conr d'Hertule  H  ,  duc  de  Fer- 
Tare  ,  ëpoiisa  u)i  mëdecin  atlemand 
noiamé  Atidré  Grfinditar  (juin 
menaTiTeirlui^à  Srinhirl  en  Fi 
conie  l'inaii  celte  place  ayani' 
lir&Me  peiidaiil  la  guerre,  elle  si) 
■on  mari-dane  ploaiHUrs  villes  d'Alle- 
diagne';  iU  s'établirent  enfin  .^'Hei- 
delberg,o^  elle   mournl  eu   j555 
Cette  dame  a  laotë  des  Lellrea  e 
^oelques  Opuscules. 

.  FULVIE.dame  roinaine,  marié 
d'abord  au  lÀlilteux  Clodiuii  ,  en 
suite  à  Curius ,  enliii  à  IVlarc-Au 
toiue  ,  eut  pan  ik  loulus  les  exécu 
lions  barbare»  du  triumvirat.'Aiiiai 
vindicative  [[ue  bon  mari  ,  lors- 
qu'on lui  apporta  la  tète  de  Ci- 
céron  ,  elle  perça  <3  gangue  avec  un 
poinçon  d'or,  et  joignit  a  cet  outrage 
toutes  les  iudignités  qu'une  téinuie 
efi  fureur  'peut  imaginer.  Antoine 
Vayoit  quittée  pour  Oéap^lre  ,  dont 
il  étoit  ëperdiiment  amoureux  "- 
voulut  qu'Auguste  vengeât  ce 
froui  ;  mais  ii'ajaat  pu  l'obtenir  , 
elle  [irit  les  armes  contre  lui,  et  les 
fit  prendre  â  Luciua-Autoiue ,  frire 


FULV 

sou  mari.  Auguste  ayant  ixi 
nqueiir ,  elle  ae  retira  eu  Orient , 
fin  très-mal  ri-çue  jiar  Antoine  ,  et 
eu  mourut  de  donleiir,  l'an  40'avaut 
J.C.  (^OX-Gl.»PHYÎl*,li°I.)Ful-  ^ 
vie ,  de  la  famille  fui  via ,  qui  douns 
laal  de  consnls  et  tant  de  grand» 
capitaines  à  la  république  romaine  ', 
étoit  une  de  ces  femmes  hardies, 
ambitieuses,  entrcprenanies,  daiu 
qni  les  grâces  de  leur  sese  recèlent  le 
cœur  et  l'esprit  de*  hommes  les  plus 
ardeiti. 

I.  FUI.VIUS-NOBILIOB  (  Ser- 
vius  ),  de  l'illustre  famille  Fulvia  , 
dont  nous  venoui  de  parler  ,  fnt 
élevé  au  consulat  l'an  aS.*)  avant  J.  C. 
avec  Einilius  Faulus.  Ils  sigoalèreat 
leur  administration  par  dln  victoire» 
et  des  malheurs.  Ayant  appris  l'in- 
fortune de  Régulus,  bit  prisonoier 
en  Afrique ,  ils  y  allèrent  pour  sou- 
tenir la  réputation  des  arnies  ro- 
maines. Ils  chofsèreut  les  Carthagi- 
nois qui  atsiégaoïenlCIupe^  ;  et  aprè> 
avoir  fait  un  grand  buliu  ,  ils  pé-- 
rirent  daua  un  naufrage,  avec  pria 
da  auoniivira.— AUftctra  FuLvina- 
NoBiLiOR ,  petit-fils  du  consul ,  eont 


oye , 


iHg    1 


I  J.  C.  , 


liipague,  y  rendit  de  gra: 
viceâ  A  la  république.  Il  lut  ausai 
honoré  du  cojsulai  lan  loS.  11  ■« 
diBlingiia  par  lu  prife  d'Ambracia  , 
prè«  du  golfe  d.:  Uirla  ,  et  oblige» 
les  Etoliems  dtr  demander  la  paix..  — • 
Il  y  eut  du  U'inps  d'Auguste  un  sé- 
iiaieur  nommé  FuLvius  ,  qui  ayaac 
eu  la  foiblesse  de  dire  k  sa  femme  un 
secret  important  qua  l'empereur  lui 
avoltconhéetquise  trouva  divulgué, 
ïednnna  lajnori  de  regret.  Satémma 
lui  avoit  donne  elle-aièine  cet  exem* 
pie  funeste,  f  o/.  Martia. 

n.  FULVIUS-URSINUSoaFtrt^ 
Tio-OnsiM,  Bomaiii  ,  bâtard.,  dit- 
on,  de  la  maison  des  (Jrsios.  Un  ctu- 
notue  de  Latrau  l'ëleva  et  lui  doona 
sou  cftuouUat  :  il  ea  employa  les  [». 


FUMA 

TCniu  i  inoMseï  des  livres.  Il  mou- 
nit  à  Rome  en  i6oa  ,  à  70  ans  , 
laissant  des  Notes  sur  Cicéron ,  Var- 
ron  ,  Coluoielle ,  Pestus-Pompéius, 
elG.  el  |>ltisieurB  ouvrages  tur  l'anli' 
qnilë.  Oiidîsliiigue  set  traités,  I.  Ife 
jarailiisHoTia/iorum,  i665,  in-fol. 
n.  J}e  Triclinio  Romanorum  , 
16S9  ,  in-i  3  ,  où  il  a  mis  à  prolit 
(oui  ce  que  la  belle  lilléralnre ,  diri- 
gée par  le  goût,  peut  fournir  pour 
éclaiccir  celte  matière. 

•  m.  FULViuS  (  André  )  a  décrit 
en  vers  latins  liexainètres  lea  anti- 
quités de  la  ville  de  Rome,  sous  le 
titre  de  .^/i^i^uar/aurÂif, imprimées 
i  Bome  eu  i5i3,  iu-4° ,  et  dédiées 
i  Uon  X.  L'auteur  se  montre  plus 
antiquaire  que  poète.  Cet  ouvrage 
peu  commun  a  élé  confondu  avec  un 
autre  eu  prose  du  même  André  Ful- 
vius  ,  sous  le  titre  de  jialiijuilas 
uibii,  en  cinq  livres  ,  imprimé  à 
Rome  en  iSa?, in-fol.  peûl formai, 
el  dont  il  a  paru  à  Borne  une  nou- 
velle édition  eu  iS^S  ,  in-8°.  Paul 
del  Rosso  l'a  traduit  en  îlalieu  , 
Venise,  i543,  iil-8'*. 

'  FUMANELLUS  {  Antoine),  de 
Véroue.céièbremédecindu  16°  siècle. 
Tous  ses  ouvrjges  oui  été  recueillis 
et  imprimés  à  Zuricb  en  1  ih-j ,  in- 
fo)., et  a  Paris  en  iSgj,  mêmeformat, 
sons  ce  lilre  ;  Opéra  mutla  et  varia 
làm  ad  tuendam  aan'itaUm  ,  tùia 
<id priijî'ganiios  morl/os  ph 
conducentia. 

*  FUMANI  (  Adam  ) ,  chanoine 
ie  Vérone  sa  patrie,  accompagna  le 
curdiiial  Polo  dans  sa  légation  de 
Flandre,  el  fui  ensuite  secrétaire  du 
concile  de  Trente.  On  a  de  Fumaui 
un  Poëme  latin  ,  divisé  en  cinq 
livre» ,  dans  lequel  il  explique  el  dé- 
veloppe toutes  les  rcgles  de  la  logique 
qu'on euseignoit alors,  logique  sub- 
tile ,  poiuiilleuse  et  hérissée  de  mille 
difficultés.'  On  s'éloniw.Hïec  raison 


FUME 


3a5 


qu'il  ait  pu  rendre  en  poésie  avec 
autant  d'élégance  des  questions   et 
des  argnmeua  qui  ne  sont  suscep- 
tibles que  de  sécheresse  el  d'aridilé. 
Ce  poème  parut  pour  la  première. 
fois  en  1TS9  dans  ta  seconde  édition 
faite  par  Commtoe  des  outrages  da 
Fmcaalor ,  i  laquelle  on  ajouta  en- 
:ore  des  poésies  grecques ,  latines  el 
taliennes    de   ce  même   chanoine. 
Fumania  encore  traduit  du  greceu 
lalin  les  ouvrages   moraux  et   a^ 
céliqiies  de  saint  Basile  jcettftraduc- 
fut  imprimée  à  Lyon  en  i5.^o  , 
.  que  celle  du  commentaire  d'A- 
sur  le  psaume  35.  Fumaui  mou- 
I  Vérone  eu  1687. 

FUMAR5  (Élienne  ),  litté- 
ir  français  mort  à  Copenhague 
806  ,  allaché  depuis  trente  ans 
à  l'université  de  cette  ville,  en  qua- 
lité de  professeur  de  belles- le iirei 
françaises,  exerçoit  aussi  la  librairie. 
On  a  de  lui  des  l-'ables  el  poésie» 
ifjV«rje#,  ira  primées  à  Paris  en  1S07, 
in-B".  Ses  fables  ,  qui  élabliisent 
son,  principal  titre  littéraire, ont  été 
presque  loules  composées  pendant 
son  séjour  à  Paris ,  oA  il  vîvoit  dani 
la  société  et  l'intimité  des  gens  de 
lettres  les  piusdistinguéa;  on  connolt 
depuis  long-temps  la  fable  de  l'En- 
fant  el  le  bâieaui  celle  des  deux 
C/iiensquivontàlanoce;  Cfffilde 
Bœuf;  te  Singe  el  le  Lion  ;  la  petil» 
Fille  et  le  Chai,  etc. 

I.  FUMÉE  (  Adam  ) ,  premier 
lédeciii  de  Charles  Vil ,  de  Louis  XI 
et  de  Charles  VIII,  eut  les  sceaux 
par  commission  en  1493,  comme 
doyen  des  mailres  des  requêtes,  et 
les  garda  jnsqu'àsa  mort , qui  arrfva 
au  mois  de  novembre  i4g4.  C'é«>it 
nn  homme  universel ,  tel  qu'on  pou- 
voit  l'Être  dans  ce  temps-Ù  ;  maihé- 
maticieu,  médecin,  poâe,  histo- 
rien. Louis  XI ,  qui  l'eslimoil  beau— - 
coup,  l'avoit  souvent  employa  dan» 
de)  négociations. 


,  Cookie 


aa6  FURE 

TI.  FUMl^.  riy.  Beuchlin  ei 
Athbhaoobb. 

i-  FUMEL  [  Jean-Fëlix-Henri  de  ), 
n^  àToiilouie  en  1717,  ëvtque  de 
Lodiïe.morl  au  mois  de  janvier 
1790,  a  publié  le»  Oraisons Junèbrea 
de  Louis  Xf  et  de  soit  épouse 
Marie  Leczinsia.  On  a  encore  de 
lui  un  livre  de  dévotion  forl  ré- 
pandu ,  ajaut  pour  tilre  :  Déwition 
au  sacré  cœur  de  Jésus. 

FUNCH  ,  FuNEcoius,  ou 
FuNCCiu3(Jeau),  ministre  LuLhérien, 
né  â  W«rden,  pri»  de  Nuremberg, 
*n  i5i8,  i'allachaà  ladoclrined'O 
Biander,  dont  il  épousa  la  lillc,  et 
exerç»  te  ministère  ^.ana  la  Prusse. 
Convaincu  de  douaer  à  Albert,  duc 
de  Prusse,  dout  il  ëtoit  chapelain  , 
<les  couseili  désavanUgeuï  i  l'état 
de  Pologne,  et  condamné  avec  quel- 
«liies  autres  ,  conime  perturbateur 
dn  t«pospubliE,ileulla  tète  Iran- 
cbde  à  Konigsbcrg  eu  i566.  On  a 
de  lui  uue  Chrouique  depuis  Adam 
jusqi^ea  i56o,Wittemberg,  iS?». 
lU-lol. ,  et  queli|,uea  antres  ouvrage*. 

"  FUNCK  (  Malhias  ) ,  d'Ha- 
novre .orateur  ,  philosophe  et  poeie , 
florissoilsurla  [indu  i&'  siècleetau 
commencement  du  suivant.  On  cite 
de  lui  va  Focine  sur  les  louanges  de 
tainte  Anne;  Gentsis  Mariana, 
eu  vers  héroïques  ;  nae  Satire  con- 
tre Us  vices  des  àomraess  Dege- 
inino  vitœ  iumaiite  calle  ex  py- 
thagorieâ  traditïone,  et  la  yie  de 
4iUnte  Edwige ,  en  vers  héroïques. 


t  FURETIERE  (Anlome),  Pa- 
risien,uiien  1610, «'attacha  d'abord 
i  l'élude  du  droit ,  et  fut  pendant 
(luelijue  temps  procureur-Hscal  de 
Saint-Germain-des-Prés.  La  juris- 
prudence lui  pa roi ssant  moins  favo- 
fabU  à  sa  (oriuue  i^ue  l'état  ecclé- 


FURE 

siastique ,  il  l'embrassa  «t  fut  nommi 
abbé  de  Clialivoy  dans  le  diocèse  de 
Bourges.  Qnoiqu'un  des  membrei 
les  plu«  laborieux  de  l'académie, il 
fut  exclus  de  cette  compagnie  en 
i68â.  L'académie  l'accusoit  d'afuii 
prolilé  de  sou  travail  pour  composa 
le  Dictionnaire  fraufai»  qui  port* 
son  non).  11  se  justifia  dans  des  Foc- 
luins  ;  mais  il  ajouta  aux  raiaon;  dei 
injures  contre  plusieurs  acadénui- 
cieus,  11  décrit  ainsi  la  manière  dout 
se  i>a>soien  l  de  son  temps  les  assem- 
blées de  l'académie.  «Celui  qui  cri* 
le  plus  haut,  dit-il,  csl  celui  qui  n 
raison .  Chactm  fait  une  longue  ha~ 
rangue  snr  une  bagatelle.  Le  second' 
répète  comme  un  écbo  ce  que  1« 
premier  a  dit,  et  le  plu»  souvent 
ils  parlent  trois  011  quatre  ensemble. 
Quand  un  bureau  est  composé  de 
cinq  à  six  personnes,  il  y  en  a  un 
qui  lit ,  un  qui  opine ,  deux  qui  cau- 
sent, nu  qui  dort,  et  un  qui  s'amuse 
à  lire  quelque  Dictionnaire  qui  est 
sur  la  table.  Quand  la  parole  vient 
au  second,  il  but  lui  relire  l'article, 
àctunedesa  distraction  dan»  la  pre- 
mière lecture.  Voilà  le  m^en  d'a- 
vancer l'ouvrage.  11  ne  se  passe 
point  deux  hgiies  qu'on  ne  fasse  de 
longues  digressions;  que  chacun  na 
débile  un  conte  plaisant ,  ou  quelqu» 
non  velU  ;  qu'on  ne  parle  des  affitirei 
d'état,  et  de  réformer  le  gouverne- 
ment. »  U  accuse  les  académicien* 
d'avoir  les  mains  avides  de  jelous, 
et  d'avoir  même  refusé  leurs  suf- 
frages à  des  récipiendaires  ,  parc* 
qu'ils  lei  jugeoient  capables  de  di- 
minuer leurs  proliu  par  leur  assi- 
duité. Ce  qui  lit  le  plu»  de  ton  à 
Fiirelière,  ce  fut  le  fiel  qu'il  se  per- 
mit de  distiller  sur  le  paisible  Iji 
Fontaine  ,  sou  ami  dans  tous  le* 
temps.  Il  l'attaqua  sur  la  diSSrancs 
du  bois  en  grume  kV  du  bois  mar- 
menleau ,  qu'il  lui  reprocha  de  m 
savoir  pas  aistinguec,  quoiqu'il  ebt 
été  ofGder  des  eaux  et  forêts.  La 
Ëibuliit*,  «ortantaloncieaoacvK- 


FURE 

tire  flegmatique,  lui  demanda,  dam 
une  ëpigrainiae  si ,  lorsque  cer- 
taines geii»,  robjel  de  ses  satires, 
avuienl  frappa  sur  son  dos  comme 
SUT  UQeencluiiie,c'ëloit  avec  du  bois 
eu  grume ,  ou  du  bois  niarmenleau  ? 
Pu  rel  i  ère  lé  pond  ilàceltcëpigramine 
par  celle-ci  : 


Malgré  ses  libelles  coutre  le*  acadë- 
raicieuB,  Fureiière  chercha,  dit  on  , 
d  <e  raccommoder  avec  eux  aiant  sa 
mortj  arrivée  en  i68li.  Son  Dic- 
tia/ii/aire  ae  vit  la  iour  que  deux 
■       -fol.. 


u  3' vol.  in-4*'  Basuage  de  Beauval 
le  retoucha ,  l'augmenla,  et  eu  publia 
une  édilion  beaucoup  meilleure  que 
la  première, en  1701,  5  vol.  * 
réimprimée  à  Amtlerdani , 
m  4  vol.  iu'fol.  Ce  Diciic 
semble  avoir  donné  naissance  i  celui 
À«  Trévoux,  dont  la  deraière  édi 
tionest  de  1771 ,8  vol.  in-fol.  C'est 
du  moins  l'étofTe  )^t  laquelle  les  édi- 
teurs out  mi*  leur  immense  brode- 
rie. Ils  y  ont  lanl  ajouté  qui 
reconnolt  plus  le  travail  du  premier 
ouvrier.  ^  voulant  petfeclioilner  te 
Dictionnaire  de  Furelière ,  ils  L'oui 
trop  entlé  défaits  historiques ,  d'étj- 
mologies  incertaines  ,  de  disserta- 
tions inutiles.  Il  falloit  se  borner, 
comme  cet  académicien ,  â  démêler 
avec  ordre  el  avec  clarté  les  dilK- 
renles  propriétés ,  les  diverses  sîgni- 
iîcatious  des  mois,  les  termes  des 
arts.  FurctîÉre  svoîl  assez  bien  rem- 
pli son  objet  dans  la  première  édi- 
tion ,  et  son  Dictionnaire  p.issa  dès- 
fc»r»  pour  un  répertoire  utile.  Btr- 
tbelin  a  donné  un  Abrégé  du  Dic- 
tionnaire de  Trévoux ,  en  5  Tol. 


Fuua      227 

.  Furelière  avoit  publié  d'auirei 
âges.  I.  Cinq  Satires  en  vrrs  , 
iii-ia,  dont  l'u lie  intitulée  Voyaga 
lie  Mercure ,  Paris,  i66i,  iu-ia, 
nsnoind'auteur  ;eliIesFa/'a£ti/ei 
•angéliquet,  aussi  tu  vers,  1679  , 
-la  ;  les  unes  et  les  autres  écrites 
froidement.  II.  Roman  boargeois, 
imprimé  d'atiord  à  Paris  en  16(16, 
puis  à  Amsterdam  en  i7o4,>u-i3. 
Ce  livre,  dédié  au  bourreau  ,est  un» 
imltalioadu  roitian  comique  de  Scar- 
>i):  mais  il  n'a  ui  la  gaieté, ni  l'i- 
lagiuation  de  son  modèle  ,  el  ira 
contient  guère  que  de  la  satire  per- 
sonnelle.  lU.  Relation  du  trou- 
bles arrivés  au  royaume  d'Elo- 
quence,  Utrecht,  170S,  in-ia  :  al- 
légorie forcée.  Lest^le  de  cet  acadé- 
micien, presque  toujours  foible  ea 
vers  el  dur  en  prose,  n'acquéroit 
de  force  et  un  peu  de  buesie  que 
par  les  méchanctteB  que  loi  ius- 
piroit  sou  humeur  satirique.  Apre* 
sa  mort  on  publia  un  mouvais  re- 
cneil  intitulé  l'uretierana.  Ou  tt, 
encore  de  Furetière  des  Fables  en 
vers  imprimées  à  Paris  en  1671, 
in-13.  U  y  en  a  cinquante  de  soa 
invention  ,  mais  qui  n'en  sont  pa* 
plus  agréables  à  lire.  Parmi  les  épi- 
grammes  qu'on  lui  a  attribuées ,  nn 
a  distingué  celle-ci,  qui  a  pour  litre  : 
j4u  roi ,  pour  unpoi'te  campagnard 
yu'on  voulait  mettre  à  la  taille  : 

Ccp<ïl>~'>).ut>niii]lc; 


e/CoTiN, 


'  I. 


•FURGAULT  (Nicolas). ptofé)- 
seur  de  troisième  au  collégedes  Qua- 
tre-Nations  A  Par«s ,  né  en  1  Tofr^-n*- 
diocèse  de  Chàlnos-sur-Mariir ,  mort 
en  Champagne  dans  un  Age  irèi- 
avancé, a  donné  pluuiur*  ouvioge*. 


258 


FtJRG 


dont  les  principaoK  sonl ,  I.  Nouvel 
Ahr^ide  la  Grammaire  grecque  , 
in-S",  it4S.  II.  Recueil  d'antiquités 
grecques  et  romniiie» ,  t'a  rormede 
dictionnaire,  1768,  réimprime  ei: 
1787,  in-S".  III,  Dictionnaire  géo- 
graphique ,  historique  et  mythalo- 
fique  portatif,  in-S-",  1777.  IV 
diolisiaas  de  ta  langue  grecque  . 


i  FUHGOLE  C  Jean  -  Bapliate  ) , 
avocat  au  parlemeDt  de  Toulouse  , 
né  eo  i6go  à  Castel-Ferus  dans  le 
Bas-Arraagnac  ,  joignit  à  la  Bci«uce 
]a  plui  profonde  dei  lois  de  la  jurtt- 
)irudence  française ,  des  usages ,  des 
coutumes,  la  counoissance  de  celte 
partie  de  t'hialoiie  qui  est  relative 
à  la  législation  de  tous  les  lemps  et 
de  Ions  les  pays.  Le  chancelier'  d'A- 
gtiesaeau ,  qui  l'estimoil  beaucoup , 
l'encouragea  àentreprendreuarom- 
menlaire  sur  l'Ordonnance  con- 
cernant les  donations, du  mois  de 
féfrier  I75i.  Cet  ouvrage,  impiirae 
d'abord  i  Toulouse  en  un  seul  vol, 
in-4'',  a  été  réimprimé  eu  deux  eu 
(761.  Après  l'avoir  publili ,  il  cora- 
meuça  son  Traité  des  curés  pri~ 
milifs,  etc.,  utt  vol.  Ju-4°,  1736. 
11  se  rendit  à  Paris  pour  présenter 
lui-même  son  Traité  des  lesia- 
mens  et  autres  dispositions  de  der- 
nière volonté  ,  en  4  vol.  in-4'' . 
1745  :  tous  les  exe  m  plaire  B  se  irou- 
vèrent  enlevét'à  mesure  qu'ils  pa- 
rurent. Il  se  préparoilàfaireimpri' 
mer  son  Commentaire  sui'  l'ordon- 
nance des  Substitutions,  lorsque  le 
r«i  le  nomma  capitoulen  174s.  Les 
•ccupalions  de  cette  charge  l'einpè' 
clièreul  de  Ruir  l'édilion.de  cet  ou- 
vrage, n  travailla,  ea  attendant,  à 
ton  Traité  de  la  seigneurie  féodale 
universelle ,  et  dufrane-aleu  iiatu- 
fe/,qui  a  paru  en  même  temps  que 
sou  Commentaire  des  subsli.'u- 
tions,  in-ia,  1711,7.  Furgole  mou- 
rut au  mois  de  mai  1761.  Ses  (Su- 
vrts  evmpJèiti ,\aipi'aai6tàe  ^^^i 


FURI 

à  1776,  forment  8  volume*  in-S*, 
FURIES,  rc^ez  EumÉsides. 
•FURIETTiaoseph-Alexandre), 
cardinal  ,  ué  d'une  noble  famille  de 
Bergameen  1 685 ,  éludiaà  Milan  et  i 
Pavie,  et  Ride  grands  progrèsdans la 
counoissance  des  lois.  Il  alla  eusuiteà 
|tome,où  il  montra, daua  le«diver» 
emploi*  qu'il  y  remplit,  autant  ds 
savoir  que  d'intégrité.  BenoU  XIV, 
qui  connoissoit  son  mérite ,  ne  vou> 
lut  jamais  l'élever  à  la  pourpre,  par 
ressentiment  de  quelques  démêlé* 
qu'ilsavoienteusentembleen  1750.' 
Furielti  seroit  peut-ilre  parvenu 
dans  ce  temps  au  cardinalat ,  s'il  eût 
voulu  donner  ses  deux  superbes  Cen- 
taures de  marbre  égyptien  ,  qui 
avoienl  été  trouves, eu  1736, parmi 
les  ruines  de  i'andeune  ville  d'A- 
drien dans  Tivoli,  et  que  le  pap« 
désiroit  avoir  pour  les  placer  dans  le 
musée Capiiolm.  Puriettine  voulut 
jamais  s'en  défaire,  et  il  dÎBoit,  pont 
motiver  son  refus  :  b  Je  puis ,  si  je 
veux  ,  être  honoré  de  la  pourpre; 
mais  je  connois  la  cour  de  Home ,  el 
je  ue  veux  pas  êire  appelé  le  cardinal 
Cenlaiire.»Ea  1768,  Clément XUl, 
parvenu  au  pomilicat,  donua,  l'an- 
née suivante,  à  Furetli  le  chapeau 
de  cardinal  ;  il  ne  jouit  pas  long- 
temps des  honneurs  de  la  pourpre, 
car  il  mourut  en  1764.  Ce  cardinal 
a  recueilli  et  publié  à  Borne  les 
ouvrages  du  célèbre  Gasparino  Bar 
ziza  et  de  Guînifort  «on  lils  ,  avec 
la  Vie  du  premier  sous  le  titre  de 
Gasparini  Barxixi  Beigamatis,  et 
Guiniforli  ejus  flii  opéra  ,  qath 
rum  plura  quœ  ex  mss.  codicibus 
mine  in  liicem  eruta  recenstiit,  ac 
edidit  Joseph  Alexartder  Fiiriellus 
Bergoirtaa,  Roms9,  i733,iu-4°.  U 
publia  encore  en  17&3  ,  iBergame, 
toutes  les  poésies  de  Fontana  sous 
ce  titre  :  M.  Puliiii  Foniana  Ber^ 
gomatis  poëmaiaomnia,  etc.nunc 
demùm  aucta  et  illuslratain  lucem 
prodeunl ,  etc.  Slats  l'ouvrage  qui 


FUBI 

lut  acrpit  l«  ping  de  r^pulilion 
parmi  les  savana  el  ks littérateurs, 
et  qui  sera  toujours  apprécie  par 
les  amateurs  de  l'antiquité  ,  est 
celui  De  JUuiivU ,  vet  Picloriie 
mosatcœ  ariit  origine ,  progrts$u , 
etc. ,  ad  sanctissimum  palrem  Be- 
netiictum  XI F"',  Rome  ,  1 7  5  î ,  in- 
4"-  Dans  cet  ouvrage  rempli  de  do- 
tioe»  et  de  recherches  aussi  curieuses 
qu'iuléressanlei ,  il  parle  d'un  beau 
morceau  de  mosaïque  où  soat  Te- 
préaenlées  quatre  colombes  qui  fb- 
lâlrent  sur  les  bords  d'un  vase  rond 
^ein  d'eau.  Ce  rare  monument,  qui 
Fut  déterré  par  ses  soins  en  1737  , 
avec  plusieurs  autres  aussi  bien  tra~ 
vailles  ,  dans  les  ruines  de  la  ville 
d'Adrien,  étoit,  selon  lui ,  l'ouvrage 
que  le  célèbre  artiate  Sosius  avoit 
toit  à  Pergame,  et  dont  Pline  Tait 
mention  an  chap.  35  du  liv.  S6.  Ce 
superbe  morceau  ,  ainsi  que  le»  cen- 
taure* ,  Turent  achetas  14000  éciis 
tomaiua  ,  après  )a  mort  de  Furietti , 
par  le  pape  Clément  XIK,  pour  le 
mutée  Capilolin. 

FUB[NE  (Mjlliol.),  déesse  des 
Elous,  ëtoit  aussi  déesâe  des  sorts 
pour  lerminer ks  procès.  Ses  files, 
appelées  Furiitales ,  furiaalia,  se 
céMbroient  le  35  de  juillet. 

I.  FUBIUS,  esclave  romain, 
tjant  obtenu  sa  liberté,  acheta  un 
petit  leirain,  elle  cullivade  manière 

Ki'il  devint  le  plus  fertile  du  canton. 
a  tel  succès  lui  attira  la  ialousie  de 
sesvoisinii.qui  l'accusèrent  de  magie 
devant  le  juge.  Furius  amena  sa  &Ue, 
jeune  et  vigoureuse  paysanne  ;■  (il 
apporter  8«s  instrumeus  de  laboar, 
qui  étoîeatenfortbou  état,  fit  venir 
ses  bcenfa  gros  et  gras ,  et  montrant 
tout  celaïtix  )uges  1  «Pères  cons- 
crits, voilà,  dii-il,  mes  sortilèges. 

tomme  moi ,  je  ne  leur  en  voudrai 
apcuQ  mal.  »  11  fut  abtons  d'une 
voix  unuaiioe. 


FURN  329 

fllFUBIUS-BlBACULUS, 

(  Marcua  ) ,  poêle  latin  de  Crëmone , 
vers  l'an  io5  avant  J.  C,  écrivit 
des  jln/iales  en  vers,  dont  Mactobe 
rapporte  quelque»   fragmens.  Suë- 

lant  de  Valère  Caton  ,  dau*  le  livre 
dea  illualrea  grammairiens.  C'est  de 
lui  que  pnrle  Horace  dans  ce  vers  : 


*  lit.  FURIUS  (  Frédéric  ) ,  sur- 
nommé Cœiolianu» ,  de  Valeni*  , 
tleurissoit  dans  le  16'  siècle.  IV 
publia  à  Lonvain  une  Rhiloiiqua 
dans  laquelle  il  aoulenoit  qu'il  falîoit 
traduire  l'Ëcrilure  sainte  eu  langue 
ligaire.  Elle  fut  imprimée  eu  Al- 
lemagne. Charles^Quint  le  mit  au- 
près de  Philippe,  son  lils,  en  qua- 

d'historien.  Furius  mourut  à 
Valladolid  en  159a,  âge  de  plus  de 

na.  On  a  encore  de  lui  un 
TraUédu  conseiller,  dont  il  y  a  et) 
plnsieurs  traductions  en  latin.  . 

FURMÉRIUS  ou  FuMÉRius 
(  Bernard],  natif  de  Lenwaarde  en, 
frise ,  a  laissé  une  histoire  de  cette 

iuce  ,  bous  le   titre  Xjinnales 

xici.  Les  trois  premiers  livres. 

rentâ  Franeker  en  1609,  in-4*; 

ois  suivaiis  â  Leeowaarde  en 

;  tes  trois  derniers  furent  aussi 
publies  en  celte  ville  après  la  mort 
deFutménius,  en  1617,  par  Pieriua 

xemins.  On  a  eucore  de  Fur- 
inériui  ,  Fro  aniiquitau  FnsUe 
apolo^a  advenu»  U.  Minmicera  , 
Ftaneker  ,  i6i3  ,  in-4'',  et  dea 
JVo/is  sur  la  Chronique  de  Beka  , 
publiées  par  Suffridres  Pelri  ,  qui 
it  été  son  maître. 

FURSEAUX  (Philippe),  savant 
Ihëoldgien  anglais  non-conformiste, 
Qéen  1796,  ATotnesreaucomtéde 
Diron ,  mort  en  1 7  88 ,  prit  le  doc— 


33o 


FURS 


toral  eo  théologie  dam 

versilét  d'EcoïK.  Il  est  an  leur  ae* 

Ijettres  au  jiiff  Blackitone ,  sur 
ton  expotilioa  de  i'acle  de'  tolè~ 
raace,  M  d'un  £uai  sur  la  tulé- 

FUHSI  ou  FouHar  (  «aioi  ) ,  Fur- 
laui  ,  d'Irlande  ,  vint  eii  France , 
et  bâlit  à  Lagai  ,  vera  l'an  644  <  "" 
tnanailèfe  dont  il  fut  U  premiei' 
ebM;  il  mourut  à  Mazeroëllc»,  pré» 
de  DourlaQi ,  1«  i6  janvier  65». 

FURST  (  Walier  ) ,  Funiius  , 
Suisse  ,  natif  U'Âliorff,  dam  le  can- 
ton dTIn,  fut  undei  fondaleunde 
lalibfTld  helvétique.  11  se  joignit, 
eu  1  'ha^  ,  à  plusientt  de  sei  compa- 
tiiotes,  animÉit  du  d^iir  de  «ecouer 
le  joug  lyrauniqiie  d'Albert  d'Au- 
triche. Fiiril  le  distingua  dan*  cette 
coujuralion  pour  le  bien  public ,  et 
travailla ,  de  concert  avec  ees  Illus- 
tres compagnons  ,  à  s'emparer  de 
loQiei  les  ciiiidetlea  bèiiea  ponr  les 
contenir.  On  les  démolit ,  eL  ce 
l'ai  le  premier  signd  de  la  liberté. 
11  rivoit  encore  en  i3i7.  foyes 
Helchtai.. 

I.  FURSTEilBEIlG  (  Guillaume 
âe  ] ,  issu  d'une  des  plus  illustres 
maisons  d'AUeinagile ,  grand-mallre 
de  l'ordre  de  Livooie  ou  des  Porte- 
Glaives  ,  défendit  cette  province 
contre  les  annes  des  Moscovites; 
niais  il  fut  moiiis  heureux  en  1 56a. 
On  le  fit  prisonnier ,  et  on  l'eiu- 
■nena  eu  Moscpvïe,  oii  il  mounit. 

i  II.  FURSTEMBEBG  (Fenlinand 
de  ) ,  évêinte  de  Paderborn ,  pui*  de 
Munster,  né  k  BihUin  en  1636  , 
■  fut  le  père  da  son  peuple  ,  et  le  Mé- 
cène des  hommes  de  lettres.  On  lui 
est  redevable  de  pliiiieurs  inoau- 
mens  de  l'antiquité,  qui  étoienl  dans 
MD  diocèse  de  Paderborn.  Il  les  fit 
renouveler  à  grands  frais ,  les 


bellit    de    plui 
n  publia  de 
tioua  dans  sta  MoiuimtiUa    Fa- 


t  en  publia  de  Hvantei 


'C*- 


FURS 

dariomeaaia,  AmsUnlam,  ififa, 
in-4° ;  collection  utile  et  curieuse, 
réimpriméeàFrancforletà  Leipûcfc 
eni7i3,  10-4'-  On  lui  doit  encore 
des  Poésie»  iaiiaea ,  imprimées  au 
I^AUvre  en  16X4 .  in-fol. ,  et  dignes 
de  cet  honneur  par  U  pureté  du 
slfleet  la  noblesse  des  pensées.  L'au- 
teur ,  mort  le  6  juin  de  l'année  pré- 
cédente, i685,  ne  vit  point  cette 
uiagniËque  édition. 

III.  FURSTEMBEHG  (  François 
ËaoN  ,  prince  de  )  ,  fils  d'Egon  , 
comte  de  Furstemberg  ,  né  en 
i6j6,  fut  grand-doyen  et  grand- 
prévôt  de  Cologne,  et  l'un  des  prin- 
cipaux ministres  de  l'électeur  da 
cette  ville.  Ayant  été  élu  évûque  de 
Strasl'ourg  en  i665  ,  il  conçut  1« 
dessein  d'y  voir  rétablir  la  religion 
catholique,  et s'allachaàla France, 
quis'einpara  da  cette  ville  eu  16S1. 
Furstemberg  mourut  ^  Cologite  la 
1"  avril  de  la  ntèioe  année. 

IV.FURSTEMBERG  (Guillaume 
EooN,  prince  de),  frère  du  précé- 
dent, lui  sitccéda  dans  sqn  évèché. 
Il  «'attacha  «usii  à  la  Fraitce ,  devint 
cardinal  etabbédc^alnt-GermaiD- 
des-Prés  à  Paris,  où  il  mourut  le 
)o  avril  1704 ,  dans  sa  76°  aunée. 

"FURSTENAU  (  Jean-Hemian), 
médecin ,  né  à  Herforden  en  West- 
phslie  en  i£S8,  prali^iu.  ion  art 
avitc  beaucoup  de  succès,  dans  sa  pa- 
trie, et  fut  placé  ensuvie  dans  l'u- 
Diversité  de  Riuilen  ,  011  it  mourut 
le  1  avril  1756,  à  l'âge  de  68  ans. 
Otf  4  de  lui  lin  ouvrage  in-8°  qui 
nanti  à  Hall,  à  Aineterdam,  à  Franc- 
for  t~»ur-le-Mein ,  à  Ruulen  et  à 
\.wpKA,  sous  le  litre,  de  Unidemta 
latdica.  Il  est  encore  auteur  des  ou- 
vrages s,uivaa« ,  1,  Dejaiû  mtdi- 
corum ,  oralio  inaiiguralis ,  Rinle- 
lit,  1730,  \a-^''.il.UeMoiiUJu~ 
riacaiisuitoru/n  e/iùia/a ,  Vr»aiM- 
furii,  1731,  ia.-S',ULIt«  dytei^ 


i«Ha  alhd  ia  putrperd  di$ttrtù- 
tio ,  HiuleUi ,  1793 ,  in-^"- 

t  FUSCH  ou  Fu»ciinT8{Uo- 
natd},aopt\H'Eginiieà.'M\emi 
né  à  Weoibdingea  en  Bavi 
l'an  i5oi  ,  profcasa  el  «xerça  la 
médecine  arec  beaucoup  de  rëpala- 
tiou  à  Munich,,  i  Ingolitadt , 
ailleurs.  L'empereur  Charles-Qi 
laiiobliti  et  Cocme ,  duc  de  To»- 
caae,  lui  offrit  600  éaii  d'appoio- 
lemens  pour  l'attirer  dam  wt  ^tatt. 
!1  s'attacha  luT-tout i  la  botanique, 
la  partie  la  plus  essentielle  peut-être 
de  la  médecine.  Son  exemple  et  sea 
letonalaBrentrenaitreenAllemagne, 
et  excitèrent  l'ëmulation  en  France 
et  en  Italie.  Parmi  le  grand  nombre 
d'ouvrages  qu'on  a  de  lui ,  ou  ne  ci- 
tera que  Boa  Hisloiia  stiipium ,  le 
meilleur  de  loui,  i  Bùle,  i543,  in-fbl. 
Les  figures  qui  enricliissent  cette 
âition  la  font  très-reehercher.  11 
a  aussi  traduit  eu  latin  quelque» 
traita  de  Galien ,  qu'il  a  accompa- 
gnés de  note»  el  de  reinarqujïs  sur 
Tes  endroit»  les  plus  diflicilettsaToir, 
Jie  intxquali  tcmperie  ,(ie  differen- 
tiia  et  eaasis  morboiuin  ,  tympta- 
matumque,  liBri  Vl;  de  Judicih, 
libii  lll ;  de  Curalione  per  san- 
ffuiais  missionem  ;  de  Témpera- 
iiteiUis ,  iibri  III  ;  de  Laboran- 
lium  lucontm  notitid.  W  a  encore 
mis  en  latin  et  enrichi  de  notes  le 
Traité  des  médicamens  de  Nicolas 
Mirepse  d'Alexandri«.  It  mourut  en 
i56G,  ik  Tubinge,  Le  satirique  Sca- 
liger  dit  uqueFuschius  n'est  qu'un 
collecteur  des  ouvrages  des  autres, 
*t  que  son  Histoire  des  plantes  est 
l'ouvrage  d'un  enfant,  u 

t  FUSCHIUS  (  Berncle  ) .  natif 
-de  limbourg ,  docteur  en  médecine, 
el  moit  chmoine  de  Liège  eu  iSS?  , 
s'acquit  une  grande  réputation  dans 
1b  16  siicle.  On  a  de  lui ,  I.  une 
Histoire  de»  Pkiiil*»  ,  Anvers  , 
1&44.  11.  les  ries  de»  Médteiiu, 
Paris,  i&49.I]l.etdi&erei|a  Traités 


FUSÏ  ail 

ra^Mrtà  par  Valero  André,  dans 
■a  Bibliothèque  des  ëcrivaïu*  des 
Pàyt-Bi». 

"  I.  FUSCONI(Pierr6-PaoI), 
de  Gènes,  qui  yivoit  dans  le  17* 
siècle,a  laissé,  entre  autres  ouvrage*, 
lesiuivaii» ,  Uelber  caldo  efrtddoi 
Tratiato  aopra  la  quadripartila  dt 
Tolomeo;  TralSûto  de'venti ;  Ceit~ 
ta  diacorsi  aopra  Petica  tAriito- 
tîU ,  etc. 

*  IL  FUSCOm  (Anguslin) ,  de 
Gènes ,  de  la  congrégation  des  cbfrr 
noines  réguliers  de  Saint-J«a»H)e- 
Lftrau  ,  et  lils  du  précédent,  floii*- 
soit  dans  le  1 7*  siècle.  On  a  de  Ini , 
Poéii»  ;  Discorsi  academici;  Il 
tempio  ^Eaculapio  ;  Novelle  amo- 
rose  I  IJSorielici,  poliiici,  eco~ 
nomiei;  I lali  corlegianetiifii ,  etc. 

"  FUSCUS  (Pallade),  dit  le 
iVbi/-,dePadoue,  vivoit  dansle  i5* 
siècle ,  vers  l'an  \i,io.  Il  a  laissé  des 
Çanimen/a/'«ssurCatulle,uiirrai/s 
d»a  iies  ,  uue  Relation  de  laguerre 
des  Turcs  ,  et  d'autres  onvraee* 
qu'il  composa  en  partie  à  Capo  d't»-  . 
tria ,  ville  d'Istrli ,  où  il  étoit  pro- 
fesseur ,  et  où  il  mourut  d'apojdeKie. 

FUSEL1ER.  f^ojea  Ft;EELTBn. 

FUSI  (Antoine  ),  docteur  deSor- 
bouue ,  et  curé  de  Saini-Barthélemi , 
eldeSaint-Icu  son  aauese,  fut  privé 
de  ses  béuéBces  par  sentence  de  l'of- 
lieialiié  ,  rendue  sur  des  accusation! 
de  magie  et  d'incontinence.  La  sen- 
lence  ayant  été  eoulirmcepar  la  pri- 
matie ,  il  se  retira  à  Genève  en  1 6 1 9 , 
l'y  maria,  et  y  inouiut.  Il  avoit 
donn^ ,  soui  le  uoni  de  Juvaia  So- 
lonicque ,  une  satire  contre  Vivian, 
maitre  de»  comptes,  marguillier  de 
Sdint-Leii  ,  iutituleel^  Masiigo- 
phore  ,  1 609 ,  in-8'  1  et  depuis  ta 
ite  i  Genève ,  il  y  donna  1^ 
Franc  ai  cher  de  la  véritable  Eglise, 
i6ig,in-8°.  Ueutunfils  qui  se  At 
mabomëtan  i  Coustantino^e  ,  alw 


23î  PUST 

de  décliner  la  joriiliction  de  l'ambas- 
sadeur de  France,  qui  devoil  lejii^er 
pour  ua  aime  qu'il  avoit  commis. 

FUSTH  ou  Faost  (  Jean)^,  ori-' 
ginaÎFe  d'Aschaffenbourg  en  AUe- 
.niagtie,  établi  orfëvre  ii  Mayeuce  , 
ea  uu  des  trois  artistes  qu'on  asao- 
cieordinairem«at,  pour  lia  veuiion 
de  rimprimerie  ,  à  Guttemberg  et 
SchceEEér.  U  n'est  cepeudant  pas  bien 
certain  qu'il  ailenpartàladécouverte, 
ail  tTemeutqu'eiirouruisiautdes  tonds 
i  Gutl«iuberg  ,  qui  en  avoit  déjà 
fait  les  premiers  essais  à  Strasbourg, 
'avec  des  carâcluces  sculptés  et  rao- 
liiles ,  avant  que  de  venir  à  Majeoce. 
A  l'égard  de  Schœffer ,  qui  était  écri- 
Taiu  de  proression ,  et  qui  deviul  de- 
puis gendre  de  Faust,  on  ne  peut 
lui  disputer  la  gloire  d'avoir  îma- 
giué  les  poinçons  et  les  matrices ,  à 
l'aide  desquels  cet  art  admirable  fut 
porté  à  sa  perfection.  Le  premier 
l'ruit  de  ce  nouveau  procédé,  qui 
constitne  l'origine  du  véritable  art 
typographique,  [MU  Durandira- 
tionale  dwiiiorum  officiuiitm ,  que 
Faust  elSchœfTer  publièrent  en'i^&t), 
et  qui  fut  suivi,  l'année  d'après ,  du 
Catkolicon  Joannis  Januenais.  (■/'', 
B*LBi ,  n°  I.  )  Parut  ensuite  U  Bi- 
ble de  1^62,  si  .rechercbée  desama- 
'  leurs  de  raretés  typographiques.  Ces 
trois  ouvrages  avoient  été  précédés 
de  deux  éditions  du  Psautier  par 
les  mêmes  artistes  ;  la  première  en 
li^S?  ,  et  la  seconde  en  1^59,  mais 
,  exécutées  l'une  et  l'autre  avec  des 
caractères  de  bois  sculptés ,  et  jiar  on 
niécanisroe  qui  leur  éioit  commun 
BvccGuttcmberg.  Ces  deux  éditions 
du  Psautier,  si  excessivement  rares, 
sont  des  chefs-d'œuvre  de  typo- 
graphie qui  étonnent  les  gens  de 
l'art ,  tant  [tar  la  hardiesse ,  la  pro- 

frété  el  la  précision  avec  laquelle 
industrieux  Scbceffer  en  a  taillé  les 
caractères,  qui  imitent  la  plus  belle 
rfcrituredu  temps,  que  par  la  beauté 
•t  l'élégance  des   lettres  iniliolct , 


FUST 

imprimées  par  rentrées  de  iroia  cou- 
leurs,bleu,  rouge  et  pourpre,  à  la 

justesse  et  la  netteté  de  l'impression. 
On  connolt  cependant  des  livret 
qu'onjugeplusanctensqueceuxdont 
parler ,  quoique  la 


I  du  liei 


t  de  l'ir 


primeur  ny  soient  pas  marques. 
T*ls  sont ,  1.  Une  Bible  de  la  bi- 
bliothèque Mazarine,  en  a  vol.  in-fol, 
H.  Le  Spéculum  l'ilœ  humaiiœ,  eu 
.S8  planches.  111.  Une  Histoire  d* 
l'ancien  et  du  nouveau  Testaraeat, 
représentée  en  4o  ligures  gravées  en 
bois  ,  avec  des  tenteuces  el  des  ex- 
plications latines  ,  sculptées  sur  les 
mêmes  planches,  IV.  L'Histoire  de 
sailli  Jean  févaiiBéliste ,  de  même 
en  4s  planches  V.  jlrs  moriendi , 
en  34  plauches  ,  imprimées  seule- 
ment d'un  côté.  Chaque  page  est 
composée  d'une  eslami)e  en  boï#, 
qui  représente  uu  exemple  des  mî- 
scres  de  la  vie  humaine,  avec  qiiel- 
quesexphcations gravées  sur  la  même 
plandie  ;  les  feuillets  sont  collés  en- 
semble deux  à  deux  ;  ce  livre  a  élé 
veudu  mille  francs  ,  à  la  vente  dn 
cabinet  de  Mariette,  en  1775.  Ce» 
trois  derniers  livres  ,  qui  sont  ions 
in-fol. ,  précèdent  sûreitienl  l'im- 
pression eu  caraulères  mobiles ,  et 
peuvent  remonter  jusqu'en  iiil\o.  La 
Uible  doit  avoir  été ingprimée  entre 
i4âo  et  1455.  On  a  écrit  el  répète 
bien  des  fois  que  Faust  étant  venu 
à  Paris  pour  y  vendre  une  partie  de 
son  édition  de  la  ii/6/e de  iii6!i, et 
en  ayant  vendu  l-s  exemplaires  à 
vil  prix ,  en  comparaison  de  c4 
qu'on  payoil  alors  les  Bililes  manus- 
crites ,  el  â  des  prix  fort  diSërens, 
avoit  été  poursuivi  en  justice  pat 
les  acheteurs,  qui  se  plaignoient  da 
les  avoir  surpayés  ;  que  même  ac- 
cusé de  magie  à  cause  de  la  parfaite 
iblance  qu'on  avoit  remarquée 


e  les   ( 


été 


obligé  de  s'enfuir.  11  p^ut  i>e  faire 
qaeFau«iait  rendu  àParis.comm* 


FDZE 

manuscrili,  des  exemplaires  de  celle 
Bible ,  ou  de  celle  de  la  bibliothèque 
Uazarine,  (  f^oy.  l'artide  Guttbm- 
UERO.  }  Qu'il  lea  ait  *endna  à  dif- 
féteniprix;  quequelrgaes  acbeleuri 
M  toient  plaints  d'avoir  suiachetë; 
mail  quant  à  l'accuselion  de  magie, 
c'est  une  vieille  fable  qui  \it  mérile 
aucnoe  croyaucï.  (  f^oy.  Dviliiius.) 
Quoi  qu'il  en  soit,  ou  ne  peut  dou- 
ter que  Faust  ne  soit  revenu  depuis 
telle  époque  à  Paris.  Il  y  étoll  eo 
1^66  ,  et  la  preuve  eu  Tesulte  d'uD 
r^cmplaire  des  Offices  tle  Ciciron  , 
|H>blics  cette  anuee  par  le  même 
Failli  et  SchceSer  son  gendre,  esis- 
laat  dans  ta  bibliothèque  pn1>lique 
deGenève,  à  la  fia  duquel  le  pre- 
mier possesseur  de  ce  livre  a  noië 
de  sa  main  «  qu'il  lui  a  été  donné 
por  Jean  Faust ,  à  Paris ,  au  mois 
dejsillel  1-466.  »  Ou  (leut  croire  que 
FauBi  mourut  de  la  peste,  qui,  celle 
nième  auitee  ,  enleva  40,000  habi- 
laes  .'i  la  capitale  pendant  les  mois 
■faeùl  et  de  septembre ,  et  d'autnnt 
uilenK  qu'on  ne  trouve  plus  que  le 
nom  de  Scbœffer  seul  dans  les  sous- 
criptions des  livres  imprimée  pos- 
il  à  Mayence. 


FUZ^IER  (Louis),  vi  â  Paris 
en  1&71 ,  cultiva  les  lettres  des  sou 
eufaiice.  Il  fut  rédacteur  du  JHer- 
cure,  coa}oiutemenl  avec  LaBruère, 
depuis  le  cnoia  de  uovembre  1744. 
iutqu'â  sa  mon ,  arrivée  le  igsep- 
tciobre  1763.  Cet  auteur  travailla 
penr  tous  nos  lltéâtres.  I.  Celui  de 
l'Opéra  a  eu  de  lui ,  depuis  1715  , 
Les  Amour»  déguUés;  Ariun;  le 
Ballet  rfes  Jges  ;  les  Fétts  Grecques 
tl  Romaine»  ;  les  Amours  des 
Dieux;  \6»  Jmours  des  Déetaes  j 
1«  Indes  galantes;  Y  Ecole  des 
amans  ;  le  Carnaval  du  Parnasse  ; 
Ire  Amours  de  Tempe  ;  Phaétuses 
Kle  de.  ballet  ;  Jupittr  et  Europe , 
exécuté  aux  petits  appartemens  de 
Versailles  ;  et  les  Romans ,  opéra 
fB  Uoit  aciM  ,  mi*  en  musique  dans 


FYOT 


333 


ces  derniers  temps  par  Cambtni.  IL 
Les  pièces  ioiiéei  au  ihUtre  frau» 
çais ,  sont',  Cornélie ,  avec  le  préei- 
dcnl  Hesnaulti  Momus  Fabuliste! 
lei  Amusemens  de  l'Automne.  Ill, 
Celles  qu'il  a  données  au  théâtre  ila- 
lien  soiît  eu  plus  grand  nombre , 
Vjfmour  maître  de  langues;  le 
Mai  ;  la  Méridienne  ;  la  Mode;  le 
Faucon  ;  Mélusine  ;  Le  Vieux 
Monde;  les  Noces  de  Gamache. 
IV.  Eufiu  ,  il  avoit  fait,  seul ,  ou 
en  société ,  beaucoup  de  pièces  pour 
l'opéra -comique  ,  et  le  jeu  des 
marionnettes  ,  depuis  1701.  Les 
principales  de  ces  pièces  sont ,  Ar- 
lequin grand-Visir;  la  Matjone 
d'IipAèae  /  Arlequin  défenseur 
d'Homir-e  ;  XeRéveilloa  des  Uieu-r , 
elc.  «  Fuzetier,  dit  I^  Harpe  ,  est 
bien  le  plus  froid  et  le  plus  plat  ri- 
meur ,  le  bel  esprit  le  plus  glatanl 
et  le  plus  glacé  qui  ail  fait  chanter 
k  l'opéra  des  fariboles  dialoguéea.  n 
Ce  jugemeiit  est  trop  sévère  ;  on 
peut  citer  |ilusieuis  vers  de  Fuielieir 
qui  Ile  Huut  pas  sans  mérite  ;  entre 


Nous  ajouterons  qu'il  a  paru  depuis 
Fuzelier  des  écrivains  plus  médio- 
cres encore,  et  qui,  comme  lui, 
profilaal  des  circoQstances,  ont  eu 
des  suucès  éphémères,  sur-tout  dan« 
la  disette  des  taleus ,  et  daas  des 
momtns  où  le  public  ,  las  des  an- 
ciennes pièces,  en  demandait  de 
nouvelles. 

*L  FYOT  DE  lA  Marche  (Fran- 
çois ),  barou  de  Montpont  ,  né 
â  Dijon  le  1"  décembre  1669, 
reçu  conseiller  an  parlement  da 
Pari»   le    la  juillet  t@^  ,  a  com- ' 


a34         FYRO 

posé  quelqiKt  ouvrage»  dml  le* 
prliici|iaux  lont ,  I.  Qaalîléa  nè- 
teasaim  tm  juge  ,  F»ri»  ,  J7<». 
■  Tolume  in-ia.  II.  Tableau  de 
l'ancien  êénat  romain  ,  Paru  , 
1713,  1  vol.  iu-19.  III.  L'éloge 
et  les  devoirs  de  la  pro/ession 
d'ai'acat,  inipriiuii Ml  171S,  1  vol. 
in-ii,  à  Paris,  où  c*  luagiilrat 
mourut  1«  4  juillet  1716. 

•1I.FY0T  DE  LA  MABCHE(ClaH- 
de),  comte  de  BoBiam ,  ecclésiastique 
frai]çai»,nëàDijou  en  |653  ,  mort 
dans  la  même  ville  en  1731.  Lotiii 
XV  le  fit  coDieiller  d'ëlat  et  prieur 
de  Notre-Uame.  Oti  a  de  lui  une 
Histoire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Etienne,  ia-fbt.  et  quelques  livre* 
de  pi^ii!. 

*  FYRODKl^ZAD  (Jëraal-ed- 
dyne  ) ,  fils  de  Mas'oùd-Ie-Gasuëry , 
el  frèredu  célèbre  Togrol-Bey ,  ou , 
selon  quelqueBauteursidel'empereur 
,  Bsschyd  ,  monta  sur  le  troue  de 
Gazueli  l'an  444  de  l'hëgire,  loSa 
de  l'ère  vulgaire ,  et  régiiu  six  ans. 
A  peine  avoit-il  pris  les  rèucs  de 
l'ëlat,  que  con  pays  Ait  envahi  par 
une  armëedeTurcoinaus-Seljoukys, 
souB  le  cnm  ma  a  dément  immétlial. 
de  Oavoad  leur  prince  ;  mais  Nous- 
tëjy,  les  ayant  vaincus  dans  une 
baiaiUe  eanetante,  eu  délivra  l'em- 
pire. 11  battu  encore  peu  après  une 
antre  armée  de  Seljnukjs ,  qui  s'ë- 
loit  jetée  sur  le  Khorassan  ,  fil  pri- 
soniiier  le  eëuëral  el  la  majeure 
partie  des  officiers.  Ainsi  Fyrnnkh- 
Zad  dut  à  riiabilelë  de  Nousléjy  et 
à  la  valeur  de  ses  troupes  quelques 
■unëes  de  repos  et  de  paix.  Mdis  l'an 
/i!>o-io58,  Davoud,  que  les  triom- 
phes de  son  ennemi  n'avoieni  point 
découragé ,  assembla  des  forces  con- 
sidërables,  qu'il  envoya,  sous  le 
commandement  d'ArsIlla  son  Ris , 


déclara    pour   les    Seljnnkys.   Fy- 
roufch-Zad  après  cette  défatle  revint 


FYRO 

dam  la  capitale,  où  il  monrut  su 
bout  de  quelque  tamp*.  C'ëtoil  ua  1 
prince  brava  ai  déterminé ,  nioina 
magnifique  que  boa,  humain,  juste,  ! 
qui  poiaëdoit  lei  qualités  dea  grands  ! 
rois  ,  et  qui  «ependant  ne  fit  rieu 
par  lui-mime.  Il  «voit  tiré  Noustéjy 
du  néant  pour  le  faira  son  premiet  ' 
ministre  ;  cet  homrae,  que  «on  mé- 
rite rendoit  bien  digne  d«  ce  poste 
éclatant ,  gouvemott  sous  le  nom 
du  monaïque ,  commaBdoit  ses  tr- 
méea,  et  gagnoit  de*  batailles  aux- 
quelles le  BDltao.  ne  |uenait  part 
ÎLi'en  payant  de  sa  personne ,  et  ta 
oanant  du  cour  aux  ntoios  brave* 
par  l'exemple  d'une  intrépidité  à 
toute  épreuve.  Pressé  dans  une  ae- 
tiou  par  un  gros  de  iroupea  enne- 
mies ,  avec  une  peiguée  de  mond* 
autour  de  lui,  il  fait  jurer  aux  siens 
de  combattre  jusqu'^  la  mori ,  el , 
après  des  prodices  de  valeur ,  tl 
échappa  lui  troisième  aux  coupa  de* 
assaillaus.dant  aucua.n'osele  pour- 
suivre. Use  autre  fois  ces  esclave* 
ayant  conjuré  contre  sa  vie  «B- 
Irèrenl  armés  dans  le  bain ,  e(  lom- 
bârtnt  sur  lui  pour  le  frapper  i 
mais  avant  qu'aucun  d'eux  eût  levé 
le  bras,  Fyroukh-Zad  s'éioit  saisi 
de  l'ëpée  du  plus  proche ,  qn'il  '|«u 
morl  è  ses  pieds ,  et  soutint  leur 
attaque  avec  tant  ûe  préaeDce  d'tfr- 
prit ,  d'adresse  et  de  coara^e ,  qu'il 
en  avoit  déji  renversé  plusieuri 
sans  être  alleini ,  lorsque  ses  gardes 
accoururent  au  bruit.  Il  fit  ou  slcI* 
de  générosilë  inouïe  chea  lea  princes 
orientaux.  Au  retour  de  sa  der-  ' 
aière  campagne,  il  renvoya  sam 
rançon ,  à  Uavoud ,  le  génér;»!  el  les 
ot£ci^s ,  el  tous  les  soldats  sel)Oukys 
qu'il  avoil  faits  prisonmers  dans  l*» 
guerres  précédentes.  Un  procédé  si 
noble  toucha  I)avoad,<ysi  ne  cmt 
pas  pouvoir  mieux  ie  reconnoilre 
qu'eu  lui  renvoyant  aussi  *»  pn- 
sotuiicrs  gcatuitsmeni. 

•  I.  FYHOUZI",  roi  d»P<rae, 


FYRO 

delà  5*  i»ce d'île iea  jiseAid/ifens, 
lili  de  Bëldsch  I",  moata  un  le 
Irdne  âpres  la  mort  de  ton  père, 
et  ré|aa  içi  ana.  Si  l'on  manque  de 
reuieignemeiu  »ur  les  faiU  histori- 
ques des  premiers  temps  de  U  Perse , 
les  ëcrivaius  orientaux  s'en  sont  dé- 
dommagés  par  les  fables  ^us  ou 
UiHUS  ttlnurdes  dout  ils  uDt  rempli 
cette  lacune.  Voici  quelques-  unes 
de  celles  qu'ils  ont  débitées  sur  Tj- 
rouz  1"  :  s'élant  égaré  un  jour  à 
cliaBBe,'il  entra  daus  une  cavet 
ob*cure,  où  ces  mots  brilloient 
lettres  de  feu  par  ■  tout  où  il  porloil 
>a  vue  :  J'y/ous,3oiajiitte  et  lu  i 
Âeureux.  Dès  ce  momeat  il  se 
sacra  i  |a  justice,  et  jouit  d'uv 
licitii  un*  Duagw.  Une  autre  foi) 
étant  encore  â  la  chaMe ,  il  enti'a 
pareillement  dans  un  antre  où  it 
trouva  une  iuscriptioa  portant  que 
Férjdoun  avoit  déposé  un  grand 
trésor  encelieu.  On  y  fouillci  par  i 
ordres ,  «t  il  distribua  à  tout  t 
uioude  l'amas  de  richesses  qtii  fut 
déterré.  Un  antre  fait  curiefix,  mais 
qui  apparllenl  moins  au  règne  de 
FjTouK  1"  qu'à  celui  de  (on  père 
Wlasch  ,  c'eat  la  métamorphose  en 
singes,  de  neuf  juifs  qui  ^ivoienl 
transgressé  la  loi  mosaïque.  Heureu* 
sèment  pour  les  fils  d'iiraitl  que 
ces  mëtatnorpboiea  ne  se  font  point 
de  nos  }«urs. 

*  II.  FYSOUS  U ,  fils  du  prdf^ë- 
deqt ,  pe  moutit  sur  le  trône  qup  i4 
ansaprèslamortdesm  père,  et  suc- 
céda à  son  oncle  Hnity ,  doti^  !>"»* 
avons  ÇaitNaiwès.Jacnaiifilaii'anioius 
reuemltlé  k  son  père  :  il  avoil  toua 
les  iéfaa^  qv»  Tyfmia  l"  Ht  con- 
noissoit  pamt,  «^n^  nacres  wlus 
qu'on  lui  prèle.  Aucwi  événement 
célèbre  tv'inimeiiBlisB  ton  règne, 
mais  uoa  foule  de  désonlies  L'ont 
caractérisé.  Benrertë  du  trôii^e. qu'il 
occupait  4  liai  pur  une  cQu^ura- 
tion  des  grands  de  l'état ,  il  per- 
dii  la  vî^  avec  la  couronne  apr«*  un 


FYRO  a35 

igné  de  it  ans.  Bélàscli  H.son  fils, 
fu.  mit  à  sa  place  par  tes  conjurés. 


.i  de  la 


m.FYBOUZm,  i6' 
famille  des  Sasianides ,  • 
Sàssâny,  4*  race  des  souveraïna  de  la 
Perse  avant  l'Islaniisme,  monta  sut 
le  Irôiie  après  avoir  vaiucu  ,  pril  et 
fait  périr  son  frère  Hormauz.  11  at- 
taqua plusieurs  aunée*  après  Khos- 
chnéouaz,  son  voisin,  qui  l'avoit 
aidé  puissamment  dans  son  usurpa- 
tion ;  mais  il  fol  pris  par  siraiagèuie 
et  n'obtint  sa  liberté  qu'en  jurant  de 
ne  point  troubler  i  l'avenir  la  paix 
des  états  de  Khoschnéouaz.  Cfpeu- 
dant  il  esta  peinede  retour  en  Perse, 
qn'il  assemble  une  nouvelle  grmée 
plus  formidable  que  ta  première,  et 
rentre  pour  venger  sa  défaite  dans 
le  royaume  de  son  généreux  ennemi. 
Kboschnéouaz ,  trop  foible  pour  lut- 
ter,  appela  encore  l'adresse  ù  son  ee- 
Les  arméea  étant  en  présence 


il  de  paille , 


il  fit  CI 

fosses  qu'on  rec 

au  point  du  jour  u  eiecuu  une  re- 
traite précipitée.  Les  Persaua,  trom- 
pés par  cette  finie  apparente  ,  se 
lirent  à  le  poursuivre  et  se  précî- 
_  itèrent  dans  la  fatale  embuscade.' 
L'élite  de  leur  armée,  une  graude 
:e  des  geus  de  la  cour  et  Fytouz 
cèmej  périrent  misérablement. 
Ce  monarque,  monté  sur  te  trône 
vers  l'an  34t  de  f.  C.,  régna  37  ou 
3o  ans.  Ingrat ,  perHde,  violent,  il 
vérifia,  par  une  sëris  non  inlerrom- 
pne  de  crimes  et  de  vexations  ,  les 
jusiee  craintes  que  son  preinier  tor- 
lait  avoit  inspirées  Bui  Persans. 

"  IV.  FYBOUZ I"  pa«a  du  gon- 
Temsment  de  Lahore  au  Irdne  d* 
Delby,!  la  mort  d'Altemch  ,  son 
frère  aine,  dont  il  déposséda  lescn-> 
fans  l'an  633  de  l'hégire,  laZi  de 
l'ère  chrétienne.  Jusque-  U  aucun 
vioe  affiché  ,  aucun  forfait  cooni) 
n'avoit  souillé  sou  nom.  Mais  pêne' 
Iré,  en  prenant  la  couronne,  de  ce 
pâncipe  ttoiiible  de  iOiicnt  que 


336 


FYRO 


toul  eit  permis  aux  rois,  il  rompit, 
auisUâl  la  bride  à  ses  paaiiona ,  ef , 
pour  s'abauilonaer  plun  librement  à 
tous  les  exc«a  de  l'ivresse  el  de  la  dé- 
hauclielapluaenVéude,  ii  abandonna 
les  rênes  de  l'empire  aux  main»  de 
sa  mère ,  esclave  lurke ,  femme  vio- 
lente ,  viudicative ,  seugumaire ,  un 
monstre  qui  ne  raclietoil  sa  perver- 
sité par  aucun  mérite  éclatant.  Le 
premier  acte  de  sa  puissance  fut  le 
massacre  des  femmesd'AltemcIi  et  la 
mort  de  son  plus  jeune  fils.  Chaque 

à  peine  quelques  mais  s'étoient 
écoulés  que  la  revohË  éclata  sur  tous 
les  poinlB.  I^^es  premiers  seignsurs  de 
l'empire  se  liguent  contre  Fyrouz  et 
contre  sa  barbare  mère.  Celui-ci 
marche  pour  les  châtier;  mais  ses 
lirineipauï  officiers  et  une  grande 
partie  de  ses  troupes  l'abandonnent. 
En  même  tecnps  Rézjah  ,  lille  aînée 
d'Atiemch  ,  est  proclamée  sullaue 
daiisDélhf.  Le  monarque  rétrograde 
>ur  sa  capitale.  Rézyah  accourt  à  sa 
rencontre.  Les  deux  armées  sont  en 
prësencei  ou  est  près  d'en  venir  aux 
mains  lorsque  Fjrouz  est  livré  par 
le  peu  de  soldats  qui  lui  restent.  Cet 
ëvénemeut  arrivé  à  Kelgory  le  18 
du  mois  de  reby'- 1  -  aouel  334  > 
mit  lin  an  règuedufllsel  de  la  mère, 
(lui  avoit  duré  6  mois  et  aS  jours. 
Ils  iiuirent  peu  après  l'un  et  l'autre 
leur  abominable  existence  dans  le 
fond  d'un  cachot,  châtiment  trop 
doux  pour  une  ftmme  insatiable  de 
sang,  et  pour,  uii  souverain respon- 
•able  des  crimes  commis  en  son  nom . 

•V.FYROUZn(Jéldl-ed-dyne), 
gouverneur  deSamiaâna,  ayant  t'ait 
assassiner  lesullan  Baly  neaou  mat  Ire, 
monta  sur  le  trAne ,  ûgé  de  70  ans , 
en  687  de  l'hégire,  et  de  notre  ère 
128S.  Quelques  mois  après,  il  lit 
périr  ansai  le  fib  de  Baigne  :  ce  fut 
son  dernier  crime.  Jamais  on  ne  vit 
de  révolution  ni  phis  extraordinaire 
iti  plus  subite  que  celle  qui  s'opéra 


FYRO 

dans  la  conduite  ditnouTesn  snlltn. 
U  passa  d'une  cruauté  extcËme  à 
l'excès  de  la  bonté,  soit  que  le  grand 
âge  en  fût  cause ,  soit  qu'une  poli- 
tique adroite  lui  eût  dévoilé  ses  vé- 
ritables intérêts.  En  effet,  sa  dou- 
ceur, la  sagesse  de  son  gouveme- 
inenl,  la  justice  de  ses  décrets  lui 
gagnèrent  l'amour  du  peuple.  On 
oublia  l'usurpateur  pour  ne  voir  qne 
le  bon  roi.  Les  grands  seuls,  pour  qui 
te  bonbenr  public  n'est  rien  au  prix 
de  leurs  intérêts,  troublèrent  1*  tran- 
quillité de  son  règne  par  des  coqs- 
pirations  ou  des  révoltes  fréquentes. 
Fyrouz  avoit  toujoura'en  le  bonheur 
d  échapper  aux  unes  et  de  triompher 
des  autres. Ses  voisin  s,  vaincus  autant 
de  fois  qu'ils  avoieut  osé  l'attaquer, 
respeetoient  sa  puissance.  Ses  peu  pies 
éloient  heureux,  lorsqu'il  fut  lâche- 
ment assassiné  par  Allah,  son  neveu 
par  le  sang ,  mais  son  fils  par  l'ami- 
tié qu'il  lui  portoit  et  par  les  soini 
qu'il  avoit  pris  de  son  enfance.  Sott 
règne  de  7  ans  et  quelques  mois  Rnit 
l'an  de  lliégire  695,  Voici  quelque» 
traits  propres  S  caractériser  la  con- 
duite de  Fyrouz  cnmme  monarque. 
Tcbydjou.neveudeBalyueet  nabab 
de  Kurreh ,  s'éioit  confédéré  contre 
lui  avec  les  raias  de  son  voisinage  ; 
ils  fiirenl  vaincus  et  pria.  Fyrouz  le» 
fait  venir  en  sa  présence.  lis  s'atlen^ 
doient  à  recevoir  une  sentence  de 
mon  ;  mais  le  vainqueur  leur  récite 
ce  vers  persan  :  «  Il  eat  aisé  de  ren- 
dre le  mal  pour  te  mal;  mais  il  n'y  à 
de  grand  que  de  payer  le  mal  par  )a 
bien,  »'  Il  les  renvoie  absous  en  assi- 
gnant à  Ttbydjou  le  Moullan  pour 
sa  résidence  avec  une  forte  pension. 
Cependant  les  Oraraha  Tcheldjys, 
nobles  de  la  Même  tribu  qne Fyrouz, 
solltciloient  vivement  la  mort  ou  au 
moins  l'aveuglement  de  Tchydjou. 
Ils  n'obtinrent  que  cette  réponse: 
«Mes  ami»,  je  suis  vieux,  je  veux 
achever  tnei  jours  sans  répandre  de 
sang.  »  Ces  grands,  furieux  de  ne 
point  obtenir  ce  qu'  il»  a  voicEt  deman- 


FYHO 

Ai ,  wiupiTèrent  conlre  le  sultan 

ils  Tu  relit  déuouveris,  pris  »t  amené: 
devant  lui;  auïuiie  garde  ne  l'ea- 
TiroTiiioil ,  aucun  honune  de  la  coui 
n'ëioit  présent.  Il  leur  reprocha  leur 
rorfail,  et  jelant  toutà  coup  son  épée 
nue  au  milieu  d'eux:  »  Que  celui  qui 
Vïutiuousaiig,  s'ecria-i-il ,  rami 
ce  Fer  et  qu'il  m'en  l'happe.  »  A 
mots  ils  se  précipitent  tous  la  face 
ïoulre  terre,  oltiennent  leur  grâce, 
et  le  monarque  leur  présente  à  boire 
lui-même  en  signe  d'aniitie.  L'au 
&gi  il  aima  mieux  lever  le  siège 
'  d'une  forteresse  où  des  rebelles  a'ë- 
iDient  rërugiés  que  de  la  preudre 
d'assaut,  «parce  que  ce  triomphe 
taûieroit  la  vie  à  trop  de  monde,  m 
Peu  aprèa  ayjinl  vaincu  en  bataille 
raugée  les  Mogols  qui  avoienl  fait 
une  irruption  dans  son  empire  ,  il 
leur  offrit  la  paix  ji  couitit ion  seule- 
ment de  s'en  retourner  chez  eux, 
Taut  de  magnanimité'  seroit  hors  de 
la  portée  des  ëloges  si  elle  n'avoit 
poi/ii  encouragé  les  grands  i  la  re- 
colle et  auxcouiuratioiis  (Hirrassu- 
rance de  l'impunité, et  que,  mieux 
enlendue,  elle  u'eAl  point  été  jus- 
qii'l  soustraire  au  glaive  de  la  loi, 
le  meurtre  ,  le  vol  ,  et  une  foule  de 
crimes  obscurs  qui ,  faute  de  chdti^ 
ment ,  désolèrent  l'empire  sout  le 
règne  de  ce  sultan. 

•  VI.  FYROUZ  m  monta  ou  fei- 
gnitde  mouler  malgré  lui  sur  le  trânp 
aprèslamt^rtde  Mohammed  TI,  ((ui 
l'avoit  désigné  pour  sou  siiccesse^ir , 
eifui  proclamé  par  les  Onirahs  l'an 
75jdel'hegire,l35ideJ.C.IIIxUtit 
lee  Mogols  peu  de  temps  après  et  les 
chassa  de  l'empire.  Son  règne  fut 
liouhlé  ,  comme  celui  de  Firouï  II , 
par  de  nombreuses  séditions  donlil 
triouiphoit  incessamment,  et  illus- 
tré par  de  grandes  victoires  sur  ses 
voiniiis  ambitieux  ;  mais  il  traita 
ceux-ci  avec  moins  de  ménagement , 
ceux-là  avec  plus  de  rigueur.  Il  étoit 
grand  guerrier,  bon  roi,iust«,  li- 


FYRO  a37 

béral ,  heureux,  si  trop  de  sévérité 
n'avoit  point  terni  quelquefois  ses 
plus  belles  qualités.  Il  aimoit  lea 
arts,  prolégeoil  les  lettrés.  Il  lit 
construire,  pour  l'onieoient  ou  pour 
l'utilité  du  pays  qu'il  gouve rnoit , 
une  multitude  de  monumens  dont 
on  ue  verra  point  la  nomenclature 
suivante  sans  quelque  incrédulité. 
Cinquante  grandes  écluses,  quarante 
mosquées,  trente  collèges ,  vingt  ca- 
ravauséraïs,  cent  palais,  cinq  hôpi- 
taux, cent  tombeaux,  dix  bains,  dix 
pyramides  ,  cent  cinquante  puits  , 
cent  ponts,  des  jardins  de  plaisance 
sans  nombre  et  û  ville  de  h'pouza- 
bad  près  de  Uéihy.  Fyrouz,  accablé 
d'ans  et  d'infirmités,  abdiqua  en  fa- 
veur de  sou  bis  et  acheva  paisible- 
ment sa  carrière  en  790  (  1Î9S  ),  à 
90  ans,  dont  il  enavoit  régné  58. 
On  rapporte  qne,  peu  après  son  abdi- 
cation, "une  révolte  ajunt  éclatù 
contre  son  fils  ,  on  eu  éioit  aux 
mains  dans  Délhv,  lorsque  des  es- 
claves l'apiiorlèrent  au  luilicu  des 
combattaus  ;  à  la  vue  de  leur  ancien 
monarque  ,  les  si-diiieux  jetèrent 
leurs   armes    et  abandonnèreut   la 


ralliei 


Kls.  Ëxenipla 
frappant  dn  respect  qu'inspire  nu 
grand  homme! 

*  FYROUZABADT(Imâm- 

Mejjed-ed-dyue  -Mohammed  -  ben- 
Yacoûb  ),  célèbre  lexique  onenial, 
étoit  de  la  ville  de  Fyrouzabad  en 
Perse,  OÙ  il  naquit  l'an  709  de 
Ihégire,  1Î28  de  J.  C.  Un  gofit 
pronoucé  pour  les  lettres  l'engagea 
da  bonne  heure  i  s'y  consacrer  en- 
lièrement,  et  un  Recueil  de  facé~ 
f:M  ,  VilUtoir-e  de  La  Slekke , 
l'Histoire  de  Merou ,  et  sou  livra 
de  ï'Jii  d'être  heureux  ,  lui  ou- 
auprè:!  de  plusieurs 
grands  priqces  de  l'Asie,  qui  l'en- 
ficbirent  de  leurs  largesses,  entre 
autres  le  trop  célèbre  Tymour- 
Link  (Tamerlaa),   dont  il  ratut 


=38 


FYRO 


prèa  de  Sooo  *e(|uiiu.  ftb»  l'onnage 
qui  coDlribua  sur-tout  à  m  fortuoe , 
et  k  Miil  qui  lui  ait  valu  riminor- 
lalité,  u'eai  le  Dictionnaire  arabe , 
^u'il  compila  «ous  ce  titre  :  El-ca- 
mous  el-Muu/ihyt  oua-' l-cahoui , 
el-oudssjih  { L'océan  qui  eavi- 
ranne  et  le  morièle  par/ait.  )  Cet 
ouvrage,  qui  a  été  d'un  grand  »e- 
coun  pour  Golius  dans  la  compO' 
■ilion  de  son  Dictionnaire  arabe- 
latin  ,  jouit  e|;>l«neiit  de  l'estime 
des  Orienlaus  iastruils  et  des  sa- 
vans  orientalistes  d'Europe.  On  le 
trouve  manuscrit  dans  la  bibliO' 
Ihéquc  impériale  ,  dans  telles  de 
l'EsGurial ,  de  Leyde  ,  d'Oxford  ,  et 
autres.  C'est ,  dil-on  ,  l'abrégé  d'un 
diclionnaile  en  60  ou  même  65 
Tol.  in-rol.  Mais  rieo  n'est  moins 
prouvé  que  l'eiistence  de  ce  volu- 
mineux fatras.  FirouMbady  ler- 
tnina  sa  longue  et  glorieuse  carrière 
dans  la  ville  de  Kbyd  ,  voisîae  de 
U  Mekte ,  lau  de  l'hëgire  817,  au 
noii  de  chaouâl-oclobre  i4i4- 


FYT 

*  T.  FYT  (  Jean  ),  ne  en  tG35  , 
un  des  meilleurs  peintres  d'Anvers 
dan»  son  genre  ,  Teprésenloit  avecla 
dernière  perfection  les  animaux 
morts  on  vivans  ,  les  Heurt  ,  tes 
fruits,  toutes  sortes  de  vases  et  de 
bas-reliefs  en  pierre  ou  en  marbre. 
Son  dessin  est  exact  et  corrpct ,  sa 
couleur  fière  et  vraie ,  et  sa  touche 
tantAt  régire  et  tantâl  hardie  est 
pleine  de  feu.  La  fraicheor,  le  ve- 
louté dea  Fruits  et  des  tieurs,  les 
plumes ,  les  poils  des  animaux  sont 
d'une  vérité  â  faire  illusion.  On  voit 
de  lui  dans  la  galerie  de  Vienne  trois 
Tableaux  degibier  elde  iHilaille , 
et  un  autre  représentant  uu  Ifepus 
lie  Diaae  ,  pendant  lequel  rfej 
nympkes  apportent  du  gibier  à  Ui 
iléesse;  dans  celle  de  Dresde ,  un 
tableau  oii  il  a  peint  deux  Perdrix 
et  uu  C/iien,  élan  Musée  Napoléoo, 
deux  Tableaux  de  gibier  mort. 

II.  FYT.  royex  FatT. 


GAAL. 


GABA. 


I.  IjTAAL ,  fils  d'Obed ,  alk  il  Si- 
chem  ,  dans  le  dessein  de  défendre 
et  d'aliranchir  les  habiluns  de  cette 
ville  de  l'opression  et  de  Ki  tyran- 
nie d'Abimelech  ;  mais  il  se  vit  in- 
dignement trahi  par  va  certain  Zé- 
l>ul ,  qui ,  par  les  avis  qu'il  donna  â 
Abimerech ,  fui  cause  que  Gaal  fut 
battu  ,  mis  en  fuite ,  et  ses  troupes 
taillées  en  pièces.  Gaal  ittant  reol/é 
dans  Sichem,  Zébul  l'en  chassa  avec 

*  U.  GAAl  (  Beroaid  ),  né 
i  Harlem  vers  16&0,  élève  de 
Wouwernians ,  comme  vnt  tnaitrc 
peignit  de*  batailles  ,  des  {la^saics 


el  des  chevaux.  Ses  ouvrages  eurent 
beaucoup  de  vogue  à  cause  de  la 
beauté  de  leur  coTori* ,  de  U  correc- 
tion du  dessin,  ei  sur -tout  parce 

per,  ceux'-du  célèbre  Wouvrermana. 

GABALIS.  royex  Vii.lab9  , 
n°  IV. 

GABATO  (Sébastien),  sur- 
nommé te  Notàer  {  Nauclerus  ) , 
à  caiite  du  son  habileté  dans  h 
navigation  ,  éloil  natif  de  Venjse; 
il  quitta  sa  pairie,  et  s'établît  A 
Bristol  ett  AnglEterre.  Le  premier 
il  tenta  de  suivre  uue  roule  diUa- 


GABB 

rente  âe  celle  que  Cbritlophe  Co- 
lomb lenOit  pour  aller  à  l'Amérique. 
Colomb  faÎBOJl  toujours  voile  yen 
le»  Canarîea ,  de  là  vers  les  Açatet , 
et  arrïvoit  en  Amérique  par  le  aud- 
ouest.  Gabalo,  mi  contraire,  urut 
qu'on  arriveToit  plus  lât  et  avec 
moiiu  de  peine ,  ai  l'on  faiioit  voile 
toujours  verslenord-oneat  ;«tne  ae 
trompa  point.  Henri  VU  lui  donna , 
en  149^1  Iroii  THiaseaux  marchanda. 

Labrador.  On  peut 

Itbre  navigateur,  la  Vie  de  HeDii  VU, 

par  le  cliaucelier  Bacou. 

GABBARA,  gëant  de  neuf  pieda 
huit  pouces  de  haut ,  dont  Pline  Tait 
mention.  Ou  le  mena  d'Arabie  à 
Rome  ,  du  leropa  de  l'empereur 
Claude. 

•  GABBIAN[  (  Antoine-Domi- 
nique),  peintre  d'histoire,  né  à  Flo- 
Tence  en  )65a  ,  ^lève  de  Vincent 
Daudiui  et  de  Ciro-Ferri,  ae  dis- 
tingua par  uni;  bonne  couleur,  une 
belle  com position.  Il  peignoil  éga- 
lement l'biaioire,  le  paysage ,  l'ar- 
chitecture et  lea  animauï.  Le  grand- 
duc  de  Toscane,  Ferdinand,  le  char- 
gea de  peindre  dans  un  de  ses  palais 
un  plafond  qui  êloïl  entremêlé  de 
bas-reliefs  et  de  peintures  k  fresque. 
Gabbiani  y  représenta  au  milieu 
jlpollon ,  et  la  Chute  des  géans 
avec  plusieurs  Médaillons  h  l'en- 
leitr.  11  peignit  dans  le  même  genre 
la  voûte  de  l'église  des  pèrea  d'A- 
malena  ,  et  termina  la  coupole  de 
Saiuie-Magdelaine  des  religieux  de 
Cileaiix.  Ce  dernier  ouvrage  mil  le 
comble  à  83  réputation.  Cet  habile 
artiste  termina  malheureusement  sa 
carrière  en  1736,  eu  tombant  d'un 
4thefaud  où  il  travailloît.  Onvoït 
de  lui  dans  la  galerie  de  Dresde  im 
tableau  bien  colorié  et  d'une  com- 
position «a  van  te,  représentant  7Aus 
«heK  Simon  It  phai  ' 

'  GABBURI  (Frantois-MfU'ie) , 


GABl         2?9 

peintre  excellent  et  en  in^me  lemp» 
littérateur,  uéàFlorence,  où  il  fut 
chef  de  l'académie  de  la  Crusca  en 
1717,  mourut  en  1749,  et  laissa 
manuscrit,  outre  de ux^j>ie/'M/iW9 
pour  la  défense  de  Michel  -  Ange 
Buonarotti ,  quelques  Poésie) ,  et 
nn  jibbeccedaiio  de  pitlori ,  ou- 
vrage vaste  et  d'un  grand  travail. 

'  GABELCHOVER  (Wolfgang), 
médecin  de  la  cour  de  Wurtemberg, 
a  traduit  deux  ouvrages  d'Andril' 
Baccius  de  l'italien  eu  latin.  Le  pre- 
mier ,  qui  est  un  traité  De  alce  et 
cornu  monocerotis ,  fut  imprimé  i 
Stutigard  en  iSgS  ^  in-S''i  le  second 
parut  à  Francfort  en  i6o3  et  eu 
1648,10-3",  sous  le  titre  d'E.rpo^ 
silio  latina  ex  italica,  cum  anno- 
lalionibus  et  obseivationibus  -Aa- 
drem  Baccii  de  gemmU  et  lapidi' 
bus  pretiosis.  Ou  doit  encore  i  ca- 
médecin  un  Recueil  d'observation» 
médicinales.  Il  publia  les  quatre 
premières  Centuries  à  Tubinge  en 
161 1  et  en  i6i3 ,  in-S".  U  h'  et  ■ 
la  6'  ont  été  données  par  Bruunina 

GABETS.  F'iyeaDESOABETa. 

GABIÉNUS,  soldat  de  la  flotta 
d'Auguste,  étaut  tombé  entre  les 
mains  de  Sexte  Pompée ,  Ris  du 
grand  Pompée,  fut  laissé  pour  mort 
sur  le  rivage ,  où  il  demeura  tout  le 
jour.  Sur  le  soir,  il  demauila  à  voir 
Pompée,  ou  quelqu'un 


Pliisii 


s  le  V 


r  de  s 


part,  11  leur  dit    k  qu'il  avait  éxA 

renvoyé  des  eiifera  pour  annoncer 
que  sa  causeëtoii  favorisée  des  dieux 
infernaux  ;  qu'il  en  devoit  eapéret 
un  bou  succès, et  que,  pour  assu- 
rance de  ce  qu'il  diaoit,  il  expireroit 
en  leur  présence,  après  avoir  exé- 
cute l'ordre  qu'il  avoit  reçu.»  Il 
rendit  en  efièt  le  dernier  aoupir  ; 
mais  l'événemeul  de  celte  guerre  n» 
répondit  pas  à  sa  prédictiou.  La 
jeune  Pompés  fut  défait  diux  au 


34o  GABR 

■prëi.,  et  perdit  même  la  vie  par 
ordrede  Marc- Antoine,  l'an  35  avaut 
Jéiua-Chriat. 

GABINIEN,  célèhre  rheleiir ,  en- 
■eigua  avec  beaucoup  de  répulation 
b  rhélDiique  daui  lea  Gaules  pen- 
dant environ  vingt  ans ,  sous  l'em- 
pire de  VespasieD.  C'éloii  ,  selon 
«aint    Jérôme,    un    lorrenl   d'elo- 

Juence.  Ce  pire  renvoie  au  Recueil 
et  discours  de  Uabinien  ceux  <iiii 
aiment  la  délicateate  et  lelégauce 
du  style. 

GABINIUS  (AuUiï),  consul  ro- 
main AS  uns  avant  J.  C. ,  ayant 
obtenti  le  gouverne  m  enl  delà  Sjrie 
et  de  la  Judée ,  paf  le«  intrigues  du 
tribun  Clodius,  réduisit  Alcxaudre, 
lili  d'Aristobule  ,  roi  de  Judée ,  à 
demander  la  pain ,  rétablit  Hircan 
dans  la  diguitë  de  grand- pontire,  et 
rendit  la  tranquillité  à  la  Judée.  Il 
tourna  ensuite  ses  armes  contre  les 
Paithes  :  mais  Plolom^e-Anletës  lui 
ayant  offert  mille  lalens  pour  Être 
rétabli  sur  le  trône  d'Egypte,  il  mar- 
cha vers  ce  royaume.  La  cupidité 
étoit  l'ame  de  toutes  ses  entreprises. 
Il  prolongea  la  guerre  autant  qu'il 
put;  iWcliélaiis,  ennemi  de  Ptolo- 
mée  ,  payoit  clièrenient  ces  re- 
lardemens.  Archelaiis  ayant  élé  tué 
dans  un  combat,  Gabiuius  mit  son 
rival  en  possession  de  son  royaume. 
De  retour  à  Rome ,  il  fut  accusé  de 
concussion  ,  et  banni.  Cicërou,  qui 
Vavoil  voulu  Tuire  condamner  pen- 
dant son  ui)sence ,  le  défendit  alors, 
et  harangua  vivement  pour  lui ,  â  la 
prière  de  Pompée.  Gabinius  mourut 
k  Salone,  vers  l'an.  4°  avant  Jë«us- 
Christ. 

GABOR.  f'oj'.  Betlem-Gabor. 

I.  GAIÎRIEI^SÉVÈRE,  néà  Mo- 
nembasie ,  autrefois  Epidaure  ,  ville 
du  Péloponnèse,  ordonné  évèquede 
Philadelphie  en  1677,  quitta  celte 


QuoÏQue  peu  favorable  : 
le  pvllat  adiueltoit  la  tri 


GABR 

ville,  oil il yavoittrèi-peu  deCreu, 
pour  se  retirer  à  Venise.  Il  fut  évè-  ' 
que  des  Grecs  répandus  sur  le  ler~ 
ritoire  delà  république.  On  a  de  lut 

divers  Ouvrages  de  l/iéologie ,  pu- 
bliés en  1Ë71 ,  'ia-/{',  par  Richard 
Simon, eu  grecet eulalin,avecde* 
remarques,  daas  lesquellei  il  prouva 
qu'on  ne  peut  pas  mettre  cetévèque 
au  rang  des  Grecs  latinisés ,  puisqu'il 
re  le  concile  de  Florence. 

transsubilan- 
tialiou  ainsi  qu'eux.  On  te  verra 
clairement  dans  son  Trailé  des  sa- 
cremeas ,  un  des  plus  précieux  mor- 
ceauiL  de  son  recueil.  Les  autres 
écrits  qu'il  renferme  sont  ,  Una 
Véfense  dn  culle  que  les  Grecs  ren- 
dent au  pain  et  au  vin  que  l'on  doit 
consacrer ,  lorsqu'on  les  porte  an 
sanctuaire  ;  un  Discours  de  l'u- 
sage des  colybes,  ou  des   légume* 

+ II.  GARRIEI^SIONITE ,  sa  vant 

raaronile ,  professeur  des  langues 
orientales  â  Rome ,  fut  appelé  à  Pa- 
ris pour  travailler  à  la  Pnlyglolte 
de  Le  Jay.  C'est  lui  qui  fournit  le» 
bibles  syriaque  et  arabe ,  impriméei 
dans  cette  Polyglotte.  H  les  «voit  co- 
piées sur  des  manuscrits,  et  y  a  voit 
ajouté ,  par  un  travail  inconcevable, 
les  points  voyelletquenoiisy  voyons, 
avec  une  version  latine.  Il  mourut  à 
Paris  ,  eu  i.B/,8  ,  professeur  royal* 
dans  les  langues  syriaque  et  arab«. 
11  laissa  quelquesvfJui'/'c^ej.  Il  ne 
dirigea  pas  jusqu'à  la  fin  la  Poly- 
glotte de  I.e  Jny.  5'étaut  brouillé 
avec  lui ,  on  appela  Abraham  Cc- 
cheltensis  pour  le  remplacer.  Ga- 
brieUSionile  traduisit  encore ,  avec 
son  compatriote  Jean  Hesroniie ,  la 
Géographie  arabe  intitulée  ,  Geo— 
grap/ûa  NubiensU,  1619  ,  ill-4°.     . 

III.  GAHRIELfAntoinedeSl.-), 
feuillant.  Voyez  Bsbnabd,  n"  lU, 


,  Cookie 


GABR. 

t  IV.  GABRIEL  (JacquM),  ei- 
libie  irchilecte,  nJàPanicD  1667, 
parent  tt  ilh-n  du  calibre  MaïuaTt , 
•e  .rendit  digne  de  ion  majli'e.  Il 
achevais  bdlimenl  de  Ckoi^  ,coin- 
mead  par  son  père  ,  archilecti  du 
roi,  et  commença  lui-même  \«Pont- 
Royal,  qui  fui  terminé  par  le  reli- 
gieux Frauçoii  Romain.  Il  donna  le 
projet  de  VEgoui  de  Parh ,  et  les 
planed'uu  grand  nom bredeblli meus 
public ,  parmi  lesquels  on  cite  Ceux 
de  \'lI6tel-de-f^iUe ,  de  la  Cour  rfu 
Préaidîal.ei  delà  Toardeflforloge 
da  ReDDea  ;  de  la  Mahon  de  ville 
de  Dijon ,  de  la  Satie  et  de  la  Cha- 
pelledei  était;  dv  Pou  ldeBiah,eic. 
Son  mérite  lui  valutle»  place»  d'ina- 
pecteur  gëuëral  des  bâtiment,  jar- 
dina, arit  et  maiiul'aclurei,  de  pre- 
mier architecte  et  premier  ingénieur 
dea  p«jil»  et  chausséçi  du  royaume , 
tt  le  cordon  de  l'ordre  de  Saint-Mi- 
chel. Il  mourut  i  Fontainebleau  en 
17^3,  i  73  ans.  Sun  ble,  pr>;mier 
architectedu roi,  hérita  dea  taienade 
Bon  père ,  et  ka  transmit  à  ton  fila , 

*  V.  GABRIEL  (Pierre), prêtre 
français  du  17'  eiècle,né  i  Monl- 
pellier,  a  donné,!,  une  Description 
de  cette  ville ,  avec  une  notice  par' 
ticulièrede  la  cathédrale,  i63i,  in^ 
ii.]I.Vne  NolicecAronologiquedea 
gouverneurs  de  Provence.  IIl.  Sé- 
rie* prùssiilum  Xegatonensiu. 
Moaiispeliensium  ai  aan.  4^1,  ad 
ana.  leSSiin-IoL 

*  I.  GABRIELI  (Dominique) 
dianoiue  régulier  de  Samt-George 

Alga  dam  le  lË'  liècle  ,  traduisi 
du  latin  en  iUtlieu  le  livre  du  Pa- 
irisrche  de  Veulie  ,  saint  Lauruni 
Justinien  ,  iniiiulé  l)el  Disjireggio 
del  monda  ,  e  délie  sue  vaniià. 

*  II.  GABRIELI  (  Gabriel  ) ,  plii- 
lotophe  et  mcdecin;  natif  de  Fa- 
Aoue,  fut  en  répiitei^on  vera  I«  oii- 

T.    VK. 


GABR  a4i 

Jieu  dn  16*  siècle.  On  a  un  voluma 
de  sa  composition  qui  contient ,  In 
ijuastionera  Hieronymi  BoniperU 
Jiovariensis  de  maleria  imminu- 
tione  in  principio  morbi  dissolu- 
liones;  De  lutins  evacuandm  ma- 

eriiK  ratiaite  explicatio\  Patarii,     - 

S5o  ,  in-4». 

"UL  GABRIELI  (Triphon), 
homme  Irèâ-Mvani  etcontidérri 
i^omma  le  Socraie  ds  -aon  Itmpi , 
vivoit  dana  le  16*  liède:  11- Ait  très.» 
aimé  de  Beinbo  ,  gui  lui  légtia  en 
mourant  une  rente  annuelle  da 
Trente  ducat*  d'or.  Eloigné  de«  aifai- 
rea,  Gabrieli  passa  paisiblement  u 
via-dana  une  terre  lituëeaurlepen- 
chanadunecollinedatit  le  Padouan. 
Il  donna  un  Diatoga  délia  sfera. 
Quelquea  peraonnea  lut  attribuent 
le  Commentaire  de  Pétrarque  et 
celui  du  Dente ,  publiés  aoua  le  nom 
de  Beruardino  Dauielto  da  Lucca , 
et  quelques  autres  (Hic/-(i^«.  Umou-^. 
rutà  Venise  en  iS^g.  Comme  So- 
crate,dit8peron),d<»t  on  lui  avoit 
donuë  le  nom,  il  n'écrivit  jamais, 
inaisil  enseignaceqa'iliavoir," 

-  JV.  GABRIEU  (Jacob),  ne- 
veu du  précédent ,  vivoit  dana  U- 
16*  aiècle.  Bembo,  dans  an«  de  ses 
lettres  écriiee  en  italien ,  se  réjouit 
avec  lui  de  ce  qu'en  puisant  k  un« 
source  aua^i  pure  que  telle  de  son 
opcle  ,  il  est  devenu  maître  daDa,U 
langue  italienne.  Il  a  publié  ,  outre 
d'autre»  ouvragea  ,  Refile  gram- 
maticali  non  mène  ulili-,  che  ne- 
cessarie  a  colom  che  diritloment» 
scriiieie  aella  notira  lingua  «i  dir 
Utiano. 

■  *  y.  GABRIELI  (  Charies-Marie  ) , 
né  à  Bologne  en  1667  ,  moutra  , 
dis  sa  plus  tendre  enfance ,  un  vif 
amour  pour  la  piété  et  pour  lea  ' 
lettres.  Il  lit  sea  premières  étude* 
chez  les  jésuites ,  et  les  continua  au- 
près d'.:8  plus  célèbres  professeur*  de 
sa  jxitrie.  Pour  ta  suffire  et  aider  su 


a4»  CABR' 

famille ,  il  enlra  en  qualité  de  secré- 
taire chei  l'aliW  Sampieri ,  uoble 
boloaais  ,  qai  deïiut  euBuiie  pro- 
fesseur de  jutiapruiieDce  el  cbauotne 
dé  ta  métropole ,  et  qui  lui  fit  beau- 
coup de  bien.  Au  milieu  de  ses  oc- 
CBpktloiu  il  travailla  à  mettre  eu 
ordre  el  à  achever  l'ouvrage  inr  les 
kie  dti  conte  Poiibida ,  itAjMâ^/h- 
pAititalfum,  sive  Sibliotheea  ie- 
ga/is  ampiUsima  ,  qu'il  publia  , 
diviadca  5  tome*  in-folio, Parma, 
i^S.  Eu  ibQi,  étant  parVena  à  la 
pfètriae ,  il  ainploya  ses  laleos  i  l'é- 
]aq»eac*  da  la  chaire.  L'ouverture 
d'une  acadëmie  dans  la  mailoii  du 
célèbre  Hflufredi' le  força  des'oceuper 
dektcompnsltioiide  plosieiirs  trattéa 
■ur  la  philosophie ,  b>  médecine  et 
rUstoiTe naturelle.  Ces  ouvrages  lui 
firent  beaucoup  d'hoDuenr.  Eu  i6g'i, 
il  eutra  daus  U  congréftalioa  de  l'O- 
ratoire ,  où  il  reotplil  d'uM  maniire 
exemplaire  tons  les  devoir*  de  son 
état.  11  enKigiia ,  avec  II  permis- 
sion de  Clément XI, l«  ibëolç^ieMu 
contA  Isolaai  ,  i}ai  fut  4epuih  évè>- 
que  de  Siiiigf^w  1  et  l'jvèque  de 
Përouse  ajani  beaucoup  profité  par 
l'habileté  et  enns  b  dilution  d'un  tel 
maître ,  il  l'emaiena  avecluià  Rome. 
Le  cbrdin.il  Lambertini,  arcbevËque 
de  Bologne ,  se  l'aitccha  en  qualité 
de  conl'eiuntT  ^el  marqna  le  plus  vif 
régrit  de  sa  mort ,  arrivée  en  1745 , 
i  Page  de  78  ans.  Parmi  le*  ouvra- 
ges qU'ona  de  lui,  on  distingue  les 
;  tnivau*  ;  t.  fita  detla  madré  don- 
na lUiiriaGaelana  Scolasiica  JUn- 
ràlori ,  religioM  del  moniatero  de" 
SS.  Qtmasio  e  Proiasto  di  Boio- 
gna  ,  Bologne  ,  i749-  H-  Copendio 
délia  viia  del  imiterabih  tervo  di 
dio  Cesare  SiaacAetii,  aenatore 
di  Botogna ,  efondaJore  délia  con- 
gregazione  di  S.  Gaàriello,  Bo- 
logne, i-!Zi.Ml.Ifoii»i«deilai'ita 
del.  GioP.  Filippo  Certaa^delora- 
torio,  Bolt^ue,  1737.  IV.  Sl>tizie 
délie  vile  rfe"  PP.  Gaapare  Lin- 
4*r  e  Giovanni  GalioMii  del  orii' 


GAÉR 

lorio.  V.  Sermoni  sopra  le  dome- 
niche  ^  feue  deil'  anmt,  Bologne , 
i74»>«Veuise,  1745.  Vl.iJw/. 
iaslracÙQ  ,faciU  .melhodo  eacom- 
plecteiis  qact  ai  accedentibut  ad 
examen  ordinum  suscipiendoram 

Senogallla,  1735.  Il  alaiasé  beau- 
coup d'ouvrages  maniiacrits,  parmi 
lesquels ,  Letteie  di  au  abate  ad  ua 
fescoyo  ,  dove  si  dimoslta  l'equità 
ilella  coalilaiione  unigenitii» ,  oie 
posiono  seivire  di  risposia  a'  ii- 
èelli  che  sono  comparai  contra 
codetta  coililiitiune  .-  cet  ouvrags 
traduit  diifrançais,  est  considérable- 
ment augmenté  par  le  traducteiti'. 

+  VI.OABTlIELI(N.),  prélat 
Tomam ,  d'une  famille  noble  ,  t* 
laissa  séduire  par  un  certain  doc- 
teur 01t»«,  qui  se  mèloil  de  »(- 
lilége.  Us  furent  arrêtés  sous  le  papa 
Alexandre  VHI  ,  ainsi  oire  quelques- 
uns  de  leurs  edhéretis.  Qs  avouèrent 
qu'il;  teaoient  des  assemblées  ttoc- 
turner,  tfiinslMqnelles  iU  ôlTroient 
an  démon  du  sang  hnntaJU,  mile 
avec  deè  hosties  et  des  reliques.  Ia 
torture  leur  Ht  déclarer  des  cbose» 
incroyables,  et  qu'il  ail  inutile  ds 
rapporler.  La  plupart  des  tfialbeu- 
reux  partisans  d'Ôliva:  furent  con- 
damoés  à  une  prison  perpétuelle. 
Gabrieli  perdit  se*  bénéfices  et  tes 
dignités ,  et  fut  enfermé  dans  un 
château ,  où  il  vécut  jusqu'il  h  fin 
du  iV  siècle. 

*  GABRIELIO  tGHIei),  bf- 
chélier  eu  théologie  i  Louvain  , 
auteurr  de  Specimiaa  morali»  chria- 
liante  et  moral»  diehalicae  J« 
praxi  ,  1675  ,  ouvrage  condamna 
par  un  discret  de  l'inquisition  di 
Home  ,  du  97  septembre  1679  ,  et 
de  cri  le  d'Espagne ,  du  %"&  août  1681. 

LGABRIELLEmBooBBOM,»!* 
de  Louis  de  Boorbon  I"',  comte  da- 
Montpensier  ,  épousa  ,  en  xifi^  , 
Louis  de  La  TtémouiUe  ,  tué  à  la 


CABli 


bataille  ie  PavU  ea  i^af:  Elle  en 
eut  Cliailes  ,  coinie  de  Taloieiid  , 
tud  à  la  bataille  de, Marig^aii  eu 
iSiS,  et  iiioiD'ut  au  château  de 
Thouars  en  l'oitou  le  3i  dëceuibre 
j5iG.  On  a  d'elle,  I.  Imlruclioa 
des  jeunes  pucelles.  H.  ■  Temple  du 
Saint- Esprit.  III.  Le  foyage  du 
pénitent.  IV-  Cqniemplaiioas  de 
l'ame  dévote,  sur  les  mystères  de 
l'incarnation  et  ée  La  passion  de 
J.  C.  ;  et  d'aulrei  ouvrages  de  pielé 
inauuscr^ts.  .Cette  priucesse  avoit 
autaùt  de  vertu  que  d'esprît. 

it.  GABBIELr.^'  D'EsmiEs. 
f^iyf.  ËsTJtim ,  a"  1^. 

m.  GABRIELLÉDE  Veboy. 

f^oy.  Fa'iei,. 

•  GAbSINÏ  (Thomas-Marie), 
3e  l'ordre  deà  clere»-mineur»-régu- 
ïieiB ,  né  â  Rome  en  iTaë.seglo- 
ritîoil  de  compter  au  nombre  de 
ies  ancêtres  le  célèbre  iribun  Ni- 
calas  Gabrini ,  vulgairement  noinraij 
Riensi,  dont  il  a  ^clairet  l'histoire 
el  fait  l'apologie  par  divers  écrits. 
Le  P-  Gabrini ,  devenu  pTofesseur 
Ae  langue  grecque  Â  Peiaro,  «ctj^ult 
fa  réputation  'dexcelleut  hell'^iiieie 
et  philologue.  De  U  ilreviuti  itome 
ut  patrie ,  pour  remplir  une  chaire 
de  philosophie ,  el  fui  ensuite  chi^rgé 
Am%  cel  te  ville  d'une  cure  qu'il  gou- 
verna ptïi'idaat  vingt-Bepl  an»,, en 
encelleut  parleur.  Proiiin  a'ucea»iïe- 
luent  aux  diverses  charges. de  aou 
<ir[Ire ,  il  finit  par  en  èt^  gënt^ral  ; 
les  évè<|ues,  les  diverses  congrt^ga- 
tiôna  ,  les  papes,  qui  avoieçl  pour 
i\\\  une  haute  estime,  «tirent  eou- 
yent  recoiirsàses  lumières;  il  mou- 
rut le  i6  novembre  1807.  Outre  les 
()ivers  ouvrages  publiés  par  Ga- 
brini pour  la  défense. de  sçn  parent 
Itienzi ,  on  a  de  lui ,  I.  Une  Disser- 
tation *ur  la  vingtième  proposition 
tfupremier  livre  iF,uclide,  in-B" , 
pMaro,  iT^a  ,  ^ui  a  eu  plusieurs 


GABft  243 

éditions.  11.  Beaucoup  dé  P'i^erl^ 
lions ,  Mémoire»  el  Lettres  ii^prC- 
inés,  séparéipent  ,  ou  dau»  les  re- 
cueils académiques ,  sur  l'origine  den 
monidgnes ,  des  petriGcaiioua  et 
d'autres  objet»  d'hisioire  el  d'auli- 
quiié  ecclésiastique  et  civile;  des  mé- 
ilailles ,  des  obélisque* ,  des  ipscrip- 
lions,  les  cobnnea  d'Hercule,  la 
voyage  d'Horace.aux  marais  t'ai!- 
lins  ;  une  autre  Dissérlaliort  contra 
Beauforl,  qdi  accueoit  tfenya  dHa- 
licaruasse  d'avoir  pillé  Fabiua-Pic- 
lor,etc,  IIL  Quelques  ouvrages  de 
piété ,  tels  que  la  Semaine  saiicti- 
fiée ,  etc.  IV.  Il  reste  de  lui  d'aotréi 
Pièces  inédites ,  concernant  la  mort 
de  Samion  ,  la  population  anli-dili^- 
vienue  des  antipode*  ,  le  v^ag* 
d'Hannou  .  Tétat  des  niaraf»  Pon- 
lios  aouB  Auguste ,  etc. 


«I  _  „_„.  -,, —  .. , 

dépeigaût  Rome  pnvép  de.  ae* 
deux  yeux ,  le  pontificat  el  L'eni- 
pire.  Son  éloquenct;  plut  au  pvfi'- 
life ,  et  ne  le  persuada  pas.  Gabrino, 
de  reloue  à  Borne ,  forma  lé  projet 
de  s'en  rendre  maître  j  il  se  Bl  dér 
cerner  par  le  peuple  l«  gquyerne-i 
ment  ,de  la  ville  et  le  tilre  d^  tri- 
bun. Il;  p^  faire  crief  daitt  les  rues 
de  Rome,  au  son  des  trompettes  , 
a  Que  chacun  eût  à  se  trouver  sani 
armes, la  Buiidu  19  mai  i3h7,  dau* 


»« 


GABR 


lïglUe  du  cM(eau  Saint- Ange.  » 
Après  y  avoir  fail  céUbiei ,  presque 
en  même  lemps, trente  messes  du 
Saint-Esprit,  auxquelles  il  assista, 
il  sortit  de  l'église  vers  lés  neuf 
heures  du  matin ,  et  mena  le  peuple 
au  Capilole.IlarWa  trois  étendards, 
sur  tesqtiels  ëloient  peints  les  sym- 
boles de  la  liberté ,  de  la  iusiice  et 
de  la  paix ,  el  fit  lire  quinze  régle- 
mens  dressés  pour  parvenir  au  Bon 
étal.  C'éloil  sous  ce  nom  qu'il  ca- 
chort  ses  projets  ambitieux.  Alors 
voyant  son  autorité  bien  afiermie 
par  la  soumission  des  grands  et  du 
peuple,  il  créa  un  nouveau  conseil 
qu'il  nomma  Chambre  de  Justice  et 
de  Paix.  Il  purgea  Itome  en  peu  de 
temps  des  malfaiteurs  ,  des  meur- 
triers ,  des  adultères  ,  des  voleurs 
et  des  gens  décriés.  Son  nom  ré- 
pandit la  terreur  dans  l'Italie  ,  et  il 
se  servit  de  celte  terreur  pour  l'as- 
servir entiÈremenl.  Il  leva  une  ar- 
mée de  vingt  mille  hommes,  assem- 
bla un  parlement  général ,  ei  envoya 
des  courriers  à  tous  les  seigneurs  et 
Îl  toutes  les  républiques,  pour  les 
solliciter  d'entrer 'dans  la  ligue  du 
Boit  état.  Ce  qu'il  y  a  d'étouuant, 
c'est  que  presque  par-tout  on  le  re- 
mercia de  son  zèle  pour  la  patrie. 
Pétrarque  écrivoit  des  lettres  en  sa 
faveur,  elle comparoit  àBr'utus.  I^ 
tri  bu  u  reçut  eu  même  temps  des 
ambassadeurs  de  l'empereur  Louis 
de  Bavière,  de  Louis  1",  roi  de 
Hongrie ,  et  de  Jeanne  ,  reine  de 
Naples.  Enflé  de  sa  grandeur ,  il  osa 
ci  1er  àsontribimal  Louis 'de  Bavière, 
Charles  de  Luxembourg,  et  lesélec- 
t«iri  de  l'empire  ,  donna  des  fêtes, 
bizarres,  fil  arrêter  plusieurs  sei- 
gneurs, et  se  rendit  le  tyran  de  celte 
même  patrie ,  dont  il  vouloit  être, 
disoil-il,  le  libérateur.  Le  peuple 
ouvrit  enBn  le»  yeux  :  Rienzi ,  crai- 
gnant de  tristes  revers,  abdiqua  son 
autorité.  B'étant retiré,  au  commen- 
cement de  i348, à  Naples,  it- vécut 
deux  ans  ayec  de*  ermiieg ,  déguisé 


de  c 


GABR 

n  habit  de  pénile! 
■  ,  il  r 


.  Dégoûté 


dans  Rome  {voyez  Ceccano);  et 
ayani  excité  une  sédition ,  il  fui  obli- 
gé de  se  sauver  à  f  rague ,  oi\  étoit 
Cbaries  de  Luxembourg  ,  roi  des 
Romains  ,  qui  l'envoya  à  Avignon 
à  Clément  VI.  Ce  poutife  le  fit  en- 
fermer dans  une  lour,  el  nomma 
trois  cardinaux  pour  faire  son  pro- 
cès. La  mort  de  Clément  arrêta 
les  poursuites.  Innocent  VI  ,  son 
successeur ,  le  icaîta  avec  beaucoup 
plus  de  douceur  ,  el  le  renvoya  à 
Home  avec  le  titre  de  sénateur.  \A 
pontife  vouloit  l'opposer  à  un  nou- 
vel aventurier ,  appelé  François  Ba- 
roocelti ,  qui  avoit  usurpé  la  qu>i- 
lité  de  tribun.  Rienzt.  n'eut  pas  de 
peine  à  dissiper  le  fantôme  de  puis- 
sance qu'avoit  formé  Baroncelli.  Ce 
rebelle  avoil  déjà  été  mis  en  piècei 
par  le  peuple.  Rieuzi ,  de  captif  de- 
venu sénateur  ,  et  reçu  comme  eu 
triomphe  k  Rome ,  aliéna  bientôt  les 
ciBUTs  par  des  exécutions  cruelles , 
par  son  orgueil  fastueux  ,  par  l'im- 
poaiilou' de  nouveaux  tributs.  I^ 
Colonne  et  les  Savelli  ameutèrent 
les  Romains  ;  le  Capilole  fui  assiégé. 
Oncrioit  ;  a  Vive  le  peuple!  meure 
le  lyran  \  »  Rienzi  parut  sur  un  bal- 
con armé  de  pied  en  cap  ;  une  grèle 
de  flèches  el  de  pierres  voloii  sut 
lui  ;  il  ne  put  se  faire  entendre.  Il  se 


t  Je 


sage. 


sortit  du  Capilole.  Mais  ayant  été 
reconnu ,  il  fut  arrêté  et  mené  au 
Perron  du  Lion  ,  où  il  avoii  pro- 
noncé tant  de  sentences  de  mort. 
Exposé  à  la  vue  du  peuple  pendant 
une  heure,  on  le  regardoil  encore 
avec  une  sorte  de  crainte.  Un  ci-  ■ 
loyen  lui  plongea  enfin  son  épée 
dans  le  sein.  Aiissitât  il  fut  percé  de 
raille  coups ,  et  traîné  dans  les  rues 
jusqu'au  palais  Colonne  (le  S  octobre' 
iS54).  Rienzi,  né  avec  un  esprit 
vif,  entreprenant ,  une  conceplioD 
facile ,  un  eénie  subtil  et  délié,  beau- 
coup d<  lacilité  ik  s'exprimer ,  lia 


GABR 

«eut  Tarn  et  dissimnté ,  et  une 
ambilioa  saus  bornes  ,  ëloil  d'iioe 
figiiTc  avaaiageiise ,  t^vère  obierva- 

.teiir  des  lois  ,  imposteur  hypocrite, 
faisant  servir  la  religion  à  ses  des- 

. seins,  mettant  en  œuvre  les  révé- 
lations el  le*  viBioQS  pour  s'autori- 
ser i  effronli  jusqu'à  se  vsuter  d'af- 
fermir l'autorité  du  pape  ,  dans  le 
temps  raêiue  qu'il  la  sapoit  par  les 
fondemens  ;  lier  dans  la  prospérité , 
proiupt-à  s'abattre  dans  l'adversité; 
étonne  des  moindres  revers  ;  mais 
après  le  premier  moment  de  sur- 
prise ,  capable  de  tout  enlrepre:idre 
pour  se  relever.  Sou  Histoire  a  élé 
écrite  eu  italien  par  Tliomas  Fiorli- 
tiocca,  auteur  contemporain.  Nous 
euAVOus  une  en  français ,  assez  peu 
exacte  ,  mais  curieuse  et  bîea  écrite, 
par  le  jésuite  du  Cerceau ,  avec  des 
additions  et  des  notes  du  P.  Bru- 
moj  ,  dala  mfme  société.  Cette 
bisloire  a  été  imprimée  k  Paris  en 
I733>  in-13,  sous  le  titre  de  Cou- 
juralioD  de  Nicolas  Gabrino,  dit  île 
Riensi ,tjiaaàeïLoiae,  en  iS^j. 
En  1791  on  a  joué  àParis  une  tra- 
gédie de  Rienzi ,  qui ,  malgré  quel- 
que*  beaux  vers,   n'obtiut  aucun 

II.GABRINO-FUNDULO  a  une 
place  dansHiistoiremoderaedllalie, 
par  sa  perlidie  et  sa  cruauté.  Après 
la  mort  de  Jean ,  duc  de  Milan ,  en 
i4ii  ,  les  Cavalcabo, famille  puis- 
sante de  Crémoue ,.  se  .  rendirent 
maîtres  de  c«tte  ville.  Gabrino  fut 
d'abord  un  de  leurs  plus  zélés  parti- 
sans; mais  ayant  depuis  aspiré  lu i- 
rième  à  l'autorité  souveraine ,  il  in- 
vita Charles  Cavalcabo,  chef  de  sa 
famille,  à  venirisa  maison  de  cam- 
pagne ,  avec  neuf  à  dix  de  ses  parens; 
)li  s'y  rendirent,  et  le  scélérat  les  lit 
tous  assassiner  dans  un  festin.  Maître 
do  gouvernement  de  la  ville  aprèt 
cette  exécution  bjrbare  ,  ilyéxerça 
lontes  sortes  de  cruautés ,  jusqu'à 
ce  ^ue  Philippe  Visctnti ,  duc  dé 


GABR         .245 

Milan ,  lui  fit  trancher  la  lèle.  Son 
couTcsseur  l'exhorta  vainemeut  à  sh 
repentir  de  ses  crimes  :  il  lui  dit 


voitquu 

t  den 


regret 


en  mourant; 
précipité  du  haut  de  la  tour  de  Cré- 
mone ,  l'une  des  plus  élevées  qui 
soient  en  Europe,  le  pape  Jean  XXIU 
et  l'empereur  Sigismond,  lorsqu'iU 
avoient  eu  la  curiosité  d'y  monlef 
avec  lui.» 

m.  GABRINO  (Augustin), 
chef  d'une  secte  de  fanatiques  , 
dont  les  membres  se  nommoient  les 
Chevaliers  de  l'Apocalypse  ,  étoit 
né  â  Bresce  ,  et  se  faisott  appeler  1« 
Prince  du  nombre  septénaire  ,  ei 
le  Monarque  Je  la  Sainle-TriiUU, 
Cet  imposteur  disoit  vouloir  défen- 
dre l'Eglise  catholique  contre  l'Aoïe- 
Chrisl ,  qui  leroil  adoré  dans  peu. 
Les  armes  de  la  secte  qu'il  forma 
éloient  un  sabre  et  un  bâton  de  com- 
maudement  eu  sautoir,  une  étoile 
rayonnante ,  el  les  noms  des  trois 
auges  Gabriel ,  Michel  et  Raphaël. 
Plusieurs  de  ces  chevaliers  porloienl 
ces  armes  sur  leurs  habits  el  sur 
leurs  manteaux  ,  et  leur  uonibie 
s'accrut  jusqu'à  quatre  -  viugt  ; 
c'étoient ,  pour  la  plupart ,  des  arti- 
sans qui  Iravailloient  l'épée  ojt  cdté. 
Ils  étoienttrès-cbaritaUes.  Gabrino, 
se  trouvant  dans  l'église  le  jour  des 
Itameauxde  l'année  i6g4,  pendant 
qu'on  chauloit  l'antienne  :  Qui  esl 
ce  roi  de  gloire?  courut  l'épée  à  la 
main  au  milieu  des  ecclésiastiques, 
et  s'écria  que  c'étoit  lui.  Ou  le  prit 
pour  un  fou,  et  ou  l'enferma.  Un 
autre  de  les  fanatiques  ,  qui  étoit 
bûcheron,  découvrit, peu  de  temps 
après,  tout  ce  qu'il  sa  voit  des  mys- 
tères de  la  secte  ;  ou  arrêta  une  tren- 
taine de  ses  confrères,  elle  reste  se 

"GABRON  (  Guillaume  ) ,  peintie 
d'An  vers, né  eu  i6a!>,peiguoit  dans 
la  deniière  {eifeciion  des  FUun , 


a46  GAÇO 

Ati  Frriiis ,  des  frases  d'or_,  d'ar- 
gent, de  porcelaine  el  autres.  Il 
y'  niettoit  une  sî  grande  vérité  ijue 
l'œil  Éloii  aouvent  Irom|>é  psr  son 
pint:eaii.  Après  avoir  voyagé  long- 
temps en  Italie ,  i)  demeura  vne 
grande  partie  de  sa  vie  à  Rome , 
et  revint  en  Flandre,  ot\  il  moiiml. 
Les  tableaux  de  ce  peintre  sont  rares 
et  recharéhës. 

GABUHET(NicoUs),  chirurgien 
du  roi  Louis  Xlll,  ne  se  rendit  pas 
moins  recommandiAle  par  ta  can- 
deur de  ses  mœurs  que  par  son  ba- 
bilclé  dans  sa  proFession.  Lorsqu'on 
fut  oblige  de  préparer  des  Deux  pour 


de  la  peste  ,  Galiurel  ,  nommé  i 
1691  pour  les  gouverner  ,  se  con 
porta  dans  ses  fonclïoiis  presigi 
autant  en  missionnaire  qu'en  ch' 
rurgiea.  Il  mourut  en  1663,  dans 
tmàgeassez  avancé.  Devaux  le  pli 
-  BU  rang  de»  bienrailcurs  de  la  coi 
munauLédeSt.-CÔme. 


+  GACON  (François),  fils  d'un 
iiégotiani  de  Lyon,  né  en  1*167, 
d'abord  Père  de  l'Oratoire, 'sortit  de 
cette  cougréf,B'tion  pour  satisfaire  là 
double  passion  de  la  poésie  et  de  la 
satire'.  Il  âvnli  de  la  facililé  ;  on  dit 
ntime  que  Régna  rdremployoil,  lors- 
qu'il éloil  pressé,  à  mettre  en  vers 
([uelques  scènes  de  ses  eoniédies  ; 
mais  cette  facilité  lui  Tut  fatale  :  il. 
né  s'en  servit  qtie  ^oiir  médiri:.  fi 
y  a  quelquefois  d'assez  bonnes  clio^s 
dans  ses  satires ,  mais  encore  plus  de 
mauvaise<i.  La  plupart  ne  regardent 
que  de  petiii  auléura,  oWiits  dati! 
Jeurtetwps  méme,'auiourdhni  ça- 
tièrement  inconnus.  '  Gacon ,  quoi- 
que satirique  déclaré,  atoït  une  sorti 
d'équité.  Infininienl  éloigné  des  ta- 
leiisde  Despréaù'x ,  son  niodèlè,  il 

■voit     ailMi  .     i1i(     l'atilip  '  Tmlilfl 


.  dit  UW  ■  TroM 


GACO 

is  de  tîel;  et  c'éloit  un  de  ces 
hommes  dont  on  dit  quelquefcita 
qu'ils  sont  plus  fous  que  mécbans. 
Il  u'éloit  mordant  qne  jwr  une  cer- 
taine franchise,  qu'il  n'éloii  pas  le 
maitre  de  retenir.  Ses  principaux 
éctilE  sont ,  I.  Le  Poète  satisfard , 
ou  Discours  satiriques  aur  loutes 
sorlei  de  J'.rjels ,  Cologne ,  a  parties 
en  un  volume  în-la  ,  169(1.  Quel- 
ques mois  de  prison  furent  le  pris 
des  traita  malins  dont  cet  ouvrage  , 
d'ailleurs  anse»  médiocre ,  est  par- 
semé. II  le  publia  avec  des  cliange- 
mens  en  (7111  ,  et  toujours  sous  le' 
litre  de  Poëie  sans  fard.  it.  pue 
Traduction  d'Auacréon  ,  eu  lers 
français,  1  vol.  in-l3,  1713,  le 
meilleur  des  ouvrages  de  'Gacon  , 
dont  Capperonuier  et  de  Querlon 
ont  donne  une  nouvelle  édition  , 
in-i9  ,  i7.')4.  Il  est  vrai  que  ses 
chefs-d'œuvreseroie'ut,  tout  au  plus, 
la  plus  mauvaise  production' d'un 
bon  écrivain.  II  commenta  le  poète 

Siec  it  sa  finon,  el  noya  l'e  texte 
ans  de  prélehdues  anecdotes  sur 
son  atileui',  et 'Sans  uiiefoule  do 
rénexloiis'saliriqiièsi  où  il  s'aildche 
moins  â  expliquer  son  original  qu'A 
insulter  quelques  gens  'de  lettres. 
111.  L' jiuli-Rousseau ,  ou  Histoire 
saliri^tifde  la  Vie  et  desOufra^i 
de  lifuisieau ,  en  \-ers  et  en  prose  ^ 
par  [e'j'iijifle  sain  fard.  Cest 'un' 
gros  volume  in-i3  ,' publié  en  1713,,' 
com^éderondeaûxelderétlexiôiif' 
satiriques,  poiisseaii  l'élànt  récon- 
cilié hvec  I^  IJfollie ,  dans  le  tenips 
qu'il  vivoitfcutcjteà  Paris  ,_on"lui  ffe;, 
mauda  si  G'acoii  n'enireroi  t  ^as  daû^ 
le  traité.  «"E^llc  demande '^  répondit, 
Rousseau  ;  quand  les  généranx  de 
deux  àriiiéés  sont  aarcord,  là  paix. 
n'est-elje  p^s'céifse'e  faite  avec  les 
goujats:  »  Gai;oij,  qui  sut  cefie  ré- 
ponse, ne  l'oiiblÎ!»  point:  et  ce  6»^ 
en  partie  ce  qui  ijouna  lien  ^  'U^ 
satire  con^re'''oou$'^u.  Ce  dertiier, 
se  véiigéa  <^^  libçïlo  par  plusieurs 
e^iigra^ifai^  ]j\ji^\f».  dit  i«l  Iç  jjIu^ 


GACO 

pi<]uaiit ,  et  moins  dëlicatet  qn'ëuer- 
giquei.  IV.  l^Homère  pengé ,  par 
le  Poète  sans /ard ,  I7i5  ,  in 
contre  La'Mothe.  Celle  utire  < 
beaucoup  plus  d'iodigtiation  nue  la 
précédente ,  parce  qne  L«  Moihe 
eoit  le  plus  doux  de*  faoïumei. 
I.'abb^  de- Pons, 'l'ami ,  et  pour  ainsi 
dire  le  doD  Quicboite  de  l'ipgteieux 
aradëiiiicieti ,  la  dénoi\S4  au  ahan- 
celîer.  Mad.  la.  duchetse  du  Maine, 
à  qui  l'auteur  avoit  eu  l'impudeilM 
de  la  dédier  tant  >ou  aveu  ,  dëia- 
voua  hautement  la  dédicace.  Irfi 
Motheaeui  parut  tranquille;  il  mé- 
priu  l'auleuT  et  l'ouvrage.  Gacon 
ue  craignit  pa«  de  lui  dire  :  a  Vous 
ne  voulez  donc  point  répondre  à 
mon  Homère  vengé  !  C'est  que  vous 
crqigueE  ma  réplique.  £h  bien  ! 
vous  He  l'ëvilereï  pas ,  et  je  vais 
faire  une  brochure  qui  aura  pour 
litre  :  Réporne  au  silence  de  M.  de 
JLa  JlfolÀa.  B  Quand  on  demandoit 
à  La  Molhe  pourquoi  il  n'avoit  lien 
répondu  aux  injures  de  ce  vil  ri- 
mailleur :  a  On  n'a  rien  à  gagner, 
tépondoil-il ,  en  attaquant  ceux  qui 
n'ont  rien  i  perdre.  »  V.  i>«s  Fabien 
■de  Houdart  de  LaMothe,  iraduiiet 
en  vers  français  par  le  Poêle  aaitt 
fard ,  iii-i*.  Dotoutei  lu  ptaùau- 
lerie»  de  Gacon  ,  eut  la  moins  mat^- 
vaiu.  VI.  PUtsieura  Brevets  de  la 
CaJote  ,  dans  les  Mémoires  pour 
servit  à  l'histoire  de  celte  turpi-- 
Inde,  i7Ï9,4ïol.  in-i».  VU.  Em- 
hlémsa  ou  VevUes  chrétiennea , 
*7i4at  1718,  in-Li,VHl.  Plus  de 
jeux  ceaia  Iiucripiiona  en  vers , 
pour  tes  portraits  gravés  pu  des  Ho- 
«bcrt.  IX.  '/.e  Sa:rÉtait*-du  Par- 
Hoaie ,  L7l3,  iiirS'.  X.  Joaraai 
satirique  iaiereepié,  ou  Jpolcgia 
à*  f^cUair*  et  de  La  Mothe ,  Paria , 
1719,  itiria.  Gacon  reprit  l'habit 
«CclésiMttqu*  Mit  la  thi  de  sas  jours. 
U  enl.  le  piieiiré  de  Bâillon  ,  pfèe 
Beaiimont-sur-Oise  ,.oiL  il  mnuinl 
le  i5  novembre  17J.S,  On  se  aei^pil 
moins  ëlendu  sur  cet  ^rivain ,  l'il 


GADD 


a47 


u'avoit  acquis  nn«  sorte  de  célébritdi 
par  se»  Salîres  ;  il  ne  la  mériioit 
point ,  par  son  tljlt  Uche ,  lourd  et 
difiiis  en  pioie ,  dur  fL  [«aipant  en 
vers.  Il  remporta  pourUnt  le  prix 
de  l'académie  française  en  1717.  On 
le  lui  Ht  remettre  par  l'abbé  de 
Choisy  ;  l'académie  ne  voulant  pas  rc' 
cevoir  les  remerctmens  d'un  faomme 
qui  avoit  critiqué  presque  tous  m* 
membres. 

I.  GAD ,  septièmt  £ls  de  laco^ 
par  Zelpfaa,nérBu  1734  avant  Jésua- 
Chriït ,  fut  chef  d'une  iiilju  da 
son  nom,  qui  produisit  àe  vaillaiu 
hommes.  Ses  enbns  sortirent  d'E- 
gypte au  nombre  de  4^i^âo,  tout 
enàgede  porter  les  armes. 

II.  GAD,  prophète  que  David, 
persécuté  par  Saiil,  cousiilta  pour 

ta  s'il  devoii  s'enfermer  dans 
forteresM.  Lepropbile  l'en  dis- 
suada. U  offrit ,  par  ord»e  de  Dieu  , 
à  David ,  le  «boix  de  la  iàmiue ,  da 
la  guerre, on  de  lar peste, pour  pn- 
nir  c«  prince  de  ce  que,  par  vauilé , 
et  malgré  sa  défense ,  il  avoit  fait 
faire  le  déikimbrcBMtit  du  peupla, 
David  Mynt  cboiù  la  peste ,  G««l 
lui  otmsailla  d'offirir  ub  sacrifice  i 
Dien  pcmr  apaiter  sa  oolire. 

GADDESDEN  (Jean  de), 
autrement  appelé  Jean  l'Aagloi* , 
médecin  ,  véQUt  au  conimeocement 
du  i4*  siècle.  On  le  laet  au  rang  des 
plus  misérables  empiriques.  On  n'a 
de  lui  qn'un  seni  ouvrage,  intitulé 
Rosa  anglica  quatuor  Uoriê  die- 
littcta  :  de  morèit  partieularibus  , 
de  fihriius ,  de  chirur^d ,  dM 
pkarmaoopω,  Papin  ,  149a  ,  in- 
folio  ;  Venetiis ,  1&06,  i5i6 ,  in-foL  ; 
Neapoli  ,  i5n8 ,  iu-fol.  Cet  ouvrage 

.'ëlend  sur  toutes  les  parties  de  l'ail; 

aais.àl'exceplionde  quelque! e\pé- 


■"  1"!  I 


e  l'ai 


contient  rien  qui  ne  soit  tire   des 
Araties  et  d«»  médecins  qui  avoieut 


24« 


iD  un  peu  avant  te  com- 
du  i4''»ièt:le. 

'  T.  GÀDDI  on  GADno  (  Ange } , 
]>ein(re  florentin,  mort  ta  i3ij  , 
à  73  But,  s'avoil  poiut  d'égal,  de 
•on  temps,  pour  le  dessin ,  il  excella 
dani  la  peinture  à  la  mosatque.  Sei 
ouvrages  sont  répandu»  dans  plu- 
tieurt  villes  d'Italie,  et  eur-tnut 
à  Borne  el  à  Florence,  Gaddi  s'oc- 
cupa à  un  genre  de  travail  assez 
■ingiilierj  il  iaisoit  peindre  des  co- 
quilles d'teufs  en  diverses  couleurs  , 
et  lesemplo^oil  ensuite, avec  beaU' 
coup  de  patience  ef  d'art,  pour  ré- 
primer dilTëreas  sujets. 

II.  GADDI  (Taddeo),  aii  du 
prëciideui  ,  élève  du  Giotio,  bon 
peintre  et  bon  architecte ,  moiirut 
en  l3.^o,  âgé  de  5o  ans.  C'est  sur 
Ms  dessins  que  fut  construit  nn  des 
ponts  de  Florence  ,  appelé  Ponte 
f^ecchio.  U  Tut  employé  auwL,  dans 
]a  même  ville,  à  leriniuer  la  cons- 
truction de  la  tour  de  Sanla-Ma- 
ria  del  h'ioit ,  coiummcée  |iar  Le 
GioLto.  Il  rrste  aussi  quelques  Pein' 
ture»  de  ce  maître.  Il  s'atlachoit 
•ur-tout  àbieaexprimer  les  passions, 
et  u'a  pas  mal  réussi  :  on  remarquait 
•usai  lieaucoup  de  génie  dans  sa  com- 
position. —  Son  fus  Ange  ,  mort  en 
>38t  ,  à  '6S  ans ,  laissa  d'assez  bons 
tableaux. 

■  GApHANFER ,  fils  de  Calaouu , 
et  le  sixième  de  ses  buil  eaFaus ,  qui 
te  succiiderent  tous  au  trône  d'E- 
eypte  ,  sous  la  domiuatioii  des  Mam- 
louks ,  reyut  la  couronne  de  leurs 
maim  en  ^J^^  de  l'hégire,  i346  de 
ï'ère  chrétienne,  «i  n'eu  jouit  que 
quinze  mois.  Les  Mamlouts  éioient 
eu  Egypte  à  peu  près  ce  qu'ont  été 

en  Turquie ,  une  troupede  séditieux, 
MDB  discipline,  qui  faisoisnt  leurs 
•ottverains  et  disposoient  ensuite  de 
leur  punsance  et  de  leur  vie,  uns 
«uire  règle  que  le  caprice,  à  moins 


GAKL 

que  leur  mécouteuiemen  t  on  la  se'duc- 
lion  ne  préparassent  les  fréquentes 
l'évolutiousdelenrempire.C'estaÎDsi 
que  le  lullau  Gadlùnler  se  vit  dé- 
poser par  les  même*  hommes  qui 
î'avoient  élevé,  peu  de  temps  aupa- 
ravant, h  la  place  de  son  frère. 

•  GADOLO  (Bernardin),  gi£- 
néral  de  l'ordre  des  canialdulea , 
né  i  Bretcia  ,  vîvoit  vers  l'an 
lSio.  11  étoit  irès-savanl  dans  la 
jurisprudence  ,  la  théologie  et  les  . 
lettres  sacrées.  Outre  na  recueil 
qu'il  lit  des  ouvrages  de  saint  Jé- 
rôme, avec  l'intention  de  le  publier, 
il  a  laissé  un  Commentaire  sur  la 
Bible ,  des  Sermona ,  des  Letiru , 
un  traité  inlitulë  De  j'uglendo  st- 
tulo ,  et  ampUxandd  leligiont; 
et  iiu  autre  Cortira  supeibiam  el 

i  GADROYS  C  Claude  ) ,  Pari- 
sien ,  directeur  de  l'hâpiial  de  l'at- 
luée  d'Allemagne,  mort  eu  1678,  i 
la  Heur  de  sou  âge.  Bazin  ,Tnaitredes 
requêtes ,  et  intendant  de  l'armée 
d'Allemagne,  le  prit  auprès  de  lui 
en  qualité  de  secrétaire,  et  lui  don- 
na, deux  ans  aprèi,  la  direction  de 
l'hâpiial  de  l'armée  étabhe  è  Ueti. 
Gadrojs  alors  se  livra  avec  tant 
d'ardeur  et  de  charité  au  service  des 
pauvres  soldats  et  des  officiers  ma- 
lades, qu'il  cD  contracta  une  ma- 
ladie dout  il  mourut.  On  a  de  lai 
plusieurs  ouvrage»  de- philosophie  : 
les  plus  connus  soDt ,  un  petit  Vit' 
cours  tiir  t  influence  des  aitrei, 
selon  le*  principes  de  Beacartet, 
Paris,  1671,  in-i3;et  un  5jirim« 
du  monde ,  iSyS,  in-i  1.  Ses  écrit* 
ne  sont  plus  guère  consultés,  parce 
qu'il  était  passionné  pour  la  philo- 
sophie de  Descaries ,  qui  n'est  plu* 
regardée  aujourd'hui  que  comme  un 
roman  ingénieux  ,  mais  dénué  de 
vraisemblance. 

"  GAELEN  (  Alexandre  Van) , 
peintre  hoUandais  ,  élève  de  HuC" 


GAER 

Ihrnburg  ,  aé  en  1670  ,  mort  eu 
)  728 ,  exceltoit  à  peindre  des  chas- 
BCi,  des  liauillcs  et  des  animaux. 
Après  avoir  '\'0)'agë  en  Allemagne , 
où  il  fut  employé  lung-tempa  par 
l'élecleur  de  Cologne,  il  passa  à  Lon- 
dre».  Sou  mérite  étant  déjà  connu, 
la  reiue  Anne  se  lit  peindre  par  lui , 
dans  un  carrosse  à  huit  chevaux, 
accompagnée  de  ses  gardes  et  des 
principaux  sugueurs  de  sa  cour.  Ce 
grand  tableau  ayant  inî»  en  évidence 
les  tulens  Be  Gaelen ,  on  lui  donna 
à  peindre  trois  batailles  données  par 
Charles  1"  contre  Cromwel ,  et 
ci;lte  où  Guillaume  lil  remporta,  la 
\ictoir'e  de  la  Boyue. 

*  GAERTNER  (  Josepb  ) ,  savant 
naturaliste  ,  fils  d'uu  médeciu  du 
duc  de  Wurtemberg,  né  eu  1733 
i  Calu  enSouabe,  mort  en  1791  , 
étoit  destiné  à  l'Eglise,  et  fit  ses 
études  en  théologie  à  Tuhingen.  Un 
penchant  déterminé  pour  l'histoire 
naturelle  et  pour  les  mathématiques 
l'écartant  de  tes  premières  études, 
il  s'appliqua  à  la  médecine,  et  quitta 
Tnbingen  pour  aller  à  Gottingen 
tuivre  les  )ei;ons  de  Halter.  Ëusuite 
il  parcourut  plusieurs  contrées  de 
l'Europe  ,  et  à  sou  retour  dans  son 
pays  il  y  fut  reçu  maitre-ès-arts.  En 
1759  il  alla  à  Leyde  ,  où  il  suivit 
des  cours  de  botanique ,  et  s'appliqua 
b  coimoilTe  les  végétaux.  Dans  cette 
vue ,  il  parcourut  l'Angleterre  et  in- 
séra quelques  mémoires  inléressans 
dans  les  Iran  sac  lions  philosophiques. 
Le  princi  pal  est  un  mémoire  écono- 
mique sur  Panté/ioralion  el  la  pro- 
pagation descoii/erves.ilie  concilia 
dans  ce  pays  l'eiitiiiie  et  l'amitié  des 
plus  éminens  personnages ,  et  fut 
Teçu  membre  associé  de  la  société 
royale.  Eu  176a  il  alla  à  Féters- 
bourg  ,  oii  il  fui  noinmé  professeur 
de  boiauique  et  dTiiatoire  naturelle. 
Après  avoir  rempli  celte  place  avec 
distinction ,  et  avoir  parcouru  toute 
rUtraiae,  où  Ufit  des  découvertes 


249 


GAET 

précieuses  en  botanique ,  il  ri 
en  IT70  dans  sa  patrie;  mais  eu 
177S  il  revint  à  Londres,  où  il  fit 
la  description  el  les  dessins  de  cer-- 
tains  fruits  pour  sa  carpologie.  Le 
premier  volume  de  cet  ouvrage  est 
dédié  A  sir  Joseph  Banics.  Gaertner 
a  laissé  un  nombre  considérable  de 
roauuEcrits  précieux. 

•  I.  GAETA  (Franfois  de)', 
Napolitain ,  file  de  Charles  ,  secré- 
taire du  roi  Ladialas  ,  vécut  dan* 
le  15°  siècle.  En  ij^l  il  fut  fait 
évèque  de  Squillaci.  11  a  écrit  un 
Traité  contre  Ici  héiéliqaes.  —  U 
ne  faut  pas  le  confondre  avec  An- 
toine DE  Gaeta  ,  de  l'ordre  des  mi- 
neurs observanlini,  qui  vivoit  dam 
le  17' siècle,  et  qui  a  publié,  en  latin 
les  Opuscules  de  saint  François  ; 
Relaxions  det  n\iserabile  slalo  in 
misiritropalafamiglia  de/ P.  S. 
Francesco  de" minori  osserfanli  in 
Terra  sauta.  Il  fit  cette  relation 
pendant  son  commissariat  aposto- 
lique en  Orient.  —  Stefàuo  I>a 
Ga£TA  ,  pendant  long-temps  vi- 
caire de  l'archevêque  de  Naples  , 
a  publié  un  ouvrage  intitulé  De 
Sacramenlis.  11  florissoit  enviion 
en  1470.  ' 

•  If.  GAETA  (Antoine  de), 
Napolilâin,  après  avoir  été  pendant 
quelque  temps  avocat  des  pauvres 
et  du  lise,  fut  créé,  en  1660,  con- 
seiller et  président  de  chambre,  et 
après  régent  du  couseil  suprême 
d-llalie  à  Madrid ,  oiï  il  retourna  en 
qualité  de  lieutenant  du  grand  ca- 
mîrier.llroouruten  16^9, et  laissa, 
antre  beaucoup  à'Allegazioni ,  un 
petit  ouvrage  intitulé  Sreve  dis" 
corso  circa  la  ri/ormaxione  délia 
bolla  Gregoriaaa  ,  circa  Pirhmu- 
nità  ecclesiasiica ,  1673,  iu-fol.  , 
publié  sous  le  nom  d'Oman  tioArega. 

GAETAN  (saiul),  né  à  Vi- 
cence,  en  i^So,  d'une  âuaille  il- 


35o  GAET 

Itiatre ,  protoaoUÎTfl  apoaloliqnepac- 
licipant,  exerçoit  celte  charge  ■ 
RoinB  ,  loraqu'il  forma  k  desteiu 
ri'iaalLluer  un  nouvel  ordre  de  clerc» 
Tégtiikrt.  Jean-Pierre  Camlîe  ,  ar- 
chevêque de  Theate  ou  Chiëlî ,  de- 
pum  pape  aoos  le  nom  de  Paul  IV , 
Bouitace  Colli  ,  gentilliomiae  n>i- 
fanais,  et  Paul  de  Ghiileri  ae  joi- 
Enireut,à  lui  pour  cuminencer  l'édi- 
hçe.  Lehutdelii  nouvelle  (piidalion 
tfloi>  priaci paiement  de  travailler  à 
inspiTer  aux  eccléiiastiques  l'esprit 
de  leur  état,  de  coraliallre  leaheré- 
«iea  Tenaiuaulei  de  loulea  parts,  et 
)Lir-tout  d'aisialer  tea  malades,  et 
d'accompaener  les  criminels  au  lup- 
plice.  Uu  dea  points  de  cej  iutiiiut  ^ 
forme  pour  aoulager  les  misères  hu- 
maines, et  qui  honoroLt  par  consé- 
quent l'humanité,  éioit  de  ne  poiul 
(juâier  et  de  ue  rieu  demander.  Les 
quatre  foudaleiira  ,'Gaelau  i.  ta  léle  , 
firent  leurs  v<euK  le  i4  septembre 
■  534 ,  dans  l'église  de  Saint  -Pierre 
eu  Vatican.  Le  pape  Clémeiil  VU 
avoit  douné,  deuK  uiois  au)>aravant , 
une  bulle  appro{>alive  de  cet  ordre 
de  clercs  réguliers  ,  ^petéa  lAéa' 
luis ,  parce  que  Caraffe ,  leur  pre- 
mier supérieur  ,  conserva  le  titre 
d'archevêque  de  Théate.  Gaétan  Fut 
supérieur  après  lui,  et  mourut  le  17 
août  iri47.  Clément  X  I4  mit  au 
nombre  des  saints,  t^oyez  si  Vie 
par  le  Père  de  Tracy ,  i774>  iu-ia. 


•  1.  GAETANO  (  Octave  ) ,  jésuite 
«yraciisain  ,  d'une  illi|slre  fauiilLe, 
né  environ  en  i5Go  ,  recueillit  dans 
les  archives  les  preuves  les  plus 
Aùres  pour  les  actes  des  saiuts  de  la 
Sicile,  et  en  composa  uu  ouvrage  qui 
ne  fut  publié  que  57  aus  apiès  sa 
mort ,  en  1657  ,  en  3  vol.  iii-fol. , 
FOU*  fe  titre  :  fiùe  SS.  Sicu/orafn. 
Ku  1707  oif  publia  aussi,  uue  ^- 
vantc  inltottuïlioii    intitulée   Isa~ 


GAFF 

jq^  ad  Aiîloiiam  aacf-V»  Siair 
laia  ,  etc.  —  Alfonse  Giet&no, 
frère  du  précédent ,  jésuite  comnu 
lui,  a  publié  fiia  rii  Franceèco 
Gtulaiio  ,  de  la  même  couipqenifci 

■lLGAErANO(Scipion),peiutEt 
tloreutin  ,  né  en  i.'iSo,  mort  «m 
\hm  ,  a  peint  le  portrait  et  l'bi»- 
tuire.  Ses  tableaux  .  dans  l«a  Aftw^ 
genres  éloieut  fort  estimés. 

*  ni.  GAETANO  I)i.Bergauo, 
savant  et  pieux  religieux  de  l'ordre 


des  m 


capui 


1660, 


tant  que  ses  forces  Te  lui  perm 
àécrire  des  livres  ascétiques  et  théo- 
logiquesau  nombre  de  40,  et  doolon 
peut  voir  le  catalogue  dans  les  Mé? 
moires  de  Valois.  Hmounudans  s4 
pairie  en  1755.  Ses  principaux  ou- 
vwgf  »  sont ,  I..Rjffewiow  jof  raru- 
piaiorte piobabile,  e  suo  buon  usa , 
eii  abusa ,  a  vol. ,  Bergame ,  1739, 
II.  Uuomo  aposlolico  islruito  neui 

Ut.  L'uomo  aptMofico  ai  pa/pitù. 
IV.  Rifie^hni  sapia  ealtriziout , 
e  contiiziune.  V.  ie  quattia  virti^ 
cardinali  cou  le  firtu  annesse ,  « 
vi%i  opposli ,  espasli  a'  lumi  Htltn 
ragione  e  délia  fede ,  va- ^''.  Plu- 
sieurs de  «es  meilleurs  ouvrages  ont 
élé  réimprimés  par  Rqmondmi  de 
Venise.  Il  laissa  paniiscrits  deux 
petits  traités  d'aiilAntéiigue  ,  et  uii 
ôiiiiage  sur  les  venus  tbéologaica 
qu'i^  u'avoil  pas  encore  achevés. 

tGAFFABEL  (Jacques  ),  «ë  à 
Maoues  en.  Provence  ,  mort  à  Si- 
gonce  dans  le  diocèse  de  SisteroB 
en  16S1  ,  à  80  Biis,  fut  biblio- 
thécaire du  cardinal  de  Richelieu, 
Ce  ministre  fenroj-a  en  Italie 
en  iCjC  et  en  iSjs,  pour  yache-' 
1er  Its  meilleurs  livres  impri- 
més et  mannseriiH  ,  GafTarel  en  re- 
vint qvec  une  abondante  moisson! 
Personne  vSix  péûélré  plut  ayant,  i|U« 


GAFF 

liù  dans  les  sciencen  aiiMi  mysté- 
rieuses que  vaines  des  rabbins  ,  et 
dans  loules  ifs  ridicules  maaièrei 
d'expliquer  l'Écriture  dont  se  ser- 
vent les  caljalisles.  On  a  'de  lui ,  I. 
CuriositatEs  inwdttae  de  Jiguris 
Fersarum  talUmamcU  ,  avec  des 
notes  de  Gri^goire  Micbaëlis  ,  Ham- 
bourg ,  1676  ,  1678  ,  a  Toi.  in-a". 
Cet  ouvrage  est  originair«iueDl«crit 
nM  français  ,  et  prégoire  M|cliaèbE  , 
uéàRostocheu  i6aâ,  piQrlep  168Ç, 
l'a  traduit  en  |a\in ,  el  y  a  ajouté 
11U  volume  eniiet  de  notes  fort  sa- 

GasTiel  ont  élë  publiées  eu  1637  , 
■aus  nom  de  lieu  el  d'imprimeur  , 
i'n-S".  Celte  édition  ,  iaite  d'après 
l'Édilion  française  de  Paris,  1699  ou 
1657,  esi  la  plus  ïstimée  d'entre 
les  latiues.  fauteur  y  moftlre  l'abus 
des  talismans ,  les  folies  et  les  men- 
songes desuabalistesiuujs  lui-mime 
a  la  simplicité  d'attribuer  quelques 
\ertu8  à  ces  talismans.  Cet  ouvrage 
censure  par  la  Sorbonne,  a  été  ira- 
duil  en  français  ,  Paris,  i63o,  in- 
S'.et  eu  iDOiDi  de  six  mois  on  en 
fit  deux  autres  éditions.'  11.  Ab- 
dila  cabaiœ  mytieria  defe 
Paris,  i6a3,  in-4*'.  III.  Indtx  co- 
dicura  cabalisticorum ,  ww-  quibui 
usus  estJ.  Picus  Miraniiula,  Paris , 
i65i  ,  in-a".  IV.  i^uetstio padfi^a  , 
nùm  religionis  dissidia,pej-  P/iî- 
losopfiorum  principia  ,  jie^ji'ili- 

Î' uos  chiislianorum  oii^/^Umn 
ibros  riluales ,  et per propria  hœ- 
reticoium  dogrnula  concîiiari pos- 
tini?  in-4°.  j64.'i.  Ou  dU  que  le 
cardinal^  de  Biclielieu  vouloil  l'em- 
ployer i  réujiii'  les  pro'testans  à  la 
religion  catholique  ;  ce  fut  apparem- 
ment pour  ce  sujet  que  GaKhrel  a  voit 
fait  ce  traité, où,  parmi  des  choses 
singulières ,  il  y  a  de  bonnes  vues 
et  lieK  réileiiion»  propres  à  ramener 
les  hérétiques.  V'.'LèUre  sur  deux 
£i-ai'ures ancitn7ie$,GteBiMe,  t^^^, 
ifl-4".  VL  Bisloire  ûniverseiie  du 
JSunde  ioutenofn ,  CQHieiiant  la 


GAFU  35t 

deacriplion  des  plus  beaux  antres 
et,  des  plus  rares  cottes,  cafés, 
vailles,  cnvemes  et  spélon^uea  de 
la  terie.  11  n'y  a  jamais  eu  que  I9 
Prospectifs  de  cet  ouvrage  qiu  ^il 
le  jour  ;  il  est  devenu  rare.  L'^u- 
-jr.qui  pose^iloit  presque  toutes 
tes  langues  mortes  et  vivante* ,  en 
aurdil  Tait  un  iponumenl  de  folie 
et  de  savoir.  Il'  vouloit  y  traiter 
les  matières  les  plus  singulières,  et 
de  la  façon  I4  phia  ridicule.  Entre 


eion  qu'il  prêcha  un  sermon  sur  le 
purgatoire  ,  qui  scandalisa  l'audi- 
toire, et  qui  ht  du  bruit.  Il  parut; 
alors  uife  Lettre  d'un  sieur  de  Saint- 
Clément  à  M.  d'Hosier  sur  les  pré- 
dications (ailes  à  Grenoble  par  Gaf- 
fare^'iM"- 

"  GAPUBK)(  Franchinp  \,  d'ori- 
gine bcrgaïQasque ,  mais  né  à  Lod.^ 
en  i45l  ,  s«  livra  Â  l'étude  de  la 
musique  ,  et  l'eusèigna  à  Véroue  ,  ^ 
Gènes,  iNaples,  àLodi'.el  nioii- 
rulàMilau  en  i5ao.  Comme  ilétoit 
dans  les  ordres ,  il  fut  piis  à  la  iél.(f 
des  chœurs  de  ta  cathédrale  ,  oiV  i( 
étpit  déjà   professeur   de  musique,. 


3  5: 


GAGL 


Onluidoitlcsoitvrageaiu'iTaiiii  :  La 

Tearica  délia  musica,  149U,  Milan; 
lu  partie  pratique  fut  publiée  qualie 
aoa  après.  Tratiato  deW  armonia 
de'  musicali  siromenii ,  ii>i8.  En 
^!^a,■^  il  publia  les  Ouvrages  de 
Mafféo  Vegio,  et  en  i5og,  itiie  Ora- 
zione  de  Jacopo  Anliquario,  à  la 
louan^edeLouisXlI ,  roi  de  France. 
Gafurio  éloit  auui  boa  poète. 

t  GAGE  (Thomas },  Irlandais, 
jacobin  en  Espagne ,  envojë  ,  eu 
1635,  missionuaire  aux  Philippin 
nés  ,  acquit  de  grandes  ricbesses 
dang  ses  nliasioas  ,  et  se  réfugia  eu 
Angleterre,  pour  en  jouir  plus  tran- 
quiUemeul.  Ce  moine  apostat  con- 
seilla à  Cronivrel  de  s'emparer  de  la 
Jamaïque  surlesEspagitols,  11  publia, 
en  i65i  ,en  anglais  ,  une  Relation 
curieuse  de  ses  voyages  daus  la  Non- 
Telle-Espagne  et  dans  les  Indes  Oc- 
cidentales ,  que  Colberl  fit  traduire 
«a  français  par  Baillet.  Celle  f^ei- 
«ion ,  publiée  eu  a  vol.  iii-8°,i676  , 
et  Amsterdam  ,  i6gg,  eu  3  vol. 
in-i  3 ,  eut  autant  de  succès  à  Paris , 
ftialgré    plusieurs    retrauchemens  , 

Ïie  l'original  en  avoit  eu  à  Londres. 
âge  étoil  te  premier  étranger  qui 
eîlt  parlé ,  avec  quelque  étendue , 
d'un  pafs  dont  les  Eupagnols  défen- 
doienl  l'entrée  à  toutes  tes  natËobs, 
Voilà  cequidonnacouraàce  voyage, 
qui,  d'ailleurs,  n'a  pas  un  grand 
mérile.  On  a  encore  de  cet  anteur 
Briève  Instruction  pour  apprendi-e 
la  langue  indienne  ,  appelée  po- 
conclu  oupocoman  ,  Paris,  1S76, 


*  I.  GAGLIARDl  (Barlhélemi  ) , 
peintre ,  né  à  Genève  en  i5S5 ,  ap- 
pelé l'Espagnole!,  patix  qu'il  resta 
pendant  quelque  temps  dans  les 
Indes  avec  les  Espagnols ,  dessi- 
noil  d'une  manière  grande  et  dans 
le  genre  de  Michel- Ange.  Dpeignoit 
■vec  çoùt  à  l'huile  et  à  Tresque ,  et 
gravoit  d«  même  à  l'eau-Corte.  Etant 


GAGL 


'  II.  GAGUABDI  (  Achille),  nd 
i  Padoue  d'une  famille  noble  en 
i55g,  se  fit  jésuite  avec  ses  deux 
frères.  Il  étudia  avec  tant  de  suc- 
cès, qu'à  l'ilge  de  35  ans  il  professa 
i  Padoue  et  à  Milan  la  morale ,  U 
philosophie  et  la  théolc^ie.  On  a  de 
lui  un  Catéchisme  imprimé  i  Milan 
en  )!>84.  Le  pluseslimé  deseï  ou- 
vrages ascétiques  est  II  compen- 
dio  délia  perfezion  crisliana.  Ga- 
gltardi  mourut  à  Mantoue  en  1607. 

-  Ur.  GAGLIARDÎ  (  Hubert  ), 

fnédeciu  de  Milan,  ilorissoit  à  la  l'iu 
du  16*  siècle  et  an  commencement 
du  suivant.  On  ne  connolt  de  Inï 
qu'un  seul  ouvrage  intitulé,  ZJeHffl 
ragione  e  quantilà  del  vilto  aeile 
febri  pealifsre  ,  maligne  ed  acule. 
Milan,  i64!>,  î]>'4°- 


Ilorissoit  A  peu  près  en  iSgo,  sont 
Philippe  U  ,  dont  il  fut  aumôoitr. 
11  a  écrit  l>e  rébus  mortUibusi  IM 
p/iilosopliiâ ,  etc. 

•  V.  GAGUARDI  [  Dominique  ), 

professeu  r' df  médecine  dans  la  sa- 
pience  de  Rome  ,  et  proto-médecin 
de  l'état  ecclésiastique  ,  publia  ,  ver* 
la  liu^  17'  siècle  et  au  commen- 
cemenP^u  iS' ,  différens  ouvrage», 
dont  les  priucipauKSDnt,L.^na/0)ne 
ossium  novis  inventis  illustrata , 
Rom»,  1689,  in-e* j  Lugduni  Bata- 
vorum,  i7a3,in-8°.  II.  L'infirma 
isiruito  nella  icuola  del  desigaitnoi 
opéra  composta  a  bénéficia  di  cài 
desidera  vivere  longamenle, 'Roiae, 
1719,  in-8°,  1"*  partie;  ibid., 
1730,  in-8°,  3°  part.  UI.  Deeduca- 
tionefiUorum ,  Romai ,  1 7aS,  iu-8*. 

*  VI.  GAGLIABDI  { Paul  ) ,  cha- 
noine de  Srescia,  où  il  naquit  es. 
167& ,  poas4doit  le»  languts  grecque 


GAGN 

cl  liëbraiquei  il  étoit  tria-tamit 
daiu  l'hisloire  ecclëMae  tique.  Sec 
principaux  ouvtagw  tout,  I.  JVofô 
ti  vescovi  bresciaai  ^UghtlH ,  in- 
iéiéea  daus  le  tome  IV  de  VllaUa 
sacra  de  la  nouvelle  ëdilion  d»  Ve- 
nise. II.  Parure  intorno  alC  antico 
slalo  rfe"  Cenomaiii  e  a'  loro  co/i- 
fi/ri  ,  Padoue  ,  1734  ,  et  Bretcîa  , 
1760,  dans  le  grand  recueil  fail  par 
Sambuca ,  des  Memorie  ûlorico- 
criliche  inlorno  ait  antico  uato 
de'  Ceiiomani.  III.  Feierum  Biixix 
episcoporum  S.  FAilaslrii  et  S. 
Gaudentii  opéra ,  aec  non  B.  Bam- 
perti,  et  fen.  Adelmanni  opus- 
caiateu.tBteicii,  173S.  Il  mourut 
*i.i74a. 

•  VII.  GAGLIARDi  (  Jean-An- 
toine ),  tih  du  prêchent,  médecin 
de  Milan,  vivoil  dan«  le  17°  siècle. 
Ou  a  de  lui  les  ouvrages  suivang  : 
h  Nofa  ratio  uniiieraalU  medeii- 
di  Jebribus  humoralibus  ,  Me- 
diolaiii,  i63a,  in'4''.  II.  Comultor- 
tioaea  variœ,  Cgioni»,  16S7.  UI. 
Cognitione  e  cura  dt  morbi  corn- 
mani  estivi  ed  autumiiaii ,  Milan , 
1643.  IV.  Del  acciajo  in  usa  délia 
medicîna,  Milau,  i645.  II  s'ëlend 
sur  les  propriélé*  de  l'acier  daui  la 
cure  des  nialadles  chroniques. 

*  GAGNA  (  Gatpard  ) ,  jésuite 
italien ,  naquit  en  1686.  Après  avoir 
bit  «es  études,  il  devint  professeur 
i  Turin ,  où  il  passa  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie,  préfet  des  études, 
el  enRu  directeur  de  l'ancien  col- 
lège. Il  mourut  dans  cette  ville  en 
175s,  âgt!  de  69  ans.  On  a  de  lui, 
I.  Lettere  tFBugento  apotogisla  ad 
un  coUega  del  P.  Daniella  Con- 
cina  iuUe  disieriasioni  délia  Uoria 
del  pro bâti lismo,  e  del  rigorismo 
delpadre  Saddetto ,  cou  un  saggio 
di  a%tve!-timenti  sopra  râpera  me- 
duima  ,  e  confutazioni ,  l.ubiana 
(Venezia),  1745,  3  vol,  in-4'. 

»  GAGNANT  (  I.  N.  O,),  peiatre 


GAGN 


a53 


ï  Paris ,  embrassa  la  cause  de  la  li- 
berté avec  chaleur ,  mais  lans  esprit 
distingué,  et  fut  nojumé  en  1793 
adjoint  à  l'administration  de  police 
de  la  commune.  Accusé  de  inodéran- 
lisiiie,  il  fut  d'abord  envoyé  i  l'ab- 
baye pour  vingt-quatre  heures,  et 
enbuile  exclu  du  conseil  général.  Il 
ëioît  parvenu  à  j  rentrer,  lorsqu'un 
arrêté  du  comité  de  salut  public  1« 
destitua  de  nouveau.  Devenu  secré- 
taire de  Urouet,  Gagnant  contribua 
beaucoup  à  favoTieer  son  évasion  de 
l'altbaye  en  1796.  Compromis  dans 
l'a&ire  de  Grenelle,  il  y  fut  pris  les 
armes  i  la  main,  et  truduit  devant 
une  commigsiou  militaire  qui  le 
cDudamua  h  raorl  le  10  octobre 
1796.  Lorsqu'on  le  conduisoità  l'é- 
ohafaud ,  il  se  glissa  doucement  au 
bas  de  la  voiture,  et  serait  parvenu 
à  s'échapper  sans  un  cavalier  ,qu)  là 
poursuivoit ,  et  qui  le  mutila  à  coups 
de  sabre,  llétoit  igédeaganSjeteùt 
pu  se  distinguer  dans  sou  art ,  si  la 
tévoluliuu  ne  fût  venu  l'eu  déta- 

GAGNÉE.  Voyez  Gaiont. 

t  GAGNIEB  (  Jean  ) ,  né  à  Paris , 
fui  d'abord  chanoine  régulier  da 
Sainte-Geneviève.  Ayant  apostasie, 
il  se  relira  en  Angleterre  et  publia 
une  brochure  à  La  Haye  en  1706, 
pour  sa  justification  contre  l'Eglise 
catholique ,  qu'il  adressa  â  son  frère, 
chaiioiue  régulier  de  Braines  près 
Soissous  ,  ordre  de  prémoulréa. 
Gaguier,  devenu  professeur  de  lau- 
Gues  orientales  dans  l'uuiversilj 
d'Oxford,  où  il  avoitfini  ses  éludes, 
illustra  cette  école  par  pliisieuri 
ouvrages  pleins  d'une  fonle  de  re- 
marques Bavantes ,  accompagnées 
d'une  critique  liés  r  judicieuse  et 
très -éclairée.  Les  plui  connus  sont , 
I.  Une  excelleutre  Vie  deMahomet, 
traduite  en  français,  et  publiée  à 
Amsterdam  en  1730  en  3  v.  in-ia. 
On  y  verra  «ne  partie  des  moyens 
^ue  ce  prophète  conquérant  donnoit 


a54 


GAGU 


Tiout-  des  inspiralious  dîviiies.  Le* 
plwloaopliea  peuvent  profiter  de  l'ou- 
vrage dii  savant,  pour  saibir  le  véri- 
table espril  de  ce  célèbre  imposteur. 

II.  Utie  rie  tPJ&ulféda  eu  lafin, 
aVec  te  texte  eii  regard,  Oxford, 
'I7]i3 ,  in-fol.  (  Voyez  Abitlfeoa..) 

III.  Une  Tradaclion  latine  du  livre 
hébreu  Ak  Joseph  Beii  Gorion  ,  à 
Oxford,  1706,  in-j", Bvecdesnoles 
irÈs-savaiiles.  IV.  Vinâicm  Kir- 
c/teriànœ ,  Oxford,  1718,  iu-fol. 

rt).  général  des 
les  dans  le  dio- 
:  famille  assez 

,  le  mieux  en 

Xlldail»  plu- 

ut\  imporlaa- 
[lalie.enAlle- 

e.  Ces  voyagea 


seul  regard  pour  le  dédointuagér  de 
pes  maiix  et  de  ses  peines.  aVollà, 
dit-il,  comme  la  cour  récompense!  " 
Gagnin  avoit  le  cœur  sensible  et  re- 
counoissanl ,  il  ii'abaiidonnoit  pas  ses 
smïs  dans  lu  disgrâce.  1^  zèle  avec 
lequel  il  soutint  un  d'entre  eux  , 
liommé^  GulLI.  Fichet,  ihéologieu 
célèbre  de  son  temps,  lui  attira  des 
injures  et  des  quolibets  :  ot>  l'appela 
Fic/iétisle.  L'exercice  de  la  chaire  ne 
luiplaisoit  pas  beaucoup;  ce  n'est  pas 
qu'il  manquât  d'une  certaineéloquen- 

de  la  rudesse  du  cloître,  on  trou  voit 
qu'elles  conirasloient  trop  avec  la 
politesse  du  monde  et  de  la  cour.  T\ 
paroit  par  ses  Lettres  qu'il  redoutoit 
ncaiicoup  la  mort.  Ce  mal  inévitable 
ralleignit  à  Paris  le  33  mai  i5oi. 
Nous  avons  de  lui  plusieurs  ou- 
vrages en  vers  et  en  pro».  Les 
principaux  sont ,  I.  Histoire  de 
fiance  en  latin,  ilepuis  FAara- 
Mondjuaqi^à  tannée  i499>  <n-f. , 


CAI 

Lyon,  i5a4;  traduite  eu  français  en 
i5i4,  in-foF. ,  parlïesrey.  Les  au- 
teur» des  d'ilTerentea  Histoires  do 
France  se  sont  servis  de  celle  de  Ga- 
guin,  non  pas  pour  les  premiers 
tempsdela  moiiarchie,  que  t'histo- 
rieu  a  chargés  de  mille  contes  fabii— 
teux ,  mais  pour  les  événemens  dont 
il  avoit  ëlé  jé  lémoià.  Quoiqu'on  ait 
vanté  sa  latinité ,  elle  n'est  ul  pure 
ni  élégante.  II.  CAroiiiqâe  de  f'ar^ 
c/ievêque  Turpin,  traduite  en  fran- 
çais par  ordre  deCharleo  VIII,Paria, 
i5a7,  eu  gothique,  iQ-4%  ou  Lyon, 
1585.  in-SMlL  Des  Epures  eu-' 
rieuses,  des  Harangues  et  des  Poé- 
sies en  latin,  1/498, îû-4°.I*'.  Une 
mauvaise  Hïs/oira  ro/nainà,  en  S  v. 
in  -  fol ,  gothique  ,  recherchée  par 
les  bibliomanes,  etc.  V.  Un  Poëme 
latin  sur  la  conception  Immaculé» 
de  la  neige,  imprimé  i  Paris  en 
1497,  et  plein  d'idées  sales  :  l'auteur 
y  parle  d'une  de  ses  maîtresses  eu 
homme  moins  auimé  par  l'amoui 
que  par  le  libertipage.  Les  lecteun 
curieux  de  connoitrela  conduite ,  let 
mceurs  ,  le  caractère  de.  Gaguin  , 
peuvent  consulter  un  Mémoire  ds 
nicbault,  dans  le  tomeXLin'dela 
collection  de  P.  Nitrfrou. 

•GAHAGANS  (  N.),  poeleanglaia, 
suppliiié  à  Loudredpour  avoir  togné 
des  guinêes,  traduisit  dans  la  prison 
deNeWgate,enversJi|tius,le3'e;iÇ}M 
de  lagloire  du  célèbre  Pope. 

•I.GAI(  Antoine),  né  en  1686, 
célèbre  sculpteur,  auteur  d'un  grand 
nombre  d'ouvrages  en  bronze  el  en 
marbre ,  euVoyés  dans  dilTérente* 
villes  de  l'F.urope.  La  république  de 
Venise  le  chargea  de  travailler  dans 
l'église,  dans  la  place  de  Saiut-Marc, 
et  dans  là  galerie  pour  laquelle  il  a 
fait  des  portes  de  bronze  de  son  in- 
vention ,  et  deux  Bas-reliefs  mis  à 
c6té  de  deux  autres  aembuibies  du 
célèbre  San  Sovin. 

n.  GAL  rayes  Gay  (  lean.  ) 


GAIO 

GAJAiK).  Voyez  Cajado. 

+  OAtCHlÈS  (  Jfan  ) ,  prèlre  de 
I  "Ors  loi  te ,  ai  à  Condom  d'une  f»- 
inille  boiinète ,  théologal  de  SoiiBom 
eI  membre  de  l'acadcinie  de  €«lte 
ville ,  fil  honneur  i  cette  compagnie 
par  aes  Discoure  académiques,  el à 
>K  eu  agrégat  ion  par  ses  lalena  pour 
là  chaire.  Sa  façon  de  pénseT  n'étant 
pas  tout'à-faitla  même  que  celle  de 
î'ëvi'qiiede  Saissona  (  Laiiguei),  it 
at  démit  de  sa  tltéologale,  ei  vint 
■  etaliiii'  à  Parit,ot^  il  mourut  daoa  la 
maiiou'  dés  pères  de  l'Oratoire ,  rue 
SBtut-Eloiioré ,  le  5  mai  17Î1,  àS3 
aiis.  L'a1)1>é  de  [^varde  a  publié  le 
recueil  de  ses  (Suf/vsen  I73g,  iU' 
13.  On  y  trouve  dix  Discoufs  aca- 
èétniqaes  aussi  ël^gans  que  judi- 
cieux; el  des  Maximes  sur  le  mi- 
nistère ife  la  chaire,  imprimées 
séparément ,  Paris,  i7ii,iu-»a. 
Cet  ouvrage  alliibué  d'aUirtf  à 
Massillou,  qui  le  désavoua  en  le 
louant,  esi  précieux,  taiit  pour  la 
solidité  des  préceptes,  que  pour  le* 
(tgrénieus  du  sljle.  Il  j  a  peu  de 
livres  écrits  aVec  plus  de  justesse ,  de 
pïécisiûn  el  d'élégauce.  U  a  été  réim- 
pri/ué  en  173g  parles  soins  de  l'aljbé 
de  Lavarde,  sur  un  exemplaire  que 
Fauteur  avoit  revu  avec  soin  et 
augmenté  considérablement  ;  le* 
Maccimes  ,  suivies  de  ottze  J 
cours  académiques  ,  ont  ei 
été  réimprimées  en  l'^a  1 3 
M.  Dubroca,avec  les  Dîalogii 
ïénéloo  sur  PEloquence  eu  général 
et  sur  celle  de  la  Chaire  en  parti- 

GAIRNAT  (N.),  céRbl^  bibli»- 
pbilé  ,  recueiint  uue  immensilé  de 
livres  rareï  et  curieux',  doii'l  lé  ca- 
fato'giit! ,  compose  de  3543  articles 
fornie  deux  volumes  el  faii.  suite 
à  la  Bibliothèque  instructive  de 
Dcbure. 

f  GAIGST  ou  GiiTiT  (  Jean  de), 


chancelier   de  1' 


CAIL  a55 

Ga,y^;/j,  docteur  de  Sorbonne,  né 
à  Paris  d'une  t'aitiille  qui  avoit  pro- 
chaucelier  de  France  sous 
1549.  "fui 

Fraufois  I. 
On  a  de  lui  de  lavans  Commenlai- 
nomieau  Testament,  où 
tëral  est  développé  aveu 
beaucoiip  de  justesse.  Ou  les  trouva 
dans  la  jUib/ia  JUagna  du  père  di' 
La  Haie,  £r  toI.  iafa\.  Sa  méthode, 
dit  le  père  Berthier,  est  eiLcell^nie , 
;1  il  stiti  voloutiera  les  plus  habiles 
nterprèies  grecs.  C'étoit  leiruilderi 
ustructions  qu^il.  avoit  refuca  à4 
Pierre  Danee,  ^n  professeur  eu 
latague  grecque.  Il  professa  lui-mê- 
me la  théologie  scolaslique  au  col- 
lège de  Navarre  avec  disiinctidn. 
Dans  ses  Corn  menlaires  il  fait  rare-i 
ment  le  coDlr^versiate ,  mais  c'est 


GAIiX  (André),  babUe  jnri*-^ 
ooDiulle,  né  à  Cologne  en  ]Sa6^ 
mort  dans  ta  mêsM  ville  en  tbS-j  y 
fut  honoré deplDsiearscommissiouil 

Sir  les  empereurs  Abximifien  U  eé 
odolphe  11.  Ob  a- de  lui  diverd 
~  'tés  sur  des  matières  de  droit  ,- 
qui  lui  méritèrent  le  titre  de  Papî- 
uien  derAhema^ne.  Le  plus  counn 
eal  son  ^e^^ué^l  intitulé  JJeciiioiiei 
eatnerae  imperiatis ,  avec  MBisner, 
Francfort,  i6oï,iu-fol. 

I.  ÔAILLARD  (Michel  de), 
d'unèancieuAe  maison  Ae  Provence, 
né  à  Paris  en  1449  ,  s'attacha  à 
Louis  XI ,  devint  ion  mailre-d'hfl- 
tel.  seul  général  des  finances,  ei 
général  des  galéaces  de  France  eit 
i48ol  XX  duc  d'Orléans  lui  couférq 
l'ordre  du  Porc-épic.  U  épousa  eu  sé-^ 
condes  nocea,  l'au  i483,MargueTit4. 
Bonrdin ,  qui  lui  apporta  en  dot  lea 
seigneurie*  de  Lon^umeau, de  Cfail- 
I;,  du  Fa^pet,  et  de  Puteau-sur-Seiue, 
U  mourut  au'  cbâtuu  da  Longju-    . 


iS6 


GAIL 


meau  le  gavriliSSi.  —  MichelII, 
DK  GA1I.LAHD  ,  iou  fiU  ,  cheva- 
lier el  panelier  du  roi  Fraiiçnia  1"', 
épousa,  le  »o  février  iTiLa,  Sou- 
veraine d'Angoulàme  de  Valois ,  fille 
nalurelle  de  Charles ,  duc  d'Oilëans 
et  d'AngouUme.  François  1"  ,'  qui 
ëlott  liU  du  même  Charles  ,  duc 
d'Orlëaiif ,  et  par  coaséqueiit  Trère 
de  Souverame  d'Angoulème,  la  lé' 
giiima  à  Dijon  eu  iSii. 

II.  GAILLARD  DBLoNnjuMKïH , 
détamËme  famille  que  le  précédent, 
évèque  d'Api  depuis  iët3  iusqu'en 
1G95  ,  anaée  de  sa  morl,  forma  le 
projet  d'un  grand  Dielionttaire  hU- 
torique  universel,  et  en  confia  l'éxe- 
cution à  Morëri  ton  aiiinôuier.  Il  fit 
làire,  pour  la  couilruclioii  de  i^el 
édifice ,  depuii  si  augineulë  ,  des 
recherchea  dana  tous  lea  pays ,  et 
aur-lout  daD>  la  bibliothèque  du 
Vatican.  Moréri  lui  dédiii  la  pre- 
mière édition  de  ann  Diclionnaire 
entrepri*  en  Provence,  et  publié  à 
Lyon  en  1 674-  11  lui  donna  d«»  élo- 
ges magnifiques.  L'évèque  d'Apt  les 
■néritoil  ,  par  «on  amour  éclaire 
pour  les  arts ,  et  par  ses  vertus,  li 
famille  de  Gaillard  Hibsisle  avei 
honneur  en  Provence,  yoj/ez  Ve- 
VEL. 

tlU.  GAir.LARD(Honoté),ié- 

•uile,  né  à  Aix  en  1641,  mort  à 
Paris  e>]  1737 ,  eterc^  le  mini&IËre 
de  la  prédication ,  et  fut  également 
gofité  à  la  cour  et  à  la  ville.  Nous 
n'avons  de  lui  que  quatre  Oraisons 
funèbres,  imprimées  séparéuienti 
elles  prouvent  un  talent  marqué  pour 
l'éloquence  brillante  el  pathétique. 
Le  père  Gaillard  avoil  rassemblé 
tes  Sermons  quelque  temps  avant 
.  «a  morlj  mais  ou  iguore  ce  que  ce 
recueil  est  devenu. 

"IV.GAILLARD  (Gabriel-Henri), 
né  le  36  mars  1736  k  Ostel  , 
près  de  Soissous ,  ancien  membre  de 
l'académie  tranjaite  ,  de  celle  des 


GAIL 

interiplions  et  belle»-letlrM ,  «t  A» 
sième  claase  de  l'institut.  Oa 
e  laborieux  et  estimable  écri- 
I.  Khêlorique  française,  à 
Titsage  des  Jeunes  demoiselles ,  un 
vol.  in~i  9,  Paris,  1746:  il  y  eu  a  en 
six  éditions.  IL  Foétigue  française, 
a  vol.,  Paris,  iTlf^.Wl.  Parallèle' 
des  quatre  Electre  ,  de  Sop/iocte  ,' 
iT Euripide  ,  de  Crébillon  ci  dg 
foliaire,  uu  vol.  in  -  8°  ,  l'aria , 
i75o.  IV.  Mélanges  liiléraire»  ea 

1757.  V.  Hisluire  de  Marie  de 
Bourgogne,  uu  vol.  in-u,  Paris  , 
1757,  VI.  Histoire  de  François I , 
7  vol.  jn-ia,  1769,  idem,  en  S' 
ïol.  ,  plusieurs  éditions.  Certaine, 
critiques  pensent  que  c'est  le  meil~ 
leur  ouvrage  de  Gaillard  ;  Voltaire 
ne  le  trouve  pa»  parfaitement  im- 
partial :  dans  Une  lettre  à  l'auteur 
il  reproche  à  François  I"  desactiona 
ou  injustes  ou  houleuats,  Les'sup- 
plices  des  luibéfiena  qui  veiioient 
en  France, celui  d'un  chimiste  ila- 
lien,  accusé  d'avoir  empoisonné  le 
dauphin  ;  la  violation  de  la  parole 
donnée  à  Charles-Quiut  q\iaud  il 
voulut  sortir  delà  prison  de  Madrid; 
ses  campagues  d'Italie;  son  alliance 
avec  les  'Turcs,  etc.,  etc.  Mais  st 
Gaillard  présente  son  héros  soiib  nu 
jour  favorable,  iln'excuse  pas  boa 
plus  quelques-dnes  de  ses  démar- 
ches; néanmoins  c'est  une  produc- 
tion estimable  pour  les  recherches , 
l'exposition  des  faits  et  la  vsrité. 
Vil.  Histoire  des  rivalités  de  la 
France  et  de  V Angleterre,  1 1  vol. 
in-ia  ,  1771 ,  1774,  '777  et  ï8oa. 
VllI.  Histoire  de  Charlemague ,  4 
vol.  in-13.  IX.  Observations  sur 
r Histoire  de  France  de  MM.  Velly , 
Villaret  et  Garnier,  4,  vol.  iu-i  a . 
1807;  ouvrage  quia  paru 
imort,  X.  Divers  £/£(ffej  et 
■rs  oratoires,  Poëmes,  Odes, 
! ,  Discours  en  vers,  etc. , 
remporlédes  prix  ;  plusieurs 
JUémoires   d'érudition  iotéréa  dan» 


Discoa 
Epure. 


GAin 

le  recneil  àe  l'académie  de«  inacrip- 
lioiu  et  belles  leUre*  ,  et  dans  lu 
notice  dea  mauuscrita  de  la  biblio- 
thèque impériale,  lia  fourui  des  ar- 
ticles au  Joui  liai  des  Savaita,  de- 
puis 17&3  jusqu'en  1793  j  beaucoup 
d'articles  pour  le  Ma-care,  depuis 
1780  iutqu'en  1781).  EnGii,  il  a  fait 
dans  U  nouvelle  Eucyclopédie  les 
trois  quarts  du  JJictionnaiie  de 
t hUloire ,  «le.  Gaillard,  lie  depuis 
long -temps  avec  M.  de  MateiHer- 
bes ,  fut  plus  à  même  que  pcraonue 
d'apprécier  ses  vertus  et  ses  pro- 
fondes counoiisaoces  ;  il  a  publié  en 
1806  soa  Eloge  hUtorique,  qu'il 
a  annoncé  comme  le  dernier  tribut 
de  sa  vieillesse,  k  Je  me  propose  dii- 
il ,  de  borner  là  ma  carrière,  à  moins 
que  le  sciibeitdi  cacothes  et  eon- 
auetudo  mata,  maladie  plus  forte 
que  mes  résolutions  ne  m'eniraine, 
malgré  la  décrépitude  qui  Ta  venir , 
«t  achevant  de  laaser  la  patience  du 
public ,  ne  fasse  retentir  à  mou 
oreille  le  terrible  Sohe  sentscen- 
tem,  etc.  d'Horace.  »  U Eloge  de  M. 
de  Ûaleaherlies  ue  se  restent  nulle- 
ment des  inIluEDCCs  de  l'âge  1  l'es' 
prit  est  comme  le  cieur,  l'un  et 
l'autre  ue  vieillissent  pas,  lorsque 
loua  deux  oDt  été  boiu.  Gaillard  est 
mort  à  Saint-Firmin  près  Chan- 
till;-  en  1806.  M.  Anger  a  publié 
une  seconde  édition  de  l'IliUoire 
de  ta  rivaliii  île  la  France  et  de 
■  [Espagne ,  piécédée  d'un  abrégé  de 
l'Histoire  ancienne  de  l'Espagne  par 
Gaillard,  8  volumes  in-ia. 

V.  GAILLARD.  roy.Y»iiao&^, 
a'  II. 

GAILLAIIDE(  Jeanne) ,  savaute, 
native  de  Lyon,  distinguée  par  sei 
poésies  dans  le  16°  siècle.  IVlarot  la 
comparant  à  Christine  de  Plsan  l'a 
célébrée  dans  un  londeaii  qu'il  fit  à 
«a  louange.  Elle  y  répondit  par  un 
antre  rondeau. 

GAINAS,  Coih,  dev.enu  général 
lomain  par  sa  valeur  ,  et  sur 


GAIN  ^S^ 

par  la  foiblesse  de  l'empire  ,  qui 
'avoiL  alors  aucun  grand  homme  Â 
lettre  à  la  Ute  dea  armées,  fit 
tuer  le  perfide  Rutin,  qui  vouloit 
'emparer  du  tiâue  impérial.  L'eu- 
nuque Eutrope,  laTorid'Arcadius, 
après  Ruiin  ,  eut  la  mime  ambi- 
tion. Gainas  appela  les  barbare* 
l'empire ,  et  ne  les  chassa  mie 
lorsqu'on  lui  eut  remis  l'indigne  w- 
vori.  l.es  empereurs  ramai  us  u'é- 
loienl  plus  ces  fiers  et  piiistans  mo- 
narques de  l'univers ,  qui ,  au  pre- 
mier ordre ,  (àisoient  venir  an  pied 
de  leur  Irâne  des  roia  du  bout  de 
Fers.  Un  particulier  ,  un  ëlrana 
s'il  avoil  un  peu  de  courage  , 
'aisoit  trembler.  Gainas  n'en 
continua  pas  moins  de  ravager  l'em- 
,  après  la  mort  d'EiUrope.  Il 
iallul  que  le  Idche  et  foible  Arca- 
dius  vint  le  trouver  à  Chalcédoina 
pour  traiter  de  la  paix  :  ils  se  la 
jnrèrent;  mais  le  Goih  n'ayant  pu 
obtenir  de  saint  Jean  Cbrysos- 
t6me  nue  église  pour  les  Ariens  , 
tomba  sur  la  Tbrace,  Et'mil  tout 
à  feu  et  à  sang.  Flaviias  le  repoussa 
jusqu'au-delà  du  Danube,  où  il  fut 
lue  par  Uldin,  roi  dea  Huns,  l'an 
.^00.  Sa  lète  fut  portée  à  Arcadius, 
qui  la  lit  promener  dan»  toute*  le* 
mes  de  Couetanlinople. 

fl.  GAINSBOROUGH(Thomas}, 
peintre  anglais  ,  né  en  1737  ù  Sud- 
bury  au  comté  de  Suffolck ,  mort  eu 
1788,  se  forma  lui-même  sans  le 
secours  d'aucun  maître.  Il  dessinoit 
d'après  nature  les  paysages ,  les  ar- 
btei  des  bois  voisina,  les  roehets, 
les  vues  pittoresques,  les  fontaines, 
les  troupeaux  avec  le  berger  ,  et 
metioit  à  ses  études  un  temps  et 
une  patience  incroyables.  Aussi  ses 
progrès  répondirent-ils  à  ses  etforta. 
Ce  fut  Bur-lout  dans  le  paysage  qu'il 
excella  ;  il  sut  réunir  le  brilîant'de 
Claudeavec  la  simplicité  dé  Raphaël, 
Cet  artiste, aussi  distingué  par  ses 
vertus  que  par  ses  laleus,  moututf 


258         GALA 

d'un  abci*  au  cou.  —  Son  frire  atnd 
fut  auui  nn  trie-bon  peintre. 

•  II.  GAINSBOROUGH  ,  lerana 
frire  de  Thomas ,  miDialre  diuident 
à  HeDley  au  comld  d'Oxfoid ,  m  lit 
Mtimer  pat  k>  IaLnu  dan*  la  mé- 

I.  GAIOT  (Marc-Antoine), natif 

d'Anuouay  en  Vivarais  ,  profes- 
teiir  d'hébreu  à  Borne,  publia  ei 
celle  ville,  l'an  1647,  in-8'  ,  le; 
jip/torUmMiT HippocraSe ,  en  trois 
langues ,  à  trois  colonnes  i  aavoir , 
le  telle  grec;  une  venion  latine, 
oii  il  prëleud  avoir  ilé  plat  exact 
que  Foës;  et  une  traduction  hébraï' 
^ue  faite  par  de*  tabbin*. 


t  GAITTE  (Jacques), docteur  d« 
Sorbonne  et  chanoine  de  Liiçon ,  pu- 
bli«,  eu  latin,  à  Ly ou  ,  en  1678, 
in-iaetiii-4*,*uTruaure,  un  traite 
tiiéotogique  ,  qui  païut  aërire  aux 
caauiiles  modéré*  ;  il  e*t  tutilul^ 
Dissertalio  de  usurarid  triuin  coa- 
tractuum  pravitate.  Un  anonyme 
itfuia  celte  diaierlaiioa  dan*  un  on- 
vrags  ayant  pour  titre ,  Negotiaiio 
et  mutatio  licila  pecuiiio! ,  etc.Co- 
loniB ,  1678.  C'est  pour  répondre  i 
cet  anonyme  que  Gaitte  r^{jiquapar 
le  Tractatu»  de  usure  et  fmnore , 
Parisiis,  168g,  in-4'- 

GAL  (saint), naiifairlande, et 
diaciple  de  saiut  Colomban,  fonda 
eu  Suisse  le  célèbre  mouaslère  de 
Sainl-Gal,  dont  il  fut  le  premier 
abbj  en  614.  Il  mourut  vers  6^6. 
Ou  a  de  lui  quelques  ouvrages  peu 
couiiu*.  II  ne  faut  pas  le  confondre 
avec  saint  G\L,ëv£q|Ue  de  Oermont, 
mort  vers  553. 

t  GALADIN  (Mahomet) ,  empe- 
reur du  Mogol  dans  le  16^  siècle, 
illustre  par  ses  beUe*  qualités,  pos- 
■Aloit  l'ait  de  idgoer.  S«a  aujet* 


GALA 

pouvoirat  avoir  audience  denx  foïs 
par  jour  ;  et  afin  que  les  personne* 
de  basse  condition  ne  fussent  pas 
repouasées  par  ses  gardes,  il  lit  met- 
tre une  clochette  à  sou  palais,  dont 
la  corde  rëpondoii  à  la  rue.  Dia 
qu'il  enkradoit  le  son  de  la  cloche, 
il'deicendoitou  faisoit  monter  celui 
qui  avoil  des  demandes  ou  de* 
plaiutes  i  lui  faire.  11  inourut  en 
i6o5. 

*  GALANTHES ,  roi  des  ancien* 
Celtes ,  succéda  à  sa  mire  Galathea. 
Après  avoir  subjugué  plusieurs  peu- 
ples, il  leur  donna  le  nom  de  Ga- 
lalie,  pays  qui  fui  depuis  uQmmtf 
Gallia  (la  Gaule  ).  Leurs descen dans  ■ 
fétendirentlusque  dans  la  Grèce  et 
dans  l'Asie  tuineure ,  oii  ils  transi 
porlirent  le  nom  de  GaUles. 

t  GALANTHIS  (Mylhol.  )  fut 
une  servante  d'Alcmèue  ,  femms 
d'Amphitryon ,  roi  de  Tbibes.  Lor» 
que  celle  princesse ,  eaceinle  d'Her- 
cule, était  en  travail,  Junon,  dé- 
bitée soua  la  Rgure  d'une  vieill* 
lemme ,  se  liut  assise  i  la  porte ,  lea 
mains  croisées  sur  sesgenoux,  pour 
empêcher  par  sea  eni^antemeus  la- 
délivrance  d'Alcraène,  qu'elle  déles- 
loit.Galaulhis  aoupçonnant  que, tant 
que  la  déesaeseroit  en  cette  poslure, 
sa  maîtresse  n'accoucheroit  pas ,  alla 
lui  dire  que  la  reine  veuoit  euRn  do 
mettre  au  monde  un  beau  garçon.  | 
Junon  irritée  se  leva ,  décroisa  ses 
maius ,  et  AIcmine  fut  délivrrie^ans 
le  mime  insiant  ;  mais  pour  punir 
ta  fourberie  de  Galanlhts,  elle  la 
métamorphosa  en  belette. 

•  GALANTiNI  (Hippolyte), 
peintre  et  capucin,  ce  qui  1^  fait 
souvent  nommer  le  Capucin  ,  n^  à 
Gènes  en  1617,  mort  en  1706,  a 
peint  l'histoire  et  le  portrait  en  mi- 
niature. 

t  GALANUS  taément),  tUalia 


GALA 

ilalien,  misaionuaire  en  Arménie,  ' 
élMit  Ae  relour  a  Rome ,  publia ,  eu 
i&5o,  deux  gros  volumes  in-folio  i 
en  latiu  eL  en  arménien.,  sous  ce 
titre  :  Conciliatioa  de  l Église  ar- 
ménienne avec  l'EglUe  romaine , 
aur  les  témoignages  des  pèrei  et  des 
docteurs  arméniens.  L'auieur  re- 
marque dans  »a  préface  qu'il  a  com- 
mencé par  rapporter  tes  hiiloires 
d»s  Arméniens  avant  de  diaputer 
contre  eux,  parce  que  tous  les  schîs- 
matiquei  orientaux  ne  veulent  qu'à 
celle  condition  parler  île  la  religion 
nvec  les  occideulaux  ;  quand  ils  se 
voient  convaincus,  iU  répondent 
a  qu'ils  suivent  la  foi  de  leur»  pères, 
çt  que  les  Latins  sont  des  dialecti- 
ciens qui ,  ayant  l'esprit  subtil,  peu- 
-vent  prouver ,  comme  des  vérités  , 
lesplns^andesfauBsetésdumande.D 
La  partie  historique  du  premier  vo- 
lume de  celte  Conciliation,  etc., 
fut  réimprimée  à  Cologue  en  i  SSB  , 
ïn-8° ,  sous  ce  titre  :  Historia  ât^ 
meaica,  ecclesiaslica  et  polilica. 
Avant  cet  ouvrage,  Galanus  avoil 
publié  à  l'imprimerie  de  la  Propa- 
gande ,  à  Borne ,  une  Grammaire 
annénienne ,  qui  parut  eu  lE^^  i 
iii-4°. 

GALAS  (Hatihieu  ],  général  des 
armées  impériales,  né  à  Trente  en 
■  589,  fut  d'abord  en  qualité  de  page 
BOprès  du  baron  de  BeaufremonI  , 
chambellan  du  duc  de  Lorraine.  11 
se  signala  tellement  en  Italie  et  en 
Allemagne,  sons  le  fameux  Tilli  , 
qu'après  sa  mort  il  fut  mis  i  la  tèle 
désarmées  de  l'empereur  Frédéric  H. 
Galas  rendit  des  services  iroportans 
à  l'empire ,  ainsi  qu'au  roi  d'Espagne 
Philippe  iV.  Il  voulut  mtme  s'em- 
parer delà  Bourg<^ne  en  1656;  mais 
il  fut  battu,  avec  le  duc  de  Lorrame , 
à  Sainl-Jean-de-Laone.  Il  réussit 
mieux  contre  les  Suédois;  cependant 
son  armée  ayant  été  entièrement 
défaite  près  de  Magdebourg  par  Tos- 
'    uon,  il  fut  disgracié  de  Tempe- 


GALA 


259 


reur.  Quelque  temps  après  c 
rendit  le  commandement  des  trou- 
pes ;  mais  il  n'en  jouit  pas  long- 
temps ,  étant  mort  à  Vienue  eu  Au^ 
triche  en  164?  ,  avec  la  réputation 
d'un  des  plus  grands  généraux  de 
son  temps,  foyez  Bannier. 

1-  GALATÉO  ou  Galatefs  Li- 
CIEN8I3  (Antoine),  dont  le  nom 
éloit  Ferrari ,  ué  en  14S4  ,  dans  la 
(erre  d'Otraute,  à  Galatina,  d'od 
il  a  pris  son  nom ,  éloil  Grec  d'ori- 
gine ,  et  s'en  faisoit  honneur.  Ga- 
latéo  s'attacha  à  la  médecine,  sans 
négliger  la  littérature  grecque  et 
latine.    U  devint   médecin  du   roi 

et  quelques  intérêts  de  Famille  l'obli- 
gèrent de  c]uilter  cette  place.  Il  mou- 
rut à  Lecce  eu  ibn.  11  a  laissé  , 
1.  £>e  Situ  Japiglœ  ,  Bile,  i558  , 
iu-8°.  La  meilleure  édition  est  celle 
de  1737,  in-8°,  avec  les  noies  d« 
Jean-Bernardin  Tafrei^i  ;  elle  con- 
tienl  plusieurs  opuscules  de  Ferrari , 
entre  autres,  son  morceau  Z>e  ibu- 
dièus  yeneliarum,  1I-.  Une  Ves- 
cription  de  GatUpolU.  l\\.  Suc- 
cessi  dell'  armata  Turcheteanelltt 
città  d'Otiraitdo  delF  anno  lilHo, 
iu-4'',  iGia.  Cet  ouvrage,  d'abord 
composé  et  imprimé  en  latin ,  fut 
traduit  en  iulien  par  Jean -Michel 
Maniano ,  qui  publia  cette  édition 
en  1480.  U  avoil  acconapagné  la  fils 
du  roi  de  Naples  à  cette  expédiiion. 
IV.  Un  Eloge  de  la  goutte  ,  qu'il 
composa  pour  charmer  les  douleurs 
de  celle  cruelle  maladie.  V.  Des 
Vers  latins  et  Italiens.  VI.  Vite 
de  leiterati  Saltntiai ,  etc.,  etc. 

GALATHÉECMjthoI.  ) ,  nymphe 
de  la  mer ,  fille  de  Nérée  et  de  Doria , 
fut  aimée  de  Foljphème  :  elle  lui 
préféra  Acîa,  que  le  géant  écrasa  sou* 
un  rocher  qu'il  lanfa  sur  lui  ;  mais 
tes  dieux  ,  touchés  de  compassion 
pour  ce  iMTgcc  ,  le  changèrent  eu 
fleuve. 


s6o 


GALA 


tGALATIN  (Pierre  Colonne, 
•urnammë  )  ,  franciacaiii ,  savant 
dans  les  langues  et  dans  la  théologie, 
se  lit  un  nom  par  ion  traité  ;  Opua 
de  arcanis calholicœ  vciilatis ,  Or- 
Ihoua-Maris,  1B18,  in-fol.,  contre 
les  juifs.  Il  y  a  eu  plumurs  éditions 
de  cet  ouvrage  ,  qui  renferme  des 
'choses  curieuses.  La  meilleure  est 
celle  de  Ftaudott ,  1613,  in-folio. 
Galaljn  j'ivoit  encore  en  i53a.  Ou 
l'a  accusé  de  copier  R.  Alaitin. 

tGALAUÏ'j>ECHA5tBUlI,,n^  à 
Aix  ,  d'une  famille  noble ,  en  1  bSS , 
ami  du  célèbre  Peireac,  ayant  beau- 
coup de  goftl  pour  les  langues  orien- 
tales, alia  les  cultiver  dans  le  pays 


.    11   B. 


i63i 


mont  Liban  ,  où  il  partagea  son 
temps  eutre  l'élude  et  la  prière.  Les 
.courses  des  Turcs  troublèrent  sou- 
vent le  repos  de  sa  solitude  ;  mais 
•a  vertu  faieoit  impreisïon  sur  l'es- 
prit même  àei  barbare».  Il  étoitsi 
parfailemenl  conuu  des  maronites, 
<]u'après  la  mon  de  leur  patriarche 
ils  voulurent  le  revêtir  de  cette  di- 
gnité. Le  saiut  solitaire  la  refusa, 
et  mourut  peu  de  temps  après,  le 
i5  ntai  1644  I  dans  un  monastère 
descarmes-déchaussés.  Oujieut  con- 
•uller  sa  Vie,  iu-i  3,  écrite  par  Mar- 
chetti,  prêtre  de  Marseille.  —  Il  y  a 
eu  encore ,  de  cette  (amille ,  Frantois 
«i  Pierre  Galavp.  Le  premier,  pré- 
cepteur du  fils  du  duc  de  Savoie , 
mort  a  Verceil  en  i658 ,  à  5^  ans  , 
cullivoit  la  poésie ,  la  philosophie  et 
la  littérature.  1)  s'étoit  mis  d'abord 
au  service  de  Lascaris,- grand-maître 
de  Malte  ;  puis  k  celui  du  grand 
Condé,  qui  le  lit  capitaine  de  ses 
gndei.  Ce  prince  étant  sorti  du 
royaume, Galaup  seretiraàToulon, 
eu  il  arma  un  vaisseau  de  guerre 
*nus  la  baimière  de  Malte.  Après 
t'ilre  signalé  pendant  plusieurs  an- 
nées ,  il  fut  pris  par  des  Algériens. 
11  sorti  L  d'esclavage  au  iMut  dedeujc 
ans,  et  pasM  au  service  du  duc  ite 


GALB 

Savoie ,  qui  le  graiiRa  d'une  peu  s  ion. 
Tl  avoil  traduit  les  petits  prophètes  , 
et  mis  en  vers  ftatlçais  quelques 
livres  de  la  Thébaïde  de  Stnce. — 
Le  second,  mort  en  1727 ,  à  83  an*, 
laisoit  joliment  des  vers  proven- 
çaux. Il  a  laissé  une  ExpUcalian  , 
in-folio  ,  dei  arcs  de  triomphe 
dressé»  à  Aîx  pour  l'arrivée  des 
ducs  de  Bourgogne  et  de  Berrï ,  im- 
primée eu  1701 ,  et  qui  occasionna 
diverses  critiques  de  Haitze,  sous  1er 
noms  de  ScalesJe-Salienel  de  Pierre- 
Joseph.'  Pierre  G^laiip  y  répondit 
par  son  jtpotogie  des  anciens  histo- 
riensetdes  (rouiat/ou/s, qui  parut 
en  1704. 

t  GALBA  (  Servius  Sulpitins) , 
empereur  romain ,  de  la  famille  des 
Sulpices  ,  féconde  en  grands  hom- 
mes ,  uaquit  dans  uue  petite  vills 
d'Iulie  ,  proche  Terracine  ,'  le  g 
ianvier  l'an  570  de  Rome  avimt 
l'ère  commune.  —  Servius  Salpilius 
Galsa,  sou  père ,  célèbre  juriscou- 
suite ,  étoit  SI  p«tit  et  si  contrefait , 
qu'il  fut  souvent  exposé  i  la  raillerie. 
Un  jour  qu'il  plaidoit  devaut  Au- 
guste ,  il  dit  à  ce  prince  :  «  Corrigez- 
moi  ,  si  TOUS  avez  quelque  chose  à 
reprendre,  —  Je  puis  bien  tous 
avertir,  lui  répondit  Auguste,  mats 
je  ne  puis  vous  corriger.  «  Son  Sis , 
dont  il  est  question  dans  cet  article, 
exerça  la  charge  de  préteur  à  Rome, 
puis  celles  de  gouverneur  d'Aqut- 
laiue  ,  de  proconsul  d'Afrique,  de 
général  des  armées  danslaGermanie, 
et  ensuite  dans  l'Espagne  TarragiV' 
naise.  Dans  le  temps  qu'il  éloit  en 
Afrique,  deux  citoyensie  disputant 
la  possession  d'un  cheval,  sur  lequel 
les  témoins  ne  l'accordoient  point , 
Galba  ordonna  que  l'animal  *er<Ht 
condnil,  les  yeux  bandés,  à  son 
abreuvoir  ordmaire;  qu'ensuite  ou 
lui  dieroit  son  iMndeau  ,  et  qu'il 
apparliendroil  à  celui  de  ses  deux 
maîtres  chez  qui  il  se  rendroit  de 
lui-mime.  (  Suétone ,  datu  la  Vie-d* 


GALB 

Gilba ,  n'XI.  )  Il  ne  parut  pas  mqitii 
exiGt  observateur  de  la  justice  dans 
la  Tiirrsgoniiise.  Il  fil  cou|)er  lea 
muii»  à  un  banquier  inlidile ,  el  or- 
donna que,  pour  l'exemple,  on  les 
attacbdt  SUT  son  bureau.  II  condamna 
au  supplice  de  la  croix  un  tuteur 
qui  avoit  empoisonné  soo  pupille  ; 
Mcorame,  en  qualité  de  citoyen  ro- 
main ,  le  coupable  demandoit  quel- 
que diitiactloQ ,  il  lui  fit  dresser  une 
croix  blanche  el  plus  baute  que  les 
croix  ordinaires.  A»  milieu  de  ses 
emplois.GalbaaeliTra  à  )a  solitude, 
pour  ne  point  donner  prise  aux 
loupcons  inquiets  de  Néron.  Il  ne 
put  les  éviter.  Ayant  désapprouvé 
les  vexatLons  cruelles  que  les  iiilen- 
dans  exerçoient  dans  tontes  les  pro- 
vince» de  l'empire ,  Néron  envoya 
ordre  de  le  Caire  mourir.  Il  écliappa 
aa supplice,  euufaisaat proclamer 
empereur.  Toute  la  Gaule  le  recou- 
nul ,  et  Néron  fui  réduit  i  se  douuer 
la  mort ,  l'an  68  de  J.  C.  Quoique 
moine  aflermi  sur  le  IrAne  qu'aucun 
de  ses  prédécetseurs ,  Galba  ne  prit 
aucune  précaution  pour  sa  sArelé. 
Il  se  livra  au  contraire  à  trois  hom- 
mes obscurs  ,  que  les  Boroatns  ap- 
peloientîMP^Â^ço^ei.  Le  premier 
étoit  T.  ViniuE  Riilinus  ,  autrefois 
son  lieutenant  eu  Espagne ,  et  d'une 
insatiable  avarice.  Ûu  jour  ëlant  i 
>  Ja  table  de  l'empereur  Claude  ,  il 
vola  une  coupe  d'or.  Claude ,  qui  eu 
fut  iorormé  ,  le  fil  inviter  encore  le 
lendemain ,  et  le  fit  servir  ^enl  en 
vaisselle  de  terre.  C'étoit  un  homme 
adroit ,  hardi ,  vif  et  prompt ,  mais 
d'iin  mauvais  naturel,  et  capable  de 
donner  ù  uo  prince  les  conseils  les 
plus  pernicieux.  Le  second  étoit 
Cornélius  Laco  ,  capitaiue  de  ses 
fiardes ,  que  son  orgueil  reudoit  in- 
supportable à  tout  te  monde  ;  mais 
estrèmemeul  lâche  et  paresseux,  en- 
nemi de  tous  les  avis  dont  îl'n'étoit 
pas  l'auteur ,  el  ayant  autant  d'Igno- 
rance que  de  présomption.  Le  troi- 
sième, Marcianusicelus, le  premier 


GALB 


sGi 


de  tous  tes  affranchis  de  Gâlb« ,  pt 
qui  ne  préteitdoit  pas  moins  qu'à  l« 
première  dignité  dans  l'ordre  de» 
chevaliers.  Ces  trois  favoris ,  le  gou- 
vernant tour  à  tour  avec  des  vices 
différens,  le  firent  passer  continuel- 
lement d'un  vice  à  un  autre.  A  la 
vérité ,  il  rappela  les  exilés  du  régne 
précédent;  mais  l'avarice  l'empêcha 
d'achever  son  ouvrage,  il  oublia  la 
restitution  des  biens  c^Aïqués  au 
profit  de  l'empereur  ;  ^fflien  de 
réparer  les  crimes  de  Néron  ,  il  s'en 
rendit  le  complice.  Pour  remplir  le 
trésor  épuisé ,  il  ordonna  une  re- 
cherche des  largesses  insensées  de 
son  prédécesseur.  Elles  monloienl  A 
deux  cent  cinquante  millions  ,  et 
elles  avoient  été  répandues  sur  des 
débaucbés ,  sur  des  farceurs ,  et  sur 
les  ministres  des  plaisirs  de  Néron. 
Galba  voulut  qu'ils  fussent  tous  as- 
signés, et  qu'on  ne  leur  laissât  que 
la  dixième  partie  de  ce  qui  leur 
avoit  été  donné.  Mais  à  peine  ce 
dixième  leur  restoil-il.  Aussi  pro- 
digues du  bien  d'autrui  que  dn  leur, 
ibnepossédoient  ni  terres  ni  reu tes. 
Les  plus  ridiea  ne  conservoient  qu'un 
mobilierque  le  luxe  et  leur  goât  pour 
l'attirail  du  vice  et  de  la  mollesse 
leur  avoient  rendu  précieux.  Galba , 
très-avide  d'argent,  trouvant  iusol- 
vahles  ceux  qui  avoienl  reçu  les 
gratifications  de  Nëfon  ,  étendit  la 
recherche  jusque  sur  les  acheteur» 
qui  avcieut  acqms  d'eux.  On  conçoit 
quel  bouleversement  dans  les  for- 
tunes résulta  de  celle  opération  , 
dont  trente  chevaliers  romains  fu- 
rent chargés.  Une  multitude  d'ac- , 
quéreurs  de  bonne  foi  furent  in- 
quiétés, on  ne  vit  dans  toute  la  ville 
que  des  biens  mis  en  vente.  Ce  fut 
pourtaut  une  joie  publique  de  trou- 
ver aussi  pauvres  ceux  que  Néron 
avoit  prétendu  enrichir ,  que  ceux 

Su'il  avoit  dépouillés.  Mais  on  souf- 
roil  très-impatiemment  que  Vin  lu  s, 
favori  de  l'empereur ,  qui  f enga- 
;  geoit  dans  des  disoiission*  onéteufes 


sGï 


GAtB 


à  iiu  Irè^- grand  nombre  de  cï- 
toyeiis,  biavàt  .  par  son  luxe,  les 
yeux  de  ceux  qu'il  vexoït,  et  abusât 
de  aon  crédit  pour  tout  vendre  et 
pour  recevoir  de  loule  loaLu.  Il 
n'éloit  pa»  le  «eu)  qui  exerçât  ce 
IraBc.  TouK  Us  aSVanclii*  et  tous 
les  eiclave»  de  Galba  le  faisoient  eu 
EOUB-ordre,  se  hitaat  de  profiter 
d'une  fortune  «ubite  ,  el  qui  ne 
pouvoit  ^rer  long  -  temps.  Il  y 
avoit  un^ommerce  ouvert  pour 
tout  ce  qui  (rouvoit  de«  acheteur»  : 
établissemeua  d'imp6tg ,  exemptions 
et  priviUge» ,  impunité  de»  orkne» , 
condamnation  d'innocens  ;  et  tous 
le  nouveau  gouvernement  rena- 
quirent tous  les  maux  de  l'ancieu. 
Les  soldats  n'eurent  pas  moins  à  se 
plaindre  du  prince  que  les  citoyens. 
Les  troupes  de  la  marine  lut  ayaut 
demandé  le  titre  de  légionnaiies  , 
que  Néron  leur  avoit  accordé,  il  lit 
fondre  sur  elles'  se«  cavaliers,  qui 
en  maïuacrërent  une  grande  partie. 
Galba,  aspirant  au  trâne  ,  avoit 
promis  de  grandes  sommes  au^ï 
prétoriens  ;  il  les  refusa  dès  qu'il 
y  fut  monté.  uUn  empereur,  leur 
dit-il  fièrement ,  doit  choisir  ses  sol- 
dats ,  et  non  les  acheter,  u  Cette  ré- 
ponse irrita  te»  troupes ,  elles  l'as- 
s.tssinëreat  le  iti  janvier  69  de  J.  C. 
«Frappez,  dit-il  aux  meurtriers, 
■i  c'est  pour  le  bien  du  peuple  ro- 
main», et  il  tendit  le  cou.  Cet  em- 
pereur apprit  ans  Romains  que 
leur  maille  pouvoitétre  élu  hors  de 
Borne  :  Epvlgalo  Imperii  arcano 
passe principem  alibi  ^uàm  Roime 
fieri.  (  Tacit.  Hisi,  L.  1.  )  Galba 
fut  grand  tant  qu'il  ne  régna  pas  ; 
maie  ses  vertus  devinrent  des  dé- 
fauts lorsqu'il  fut  empereur.  Il 
eut  pas  s'élever  avec  la  fortune. 
C'est  le  dernier  des  empereurs  qui 
ail  été  d'une  ancienne  noblesse.  Tous 
se»  successeur»  furent  des  hommes 
nouveaux.  Quatre  empereur! 
suite  s'éloient  attachés ,  pendant 
pr^  de  soixante  ans,  à  exterminer 


GALD 

les  plut  grands  noms.  Le  peu  de 
familles  illustres  qui  restoient 
étouffèrent  la  splendeur  périlleuse 
de  leur  origine  par  ro1)scurite  de 
leur  vie.  Le  nom  de  Galba  que  por- 
toit  le  prince,  objet  de  cet  article, 
étoit  le  surnom  de  la  famille  de* 
Sulpitius  à  Rome.  Ou  dit  qu'il  fut 
donné  an  premier  à  came  de  sa 
petitesse  ;  d'autres  disent  â  cause  de 
•a  grosseur.  On  coimoisaoit  déjà  de 
ce  nom  Galba  (  Sergius  ) ,  person- 
nage consulaire,  et  le  plu»  éloquent 
de  son  temps ,  selon  Suétone ,  qui , 
ayant  obtenu  le  gouvememenl  de 
l'Espagne  après  sa  préture  ,  fit  égor- 
ger ,  par  trahison ,  trente  mille  Lu- 
sitaniens ou  Portugais  ,  et  pilla  la 
province.  CaLoa  l'ancien  »'élant  ■' 
rendu  son  accusateur  auprès  du 
peuple,  il  alloit  Être  condamné  an 
banuisaement ,  lorsqu'il  embrassa, 
au  milieu  de  l'assemblée ,  ses  deux 
fils,,  encorï!  enfans ,  avec  tant  de 
tendresse  et  de  larmes  ,  que  le  peu- 
ple ,  touché  de  compassion ,  le  rd* 
voya  abiou». 

GALBES,  royez  Calvo,  n"  lit. 

'  CALDIN  (  saint  ),  né  à  Milan, 
de  l'illustre  maison  de  la  Scata ,  c^ 
lèbre  dans  l'histoire  d'Italie ,  s'at- 
tacha de  boune  heure  au  service 
des  autels,  après  s'y  être  préparé 
par  l'élude  de  l'Elcriture  sainte ,  par 

et  par  la  pratique  de  toutes  les  ver- 
tus chrétiennes,  il  devint  succesai' 
veine  u  t  archidiai:re  et  chancelier  de 
l'église  de  Milan.  Les  archevêques 
Uibaldet  Hubert  se  déchargèrent  sur 
lui  d'une  partie  de  l'administra  lion 
du  diocèse,  qui  étoit  alors  rempli 
de  troubles  et  de  confusion.  Ce  fut 
dans  ce  temps  que  l'empereur  Bar- 
berousse  se  mit  en  marche  contn 
la  ville  de  IVlilan  ,  qui  prétendoit 
avoir  le  droit  exclusif  de  choisir 
ses  magistrats,  et  qu'il  l'attaqua 
avec  une  nombreuse  armée,  et  la 


GALE 

força  ^  M  rendre  i  diicr^liim  , 
■pria  un  «i^ge  de  dix  mai».  Ce 
prisce  porta  I»  vengeance  aux  der- 
niers cscèi;  U  Tille  fut  détruite, et 
lei  habilans  eurent  i  peine  la  vie 
«uve.  (  F'ayea  FitiosHic ,  u"  II,  ) 
Hubert ,  archevêque  de  Milan ,  ^[ani 
mort  en  1166,  Galdiu  ,  quoique 
abaent ,  (ut  ^lu  pour  lui  succMer. 
Le  pape  le  sacra  lui-mëiue  ,  le  tit 
cariliual  ,  et  le  nomma  légal  du 
saint- iiëge.  Galdiu,  remplit  avec 
exaptttude  tous  le»  devoirs  d'un 
digne  paiteur.  U  annonçott  as- 
sidûment la  parole  de  Dieu,  lou- 
lageoit  les  niallieureus  avec  nue 
bontd  paternelle ,  etpréveaoit  mê- 
me leurs  besoins  ;  il  rétablit  la  dis- 
cipline, qui  avoil  beaucoup  souf- 
fert, ëtoufb  toutes  le»  semences 
de  division  ,  et  s'occupa  sur  -  tout 
à  détruire  le»  erreurs  des  calbars , 
espèce  de  manichéens  qui  avoient 
profite  des  trouble»  oecasionnéa  par 
la  guerre  en  I/>mbaTdie.  U  mourut 
au  milieu  de  son  clergé  et  de  sau 
peuple  le  »8  avril  1176,  après  avoir 
rail ,  maigre  t<a  foiblease ,  un  long 
sermon  ,  qu'il  débita  avec  beau- 
coup de  feu.  Sa  mori  fut  générale- 
ment pleiirée.  Sa  sainteté  ëclala  par 
plusieursmiracles.Galdin  e»l  tiouoré 
dans  les  anciens  bréviaires  de  Milan , 
et  cite  comme  saint  par  le  P.  Hens- 
chenint. 

»I.  GALE  (Thomas),  diirurgien 
i  s'est  rendu  célèbre  dans 
hi  n'a  pas  la  date  de  sa 
naissance  ni  celle  de  sa  mort,  mais 
en  i!>44>  à  la  suite  des  armées  de 
Henri  Vin  d'Angleterre  ,  il  >e 
trouva  â  la  bataille  de  Montreuil.En 
1&77  il  était  à  la  suite  désarmées 
de  Philippe  II  roi  d'Espague,  et  se 
trouva  à  la  bataille  de  Saint-Quen- 
ti».  Depuis,  il  a  exercd  son  art  à 
Londrea. 

"  H.  GALE  (Théophile),  feimeu:t 
théok^i«a  jwn-conformiile ,  né  on 


GALE 


à63 


anglai, 


leaffiKiDg's-Teington,  in  eomt^ 
de  Devon,  mort  en  1678,  élive  du 
collège  de  la  Hagdeleine  à  Uxlcird  ^ 
où  il  prit  se»  degrés,  et  fui  bour- 
sier. En  1657  ,  appelé  à  Wm* 
cbeater,  il  y  fut  prédicateur  jus- 
qu'en  1661  ,  qii'il  perdit  celle  plaça 
pour  non -conformité.  Alors  il  fut 
chargé  de  l'éducation  des  lil»„du 
tord  Wanhon,  et  les  atcompai^na. 
à  Cwn  en  Normandie.  En  i6(&  il 
retourna  en  Angleterre ,  fli  tut  pat- 
teur  d'une  cougrtgalion  dedissidens, 
et  maître  d'un  séminaireâ  Newing- 
ton.  Gale  est  auteur  de  beaucoup 
d'ouvrages, don I  les  principaux  soûl, 
■Le  Parvis  des  GenlîU,  A  vo'-  m  4*, 
dans  lequel  il  prouve  que  la  philo- 
sophie el  la  théologie  des  païens 
ëtoienl  empruntées  de  l'Etriiuie. 
La  Irritable  idée  du  Janaénis/ne  f 
l'Anatomie  de  Piiicrétlul/lé;  Dis- 
cours au  r  ta  venue  de  J.  C.,ete. 

t  m  GALE  (  Thomas  ) ,  savant 
anglais,  né  en  1636  i  Scruton  , 
dans  le  comte  d'Yorck,  très-versë 
dans  la' liiléraltire  greccjue  et. dans 
la  théologie  ,  luicessiv émeut  di- 
recteur de  l'école  de  Saiul-Fanl, 
membre  de  la  société  royale  de 
l^ndrei,  et  enfin  doyen  dYorck 
en  1697,  remplissoit  avec  honneur 
ce  dernier  poste  ,  lorsqu'il  mou- 
rut le  H  avril  170a.  C'éloit  un  de 
ces  hommes  modesles  ,  dous  ,  otti- 
cienx ,  qui  Bont  aussi  cbera  à  la 
société  qu'à  la  littérature  Ses  ou- 
vrages décèlent  une  profondeur 
d'érudition  étounantr.  Les  princi- 
paux sont ,  1.  Historiœ  poëiicœ 
aniiqui  acriplores ,  Paris ,  iu  -  8" , 
1675.  Ce  sont  les  ancens  écrivains 
de  la  mythologie  ,  accompagnés  de 
savantes  notes,  et  précédés  d'un 
discours  préliminaire  non  moins 
savant.  11.  Jamblicus  de  mysUriia 
Egypiiorum ,  etc.,  Oxford,  ia- 
fol. ,  177(1.  eu  grec  et  eu  lalin,  avec 
des  éclaircissetnetia  qui  renferniFiit 
un  fond  d'érudition  immense.  UL 


aG4  GALE 

Hiaioria  BritanniciB,  Saxonieeect 
jinglo-Vaiticoe  icripteits  quinde- 
cim ,  Oxfetd  ,  1687  et  1691 ,  3  vol. 
in-fol. ,  avec  une  pr^ce  qui  fail 
Hnlic  le  mérite  de  cette  compila- 
tion ,  et  une  table  des  matièTe*  fort 
ample.  IV.  ^/i/on/ni  iur  Siilan- 
tiiarum,  1709,  10-4°-  Cette  édi- 
tion d'un  ouvrage  utile ,  et  même 
nfceuaire  pour  1*  géographie  an* 
eieiuie,ett  oinée  de  notu.  Son  file 
Hoger  Galb  la  publia.  V.  RÂe~ 
tores  selecti,  O^dord  ,  1676  ,  in- 
8" ,  d'un  mérite  égal  aux  précëdena. 
VI.  Opuscula  mylhologica  ,  etiica 
et  phjsica ,  en  grec  et  en  latin , 
Cambridge,  1671,  in-S" ,  ou  Ams- 
terdam, 16SS. 

*  IV.  GALE  (Jean),  célèbre 
théologien,  né  à  I/>udreii  en  1680, 
mort  en  1731  ,  fui  envojë  â  Leyde 
pour  faire  ses  éludes;  il  y  recul 
M  mailrise-ès-arlset  le  doctoral 
en  philosophie  ;  puis  il  patsa  à 
Amsterdam  ,  oi\  il  suivit  le  pro- 
fesseur Limborch  ,  et  iit  couuois- 
Saoce  avec  Leclerc.  L'hian>ire  du 
baptême  des  enfang ,  <jne  Wall  pu- 
blia eu  i7o5,  lixa  son  attention, 
et  il  y  répondit.   Cepeuflaat  sa  rë- 

Ç>nee  ne  fut  imprimée  qu'en  i7ir. 
ers  ce  temps  nue  congrégation  le 
choisit   pour  son    ministre.   V^all 


niblia 


la  réponse  de  Gale,  et  l'intitula  Dé- 
fense de  l'Histoire  du  baptême  des 
enfans.  Sur  cet  ouvrage ,  l'univer- 
tXié  d'OnTord  lui  conféra  le  docto- 
rat. Gale  méditoLt  une  réponse  à 
la  réplique,  quaud  la  nort  le  sur- 
prit.  On  a  imprimé  depuis  quatre 
volumes  de  ses  SeiTTtoni.     , 


i6o5, 

pratiqua  sou  ftrl  avec  beaucoup  de 
iiiccèi  ;  il  eu  développa  les  prin- 
cipes avec  d'autant  plus  de  saga- 
cité, qu'il  l'aïoil  exercé  pendant 
etnqiiaale  ans.  Sou  gétûe  s'étendoit 


CALE 

à  tout ,  hellM-teltres ,  poésie ,  thé»- 
logie,  mathématiques  :  mais  it  us 
fil  qu'effleurer  ces  différeas  genres , 
pourapprofondir  davantage  la  méde- 
cine. On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages 
enitalien.  LeBpInsconunssont,  J^e- 
tAodo  di  co/ue/var  la  sanilà ,  e 
di  curare  ogni  niorbo  cou  solo  uso 
delV  acgua  viia  ,  en  iSaa  ,<n-4°- 
IlCaso  conpià  dUigenzaezzami- 
nato  ,  1674,  Jn-4°.  On  en  a  aussi 
en  latin  ,  parmi  lesquels  ou  distin- 
gue son  Hippocrales  redifivua,  pa- 
ntpAixisibus  illuslratus  ,  en  1650  , 
166.1  et  1701  :  et  sa  po.'ilîca  mt- 
dicapro  leprosia.  On  lui  doit  en- 
core un  Recueil  de  petites  pièiea 
des  écrivains  les  plus  célèbres  qui 
ont  cultivé  les  muses  siciliennes  ,. 
en  cinq  volume*.  Galéino,  homme 
charitnUe  et  bienfaisant,  mourut  le 
96  juin  167&. 

*  GALEAS  { Pierre  -  Franfois  ) , 

chartreux,  né  i.  Séville  en  i56o, 
mort  dans  la  même  ville  en  i6j4, 
se  &t  une  si  grande  réputation 
dans  la  peinture ,  que  Pacheco ,  dan» 
sou  Histoire  de  cet  art,  le  place  aa 
rang  des  plus  fameui  peintres.  C* 
religieux,  élevé  de  Louis  de  Vargas,- 
ne  tiavailloit  qu'à  des  objelt  de 
goût,  et  pour  quelques  amis. 

•  gÀlEB  (  Abou  ) ,  célèbre  phar- 
macien arabe,  am  i  d'Abou-S j  na  (  A  vi- 
cenne  ) ,  se  distingua  comme  lui  dans 
la  pratique  et  dans  la  théorie  de  son 
arl,aur  lei]uel  il  a  laissé  plusieurso»- 
vraf;eE.llcultLvoitaussilapoésieavBe 
succès.  Ayant  été  arrêté  après  la  mort 
deSchams-ed'IJaCilet,ilcoinposadins 
sa  prison  ua  Foëme  où  l'on  trouva 
le  distique  dont  voici  l'explication: 
[t  Je  suis  eutré,  cela,  comme  tu 
vois  ,  est  hors  de  doute  ;  mais  l'em'' 
barras  ,  c'est  de  savoir  comment  j* 
sortirai.  »  Il  trouva  cepeudani  la 
moyeu  de  s'échapper  après  une  dé- 
tention de  quaire  mois ,  et  s'enfuit 
àlspahan,oû  Ala-ed-Doblet  lui  &t 


GALE 

l'acninl  db  k  son  mëtile.  C'est  prii 

de  ce  souTerain  qu'il  ëtrivit  la  ma- 
jeure partie  de  aea  ouvragei,  eutre 
lesquels  ou  distingue  son  livre  in- 
lilulé  M-cAafaI  (  la  Sanlë  ) ,  et  ce- 
lui qui  porte-  le  iioui  à'M-NaiIjat 
(le  Salut ,  la  délivrance  ).  A  la  mort 
deGâleb,  qu'uu  trop  gralid  amour 
des  rouîmes  avoii  avancée ,  un  plai- 
sant dit  en  Ter»  arabeït  ii  Abou-Ga- 
)eb  D'à  poiQt  au  faire  usage  pour 
lui  -  même  de  sa  science  médi- 
cinale ,  et  son  habileté  s'est  Irotivëe 
en  dëfaDt.  Son  livre  de  la  Santé  ne 
l'a  point  guéri ,  et  celui  de  la  Dé- 
livrance ne  l'a  point  sauve,  s  II 
mounit  ik  58  ans,  l'an  de  l'bégire 
498. 

t  I.  GALEN  {  Matthieu  ) ,  né  à 
Wettcapel  en  Zëlande  vers  l'au 
i&aS,  enseigna  la  théologie  avec  ré- 
puialtou ,  à  Dillengen ,  puisi  Uouay, 
devint  chancelier  de  l'université  de 
celle  villa ,  y  Ht  fleurir  lea  aciciices  , 
et'  mourut  eu  1673.  On  a  de  lut , 
I.  Commenlarium  de  christiano  et 
catholico  sacerdote ,  111-4°.  H.-i^e 
origiaibiis  mortasticis.  111.  J7e^E«- 
*x  iacrijicio.  IV.  De  seculi  nostri 
c/ioreis  ,  et  d'autiïi  écrits  pleins 
d'une  érudition  assez  mal  digérée , 
mais  d'une  sage  morale.   - 


mença  par  être  matelot.  Ses  progrès 
furent  si  rapides  ,  que  dès  l'âge  de 
>6  ans  il  futcapilaine  de  vaisseau. 
Il  se  signala  contre  les  Français, 
les  Anglais,  les  Maures  et  les  Turcs. 
En  i€53,  avec  quelques  vaisseaux 
des  ëuts  de  Hollande,  il  en  blo- 
qua six  nugiais  enfermés  dans  le 
porl  de  Livonrne,  D'antres  vais- 
seaux étant  venus  à  leur  secours  , 
il  y  eut  un  combat  dans  lequel  Van- 
Galen  fut  blessé  à  la  jambe.  On 
voulut  l'engager  à  se  retirer,  mus 


GALE 


sCi> 


il  répondit  :  «  C'est  mourir  glorieu- 
sement que  de  perdre  la  vie  au  mr- 
liea  de  la  victoire,  o  II  mourut  neuf 
jours  «près,  A  Livoume,  t'an  tShS. 
Les  États  lui  firent  ériger  un  mo- 
nument superbe. 

tni.GALEN(Christophe.Beriiard  . 
Van  )  ,  d'une  des  plus  ancienne* 
familles  de  Westphalie,  porta  d'a- 
bord les  armes,  et  les  quitta  pour 
un  canonicat  de  Munster ,  mars  sans 
perdre  te  goht  de  son  premier  état. 
Elu  évêque  de  cette  ville ,  et  ne  pou- 
vant la  soumettre  à  son  anloriié ,  it 
l'assiégea  en  1661  ,  la  prit  et  la  con- 
serva ,  en  y  faisant  bàlir  nne  forte 
citadelle.  En  i6G4i  choisi  pour 
être  un  des  directeurs  de  l'armée  da 
l'Empire  contre  les  Turcs,  eu  Hon- 
grie ,  n'eut  pas  Je  temps  d'y  signa- 
ler son  courage  ,  la  paix  ayant  éts 
conclue  d'abord  après  son  arrivée. 
L'année  suivante ,  il  endossa  encore 
la  cuirasse  pfiur  les  Anglais  contre 
les  H<Jlaudaia,  et  remporta  su  reine 
divers  avantages.  La  paix  se  fit  en 
t666par  la  médiation  de  LouisXlV; 
mais  la  guerre  recommença  en  rfi79, 
pour  une  seigneurie  que  la  Hollande 
lui  retenoil.  Uni  avec  les  Français , 
il  enleva  aux  Etats  plusieurs  villes 
et  places  fortes.  Les  armes  de  l'em' 
pereur  l'ayant  obligé  de  faire  la  paix, 
il  se  ligua  avec  le  roi  de  Dune- 
marck  contre  le  roi  de  Suède  ,  et 
lui  enleva  quelques  places.  'Van  Ga- 
len, grand  capitaine,  mais  mauvais 
ëvèque,  avoit  la  bravoure  ,  et  aussi 
toute  la  cruauté  d'un  soldat.  L'élec- 
teur de  Brandebourg  l'ayant  forcé 
d'évacuer  Groningue  ,   il   ordonna 

Su'on  tuât  toui  les  blessés  qui  ne 
onnoieut  aucune  espérance  de  gué- 
rison.  Un  des  principaux  officiers  de 
l'évèque  de  Munster  ayant  paru  tou- 
ché de  voir  périr  chaque  jour  tant 
de  braves  gens ,  le  prélat  encuiratsé 
lui  répondit  avec  fureur  :  «  Pouvez- 
vousêlredemes  tien  tenans,  et  vous 
Uisser  attendrit  i  la  vue  des  morts 


a66 


GALE 


«t  aux  g^miMenMQ»  de*  bIvMëi  T  Un  ' 
bon  soldat  doit  «foir  «uuî  peu  de 
compassioD  que  le  diable.  »  U  le  peo- 
•oit  comme  il  Udisoit,  et  ileecon- 
d  II  JBoil  d'après  ces  principes.  Pourvu 
qu'il  eût  les  armes  à  la  main,  et 
qu'on  le  pajàt  bien ,  tout  lui  étoit 
indiSefem.  Il  cTianeeoitde  parti  sui- 
vant ses  intérêts.  Eu  1674  il  se  li- 
gua avec  l'Espagne ,  et  fournit  des 
Itoupes  aux  Hiillandaîs  les  anciens 
ennemis  ;  tes  mmirs  crapuleuses 
ctoieut  dignes  de  son  anie  atroce. 
Ce  prÉlal  giivrrier  mourut  le  19  sep- 
tembre 1678 ,  à  74  sua  ,  aussi  peu 
regretté  de  son  peuple  que  de  ses 
troupes.  Ou  peut  voir  sa  f^ie,  tra- 
duite en  français  par  Le  Lorrain,  en 
1679,  in-19.  Dans  cet  ouvrage  as- 
sez mal  rédigé  ,  et  encore  plus  mal 
<icrit,on  trouve  des  Ikîls  qui  ne  sont 
pas  tant  intértt. 

♦iV.  GALEN-ABRAH  AM-HAAN, 
docteur  en  médecine  et  pasteur  d'une 
congrégation  mennonite  à  Amster- 
dam ,  y  prêchoit  avec  beaucoup  d'ë- 
loquence  et  de  succès  Ib  doctrine  des 
Jaliludiuaires  ,  contre  laquelle  s'éleva 
MDgiilièrement  Samuel  A)>oalool , 
aussi  pasteur  anabaptiste  à  Amster- 
dam ;  ce  qui,  en  1664,  divisa  les 
anabaptistes  de  cette  vUle  en  galé- 
Jtistes  et  apostoliens. 

"  GALENUS  (  Jean  ) ,  de  Kajser- 
vert  en  Allemagne,  célèbre  dans 
son  temps ,  (lorisBolt  vers  l'an 
.  i^v^Z.  Oaa  de  luiquelqîies  Sermons 
et  beaucoup  de  Trailès  de  morale 
et  de  doctrine  ,  imprimés  en  i5ru  , 
i.ïi3,  i!>i5et  i5itj,  à  Strasbourg. 
Ces  différens  écrits  sont  peu  connus 
aujourd'hui  ,  et  ne  méritent  pas 
d'être  tirés  de  l'oubli  où  ils  sont 
tombés. 

*  GALEOTA  (Fabio  Capece), 
noble  napolitain  ,  conseiller  du 
loi,  et  ensuite  régent  du  conseiUu- 
pr£me  d'ItaLe  dans  k  17*  liéde. 


GALE 

a  publié  I>e  <f0itiorum  ac  rea- 
liutit  prohibitd  sine  priacipU  aua- 
lorltate  commulatione  et  aliena- 
liorui ,  eorumque  restiiclâ  tucces- 
tione  ;  Eeapoata  fiscaliai  Coattt^- 
venUt  Ugali» ,  a  voL 

•  I.  GALEOTT!  (JUbert),  jn- 
risconsulle  Eimeux  du  iV  stèclt , 
de  Parme ,  quoiqu'on  l'ait  cru  mal 
à  propos  Parisien ,  fut  professeur 
de  jurisprudence  A  Bologne  en  ii35, 
et  eoseigua  aussi  puUiquemeut  à 
Modène,  où  il  écrivit  son  excel- 
lent ouvrage,  intitulé  Summa  di 
queilioni,  qui  parut  si  savant  aa 
fameux  Guillaume  Dorante ,  auisi 
professeur  dans  la  même  ville,  qu'en 
ayant  eu  une  copie,  et  se  flattant  de 
pouvoir  cacher  son  plagiat  à  la  pos- 
térité ,  il  l'inséra  en  entier  dant 
son  fameux  Specuium  juris,  qua 
par  antonomase  on  appela  Spécula- 
teur. Parme  s'étant  révoltée  en 
1  a47 ,  contre  l'empereur  Frédéric  D, 
ce  monarque  vint  l'assiéger  ,  et  en 
mËme  temps  lit  emprisonner  ,  par 
les  partisans  qu'il avoit  A  Modèle, 
les  jeunes  Parmesans  qui  s'étoient 
rendus  dans  cette  vilte  pour  y  sui- 
vre les  leçons  de  Galeotli  ,  ce  quï 
obligea  ce  dernier  à  prmdre  la  fuite 
et  â  se  retirer  à  Padoue,  où  il  fui 
très -bien  reçu,  et  où  il  devint 
professeur.  En  i95o  il  revint  dus 
sa  patrie  et  fui  envoyé  plusieurs 
fois  en  ambassade.  Il  vivoit  encwe 
en  1373,  et  on  ignore  l'époque  de 
ta  mort.  On  a  de  lui ,  I.  Aurea,  ae 
pêne  divina ,  et  tigre  mAr^rita , 
seu  quŒstionum  aummula,  in  qui 
omnesfere  quœalionee  in  forts  Je*- 
quentatm  propoaaniur  ,  et  mit- 
gîslraliler  enucleantur ,  Venetiii , 
1667.  C'est  le  titre  de  l'ouvrage 
doot  il  a  déj  été  parlé.  IL  Trao- 
lalus  de  pignoribus.  On  le  trouve 
mauiiscrit  sous  le  n°  969  à  la  bi- 
bliothâ(]ue  royale  de  l'ur' 


GALE 

pins.  m.  lieclarationetjudicioTum 
IV.  Tractaius  de  conciliit  àabtn- 
dit.   V.   Reporlationes  super  co- 

t  n.  GALEOTTI-MARZIO  (Ga- 
leotus-IVIaniua),  nalif  de  Narni, 
d'abord  professeur  de  belles-lettres 
dans  l'universiië  de  Fadoue ,  ensuite 
secrétaire  de  MaHiias  Corvin  ,  roi 
de  Hongrie  ,  et  précepteur  de  Jean 
Corvin  son  lUs ,  fil  différeiu  soya- 
^es  en  Italie  ,  et  ne  quitta  la  Hon- 
grie qu'en  1490,  «près  la  mort  de 
Mathias.  EnRn  il  vint  en  France 
pour  présenter  un  de  ses  ouvrages 
à  Charles  VIO.  li  reioumoit  en  ha- 
lle ,  et  il  étoit  aux  portes  de  Lyon , 
lorsqu'il  voulut  descendre  de  cheval; 
mais  comme  il  ëloiL  fort  gros ,  il  fit 
une  chntedont  il  mourut  versi493 
ou  i4g4.  On  a  de  lui ,  I,  Valtecueii 
des  bons  mois  de  Malkiaa  Corvin, 
dans  ta  coUeclion  des  historiens  de 
Hongrie,  1600,  Francforl,  in-fol. 
n.  Un  traite  DeHomine  inleriore, 
€t  de  corpore  ejus  ,  Bâle ,  1 5 1 7  , 
in-4''.  L  paru  t  la  même  annfe  â  Tu- 
rin une  autre  édition  de  cet  ouvrage; 
elle  contient  de  plus  la  réplique  de 
Marzio  à  la  critique  de  George  Me- 
lala.  IIL  De  incogititis  pulgo.  Ce 
livren'aiamaisëtëimprimé;  maisil 
se  répandi  t  sans  douleassez  pour  mëri- 
terrattenlion  des  amisde  lîi  religion , 
qui  furent  scandalisés  des  assertions 
a«  l'auteur ,  entre  autres  de  celle 
oil  il  prétend  qu'on  peut  être  sauvé 
sans  la  foi.  Galeolli  eut  besoin  de 
toute  la  proteclioa  de  Sixte  IV,  qui 
avoit  été  son  élève  ,  pour  se  sous- 
traire à  la  persécution.  IV.  De  Doc- 
trlnd pramUcud,  Lyon,  i55a,  în- 
8°  :  mélange  de  questions  pbysîques, 
médicales  et  astronomiques.  V.  De 
excellealibut.  C'est  un  manuscrit 
sur  lequel  l'abbé  Rive  a  publié  en 
1785  une  notice  qui  n'a  été  tirée 
qu'à  100  exemplaires  sur  papier 
de  Hollande,  in-S'iCt  un  sur  vélin 
■le  format  iD-4°.  On  a  foudu  exprès 


GALE 

des   types  pour 


267 
abrévia- 


in.  GALEOTTIÇBarthelemi.  ) 
Don  Philippe  de'  Bianchi ,  prêtre 
bolonais,  qui  mouruten  1691  avec 
la  réputation  d'un  excellent  écri- 
vain et  d'un  bon  littérateur ,  se  ca- 
cha sous  ce  nom.  11  publia,  loui 
celui  de  don  Louigi  Sarti  da  Piano  , 
le  Tesoro  dette  indulgense,  et  l'O- 
y'tgine  et  fondazione  dt  tuile  le 
chiese  di  Bologna ,  et  sous  celui 
deBarthélemiGflleotti,  ïeTrattaio 
d^ii  uomiai  illusiri  di  Bologna , 
iprimé  à  Fenare  en  j5go ,  in-4°, 

IV.  GALEOTTI  (  Nicolas  ) ,  jé- 
ite  iltalien ,  mort  en  it48  ,  est 
célèbre  par  la  F'ie  des  Généraux  de 
sa  Compagnie  ,  avec  leurs  For- 
traits ,  vol.  in-fol.  ,  latin  et  italien, 
imprimé  à  Rome  en  1748-  Ses  sa- 
vantes notes  suc  le  Muséum  Odes~ 
chalcujn ,  Borne,  lySi  ,  3  tomes 
'ol.,  sont  un  ouvrage  posthume. 

V.  GALEOTTI  (Aune),  cé- 
lèbre peintre  ,  née  à  Florence  en 
1739,  s'appliqua  au  dessin  sous 
la  direction  des  meilleurs  profes- 
seurs. Elle  travailla  au  pastel  et  i 
l'huile ,  et  an  peu  d'années  se  mit  en 
état  d'exposer  ses  ouvrages  en  pu- 
blic. S'étant  fixée  depuis  Â  Arezzo, 
elle  y  laissa  de  nouvelles  preuves  de 
ses  laleus.  Anne  avoit  un  grand  art 
dans  le  maniement  des  couleurs, elle 
peigooit  fort  bien  le  portrait,  et 
imitbit  si  bien  la  manière  des  anciens 
grands  maîtres ,  qu'à  peine  pou  voit- 
on  distinguer  ses  ouvrages  des  leurs. 
Elle  mourut  en  1773. 

GALÈRE-ARMENTAIRE  ,  em- 
pereur romain,  f  Vofez  Maximiect, 
•II.) 

GALERIA.   /^qj-ec  Vamria. 

*GALESINI  (Pierre),  de  Milan, 


068 


GALG 


vécut  (tant  1s  i6*  liicle  ,  «ou*  Gré- 
goire Xlli  et  Sixte  V.  Il  eut  une 
grande  coonoiaiance  dea  langues  et 
des  antiquité!  eccUsiaatiquei.  Galë- 
(ini  ht  des  notes  au  Martyrologe  ro- 
main,qu'il  dédia  à  Grégoire  xllI,  et 
traduisit  du  grec  en  klin  quelques 
Traités  de  saint  Grégoire  de  Nysse 
etdeThéodoret  :  ilpnbliaausst  \Hh- 
toire  socrce  de  Sulpice  Sévère  et 
quelques  autres  ouvrages  des  anciens 
écrivains.  Il  composa  encore  un  Dis- 
cours sur  l'obélisque  que  Sixte  V  ht 
^evcr  en  t5SG  ,  un  autre  sur  le 
nouveau  mausolée  élevé  ]>ar  te  même 
pontife  à  Pie  V;  une  histoire  des 
papes  sous  le  litre  de  Tealro  poii- 
iljicale,e\.  quelques  autres  ouvrages. 

*  GAI  .ESTRUZZI  (Jean-Baptiste), 

peintre  et  graveur,  né  A  Florence  en 
i6i5,  lloiiBsoità  Rome  vers  le  17° 
siècle.  Ou  a  de  lui  diverses  suiles 
de  iiJ«-f«/ie^, d'après  Polidore  de 
Carra vage;  une  suite  cousidérablede 
Pieri-es  gravées  ,  qui  ont  paru  ac- 
compagnées des  explications  de  Léo- 
nard AgosliDÎ,  en  uu  vol.  in-4''. 

■  GALGACUS,  chef  des  Calëdo- 
niens  ,  qui  résista  avec  une  valeur 
peu  commuueaux  troupes  romaines 
commandée»  par  Agricola.  Après 
plusieurs  escarmouches  ,  tes  deux 
armées  com1)allireDt  en  bataille  ran- 
gée. Le  brave  Galgacws  fut  défait  et 
perdit  ta  plus  grande  partie  de  ses 
troupes.  Avant  le  combat  Galgacus 
harangua  ses  soldats ,  si  l'on  en  croit 
l'acile  ,  et  le  discours  que  cet  his- 
torien  lui  met  dans  la  bouche  est  de 
la  plus  grande  noblesse. 

•  GALGAGNETTO  (  ï^éandte  ) , 
de  Colle  dans  l'Abruzze-Citérieure, 
vécut  dans  te  16"  siècle  et  au  com- 
inencement  du  suivant,  il  futjuae 
des  appellations  à  Rome.  On  a  de 
lui ,  De  condilioniius  et  de/aons- 
irationibus  ,  mo<io  ,  causa , 
pitnâ;  Tract.  Glass.  ad  sfaiiita 
altitte  urùis  Kom^i  Dt  tuteU.  et 


GAU 

curd,  lutùribas ,  et  curatoribus  ;  I?e 

différenliis  individuoram  utrius- 
que  Jurisi  De  jure  publieo,  sive 
de  LL.  et  ma^islratibus  secul.  et 
regul-s  JJe  judicii-t  pubUcis  et 
prîvaiis!  De  pontificious,  impe- 
raloribus ,  et  fisco  ;  De  re  mili- 
tari ,  et  civiiate  ,■  De  muneriius  et 
/loaoribus!  Sintcgma  communtum 
n  utriiia- 

l.  GALIANI  (P.  D.),  moine 

célestin  ,  né  i,  Foggia  dans  la 
Fouille  en  1681  ,  apprit  le  grec  et 
l'hébreu ,  et  après  avoir  publié  quel- 
ques ouvrages  de  Ibéologie ,  se  livra 
aux  mathématiques.  Ses  profonde* 
connoissauces  dans  cette  partie  le 
Eireut  choisir  par  le  roi  de  Naplet 
pour  diverses  fonctions  importan- 
tes. 11  mourut  le  aâ  juin  1753.  Sa 
modestie  l'empêcha  de  publier  un 
graud  nonibre  de  ses  ouvrages. 
Ou  lui  attribue  l'iurention  et  les 
corabinaiBons  de  la  nouvelle  loterie 
imr  extraits,  ainbes  el  lerues,  qui 
l'ut  d'abord  établie  à  Gènes,  et  du 
jeu  du  loto.  On  lui  doit  dea  R»' 
marques  sur  le  Traité  des  conjccr- 
tuivs  de  Bernouilti. 

+  II.  GALÎANI  (  Ferdinand), aé  à 
Cbièti ,  ville  d'Italie  au  royaume  de 
Naples  ,  en  1  Ta8 ,  mort  dans  cette 
ville  en  i7S7,étoit  (ils  d'un  auditeur 
royal .  Son  oncle  ,  Célestin  Galiauî, 
archevêque  de  Tarente  et  grand- 
cliapclain  du  roi ,  le  fit  venir  très- 
jeuneàNaplespourqu'îlyapprU  tes 
premiers  élémens  de  la  grammaire. 
Obligé, en  1 7^0 ,  d'allerà  Ri>me,rar- 
chev  tque  confia  son  neveu  auicélea- 
lius  de  Naples ,  qui  lui  enseignèrent 
les  mathématiques  et  la  philosophie. 
A  son  retour  il  le  reprit  cbez  lui 
pour  lut  faire  étudier  le  droit ,  et  le 
jeune  Ferdinand  se  familiarisa  bien- 
tôt arec  le  grand  nombre  de  savani  | 
que  son  oncle  recevoil  iournellement  1 
en  sa  qualité  de  préfet  général  des  I 
éludes.  A  l'âge  de  ao  ans  il  tut,  dan* 


GALI 

une  lociëlé  académique ,  un  Mémoire 
•ur  l'elat  de  \a  monnoie  au  Leinps 
.  de  la  guerre  de  Troie.   Le  suffrage 

Su'obtiut  cet  eigai  approuve  par  te 
octe  Mazzochi,  l  encouragea  à  don - 
lier  plus  d'éleiidne  à  cette  matière 
dau9  un  grand  ouvrage  sur  lu  mon- 
noie ,  qu'il  publia  TBanëe  suivante. 
Cel  ouvrage  fut  couronné  d'un  sut- 
cés  complet,  puisque  l'auteur,  qui 
avoit  gardé  l'anonyme ,  vit  le  gou- 
veineiuent  adopter  ses  principes. 
C'est  à  celte  époque  qu'il  embrassa 
Ictat  ecclésiastique,  et  que,  pourvu 
(le  bënéfices ,  il  se  rendit  à  Rome 
précédé  d'une  réputation  qui  le  fit 
gracieusement  accueillir  du  pape 
Lambertini.  A  Padoue  ,  à  Turin  et 
dans  les  principales  villes  d'Ilalie,  il 
forma  des  liaisons  avec  les  savanj 
les  plus  distingués,  dont  la  corres- 
pondance lui  devint  aussi  agréable 
qu'utile  lorsqu'il  fut  de  retour  à  Na- 
ples.  Galiaiii  acquit  ensuite  deJu  re- 
pu talion  dans  lesalFaires  d'étal.  Il  fut 
envoyé  en  qualité  de  secrétaire  d'am- 
bassade an  comle<de  Catillana ,  am- 
bassadeur de  Naples  i  Paris.  Peu 
après ,  l'ambassadeur  ayant  obtenu 
de  sa  cour  un  congé  de  six  mois  pour 
voyager  en  Espagne ,  Galiani  se 
trouva  seul  chargé  des  afCiires  :  ce 
fut  alors  qu'il  se  montra  vraiment 
digne  de  la  mission  qu'il  remplissoil. 
&i  176a  il  obtint  un  congé,  et  lors- 
qu'il ee  disposoit  Â  revenir  à  Parie , 
sa  cour  le  chargea  d'une  iiiissiouim- 
portante  qui  lui  valut  la  place  de 
membre  du  conseil  de  commerce,  â 
laquelle  il  préféra  pour  un  temps 
celle  de  secrétaire  d'ambassade.  Ga- 
liani ,  après  quelque  séjour  à  Paris 
partit  pour  l'Augleterre  et' passa 
ensuite  en  Hollande.  Le  but  de  ces 
voyages  étoii  d'étudier  en  politique 
les  constitutions  si  difiérentes  de  ces 
deux  états.  Ce  fut  en  1769  qu'il  re- 
tourna ù  Naples  pour  reprendre  sa 
place  dans  le  conseil  du  commerce; 
mais  il  n'interrompit  poiqt  sa  cor- 
respondance avecDiile[Ot,d'Alem- 


GALI      ,    sfiç) 

bert,  Vollaire,  les  abbés  Balteux  , 
Ariiauld,  Barthélémy,  et  autres  sa- 
vaoa,  dont  les  lettres  forment  neuf 
volumes.  On  trouve  dans  le  Journal 
de  Paris  ,  sur  Galiani  ,  l'anecdots 
suivante,  tirée  des  Mémoires  de  Go- 
rani.  ii  Un  jour  chez  le  baron  d'Hol- 
bach ,  après  nu  diner  fort  assaisonné 
d'athéisme,  Diderot  propose  dénom- 
mer un  avocat  de  Dieu ,  et  on  choisît 
l'abbé  Galiani;  il  s'assit  et  débuta 
ainsi:Uniour,  à  Naples ,  on  homma 
de  la  basilicate  prit  devant  nous  six 
dés  dans  un  cornet  et  paria  d'amener 
ratle  de  six.  11  l'amena  du  premier 
coup.  Je  dis  :  cette  chance  l'toit  pos- 
sibte.  Il  l'amena  sur-le-champ  une 
seconde  fois.  Jedis  la  même  chose.  Il 
remit  les  dés  dans  le  cornet  tr^ , 
quatre,  cinq  fois,  et  toujours  ratle 
desix.A'an^»  ASocco/m'écriai- 
je, /es  rfé!s  «iw^i)jes  ;  et  ils  l'étoieni. 
Philosophes  !  quand  je  considère 
l'ordre  toujours  renaissant  de  la 
nature,  ses  lois  immuables,  ses  ré- 
volutions toujours  constantes  dans 
une  variété  inlînie  ,  cette  chance 
unique  et  conservatrice  d'un  univers 
tel  que  nous  le  voyons  qui  seroit 
sans  cesse ,  malgré  cent  autres  mil-  ' 
lions  de  chances  de  perturbation  et 
de  desIruclioD  possibles ,  je  m'écrie  ; 
Certes,  la  nature  est  pipée  \  b  Ga- 
liani annonce  lui-même  ses  ou- 
vrages dans  ce!  extrait  d'une  letlra 
qu'il  écrivoit  de  Naples,  le  iS  dé- 
cembre 1770,  t  madame d'E^inay. 
u  facette  occasion  quelque  gazetier 
veut  dire  quelque  chose  de  ma  via 
littéraire,  sachez  que  je  suis  né  en 
173S,  le  g  décembre:  qu'en  1748 
je  devins  célèbre  par  une  plaisante- 
rie poétique ,  et  une  Oraison  funèbre 
sur  la  mort  de  notre  feu  liourrean 
Dominique  Jannaccone ,  d'illustre 
mémoire;  qu'en  1749,  î*  publiai 
mon  livre  sur  la  mounoie;ea  1764, 
les  blés  en  question  ;  qu'en  1 7  &5,  je  lis 
ma  Dissertation  sur  l'histoire  natu- 
relle du  Vésuve,  qui  fut  envi^ée 
ensemble  avec   une  collection   des 


a^o  GALI  , 

pierrei  ia  Vë«ave ,  au  pipe  Be- 
noii  XIV,  ei  qui  n'a  ianuUélë  îm- 

Simée  ;  inait  qui  est  connue  à  Paris, 
.de  JuMÎeuravue.ctctaezlebaroD 
dHolbacb  les  garçoni  de  la  boula»* 
gerie  la  connoisKiit.  Sachez  encore 

r'en  iT^^i  je  fui  nommé  membre 
l'académie  dUercula  nu  m ,  et  que 
je  iravaillai  beaucoup  au  premier 
voinmc  de»  planches;  que  je  fia  même 
une  crande  Diisertation  eue  la  pein- 
ture des  anciens,  que  l'abbé  Arnauld 
a  vue  ;  qu'eu  17&8,  j'imprimai  l'O- 
raison funèbre  du  pape  Benoit  XIV 
(  celui  de  mes  ouvrages  quiroeplait. 
le  mieux);  qu'ensuite  je  devint  poli- 
tique ,  et  qu'en  France  je  n'ai  fait  que 
des  enfaas  el  des  livres  qui  n'ont  pas 
Tulejour.  Vouicoimoisseï  mon  Ho- 
race ,  et  le  public  connolt  me*  Dialo- 
guesaur  les  blés.  Iljauroît  une  lisle 
terrible  d'ouvrages  manuscrit»  et 
acbe  vësquinesontpa»  encore  publiés; 
mais  tesongetétieutemenlàine  pres- 
ser aulant  que  Voltaire ,  car  je  crains 
la  mort  comme  lui.  Enfin  je  vous 
recommande  mon  honneur  et  ma 
«étëbrilé.  Dan»  renthoUBia»me  où 
l'on  est  à  présent  sur  mon  Pour  et 
Conii-e  en  Fiance  ,  je  ne  suis  pas 
Eàché  qu'on  sache  bien  que  je  suis  un 
vieux  écrivain  et  un  vieux  ëcono- 
miste,  puisque  j'ai  commencé  à  l'âge 
de  igaui,  et  qu'il  7  a  33  ans  queji 
babille  par  la  presse,  et  pour  sortii 
de  la  preste.  Mes  manuscrilt  italien: 
achevés  sont ,  la  Traduction  de 
l'ouvrage  de  Locke  sur  les  monnoier, 
■  avec  de»  notes  ;  une  Traduction  de 
l'ouvrage  en  vers  du  quatrième  livre 
de  r Anti-Lucrèce  ;  quelques  Poésies; 
une  Dissertation  sur  les  giaaa  et 
Us  Aorames  ifane  stature  extraor- 
dinaire;  une  Dissertation  sur  les 
mis  carthaginois;  plusieurs  Dis- 
sertations sur  des  matières  d'érudi- 
tion,  et  deux  ou  trois  Oraisons  i 
une  Dissertation  sur  les  peintures 
d'Heivulanuaiivaesur le  F'éiuve; 
mon.  Horace  français,  etc.  Mille 
duMeiiiGiimm«tADiâeiot.  Adieu.» 


GALI 

n  manque  i  cette  nomenclature  lé 
Socrate  imaginaire ,  opéra,  mnii— 

que  de  Faesiello,  177a  ,  un  livre  à 
la  louange  du  dialecte  napolitain, 
1 779 ,  et  les  Principes  du  droit  de 
la  nature  et  dtsgens  (  inéd,  ) ,  tirés 
des  écrits  de  l'ami  de  Mécène  ,  qua 
Galiani  avoit  approfondis  el  dont 
il  connoissoit  le  mérite  mieux  qije 
personne.  Il  est  ï  désirer  que  M.  Az- 
zaroti,  sonhéritiei,ne  manque  pds 
de  mettre  au  jou»  tous  les  manus- 
crits qui  «ont  en  sa  possession. 

*  m.  GALIANI  (Bernard,  mar- 
quis de  ),  frère  aine  du  précédent, 
ayant  eu  la  m^me  éducation  que  lui, 
cultiva  aussi  les  lettre».  l\  a  publié 
àNaple»,  eu  1758,  une  Trarfi/cdo» 
Italienne  deVilruve  avec  de  magni- 
fiques estampes  el  d'excellens  Cont— 
mealaires ,  ia-ï<A.  Celle  traduction 
eul  dans  les  lemps  beaucoup  de  suc- 
cès. Elle  est  sur-tout  remarquable 
par  l'exécution  typographique,  et  lea 
belles  estampes  dont  elle  est  ornée. 

f  GALIEN  (Claadiu»  Galeaui), 
célèbre  médecin  sous  Autonin,  Harc 
Aurèle ,  et  quelques  autres  empe- 
reurs, naquit  d'un  habile  architecte, 
à  Pergatne ,  ville  célèbre  da  l'Asie 
mineure,  vers  Tan  i3i  de  J.  C. 
Son  père ,  nommé  Nicon ,  l'un  de* 
plus  célèbres  archilecles  de  sou 
temps,  n'épargna  rien  pour  son 
éducation.  11  cultiva  également  le» 
belles-lettres,  les  mathématiques, 
la  philosophie:  mais  ta  médecine  (ut 
son  goût  et  sou  talent  principal.  11 
parcourut  toutes  les  écoles  de  la 
Grèce  et  de  l'Egypte  ,  pour  seper- 
fectionuer  sous  les  plus  habiles  maî- 
tres. 11  s'arrêta  A  Alexandrie ,  !e 
reudex-vouB  de  tous  les  savans ,  et 
la  meilleure  école  de  médecine  que 
l'on  connût  alors.  D'Alexandrie  il 
passa  Â  Rome,  et  s'y  fil  des  admira- 
teurs el  des  envieux.  Ses  confrère*, 
jaloux  de  sa  gloire ,  atlribuèFeut  set 
succès  à  la  magie.  Toute  la  magie 
de  Galien  éloit  une  élude  profonde 


GALI 

àe»  ëcrîti  dUippocrate  ,  ettur-lout 
de  la  natuic.  Une  peale  cruelle ,  qui 
ravagea  une  partie  du  monde,  l'o- 
bligea de  reloumer  dans  sa  patrie; 
mail  il  fut  appelé  à  RiMne  par  le* 
lettres  obligeante»  de  l'empereur 
Marc-Aurèle,qu)avoituiiecoiiSaDce 
areugle  en  lui.  Ce»!  ce  que  prouve 
unfaitqucGalien  raconte  IuL-inème. 
a  Ce  prince  ,  dit-il ,  ayant  été  atta- 
qué tout  d'un  coup,  dans  la  nuit ,  de 
Uaachéet  de  ventre  ,  et  d'un  grand 
déToiement  qui  lui  donna  la  Eëvre, 
«es  m^decina  lui  ordonnèrent  de  te 
tenir  en  repos,  et  ue  lui  donnirent, 
dani  l'espace  de  neuf  beurea ,  qu'un 
peu  de  bouillon.  Ces  médecins  élant 
entuite  lelouraés  chez  l'empereur, 
où  je  me' rencontrai  avec  eux,  ju- 
gèreat  à  aoa  pouls  qu'il  entroit  dans 
un  accès  de  fièvre  ;  mais  je  demeurai 
sans  dire  mot,  et  mËme  sans  tàter  le 
pouls  i  mon  tour.  Cela  obligea  l'em- 
pereur à  me  demander  j  en  se  tour- 
nant de  mon  calé,  «pourquoi  je  ne 
m'approchoi*  pas  T  »  A,quoi  je  ré- 
pandis a  <me  ee*  médecin*  lui  ajant 
déjà  tdté  deux  fû*  le  pouls ,  je  me 
tenoit  à  ce  qu'ils  avoient  bit,  ne 
doutant  pi«  qu'ils  ne  jugeassent 
mieux  que   moi  de   l'état   de   son 

eiuls.  u  Ma'is  ce  prince  n'ayant  pas 
issé  de  me  présenter  son  bras  ,  je 
luilâtai  le  pouls;  et  l'ayant  examiné 
avec  beaucoup  d'attention ,  je  sou- 
tins qu'il  ne  s'agisBoit  point  d'une 
entrée  d'accès  ;  mai»  que  son  esto- 
mac étant  chargé  de  quelque  nour- 
riture ,  qui  ne  s'étoit  pas  bien  digé- 
rée, c'étoit  ce  qui  causoil  la  lièvre. 
Ce  que  je  dis  persuada  si  bien  Marc- 
Aurèle,  qu'il  s'écria  tout  baiii  : 
d  C'est  cela  mtm«!  vous  avei  très- 
bien  rencontré  t  je  sens  que  j'ai  l'es- 
lotnac  chargé  »;  el  redit  par  liois 
foia  ces  mêmes  paroles.  U  me  de- 
manda ensuite  ce  qu'il  avoit  i,  faire 
pour  te  soulager  7  aSi  c'étoit  quelque 
autre  personne,  répondis-je ,  qui  fût 
dans  cet  état,  je  lui  donnetois  un 
peu  de  poÏTi*  dan*  du  vin,  camme 


GALI         27  ï 

je  l'ai  pratiqué  en  plusieurs  oc(«- 
sioQs.  Mais  comme  l'on  n'a  cou- 
tume de  donner  aux  princes  que  des 
remèdes  très-doux, il  suffira  d'appli- 
quer sur  l'orifice  de  l'eslomat;  de  là 
laiue  trempée  dans  de  l'huile  de  nard 
bien  chaude...»  Marc-Aurèle,  con-. 
tinue  Galien ,  ne  laissa  pas  de  faire 
l'un  et  l'autre  de  ces  remèdes  ;  el 
s'adressaut  ensuite  à  Fitholaiis ,  gou- 
verneur de  son  fils  :  «Nous  n'avons, 
dit-41  en  parlant  de  moi ,  qu'un  mé-  ' 
decia  ;  c'est  le  seul  honnête  homme 
que  nous  ayons...»  Après  la  mort 
oe  ce  prince,  Galien  retourna  daiu 
sa  patrie,  oùilmonrul  versl'an  aïo 
de  J.  C.  Il  dut  sa  longue  vie  i  sa  fru- 
galité, car  il  étoit  d'ailleurs  d'un 
tempérament  très-délicat.  Sa  ma- 
xime étoit  de  sortir  de  taUe  avec 
un  reste  d'appétit.  Ses  mœurs,  son 
caractère  répoudoieui  i  son  habileté, 
et  ajoutoieut  encore  à  sa  réputation. 
Son  Msiduité  auprès  des  malades , 
son  attention  A  observer  leur  étal  et 
à  ne  rien  précipiter  ,  les  secours 
gratuits  donnés  ou  procurés  aux 
pauvret ,  sont  de  grands  exemples 
qu'il  a  laissés.  Outre  les  principes  do 
la  médecine  ,  il  avoit  approfondi 
ceux  de  toutes  les  sectes  philosophi- 
ques.!! confondoit  les  chrétiens  avec 
les  juifs  ,  qu'il  accusoit  de  croire 
aveuglément  les  fables  les  plus  ab- 
surdes, et  devint  leur  ennemi  dé- 
claré. Une  partie  de  ses  écrits  périt 
dans  un  incendie  qui  arriva  de  ton 
temps  à  Rome,  et  qui  consuma  le 
temple  de  la  paix  ,  ot\  ils  éloient 
en  dépôt.  Ceux  qui  nous  restent 
ont  été  publiés  i  Bâte  en  )538,  6 
vol. ,  qu'on  peut  relier  en  quatre. 
Cette  édition  ,  suivie  d'une  autre  à 
Veuise  ,  en  iGaS  ,  6  vol.  en  greo 
et  eu  latin  ,  a  ^^^étM'psÉe  par 
relie  de  Chartier  ,  d^Hippocrate,, , 
Paris,  i63g,  i3  lom.  en  9  vol.  in- 
fo). fojezLÉoNiCENtrs.  Galien  de' 
voit  beaucoup  à  Hippocraie ,  et  na 
s'encachoil  pas.  Plusipuramodernet 
sont  redevables  de  toutes  l«nis  00a- 


J72  OALI 

noiasaucM  à  ces  illuEtres  anciciu ,  el 
les  ont  décries.  Ccpeadint  le  plus 
grand  nombre  des  médecins  s'est 
t4a»i ,  non  seutememi  à  les  respec- 
ter ,  mais  à  prendre  leurs  écrits 
pourdes  modèles,  et  leurs  décUiaiis 
.  pour  des  oracles.  Les  philosophes 
•nt  leuu  un  milieu  enire  les  dé- 
tmcletirs  et  les  |>ar(isaus  oulrés  de 
ces  pères  de  la  médecine.  Ils  ont  jugé 
d'eux  comme  ils  jugeât  de  leur  art, 
■  pour  lequel  il  ne  faut  avoir  ni  trop 
de  contiance ,  ni  trop  de  mapris.  On 
couïieut  qiieGalienabeaucoupcon- 
liibiié  aux  procréa  de  la  médecine 
par  ses  expériences  ;  mais  qu'il  lui 
B  fait  aussi  beaucoup  de  tort  par 
■es  raisounemens  trop  subtils,  par 
ses  qualilcs  cardinales  et  autres  pa- 
reilles cbimÉres. 

1-  GAUGAI  (Eléonore).  fille  d'un 
menuisier  et  d'une  blanchisseuse  , 
épousa  le  célèbre  et  nialheureux 
Conciui ,  depuis  niaréclial  d'Ancre. 
Nous  ajouterons  quelques  parlicula- 
lilés  à  son  histoire  que  nous  avons 
taconlée  A  l'arllcle  de  sou  mari.  Ga- 
ligaïéloilvenueenFranceavec  Marie 
de  niédicis ,  ilout  elle  éloil  sœur  de 
lait ,  et  qui  l'aima  toujours  lendre- 
meut.  Cette  femme ,  modèle  de  lai- 
deur, et  lansaucun  autre  mérite  que 
celui  de  l'intrigue ,  obtint  pour  son 
mari  les  postes  les  plus  brilla»!. 
L'abus  insolent  qu'ils  firent  de  leur 
faveur  souleva  tons  les  grands  de 
U  cour,  et  Louis  XIU  en  parlicU' 
lier.  Ce  prince  éioit  »ur-tout  choque 
de  la  hauteur  arrogante  et  de  l'hu- 
meur inquiète  de  la  Galigs'i ,  qui , 
tourmentée  par  des  vapeurs  opiniâ- 
tres, s'en  prenoit  ù  loul  ce  qui  l'en- 
louroit.  Un  jour  qu'il  s'atnusoit  fi 
depEiil£Jeuxdaus  son  appartement, 
■n-deasusduquel  logeoi  t  la  m aréchale 
d'Ancre  ,  celle-ci  lui  fit  dire  «  qu'il 
fit  moins  de  bruit,  parcequ'elleavoit 
la  migraine...  u  Louis  lui  fit  réponse 
((ue  «si  sa  chambre  était  exposée  BU 
bruit ,  Paxis  éloit  assez  grand  pour 


GALl 

qu'elle  pdt  T  eu  trouver  uue  autre.  » 

On  sait  quelle  fut  la  suite  de  l'iii- 
dignalioa  du  roi.  Conciui  fut  tué, 
et  sa  femme  conduite  à  la  Bastille.  . 
On  lui  imputa  mille  crimes,  et 
sur-tout  celui  de  la  magie.  Toul 
son  sortilège  ,  comme  elle  répondit 
elle-même  à  ses  juges,  qui  lui  de- 
mandoient  comment  elle  avoit  en- 
sorceU  la  reine ,  ëloit  It  pouvoir 
qu'ont  les  âmes  jurtes  sur.Us  ornes  ■ 
(biblts.  Ce  procès  ,  dit  Anquetil  , 
commença  le  3  niai  1617.  «On  est 
surpris,  quand  on  voit  sur  quoi 
roule  l'inlerrogaloire  d'une  femme , 


quia 


.  pour 


li  dire 


nie 


de  l'état.  On  passa  Lrès-légè- 
rement ,  suus  doute  faute  d'indiges 
et  de  preuves  ,  sur  ce  qui  auroit 
dû  bire  l'objet  principal  du  pro- 
cès ,  sur  les  concussions  el  les  «ir- 
respoadaucetavec  les  étrangers.  Elle. 
répondit  fermement  que  jamais  elle 
n'éioil  entrée  dans  aucuue  aSàiie  de 
tiuance  ;  que  jamais  elle  n'avoit  «u 
des  liaisons  avec  les  ministres  étran- 
gers ,  sinoD  par  permission  et  pac 
ordre  de  la  reine.  Les  juges  la  ques- 
tionnèrent s\ir  la  mon  de  Henri  IV  : 
u  D'où  elle  avoit  reçu  avis  d'avertir 
le  roi  de  se  garder  du  përilT  Pour- 
quoi elle  avoit  dit  auparavant,  qu'il 
arriveroil  incessamment  de  grands 
changemens  dans  le  royaimieî  Et 
pourquoi  elle  avoit  empêché  de 
rechercher  les  auteurs  de  l'assassi- 
uat?»  Elle  satisfit  à  toutes  cesqnes- 

eipliquant  les  autres  ;  de  manière 
qu'il  ne  put  rester  aucun  soupçoa 
à  cet  égard  ni  contre  elle ,  ni  contre 
la  reine  qu'on  vouloity  impliquer. 
Enfin  ,  le  grand  crime  qu'on  lui  ob- 
jecta ,  le  crime  de  ceux  qui  n'eu  ont 
point,  fut  la  sorcellerie.  On  écouta 
des  gens  qui  l'accusèrent  d'avoir 
entretenu  un  commerce  étroit  avec 
un  luédeciii  juif,  quiéloitmagicien; 
de  ne  point  manger  de  chair  de  porc; 
de  ne  point  entendre  la  mes3e  le  sa- 
medi; d'avoir  fait  venir  des  religieux 


CALI 

lorrains  et  nillaDaU,  avec  l«*<]ueU,| 
elleB'éLOLlrenlêrmëeflanBdeségliees, 
pourselivreràdes  |>ratiques supera- 
lilieii»es.  Cre  impulatioas  parurent, 
si  piiériks  à  l,i  Galigaï,  quelle  ue 
put  H'eni|H-dier  de  rire.  >i  Mais  lora- 
rju'elle  vit  que  les  juges  y  altnclioient 
la  plus  grande  iiïiporlance ,  elle 
pleura  amèrenicnL.  Son  jugement 
lui  fui  pronouci!  le  8  juillet ,  devant 
des  gens  de  tout  elat,  qui  étaient 

(i  Elle  voulut  s'envelopper  de  ses 
coiffes;  mais  on  la  contraignit  d'c- 
coiiler  à  visage  découvert  la  lecture 
de  sa  cou  damnai  ion.  L'arrêt  deola- 
Toit  Elëouore  Galigaï  coupaLle  de 
Jèse-majeàld  divine  et  hnniaiue.  Il  y 
étoil  porté  ,  qu'eu  rëparallon  de  se% 

corps  sur  lui  ëchafaud  dresse  eu 
place  dé  Grève  ;  que  l'un  et  l'autre 
seroient  brûlés ,  el  les  tendres  jetées, 
au  vent....  Elle  fut  donc  traînée  au 
supplice,  comme  lu  plus  vile  cri- 
minelle, à  travers  uu  peuple  nom- 
breu:f  qui  gardoil  leKÏIeace,etsem- 
liloitatoir  oublié  ra  haine.  Peu  oc- 
cupée de  cette  foule,  Eiéonore  ne 
parut  pas  déconcertée  de  ses  regards, 
ni  de  la  vue  des  flammes  qui'embra-i 
snieiit  le  bûclier  oi^  son  corps  alloit 
être  consumé;  Intrépide,  mais  me 
deste ,  elle  mourut  sans  bravade  t 
sans  frayeur.  »  (lulrfguedH  Cabi 
»et  sous  Henri  IV  et  Louis  XIII, 
par  M.  Anqueiil.  )  Le  mafécbal 
~  maréchale  d'Ancre ,  dispàroissant  de 
dessus  la  scène  de  la  cour  par  di 
morts  terribles,  furent  uu  graud 
exemple  ^e  l'iustabililé  de  la  graii' 
deur  et  de  la  vanité  de  l'ambiliou  , 
et  cependant' lent  exemple  n'a  cor-: 
ri  gé  aucun  ambitieux.  (  P^oy.  Con- 
v.Kll.  )  I^  relation  de  la  mort  de  la 
Galigaï  se  trouve  avec  celle  de  soq 
mari  dans  l'Histoire  des  Favoris, 
par  du  Fuy.  On  lit  aussi  ,  sur  sa 
uiorl^  une  tragédie  intitulée  :  La 
Magicienne  éliangère  ,  eu  quatre 
actes  et  en  vers  ,  Rouen  ,  1C17 


GAW 

in,-8°,  sjlire  atroce  et  grossjèi 
Galigaï  avoit  eu  un  fils  et  un 
Ceile-ci  mourut  p^  de  tempi. 
le  meurtre  de  ton   ^hte.   Le 
enveloppé  dans  lu  sentence  ren 
contre  sa  mère ,  et  dégradé  de  : 
blesse  ,   se  rttira   à'FiuJ-eucé',  o 
jouit    de  qi 
rente,   que 
celte  V 


filto. 
après 
EU., 


t  I- 
_  Pise  I 
d'qù  es 


el  sole 
gentill) 

joble  . 
eut,  d 
passiot 
qu'on 

Padout 


pourleBxet-^.FIorenle,  Iiry«tlacha 
par  les  litres  de  son,;premier  philo- 
sophe etde  soii  premier  mathéma- 
ticien.   Galilée,   éiani'à   Venise., 

lunettes  d'approche  que  Jacques  Mi- 
tius  avoit  inventées  en.Hillande. 
Celte  découverte  le frappalellement, 
qu'il  en  fit  une  senjblable.  Mélius 
avoit  d(t celte  invention  en  i>anie  au 
hasard  ;  Galt'^e  ne  là  dut  qu'à  la 
force  de  son  génîe.  Aidé  de  cet  ius-  , 
trument,  il  vit,  i»   premier,  plu- 


GALÏ 


274 

tieun  ëtoîlM  inconnues  iuiqu'alor*  ; 
lecroilMUt  de  l'aiira  de  Vénus,  les 

SiuttreiatelUlettle  Jupiter,  appeW 
'abord  les  Aures  de  Médicis;  les 
■acbes  du  soleil  et  de  U  lune ,  etc.  Il 
auroitëtëà  souhaiter,  pour  son  repos, 
<ju  il  se  fût  bomë  à  faire  des  observa- 
tions dans  te  ciel  ;  mail  il  voulu)  ab- 
solunienl  embrasser  un  système  •■  il 
scdëterniitiapour  celui  de  Copernic. 
Cet  Ritronobe  avoït  discuté  ces;fB-- 
lËme  avec  la  simplicité  et  le  sang- 
Iroid  leuionique.  Il  l'éloit  bien  gardé 
de  faire  iutervei)iT,dans  cette  hj- 
jMtbèst,  aucun  passage  des  livres 
saints.  Plu»  vif,  plus  disserlateur , 

{|(os  amoureux  de  renommée,  Ga- 
iMene  ne  contenta  point  de  l'adop- 
ter ;  il  s'éeluHiffa  pour  mettre  d'ac- 
cord 9ës  opinions  astronomiques  et 
l'Ecriture  sainte.  DéWré  à  l'inquisi- 
*iDn  de  Rome  en  i6iâ,  il  répandit 
mémoires  sur mérooires,  pour  que 
ie  pape  et  )•  saint-office  déclaras- 
•eut  le  système  de  Copernic  fondé 
sur  la  Bible.  Mai»  uue  congrégation , 
^oiaaiét/pii  le  pontife,  décida  prë- 
ciséinfiritle contraire.  Galilée,  dont 
%i  respectoit  les  taletu  en  attaquant 
..  ses  idées  ,  en  tut  quitte  pour  ime 
défense  de  ne  plus  soutenir  ,  ni  de 
vive  voix,  ni  par  écrit,  que  l'opi- 
nion du  mouvement  de  U  terre  s'ac- 
cordait avec  les  livre»  saints.  Le 
cardinal  BelUrmin  ,  chareé  de  lui 
faire  cette  défense,  lui  donna  un 
écrit  par  lequel  il  déclaroit  a  qu'il 
ii'avoit  éténi|iuiii,ni  même  obligé 
•■à  se  rétracter;  mais  qu'on  avoil  seu- 
lement exigéde  luiqu'il  abandonnât 
ce  sentiment,  et  quil  ne  le  soutint 
plus  à  l'avenir.  »  Galilée  promit 
tout  ce  qu'on  voulut  :  il  tint  sa  pa- 
lole  jusqu'en  lËâa  ;  mais,  celte  an- 
née ,  ayant  publié  des  Dialogues 
pour  établir  l'immobilité  du  soleil 
et  le  mouvement  de  la  terre  autnur 
de  cet  astre,  l'inquisition  le  cita  de 
nouveau.  Il  j  parut  avec  confiance. 
Ou  lui  rappela  se»  promesse»  1  et  il 
fut  condamné,  le  si  juin  i633,  par 


GALl. 

un  décret  signé  de  sept  cardinauic  , 
à  être  emprisonné,  et  à  réciter  le* 
sept  Psaumes  péniteutiaux  uue  fois 
chaque  semaine ,  pendant  trois  ans, 
comme  relaps.  Sou  système  fut  dé- 
claré abaurdeet  faux  en  bonne  phi- 
losophie, et  erroné  dans  la  foi,  est 
■au  t  qu'il  e»i  eipresiëment  contraire 
à  ta  saiate  Ecriture.  »  Galilée  ,  k 
l'âge  de  70  an»  ,  demanda  pardim 
d'avoir  souteuu  ce  qu'il  crojoit  la 
vérité  ,  et  l'abjura  ,  le»  genoux  k 
terre  et  les  maîus  sur  t'Evaugile , 
comme  une  absurdité  ,  une  erreur  et 
une  liérésie.  Au  raomeut  où  il  se 
releva,  agité  par  les  remords  d'a- 
voir fait  un  faux  serment ,  le»  yeuc 
baissés  vers  la  terre,  on  prétend 
qu'il  dil,  en  la  frappant  du  pied  : 
a  Cependant  elle  se  meut»  ,(S  pur 
si  moue!)  Le»  cardinaux  inquisi- 
teur», coutens  de  »a  soumission  , 
le  renvoyèrent  dans  les  étals  dit 
duc  de  Florence,  l.a  sévérité  dont 
ils  usèrent  à  son  égard  fut  adoucie 
par  le»  irailemen»  les  plu»  hon- 
nîtes. U  eut  la  liberté  de  la  prome- 
nade et  fut  logé  au  palais  de  U 
Minerve,  non  comme  un  captif, 
mais  comme  un  étranger  distin- 
gué. Il  souffrit  si  peu  pendant 
sa  détention  ,  que ,  malgré  son  âge  , 
il  fit  i  pied  une  partie  de  la  route 
de  Rome  k  Viterbe.  U  est  doncfaux 
que  le  saint-otEce  l'ail  traité  aussi 
durement  quele  prétendent  pluiieun 
historiens  modernes.  La  vieilletse 
de  cet  astronome  fut  affligée  par  un 
autre  malbeur  ;  il  perdit  la  vue  trois 
avant  aa  mort,  arrivée!  Florence 
B  janvier  164».  Il  fut  enterr4 
dansTéglise  de  Sa  in  te- Croix,  où  on 
lui  a  élevé  un  mau«oiée  en  i7S7,vis- 
s  celui  de  Michel  -  Auge.  Ce 
giand  homme  ,  d'une  physiono- 
préveuante,  et  d'une  converse- 
vive  et  enjouée,  cultivoil  tous 
iris  agréables.  Les  eKcelleiu 
poëtesde  sa  nation  luiéloient  Fami- 
liers. 11  savoil  de  mémoire  le*  plu* 
beaux  morceauK  de  l'Ariosie  et  du 


GALI 

Taut.  Il  romparoît  le  premier  à  une 
iiielotiiijère,oi!liiraul  chercher  pour 
trouver  un  fruit  excellent,  mais  i|ut 
vnusdMoniniage  bien,  par  son  odeur 
et9oa  goût,  dea  peiueg  que  vous  avez 
prises.  11  comparoit  U  second  à  nue 
orangerie ,  dont  loua  les  Truila  sout  à 
peu  près  égaux.  11  aimoil  beaucoup 
î'archilectureel  la  peiatiire,  et  il  des- 
sinoit  assez  bien.  L^griculture  avoit 
lie»  charmes  pour  lui.  Sensible  i 
l'amilië,  il  sut  l'inspirer.  Qu'on  en 
jitge  par  l'atlachemeut  que  conserva 
poi>r  lui  le  célËbre  Viviaai.  «  Ce 
mathëmalicieu,  dit  Fontenelle,  fut 
troia  ans  avec  Galilée,  depuis  dix- 
sept  ans  jusqu'à  vingt.  Heiireuse- 
inent  né  pour  les  sciences  ;  plein  de 
cette  vigueur  d'esprit  que  donne  la 
pTemièrt  jeuHesae ,  il  n'est  paa  étoQ-> 
naat  qu'il  ait  cxtrèinenient  proliië 
des  leçons  d'un  si  excellent  maitie  i 
nuis  il  l'est  beaucoup  plus  que  , 
malgrërextrèmedisproporliond'iige, 
il  ail  pris  pour  Galili<e  une  tendresse 
vive  et  une  espèce  de  passion.  Par- 
tout il  se  nomme  le  disciple  et  le 
dernier  disciple  du  grand  Galilée  : 
car  il  a  beaucoup  survécu  à  Toricelli 
•on  collègue.  Jamais  il  ne  met  sou 
uom  à  nn  titre  d'ouvrage ,  suns  l'ac- 
compagner de  celte  qualité;  jamais 
il  ne  manque  aucune  occasion  i'~ 
parler  de  Galilée ,  et  quelquefc 
■iièine  ,  ce  qui  fuit  encore  miei 
l'élc^e  de  son  cœur ,  il  tu  parle  sa 
tveaucoup  de  nëcesûlë.  Jamais  il  i 
nomme  le  nom  de  Galilée  sans  I 
Tendre  un  hommage  ,  et  l'on  sent 
liieu  <]ue  ce  n'vat  point  pour  s'asso- 
cier eu  quelque  sorte  au  mérite  de 
ce  grand  homme,  et  en  faire  rei«illir 
une  partie  sur  lui.  d  Dès  que  Galilée 
excitoit  uue  telle  setuibilité  dans  le 
coeur  de  ses  disciples,  it  lalloitqu'il 
eûtioutea  tes  qualités  qu'exige  l'ami- 
tié. Considéré  comme  philosophe ,  il 
étoit  supérieur  à  son  siècle  et  à  son 
pays.  Si  cette  snpériorité  lui  inspirq 
une  préaomiilion  qui  fut  en  (lartie 
lu  source  des  inquiétudes  qu'il  éprou- 


GALI 


1-5 


a  pendant  sa  rie ,  elle  a  été  le  prln- 
ipe  de  sa  gloire  «près  sa  mort.  Ou 
le  regarde  comme  un  des  pètes  do 
la  phyiique  nouvelle.  La  géographia 
lui  doit  beaucoup,  pour  les  observa- 
tions  asironomiques ,  et  ia  mécani- 
que, pour  la  théorie  de  l'accélération. 
On  prétend  qu'il  puisa  une  partie  d« 
ses  idées  dans  Leucippe.  Peut-ètr» 
',  connut'il  jamais  ni  Leucippe ,  ni 
doctrine  :  mais  les  admirateurs  des 
iciens  les  veulent  retrouver,  k 
quelque  prix  que  ce  soit ,  dans  les 
plusillnstres  modernes.  Les  «uvrages 
de  cet  homme  célèbre  ont  été  re- 
cueillis k  Florence  en  171S  ,  en  } 
vol.  in--4*,  et  Padoue  1744  >  4  '^'"i. 
iu-4''.  Il  7  en  a  quelques-uns  en 
latin  ,  et  plusieurs  en  italieti  ;  tous 
annoncent  un  homme  capable  da 
changer  la  face  de  la  philosophie, 
et  de  faire  goûter  ses  cbangemens , 
non  seulement  par  la  force  de  la  vé- 
rité ,  mais  par  les  agréraens  que  son 
imùginalion  savoit  lui  prêter.  11  écrit 
aussi  élégamment  que  Platon;  et  il 
eut  presque  toujoura  sur  le  philoso- 
phe grec  l'avantage  de  ne  dire  que 
des  choses  certaines  et  intelligibles. 
A  un  savoir  très-étendu  ,  il  joignoit 
la  clarté  et  la  profondeur  :  deux  qna- 
lités  qui  forment  le  caractère  d'hom- 
me de  génie.  L'édition  de  ses  oti- 
vrages  est  ornée  d'une  Vie  curieuss 
et  iuléressante  de  ce  grand  homme. 
Plusieurs  de  ses  écrits  ont  été  mal- 
heureusement perdus  pour  la  posté- 
rité. L'un  de  ses  neveux  lea  donna 
sottement  i  son  confesseur  pour  les 

livrer  aux  flammes (  P^ojez  le 

parallèle  de  Galilée  avec  Bacon ,  art. 
Bacok  ,  n"  V.  )  Dans  les  Monit- 
menti  veneiiani  di  varia  lettera- 
lura,  imprimés  â  Venise  en  1796  , 

bibliothécaire  Morelli ,  se  trouve  un» 
lettre  de  Galilée  ,  dans  laquelle  il 
tiit  hommage  au  gouvertieraent 
de  Venise  d'un  télescope  inventé  et 
fait  par  lui  ,  ainsi  que  du  décret  à/tV 
sénat  y  relatif. 


s-jG  GALI 

+  li-  GALILÉE  i  Vinceni  ) ,  fil! 
"du  prëciUlent ,  soutint  avec  hon- 
neur ia  rëpntaliau  de  eon  illustre 
père.  CVat  lui  qui  a  le  premierappli 
i]uë  le  Penc/f/e  aux  horloges,  inven 
ttioa  à  laquelle  on  doit  la  perfectiondi 
l'horlogerie.  San  [1ère  avoit  inventa 
ie  Pendule  si/npie  dont  il  se  servit 
utilemeut  pour  les  observuiiutit 
attronomiques.  11  eut  mèntela  pensée 
de  l'appliquer  aux  liorloees  ;  mais  il 
ne  l'exécuta  pas,  et  ea  laissa  l'hon- 
neur à  son  fils  ,  qui  eu  lit  l'essai  à 
Venise  en  1G49  :orUe  invention  l'ut 
perfection  née  dans  la  suite  par 
Huyghens.  Au  surplus ,  Vincent 
Galilée  ëtoil  uon  aeijlement  très  ha- 
Jiile  dans  la  mécanique  et  particu- 
lièrement ilans  la  couslruclion  de 
dîB'éreus  insiruinens  qui  y  ont  rap- 
port ,  mais  il  ëtoit  encore  très  versé 
dans  la  poésie  italieune.  On  a  de  lui 
une  traduction  ia  quarta  rima  des 
rameuses  prophéties  (prêtendiies]  de 
Merlia,  laquelle  n'a  jamais  été  im- 
primée et  dont  il  y  a  un  manuscrit 
dans  la  bibliothèque  de  Nani.  L'au- 
teur s'j  est  caché  sons  le  nom  de  Li- 
ciuio  Fulgeniio  Net  Arelïno  qui  est 
son  anagramme. 

I.  GALILEI  (  Vincent  ) ,  père  du 
r«lèbre  Galilée  ,  gentilhomme  flo- 
renlin,  savant  dans  les  mathéma- 
tiques, et  sur-tout  dans  la  musique, 
fil  instruire  son  fils  avec  le  plus 
^raud  soin.  Il  lui  inspira  son  goût 
'pour les mathëmaliques;  mais  il  ne 
putjamais  lui  donner  celui  de  la  mu- 
sique. Ses  ouvrages  prouvent  ses 
counoistances.  Les  plus  estimés  sont 
■cinq  _Dialugue3  en  italien  sur  la 
mKî/ç«e,  Florence,  i58i  etiGoa, 
in  -  Toi.  11  attaque  dans  le  dernier 
Joseph  Zarlin ,  et  y  traite  de  la  mu- 
sique ancieniie  et  moderne.  Descarles 
a  confondu  plusieurs  fois  le  père 
oveclefils. 

tu.  GALtLEt(A1exandre),archi- 
tecle,  uéà  Florence  en  1691,  mort  à 
liomean  ^^l^,  orua  celte  capitale  de 


GALI 

la  façade  de  Sainl-Jean-de-Lalram , 
de  la  chapelle  Corsitii,du  portail 
de  l'église  ustionale  des  Florentins 
et  de  quelques  autres  édilicea.  Galilei' 
entendoit  bien  la  décoration  et  le 
choix  des  oraeraéns  ,  mais  il  n'éloit 
pas  aussi  heureux  dans  la  diapositioa 
des  ordres  d'architecture;  la  façade 
de  Saint-Jean-de-Latran  n'est  pas 
heureuse:  on  remarque,  eulre  plu- 
délàuts ,  deux  portiques  l'un 


ir  l'au 


lonues  de  différej 
produisent  un  m: 
nière  dont  cet  édifice  est  terminé  est 
encore  plus  ridicule  ;  on  voit  au- 
dessus  de  son  fronton  triangulaire 
un  groupe  de  piédestaux  chargé  de 
statues  très  lourdes;  l'intérieur  du 
portique  est  cependant  d'un  bon  si  jle: 
mais  la  façade  de  l'église  des  Flo- 
rentins est  beaucoup  mieux. 

*  GALlMARD{Clatade),gtavear 
né  à  Troyes  en  1799  ,  a  gravé  â 
Rome  diverses  pièces  d'après  J.  F. 
Detroy,5ubleyras,  et  autres  maîtres. 
De  retour  à  Paris  il  y  fut  reçu  mem- 
bre de  l'académie  royale  d«  pùii- 

GALINDON ,  plut  coanti  soui  le 
nom  de  Pnideace~le-Jtune  ,cé\eViT« 
évèque^de  Troyes,  assista  au  con- 
cile de  Paris  en  84^  ,  4  celui  de 
Soiisousen S£iS, et mourntl'an  861. 
On  a  de  lui  quelques  Ouvrages  dans 
lesquels  il  déFend  la  doctrine  de  St. 
Augustin  sur  la  grâce  et  la  préde«ti— 
nation.  On  les  trouve  dans  la  Biblio- 
thèque des  Pères,  et  dans  le  recueil 
intitulé,  F'iadiciœ  prœdestcnatio^ 
nrs  etgiatiœ,  i65o,  en  a  vol.  in-4''. 
Brayer,  chanoine  de  Troyes ,  a  écrti 
laViede  Galmdonen  1735,  iu-ia. 
Ce  prélat  ,  aussi  pieux  qu'éclairé  . 
éloil  lié  par  les  nœuds  d'une  amilit 
sainte  avec  Loup ,  alibë  de  Ferrières 
Voyez  haut ,  a*  II. 

GALIOT  DE  GENQtiii.i.A.c  {Jac- 
ques}graDd-écuyer  et  graad-maiLri 


GALI 

de  l'arlillerie  de  France  aoue  Fran- 
çois I",  se  distingua  par  sa  bravoure. 
Dans  le  temps  des  recherches  faites 
en  i54i  contre  Mux.qui  s'ëtoienl 
enrichis  aux  dépens  de  l'état ,  il  fut 
dénoncé  au  roi  comme  ayant  fait 
faàlir  son  superbe  cbâteau  d'Assier 
dans  le  Querci  des  profils  ilticiles 
qu'il  avoil  fait»  dans  ses  deux  char- 
ges. Le  roi  lui  demanda  de»  éclair- 
cissemens.  n  II  est  bien  certain  , 
'sire  ,  répondit  Galiot ,  que,  quand 

nullement  riche  ;  mais,  par  les  pla- 

nje  suis  fait  tel  que  je  suis:  c'est  vous 
qui  m'avez  éltvé.  J'ai  épousé  deux 
femmes  fort  riches,  dout  l'une  de  la 
maison  d'Archiac;  leresleesl  venu 
;s  gages  el  profils.  Bref ,  c'esl 


isqui  I 


z  fait ,  < 


s  qui 


:z  donné  les  biens  qii 
TOUS  me  les  avez  donnés  librement, 

les  filer  ,  et  je  sois  prêt  à  vous  les 
reudre.  Quant  k  aucun  larcin  que 
je  vous  aie  fait ,  faïies-moi  trancher 
la  lète  si  je  vous  en  ai  fait.  »  Ces 
jHtToles,  ajoute  Brantôme,  atlcn- 
drirenl  si  fort  le  cœur  du  roi,  qu'il 
lui  dit  :  «Mou- bon  homme,  oui. 


■.z  dit  ; 


reprocher ,  ni  oler  ce  que  je  vous 
d'Inné  ;  vous  me  le  redonuez  , 
moi  je  vous  1^  rends  de   bon  cœu 


GALIOTE.  F'ofex  Gourdon. 

GALISSONNIÉRE  {Rolland- 
Michel  Barrin  ,  marquis  de  la  ) , 
lieutenant-général  des  armées  nava- 
les  ,  né  à  Hochefort  ie  1 1  no- 
vembre 1693,  entra  au  service  eu 
ITIO,  comme  garde~mariue  ,  et  fiu 
fait  capitaine  de  vaitseau  eu  1758. 
Son  activité  ,  son  intelligence  et  s^ 
bravoure  le  Kient  nommer,  en  174^] 


GALI  î;7 

gouverneur-général  du  Canada ,  co- 
lonie qu'il  tâcha  de  rendre  floris- 
sante. Appelé  en  France  eii  1749  , 
il  fut  nommé  chef  d'escadre,  et 
choisi,  l'année  suivante,  pour  ré- 
gler ,  avec  mylord  Stanlei ,  les  limi- 
tes du  Canada.  La  guerre  s'élant  al- 
lumée entre  la  France  et  l'An  gleierte^ 
il  remporta  une  célébré  victoire  na- 
valesur  l'amiral  Byng  ,  devant  Mi' 
uorque  ,  en  i-56.  Après  cette  ex- 
pédition  glorieuse,  il  se  rendoil  4 
Fontainebleau,  oi\  étoit  alorSa  cour  ; 
maissasanlé,  déjà  tiès-deraugée, 
succomba  eut  ièremeiil  dans  la  route, 
et  ilniouriità  Nemours  le  17  octobre 
de  celte  anuée  17S6.  LoqIs  XV, 
sensible  à  sa  mort ,  témoigna  des 
regrpts  de  ne  lui  avoir  pas  eiivojé 
le  balon  dé  maréchal  de  France  , 
eu  ajuulànt  qu'il  l'atleadnit  àlacour 
pour  le  lui  donner  de  sa  main.  Le- 
marqiiis  de  I^  Calissonnière  ,  ami 
desEcieuces  ,  faisoit  rechercher  dans 
ses  voyages  tout  ce  qui  iiiiéressoit 
l'histoire  nalurelle.  Aux  lutens  su- 
périeurs de  son  état,  à  des  con- 
uoissances  très-variées ,  cet  illustre 
marin  |oignoil  nue  exacte  probité  et. 

indulgent  pour  Im  aulres.  Dans  soit, 
gouvernement  du  Canada  il  montra 
de  grandes  vues ,  el  crija  des  moyen» 
pour  rendre  celte  colonie  llorissante 
'et  uiile  au  royaume  :  les  citoyens. 
les  pins  obscurs  irouvoient  en  lui 
un  père;  aussi  é'étoit-il  ncquisl'es- 
timeetramiliédetoiisUs  Canadiens,, 
mêmedes  tôuvages. 

GALITZIN.  royez  Galliizin. 

•GAUZIA  (Fede),  peintre  de- 
la  fin  du  i5'  siècle  ,  née  à  Trente  , 
étoit  fille  et  élève  d'Annuncio  Gai- 
lizi ,  fameux  ptiulre  en  miniature. 
L'empereur  Rodolphe  II  voulut  que 
les  ouvrages  de  cette  célèbre  an is te 
fusieiit  placés  parmi  les  plus  beauK 
tableaux  de  la  salle  impériale.  Ou 
voit  à  Milan  deux  de  ses  ouvracea-. 
L'u^i  daiis  r''gliïe  iV  Sainl-Aùtoiue^ 


ijjbvCoOgle 


ajS  GALL 

■libe  deaPP.  ihéatiDB,  représentaiil 
aaSainl'CAaiiet  qui  porte  lacroix 
avec  le  saint  chu;  l'auire,  placé 
■UT  le  grand-autel  dans  t'^glise  de 
Sain  le  -Ma  rie-Ma  gd«laiue-des-Ai<ei  1 1  - 
linea  ,  reprësenle  I«  Christ  ap- 
paroiasant  à  la,  Magàelaine  lous  la 
forme  d'un  janlinier. 

t  GALLÂ,  tille  d«  r«ii)itcnurVa- 
lentiiiisn  et  dejuaiine  ,  mariée  , 
l'an  sae-,  à  Thëodoie  ,  et  mère 
delîalla-PLicidia  (dont  on  parlera 
au  mot  Placioie  ) ,  et  de  Gralieu  , 
mort  ieune  ,  mourut  en,  coucbes 
i  Conslantinople  ,  Ters  le  mois  de 
mai  de  l'an  3g4.  —  Il  ne  faut  pas  la 
confondre  avec  Galla,  femme  Ae 
Jule*  Constance,  frère  de  Constaa- 
liEt-le- Grand ,  et  mère  de  Gallus , 
frère  de  Julien  l'Aposlat. 

■I-  I.  GALLAND  ok  Gai.anb 
(Pierre),  Gci/nWï'aa,  principal  du 
collège  de  Boucour  à  Paris ,  et  cha- 
noine de  Notre-Dame,  né  à  Aire  en 
Artois,  et  mort  en  iSfig,  fut  es- 
timé de  François  1",  On  a  de  ]ni  di- 
vers Ouvrages  en  latin,  qui  ne  sont 
pas  assez  Inns  pour  qu'ott  en  donne 
le  catalogue. 

+  II.  GALLAND  (Auguste) ,  pro- 
(uireiir-génét.il  du  domaine  de  Na-, 
varre,  et  conseiller  d'état ,  éloil  très- 
vereédam  la  connolseance  des  droits 
dnroi,  etdans  celle  de  nolrebistoire, 
comme  le  prouvent  ses  ouvrages.  Les 
principaux  sont,l.  Mémoires  pour 
/'àialoiie  lie  Navarre  et  rfe  Fiait' 
dre,  16^8  ,  in-folio.  II.  Plusieurs 
fraitis  sur  les  enseignes  et  éten- 
dards de  France ,  aar  iac/cappede 
saint  Martin  ,  sur  Xaffica  degrand- 
sénèchal,  sur  Xorijlamme ,  etc. 
Paris, ib37,  in-^",  et  1789,  in-ia. 
lu.  Discours  au  roi  sur  la  nais- 
tance  et.  accroissement  de  la  ville 
de  La  Rochelle,  i6a8  ,  in-8°.  IV. 
Un  Traité  contre  lefiano-aleu  sans 
litre  ,  dont  la  meillenre  édilioa  est 


land  mourut  vers  l'an- 1Ë44 

tlII.GALLATiD  (Antoine),  né 
à  Rollodans  la  Picardie  en  1646  id« 
parens pauvres,  mais  vertnenx  ,  se 
liradel'obscuriléiiarsescoimoissan- 
cesdans  lealangiies  orientales.  Ilob- 
tintunechaire  depiofesseurenaralie 
BU  collège  royal,  et  une  place  à  l'aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-let- 
tres. Le  grand  Colbert  l'envoya  dans 
l'Orient.  H  en  revintaïec  une  mois- 
son aUondanie  ;  il  copia  des  inscrip- 
tions ,  et  deïsina  des  monumena. 
Il  rapporta  deux  inscriptions  re- 
marquables ,  l'itue  en  caractères 
ioniens  ,  et  datant  vraisemblable- 
ment du  temps  de  la  guerre  du 
Péloponnèse  ;  laulre  qu'Hérode  At- 
ticiis  fit  graver  aur  deux  colonnei 
élevées  sur  la  voie  Appienne.  Dans 
ses  courses  ,  Gailand  obtint  des  at- 
testatiouB  sur  la  croyance  de  l'Eglise 
■grecque  ,  louchant  l'Eucharistie, 
tres-liiv ombles  à  celle  de  l'Eglise  la- 
tine. Ces  voyagea  le  perfectionnèrent 
dana  la  couuoisHaace  de  l'arabe 
des  mœurs  roahométanes.  Les  01 
vrages  qui  noua  reateut  de  M 
été  empruntés ,  en  partie ,  de» 
Orientaux.  I.es  principaux  aoni , 
I.  Traité  de  Carigiite  du  café , 
Caen,  i6g9,in-i5,  traduit  dd'n- 
rabe.  II,  Relation  de  la  mort  du 
sultan  Osman  ,  et  du  eouronne- 
mentdu  sultan Iflustapha,  traduite 
du  turc,  In-ja.  \\\.  Les  paroles  re- 
marquables ,  les  maximes  et  les 
bons  mots  tirés  des  ouvrages  des 
Orientaux,  Paris,  1694,  in-13. 
IV.  Les  Mille  et  une  nuits.  C'eH  un 
recueil  de  contes  arabes,  les  uns  pi- 
quans  ,  les  autres  assez  insipides  , 
et  tous  écrits  d'unstyle  naturel,  mais 

bimes  in-ii,  réimprimés  en  6,  et 
depuis  peu  à  Lille  en  i5  vol.  petit 
format.  Celte  traduction  a  été  eSiicée 
parcelle  publiée  en^8o6  parM.Cauv 
,  sin  de  Perceval,  lequel  &  joint  de 


i- 


.-obvGoo^le 


GALL 

nouveaux,  couteg ,  traduits  de  l'a- 
rabe, à  cetix  que  Gallmitlavoitfail 
CDuuoilre.  Dans  le»  deiul  premiers 
volumesde  ccacootet,  l'exorde  ^it 
loujoun  :  «  Ma  chÈre  xeur,  li  v'oiia 
ne  dormez  pa»,  faites-noua  uude 
ceicoutesque  vousiavez.»  Quelque» 
jeaaes  geiu  ,  enuuy^a  de  celte  plaie 
Dniformitë  ,  allèreut ,  une  uuit  qu'il 
faiioit  trëi-Eraud  froid,  frapper  s 
la  porle  de  I  auteur ,  qui  courut,  «n 
chnniM  ,  à  ta  fénèlre.  AprisTavoir 
tùt  morfondre  quelque  tempi  par 
dWertet  queitiom,  a»  tiaireut  par 
lui  dire  .  «  M.  Galland  ,  »i  toui  iie 
dormez  pa» ,  faiics-aoui  un  de  cei 
beaux  coDte»  que  Toui  MVei.  »  Par- 
mi le«  aianuKriU  curieux  enlevéï. 
par  let  Français  dans  la  lûbliolbèque 
de  Saiut-Marc ,  el  apportes  à  Fane , 
on  cite  une  superbe  copie  des  Mille 

langue  arabe.  V.  La  Tréface  de  la 
Bibliathèque  orientale  dedHerbelot, 
qu'il  continua  après  la  mort  de  ce 
savant.  VI.  Les  Fables  de  Pilpai, 
Induites  sur  la  Tersion  turque ,  et 
celles  de  I^kman  ,  Paris  ,  1 69S  el 
1714  ,  3  vol.  iu-iii.  Cette  traduction 
est,  pour  ainsi  dire,  la  même  que 
celle  qui  fut  nublii^e  en  1644  par 
David  Sabïd,  Persan  de  nation.  Cet 
ouvrage  a  ëU  continué  par  M.  de 
Cardoone. Vn. /(e/a/ion  delacap- 
tivilé  d'un  marchand  de  laviltede 
Cassiià  Tuais,  insérée  d'abord  par 
M.  I^nglès  dans  un  numéro  du  Ma- 
gasin encyclopédique,  et  réimpri- 
mée, depuis  peu, en  1  petit  volume 
in-i  a ,  par  les  soins  de  M,  Jourdain, 
OhenUlisle.  VllI.  Ou  lui  ailribue 
aussi  une  Version  du  Cirait.  Gal- 
land est  encore  auteur  d'uu«  mul- 
titude d'ouvrages  inédits,  que  l'on 
cotuerve  manuscrits  à  la  biblïoibé- 
que  impériale.  Il  mourut  k  Paris  le 
17  février  1715.  Simple  dans  ses 
tnœursetdans  ses  maniérée,  comme 
dans  ses  ouvrage» ,  il  ne  se  proposoit , 
dans  ses  livres  , que  l'exactitude,  sans 
se  mettre  en  peine  des  omemnis. 


GALL 


279 


'  I.  GALLATIN  (Ezéchiel), 
pasleur  de  l'Eglise  de  Genève  eu 
171.1 ,  mort  en  i733, a  publié  o/ize 
Sermons  mrdiuei^  texte»  de  FEtri- 
ture  .îoi/i;e, Geuève,  i7ai>,  iu-S"; 
à  un  esprit  juste  et  orué,  il  joi^noÎE 
une  élocutiou  facile  et  agréable. 

*  n.  GALLATIN  (Je«i-i.oui8). 
disciple  el  ami  dt  ÎTroncliin  ,  né 
â  Gnièvc  en  ifSi  ,  mort  en  17S3, 
a  poblié  des  Obtervations  sur/ea 
fièvre»  aiguë»  j  une  l^ùseriatioit 
latine  aurfeau ,  et  traduit  de  l'an- 
glais une  taile  d'Expérience»  re- 
latives â  l'inoculation. 

GALLATY  (  Gaspard  ) ,  colonel 
suisse  ,  né  au  canton  de  Glarii, 
rendit  des  services  imporlans  dans 
plusieurs  baiailles  et  nëgociatiom 
aux  rois  Cbarlea  IX  .  Henri  III , 
Henri  IV  et  Loui»  XIII.  11  se  dis- 
tingua h.  la  bataille  de  Slonlcon- 
tour  ,  j  la  journée  des  Barricades, 
et  à  celle  de  Tours,  où  Henri  lU 
étoii  assiégé  par  les  rebelles.  Il  fut 
créé  chevalier  par  ce  prince  ,  après 
la  mort  duquel  il  engagea  le  ligi- 
ment  qu'il  commandait  a  reconnol- 
Ire  Henri  IV.  Cette  résolution,  qu'il 
prit  avec  trois  autres  colonels  suis- 
se», fut  le  salut  du  nouveau  roi. 
Gallalj  se  couvrit  de  gloire  A  la  ba- 
taille d'Arqués ,  et  son  régiment  fut 
celui  de  l'iufauterie  qui  contribua 
le  plus  à  lixer  la  victoire.  II  con- 
liniM  de  servir  jnti<^u'à  sa  mort 
avec  une  fidélité  inviolable.  Dans 
toute»  les  levé«sde  troupes  suisses,  il 
commanda  toujours  un  régiment  de 
cette  nation.  Gallaty ,  créé  premier 
colonel  de  celui  de»  Gardes  -Suisses 
au  moi»  de  mar»  1616  ,  mourut 
à  Pari»  au  mois  de  juillet  1619, 
avec  la  double  gloire  de  négociateur 
et  de  guerrier. 

tl.  GALLE(ServBllus), Hol- 
landais ,  né  à  Zuriczée  en  i63o , 
mort  à  Campen  en  1 709 ,  est  auteur 
d'un  Traité  latin  sur  Us  Oracles  dus 


280 


CALL 


Siliylles  ,  à  toI.  in-4''  !  le  premier  , 

Sut  contient  les  Oracles,  Ainster- 
gim ,  1689  ;  el  le  second  ,  qui  con- 
tient des  Dlssenalions ,  16U8.  Oa 
a  cDcorede  luiuaeëditioa  de  Lac- 
tance,  Lejde,  1660, oi\ il Eiït tous 
ses  elïorts  pour  réfuter  les  notEs 
((u'Iséiis  avoit  tàîtes  sur  cet  oncieu 
auteur  chrétien  ,  et  pour  mëtaTCiDr- 
phoser  Laclaace  en  huguenot.  H 
avoit  commencé  une  nouvelle  édi- 
tion de  Minuiiu»  Félix ,  qui  n'a 
jainai»  tu  le  jour. 

liilippe),E 

11557, 

rendu  célèbre  par  le  grand  nomlire 
de  recueils  ^'estampes  sut  loute» 
aortes  de  aujels  qu'il  a  mises  au 
jour,  tant  de  ea  composition,  q'ie 
d'après  MarlinHeeinskerJr,Slradan, 
Martin  Devos.  le  vieux  Breughel , 
et  autres  maîtres. 

,  •  lu.  GALLE  (  Tlieodore  ) ,  fils 
olné  du  pcétédeiit,  graveur  et  mar- 
chand d'estampes,  aussi  établi  à  Au- 
vers,  voyagea  daus  sa  jeunesse  en 
Italie  ,  et  travailla  quelque  teinps  à 
Boine.  On  a  de  lui  un  giaud  nombre 
de  aujeis  et  portiaiu  ,  tant  d'après 
l'aulique  que  d'après  Martin  Devos . 
Bubeus ,  et  autre»  maîtres. 

•  IV.  GALLE  (  Corneille) .  frère 
du  précëdeut,  surnommé  UVieux, 
praveur  et  marchand  d'estamjres , 
«gaiement  établi  à  An 
vaillï'long  -  temps  à  Ri 


])af 


beautë  de  sa  gravure 
tiou  de  son  dessin.  0;i  a  de  loi 
1111  gr.nnd  nombre  li'estariipes ,  doni 
les  plus  estimées  sont  un  Paysage, 
où  si:  voit  Vénus  attachée  à  iin  ar- 
bre, tandis  que  Minerve  touetlé  l'A- 
niour ,  d'après  Augustin  Carr<icbe  ; 
,  j4flam  et  Ei>e,  d'après  J.  B.  ïaggî  ; 
vaeFu  Ue  en  Egypie  d'après  le  mè  me; 
Kénus  embrassant  V^^n-nvr,  idem  ; 
Saint  Pierre  ùapiiiur.i  s.U,iiPris- 


GALL 

j:/«,  d'après  Le  Civoli;  «ne  5<i/n/ff  . 
Famille  ,  où  la  Vierge  donne  delà 
bouillie  à  l'Enfanl -Jésus,  d'après 
François  Vanni  ;  Jétm-C/aist  en 
Croix  ,  d'après  le  même  ;  une 
F'ierge  tenant  l'Enfant -Jésus, 
luquel  saint  Bernardin  de  Sienne 
offre  un  livre  surmonté  d'une  croix, 
et  d'une  branche  de  laurier ,  idem  ; 
Judith  coupant  la  léte  à  Holo- 
p/terne ,  d'après  Rubens  ;  les  Quatre 
PP.  de  l'Eglise,  idem  (  on  recou-  _ 
nok  Ks  plus  beaux  exemplaires  de  ' 
!iie  estampe  à  deux  raies  noiresquî 
:  iroHvent  sur  les  côtés);  «ne  Vierge 
dans  une  nicke ,  k  laquelle  des  en- 
fans  attachent  des  guirlandes  de 
fruits  et  de  fleurs  i  Progné  faisant 
'de  son  fils  à  son  époux , 
après  lui  en  avoir  fait  manger  le 
corps,  idem  ;  faisant  pendant  avec 
l'enlèvement  d'Hypodamie,  que  P. 
de  Qaillin  a  gravé  d'après  le  même 
m4Ùlre  ;  l.l  Broyeuse  de  couleurs  , 
idem,  dont  il  y  eut  un  nombre  assez 
considérable  d'épreuves 'tirées  avant 
les  vers  français  qnî  s'y  trouvent 
ordinairement;  le  Purtraîl  de  Phi- 
lippe Jiuùens ,  frère  du  peintre, 
d'après  le  dessin  de  ce  deniLei;  le 
Portrait  de  Jean  fan  Havre, 
idem ,  etc. ,  etc. 

*  V.  GALLE  (CorneiUe) ,  surnom- 
mé le  Jeune ,  et  (ils  du  précédent , 
voulut  imiter  son  père  dans  sa 
gravure  sans  pouvoir  l'égaler;  ce-. 
pendant  un  a  de  lui  plualeufs  et- 
tampes  qui  ont  du  mérite  ,  entra 
autres  le  Portrait  du  duc  d'Oïl- 
rès  le  tableau  original 
ilasquez;  Vénus  allai- 
tant les  amours ,  d'après  Aubens  ; 
l'Hospitalité  de  Philémon  et  de 
Baucis  envers  Jupiter  et  Mercure , 
d'ap'èa  Jean  Van  Hoerk  ;  le  Por- 
trait de  Ferdinand  lïl ,  empereur 
des  Romains i  ct\n\ike Marie  ifAu- 
li;iche ,  K\.ce\ai  A' Hem'ietle  de  Lor- 
raine ,  d'après  Van  Dyi:k  ;  une  JJes- 
ccnic  de  Cioix ,   d'ajirès  Penbeck. 


GALL 

VI.  GALLE,  roj.  Gale. 

'  GALLEGOS  (Ferdinand), 
■aé  près  de  Salamaiique  ,  ^'acquit 
sur  la  fin  du  iS'  siècle  une  grand« 
réputalioo  dans  la  pemture.  Il 
alla  étudier  dans  lecole  d'Albert 
Durer ,  qu'if  a  si  bien  imité ,  que 
Bes  lableaux  oui  élë  pris  soiiveul 
pour  des  originaux  de  ce  uiailre. 
On  voit  de  lui  dans  l'ancienne  église 
de  Salaraauque  un  beau  tableau  de 
la  Vierge  avtt  V Enfant-Jéim  ;  un 
saint  Anàré  et  un  saint  Christo- 
phe ;  el  sur  l'aulel  de  l'université, 
il  y  avoit  un  S.  Jérôme  admira- 
ble, tant  pour  la  beauté  du  coloris 
3ue  pour  la  Wgèretë  el  la  finesse 
e  l'eséculion.  Gallegos  mourut  à 
Salamauque  vers  l'année  i5oo, 

*  GALLELLA  (Charles-Antoine), 
de  Measine,  ecclésiastique  Itès-ver- 
sé  dans  la  counoissance  des  Sainli 
l'éres ,  Horissoit  vers  1 643.  IL  a  laissé 
Ad  patrum  inttliigeiitiam  sri/ier 
textum  EvaiigeHoru/n  ad  duliio- 
nim  mlutiouis /hrmam  redacium, 
GenuŒ,  i6ij5. 

t  GALLET  (N.  ),  épicier  à  Pa- 
ria, mort  daua  cette  ville  au  mois 
de  juin  1757,3  donné  au  Ihdatrede 
l'opéra  comique ,  1.  La  Précaution 
inutile,  eu  uu  acte,  1735.  11.  Le 
Double  Tour,  oa  It  Prêt  rendu , 
en  on  acte,  172G.  IIL  Les  Cof- 
y/M, en  un  acte,  1736,  en  iode  lé 
avec  Piron  ,  Panard  et  Pontau.  IV. 
Quelques  Parodies ,  pour  lesquelles 
il  avoïl  du  talent.  Ce  poète  avoit 
une  exïrème  gaieté  dans  le  carac- 
lÈre  ;  sou  enjouenienl  faisoil  les  dé- 
lices des  compagnies  où  il  se  troii- 
voil.  Gallel ,  â  qui  le  plaiair  ne  fai- 
soit  pas  perdre  de  vuel'intérêt ,  in- 
vîtoil  fréquemment  Pîron  et  Collé , 
et  leur  assotioit  quelques  coinmer- 
çans  ,  avec  lesquels  il  voulait  faire 
affaire.  Ces  lAessieurs,  animé»  par 
la  bonne  chère,  le  vin  et  les  saillies 
de  Plf01i;iiloieut  moiu»  difficiles 


CALL         381 

et  les  marchés  se  terminoiral  pres- 
que toujours  A  l'avaulage  de  l'Am~ 
phitryon.  Piron,  qui  s'aperçut  de 
ce  manège  ,  dit  un  joirr  k  Collé: 
n  Je  crois  que  c«l  homme  -  ci  nous 
prêle  sur  gages,  u  On  a  de  Gallel  plu- 
sieurs petites  Pièces  de  poésie  et 
différeus  P'audevitles  qui  respirent 


libre.  Ses  u 


Il  badin 

rs  ëtoieni  basses ,  se 


abrutit  par  le  vin 
et  la  débauche.  D'Argonges,  lieu- 
tenant Civil  au  chàlelet,  avoit  fait 
ua  tarif  de  révérences  et  de  saints 
pour  chaque  personne  ;  Nègre ,  lieu- 
tenanl  criminel  au  mSme  tribunal, 
avoit  été  forcé  de  se  défaire  de  sa 
charge  pour  s'élre  prèle  à  faire  dé- 
poser devant  lui  de  faux  témoins  ; 
Galtet  fit  sur  eux  ce  couplet. 


It  fil  des  chanaens  jusqu'à  sa  mort  ; 
aussi  lui  fit-on  cette  épitaphe  : 

CJ-g.-t  )r  cbiiuonDln- r,.nci , 

*  l.  GALLt(  Jean-Antoine),  célè- 
bre analomiste  ,  né  ù  Bologne  en 
170a  ,  travailla  avec  zèle  à  per- 
fectiouner  l'art  des  ^ccouchemeua ,  • 
et  lit  exécuter ,  pour  cet  effet ,  de 
grandeur  naturelle ,  en  terre  cuite  et 
en  cire ,  les  parties  qui  concourent 
ù  l'eufautemenl.  Celle  collectinn  , 
qu'il  compléta  ett  y  réunissant  le» 
instrumens  anciens  et  modernes 
propres  A  ces  sortes  d'opérations  ,- 
servit  à  une  école  qu'il  ouvrildans  sa 
propre  maison  pour  les  chirurgiens 
et  les  sages-femmes.  On  a  de  ce  sa- 
vant analomiste  les  ouvrages  sui- 
Vaus:  I.  De  aqud  Recobariensi. 
II.  De  medicatis  Hecobarii  aguii. 
HI.  De  HOitimestri  fue!u  extra  uie- 


!l8l 


GALL 


,  tl  mortuo  per  abdo- 
tntH  vtvœ  malrU  exli-aceoAV .  De 
Ktu  interna  mercuniaublimati  cor- 
TOtwi.  V.  Osseivaiione  raeitica  so- 
pra  fusa  delta  cAiiia  nette  can- 
crene.  Il  mourut  en  1783,  âge  de 
Soani. 

IL  GALLl.  foy.  Bimzsx,  a'  II. 

*  GAU.IA  (  Lauciarolio  ) ,  d'A- 
lexaTidriede  la  Paille  daDt  le  Mila- 
nau ,  célèbre  iiiÛBconaulle  du  16° 
«iicla ,  composa  plusieurs  ouvra- 
ge>.  In  consuetudinem  Alexamlri- 
nam ,  prohibeniem  mariiam  ultra 
cerlam  mottum  uxorl  relinquere , 
commerttarius  i  Patrocinium  pro 
npuhlicâ  Atexandrind  contra  Me- 
diolanenstm  slalum  ;  Consitiorum 
êif»  resp.  voluTuen ,  etc.  Il  mourut 
euiSgS. — SoufiU,Al)toineG&U.tA, 
aussi  célèbre  par  son  savoir  eu  ju- 
risprudence ,  fut  fait  conseiUeT  du 
Milanais  pat  Philippe  IV. 

GALLIANAX  .  médecin  atrabi- 
laire de  l'antiquité ,  ne  counoissoit 
pa*  l'art  de  donner  à  an  malades 
ï'etpérance ,  qui  coBtribue  tout  à  ra- 
mener la  santé.  Un  malheureux  qu'il 
visitoLt ,  lui  ayant  demaDdé  un  jour 
s'il  éloil  en  danger  de  mourir  ;  il 
en  obtint  celle  consolaute  réponse  : 
■  Patrocle  est  bien  mon  !  a 

T.  GALLICAN  (saint),  consul 
tomain.soui  l'empereur  Conslaulin , 
battit  les  Sc)Vhes  ,  et  souffrit  le 
martyre  à  Alexandrie ,  par  ordre 
de  Julien ,  dit  V Apostat ,  le  3&  juin 
S63. 

IL  GALLICAN  ,  tribun  de  l'ar- 
mée de  Veapasien  ,  se  signala  beau- 
coup à  la  prise  de  Jotapat,  et  fut 
envoyé  i  Flavius  Josèphe  pour  l'ei- 
Jiortci  à  se  rendre. 

GALUCZIN.  roy.  Galwtzin. 

GALLIEN{Publius  LicininsGal- 
Uenus),  Ëls  de  l'empeicut  Valé- 


gaLl 

i,a*K)cîé  àl'empire  par  son  pire 
353  de  Jësus-Chrisl  ,  lui  suc- 
céda l'an  a6o.  Le  nouvel  empertur 
uTott  signalé  son  courage  contre  le* 
Germains  elles  Sarmaies;  mais  U 
roliiplé  amollit  son  ame  dès  au'il 
fut  sur  le  trône  impérial.  Pendant 
que  tout  k  monde  gémissoït  sous  le 
poids  des  guerres  et  des  calamitéi 
publiques,  il  vivoît  tranquillement 
à  Borne,  toujours  environné  de 
femmes  impudiques ,  lantât  coucbé 
sur  des  fleurs ,  tantôt  plongé  dans 
det  bains  délicieux,  ou  assis  à  table, 
ne  respirant  que  pour  le  plaisir.  On 
dit  qu'il  ne  voiiloit  être  servi  qu'en 
vaisselle  d'argent  garnie  de  pierre- 
ries.et  qu'il  se  faiioit  poudrer  les  che- 
veux avec  de  la  poudre  d'or.  Les  mi- 
mes, les  bouffons  formoient  son  cor- 
tège ordinaire ,  et  des  femmes  jeunes 
et  jolies  l'accompagnoieut  Ions  tes 
jours  lorsqu'il  alloit  au  bain.  Il  éloit 
devenu  iusensible  à  tout  ce  qui  n'é- 
toil  pas  la  volupté.  On  vint  lui  dire 
que  le  royaume  d'Egypte  s'éloit  ré- 
volté contre  loi  :  «  Eh  bien  !  répon- 
dit-il, ne  saurions-nous  pas  vivre 
sans  le  lin  d'Egypte  ?...  «  Une  autre 
fois,  apprenaiU  ia  défection  des  Gau- 
les ,  Il  répondit  d'un  air  indolent  : 
B  Qu'importe  1  Est-ce  que  l'étal  ne 
peut  subsister  sans  les  longues  ca- 
saques et  sans  les  drapa  d'Arras?» 
Il  ne  reçut  pa»  avec  moina  d'indif- 
férence la  nouvelle  qu'on  lui  apporta 
des  désordres  qu'avoit  faits ,  en 
Asie,  un  furieux  tremblement  de 
terre ,  et  celle  d'une  dernière  inva- 
sion des  Scyllies  ;  il  ne  dit  que  ce» 
mots  :  a  II  faudra  noua  passer  de 
salpêtre.  »  La  perte  de  plusieurs  an- 
ties  provinces  ne  le  loucha  pas  da- 
vantage ,  et  on  eût  dit ,  à  le  voir  et 
à  l'entendre ,  qu'il  éloit  un  simple 
particulier.  Trebellius  rapporte  deux 
trailB  singuliers  de  cet  empereur  : 
dans  des  jeux  qu'il  donnoit  au  peu- 
ple ,  ou  produint  un  taureau  d'un* 
grandeur  démesurée  ,  contre  lequel 
devoit  combattre  nn  dutsieur  jua- 


GALE 

qn'à  ce  qu'il  l'eût  lue  à  coups  de  tlè- 
ches  ou  de  jaielou.  Dix  fois  ce 
chasseur  malhabile  lira  sur  l'aDimal 
sam  le  blesser.  Sur  cela,  i'eiiipereur 
lui  decerua  ta  coiirouue  ;  et  comme 
les  spectateurs  uiiirmnroient  d'uDe 
récompense  si  mal  app1ii}aée,ilar- 
douim  an  liëraut  de  crier,. à  haute 
voix:  «Mamiuer  tant  de  fois  un  tau- 
reau ,  est  cliose  difficile... ■»  L'autre 
Irait  pnnive  du  moins  qu^iléloitin- 
diilgenl.  Un  marchand  avoit  vendu 
à  l'impéraltite  de  fausses  pierreries, 
et  cette  princesse ,  exirèmement  ir- 
ritee,  vouloit  qu'on  punit  le  fourbe  ri- 
goureuseitienl.Gallien  eu  Ri  la  peur 
à  ce  misérable.  Il  commanda  qu'où 
la  meuàt  daus  l'arÈiie  ,  comme  pour 
être  exposé  à  un.  lion  furieux  ;  mais, 
par  des  ord^s  secrets ,  ceux  qui 
étoient  chargés  de  ce  ministère  lil- 
chèrent  sur  lui  un  chapon.  Tout  le 
inonde  se  mit  ^  rire.  «11  a  trompé, 
dit  l'empeteur ,  et  on  le  trompe.  » 
Il  -y  a  quelque  chose  de  plaisant 
dauB  ces  badmages ,  mais  peu  de  di- 
gnité '.  Et  quelle  idée  doit-on  m  for- 
Mier  d'un  prince  qui  s'amnsoit  à  de 
■etnblables  bagatelles ,  pendant  que 
tout  périsEoit  autour  de  lui  ?  Il  fal- 
lut eulin  qu*il  sortit  de  sa  léthargie. 
Posthume  et  Ingenuui  se  Krent  pro- 
clamer empereurs  eu  mârae  temps , 
l'un  dans  les  Gaules,  l'autre  daus 
riUjrie.  Gallien  marcha  contre  ce- 
hii-ci  ,  le  vainquii  et  le  tua.  U  fit 
périr  tous  les  rebelles  ,  sans  dis- 
linclton  d'dge  ni  de  sexe,  ou  par 
lui-mÊnie,  ou  p»r  ses  lieuleuana  : 
«  Epouses  ,  écrivit-il  à  l'un  d'eux  , 
ma  querelle,  et  vengG2-la  comme  si 
c'ëtoit  U  vôtre.  »  Les  soldats  et  te 
peuple  de  Mcesie,  irrités  de  tant 
d'exécutions  barbares ,  prodaraèren  I 
un  nouvel  empereur ,  lue  par  sei 
gardes  peu  de  tempsjapris.  Macria- 
jius,  élu  empereur  en  Egypte  veri 
le  même  lemps,  y  régua  près  de  d«m 
aumées.  Trente  tyrans,  dans  diffé- 
rentes parties  de  l'empire,  se  mirent 
«u  se  Sreat  mcUte  sur  la   tèM  la 


GAI.L 


283 


ipériale.  (  /^.  Emu-ien, 
IL)  Gallien,  plongé  dans  l'assou- 
pissement des  plaisirs ,  n'avoit  de 
vivacité  que  celle  que  lut  donnoil  sa 
colère  ;  des  qu'elle  éloil  apaisée ,  il 
relomboit  dans  son  indoleuce.  Son 
pire  avoil  été  fait  prisonnier  parles 
Perses  :  au  lieu  de  l'aUei  délivrer  , 
il  confia  le  soin  de  le  venger  à  Ode- 
..  Ce  généial&t  ce  querempereur 
oit  du  faire  ;  il  chassa  les  barba- 
de»  terres  de  l'empire ,  el  porta 
terreur  dmis  leur  propre  pays. 
Odenat  ayant  été  tué  ,  Zénobie ,  sa 
e ,  prit  le  titre  de  reine  rfe  l'O- 
,  et  6i  proclamer  empereurs  ses 
fils,  Héradien ,  envoyé  contre 
elle ,  fut  ballu  ,  et  son  armée  taillée 
pièces.  Auréole,  Dace  d'origine, 
berger  d'exlroclion  ,  prenoil ,  dans 
lemème  temps,  le  titre  d'empereur, 
et  se  rendoit  matlre  de  Milan.  Gai-. 
lien  alla  mettre  le  siège  devant  cette 
ville.  Le  rebelle  ,  pour  se  défaire  de 
lui, lit  donner  de  fuuiafil  aux  prin- 
cipauKoSiciers.et  leur  persuada,  par 
ses  émissaires ,  que  Gallieu  avoit 
résolu  leur  perle.  On  forma  sur  le 
chHup  une  conJDiBlion  contre  lui, 
et  on  l'assassina  an  mois  de  mars 
l'an  368  de  J.  C,  avec  son  iils  Va- 
lérieii,qu'iJ«ïqii  associé  à  l'empire.. 
(/^«X,  aossi  SAtomti eiSAïamme.) 
Il  avoit  5o  tus.  Cet  «mperetir ,  cruel 
envers  ses  sujets  ,  ne  le  fut  point 
envers  les  chrétiens  ,  dont  il  respec- 
toit  la  vertn.  Il  fit  publier  des  édils 
de  paciftctitian«n  leu^laveur ,  leur' 
accorda  le  libre  exercice  de  leur  re- 
ligion, ordonna  qu'on  leur  rendit 
les  cimetières  oA  ils  s'assembloîent , 
et  qu'on  reslitiiàt  aux  particuliers 
loua  les  bleus  confisqués  pour  cause 
dfe  religion. 

-!- GALLIMARD  (lean-Edme), 
morlà  Pari»,sa  patrie, eu  1771  . 
à  86 ans, publia, eu  1740, deux  la- 
Uca  imprimées  en  grande  feuille  ; 
l'une  intitulée  VArilhmitique  dé- 


jji.-..b,Goo^lç 


aSj 


GALL 


tférnontrée.    On  a  encore  ie  lui  la 

Géométrie  élémentaire  d'Eodide  ; 
la  Science  du  Calcul  ;  les  Sections, 
coniques  ;  une  Méthode  d'arilhiné- 
tique. 

•GALLimCUS  viToitdatwle?* 
«iècie.  Le  lieu  et  l'époque  de  sa  nais- 
sance elde  samort  sont  absolument 
.  inconnus.  Ce  fut  lui  qui  inventa  , 
vers  l'an  660,  le  feu  grë^oiadoiit 
lavidlence  redoubloit  dans  l'eau.  Il 
»'en  servit  pour  incendier  la  Hotte 
des  Sarrasins  ,  sous  le  T^ne  de  Cons- 
lanlin  Pogonal.  Jusqu'en  g4o  ,  ce 
secret,  ignore  des  autres  peuples 
du  monde  ancien  ,   est  aujourd'hui 

on  se  rappelle  qu'en  1797,  un  ar- 
tiste nonitiiê  Chevalier  fit  à  Vin- 
cennes  et  à  Meiidon  diverses  expé- 
riences pyrotechniques,  en  présence 
de   MM.  "floBily   et   Missiessy-Bur- 


gues 


tnt  l'ui 


ra]  ,  l'autre  eoBire-ainiral  di 
mées navales  de  Francs,  commis- 
saires noinmé«  par  le  ministre  de  la 
marine.  Ces  expériences  réunies 
constatoient  rinvenlion  d'un  mo;feu 
sâr  de  porter  ,  sur  les  vaisseniix  en- 
nemis ,  un  incendie  qui  ne  i»*!!  être 
arrêté.  Voici  la  première,  qui  len- 
doit  seulement  à  inquiéter  l'ennemi 
par  l'embrasement  de  ses  voiles.  De 
fortes  gargousses  adaptées  à  des  l>a- 

5 nette»  que  l'on  introdiiisotl  dans 
es  fusils  chargés  à  poudre,  et  qui , 
en  tirant,  communi  quoi  eut  le  feu 
aux  gargousses ,  éloienl  lancées  dans 
Ifs  gréemens  et  les  voiles  d'un  vais- 
seau ,  s'y  allachoicnt  à  t'aide  d'un 
crochet  de  gros  lîl  d'archal  placé  h 
leur  tète ,  et  brdloieut  tout  ce  qui 
se  trou  voit  sous  leur  feu  ineixtingui- 
ble  :  celte  expression  n'est  pas  trop 
forte,  et  nous  citerons  à  l'appui  une 
expérience  faite  en  l'an  3  ,  hors  les 
niacsdeBrest,dausunetidroitconnu 
■ous  le  nom  de  Postrin  ,  sitr  le  bord 
de  la  mer.  On  y  éleva  un  mât  garni 
de  tes  gréemens,   d'ime  vergue  et 


GALL 

d'une  voile  déployée.  C'est  da'nscelto 
voile  qu'on  lança ,  à  coups  de  fusil  , 
et  à  la  portée  ordinaire,  ces  gar- 
gousses qui  ,  dans  un  clin-d'œil ,  eu- 
rent mis  en  feu  toute  la  voilure.  La 
même  expérience  se  fil  à  Vincennes, 
et  à  plusieurs  reprises,  par  le  moyen 

dont  la  portée  excédoit  celle  du  ca- 
non. A  Meudon  ,  elle  se  Gt  plus  eu. 
grand  ;  et  l'on  y  joignit  des  signaux 
de  nuit ,  à  l'extrémité  de  fusées  s'é- 
levant  à  une  immense  hauteur,  et 
formant  ensuite  uir  superbe  ruban 
de  feu,  qui,  lorsqu'elles  relombolent, 
Rguroienl  un  arc  étincelant,  dont  la 

les  deux  bouts  ù  la  terre.  Jat  seconde 


sperience 


fi  lit  dau 


les  bassins  de 


Meudon ,  el  ce  ne  fin  point  la  rc. 
étonnante,  l'iusieiira  globes  , 
comme  des  boulets  de  lâ  ,  composé* 
de  matières  iullammables  ,  furent 
jetés  dans  un  grand  bassin  l'un  après 
l'autre  ,  après  toutefois  qu'on  r  eut 
mis  le  feu.  D'abord ,  on  les  perdit  de 
vue;  mais  bientôt  ils  reparurent  h 
la  surface  de  l'eau ,  brûlant  avec  une 
incroyable  activité  et  jetant  uns 
llamine  très-vive;  ce  qui  dura  plu- 
sieurs minutes.  Les  commissaires 
rendirent  hommage  ù  la  vérité;  le 
ministre  de  la  marine ,  voulant  en- 
courager l'artiste  Chevalier,  lui  don- 
na 'les  moyens  de  pourvoir  aux  dé- 
penses de  ses  découvertes  et  de  ses 
expériences;  mais  l'infortuné  périt 
quatre  ans  après ,  victime  d'un  com- 
plot contre  la  si:ireté  de  l'état.  Ce 
moderne  Gallinicus  fut  sans  doute 
enlraiué  à  sa  perte  par  les  perfides 
combinaisons  du  cabinet  britanni- 
que, qui  redouloit  en  lui  la  persé- 
vérance ,  l'audace  et  l'activité  qui 
recréent  une  iaveution  perdue ,  oa 
savent  en  retrouver  l'équivalent. 

1.  GALLION  (  Juuius  ) ,  sénateur 
romain ,  ayant  ^té  d'avis  que  lés  oo> 
hortes  prétoriennes  ,  après  [dusieurs 
campsgues, eussent  le  dcùl  d'être  as- 


GALL 

■lies  parmi  letquatorze  ordres,  enftit 
rudement  repris  par  l'empereur  Ti- 
bère ,  qui,  sur-le-ctiamp ,  le  fil  sor- 
tir du  tënat.puis  de  l'Italie.  I!  choisit 
l'agréable  viltedel-esbos^tour  lelieu 
de  sa  retraite.  Tibère  sut  qu'il  »y 
piaisail ,  el  Ib  fit  revenir  à  Rome  , 
■oi  il  (ut  obligé  de  detneuier  daas  la 
maisou  de»  magistrats.  Ce  fui  louU 
la  récompense  qu'il  eut  pour  les  bas- 
Mtses  qu'il  avoit  laites  auprès  de  ce 

11.  GALLION  (Junius).  frère 
,  de  Sénèque,  fut  précepteur  de  Néron. 

I  Etant  proconsul  d'Achaïe  ,  les  Juifs 

lui  amenèrent  saint  Paul  pour  le 
I  faire  condamner  ;  maie  Callion  leur 

dit  «qu'il  ne  se  mèloit  point  de  leurs 
'  dispntesde  religion , et qu'ilscueienl 

à  vider  leurs  diEférena  entre  eux.  h 

Ga  II  ion,  condamne  Amorl  [lar  Nëroii, 

se  tua  lui-même. 

1  •  GALLISIO  (  Attloiiie  ) ,  Napo- 

litain ,  jnri«»n8ultB   et   ju^e   à  la 

I  grand'cbambre   du   tribunal   de  la 

vicairie,  daus  le   17*  siècle,  a  fait 

i  itnprimer  ,  en   1669   De  aciione 

revocatoriâ ,  et  coiicurtu  ,  elpiix- 

I  ragatiiJU  i. 


I.  GALLITZIN  (  Basile  ) ,  sei- 
gLiHur  d'une  dea  plus  iHuslréa  èl  des 
plus  puissantes  familles  de  Russie  , 
divisée  en  quatre  lirauches,  gou- 
verna presque  seul ,  sous  la  mino- 
rilé  des  deux  czars  Iwan  et  Pierre, 
et  lut  vice-roi  de  Casau,  d'Astra- 
cau  ,  et  garde  -  sceau  de  la  Russie. 
Son  caractère  ainbitieuic  et  intri- 
gant donna  lieu  de  le  soupçonner 
d'avoir  pensé  lui-même  à  monter 
sur  le  trône  de  Aloscovie  ;  et  ce 
soupçon,  joint  aux  échecs  que  ses 
armes  essuyèrent ,  le  rendit  l'hor- 
reur de  la  Russie.  Dans  sa  pre- 
mière campagne  contre  lés  Tartares 
de  Crimée,  ceux-ci  vinrent  au- 
devant  de  lui  avec  quelques  lon- 
ueauK  remplis  de  ducats,  et  eii°n- 


CALL 


385 


gèrent  Gallilziu  à  leur  Tendre  la 
paix.  Dans  une  autre  expédiiiou 
contre  les  mêmes  peuples ,  il  lit 
mettre  le  feu  aux  herbes,  sèches 
d'un  désert  de  cent  lieues  de  lon- 
gueur ,  pour  leur  âter  toute  espé- 
rance delburrages.  Pendant  l'incBU- 
die,  le  bruit  courut  que  l'eunemi 
approchoit  ;  on  n'étoit  pas  bien  dis- 
posé è  le  recevoir,  on  prit  l'alarme: 
il  fallut  fuir  au  travers  même  de 
ce  feu  qui  brAloit  encore,  et  la 
Hanime  ou  la  fumée  lit  périr  plu- 
sieurs milbers  de  soldats.  Celte  mal- 
heureuse Vxpédi  lion  attira  à  Gal- 
litzin  vue  aversion  extrême.  Quel- 
ques jours  avant  qu'il  parut  dé 
nouveau  pour  l'armée,  on  trouva 
le  matin  devant  sa   porte  un  cer- 


billet  o 


n  Inii 


nouçoit  que  «s'il  ne  réussisioit  pas 
mieux  dans  cettecampagne  que  dans 
la  précédeule,  ce  cercueil  seroit  sa 
demeure.»  I-e  succès  fut  le  même 
qu'auparavant  :  on  ne  lui  ota  pas 
cependant  la  vie;  mais  il  fut  casse, 
ou  confisqua  tous  sps  biens ,  et  on 
le  relégua  en  Sibérie  en- 1689.  Son 
Dtlacbeiuent  au  prince  Iwan  l'avoit 
d'ailleurs  rendu  suspect  à  Pierre, 
et  l'on  prétend  qtie  ce  fut  le  prin- 
cipal motif  de  sa  disgrâce.  Quoi 
qu'il  en  soil  ,  son  exil  fut  changé, 
quelque  temps  après,  en  un  plus 
doux;  il  fut  envoyé  dans  une  de 
ses  terres  près  de  Moseow.  Il  se 
retira,  sur  la  Ru  de  ses  jours,  dans 
un  couvent  où  il  s'assujettit^  toute 
l'austérité  des  moines  grecs.  Il  y 
mourut  en  1715,  âgé  de  80  ans.  Il 
disoit  ordinairement  «  qu'il  ne  trou- 
voit  rien  de  plus  estimable  que  la 
prudence  des  Allemands ,  la  fidélité 
desTnrcs,  et  la  religion  desllnases.  o 
Ilfaisoit  tant  de  fiis  de  Louis  XIV, 
qu'il  en  lit  porter  le  portrait  â  son 
fila  à  la  place  d'une  croix  de  Malle. 
Gallitzin  avoit  préparé  les  voies  au 
cznr  Pierre ,  et  on  lui  attribue  , 
avec  raison,  une  grande  partie  des 
heureux   cbai-gcmeus   qui   te  sont 


a86 


GALL 


làiiB  en  MiMcovie.  Il  ëublit  un«  eer- 
lespondance  avec  toiitea  les  cours 
<le  l'Europe  ,  et  fut  auteur  de  ta 
paix  éternelle,  conclue  ea  i68<3. 
Cet  imporlaut  traite  fut  «irivi  de 
ralliance  des  cours  Ue  Vieillie ,  de 
Pologne,  de  Russie  et  de  la  riipu- 
Uique  de  Venise  contre  les  Turcs. 

U.  GAU.ITZ1N  (  Michel -Michae- 
lowitz,  prince  de),  ué  en  1^74 1 
de  la  même  Kimille  que  le  précé- 
dent, aida  le  ciar  Pierre-le-Grand 
.dans  la  guerre  de  Charles  XII.  Il 
te  trouva  presque  à  tontes  les  ba- 
tailles ,  et  en  gagna  plusieurs  sur 
.mer  et  sur  terre.  Après  la  victoire 
qu'llremporla  àLesuaea  170S,  le 
•cxat  le  laissa  maitre  du  choix  de 
la  rëcoiDpetue;  il  ne  demanda  que 
ia  grâce  d'uu  de  ses  enuetnis.  Ce  fut 
lui  qui  termina  heureusement  cette 
guerre  par  la  paix  de  Neustadt , 
après  avoir  commandé  plu*  de  dix. 
ans  en  Finlande.  Se*  services  ne  de- 
meurèrent pas  sans  récompense.  Il 
devint  premier  welt-inaréchul  en 
1735  ;  et  après  la  luort  du  czar ,  il 
lut  déclaré  président  du  collège  d'é- 
UL  de  guerre.  Il  mourut  à  Moscow 
le  fil  décembre  l^'5a  ,  regardé 
comme  un  bon  miniatra  et  un  grand 
capitaine.  —  Son  Rti  le  prince 
Alexandre  GAU.miif  ,  qui  a  com- 
mandé en  chef  l'armée  russe  en 
176g  ,  a  marché  sur  aes  traces. 

m.  GALLITZIN  (  Démétriut  ) , 

mort  exilé  âScliIus*«lbergen  1738, 
fiit  un  des  principaux  auteurs  de 
l'élévation  de  la  czarine  Anne,  qui 
le  disgracia  bleutût  après.  Uue  des 
conditions  imposées  â  U  nou' 
•otiveraine  fut  la  limitation  de  I 
toriié  rojale  ,  et  l'augmenialion 
des  privilèges  de  la  noblesse.  Cette 
princesse  lie  se  souvint  que  des  bor- 
nés mises  à  son  pouvoir,  et  oublie 
le  Lieufail. 


GALL 

prudent  de  l'amirauté ,  et  vïc«- 
amiral  en  175G  ,  frère  de  Michel 
dont  nous  avons  donné  l'artide 
au  n"  II,  avoit  étudié  la  marine 
en  Hollaude  et  en  Angleterre  ,  et 
couDoissoltbientousIesobielsderacl- 
miuistratiou.  S'étant  démis  de  se» 
charges  i  l'avénemeiit  de  Pierre  111 , 
en  I7l>'j,  elle*  lui  furent  rendues  la 
même  année  par  l'impératrice  Ca- 
therine il;  mais  un  an  après  il  s'en 
démit  de  nouveau,  et  mourut  eu 
1764  ,  dan*  une  vieillesse  avancée. 
Le  prince  Alexandre  ,  son  (ils ,  a 
été  ministre  plénipolenliaire  à  Lon- 
dres, chevalier  de  l'Aigle  blanc  et 
vice-chancelier. 

V.GALLlTZIN(pénjéiritt», 
prince  de  ) ,  remplit  long  -  lemps 
avec  honneur  le*  fonctions  d'am- 
bassadeur de  la  cour  de  Rnsùe  i 
Vienne.  Il  y  ménagea  habilement 
les  intérêts  de  Catherin»,  et  y  aigna 
les  divers  traités  entre  les  deux  sou- 
verains. Eu  179^  ,  il  demauda  son 
reinpiacement ,  après  trente  ans  do 
service  public  ;  mais  trop  igé  pour 
retourner  dan*  sa  patrie ,  il.mourut 
à  Vieune  le  3o  septembre  1795, 
avec  la  réputation  d'un  mîoistn 
juste  et  plein  de  probité. 

-  VI.  GALLITZIN  (Démétrius 
de  ) ,  ancien  ambassadeur  de  Russie 
à  La  Haye,  membre  de  plusieurs 
académies,  président  de  la  société 
minéralogique  d'iena  ,  mort  i 
Bruusviick  le  17  mars  i8o3  ,  est 
auteur  d'un  ouvrage  intitulé  l'Es- 
prit des  écono'misiea ,  Brunswick  , 
1796,  3  vol.  in-a".  Quelque  temps 
avant  sa  mort ,  il  donna  sou  cabinet 
minéralogique  à  la  société  d'Iéaa, 
dont  il  éioil  membre.  On  a  de  lui 
plusieuri  autres  écrits  sur  la  miné- 
ralogie ,  parmi  lesquels  on  remar- 
que, 1.  Oescripliun  pfyûque  de 
la  Taurîtie  {Crimée),  relative- 
ment aux  trois  règnes  de  la  ua- 
tuie,  traduite  du  rusw  eu  fian(aia, 


GALL 

La  Haye,  1788,  iD-8°.ll.  DttNo:ê3 
et  observations  sur  F  histoire  de  la 
gtffrre  entre  la  Russie  et  la  Tur- 
guie ,  par  le  dievaliec  de  ICéralio 
Saint -Fétersltoiirg  (  Amslerdam  ) 
1 773  ■  in-4°  et  lu-a».  m.  Il  e^^i  edî^ 
teur  d'un  oiivragfe  iioilhuma  d'Hel- 
vëtius ,  uitituU  De  V homme ,  lie 
tes  facultés  inl^lleeluelles  et  de 
son  éducation ,  Londres  (La  Haye) , 
1773,  ï  Tol,  in-8'. 

1.  GALLO  (Alonzo)  ,  auteur 
espagnol  à  qui  noui  devoDi  un 
Traité  fort  recherché  «t  très- 
rare,  lur-tout  en  France,  i!crit 
dans  sa  langue  sou  1  ce  titré:  DecUt- 
raclon  brève  y  sommaria  délia 
valar  del  oro,  à  Madtid,  i6i3, 
in-S".  Cet  owrage  a  lité  d'un  grand 
usage poariifux qui  travaillent  cette 
matière,  ou  qui  eu  fout  le  négoce. 
L'auteur  vivoit  dans  le  17'  siècle. 
—  Il  ue  faut  pa»  le  confondre  arec 
Oalu)   (Jean -Baptiste).    F'oyet 

IL  GALLO  (  Antoine  San- ). 
y  oyez  Sanbaixo. 

GALLOCHE  (  Louis } ,  Datif  de 
Pari»,  mort  eu  1761,  âg^  de  91 
atu  ,  fut  élève  de  BnuHoiigiie.  Ce 
dernier  inatnrisit  son  élève  dans 
l'art  du  coloris  en  lui  mettant  sous 
tes  jeux  les  plus  beaux  modèles  des 
grands  peintres  Tënitierii.Galleclie, 
ainsi  dirige  dans  ses  études,  le  fit 
une  maniire  de  peindre  qui  lui  éioil 
particulière;  as  couleur  e>t  belle, 
fnait  souvent  son  dessin  est  négligé 
et  se  ressent  de  l'haliLlude  où  il  étoit 
de  peindre  sans  counulier  la  nature. 
On  voyoit  néannioius  quantité  de 
beaux  tableaux:  de  cet  artiste  ;  entre 
^\At^  ,\^  Résurrection  du  Ijazare , 
dausl'^liie  de  la  Cbarité  ;  le  Départ 
de  saint  Faut  de  Miletpour  Jiru- 
tahm ,  i  Notre-Dame  ;  saint  Ni- 
coias ,  éuéque  de  Myre ,  à  Saint- 
Louis  du  Louvre  ;  f  Institution  des 
Etifans   tiVMvis ,  i  Satut-iiaiare  ; 


GALL 


287 


la  Samaritaine  et  b  Guértso»  du 
possédé  ,  h  Saint  -  Martin  -  de*- 
Champs  ;  saint  Nicolas  de  Tolen- 
ein,  riatu  l'église  de»  Petits-Pères  ; 
et  dans  la  sacristie  ,  la  Translation 
des  reliques  de  saint  Juguslin ,' 
c'est  le  chef-d'œuvre  de  l'auteur , 
ainsi  que  son  tableau  de  réceptioa 
à  l'académie  ,  représentant  Herrule 
qui  rend  Alcesle  â  ion  époux  Ad- 
mète..,.  Galloche  ,  gratifié  par  le 
roi  d'un  logement  et  d'une  pension, 
mourut  recteur  et  chancelier  de  f  a- 
cadémie  royale. 

t  1.  GALLOIS  (  Jean) ,  abbé  de 
Siiint-Mariia-dea-Cores  ,  secrétaire 
de  l'académie  des  sciences  ,  profes- 
seur eu  grec  au  collège  royal  et  loa- 
lecteur  du  mSme  collège  ,  ué  à  Fa- 
is en  i63a,  où  il  mourut  d'hydro- 
.lisie  le  ig  avril  1707,  travailla 
après  Sallo,  le  père  du  Journal  de* 
Savans ,  à  cet  ouvrage  périodique , 
et  montra  plus  de  niodéralion  et 
suiant  de  lumières  que  lui.  L'abbé 
Gallois  reprit  ce  Journal  en  son  nom 
depuis  le  4  jn'ivier  1C6Ë  jusqu'ea 
1671.  Les  auteurs  furent  contens, 
mais  le  public  malin  le  fut  inoius  ; 
on  l'accusa  de  prodiguer  les  louan- 
ges, non  seulement  aux  bons  écri- 
vains, mais  même  aux  médiocres. 
Le  grand  Colbert,  touché  de  t'uli- 
lilé  de  ce  Journal ,  prit  du  go&t  pour 
l'oDVrage,  et  bientât  après  pour  l'au- 
leur.  Après  avoir  éprouré  long- 
temps son  esprit  ,  sa  littérature  , 
ses  moturs  ,  il  le  prit  chez  II1Ï  en 
1674  1  et  lui  donna  toujours  une 
place  -à  sa  table  et  dans  sou  carrosse. 
L'a4ibé  Gallois  iil  l'usage  le  plus  util* 
de  sou  crédit  auprès  de  ce  ministre. 
On  doit  à  Colbert,  dit  Pont»' 
?Ite ,  la  naissance  de  l'académie  des 
iencea ,  de  celle  des  inscriptions , 
des  académie^de  peinture  ,  de  sculp- 
'e  ,  d'architecture  ;  l'impresaion 
m  grand  nombre  d'excellens  li/- 
es  ,  dont  l'imprimerie  royale  fit 
lea  frais  ;  L'augnienUlion  presqu* 


GALL 

le  de  la  l)ibliothi[|ua  du  roi , 
ou  plul6t  du  trésor  pïilitic  des  sa-' 
vau9  ;  uae  infioité  d'ouvrages ,  que 
les  grands  auteurs  ou  les  habiles  au- 

dea  luinisires  el  des  princes.  L'al)l>ë 
Gallois  eui  Is-aeiisible  plaisir  d'ot)- 
aerver  de  près  un  semblable  mi' 
uistère  ,  d'être  h  la  source  des  des- 
sins qui  s'j  preuoieut,  d'avoir  part 
à  leur  enéculiou  ,  quelquefois  mèioe 
d'eu  inspirer  et  de  les  voir  suivis. 
Les  gens  de  leures  avoienl  eu  lui , 
auprès  du  ministre,  un  agent  tou- 
iours  chargé  de  leurs  affaires,  sans 
que  ,  le  plus  souvent  ,  ils  eussent 
seulement  la  peiue  de  l'eu  charger. 
Si  quelque  livre  nouveau,  ou  quel- 
que découverte  d'auteur ,  même  qu'il 
ne  connût  pas ,  patoissoit  an  jour 
avec  rëpulation  ,  il  avoït  soin  d'en 
instruire  Colbert,  et  ordinairement 
la  récompense  n'étoit  pas  loin.  » 
L'abbé  Gallois  eut  une  autre  fonc- 
"  tion  auprès  de  ce  miniaire;  il  lui 
apprit  un  peu    de   la,tin.dans   ses 

.voyages  de  Versailles  à  Paris.  On' 
n'a  de  lui  que  les  Extraits  de  ses 
Journaux;  Breviariam  Colberli- 
aum.  Parie,  1679,  111-8°,  el  quel- 
ques petits  écrits  qui  ne  formeroient 
pas  un  volume  ;  entre  outres   une 

.Traduclioit  latine  du  Traité  des 
Pyrénées.  «L'abbë  Gallois,dil.Fon- 
lenelle  ,  ëtoit  d'un  tempëramenl 
vif,   agissant  et  fort  gai  1   il  avoit 

-l'esprit  courageux  ,  prompt  à  ima- 
giner ce  qui  Itii  éloit  nécessaire  , 
i'enile  en  expédiens ,  capable  d'aller 
loin  par  des  eugagemens  d  lionneur. 
)1  a'avoil  d'autre  occupation  que  les! 

livres,  ni  d'autre  plaisit  que  celui 
d'en  acheter  sur  toutes  les  aciences. 

-Il  les  connoissoit  presque  toutes  , 
•t  eu   aviHt   approfondi  quelques- 


•  II.  GALIX)IS  (  N. )  vivoit  dans 
le  )?'  siècle.  11  est  auteur  des  Cor- 
versatioits  ticadémiqi/e.s  tirées  ile 
l'académie  de  BourdelcJ  ,  impri- 


GALL 

mées  i,  Paris,  1674  ,  deux  .vo- 
lumes in  -  1  a.  On  a  encore  de  luf. 
Traité  des  plus  he/lesbibliol/ièqiiet 
de  l'Europe ,  Paris ,  1 680 ,  vm  v^l. 
in-i  3.  Gallois  a  co^iië  le  Tiaiiélatin 
de  Lomejersur  le  même  sujet,  et  en 
pris  jusiiu'à  ses  défauts. 

t  GALL0NÏU5  ou  Gallokio 
(  Antoine  )  ,  prêtre  oratorieu  de 
^orae,  mort  en  iGci5  ,  publia  en 
tslien ,  !.  Une  Histoire  ries  f^iergei, 
ili9i  ,  Ja-ii".  11.  lje&  f^idsde  quel- 
ijues.maflj'ra ,  '1^94 1  'n-4°  ;  réim- 
primées à  Paris  ,  16G0,  in-4'.  IH. 
La  F'ie  de  saiai  Philippe  de  J^éri , 
in-8°.  IV.  Ve  monacàatu  S.  Gre- 
gurii  ,  Borne,  1604,   111-4°.  V.  Il 

figures  dË  Tempe^la,  un  Traité 
—  italien,  curieux  et  isitaveo  beau- 
coup de  soin ,  sur  les  différeia  sup- 
plices dont  Us  païens  se  servaient 
pour  faire  souffrir  tes  martynàe 
ta  primitive  Église.  Cet  ouirage  , 
traduit  en  latin  par  l'auteur  ,  fut 
inipriiné  à  Home  en  1S91,  in-4°. 
et  réimprimé  en  1659  ,  ù  Paris. 
Gallonius  recueillit  ce  qui  se  trou- 
ve des  lourinens  des  martyr*  dans 
leurs  actes ,  dont  plusieurs  pouF^ 
roient  fire  suspects  ,  et  ce'  qu'os 
lit  iluus  les  auteurs  auciens ,  tant 
profanes  qu'ecclésiastiques. 

GALLOTIUS  (  Ange  )  ,  célèbro 
imprimeur  de  Rome,  publia. pin— 
sieurs  belles  lidition*  ,  revues  par 
le  savant  Conslaulin  Lascaris,  et 
parmi  lesquelles  on  dislingue  les 
Çuestio/ta  Tiomériques  de  Por- 
phyre, une  Traduction  d'Homért, 
imprimée  en  i5i7,  et  le  Scolicste 
de  Sophocle.  C'est  pour  favoriser 
les  travaux  de Gallolius  quelepape 
l.éou  X  établit  la  belle  ijnpriiuerLe 
du  collège  Quirinal  à  Rome.       -^ 

GALLO'WAI.  rojez  lîrvioKT- 

•1,  GA.LLUCCI(A»se),.^/.3r<'/o 


CALL 

aaliycci»,  né  à  Mac^raU  l'an  1 5g3  , 
talté  dans  la  «oci^ë  des  jëauilet  eu 
ifip6,  enieigila  peudant  34  ans  )a 
ihéMrique  dHiM  le  c«l)ifge  It<»n«n  , 
«I  mourut  â^  Rome  le  aS  fëvrier 
1674  Son  {ninctpat  otiVTage  est  la 
ccmiisuaiion  d«e  <U«ades  :  Ve  Bello 
Betgico  du  P.  FamieB  Slrada,  son 
confrère,  deitoisJÔgo  jusqu'à  i6i>3. 
ioipriiiiée  il  ftome  ea  1671,  a  vnl. 
in-4''.  Sa  latinité  n\.  pure  el  ëtëgaoïe, 
mai»  60U  Btyle  plu*  afii-ïtr ,  esi  moins 
coDlmt  que  celtvvde  Slrada. 

hïl.  GklLVCClou pIutâlGu^ 
urzzi  (  Tarqiiin  ) ,  Gallucciu^ ,  jfe~ 
sdile  julien,  mort  àBoiiie  le  a8  juil- 
let 1649.3  75  ans,  esi  auteur  de  plU' 
■leurs  ouvrages,  dont  leE  principaux 
soûl ,  1.  P'iiidicaiioneaP'irgiliaaa, 
Borne,  iGai,  inV)".  Galtucci,  pai- 
siounëuour  Virgtle  autant  que  ma- 
dame Oacier  l'éloit  pour  Homère  , 
lâche  de  le  juslUier  sur  tous  les 
poiol).  Il  rapporte  toutes  les  cen- 
■ures  qu'il  a  cru  qu'on  pouvoit  faire 
de  divers  eudroils  de  ce  poète  ; 
mais  il  y  en  a  plusieurs  qull  n'a  pat 
propoiëés  dans  toute  leur  force,  di 
peur  de  s'âter  la  faculb^dy  répondre. 
Cepeudarli,  parmi  quelques  raison- 

bouE  ,  soutenus  de  beaucoup  d'ë' 
rudilion  ,  et  de  plusieurs  bonnes 
maximes  sur  l'art  poétique.  C'est  li 
jugement  que  Baillet  porte  de  cei 
ouvrage.  II.  Commenlarii  Irea  rfi 
TragiEilid,  de  Comœdùî  ei  deEle- 
giâ,  Paris,  i63i  et  1645,  a  vol. 
in-fol.  lII.'Uu  poëme  latin ,  intitule 
I}e  modesid  prisaoram  viid.  —  Il  y 
a  eu  aussi  Jean  -  Paul  G.^u.tTCCi , 
■avant  astronome  italien  du  )6' 
•iècle ,  dont  les  principaux  ouvrages 
«ont  ,  I.  Un  traiié  dej/ti  stroiaenti 
lii  aslronomia tVeniSK,  i597,in-4°. 
II.  Spéculum  Uranicum  ,  in-fol. 
ni.  Cœleslium  corporum  explica- 
tio  ,  in-fol.  IV.  TAealrum  mundi 
et  lemporit ,  iu-fol, ,  etc. 
.  *  111.  G1U.UCCI  (  CbftilM  ),  raé- 


GALL  aSo 

d«ctn  àe  Messine ,  oâ  il  miquit  le  14 
ËS3 ,  pratiqua  son  art  dani 
e  avec  beancotip  de  succès. 
Ou  n*a  de  lui  que  l'ouvrage  suivant , 
qu'il  publia  à  l'âge  de  7a  ans  :  Xe^ 
dicina  eoinpitta  ad  galenittarvih 
mentem ,  in  duos  diviaa  tomoa  , 
Messau»,  i7<»5,  in.4".  On  ignora 
■'ëpoque  de  samort.   ■ 

+  1.  GALI.US  (Cornélius),  d« 
Frëjus  *n  Provence ,  chevafier  ro- 
main ,  grand  capitaine  et  bon  poëte, 
aimu  Cylheris  00  I.vcoris,  affrai»- 
cbie  de  Volumnius  ,  et  ta  cëM- 
bra  dans  ses  vers  ;  mais  celle  cour- 
tisane le  quitta  pour  s'attacher  i 
Marc-Antoine  :  ce  qui  donna  occa^iion 
à  Virgile  de  composer  fia  10'  Eglo- 
gue,  pour  consoler  Gailus  de  cette 
parte.  L'empereur  Auguste  lui  don- 
na le  gotivernement  d'Egypte  ;  Gai- 
lus  pilla  ce  pays,  et,  selou  qfuelque»- 
uns,  conspira  contre  son  bienfaiteur, 
qui  l'envoya. en  exil.  Il  s'y  tun  db 
dësespoir  l'an  36  de  J.  C.  Virgil« 
fait  l'éloge  de  ee  poète  en  phisiriirs 
endroits  de  les  ouvrages.  Gallua 
avoit  travaille  daiu  le  genre  élé- 
giaquej  mais  il  of  reste  presque  rieu 
(U  ses  Poésie».  Le»  fragiueus  que 
noue  en  avons  se  trouvent  dans  l'ë- 
dition  da  Catulle  el  de  Tibulle , 
1771  ,  a  Yol.  in-S"  (w  in-ia,  avec 
une  traduction  franf^ise  par  U  mar- 
quis MasiOB  de  Pexay. 

II.  GALLUS  (Vibius),niiiif  des 
Gaules ,  orateur  cëlëbre  BOiislerègn» 
d'Auguste,  parut  au  barreau  avec 
tant  d'éclat,  qu'on  lui  donna  un  des 
premiers  rangs  i>aimi  les  orateurs 
romains  après  Cicëron.  Séuèque  , 
son  ami  et  son  admirateur ,  a  con- 
serve quelques  fragmens  de  ses  plai- 
doyers. Il  mourut  frénétique. 

jn.  GALLUS,  capitaine  romain, 
après  l'assaut  que  Iës  Boqiains ,  coitt' 


]  atsc  perle,   *«  cacha  avec  <li»-aept 


igo  GALL 

(oldats  dans  un«  maison ,  o&  il  m- 
tendit  {tluBÎeura  juifa  s'entre lenant, 
'pendant  leur  souper,  de  ce  qu'on 
(levoit  faiic  le  lendemain  contre  les 
ennemis.  Il  Eortit  ausgîtât  de  s 
traite,  égorgea  c«u]e  qui  Ploient  dans 
la  maison ,  et  se  sauva  avec  les  liens 
dan»  le  camp  des  Romains. 

tIV.  GA.LLUS  (Vibius  Tre- 
Imnianus),  proclamé  empereur  lo 
main  eu  3&1 ,  à  la  place  de  Dèce  , 
qu'il  fit  mourir,  ëtoit  d'une  bonne 
famille  romaine,  dont  il  souilla  la 
gloire  pir  des  actions  Uches  et  hon- 
teuses. Outre  le  meurtre  de,  soi 
prince ,  il  conclut  avec  les  Goths  uni 
paix  tellement  ignominieuse ,  que  les 
Romains  n'eu  avoieul  point  fait  de 
«eniblable  jusqu'alors  :  le  traité  por- 
toLt  qu'ils  payeroieni  aux  Goths  un 
tribut  annuel.  Domilien  avoit  ce- 
pendant introduit  autrefois  la  cou- 
tume de  donner  de  l'argent  aux. 
barbares  ,  pour  les  empîcher  de 
'ravager  Les  terres  de  l'empire.  Il  ite 
tarda  pas  long-temps  à  porter  la 
peine  de  ses  fautes;  mais  l'empire 
la  partagéa-Bvec  lui.  Les  Goihs  et 
les  autres  peuples  ennemis  des  Ro- 
mains ,  ue  se  couienlant  pas  du 
Iraitëavantageuj:  qu'ils  avoieol  fait, 
le  rompirent  presque  aussitôt  qu'ils 
l'eurent  couclu.  Ils  vinrent  fondre 
sur  la  Thrace ,  la  Mœsie ,  la  Tbessa- 
lie  et  la  Macédoine  ,  qu'ils  rava- 
gèrent, et  où  ils  commirent,  s^os 
que  Gatlua  témoignât  s'en  soucier , 
lous  les  désordres  ordinaires  aus 
nations  septentrionales.  Les  Perses  , 
d'un  autre  c6té  ,  qui  n'ignoroieiit 
pas  les  progrès  des  Golhs,  eutrèrenl, 
sous  les  ordres  du  fameux  Sapor  , 
dans  les  provinces  de. Mésopotamie 
et  deSyrle;  et  pénétrant  plus  avant, 
ils  subjuguèrent  l'Arménie,  d'où  ils 
chassèrent  le  roi  Tiridale.  Gallus  , 
aussi  tranqjiille  que  s'il  n'eût  point 
eu  d'ennemis ,  demeuroit  Â  Rome,  1 
plongé  dans  les  plaisirs.  Après  avoir 
aisocié  à  l'uapite  VtJusten ,  son  fils,  ] 


GALL 

qui  n'ëtoit  encore  qu'un  en^t  ; 
comme  s'il  ebl  dû  le  lr6nB  des  Cé- 
sars à  sa  valeur  et  au  mérite  de. son 
nouveau  collègue ,  il  fit  battre  des 
pièces  de  monnoie  avec  cette  jns- 
criptioQ  :  P'îriua  jtuguatorunt.  Ce- 
pendant le  peuple  paroissoit  si  mé- 
content de  l'iuddlence  de  Gallus, 
que  ce  prince  s'efforça  de  l'apaiser, 
en  adoptant  un  jeuue  fils  de  Dèce; 
mais  craignant  qu'il  ne  vengeât  ta 
mort  de  son  père,  il  l'empoisonna 
depuis  secrètement.  Gallus  pers^ 
ciita  les  chrétiens.  Une  peste  épon^ 
vautable  se  déclara  sous  son  règne. 
Ce  tléau  commença  en  Ethiopie  , 
sur  les  confins  de  l'Egypte,  ^e  ré- 
pandit de  là  dans  toules  les  pro- 
vinces, et  fut  aussi  funeste  par  sa 
durée  que  par  sa  violence.  Gallus, 
massacré  par  ses  propres  soldats 
à  Terni ,  l'an  aSS ,  éCoit  un  de  ce» 
princes  indolens  qui ,  sans  avoir  nî 
vices,  ni  vertus,  ont  toutes  sortes 
de  défauts.  Sou  fils  Volusien,  qu'il 
avoii  décoré  de  la  pourpre,  fut  tué* 
avec  lui. 

V.  GALLUS  (Flavius  Claudiu» 

Conslantinus),  fils  de  Jules-Cons- 
tance, et  frère  de  l'empereur  Ju- 
lien, créé  César  en  5Si,  par  l'em- 
pereur Coualauce,  sou  cousin,  qui 
lui  fit  épouser  sa  sœur  Constantiue, 
avoit  passé  sa  jeunesse  avec  Ju- 
lien dans  une  espèce  d'exil ,  où  ils 
furent  élevés  pieusement.  Gallus  pa- 
rut très-attaché  au  christianisme; 
il  abolit  l'oracle  d'Apollon  datis  ua 
faubourg  d'Antioche  où  il  faisnit  sa 
demeure,  brûla  les  villes  des  juifii 
'  s'éloientrévollés/détillesPerses, 
'acquit  la  réputation  d'un  prince 
courageux.  Mais  les  perRdes  conseils 
de  Constuntine  le  perdirent  ;  et  pour 
itisfaire  leur  avarice,  ils  s'aban- 
donnèrent à  toutes  sortes  de  vexa- 
et  de  cruautés.  Gallus  fit  mas- 
sacrer Domitien,  préfet  d'Orient, 
Théophile ,  gouverneur  de  Sjrte  ; 
et  Moaliit*,  mùûiUe  d»  fiaanee*. 


GALL 

On  prëteud  même  qu'il  forma  le 
projet  de  diilrôuer  Conslaiice.  Ce 
prince  le  fiï  arrêter;  on  lniiil  son 
ptocè» ,  el  il  eut  Im  lète  tmnth^e  en 
i54.  Il  n'avoil  que  sg  ans.  Cous- 
tante  fil  périt  ses  principaux  com- 
plices. F'ojeZ  CoNSTANTtNE. 

•  VI.  GALLUS  (Nicolai), 
minialre  proleslanl  d'Allemagne  , 
ué  en  Saxe  en  i5i6  ,  disciple  de 
Melanchthon ,  dont  il  embrassa  les 
opinions  ,  écrivit  ensuite  contre 
lui,  et  fut  milliitre  dau»  la  Si 
On  a  de  Ini  des  Noies  sur  repartu 
de  saint  Paul  aux  Galates ,  de»  //o- 
mélies,  etc.  11  est  uudes  centuti 
leurs  de  Magdeboiirg. 

*  vn.  GALLUS  (Jacques),  cé- 
lèbre I udscou suite ,  viïoit 
du  16  siècle  et  au  tomuiïui;, mcui 
du  suivant  ;  il  enseigna  le  droit  ik 
Naplessa  pairie,  ensuite  à  VenisR  tri 
iPadoue  vers  l'an  1618.  Ce  prolês- 
•etira  laistë  divers  onvrages,  doui 
une  partie  a  été  publiée  (lar  Alexan- 
dre Giitus,  son  fils ,  qui  les  dtdla 
à  Urbain  VIII ,  lequel ,  par  retun- 
noiuance,  le  nomma  à  l'ëvèché  de 
Mawa. 

Vin.  GALLUS.  V.  hfnaihiAm 
n°  I ,  M  Machault. 

GALLUZZI.  Voyez  Gali.ucci. 


GALV  291 

Gally  a  publié  plusieurs  ouvrages, 
dont  les  principaux  sont  ,  I.  dei 
sermons  particuliers.  II.  Considé- 
rations sur  /ea  mariages  clandes- 
tins. III.  Traduction  des  caractèrea 
de  Théopbraie.  IV.  Essai  de  Cri- 


*  GALLY  (Henri),  savant 
théologien  ,  né  en  1696  i  Bec- 
kenham ,  au  comté  de  Kent ,  mort 
en  1769  ,  élève  du  collège  de  Benel 
à  Cambridge,  où  il  fut  reçumai- 
tre-ès-arts.  Dans  le  même  temps, 
il  fui  lecteur  de  saint  Paul ,  puis 
nommé  au  rectorat  de  Waveden  , 
au  comlédcBuckiugham.  En  1738 
il  prit  le  docloral,  et  obtint  une 
prébende  de  la  cathédrale  de  Glo- 
«ester.  Peu  aptes ,  il  fut  nommé 
vecteur  de  Ashion ,  au  comté  de 
lijorthamplon.  En  i75a  il  devint 
recteur  de  Sain  l-Gilles-des -Champs , 
mi  diapeliûii  du  loi.  Le  docteur 


diclm  dans  le  monastère  de  Saïnl- 
Guislaiii,  s'opposa  avec  véhémence 
A  la  rélorme  de  taint  Vanne  ,  que 
l'on  introduisit  dans  ce  mouastère. 
11  se  retira  à  Doua;,  où  il  lut  fait 
professeur  de  philosophie  au  collège 
du  roi ,  et  il  y  mourut  le  31  marv 
iSB^.Galopins'appliquaà  donner  de 
bonnes  Editions ,  avec  des  Notes , 
àer.  anciens  auteurs  ecdésiasliques 
qui  u'avoient  pas  eucore  vu  le  jour  ; 
enrre antres,  du  f^erbum  abbrepia- 
tnm  de  Pierre  Le  Chantre;  dit 
CaniinHiiaiie  sur  le  Penlateuquede 
S.  Brunon ,  évèque  de  Wurubonre  ; 
de  l'Aurora  de  Pierre  Biga  ;  la  Via 
de  saint  Véron,  pr  Albert ,  abliéda 
Gemblours;  et  une  Généalogie  des 
Comtes  de  Flandre,  tirée  dés  raa- 
unscrits  du  monastère  de'Saint- 
Guislain. 

GALTIER  (Jean-Louis) ,  avocat 
au  parlement  de  Paris  ,  mort  en 
178a,  né  à  Saint ~ Sjmphorim  , 
avoil  plus  de  savoir  ,  d'esprit  eE 
'"  iginalion  qne  de  goût.  Noua 
I  de  lui  les  Céramiques ,  ou  les 
Aventures  de  Nicias  et  d'Antiope , 
1760,  aVol.  in-13.  C'est  une  es- 
pèce de  roman  poétique ,  oi\  l'au  leur 
a  fait  entrer  beaucoup  dedélaiU  da 
géographie  ancienne  et  de  mceurs 
grecques  et  antiques ,  mais  trop  sou- 
vent travesties  à  la  française.  On  a 
encore  de  lui  la  Traduction  do 
l'anglais  du  Monde  d'Adam-Fili- 
Adam,  J761,  a  vol.  vn-ii. 


■IGALVANI  (Louis),  né  àBologne 
en  1737,  étudia  avec  succès  la  mé- 
decine, el  coouaençaiparoîtrftavec- 


aga         GALV 

diilinction  dans  c«tt«  carrière,  tn 

touienant  une  ihèse  Hranie  Sur  la 
naturi  et  lajormalia  ii  dfs  o»-  Clurgd 
bientôt  aprË]  de  pi ofeuer  t'analooùa 
dans  le  célèbre  iiistitutde  sa  paltie, 
\\  fa)iÙAaa  Mémoire  sur  Û  appareil 
urinaire  des  oiseaux ,  sujet  d'autant 
plui  cutieuï  q^ue  ceux-ci  sont  privé» 
de  VMsie ,  et  quq  des  lujaux  urini- 
Cfcreset  particulitrs  pacoiasent  leur 
m  tenir  lieu.  L'accueil  fait  à  cet  écrit 
fit  concevoir  à  sou  auteur  le  projet 
de  travailier  k  la  physiologie  com- 
plète dei  Tolatiles;  mais  il  se  borna  à 
flxomiaer  te  sens  de  l'ouïe,  si  déKca- 
lemeut  organisa  dans  eux ,  et  qui  les 
nad  en  général  si  sensibles  aux  ac- 
fiords  du  chant  et  de  la  musique.  Le 
premier,  il  découvrit  un  canal  audi- 
tif, comparable  à  l'aqueduc  de  Fal- 
tope  dam  l'homine,  et  une  ravilâ 
ouctue  qu'il  désigna  aous  le  nom 
d'antivcsliiule.  Le  hasard  lui  pré- 
para alors  la  découverte  de  plusieurs 
phéDomtoes  qui  tieunent  à  l'organi' 
Mlion  animale,  dont  le  principe  se 
rapproche  de  celui  de  l'ëleclricilé , 

ti  ont  formé  iiBa  nouvelle  branche 
la  physique  médicale,  et  i  laquelle 


élen< 


a  de  se 


:  u  l'a  ppela  u  Igaluanisme. 
]l  préparoit  des  bouillons  de  gre- 
nouilles pour  son  époii»e,  iloat  la 
■antë  etoit  trës-foilile  ;  ces  amphibies 
A^rchës  se  Irouvoient  placés  pris 
d'une  machine  électrique  en  mouve- 
ment. En  approchant  la  pointe  d'un 
•calpel  des  uerfs  cruraux  de  l'un  de 
ces  animaux,  tons  les  muscles  furent 
agites  d'ime  vive  commglion.  Gal- 
Tani  s'attacha  dès-lors  à  l'idée  d'ijBc 
électricité  inhérente  au  corps  animal, 
et  ses  expériences  lui  en  offdteut  la 
probabilité.  Déjà  le  célèbre  physi- 
denVassali  avoit  présumé  que  cer- 
tains organes  recéloieut  uae.  ëieclri- 
cité  particulière  et  propre  k  leur  det^ 
^nation;  déjà  l'aaatomiste  Cotugao 
avoit  anuoiué  qu'un  de  ses  ëlèves 
disséquant  uns  souria,  et  ayattt  tou- 
tfaé  av«c  la  poiuie  du  toa^l  1«  dia- 


GALT 

pbragmede  ranitiial,aT<Mt  éprouva 
une  commotion  subite.  Galvani  ob~ 
sMva  que  le  contacte,  d'un  conduc- 
teur avec  ks  nerfs  était  nécessaire 
peur  produire  le  phëDomineiqueca 
conducteur  dcvoit  avoir  uu  cerisiu 
prolongement  pour  opérer  de  plua 
violentes  co'iUactions;  que  les  agi- 
maux  à  sang  chaud ,  tels  que  les  pou- 
lets et  les  breliia,élolent  susceptible* 
des  mêmes  mou  vemeus;  que  ceux-ci 
avoient  d'aulaut  plus  de  force  que 
l'anima!  est  plus  avancé  en  âge ,  el 
que  ses  muscles  sont  plus  blanca;  quq 
réiscirioilé  atmosphérique  ou  du 
tonnerre ,  soutiré  par  tin  fil  méiallî-- 
que,  donnoit  aux  cuisses  des  gre- 
nouilles les  mêmes  vibrations  toutes 
les  fois  que  les  éclair»  l'éehappoient 
du  «eia  de  la  nue;  que  le  contact  da 
métaux  diKrens  fait  naître  le  mou- 
vement muiculaire  et  la  propage. 
Suc  ce  demitr  eiiit ,  Galvani  a  vaJntf 
sa»  essais  sur  l'étais,  le  cuivre,  ]• 
xinc  ,  l'antimoine,  la  plombagtdet 
et  d'a{H*ès  ses  noitibreuies  expéiien- 
ees ,  le  savant  professeur  de  Bologa* 
imi^ina  nue  théorie  ingénjease  mir 
l'organitation  animale,  miisqtiîeet 
loin  d'être  prouvée.  «Tous  lee ani- 
maux, suivant  lui,  dit  M.  AliUett 
dans  son  savant  Eloge  de  Gatvaoi , 
jouiisent  d'une  électricité  inhérente 
à  leur  économie  t^ui  réside  spéoiate- 
ment  dans  les  nerfs,  el  par  lesqueU 
elle  est  communiquée  au  corps  en- 
tier. Elle  est  sécrétée  par  le  carvean  : 
Ift  substance  ittlérieure  dei  oerfs  est 
douée  d'une  vertu  conductrice  pour 
cette  électricité,  et  facilite  son  mou- 
vameul  et  sou  passage  à  travers  lee 
nerfs  t  en  même  temps  l'enduit  hui- 
leux d«  ces  organes  empêche  la  dt»- 
sipation  du  Huide,  et  psrmat  son- 
accumnlMien.  Galvani  pense  en  se-- 
coud  lieu  que  les  réservoirs  prmct-* 
paux  da  l'électricité  animale  sont  le» 
muscles.  Chaque  fibre  représente  hh^ 
petite  bouteille  ds  Lejrde  dont  la»' 
ittrfs  sont  les  conducteurs.  Le  tnéca— 
nisme  de  tous  lssmouT«meiU^s'éU-~ 


CALT 

Itlit  de  \»  amatre  suivanle  :  le  (luid* 
éleclrii|us  est  puisé  et  attire  de  l'iu- 
idrieur  des  muicies  iIhui  le>  iierls ,  et 

KBse  ensuite  de  ce«  uerf$  sur  la  aur- 
:e  eiterieuredesmuaclei,  dcf^çan 
qu'A  chaque  décharge  de  celte  bou- 
teille éleclcique  musculaire  répoud 
une  coDliactioD.  »  Ce  qui  fortifia 
GalvanidaDt  sou  opinion,  fut  Tidi- 
]ogie  qu'il  olHer va  entre  lei  phéno» 
nenea  de  la  bouteille  de  Leyde  M  lei 
coaLtactioea  des  muscles,  11  expli- 
qua, d'après  sa  théorie,  la  cause  du 
rhumatisme,  de  lasciatiqae,  du  té- 
tanos, attribuée  à  uu  Uuide  extra- 
vasé  autour  delà  surface  deS  nerfs, 
et  qui  fournit  au  fluide  éleclrique 
iiite  intensité  lro|i  farte,  tandis  que 
dans  U  paraljsie,  l'apoptExie,  l'épi' 
I«p«te,  l'in  ter^siliou  d'uu  corpsnon 
conducteur  s'oppose  au  passage  du 
tluide  électrique  du  muscle  au  nerf 
et  du  nerf  au  tnuscle.  Cet  effet  est 
produit  toutes  les  foisqu'une  matière 
huileuse  obstrue  tesnerfsoulesmem- 
brants  qui  les  enveloppent.  La  dé- 
couverte de  Oalvani  lui  procura  un 
grand  nombre  de  disciples ,  parmi 
Jesquela  quelques-uns,  eu  adoptant 
ses  procédés  et  en  multipliant  ses 
expériences,  leur  attribuèrent  d'au- 
ires  principes.  Vallt ,  Fowler,  Hnm- 
bold  ,  Aldini  ,  n'ont  vu  ,  comme 
J'inrenteur,  dam  le  galvanisme, 
qu'un  phénomèue  dépendant  des 
.parties  aaimalea.  Au  contraire  , 
Crève,  Aokermau ,  Pfatf,  et  sur-tout 
Volta,  célèbre  physicien  de  Pa*ie, 
n'ont  trouvé  dans  les  contractions 
galvaniques  qu'un  effet  de  la  nature 
non  subordonné  à  l'action  vitale  et 
au  mouvement  des  muscles.  D'au  très 
iBVans  dittingués,  tels  que  Nîchol- 
■on,  Carliile,  Cruischan^,  Sitter, 
Halle,  FourcToy,Vauquelm ,  M«nge, 
Berlbellet,  Peletiu,  ont  suivi  avec 
activité  les  travaux  de  Oalvani;  ils 
ont  obtenu  des  effets  nouveaux  et 
curieux ,  et  ont  cherché  à  perfection- 
ner sa  découverte.  Galvaui ,  attaqué 
dans  son  ayslème  par  plusieurs  phj- 


GALV 


2()3 


silieiu  ,  puUia  cinq  Mémoires  di^ 
liiit  à  Spal/ansarii  ^\xr  ItàitcB" 
dre.  Dans  un  voyage  qu'il  fil  à  Sîni* 
gBglia  et  à  Bimini ,  sur  les  cAtes  de 
la  mer  Adriatique ,  il  fut  aussi  dan* 
te  cas  d'approfotriJT  l'électTicité  pri>- 
pre  aux  torpilles  ,  et  il  en  fit  le 
sujet  d'une  lavante  i>/SMrra/ioA.  Il 
a  laissé  en  maunscrit,  à  l'académi* 
de  Bologne,  un  Mémoire  sur  fac~ 
/l'on  r/erop/vm. Gai  vaniaimplé  dans 
ses  mœuraetdaDs  ses  goûts,  et  na- 
turellement porté  à  la  mélancolie , 
fuyoit  les  sociétés  notnbreuses.  U 
épouM  Lu«ie  Galeazzi,  fille  d'un 
médecin  renommé;  elle  répandit  sur 
treille  années  de  m  vie  toulee  les 
douceurs  de  l'amour  :  il  la  perdit  et 
resta  inconsolable.  Betiré  alors  i  la 


vers  touchans  les  venus  de  celle  qui 
mérita  sonaffectioQ,  et  lui  fit  élever 
un  tombeau  dans  l'église  de  Sainte- 
Catherine  de  Bologne ,  onié  d'uue 
inscriplionoù  respire  toute  sa  ten- 
dresse. Il  ne  survécut  pas  long-tempa 
à  sa  perle,  et  mourut  le  5  décembre 
1798.  Une  médaille  gravée  à  Bon»! 
perpétue  le  souvenir  et  les  traits  da 
ce  médecin  célèbre.  Le  docteur  AU- 
bert  a  fait  son  Eloge  hislorique, 
inséré  dans  le  premier  vol.  de  la  4* 
année  des  Mémoires  de  la  société  mé- 
dicale d'émulation.  Le  panégyriste 
a  résnnié,  avec  autant  de  clartéque 
de  précision,  le  système  deGalvam. 
—  Camille  Galvahi,  sou  neveu, 
qui  publia  vrajébrégé  de  l'Hitloire 
nntureth  de  Bujfoii ,  et  un  Mémoire 
sur  la  pierre phosp/iorique  de  Bo- 
logne,  hérita  des  lumières  de  son 

GAL'VANO  (Antoine),  fils 
naturel  d'Edouard  Galvano  ,  lié 
dans  les  Indes,  et  fait  gouverneur 
des  Iles  Moluques  ,  signala  le  com- 
mencemeut  de  son  gouvernement 
par  la  victoire  qu'il  remporta  dans 
.  l'ile  de  Tidor  sur  30,000  hommes, 


ag4  GAMA 

n'en  ayant  avec  lui  que  S5o.  II  pur- 
gea lee  mers  voisines  de  tout  les 
corsaires  ,  se  signala  par  sa  bontë 
pour  les  naliirels  dl)  pays,  el  parle 
loin  qu'il  prit  de  les  faiie  in^tniire 
de  la  reLgion  chrétienne.  Oa  assure 
que  peudani  quaire  ans  il  dëpeOM 
pour  cet  ol>|et  70  mille  criisades, 
«ussi  acquiit-il  le  titre  à'Jpôtre  des 
lUotuqaes.  Seslii>ëraUlës  l'a^anl  ré- 
duit à  un  éiat  qui  n  etoit  guère  au- 
dessus  de  la  misère,  il  se  rendit  l'au 
i54o  enPoriugal,  où  il  ne  trouva 
pas  de  recoonoissance  auprès  du  roi 
Jean  IIl,  dout  il  avoit  aggmeatë  les 
levenusde  5ooooocru8ade8.il  se  vit 
obligé  de  se  retirer  dans  l'hâpitat  de 
LîBlioune.oùil  vécut  jusqu'en  lôb'j. 
Il  avoit  écrit  une  Hntoire  des  Mo- 
laques,  qui  est  perdue;  mais  on 
împiima  en  it55  à  Lisbonne  ion 
Traité  dea  divers  c/iemins  par 
lesquels  tet  marchandises  des  Indes 
ont  été  apportées  en  Europe ,  et 
dea  Découvertes  faiies  jusqu'en 
]6So.    • 

+  I.  GAMA  (  Vasco  au  Vasques 
de),  né  d'uue  famille  iltustreàSines, 
ville  inarilime  de  Portugal,  s'im- 
mortalisa par  la  découverte  du  pas- 
sage aux  Indes  orieutalei  par  le  cap 
de  Bonne  -  Espérance,  Le  roi  don 
Emmanuel  l'envoya  en  149T  dans  les 
Indes  pour  tes  reconnoitre.  Il  courut 
toute  la  cAte  orientale  de  l'Afrique , 
descendant  en  divers  lieux  pour  ten- 
ter de  faire  alliance  avec  les  rois.  Il 
■e  conduisit  de  même  sur  la  câie 
ortenUle  de  l'Iude  ;  mais  il  tje  trouva 
de  favorables  disposilions  que  dans 
le  roi  de  Melinde,  qui  le  fit  accom- 
,  pagner  à  son  retour  par  un  ambas- 
sadeur. Gaina,  satisfait  de  son  pre- 
mier voyage,  se  prépara  à  en  faire 
un  second  avec  une  llotle  de  vingt 
vaisseaux.  Le  roi,  pénétré  d'estime 
pour  son  mérite  et  de  reconnoissance 
pour  ses  services,  le  fit  comte  de 
Vidiguère,  et  amiral  des  mers  des 
Indes,  de  Perse  et  d'Arabie  ;  titre  que 


GAMA 


ses  descendar 


rvent.  Il  putit 


le  10  février  iSoi;  et  après  s'être 
vengé  par  le  bpmbardement  de  quel- 
ques places ,  et  la  défaite  de  plusieurs 
petites  tlolies  des  princes  barbares, 
des  insultes  qu'il  avoit  reçues  la  pre- 
mière fois,  il  revint  avec  treize  vais- 
seans  chargés  de  richesses  le  i"  sep- 
tembre ]âo3.  Pour  immortaliser 
cette  heiireuie  expédition  ,  le  roi 
Emmauuel  lit  bàtir  le  superbe  mo~ 
iiastère  de  Bellem  ou  Bethléem  , 
dédié  à  la  Vierge.  Le  roi  Jean- III, 
successeur  d'Emmanuel,  ayant  nom- 
méGama  vice-roi  des  Indes  en  i594r 
l'y  renvoya  pour  la  troisième  fois; 
mais  à  puine  avoit- il  établi  sou  siège 
A  Cochin,  qu'd  y  mourut  le  34  dé- 
cembre lâaâ.ScsUeutenanBvenoient 
de  défaire  les  lluues  de  CaUcut  et  de 
Cananor.  On  dit  qu'il  publia  la 
Relation  de  sou  premier  voyage 
dans  les  Indes  ;  mais  ou  ne  l'a  point 
trouvée.  Ce  grand  homme  fut  ho- 
noré du  titre  de  don  pour  lui  et 
pour  sa  postérité  ,  et  créé  grand  de 
Portugal. 

II.  GAMA  (  Antoine  de  ) ,  con- 
seilUr  d'état  et  girnd  chancelier  du 
roi  de  Portugal ,  né  à  Lisbonne  en 
i5ao, mort  dans  celle  villeà  76  a». 
Ce  savant  magistrat  liroit  sou  plus 
grand  lustre  de  son  énidilion, et  il  le 
ht  rejaillir  sur  les  dignités  qu'il  rem- 
plit. Les  ouvrages  qu!il  alaissés  soûl, 
t.  Secisiones  supreiai  Lusitanice 
senatûs  ,  in-fol.  ]I,  Tractalus  rit 
sacramealis  prœsiaadisuUimasup- 
pticlo  damitaiis. 

m.  GAMA  (Emmanud  de), 
avocat  au  parlement  de  Paris,  publia 
en  170G,  in-i9,  une  Dissertation 
sur  le  droit  d'auÔaiae;  droit  bar- 
bare ,  mai*  qu'un  long  usage  avoit 
consacré.  Ce  n'est  proprement  qu'un 
factum  ;  mais  il  roule  sur  une  ques- 
tion importante.  L'auteur  a  priiiendu 
que  le  droit  d'aubaine  ue  s'étendoit 
que.  tav  les  étrangers  établis  dans  le 


r^aume  ,  et  non  pas  eue  ceux  qnï 
n'y  faisoient   qoe  panier  en  voya- 

I.  GAMACHE  (Joacbim  Rouault 
''s  ) ,  genlijhomine  de  Poitou ,  acqaii 
une  grande  réputalion  sous  Charles 
VU  et  sous  Louis  XI.  Il  ee  trouva  à 
deuï  bataille»  et  1  dix  -  sept  âigfi* 
vans  avoir  pourtant  commandé  en 
chef.  Son  acLiou  la  plus  éclatante 
«st  la  défense  de  Paris  pendant  k 
g,wnedaBienpubiic,ea  146S,  Ses 
services,  qui  lui  méritèrent  le  bâton 
'  de  tnarécnal  tn  i46t ,  ne  le  garan- 
Uvent  point  de  la  malice  des  falous , 
BÎdesdéfiancesdeLoaisXI.Ceprince 
le  fil  arcèter  eu  1476,  et  juger  par 
dea  comminaires.  Gamachefut  con- 
damné ,  non  seulement  â  peidi«  lea 
ciiarges,  mais  encore  à  payer  <u  roi 
ao,ooo  IVancs  d'amende  ,  et  à  garder 
]a  prison  pendant  cinq  ans  :  mais  le 
maréchal  n'en  conserva  pas  moins 
ses  biens  et  sa  liberté.  On  ne  dit  point 
(jnel  étoit  son  crime ,  ni  pour  quelle 
raison  l'arrÈt  ne  fut  point  exécuté. 
Gamache,  mort  en  1478,  étoit  delà 
promotion  de  14^1- 

,  II.  GAMACHE  (  Philippe  ) ,  abbé 
de  Saint-Julien  de  Tours,  docteur  et 
profeueur  de  Sorbanne,  né  en  i568, 
■e  dkttingua  par  le  lèle  arec  lequel 
U  «outint  le  doclenr  Hicher,  contre 
lea  paniions  de  l'ultra  m  onianiune. 
Sans  l'appeler  un  grand  homme 
(  comme  le  fait  le  lexicographe  cri- 
tique' ,  aiitsi  outré  dans  ses  éloges 
que  dans  ks  satires),  on  peut  dire 
qne  Gauiacbe  étoit  an  des  boni  sco- 
laatiquet  de  tOD  temps.  Ou  fait  en- 
core.cas  de  ses  Comi/iEntaii-es  sur  la 
Somme  de  St.  Thomas,  1  vol.  iu- 
Ibl.  Cet  écrivain  mourut  eu  i6a5, 

«  t  GAMACHES(  Etienne-Simon), 
né  à  Meulan  ,  entré  chez  tes  cha- 
Boises  de  Sainte-Croix  de  la  Breton- 
nerie ,  sV  distingua  par  un  esprit 
méditatif  et  proEcmd.  L'acadéiaie  de» 


GAMB        jgS 


sriences  de  Paris  lui  ouvrit  ses  portes^ 
NousavoDsdelui,  I.  Une  Astrono-' 
mi%  phy&iipic ,  ou  Principes  géné- 
raux de  la  nature  appliqués  au 
mécanisme  astronomique,  174"  r 
in-4°-  II-  Dissertations  littérairei 
et  philosophiques  ,  i7&5  ,  in-a". 
III.  Système  du  philosop/ie  c/cié- 
tien,  1731  eli746,iu-8''.  IV.  ^j-s- 
tème  du  coeur ,  sous  lé  nom  de  Cla- 
"jfy  .Paris,  1704  et  1708,  in-ia. 
Mais  celui  de  ses  livres  qui  est  le  plus 
connu  est  intitulé  ,  Les  agrémens 
du  langage  réduit  à  ses  principes , 
1757,  in-  13.  Cet  ouvrage, qu'un 
homme  d'esprit  appeloit  le  Diction- 
naire despensées Jines,taéi\\xè!k\xo 
lu.  On  dësireroit  cependant  que  l'au- 
teureîitdonuépliisdedé  veloppement 
et  de  nellelé  à  ses  principes.  L'alibd 
Goujeta  traité  cet  ouvrage  avectrop 


GAhULlEL,  docteur  de  la  loi, 
disciple  secret  de  I.  C,  et  maitre ,  à 
ce  qu'on  croit ,  de  St."  Paul ,  fut  Irè» 
favorable  ans  apdtres  daus  une  as- 
semblée que  le»  juif»  tinrent  poor 
le»  faire  mourir.  Il  fut  sensiblement 
touché  du  mauvais  traitement  qu'il* 
reçurent,  et  sur-tout  du  martyrs 
de  St.  Etienne ,  qu'il  fit  ensevelir  ho- 
norablement, mais  sans  se  moutrer. 
On  dit^u'il  fut  ensuite  découvert  et 
martyrisé  arec  son  fils  Abibon  ,  âgS 
de  30  ans  ;  qu'après  sa  mort  il  ap- 
parut en  songe  à  un  saint  prêtre 
nommé  Lucien  ,  à  qui  il  découvrit 
l'endroitoù  reposoii  son  corps  ;  mais 
ce  récit  n'a  pas  obtaiu  de  croyance. 
Voyea  Onkelos. 

I.  GAMBARA  (Véronique),  néa 
à  Bresce  en  i485 ,  mariée  à  un  sei- 
gneur italien  ,  et  veuve  de  bonne 
heure ,  né  voulut  point  se  remarier, 
afiu  d'être  moins  gênée  dans  «a  pas- 
sion pour  la  poésie  et  la  littérature. 
Elle  mourut  à  Correggio  en  i55n, 
après  avoir  fait  l'admiration  de  l'I- 
talie par  se»  laletu.Scs  poé»i«s  obI 


tgS  GAMB 

ité  imprimëii  pluBMun  fou,  «1  gar- 
nie reine  m  en  1739 ,  àBreiM,  in-ii°. 
Le  atj-le  de  ta  prose ,  ei  iiir-Joiil  de 
ses  veis ,  est  d'uue  ëUgaace  et  d'une 
douceur  qui  appcochent  ua  peu  du 
celles  des  Souueu  de  PÉtraïque. 

latin 

i586,  â  90  aiu,  demeura  lono-temps 
aupri*  du  cardinal  Alexandre  Far- 
iièâe,s<ni  ami  et  son  prolecteur.  On  lui 
doit ,  1.  Un  Trailé  latin  sur  la  Poé- 
aie,  in-^*.  Borne,  t  fiSg.  L'anleur  vou- 
droit  que  les  poètes  chrétiens  n'em- 
ployassent pas  dans  iKurs  ouvYages 
tes  noms  desdiviiiiléa  du  pagauîsme, 
idëe  bizarre.  II.  Un  poëme  intitvilé 
De  navigatione  CYisiopk.  Cotombi 
li&ri  ly.  I.e«  ixiéwes  de  cet  auteur 
sent ,  en  général ,  lâches  et  foibles. 
Avec  uue  irès-mëdiocreconnoissance 
de  la  L-tngue  grecque ,  il  a  eu  la  te- 
mërit^  d'eal reprendre  de  copier  d'a- 
prè*  les  Grecs  ;  (nais  il  a  gâlë  loui  ce 
qu'il  a  touché,  comme  par  exempte 
lei  idylles  de  Bton  et  de  Moschiis , 
•t  inr-lout  les  bergerifs  de  Longus. 
On  en  a  plusieurs  Idilioits:  les  meil- 
leures sont  celles  de  Rome  ,  en  iSSi 
•t  1  r>S5 ,  in-S".  On  estime  plus  ses 
^loguea,iaiitnlées/^i!«(i/o/v'ce,  que 
SOS  autres  ouvrages. 

*  GAMBARINI  (Joseph),  peintre, 
BëàBologueeDi68o,marteu  170^, 
estimé  entre  les  artistes  de  son 
temps  pour  la  beauté  de  son  coloris 
et  là  correction  de  «on  dessin ,  »a- 
Toil  donner  beaucoup  d'effet  i  ses 
tableaux  et  peignoit  également  bien 
à  l'huile  et  à  fresque,  comme  on.  peut 
le  voir  par  ses  ouvrages  dans  l'ëglise 
de  St.  Pétrone  à  Home,  au  palais 
TassoHi  à  Ferrare  ,  dans  celui  de 
Belloni  à  Bologne  et  en  plusieurs 

GAMBART  (  André  ) ,  prêtre  du 

diocètedeNoyon,  entra  dans  la  con- 
gréfa  tion  naissan  tedeSaint-Vincent- 
ii»-F^uie,Miituai,Gt  uouEulsaiutft' 


GâMB 

ment  ik  Pans  01  166S  ,  \  6S  m»; 
Ouade  lui  la HtMionnaire  Paroit- 
sial  f  ou  Soirttiiaire  d'exhortaiioui- 
familières  pour  t'iiisiructïou  dea  pau- 
vre» «t  du  simple  peuple  dans  les 
prAnes,àI^lrisl66S,  huit  vol.  i'n-ii. 
Ceux  qui  sont  obligés  d'instruire  tes 
peuples  de  ta  campagne  recherchent 
'encore  auiourd'faiii  cet  ouvrage.  Les 
instructions  qu'il  renferme  sont 
courtes ,  claires ,  et  à  la  portée  des 
plu.  simples. 

*  I,  GAMBARUTI  (  Nicriu  ) , 
d'Alexandrie  ik  la  .  Paillé  ,  cboiii 
p^r  Louis  Xl[  pour  son  canieiller  au 
sjuiade  MIUu,  pubt»  in  ouvrage* 
d'Aiigelo  Pernsio  de  Uonlepico,  et 
quelques  CoiuigU  f\»\  «ou  irèseeli'' 
inét-  U  mourut  en  lim. 

'  ir.  GASfBARUTl  (  Tiberio  ) , 
de  la  même  fatmlle  que  Nicolas  d'Ar 
lexaudrie  ,  fameux  jurisconsulte , 
d'une  profonde  érudition  et  très- 
versé  dans  les  affaires,  se  rendit 
à  Borne ,  où  il  fut  secrétaire  des  car-i, 
dinaux  Sanliquailru  e^  Araceli.  Mai« 
ayant  passé  33  ans  à  la  cour  romaine 
sans  y  avoir  acquis  beaucoup  de  foT- 
luUe,  il  se  relira  i  Alexandrie  sa 
patrie,  et  se  livra  à  l'àtude  des  belles 
lettrée.  11  écrivit  des  liiteorsi  ,  « 
Mteruamioui  paiilicàt  ;  la  ivgitia 
Teaao,  tragsdie  ;  la  auova-  Âma- 
rilli ,  pièce  pastorale  ;  Orasiane  s 
Âîarg&eriM  lïAialria ,  regiaa  dl 
Spagaa  ;  Oraaioite  ntlla  i^eauta  Het 
cairdinal  Aletiaiidriiio  nipote  rli 
Pio  W  itt  Alestattdria ,-  titlUrv  ; 
itlferse  poetie  ;  diacorsi  vaij ,   et 

*  GAMBASSI  (  Jean  ) ,  né  au 
chàleaii  de  Gainbasso  prés  VollercA 
vers  le  commencement  du  1 7°  siècle, 
s'appliqua  dès  son  eufanceà  la  sculp- 
ture, etdevint  en  peu  de  temps  ba-^ 
bile  dans  cet  art.  Sa  vue  s'aEbiblis- 
t  peu  à  peu,  il  la  perdit  loul- à-fait 
iG33.  Mais  ce  qu'on  ne  pourroit 
ire, si  plusieurs  auUuradignes  d* 


GAMB 

foi  ,  tnfrt  aulres  Oldoui  ni  Bopraut  , 
n'eu  faisoient.  mention  ,  et  ni'  ses 
«ïu.vràges  ne  le  prouvoiest  :  it  avoit 
vue  lalle  babiniâe ,  que ,  &aiu  y  voir 
et  parleieul  touclier,  il  a  conduii 
ijivcrses  slalues ,-  ce  ijui  eal  plus  siir- 
prieuQDt  «Dcore  ,  c'est  qa'il  ait  i'aîl , 
en  porlaui  la  main  sur  le  visage  de 
-   sea  modèles,  de*  poitjaiis  Teaiein- 

*  GAMBEBA[Lactance)deBr(!S- 
cia  ,  conduit  i  Crémone  par  son 
pfere ,  lailkur  et  bânuî  de  sa  patiie , 
mciTitr^'fort  jeuDit  un  goût  décide 
pottt  h  desnn.  Anlbirte  Campi  le 
prit  avec  fui  pour  lui  appreudre  ta 
peinture.  Gombero  fit  de  gninda 
progrès  eu  peu  de  temps;  aes  leiiiles 
étoient  b«tles,  sou  dessiu  agrëahle, 
et  sa  mauière  facile,  large  et  bien 
finie.  Lonqu'ii  iravaitloit  eu  grand 
C'dtoit  dans  le  genre  de  Haphael. 
Brescia ,  Venise  ,  Panne  el  Crëuione 
admirèient  ses  ouviages. 

*  GAMBIGLIONI  (  Auge),  c^ 
lèbre  inriaconsulM  ,  cl'AreEZO  en 
Toscane, ilorifsoil  de  i^ooâ  14S1. 
11  étudia  à  P^rouae  el  à  Bologne 
«à  it  prit  II  bonnet  de  docteur,  et 
exerça  la  cl»r^e  de  JUK^  i  ftomeel 
k  Norda.  Aoaiisë,  dane  cette  der- 
■itre  vtUe,  d'avoir  commis  plusieurs 
dÉliu  dans  l'administration  '  de  la 
imiilce,  il  fut  mis  el  détenu  un  an 
«n  prison.  Les  mëiBolres  durits  en 
M  faveHT  par  les  plus  célèbres  jn- 
riecomullea  d'Itaiia  l'arrachtrent  i 
la  mert  et  le  reudireut  b  la  liberté. 
Cet  événement  le  lit  renoncer  à 
u  charge  de  juge,  et  il  le  livra  à 
Bologne  et  à  Fcrrare  i  renseigne- 
mant  Ht*  lois.  Ses  lalenii  lui  alli- 
FèrenI  foîenlât  un  grand  concours 
d'ëlëvel^ll  mourut  en  i/i6i.  On  ■ 
deluinncélèbrettailë/Jej/»]/e^cii\ 
Venise,  1678. 

*  GA!tIBOIJ>(  Jean),  théologien 
■nglaia,  né  à  Haverfoidiveai  au  comtd 
«le  Ptiubtdke,  mort  au  même  lieu  en 


CAHA  397 

iTTi  lélive  de  l'église  du  Cbrist  i 
Oxford  où  il  fut  reçu  maitre-ès-arts , 
oblinl  en  I73g  ,  le  vicariat  deSau- 
lon-Harcourt  au  comté  d'Oiaford  ; 
mais  il  quitta  cette  place  ,  et  suivit 
la  secte  des  frères  moraves ,  qui 
le  uoniitèrent  leur  évèqueen  1754. 
Gambold  a  fait  un  établissement 
de  sa  secte  à  Coolhill  en  Irlande, 
composé  plusieurs  ëcrila  en  leur  fa^ 
veir  ,  et  des  hymnes  pour  leurs  of- 
fices. Uest  eu  outre  auteur  de  plu- 
sieurs Sermons  ,-  de  Maximes  el 
iiiéet  théolagiques  i  d'un  j>oi'me 
iocré  ejt  foime  dramatique  ,  ap- 
peli!  Ignwx  ,  et  d'une  édiUoa  du 
jrec. 


GAMEC-David), capitaine  gal- 
lois ,  se  distingua  sous  te  régne  de 
Henri  V,  roi  d'Angleterre.  Ce  priace 
l'ajant  envoyé  à  la  découverte,  la 
veille  de  la  bataille  qui  se  donna  à 
Aiincourt,  le  a.")  octobre  14 1&,  entre 
les  Anj;lais  et  les  Français  ,  pour 
avoir  des  nouvelles  des  ennemis ,  ce 
brave  officier  lui  rapporta  e  qu'il  y 
en avoil assez  pour  être  tués,  asses 
pour  Être  faits  prisonniers ,  et  assez 
pour  s'eufuX.  f  Cette  assurance  lit 
plaisir  au  roi ,  parce  qu'elle  lui  fit 
comprendre  que  ses  troupes  étoient 
bien  résolues  à  faire  leur  devoir  , 
malgré  la  grande  supériorité  des  en- 
nemis. \it  jour  de  la  bataille ,  Henri, 
qui  rémpoila  nue  victoire  signalée 
sur  k«  Frauvais  ,  se  trouvant  dans 
un  extrême  danger  d'èlre  tué  ou  fait 
prisonnier,  David  Game  et  deux 
autres  officiera  de  sa  nation  le  sai- 
vèreul  aux  dépens  de  leurs  propres 


oyaut  ces  trois  bravts  homme» 
étendus  à  ses  pieds  et  respirant  eu-i 
core  ,  les  fit  tous  trois  chevaliers. 

•  OANAKH  (Ibn)  Aboo-l- 
onilyd  Meconin  ,  né  à  Cordoue , 
florisaoit  au  commencement  du  6* 
siècle  de  l'Iiégire ,  1  a*  de  l'ère  chré- 
tieun«.  C'était  un  juif  de  beaucoup 


598 


GAND 


de  mërile ,  que  sa  profession  tie  mé- 
decin D'empècha  poiul  de  se  livrer 
avec  succès  à  la  cultnre  des  beiles- 
letireï.  U  ëcrivoit  de  préférence  en 
arabe ,  et  a  laissé  plusieurs  ouvrages 
estimés  en  cette  langue,  inliaiinent 
plus  belle  et  beaucoup  plus  riche  que 
Vhébreu.  Le  plus  connu  est  imiinlé 
Ijc  Livre  iclaianl ,  divisé  en  deu» 
parties,  La  première, renferme  une 
Grammaire,  la  seconde  un  Lexique. 
J.'ime  et  l'autre  ont  été  traduites  en 
hébreu  ainsi  que  tel  autres  ouvrages 
de  grammaire  du  même  auteur,  et 
ont  retii  constamment  des  meilleurs 
écrivains  juifs  le  tribut  d'éloges  dus 
à  leur  mérite.  On  les  trouve  dans  là 
bibliothèque  d'Oxford. 

GANAY  (Jean  de).  /^oyeiGAi- 

"I.  GANDINI  (IHarc-Autoine), 
Trévisaa,  mort  en  1387  ,  traduisit 
S-énophort  et  les  Opuscules  moraux 
de  PItitarque,  que  Jeaa-François , 
aoii  lîls,  réunit  ensuite  à  ceux  qui 
avoieni  été  traduit»  ,  et  qu'il  fil 
imprimer. 

*  IL  GANDIN!  (  Antoine  ),  peiiv- 
tre  dliisloire.  Bressan  et  ëlèv 
Pdul  Véronese  ,  s'attacha  aussi 
manière  de  Vannî,  qu'il  mêla 
celle  de  son  maître.  Ses  beaux 
ouvrages  à  l'huile  et  à  fresque  si 
voieut  dans  les  églises  et  les  cloî- 
tres les  plui  considérables  de  Bres- 
cia.  11  mourut  dans  celte  ville  en 
i63o.  Son  (ils  Bernardin  ,  mort  en 
ïS.Si  ,  sana  avoir  un  aussi  grand 
talent  qiieîui,  s'est  cependant  dis- 
tingué dans  la  même  carrière;  ses 
(iiivr.ages  sont  dans  les  églises  de  S. 
Fausiiu ,  de  S.  Jules ,  des  Carmes , 
et  des  Miracles ,   à  Brescia. 

'  GÀNDOLFI  (  Jean),  Bolenàis, 
professeur  de  belles  -  lettres  dan; 
sa  pairie  jusqu'en  i54'.  m  ren- 
dit célèbre  dans  son  temps ,  particu- 
lièremeatpar  ses  poésies  laiituSj  qui. 


GÀINT 

fureni'  publiées  par  Laurent  Legali  ; 

Créiuouaia,  médecin  et  professeurda 
grec  a  Bologne  ,  sous  le  titre  sni-' 
vant  :  Joanais  Ganr/ii/p/ii  SonO' 
niettsfs  carminvm  libri  V  ;  Item 
ejusdem  autltorh in  aureorum'Ca~ 
mis  carihiitun  rfe  mnrali  phïlo- 
iphid  tibri  IF'  ;  Leonina,  para~  ? 
phrasis  grnvissimis  firmata  seit^ 
'is  ad  Maraim  Jilium,  etc.  , 
>ais,  i674,'in--4°- 

GANDY  (Jacques),  peintre 
célèbre ,  élève  de  Van  Djck,  mort 
m  16S9  eu  Irliimle,  où  le  duc 
d'Ormoiid  l'avoil  a^^elë  ,  peignoit 
admirabUmeni  le  port(ait. 


GANTES  ou  Gantebi  (  Jean  de  ), 

du  Piémont,  établie  en  Provence  , 
naquit  à  Cuers  .  en  i33o  ,  se  si- 
gnala ,  en  qualité  de  chevalief ,  sou» 
Robert-la-fion,.  tiomte  de  Pioveacsi 
et  coramanda  des- corps  consid«ra- 
bleteous  Jeaoue,  relue  de  Naple»  , 
de  Sicile  et  (te  Jdrus^m.  U  «uivit 
cette  princesse  à  Naplei  ,  oit.  il 
apaisa  une  sédition  populaire.  Il  pacr- 
lit  ensuite  pour  Rome  ,  et  soutint 
avec  honneur  la  cause  et  les  intérêt* 
de  sa  souveraine.  De  retour  en  Pro- 
vence ,  l'an  1Î7S  ,  il  leva  un  corps 
considérable  de. troupes  dans  la  com— 
iréï  de  Guère ,  de  Souliers,  el  d'Miè* 
res ,  pour  s'opposer  à  des  brigands 
qui ,  sous  le  nom  de  Tuschiuis  ^  ra-; 
vageoient  la  Provence  au  nombre 
de  plus  de  13,000  hommes.  Leaitala 
du  pays  ,  tenus  à  Aix  l'an  i594  , 
nommèrent  Jean  de  Siméouis'  gé- 
néralissime contre  ces  brigands ,  et 
Jean  de  Gantés  fut  son  lieutenant- 
général.  Ces  deux  généraux  détirent 
lolalemeni  lesTuschiens:  Gantètioé- 


la  le  enmum  de  Brave,  et  ta  place 

i  lieuienant-géuéral  des  Iroupea  de 

e  Jeaund.  11  mourut  â  Cuert 


1389    ■ 


uibal 


Gantes  de  Marseille  ,  et  cbaooine 
de  S.  Etienne  d'Âuxerre,  qui  tît  im- 
primer à  Aiixerre  V  Entre  tien  fami- 
^  lier  //es  musiciens,  1643,^-8°. 
Cet  ouvraee,  rare  çt  siogu lier ,  est 
recherché  des  curieux. 

i-  GANYMÈDE(Mrihol.).  jeune 
prince  (lajen,  tils  de  Tros,  éloil 
d'une  rare  beauté.  Etant  à  la  chasse 
*ar  le  mont  Ida  ,  il  fut  enteré  par 
l'aigle  de  Jopiier  ,  on  par  Jupiter 
lui-même  changé  en  aigle ,  et  trans- 
porté au  ciel  pour  y  servir  te  nec- 
tar à  la  table  des  Dieux.  Homère 
dit  qu'Hébé ,  déesse  de  la  jeunesse  , 
•ervant  les  Ueux  dans  un  l'eslin  que 
Jupiter  leur  donnoit  en  Ethiopie , 
fit  im  faux  pas  ,  et  tomba  de  rnçoD 
qu'elle  lit  lire  lotis  les  convives. 
Jupiter  ,  choqué  de  cette  indécence , 
Téaelut  d'enlever  GaDjiniède  pourlui 
Terser  le  nectar.  Il  lit  présent  Â  son 
père  de  chevaux  tris  -  légeis  pour 
Je  consoler. 

GANZ.  rojex  David  Gakz  , 
ii"JX. 

GARA  (Nicolas) ,  palatin  de  Hon- 
grie ,  né  dans  l'obscuriié  ,  en  sortit 
par  sa  valeur,  et  parvint  aux  plus 
éminentes  dignilén  du  royaume  de 
Boagrie.  Elizabelh ,  veuve  du  roi. 
Louis  I ,  mort  en  iSSii .  luien  cod-^ 
lia  le' souveruemenl.  Gara  ne  se' 
servit  de  son  pouvoir  et  de  son  cré- 
dit que  pour  Ijironiiiser  les  petits  et 
opprimer  les  grands.  Ou  prit  icK  ar- 
mes de  toutes  parts ,  el  ou  domia  la 
couronne  de  Hongrie  h  Charles  de 
Duras,  roi  de  Naples.  Gara,  le  re- 
gardant comme  un  uiurpaleur  ,  le 
fit  assassiner.  Alors  la  reine  Eliza- 
belh ,  accompagnée  du  sou  minisire 
et  (tu  meuririer  de  Charles  ,  par- 
courut les  diverses  provinces  de  l'é- 
lit pour  se  faire  reconnoiire.  Le  gou- 


GARA  299 

SBt  de  Croatie,  confident  du 
prince  assassiné,,  se  servit  de  ceit4 
ision  pour  être  son  vengeur.  U 
:mbla  la  noblesse  et  le  peuple  , 
prit  Gara  et  Elizabeil»  ;.it  tua  U 
premier,  «I  fil  jeter  la  seconde ,  en- 
fermée dans  uu  sac,  au  fond  de  Ja 
re.  11  ne  restoil  que  îHarie ,  Bile 
d'Elizabelh  ;  il  l'enferma  dans  un* 
ruelle  prison.  Sigismond ,  marquis 
de  Brandebourg,  auquel  celle  prin- 
cesse avoit  été  promise  ,  vint  la  dé- 
livrer, l'épousa  el  fit  périr  son  per- 
sécuteur  par  le  dernier  supplice- 

*  GARABIED  tlorissoit  vers  1* 
milieu  du  1 3'  siècle.  Ce  célèbre  doc- 
leurarmfnien,  conuu  par  plusieurs 
ouvrages  de  morale  et  de  théologie , 
disoit  souvent  ;  «  La  fortune  et  les 
grandeurs  surla  ter reonl des  bornes, 
mais  le  cœur  de  l'ambilieux  n'eu  a 
point.  11  Les  ouvrages  de  cet  auteur , 
remplis  àti  paroles  sentencieuses  et 
de  jugemena  profonds ,  sont ,  1.  Une 
Imtruction  en  vers  aiménieut 
adressée  aux  enfaiis,  impriinée  à 
Conslaulinople  à  la  lin  des  vies 
des  Pères  du  déserl.  11.  La  Vie  du 
docteur  Sarkis ,  qui  vivoit  d;ius  le 
1  a* siècle  {t^yee  cet  article.)  Wï. 
Gorabied  donna  aussi  un  Jbrêgé 
du  Commentaire  sur  les  Epiiie» 
ratlioliqaes  écrit  par  SarÀia ,  el 
le  rendit  très-intéressant  par  les 
maximes  de  niorale  qu'il  a  répandues 
dans  tout  ce  traité.  Ces  deux  derniers 
ouvrages  ont  été  imprimés  à  Cons- 
tanlinople  avec  les  œuvres  de  ce 
docteur.  Garabied  écrivit  en  vers  et 
en  prose  quelques  autres  puvrages 
qui  n'ont  point  été  imprimés.  . 

GABAMOND  (Claude),  Pa- 
risien, très-célèbre  graveur  et  fon- 
deur de  caractères ,  mort  dans  sn 
Strie  en  i.'îSi ,  grava,  par  ordfede 
auçoisl",  les  trois  sortes  de  ca- 
ractères grecs  dont  Bobett  Etienne 


:sédiiio 


.lin 


cellûit  pas  moins. pour  les  aulr^ 


3oo 


GARA 


caractère*.  Ce  fut  lui  qnt  bannit 
Am  ivopiimtnta  la  barbarie  gnlhi- 
i]ue ,  et  qui  le  ■  premier  dcmaa  le 
goitl  d«s  beaux  caractères  ramaius. 
Il  Us  porta  à  un  haatdefjrédepïrfeC' 
tion ,  siirpaMa  tous  ceux  qui  ëtoient 
avant  lui ,  et  n'a  pan  encore  é\é  lur- 
jMieë.  Sei  caractères  se  sont  eKirè- 
mement  multiplias  par  le  grand 
ttomlire  qu'il  en  a  gravés  ,  et  par 
lea  frappes  qui  en  ont  été  fait». 
Dans  tes  épreuves  que  les  étrangers 
eu  firent  en  Italie ,  en  Alleinague , 
en  Angleterre  ,  et  même  eu  Hol- 
lande ,  ils  eurent  soin  d'ajouter  à 
chaque  uom  du  caractère  ,  celui  de 
Garamund  ,  pour  Ici  diAtin^uer  de 
tous  les  autres.  Le  petit  romain  , 
par  excellence  ,  étoit  connu  chez 
eux  aoua  le  «eul  nom  de  Garamond. 
Les  poinçons  et  les  matrici»  des  ca- 
ractères erecs  de  cet  arlisie  que 
Louis  XllI  fit  racheter  à  Genève 
Aoient  déposés  à  l'imprimerie  royale. 
Fournier  l'aîné  ,  habile  graveur  et 
fondeur  de  Paris,  possédoitia  plii|)arl 
de*  beaux  caractères  de  Garamond. 

GARASSE  (François),  jésuite, 
néà  Auganlïme  eu  |56&  ,  prit  l'ha- 
bit de  la  société  en  1 60i .  n  Comme 
il  aroit  beaucoup  de  feu  et  d'imagi' 
nation ,  et  d'ailleurs  uue  boune  poi- 
trine, il  prêcha  avec  succès,  pendant 
plusieurs  année»  ,  dans  les  princi- 
pales villes  de  la  France  et  de  la  Lor- 
raine. Ses  sermons  roiiloieut  toujours 
sur  quelque  sujet  singulier ,  qu'il  ai- 
»Bi«onnoit  de  ImuffonnerLes  confor- 
luciau  goût  de  son  lemps.  l\  conserva 
•Je  lUëme  style  dans  les  ouvrages 
qu'il  publia.  On  reconnoil  dans 
Ms  ouvrages  qu'il  a  voit  beaucoup  lu; 
malt  son  érudition  éloit  un  ch.ios 
iadieeite ,  où  son  imagination  sup- 
pléoit  souvent  au  défaut  de  sa  mé- 
moire. On  ne  peut  lui  passer  tous 
les  contes  ridicules  qu'il  a  débiles 
■ur  les  personnes  qu'il  voiiloit  cen- 
surer 1  et  Ion  na  peut  guère  s'em- 
^Adier  de  croire  qu'il  les  a  inventés. 


GARA 

du  moins  en  partie.  Il  ne  savoit  mé- 
nager  ui  les  expressions, ni, les in- 
iures  ;  et  il  sembloit  qu'il  ne  se  pos- 
sédât phii ,  lorsqu'il  écrivoit  comte 
luetqu'un.  Il  a  toujours  eu  le  louable 
lessein  de  combattre  les  athées  et  lea 
impies;  mais  il  auroit  fallu ,  pour  j 
réussir ,  employer  de  bonnes  raisons, 
et  les  produire  méthodiquement 
sans  verbiage  et  sans  emportement  ; 
c'éloit  une  chose  dont  il  ii'éloit 
pas  capable,  le  jugement  «t  le  ta- 
lent de  raisonuer  lui  manquant  ab- 
solument. »  (  Mémoires  de  Micé- 
Ton  ,  tome  5i  ,  page  S?^  et  3So.  ) 
Ses  principaux  ouvrage*  sont ., 
I.  Aiuirete  Seioppii  ,  Gaaparit 
fratrit  Elixir  cabiiaUlicum  ,  aex 
lapis  pbiloaaphiœ  refamauc  à 
Calvino  Genevir  primùm  effossus, 
tiein  ab  Isaaco  Catauboaio  Lo»- 
diiti  polUus....  in  PonU  Charea- 
lio ,  Ântverpia,  i6i5,  iD-£^ 
Gaspard  Scioppius  n'eut  iamois  de 
frère  qui  ait  écrit  ;  mait  l'esprit  sa- 
tirique et  mordant  de  Garasse, as- 
sez semblable  à  celui  de  Scioppius, 
lui  fit  a'ppa  rem  meut  choisir  ce  mas- 
que, qui  lui  convenolt  fort  bien. 
11  avoit  publié  BOUS  le  même  nom, 
en  i6i4  ,  à  Anvers ,  son  Hormco- 
pus  jinli-CoUmis.  II.  Rechercha 
des  Recheiclies  tPEslieiiiie  Pas- 
qaier,  Paris,  1619  ,  in-S".  Tout  ce 
que  la  fougue  la  plus  impétueuse 
peut  inspirer  de  grossièreté  est  en- 
tassé dans  CM  ouvrage.  Il  suit  Pai- 
quier  comme  un  dogue  acharné.  Ce 
célèbre  avocat  répétant  sans  cesse 
K  qu'il  vouloil  être  tondu  ,  s'il  av»u- 
çoit  rien  de  faux.  —  Oui ,  lui  ré- 
plique le  jésuite ,  vous  serez  tondu, 
et  c'est  moi  qui  serai  votre  barbier.  » 
Il  l'appel  le,  «a  us  détours,  :  uSot  par 
nature ,  sol  par  bécarre ,  sot  par  bé- 
mol ,  sot  i  la  plus  haute  game  ,  sot 
i  double  semelle  ,  sot  à  double  tein- 
ture ,  sot  en  cramoisi ,  sot  en  toutes 
aortes  de  sottises.  »  Un  endroit  nmi 
moins  ridicule ,  c'est  l'adieu  de  ce 
dëclaiitatcur  à  Pasquier.   «  Adieu, 


...ogic 


GARA 

matiTc  Paiquiei ,  sdi«u ,  ptome  un- 

uence;adien  ,  monophyle  wmcei- 
Vïlle  ;  adieu  ,  bninioe  «!ine  hu- 
itisuité  :  adieu  ,  chrétien  sav»  re- 
ligion ;  adieu  ,  capital  ennenii  du 
taiut-Biég«  d«  Home;  adieu,  &U 
dêualurë,  qui  publiez  cl  augntcnUz 
lia  opprobres  de  vot/e  nicrc... 
Adieu  ,  jusqu'au  giand  parlement , 
où  TOLm  ne  plaiderez  pins  pour  l'u- 
uiversite.»  LestiladcPaïquier  ven- 
gèreut  leur  père.  Le  jétuite  avoit 
adressé  ion  premier  ouvrait)  à/eu 
Eatienae  Païquier  ,  par-tnut  vù 
il  aéra.  ÎJt*  fils  de  ce  eëlïlN'e  avo- 
cat ,  pour  payer  Garasse  de  te  même 
Momioie ,  lui  adruMreol  Ja  réponse 
en  fuelque  lieuqi^ilj'ûi.  On  trouve 
dans  cette lépontedeuxlittes d'inju- 
res, rangées  par  ordrealphabélique, 
et  Urëe*  des  livres  de  Guraase.  Il 
faut  avouer  que  lesFaïqtiier  auroient 
pti  augmenter  ces  listes  an  consul- 
tant le  CatécAUma  lies  Jésuites  , 
eomiMMé  par  Unr  père.  III.  Âtoctriiie 
curieuse  dea  beaux  esprits  de  ce 
temps,  ou  pritenAus  tel»,  iliaî, 
in-^",  ouvrage  uonlre^  les  déistes, 
plus  rempli  de  tnilupinades  que  de 
rai«*D9,  Il  s'y  déchaine  anr- 
cooire  le  poète  Tb^ophi le.  IV.  «o- 
bûlaia  r^(i/-fn^ ,  Bruxelles ,  1619, 
ia-13,  mauvais  livre  de  contro- 
verse contre  du  Moulin,  et  qui  n'est 
point  du  tout ,  coHtme  quelqties-uus 
l'ont  cru,  une  refonte  de  rininleUlgi- 
ble  livradeBabelais  11  prétend  1  ' 
inetit  que  (tu  Moulin  est  un  Salielais 
reatuacilé.  V.  Somme  de  théologie , 
i€^5, in-folio, censurée  par  la  Sor- 
boirue.  L'auieur  y  dégrade  la  ma 
)e«té  de  la  religion  par  le  style  le 
plus  familier  et  le  plu»  bouffon. 
VI.  £0  Banquet  des  sept  Sages, 
liressiau  logis  de  M.  Louis  Seivin. 
Ce  livra  satirique ,  publié  sous  le 
nom  d'Eispinsail ,  à  Paria,  1617, 
ia-S" ,  la  plus  rare  des  prodnclioni 
de  Garasse ,  où  il  se  trouve  quel- 
que* banne*  pteitaalwies ,  fut  sup- 


GARA 


3of 


primj.  Garasse  ,  si  long  -  lempt 
enfermé  d^na  l'antre  de  la  satire , 
t  veulu  faire  quelques  courses 
te  Paruasse.  Vil.  Ou  a  de  lui 
des  Poésies  latines ,  in-4' ,  qui  ont 
k»  mf  mes  indécence*  que  sa  prose  ; 
la  pudeur  n'y  est  pas  toujours  res- 
pectée. Ce  sont  des  Elégies  sur  le 
parricide  de  Henri-le-Grand ,  el  un 
Poème  sur  le  sacre  de  Louis  XIII. 
L'auteur ,  envoyé  à  Poitiers  par 
ses  supérieurs,  pour  secourir  les 
pestiférés  ,  avait  demanda  lui- 
mime  d'aller  remplir  cet  office  de 
charité ,  et  il  mourut  en  l'exerçant, 
4  juin  i65i.  Ce  jésuite  ,  si 
'  dans  ^'  livres,  ëtoit  assez 
doux  daus  la  société.  Un  fans  zèle 
dicta  ses  invectives,  plutât  que  la 
méchanceté.  Vojei  Cbakaon. 

•  GARAVE  (  Claude -Toussaini 
Mahot),  ËIs  de  Guillaume  Marot , 
comte  de  la  Garaye ,  et  de  dama 
Franco)  se*iiia  rie  de  Marbœuf ,  ai 
i.  Rennes  en  Bretagne  le  97  octobre 
167&,  fit  avec  succès  ses  .éltides 
au  collège  d'Harcourt.  Garaye  sa 
livra  à  l'iJtude  de  la  chimie  ,  fit  plu- 
sieurs découvertes,  entre  autres, 
celle  d'un  dissolvant  universel  pat 
le  moyen  de  l'eau  mise  dans  uu  grand 


feu  ni  celui  d'aucun  antre  causti- 
que ;  on  le  nommoit  les  sets  essen- 
tiels des  l'égélau.r,  des  minéraux 
et  de  tous  les  mixtes.  Lonis  XV 
lui  fît  remettre  deux  fois  une  somme 
d'argent  assez  forte  pour  ses  décou- 
vertes. Il  mourut  le  a  iuillet  1755, 
à  r^e  de  81  ans.  Ce  qui  rend  chère 
sa  mémoire  à  la  po-lérité ,  ce  sont 
les  établissemens  dt?*  charité  â  la 
fondation  desquels  il  consacra  sa 
fortune,  et  auxquels  toute  sa  vie 
il  doana  ses  soius,  ainsi  que  soa 
épouse  ;  les  Incurables  de  Dinan , 
les  Filles  de  la  Sagesse  de  la  même 
ville,  les  Prisonuiers  de  Rennes  et  . 
ceux  de  Dinan,  les  Pauvres  de  &>r- 
«eul  et  de  Qnevert,  le*  Hllei  Blan- 


3o2         GARB 

chei  i  Taden ,  I«  pelflM  École*  i 
ElabU ,  deux  BclrailM  h  Sainl- 
SauTciir  et  àSaint-Benoiti  Paris, les 

P élites  Écoles  à  Benues,  une  place  à 
hdtel  iletGeDliUbomnieiàliennei. 
Ou  a  imprimé  m  vie  et  celle  <le  mu 
ëpousesous  te  liite  :  le*  Epoux  chari- 
tables, un  vol.  iD'S",  Rennei,  1783. 

*  GARBIËRI  (  Uurent), peintre, 
uë  à  Bologne  en  i58o,  mortaveu- 

Eleea  i6â4,fut  «lève  du  Catrache. 
e  gëuir  sombre  qu'il  a  voit  reçu  de  la 
nature  le  porloli  i  peindre  de  pré- 
férence des  sujet*  Irbles ,  leU  que 
des  inerls,  des  peaiee,  do  massa- 
cres. Cependant  on  «voit  par  les 
tableaux  qu'il  a  peints  à  Saint-Mi- 
chel in  Bosco,  que  sa  manière,  quoi- 
que fière  et  terrible,  u'eal  cependant 
pas  dénuée  des  grâce»  que  les  sujets 
pouv oient  exiger. 

*  I.  GARIK)  (  Dinut  del  )  ,  méde- 
cin de  Florence ,  où  il  mourut  le  3o 
septembre  iSi?  ,  professa  son  art 
à  Bologne.  II  a  laissé  plusieurs  ou- 
Trages  que  ses  disciples  avoieut  re- 
cueillis à  sa  dictée  ,  et  parmi  les- 
quels on  remarque  ,  I.  Enanatio 
catuiouh  Guiiianis  de  cavalcaa- 
libus  ,  de  nature  et  mota  amoris , 
Venetiis,  in-fol.  II.  RecoUectioaea 
in  Hippocratem ,  de  naturdfœba , 
Veueliis,  i!>oi,  in-fol. ,  avec  d'au- 
tres Traités.  III.  De  cienS  et  pran- 
dio  epislola ,  Romœ,  iS^Ë,  in- 
Tolio,  avec  les  ouvra^  d'André 
Turiuiis- 

■  II.  GARBO  (  Thomas  del  ) ,  fils 
du  précédeut ,  ne  à  Florence .  exerça, 
vers  1637  ,  dans  cette  ville  la  même 

Crofesston  que  son  père.  On  a  de 
ii quelques  ouvrages,  dans  lesquels 
on  recouroit  porlailemeut  le  goùl 
de  sou  siècle;  tels  sont,  I.  ExpO' 
titio  saper  capitula  de  generatione 
embiyaaU  ,  terlii  caaonis  ,  fei 
^XXP"  AviceHote  ,  Veneliis,  i5oa 
in-foI. ,  avec  |«  Traité  de  son  pèr 


GARC 

k  mime  matière.  M.    Conti- 

glio  coatro  la  peatilentia  ,  Venise, 

'   6,  in-S',  avec  d'autres  ouvrages 

la  peste.  III.   Comntentaria  ta 

librum  Galeai  dejebrium  differea- 

liis  ,  Parisits,  in-4° 

GARCEZ  (Julien),  domiuicaia 
aragonnais ,  nommé  par  Charle*- 
Quint  premier  évèque  de  Tlascak 
Mexique ,  fut  le  père  de  son 
iple.  Son  bumanilé  envers  les 
indieniirrilacontrelui  le*  Espagnols 
conquéraas  du  Nouveau-Monde,  qui 
les  traitoieut  comme  de*  bêles.  Il 
écrivit  A  ce  sujet  un  Traité  ta  îonat 
de  lettre  ,  adressé  au  pape  Paul  Ql. 
PadiUa  l'a  traduit  et  litl  impri- 
mer dans  son  Histoire  du  Mexique. 
Garcez  mourut  vers  l'an  154?. 

I.  GARCIAS  (Nicolas),  juriscon- 
sulte du  1 1' siècle ,  natif  de  Sêville, 
laissa  des  Commentaires  sur  les  Dé- 
\les.  Il  faut  le  distinguer  de  Ni- 
colas G&BCIAS  ,  auir«  savant  juris- 
consulte espagnol  du  17*  siècle, 
donl  on  a  un  Traité  des  Bénéfices, 
1618,  in-fol. 

i- 11.  GARCIAS  Lasso  ,  ou  Gar- 
ciLASeODK  La  VxaA,  uéen  lâoi, 
axTaotaméleprifce  des  poètes  espa- 
^.rio/j,  natif  de  Tolède  ,  eut  l'avan- 
tage d'rire  élevé  auprès  de  l'empe- 
reur Cbarles  V,  qu'il  suivit  en 
Allemagne,  en  Afrique,  en  Bar- 
barie et  en  Provence.  Use  distingua 
au  siège  de  Vienne,  et  reçut  deoi 
blessuresàcelui  de  Tuner.  Quelqne 
lempa après,  se  trouvante  Naplea, 
il  fui  exilé,  par  ordre  de  Charles  V, 
dans  une  île  du  Danube.  Rentré  en 
grâce,  il  coQtiuua  la  carrière  mili- 
laire,et  fut  blessé  mortellement  pu 
un  coup  de  pierre  lancée  du  haut 
de  la  tour  ;qu'il  esca]adoit,prèsd« 
Fréjus.  L'empereur,  témoin  de  sa 
mort ,  eu  fut  tellement  irrité ,  qu'il 
lit  passer  au  fil  de  l'épée  ceux  qui 
déieiidoieiit  ce  poste.  U  mourut  à 


GARC 

Ific«  de  M  bleuure  ,  en  i6â5.  Son 
corpi  fut  tranapotlë  en  iS38,  dii 
touvïDI  de  Saint  -  Dominique  de 
Hice  ii  «lui  de  Sainl-Pierre-Mar- 
Ivr  de  Tolède.  Garcias  est  un 
ie  ceux  à  qui  la  poésie  espagnole 
■  le  plus  d'obligation.  Il  ia  purgea  de 
MU  ancienne  barbadcj  el  il  t'orna  de 
diverse*  beautéi  emprunlées  des 
étranger»  ancien*  et  modernes.  Ses 
ouvrage»  offrent  beaucoup  moins 
d'enflure  que  ceux  des  autres  poêles 
de  u  nation.  Paul  Jove  prétend  que 
■es  Odet  oui  la  douceur  de  celles 
d'Horace,  mais  elles  n'en  ont  pas  l'é- 
nergie. On  a  donné  plusieurs  édî- 
lioni  des  Poésies  de  Garcias.  Sanc- 
lius,  le  plus  eavunt  grammairien 
d'Espagne ,  les  a  commentées.  11  re- 
lève, eu  zélé  commenta  leur,  les 
moindres  beautés  de  sou  original. 
Ce  qu'il  y  a  de  plus  utile  dans  ses 
noies  ,  ce  sont  les  comparaisons 
des  beaux  morceaux  de  Giircias 
avec  ceux  des  poëtes  anciens  qu'il 
a  imités.  Les  Observations  de  5anc- 
tins  parurent  à  Naples  en  1664 ,  in- 
S°.  Nicolas  de  Azara  a  donné ,  en 
178S,  une  nouvelle  édition  des  (Eu- 
Tret  de  Gardas  I^sso  de  La  Vega , 
précédée  d'un  très-beau  discours  sur 
l'histoire  de  la  langue  et  de  la  lil- 
léraiure  espagnole. 

■h  IIL  GARCIAS  Usso  ou 
GARCII.A8S0  DE  La.  Veua  ,  natif 
de  Cusco,a  donné  en  espagnol  l'Hh- 
toim  rie  la  Floride ,  Madrid ,  17  a.l , 
3  tom.  I  vol.  in-fol.  ,  et  celle  du 
Pérou  et  des  Indes ,  Lisbonne  ei 
Cordoue,  1609,  1617,  3  vol.  in- 
folio,  écrites  d'un  style  ampntilë  , 
et  traduites ,  l'une  en  lalin  et  l'autre 
m  français,  par  Baudouin,  Ams- 
terdam ,    1737  ,  3  volumes  in-4''  , 

IV.'  GABCIAS  DE  LoAYSA. 
Foyes  Giron, n"  U,  e(OoNA. 

1.  GARCI£  eu  GAitciÀi  U ,  roi 


GARD 


3o3 


de  Navarre  ,  succéda  i  son  père 
Sancbe  11 ,  et  mourut  l'an  1000 , 
ou  au  commencement  de  l'année 
suivante.  Ilful  surnommé  le  Trem- 
bleur,  parce  qu'il  trembloit  eÎTec- 
tivenjent  lorsqifon  lui  mettoit  sa 
cuirasse  un  jour  de  combat.  On  lut 
attribue  celle  gascouqade  ,  mise  tut 
le  compte  de  tant  d'autres  :  «  Mou 
corps  tremble  des  périls  où  mon 
courage  va  le  porter,  u 

•  U.  GARCIE  (Jean),  doraiui- 
in  espagnol ,  clioisî  par  ses  supû- 
eurs  pour  prêcher  la  foi  aux  iiili- 
dèles ,  exerça  d'abord  son  minis-- 
aux  îles  Philippines  ,  où  les 
dangers  et  lesfatignes  u'e  l'uitinàdè- 
reulpas.  Après  «voir  converti  beau- 
coup d'inBdèles  ,  il  passa  i  la  Chine 
en  i65S,  avec  quelques-uns  de  ses 
confrères.  S'étani  élevé  coutre  Jet 
cérémonies  cbiuoises  ,  qui  lui  pa- 
rurent une  idolâtrie,  il  fut  chassé; 
mais  il  fut  rappelé  huit  mois  après , 
el,  pendant  trente  ans  qu'il  habita 
ce  paya ,  il  ne  cessa  de  faire  du  bien 
aux  nouveaux  clirétiens.  U  mourut 
en  iGBâ.  On  a  de  lui  quelques  ou- 
vrages en  langue  chinoise.  Les  prin- 
cipau»  sont,  l.Un3'ra/;tf  sur /'o/ni- 
aoa  /nenlaie,  oi'i  ou  trouve  quel- 
ques boimes  rëllexions.  H.  Un  Caté- 
chisme, lu.  Il  eut  encore  part  à  un 
Traité  contre  le  culte  de  Confu- 


I.  GABDEfAntoinelscALitr  bci 
Aymabbs  ,  baron  de  la  ) ,  el  marquih 
de  Brigancon,  connu  d'abord  sous  le 
nom  de  capitaine  Polin  .  né  d'une 
faiiiil'tobscureau  village  de  la  Garde 
eu  Dai>phinë,doiit  il  acheta  par  ta 
s,>iie  U  seJgueurie.  ne  dut  sou  élé- 
vation qu'à  sou  courage  et  à  son  es- 
^ril.  Il  étoit  né  si  pauvre,  qu'un 
simple  caporal ,  qui  lui  trouva  une 
physionomie  heureuse,  ne  craignit, 
point  de  le  demander  au  père  et  à 
la  mère ,  pour  l'ai  tacher,  eu  qualitii. 
de  goujat,  au  lervic^  de  *a  compa-' 


3o4 


GARD 


gnic.  t^  demande  fut  rejetée  ;  maîi 
Je  ieune  Polïu  ,  se  di^robaut  de  U 
luaiiou  palerueUe ,  siiivil  de  près 
■ou  g'ii'U,  le  servi!  deux  ans,  par- 
vint Biiccessivement  au  grade  de  sol- 
dat ,  d'euMigne  ,  d^lieuieoant  et  de 
capitaine,  toujours  supérieur  à  sm 
emplois  par  son  inlelligence  et  son 
eetivilé.  Guillaume  du  Bellaj  le  (il 
counoitre  à  Franfois  I*',  qiiï  l'en-' 
voya,  eu  i54i,  à  Conslaiitiuople 
vers  Soliman  II.  Celle  ambassade 
développa  en  tiii  tes  tolens  les  plus 
rares  pour  les  négociations,  M<iiB 
comme  cette  tarriere,  toute  glo- 
rieuse qii'elleéloil,  ne  convenoit  ni 
à  sa  Fortune,  ui  à  ses  godls,  îl  l'a- 
baadoiina  pour  s'attacher  au  service 
de  mer.  Bieut&t  il  devint,  sous  le 
nom  de  baron  de  La  Garde,  général 
des  galères  df  France,  et  se  lit  une 
gravide  répiilatii 


belles 


U 


idoit  e 


Provenee  comme  lientenimt  géné- 
ral, lors  de  la  sauglaole  exécution 
deCabriireet  Mérindol,  eu  iBijS.et 
■ervil  trop  bien  la  paision  du  prési- 
dent d'Opéde  contre  les  infortunés 
babilani  deces  contrées.  Il  fut  em- 
prisonné à  celte  occasion,  et  deutilué 
du  géuéralat  des  galères  ;  mais  au 
liout  de  trois  ans  il  fut  élargi,  déclaré 
ianocentet  réintégré  dans  sa  charge. 
Elle  lut  fut  encore  otée  eu  i5&7,  A 
-  ne  lui  l'ut  TeD<t(ie  ijU'eu  i566.  Il 
mourut  d'hjdropisie  à  ëo  ans  en 
1^78,  laissant  plus  de  gloire  que  de 
richesses.  Il  n'eut  qu'un  bâiard  dont 
la  postérité  s'éteignit  en  1713. 

U.  GABDE(  Philippe  Bridakd 
de  la  ) ,  ué  à  Paris  en  17 1  o  ,  mort  le 
3  octobre  1 767,  é toit  chargé  des  fêtes 
particulières  que  Louis  XV  donnait 
dans  ses  appartemeus.  Il  avoil  un 
goût  singulier  pour  ce  genre.  La 
mort  de  la  marquise  de  Pompadour, 
•a  bienfaitrice  ,  le  jeta  dans  nne 
babitude  de  mélancolie  qu'il  ne  fut 
pas  maitre  de  dissiper.  Il  faisoit  la 
partie  de*  iptctacles  poui  le  Mercure 


GARD 

(le  France.  On  a  de  ini  Le»  t^Uret 

de  TAéitse,  a  vol.  in-ia;  Annalet 
amusantes,  tn-i9:Z/r[7fns0, opéra 
comique,  etc. ,  et  d'au  très  frivolitéi 
où  il  y  a  plus  de  licence  que  de  ta- 
lent. 

'  •  G.^HDEIL  (  H.  )  ,  médecin  , 

membre  de  l'académie  des  sciences, 
inscriptions  et  belles-letites  de  Tott- 
Inuse  ,  mari  dans  cette  ville  le  13 
avril  iSoS,  à  l'âge  de  8a  am,  est 
auleui'  d'iuie  Traduction  des  tSu- 
vres  d'Hippocrale  assez  esliiaéa. 

t  I.  GARDIE  (Ponius  de  k), 

Î;eniilliotame  de  Carcassoane ,  cé- 
ëbre  par  son  courage  et  .les  aven- 
ture», servit  d'abord  en  ^émout, 
puis  eu  Ecosse  ,  ensuite  ett  Daue- 
tnarck.  Ayant  été  fait  prisoiraier 
dans  un  combat  contre  les  Suédois, 
Eric  XIV,  roi  de  Suède ,  le  prit  à 
son  service.  Après  que  ce  prince  eut 
perdu  son  tr6ne,  La  Gardieconserra 
sa  faveur  auprèsde  Jean  111, àqiiis* 
valeur  avoil  été  utile.  H  lui  confia 
de»commi»$ioniiimpor(aulesÂBome 
et  à  Vienne ,  el  le  déclara ,  en  1 58o, 
général  des  troupes  de  Suède  contre 
les  Moscovites.  Ponius  se  rendit 
maitre  de  la  Carélie  ,  el  Ri  d'autre* 
conqiièles  avec  autant  de  couragB 
que  de  boubeur.  Ses  victoires  furent 
suivies  de  négociations  pour  ta  paix. 
Dans  cet  intervalle,!^  Gardie  lit 
naufrage  le  5  novembre  1585  ,  ea 
voulant  BUlrer  dan»  le  port  de  Be- 
vel,  capitale  de  la  Livonie  Euédoise. 
Il  avoil  épousé  une  lille  naturelle  du 
roi  :  il  en  eut  deuii  Ris,  sotiche  des 
comies  de  La  Gardie  ,  aujourd'hui 
seigneurs  en  Suède. 

n.  GARDIE  (Magne-Gabriel  d» 

la  )  ,  comie  d'Aveuabourg  ,  «oc-  . 
cessiveinent  conseiller,  trésorier, 
premier  ïnaréclial  de  la  cour,  dian- 
celier  de  Suède, 'enfin  premier  mi- 
nistre et  directeui.^énéral  de  la  jus- 
tice dans  tout  la  royaume ,  fut  fort 


GAIID 

«vaut  dant  le*  boniKi  grac«>  de  la 
ijeiiie  Cbriiiiae ,  qu'il  enipècha  d'ab- 
diquei  aulani  qii'il  fut  «□  lui  ;  i^aïi 
ayant  été  obligé  de  se  retirer  de  la 
cour  eu  i654,  cette  reine  «al isiit  il 
•on  goût  II  y  rentra  iou>  Charles- 
Gustave  ,  qui  le  DORima  trésofier 
du  royaume,  lieuienant  du  toi.ei 
£éuëralie«ime  dans  la  Livonie.  En 
i656  il  obtint  le  gouvernement  de 
la  &ningiti«  et  de  la  Liihuauie,  et 
(ktendit  Biga  avec  Uni  de  vigueur , 
que  les  moscovite*  furent  obbgëB  de 
M  retirer  au  bout  de  six  mois  de 
■iége.  Après  la  mort  du  roi,  élu 
chancelier  du  royaume,  il  eut  part 
i  ia  régence  ,  et  fut  eaeuite  premier 
ntinistre  de  Charles  XI ,  ^u'il  as- 
eieta  utilement  de  ses  couseile.  Gar- 
die  mourut  ea  i68ë,  également  il- 
loatre  par  les  qualité*  qui  forment 
et  te  guerrier  et  rhomoie  d'état. 

•  GAHDIEN  (  J.  F,  M.  ) ,  procu- 
reur-syndic de  Chàlellerault  ,  dé- 
pota de  la  Vienne  i  la  conveu- 
lion  nationale,  tit,  le  aZ  novem- 
bre iTga  ,  un  rapport  sur  quelques 
papiers  trouvés  dans  l'armoire  de 
fer  aux  Tuileries;  et  il  cita  entre 
autre*  une  lettrepar  laquelle  le  roi, 
en  félicitant  Bouille  sur  sa  con- 
duite dans  l'affiiire  de  Nanci ,  lui 
annonçoit  qu'il  lui  faïsoit  cadeau 
d'un  cheval.  Gardien  en  inféra  que 
Louis  XVÎ  avolt  ordonné  tes  massa- 
cres qui  «voient  eu  lieu  à  Nanci  le 
Si  ao&t  17g».  Allaehé  au  parti  de 
la  Gironde ,  pour  lequel  il  aban- 
donna celui  de  la  Montagne ,  il  fut 
ëlu  BMmtvs  de  la  commission  des 
douie,  créée  aux  appiwjies  du  Si 
mat,  pour  la  recherche  des  complota 
et  l'examen  des  arrêté*  de  la  munici- 
palité de  Paris  j  il  offrit  sa  démis- 
aâea  ainsi  que  sea  autres  coH^ues  à 
I>  suite  ds  diverses  déaoacialions 
contre  cette  commission.  Ennem 
personnel  de  Tallien ,  il  lui  impuli 
de«dé»oncialionsfiiitas  contre  lui  par- 
le conieil  delà  comiaun*.  Gaiditiifut 


GARD  3o5 


décrété  d'ai 

cuialion  le  3  octobre ,  1 

deux  Girondins  arrèiés  par  suite  de* 
'énonena  du  Si  mai ,  et  condamnl 
mort  le  3i  octobre  Hiiv«nt.II'ét»it 

âgé  de  43  aos. 

t  I.  GABMN  su  MiBNit  (N.  ), 

professeur  de  rhétorique  à  l'univer- 

'  '    "    '      IrËft-versé  iaas  U  con- 

la  langue  latine,  dont 

développé  toute  l'élégance  et  1« 

AneMe,  a  été  principalement  connw 

par  »ea  frécefU!  <U  rhétoriqut  tiré» 

dt  Quinlilîea  ,  Paria ,  1  "ta  1 ,  in- 1 3, 

parsea  Synotg'me»  latrni ,itiiiai-. 

lion  des  Synonymes  français  d* 

l'abbé  Girard.  11  ett  mort  à  Vi^gna, 

ioisdeiB«i  )&t)a,à  l'ag»  de  8a 

II.  GARDIK  (Louis  du),  da 

Valencieunes ,  médeciu  dm  7'  liède , 

u  soua  le  nom  i'Horle/tiiua  , 

igna  pendant  aS  aua   dans  le* 

écoles  de  la  faculli  da  Uouay,  dont 

il  Éloit  docteur.  Il  a  oompusé  plu-' 

aieurs  ouvrages ,  parmi  lesquels  on 

remar.ipie ,  I.  ife  aaimation»  fixait 

quœaliu ,  la.  qud  Mteriiitiiu-  quod 

ima  raiionaiU  anie  organisalùt' 

mnoninfuiidiiiur,Vh»,d.  ifiaS, 

'8°.  II.  Jttima  latioaatU  restiluta 

inlegrum  ,  ibid. ,   i6ag  ,  iU'-S'. 

III.  CircuMsianeiof  et  ttmpora  dt 

pUuritidis  ralioue  ae- 

caadis,  iaferyariosmeti'V'MtBpro- 

ceresliiemdirùaeniia,'M4,  ib&a, 

io-4". 

1 1.  GARDINER  (Etieime  ) ,  *■- 
van  t  évèque  de  Winchester  et  chan- 
celier d'Angleterre,  fds  naturel  da 
Richard  Woodwill ,  frire  d'Eliia- 
beth  ,  épouse.  d'Edonard  IV,  n* 
à  Edmondburj,  dans  le  comté  de 
Sufibick  eu  i4S3  ,  tit  de  boQue*  . 
études, «s*  forma  i  écrire  et  à  par- 
ler !é  latinavec  autant  de  purctéque 
d'élégance.  C'est  ce  qui  eiipgea  le 
cardinal  Vohey  à  te  preirdre,  pour 
I  Keralaite,  Il  fut  du  rointire  d«tdé- 


3o« 


GARD 


pulë  9  que  Heuii  Vlll  envoya  à  Rome 
pour  Vafiàire  de  iod  divorce.  11  snus- 
crivil  à  l'arrèl  de  ce  divorce,  et  l« 
défendit  par  son  trailë  'De  verd  et 
faisâ  oiierlienlid ,  Londres,  i535, 
m-4"-  Il  ne  le  sépara  de  l'Egiise  ro- 
maine qu'en  ce  seul  point.  S'^tant 
/  opposé  à  la  riSrormaliqn ,  il  fut  era- 
priaounë  et  dë|ioBé  aous  Edouard  VI. 
Rétabli  R0I13  Marie  ,  ce  fut  lui  qui 
conseilla  à  celle  princesBed'agircou- 
tre  les  hérétiques  avec  toute  la  sévé- 
rité des  lois.  Il  en  lit  arrêter  un  assez 
grand  nombre,  et  l'on  en  brûla  une 
partie,  r  Toute  l'Angleterre  tomba., 
dit  l'abbé  Pluquet,  daus  une  extrême 
aorprise  à  la  vue  de  tant  de  feux  ; 
les  esprits  s'aigrirent  à  la  vue  de  ces 
terribles  supplices  ;  ceux  qui  pen- 
choieut  vers  la  religiou  réFoimëe 
en  eureut  alors  une  bieu  plus  haute 
idée  ;  et  la  constitiice  avec  laquelle 
les  pTolastans  alloient  au  supplice 
inspira  du  respect  pour  lenr  religion, 
«t  de  l'aversion  pour  les  eccléaiasti- 
qnes  et  pour  les  catholiques.  Inaen- 
alhlement  le  feu  des  bûchers  alluma 
le  fanatisme  dans  le  cteur  des  An- 
glais; lea  réformés  professèrent  leur 
religion  avec  plus  de  liberté ,  et 
firent  des  prosélytes,  n  Gardiner, 
étant  revenu  i  des  senlimeiii  plus 
pacîRqnes,  mourut  en  i555,  lais- 
lan  t  quelques  Ecrits  de  canli-overse, 
195i  ,  in-S".  C'éloit  un  homme  sa- 
vant, grand  politique,  sachant  die- 
limuler  à  propos ,  et  daus  lequel  on 
ne  blâma  que  sa  complaisance  pottr 
Henri  Vlll  e(  s*  sévérité  contre  les 
proies  tjULs. 

*  II.  GARDINER  (Jacques), 
brave  colonel  écossais  de  l'armée  de 
George  U.. mort  en  1^4  §,  également 
distingué  par  sa  piël'et  par  soncou- 
'.  lage.  Sa  vie  avoit  éfé  d'abord  Irès- 
',  dissipée  el  très  -  licencieuse  1  mais 
un  livr«  intitulé  ,  le  Ciel  pris  d'as- 
saut ,  qui  lui  tninba  par  hasard  dans 
les  mains,  lui  fit  faire  des  ré&eiions, 
•t  »i  condiûle  dcTiat  cxeiiiplaire>  U 


fut  tué  en  comi» liant  vaillamment 
contre  les  rebelles  A  la  bataille  de 
Preston-PaDs ,  presque  souâ  les  murs 

'  m.  .GARDINER  (  Guillaume  ). 
savant  maibéniaticien  anglais  du 
18"  siècle  ,  auteur  d'excellentes 
Tables  de  l^garilhmes,  publiée* 
en  Anglais  à  I.onilres,  1743,  in-fo- 
lio. Cet  ouvuge,  extrêmement  utile 
aux  calculateurs,  ëlanl  devenu  fort 
rare,  trois  jésuites  français,  les  PI*. 
Pézénas  ,  Dumas  et  Blanchard,  en 
donnèrent  une  nouvelle  édition  re- 
vue ,  corrigée  el  augmentée,  i  Avi- 
gnon en  i770,in-Iol. 

•  GARENCIÈRES  (  Théophile 
de  ) ,  Parisien ,  docteur  en  médecine 
de  la  l'acuité  de  Caen,  médecin  de 
l'ambassadeur  de  France  à  Londres, 
ce  qui  ne  l'empêcha  pas  de  mourir 
dans  la  plus  affreuse  misère,  a  donué 
un  Traité  eu  anglais  sur  les  pror 
priéiés  et  ies. veilus  de  la  teinlun 
de  corail,  qui.  parut  en  iG76,et 
un  autre  ouvrage  en  latin  sous  U 
titre  de  Flagellum  Angliœ ,  sea  tor- 
hesAnglica  numeii»  omnibus  abso- 
lula ,  imprimé  à  Londres  eu  1647, 
in-i3.  Gareucières  avoil  abjuré  U 
religion  catholique. 

GABENGEOT  (  René  -  JacquM 
CBoi3SiNTde),uéàVitrj  le  3o  juillet 
16S8,  membre  de  la  société  royale 
de  Londres,  et  démonstrateur  royal 
en  chirurgie  à  Paris  ,  oit  il  mourat 
le  10  décembre  1759.  Avec  de  gran- 
des counoissances  dans  son  an,  il 
avoil  beaucoup  de  dextérité  daus  la 
nain.  Sea  outrages  sont  estimés  1 
I.  La  Myotomie  humaine,  nbo, 
3  vol.  in-t  3.  IL  Traité  des  instru- 
raeiis  de  chirurgie,  1737,  a  vrf. 
in- 13.  III.  Des  Opéraliota  de  cil' 
rurgie,  17491  3  volumes  in-i-s.  IV. 
Ujiaalomie  des  viscères,  i74'>>  * 
vol.  in-i3.  V.  VOpéralion  d*  t» 
laiile,  i73«,  inns. 


GARI 

M.  GABET  (Henri),  mëdeci  , 
néÂLouvaii),  mon  dans  celle  ville 
éa  t6oi,pratiquasonflnàEruxelle9 
)>eiidaQt  quelquea  années  et  euBuiie 
à  Mayence  ,  où  il  tlevinl  premier 
médecin  de  l'archevêque  el  éleclei 
Woirgaiig  de  Dalberg.  Il  a  Ith  u 
Keiuei)  d«  diveisea  coujullationi  si 
la  goulle  ,  iuipTiiuë  à  Fruicrocl  i 
153a,  iu-8%  sous  ce  titre  :  De  ar- 
t/tritidis  prteservaiione  el  curatio- 
iie ,  clarorum  doclîssimonimgue 
nostrœ  teiatis  medicoruin  conaiiia. 

11.  GARET  (  dora  Jean  ) ,'  bëué- 
diclin  de  Saiui-Maur,  né  au  Havre- 
de-Graceen  i6ii7,  ei  mort  à  Juiniè- 

Se»  en  1694,  avec  la  rëpulalîoii 
'un  Mvani  consommé  et  d'uu  bon 
leligieux,  donna,  à  Rouen  en  1679, 
in-fol. ,  a  vol. ,  une  belle  édition  de 
Cauiodore ,  à  laquelle  il  a  joint  une 
Disiertatioit  curieuse  «ur  la  pro- 
feuton  monWiquB  de  ce  célèbre  eé- 
nateur  romain,  eldci  notes  Mvan  tes 
et  judicieuse. 

GAHGORIS  Tut  un  roi  des  Cy- 
netes,  à  qui  on  atlribiie  l'iaveulmii 
de  préparer  le  miel.  Sa  fille  ajaut 
n  liU  d'un  mariage  clandestin, 


GARI 


3o7 


Gargoris  V' 


le  jeune  prince  «■élaol  lire  iieureu- 
■émeut  de  loua  les  daugers  o{i  il  avoit 
élt  eïjiosé  ,  sou  aïeul ,  plein  d'admi- 
ration pour  sa  sagesse  elson  courage, 
le  désigna  pour  son  succtsseur,  et 
le  nomma  Habis. 

t  GARiDEL( Pierre ),nëiMa- 
npsque  en  Provence,  professeur  de 
médecine  en  l'université  d'Aîx ,  pu- 
blia dtuu  cette  ville,  en  iTi.'i,  une 
Hittoire  de»  pia/iies  qui  naîuent 
aux  environs  d'Aix  et  autres  en- 
droits de  U  Provence ,  i  vol.  in-f'ol., 
fig.  Cet  ouvrage,  orné  de  cent  plan- 
ches ,  dont  la  première  édition  pa- 
rut à  Aix ,  et  la  seconde  à  Paris  en 
■  733,  imptiméet  gravé  aux  dépens 
de  la  province ,  lui  a  lait  liouneur. 
On  lui  aeepêndautrepio^éd» n'être 


pww  entré  dans  un  déUil  propor- 
tionné à  l'abondance  des  produc- 
lious  d'nn  pajs  si  ferliie  en  plantes. 
Les  exemplaires,  donlle  irtreporle 
Pans  ,1733,  sont  de  la  même  édi- 
tion ,  et  comieunenl  également  cent 
plaucbes.P.  Oaridelmoiiruten  i75t 
àvSans.  '   ^* 

-  GABIN  d-Apcmiuh  ,  trouba- 
dour du  XIP  siècle,  ainsi  nommé 
du  château  d'Apchier,  situé  dans  lé 
Gévaadan,  êtoit  contemporain  de 
Hamioiid  V,  comte  de  Toulouse, 
qui  régna  depuis  ii^«  jusqu'en 
1194  qu'il  mourut.  L'aJjbé  Millot 
du  que  l'on  ne  connoii  que  cinq 
pièces  de  ce  poëie  ,  que  sa  nais- 
sance distingue  parmi  In  trouba- 
dour» plus  que  ses  ouvrages.  Il  ajoute 
que  «Vaillant  el  bon  guerrier,  il 
sut  bien  faire  l'amour,  être  galant, 
et  poussa  la  libéralité  jusqu'à  donner 
loui  ce  qu'il  avoil.  n  VoiU  un  bel 
éloge,  sans  doute;  mais  l'hisiorie» 
continue  eu  disant  que  l'on  ue  trouve 
crpendaul  aucune  particularité  des 
exploits  de  chevalerie, nides aven- 
tures galantes  de  Garin  d'Apchier , 
et  que,  comme  poêle,  il  mérite  peu 
d'être  célébré.  jEu  tfFel ,  rien  n'est  si 
pauvre  d'idées  que  je»  trois  pièces 
dont  iabbé  Millot  nous  a  donné  la 
IraduclioD. 

;*  GARIOPONTUS,  médecin  de 
l'école  de  Salerue ,  vécut  dans  le 
i""  siècle.  Il  est  auteur  d'ouvrage» 
réaen  grande  partie  des  médecins 
^Jli  l'ont  préct^é,  el  spécialement  de 
Théodore  Priscîen  ;  mais  le  style  en 
est  si  obscur ,  par  le  mélange  de» 
mots  grecs,  arabes  et  latins,  quels 
lecture  en  devient  loul-à-lait  rebu- 
tante. Voici  les  éditioua  de  ces  ou- 
vrages :  I.  Vemorboium  cousis, 
acciderilibus  et  euralionibus  Uhri 
^i/J,Ugduni,  i5i6,m-4°-  ft,- 
e,  1536,  in-S".  U,  Passhna- 

GaUai  de  œgiUudinibus o  cn' 

pite  ad  pèdes  ,  Lugduni,  i6a6, 
■"  -4".  UI.  Ad  ioliui  coi]>oris  a^ri. 


3o8  GARL 

tartines  lirmetiiorum  praxeos  lihri 
f^, «asile»,  ifiSi,iii-4°- 

GABTSSOI.es  (Antoine),  minis- 
tre de  h  rtligion  protestante,  n^  à 
Montaubanen  iSfi?.  se  signala  d'ab- 
ord dans  l'étude  de»  beltes-lettres , 
Ae  la  philosophie ,  et  sur-tont  dans 
la  langue  latiue ,  ^o'il  parloit  eiqu'il 
écrivoit  avec  élégauce.  Il  lit  tant  de 
progrès  dans  la  théologie,  que  dèn 
l'âge  de  a4  auB  il  fut  uonimé  mi- 
nislre  dt  Poy-I^urens  par  le  sy- 
node de  Castres,  ensuite  miniMre  «l 
professeur  de  théologie  à  Moulau- 
ban.  Il  remplit  cas  deux  (4ace«  avec 
distiaction.  Ses  principaux  ouvrages 
fioul  ,1-  iJMoi^ltide,  poëroe  épi- 
que en  douze  livres,  où  il  chante , 
•a  beaux  vers  latins,  les  exploits 
de  Gustave  Adolplie.  H.  Un  autre 
PoSme  latin ,  à  la  louaase  de»  can- 
tons tuissea  proteslane.  lU.  Diverses 
Tàèm  de  théologie.  IV.  Un  traité 
De  ÎH^iuK^t'oneprim  ipeccati^da, 
et  un  autje  De  CJiiialo  medialore. 
U  mourut  ea  i6f>o,à  63  ans. 

I.  GARLANDE  (  Anseau  de  ) , 
favori  du  roi  Louis-ie-Gros ,  d'une 
maison  ilUvatre  qui  liroit  son  nom 
de  la  terre  de  Garlaode  en  Brie,  fut 
■énéchat  de  France  après  Hugïie 
de  ItnclLeforl,  aulremeut  nommé 
Cressi.  Ce  Hugue,  ayant  surpris 
frère  le  comle  de  Corbeil,  l'ai 
«nfermé  dans  un  château  vois! 
appriéla  Ferté^Bandouin.LesImur-^ 
geoia  de  Corbeil  en  firent  des  plain  tes' 
ti  fortes  au  roi ,  que ,  pour  les  satis- 
faire, Garlande  fut  envoyé  avec  qua- 
rante liommea  d'armes  pour  se  sai- 
wrde  eechSteaa.  Queifines  habilana 
■     avoient  promis  de   lui  livrer 


GARL 

Céloit  fait  de  Garlande,  ai  Hngiw 
de  CresM  eût  pu  entrer  dans  la  place. 
HeureuBemeot  pour  les  prisonniers , 
le  roi  le  mil  en  fuite ,  et  força  le 
château  à  se  rendre.  Garlande,  de- 
sénéchal  de  France  ,  refusa 
hauteur  da  rendre  hommage 
de  sa  charge  au  comle  d'Anjou.  Le 
comle,  de  «ou  tôle,  refusant  par 
reasentimenl  de  rendre  ce  qu'il  de- 
mains  ,  si  SUT  ces  entrefaiies,  en 
iiiS,  Garlande  n'eût  été  tué  d'mï 
coup  de  lance  par  Hugue,  ■seigneur 
du  l'iiisel,  pendant  le  troisième  siège 
que  le  roi  Loiiis-le-Gros  avoit  mi» 
devant  le  château  de  ce  nom. 


fet; 


il-pWle  . 


t  la  tiv 

s  quii 


nef- 


lien  de  l'onlre  qu'avoit  Garlande. 
effrayés  de  le  voir  arriver  de  nuit 
et  avec  Tnara-forte ,  l'enveloppèrent 
'  incontinent ,  et  le  mirent  datis  la 
tour  OÙ  étoit  le  comte  de  Corbeil.' 


n.  GARLANDE  (Elieono  de)r 
pertnt  du  précédent ,  fut  nommé  à 
l'évèchëdeBeauvais  vers  l'an  »ioo; 
mais  Ives  4e  Cbirtras  s'vppoia  à  «oa 
élection.  Il  devint  ensuite  do^nd« 
Saint-Aij(naD  d'Orléans,  et  archt- 
diacre  de  Paris ,  chanceUer  deFrance 
vers  1  io8  ,  el  séuéchll  de  la  cou- 
lonne  en  1 1  lO.  On  l'accuse  d'or- 
gueil ,  d'nuhititni  el  de  cruanté. 
Après  avoir  eu  l'admiuisiratioD  des 
aSâires  les  plus  importantes  du 
royaume ,  il  m  révolta  contre  son 
prince  ;  mais  I>ieut6t  mis  à  la  lai- 
sou,  il  seietira  A  Orléans,  oà  il 
mourut  en  ii90.  LafamilledcGu- 
lande  s'éteignit  eu  |3S6. 

UL  GARLANDE  (Jean  de), 
grammairien,  né  dans  le  vill^e  de 
Garlande  en  Brie ,  passa  en  Angl»- 
terreaprèi  la  conque»  da  ce  r«ya*BM 
par  le  duc  Guillaume ,  el  yenwigna 
a»«c  honneur.  Il  vivoit  encore  «n 
loSi.  C'est  son  séjour  en  Angletem 
qui  a  fait  croire  à  pltisieure  écrivain* 
qu'il  éloit  Anglais.  On  a  ik  lut  (W 
grand  nombre  d'ouvrajes  imprimés 
et  manuacrrti.  l^s  principaux  de» 
imprimés  sont ,  L  Uh  écrit  en  «r» 
rimes,  jnliWléFflceftM,  sur iea de- 
voirs d«  l%oiM»a  «BTH*  JM«u ,  >•»> 


GARM 

vert  k  pncbain  et  mreri  a 

Cologne,  i.5ao,iu-4MI.Uni'oë»ie 
tue  le  mépris  du  monde ,  fauue~ 
jaeat  attribué  i  seint  Bernard ,  Lyon 
i489 .  in-4°.  Ott  le  trouve  aussi  ave 
le  préeédent.  IlL  Ua^ulre  Po^me 
iulituté  Flortius  ou  Liher  Fioreli , 
■uc  les  dogmes  de  la  foi  et  sur  pres- 
que toute  la  morale  chcëiienne,  im- 
primé avec  les  prëcedeni.  IV.  Un 
Traité  des  /^nanymes,  et  un  autre 
dea  équivoques  ou  lernws  ambigui , 
Paris  i494i  Londre*,  iâo&,iu-4°. 
V;  Dictionarium  arlis  alchimiit , 
cura  ejusdem  arlis  compendio  , 
Bile,i57i,iii-8°. 

'  GABMANN  (  Christian-Frédé- 
ric) ,  médecin,  né  à  Mersbourg  en 
Misnie  en  iGijo,  et  mon  en  1708, 
obtint  la  charge  de  pbj'sicien  de  la 
ville  de  Cheramti  et  de  ton  district, 
il  fut  aussi  uudesDienibret  de  l'aca- 
démie des  Curienx  d'ÂUeinaene  ,  â 
Îui  il  communiqua  un  graad^uom- 
re  d'obserTatioii9,  On  lui  attribue 
plnsienrt  ouvrages ,  eutre  autres  ce- 
lui-ci ;  De  miraeiilis  moriuomm 
libritres,  quitus prœmissa  disser- 
tatio  de  cadai'ere  et  miraculis  im 
génère, U\çi\a^,  i67oet  1709,  in-4°- 
11  a'y  a  point  de  paradoxe  que  l'au- 
leor  ne  soutienne  dans  ce  traité. 
Comme  il  avoit  une  lecture  im- 
mense ,  il  abuse  de  la  plupart  des 
ckoses  qu'il  a  lues ,  pour  réhabiliter 


*  GABMËRAGHEL,  célÈhre  gi- 
néral  arménien,  ué  vers  l'an g47) 
•'appliqua  dès  sa  plus  tendre  jeu- 
;iesse  au  manienieitt  des  armes  et 
à  l'art  de  gouverner.  David  Gura- 
balad ,  prince  puisaan  t  des  provin- 
wa  septentrionales  d'Arménie  ,  le 
prit  à  son  service ,  et  le  nomma  gé- 
Vérolissime  de  ses  troupes.  Garmea- 


ghel   I 


nplit 


bomieur,  et  fut   contblé  de  gloi 
ilaus  ton*  les  combau.  Eu  ggG ,  k  la 


GAUM         309 

t£ta  d«  4^  millBpurriwi  bien  dis- 
ciplinés ,  il  battit  une  arm><e  per- 
sane, composée  de  plua  de  1 00  mille 
hommes,  sous  les  ordres  de  Mani- 
loun  ,  émir  d'Alropataine.  Il  s'em- 
para de  la  forteresse  d<:  ManazglHrl, 
qu'on  Tfgardoil  comtne  une  place 
isespugnal>le  ;  il  iit  iirisonnière  la 
femme  de  Mamloun ,  et  chassa  tous 
les  Mahoroétans  qui  s'étoieul  é  ta  Mis 
aux  environs  de  cette  ville.  Après 
cette  victoire,  Garmeragbel  dirigea 
son  armée  vers  la  ville  delChlat ,  la 
prit  d'assaut  ,et  s'empara  des  riches- 
ses de  l'eunewi.  En  ggS ,  Matulourj, 
â  la  lèle  de  nouvelles  troupes  qu'ît 
avoit  fait  venir  de  la  Médie ,  de  la 
Perte  et  du  Khorassan ,  entra  une  se- 
conde fois  dans  l'Arménie;  Garme- 
ragbel  marcha  contre  lui  avec  soit 
armée  ,  composée  d'Arméniens  et 
de  GéorgiEns  :  la  baïuille  se  donna 
bienlâtauxeuviroDs  du  lac  de  Van, 
Alamloiui ,  vaincu  et  baiiu  ,  (irit  la 
fuite  avec  préi^i pi  talion  ;  la  plupart 
de  ses  soldats  furent  passés  au  fil 
de  l'épée  ;  tous  les  chemins  éioient 
remplis  de  cadavres  [usqu'Â  la  villq 
d'Argecb ,  et  les  boiinsquireaièrent 
au  vainqueur  étoieiit  luraluulablet. 
L'hijiorien  Matthieu  d'Edesse  parte 
avec  éloge  de  ce  général ,  qui  se  con- 
duisoit  dans  les  camps  avec  ses  sol- 
dats comme  un  père  dans  le  sein 
:  sa  famille  avec  ser  euDius.  II  di- 

nis  que  «l'action  la  plus  glorieusa 
un  héros  est  celle  de  faire  peu  de 
s  de  la  gloire.  » 

"  GABMEBS  (  Jean  ) ,  roédfcin  . 
né  à  Hambourg  en  iGdS,  avoit  de 
grandes  connoissances  sur  l'histoire 
et  la  politique ,  publia  diSËr^us  ou- 
vrages d'autrui  dans  ces  deux  gen- 
res. On  a  de  lui  Dissertatio  de 
iheriacé ,  ta  officind  Henrici  Son- 
ntnhergeri ,  pharmacoptsi  ciotta- 
is  Hamburgeasis  ,  iS  novembrii 
.678  ^DJffa  ,  Hamburgi  ^  iSt^i 
n-4°- 


.-,b,Goo^lc 


3jo 


GARN 


f  GARNACHE  (Françoise  de 
RoHAN  de  la), fille  de  René  de  Ro' 
han  ,  premier  du  nom  ,  et  d'Isabelle 
d'Atbret ,  ëloit  couaine  germaine  de 
Jeanne  d'Albret ,  mère  de  Henri- 
le-Giand.  Due  pareaié  aussi  puis- 
Mule  et  aussi  Tecoramandable  que 
cetle-lÂ,  jointe  â  l'ancirnaeté  de  lu 
inaieon  de  Rohaa ,  ne  (ut  pas  capa- 
ble de  la  garantir  de  la  plus  désa- 
gréable injustice  que  puisse  éprouver 
une  personne  de  ion  ^exe.  Le  duc  de 
Nemours,  lui  ayant  promis  de  l'épou- 
ser ,  avoit  obtenu  d'elle  toutes  les 
faveurs  qu'il  eu  poiivoit  espérer.  Elle 

î'oiblesses.  Le  duc  ,  sommé  de  tenir 
«a  parole ,  s>n  moqua  avec  d'autant 
plus  de  hardiesse  ,  qu'il  ne  croyoil 
jusqu'Aiiloiiie,  roideNavarre,  quoi- 
que premier  prince  du  saug  ,  eût,  ou 
Basez  de  vigueur ,  nu  assez  d'autorité 
pour  l'y  contraindre.  Mademoiselle 
de  Rohan  mourut  avec  la  douleur 
de  se  voir  mère  tam  avoir  été  ma- 
riée.' Toute  la  cunEolatioii  qui  lui 
resta  fut  le  litre- de  prince  de  Ge- 
nevois qu'plle  lit  porter  à  son  iils  ; 
et  quant  iï  elle  ,  on  la  nomma  ma- 
dame de  La  Garuache,ou  la  duchesse 
de  Louduuois.  Elle  se  maintint  adroi- 
tement dans  ses  terres  pendant  les 
guerres  civiiea.  Varillas  en  parle 
beaucoup  ,  maïs  avec  sou  inexac- 
titude ordinaire.  Ses  erreurs  ont 
été  relevées  par  Rayle  ,  qui  nous  a 
fourni  cet  article.' ^or.  NEMOims  , 
a.'.  II. 

GARNET  (Henri),  jésuite,  né 
en  i5!iS  ,  provincial  de  sa  compa- 
gnie en  Angleterre  ,  travailla  avec 
un  zèle  peut-être  plus  ardent  qu'é- 
clairé à  y  soutenir  la  religion  ca- 
tholique- Acculé  en  iGu6  d'avoir 
su  ,  par  ta  voie  de  la  confes- 
sion ,  la  conjuration  des  poudres ,  et 
lie  ue  l'avoir  pas  découverte  ,  le  mi- 
nistre Cécillui  fit  faire  son  procès , 
et  il  fulfendu  et  écarlelé  le  3  mai , 
en   présence  d'un»  multitude  in- 


GARN 

croyable  de  peuple  qui  vouloit  voir 
mourir  le  grand  jésuite  :  c'est  ainsi 
qu'on  l'appeloit  communément.  Alé- 

§ambe,  bibliothécaire  des  jésuites, 
it  que  a  c'était  un  homme  d'une 
candeur  et  d'une  simplicité  admira- 
bles ,  qui  marcha  à  la  mort  avec 
joie.  i>  Delaplace  nous  asisure  que, 
pendant  tout  le  temps  qn'il  fut 
pensionnaire  aux  jésuites  anglais  i 
Saint -Omet  ,  il  .y  vil  solenntset 
annuellement  ia  l'été  d'Oldécorti, 
Garuet  et  Campian  ,  avec  plus  de 
pompe  et  plus  d'éclat  que  celle  des 
Ap<'ilres.  Les  bustes  d'argent  doré  de 
ces  trois  jésuites  éioient  enr  l'autel , 
enrichis  de  pierres  précieuses,  dé- 
corés de  la  palme  du  martyre  et  da 
l'auréole  d'or,  ^oyei  Oij>ecorn  ,  ei 
Jacques  VI. 

'  GARNETT  (Thomas),  méde- 
cin anglais  de  beaucoup  de  réputa-" 
lion,  né  dans  une  terre  qui  appar- 
lenoii  à  iou  père, au  Weslraorelaod, 
mort  A  Loiidrts  en  1801  ,  Ht  set 
études  à  Sed bourg, au  comté  d'Yorck; 
ensuite  il  alla  à  Edimbourg,  oi\  le 
docteur  Rrown  fut  son  précepteur. 
Après  avoir  pris  ses  degréa  ,  il  vint 
à  Londres  étudier  la  chirurgie,  puii 
il  s'établit  à  Harrogiile  au  comtd 
d'Yorck.  Mais  comme  il  y  trouvait 
peu  d'exercice  à  ses  lalens ,  il  alla 
à  Liverpool  ,  dans  l'intetilion  de 
passer  eu  Amérique.  Plusieurs  de 
ses  amis  le  détournèrent  de  ce  des- 
sein, et  lui  conseillèrent  de  doutieE 
des  cour»  de  ehinue  et  de  physique. 
Il  répéta  ces  cours  à  nTanchester, 
et  fut  nommé  professeur  à  Ander> 
son ,  université  deGlascow.  Aussitôt 
qu'on  connut  l'institution  royale  à 
Londres,  ledocteurGamett  fut  ap- 
pelé pour  y  professer.  Ses  cours , 
qui  étoient  de  deux  années ,  furent 
Irès-suivia  :  mais  enfin  il  quitta  cetta 
chaire^et  préféra  de  donner  ses  cour* 
dans  la  maison!  Ses  ouvrages  sont , 
I.  j4nafyse  des  eaux  minérales  à 
Harrogtile.  II.  Vf^age  en  Ecoste, 


GARP» 

3Tol.it]-4'*.llI.-^<'ù  sur  la  Santé, 
io-l3.  IV.  Plusieurs  JHér/ioires  et 
lissais  sur  des  sujets  de  physique 
vl  de  médecine.  Après  sa  mort ,  on 
a  publié, au  bénéfice  de  ses  filles, 
le»  Cours  lie  ZaonumU ,  iii-4''- 

I.  GARNIER  (Bobett),  né  à 
la  Farië-Beni3Td ,  ville  ifu  Maine, 
CD  1534,  obtint  uue  place  de  con- 
seiller au  graud-coDseiliious  Henri 
IV,  et  fut  lieuLeiiaui,-' général  au 
IlilaDs,où  il  luouriit  en  1590.  Lors- 
qu'il étudioii  eo  droit  à  Toulouse ,  il 
remporta  le  prix  aux  Jeux  Floraux. 
La  lecture  de  Séuèque  le  tragique 
lui  aj'ant  doané  du  goût  pour  l'art 
dramatique,  il  travailla  en  ce  genre, 
et. dès  w  seconde  pièce  ,  il  disputa  le 
pas  à  Jodelle ,  le  père  de  la  tragédie 
frauçaite.  Srâ-amis  le  mirent  au- 
dessus  d'Esi^yle ,  de  Sophocle  et 
d'Euripide  ;  mais  les  gens  de  goût 
le  plaçoient  beaucoup  au-dessous 
d'eux.  Quoiqu'il  eût  un  peu  plus 
d'élévation  et  de  force  que  Jodelle, 
«t  qu'où  trouve  de  loin  eu  loin 
dans  ses  vers  de  l'harmonie  et 
de  la  pureté  ,  il  ne  possédoit  pas 
mieux  que  lui  l'art  de  constru' 
une  tragédie.  Celles  de  ses  deux 
VAUX  sont  tout  aussi  dénuées  d'i 
lion ,  aussi  languissantes,  ausstsij 
pies ,  et  conduites  avec  aussi  ] 
d'arL  Les  personnes  curieuses 
connoilre  les  progrès  du  Ibéàtre  les 
recherchent.  Ou  a  encore  de  lui 
y  Hymne  de  la  monarchie /va-Zt" , 
i568  ,  et  d'autres  Poésies  ,  qui  ne 
valent  pas  mieux  que  son  théâtre. 
Elles  parurent  d'abord  à  Paris  en 
i58S  ,  in-i  a,  ensuiteà  Lyon  ,  1601, 
iU'  1  a .  L'abbé  Le  Clerc ,  dans  sa  Bi- 
bliothèque de  Richelet,  prétend  qu'il 
faulplaçerlanaissancedeGarniereu 
1 54-'> ,  et  sa  mort  en  1601 ,  Â  56  ans. 
Nous  avons  suivi  les  dates  qui  nous 
ont  paru  le  plus  généralement  adop- 
tées. Peu  s'en  fallut  que  ce  poiite 
tragique  ne  fût  lui-même  le  sujet 
d'une  tragédie.  Ses  doiaestiques  lé' 


GARS         3ii 

solnient  de  l'erapoisonnCr  ,  Ini ,  st 
femme  et  ses  enfuna ,  pour  piller  sa 
I.  Ces  scélérats  formèrent  ce 
dessein  pendant  les  ravages  d'une 
cruelle  jieste  ;  et  c'éloit  à  celte  con- 
tagion qu'ils  vouloient  imputer  l'eflèt 
de  leur  poison.  Ils  donnèrent  un 
breuvage  à  la  femme  de  Gamier  , 
laquelle  éprouva  dgs  sj^raptômes 
atarmans.  Cet  accident  bl  sou^oUr 
ces  malheureux  ,  qui  forent  pris 
punis  après   avoir  avoué   leur 

'  II.  GARNIER  (  Augustin  ]  ,  ai 
1679 .  a  gravé  au  commencement 
du  17*  siècle  quelques-unes  des  pem- 
tures  queXe  Primalice  avoit  exécu- 
tées à  Fontainebleau ,  et  celles  de  \at 
chapelle  du  château  de.Fleury,  par 
le  même  peintre  ;  divers  autres  mor- 
ceaux ,  d  après  Le  Poussin ,  Michel- 
Ange  de  Carravage  et  Blanchard. 

III.  GARNIER  (Sébastien  ),  pro- 
cureur du  roi  à  Blois  ,  contempo- 
rain de  Robert  ,  et  mauvais  poêle 
comme  lui  ,  est  auteur  d'une  Hea- 
riade  ,  poème  hëroique ,  qui  parut 
à  Blojg  en  1  SgS  ,  in  -  4°  ;  et  de  la 
iMyssée ,  autre  poème  publié  la 
même  année ,  ibid.  On  les  a  réim- 
primés à  Paris  en  1770,  in-8'',pour 
les  opposer  à  un  poënie  épique  de  ce 
siècle,  qu'on  prélendoil  leur  avoir 
dû  sa  naissance;  mais  le  plaisir  de 
déprimer  la  Henrlade  moderne  n'a 
pu  faite  valoir  l'ancienne.  —  Il  faut 
le  distinguer  de  Claude  Gabnieh  , 
autre  poste  français  ,  contemporain 
de  Malherbe  ,  dont  on  trouve  dea 
Poésies  dans  le  tome  iSdes  An- 
nales poétiques. 

tIV.  CAHNIER  C  Jean ) ,  jésuite ,  ■ 
professeur  d'humanités  ,  de  rhétorir- 
que  ,  de  philosophie  et  de  théolo- 
gie ,  né  k  Paris  en  ifiia  ,  mort 
à  Bologne  le  96  octobre  iSSi ,  en 
alhut  à  Rome  ,  où  sa  compagnie 
l'avoit  député.  C'étoit  im  homme 
I  plein  de  siiToii,  d'un  esprit  pEt  et 


3l2, 


GARN 


nëlhodiqiM ,  et  ttfardé  cMnme  un 
oracle'  fiour  la  déciiioa  des  cai  de 

conBcieiicï.  S*b  ouvragas  en  offreut 
des   lémoigiiag«9.     Le»   pribcipnuK 

-  sont,  1.  Une  ^itlonde  MariusMer- 
aator,  1673,  in-fol. ,  avec  quamiië 
Aep'iBce»,  de  Dote*, de  diuertalions 
lur  le  pëlagiauisme ,  fruit  d'uue 
grande  reclierc^e.BailUt  lui  reproche 
d'avoir  anji  l«  texte  dau»  de  vaites 
«^anuealaires.  On  l'a  hUmi  encore 
d'avpir  «ivcl-argé  .ses  di«serUlioiu 
de  passages  grec<>.  M.iia ,  outre  que 
c'ëtoit  la  mode  (tu  son  temps,  ou 
dtoil  plus  auloriaé  alirs  i  citer  les 
originaux-,  qae  de«  tradiKlioDs  sou- 
vent infidèles,  parce  qu'où  aiuioit  à 
ncouriranxsonrcei.  iiNoris  va  re- 
levé auMï  quelques  erreurs  de  eio- 
^aphit ,  et'  même  avec  trop  d'ai- 
greur ;  'cé'''(^lG  quelques-uns  oui 
aliribné  ,  dit  Nicëroti ,  à  un  dëpt 
Mcrel  d'avoir  elé  prévenu  par  Gai- 
nier  dans  plusieurs  cbo«es  «pi'il 
coniptoit  pul>lier  le  premier;  mais 
revenu  eusiiile  des  pr^ugés  qu'il 
■voit  conire  ce  jésuite,  il  le  coin- 
paroit ,  pour  le  mérite  de  l'érudi- 
tion ,  aux  p^res  Sirraoud  et  Pétau.  » 
Les  dissertations  du   pèi^  Garuier 

■  ontétéréimpriméeidansrAppeudiK 
de  saint  Ai<guslin  ,  Anvers  ,  1703, 
in-fol.  n.  Uue  ëduiou  de  Libérât, 
in-S",  Paris,,  1675,  avec  de savans 
commentaires.  ï«.  Uue  édition  du 
Journal  dea.  Papes  (  Lièer  rieur- 
nui) ,  1680 ,  in-4'',  accompagnée  de 
notes  lii 9 toriques  et  de  disserlalions 
Irès-cu  rieuses.  IV.  Le  Supplément 
suK  (Bnvres  de  Théodoret.  1684, 
in- fol.  V.  Systema  biUiolàecte 
collegii  Parisiensis  sociftatà  Jesii, 
Paris,  1678  ,  I  vol,  iTi-,i',parfaite- 
meal  bien  disposé,  de  fa  biblio- 
thèqueduMJIégedeLouis-le-GranH, 
et  trià-utile  i  ceux  qui  veulent 
Bietlre  eu  ordre  les  grandes  biblio- 
Ihèques. 


OAKIi 

dictin  de  Saint-MauT  eu  ifigti,  jtn- 
gnit  k  uue  gi^unde  variété  de  con- 

prévenantes  ,  ce  caractère  aimable  j 
qui  désarment  les  envieux  et  tijut 
des  amis.  Ses  su|iérieurBrle  chargè- 
rent de  l'édilion  de  salnl  Basile,  une  - 
de»  meilleurES  qn'on  doive  à  ta  coïi- 
grégation  de  âaint-Maur,  La  pré' 
lace  CBl  un  nifrceau  précieux,  par 
uue  critique  Irës-judicieuse ,  et  un 
discemement.sUr  pour  distinguer  les 
ouvrages  véritables  des  écrits  sup- 
posés. Dam  Garaier'n'eu  putfairs 
liaroiire  qne  a  vol,  eu  i79i.L'excfes 
du  travail  te  lit  tomber  dans  un 
état  l^dieuH,  qui  obligea  ses  supé- 
rieurs de  le  meure  à  Cliarenlon, 
où, il  mourut  le  3  juin  1735  ,  à  55 
ans.  DoiD  Maraa ,  chargé  de  con-' 
tt  l'édition  de  saini  Basile  après 
la  mort  de  son  confrère ,  mit  an 
jour  le  troisième  en  1760  ;  il  n'est 
point  inférieur  aux  premiers,  f^oy. 
l'Histoire  littéraire  de  ta  congréga- 
tion de5aint-Maur ,  pag.  ^^o. 

+  VI.  GAHNIEH  (  Pierre-Ignace ), 
iésnite',  né  à  L^on  en  1699,  mort 
àAvignonen  itëS,  publiaù  Paria, 
en  I7.'>9,  in-i2,  uu  assez  bon  livre 
soui  le  titre  de  Pc/itèts  ria  mai-guis 
de"*,  sur  la  religion  et  l'Eglise. 

VII.  GARNIEH  iPierre)  fut 
doyen  du  collège  des  médecins  de 
Lyon ,  fut  ami  de  Gui  Patin  ,  et  se 
distingua  de  os  sa  proft«sion.  -~-  Son 
KU.PierrGGAtiHiER, aussi  médecin, 
publie  des  Formules  /te  médecine  , 
qui  ont  en  plusieurs  éditions  ;  un 
Traité  pratique  de  la  vérole  :  cet 
ouvrage ,  qui  est  en  latin  et  en  fran- 
çais ,  fut  réimprimé  à  Lyon ,  avec 
des  augmentations ,  en  173g  et  1747; 
in-tj;  Paris,  )7<i4 ,  in-ia.  Une 
Dissertatiou  sur  les  effets  de  la  ba- 
guette diiiinoloire .  Histoire  de  la 
maladie  et  de  l'ouverture  du  c^rpa 
de  M.  Selee, Ljoa,  i6gS,  iu-13, 
et  quelques  Ouiiraget  polémiques. 
Il  mounitle4j»illet  1709- 


GÀAN 

'VTH.  GABNDSRflean-JScfjiiMl, 
riri à-Goron itana  leî^Dele  liatûn 
1739  ,  membre  de  l'acadëinie  de* 
inicriptioua  et  bel)«9-Iettrfs,  avoit 
■f  bien  prnRlé  de  6e»  iwàa,  qii'ar- 
riTd  à  Paris  ums  moyeat  n  na» 
appui ,  il  fat ,  en  «e  pr^nenlant , 
reç«  et  emptoyë  an  cOUëee  dUar- 
ooitrt,  «en  1760  aoDin:ie,an  col- 
lée de  France,  coadiuleur  de  l'abbé 
Sellior  ,  puis  iQspecleor  de  cette 
maison.  On  «  de  lui,  1.  VHomme 
(fc  lettres,  a  -vol.  tù-13;  Tf.Tj-oW 
iteParfgirte  xtu  goui^ememenl  fi-an- 
çaff;  1765,  in-in,  III.  JJe  i'eiTu- 
lation  civile ,  1 165 ,  in-i  3.  Vf.  Lt 
commerce  remis  A  sa  place.  Ce  Tui 
vfi  17^0  qu'il  donna  le  9'  vblbMe 
ili-4*  de  l'HittOire  de  France  de  Telly 
ei  ViHafet,  commençant  i  l'année 
r4^.  Il  continua  ce  travail, et  en 
1786  il  fit  parorire  le  iS*  -volume 
i^i  finît  en  i56S.  La  parife  traitée 
|iar  <Sarnier  offre  plns'd'émdilioil 
qu'on  n'en  trouve  dao'S  «  qu'ont 
Àrit  s«9  préHiïCeeseurs.  Ces!  i  sel 
ïoin»  que  le  collège  de  France  est 
redevable  de  sa  reit^uTatiou  et  de 
la  perfection  qni  fftnt  admirer  cetle 
A»le  célèbre,  fl  a  fah  ^lusieur»  JHé- 
moires  dans  le  recueil  de  l^cadëuie 
des  inscriptions ,  la  plupmrt  relatifs 
!t  In  philosophie  ancienne,  et  sur- 
tout à  celle  de  Platon.  Pugilif  en 
179S,  pour  aVoir  reIViaëleaerme»l 
qtion  eiigeoil,  il  se  retira' à  Bou- 
gival  oif  iln  termiM  W  cacriSro  en 
■  60S.  OamlernepnKMJdoit  p)u«rien 
t\at  sa  bibliothèque  ;  l^slronome 
Lalande ,  son  ami  et  ion  collègue  , 
instruit  de  ses  besoins,  rïprë»enle 
avec  chalenr  au  minislre  ifiie  )e 
gouvernement  ne  sanroit  sans  injne- 
tice  laisser  d^ns  ime  pokitinn  aussi 
cnielle  ira  homme  de  cemérilé.  I.'a- 
ntitié  voit  «es  eBolrts  t'wroiinës ,  et 
Lalande  a  U  satisfaclioh  d'annoncer 
à  Gamier  qu'une  pension  lui  est 
Bccordiie.  Avant  son  départ  de  Paris, 
«et  histonea  se  disposoit  à  mettre 
sffus  presse  le  16°  volume  de  son 


GARO  3i3 

ODvrage;  mais  des  motifs  de  pru- 


car  (tne  s'est  pas  relrouvë  daua  ses 
papiers. 

•ÏX.  GAUSIER  (Charles- 
Oeorge^l'hontas 'i ,  ne  je  Amerre  le 
31  décembre  1746,  mon  eii  1790, 
etl  aoleur  des  Nouveaux proveria 
dmmarlqucs ,  ou  Kecueli  de  co- 
médieSde  société  ,  Paris  ,  1784  , 
i».'fl".IFadmméle«*ditinn».  ï.  de 
tHistoire  des  imaginations  e.rtra- 
vaganten  de  M.  Oufle,  Paris,  175S, 
d  vol.  in-'ia.  tl.  l>es  iKuTes  badi- 
nes complétée  du  comte  de  Caylus, 
Pafi»,  i787;iavol.  in-«'.ll!.  Des 
(BtfWM  complues  de  Xtfgnani, 
avec  des  ■rentnrques- sar  cAaçae 
pièce,  Paris ,'17811»,  6  vd.  ili-8», 
IV.  Savnts  complètes  du  comte  de 
Tréssart ,  ftiris,  1787  ,  1»  volumes 
■in-8*.  y.'  ÎJi  JVouvelle  ëdillo/t  des 
l^oya^fi  imnginairei ,  songes,  vi- 
sions et  roman»  merfeillenx,  P4- 
rii,  17S7,  39  Vol.  itr-is. 

t-éAnOVALD  (Benveiniio),' 
peintre,   natif  de  Ferrare,  mort  GH' 

1590,  âgé  de  So  WU,  fiil.loug- 
temp'a  entre  les  malins  de  fnalivais 
mahre»  qui  tmptchèrènt  ses  talens 
;dc  w  développer  ;  mail  il  '  Ht  uû 
voyage  en  Italie,  OÙ  la  vue  des  ou- 
vrages de»  plus  celètjrei  peintres  ;■ 
échaiilfant  son  génie, le  mit  en  étal 
de  produire  de  belles  choses.  Il  dut 
sur-tout  ses  talens  aux  éindês  qu'^f 
fit  pendant  deun  ans  des  ouvrages 
de  Michel  Ange  et  de  Raphaël.  On 
avoil  deux  morceaux  de  tui  an  Pa- 
lais-Royal ,  et  une  belle  cof>ie_d>i 
laWeau  de  la  Transfiguration  dé 
Raphaël.  On  remarque  danslesoii- 
vragesduGarofalo  un  dessin  correct,' 
des  contours  dans  le  goût  de  Mi- 
chel-Auge,  et  beaucoup  du  alyle  ité 
Raphaël  ;  4ans  la  disposition  des  fi- 
gures et  dans  le»  draperies  ,  sén 
pinceau  est  moelleux  et  fondu ,  'et 


34 


plui   eslirnéB  ,  qu'ils  préimient  la 

goût  de  l'ëcnlé  ftorentine.  C«t  ar- 
tjale  peignoil  erdinairemeiituaœiU 
let  dans  aet  tableaux ,  pour  iadiquer 
MU  noiQ  de  Garofolo  qui  àéaigne 
<«tteHeut.  On  voit  de  lui  huit  btaiix 
mbUauE  dans  la  galerie  ds  Dretde , 
matTB  3u\Ttt  Mars ,  féam  et  l'a- 
mour i  une  Saa:AaiiaU,.iei  fUrUre 
/docteurs  de  t Eglise  en  mèdila- 
tionsur  ^immacuiée  conception  i  el 
les  autres  repréienteot  de*  f^ie/ges 
avec  l'Enfant  Jéaus  ,  et  pluiieijrs 
Saiafs.  La  galerie  de  Vienne  possè- 
lie  une  Fuite  en  Egypte;  et  le  mu- 
tée Napoléon ,  >ept  morceaux  capi- 
taux de  ce  maiire,  parmi  lesquels 
on  disliaf^ue  son  Portrait,  où.  il 
tient  un  eeillet,  et  un  tablea(i  re- 
présentant la  Vierge ,  saint  Jeaa- 
Bfiptisie  ,  sainte  Lucie ,  el  «ûi/ 
Coitlard ,  duc  d'Est;  ce  charount 
tableau,  d'un  coloris  agréalile,  qui 
semble  une  Imitation  des  premiers 
ouvMgM  de8a[^iiel,aiitd'iuide8sin 
pur   et. savant. 

»  GAHRARD  (Marc),  ariUle  . 
né  en  i58i  à  Bruges  enFlaodre  , 
roort  eu  168&,  ëloît  premier  peintre 
d'Elizabeth,  reine  d'Angleterre,  et 
d'Aune,  femme  de  Jacques  1". 


fitelêrre,  d'un  capitaine  d'infanterie, 

^ui  déscendoit  d'un  gentilhomme 
normand  nomme  La  Garigue,  réfu- 
gia eu  Angleterre  au  temps  delà  révo- 
'  catiouderéditdeNantes.Garrickeut 
pour  inatiluleur  le  savant  Johnson  , 
qui  lui  donna  le  goAt  des  beaux-arts, 
qu'il  né  put  cultiver  d'abord  autant 
qil'il  Buroit  voulu.  Son  père,  peu 
fortuné  ,  le  fît  passer  à  Llïtionue 
di^B  le  comptoir  d'un  né^cianl.  Ce 
genre  de  vie  s'accommodoDX  peu 


GARB, 

arec  ton  imagination  aideate ,  et 
son  pencbant  pour  le  ihéàlre,  le 
jeuueGàrricltrepM«a.eni  Au^leterrt, 
et  s'mlaclia  à  une  trnupe  de  conui- 
diens  ambulana.  Le  bruit  des  sucoèt. 
qu'il  eut  en  province  pendautdeux 
ans  péuétra  jusqu'à  Londres,  ell'y 
lit  désirer.  Sou  déliut  eut  un  éclat 
étonnant!  le  peuple,  le«  grands, 
tout  le  nionde  vonloit  voir  Ganick. 
Devenu  coinédieu  du  roi,  il  acquit 
une  part  considérable  à  la  direction 
de*  ipecuclêaVet  fit  la  fortune  d< 
ses  associés  el  U  sienne.  Sa  «ucces- 
sion  amoiité  à  ttoi*  millions  cinqi 
six  cent  milk  livres  :  effet  de  l'en- 
thousiasme qu'il  tivoit  produit ,  an- 
Uçtque  de.sou  écquooiiei^ui  tenait 
un  peu  de  l'avarice,  llcaptiva,  pen- 
dant quarante  onuéea,  les  suÉrajei 
lie  ses  compalrioleseldes  étraugera. 
Sa  mauvaise  sauté  le  força  de  de*- 
.cendre  pour  touioura  du  théâtre 
trois  ans  flvâut  e:i  mort ,  arrivée 
le  00  janvier  1779  ,  à  Gb  ana.  Son 
corps,  Iraosporlà  avec  la  plus  grand* 
pompe  à  l'abltaye  de  Wesltiiiuster, 
fut  déuouf  au  .pied  d'un  monu~ 
meut  élevé  à  ki  mémoire  de  Sha- 
kespear.  Ce  moDUineu^  lui  fut  éiaié 
parles  amis,  et  non  pur  le  gouver- 
uement.  Le  dra4i  funéraire  bit  poité 
par  quatre  des  plus  grands  seigueur* 
'  d'Angleterre.  Cetacieur  avoiiépour* 
se  ,  â  l'âge  de  3o  ans ,  mademoiselle 
Violeili  ,  l'une  des  plus  célèbre* 
danseuses  de  son  temps ,  et  peut- 
être  la  plus  belle  femme  derEurope. 
En  1763  ,,Giuriclt  vint  à  Pari* 
avec  elle ,  y.  vit  la  célèbre  actrice 
Clairon,  dont  il  prédit  la  célébrité. 
Depuis  sa  retraite  du  théâtre,  Gar- 
rick  habitoit  une  maison  de  campa- 

Ke  charmante,  à  quatre  lieues  da 
ndres ,  sur  le  bord  de  la  Tamise: 
c'est  là  qu'il  passa  les  deux  dernière* 
années  de  sa  vie ,  dans  la  société  de 
ce  qu'il  y  avoit  de  plus  grand  ,  da 
plus  ingénieux  el  de  plus  aimable 
en  Augluterre,  Alylord  *",  ton  ami, 
lut  proposa  de  se  mettre  sur  iM 


GARS 

langi  poiir  l'eDlr^e  au  porUœntt , 
en  qualité  de  Kprïienlaiit  d'an  petit 

boiirg.  GarriclL  répondit  eu  prose  ce 
^ueDelaplace  a  mu  ta  vers . 


Qn'aprti  na  rmHDT  i^diill 


-Cet  nct«ur  ,  d'une  Uilïe  petite 
mai»  bien  priw  ,  STBtt  l'œil  vif, 
«te  beaux  traits,  et  Bur-toiil  bean- 
rniipdephyaiimnmieetderncilitéàU 
décomposer  à  son  gré.  QtM>i<jti'iL 
cellàldansle  tragii^ii*  et  dnnïle 
mtque ,  ce|>endant  son  tnlpot  seiii- 
bloit  plua  parfait  quand  il  copioit 
ie«  caractères  singuliers  et  les  per 
sonnagCB  ridicules. 


Ses  Sitv'rvs ,  recoeitliea  et  m 
niées  i  Londres  en  t^Sa,  a 
iii-S",  sont  composées  de  plua 
pièces  de  vers  ,  dont  les  plus 
nues  sont  des  Epi  grammes  et  des 
Chansùnsi  d'une  comédie  inlitniée 
fe  lHariagt  claniiesUn,  d'une  Fêle 
m  l'honnAir  de  Shakespear ,  intt- 
lolée  le  Jubilé  à  Slrarfiiil-upon- 
jii'ori,  et  de  plusieurs  Prologues 
t\  Epilogues  en-ion  honneur.  On  a 
dernîèrenient  publié  sa  'Vie ,  Paris , 
in~i3.  Madame  Rîccobonl  a  traduit 
eu  français  le  Mariage  claodestin  , 
cdmédie  en  cinq  actes ,  Paris  et  Ams- 
terdam ,  1 768  ,  in-e". 

t  GARSAUI,T[Françoiv-Aleïan- 
dre  de  )  ,  meinlire  de  l'académie 
dei  sciences  ,  pelit-fiU  d'un  écujer 
de  la  grande  écurie  du  roi  ,  s'oc- 
cupa beaucoup  de  tout  ce  qui  con- 
cerne les  chevaux  et  l'équitaliou  , 
ei  cultiva' aassi  les  arts  ei  même  la  1 
littdiBture.  Ilmourut  en  novembre] 


GART  3iS 

1778,  à  U  ans,  après  avoir  puhbédi- 


eu  du  succès.  Les  principaux  tout , 

I,  U^nalomie  du  càevat,  Iradoita 
de  l'anglais  de  Soap,   1737,  in-4°> 

II.  Le  Nouveau  parlait  maréchal, 
réimprimé,  pour  la  quatrième  fois , 
en  1770  et  l8o5  ,  iu  4"  ,  le  meil- 
leur duvrage'sur  <c«t  art.  Jll.  Le 
Guide  Au  cai<alitr  ,  1769  ,  in-13. 
IV.  ït-aiW  des  voitures,  m-lf; 
17S6.  lOn  y  trouvé  la  deociapii&n 
d'uQé  berline  inversable,  dont  il  as 
servoit  lui-même.  V.  La  Descrip' 
tioii  de  plusieurs  art»  ,  dans  le  He- 
cueil  de  l'acadëiDie  des  sciences  ; 
\t  paumier-Çaquelier ,  le  PeiTu~ 
ailier,  le  Tailleur,  lai I^ngére ,  i« 
Cordonnier ,  le  BeurrtUer ,  le  iWj 
lier.  VI.  Un  Recueil  de  planus 
uaiiellet  gravées ,  Paris,  1767  ,S 
vol.  in-8°,  Les  ouvrages,  que  nous 
venons  de  citersoutles'plus  es tiuA, 
Ceuï  qui)  demaudoieat  du  .al^le  1« 
sont  beaucoup  moins.  Ses  Foita-det 
causes  célèbres  et  intéressaaKft 
augmentés  de  quelques  causes,  Aius- 
lerdam ,  17^7,  iu-i3,  sopt  un 
abrégé  trèsnimparlait  d'un  gros' re- 
cueil,  dont  l'anal^'se  demaudoit  la 
maiu  d'uB  maître.  Son  JV0//0B- 
uaiie  ou  Mémorial  des  connois- 
sances  acquises  ,  1761  ,  in-  8", 
un  peu  mieux  failque  son  abrégé  du 
volamineuK.  Piiavâl,  contient  de* 
choses  curieuses  ,  et  quelques-unes 

3u'ou  ne  s'attendoit  pas  de  trouver 
ans  lin  mémorial.  Cet  ouvrage  a 
été  refondu  el  augmenté  par  M.  de 
Moustalon  ,   Paris,    180&  ,    3  vot'. 


GARTH  (Samuel  ) ,  poitle  et  mé- 
decin anglais,  de  la  provinced'Yoïck, 
iltivacesdeux  arissidifféreasavic 
I  succès  égal ,  et  fut  admis  dans  le 
collège  des  médecins  de- Londres  en 
1695.  Ou  doit  à  son  lèle  la  fondation 
du  Vispeiisarj.  C'est  un  apparte- 
nietit  du  collège  luédical  de  Londres, 
dans  lequel  on  donne  aux  pauvres 


3i6         GARV 

ûtiOiJUohBÛmatgraÉit ,  et  de*  rt- 
nèdei  à  bat  prix.  Ol  ëubliisement, 
qnifaitUat  d'honneur  ^rhumaDilé, 
•xeka  contre  lui  U  plupart  (tes  mé- 
decins et  dei  apothicairpt.  GirlH  m 
vengea  d'feux  par  un  pclht  poëm*  en 
«Hchanti,  danilegoâldu  I^trrio 
A  Boilcau,  iutLliil«  TJie  Vispen- 
tary.  C'i^Liine  bataille  entre  Us  ma- 
decin»  «»  les: apothicaire!.  Cette  •»- 
lire  n'est  pai  loujours  line,  maii 
cHiest  trèi~piquante.  On  j  trouve 
de  l'inuginalion ,  de  la  vivacité ,  de 
la  naïveté,  et  dn  Mvoirun  peu  trop 
prodigué,  ilisn  u'elt  pliii  riant ,  ni 
plui  neuf,  que  les  d«3criptUius; 
cependant  un  peu  trop  chargées  ,  i 
la  manière  anglaise.  Ses  pluisantp- 
riet  sotlt  quelquefois  si  basses  ,  et 
■■r  digressions  si  savante»,  qu'on 
ne  «ait  souvent  si  on  lit  un  po^me 
iMirkfqitei  OM  i>n  ouvrage  séricnv. 
Mail ,  oaits  la  totalité,  ce  petit  pojjnie 
lait  plaitiT.  L'«xoide  a  élé  tiaduii 
■inii  par  Vritaira  :  ■ 


Comin*  Garth  «voit  raontré  beaii- 
CM4>  de  zèle  pour  la  siicçessio] 
la  couronne  dans  la  maison  d'Ha- 
novre, le  roi  George  I"  lui  doni 
Je«  titres  de  son  médecin  ordinaii 
•t  de   premier  médecin  de. ses  a 
roéea.  U  mourut  le  iS  janvier  ivi 
Il  a  paru  une  éfJition  de  ses  poésies 
chez  Caziu  ,  Pari» ,  in-ia. 

"  GARVE  {N.  ) ,  anden  profts- 
seur  de  philosophie  à  Leipsit^:. 
mort  à  Breslaw ,  capitale  de  la  Si- 
létie,  le  11  décembre  17^8  ,  Igéde 


GARE 

56  aaa  •  e«t  autenr  de  bon*  onvroget 
sur  la  morale  <i  la  politique.  On  a 
de  lui ,  I.  Une  Traduciioa  <iea  Ofi 
fices  de.  Ciciinm ,  en  allemand ,  avec 
un  commentaire  et  des  diaseFtatïoa* 
philosupitiques  en  3  volumes  ,  qu'il 
entreprit  par  les  ordres  du  grand 
Frédéric.  M.  Ji>»ais  sur  diféi^ns 
sujeM  de  morale ,  3  volumes,  rem- 
plis d'esprit  el  d'dn  tact  sur  dan* 
tout  ce  qui  a  rapporta  la  b*oiieBi>> 
cjété  et  auv  meeur*  du  aiicle.  Ob- 
servateur tin  et  impartial  ,  il  en 
avait  saisi  les  traits  qui  éidiapptnt 
connDunément  nn  littérateurs  eB~' 
Bevdiidans leurilivres.  111.  Estait 
sur  la  vU  tl  h  earaeiire  de  Fré- 
déric H,  rui  dePruue,  ouvrage 
où  l'on  a[>prend  ibmux  ^  a^iprécier 
ce  roi  que  par  uns  fbule  inusenaede 
biographies  el  d'anecdotes  qu'on  a 
fait  circuler  en  Europe  sur  ce  prince. 
Garve.  avoit  éltidié  Et  pénétré  le  car 
raclère  de  son  héros.  Il  a  «icors  pu- 
blié le  commencement  dWe  TVo- 
duclion  de  la.  morale  d'Arislote, 
atiec  un  jPÀKiMvw  préliminaire , 
dans  kquel ilexamtue  le*  principe* 
àfi  la  pbilosefbie  luntietuie  ,  qu'il 
poBsëdoit  i  fond  sans  eu  Être  cap- 
tivé. Celte  philosophie  de  Kaiit  • 
escrcé  la  plutne  de  plusieurs  écri- 
vain» étrangers  ,  et  a  donné  tien  à 
un  grand  nombre  d'ouvrages  pre»- 
qu'isintelligibl**. 

GABZl  (Initie),  peintre  dePi»- 
toie  d>i.i>elaT<M«)De,  né  en  1ES8, 
disiïiple  d'André  Saechi  dont  il  fut 
chéri ,  et'  émule  de  CarU  Haraltc 
qu'il  snrpaasa,  avoit  de  graïKka  par- 
ues, un  destin  correct, une  belle  com- 
position ,  un  coloris  gracieux,  ime 
touche  facile.  Âprte  avoir  Tait  plu- 
sieurs ouvrages  à  Bome  ,  il  Tul  «^ 
pelé  à  Naplsa,  où  aa  tenta  vaiM> 
meut  de  l'y  retenir.  U  retourna  i 
Borne,  oùilpeicnit,  ii  l'^e  de  80 
ane,  par  ordre  de  Clément  XI,  la 
route  de  l'église  des  Stigmates.  Il 
termina  cet  ouvrage ,  kUpérieur  4  - 


GARZ 

tout  ce  qu'il  «voit  fait  danilesplni 
belln  anaéei  de  ta  [catteMe.  C'est 
■ma  chef-d'œuvre,  II  mourut  paa 
de  (einps  apriti,  feu  1701. 
.  I.  GAB20NI  (ThwaasJ,  ui  à 
Baguacavalla  ^u  i  !>09 ,  chanoine 
rcguliec  de  Lairau,  loort  dana  sa 
paUit  en  1549  ■  e*t  auteur  de 
différeus  ouvrages  maraux  ,  iinpii- 
loësàVemBe,  i6i7,iii-4°-l-  i'Aéâ- 
trk  de  divers  cerveaux  du  monde , 
tfiiduil  en  fiant^i*  par  Gahiiel  Cba- 
puys,  iSSe  ,  m^i6.  11.  VHôpilai 
detfoh  incurablas,  (radnftCDi'niD- 
çai»  parFtaaïoi*  à*  Ctaiùr,  tieur 
de  Longueval ,  Pttris,  1630,,  ji)-S°. 
Ce  soat  trsuie  diMiour»  sar  Muiant 
d'espèces  défont,  que  le  traducteur 
doit  ir-éft-uiilei  pour.aofuërii  Ja-M- 
gesse.  Cepeudaiit  on  n'y  VoU  guè- 
res  qu#  des  .dums  tiès  U"!*!»!!)!.  11 
y  a ,  i  la  fin ,  un  DUcour»  «ar-le . 
dëparlemeut  de  l'hâpilal  qui  sert  à 
loger  lesfeflHDC».  Oay  prauTetiu'oa 
troirteeneUM  toute*  les  folies  des 
bemnies.m.  limiraèiJe  Cornue6- 
pia  contolalorio ,  f6oi  ,  'in— 8". 
C'«at  nu  fiuvrage  buriesqu«,  pour 
consoler  im  hoaime  qui  cmyoit  sa 
femme  iufidàle.  JV.  La  piazxa  di 
tulfe  le  professhni  del  mortdo. 
«  Les  écrits  de  Garzoni ,  dii  le  P, 
Micëron  ,  fout  connoître  qu'il  aroit 
effleuré  toutes  les  ectences,  et  mon- 
trenl  assez  de  quoi  il  auroit  été  ca- 
paille  ,  ai,  dirigé  daus  ses  éludes  par 
quelque  homme  de  goùt,ileflt  vécu 
plus  long-lemp*.  » 

•II.  GAKZONl  (Jean),  d'une 
illnelre  famille  de  Bologne ,  lilléra- 
leur  et  écrivain  universel ,  Aorissoit 
daiiate  15'  siècle.  Il  apprit  les  belles- 
lettres  à  Ronie  ,  et  tinil  ses  étude 
dans  sa  patrie ,  où  il  prit  le  bonnet 
de  docteuren  1664.  Garzoni  sccupa 
DOC  chaire  de  pbîioiopbie,  etea 
de  inbdeciiw  duni  le  collège  de 
TÏIW,  et  ae  distingua  également  dans 
VéuiAe  de  r«lo<ponce.  11  mourut  «1 
160b,  *£i  dit  86  m».  Ses  piiucipanx 


GASC       317 

tiiasnf,t%uaa\  ,\.  T>e  lehus  Ripauit, 

Aiicoua,  1576.  En  176s  celte  his- 
toire fut  réimprimée  avec  des  au  g  ~ 
luenialions  pur  Tauurai  de  Bipa- 
oat.  II.  Vedi£niiate  uriitHa- 

ouvragedaus  le  lome  3l  des  Scripl. 
rerum  Italie,  de  Muralori,  Hl.  De 
Joannis  Henlii'uli  seaioiis  gestit 
Ilbellus.  Cet  ouvrage  ,  qu'on  cou- 
>it  manuscrit  dans  la  biblio- 
thèque des  jésuites  de  Brescîa ,  a  été 
publié  par  le  I'.  Zaccarîa  dans  non 
lier litterariumper llaliam,'^.  341. 
IV.  Ve  rebas  Saxonice,  T/iurin- 
giœ ,  Libottotrim ,  Mhrùx ,  et  Lu- 
satitt,  elc  Basile^  ,  i5i8.  On  a 
beaucoup  d'autres  ouvrages  impri- 
més ou  mauuscriiB  de  Garzoni ,  par- 
mi  fi»queU  un  grand  mwbre  de 
Discours  îaiiiis  qu'où  conserve  dans 
les  bibUollicqiies  de»  PP.  domîni- 
oaiiLi  de  Bologne  et  des  cbomines  de 
San-Salvator. 

•  111.  GABZONI  (Pierre),  séna- 
teur vénitien  du  18°  siècle  et  his- 
toriographe de  la  république ,  a 
mis  au  jour  l'Islariadtl/a  repubtica 
i/i  yenezia  iii  tempq  délia  sacra 
lega  contra  Mahometlo  IV ,  e  ire 
siioi  iuccessori .  Venise,  1706.  En 
1716,  il  publia  la  a*  partie  sous  le 
tilre  suivant  :  Isloria  délia  repu- 
blica  di  yenezia,  Ofe  ir/aie/ne  nai'~ 
rase  la  guerra  per  la  succession» 
délie  Spagne  a  CarloII ,  Venise. 

*I.  GASCOIGNE(.irGuillauiB.), 
premier  juge  du  banc  du  roi ,  aotis  le 
r^ne  de  Henri  IV  d'Angleterre ,  né 
vers  i35o  à  Gawthrop  au  comté 
dTorck  ,  mort  en  i^i5  ,  wia- 
gïtirat  incorruptiUe  ,  denna  dea 
preuves  de  »oa  intégrité  et  de  lou 
JntlcsibUtté  dans  deux  occasions 
mémorables  ;  car  le  roi  lui  ayant 
demandé  la  condamnation  de  faicfie- 
vÉque  Scroope  ,  qui  avait  été  pris 
parmi  les  révoltés  les  armes  k  k 
main ,  il  refusa  de  prononcer  ta  seU' 
teucc  ,  qu'il  regardait  comms  cou- 


3i8 


GASP 


traire  aux  lois  dn  royaume  ;  et  une 
autre  foii  il  til  arrêter  le  prince  de 
.  Galles, depuis  Henri  V,  quil'avoit 
insulté  dans  aoD  tribunal.  Le  prince 
resta  ed  prison  jusqu'à  ce  que  le  roi 
eût  prononcé  Eur  cette  nfiàire. 

•II.GASC01GNE  (George), poète 
anglais ,  né  an  comté  d'Essex ,  mort 
en  i577  à  Stramford  au  comté  de 
Lincoln ,  avoit  servi ,  et  s'ëtoît 
fait  nue  réputation  de  valeur  dans 
les  guerres  des  Pajs~Bas.  Ses  poésies 

I.  GASPAR  ,  nom  qu'on  a 
donné  à  l'uu  des  tiois  rois  luages 
qui  adorèrent  Jéaus-Chrisl.  Baillet 
prétend  que  ce  uoin  est  allemand. 
Voyez  Bai-tasar. 

U.  GASPAB-SIMÉONl.  Foyez 
SiMioNi. 

GASPARINI.  BumomroéBABii- 
zio ,  du  lieu  de  sa  naieaance  ,  Bai^ 
zizia ,  près  de  Bergame ,  où  il  na- 
quit vers  l'au  1370.  On  éioit  en- 
core daus  le  chaos  de  la  barbarie 
gotbique  ;  Gasparini ,  né  avec  beau- 
coup d'esprit  et  de  goflt,  chercba 
àeneoTiir.  IllutCictron,  Virgile, 
César ,  tout  les  bons  écrivains  de 
l'antiquité  ,  en  prit  l'esprit ,  et  le 
communiqua  Â  ses  disciples.  L'uni- 
versité dePadoue  l'appela  pour  pro- 
fesser les  belles -lettres;  le  duc  de 
Milan  ,  l'bdippe  -  Marie  Visconli , 
jaloux  dVn  tel  homme,  le  lui  en- 
leva. Ce  prince  le  combla  de  bien- 
faits ^  et  l'honora  de  l'intimité  la 
plus  tlatlefise.  Ils  éloieut  presque 
toujours  ensemble.  Gasparini,  mort 
en  i43i ,  a  laissé  des  Cumrnenlabes 
sur  divers  livres  de  Cicéron  ;  des 
Eptires  imprimées  en  Sorbonne  en 
1470,  in-ii";  des  Harangua,  et 
d'antres  productiona.  ix»  LeUrea  et 
■es  Harangues  ont  été  réimprimées 
eu  173S,  avec  nue  prélàce  eMcii- 
tielle  et  curieuse.  Son  traité  Ve 
Eloquentid  est  imprimé  avec  Sle- 
jiAanc    Fiisci  ^nonyma  ,  Turin 


"GASS  ' 

et  MiUtt-,  i48oj  in-fol.  Gaiparisi 
fut  un  des  premiers  qui  travaillè- 
rent à  faire  revivre  «u  Italie  h 
goût  de  k  belle  latinité. 

•GASPARIS  (Jean-Baptiste de), 
né  en  170a,  profe^nr  d'histoire 
â  l'université  de  Vienne  eu  Autri- 
che ,   mort   En    cette   iille   l'anné* 

1768.  On  a  de  \a\,^disidŒmon» 
Philorvmarai  vindictte  adversùa 
sycap/iar/as  Juvavienics,  Colouia, 
i74',ia-ia- 

«  GASPARRl  (Françoi^Marie), 
célèbre  avocat  de  Rome ,  oïl  il  na- 
quit .en  1679  ,  et  mort  en  i73!i. 
a  fait  imprimer  Inititucioni  ca- 
ttouiche  e  civili  ;  un  Viscoivo 
savant  sur  l'état  géographique  de 
la  Marche  d'Anc6ne  ,  et  quet<]ite* 
Orazieni  prononcée*  à  la  Sapience 
de  Rome. 

•  1.  GASSANY  {  Al-Azràky  A1-), 
né  à  Gauàn  en  Syrie ,  étudia  la  ju- 
risprudence etla  théologie,  sciencn     ! 
inséparables   chez  tous  les  uiusul- 

code  que  te  Coran ,  et  ne  suiveoL     I 
d'auLrei  lois  que  |es  précités  con- 
tenus dans  ce  livre  informe.  Gos-     : 
sâuy   jouit   pendant   sa   vie   d'une 
grande  considération,  comme  doc- 
teur musiiUiiau.  Il  a  laissé  l'Histoire     \ 
de  la  Mecque,  ouvrage  fortatnple 
et  très'estimé ,  malgré  quelques  ine- 
xactitudes, et  qui  lui  l'ait  plus  d'hon- 
neur que  toute  sa  doctrine.  Alfarâny, 
autre  historien  aralie ,  en  a  donné 
un  abrégé  qui   a  l'avantage   d'être 
un  peu  moins  diffus,  et  qu'où  lit  à 
cause  de  cela  plus  souvent  qu«  l'ou- 
vrage même. 

"U.  GASSANY  (Abou-1- 
Fadhl  Abd-al-rahmân  )  ,  auteur 
arabe ,  naquit  eu  Galice  dons  le  6* 
siècle  de  l'hégire.  Emporté  par  son. 
goùlponr  la  poésie,  il  s'y  livra  en- 
tièrement ,  et  obtint  des  saCcès  brîl- 
lans.  La  bibliothèque  tmpâ'û^  de 


GASS 

Pari»  conserve  roanuscrii  celui  d« 
■es  ouvrages  où  l'élégance  et  la  ma- 
gie d'une  versiiicalioa  heureiiae  se 
trouveni  réunies  au  pluj  haut  de- 
gré. C'esl  \m  petit  poème  en  l'hon- 
neur dn  grand  Sçalah'-ed-dyne 
'(  Saladiu  ) ,  ëXit  en  l'année  ^69  de 
l'hégire,  iigS  de  l'ère  chrétienne, 
et  qui  forme  nn  des  dix  livres  dont . 
esl  composé  le /Jj'i'uiï/l,  ou  recueil 
de  poésies  de  cet  auteur. 

•  GASSAR1U8  au'OxssEt. 

( Achille-Firnjin ) ,  médecin,  né  le 
5  iioveinhre  i5o5,  à  Lindau  ,  en 
Souabe,  pratiqua  son  an  à  Ans- 
Ijourg.  Parmi  tes  ouvrages  qu'il  a 
composéb ,  ou  disliugue  les  auivaus , 
I.  Aphoiismoiuia  JJippocratia  me- 
titodui  nova  à  Gesnero  UtuUraia , 
Sangslli,  i58/,,  in-8°.  11.  Curatio- 
nes  et  observalionea  medicce,  Aa- 
gtialJB  Vindaicorum  ,  i66«,in-4'*, 
avec  les  Obseivatioas  deVelachius. 
111.  ColUctaHea  practica  et  expé- 
rimenta propria ,  ibid. ,  1 676 ,  ln~ 
4°,  avec  les  Consultations  de  Vels- 
chius.  IV.  Hisloria  de  geaiaiiune 
fistûa  mor/ui ,  avec  les  Observa- 
tions de  Dodoens.  Ce  médecin  mou- 
rut à  Bologne  en  l57T. 

•  GASSEL  (  Lucas  )  ,  peintre ,  né 
à  Helmoiit  d^tus  le  BrabHiit  vers 
le  commencement'  du  16°  siècle, 
«xceiloil  à  peindre  le  paysage  orné 
lie  diSëreus  sujets  bistoriques.  Il 
tlorissoîL  â  Bruxelles  en  15^8.  Ou 
Toit  de  lui  uu  beau  tableau  dans  la . 
galerie  de  Vienne  dais  de  cette 
année  ;  il  représeuie  nn  paysage  irès- 
riclie,  où  l'on  remarque  Juda  don- 
nant une  bague  à  Thamar. 

•  GASSEN  (François),  néen 
CaUlogne  en  1598  ,  mort  à  Barce- 
louneen  16SS  ,peign«it  dajis  le  goût 
(le  Pierre  Cuquel,  avec  qui  il  a 
beaucoup  travaillé.  Gaîsen  a  fait  à 
Barcelonne,  avec  ce  peintre,  la  fie 
de  saint  Françoiâ-de-Paiilc ,  dani 
le  couvent  du  nom  de  ce  saint,  et 


GASS  Sig 

Asta  celui  de  Saint-Angustin  de  la 
même  ville  ,  une  partie  de  la  via 
du  saint. 

t  GASSENDI  (Pierre),  prévôt 
de  la  cathédrale  de  Digue ,  et  pro- 
fesseur- royal  de  mathématiques  à 
Paria ,  naquit  en  Provence  le  aj 
janvier  iSga  ,  à  Chantersier,  bonrg, 
prèa  Digne.  Un  esprit  vif  et  péné- 
trant, une  mémoire  heureuse,  l'en- 
vie de  toiit  apprendre  ,  annoncèrent 
à  ses  parens  qu'il  pourroit  être  un  jour 
l'honneur  de  leur  famille.  Quoiqu'ils 
fussent  peu  riches,  ils  eurent  aoiii 
de  sou  éducation.  Dès  l'âge  de  quatre 
ans ,  cet  enfant  précoce  déclamoit 
de  petits  sermoiiB.  Son  goût  pour 
l'astronomie  se  développa  peu  de 
temps  après,  et  devmt  st  fort, 
qu'il  se  privoîtdn sommeil  pour  iouir 
du  s|içc1acle  d'un  cieJ  étoile.  L'évè- 
que  de  Digne ,  Boulogne ,  étant  venu 
à  Chantersier ,  fui  harangué  par  lui 
avec  tant  de  grâce  et  de  vivacité  , 
ipi'il  dit  :  K  Cet  enfant  aéra  un  jour 
ta  merveille  de  son  aiècle.  »  Ses 
parens,  touchés  de  ceaélogca,  l'en- 
voyèrent à  Digne  pour  achever  ses 
études.  A  peine  furent-elles  finies , 
qu'il  y  professa  la  rhétorique  pen- 
dant une  année.  11  avait  en  cette 
chaire  au  concours,  quoiqu'il  n'eût 
que  seize  ans.  En  1614  il  fut  nommé 
théologal  de  Digne,  et  deux  au* 
après  il  remplit  à  Aix  les  chaires 
de  professeur  de  théologie  et  de 
philosophiedansTuniveiraitédeceite 
ville.  Gassendi  ne  garda  ces  places 
que  huit  ans.  L'amour  de  la  solitude 
le  rameua  i  Digne.  Il  y  entreprit, 
contre  la  philosophie  d'Aristote .  uii 
ouvrage  qu'il  fit  imprimer  â  Gre- 
noble ,  où  il  fut  envoyé  pour  les 
afiaires  de  son  chapitre.  Ce  phi- 
losophe eut  ensuite  occasion  d'étu- 
dier l'anatomie,  pour  laquelle  Des- 
cartes avoit  encore  plus  de  goût  que 
lui.  11  composa  un  écrit  pour  prou-l- 
vei  que  l'Homme  n'est  desiîni  à 
manger  qut  du  fruit ,  «l  que  l'n- 


330 


GA5S 


lag*  de  la  viaude ,  étant  conlraire 
i  as,  conslitulion,  élail  abusif  et 
dangereux.  Gassendi  te  ceoduisoit 
selon  ces  principes;  el  pendant  la 
dernière  année  de  aa  rie ,  il  ne  vou- 
lut pu  rompre  l'abstinence  du  ca- 
rême, (quoiqu'il  fût  trèc-nuUde..  Ses 
idées  suc  l'usage  de  la  viande 
n'ont  pas  été  adoptées,  et  Buffon 
ne  pense  pas  i  cet  égard  comme 
lui.  Un  procès  l'ayant  appelée  Paris, 
il  t'y  èl  des  atuis  puissans,  dont 
l'un  lui  procura,  en  1643,  une 
chaire  de  malhémaiiques  au  collège 
royjl.  Descartes  cbaugeoit  alors  la 
face  de  la  philoeoplue  ;  il  ouvrait 
une  nouvelle  carrière.  Gassendi  y 
entra  avec  lui  ;  il  attaqua  tes  Xé- 
■  dilalioiLi  ,  dont  quelques-unes 
sont  des  rêves,  .et  jauit  de  la 
gloire  de  voir  partager  les  pbilo- 
sophei  de  son  temps  eu  Carté- 
siens et  en  Gataendhtes.  Les  deux 
émules  diiTéroieuL  Wucoup.  L>es~ 
cartes,  entraîné  par  ton  imagi- 
nation ,  bititsoit  un  système  de 
philosophie  ,  comme  on  fabrique 
un  roman;  il  voulait  tout  prendre 
daoB  lui-inènie.  Gassendi,  homme 
d'une  graude  littérature  ,  ennemi 
déclaré  de  tout  ce  qui  a  voit  quelque 
air  de  nouveauté ,  éioil  extrêmement 
prévenu  en  faveur  des  anciens.  11 
prit  d'^pieuie  cl  de  Dénuicrite  ce 
que  '  ces  philotophet  paroisaoieat 
avoir  de  plus  raisonnable,  et  en  Kl 
la  base  de  sa  physique.  11  renouvela 
les  atomes  el  te  vide.  (  T'oyez  l'ar- 
ticle Encuss,  vert  la  fia.  )  Newton 
et  d'autres  ont  démontré,  depuis,  ce 
qu'il  n'avoit  exposé  qu'imparfaite- 
ment. La  différence  des  seutimens 
le  brouilla  avec  Descartes.  Ce  grand 
philosophe,  dans  une  réponse  qu'il 
avoit  faite  A  Gassendi,  ï'avoit  ap- 
pf'lé  chair  (  caro  ) ,  et  cette  exprès, 
sion  lui  teooit  fort  au  cteur.  Dans 
une  réplique  qu'il  fît  à  cet  illustre 
adversaire,  il  finit  pu  ces  paroles 
remarquables  ;  u  Éa  m'appelant 
*Aair,  dit-il  t  Descarlei,  vous  ne 


GASS 

ni'6LeZ  pas  l'ej^i/ ;  vous  vous  appe- 
lez Esprit,  mais  vous  ne  quittez 
pas  votre  corps.  Il  iiiut  donc  vous 
permettre  de  parler  selon  voire  gé- 
ùe.  U  tuiËt  qu'avec  l'aide  de  Dieu 
je  ne  sois  pas  tellemeul  cAair  que 
je  ne  sois  encore  esfi\l,  et  que  voua 
ne  soyei  pas  lellemeut  esprit  qu« 
vous  ne  soyea  aussi  cAair:  de  sort* 
que,  ui  vous ,  ni  moi,  nous  ne  soui' 
mes  ni  au-destus,  ni  au-dessous  ds 
la  nature  humaine.  Si  vous  rougis- 
sez de  rhumaailé,  je  n'en  rougis 
pas.  u  Tous  iM  savans  virent  avec 
douleur  celte  rupture  ouverte  entre 
les  deux  plus  grands  philosophes  du 
siècle.  L'abbé  d'ËsIrées ,  depuis  c^t- 
diiMil ,  grand  amateur  des  science*, 
tes  réconcilia.  Gasseudi,  an  sout^ 
nant  le  système  d'Epicure,  s'étott 
(ait  des  ennemis  dangereux.  Malgré 
la  pureté  de  ses  maurs,  malgré  I* 
plus  exacte  probité,  on  attaqua  n 
religion  ;  mais  les  impostures  retoni> 
bèreut  sur  les  calomniateurs.  Le  fa- 
natique Morin  ne  craignit  pas  de 
prédire  qu'il  mourroil  infaillible- 
ment sur  la  fin  d'août  i65n;  il  no 
se  porta  jamais  roieuK  qtie  dans  le 
COUTS <)e  cette  année,  et  ue  mourut 
que  cinq  «us  après ,  le  ab  octobrf! 
1 6!>5 ,  âgé  de  65  ans.  U  fut  inbumé 
à  Saint-Nicolas-des-Cbampi.  On  lit 
poser  son  buste  en  marbre  blanc  sur 
«on  tombeau  ,  avec  une  épi taphe  «ur 
une  table  de  marbre  noir.  11  avoit 
ta  modestie  d'un  vrai  savant.  Lors- 
qu'on le  prioit  de  direson  avis  lur 
quelque  question,  il  s'exctisoit  sur 
les  bornes  de  son  esprit,  et  exagé- 
roil  son  ignorance.  Sa  modestie 
éclata  dans  plusieurs  occasioug.  Il 
lit  une  fois  te  voyage  de  Paria  en 
Eroveoce  avec  un  homme  extr^ 
mement  babiJe.  Arrivés  à  Greno- 
ble ,  ils  descendirent  à  la  nt^inc 
hAtellerie.  Le  compagnon  de  Gas- 
sendi sortit  de  l'auberge  pour  allée 
voir  ses  amis.  11  en  rencontra  un 
qui,  aprè«  les  civilités  ordinaiiec, 
lui  dit  qu'il  albait  rendre  vuile  à 


GASS 

GaiMudi.  -  L«  Parisien  la  piîa   de 
souffrir  qu'il   l'accompagnât  ;  maie 
quelle   fui  sa  surprise  dé   ae   voit 
ramener  k  son  auberge ,  et  de  irou- 
Ter  cet  excellent  plillosophe  dans 
son  compagnon  de  voyage  I  II  ad- 
mira sa  modeslie,  qui,  durant  toute 
la  route ,  n'avoil  pas  lais^  échapper 
un  mot  qui  eût  pu   le  faire  con- 
noitre Gassendi  disoitque  «l'as- 
trologie judiciaire  éloil  un  jeu,  mais 
le  jeu  du  monde  le  mieux  inventa.  « 
11  afoit  appris  l'aslronomie  eu  vue 
de  i'astrologie  ;  mais  il  y  fut  trompé 
taal  de  fois,  qu'il  l'abandbnnapour 
sedonner  entièrement  à  la  première. 
Il  se  .repentit  pourtant  d'avoir  dé- 
crié cette  science  chimérique ,  parce 
qu'on  néeligeoit  l'autre.  Moiiltnor, 
mailre  &s  requêtes,  qui  lui  avnt 
donné  im  appartement  pendant  sa 
vie ,  fil  recueillir  ses  ouvrages  après 
sa  mort.    Ils   furent  réimprimés  à 
L;on,eii  6  vol.  ii>-fol.,  i6â8,  par 
les  soins  de  son  ami  Henri,  pairice 
de  celle-ville,  avec  la  Vie  de  Gas- 
sendi ,  par  Sor bière.  Ils  renferment , 
I.  La  Philosophie rtFpicure.M.  La 
Pàilosophie  de  e Auteur.  III.  De» 
lEuvres    astronomiques.    IV.    Les 
P'ies  de  Peiresc ,  d'Ëpicure ,  de  Co- 
peraic,  de  Ticho-Brahé ,  de  Peur- 
Iiach.dejeau  Muller,  etc....  V.  \& 
liéfiilation  des  MéiHtationsAeHes- 
caries.   L'abbé  Barrai  ,   auteur   du 
Dictionnaire  Historique  et  Critique 
(article  Dbscahtes),  regrette  beau- 
coup qu'on  ne  l'ait  pas  mise  à  l'in- 
dcT,  et  assure  qu'elle  n'est  bonne 
fju'à   faire  des   épicuriens.   L'a 
lue  7  Nous   savons  que  Deslaudes, 
dans  ses  Kutlexions  sur  Us  Grands 
Hommes  morts  eu  plaisantant , 
celte    liste  'du   nom   de  Gassendi  ; 
mais  il  ne  cite  pas  ses  garaus.  Quoi- 
que Je  philosophe  de  Digne  ait  atta- 
qué les  preuves  que  Descartes  donne 
de  rimmortalitéde  l'ame,  ilprmes- 
qu'il  y  croit  ;   il  l'appuie  de  la  mi 
niÈreia  plus  claire  et  la  plus  pcéci 
dan»  sa  P/tilosophie  :  il  lrouv( 


GASS 


321 


seidement  que  les  raisonnemeiu  de 

l'auteur  des  Méditations  n'étoient 
pas  assez  conchians.  Au  reste ,  Gas- 
sendi acquitta  toute  sa  vie  avec 
itude  les  obligations  imposées 
prêtre  chrétien.  VI.  Divers  au- 
Trailés.  VII,  De»  Eptlres. 
Tous  ces  ouvrages  montrent  un 
versé  dans  ce  que  les  scien- 
de  plus  profond.  Jamais 
philosophe  u'avoit  été  plus  savant, 
savant  si  bon  philosophe;  mais 
i  érudition  nuit  quelquefois  à.  ses 
sonnemens  ;  elle  lesaffuiblitetea 
cache  la  liaison.  Descartes  avoit  cer- 
tainement sur  lui  la  supériorilë  du 
style  et  du  génie  ;  cependant  ses 
écrits  ne  sont  pas  sans  agrémeus,  il 
est  clair  dan»  ses  expressions ,  et 
communément  juste  dans  ses  idées. 
I^  philosophe  Gassendi  ne  sut  pas 
toujours  m  défendre  de»  préjugés 
de  son  siècle.  Le  comte  d'Alais  étant 
i)  Marseille  lui  dit  avoir  vu,  pen- 
dant la  nuit,  nn  spectre  lumineux. 
11  tenta  d'expliquer  par  les  voies  da 
la  physique  ce  prétendu  phéno- 
uièue,  qui  n'éloît  qu'une  ruse  de  la 
comtesse  d'Alais ,  ennuyée  du  sé- 
jour de  Marseille....  Si  Gassendi 
liartagea  quelques  opinions  popu- 
laires ,  il  en  combattit  un  plus  grand 
nombre  avec  succès.  U  rapporte 
qu'il  rendit  la  raison  à  un  pauvre 
homme  qui  se  croyoit  sorcier  ;  et 
voici  comment  il  s'y  prit.  Ayant 
persuadé  à  eel  insensé  qu'il  voliloit 
aller  au  sabhat  avec  lui, 'il  lui  de- 
manda de  la  drogue  qui  (àisoii  faire 
ce  merveilleux  voyage ,  et  feignit 
de  s'en  frolier.  Le  sorcier  et  le  phi- 
losophe passèrent  la  nuit  dans  la 
même  chambre.  Le  sorcier,  endor- 
mi, s'agita  et  parla  toute  la  niiit. 
Ason  réveil,  il  embrassa  Gassendi , 
le  félicita  d'avoir  été  au  sabtai ,  ' 


Il  lui 


qu'il 


le  bouc.  Le  philosophe  lui 
montrant  alors  la  bouteille  de  la 
dragua  ,  à  laquelle  il  n'avoit  pas 
touché ,  Lui  &t  voir  qu'il  avoit  passé 


3aî  GASS 

1  à  lire  et  à  écrire.  Il  parvint 


tn&a   à  1 
illuE 


,.  Au  r 


[  imbécille  de  » 


piaule  dont  les  prëteudui  aorciers 
te  servoîent  pour  le  procurer  ce 
aomiiieil  turbulent  et  illusoire,  en 

Ïiioi  consisloit  toute  leur  magie, 
'est  le  siramoniam.  Cette  plante 
_  canae  un  délire  accompagné  d' 
assez  proroiid  sommeil.  Sa  raci 
Et  sa  semence  pouèdeul  cette  pi 
priélé  dans  un  degré  émineut.  Les 
coorlisaues  et  les  voleurs  l'ont 
vent  einpiojée  pour  dépouiller 
qui  loniboienl  eutre  leurs  inair 
Le  père  Bougercl  de  l'Oraioi 
donné,  en  1737,  à  Paris,  la  Vie  de 
Pierre  Gassendi ,  en  un  vol.  in-i  9 
qui  oEFre  beaucoup  de  recherches 
mais  trop  de  niiaulies,  trop  de  di- 
gressions étrangères  à  son  sujet ,  e 
vue  diction  languissante  et  ini.-or- 
recte.  tt  faut  ajouter  à  cette  Vie  uni 
Lettre  critique  de  l'abbé  Lavarde 
chanoine  de  Sainl-Jacques-l'Hâpila 
i  Paris,  qui  contient  beaucoup  de 
correctionsetd'augmentations. Fran- 
çais Bemier  a  abrégé  la  Philosophie 
de  Gassendi  en  8  vol.  in-ii.  De 
Camburala  publié,  en  I770,in-13, 
iin  Abrégé  de  la  Vie  et  de  la  PAiioso- 
y^ie  de  Gassendi. 

-jGASSION  (Jean  de],  maréchal 
de  France,  né  à  Pau  le  30  août  1609, 
fils  d'un  président  an  parlement 
de  cette  ville,  servit  d'abord  en 
Piémont,  et  passa  ensuite  au  service 
du  grand  Gustave ,  roi  de  Suède , 
alors  la  meilleure  école  de  l'an  de  la 
guerre.  Ce  prince  ,  charmé  d'une 
action  de  vigueur  at  d'inleltigencc 
qu'il  lut  avoit  vu  faire,  lui  donna 
une  graiitîcation  considérable.  Gas- 
•ion  la  partagea  sur-leH;harap  à  tous 


mbal. 


•  de  générosilë  atigmenla 
l'estime  de  Gustave.  'Walsteni  éloit 
campé  i  Nuremberg  avec  soixante 
mille  hommes  ;  le  roi  de  Suède ,  qui 
fioit  en  présence,  aliendoii  des  se- 


GASS 

court  :  il  chargea  Gassion  de  racililer 
leur  arrivée.  Ce  brave  oKcler  exé- 
cula  cet  ordre,  et  battit  en mètne 
temps  un  corps  considérable  de  trou- 
pes autrichiennes.  Ce  service  éioitù 
nnportaut ,  que  Gustave  exigea  que 
le  vainqueur  lui  demandât  quelque 
chose,  u  Je  souhaite,  lui  répoudil-il, 
d'être  envoyé  encore  au-devant  de» 
troupes  qui  doivent  arriver.  »  Le 
toi,  transporté  de  joie,  lut  dit  en 
l'embrassant:  «Marche,. je  répond* 
de  tout  ce  que  tu  laisses  ici ,  je  gar- 
derai tes  prisonniers  et  je  t'en  ren- 
drai bon  compte....  »  Gustave ,  tou- 
jours plus  charmé  de  sa  fidélité  et  da 
son  courage,  lui  confia  le  comman- 
dement de  la  compagnie  destinée  i 
sa  garde  ,  et  auroit  récompensé  ses 

tante ,  s'il  u'eCit  été  tué  h  la  bataille 
de  Lutzen,  en  i6âi.  Gassion,  ayant 
perdu  son  bienfaiteur,  retourna  en 
France  suivi  de  son  régiment,  avec 
lequel  il  joiguil  l'armée  du  maréchal 
de  La  Force  en  Lorraine.  Son  nom 
répandit  la  terreur  dans  les  arinéei 
ennemies;  il  délit  quatorze  cents 
honunes  en  trois  combats  ,  prîi 
Charmes  ,  Neufchâlel  et  d'autres 
places.  Lesannëcs  suivantes  le  vlrenl 
parbitre  avec  éclat  au  combat  de 
Havou  ,  an  siège  de  Dôle  ,  à  la  prise 
de  Headin  ,  au  combat  de  Saint-Ni- 
colas ,  à  la  prise  d'Aire.  Mais  ua  dea 
endroits  où  il  se  signala  le  plus  ,  et 
fut  i  Bocroi,  Le  prince  de  Condë, 
qui  l'avoil  consulté  avant  la  bataille, 
se  lit  un  devoir  da  partager  avec  lui 
l'honneur  de  la  victoire.  Blessé  dan- 
gereusement à  la  prise  de  Thion- 
vitle ,  il  eut  ,  pour  rëcompease  de 
ses  exploits,  le  bâton  de  maréchal 
de  France  en  1643.  Il  fut  déclaré  , 
ée  d'après ,  lieutenant-général 
irmée  de  Flandre,  comotandé* 
par  Gaston ,  duc  d'Orléans.  Gassioa 
:ontinua  de  donner  des  preuves  de 
>a  valeur  au  siège  de  Gravelinet , 
aux  prises  du  fort  de  Mardick  ,  M 
des  villes  de  IJnck ,  da  Bourboui^ , 


GASS 

de  ïMlhune ,  de  Saiut-Venant ,  de 
Couitrai,  de  Fumes  et  de  Duakerque. 
H  reçut  lia  coup  de  mousquet  au 
ûfp  de  Lena  ea  1647,  et  mourut 
cinq  jourt  «près  ,  le  3  octobre  ,  à 
Arras.  Un  professeur  de  rhétorique 
xjaat  voulu  pronoucer  aoa  éloge  , 
runi?eriilë  de  Paria  s'y  opposa  , 
parce  qu'il  éloil  mort  calviniste.  Bod 
politique  et  grand  capitaine,  infa- 
tigable, ardent,  iuirëpide , Gassion 
•voit  établi ,  parmi  lea  geui  du  mé- 
tier les  plus  entendus  ,  la  maxime 
que  u  la  spéculation  éloit  merveil- 
leuie  dans  le  cabinet  ;  mais  qu'il  fal- 
lait nécessairement  de  l'audace  et  de 
raclioDà1aguerre...»llue  trouvait 
presque  rien  d'impossible.  Lorsqu'on 
opposott  quelques  dliRcullés  au  car- 
dinul  de  Richelieu'.  11  dîsoit  qu'elles 
seroient  levées  par  Gassioa.  S'adies- 
aaat  un  jour  à  ce  liéioa ,  il  lui  dit 
tl'uue  manière  obligeante  ;  k  Pour 
moi  je  fais  grand  cas  d'un  oser ,  et 
je  sais  tout  ce  qu'il  vaut,  n  Un  offi- 
cier représentant  à  Gassiou  les  diffi- 
cultés iusurmon tables  d'une  those 
qu'il  ajloit  enlTe])reiuire  :  «  J'ai  dans 
ma  tète  ,  et  je  porte  à  mon  côté , 
rëponditce  général,  de  quoi surnioa- 
1er  cette  préteudueimpossibilitê....» 
Gassiou  n'avoit  jamais  été  marié  ; 
on  vent  même  qu'il  ail  dit  u  qu'il 
ne  faisoit  pas  assez  de  cas  de  la  vie 
pour  en  faire  part  ît  quelqu' 
C'est  une  réponse  qu'on  attribue  à 
d'autres  guerriers  qui  sont  vei 
apiBS  lui.  Gustave  le  pressant  d' 
copier  un  riche  parti  qu'on  luioffroit 
en  Allemagne  :  «  J'ai  beaucoup  de 
Tespctl ,  rc[«udit-il ,  pour  le  sexe  : 
mais  je  n'ai  point  d'amour,  et  ma 
destinée   est  de   mourir   soldat   et 

garçon »  Sou  frère  ue  pensa  pas 

comme  lui,  et  laissa  une  postérité 
qui  subsiste....  I*  P.  d'Avriguy,  en 
Tendant  justice  aux  talens  de  Gas- 
lion  ,  relève  quelques  -  uns  de  ses 
défauts.  Si  son  humeur,  dit-il, eût 
étéaussi  souple  qu'il  éloit  brave,  per- 
Mitue  u'auioil  fait  une  plus  grande 


GASS 


3^3 


fortune.  Mais  ilu'ajonle  pas  une  foi 
entière  an  propos  prflë  au  prince 
de  Coudé,  qui  dit  ,à  ce  que  préien- 
'  lient  quelques  conteurs  d'anecdotes, 
le  «  Gassiou  n'ëioit  qu'un  étourdi 
'.  caporal ,  dont  il  éloit  aisé  de  se 
passer.  »  Les  action»  de  Gassion  , 
ajoute  d'Avrigny  ,  douitoicnt  de  la  ■ 
jalousie  i  la  plupart  des  hauts  ofli-  ~ 
ciers  ;  son  humeur  brusque  et  em- 
portée révoltoit  les  autres.  Anaai 
^urlisan  que  grand  capi- 
iivoit  choqué  personnelle- 
ment le  cardinal  Mazarm.  Alloit-il 
:i}ur  (ce  qui  éloit  assez  rare), 
lui  parloit  que  des  vastes  des- 
seins de  M.  lecardinal  de  Richelieu , 
comme  s'il  avoit  voulu  faire  en- 
tendre qu'il  mettait  une  grande 
diflérence  entre  eux.  Etoit-il  i  la 
campagne ,  il  pesloit  élerneUemeul 
contre  ifs  lausscs  dépenses  de  ce  mi- 
nistre, qui  payoit  de  grosses  pen- 
sïous  auï  eunuques  de  sa  comédie 
iLalienue  ,  pendant  qu'il  n'uvott 
point  d'argent  pour  nieilre  en  élat 
les  frontières.  Ces  discours  irapru- 
dens  dans  la  boiKhe  d'un  maréchal 
de  France  firent  prendre  au  cardinal 
la  résolmion  de  l'arrêter ,  préten- 
dant ,  comme  ses  ennemis  le  répau- 
doient  à  dessein,  qu'il  vouloit  se 
cantonner  dans  sou  souveruemeut 
de  Courtrai ,  et  s'établir  un  empire 
particulier  et  indépeudant  eu  Flan- 
dre. Les  soumissious  du  maréchal , 
jointes  au  besoin  qu'où  avoit  encore 
de  lui ,  suspendirent  l'exécution  de 
ce  dessein.  Gassion  nel'ignoroil  pas, 
et  son  chagrin,  encore  plus  que  sa 
vivacité  ,  fit  qu'il  s'exposa ,  à  Lens  , 
en  simple  solilut.  Il  reçut  un  coup 
de  moiiâquet  le  iS  septembre ,  non 
pas  en  allant  visiterses  gardes  avan- 
cées ,  ainsi  que  le  dit  Moréri  (  ce 
qui  est  l'office  d'uu  géuéral  ),  mai* 
eus'efforçaiitd'arracherunpieu  d'une 
palissade  de  la  place  ,  ce  qui  con- 
vient plus  à  un  grenadier  qu'à  un 
maréchal.  L'abbé  de  Pure  a  écrit 
lUisloire  du  maiedial  d«  GaMtou , 


324  GAST 

Paris,  1673,  eu  3  vol.  in-i3.  On  y 
Iroove  des  traîu  curieux;  mais  le 
iijte  en  est  ku ,  rampaat  et  dilFus. 
f^ojez  les  arlicles  de  Gustave- 
Adolphe  et  de  Marcel  ,  n"  VUI. 

'GAST  (  Jean  ),  hialorien  et  théo- 
logien irlandais,  né  en  I7i5  à  Ou- 
blia, (ke  parens  français,  élève  du 
collège  de  la.  Trinité  dans  u  ville 
uaiale,  mott  eni7&8.  Après  avoir 
achevé  se»  éludes ,  il  fut  curé  de  la 
paroisse  Saint -Jean,  et  lint  eu 
même  temps  une  école.  En  1755, 
il  publia  les  Radimens  de  l'histoire 
grecque.  L'université  de  Dublin  lui 
conféra  pour  cet  ouvrage  le  doctoral 
sans  Trais.  En  i7Gi,Gast  fut  nommé 
Ticaired'Arklow  ,  et  trois  ans  après 
archidiacre  de  Glandelogh  et  de 
la  paroisse  de  Newcaslle.  Outre  son 
Histoire  de  la  Grèce,  il  a  encore  écrit 
lea  Leltreajlu  cteigé  de  l'Fglisc 
conslilutionell^ d'Irlande  aux  pa- 
roissiens de  l'i^li 


I.GASTALDI  (Jérôme), né 
it  Gènes,  d'une  maison  célèbre,  au 
conimeucement  du  17' siècle,  em- 
brassa l'état  ecclésiastique  de  bonne 
heure  ,  et  aUa  à  Home.  L'Italie  , 
elposée  à  des  contagions  fréquen- 
tes ,  éprouva  en  i656  nue  peste 
cruelle;  Borne  en  fut  bientât  infec- 
tée. On  jeta  les  yeux  sur  Gaslaldi 
pour  l'emploi  périlleux  de  commis- 
saire-général des  bâpitaux.  Nommé 
ensuite  commissaire  -  général  de 
santé  ,  il  mérita  par  sa  vigilance  , 
ionaclivilé  et  ses  soins,  l'archevêché 
de  Bénévent ,  le  chapeau  de  cardinal 
et  la  légation  de  Bologne.  Il  mourut 
en  i68!).  Plusieurs  Lnouuraeasélevés, 
à  ses  frais ,  à  Home  et  à  Béuévent , 
Bltesleut  son  désintéressement  et  sa 
bienfaisance.  Nous  avons  de  lui  un 
ouvrage  trop  peu  connu  en  France  , 
imprimé  à  Bologne,  in^Iol.,  sous 
ce  tilre  :  Traclalus  de  ai-erteiidâ 
et  profl'gaiiild  peste  politko-le- 
galii.  Les  expériences  multipliées  , 


GAST 

les  précautions  nécessaires ,  les  re- 
mèdes éprouvés  qu'on  doit  employer 
pour  prévenir  ou  pour  se  délivrer 
de  ce  fléau  redoutable;  tout  est  dé- 
taillé dans  ce  traité  avec  autant  d* 
clarté  que  de  méthode. 

\  n.GAST.\LDI  (Jean-Baptiste), 

conseiller-médecin  ordinaire  du  roi, 
docteur  de  la  faculté  de  médecine 
d'Avignon ,  naquit  à  Sitteron  en 
1674,  et  mourut  en  1747  à  Avi- 
gnon ,  où  il  avoit  fiïé  sa  demeure. 
La  faculté  à  laquelle  il  ae  fit  agréger 
lui  dut  beaucoup:  il  en  occupa  pen- 
dant pins  de  quarante  aiu  la  pre^ 
mièrechaire.  Il  avoit  daiu  ses  leçons 
le  rare  tilent  de  mêler  l'utile  à  l'a- 
gréable Gaslaldin'excella pas  moins 
dans  la  pratique  que  dans  la  théorie, 
et  le  prouva  bien  lorsque  la  peste 
vint  ravager  Avignon  en  1730.  Ses 
principaux  écrits  sont  ,  I.  Inslitu- 
liones  medicince  physico-anato- 
micee ,'va-\i.  Quoique  de  son  temps 
la  nouvelle  physique  n'eût  pas  fait 
de  grands  progrès  dans  les  école» 
des  provinces ,  l'auteur  adopte  dans- 
cet  ouvrage  et  y  explique  nettement 
celle  deDescartes.  IL  Plusieurs  Ques- 
tions de  médecine.  Les  joumatisles 
deTréïOHX  les  ont  aualyaéei  dans  l« 
temps ,  et  ont  loué  l'auteur  sur  la 
choix  des  matières  et  sur  sa  prëci- 


•m.  GASTALDI,  BU  duprë- 
cédenl ,  membre  de  la  société  do 
médecine  de  Paris  ,  médecin  en 
chef  de  l'hospice  de  Charenloti  , 
professa  son  art  avec  une  grande 
distinctiou ,  pendant  quarante  ans,- 
d'abord  à.  Aviguon ,  ensuite  à  Paris. 
Ses  connoissances  profondes ,  sur- 
tout pour  le  traitement  des  maUdtea 
qui  tiennent  aux  afiêclious  de  l'am« 
et  au  désordre  de  l'esprit,  luiavoi«ui 
Bcquiaunecélébritéqu'augmenloïeuk 
chaque  année  les  nombreuses  gii«— 
risons  qu'il  opéra  dans  l'hospice 
de  ChareuLou.  Il  est  U  premier  y  «n 


GAST 

France,  qui  ait  obtenu  lagiiërii 
de   cent  soixante -un  ahént!s,  sur   - 
quatre  cent  quaire-Tingl-dix-i 
conaea  à  te»  soii».  11  est  mort 
poplexie  ik  Paris ,  au  mois  de  janvier 


I  vol.  in-i  9.  m.  Description  de  la 
'ilte  de  Monipellirr  ,  par  l'auteur 
lu  Nobiliaire  ,  Monipellier,  1764, 
u-4''-  'V.  Viclioiinaire   héraldir- 


.  t  GASTAUD  (  Françoii  ) ,  d'abord 
père  de  l'Oraloire ,  ensuite  prédica- 
teur à  Paria,  enfin  avocat  au  parle- 
ment d'Aix  eu  Provence  sa  patrie, 
mort  en  1739  à  Viviers,  où  il 
eioit  exile,  fut  prive  delà  sëpul- 
liire  ecclésiastique  ,  à  raison  de  ses 
écrits  contre  Vëvèque  de  Marseille. 
Gasiaud  fut  un  des  plus  ardens 
admirateurs  de  Queanel  ,  et 
des  plus  grands  adversaires  du  père 
Girard,  et  de  saBOciëlé  ,  contr  ' 
quelle  il  gagna  une  fameuse  r 
en  171T.  On  a  de  lui,  1.  Un  Re- 
cueil  d'homélies  sur  l'épure  aux 
Homains ,  a  tuI.  iu-i9.  11.  La po~ 
litique  des  jésuites  démasquée  , 
etc.  ill.  VOraisoit  funèbre  de  la 
Jameuse  madame  Tiquet ,  exécutée 
en  1 669  ,  pour  avoir  attenté  à  la 
vie  de  son  mari  :  jeu  d'esprit  fait 
par  pure  plaisanterie.  Le  jacobin 
Chaiicemer  prit  la  chose  au  sérienx, 
et  rëfula  cet  ouvrage  badin ,  d'abord 
par  la  critique  de  cette  oraison  fu- 
nèbre ,  ensuite  par  un  discours  mo- 
ral et  chrëlien  sur  le  même  sujet. 
L'ablië  Gastaud  répliqua ,  et  le  Re- 
cueil de  ces  pièces  parut  en  1699, 


t  GASTELIEH  de  hA.  Toitb 
(  Denys-François  1 ,  ne  à  Monipellier 


1709, 


1  Paris 


donna  le  Nobiliaire  /lisiorique  du 
Languedoc,  en  3  vol.  iii-i]"  :  ou- 
Trage  nièlë  de  vrai  etde  faux  comme 
tous  ceux  de  ce  genre  ,  mais  dont 
lesdales  sont  eu  général  exactes,  më- 
rite  assez  rare  dans  ces  compilations. 
Ona  encore  de  lui ,  1.  V Armoriai  de 
la  même  propince ,  1747  ,  in-4''.  It. 
IJ Armoriai  des  principales  mai- 
ton»  du  rt^aume,  Paris,  17&7. 


aumônier  du  roi,  et  ami  des  ih-io- 
logieus  àf  Pori-Ko>al  ,  iiiourut 
le  17  |Uiu  itigE,  laitj^iil  coaire 
le  ministre  Claude  3  volumes  de 
Lettres,  aussi  savatiies  quesoUdes. 
Une  conversation  avec  un  pTolts- 
lant  en  l'ut  l'occasion.  L'auteur  avoit 
brillé  dans  les  coufért^nces  Ihëologi- 
ques  qui  se  lenoient  chei:  le  docteur 
Launoi. 


iré  par  sa  vuleiir  ,  par  sa  gëné- 
é  ,  par  les  bjtimens  qu'il ëleva, 
et  par  sa  magni licence.  Gaston  aj  ant 
refusé  de  faire  hommage  de  ses  terres 
}i  Jean,  ce  monarque  le  retint 
innier  à  Paria,  et  lui  donna, 
depuis ,  la  conduite  d'uue  armée  en 
Guienne.  11  mouTiitâ  Ortez  lU  1.^91. 
Il  avoit  composé  un  livre  inliiulë 
Phœbus  des  déilays  de  la  Chasse, 


M%si 


,rëiii 


i  Pari 


.^iS  et  e 

gothiques.  (^.  lilGNE.n"  I.)  Il  eut 
d'Agnès deNavarre, Gaston,  prince 
deFoix  ,dont  la  Ku  fut  très-fuuesle. 
Le  comte  ,  sou  père ,  ealrelenoit 
maitresse,  ei  Agnès,  sa  mère, 
fut  obligée  de  se  retirer  en  Navarre. 
Charles  II ,  qui  eu  ëloil  roi ,  oncle 
du  jeune  Gaston  ,  lui  donua  une 
poudre  pour  mettre  sur  les  viandes 
|u'on  serviroit  à  son  père ,  eu  lui 
disant  accroire  qu'elle  le  guëriroit 
lu  son  fol  amour.  Cette  poijdrecioit 
m  jioiï'on.  La  chose  fut  vérifiée,  et 
e  jeune  prince  inouruL  d'ennui  en 
38i  ,  dans  une  prison  où.  son  père 
l'avoit  £ait  enfermer. 


,  Cookie 


330 


GAST 


t  n,  GASTON  ueFoix,  duc  de 

Nemours ,  lijs  de  Jeau  deFoix  ,r,omle 
d'Ëiampes,  uë  sn  14^8  de  Marie 
d'OriéaTis,  sœur  deLouîeXIl,  ëloit 
cher  à  ce  monarque,  qui  rediroit  aana 
cesse  arec  coniplaiiance  :  nGisloo 
est  moiî  ouvrage!  c'est  moi  qui  l'ai 
élevë ,  et  qui  l'ai  forme  aux  vertus 
qu'on  admire  déjà  en  lui.  »  Ckh  m- 
përances  ne  furent  paa  trompeusct  ; 
li  rendit,  à  a3  ans ,  son  nom  immor- 
tel daus  la  guerre  de  scÉi  oncle  eu 
Italie.  Il  repoussa  d'abord  unearmée 
de  Suisses ,  passa  rapidement  quatre 
l'iviËreB,  chassa  le  pape  de  Bologne, 
gagna  la  cëlrbrebatailledeRaveuties 
te  1 1  avril ,  jour  de  Pâques  ,  lâi  a  , 
et  y  termina  sa  courte,  maîi  glo- 
rieuse vie  ,  à  l'âge  de  34  ans.  11  fut 
tuë  après  le  combat ,  eu  voulant 
envelopper  un  reste  d'Espagnols  qui 
■e  leliroient.  La  Palice,  qui  le  vil 
avec  sacolted'armestouleaanglanle, 
crut  qu'il  étpit  blesse  ,et  fil  tous  ses 
eSbris  pour  l'empêcher  derevenirà 
la  charge ,  Ini  reprëseulanl  qu'il  d^ 
voit  èlre  salisfait,  et  qu'il  n'éioit 
pas  de  la  prudence  de  pousser  à  bout 
de  braves  gens  tjui  vendoieul  si  chè- 
rement leur  vie  ;  mais  ces  sages 
raontrauces  ne  firentaucune  i 
pression  sur  ce  jeune  prince,  qu 
jnit  i  la  lêle  de  se»  gens ,  et  chargea 
de  nouveau  les  Espagnols,  Ceux-ci 
se  voyant  poursuivis,  firent  tète  ; 
l'ennemi ,  et  se  dëfendireut  vigou- 
reusement. Gaston  ,  qui  s'eloil  trop 
avancé ,  fut  renversé  de  sou  cheval. 
Un  Espagnol,  qu'il  avoii  blessé,  U 
vojaul  dans  cette  posture  ,  et  re- 
ilnarquaut  qu'il  préseuloil  le  cdté 
droit ,  j  enfonça  sa  pique,  et  le  tua. 
J«aïs  XII  conçut  une  vive  douleur 
de  sa  mort  ;  il  s'écria ,  en  lisant  la 
letlre  de  La  Palice  qui  lui  sppre- 
iioit  cette  nouvelle  ;  «Je  voudrois 
n'avoir  plus  uu  pouce  de  terre  en 
Iialie,  et  pouvoir  â  ce  prix  faire 
revivre  mon  cher  neveu  Gaston  de 
Foix,  et  tous  les  braves  hommes  qui 
ont  péri  avec  lui  :  Dieu  uous  garde 


GAST 


•nu.  GASTON  DE  FdAUCE  (Jean- 
Baptiste  )  ,  duc  d'Orléans ,  ^s  de 
Henri  IV  ,  frère  de  Louis  XIH,  vi 
à  Fontainebleau  le  aS  avril  ilioS, 
n'est  guère  connu  dans  l'histoire  que 
par  ses  cabales  contre  le  cardinal  de 
Richelieu.  Poussé  par  ses  favoris,  il 
tenta  plusieurs  fois  de  le  perdre.  Ce 
fut  lui  qui  porta  le  duc  de  Mouimo- 
rency,  gouverneur  du  Languedoc, 
à  se  soulever.  Il  traversa  la  France, 
pour  l'aller  joindre,  plutôt  comme 
un  fugilifsuivi  de  quelques  muliiM, 
quecomme  unpriucequi  se  prépara 
à  combattre  un  roi.  Celte  révolte  eut 
des  suites  fort  tristes.  Monimareii<y 
fut  pris  ,  et  Gaston  l'abandonna  ait 
ressentiment  de  Richelieu.  Sa  vie  fnt 
nn  rellux  perpétuel  de  querelles  et 
de  raccnmmodcmens  avec  le  roiel  le 
cardinal,  11  fui  encore  mêlé  dans  la 
conspiration  de  Bouillon  et  de  Cin^ 
Mars  ;  il  s'en  retira  en  accusant  set 
complices  et  en  s'Uumîliant.  Apii* 
la  mort  de  son  frère,  il  fui  nommé 
lieu teuani -général  du  royaume.  II 
rétablit  sa  réputation  par  la  pris* 
de  Graveliue»  ,  de  Courtrai  et  de 
Mardick  ;  mais  il  la  lernii  bientôt 
encore  en  t^balanl  contre  Mazarln. 
U  fut  relégué  à  Blois,  où  il  mourut 
le  3  février  1660,  regardé  comme 
UQ  prince  pusillanime.  Chavignt 
.écriroit  au  cardinal  de  Richelieu 
a  Que  la  peur  ëtoit  un  excellent 
orateur  pour  lui  persuader  tout  ce 
qu'on  vouioit»;  mais  cette  crainte 
n'avoit  pour  objet  que  sa  personne. 
11  traina  presque  tous  ses  amis  à  la 
prison  ou  à  l'échafaud  ,  s;ms  les 
plaindre.Mèlédanslonteslesaffàires, 
il  en  sortit  toujours  en  sacriGant 
ceux  qui  l'yavoieni  lait  entrer.  Con- 
sidéré comme  particulier,  il  avoit 
des  qualités  agréables ,  de  l'esprit  et 
de  l'enjoueuieut,  l'humeur  facileet 
même  trop  foible  pour  son  raug. 
Il  s'avitissuit  par  la  fréquentation 


GAST 

dliomniM  obscur»  ou  At  ftinmu 
perdues.  D'ignobles  amusemam  le 
lécte'oient,  iaudis  que  les  plus  dignes 
d'un  prince  ue  lui  eaiisoienl  que 
du  degoûl.  Ce  prince  n'eioit  point 
fait  pour  le  raug  où  il  éloil  élevé. 
Ou  répèle  encore  aujourd'hui  qu'il 
,  K  plaieoiL  à  voler  des  niinteatiK 
sur  le  Pont-Neuf.  Comme  Henri  IV, 
il  avoil  la  repartie  prompte ,  et  l'on 
rapporte  des  bous  mots  de  lui ,  qui 
valeat  ceux  de  ce  priiice.  Soubite 
étant  allé  à  La  Rochelle  faire  une 
visite  à  sa  mère  le  jour  du  combat 
■auglant  livré  aux  Anglais  i  leur 
desceule  dans  l'ile  de  Bé ,  Gaston  dit  : 
«Soubise  vivra  long-lemps,  il  ob- 
«erve  le  précepte  du  Decalofiue  : 
Honora  palrem  et  matrem.  «  La 
reine  Anne  d'Autriche  ayant  fait 
uneneuvaine  pour  a  voir  des  enfans, 
Gaston  lui  dît  eu  raillant  :  «  Ma- 
dame, vous  venez  de  «olliciler  vos 

roua  gagniez  le  procès  ,  si  le  roi 
a  assez  de  cn^lit  pour  cela.  »  Lors- 
qu'il apprit  lu  ujouvelle  de  la  déten- 
liondespriuceadeCondé,  deConli, 
et  du  duc  de  Longueville  :  k  Voilà , 
dît-il ,  uu  beau  coup  de  filet  :  on 
'vient  de  prendre  un  lion  ^un  singe 
et  UD  renard.»  —  nGaeton,  dit  le 
pèred'Avrigny,  étoilnëavec  desiu- 
clinalions  qui  lui  auroîeut  fait  hon- 
neur ,  si  elles  avoienl  été  mieux 
cultivées.  11  a  voit  l'esprit  vif  et  pé- 
nétrant ;  il  aimoit  les  tableaux  ,  les 
médailles ,  les  antiques ,  les  bijoux , 

ample  collection.  Il  se  connoissoit 
aux  simples  ;  il  en  aavolt  tous  les 
noms  et  toutes  les  vertus.  U  éioit 
hoDntte  ,  généreux  ,  bieufaisant 
en  uu  mot  peu  de  princes  ont 
donné  de  plus  grandes  espérances , 
et  il  les  auroît  apparemment  renr 
plies ,  si  la  chute  de  Concini  u'avc 
pas  entraîné  celle  du  sieur  de  Brev< 
son  gouverneur,  et  créature  du  m 
réchal.  Le  comte  du  Lude,  qu'< 
mit  auprès  de  lui ,  aimant  trop  s 


GAST 


3?.7 


plaisirs  pour  veiller  it  l'éducation 
prince  ,  se  déchargea  de  ce 
ur  Contade  ,  qu'il  lui  avoit 
donné  pour  sous-gouvemeur.  Cet 
bomnie,de  peu  de  naissance  pour  ce 
poste  ,  rustique  et  grossier  ,  effara 
bientâlles bonnes  impressions  qu'on 
avoit  données  k  son  niaiire.  Ceux 
qui  snccédèrenl  i  du  Lude ,  mort  en 
619,  auroient  pu  réparer  uns  parr 
ie  du  mal ,  si  l'envie  de  pousser  leur 
fortune  particulière  ne  leur  eCit  pas 
faitcbercherdansune  indulgence  ex- 
cessive ,  le  moyen  de  se  concilier  le» 
bonnes  grâces  du  prince.  Sou  tem- 
pijraniem  robuste fuiloog-lemps  un 
su)et  de  jalousie  pour  LouisXill,  qui 
'avoit  poiQtencored'enfDn8,eià  qui 
fire nt appréhender  que , 


1  frèr< 


ir  l'in 


clination ,  les  vceux  des  Français  ne 
tournassent  de  son  côté.  De  là  les 
obstacles  qu'on  apporta  à  son  ma- 
riage. Sesconfidens  ue  contribuèrent 
pas  peu  aussi,  après  la  mort  da  sa 
première  femme ,  à  le  dëgoùlei  d« 
prendre  un  nouvel  engagement , 
pour  taire  acheter  leurs  services  à  la 
cour,  quand  la  raison  d'état  feroit 
penser  le  roi  à  U  remarier.  Cependant 
il  n'étoit  pas  fait  pour  garder  la  con- 
tinence', et  il  se  jeta  daiM  un  désor- 
dre, dontlareinesa  mère, qui  l'ai-, 
moi  t  tendrement ,  appréhendoit  fort 
lessuites.  Jamais  prince  ne  sut  moins 
sepasserdefavori,  ni  n'en  dépendit 
davantage ,  et  jamais  hoDiine  ne  sut 
moins  ce  que  c'ëtoit  qu'aimer  cons- 
tamment. Le  maréchal  d'Omano  , 
Puylaurens,  Le  Coigneux,  l'abbs 
de  La  Hivière ,  le  cardinal  de  Relz, 
les  gonverncrent  tourà  taur,eleha- 
culi  d'eux  lui  inspirant  ses.  passions, 
il  commit  autant  de  fontes  qu'ils 
trouvèrent  bon  qu'il  en  fil.  »ll  laissa, 
des  Jfe'/naiV»!,  depuis  i6otl  jusqu'en 
i6S5  ,  revus  par  Marlignac  ,  et 
été  réimprimés  en  1756  i  Paris, 
in-i  a ,  à  la  suite  des  Bfémoirespar- 
liculUrs  pour  serfir  à  l'histoire  de 
France  lom  Henri  III,  Henri  IF", 


328 


GAST 


tt  Louis  XIII.  u  Gaalon  épousa 
Marie  de  Bourlioa,  duthestede  Mout- 
pcusier  ,  de  lai^uclle  il  eul  une  tille 
unicjue  ,  MademoUelle  ,  m  couuue 
BOUS  le  DOUt  lie  Moulpetisier.  (  f'oy. 
ce  mot ,  D°  ni.  )  Il  laissa  aussi  un 
(ils  ualurel ,  le  comte  de  Cbarni , 
qui  s'établit  en  Espagne.  (  Voyes 
aussi  les  arlicles  Fonthailles  . 
PxJMsiB ,  n"  III  ;  et  Obnano  ,   n" 

IV.  GASTON  ou  Gast  ,  genlil- 
hotnme  du  Dauphiuë ,  bâtit  ,  sur  la 
fin  du  11' siècle,  un  hôpital  pour  y 
recevoir  les  niaUd«s  qui  venoieut 
visiter  le  corps  de  saint  Antoine , 
que  Josselia  avoit  apporté  dans  le 
Viennois.  Ce  fut  le  comme ncenient 
de  l'ordre  de  Saint  -  Anioiue ,  ap- 
prouvé par  Urbain  II  au  coticile  de 

J777  à  celui  de  Malte. 

•  V.  GASTON  (  Jean-Hyaiinlhe 

de),  littérateur  poète  et  traducteur, 
né  eu  1767,  mort  à  Limoges  en 
1809  ,  avoit  été  élevé  au  collège 
du  Plessis  ,  puis  chevalier  de  Malle 
et  oSicler  de  cavalerie.  Des  circons- 
tances particulières  le  fixèreut  loug- 


u  Ru»si 


,   Oll,! 


isles 


pices  du  comte  de  Romanzof,  il 
se  concilia  l'estime  et  lafièction  de 
tous  les  personnages  les  plus  distin- 
gués. Il  lit  paroilre  quelques  out;'a- 
^.s  dramatiques  ,  qui  lui  niérilé- 
reot  des  marques  d'iutërèt  de  la  part 
de  l'iiupéralcice  Catherine,  et,  après 
la  mort  de  celle  souveraine ,  une 
pension  de  Paul  I".  De  retour  dans 
sa  patrie,  sou  amour  constant  pour 
l'étude  lui  lit  embrasser  la  carrière 
de  l'instruction  publique ,  et  il  ob- 
tint hi  place  de  proviseur  du  lycée 
de  Litr.oges,  daua  laquelle  il  ne  put 
Être  aimsi  utile  qu'il  l'eAt  désiré, 
l'eut  déplorable  de  sa  sauté  ne  lui 
peimilt.iiil  p^s  constamment  de  ee 
livrer  à  tous  les  travaux  qu'exige 
cette  place.  Cependant  malgcé  ses 


GAST 

souffrances  et  la  progression  tou- 
jours alarmante  d'une  longue  Et 
grave  maladie  de  poitrine ,  il  s'oc- 
cupoit  sans  retâche  de  sa  traduction 
de  l'A'neii/e,  qu'ila  eu  le  bonheur  de 
terminer,  et  de  corriger  dans  une 
seconde  édition ,  4  vol.  in-i3,Paris, 
1S08;  mais  la  mort  lui  a  enlevé  les 
moyens  de  porter  cet  ouvrage  au  de- 
gré de  perfection  quesa  persévérance, 
sa  modestie,  sa  docilité  aux  avis  do 
la  critique  ou  de  l'amitié  lui  per~ 
mettoieni  d'atteindre.  Cet  ouvrage, 
généralement  accueilli  avec  une 
grande  faveur ,  a  reçu  d1)onora- 
blés  suffrages.  Ou  lui  doit  encore 
diverses  poésies;  \r:  Rétablissement 
da culte,  ode. 

*  GASTONE  C  Ignace  ) ,  de  Ca- 
taue,ué  en  iG4o>  d'abord  professeur 
de  jurisprudence  au  collège  de  sa 
pairie  ,  exerça  ensuite  divers  em- 
plois honorables  à  Païenne,  et  fut 
nommé  conseiller  du  roi.  Il  mourut 
eu  i6gi.  On  a  de  lui ,  Coasutta- 
liones  pi-o  stipendiis  militum  ;  iJâ* 
ceptationes  fiscales  notis  poUtià» 
UlusIialiB  et  in  supremis  SiciUa 
pretoriis  definitœ  ;  Discepiatcoutf 
fiscales  et  civile)  notis  politîcis  il- 
lusiralie  j'arisd.  disceptat.  ,•  Gius- 
lijicatioa i per  laregia  G.  Cortti 
Consultatioiies  polliicœ ,-  Discep- 
lalione»  crimiaaiea ,-  Visceptatio- 
rtes  patrimoniales. 

•GASTRELL  (François),  évt- 
que  anglais,  né  vers  1563  à  Nor- 
thampton ,  mort  en  i^^  ,  élève  de 
l'école  de  Westminster,  et  de  t'ëgliss 
du  Christ  à  Oxlbrd,  publia  en  1697 
les  Sermons  de  Boyle ,  auxquels 
il  ajouta  un  premier  discours,  et 
ensuite  un  second ,  sur  la  nécessité 
de  la  révélation  chrétienne.  En 
i70i  il  fut  nommé  chanoine  de 
l'église  du  Christ  ;  et  danu  ce  même 
leinps  il  publia  set  Considéi'ation» 
sur  la  Trinité.  En  1707  il  donna 
son  Manuel  de  l'ëcriiure,  intitulé 


GATI 

Inttitutioa  chrélienne  ;  excellenl  ou- 
vragé qui  lui  6t  le  plu»  grand  hon- 
neur. En  I7i4i  Gastrell,  Dommë 
ëvèque  de  Chester ,  répondit  cette 
tnème  année  à  Vouvrage  de  Clarke 
(ur  la  Trinité.  Gaatrell  nei'en  tint 
paa  U  ,  il  interdit  l'aateur ,  et  par-U 
s'opposa  à  la  nomination  de  Clarine 
â  l'archevâché  de  Cautorbéry,  Il  re- 
çut pour  cet  acte  de  courage  les 
remercîmena  de  l'uniTeisitë  d'Ox- 
ford. 

fGATAKER  (Thomas),  nrf  à 
Londres  en  1&74  ,  mort  dans  cette 
ville  1«  a?  juin  i6â4,  à  èo  ans, 
Teiiisa  les  dignités  qu'on  lui  offrit , 
pour  cultiver  les  lettres  «ans  dis- 
tractions, et  n'accepta  qu'une  petite 
cure  près  de  la  capitale.  Sa  maison 
ëioituiieespèce  d'académie;  lus  gens 
de  lettres ,  anglais  et  étrangers  ,  j 
étoient  également  liien  reçus.  Les 
ouvrages  qui  lui  ont  fait  un  nom 
parmi  les  «avans  sont,  1.  Adfer- 
saria  miscellanea.  H.  Une  excel- 
lente édi^on  du  livre  de  l'empereur 
hbrc-Aiitonin ,  de  Rébus  suit,  à 
Londres,  1607  ,  in-^"-  HL  Une 
tHaserlalion  lur  U.'siyie  du  nou- 
veau Testament.  IV.  Cinnua  :  c'est 
le  titre  d'un  recueil  d'observations 
diverses,  principalement  sur  les  li- 
vre» sacrés,  V.  De  uomine ,  i645  , 
in-8*.  VI.  Un  traité  des  Diphton- 
gues, iT46,in-8°.  Galaker  ëtoit  un 
homme  de  beaucoup  d'érudition ,  et 
d'une  critique  assez  exacte  ;  mai»  la 
singularité  de  ses  lentiinens,  et  la 
bizarre  afièclalion  de  son  style, 
ont  dégoûté  de  U  lecture  de  tes 
ouvrages.  —  Son  tili  Charles,  mort 
en  16K0  k  67  ans  ,  &  publié  le  re- 
cneiL  des  principaux  écrits  de  son 
père ,  sous  ce  titre  :  TAomte  Galor- 
ieriOperacrilica ,  elM.  Anionini, 
de  Kebus  sait,  lib.  XII,  gr.  lat., 
cum  ejutdem  commentants  ,  Tra- 
jecti  ad  Rheoum  ,  i6r|8,  m-fot. , 

CATIEN  (saint),  premier  éyè-. 


GATT  329 

que  de  Tours ,  fut  un  de  ceux  qu'en- 
voya le  pape  Fabien  l'an  2,'io  pour 
porter  ravaugile  dans  les  Gaules. 
GalieD  s'arrêta  à  Totirs  ,  y  fit  plu- 
aieur»  chrétiens ,  et  y  mourut  ver» 
la  fin  du  3*  siècle.  y<^ez  CoUR- 

GATIMOZIN  ou  GirATiMoaiN , 
dont  nous  avons  raconté  lliisloire 
dans  l'article  Cortez  ,  dernier  roi 
du  Mexique.  (  F'oyez  CoETEi  , 
n"!).  En  i5i6,GatimDzi|i, neveu 
et  gendre  de  Montëzuma ,  fut  pendu 
dans  la  capitale  de  ses  étals,  avec  un 
grand  nombre  de  caciques  qui  ne 
vauloienl  pa»  se  winnetire  aux  Es- 
pagnols. 

GATINARA  (Mercutien  Albo- 
Rio  de  ) ,  ainsi  nommé  du  lieu  de  sa 
naissance  dans  le  Piémont ,  chan- 
celier de  l'empereur  Char  les- Quint, 
qui  l'employa  en  diverses  négo- 
ciations importantes  ,  mourut  à 
InspruCk,  le  b  juin  i53o,  à  60 
ans.  Clément  Vil  l'avoit  fait  car- 
dinal l'année  précédente ,  pour  ré- 
compenser son  mérite. 

*GATINARIA(Mare),  médecin 
de  Pavie  ,  vécut  dan»  le  i5*  siècle. 
Il  étoit  fort  attaché  à  la  doctrine  dei 

Arabes.  Ses  ouvrages  n'en  furent  paa 
moins  estimé»,  sur-tout  celui  qui 
traite  de  ta  cure  des  maladies ,  puis- 
qu'il s'en  fil  au  moins  huit  éditions 
depuis  i5o6  jusqu'en  i57&  ,  »ou»  ce 
titre  :  De  cwis  œgriludiaum  par~ 
ticularium ,  sive  exposilio  in  no- 
laim  AlmansorU ,  Lugduni,  i5o6  , 
in-4'',  i53S,  i53a ,  i54a  in-B"  ;Ba- 
slleaa  ,  i557  ,in-8'';Parisiis  ,  i54o, 
iu-8° i  Venetii» ,  i569,in-8°,  1675, 
in-i  3.  Le  même  traité  fut  encore 
imprimé  sous  ce  litre  :  De  medendi 
humani  coq'oris  mitlis  piactica 
u iem/n o , Fraucofurti,  i6o4,in-8'', 
Lugduni,  ifiSg,  iu-S". 

*I.  GATTl  (Bernardin),  dit 
Le  Sojaro ,  habile  peintre  lombaid 


du  i6'  •iècle,  élève  du  Conège. 

Seigoil  à  Crémone,  dans  la  TOÙte 
e  l'églJK  lie  Saiiit-àigUmoud ,  une 
n  de  J.  C. .  qui  ]ui  lit  une 


la  manière  du  Corrège.  Gaiti  ne  se 
fil  paa  mains  d'honneur  par  se«  ou- 
vrages i  Parme  et  à  Plaisance  ,  entre 
autres  daus  l'église  de  Sainte -Maria 
<ii  Campagna ,  où,  après  avoir  Ira- 
vaillé  avec  Le  Bordouone ,  ilacheva 
ai  bien  l'ouvrage  que  ce  grand  peintre 
avoit  laissé  imparfait ,  par  sa  mon, 
que  le  tout  semble  être  de  la  même 

•  It.  GATTI  (Olivier!,  peintre 
et  graveur  au  burin,  i\&  à  Parme 
en  iSgS  ,  reçu  en  1636  à  l'académie 
de  peinture  de  Bi)Io[;ne,  passa  dans 
cette  ville  la  plus  grande,  partie  de 
sa  vie.  Il  a  fait  ,  Saint  François 
Xavier  â  genoux  sur  te  bord  de  la 
mer,  el  recueillanl  un  crucifix  qui 
se  trouvait  à  ia  merci  des  eaux;  un 
Livre  à  dessiner ,  d'après  Ije  Guer- 
chin  ;  la  sainte  Vierge  à  demi 
Jigurée  ,  caressée  par  PEnfaiit' 
Jésus,  d'après  [^ Garbieri ;  divers 
aujela,  d'après  Le  Pordenou ,  Louis 
Carrache  et  autres  maîtres. 

•m.  GATTI  (JérÛme),  peintre 
bolouais,  ëloit  déjà  grand  musicien 
el  boa  violivi  quand  il  apprit  la 
peinture  dans  l'école  de  Frances- 
chini.  Il  peignoit  également  bien 
l'histoire  à  l'hnile  et  i  fresque  ,  et 
imita  de  près  la  manière  de  sou 
'  maiire.  L'un  de  ses  principaux  ou- 
vrages est  à  Bologne  dans  la  salle  du 
GDnfalonier.llyapeiuile  Couron- 
ne ment  de  Cliarles- Quint ,  daui 
cette  ville ,  par  Clément  VII  ;  on  j 
remarque  la  vue  de  l'église  de  Sainte- 
Pétrone  ,  dont  la  perspective  bien 
observée  produit  un  bel  eSet.  Plu- 
■ieurs  autres  ouvrage)  estimés  de 
CGI  babils  artiste  «ont  répandus 
dans  celle  cité,  où  il  mourut  en 


GAVA. 

GATTICO  (  Jean-Baptiste  ) ,  ué 
jovare  en  1704 ,  el  entré  dana  la 
congrégation  de  5t.-Jean-de-Latran, 
acheva  ses  études  à  Rome,  et  en~ 
■eigna  la  philosophie  à  Naple* ,  la 
théologie  à  Lucques  et  i  Rome  pen- 
dant plusieurs  années.  Il  mourut  en 
1754.  On  a  de  lui ,  I.  Se  oraloriis 
dumeslicia  ,  et  de  usu  aliarispor- 
taiili»  juxta  veteram  ac  receniti» 
Ecclesîiedisciplinam  eccle^astico- 
rum ,  sasculariumque  virorum  sin- 
gula  jura  ,  et  privilégia  coptplec- 
leiilem,  Rom»  ,  1746-  Cet  ouvrage 
eut  des  contradicteurs  auxquels  l'au- 
teur répondit  avec  succès  dana  unt 
apologie  publiée  à  Bergameea  17S1, 
Boua  le  titre  :  Epislota  ad  amicam 
apologetica  ,  etc. ,  suivie  de  la^t- 
tre  circulaire  de  Benoit  XIV,  qui , 
se  trouvant  conforme  aux  sentïmeiu 
de  Gattico ,  mit  un  terme  d'une  ma- 
nière hoaomble  pour  lui  à  toul« 
discussion.  Cet  ouvrage  et  l'apologie 
furent  ensuite  réimprimés  ensemble 
sons  le  Itire  suivant  :  Joaanis  Bap- 
tista  Gattico  de  oraloriis  domes- 
ticis  ,  et  de  usu  allaris  porlatilis  f 
accessere  opuscula  apoltigetica  de 
vetild  cap.  XXIX  admi/ttsIrA- 
tione  eucàarisliœ  in  oratoriis  prX' 
valte  domiis  I  etcariiin-  Brancatii 
Dissertaiio  de  prieilegiia  ,  quibat 
gaudent  cardinales  in  propriis  cap- 
pelliSfCum  notis  JosepAi  jilaytii 
j^ssemani ,  Roulas ,  1770,  iu-foi.  IL 
Acta  selecta  cmremoniala  S.  R.  E. 
ex  variis  nus.  codicibus  ex  dia- 
riis  sœc.  XV,  XVI,  XVH ,  aacia 
et  illuslrata  pluribus  aliia  manit- 
meniis  noitduiaediiis  ,t\c.  De  elee- 

equilatione  ad  Lateraaensem  bar 
silicam ,  morte ,  et  exequiis  Jto- 
manorum  pontificunt  ,  rebusquâ 
geslis  aposiolicd  sede  vacante  , 
Roms,  17&3,  1  vol. 

t  G  AVANT0S  ou  Gavanti  {  Bar- 
Ihélemi),  coasulteur  de  lacongréga- 
tiou  des  rites,  et  géôéral  des  barua- 


GAtB 

bile», ne  à  Mooea  en  1569, et  mort 
à  Milan  en  i638 ,  preaque  seplnage- 
uaire ,  est  principalement  connu 
par  son  Thésaurus  lacrorum  ri- 
tuum.  C'est  un  Commenlairt  uir 
\a  Hubriques  du  Missel  el  du  Br^ 
viaire  romain.  Gavanius  ,  an  lieu 
de-  chercher  dans  les  monumens 
eccLùaiasLiques  la  raison  de  certai- 
nes céretnonieB ,  l'a  prise  dans  de 
mauvais  livres  de  spirilualit^.  La 
meilleure  édition  de  cet  ouvrage , 
"bon  pour  la  pratique,  est  celle  de 
Turin ,  avec  les  observations  de 
Mcrali ,  I736à  1740,  4  vol.  in-4'', 
figures.  Il  y  eu  a  une  édition  pos- 
térieure ,  en  1  vol.  in-fol-,  Venise, 
176a.  On  a  aussi  de  lui ,  Manaale 
epiacoporum  ,  164?  1  in-4°  ;  et  uu 
Traité  des  Synodes  diocésains, 
1639.  La  grande  connoiwance  qu'a- 
voitGavanlusdescérëmoniessacrëea 
et  de  la  discipline  ecclésiastique  le 
fil  consulter  par  plusieurs  prélats 
italiens  et  allemands ,  qui  voutoient 
convoquer  des  synodes. 

*  GAVASSETI  (  Michel } ,  mé- 
decin ,  aé  à  Novellare ,  petite  ville 
(tNtalie  dans  le  territoire  de  Parme, 
pratiqua  eoa  art  à  Padoue  vers  la 
fin  dn  16'  siècle,  et  l'j  distin- 
gua autant  par  ses  cures  que  par 
ses  écrits.  On  a  de  lui,  I.  E.xerci- 
latio  methodi  analomicm ,  Palavii , 
iS84,iii-4*'.  II.  Libri  duo,  aller  de 
naturd  cauleru  el  ejut  aceîdeiili- 
ius  i  aller  de  prœludiU  aaatomi~ 
cis  ,  aeu  totius  ariis  medtcœ  fan- 
dameniis ,  Veueiiis,  1&S4,  in-4'. 
Accessit  liber  tertius  de  mst/todo 
anatomicâ ,  Venelii» ,  1587 ,  in^"- 
111.  Ziibri  duo ,  aller  de  rébus  prae- 
ter  naturam  ;  aller  de  indicatio- 
nibus  curaiivis ,  seu  de  melAodo 
medendi,  Veueiiis,  i5B6,  in-4*'. 

t  GAUBIL  (  Anioine  ) ,  jésuite , 
né  à  Caillac,  envoyé,  en  1731, 
en  qualité  de  missionnaire,  à  la  Chine, 
où  il  passa  56  an* ,  «t  oii  il  se  fit 


GAUB 


33i 


aimer  par  ses  raieurB  et  respecter 
par  se»  connoisean  ces  a  1  tronomiques , 
moutiiià  Pékin  le  34  juiH*'  iT^g. 
Gaubil,  correspondant  de  l'académie 
des  sciences  de  Paris ,  membre  de 
celle  de  Pétersbourg ,  et  interprète  A 
la  cour  de  Pékin ,  étoit  très-versé 
dans  la  littérature  chinoise  ;  il  en- 
voya beaucoup  de  mémoires  au 
P.  Souciet  et  à  Fréiet ,  qui  en  ont 
fait  nsaee  dans  leurs  oiirragea.  Non* 
avons  de  lui  une  boune  Histoire 
de  Gengisian  el  de  taule  la  dy- 
nasliedes  Mongous,  1739, in-4"  ; 
et  la  Traduction  du  Choutiiig , 
Paris,  1770,  in-4''-  LeChoukingest 
le  troisième  livre  canonique  des 
Chinois.  Son  authenticité  est  sn^ 
pecte, parce  qu'il  a  été  brûlé  et  re- 
fait. Il  est  la  base  du  gouvernement 
et  de  la  législation  de  la  Chine.  Nul 
n'oaeroit  7  changer  un  seul  carac- 
tère; ili  sont  comptéset  au  norabrede 
35,70o;sa  m  orale  est  austère  ;  il  offre 
aux  magistrat)  et  aux  souverains  les 
devoirs  qu'ils  ont  à  remplir.  Une  des 
maximes  du  Chouking  établit  te  que 
letrâneestpourrordinairelesiégeaei 
peines  et  du  malheur.  »  Une  autre, 
qui  fait  le  fondement  du  livre  ,  dit 
que  «  l'homme  qui  fait  le  bien  est 
comblé  de  mille  biens;  celui  qui  fait 
le  mal  est  accablé  de  mille  maux.  » 
Cet  ouvrage  est  attribué  à  Confu- 
cins  ;  Gaùbil  l'a  enriilii  de  notes , 
qui  ont  été  revues  et  corrigées  dan* 
ces  derniers  temps  par  d«  Guignes. 
Ou  a  reproché  i  Gaubil  trop  de  di^ 
fusion  ;  mais  il  paroit  avoir  pris 
particulièrement  pour  guide  la  tra- 
duction eu  lartare  mantchou  ,  faite 
à  la  Chine,  oà  le  texte  du  Chou- 
king est  noyé  dans  des  paraphra- 
ses. Le  P.  Gaubil  éluit  un  de  ces 
hommes  qui  savent  de  tout,  et 
qui  sont  propres  i  tout.  Les  doc- 
teurs  chinois  eux-mêmes   admirè- 

avoit  pu  se  mettre  si  bien  au  lait 
de  leurs  sciences.  11  devint ,  pour 
ainsi  dire ,  leur  maître-  Il  leur  dé- 


333 


GAUC 


veloppoît  le»  endroit»  lei  plu»  dif- 
ticilm  de  leur  King ,  et  leur  mon- 
Iroit  un«  connoiiunce  de  \eai  hifr- 
loire  qui  éioniioit  dant  nu  homme 
venu  de»  extcëmiiés  du  monde. 
yoyez  l'ïloge  du  P.  Gaubil ,  dans 
le  3i'  volume  de»  lellre»  curiemes 
et  édifiantes,  Pari»,   1774- 

GAUBIUS  (  Jërôme-David  ) , 
célèbre  médecin ,  élève  et  enccesscur 
de  Boerhaare  dans  la  chaire  de 
mëdecineiâ  Leyde,  mérita  une  ré- 
putation presque  égale  à  celle  de 
«on  maître  dans  la  pratique.  Peu 
d'homme!  de  sa  proression  ont  réuni 
aux  véritable»  connoisunce»  plus  de 
'  talen»  réels.  Oa  a  de  lui ,  I.  Me- 
ihodua  concinnandi  formula*  rt- 
mediorum  ,  Leyde,  1767,  in-8°  ; 
traduit  en  frauçais,  Paris,  i7'J9, 
ÏB-13.  11.  Inttilitliones  patholo- 
gicŒ,  Leyde,  176$,  in-B",  Il  mou- 
rut en  1780.  Il  étoit  né  i  Heidel- 
berg  en  1706. 

•  I.  GAUCHER  {Charles-Etienne) , 
né  à  Paria  en  1740,  d'une  famille 
lionnite,  mais  peu  fortunée,  se  vil 
forcé  d'abandonner  ses  études,  quoi- 
qu'il y  fît  de  grands  progrès,  pour 
»e  livrer  d'abord  au  dessin,  puis  à  la 
gravure.  Le  Bas  peut  se  gioritier  de 
l'avoir  eu  pour  élève.  Cependant , 
persuadé  de  l'utilité'  de»  lettres  pour 
ceux  qui  cultivetil  lesart»,^len  lit 
une  étude  particulière ,  de  sorte 
qu'on  le  vit  bientât  manier  avec  uu 
égal  succès  la  plume  et  le  burin ,  et 
que  succe»«ivement  il  devint  mem- 
bre de  l'académie  de  Londres ,  de 
Bouen ,  du  cercle  des  Philadelpliea , 
de  la  société  philo  technique  ,  de  celle 
des  scieuce* ,  lettres  et  arts  de  Pa- 
ris, etc.  Comme  artiste,  le  burin 
délicat  de  Gaucher  oSre  et  conserve 
à  la  postérité  les  portraits  les  plus 
intéressa n s  où  l'on  voit  renaitre  le 
talent  de  Piquet.  Celui  sur-lout  de  la 
leiue ,  épouse  de  Loni»  XV ,  est  re- 
gardé comme  un  cttaf-d'œuvie-  Coa> 


GAUD 

sidéré  comme  écrivain ,  il  ne  loérîte 
pat  moins  d'éloges.  Dans  ira  dic- 
tionnaire coDfficté  par  l'abbé  de 
Foateuay,  en  1770,  à  la  mémoire 
des  artistes  célèbres ,  Gaucher  lédi- 
gea  tous  les  articles  concernant  lea 
gravenrs-en  taille-douce  ;  ariicles 
qui  honorent  son  esprit  et  son  cœut. 
Ses  ou  Tiages  iiyiili06aen'alions  sur 
le  coilume français ,  dans  le  Journal 
des  beaux-arts ,  1774  ;  de  VOrigine 
et  de  la  suppression  des  cloches  i 
Voyage  au  Havi-e,  un  vol,  in-16; 
X Amour  maternel,  pièce  en  3  actes, 
mêlée  d'arieiles ,  reçue  au  théâtre  de 
l'opéra  -  comique  ;  Iconolagie  ou 
Traité  complet  des  allégories  et 
emblèmes,  4  vol.  in-8*;  Essai  sur 
la  gravure;  Traité  d'analomie  à 
[usage  des  artistes,  in-fol.  ,  avec 
figures.  On  lui  attribue  le  Désaveu 
des  artistes,  publié  en  1776 ,  in-S". 
Gaucher  est  murt  à  Paris  le  s8  no- 
vembre i8o3. 

n.  GAUCHER  BE  Chatilcoit. 
Voyez  CHATIIJ.ON,  n"'  I  et  IL 

"  GAUDEN(Jean},  ëvèque  an- 
glais ,  né  en  iGoS  à  Maglaud  au 
comté  d'Easex ,  mort  ver»  i6aa. 
Elève  d'abord  de  Bary-Saint-Ed- 
mond  ,  puis  du  collège  de  Saint -Jean 
à  Cambridge ,  passa  ensuite  au  col- 
lège de  Wadham  à  Oxford,  où  il 
prit  le  doctorat.  Au  commencemrait 
des  guerres  civiles,  Gaudenembrassa 
le  parti  du  parlement.  Les  membres 
de  la  chambre  des  communes  Ini 
firent  présent  d'une  pièce  d'argen- 
terie pour  un  discours  prêché  eu 
leur  présence.  En  l^l  il  obtttitk 
doyenné  de  Bocking ,  et  en  1 643  il 
fut  nommé  membre  de  l'assemblée 
du  clergé  à  Westminster,  mats  iln'y 
siégea  pas.  Il  écrivit  contre  les  c^ 
venans,mais  il  finit  par  se  ranger 
de  leur  câté  pour  conserver  son  bé- 
néfice. En  1648  il  s'éleva  contre 
ceux  qui  demandoient  que  le  roi 
fût  mis  en  jugement.  Ce  fut  liù  aussi 
qui  se  diai^gea  de  recueillit  et  dt 


GAUD 

publier  le»  m&IÎUEioiis^u  roi , 

qaeilei  il<  donna  le  lilre  de  « 

4««A(j[»ou  Tableau  t/e ta  majeslé 
sacrée  dans  sa  solitude  et  ses  souf- 
frances. Ce  livre  fil  un  e&l  ^lon- 
naat  sur  l'esprit  du  peuple ,  et  ce  fut 
peul-ètre  ce  qui  porta  Gauden  à  se 
donner  à  la  restauration  le  mérile 
d'en  être  l'auteur  ;  mais  il  faut  con- 
venir que  son  style  est  en  tout  op- 
po9<ï  à  celui  de  Vstxaiv.  En  1669 
Gauden  fut  prédicateur  du  temple; 
et  quand  Charles  If  fut  rétabli  sur 
le  trône  ,  il  le  nomma  ëvèque 
d'Exeter;  puis  en  i6aa  il  passa  au 
siège  de  Worcesler  ;  mais  il  mourut 
peu  après.  On  a  de  lui  beaucoup  de 
Sermons  et  plusieurs  Ouvrages  sur 
la  hiérarchie  de  l'Eglise  d'An- 
glelerre. 

GAUDENCE  (saint),  ëvèque 
de  Brescia  en  Italie,  é\a  malgré 
lui  landia  qu'il  étoil  en  Orienl;et 
quoiqu'il  alléguât  sa  jeunesse  et  son 
incapacité  ,  il  fut  ordonné.  On  le 
croit  un  des  trois  ëv jques ,  que 
l'empereur  Hotlorius  et  le  cou- 
cile  d'Occident  députèrent  vers  Ar- 
cade ,  pour  obtenir  le  rétablis- 
sement de  saint  Chrysostôme.  Cet 
illustre  persécuta  écrivit  à  saint 
Gaudenee,  le  remerciant  de  ses  pei- 
nes pour  la  défense  de  sa  cause. 
Nous  ignorons  le  temps  de  la  mort 
(le  saint  Gaudence;  mais  il  parait 
qu'il  vivoit  encore  l'an  4io.  Il  laissa 
Aet  Sermoits  et  des  lettres,  don  ton 
a  donné  une  édition  à  Brescia ,  en 
1738,  in-fotio,  avec  ceux  de  saint 
Philasire,  par  les  soins  du  cardinal 
Quirini. 

•  GAUDENTIO,  peintre  dliis- 
loire,  né  â  Milau  en  1^80.  On  a 
dans  lea  églises  de  sa  ville  natale  un 
grand  nombre  de  ses  ouvrages  peints 
à  fresque  et  à  l'huile. 


GAUD  333 

1749.  fui^evé  auséminairode  sa 

pairie,  et  se  livii  ensuite  à  l'éduca-, 
tion;  la  lecture  d'Ossian  alluma  eu 
lui  les  premières  étincelles  d'un  gé- 
nie poétique  qu'il  étoit  bien  ëloignd 
de  se  coanoitre.  Dès-lors,  agité  d'un» 
inquiète  lijanie ,  il  abandonna  son 
pays,  sa  famille,  el  seul,  sans  re- 
lations et  presque  sans  secours ,  il 
se  rendit  à  Padoue  en  1775,  où  il' 
apprit  la  langue  grecque  ei  les  belles- 
lettres  :  il  étudia  même  les  mathé- 
matiques. 1*8  premiers  essais  de  m 
veine  donnèrent  les  plus  belle»  es- 
pérances. L'académie  de  Padoue  lui 
ouvrit  ses  portes;  mais  une  maladie, 
produite  par  l'organisation  particu- 
lière à  laquelle  il  de  voit  peut-être  la 
"■'ugularilé  de  son  talent,  l'enleva  en 
!84 ,  à  l'^ge  de  35  ans.  On  a  de  lui 
-a  poëine  en  trois  chants ,  intitulé 
La  Nascita  di  Cristo ,  et  un  petit 
poëme  dithyrambique, intitulé  in: 
Campagaa.  Ce»  deui  ouvrages  et 
d'autresi'oewMëparaes ou  inédite», 
recueillies  après  sa  mort,  furent  pu^ 
bliésàNice  en  1786,  précédé»  deU 
vie  de  l'auteur. 

*  GAUDENZIO  (Paganin),  sa- 
anl  écrivain  de  la  Valieline  ,  né  en 
596, mort  en  1648,  fit  seséiudei 
à  Home,  où  il  fut  ensuite  professeur 
"e  grec  ;  puis  il  alla  à  Pise ,  où  il 
rofessa  les  belles-lettres.  Gaudenzio 
laissé  un  grand  uombre  d'oLivrage» 
dont  les  pnncipaux  sont,  I.  Jieclo' 
maiiones.  II.  CAarlœ  palantea.  lll, 
Obstetrix  liueraria.  IV.  AcademU 
ciim  instar-.  V.  IJe  pàiiosop/iiae 
apud  Romanos  iaitio  et  progrestu. 

GAUDIN  (  Louis-Pascal  ) ,  reli- 

X   de  la  grande-chanreuse  ds 

Scaladei  en   Catalogne  ,    né   dan» 

.te  principauté  i  Ville-Franche  en 

21  ,  «appliqua  de  bonne  heure  à 

peinture;  il  devint  habile    dan» 

art,  et  surpassa  même  tous  \ea 

litres  de  son  temps  dans  la  partie 

du  dessin.  11  mourut  dans  ton  coït- 


334  GAVE 

vent  de  Scaladei  en  iBai.  Sm prin- 
cipaux ouvTagei  sont  dam  le  clia- 
pilTe  de  ion  inonailèrf ,  ■" —  ""''" 


t  GAUUT(  Henri ,  comte  palatin 
de) ,  célèbre  graveur,  avoit  aussi  un 
talent  distingué  pour  la  peinture  et 
dessinoit  irès-bien  pour  aou  temps. 
L'amour  de  l'art  le  lit  aller  à  Botut, 
où  il  entra  dans  récole  d'Adam  £1- 
séimer ,  dont  il  devint  le  premier 
^lève.  Il  a  gravé  d'ai-rés  lui  aepi  es- 
lampe»,  rarei  et  recheichee»,  dont 
le  sujet  est  VHistoirt  de  Tobie.  Il 
mourut  vers  iGSo. 

GAVESTON  (Pierre  de),  fa- 
vori d'Edouard  II,  roi  d'Angle  itrre , 
<n  iSoii,  fils  d'un  eeutilhoTiime 
gascon ,  qui  avoit  tendu  de  grund* 
aervices  a  Edouard  t" ,  étoit  un 
jeune  étourdi ,  doué  de  lalens  fri- 
voles, adroit ,  insiuuaiit,  présomp- 
tueux ,  aussi  propre  à  s'utcrédiler 
auprès  d'un  prince  foible,  qu'à  user 
indigncmentdesufaveur.Ëdouardl"' 
VaviHt  enilé ,  el  avoit  l'ail  promettre 
il  ton  fils  de  le  leuir  loujuurs  éloigné 
de  lui:  mais,  des  q<ie  ce  prince  l'ut 
parvenu  A  lu  couronne ,  il  se  hilla  dt 
rappeler  le  Cuscou  ,  el  lui  donua  li 
comté  de  Cornouailles.  Ce  favori , 
devenu  en  quelque  sorte  l'arbitre  du 
gouvernenienl.révoUatont  le  monde 
par  son  orgueil  et  soa  insolence. 
Edouard  11  ayant  épousé  Isabelle  de 
Fiancé  ,  lUle  de  PhiUppe-te-Bel, 
la  jeune  reine  ne  pardonna  point  à 
Gaves  ton  l'ascendanl  qu'il  a  voit 
«UT  son  époux.  I*  comte  de  l^acas- 
tre ,  premier  prince  du  sang  ,  se- 
conda les  vues  de  celle  princesse, 
el  se  mit  à  la  lète  des  barous  réi,o]us 
dele  perdre.  Assemblés  en  parlement 
ù  Wi^tminsler,  ilsdémaudèreutson 
exil ,  el  engagèrent  les  évèques  à  l'u^ 
voriicr  leur  dessein.  Edouard  Tiii 
conlraÎDI  de  céder  ;  mais  eu  élo!- 
^flM\i  kon  favori,  il  le  fit  >ice-roi 


GAUF 

d'Irlande.  Rnfin,  ne  pourani  wuf- 
absence  ,  il  le  fit  revenir 
pour  épouser  sa  niitce  ,  stEur  du  , 
iDile  de  Glocesler ,  el  engagea  les 
ligueurs  du  royaume  à  approuver 
3  reioiiT  el  celle  alliance.  Gavesloti 
'eu  parut  pas  plus  modéré  ;samau- 
aise  conduite  obligea  les  grands  du 
rojaume  à  se  liguer  encore  une  foi» 
contre  lui.  Ils  levaient  une puisaanta 
armée ,  le  poursuivirent  à  force  ou- 
verte, et  se  saisirent  de  sa  pecsaime. 
lorsque  le  roi  sut  qu'il  étoit  pri- 
sonnier, il  témoigna  vouloir  lui  par- 
ler; mais  le  comte  de  Warwiclt,  pi- 
qué dus  outrages  qu'il  en  avoil  reçu» 
en  particulier,  lui  fit  aussitôt  tran- 
cher lu  tèle  eu  l3l3. 

t  GAUFPIER  (Lonis>,néàU 

Rochelle  en  1761,  tnori  i  Florence 
en  1801  ,  fut  envoyé  fort  jeune  à 
Paris,  où  il  suivit  avec  tant  de  succès 
leséludesde  l'académie  de  peinture, 
qu'il  remporta  successivement  les 
diCTvreDs  prix  d'émulation.  Eu  1784 
il  i>artagea  les  bouneurs  du  triomphe 
aiec  Urouais.  Ses  amis,  alarmés  de 
sa  santé  délicate,  vouloieiit  le  dé- 
tourner du  projet  de  voyager  en 
Italie  :  «Jeseusque  j'y  mouirai ,  leur 
répondit-il,  mais  il  esibeau  de  mou- 
rir A  Rome  s;  elle  voyage  eut  lien. 
Trop  foible  pour  entreprendre  de 
grands  ouvrages,  il  fit  des  tableaux 
de  cbevalet  qui,  parleur  fini,  lui 
méritèrent  un  rang  distingué  parmi 
les  maures  de  l'école  française.  Un 
tableau,  le  seul  qu'il  ail  terminé  de 
grandeur  naturelle  ,  représentant 
jiUxandre  pvsaiit  aoncachet  surla 
bouche  il'Epiiett'on ,  le  fil  recevoir 
membre  de  l'ancienne  académie  de 
France.  Alors  il  relonrna  a  Bonw, 
où  il  épousa  Pauline  Chàtillon,  élève 
de  Drouais ,  déjà  connue  avautageu- 
semeiit  par  des  talent  que  Gaulfier 
sut  perfecliouner  au  point  que  plu- 
sieurs de  ses  lableaui  ont  été  gravés 
en  Angleterre  par  le  célèbre  Barlo- 
tozsi.  Elle  excelloit  sur-tout  dam 


GAUG 

]t»  BC^et  de  villageoii  en  coaliime 
ilalien.  La  mort  de  la  femine  dé- 
truisit son  bonheur  et  enlraîna  la 
sienne ,  il  mourut  trois  mois  après 
«Ik.  Parmi  les  nombreux  outragea 
At  Gauffjer,  on  dialingue.  Le  Sa- 
ciijîce  lie  Jlfanuéj  les  Damts  iv- 
maine»  portant  leurs  bijoux  au 
irésor public i  Abraham  elles  an- 
ges i  les  liâmes  romaines  qui  en- 
gagent Vélurie  à  venir  auec  elles 
pour  fléchir  la  colère  de  son  fih 
Coriolan  ;  Achille  reconnu  par 
Vfyssei  Hector  reprochant  à  Paris 
sa  lâcheté  i  Sacrale  prêt  à  baire  la 
ciguë ,  etc.,  elc, 

GAUFRIDI C  Jean  ) ,  fils  d'un  pr^- 
tideut  à  mortier  au  parlement  de 
Proïeuce,  avoit  ëlë  conseiller  dani 
le  même  parlement.  Il  eoiployoil 
aux  rechercbed  historiques  de  sa  pro- 
vince le  leiDps  que  lui  laissoieiu  les 
devoirs  de  la  charge.  La  privation 
de  laTue,et  sa  mon  arrivée  en  iliSg, 
à  60  ans  j^  l'empêchèrent  de  metire 
au  jour  le  fruit  de  son  travail.  Son 
fils,  l'abbë  Gaitfbidi,  publia  son 
Sistoire  de  Provence,  k  Alt,,  iGg^, 
3  vol.  ÎQ-fol.  En  173s  on  l'a  fait 
paroiite  avec  de  uouveaux  titres. 
Cet  ouvrage  est  bon  pour  les  der- 
nier» temps;  mais  l'auteur  débrouille 
assez  mal  l'histoire  des  premiers 
comtes deProvence.  Il  ue cile  jamais 
ses  autorités  :  ce  qui  n'est  pas  par- 
donuable  à  un  historien  moderne 
nui  écrit  sur  des  choses  si  ancienues. 
Son  stjle  est  trop  Jacouique  et  ses 
phrases  trop  coupées  ;  il  écrit  ce- 
pendant beaucoup  mieux  que  Bou- 
che ,  doQl  l'histoire  est  plus  estimée , 
par  rapport  aux  chartes  qu'elle  ren- 

•  GAUGAIN  (Thomas),  graveur, 
né  Jt  Abbeville  en  1741)  ,  élève 
d'Honslou,  a  gravé  i  Londres,  où 
il  s'est  établi ,  divers  sujets  â  la  ma- 
nière pointiliëe  ,  d'aprvs  différeus 
mailles  ,  dont  une  grande  barque 


GAVI 


33Î 


prèle  à  périr  en  iDer ,  avec  douze 
oBiciers,  en  septembre  17S3.  Cette 
estampe  a  pour  litre,  les  Portraits, 
d'aprèi  Northcoie,  etc.  ,  etc.;  ta 
Mort  du  prince  de  Brunswick , 
arrivée  en  avril  1785,  d'après  le 
même ,  et  faisant  pendant. - 

•GAVINIEZ (Pierre),  liabilemu- 
«icien ,  né  Â  Bordeaux  le  36  mai 
1736  ,  annonça  de  bonne  heure  ce 
qu'il  devoit  être  un  jour  :  il  n'avoit 
que  i3  ans  lorsqu'il  parut  au  con- 
cerlepirituel  de  Paris,  pouryexé- 
cuter  ,  sur  le  violon  ,  sa  première 
sonate  ;  il  éionua  comme  artiste  et 
comme  compositeur.  Le  temps  et 
l'étude  des  bons  moilèles  dévelop- 
pèrent ses  précoces  talens.  11  le  dis- 
tingua sur-ioul  par  une  exéculiou 
parfaite ,  el  par  l'art  avec  lequel  il 
jouoil  eui-le-champ  toute  la  musi- 
que qu'on  lui  préseulolt,  en  l'em- 
bellissant  par  les  variations  qu'il 
improvisoit.Gaviuiez  es  tauBsi  connu 
par  des  ouvrages  d'une  bonne  factu- 
re. Ceux  qu'on  a  gravés  sont ,  I.  uns 
Romance  célèbre  sous  son  nom.  II. 
Un  Xuvre  de  solo.  III.  Un  lEuer» 
Je  duo.  IV.  Trois  tSuvres  de  sona- 
tes, dédiés  à  Kreutzer.  V.  I.a  mu- 
sique d'un  intermède  \oaé  aux  Ita- 
liens sous  le  litre  du  Prétendu.  VI. 
Un  recueil  d'études  musicales  inti- 
tu\é  les  fingt- quatre  matinées. 
Vil.  Six  concerto.  Ces  dernières 
pièces,  qui  sont  dédiées  au  baron 
de  Bagge,  ont  été  jouéis  peudant 
dix  ans  chez  ce  fameux  mélomane  ; 
et  chaque  fois  que  l'auteur  les  e 


par  les  tulli,  Gaviniez,  profeseeui 

du  Conservatoire  pour  le  violon  , 
est  décédé  à  Paris  te  g  seplembis 
1800.  Sa  morl  a  été  également 
sensible  aux  amis  des  arts  el  aux 
gens  de  bien  ;  car  la  boulé  de  son 
ueur  l'emporloit  sur  la  beauté  de 

*  GAVIBOL  (Solejrmâm  ben  ) , 
Israélite  d'Espagne  ,  né   i  iïtalaga 


336 


GAUL 


dans  le  royaume   de  Grenade  au 

commencement  du  5' siècle  delTié- 
gire.  11'  de  l'ère  chr^iienne,  mort 
i  Valence  en  1070,  passa  us  jours 
daiiB  la  ville  ds  Saragosse,  Celoit 
un  de  ces  hommes  uaiversets  qui 
n'atteignent  à  la  perfection  dans  au- 
cun genre ,  parce  qu'ils  les  embras- 
lent  (ousi  mais  qui,  s'élevanl  dans 
chacun  au-dessus  de  la  médiocrité  , 
étonnent  par  retendue  de  leur»  con- 
noiisances.  Gavirol  ëcrïvoit  avec 
autant  de  correction ,  avec  la  même 
élégance,  les  latigues  hébraïque  et 
arabe,  qu'il  emplojoit  alternative- 
ment dans  ses  ouvrages,  qui  sont, 
I.  Six  cent  treize  préceptes,  en 
vers  hébreux,  publiés  avec  des  com- 
meuiaires.  II.  ïa  couronne  royale, 
en  Aéhreui  recueil  de  cantiques  et 
de  prières,  dont  on  trouva  une  ver- 
sion dans  la  grammaire  hébraïque 
de  Donat,  111.  Instruction  morale  , 
en  arabe.  ÏV.  La  Fontaine  dévie, 
livre  de  philosophie  ,  manuscrit. 
V.  Hymne  sacrée  et  poésies  dicer- 
ses,t{m  ont  été  imprimées  plusieurs 
fois.  VI.  La  réformation  des  usa- 
ges ,  en  arabe ,  manuscrit.  VU.  Le 
cAoix  de  Mai-guerite ,  en  arabe , 
dont  il  s'est  fait  plusieurs  éditions. 
Ilaencore  écrit  divers  petits  ouvra- 
ges; et  on  lui  attribue  un  Fo'ème 
sur  la  grammaire,  en  /joo  itrophes. 

GAULI.  yoyez  Bacici. 

■t-GAULMIN  (Gilbert),  sieur  de 
Mougeorges  ,  de  Moulins  en  Bour- 
bonnais ,  très-versé   dans  les  lan- 


8"^' 

plus  d'esprit  que  d'écudi 
jugement.  11  assemblait 
nombre  d'auditeurs  autour  oe  lui  au 
Luxembourg.  On  jour  qu'il  aperçut 
un  domestique  qui  l'écoutoit,  il  tou- 
lut  le  faire  retirer  ;  «  Monsieur,  lui 
dit  ce  domestique,  je  garde  ici  la 
place  de  mon  maitre.  u  Son  curé 
a  vaut  refuséde  le  marier,  il  déclara 
.eu  sa  présence  qu'il  preuoit  une 


GAUL 

telle  pour  sa  femme,  et  vient  depuî» 
avec  elle  comme  son  mari.  Celle  sin- 
gularité donna  lieu  d'examiner  si  ces 
Eorles  de  mariages  étoieni  valables. 
On  les  appela  des  mariages  à  la 
gaulmine,  el  les  lois  les  réprouvi- 
renl.  Gaulmin  ,  comme  la  plupart 
des  auteurs  qui  n'écrivent  que  pour 
écrire  ,  promeltoit  une  foule  d'ou- 
vrages et  n'en  donuojl  que  fort  peu. 
Ceux  que  nous  avons  de  lui  sont 
des  traductions  et  des  poésies  ;  ni  les 
unes  ni  les  autres  ne  paroissent  mé- 
riter la  réputation  que  Gaulmiu  s'd- 
toil  faite.  Ses  vers  ne  manquent 
pas  d'un  certain  feu  ,  qui  auroit  eu 
besoin  d'être  dirigé  par  le  gobt.  II 
avoit ,  à  la  vérité,  des  talens ,  mais 
encore  plus  d'orgueil.  On  a  de  lui, 
outre  ses  Epigrammes ,  ses  Odes, 
ses  Hymnes ,  et  sa  tragédie  dîlphi' 
génie ,  I.  des  Notes  et  des  Cornmea- 
^a/nessur  l'ouvragedepsellus,  tou- 
chant les  opératious  des  démons.  II. 
Idem  sur  celui  de  Théodore  Prodrcf- 
mus,  contenant  les  amours  de  Rho- 
dante  et  de  Dociclèa.  111.  Idem  sur  le 
Traité  de  la  vie  et  de  la  mort  de 
Moyse,parunrabbinanonyme,i6a9, 
in-8°.  IV,  Des  Remarques  sur  le 
faux  Calislhène.  V.  U  publia  lepre- 

à'Ismène  et  Isménie ,  faussement  at- 
tribué à  Eusiatbius ,  en  grec ,  avec 
une  traduction  latine.  Il  mourut  la 
8  décembre  t665  ,  après  avoir  été 
intendant  du  Nivernais  et  conseiller 
d'état.  Sa  bibliolhèque  ,  précien>« 
et  riche  en  livresorientaux,  futréivr 
nie  après  sa  mort  à  celle  du  roi. 

+  I.  GAULTIER  (  François- 
Louis),  curé  de  Savigdy-snr-Orge, 
né  à  Paris  en  1696,  et  mort  dans 
celle  ville  en  1781  ,  après  avoir 
rempli  les  fonctions  pastorales  pen- 
dant 53  ans  avec  autant  do  zèle 
que  de  lumière, a  donne,  I.  De* 
Homélies  sur  les  évangélisles  , 
in- 13.  II.  Instructions  famille' 
respoar  les  dimanches  et  fêtes  d* 


GAUP 

tannée  ,  Paris  ,  1784  ,  9  vol,  in- 
la.III,  nèfiexiona  chrétiennes  sur 
les  huit  béa  eitudes,Pax'\i  1783,  in- 
13.  IV.  ttéflexiuna  sur  les  O  de 
faveni,enfur!Hed'/iOTnélies,'Pat'\s, 
1780, in  II.  V.  Traité  contre  l'a- 
mour des  parui'es  el  le  luxe  des 
kahils.  Paru,  1779,  in-ia,  VI. 
Traité  contre  les  danses  el  les 
mauvaises  c/itnsons , Para ,  l^^i, 


•  11.  GAULTIER  (  UoD»rd  ) , 
né  i  Hajenca  en  17113,  grareur  au 
Jjoriu  vers  Je  corameucement  du 
17'  iiède  ,  s'esl  diilingu^  par  lu 
^rature  qu'il  (it  du  jugement  der- 
nier de  Michel  -  Ange  ,  dana  la- 
quelle ou  trouve  plus  de  hneue  et 
de  iiellelé  qiie  daiis  leaouvrageide 
Martin  Rola.  Ou  penso  cependant 
«ju'elle  n'est  que  la  GO|]i«  de  celle  du 
graveur  Dalniale.  C'est  de  sou  temps 
que  lu  gravure  àl'cau-forie,  apris 
avoir  été  d'abord  l'amusemenl  des 
artistes ,  devint  pour  eux  un  genre 
réel ,  dans  lequel  plusieurs  acquirent 
de  la  rëpulaiion  et  de  la  gloire. 


"  G AUPP  (  Jean  ) ,  théologien  pro- 
testant el  niathétnaMcieu  ,  né  en 
1667  à.  Lindau  en  Souabe ,  mort  en 
1738  ,  étudia  A  léna,  et  fol  pasteui 
del'églisedesa  ville  natale.  Le  temps 
quB  ses  foDClîous  lui  laissoient  libre, 
il  l'employoit  à  l'éliiile  des  mathé- 
matiques ,  et  eii  particulier  à  l'aslro- 
nomie  et  à  la  gnomonique.  Il  entre- 
lenoit  une  correspondance  très-ac- 
live  avec  les  plus  savausmalh' 
liciens.  Ses  Ephémérides  et  sei 
je7va//on.ï  furent  approuvée»  par  les 
scadëmies  des  Hritnces  de  Paris  et 
de  Berlin  ,  et  Inu  <m  trouve  uni 
partie  dans  \f\  Mrmoires  de  ces  sa- 
vantes compagnies.  Il  faisoit  lui- 
même  en  partie  les  instrnniens  dont 
il  se  aervoil.  On  a  de  lui  pUisieiirs 
ouvrage^  scientifiques.!.  tino/'ioijVa 


GAUR  337 

mechoHÏca  universalis  ,  in-4*.  l\. 
Plusieurs  traités  d'astronomie  et 
de  chronologie.  lU.  Des  sermens. 

i  1,  GAURIC  (  Luc  ) ,  astrologue 
de  GiPoni  t'fans  le  royaume  de  Na- 
ples ,  faiioil  ses  prédications  août 
Jules  II  ,  Léon  X  ,  Clëment  VII  el 
Paul  m.  Cet  pontifes  accordèrent  à 
prétendu  devin  des  marques  d'es- 
ne.  Paul  lU  lui  donna  l'éviché  de 
Civila-Diicale,  dont  il  se  démit 
après  l'avoir  gardé  environ  quatr* 
ans.  Il  se  retira  à  Kome ,  01^  il  mou- 
rut  en  iS.^g,  â  83  ans.  Faux  pro- 
phète de  profession  ,  il  prédit  quel- 
quefois vrai  par  hasard  ,  mais  plut 
souvent  faux.  Ilavoit  prorais  i,  Henri 
II  de  Valois  qu'il  seroit  empereur 
de  quelque!  rois;  qu'il  parviendroît 
à  une  vieillesse  très-heureuse  ;  il 
raoïinit  d'une  blessure  reçue  dans 
un  tournois  à  40  aua.  Ganric  avait 
prédit  en  iTioG  que  Jean  Bentivo- 
glio  seroit  barmi  de  Bologne  el  privi 
de  sa  souveraineté  (ce  qui  u'éloît 
pas  difficile  à  conjecturer  a  cauu 
des  cruautés  qu'il  exercoit  el  des 
mesures  que  le  pape  prenait  contre 
lui).  Ce  prince  fut  fort  irrité  de 
celte  prédiction  :  il  fit  pendre  le 
prophète  par  le  bras  li  une  corde 
altacbëe  i  un  lieu  élevé, "el  le  fil 
précipiter  cinq  ou  six  fois  du  liant 
en  bas.  Il  surrÀrut  Ion  g- temps  à  celle 
espèce  d'expédition.  BoccaKni ,  dam 
»eiNigjuaglii/iPar>tassa,\altoda\t 
Gauric  demandani  justice  à  Apol- 
lon des  mauvais  trailemens  de  Bert- 
livoglio.  Le  dieu  lui  répond  qus 
puisque  l'astrologie kiiavoit  annoncé 
l'infortune  de  ce  prince  ,  elle  aurojt 
bien  dû  lui  apprendre  la  sienne;  que 
d'ailleurs  il  avoit  fait  une  grande 
sottise  en  prédisant  des  choses  fil- 
cheuses  à  un  prince  auquel  il  ne  f*l- 
loit  annoncer  qne  des  choses  agréa- 
bles, ainsi  qu'en  irsenl  les  geuspru- 
dens  qui  fréqueiiteSt  les  tours.  Lei 
(Buvres  de  Gauric  plrurenl  à  Bile 
ai  1^75,  en  5  vol  in-fol.,  avec  un 


tiire  empliatique  ,qui  n'a  pu  em- 
pêché qu'elles  ne  sotenl  entiètemeat 
oubliée!.  JuleiScaligec  luia  coiuaccé 
l'épitapbe  auivaale  : 


Voyez  CocLÈ ,  n"  I, 

"  IL.  GAURIC  (  Pomponio  ) ,  di 
Cifuni ,  frère  du  pTécédenl,  ptofes 
■eur  d'huniaiiiléa  au  collège  de  Na- 
plei ,  liant  le  1 6°  siècle ,  disparu  l  uj 
joiit.en  i&3o,  sebnLadvocal.  On 
'  toupçonnaque  la  famille  d'une  dame 
de  distiuctiou ,  avec  qui  il  avoit  u 
commerce  d'amour ,  l'avoit  fail  a 
■Buincr  et  jeter  dans  la  mer.  Oa 
de  lui  lea  ouvrage»  tuivaus:  Excer- 
pla  de aculpturd ,  t5o4  ,  Florence 
qu'on  irouve  austi  dana  leVitruvi 
d'EIzevir ,  quelquea  Elégies  ,  des 
Egtogues  ,  Silve  et  Epigrammi  , 
Naples,  1636,  in-S";  De  aile  poë- 
lica,  Rome,  jS4i  i  deux  Eghgueî 
inipriméeadansle  livre  intitulé  Jiu- 
eolicuram  aucloies. 

Uï.  G  A.VVilC, ou plalôl  G A- 
■WRi  (  le  comte  ) ,  l'un  dea  plu» 
grands  seigneurs  d'Ecosee,  ex.écuté  à 
mort  pour  plusieurs  crimes  ,  sous 
le  règne  du  roi  Jacques  VI,  vers 
la  tin  du  16°  siècle.  Tous  aes  biens 
furentconfuquéa,  selon  la  coutume; 
mais  le  roi,  ayant  égard  à  l'inno- 
cence de  tes  enfàna  qui  étoieut  en 
grand  namhre,les  leur  rendit.  Celte 
gëuéroailé  ne  fut  pourtant  paa  ca- 
pable de  les  empêcher  de  nourrir 
dam  leur  craut  un  esprit  de  ven- 
Efiance  contre  leur  eouverain.  l/ajné 
des  filtducomte,  après  avoir  vojagé 
presque  par  toute  l'Europe,  revint 
en  Ecoste.  Il  y  aasenibla  cinq  autres 
de  tes  frires ,  et  les  détermina  à 
ruget  mi  la  i^ieraoune  du  rot  lamort 


G  AU  S 

de  leur  père  cotnman.  Un  d'entre 
eni  ae  rendit  auprès  du  roi  à  Edim- 
bourg le  6  août  1600.  U  lui  dit  ea 
particulier  qu'un  homme  leur  avoit 
promisdeleurfaire  trouver  dans  leur 
château  paternel  un  tréwir  caché 
d'une  richesse  imiDense  ,  et  qu'il 
prioLt  sa  majesté ,  de  la  part  de  tous 
ses  frères,  de  vouloir  bien  être  pré- 
senle  à  cette  découverle.  Il  lui  per- 
suada en  même  temps  d'y  venir 
avec  le  moins  de  monde  qu'il  pour- 
roit.  Ceprince.naturellemeulfranc, 
alla  dîner  le  lendemain  dans  leur 
château,  soua  prétexte  de  chasse, et 
ne  sefit  suivre  que  par  sept  ou  huit 
personnes.  Apr^  le  repas,  qui  fut 
magniiique ,  te  comte  Gauric  enga- 
gea le  monarque  d'aller  voir ,  pen- 
dant que  ses  gens  dinero lent ,  l'hom- 
me aui  devoit  découvrir  le  trésor. 
Ces  A:élérats  le  Brent  passer  par  plu- 
sieurs chambres,  dont  ils  fermoient 
les  portes  à  mesure  qu'ils  y  entroient; 
delà  00  l'introduisit  dans  un  cabi- 
net où  étoit  l'assassin  qu'ils  SToient 
gagné  pour  le  tuer;  mais  ce  malheu- 
reuK  n'eut  pas  plutftt  vu  son  souTe- 
rain ,  qu'il  devint  immobile.  Cepeit- 
dant  le  comte  Gauricavoit  déjà  com- 
mencé à  reprocher  au  roi,  d'une  ma- 
nière insolente,  la  monde  son  père. 
Dès  qu'il  s'aperçut  du  saisissement 
de  l'assassin,  il  lui  jirit  son  épée,  et 
tiaussa  le  bras  pour  frapper  lai-mt- 
me  le  coup;  mais  les  forces  lui  man- 
quèrent auseitôL  Alors  le  roi ,  met- 
kint  l'épée  à  la  main  ,  tua  le  comte 
et  appela  du  secours.  Set  domeali- 
quea  accoururent  en  toute  diligence, 
et  enfoncèrent  les  portes.  Quelques- 
uns  des  frères  du  comte  furent  mas- 
sacrés sur-le-champ;  les  Butrei  fu- 
rent pris  et  punis  par  les  plus  hor- 
ribles supplices ,  et  lent  château  fut 


GAURY.    rayez  CuT-Bxr.  - 


i-  GAUSSEM  et  non  Ga.dssik 
(J«aune-Callienue),  nia  k  Puis  es 


GAUT 

1711  ,,  d'uae  ouvreuie  de  loges, 
morte  datu  celle  ville  en  1767 , 
débula  au  théâtre  français  le  a8 
avril  I73i  ,  par  le  rûle  de  Junie 
dans  Britaniiicus.  Sa  physionomie 
^toil  à  la  fois  noble  ,  ingénue  el  in- 
léreisaiile.  Ses  succès  fureoteulraor- 
dinaires  :  elle  réiiasissoit  sur-tout 
dans  les  rôles  d'amoureuse».  Ihi  sim 
de  Toix  irès-loiicbant ,  l'avantage 
de  se  pénétrer  vraiment  de  sa  litiia- 
lioB  théâtrale ,  nii)s<|iio^ent  la  mo< 
noionie  qui  se  glissa  quelquefois  dans 
le  ieu  d'e  celte  actrice  du  sentiment , 
comme  l'appeloil  La  Chaussée  ;  mais 
elle  eut  la  douleur  de  se  voir  éclip- 
sée ,  dans  les  rôles  qui  exigeoicnl  le 
Knd  pathétique  de  l'action  ,  par  la 
mesnil  et  la  Clairon;  aussi  fiii- 
elle  moins  paifaile  dans  la  tragédie 
'que  dans  la  comédie,  quoiqu'elle 
préférât  d'èlre  louée  sur  le  premier 
genre.  On  ue  pent  mieuit  jouer 
qu'elle  dans  l'Oracta  ,  la  Magie  ite 
F  Amour ,  F  Homme  à  honnefor' 
tune  ,  le  Xisanlrope  et  Tuitaret. 
Les  réiea  naïfs  et  de  jeune*  filles 
furent  sur~Ioul  itm  triomphe  ;  à  4» 
ans,  elle  paroissoil  n^u  avoir  que 
eeize.  Un  marisfie  mal  assorti  qu'elle 
contracta  eu  1759  acheva  de  déran- 
f/u  sa  fortune, que  sa  générosité  na- 
turelle avnit  déjà  aCroiblie.  Des  mo- 
tifs (le  religiou  la  déleruiinèrent  er 
J764  ^  quitter  le  théâtre.  Dans  U 
pièce  du  Préjugé  vaincu  ,  qu'elIt 
représeiitoit  à  la  cour,  le  roi  fui  ai 
satisfait  de  la  manière,  dont  elle  et 
la  célèbieDaagevillerendireut  leurs 
rôleb ,  qu'il  augmenta  sur-le-champ 
la  pension  que  ces  '  deux  actrices, 
«voient  déjA  obtenue ,-  comme  îii 
récompense  de  leur  rare  talent. 

'GAUTHEROT  (N.),  de  l'i 
cadëmie  des  sciuices  ,  leLlrei  et 
ans  de  Di|on  ,  membre  de  presque 
toutes  les  sociétés  savantes  et  litté- 
raires de  Paris ,  prit  à  la  cathédrale 
de  Dijon,  dout  il  avoit  élé  enfant 
de  chœur ,  les  premières  letouâ  de 


GAUT 


33o 


que ,  dont  il  portail  loin  depuis 
eorie  ,  et  devmt  un  des  plus 
safaus  démonstrateurs  pour  le  cla- 
letlaharpe.  Musicien  profond, 
:  brilloit  point  par  l'eiécution,  il 
pMivoitdumoius,  par  des  priucipe- 
sùrs ,  euseigner  les  combinaisons 
ihuies,  et  faire  connoilte  les  ress 
inrces  de  la  musique.  Savant  dans 
l'acoustique,  on  a  de  lui  un  excel- 
lent Méi/ioire  sur  la  Tkéorie  des 

sauces  les    plus  profondes    sur    le 

mécanisme  de  l'horlogerie,  Lesscren* 

physiques  t'occupèrent  aussi,  el 

pproEonditles  mystère*  del'élec- 

iriciléeldu  galvanisme.  Aumoisde 

mars  1 8o5 ,  ij  lut  à  la  classe  de  ph;- 

siqiie  de  l'institut  national  un.Mi^ 

'.re  qui  contient  ses  Recherches 

ies   causes    qui    développent 

l'électricité  dans  les  appaieiUgal- 

■vanique$,  qui  avoit  pour  but  de 

porter  la  lumière  sur  cette  déceu- 

de  novembre  de  la  même  année. 

•  GAUTHEY  (  ÉraiUaud-Marie  ), 
..é  à  Chalons-5ur-SaÔne  eu  i7iï, 
éloit  his  d'un  médecin  estimé.  Apri» 
r  liui  aes  études  au  ooll^  des 
(cauiles  dfl,  cette  ville,  il  se  rendit 
ibrt  jeune  A  Versailles,  près-d'un 
oncle  ,  i-nailre  de  mathémattqwM 
des  pages,  qui  le  mit  bientôt  en 
état  d'tuseigner  lui  -  même  cette 
science  à  l'école  des  chevau-légers , 
el  ensuite  k  celle  des  ponts  et  chaus- 
sées. 11  obtint  la  place  de  saus- in- 
génieur des  élals  de  Bourgogne,  et, 
quelques  lumées  après ,  il  fut  pnw>u 
au  grade  d'ingénieur  eu  chef  des 
états  de  cette  province.  U  avoit 
souvent  été  projeté  de  joindre  l'O- 
céan à  la  Méditerranée  par  Paris  et 
Lyon,  en  creusant  un  canal  dont 
on  avoit  tracé  divers  plans.  M.  de 
Brancioii  ,  membre  îles  étals  de 
Bourgogne,  soUidlaet obtint cnBn 
l'exécution  de  ce  projet.  Elb  fuc 
coatiwe  à  Gcalbey,  dei^.le  nom, 


34o 


GAUT 


p»T  cet  ouvrage,  doii  pas»er  à  U 
po^lcrilé.  Le  canal  de  Cbaroltiis ,  le 
ptii)  grand  et  le  plus  imporraDt 
qu'on  ail  fait  aprèile  canal  dcLan- 
£uedoc,  el  qui  ■  coAlë  eiiTiron  i4 
milliom,  a  cinquante-huit  mille 
cinq  cents  toitei,  deuc  cent  qua- 
Taute-six  pieda  dé  penle  vera  la 
LoiTe,  et  iTois  cent  quatre-vingt- 
dix-neuf  du  cAlë  de  la  SaAne.  Ou 
•'atlend  à  voir  parollre ,  ai  dëjè  il 
n'ett  paa  imprima ,  un  ouvrage  de 
Gaulhej  en  i  vol.  in-foL,  aiir  '~ 
Ihdorie  et  la  construction  des 
naux ,  sur  les  ëcliiaea ,  sur  la  pente 
-des  rivières  ,  sur  le  commerce  et  la 
dépeiiM  du  canal  de  Charolais  ,  et 
iur  le»  canaux  à  faire  >  particulier 
Tement  en  France.  On  a  de  lui  trois 
farts  volumes  in-V ,  contenant  un 
Traité  de  l'an  île  caniiruire  de» 
ponts ,  et  un  Becueil  de  mémoires 
fur  letcanaus  de  navigation,  Paris,' 
1808.  Gautbej  est  mort  inspecteiir- 
l^néral  des  ponts  et  chaussées , 
membre  de  la  légion  d'honneur  et 
de  plusieurs  aociélé»  savante* ,  le  i4 
-juillet  1806. 

1 1.  GAUTHIER  (Denjrs),  «ur- 
vamiai  le  ^J>ujr ,  excellent  joueur 
de  luih ,    a  laissé  plusieurs  pièces 


mtme  latent,  dam  un  volume  in~ 
tilnlë  Livre  de  tablaliire  des  pièces 
d»  luth  sur  différent  modes.  Les 
auteurs  y  oat  ajoute  quelques  règles 
ponr  bien  loucher  cet  inatniment 
qui  est  entièrement  abandonné.  Les 
principales  pièces  du  vieuxGauthier 
tmA.Ï Immortelle,  \a.Nompareille, 
le  Tombeau  de  JUezangean.  Les 
pièces  de  Denrs  Gauthier,  que  les 
joneuta  de  luth  estimoient  le  phis, 
M  nommen  t  {'Homicide ,  le  Canon , 
h  Totnbeau  d»  F  Enclos. 

II.  GAUTHIER  (CUtHfe),  cé- 
lèbre avocat  au  parlement  <le  Paris 
énm  la  dwwe<  iièda,  plu*  connu 


par  non  caractère  caustique  et  tri»- 
luordant  que  par  son  éloquence,  a 
donné  en  3  vot.  in-4° ,  i68S,dei 
Plaidoyer»  qu'on  ne  lit  plus. 

t  UL  GAUTHIER  (Pierre), 
musicien  ,  de  la  Ciotat  en  Pro- 
vence ,  direoteur  d'un  opéra  qui  sé- 
jouruoit  alternativement  à  Mar- 
seille ,  à  MoaipeJtier  et  à  Ljou, 
S'élant  embarqué  au  port  de  Cette, 
il  périt  avec  le  vaisseau  qui  le  por- 
toit,  en  1697 ,  à  35  ans.  11  j  a  de 
lui  un  recueil  de  Vuo  et  de  Trio 
estimé  des  coonoisseurs.  La  musi- 
que instrumentale  éloit  son  ptiu- 
cipal  laieat.  Voltaire  ,  Laborde  , 
Ramqau  et  plusieurs  autre*  pré- 
tendent qu'on  trouva  la  musique 
charmante  du  Devin  du  village , 
dans  les  papiers  de  Gauthier,  et 
quelle  fui  ajustée  aux  paroles  par 
le  citoyen  de  Genève.  Celte  anec- 
dote lit  tant  de  bruit ,  qne  J.  J. 
Rousseau  fit  une  seconde  musique 
ouvrage,  mais  elle  tomba; 
el  à  ta  première  représentation  ,  le 
public  redemanda  l'ancienne.  Les 
fragmen*  qui  sonl  relié*  de  cette 
musique   montrent   la   juatice     du 

IV.  GAUTEÎÏER  (Henri),  ai 
mes  Le  91  août  1660,  ingénieor 
di*tiTigué  dans  celte  arme  par  set 
connoistances  et  ses  talens  ,  mourut 
â  Paris  le  17  septembre  1737.  On  a 
de  lui ,  Nouvelles  conjectures  sur  le 
globe  de  la  terre ,  Paris  ,1721,  in-JI". 

i-V.  GAUTHIER  (François),  d* 
Rabodanges  en  Normandie ,  abb4 
commindataire  d'Olivct  et  de  Savi- 

fD}',raorleni7ao,  éloit  uBbomm* 
e  grand  sens  ,  et  né  pour  la  politi- 
que. Obligé  de  patser  en  Angleterre 
pourunea&kirepersoundle  ,  il  resta 
i  Londresquelque*  année*,  etyapprit 
l'anglais  parfaîlemeul.  Celte  con- 
nôiasaoce  lui  procura  celle  de  plu- 
sieurs seignMirs  de  la  cour.  L'Ai^- 
glet«ii«  WMiian  !«•*«  df  la  loncu* 


GAUT 

«l  raineuw  guerr«  qu'elle  «nitanoit 
avec  tes  alliés  coalre  la  France , 
pour  la  succession  de  ta  couronne 
d'Espagne  ;  l'abbë  Gauthier  mit_  à 
profit  cette  circona lance.  U  insinua 
adroitement  le  projet  d'une  récoa- 
cUiation  avec  son  pap  h  quelques 
Anglais  employé!  dans  le  minis- 
tère ,  et  par  leur  moyen  à  la  reine 
Anne,  qui  voulut  bien  avoir  des 
entretiens  secrets  avec  lui.  S&t  de 
leurs  dispositions  ,  il  passa  eu 
France,  se  fil  présenter  àLouia  XIV, 
auquel  il  remit  un  Mémoire  des 
démarches  qu'il  avoit  faites ,  et 
obtint  de  ce  prince  le  titre  de  son 
agent.  Etant  retourné  en  Angle- 
tiMre,  il  traita  secrètement  avec  les 
Mhijstres  de  la  reine ,  en  vertu  de 
•es  pouvoirs,  et  prépara  à  l'nu- 
verture  des  conférences  qni  furent 
indiquées  iUtrecht,  et  d'où  s'en- 
suivit la  paix  de  I7i3.  Ce  service 
important  de  l'abbé  Gauthier  ne 
resta  pas  sans  récompense.  Outre 
deux  abbayes,  dont  il  fut  graiilié 
CD  France  ,  le  rot  dËspagne  lui 
donna  une  pension  de  i  a.ooo  liv. 
sur  l'arcbevËché  de  Tolède  ;  et  la 
reine  Anne,  une  autre  pension  de 
fiooo  liv.  avec  un  service  complet 
de  vaisselle  d'argent.  Il  est  éton- 
nant que  le  premier  mobile  de 
cette  grande  pscilication  soîl  presque 
demeuré  dans  l'oubli. 

t  VI.  GAUTHIER  (  leau-Bap- 
liste),  lié  à  Louviers  danile  dio- 
cèse d'Evreiix  en  1 685.  mon  à  Gail- 
lon  d'une  chute,  en  revenant  de  sa 
patrie  à  Paris ,  le  3o  oclolirc  1 7S5  , 
fut  le  théologien  de  l'évèquede  Bou- 
logne (do  Lflugle),  et  ensuite  de 
r^vèque  de  Montpellier  (Colberl), 
qui  leprit  chez  lui^en  apparence  pour 
être  son  bibliothécaire,  mais  réelle- 
inenl  pour  être  son  conseil  et  son  écri- 
vain. Apris  la  mon  de  son  bienfai- 
teur, l'abbé Gauthiet'  se  relira  àParis, 
où  il  continua  depiibUer  des  brochu- 
res contre  caqn'iiappetoil  Usinerez 


GAUT 


34r 


dnles,oasur  lesquerellesdu  temps. 
On  peut  en  voir  une  liste  exact* 
dans  la  France  littéraire  de  17&8. 
Celles  qui  ont  été  le  plus  répauduea 


l'homme)  ci 
d'impiélé ,iii-\a ,  1746- U.  Leltreê 
théolagitiaea....  contre  le  sysièms' 
impie  et  socinien  îles  pères  Har- 
douin  et  Benuyer,  1756,  3  vol. 
in  -  la.  C'est  la  meilleure  critiqua 
qu'on  ait  faite  des  romans  de  Ber- 
ruyer  ,  quoiqu'un  peu  outrée.  III. 
Leajéiuites  coiu/aineus  d'oiatina— 
lion  à  permettre  Eidoldtrîe  à  Iti 
Chine,  174s ,  in-19.  IV.  Plniieur» 
Z-ellret  deilinées  à  prémunir  les  fi- 
dèles contre  l'irréligion,  1746,  in-iï, 
V.  Critique  du  Ballel  moral  dansé 
dans  le  collée  des/éii/ife*  de  Rouen, 
1756,  in-ia.  VI.  Réfiilatioa  d'un 
libelle,  intitulé  Lavoix  du  sageet 
daptuple,  1760,  in-19.  VU.  fj«r 
de  Soanea,  évéquedeSenez,  it5c, 
in-S"  e.l  in-ia.  VlU.  LesLetlrta 
penane»  convaincues  d'impiété  , 
1761 ,  in-ia.  1$.  Histoire  abrégée 
du  parlemerit  de  Paris  durant  lea 
Iroublei  du  commencement  dit  ré- 
gne de  Louis  XIV,  1764,  in-ia. 
On  pourroit  croire,  eu  lisant  lea 
critiques  de  l'abbé  Gauthier  ,  quv 
c'étoit  un  homme  plein  de  fiel;  il 
avoil  cependant  de  la  douceur  dan* 
le  caractère  ;  mais  son  zèle  mal  en- 
tendu pour  la  religion,  el  sa  passion 
pour  ce  qu'il  uppeloit  la  boune  cause, 
le  faisoient  sortir  quelquefois  des- 
bornes  de  la  modération ,  saus  qu'il- 

•  VIV.  GAUTfflER  HE  Ston- 
KET  ,  plus  connu  sous  le  nom  du 

pHit  Gauthier,  mon  à  Paris  en 
i8oç),éloii,  depuis  quelque  temps, 
i  la  tète  d'une  maison  de  librairiede 
cette  ville.  11  eut  une  cerlaîne  célé- 
brité au  commencement  de  la  révo- 
lution fcançai.se ,  par  un  petit  Jour- 
nal intitulé  Journal  de  la  cour  ez 
de  laville,  daus  lequel  il  prodisnoit 


3'iS  GAUT 

laplaisnutericetles  larcasmes  contre 
Its  patrtolei  ;  celle  feuille  lalilique 
eut  la  plus  grande  vogue  à  cette 
^po<iue,eta  suivi  le  aort  de  lou9  les 

Journaux  ,  qui  ceaieiit  d'iojireBser 
orjqiie  les  ëvëneinens  sont  P^sëB. 

Vin.  GAUTHIER  DE  Chatj^- 
jav.  frayez  GuiLmcH. 

*  I.  G4UTIEB,E3PiKAisoK  au 
n'EspiNoia  ,  chansonnier  du  i3* 
siècle  ,  diilingué  par  ses  Poésies 
galantes ,  partagea  cette  céUbrile 
av<v  un  pareul  noronié  Jacques 
<l'E«pinoi« ,  qui  étoil  son  contempo- 
rain. Les  maiiuscrils  de  la  biblio- 
thèque impériale  contiennent  neuf 
chansons  de  Gautier;  elles  ne  trai- 
tent que  des  galanteries  du  poète  et 
des  diverses  beautés  qui  reçurent 
son  hommage. 

*  II  GAUTIER  (  Jean  ),  gravenr 
en  csuleurs ,  à  Paris.  On  a  <le  lui ,  rn 
ce  genre ,  divers  Morceaux  d'anato- 
mie  d'Histoire  iialurelle  ,  el  des 
Portraits ,  dont  ceux  de  Louis  XV, 
du  cardinal  de  Fleury,  etc. 

*  m.  GAUTIER  (Dagoiti),  fils 
de  Jean,  chercha  à  perfectionner 
l'art  de  la  gravure  en  couleurs  avec 
phiBJen»  planches.  Il  a  grav^  pla- 
«iMirs  tableaux  de  la  galerie  du  duc 
d'Orléans,  d'après  Le  Corrège,  Le 
Carrache,  et  au  très  céUbresauteurs; 
mais  il  n'a  pas  continué.  11  mourut 
en  Italie  eu  1784. 

*  IV.  GAUTIER  (  Jean- Antoine), 
né   â  Genève  en  1674 ,  y  professa 

'  la  philosophie  en  1696,  fui  créé 
conseiller  d'état  en  1735  ,  el  esl 
mort  eu  1799.  Gantier  introduisit  à 
l'académie  de  Genève  le  goût  de  la 
Loane  philosophie.  On  a  de  lui  de 
nombreuses  dissertations  sur  difi*é- 
Tentes  parties  de  cette  science  ;  Pen- 
téea  philosophiques,  1711,  iii-13.  Il 
aajonlédesÀoWïCurieusesàl'édilion 
de  t'Hisioire  de  Genève ,  par  Spou , 


CAUZ 

de  i75o;el  il  a  laissé  encore  i5  vot. 
in-  fol.  manuscrits  sur  la  m^me 
histoire ,  depuis  l'origine  de  Genèva 

jnsqu'à  i6go. 


GAUTRUCHE  (Pierre),  jésuite 
d'une  grande  érudiUou  ,  ué  à  Or~, 
léans  eu  1 60 ^  ,  mort  en  16S 1  à  Caen, 
où  il  professa  peudaut  plus  de  3o 
ans.  ^i^eMe  Histoire  poitiquey'pim: 
l'intelligence  des  poètes  et  desauteilK 
aucitus, Paris,  1714,  in-ia,  réim~- 
primée  l'année  suivante ,  quoiqua 
iDcomplète  et  assez  mal  écrite,  est 
plus  connue  quesO[i//ùftf//'«sai«M, 
en  4  vol.in-ia. 

'  GAUZARGOES  (Charles), 
abbé  de  Noblac ,  né  à  'Tarascon  eu 
Provence  en  1735  ,  après  avoir  faiL 
de  bonnes  éludes  à  Avignon ,  lit  son 
cours  de  théologie  au  séminaire  de 
Saint  -  Charles  avec  tant  de  dis- 
tinction ,  qu'il  acquit  l'estime  et  l'a- 
mitié de  ses  supérieurs.  Comme  il 
s'étoit  fait  de  In  musique  une  élude 
jiarticulière ,  le  chapitre  de  Nimesie 
nomma  maitre  de  musique  à  la  ca- 
thédrale  de  cette  ville.  Il  occupa 
celte  place  douze  années ,  pendant 
lesquelles  il  forma  des  élèves  qui  ss 
sont  distingués.  Arrivé  à  Paris,  pré- 
cédé d'une  grande  réputation ,  sou- 
tenue de  ces  dons  naturels  qui  atta- 
chent,  et  d'un  esprit  très-cultivé,  il 
fut  reçu  à  la  chapelle  du  roi.  Pour 
pri^f  de  ses  talcns  et  de  son  mérita 
personnel ,  il  fut  d'abord  pourvu 
d'un  bénéfice  simple  et  d'un  cauo- 
nicat  à  Nîmes,  puis  de  l'abliaye  de 
Saint-Léonard  dcMoliïac.  Ses  tenta- 
tives pour  aller  résider  où  ces  béné- 
fices Etnbloient  exiger  sa  piétence 


GAY 

AtrentinutileB.  Il  conserva,  comme 
malgré  lui ,  la  place  de  roaitre  de 
musique  de  la  chapelle,  et  l'on  y 
joignit  celle  de  secrétaire  du  cabinet 
du  comte  d'Artois.  Victime  de 
rêt  de  proscription  fulminé  c 
les  prêtres,  Gauzargues  fut  cl 
delers,  puis  rendu àla liberté, 
dépouille  des  bien:  que  ses  laleuslui 
avoient  acquis.  C'est  dans  celte  po- 
sition qu'il  termina  sa  carrière.  Ses 
compositions  le«  plus  reclieichées 
et  daai  le«quelles  it  fait  revivre  Icl 
UleiisdesLalande,des  Campra,des 
Lullj,  des  Mondonville  et  des  Gilles, 
sont,  1/1  te  domine  speravi ;  Cmli 
emirranl  gloriam  DeiiTe  Deum 
iaudamusj  He  profandis  ;  Regina 
caiî;  Exaudiat  te  Dominus  i  Jubi- 
laie  Deo  omnis  leira,  etc.,  elc. 

GAWRl.  F-oyez  GArKiC,  »*  III. 

t  I.  GAY  (  Jean) ,  poète  anglais , 


merce  ,  le  quitta  bienlôt  pour  la 
poésie.  En  171a  il  fut  fait  secré- 
taire de  la  duchesse  de  Montmouth. 
En  1714  il  accompagna  le  comte  de 
Clarendou  à  Hanovre  ;  mais  ce  sei- 
gneur s'éiant  démis  de  ses  emplois, 
Gaj  revint  en  Angleterre.  Ce  fut 
alors  qu'il  publia  une  partie  de  ses 
ouvrages.  Les  principaux  sont,  1. 
DesTra^A^/Metdes  Comédies, f\a\ 
eurent  beaucoup  de  succès.  Patu  a 
donné  la  traduction  de  quelques- 
unes  dans  le  Choix  de  petites  pièces, 
Londres  (  Paris  )  ,  i.y.'îG ,  3  vol. 
m-i3.1l.  DesO/ieraj,  dont  le  plus 
couru  fut  celui  du  Mendiant,  repré- 
•enté  en  1798.  Ga.y  Bt  entièrement 
tomber  pour  celte  année  l'opéra  ita* 
lien ,  cette  idole  de  la  noblesse  et  du 
peuple  anglais.  Il  faut  cependant 
avouer  que,  dans  cette  pièce,  qtû 
offre  des  peintures  charmantes  et 
laites  d'après  nature ,  il  y  en  a  sou- 
vent de  trop  libre}  des  vices  et  des 


GAY         343 

ridicules  de  la  populace.  Mais  cequi 
seroil  un  défaut  en  Francs  n'eu  est 
pat  un  en  Angleterre,  où  l'on  veut 
des  peintures  fortes  et  natnrellefr, 

même  aux  dépens  des  bienséances  et 
de  la  délicatesse,  Gay,  qui  apprécioil 
en  philosophe  et  sa  pièce  et  ses  ad- 
nit  pour  épigraphe! 


III.  Des  FahUs ,  Ijmdres,  17<)3, 
9  tome»,  1  vol.  in -8°,  traduites 
en  français  par  madame  Keralio. 
imitées  depuis  en  1785  par  de 
Mauroy,  P^iris ,  ïn-8''.  Elles  man- 
queut  eu  général   d'invcntiou  ;  la 


t  les 


réflexions  eu  sont  trop  longue 
Mais  il  y  en  a  quelques  unes  d'ex- 
cellentes ,  et  dont  le  tour  original  est 
propre  à  piquer  l'attention  des  lec- 
teurs. Tout  cet  ouvrage  auroit  été' 
sans  doute  plus  parfait ,  si  le  génie 
de  la  langue  anglaise  eût  été  plus 
propre  à  ce  genre  de  poésie.  IV.  Des 
Pastorales.  On  les  préfère  à  toutes 
les  autres  productions  de  Gav.  Les 
caractères  et  les  dialogues  en  sont 
simplicité  admirable.  Les  ber- 
ne sont  ni  petils-mailres,  ni 
courtisans,  comme  dans  qnejque»- 
églogues  françaises.  V. 
Des  Poésies  diverses,  publiées  en 
■,in-,>.  Ily.»', 
plusieursd'un  tout  heureux  et  agréa- 
ble. On  y  remarque  le  Poëme  de 
r Eventail,  VB.  trois  cirant» ,  poëme 
igénieux  et  d'une  galanterie  déti'- 
ite  ,quiB  été  imiléen  vers  français 
par  M.Milon,deLiègc.  Gayétoit  un. 
des  hommes  les  plusaimatilesdeson 
pays  :  doux ,  aÉible ,  généreux  ,  il 
litles  défauts  quisontles  suites  de 
vertus  ,  une  indolence  excessive, 
une  indifférence  entière  pour  sea 
intérêts.  C'étoit,  àcet  égard,  le  La 
Fontaine  d'Angleterre.  Après  di- 
verses vicissitudes ,  tantôt  dans  l'o- 
pulence,  tantôt  dans  la  médiocrité, 
novembre  en  i73i» 


344  GAYA 

-  chez  un  isigneur  anglais ,  qui ,  de- 
puis quelques  années  ,  pourvojojl 
libëralenteul  à  loua  ses  besoint.  U  iîl 
lui-même  toa  êpiupbe  : 


Son  urae  fut  depM^  à  Westmins- 
ter ,  et  Pope  y  grava  cet  éloge  : 
«  Dam  les  genres  divers  que  Gaj  a 
traites,  supérieur  à  plusieurs  de  ses 
rivaux  ,  il  n'esl  resté  inférieur  à  au- 
cun d'eux.  11  Ou  a  donné  une  édi- 
tion des  œuvres  de  Gay,  Paris,  3 

*  U.  GAY  (  Thomas  ) ,  de  l'ordre 
de  Sjiui-Donùuique ,  né  i  Taras- 
con  en  Provence,  professa  long- 
temps et  avec  un  grand  luccès  la 
théologie.  Comme  poète  latin,  il  se 
plut  ensuite  à  chanter  la  gloire  et 
les  vertus  des  hommes  illuilree  de 
son  ordre ,  et  ses  vers  prouvent 
combien  U  s'étoit  pénétré  des  beau- 
tés de  Virgile  ,  d'Ovide ,  etc.  Ces 
ouvrages  furent  imprimés  à  Valence 
en  1 6g  3,  sous  le  titre  d'Jgerdomi- 
iiacui  elogice  i-kylhmicts  aaactorum 
ordin  is  pi  tedicaSorum. 

*  m.  GAY  (  Nicolas  ) ,  mort  à 
Margale  le  30  septembre  iSo4>  est 
auteur  d'un  ouvrage  intitulé  Stric- 
turei  ait  tke  propused  union  iet- 
tveen  greal  brilaiit  and  Ireland, 
IP'ith  occasional  ramarcls  ,  Lon- 
dres, 1799. 

•  GAYANT  (Louis),  de  Cler- 
inaat  eu  Beauvoisis,  ancien  prévât 
lie  la  compagnie  des  chirurgiens  de 
Paria ,  un  des  meilleurs  anatomistes 
lie  son  temps ,  fut  un  de  ceux 
conlriliuèrent  à  la  découverte  du 
nal  thoraehique.  Ce  médecin  moi 

il  Mastricht  le  19  octobre  1675, 
il  éloit  eti  qualité  de  chirurgien  c 
mittant  desarmées  de  LouisXlV.  On 
lui   attribue    un   ouvrage    tulilulé 


CommumctUio    ductd*    thoradei 
ejna^ff/«,  Flancofurti,  1&6&, 

GAYET-  ED  -DYNE-  KAI- 
KHOSROU ,  sultan  seljouky  de 
Roùm  (la  Natolie),  entreprit,  ta. 
64o  de  l'hégire,  ia4i  de  J.  C, une 
guerre ,  aussi  malheureuse  qu'incon- 
sidérée, contre  lesTarlares  HogoU, 
et  marcha  à  leur  rencontre  iusqu'en 
Arménie.  Ces  peupW  ,  sans  cesse 
les  armes  à  la  main,  s'éloieot  fait 
un  nom  redoutable  par  leurs  con- 
quêtes et  leurs  victoires.  A  peina 
les  deul  armées  furent-elles  en  pré- 
sence à  Arzendjân,  que  les  troupes 
de  Ktaosrou  se  débandèrent,  cher- 
chant  leur  sahit  dans  la  fuite ,  avant 
d'avoir  combattu  :  heureusement 
pour  lui  que  les  Mogols  ne  surent 
point  profiter  de  celte  terreur  pa- 
nique ,  dans  la  crainte  de  quelques 
emb&ches.  11  mourut  la  mîme  an- 
née,  après  avoir  obtenu  la  paix,  et 
laissa  sa  couronne  à  l'ainë  des  trois 
Eils  qu'il  avoit  eus  de  la  &lle  du  roi 
d'Arménie,  sa  femme. 


'  GAYM  (Aly-Ben-Al  ),  auteur 
arabe,  ou  plutôt  docteur  de  loi  (  ec- 
clésiastique musulman  ) ,  lettré  du 
II'  siècle  de  l'hégire,  17*  de  l'ère 
chrétienne,  a  écrit  sur  plusieurs  ma- 
tières de  religion.  Son  ouvrage  le 
plus  singulier  est  le  livre  dm  Sia- 
limens  des  l'eiiégaU  avant  et  après 
leur  abjuiattort.  Le  lecteur  qui  par- 
tagera les  senlimeus  d'Al-Gajm 
trouvera  que  cet  homme  connoii- 
soit  bien  le  «sur  buinaia;  mais  il 
n'appartient  qu'à  ceux  qui  ont  four- 
ni le  sujet  du  livre  de  prononcer 
affirmative  m  eut  sur  son  méril*. 
L'auteur  monrut  dans  un  âge  avancé, 
l'an  de  l'hégire  io36. 

f  GAYOT  DE  PiTAVAL  (  Fran- 
çois), né  à  Lyon  eu  iS?»,  d'un 
père  conseiller  au  piésidial  deceUs 
ville    prit    le    petit    collet ,    qu'il 


ijjbvCoOgle 


GAYO 

quitta  bieotAt  pour  euivre  l'exemple 
de  iti  <leux  frères ,  qui  ëtoietil  l'uu 
cl  l'autre  dau»  le  service.  Aussi  peu 
propre  à  l'état  militaire  qu'à  l'état 
ecclësiai tique ,  il  se  Bl  recevoir  avo- 
cat en  171S, et  prit  une  femme. Son 
éloquence  n'ayant  réutsî  que  très- 
foihlement  au  barreau ,  et  ne  possé- 
dant qu'une  fortune  médiocre,  il  se 
mit  à  publier  volume  sur  volume 
jasqu'à  »a  mort ,  arrivée  en  174^' 
On  peut  appliquer  à  Pitavat  ce  que 
l'immortel  La  Brujère  a  dit  decer- 
taîni  écrivains:  «  11  j  a  des  esprits. 
Il  j'ose  dire,  inférieurs  et  suballer- 
nes,  qui  ne  semblent  faits  que  pour 
être  le  registre  ou  le  magasin  de 
toutes  les  productions  des  autres  gé- 
nies. Ilssont  plagiaires,  traducteurs , 
compilateurs:  ils  ne  pensent  poiuj, 
ils  disent  ce  que  léS  auteurs  ont 
pensé;  et  comme  leuhois  des  peii- 
•ées  est  invention ,  ils  l'ont  mauvais, 
peu  juste.  Ils  rapportent  beaucoup 
de  choses,  pluiût  que  d'ex.cellentes 
choses.  J)  Ce  portrait  est  celui  de 
Fitaval.  Ses  ouvrages  en  sont  ui 
témoignage  authentique.  Les  priu- 
cipaoïc  sont,  I.  Relation  des  Cam- 
pagnes de  1713  et  i7i4i  très-mal 
rcJigée  sur  les  Mémoires  du  nw 
chai  de  Villars.  U.  L'Ai!  d'or, 
l'esprit  en  F  amusant ,  3  vol.  in- 
reciieil  de  bons  mots  ,  plutût  fait 
pour  gâter  le  goût  que  pour  enri- 
chir la  mémoire,  IIT.  Bibliothèque 
des  gens  de  cour ,  ou  Mélanges  cu- 
rieux de  ions  mots  de  Henri  Jr, 
deLouisXIV,  e/c,  Paris,  1733, 
eu  a  vol.  in-ia.  IV.  Les  Causes 
célèbres,  en  ao  vol.  in-13  :  collec- 
tion qui  intéresse  par  son  objet, 
mais  où  tout  ce  qui  appartient  au 
compilateur  est  écrit  d'un  s\yie  foi- 
■ble  et  lâche.  Cet  auteur  a  reijdu  in- 
sipides ses  Recueils  de  bons  mois  , 
par  ses  fades  plaisanteries,  ses  poé- 
sies et  celles  de  sa  femme,  et  même 
par  ses  réflexions  critiques  sur 
nos  meilleurs  écrivains,  Gavsauli 
a'  r«JiitlIes  ao  volumes  des  Causes 


GAZM       345 

célèbres  en  un  seul ,  sous  le  titre  de 
Faits  des  Causes  célèbres  et  inte- 
ntes. L'original  et  la  copie  an 
ressemblent  pour  le  slyle  ;  mais  si 
Piiaval  est  trop  poHxe ,  sou  abrévia- 
teur  est  trop  concis.  M.  de  La  Ville, 
avocat,  a  donné  une  Suite  â  ce  Be- 
cueil,  eu  4  vol.  in-13.  On  a  publié 
un  nouvel  Abrtégé  des  Causes  célè- 
bres par  Richer  ,  avocat ,  qui  en  a. 
faitimprimer  33  volumes. 

+  GAZA  (Théodore),  un  de  ces 
savauB  qui  transplantèrent  les  arts 
de  la  Grèce  en  Italie  après  la  prise- 
de  Conslantinople ,  étoit  de  Thessa- 
lonique.  Il  trouva  dans  le  cardinal 
Bessarion  uu  ardent  protecteur ,  qui 
lui  procura  un  bénéfice  dans  la  Ca- 
labre.  L'illustre  Grec  apprit  si  bien 
et  si  promptement  le  latin ,  qu'if  ht 
sentir  les  beautés  de  cette  langue 
anx  Italiens  mêmes.  11  mourut  à 
Rome  en  i5o8,  dans  un  âge  très- 
avancé.  On  dit  qu'étant  allé  d  Rome 
présenter  à  Sixte  IV  quelques-uns 
de  ses  ouvrages  ,  ce  pape  ne  lui  lit 
qu'un  présent  fort  modique.  Gaza 
le  jelB  de  dépit  dans  le  Tibre,  On  a 
de  lui,  I,  Une  Traduction ,  en  UKia, 
de  l'Histoire  des  Animaux  d'Âris- 
lot^.  C'est  une  des  premières  ver- 
sions dans  laquelle  on  a  pn  con- 
noilre  le  génie  du  philosophe  grec  , 
entièrement  défiguré  par  les  Arabes 
et  les  scolastiques  des  siècles  d'igno-  - 
tauce.  II.  Une  Graminairegrecque , 
recommaudable  par  sa  précision , 
imprimée  pour  la  première  foie  à 
Bome  ,  149S,  petit  in-fol.  ,  puis 
à  Florence,  i5i5,  ia-â°;  ensuite 
en  1735  et  1736,  elc;  III.  La  Tra- 
duction de  l'Hisloire  des  Plantes 
de  Théopbrasle.  IV,  Celle  des  Apho- 
rismesd'Hippocrate.V.UneFis/sjon 
grecque  du  Songe  de  Scipion ,  et  du 
traité  Ue  seflecfi/tedeCicéran,«tc. 
Foyez  AaoYHOfHii^. 

GAZjEUS.  yoy.  CouaiODiAKirt, 
el'iLiikE,^x''  \W. 


,  Cookie 


MG 


GAZA 


•  GAZALY  (Abou-Hamraad- 
Mohammed-Al-)  ,  suruommé  le 
Prince  du  monde  à  cause  de  son 
mëriie ,  et  le  plus  rélèbre  docteur 
dont  ri^amiame  se  glorifie ,  naiiiiit 
&  Thoûs  en  Kborassân ,  prorince  de 
Perse,  l'an  448  de  l'hégiie,  io5<) 
de  J.  C. ,  selon  les  uns,  et  selou 
d'autres,  deux  aus  plus  tard.  L'^po- 
<]ue  de  sa  mort  n'est  point  mieux 
déterminée;  car  on  la  fixe  en  5o5 — 
III I ,  et  en  5oao — iia6.  L'ouvrage 
le  plus  connu  de  ce  fameux  docteur 
asl  celui  sur  tes  diverses  classes  des 
tciences  de  larellgiolt,  eii41ivre«. 
11  liaile,  dans  le  premier,  de  la  re- 
ligion ,  des  articles  de  foi  et  des  pré- 
ceptes. Dans  le  deuxième,  du  ré- 
gime politique  et  légal.  Le  troisième 
est  consacré  aux  actions  humaines, 
et  l'auleur,  dans  le  dernier,  parle 
au  long  des  vertus  et  des  vices  { se- 
lon l'esprit  de  sa  religion.  )  Cet 
ouvrage  ,  celui  de  ce  genre  que 
les  raahométaos  estiment  le  plus , 
a  été  le  sujet  d'une  mullilnde  de 
Commentaires,  de  Traités  particu- 
liers. Plusieurs  écrivains  en  ont  fait 
de»  eslraiis ,  et  entre  autre»  Ahraed- 
El-Atbély,  qui  en  a  donné  un  bon 
abrégé  sous  le  tilte  d'Esprit,  etc. 
Ses  autres  ouvrages  sont,  f.  Le  Li- 
rre  des  opinions  des  philosophes, 
H.  Le  Livre  de  leur  desiruction. 

III.  /.es  Balance*  de  la  justice. 

IV.  Une  Logique.  V.  Les  Fleurs  de 
la  divinité.  VI.  Le  Livre  de  l'unité 
de  Dieu,  ouvrage  dirigé  contre  le 
christianisme ,  etc. ,  etc.  Gazâly  joi- 

Snoit  à  desconnoissances  Itès-elen- 
ues  nne  modestie  presque  inconnue 
anx  doclenrs,  et  principalement  à 
cenxde  la  religion  musulmaue.  On 
lui  detnaodort  un  jour  comment  il 
eloi  t  parvenuàsavoirtant  de  chosH  : 
«C'est, dit-il, en  n'ayant  point  honte 
de  demander  ce  qtie  j'ignorois.  »  D'a- 
hord  professeur  dans  une  école  de 
Bagddd  ,  il  quitta  cet  emploi  pour 
vivre  dans  la  retraite,  et  alla;  après 
avoic  fait  le  pèlerinage  de  la  Metke , 


GA^LLI,  prince  d'Apamée,  et 

gouverneur  de  Syrie  pour  le  sultan 
d'Ëgyp  te,  s'opposa  d 'abord  auxTn  tes; 
mais  voyant  que  Toman!>ey  ,  sou 
maiire ,  avoit  Été  pria  et  mis  i  mort 
par  Sélim  en  >5i7  ,  it  implora  la 
clémence  du  vainqueur,  et  fut  con- 
tinué dans  le  gouvernement  de  Syrie. 
Après  la  mon  de  Sélim  ,  Gaielli  tâ- 
cha d'engager  le  gouvernenr  d'E- 
gypte ,  Gayerbey ,  à  rétablir  la  puis- 
sance des  MamraelucB.  Mais  cetui-ci 
fit  mourir  ses  ambassadeurs.  Gazelli, 
nonobstant  cette  nouTelle  ,  lirraba^- 
laille  aux  Turcs  près  de  Damas , 
contre  le  bâcha  Ferhat ,  et  fut  tué  en 
combattant  vaillamment  l'au  i5Ko. 

tI.GAZ;ET(Guillaume),cIianoin« 
d'Aire  ,  et  curé  à  Arras  ,  moiimt 
dans  cette  dernière  ville  en  i6j3, 
à  58  ans.  On  a  de  lui ,  I.  L'Histoire 
ecclésiastique  des  Pajs-Bas,  i6i4, 
in-4'',  oi\  le  conte  de  la  sacrée  Manne 
elàe.\A»aia\e  Chandelle  A' KrtaiTÎeA 
pas  oublié.  II.  L'ordre  et  suite  des 
éf'éques  et  archevêques  de  Cambray, 
ift.j7,  in-S".  in.  L' ordre  des  évéques 
&  Arras ,  iSgS,  in-8°.  IV.  Il  a  pu- 
blié aussi  divers  ouvrages  de  piété  : 
F'ies  des  Saints,  i6iî  ,  in-8';  le 
Miroir  de  la  Conscience  ;  le  Sacré 
banquet  ;  le  Cabinet  des  JDamet  ; 
les  Remèdes  contre  les  scrupules  , 
etc.  Cet  anieur,  que  Jean-Françoi> 
Foppens  a  oublié  dans  sa  BibtiolAe- 
ca  Belgica  ,  est  le  premier  qui  ait 
parcouru  la  carrière  si  intéreasanie 

d'historien  d'une  bibliographie  iia- 
tiouale  ,  celle  d'une  Bibliothèque 
Belgique. 

'  II.  GAZET  (  Alard  ) ,  fecnédie- 
tiii  de  Saial-Vaast  à  Arras  sa  pa- 
trie, pré  va  I  de  Saint-Michel  prè* 
de  cette  ville,  ae  distingua  par  s> 
piété  et  par  sa  science  ;  il  ibourut  eu 


»636  ,  igi  de  60  an»  ,  aprl»  avoit 
dounë  une  bonne  édition  des 
de  Cassie»  ,  av      " 
Arras,  i6ï8,i 


!■  criliquei, 


•  GAZHANFAR  ,  poêle  persan  , 
curDommë  Camar  Ecn-cnoDABA, 
H  £,u  ne  ties  poêles,  doit  être  tait^li 
lète  des  aulenrs  du  deuxième  ordre, 
comme  l'indique  assez  son  surnom  , 
ceux  du  premier  ëiaut  communé- 
ment appelés  Suhams-ecb-CboATà , 
Soleil  des  poêles  ;  il  esl  auteur  d'un 
poème  de  mille  »efs  ,  inliliilë  Pyr 
va  Djéotiân,  le  vieillardei  le  Jeune 
4ojn/ne.  Il  y  fait  contraster  les  avait- 
lages  réciproques  de  la  vieilleaie  et 
du  bel  âge. 

i  GAZI-HASSAM,  capiian-bacha 
oij  grand -amiral  lurc  ,  distingue 
par  «a  bravoure  et  la  sagesse  de  ses 
conseils,  parvint  de  grade  en  grade 
et  d'exploits  eu  exploits  a  la  pre- 
mière dignité  delà  marine.  Il  ëtoit 
capitaine  de  pavillon  du  vaisseau 
amiral ,  lorsque  la  Hotte  turque  fut 
brûlée  par  le»  Busses  ,  à  Tscliesnië, 
Envoyé  en  Esypte ,  il  y  soumit  les 
beys  rebelles  Ibrahim  et  Mourait,  et 
en  rôtpporla  uu  tribut  de  plus  de 
douze  millions  de  piastres.  Il  fut  ap- 
pelé en  17S7  au  commaudeineul 
d'une  escadre  de  seize  vaisseaux  et 
de  huit  frégates,  qui  entra  dans  la 
mer  Noire,  pour  en  expulser  les  Mos- 
covites. Un  historien  moderne  lui 
fait  tenir  ce  discours  à  ses  ofliciers 
rassemblés  u  Vous  savez  d'oil  je 
viens  et  ce  que  j'ai  fait  ;  un  nouveau 
champ  d'honneur  m'appelle,  ains* 
que  vous,  h  sacrifier  noire  deniier 

du  sultan.  C'est  pour  remplir  ce  de- 
voir sacré  que  je  me  sépare  mainte- 
nant (le  ceux  de  ma  famille  qui  me 
sont  les  plus  cbers.  J'ai  donné  la  li- 
berté à  tons  mes  eslaves  des  deux 
Sexes  :  je  leur  ai  payé  tout  ce  que  je 
leur  devois  ,  et  je  les  ai  récompensés 
suivant  leur  mérite.  J'ai  dit  le  der- 
nier adieu  à  mon  épouse  ;  je  vais 


CAZI  347 

enfin  chercher  les  combats,  dans  la 
fermé  résolution  de  vaincre  ou  de 

faveur  insigne  du  Tout-puiisanl.  Je 
nedésirede  voir  prolonger  mes  jours 
que  pour  pouvoir  les  terminer  avec 
gloire.  Telle  est  mon  inébranUble 
tésolutioD.  Vous  qui  avez  iou)ouri 
été  mes  compagnons  Rdèles,  je  voua 
ai  convoqués  pour  voa%  exhorter  A 
suivre  mou  exemple  dans  celte  con- 
joncture décisive.  S'il  est  quelqu'un 
de  vous  qui  ne  se  sente  pas  le  couragtt 
de  mourir  en  comliallaut ,  il  peut 
le  déclarer;  il  trouvera  grâce  devant 
moi.  Et  il  recevra  soudain  son  congé. 
Ceux  au  contraire  qui  manquercmt 
■>■)  cœur  en  exécutant  mes  ordres 
ins  une  action  ,  ne  doivent  pas 
. attendre  à  pouvoir  s'excuser,  en 
attribuant  leur  fuite  aux  veuts  ron- 
lires  ou  à  la  désobéissance  de  leurs 
ilelois;car  je  jure  par  Mahomet, 
....  par  la  viedu  sultan,  que  je  lenc 
ferai  trancher  la  itte ,  ainsi  qu'à  tout 
leur  équipage.  Mais  celui  qui  mon- 
trera du  courage,  en  s'acquitlaut  de 
son  devoir,  sera  récompensé  avec 
largesse.  Que  tous  ceux  qui  vou-  ' 
droul  me  suivre  à  ces  condilions 
se  lèvent  et  jurent  de  m'obéir.  » 
Aussitôt  Ions  le*  capitaines  promi- 


luder 


lErii  uB  vaincre  ou  ne  mourir.  i.ra 
Turcs  alors  désarmèrent  dans  l'Ar- 
chipel tous  les  Grecs  dont  ils  soup- 
çounoient  la  fidélité.  Ils  soulevèreut 
lesTurlares  de  Crimée  ,  el  les  rap- 
pelèrent ions  les  lois  de  l'empire 
olloman.  Gaii ,  élevé  bientôt  nprèi 
du  poste  de  capilan-bacha  à  celui  de 
grand  visir,  se  mit,  malgré  son  grand 
rtge,  i  la  tête  del'armée  turque,  qui 
combattit  les  Eusses  depuis  1787 
jusqu'en  1 790  ;  il  obtint  d'abord  di- 
vers avantages,  soil  contre  le  prince 
de  Saxe-Cobourg  ,  qu'il  auroit  défeit 
coinplèlement  à  Paksan  ,  sans  l'arri- 
vée de  Souwarrow,  qui  suivini ino- 
pinément au  secours  du  général  au- 
trichien ,  Foit  contre  les  arméos 
russes  ;  mai?  repoussé  à  sou  tour , 


348 


GAZO 


vojtiat  la  Tille  d'Iurnaïl  prÏM  d'as- 
•  laut ,  et  tous  les  habitam  masMcrës 
par  ha  vainqueurs,  il  aiicconiba  à 
ce  (lésaslre  ,  et  mourut  de  chagrin 
'quelques  |ours  aprè*,  eo  1790  ,  au 
milieu  de  «esguldalB,  qui  le  regar- 
doient  comme  leur  père.  Gazi  unia- 
■oit  l'humanité  à  ta  bravoure  ;  l?s 
TurcB  irrités  de  la  défection  des 
Giecade  la  9forée,qmavoieulpriB  le 
parti  des  Russes  ,  vouloieat  qu'on 
exterminât  leur  uation  entière.  Le 
divan  fut  plusieurs  fois  aseemblÉ 
pour  examiner  ce  sanglant  projet  ; 
Gazi  se  montra  le  défenseur  des  in- 
iiocens  qui  auroient  été  enveloppés 
dans  la  proscription  générale  ,  et 
parvint  par  ses  prières  et  son  in- 
îluence  à  empêclier  ce  massacre. 

*  GAZIUS  (  Anloine  ) ,  médecin, 
d'une  famille  originaire  de  Crémone, 
mort  à  Padone  le  3  septembre  i55o, 
a  écrit ,  I.  Ftorida  corona  ,  quce 
ad  saaitatis  liominum  comervatio- 
nem  ac  loiigŒvam  vilam  proifucen- 
itatnsunf pemecessaria ,  cont/ncns, 
Venetiis,  i49't  in-fol- :  Lugduni , 
iSoo,  i5i4,  .Si6,  in-4'*,  iS34  , 
iu-8°.  II.  De  somno  et  ffgilid  li- 
iellus,  BasilesB,  i53g  ,  iti-fbl.  avec 
lf>8  œuvres  de  Constantin  l'Africain. 
111.  De  ralione  euacuandi  Ubtllm, 
Basilex,  i54i, lu-fol.  IV.  jErarium 
sanilatis  ;  De  viao  et  cerevisid , 
Augustàs  ,  1546  ,  iu-a"  ;  Patavii  , 
i54g,  iii-8°. 

t  GAZOLA  (  Joseph  ) ,  médecin 
de  Vérone,  oii  il  établit  l'académie 
riegli  AtetofiU  ,  mort  en  171S,  à 
54  ans ,  a  donné  quelques  ouvrages 
de  médecine,  entre  autres, //J/ontto 
inganitalo  difalsi  medici ,  Pragse , 
ni6,  in-S".  Il  7  couvient  que  les 
malades  meurent  aussi  souvent  des 
lemèdesquedes  maladies,  et  enseigne 
à  se  passer  demédecins.  Cet  ouvrage 
a  été  traduit  en  français  soui  ce  titre  ; 
Présenraiff  contre  la  charlaian~ 
iierio  des  faux  médecins,  htyàe , 


GEAN 

i73S,in-8°.  U  7  en  a  aussi  une  tn- 
duction  espagnole  imprimée  à  Va- 
lence en  1739,111-8", 

+  GAZON  -DOURXIGNÉ  (  Sé- 
bastien. -  Marie  -  Mathuriu  ) ,  né  k 
Quimper,mort  le  19  janvier  1784, 
étoit  un  assez  bon  critique  et  uit 
poëte  médiocre.  On  remarque  d« 
i'espritetdu  goût  dans  tes  brochure* 
qu'il  publia  contre  les  tragédies  d*.^' 
rUtomène,  d' EpickarU,  Paris,  1 7  5ï,  . 
in-13;  Ae  Simiiamis ,  Paris,  174s, 
in-S",  etc.  mais  on  voit  peii  de  ta- 
lent pour  le  théâtre  dans  sa  comédi» 
A'Ahare  ,  ou  le  FréJHgi  détruit. 
Ses  Héroïdts  inspirent  plus  d'ennui 
que  d'attendrissement.  Son  £mu 
kUlorique  et  philosophique  sur  let 
principaux  ridicules  des  différealet . 
/tiU/ont ,  Pékin  et  Paris,  1766, in- 
la,  Â  la  suite  duquel  l'auteur  les  s 
placées  ,  est  écrit  avec  assez  d'agré- 
ment, quoique  le  sujet  n'y  soit  qu'ef- 
lleuré.  Sa  traduction  du  Poëme  dei 
Jardins  du  P.  Rapin,  ia-\3  ,  177a,. 
est  plutôt  une  imitation  qu'une  ver- 
sion bien  exacte.  Sou  éloge  de  VttV 
laireestfoible,  mais  purement  écrit.  • 
Ou  a  encore  de  cet  écrivain  ,  Uqml 
de  la  vérilé,oa  Lettres  impartiales 
semées  d'anecdotes  sur  les  pièces 
dethédtrede  f^oltaire ,AiB»Utdaia, 
1767,  in-is. 


morteti  i4tSi  a  peiut  avec  auccit 
le  paysage  et  le  portrait,  et  dea  au- 
jets  tirés  de  l'histoire  sacrée. 

GÉANS  (  les  )  [  Mj-thol.]  ëtoient 
enfans  de  la  Terre  qui  les  produi- 
sit pour  déclarer  la  guerre  aux 
dieux  du  Ciel ,  et  détrôner  Jupiter, 
Ou  les  confond  souvent  avec  lea 
Titans  qui  entreprireut  d'escalader 
le  Ciel.  Alacrohe  dit  que  les  Céans 
étoient  une  nation  d'hommes  im- 
pies ,  qui  nioieul  qu'il  y  eîtt  ,dea 
Dieux  ;  oe  qui  a  tait  dire  qu'il* 
avoieiit  voulu  Us  ckatser  du  Cteï. 


GEBH 

GEBELIN.  f<ir«*CoDRT,n'm. 

GËBER  (Jean),  Grec  luivant 
les  uns.  Espagnol  «uivaiit  les  au- 
tres, étoit  medecinet  astroDome. 
On  a  de  lui  piuBieure  ouvrages  daos 
let<{iiels  on  irouve  beaucoup  d'ex- 
périences cbimiqueB,  même  da  celles 
^iie  l'on  dnniie  aujourd'hui  pour 
nouvelles.  Le  célèbre  Roerhaave  en 
parle  avec  estime  dans  se»  Institu- 
lions  chiiuiqueii.  Ou  croit  qu'il  vi- 
Tint  vers  le  g'  siècle.  L'ablië  Len- 
jjlel  iJii  Fremoy  a  reciieiUi  loiil  ce 
.  ^'on  pouvoil  dira  sur  la  persoBoe 
«iJes  ouTrages  de  ce  chimisie ,  dans 
k  premier  volume  de  soii  Histoire 
de  la  philosophie  hermétique.  Ceux 
qui  prëtendeni  que  Géber  a  tra- 
.vailM,  le  premier,  â  la  recherche 
d'an  Remède  universel ,  se  fondent 


plus  que  saffisantes  pour  faire  croire 
au  lecteur  ienorsol  qu'il  eu  a  eu  con- 
umasance.  Telle  est  celle-ci  :  u  L'or 
ainji  préparé  guérit  la  lèpre  et 
toutes  sortes  de  maladies,  »  Mais  il 
fautobseiverque,  dansson  langage, 
les  métaux  les  plus  bas  sont  les  lé- 
preux, et  l'or,  ceux  gui  sa  portent 
iie/i.  Quand  donc  il  dit  :  «Je  tou- 
droia  guérir  sis  lépreux»  ,  il  n'ea- 
tead  autre  chose,  siuon  qu'il  vou- 
drait le»  convertir  en  or  capable  de 
•outenir  l'épreove  de  l'antimoine. 
Les  Traités  deGéber  furent  impri- 
niéa  d'abord  e»  i475i  '''-4'*>  P"" 
àDanIzick,  1649,  in-S°.  Sa  Géi^ 
matice ,  en  italien,  est  de  Venise, 
i65a  ,  in-8°  ,  figures.  Ses  «uvrage» 
contjennetit  plusieurs  choses  utiles 
«t  curieuses  sur  la  nature ,  la  puri- 
fication, la  fusion  et  la  malléabilité 
des  métaux,  avec  plusieurs  Histoires 
excellentes   des  Sels  et  des  Haux 

*  GEBHARD  (Jean),  né  ii 
échVrartzhaven  dans  le  Haul-Pala- 
tinat  en  iSga,  cultiva  av«c  succis 


GED  343 

la  littérature  ancienue ,  dans  laquelle 
il  eut  pour  maitre  au  collége,.de  la 
Sapience,  à  Heidelberg  ,  le  célèbre 
JeauGruter.  En  161&  il  publia  dan* 
cette  ville  Crepuiidiotvm,  siV«  cu~ 
rarum  jupenilium  lié.  lll.  L'année 
suivante  il  donna  des  Olneivatiou» 
eur  CaluUe ,  JibiiUe  cl  Properce,  En 
1633  il  perdît  dans  le  sac  de  la  ville 
de  Heidelberg  sa  bihiiolhcque  et  ses 
manuserils  ,  et  parmi  ct's  derniers  , 
im  travail  considérable  sur  Tite- 
Live.  Il  a  déploré  ce  malheur  dans 
un  petit  ouvrage  iutitulé  ExiUum, 
sive  carminum  in  exilio  scripto- 
rum  lib.  //.Il  mena  pendant  phi- 
sieiu-s  années  une  vieerrame.  liuiin, 
te  sort  se  lassa  de  le  persécnter.  En 
1638  ,  l'académie  de  Gruniugue  lui 
offritlachdired'histoireelde  langue 
grecque,vacanlepar  lamort  d  Ubbo 
Eminius.  Il  la  remplit  avec  honneur 
jusqu'à  soih  trépus  prématuré ,  en 
x'osi.  Ou  a  de  lui ,  outre  les  ouvra- 
ges déjà  indiqués  ,  Lectiones  anti- 
ques ,  et  Spicilegiitm  in  Corneliuia 
Hcpoiem. 

t  GÉBLER  (  N.  baron  de) ,  con- 
seiller privé  de  l'empereur,  vice- 
chancelier  pour  la  Itohème  et  l'Au- 
triche ,  commandeur  de  l'ordre  da 
Saint-Etienne,  mort  ii  Vienne  le  9 
octobre  1766, àGi  ans.s'étoit  d'a- 
bord annoQcéeu  Allemagne  par  plu- 
sieurs ouvrages  politiques  et  dra- 
matiques estimés.  Son  mérite  le  lit 
counoilre  à  la  cour  de  Vienne,  qui 
commença  d'employer  ses  talens  en 
1754,  et  qui  l'élevB  de  grade  en 
grade  dans  l'administration.  Le  ba- 
ron de  Gébler,né  dans  la  religion 
protestante, l'avoit  quittée  pour  se 
faire  catholique. 

GED  (  William»  )  ,  orfèvre  et 
imprimeur  à  Edimbourg  ,  un  des 
premiers  qui  employèrent  l'art  du 

stéréotypage  ,  publia  depuis  1735 
jusqu'en  1789  plusieurs  ouvrages 
avec  dus  planches  moulues  d'une 


35  o 


CEDD 


Mule pièce.  Sou  Salluaie,  m'i9  ,  de 
i:eut  ciiiquaute  page* ,  porte  sur  le 
titre  ;  Kxcutaus  non  lypit  mobiii- 
hua ,  ut  vulgù  fieri  solet ,  sed  la- 
iellis  seu  laminisfusis. 

GÉDALLIAH  ,  fameux  rabbin , 
mort  eu  i44S ,  a  Tait  une  chaioe  de 
Tratlitioit  depuis  Adam  jusqu'à 
tan  76 1  de  J.  C. ,  en  deux  parties, 
et  nue  (roiaième  où  il  iraile  de  I.-1 
Création  du  moade  ,Vtmie,  158?, 
iii-4°.  Ou  a  encore  de  lui  d'auires 
éaïx  . 

•\.  GEDDES{Micliel),ihéoIosieu 
anglais,  célèbre  au  17'  siècle ,  mon 
ver»  1714 1  peu daDt  plusieurs  aunées 
chapelain  du  comptoir  de  Lisbonne , 
oA  il  fut ,  en  1 686  ,  arrête  par  ordre 
de  l'iuquisition  ,  interdit,  suspendu 
de  toutea  fonctions  de  son  ministère. 
Alors  il  retourna  en  Auglelene  ,  et 
fut  reçu  docteur  eu  droit  par  l'uni- 
versité d'Oxford  ,  puis  chancelier 
de  Salisbury.  Il  a  écrit  ,  I.  \SHis- 
loirede  FEgHse  du  Malabar.  11. 
"L'Histoire  de  t'Uglise  d'Ethiopie. 
111.  Difféiens  Traités  coulre  le  pa- 
ganisme ,  S  vol.  iu-S". 

•H.  GEDDES  (Jacques),  écri- 
vain écossais  de  beaucoup  d'esprit , 
né  en  1710,  aucoiulédeTweddale, 
mort  entre  3o  et  40  ans ,  il  lit  ses 
études  à  Edimbourg,  étudia  ensuite 
le»  lois ,  et  »e  fit  recevoir  avocat 
l'année  même  où  il  mourut.  En 
174s  on  publia  de  lui  uu  ouvrage 
posthume  ,  intitulé  Kssai  sur  la 
composition  et  la  manière  des  art' 
ciens ,  et  particulièrement  de  l'ia- 
ton ,  in-8". 

•ni.  GEDDES  (Alexandre), 
prêtre  écossais  catholique  ,  né  en 
1757  ,dau*  leButbven  ,  au  comté 
de  Bamff,  mort  en  i^oa,  élève 
d'une  petite  école,  puis  du  col- 
lège de»  Ecossais  à  Paris  ,  retourna 
eu  Ecosse  en  1 764 ,  et  desservit  une 
cougiégation    au   comté  d'Augus  ; 


GEI>E 

puis ,  l'année  suivante ,  il  fut  cKi- 
pelaiii  du  comte  de  Traquair.  En  ' 
176g  il  se  chargea  d'une  autre  dia- 
pelle  dansk  comté  de  Bamff,  sa 
maria,  et  quitta  son  béuéflce.  Alns 
il  sa  Kl  recevoir  docteur  en  droit 
dans  l'université  d'Aberdeeu.  Ape* 
près  dau«  le  même  temps  ,  Geddw 
alla  à  Londres,  où  il  desservit  la 
chapelle  de  l'ambassadeur  de  l'Em.- 
pire.  Mali  ensuite  il  quitta  totale- 
ment les  fonctions  ecclésiastique», 
et  s'appliqua  uniquement  à  une  tra- 
duction de  la  Bible  en  anglais.  En 
1786  il  aunoDça  par  un  prospecta 
cet  ouvrage,  dont  il  publia  l'année 
suivante  ï Appendice  dans  uneld- 
Ireàl'évèqueLoth.La  même  année 
il  écrivit  une  réponse  au  docteur 
Prtesiley  sur  la  divinité  de  J.  C.  ;  et 
eu  1790  il. publia  ses  nouvelles  pro- 
positions pour  sa  traduction  de  la 
Bible  ,  qui  furent  suivies  de  sa  ré- 
ponse générale  à  toutes  les  questMD) 
et  critiques  sur  son  prospectus.  Il 
fut  libéralement  secotidé  par  le  lord 
Pétré,  et  son  premier  volume  ,  im- 
primé eu  I7:)a,  compv.uoil  le 
Feiitateuque  et  le  livre  de  Jotui. 
Mais  le  (radtKleur  s'étoil  permisdes 
libertés  étonnantes,  et  avait  traité 
ce  sujet  avec  tant  d'indécence,  que 
les  vrais  amis  de  la  religioii  en  Fu- 

mimioD  u.:9avouùreut  cet  ouvrage  , 
et  quelques  évèques  catholique»  le 
suspendirent  des  l'onclians  ecclésias- 
tiques. 11  répondit  par  dus  pamphlets 
pleins  d'aigreur  el  de  grossièretés, 
et  n'eu  lit  pa»  luoins  |>ai-oltrB  son 
second  volume  en  1797  i  puis,  ei 
1800,  il  donna  ses  remarque»  cri- 
tiques en  réponse  à  tout  ce  qui  avoil 
paru  coulre  sa  version  ,  el  presqu'en 
même  temps  son  Apologie  de»  ca- 
tholiques romains  de  la  Grande-Bre- 
tagne. Le  docteur  Geddes  était  sa- 
vant ,  mais  vain  et  irascible. 

GÉDÉON,  &ts  de  Joas,  de  b 
Iribu  de  ftlanasaè»,  et  ûuquiéine  jug« 


GEDE 

iltioâ  vert  l'an  ia45  avanl  lésu»- 
Cbrist,  fut  choisi,  suivant  l'Ecri- 
lure ,  (lar  l'aoge  du  Seignïtir  pour 
ttre  le  lib^ialeur  d'Israël.  Gédéon , 
dont  l'bumilité  ëtoit  exlrêma  ,  eut 
bewin  de  voir  des  miracles  pour 
croire  la  vérilë  de  celle  mission. 
Ayant  fcit  cuire  un  chevreau  pour 
l'offrir ,  l'ange  lui  dit  d'en  oietlre  la 
chair  et  du  pain  sans  levain  dans 
une  corbeille ,  et  le  jus  dans  uu  pot, 
de  l'apporter  sous  un  chêne  ,  et  de 
verser  ce  (ub  «ur  la  chair ,  qu'il  mit 
aur  une  pierre.  L'ange  loucha  la 
pierre  avec  une  liagiietle ,  et  il  en 
sortit  auMilât  un  feu  qui  consuma 
la  chair  et  le  pain.  Gedeon ,  ajanl 
euEuile  ëleudu  sur  le  soir  la  tpisoii , 
la  trouva  le  lendemain  toute  mouil' 
lëe  de  la  rosëe,  sans  eu  voir  sur  la 
terre.  Le  surlendemain  te  contraire 
arriva,  la  terre  étatii  mouillée,  la 
toison  ne  le  fut  pas.  Gcdéon ,  com- 
menga  sa  missiou  par  abattre  de 
nuit  l'aulel  de  BaaI.  Les  liabilans 
de  la  ville ,  indignés ,  envoyèrent  le 
demandera  sou  père.  Celui-ci  répon- 
dit u  que ,  si  Baal  ëtoit  un  Dieu  , 
il  se  vengeroil  bien  lui-m£me ,  sans 
le  seconrs  des  hommes.  »  Gédeon  ht 
sonner  ensuite  la  trompette  ,  et  vit 
auloui  de  lui ,  en  peu  de  temps  , 
une  année  de  treuie-deux  raille 
hommes,  qu'il  réduisit  à  trois  cents, 
ne  les  armaul  que  d'uu  pot.  d'une 
lautjie  cuchëe  dans  ce  pot ,  et  d'une 
corne  de  bélier ,  ou  d'une  trom- 
pette. 11  alla  secrélemeut  dans  le 
camp  ennemi ,  et  ;  entendit  des 
soldats  s'entrelenaut  sur  le  songe 
d'uQ  d'enlr'eux.  Ce  songe  présageoit 
leur  défaite.  Assuré  de  la  victoire, 
Gédéo a  s'avança  pendant  la  nuit, 
i  la  tète  des  ttois  ceuls  hommes  , 
avec  ordre  de  casser  tous  ensemble 
leurs  pots.  L'ordre  ayant  été  exécuté 
à  propos  ,  les  ennemis  crurent  avoir 
une  grande  armée  à  combattre.  Ils 
tournèrent  leurs  armes  les  uns  coulre 
les  autres  ;  et  ceux  qui  échappèrent 
i  cette  boiio)]erie    furent  mis  eu 


G;EDC 


.     10  35i 

pièces  par  tes  vainqueurs.  Gédétm 
les  poursuivit,  et  tua  de  sa  propra 
main  Zébée  et  Salmana.  Les  Israé- 
lites voulurent  lui  donner  la  cou- 
ronne ,  comme  à  leur  libérateur  ; 
mail  il  la  refusa.  11  gouverna  sage- 
ment Israa ,  sans  vouloir  accepter 
le  titre  de  roi  ,  et  mourut  dans  un 
âge  avancé ,  l'an  laSg  avant  J.  C.  , 
laissant  soixante-dix  enfau s  de  plu- 
sieurs femmes  ,  outre  Abimeltch 
qu'J  eut  d'une  onicubine ,  et  qui 
tua   tous  les  autres. 


GEDICCUS   ( 

en  théologie  ,  et 
bourg, a  rëpondi 
traité  paradoxal , 


elesfe 


Simon  )  ,  docteur 
ministre  à  îlagde- 
1  sérieusement  au 
altriUié  ù  Acida- 
mmes ,  dans  lequel 
!a  femmes  n'appar- 
l'espèce  humaine. 

imprimée  pour  la 

I  son  autsgonisiii. 


ilprélendoit  qui 

La  nèfeiise  du 
Geddii:cus  a  été 
première  fois  eu  i 
avec  ioiivragc  di 
iUHaye,  i644,m-ii. 

I  GEDOYN(  Nicolas),  né  a  Or- 
léans d'une  famille  noUe  en  1661  , 
jésuite  pendant  dix  ans  ,  rentra 
dans  le  monde  :  il  y  plut  beaucoup. 
On.  a  prétendu  que  la  célèbre  Ninon 
de  Lenclos  l'aima  éperdument,  et 
qu'fi  So  ans  elle  lui  accorda  ses  fa- 
veurs; c'est  un  conte  ridicule.  Les 
amis  qu'il  acquit  dans  sa  société 
a'inléressèveul  à  son  son  et  le  rendi- 
reut  assez  brillant.  Il  obtint  un  ca- 
nouicat  de  la  Sainte  -Chapelle  en 
1701  ,  fut  reçu  à  l'académie  des 
belles-lettres  en  1711,  à  l'académie 
française  en  1719,  et  nomméàfab- 
baye  de  Notre-Dame  de  Beaugency 
en  1732.  U  mourut  au  château  de 
Fonl-Pertuis  ,  près  de  sou  abbaye, 
le  10  août  1744-  C'étoit  un  homme 
d'un  vrai  mérite ,  de  l'humeur  la 
plus  complaisante  et  la  plus  douce, 
quoique  vif  dans  la  dispute,  d'une 
probité  très  exacte ,  et  de  la  candeur 
la  plus  aimable.  U  avoÎL  une  tella 


35i 


GEDO 


CEDO 


patsion  pour  iei  boiu  auuiira  dt  l'an- 
tiquité ,  qu'il  auroil  vodIu  qu'on  eût 
pardonné  à  leur  religion ,  en  farftur 
des  lieautëi  de  leaia  ouvrages  et  de 
leur  mjlhologic  qu'il  ne  coneidéroit 
que  par  ion  beau  côté.  Il  penioit  que 
l'esprit  de  loutes  lei  nations  ëtoil  ré- 
tréci, et  que  la  grande  poésie  et  la 
grande  éloquence  avoient  disparu  du 
inonde  avec  lei  fables  des  Grecs.  Ses 
principaux  ouvrages  sont,  I.  Une 
Traduction  de  ^uintUUn ,  »75a, 
in-zf,  et  en  4  voL  in-ii.  Ce  n'est 

fiiit  un  original  par  fexcetleute  Pré- 
face dont  il  l'a  ornée ,  et  sur-tout  par 
la  netteté ,  la  pureté  et  l'élégance  du 
style.  L'abbé  Gédoyn  a  traduit  Quin- 
tilien,  non  en  affectant  une  exactitude 
acrupuleuse  et  littéiale  à  la  manière 
d'un  esclave;  mais  en  possédant  sou 
au|et,  et  en  le  traitant  avec  l'assu- 
rance d'un  mailreqiiise  dounequel- 
quefbis  tropde  liberté.  Il,  VneTra- 
duciion  dePaasanias,  en  a  vol. 
ia-4''i  enrichie  de  quelques  bonnes 
notes.  Ul.  (Suvres  diverses ,  Paris , 
17<(5  ,  in-n  ,  publiée»  par  l'abbé 
d'Olive!  ,  qui  a  ajouté  en  tète  de 
cette  édition  un  Irès-bou  Mémoire 
sur  la  Tie  de  Gédoyn  ,  composé 
par  Bacbaumont.  C'est  un  rec 
de  petites  dissertations  surdeei 
tières  de  morale  et  de  littérature 
général  très-utiles,  et  écrites  é1é~ 
gamment.  Les  principales  son 
Xiiscoursconcernant  leaplaisi. 
la  table  chez  les  Grecs.  11.  J>is- 
serlatioit  sur  turianité  romaine. 
in.  Eclaircissemens  sur  guelquei 
difficultés  générales  qui  se  trouvent 
dans  tes  auteurs  grecs.  IV.  Kec/ier- 
clies  sur  les  courses  de  clievau.x  et 
les  courses  des  chars  gui  étaient 
en  usage  dans  les  jeux  olympiques. 
V.  L'Histoire  de  Dédale,  VI. 
L'Histoire  de  P/iidias.  VII.  En- 
tretien sur  Horace.  VIII.  f^ied-E- 
paminondas.  IX.  Extraits  de  Pho- 
tius.  X.  Si  les  anciens  ont  ' 
plia  aavans  jue  les  modernes, 


*  GEER  (Charles  dej.célèlwTi 
naturaliste  d'une  famille  noble  de 
Suède,  néen  lyao,  mort  en  1778, 
élève  d'Utreclit  où  iltitseahumaniléi, 
et  d'Upsal  où  il  étudia  soua  Linnée. 
Geer  avoit  un  intérêt  dansles  mina 
et  usines  de  Danuemora  ,  dont  il 
améliora  beaucoup  les  travaux  par  des 
machines  de  son  invention.  U  ima- 
gina aussi  des  machines  agricole» 
qui  lui  procurèrent  une  grande 
fortune  dont  il  lit  le  pins  noblt 
usage;  car  il  l'employa  toujours  i 
soulager  li-s  pauvres  ,  à  réparer  les 
églises ,  et  à  établir  des  écoles.  11  Fut 
diambellan,  maréchal  de  la  cour, 
chevalier  des  ordre»  de  Vasa  et  de 
l'Etoile  du  Nord,  membre  de  l'aca- 
démie de  Stockholm,  et  correspon- 
dant de  celle  de  Paris.  Ses  profondes 
connoiisances  dans  l'histoire  nalu- 
relle,  et  particulièrement  dans  U 
partie  des  insectes ,  l'ont  fait  sur- 
nommer le  Réaumur  du  Nord.  Cet 
infatigable  observateur  a  décrit  plus 
de  quinze  cents  espèce»,  avec  toute 
l'histoire  de  leur»  métamorphoses  et 
de  lenrs  habitudes ,  dans  un  ouvrage 
intitulé  :  Mémoires  pour  servir  à 
l'histoire  de»  insectes,  7  tom.  «19 
vol.  in-4'*,puMié8Buccessivement:k 
premier  parut  en  1759,  et  )e  dernier 
en  I77tj.  Ce  premier  volume  est  de- 
venu extrêmement  rare  ;  et  on  attri- 
bue sa  disparition  presque  totale  à 
l'humeur  de  l'auteur,  qui,  piqué  de 
voir  le  peu  de  débit  d'un  ouvra^ 
dont  il  attendoit  plus  de  succès ,  jeta 
au  feu,dit-ou,  ce  qui  lui  restoitde 
l'édition ,  et  c'étoit  U  plus  grande 
partie.  Ce  dépit  rittarda  sans  doute  U 
publication  du  deuxième  volume. 
Cependant  le  zèle  du  baron  pour]*hi9- 
to ire  naturelle  nes'étoitpa^  ralenti. 
Iln'avoit  pas  discontinué  le  coursde 
se»  observation»,  et  l'ouvrage 
moins  dédaigné.  Dans  ta  suite  I 
juste  iiidtffîience  du  puliliu  fut  bien 


GEHE 

Tepar^e,  et  cette  pr^ciense  pToduc- 
tioii  paiise  aLi|uurd'hiii  pour  uue  des 
plus  parfaileB  dans  ce  genre.  L'ou- 
yrage  très- complet  est  accompiigué 
de  figures  bien  gravées ,  dout  le  grand 
nombre  et  la  variété  donnem  uu 
nouveau  prix  au*  descripiions. L'au- 
teur donuâ  gratuitemeut  le  dernier 
volume  ik  ceux  qui  aToieot  acheté  le 
prem 


GEIE 


53 


GÉHAN-GUIB,  toi  des  Indes, 
commenta  de  régner  en  i<>o4,  et 
mourut  en  i6a8.  Deux  desea  fiU, 
déjàsvancéi  ea  âge,  dont  l'aînâ  se 
nnnimoit  Koareu  et  le  cadet  Kou- 
rom  ,  ennuyés  de  la  longueur  du 
r^ne  de  leur  père ,  lireultaus  leurs 
effarts  pour  monter  sur  le  trûae  pen- 
dant sa 'rie.  Kosrou  leva  nuepuis- 
Bsnte  arraëe;  mais  il  fut  vaincu  et 
fait  prisonnier  avec  les  seigneurs  qui 
avoient  suivi  son  parti.  Son  père,  ne 
Toulant  pas  le  faire  mourir ,  se  con- 
tenu deluiAKT  la  vue  avec  un  fer 
chaud  ,  et  le  garda  près  de  lui  dans 
l'intention  de  laisser  le  royaume  à 
Bolaki, fils  aînëde  ce  prince  rebelle. 
Cependant  Kouroin  ,  qui  employoit 
tout  son  crédit  pour  se  faire  roi ,  at- 
tira dans  Bon  gouvernement  de  Dé- 
C3Q  son  frère  aine  Kosrou,  comme 
dans  uu  lieu  oii  llvirroit  avec  plus 
tle  douceur,  et  trouva  le  moyen  de 
s'eil  défaire  secrètement.  Après  sa 
mort,  il  forma  le  dessein  de  détrâiier 
M>n  père.  Gélian-Guir  marcha  au- 
devant  de  ce  fils  rebelle  avec  une  ar- 
mée  fort  nombreuse;  maïs  il  mourut 
en  chemio  après  avoir  recommandé 
soa  petit-tils  Boloki  à  Souf-Kan ,  gé~ 
nëralissintedesfs  armées  et  son  pre- 
mier ministre  d'ëlat.  Souf-Kan  a  voit 
dorsué sa lilleù Kouroin;  il  Iralûtles 
iu  lérÉtsdeBolaki,  légitime  successeur 
lie  la  couronne,  et  mit  songeudresui 
le  trÔDC. 

.  *  CEHEMA  {Jean -Abraham), 
chevalier  polonais, embrassa  d'abord 
l'état  militaire  ,  qu'il  qiiilla  bientôt 
pour    étudier  la  médecine.    Après 


avoir  exercé  quelque  temps  sa  pro- 
fession dans  le  Hnistein,  il  passa  à 
Hambourg ,  puis  à  la  cour  de  Gus- 
trow,  où  il  demeura  depuis  1688 
jusqu'en  1695  ,  époque  à  laquelle  il 
se  rendit  à  ta  cour  de  Berlin ,  où  i| 
parvint  à  la  place  de  médecin  du  roi 
de  Prusse.  Lt>  roi  de  Pologne  l'honora 
aussi  de  ce  litre.  Ce  médecin  a  ^crlt 
plusieurs  ouvrages  eu  allemand  wr 
la  cuit  de  la  goutte  par  le  moxa  j 
sur  les  depolrs  des  médecins  d'ar-' 
/née ,  des  médecins  de  cour ,  de» 
apothicaires,  des  nourrices;  sur 
^excellence  du  t/té,  et  sur  plusieurs 
autres  matières  :  il  a  aussi  donné 
quelques  traités  en  latin,  dont  voici 
les  titres  :  1.  Diatriba  de  febribus , 
Hags Comitis ,  lesS.in-S".  11  n'est 
que  le  traducteur  de  cet  ouvrage  qui 
fut  composé  en  hollandais  par  son 
maître  BuntekoË,  dont  il  a  suivi 
aveuglément  la  doeirine.  II.  Decas 
observaiionum  medicaruin,  ,  Bre- 
m»,  1686,  iu-8».  l\\.  De  morbo 
vu/gù  dicto  Plica  Palonica,  lile- 
lulœ ,  Hugœ  Comitis,  i6S3  ,  i6^!> , 
in-S":  Hamburgi,  ]68S,  in-ia.  • 
IV  .Obse/vationes  cAinirgica,Ylam' 
burgi,  1686,  in-ia;  P^ncofurti , 
1 690 ,  in-i  a .  V.  Diœtelica veia  sa- 
nœ  ralioni  et  experie/tltte  certo! 
inni.xa,  Sediuî,  1690,  iu-ia. 

*  GEHLEB  (  J.  S.  T.  ),  physi- 
cien ,  mort  k  Leipsick  le  16  octobre  ' 
1797,  est  auteur  d'un  Kocabulaîra 
de  physique  estimé.  11  a  corrigé  dans 
son  lit  de  mort  les  dernières  feuilles . 
du  Supplément  de  cet  ouvrage. 

GEIER  (  Martin  ),  théologien  lu- 
thérien, professeur  en  hébreu ,  mi- 
nistre deSaint-Thomas,  prédicateur, 
confesseur,  et  membre  des  conseils 
ecclésiastiques  de  l'électeur  de  Saxe, 
éioilnéàLeipsicken  i6i4,ct  mou- 
nitenl  681,^67  ans.  On  a  de  lui, 
1.  D'éxcellens  Commeninires  en  la- 
lin«wr  FEcctésiasté,  les  Fiwerbes, 
DanieleiluPsaumetllVaTraité 


354 


latin  sur  /«  deuil  des  Hihretix.  lit. 
Plusieurs  autres  ouvrages  pleins  d'ë- 
Tiidiiiou ,  recueiUia  à  Amsterdam 
iC95,eD;;vol.in-rol. 

'  GEILEB  (  Jeau),  de  Kejsers- 
berg  ,  Qk  d'un  notaire  ,  ué  i 
Sphafibuse  «u  i  l\!^h ,  pi-idil  son  pèr< 
à  l'igede  troieans,eL  fut  adopté  par 
>ou  aïeul  qui  rëeidoil  à  Keyserlierg 
ce  >ifi\  a  pu  fdire  croire  mai  d  propos 
queGeileréleTédau»  celte  ville,  dout 
il  a  couservi!  le  uoiii ,  y  ^lott  ne. 
Après  avoir  fait  ses  ëttides  avec 
linctionàFrlbourg  eu  Brisg<iu  el  à 
Bàle,  élevé  au  sacerdoce  el  reDoiBiué 
par  BOD  éloquence,  il  fut  appelé  à 
■Wursbourg  ,  comme  prédical 
bientôt  après  ,  Aiiahourg ,  liale  el 
Sirasbonrg  se  dispuiÈr«ut  rnvaniage 
de  le  posséder;  il  doiiua  la  pt<ir«' 
Tencï  A  cettedemière  ville,  que  pen- 
dant environ  Irenle-ttois  aus  il  a. 
éclairée  par  ses  discours  et  édîiiée 
par  sa  conduite;  il  y  mourut. le  lo 
marsiTiio,  à  G^  aui.  Il  avoit obtenu 
qu'on  dgnneroit  la  communiuu  aux 
personnes  i-o'ndamnéesàiuort.Geiler 
étoit  ami  de  Wimphelinge  qui  Jeta 
des  Heurs  sur  sa  tombe ,  ainsi  que 
Bealus  Hlieuanus  et  beaucoup  d'au- 
tres doiuine^  distingués.  U  a  peu 
écrit  en  latin;  mais  il  a  publié  en 
idleiuaud  une  multitude  d'ouvrages 
de  piété ,  et  sur-tout  des  Sermons, 
surchargés  de  métaphores  etd'al- 
légoites;  on  7  trouve  des  trivia- 
lités et  des  bcélies  déplacées  qu'O- 
berliu  attribue  à  l'éditeur  el  non  à 
Geîler.C'est  d'ailleurs  un  ihbulpayé 
au  mauvaisgoAt  du  siècle.  Maisces 
sermous,quialtesleut  beaucoup  d'é- 
rudition el  qui  contieoneat  des  in- 
dications curieuses  sat  les  usages  de 
ce  temps-là ,  offrent  eo  même  temps 
des  béantes.  On  lui  rend  la  justice 
que  jamais  il  ne  flatte,  ni  les  ricbes- 
te«,^î  la  puissance,  ni  1a.diguilé;il 
ceuAure  san  •  i.iéiuigement  les  vices , 
etsur-toutctuxdiiclergéjsesinœurs, 
au-deisu«  d«  tout  reprocha,  lui  en 


donnoient  It  droit.  Oberlin  a  publia 
en  1 7H6 ,  à  Strasbourg  ,  une  Nolic» 
étendue  et  curieuse  aur  Geiler. 

■î-  GEINOZ  {  François  ),  membre 
de  l'académie  des  belles-lettres,  et 
aumônier  de  la  compagnie  générale 
des  Suisses  ,  né  à  Hull,  pttitE  vUl« 
duns  le  canton  dp  Fribourg ,  et  mort 
le  33  mai  i7&a  ,à  Paris,  à  56  ans, 
avoit  de  vastes  conuoissances.  Ona 
de  lui ,  diDS  les  Mémoire»  de  l^acadé- 
inie  des  bellet-lelUes  ,  des  laisser' 
lations  qui  roulent  presque  boute* 
surllérQj<iLe.Cesavantai;adéuiiùea 
préparoilune nouvelle  édilioa  d«ce 
père  de  l'Histoire  grecque  corr^ 
sur  les  manuscrits  de  la  btUiothèane 
du  roi. 

GELAIS  (  aai^t  ).  Fojes  Saint- 
Gbi^is{  Oetaviene/iailinde). 

î  GH.A5E  !",  pape,  Bomain, 
successeur  de  Félix  tl,  le  i"  mar» 
49a  ,  fut  occupé,  comme  son  pré- 
décesseur, des  troubles  de  l'Eglise 
d'Orient,  et  ne  j)ui  les  terminer.  Il 
refusa  sa  communion  à  Euphémius, 
patriarche  deConstaulinople,  qui  ne 
vonloit  point  condamner'publique* 
ment  la  mémoired'Acace.  Depuis  it 
tâcha  en  vain  de  ramener  Euph^ 
mios  à  son  devoir;  et  il  écrivit  aus 
éïèqiiesdeDalmalie  et  de  la  Marche 
"Ancdiie  sur  l'hérésie  arienne  qui  s'r 
^nouveloiLlUcrivitaussiil'empe- 
;urAD?9lase,quitourn]eDtoitIci  or- 
thodoxes elsoutenoit  les  euljchtens. 
Gelase  convoqua,  eu  494  >  ^  Rome, 
concile  de  70  évéques.  On  y  Bt 
catalogue  des  Ecritures  saintes, 
conforme  i  celui  que  l'Eglise  catholi' 
quereçoitaujourd'ltui,onDomme  avec 
distinction  dans  les  actes  du  concile , 
plusieurs  Pères  de  l'Eglise ,  parmi 
lesquels  on  dompte  saiul  Cyprien, 
saint  Athanase ,  saint  Grégoire  de 
Nïzianze,  saint  Cjd Ile  d'Alexandrie, 
saint  Jean  Chrysostdme,  saint  AtO' 
brolse,  saint  Augustin,  saint  Ht* 
laire ,  taint  Jérûiue.  et  i^at  Piosper. 


GELA 

Le  pieîî«  pociifc  mourui  le  19  no- 
vembre 4<J^  I  lait^nt  enire  aulrea 
ietils  lin  Traité  que  nous  aTOni , 
contre  EiilycbèsetN«»loriiit.  II  avoit 
«uni  composa  dea  Mgmiies ,  des  Pré- 
facet  et  des  Oraisont  pour  le  taînl 
taciifiïcet  pour  l'adiiimUt  ration  des 
Ktcremens.  On  a  attribue  à  tjelaae 
un  ancien  iSacm/'ievifaiVede' l'Eglise 
roinaiiie  qui  coDl  lent  toutes  les  Mesees 
de  l'annëe,  et  les  formules  des  sa- 
cteaiens:  C'est  lui  quia  fixé  les  or- 
dinations aux  Qua  lie-Temps. 

t  II .  GEXASE  II  (Ie«n  DE  Gakte, 
dianctUiM'  de  l'EgliM  ramai  De  et  car- 
dinal, fut  ëlu  pa^n  lo  a&  îaHTtei 
iiiS.  (ïencio  ,  consul  de  IMiae, 
marquis  de  Franiipani ,  dévoué  i 
l'empere|jr  Hioai  V  ,  eolie  dans  le 
coaclave.  réjflcà^  maÎB  ,  saisît  le 
Boaveait 'pantMotJl  la  go^t ,  et'l'ac- 
uible  de  coups.  Cetli  férocitë  brutale 
Btit  Itome  en  comboition .  Henri  s'j 
rend  ^n*  le  dessein  de  faire  étire  on 
outre  ^vf/t,  et.  fait  donver  la  cou- 
ronne pDiiliRcale  à  Bourdin,  arche- 
Tfque  de  Braeue ,  qui  prit  le  nom  de 
Grégoire  Vlil.   Gelase  II ,   retiré  à 

ci(e  «et  aiitipapç  et  celui  qui  l'ivOil 
fait  âiK;  Il  passa  ensuite  en  France, 
dMembla  un  concile  à  Vienije',  et 
nioiinit  A  l'abbaje  deCluni ,  lé  ag 
janvier  iiig,  après  uue  ann^éMe 
pontificat.  Cepapeestauleàr'depli 
éieu'Ts  ^i«desnintset demarlyT', 

'-in.  pELASE  (Vanden  ),  évèqiie 
du  CéBarée  en  Palestine,  neveu  de 
laintCyritle  de  Jérusalem,  vivait  au 
4'  siècle.  Il  a  traduit  en  grec  d'eu» 
livres  de  Vliistoire  eccléaiasCique. 
Tbéodoret  uous  a  transmis  ime  de 
«es  Homéliei  dool  on  Uue  le  style. 

i    fV..GEtASE  BE   Civique, 

-auteur  grçddii  S' siècle,  a  écrit  IV/f's- 
toirë  du  concile  de  Nicie^  tfnù  ea 
San  ,  iin'prime'é  en  grec  et  eukiin, 
Paris,  1599,  in-4'':onla  uouveâuui 
daiiis  la  Collection  des  cohcilea. 


GELD  335 

i-GELDENHAUa  (Gérard), 
historien  et  théologien  de  Nimègue, 
iM  voit  étudié  ii  Deveulei  fous  le  mèuie 
Alexandre  Hégîus  ,  qui  dirigea 
les  premières  études  d'Erasme.  Il 
contracta  une  étroite  amitié  avec 
ce  dernier  peadaal  Eon  séjour  à 
Lonvaiv.  Son  talent  pour  la  poésie 
latine  lui  valut  b  douiouiie  poétique 
qu'en  i5 17  il  reçut  dei  mains  del'enU- 
pereur  Maiiniiiien l".  tlfétoitfait 
moine,  mais  cet  état  ne  luiconve'^ 
naut  pas,  il  quitta  lecloitre,ei  s'at- 
tad»  à  Charles  d'AuiVictié,  depuis 
empereur,  et  fut'lecléur  él  historien 
de  c«  princel  N'ayant  pas  voulu  U 
suivre  en  Espagne,  it  eiltra  dau»  la 
maison  de  Philippe  de  Bourgogué-, 
év4<iue  d'Ulrechl,  fil»  naliirel  de 
Philippe-le-Boii ,  duc  de  Bburgogne, 
et  aossi  grand-oncle  de  Charles  V.  Il 
écrivfU  a  Erasme  de  la  part  de  ce 
prélat  en  qualité  de  son  secrétaire, 
lléloit  aussi  en  commerce  de letlies 
avec  lui  eu  sou  nom;  mais  la  sépara- 
tion de  Geldenhaor  de  l'Eglise  catho- 
lique romaine  mil  du  froid  dans  leur 
amitié.  GeldenhaOr  s'attacha  tOÉine 
k  désobliger  sou  ancien  ami  ite^Ia  ma- 
nière la  ptas  hostile.  Erasme  ,  pi^r 
ménagement,  déguisa  te  tioni  de 
GeldeiibaiiT  sous  celui  de  falfurèui 
^eoromus.  On  doit  k  cfiléerivain  , 
1.  Une  Hiatoiie  ife  Hollaade.  11. 
One  oVj  Pays-Bas.  ÏH.  Une  autre 
dts évéquM  d' UtiecAt ,  réunies dahk 
un  seul  volume  in-4''.t^jde,  1611. 
H  y  a  beaucoup  de  reCliercHes  ;  mai» 
peu  d'agrémeut  dans  les  iifae»  et  les 
autres,  OaMé  parlera  point  de  qliel- 
ques  ott*r6gM  de"  comrorerse  ;  oit 
sait  ce  que  ces  sortes  d'ikrils  devien< 
neni  lorsque  le  feu  de  là  dîtision  est 
éteint,  des  almanSchs  de  l'autre  ail> 
ué«,  pour  lions  serTirdeTfxpreaatoa 
de  La  foujèrei 

GÉLDOBt»,  peintre  de  Hollande', 

est  placé  ici  poi^r  faireconnoitre  qu'il 
y  a  dts  plagiaires  parmi  lea.pjiotres 
tomme  parmi  les  écrivaips.  Cooinie 


il  maniolt  paisablvroent  bien  1««  coii- 
Uun ,  el  qu'il  desaiuoit  avei:  peine , 
il  avait  faii  fiiiie  ,  par  d'autres 
peintres,  plusieurs  lètes  ,  ptiiticurs 
pieds  et  plusieurs  maiits  sur  du  pa- 
pier, doutilfaisoildes  Fonds, ^ut 
lui  servir  dans  ses  lal>Ieaux. 

t  I.., GELÉE  (  Claude  ),  dit  ie 
lorrain,  aéea  1 600 ,  de  parens  fort 
pauvres,  dans  le  diocèse  de  Toul 
en  Lormine ,  d'où  lui  rieuL  sou 
■urnom,  parut  presque  «tupide  dans 
son  enrance.  On  l'envo^ra  vatiienient 
àrëcoiejil  n'y  put  rien  apprendre. 
Ou  le  mit  ctiez  un  pâtissier,  et  il  ne 
profita  pas  davantage.  Sa  seule  res- 
fource  l'ut  de  se  meliré  à  la  suite  de 
quelques  jeunes  gens  de  sa  profes- 
Mon  qui  ailloient  Èi  Rome.  Augustin 
'fassi  ,  peintre  cëlèbre ,  le  trouva 
assez  bon  pour  lui  broyer  ses  cou- 
ieurs  ,  soigner  son  cheval  et  «a 
cuisine.  IL  le  prit  à  aon  service ,  et 
lui  donna  qiielquei  leçons  de  pein- 
ture. Gelée  n'y  put  d'abord  rien 
comprendre  :  mais  les  semences  de 
l'art  se  dëveloppècenlpeu  àpen,  et 
il  devint  le  premier  paysagiste  de 
l'Europe.  Aucun  peintre  n'a  mis  plus 
de  fraîcheur  dans  ses  teiutes ,  n'a 
exprima  avec  plus  de  vérité  les  dif- 
fi£rentes  heures  du  jour,  et  n'a  mieux 
euleudu  la  perspective  aérienne.  Il 
n'a  voit  point  de  talent  pour  peindre 
les  figures:  celles  qu'on  voit  dans  ses 
paysages  sont  de  Philippe  Lauri  ou 
de  Courtois.  Ses  deuins  sont  admi- 
râbles  pour  le  clair  -  obscur  ;  on  j 
trouve  la  couleur  et  l'effet  des  ta- 
bleaux. Gelée  a  gravd  plusieurs 
morceaux  à  l'eau-forte  avec  beau- 
coup d'art.  Ce  peintre  mourut  à 
Kome  (  en  167S,  suivant  les  nus, 
«t  en  1 683 ,  selon  les  autri;s.  ] 

U.  GELÉE  (Théophile  ),  méd»- 
cin  de  Diepjie ,  mort  vers  1 65o  ,  ex- 
eellatians  la  théorieeldans  la  pTa- 
tiine  de  son  art.  Il  est  auteur  d'un 
irÈs-bon  Jhrégé  d' Analomie ,  ré- 
imprimé artc  des  au gmen talions , 


GELL 

i656,  in-8",àPari8  ;  efd'uneT/fl- 
i7uc/tofl  des  (Su  vres  d'André  duLau- 
rens  ,  imprimée  à  Kouen  en  1661, 
in-fol. ,  avec  iig. 


1498,  mort  à  Bâle  en  i555  ,  a 
donné  quelques  bonnes  Trailuctiont 
en  grec  d'auteur»  latins.  Erasme  l'a- 
voit  recommandé  à  Frobenin»  , 
imprimeur  ,  et  il  corrigeoit  mi 
épreuves. 

GELIMEH ,  yoy&s  Gu-imer. 

GELIOT  (Louvan),  auteur  du 
17*  siède,  connu  par  un  ouvrage 
sur  l'art  Jiéraldique ,  intitulé  La 
fiain  et  parfaite  science  des  ar- 
ntairiea.  Pierre  P»ilàM  l'augmenta, 
et  U  lit  imprimeirïlàBiion  ,  in-foL 
1660.  Ou  eu  troureiliveG  dés  fron- 
tispices de  16Ë1  et  de  1664  et  Ix 
rubrique  de  Paris  .quoiqu'il  n'y  ait 
eu  qu'une  impression  en.  i66o.  Le» 
curieux  le  recherchent  encore, 

GELLERT  (Christian  Furch- 
tecott],  professeur  de  philosopliie 
à  Lçipsick ,  né  à  Haymeien  ,  bour^ 
entre  FreyJierg  et  Chemnitz ,  eo. 
171 5,  mort  le  ij  décembre  1769^ 
étoit  un  homme  plein  de  douceur 
et  de  ho|ité,^ui  eut  un  grand  nom- 
bre de  disciples ,  el  qui  sut  leur  faire 
aimer  la  vcrlu.  Il  étoit  respecté 
même  du  peuple.  Ou  vit  arriver  uit 
jour  Â  t«ipsick,  au  commencement 
d'un  hiver  rude,  un  paysan  iâKoa 
conduisant  un  chariot  de  bois  da 
chaufiàge.ll  s'arrêta  devant  la  porl« 
deGellert,et  parlante  lui-même, 
il  lui  demanda  «s'il  n'éloil  pas  c« 
monsieur  qui  faisait  de  si  belles  fa- 
bles, u  Sur  la  réponse  du  fabuliste  , 
le  paysan ,  plein  de  joie  ,  et  faisant 
beaucoup  .  d'excuses  de  ^  ta  liberté 
qu'il  prenoit,  le  pria  d'accepier  sa 
voilure  de  bois  comme  ^ne  foi — 
ble  marqua  de  sa  recânuoi séance 
pour  U  plaisir  que  lui  avoimt  fait 


GELL 

Ml  Fables.  Le  roi  de  Prusse  l'a  peint 
ainsi  dans  une  lettre  particulière: 
n  Ce  petit  bourru  de  Gellert  est 
rëelleTnentunhomme aimable.  C'est 
un  hibou  i{ae  l'on  ue  sauroit  arra- 
cbetdesoii  ràiiiît;  mais  le  tenez- 
VMis  une  fois,  c'est  le  philosophe 
le  plus  dous  et  le  plus  gai  :  un  es- 
prit fia,  toujours  nouveau,  toujours 
ne  ressemblant  qu'à  lui-même.  Pour 
le  cccui ,  il  est  d'une  bontë  atieb- 
drissante.  La  candeur  et  la  vérité 
s'ècbdppent  de  ses  lèvres  ,  et  sou 
froat  peint  la  droiiiire  et  l'huma- 
nité. Avec  leut  cela,  on  est  em~ 
barrasse  de  lui ,  du  moment  que  l'on 
est  quatre  personnes  ensemble.  Ce 
babill 'étourdit,  la  timidité  le  saisit, 
la  mélancolie  le  gagne  ;  il  s'oublie,  et 
on  n'en  tire  pas  un  mot.»  Gellert 


n  Fi-au 


fMsenr  de  pliilosophie  que 
Abuliite  et  littérateur.  Les  Alle- 
mands le  placent  au  rang  de  leurs 
meilleurs  poêles.  L'église  deSt. -Jean 
iXeipsick  offre  un  monument  élevé 
à  la  mémoire  de  Gellert,  mais  peu 
digne  de  lui.  Cepeudant  le  bas-relief 
de  bronze ,  modelé  sur  la  figure  de 
cet  écrivain  ,  quinze  joiirs  avant  sa 
mort ,  rend  avec  une  vérilé  frap- 
pante les  traits  de  ce  respectable 
rieillard.  "Wendler ,  libraire,  qne 
llmpreesion  des  ouvrages  de  Gel- 
lert avoit  enrichi,  lui  avoit  érigé  dans 
son  jardin  un  monument  de  meil- 
leurgoût.  Nousavonsde  lui,LDes 
Fables  et  des  Contes  ,  traduits  eu 
plusieurs  langues,  (  Voye^  Boo- 
i^yoER  ,  n"  rP.  )  Ou  lui  reproche 
d'être  quelquefois  monotone  ei  dif- 
fus; mais  la  délicatesse  de  ses  pen- 
sées ,  la  pureté  de  sort  style  ,  et  les 
BEUtimeus  d'humanité  qu'il  respire  , 
lui  put  fait  pardonner  ses  défauts. 
II.  Un  Recueil  d'Hymnes  et  Odea 
sacrées .BerWn,  iTSg.in'-a",  traduit 
par  Eli zabeth -Christine  de  Bi 
wick,  veuve  de  Frédéric  II.  III.  La 
J9éuote,  comédie,  qu'il  lit  jouer 
avec  Buccèt.  Ses  T'ahten  et  ses  LeI- 


GELL       357 

Ires,  traduites  en  français ,  ont  paru 
en  177.'),  G  roi.  in-S"  ,  avec  u 
Vie.  Vi. -Leçons  de  morale,  îvol. 
in-S».  f^oyez  Tocssaint, 

t  GELLI  ou  Gallo  (  Jean-Bap- 
tiste )  ,  tailleur  et  poète  florentin  , 
a  i499 1  un  des  plus  grands 
neus  de  l'académie  de  gii 
umidi  de  Floreuce,  en  fut  même 
regardé  comme  le  restaurateur,  par 
la  rëpulatioD,  que  ses  ouvrages  don- 
nèrent à  cette  compagnie.  Les  prin- 
ipauK  sont,  I.  Des  Dialogues  faits 
jr  le  modèle  de  ceii\  de  Lucien  , 
lais  moins  piquans  et  moins  agréa- 
bles, quoiqu'ilsoffrent  dans  plusieurs 
endroitsde  la  philosophie,  tempé- 
rée |>ar  renjouemeut.  Il  auroit  été 
à  souhaiter  que  l'auteur  eût  produit 
la  volupté  sous  une  gaze  moins 
transparente.  Leur  titre  est  Caprici 
del  Boltajo,  Florence,  1648  et 
i55i,  in'8°;  ils  ont  été  traduits  en 
Trançais  ,  sous  le  titre  de  Discouia 
fantastiques  de  luslin  Tonnelier , 
par  Claude  de  Kerqtùtineu  ,  Pari- 
sien, Lyon,  1575,  in- 16.  il.  La 
Circée,  Florence,  i549  et  j5jo, 
in-8°ielle  a  été  aussi  traduite  eu 
français  par  le  sieur  Duparc,  L^n, 
1569,  in- 16.  m.  Une  bonne  f^er^ 
sion  ilatienne  du  Traité  latin  des 
couleurs,  de Forzio, Florence,  i!>5i, 
in-8».  IV.  Deux  Comédies,  l'une 
intitulée  La  Sporta  ,  Florence  , 
.i55o,  iu-S*,  qui  mérita  d'ttre  atlri- 
bi>éeÂiUachiaveliet  l'autre  rJSTfroKe. 


On  a 


traduisit  aussi  quelque 
théâtre  des  Grecs,  Letlùit  Vit, 
sopra  lo  Inferno  dl  Dante,  VXo- 
renec,  i554,  1661,  7  parties  in-S";  ' 
Tune  le  lesioaifiute  da  lui  nelf 
academia  fiorentia  ,  Florence , 
i55i ,  in-8°.  Gelli  mourut  le  34iuil. 
let  I  !>63.  Toute  la  semaine ,  occupé 
dans  sa  boutique,  il  ne  donuoit  à 
son  cabinet  que  le  loisir  des  fêtes 
etdes  dimanches.  Il  le  dit  lui-même 
dans  uiie  Leilre  à  Melchîori ,  où  il 


358  GELM 

TBJetle  modeaienicDl  lei  titre*  qu'on 

accordait  à   m»  taleni,  comme  peu 
cODveaaMes  à  leur  mëdioerilé. 

*  GELLIBHAND  [Henri),  ma- 
th^maticieu  auglai»,  né  à  [«iidrei 
CD  i6ç)7 ,  mort  eu  i656 ,  élève  du 
collège  de  la  -Trinili  àOxford,  où 
il  fui  reçu  mailre-èB-arts  ,  eut  peU' 
daut  quelque  leinps  uue  cure  au 
comté  de  Kent  ;  mais  son  goiil  poui 
Usinatliëmatiqueil'élOLgnades  fonc- 
lions  ecclésiastiques ,  et  il  retourna 
à  Oxford  Depuis  it  fut  professeui 
d'astronomie  an  collège  deGresham 
à  Londres.  II  a  compléta  et  pu- 
Llié  la  Trigoaoméliie  brilanniqui 
de  Brieg  ,  qui  étoit  son  ami.  Gel- 
librand  esl  encore  auleur  de  plu- 
sieurs ouvrages,  1.  Un  Trailé  des 
Jjongiluiles,  auoené  au  Voyage  di" 
capiiame  James,  pour  la  déconverli 
'  d'un  passage  au  nord.  H.  Un  Dis- 
cours-sur tes  variations  lie  l'ai 
guille  aimantée.  tU.  Inatilutio/n 
f/e  trigonométrie ,  expliquant  la 
doctrine  lies  triangles  plan, 
ep&ériqaes,  in-S".  iV.  Epi, 
de  navigation. 


GEME 

de  Vérone  ,  ilorîssait  dans  le  16* 
siècle.  llapubliédes.tSonoe/jit^iiieiu 
et  d'auires  Puésies  ,  où  l'on  re- 
marque uu  go&t  Un  et  déUcal.  On 
dit  qu'il  laisoil  ses  pièces  aui-Ie- 
chainp. 

i  GELON ,  fils  d'Hipparque,,  roi 
s  Gela,  voyant  les  Syracusaius  se 
vreiàdes  dissensions,  laudis  qu'ils 


II.  GELLTUS,amideMaro-Antoi 

■nelel -    --    - 

charn 

de  IVlarianne  ,  femme  d'Hérode,  et 
d'Aristobule  ,  son  iils.  De 
près  d'Auioiue ,  il  lui  exagéra  leur 
beauté,  et  u'uulilia  rien  pour  là- 
cher  de  lui  donner  de  l'amour  pour 
Marianiie.  Mais  le  triumvir  jugea 
qu'il  ne  se  feroîl  pas  honneur 
d'obliger  un  roi ,  sot)  ami ,  de  lui 
envoyer  sa  femme,  ei  craigail 
autre  cûlé  de  donner  de  La  jalou- 
sie à  CléopÂtre.  Il  se  contenta  donc 
de  demander  Arisiobule,  qu'Hé- 
rode  refusa  sous  11a  honnête  pré- 
texte. 

GELMI  {[  Jean  -  Anioiae  ) ,  poète 


leurs' elTorlsi 

à  Syracuse ,  après 


■u  frère  Hiéroii 


.,jCarthaginoisl< 

para  de  l'auioriu 
avoir  abandonné  . 
Cela  ,  Tille  de  S. 

iporta  une  vicKiire  comidéralile 
|..^s d'Himère ,  sur  les Carlhagiuois, 
commandes  par  Auiilcar- .  La  for- 
tune ,  au  liiu  de  l'enorgueillir  ,  le 
rendit  plus  afTtble.  II  alla  uas  arniet. 
daus  l'assemblée  des.  Syiacuiaius  , 
jusiitid  sa  conduiie  ,  se  démit  in 
■  -,61  fut  Élu  roi  paj  lareoou- 
ce  publique.  Il  mourul  aprèt 
sept  ans  de  règne,  l'au  4?^  avant 
J.  C.  Ou  lui  éleva  un  su^ierbe  m»- 
ni,  envirouué' de  neuf  loufs 

,w  hauteur  prodigieuse,  et  on  lui 

décerna  les  hoaueura  qu'on  leodoU 
aux  demi-dieux. 

•  GÉMELLl-CARREHl  (  Fran- 
çois }  ,  avocat  napolitain.  Après 
avoir  fait,  en  i6â3  ,  un  voyage  es 
Europe ,  dont  il  publia  le  prenaier 
lome  seulement  dix  ans  après,  il  en- 
treprit de  faire  le  tour  du  monde, 
qu'il  acheva  heureusement  efi  iSafi. 
Il  en  fit  imprimer  la  Jfftlatioa  eu 
j  700 ,  qui  fut  ensuite  réirnprimia 
[itusieurs  foisel  iraduile.eu  français. 
Rn  1704  elle  le  fut  en  anglais,  et 
'insérée  dans  le  quatrième  voluma 
d'un  Recueil  da  voyages  imprime  «a 
A>igl<^tBrre.  Elle  a  auf^i  el^  ins4ré« 
dans  le  Recueil  des  voyages  traduit 
et  continué  par  l'abbé  Prév6l. Toutes 
ces  éditions  et  traduclioiu  soal  la 
preuve  du  succès  qu'ont  eu  W 
voyiages  de  Gémelti.  U  est  certain. 
cependant   qu'ils  fourmillent  d'er- 


GEMI 

reuraeldacont»  ^buleux.  Ce  qu'il 
écrit  sur  lei  vill»  d'Italie  »uJSt  pour 
étet  lou le  croyance  à  ce  qu'il  dil 
dc>  pays  iDconnus.  Néanmaïus  tes 
Voyage»  peuvent  èlre  uLles  à  un 
coiiQoisseUr  >age  et  éclairé  ;  et  ne 
■erviTOÏént-ils  qu'à  donner  d'utiles 
avis  à  ceux  qui  *e  disposent  à  en 
entreprendre  de  semblablee  ,  leur 
degré  d'utilité  seroît  suffisanimeni 

*  L  GÉMtNIANI  (  Hyacinthe  ), 
néâ  Pisloie  enj6i  I ,  devint  peintre 
à  récoie  du  Potisiin  et  de  lierre  de 
Coilone,  et  gniTA  à  l'eaU'foTle  des 
Hadinages  et  jeu%  tPer^fans  de  *oti 
iuTention,  en  doun  pièces.  Il  grava 
autii  quelques  sujets  appartenant  ù 
la  guerre  pour  l'ouvrage  de  Famiaiio 
S t rada ,  intitulé  De  bello  Be/gico, 
iniprimë  à  Borne  eu  i64t  ,  où  il 
niDutateu  i6Si. 

t  II.  GÉMINIANI ( François) ,  va 
des  premiers  violons  de  sùn  temps, 
né  â  Lucques  en  1680,  mort  ru 
176a,  a  donné  douze  Sonates,  t\ 
unecKceilentB  MélAode  detiiolon. 

t  GÉMI5TE  {George),  sur- 
itominé  Pletho ,  philosophe  plato- 
nicien. Apr^  la  prise  de  Couslanti- 
iiople,  sa  patrie,  par  h*  Taies,  il 
vint  à  la  cour  de  Florence ,  alors 
l'asile  de»  lettres ,  où  il  luoarut  âgé 
de  près  de  cent  ans ,  laissant  plusieurs 
ouvrages  :  I.  Commtnlaiie  sur  le. 
oraciea  magiques  de  ZoroaMre 
Taris,  i&9(),  In-S",  grec  et  latin 
livre  d'une  érudition  protbnde ,  niais 
(fiielqnefoia  frivole.  1 1.  Plusieurs 
Traité»  hùtonquet ,  qui  décèlent 
une  vaste  connoiisance  de  l'histoire 
grecque  :  telle  est  une  Histoire  de 
ce  gtii  a,  iuivi  la  bataille  de  Stan- 
liitée,  avec  des  éclaircÎMemend  sur 
Thucydide,  Venise,  i&oS,  in-rol  , 
rëimpriméeàLeipsick,  1770,  ïn-ff. 
Ul.  Un  Traité  île  la  différente  de 
FJ^ott  el  d'Mistole ,  Paris,  iS.ji  , 


GEMM  35g 

hi-8°  :  il  pencbe  ^aucoup  pour  1« 
premier. 

i  I.  GEMMA  (Reinier),  dit  le 
Frison ,  parce  qu'il  étoit  de  Dockum 
dans  la  Frise ,  professa  la  mëdeciUe 

dans  cette  ville  en  1 55ô ,  à  .^8  ans. 
On  a  de  lui  plusieurs  ouvrage»  de 
mathématiques,  entre  autres,  I.  Une 
Mappemonde  ,  bonne  pour  son 
temps,  qu'ildédiaàl'empereurCIvii'' 
les-Quint.  Eïle  parut  sousce  titre  : 
C/iaria,  sive  mappa  matrdi ,  idesl 
toliia  orbis  descriptio ,  l.ovanii  , 
1540.  U.  Metbodus  aritlimeticx 
practicce.  Antverpiie,  i54o,  i\\-%°\ 
Parisiis,  iâ63,  iS7a  ,avecles noies 
de  Jacques  Pelletier  ;  Cotoni»,  1  l>r>5, 
\b^3,  iu-S*;  Witlebergz,  1611, 
iu-S",  avec  les  annotations  de  Jean- 
Paul  Resenius.  IH.  De  tisu  aiiriuli 
aslronomici ,  Anvgrs,  i548,  in-8". 
IV.  De  uiu  radii  asironomici ,  seu 
regulœ  Hipparchi,  hntver'pia.  V. 
De astrolabio catAulico  etiisuejut- 
dent,  ibid.,  i5:.6,  in-8".  VL  D» 
locorum  deacribendorum  ratione  , 
deque  distansiis  eomni  invenîen~ 
dis.  U  passoit  pour  un  des  plus  ha- 
biles astronomes  de  txm  temps. 


*  IL  GEMMA  (Cornélius)  ,  fit» 
du  précédent  ,  né  à  Louvaiu  en 
i!)35  ,  et  reçu  docteur  en  méde- 
cine    en    1670   ,     enseigna    celle 

libre  astronome  que  son  père.  Il 
mourut  en  1579,  Nous  avons  dfc 
lui ,  I.  De  arie  çydogaoniicd ,  An- 
vers, iSSg-,  3  vol.  in-4°.  II.  Coi- 


u  de  n 


s  dii-in 


.'■75,  in- 

8°.  C'est  une  peinture  des  merveillei 
de  la  nature.  111.  De  prodigiusâ  '■ 
cotâelie  specie  ac  iiaiurd  ai/ ni 
i577.  Les  ouvrage»  de  Gemma  se 
tbni  lire  avec  plaisir  et  avec  Truil. 
OU  y  trouve  quelque»  légères  erreur» 
d«  physique  alors  universellemput 
trçim.   Sa  latinité  â(  en  gùuérat 


3eo 


•m.  GEMMA  (Jean-Bapliî 
né  à  Venise,  vivoit  vers  la  Ru  du 
iG'  liècte.  Il  fut  le  mëdeciii  de  Si 
giimoud  Kl ,  voi  de  Pologne  et  t 
Suède.  On  a  de  lui  nu  ouvrage  inti- 
tulé De  verd  laiione  curand' 
bubonis  algue  carbuncaU  pesti- 
tentis  ,  deque  eorumiieni  pi-Œ- 
coMtione  ,  commentariiis  ,  Grscii 
StyritB  ,  )584i  in -4°  '•  Dantisci 
1699 ,  in-4°;  Veneliis,  1603 ,  iii-4° 
On  trouve  dans  cet  ouvrage  l'his- 
toire (te  diiTerenles  épidëmiei  pesli 
leotielle*  ,  un  détail  as^ez  étendu 
Hir  les  effets  de  la  contagion ,  et  ua 
eérie  denuaonnemeniqui  tendeiit 
prouver  que  l'air  est  le  véhicule  de 

•  GEMUS.EUS  { Jérôme  ) ,  mé- 
decin de  Mu Ibauseu,  enseigna 
art  i  Turin  et  â  Bàle  avec  i>eau- 
coup  de  réputation.  On  n'a  d< 
«lu'uii  seul  ouvrage  ,  imprimé  après 
sa  mort,  intitulé  la  libros  Paiili 


isileœ,  i.')45,  in-fol.,avec  quel- 
es  autres  écrits.  Ce  médecin 
Durul  le  39  juin  i544  >  *  '"''Ë*  de 


GENCA.  yoyezGEtidA.. 

■M.  GENDRE  (Louis le),  né  en 
16&9  à  Rouen  ,  d'une  famille  obs- 
cure, s'attacba  à  Frausoisde  Harlay , 
alors  archevêque  de  celte  ville,  et 
qui  le  fut  ensuite  de  Paris.  Ce 
jirélat  lui  donna  un  canon ieat 
de  Notre-Dame  en  1690.  L'abbé  Le 
Gendre  lui  dut  plusieurs  autres 
bienfait), et  n'en  perdit  point  le  sout 
venir.  Il  iitourut  à  Pans  le  1"  fé- 
.vrifr  1733.. Il  avoit ,  depuis  1794. 
l'abbajËdeClaire-Fontaiue.an  dio' 
cèsedeCbartres.  Son  leslametit  était 
rempli  de  fondations  siiiguliùras'; 
cDnimcelleSKxci^lèrentqûdquwilon-  , 


GEKD 

leslationa  ,  l'autoritii  civile  le*  ap- 
pliqua à  l'iiuiversi  té  de  Paris,  pont 
une  distribution  solennelle  de  prix , 
auxquels  peuvent  concourir  les  éco> 
liera  de  troisièiiie  ,  de  seconde  et 
rhétorique  des  collèges  de  l'uuiver.- 
site.  La  première  diitribuliou  eu  a 
été  faite  en  1 747-  Ou  est  redevable  à 
l'abbé  Le  Gendre  de  plusieurs  ott- 
v rages  ,  dont  les  principaux  «ont, 
l.  Histoliv  lie  France  jusqu'à  la 
mon  de  Louis  XIII ,  iPitis ,  1718, 
en  3  vol.  in-folio  et  eu  H  vol.  in-i  a. 
Cet  abrégé  ,  écrit  d'un  sLjle  simpU 
et  un  peu  Ui^he ,  est  un  de*  plu* 
exacts  de  notre  histoire.  Les  pre- 
miers volumes  parurent  eu  1700, 
et  ne  furent  pas  beaucoup  recherchés. 
Ce  fut  moins  la  taute  de  l'auteur 
que  celte  du  sujet.  Quand  on  auroit 
In  plume  et  la  liberté  du  président 
de  Thou,  ilseroil  diHicile  de  rendra 
les  premiers  siècles  de  notre  mouar- 
cliie  intéressans  ,  ainsi  que  le  re~ 
marque  un  écrivain  célèbre.  Les 
deruiera  volumes  de  celle  de  l'abbé 
Le  Gendre  furent  mieux,  accueillis. 
On  y  trouve  des  i^oses  curieuses  , 
des  traités  utiles  pour  la  connois- 
«aace  des  droits  de  l'Eglise  et  da 
l'état ,  et  sur-tout  de»  traits  hardis 
et  singuliers.  II.  IjCS  JSteura  et  le» 
coutumes  dea  Fiançaia  dans  leê 
difféi-em  Umps  de  la  monarchie, 
Paris,  1753,  vol.  in-ia  qui  peut 
servir  d'introduction  à  l'Histoire  de 
France.  III,  Eloge  de  Ftançoh  de 
Hartay,  Paris,  leç)."),  iQ-8°  :  la 
style  eu  fut  plus  goîllé  qtie  le  sujet. 
C'est  la  reconnot»uiice  qui  mit  ti 
plume  A  la  mai)i  de  l'auleur  ;  maii 
ce  sentiment  ai  juste  et  si  digne  des 
belles  âmes  n'empËche  pai  que 
l'historien  ,  en  louant  son  héros  , 
il'nvoue  ses  défauts;  et  Le  Gendre  l'a 
fait  quelquefois.  IV.  EMai  du  règne 
de  LouU-ie-Grand ,  iu-4''  et  in-i  a: 
panégyrique  en  forme  d'histoire  , 
dont  il  se  fit  quatre  éditioua  en  dix- 
mois,  mais  dont  il  n'y  en  aura 
probableineulpasde  nouvelle,  parcs 


GEKD 

que  le  public  n'aime  pas  les  ODvrngei 
où  la  tiaUeiie*einoiilre  à  découvert. 
V.  F'it  du  cardinal  d'Amboise , 
avec  im  Pamlliie  des  cardinaux 

Îui  ont  gouverné  les  itals ,  iii-4° , 
arii,  1714;  et  Rsueo,  1  vol.  in~ 
Il  :  i UBim clive ,  mais  peu  recher- 
chée, peul-ëlre  à  cauie  du  stjle  un 
peu  Iraiiiant  el  unifonne.  VI.  fie 
de  Pierre  du  Bote,  i7i6,in-8°. 

+  n.. GENDRE  (Gilberl-Cliarles 
le),  marquis  deSaiot-Aiibin,  mort 
à  Paria ,  sa  patrie ,  le  S  mai  1746  , 
A  5g  ans ,  ramplit  avec  honneur  la 
charge  de  conseiller  au  parlmient 
(le  Paris,  «t  ensuite  celle  de  matire 
des  requêtes.  11  est  connu  dans  la 
république  des  lettres  par  deux  ou- 
vrage» estimables  :  I.  Trat/é  de 
f  opinion  ,  Paris  ,  1 735 ,  Téiniprimê 
en  1737,  en  6  vol.  in-u.  C'est  un 
tissu  d'exemples  historiques  sur 
l'empire  de  l'opinion  dans  les  dilFé' 
lentes  sciences.  L'auteur  les  accom- 
pagne lie  quelques  rëtlexions  pour 
eclaircir  les  faits,  ou  pour  dissiper 
les  erveun;  mais  on  sent  qu'il  aïoit 
plus  d'érudition  que  de  génie.  Quoi- 
qu'il ait  fallu  puiser  dans  bien  des 
■oUrces  iliSereutes,  le  stjle  en  est 
assez  égal ,  et  il  ne  manque  ni  de  no- 
btesee  ni  d'élé«ance.  il.  Aniiquités 
de  la  maison  de  France ,  in-4° , 
Paris,   173g.   Le  Gendrefonne  un 


GEKE 


3()i 


systèn 


rie»  c 


cemens  de  la  maison  de  France 
mais  ,  quelque  sagacité  et  quel- 
que savoir  qu'il  tasse  parollre.aou 
opinion  n'est  pas  plus  capable  de 
tixar  les  esprits  sur  cette  matière  , 
que  celles  des  écrivains  qui  l'on  pré- 
cédé et  qui  1k  suivront.  Le  Gendre 
a,  dit-oii,  laissé  d'autres  ouvrages 
en  inanuitcrii. 

m.  GBNDBE (Nicolas  le ) ,  sculp- 
teur ,  natif  d'Elampes ,  mort  à  Paris 
en  1670 ,  à  f>3  ans ,  a  laissé  de  beaux 
morce.anK  de  sculpture.  Il  fut  l'il- 
lustre disciple  d'un  maître  très-mé- 


diocre. On  remarque  dans  ses  ou- 
vrages une  sagesse  et  un  repos  ad-' 
mirables  :  on  peut  voir  ceux  qui 
embellissent  l'églisede  Saint-Nicolas- 
du-Chardonnet  à  Paris. 

IV.    GENDRE,    raye»    Le- 


+  GEWDRON  (Claude Dmhais), 

médecin  ordinaire  d»  Monsieur,  frère 
deLouis  XIV,  et  du  duc  d'Orléans,  ' 
son  fils,  issu  d'une  bonus  faïuilla 
de  Beauce,  excella  sur-ioia  duus 
l'art  de  guérir  les  cancers  et  les  ma- 
ladies des  yeux.  Parvenu  à  un  âge 
assez  avancé,  il  alla  liuir  ses  iours-d 
Auteuit,  dans  la  maison  qui  avoit 
appartenu  à  Boileau  ,  son  ami.  Il 
mourut  le  3  septembre  17^0,  â  87 
ans.  On  a  de  Gendrou  un  excellent 
Tiuitè  des  maladies  des  yeux  , 
réimprimé  k  Paris  ,  1770,  'a  vol. 
in-ii.   On  assure  aussi  quil  laissa 

autres,  intitulé  ïiecherc/ies  sur 
torigiiie  ,  le  développement  et 
la  leproduclion  de   tous  les  êtres 

i  GËNKBRARD  (  Gilbert  )  né 
vers  1^37  à  Riom  en  Auvergne, 
prit  l'habit  de  bénédictin  de  Cluui , 
el  vint  étudier  à  Paris,  où  il  ht  des 

progrès  dans  tes  sciences  et  dans  les 
langues.  Reçu  docteur  de  la  mai- 
sou  de  Navarre  ,  IL  devint  pro- 
fesseur eu  lansue  hébraïque  au  col- 
lège rojal,et  Pierre Danàs,  évêqne 
de  Lavaur  ,  se  démit  de  son  évêiîhé 
en  sa  faveur.  Génébrard  n'ajaut  pu 
obtenir  l'expédition  de  «es  bulles , 
parce  que  le  frère  du  président  Pi- 
brac  les  demaiidoit  en  même  temps, 
fut  si  piqué  coutre  la  cour  ,  qu'il 
embrassa  le  parti  de  la  Ligue.  Le 
ducdeMajenne,  chef  de  cette  con- 
fédéraUim ,  le  fit  nommer  à  l'arche- 
vêché d'Âix.  Il  7  fut  la  trompette  de 
la  révolte.  La  ville  s'étant  soumise  à 
Henri  IV  ,  malgré  ses  sermons  sédî- 


3G2     ,     CENE 

lieux ,  et  tet  aiprili  cïsamt  d'£tre 
favorables  k  son  parti  ,  il  se  rendk 
i  Avignon ,  d'où  il  d^tocha  des  écrilt 
pleiD3  de  hardiesse.  Tel  Tul  un  Traité 
latin,  pour  «oulenir  les  ëleclioDs  des 
évèqiiesparle  clergé  el  par  te  peuple 
eonlre  la  nomination  du  roi,  Paris, 
1&89,  in-S".  lie  patlemenl  d'Aix  le 
fit  brûler  pal  la  main  du  bourreau , 
l>aBait  l'auteur  du  roymime ,  ave 
(lârenie  d'y  revenir ,  sous  peine  d«  la 
vie.  Ou  lui  permit  pourtenl  d'dier 
hniT^esiourssson  prieuré  de  Sëmtir 
*n  BoiirgogiLe.  Il  y  mourut  le  16  fë- 
'vrieri597.G«nëbrardéluitceriaîne- 
inent  ou  des  hommes  les  pins  savans 
deton  siècle,  mais  uoiipaeun  des  pins 
judicieux  Ceux  de  ti-s  écrits  quen'in- 
fectent  point  le  poisnn  de  la  Ligue 
sont,  I.  Une  Chronologie  tacrée, 
in-8*;  ouvrage  qui  a  éti  de  quelque 
utilitë.  K.  Un  eommeacaire  sur 
les  Psaumes  ,  Paris,  i5Ss  ,  in- 
8° ,  asseï  bon ,  mais  ëcrît  d'nn  style 
,  dur  et  charge  d'épithètes.  Uy  dëi'eud 
la  version  des  Sepfanle ,  coittrs  les 
parliaant  du  texte  hébreu.  Ixi  meû- 
'  leiireëdition  decelDuvragecst  celle 
de  Paris  ,  ifiSR,  in-folio,  m. Trois 
Livres  lie  la  Twii/e,  in-8MV.  Une 
mauvaise  TraihjcUun  de  Joièphe, 
en  français  ,  en  a  vol.  in-S".  V.  La 
'-  Traiiuction  de  difïerens  rabbins , 
in-firfio.  (^oT-ezÉuE.n'IlI.)  VI. 
Une Eililion  des œuives  ifOrigène. 
eulièrenietit  eSàcée  (lar  celle  des  bé- 
néiiotio».  VU.  Quelque»  Ecrits  po- 
lémii]ues.  Les  injures  éloieut  se> 
raisoDs.-II  peignoit  avec  des  couleurs 
noires  tous  ceux  qui  ue  petnoienl 
pas  connne  lui.  Si  ses  ouvrages  tui 
acquirent  quelque  gloire,  ^e  fus 
obscurcie  par  l'emportement  qu'il  Ht 
éclater  contre  les  princes  et  les  au- 
teurs. Cet  emportement  est  bien 
marqué  daiw  aoa  livre  intitulé  £*■ 
lommunication  «'es  ecelésiastiqttei 
_  i<iù  ont  asaiaiéau  service  tlivin  acet, 
tteiinde  Valois,  aprèiPasxassiaat 
ilu  cartfinal  de  Guise  ,  pubrié'  en 
i5ay,la.8",  eu  lalin.      . 


GE-INE    ■ 

*GENER  (  Jean-Baptiste ),  léasiie 

espagnol ,  naquit 'en   1711.  Apre* 

avoir  professé  la  philosophie  et  la 

théologie  en  Rspagne,  il  se  rei^dità 

Rome  en   1711  ,  pOnr  se  livrer  à  ta 

losition  d'on  ouvrage  de  Ib^o- 

logiedont  il  avoït  fait  le  plan  depuis 

'    ig-tempa,  et  qui  exigeoit  l'ex^wea 

manuscrits  ,  des  éditions  les  plu* 

■eb,  des  atliiquiiës  et  des  n)«itu- 

iiis  qu'on  trouve  dans  celle  capi- 

e.  En  1770  te  premier  Tâhimé  de 

.  ouvrage, d'une  vaste  érudition', 

et  qui  coûta  un  très  grLiitd  ÎTavail  à 

l'auteuT  ,  fut  publié  sons   ce  litre  : 

Joannis  Baplislœ  Gêner,  theoln^ 

Uispaai,  tlieolagia  rlogmatico-scAo- 

lastica  perpeMîs  prolasioinbtts  pa- 

kmieis,  àistorico-rCiilicis ,  aec  noa 

sacne  anliqaitatis  monurnenlis  i/- 

luslrata.  Le^auires  vol.  suivti'éiilde 

près  l'ouvrage  complet  forme  6  vOl. 

in-4''.  A  la  lin  de   chaque  Mme  <Hi 

trouve  six  index  :  i  Z>ei  dominii 

2  Vegli  autori  cttati  i  S  Dei  mo~ 

iiuiaenti  d'aniic&iiâ;  4  Uelieques- 

tioni  :!ogmdticù-seo/asficàè  ;  b  Dt- 

gli  errorii  6  Dette  cose  più  iiola- 

biti.  Gêner  luoilfitt  en  1780  au  toit- 

venlde  Jflsus,oùils'étoitreliréapri;* 

la  siijipression  de  son  ordre. 

GÊNÉS  (  saint  ) ,  comédien  de 
Rome  tani  Dioctétien,  {oitoît  sôu- 
veuv  les  mystères  des  dhréfien»  sur 
te  théâtre ,  poQr  pUIre  à  l'émperettr 
et  au  peuple.  Un  jour  qu'il  représeil> 
toit  les  cérémonies  du  bapihne ,  il  se 
senirt  vivement  louché ,  et  décbik 
qu'd'éloii  chrétien. Delors  il  qnrlta 
lï-scène,  et  fut- poursuivi  parles 
ennemis  du  chrisliaiùsme.  Le  pféfet 
Plauiien  lui  ht  doilner  la  (juesttoti 
la  plus  crnelte;  mais  rien  n'ajanl  fin 
vaincre  sa constauce,  il  fut  condamna 
à  avoir  la  tèie  tranchée  le  a5  aofil 
SOS.  Il  y  eut  deux  autres  cofoiédieni, 
l'un  nemulé'  Ardaléon  ,  et  l'auli^ 
Porp1iy(e,qaîsBconveriirtnt  de  tb 
luèine  HKiiiière  ,  eri  voulant  donnn- 
I  eRtrj)«etaclelesiuyï[ài:«8dt»chrtstia- 


GEME 

QtgmS' — Il  DËraHtpattonTMidreSt. 
Genès  de  BoHie  avec  St.  Genju 
d'Arl«a,  aiiire  marier,  décapita  ver» 
U  fin dii  5.° iiàcle ;iiiavec  St;  GknÈs. 
martyr  eltiv.ègue.deClerinoQt  dans 
le  7°  siècle  ,  dout  l'hiiloire  est  ei 
remplie  de  fables  ,  qu'il  est  inutile 
d'en  n'en  rapporter. . 

GENESiUS  (  J«an)  r  historien 
grec  soiii  la  reçue  et  LeoB  «t  de 
ConBlîwiia.Porphjr(^en«le,«<m  iils, 
a  laÎKïë  une  Histoire  àe  Coimanti- 
napk,  depui*  M^'o"  l'Aarijiïoien,]"!- 
^u'à  Baatk  le  UacùlonieH  t  elje  parut 
en  grec  el  eu  laliDÂ  Venise,  in-fol., 
1733.    -  -        ' 

t  GENEST  (CharU- Claude) 
□aquitàPari«eii  iSS^.  ^jantpfrdu 
ion  père  dès  son  eni^ucc  ,  il  s'ima- 
gina d'aller  aui  1ud«s  tliercher  for- 
lune-  Un  vaisseau  anglais  l'eiifeva  et 
le  conduisit  k  Londres.  -Sa  ressource 
en  Angleterre  '  fut  d'èiijeigiier  le 
françaiB.Maisct*let1eoePàriconiino- 
daDt  poiat^  il  repassa  en  France,  et 
fut  placé,par  la  protection  du  ducde 
Nfivers  et  de  PéliMon  ,  en  qualité  de 
précepteur,  auprès  de  mademoiselle 
de  BloiR,  niari^'depuis  au  duc  d'Or- 
léaDa.  Ensuite  il  fut  notnme^'  l'abr 


élève,  secrétaire  des  cominandemens 
ilu  duc  du  Maine,  i);ienibre  âe  l'aca- 
démie française  ,  et  niourlit  i.  Paris 
le  ignovembreiTig-L'abbii'Geuesl 
avoil  nncieur  génpreu*.  Sa  ïterlu 
se  fait  seulir  dans  ton»  ses  ouyragea, 
et  y  plaitancore  plus<]Ue,sois  géiiie. 
Le»  principaHx.eonl,  ï.  Vriocipta 
lie  pAilutaphie,  ou  Pi-euv^a  natu-- 
relies  àa  l'existeac»  île  Vie»  et  de- 
ilim/'iorjaiilé  tie  Fané.;  in-S  , 
Paris,  1 716  :  ouvrage  panible,  dans 
lM{uel  la  philosophie  de  Descartes  est 
ntM«en  rinwspiulotq'i'aii  >erft,sr- 
\stn!L  l'eipre^Mi^  de  l'auteur 
Siècie  do  I^uis  Xlf^.  Le  versifii 
leur  n'eut  guère  rien  de  comm 


GEÎiE 


3fi3 


aveOcLucrke,  qu'il  cberchoit  à  iini' 
ter ,  que  de  versifier  un»  philosophie 
erronëe  presque  en  tout  ce  qui  ne 
regarde  point  l'immortalitë  de  i'ame 
et  l'existence  d'un  itre  saprème.  IL 
Vat£pllie eiifers  à  M.  deLaBaS'- 
lirle ,  pour  l'engager  i.  rentrer  dans 
le  leiu  de  l'Eglise  :  marmu  qui  n'est 
dénuë  ni  de  chaleiir  ni  d'éloquence , 
et  qui  cependant  ne  produiiil  aucun 
eatt.lll  Met  Pièces  de  Feésie,  la 
plupart  froides' cl  sanseororis,  cou- 
ronnées cependant  à  l'académie ,  qui 


Il  qu'il  fiil  honoré  dCi 
fantenil.  IV.  Une  petite i7ijjerf a/ion 
sur  ta  Poévie  pastorale  ,  in^ia.  V. 
Plusifuis  Tragédies  -  Zénebie,  Po- 
lymiiestt ,  loatpA ,  Péiièlupe.  Cette 
dernière,  la  seule  quise soilconier- 
vée  long  teinps  au  thëàlre,  attache 
autant  p»r  te  caractère  -venueui  de 
ses  principatix  peraonnagei  ,  que 
parla  gradation  de  l'intérêt  et  par 
son  déaoïiement  pathétique.  Elle  res- 
pire le  gofit  de  la  belle  et  simiile  an- 
tiqutté.'C'est  dorii mage  que  les  deur 
pfemiers  actes  soient  si  languiesans. 
La  versification  est  astee  coulante, 
mais  lâche ,  foibis  et  prosaïque-  Cè« 
tr«i»  dernièree  Tragédies  ont  été  im- 
priiïiëet  de  j6€a-i77i  ,  ftri»  et 
Rouen,  in-S",  cti^tcueiDies  dans  un 
vol.  in-8°.  Le  grand  Bossiitt,  mmenù 
du  théâtre,  ^t  si  pénétré  desseu- 
limens  &  -yet\n  diinl  la  tragédie  de 
Pénélope  étoit  seisée  ,  qu'il  témoigna 
qu'il  ne'  baliiftceroii  pas  à  approuver 
les  speclaclet,  «i  l'on  y donuoit  tott' 
jours  des  pièces  aussi  épurées.  On 
trouve  dans  les  Mémoires  liisio- 
riqitea  et  philologiques  de  M-.  !Hi- 
chaut  ,  une  vis  plus  détaillée  de 
,  l'abbé  Genest ,  par  l'abbé  d'Olivet. 

1 1.  GENET  (  François),  né  i  Atî- 
gnon  «n  164»,  d'un  avocat,  fnt&i( 
chanoineet  théologal  delà  cathédrale' 
d'Avignon  par  Innocent' XI,  et  peu 
de  teiups  après  nommé  à  l'éifèché- 
de.Vaisoii.par  1«  même  poniMe;  6ts 


364  GENE 

fonct  ione  pas  loraLcs  Tnren  l  inteiTom- 
pueB  |>nrleBperséciilioQ>qiie1ui>ii»- 
cilèrentUseiiuemlideiFlIleaderEu- 
fauce  de  Toulouse ,  qu'il  a  voit  reçues 
(ians9ondiocèK.Iirutarrètéeni6S8, 
condiiitd'abordauPoitt'Saint'BBpril, 
eusiiileàNimeg,  et  de  là  à  l'Ue  de 
Ré,  où  il  passa  qiiinie  mois.  Ileitdii 
à  «on  diocèse,  A  la  prière  du  pape, 
il  r«lournoil  d'Avignon  à  Vaison  , 
lorsqu'il  se  uoja  daiisuD  petiltor- 
renl ,  le  1 7  oclobre  i7oa.  Ou  a  d«  w 
prélat  la  Théologie  morale  ,  ou 
JtésoluliOa  des  cou  de  cûiDclence , 
cociDue  souB  le  nom  de  Morale  lie 
Grenoi/e, qu'on  trouva  irop  «evère. 
La  meilleure  ëditimi  de  cet  ouvrage, 
inrérieur  auy  Coiifëreuces  d'ADgers, 
«atde  1715,  ou  Rouen,  1739,  en  8 
Tol.  iii-i  ji  :  lehuitième  vol.  renferme 
une  id^e  générale  du  droit  civil  et 
canonique  ,  et  un  abrégé  des  liuti- 
tulesda  Justinien.  Les  deux  volumes 
de  /(««M/iyi/e*  publiée»,  sous  te  nom 
âe  Jacques  i/e  Rémo/ii/e ,  contre  la 
Morale  de  Grenoble ,  lurent  censurés 
par  le  cardinal  Le  Camns ,  et  mis  â 
l'iudex  à  Rame.LaThéologiede  Gre- 
noble a  été  traduite  en  latin,  170Ï, 
en?  vol.  ia-ixa,  par  l'abbé  Genêt  , 
(onfrère,  mort  en  1716,  prieur  de 
Sainte-Gemme  ,  et  auteur,  des  Cas 
de  Coatcie/ice  sur  les  Sacremens , 


-  i  IL  GENET  (  Edme- Jacques  ) 
passa  sa  vie  à  Paris ,  oi\  il  mourut 
en  1781.  Ses  écrits  soin  peu  impor- 
Uaa,  mais  très-nonibreux.  La  plu- 
part  sont  des  Traductions  de  l'an- 
glais et  du  tuédois,  I.  Uialoire  des 
différens  aiéges  de  Berg-op-Zoom; 
1747'  ''■  Manuel  de  ^arpenteur, 
1770,  iu-S".  11[.  Essais  Aitwriques 
sur  ï Aiigleiem ,  Paris,  1761,  a 
volumes  jn-ia.  [V.  Etafpoliliqua 
actuel  d»  l'Angleterre ,  on  Lettres 
sur  tés  écrits  pailles  de  la  nation 
anglaise,  Paris,  i757-i7!>9,  10 
volumes  in-i a.  V.  Tatleaa  Abrégé 
4e  la  Gasetie  de  France.  Il  a  rois 


gekB 

en  S  volnraes  til-4°,  Paris,  176^,' 
les  i3.ï  n"  de  ce  ioumal.  VI.  Genel 
a  Iraduitdel'anfîlaisleg/^A/vi  C^oi- 
sies  de:Pùpe ,  a  vol.  in-i a;  La  Fè- 
rite réiiéléè\  Londre»,  i7,S5,in-iaî 
Le  Peuple  instruit i  '756,  in-ia; 
Le  Peuple  juge  ,  1766,  ia-ia; 
]ePeritCaléc/iismepolitii/ue,\a-iai 
Mémoire  pour  tes  mini$lrea  d'Aa- 
gleterre  contre  f  amiral  Byng , 
Londres,  17.57,  in-:a;  Letlretau 
comte  de  Bute  sar-la  retraite  de 
M.  Pin.  Londres,  1761  et  176a  , 
in-ia.  Vl[.  Le  mèote  a  traduit  du 
suédois,  t' tfiiloire  d" Eric ,  roi  de 
Suéde,  par  Cehius,  1777,  a  vol. 
in-ia,  a'  Recherches  sur  taiseiett 
peuple  finnois,  d'après  le  rapport 
de  la  languefihnoise  avec  lagrecqm, 
par'ldman,  i^S.in-S". 

GENÈVE  (Robert  de)  ,  ëvê^iia 
de  Tétpuane,  puis  de  Can:}brai,car. 
dinal  ,  élu  .pape  sous  le  nom  de 
Clément  Vtl„à  Forli,  le  ai  sep- 
tembre Lâ7S,, -par  quinze  des  car- 
dinaux qui  iiïoient  ijomtné  Urbain 
VI  cinq  mois, auparavant ,  fut  re- 
connufiour  légitime  pape  eaFTitoct, 
eu  Espagne,  en  Ecosse,  eu  Sicile, 
dans  l'ile  de,  Chypre,  landts.quele 
reste  de  la  chrétienté  recouiioissoit 
Urbain  VL  Cette  double  élection 
causa  un  Bcb.isme  qui  dura  quarante 
ans.  Ce  pontife  mourut  d'apoplexie 
le  36  septembre  |^94i  ^  Avignon, 
oi\  il'avoit  établi  son  siège,  yores 

UflBAIN'VI.n"  VU. 

■  fGBçœVlÈVE  (sainte),  vierge 
célèbre,  née  k  Nanlerre  ,  près  de 
Pans,  vers  ^^aa,  consacra  sa  sir- 
ginilë  à  Dieu  par  le  conseil  de  saint 
GeruTsiD ,  ëvéqiie  d'Auxerre ,  qui  lit 
mima  la  cérémonie  de  celle  consé- 
craiion.  Ell<>  reçnt  ensuite  I»  voile 
sacré  des  luains  de  l'évèque  ia  PuTts- 
Aprèt  la  tnort  de  ses  pareua,  elle 
se  relira  chea  une  dame,  sa  n»r- 
raine, où  elle  se  tivriaux plut  gnn- 
des  mortitications,  ne  mangeant  que' 
deux  fois  ta  ùmotae ,  le  dimanche  et 


GENG 

la  ]eudî,  et  ce*  jours-là  mèrae  ne 
se  iiourrissani  que  de  pain  dforge  el 
^e  fèves  euiles.  Elle  meua  ce  genre 
de  .vie  liepui»  qainze  aas  jusqu'à 
eiuquante  :  alors,  par  le  coiueil  dei 
évèques ,  elle  commeuva  d'user  d'ut) 
peu  de  lait  et  de  poisson.  Elle  fiU 
accusée  d'hypocrisie  et  de  siiper«li- 
liou.  L'évique  de  Paris  prit  sa  dé- 
fense. Âllila,  roi  des  Hiius,  élanl 
entré  dans  l«s  Gaules  avec  une  ar- 
mée formidable,  les  Parisiens  vou- 
lurent abandonner  leur  ville  ;  mais 
Geneviève  les  eu  empêcha,  leur  as- 
surant que  Paris  seroil  respecte  par 
les  barbares.  L'év^nenteiit  justifia  sa 
prédiction,  et  les  Parisiens  n'eurent 
plus  pour  elle  que  des  sentimens 
d^  v^nératiou  et  de  conFjauce.  Elle 
mourut  le  3  janvier  5 13.  Ce  fut 
par  Bon  copseil  que  Clovis  com- 
ment l'ëglise  de  Saint-Pierre  et 
Saint-Paul ,  OÙ  elle  fut  enterrée ,  et 
qui  depuis  prit  son  nom,  qu'elle  a 
porté  jusqu'au  moment  de  sa  démo- 
lition ,  Arrivée  en  1609.  La  réputa- 
tion de  sainte  Geneviève  éloît  si 
grande,  que  taiul  Siméon  Sljlile 
avoii  coutume  d'en  demander  des 
nouvelles  â  ceux  qui  venoieut  des 
Gaules.  Le  P.  I.âimber'l,génovéfain, 
a  écrit  une  Vje  de  celle  sainte,  in-a", 
«ù  l'esprit  de  critique  >e  fait  un  peu 

1.  GENGA  (Jérôni6)>  peintre 
«t  architecte,  né  à  Urbiu  eu  1476  , 
ce  distingua  sur-louL  dans  l'archi- 
^«cture.  Parmi  les  ouvrages  qui  I^i 
ont  Fait  le  ^plu9  dtouneur ,  Qn  cite 
un  /'a/ajf. qu'il  bâtit  pour  le  duc 
cl'Urbin,  sur  le  mont  Impérial  prÈs 
àePmaro.tlVEgiise.de  SaiiU-Jeatt- 
Saptiste  de  la  ipènie  ville.  Cet  ai^ 
liste  mourut  en  jSni.  C'est  de  lui 
que  l'illustre  famille  Gengliî  lire  son 
origine. 

IL  GENGA  (Barlhélemi),  fils 
dii  précédent ,  se  rendit  digne  de  la 
réputation  de  son  pire  par  son  ba- 


GENG 


365 


bileté  dans  le  même  art.  Les  prio- 

séder.  Le  graud-uiaitra  de  Malts 
envoya  deux  chevaliers  exprès  à 
Urliin  pour  le  demander  au  duc  , 
qui  ne  le  céda  qu'avec  peine.  Conimt 
GeDgft  étoit  occupé  aux  fonifka- 
tjons  du  port  et  de  la  ville  de  celte 
ile,  il  fut  attaqué  d'une  pleurésie  , 
qui  l'empoita  eu  lâSS,  i.  l'âgede 

*  ilL  GENG  a' (Léonore  as. 
CoNTi  délia  ) ,  célèbre  poète  du  14* 
siècle.,,  de  Fabriauo  daiu  la  Mar- 
elle,, où  UorJssoit  sa-,  famille  ,  qui 
résiiloit  aussi  à  Spolète.  Quelques^ 
unes  de.  ses.  Poésiea  furent  pu- 
bliées par  Gio  Andréa  Gilio,  sou 
compalriole ,  à  la  suite  de  sa  Logicn 
Poelica.  Une  femme  poêle  devoit 
paroiire  dans  ce  temps  un  prodige  ; 
etquelques-ungdei.es  Sonnets,  iï\^ 
Zeuo  dans  ses  noies  sur  Fontauiui, 
sont  ires-beaux. 

*.  IV.  GENGA  [Bernardin), 
docteur  en  philosophie  et  eu  ititdc- 
cine,  né  dans  le  duché  d'Uibiu  , 
enseigna  la  chirurgie  et  l'aualo- 
mie  vers  ta  fin  du  17'  4^1e,  et 
soutint, la  «irculation  du  saHg-'dans 
un  temps  où  elle  u'étoii  pas  encore 
cttmmnnémeiii.reçuç  en  Italie;  mais 
il  en  attribue  la  déqouverte  à  Paul 
Sar  pi.OQadcluiJesoiivragesiiuivaiii: 
L  Ànasot^ia  ckirurgica ,  w'istoria 
dtlV  oata  t/aascoli  delcorpo  iimano, 
coa  /«iJe/icriiÀiofieitf'  vasî,  Boine, 
167S  et  1687,  io-B".  H.  4>KU0'~ 
mia.fier  usa  ,ed  înieUigensa  ./tel 
ti^iigna,,  Rome,  ]6gi  ,  iu-fol., 
avec  de  bouiies  figures  de  statue» 
anciennes.  Genga  ((répara  les  cada- 
vres, en  disposant  ^sos  et  les  mus- 
cles suivant  les  altitudes  forcées  que 
lenoient  les  gladiateurs  <lans  le« 
cQipbats.  On  y  a  joint  les  explica- 
tions dont  les  heures  avoienlWsoin. 
III.  'Commentaria  laiina  et  ila- 
lica,  *ci  Hi^pocralts  ap/utiUiiwt, 


orf  chinirgietm   pertinenlia ,   Ho- 
me, 1691^,  la'tCj  Uououix,  ■''97i 


&ENG1S  -  KAN.  m.  dun 
kaa  d««  Mogot»  ,  né  k  Uiloun  en 
1193 ',  a'avoii  que  i5  ans  lors- 
qu'il commença  de  riïgiier.  Une  coû- 
juralion  (iresqUe  générale  de  ses  lu- 
jeti  et  de  ses  ïoisina  l'obligea  de  se 
retirer  Biiprèa  d'Aveiik-Kan ,  »oii- 
verai»  dcaT^irtare*.  Il  mérita  l'asile 
que  CE  (>rïiice  lut  accorda  par  des  «er- 
vicea  ingHUléi  daiiB  Irt  guerre»  eonire 
«ER  voÎMiK,  etdan*  ceik»  qu'il  eul  A 
aoulisnir  contre  ton  If  ère,  qui  lut 
aïoil  enlevé  «a  ciniTOune.  Geagis- 
Kou  U  rétablit  sur  le  trdn«,  el-ob-' 
tiut  ae  lui  la  main  de  sa  fille.  Le 
lun,  oiibliani  l'c  qu'il  devait  à  sou 
gendre,  résalitt  «a  perte.  Geiigia- 
Kau,  ayiUit  pri't  lu  fuite,  ftil  pour- 
suivi  par  Avenk-lCau  et  pat  Sdio- 
kuun ,  «on  ftU.  Il  les  déKt  l'un  et 
l'autre.  Cette  victoire  irrita  son  am- 
bition :  en  luoina  de  vingt-deux  an» 
U  conquit  une  graade  p;i?tie  de  la 
ehiue,  la  Corée,  et  presqiie  toute 
rA»ie.  Jauiais ,  ni  avKnt ,  ni  a|)ria 
lui,  aucun  couquéraut  n'avail  tub- 
)4jgHé  (rtoB  de  peuptei.  Sh  domina- 
lion  s'e'lendoti  sur  1800  lieues  de 
roriint  A  l'occident,  et  sur  plu»  ée 
mille  du  septeStrion  au  midi.  Ses 
quatre  fih,  qn'it  fit  ses  qiialïe  '' 
tErian»-géH«rau:i  ,  mirent  presque 
Mtiqours  feuf  Anulsiion  à  le  bien' 
HTvir,  et'  forent  le»  ioetTnraena  de 
»e»  vicToiree.  U  »e  préparait  4  lér- 
ininer  laeonquètede-laeiiine',  loriJ 

Ju'une  maladie''  l'enleva  au-  milieu 
e  ses  trioMpbts  eu  1317.  Ce 
quërant  savait  fégner  et  vainc 
donna  des  lois  aux  Tatiares,  pa' 
dullère  leur  Fjt  défendu  d'autant 
plus  sévèrement^,  que  la  polygati 
leur  étoit  permise.  Lu  discipline 
militaire  fui  rigoureuseitieUt  établie; 
des'  dixeuièr»,  des  cenlciiiers,  dei 
millénaires,  des  cbefe  dedir  mille 
koiuinet'Mnis-de»  généraux,  [itfeat 


GEPil 

(ouB  «Bireiiiis  S  des  devoir»  jotirna- 
tiers  ;  et  tonk  Ceux  qui  n'alloieiit  - 
point  à  la  guerre  lurent  obligés  Ai 
lillrr  an  jour  la  feniaïne  pour 
M-vice'  du  grand-kan.  Malgré 
ces  réglemen»  et  celte  disci- 
^ine ,  son  règne  ne  fut  presque 
qu'une  suile  de  dévlislations.  Il 
ne  fit  que  détruire  des  villes,  lan» 
en  fonder,  tl  l'on'  excepte  Bocark, 
et  quelques  atilrei  qu'il  permit 
qu'on  réparai.  Gengii-Kan  partagea 
ses  états  à  ses  quatre  filL  11  déclara 
graud-kiii  des  Tirtares  sou  troi- 
sième tils  OliÉ^i,  dont  la  postérité 
régua  dans  le  nord  de  la  Chine 
jusque  vers  le  milieii  dii  14''  siècle. 
-^  Un  autre  fiU  du  célèbre  couqui- 
rant ,  ncmnmé  Touschi ,  eut  le  Tur- 
quesiao,  la  Bactriane,  te  rojaume 
d'Astracan  et  le  pays  des  Uabeb». 
f'x  ftb  de  cetni-'ci  alla  jusqu'en  Po- 
logne, en  Dalmatie,  en  Hongrie, 
ei  aux  portes  de  ConiiUntînopIe.  11 
s'appeloit  Botou-ICnn.  Les  prince» 
de  la  Tartarie -Crimée  el  le»  Kant- 
Uabek» descendent  de  lui.  Touli  ou 
Tuii-Kan ,  autre  lils  de  Gengis ,  eiil 
la  Perse  dn  vivant  de  son  père, 
le  Korasan  et  une  paitîç  des  ludes. 
->  Un  quatrième  tilt,  itommé  Za- 
gnthal,  régna  dans  ta  Tt-ansoxane  , 
dans  rinde  septentriowsle,  el  dan» 
le  Tibet.  —  Si  l'on  bUme  Cliarle- 
magne  d'avoir diyisé.  se»  étala,  on 
doit  en  loiief'  Gengis-Can,  dit  un 
historien  célébré.  Les  états  du  cod- 
qûérant  Français  se  to if choient ,  et 
pduroieni  ètfe  gouvernés  paf  un 
s^ul  hptnme;  ceux  diiTirtare,  pa'r- 
lagésen  régious  diffitrenie»,  el  beou- 
icoop  phi»  variés,  demaiVdoientplii' 
.  sieurs  monarques.  On  a  une  bonne 
Histoire  de  ce  conquérant  par  le 
P.  Gaubil,i7Χ,iD-:^'. 

GÉNIE  oa  Geniub  (Mythol.), 
di^u  de  ta  ualiixe  ,.qii',çu  adoroii 
comme  la  divinité  qui  dtAtnoil  l'être 
et  le  raouvemEUt  à  tout,'  étoit  sur- 
tout regardé    comtue    l'auteUl'  des 


GENN 

tensaltonsagréubUset  voluplii«useB  ' 
d'où  est  veuuc  celle  e>|>èce  de  i>ro- 
verbe ,  si  commun  chez  les  amcieiu  , 
Genio  indulgere.  On  croyoit  que 
ïhaque  lieu  avoit  un  Génie  lulëlaire, 
«t  que  chaque  homme  avoit  aussi  le 
sicD.  Phisieiira  inèiiie  préundoienl 

Sue  les  hommes  en  avoieiiL  chacun 
eux,  un  bon,  qui  guidoil  vers  le 
Uen,  et  uu  maitvais ,  i^ui  iaspiroit 
le  mal,  et  qui  avoit  lou)Oiirs  u)i  air 
teri  ible  ,  au  lieu  que  le  Génie  bieu- 
faisant  avoit  toujours  un  air  riant 
el  agrëabJG  ,  porloit  les  hommes 
il  la  vertu  et  aux  plaisirs  honnêtes. 
Le  Génie  étoii  en  si  grande  vénéra- 
tion chez  les  anciens ,  que,  quand  on 
(lemaudoit  uue  grâce ,  on  s'adresaoil 
au  Génie  de  la  personne  de  qui  on 
l'altendoil;  on  juroit  par  E09  Génie 
et  jfar  celui  des  aulres  pour  aSirmer 
quelque  chose.  On  représeutoit  di~ 
versement  les  Génies,  tautâl  sous 
la  Rgiire  d'un  {eune  homme  nu  , 
tenant  nue  corne  d'abondance, quel- 
quefois avec  une  patère  d'une  main , 
et  un  fouet  de  l'autre.  On  honoroit 
anaii  le  Génie  sous  la  figure  d'uu 

t  I,  GENNADE  ,  palriajche  irès- 
^oquent  de  Comstaulinople  ,  suc- 
càda,  l'an  4^S,  à  Anatole,  el  gou- 
verna son  é^ua  avec  zËle  et  avec 
sagesse  ,  et  mourut  en  ^ti.  Il 
avoit  composé  des  Homélies  ,  el 
1111  ConimeiUaû'e  sur  Daniel;  uue 
EpÙ/vsui-ittSirnoitie-.eiuntPiice. 
contre  VAnàthème  de  sain!  Cyrille: 
il  ne  nous  reste  presque  rien  de  ces 
ouvrages. 

II.  GENNADE.  K-yea  Scho^ 
lAUiua  (George). 

+  m.  GENNADE,  prêtre  et  non 
ëvtque  de  Marseille,  mort  vers  49^ 
au  ^93,  a  été  accusé  d'avoir  adhéré 
quelque  temps  aux  erreurs  des  pela- 
gieni,  parce  qu'il  I1C  siiivoit  point 
les  seatimen*  de  saint  Aiiçuslîn  «ur 
la][race  et  Hir  l&.libre  arbttte.  On  a 


GEjNN  3G7 

de  lui ,  I.  Un  livre  De  nrisjllus- 
l'ibus,  revu  et  corrigé  sur  quairo 
ëditious  par  1.  Fuchte,  Helmsladt, 
161Ï  ,  .in-4'' ,  altéré  ,  à  ce  qu'on 
croit.parunemaiuétrangire.  ll.Un 
Tiaité  des  Dogmes  ecrlésiasli- 
ques,  qu'on  trouve  pavini  les  Œu- 
vres de  saint  Augusliu.  111.  11  avoit 
composé  plusieurs  auirea  Ouvrages 
qui  ne  sont  pas  venus  jusqn'à  nous. 
*  ï.  GENNARI  (Théodore),  ué  à 
Schio  dans  le  territoire  deVicencp, 
embrasiia  la  règle  des  mineurs  ob- 
servanlms  de  Saint-Fran</ns ,  et  p.ir 
ses  talsiUi  et  ses  vertus  parvint  ik 
révichédeVeglia,  ville  située  dans 
le  golfe  de  Carnero.  Il  y  resta  jus- 
qu'en  iGSo  ,  époque  à  laquelle  il 
abandonna  soU  église  et  se  relira  k 
Padoiie  auprès  du  cardinal  Grégoire 
Barberigo,  où  il  mourut  au  com- 
mencemenldt)  iS' siècle.  Il  écrivit 
plusieurs    ouvrages    Ihéologiques  , 


>,oùo 


beaucoup  de  piété  et  d'érudition. 
1.  Dies  inteUigfbiU$  acoeicut  in 
duodécim  Auras  theologicas  difi" 
sas ,  etc.,  Venetiis,  1674,  in-folio,' 
et  1707.  II.  Maiiifale  conjissario- 
/■UOT,Paiatii,  16-;^.  ttt.  De  sepiem 
peccaiis  capitalibus  tractatus,  Pa-' 
tavii ,  1680.  IV.  Sermanijhmiiiari 
supra  il  Decalogo  fatti  al  sua  po- 
pulo ,ftiA<me,  16S6,  1698  el  1700. . 
y.  Discorsi  morali ,  Venise,  iSgS. 
VI.  Co/isiderasioiii  morali  sopra" 
il  Pater  nosier,  e  l'Ave,  Maria, 
Padoue,  ifi86.  VII,  Erario  délia.- 
viia.  christiana  et  rellgiosa,  Ve-^' 
Bise,  1700,  3  vol.  Ïn-S". 

'  U.  GENNARI  (  Benoit),  peinira 
d'hialoirBBidBportraiis,,né«u  i6â3,, 
à  Bologne,  luort  eo  iTi5,  pa^^  . 
quetquesaaiiéesdesA  vie  à.Londces, 
où  il  reçut  de  grandscucouragemeus 
de  Charles  II  et  des  principaux  per^-  . 
soniiages  de  sa  cour.  Louis  XIV  e»- 
limoit  sou  talent,  st  la  plupart 
de  ses  travaux  ont  embelli  le  ck^teou 
de  Versailles. 


.-,b,Coo<îlc 


•GENNARO  (D.  Joseph  Aurelio 
di),  KapolilBio,  coBScilkr  du 
aavani  jurisconsulte  et  profei 
rie  droit  léodal  dans  «a  pairie. 
liomme  célèbre  par  la  diversité 
de*  ouvrages  qu'J  a  faii  impri' 
tuer  ,  et  par  ses  ëmiiieuiea  qua- 
litfs,  est  mort  en  1770.  et  a  et.' 
gënéralemeut  regretté.  Ses  priuci- 
jiaux  ouvrage»  sont ,  I.  Trellala 
dette  visiase  manière  di  difender. 
te  cause  del  furo ,  Nupoli,  17^4. 
in-4''.  U.  J'eriœ  auturaaaUs  pust 
ivdilum  à  republicd  Jiuhconsul- 
torum,  Neapoii,  i75i,  iiir'i''.  lU. 
Opère  dwene  vulgari  e  latine , 
■  Napoli,i75j,3vol.iii-4°.lV.«eV>'^ 
blica  Juriscoittulloram  ,*.  Carmipa 
tient  emeiidalivra  et  auvliora  1 
J-'erite  autumriales ,  etc-,  Neapoli  , 
1767,  4  vol.  in-B".  VI.  Storiailella 
famiglia  Aioniatiq,  Bolopie ,  1  •j'ih. 
Les  bommei  les  plus  distiiigués  ap- 
plaudireui  lesouvrageidcGeiiuaro. 
Oibon  Menkenius,  celelire  littéra- 
teur proteGtiiat,  en  publia  quelques- 
mis  à  Leipsick,  et  combla  l'auteur 
de  louanges. 

i  I.  GEMNES  (  Julien-Ren^Bcu- 
iamin  de),  de  Vitré  en  Bretagne, 
né  l'au  i(>87,  eiitca  tiaiw  la  (oii- 
grégation  de  L'Oraloire  ,  et  devint 
prolesïeiir  de  théologie  à  Saumur 
à  làge  de  trente  ans.  Uue  Thèse 
qii'il  y  6^  soutenir  aiir  la  gmce 
ayant  été  censurée  par  l'ëvêque  et 
la  tacullé  d'Angers ,  le  F.  de  Gennes 
p\iblia  trois  Lettres  contre  ces  cen- 
suras- Il  fut  envoyé  par  ses  8H)>é- 
rieursà  Montmorency,  puisàTroyes 
el  ensuite  à  Nevera ,  avec  défense  de 
prêcher.  Ayant  protesté,  eu  lySg  , 
contre  tout  ce  qui  se  feroU  dans 
l'assemblée  des  pères  de  l'Uraloire, 
il  fut  esdii  de  cette  congrégation 
par  plusieurs  lettres  de  cachet.  Après 
avoir  dounë  de  nouvelles  stèues  ,  il 
alla  en  liabit  de  'paysna  se  cacher 
dans  le  village  de  Milou  ,  près  de 
Port-Royal.   U  se  rendit  ensuite  à 


GEKO 

Paris  ,  et  fut  renferunë  à  la  Bastille , 

et  envoyé  quatre  mois  après  en  Hai- 
naut  dans  im  couvent  de  béuëdio- 
tins.  Sa  liberté  lui  ayant  été  tendue 
au  bout  d'onze  mois,  à  cause  du dé- 
rangenieal  de  sa  santé,  il  alla  voit 
l'ëvêque  de  Senrx,  à  la  Cbaîse-Dieu. 
Il  mourut  le  18  juin  1748^  C'ëioit 
un  homme  vif,  véhément,  emporté 
.[lar  un  zèie  impétueux.  Son  ardeur 
[lour  la  vérité  des  prétendus  miracles 
du  diacre  Paris ,  et  pour  les  prodiges 
des  can\'uksions  ,  répandit  l'amer- 
lurae  sursa  vie.  Ona  de  lui, I,  Quel- 
ques if /•i/scn  faveur  desmiracles  des 
ronvnlsiounaires.  U.  Un  JHémotre 
SUT  l'asieinblëe  de  la  congrégation 
de  i'Oruloirecu  J733- III.  Un  autre 
Mémoire  sur  l'asieinblëe  tenue  eu 
173Ç1.  IV.  Réponss  à  une  lettre  du 
R.  P.  dom  Matthieu  Petit-Didier, 
président  de  la  congrégation  de  St.- 
Vanne,  dn  iS  novembre  1735, oil 
l'on  réfute  la  quatrième  instruc- 
tion pitstorale  du  cardinal  de  Bissy, 
Troye»,  I7i4i  10-4°- 

t  H,  GENNES  (Pierre  de),  cé- 
lèbre avocat  au  parleujenl  de  Paris, 
mort  en  septembre  i7!>g,  homme 
d'uti  vrai  talent.  Ses  ria.idoyen 
jiour  l'Ealemlart ,  1737,  in-4'',  pour 
La  Bourdon nan,  nSoel  i75i,  dens 
vol.  in-4*,  ""  4  \<*'-  in-'a.  pour 
Dnplei:(,  i749,iii-4°-8oQJ1IWOT(ii^ 
pour  KJiiipIin  ,  préteur  de  Slras- 
liourg,  Grenoble,  )7S3,  ia-i9, 
t  rechevcbés  pur  tous  tés  juri»- 

GENOELS  (Abraham  ) ,  peinlra 
de  paysage ,  né  â  La  Haye  en  1 64 1 , 
élève  de  Jacques  Uackerell ,  travailla 
en  Italie  et  eu  France ,  où  il  luouml 
en  1703.  Il  a  gravé  à  l'eau -forte 
nombre  de  Vénus  et  de  Fajsage» 
tie  sa  composilioii  ;  quelques  pièces 
d'après  Vander  Meulen. 

"I.  GÉNOVfel  (Hilarion)  vé- 
it  dans  le  16°  siècle.  Il  fntbéoéilïc- 
1  et  confeeseur  des  tuoincs  de  St.- 


GENO 

Ctflls  etSaint-Dainien  à  Bre>cia,et 
traduisit,  Délia perfetta  viigiriità 
i/e"  sajili  Basilio  e  Jgoslino ,  con 
uaa  brève  disputa  i/ella  caalltà; 
un  court  Discorso  in  Iode  délia 
medesima  di  saiili  Efi-ene  Siio  , 
et  qiielqnes  Hsercizj  di  sanla  Gt-f' 
truda;  il  composa  de  plus  trois  Fie- 
diclie  délia  sanla  pover/à  evan- 
gelica ,  imprimées  avec  ses  autres 

•  II.  GÉNOVÉSI  (Marc-Antoiiie). 
fils  de  Roberl  de  Piedenionte  d'Alifti, 
chauoine  à  Nap!«8,  avocat  fiscal  du 
tribunal  de  l'archevêque,  ea  iGoî 
ëvâque  de  Manteniurano,  et  en  su  i  le 
trausféré  h  l'église  d'Iserna,  où  il 
mourut  en  1(134 ■  ^  donne,  Praxis 
arc/iiepiscopalU  vurice  I^tapvlila- 
nie;  Monnaie  pastorum.  Borne, 
1604.  Piaclicabilia  evclesiasiica  , 
BoniG,  i6o2;LyDa,  i6a4i  et  d'autres 
Ou  f rages. 

t  III.  GÉNOVÉSI  (  Antoine  ) , 
né  dans  la  provini^e  de  Salenie 
au  royaume  de  Naples  le  1''  no- 
Tembre  1 7 1  a  .  embrassa  l'étal  ecclc- 
siastique ,  et  devint  par  ses  écrits  e1 
ses  leçons  le  père  de  l'économie  po- 
litique en  tlatie.  En  1741  ,  uommë 
professeur  en  l 'uui vers iiiî rie  ^aple8, 
il  y  jela  bientôt  les  fondemens 
d'une  réputation  qui  augmenta  jus- 
qu'à sa  mort,  arrivé*  le  ï3  sep- 
tembre 1769.  Ce  fut  le  premier 
qui  remplit  une  chaire  consacrée  à 
développer  les  priticipts  de  l'agri- 
culture ,  du  coinitieri-e  et  de  toutes 
les  branches  de  l'économie  des  gou- 
Teriieniens.  On  lui  doit,  I.  Des 
Elémens  mètaphysiquei ,  ini])riinés 
en  'i7/|4-  Ils  eKritt;reut  une  sorte  de 
rumeur  à  Nitples.  On  l'accusa  d'y 
solliciter  avec  trop  d'enihousiasme 
Ja  liberté  de  penser. et  d'écrire,  de 
présenter  avec  trop  de  force  les  ar- 
gitmens  des  sceptiques ,  et  de  ne  les 
pas  combattre  avec  la  même  énergie. 
Cet  ouvrage  auroit  pu  lui  faire  des 
ennemis  à  la  cour  de  Home;  mais 


GENS  36() 

l'a u leur,  ayant  eu  l'adresse  d'en  dé- 
dier la  seconde  partie  au  pape  Be- 
noit XIV,  fit  cesser  toutes  les  criti- 
ques. Cette  seconde  partie  partit  en  , 
1747. et  la  troisième  en  17Ô1  ;  le  ' 
tout  forme  4  vol  in-8°.  II.  Des 
Elèmcns de  théologie ,  imprimésà 
Venise  en  3  vol.  in  -4°.  Ils  furent 
aussi  attaqués  par  le  cardinal  Spi- 
jtelli.  Je  marquis  de  Grancotir  et  le 
chanoine Percili.  III.  Divers  Traités 
sur  l'agriiulliire,  dont  les  premiers 
furent  publiéseni7S3.  IV. Une  ï'/u- 
iluciion  (le  fllisloire  du  comment 
lie  la  Grande'Hrelagne ,  par  Jean 
Cary.  V.  Une  autre  Traduction  àé 
l'ouvrage  de  Duhamel  du  Monceau, 
Mir  ia  police  des  grains.  VI.  Des 
Méditations  plcilniophtques_  sur  la 
religion  et  la  morale,  17:18  ,dont  il 
n'a  paru  que  la  première  partie.  VU. 
Letlere  academii/ie ,  1754.  Elles 
ont  pour  objet  la  quesHon  traitée 
par  Bousseau  :  si  les  lettres  et  lei 
arts  oni  été  avantageux  ou  nuisibles 
au  genre  humain  7  VIII.  Co/so  di 
3denzt  Jitosqfiche ,  1766.  IX.  Un 
irailé  riella  Jilosojia  de/ ginslo ,  e 
dell'  oneslu,  1767,  pour  l'instruc- 
tion de  la  jeimesse.  On  a  publié  en 
i7''4.  à  Venise,  un  éloge  historique 
de  Génovéai  et  de  ses  ouvrages .  à  ia 
suite  duquel  on  trouve  un  plan  de 
cet  auteur  pour  l'amélioration  des 
écoles  publiques. 

I.GENOUILLAC.  roy.  Galiot. 

II.  GENOUnXA'C(madamede). 
Fore:;  GouRDON. 

h  GENSEBIC  ,  roi  des  Vandale» 
en  Espagne  ,■  fils  de  Godégisile  et 
d'une  concubine  ,  commença  son 
rè|;ne  en  4=8  par  une  victoire  si- 
gnalée sur  Hermenric,  roi  desSuè- 
ves.  l.B comte  Boniface,  gouverneur 
d'Afrique,  perdu  à  la  cour  par  les 
intrigues  d'Aece  ,  son  rival,  appela 
Genseric  dans  son  gouvern^ent, 
pour  s'y  maintenir  par  son  secours  ; 
mail  s'étant  ensuite  réconctlid  avec 
a4 


3;o 


GENS 


l'empereur  ,  il  voulut  iuutilei 
ï'eugager  à  repasser  eti  Eapague,  Il 
leata  de  le  chasser  les  armes  à  la 
main,  el  fut  battu.  Aipar,  envoya  à 
son  si^coura  avec  toutes  les  lorcea^c 
l'empire ,  fut  vaincu  dam  une  nou- 
velle bnldille,  plus  fuueGle  que  la 
première.  Geuseric ,  resU  maitre  de 
Mule  l'Afrique  ,  y  établit  l'aria- 
\  nisiue  par  le  fer  et  le  feu.  Quelque 
tempsaprès,  Valenliaieu  III  ajaul 
élé  tuë  par  Maxime,  Eudosie,  n 
veuve ,  appela  le  héros  vandale  peut 
Tenger  Ce  meucire.  Genseric  esE"' 
jiar  ses  présena  ,  et  ne  chercltaat 
^u'à  se  signaler ,  fait  voile  vers  l'I 
lalie  avec  une  puissante  Hotte,  Eu- 
trë  duns  Rome  le  i&  juin  4^^,  il 
livra  cette  ville  au  pillage.  Ses  sol- 
dats la  saccagèrent  pendant  quatorze 
Kurs  avec  une  fureur  inouïe.  T 
omaius  virent  renverser  leurs  ni 
eons,  piller  el  détruire  leurs  ^gli» 
dont  ou  emporta  les  richesses 
Afrique  ,  et  sur-tout  les  vases  d 
el  d'argent  apportés  du  temple  de 
Jérusalem  ,  enlever  leurs  femmes , 
massacrer  leurs  entàns.  Eudoxie,  vic- 
time de  sa  vengeance  ,  fut  menée  en 
caplivite  avec  ses  deux  filles  Eudoxie 
et  Placidie.  Le  vainqueur,  affermi  en 
Afrique ,  devint  redoutable  â  toute 
l'Europe  .  dout  il  désoloil  chaque 
année  les  cales  par  ses  flottes.  Ce 
"  corsaire  couronné   ravagea   tour  à 

lour  la  Sicile,  la  Sardaigue,  l'Es- 
pagne ,  la  Daltnatie.  Il  n'ëtoil  pas 
Bioins  barbare  chez  lui  que  chez  les 
autres.  S'étaiil  imaginé  que  sa  bru 
cherchoit  à  l'empoisonner  pour  se 
■voir  reine  après  sa  mort ,  il  lui  fit 
couper  le  nez  el  le»  oreilles,  et  la 
renvoya  dans  cei  état  hideux  au  roi 
Tbëodemer  son  père.  Il  mourut  en 
477.  On  ne  peut  nier  que  Genseric,. 
malgré  sa  cruauté,  n'ait  été  le  plus 
habile  politique  de  son  siècle;  ca- 
pable de  former  les  plus  grands  pro- 
iets  et  de  tes  exécuter  ;  vigilant ,  ac- 
tif, inftligable;  parlant  peu,  mais 
à  profHH  i  uabiJe  i  semer  U  dirisiou 


parmi  ceux  qu'il  vouloit  afFbiUiri 
tachant  en  tirer  avantage  et  saiur 
adroitement  les  occasions. 

•  GENSICHEN  (Jean-Fréa^ric),      , 
professeur  extraordinaire  en  inathé- 
luatiques ,  boursier  de  l'uuiïersilé, 
et  premier  bibliothécaire  de  la  bi- 
bliothèque dite  du  château  de  Kie- 
iiigsberg  en  Prusse ,  mort  dans  celle      1 
ville   le    7    septembre    1807,  eit 
auteur  d'une  Dissertation  iulituUe 
lieFiguris  circulo  inscripliimaxi-     j 
mis  nec  non  defiguraram  divitioae, 
Regiomonli,  in-4°.  C.   lab.  ^d.,     , 

1790.  .  ! 

t  GENSONNÉ  (Armand),  néi     ; 
Bordeaux  le  10  août  1768,  avocat     j 
dan»  cette  ville,  où  il  jouiasoit  d'une     ! 
certaine  réputation.  I.a  révolution 
de  1789  fut  pour  lui  un  moyen  il 
faire  usage  deson  éloqueucc  du  bar- 
reau :   il  ne  put  parvenir  i  se  faire 
nommer  dépuiéauxéuti.  généraux,     1 
mais  il  fut  nouimé  juge  au  iribuual 
de  casutiou,  par  suite  député  dn 
département  de  la  Gironde  à  la  lé- 
gislature et  à  la  convention  natio- 
nale, II  obtint  quelque  influence  pen- 
dant l'assemblée  législative,  moins    , 
par  ses  talens  que  par  son  caraclèra     1 
caustique  et  entêté,  se  Faisaulredou-    | 
ter  de  ses  collègues,  comme  M^rat    j 
dans  la  convention.   Ce  fut  Gen-    { 
sonné  qui  ,  le  premier,  o&a  avanr    I 
cer  cetts  terrible  maxime ,  gue  dant    j 
leitemp»  de  révolution  lasuspidoa    ' 
seule  est  un  titre  suffisant  de  cmt- 
damaaiioh.  L'histoire  n'oubliera  \t-    | 
mais  les  effets  funestes  d'un  pareil    ' 
principe.  Gensotiiié  provoqua  la  dé-    ■ 
claratiou  de  guerre  contre  l'Aulri-    1 
elle  ,  et  lit  accorder  aux  commissai-    ' 
res  de  l'assemblée  lo  droit  de  desti-    i 
tuer  et  de  traduire  en  iugement  lu    | 
généraux  et  tous  les  foncLionnalrei 
publics,  etc.  AU  convention  ilds-    1 
vint  plus  modéré,  et  monlia  dn 
sentimens  sages  et  généreux  ;  ils'et- 
força  de  iàire  renvoyer  le  jugement 
de  Louis  XVI  uix  aMejaÙléM  pii- 


tobyCooglt: 


GEST 

tnairea;  il  fit  défendre  pournDiemps 
Ici  viiite»  domiciliai  te*  ,  et  «et  ie 
courage  de  demander  le  cbàliment 
des  assauins  des  infâmes  journëes 
de  ieplembre.  Lié  avec  le»  {jiion- 
diu3  ,  il  lui  enveloppé  dan»  leur 
accusalion.  Robespierre  le  siguala 
comme  coupable  de  complicité  avec 
Dumounes  ;  Bourdon  de  l'Oise  l'ac- 
cusa d'avoir,  sur  la  (in  de  juillet  , 
employé  Boze  et  Thierry ,  valets  de 
cfaambre  de  Louis  XVI,  pour  tran- 
aïger  avec  ce  prince.  I..es  jacobilis 
accusèrent  Uensonné  et  sa  faction 
(les  giroudins)  d'intelligence  avec 
le  roi  ;  les  royalistes  reprocbèrent 
avec  raiiwu  1  ce  parti  d'avoir  le  plus 
efficacement  contribué  au  reuverse- 
inent  de  la  monarchie.  M.  de  Nar- 
boime  cita  Geusouné  comise  l'un 
des  députes  qui  a  voient  par  lioîpé  i 
de»  distributions  d'argent  faitu  par 
le  cour  au  commencement  de  1793. 
Geiisonné  t'avoua  l'aiiieur  du  mé- 
moire, au  roi ,  et  dont  la  présenta- 
tion dul.èlre  falteà  UuiiXVl  en 
1799,  par  l'iaterniédiaire  de  Boze 
et  Thierry.  Gentoiinéi  arrêté  le  '3 
jliiu  1 79S,  fut  coudaroDé  à  mort  par 
le  tribunal  révolutionnaire  de  Paris 
le  3i  octobre  suivant. 

*GENTlL(Jean-BBpti»le-Josei*), 
néiBagnoleen  i736,raorten  1799, 
servit  long'temps  dans  la  marine. 
Simple  ente  igné  en  1763,  il  aborda 
iPondicbéri ,fiitlieutenanteQ  iTfîn, 
elcoimiEl  en  1778.  11  l'ul  fait  pri- 
sonninr.par  les  Aogkis,  puis  ayent 
recouvré  ta  liberté,  il  paesa  au  ser- 
vice du  lUDgol.  Ce  prince  te  traita 
avecbeaucoap  de  dmtinotion ,  et  le 
combla  de  bienfaits  ;  il  rendit  (dors 
^«•services  à  la  France  et  i  tous  les 
Français  qui  le  trouvèrent  dans  les 
étals  oiï  il  résidait.  La  bibUollièque 
impériale  lui  est  redevable  de  beau- 
coup de  manuechi),  deraédailleset 
d'objets  Irift-curieux.  Enfia  il  a  com- 
posé dans  ce  pays,  L  une  Hisloi/v 
tfe  flnde.  II.  Uoe  Histoire  méial~ 


GEINT  371 

tlqu».  in.  El  nn  EasaigéegrapSi- 
que  du  même  pays  ;  mais  ces  ou- 
vrages sont  restés  tnanuscnti  à  la 
bibliothèque  impériale. 

I.  GENTILE  (Bernard),  SicI- 
lieu,  boa  poêle,  vécut  vers  i5ao  , 
et  écrivit  en  vers  héroïques  de  «- 
bus  geilis  Gonaalvi  I-erdinandi.  — 
FrautoitGENTiLE  ,  }unaconsulled-! 
Falerme,  et  poêle  comme  le  piM- 
denl,  traduisit  les  Leçons  de  Job 
—  vers  Italiens. 

■  II.  GENTILE  (Luc-Anloine  ) . 
né  è  Castello  délia  "rornilte ,  dans  le 
diocèae  de  Monlefeliro ,  proirna  l'é- 
loquence à  Gubtûo,  où  il  obiiiii  Is 
droilde  cité, et  ensuite  au  séminufre 
épiscopal  de  Pqearo ,  où  il  fut  irès- 
considéré  pour  son  savoir  et  ses  la< 
lens.  Il  monrut  i  73  ans  en  1763. 
Outre  les- i'oâ/es  qu'on  a  de  lui 
dans  plusieurs  recueils ,  il  lii  iiupri- 
iner  «n  175a  une  ttiiern  coneer- 
nenl»  la  disamina  dtlte  memorie 
Utoriche  di  Peigoia  deU'abale 
Egidio  Gianxini ,  letlera  coiicei- 
neaie  la  dhaminà  dette  memorie 
ictoiicàt  délia  Pe/go/a ,  e  di/esa 
délia  présente  disamina  del  signor 
NN.  ciliadino  di  Gnbbio ,  aggiurf- 
tovi  un  cumpendio  civnologivo 
degli  owenimenH  délia  terra,  di 
Pergola,  ed  un'  appendice  di  docu- 
menti  anfic/ii, 

*  m.   GENTILE  tOetavieu), 

né  à  S.-Severiuu  dans  la  Marruo 
en  I7i>5  ,  après  avoir  faK  ses  étude» 
dang  sa  patrie  ,  se  rendit  àPénisP, 
oii  il  étudia  la  jurisprudence  et  prit 
le  bonnet  de  docteur.  Il  exerça  en- 
suite à  Rome  ,  et  les  snccts  qu'il  y 
obtint  lui  procurèrent  des  prolec-- 
leurs,  et  une  place  de  secrétaire  au- 
près de  t'midîteur  de  rote,Gama- 
che.  11  mourut  à  Borne  en  1 7!io.  On 
a  de  lui ,  1.  de  Palriliorum  origi- 
ne, varietate  et  juribus ,  Romœ  , 
1736.  K.'DtiDisteitatiansinéAnft, 
lues  lors  de  l'iustiuition  de  l'acadé- 


373         GEST 

mie  de»  antiquilës  romaines  ,  par 
Clément  XII.  111.  Isloria  dei  con- 
claue  ;  c'est-à-dire  la  mamèTe  doul 
les  cardinaux  doivent  ëlire  le  sauve~ 
raiu  pontife,  lirée  de  l'Histoire  cc- 
désiasiique  el  des  bulle»  des  papes. 

*  IV.  GENTILE  (  Louis  ) ,  peintre 
de  Bruxelles ,  ne  en  iSoo,  passa  une 
partie  de  sa  vie  en  Italie,  où  il  a 
iieiiii  beaucoup  de  tableaux  d'église  : 
il  a  fait  au^si  le  portrait  du  pape 
Alexandre  VII. 

-i  1.  GENTILESCHI  (  Horalio  ), 
peintre  italien,  uë à Pise  en  i563, 
mort  3  Borne  en  i647. Ses  plus  Iwaux 
ouvrage»  »out  en  Angleterre  ,  les 
Plafonds  de  l'hôpital  de  Grea»- 
tvick ,  el  en  Italie  ,  le  Portique  du 
palais  de  BenlivogUo  ,  à  Rome. 

•  II.  GENTILESCHI  (Arymise), 
peintre,  Elle  dn  précédent  :  on  n'a 

'  pas  la  date  de  sa  naissance  ni  celle  de 
■a  mort.  Il  paroit  qu'elle  a  passé  ta 
pinsgrandepartiedesavie  à  Naples, 
où  eUe  ne  fut  pas  moins  célèbre  par 
ses  galanteries  que  par  ses  talens. 
Le  principal  et  le  plus  estimé  de  ses 
ouvrages  est  son  tableau  de  David 
et  Gatiaih ,  qui  passe  pour  un  chef- 

I.  GENTILIS,  de  FûIigno|oi 
Gentilis  de  Gealilibus  ,  médecin 
dont  on  a  des  Commentaires  sur 
Avieeune,  in-fol.,  niorl  à  Foligno, 
«^patrie,  ta  i348. 

II.GENTIUS  (Albéric),uëdans 
laMarched'Ancftne  vers  i55o, aban- 
donna la  religion  catholique ,  el  se 
retira  dans  ta  Carniole.  Il  passa  en- 
suite en  Angleterre ,  et  devinj  pro- 
fesseur en  droit  h.  Londres ,  où  il 
mourut  le  19  juin  i6o3.  IlestaU' 
leur  de  trois  livres  de  Jure  bellt, 
Leyde,  1389  ,  in-4'' ,  qui  n'ont  pas 
été  inutiles  à  Groiius ,  elc.  Sa  science 
ëloil  très-éLendite,etil  mettoit  tout 
i  pro&lpouc  l'augmenter.  Leicon- 


CENT 

rersatioas  avec  les  gens  du  peupl« 
luiservoient  quelquefois  aulantqns 

f  III.  CENTlLiaCScipion], 
frère  du  précédent,  né  en  i565  , 
quitta  l'Italie ,  avec  son  père.  Il  étu- 
dia à  Tubinge  ,  puis  à  Wiitembei^, 
et  enBn  à  Leyde  ,  sous  Hugues  Do- 
neau  et  sous  Juste-Lipse;  ensuite  il 
enseigna  le  droit,  àrec  une  réputa- 
tion extraordinaire,  à  Heidelberget 
à  Altorf ,  et  fut  conseiller  de  Nu- 
remWrg.  11  mourut  en  1616,  à  5S 
ans.  Le  pape  Clément  VII  voulut  lui 
donner  une  chaire  de  professeur  à 
Bologne, en  lui  prometlantia  liberté 
de  conscience;  mais  il  préféra  tou- 
jours sa  chaire  d'Altorf  aux  pla- 
ces les  plus  avantageuses.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont,  I.  de  Jure 
puùlico  iiopuli  Romani  ,  1603  , 
in -8°.  II.  Z>e  Con/aralionièus , 
160a,  in-6".  IIJ.  J>e  Donalionibus 
inter  virum  et  uxorem,  i6o4,in-4'- 
IV.  De  Bonis  maiernU  et  secua- 
disnuptiis,  »6o6,in-8".  V.  De 
Legationibus.  VI.  De  Juris  inter' 
pretibus.  On  voit  par  le  style  de  ses 
éi:rils  qu'il  savoit  mêler  les  fleurs 
de  la  littérature  aux  épines  de  la 
jurisprudence. 

t  IV.  GENTILIS  (Jean-Valeutin), 
parent  des  précédens,  ué  à  Cosenza 
dans  le  royaume  de  Naples,  fut  le 
plus  célèbre  de  tous  ,  quoique  le 
moins  savant.  Obligé  de  quitter  son, 
pays  pour  éviter  la  peine  du  feu 
dont  il  étoit  menacé  k  cause  de  la 
hardiesse  de  ses  opinions,  il  alla  se 
réfugier  à  Genève  ,  où  il  trouva 
quelques  Italiens  que  le  même  motif 
y  avoit  amenés ,  et  avec  lesquels  il 
forma  un  nouvel  arianisme  très-laf 
Bné.  Leurs  nouveautés  donnèrent 
lieu  au  formulaire  df  foi  dans  l( 
consistoire  italien  eu  iSoS.  Gentilii 
y  souscrivit ,  et  ue  laissa  pas  de 
semer  clandestinement  ses  opinions. 
On  les  réduisoi  t  à  ces  points  princi- 
paux :  «  I.  Qu'il  j  a  trou  choses 


...bvGoo^lc 


GENT  . 

dans  la  trlDitû  :  l'essence ,  qui  e&t 
proplemeiil  le  père,  le  fila  et  USt.- 
eiprit.  ^.  Que  le  père  était  l'unique 
Dieu  d'Uraèl  ,  de  la  loi,  des  prophè- 
tes ,  le  seul  viat  dieuet  esseDliateury 
que  le  iUs  n'étoit  qu'esseutïel  ,  et 
qu'il  uetoit  dieu  que  par  emprunt. 
5.  Que  cTestuaii  inveulion  sophisti- 
que de  dire  que  le  père  est  une  per- 
sonne distinguée  dans  l'essence  de 
la  déitë.  4-  Que  ceux  qui  disent  que 
te  père  est  une  per^ionne  l'ont  une 
qualernitë  ,  et  non  pas  une  Irinilé  ; 
fa.Toir,  l'essence  divine,  le  père,  le 
fils  et  le  saint-esprit;  puisque  celle 
seule  essence ,  avec  abslfaciion  des 
personnes,  étant  par  aoi-JMême  le 
vrai  et  l'unique  Dieu ,  si  cliaque 
personne  ëloit  dieu ,  il  s'ensuîvroit 
qu'il  7  auroit  quatre  dieux  ou  une 
quaterniié,et  nou  pas  une  trinité. 
5.  Que  le  mystère  de  la  trinilë  ëtoit 
la  nouvelle  idole  ,  la  tour  de  Babel  , 
le  dieu  sophistique  et  les  trois  per- 
«onnes  fantastiques  eu  un  seul  dieu , 
qui  est  un  quatrième  dieu  inconnu 
jusqu'ici.  S.Qu'îl  y  avoit  trois  dieux, 
comme  il.y,aToit  trois  esprit».  7. 
Que  le  fils  et  le  saint-esprit  étoient 
moiiidres  que  le  père  ,  qui  leur  avoit 
donné  à  cÙacun  une  divinité  diffé- 
rente de  la  sienne.  8.  Que  le  s)Tn- 
bole  attribué  à  saint  Atlianase  étoit 
louj;  soplùstÂqWB  ly  parce  qu'on  y 
introduit  unquntrième^iieu;  et  que 
ce,  saiut'éloilitui  «Dclianleur  «t  un 
sacrilègei  dccbitant'  }.  C.  9.  Que 
la  substance  idu  père  et  du  tils 
étoient  deux  substances,  ib.  En- 
fin ,  il  Bvoit  un  si  grand  respect 
pour  l'Alcoran  de  Mahomet  ,  qu'il 
le  comparait  et  le  confondoit  avec 
l'ancien  et  le  nouveau  Testament. 
(  Fabre,  HlSI.  eccUs.  Lib.  i53, 
xx"  LV.  )  »  Les  magistrats  prirent 
connoistance  de  cette  affaire ,  et  le 
mirent  en  priiou.  Convaincu  d': 
■violé  sa  signàtiire ,  Gentilis  présenta 
en  vain  divers  écrits  jus litica tifs.  Il 
fut  condamné  à  faire  ameude  ho- 
xiorable ,  et  à  jeter  lui-mËme 


.     GEINT  373 

I  an  feu.  Après  avoir  exécuté 
sentence  ,  il  vécut  quelque 
temps  tranquille.  Maïs  se  voyant 
à  Geuève  avec  désagrément ,  à  cause  . 
'  :  la  haine  que  lui  portoit  limpla~ 
ible  Calvin ,  il  quitta  cette  ville  , 
algré  le  serment  qu'il  avoit  fait 
IX  magistrats  de  n'en  point  eorlir 
us  leur  permission.  Il  >  oyagea  dans 
le  Dauphiué  ,  dans  la  Savoie,  et  . 
retourna  dan-i  le  canton  de  Eeiue, 
Reconuii  et  uns  en  prison ,  il  s'é-* 
chappa  et  s'enfuit  vers  Giorgt  W.m- 
drata  ,  médecin  ,  et  Jean  -  Paul 
Uciat ,  Milanais ,  ses  associés  ,  qui 
'efforçoienl  alors  de  répimdre  l'L-iia- 
lisme  en  Pologne.  Le  roi  ajaut 
publié, en  i55G,unédi1  de  bannis- 
sèment  contre  ces  nov^^ltUrs  étran- 
gers, Geutilis  passa  en  Moravie,  puis 
à  Viçnne  en  Autriclie.  Ayant  appris 
la  mort  de  C-ilvin  ,  il  retourna  dans 
le  canton  de  Berne.  I«  bailli  qui 
itaulreroisemptisonuéjSetron- 
encore  eu  cha^e,  »e  is|sit  de 
lui  le  II  juin  i566.  La  cause  fut 
portés  à  Berne  j  et  Geutilis  ayant 
été  convaincu  d'avoir  ailaqu^  le  i0y s- 
ttre  de  la  trinité  ,  fut  condamné  h 
perdre  la  tête.  Il  mourut  en  se  glori- 
fiant «d'être  le  premier  martyr  qui 
peftlpitla  vie  pour  la  gloire  du  père; 
ao  lieu  ,  disoit-il ,  que  les  apâtres  el 
les  autres  martyrs  n'éloient  morts 
que  pour  la  gloire  du  lils.  b  (  yoy, 
VHisloire  de  son  supplice  en  latin  , 
par  Bèïe,  Genève,  15G7,  in-4°.) 
Les  termes  de  trinité  ,  d'essence  , 
dliypostase,  étoient,  selon  lui,  de 
l'invention  des  théologiens.  Four 
parler  juste  sur  la  divinité  de  Jésus- 
Christ  ,  il  vouloil  qu'on  dit ,  que  le 
«Dieu  d'Israël,  qui  reste  seul  vrai 
Dieu  et  le  père  de  Notre  -  Seigneur 
Jésus-Christ ,  avoit  versé  dans  celui- 
ci  sa  divinité.  »  U  avau^oil  que 
Calvin  faisoit  une  quaternité,  en 
admettant  une  essence  divine  et 
les  trois  personnes.  Le  chef  des 
réformateurs  écrivit  contra  lui  ; 
mais  comme  il  savoit  par  lui-uiéma 


374  CENT 

qae  les  écrits  n'iatiinîdent*  guère 
lin  enliioutiosle ,  il  vuiilut  lui  futre 
une  réponse  (ilus  décisive  ,  le  faire 
brûler,  et,  à  lou  gcaui  regret,  ne 
put  y  réuMir. 

t  GENTILLET  (VaJeniiu),  ju- 
nsconnilieproteetaat ,  de  Vienoe  eu 
Ddiiphiné  ,  fut  d'abord  président 
de  la  chambre  de  l'ëdii  de  Gre- 
ucible ,  établie  en  1576,  ensuite 
eyadic  de  la  république  de  Genève. 
Ou  a  de  lui  ,  L  Une  apologie 
latine  rfe  ta  religion 
1S87  ,  à  Genève  ,  in 
Suitau  du  concile 
Genève,  i58e  ,  in -S*,  daâs  le- 
quel il  prétend  que  ce  concile  est 


.   II.    Le 


l'autorité  du  roi,  auquel  II  faut 
joindre  l'Examen  concilii  T'i- 
ilenlini,  1678  ,  in-8°.  III.  V^ati- 
Jffachiavel,  Leyde,  iS47  ,  in-ia. 
IV.  VAnli-Socin,  iSiSjin-V.  Ces 
ouvrage»  aavaiii ,  mais  mal  écrits , 
eurent  alors  beaucoup  de  cours  dans 


"  GENTILT,  né  à  Ajaccio  en 
I75t,d'ua  père  brave  qui  luinaos- 
luit  ses  prLucipes ,  «t  qn'il  eut  la 
douleur  de  voir  périr  à  us  câléa  au 
champ  d'hounaur ,  combattit ,  dès 
l'eurance ,  pour  la  liberté.  Paoli  , 
malgré  ta  valeur  et  son  habiklé , 
contraint  de  céder  à  des  force» 
lupérieures ,  quitte-  la  Corse  «ou^ 
uii«e  ;  Centily  le  suit.  Vingt  ans 
après,  eu  1789,  la  France  élaut 
libre,  la  Corse  le  devint  aussi, 
et  ceuK  qHÎ  avoient  été  exilés  pu- 
rent revoir  leur  terre  natale.  Cette 
lie  attaquée  par  les  AueUîs  fut 
défendue  par  Geplily  au  dedans  et 
BU  dehors  ,  de  manière  à  méritar 
la  couliauce  de  »es  ctmfîtiajens. 
Bu  voyé  par  eus  pour  lendre  compte 
de  la  sitt^ation  politique  de  cette 
contrée ,  il  parut  le  6  novembre 


GEIST 

1790  i  la  barre  de  l'assemblée 
nationale  ,  en  qualité  de  dépnié 
extraordinaire.  En  l'an  4  (>79'>)< 
il  obtint  le  grade  de  générât  de 
division ,  et  ce  fut  lui  qui ,  en  l'a» 
5 ,  anuonça  au  directoire  l'évacua- 
tion de  Bastia  par  les  Auglais  , 
ajoutant  que  cette  ville  ,  ses  forts 
et  la  place  de  Saint-Florent,  dont 
la  conservation  ëioit  due  au  cou- 
rage et  à  la  iidélité  des  insulaires, 
étoieat  conliÉs  à  leur  garde.  Par 
le  traité  de  Campo-Formio ,  Cor- 
fo.1  et  les  Iles  de  la  mer  Adriati- 
que (àisoieiit  partie  de  la  nouvelle 
dominalion  française.  Gentjly  fut 
chargé  de  commauder  les  troupe* 
de  débarquement  de  la  Hotte  équi- 
pée à  Veuise  sous  les  ordres  da 
capitaine  Bourde.  Cette  flotte  entra 
dans  la  rade  de  Corfou  le  10  mes-' 
sidor  de  l'an  b.  Le  port  et  l'ila 
arborùrent  le  pavillon  français  ; 
bientôt  Xanlhe ,  Céphalonie ,  Sainte- 
Slaiire  et  l'île  de  Corcyre  (patrie 
d'Ulysse  )  imitèrent  cet  exemple. 
iVlaitre  de  Corfon  ,  Gemily  rendit 
des  services  inappréciables  à  la 
France  dont  il  Bt  oiour  la  domi- 
nalion ,  par  la  inanièTA  prudente , 
loyale  et  juste  dont  il  gouverna 
celte  ile  ,  depuis  si  long  -  temps 
accoutumée  au  joug  vénitien.  Après 
avoir  parcouru  ,  comme  militaire 
et  comme  admiuJstrateuii ,  uue  car- 
rière honorable,  ilfiit  atUqné ,  sur 
le  vaiHeau  qui  te  porloit  en  Corse, 
iladie  gravedoiit'il  moorut 


s  la 


■I7M. 


'  GENTIUS  (George),  né  i 
Dahme  dans  la  Basse  ■- Lusace  en 
■  61B,  étudia  Us  langues  vivantes, 
se  rendit  habile  dans  les  inallié- 
matiquea  et  dans  la  médecine,  alla 
à  Conslantinople ,  et  parcourut  tout 
le  Levant.  D«  retour  en  Europe , 
il  fut  fait  conseiller  de  fean-George 
n  ,  électeur  de  Si^xe ,  et  interprèle 
pour  les  ambassadeurs.  Il  monmt 
à  Freyberg  en  Saxo  en  1687.  On 


G  EOF 

a  âe  liii  plnsieurs  Traz/uctions 
laliues  ;  le»  principale»  soûl ,  I,  lio- 
sarium  polilicum  de  persico  in 
latinum  versum ,  avec  de»  Noies, 
Amsterdam,  iGâa,  et  i654,  in- 
fol.  Cet  ouvrage  e»l  dédié  à  Jean- 
George  I ,  électeur  de  Saxe.  Nous 
l'avoii»  aussi  eu  français  sout  le 
tilre  de  Oulislan,  ou  l'Empire  des 
rois,  par  Sadi,  prince  des  poêles 
lurcs  et  persans,  tradiiil  par  André 
du  Ryer,  Paris,  iGS^;  ilem,  tra- 
duit par  aP** ,  Paris,  1704  Ïn-S". 
W.HisloriaJudaïca.resJudœoium 
ab  eyersâtede  Hierosoljmilanâ  ad 
iimcferi  lempora  vaque  complexa. 
Amsterdam,  i65i  ,iu-4''.  C'est  uue 
tradiirtion  latiue  de  Scbebet  Juda. 

i  ï.  GEOFFRIN ,  ou  Jofbaij* 
(Claude) ,  Pariiien,  d'abord  'fran- 
ciscain ,  ensuite  feulUaul ,  prieur  , 
vieiteui  et  assistant-général  de  son 
ordre,  plus  connu  sous  le  nom 
de  Dorn  Jérôme ,  remplit ,  avec 
applaudissemeni ,  ïa  chaires  de  la 
cour  et  de  la  capitale  ,  et  prêcha 
autant  |iar  ses  exemples  que  par 
ses  sermons  Eu  1717  il  fut ,  pour 
son  jansénisme  ,  exilé  à  Poitiers. 
Rappelé  à  Paris,  ilymourutle  17 
mars  1731  ,  à  Si  ans.  Ses  Sermons 
publiés  en  1757,  en  5  vol.  in-ia, 
par  l'abbé  Joli  <le  Fleury,  chanoine 
de  Notre-Dame ,  annouceut  une  élo- 
quence plus  solide  que  fleurie. 

t  H.  GEOFFRK(N...  veuve  de 
M.],  née  en  il>9g,  fut  orpheline 
dès  le  berceau.  Son  aïeule  se  char- 
gea de  son  éducation,  et,  sans  avoir 
un  esprit  brillant ,  elle  l'accoutuma 
de  bonne  heure  â  penser  avec  pis- 
lease  et  â  juger  avec  justice.  Ma- 
dame Geoffrm ,  ayant  perdu  son 
^poux  ,  profita  de  la  fortune  con- 
aidérable  qu'il  lui  avoit  laissée  pour 
rassembler  chez  elle  les  savans  de 
la  capitale  el  les  étrangers  que  la 
curiosité  y  altiroit.  Parmi  ceu^ 
auxquels   elle  rendit  des  aeivices 


GEOF  375 

,  le  comte  de  Ponialows- 
ki ,  depuis  roi  de  Pologne  ,  fut  le 
plus  distingué.  Dès  que  ce  prince 
fut  sur  le  trâne,  il  appela  près  da 
lui  madame  Geoffrin,  qu'il  no m- 
moil  sa  mère ,  et  lui  écrivit  :  aMa~ 
,  votre  bis  est  roi.»  En  pas- 
à  Vienne  en  1768,  pour  se 
rendre  auprès  du  monarque  po- 
lonais ,  elle  reçut  de  l'empereur  et 
de  l'impératrice  l'accueil  le  plu* 
tialleur.  Celle-ci, étant  en  carrossa 
avec  ses  eufan»  ,  rencontra  mi- 
dame  Geoffrin.  Elle  fit  arrêter  sa 
el  lui  présenta  ses  filles. 
Arrivée  à  Varsovie,  elle  y  trouva 
L  appartement  parfaitement  sem- 
blable à  celui  qu'elle  occupoit  à  Paris. 


Elle  I 


d'honneurs,  el  y  mourut  en  1777. 
Deux  jours  avant  sa  mort ,  souf- 
frant excessivement ,  elle  entendit 
une  conversation  qui  se  leuoit  pris 
de  son  lit  sur  les  moj'ens  qu'a- 
voit  le  gouvernement  de  rendre 
les  peuples  heureux.  Chacun  en 
proposoit  de  différens  ;  elle  sortit 
d'un  long  silence  pour  dire  :  «  Vous 
oubliez  tous  que  les  gouvernemens 
devroienl  s'occuper  davantage  du 
soin  de  procurer  des  plaisirs  aux 
hommes,  n  Elle  n'oublia  point  l'a- 
mitié dans  ses  dernières  disposi- 
tions ,  et  elle  fil  des  legs  à  Tho- 
mas et  à  d'Alembert.  Celui-ci  ve- 
uoit  de  perdre  mademoiselle  de 
l'Espinasse  chez  laquelle  il  passoit 
toutes  «es  soirées  :  il  passoit  ses 
matinées  chez  madame  Geoffrin 
qui  te  consoloit  ;  k  Maintenant  , 
dit-il,  il  n'y  a  plus  pour  moi  u'i 
soir  ni  matin,  ti  Une  des  choses  qui 
distinguoient  le  plus  madame  Geof- 
frin ,  fut  le  mérite  d'avoir  un  carac- 
tère à  elle ,  mérite  si  rare  dans  le 
monde.  Elle  osa  Être  heureuse  à  sa 
manière.  Far  un  contraste  singulier, 
la  sagesse  de  l'esprit  se  trouvoit  unia 
en  elle  avec  la  vivacilë  du  caractère 
et  la  sensibilité  du  c<enr.  H)e  fut 
bienËiitante  :  i^oaud  elle  avoit  fût 


SjG 


GEOF 


quelque  bien  ,  elle  n'avoit  (ilus  Ai 
regret  à  la  jouiiiée  qui  s'écouloil 
«  Ëa  voiiÙL  encore  nue  employée , 
disoit-elk.j.  ElleavoLi  deux  tatiWi 
de  Van-Loo,  qui  lui  avoieiilto 
aooo  livres;  deux  seigneurs  cu! 
lui  en  offrirent  â<i,ooo  francs  ;  i 
oBre  aussi  brillante  fut  aceeplée  par 
luailame  GeoCTrin;  niais  elle  reiiiti 
à  madame  Vau-Loo  le  surplus  du 
prix  du  premier  acbat.  Tous  ceux 
qui  oui  ve'cii  avec  madame  Geojfrin 
Kaveut  qu'elle  tie  craigiioit  rien  lant 
que  le  bruil  de  la  reconnoissance. 
On  l'a  entendue  souvenl  faire  une 
apologie  plaisante,  et  presque  un 
4loge  des  ingrats.  «  On  ue  leur  rend 
pas  asseï  de  justice,  disoit-elle  en 
riant,  et  ils  ne  sont  poiul  du  tout 
esliiRi's  ce  qu'ils  valent.  »  Peu  de 
persouiies  oui  possédé  au  même  de- 
gré l'esprit  convenable  à  chaque  si- 
tuation. Elle  eut  cependant  le  sort 
des  femmes  qui  ont  osé  avoir  de 
l'esprit  et  des  comioissances.  Les 
pbilosophes  jugeoient  se  Tète  meut 
chez  elle  leurs  enuemis,  et  ces  eune- 
inia  ont  porté  Â  leur  tour  des  juge- 
lueus  rigoureux  sur  la  prolectrice 
de»  philosophes.  li'Alembert  éloltà 
table  chez  elle,  lorsqu'un  de*  con- 
vives, connu  pour  menleur,  se  mit 
i  racouter  une  chose  extaordinaire  ; 


que  le  f:iit  éloit  faux  et 
blable:  «Cela  est  pourtant  vrai,  dit 
toutbasd'Alembertà  madame Geof- 
frin.  »  «  Si  cela  est  vrai ,  lui  répon- 
dil-eUe ,  pourquoi  le  dil-il?a  li'A- 
lembert, Thomas  et  Moreltet  ont 
l'ait  chacun  en  particulier  l'éloge  de 
cette  dame  célèbre  ,  dans  trots  bio- 
chures  publiée» en  i777.Voici  quel- 
qiies-iines  de  ses  maximes,  qui  mé- 
ritent d'être  retenues  :  icll-  ne  faut 
pas  laisser  croître  l'herbe  sur  le  che- 
min de  t'amïlié.  — L'économie  estia 
source  de  l'Indépendance  et  de  la 
libéralité.  —  Il  j  a  trois  choses  que 
les  femmes  de  Paris  jetlenl  par  la 
felièue,  leur  teaips,  leut  sauté  tt 


GEOF 

leur  argent.  —  Vous  m'assurez, ili- 
soit-elle  un  jour,  que  cet  homme 
est  simple,  prenez  garde;  eit-kl 
simple  avec  simplicité  ?  ii  Pour  mé- 
nager ses  amis,  elle  av  oit  établi  pour 
règle  ,  '[  1°  qu'il  faut  rarement  tes 
louer  daus  le  monde;  a"  qu'il  ne 
faut  le»  louer  que  généralemem, et 
jamais  par  tel  ou  tel  fait  ,  sur  telle 
ou  telle  action  ,  parce  qu'on  ue 
manque  jamaisde  jeter  quelque  donte 
sur  le  fait ,  ou  de  chercher  à  l'action 
un  motif  qui  eu  diminue  le  mérite; 
3°  qu'il  ne  faut  pas  même  le»  défen- 
dre lorsqu'ils  sont  attaqués  trop  vi- 
vement; si  ce  n'est  en  termes  géué- 
raux,eten  peu  de  paroles,  parce 
que  tout  ce  qu'on  dit  alors  ue  fait 
qu'animer  les  détracteurs  et  leur 
fait  outrer  la  censure,  d  BIIb  appe- 
loit  lei  beaux  esprit»  factices,  qui 
ue  brillent  que  par  des  réminiscen- 
ces, de»  l)èles  frottées  d'esprit.  Cette 
expression  est  un  peu  forcée;  et  il 
fiiui  avouer  que  dans  sa  société  on 
s'en permetloit quelquefois  dépareil- 
le» ,  et  que  l'esprit  n'y  élmt  pa»  ton- 
;cur»  naturel.  La  Harpe  qui  l'a  con- 
parlé  ainsi  :  n  MadaineGeof- 


:elle 


.  .  entrepreneur  de  la 
ifaclure  des  glaces;  «Ile  jouît 
irou  40i*">'>  livres  de  rente  , 
foTtuue  médiocre  à  Paris  ■  mais  elle 
remarquable  par  un  esprit  d'or- 
dre et  d'économie  qui  double  soii 
revenu.  Sa  maison  est  deveniK  le 
reudez-voiis  du  taleut  et  du  méiite 
lut  genre,  et  ce  désir  de  vivra 
des  hommes  célèbres  a  fait  re- 
chercher sa  société ,  où  l'on  étoît 
sâr  de  les  trouver.  On  demande 
souvent  si  cette  femme  qui  a  tant 
«écu  avec  les  geùs  d'esprit  eu  a 
Raucoup  elle-même  :  non;  mais  elle 
est  née  avec  un  sens  droit,  un  ca- 
ractère sage  et  modéré.  Elle  a  cet(i 
politesse  de  bon  goût  que  donne  un 
grand  usage  du  monde,  et  personne 
ue  possède  mieux  le  tact  des  conve- 
uauces.  ËUe  ei\  bonne  at  bienfur 


GEOF 

Mute  ;  elle  a  rendu  de»  fterWcei  et 

aime  à  en  reudre. . .  .  Elle  est  dans 
ses  habillemeas  d'iiue  extrême  sim- 
plicité qui  ptait  beaucoup,  parce 
qu'elle  est  relevée  par  une  extrême 
propreté,  et  la  propreté  est  la  parure 
de  la  vieillesse.  La  vieillesse  dans 
madame  Geoffrin  semble  réconciliée 
avec  les  grâces...  a 

tl.  GEOFPROI  (EUenne-Fran- 
çoïs) ,  né  i  Pariïen  1679  ,d'un  apo- 
thicaire ,  ancien  ^herin  ,  voyagea 
en  France ,  eu  Angleterre  ,  an  Hol- 
lande et  en  Italie,  iitourse  perfec- 
tionner dans  la  c^nitoIssAnce  de  la 
Médecine ,  de  la  cbiraie  et  de  la  bo- 
tanique. De  reloLir  dan*  sa  palrn ,  il 
reoQl  le  bonnet  de  docteur  ,  obtim 
les  places  de  profetseur  d«  cbîluie 
au  Jardm  du  roi ,  de  médecine  au 
collège  royal ,  et  fut  asiocié  *  l'eca- 
détnie  des  scieuces  de  Pavif  et  à  la 
société  royale  de  Londres.'  Cet.  ha- 
bile homme  mouriu  à  ^ris^lC'&^n- 
vier  lySr.  Son  caractère dotuc.tli- 
contpect,  modéré,  et  peut-être  un 
peu  timide  ,  le  rendoLi-  attentif  à 
écouter  la  nature  et  i  l'aider  tt  pro- 
pos. Il  Ile  refuaoit  son  seconrsil  per- 
sonne. Une  cbose*iugutiire,quiliii 
lit  tort  dau*  les  conomenoemens  , 
:'esl  qu'il  e'affactionqoit  tr((p  pour 
les  malades;  leur  é tut  lai  donnoit 
m  lair.  triste  et  slann^'qui  lus  alfli- 
iei»t.  Ou  a  tie  œ  tarant  médectb , 
Oe  maierid  medicà ,  sive  Di  me- 
iicaméMIoivfa  simpHûium  Ai'ilo- 
iâi  virtule,  delectu  et  usa;  Paris  , 
74''.  -  io'tti' ,  5'  voli  Cet  «tarage 
mpoïlaut ,  un  des  plus  rechefcbée , 
es  {dus  complets  et  d«s  meilleurs 
u'on  ait.vus  jusqii'â  prêtent ,  a  été 
:aduiteu  trançais «N  7  v<a.  in-ia^ 
ari» ,  L743 ,  par  Bergier,  mM«ciu 
e  PuTis ,  né  à  Myod  près  de  Satin» , 
ion  en  1746- 11  en  a  paru  nue  Ctfn- 
■uat'ion  en  3  Vol. ,  par  Amault  de 
obleville  et  Salerae,'qui  y'  oui 
tut  auMÎ  une  Histoire  des  ani' 
Vax,  6  vol-  el  enlùt  une  Table  gé- 


GËOF 


377 


nérale,  ce  qui  fait  en  tout  17  vol. 
in-13,  Paris,  1760  el  1736.  Les 
Thèses  de  Geoffroi  éloient  beaucoup 
plus  recherchées  des  étrauEers  qu'un 
grand  nombre  d'autres,  dont  Télé- 
gnuce  est  le  seul  mérite.  UUfoire 
abrégée  des  insectes  qui  le  trouvent 
aux  environs  de  Paris  ,  Vari» , 
176a  et  1764,3  vol.  in-4°,fig.  I^ 
dernière  édition  de  1799  est  aug- 
mentée d'un  supplément.  Traité 
sommaire  des  coquilles  qui  se  trou- 
vent aux  enviroasdePariSfVax'ti, 
I767,in-ii. 

II.  GEOFFROI,  abbé  de  Ven- 
dôme en  1093 ,  et  cardinal  l'aune 
suivante ,  élo'it  d' Ailiers ,  et  mourut' 
vers  l'an  ii3o.  Loui»-le-Gro» ,  rot 
de  France ,  et  le»  papes  Urbain  II , 
Paschal  n ,  Calixte  U,  Honorius  U, 
le  chargèrent  des  a&ires  les  plus 
iinporlAutes  et  les  plus  épineuses. 
Nous  avons  de  lui  cinq  livres  d«' 
Lettres,  otui  Sermons,  et  des  Opus- 
cules. Tous  ces  écrits  ont  été  publiés 
01  1610  par  le  P.  Sirmond,  La 
Lettre  à  Itobert  d'Arbrissel ,  fonda- 
teur de  Fontevrault ,  sur  sa  (iamilU- 
rilé  aYBc  le»  femmes ,  qui  se  trouve 
dans  les  manuscni*  de  son  temps, 
est  certainement  de  lui ,  quoiqu'on 
en  ait  contesté  l'autheulicité.. 

IIL  GEOFFROI  De  Saint-Omer, 
un  des  neuf  geuiilnhommes  qui 
formèrent  l'ordre  des  templiers, 
l'au  1118,  et  celui  qui  se  distingua 
le  plus  dans  celte  iustitutiou.  yojez 
HuoUE  dÈ»  Païens. 

■IV.  GEOFFROI, deMontmOHth, 
surnommé  Arturus  ,  archidiacre  de 
MonlmoullV  en  Angleterre,  puis  ëvè- 
qfte  de  Saint-Asaph  ,  llorissoit  veM 
1 1  Sa  ,  sous  le  règne  de  Henri  II.  Les 
ceuturia leurs  de  Magdebourg  le  font 
contemporain  du  vénérable  fede. 
Ou  a  de  lui  ,  I.  De  exilio  eccle~ 
sfaslicorum.  H.  De  corpoiv-el  san- 
guine Domini.  IH.  Carmina  diversi 
geiieris.  IV.  Conmentaria  in />ro-    . 

,Cooak 


Î78 


GEOF 


phelias  Meriini ,  elc.  ;  mai>  !s  plus 
célèbre  de  ses  ouvrages  est  une  His- 
toire de  la  Grande-Bmtagat ,  dan» 
la  colUclion  des  historiens  d'Auple- 
lerre  par  Commelin.  Comme  elle 
cnniient  divers  faii»  «poctyphes  ,  et 
«]u'il  y  a  insère  la  vie  du  roi  Artua 
par  Merlin,  Poiasevin.Bai-OBiiisel 
d'antres  savans  l'ont  mis  au  nombre 
des  ëcrivaiui   romanciers  ou  fabu- 

V.  GEOFFROI.  roy.  Joufboï, 
Groteste  ,  et  Gviu.«L'MB  ,  n° 
XIX. 

+ 1.  GEOFFROY  (Jesn-Bapli.le), 
jéanile  ,  né  àCharoles  le  34  août 
1706,  mort  ai  1733,  prsfeua  avtc 
distinclion ,  pendant  plusieurs  an' 
n^es,  la  rliëlonqne  au  collège  de 
Louis-le-GTand.  Après  la  desirnc' 
lioif  de  B1I  «ocUtë  ,  il  fut  estimé  des 
ennemis  mèmeds  cette  compagnie 
et  les  meilleure*  maitontide  la  capi- 
tale lui  fiireiil  ouvertes  ,  comme  i 
un  homme  d'un  esprit  orne  ,  d'un 
caractère  doux, d'imcommerce sur. 
Il  ent  autant  d'amis  que  de  disciples. 
ie  recueil  de plaidayera  et  haran- 
gues laiineaia  père  Geoffroy,  178J, 
3  vol.  iu-i9  ,  est  estimable  par  te 
choix  des  suietti ,  le  brillant  des  pen- 
sées ,  la  vivacité  de  l'expresaioa  et 
les  agrémena  du  style  ;  mais  l'au- 
teur n'a  pas  toujours  su  éviter  les 
jeux  de  mots,  les  anlillièset  recher~ 
chëes ,  les  tours  forcés ,  et  même  les 
termes  impropres.  Ou  a  encore  de  lui, 
Soiilide ,  tragédie:  le  Mhaiitrope , 
comddie  ;  pièces  de  collège.  Il  a  tra- 
duit le  Songe  de  Scipion ,  la  Lettre 
politique  à  Quinlui,  et  les  Para- 
doxes ie  Cicéioa ,  1735,  iw-ia.  Ce 
fut  «on  premier  ouvrage,' 

•  II.  GEOFFROY  (  Claude-Jo- 
sepb  ) ,  né  en  iË3â  ,  mort  en  1751, 
pûsé  de  l'élude  de  la  pharmacie  à 
celle  de  la  bounique  qu'il  apprit 
tous  Tourndbit ,  s'instruisit  aussi 


GEOR 

dans  l'aiMtomic.  Ses  coQnoi*saiKea 
l'ayant  mis  en  état  d'entrer  en  com- 
merce avec  les  aavans  les  plus  dis- 
tingués, il  lira  ,  par  leur  fréquen- 
tation ,  un  parti  avantageux  des 
voyages  qu'il  lit,  en  1704 et  170S  , 
dans  les  provinces  méridionales  da 
la  France ,  poitr.y  observer  les  plan- 
tes et  toutes  les  productions  de  U 
nature.  A  son  retour,  Geoffroy  fut 
reçu  (en  1707  ] ,  membre  de  l'aca- 
démie des  sciences.  Dans  son  premier 
mémoire ,  tlfituneapplicatii)n  dcU 
chimie  à  la  bolanique.  1 0n  s'étoit 
(  dit  un  auteur  à  l'occasim  de  cet 
académicien  )  assuré  dès,  les  pre- 
miers kemps-de  l'académie  que  pres- 
que toutes  les  plantes,  même  celles 
qui  paroissoient  les  plus  différentes, 
dotiuoient  par  l'analyse  les  mêmes 
principes  ;  il  fallloit  donc  qu'ily  eût 
daus  la  combinaison  de  ces  principes 
quelque,  diSérence  qui  occasionnit 
celle  qu'on  «ettiarque  sur-tout  dans 
la  couleut  al  l'odeur  des  diverses 
pUntei  :  GeoSroi  la  chercha  dans  la 
manière  dont  l'huile  esMOiielle  se 
trouve  mèhia  avec  les  auliea  princi- 
pes,et  il  •bewva  que  celle  datbytn, 
diffère mmèiBt  cotobïnée  avec  les  aci- 
dea  et  ka  alkalia  fixes  et  volatils, 
doQnoii  à  peu  près  loâteslee  muan- 
ces  de  couleurs  qu'on  îemarque -dans 
les  tleuri:  tdëa  neuve,  heureitae,  et 
qui  mérilnit  bien,  d'être  suivie.  »  La 
nombre  des  mémoires  lus  à  l'aca> 
demie  par  ce  savant  sur  les  ot^elt 
les  plus  curieux  et  les  pîns  iHJl«t  de 
la  chimie  et  de-  la  botaai<[<ie  Mt 
d'environ  swnote.  Comme  t)  l'étoît 
formé  une  colleotioa  lrisH:oiutdër»> 
ble  de  plantes ,  de  coraux ,  de  pétri- 
fications,de  miaes^etc,  il  pria, 
par  wa  teatarnsnt  ,  pour  qu'eik 
fût  conservée  entière  ,  Bernard  de 
Jusaien  d'en  taire  l'eB^malion , et  OT' 
doBsa  A  celui  de  ses  fils  qui  lui  mc- 
céderoit  dansaonétat  dei'cDtJur- 
ger  au  prix  tisë. 

I.  GEORGE  (wiDt }  souffrit  U 


GEOR 

'martyre  soiib  Dîoclelieu.  On  us  sait 
nendecertalïisur  lui.  Son  iioi 
cependant  trâ»-cclèbre  chez  les  chré- 
tiensjet  même  chez  les  mahoniAang 
ceux-ci  lui  atliibueut  plusieurs  mi- 
racles ,  entr'autres ,  celui  A'avoii 
rendu  à  la  vie  te  bmuf  d' une  pau- 
vre veuve ,  qui  l'avoit  reçu  dan»  u 
maiion.  C'est  le  patron  de  l'Angle- 
lerre.  Calheriue  11,  inipéi^trice  de 
Russie,  a  iintiluè  ud  ordre  de  che- 
valerie sous  le  nom  de  ce  saint ,  en 
laveur  des  généraux  commandaus  en 
chef  qui  ont  gagné  une  bataille.  Le 
cordon  en  est  orauge  et  nnir. 

t  II.  GEORGE,  deipote  de  S«rTie 
en  i440|3i'i*'>i''lB  <^l>gioagr«cque, 
aussi-bien  que  set  peuples  ;  mais  il 
étoil  accusé  d'y  avoir  mêlé  quelques 
impiiités  de  l'Akoraii ,  par  le  grand 
commerce  qu'il  avoit  avec  les  Turcs. 
La  Servie  étant  alors  la  berne  com- 
mune des  Turcs  ei  des  Hongrois  ,  il 

à  porter  les  armes ,  tantôt  pour  les 
ottomaus,  lanlâtpour  les  chrétiens. 
Enfin  Mahomet  II  épousa  la  despœue 
Marie  sa  tille.  Ce  sulUn  s'éloii  pro- 
pose d'usurper  un  ioBrlaServiepoiir 
la  dot  de  son  épouse;  il  lit  aveugler 
arec  unfer  ardent  Etienne  «t  George, 
deux  des  Bis  du  despote.  Il  prjparoit 
le  m£me  traltemmt  à  un  troisième , 
à  Lazare;  mais  ce  père  inroiluné 
trouva  le  moyen  de  le  sauver  des 
mains  du  sultan.  Eu  i44^,  Maho- 
met H  vint  eu  personne  assiéger  la 
ville  de  Novigrade  en  Servie ,  place 
d'autant  plus  considérable ,  qu'il  y  a 

«l  d'argent.  Il  se  borna  à  celte  con- 
(]uète,  perce  que  la  despœue  Marie 
négocia  l'accommodemeut  de  son 
père ,  et  le  détacha  des  intérits  dUn- 
niade.Georgemoumten  i457, d'une 
1>1e»9UTe  qu'il  reçut  en  combattant  les 
Hongrois.  Il  laissa  la  conduite  de 
■es  états  à  Irène  CanlacuxËne,  son 
«'pouse,  et  i  Lazare,  le  plus  jeunt; 
«le  ses  tUs.  Ceux  qtie  Mahomet  avot.t 


GEOR  379 

(ait  aveugler  Turent  privés  de  la 
succession  ,  et  sortirent  en  njfrt» 
temps  de  Servie ,  sur  le  hruit  que  1^ 
sultan  veuoit  pour  s'en  empariir. 
George,  qui  étoil  lecadet,  se  reliia 
en  Hongrie,  et  Etienne  en  Albanie. 
Leur  frère'  Lazare  succéda  à  la  cou- 
ronne,et  mourut  ta  même  année, 
après  avoir  lait  périr  ,  par  le  poisiui, 
la  despane ,  sa  mère ,  pour  régiKf 

MU.  GEORGE  de  Tn^BisoifPK, 
aiitsi  appelé  parce  C|u'il  éloit  origi- 
naire de  celte  ville,  naqu^  àCÛi- 
die,  et  vint  à  Roine  sous  Je  pape 
Eugène  IV.  Après  avoir  proie«K 
la  rhétorique  et  la  pbiloiophte  pen- . 
dant  plusieurs  années  avec  succèt* , 
il  fut  secrétaire  de  Nicolas  V.  Oa 
lui  doit ,  I.  Une  Rhétorique  ,  dora 
la  première  édition,  sans  daFe,e*t 
de  Wsndelin  de  Spire ,  vers  i^T" . 
in-folio;  réimprimée  avec  d'aulrM 
rhéteurs  modernes  ,  Venise  ,  i5i3, 
in-Iolio.  11.  Piu^ieut*  Titiductioa* 
de  livjres  grec»  et  latins, entre  au- 
tres ,de  la  Préparatioa  ivvigéliqac  ' 
d'Eusèbe,  version  que  te  «avaqtPelau 
niéprisôit  avec  juste  raison.  III.  Des 
Ecrits  de.  controvene  en  faveur  de 
r^iselatinecouUcr^lis^  grecque, 
d.ani  la  Grœcia  orlhaaçxa  d'Alla-. 
l-ius  ,  grec-latin.  Borne,.  i6&9  et 
1653,  en  a  vol.  in-4''.  IV.  Quelques  . 
Ouorage^  ,  dans  lesquels  il  fait  pa- 
roitr«  un  mépris  extrême  pour  Pla- 
ton ,  et  un  eiitbouBÎasme  incon- 
sidéré pour  Ârialote ^^^ge 

de  Trëbisonde ,  homme  ardent ,  co-. . 
1ère  ,  querelleur  ,  bizarre,  quitta 
la  cour  de  Rome  pour  briller  dans 
celte  d'Alfonse  ,  roi  de  Naples  ;  maïs,  . 
bientôt  las  de  celle-ci ,  il  retouina  à 
Rome  ,  où  il  mouru.t  vers  l'an.  14S4  . 
dans  une  extrême  vieillesse,  aprè* 
avoir  oublié  tout  ce  qu'il  avojt  ap- 
pris.   Vojes  MuLLBR.Ji".  I. 

+  IV.  GEORGE  DE  Captaiwce, 
ainsi  nommé  parce  qu'il  éloit  né 
dans  celte  provmca ,  fut  élu  évËque 


,l.AX>îlc 


d'Alexandrie  en  354  ff  '«*  STien», 
<{uï  avoient  forcé  saiut  AlhauaBe  à 
■'«xilt^r.  C'étoit  un  homme  d'une 
,  Bli  d'uu  fouloD.  Il 


chargea  de  fournir  la  thair  de  pote 
qu'on  dontioit  aux  soldai».  N'ayanl 
pa»  fait  fortune  dans  cet  emploi  , 
qu'il  exerçoil  k  Coiitlantinopîe ,  il 
quitta  cette  ville ,  et  ae  relira  en 
Egypte.  Quoiqu'il  n'eAt  aucune  leia- 
ture  des  lettres,  quoiqu'il  fût  païen 
dans  le  fond  du  ccaui  et  chrétien 
■etilement  de  nom  ,  la  secte  arienne 
ne  craignit  point  de  l'opposer  à  saint 
Alhanau.  Dès  qu'il  ae  vit  sur  le 
■iége  épiscopal,  il  persécuta  violem- 
ment les  catholiques,  et  plusieurs 
moururent  des  mauvais  Iraiteraens 
qu'il  exerça  coutre  euij.  Mai»  la  cu- 
pidité étoit  encore  plus  Torte  en  lui 
que  la  passion  de  se  venger.  11  pre- 
noit  de  toutes  mains ,  etnevoit  aux 
fila  les  héritages  de  leurs  pères ,  sefit 
adjuger  la  ferme  ùu  salpêtre ,  et  se 
rendit  maître  de  tous  les  marais  sa- 
ians  et  des  étangs  olI  croissoil  le^a- 
pyrus.  11  mit  un  drait  sur  les  cer- 
cueils  ,  et,  eu  les  vendant  même  aux 
étrangers ,  il  leva  ainsi  un  impôt 
sur  chaque  roort.  Bassement  flatteur 
des  eunuques  du  palais,  et  favorisant 
les'  exactions  de  la  coiir  impériale. 
ilserenditodieuxaux  païens  mêmes, 
dont  il  pilloitles  temples.  Tant  à'i 
tedtats  «xdtèrent  une  émeute  ;  e 
après  avoir  été  accablé  d'outrages^ 
.il  fut  massacré  le  a4 décembre  ô6i 
Julien  ïégnoit  alors.  Il  écriviifor- 
lement  aux  Alexandrins  ,  pour  leur 
reprocher  cet  assassinat.  Quoi  !'  leur 
dit-il ,  au  lieu  de  me  réserver  la 
connoissance  des  injures  que  vous 
avez  souffertes,  vous  vous  êtes  laissé 
emporter  i.  la  colère  ;  vous  vous  êtes 
livré»  aux  raèoies  excès  que  vous 
reprochez  à  vos  ennemis.  George 
mriritoit  d'èlre  traité  comme  il  Ta 
été;  niaiscen'étoitpasà  vous  d'être 
ses  extculçurs.  Voua  avez  des  lois  ; 
ilfalloit  dïuuuidei  justice,  o 


VI.  GEORGE  DOSA.iToj'eïDasX, 

VII.  GEORGE, dit  ^mira,  sa- 
vant maronite ,  vint  à  Rome,  aoui 
le  ponti&cat  de  Clément  VIll ,  et  y 

ni!  au  jour  ime  Grammaire  sj"- 
iaque  et  ckaldaïque ,  i596,iji-4°, 
estimé!  des  savaus.  De  retour  en 
Orient,  il  fut  fait  patriarche  des 
maronites,  lit  recevoir  la  réforma- 
tion  du  calendrier,  et  mourut  vert 
i64i<  George  Amira  souffrit  beau- 
coup avec  son  troupeau  durant  la 
guerre  des  Turcs  coutre  les  émirs.  Ce 
fut  lui  qui  reçut  au  mont  Liban 
Galau^  de  Chaateuil. 

VIII.  GEORGE  ,  duc  d» 
CLtRBNCK  ,  frère  d'Edouard  IV , 
roi  d'Angleterre,  convaincu  ,  à  es 
qu'on  croit  communément,  d'avoir 
eu  dessein  de  secourir  la  duchesse 
de  Bourgogne  contre  le  roi  son  frère, 
fut  condamné  i  être  ouvert  tout 
vif;  on  devoit  arracher  ses  entrailles 
«t  les  jeter  au  feu ,  puis  lui  tran- 
cher la  tète;  mais  sa  mère  ayant 
fait  modérer  cette  sentence ,  on  le 
jeta  dans  un  tonneau  de  bière ,  et 
on  Yj-  laissa  jusqu'à  ce  qu'il  fût 
étouffé. C'est  ainsi  queTimt  ce  prince 
infortuné,  l'an  1^78.  Edouard  IV 
ayant  demandé  h  Louis  XI  com- 
meiu  il  devoit  traiter  son  frère,  la 
monarque  français ,  aussi  cruel  que 
politique,  lui  répondit  par  ce  vers 
de  Lucain  ; 


nihx 


■i,  iijr,-^ 


«  On  n'a  jamais  su ,  dit  du  Radier, 
ce  qui  avoil  occasionné  la  mort  du 
duc  de  Clarence.  Les  uns  préten- 
dentque  ce  l'ut  la  jalousie  d'Edouaid 
son  frère,  qui  craignoit  que  le  duc 
n'acquit  un  trop  grand  crédit. 
Vautres  pensent  que  ce  fut  en 
effet  le  secours  qu'il  donna  à  la 
douairière  de  IMurgogne;  et  il  y  a  - 
beaucoup  d'appareuce  que  ce  motif 


GEOR 

fol  le  Tëri  table .~  Enfin ,  il  y  a  ûet 
hùloricns  qm  atlribuent  ea  mort  à 
la  r^nse  d'un  devin ,  qui  avoit 
prédit  que,  quoique  Edouard  eût 
des  enfaiiB ,  il  auroit  poar  succès- 
seur  un  prince  dont  le  nom  com- 
menceroit  par  la  leiire  G  ,  el 
que  Je  duc  de  Clarence ,  a'appdaut 
ôeo/ye,  fut  celui  sur  lequelEdouard 
jeta  ses  soupçons  ;  mais  qu'il  m 
trompa  ,  et  que  la  prophétie  ne 
laissa  pas  qne  d'être  vraie ,  parce 
que  ce  fut  le  duc  de  Glocester  qui 
succëda  à  Edouard....»  (  frayez 
l'Histoire  d'Angleterre  de_  Poly^ 
dore  -  Virgile  tous  le  règne  d'E- 
douard IV  ,  pag.  65i.  )  Le  fils  de 
George,  Edodaad  -  Puntacejjet 
(  uofet  ce  mot .  u"  XI),  eut  une, 
fiu  digne  de  son  père. 

TX,  GEOHGE- LOUIS  de 
Brunswick  ,  premier  du  nom  , 
duc  et  électeur  d'Hanovre  ,  fil» 
d'Eruest- Auguste  de  Brunswick, 
et  de  la  princesse  Sophie,  petite- 
fille  de  Jacques  1"  ,  ne  le  8 
mai  i66b,  commanda  avec  succès 
l'armée  impériale  en  1708  et  1709. 
La  reine  Anne  étant  morte  le  1 1 
août  1714,  George  fut  proclamé 
roi  d'Angleterre ,  le  même  jour , 
par  les  intrigues  des  whigs.  Quel- 
ques jours  après  son  couroimement, 
le  roi  dit  que  «la  foule  immense 
qu'il  avoit  vue  à  cette  cërëmonie 
l'avait  fait  penser  au  ioiir  de  la  ré- 
surrection des  morts.  »  Miladi  Cop- 
■wer  répondit  :  «  Sire ,  aussi  ce  [our- 
là  fut-il  celui  de  la  lésuriectlon 
de  l'Angleterre  el  de  tous  les  bous 
Anglais,  n  George  éloil  persuadé 
que  les  principaux  ministres  du  der- 
nier règne  avoîent  eu  des  vues  con- 
traire* à  ses  intérêts.  11  crO)'0it 
c]ue  ,  sous  le  prétexte  de  la  paix , 
ils    ne   s'étoient  uuis   à   la  France 

a  ne  pour  préparer  le  rétablissement 
u  file  de  Jacques  II.  Son  premier 
soin  fut  donc  d'établir  une  corn- 
ynission   pour  «xamiaei,   av*c'U 


GEOR 


38i 


de  Bolyngbiocke.  Eobert  Walpole , 
nommé  pour  faire  l'examen  le  plus 
sévère  des  papiers  de  ces  deux  mi- 
nistres ,  les  lut  avec  la  passion 
d'un  TCihg  qui  s'ëtoit  toujours  op- 
posé à  la  paix,  et  avec  les  dispo- 
sitions d'un  homme  qui  espère  de 
remplacer  un  jour  ceux  qu'il  doit 
juger.  D'ailleurs  les  iulrigues  dans 
les  communes  pour  traverser  la 
paix  l'a  voient  fait  renfermer,  soui 
le  précédent  ministère,  dans  la  tour 
de  Londres  :  et  cette  raison  ne 
servoit  pas  peu  à  l'aigrit,  Bolyng- 
hrocke  se  douta  de  ce  qu'on  lui 
préparoit,  el  prévint  l'orage  en  ^uil- 
tant  l'Angleterre.  Qsford  fui  arrête; 
mais  sa  conduite  paroissanl  irré- 
prochable, le  roi  lui  rendit  enfin 
Ja  liberté ,  après  lui  avoir  fait  es- 
sujer  le  supplice  d'un  long  procès 
et  d'une  longue  prison...  Ha  nais- 
sance avoit  rois  un  trop  grand  in- 
tervalle entre  George  et  le  trône  ; 
on,  disoit  qu'il  y  avoit  quarante- 
cinq  personnes  qui  en  ëtoient  plus' 
près  que  lui.  Tous  les  Anglais  ne 


légitime.  Agréable  aux 
whigs,  il  devint  odieux  atix  torys, 
qui,  par  les  changemens  faits  dans 
l'administration ,  se  voyoient  privés 
de  toute  faveur.  Les  esprits  sans 
passion  et    sans   préjugé  ne  pou- 

muler  l'injustice  faite  à  la  maison 
de  Stuart,  Ces .  dispositions  furent 
cause  d'une  guerre  civile ,  qui  ne 
fut  assoupie  que  vers  1717,  après 
qu'on  eut  fait  verser  suc  les  ëcha- 
l'auds  le  sang  de  quelques  rebelles 
illustres.  Ceiiendaat  la  nation  an- 
glaise prospéra  sous  le  règne  de 
George  I".  En  17  36  elle  mil  trois 
floUes  en  mer  ;  la  première  alla  en 
Amérique  ,  et  empêcha  l'arrivée  des 
galions  en  Espagne  :  1a  seconde 
CToisoit  sur  les  cotes  d'Espagne  ,  et 
obMrvoit  de  près  les  inouvemeni 


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38i 


GEOR 


des  Espagnols  ;  lu  iroisième  Rt  voile 
pour  la  mer  Balllifiie  ,  où  elle  em- 
pêcha les  Moscovites  d'aKËCUIer  li^ 
projeU  qu'ils  avoïentrormés.  George 
1"  mourut  ratiaë«  suivanle ,  le  ai 
juillet  1737  ,  à67>ns,iOsiiabnick, 
en  allant  d'Angleterre  à  Hanovre... 
«Ce  prince  avoit  de  graudes  qua- 
IJtca  ,  dit  l'abbë  Millol ,  beaitcoup 
de  gëaie,  de  diKemement ,  de  po- 
litique, de  lalen*  pour  lesu^ocia- 
tioDS.  Il  ^loit  enuemi  du  fasle  et 
grave  dans  sa  conduite ,  quoiqu'on 
lui  ait  reproché  d'avoir  donné  à  sa 
inailreue  la  charee  de  gTand-^iiyer. 
La  réputation  de  sageasa  dont  il 
jouiMoit  avant  de  parvenir  à  la 
couronne  l'ut  ternie  aux  yeux  des 
Anelait  par  un  gouvememeut  peu 
conforme  i  leurs  principe*  et  à 
l'int^èl  de  la  nation.  Les  conteils 
de  aei  ministres  l'entraluËrent  peut- 
être  au-deli  de  ses  propres  meiurei. 
En  devenant  maître  du  parlement, 
dout  lei  principaux  meoibrea  lui 
avoient  vendu  leurt  iuffragei ,  il 
perdit  l'affection  de  son  peuple ,  le 
premier  trésor,  d'un  souverain. 
Comme  particulier,  il  éloit  bon  et 
aflable.  «L'abbé  PrëvAt  rapporte 
■ur  ce  prince  une  anecdote  qui  lui 
fait  honneur.  Se  trouvant  masqué 
à  un  bal ,  il  causoit  avec  une  dame 
masquée  aussi,  et  qu'il  ne  connois- 
soit  pas.  Cette  dame  lui  proposa 
d'aller  avec  elle  se  rafraîchir  au 
buffel  ;  le  roi  7  cousentit.  On  lui 
versa  à  boire  :  «A  la  santé  du  pré- 
tendant, dit  la  dame.  —  De  tout 
mon  cœur,  répondit  ce  monarque. 
—  Je  bois  voloDiiera  à  U  santé  des 
princes  roalheuteul.  a  George  I'' , 
aelon  Voltaire ,  se  pUisoit  plus  i 
vivre  en  homme  qu'eu  raaitre.  Ij 
pompe  da  la  rojauté  étoit  pour  lui 
un  fardeau  pesant.  Il  vivoit  avec 
un  petit  nombre  d'anciena  courti- 
làns  qu'il  admettoit  à  sa  familia- 
rité. Ce  n'étoit  pas  le  roi  de  l'Eu- 
Tope  qui  eiti  le  plus  d'éclat;  maie 
il  étoit  l'un  des  ^us  eages  et  le  kuI 


GEOR 

S  ni  connût  aur  le  trAne  les  doncenrt 
B  la  vie  privée  et  del'aïQilié.i) 

-h  X.  GEOHGE-AUGUST^  » 
coud  du  nom ,  duc  de  Brunnrlck , 
his  du  précédent  ,  né  en  iGSi. 
succéda  à  son  père  eu  1737  danita 
états  d'Augleteire  et  d'^lema^ut, 
La  mime  maladie  l'emporta.  U  mu- 
rut  le  aô  octobre  1760.  11  avoii 
épousç  en  170S  la  princesse  Caro- 
line de  Brandebourg  Auspadi,  qiri 
mourut  en  1737.  George  son  jièn, 
avec  lequel  il  rutloog-leiLip«brouilk, 
ne  lui  donua  jamais  de  part  au  gou- 
vememi^nt.  «  Cependant  le  lila,  du 
l'abbé  Millot,  a  paru  plut  dignaili 
ta  couronne  que  le  père.  »  Fol^tïqw 
habile ,  il  sut  gouverner  un  peupii 
qui  ift  sait  guère  obéir,  el  en  lA- 
lint  tout  ce  qu'il  voulut.  Lea  arma 
des  Anglais  prospérèrecl  dam  ii 
guerredei74i  ,  que  George  11  «m- 
tint  avec  gloire;  et  leur  puissaott 
s'accrut  dans  cellede  1753  ,  qu'il» 
vit  pas  terminer.  Dana  lapreraièn, 
il  maintiut  la  reine  d'Hongrie  dav 
«es  poasesiions ,  iptea  la  .  mort  It 
Charles  VI  j  dans  la  seconde,  il  Et 
des  conquêtes  au  Nouyeau-Mondt 
et  ses  vaisseaux  tirent  des  fri» 
immenwB. 

•  XI  GEORGE  OE  S13,  rhëtenr 
grammairien  ,  florissoit  a|i  i-utnnK 
cernent  du  iS'  siècle.  11  profeui' 
belles-lellresdanssapatrie,  ellii 
en  mourant  quelque»  ouvrages  S 
estimés  qui  n'ont  point  élé  ïmp- 
méa;  ce  sont  ,  I.  Ifae  Grammà 
arménienne  divisée  en  trois  ti"' 

II.  I/arl  ^écrii-e  et  d'abréga 
mais.iïl.  Exercicessur  i'éiogi"* 
divisèi  en  cinq,  livres.  G«orgc 
Sis  faisolt  consister  le  mériu 
l'éloquence  dans  l'art  de  proai' 
11  La  rhétorique,  disoit-il  ,  sans' 
monstralinn  et  sans  jugeniestp 
tir,  seroit  nu  art  perverti,' 
justesse  et  sauadigiiité.  » 


GEOll 

*  XII.  GEORGE-CADOUDAL, 
chef  de  choLuiiu,  fiU  d'un  nieuaier 
de  Brecke  ,  Tillage  à  deux  lieues 
d'Auray  dans  le  Morbihan  ,  avoit  à 
peiue  liai  tes  élude*  A  Vaunes,  lors- 
que la  ntvoluliouéclala;  iln'yprit 
d'abord  aucune  part  ;  laaxt  lors  de 
l'inturrection  de  kl  Bretagne ,  il 
•«rvit  comrae  simple  ravalier ,  viul 
avec  quelques  Bretons  se  rijunir  aux 
Vend^ensi  Laval, après  leurpassage 
de  la  Loire  ,  et  l'ut  nommé  oSlcier 
au  liëge  de  Giandville.  tl  te  àii- 
tiagua  par  sa  force  et  ion  courage  , 
et  se  fit  dès-lors  une  sorte  de  répu- 
tation. Après  la  déroule  du  Mans  et 
de  Saïeoaj,  il  se  >auva  dans  son 
pajs  natal;  Blaia  De  pouvant  y  re- 
prendre  la  vie  catonière ,  il  enrôla 
des  paysans  et  des  matelots  éisifa, 
et  se  mit  à  leur  tète.  Des  troupes 
. furent  dirigées  contre  lui;  il  fut 
surpris  par  une  coloune  ré[iublicaine 
cl  conduit  dans  les  prisons  de  Brest 
avec  son  père.  Apres  une  détention 
assez  longue,  il  se  sauva  déguiséeu 
matelot ,  et  prit  le  commandement 
de  son  canton.  N'aimant  pas  lei 
nobles  ,  il  chercha  constamment 
à  les  écarter  du  commandement,  et 
il  éloil  même  regarda  comme  le 
chef  d'un  patli  plébéien.  Ce  ne  fut 
qu'en  17g!)  qu'il  commençai  se  faire 
Temarquer  ;  il  coiemanda  en  1796 
la  division  du  Morbihan.  Ajantre- 
prii  les  armes  eu  17(19,  '^  f"t  "n 
des  chefs  qui  raisembïa  le  plus  de 
forces  autour  de  lui  ;  el ,  selon  les 
lapports  des  républicains,  il  jouïs- 
•oitd'une  grande conhance parmi  ses 
troupes  ;  il  fut  mËme  question  un 
întlant  de  le  nommer  gëuéralisaime. 
Il  occupoil  de  nouveau ,  i  cette  épo- 
^lie,  la  Basse-Bretagne,  et  il  si 
trouvoit  le  seul  général  en  chef  qu' 
nefùl  pas  gentilhomme.  Sa  division 
fut  c«lie  quilivra  le  plus  de  caml>ati 
aux  républicains ,  el  ce  fut  lui  qu 
commanda  en  décnnbre  l'expéditioi 
<]ui  eut  lieu  sur  le  bord  de  la  Vi- 
biue ,  pour  i«cevotr,  va  tiMupMt 


GEOR 


38à 


considérable  d«  fusila  et  de  ca'iians 
qu'y  débarqueroitni  les  Anglais.  U 
-ïfiisa  loug-tempa  la  paix  offerte 
ilors  par  k s  consuls  ;  mais  à  la  suite 
le  plusieurs  aHaires  (  notamment  do 
celles  de  Graud-Champ  el  d'Elven , 
'(S  35  el  36  janvier  18110,  qui fu- 
eat  atseK  sanglantes),  et  voyant 
'ailleurs tous  tes  principaux  chefs. 
Frotté  seul  excepté ,  se  soumettre 
aux  lois  de  la  république,  il  songea 
à  conclure  la  paix  pendant  qu'il  en 
étoit  temps  encore.  Le  g  février ,  sa- 
chant que  le  général  Brune  faisoit 
une  reconuoissancE,  il  s'avança  près 
du  village  de  Theix,  suivi  senle- 
menl  de  deux  chouans ,  ordoima  à 
[  d'aunoncer  qu'il  désiroit 
parler  au  général  républicain  ,  et 
entra  eDconfiércnce  avec  lui  eu  pteia 
oin  d'uue  haie  :  après  une 
heure  d'entretien ,  tout  fut  terminé , 
et  George  s'engagea  à  licencier  se* 
troupes ,  et  i  remettre  l'artillerie 
et  les  fnsils  qu'il  possédoit.  Lots  de 
la  paciiicatinn  consulaire,  il  vînt  à 
Paris ,  où  il  lui  fut  oQfert  du  servies 
dans  l'amée  républicaine.  Après 
quelques hésilatîonB,  il  partit  brus- 
quement pour  Londres ,  où  il  fut 
parfaitement  accHeilli  des  princes  et 
du  ministère  anglais.  Ou  prétend 
que  c'est  à  lui  que  l'on  doit  l'idée 
de  la  machine  infernale  ;  il  passa 
même  en  FVanoe  pour  en  ordonner 
l'exéctttioo  ,  retourna  ensuite  eu  An- 
gleterre ,  etn'en  revint  une  seconda 
fois  que  pour  trouver  la  mort.  Dé- 
barqué sur  la  falaise  de  BéviUe  «u 
mois  d'août  1804, avec  Pichrgruet 
autraa,  il  vint  à  Paria  pour  frapper 
le  coup  qu'il  iiiéditoit  contre  la  pei^ 
sonne  du  premier  consul ,  et  se  tiut 
caché  dana  la  capitale  jusqu'au  mois 
de  mars  ,  époque  à  laquelle  la  police, 
ayant  oblenudes  révélations  de  quel- 
ques-uns des  agens  de  celte  conju- 
I  ration,  le  fit  rechercheravec  une  ac- 
tivité extraordinaire.  Arrêté  près  U 
LAixembourg ,  par  des  agens  de  po- 
lice,  il  «a  icilTerM  deujF  à  ses  pieds. 


384 


GEOR 


de  deux  coupe  d«  piBtolel8,eI  lauia 
à  bas  de  son  cabriolet ,  il  chercha  à 
■'ëditipper  ;  mais  la  multitude  s'é- 
tant  rëuiiieanlourde  lui ,  ilfutar- 
lïlë  par  lea  efforts  (Tuii  boucher  . 
couduit  à  la  préfecture  et  eneuit< 
au  Temple. Trudiiit  au  tribnual cri- 
minel arec  un  grand  nombre  de  com- 
plices ,  il  fut  condamné  à  mort  le  3 1 
prairial  an  13  (muai  i8o4). comme 
coupable  d'avoir  voulu  attenter  à  la 
\ie  dj  premier  consul,  il  fut  exécuté 
le  5  messidor  suivant  (  94  juin  ].  Il 
dioit  âgé  de  3!)  ans.  Il  montra  dans 
toute  la  procédure  beaucoup  <1e 
«ang-rroid  ,  s'abstint  constamment 
de  compromettre  ses  parlieaus  par 
ses  réponses,  et  fit  bauleineul  pro- 
fession de  dévouement  à  la  cause 
des  Bourbons.  —  Sou  (tarent  et  co- 
accusé Cadovdai,  (P.  J.  ) ,  mate- 
lot à  l'époque  da  l'insurreclion  de 
la  Vendée  ,  quitta  ton  bord  pour 
se  réunir  aux  insurgés.  11  s'y  dïs~ 
tingiia  par  dts  actes  de  férocité  qui 
le -firent  surnommer  le  Jiourreau. 
George  se  servoit  de  lui  pour  l'as- 
sassiuat  des  fond ienna ires  publics, 
l'espionnage  et  la  correspondance  de 
côte  à  côte.  Arrivé  avec  lui  dails  la 
capitale,  il  y  fut  arrètèct  cMidamné 
à  mort  le  même  jour ,   à  l'âge   de 

•  GEORGIEVTTZ(BatlMemi), 
Hongrois  ,  versé  dans  les  laiîgnes  , 
florissoit  dans  le  16*  siècle;  il  visita 
les  lieu-x  saiols ,  et  fut  détenu  cap- 
tif pendant  i5  ans  chez  les  Turce. 
Nousavonsde  lui  plusieurs  ouvrages, 
I.  DeTurcomm  rilu  elceremoiûis, 
Paris,  ibli^  ,  in-i3.  Dom  Mont- 
faucon  eu  faisoit  grand  cas.  IL  1?U- 
putalio  de  fiiiB  ckiistiand ,  etc. 
III.  De  affiiclione  christianorum 
captivoruni sub  Tiircko /iigo,  avtc 
figures ,  Worms ,  1.145  ,  in-8°.  IV. 
Il  a  traduit  de  la  langue  persane, 
eu  latin  un  ouvrage  singulier  et  rgui  1 
ponrroil  bien  ttre  une,  prophétie  : 
^lognome  seu  pressasium  mahu-  \ 


GERA 

laaorum ,  primùm  de  cirisiit^ 
lum  calamilatibus  ,  dei/tde  de 
B  genlh  inierilu,  Ba\e  ,  iSâi  , 


*  I.  GEBALDINI  (  Alexandre  )  , 
d'Amélia ,  frère  mineur,  le  pre- 
mier évèque  qui  alla  dans  l'iade , 
passa  de  l'évèché  de  Voltorara  et 
de  Moutecorvino  ,  dont  ilavoitétë 
pourvu  environ  en  1496  parAlexau- 
dre  VI ,  à  l'église  de  Vile  de  Saint- 
Doiniugue  en  Amérique ,  où  Léon  !X 
l'envoya.  Il  y  mourut  en  i535  , 
après  cinq  années  de  séjour,  sep- 
tuagénaire et  eu  odeur  de  sainteté. 
Il  écrivit  beaucoup  d'ouvrages  doat 
parlent  Ughett  et  Zeno  dans  ses  yJtV 
serlazioiii  Vossiaiie,  t.  a,  p.  83 1. 
Les  deux  suïvans  sont  les  plus  esti- 
més. 1.  Iliiierarium  ad  regiunessab 
œguinociiali  plagâ  consUlulas.  II. 
Monumenta  aniiquitalum  Koma- 
nari/m  è  veteribu»  inscriplio/iibua 
ivcoliecta  suis  iiineribus  et  studio. 

•  II.  GERALDINI  (  Antoine  )  , 
d'Amélia  ,  frère  du  précédent ,  flo- 
rissoit dans  les  belles-lettres,  et  pai^ 
ticulièrement  dans  la  poésie  latine  ; 
i  l'âge  de  33  ans  il  fut  coiirouué 
poêle  lauréat.  Parmi  ses  poésies,  on 
dislingue  les  Fasii ,  eu  vers  élégia- 
qiies ,  dans  lesquels  il  traite  des 
Vies  des  saints  et  des  martyrs.  Il 
mourut  en  Andalousie  en  1489 ,  à 
l'âge  de  SU  ans. 

GEBANCsaint.)  roj-esGvicaE. 

f-L  GÉRARD,  nom  de  quatre 
saints  personnages.  Le  premier , 
tiré  du  séminaire  des  clercs  de 
Cologne  pour  gouverner  l'église 
de  Toul  en  963 ,  occupa  ce  siège , 
et  mourut  le  39  avril  994-  —  t* 
second ,  ô'altord  moine  de  S.  Denys, 
puis  premier  abbé  de  Brogne ,  au 
diocèse  de  Namur  ,  ëtojt  né  de  pa- 
reus  distingués ,  qui  lui  firent  pren- 
dre de  bonne  heure  le  parti  det 
armes.  Eavoyé  i  la  cour  de  Be- 


GERA 

reng«r,  oomle  de  Ftandr» ,  It  gagna , 
par  «on  hsurtui  caiaclére,  la  cou- 
iîauc«  de  ce  pciiK« ,  el  il  ponvoii 
Hpirer  i  toiitea  les  faveur»  de  la  for- 
luBe  ,  lonqu'il  ijiiiitii  le  moade.  Il 
nwurulte  SocWbre  3.19.  -•-  Le  t/oi- 
tième,  4*t(|iie  et  martyr,  ëloil  liU 
d'un  noble  rAiitiea.  Aprti  avoir 
ftati  quriqiie  temps  dMi  i>n  ino- 
R«slir< ,  il  Tonhit  faire  le  vojage  de 
la  Teire  (Mnte.  Comme  il  traversoit 
1*  Hotigrie  ,  U  iBtnt  lOi  Elienne  l'irr- 
rèta  pour  travailler  i  la 'coDTenion 
de  le*  lujeia  iulidèlc».  U  dit  fait 
^h)ue.  Après  la  mort  de  aaint 
Etienne ,  il  refusa  génëreusemeni  de 
c*un>nu«rrnsiir[>aieurdeson  tr^De. 
n  contiunoît  »«■  miitions ,  lorsqu'uue 
troupe  de  payaani  des  bords  du  Da- 
nube le  reiiGoiitrirciit  et  le  per- 
cèrent d'une  lance  en  id4t-  —  Le 
miatriènie,  mort  la  iS  juin  i35S  , 
«oit  frère  de  saint  Beruaid  el  re- 
ligieux de  Curbie. 

n.  GÉaABO.  Vof»ji  Gehhaud. 
■]■  ÎH.  GéRASD'(Toiit  ou 
TuNO),  étoil,  à  «  qu'où  croit, 
d'Amaliî  en  Italie;  il  fut  l'iBSli- 
liileur  el  le  premier  grand-maltce 
des  frères  hospilalitr»  de  Saiai 
Jiau  de  Jérusakm,  cuhuiib  aujoiii 
d^ni  MUS  le  aoni  de  chevaliers  i 
Malle.  Cut  ordre  conimença  dès  le 
tempe  où  la  ville  de  Jcrusalem  ^loit 
encore  en  la  puijwiiiœ  des  inlidèles. 
Des  uiurchaiids  d'Amalfi  obtinrent 
ta  permission  de  bdlir,  vis-à-vis  de 
l'uglise  du  5ainl-9épulcrc ,  im  mo- 
daslere  de  bénédictins  oïl  les  |>éle- 
riiis  Latins  puisent  trouver  l'hospi- 
talité. l.'abÙdecbUiodaslère  tbnda, 
en  loUa,  un  hApiial  dont  il  douna  la 
direction  à  Gérard,  homme  r>coui- 
mandalile  par  sa  piété.  Gérard  prit 
tmhabitreiigieuKrat)  11 00, avec  une 
crois  de  toile  blanche  A  huit  poinies 
«ir  l'estomac ,  et  doiiiin  cet  habit  à 
plusieore  perBonnei  qui ,  s'engugeant 
dans  cette  société,  tirent  les  trois 
-rniix  de  chttsieté.  A»  ^^ntUTielé  et 


GERA  385 

d*obëissjinee ,  avec  un  v«n  particu- 
ilager  les  chrétiniis.  Ce* 
religienx  obtinrent   de  grands  pri- 
vilèges  dïs   leur  naissance.   Anas- 
tase  IV  les  coDflrma   en  11 54,  paf 
bulle ,  dans  laquelle  il  leur  per- 
de recevoir  des  élèves  pour  faire 
Ice  divin,  et  admiuisirer  les  sa- 
cremens,  et  des  laïque*  de  condition 
libre  pour  le  service  des  pauvre*  : 
telles  étoieut  les  Iroii  sortes  de  per- 
sonnes qui  compOBoieui  l'ordre  de  S. 
Jean  da  Jérusalem  :  les  frères  cheva- 
1ers,  les  derct,  el  le»  frères  servau*. 
Le  ÀiHdMeiir,  mort  en   itao,  eut 
pour  successeur  Raymond  du  Puy. 

+  IV.  GÉBARD  DE  Devexteii  , 
auB*i  appe}é  ife  Givvt,  dockuv  d« 
Paria ,  chanoine  d'Utrecht  et  d'Aix- 
la-Chapelle,  uéàDeventerai  i34o, 
et  tnort  le  ao  août  1Î84  ,  fonda  , 
dauï  le  i4'  siècle,  un  iuslîiut  dit 
de  la  f^ie  commune ,  ou  des  Frirei 
debonne  volonté.  C'éloient  des  per- 
sonnes distinguées  par  leur  savoir 
el  leur  piété,  qui ,  poiiropputer  uuc 
digue  k  la  fainéanlife  et  â  la  men- 
dicité, fléaux  presque  consacrés  à 
celle  époque,  ïivoienl  en  commun 
dii  produit  (le  leurs  coulribiilions 
voloniaire*  oude  celui  de  leur  in- 
dustrie el  de  leurs  lalens,  el  qui 
■'nppliquoieut  particulièrement  1 
l'ilislrucliou  de  la  jeunesse.  Les 
'  moines  ne  nanqnèrem  pas  de  se 
déchaîner  contre  ces  sociétés ,  qui 
tendoieut  en  eSelau  décri  de*  vbux 
mouasiiques  et  à  la  ruine  de*  cou- 
vens.  Un  douiinicain  de  Sa^e, 
uoinméMalthieuGrabou,  présenta 
ail  pape  un  écrit  conçu  eu  viuel- 
ciuq  articles ,  où  il  espotoil  l'illé- 
giliinité  et  le  danger  de  ce*  cor- 
porations. Le  poiiiife  ,  ayant  cou- 
siillé  le  cardinal  de  Cambrai  et  le 

'Ichre   GerEon  ,   n'abonda     point 


s     le   SI 


s  du  r 


!,qui  1 


liacla.  (  Voyet  Histoire  du  coucile 
de  Constance,  par  f^nfant  ,  p. 
m.  6ai.  604.  )  Cetie^onRrJgailoB 


380 


GERA 


Veit  reudue  liagulièremciit  recmu- 
nianduble  dans  lei  Proviaces-^Umes 
par  rëUbliasemcDt  de  plusieurs 
lÎGoleB  ulilea.  On  ■  de  Gcraid  de> 
Livret  de  piété  et  de»  Sermons. 

iV.  GERARD  rSalthasar),  aa- 
«atain  de  GuiUaunie  ,  prince  d'O- 
range ,  naquit  à  Willafana  en  Fran- 
che-Couilé.  Ce  a<:ëléral  trouva  le 
moyeu  de  s'iusiuuer  dans  lea  bonnes 
^racea  de  ce  prince ,  ea  affeciant  un 
Bile  outre  pour  la  religion  pro- 
testante  ,  el  une  liaine  furieuse 
contre  le»  catholique*.  Il  aasisloit 
I^gulièrement  aux  prières  etaux  ins- 
tructïona.  On  ne  le  troiiïoit  janiaiB 
aana  un  Psautier  ou  un  uouveau 
Testament  à  la  main.  Tout  h  monde 
fut  dupe  de  «ou hypocrisie.  Uu  jour 
que  le  prince  d'Orange  sonoil  de 
■ou  paUis  à  Délit,  Gérard  le  tua 
d'un coupde pistolet cliargé  de  trois 
ballea.  Dëa  nue  le  niïurtritr  eut  été 
arrêté,  il  demanda  du  papier  et 
une  plume  pour  écrire  tout  ce  qu'on 
vouloit  apprendre  de  lui.  11  déclara 

Sue  depuis  six  ans  il  avoil  résolu 
«  donner  la  mort  au  prince  d'O- 
range ,  chef  dea  hërÉtiquea  rebellea. 
Et  pourquoi?  a  Pour  expier  ses  pé 
chés,  et  pour  mériter  la  gloire  éter- 
nelle, n  il  accusa  quelques  religieux 
d'avoir  applaudi  ù,  son  projet,  et 
Qsa  le  donner  pour  un  généreux 
athlÈte  de  l'Église  romaine.  Il 
avoua  que  si  le  prince  vivoit  ,  il  le 
tu eroit  encore,  dùlH>ii  lui  faire  souf- 
frir mille  torlurea.  Après  qu'il  eut 
ilé  appliqué  à  la  qneaiion ,  on  pro- 
nonça la  sentence  de  mort  ;  elle  por- 
toil  qu'on  lui  brùleroit  la  i 


i   fer  ï 


l'ge. 


'   P*rt'' 


cbamues 
couperoit  ensuite  son  corps  viïaiii 
en  quatre  quarliers  ;  qu'on  lui  ou- 
Triroil  le  ventre;  qu'après  lui  avoir 
arraché  le  cœur  on  lui  en  batlroit 
le  visage  ;  enhn ,  qu'on  lui  couperoit 
la  tète.  Cet  arrêt  fui  exécuté  le  14 
latllet  i5fy ,  et  ce  £a]Mli<|ue  mourut 


GERA 

comme  va  martyr.  Philippe  II 
anoblit  tous  les  deecendans  de  U  [a- 
laille  de  l'nssassiu.  L'intendant  de 
la  Fmnche-Comté ,  Varoles,  les  re- 
mit à  la  taille.  îlans  le  livre  IV, 
chapitre  6  de  la  traduction  fran- 
çaise imprimée  à  Douay  eu  1618, 
in- 1 3 ,  de  l'Histoire  des  martyrs  de 
Gorcum ,  par  le  théologien  GuilL 
Eslius,  ou  lit  un  passif  i  la  louan- 
ge de  cet  assassin ,  dont  ou  a  aussi 
iiupriuié  uu  Eloge  à  Uouay  vers  1« 
même  tempe. 

VI.  GERARD  (Jean),  théologien 
Itvthérien ,  né  à  Quedlimboui^  eu 
iSSa,  enseignais  théologie  àlèno 
avec  un  succès  distingué.  Ou  a  da 
lui  un  grand  nombre  d'ouvrages. 
Les  principaux  tout,  I,  Desi.ieiu: 
communs  de  llièologie.  11.  La  Coh- 
Jh^iun  catholique.  111.  UHarm»- 
aie  des  quatre  évatigélislei ,  Ge- 
nève, 1646  ,  î  vol.  in-fol.  IV.  De» 
Commentaires  sur  la  Genèse,  «ur 
le  Deuiéronome ,  sur  lea  Épitrea 
,  et  sur  l'Apocalypse. 


Ce  s. 


, i637. 


+  Vn.  GERARD  (Jean),  autre  sa- 
vant luthérien  ,  professeur  eu  théo- 
logie, et  recteur  de  l'académie  d'Iène 
sa  patrie,  mourut  en  1668,  à  bf 
ans.  On  a  de  lui  ,  I.  Une  Harmo- 
nie de  langues  orientales.  II.  Uu 
Traité  de  l' Eglise, ciip Aie  ,  et  d'au- 
tres ouvrages  estimés.  —  Jean  Er- 
nest ,  eon  hl« ,  professeur  de  théo- 
logie à  Giesaeu  ,  mort  en  1707, 
a  laissé   quelques  ouvrages  sur   le* 


•  It.  GERARD  (Jean),   boU- 

\i\fle  anglais  ,  né  en  1  ^4^ ,  à  Nanl- 
wick ,  au  coiDté  de  Chciter  ,  mort 
eu  160T,  destiné  i  la  chirurgie, 
ttt  ses  études  en  ceuaéqueiice ,  et 
s'élablità  Loudres  ,  où  lelord  Bttr- 
Uigh  le  f  rolégiM  ,  et  Ini  donita  la 


GERA 

nirl  11  tendance  de  ses  )ardini.  Il  eut 
■niai  en  propre  un  irèa-grami  jardin 
boiaïuque.  Geiard  est  auteur  de  , 
ï.  Caialogus ,  arborum  fruticam  et 
plantarum  tant  indigertarum  quant 
exolicarum  in  hoito  Joh.  Geiaiiii, 
m-4°,  iSgi.  II-  Herbier,  ou  His- 
toire géaéra/e  des  plante» ,  \a  fol. 
jmblié  pour  la  première  foi»  «a 
1S97,  dont  la  meilleure  édition  eil 
eeUe  de  Johnson ,  i633. 

*  X.  GERARD  {Thierri), 
tn^ecin  du  lâ'  siècle,  ni  à  Tergow 
en  Hollande,  uiTaatdan*  «on  art  el 
dau»  les  langues  grecque  et  latine, 
a  donné  le»  ouvrages  enivana,  1. 
Claudii  Galeni  Beigameni  decit~ 
randi  ralione  per  sanguinh  mis^ 
sionem  liber.  De  saiiguifugh  re- 
vulsione  i  cucurbiiul  elscari/ica- 
lioice  traclatulua,  Parisiis,  \b%o, 
in  -  fol.  11.  Cl.  Galeni  ,1e  sim- 
plicium  medioamentorum  facutia~ 
tibus  ,  llbri  XI,  Pariaiis  ,  i.')4î, 
iii-8°.  Ces  versions  sont  iustrëes 
daoa  le  recueil  des  lEuvres  de  Ga- 
lien  ,  imptitaé  à  Bâle  en  i£i4i  ^t 
i56i  ,  iu-follo. 

•  XI.  GERARD  (Alexandre), 
théologien  ei;o$Bais,  uë  en  17^8  à 
Gariocli  ,  au  comté  d'Aberdeen  , 
nort  en  1 7g5  ,  élève  d'Aberdeen  et 
d'Edimbourg;,  fut  nommé  eu  17.Î0 
professeurdtk-philosophLe  au  collège 
deMarischallà  Abetdeen.  En  17^9 
il  prit  les  ordres  ,  l'année  sui- 
vante, il  fut  professeur  de  théolo- 
gie el  daus  le  même  temps  environ 
il  reçut  le  doctoral.  Eu  1771  il  pro- 
fessa la  ihéolpgie  au  collège  du  roi. 
Gérard  a  laissé  plusieurs  ouvrages , 
ilout  les  principauK  sont,  I.  Uu 
Esaai  sur  le  gvûl ,  in-S".  II.  Une 
Dhieitaiton  sur  le  génie  el  l'épi- 
derice  du,  c/uittiqnisme  ,  111-8°. 
m.  Un  E»aai  sur  le  Génie,  isiS'. 
IV.  Deux  ^volumes  de  S«rmon«,; 
et  Hu  UiscoiH-à  sur  les  devoùs  iruii , 


GERA 


387 


•Xir.  GERARD  DE  Nazaheth  , 
jvèque  de  Laodicée  vers  ii^o,  est 
auteur  d'un  Traité  De  una  Mag- 
dalena  ,  contra,  Gnecos.  Voyex 
la  Bible  lat.  med. ,  etc.  tom.  3, 
pag.  43,col.  i.CorjieilleSetrucliug, 
dans  la  Bibliotheca  eccUsiaetica , 
par  une  méprise  assez  plaisante ,  en 
confondant  Leodieims  ei  Laodien- 
sis,-B  fait  ce  Gérard  de  Mawreth 
érèque  de  Liège,  du  moins  à  ce  qu'il 
paroilpar  l'article  Seinleling,  dan» 
les  Mémoires  littéraires  sur  les  P»j^ 
Bas,  par  racguot,tom.  3  ,  pag.  6]i, 
col.  1  med,  11  Jeueiais  ,ditPacquot, 
qui  est  ce  Gérard  de  Nazareth ,  èvi- 
que  de  Liège ,  etc.  »  Ou  la  méprise 
est-elle  de  Paiiquot? 

*  XIII.  GHIARD  BE  CnÉMOHs , 
célèbre   dans  le  13*  siècle  par    ses 


médecine,  fil  un  voyage  à  Tolède, 
et  j  traduisit  en  latin  plusieurs  trai- 
tés arabes. 

•  XIV.  GÉRARD  ,    franciscain 

spirituel  du  i3'  siècle,  adopta  les 
Bcnlimeus  de  l'abbë  Joacliim  avec 
tant  de  chaleur  ,  qu'il  aîiua  mieux 
rester  dix-bnit  ans  en  prison  que 
de  les  abandonner.  11  expliqua 
l'Évangile  étemel ,'  attribué  à  cet 
abbé,  dans  un  livre  qii'il  publia 
en  i35o,  sous  le  titre  a  Introduc- 
tion à  l'Évangile  éternel.  Le  pape 
Alexandre  IV  eu  ordonna  la  sup— 
piession  en  labh.,  el  l'université 
de  Paris  le  condamna  au  feu.  D'au 


tvrage 


'   le 


compte  de  Jean  de  Parme  ,  général 
d^s  franciscains,  l'ami  et  le  compa- 
gnon de  Gérard. 

*  GERARDS(  Marck ),  peintre  de 

Bruges,  né  en  i55i,  mort  en  t6S6  , 
alla  en  Angleterre  vers  l5So,  fut 
.nommé  peintre  de  la  rèiiie  Elizabeth, 
et  se  distingua  daui  l'Histoire  ,  et 
peigujt  aussi  le  Paystige  el  le 
fortrsft, 


,:h,C,oc>q}c 


388  GERB 

t  GEBASBU&  (  uiut  ) ,  uMuin 
-é»  Ly«ie  ,  après  «voii  mené  \oag- 
Mmpt  k  vie  ër^itiqu*  dam  «on 
jpajs,  pana  an  PalcslRte,  où  illià- 
lit  un  grand  niona^tire  prit  du  Jour- 
dain ,  dan»  lequel  il  Hait  ta  vis  , 
k  5  mars  4''^-  "  prattqooit  l'ab^ 
tintlica  d'une  [iiaQièr«  ti  parfaile, 
qu'il  paaioit ,  dit-on ,  tmil  le  cartme 
Mat  prendre  d'autre  nourrJLure  que 
l'eucbariilie.  Sei  actiona  iDftrui' 
toienl  encore  plut  ici  moïoet  que 
tct  parolea.  A  l'exemple  de  leur 
(ief ,  ilt  a'avoieiit  que  l'habil  qu'iU 
pertoient.ToiialeuranicublBiéloiem 
une  UBtie  pour  se  coucher ,  une  mé- 

piècei,  et  une  cnicbe. 

1.  6ERAU0  ou  Gkrau)  (  «atnt  ), 
Gtmliiaa ,  moine  de  Corbie  ,  abÙ 
da  Saiat-Vmcent  de  Liaon,  puis  de 
8«inl-Médi>rd  de  Soiasoui,  «t  eafia 
Dnntieï  al*^  de  Saini-Saav»  prèi 
de  Bordeaux,  mort  le  !i  avril  io!>6, 
■  laisse  une  F'ie  dt  salât  Adalhard, 
mitéi  du)s  BoUfOdus. 

\\.  GERAUD  (s«iitt),  comte  «t 
^fitoa,  d'Aurillac ,  le  père  des  pau- 
vres et  l'exemple  des  soliiaires  , 
fond»  l'abbaye  d'Aurillac,  ordre  de 
S^int-BenoU,  en  Sg4  ,  et  mourut  le 
iS  octobre  gog. 

i-GERBAIS  (Jean),  ni  en  1636a 
flupais,  village  du  diocèse  de  Reims, 
doclanr  de  Sorbonnecu  i6tii  .pro- 
fesseur d'tSloqoeuce  an  collège  rojal 
en  1669,  mort  le  14  avril  1699, 
à  70  ans.  Avec  uu  esprit  vifet  pé- 
nétrant,  il  avoit  une  érudilioD  lirt- 
vari^e.  On  a  de  lui  plusieurs  on- 
vragea  en  latin  et  en  français  ;  les 
premiers  mieux  ëcril*  que  les  se- 
■xiqHs,  r«B  principaux  sout ,  I,  Un 
Traiié  De  cauaii  ntajoribu»  ,  in'4'', 
1691  ,  pour  prouver  que  les  causes 
des  ëvèquea  doivent  être  jugées  en 
première  instance  par  le  mëlropo- 
Klain  elpar  les  ëvÈquea  de  la  pro- 
viuce.  Ce  Traité ,  par  lesT^riléa  (pill. 


GERB 

conleuoit  sur  les  libertà  de  tIÉeliw 
gallicane,  el  par  la  manitre  aura 
dont  elles  ëtoient  exprimées, déplut 
à  la  Qanf  de  8ome.  lanaceut  XI  la 
(oudainua  en  16S0.  L'assemblée  du 
clergé  de  l'année  suivante  ordonua  à 
Gerbais  d'en  publier  une  nouvell* 
édition  c«rrigée  ,  pour  donner  qn*!- 
que  aMlisfaction  à  la  cour  de  Bomi. , 
Ù.  Un  DtaiUdupouvoir  iet/oiaiur 
if  Mariagt ,  iu-4°,  1690.  111.  De* 
Leurti  tur  le  pécule  des  religieux 
J'aitt  euris  ou  éeêques ,  169)1,  îu- 
13.  IV.  \iaaéA\i.maài*  KègtetMO» 
louchaici  les  riguliees,  donnée  pat 
ordre  du  clargë  de  France  ,  qui  1» 
gratifia  d'nne  pension  de  six  cent» 
livre!.  Cei  réglemena  parurent  ea 
1 6fi5  ,  iu-4'' ,  avec  les  notes  du  sa- 
vant Hallier.  Ou  les  trouve  aussi 
dans  les  Mémoires  du  clergé,  par 
Le  Mè'e,  tome  sixième.  V.  Traité 
du  célèbre  Palarme ,  teuchaal  Za 
coaciie  île  Bâte,  mis  en  français, 
1697,  in-S°.  VL  quelques  éeiiu 
sur  la  comédie,  sur  la  parure  de* 
femmes,  etc.  Gerbais  ionda,  pa^ 
aen  testament ,  deux  botirtes  dan* 
le  collège  de  Reims ,  doal  il  itmt 
principal. 

t  6ERBEL  (  Nicolas }  Gerbelius, 
jurisconsulte  ,  ualif  de  iTortzhaim  , 
habile  dans  les  langues  et  dans  la 
jurisprudenc*  ,  fut  profesaear  en 
droit  à  Strasbourg  ,  où  il  mourut 
fort  vieux  en  i56o.  Le  président  de 
Thou  l'appelle  firuia  optimum,  et 
pariter  doetriad  ac  maium  siiavi- 
MU  exceliettiem.  Son  principal  ou- 
vrage est  une  exceU«ute  dsscripliom 
de  la  Grèce,  bous  le  litre  de  :  /ta- 
gage  iii  labulam  Gratite  ?iieolai 
^opAiaai  ,  imprimée  à  Bàle  eu 
ig.<io  in-fol.  On  a  encore  de  tut  :  I. 
f'ita  Joaanis  Guspiniani.  II.  De 
■anabaptisiarum  or/itelpi'ogretsii, 
etc.  Ces  écrite  sont  curieux.  Frisins, 
dans  soti  Epiiome  de  ta  Bibliothèque 
de  Geasner ,  parle  de«  ouvrage*  d« 
Gerbel,raals  il  ne  fait  point  matr 


GERB 

tioa  d'une  trit-bonne  préTaee  tar 
^uelqun  opuKules  d'Eiauue,  iot-- 
primée  1  Sinilfontg  l't,a  1617. 

GERBEBGE,  fine  de  uiat  Guil- 
laume, comte  de  Toulouse,  reuoDfB 
de  bouTieh^ure  a»  monde  pour  me- 
ner ime  vie  retirée  à  Châlons.  Elle 
^diltoit  celle   ville  t>ar  sei  vetlua  , 
lorsque  Ixilliaire  ,    uBurpaléiir   du 
IrAne  impérial  sur  sou  père  Louis- 
le-Déboiiaaire  ,  eul  la  cruaulë  de  la 
iàire  enfermer  dam   tin   lonneaii , 
comiiia  une  sorcière  el  ime  empoi- 
sonneuse, et  de  la  faire  précipiter 
dans  la  SaAne ,  où  elle  përil,  C'étoît 
pour  se  venger  de  Gauc«lme  et  du 
duc  Bernard  ,  frères  de  celte  pria- 
cesse,  qui  s'ëtoieat  opposés  à  sesdes- 
wJDs  anibilieiix  ,  et  rjui  avoïent  fa- 
vorisé contre  lui  le  parti  de  t'emp»' 
reur  son  père.  Le  P.  Daniel  prétend 
dans    aim  Hisloire  de   Prince  que 
Gerberge   avoit  d'abord  épousé  le 
comte  Wala,  et  eiii1>ra»»ë  Cnsaile  la 
profeBi-lon  monastique  dans  le  temps 
ane   ce  seigneur   prit  de  son  ràlé 
)1>abil  de  religieux  dans  l'iibbaye  de 
Corbie.  Mais  est-  il  probable  que  Lo- 
ttiaire  «At  vtfnln  traiter   avec  tant 
d'inburtianité  l'épouse  de  Wala  son 
contideDl ,  qni  lui  ëtoit  entièisment 
dévoué  ,  et  qui  avoit  embrassé  ses 
intérëls   avec  lam  de  ehalnit?  — 
11  ne  faut   pas  la   confondre   av«c 
Gersebgb,  de  b  awiseu  de  Sase, 
fitle  de   Menri ,    dit   VOiseltur,  et 
sœtir  d'Othon   1"  ,  loue  deux  em- 
pereurs,et  frmme  deliouis  lV,dit 
A'Oulretner,    roi   de  France.    Elle 
avoit    épouKé  ,   en  premières  no- 
ces ,  Gilbert ,  ducde  lAirraiae.  Peu- 
daul  la  prison  Ae  Louis  IV,  ion  se- 
cond époux,  elle  travailla, avec  ïèle, 
pour  aa  délivrance.  Sou  filaLolhaire 
ayant  succédé  à  la  couronne  en  g54, 
elle  lui  donua  de  bons.consrils,  et 
gouverna  avec  aagesse.  Elle  vivoit 
encore   en  968. 

t  G  En  HERON  (Gabriel],   né  i 
Saint-Calais  dans  la  Uaine  Mi  lâaS , 


GEKB 


389 


entra  d'abord  à  l'Oràiolfeet  se  fit  en^ 
■liile  b^édidin  dans  la  C6ngréla^ 
lion  de  Saiùt-Manr  en  1649.  U 
r  enseigna  la  théologie  durant  >|u«l^ 
ques  annéea  avec  beaucoup  de  eno- 
cèi.  Il  •'expli^ùOil  avec  si  peu  dV 
ménagement  sur  le  jatisénîiine ,  qii* 
Louis  XIV  voulut  le  faire  arrtlM 
dans  l'abbaje  de  Corbie  eii  i6S«i 
mais  il  échappa  atiK  pOursurles  dt 
la  maréchaussée ,  et  ae  sauva  ed 
Hollaude.  Sa  vivacité  et  son  eu- 
thoiiaiagme  l'j  suiTirenl.  L'air  <le 
Hollande  étant  contraire  à  sa  sAnlét 
il  passa  dans  les  Pays-Bas.  L'arcfaé- 
vèque  de  HalibetJe  fit  saisir  sa 
1703  ,  et  le  condamna  cotAuie  par- 
tisan des  nouvelles  erranr»  sut  U 
grâce.  Le  P.  Gerberon  fut  ensuite 
enfermé  par  ordre  du  tb\  dliut  la 
citadelle  d'Amiens  ,  puis  au  chflKan 
de  Viucennes,  sans  que  si  les  pri- 
sons ,  ni  les  châtimetii  ,  piiiseut 
modérer  la  chaleur  de  smi  lèla  pouf 
ce  qui  lui  paroissoit  la  bonne  cauw. 
En  1710  n  Eut  remis  i  ses  supé' 
rieurs ,  qui  renvoyèrent  i  t'abbaja 
de  Saint -Denjs  en  France,  oà  il 
mourut  le  39  mars  1711.  On  ad* 
lui  ptusieun  ouvrage*  sur  lès  dis- 
putes du  temps ,  ou  tur  aet  ^ne-i 
rellei  pwlicnltirea.  Ceux  qui  ont 
échappé  au  naufrage  de  l'ouUi  sont) 
L  Une  Hiêloii'é  géaéruh  éujaiaé- 
nitme ,  «a  3  vol .  iu-i  a ,  à  Amsleri 
dam  1760 ,  telle  qu'on  devoit  l'ai* 
tendre  d'un  apAtre  de  cette  doctrine. 
IL  Plusieurs  Livrtë  thpiilé  écrit* 
feu.  m.  Iles  éditim»  deJU» 
MercaUir ,  Bruxelles,  1673, 
I  ;  AeSt.  Anttlmt  el  de  £ai«s. 
Pari»,  1676  et  1681,  in-fol.  IV 
Une  Apologia  latine  de  Ruptit , 
.bbé  de  Tuy  ,  au  sujet  de  l'eucha- 
istie ,  Paris ,  16G9,  in-S".  V.  hei- 
IV  à  Boisuet  toncbanfee*  sentt- 
nen>  et  sa  conduite  i  l'égard  da 
FénéloD  \  Tràilés  ife  saint  At^uia 
aide  aaial  Bernard ,  de  iag/act 
el  <Ih  libre  arbitre ,  Toulouse ,  1 6gS , 
'  -8'.  VL  iugemsiU  4u  M  tt  do- 


390  GERB 

la  danse  ,  Paria  ,  1679  ,  in-ia. 
VII.  La  Confiance chrétiennt.  VllI. 
Le  Chrétien  désabusé.  IX.  La  Règle 
dei  mœurs  ,  contre  les  fausses  maxi- 
mes de  iarnorale  corrompue, ia-ii. 
X.  U  Dé/ans*  de  relise  romaine , 
et  les  ^via  salutaires  de  la  SainU- 
Vierge  à  ses  dévolt  indiscrets.  Ce 
dernier  liyre  eet  une  traduction  des 
Monita  salucaria  à' kdaia  Windel- 
feU,  jurigtonaal  te  allemand.  Le  père 
GefberoQ  avoït  daua  aes  onviagea, 

impëtuoailé  qui  faÏBoiE  de  la  peine 
À  «ee  Bmia  m^mea.  foj'.  dam  l'His- 
toire lillëraire  de  la  Congrégation 
deSjini-Maur,  1770,  in-4°,  de  plus 
longsdëiaiU  «ur  cet  écrivain. 

I.  GERBERT.  for-  Su.vestbe, 
li*  II. 

-  IL  GERBERT  (  Martin  ) ,  ne  à 
Hoibdans  la  ForËt -Noire  en  1730  , 
entra  dans  l'ordre  du  Saint-Bcuoît , 
où  li  ae  distingua  par  son  vaele 
■avoir  et  ses  vertiu.  Devenu  abbë 
du  célèbre  inonaalëre  de  St.-Blaiae, 
il  ne  relîtcba  rien  de  son  application 
i  l'ëtude,  en  même  temps  qu'il  con- 
aacra  une  vie  laborieute  au  bien  de 
la  maison.  Ses  principaux  ouvrages 
aool ,  1.  j4pparalua  ad  eruditio- 
nem  Iheologicam,  Fribourg,  1754. 
1[.  Tàeàlagia  vêtus  et  nova  circa 
realem  prasenliam  Christi  in  eu- 
charUlid  ,  Fiibourg  ,  1753.  IIL 
Principia  l/ieologiae  exegtficte  ; 
prtMmiiiuatur  protigomena  iàeol. 
«/jif«rea,St-Blfli«e,  1757.IV.  P^>i- 
clpia  theologio!  dogmalicœ  juxta 
seriem  temporum  et  Iradilianis  ec- 
clesiasticœdigesla,  tnbi.W.Prin- 
r.ipia  theolt^œ  sjmboliciE ,  17^18. 
Vl.Principia  thealogice  mystica  ad 
renovalionent  interiorem  et  sanc- 
iijicalionem  chrisliani  hominis , 
1738.  VU.  Principia  iheologicemo- 
ralisjuxla  principia  et  l^em  evan- 
geticam  ,  17S8.  VUI.  Principia 
i/»olcigia  canonicae   quoad  e.vie- 


GERB 

riorem  Ecelesiit  formant  elguttr- 
nailoaem  ,    173g.  IX.  Principia 

theologix satramenialis ,  i7Sg.X. 
Tàeologia  titurgica  ,  1769.  XI. 
Diasert.  de  recto  et  peruersa  usu 
Ifieol.  acoljeticx,  1759.  XI!.  Dls- 
serlalio  de  ralione  exerciiiorunt 
scolaslicomm  praecipuè  dispuia-~ 
tiomim  ,  cum  ihler  catholicos ,  lunt 
iaier  hœreticos  ,  in  rébus  _fidei  , 
17S9.  XI IL  Demonstratio  vertB 
religionis  verceque Ecclesiœ ,  I76<i. 
XIV,  De  tegilimd  ^clesice  potes- 
taie  circa  sacra,  1761.  XV.  Ue 
commuhioiu  potestatis  ecclesiaa- 
ricœ  iriler  auntmos  Ecclesi(e  princi- 
pes, \76i.  XVI.  De  veteri  liturgid 
alemannicd.  XVII.  De  canin  et 
musicdaacrdàprimdEcclesiœ  œla- 
te  usque  adpreaens  iempus.  XVIII. 
De  radiis  dipinitatis  in  operibua 
naturœ ,  pivfideatiiE  et  gratî<£ , 
176a  ,  etc.,  etc. 

"GERBE2IUS  fMarc),nië- 
decJD ,  membre  de  l'acadéinie  des 
curieux  de  la  nalure,  ualif  de  la 
Croatie ,  pratiqua  son  art  à  Labach 
en  Camiole,  où  il  mourut  en  17)8. 
Les  Hdmoiret  de  l'académie  d'Alle- 
magne aont  remplis  de  ses  observa- 
intitulé  I  De  otorbia  con^iicaiis  , 
qui  parut  à  Francfort  en  1713, 
in-4°. 


Pari. 


.    le 


7S3,^toi(Qéà  Rennes, d'un  avocat, 
le  ag  juin  1735,  Cerliier  ajantprèle 
serment  à  l'Age  de  M  ans  ,  il  eut 
bientôt  des  occniians  de  développer 
les  dona  qu'il  avoit  reçus  de  la  na- 
ture. Les  causes  les  plus  extraordi~ 
naires  semblèrent  se  présenter  pour 
lui  faire  une  grande  réputation; 
mais  aucune  ne  servitaulanl  1  l'ac- 
croilre  que  le  procès  des  Lionci , 
négociant  de  Marseille ,  contre  les  je- 
suites.  II  s'agissnit  do  savoir  si  le» 
jéiuiln  dévoient  être  regardés  couk-' 


GERB 

ne  garanla  d'un  de  leurt  rcligîenx 
(le  père  Lavalelte),  supérieur  dès 
Islej-dii-Venl  ,  qui,  après  avoir 
lira  Hi[  les  Liouci  pour  environ 
i,Gao,i>oo  liv.  de  lettrea-de-change , 
«voit  jugé  à  propos  de  faire  ban~ 
queroute.  11  n'ëtoit  pas  aîs^  de  luller 
avec  succès  contre  des  advertaires 
û  Tedouiablea.  Gerbier  l'enlreprit, 
et'plaida  pouilesLionciaveclantde 
force  et  de  clarté  ,  que  non  seule- 
ment il  obtint  la  garantie  qu'il  de- 
mandoit,  mais  qu'il  prépara  peut- 
tire,  sans  ledéiirer,  ni  sans  le  tou- 
loir ,  la  chute  de  cette  sociëté  fa- 
meuse. Ce  fut  alors  que  l'on  vit  au 
iMTTeau  presque  tous  les  talens  réu- 
nis en  lui ,  l'oncliou  à  la  force ,  le 
pathétique  à  la  grâce ,  b  modëra- 
tion  à  l'énergie,  la  raillerie  fine  et 
décente  avec  la  majesté  de  l'au- 
dience. Il.pl.iidoit  toujours  sansca- 


it  la  V 


B'Jcartoit  poiut  du  plai 
uge  et  lumineux  qu'il  avoit  trace 
dant  sa  tète.  Il  ne  sulfisoit  pas  de 
l'entendre  parler  ,  il  falloil  le  voir , 
pour  MQtir  combien  les  grâces  ex- 
térieures sont  favorables  à  l'art  ora- 
toire. Sa  Uille  au  -  dessus  de  la 
médiocre  ;  toute  l'habitude  de  son 
corps ,  noble  et  sans  gène  ;  un  front 
découvert  ,  des  jeux  étincelans  , 
un  nez  aquilin  ,  une  boiicbe  agréa- 
ble ,  une  physionomie  vive  et  mo- 
bile ,  ajoutoieut  beaucoup  aux  char- 
mes de  son  organe  sonore,  tteiible 
et  enchanteur.  Ceux  qui  n'ont  pas 
été  à  portée  de  jouir  de  cet  ensem- 
ble séduisant  n'ont  pu  que  se  for- 
mer une  idée  imparfaite  de  cet  ora- 
teur ;  car  la  plume  à  la  main  il  éloit 
fort  médiocre.  On  trouve  dam  les 
plaidoyers  beaucoup  de  traits  re- 
marquables, entre  autres  le  suivant  : 
un  sieur  Simonet  ,  pour  mieux 
tromper  ses  créanciers,  leur  avoit 
caché  qn'ileAt  des  enfant,  et  lorsque 
ton  épouse  étoit  aui  le  point  d'ac- 
coucher ,  il  l'envoyoil  chez  une  sage- 


GERB  391 

femme, OÙ  iU'environnoitduinème 
'stère  que  si  elle  eût  donné  le  jnur 
fruit  d'uike  union  désavouée  par 
les  lois.  A  la  mort  de  la  dame  Si- 
deux  demoiselles,  jusqu'alors 
ignorées ,  se  présentèrent  comme  ma 
lUles  et  comme  ses  héritières.  Le» 
créanciers  leur  conlestèrentleuT  état; 
Gerbier  les  défendit.  Le  «ieur  Si- 
monet ,  qui  aCèctoit  de  le*  mé- 
connoitre,  éloit  présent.  L'orateur 
parla  dans  cette  cause  avec  tant  de 
véhémence  «t  de  seuaibililé  ,  que  le 
père  ,  profondément  ému ,  et  ou- 
bliant tout  à  coup  son  râle,  ne  put 
s'empêcher  de  verser  des  larmes. 
A  cette  vue ,  Gerbier  s'interrompt , 
et  s'écrie  :  u  Juritconsultts  ,  retirez- 
vous  '.  lois,  taisez-vous  !  magistrats,. 
écoutez  la  voix  de  la  nature  :  voyez 
M»  larme» ,  et  jugez  I  n  11  nous  sem- 
ble que  les  orbteurs  anciens  et  mo- 
derne» fournisêent  peu  delrails  qu'oit 
puisse  comparer  à  celui- lA.  Coirime 
tous  les  hommes  à  grands  laleus  , 
il  eut  des  eunemis.  n  Us  sont ,  di- 
soit-il ,  plus  à  plaindre  que  moi  ;  lii 
haine  dévore  leur  c<cur ,  et  le  mien 
edt  tranquille:  il  reudit  plus  d'un» 
fais  à  se*  amis  des  services  imiMir- 
tans  :  ce  fut  lui  qui  procura  un» 
abbaye  à  l'abbé  Arnaud. 

•  H.  GERBIER  (sir  Balthaaar  ) ,. 
peintre  d'Anvers,  né  en '(Spa,  mort 
en  1661  ,  très-considéré  de  Char- 
les I"  d'Angleterre  ,  qui  le  lit  che- 
valier, et  dont  il  fut  l'agent  à  la 
cour  de  Bnixellei ,  peignoit'  la  li- 
gure en  petit. 

GERBILLON  (Jean -François), 
né  en  1654  à  Verdun  sur  la  Meuse , 
jésuite  en  1670,  fntenvoyé  a  la 
Chine  en  iSgâ.et  arriva  en  1688  à 
Pékin.  L'empereur  le  goûta  telle- 
ment ,  que  ,  trois  moii  après  sou  ar- 
rivée, il  eut  ordre  de  suivre  le»  am- 
bassadeurs envoyés  en  Moscovie 
pour  régler  les  limites  de  cet  em- 
pire et  de  celui  de  la  Chine.  Le  jé- 
suite ,  aidé  d'un  d«  ses  conlrèit». 


.,  Cookie 


Sqi         GERD 

aplanit  toute*  Iw  diHicuh^ ,  et  fut 
)e  niàdialeur  i'ant  \wx  avunia- 
■euae.  L'empereur  chinoiB  ,  fénélti 
àe  reconnoisunce  ,  le  6l  revStir  de 
te*  babils  royaux,  et  le  prit  pour 
•on  mailre  de  mathématiques  et  àe 
philoiophie.  Illuipermlldèpricher 
et  de  faire  prtcher  la  religion  chr^ 
lieuae  dam  sei  vaitct^iats ,  et  vou- 
lut l'avoir  touioun  auprèi  de  lui 
dan*  M*  prumeuades  ,  dans  se* 
voyagea,  k  même  daua  «et  mala- 
die*, [.e  père  Gerbillon  mourut  à 
Pékin  en  1 707,  lupérieui  gëaëral  de 
toutes  le*  ruiraiuDi  de  la  Cbine.  Il  a 
eompMé  det  EUmens  de  géométrie 
tirés  d'Endide  et  d'Archimède;  et 
ttue  Géomélriê  pratique  el  spécu- 
lative. Ce*  deux  ouvrages,  éciils  eu 
chinois  el  en  tartare ,  furent  niagni- 
fitfuemtnt  imprimés  i  Pekiu.  On 
trouve ,  dans  la  Uescrïplion  de  l'em- 
pire de  la  Chine  dn  père  du  Halde, 
des  Observation»  hixlorigtw»  sur  la 
grande  Tartarie ,  par  U  pcro  Ger- 
IiilloQ ,  ainsi  que  lei  Relations  «les 
voyages  qu'il  lit  en  ce  pays.  La  rela- 
tion de  son  t'oyage  de  Siam  n'a 
point  été  imprimée.  On  dit  que  c'est 
SUT  cet  ouvriige  que  l'abbé  de  Choit>y 
eomiKiBa  sa  Relation,  en  y  ajoutant 
quelque*  oriiemena  dont  le*  Mé- 
moires du  pète  Gerbdlon  avoieul 
besoin.  Le  style  n'étoit  pas  le  prin- 
«ipat  mérite  des  écrits  de  ce  jésuile. 
On  peui  voir  de^  extraits  de  sou 
inanuscrit  sur  Siam  dans   le  tome 

Semier  des  Mélauget  hialoriques  de 
.  Michautt.  ' 

*  GEODES  (  Daniel  ),  profesoeur 
de  théologie  il  Grouiugiie  ,  né  à 
Brtmeeu  1696',  wwrt  eu  i76S,prii 
le  doctoral  â  Ulrecht  ,  et  ensuite 
professeur  i  Uuisboilrg  ,  obtint  , 
en  173^,  la  chaire  de  théologie  it 
Groningiie.  Ses  principaux  ouvrages 
«it,  I.  yesperiM  F'adeaaestOa  Via 
Iritce  lAtol(^co-p/iilolagiciB  de  hy- 
perbolis  e.t  xrlploribua  sacris  eli- 
minandi*,  in-^-.  U.  Observaiioues 


GERD 

mitctllaiteœ  aiî  quadam  loca  S3. 

in  quihus  historia  patriarc/iarunt 
illust/tttar.  III.  Mitceilanea  Duie- 
èurgenlia  ad  iiaremenlum  rei  lll- 
ierarice  omnis  prœcipuè  verô  eru-' 
dilionis  iheolugicapublicala,  iii-4"- 
IV.  Florilegiura  Àislorico-crilicuJa 
lîbrorum  variorura.  V.  Compeit- 
dium  theulugice  dogmaticas ,  etc. 

■\  GERDII.  (  Hyacintbe-Si^is- 
mond),  cardinal  ,  né  le  aj  juin 
1718,4  SamoeusenFaucigny,  pro- 
vince de  SjToie,  d'une  famille  esti- 
mée, donna,  dès  la  plus  tendre 
jeunesse,  des  preuves  non  équivo~ 
qiies  de  la  inpériorilé  de»  talens  qui 
dévoient  lefjire  distinguer  pendant 
sa  longue  et  brillanle  carrière.  Soa 
oncle  paternel,  homme  de  lellrea 
es  limaille  ,  soigna  ses  premières 
éludes,  qu'il  conliuiia  sous  les  bar- 
nahiles  ,  qui  avoienlla  d.rection  da 
toUJge  royal  d'Annecy.  A  l'ilge  d« 
quinze  ans,  il  termina  son  cour*  de 
philosophie  avec  le  plni  grand  suc- 
cès. En  173a  il  devint  le  coufiére  de 
■es  professeurs ,  en  embrassant  leur 
institut .  Après  *oii  noviciat ,  ses  au- 
|>érieur»  l'envoyèrent  i  Bologus 
pour  y  faire  ses  éludes  de  théologie. 
Fanni  les  ttlmoignages  de  l'estime 
générale  qu'il  y  obtini.celledeLam- 
bertini,  alors  cardinal,  arcUevtque 
de  Bologne  ,  sa  patrie,  et  ensuite 
pape  sons  le  nom  de  Benoit  XIV,  le 
Haita  beaucoup.  Ce  savam  lioiume 
le  jugea  parlai  lemeiil  dès  ta  première 
entrevue  ,  et  en  augura  les  plus 
grandes  choses.  Il  dontia  même  an 
jeune  Gerdil  une  preuve  de  confiance 
en  ses  lumières,  en  te  consultant  sur 
divers  morceaux  de  son  grand  ou- 
vrage sur  U  tanonisatiou  ,  el  en 
l'employant  à  Ir^iduire  du  fcnifïi* 
en  latiu  plusieurs  extraits  de  nos  an- 
leurs  qui  devoieuty  ètreemplnyéi 
Dés  qu'il  eut  achevé  ion  cour»  de 
théologie,  il  fnl  envoyé  â  Macérala 
pour  eiiseianer  la  ]ihiloaopliie  à  ses 
confrères.  Peu  après  son  arrivée,  il 


GERD 

nit  l'occasion  d'anisteï  à  une  thb^ 
publique  de  philcnophie  p^ri{>etëti- 

propdnr  quelques  di%ciiltrit  ,  qki'U 
ue  pul  se  dispeiuer  d'ai^BmcMer 
«ans  préparation.  Il  le  til  avec  lant 
ie  force,  qu'il  embarrassa  le  maitre 
et  le  discipla  ;  couslcruë  d'un  triooi- 
phe  peuiUle  à  la  rare  itiodeMie ,  il 
.employa  lou  te  la  fiueaw  de  aoo  wpri  I 
pnur  indiquer  adroilement  nu  pro- 
fesseur If  moyen  de  se  tirer  d'em- 
barras. G«[dil,  chargé  d'iaatruirB 
éluda  la,  plus 

voir  décider  avec  autorité  entre  Pla- 
ton et  Aristote,  Galilée  et  les  péripa- 
tétici«ns ,    Descarlei    et   Mewian  , 
Loch»  et  Mftiebtaiicha.  U  n'eut  ja- 
maii  d«  préveniioa  avetiglc  «t  ler- 
vih  4am«  l'adoption  de  leurs   sys- 
times.  Ses  deuix  premiers  ouvrages 
firent  une  réfalation  de  Locke.  Us 
vnt  pour  titre ,  1.  l.'lmmalérialiii 
lie   fomt    éimoHlrie    contre    M. 
Locke,  par  ie»   mêmes  priiteipes 
pm>'  Ietqa«ls  ce  f>hiU/»ofh6  dimeit- 
tr»  r existence  êieintmatiriatllé  de 
liita,  Ttirin,  1747.  W-VifinMdu 
eemimeitt  du  pire  Xaleh-aitehe , 
sur  ta  nature  et  rerigina  lies  idées , 
caaire  l'examen  de  M.  Locke ,  Tu- 
rin, 1748.  Cesdeuxproducliona  delà 
jeunesse  de  Gerdil  furent  accneitties 
pdr  lèa  aavans  d'Italie  et  d'Angle- 
terre. fariuileGFrançaisquienfireut 
les  ptus  grands  élogea ,  nous  citerons 
le  célèbre  Muirau  ,  de  l'académie  des 
sciences  de   Paris  ,  qui  dit  à  celte 
époque  ,  dans  un  dîicours  public  : 
u  Gerdil  porte  avec  lui,  dans  loua 
sesdiscoura,   un  esprit  géométrique 
qui  manque  trop  souvent  aux  géo- 
tnèlres  mêmes.  »  Il  lui  écrivit:  «Ou 
ne  peut  réfuter  M.  Locke  avec  pUia 
d'adresse  ei  do  force. que  par  le  tour 
que  TOUS  avez  prii.  U  faut  nécessai- 
remeut   qu'il    «votia,  ou  que  Diau 
n'est  pas  immatériel ,  ce  qu'il  n'ose- 
roit  dire  ,  ou  qu'il  convienne  que 


GERÎÎ 


3yii 


Ion»  les  tires  pensant  le  tont,  en 
tant  que  tels.  <>>nlinneE,  mon  révé- 
rend père ,  de  remettre  la  bonne  phi- 
losophie en  honneur.  »  Cette  réfu- 
tation lumineuse  mérita  au  jeune 
auteur  uue  chaire  dans  l'uuiversitd  . 
de  Turin  ;  et  c'eal  à  l'insinuation  du 
pape  Benoît  XIV,  auquel  il  avoît, 
peu  auparavant,  dédié  son  onvraga 
de  ViniroduHion  à  t'étude  de  la 
religion ,  que  Gerdil  fut  choisi  pal 
le  loi  de  Sardatene  pour  servir  d« 
naître  et  de  guide  à  sou  petil-iils.  It 
nepoovoit  manquer  de  fixer  l'alteti- 
lion  de  Rome  ;  Pie  VI  l'honora  d*  lu 
pourpre  le  i^  juin  1777  ;  il  devint 
dèa-lori  l'arae  et  le  flambeau  de  Ift 
cour  roaaine.  Dans  les  e&ires  lea 
pins  ^pineUieij  il  ouvrit  toujour* 
r^inion  la  plua  sage,  la  plus  me 
déiM.  Gerdil  rëuiiisaoit  l'érudilioil 
de  Bostuet  à  la  piété  de  saint  Fraa- 
fois  de  Sales  ,  son  compatriote.  U 
est  moit  le  !Q  août  180a.  Ses  œu- 
vrea  ont  été  recueillies  i  Bolngae 
en  6  Tuluines  iQ-4°.  Pour  doouet 
une  idée  de  la  logique  pressante  qui 
régne  dans  tout  ce  qui  est  sorti  de 
■a  plutBe  en  faveur  de  la  religion, 
il  suffira  de  rappeler  que  J.  J.  Rous- 
seau, après  avoir  lu  la  réfutation' 
faite  par  Gerdil  ,  Pari*  et  Turin , 
ilH,  in-S°,  de  plti«ieuTs  principe» 
de  son  Emile.,  écrivit  :  a  VoiU 
l'unique  écrit  publié  contre  moi 
que  j'aie  trouvé  digDe  d'âlrc  lu  en 
entier.  *  Son  éloge,  publié  à  Rome 
en  italien  ,  cl  traduit  eik  frauiçaia  par 
M.  l'abbé  d'Âuribeaii ,  ne  peut  ba- 
lancer  oeini  qui  lui  est  donné,  en  ■ 
peu  de  mots,  par  l'auteur  d'Èiuik. 

GERHARD  ou  Gin^sD 
(  ^hraïm  ),  juriaconsulie  allemand, 
né  A  Giendorf,  danf  le  dwjié  de 
Brierg  ,  en  16S1  ,  avocat  de  la 
cour  et  de  k  rëgi^ce  à  Weimar., 
professa  ebsuile  le  droit  à  AUorf, 
où  ilmqutut  en  I7itt,*  3(>arw,  Ou 
a  de  lui  divers  Omireget  de  juris- 
prudence  et   de  pAiioeop/iie.  Le 


394 


GERL 


priudpal  a  pour  litre  Dtliaeaîid 
philosophice  rationalis  i  on  iroiive 
é  la  ta  une  excellenta  diBiertallon 
De  prcecipuia  tapientiœ  intpeiii- 
ineitiis ,  e\c.  — Il  j  aiingrandnont- 
bre  de  savan*  du  Dom  de  Gérbaid 
ou  Gérard.  F'oy.  Us  Gérahs. 

*  GERIKE  (Pierre),  professeur 
ordinaire  de  chimie  ,  de  ihéorie  et 
de  Dia'ière  médicale  dam  l'iiaiver^ 
aité  d'HelmsUdl ,  eat  auteur  de  p!u- 
•ieurii  savantes  distertations  aualo- 
iniquea  et  chirurgicales.  Dans  c«lle 
de  yeaarum  valvuiis,  harumque 
Ksu,  quiparutàHcliUBiadt  en  i7i3, 
il  accorde  à  Servet  k  découverte  des 
valTulea.  On  a  de  lui  des  ouvrages 
pluBCoiuidérable*;  tels  «ont ,  1.  Fun- 
da/anHta  cAimire  ralio/ia/ia,  Lip- 
•i(B  iiijOi  in- 8°.  11.  De  Geaera- 
fîoae  ,  Helmsladii  ,  it44i  in-fol' 
Suivant  l'auteur ,  les  particules  pro- 
li[îi]ues  voliigent  dans  l'air, ou  sont 
COQ  tenues  dans  lesalimeus:  et  celles 
qui,  par  leur  assimilation  produi- 
sent l'homme,  sont  différentes  de 
celles  qui  coocoiirent  à  la  géDéralion 
des  animatix.  HT.  Corpus  niimanum 
machina  aataratU,  Helmsladii , 
174s,  iu-4"- 

GÉRING  (Ulrie),  né  à  Munster 
dans  le  canton  de  Lucerne ,  fut  un 
des  trois  imprimeurs  que  les  dnc- 
tenrs  de  la  maison  de  Sorlioane 
firent  venir  i  Paris,  vers  14G9  , 
pour  j  Elire  les  premiers  essais  du 
bel  an  de  l'imprimerie.  Il  imprima 
d'abord  dans  la  maison  de  Sorbonne, 
et  la  quitta  vers  l'an  i475,  pour 
transportée  ses  presses  dans  la  me 
Saint-Jacques.  Géring,  ayant  amasse 
de  grands  biais,  Rt  des  fondations 
très-considérables  aux  collèges  de 
Sorbonne  et  de  Montaigu.  Il  mourut 

I  iSio.  Lesdeuiimprimeursquile 

■  -<-  ■--■  n  France  ëloient  Martin 


t  GERLACPetrt  de  Détentes  , 
chanoine  ^  l'ordre  de  Saint-Âugiu- 


OERM 

tin  dans  le  monMtlK  de  "WTnjfi  ■ 

faeim,  mort  en  i4i  >  1  *  laissé  ^  latiiw 

des  Soliloques,   iu-13  ou  in-a4r 

'  ma  traduits  en  français,  in-ta. 

GEBLACH  (Etienne),  ihëolo- 
i  prolestant,  né  en  Souabe  en 
.6,  mort  en  1613  ,  élève  de  Tu- 
bingen,  fut  chapelain  de  l'ambas- 
sade d'Allemanue  à  Constaniinople , 
ovl  il  resta  cmq  ans,  et  retourna" 
le  à  Tubiugen .  Peu  après  il  fiil 
ne  prûfesst^iir  de  théologie  et 
dojen  dii  chapitre  de  Tubîngea.  Il  a 
laisse  plusieurs ouTrages.I.£'p/A>ni« 
de  tHisM  ireecc/éiiasiiç  ueSl.  Jour- 
nal lie  Fambassade  de  la  Porta. 
m.  Des  DUserlalioas  et  des  Dis- 


I.  GERMAIN  (  saint  ) ,  patriarcha 
de  CnnslantinopJe  en  7i5 ,  s'oppoaK 
zèle  à  l'em  pereur  Léan  risau— 
,  icouoclaste,  qui  le  chaiu  du 
siège    patriaroal.     Saint    GeEmaîa 
irut  eu  733 ,  ligé  de  ijb  ans ,  av«c 
grande  réputation  d'esprit  et  de 
u.  Les  ouvrages  qu'on  lui  ailri- 
Bout  pour  la  ptuparl  de  Geb- 
:n  Nauplius ,  qui  occupa  le  siège 
de  Can)iaatino[Ae  depuis  laai  jus- 
qu'en ia3g.  On  les  trouve  daua  la 
Bibliothèque  des  Pères. 

f  II.  GERMAIN  [  saint  ) ,  né  1 

Auxerre  eu  5go ,  d'une  famille  illus' 
tre,  fit  ses  études  à  Rome,  et  brilla 
dans  le  barreau  de  cette  ville.  Deve- 

et  comiuandant  des  troupes  du  pajt, 
il  se  fit  lellement  aimer  des  peuples 
par  son  intégrité,  qu'après  la  mort 
de  saint  Amateur, ëvêqued'AuiterT*, 
le  clergé,  ta  noblesse  et  le  peuple  le 
demandèrent  d'une  commune  voix 
pour  son  successeur,  Auserre  gobta, 
sous  ton  nouveau  pasteur,  toutes  Us 
douceurs  delà  paix  et  de  la  concorde. 
Germaiudislribualousseshiensaas 
pauvres  et  àl'église.  Le pélagianisme 
faisoit  alors  de  grands  progrès  en 
Angleterre,  Les  prélats  des  Gaules, 


GERM 

MMmbl^  en  43g  ,  envoyèrefit  Ger- 

maia  aveo  Loup ,  évéque  de  Troyea, 
pour  le  conibaLUe.  Saint  Gernaaûi  j 
lit  avec  succès  une  lecooda  missiou 
en  434  <  et  acheva  il'y  déliu^re  le  pë- 
lagiaoïMaeidimiauêdéjàparlapre- 
inière.  Au  relourde  ce  Kcond  voya- 
ge, il  paB«a  en  Italie,  et  mQurut  à 
liaveunele  3i  juillet  448.  Sa  charité 
ëtoit  «xtrËiue.  Uu  jqur,  en  sortant 
de  Milan,  des  pauvies l'abordèrent; 
il  ordonna  tout  de  auite  à  «ou  diacre 
de  leur  donner  Jepeud'argentqui  leur 
reiloit,  a  Et  de  quoi  vivrons- nou», 
ré|>oadi>  Je  diacre?  — .Pieu  aura 
loia,  leprit  Geriuaiii,  de  nourrir 
ceux  qui  ae  serout  rendus  pauvres 
pour  l'amour  de  lui.u  Eu  effet, peude 
iours  après ,  un  seigneur  du  pays  le 
força  d'ac(«pter  uue  somme  d'argent 
pour  la  dépense  de  son  voyage.  5a 
Vie, écrite  par  leprèlreCouslance, 
auteur  contemporain,  »e  trouve  dans 
Surina.  Elle  a  éié  mise  en  vers  hé- 
roïque, par  Éric, moine  d'A.uxerre, 
•oiisle  régne  de  Charles- le-Chauve. 

t  tu.  GERAIAIN(saint),  Micces- 
leur  d'Euaèbe  à  l'évèdié  de  Paris, 
né  de  parena  nobles  ,  vers  49^  , 
dans  le  territoire  d'Aulim,  devint 
abW  du  monaatËre  de  Saiut-Sym- 
pborien  de  celle  ville.  Sa  réputaiioii 
alla  jusqu'à  Childebert  i",  qui  la 
choiail  pour  son  arcliichapelain  , 
titre  qui  répond  à  celui  de  grand 
aum6n  i  er.  Ce  prince,  connoisBaut  son 
amour  pour  les  pauvres,  lui  envoya 
six  mille  sous  d'or  :  le  saint  en  dis- 
Iribua  trois  mille.  Quand  il  Tut  re- 
venu au  palais ,  le  Toi  lui  demanda 
■'il  en  avoit  encore:  il  répondit  qu'il 
eu  avoit  la  moilié,  parce  qu'il  n'a- 
vait pas  trouva  assez  d'Indigeus. 
«Donnez  le  reste,  repartit  le  roi  , 
nous  aurons  toujours,  Dieu  aidant, 
de  quoi  donner;  »  et  faisant  rompre 
■a  vaisselle  d'or  et  d'argent,  il  or- 
donna qu'on  la  portât  chez  l'évique. 
Grrmain assista  A  pltisleiirs conciles, 
et  lit  paraître  daut  tous  son  zel«  et  sa 


GERM 


39« 


prudence.  On  a  encore  sa  signature 
dans  le  quatrième  concile  de  Paris  ; 
Il  Germain,  pécheur,  et  qnoiqoa 
indigne,  évêque  de  l'église  de  Paris, 
au  nom  de  i.  C.  »  C  est  lui  qui  fonda 
lemonasIèredeS.-Germaiu-des-Préa, 
UrilourulleaSmai  SyS.Moua  avons 
de  calëvèque  uneeKceUenteZ«<(/v  à 
Bianehaat,  dans  laquelle  il  exhorta 
celle  reine  avec  beaucoup  de  force  A 
empêcher  le  roi  Sigebert  de  faire  U 
guerre  au  roi  Chilpéric.  Dom  Bouil- 
lart,  bénédictin  de  Saint-Maur,  a 
recueilli  lout  ce  qu'on  peut  dire  sur 
ce  prélat,  dans  son  Histoire  de  l'ab- 
baye de  Saint-Germain,  publiée  eu 
1734,  in-fol. ,  avec  des  figures  rein- 

IV.  GERMAIN  BB  BniE.  Vojts 
Brie,  n"  1. 

+  V.  GERMATN  { dom  Michel  ) , 
bënédiclin  de  Saint-Slaur,  néAFé- 
roiine  en  1646,  fil  profession  en 
i663.  Ilaida  le  savant Mabilton  dans 
la  composition  des  7°  et  S°  siècles  des 
Jetés  bénédictina ,  et  dans  celle  do 
la  Viplomatlqae  ;  il  se  chargea  du 
Traité  sur  les  palais  des  rois ,  qui 
contient  environ  la  cinquième  parlia 
du  livre.  On  a  encore  de  lui  Vffis- 
toire  de  l'abbaye  rie  Notre-Dame  âa 
5o('wo/(ï,Pari»,i  675,  in-4°.  L'auteur 
mourutàPaTiieni6()4. 

VI.  GERMAIN  (  Pierre  ), orfèvre 
du  roi ,  né  à  Paris  eu  1  64t>  mort  ea 
1 684 ,  excella  dans  le  dessin  et  daiia 
la  gravure.  Colbett  le  chargea  de  ci- 
sekr  des  dessins  allégoriques  sur  tes 
planches  d'or  qui  dévoient  servir  de 

conquêtes  du  roi.  Ce  travail  précieux 
Fut  admiré  et  dignement  récompen- 
sé. Ou  a  encore  de  ce  célèbre  gra- 
veur des  Médailles  et  de»  letona 
où  il  repre'seula  les  plus  fameux  évé- 
nemeus  du  règue  illustre  sous  lequel 
il  vivoit.  Il  mourut  à  la  fleur  <Je  son 
âge;  mais  ses  laleus  se  perpétuèrent 
avec  le  plus  grand  éclat  daus  sou  fils 
aîné.  . 


tobyCoogle 


3sjG         GERM 

t  Vn.  OKBMAIN  (  Thon»»  ) ,  flU 
dn  précédcni ,  tié  i  Paris  en  1 67^,  Ri 
nu  loDg  Upai  ea  llalin,  ait  il  w  per- 
fecliouiiB  dans  )e  d«nin  et  dan*  l'or- 
KvrïTie.  Le  palaii  de  Florence  etl  en- 
iichidep[u»ieur>defe>  eheÎMl'ttu  vre. 
l)e  Telour  en  France,  it  iravailla 
pour  loute*  le*  cntin  de  l'Eorapc. 
Germain  donna  lea  deMtni  >ar  Im- 
qitrit  on  mntlTuiiit  une  inperbe 
^liie  A  Livontne,  et  celle  deSuîal- 
Louis  du  Louvre  à  Pafi«.  Le  roi 
fut  ai  aatiffail  d'un  Soiell  donné  i 
rrieUBedEReimtlejouT  deionuere, 
qa  il  lui  accorda  un  btgement  aux 

Eleriea  du  Louvre,  l*  dëtsil  de  ions 
I  ouvragei  lonii  dea  inaioi  rie  ce 
excelleni  arliale  leiort  Irap  long 
toui  recpirent  te  griaie  et  le  go^L  Cet 
homme  célèbre,  ^il  écherin  de  Parni 
•n  173s,  mourut  le  14  ooAt  1748 
laiaunl  ua  filidigne  «le  lui. 

t  GEHMANICUS  ( Cë»ar) ,  fil*  de 
Druaus  et  de  la  vertueute  AdioiiÎb, 
nièce  d'Auguste ,  hérita  du  caractère 
•l  dea  Tenus  de  aa  mère.  Tibère, 
■011  oncle  paternel, l'adopta.  Il  exer- 
ça ensuite  la  questure ,  et  fut  élevé 
■u  consulat  l'an  1 3*  de  J.  C.  Auguste 
•laDt  inortdeuxaus après,  pendant 

Île  Germanicua  comnuiidoii  eu 
llemagne,  il  refusa  l'cmpireque les 
soldats  lui  olTroient ,  el  ramena  les 
rebelles  à  la  paix  et  è  la  iranqurtltlé. 
Il  battit  enauile  lei  Allemand!-,  délil 
Ariuinios,  el  reprit  sur  les  Marsea 
une  aigle  romaiue  qu'ils  cardoient 
«Tepuis  la  défaite  deVarus.  Rappeléà 
Boine,  il  j  triompha,  et  fut  chargé 
de  paciKer  l'Orient,  tl  déirdna  le  roi 
d'Arménie,  el  lui  donna  un  succes- 
seur. Tibère,  jaloux  de  ses  snccès,  le 
fît,  dit-on,  empoisonner  à  Uaphné 
auprès  d'Anlioche,  par  Pi  son,  l'an 
911  de  J.  C. ,  i  34  *°9-  Les  peuples  el 
les  rois  versèrent  des  larmes  à  sa 
mort.  Le  prince  qu'on  suppoMtil  l'a- 
voirordonnëe  fut  le  aeul  qui  t'apprit 
arec  iaie.  11  voulut  en  vain  arrêter 
les  pleurs  «i  les  génûtaeineiu  det 


GERM 

Romatu.  La  vérité  m'a  jBmk'ii  lié 
ëclaircie  louchMOt  oette  mort,  l»t  il 
reste  d'obscurité,  ditTacile,  sur' 
faits  le*  plus  célèbre*  et  les  plus  i, 
ponans ,  paroe  que  les  uoa  prawitlit 
pour  sAra  le*  premiers  bruits  qn'ih 
enlflude»! ,  ks  autres  dégntseï 
altèrent  le  vrai  qn'ila  coBiioissax 

est  donc  iuceriain  li  Gcrmanicusfiit 
empoisonné.  Mais  ce  qui  est  bien 
avéré,  t'enl  que  Piaon,  qui  s'élM" 
rendu  le  ministre  de  la  mauvaise  ro 
lonlédeTtbère.aB  marins  en  fklfJniBI 
GermatriDBï,  et  en  s'étudîant  A  chtt- 
cher  toutes  les  manières  de  le  werlt- 
de  le  veser,  tui.  pnni  par  lo 
prince  même  dont  il  avoii  servi  h 
pMsion.  (  foy.  les  articks  CHciKk,., 
«  JB4NNE ,  n'  X  ,  fen  la  fi».) 
GermaniCBs,  doux  dans  U  «ociéié, 
hdeledansl'ainilié,  prudente)  bran 
i  k  tète  des  armée»,  s'étoit  gagné 
tous  le»  cour».  Le»  qualilés  de  >ob 
esprit  répoiidoient  à  celle*  de  se 
ame.  Au  milieu  eu  tumtilte  des  ar~ 
mes  et  de  la  guerre  ,  il  ciiliiva  la 
liitémlure  et  l'éloquence.  Il  avoit 
composé  de»  Comédies  grecques  , 
une  Trariaclion  d'Atattii.  en  vers 
latins,  P.  Burmann  le  lecoud  a  pn~ 
blié  un  fralmeol  {usqn'alora  inédit 
de  cette  tradiictiou  dans  son  Ambe- 
logie,  lom.  Il ,  p.  338.  Ce  fruginent 
est  de  cinquante  ver*,eti)  traite  il  Ml 
une  noie  des  autres  fragmens  cod< 
vésdUinènie  ouvrage.  Il  a  fait  ai 
itt  Epigrammts  :\t  temps  en  ■épar- 
gné quelques  -  unes  ,  imprimét^  i 
Cobourg  en  I7i5el  17111,  in-8*;el 
'aus  le  Curpua  puflarultAv  Mait- 
aire.  Il  y  eu  a  d'ingénieuse» ,  il  y  en 
de  foibles.Gernianicu*  av<ril  éfKRiM 
Agrippine,  dont  ileut  n^f  «nfiins, 
l>arnii  lesquels  on  compte  Caligula. 

GF.RMAMO  (Anasiase),  cé- 
lèbre canonisté,  né  i.  Sala  ^ns 
Piémont  en  i.SISi ,  enl  nm  éduca- 
tion tres-m'gligée,  et  p*rvini  i 
l'i^e  de  3i  ans  sans  «voir  fait  all- 
ante étude.  Ce  fut  idor*  que,  rate- 


GE1\M 

nu  i  lui-niinc ,  il  parcourut  en  peu 
de  teniiis  ton*  les  degrés  d'iuairuC' 
tfoii  avec  pluide  rapidiii!  que  beau^ 
cou?  d'autres  ne  l'auroient  fait.  Il 
K  livra  «iiBuile  à  l'tlude  des  lois  â 
Turin  ,  et  apris  à  Padoue.  Il  oci!ii|>a 
une  chaire  de  droli  cation  i  l'iuii- 
versitë  de  Turin  ,  ei ,  quoique  nom- 
mé protoDoiaire  apostolique  et  ar- 
chidiacre de  l'église  métropoliiaiue 
de  celte  villf ,  il  cominua  d'euneiguer. 
11  se  rendit  à  Rome  avec  le  cardinal 
léràmt  de  La  Hovère  son  év£que, 
aiort  élevé  à  la  poiirpre,et  y  ol>lint 
l'ettîine  de  Sinle  V  el  dei  poutifea 
qui  lui  eiiccédèrenl.  Son  savoir  el 
son  euperience  le  lireut  clinrger  par 
les  diu:s  d'U(l>ia  et  de  Savoie  de 
leurs  aSâires  auprès  du  saint  père. 
Ce  dernier  le  notuma  son  ambassa- 
deur en  E*i>agne,  et  il  mourut  A 
lUadrid  es  1637.  presque  tous  s«b 
ouvrages  appartiennent  an  droit  ca- 
non. On  dislingue  purmi  eux  uu 
Traité  latin  sur  la  ivridir.tioit  ec- 
clésiasliijue ,  oà  il  y  a  beaucoup 
d'jruditiou.  Ses  ParaliUi  sur  tes 
Jécrétaleï  de  Grégoire  IX  parurent 
si  eelimables  à  Cnjas ,  qu'il  perdit 
l'idëede  traiter  le  même  sujet. 

'  GERHINIANI  (Hyacinlhe), 
peietre  d'histoire ,  né  à  Fieloie  en 
|6|>,  disciple  du  Poussin  et  de  F. 
le  Coftone,  mourut  en  1681.  Ou  a 
Je  lui  quelques  £aax-Farles  de  sa 
:o!n/iosiiiou ,  entre  autres  un  Jlo- 
\airti  une  suite  de  do  use  pelïts^ujals 
'•piiésentaul  dea  J«ux  d'eafaxs. 

GEBMOIN  (  Anastase  ),  ar- 
■hevéque  Ae  Tarenlaise  et  tarant 
uriscoLisulle  ,  «  écrit  un  traité  /Je 
arUilictioite  eeclesîasiictt,  in-fol., 
|ni  est  peu  coBsuhé.  Le  duc  d« 
inroie  l'envoya  en  qualité  d'arabas- 
«deur  et»  Ë*pagne,où  il  mourut «n 

t  GERMON  ( Barlhélemi ) ,  jé- 
uite ,  lié  à  Orléans  en  iG63,  mort 
lani  celia  ville  le  3  octobrei7i8, 
iitaiixpris«B-pei>d«iaquel^«t«n)fi» 


GERM  397 

avec  deux  calibre*  béuédictins  d« 
Saiut-Maur,  dem  Mabillon  et  dom 
CoiiBlant.  Iji  diplvutH tique  du  pre~ 
mier  lui  patoitsoit  uu  ouvrage  d'un 
grand  travail,  mais  inexact  à  plu-> 
sieurs  égards  ;  il  préieudil  j. trouver 
plusieurs  diplômes  taux.  Il  public 
quelque*  Dissertations  latines  i  m 
sujet,  i7o3,  1706,  1707,  en  3  vol. 
in- 13.  Comme  ell«B  éloienl  écrites 
avec  élégance  et  pureté,  quelque» 
littérateurs  prirent  parti  pour  lut; 
niais  phisieurs  sa  vans  se  déclarmnt 
pour  te  béuédiclin.  Il  est  certain 
qu'au  fait  de  litres  et  de  manutcriia 
il  e*t  facile  d'en  imposer  aux  plut 
habiles  ,  parce  ^l'il  y  a  aouveul  la 
plu«  grande  ressemblance  eiilre  iin~ 
enfant  tégilinia  et  un  cufani  sup- 
posé. Btabillen  élaut  mort  eti  1707, 
après  une  longue  et  douloiirsnsa 
maladie,  la  qucralle  fut  continuée 
par  dom  Constant  et  par  dom  Ruip- 
nart  ses  amis  et  les  détenieurs  de  sa 
diplomatique.  Ce  dernier  ikrivit  eu 
1706  contre  les  dissertations  de  Ger- 
mon et  de  dom  Constant  en  1707, 
Germon  redonna  «n  1713  un  groi 
in-8"  sous  te  litre:  Uewtej/itïZto- 
iTlicia  eccUaiaaIic.  codicum.  cor- 
ruptibus,  auquel  répondit  CousianL 
liar  ses  Vintlieio!  veienim  codicii/a 
coiifirmatig ,  Paris,  i7i5.  Quoiqu'il 
soit  vrai  que  Germon  avait  tort 
pour  le  fond  ,  piiisq^ue  onire  Bui- 
uart  et  Constant ,  il  eut  d'autres 
adversaires,  et  eu  particulier  Four 
tanini,  il  y  a  pouitant  ik  profiter, 
même  pour  lessavans ,  dans  les  écrits 
ds  c»  iésHitE  sur  .4»lte  matière.  Ils 
se  joiguenl  ordiuairemeut  à  la  diplo> 
nifttiqtK  de  Mabillon  ;  en  voici  le« 
titres  :  3)»  veiiribui  regum  I-'raK' 
coium  diplamaiibus ,  etc.  ^  ad  Ml, 
Mabillattun  discepiatio.  — Ejua- 
dem  diseeptaiio  secumia.  —  J?ia^ 
ceptptio  tertia  adversus  Theod, 
Ruiiiarl  et  JuUi  J'aleniiii  findi- 
ciai,  Parisiis,  ivoâ,  1707,  ?  vol, 
in'1.3.  Le  pire  GermoH  a'eapgr« 
auHÎ  daiM  las  cgniestationt  «mw* 


398 


GERS 


asnt  les  cenl  une  propositions  de 
Qnesnel;  il  fit  deun  groi  vol.  in^" 
sur  ce*  propoiitious ,  tous  le  tilre 
de  Traité  théotogiqae.  Le'cardinal 
de  Bissj,  prëlat  très -opposé  aux 
■enlimeiis  de  l'oralorien  ,  adopta 
l'ouvrage  du   jésuite,  et  le    publia 

"  GEROBULE  (Jean),  théolo- 
gien hollandais  ,  natif  d'Utrecht , 
piopageaavec  zèle  dans  ta  patrieles 
principes  de  la  réformaliou,  et  rem- 
plit lemiaistirecvaugëliquetucces- 
livémeatà  DeUl,  Fieuiugue ,  Har- 
liugiie ,  Deviuler  ,  Hardeuvick  et 
Ulrepht.  Eu  1.S9U  il  reiuplafa  daus 
cette  dernière  ville  le  célèbre  Uleu- 
boga«rl.  Il  a  laissé  quelque*  ouvra- 
ges. Son  nom  hollaudaia  qu'il  avoit 
Uaduit  eu  grec  étoit  Outraadt. 

GERONCE,  général  des  troupe* 
du  tjran  Cousiantin  ,  dans  le  if 
siècle,  se  brouilla  avec  cet  usurpa- 
teur .  et  réwlut  de  le  dépouiller  de 
la  pourpre  impériale  ,  pour  ea  re- 
■vêiir  Maxime ,  une  de  ses  créatures. 
H  assiégea  dans  VienuBCoiislaniiu; 
mais  l'armée  de  l'empereur  Hoiio- 
rius  l'ohligeû  de  s'enfuir  en  Espagne. 
Ses  soldats,  remplis  de  mépris  pour 
lui,  résolurent  de  s'endéraire.  Il  Tut 
attaqué  daus  sa  propre  maison  en 
4i  1.  Voyant  qu'il  lui  éloit  iinposai- 
Ue  de  >e  déreiidre,  il  ùta  la  ^ie  i, 
un  de  MS  amis ,  A  sa  femme ,  et  se 
la  ravit  A  lui-mime  par  un  coup 
d'épée  qu'il  se  plongea  dans  le  cicur. 

*  GERSDOBF    ou    Gevstokp 

(Jean),  médecin,  né  à  Strasbourg 
ment  du  16°  sie- 


laissé  quelques  onv 
ges  en  allemand  ,  et  iTu  autre 
laliu  ,  sous  ce  tilre  t-rfe  cidrurgiâ 
et  corporis  htimaiti  anatomid ,  Ar- 
eeniorali ,  iS/ji,  in-Tol..'  Frauco- 
fnrti ,  1551,  10-8°.  Sa  chirurgie  n'a 
rien  d'original.  Il  a  copié  celle  de 
Uui  de  CliauUac ,  eu  j  ajouiaul  ^uel- 


GERS 

allés  remarques  puisées  dans  les  më- 
ecins  arabes. 
GERSEN  (Jean),  abbé  de  Ver- 
ceil,   de  l'ordre   de  Saint-Benoît, 
l'ami  de   saint   François   d'Assise, 
et   le    maître    daus   la    vie    spiri- 
tuelle, de  skint  Antoine  de  Fadoue , 
HorisBoit    au    i3'   siècle.   Quelques 
savansle  faut  auteur  de  l'Iinilation 
de  Jésus -Christ ,  de  ce  livre  admira- 
ble ,   traduit  dans   les  langues  des 
peuples  même  les  plus  harltarea  ,  et 
le  plus  beau  qui  soilsorli  de  la  main 
d'un  homme ,  dit  Fonieuelle ,  puis- 
que l'Ëvaugile  n'en  vient  pas.  L'o- 
piuion   la  plus  générale   l'altribue 
néanmoins  avec  plu»  de  fondement 
àTbomss  àKenipis.  L'abbé  Vall art 
a  préteudu   détruire  cette  opinion 
daus  une  dissertation  mise  à  la  tète 
de  l'édillun  de  cet  ouvrage  publiée 
chez  liarbou  ,  In-ia,  en   lyâS.    Il 
croit  prouver,  i.  que  l'imitation  de 
J.  C.  est  plus  ancienne  que  Thomas 
à Kempis ,  puisqu'onacelivredaus 
des  nianuscrils  antérieurs  à  ce  pieux 
cbuiioiue,  si  digne  d'ailleurs  de  l'a- 
voir composé,  a.  Qu'elle  éloit  con- 
nue avaiitran  i33o;  car  Ludolphe 
de  Saxe,  qui  vivoil  en  ce  temps-là  , 
passe  pour  en  avoir  donné  une  Ira- 
ductiou.   5.   Que  Jean  Gersen  doit 
en  être  l'auteur,  puisqu'ou'voit  ton    . 
nom  ju&qu'à  cinq  fois  dans  nn  ma- 
nuscrit ancien ,  et  qu'on  le  retrouve 
(tans  d'autres  manuscrits.  Cette  pim-    1 
ve  n'est  pas  une  démonstration ,  car    ! 
il   taiidroit  ,  avant   tout,'  prouver    1 
l'existence  de  Jean  Geraeii,qutpa«se    i 
dans    l'esprit   de  plusieurs    atvamt    . 
'  pour  uii  auteur  imaginaire.  L'abbé    I 
DesbiUous  a  réfuté  les  autres  preu-    , 
vesde  l'abbé  Vatlarl,  dans  une  dit-    | 
sertation  qu'il  a  mise  à  la  lèle  de  ton    , 
édit^n.de  l'Imitalioude  J. C,  Abu-    | 
heim ,   17S0. 

GEBSON.  Tof,  CHABLICT,n*!. 

*  GERSTEN  (Chrétien-Louis), 

professeur  de  malhématiques  à  Gie^  j 

*en  où  il  elpit  ad  en  1701,  mort  J 


GERV 

en  i76a,obtiai  en  1733  une  chaire 
qui  lui  fuleaïuite  âtee  ^our  refus 
de  sonmiMiou  à  la  dtcition  de  la 
cour  de  juslîce  ,  '  dans  an  |)rocè» 
qu'il  eut  avec  ion  beau  -  l'rèrc  : 
u'ayaut  pu  obtenir  qu'oo  la  lui  reu- 
dlt,  il  écrivit  uiieieUre  pleine  d'ai- 
greur au  landgrave,  qui  le  fit  met- 
tre en  prison  en  1 7<^8  ;  il  n'eu  aor- 
til  qu'en  1760 ,  et  mourut  deux  ans 
après.  Il  a  laissé  beaucoup  d'oiivra- 
^ea.  1.  Teaiamina  syslemaiis  novi 
ad  miilatiaaes  baromeiri  ex  na~ 
tara  elaterii  tei-ei  demo'Mrandas. 
II.  Mel/iodus  noua  ad  éclipses 
terras  et  appuisua  lunce  ad  atellas 
sappulandaa.  111.  Exercitalioiira 
recentiorea  circa  roris  meteora. 
IV.  Methodus  nm<a  calcuU  '  tclip- 
aium  terra  apeviatis ,  ua  volume 
in-4°  inséré  dans  las  Transactions 
philosophiquesdeLondrea.  V.  Xer^ 
turiris  sub  ,aolv  visas.  VI.  Qua~ 
draniia  aafronojnici  muralia  idea 
nova  et  pecuUaiis. 

GKRTfiUlJË  (sainte),  née  à 
Landea  en  Brabant,  l'an  636  ,  de 
Pépin,  prince  de  Landeu ,  maire 
du  palais,  et  ministre  des  rois  d'Aus- 
irasie ,  à  l'âge  de  quatorze  ans  rel'usa 
d'épouser  le  tila  du  gouv(!rueur 
d'Austro&ie,  en  djsani  que  J.  C.  éioit 
•on  seul  époux,  Ayaut  embrassé 
l'état  religieux ,  elle  devint  abbeue 
de  Nivelle, entre  Mans  eiBruxelles, 
en  647  ,  et  mourut  le  17  mars  639, 
■firée  avoir  donné  la  démissioti  de 
son  abbaye.  Se  voyant  près  de  sa  lin, 
elle  ordonna  qu'on  l'eiisevelit  dans 
ion  cilice.  Elle  disoii  uque  Jesoroe- 
meus  supertius  d'un  tombeau  ne  ser- 

mOTta.  »  Sa  -vie  a  été  donnée  en  ila- 
lien  par  Bannuccî ,  in-i3;  et  en 
français  avec  ses  révélations,  1671, 
in-S".  La  critique  n'a  piis  toujours 
préside  au  cboiic  des  làîts.  D.  M^e, 
bénédictin,  a  publié  les  ii.Tej-ci//a 
Cértruifis ,  Fatii  ,  i664,in-ia. 

I.  GKBV  Aïs  et  PR0TA13  (saims) 


.GERV  399 

souffrirent ,  dit-on ,  la  mgrl  au  1" 
siècle,  pour  la  foi  de  J.  C.  Leu» 
corps  furent  trouvés  à  Milan  en  3S6 
par  saint  Auibroise ,  tandis  qn'il  sa 
ilisposoit  Â  dédier  la  grande  égtist 
de.  celte  ville ,  connue  aiijourd  liui 
le  nom  de  Basilique  ambroL- 
.e.  On  y  porta  ces  reliques ,  et 
pendant  cette  translation,  unaveu- 
gte  nommé  Sévère,  recouvra  ,  dil- 
'a^vue.  Les  ariens  contestèrent 
iracle  ;  mais  il  contribua,  dans 
la  ville  de  Milan,  k  l'ei 
l'hérésie. 


IL  GERV  Aïs  (Gervaaius  ) ,  An- 
glais de  nation,  évèque  de  Séez, 
abbé  de  Prémoutré,  et  pénitencier 
du  pape  Honoré  III ,  mon  en  1337, 
a  composé  des  Commentaires  sur 
les  Psau'ites  et  les  petits  Pivpàiles, 
des  l,eitres  curieuses .  imprimée* 
Valencitnnes ,  i663.  Ellesavoient 
été  trouvées  par  Norbert  CaiUen 
parmi  les  manuscrits  de  la  biblio~ 
thèque  de  Vicogne.  Gervais  a  été 
enterréàSilly  ,  abbajede  son  ordre. 

•  IIL  GERVAIS  (  Nicolas  ) ,  né  à 
Païenne  en  iË3o,  un  des  plus 
fauieux  droguistes  et  apothicaires 
de  cette  ville  ,  avoit  un  jardin  où 
il  cuUivoit  un  grand  nombre  de 
plantes  rares,  dont  il  dierchoit  à 
counoilre  les  vertus  et  les  propriétés 
par  l'aualyse  et  l'expérience  j  et 
comme  le  résultat  de  ses  travaux 
jeioit  un  grand  jour  sur  les  matières 
médicales,  il  fut  considéré  de  sescou- 
frerea, ainsi  que  des  inédecins  de  Pa- 
ïenne. A  la  mort  de  sa  femme  it 
changea  de  goût  et  d'état,  embrassa 
la  vie  cléricale,  et  reçut  les  ordres 
sacrés.  Il  mourut  dans  sa  patrie  le 
5o  mat  i6t(i .  On  a  de  lui ,  1.  Antido- 
tarium.  panormitaaum  pAarmac/i-  • 
chimicam  ,  Pauormi,  1669,  m-^". 
IL  Siiccedanea ,  ibid. ,  i670,iu-4''. 
IIL  Norma  tyronuM  pAar/aacopu- 
larum  Galeliospa/iijyrica,  NeapoU, 
1673,  iu-4''.  \V.  Bina/rie iaïaai- 


ijot.  GERV 

i-Jie  •Palcuni  ihnpUcesti  diSieUia, 
Mailles,  1675,  \a-^. 

'  IV.  GFBVAIS  [  Augueiio  ) ,  de 
Païenne ,  fils  du  prëc^denr ,  docleur 
m  philnsophie  el  en  médecine  ,  se 
rendit  célèbre  par  son  «ïnidilioa  el 
«m  expérience  ;  il  corriges  el  enri- 
diil  de  nouvelles  note*  i  ouvrage  de 
ton  père  ,  ei  le  publia  iooh  le  liile 
nitvani  :  Gervasius  redivivus,  seu 
Kicolai  Gervnsii  aii/i</otarrum  pa- 
normilaniim  galeno  -  chymieum  , 
FanoTtni,  1700,  ii»-/|*.  Nom  avoua 
au9»idehii  imt  Oraîiu/i  Junéire  du 
célèbru  médecin  Domeoico  Altùmi , 
publia  à  Rome  en  1709. 

V.  GERVAlSuBTiLTWRT.aioii 
nommé  d'un  bourg  d'Angleterre  sar 
la  TamlK  ,  neveu  de  Heari  11, 
roi  d'Augte terre ,  florinoii  nu  i5* 
■ièck,  It  val  un  grand  crédit  auprès 
de  lampereur  Othon  IV,  (^i  le  Ht 
UCréclialdurejraumed'Arlm.  U  dé- 
dia à  cet  empereur  une  DetBilpeioii 
éuMuHiletl  ane  Ç/ironique.  G«r- 
va»  de  Tilbury  coaipoM  aitêti  VlUt- 
toireii'  Angleterre  ,cellede  laTene- 
Saiate.\.  Un  traité  de  IW^irM  n'e^ 
Seaiguignoaa ;  va  autre,  intitulé 
Xiraiilia  orhis,  eld'aulresouvrageB 
ptu  eetiaiés  ;  ila  ir.aDquenl  de  uriLi- 
qi:e  et  d'exactitude.  Ou  lui  Btiribiie 
ti!por«  une  Histoire  tripartite  d'An- 
glelerre  et  quelque»  autres  traités. 


VU,  GEHVAIS<Chflrle»-Hnbert) , 
inteodaoLde  la  musique  du  ducd'Or- 
léans ,  rëgenl  du  rojauine,  et  ensuite 
maitre  de  la  musique  de  la  chapelle 
du  roi,  mort  à  Paris  en  174^,  k 
7a  aie,  a  donné  ,  I.  un  livre  de 
Cantates  estimées,  II.  Trois  opéras; 
Mèdaie  ,  tlyptrmnealre  ,  et  les 
jémows  lie  l'rolMe.  VA.  Plusieurs 
Motels. 

tl.GERVAISEDES.iiNTB-FoYE 
{ Nicolas),  Parisien  ,  lils  d'un  miide- 


GERV 

cin  ,  ï'emb^^rqua  fort  jeune  poiit  le 
royaume  di  Siatn  ,  avec  quelques, 
iiiissionuiiij'es  de  la  congrégation  de 
Saiul-Viuceal-de-Paule.  Il  s'in»- 
tniisil  pa  (  lui-même ,  ou  par  les  li- 
vres du  jjays  ,  de  tout  ce  qui  con~ 
cemoit  Ijs  miBurs  et  les  prottuclioiu 
des  coudées  qu'il  parcourut.  De  re- 
lour  eu  France,  il  devint  curé  de 
Vauoes  en  Brelague ,  puis  prévâl  de 
l'église  de  Saiut-MarUii  de  Tours  ; 
il  alla  tnisuile  Â  Rome,  et  j  fut  «a~ 
cré  évi'fue  d'Horren  dans  l'Améri- 
que méridionale.  Il  s'embarqu&pour 
exercer  son  zèle  dans  le  lieu  de  sa 
miM'^on;  mais  ajanl  voulu  apaiser 
nue  révolte  qui  a'^loil  élev4a  parmi 
tes  C^iaibes  ,  il  fut  musiacré  par 
eux,  le  ao  novembre  1739^  avef 
ses  coupaguon».  Gervaise  wt  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages.  1.  His- 
toire JiaturélU  el  politique  du 
roj'OMmede Siara,  in-ia,  compo- 
sée par  l'auieur  à  l'âge  de  30  à  sa 
ans.  II.  Description  historique  da 
roiaumede  JHacaf,ir,PaLii»,  16SS, 
in-ia;  c'est  comme  une  suite  du 
précédenl.  Quoiqu'on  sente  bien  que 
l'un  et  l'autre  seul  la  production' 
d'un  jeune  ërrivaiii,  on  ne  laisse 
pas  d'y  trouver  des  choses  cnrieuses 
SUT  les  mimirs  ,  leetiabiians,  les  lois, 
les  coulmnes,  la  rehgion,  les  révo- 
lutions des  pays  qu'il  décrit.  L'abM 
Gprvaise  éloit  revenu  en  France 
avec  deux  fils  du  roi  de  Macacar. 
m.  rie  de  saine  Maitln  ,  évèqug 
de  Tours,  vol.  in -4"  imprimé! 
Tours  eu  1699  ,  plein  d'abondantes 
recherches,  de  digressions  inutiles, 
d'oiiiuions  peu  fondées  ,  el  de  traïls 
de  vivacité  exirémement  déplacés 
dans  une  histoire ,  et  sur-loui  dans 
celle  d'un  sniul.  IV.  Histoire  de 
BoSce ,  sénateur  romain ,  avet  ttt- 
rialyse  de  tous  ses  ouvrages  ,  % 
|iart. ,  in-ia,  Paris,  1 71 5  ;  livre 
bon  et  dirigé  par  une  critique  plui 
solide  et  plus  judicieuse  que  cell' 
qui  avoit  présidé  â  la  Vie  de  saint 
Slirliii, 


..Google 


GERV 

'  t  II.  GERVAISE  (Dom-Ar- 

niauil  Frauçois  ) ,   frère    du  précè- 
dent, lié  à  Tours,   d'abord  carme 
dccliaussé ,  ensuite  religieux   de  la 
Trappe ,  plut  lellemeut  à  l'abbë  de 
Bauc^  par  ees  liimières  et  par  son 
zèle,  qu'il  le  fit  uommer   abbé  de 
son  luonailère  ea  iGgfî.  Eom  Ger- 
vaiae,  inipéliieux  ,  Imuillaul  ,  bi- 
zarre,   iuquret ,  singulier,  n'^toil 
polut  fait  pour  être  i  la  tête  d'une 
niaiioD  qui  deniandoit  un  lioimiie 
de  i>aiK.'  11  voulut  faire  des  change- 
meus  an   dedans  et  au  dehors  de 
labbaje.  11  alTecLa  de  ne  point  con- 
sulter l'abbé  de  Bancé ,  i  qui  il  de- 
Toit  îou  éltivalion  ,  et  de  ne  point 
suivre  sa   façou  de  gouverner.   Le 
pieux  téfotnialeur ,  voyant  son  ou- 
vrage prêt  à  être  ehang»  ou  détruit , 
engagea  adruilenieut  le  nouvel  abbé 
1  (loQUer  la  démission.  Doni  Ger- 
vaise  sortit  de  la  Trappe,  et  erra 
qLielque  temps  de  solitude  en  soli- 
tude. Il  couaervoil  par-lout  la  ma- 
nière de  vivre  des  trappistes.  Ayant 
publié  !ion  premier  volume  de  l'A/j- 
loire  générale   t/e  Ci'leaux  ,  Avi- 
gnon ,  1746 ,  in-4* ,  les  liemardins, 
qui  ëloieiit  viveuiem  ailaqués  daus 
cet  ouvrage ,  obtinrent  des  ordres 
de    la  cour  contre  lui.   Il  fut  ar- 
rêté i  Paris  ,   et  rearernië  à  l'ab- 
baye de  Notre  -  Dame  des  reclus  , 
daus  le  diocèse  de  Troyes.  Il  y  mou- 
rnt   en  fjbi  ,  âge  de  91  ans.  Ou  a 
de  lui  ,  1.  Les  f^ies  de  saint  ty~ 
prien  yVara,  1717.  '11-4°;  <le  aaial 
//ï/ï^jParis,  I7a3,  a  vol   în-u; 
de  aaiiit  Paul,  Pari»  ,  1756,  5  v. 
in-ia  ;  de  saint  Paulin,  Paris, 
1745  ,  in-4''  ;  de  Ruffln  ,  prêtre  de 
l'églUed'Aquilée ,  refondue  par  l'ab- 
bé  Goufsel  ,  Paris,   1734,   3   vol, 
in-i  a  ;  de  saint  Epipkane  ,  Paris, 
1738  ,  iu-4°.  Les  matériaux  ont  été 
pris   daus  les  méiueires   de  TiUe- 
mont;  mais  le  Biyle  est  de  l'auteur. 
De  l'imaginai  ion ,  de  la  chaleur ,  de 
la  facilité;  mais  peu  de    jusIi-Bse  , 
beaucoup  de  né^igencei  et  d'idées 

T.    TU. 


GERV 


4oi 


singulières:  voilà  son  caractère.  II. 
l^  yie  d'Abailarâ  et  d'Hélo'iie , 
3  vol,  in-i3  ,  Paris,  1790.  Les 
Lettre»  d'^tailai-d  et  d'HéloUe, 
traduites  en  franvais  d'une  manière 
fort  libre,  Paris,  1733,  a  voL 
in- 13.  UL  Histuire  de  l'abhé  Su- 
ger,tan»,  1791,  3  voL  i»-ia; 
curieuse,  mais  inexacte.  IV.  His- 
toire de  l'aibéJoac/rim,  tariiommi 
le  Prophète,  religieux  de   l'onlrt 

de  Clieaux Mi  fon  voit  l'ac- 

comptiisement  de  tes  prop/iêiiet 
sur  let  papes  ,  sur  iea  empe- 
reurs, sur  les  rois,  iar /es  états  et 
sur  tous  le*  ordres  religieux ,  Pa- 
ris,  1745,  a  vol.  iu-ia.  (  /'<ye» 
JoACUiu  ,  n"  IV.  )  V.  Hisloiregé- 
nérale  de  la  réforme  de  tordre  de 
Citeaux  en  France ,  contenaui  ce 
qui  s'y  est  passé  de  plus  curieux 
el  de  pins  intéressant  drpuis  son 
origine  jusqu'en  1736,  Avignon, 
17/46, in-^".  Le  premier  volume da 
l'et  ouvrage  rare ,  curieux  et  intéres- 
sant ,  contre  lequel  les  bernardins 
poricrent  de«  plaintes  ,  n'a  pas  été 
suivi  du  second.  VI.  Ji/^me/r/c/'//^- 
que ,  mais  équitable,  des  Vies  de  Jeu 
M.  l'aibé  de  Raiicé ,  réformateur 
de  l'abbaye  delà  Trappe ,  écritei 
par  les  sieurs  de  Haupeou  et  Mai^ 
-er,  io-i3,  .744.  à  Troyes, 
le  titre  de  Londres.  L'auteur 
yrelève  plusieurs  fautes  que  ce'  detix 


é  de  l'histoire.  Il  faut  lire  cet 
écrit,  quand  on  veut  bien  coimoitra 
le  réformateur  de  la  Trappe,  unpen 
llatlé  par  ses  historiens.  Geiveise  s'y 
jusIiRe,  sur  plusieurs  imputations  , 
;  inaciière  satisfaisante.  Ou  ]>euc 
aussi  la  longue  j'Ipulvgie  qu'il 
publia  au  sortir  de  la  Trappe.  VII. 
Quelques  autres  Ouvrages  uuprimés 


t  m.  GERVAISE  DE  Latouciië 
,  Jean-Charles  ) ,  avocat  au  parle- 
ment de  Paris  ,  éloit  d'Amiens 
Malgré  se*  divers  Mémoires  et  ce 
fl6 


4oa  CEBY 

qu'il  a  écrit  pour  quelques  ma- 
gislraU ,  il  est  moiuB  connu  au  bar- 
reau que  dans  la  lilléiature.  On  a 
Ae  lui  oei  Romans  dont  on  doit  lai»- 
(cr Ignorerméine  les  titres,  Sea.AIi^ 
moirea  de  mademoistlle  Sonne- 
val,  1738,  in-ia,  sont  écrits  avec 
plus  de  décence.  Lots  de  la  faillite 
de  ta  maison  Guémenée  ,  Geivaîse, 
qui  y  avoit  déposé  toute  sa  fortune , 
tomba  malade  de  chagrin,  et  mou- 
lut à  la  fin  de  novemlira  17S3. 

■  GERY  (  Andrf^uiUaume  da  ) , 
né  i  Beims  le  17  février  1797  ,  en- 
tré dans  la  congrégation  de  Sainte- 
Generiève  en  1743  ,  enuigua  la 
philosophie  et  la  théologie  dans  ton 
ordre  ,  prêcha  avec  succèa  à  Paria, 
devint  successivement  curé  de  S. 
Léger  à  Soissons ,  de  S.  Irénéa  à 
Ljon  :  il  fui  lié  arec  Filz-Jamea  i 
Soissons,  avec  de  Monlazet  àLjon. 
Gery  parvint  à  être  élu  supérieur 
général  de  son  ordre  en  1778  ,  et 
mourut  d'une  attaque  d'apople%ie  le 
7  octobre  17B6.  On  a  de  lui.I.L'/- 
mitaliva ,  contre  l'abbé  VaUart.  II. 
OraUonfunèbre  de  Louis  XV.  lil. 
Pan^riqae  de  sainl  Louis.  IV. 
Stoge  de  Jeanne  iFArc.  V.  De* 
Prônes  et  des  Sermons.  Le  recueil 
<]e  se*  œuvres  est  en  6  vol.  in-i3  , 
Paris.  1788.  Gery  ne  fut  pas  moiot 
recommandable  par  «es  vertua  et 
•on  caractère  que  par  se*  taleas. 

GÉRYON  (Mythol.  ),  fils  de 
Chrysare  et  de  Callirhoé  ,  roi 
des  trois  Ues  Baléares,  selon  quel- 
ques-un* ,  et ,  selon  d'autres  ,  de 
trois  royaumes  en  Espagne.  Il  y  en 
a  qui  disent  qu'ils  étoïent  trois  frères 
ti  parfaitement  unis ,  qu'ils  aem- 
blnient  n'avoir  qu'une  amc  ;  c'est  ce 
qui  a  donné  lieu  aux  poetesda  fein- 
dre que  Géryon  avoit  trois  corps. 
Il  fut  tué  dans  un  combat  singulier 
par  Hercule,  parce  qu'il  nourrissoit 
di^s  bœufs  avec  de  la  chair  Iiuinaîne, 
Un  chien  à  tripla  tSte  et  un  dra- 


gon qui  en  avoit  «ept  garâoi<9iin< 
bceufs  ;  Hercule  tua  aussi  ces  moni- 
tres ,  et  emmena  lea  bceufa. 

jGESLEN  ou  Ghelen  (S^i*- 
raond  de  ) ,  Geleaius,  néàPrague, 
correcteur  de  l'imprimerie  deFio- 
lieu ,  et  mort  pauvre  en  i554,éu>i[ 
digne  d'une  meilleure  fortune  par 
son  érudition.  11  a  traduit  du  gttc 
en  laiiu  Josf'phe  ,  S.  Juitin ,  Denji 
d'Halicamasse ,  FUilon ,  Appim,  cl 

•  1.  GESNER  (Salomon),  théolo- 
gien protestant  allemand, né  eaSi- 
lésie  en  15^9,  mort  en  i€o5,)il 
ses  études  i  Breslaw  «t  i  Stras- 
bourg ,  et  professa  la  théologie  i 
Wirteroberg  vers  iSgS;  il  fiilea- 
Buite  honoré  de  la  place  de  dojw 
et  de  recteur  de  cette  université, et 
en  même  temps  premier  pridita- 
leur  de  l'église  du  château.  Gciner 
a  publié  quelques  ouvrages.  L  Ui 
Prophétie  d'Oxée,  d'aprisiava- 
aioa  de  S.  Jérôme.  IL  Rech»roha 
sur  les  psaumes.  III.  ZUsserlalioit 
sur  le  livre  de  la  Geuèat.  IV.  Do 
Sermons,  etc. 

*  n.  GESNER  (  leaa-Matihiw), 
ërudit  profond ,  et  critique  célèbre, 
né  en  1691  à  Roth  ,  principauté 
d'Anspacfa , mort  en  1761.  Alare- 
commandaliou  de  Buddaus,  il  fat 
nommé  recteur  de  l'école  de  Wet* 
mar  ,  et  garda  cette  place  peadiDl 
onie  ans.  De  là  il  passa  à  Leipiict, 
et  ensuite  à  Gottingea ,  où  il  pn>' 
fessa  la  rhétorique ,  et  fut  biUis- 
tfaécaire  et  inspecteur  des  écoles.  Sh 
ouvrages  les  plus  estimé»  sont  dei 
Editions  de  quelques  autearsdat- 
aiques  ,  et  un  excetlent  livre  ioli' 
luIé  Thésaurus  liriffaee  latiaee. 

•m.  GESNER  (Jeaa-JacqiiM), 
ué  en  1707  i  Zurich  ,  où  il  AU 
professeur,  mort  en  i787,e>tautHff 
de  deux  ouvrages  intitulés,  L  T^ 
saurus  uitiversalis  omnium  luaaif 


regvm  Macedunke  omiiia  qute  ia- 
buribua  ce/eôer,  virorum  Civphii, 
Lazii,  Golsii, elc. 

CESSÉE  (  Jean  <1e  la  ) ,  né  en 
Gascogne  En  i55i  ,  et  «ecrétairc  du 
ilnc  d'Alençôn  ,  a  laUsë  des  Poésies 
latines  et  franfaisea  assez  ignorées. 
I.e  recueil  des  premières  parut  à  An- 
■vets  en  j58o,  ia-B°;  et  celui  de» 
secoudei  en  i585  ,  aussi  iu-S". 

"  GESSEL  (  Simon  ) ,  natif  d'A- 
meriroTt ,  aj'ant  perdu  ,  A  raisoD 
de  son  attacberaeul  aux  opinions 
d'Arminius ,  la  place  de  recleur  de 
l'école  publique  de  sa  ville  nalale , 
('y  livra  à  la  pratique  de  la  méde- 
cine el  se  fit  généralement  estimer 

tua.  Ses  principaux  ouvrages  sont  , 
L  Ua  jibr^  de  eHhloii-e  Sainte 
et  de  r Histoire  Ecclésiaaliqae 
Utr«cht,  i65g,  avol.  iii-4'.  IL  Une 
HUloire  des  principaux  évéaemtna 
depuis  le  commencement  du  monde 
>u^u'en  1635 ,  Ulrecht ,  1661.  Ili 
écrit  un  Jbrigé  de  Théologie  sou 
ie  nom  de  Simplicius  chrhiiano- 
catholica»,  Amsterdam,  i65o 
1 3.  Son  père,  Jean  Corneille , 
)<>ment  recteur  de  l'école  d'Awets- 
fort  ,  et  en  1619  ilesiilué  decetli 
place  pour  cause  d'hétérodoxie  ,  : 
aussi  laissé  quelques  o/>uicu/m  rela- 
tifa  &  la  première  iuitruciion. 

t  r.  GES5SEB  (Conrad),  .u^ 
nomiaë  le  Pline  ■d'Allemagne ,  né 
à  Zurich  en  ig-ié  ,  mort  de  la  peste 
Je  33  décembre  i565  ,  professa  la 
médecine  et  la  philosophieavec  beau- 
coup de  répuiaiinn.  La  botanique 
et  i'Itistoire  naturelle  l'occupèrent 
tonte  «3  vie.  Bèze  dit  «qu'il  avoit, 
lui  senl  ,  looLe  la  science  qui  avoit 
été  partagée  entre  Pline  et  Varron.» 
Il  étoit  impossible  de  donner  une 
idée  plus  exaclede  ce  grand  homme , 


GESS  4o3 

dont  le  nom  est  trop  peu  révéré 
ijourd'hui.  I.a  réputation  de  Ba- 
in ,  qui  a  dévoré  laiit  de  grande» 
réputations,  n'est  peu t-élie  pas  fon- 
dée sur  des  droits  aussi  solides.  Si 
on  disoit  que  les  écrits  bibliogra- 
phiques de  Gessneronl  créé  la  science 
bibliographique  encore  dénuée  de 
méthode  ;  que  ceux  inr  l'histoire 
naturelle  ont  produit  Linnée  ;  que 
ses  écrits  sur  la  lexicolr^ie  ont  pro- 
duit Leîbnitz  ou  Condilloc,  on  ne 
diroit  rien  que  de  vrai  ;  et  cepcD- 
allègueroil  des  faite  ign6réa 
de  presque  tous  les  lecteurs.  Habenl 
ifata  tibelti ,-  et  les  hommes  da 
géuie  ont  leurs  destinées  cooinie  les 
livres.  Conred  Gessiier  t-u  mort 
très-pauvre.  L'empereur  Ferdinand 
1"  donua  Â  la  famille  de  cet  aoienr 
:   le* 


des  armoiries  qui  marquoii 
matières  qu'il  avoit  epprofoudiei 
C'éioii  un  écu  écartelé.  Dans  le  pre- 
mier quartier  on  voyoit  un  aigle 
■UK  ailes  déplojées  ;  dans  le  deuxiè- 
me ,  un  lion  armé  ;  dans  le  troisiè- 
me ,  un  dauphin  Couronné  ;  dans  la 
quatrième,  un  basilic enlorilllé.  On 
a  de  lui  ,  1. 0ne  Bibliallièque  uni- 
verselle ,  publiée  ji  Ztiridi  eu  1 545 , 
iii-fol.  C'est  une  espèce  de  Diction- 
naire d'auteurs  et  de  livres ,  dont 
on  donna  une  «ecnute  édition ,  coi^ 
rîgée  et  augmentée  ,  i  Zurich  ,  en 
iâ83.  in-fol.,  plusesliméequerau- 
Trage  même.  II.  Historia  anima- 
lium  ,  Zurich,  j55i,  4  *ol,  in- 
fol.  Cette  compilation  ,  qui  offre  da 
Grandes  recherches  ,  n'est  pas  lou^ 
)onn  exacte.  On  j  trouve  tout  ce 
qu'AristoIe  ,  Pline  ,  Élien  ,  Op- 
pien  ,  Varron  ,  Columelle ,  Végète , 
ont  écrit  de  plus  intéressant  sur  lee 
quadrupèdes.  .L'auteur  commence 
leur  histoire  par  celle  de  l'dne ,  le 
plus  patient  des  animaux  décharge, 
il  s'occupe  ensuite  du  breuf ,  de  la 
chèvre,  du  cheval ,  de  la  hrebit , 
du  porc ,  etc....  III.  Un  Lesicon 
grec  tl  Ittda ,  l5Go,  in-fol.  Gessner 
.  ponédoil  bien  ces  deux  langn«s  t 


4o4 


CESS 

raeilëcrîvoilpour  a' 


du  paiD ,  ainsi  qu'il  l'a 
même  dans  sa  Bibliothèque  ,  «es  ou- 
vrages  ne  sont  pas  exempts  défail- 
les. IV  Mithiidales ,  seu  de  diffe- 
reiitiis  linguarum,  lââS,  Il  cherche 
i,  y  comparer  toutes  les  langues 
connues  entre  elles  ,  et  à  former  de 
JeurmelaDgeuuelançueuniverselte. 
■"' ■ a  publié  une  seconde 


Mtii 


ii6io,i 


tes.  V.  De  lacté  etoperibus  lacta- 
/■Hi.Tignri,  i54i,in-8*. C'est uu 
opuscule  sur  les  laiteries.  VL  Opéra 
Botanica.,  k  Nuremberg,  iu-fol., 
)t54.  Barlhélemi  Aneaua  traduit  eii 
fraufaii,  Trésor  des  remèdes  secrels^ 
Lyon,   iS57,  petit  10-4".   C'est  i 
Gessuer  que  nous  devons  l'idée  d'  ' 
tabler   les  genres  des  plantes,  p 
lapport  à  leurs  tieur*  ,  à  leurs  se- 
mences, et  i  leurs  fruits.  Les  an 
àes   fleurs  ne  doiveni  pas  oubli 
^ue  c'est  i  Conrad  que  l'on  doit 
première  culture  et  la  naturalisaliou 
de  k  tulipe  en  Europe.  On  doit 
garder  corom«  une  perte  cootidë-' 
Table  celle  du  grand  Herbier  qu'i* 
avoit   entrepris  ,  et  dont  il  parli 
souvent  dans  ses  diffëreni  écrits  sui 
la  botanique,  foj.  le  17°  vol.  des 
Mémoires  du  P.  Nicéron  ,  qui  fait 
connaître   d'autres    savons    de    la 
même  famille. 

+  n,  GESSNEK  (Salomon), 
imprimeur  et  poëte,  naquit  i  Zu- 
rich en  17^0,  où  il  acquit  bien 
plus  de  célébrité  par  ses  poésies  que 
par  ses  impressions.  Un  préjugé 
de  sa  patrie  y  faisoit  regarder  ' 
poésie  comme   une  occupation 

Gessner ,  en  s'y  livrant,  ne  futplui 
dès-lors  que  l'élève  de  la  ualure!  Il 
Jliroa  i  la  peindre  dans  ses  site< 
agréables  et  ses  doux  sentimens , 
dans  les  travaux  paisibles  de  la  vie 
pastorale  ,  dans  les  vertus  cham- 
^ties  et  hospitalière!.  Sa  muie  est 


GESS 

une  bergère  modeste  ,  innocente  et 
pleine  d'attraits.  Rien  n'égale  la  frai- 
chenr  ,  la  délicatesse ,  le  charme  d« 
ses  Idylles.  Il  a  porté  ce  genre  au 
plus  haut  degré  de  perfection.  Plus 
varié  que  Tbéocrite  ,  plus  seasibie 
que  Sanuazar  ,  Gessuer  y  a  donné 
les  traits  les  plus  aiiachansàrumour 
pur ,  au  respect  tilial ,  à  la  recon- 
noissance.  Il  imprima  lui-même  ses 
Idylles  en  1 773-1777  ,  a  vol.  in-4° , 
aprèt  en  avoir  dessiné  et  gravé  ton- 
tes les  planches.  Turgot  ,  sons  le 
QomdeHuber,  a  traduit  ces  IdjUea 
en  fraudais,  Lyon,  1763,  in  -  8". 
On  doit  encore  à  ce  poète  aimable 
Uaphnis  ou  le  premier  Naviga- 
teur. On  connoit  ce  poëme  char- 
mant dont  la  fable  est  ingénieuse. 
«  Si  ta  fidélité  sëvère  de  l'histoire  , 
a  dit  un  littérateur  ,  nous  donne  bt 
suif  de  l'or  comme  le  premier  rno- 
bile  de  la  navigation ,  il  apparlenoit 
  la  riante  imagioation  du  pnete  de 
représenter  l'amour  élevant  le  pre- 
mer  mât  et  faisant  iloiier  la  pre- 
mière voile  sur  la  vaste  élendtie 
des  mers  ;  il  lui  apparienoit  de  nous 
peindre  un  beau  jeune  homme  ,  ani- 
mé par  le  courage  qu'inspire  uuq 
passion  vive  et  tendre  ,  vogtiant 
sur  les  oudes  comme  un  ;cygue  ma- 
jestueux ,  entouré  par  les  néréides , 
les  tritons  et  les  dieux  marins ,  qui 
forment  autour  de  sa  barqlie  dei 
danses  tumultueuses.  Il  est  impos- 
sible de  donner  à  la  navigation  une 
plus  aimable  origine  ;  et  si  les  poe- 

galant  Horace  n'eût  point  revêtu 
d'un  triple  airain  le  cœur  de  celui 
qui ,  le  premier  ,  osa  sur  une  frêle 
barque  s'exposer  à  la  fureur  dea 
flots  ;  »  il  n'y  a  que  trois  acteun 
dans  le  poème  de  Gessner  ;  mais 
comme  ils  sont  inléresiaas  !  Uns 
mère  et  une  fille  séparées,  par  une 
terrible  catastrophe ,  du  reste  d«* 
humains  ,  leur  tendresse  récipro- 
que, l'innocence  de  la  jeune  Melida , 
cuiioiilé  iuiiu«lle  excitée  par  se» 


GESS 

«Wiratioas  ,  les  -vagues  désir»  gni 
l'ëlèvenl  dans  son  leuue  cœur,  la 
tendre  inquiétude  de  si  mère  Sé- 
loire  ;  l'euireprîse  hardie  du  jeune 
homme,  sa  navigation  ,  ta  aurpriae, 
k  joie  que  cause  son  arrivée  à  Mé- 
lïda ,  la  naïveté  de  leurs  trauspoils , 
tout  ces  détails  fournissent  lin  poète 
des  tableaux  pleins  de  charmes  ,  de 
dërence  et  de  volupté.  II.  l.e  poème 
de  la  'Mort  d' Abel,  aussi  renommé, 
el  dont  l'imprimeur  Didot  a  publie 
une  superbe  édition.  L'auleut  n'y  a 
cinplojé  qu'une  prose  poétiqne ,  mais 
toujours  douce  et  liaruionieuae.  L'a- 
me  est  émue  en  y  voyant  réunies 
la  majesté  religieuse  et  la  simplicité 
jiastorale.  Il[.  Eiaste ,  drame.  IV. 
Evanilre  ,  autre  drame.  V,  Des 
Lettres  sur  le  paysage ,  digne»  d'un 
poète  qui  étoil  peintre  el  d'un  pein- 
tre qui  éloit  poêle.  Gessner  fui 
poêle  celibre  ,  en  m^me  temps 
peintre  de  paysages  ealimës ,  gra- 
veur agréable  ,  et  musicien  plein 
de  goflt.  On  le  vit  tout  à  la  fois 
bon  ami ,  bon  époux  ,  bon  père,  el 
magistrat  irréprochable.  Naturelle- 
ment mélancolique  ,il  raontroit  ce- 
pendant toujours  une  douce  gaieté 
au  sein  de  sa  famille.  Il  quitta  quel- 
que  temps  sa  patrie,  où  ses  conci- 
toyen» Tappeloient  aux  places  les 
plus  iroportanlEs ,  pour  voyager  en 
Allemagne,  et  Kl  quelque  séjour  ù 
Leipsick ,  à  Hambourg ,  et  à  Berlin. 
Par-tout  il  reçut  des  preuves  écla- 
tantes d'estime.  L'impératrice  Ca- 
therine II  lui  envoya  une  médaille 
d'or.  Gessuer  n'avoil  pas  encore  fi 
ans  lorsqu'il  mourut  à  Zuricli  le 
niars  1787.  Plusieurs  de  ses  Poèmes 
eteur-toutses/i/c/toont  été  tra- 
duites dans  presque  toutes  les  lan- 
gues de  l'Europe  :  L'abbé  Berlola  , 
l'abbé  Ferri ,  et  Mallëo  Procopio  , 
professeur  de  litlérature  italienne 
dans  l'académie  Carolipe  ,  les  oui 
lait  connoilre  i.  l'Italie.  Tufgot 
sous  le  nom  d'Huber  ,  puis  Meia- 
ler  et  Bnité  de  Loirelle  ont  tra- 


duit 


GEST  4o5 

a  français  les  (Euvres  c 


piétés  de  Gessner  ,  dont  l'une  des 
lus  agréables  édilions  est  en  3  vol. 
1-4° ,  avec  5fi  lig.  ,  d'après  Le  Bar- 
ler  ,  Ou  4  vol.  iu-8",  Paris ,  1 799 , 
(ec  une  nolice  par  l'elilaîn.  Du- 
pont de  Nemours  a  publié  des  mé- 
moires eur  la  vie  de  cet  écrivain ,  et 
Condorccl  a  donné  sa  vie.  Gessner 
eutlehoubeur  de  Irou  ver  une  compa- 
gne digne  de  lui ,  el  dont  la  benulé  , 
dit-on,  le  rendit  poêle.  Voici  comme 
madame  de  Genlis  a  peint  les  deux 
époux  dans  les  Souvenirs  de  Félicie  : 
—  (1  Gessner  m'a  invitée  à  l'aller 
voir  dans  sa  maison  de  campagne  ; 
i'avois  une  exirème  curiosiiéde  con- 
noitre  la  femme  qu'il  a  épousée  par 
ijoar.ei  qui  l'a  rendu  poète.  Je 
e  la  représenioi*  lous  les  Irait» 
une  bergère  charmante, et j'ima- 
nois  que  l'habilaiion  de  Gessner 
ivoil  èlre  une  élégante  chaumière 
itourée  de  bocages  et  de  fleur»; 
l'on  n'y  buvoit  que  du  Iail,el  que, 
ivant  l'expression  allemande  ,  oa 
y  marchoit  sur  des  roses.  J'arrive 
chez  lui ,  je  traverse  un  petit  jardin , 
uniquement  rempli  de  carottes  et 
de  choux  ,  ce  qui  commence  à  dé- 
ranger un  peu  mes  idées  d'églogues 
et  aidylles ,  qui  furent  lout-à-fait 
bouleversées  eu  entrant  dans  le  sa- 
lon ,  par  une  fumée  de  tabac  qui 
formoit  un  véritable  nuage ,  au  tra- 
vers duquel  s'aperce  voit  Gessner,  fu- 
mant sa  pipe  et  bavant  une  bou- 
teille de  hière  A  câlë  d'une  bonne 
femme  en  casaquin ,  avec  un  grand 
bonnet  à  carcasse  et  tricotant.  C'é- 
toit  madame  Gessner.  Mais  k  bon- 
homie de  l'accueil  du  mari  et  de  la 
femme,  leur  union  parfaite  ,  leur 
lendresse  pour  leurs  enfans ,  leur 
simplicité ,  retracent  le»  mieura  que 
Gessner  a  chantées.  C'est  toujours 
une  idylle  et  l'âge  d'or ,  non  en  bril- 
lante poésie ,  mais  en  langue  vul- 
gaire et  sans  parure,  a 

*  GESTELfCorneLUe  Van),  né 


4o6 


G  ETA 

à  Malinea  en  i658 ,  cure  aux  (n- 
virons  de  Gaud ,  puis  chanoine  de 
Malines,  o.il  il  tnuurnt  le  19  jan- 
vier 17(18,  adonne  il'mona  sacra 
elprofana  archiephcopaiiî»  Mec- 
ciiliaieaah,  avec  iig.  ,  La  Haye, 
17  w  ,  a  vol.  iu-fol.  Celle  histoire 
esliniiible  par  le  grand  nombre  de 
faila  qu'elle  renferme,  par  l'éieii- 
due  des  recherche! ,  et  par  l'ordre 
qui  y  règne  ,  l'est  peu  du  côté  du 
•lyle. 

GESVRES.  rof .  Potier  ,  n"  II. 

t  GETA  (Septimius)  ,  RU  de 
l'euiperenr  Sévère,  et  frère  de  Ca- 
racalla ,  eut  l'hiimeur  aigre  dans  <a 
premii:re  eufi^ice  ;  mais  lorsque  l'âge 
eut  développa  son  caractère,  il  parut 
doux,  tendre ,,  compaliasaut,  sen- 
sible à  l'amitié.  Ui)  jour  que  Sévère 
vouloit  laire  périr  tous  lespariiiaus 
de  Niger  et  d'Albin,  Gela ,  qui  a'a- 
voit  guère  plus  de  huit  ans ,  partit 
ému.  Sévère  crul  calmer  son  agita- 
tion en  lui  ilis^nl  :  a  Ce  sont  dea  en- 
nemis dont  je  vous  délivre.»— Geta 
demanda  quel  eu  keroit  le  nomhre  t 
Lorsqu'on  l'en  eut  insiruil ,  il  ia- 
siitta,  el  fit  une  nouvelle  qui^itlioa  : 
«  Cet  ïnrorlunés  aut-ili  des  parens 
et  des  proches  ?  u  Comme  on  lui 
obligé  de  lui  répondre  qu'ils  eu 
Bvoient  iilusieurs  :  «  Hélas  !  répli- 
qna-l-il,  il  y  aura  donc  plus  de  ci- 
tnyena  qui    s'affligeront    de   noire 

prendre  part  à  notre  joie.  »  On  pré- 
tend que  Sévère  lut  ébraulfi  pur  celle 
léilexiou.  Mais  les  deux  préfets  du 
prétoire,  Plaulien  et  Juvéual ,  qui 
•ouhailoieiit  de  s'enrichir  par  la 
conhacation  du  bien  de*  proscrits , 
l'euliardirenl  à  passer  outre.  Ca- 
racalta  éloit  présent  à  la  conversa- 
tion doR.lon  vient  de  rendre  couple, 
,  et,  loin  d'être  de  l'avis  de  Gela,  il 
vouloit  que  l'on  fit  périr  les  enfans 
avec  leurs  pères,  Çeta ,  indigné , 
lui  dit  :  a  Vous  qui  u'éparguez  le 
ungdegersguoe,  V9i)s  j^«s  capable 


GEUF 

de  luer  un  jour  votre  frire  ;  »  et  n 
fui  ce  qui  arriva.  Carscalla  ne  pou- 
voit  le  souffrir-  Sa  |aloiisie  éclata 
après  la  morl  de   Sévèra  ,   lorsque 

'  Geta    partagea   l'empire  avec   lui. 

■  Après  avoir  inuiilenienl  <!ssayé  de 

.  s'en  défaire  par  te  ppison  ,  il  te  poi- 
gnarda, enire  Us  bras  de  Julie,  leur 
mère  commune ,  qui ,  voulant  parer 
les  coups,  fut   blessée  à  la  main, 

.l'an  aia  de  J.  C.  Geta  n'avoit  pas 
encore  a3  ans;  son  goiit  pour  le» 
arls ,  sa  modération,  prometloieut 
au  peuple  romain   des  jours  heu- 


•  GETHIN  (Grâce),  dame 
anglaise,  née  eu  1^76,  morte  en 
1697  ,  célèbre  par  son  esprit  et  par 
un  poème  que  Congreve  a  composé 
eu  son  honneur,  étoit  lille  de  George 
Norlhon,  au  comté  de  Sominerset, 
et  fut  mariée  jeûna  à  sir  Kiobard 
Gelhin  d'Irlande.  On  publia  ,  après 
samort, un  outrage  intitulé  Reli- 
quias  Gelhiniaiiœ ,  ou  ce  gui  reste 
de  rexcei'leiile  et  ap'iriuieUe  laily 
Grâce  Getliin ,  liécédée  depuis  peu , 
iu-4''.  11  y  eut  une  fondation  pour 
que  son  Paiiègyrigae  fût  auiiuelte- 
ment  prononcé  k  Westminster. 

•  GEUDER  [Mclchior-Frédéric], 
médecin,  passa  à  Stiilgard  en  qua- 
lité de  pbysieien,  el  y  mourut  à  la 
tieur  de  son  âge,  vers  la  tin  du  17* 
siècle.  On  a  de  lui  un  ouvrage  en 
allemand  conlre  Jenn  -  Abraham 
Gehema,  et  un  autre  eu  latin  ,  quia 
parn  sou*  ce  titre  :  DiaCriba  dejèr- 
mentispuriarum  corpurh  animalit 
partiam  specijicis  ei  parlkulari- 
bus,  cui  sub/iifigitur  dUsertalio  de 
oriu  anlmaiiurn.  Ainsi  clodami, 
ifiSg,  in-a''.C<tonvragen'a  d'autre 
objet  q'ie  de  réfuter  la  doclriue  des 
ferme^is ,  qui  a  eu  lanl  de  vogue  dans 
son  siècle,  et  dont  il  avoil  été  lui- 
même  un  des  plus  zélés  défenseurs. 

•  GEUFS  (  Jean-Micliel  ) ,  pro- 
fessatir   de   i^théiiMliquei  à  Co- 


GEUN 

pmluwiH,  nd  A  Kiei,  an  oomlë  A* 
Uolatein,  «n  1745  ,  morL  dans  la 
même  ville  en  1786,  a  publié  plu- 
lieur»  ouvrages.  l.TAéorUdel'arl 
(/es  caaatntctions  pour  itt  minea , 
1776.  U.  Woyage  ea  Itlaaiie,  ti-a' 
liiiii  lie  l'allemand ,  9  vol.  iu-V- 
III.  Une  Edition  dea  I^ogaritAmi 
Buggiani  laimerorum ,  ai  unilatt 
ad  10,000. 

*  I.  GEUNS  (Piètre),  ni  m 
1706  à  M»É»}^ck,  petite  ville  du 

Kya  de  l'i^ge.  k  rendit  jeune  à 
rii,  où  il  apprit  l'orféverie  soua  de 
grandi  maitrea,  et  le  Gt  remarquer 
par  l'eKaclitude  de  ta  gravure  sur 
l'argent  elle  cuivre.  De  retour  dans 
•a  patrie  vers  i^Si,  il  s'adonna  en- 
tièrement à  son  goût  pour  les  scien- 
ces pratiques  e(  lesarls.  La  aéomi- 
lrie,l'éUctTiciU,  l'optique,  fart  du 

fideU  faisaient  al <eruativem eut  l'ob- 

I'etdeses  recherche!.  Les  personnes 
es   plus  dÎBiinguées  s'empressèrent 
de  voir  son  laboratoire.  Il  éioit  1 
relation  avec  les  savans  de  Paria 
de  Hollande  ;  mais  trop  d'applica- 
tion lui  causa  un  i^putsemenl ,  e 
mourut  le  6  février  1776.  Parmi 
grand  nombre  d'observations  faites 
sur  les  objets  de  ees  études  fovoritet, 
'■    '    '" 'mpriiuer  qu'un  We'nioi/a 


GEYG 


407 


17SS,  Pianlarum  Belgii 
fmderati  indigenarum  spidl^ium , 
Harderwjck,  iu-S",  77  pac.  Gla- 
nant après  le  célèbre  Uavul  de  Gor- 
1er ,  il  a  enrichi ,  dans  cette  brochure , 
la  Flora  fil  provinciarum  Belgii 
faideraU  indigena  de  ca  botaniste  , 
de  i5o  nouvelles  espèces,  dont  8n 
de  la  famille  des  ciyptogamei.  Ou 
ignore  l'époque  de  sa  naissance  et  d« 
sa  mort.  U  vivoit  encore  en  1790. 

GEYER.  Voyen  Gbier, 

1.  GEYGER  au  GiooEK  (  Jean  ) , 

né  à  Zurich  en  1 699 ,  oiotl  en  1G74 , 

a   inventé   le   secret  de  peindre  à 

l'huile  sur  verre,  U  peignoil  aussi  en 

•  IL  GEYGER  (  Daniel  ) ,  né  i 
Rosenheim  en  Bavière  le  8  octobre 
1595,  tout  à  la  fois  médecin  et 
chirurgien  ,  êloil  très-habile  ,  sur- 
tout dans  l'opération  de  la  taille.  Il 
pratiqua  la  médecine  à  Presbourg  en 
1657,  et  a«  rendit  â  Katisbonne,  ?&> 


i.  Onn 


■rla 


tificitlt ,  etc. ,  Venlo,  1768,  in-ia. 
Ce  petit  livre ,  écrit  en  style  assel 
dur  et  négligé  ,  Contient  des  choses 
neuves  et  curieuses.  Ses  pièces  d'ar- 
genterie et  de  gravurea ,  ses  inatru- 
mens  de  physique  et  d'optique,  ses 
tabatières  ,  médailles  ,  pyramides 
d'ivoire ,  etc.  ,  fiiiies  au  tour  ,  mais 
aur-loul  ses  aimans  artihciels,  sont 
encore  très  -  reclierchés  des  con- 
noisseurs. 

*  1I.GEUN5  (  Etienne  -  Jean 
Van  ),  créé  maitre-és-arls  et  doc- 
teoc  eu  philosclphie  à  Harderwyck 


de  ce  médeciu  que  Touvrage  suivant: 
Responsum  medicvm  dejenùvum 
demorbo  et  morle  cardinatis  Wur' 
tenbergici  ad  Juannem  Httwi- 
^iani,AuEUitBViiidelicorum,  iS6î, 
-  -4». 

*  111.  GEYGER  .  dit  ifatd- 
..i/in  (  Uaac  ),  tils  de  Daniel  Gey- 
ger ,  né  k  Praibourg  le  9  novembre 
164E ,  étudia  la  médecine  à  léna ,  et 
la  pratiqua  à  la  cour  de  Hes*e-Cas- 
sel  jusquà  sa  mort,  arrivée  en  171g. 
On  a  de  lui  un  Traiii  en  allemand 
aar  Us  eaux  de  TAébeniell  en 
Sttabe,  dans  le  duché  de  ■Wurtem- 
berg. 

-  IV.  GEYGER  (Malachie), 
médecin  bavarois  ,  vivoit  dans  la 
J7"  siècle.  Il  a  écrit  ;  Kelegrapàta , 
ïsu  Descriptio  keraiainn ,  cuAt 
earumdem  curalio/iibua  lam  11 


(il  117891  avoit  déjà  puhiiéi,  f  dicii  quàm  chirurgiciê,  Henacbii , 


4o3 


GEYS 

i63i,  in-8';  «a  allemand,  Stult- 
gard,  1661,  in-ia;  Ultn  ,  1696, 
iii-ij.  Dans  la  (irtfate  de 
vragi?,  ce  luddecin  fail  ut 
aortie  contre  tes  chirur^ieaa  alle- 
mands qui  vivoient  de  son  lemps. 
11  les  traite  d'en)|>irLques ,  de  cbar- 
latani ,  et  les  accuse  d'uoe  ignorance 
crasse  ;  il  avance  même  que  la  pesie 
a'eit  pas  plus  dangereuse  qu'eux.  Oa 
s  encore  de  Malachia  Ge^ger  Mici'o- 
cos'mus  /tfrpocottdiiacus 
melanchotid  /i^pocondriacd  Irao- 
latus,  Mouachii ,  i65i  ,  in-^". 

•  V.  GEYGER  (Jean-Daniel), 
membre  de  l'académie  des  curieux 
de  la  iialure  ,  né  à  .Balisboiine  , 
fiil  d'abord  médecin  des  troupes 
palatine*,  et  pasM  ensuite  au  set- 
vice  de  Frëdénc-Aiignste  II,  roi'de 
Pologne.  11  luonnit  vers  l'an  1735. 
On  a  de  lui,  I.  TAargellus  Apol- 
lini  sacer  caatinens  Irigam  meili- 
cam  ex  regno  animali ,  minérale 
et  vegetabiU.  11.  £>e  Vantharidi- 
iut.  m.  De  Wimtibm  tonchiferU 
ei glossopelris.  IV.  Ve  Diclamito, 
Fraocorurti,  1687,  10-4". 

t  J.  GEYSSOLM  fGiiillaiime), 
de  l'illusire  fiimille  des  barons  de 
Cromues  eu  Ecosse,  fut  évèque  de 
DumU.ine,  dans  le  inènie  rojaiime. 
Les  hérétiques  l'ayant  chassé  de  son 
Bifige,  Marie  Sluarl,  el  Henri, son 
^pouK ,  l'euvoyêrent  ,  en  qualï  ' 
d'arntiassade«r  ,  auprès  de  Pie  V 
de  ses  successeurs ,  pour  les  assur 
de  leur  aitachemenl  à  la  foi  calhi 
lique.  Le  poDtife.  touché  de  l'él. 
oiï  les  fureurs  des  hérétiques  av  oient 
réduit  celle  reine  infortunée  ,  lui 
envoya  des  nonces  pour  ta  consoler , 
el  de  I  argenl  pour  la  secourir.  Geys- 
colm  se  fil  estimer  de  Pie  V  et  de 
uinl  Charles,  qui  lui  dnuna  le  vi- 
cariat de  l'archiprèlré  de  Sainle- 
Hurie^Uajeura.  L'êvéqae  de  Diim- 
bline  fut  pourvu  ,  quelque  temps 
•près,  de  l'évèchd  de  Vaisou  en 


CHED 

Provence  ,  suffragant   d'Avignon, 

3u'il  détendit  contre  les  calvinistei 
u  Daiiphiaé.  Sixte  V  l'eiivoyu  ea 
qualité  de  uooce  en  Ecosse,  oïl  ré- 

§uoit  Jacques  VL  Geyssolm ,  i  pàoe 
e  retour  dans  sou  diocè.ie ,  le  quitta 
pour  se  renfirmer,  ài'âg>*d«  Joans, 
dans  la  grande- charlteuse,  où  il  fil 
profession.  San  mérite  le  hi  noiamei 
prieur  de  Notte-Dame  des  Ange)  ï 
Rome.  Peu  après  il  fut  fait  procu- 
reur général  de  son  ordre, el  mou- 
rut dao»  cet  emploi  le  16  aepteuibti 

IL  GEYSSOLfll  (GoilUnme), 
neveu  du  précédent  ,  lui  succéda 
l'an  I&84  dans  le  siège  de  Vaîsan. 
Il  ei|t  les  vertus  de  son  ourle.  Coinme 
lui,  envoyé  A  Jacques  VI  en  qua- 
lilé  de  nonre  ,  il  ne  négligea  rien 
pour  rétablir  la  religion  caiholique 
dans  sa  pairie;  elne  pouvant  y  réus- 
sir, il  revint  dans  son  évèché.  On 
lui  donna  le  gonvernement  du  com- 
tat  Veuaissin  après  la  njort  (le  l'é- 
vèque  de  Carpentros.  Il  mourut  le 
i3  décembre  1609.  L'aieule  mater- 
nelle de  ce  prélat  étoit  s«u(  de 
Jacques  VI,  roid'Kcosse.  Il  eslau- 
nir  d'un  livre  peu  connu  aujour- 
"huf,  intitulé  Examen  de  la  foi 
calviniste. 

•GHEDINICFernand-Anloine), 

né  k  Bologne  eit  1684,  fn  ses  élit- 
des  chez  les  )ésuite8.  Porté  nalu- 
relleriienl  à  l'étude  de  la  littérature, 
il  s'y  livra  entièrement,  et  quitta  11 
niédecine  qu'il  n'avoil  embrassée  que 
|>our  plaire  à  ses  pareus.  Ses  ouvra- 
ges en  VbTS  et  en  prose  Je  lièrent 
avec  les  hommes  les  plus  marquons 
de  *on  lemps,  tels  que  MarleUi, 
poète  célébra  ,  Crescembeni  ,  etc. 
Après  avoir  été  précepteur  des  en- 
Tans  des  priucesCaraccioli  di  Santo- 
boQO ,  ambassadeur  du  roi  d'Espagne 
à  Venise,  et  Bisignano,  seigneur  na- 
politain, il  ohtinl  Ja  chaire  d'élo- 
quence de  Lnequee ,  oit  il  mourut  «u 


GHEN 

1760.  Salisr^iit  de  non  'mploi  et  de 
non  sort  ,Gliediiii  parvint  à  l'ugedr 
74aaBavecuDecxlrcine  iranitmllilë 
d'esprit ,  «filant  lea  embarraa  du 
monde  ,  et  san*  soins  pour  liil- 
m^ine  ;  l'auecdote  Euitaoïe  en  est 
uoe  preuve  :  étant  dans  son  lit  une 
nuil  et  trèB-ollai;he  !l  la  lecture  d'un 
livre,  le  plancher  de  »»  chambre 
s'afTaisialoul  à  coup  avec  une  égalité 
parfaite  et  lomb^  dans  la  rave;  Ghe- 
dini  se  trouvant  dans  aoii  lit  comme 
il  éloit  auparavant,  11e  ae  dérangea 
point,  et  dormit  paisiblement  jus- 
qu'au pour.  On  a  de  Un,  I.  j4iiexer- 
cilalionet  île  rebua  naluralibtii 
pngjaiio ,^\vyd\œ ,  1730.  ]X.lîime 
di  J'eniando  ylnto/iia  G/ieilini , 
Botogna,  iifig.  III.  Lellerefami- 
liari,  Boiogna  ,  1744.  Il  écrivit 
aitSBi  plusieurs  Satires  adressées  à 
Gio.  Pietro  Zaunolli;  mais  il  or- 
donna en  mourant  qu'elles  fussent 
brûléts. 

'  GHEERAERDS(Marc),  peintre 
et'  graveur  flamand  du  16'  siècle  , 
s'établit  i  Bruges  et  excella  dans  les 
paysages.  Vers  ]f>6G  il  se  relira  en 
AngiKtfrre  oii  il  mourut.  On  a  de 
l»i,  I.  Va  Piait  de  iafl/iei/e tira- 
ges ,  qu'il  dessina  et  grava  dans  la 
dernière  perreciinn.  II.  Les  l'ables 
i'êridiqiita ,  ou  la  Férilé  enseignée 
par  des  animaux ,  Bmgps,  1667, 
in-4°,en  flamand.  Ce  sont  les  Fable» 
d'Esope  ornées  d'estampes  estimées 
des  counoisseursi  elles  oui  été  copiées 
par  Venceslas  Hollar.  III.  IJArl  de 
P enluminure,  Amsterdam,  1705, 

GHELEN.  VoyesGY.si.Eii. 

"  GHÉNART  {  Antoine  ) ,  né  à 
Visé,  dans  la  principauté  de  Liège, 
i-«rs  l'an  »i3'i  ,  chmnine  de  l'é- 
glise de  Liège,  vice-doyen,  inquisi- 
teur de  la  foi  et  professeur  en  théo- 
logie -,  assials  au  concile  de  Trente 
avec  Guillsume  de  Poitiers,  prévâl 
de  la  mémeéglHe,  etmounit  le  ■" 


CHER 


409 


mar»  iSgS,  foil  regreui,  inr-tout 
des  pau\  Tes  dont  il  avoit  été  le  père. 
Ghétiart  a  eu  la  plus  grande  pari  à 
l'édition  du  ilailre  des  senteiitta 
faile  k  Louvain  ,  1.^46  ,  in-4*'.  Ou  a 
encore  de  lui  jOaHipulut  cuiaiorum 
à  Guidoiie  de  morile  Rocherii  1 
jldjuntius  est  riliis  celebreudi  SS. 
missœ  qff/cium  juxta  morem  dim- 
cesis  Leoiliensh;  item  Hlldeberti 
Cenomanensis  episciipi  poëma  de 


*  GHEBABDFSCA  (  Philippe  ) , 
célèbre  musicien  et  composiieur , 
mort  â  l'iseen  1808  ,jgé  de  70  ans. 
Cet  artiste  ,  mailre  de  chapelle  de 
l'église  de  Saini-Elienne ,  avoit  dei 
coiinoissances  Irèa- profond  es  sur  !s 
nature  de  lliarmouie ,  auxquelles  il 
joig;noil  nn  go6l  exquis.  11  devoit  la 

fureié  de  ton  siyle  à  sou  mailre,  le 
.  Martini  1  Bologne ,  et  à  son  étudo 
assidue  des  anciens  auteurs  de  mu- 
sique ital.rna  et  all^auds.  Parmi 
ses  ouvrages  on  remarque  une  jlfess» 
de  repaient,  qu'il  composa  après  la 
mort  du  roi  dElnirie,  Louis  1.  C'est 
im  chef-d'œuvre  dan»  ce  genre.  Ce 
compositeur  connoissoit  el  aimoit 
les  scieuces,  les  arts ,  la  littérature, 
et  principalement  l'hisioire. 

'  1.  GHEBÀBDl  (Pierre-Hercule), 
professeur  de  langue  grecque  et  de» 
langues  orientales  à  1  université  de 
Modène,  avoit  de  grandes  couoois- 
sances  dans  les  sciences  sacrées  et 
prof Ae9,el fut  Irès-ulile  àMuratOri 
pour  la  compilation  de  ses  onvrages. 
t  beaucoup  de  part  à  la  traduc- 
lieile  cote  greche  du  m£me 
ir.  Il  fut  quelque  temps  employa 
par  la  cour  de  Modène  eu  qualité  de 
précepleur  et  de  secrétaire;  mais  il 
nouira  un  plus  grand  désir  d'être 
TanquiUe  et  de  jouir  de  sa  liberté. 
\  mourut  en  17S9.  L'unique  ou- 
iTags  qiM  noei  ajons  de  lui  esLla 
Traduction  latine  de  la  Vie  d* 
Cola  di  Hientù,  ^rile  dan*  le  dit- 


4io  CHER 

l«cte  romain  y»r  im  auteur  da  es 
BiècU,  et  publiëa  parMuiatori. 

•  II.  GHERAHDI  [  Jacob  de'  ),  de 
Volleria,  premier aecrelaireaposto- 
lique,  vécut  jusqu'à  Léon  X,  [tarqui 
il  fut  fait  évèque  d'Aquiuo ,  el 
écrivit  la  Sloria  urbana ,  et  la  Viia 
det  cardiitttl  Ainmanali ,  dont  il 
avoit  «lé  l'ami.  Gherardi  fui  envoyé 
en  amlkassade  par  luuoceut  VUI ,  et 
mourut  en  i3i6. 

•  GHERIN  (  Jacques  ),  médecin 
du  |6*  aiècle,  exerça  sa  proleasioQ 
avec  honneur  à  Auvers.  Il  a  publié 
à  Anveri  en  i5c|7  ,  in  -  8° ,  un 
Trailé  en  flamand  sur  les  moyens 

pristival^s  etcurali/s  de  lapesU 
qui  ravageoit  les  environs  de  Gor- 
cum  dans  la  Hollande  méridionale. 

•  GHERING  obGhebinx  (  Phi- 
lippe de),  aéi  Saini- Trou  dans  le 
paysdaLiège,  vers  le  milieu  du  lë' 
«iede,  fut  premier  médecin  d'Er- 
ueatdtBaviëre.élecMUT  de  Cologne 
et  évèque  de  Liège.  Ghering  mourut 
dana  sa  patrie  en  1604.  On  a  de  lui 
Description  des  fontaines  acides 
de  Spa ,  et  de  tafonlaiiie  de  fer  de 
Tuttgre,  Liège,  i583,  in-ia.  On 
prétend  que  la  fontaine  de  fer  , 
autrement  la  fonUine  de  Saint- 
Gilles  ,  proche  des  vieux  rempart» 
de   Tougres  ,  est  celle  dont  Pline 

iiarle  dans  sun  ouvrage,  tradui 
atin  par  Thoinae  de  Bhie ,  médecin 
de  Môliaes: 

■GHERLl(OdMTdo),Mod*ois. 
né  en  i73o  â  Guaatalla,  où  «oc 
piie  eseiïoit  la  médecina,  entra  en 
1748  dani  l'ordre  de  Saint-Domi- 
nique,  et  y  fut  bienlût  dealiné  À  pro- 
fèûer  la  ibéotogie  dogmaliiyie  à 
L'université  de  Modène ,  place  qu'il 
occupa  pendaut  plusieurs  années. 
L'élude  det  mathématiques  fut  néan- 
moins celle  qu'il  préféra.  U  s'y  étoil 
livré  dès  son  «ulaDca;.et  pénétranl 
de  plus  en  plus  dam  cette  tcteaci 
pénible ,  IL  k«  tïovva  eu  éttt  de  pu- 


GHET 

hlier  à  Modàne ,  en  1770  et  années 
ntes ,  le  cours  de  malhémal>~ 
quelle  plu*  ample  et  le  ptua  complet 
qu'où  eût  encore  vu  ,  aoua  le  titre 
suivant:  Gli  elementi  leorico'pra- 
tici  delte  mtuematicke  pure ,  7  vol, 
in-4*.  En  1778  Gherli  occupa  ta 
chaire  de  mathématiques  à  l'univer- 
sité de  Parme ,  et  la  réputation  dont 
il  jouistoit  lui  ht  offrir  plusienra 
chaires.  Il  mourut  à  Parme  en 
780.  On  trouve  à  la  lia  de  l'oa- 
vri^e  de  Gherli  des  Lettres  qu'il 
reçut  de  Lu  Grange  et  de  Condor- 
pleines  d'éloges  honorablcB  poor 
!t  pour  son  ouvrage. 
GHEROUPNA ,  fil»  d'Apchal- 
har ,  Itorîstoit  daus  le  i"  siècle  ;  il 
occupa  la  place  de  secrétaire  auprèa 
rois  Abagar  et  Sanadroug  qui 
régnèrent  à  Edesse  en  Mésopolamïe. 
U  possédoit  Â  fond  les  langues  grec- 
que, syriaque,  arménienne,  per- 
sane et  latine  i  il  ëloît  instruit  dans 
la  philosophie  de  son  temps,  dans 
l'histoire etdans  l'antiquité;  il  écri- 
vit un  grand  nombre  d'ouvrages  qui 
ne  sont  pas  parvenus  jusqu'à  nous. 
L'historien  Vartan  en  parle  avec 
beaucoup  d'élogea.  Moyse  de  Kho- 
rêne  cite  dans  U  livre  II,  cbap  3S 
de  son  Histoire,  un  ouvrage  de  Ghe- 
TOupua  qui  couienoit  tous  les  évéae- 
nuBs  arrivés  sous  les  r^^es  d'Aba- 
gar  et  de  Sauadroug.  Il  y  ajoute  qua 
cet  ouvrage  éloit  déposé  dans  les  ar- 
cliivea  de  la  ville  d'Edesse,  qu'il  sa 
IL  lire  des  matériaux  qui  lui  éloieat 
n^tsaaires  pour  la  continuoiion  d« 
son  Histoire.  Los  ouvrages  de  Ghe- 
rouptin  éclaircireul  plusieurs  po  in  11  | 
de  l'histoire  de  ce  temps  reculé,  n 
ksfjucis  ont  diFIiiré  les  auteurs  n 
mams  et  arméniens  dans  Hiiitoirs 
de  ce  paya.  Gheroupna  paroil  avoit 
vécu  jusqu'à  l'an  70  de  J.  C. 

'  GHETALDI  (  Marin  ),  de  Ba- 
guée, malbématiden,  véaut  en  1  ' 
et  écrivit  divers  ouvta^  qui  au- 
jourd'Iuii  .mime  sont  irô-eatiinM; 


'Apolianiaa  retUvivus  i  Colhcliones 
probiematum ,  etc.  Div«»  auteur* 
«D  parlent  avac  dloge. 

'  GHEYN  (  Jicqiies  de  ) ,  peintre 
cl  graveur  hoUandaia  ,  vivoil  an 
commencement  du  17*  liècle.  Il  a 
gravé  pUi*teiiis  etlampe»  exiicutéea 
d'un  burin  feime,  et  dont  plui' 
uuit  rechercha  ,  entre  autr 
Confusion  ile$  iangueê  obligeant 
lea  Aommei  à  te  séparer  après  la 
conttmclion  de  la  lour  lie  Babel , 
d'après  C.  Van  Mander;  laDitpute 
d'ApoUon  et  de  Pan ,  ou  le  Juge- 
ment de  Midas,  d'après  le  inème. 
deux  Sujets  embUmatiguis  sur  le 
fulie  de  ceux  qui  consument  leur 
Lien  dans  les  plaisirs,  d'aprè»  le 
même;  les  quatre  Evangélistea  en 
rond ,  d'aiirïaGollziusi  uaejinnon- 
cialioii  où  la  F'teige  est  assise  au 
pied  de  sua  Ut,  d'apr^»  A.  Uoe- 
ïa3Kt\i  la  Multiplication  des  pi 
de  foruM  avale,  d'aprèi  le  mi 


*  1.  GHEZZl  {  Françoig  )  ,  de 
Côme  ,  né  en  ib85,  entra  jenue 
daut  l'ordre  des  dominicains ,  et 
apprit  la  philosophie  el  la  théo- 
logie au  coiitge  général  de  Bologne, 
où  il  fit  dt  tell  progrès,  quimmé-' 
dialeineut  après  sou  cour,  il  l'ut 
fait  prol'esaeur ,  et  enaelgiiadau!)  di- 

iiioae,  à  Vicence,  à  Pavîe,  â  fiai- 


it  de  « 


.,quo. 


fit  luaiLre  en  théologie 
les  honneurs  possibles.  Ilful,en  di- 
vers li  tt%  ,  cousulleiir  du  Irihiuial 
de  l'iiKtuisitiou  ,  et  se  couduisil 
dans  cetiï  place,  délicate  avec  beau- 
cotip  (le  prudence  eLd'intégrilé.  Ou 
a   de   lui,  1.   'J7ieoh^<e  laoralîs, 

T/iom(e  Jijuinatia  doctririd  ,  a 
loni.  11.  ^ircana  tàeotogia  s--kc- 
ti-Tn  de  Deo ,de  ferbo iiicariiaio , 
lia  Saaaiaeiil'3 ,  de  Statu  separn- 
i.i!'.t,etc.,}X<iXiu]sLa\,i(i30.  UI. 


CHEZ  4ri 

Tietaurtis  anima:,  etc.,  Mediolauî, 
i65g,4  vol. 

'  II.  GHEZZl  (Nicolai),  philoso- 
phe et  savaut  théologien  jéniite ,  né 
i  Domato  ,  wr  le  lac  de  Cânie, 
vers  lËliâ,  fut  estimé  daoi  son  ordre 
pour  sou  savoir  et  pour  ses  vertus, 
il  se  mêla  des  disputes  th6ologiquea 
de  son  temps,  et  publia,  pour  dé- 
fendre la  doctrine  de  son  ordre ,  Sag- 
gio  di  aupplementi  theologici  mo- 
ralise critici,  dei  cuiaèbiaogaa  ia 
storia  del probabilismo  e  del  rlgo- 
rismo  de!  P.  Daniele  Concina , 
Lucca ,  1 745.  Il  puUia  encore ,  sur 
le  probabilisme  ,  lie'  prindpi  delta 
morale  Jilosojia  riscontranti  co' 
principi  délia  cattoUca  religiane. 
Milan ,  1753 ,  3  vol.  iu-4*.  Ost  ou- 
vrage est  en  forme  de  dialogue ,  et 
ses  ennemis ,  y  trouvant  des  propo- 
sitions d'un  mauvais  sens  ,  le  défé-  . 
rèrenl  à  la  congrégation  de  l'index  ; 
l'auteur  donna  sa  rétractation ,  qui 
fut  publie'e  à  CÔnie  en  17S4,  sous  ce 
ti  ire  :  Dicàiaraiiane ,  e  prolesta  del 
P.  Niccolà  Ghezzi.  On  a  encore  du 
mime  auteur  un  ouvragesur  ÏOrigi- 
dellefonlane,  e  sopra  l'addotci- 
mento  deW  acqua  marina,  Veaite, 
743,  où  il  unit  lea  connoissances 
'uu  phdosophe  aux  grâces  du  style 
el  à  l'agrémeut  du  dialogue.  On  lut 
doit  la  traduction  suîvauie  ;  fila 
del  P.  Edmondo  jlugerlo  délia 
compagnia  di  Gesù ,  scri/ia  in 
francese  dal  P.  Giomnni  Dauri- 
gny  délia  medesima  compagnia , 
niilan,  17B7.  11  mourut  à  Côme  en 
766. 

'  m.  GHEZZl (  Sébastien) ,  d'Aa- 
coli  dauïla  marche  d'Ancâne,  de- 
vint élè^  e  du  Guerchiii  daiu  un  âge 
irt  avimcé  ,  el  fut  peintre,  eculp-', 
iir  en  bois ,  archi  tewo  el  ingénieur  ; 
lit  de  lela  progn^s  dana  cette  der- 
iere  p^rlie.cjue  le  pape  Urbain  VUE 
l'employa  et  le  nuiiinia  inapecteur 
de.<  Ibrieresse»  de  l'état  romaiu.  On 
peiuturea  et  d'*um*  on- 


..Google 


4 13  GHEZ 

vrages  à  hscoM    et   dans   d'autres 
lieux^  Il  moufiit  vers  latin  du  iH' 

*  IV.  GHEZZt  (Joseph),  fil» 
Aa  prtddent ,  uë  dans  la  mètae 
ville  en  i634  ,  devint  peintre  i 
l'écnle  dfi  son  pare.  A  sa  inorl ,  il  se 
rendit  A  Fermo ,  pour  ëtiidier  la  ju- 
risprudence el  la  philosophie  ,  sans , 

Jour  cela,  abandonner  la  peinture , 
ans  laquelle  il  Kl  de  grands  progrès 
sous  la  direction  de  Lorenzino  de 
-  Fermo,  peintre  de  cette  ville.  Ayant 
lini  ses  études  à  Rome,  il  abaudonna 
la  jurisprudence  pour  se  livrer  à  la 
peinture.  Il  peignit  dans  dix-sept 
^lises  de  celle  i-apitale ,  en  concur- 
rence avec  d'eïcellens  peintres.  En 
1667  il  Tut  nommé  membre  de  l'aca'- 
dëinje  de  Sainl-Lnc,  dont  il  devint 

•  V.  GHEZZI  (le  chevalier  Pierre. 

Lëofl  )  ,  RU  du  prëcëdent,  uë  à 
Rome  le  aS  juin  1674,  fut  élùve 
de  ion  père ,  et  devint  un  peiulre 
célèbre.  Il  travailla  beaucoup ,  par 
ordre  de  Ctëoienl  XI ,  à  Rome  et  à 
Urbin,  et  il  grava  les  figures  oui 
orntfut  la  maguifti^ue  édilioti  des 
Homélies  de  ce  poDlife.  Il  devoit 
peindra  la  galerie  du  palais  papal  à 
Casiel  Gaudoiro ,  ei  il  en  avoit  fait 
les  dessins  ;  mais  le  lieu  parut  trop 
petit  aux  connoisseurs  ,  et  l'on- 
vragefutsuspendu.il  travailla  beau- 
coup pour  les  nevcuï  du  pape,  et 
parliculièteroenlpour  les  cardiuau? 
Annibal  et  Alexandre  Aibaui.  Plu- 
sieurs souverains  emplojrèrent  les 
pinceaux  de  Gliezzi,  et  cuire  au  Ires  le 
duc  de  Parme ,  qui  le  créa  chevi 
Ses  vertus  ,  la  hardiesse  de  son  des- 
sin, ses  talens  dans  la  peinture ,  la 
gravure  à  l'eau-forte  et  en  pierres 
précieuses  ,  la  peinture  en  ëma' 
ses  uonnoissances  eu  littérature , 
musique ,  et  la  TLicilité  de  jouer  de 
plusieurs  inslrumens,  le  rendi 
agcédble  à  Rome,  où  il  passa  si 
piexine eiitiii« ,  etoùilmourut.ea 


GHIL 

.755,  âgé  de  81  ans.  On' voit  beau- 
coup d'ouvrages  d'e  lui  dana-Ies  basi- 
liques de  Saint-Jean-de*Latranetde 
Saint-Sébastien,  dans  les  églises  de 
Suint-Clëmenl,  de  Saint-Théodore, 
dantf  plusieurs  galeries.  Les  cari- 
.ures  qu'il  fit,  représentant  plu- 
urs  objets  de  Borne,  et  dont  le» 
originaux  se  conserveul  ù  la  vilU 
Falconierî ,  dite  la  Ru^na ,  k  Frai- 
,  méritent  une  attention  parti- 
culiËre. 

*  GHIBERTI  [Laurent  ),  peintre, 
sculpteur ,  fondeur  el  graveur ,  né  i 
Florence,  et  mort  àgë  de  64  ans, 
vers  le  milieu  du  16'  siècle,  ex- 
cella tellement  dans  les  arts  qu'il 
exerçoil ,  que  l'on  choisit,  de  préfé- 
rence à  quaulitë  d'autres  qui  a  voient 
été  présentés  ,  ses  dessins  ponr  la 
porte  de  Saint -Jean  ;  ils  furent  jelé) 
en  bronze  en  1410,  A  la  Mlisfactiou 
générale.  Selon  le  dictionnaire  d'ar- 
chitecture de  Virloys  ,  la  répu- 
tation de  cet  artiste  s'étendit  telle' 
ment  dans  la  Toscane,  qne  (oui la 
monde  y  voulut  avoir  quelque  ou- 
vrage de  sa  main,  soit  en  bronze, 
soit  en  or,  soit  en  argent,  et  que  le 
pape  Eugène  IV,  venant,  en  1459, 
au  concile  de  Florence,  lui  lit  faire 
une  mitre  d'or.  Lorsque  Michel- 
Ange  Buonarotti  vit,  pour  la  pre- 
mière fois^  la  troisième  porte  de  ; 
Saiut-JeanparGhiberli,ilU  trouva,  ' 
dit-on,  digne  de  servir  de  porte  an  ' 
paradis.  Estimé  et  bleu  payé  de  tes 
travaux ,  cet  artiste  eut  encore  b  1 
gloire  d'Être  appelé  à  la  magistiu-   | 

*  GHILERI  (Michel), Bomaiu, 
clerc  régulier,  composa,  au  com- 
mencement du  17° siècle,  divers  ov 
vrages,  et  entre  autres  un  Com- 
mento  supra  la  caaiica  délie  canti- 
che;  Cateria  veterumpatriimffit- 
corum ,  Cl  aliorum  iit  Hie/tmiam 
el  Baruch,etc.  ,imprimden  iG 
à  Lyou,  in-fol. 


GHIN 

1.  GHTT.lNI(Jetô<i)e),nëàMoiiza 

dans  le  MilauaU  en  1 389  ,  n 
fort  jeune  ,  pnrlftgea  sou  temps 
entre  les  soidï  de  ea  maison  et  la  lit- 
tëralure.  Devenu  vent,  il  reçut l'ot- 
dit  de  prêtrise  et  le  bsnnet  de  doc- 
teur en  droit  caaoji.  Il  mourut  à 
Alexandrie  de  la  Paille  vers  l'en 
1670,  membre  de  l'aciidémie  des 
JncognitiAe  Venise,  et  pioioootaire 
apostoLii|ue.  On.  lui  doit  plusieurs 
ouvrages  en  vers  et  en  prose.  Les 
plus  connus  des  sAvans  )ent,I.  Aa- 
nali  di  Alessamlria ,  Milan ,  1C66  , 
in-fol.  II.  Teairo  i/i  Uo/aini  lelle- 
rali,  en  3  vtdumes  in-4*'i  Venise , 
1647  :  livre  peu  e^tim^.  quoique 
curieux  à  certains  égards.  Gbilini  est 
très-souvent  inexact  et  peu  judi- 
cieux. Ses  éloges  ^e  contiennent  que 
des  généralités  et  des  phrases  d'éco- 
lier. 

•  n.  GHILIMI  (Pierre),  d'A- 
lexandrie de  U  Faille,  fameu:(  juris- 
consulte ,  Uorissuit  sous  Jean  Ga- 
lëas  ViscoDli ,  premier  duc  de  Milan, 
qni  ,  sur  sa  réputation  ,  l'honora 
d'une  chaire  à  l'université  de  Pavie  , 
où  uii  concours  nombreux  d'audi- 
teurs hiï  fournit  l'occasion  de  déve- 
lopper ses  lalens  et  de  satisfaire  ce 
prince.  On  a  de  loi  un  traité  inti- 
tulé I>e  ideiUitate  reium  eipBiso- 
narum.  Il  mourut  jeune. 


•GHINGHI  (François),  ctlibre 
graveur  en  pierres  Rnes,  ué  à  Flo- 
rence en  16S9  ,  apprit,  à  l'iige  de 
1 5  ani ,  le  dessin  à  la  galerie  impé- 
riale, sons  François  Giaminghi,  et 
ensuite  l'art  de  modeler  sous  le  cé- 
lèbre sculpteur  Jeau-Baplisle  Fog- 
ginï  ,  Florentin.  Quelques  bonnes 
médailles  qu'il  Fit  lui  méritèrent 
l'approbation  de  son  maître  et  du 
marquis  Incontri ,  un  des  suriuten- 
dans  de  la  galerie.  Ce  «eigneur,  cou- 
iwûaanl  l«t  m<^eiu  de  soutenir  et 


GHIN 


4i3 


d'affermir  les  premiers  pas  du  ta- 
lent, lui  offrit  des  secours,  et  le  pré- 
senta au  priace  Ferdinand,  qui  lui 
promit  son  appni  s'il  se  livroit  A 
graver  des  caméeseldesbiioux  dan« 
is  goût  antique.  La  vivacité  de  sou 
esprit  et  de*  circonstances  l'avora- 
blés  te  tirent  parvenir  à  la  perfec- 
tion dans  cet  art.  Sou  premier  ou- 
vrage lut  ie  Portrait  du grand-rlue 
Cosme  lU^Uiliai  une  calcédoine 
de  deux  couleurs,  ouvrage  qui  ac- 
crut siugulièremenl  sa  réputation. 
Parmi  les  camées  qu'il  a  gravée  ,  on 
doit  distinguer  le  Savonarole ,  un 
Adrien  ,  im  Trajait,  et  le  Supplé- 
ment en  saphirs  orientaux  qu'il  fit 
à  la  collection  des  empereurs  que 
posiédoit  l'électrice  Anne-Louise  de 
Médicls.  Il  lit  encore  pour  elle  les 
Porti'aits  de  ses  Irèrea  Ferdlnaud  et 
Jean  Gaston ,  et  eu  ëmeraudes  eaux 
de  Cosine  111 ,  père  de  la  pairie ,  el 
de  l'électeur  palatin,  son  époux.  Ce 
qui,  parmi  ses  ouvrages,  rendra  à 
jamais  immortel  le  nom  de  Ghin- 
gbi  ,  c'est  la  yénm  de  Médias, 
qui,  faite  d'abord  pour  le  cardinal 
Gualtieri  d'Orvielo  ,  passa ,  à  sa  . 
mort,  dans  le  musée  d'Auguste  tll , 
roi  de  Pologne.  Elle  est  sur  una 
amélbysle  du  poids  de  dix-huit  li- 
vres ,  et  dont  la  grosseur  faisoit 
croire  qu'il  éloit  impossible  de  la 
travailler.  Dtns  le  cours  de  dix-liuit 
mois.Ghiughi  termina  cet  ouvrage, 
qui  élouna  Te  grand-ituc  Cosme  III , 
et  lui  fit  dire  qu'il  n'avait  pas  une 
pareille  pièce  dims  sa  galerie.  A  la 
mort  du  gi'.iud-duc  Jean  Gaston , 
Ghiughi  se  rendit  à  Napics  ,  où  il 
iravailloil  eu  1753.  Il  fut  fait  direc- 
teur des  professeurs  dans  l'art  d« 
graver  les  pierres  précieuses ,  et  ob- 
tint la  protection  et  les  bonnes  gracea 
du  roi  Charles,  dont  il  fît  le  portrait 
sur  un  camée,  et  ses  armes,  ainsi 
que  celles  de  la  reine,  sur  une  cal- 
cédeine  orientale,  Ghinghi  éloit  un 
excellent  graveur  en  pierres  fines , 
'  il  sertit  de  son  écol«  des  élèras 


.,  Google 


4i4         GHIR 

qaia'applîquÎTentavec  «ucc^  à  cet 
an  ,  qui  faitoit  l«a  d^icc*  de»  Grecs 
fldes  Romains.  —  Vincenl,  Andr*. 
l'hilippe ,  frèr»  de  Ghiagbi ,  ei  Jo- 
wph,  lenrpète,  se  djttiognërent , 
dans  le  i7'aiècle,dansleniêmairt, 
et  iravailltrent  pour  la  galerie  de 
Florence. 

*  I.  GHINl  (Luc) ,  savanl  méde- 
cin e\  boianitle  dii  16'  siècle,  né 
i  loiola  dans  la  Romagne  ,  eiiaei- 
pti  la  botanique  dans  les  écoles  de 
iiologue,  depuis  iBaviiiaqu'enifiSâ. 
Le  seul  ouvrage  qu'on  a  de  c^  nit? 
decio  est  un  petit  Traiié  île  la 
cure  du  mal ileNaplei,<{\û  fut  im- 
primé àFrancfon  en  1610,  in-8*; 
et  à  Spire  en  i&85,  1589,  1593, 
in-8°,  avec  la  Praiique  de  Jean 
Marquard,  médecin  de  Vienne. 

*  II.  GHINI  (  Léonard  ]  naquit 
à  Corione  en  Toscane.  La  nature 
l'aj^ant  doué  d'un  esprit  vif,  il  s'ap- 
pliqua aïEC  succès  aux  arts  libéraux, 
et  passa  ensuite  aux  sciences  les 
plus  élevées ,  dans  lesquelles  il  fit 
de  grands  progrès.  Paul  111  étant 
Tenu  à  Péruse ,  il  récita  devant  lui 
et  les  prélats  qui  rsccttmpaguoJeut 
un  Discours  très -éloquent  de  sa 
composition  ,  que  la  variété  et  l'es- 
lellence  des  idées  fit  recevoir  i 

de  vifs  applaudissemeus.  Il  fit 
étude  particulière  des  langues 
tine,  grecque  et  italienne  ,  et  ] 
vint   à   une   telle  perfection, 
peu  d'hommes  de  sou  temps  purent 
lui  être  comparés.   Il  traduisit  du 
grec   Vïsloria   di  Eliotiofo    délie 
cose    Eliopiclie.    Cette   traduction 
est  agréable  et  purement  écrite. 

•iGHIRARDACCUChérubiD),  de 
Bologne ,  religieux  de  l'ordre  de  St.- 
Augustin  ,  écrivit  en  latin  quelques 
ouvrages  moraux  et  airéliqties  ,  et 
en  langue  italienne  l'Histoire  de 
sa  patrie,  en  trois  gros  viriames. 
Le  premier  fut  publié  à  Bologne  en 
1.^96;  elle  second,  qui  va  juK^u'à 


GHIR 

l'an  1435,11e  lui  imprimé  que  long- 
temps après  la  mort  de  l'auteur , 
c'ett-i-dire  eu  16.^7.  Ou  trouve  un 

nième  auteur  dans  la  bibliothèque 
de  St.-Jacquei.  Gliirardacci  fit  dans 
lesarcbivespiibttqueiet  particulières 
de»  recherches  immenses,  dont  il  a 
lire  un  grand  nombre  de  documeni 
qu'il  a  insérés  ra  entier  ou  par  ex- 
trait dans  son  ouvrage.  S'il  avoit 
pint  à  la  patience  nécessaire  pour 
ces  recherdies  ie  talent  d'en  Taire 
un  bonutage ,  peu  d'histoires  poiir- 
roient  être  comparées  à  la  sienne. 
Il  tnonrul  dans  sa  patrie  en  1.S9S, 
Agé  de  74  ans.  On  a  encore  de  lui 
un  Tiatlalo  morale  de'  modenû 
ingegai,  Venise,  1676. 

OHIRLANDENI  (Dominique), 
peintre  tlorrntin  .  mort  en  i^o/ï, 
eut  de  la  réputation  ,  quoique  la 
manière  fût  sèche  et  gothique  ; 
mais  sa  [riw  grande  gloire  est  d'a- 
voir été  le  maitre  du  célèbre  MicM* 
Ange. 

•I.  GHIBOGOS,  docteur  armi- 
nien, natifde  Oanzag.ou  Gbengé, 
étudia  avec  succès  auprès  da  'doc- 
teur Vanagan ,  liomme   célèbre  d» 
son  siècle  ;  ensuite  il  embraua  l'étal 
célibataire,  et  professa  dans  un 
iiastère  arménien,  pendant  plus  de 
vingt  ans,  la  philotophie,  rhistdR 
et  la  théologie.  Il  niounit  dans  i 
âge   avancé    vers    l'an    1371   ,   el   1 
laissa  un  corps  d'Histoire  d'jérmi-   , 
nie,  depuis  fan  ioo  jusqu'à  ia6o.   | 
Cet  ouvrage  est  très-estimé  à  txcm   ■ 
de  l'exactitude  des  faits,  des  dates   | 
et  de  rimparlialilé  de  l'auteur;  il  j 
y  parle  amplement  des  irniptiotii 
desTartares  el  de  loiisles  évéaemeui 
qui   arrivèrent   en    Asie   dans  son 
temps.  Son  ouvrage  est  niauuUril; 
ou  en   voit   un  irxemplaire  dam  h 
bibliothèque   du   monastère   armé- 
nien à  Venise. 

•  IL  GHIBOGOS ,  célèbre  doc- 


GHIS 

leur  arménien ,  ftoriuoit  ven  le 
çommeiiccmenl  du  1 1'  siècle.  Après 
avoir  «ludii!  avec  auccès  la  thëolo- 
ffe,  l'histoire  et  la  philosophie  ,  il 
atqiiit  de  la  rëputation ,  et  devint 
(icréiaire  intime  du  patriarche  de 
u  pays.  Ghirogot  remplît  cette 
fonction  avec  hoiiiieui'  pendaut  pin- 
sieiin  iDuëes  ,  et  mourut  vers  l'an 
1117.  On  a  de  lui  les  ouvrages  sui- 
vant qui  sont  manuscrits,  I.  Une 
Hisloiie  des  eonciles  tenus  jusqu'à 
ion  temps.  Celte  production  est 
une  des  plus  estimées  dans  son 
genre,  à  cause  de  l'ordre  et  de  l'im- 
partinlilé  de  l'auteur.  11.  Traduc- 
tion du  commentaire  de  f  Evan- 
gile de  saint  Jean ,  Jkil^pai-  saint 
Jean-Chrysostàme.  lil.  Traité  aur 
fart    de    la  versification   armé- 

*  I.  GHISLANDI  (  fra  Vittore  ) , 
de  Bergume  ,  religieux  laïque  de 
Saint-Fratiçoii-de-PauIe  ,  appelé 
viilgairemeuiyî'o  Go^or,  du  nom 
de  son  monastère ,  étudia  sons  Sé- 
bastien Boiubelli  d'Udîne  ,  célèbre 
peintre  de  portraits  ;  et  quoi- 
qu'il eût  peint  quelques  petits  ta- 
bleaux dliistoire  ,  son  goAt  le  porta 
à  peindre  des  portraits  avec  la  grâce 
»t  la  vivacité  de  coloris  du  Titien. 

I  ouvrages  sont  très- recherchés 
"  e  beau- 


s.  On  ei 


.ip  à  Bergame ,  où  il  a 
1738,    après  y  avoir    pusse   une 
grande  partie  de  sa  vie. 

•  II.  GHISLANDI  (  Antoine  1 ,  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  floris- 
loit  vers  1^90.  11  naquit  à  Chia- 
vennadansiaValleline,  et  ses  qualités 
lui  acquirent  la  dignité  d'inquisiteur 
à  Tnrin.  Il  a  laissé  un  volunle  latin 
intitulé  'Opéra  aurea  ,  ^ui  a  été 
imprimé  plusieurs  fois. 


'  GUlSTELE(CoraeiUeVan), 


GIAC  4i5 

d'Anven.  membre  de  la  chambre 
des  rhëtoricieiis  de  celte  ville,  dits 
du  Souci  (Goudsbioem  ),  écrivoit 
vers  i55o,  eta  publie  des  traduo- 
lions  en  vers  (  ou  plulAl  rimëes  )  da 
quelques  poètes  anciens,  celles  entre 
autres  de  l'Enéida  de  Virgile,  des 
Héroïdes  d'Ovtde  ,  des  comédies  de 
Téreuce.  Sadictionett  un  peu  moins 
barbare  que  celle  des  autres  camé-^ 
ristes  de  son  temps.  Il  est  encore 
auteur  de  deux  Poëmes  latins,  dont 
l'un  est  leSacrifice  rPlphigénie-,  et 
l'autre  est  à  la  louange  de  Philippe , 
roi  d'Angletene  et  prince  d'Ësp»< 
gne. 

-  GHUISI  (George),  dit  U 
Mantouan  ,  né  en  15^4  >  ^'O't  Kl* 
de  Jean-Baptiste  Ghuisi  de  Bertano. 
Graveur  et  élève  de  Jules  Romain , 
il  s'est  distingué  en  Italie.  Il  rendit 
d'une  manière  agréable  ,  vraie  et 
savante  les  c/iairs  délicates  des  en- 
fant ,  le*  linges ,  les  terrasses ,  1« 
paysage, K\c  11  ht  paroi  ire  en  i56o, 

Ïialorie  ans  après  la  morl  de  Maro* 
ntoine  ,  son  estampe  de  la^o''f(/« 
Siemnori.  Il  n  aussi  gravé  l'Ecole 
d' Athènes  de  Baphael  d'Urbin  ;  U 
Jugement  de  Péris ,  d'après  Jean- 
Baplble  Brilanno  de  Mantoue^  /^^ 
Hvs  el  Adonis  ,*  une  Adoration  de* 
bergers  ,  etc.,  etc. 

GIAC  (  Pierre  ,  seigueur  de  )  , 
en  grande  considération  par  ses  la-- 
lens,  ses  services  el  se*  licbesses, 
devint  chancelier  de  France  en  i385, 
se  démit  de  sa  place  en  i3S8,  el 
mourut  en  11^07.  Il  avoit  été  chani- 
Lelhin  de  Charles  V. — Son  petit  fils, 
Pierre  DE  GlAC ,  fi^vori  de  Char- 
les VII  ,  el  administrateur  de  sea 
Ënances,  dont  il  disposa  à  son  pro- 
ht,  s'attira  la  baine  du  conoéiabla 
de  Bichemonl ,  qui  le  lit  jeter  dan* 
la  rivière  en  1^36 ,  pour  crime  A» 
concussion.  U. avoit  été  accusé  d'a- 
voir e  inpoisonné  sa  première  fem  me, 
dont  il  eui  un  fils ,  Louis  dk  Giac, 
moriMiMpcMiériUvert  i4t3. 


..., Google 


a  Trat- 


4ir>  GIAC 

•  GïACCETO  ou  DiACCiTO 
(Frauçoia  Caltaneo)  ,  fanieiix  phi- 
losophe pUloaicjea  ,  et  orateur  , 
n£  à   Florence    la     16   novembre 

1466  ,  fut  disciple  de  Hanilio  Fi- 
cino,  lui  «uccMa  dans  sa  dial 
philoiophie,  et  mourut  daai 
trie  eu  iSii.d» 
tato  det  beito  ;  un  autre  de  l'amour 
de»  lettre),  et  beaucoup  d'oiivra;;ea 
imprima â  Baiilea,  i563,  in'lbl.lt 
l«i»sa  iTeixe  enfàus.  Un  d'entre  eux 
cultiva  la  poéaie,  et  entra  dans  la 
conjuration  contre  le  cardinal  Ju- 
lien de  Alédîcit,  qui  lui  lit  trancher 
la  tiie. 

■  GlACOBAZIO  (Dominiqne). 
ëvèque  du  Luceria  ,  employa  dans 
divei««e  adirés  importantes  par 
Six  le  IV  et  ses  successeurs,  et  l'ait 
cardinaLen  i5i7  par  Léon  X,  mou- 
rut le  3  juillet  i5a7  ,  Age  de  gq  ans. 
On  a  deluiun  Traité  des  Conciles , 
en  lalin  ,  qui  est  très-rare,  mais 
peu  estimé  à  C3u»e  de  sou  inexac- 
titude. Ce  Traité  forme  le  dernier 
volume  de  la  Collection  des  concile» 
du  P.  l.ablie.  La  première  édition 
eàtdeRnine,  i53h  ,  iii-rolio;  mais 
on  n'estime  que  l'édition  de  Paris, 
faite  pour  la  collection  que  nous  ve- 
nons de  citer. 

tGIACOMELLI  {Michel-  Ange), 
sectélaire  des  brefs  sous  le  pa^w 
Clément  Xlil,  chanoine  du  Vati- 
can, et  aruhevtque  iii  pariibutAe 
Calcédoine ,  ne  à  Pislote  eu  1 69S ,  et 
mort  â  Rome  en  1774,  ^  79  aua, 
d'un  débordemeut  de  bile,  fut  d'a- 
bord bibliothécaire  duuirdiiuil  Fa- 
broni ,  et  ensuite  du  cardinal  Col- 
ligola.  Il  avoit  lout  ce  qu'il  {alloit 
pour  ces  places  ;  une  vaste  littéra- 
ture, et  la  connoissancedes  langues. 
Diven  écrits  en  faveur  du  saint- 
siége  lui  méritèrent  les  bienfaits 
des  pontifes  romains.  Il  perditce- 
pendant  sous  Clément  XIV  la  place 
de  secrétaire  des  brefs,  peut-itre 
parce  qu'il  avoit  moatré  des  senti- 


GlAC 


mens  trop  favorables  aux  jésuites, 
que  ce  pape  vouloit  détruire.  On 
a  de  lui  divers  ouvrages  ;  les  prin- 
cipaux sont,  l.  Une  Iradiiclion  la- 
tine du  Traité  i/e  Benoit  X/f 
sur  les  Fêles  de  Jésus-Christ  et  de 
ta  Vierge,  et  sur  le  sacrifice  de  la 
messe,  A  Padoue  ,  1745.  H.  Uns 
Version  italienne,  avec  le  texte 
grec  .1  côlé ,  du  livre  de  «ainl  Jean- 
Chrysosldme  ,  sur  le  sacerdoce, 
Boine,  1757,104".^,  Pro/néiiUe 
aux  liens  ,  tragédie  d'Eschyle  ,  et 
\' Electre  de  So|>liocle,  traduites  à 
Rome,  I754-  IV.  Les  Amours  dt 
Cliirée  et  jte  Callirhoé ,  traduites 
du  grec,  Borne,  i7ftS  et  1756. V. 
Une  éditioy  exacte,  avec  une  tra- 
duction latine  de  sa  façon  de  \'E- 
aarratio  in  Caïuicam  Caaticorum, 
parPhiloQ,  ëvéquedeCarpaseE,  pu- 
bliée sous  le  nom  desaini  Epi  phaue, 
V.  Di S.  Giovanni  Grisostomo  del 
sacenlueio  lîbri  sei  vo/garezzali 
et  con  annoiazioni  itluslrali  , 
1756.  Ouvriige  plein  d'éruditioa. 
Il  a  laissé  plusieurs  antres  ouvrages 
Gii  manuscrit.  Il  avoit  de  la  philoso- 
phie dans  l'esprit  et  dans  le  cœur , 
et  souteiioït  les  disgrâces  avec  fer- 
meté. Nous  avons  peint  Giaco- 
melli  d'après  les  nolii^s  venues  de 
Rome.  Duclos  eu  donne  nue  idée 
beaucoup  moins  favorable  dans  aou 
Voyage  d'Italie.  Il  dit  qu'il  s'ëtoit 
associé  à  l'abbé  de  Caveirac  pour  ta 
correspondance  avec  les  ëvf'ques  ul- 
tramoutains  de  France  ;  Caveinc 
foumissoit  la  matière  des  brefs 
adressas  aux  prélats  français,  Gia- 
conielli  les  meiloil  en  lalin  ,  et  ils 
partageoienl  l'argent  que  leur  en- 
voyoieul  les  évèques  qui  Toulnieul 
être  honorés  de  ces  brefs.  Ainsi  ils 
fomenloieiit  en  France  les  disputes 
ecclétiostiqués. 

•  GIACOMETTt  t  Jacob  ) ,  naquit 
à  Padoue ,  de  parens  jiaiivres ,  ver» 
1667.  Le  cardinal  Grégoire  Barba- 
Tigo ,  liû  ayant  counu  d'heureuse* 


GIAM 

diipoiîtion* ,  le  fil  clever  «u  téiui- 
Maire.  Il  y  tludia  les  langue»  gr«c- 
i]iie  el  laline  av«c  Uut  àt  aucces, 
qu'il  fui  fait  piafeueuT  de  rliÉlo- 
riqiie  el  fciki  dei  éivdea.  II  exerfa 
cette  place  juaqn'eu  1718,  époque 
àlaquelle  les  réformaleur»  des  éiudra 
l'appelèrent  i  une  chaire  de  phi- 
losophie morale  ;  mais  ne  s'élaot 
iaiiiaii  hvré  sérieusement  à  t'é- 
lude des  acieuces,  ce  cbangeiueul 
l'aBccta  au  point  que,  daus  tna  dé- 
blesta  grlèveraeal. 


de  et 


>  el  d'ai 


BCÎguer  deux,  aua  après  ,  et  coal 
jusqu'à  sa   mort,  ariïKC  eu   1      . 
Il  publia  uq  discours  inlilulé  Z>is~ 
terralio  ràetorica.  Après  sa  mo 
imprima  un  Hecueil  de  Viscour» 
eu   latin ,   de   Lettres   et  quelque* 
Poésies,  qui  n'annoncent  pas  dai 
l'éditeur  un  grand  disceineoient. 

>"U. 


•  GIAHEDH  au  Gh*nd-(Eil, 
docteur  niuskilmau  ,  foud«leur  d'une 
scc'.e  nommée  uiolazales,  qui  ob- 
scurcittoil  la  philosophie  et  la  reli- 
gion ,  mort  en  840,  avoit  étudié 
1rs  philosophes  grecs;  il  a  composé 
des  Traites  mélaphyii^ue\. 


GIAMBULLARI  (  Pierre 
çoia  ),  gentilhomme  et  acadéi 


Fran 


tloreoliû  ,  vécut  dans  le  16'  siècle. 
Il  éloil   très-versé   dans  la   littéra- 
ture îtalienDc,  latine  .grecque  si  bë- 
brài'que  ,  éloil  bon  malbëmalicieu  el 
avoit  des  cumnoissauces  en  philoso- 
phie. Devenu  secrélairïd'AlIbnaiite, 
femme  de  Julien  de  Médicis,saco 
dutle    lui  acquit  les   bonnes  gra< 
de  l'un  el  del'auKe.  Oua  de  cei  a 
leur,     !■    Sioria  ili  Euiopa.   Ou 
trouve  «on  éloge  à  la  fin  ,  par  Co- 
Barioli.  11.  Vella  lingua,  ihe 


ti  paria 


livn 


UI.  //  Gella  da  Giamba- 


GlAN  /n7 

|i«rle  de  \crigine  tfella  lingua  fio- 
rentiiia ,  et  où  il  soutient  ijeik  quel- 
ques-uu*  de  ses  mois  dénveni  de 
l'ancien  étrusque,  opinion  qui,  quoi- 

3ue  toiimfe  eu  dérieioii  par  Alluuso 
e'  Pazci ,  Varchi  ,  Laiscs  el  Gré- 
goire Ichesius  ,  dans  le  Trésor  des 
langues  lepienliiouales ,  ne  paroit 
pas  dénure  de  fondement  depuis  les 
découvertes  faites  récemnieDl.lVZ'e/ 
w(o ,  forma  e  misura  dtW  i/J'erno 
di  liante.  V.  L«*  diverses  Ji«si on j 
sur  1<«  Uanie ,  récitées  à  l'académie 
de  Florence.  W.  Deacritivni  deW 
apparat!!  e  Jette  tielle  uotae  di 
Cotimo  I ,  duca  di  Urtase ,  e  di 
EteoJiora  di  Toledo  sua  mogUe. 

*  GIANGREGOHIO  di-  Gémi 
£T  Maria,  augustiu  dscliausié.né 
eu  i!>i|7,  entré,  à  l'âge  de  17  au), 
au  couvent  de  Saiute-Marie-de-la- 
i  Naples  pour  y  faire  son 
,ylit  profession  eu  i6lfi, 
LIS  bonnes  éludes,  et  devint 
int  dausies  langues  grecque 
et  hébraïque ,  ce  qui  le  ni  apptkr  à 
Bologne  pour  expliquer  lu  sainla 
Ecriture.  11  prêcha  dtinsles  villes  les 
plue  remarquables  d'Italie ,  et  en  ou' 
tre,  en  i<>44i  dans  la  métropolitaine 
de  Candie,  où  il  aocompagua  l'ar- 
chevêque Louis  Moceuifio ,  qu'Ur- 
bain VIII  avoit  chargé  de  faire  dans 
cettecoiitréeuuerediercheexaciedes 
livres  calvinistes.  Gi:]ii);regorio  fut 
théologien  delà  congvégalion  de  la 
P  ropaga  n  de ,  el  1^  t  im  pr  inie  r  pi  u  si  ev  rt 
ouvrage»:  I.  Vella  divinité  di  OesA 
Criiio  manifestaia  nella  sua  par- 
iione,  dichiaraia  ia  77  temioni 
recitate  nella  ckiesa  di  S.  Pelro- 
nio  di  Bolcgna,  Rome  ,  1660.  (i' 
l}ella  diviiiilà  et  innocetita  di 
Gesù  Crislo  manijestata  nel  pre- 
torio  di  Pîlaio  tribunale  de'  Gen- 
liti.  Home,  1661,  III.  Jie  ultimo 
iailaiiti  komisis,el prirrw  instanti 
aititWB  separaia ,  et  de  Ais  ^uœ 
Jiuaî  inillu  imtanti,  etprœcipui   ' 


Gelli  ,  ouvrage  dan»  lequel  il  \jadiciopariifulari,Viîf\**,  >6l>S. 


4i8 


GIAN 


'GIANNELLl  (Baailio)  ,  ni 
âaui  nue  ancieniie  lerre  près  de  Be- 
néveut,  fui  élevé  par  des  hommes 
iiistmils  de  cette  ville,  et  ejuuile 
l1  alla  à  Naples,  où  il  se  lit  avocat. 
Giauiielli  cultiva  en  même  temps  la 
poésie ,  et  publia  à  a?  aus  un  C/ian~ 
sonnier  estiioë.  La  vivacité  do  son 
esprit  et  le  cbarme  de  son  slyle  le 
tendirent  cher  au  célèbre  Geonaro 
d'Anilrea ,  qui  le  mena  avec  lui  en 
Espagne;  mail  ayant  eu  une  dis- 
cussion sur  la  littérature, alors  peu 
cultivée  dans  ce  rojaiime,  al  quel- 
ques personnes  ayant  cherché  i  le 
Koloumier  auprès  du  saint  office  ,  il 
se  détermina  à  retourner  à  Naples. 
Gianaelli  eserça  alors  la  profession 
d'avocat,  et  eutreprit  ta  continuation 
delà  J/or/arf'/M^adeGuichardin; 
mais  l'obligation  d'exercer  sa  profes- 
sion pour  fournir  il  ses  besoins  ,  et 
une  mor  t  prëma  turée ,  l'em  )>èclièrent 
d'achever  unouTTageqni, d'après  les 
essais  qu'il  en  avoit  donnés ,  eût  iié 
d'un  grand  prix  ponrla  république 
des  lettres.  Il  publia  plusieurs  Dis- 
coi/is,i\m  pour  le  rétablissement 
de  la  santé  de  Charles  1[ ,  et  l'autre 
à. la  louange  du  cardinal  Orsini,  ar- 
chevèque  de  Bénévent ,  ensuite  pape, 
sous  le  nom  de  Benoit  Xlll ,  qui 
l'estima  et  le  protégea  toujours  sin- 
gultèremeiil.  On  a  aussi  de  Glannelli 
uneDiMe^CiW/onpourprouveTreKis- 
tence  du  corps  de  saint  Batihélemi 
danslavillede  Bénévent, et  quelques 
Poésies  insérées  dans  le  tome  é  de 
XaRaccollaflegli Âi-cadi.  Il  mourut 
le  a3  juin  1716,  assassine  p^«r  un 
de  ses  domestiques  qui  le  vola. 

•  GIANNETTASIO(  Nicolo  Par- 
teQio),iié  àNaples  en  iS^tt,  entra 
dans  l'ordre  des  jésuites,  et  dis- 
tingue par  son  savoir  et  ses  venus, 
il  i'ut  professeur  de  philosophie  à 
Beggjoen  Calabre ,  et  ensuite  de  ma- 
thématiques au  grand  collège  de 
Naples.  Il  mourut  le  lo  septembre 
I  i7i8.Poëteaus«i  fécond  qu'élégant, 


GUN 

il  publia  beaucoup  de  poSmes  latin* 
sur  la  pèche,  la  navigation,  l'art 
de  la  guerre ,  la  vie  de  saint  Frao' 
çois-Saverio  et  divers  autres  sujeli 
profanes  et  sacrés  ,  et  en  outre 
plusieurs  ouvrages  en  prose,  par- 
mi lesquels  on  distir^ue  la  Sloiia 
di Napoli ,  énTiKe  en  latin,  et  im- 
primée dans  celle  ville  en  1713, 
3  V.  iu-4''.  Ses  Poésies,  imprimées 
plusieurs  fois  séparément  ,  furent 
réunies  en  4  vol.  in  4",  et  réimpri- 
mées fi  Naples  en  1715,  sous  ce  liir^ 
Jiicotai  Parihenii  GiaanetlasU  soc. 
Jesu  Opéra  o/naia  poëtica,  naii- 
machica ,  piscaloria  ,  naulica , 
halieutica  ,  et  annus  enidilus ,  elc. 
Le  P.  Giampietro  Bergantini ,  ihéa- 
lin,  traduisit  quelques-uns  de  ces 
(>oëraes,  qn'il  envoya manuscrîlsan 
célèbre  P.  Lagomarsini,  jésuite,  sou 
ami.  OuaencoredeGiannellasiodes 
FJémena  degéograp/iieécnlttah- 
liu,  et  imprimé  à  Naples  en  1693. 
Ce  jésuite  éloit  savant  dans  les  lau' 
guee  grecque  et  hébraïque. 

*  GlANNINI  (Thomas)  enseigna 
la  médecine  avec  distinction  dans  les 
universités  de  Bologne, de  Pise  et  de 
Padoue,  vers  le  commencement  du 
I  j"  siècle.  Oïl  ne  counoit  de  ce  mé- 
decin qu'un  seul  ouvrage,  intitulé 
De  subsianiiâ  cmli  et  sietlarum 
efficienlid  dispuialiones  arisCû 
licœ ,  Venetiis,  1618  ,  iu-4''. 

t  GlANNONE  (  Pierre) ,  né  dam 
Je  royaume  de  Naples  ver*  1680, 
mourut  en  1748  dans  le  Pié-  1 
mont  ,  où  le  roi  deSardaigne  lui  < 
avoit  donné  un  asile.  La  cour  de 
Borne ,  peu  ménagée  dans  son  His- 
toire de  Naples ,  n'oublia  rien  pour 
anéantir  l'auteur  et  l'ouvrage.  Gian- 
none  ,  que  la  politique  avoit  fait 
chasser  de  sa  patrie, erra  long-tempt 
fugilif ,  et  ne  trouva  sa  sArelé  que 
dans  une  espèce  d'esclavage  honora- 
ble que  lui  procura  le  roi  de  Sardai* 
gne.  Il  fut  enfermé  en  Piémont  sous 
la  proteclion  du  souverain  ;  ce  fut 


GUN 

Un     tempérament    que    ce    priure 

trouva  pour  ménager  à  la  fois  Rome 
juilement  oSetiai^  ,  et  Ut  jours  de 
l'auleur  latlrique.  Son  Histoire  de 
Naples  ëcrile  avec  autant  de  pii~ 
reié  que  de  liberté  ,  est  divisée 
en  quarante  livi'es  ,  et  imprimée  i 
Naples ,  eu  4  l'ol-  in-4"' ,  1733.  Les 
efforts  qu'on  a  faits  pour  la  suppri- 
mer l'ont  Tendue  peu  commune. 
C'est  par  cette  raison  qu'on  l'a  réim- 
primée à  Genève  et  à  Venise  en 
1766.  La  traduction  française  qu'en 
fit  Desmonceaux,  attaché  au  duc 
d'Orléans ,  fils  du  régent  (  La  Haje , 
1743,  4  i">l'  in-4'')  ,  est  exacte  , 
mais  assez  mal  écrite.  Ou  a  extrait 
de  ce  coqis  d'histoire  tout  te  qui 
regarde  la  partie  ecclésiastique  ;  c'est 
un  iu-ii,  imprimé  en  Hollande, 
sous  ce  titre  :  Iflnecdoies  ecclésias- 
tiques ,  eic.  Il  s'y  trouve  des  senti- 
mens  hardis  sur  l'origine  de  la  puis- 
sance pontificale.  On  a  donné ,  de- 
puis la  mort  de  l'auleut ,  en  17,'iS  , 
*ous  le  titre  de  Palmii-e ,  à  l'ensei- 
gne de  la  vérité,  un  vol.  à'<Eiivrea 
posthumes ,  Lausanne  ,  1 7G0  ,  in-4'', 

Sui  contient  sa  profession  de  foi  ,etla 
éfense  de  son  histoire.  Lorsqu'il  eut 
composé  cette  histoire,  il  ta  conlia 
à  un  de  ses  amis  pour  eil  savoir  son 
seitliment.  L'ami  enchanté,  mais 
surpris  de  la  hardiesse  de  sa  plume , 
Jui  dit:  «  Vous  allïï  vous  mettre 
Biir  la  tête  une  couronne  d'épines 
très-piquantes.  »  Gianuone  a  encore 
donné  aous  le  nom  de  Janus  Feron- 
tiniis ,  qui  est  l'anagramme  de  son 
nom ,  un  volume  latin  ,  in-i  3  ,  im-* 
primé  à  Halle  en  1733  ,  sous  ce 
lilre:  De  cotisiliis  ac  dicasleriis 
çiice  in  urbe  ViaSohonA  habentur. 
Cet  auteur,  d'une  rare  fécondité,  est 
aussi  auteur  d'une  foule  d'écrits  et 
<Je  dissertations  polémiques  relatives 
à  des  questions  litiéraites  et  aux 
a£Eàires  du  temps. 

»I.  GLU^NOTTI(Donat)  fut,  à 
IVpo^ue  du  gouvernement  populaire 


GIAN         4,9 

à  Florence ,  secrétaire  des  dix  après 
la  mort  de  Fratiçeis  Tarugi  de  Mon- 
tepulciano ,  place  qu'il  obtint  en  con- 
currence avec  Nicolas  Machiavel  , 
qui ,  se  vojanl  négligé ,  et  counois- 
sant  combien  il  éloil  haï,  en  prit 
un  chagrin  si  vif,  qu^l  tomba  ma- 
lade et  mourut  peu  de  temps  après. 
VaTchi.dansîon/s/o/ïaFwB/i/i'no, 
dit  que  «  Giannolti  étoit  un  homme 
de  basse  condition  ,  mais  grave  et 
modeste,  de  bonnes  mœurs,  versé 
dans  les  lettres  grecques  et  latines  et 
dans  les  affaires,  Irès-inslruit  dans  le 
gouvernement,  et  sur-tout  amateur 
enthousiaste  de  la  liberté.  »  Il  se 
relira  à  Venise,' où,  seloiv  le  père 
Foccianti,  il  mourut  en  )57Ï,eten 
1  !>63 ,  d'après  Zeno.  On  a  de  lui  les 
ouvrages  suivans  ;  1.  Un  livre  Vella 
republicade'  Veneziani.  Il.La^ie 
manuscrite  du  comte  Jérôme  Savor- 
guûuo ,  Vénitien,  homme  également 
instruit  dans  l'art  de  la  guerre  et 
dans  les  belles- lettres.  111.  La  Vie 
de  Niccolâ  Capponi ,  gonfalonier  de 
ta  république  de  Florence.  IV.  Un 
ouvrage  sur  cette  république  en  4 
livres  in-4''  ,  imprimé»  à  Venise  , 


■11.  GlANNOTTUAlfonse),  né 
*  Correggio  .dans  le  Modenois  ,  en 
i6g6  ,  se  rendit  à  Reggio  pour 
coulinuef  les  éludes  commencées 
dans  sa  pairie  ,  el  entra  dans 
l'ordre  des  jésuites  à  ig  ans.  Aprèt 
avoir  été  professeur  de  philosophia 
à  Parme,  et  recteur  du  collège  de 
Saint-Luc  à  Bologne ,  et  après  avoir 
donné  des  preuves  constaiiies  de 
sa  piété  ,  il  mourut  à  Bologne  le 
19  septembre  1649.  On  a  beaucoup 
d'ouvrage»  ascéliques  de  cet  auteur, 
parmi  lesquels  on  dislingue,  1.  La 
giterrit  erisliana,  Bologne  ,  1646. 
H.  Trailenimenti  spirUuali  coït 
Gesii ,  Bologne,  i64S.  111.  Praliehe 
morali, Veaite,  1664.  IV.  niario 
religioso  ,'Bû\ogae.  Sa  famille  con- 
serve,âCorreggio, m  ■    ■ 


430 


GlAV 


se»  Poésiet  I4giret  —  II  ne  faut  pas 
l«  cotiroiidre  avec  Hippolyle  Gitf^ 
NOTTi  I  iIb  la  mime  famille ,  réièbre 
iuriKonaulle,  qui  ,  après  avoir  oc- 
cupé pluBienn  emploi*  honorable* 
<iua  lui  coutièreal  *ei  ■auvtrain*  , 
devint  *ëaaieiu-  i  Manloue ,  l'ut  eu- 
voy^  pour  de*  affdiret  in)|H> riante* 
à  Parii  cl  i  Rome,  et  qui  iloriMOil 
dauB  le  i6*  eiècle. 

-  GIATHE  (Mallhieii),  reli- 
gieux grec  du  iS*  *iècle  ,  doui  on 
a  deux  grands  ouvrages  eu  ver* 
greci,  d'une  mesure  pins  propre  à 
la  poésie qu'àla  muïiquejun  stir  les 
Office»  de  l'EgtUe  de  Conitanlino- 
ple  ,  et.  l'autre  sur  le*  Officiers  du 
palais  de  la  même  ville.  Le  pire 
Gosr  le*  fit  Imprimer  en  1648 ,  in- 
fol.  ,  en  grec  el  eu  Jatiu  ,  avec  *es 
Commen  taires, 

GlATTINt  (Jeaa-Btpti.is),  jë- 
luite  de  Palerme  en  Sicile  ,  mort  à 
Borne  en  167a  ,  à  79  ans  ,  a  fait  un 
grand  nombre  de  Discours  el  de 
Tragédies  à  l'uiage  de*  toUéges  ; 
mais  «ou  principal  ouvrage  est  la 
T/aduclioii  latine  de  \'Tiisloire  lia 
Co'icile  de  Trente  de  Pallavicini, 
à  Anvers,  1670,  5  vol.  iu-4*. 

''GIAVELLO(Ch'rj»OBiflme), 
MvanI  dominicain  du  16°  siÈcle, 
ne  à  Milan  ,  enseigna  la  ihéolagie 
et  la  philosophie  à  Bologne  avec 
beaucoup  de  aiiccia  ,  et  mourulvers 
i5do.  On  a  de  lui  une  PAUuso- 
phie,  une  Politique,  et  une  Eco- 
nomie chrétienne ,  aiseï  eilimëes  ; 
quelque*  ComTnenlairesvatPoat^- 
nace , et  d'autres  ouvrages  imprimt!a 
en  S  vol.  in-fol. ,  Lyou ,  lAâ?  ,  el 
in-8*,  i.^t4.  Toutes  ces  productions 
tont  niëdiocrement  bonnes  ,  niïme 
pour  leur  lenipH.  Ses  autre*  ouvra- 
ge* sont,  1.  Un  traite  Jie  Deipr<e~ 
destinaiiune  et  reprobatione ,  que 
tous  les  Thomistes  jnjient  peu  con-- 
forme  à  la  doctrine  de  saint  Tho- 
mas.   II.  D««   CommeHtarJ  tulle 


GÏBB 

prime  i5  quesUoni  deila  prima 
parte,eiullequesnonidellatriiii!à. 
Les  notes  critiques  sur  les  ouvrage» 
de  Foroponace  parurent  ^criletaiec 
tant  de  force  et  de  vérité  ,  que  l'in- 
quisition ordonna  qu'on  ne  pourroîl 
imprimer  les  ouvrages  de  cet  au- 
teur »ansy  joindre  le»  observalions 
de  Giavelio.  Une  chose  digue  de  re- 
marque, c'est  que  ces  deux  a\»m 
éioiem  amis. 


a   96  iu 


1677, 


professeur  de  rhùlnrique  au  colN|e 
lie  Sapietice  ,  a  prouvé  qu'il  avoit 
des  laUns  au-delà  de  la  iiicde- 
ciiie.  Ou  a  de  lui  plusieurs  ouvra- 
ge» en  vers  latins  ,  ainsi  que  trois 
livre»,  intitulés  /Je  medico,iaJa 
le  goût  de  Cicéron  ,  qui  ateritPe 

+  GIBBON  (Edouard)  ,  celibte 
historien  aiiglaia  ,  né  à  Puliiejr  dans 
lecoml^deSurreyen  1757  ,éprourt 
pendant  son  enfance  tous  les  maux 


quel 


i  val<!^ 


et  aee  première» étudeïi 
t  de  cette  rotbleise  pliy- 
temperanient  s'élaul  for- 
'dge  de  1 6  aus  ,  il  eio- 
ploja  ime  année  à  des  rechetcbM 
thëoldaiques  qui  ,  en  le  tiéter minant 
à  uti  ^auceiaeiil  de  rtligiou  ,  lui 
U  colère  de  se»  parent; 
ce  fureut  l'expotsitiott  el  le»  vatia- 
lions  de  Bossuet  qui  le  conduisirent 
à  ce  changement  ;  ceux-ci  l'en- 
voyèrent à  Lausauue  cliez  uu  curé 
protestant ,  et  le  ieune  Gibbon  ne 
tarda  pas  à  èlre  ranieué  à  la  ielt< 
gioa  réformée  j»ar  la  lecture  d« 
écrits  des  philosophes  ,  ou  plutôtil 
ue  fut  ai  calholiijue  ,  m  protestant, 
niaia  itepliqiie  comme  Bayle.  Ct 
u  est  que  pendant  eoii  séjoiit  en  ' 
Suisse  qu'il  sorlit  de  cette  lougue 
eufance  dans  laquelle  sa  mauvaise 
«anté  l'avoit  forcé  de  UBBuir  ;  i» 
ce  iiioaisut^es  progris  uîteat  «- 


.CooQ. 


GIBB 

pidei  et  lurprenans.  Gibbon ,  rap- 
pelé par  eoo  père  en  i7!>S,  aprce 
vinq  aiiaéei  d'iin  exil  il  favora1)1«  , 
rapporU  ei)  Angleterre  b  plu*  vive 
ardeur  pour  te  iravail  :  l'élude  avoit. 
embelli ,  pour  lui ,  U  retriite  de 
Lauaaune  ;  it  en  «nrloit  souvent  pour 
aller  visiter  Vnllaire.  Sou  imagina- 
tion langiiissoit  daùs  le  lumiilte  des 
grande!  villes  ;  l'air  paisible  des 
champs  I  aiguillonnoit  ;  c'est  encore 
à  l'étude  qu'il  dut  se*  plu*  grands 
plaisirsau  milieu  même  du  tumulte 
del«ndre*.  Gibbon  publia  en  1761 
uo  volume  intitula  Etaai  sur  l'é- 
luile de  la littiratim.Ctx  ouvrage, 
écrit  en  françai»,  d'un  aiyle  correct 
Cl  mime  élégant ,  obtint  un  grand 
Buccis  daus  notre  patrie  ,  et  valu) 
i  l'auteur  l'accueil  le  plus  distingué 
pendant  le  séjour  qu'il  Rt  à  Paris 
à  deux  époques  dlSëreniet.  Mai*  le* 
Anglais  eussent  dlHicdenient  par- 
donné i  Gibbon  un  pareil  hommage 
rendu  Â  une  langue  étrangère  ,  f,'\\ 
n'eût  bieuiAi  ri^paré,  A  leuri  yeux, 
ce  tort  momentané,  en  composant 
dan»  sa  propre  langue  un  ouvrage 
qui ,  par  te  mérite  et  l'élendue,  sur- 
passe de  beaucoup  celui-ci.  Il  avoil 
d'abord  apptandi  à  ta  rëtolutiou 
françaife  ;  mais  les  excèt  commis 
au  nom  de  la  liberté  «voient  (ini 
par  lui  faire ha'ir  ce  qu'il  avolt  aimé. 
Ses  prévention*  contre  la  nouvelle 
république  Ini  inspirèrent  des  vcanx 
pour  le  ti'iomphede  la  coalition,  dont 
le*  succès  lui  patoissoient  acsurés. 
H  eut  la  douleur  d«  voir  nue  par- 
tie de  ses  préiiages  démentis  par  les 
événemens.  Déterminé  à  consacrer 
»a  plume  à  l'histoire  ,  Gibbon  hési- 
loil  entre  diverse*  époques  également 
iniéresontes, lorsqu'un  voyage  qu'il 
fit  en  Italie,  en  1764  ,  te  tira  tout 
à  coup  de  son  irrésolution.  «  Cesl 
à  Rome  ,  dit-il ,  que ,  rêvant  assis 
au  milieu  des  ruines  du  Capitole  , 
pendant  que  le*  m  Aines  chaut  oieDl 
T^pres  dans  le  temple  de  Jupiter  , 
l'idée  de  tracer  le  dïCliu  et  la  chute 


GIBB  421 

de  cette  ville  vint ,  pour  la  premier 


fois, 


r  deir 


esprit.  : 


piiin  ,  borné  d'abord  à  la  décadence 
delà  capitale,  s'étendit  bientôt  à 
cette  de  tout  l'empire ,  et  exigea  , 
de  la  part  de  Gibbon  ,  le  travail  te 
plus  assidu  et  soilvenl  1«  pltis  pé- 
nible. Obligé ,  pour  remplir  la  lâche 
qu'il  s'étoit  imposée,  d'abandonner 
les  auteurs  classiques  qui  avoient 
fait  le  charme  de  sa  jeunesse,  il  lui 
latlut  dès-)ors  parcourir  le  dédale 
obscur  de  l'histoire  du  Bas-  Em- 
ire.  Critique  judicieux  et  profond , 
Gibbon  scrute  tous  tes  faits  et  sur- 
monte tous  les  obslacleB.  Parveiiu 
jusqu'à  la  vérilé,  il  I*  dépouille  de* 
voiles  dont  ngnotaticc  et  les  pré- 
jugés l'avoient  enveloppée,  et  nous 
la  présente  dans  loiit  son  jour.  Rap- 
peler que  V Histoire  dé  la  décadence 
«I  de  la  chate  de  fEmpire  Ro- 
main valut  A  Gihbou  les  éloges  lei 
plus  flatteurs  de  ta  pan  de  Hume  et 
de  Robertaon  ,  et  qu'elle  lui  assigna 
près  d'eux  une  place  dans  les  faste* 
de  la  littérature  anglaise  ,  c'èstjlire 
assez  combien  cet  ouvrage  mérite 
d'étré  admiré.  Elle  a  été  iraduite  «n 
Franc«i»,  en  iS  vol,  in  8".  Cet  ou- 
vrage) remarquable  par  la  pro- 
fondeur des  recherches  et  la  saga- 
cité de*  vues,  fourmille  de  irait» 
tancés  contre  la  religion  catholique. 
6a  narration  marche  â  la  vérité  un 
peu  penromentïmaisitavoit  voulu 
approfondir  des  faits  que  d'autres 
historiens  ont  dénaturés  ou  n'ont 
fait  qu'eftlmrer.  La  critique  histo- 
rique a  été  comparée  aux  échafauJ* 
dressés  pour  élever  un  édihcc  ;  il 
faut  les  abattra  quand  il  est  bit!. 
C'est  ce  qiu-  n'a  pas  l'ak  Gibbon  ;  il 
est  vrai  qu'il  *  ïeli\oyé  dans  de* 
noieaune  partie  des  discatsioiii  qui 
auroietit  trop  retardé  soU  récit.  L'Al- 
lemand Zimmermann  a  dit  de  cet 
ouvrage ;«  7'ouie  (a  dignité,  lotit 
le  clia:rine  àoW.  «si  susceptible  M 
style  de  l'bisloire,  se  trouve  dans 
cetauteurj  touteiaespeuséesoiit  du 


4^3 


GIBB 


nerf  et  de  la  hardieue  ,  et  mi  pé- 
riode! soal  la  mélodie  elle-même.  » 
Ou  lui  a  reproche  au  coucraire,  en 
France,  d'avoir  donné  à  son  *lyle 
un  peu. trop  de  luie  et  de  pompe. 
Les  travaux  de  Gibbon,  Ion  même 
que  leur  résultat  n'eitt  pai  ët«  aussi 
important,  auroieut  eiyrore  quel- 
ques droits  à  notre  estime.  Plus  d'un 
ênidit ,  sans  doute  ,  consacre  sa  vie 
entière  à  de  savantes  recherche»  ; 
mais  il  en  est  lieu  peu  qui  rcndenl 
à  l'étude  un  culte  aussi  désintéressé 
que  Gibbon.  Pendant  vingt  ~  cinq 
auuées  de  sa  vie  ,  il  ne  travailla  pas 
pour  augmenter  sa  fortune  ,  qui  suf- 
fisoit  à  ses  godts  ;  et  nous  oserions 
même  ajouter  qu'il  ne  travailla  point 
pour  la  gloire.  Mais  celte  passion 
pour  l'élude  ne  rendit  point  Gibbon 
étranger  aux  distractions  d'uu  cercle 
choisi  ;  il  parloit  même  dans  la  so~ 
ciëlé  une  amabilité  et  une  gaieté  ex- 
trêmes; cependant  sa  timidité,  au- 
tant que  ies  travaux  ,  le  tinrent  tou- 
jours éloigné  du  grand  monde.  C'est 
à  Lausauue,  séjour  vers  lequel  le 
rappeloieal  les  plus  doux  souvenirs 
de  sa  jeunesse ,  que  Gibbon  termina 
son  ouvrage  ,  et  qu'il  passa  les  dix 
dernières  auuées  de  sa  vie  :  sa  mau- 
vaise sauté  et  les  troubles  qui  agi- 
toieut  alors  l'Europe  l'eussent  pro- 
bablement empêché  de  jamais  re- 
voir sa  patrie  ,  si  les  devoirs  de  l'a- 
mitié nel'y  avoient  rappelé.  Ayant 
appris  que  locd  Scheffield,  son  ami 
intime ,  venait  de  perdre  une  épouse 
chérie ,  Giliboii  n'envisagea  plus  au- 
cun obstacle  à  son  retour  en  Angle- 
terre; il  partit  sur-le-champ  ,  arriva 
près  de  son  ami  au  mois  de  )uin 
17(13,  et  mourut  an  mois  de  jan- 
vier suivant ,  victime  peut-être  de 
ce  dcvoiiemeut  généreux.  Gibbon  , 
ami  7.é[é  et  fils  respectueux,  eut  pro- 
bablement joint  à,  ces  litres  c«lui  de 
hou  époux  ,  si  ion  père  ne  se  fût  op- 
posé à  sou  uuion  avec  mademoiselle 
Suzanue  Curcbod  (depuis  madame 
Necker) ,  pour  laquelle  ilavoil  conçu 


GIBB 

eu  Suisse  un  attachement  sincàrck 
Gibbon  fut  traité  toute  sa  vie  eu 
amiparM.et  madameNecket  ,  etoo 
auroil  peine  à  dire  auquel  des  trois 
celte  noble  confiance  fait  le  plus 
d'honneur.  Gibbon  ne  a'étoit  pas  ex- 
clusivement voué  â  l'étude;  il  fut 
deux  fois  député  au  parlement,  et 
en  1779  il  obtint  du  ministère  la 
place  de  lord-commissaire  du  com- 
merce et  de  l'agriculture,  ce  qui 
peut  taire  supposer  qu'il  ne  reni- 
plissoil  pas  ses  fonctions  de  repré- 
sentant du  peuple  d'une  manière  ijiiï 
déplût  i  la  cour,  et  que,  dans  le 
cas,  il  agtssoit  contre  tes  principes 
qu'il  avoic  proclamés  dans  ses  ou- 
vrages. Cette  supposition  ^  change 
en  preuve  par  le  trait  suivant  ;  Fox 
avoil  écrit  de  sa  main,  en  tète  d'un 
exemplaire del'HM/OjVei/e  Gibbon  \ 
(I  Lorsque  l'Espagne  déclara  la  guerre 
en  1779,  l'auteur  de  ce  livre  affirma 
publiquement  chez  Brook ,  qu'il  n'y 
avoit  point  de  salut  pour  l'Angle- 
terre, k  moins  qu'où  ne  fit  couper 
six  tètes  dans  le  conseil  d'état  ,  et 
que ,  pour  l'exemple ,  onne  le»  étalûl 
sur  la  table  eu  plein  parlement. 
Avant  quinze  jours  il  accepta  uue 
place  dans  le  même  conseil.  »  Celle 
note  émit  suivie  de  trois  couplets 
satiriques  contre  Gibbon  ,  également 
écrits  de  la  main  de  Fox.  Les  Mé~ 
moires  que  Gibbon  a  laisséa  peu- 
vent être  vraiment  utiles  aux  jeunes 
gens  qui  se  destinent  aux  lettres,  par 
les  détails  que  l'auteur  y  donne  sur 
tA  manière  d'étudier  :  on  y  trouve 
également  des  extraits  raisonnes  de 
ses  lectures  ;  ils  sont  suivis  de  quel- 
ques ouvrages  posthumes  et  traduits 
eu  français,  a  vol,  in-13.  Daus 
cette  espèce  de  confession  plus  fidèle 
que  d'autres  ouvrages  qui  ont  le 
même  litre,  il  ne  paroit  extrèms 
ni  dans  ses  seniimens,  iii  dans  ses 
opinions.  Sage  observateur  des  hom- 
:a ,  il  se  défend  contre  les  illu- 
usde  l 'amour-propre  ,dela  haine 
de  la  veugejiuce;  et  l'on  près- 


GIBE 

iieut ,  en  les  liiant ,  une  i^ie  favo- 

Table  de  ses  mteuts  et  de  son  carac- 
tère. 11  travailla  avec  Deyverdua 
iKix  Mémoires  lilléiaires  <le  la 
Granâe- Bretagne ,  ei  publia  eu 
1770  defl  Observations  ciiliquesaur 
le  6'  livre  de  t Enéide.  M,  Brloiil  a 
donné  en  3  vol.  in-B"  im  abri-gë  de 
l'Histoire  de  Gibbon. 

*  \:  GIBBONS  (Orisndo),  mii- 
s'cion  anglais  irès-céitbre  ,  né  â 
Cambridge  en  i58,l ,  morl  à  Can- 
lorbëty  en  iSaS,  fulà  3i  ans  or- 
E.ioÎBte  de  la  cha;ielle  royale.  Ea 
\(>22  il  fol  cçii  docteur  en  unisiijiie 
iniuiïersité  d'Oxford.  Gibbons,  le 
'meilleur  composileur  de  sou  temps, 
a  anasi  publié  des  Madrigaux  en 
i6i3.  SeadeuK  l'rèri^g  et  son  fils  ont 
t\é  de  bons  muaicieni. 

•  H.  GIBBONS  (  Griuling  )  ,  ha- 
bile sculpteur  du  17°  siède,  mort 
en  1 7  j  I  ,  Ëls  d'uu  Hollaud^U  ëiablj 
eu  Angleterre  ,  fut  euployë  par 
Charles  II  à  décorer  ptiiiieurs  pa- 
lais. C'est  lui  qui  a  sculpté  les  feuil- 
lages daAsla  chapelle  de  Windsor, 
qui  a  fait  aussi  Us  si:iilptures  do 
€lia>ur  de  S.  Paul  de  Londres,  et  l'ad- 
inirablefronloa  de  l'église  de  S,  Jac- 
ques à  Weslmiiuler  ;  mais  ses  plus 
beaux  ouvrageE  sont  àl'etv^ortli. 

■  •  GI8BS  (  Jacques  ] ,  archilecle 
dcossais,  néùAberdeen  en  i683  , 
mort  eu  1 7:^4,  a  fait  les  dessins  des 
tglises  de  S.  Martin  et  de  Sainle- 
Marie-le-Slrand,  à  Londres  ,  et  de 
l'église  neuve,  k  Derby  ;  ii  a  fait 
eulîn  la  salle  du  sénat ,  les  réi>aratious 
du  collège  du  roi  à  Cambridge  ,  et 
d'antres  travaux. 

"  GIBELIN.  Dénomination  dou- 
née  généralement  au  parti  des  em- 
peretirs  en  Italie,  et  à  ceux  qni 
ëloienl  en  opposition  aux  papes,  f. 


eon  origin 


Li56, 


Licle  'Wei.E 


{  Henri  le  Superbe  ,  duc  de  Uaviere.  ) 
1 1.  GIBERT  (Jean-Pieue),  ae 


GIBE        4.3 

  Aix  en  1660,  d'un  référen- 
daire en  la  chancellerie ,  prit  le 
boDuei  de  docteur  en  droit  et  eu 
théologie  dans  l'unixersiié  de  celle 
ville.  Après  avoir  professé  pemiant 
quelque  temps  la  tliéologie  aux  sé- 
minaires de  Toulon  ei  d'Afx  ,  il 
qui  lia  la  province  pour  s'éiabtir  dans 
la  capitale.  Ami  de  la  retraite  et  de 
l'élude ,  il  vécut  à  Paris  eu  vérilalile 
anachorète  ,  et  refusa  constam- 
ment loua  les  bénéfices  qu'on  lui 
offrit.  Quoiqu'il  fût  le  canonisie  dn 
royaume  le  plus  laborieux  et  le 
plu»  consulté  ,  il  mourut  pauvre 
le  ï  décembre  1736  ,  à  76  ans.  Ses 
principaux  ouvrages  sont,  I.  Cas 
de  pratique  concernant  les  sacre- 
ment en  général  et  ea  particu- 
lier,  Paris,  1709,  in-ia.  II.  Mé- 
moire concernant  r  Ecriture  tain  te, 
la  T/iéologie  scolaslique  ei  l'His~ 
loire  dt  l'Fglise ,  1  vol.  in-ia ,  qui 
n'eut  point  de  suite.  111.  Institu- 
tions ecclésiasiiques  el  bénèjiciales, 
suivant  les  principes  du  droit 
commun  et  les  usages  de  France. 
La  seconde  édition ,  augmentée  d'ob- 
ser  va  lions  importantes  puisées  dans 
les  Mémoires  du  clergé,  est  de  1736, 
3  vol.  in-4''-  On  y  trouve  le»  usages 
particuliers  aux  différens  parleniens 
du  royatune.  IV.  Usage  de  l'Eglise 
gallicane,  concernant  les  censures 
et  irrégularités,  Paris,  1734 ,  in-4°- 
V.  CoitsuUaiions  canoniques  sur 
les  sacremem  en  général  et  en  par- 
ticulier,  itih  ,  la  vol.  in-ia.  VI. 
Tradition  ou  Histoire  de  PEglise 
sur  le  sacrement  de  mariage,  Vairii, 
1735  ,  3  vol.  in-4°.  Celte  bis- 
loire  est  tirée  des  monuraens  les 
plut  aulhentiquea  tant  de  l'Orient 
qne  de  lOccident.  VII.  Des  Notes 
surje  traité  de  l'abus,  par  Fevret, 
el  d'autres  sur  le  Jus  ecclesiasticum 
de  Van-Espen.  VlU.  Corpus  Juris 
caaonici  per  régulas  naturaU  or- 
dine  dispositas,  Cologne,  17 33,  î 
vol.  in-folio. Celte  compilation,  os- 
iez biea  djgéiée,  a  été  ischeicbée. 


4^4         GIBE 

«t  l'est  encore.  Voyez  CiSAsauT. 

t  II.  GtBERT( Batihaur  ), pirenl 
du  précëdeul ,  ne  ,  connue  lui ,  à  Aik 
fU  1663,  professa,  pendant  quatre 
sus,  laphilotaptaieàBesiivaie;ilob- 
tiiil  uje  des  chaires  de  rhélo^que  du 
collège  Hazarin,  qu'il  remplit,  pen- 
dant cinquante  aae,  avec  autant  de 
xèle<{iied'uxaclilnde.L'universiléde 
Paris ,  qu'il  honoroit  par  «es  lalens , 
et  dont  it  défeudoït ,  dans  loulea  les 
ficcasiona,  les  droits  avec  beaucoup 
de  chaleur,  lui  dttféra  plusieurs  Fois 
le  rectoral.  En  1738  le  minisire  loi 
offrit  une  chaire  d'éloquence  au  col- 
li'ge  royal,  vacante  par  la  mort  de 
l'alibé  Coulure:  maÎB  il  cnit  devoir 
U  réfuter.  En  if4o  ■'  fut  traite 
bien  diSeri 
leule  du  RéguUiloire ,  par  lequel  il 
forma  opposition  à  In  révocation  de 
rappel  quel'universitëavoii  fait  d« 
lii  \m\\KUaigenitua  »a  futur  concile, 
lenild  i,  Auxerre.  II  mourut  \  Ré- 
geunea , dans  la  maison  de  lévêque , 
le  atiotiobre  17^1.  Giberl,  cëÙbre 
dam  l'université  de  Paris,  ae  le  fut 
pas  moius  dans  la  république  des 
lettres  par  plusieurs  oiivragct,  ' 
la  Rhétorique  an  Us  Règles  tie  t 
toquence,  io-i  p  ,  l'un  de»  meilleura 


liv 


s  ajor 


t  de 


persiiaderetdecouvaiucre,  I.'auleui 
possède  sa  matière  ;  le«  principes 
d'Aristote,  d'Kermogène  ,  de  C^<A- 
ron,  deQuiniilien,y  sont  bien  dé- 
veloppés ;  mais  on  y  renoontrequel- 
ques  endroits  obscurs,  et  celte  obs- 
curité vient  du  sljle,  quelquefois 
einbarraseé  et  peu  châtié.  I/anleur 
duTrailëdesémdesest  plus  élégant, 
plus  doux,  plut  aunné;  mais  il  a  peu 
d'ordre  ,  et  plus  d'imagiuaiinu  que 
tIe  dialectique.  Pour  faire  une  Rhë- 
oriqM.-parfaile,  il  aurnii  ThIIu  le 
style  de  Hullin ,  ei  la  profandeiir  de 
Uiber*.  C'est  le  setitiment  de  l'abbé 
d-s  Fontaines,  el  celui  d«  tous  les 
ppni  de  goût.  II.  Jugement  ifes  sa- 
tjo/zs  sur  Las  auteurs  qui  ont  imilé 


GIBE 

rfe  /a  RMtoriqite,  3  vot,  in-ia. 
C'est  un  recueil  de  ce  qui  s'est  dit  de 
plnscurieux  et  de  plus  intéressant 
sur  l'éloquence ,  depuis  Arisiote  jus- 
qu'à nos  jours.  Cet  ouvrage  ,  fort 
ipérieiir  aux  Jugeroens  de  Baillet, 
pour  le  fond  e(  pour  la  forme ,  a 
pourtanteu  moins  de  cours.  III.  Des 
Ohiervalions  très  -  justes  sur  le 
Traité  des  études  de  BoUin.  Crst 
un  volume  in-ia  de  près  de  5oa 
pages,  écrit  ai'ec  autant  de  vivaciU 
que  de  politesse.  Bollin  7  répondit 
eu  peu  de  mots  :  Giberl  répliqua  ; 
mais  cette  petite  guerre  D'altéra  ni 
l'amilié,  lù  l'esiime  ^out  les  deux 
célèbres  anlagonisirs  cloieut  péné- 
trés l'uH  pour  l'autre. 

t  m.  GIBERT  (  Joseph-Baltha- 
sar),  neveu  du  précédent ,  né  i  Ail 
le  17  avril  1711  ,  mort  le  13  uo- 
venibre  1772,  it  Paris,  où  il 'é toit 
secrétaire  de  la  librairie  et  membre 
de  l'académie  des  belle» -lettres, 
éloit  uu  eavani  profond.  On  a  de 
lui  ,  I.  Des  Méntoiivs  pour  fHis- 
(oire  des  Gaules,  i744iiP-l3-  H' 
Tableuit  ries  mesures  iliiiérairtt 
andennes  ,  1756.  111.  Lettre  à  10. 
J 'rérel  sur  F  histoire  ancienne ,  Pa- 
ris, 174»  ,  in-ia.  IV.  Jfisserfalioa 
sur  l'Histoire  de  Judith ,  dans  la- 
quelle on  prouve  que  cette  his^ 
loire  n'est  arrivée  qu'aprèe  la  cap- 
livilé  de  Babylone,  Paris,  iTSg, 
in-S*. 

f  GIBEBTI  (  Jean-Mfltihien  ),  fiU 
naturel  de  François  Giberti ,  Génois, 
général  de  l'armée  navale  du  pape, 
naquit  à  Pslertne.  Giberti ,  l'nndts 
hnmmes  les  plus  eavans  et  les  plus 
pieuxdu  i6'siècli',futgonvrrneurde 
Tivoli ,  et  mérita  l'estime  de  LéoaX 
et  de  Clémenl  Vil ,  qui  le  chargèrent 
d'afTiire-s  importantes.  Ce  dernier 
pape  lui  iloi-:ia  l'évkhé  de  Véront. 
Giberti  le  gouverita  avec  tant  de 
zëte  et  de  priidence  ,  que  saint 
Charles  el  les  autres  pieux  évèques 
d'Italie  *H»bliïeni  dans  leurs  diocèse* 


GIBl 

l«i  nièMes  rig\tatem  que  Gibrrli 
avoll  faiti  pour  U  aieu.  Il  aimoit  t( 
prolégeoit  Isa  lellrea,  cl  avoil  ,i)aas 
u  maiaoti ,  une  imprimerie  pour 
l'irapresaion  dea  [lèrei  greei.  Il  en 
aorlit  ,  en  i&ig  ,  U  Ml»  iilitian 
grecque  en  4  vol.  in- fol,  des  Honië- 
Itea  de  aaiul  Jeun -Clirysoal Ame  aiir 
leiEpilTea  de  uiui  Paul,  tiealimëe 
pouf  l'exactitude  'et  la  beauté  des 
caraclèréE.  C'est  eucoie  de  celle 
même  imprimerie  que  aortirenl  d'a- 
bord en  i5Si ,  iQ-4*>  un  Miut  Jean 
Ihmascèiie  ,  en  grec,  édition,  fort 
belle. devenue  irea-rare;  eteusutle 
en  i^Sa,  in-fol.,  le  Comnenlaire 
grecd'fHrnmriniuaaur  quelque!  livres 
du  nouveau  Teiilam  eut.  Erasmeparle 
avec  la  plua  baiite  eslime  dei  coa- 
noisaances  et  dei  vertus  deGiberti; 
mai»  ce  prélat  respectable  n'a  paa  été 
à  l'abri  des  insultes  du  trop  fameus 


i5S4,< 


posa  un  libelle  ii^urieux  ci 
libelle  qui  n'a  jamais  été  imprimé, 
et  dont  Mazzuchelli,  dan*  U  vie  du 
satirique,  page  aç^^,  cite  une  copie 
manuscrite  qui  étoit  dans  la  biblio- 
thèque Soranzo.  L  7  eu  a  ausai  une 
dans  ta  bibliothèque  Nani.  Mo- 
Telli  ,  dans  le  catalogue  des  manus- 
crits de  cette  dernière,  en  fait  men- 
tion ,  p^e  137.  Giberii  mourut  en 
1543,  en  répulaiiou  de  laintelé, 
regretté  de  ses  diocésains ,  à  qui  il 
dounoit  l'exempte  de  ses  venus,  et 
dont  il  étoit  le  père  par  ses  immennes 
charités.  On  a  fait ,  dans  ce  siècle , 
ù  Vérone,  une  édition  de  «e*  ou- 
vrages. 

t  G1B1EUF  (Gi 
leur  de  Sorbonne , 
«nlra  dans  la  congi 
toire ,  fiit  vicaire-^c 
de  Bérulle,  super 
I  i  t«a  en  France ,  et 
Mo^^tAre,  h  Paris, 
<\>n  a  de  lui  divers 
nvires  un  Traité 
Aerté  de  Dieu  et 


tlaume  ) ,  doc- 
uBiirde  Bourges, 
négation  de  l'Ora- 
Inéral  du  cardinal 
leur  des  carmé- 
monrui  k  Saint- 

le  6  juin  i65o. 

ouvrages ,  entre 

latin  lie  la  U- 
de  la  créature , 


GIBS  4^5 

1691),  in-4*,  qui  ne  prouve  pas  la 
logique  de  l'auteur. 

i- 1.  GIBSON(  Edmond  ) ,  «avant 
prélat  anglais ,  né  en  1 669  à  Bamp- 
loD  au  comté  de  Westmorelaud  , 
mort  à  Balh  en  1 748 ,  élève  d'abord 
de  l'école  de  sa  ville  ualale ,  ensuite 
du  collège  de  la  Reine  A  Oxford ,  oii 
il  étudia,  avec  un  soin  particulier, 
les  tangues  du  nord.  En  1691 ,  il  fut 
reçu  inaitre-ès-arts,  et  publia  uns 
nouvelle  édition  du  Dmramond'i 
Polemo-Miiidiaaa ,  and  James  f, 
ia-4'',  avec  des  uotes  curieuses.  En 
i6g3,  il  publia  une  Traduction 
latine  du  Chronkon-Haxaiiicum , 
^-4",  avec  des  notes.  Ces  ouvrages 
furent  suivis  d'un  autre  volume 
idiitulé  Catalogue  deà  mànuicrita 
des  bibtiolAèquee  de  JJeaigoa  et  de 
Uugda/e,  Oxfort,  i6ga,  in-4»,dé. 
dié  a  l'évêque  TeaisoQ,  qui  reçut 
l'ouvrage ,  protégea  l'auleMi  ,  et  le 
fit  son  chapelain.  En  i694,Gibsoa 
fut  reçu  docteur ,  et  l'anDée  sui- 
vante il  donna  lOU  édition  du 
Cainbden'e  Britaimia  ,  avec  dei 
additions  conaidéralilta.  En  1700  , 
il  fut  nommé  recteur  de  Sisted 
ail  comté  d'Esse!  ,  put*  il  obtint 
is  r«ct«rat  de  I^mlMtli ,  et  fut  nom- 
mé supérieur  de  l'hôpital  de  Saints- 
Marie.  En  1710-,  il  fut  archidiacre 
d«  Surrey.  Eu  1715,  il  publia  sou 
Code»  jurU  ecclesiailiei  jingli^ 
c'ii/u ,  in-fol . ,  qui  eut,  comme  ses 
Autres  ou  v  ragea ,  beaucoup  da  succAs. 
En  i7i-'>  .révèquedeLincvInayant 
été  nommé  primat,  le  docteur 'Gil- 
son  fut  lois  sur  le  liéga  ,  et  ,   en 

r7a3,  il  pasna  i  celui  de  Londres.  Ce 
prélat  se  distingua  duus  cetle  place 
éinîuenle  jiar  sa  piété  et  son  désin- 
téressement. Outre  lesouvragesdont 
nous  avons  parlé ,  il  a  publié  d'ex- 
rellentes  Tertres  pastorales  contre 

l'iniidélilé ,  l'immoralité  et  l'ealliou- 


4^6  GlEZ 

collège  royal  de  Loudres  »  cloniié 
un  abroge  d'analomie  sous  le  litie 
de  TAe  analomy  of  humant  bodies 
epitomisei/fljmdTsa,  1684,  1694  > 
1703,  17(6,  iu-S".  Cel  ouvrage 
n'est  qu'une  compilation  des  écrits 
deHarvëe,  de  Réad,  Tyson,  Bat- 
tholin  ,  de  Gcaaret  de  Willis,  dont 
Gibson  a  emprunta  les  figures,  —  11 
ne  faut  pas  confondre  ce  niédecia 
avec  un  autre ,  Thomas  GinsoN' , 
qui  yivoit  au  16'  siècle  ,  qui  pra- 
tiquais méilecme  avec  le  plus  grand 
succès,  et  auteur  ,  en  sa  langue 
maternelle,  d'un  Traité  de  bota- 
nique, d'un  autre  sur  la  cure  des 
maladies  ,  et  d'un  troisième  contre 
les  chimislea. 

f  III.  GIBSON  (Ricbard), 
connusouslenomdu  JWii»,  peintre 
anglais  du  temps  de  sir  Pierre  Le- 
ly ,  avoit  étudié  la  manière  de  ce 
inaitre,  qu'il  imitoit  pacraîtement. 
Dans  sa  jeunesse  ,  Gibson  avoit  été 
domestique  de  ladj  Mortlake,  qui, 
remarquiint  son  goût  pour  la  pein- 
ture ,  l'envoya  étudier  soua  le  pein- 
ire  Clejn.  Il  fut  ensuite  page  de 
.  Charles  I"  ,  et  épousa  Aune  She- 
pberd,  qui  étoit  naine  coinmelui.  Le 
roi  voulut  houorer  leur  mariage  de  sa 
présence.  Ces  deux  époux  étoient  de 
même  .taille  ,  c'est-à-dire  de  3  pieds 
la  pouces  d'Angleterre.  Ils  eurent 
neuf  enfauB,  doui  cinij  parvinrent 
à  l'âge  de  maturité ,  et  furent  de 
taille  ordinaire.  Gibson  vécu!  76 
aus ,  et  sa  feiiune  69.  Elle  mourût  ' 
en  Ï709.  . 

'■*  IV.  GIBSON  (GuilUume), 
Ôiatliëmalicien  anglais ,  distingué 
par  ses  conuoissances  dans  tes  scien-  . 
ceamath^raaliques,particuliÈremeut 
dans  l'optique,  la  navigation,  et  la 
mécanique,  mort  en  1791,  se  forma 
■ans  maîtres. 


GlEZI.  /'<yeaÉLisÉE,ii''L 


GIGA 

GIFFEN  (Hubert),  G/>/i«n/i/j,  né 
versl'au  i.'i5S ,  jurisconsulte  de  8u- 
ren  dans  la  Gueldre ,  professa  le  droit 
avec  beaucoup  de  réputation  à  Stras- 
bourg ,  à  Allorf  et  à  Ingolslad. 
L'empereur  Rodolphe  II  ,  qui  l'ap- 
pela à  la  cour,  l'honora  des  litres 
de  conseiller  et  référendaire  de  l'em- 
pire. Giffen  mourut  en  )6o4-  Ona 
de  lui  des  Commenlaiies  sur  la 
morale  el  la  politique  d'Aristoie  , 
in-fl",  sur  Homère,  sur  Lucrèce, 
et  plusieurs  Oaf  rages  de  droit  , 
parmi  lesquels  on  dislingue  sesiVo- 
tes  sur  les  Inslitutes  de  Jnstinieu. 
Ce  savant  fut  accusé  plus  d'une 
fois  de  plagiat,  et  sur-tout  par 
Lambin  ;  mais  c'est  un  reproche 
qu'on  peut  faire  %  tous  les  com- 
mentateurs, et  Giffen  ne  paroit  pai 
l'avoir  mérité  plus  qu'un  autre. 

*  I.  GIFFORD  (  André) ,  ministre 
dissident ,  savant  autiquaire ,  né  en 
1700,  mort  en  1784,  long-temps 
bibliothécaire  du  muséum  britanni- 
que ,  possëdoit  lui-même  une  fort 
belle  bibliothèque ,  qu'il  légua  à  l'a- 
cadémie dissidente  de  Bristol- 

11 .  GIFFORD  (GuilUume).  arch*' 
vique  de  Reims ,  mort  en  1 639  ,  à  ' 
76  ans ,  est  auteur  du  livre  intitula , 
Calfino  -  TurtUmus ,  <(ui  paru  t  à 
Anvers  ,  eu  1 597 ,  in  -  S'  ,  sous  le 
nom  supposé  de  Guillaume  Begi- 
nald ,  et  qui  fit  beaucoup  de  bruit. 

*  GIGANTE  (Jérôme), do  Fos- 
aombrone.  Après  avoir  étudié  à  Pa- 
doue  il  alla  avec  Antoine  Burgos  à 
Salerne ,  el  se  rendit  ensuiteà  Rome, 
où  Clément  VII  le  fil  référeadaire 
apostolique.  Lors  du  sac  de  cette 
ville,  il  parviut  à  s'échapper  avec 
sou  argent  ;  et  après  être  resté  quel- 
que tempsàAiicône  il  se  rendità  Ve- 
nise, où  il  mourut  en  i56o,  avecla. 
réputalion  d'un  bon  juriscon  suite. 
Son  traité  De  peaaionibua  est  trè»* 


GIGL 

GIGÂULT  (BeinBrdiQ),ina 
quU  D£B£U^FONE>,  gouveruGuri 
VlaceuneB ,  el  maréchal  deFrauci 
fils  de  Heari-Robert  Gigault,  se 
gaeut   de    Bellefond  ,    et    gouve 
■aear  de   Valognes  ,    fiil  ambassa- 
deur en  Angleterre  ta   1670.  Il 
signala    en  diverses  occasions  si 
Louis  XIV,  qiii  lui  donna  le  bâton  de 
marëchal  en  1668,  commanda  l'ar- 
mée contre  lea Hollandais  en  167:; 
el  celle  de  Catalogne  en  i684  ,  pril 
Ponl-Major  el  entra  dan»  Girone 
mais  il  en  fut  repoussé  par  les  Es- 
pagnols. Il  mourut  eu   169^  ,  à  64 
aiis.  Sa  postérité  subsiste.  '— ^  Gi- 

EAVLT    DE   BEU.EFOND    (  làcques- 

Bonne) ,  parent  du  précédent ,  de  la 
branche  aiuée  de  sa  famille,  évèque 
de  Baronne  en  it55  ,  archevêque 
d'Arles  eni74i, et  de  Pariseu  1746, 
monrut  en   1747- 

GIGGÉIUS(  Antoine  ) ,  docleur 
du  collège  Ambroisieu  à  Milan , 
vivoit  au  commencement  du  17' 
siècle.  Son  Thésaurus  Unguœ  ara- 
£/cix'.  Milan,  iG.la,4voI.  in-fot. , 
est  fort  estimé.  Il  «et  encore  auteur 
de  la  traduction  latine  d'un  Comnien- 
taiie  de  trois  rabbins  sui  les  Pro- 
verbes de  Salomou,  Milan,  i6ao, 

iu-4". 

*  GIGLI  (Jérôme),  noble  sié- 
uoîa  d'un  très-grand  esprit  et  d'une 
profonde  érudition  ,  mais  plus  cé- 
lèbre encore  par  sou  carnclère  lacé- 
lieux  et  les  querelles  qu'il  eut  avec 
des  littérateurs  distiiigués  et  beau- 
coup d'académies,  particulièrement 
avec  celle  de  la  Crusca ,  mourut  à 
Rome  le  4  iu'n  17^3-  On  a  de  lui 
les  Ouvfoges  de  sainte  Catherinfi 
■fe  Sienne ,  le  Votabolario  Cale- 
■■inîano,  une  Giamraaim  italien- 
ie  ,  beaucoup  de  Drames  et  antres 
toésies.  Son  Collegio petroniano , 
(ans  lequel  il  prétend  quelesnonr- 
ices  doivent  enseigner  le  latin  aux 
uTaus ,  est  très-ciuieus. 


GILB 


427 


•  GIGOT  d'Orcy  (  N.  ) , 
pecleur  des  mines,  et  receveur-gé- 
néral des,  finauces  ,  ué  en  1753  , 
mort  Su  1793,  livré  dès  sa  jeu- 
nesse à  l'étude  de  l'histoire  naturelle, 
s'appliqua  sur-tout  k  des  recher- 
ches sur  les  insectes,  et  en. forma 
une  magnifique  collection.  Ce  aa- 
vant  est  l'éditeur  de  l'Histoire  nor- 
turelle  des  paprllons  d'Europe , 
par  Ernest,  6  vol.  in-4°i  a»'ec 
ligures  coloriées.  Il  a  publié  aussi 
VEntomohgie ,  ou  Histoiie  géné- 
rale des  insectes,  rédigée  pat  Oli- 
viet*,  fig.  col  or. ,  Paris,  1790,  a 
vol.  iu-4°  ,  tirés  aussi  sur  format 
in  -  fol. ,  avec  i^5  planches.  Gi-^ 
got  possédoit  une  riche  bibliothè- 
que ,  intéressante  sur-tout  par  te* 
livres  rares  de  la  science  qu'il  cul- 

•  GILABDINO  (Melchior), pein- 
tre milanais  ,  élève  ,  gendre  et 
héritier  de  Jean-Baptiste  Crespi,  dit 
Cerano  ,  peintre  et  architecte  , 
acheva  beaucoup  d'ouvrage»  que  son 
maître  avolt  laissés  imparfaits  ,  et 
en  exécuta  dans  les  églises  d'aulrei 
de  son  invention.  Il  fut  peintre  du 
cardinal  Antoine  Barberiiii ,  el  graia 
même  à  l'eàu-forte  plusieurs  sujets 
de  caprice.  11  avoit  tant  de  goût  pour 
les  ouvrages  de  Callot ,  qu'il  grava 
beaucoup  de  batailles  et  des  sujets 
d'histoire  dans  ce  genre.  H  mourut 

i  1675. 

I.  GILBERT  (saint),  gentil- 
homme qui  se  croisa  avec  le  roiLouia 
le  Jeune ,  qu'il  accompagna  en  Pales- 
tins  ,  Tau  1 146 .  De  retour  en  Fran- 
il  embrassa  la  vie  monastique 
avec  Pétrouille  sa  femme ,  et  fonda 
ii&i ,  l'abbaye  de  Neufontaines 

Auvergne,  ordre  des  prémonlrés, 
dont  il  fut  abbé.  Il  y  mourut  le  6 
juin  de  l'année  s 


n.  GILBERT ,  abbé  de  Clleanx , 
toit  Anglais  ;  il  se  distingua  telle- 


4..8 


GILB 


ment  par  son  lavoir  el  par  «a  pïëU 
dan*  ion  ordre  el  dam  \ei  iiniver- 
eiti'sdi:  l'Europe,  qu'il  l'utiumninnië 
ie  Oratiriti  le  TlUologitn.  1(  moii- 
rul  âCKeauK  en  1166, ou  1)68, 
laissant  divers  Ecrîi»  de  ihéolugie 
et  de  mordie  ,  peu  tounus  ,  maigre 
GOi>  titre  de  Granit. 

♦UI.GILIiEBT[girHuiDphrey). 

}ial>ite  aavigaieur,  ne  en  i53ç)  à 
Uarlmoulh  au  Dévoushire.  Sa  mère, 
aprètlamon  de  son  premier  époux , 
épousa  Baleigh  el  lut  mère  du  cë- 
lèlire  air  Gantier.  Humplirey  fut  mis 
au  coUrge  d'Eïtnu  à  Oxrordi  mais  il 
quitta  la  carrière  àet  lettres  pour 
celle  des  armes  ,  et  servit  en  Ir- 
lande, où  il  se  Ht  une  répulalion. 
QuelaueaactioDi  d'ëclat  lui  mérilè- 
rent  l'hoDueur  d'èlre  lait  chevalier. 
En  1576  il  publia  un  discaura  dont 
l'objet  ëloil  de  prouver  qu'il  esis- 
loit  au  nord-oncBl  du  Calhay  un 
passage  aux  Iodes  orieulale*.  Deux 
aut  après  il  obtint  des  patentes 
pour  ruriner  un  établissement  au 
nord  de  l'Amérique.  En  inSS  il 
prit  posHeMion  des  terres  qu'il  avoil 
nouvel  le  ineat  dëcouverles  :  croyaul 
y  trouver  dea  luinK»  d'argent ,  il  y 
Pt  nu  autre  voyage  pout  ret  objet  ; 

avec  tout  l'équipage ■ 

IV.  GILBERT ,  surnommé  VJn- 
.  glais,  est  le  premier  de  sa  nation 
qui  ait  écrit  sur  la  pratique  de  ta 
niédecine.  11  avoit  beaucoup  voyagé , 
«t  l'avoit  fait  ntiletneni.  Il  couuois~ 
loil  les  simples,  leur*  vertus  el  leurs 
propriéléi.  Son  Jbiégé  'ie  médecine, 
publié  à  Genève,  1608,  in-4"  el 
ia-i3,  en  est  un  témoignage. 

+  V.G1LBERT  DB  Semibim- 
OHiM,  originaire  de  Normandie, 
l'ondalcurdarordre.deegilberilDsen 
Angleterre ,  né  4  Lincoln  vers  1  to^ , 
(ut  pénitencier ,  et  tint  une  école 
pour  liistruire  la  jeunesse.  Il  tAoïinil 
^[«s-agé  ui   uUg,  apn»  «voir , 


GILB 

ontrt  la  fondation  de  ion  ordre , 
établi  plusieurs  hôpitaux. 

t  VI.  GILBERT  (  Gabriel  ) ,  né  i 
iris,  secrétaire  des  commandement 
Id  reine  Clirisline  de  Suéde,  et 
Il  réiideut  eu  France ,  aiuasiia  peu 
de  biens  dans  ses  emplois.  Il  serott 
daua  l'indigence ,  si  Hervaid  , 


elui 


donné  un  asile  sur  la  fin  de  ses 
jours.  On  a  de  Gilbert  une  tragédie 
AiMiri3pei\\\\  n'est  pas  sans  mérite, 
et  dans  laquelle,  sî  on  en  anpprimoit 
un  amour  déplacé ,  on  trouveroit  à 
peu  près  l«  inème  plan  que  celui  de 
Voltaire  ;  on  lui  doit  encore  d'au- 
tres Tragédies  ,  de»  Opéraa  et  des 
Poésies  dii'erset^  XArl  de  plaire , 
poëine  ,  recueillis  en  1661 ,  in-11. 
On  y  trouve  quelques  bons  vêts; 
mais  en  général  ses  ploductioas  «ont 
au-dessous  du  médiocre.  Il  mourut 
en  i6t5. 

1 VII.  GILBERT  (  Nicolas- Joseph- 

I.aurens),  jeune  poêle  plein  de  veïve, 
né  à  Foutenoy-le-Châieau,prèsde 
N:inci,en  I75r.  Uué  chute  de  che- 
val dérangea  son  cerveau.  Dans  tii 
accès  de  folie  il  avala  une  clef,  et  et 
mourut  le  i3  novembre  1780,  i 
rHâtel-DieU.âïgans.Onadeliiides 
O/ies ,  des  Satires ,  et  une  pièce  qui 
coueourtil  pour  le  prix  de  l'académie 
fraiiçaise  ,  lous  ce  lilre  :  I.e  Génie 
aux  prises  avec  la  J^ortune ,  ou  le 
Po'ére  malheureux.  'Ses  Odes  sur- 
le  Jugement  dernier  ,e\  le  Comiat 
d'Ouessanl,  offrent  de  l'énergie  el 
de  très-beaiiTc  veti.  Sa  Satire  iulilo- 
lée  Le  di.r-àiiitième  siècle ,  et  celte 
qui  a  pour  titre  !Uon  Apologie  , 
élincèlent  de  beautés  du  premier  nr~ 
dre.  Ce  iiotte  a  encore  traduit  le 
premier  chant  du  poème  alleniiatl 
de  la  Mort  d' Âbel.  Fresque  mou- 
rant ,  il  fil  cet  beaux  vers  ; 


^HJ  B*  TltrSd»  Te 


GILB 


4^9 


On  a  publié,  l'au  lo  (>Soa),  i 
Paris  ,  les  ouvres  de  Gilbert ,  «n 
ï  vol.  ia-i8.  Il  en  avoil  paru  précé- 
demiiiKUl,  eu  1786,  uneédiliou, 
I  Tol.  in-S". 

VJII.  GILBBRT  \ Guillaume), 
médecin  angtiiia  ,  né  à  Colclietler 
eu  iR4'',  more  dans  Ja  luùue  ville 
en  i6ii3,  fut  le  premief  invenieur 
de  deux  lustrumena  doai  m  «erveui 
les  marius  pour  observer  la  latitude 
UL'aml  le  tenifw  es)  couvert.  Ou  a 
oelui,!.  VeHagnele,  1600,  ta- 
folio.  Il  augmenta couiideraUeBieni 
dans  cet  ouvrage  le  caialogiM  det 
subslauce)  qui  ont  la  propriété  d' 
tirer  lea  corps  légers,  et  y  douua 
les  premiera  ëlémeus  des  conuois- 
lances  eurrëkclricité.  M.DeXurtdo 
nostr-o  sublunari  ,1661,  in-^". 

*  IX.  GILBERT  (Praiiçois- 
Hilaire  )t  membre  de  l'inslitiit,  du 
:orpB  législatif,  du  conseil  d'agricul- 
!ure  an  ministère  de  finlérieur  el 
k  la  société  d'agriculture  du  Hépsr- 
craeut  de  la  Seine,  professeur  et 
lirecieur  adjoint  de  l'école  véië- 
•iuaire  d'Alfort  ,  né  k  Châtelle- 
aultle  18  mars  1757-  Après  avoii 
.chevé  ses  études  A  Paris,  au  col- 
ége  de  Montaîgii ,  il  fut  placé  chez 
in  procureur,  qui ,  le  jugeant  iuca- 
able  de  tout,  eu  porta  de»  plaintes 
i  son  père.  Celui-ci,  atiribuaul  à 
'lucondiiite  le  peu  de  succès  de  son 
ils  ,  lui  relira  la  petite  pension  qu'il 
ui  faisoit ,  et  Gilbert  fut  obligé  de 
*  loger  dans  uu  grenier,  au  fond 
l'un    faubourg  ,    vivant   d'aliinena 


grossiers  itii'il  prëpnroit lui-même, 
et  n'afaiit  d'autre  société  que  lu 
livres  qu'il  empruuloit.  Un  jour, 
lisant  Buffon ,  il  lui  frappd  de  l'o- 
loge  du  cheval,  et  contui  un  vîE 
désir  de  conuoitre  en  détail  ce  uo- 
l>le  animal.  11  apprend  qu'il  exista 
une  école  où  le  gouvernemeql  eu- 
trelieut  des  jeunes  gens  pour  les  for- 
mer à  l'art  yéténnairei  il  se  pré- 
sente à  l'audience  de  M-  Necker, 
qui ,  frappé  de  l'air  assuré  du  jeune 
homme,  |[)i  donne  une  place  gra- 
tuite à  l'école  d'Alfort.  Trois  ans 
après ,  il  eu  fut  nommé  professeur, 
11  se  fil  alors  counoilre  par  divers 
prix  qu'il  remporta  sur  Ues  ques- 
tions relatives  à  l'agriculture ,  etpar 
plusieurs  Néiaoïres  qu'il  préseuta 
au  ministère.  Il  fut  envoyé  es  An-, 

Sleierre  pour  y  étudier  la  maniera 
e  conduire  les  moutons  i  laine  lon- 
gue, et  fut  employé  wntre  un  grand 
nombre  d'épiicvoties.  Apres  la  paix 
avec  l'E^agne ,  il  fui  charité  d'allée 
dans  ce  royaume  pour  y  acheter 
quelques  millitrs  de  cts  moulons 
priicieux  nommés  mérinos ,  dont 
l'acquisition  éloil  periniseatix  Fran- 
çais par  un  des  articles  secrets  du 
traité.  A  son  arrivée  i  Madrid  ,  Gil- 
bert ne  irouva  que  3o,r)oo  francs, 
au  lieu  des  millions  qui  étaient  né- 
cebsaires  pour  cette  opéraiiou.  L« 
chagnii  qu'il  éprouva,  et  les  falisuei 
des  voyages  qu'il  fut  ohligé  de  £ire 
dans  les  montagnes  de  Léon,  abré" 
gèrentsesianrsiilmourutâSeigueu* 
riolano,  près  Saiut-[ldéphonae,  la 
fi  septembre  iSoo,  dgé  de  ^o  •ms. 
Pendiint  ion  séjour  eu  Espagne  ,  il 

ces  glands  doux  ,  préférables  aux 
châtaignes,  la  pistache  de  terre,  et 
des  boutures  de  ceps  qui  produisrut 
ces  vins  si  célèbres  dans  toute  l'Eu- 
rope. 11  examina  atienlivement  le* 
làmeux  baras  d'Andalousie ,  et  en- 
voya à  ce  sujet  un  excellent  IBé- 
moire  â  l'institut  Gilberl  a  publié, 
1,  Traité  dts  prairie»  artificitUés , 


..\o<yûz 


43o 


GILD 


1790.  n.  Recherches  sur  les  cau- 
aes  des  maladies  obarbonneuses 
dans  les  animaux,  leurs  carac- 
tères ,  les  moyens  de  les  combattre 
et  de  les  prévenir,  1794'  'H-  ^''e- 
trucliort  sur  te  vei'tige  abdominal , 
eu  Indigestion  vertigineuse  des  che- 
vaux ,  1795.  IV.  Instruction  sur 
les  moyens  les  plus  propres  à  assu- 
rer la  propagation  des  bêles  à 
laine  de  race  d'Espagne,  et  la 
conservation  de  celle  race  dans 
route  sa  pureté,  1796.  V.  L'article 
Bestiaux  au  vert,  dans  )e  loiue  X 
àw  Cours  d'Agriculture  de  Rozier. 
VI.  Avec  Bougier  de  La  Bergerie  , 
Mémoire  sur  la  tonte  du  troupeau 
national  de  Rambouillet ,  la  vente 
de  ses  laines ,  et  de  ses  produc~ 
fions  disponibles.  Gilbert ,  appelé 
en  décembre  1799  ,  au  corps  lé- 
gislatif formé  après  le  1 8  tru- 
maire,  s'éloit  motilrë  partisan  de 
la  révolution;  mais'ilQ'en partagea 
aucun  excès.  Son  collègue  Bapillon 
y  prononça  son   éioge, 

X.  GILBERT  DE  La  PoitnÉE. 
Voyez  PoRRÉE  (  Gilbert  de  la  ). 

GILDAS  (saiul),  surnommé  le 
Sage  ,  né  à  Duinljartou  en  Ecosse 
l'an  530,  prêcha  en  Angleterre  et 
eii  Irlande ,  et  y  releva  la  pureté  de 
la  foi  et  de  la  discipline.  Il  passa 
ensuite  dans  tes  Gaule*,  et  s'établit 
auprès  de  Vaunes,  où  il  bâtit  le 
nionaslère  de  Buis.  D  en  fut  abbé, 
et  y  mourut  le  19  janvier  570  ou 
571.  Il  reste  de  lui  quelques  Canons 
de  discipline,  dans  le  Spidlége  de 
d'Acheri  ,  et  mi  Discours  sur  la 
ruine  de  la  Grande-Bretagne ,  Lon- 
dr£s,  iâ6S,  in-ia,  et  dans  la  Bi- 
bliothèque des  Pères.  L'abbaye  de 
Buis  porte  le  nom  de  son  fondateur. 
GiMas  ,  un  des  plus  illustres  so- 
Ktaires  du  6' siècle  ,  s'occupoil  uni- 
quement à  comballre  le  vice  et 
Jerreur. 

'  I.  GILDON,  fiU  dp  Nobel  -,  fut 


GÏLl 

un  seigneur  puissant  de  Mauritanie 
dans  le  4'  siècle.  Firmus ,  un  de  ses 
frères ,  s'étaut  révolté  contre  Tliéo- 
dose-le-Graud  eu  373 ,  Gildon  prit 
les  armes  contre  lui ,  le  réduisit  à 
s'étrangler  lui-même,  et  obtint  le 
gouvernement  d'Afrique.  Après  la 
mort  de  Théodose,  pendant  la  vie 
duquel  il  avoît  commencé  i  se  faire 
des  partisans,  il  se  révolta  contre 
Honorius  en  573,  favorisa  les  héré- 
tiques 'el  les  schismatiques  ,  et  dë- 
fendit  la  traite  des  blés  en  Italie, 
pour  a&mer  cette  province;  mais 
Alascezel ,  son  autre  frère ,  qu'il  avoit 
coutraîntde  s'enfuir,  tailla  en  pièces, 

hommes  de  Gildon,  qu t  s'étrangla  à 


•  II.  GILDON  (Charles  )  ,  poËle 
anglsii,  né  en  16SI,  à  Gillingham, 
ou  comté  de  Dorset,  mort  en  1733  , 
étudia  à  Douay.  En  168S  il  re- 
tourna eu  Angleterre,  et  y  dissipa 
tout  sou  bien .  Alors  il  composa  des 
pièces  de  théâtre  qui  n'eurent  pas 
de  succès  ,  et  qui ,  à  la  vérité  ,  n  "en 
meriloieni3ucun.il  est  auteur  de 
l'.4rl  complet  de  la  foésie. 

lit.  GILDON.  royez  Blodnt  , 
n' V,à/a/i«. 

GILEMME  (Pierre),  prêtre 
imposteur ,  se  présenta  pour  guérir, 
par  la  magie,  la  démence  de  Char- 
les VI,  roi  de  France.  On  voulut 
éprouver  ce  qu'il  savoit  faire  :  il 
promit  de  délivrer  douze  homiiiet 
liée  de  chaînes  de  fer;  mais  ayant 
manqué  son  opération ,  le  prévôt  ds 
Paris  le  fit  brûler  avec  ses  compa- 
gnons, l'an  liioZ. 

GILIMER  ou  Geliuer,  princt 
des  Vandales,  l'un  des  descendani 
du  fameux  Genseric ,  étoit  un  ca- 
pitaine aussi  plein  de  valeur  que 
d'ambition.  Ilderic  ,  roi  des  Van- 
dales ,  n'ayant  point  de  fils ,  il  de- 
voit  Itii  succéder;  mais,  inipatienl 


GILI 

â« régner,  il  forma  une  conjuralion 
contre  lui,  el  le  déposa  l'an  533. 
Jugtinien,  ami  d'ilderic,  l'envoya 
sommer  pliiaieurt  fois  de  lui  rendre 
la  couronoe  ;  mais  il  n'en  reçut 
d'ainre  réiionse  ,  sinon  k  que  les 
'  offairesderAfriqueneleregardoient 
poinl;  el  que  s'il  envoyoit  une  ar- 
mée, il  éloit  tout  pr«t  ù.  lui  Taire 
face,  a  Jusliuien,  lui  ayant  vaine- 
ment représenté  son  injuilice,  fut 
fore*  de  lui  déclarer  la  guerre.  Bé- 
lisaire,  envoyé  contre  lui,  l'obligea 
d'abandonner  Carthage  en  533.  Ge- 
limer  ,  désespéré,  mit  à  prix  les 
tètes  des  Romains,  el  se  prépara 
à  une  vigoureuse  défense.  Il  y  eut 
une  sanglante  bataille  dans  les  plai- 
ne» de  Tricamerou ,  à  sept  lieues  de 
Carthage.  L'usurpaleui  la  perdit  , 
et  fut  contraint  de  prendre  la  fuite 
sur  la  montagne  de  Pasuca,  où  il 
éprouva  une  disette  horrible.  Pha- 
ras ,  un  des  capitaines  de  Bélisaire  , 
lui  écrivit  dans  cette  exliémilë,  pour 
l'engager  à  s'abandonner  it  la  géné- 
rosité de  Justinien.  Gélimer  lui  ré- 
pondit «  qu'il  regardoit  comme  le 
dernier  des  maux  de  devenir  l'es- 
clave d'un  ennemi  qui  l'avoit  dé- 
trôné, et  qu'il  voudroit  noyer  dans 
son  sang...  Il  est  homme,  il  est 
prûkce,  ajouta-t-il  :  le  ciel  veugeur 
peut  lui  rendre  tout  le  mal  qu'il 
m'a  fait.  »  Il  finit  par  demander  à 
Pbaras  un  pain,  une  éponge  et  un 
loih;ie  pain,  parce  qu'il  n'en  avoit 
pas  TU  depuis  trois  mois  ;  l'éponge , 
pour  essuyer  ses  blessures ,  le  lui/i , 
pour  chanter  ces  malheurs.  Cej>en- 
ilattt,  vaiacu  par  la  faim,  il  se  ren- 
dit en  534,  et  fut  cauduit  à  Cons- 
l^nlinople,  pour  orner  le  triomphe 
de  Bélisaire.  La  misère  qu'il  avoit 
essuyée  l'avoit  tellement  endurci  au 
mallieur,  que  lorsqu'on  le  présenta 
à  Bélisaire,  il  avoit  l'aie  ausai  riant 
que  s'il  eût  été  dans  la  prospérité.  Sa 
philosophie  ne  fut  point  ébranlée 
lorsqu'on  l'attacha  au  char  de  son 
vainque""-  Le  Taincu  fut  conduit 


GILL  43i 

jusqu'au  cirque ,  où  l'empereur  étoit 

assis  sur  son  lr6ne.  Se  rappelant 
alors  ce  qu'il  avoit  été,  il  s'écria  : 
Vanité  des  vanités,  et  tout  n'est 
ne  vanité....  »  lustînien  le  relégua 
daus  la  Galatie,  où  il  lui  assigna  des 
terres  pour  vivre  avec  la  famille  ; 
il  l'eût  même  fait  patrice,  s'il  avoit 
voulu  abjurer  l'arianisme.  Gilimer 
voit  de  l'esprit ,  de  la  philosophie 
iducourage;mais  il  étoit  d'ailleurs 
fier,  fourbe,  et  avide  d'argent. 

*  I.  GII.L  (Alexandre),  fameuï 
maître  d'école  anglais ,  né  en  i564 
au'coratéde Lincoln,  morteu  i63ri, 
fut  élevé  au  collège  de  Corpus- 
Christi  à  Oxford,  où  il  fut  repi 

ire-èa-nrts  el  prit  les  ordres.  En 
S  il  fut  maître  de  l'école  de  Saint- 
Paul  ,  où  il  eut  sous  sa  conduite 
beaucoup  de  jeunes  gens  qui  figurè- 
rent ensnite  avantageusement  dans 
le  monde,  entre  autres  le  célèbre 
Milton.  Le  docteur  Gilla  publié  beau- 
coup d'ouvragrà.  I,  Traité  de  l'u- 
nité dei  il  ois  pei  sonnes,  iaS".  II. 
IjOgonovica  anglica,  in-4°,  ÏII, 
Philosophie  sacrée  de  l'Ecriture 
saiare  ,  on  Commentaire  sur  le 
symbole. 

IL  GILL  (Alexandre),  fils  dn 
précédent,,  mort  en  lE^a,  docteur 
en  théologie  el  bon  poète  latin ,  suc- 
céda à  son  père  daus  son  école  ;  mais 
l64o  il  la  quitta  pour  en  établir 
autre  à  Aldersgate.  On  a  de  lui 
''railé  d' arilhmélique  et  quel- 
ques poésics- 

*  m.  GILL  (Jean  )  ,  minisire  dis- 
sident,  néeu  1697  à  Kellcring  au 
comté  de  Northampton  ,  mort  en 
1721,  n'eut  pour  aiusi  dire  d'autre 
mai  Lve  que  lui-même ,  et  acquit  une 
grande  conuoiasance  des  langues  la- 
tine ,  grecque  cl  hébroiqiie.  Ver» 
i7ifi  il  fut  prédicateur  i^wae  con- 
grégation à  Highamferrers  ,  qu'il 
Resservit  ensuite.  En  iTiqilallaà 
Londres,  où  il  étoît  nommé  pasteur 


tobvGoogle 


43i 


GII.L 


uiversitë  a'Aberdeeu  lui  coiifëra  le 
ilociorat  en  théologie.  Gitt  ,  Irù- 
rigide  calviniste  ,  ■  publie  beaa- 
coup  d'ouvrage.  I.  Une  Expoii- 
tiaa  da  la  Hibit,  9  vol.  iu-rolio. 
11.  La  caau  de  ïfieu  et  de  la  ir- 
rité, ï  vol.  iii-«».  iU-  Un  Corpt 
enmplet  dt  ihiolugie ,  S  vol.  in-4°- 
IV.  OUteriaiion  sur  Paniiquiiéde 
la  langu»  Mbraiijue.  V.  Fluiieun 
Traité*  et  Serniont,qu\  piouveiil 
que  l'anteiir  é\na  meilleur  calvi- 
uiile  que  boit  logicicu. 

1.  GILLES  (taiul)  A-gidlui, 
abbé  «n  l^ugutdoc ,  uë  i  Albcnea  , 
jwrdit  de  boime  beure  lei  pareua  , 
et  K  coD*dcra  Â  la  loliluile.  Sea 
vertu!  l'ayaul  fait  coiipoilTe ,  il 
te  relira  «11  France  iiiprèB  de  laint 
Cëuite,  ëvèqiie  J'AtIk»  ,  qu'il  quit- 
ta emuile  pour  a'eufniicer  daut  un 
déierl,  nou  loin  du  Kh^e,  où  il 
bâtit  un  uioiitslcre.  l)ei  légendai- 
re* i^réd  11  leii  rapporleiil  qu'une  biche 
le  nourrit  quelque  teiupi  de  non 
lait,  elque  Childrlierla^aalrhasK 
dam  la  furtt  où  elle  éloit ,  jamais 
1m  tliieua  n'eu  purent  approcher. 
Saint  Gillea  luouiut  ytitbho ,  âpre» 
avoir  fuit  uu  pèlerinage  à  Rome, 
Son  atlai'henient  â  uiint  Césaire 
~  l'avoit  détermina  à  j  aller  pour  pré- 
senter au  pnpe  Sj'ininaqiic  une  re- 
quête en  faveur  dei  piivilrgea  de 
l'égliied'Arlei.  [  Voyfs  Ecimo,  u" 
] ,  qui  est  le  même ,  majg  iucomplè' 
tfment  rédigé.  ) 


JIL  GILLES.  Voyee  ^aiDtcs  , 
■"I.mGilon. 

IV.  GILLES  DE  CHiNToci.  Fbj-. 

t  V.  GILLES  (Pierrel ,  né  i  Albi 
en  i4f)o  ,  aprè*  s'être  rendu  habile 
dans  les  langue*  grecque  et  latine  , 
dan>  la  philosophie  et  rbiuluiri 


GILL 

lurelle,  voyagea  en  France  et  en 
llalie,  el  n-ndii  se*  voyages  ulile« 
mr  ses  recherche*  el  par  ses  obser- 
atiou*.  Ou  voit  par  son  livre  De 
■i  et  nature  aairnalium  qu'il  sé- 
ouraa  à  Marseille,  i  Aniibes,  i 
Nice  ,  i  G«n«*  ,  à  Pavie  ,  à  Veniw: 
dana  celle  iteiui  ère  ville,  il  ae  lia 
■lié  avec  Laiare  Haif,  ablé 
da  Charoux  ,  alora  ambassadeur  de 
France,  auprès  de  la  république.  U 
alla  ensuite  à  Naplea  ,  où  il  demeun 
unmoiH.lldédiaen  i533  un  ouvrage 
a  Frauçoia  1",  et  il  exhorta  ce 
prince ,  daua  bod  épiire  dtidicatoirc, 
à  eatoyeràae*  frais  de*  savaoa  voya- 
ger dan*  le*  pays  étrangère.  Le  roi, 
goûtant  cet  avis  ,  envoya  ,  quelque 
tenipa  apri»,  Pierre  Gilles  dans  le 
•Levaul  ;  mai*  celui-ci  n'ayant  nn 
reçu  de  la  cour  }>eudaiit  tout  un 
■cjouT  ,  fut  obhgé ,  aprè*  ta  moitili 
Frauçoia  I",  arrivée  en  \h^-i ,  île 
s'eurdier  dani  les  Iroupea  de  Soli- 
tnau  U,  pour  pouvoir  aubaister.  Ua ni 
un  aulre  voyage  il  fui  pris  par  da 
corsaires,  el  niellé  captif  à  Atgef. 
Quand  il  eut  obtenu  aa  liberté,  par 
le*  soin*  généreux  du  cardinal  d'Ar- 
magnac, il  ix  rendit  à  Rome  auprès 
de  Min  bieufiiiieur,  chargé  de*a&i- 
res  de  France,  et  y  mourut  en  1535. 
ricrre  Bélou  ,  du  Manf,  e»\  accusé 
d'avoir  vnlélesmauuscritsdeGiUts, 
et  de  le*  avoir  plibliéa  sous  loa 
pTOjire  nom.  Ou  a  de  lui ,  L  Dt 
vi  et  nalurd  aMlmalium,  iSîî, 
Lyon  ,  ia-^"  ;  ce  n'eet  propremenl 
qu'un  extrait  dHéliodore ,  d  Appiea, 
d'Elii-n,  et  de  Porphyre,  accompi- 
gnëdesobaervationsdu  compilateur. 
Il:  De  HospAora  .Tkracio  liiri 
très,  in-9>i.  ht.  De  Topc^rapiiJ 
CoiiaiantiHopolees  libri  quaiuo', 
io-aj  ,  et  dan*  VImperium  Oritr 
raie  de  Baudiiri.  Ces  deux  dentieni 
ouvragPB  ne  août  pas  iuulitea 
gi!ogruphea.  IV.  deux  discounts 
lins,  dans  leiqiieta  it  aVfforcp  depi- 
fuader  à  rtinp«reur  ClurleaVf': 
\t  roi  de  France,  pria  i  la  guene, 


GILL 

ilevoit  être  renvoyé  gralîs.  Ce»  deux. 
discours,  de  l'an  iSuS  ,  «'oui  été 
imprimés  qu'eu  i  huo.  V.  Elephanti 
desvriplio  ,  avec  quelques  Leitrea , 
etc.,  l,7on>,*iâ£ii.  Qd  a  imprimé  ii 
l.yon.en  i563,  mielraducliou  d'E- 
liea,  avec  d«s  remarqueade  Pierre 
Gilles. 


Vn.  GILLES  (Nicole  ou  Nicolas  ), 
■ecréiaiie  de  Louis. XII,  etcoulr6- 
leur  du  trésor  ,.inc«t  eu  i5oS,af[ul 
des  ylnnale»  ou  Chroniques  de 
France,  députa  la  destniciioii  de 
Troie  jusqu'en  1496.  Celle  hialoiro 
n'est. bo linéique  dopi»»  le  règno.de 
IjîuisXI.  lieuysSwivegf ,  BuUefo- 
rest  et  plusieurs  anonymes,  y  ont 
fait  des  addiiibnalel Gabriel  Chap- 
pujfl  les  a  cotittuné4t  jinqu'à  l'an 
j585,i!»-fol.  Ellesota  été  traduites 
en  latin.  On  y  trouve  des  chosesc 
rieuses  ;  tnais  l'exlrèrae  crédulité 
Gilles  l'a  «  fort  décrié ,  qu'oti  a'aie 
presque  pas  le  ciler. 

fVin.  GILLES  (N.  Saint-), 
sous-brigadier  de  la  première  com-. 
pagaie  des  mousquetaires  du  roi  , 
uéeD  16S0  ,  mourut  eu  17^6  dans 
un  courent  de cajuicins,  où  il  n'étoit 
retiré.  Son  imagination  gaie,  et 
quelquefois  libertine ,  réussisaoil  |iar- 
ticuliÈ renient  dan»  le»  sujet»  obscè- 
nes. QiteiqiKSMms  de  se»  Contei  et 
plusieurs  de  setCAaiisoiisoSteaide, 
l'esprit  et  de  l'agrémeui.  Son  Poëm^ 
sur  rOriginn  desoUeaiix-a'«\iroaii- 
que  pas.  La  plus  grande  partie  dfi 
IBS  Poésies  a  élé  iniprimée  en  ua 
volume,  intitulé  la  Mait  mous- 
çiiefaire,  et  bb  irouVe  dans  les  re- 
cueils.de  Bailard,  Celte  museia  de 
l'eujoueineol ,  et  l'air  libre  que  son 
litre  annonce  ,  mai»  i>eu  de  correc- 
tion ,  peu  de  tiiies»e.  —  Sauil-GiUes 
avoit  uD  frère  qui  oiourirten  1745, 
à.  86  nos.  .Celui-ci  éioit  Huieui  à'A- 

1.  ni- 


GILL  433 

iaralie ,  tragédie  qui  n'eut  aucuu 

■;IX.  GILLES(Iean),  deTaras- 

;on  eu  Provence,  né  en  1663 ,  mort 
iu  1 704  à  Toulouse ,  m.iilre  de  mu- 
tique  de  l'église  Saint- Etienne ,  uuit 
1  beaucoup  de  lahms  de  grandes  ver- 
tus. On  j'u  vu  se  mettre  lui-méma 
dan»  l'indigence  pouren  retirer  d'au* 
1res.  Il  aroit  été  enlant  de  cl^Œur 
atec  le  compositeur  Cainpra  dans 
la  inélropoUlaine  d'Aix.  &iiltaunie 
Poitevin ,  prèlre  de  cette  église ,  leur 
enseigna  la  musique.  Gilles  se  Rt 
ht el liât  un  nom  par  ses  taleus.Rertier, 
évèquede  Rieux,  qui  l'estimoit  parti- 
culiereiiipnl ,  demanda  pour  lui  la 
ma  l'irise  de  Saiut-ElienDeâToulouse; 
mais  le  chapitre  avoit  disposé  de 
cette  place  en  laveur  de  Farinelli  : 
celui-ci ,  informé  de  ce  qui  se  pas- 
soil,  alla  trouver  son  concurrent, 
et  le  for^  d'accepter  sa  déniission  ; 
démarche  qui  fait  également  hon- 
neur à  tous  deus.  Nous  avons  d* 
Gilles,  1.  Grand  nombre  de  beaux 
Motels.  On  en  a  e-^écuté  plusieurs 
au  concert  s|iiritvel  de  pari»,  avec 
beaucoup  d'applaudissement.  Oa 
estime  sur  -  tout  son  Diiigam  te. 
IL  tTrie  Messe  des  morts  s  c'est  son, 
chel^a-œuvre.  L'origine  de  ce  bel 
ouvragé  est  assez  singulière  :  deux  . 
couseillèrsau  parlement  de  Toulon»* 
étant  morts,  leurs  familles  se  réuni- 
rent ponr  leur  faire  faire  unsuperb» 
service.  Gillesfut  piiëde  composée 
une  messe  de  tteqaieiai  lorsqu'ello 
fut  achevée,  ceux  qui  iWoient  en- 
pjigé  à  y  travailler  trouvèrent  que' 
l'exécution  de  la  messe  et  du  service 
seroit  trop  cobleuae;  Gilles  en  fut 
si  piqué,  qu'il  s'écria:  «Eh  bien! 
elle  ne  sera  exécutée  pour  personne, 
el  i'eu  veux  avoir  l'étrenne.  m  Eu 
effet ,  elle  fut  chantée  la  premièrt 
fois  pour  son  auteur.  On  a  raconté 
depuis  la  même  aiiecdole  sur  Mo- 

■  X.  GUi-ES  BE  CniK,  chsvft- 


434 


GILL 


T  cëlibrepQni^fbrceet  Mil' 

rage  ,  regardé  comme,  le  t 
qjieur  du  terrible  dragcB' qui  deso~ 
Iciil  les  environs  de  Mona  en  Hai- 
uaul.  Les  dëLails  de  ce  combat  rea- 
■emblent  beaucoup  à  ceux-  dit  che- 
valier Gazon ,  oombaltant  le  fameux 
dragon  de  RHode».  yoyes  l'Hisloire 
de  Notre-Dame  de  Vatmes ,  Moiu, 


1771 


'■  XI.  GILLES  ou  GiLio  fChri«- 
Wphe)  liëïuile portugais,  né  àBdr- 
-jpnsa ,  et  morl  à  Coimbre  eu  1 608, 
âgé  de  !>5  ans ,  enseigna  siiccsssive- 
ineut  les  humanités ,  la  rhétorique 
et  la  [^ilosophie  dans  l'uni versii^  de 
cette  ville  ,  et  la  théologie  Â  Evora. 
Appelé  k  Rome  ,  il  y.  fut  iioranié 
centeur.  des  livre».  Ue  releur  en 
Poitugal,il  enseigna  la  Ihéotogie 
jusqu'à  sa  mort.  On  ne  couooit.de 
lui  que  l'ouvrage  suivant,  Com- 
meiiÈaùoaum  Ûieolagkarum  de.sa- 
■ci-â  doctriitd,.  et  essentid  alq/je 
uitilate.  liai  libri  duo  ,  Cobuim 
.Agfippiuaa,  i£io,  LU-fol. 

t  i:  G ILLET  (  François-Pierre  )  ^ 
né  à.Lyoïi  su  1 64B ,  avocat  ,au  psx- 
iemeut  de  Paris  en  11374  ,  mort 
dans  cette  ville  le  3Z  octobre  I7aci, 
lit  quelque  honneur  au,  barreau 
pac  sel  .plaidoyers;  mais  il- eu  lit 
notas  à  la  république  des  lettres  par 
SCS  Ti:aduiUioas  des  Cuilfnafres^ 
de  Cicéronr  et  de ,  (duaieur*  die  ses 
OraiMuu.CeïversioaSitrès-inférieu- 
les  à  rorigi^aal,.iQiU,  même  inutiles 
depuis  les  qouvelLes Traductions.  Ses 
Plaidoyers ,  publiés  en  3  vol;  iu-r/i', 
offrent  deréruditioDy  de  lasolidil^, 
et  quelquefois  de  la  force  ;  mais  le 
■  itjleen  est  un  peu  sec 

IL  GILLÉT  (Hélène),  fille  de 
Pierre  Gillet  ,  châtelain  royal  de 
Bourg  en  Bresse,  au  commencement 
dtt  17°  siècle  ,  fut  coadamnéeà  per- 
dre la  tète  par  arrêt  du  parlement  de 
Dijon ,  pour  aroir  fatt'  périr  son 


GILL 

lltair,  Le  Umvrsatr,  mA  habile,  la 
I  trap^' d'abord  à  l'épaule  gauche, 
'.et  su  second  coup  ne  llù  fit  qu'un* 
légère  Ueraure  :  vetle  seconde  faute 
exci tant lfliinnrinuré«du< peuple,  it 
(m  obligé  d'ïhniid année  ca  léebt.  La 
femme  è*.  l'exiétutenr,  voidaHI  répa- 
rer la  maladresse  de  son  mari,  Ih  se< 
eiTorts  pour  étrangler  Hélène  Gillel, 
et  ne pux yfv^utiir.  Auti^esplaimes 
du  peuple  qui  se  révctla  :  cliacn» 
s'arme  de  pierres,  les  jette  avec  fu- 
rtur  sur  la  femme' db  iMInTeaU'  et 
siir  son  marl(  l'uB  et'  fautne,  prè» 
d'en  être  act?bl^,.  soat  obligés,  de 
fbir-  Hélèn».  <jui  él«it  encore  pleine 
de  vie,  fut  menée'  chez  un  cbinir-- 
gien'à  qui  le  m agistml  permit  dg  la 
panser;  et  le  roi  ne  tarda  pas  à  lui 
accorder  sa  grâce. 

m.  GILLET  (  Loni9-J*achiin  ), 
ohiinoiue  réguliw  dB  Sainte- G eiie-> 
vrève  i:  Pahsi,  et  bibliatbécaîrs  A% 
celte-abbaye  juiqu'enu.717,  luiicnré 
deMabou'datM  le.  diocèse  deSaint'^ 
Mal».  A^rès  en.avoir  rempli  lesfone.' 
lions  pendant  vingt  -  trois  au»,  i| 
revint  prendre  son  emploi  de  hiblio- 
ihéeaite.  H  niourut  en  i7f>3,  374 
ane.NousavDii)dt  llii  aafiNoavelle 
li-aduolioii  de  i' Aistorien-  Jesèp/ie, 
/aile  surlê.gitat.,  avec  des  noie» 
criiiqiiesiel  MaonquesiMurencar-^ 
figer  le  ie^e  dans  ■  ies  endroits  oà 
ii  parafe  aitérè , .  l'expiiquèr  <fani 
ceux  où  iiesl  obscur, fixe f  les  temps 
atleteirCoMatancea  lie  quelques  évé^ 

iKsgui  ne  soal pat  atsex  déve^ 
loppés ,  éclaircir  les  s'entinzens  de 
l'auteur ,  et  en  doiiKer  uiie  Jatl» 
idée,  4  "ol-  i"-4°.  "7^9  elaiinéci 

in  les ,  à  Paris.!  Cette  version 
plusfidèl»,  mais  molntildIégantequ« 
celle  d'Ariiaiildd'A)idill3F,  n'a  pas  en 
lesucct»iÇ|u'eUeiuériIoi(. 

t  GHXIif  David'),  jnitiiatre  prtv» 
lestant,  mlif  duibnngiredw: ,  abjtrrti 
lecalvinismeea  iCM^:  Louis  XIV «t 
iMJergd  dS'FrtaiM  lui  fifeni  nne  peu- 


GÏLl*. 

Èer,ëh,.7ii, 

iiiiTecueilulili 

soiiiU  tiltede  Ciinvcrsiorij/e  'Gil'li, 

l'ouï,  iii-19.  11  j  exposé  In  rai- 

«dns  qu'il  eut  dti  «e.  (éuulr  k  l'Eglise 


GILL 


.433 


G!U,1ER(  Jesn-Claiide  ),  muti- 

cien  fi'anciiks ,  auteur, île  la  musique 
4«  la  plupart  (les  Uivertisseméntite 
Uuiuoijrt  et  de*  ftegiial-d,  morlâ 
VicUen  i7^T,à  7oatis,  jôitoit  trèe- 
bica  du  viol od. 

.  GII.LIEBS  (ioiepli),  oEIidsr  de 
Lonice  du  roi  de  Pplogqe,  mort  eti 
175s,  ëloit  Alsacien.  Sou  Ca/i/ia- 
loeliste  français  ,  Nauci  ,  1751  , 
it].-4°,eaL  utile  aux  gcua  de  aaprq- 
feisioa.  ^ 

-  t!.GlIJ.6T(  Jaiï[ue»),  d'une  fa- 
qiille  noble  de  Boiirgogne ,  chanoine 
Oe  la  Sniiilë-Chapille  de  Pans,,  et 
doyen  des  couseilbra  clHc*  du  parle- 
imdI  ,  .mourut  «d  'i6ig,  laissant 
■laè.  belle  et.ridis  bit)liolhèi]Ue.  Sa 
leaàûu.étou,  uns  «spècp  d'académie 
(tuyerle  à  ton»  ks^vans.  Ce  cha- 
ikdioe  eut  beaucoup  de  part,  au 
(Mtàulicoit  d'EspagnSy  ou  Satire 
MenipÉt,'Si.aû»homif:,%\zé''iT,  iil6/|, . 
iii-i2;etavet;  les  notes  de Goiljerifc^, 
Bimxellés  „  1709 ,  3,  yol.  ya-ff".  C'est 
dans^  sa  inàison  que  fut  composée 
celle 4/i//^'c,J)I,iis gaie  ((iie  fine;  irèv 
ir.gcnieuse  w.on  lacomiKiréau'xpro- 
liïiciious  dé  «on  aiècle;  (rèsynié- 
liîocre  ,  si  on  là_  ibét^en  parallèle 
avec  celles  des  lémpa  qui  l'ont  suivie. 
Celle  pièce,  laite  pour  .tourner  em  ri- 
(.Ifcule  les  querellea  funestes  de  la 
Ligue,  ne  pouvoit  .partir  que  d'un 
hoiiinie  d'esprit  et  d'un  boii  citoyen. 
Ce  fut  Gillot  qui  imagina  la  proces- 
sioù  rapportée  dans  cet  ouvranf  '  ' 
/Harangue  dii  légat  est  enc.bre  ii 
Les  autres  Harangues  sont  de  Flo- 
reut  Chtétieu,  de  Nicolas  Rapin,  et 
de  Pierre  Pîtlibu,  Irbls  Umui  esprits 


de  GiUot  :  ils  ayoientj  comme 

luj,  celle^gaieté  qujfyt  autrefois  le 
piirtàge  desFrançais.  Nousavons  en- 
re  de  Gillot,  1.  Deilaslruetieijt 
Lettres  missives,  concernaat  t^ 
concile  de  Trente,  dont  là  iiteiUeutB 
édilionest  celle  de Çranioisy,  l6i>4f 
iu  -  4°-  Cet  ouvrage  Tenferine  dea 
choses  très-inléreasautes  pour  ITiis-, 
Loire  du  16''  siècle.  11.  La  ITie.  de, 
Cahin,  imprimée  iu-4'',  tous  le 
nom  de  Papyre  Massoo.  On  a  encore 
de  lui  uu  recueil  de  Z^/^-ei  liJM^ji. 
Scalijfcr,  iiiiprimées  avec  des  DOlea 
curieuses  iiour  l'histoire  lit  traire  de 
Eori  temps  dans  le  1.  111  des  Miscel- 
lanea  (ironinguna. 

t  IL  GILLOT  {  N ),  habile 

mstliématicien ,  fut  d'abord  domes- 
tiqiieducélébreDescartes, qui  voulut 
bien  ttre  aussi  son  |*remier  maître, 
et  qui  n'eut  pas  lieu  de  s'en  repentir. 
Gillot,  eu  quittant  sen  bieulaîleur, 
lialsa  en  Angleterre,  puis  de  là  eu 
Hollande,  où  il  enseigna  les  mathé- 
matiques  à  divers  officiers  de  lar- 
:niée,da  prince  d'Orange.  Desc^rtes 
■l'siiïoya.  ensuite  à  Paris  comme 
capable  d'euseignei;  ^a  uiëtliode  es 
géuéral,  et  sa  géométrie  eii  parti- . 
culîer;  Gillot,  en  efiet,.  en'teudoit 
l'une  et  l'autre  mieuit  qu'aiipiiu  dea 
imaihématicieiis  de  son  lemi^s. 

t  lit.  GtrXOT  (  Germain],  d'uno 
Fiimilie  noble  de  Paris,  prètie  et 
docteur,  en  théologie,  de  la  société  de 
Sorbonne,  dépensa  plus  de  cent  mijia' 
écus  â  (aireélever  des  pauvres  jeûnas 
gens.  Plusieurs  de  *gs  élèves  brillè- 
rent  dànsle  barreau  et  dans  les  facul- 
tés de  médecine,. de  droit  et  de- 
Ibéologie.  On  les  appeloit  GiUotins! 
ce  nom  annongoit  à  la  fois  la  gé" 
nérosiié  de, leur  Uéufaiieur  ^i  leur  . 
propre  pnérite.  Des  ecclésiaati^rt 
qu'il  avoit  élevés  doutièrent  leurs 


436         GILL 

IV.  GlLLOT(Loniie-GeneTièn), 
Paritienoe ,  morte  dan*  «a  pairie  en 
1718,  à  78  ans,  fut  mariée  i  de 
SaintODge,  avocat,  qui  cultiva  m* 
talens  pour  la  poésie.  Se«  (Euvrei; 
ooataltM  ,\.Ea  Epltita ,  Egiagues, 
Madrigaux ,  Ciamoni.  II.  £b  deux 
COmëdicB,  Gme/(f«  et  Plntrigue  des 
coacerti.  III.  Ea  deux  tragédiee- 
opéra,  Cïre^eti^ii/o/i, quiM  jouent 
enco  re.  Le  pincea  u  de  cette  duue  ê  toit 
foible ,  mail  facile.  Outre  tes  Poésies, 
recueillie!  en  1714.  iu-i3,ona 
4'elle  une  nouvelle  historique  irès- 
nmnmeique ,  intitulée  Histoire  de 
doit  Antoine  ,  roi  de  Portugal , 
(n-i  9. 

V.  G!LT.OT( Claude),  peintre  et 
graveur,  célèbre  soin  cet  deux  titres, 
élirt  de  Valean ,  et  maître  de  Jeau- 
Baplitte  Corneille ,  né  i  Langrei  en 
1673,  et  mort  à  Paris  eu  1733, 
ntembre  de  l'académie  de  peiuiure, 
TJutsiiSQtt  à  représeuleT  dei  ligures 
grotesques.  Ses  dessins  ont  de  la  fi- 
nesse, de  l'esprit  et  du  goût,  mais 
peu  de  correction. 

•  GIU-Y  { Frédéric  ) ,  né  à  Alt- 
(tamm  eu  Poinérauie  eu  1771,  mort 
â  CarUbad  en  1 800 ,  paua  ses  pre- 
mières anuées  à  Stargard ,  et  viut 
ensuite  à  Sieliin ,  oii  sou  père  éioit 
directeur-général  des  constructioas. 
Instruit  de*  premiers  élémeas  des 
lellres  et  des  sciences,  il  étudia  les 
liiatliéinatiques  sous  le  professeur 
Heyien,  Ri  des  progrès  eiirpreuans 
4an*  le  dessin ,  et  acquit  toutes  les 
çbnuoinsances  nécessaires  à  l'arclii- 
tecle.  Il  lesétendit  beaucoup  pendant 
it  séjour  que  sonpèrefit  avecliiieu 
1787  d'abord,  et  en  1788  t  Berlin, 
oA  il  fi>t  appelé  comme  grand-con- 
tellIerdesconstrucliouB.  Aprèsavoir 
■occessiveraeal  vu  et  étudié  les 
Inoittiinena  des  arts  dans  les  élau  de 
Brandebourg ,  eu  France ,  en  An- 
Bleterre,!  Vienne,  il  sedisposoîti 
nlre  un  v'ojage  en  Italie,  quand  la 
gaun  «woil  Ëflia  datu  ce  paya  ; 


mats  une  pulmonie  incurable  qui 
l'avoit  lorcé  de  renoncer  au  travail 
l'enleva  aux  art*  qu'il  auroit  ho- 

GÏLON  au  Giij.ES ,  diacre  d« 
l'églite  de  Paris,  ensuite  moine  de 
CJuQi,eiitin  évéque  de  Tusculam 
et  cardinal ,  un  des  meilleurs  poê- 
les du  13*  siècle,  réunisaoit,  dit 
l'abbé  Lebenf ,  le  goût  et  la  lëcon* 
dite.  Ona  de  lui.I.  Un  Poëme latin, 
où  il  chante  la  première  croisade 
de  1160.  II.UnG//M/rocfionen  ver* 
qu'il  dédia  au  prince  Louis ,  Kls  de 
Philippe-Auguste ,  pour  lui  iuspirer 
l'amour  de  la  venu  par  l'exemple 
de  Charleraa^na-qu'ily  célèbre  :  c'est 
ce  qui  a  fait  appeler  cet  ouvrage 
le  Caro/in.  A  la  tin  du  cinquième 
et  dernier  livre,  il  donne  une  liste 
de  MvansillustresaésàParis,  pour 
venger  sa  pairie  des  injustes  repro- 
cher que  quelques  détracteur*  lui  fai- 
soieul  d'èire  stérile  eu  littérateurs  ; 
trop  heureuse,  disoient-its ,  que  les 
étrangers  et  les  savani  des  province* 
du  royaume  se  rassemblassent  dana 
cette  capitale  pour  la  faire  fleurir. 
L'auteur  eût  pu  te  citer  pour  preuvs 
de  leur  calomnie,  *i  cet  aveu  n'eût 
pas  plus  blessé  sa  modestie  que  la 
vérité.  Il  a  fait  encore  une  /^ie  de 
saint  Hugues ,  abbé  de  Cluni. 

*  I.  GILPIN  !  Bernard  ),  théolo- 
gien, lié  eu  i£>i7  à  Kentmire,  au 
tomié  de  Wealmoreland ,  mort  en 
i583,  élève  d'abord  da  collège  de 
la  Reine  à  Oxford,  ensuite  de  l'é- 
glise du  Christ ,  où  il  fut  bour- 
sier. Ce  fut  là  que  la  lecture  d'E- 
rasme le  porta  à  etnbrasser  se- 
crètement les  principes  de  la  réfor- 
malion.  En  1^53  il  obtint  la  cura 
de  Norlhon,  au  diocèse  de  Durham, 
que  bienlût  après  il  résigna ,  ne  se 
croyant  pas  digne  d'une  charge 
pastorale.  Il  voyagea  par  le  conseil 
de  l'évèque  Tourlal ,  son  oncle ,  et 
ht  imprimer  un  manuscrit  de  ce 
prclat  ani  VEuç/uuisiie.  Ea  i556 


GILP 

il  relouma  ea  Anglelerrc ,  «t 
nncle  le  nomma  archidiacre  de 
Uurham  ,  et  recteur  d'EaaiDglon 
où  il  fit  preuve  d'un  zèle  aposto- 
lique. En  sa  qualité  d'archidiacre 
il  fit  de  strictea  vitiles.  H  exigeoit 
la  rëûdeace,  et  ëloit  sëvèie  eniicm' 
de  la  pinralitë.  Gilpia  fut  depui 
recleiiT  dlIougtoii-le-SpriDg ,  oi 
le  lèle  qui  le  déforoU  dani  set  ~ 
vaux  pour  la  religion  Fut  si  rei 

2uable,  que  l'ëvique  Bonoer,  qui 
loit  catholique ,   doiioa  ordre   de 
J'arrèter  et  de  l'envoyer  à  Londr 
GilpiD  le  dispoia  à  obëir;    m 
■vaut   qu'il  fÀl  arriva  daaa   ce 
Tille,  la  nouvelle  de  la  mort 
Marie  se  rëpandil  :  Gilpin  retourna 
■urse*  pas,  à  la  grande  BalisfactioD 
de  ses  paroissiena.  La  reine  Ellza- 
beih  lui  offrit  l'évèché  de  Carliaji  ; 
usii  il  le  refusa.  Sa  vie  a  ëtë  ëcrile 


GIMM 


43r 


•  ir.  GILPIN  (  Richard  ) ,  thëo- 
l^en  anglais  non-canfarmiste  ,  uë 
■B   Cumberlaud  ,  mort  en   J697  , 

frit  Mi  degrëi  au  colMge  de  la  Reine 
Oxford  ,  embrassa  l'eut  eccté- 
■iaaliqufl,  et  fui  cure  de  Greyslock , 
«u  Cumberland  ;  mais  il  fut  interdit 
«1  1663,  pour  refus  du  serment  de 
confoimitë.  Alors  il  s'adonna  i  la 
mëdecine,  qu'il  pratiqua  avec  su c- 
eia  à  NcfCcastle-sur-Tf  ne. 

*  m.  GILPIN  (Guillaume), 
thëologien  anglais,  ne  en  1734  au 
Westmoreland  ,  morl  en  1804 . 
^lève  du  collëge  de  la  Reine  i  Ox- 
ford ,  où  il  fut  reçu  mailre-ès-arls , 
fut  pendant  plusieurs  aunëea  supë- 
rieur  d'un  séminaire  de  beaucoup 
de  rëpuiaiion,  à  Cheam,  au  comlë 
de  Surrey,  ensuite  vicaire  de  Bol- 
dr«  ,  au  comlë  de  Hampe  ,  et 
chanoine  de  Salisbury.  Gilpin  est 
auteur  de  plusieurs  ouvrages,  l.  La 
f^ieda  Bernard  Gilpin,  ioiitiitiû, 
cî-desauB  mentionne.  II.  I.ea  fies 
de  Latimeri  tTicilife,  Hufi,  ti 


de  farcitféque  Crammtr,  9  voU" 
UL  Conférences  tur  le  Calécàîsm» 
de  tEgiUe,  in-ia.  IV.  Expoà- 
lion  du  nouveau  Teilament ,  i  vol. 
in-8*.  V.  Obseruafiont  retalieee 
aiix  beautés  piltoresquea  ,   in-8*. 

VI.  Voyage   aux    ùtc»,   in-is. 

VII.  Remarques  sur  la  Jbrét  d« 
Scèuery,  3  vol.  VIII.  Essai  tur 
rimprimerie.  IX.  Essai  sur  la 
beauté  piltoreaçue.  X.  Observa^ 
tioits  sur  la  rivière  de  Wye ,  etc.  , 
iu-S*.  XL  Remarques  piltoresquea 
sur  les  parties  occidentafei  d» 
P Angleterre ,  in-8°.  Xll.  Serment 
pour  une  Congrégation  à  la  cam- 
pagne, 3  Tol.  iu-8*.  Xni.  Con- 

in-S". 


cie.  Gil  -  Fola  doit  sa  cëUbrilë  à 
poËme  intitulé  La  Jtiane 
Enamoi-ada  ,  mman  pastoral  qui 
fait  suite  à  la  Diana  de  George 
de  Monlemajor.  Cervantei ,  pa»- 
sant  en  revue  la  Bibliolhiqne  ds 
don  Quisotle,  donne  le  plus  grand 
ëloge  à  la  Diana  de  Gil-Polo ,  qut 
fut  imprimëe  et  tradnite  dans  pres- 
que toutes  les  langues.  La  demièrs- 
éditioneneapaguoH'utfaiieà  l.ondre« 
en  J7Î9,  par  Pierre  Pineda,  (uif, 
ëdjieurdel'HistoirededonQuixotie, 
imprimes  ëgalement  i  Loudrci. 

"GIMMA(Giacinto),]ittëraUnr 
dialiuguë  de  Bari,  mort  le  19  oc-  .1 

tobre  1735,  lil  imprimer  beau- 
coup d'ouvrages,  dont  le  meilleur 
est  le  suivant  :  Idea  delta  storia 
deW Italia letleraïa^Nafoli,  ijaï, 
vol,  in-4'.  U  travailla ,  dès  1 693 , 
un  grand  ouvrage  en  7  voUmtei ,  ^ 
iniiialé  Nova  encyclopedla,  sive 

a  doctrinal-^   oibia  in  guo  ' 

ecieatliB  omaea  tam  divinm  quant  | 

àumanœ ,  nec  non  eiarresium  liic' 
raies ,  tum  inechanicœ  pertracian— 

i  nuûs  les  tomDMtënoriiiM  qu'il  | 


/,38  GIN 

a'uroil  fa!i<i  d<:)>eQacr  empèclièrenl 
def  iiniiriiner.  ' 

"  GIN  {  Pierre-Louis-Claude  ) , 
n^  à  Paris  le  17  novembre  1716,  et 
mort  dans  rèlte  ville  au  mois  d'oc- 
lobre  lIio7,fiil  siiccessivemeiit  avo- 
cat et  conseiller  au  parlement  de 
^ris,  et  ensuite  au  grand-canaell: 
On  B  de  lui  au  grand  nombre  de 
tradiiciioas  d'ouvrages  srecs,  laliils 

"  et  anglais ,  et  plusieurs  ëctila  sur  des 
matières  de  poliliqu»,  de  jurispru- 
dence et  de  religion.  C'ëloil  l'un  des 
èmVaius  les  '  plus  laborieux  et  tes 
^luB  recommanda ble»  par  ses  coo- 
uoiuances'en  jurisprudence,  et  par 
une  iniacie  probité.  On  a  de  lui ,  I. 
Traité  de  l'éloquence  du  iarreaa , 
1767,  1  vol,  in-ia.  il.  De  laBeli- 
ffàa,  par  un  homme  du  monde, 
Paris ,  1778  el  «uiv.  ,  f.  voi.  111-8°. 
111.  Les  iTals  principes  du  gouver- 
nemeal  fronçait ,  Genève ,  l 'vol. 
in-8°;  Paris,  1780,  1  vol.  in-8°  ; 
ibid.,  3  pet.  vol.  in-ii.  IV.  ana- 
lyse raisonnée  du  droit  fronçai» , 
par  la  comparaison  des  lais  rih- 
maiaex  et  de  celles  de  la  coutume 
de  Paris ,  suivant  tordre  des  lois 
eifiles  de  Jiomat,  Parie,  1789, 
ï  vol.  in-4".  V.  ouvres  compiétes 
^Homère,  en  prose  poétique ,  Pa- 
rts, i7ti4'"  y  B '""<>■'' ^^■''''"■■^ 
cet  ouvrage;  la  prernière,  În-S"  et 
in-ia;  la  deuuème,  de  Didot  l'ailla, 
avec  des  Notes  géographiques  de  M. 
Rfenlelle ,  et  les  imitations  des  prin- 
cipaux poètes  latins;  français ,  ita- 
liens et  anglais,' 8  yol.  in-S";  la 
troisième  ,  in-4°,  avec  ligures  et 
cartes  géographiques  ,  également  de 
Didot  l'alné.  VI.  Nouveaux  Mé- 
langes de  philosophie  et  de  lilléra- 

,  tare  ,  ou  analyse  raisonnèe  des 
connoiisances  les  plus  utiles  à 
l'Aomme  et  au  citoyen,  1785  , 
in-18.  VU.  mui^s  d'Hésiode  , 
avec  le  combai  d'Homère  el  tPffé- 
iiode ,  17S6  et  suiv.,  1  vol.  petit 
in- 8-,    Idylles   de    T/iéocriK   el 


Eglogues  de  Virgile,  deux  édi- 
tions,' l'unein-B",  et  l'anire  pplit 
in-iJ ,  Paris,  ivBB.'  VllI.'  naran- 
giies  politiques  de  Hêmosilién'ei , 
avec  diverses  aulrei"'lrbducliôiis  ; 
pièceset  notes,  Pairis,  1791  ej  1795, 
S  Vol.  in-8'.  IX:  Le  f'icaiif!  de 
Watejlelif,  Irad.,  deux  édilioni; 
l'une  ivec  le  leste  anglais ,  i  7117;  a 
vol.  io-S";  l'aulré,  dé  la' seule  ira^ 
duclion  française,  t  vol:  in-8°,  etc. 

•  I.  GINANNI  ou  ZiNAdirt 
(Joseph  ) ,  ué  iRavenne  en  li^i,f 
mourut  eu  1753.  Le  célèbre  Micheli, 
bolanisle  de  la  cour  de  Toscane ,  lui 
donna  sou  goût  pour  l'étude  ^e  lliis^ 
toire  ualiirelle,  dans  laquelle  illit^ç 


objets,  et  l'ourni  des  meilleurs  livres 
qu'on  aiidans  ce  genre,  éloitundél 
plus  beaux  oru émeus  de  sa  maison.' 
ti^ii  1747  l'académie  des  sdeuces  de 
Bologne  te  mit  au  noiUbre  de  ses 
ussDCtéa  ;  et ,  en  1 75 9,  il  fut  admis 
au  nombre  des  douze  niembces  de 
la  aociélé  littéraire  de  fiavenn«.. 
Dans  la  même  année,  il  obtint  à 
Florence  ,  par  Us  si>ius  de  Sîivia,. 
une  médaiÛe,  sur  laquelle  on  voit 
d'un  cçté  son  buste  ,  et  au  revers  la 
nature  et  quelques  génies  exprimauti 
les  découvertes  que  Giniaoniarailesi 
dans  l'histoire  naturelle,  avec  l'épi- 
graphe :  hfenil.  On  a  de  lui  , 
Délie  uova,  e  dtf  nidi  denli  hp- 
celli  i  Osservazioni  giornan  sopra 
te  eavalletle ,  avec  huit  tables;i^/- 
tera  ait'  iuademia  délie  acienze  di 
Bologna  sopra  itnafcere  d' alcuni- 
testacei  marini,  qu'on  trouve  dans 
le  tome  V  des  Mélanges  de  divers 
petits  ouvrages  imprimas  â  Venise, 
d'abord  par' Lazznroni,  puis  par' 
Betlinelli  ;  Raccatla  délie  plante 
marine  del  Tttare  /àdriatico ,  e  os- 
serpozionl  sopra  i  testaçei  cke  si 
irovano  nel  mare  medesinïû ,  nelle 
paludi ,  e  nel  territorio  di  Raveit~ 
na ,  colP  isloria  //'  alcûni  inséiti. 


:G1NA 

*  If.  GSKfU4.M(  Fiutoiâ  L-mm 
du  pr^cédeut ,  iiairice  de  Baveiine  , 
né  le  i  J  décembre  1716  ,  fui  élevé 
A  la  «our  de  Purme ,  et  eu 
«MlUea  Jes  htimm«i  Jm  [ili 
«iqgu«*  dans  lei  «cieBeea  et  lea 
jMllw-leltM*.  De  ralour  à  HMeune  , 
il  -étudia  iparlioiUèraBienli'liiiloire 
nalarelk,  étude  ijiiiJiii  fui  iacikitéi;  : 
par  le  riche  lutiaée  que  aou  onde  liii 
»voA  liiieeé.  U  Bcqi)«t  l>eauco<ip  de. 
txUiisiié  datu  celle  partie  de  la  phi-i 
ioiOfitis ,  et  fut  lefu  mtinbie  àe 
fiiiHeura  BcadémieB  italienitiii  et 
âruuf  èTBs.  Il  mourut  à  l'âge  de  iji) 
AUB-  Ou  a  de  lui  divers  petiLa  Ou- 
*>iaget  daua  I3  Jlacce/ia  Catoge- 
riatia  ;  uii  Livre  trei-estimé  sur  lea 
janlailits  dos  g/aÎBS,  et  la  Storis, 
natuf&le.e t'tvUa  délie  pigaetu  di. 
jRaivetma ,  numuKcrite.  En  i  t&5  ,  tl  ' 
fiubUa  le4  ouvrage)  iaédils  de  ton 
oucle  va  le«  plantes.  ButriDes  at  les  ' 
leatacéea,  précédé»  de  sa  vie  ;  sept 
a«s  après,  il  fit  guver  le  recueil  des 
objet*  d'histieire  naturelle  oompo- 
•But  BMi  cHbtuei ,  et  les  enrickit  de 
bonnes  leuiarquea. 

'  m.  GLNAÏ4K1  (  P.  ibata  D. 
Pierfaolo  ) ,  woiita  du  Mont-CaMin, 
ne  à  Haveittte  le  8  nui  1E9S,  étoit 
4e  k  braille  dn  précédent.  Ayant 
aduTé  ses  études  u»*  Ia  direction 
des  \ù*\Xm  ,  il  prit  l'habit  de  Saint- 
IkiioHaiL  1.71S  .euie  renditi  Rome 
pour  éludtei  la  théologie.  11  deviut 
proTeaaenr  de  ptiiloioplue  à  Florence 
M  ensuite  à  Baveime,  où  il  ensei- 
gna aussi  la  théologie  ,  et  occupa  pla- 
Meiirs  charge*  de  son  ordre:  Gioanni 
s'y  distingttB  par  plusieurs  diastr- 
talions  savaults ,  et  par  la  Raccolta 
délie  rime  ■  dé"-  poeti  ..rai'enitali , 
^'il  publia  eik  17S9.  En  mtme 
tanipa ,  il  se  livra  au  travail  pénible 
de  faire  des  icdhercbes  dans  les  ar- 
cbives  lesylus  célèbreBdaBavenne, . 
et  il.cn  ItllaiiudeigéliÉram  al  par- 
-ticulier^.  Ë>,J7^3i  d.  Tetouma  & 
fioine»ac>l(;lit£tt.d'^^<le  6tiikli-\ 


CIHA 


439 


Paul,  et  fut  tnia  au  nombre  dsa 
membres  de  racadëmie  de  lliiMoire 
ecclésiattique  par  HenoU  XIV,  qui 
l'avait  instititée.et  qui  le  chargea  do 
pluneurs  travaux  IJLtéiaires.  £n 
tlJ^  il  revint  dans  «a  patrie  avec 
le  titre  honorable  de  président  géné- 
ral de  sa  cougrégatiMi  ;  et  ce  fut 
alors  qu'il  eut  l'occasion  de  mettra 
BU  jour  l'éleudue  de  sna  érudition 
dans  lea  académies  nouvellemeut 
-instituées  en  conamuniquaut  avec 
■bcililéses  prirfoudes  coiinoisiances 
sur  rhialoiredesa  pal«ie  et  de  beaO' 
coup  d'autres  villes ,  une  bibliothè- 
que choisie,  use  excelleule  collection 
des  médailles  des  eaiperBurs ,  dei 
cousiiU,  et  de  plusieurs  villes  dont  il 
avoit  Ibrmé  un  ritbe  musée.  Elu, 
en  1769,  procurateur  général  de  sa 
uotisrégMioa  à  Ileiue ,  il  fat  oUigé  , 
de  «  y  rendre  de  nouveau.  I^s  jKr~ 
sotuiageslen  plus  distingués  l'accudl' 


XIV  lui  cQHlia  l'emploi  <de  coaaul- 
leur  des  rils.  Il  mourut  ve<ns  177^. 
Ginioiui  bu  en  relalion  avec  les  sa- 


^sière  honorablcdaas  leurs  écrits. 
Ses  prineipaux  ouvrages  sont  ,  L 
JJi»*enatiorte epiata^e  tulta,  l«t- 


1749-  II.  Jfitterlaeiane  aopra  f 
origine  deW  eaanMo  ,  e  d«U» 
dignilâ  degli  esatvài.  On  la  troure 
dans  la  nouvelle  Raccolta  caloge- 
riofia,  lora.  IV,  page  4^7,  I7!i3. 
III.  Oiaeitasione goprail mai/to- 
lea  di  T*odoricu,  re'de'  Goli  in 
ïlalia ,  ora  S.  Maria  délia  Ro- 
londa,  Cesena,  176S.  ÏV.  Elogio 
del  doltore  Ruggiero  Ctilbi.  Il  est 
inséré  dans  le  ab'  volume  des  Nou- 
velles littéraires  de  Lami.  V.  Lel- 
tera  relia  qualeti  dimostra  càe 
Ravenna  è  la  vtra  pairîa  di  S. 
fier  l)amiatto,e  non  Faenta,  A»- 
aiai,  it^''  VI.  Lettera  ifi  difest 
d'ajcuui  lellerati  atP  eminentif 
tima  eardif\al  Di  Jngehi  Maria 


44o  GIOA 

Quirini.  EHIe  e«t  ituirie  dans  le 
deuxième  volume  de  U  nouvelle 
Raccolta  cakgeriaiia  ,,pag-  lîg- 
Vil.  ^/((jf  rf/  due  referendisaimi 
padri  abali  casinesi  /J,  Camillo 
JJfaroti  di  Beggiu,  e  D.  Fran- 
cesco  Maria  Ricù ,  Romano.  W» 
sont  imprimes  dans  la  nouvelle 
RtKcotta  calogeiiàna ,  tome  XVI, 
p.  32g,  et  ont  é\é  rëiinpriiné*  par 
Lami  dans  ki  Nonvelles  Uttérairee 
de  l'annëe  1 768.  Vlll.  Memorie  sto- 
rica-crilic/ie  degli  scrillori  raven^ 
/lafi , Fnenzi»,  1769,  a  vol,  in-zj'. 
On  y  trouve, à  1k  fin  ,  une  liste  d'au- 
tres Ouvrages  imprimée  et  manus- 
ciilB  du  même  auteur. 

GINGA.  royeat.rstiai.. 

■  GINNASI  (Dnminiqile), 
cardinal ,  ne  à  Caetel  Bolognèae  en 
]£i5o,  distingué  par  aoa  savoir  , 
MS  Tcrtui  et  sa  charité  ,  éleva  , 
dans  aou  propre  palaia,  à  Rome, 
douze  jeunet  gens  de  ton  paya,  en 
forina  euauite  un  collège  appelé  Girt- 
Tiasi  ,  actuellement  exialant  ,  et 
'fonda,  dans  sa  patrie,  un  mnna»- 
tère  de  moiiies  sous  la  règle  de  saint 
Dominique.  Il  mourut  le  i3  mars 
1639,  âgé  de  89  ans.  On  a  de  lui 
Jn  urtifcisos  Paalmos  JOafidicoi 
enarra/io.  Il  e  laissé  un  onvrage 
manuscrit  ,  inlititlë  Annotaliones 
in  PenlatAeucum. 

t  GIOACHINO-GRECO  ,  plue 

connu  sou*  le  nom  de  Calabrais, 
vivoit  verï  l'an  i6>4o.  C'étoit  le  plue 
habile  joueur  d'échecs  de  son  temps. 
Il  parcourut  iuntilemenL  toute*  les 
cours  de  l'Europe  pour  trouver  «on 
pareil.  On  a  de  lui  lei  Règks  du 
jeu qu'ilaimoit tant,  petit  vol.  in-ia, 
dont  on  trouve  le  précis  dan*  l'Aca- 
dëniie  des  jeux ,  S  vol.  iu'i  3:  Le  duc 
■de  Nemours,  Amauld-le-Carabin , 
Chaiimopt   de  La  Sade,   ]e|  Xltm 

Plus  fameux  joueun  de  la  conrde 
rau<£,  votilitreut  rompre  une  lanoe 


GIOC 

c  c«  champion,  et  furent  Tain- 


f  GIOCONDO(Jean),  Joconde 
ou  JtJcONDE,  dominicain,  né  à  Vé- 
rone vers  le  milieu  du  i.^°  siàcle,  se 
fit  tm  nom  par  sa  capacité  dans  [es 
sciences,  dans  le*  arts,  et  dana  la 
connoissance  des  antiquités  et  de 
l'architecture.  Appelé  en  France  par 
Louis  Xll ,  il  construisit  à  Pans 
le  Pont-BU-c)iange  etle  pont  Saint- 
Michel.  On  croit  que  Jean  Jocoude 
donda  également  les  dessina  et  les 
plans  du  beau  château  que  le  car- 
dinal George  d'Amboise  avoit  l'ait 
construire  à  Gaillon.  Celle  espèce  de 
chdteau-fort ,  la  résidence  habituelle 
des archevèquesde Rouen, où  lano- 
blease  de  l'architecture  et  la  richcsB» 
de  la  sculpture  te  faitoient  également 


noir,  administrateur  du  Mutée  im- 
périal des  monumens  français,  en 
a  fait  transportera  Paris  les  princi- 
pales façades, qu'ilareelaurées  dans 
la  seconde  cour  de  ce  Musée.  Pour 
remédier  aux  atterri asemens  causés 
dans.les  Lagunes  de  Venise  par  l'em- 
bouGhuredelaBrenia,<juiiaisoient 
craindre  qu'un  jour  celle  ville  ne  se 
trouvât  jointe  à  la  terre  ferme,  G  io^' 
condo  imagina  de  détourner  une  par- 
tie des  eaux  de  cette  rivière,  et  de  lea 
faire  entrer  dans  la  mer  «uprèe  de 
Chioggia,S'étantreliréiRenie,iirut 
choisi,  après  la  mort  deBratoante, 
pour  lin  des  architectes  de  l'église  de 
Saint-Pierre  :  il  travailla  avec  Ra- 
phaël d'Urliin  et  Antoine  Paogallo, 
a  renforcer  les  fondeoiensde  cet  im- 
mense édifice  ,  auxquels  Bramante 
n'avoitpas  donné  la  solidité  néces- 
saire. Giocondo  est  auteur  de  Re- 
mnrquescnrieusta-vai  \i»  Commen- 
taire* de  César,  et  il  tut  le  premier 
iqni. publia  le  dessin  du.psnt  -^ub  ce 
cDKquértnt  ht  eonsiruire.'  mpi  le 
niun,  dont  Ut  deecnptiftn.^uequ'a- 
iMÙ.avditétii  Wt-talendue.  Ua 


GIOC 

donn^tosii  dei  ëdilioDstleVilnii'e 
«t  d«  Froutin.  Ce  fut  par  son  moyen 
qu'on  trouva ,  daos  une  bibliothèque 
de  Paris ,  la  plupart  des  Epitres  de 
PUne  ,  qu'Aide  Manuce  impriina. 
Son  «avoir  ne  se  bomoit  pas  i  l'ar- 
chitecture et  aux  antiquités  ;  il  était 
également  versé  dans  la  philosophie 
et  la  théologie,  et  fut  le  maitre  de 
Jules  CéBarScaliger.DèBavantiiioe, 
il  avoit  quitté  l'habil  de  son  ordre , 
et  vivoil  prêtre  séculier.  Il  mourut 
vcfs  )53o.  Outre  les  ouvrages  des 
BuUura  anciens,  que  GiocODcki  a  rcs- 
tituéset  pulitiéi.on  aencore  de  lui 
une  collection  d'iuBcrip lions  anti- 
ques an  nombre  d'environ  di;iix 
mille,  divisa  en  deux  paihes,  dont 
la  première  contient  les  inscription» 
quieiiïloientàBome  de  sou  temps, 
et  ta  seconde,  celte  des  autres  villes 
d'Italie,  de  l'Europe,  et  même  de 
l'Asie.  C'est  là  le  I.iùer  epigramma- 
ium  adressé  à  lotirent  de  Médicls 
par  Giocondu,  telon  Foutéius,  Je 
Prisca  Cœûoru/n  génie,  liii.  II, 
cap.  a,  cité  à  In  page  ib  de  ta  pré- 
face du  premier  volume  de  TAnlho- 
logie  latine  de  P.  Burmann ,  impri- 
mée en  1759.  Ou  lit  présent  au  pape 
aémeutXlV  d'un  beau  manuscrit 
sur  vélin  contenant  cette  collection 
d'inscriptions.  Les  lettres  peintes 
or  et  en  cnuleurs ,  l'écusson  i 
Médicis  dont  ce  manuscrit  éioit  dé* 
coré  ,  a  fait  croire  qu'il  étoit  I 
cinal  de  l'auteur.  On  en  a  donné  la 
descriflion  dans  les  Revues  litté- 
raires de  Florence,  ann^  1773,  pag. 
134-  Dans  la  bibliothèque  Miylm- 
Iwccbî ,  il  y  en  a  une  copie  manus- 
crite ,  in-tr,  de  la  fin  du  1 6'  siècle. 
tjea  Juntarum  typographite  annales 
de  Baiidini ,  part.  I ,  pag.  10& ,  con- 
tiennent les  différentes  éditions  d'au- 
teuraanciens publiés  par  Giocondo, 
et  renvoient,  pour  cet  écrivain  ,  à 
Ecbard,  à  Nicéron,  tora.  XKX,  à 
George  Vasari,  et  à  la  Verona  illus- 
trata  de  Maffey.  ThoinasTemanza 
4an>-*et  Vies  des'pTus  eélèbreS  ar- 


GIOJ  441 

chitecles  et  sculpteiits  véuitiens ,  pu- 
bliées en  1 778 ,  in-4' ,  donne  la  liale 
de  tous  les  m  on  u  mens  d'architecture 
élevés  par  Giocondo. 


GIOFFREDO  (Pierre),  l'un 
des  meilleurs  historiens  de  la  Savoie 
dans  le  17*  siècle  ,  né  en  1699,  oh- 
)663,  le  litre  d'historio- 
graphe de  Savoie.  £il  iË65  il  Fut 
lait  recteur  de  la  paroisse  de  Saint- 
Eusèbe  â  Turin,  et  eut  en  outre 
plusieurs  bénéfices.  En  167^  il 
lut  nommé  aumônier,  précepteur 
et  conseiller  du  princede  Piémont , 
depuis  roi  sous  le  nom  de  Victor 
Aôiédée  ,  et  enfin  bibliothécaire 
avec  de»  appoititemeo»  honorables. 
En  1679  ■'  ^"'^  f^''  chevalier  de 
Saint-Maurice  4  de  Saint-Lazare , 
et  mourut  à  Nice  le  1 1  décembre 
1699.  Parmi  ses  ouvrages  imprimés,, 
on  distingue  le  suivant  ;  Ntcœa  ci- 
vitas  sacris  monumenlh  Ulustra- 
/a, Turin,  i658.  Bunnaun  l'a  in- 
séré dans  son  Recueil.  On  distingue , 
parmi  ses  ouvrages  inédits  ,  la  Co- 
rographia  et  la  Storia  délie  jflpi 
marillime ,  dont  on  conserve  l'ori-^ 
ginal  dans  les  archives  de  la  cour  à 
'rurin;  Xa.  Storia  deir  ordi  ne  de'  SS. 
3Iaurizio  e  Lazzaru,doa\  l'origiual 


GIOJA  on  plutôt  GiLiA  [Flavio), 
fameux  pilote,  né  à  l'asitano ,  ch^ 
teau  près  d'AmalK  dans  le  royaume 
de  Naples ,  vers  l'an  1 3oo ,  connut 
la  vertu  de  la  pierre  d'aimant ,  s'en 
servit ,  dit-on .  dans  ses  navigations, 
et  ■çeu  à  peu ,  à  force  d'expériences , 
inventa  la  boussole.  On  ajoute  que, 
[mur  apprendre  à  la  postérité  que 
cet  instrument  avoit  été  inventé  par 
un  sujet  des  rois  de  Naples,  alors 
cachet  de  la  naaison  de  France,  il  tnar-' 
qua  te  nord  avec  une  tieur  de  tïs  : 
exemple  qui  fut  suivi  pat  toutes  les 
nations  quiliuait.nngede  celle  iiou- 


443  QIOS 

veltedécoii^reti^.  Kirchardtf.dans 
SOI)  An  Liiognéiique,  GuiatdePro- 
tIiis,  poeif  frauçaû  du  X);'  (ièclés 
qui ,  aprù»  avoir  ^rlé  du  pâle  arc- 
tique ,  fait  meulioQ  Ae  ta  boiisitole 
eu  CCS  lerniet,  i(ui  «ont  aaiez  obicura 


Ceux  qui  irouvent  tout  (litni  }m  ai- 
.(^Lens  prëlentleut  qu'ayaut  connu  in 
propriété  qu'a  l'aituiuit  de  se  toutner 
"veF*  Ib  pùle  septealrioniil,  ils  ont 
eu  ,  par  conséquent,  uue  aiguille  ai- 
inanlife.  Mais  Plîiie ,  qui  parle  plu- 
sieurs fois  de  l'aitnaut  et  de  sou  al- 
iracliou ,  ue  fait  auquoe  meniion  (1< 
aa  direction  v^s  le  pôle.  L'antiquité 
n'ayanlpoiutlemémedelinvealioii 
de  la  boussole,  on  a  voulu  ea  grati- 
fier les  Chinois.  Mais  ce  peuple  n'a 
polal  connu  la  boussole  proprement 
dite  ;  ou  du  moins  l'aiguille  qu'ils 
mettent  dan»  la  boite  n'est  point  ai- 
mantée; «Ile  est  seulemenl  enduite 
d'un  emplâtre  qtii  communique  au 
fer  la  propriété  de  se  tourner  vers 
le  pâle.  Il  est  probable  que  les  Arabes 
eurent,  les  premiers,  l'idée  de  U 
boussole  telle  que  nous  la  connois- 
Bonf.  On  paasoit  d'abord  l'aiguille  ai- 
mantée clans  nn  brin  de  paille,  el 
on  la  jeloit  dam  l'eau.  Eos\iile  on 
fit  une  boussole  dans  les  [ormes.  C'est 
SSDB  doute  l 'améliora lio a  d'un  ins- 
trument connu,  mjis  grossier,  qu'où 
doit  attribuer  à  Flavio  Gioja.  Cepen- 
dant la  chose  n'est  pas  d^raoutrëe 
mais  elle  est  vraisemblable.  Quo 
qu'il  en  soit  de  l'auteur  de  celte  in 
vention ,  c'est  labousstde  qui  ouvrit 
pour  ainsi  dire,  l'univers.  Les  voya- 
ges ,  auparavant,  étoieul  longset  pé- 
niUes  ;  on  n'alloit  presque  que  de 
cale  à  cûle  ;  mais,  grâce  à  cctt«  in- 
vention ,  on  trouva  uuo  partie  de 
l'Asie  et  de  l'Abi^iw ,  .dont  pn  ne 


connoisioit  <|ue  quelque*  cites;  et 
l'Am^ique ,  doM  .OU'Ue  coonviMoit 
rien  du  tout. 

+  GIOLITO  Dpj,  F^RRAiti  C  GA" 

briel) ,  célèbre  imprimeur  de  Venise 
dans  le  16^  siècle, étoit  originaire  de 
Trino,  ville  de  MouUerrat  ,.d'oij 
Jean  son  père,  imprimeur  lui-même, 
ëtoil  venu  s'établir  à  Venise  ve^  l'an 
iS3o,  Gabriel  se  fit  dans  sou  arl  uue 
grande  réputation ,  qu'il  mérita  plus 
cependant  par  l'élégance  de  ses  ca- 
ractères, el  pitr  la  qualité  du  papier 
qu'il  employoit ,  que  par  la  correc- 
tion de  ses  éditions,  qui  n'est  p.ti 
toujours  aussi  soignée  qu'où  pourroil 
le  désirer,  il  véi.ul  fort  estimé  el 
considéré  à  Venise ,  et  recul  pendant 
sa  vie  des  marques  distinguées  de  la 
faveur  de  plusieurs  princes. ^11  tiroit 
son  origine  de  ta  famille  noble  de» 
Ferrari  de  Plaisance  ,  et  sa  noblesse 
lui  fut  confirmée  par  un  diplûme  d« 
l'empereur  Charles  V  en  1547.  Il 
mourut  en  i.SSi  ,  et  laissa  deux  lit$, 
Jean  et  Jean-Paui,  qui  furent  impri- 
meurs comme  lui.  —  JeanGioi.iT4 
a  traduit eo italien, ifli*ritJcto^((, 
le  poëme  De  pariu  firgiriis ,  de 
Sannazar ,  Vemse ,  iSSS. 

LGIOBIlANl  (Viud),ii4  4  Bîtwito 
en  i633,  passa  *a  jeunetM  dAO»  l« 
débaucha.  Un  de  ses  beaux-fière»  lai 
ajopt  reproché  ks  désordret,  il  le 
tua ,  fl  s'eurâla  dans  ta  iolite  que  le 
pape  eayoyMt  contre  les  Turcs.  L'a- 
miral, lui  trouvantdu  génie,  lui  dott- 
na  l'emploi  d'écrivain,  qui  étoit  n.- 
cant.  Giordani,  obligé  d'appiendir* 
l'arithmétique  pour  remplir  aet  6w>- 
tions,déTor«  celle  de  Claviu*,  elprit 
(In  gufii  pour  les  mathëmaU([iiv-  Di 
retour  à  Jtome  en  i656,îj  derât 
garde  du  cbàlMu  Saint- Ange,  et  pn- 
tiia  du  loisir  que  lui  denuottc**  esk- 
ploi  pour  «a  livrer  a  l'élude  de*  a»^ 
ibéin^tiques.  u  y  Bt  de  8Î  ^nuMb 
progrès ,  que  lu  reiaç  CbïUttn*  da 
Suède  la  dieiiit  paur  son  roathém»-' 

t(çi«n-I#}ii«.:(|V  isRstipowtwfWi- 


daùi  Ti-^dCmie  ^e  ppjntiire  el  ^e 
BciilpliiW  qu'il  y  (ivoil  éXsfiVm  ^a 
1666  ;  et  le  pnpe  Clemeiil'X  lui 
donnais  chargé  d'ingénieur  dû' cKi- 
tràii  Saint-Ange.  Giordani  éul,' en 
16&5  ,  la  chaii«  lie  mathétrutliqiies 
du  collège  lie  la  Sapience  ',  fut  rev" 
membre  de  l'acadëiDie  de»  Arcadi 
le  â  mai  1691  ,  et  iiimirut  le  3  no- 
vt;niltré  1711.  S'^  iirinciiHiuK ouvra- 
ges àoDi ,  f.  KueliliereitUiito,  1CS6, 
in-fol.  II.  Dt  riimpoHtndti  gra- 
viuia  momealia ,  iGSS.  lll,  Funda- 
menlum  doctrinm  molm  gravium , 
i6?6.  IV.  Jd  Hyacinihum  Chris- 
/opAortim  Epistola ,  in-fa\\n ,  170S, 
ù  liome ,  coDiBie  les  ycécédeaa.  Cea 
écrit!  eiir«al  de  là  rtipulaiion  dans 
leur  temps. 

ÏI.  pipRDANI-BRUNI.  forts 
BffUNTJs,  p"  I. 

-  ï.  GIORDANO  [  Fabio  ).  Napoli. 

dans  le  1 7'  siède.  On  a  de  lui  plu- 
Meiirs" ouvrages  ;  Proieusj  Faddi- 
ztôhi  âlie  costiliizioni  <y  '  regno  ; 
la  Storia  di  Zfnjioli ,'  niie  Capaccio 
]iiil>)ia  en  aon  nom,  el  d^julres  ou- 

f  U.G10BDANO{Giacinlo)  de 
S.  A)!ala  dans  ta  Poiiille  ,  d'abord 
m'édetiii  ,  entra  ensuite  dans  l'or- 
dre (les  frètes  prècheoti  vers  l'an 
1-64^  t.  et  Revint  un  fameux  thëo- 
jogien.  Od  a  de  lui ,  Theorica-me- 
ilicinœ  S-  Tàomœ  docioris  aiige- 
lici ,  àliorum  SS.  patrum  et  sa- 
crée Scripliirœ  locts  Utustrata.  — 
Gio.  Jacôpo  Giorilano,  délia  Cara, 
abbé  général  âe  la  cougrégaliou  de 
Afonte  Vergioe  di  S.  Benedetlo  ,  vi- 
Toit  aussi  dans  le  même  temps,  et 
a  fait  iniprimer  F'ila  SSi  pairis 
Gulielmi  F'ercelleiiiU  ab,  Junda- 
taris  con^regationis  moatis  Virgi- 
Ris  oiihnis  dit'i  Seaedicti  ,  unà 
Virr^  vildS.  3oh-  à  Xather^Apull 
nbhaiis  Puitaa.  i^aiu»  S.  paffi* 


mm 


â0 


Guliel- ^ocfi ,  itee  fl^p  $.  4vali 
^ispgpi  fftifcapi  ^'ug  discipuU  , 
et  ^.  jpoifWf  (le  ÀW?  ctadidâ  tjift- 
dfçi  cpng/-çgpliofiis  fporiacii.  -r 
Le)io  tiiordauo  ,  qui  fut  év^iie 
■J'Aipi;!!?  tl*"*  '«^  WkP'f  ^iftle .  fi* 
imptiiiipr  Ve  atajorîbus  ,  r^ii/ru' 
qfif  c^pitaliifi/i  eiiitcopor/im  cw- 
sis  <fd  p^paifi  deferen^is  ,  et  4* 
'Roruaiifc 9edis  oiigim,  atqmau&r 
toril^te  ,  ^«pgtiis ,  »573,  m-A'- 

c)  peintre 
ce  tp    l$i3, 

fil  1*1,  «t  <f 

qi  one,  .qti^ii 

ail  rtip^Kud 

Vi  «M^UiA  i| 

B'i  U  imitait 

ne  xpeinirei 

av  I ,  <)a«  Iw 

coT^iio.i^i)r9B'jtr9i;npoi«i)t.  Ovrap- 
peJa  aussi  Lucajapreslo ,  soit  parc* 
que  son  père  l 'ex  ci  toit  par  ces  mots 
à  étudier  ,  soit  par  l'incroyable  ri- 
pidil^  avec  laifiielle  il  peîgnoit.  Sou 
imaginâiLOn  étoit  irës-f^coude,  soii 
csloris  doux  el  harmonieux  ,  et  iot^ 
pinpeau  hbre  el  ferme  ;  il  étoit  très- 
instruit  dans  la  peripeclive.  Le  roi 
d'Espagne  Charles  II  l'appçla  près 
de  lui  pour  emWlir  l'pîcuci^l.  tt? 
roi  et  la  reijie  pirenoient  plaîsjr  ^  . 
le  voir  travailler ,  el  le  raLsoiea,t  toji-: 
jours  couvrir  en  leur  pré«ence.  Gior- 
dano  avoit  uu  caractère  gai  el  des 
saillies  q.ai  amu»oienl  la  cour.  Un 
jour  la  reine  lui  parla  de  «a  femme 
et  lui  marqua  le  désir  de  la  caunotr 
tre.  Le  peintre  la  deuina  sur-le- 
cliampetfilToir  son  portrait  àcette. 
priucess^,  qui  en  fut  tellemeal  en- 
chantée ,  qu'elle  détacha  son  collier 
de  peVIes  et  lui  en  lit  présent  pour 
sa  feinfije.  Le  roi  lui-monlra  un  ta- 
bleau du  Bassano ,  et  lui  marqua  le 
déplaisir  qu'il  avoit  de  ne  pas  po«< 
Bcdeç  >ou  pen4aJit  ;  peu  de  jour* 
après  Luc  liij  en  offrii  un  qu'il  prit 
pour  être  du  Bauano ,  et  U  ne  fut 
dé)iQinpi;  qw;  Iprtqi»  «  petalie  lui 


444 


GIOR  - 


lit  voir  qu'il  ëtoit  «on  ouvrags. 
Oiilre  ces  deux  tableaux ,  il  en  fit 
deux  aulret,  pour  imilnr  la  ma~ 
Bière  de  ce  peintre ,  qu'on  voit  dans 
Il  cliarireuie  de  Sainl-Marlin  à  Na- 
plei  ;  et  un  autre  qu'on  voit  dan* 
la  mêtne  ëgli«e  imitant  le  faire  du 
clievaliei  Mauimo  Sianzioni.  Tel 
cloil  le  talent  de  Giordann  ,  qu'il 
imilnit  à  volonté  les  plus  célèbre! 
peintres ,  et  qu'on  pouToil  le  Dom- 
iner le  Prolée  de  ion  art.  A  la 
mort  de  Chartes  11  il  revint  dan» 
aa  patrie ,  et  y  mourul  en  ito4-  Ses 
principaux  ouvrages  sont  i  l'Eacu- 
rial ,  3  Madrid  ,  à  Florence  et  à 
Rome.  Sei  tableaux  sont  en  trop 
grand  nombre  pour  que  la  plupart 
lie  loiettl  pas  incorrects  ;  mais  il  en 
■  laissé  quelques-uns  qui  tout  iinii 
et  très-agréables,  et  dani  tous  on 
remarque  une  grande  facilité  de  ira- 

*  I.  GlOBGl  (Bartbélemi),  ^n- 
lilhomtue  vénitien,  et  compte  au 
nombre  des  iroultadouri  du  i3° 
■iècle,  cultiva  la  poésie  proTençale, 
Il  août  reste  1 8  pièces  de  *a  compo- 

"II.  GIOBGI(  Alexandre),  d'Ur- 
Ihii,  vécut  dans  le  i6°  siècle,  et 
traduisit  du  grec  en  latin  ,  Spi- 
riluaH i!i Erone ,  imprimée  Uibîn, 
i59a,in-4°. 

*  III.  GIORGI  (  Dominique  ) .  de 
Hovigo,  prélat  très-versé  daus  la 
littérature,  mort  à  Borne  en  1747. 
Agé  de  57  ans.  On  a  de  lui  ,  I.  De 
aaSiquis  Italiœ  meiropoUbus  ,'^o- 
me  ,  1793.  II.  Ânnolazioai  A  l'é- 
dition de  Paris  du  traité  de  Foggio 
Bracciolini.  III.  J)e  varielatefor- 
tujKB  ,  ibiri. ,  i-^îS  ,  iB-8*.  IV.  De 
cathedra  epi'scopali, Seiim  ,  ibid. , 
1737.  V.  iîe  liturgid  Romani  pon- 
tificU,  Borne  ,  1731.  VI.  De  ma- 
nogrammale  Càristi ,  ib\i. ,  i738, 
VIT.  La  fita  d»  Niccolà  V,  ibid. , 
174!*.   VIII.  U  Mariirolosio  di 


GIOR 

Adone  ton  varie  leiiotti  e  nofef 
,  if^ft.  On  a  encore  de  lui  plu- 
sieurs Dissertations. 

Vf.  GIORGI  (Alexandre)  na- 
quit i.  Venise  en  1747  d'une  famille 
noble.  A  l'âge  de  1 7  an» ,  ayant  1er- 
'  ses  études  sous  la  direction  de* 
jésuites,  il  entra  daosleur  ordre,  et 
enseigna  à  Parme  et  dans  d*anlres 
villes.  En  1773  ,  époque  de. la  sup- 
lion  de  sou  ordre,  il  donna  dam 
aisou  des  leçons  de  théologie  à 
de  jeunes  ecclésiastiques  ,  et  à  la  mon 
de  sa  mère  il  se  rendit  à  Feriara 
auprès  du  marquis  Bevilacqua  ,  qui 
lui  confia  l'éducation  de  deux  de  se* 
neveux.  Ce  fui  alors  que  Giorgi, 
sans  négliger  l'éducation  de  se*  élè- 
ves ,  se  hvra  à  de  profondes  études , 
et  conçut  le  projet  d'une  iiuova  En- 
ciclopedia  italiaiia,  dont  il  pu- 
blia le  prospectus  en  i776.IlavoiI  1 
décidé  beaucoup  de  savaru  italien 
à  s'unir  à  lui  pour  l'exécution  deet 
grand  ouvrage ,  lorsqu'il  mourut  en 
177g  ,  Âgé  de  39  ans.  Oa  a  de  lui , 
I.  Del  niQ'lo  d'insegnai-e  a'  faa- 
ciulli  le  due  lingue  ilaliana  e  la- 
lina ,  Ferrare,  1 775.  II.  Prorinitn 
délia  nuovii  enciclopedia  italiaaa, 
Siene  ,  1780.  UI.  Letlere  Ire  al  si- 
gaor  Proposto  Marco  Lastri  fio- 
reniino  iaiorno  a  cià ,  eàe  a  scriOo 
ilsignor  Marlino  Sherlok  ,  i  délia  , 
siato  délia  poetia  italiana  i  3  delf 
Ariosto  i  S  del  S/ialesptar ,  Vit'  I 
rare,  1779. 

•  V.  GIORGI  ( François),  l'un 
des  membres  tes  plus  distingués  de 
l'ordre  de  Saim-Fiançois  ,  né  m 
1460  d'une  ancienne  et  illustre  fs- 
mitle  vénitienne ,  fit  ses  études 
avec  succès ,  et  prit  le  lionnel  de 
docteur  à  l'université  de  Padoue.  A 
l'âge  de  90  ans  il  entra  dans  l'ordn 
des  frères  mtueurs,  où  il  se  dislineus 
par  'son  attachement  à  ses  devoirs. 
Ses  supérieurs  le  chargèrent  d'ensei- 
gner la  philosophie  et  la  théologie, 
et  il  sortit  de  son  école  des  hofli-* 


GIOR 

me*  d'un  grand  uvoir.  Apris  aroir 
rempli  les  princiiialri  charges  de 
ton  ordre ,  il  mounit  en  i  SCo.  Ou 
»  de  lui  ,  De  Aimania  mimdi  lir- 
tius  cantica  tria,  Veueliii,  iSaâ, 
iu-fol.  ouvrage  mis  ik  l'index;  lit 
Scripiuram  aacram  prabUmaia  , 
Venelii»,  i56fl,  6  Tol.iu-4°,q"i>oul 
^alenieul  à  l'iadex  :  Kila  hectce 
Ciarœ  monachiB  sancti  Sepulchri 
yeneliaruia,  MSS.  j  Varere  lii- 
toriio  alla  fabbrica  délia,  nuova 
c/ùeaa  di  S.  Francescii  i/e/tq  Vi- 
£na  in,  Venesia,  M  S  S.  :  Rime 
apiriltntli  ;  Wita  venerabilis  soro- 
lis  UnuliB  ^utnage  terlU  oniinis 
S.  Irancisci  in  monasierio  S.  Se- 
putc/iri  WeneliaTum  ;  Vtjtum  pro 
JienFÏco  VIU  Jaglix  r^e ,  qao 
probatardivortiuia  inlerse  el  Ca- 
tAariaamu.x(ireinlicilum  ease,«ir.. 

*  Vï.  GIOBGI  (Jean-Andr^J ,  Na- 
politain,  profeueiu  de  droit  fëo- 
àià\  â  l'iiniveraité de  Naplei, avocat 
d'un  milite  diitingué  ,  et  ensuita 
coaMlIler,  a- iaonié  ,\.  Hepetilio- 
nes  'ad,  caput  impériale  de  pro- 
hibitd  Jeudi  alieiiatioiie.  \li  Les 
^//■^aiie  avec  tei  Annotazioni 
d'Oclave  Bilttlta  son  meveu ,  etc. 

*  GIOBGIANL ,  célèbre  docteur 
tnuauliii>u,niortà  Sbitaz  eu  i4i3. 
Son  véritable  nom  éloit  AJsied  Als- 
clierif  abou  Hauail ,  on  Honssein 
ali  :  mais  on  le  noiuiuail  Uiorgiani 
parce  qu'il  éloit  né  un  Géorgie.  Ll 
a.  Aatfaé ,  I.  fjne  ExpUclian  des 
-terraet  usiléa  en  philosophie  et  en 
tÀéotogie.  II.  Un  Commintaire  sur 
JEuclide. 

,t  GIORGIO  (  Françqîj  de  ) .  de  la 
{Itmille  des  Martini  de  Sienne,  ué 
en  143^1  *'  mort  en  1470  ,  baiit  à 
XJrMn  le  ranien;*  palais  dii'dnc  Frë- 
cWric  Feltte ,  doni  Içs  loniioisseurs 
ealiment  1  architecture.  Ou  n'avoil 
î^maîa  construit  d'Essaliersaufei  «in- 

Evliers  et  en  inême  tauips  «i  agréa - 
lu   et  aibicn  entfodui.         ,, 


GIOR  445 

GIORGIONBARBABEI.U 

(George),  peintre  célèbre,  né  en 
J478  ,  ou  Iwurg  de  Casiel-Franco  , 
daos  II  Tietiuin,  s'adonna  d'abord 
à  la  iniisiqiiE  ,  et  devint  uu  habile 
joueur  de  luthj  mais  la  considéra- 
lion  qae  les  deux  Bellia  s'atliroient 
à  Venise  lui  tit  changer  d'inclination. 
Jean  Bellin  lui  douna  les  premières 
teïuDs  de  peinture.  L'élève  pasia 
tout  A  coup  de  la  manière  de  aon 
mailre  à  une  autre  qu'il  ne  dut  qu'A 
lui-même.  L'étude  qu'il  fit  des  ou* 
vragFs  de  Léonard  de  Vinci ,  et  sur— 
tout  de  la  nature,  acheva  de  le  per* 
fecliouner.  Ce  fut  lui  qui  introduis 
sit  à  Venise  la  coutume  oi\  étoient 
les  grands  de  faire  peindre  les  de- 
hors da  leurs  maisons.  Titien,  ayant 
Il  la  snpériorilé  de  ses  laleus  , 
isiloit  lirequemmeot  pour  lui 
dérober  les  secrets  de  son  art  ;  mais 
Le  Giorgiou  trouva  des  prétextes 

Gur  lui  interdire  sa  niaisou.    Cet 
bile  martre  mourut  eu  iSii  ,  de 
douleur  que  lui  causa  l'iufidéliU 
:  sa  maitresBe.  Uans  l'etpace  d'une 
equi  ne  dura  que  33  ans,  il  porta 
la  peinture  à  un  poiut  de  perfection 
qui  surprend  tous  les  conuoieseun. 
11  eulendoil   parfaitement   l'art   st 
dillici^  de  kteii  méniiger  les  jours 
et  les  ombres,  et  de  mettre  toute» 
les  parties  dans  une  belle  harmo- 
nie. Ses  laljleaux ,  pour  la  force  et 
la  Uecté ,  Boni  lupérieurs  â  tout  ca 
'ou  couuoiaioit  alors.  Son  dessin 
.délicat ,  se^  carnation  a  toiil  pein- 
avecuuA.grande  vénlé  i-ses  figu- 
I  ofii  beaucoup   de. rondeur;   ses 
portraits  wutvi vans,  et  aes paysages 
touches  avec  un  gotll  exquis.  Il  «et 
le   fondateur   de  la  Iroisiemei  école 
d'Italie ,  dite  A/t  Lombardie. 

*  GIORNA  (  N.  ) , ,  savant  naln- 
raliate.,,  professeur  de  zoologie-et 
l'auatomie  comparée  à  l'académie 
ies  sciences  et  belles-lettres  de  Tu- 
rin ,  Quort  dans  cette  ville  en  iSog 
\  l'âge  de  Co  uns,  te  di«tiiiigUB  pac 


440         GIOT 

■OU  lavoi/  «I  ses  latent,  lé  cal^iicl 
d'histoire  datnreUeHecpIle  vint  doit 

à  te»  lôirlsIe'graudfuàmbféJarticlés' 
en  cell»  HCituce  qu'un  y  adfli|-t'e  rfiï- 
jourd'htrj. 

GIOSEPPIN.  r<y.  AmtNO. 

erOTTlfiO  [  TKbmàï  Di  Lippi, 
(/ir'  &  )  ,  ailifer  appeli!  parte  «ju'il 
iftiila  pdfJUrteteêut  là  mamèré^d'ii 
Giollit ,  sbii  coiiipalrlole.  Les  FIo- 
rEOtin»  lui  fireili  faire  un  poriraït 
ridiïule  dè'GaiiOier  ilé  Bi'iêiiae,(lùc 
d'Athènes',  leur  euheini.  Il  mbutu't' 
chi35e,â3'3an3. 

GIOTTO  (  le  ),  pdntré,  rfaquîl 
dans  uQ  bourf^prés  dt  ^tenfie,  dé 
jiaïKia  pauvres.  Le  fainMi:^  CiiTifl' 
liiié,  l'ondaieuf  de  l'^tolq  trofréiilihe, 
l'ayaiil  rçaAiuirë  à  la  ciiminigïié 
„  gardant  le  troupeau  de  Botapèr»:  et 
qui ,  pendant  qu*  M«  motftonspdi^ 
BOient,  la  deninoit  sur  uflé  briqité , 
le  mit  an  noiAbre  de'  st»  ëlèïe:^. 
Grolto  piàiita  leltelnein  sous  sou 
inailri  ,  r]ti'a|itèB  eb  mort  il  piissa 
polir  leptemiei' peintre  de  l'Europe. 
Ou  rapporte  (fiife  le  pd|K  Benoit  XI, 
voulant  éprouver  le  mérite  des  péJA- 
très  IloTeulins,  envoya  un  connoVs- 
sear  pour  rapporlbr  uù  dessin  de 
cbaCDii.  Le  Giotto  te  -  codtenia  Aé 
faire  sur  du  papier ,  à  la  pointe  du 
ptoceau,  et  d'un  Beurvtait',Tiu  cercle 
peifirii.  Cette  hardieue,  et  en  n^me 
tetnpi  cette  sQret^  de  Hia^n,  donna 
au'pnpd  noe  (•randë  jdJê'de'tOh  ta- 
lent,  et>4it  naître  M  pMV^tbiJ iia'- 
liEti  :  Ta  séi più' rOUiTo ,  e/i't  fO '<lél 
Ghttù...,.  Betibit  l'appielJf'àr  Rbilië , 
d'oii  lit  passa  A  Av'i^nôtf  difnit  ' Té' 
teATpi  d«  la  IraAklatiOndii  sÉiinisiëge! 
Apres  la  mort  d«  CMlMeilrt'Vill  re^ 
tonrna  dans  sa  patrie,  ety  mourjil 
en'  l'6&4',  suivant  Monaldiiîi;  'Les 
Florentins  ont  Mt  élever' sur  son 
totnl>eau  nhe  statue  dê'màrbrêlPé- 
trar(|ne'et  LeDante,  anJI)  de'ce  péiii^ 
tre,  le  cétebrèreiit  dans  leurs  Vert. 
IX  grand  tableau  de  Dlôia'i'qne  qni 


l  sifr  Ih'BÈrle  dé  l'eglisé  de  Sùiiït- 


GlbVANI.  riy«ïPoLEV(. 

•  t.  GtO^'AKsiNt  JJdf  ome  ) ,  de 
Cajiuguauo  daiu  le  BalQDais.^ieli- 
-  '--  -'nicain  du  16'  iiËcle,  te 
bre  par  sa  grande  appli' 
littéraluresaurée  et.  pro- 
)8o ,  Paolo  Çoftabili ,  gé- 
a  ordre,  lepril  ^({ualilé' 
j;elà  sa  mort,  arri.vée, 
.^  jiovaDnint  devint  prifut 

là  f  t  eiisuit^^  inquisiteur  1 

A  mourutàRorneeii  i6o4- 

C  i,,i.  pialogAi  piaçetip- 

Il  liiccoià  Fianco  da  jB_fr 

In  aurgali  àa  Fr.  Girolamo 

l(  u  dA  Càpagiiàtto ,  Ve- 

nise ,  169S.  U'.  P^aticini  iteW  aBatt 
'JUalaekia  Iraûoiii  in  Itàitia  ton 
jiote-,  Venise,  i^ol.  III.  fiensiéri 
criwtiam seelli  riaipuri fuhll  ttegi'' 
am/cAipailri,Viceai*\,  1600.  IV. 
Ks}ioiiawni,t  diehiaraxloni  soprtt 
'l'affislûdillanetlimautt  sûttla.  V. 
Traolatus  de  cambiU,  Ailogtie.'' 

•  IL    GlOVANNfNI  (  Jacqhrâ- 
Marie)  ,   Bolonais  ,  ni  m   1667  , 
apprit,  la  jieibliire'  à  l'école  de  Jo~    ; 
îwpbBoli,  et  «'étant  edsuite  livré  à'  I 
)a  gravurdà  t^u-fone',  ilpiiUia  les    - 
ouviagcs  de  plusieurs  lua'iii^s.  Il    , 
kravaten    36  feuillet,  \k  ^màlx 
^lottre  de  S.-itich«le  in   Boéeù, 
peint  par   Louis    Cairaobe    u'  «es 
élèves,  011  sont  représentées  lesM— 
itiouï  et  la  vie'de  saipt  Benji}U..ll 
grava'aAsïîén'ii'f^uilles/ii  Côùpotc 
du'CwTèàé',  ^'il' dédia  aù'p'iiiiiie    j 
Fet'iîinaud'de'Toàçatié.'eu  n.v*»'.  1^ 
TrWiiiié'ile s'aini  Jeait  je  Far/iK , 
lafame\iieTû6le  ivpiésenéàiii'saiBt 
^mmé-,   ei  d'autre»  ouvrages  du 
mMé'p'èîiSfre.  Il  fut  aussi  emplnj<: 
^piu-  le  dûc'de  Pàrrne  pour  graver  )ti 
bnédaillea  d'or,  cl'aïgénret  déTjronVi' 


ClEA 

ita  Qilibieii»  eKipcrcurSi  contpoatàii 
selifidfe  niosée,  et  au  nombre  de 
wpt  mîire.  11^  eir  avait  àé]i  grave 
deux  ibïlie  foriBant  •}  vol.,  aVec  de 
MVbMe8"iiottGe»  du  pëTePnitt  Pe- 
drirti ,  jtfsnite,  lorsqu'il'  inoiitul'k 
1.5  nibi<  1717.  Oiovannini  avoit' en- 
core un  Iaknt  parlicnliet^pour  re)-' 
taurer  lev  lulrlêauK ,  dt  l'accord  île 
l^ancieiine  peinture  avec  k»  ubn- 
vellM'CtMdeurs  ëi  oit  «i  parfait ,  qu'on 
n'apcrcevoil  poinl.  Mm  iravail. 

GtPHAMIDS:  rires'  GiïPBN. 

GIPWUS ,  nem  d'tm  ciloyrti  tu- 
ma^'quj  feignoit  dedormir  lorsque 
sa  femme  recevoit  quelque  caresse 


GIRA 


447 


s.  Un  je 


^eneJloti  paa  pour  tout  le  monde,  u 
(Jfoà  omnibus  dotmiu.)  Ces  paroles 
passijfeiit'eM'p'rèvérbe  à  Boiiie. 

,t  GIBAC  (  Patil-Tlrama»  sieur 
(ie  ),  uattf  d'^gemième,  el;  con- 
seiller av  préiidiBL  d«  ceUi>>\iJlc, 
iirt^iaH  '3Bi>  àt  Bidzac'  M  l'adver- 
soife  de  Voiture, 'défenclvl  lepre- 
nMrCi  contre  Coslar,  p«rtiMn>  oulr^ 
du' .tteiDOiid.  CeiU'querelle  produisit 
!>«».. vive  ftrineQtetioo'  >dain'  son 
tMiip0.'  Une  i}ist*rtati(j/t  tHtfiie'  de' 
Oirao  sur  les  leitltei  de  Voiture 
atUes»«e  à  BalzBB,  qui'coiirDt  nia- 
Wt*«rit»wi65o-|  donna  lieu'à>c«*K' 
querelle.  Gîrac  paroit  îa'ri  «abnitt 
maistoicore  plus  em  porté,  llcnourn 
eu  i663',  Cëioit  un  assez  plài  éGri~ 
'^ain ,  qui  croyoil  se  faire  valoir 
s'aHJiJb^iit  pour  lé  champion  d' 
aUtËUï  ^rés^reuiimmé. 

-î-JitelRAU>[  (LilittGfegtirio), 
■avam  proibnd  daiisj  les  languts  , 
4an*  la  cotUtoissanie  de   l'antiquité 
et  dîna  les  mitbcoiatiques,   né   â 
Ferrtre.en  1^78,  où  il'  inoimit 
1^9,  dans   la  misère  ,'  disoit 
dbuairemeiit  qu'il  avoit  eu  A' CD 
b^trej.  trois    etinemis,    la,   riàt 
iaforliine ,  l'injustice.  Il  p^dit 


bien  et'  ^  biblliMlièqUe  losrque  Tai'- 
mëe  (le  OwrlM^Qdihi  pilla  la  vill« 
de  Rome.  La  goutte'  vint  se  jdiridrd 
à  la  pauvreté,  el  il  en  fuiteijemenl 
tourmenté  danrf  sa  Vieillesse,  qn'il 
pouvoit  pas  tourner  le  feuillet 
d'un  livre.  Il  occupa  parmi  1er  lii- 
téTateuts  de  s«n  temps  lir  pTnct 
qu'a  Job  parmi'lfespatriirtclt'èsifJan» 
undet  accis'deseS  maux,  iléttrîvif 
cdurre  les  lettres  et.  lés  letirésuntf 
diatribe  inliUiIée  :  Progymnasmatà 
atfpersùs  iitteras  et  lilleratos.  Onf 
dbit-  mianmoim  le  regarder  comme 
une  des  plus  ^andes  lumières'  dtf 
l'Italie.  1»' phipart  deïécrils  de  ce 
savant  ont  été  recueillis  àli^de  en 
1699  ,  deux  volUtDet  in-rolio.  Les 
[HusKiavnilcItiîssoilt.L  Sf«/o^mrf 
lie  Diis  géiUiuHt,  livre  eicelleitC 
pour  ce  qu'il  coaliënl,  mais'quî  iltf 
renferme  oastOutcequ'on peut  faire' 
entrer  dhns  une  mythologie.  II. 
UHiilàire  (tes'Poi'iesgrers  el  la- 
tins. lU.  Celle  lies  Poètes-  ife  sOrr 
«/w/tKCesdBOx'ouVi'agi^  sont  moins' 
consulta  quccAh  Hîsioi^e  disTJieux' 
des  Genrils.  Cependant' il  manqua 
à  ce'  Recueil  \eiFoésles  de  crt  au- 
teur, qui-ne  sont  pas  sansélëgance,' 
Giraldl  les  adrfeSïa-  â  Sympïlorien' 
Oh>inpier;'«IWont  Hi  iniprimeb' 
i  Lyon  en  iS56 ,  in-4''.  Ce  fut  lui' 
qui  inventa  les  trente  nombfes  épac- 
IMi'it;  cémMeÀçant  à  trente;  on  pre- 
mier jour  de  janvier  i  elftl.lant  loii- 
I  jdiiïs  élt'dittliliu{inlid9qu'â'iin^,'pour 
:snp^ïler  le  nombre  d'or',  et^  désigner' 
eSMciemeilt  1»  nouvelFe;!  Ii'tfies.  11^ 
fit  aOMrtintrtiilépmnrla'ridfbrmeda^ 
caleHdrief  qoe'son  fUëré  Ijllo  Auto-;" 
utU  GiAALBt  présema  au  pape  Gré-' 
goireXIlI,  et  qtli  fut       


nivetsités-dè  l'Ean^. 

tu.  GIBAtDICÏNTHlO^Jfan-' 

Baptislej'Gint/'/Ki  Cint/iias  ,  w.'i' 
Ferrare d'uile famille  noble,  au co'm-' 
:ii(eil«i»ent»dn  :6*  liède,  tint  uM" 


448 


GIRA 


Ici  liitetaieun  de  «on  tMDpt.  On: 
da  cet  auteur,  I.  Neuf  Tragédie», 
Venua,  inSS,  in-S",  doDl  la  meit- 
kure  e«t  {'Orbèche.  CreKJinbeni  es- 
limeGiraldicummeiragique.  11.  Un 
pMineen  vitigl-six  chauts,  iatiluU 
£>co/e,impriiiiëJiModèQeen  155?, 
iu-4°i  et  qui,  leton  Crescimbem  , 
c«t  lombédaui  l'oublL.  lll.  Un  Be- 
cueil  de  cent  Nouvellei ,  louj  le 
litre ,  Heeaiommilhi  ntt  Moitte- 
rtgali  appretto  Lionardo  Torren- 
tiito ,  i565 ,  en  deux  voluinea  ia-8°,' 
c'cit  la  plui  connu  de  m*  ouvragei. 
Gabriel  Chappuyi  lea  traduisit  en 
rraucaia.Pant,  t583  ,  a  vol.  in-8*, 
<A  lei  annonça  dana  le  frontispice 
comme  contenant  pluaitan  beaux 
exertti>les  et  noiablea  Aisto/res. 
IV.  il  a  donné  en  latin  dei  Poéaies 
et  VHittoire  d'André  Uoria  ,  \dtj- 
de,  i6ge,  a  vol.  in -fol  Giraldi 
avait  eoieigné  lea  bellei-lettce*  à 
niondovi  et  à  Turin.  11  proFi^Ha 
eniuile  avec  dialinclion  la  rhéto- 
rique à  Pavia.  De*  raitonide  santé 
lerauenèrentà  Ferrarc,où  il  mou' 
rat  «D  I  .'175 ,  Â  69  ans.  Jean-Baptiste 
Giraldi  joiguoil  i  un  esprit  fleuri  et 
cuUivëuacaracièrebaonite.U  laissa 
unlils,CeIeoGiRALSi,(piirecH«Ulit 
les  tragédies  de  son  père.  ,.  ^     -   . . 

.  GIRALDUS.  Voj.  Barry.ii"!. 

1-  \.  GIEABD  DE  ViLiJrrHiKBHT 
(Jean  ),  prêtre  de  Paris,  ojortdaos 
sa  patrie  eu  170.(1,  à  (jS  ans  ,  auteur 
d'un  grand  nouibre  da, livres  de 
piété.  Sesprincipauxouvr.agessont , 
I.  La  véritable  Péniieiil.  11.  J^ 
Chemin  du  ciel.  111.  La  fie  des 
vierges.  IV.  Celle  des  Gens  mariisi 
des  yeuves-,  des  Religieux  s  des 
Jteligieuses  ;  des  Riç/ies  et  des 
Pauvres.  V.  La  Vie  des  saints. 
VI.  La  Vie  des  clercs^.  VU:  Un 
Traité  de  la  vocation.  Vlll.  Le 
Çhrétiea  étranger  sur  la  terre.  IX. 
Deux  Traités,  l'un  de  la  l'intiefie, 


et  l'antre  de  la  Xéditanee,  Paris, 
1701 ,  iu-11.  X.  La  ne  da  J.  C, 
dans  r Eucharistie.  XL  Le  Chré- 
tien dans  la  triiulalioa.  X(l.  Ua 
Traité  des  Eglises  et  des  Temples. 
XIII.  Ua  autre,  du  respect  qui  leur 
estdd.XiV.  Layiede  saialJeea- 
da-Dieu,  Paria,  1691  ,  in^*.  XV. 
Un  Traité  des  Vertus  théologatts. 
XVI.  Ëufin  La  Vie  de»  Jattes.  Cit 
diCereDS  ouvrages  sont   chacun  «a 

vent  réimprimés.  11  aeroit  à  stm- 
bailer  que  Tailleur  eût  écrit  a^ec 
plus  de  pureté  et  de  précLùoD,  tl 
qu'il  eût  reni[di  ses  livres  de  data 
moios  communes. 

U.  GIRARU  (  Guillaume  >,  arclii- 
diacre  d'Angtnilèiue,  avoit  ëtéa- 
crélaira  du  duc  d'EpemoD.  Apru 
la  mort  de  ce  duc ,  it  donna  >: 
Vie  ou  des  Mémoires  pour  sa  li^ 
d'abord  à  Paris,  tt>5S  ,  in-[<l,, 
pilla  àRmieu  ,  i665  ,  3  vol.  io-ii. 
:\À    réiDopi 


voL  i 


13.    Il  11 


boaucoup  de  panicularilés  intéro- 
santes.  Sur  la  Bn  de  ses  josn, 
livré  à, la  dévotion,  ce  fui  ihn 
qu'il  eulreprit  la  tzadiiclion  ia 
ouvres  de  Louis  d«  Gmiik 
EUe  parut  sur  U  fia  du  deniifl 
siècle  ,  en  10  vol.  in-S** ,  ou  a  roi. 
iu^M.  C'est  U  plus  exacte  quew» 
ayons;  maie  noua  pourrions  en  antf 
une  plus  élégante. 

m.  GIRARD  (  Albert  ) ,  biUi 
géomètre  liollaadais  ,  publia  toi 
laa  i6aii  ùii  livre  intitulé  /nw^ 
tiun  nouvelle  en  algèbre.  Il  y. tri 

ou   aSécléu  du   signe    moins; 

(ions  culiiques,  ou  du  3*  degr^,  I 
y  a  loujours  trois  racines,  00 
positives  et  une  négative,  on 
négatives  et.  une   positive.  G..    . 
entre voy oit    bisa    d'antres    «éri^ 
'que    Oescariei   développa    pea 
temps  apte*. 


GIRA 

IV.  GIRARD  (  Jeao-Baplisie  ) , 
jesuLle ,  natif  de  Dâle  ,  se  fit  uu 
non)  dans  son  ordre'par  lea  talens. 
Après  avoir  professé  le»  humaniléa 
el  la  philosophie ,  il  se  consacra  i 
la  prédiciition  et  à  ia  directioD.  Un 
nombre  infini  de  femmes  du  monde 
fuTCUt  mises  par  lui  danaie  chemin 
du  salut,  et  plusieurs  tilles  entrèrent 
dans  le  cloîlre  à  sa  persuasion.  Le 
père  Girard  eut  la  rëputaliou  de 
faire  des  saintes ,  et  cette  réputation 
lui  é loi l  chère.  Directeur  habile,  il 
ne  fut  pas  exempt  de  vanité  ;  mais 
elle  étoit  Lâchée  sous  un  air  pénitent 
et  mortifié.  Envoyé  d'Aîx  à  Toulon 
en  17^8  ,  pour  être  supérieur  du 
séminaire  rojal  de  la  marine  ,  i) 
dialingiiV, parmi  les  pénilenles  ^ui 
Tinrent  à  lui,  Marie- Calh erine Ca- 
dière,  fille  de  \8  à  ao  ans, née  avec 
un  uBur  aensihle ,  et  enlèLée  de  la 
passion  de  faire  palier  de  ses  vertus. 
La  pénitente.  écbauBëe  par  le  plaisir 
L  directeur  qui  la  pronoit 


GIRA 


44f) 


par-to 


il  des  T 


I,  el  reçut  des  stigmates 
du  CŒur.  Sou  directeur,  assez  nn- 
prudent  pour  s'enfermer  avec  elle, 
dans  le  dessein  de  voir  ce  prétendu 
miracle  ,  le  vit,  et  sentant  qu'il  y 
avoil  quelque  chose  d'outré  d,ms  la 
conduite  de  sa  pénitente,  il  chercha 
à  s'en  débarrasser,  La  Cadière , 
piquée,  choisit  un  autre  directeur. 
Elle  s'adressa  à  un  carme,  fameux 
janséniste ,  et  connu  par  la  haine 
contre  les  jésuiles.  tl  engagea  sa 
pénitente  â  faire  une  déposi.tiôn  , 
dans  laquelle  elle  déclara  que  le  P. 
Girard,  après  avoir  abusé  d'elle, 
lui  avoil  fait  perdre  son  fruit;  el 
comme,  pat  cette  déclaration,  elle 
auroit  été  aussi  coupable  que  lui 
elle  l'accusa  à'encAantemerit  et  de 
sortilège-  Cette  misérable  étala  sa 
honte  aux  jçeux  de  l'univers,  par 
l'unique  plaisir  de  la  vengeance. 
£.'a£Eaire,  parlée  au  parlement  d'Aix^ 
mit  la  combustion  dans  les  famil- 
les. Enfin ,  aprèt  des  cabale* ,  dei 
T.  -ni. 


querelles,  des  satires,  des  chautoni 

et  des  injures  saoi  nombre ,  le  par- 
lement déchargea  le  P.  Girard  des 
liions  intentées  contre  lui.  La 
re ,  mise  hors  de  cour  et  de 
procès ,  fut  condamnée  par  un  arrêt 
prononcé  le  16  décÈmbre  1731, aux 
dépens  faits  devant  le  lieutenant  de 
Toulon.  C'étoil  le  parti  le  plus  saga 
l'on  pût  prendre.  Lenlétement  et 
préveulion  des  deux  factions  m- 
téressées  dans  celte  dispute  oui  mis 
tel  nuage  sur  celte  affaire ,  qu'on 
raisonne  encore  diversement  au- 
jaiud'liui.  Quelques-uns  regardent  le 
P.  Girard  comme  uu  hypocrile  vo- 
luptueux ;  mais  il  avoil  alors  plus  de 
is  ;  l'amour  n'étoit  point ,  à  ce 
i  pense ,  sa  foiblesse ,  mais  l'am- 
),  qui  le  jeia  dans  cette  scène 
risible  et   funeste ,   en   lui   faisant 
lire  trop  facilement  les  préifmdus 
iracles  de  sa  pëuiteule  ,  dont  la 
gloire  rejaillissoil  sur  le  directeur. 
Ses  supérieurs  l'envoyèrent  à  Dois 
iprès  que  le  procès  fut  terminé.  Il 
fut  fait  recteur^el  y  mourut  avec 
la    réputation  d'un  saint,  s'il  faut 
croire  ses  confrères.  On  a  formé 
jsieurs  volumes  iu-13  des  pièces 
ce  singulier  procès. 

t  V.  GIRARD  (Gabriel),  né  à 
Clermont  en  Auvergne  ,  posséda 
sa  [euuesse  un  canonicat  de  la 
collégiale  de  Noire-Dame  de  Mont- 
fetrand;  mais  il  le  résigna  bientôt 
à  un  de  ses  frères,  pour  aller  cultiver 
la  littérature  à  Paris.  11  se  lit  des 
amis  qui  lui  procurèrent  la  place 
d'aumânier  de  madame  la  duchesse 
de  Berri ,  Bile  du  régent ,  et  celle 
d'interprète  du  roi  pour  les  langues 
esclavoune  et  russe.  En  1744  il' 
mérita  d'être  reçu  membre  de  l'aca- 
déutie  française  ,  par  quelques 
ouvrages  de  grammaire  qui  res- 
pirent la  philosophie.  I.  Syao- 
iiymes  français ,  leurs  différâmes 
significations ,  et  le  choix  qu'il  ea 
faut  faire  pour  parler  avec  }m- 


4,>o  GIRA 

tesse  ,  iQ-i3.  Ce  livre,  pfein  de 
^ai'il ,  de  Ënetse  et  de  précîsiou, 
«tilfaislera  aulaiit  que  la  tangue ,  et 
Mrvira  même  à  la  l'aire  subiiatei.  Le 
but  de  l'auteur  est  de  prouver  que 
presque  tous  lei  mota  qu'où  regarde 
couime  parl'aiteueut  syuoQvnieB 
daus  notre  luugue  difi'èreut  r^elle- 
luenl  dans  leur  liguilicalioa  ,  à  peu 
près  coiame  uue  itième  couleur  pa- 
rait sous  divertea  nuancM.  Ce  gram- 
mairien philoioplie  saisit  irès-liieu 
caïdifierencesimpercepiililes,  et  les 
fait  sentir  à  son  lecteur ,  en  rendant 
te  qu'il  aperçoit  et  ce  qu'il  sent  en 
des  termes  propres  et  clairs.  I.e 
cbttiK  des  exemples  est  gëuérale- 
iiteut  eKCtIleut.  Ils  préseulent  pre»- 
<juat£>uioui's  des  pensées  tiuesel  déli- 
cules,  des  maximes  judicieuses, et 
Ara  avUiniporlaus  pour  la  r.ouduijtB. 
Beauxée  a  donné  eu  1769  uue  jiou' 
lella  édition  de  cet  ouvrage,  aiig- 
luenlée  d'un  volume  et  de  quelques 
articles  posthumes del'abdé Girard. 
Les  Nouveaux  S}'noajmes français, 
p<i[  l'abbé  {toubnud ,  17SS  ,  4  vol. 
in-S",  sont  regardés  comme  un  sup- 
plément à  ceux  de  Girard  et  Beati- 
i^  11.  Une  Grammaire ,  sous  le 
titre  de  Frincipea  île  la  langue 
française ,  3  vol.  in-i  a ,  1 74?  1  •"- 
i'érienre  aux  Synonymes ,  du  moins 
pour  la -forme  ;  maie  qui  offre  d'ex- 
(clientes  chose*.  Et  même ,  suivant 
BOti  titre,  les  vrais  principe»  de  la 
langue.  L'auteur  subtilise  trop  sur 
la  théorie  du  langage  ,  et  ue  dier- 
che  pas  assez  à  «n  exposer  daire- 
eaent  et  nettement  la  pratique.  11 
u'évrit  point  d'une  manière  conne- 
■aMe  à  son  sujet  11  affecle.ridicule- 
Mtentd'envployer  des  tMirsde  phrase 
qu't>niou&iroità  peinedansces  ro- 
uans baoTgeoie  et  familiers  dont 
«BUS  -somme*  rassasiés.  L'abbé  Gi- 
KUid  s'ékeit  ijna|^né,que  ce* préten- 
dus agrémeua  de  sl^îe  lui  proctrre- 
roieat  plus  de  leeleuiB  ;  et  quand  on 
lui  en  faisoit  apercavoir  la  discor- 
dwKe  »t<«c  son  auiet ,  il  tépoudoit 


GlRA 


baïvement  : 


'ai  mis  cela  pour  lei 
nt  dauB  la  retraite, 
élrauger  au  lou  des  gens  du  monde, 
il  avoit  cru  empruuter  leur  laugage 
en  parlant  un  jurgou  de,  précieuw. 
On  crut  trouver  dans  son  livre  éet 
•isaertious  habiteineut  enveloppées 
contre  la  spiritualité  de  l'ame  et 
d'autr««  dogmes  religieux;  on crai- 
guit  même  que  le  gouvernement  tte 
l'en  pDuii  ;  mais  l'obicuritë  dans  la- 
quelle il  vivait  le  sauva;  «  et  il  eut, 
dit  d'Âtemberl,  l'a rautage d'échap- 
per à  la  haine  par  le  peu  deaurface 
qu'il  présenloito  setcoupa.»  L'abbé 
Girard  mort  le  4  février  1748', 
à  70  ans ,  étoit  un  homme  d'un 
esprit  fui  ït  versé  dans  la  lecture 
des  bous  auteurs.  * 

1  VI.  GmAttD(GiTle»),  curé 
d'Herman  ville  ,  près  Caen  ,  né  à 
CampBour  dans  le  diocèse  dé  Cou- 
lances, un  des  meilleurs  poètes  la- 
tius  de  son  temps ,  professa  les 
humanités  dans  l'université  de  cette 
ville.  Girard  réussit  sur-tout  dans 
l'Ode  atcaïquG  ,  et  ne  le  cède  en  ce 
genre  à  aucun  poêle  moderne  :  nous 
avons  de  lui  un  nombre  aMez  consi- 
dérable de  Poésies  lyriques ,  dont  la 
plupart,couronuéesauxpalinodsde 
CaenetdeBouen,  OUI  été  imprimées 
séparément.  Ou  devrait  donner  an 
public  le  recueil  de  toutes  ces  pièces. 
L'auteur  mourut  eo  176a,  âgé  de  60 

VIL  GIRARD  DU  Haix-lan.  roy. 
Haillan, 

GIBARDËT,  peintre  di>  roi  de 
Pologne,  duc  de  Lorraine,  StsuUlaa, 
et  l'un  des  meiubres  de  l'acadénM 
de  peinture  de  Paris,  né  à  Lu- 
né vil  le  en  1709,  et  mort  eii  178-, 
étoit  petit  neveu  de  Charles  Ue*- 
sin  ,  et  fut  le  meilleur  élève  de 
Cbnide  Charles.  Il  reodit  service! 
sa  patrie,  par  les  iustruclioDs  gr*- 
tuiles  qu'il  donuoit  de  son  art ,  et 
se  fit  estimer  pal  les  qualîtù  du 
CŒurantBnt  quepar  ses  tajens. 


GÏRA 

GIBARDIN    {Pairke  Piers 

(le),  Anglais,  reçii  docleur  de  Sor- 
linime  le  iS  avril  1707,  raon  au 
mois  de  sejjtembre  1764 1  ^g^  d'en- 
viron <)o  uus  ,  est  auieur  de  la 
Préface  de  l'ouvrage  du  docteur 
Alletbniy ,  intiloW  Ve  verd  et  non 
interiiip  id  succestio  ne  ep  ismpoi'um 
in  Atigiiâ ,  in-4''-  Ce  docleur  joua 
iiii  rôle  daiisun  projet  de  réunir  les 
Egliie*  gallicane  et  anglicane.  G. 
Wake  dil  de  lui  dans  nue  de  ses  let- 
tres; «M.Piers  est  celui  de  vosdoc- 
ienrsqui  me  paroit  le  plus  poli  et  le 

iilnsfraur,  méiiie  surce  qui  regarde 
'union  en  (question. 

tGlRAROON  (  François  ),  sculp- 
teur el  architecte,  oé  à  TroyïS  en 
CliaR)i>agne  l'an  i6aS,  de  Nicolas 
Girardoo ,  fondeur  de  mëiauK  ,  eut 
pouriDaitreLaurenI Maziére.  Après 
«'Être  perteclioanë  sous  François  An- 
guier,  il  s'acquit  une  si  grande  ré- 
]iulation,  que  Louis  XIV  l'envoya 
à  Rome  (tour  étudier  les  chefo-d'iEU- 

q>ension  de  mille  éciia.  De  retour  eu 
France,  il  orna  de  ses  ouvrages  en 
insrbre  ou  en  bronze  le»  maison» 
royale».  Après  la  luori  deLe-Brun, 
1.0UIS  KlViai  doTina  la  charge  d'ins- 
pecteat-général  de  louB  les  mor- 
ceaux de  sculpture.  Les  sculpteurs 
•c  rajouireiH  de  ce  choix  ;  il  n'y  eut 
fpie  le  célèbre  Pujet ,  qui ,  poor  ne 
)««  dépendre  de  lui ,  s'jloigua  de 
la  capitale ,  et  se  retira  â  Marseille. 
Ces  deux  rîvauit  éloient  dignes  l'un 
(le  l'autre;  Pii)»l  raetloit  ^usdVx- 
pression  daua  ses  figures ,  et  GÎTar- 
doii  plus  de  grâces.  Les  ouvrages  de 
celui-ci  sout  sur-tout  remarquables 
par  \a  correction  du  desiin  et  la 
heauté  de  l'ordonnance.  Les  plus 
célèbres  sout,  I.  le  magnilique^iiu- 
aoUe  du  cardinal  de  Richelieu , 
ci-devan,t  dans  l'église  de  la  Sor- 
lioune ,  et  h  préttnt  au  Musée  des 
Petits  -  Augnstin».,  11.  La  Statue 
équestre  de  Louis  Kl  y ,  où  le  hé- 


GIRA  45i 

roi  el  le  cheval  ëleienl  d'un  uni  jet  ; 
c'étoitsoncbef-d'œnvre.  llaétéren- 
veité  le  13  août  1792,  IlL  Danslei 
jardins  de  Versailles,  i'Entévement 
de  ProsBipiiie  par  Pluion ,  et  Im 
excellens  Grov/iej  qui  embellissent 
les  bosquets  de»  bains  d'Apollon  , 
etc.  Cet  article  ,  trop  occupé  pour 
pouvoir  travailler  Ini-tiièrae  se» 
marbres ,  abandonna  celte  parti» 
esBenlielle  de  ta  icutpture  k  des  ar- 
tistes qni ,  quoique  habile»,  n'ont 
pas  ieté  dans  rexécution  tout  j'etprit 
et  toute  ta  vérité  que  la  main  de 
l'auteur  y  imprime  ordinairement. 
Il  mourut  à  Paris  te  i"  septembre 
1715.  11  avoit  été  reçu  de  l'acadé- 
mie de  peinture  eu  iËf>7  ,  professeur 
en  16S9,  recteur  etî  167^, et  chan- 
celier en  iSgfi.  Catherine  du  Che- 
min ,  son  épouse ,  ee  Ht  un  nom  par 
son  talent  pour  peindre  le»  ll«urs. 
Voyez  Cheuin,  u"  I. 

GIRAUD.  f^vyes  Barxt  ,  a°  I. 


tGmAUDEAU[Bwia 

jésuite  ,  né  A  Saint-Vincent-sur- 
Jard  eu  Poîlou  ,  mort  le  14  sep- 
tembre 1774,  éloit  uahoiome  at- 
taché à  ces  devoirs,  et  un  exoeUent 
huiuauiste.  On  a  de  lui ,  J.  une 
bonue  Méthode  pour  apprendre  la 
langue giecque ,  J75i  et  suivantei, 
*n  5  part,  in-13.  IL  Praxis  liagaçc 
sacite,  La  Rochelle,  1757,10-4°. 
m.  Histoires  et  Pai-aioles  du  P. 
Boaayenluie ,  faxii ,  i766,in-i3, 
oit  la  morale  est  présentée  d'une 
manière  agréable.  IV.  L'Eva/igUe 
inédite  ,  Paris,    »77Η 1774,    n 


.■ol.  in 


qu'il  y  a  de  l'oacdon.  .Cet  ouvraga 
Tut  publié  par  le»  «oins  d£  l'abM 
Duquesna. 

''I.GHtA«LT(Bëi]iene),  oéà 
Auxonne  en  .1795,  mort  dans  tu 
même  ville  fti  iTgfi  ,  euivit'avec 
fmil  les  COUTS  de-médecine  des  uiti- 
veraitéa  de  Montpellier  et  de  Farm. 
Set  Hcences  dtkat  compUies ,  iln- 


452  GIRA 

vint  à  Ausonne ,  où  il  ' 

de  diiculcr  d'une  maai 

vanM,  dantdeux 

in^s  à  Dijou  ,  1754.  le  privilégedes 

{tadués,  elle  danger  <le  permettre 


l'e. 


e  de  lai 


.  3  penveut   autheatiqncnieul 

justifier  d'études  préalables.  Pour 
arrêter  le  cours  dune  épidémie  qui 
lavageoil  les  environs  d'Auxonnc  , 
OQ  crut  devoir  s'en  rapporter  au  doc- 
teur Girault  ;  il  en  découvrit  la 
cauie ,  adiniuiitra  tes  Temèdei  con- 
Teiiables,  et  ce  tléau  disparut.  Mé- 
decin pour  la  salle  militaire  de 
l'hApiial  d'Auxonoe,  il  étendit  sa 
répulalion  par  des  disserlalions  sa- 
Tantes ,  oiV  il  lavoit  saisir  d'une  ma- 
nière juste  et  précise  le  point  des 
difficultés ,  dont  il  donnoit  des  so- 
latioDS  approuvées  par  les  docteurs 
en  réputation.  Une  de  ces  disserta- 
tions se  trouve  iusérée  aux  tomes 
4  et  5  du  Journal  de  médecine  mi  - 
lilaire,  iinpriméen  1785  el  1786, 
par  ordre  dn  gouvernement,  sous 
le  titre  :  Obseivations  rfe  médecine- 
pratique  ,  faite»  dans  la  salle  mi- 
litaire de  i  hôpital  ifAuxonne  pen- 
dant Vannée  i7)t5.  Au  second  vol. 
des  Observations  faites  dans  le  dë- 
partemenl  des  hâpitaux  civils ,  im- 

Jrimé  en  1788,  on  trouve  encore 
s  Girault,  Observations  de  méde- 
cine-pratique sur  les  fièvres  inter 
miltentes  traitées  par  lui  depuii 
cinq  ans  en  la  salle  civile  de  Ch6- 
piial  ^Auxonne.  La  société  rt^ale 
de  médecine  faisoit  beaucoup  de  cas 
des  mémoires  qu'il  lui  adressait  an- 
nuellement. Enfin,  nommé  médecin 
en  chef  d'im  des  hôpitaux  de  pre- 
mière classe  .Girault ne  put  ,à  cause 
de  son  âge  déjà  avancé,  accepter 
cette  place  dont  on  vouloit  récom- 
penser ses  taleos  et  ses  service». 

'  11.  GIRAULT  (Félix), baron 
DE  Martiont  ,  neveu  du  précé- 
dent,  né  i  Chàlons-sui-Saâne  en 
^771 1  mon  en  180g,  se  signala 


dans  la  carrière  miliiaire.  Sous-lieu- 
régimenl  de  dragons , 


il  fit,  e 


1793, 


prodiges  de  valeur  à  la  liataille  de 
Valniy,  oïl  il  eut  son  liabit  criblé 
de  balles.  IJevenu  ,  en  J793  ,  aide- 
de-camp  du  général  Beauvoir  à 
l'armée  d|i  Bhin  ,  il  reçut  dans  une 
charge,  le' sa  juillet,  plusieurs  coups 
de  sabre  au  poignet  et  à  l'épaule 
droite.  A  la  lin  de  celte  campagne, 
il  retourna  à  son  régiment  el  &t 
avec  lui  celles  de  1794,  ■Tg.'i  et 
1796,  Sa  santé  s'é tant  extrêmement 
aDôiblie  ,  il  crut  devoir  momenla-- 

pour  que  celte  espèce  de  repos  lût 
encore  utile  à  la  pairie,  il  accom- 
pagna le  général  Clarke  eii  qualild 
d'à  i  de  -d  e-cara  p,iorsdesonaiiil)aBsade 
en  Élrnrie.  Nommé  colonel  du  1 1' 
régiment  de  dragons ,  Girault  fut 
le  joindre  au  camp  de  Boulogne  , 
et  de  U  le  conduisit  en  Allemagne. 
A  la  bataille  d'Austerlilz  ,  le  major 
ayant  été  blessé  dès  le  cotumeRce- 
ment  de  l'action,  Girault  prit  Is 
commandement  des  escadrons  ,  s'y 
distingua,  el  abattit  d'un  coup  de 

ment  où  il  alloit  mettre  le  feu  à  uue 
batterie  pointée  coutre  son  régi— 
meut.  Un  11*,  étant  passé  ati  ij'  , 
toujours  en  qualité  de  colonel  ,i\ 
combattit  vaillamment  aux  jour- 
nées d'Jena ,  d'Eylau  .  et  de  P/eos- 
Bich-Ey!an.  Le  la  février  1807, 
voulant  débusquer  les  cosaques  d'un 
village  qu'ils  occupoient  sur  les 
de  la  Passarge,  et  s'élant  trop 
à  coup  cera4 


Ucé,il    S' 


dragons  du  la',  s'écrie  Martignjc, 
el  la  valeur  de  ses  soldats  le  délî- 
vre.  Mais  il  avoit  reçu  dans  la  mê- 
lée un  coup  de  lance  qui  le  Irana— 
perçoit,  et  ce  fut  avec  beaucoup  d« 
peine  qu'il  guérit  de  cette  blessure. 
Aumoisd'aoÛt  l3o8,  aon  régimeot 
rappelé  d'Allemagne  fut  envoyé  en  ' 
Espagne  d'abord  ssus  les  ordre*  di^ 


GIRO 

maréchal  duc  de  Danlxtk,  puis  sous 
ceux  du  généf-al  StUrastiani.  Giraidl 
faiaoit  fonction  de  général  de  bri- 
gade comrnaodani  les  ëclaireure  de 
la  division  Milhauil ,  lorsque  ,  le  3!< 
mars  1609  ,  veille  de  la  balaillede 
Ciudad-Reai,  ajaut  déj  chargé 
plutieurifois  les  ennemis  auxavant- 
postes  dans  la  jOLirnée ,  il  fut  frappé 
«u-desBUs  de  la  ciiUse  d'un  boulet 
qui  le  renversa.  «  Ikles  amis ,  dit  -  il 
à  ses  soldats  ,  qui  le  clirniisoieut 
comme  un   (lère  ,  je  perds  ta   vie 

CKlerminant  nos  ennemis,  u  Ua  tin- 
rent parole,  et  firent  les  37  et  aS 
des  prodiges  de  valeur ,  eu  combat- 

eolonel.  Après  un  Irautport  doii- 
loiireuK  de  trente  lieues,  il  arriva 
le  at)  i  Occaua ,  devenu  célèbre  par 
la  vicloire  du  19  novembie,  «t  y 
mourut  quelques  heure»  après ,  em- 
portant les  regrets  de  toute  l'armée. 
Il  éloil  officier  de  la  légion,  d'hon- 
neur ,  et  jamais  distinction  ne  fut 

■i-GraOD(Iean-Françoi»-Xavier), 
fils  d'uu  médecin,  et  médecin  lui- 
même  ,  né  en  i733  ,  dans  un 
village  près  de  Salins  ,  eiertpa  son 
art  à  Besançon  avec  autant  d'babi- 
lelé  que  de  dësintéressemeat.  11  se 
sigitala  iur-tout  contre  les  épidé- 
mies,  sur  lesquelles  il  envoya  un 
long  mémoire  à  la  société  de  mé- 
deciDc  de  Paris ,  dont  il  éloit  mem- 
bre. U  mourul  victime  de  son  zèle  , 
en  juillet  17113  ,  an  milieu  de  réi>i- 
dëmie  qui  atfligeoit  le  village  de 
Chatenois,  bailli^ige  de  Dûle  Le  roi 
l'avoil  anobli.  Il  l'ut  un  des  preuiiers 
qui  introduisit  l'inoculation  dans  sa 

I.  GIRON  (D.  Pierre),  duc 
d'O.ssone,  issu  d'une  làuiille illustre 
d'Espagne ,  fut  mené  à  Naples ,  en- 
core enfanl ,  l'an  1 58  j ,  lorsque  son 
grand-pere  alla  se  mettre  eu  pos- 
session de  la   vice  •  royauté  d«  ce 


GiRO        453 

rojaume.  Giron  servit  en  Flandre 
pendant  six  campagnes  avec  beau- 
coup de  valeur.  Etant  retourné  en 
Es|iagne,îlyobtint  la  cbareedrgen- 
lilliumme  de  ta  chambre  du  roi,  et 
l'ordre  de  la  Toison  d'or.  Le  duc 
d'Osaoue  fut  un  de  c>uk  qui  s'op- 
posèrent le  plus  à  l'expulsion  des 
Alaures  :  expulsion  qui  lui  partit, 
ainsi  qu'aux  bons  citojeus,  f'unt'sle 
i  la  patrie.  Nommé  eu  iRii  vici- 
roi  de  Sicile  ,  il  lit  iftoer  le<  Ibr- 
titii-ations  dtd  places  fortes,  «1  mit 
la  marine  en  si  bon  étal  ,  qui;  les 
Turcs  n'osèrent  plus  paroitre  si<r  les 
ioti-9  de  celte  lie.  Après  avoir  t-lé 
pendant  quatre  an:  gouverneur  de 
la  Sicile,  il  f>it  iirxnini:  vice-roi  de 
Naples.  En  Sicik-,  w-  «.«(s  enne- 
mis avoieut  été  le>  T-n .s  .  i.  Naples , 
ce  furent  lesVénitie'is.  H  ninolut  d'a- 
battre leur  fierté, el de  leui  dia|iulir 
Tempirede  leur  golfe.  Il  les  làiigi.a 
eu  ïBfei  exlTaordinairemenl  par  (es 

firent  sur  eux.  En  ifîiiG,Ia  vice- 
royaulé  de  Naples  lui  fni  loutinuéB 
pour  trois  aus.  Ce  fut  dans  celle 
aunée  qu'on  découvrit,  par  le  moyen 
de  Jaffier,  un  des  conjurés  ,  la  fa- 
meuse couspiraiiou  conire  Venise. 
(  f^. Ci7BVA, n". II  )  Le  ducd'Ossona 
eut  beaucoup  de  part  aux  prépara  tifs 
qui  se  firent  pour  l'exécution  de  ce 
pro|et  exécrable.  r..esNapnlitainsne 
se  louoient  pas  plus  de  lui  que  les 
Vénitiei  '  '  -  -  '-  ■ 
Ses  eiiD< 

de  l'inquisition  qti'il  i 
d'établir  à  Naples,  y  rendirelit  bien- 
tôt sa  ttdélilé  suspecte.  11  se  soutint 
pourtant  qiielque'lemps  contre  les 
inirigues,  en  inariaiii  son  fils  avec 
la.  fliJe  du  duc  d  Uc^da,  favori  da 
roi  d'Espagne  ,  et  lil.i  du  duc  de 
Le'rme.  Àlais enfin  lecardiiial  Bor^fia 
lut  envryé  i  sa  place  La  mort  de 
Philippe  111  niil  le  comble  à  sa  dis- 
grâce, lie  duc  de  Lerme,  ion  pro- 
tecteur, fut  éloigné  par  le  nouveau 
miuiïtn;  etl«  duc  d'Ucéda,  beau- 


454       Gino 

père  d«  ion  fth ,  aubit  te  nitme  sort. 
Od  iuroinu  contre  lui.  I^e*  Na]ioIi- 
laJDB  reniplireut  pliia  de  sept  rainet 
de  pB|iierde  diffërcnleiacciiialioiis. 
Lb  duc  leur  répondit  aveu  la  lierlÉ 
d'un  hnmiae  qui  u'anroit  rien  eti  à 
■G  reprocher  ,  et  ses  ré |iou*es  servi- 
rent pruque  à  te  jualitier.  Eiiliu  , 
après  avoir  ili  enfermé  pendant 
trois  ans  ,  il  monrut  daiis  la  prisoti 
en  i6s4,igé  d'environ  ^7  à^B  au*, 
■ans  qu'on  lui  tCil  prononcé  sa  tta- 
tence.  Nous  n'examinerons  pas  li  le 
duc  d'Ossone  étoi(  innocent  on  cou- 
pable; mais  il  ettcerlaiii  qu'il  poussa 
trop  loin  l'amliltiou  ,  rorf;iiei1 ,  le 
faste,  la  cruauté  et  le  despotisme. 
On  rapporte  de  lui  plusieurs  Tades 
plaiianteries  qu'on  trouve  dans  ton» 
les  insipides  recneiln  de  bons  mots. 
Gregiirio  Léli  a  écrit  sa  Via  et  l'a 
brodée  à  sa  manière. 

n.  GIRON-GARCIAS  de 
1.0* Y8À ,  archevêque  de  Tolède ,  né 
A  T^ilavera  en  Espagne,  appelé  à 
^  la  cour  de  Philippe  11,  qui  kàt  snu 

aumAuier,  lui  couFia  l'éducation  de 
l'infant  d'Espagne  sou  iils,  et  \e 
plata  ensuite  sur  le  sitge  de 'Tolède  , 

en  i.'iog.  On  dit  que  le  chagrin  qu'il 
conflit  du  peu  de  considéralinn  que 
lui  lémoignoil  te  roi  Philippe  lU  , 
■ucceiseur  de  Philippe  U  ,  hÂla  sa 
mort.  Cesavant  prélat  avoilpublié 
en  I  %4  I  in  ~  folio ,  line  nouvelle 
CoUeclioii  des  Conciles  ti'£spagne , 
avec  des  notes  et  det  correct^ns. 
C'éloit  la  meilleure  qu'on  efll  avanl 
celle  du  cardinal  d'Aguirre. 

•  GIBONNA  (  André  ) ,  de  Squil- 
laci,  jésuite  très-savant  du  t7°siËcle, 
a  écrit  .  Se  episcvjio  tib.  If  in 
fiiibuafasè  dii^utaïur  ife  prœiiilis 
«ierlione ,  rie  peraoïié  eligemld  tt 
'  fttsiitid  in  tlectione  seivandd.   ' 

1 1.  GIROUST  (  Jacques),  iésuile, 
mé  à  Beaufort  en  Anjou  en  16^4  , 
won  àP«ri»U  iginiUet  1689. rem- 


GIRO 
plit  avec  Vanroiip  de  distinction  kl 
chaires  de  la  province  el  de  la  capi- 
tale. Sa  manière   de   prëchvr  «toit 

onction.  Le  P.  Ureloimedu ,  aon  con- 
frère, publia  ses  Sermons,  Paris, 
1704,  S  vol.  in-i9.  Ouy  trouveune 
élo^nencenalnrelleeli'orte,  et  néan- 
moins un  style  fort  médiocre.  Son 
Âvent  est  intitule  le  PécAeur  saat 
excusé.  C'éloit  l'usage  des  predico' 
leurs  de  ce  temps- là  de  choisir  un 
dessein  général ,  auquel  ils  rappor- 
loient  tous  les  discours  de  l'aveiit. 

*  11.  GIROUST  (  N.  ),  musicien. 
U  manifesta  son  talent  de  bonne 
heure  ,  et  fut  nommé  ù  l'âge  de  dix- 
neuf  ans  maitre  de  musique  de  la 
cathédrale  d'Orléans.  Uu  coucauri 
fut  ouvert  au  concert  epirîLiiel  de 
Paris.  Le  sujet  étoit  le  p^aiinae  Saper 
flumina  Babylonis,  et  le  prii  une 
médaille  d'or.  Vingt-cint)  otivragn 
furent  présenlcs  à  l'examEu  ,  deux 
li^èreat  l'alteiitioi)  e  t  parlajjéi  inl  les 
suffrages  des  juges:  l'un  ,  d'un  carai;- 
lëre  large  et  nia|estueuK  ,  mais  som- 
bre et  imposant,  expritnoit  la  dou- 
leur profonde  qui  u'a  plus  d'espé- 
rancej  l'autre,  d'nn  style  plus  bril- 
lant ,  mats  d'une  mélancolie  pin) 
douceet  pins  tendre,  pénétroit  jui- 
qn'an  creiir  et  chamioit  l'imagina- 
tinn.CesdeuK  compositions  pamrenl 
également  dignes  du  prix.  H  n'y 
avoit  qn'nne  médaille  :  on  en  frappi 
u»  seconde,  et  tes  deux  auleim dé- 
voient être  Eouinnnéa.  On  Jèrelei 
cachets  qui,  suivant  l'usage,  tenoient 
leurs  noms  sous  Te  secret ,  «t  on  vit 
avec  une  extrême  surprisequ'nnitBl 
homme  avoit  remporté  tes  3  pTiK,ïl 
cet  homme, étoit  François  Giromt 
On  ignore  peut-être  à  quel  henreni 
enthousiasme  l'art  est  retlevable  de  U 
magnifique  ta\x»v\aeàaIteginacaB- 
Giroust  avoit  deGespéré  île  pouvoir 
donner  de  l'intértt  à  un  poëmeauni 
stérile,  ans»  dépourvti  d'idées:  et 
pour  lapremièreCaisil  avoit  ëproit- 


GIRO 

vé  le   d^coiiragemeiit.  Passant   un 

lourdâiis  les  a  |i  par  te  m  en  i  du  palaîi 
(le  Versailles ,  il  fui  fraiipé  i  la  vue 
d'iia  tableau  de  la  rùsuiTeclion  ;  le 
feu  créateut  du  peiutre  paasa  tapi- 
dement  daus  lame  du  niiisicieu, 
«  Voilà  un  beau  tableau  , 


GIRY 


4:>5 


1*' 


Il  fit 


I  cheF-d'cEiivre.  Ainsi  ces  beaux 
vers  oA  le  plus  illustre  des  poelea 
grecs  peiguit  Jupileravec  son  frout 
inajesliieux  ,  sou  sourcil  menaçant, 
vs  main  anniïe  de  la  Foudre ,  fit  ^ctore 
celte  belle  statue  de  Phidias,  r|ui  fut 
le  plus  digue  ornement  du  lemple 
d'Ephèse.  Le  Begiiia  eœli  de  Gi- 
roiist  est  un  vërilable  drame  dans 
lequel  il  a  réuui  tous  les  accessoires 
•^uî  pouvoient  y  prêter  de  la  vie. 
Tous  les  mjstèref  religieux  <]uî  ont 
précedi!  et  suivi  lu  résurrection  , 
y  sflal  caractérisés  avei'  une  vérité 
d'expression  qui  élniine  la  penét'e  et 
qui  s'empare  du  cœur.  Bien  ne  dut 
faire  plus  d'impression  sur  ce  savant 
compositeur  que  l'efiroi  naïf  d'une 
bonne  villageoise  qui  crut  que  la 
terre  trembloit ,  et  que  le  lieu  de  la 
>cène  allait  s'ëcrouler,  tant  le  musi- 
cien avoit  rendu  fidèlemeut  le  mou- 
vement de  la  pierre  sépulcrale  à 
l'instant  où  le  Christ  sort  dti  tom- 
beau. La  cour  s'empara  du  gi^nie  de 
Giroust;  le  roi  le  nomma,  d'abord 
maître  de  la  musique  de  sa  cbapelle, 
et  ensuite  suriutendaut  de  toute  sa 
mjuuqkw.  C'étojl  alors  le  poste  le 
plut  éinineut  où  l'aoïUiliou  d'un 
boutraede^nartpeuvaii  pië  tendre; 
mai»  pluB  ce  posin  éloil  émineiU, 
plus  il  éloit  environtié  d'écueik.  Il 
faUoit  juatifier  le  chois. du  moiiar- 
((ue.  C'cal  là  qu'il  se  surpaasa  lui- 
même;  c'«st  là  qu'ayant  ù  readrete 
PaaaagÊ  lit  ta  mer  Houge,  il  fut 
puissant  par  l'harmonie,  couinie  le 
tégialateur  dei  Hùbreux  l'avoit  été 
parla  parole.  Laréï«lut<ondei789 
lui  ayant  fait  perdre  aes  plaoea  et  sa 
fortune ,  il  fui  trop  heureux  d'obte- 
nir U  plaça  de  concierge  du  cbùleau 


d  e  Veria  illen,  appeldp«/a/i  national. 
Il  composa  des  chants  civiques  pour 
lïs  f^tes  nationales  et  décadaire)  : 
c'est  â  lui  qu'on  est  redevable  dvL 
beau  chant  de  ce  morcean  si  connu  , 

pire  des  lois,  etc.  tl  a  mis  encore 
en  musique  une  partie  de  l'Ode  de 
Thomas  sur  le  temps,  et  les  passages 
les  plus  rrapjians  de  »on  Epiire  au 
peuple.  1*  minisire  de  l'inlérieur, 
qui  n'a  été  informe  que  trca-lacd  de 
sa  détresse,  venoit  de  lui  accorder, 
au  nom  du  gnuveriiemeul,  un  ac- 
cours de  huit  cents  francs;  mais  \e 
long  oubli  danslequel  l'a  voient  laissé 
ses  prédécessenrs  avoit  miné  sa  vie. 
Il  est  morte»  iTgç),  veudantdu  miel 
et  du  lait  aux  habiletis  de  Ver- 
sailles. 

•  GIRTIN(  J.  ),  jeune  peintre  H 
beaucoup  d'espérance  ,  né  en  1778, 
mon  eii  1803.  Son  amour  pour  son 

1er  que  qnclques  jours  avant  lannon, 
quoiqu'il  fût  tourmenté  d'un  asthme 
qui  lui  rendait  le  travail  exuème- 
ment  pénible.  Il  a  peint  le  paysn^e 
a  l'iHiileeteD  détrempe.  LesPiino- 
raina  de  Lon-dres,  «tda»  fua  de 
Paria  ipi'il  a  execulé»  sont  des  la- 
bteaiix  âdmirablec.  QDdque«tUfl«  des 
derniers  ont  été  gravés. 

+  I.  GJBY  (  Louis  ),  Parisint  , 
avoMt  an  parlement  et  an  conseil, 
un  des  première  memb/e»  de 
l'académie  française  ,  se  lil  rou- 
noilre  par  ses  itadutLions.  On  djs- 
lingiia  cellflf  de  \' Jpologélique  Je 
TertulUen,  de  VIJisloire  sacréeàe 
Sulpice  Sévère,  de  la  Cité  de  Vicu 
de  saint  Aiigustin  ,  des  ,EpÙres 
chf/iiies  de  oe  père  ;  du  DialogBc 
des  orateurs  de  Cicéron,  in-4''; 
de  VUnion  de  l'Eglise  et  de  l'Etat 
d'ieaac  Habert,  Paris,  iS^i  ,  in-S". 
Ces  traductions  eurent  beaucoup 
de  Qonrs  en  son  temps;  mai»  elles 
sont  quelquefei»  obscures,  souvent 
iuiidÈlMf  et  d'une  diction  trop  né- 


45G  GISB 

gligée.  Ce  traducteur  mourut  àParit 

eu  1666 ,  à  70  ans.  P'uyez  Apbb  , 


cëden   . 

nimes,  eu  devint  proviucial.  Ega- 
lement recommandable  par  sa 
.  pliité ,  son  savoir  et  sa  modestie,  il 
avoit  une  si  grande  facililê  i.  s'expri- 
mer SUT  les  maliëres  de  dévotion , 
qu'il  écrivoil  sans  préparation.  Son 
plus  grand  ouvrage  est  une  fie 
des  Saints  ,  9  vol.  in  -  folio  , 
écrite  avec  onction  :  niais  elle  n'est 
pas  eolièrement  purgée  de  ces  faWea 
qui  donnent  souvent  une  petite  idée 
de  l'historien,  sans  en  donner  une 
plus  grande  du  héros.  Ce  pieux  écri- 
vain mourut  à  Paris  le  ao  novembre 
1688,  à  55  aus.  UP.Ralfron.Bon 
confrère,  provincial  de  la  provint» 
de  France,  a  écrit  sa  Vie,  in-13, 

*  I.  GISBEBT  (  lean) ,  savant  jé- 
iuile  français  ,  long-temps  profes- 
seur de  IhéologieàToulouse,  et  eu- 
suite  provincial  de  son  ordre  eu' 
Languedoc, uaquitàCahorsen  i63g, 
«t  mourut  eu  1710.  Il  est  auteur 
d'un  livre  intitulé  .^n/i/iroJoiiVw- 
inus,  iu-4°;  et  d'autres  ouvrages. 

t  II.  GISBERT  (  Biaise) ,  jésuite, 
ué  à  Cahors  en  i6f>7,  prédicateur 
célèbre ,  passa  les  dernières  années 
de  sa  vie  dans  le  collège  de  Mont- 
pellier, où  il  mourut  le  38  février 
iTÎi.Onadelui,  I.  V Art  délaver 
un  prince,  mr-i,"  ,  réimprimé  en 
1688,  en  3  vol.  in-)3,saus  le  titre 
de  r^fri  de  former  Cesprit  et 
le  cœur  d'un  prince,  liyie  rempli 
de  lieux  communs  ainsi  que  le  tui- 
vam.II.  La  Philosophie  dupriace, 
Paris,  1688,  in-8°.  L'ouvrage  qui' 
lui  fait  le  plus  d'honneur  est  son 
Eloquence  chrétienne  dans  ridée 
et  la  pratique,  Lyoa,  i7i4et  171S, 
10-4" ,  réimprimée  in-i  a  à  Amster-  . 
dam,  17^8,  avec  les  renui^ues  du  ; 


GISC 

célèbre  Lenfant.  Il  a  él^  traduit  eu 
italien,  en  allemand,  etc.  La  pre- 
mière édition  de  ce  traité  avoit  paru 
en  170a,  in-  19,  à  Lyon,  sous  ce 

titre  ;  Le  bon  goiil  de  l'éloquence 

GISCALA  (  Jean  de),  ainsi 
nommé  parce  qu'il  étoit  originaire 
de  celte  ville  en  Palestine  ,  étoit  un 
brigand  qui  exeiga  les  plus  horribles 
cruautés  pendant  la  guerre  des  Juifs 
contre  les  Romains.  Après  la  prise  d^ 
Giscala,  il  se  jeta  dans  Jérusalem, 
oùilserendit  chefdeparli.Il  appela 
tes  Iduméens  à  sou  secours  contre 
Ananus ,  grand-aacrificatenr,  et  cou- 
ire  les  bons  cilojens  qu'il  traita  avec 
la  dernière  indiguïté.  Ses  plus  grands 
divertissemens  étoient  de  piller,  vo- 
ler et  massacrer.  Ce  scélérat  s'ëtant 
joint  à  Simon,  fils  de  Gioras,  qui 
étoit  un  autre  chef  de  parti,  ils  ne 
cessèrent  pas  leurs  brigandages  et 
leurs  massacres  que  la  vitle  ne  Fût 
entièrement  ruinée.  Ils  firent  périr 
plus  de  inonde  par  le  feu ,  le  fer  et 
la  faim ,  que  les  Romains,  qui  les  as- 
siégeoient.avec  toutes  leurs  machines 
de  guerre;  mais  tous  ces  crimes  ne 
restèrentpas  impunis.  Après  la  ruine 
de  la  ville  et  du  temple ,  Jeau  de 
Giscala  se  cacha  dans  des  égouts ,  où 
il  fut  trouvé  au  bout  de  quelques 
jours.  Titus  ue  le  condamna  qu'à 
une  prison  perpétuelle. 

GISCON,  fils  d'Himilcon  ,  capi- 
taine des  Carthaginois,  aprii  avoir 
fait  la  guerre  avec  beauqïnp  de  bon- 
heur, fut  banni  de  sa  patrie  par  une 
cabale,  et  rappelé  ensuite.  On  lui 
permit  de  se  venger  de  eee  ennemis 
comme  il  voudroit.  Il  se  conteulads 
les  faire  prosterner  par  terre ,  et  de 
leur  presse!  le  cou  sous  un  de  ses 
pieds,  pour  leur  marquer  que  li 
vengeance  la  plus  digne  d'un  grand 
homme  est  d'abatlre  ses  ennemis 
par  ses  vertus,  et  de  leur  pardonner. 
Peu  de  temps  après,  l'an  3o9  avant 
J.  C,  il  fut  général  d'ime  armée 


GIUG 

pour  ta  Sicile,  tit  la  guerre  aux  Co- 
rtulhians  et  conclut  une  paixavau- 
tageuse. 

*  GISEKE  (  Piul-Thierri) ,  n.!  à 
Harobourg  le  1 1  dAembre  1741 .  et 
mort  dans  celte  ville  le  sn  avril 
1795 ,  se  distiugua  dana  la  médecine 
et  les  Bciences  ualurelles.  Ses  princi- 
Ijaui  ouvrages  roiilenl  sur  la  boia- 
nique.  Liaoëe,  »on  inailre,  faisuLl 
si  grand  cas  de  lui ,  qu'il  consacra 
son  nom  dans  une  des  dénomina- 
tioDs  dont  cette  science  lui  est  re- 
devable. 

GISLEN.  f^oyezBvsBEC. 
GISORS  (  le  comte  de  ).  ^oyes 
FoucQnET.n"  W,  à  la  fia  de  l'art. 

*  GISSELIN.ou  Ghiseltn 
(Victor),  médecin  des  Pays-Bas. 
né  le  ^3  mars  i!)43  à  Stantfort, 
village  de  Pkndie.' Après  avoir 
pratique  son  art  dam  plusieurn 
Tilles  ,  il  se  fixa  à  Dunijuerque . 
où  il  mourut  en  iSgi.  Cx 
médecin  a  laissé  divers  ouvrages 
en  prose  et  en.  vers.  Eq  i564,  il 
publia  les  œuvres  de  Prudence  , 
avec  de«  noies.  U  en  fit  encore  sur 
l'Hisloirt  SOcréeAe  Siilpice  Sévère , 
doutil  donna  une  édition  en  1^74. 
On  a  encore  de  lui  Epislola  de 
hjrdrargyii  usu  ad  Martiimm  Eve- 
rarluiriy  Anlverpia  ,  1579,  in-S", 
avec  JoannU  Fernelii  de  luis  ve- 

liber.  C'est  la  première  éditiom  de  ce 

traité  de  Femel. 

GIÏIDICE.   Voy.  Ceilamaile. 

*  GIUGLAHIS  (  Louis  ) ,  jésuite 

italien    et   célèbr»   prédicateur    du 

1 7*  siècle ,  le  seul  peut-itre  qui  ait 
porté  à  un  Itaut  degré  les  mélc^ 
pl^ret  extravagantes  et  les  idées 
alaœbiquées.  Ona  tiehii,!. '^'tvi/o 
coa  altre  prtdrcke  insigni  ,  Milan , 
1668.  II.  Teatro  deW  eloquenta  , 
Venise  ,  1680.  111.  Panegirici,  Ve- 
niée,  lËëa.  IV.  Quar«ii/i*ah ,  V«- 


GIUN 


457 


nise  ,  1666  et  1671.  V,  ^fanzi 
prezioai,  owero  predicke  morale 
epaiiegiricht,Wi\an,  169a.  VI. /.a 
scuota  délia  vericà  aperla  a'  prin^ 
cipi,  Venise,  i665.  Cet  ouvrage, 
fait  pour  l'instruction  du  prioce 
royal  de  Piémont ,  est  écrit  d'um 
style  coucis  et  élégant. 

GIULANO  DE  Mayano, 
sculpteur  et  architecte  florentin , 
né  en  1377  ,  eut  beaucoup  de  ré- 
pulalion  ensou  temps  <  sur-tout  pour 
l'arcUi lecture.  Il  fut  employé  à 
Rome  par  le  pape  Paul  II.  Le  roi 
Alfouse  l'ayant  appelé  à  Naples , 
il  y  couslruisit  pour  lui  le  magni- 
Squepa/uij  de  Puggio  Reale  ,  et 
embellit  cette  ville  de  plusieurs 
autres  édifices.  11  y  mourut  en 
i447-  Le  roi  lui  fit  faire  de  super- 
bes obsèques. 

"  GIULINI  (George),  d'uUe 
famille  noble,  né  à  Milan  eu  17 '4  i 
prit  le  bonnet  da  docteur  endroit 
â  Pavie,  et  étudia  dans  sa  patrie  les 
diverses  brancbes  de  l'inslruclion 
sous  la  direction  d'hommes  savans. 
Il  se  livra  aussi  avec  beaucoup  d'ar- 
deur à  l'étude  de  la  musique.  Il 
donna  à  l'académie  des  Trasformali 
des  prsuvea  éclatantes  de  son  savoir 
dans  les  belles-lellres,  dans  l'anti- 
quité latine  et  dans  l'histoire  de  son 
pays ,  dont  il  devint  historiographe 
el  président  des  archives.  Il  mourut 
en  1780.  On  a  de  lui,  1.  Memorle 
spettanli  alla  sloria  e  al  goeerno 
r/i  '  Milanu  ne  '  secoll  bassi. 
II.  Continuazione  délie  suddetu 
memorie  ,  etc.  ILL  Disseria- 
zioae  di  Giutia  Drusilla  , 
figliuola  di  Germanico.  IV.  Ra- 
gioiiamenlo  sopra  l'anfiteatro  di 
JUitano.  V.  Rime,  oraziOHi ,  etc. 
Il  a  laissé  manuscrit  des  Comédies , 
des  Tragédies,  des  Dissertations , 
des  Caniales ,  elc, 

'  GlUNTA  (Onuphre),  de 
Palerm^  et  du  tiers-ordre  de  Saint- 


458 


GlUiN 


Françoi»,  fut  pendant  3o  au*  coii- 
sultcur  et  qualificateur  du  «aiat  nf- 
fice.  Outre  son  profond  lavoir  ea 
matiËmmoralea,  une  ioagne  (ira- 
tique  le  mit  en  état  de  s'instruire 
à  fond  dei  causes  qui  é  loient  du  res- 
sort de  ce  triliunal,  et  il  fil  beau- 
coup de  dissertations  Bavantes  qui 
furent  imprimées  après  sa  mort  : 
Fragmeala  juris,  etpraxis  ad  aa- 
crumfidei  tribunal  spectaiiiia,tlt. , 
opus  postàumum  t^anoTOxi ,  17/^8  , 
iii-fol.  Xanuale  qualificaturuin  S. 
(iiîc/i,Palerme  ,•  174a, Giuuta  mou- 
rut en  1745. 

•  GraNTINt  [  M.  Franceico  ) , 
Floreniia  ,  docteur  eu  théologie  , 
disciple  de  Julien  da  Pralo  ,  snvatit 
natliematiciéii  ,  tlorissoit  da:ia  te 
16'  siècle.  Giuntini  fut  (l'abord 
carmélite,  et  ensuiteaposlasia.  Après 
uœ  vie  errant*  et  licenci^usa,  il 
vint  eu  Fcance ,  où  il  abjuia  la  reli- 
gion calholi<|Lie.  S'étant  resdu  à 
Lyon ,  il  y  devint  correcteur  de 
rirnprimerie  des  Gtunti.  Il  «a  livra 
eusitite  au  commerce  de  papiers ,  lit 
la  banque ,  prËta  à  usure ,  et  amassa 
ainsi  60,000  écus ,  dont  on  ne  re- 
trouva rien  après  sa  morl.  Il  éloil 
rentré  dans  le  seiu  de  l'élise  ciillio- 
liqiie  sans  devenir  plus  modère.  Son 
esprit  se  resaenloit  de  la  corruption 
de  se!  mœurs.  On  a  de  lui ,  1.  De' 
Coinmentarj  Itlini  sopra  la  sfcra 
di  Sacrobasco ,  iSy?  el  )S78,  a  vol. 
in  -  4°.  11.  Spéculum  astrologÙE  , 
Lugduoi,  i58i ,  1  vol.  in  fol.  llT.  Un 
r/ûiV^en français *«'■ /a  Comiteq^ui . 
parut  en  1677,  in-8'.  IV.  Uq  autre 
sur  la  réforme  da  Calendrier  faite 
par  Grégoii-e  XIll ,  en  In  lin ,  i  a-%*. 
V.  Discorso  in  difesa  de'  ùuoai 
aitroliigi  caiitro  quetli ,  die  biasi~ 
mando  non  inleitdoiw  laie  scieaxa 
di  aslro/ogia,  avec  une  lettre  de 
Castelvelro ,  et  la  réponse  de  Giuti- 
tÎDi.  Lyon  ,  1571 ,  in-8°.  V[.  TJis- 
corso  toprà  il  tempo  dtlV  inna/no- 
rameaio  dalFetntrca,  coa  ta  apor- 


Glus 

sixiont  dfl  ionatio  ■■  Giafiàmai'- 
gava  t'amorosa  auUa ,  aUi  mapti- 

fici  signori  academici  fiorvntiai , 
1567,  in-S".  Oii  prétend  qu'en 
1590  il  fut  ens«veli  aoua  les  ruînn 
de  sa  bibliolbèqutr ,  quoiqu'il  eAt 
prédit  qu'il  niourroit  d'un  aulfs 
genre  de  mort.  Ilavoil  environ  ES 


GIUNTIKO.  roy.  Jcnctin. 

*  GTUR8A  (  Mario  ),  juriscoiisiill. 
de  Meseine,  mort  en  1648,  fit  ses 
éludes  à  Fadoue.  De  retour  dans  ta 
patrie,  il  «'acquit  bMucoup  de  ré- 
puialion  dans  b  profession  d'avocaL 
On  a  de  lui  ,-Deciiioiium  S.  R.  C, 
regat  Siciliœ ,  1  vot.  ;  Lacuira- 
lioniim  F.  I.  cenci/ia  aeu  deci- 
siaiies  criminales  ;  repeiitiunes  de 
succeîsione  fëudanuM  inter  ascea- 
deiites  et  desctndentes  masca/os, 
ad  cap.  118  r^.  el  imper.  Ca- 
roli  Vi  Tritimalittiitregni  Sicilia 
decisae  obseivalioites  ;  Ueciaiunum 
rtovisiimaruBt  conaisloi-ii  sacras 
r^.  conscientix regniSiciliai,e\,c. 

i-  GIVRE  (  Pierre  .le  ) ,  médecin . 
Dé  en  1618 ,  près  de  Chàteau-Tliier- 
ri,  mort  «a  i664  k  Provins,  oii  il 
exeiçMt  aon  art,  est  auteur  du  Su- 
crât, det  eitu.r  /ainéi.'aias  acides , 
16S1,  in-ii  :  livre  qtn  fot  Uaduit 
en  tstin  la  mime  anuéo.  On  »  en- 
core de  lui  uD  Traité  des  Emis 
mraéraiesdePivtvme,  ift.'ig,  iti-i». 

GIVBI.  foyes  Mesmes,  n"  IV. 

*  GlUSSAWO  i  JaW-Pieire  ) ,  de 
Milau ,  exiei<te  d'abord  la  praCaatwR 
de  médecin;  il  embcassa  etlsuile  l'é- 
tal ecclésiastique  ,.  pf  il  l'habit  cléri- 
cal de  Saiut-Charka-Bprronaée ,  et 
reçut  les  opdFes  Mns'éS'  Il  aerfit 
jusqu'à aa  ntiwt ce saïat  prélat,  qui, 
l'eatimant  beaucoup  à  cause  de  tes 
venus ,  lui  offrit  {^usienr*  bjuéficn 
qu'il  refusa.  AU  fia  tte  ats  jours ,  il  a* 


CIZZ 

relira  datt!  mie  maison  Ae  cenip^gnit 
■ilnéË  tous  les  uiiirscle  Monia  ,  oii  il 
mourut.  Oii  o  de  lui,  I.  f^ita  di 
S.  Carlo,,  quiaélé  trailtiiiR  en  laliu 
par  Bosii ,  et  piibli(!e  avec  (le4nn|;ii»g 
notés  par  Otiracchi.  IL  VetÙs  aefte 
c/iieae- privilégiait  di  JUiJano,  III. 
TralialO  in  diahgo  per  il  aacra' 
menio  dtlla  penittnza  ,  e  per  te 
raase  del  peccalo  ,  »  de'  riniédj 
lia  esso  preservaliri.  IV.  laloria 
euange/ica  ,  in  cui  toitu  t^ingati  i 
quattro  etvt/^l/  roa  lor  aeaso  let- 
lerah-  V.  hirusioite  a'  aaeerdo/i 
iurati  per  le  congivgazioni  cAe  do- 
ftino  fnre  dtf  padri.di  famigiia 
VI,  f^ita  e  miFOcoli délie  SS.  Ver- 
giniLiierattLt  Giailina.Xll.  P'iM 
t/i  S.  ^bbnndio.  VUL  rHa  di  Ti- 
lippo  Archiuli  arcieeicom  di  Mi- 
iano.  IX.  F'ita  di  S.  GÎKseppe. 
X.  f^ita  di  S.  Egidin.  XI.  Kita  di 
S.  Gio.  «  moaaco  Jfoaileo.  XII. 
Tratlmto  deila  {•eaerazltse  che  si 
dceallaS.  ('race.  SHI.  Paiiegi-- 
licopcr  le  ladi  di  S.  Carlo.  XLV. 
Jiffiao  permodo  di  esertazione  ad 
una  persaita  uobile,  cht  aifeada 
ttd  imegnar  e  ladoltrinaciietiana 
in  liieci  librispi^ala. 

GIUSTINIANI.    ruye:    Justi- 

NIANI. 

*  GTZ2ARE1LLO  (Nicoloft- An- 
toine ) ,  de  la  letre  de  Sajnl-PieitB  , 
dans  la  province  de  Lalmiir ,  iiiaii 
originaire  de  la  ville  de  Tareiile, 
fai-«cat  ,  et  ensuite  (iacal  et  oon- 
•eiller  iki  roi  l  Naples  «hua  It  17* 
siècle,  a  fait  Ktiprinrer  l'onvbige 
suivant  :  Jareas  decisionea  S-.  r»g. 
coKÙlii  oeofiof.  in  duos  iibr.  tlis- 
trilmiux.  On  a  de  lui  maDuseiit  : 
j4pologia  Ha  aùninii  pontificia  po- 
testate  et  Ecciesia  catholtcix  l'.ber- 
tate  ,  el  exemptifme  advenus  iw- 
certiatictmispro  repubUoil reiielâ 
prapositioKes  ad  Paulum  f^i  Trao 
tatua  de  regid/tiriwdictioae  ;  caasi- 
litim  9eu  aiUgatio  in  cauad  mar- 
oAioaia  Orioœ  aim  epiaeopo  Nerit- 


GLAI 


459 


*■  GIZZIO  (  Undicl-Auge  ) .  ju- 
riscouBulie  uapoUiaiu  ,  mais  origi-, 
naire  de  Clii^ii,  vécut  dans  le  17* 
siècle.  OïL  a  de  lui  Olsen-aliunes 
ad  decishiiei  S.  ]i.  coimilii  Sea- 
poliiaaii  fJcctaris  Capjciî  Lairi 


t  GI.ABER(Ito(loIplle],hën^dielin 
de  Cluiii,  llorissotl  koiIs  les  règtiea  da 
Robertctde  fl-uri  I",  roisde  Fran- 
ce. Il- aima  el  cidliia  la  po^ie. 
I.e  plus  considérable  de  se^  ouvrage» 
est  une  C/iron!que  ou  Histoire  de 
l'rance  ,  adressée  à  l'abbé  Odilon, 
sans  ordre  et  sans  suite ,  pleine  (ta 
Table»  ridicules:  niai»,  malgré  cea 
défauts,  très-utile  pourles  premiers 
temps  de  notre  mniiarcliie.  On  peut 
consulter  sur  Glaber  un  Mémoire 
fort  curieux  dont  I.aCurj]<tde5uiiiLc- 
Pataye  a  enrirlil  le  tome  liuillème 
des  Mi<moires  do  l'académie  des  Hel- 
;llreS.  Oïl  trouve  la  Chronique 
deGlaberdans  lesCoIlecllonadePÎ- 
lliou  el  de,  Dûcliesue. 

GtABRIO.  ri./.  Ac!iLIits,n"III. 

*  GT.ACÂN  (Neit  d  Glacan), 
NeHaiius  Glacanus ,  né  A  Douagall 
en  Irlande,  professa  d'abord  la  mé- 
decine i  'T'oiilouse ,  et  iiusuite  A 
liologue,  oii  il  mourut ,  on  ne  sait 
à  quelle  épociue.  On  a  de  lui ,  7'rac- 
laïun  lie  peilc ,  seu  brevia  facilia 
experta  meihodus  curandi  pes- 
/em ,  Tolosœ  ,  1629,  ia-ia.Ce  fut 
ccasiou  de  la  peste  rjui  ravagea 
Toulouse  au  conimeucement  du  17* 
lècte  qu'il  composa  ce  iTailé.  Il  a 
iisei  publié  Â  Bologne,  en  i65o  , 
1-^*,  uD  ouVrage  intitulé  Cursu» 
medicas    liBiis    Iredeciirl  propo- 


-fGLAUf  (N.  de  Saint-),  n^  è 
{.imogei  Tera.tfoo,  te  Mtira  eu 
HaJlaade,  pour  y  preftster  avec 


GLAK 


4So 

plus  de  liberté  la  religion  prétendue 
rëforniée  ,  pour  laquelle  il  étoitfort 
télé.  Lea  armes  et  les  lelires  l'occu- 
pèrent tour  i  tour.  Après  avoir  servi 
dans  les  années  en  qualité  de  capi- 
taine de  la  république ,  il  travailla 
pendant  quelque  temps  à  la  Gazette 
de  Hollande.  La  lecture  des  livres 
deSpinosa  changeant  ensuite  ce  pro- 
lestan  zéléenathée  opinillre,il  s'en- 
tèlasi  fort  de  la  doctrine  de  ce  subtil 
incrédule ,  qu'il  crut  ireridre  service 
au  public  en  le  niellant  à  portée  de 
la  coanoitie  plus  facilement.  Il  tra- 
duisit eiifrançais  le  fameux  Tracta- 
lus  tfieolugko-poUticus.  Cette  tra- 
duction parut  d'abord  bous  ce  titre  : 
iMClefda  sanctuaire,  Leyde,  1 678, 
in-i3  de  5St  pag.  L'ouvrage  ayant 
fait  beaucoup  de  bruit,  lenteur, 
'  ponr  le  répandre  encore  davantage, 
le  Hl  paroitre  avec  le  titre  de  Traité 
des  cérémonies  saperstilieuaes  des 
Jui/Î,  Amsterdam  ,  i678;et  enfin 
il  l'intitula  Réflexions  curieuses 
jf'À/i  EXpritdisinlérissé  sur  les  ma- 
tières les  plus  importantes  dusatul. 
Il  est  difficile  de  trouver  cette  tra- 
duction ,  imprimée  à  Cologne  eu 
1678,  in-ia,  avec  ces  trois   titres 

I.  GLANDORP  tMathias),  dt 
Cologne,  se  consacra  à, la  chirurgie 
et  à  la   médecine   dans  la  ville  de 
BrËme,  dont   il  étoit  originaire.  Il 
y  mourut  en  i65o,  médecin  de  l'a 
chevèqne,  et  physicien  de  la  rëpi 
blique.  Ses  ouvrages  ont  été  publi 
à  foudres  en  1739  ,  4  parties  en  un 
■vol.  in-4°,souace  titre  ;  G/anrfoyyi 
Opéra  ornnia ,  nunc  simul  collecta 
et plurimùm  emenilala.  Son  éloge, 
à  la  tête  de  cet  utile  recueil ,  ren- 
ferma plusieurs  Traités  curieux  sur 
les  Antiquités  romaines. 


Marpurg  eu  i584,  disciple  de  Mé- 
lancihon ,  professeur  d'hiitoire  â 
Marpurg ,    a   laifté    plusieurs   011- 


GLAN 

Tiage».  I.  &ylva  carmtnum  elegia~ 
corum.  II.  Ifescriptio  gentis  Ân~ 
tùnice  ,-  famitiœ  Julice  gentis.  III. 
Distica  sacra  et  moralia. 

GLANVILL  (  Joseph  ) ,  né  à  Pli- 
moutb  en  Angleterre  en  i63S  , 
membre  de  la  société  royale  ,  cha- 
pelain de  Charles  11 ,  et  chanoine  de 
Worcester  ,  se  distingua  par  une 
re  heureuse  et  un  esprit  pé- 
t.  Il  monrut'en  1680,  à  44 
Bath ,  dont  il  étoit  olrë  ,  lais- 
sant plusieurs  ouvrages  en  anglais. 
Les  principaux  sont ,  I.  lie  la  vanité 
de  décider,  t66i  ,in-i3  :liv[edans 
lequel  il  prouve  l'incertitude  de  nos 
counoissaocw.  II.  Ij/x  orientalis, 
ou  Recherche»  sur  l'opinion  dei  sa- 
^es  de  l'orient  tonchant  la  prëexis- 
lence  de»  âmes.  lll.  Scepsis  scienlt- 
fica,  i66.T,  i»-4''i  ou  l'Ignorance 
avouée ,  servant  de  chemin  i  la 
science.  IV.  Des  Sermons.  V.  Un 
Essai  sur  l'art  de  préc/ier.  VI.  PAi~ 
losophiapia,  Londres,  1671  ,  îu- 
8°.  Vit.  Xhvers  écrits  contre  l'in- 
crédulité ,  parmi  lesquels  il  faut  dis- 
tinguer une  brochure  curieuse  et 
rare,  intitulée  Eloge  et  défense  de 
la  raison  en  matière  de  religion. 
L'auteur  attaque  dan^  cet  ou- 
vraga  l'incrédulité ,  le  scepticis- 
me, et  le  fanatisme  de  toutes  le» 
espèces.    . 

•  GLANVILLE  (Barûi^lemi), 
gtnlilhomme' anglais  ,  embrassa  la 
vie  monastique  et  entra  chez  les 
cordelière.  Son  goût  décidé  pour 
les  sciences  ne  diminua  point 
dans  la  clottre;  il  les  cultiva  avec 
*èle  et  succès,  et  composa,  ver» 
le  miliett  du  14°  siècle,  l'ouvrage  de 
proprietatibus  rerum  ,  qui  est  en 
ig  livres.  Il  fut  imprimé  A  Cologne 
en  1481 1  petit  tn-Cnl.  ;k  Stratbourg, 
i4g  I  ,  in'fol.  ;  à  Nuremberg ,  i4ga 
eliâi<t,in-fol;àFranc(oi;l,  iboi, 
in-S".  Il  parut  aussi  en  anf(Uis  en 
)49i  «t  en  tâSâ.  Chules  V,  rot 


GLAP 

de  France,  le  lit  mettre  en  françai» 
par  Corbichon  peu  d'années  aprti 
qu'il  fut  sorti  de»  malm  de  Glan- 
ville,  clcelle  traductioii  fut  ai  bien 
accueillie  dans  le  siècle  suivant, 
<\i,ton  l'imprima  à  Lyon  en  1491  , 
in-foiio. 

I.  GLAPHYBA ,  femine  d'Acché- 

laiii ,  grand~prètre  de  Bellone  à 
Comanc  en  Cappadoce,  célèbre  par 
sa  beauté  et  parle  commerce  qu'elle 
eut  avec  Marc-Antoine,  obtint  de  ce 
général  le  rojauiue  de  Cappadoce 
pour  ses  deux  lils,  Sisinna  et  Arché- 
laiis,  àrcxclusiond'Anaralhe.  Com' 
me  Glaphjra  élolt,  selon  Dion  ,  une 
femme  de  mauvaises  micHri,ilya 
;ip[)areQce  qu'Antoine  obtint  pour  ces 
dons  le  prix  qu'un  voluptueux  peut 
exiger.  Le  bruit  de  cette  nouvelle 
galanterie  vint  jusqu'à  Borne,  et 
Fulvie ,  femme  de  Marc-Antoine  , 
anroit  bien  voulu  qu'Auguste  la 
vengeât  de  l'infidélité  de  Boaépoun,, 
Ses  désirs  éloient  si  ardens,  qu'elle 
nienaçoit  Auguste  d'une  dëclaralion 
de  guerre  s'il  ne  se  prètoit  pas 
cette  vengeance.  Auguste  mépri! 
ses  menaces  et  dédaigna  ses  avan 
ces.  C'est  au  moins  ce  qu'il  voulut 
qu'on  jugeai  de  lui;  car  il  composa 
à  ce  sujet  une  épigramme  fort  obs- 
cène, que  Martial  a  insérée  dans  ses 
poésies.  Cfa  ne  sait  par  quelle  fata- 
lité le  mari  de  Glaphyra  n'avoilpn 
obtenir  de  César  Ja  même  lave 
que  ses  Jjls  eurent  auprès  de  Mai 
Antoine.  H  étoit  grand-prêtre  de 
Bellone;  c'éioit  une  dignité  consi- 
dérable,- Cénarla  donna  i  un  grand 
seigneur  nommé  Lycomède.  On  ne 
■ait  où  étoil  alors  Glupliyra ,  mii  eOl 
plaidé  sans  doute  la  cause  de  ton 
2poux  devant  César,  et  qui,  parus 
charmes,  auroit  vraisembtaUlemenl 
gagne  un  homme  aussi  galant. 

II.  Gr.APHYRA,petile-finedela 
précëdenle  ,  et  fille  dArchélaiis, 
toi  d«  Cappadace,  épousa  ^lexaudre, 


GLAS         46i 

fila  d^Iérode  et  de  Itfarianne.  Elle 
division  dam  ta  famille  de  sou 
beau-père,  et  causa  par  sa  Kerié  la 

de  «on  mari.  Hérode,  ayant 
privé  de  la  vie  Alexandre ,  renvoya 
Glaphyra  à  son  père  Arcbélaiis  ,  et 

L  les  deux  eufans  que  son  lils 
avoit  eus  d'elle.  Archélaiit  ,  tili 
d'Hérode  ,  en  devint  si  amoureux  , 
que  pour  l'épouser  il  répudia  sa 
femme.  Glapliyra  mourut  quel- 
que temps  après  ce  second  ma- 
riage ,  effrayée  par  un  songe  dan» 
lequel  sou  pieraiei  mari  lui  avoit 
apparu  pour  lui  reprocher  son  iu- 
contineuce.  Les  deux  fils  qu'elle  avoit 
eus  d'Alexandre  abandonnèrent  la 
religion  judaïque ,  et  se  retirèrent 
auprès  d'Archélaiia  leur  aïeul  ma- 
ternel ,  qui  prit  soin  de  leur  fortune. 
L'un  s'aj^ieloit  Alexandre ,  et  l'autre 
Tigranes. 

GLAREANU3.  Fofes  Lorit. 

GLÂ3ER  (  Christophe),  apothi- 
caire ordinaire  de  Louis  XIV  et 
du  duc  d'Orléans ,  est  connu  par 
aaTraUéde  Chimie,  Paris,  1688, 
in-S" ,  et  traduit  en  auglais  et  en  al- 
lemand. Dans  ce  livre  court  ,  mai* 
clair  et  exact,  l'auteur  doune  la 
recette  de  plusieurs  eaux  minérales 
artiiicielles ,  propres  à  remplacer  les 
nature^.  Glaser  mourut  vers  l'an 
1G70.  «Cëloit,  ditFoulenelle,  un 
vrai  chimiste  ,  plein  'd'idées  obscu- 
res .  avure  de  ces  idées-là  mîme  , 
et  très-peu  sociable.  »  —  Ou  ne  sait 
s'il  étoit  parent  de  Jean-Heuri  Glk- 
SER, profeïiseurdemédecineik  Bâle, 
sa  pairie  ,  oii  il  naquit  le  6  oc- 
tobre 1639,  et  où  il  mourut  le  5 
février  en  1675,  auteur  d'un  Traité 
lie  Cerebro  SHt ,  1 680 ,  in-8°, 

*  I.  GLASS  (Jean),  théologien 
pres'iylénen  écossais,  né i  Dundee 
en  iSgTï  ,  mort  au  même  lieu  en 
1 77.^  .  fondateur  d'une  secle  appelée 
e»  Ecosse  glamtei  ,  et  en  Angl»- 


463  GLAU  , 

tirre  tamltmanians,  a  piil)li^  an 
1797  1111  onTr*j;e  pour  jimuver  que 
Inut  «UbIisMinieill  civil  de  feligifltl 
>it   iiicompHlible  avec  le   Christian 


.  Com 


!ilé 


!  ILv 


re,il 


lut  dëpoaé  iu>i 

*e  nul  à  ia  iHe  île  plitsieiirs  ae  son 
(jjrti ,  et  ils  formèrenl  nue  secle.  Il 
esleBcoreauleurdeplusieunlViuV^i 
lie  coniroverw ,  iu-i"  et  m-S". 
*  K.  GLASS  {  Jean  ) ,  fils  du  jirë- 

loarchand  anglais ,  fui  massacre 
*tii755  sur  le»  côtes  d'Irlande  .avec 
sa  femme  et  les  eilfans  par  quatre 
liomiues  de  lou  ër|iii)>age  qni,vou- 
loleut  le  voler.  Les  assassins  furent 
-exécutes  peu  après.  On  a  de  Glass 
une  Description  de   Téiiériffe. 

GLASSIUS(Salom»n),  thè>li>- 
^ien  luthérien,  dooleur  et  professeur 
de  théologie  à  lèue,  surinlendaut 
g^tiëral  des  églises  et  des  éeolcs  de 
k<axe-Golha  ,  s'act^uilde  la  repu  ta-' 
*ion  ,  et  y  mourut  en  i6fi6  ,  à 
43  ans.  On  a  de  lui  plusieurs  ou- 
vrages en  letiii.  Le  priuctpal  est  sa 
Pliihlogieitwrée,  Leipsiek,  1706  , 

GLATIGNY  [Gabriel  de) ,  pre- 
mier avocai-gën^ral  (le  là  cour  des 
inaniiuies,  et  membre  de  l'académie 
(le  Lyon  ,  naquit  dans  cette  ville  eu 
lego.etyinourulen  175s,  Sa  prin- 
cipale occupaliou  fiit  l'étude  des 
lois;  mais  elle  ue  l'empêcha  point 
de  cultiver  les  belles-lettres.  On  a 
publiéà l.you,en  t-^-j ,\ia Recueil 
de  ses  Œu^ivs  posl'mines ,  in-t  a  , 
qui  renferme  ses  Hm  alignes  StO  Pa- 
lais ,  et  ses  IJiscmiis  académiques. 
'U  règne  dans  les  uns  et  les  autres 
.  de  rSlégnnce  et  de  r^riidltion  :  on 
■ouhaileroit  setilemenl  plus  de  fi- 
nesse dans  les  réllexioas  et  Je  viva- 
cité dans  le  style, 

"GLAUBER  (Jean),i>eintre  de 
paysages ,  né  à  UtrechI  eu  1 64^  ,  et 
mort  à  ÂEBSierdam  ea  17^6,  dit- 


GLAU 

eiple  de  ,Beïj>''*'"  '  greva  à  l'eau- 
forte  plusieurs  estamiies  qui  fout 
p'arlie  de  l'œuvre  de  Bcrf^heiu  ;  di- 
Ifers  ]>aysaf|es  de  sa  couipoaitiou  ,  et 
(nilces, d'après  Le  Gaspre, etc.;  quatrt 
f<nn<lHS  (»)tnpiisi lions  ,  d'après  le 
Gaspre,  etc.  :  quatre  grandes  cainpo- 
sitions ,  d'après  G.  Lairesse  ,  repré- 
seulant  la  liu  des  quatre  empires  du 
monde:  l'Assyrie,  par  la  tuart  de 
Sardanapale:  la  Perse  ,  par  celle  iit 
Darius  ;  la  Grèce  .  por  culle  d'A- 
lexandre; Rome,  par  oelle  de  C^sai. 

1  GLAUBEllT(Je3U-Bodolplje;, 
Alleuiaud,s'app]iquaàlacbiinied''>ui 
le  17  siècle, et  se Sxa àAinsiprdam, 
après  avoir,bean<«\ip  voyagé,  11  com- 
posa différens  Traitai ,  dont  <\a<A- 
ques-uus  ont  été  traduits  eu  latiu  et 
en  français  par  Uuteil.  Toutes  ses 
(Hiivres«ul  été  rassemblées  dans  uu 
volume  ,  alleinaiid  iuiitulu  Glaa- 
berus  coiweatraim.  Ce  livre,  tra- 
duit eu  anglais  deptùs  ,  et  iin-  ' 
primé  iu-folio .  Â  Loadres,  eu  1 6S9, 
»t  utile;  maie  il  le  serôil  davon-  . 
tage,  ai   l'auteur  jj'avoit  jnëlé   se» 

latioua  it  ses  expériences.  On  a  de   j 
lui  eu  latin ,  Furiii  pàilosu/i/iici , 
i(<bS,  a  vol.  111-8",  traduit»  en  frau'   : 


GLAUCÉ.  foj:  ChÉusb  ,  n'  H. 

GUUCUS  (  Mylhol.  ],  pécheur 
célèbre 'dftn«  la  inyibblogie,  ayani 
nu  jour  reiuaiï|Aé  que  les,  ^aiseoni 
qu  il  posait  sur  nue  oertaiue  jieriie 
reprei>râent  de  la  force ,  et  «e  lejcr- 
loient  dans  l'eati..  s'uvibs  de  manger 
de  culte  herbe  ,.el  suula  aussitôt  diuu 
la  mer;  mais  il  fut  uiétainorpbosa 
en  liitoB  ,'et,Tegardé  comme  un  dieu 
marin.  Circé  laiuia  iuiUileuieat  ;  il 
s'attacha  à  Sicyila,  que  la  inagkicDD*, 
par  ialnusie  ,  changea  en  monAie 
nuirin,  après  avoir  emjioisouué  !a 
îottuiue  «ù  ces  <tleiix  épduS  atloieut 
se  cacher.  Claucus  dloil  .nue  de»À- 
vinités  qu'«a  noannoit  tiitoraUn 


GLEI 

Bom  qui  vient  de  ce  que  les  amcieiii 

avolcnt  coutume  de  remplir  ,  sitôt 
qii'ib  éioieut  au  port, les  vœuxqn'iU 
ovoient  faits  sur  mer. — La  fable 
jiïTle  d'un  autre  Glaucus  ,  fils  ttt 
Siiyplie  ,  uatjf  de  Poluie  dans,  la 
Béoiie ,  <\tfi  voulut  ent[>êcher  que  ses 
ca raies  ne  fussent  couvertes,  pour 
les  rendre  iéf>ères  Â  la  course.  Vénus 
leur  inspira  une  telle  fureur,  qu  elles 
se  detliirereut  ;  Scilicel ,  dit  Vïr- 
gile  : 


GLEW 


463 


•  GLAZEBBOOK  (Jame»),  pré- 
dicateur de  Siiitil- James- LalGli- 
lord  eu  Laocastershire,  mort  â  Uel' 
ton,  le  1°' juillet  iSo3  ,  3 écrit  un 
ouvrage  iutitulé  Defiiice  of  infant 
baptàmo  in  aaswer  lo  Gilb.  Wa- 
keJieUl. 

GLEICHEN,  comle  allemand, 
fut,  dit-on,  pris  dans  un  combat 
<:oaire  les  Turcs  ,  et  mebé  eu  l'ur- 
*}uie  ,  où  il  souffrit  une  longue  et 
dure  caplivité.  On  ajoute  qu'il  plut 
IflleiDsnl  k  \a.  hlle  du  sultan  ,  qu'elle 
promit  de  le  délivrer  et  de  le  cui- 
vre ,  pourvu  qu'il  l'épousit  ,  quoi- 
qu'elle sût  qu'il  éloit  déjà  marié  ; 
qu'ils  s'emliarquèrent  en  gecret ,  el 
qu'ils  arriïèreul  à  Venise ,  d'où  le 
comte  alla  à  Rome, st  obtint  du  pape 
une  permission  solennelle  de  l'épou- 
ser ,  et  de  garder  eu  même  temps 
la  comtesse  GleicliEU  sa  première 
épouse.  Tout  ce  récit  paroit  une 
faille  débitée  par  Hondorf,  auteur 
luthérien ,  qui  ne  l'a  ranoulée  que 
pour  l'opposer  au  douUe  mariage 
du  landgravedellesse.Ona.ilit-ou, 
à  Erfurt  ,  nu  monument  de  cette 
prétendue  histoire  ;  mais  ce  n'est  ni 
sur  des  inscTipti<»u,m  sur  d'autrei 
reatea  de*  tempe  barbares  ,  que  les 
crittqusB  «'appuient,  lori^u'ij  s'agit 


*  U.  GLEICHEN  (  le  baron  de), 
mon  en  lifoy  à  Bcttisbouue  ,  où  il 
réaidait  depuis  plusieurs  années ,  joi- 
guoitaux  lalens  de  l'iioiame  d'état 
et  auK.  agrémeua  de  l'Iiomtne  du 
iiioii<Je,  des  contioissances  philoso- 
phiques Ircs-élcndues.  Il  est  auteur  - 
de»  Héréaies  métaphytiques ,  ou- 
vrage plein  d'observations  profon- 
des ,  et  d'une  lecture  agréable  ,  qui 
lit  beaiicoup  de  bruit  eo  Allemagne 
à  l'époque  ail  la  nouvelle  philosophiB 
occupoit  tous  les  espriti. 

-;-  GLËIM  ,  poêle  allemand  ,  célé- 
bra le«  victoifes  «t  les  exploits  de 
Fiédêrio-le-Grand  ,  roi  de  Prusse. 
Il  se  cRchoil  souvent  dqns  se»  ^lits 
sous  la  désignation  de  grenadin 
prussieu.  Il  mourv^t  à  Halbersladt 
le  i8   février  iSo3,àràge  d?  84 


-;-  GLES  (  Jean  de  ) ,  imprimeur 
el  graveur  eu  bois ,  né  i  Liège  vers 
le  milieu  du  16'  siècle,  a  donné 
uu  livre  curieuK  et  rare,  intitulé 
Des  liabiiî ,  masun,  cérémoiUe»  , 
jaçoaa  de  faire  anciennes  et  mo- 
dernes ,  avec  les  portraits  des  habits 
taillés,  in-S",, Liège,  1601. Cet  ou- 
vrage est  orné  de  io3  ligures  de  son 
invention  ;  de  mouiitre  que  ce  livre 
lui  appartient  entièrement  comuis 
auteur ,  imprimeur  et  graveur.  Cea 
estampes  soat  ^1  géuéral  d'HU  des- 
sin coriecl  ,  et  ont  beaucoup  id'ex- 
pression.  On  a  encore  de  liti  ie» 
meiveiUes  de  la  ville  de  Rome , 
avec  ligure.. 

*  CLEND0WE8  (  Ovreu  ) ,  cé- 
lèbre GalloiB ,  né  en  1 564  <  mort  eu 
i4i5,  combauit  Henri  IV  d'Angle- 
terre pendant  quatorze  aus  ,  comm» 
usurpaMur  de  la  couiomu;. 


.,  Google 


464         G LIS 

t  GLtCAS  ou  Glycas  ( Michel) , 
historicu  grec ,  savant  dans  la  théo- 
logie et  daHsThisloire  ecclésiaaiique 
et  profaDe ,  pat»  une  partie  de  aa 
vie  en  Sicile.  Il  n'eel  connu  paili- 
culiérement  que  par  des  banales 
depuis  Adatn  jusqu'à  Alexis  Com- 
nène  ,  mort  en  luS.  L'aoleiir  , 
crédule  et  exagérateur ,  mêle  à 
«on  ouvrage,  important  pour  Us 
temps  voisius  de  cette  mort ,  une 
foule  de  questions  thëotogiqoes  et 
physiques  qui  ne  sont  pas  du  res- 
sort de  l'histoire.  Le  père  Labbe  en 


<  édilioi 


3  Loi 


t66o ,  in-fol.  grec  et  latin.  La  in- 
ductioa  est  de  Leunclavius;  mais 
l'éditeur  l'a  revue  et  l'a  enrichie  de 
noies  et  d'une  cinquième  partie.  Cet 
ouvrage  entre  dam  la  collection 
appelée  Bysantine.  On  n'est'point 
d'accord  sur  le  temps  oii  cet  auteur 
a  vécu.  Les  uns  le  placent  au  1 3° , 
les  autres  ati  lâ'  siècle. 

•  GLISCENTI  (  Fabio  ) ,  philoso- 
plie  et  médecin  du  17'  siècle,  né  à 
Vesloue  ,  petit  village  près  de  Bres- 
cia,  et  mort  à  Venise  versl'an  1630, 
a  laissé  plusieurs  ouvrages  de  sa 
façou  ,  tant  eu  latiu  qu'en  italien. 
Cependant  les  bibliographes  iiepar~ 
kntque  de  celuîque  Laurent  Strauss 
a  traduit  de  l'italien ,  sous  ce  titre  : 
Tractatua  de  lapide  philosopho- 
n«n,Giessœ,  i67i,iu-8°. 

GLISSON  (François), professenr 
royal  de  médecine  à  Cambridge  ,  Kl 
plusieurs  découvertes  anatomiques 
qui  lui  acquirent  une  grande  tépula- 
lion.  La  principale  est  celle  du  canal 
qui  conduit  la  bile  dn  foie  dans  la  vé- 
sicule du  liel.  Il  mourut  â  Londres  en 
1 677 ,  dans  un  âge  assez  avancé.  On 
■  de  lui  plusieurs  écrits  estimés.  Lee 
principaux  sont,  L  De morbo piie- 
«■//■,à  Uyde^i67i,  in-8°.  l\.  De 
ventricula  et  inUstinis,  à  [«ndres, 
1677  ,  in-4''.  IIL  ^natomia  hepa- 
<''«j  à  Amsterdam,  ifitiS.ia-ia.Cei 


1785, 


GLOV 

deux  dern  iers  I  i  vres  se  trou  vent  «tiisi 
dans  la  Bibliothèque  analomique  de 

GLOCESTER  (ducs de).  Vojtz 
MiRotiERiTE  d'Anjoc,  et  Henbi 
VI ,  roi  d'Angleterre. 

*  GIXÎUCESTER  (Robert),  le 
pins  ancien  des  poêles  anglail,  vi- 
voitau  temps  de  Henri  II,  et  law- 
riit  très-âgé  an  commeneentenl  du 
règne  du  roi  Jean.  Cambden  vante 
son  génie  et  cite  plusieurs  sttophti 
de  lui. 

t  GLOVERC Richard),  poëtea 

Soiu^Îra'aÛ  wmm™r«  Unrf 
de  TorluDe  le  forva  de  s'enievelit 
dans  la  retraite.  11  avoit  cutliïéla 
muses  dès  sa  jeimesse;  il  revint  i 
elles  dans  son  exil  volontaire.  Ce 
fut  alors  qu'il  mit  la  dernière  rosin 
à  son  poème  de  £.^ni(Ai5,Londrei, 
1 798 ,  3  vol.  in-S" ,  traduit  en  fran- 
çais par  Bertrand ,  1738,  in-iî.ft 
n'est  pas  proprement  un  poème  tp- 
que.  On  n'y  voit  ni  prodiges,  '" 
enchantemeos ,  ni  divinités,  ni  ! 
gories;  mais  on  y  trouve  desidé» 
qui  instruisent ,  et  des  sentineiii 
qui  touchent.  Les  caractères  » 
variés,  et  relui  Am  héros  principal 
est  très-beau.  Cependant,  comme 
l'ouvrage  offre  plus  d'esprit  que  is 
génie  poétique,  il  réussit  moiweu 
France  qu'en  Angleterre,  On  a  dé- 
core de  Glover  deux  tragédie» , 
Jioadicée  el  Médée ,  distinguées  par 
quelques  beaux  vers  et  des  seott* 
mens  élevés,  mais  qu'on  trouve  ml 
peu  froides  dans  l'original ,  séa* 
que  dans  les  traductions.  On  a  in- 
séré ladeVnière  dans  le  Théâtre  an- 
glais ,  par  madame  de  Vasse.  Oo  »  ' 
publié,  après  sa  mort,  VAl/iéii<ûde, 
poëme  eu  vingt  -  quatre  cbauti, 
qui  n'est  qu'une  «spèce  dlùsiare 
d'Athènes.  Glover  jooissoil  dnae 
grande  considéra  lion  comme  litle-  1 
râleur  «tcQQuoe  citoyen.  Ses  t*hK 


le  firnlt  apprier  dau»  la  clum^Te 
des  caminuiiM,  et  il  fui  nommé 
dupuië  au  parlement  en  )76i. 

t  GLUCK  (  Chritlophe  ) ,  die- 
valiïr,  peusionniire  de  la  cour  de 
Vi^unc  depuU  IT7'4,  de  l'atailëtnie 
de  muiique  de  Paris,  né  en  171a 
dan»  le  Haut-Palatinat ,  sur  les  fron- 
tières de  la  Bohème ,  apprit  dans 
sou  enfance  les  premiers  principes 
de  U  'musique  à  Prague  ,  et  se  dis- 
tingua par  sou  haliilelé  à  jouer  de 
divers  insinmiens.  Il  passa  en  Italie, 
et  l'élanl  tué  à  Milau ,  il  ëludia  la 
compasilion  sous  J.-U.  SaD-Martiuq, 
mailre  de  la  chapelle,  et  lit  exëculer 
sou  premier  opeia.  Se  trouvant  à 
Venise  en  1743,  il  y  donna  son 
Déméiriua.  D'Italie  il  passa  en  Au- 

Îleterte ,  où  il  porta  son  opéra  de 
I  ChuU  rf«  géans.  Revenu  à 
Vienne,  il  y  séjourna  long-temps. 
Après  avoir  olitenu  des  succès  en 
Allemagne  ,  il  vint  i  Paris  eu 
1 774 ,  à  60  ans ,  et ,  malgré  toutes 
les  cabales,  il  parvint  A  faire  jouer 
«n  1776  I.  Son  Jphigénie  en  Ju- 
lide ,  oïl  il  détruisit  le  préjugé  que 
notre  langue  ne  potivoîc  recevoir 
les  impressions  d'une  musique"  éner- 
gique, sentimeutale  et  iière.  11.  Oi-- 
phé»  et  Eurydice.  Cet  opéra  excita 
l'eulhousiasme  ,  sur  -  tout  lorsque 
raclenr  Legros  eu  remplissoit  le 
principal  rôle.  Ou  admira  les  deux 
airs ,  Objet  ife  mon  amour  et  Tai 
perdu  mon  Eurydice,  parodie  bnl- 
'  laale  de  l'ariette  italienne  Chefaro 
senza  Eurîdice.  J.-J.  Rousseau  ,  si 
bon  appréciateur  du  chant,  ne  man- 
qua pas  une  seule  repréi'en talion  de 
cet  opéra.  «Puisqu'on  peut, dit-il, 
avoir  un  si  grand  plaisir  pendant 
deux  heures,  je  conçois  que  la  vie 
peut  être  bonne  à  quelque  chose.  » 
lll.  jlheile,  opéra  en  trois  actes, 
imilé  de  celui  de  l'italien  Ca^a£^i , 
soutint  la  réputation  de  son  aiiiiur. 
L'invocation  des  prêtres  d'Apollon , 
Lii  diSËrens  airs  d'./f A;eife ,  le  beau 


GLUC  465 

duo  et  le  cbour  des  enfers  Caron 
^'appelle ,  obtinrent  de  justes  ap- 
plaudisse mens  ;  on  trouva  cepeu-  ' 
dant  dans  la  reste  de  la  pièce  un* 
lamentation  coutinuelte,  mais  sou- 
vint relevée  p^r  des  morceaux 
d'expression  et  des  airs  admirables. 

de  Gluck  vint  dire  ,  /f/ceale  est 
tombée,  répondit,  lombée  du  ciel , 
IV.  jirmida  ;  cet  opéra  offre  une 
musique  supérieure  à  celte  des  trois 
précjilens;  ooy  reconnoit  le  grand 
harmoniste,  et  on  ne  peut  s'empè- 
cher  d'Être  ému*  au  i^rsur  da  pre- 
mier acte ,  à  celui  de  la  haine  au 
troisième  ,  et  au  charmant  «hio 
A'Armide  et  Renaud  dans  le  cin- 
quième. V.  Iphigénie  «n  Vauride 
.eut  aussi  un  grand  succès.  On  j 
trouva  cependant  pins  d'efforts  que 
de  sensibilité,  plus  d'harmonie  que 
de  chant.  On  y  applauditavec  rai- 
son la  lempite  de  ronvarture,  h 
chseor  des  prêtresses  de  Diàiie , 
celui  des  Scythes  autour  d'Ore»!» 
et  de  son  ami  i  les  remords  de  T/iQi» 
et  le  songe  à'Iphigénie.  C'est  après 
une  représentation  de  cette,  ptèca 
que  l'abbé  Arnaud  ,  grand  parlisau 
de  Gluck  ,  disoit  que  a  la  dou- 
leu  ■"      '  ■ 


à  quoi  l'am- 
bassadeur de  Na  pi  es  répondit  asseï 
plaisamment  a  qu'à  la  douleur  an- 
tique il  préféroit  le  plaisir  moder- 
ne. »  VI.  Echo  et  Narcisse ,  opéra^ 
en  trois  actes  qui  attira  peu  de 
monde.  I.e sujet  manquoil  d'intérêt  ; 
un  homme  se  regardant  sans  cesse 
dans  une  fontaine  ne  pnuvoii  eu 
exciter.  VII.  Le  Siège  de  Cyihiie 
ettt  encore  moins  de  succès  que  le 
précédent.  Glucb  le  noiumoit  lui- 
même  son  Opéra  d'été,  parce  qu'où 
n'y  faisoit  pas  foule.  En  général  , 
ses  productions  écliauflént  l'ame  cl 
la  déchirent  ;  elles  ont  de  grandes 
beautés,  mais  interrompues.  Ghirk 
eût  été  sans  doute  plus  ad  m  ire  parmi 
uouSiSiFicciniuefâtvenus'y  faire- 
3o 


4«6 


GLYC 


ai)teBdre.-La  capilate  et  tes  praTin^ 

cta  «e  divisèreat  eulre  ce>  deux  luu- 
■iciëas  cttlâbreaj  leurs  partiaan*  it- 
Dcnt  aecte.  Ils  publiècent  une  foule 
il'<9C[tiB  el  d'(ipig[ituiuiei>  les  uaii 
coutre  les  autres,  eLfiireut  pluaieiirs 
foU  prèu  à  eu  venir  aux  mains. 
ÇelM  espèce  de  guerre  ëtoil  une  pa- 
railie.de  celle  des  niolinistea  et  des 
jansdQÎsles.  Le  canictère  de  Gluck 
éioit  (rîoc  et  droit ,  niaU  souvent 
liouillaDi.  et  colère.  San  impatience 
«toit  extrême  lorsqu'oa  ne  rendoit 
pas  s«a  airs  avec  !e  mouvem«ot  et 
E'expreuioa  qui  leu/  convenoienl. 
«  Vous  chaulez  iiea/ori ,  dît-il  un 
ioux  à  une  actrice  ;  mais  ne  vous 
imaginés  [amais  que  vous  cbanlei 
fort  lien. .»,  Sur  la  Gn  do  m  vie , 
Gluck  se  retira  à  Vienne ,  où  il  fut 
visita,  en  i'tSi,  par  l'empereur  de 
UusBie  Paul  P^lrowitz  et  son  épouse. 
B  «Bt  mort  d'une  attaque  a'apo- 
j^exie  dans  cette  Ttll«  le  17  novem- 
bre 1787  ,  laissant  ube  forUinacou- 
tidàrable, 

ï.  GLTCÈBE,  courtisane  de 
Sicyoue ,  se  distingua  tellement  dans 
Fart  de  faife  des  couronnes  ,  qu'elle 
en  fut  regardée  comme  l'inventrice. 
(  f^ojeî  StïLPON.  )  —  Il  y  a  eu 
une  autre  courtisane  du  même  nom, 
qu'Arpalus  fit  venir  d'Athènes  â  lî^i- 
bjioue,  o,\Alexandre-k-Graud  l'a- 
voil  laissée  pour  garder  ses  trésors 
et  set  revenus.  Il  Kl  donner ,  pour 
lui  plaire ,  des  fêtes  qui  coûtèrent 


H.  GLY{^E(Flavius-Gljce- 
riua  ) ,  étoit  un  homme  de  qualité , 
qui  avoit  eu  des  emplois  coneidé- 
râbles  dans  le  palnis  dn  empereurs 
d'Occident.  Dominé  par  l'ambitian, 
el  accoudé  par  quelques  grouds,  il 
il  se  fil  donner  le  titre  d'Auguste  à 
Bavenne  ,  au  commeaceraeut  de 
mars  47^  •  ^1- ''^P^"^^  1^'  Oslro- 
golhî  i  force  de  présens.  Il  se  croyoit 
affermi  sur  le  troue,  lorsque  Léon, 
«mpereur  d'Ori«nl ,  fit  élire  JuUus 


GMEL 

Népos ,  qui  marcha  ven  Rome ,  y 
entra  le  a4iuin474.  elsurpnlGlj- 
cere  sur  le  port  de  celle  ïille.  Népos, 
ne  voulant  pas  tremper  »ea  maini 
dans  sou  saug,  le  fit  reuoacer  i 
l'empire  el  sacrer  évèque  de  Salon» 
eu  liaimatie.  Glycère  trouva  le  re- 
pos dans  «Hi  nouvel  état,  se  con- 
duisit en  digne  pasteur,  et  mourut 


-s  l'ai 


d'Ailiina, 


•GLYCON,îculpieu 
cOQtemporaLu  d'ApoIlor 
soit  vers  le  septième  siècle  de  Ronu. 
Une  opinion  généralement  reçue  l«    j 
fait  venir  à  Rome   aveu  Pompée,    I 
après  la  guerre  des  pirates.  Cell  là    ' 
qu'il  tit  cet  Hercule  Farnèse  ,parl)iil 

vrage  original. 

*  GLYNN  (  Bobert  ) ,  médsdaet 
poète  anglais  ,  né  à  Cambridge  en 
1718  ,  niorltti  jgoo,  élève  du  col- 
lège du  Bot  «  Elon ,  où  il  fut  rofi 
docteur  en  médecine  eu  \.'jb3.G\jm 
leeté  }nsqu'à  sa  mort  dans  son  col- 
lège ,  où  il  jouiasoii  de  la  plus  haute 
estime,  est  auteur  d'un  Poème  sa 
le  jour  du  jugement,  qui  lui  méiiu 
uu  pris  en  1757  ,  et  dont  va  a  fût 
un  grand  iMmbre  d'éditions. 

t  !.  GMELIN  (Jean -George), 
botanisre  et  médecin  allemand ,  ni    i 
à  Tubingcn  en   1709,  i;t  mort  en    | 
1730,    membre  de   l'académie  4« 
Pétersbourg ,  el  employé  avec  d'an- 
■- -     savaiis  par   le   gouvernemeul    ' 

iiasie  pour  visiter  les  fronlièrei 
de  la  Sibérie  ,  a  publié  le  réii'llst  1 
de  non  voyage  el  de  set  recherche! 
dans  «a  Flora  Siterica ,  on  fïisla- 
lia  planlarum  Siberiie  ,  4  lolumM 
tM-it".  '^l-  <le  Keralio  eu  a  donné  un* 
traduction  française  ,  ou  ptutfit  ua 
extrait ,  en  1767. 

■m,  GMELIN  (Samuel  Goitlieb),dt 
l'académie  de  Péterslîourg ,  neveu  d» 
précédent, et  lils  d'us  médecin  de  Tn- 
blugeu,où  il  naquit  le  a.'ijutu  J74^, 
se  consacra  de  bonus  heure  à  t'histom 


GMEL 

naturcUe.UfitdiveTavoragMpour'U 
perfeclionner.  Sa  première  cdirse  ee 
dirigea  sur  1««  borda  de  ia  'met  Ca>~ 
pieune,<iu'il¥Uit«  «i  1770  el  1771. 
Il  voulu!  pavcourtr  ensuite  les  pro- 
viac«9  ocddeuialM  de  la  Perie,  et  a'a- 
vaaça  jusqu'à  l'embotidiure  du  Kur. 
EnrelouruHuI,  il  fui  fait  prisonnier 
par  k  kan  Usmej ,  comme  il  «e  ren< 
doit  par  terre  de  Derbent  à  Kislar  , 
rorwruae  nuie.La  diireU  de  tu  pri- 
■im,le«chagrini, lus  inquiétudes,  le 
maa  vain  régime  et  l'intempérie  du  cli- 
mat «cfaevèrenl  de  ruiner  un  corps 
miaédepuialong-tempt;et  le  37  juin 
i7T41xt  Ib  dernier  de  m  courte  vie, 
qu'il  lerniiita  dans  un  village  du  Cau- 
case. Gmelinavoilunegrandeiacilité 
pour  le  travail;  mais  l'impëtuosité 
ca  son  caraulèi'e ,  et  son  penchant 
pour  le  plaisir,  l'empèchoient  de 
produire  rien  d'exact  el  de  fini.  On 
trouve  cependant  de  bonnes  obset- 
VBlionsdan)  te  Recueil  de  ses  yoja' 
£es  ea  Ituisie,pour  des  rechercher 
tonceraaitt  Us  trois  r^nea  de  la 
«0Ju/«,  publié  en  allemand  à  Pëiers- 
bourgen  1771  ,5  ïol.iu-4''.  Le  der- 
nier voluiUe  renferme  son  yoyage 
d'Astracan  à  Zarizln ,  et  de  la  par 
ie  district  de  Curnan  ,  aU'detà  dt 
JWotdui  1  avec  eiin  second  voyage 
de  Perse ,  ea  177a  et  1773  ,Jus- 
qufiai printemps  rie  i774;avec  U 
Vi«derauleur,réd>géepar  Pallas. 

*1H.  GMELIN  (  lean-Frédftic  ) , 
né  en  i748^Tubingen  enSouabe. 
Ëls  dn  précédent ,  el  mort  à  Gottiu- 
•gae  en  ig«5,éloil  un  des  plus  labo- 
rieux et  des  plus  savana  professeur! 
de  l'aniTersité  de  celte  ville.  On  lui 
doit  i^usiejirs  ouvrages  sur  la  phy- 
aiotosie  végétale  M  sur  la  classilica- 
tiou  des  piaules.  Il  a  donné  uussi  suc 
la  matière  médicaieet  surlachiuiie. 
la  minéralogie,  et  sur  toutes  les  |iar- 
lies  de  l'histoire  naturelle ,  de  uom- 
breux  et  volumineux  écrits:  un  dei 
pliiH  ce'lèbresest  soDéditioiiduA|^s/è 
m^  ualurel  de  Uhnœus ,  en  5  tomes 


GOAR 


467 


dJTisésen  lopartiet.et  achevés  (fini 
primeriLeipstckeai7[)3-  Hacepen- 
dunt  introduit  dans  la.  science  uu 
grand  désordre ,  eu  muliipliant  les 
espèce*.  On  a  encore  de  lui  une  Hin- 
toire  de  la  chimie,  faisant  partis 
de  VHisioire  générale  des  scieiicet 
et  des  arts  depuis  ta  reaaissanot 
des  lettres ,  enirepriie  par  une  so- 
ciété de  professeurs  de  GoUîugua , 
d'abord  sous  la  direction  de  M.  Ei- 
depuis  sous  celle  de  M. 
Heeren.  Un  des  mérites  particuliers 
deGmelin,  et  celui  qui  lui  est  par- 
'■■■■■'■"'  ,  fut  d'avoir  leatë  de  nom- 
applicalions  de  la  chimie  aux 
arts  et  aux  procédés  niaauracluriers- 
C'est  à  lui  qu'on  est  redevable  de  la  , 
découvertede plusieurs  bonnes  lein- 
des  «ëgéiaus  et.dea 


iiuenus. 

GNAPHÉE.  Vmei  VovLOS ,  n" 
I  et  Ut. 

GNYPHON  (  Hfctc-AntoiiM  ) , 
GrtipAo ,  grammairien  gaulois ,  con- 
temporain de  Ctcéron  ,  en^igoa  la 
rhétorique  à  Rome  dans  la  tnaieou  d« 
Julea-César  arec  succès  ei  avec  dé- 
ainléreasement.  Il  mourut  âgé  d'en- 

•  GOAl»Y(Roben), Imprimeur 
anglais  ,  né  i  Sberborne  au  comté 
de  Uorset ,  mort  en  1 778  ,  homme 
habile,  qui  a  donné,  I.  Explicàtiait 
des  Ecritures,  3  vol.  ii>-fol.  H. 
L'Univers  déployé^  et  quelqoes  au- 
tres ouvrages.  JU.  fie  de  Bamp~ 
Jylde  Moare  Carew,  roi  des  men- 
diant, Goadby^  avoil  établi  dans  les 
comtés  de  l'ouest  de  l'Auglelerrc  un. 
joumaj  qui  cul  beaucoup  sie  succès. 

11.  GOAS(»ainl),prèlre,née^ 
Aquitaine,  se  lit  coustruire  une  pe- 
tite cellule  avec  un  oratoire  sur  la 
rive  gauche  du  Bhiti ,  cutre  MayeuL'e 
el  CiMileul^.  I.'éclat  dp  ses  vertus  en- 
gagea Sigebert  à  lui  offrir  le  gouver- 
nement de  l'église  de  Trêves  :  mais 
le  saint  le  refusa,  et  mounildans  sa 


468  GOBE 

■otilude ,  qui  fut  bienlâl  peuplée  par 

lea  riéqiieiu  pëlerinages  qui  «a  lUi- 
loieDlà  sou  tombeau.  C'eal  aujour- 
d'hui uue  ville  qui  porte  sou  nom. 

H.  GOAB  (  Jacques  ) ,  né  à  Paris 
en  1601  ,  dominicain  en  1619,  en- 
•vtjjé  dans  leamiMioDi  du  Levani, 
t>h  il  apprit  l  fond  la  croyance  et  le* 
coutumes  dei  Grecs.  De  retour  à 
Borne ,  il  lia  une  ëlroile  auiilié  avec 
les  tavans ,  et  en  particulier  avec 
lAon  Allatius.  Toutes  les  bibliothè- 
ques lui  furent  ouvertes.  Il  y  puisa 
ce  vaste  fonds  d'éluditloa  qui  paroit 
dans  tous  ses  écrili.  Lepriuuipalest 
VEiicologc  des  Grecs ,  publié  en 
i64''i^  Paris,  in-fot.,grecet  latin. 
Cette  édition ,  faite  sur  une  foule 
d'exemplaires  imprimés  et  manus- 
crits ,  qu'il  rechercha  avec  beaucoup 
de  soins  et  de  peines,  est  enrichie  de 
savantes  remarques ,  qui  sont  d'une 
grande  utilité  pour  bien  connoitre 
leslilurgieset  les  cérëmonies  ecdé- 
•iastiquea  de-  l'Eglise  grecque.  Cet 
ouvrage  ,  devenu  rare,  a  été  réim- 
primé k  Venise  en  i7!o  ,  in-fol.  Le 
père  Goar  traduisit  aussi  quelques 
livres  grecs  de  l'IIia/oire  bjaan- 
line ,  qui  font  partie  de  la  précieuse 
collection  imprimée  au  Louvce.  Il 
mourut  eu  if.bi,à5t>  ans.  foyee 
Jatbe. 


*  [.  GOBEL  (  Sëveiin  ),  médecin , 
né  le  afi  îuin  i53o  à  Éœnigsberg 
dans  la  prune 'ducale,  professa  d'a- 
bord la  ph.j'Blque  à  Uanlïick ,  et  en 
i583  il  hit  nommé  à  une  chaire  de 
mëdeciae  dians  l'université  de  sa 
ville  natale,  et  la  remplit  avec  hon- 
neur jusqu'en  iSgS.  Gobel ,  homme 
ërudit  et  savant,  mourut  en  1619. 
On  a  de  lui ,  De  aice  ;  De  auc- 
ci/to  libri  duo.  Cet  ouvrage  pa- 
rut à  Zurich  eu  tbZfi,  in-8°,  avec 
JuelquEs  Traités  de  la  compoùliou 
e  Gesiuer. 

i  II.  GOBEL  (Jeau-Baptiste),  néâ 


GOBE 

Hanne,  départemenlduHaut-Rhia, 
en  I73i,éveauede  Lydda(in/iap. 
tibua) ,  et  suffragant  de  l'évëque  de 
Bàle,  nommé  député  du  clerj^é  d< 
Huningue  et  de  Béfnrt  aux  éliU- 
géuéraux  de  17X9.  Né  avec  quel- 
ques moyens ,  il  ne  se  fit  remarquer 
que  par  son  zèle  pour  la  réuaiou  <ts 
clergé  et  de  la  aoblesse  au  tiers- 
état.  Sou  âge  et  la  foiUessa  de  toa 
caractère  le  rendoient  plus  pn^n 
k  jouer  un  rôle  secondaire  qu'à  de- 
venir un  chef  de  parti,  llétoitvet' 
luAis  et  avoit  les  mauirs  douius. 
M.  Delandine,  son  collègue  i  l'as- 
semblée constituante ,  le  connoissoit 
saus  doute ,  et  devoit  parler  de  lui 
avec  moirudepar^alilé  dans  la  hui- 
tième édition  de  cet  ouvrage  :  nous 
allons  rétablir  la  vérité  des  faits.  L« 
9  janvier  17g),  Gobel  prêta  serment 
de  hdélilé  Â  la  nouvelle  cbnstilulioii 
civile  du  clergé;  le  37  mars  suivant 
il  fut  nommé  évèque  métiopoliUii 
de  Paris,  et  le  b  avril  il  publii 
une  lettre  pastorale ,  dans  laquelli  il 
prou  voit  que  les  élections  popuhiiH 
Temontoient  au  temps  de  la  pri* 
mitive  Egliae.  Dans  le  mtme  tempi 
il  fut  un  des  consecraieurs  dei 
nouveaux  é vaques.  La  ma|oritédet 
membres  de  l'assemblée  nationab 
coiopoBoil  alors  la  société  des  ji' 
cobiu);  l'évÈqiie  Gobel  étoit  du  nom- 
bre. L'histoire  n'oubliera  pas  <|M 
c'est  dans  cette  première  société  qu« 
la  système  révolutionnaire  a  ^i> 
naissance.  L'évèque  Gobel,  comuis 
beaucoup  d'autres  qui  voulaient  pir- 
venir  aux  premières  places ,  luivoit 
le  cours  des  évéuemens.  La  comluils 
de  cet  évèque  est  sans  reproche  jiu* 
qu'i  l'époque  du  10  août  ijgî.  1 
fut  nommé  quelque  temps  iplis 
commissaire  du  pou  voir  exécutif  pr«« 
la  république  de  Rauracie  (leps^ 
de  Porentruy),  pour  déterminer  1* 
habilans  à  demander  leur  réunionl 
la  France.  U  y  parvint  autant  par  11 
persuasion  et  la  douceur ,  que  par  l> 
lia  u  te  couiidéralion  que  les  habiiau 


GOBE 

afwsntpaurlui.DerelouTiPam,  il 
reprit  son  Eaini  tninisière  ;  mais  une 
Taction  de  la  i»iiveiilioD  iiatiouak  el 
dl  la  coinnii,iie  de  Paris  ,  voulant 
délniirelecleigéMusIerauxpréiexte 
qu'il  portoii  obstacle  à  la  libelle , 
imagina  de  faire  faire ,  par  la  crainte, 
la  pieiuière  démarche  à  ï'ivttiue  de 
Paris  :  en  conséquence  Chaunielle , 
procureur  de  la  commune,  Momo- 
10,  président,  Lullier,  procureur- 

SÊnéral  du  déparlement  de  Paria, 
ollot-  d'Herbois  ,  Hébert ,  dit  le 
Pire  Duckéne ,  et  trois  individus 
qui  ue  profeasoient  pa»  la  religion 
catboUi]ue ,  le  rendirent  à  1 1  heures 
du»oir,  le  9  novembre  1795, chez 
l'évèque  Gobel ,  el  lui  enjoignirent , 
au  nom  du  peuple  français  et  de  la 
raiion,  de  te  rendre  le  lendemain 
avec  son  clergé  à  la  barre  de  la  cou- 
Tention  paur  y  abjurer  ;  ils  ajoulè- 
Ttml  que  le  ealul  de  la  patrie  l'exi- 
geoiti  <^u'il  n'avoit  à  choiiir  que 
l'abjuratioa  ou  la  mort.  Ce  vieillard, 
quoique  foible  et  sans  caractère , 
employa  le  peu  de  force  qui  lui  res- 
toit  pour  convaincre  la  députation 
de  l'impossibilité  où  il  ëloil  de  se  prê- 
ter i  une  démarche  auisi  contraire 
à  M  religion  qu'à  sa  conscience.  Nous 
devons  Â  la  vérité  de  dire  qu'il  versa 
mËine  des  larmes  de  désespoir. 
N'ayant  pas  le  'Courage  de  résister 
plus  long-temps  aux  manacea ,  il  se 
leodit  le  lendemain  à  deux  heures  k 
la  c«iirenlion  avec  son  clergé.  On 
l'obligea  aussi  de  communiquer  le 
discours  qu'il  prononceroit ,  ann qu'il 
•e  trouvât  d'accord  avec  celui  des 
autorités  de  Paris,  et  celui  du  prë- 
aidenl  de  la  conieiilion.  Voici  l'ex- 
trait du  procès-verbal  de  cette  fa- 
meuse séance  qui  a  éln^nté  te  peuple 
dans  le  respect  qu'il  avoit  pour  sa 
religion  et  pour  les  ministres  du 
culte  catholique.  Momoro,  président 
de  la  députation,  dit  à  la  barre  de 
la  convention  ;  k  Citoyens  repré- 
senians,  l'ëvÈque  de  Paris  et  plu- 
aieui*  autre»  prêtre»,  conduits  pu 


GOBE 


469 


la  raiion ,  vieiinetit  dans  voire  sein' 
se  dépouiller  du  caractère  que  leur 
avoit  imprimé  la  superstition  :  ce 
graud  exempte,  nous  n'en  douions 
|)as,  sera  imité  par  leurs  loltëgues. 
C'est  ainsi  qne  les  fauteurs  du  des- 
potisme en  deviendront  les  deslruc- 
leurs;  c'^t  ainsi  que  dans  peu  la 
république  françaisen'aura  plus  d'au- 
tre cnlle  que  celui  de  la  liberté ,  ds 
l'égalité  et  de  la  vérité  ;  culte  puisé 
dans  le  sein  de  la  nature,  el  qui  , 
graceà  vos  travaux, sera  bienlôt  le 
culte  universel,  n  Gobel  dit  :  <iL'é- 
vêque  de  Paris  prie  les  représenlaus 
du  peuple  d'entendre  sa  déclaration. 
Né  plébéien ,  j'eus  de  bonne  heure 
diins  l'aïue  les  principes  de  la  li- 
berté et  de  l'égalilé:  appelé  à  l'as- 
semblée constituante  par  le  vœu  de 
mes  concitoyens,  je  n'attendis  pas 
la  déclaralion  des  droits  de  l'homme 
pour  reconnoltre  la  souveraineté  du 
peuple  ;  j'eus  plusd'une  occasion  de 
faire  publiquement  ma  profession  da 
foi  politique  à  cet  égard ,  et  depuis 
ce  moment  toutes  mes  opinions  ont 
été  rangées  sous  ce  grand  régula- 
teur ;  depuis  ce  moment,  la  volonté 
du  peuple  souverain  est  devenue  ma 
loi  suprênie  i^t  mon  premier  devoir  , 

cette  volonté  qui  m'avoit  élevé  au 
siège  de  l'évèché  de  Paris,  et  qui 
m'avoit  appelé  en  même  temps  à 
trois  autres.  J'ai  oWi  en  acceptant 
celui  de  cette  grande  cité ,  et  lUa 
consdence  me  dit  qu'en  me  rendant 
au  vœu  du  peuple  du  département 
de  Paris ,  je  ne  l'ai  pas  trompé  ;  qu_e 
je  n'ai  employé  l'ascendant  que  pou- 
voit  me  donnemonsamt  ministère 
et  ma  place  ,  qu'à  augmenter  en  lui 
son  allachement  aux  principes  éleiw 
neltde  la  hbertë  ,  de  l'égalité  et  de 
la  morale,  bases  nécessaires  de  toute 
constitution  vraiment  républicaine. 
Aujourd'hui  que  la  révolution  mar- 
che à  grands  pas  vers  une  fîn  heu-  ' 
reuse ,  puisqu'elle  emmène  loute» 
le»  opinions  à  un  seul  centre  politi- 


47»  GOBE 

qM;  aujouTd'hai  qu'il  ne  doit  plui 
y  avoir  d'antre  culte  public  et  na- 
tional <)ue  celui  d«  la  liberté  et  de 
la  «ainte  égalité ,  parce  qne  le  sou- 
vciain  le  veut  oiiiai  ;  conséquent  à 
ineg  principe!  ,  \e  me  wninleU  à  »a 
volonté ,  el  je  vient  toiii  déclarer 
hauttmeut  que  dèf  aujourd'hui  je 
xenonce  i  exercer  mes  fouctimi 
de  miuiilre  du  culte  catholique.  Les 


'  léuniueut  à  moi  ) -en  oonaéquence 

Puisse  cet  exemple  servir  i  conao- 
llder  le  règne  dt  la  liberté  et  de  l'é- 

Î alité  !  Signé ,  Gobel ,  ainsi  que  les 
ouze  vicaïrts.  B  Chaiimelle,  pro- 
cureur de  la  commuoe  ,  a  dit  : 
«  Le  jour  où  la  raison  reprend  son 
empire  mérite  nue  place  dans  les 
brillantes  époques  de  la  réfolutiou 
frauçaise;  |e  fais  eu  ce  moment  la 
pétition  que  la  convention  charge 
•on  comité  d'initrnctton  publiqui 
de  donner  dans  le  nouveau  calen- 
drier nue  place  au  jour  delà  raiaon.i 
Le  président  de  la  convention  ré- 
pondit: uCiloyens,  parmi  lesdroili 
nalulels  à  l'homme,  on  distingiK 
la  liberté  de  l'exercice  des  cultes 
il  était  «sienliel  qu'elle  Ei^t  conaa- 
crée  dam  la  déclaration  des  droits 
de  l'homme  et  du  citoyen  que  le 
peuple  français  vient  de  proclamer 
Ks  représenlans  l'ont  fait ,  c'est  uc 
hommage  rendu  â  la  raison  pour  se) 
eSbrts  couslau).  La  consiitutior 
TOUS  a  donc  garanti  le  libre  exer- 
cice des  cultes ,  el,  lona  cette  garan- 
tie solennelle,  éclairés  par  la  raison 
et  bravant  des  préjugés  anciens  , 
Vous  venei  de  vous  élever  à  cette 
hauteur  de  la  révolution  où  la  phi- 
losophie TOUS  atleodoit.  Citoyens  , 
TOUS  avez  fait  un  grand  pas  vers 
le  bonheur  e«nimun;  il  éloit  isiib 
doute  réservé  aux  habilans  d«  Paris 
de  donner  encore  ce  grand  exemple 
i  la  république  «nlière  :  Ik  oimmen- 
cerale  triom)^  delà  raison. Voo« 
Tcnes  aussi  de^mar  Mir  l'a»!*!  dt  la 


GOBE 

pairie  les  boites  gothiquM  qoe  ta 
crédulité  de  nos  aticttres  avoit  con- 
sacrées à  la  superslilion.  Vous  ab- 
desabus  trop  hnig-lempspr^ 
pages  au  sein  du  meilleur  despeu- 
pies.  L^  récompense  de  ce  sacrifice 
se  retrouvera  dans  le  bonheur  pur 
dont  veut  allez  jouir ,  imis  la  plus 
belle  conatilntion  du  monde  ,  au 
I  élal  libre  et  dégagé  de 
préjiTgës.Ne  nous  le  ditiimulons  pas, 
ciiojens,  les  hochets  insultoieut  à 
l'Etre  suprême,  au  nom  duquel  on 
les  enrretenoit  ;  ils  ne  pouvaient  ser- 
vir à  son  culte,  puisqu'il  n'exige 
que  le  pratique  des  vertus  sociales 
et  morale!;  telle  est  sa  rdïgiou  ;  ït 
ne  veut  de  culte  que  celui  de  la 
raison,  il'n'en  prescrit  pasd'aulre, 
et  ce  sera  désormais  la  religion  na- 
tionale. La  convention  acceple  vos 
offrandes  ;  elle  applaudit  aux  Eeuli- 
mens  qoe  vous  venei  d'exprimer  , 
et  vous  invile  A  asiisier  i  sa  séance. 
J'observe  que,  d'après  l'abjuralion 
qui  vient  d'Mfe  faite,  l'évèque  de 
Paris  est  un  être  de  raison  :  je  vais 
einbrasner  le  ci-devani  ëvËque  Go- 
be!. »  Un  ecclésiastique  ,  indigne 
de  ce  nom,  qui  se  tronvoit  à  la  con- 
vention, et  qui  ne  faiioit  pas  par- 
tie du  clergé  de  Paris, déclara  «que 
la  religion  qu'il  proTessoit  depuis 
son  enfan»  n'avott  pour  base  que 
le  mentonge  et  l'erreur,  n  Plusienrs 
écrivinni  ont  altribué  injustement  i 
l'ëvÉque  Gobel  celle  déshonorant» 
abjuration.  Ce  vieillard  a  «të  per- 
tidement  accusé  d'être  de  la  faction 
des  albéea ,  el  condamné  à  mort  par 
rinfdmetribuuat  révolutionnaire,  te 
i4  germinal  au  9  (  iSavril  I7g4) 

t  GOBELIH  (Gilles),  leinlnrier 
aons  le  règne  de  François  i",  (te- 
meuroil  au  faubourg  St.-Marcean , 
it  Paris ,  où  sa  maison  et  la  petite 
rivière  qui  passent  auprès  portent 
encwre  aujourd'hui  le  nom  de  Go- 
Minsf  il  trouva,  i  ce  qu'on  dit , le 
•ectet  d«  teindra  la  belle  écarlaM, 


GOBI 

^ni  delii'ect  notninëe  Ecartât*  de» 
Gobeliia.  Voy^  BaiNTiLLina. 

t  GOBIEN  (  Charki  le  ) ,  jétuiti 
de  Saiat-M«lo,  KCtëuira  el  |rro- 
cureur  des  luiwioii*,  mori  à  Paria 
en  1708  ,  à  hh  sa»,  éloit  nu 
homme  d'an  e*prit  plein  de  reuour- 
cee,  d'an  eanclère  actif,  et -sues 
bon  écrivain.  Mans  avoni  ix  lui , 
1.  \2lihioire  ii«4  iltt  Mariants  , 
1700,  iii-ia.  11.  Le commeatemeni 
dr*  littlre»  cif/ieutet  et  ëdijiaatet , 
dont  !■  collection  recueillie  par  les 
PP.  Duhatde ,  Icgou ,  La  Neuville  , 
PalomUet  et  autres,  forme  54  vol.  io- 
ii-Celivre,  qu'on  lit  toujours  avec 
plaiiir ,  offrt  dn  dëlails  inléresHns 
■nr  l'hisloire  nalnrelli,  la  géographie 
et 'U  politique  des  étatique  lea  jéioiles 
ont  parcourus  ;  ma»  oa  J  a  glis*é 
qnelquefois  des  cho*e*  peu  croyables , 
el  l'on  y  montre  trop  l'envie  défaire 
-valoir  la  soci^é ,  et  rakait:  les  peu- 
ples qu'elle  a  convertis  ou  lâché  de 
convertir.  L.'abbë  de  Querbeuf,  ex- 
jésuite ,  a  donné  une  nouvelle  édi- 
tion des  IjeUrea  édifiantes,  Paris, 
1780,  178S,  16  vol.  in-i9.  Gobiea 
entra  dans  la  fametite  querelle  éle- 

euliequelesCbinots  rendentikCon- 
inciu»  et  aux  morts.  Les  ëclaircis- 
Mniene  qu'il  a  donnés  i  ce  sujet 
*«  irouTcnt  dans  les  NonveauxMé- 
moireisurrëiaiprëicnldelaChine, 
dn  P.  Le  Comte  ,  ida^  ,  en  3  roi. 
in-i  3.  Le  troisième  volame  de  ce* 
ouvrage  entièrement  de  lui  eit 
c«n)|)o*^  Aea.j^ilrta  sur  lea  pra- 
grè*dela reifgrvnà iaCAine ,  tGg», 
va-S'  :  et  de  Nouveaux  Mémoires 
êur  Fétat  prêtent  de  /a  Chine ,  con- 
Mnant  YHisioirK  de  fEdit  de  l  em- 
pereur de  la  Chine,  en  faveur  de 
la  religion  cArétieime ,  et  Eelair- 
cieumeas  sur  lea  àanneura  que 
tes  Chinois  rendent  d  Cnnfuciue, 
1698,  in-13. 

t  GOBINËT(CharlM), principal 


GOBI 


47« 


du  oolKge  dn  Plewi* ,  dacleur  de  la 
maison  el  société  d«  Saibnnne  ,  d< 
i.  Saint-Quentin  ,  el  mort  à  Paria 
legdéc^mbie  1690,  i  77  an»  ,  in>- 
trninit  la  jeuneMe  c«uiiée  à  les  soin* 
parsesexemplei  et  partes  ouvreges, 
dont  tes  principaus  Mot ,  1,  lustrât^ 
lioiisde  la  jeunesse ,m'i'»  ,  ië55, 
et  (auvent  réiiupriraées  tle])Uis.  11. 
Inttructions  sur  ta  rèahente  et 
mr  la  sainte  Commutàoa  ,  in- 1 3  i 
EIl.  laslructiott»  iur  la  manière 
d'étudier,  io-is,  etc.  Cet  ouvrage* 
pieux  sont  mal  écrili. 

*  GOBINSING,  chef  des  sîks, 
sectateurs  de  Nànek.  Ayant  fait  une 
imiplion  diMis  les  élds  de  Schali-a- 
lem,touverainderiudosl«n,  il  pilla 
la  province  de  Lahore  et  s'empiira 
de  Sarind  en  1 1  ai  de  l'hégire.  11  fnt 
assiégé  dans  Talvandy  Tonnée  sui- 
*anle,parSchah-a'le(nen|tersonne, 
et  lorsqu'il  désespëra  <lc  tenir  plus 
long-temps  il  se  sauva  seul ,  laissant 
son  monde  à  la  merci  du  vainqueur , 
et  se  retira  dans  les  montagne*  d« 
DJBurmou.  11  y  demeura  huit  an* 
sans  rien  entreprendre  ,  jusqu'à  ce 
que  Schah-a'lem  étant  mort,  il  parut 
.î  la  ttle  de  100,000  siks,  revint  à 
Talvandj  ,  que  le  monarque  indien 
avoit  raïë  ,  le  rebâti) ,  lui  donna  In 
nom  de  Z.ou/jf7^r  et  ravagea  lont 
le  payi  ;  mais  après  avoir  gagnd 
plusieurs  batailles  contre  troit  gou— 
vemciiri  de  Lahore  ,  qui  périrent 
sucoessivemeul  ,  il  se  laissa  enfer- 
mer dans  Loiihdgor  et  y  fut  pris 
l>ar  famine ,  avec  son  fils ,  sa  femme 
et  5oD  «iki  ciui  restoienl  seuls  de 
son  armée.  l'endanl  un  mois  Fa- 
roskli  -sjar ,  lucceaseur  de  Sibah- 
a'Iem,  eu  Rt  coi>duire  dix  chaque 
jour  sur  la  place  publique,  et  ouiran- 
choit  la  liie  i,  ceux  qui  refusaient 
de  ta  faire  mutultnan.  Tntuilc  s'é- 
lant  fait  présenlrr  Gobiu^lug  ,  il 
luidemanda  s'il  n'ëtoil  pae  désabusé 
de  ta  pc^lendue  divinité  ;  si  «an  in- 
fortune ne  lui  faiioil  point  «enlir 


4?  a 


GOCL 


qu'il  ^loit  bomme  T  Gobiosing ,  a» 
lieu  deré)>ou(lreâ  »esqiieaUoi»,<le' 
laauda  à  être  irailë  comme  tea  au' 
tre*  «k»,  Il  eiil  la  Ule  tcBDcheeavee 
■on  tu»  Tau  ii3i  de  l'hégire,  Son 
courage  fui  admire ,  el  le  peuple  de 
llelliy  pleura  ta  mon  héroïque.' 

GOBRIAS  ,   lin    des   sept   lei- 
gneurs  de  Perse  qui,  aprè«  la  moft 
1  de  CaiiibjBe  ,  s'unirent  pour  chasser 

les  uiages  usurpateurs  du  tcâne  , 
verelan  &3i  avaut  J.  C.  Il  éloit 
beau-père  de  Darius ,  et  accompa- 
gna ce  prioce  dans  ion  expédition 
contre  les  Scythes.  Ces  peuplesayaut 
envoyé  à  Daitua  un  oiseau ,  un  lat , 
unegienouille  et  cinq  tlêches,  Go-^ 
lirias  conjectura  que  ce  préseut  ii- 
gnLtioit:«OPers«t,si  vousrte  vous 
envolez  comme  iea  oinesux ,  ou  « 
.voua  ne  vous  jetez  daua  les  marais 
connue  le*  grenouilles  ,  ou  si  vous 
ne  vous  £a>:hez  louela  tsire comme 
les  rats ,  vous  serez  peic^s  de  ces 
llèches.  »  Sou  hls  Mardoniua  devint 
gendre  de  Uarius. 

I.  GOCLENlUS[Coiirad),'n(£eH 
i43G  dans  la  Weslphalie,  mort  eu 
i53g  ,  >e  ht  un  nom ,  I.  Par  de  sa- 
vantes Aores  sur  les  Offices  deCi- 
céroD.  11.  Far  une  nouvelle  édilion 
de  Lucaiu.  lll.  Par  une  Tiai/uc- 
iioa  latine  de  l'Hermotime  de  I.u. 
cien ,  ou  des  sectes  des  philosophes 
Gocleaiua  enaeigna  assez  loug -temps 
dans  Je  collège  de  Bois-le- Duc  à 
Louvain. 

IL  GOCLErgiUS(BodoIphe), 
docteur  eu  médecine,  né  à  Willem- 
berg  en.  i&ya,  mourut  eu  i6ïi , 
après  avoir  été  professeur  de  phy- 
sique ,  puis  de  mathématiques,  s 
Marpourg.  On  a  de  lui ,  I.  Uianos- 
copia ,  C/iiroseopia  _et  Meioposco- 
pia,  1608  ,  in -19.  U.  Tractatua 
de  magiielicd  valneris  curativne , 
i6i5,in-i9;ony  trouvelegerniedc 
U  ridicule  doctrine  du  intiguéiisme. 


GODD 

m.  G0CLEN1U3  (  Rodolphe) , 
né  dans  la  comiat  de  Ward^ct  en 

i^T  i  poêle  et  philosophe  ,  fut  en- 
ron  5o  ans  professeur  de  logique  à 
Marpoarg  ,  où  il  mourut  en  j6a8, 
dans  un  i^  avarncë.  On  a  de  lui 
un  très  -  grand  nombre  d'ouvra- 
ges, actuel  lessent  ou  bliëa.  Les  prin- 
cipaux sont,  I.  Mîscelianea  tAeo- 
It^ica    et  philomphica  ,    in -S". 

II.  Cottcilialorphilonvphicua,  in-S". 

III.  Idea  philoaophiœ  pitUunictt, 
in-S" .  IV.  Lexicaa  philotopAarum , 
in-fol.  V.  Phisiiignomicm  et  ehi- 
romantica  apeciaJia  ,  in-S" ,  etc. 

i  GODABD  [  saint  ) ,  arcbevi- 
que  de  Rouen ,  né  à  Salency  en  Fi- 
cardie,  frère  ,  à  ce  qu'on  croit, 
de  saint  Médard  ,  évèque  de  Tour- 
nai ,  convertit  un  grand  nombre 
d'idolâtres  à  Roueil  ,  et  contribua, 
avec  saint.  Bémi  de  Reims ,  à  fiure 
adopter  le  cUriilianianiei  Clavisl". 
Il  mourut  vera  l'an  3âo.  —  Il  y  a 
eu  un  autre  St.  Godàsd  ou  Go- 
TBARD  ,  béuédictm  ,  chargé  de  )i 
conduite  de  ses  frérea,  comme  prieur 
el  Gomme  abbé ,  inorl  évoque  d'Hil- 
desbeim  le  4  i"*'  loSy. 

GODDABD (Jonathan ) ,  célèbre 
médecin  anglais ,  né  à  Greeunidi 
en  1617,  mort  à  Londres  le  34  mars 
1G74,  un  des ardeaa promotenrsds 
la  société  royale  ,  est  moins  cimin 
pat  les  Mémoires  qu'il  fournit  aux 
TraasBclious  philosophiques  ,  «[oe 
par  quelques  lecelles,  et  sui-tonl 
parcelledei  Goatus'id' Angleterre, 
connues  i  Lendiea  sous  le  n«m  de 
Gouttes  de  Goddard.  Ce  remède 
chimique  a  été  fort  célébré  autrrfoit. 
Son  eIRcacité  dans  l«i  attaques  d'»- 
poptexie  ,  d'épilepsie ,  de  léthargie, 
Btdésirer  A  CbsTlesUd'enconnoilra 
la  composition.  Mais  l'inveateursa 
lit  beaucoup  prier  pour  Ini  vendra 
son  secret  vin gl-cinq  mille  écus.  La 
prince  le  communiqua  à  ses  méde- 
cins ;  et  dans  la  suite  Lister  en  Gl 


GODE 

)Ulrl  A  Yoiirncrort  ,  qni  le  Tendit 
public.  Quoique  Goddard  vendil 
Jbrtcher  ua  recettes,  el  qu'il  Fût 
licbe ,  il  publia  ,  en  1678 ,  iii-4'* , 
un  livre  anglais,  sur  la  miséiabte 
condkiun  if  un  médecin  de  Ijon~ 
dits.  Cette  condiliou  est  en  efiêt  ai 
uiallieureuse  ,  que  certains  charla- 
tans arrivés  à  pied  dans  cstte  grande 
ville  y  ont  bienlâtacquis  uue  grande 
fofinne. 

■\  I.  GODEAU  i  Antoine  ) ,  né  à 
Dreux  d'un  élu  dybelle  ville,  re- 
chercha une  deinoiJhle  qui  te  rebuta 
|>arce  qu'il  étoit  pttit  et  laid.  Après 
celte  morliikatien ,  il  vint  k  Fa- 
ris  embrasser  l'état  eccMaiattique. 
Protliiitpar  Chapelain  i  l'hôtel  de 
Rambouillet,  le  bureau  du  bel  ea- 
prit ,  el  «ouveut  du  faux  esprit ,  il  y 
,  brilla  par  ses  vers  et  par  une  con- 
versation aisée.  On  l'appeloit  le 
Hain  de  Julie  (mademoiselle  da 
Rambouillet  s'ap^ieloit  Julie.  )  Il  fut 
nu  de  ceux  qui  ,  en  a'assemblant 
chez  Conrart,  contribuirentÂl'éia' 
blinement  de  l'académie  française 
;  Le  cardiaat  de  Richelieu  ,  insirui 
'  de  son  mérite ,  lui  accorda  une  place 
dans  cette  ounpagnie  naissante.  Ou 
dit  que  ce  ministre  lui  donna  l'évë- 
cbë  de  Gra»s«  pour  faire  nu  jeu  di 
Biols.  Godeau  présente  à  ce  cardinal 
une  Paraphrase  en  ver»  du  cantique 
Beneéicite  ,  el  il  regoit  pour  re- 
pente :  «  Vous  m'avei  donné  Béné- 
dicité, et  moi  je  vons  donne  Grasse,  n 
Plusieurs  critiqnes  prétendent  qi 
le  cardinal  de  ftichelieu  ne  ae  servit 
iamais  de  ce  calemliourg  ,  et  leurs 
raisons  paroisteut  plausibles  (  F',  les 
Remarques  de  l'abbé  Jo(y  sur  leDic- 
tionnaiiedcBayle,aumotB«UAC.) 
Cspèjidanl ,  comme  cette  anecdote 
eat  répandue,iioii9a««iis cru  devoir 
kl  rapporter ,  en  la  downantpourun 
bruit  populaire.  11  eu  certain  que 
Godeau  cemmença  sa  Traduction 
lies  Psaamee  par  la  Paraphrase  dn 
S^nadioitei  et  ce  soeme  ,  trte- 


GODE         4;3 

b6U  pMr  le  temps, le  fit  coHnoitre 
anlageuseinoil.  I)ts  que  Godeau 
tt  été  sacré,  il  se  retira  dans  aon 
diocèse,  el  se  dévoua  entièrement 
fondions  épiscopales.  Il  y  tint 
plusieurs  synodes  ,  inatruiait  son 
peuple  ,  rélorma  «ou  dérogé ,  et  l'ut 
nne  leçon-vivante  âee  vertus  qu'il 
demandoit  auic  autres.  11  vécut  dans 
'ëtnde  et  dans  ta  retraite.  Il  dîsoit 
des  Provençaux  n  qu'ils  étoient 
riches àe  peu  de  bien;  glurïeax  de 
peu  d'honueur;  lavaiis  de  peu  de 
science.  «  I^s  élats  de  Provence 
l'ayant  député  k  Anne  d'Autricbe  , 
pour  obtenir  la  diminution  d'une 
somme  demandée  par  cette  prin- 
cesse, it  dit  dans  sa  harangue  que  n  la 
Provence  étoit  fort  pauvre,  el  que 
comme  elle  ne  portoit  que  des  [as- 
mina  et  des  orangera,  on  pouvoit 
l'appeler  une  Gueuse parf amie.,.,  x 
Innocent  X  lui  accorda  des  bulles 
d'oBiou  de  l'éTêché  de  Vence  avec 
celui  de  Grasse  \  mais  le  clergé  ds 
Vence  s'étanl  opposé  à  celle  union , 
il  quitta  le  diocèse  de  Grasse  ,  et  - 
mourut  i  Vence  le  91  avril  1673,  i 
67  ans.  Ce  prélat  écrivoit  avec  beau- 
coup de  facilité  eu  verset  en  prose; 

que  des  rimes;  et  sa  prose  coulante 
et  aisée  est  quelquefois  trop  abon- 
dante et  trop  négligée.  I.*s  princi- 
paox  fruits  de  son  esprit  fécond  ' 
sont ,  1,  Hittoire  de  FEglise  de- 
puis 1»  commencement  du  Inonde 
jusqu'à  la  fin  du  9°  siielc,  5  Tol. 
in-folio,  et  6toI.  in-13.  Cette  his- 
toire, écrite  avec  noblesBG  et  avec 
maiesié,  est  moins  exacte  que  celle 
de  l'abbé  Fleury  ;  mais  elle  se  fait 
lire  avec  plus  de  plaisir.  lorsque 
Godeau  travailloit  à  la  anile  de  son 
Histoire,  il  eiitroccosion  de  rencon- 
trer le  P.  Le  Cointe  ,  de  l'Oratoire, 
chez  un  libraire.  L'oralorien,  ne  le 
doutant  pas  qu'il  parloit  devant  Tau- 
teor,  se  plaignit  de  l'inexactitude 
dea  faits  Et  de*  date*.  Godeau  ne  sa 
lil  point  connoltrsj  moîa  le  jnut 


474 


GODE 


•e  rendit  i  l'OraloÎM ,  re- 
mercia t«  père  Le  Coînte  de  m  cri- 
tique ,  el  proliU  ds  ses  remarques 
pour  uM  KCoutle  «dilion.  Ce  Irait 
de  modeitie  iuspira  au  père  Le 
Cainte  beaucoup  dulime  pour  Je 
prélat ,  qui ,  k  son  tour ,  conçut  une 
vivaamiùé  pour  l'oratorien.  U.f'a- 
rapAroMi  (/««  Epilrts  de.aainl 
Paul,  «I  det  Epitfca  cauoniquu , 
111-4°,  dans  le  go<ït  da>  Purapliraïes 
du  père  Carrières ,  qui ,  en  prenint 
ridée  de  l'évèque  de  Gcssae,  l'a 
peifectionDée.  lU.  Viea  de  saint 
Faut,  iD-4''  1  de  saint  Âuguttin  , 
ia-i° ide  MMt  CAariês  Borrontée , 
1748,  3  vol.  ia-i3i  d^  Denys  de 
Cordts ,  tic  IV.  Les  Eltges  des 
éiiéqiies  qui,  dam  tous  Us  eiécies 
de  l'Église ,  oatflaun  en  doctrine 
et  en  saiitteli,  ill-4°.  V.  Marais 
ùAiéilenae  ,  Puris  ,  1709,  3  vol. 


et  des  piètrei  du  diocèse  de  Veuee. 
L'atueur,  ennemi  de  U  morak  ib- 
Idcbée  ,  oppniia  cet  ouvrage  aux 
maaîines  peruicieuiei.  de  ceriaïus 
casuittes.  Ce  corpi  de  morale ,  com- 
poM!  pour  l'utage  de  son  diocèse,  est 
écrit  av^c  beaucoup  de  netlelé,  de 

Crécisioaetdemétliode.  C'est,  se- 
ul Nk^oa',  le  meilleur  ouvragede 
Godeaii.  VL  F'ersion  expliquée  du 
nouveau  Tcstameiil,  i66tt ,  9  vol. 
in-S*.  Cetls  (radiiction  ,  à  peu 
près  da  mèoie  genre  que  le*  Para- 
phrases de  saiat  Paul ,  dent  nous 
avons  parle  ,  est  plus  ooacise. 
Godcau  traduit  liL^ralamaat  Ici 
parole*  du  texU ,  et  j  insère  seule^ 
meut  quelques  roots  imprimés  en 
italique ,  qui  l'écJairussent.  Rtuharit 
Simou  prétend  qu'il  ne  traduit  pas 
touioun  exactement,  parce  que  ne 
sachant  ni  le  grec,  ni  l'hëbrea  ,  il 
n'avûit  pas  tout  ce  qu'il  folloit  pour 
ilre  un  bon  tiaducleur.  VU.  Les 
Psaumes  de  David  ,  Iraduils  en 
versjraaçai3,\n-\i.  Leacalviuisles 
s'en  eervent  dans  le  particulier,  à  la 
place  de  ceux  de  Alarot,  con«acrës 


GODE 

pour  le»  temples.  Quoique  ta  si}flo 
de  cette  version  soit  en  gën^l  Uche 
et  diffus,  cependant  la  vcrsificaLion 
a  de  la  noblewe  et  de  la  douaeut. 
VUL  Plusieurs  autres  Poésies .-  lef 
ras/es  de  IBglite  ,  qui  contienuenl 
plus  de  lô.ooo  ver»;  le  FoSate  d» 
l'Jssomption;  ceux  de  aaint  Pauif 
de  ta  lUegdeleine  ,  de  saint  £iu— 
lac/iei  d  es  Eglogues  ckiétiertiies,  etc. 
Le  fécond  auteur  de  tant  de  pro- 
ductions différéutes  disoit  «  que  le 
paradis  d'uu  écrivain  étoit  de  coat- 
poMr,(iuegoD  purgatoire  étoit  da 
relire  et  retouditÇ  sescotnpogitious; 
mais  que  voir  les' épreuves  de  l'im- 
primeur,c'cwitlàsmteBièr.  H  D'au- 
tres auteurs ,  meilleur»  juges  que 
Godeau ,  ont  trouve  leur  enter  1 
passer,  après  la  crise  de  l'imptes- 
sioti,  tous  les  verfiea  de  ia  satire. 
Godeau,  toucbédei  abti*  que  la.  plu- 
part des  verailkateun  {aisaicnl  de 
la  poésie ,  voulut  la  raioeoer  k  son 

d'éloges  pour  son  ialenlioa  que  pour 
tes  suDcé*.  Froid  dans  les  déiaik, 
méthodique  dans  l'ordonnatice,. uni- 
forme dans  le*  «xpressious ,  il  se  co- 
pie lui-même,  et  De  cooooil  pas  l'art 
de  varier  ses  tours  et  ses  iîgures ,  de 
plaire  à  l'esprit  el  d'écluufier  le 
coiur.  On  <tt  forcé  de  se  deuiMider, 
an  las  lisant ,  comme  le  )é*ui<e  Va- 
va*s«ur  :  Godeilua  ulrùm  poëla? 
Et  le  go&t  répond  presqiie  4«u)ttar*  : 
Non....  Oewprëaux  n'eu  a  paa  iug^ 
plu*  favorablement .  Voici  comme  U 
en  parle  dauiuue  lellre  à  l'abbé  de 
Maucroix:  uie  suis  persuadé,  aiM«i 
bien  qite  voua ,  que  M.  Godeau  est 
uu  poiîle  fort  estimable.  11  me  sem- 
ble poortaat  qu'où  peut  dire  da 
lui, coque  Leu|pn  dit  dépende, 
qu'il  est  tott)Oiirs  à  ieun,  et  qu'il  n'a 
rien  qui  remue,  ni  qui  échauife;  en 
un  mot,  qu'il  n'a  point  cette  foret 
de  slfla  et  oeue  vivacité  d'expre*- 
■ioos  t|u'oB  ttenche  dana  les  00- 
vragea  et  qui  las  font  durer.  Je  ne 
>aij  point  »'il  paseera  à  tt  |^l^lé: 


GODE 

mus  il  faixlTA  pour  cela  qn'il  rra- 
»u*cila  ;  puisqu'on  peut  dire  qu'il  cki 
ilëjà  roort  ,  n'ëiaul  pmque  plus 
maiuteuaut  lu  de  peifonuc.  n  Mau- 
uoix ,  «n  rëpoaftant  à  Deaprëanx , 
hii  dit  :  a  M.  Godtan  ccrivoit  rvic 
beaucoup  de  facilita ,  disoiii  avec 
Irop  de  facilita.  Il  faiioit  denx  ou 
Iroi»  cents  vers  (  comma  dil  Horace  ) 
tlanspedeinuao.  Ce  n'eit  pasainsi 
qne  «e  fout  le*  bons  vers.  Nëan- 
maiBs,  paimi  ses  veranëglii^t ,  il  y 
en  a  de  beaUK  qui  lui  ëchappeut...» 

II  GOUEAU  (  Michel  ) ,  profes- 
■eur  de  rhétorique  eu  colley  des 
Grassini ,  eniuile  recteur  de  l'nai- 
versitë  et  cur^  de  Sainl-CAme  à  Pa- 
ris, mourut  i  CorWil ,  où  des  ordroa 
■npërieura  l'avoienl  rslëgiië ,  le  95 
mars  it36  ,  i  So  ans.  Ou  a  de  lui 
un asses grand  nombre  d'écrits,  anr- 
tout  en  vers  latina.  Le  plus  connu 
efltune  Traduction  d'une  partie  des 
(Buvres  poëttquei  de  Oesprëaux. , 
imprimée  1  Paris  en  1757,  in-i3. 
Tous  cetix  qui  seconnoissentenvers 
latins  avoueront ,  dit  un  cëtebre 
critique ,  que  ceux  de  Godeau  ne 
sont  gutae  dignei  de  son  original. 
C'est  un  grand  maitre  travesti 
en  bon  écolier  du  pays  latin.  Go- 
dceu  se  sert  en  gën^al  d'expres- 
sions propres,  et  varie  se*  tours; 
mais  il  est  diffus,  et  plutôt  pma- 
pbnule  que  traducteur.  D'ailleurs 
*•  rerùticaliou  est,  eugteéHl,Mseï 
dure. 

1 1.  GOSEFROY  DE  Boi7ii,LON , 
&<  «nmt  le  tniliâi  du  n*  stècln  ,  i 
B«sy,  villagsdu  Brabant  Wallon  ,  à 
denxtienes  de  Nivelle,  fil*  d'Eua- 
tache  II  .  oonle  de  Boulogae  et 
de  Lens ,  succéda  en  1076  à  son 
onde  Godefroj-le-BossM  ,  doc  de  la 
Basse-Lorraine,  dans  le  ducM  de 
Bouillon.  Il  servit,  avec  amont  de 
fidélité  que  de  valenr,  l'empereur 
Henri  IV  en  Allemagne  et  en  halie. 
La  repu  talion  de  bravoure  ^aeiM  mk- 


GODE  47S 

ch  lai  avDteut  aeqniae  leftt  choisir, 
en  itxiSj'paiir  nn  des  principaux 
chels  dei  crottés ,  que  le  pape  Ur- 
bain U  et  les  autre*  princes  chr^ 
tiens  envoyèrent  dans  la  l'erre- 
Biimle.  Il  partit  pour  («Ile expédition 
au  printemps  de  1096  ,  avec  ses 
friree,  Eusiache  ei  Baudoin.  Les 
Grecsa'oppmMent  vaiuentent  à  leur 
passage.  Godefroyoblîgearetnpereuf 
Alexis  Comuèae  de  lui  ouvrir  les 
dtemins  de  l'Orieut ,  et  de  dissimu- 
ler ses  juBles  inquiétudes.  Par  le* 
trailëa  qu'il  (it  avec  ce  prince,  il  de- 
vait lui  rendre  les  places  de  l'empire 
qu'il  prendroit  silr  les  infidèles,  i 
condiliou  qu'il  fimtniroit  i  l'armée 
dts  vivre*  et  des  Iroupes.  Mai* 
Alexis  cmignit  pour  ses  propre* 
ëlaU,  et  mécontent  d'aineurs  de 
ce  que  lea  croisés  «voient  pillé  les 
de  Constant  inople,  il  ne 


tint  n 


e.quil 


Godsfroy  alla  mettre  le  siège  devant 
Nic^  ,  s'en  rendit  maître  ,  et ,  en 
continuant  sa  roule,  prff  un  grand 
nombre  de  places  dans  la  NalolJe. 
L'année  croisée  étoit  alors  composée 
de  cent  mille  cavaliers  et  de  5oo 
mille  gens  de  pied  ,  sansycojupren- 
dre  des  religieux ,  dont  plusieurs , 
animes  d'un  saint  enthousiasme,  et 
dont  d'autres  ,  ennuyés  du  cloilre  , 
a  voient  quitté  leur*  cellules,  et  de 
femmesqui,  laaiesde  leurs  maris, 
suivaient  eu  Palesliiie  l'objet  de 
Utirs  passions.  «Cedevoittirc,  dit 
le  président  Hëoault,  d'après  le  ju- 
dicieux abbé  Fleiity,  lin  spectatJa 
asseï  singulier,  de  voir  partir  un 
tas  d  hommes  et  de  femmes  perdus 
de  cnme* ,  parmi  lesfjneU  le  diris- 
t  aussi  rareqoel»  vert"  ; 
oieut  dan*  la  lionue-fdi  de 
qu'il*  combaltoient  pour  la 
de  Dieu ,  et  mi ,  chemin  "  ' 


'aliandonnoient    aux    pli 
)>Taiids  excès;  qui  laivolent 
lieux  de   leurs   pBBsa;>cs  le*  irscc 
scandaleuses  da  leurs  dissolution*  e 
de  leurs  brigandage*;  eu' qui  etnpoi 


lea 


476 


GODE 

toient  dan*  Jeur  caur  i»  teuAaBT 
criiiliDeldeginallKSKBqu'ilsavoicBt 
laÎMée*  dan»  leurs  paya.  »  Voilà 
comme  les  bommn  ,  abusanl  de 
tout ,  même  dea  cbotei  le*  ptua 
,  aainlei ,  tournent  la  religion  en  paa- 
«on  ;  et  coinnie  une  enirtpriae  rea- 
peclable  pai  acn  objet  devint  uu' 
•pedade  ridicule  «t  aoandaleui.  «  Ce 
fut  alori ,  dll  Fleurj,  que  commença 
l'indulgence  pléoière,  cMt-à-dire  la 
rémiuioa  des  peiaei  canoniques  à 
quiconque  ferait  le  vojage  et  le 
aervice  de  Dieu.  Ainsi  ae  nommoit 
celte  Buerre ,  et  c'^ioit  ce  pardon  cx- 
Iraordinairequiattiroittràtdegeiu. 
11  fut  bien  doux  à  cette  nobleaie , 

Suiuetavoit  que  chasser  et  le  battre, 
e  voir  changer  en  un  vojage  de 
guerre  lea  pënitancaa  lalmrieuaea  , 
qui  conais  toient  eu  je  Anes  «t  en 
prière» ,  et  aur-tout  «n  ce  temp*^, 
à  l'abstenir  de  l'usage  de»  umea  et 
des  chevaux.  La  pénitence  devînt  un 
plaisir  ;  car  la  fatigue  ihi  vojage 
etoit  peu  okniîdérable  pour  de»  gen» 
accoutumés  à  celle  de  la  guerre  et 
le  changement  de  lieux  et  d'objeli 
est  un  diverlissemeni.  Il  n'y  avoil 
guère  de  pciueaeusibleqne  de  quitter 
pour  loDg- temps  sou  paya  et  s* 
famille.  Cependant  un  ai  long  voya' 
ge,  et  en  si  grande  compagnie,  a'éioil 
pas  un  remède  bien  propre  à  corriger 
lei  pëcbeurt  :  aussi  eat-il  certain, 
BU  rapport  des  historiena,  ijne  les 
aimiet  de»  croisés  étaient  non  seule^ 
mentcomma  les  autre»  armées, 
encore  pires  ;  que  toute*  •orlea  de 
vices  yiégooieut,  et  ceux  que  les  pè- 
lerins avoient  apportéa  de  leur  paya, 
et  ceajt  qu'ils  avoient .  pris  dans  le* 
|>ayB  étranger»,  n  La  croisade,  con- 
duite par  Godefroy,  ne  fut  pa»  plui 
exempte  de  corruption  et  de  désor- 
tlresquecellesquilasuivlreat:  mai» 
«Ile  fut  plus  heureute.  Autioche  fut 
prise  par  intelligence  le  3  juin  1098. 
Trois  jour»  après  il  arriva  une  ar- 
Buée  immense  qui  assiégea  les  croisés 
reaferaiës  dans  la  ville.  Comme  ils 


GODE 

Anî«nt  sans  provisions ,  ils  se  Tirent 
Iréduilaà  manger  les  chevaux  et  le» 
'  chameauxi  Dans  cette  extiëmiië ,  il» 
furent  dâivrétpar  la  prétendue  dé- 
couverte de  la  aainte  lance  ,  décou- 
verte iaite  sur  l'indication  d'un  dere 
provea^al ,  qui  evoit  eu  une  révéla' 
tion.  Cet  éTéuemeut  ranima  telle- 
ment  le  courage  des  croises ,  qu'ils 
repouBsèrcnl  vivement  les  Turcs,  et 
remportèrent  sur  eux  une  grande 
victoire.  La  ville  de  Jéciualem  fui 
prisa  l'année  suivante,  19  juillet 
1099,  après  cinq  semaine*  de  siège. 
On  Ht  main  basse  sur  le*  inlidèlei, 
le  matsacre fut  horrible,  tout  uageoit 
dan*  le  sang',  et  lea  vainqueurs ,  fati- 
gué* du  carnage ,  en  avoient  horreur 
eux-mème*.  Godefroy,  dont  la  piété 
égaJoit  la  valear,  ftit  *ans  donle  un 
de  ceux  que  ces  fureur»  toulerèrent. 
Hnit  joursaprèsla  conquête  de  Jéru- 
salem ,  le*  seigneurs  croiaés  l'élurent 
roi  de  la  villa  et  du  paya.  Ce  prînie 
ne  voulut  iamaisporterunecouroni» 
d'or  dan*  une  ville  où  J.  C.  avoitélé 
couronné  d'épines.  Il  refusa  le  lilie 
de  roi ,  et  se  contenta  de  celui  de  duc 
et  d'avoué  dn  Saint-Sépulcre.  La 
aullan  d'Egypte  appréhendant  que 
le*  chrétien» ,  après  de  si  grands 
avantage»,  ne  pénétrassent  dans  son 
pa^,  et  le»  voyant  tellement  aHi>i- 
blis ,  que  de  troii  cent  mille  homna* 
qui  avaient  pri*  Antioche,  il  en  re*- 
loit  i  peine  vingt  mille  ,  envoya 
contre  eux  ime  armée  de  quatre  cent 
mille  combatlans.  Godefroy  les  mît 
en  désordre  et  en  tua,  dit-on,  plusd* 
cent  mille.  Cette  victwre  lui  donna 
lapoaaeisionde  toute  la  Ter  re~saiate,  - 
k  la  réserve  de  deux  ou  trois  plaoM. 
11  songea  moins  à  étendre  ae*  noa- 
j  veaux  états  qu'A  lea  oonserver  et  if 
mettre  une  bonne  police.  Il  élabht 
un  patriarche ,  fonda  deux  chapitre» 
de  chanoines ,  l'un  dans  l'église  da 
Sainl-Sépnicre  ,  l'autre  dans  ettk 
du  Temple,  et  un  monastère  dan»  I* 
vallée  de  Joaaphat.  Après  cela  il 
dotuut  im  Code  da  loi*  à  se»  no»- 


GODE 

Tfaux  ui)el>,  qui  eurent  la  douleur 
de  te  perdre  après  un  an  de  règne  ; 
car  iluourMiLe  18  juillet  itoo.  Ce 
nouveau  royaume  subsista  88  ans. 
«Jamais,  dit l'abbëdeChoisy (Jour- 
nal de«  sàfans,  171J  ,  pag.  119  ), 
l'aoliquité  fabuleuse  ne  a'eel  imagina 
unh^toa  aussi  parf^jl  en  tou tel  choses 
<jue  la  vérité  de  l'histoire  nous  re- 
[iréuilte  Godefroj  de  Bouillon.  Sa 
uajuaDce  éloit  illustre;  mais  ce  fut 
son  tuérile  qui  l'éleva  au-dessus  des 
Hulrea,  et  l'on  peut  dire  de  lui  que 
w  gran'deur  fui  i'ouvrage'de  sa  ver- 
tu, »  Son  Code  de  lois  ,  dont  on 
conierve  des  manuscrits  dont  les  bi- 
lilinlUèques  du  Vatican,  et  quelques 
auHea  en  France,  a  std  imprimé 
iD-fol.  ,  Paria,  1690.  avec  des  notes 
par  Tliaumaa  de  La  Thaum assiéra , 
sous  le  nom  des  JssÏKi  de  Jérusa- 
lem. On  en  trouve  une  partie  dans 
les  Deiiciœ  equetlrium  ordinum, 
deFraDCoiaMemiens, Cologne,  i6i3, 
in-12.  il  y  a  une  Lettre  de  Gode- 
froy  à  Boërnoad ,  daus  Guillaume 
(leTjr,  lib.  3,  cap.  10,  édition  de 
Bàle,  i5fi4,  où  ilrépondàBoeinond, 
qui  lui  avoit  dilde  te  délier  d'Alexis 
Cotnnène,  iiqu'ilconnoissoit  la  ma- 
lignitd  de  cet  empereur,  et  qu'il  en 
épfouvoit  tous  les  ioura  quelque 
chose.  »  Les  exploits  de  Godefr^y 
ont  été  célébrés  dans  Us  Laborea 
iierculU  cArUicani  Godefridi  Bul- 
lioaii,  Lille,  1674,  iu-ia;  par  le 
P.  de  Waha,  jésuite,  ouvrage  d'une 
latinité  pure  et  nerveiue ,  et  daas  la 
Jérusalem  délivrée  du  Tasse. 

II.  GODEFROY  (  saint  ) ,  évsque 
d'Amiens  ,  mort  au  monastère  de 
St.-Crépiu  de  SoissouB  l'an  m 
rendit  recoin  mandable  par  ses  vertus 

lir.  GODEFROY  de  Vitbbbe 
ainsi  oommëdulieudaBa  naissance, 
chapelain  et  aeccétaire  des  em- 
pereur* Conrad  III,  Frédéric  I",  et 
Henri  VI  «on  fils ,  fouilla  pendant 
^uaruite  ans  daas  1m  archife*  de 


GODE  ^77 

l'Ein'ope  pour  y  recueillir  de  qnot 
compnser  une  Chronique ,  écrite 
L  vers  -et  en  prose  ,  qu'il  dédia  . 
I  pape  Urbain  Ilf.  Elle  commence 
Adam ,  et  iinit  en  1 186.  L'auteur 
fecte  dans  ses  vert,  quoique  latins, 
!»  rimes  et  des  jeux  de  mots  ridi- 
lies;  c'éleient  les  pointes  d'esprit 
i  son  siècle.  Il  y  traite  indifférem- 
,ent  le  profane  et  le  sacré  ;  il  y 
parle  de  loiis  les  princes  du  monde, 
et  ÎL  intitule  sa  Chronique  :  Pan- 

Quoique  cette, compilation  soit  mar- 
quée au  coin  de  la  barbaVle ,  on  ne 
peut  refuser  de  rémdiliona  l'auteur. 
tion  long  séjour  A  la  cour  impériala 
l'avoit  mis  au  fait  des  rSàires  de 
son  temps.  La  meilleure  édition  de 
sa  Ckronique  est  celle  de  Hanovre 
en  tËi3,  dans  leTecueil  des  his- 
toriens d'Allien]B|De ,  par  Pisloriue. 

t  IV.  GODM'ftOY  C  Denys  ),  ju- 
risconsulte célèbre,  né  en  i649,d%ira 
conseiller  au  chdtelel  de  Paris  ,  se 
retira  à  Geuève,  et  de  là  en  Alle- 
magne, où  il  professa  le  droit  daa$ 
quelques  universités.  On  voulut  le 
rappeler  en  France  pour  remplir  la 
chaire  que  la  mort  de  Cujae  laissoit 
vacante;  mais  le  calvinisine,  dont 
il  faisoit  profession  ,  l'empêcha  de 
l'accepter.  Il  mourut  loin  de  sa  pa- 
trie le  7  septembre  i6j3.  On  a  da 
lui  uD  grand  nombre  d'ouvrages  de 
droit,  parmi  lesquels  on  distingue, 

I.  Corpus  juris  cifilis ,  avac  de» 
notes  que  Perrière  regardoit  comme 
un  cbef-d'ceuvre  de  clarté,  de  pré- 
cision et  d'érudition.  Les  meilleures 
éditions  sent  celles  de  Vitré,  )6a8, 
et  d'ËUévir,  i6S3,  3  voL  in-folio. 

II.  yotte  in  quatuor  Ubrot  Institu~ 
jionum.  !U.  Opuscula  paria  juris. 
IV.  Fraxii  civilis ,  ex  antiquis  el 
rtcentioribus  scriptoribus.V.  Index 
cAronologicus  tegum  et  novcllarum 
à  Jusliniano  imperatore  composi^ 
tarum.  VI.  Coniueludines  ciuita- 
tum  e! prwincioj-um  QaUtes,  curit 


X'Oogk 


GODE 


4;8 

no/tf  ,in-fbl.VII.  Quœstiariet poli- 
ticiB ,  ex  jure  commani  et  hUturiâ 
desumplce.  Vill.  Diasertatio  de  no- 
liililaU.  IX.  Staiula  i-^iU  GalUa 
eumjiire  commuai  collata,  iu-Cal. 
X.  Synopsis  statutorum  municipa- 
lium.  XI.  UneMiiioDcn  gr«ceL«n 
Uljn  du  Frompliiarium  /uris  , 
d'HarmeDopule.  Xll.  Det  Conjec- 
tures et  Diverses  laçons  sur  Sénè~ 
que,  avec  Mot.Difense  de  et»  Con~ 
jeclures  que  Giuter  avoit  atUUjuto. 
Xlll.  Ud  Recueil  det  ancieas gram- 
mairiens latins,  ete.  On  attribue 
encore  i  Deny*  (iodttttfj ,  I.  j/fis 
pour  réduira  les  monmoie*  à  leur 
juste  pris  et  valeur,  iu-S".  IL  Main- 
tenu* et  Défense  des  empereurs, 
rois, princes,  états  et i-épublifuea, 
contre  les 


ttitis  de»  pap»»,ia-ii°. 
m.  Fragmenta  dvodecim  tatula- 
rum,  suis  nunc  primàm  tabulis 
rtatiiuta,  iGj6,i\x~^', h» Opascu" 
/esdeDeuj'iGodïfro^ont  ^tér^ni* 
cl  impriiuét  CDHolluide,  iu-fol. 

i-  V.  GODEFBOY  [TWodore) , 
fils  aiaë  du  pr&^dent ,  ni  à  Ge- 
nève euiS&o,  embraml*  religion 
catholique  qoe  sou  père  avoit  quit- 
tée, obtint  une  charge  de  couseiller 
d'ëiat,  et  mourut  le  5  octobre  1649 
à  Munster ,  oïl  il  élotl  en  qualité  de 
concilier  de  l'ambassade  de  France 
pourlapaisgéoërale.  CeMVfuit  aou- 
(int  par£iiteuient  la  réputation  de 
*0D  père  ,  et  fit  de  grandes  dë- 
cDuvertea  dans  le  droit  ,  dans 
l'histoire  et  dam  les  titres  du 
royaume.  I.a  iiipublique  de*  lettre* 
lui  doit ,  L  Le  Cérintonial  de 
France,  recueil  curieux ,  iii'4''>  et 
publie  eoiuite  par  Uehjs  sou  fils,  eu 
a  T.  iu-fal.  II.  Mémoire  coitoernaal 
ta  préséance  des  rois  de  France  sur 
les  rois  d'Espagne ,  in-4°.  lU.  His- 
toire de  Charles  FI,  par  Jeau  Ju- 
vcual  des  Ursini;  de'Loais  Xll , 
par  Sejisel  et  par  d'Auton,  etc.;  dt 
Charles  FUI,  par  Jaligny  et  autres; 


GODE 

du  chevalier  Bayard ,  avec  le  Sup- 
plément,  par  E^pilly,  in-S"  ;  de 
Jean  Lie  Meingre ,  dit  Boucicault , 
maréchal  de  France,  in-4°;  ifj^r- 
Ihus  llï ,  duc  de  Bretagne ,  iii-4''  ; 
de  Guillaume  Marescai ,  iu  -  4". 
Godefroy  n'est  que  l'éditeur  de  ces 
Histoires,  composées  par  des  auteurs 
coBtempoTaint^maisil  lésa  enrichies 
At  Notes  t\.àe  Dissertations.  Deuys 
GoDEFROX  son  fils(u°  Vil)  enafait 
rëiraprîmer  la  plus  gniuda  parlie 
avec  de  nouvelles  additions  :  et 
c'est  UB  grand  service  que  l'uu  et 
l'antre  ont  rendu  aux  aichitecies  ds 
l'histoire  que  de  leuravoir  dresse  ces 
utU«séchaEaudag««.lV.  De  la  imi- 
table origine  dt  la  maison  d'jàu- 
Iriche,  18-4°.  V.  Généalogie  des 
ducs  de  Lorraine.  VI.  L'Ordre  et 
les  Cérémonies  observés  ttux  ma- 
riages de  France  et  d^ Espagne, 
in-4°.  VU.  Généalogie  des  comtes 
et  ducs  de  Bar,  iii-4''.  VIII.  Traité 
touchant  les  droits  du  loi  irèa- 
cAréiien  sur  plusieurs  états  cl  sei- 
gneuries voisines,  in-fal. ,  soui  le 
nom  de  Pierre  Dupuy.  IX.  Généa- 
logie des  rois  de  Portugal,  issus 
eu  ligne  directe  masculine  de  la 
rhaison  de  Irance  gui  régne  au- 
jourd'hui, in-4*.  X.  Entrevue  de 
Charles  IV,  empereur,  et  de  Char- 
les y,  roi  de  France  :  plus ,  l'Ea- 
tievue  de  Charles  Fil,  roi  de 
France.,  et  de  Ferdinand,  roi 
d'jiragau,  etc.,  i»-4°-  Godefroy 
n'écrit  pas  purement  ;  mais  il  pensa 
jtiste.el  n'avance  rien  sans  le  prou- 
ver avec  aulaut  de  savoir  que  de 
netteté  ;  mérite  assez  rare  aujour- 
d'hui, oA  l'on  s'efforce  de  monirer 
pliisde  bel  esprit  que  de  juge  ment.  ' 

+  VI.  GODEFROY  (  Jacques  ). 
frèredu  précédent  etaussi  sa  vaut  que 
lui,  persévéra  dans  le  calvinisme. 
Elevé  aux  premières  charges  de  la 
république  de  Genève  ,  aa  patrie,  it 
en  fut  cinq  fois  syndic,  et  j  mourut 
en  i6&9,à6&«iis.C'ëloit  un  homme 


GODE 

d'une  profonde  et  exacte  érudition. 

On  a  de  lui,  I.  L'Hùloire  ecclésias- 
liquede  Plulostorge,  en  grec  el  ea 


p.. 


cet  biiloiieii.  II.  Le  Nez-cure  jé- 
eaitiqae.  C'est  uu  recdeil  de  pièces 
concemanl  Us  jésuîUs ,  qui  j  aont 
trèi-mal traités.  La  dernière  édition 
de  cel  ouvrage  curieux  est  de  1 63 1  , 
en  ■ivo\.  m-&°.\ll.  Opuacu/avai'ia, 
juridka,  poUlica,  hislorica,  cri- 
tica ,  iu-4''.  IV,  Fouies  furie  cifilis, 
1 6S3,  in-4'.  V.  JJe  difersis  regulie 
jaria,  iG5S ,  iH-4°.  Vl.  Ve  faraoais 
/afroiiibus  investigandis ,  iu-4°. 
Vil.  De  jure  prœcedenliŒ ,  in-4''. 
VIIL  De  salaria,  iii-4'.  VL.  Jni- 
madversionei  juris  civitis.  X.  De 
sftburbicariis  rtgionibus ,  iii-4°j 
Francfort,  1617.  Xt  De stalujia- 
gaaùrum  sub  imperatoribus  chiis~ 
iianis,  ï^ipaick,  1616,  in-4°.  XII. 
Fivgmcnin  tegunt  Jullœ  el  Pappice 
collecta ,  et  notii  illusirata.  XIII. 
Codex  T/ieodosianus  ,  Leipsick  , 
1736,  174.S,  6  vol.  in-Mio.  XIV, 
foetus  oràis  descrijitio  ,  Grœci 
scriptoris  sifb  Consiantio  et  Cons~ 
tanie,  imperaioribue ,  grec  et  lalin, 
avec  des  notes ,  in-4''- 

t  VH.GODEFROY(Denys),RIs 

de  Théodore  et  neveu  du  ^récédenl, 
né  à  Paris  en  i6i'S  ,  mort  à 
Lille  ,  ^directeur  et  garde  de  ta 
cfaambrede9conip^s,legiuiui6Si, 
à  66  ans,  hérita  du  goût  de  son 
père  pour  l'histoire  de  France ,  et  lit 
rë imprimer  une  partie  des  éditions 
que  ce  dernier  aroit  données ,  avec 
de  nouveaux  éclaire isseni eus.  De  ce 
nombre  sont  des  Mémoires  et  ins- 
ti-uctiona  pour  servir  dans  les  né- 
gociations et  les  affaires  concernant 
les  dii)its  du  roi,  i665  ,  in-folio, 
que  l'on  avoit  altrîbués  au  chance- 
lier Séguier.  L^a  Histoires  de  CAar- 
Jes  ^I,  leftî.in-fol.  ;  de  Charles 
ni,  if>Si,\u.A.:de  Charles  nu. 


GODE  479 

11184,  in -folio,  maguiBquemeiit 
imprimées  au  Louvre.  Qn  a  eu- 
core  de  lui  YHisIoire  des  officiers 
de  la  couronne,  que  Le  Feroii 
avoit  commencée,  et  qu'il  a  conii- 
nuëe,  corrigée  et  augmentée.  Cet 
ouvrage purnl en  )658,iu-rol. ,  eou*  . 
le  litre  A' Histoire  des  conaélablet , 
des  cMnceliers,  gardes  des  sceaux , 
maréchaux,  amiraux.  Parmi  les 
fautes  qa'ilalaisȑ  subsister,  il  jeii 
a  qui  sont  de  pen d'importance, et 
d'autres  essentielles.  Il  a  donné  de* 
à  tous  les  officier»  de  la 
,  quoiqu'il  n'j  en  ait  point 
eu  de  narliculière  avant  Philippe  1". 
Godefroy  avoit  formJ  le  projet  de 
donner  une  suite  d'historiens  fran- 
çais coùlemporains ,  et  de  les  faire 
imprimer  dans  la  langue  où  ils  ont 
écrit.  I)  devoil  commencer,  en  1  aSS, 
à  Phîlippe-le-Bel  ;  mais  d'autres  oc- 
cupations l'eiapéchèreal  d'eséciitér 
son  deueiu. 

f  VIII,  GOUEFROY  { Jean  ) ,  fils 
du  précédent,  eut,  comme  son 
père ,  la  paseifin  de  la  littérature  gau- 
iDiae-  Il  lu/succéda  daus  la  charge 
de  directe ifr  de  la  chambre  des  oomp- 
tes  de  Lille,  etmourut  en  it33, 
dans  un  ilge  Ion  avaucé  ,  empoi- 
laiit  les  legr^ls  des  bons  citoyens  et  ' 
des  sa  vans.  C'e^t  i  ses  eoins  que  nous 
devons,  ,[.  Une  édition  des  Mé- 
moires  de  Philippe  de  Commines , 
en  h  Tol.  in-S°,  qui  possoit  pour 
ta  meilleure  avant  celle  de  l'abbé 
Longlet  duFresnoy  ,ea  4vol,ia-4''. 
II.  Le  Journal  de  Henri  III,  a  vol. 
iu-8°i  édition  éclipsée  encore  par 
celle  de  l'abbé  du  Fresuoy,  eu  5 
vol.in-S".  m.  Les  Mémoires  de  ia 
reine  Marguerite  ,  1713  ,  in-»". 
IV.  Uu  lii-re  fort  curieux  contr*  ■ 
c«tiii  du  Père  Guyard  ,  jacobin  , 
intitulé  La  Fatalité  de  Saint- 
Cloud,  etc.  C'est  ce  Jean  Gudefroy 
qui  a  le  mieux  |ait  connoltre  la 
Ligue,  et  qui  a  donné  le  pins  de 
pièces  curieuses  concernaiit  le*  Li- 


48o  GODE  . 

gueurt.  L'abbë  Barrai  le  fait  mourir 
'  eu  1719,  ei  lui  Btlribue  rëditioa 
delà  Satire Utéaippée.ll  aconfoutlu 
Jean  GodeFroj  avec  UcnjB  Godb- 
THOY ,  IH'  du  nom ,  etràt  dee  re- 
eiitrcs  de  la  chambre  dai  complei  à 
Paris,  mon  eu  i7"9- C'en  A  celui-ti 
que  le  public  etl  redevalile  de  l'édi- 
tion de  la  Saiirv  Minippée.  Il  est 
vrai  que  aon  frère  en  donna  une 
deuxième  ëdiiion  en  1736. 

ÏX.  GODEFHOY,(J«cquei), 
jU  à  Careuian  ,  m«Ct  en  1G34, 
conUmporaiu  et  rival  de  Bérault , 
a  voit  une  jurande  CDnnoïsMnce 
âes  lois,  et  uae  dialectique  excel- 
)«ate  ,  qui  le  rendit  souvent  redou- 
table à  toa  iliuslre  adversaire.  Il  esl 
au  leur  d'un  dommeulaire  de  ta 
Coutume  de  Kormaniiie,  joint  i 
celui  de  B^raïUi  et  d' Aviron,  1684 
el  1776,8  vol.  in-fol, 

•  X.  GODEFROT  (  Arnold  ) ,  né 
A  Aoneberg,  ville  de  Misnie,  en 
iG66,Hlloule5ses^ludes  Wiltem- 
berg, et  a'y  distingua.  11  passa  ensnile 
i  Dresde  ',  où  il  tit  écUter  sen  aver- 
tion  pour  les  lulbériena ,  «t  son  pen- 
chant pour  le  parliculuristiie ,  c'eit- 
A-<lire  pour  la  religion  individuelle. 
Appelé  à  Gieflèn  pour  y  enaeiguer 
l'histoire,  il  remplit  trèi-peu  de 
lempscetle  chaire,  et  publia  nn  ou 
vrage  sur  sou  abdicatioii,  forcée 
disoit-il,  par  sa  conscience.  De  Gies- 
sen  il  passa  k  Quedlim bourg,  et  t'y 
retira  cbea  Jean-Henri  Spregelius 
dont  il  éponsa  la  Klle.  Ses  discours 
et  quelques  ouvrages  oi!t  il  d^biteii 
aes  nouveautés,  occasiounèrent  de* 
brouilleriea  qui  ne  l'enipïcbèrent 
pas  de  parvenir  aux  charges  de 
prédicateur  de  la  duchesae-donai- 
'  tiÈred'Eisenach , d'inspecteur  à  Wer- 
heo ,  et  entin  de  prédicant  à  Saint- 
Jacques  de  Serleberg ,  dans  la  Mar- 
che de  Brandebourg,  où  il  mourut 
te  3o  mai  1714.  Dans  son  Histoire 
de  l'Eglise ,  il  atUqiie  toutes  les 
tocifté)  chrétienne*.  Ses  principaux 


GODP 

diaciplea  ou  défenseurs  fureut  Dïp— 
peliiis  ,  que  les  lulhériena  nom- 
nioienl  le  bouffon  banal  des  pié- 
tistas;   Krazensleinius  ,  qui   fît  du 

bruit  h  Qufldlimbourg  ;  Ma^dalena  , 
ante  de  Sprpgelins  ,  l'upe  des 
>inn  d'Arnold  ;   Karl  ,  Schoe^ 

diui ,  etc. ,  et  d'autres. 

XI.  GODEFROY.  frayez  Geo- 
GODEGBAND,    rayez  Cbho- 


GODESCARD  (  Jean-Francois } . 
né  i  Rocquemoul.  diocèse  de  Rouen, 
en  173!J, ancien  chanoine deS.-Louia 
du  Louvreet  de  S.-Honoré,  a  ,  coih 
lointemenl  avec  M.  Marie,  traduit 
librement  de  l'anglais  un  nuviage 
d'Alhan  Butler,  iuiilulé  Kies  dea 
Pères,  des  Martyrs  et  des  autre» 
priitcipau.v  saints,  tirées  des  actes 
originaux  el  des  monuntgns  les  pttit 
aulkentiques ,  en  n  vol.  in-8*.  U 
a  entrepris  ensuite  d'en  l'aire  1'^- 
brégé;  mais  enlevé  par  la  mort  k 
Pans,  le  31  août  1800,  il  a  laissé 
ton  ouvrage  au  iSjU'Ilel.  Un  pienx 
et  éUganl  anonyme  l'a  complété  et 
publié,  en  4  vol.  iu-ii,  à  Paris, 
an  11  (i8o3).  On  y  trouve  une 
Notice  sur  i^  vie  ei  les  écrit*  de 
l'auteur.  On  doit  a  Godescard  quel- 
ques autres  Tradticiious  et  Edi- 

GODETZ.  f 07»  Desgodbtz. 

•  GODEWICK  (Marguerite), 
Hollandaise,  célèbre  par  ses  taleui 
dans  la  peinture  ,  née  à  Dort  en 
i6a7,  morte  en  1677,  peignoit  le 
Paysage;  elle  brodoit  autsi  admi- 
rablement. 

•  GODFREY(  sir  Edmundbury  ) , 
magistral  anglais,  vivoit  en  1678, 
et  s'est  distingué  par  l'activité  qu'il 
a  déployée  contre  le  complot  de»  pt- 


GODI 

ptilei  itru  cette  aonéc.  Il  fut  auBii 
lïinarqusblG  par  les  cirjinns lances 
de  M  mort  :  on  le  iriiiiva  percé  de 
■a  propre  éfée ,  et  Boa  corps  portait 
des  marques  evideules  des  violences 
qu'il  avoit  Eoiifferles.  Ou  u'a  pas  ba~ 
lancé  à  accuser  les  jiapislei  de  cet 
Buauiuat;  et  «es  funérailles  fuient 
célébrées  avecgrande  pompe. 

*1.  GODIN  (Nicolas  ),  médecin 
ordinaiiede  la  ville  d'Arras ,  véciil 
au  commeocement  du  i6*  siècle.  11 
a  publié  la  Càiniigie  piatiqae  de 
JHaislreJean  det^igo,  docteur  eu 
mèdeÙRe,  divisée  eu  a  partie», 
avet  its  aphorismes  et  les  canons 
de  la  chirurgie  ,  Paris  ,  i55i  ; 
Ljoa ,  (  637 1  in-8°-  On  lui  attribue 
àuiai  un  Traité  de  CAiruigid  mili- 
tari, dont  la  traduction  Irantaise, 
par  Jacques  Blondel ,  chirurgien  de 
Lille,  parut  k  Anvers  eu  i558  , 
m-8'. 

tir.  GODIN  (Louis),  néà Paris 
cii'  iTo4i  niontra  de  bonne  heure 
beaucoup  de  taleus  pour  les  inathé- 
inaliques.  L'académie  des  sciences 
]nï  ouvrit  sou  ïeinen  179!).  Une  des 
époqnea  les  plus  intéressantes  de 
sa  vie  est  d'avoir  été  comme  le  chef 
des  académicien»  qui  ullèrent  au  Pé- 
rou en  1735',  pour  la  mesure  du 
degré  de  la  terre.  Etant  entré  au 
service  de  l'Espagne,  il  fut  déler- 
minë,  en  17.^)2,  à  accepter  la  place 
de  directeur  de  rac;;dëmie  des  gar- 
des-marines de  Cadix ,  oii  il  mourut 
le  ti  iultlet  1760.  Ou  a  de  lui, 
I.  Cinq  années  dé  la  Connaissance 
des  Temps.  II.  Table  des  Mémoires 
de  PAtadérAie  de»  sciences  ,  iu-4''. 
III.  Machines  approuvées  par  lA- 
vadàmie,  S  vol.  in-fol.,ou  6to1.  in-4"'. 

IIL  GODIN  DE  Sainte-Cboix. 

^Ojez  BRl».'VII.I.IBQa. 

t  GODINOT  [  Jean  ) ,  dotleur  en 
théolouîe  et  cliaiioiue  de  la  cotbé- 
drale  de  Heims^  na^uii  dans  cette 

T.    Vil. 


GODI 


48 1 


ville  en  16G1.  Persuadé  qu'il  pou- 
voit  unir  le  commerce  aux  paisibles 
fonctions  canoniales  ,  il  s'enrichit 
par  celui  du  vin;  mais  ses  richesses 
ne  furent  que  pour  les  pauvres  et 
pour  ses  concitoyens.  Après  avoir 
rendu  le  double  de  son  patrimoine 
famille  ,   il  employa  plus  de 

)oo  livres  à  décjorer  la  cathé- 
drale, à  faire  venir  de  bonne  eau 
dans  la  ville,  à  fonder  des  école» 
gratuites,  à  ouvrir  un  asile  aux, 
malades.  Pendant   qu'il   s'illustioit 

des  bienfaits,  quelques-uns  i» 

compatriotes,  aussi  fanatiques 

qu'ignomns,  tecen^iiroientetlecon- 

oient.   Lorsqu'il,  eut  fermé  les 

en  1749.  *^  ennemis  vouloient 
îuifairereftaserlasépullureecclésias- 
lique ,  A  cause  de  son  opposition  à  la 
bulle  UuigeniluSiTaaiiits  citoyens 
plus  éclairés  obtinrent  qu'il  seroît 
«veli  honorablement ,  et  il  j  eut 
grand  concours  à  ses  obsèques. 


GODIVE,  femme  de  Leoffrick . 
duc  de  Mercle,  se  signala  par  na 
'-ait  singulier.  Pour  délivrer  les  ha- 
tans  de  Coveutty  d'une  amende 
laquelle  son  époux  tesavoit  con- 
damnés, elle  voulut  bien  se  sou- 
mettre ù  une  condition  eslraor- 
dinaire ,  sous  laquelle  le  duc  proriiit 
de  leur  pardonner  :  c'éloit  qu'elle 
iroit,  toute  nue,  à  cheval  d'un  bout 
de  la  ville  à  l'autre.  C«lle  condiliou 
laissOLt  peu  d'espérance  aux  bour- 
geois d'être  exempts  ds  l'amende. 
Mais  Godïve  trouva  le  mojen  de 
l'exécuter,  en  se  conviant  de  ses 
cheveux,  après  avoir  fait  publier 
des  défenses  aux  babila'as  de,pa- 
roitre  dans  la  rue  ou  aux  feuËIres, 
sous  peine  de  la  vie.  Quelque  rigou- 
reux que  fùi  le  châiiraent ,  il  se 
trouva  un  homme  trop  curieux  (c'ë- 
toit  lin  boulanger  ] ,  qui  fut  asseï 
téméraire  pour  s'y  exposer ,  et  qui 
fut  puni  de  mort.  Pour  conserver 
la  mémoire  de  cet  évi>aemcnl ,  on 
porloil,  il  ucriaiu  jour  de  l'année. 


48a  COBO 

eit  procession ,  U  ilalue  de  Godive  , 
oraée  de  Iteurs  et  ricbcmeiil  vilue , 
au  milieu  d'une  foule  dË  peuple  ; 
et  ta  statue  du  boulanger  est  mise 
tur  hi  mÉme  fenêtre  d'où  il  regar- 
dolt.  Itapiu  Thoira»  rapporte  ce  Irait 
dMii*  le  premier  volume  de  lonHti- 

*  I.  GÔDOLPHIN  (Sidney) , 
poëte  anglais,  oë  en  i6to  ,  d'une 
anâeune  famiHe  de  CoTuouailles , 
liiorl  en  iB43  ,  ëlÈve  du  coUëge 
d'Eiteler  ï  OufWrd  en  1640  ,  nom- 
itlë  feprëseUlaot  d'Helalott  na  par- 
mneiïi ,  f  prît  le  {Hirti  de  Stafford  ; 
rtiiiite  il  Joignit  l'armée  royale  , 
et  périt  dans  u&e  action  cOAtté  lei 
febèîle».  On  a  dé  lui  ]«B«eur* 
PoëMii  ,  et  une  Tl-adiictio/i  de 
rEpiMide  de  Didon  dani  l'Bn^de, 
înipTiiri*e  en  16S8,  in-r.  Cet  au- 
feiTT  a  eu  deb  liaîioas  raiiihei  avec 
Hobbèl,  qui  parte  de  Ittl  trW-tvai>' 
tagenKment  dan»  ion  Lévialbaa. 

•  n.  OODOLram  (Jean),  cë- 
Kbte  jiiritconsulte  anglait,  Oé  en 
l6i7enCornouâillei,iilort  en  1678, 
prit  Mt  degrW  à  Oxford,  de- 
Tiot  ,  *n  1655  ,  un  des  trois 
fiiget  de  l'amirautj.  L'atnie  Thème 
de  Étk  miiri,  il  fut  fait  avocat  du 
roi.  GodolpHim  e)t  auteur  dé  jilii- 
ileiiT*  ouvrages,  l.  VAlambic  ait' 
ti-i,'oVi  eB^rit  extrait  de  la  lei- 
trt.  n.  h'Jrhré  tacré,  ou  Cofps 
detkfalogie,m-io\.\a..  Catalo^ 
1/*  ce  qui  forme  l'office  du  lord 
grund-amiml.  IV.  f  ae  de  la  ju- 
i-idiciion de r amirauté. \.  LeLega 
ife  Po^-phélin  ,  ou  Abrégé  lestor- 
ituntûin,  10-4°.  \l.  fieperlorium 
ta>iohieur>t ,  in-4°. 

f  GODONESCHE  (Nicolas)  fut 
Jnit  à  la  BasiiLe  en  i73a,  pour 
avoir  fait  les  ligures  qui  eontdatis  lé 
livre  de  Bonrsier,  intitulé  Ex  pli  £a- 
tioD  abrégé  des  principales  Ques- 
liana  ^ui  «ui  rapport  aux  affaires 


GODW 

présentée,  17S1,  in-ia.  On  a  en^ 
core  de  lui  Les  Médailles  de  Louis 
XF",  in-fol. ,  qui  parurent  en  1737 
et  en  1736,  augmentées.  Ce  graveur 
mourut  en  1761.  Fojrex  Boursier, 

•  I.  GODWINeMnlede  Cent,pni». 
sant  seigAenr  saxon,  mort  en  io5S, 
accompagna  Canut,  en  1017,  daui 
son  expëdilion  contre  U  Suède,  et  se 
distingua  par  une  valeur  peu  com- 
mune. Le  prince, pour  prix  de  sesseN 
vices,  lui  donna  des  terres  consiiU- 
rables,  et  sa  fille  en  mariage.  Apric 
taniortde  Canut,  le  comte  einbrasH 
la  cause  d'Bardi canut  contre  Harold  ;' 
mais  ensuite  il  passa  dans  le  parti  de 
ce  dernier,  et  se  chargea  d'aMasai^ 
ner  Alfred ,  un  des  (iU  d'Ethel  red  II  ; 
mais  il  se  plifgea  de  ce  crime  par  le' 
Serment.  Apres  la  mort  d'Hardi- 
canut ,  il  ée  jbigdli  à  Edouard ,  qui 
épousa  sa  Klle  ;  mais  ensuite  il  pril 
les  armes  contre  c»  prince ,  et  ajaint 
été  battu,  il  se  réTugîà  en  Flandre. 
Là  ,  Godwinleva  de  nouvelles  trou- 
pes, descendit  la  Tamise,  se  mon- 
tra  devant  Londres,  et  répandît  un 
tel  effroi  daus  celle  ville ,  que  le  roi 
fut  obligé  de  négocier  la  paix  avec 
lui,  et  de  le  rétablir  dans  sea  biens. 
Ce  seigneur  mourut  subitement  k 
table  avec  le  roi  à  Wincbester. 

•  II.  GODWIN  (Thoma*), 
évËque  anglais ,  nt  en  1 5 1 7  à  Oking- 
ham ,  au  comt^  de  Berks  ,  mort  en 
iSgo  ,  élève  du  colley  de  la  Magde- 
letne  à  Oxford,  où  il  fut  boursier. 
En  )549  il  fui  nommé  maître  de 
l'école  de  Brackley,  au  comté  de 
NortbamptoQ  ;  mais  à  l'av-éuemettl 
de  Marie  il  quitta  cette  place  , 
et  pratiqua  fa  médecine.  Sous  te 
règne  suivant,  il  prit  les  oïdm; 
en  i565  il  obtint  le  dc^ennë  4i 
l'église  du  Christ  a  Oxford ,  et  l'an» 
née  suivante  celtiî  dË  Canlorbéry. 
En  1&34  il'  fiit  nomme  év«(|ue  « 
Balh  a  deWellSi  mais  fort  pendi 


GOE» 


483 


temps  après  il  Fut  inlerilit  par  la 
reine  EJizalielii,  pour  t'itre  marie 

eu  secondes  noce». 

ni.  GODWtN  (  Thomas) ,  litiii- 
rateur  augIsU ,  profond  dans  la  cbu- 
uoiasaace  des  langues  et  de  l'anli- 
q«ilé  ,  né  à  Sunimerset  ,  mort 
le  90  mai  i%I\i,  à  !iS  ans,  après 
avoir  proressë  avecdislinclion  dans 
l'uDJvereilé  d'Oxford.  Od  a  de  lui, 
I.  Moses  et  Jaron,  réimprimea  à 
Ulrechten  i6g8,  in-8°,  avec  les  sa- 
vantes Qotes  de  ReiziuB.GodwiD  ex- 
plique avec  autant  d'inlfillïgeuw  que 
d'érudition  les  rils  ecclésiastliiueB  et 
politiquet'des  Hébreux.  11.  Uu  bon 
abrégé  des  Jmiquitéa  romaines  , 
publiées  sous  le  titre  A'jlaliguita- 
tum  Romaaarum  cumpeitdium,  m- 
4°,03iford,  i6i5. 

1-  IV.  GODWIN  ( François', .  éïè- 
;.  <[ue  de  Landaff,  puis  d'Herford  ,  né 
.  à  MaTÎngton  ,  fils  de  l'ëvèque  de 
,  Balh,  mourut  eu  ift'h'b ,  à  73  ans, 
,  après  avoir  publie  plusieurs  ou- 
vrage», entre  autres,  I.  De  Pra- 
suiièus  ÀngUte  commenfarius  , 
Cambridge,  174Î,  in-fol.  Il-  /in- 
jiales  d'Angleterre  soua  Henri 
f^^in,  Edouard  F'I,  et  Marie ,  en 
Jatin,  Londres,  1616,  in-folio,  es- 
timées en  Angleterre  ,  moins  à 
cause  du  style  que  pour  la  véracité 
de  l'historien.  III.  L'Homme  dans 
la  lune,  traduit  en  français,  in- 19  : 
ouvrage  de  sa  jeunesse  ,  publié  sous 
le  nom  de  Dominique  Gonzalès.  — 
Son  Ris.  Morgan  GoD^viN,  a  tra- 
ct iji  t  ses  Annales  en  anglais ,  Londres, 
3  63o  ,  in-folio.  Il  y  en  a  une  version 
française  par  Loigny ,  Paria, 1647, 

*  V.  GODWIN  (  Marie  Wollsto- 
I*ECI[4FT  ),  anglaise  extrao.tUJnaire , 
i<ee  ,  en  1768,  à  Béverley  au  comté 
tl  *Yorck'  morte  en  1797.  Les  dissi- 
nâlions  de  Bon  père  ayant  réduit  sa 
C.amilleà  la  pauvreté,  elle  ourrit 


une  écoleilslington,  puis  uneaut^e 
à  Newington-Greeu.  Ensuite  elle  fut 
gouvernante  des  filles  dii  lorp 
Kinsborough;  mais  elle  ne  resta 
que  peu  de  leinps  dans  cette  maison. 
En  1787  elle  alla  s'établir  à  Londres, 
et  vécut  du  produit  de  ^es  ouvrages 
littéraires.  Madame  Godwin  en  a 
publié  un  grand  nombre.  I.  His- 
toiies  originales  à  l'usage  des  en- 
fans.  II.  Plusieurs  Traduction» 
d'ouvrages  français  et  allemands; 
elle  eut  aus.ii  quelque  part  à  ÏAiiOi' 
Uiical  Review.'Ea  1790  elle  publia 
une  Répons*  aux  Réflexions  de 
Buriesiir  la  réuolutioit  française  ; 
et  Tanoée  suivante  ,  sa  Défense  des 
droits  des  femmes.  En  1793  elle 
vint  à  Paria,  el  elle  y  forma  une 
liaison  malheureuse  avec  un  Amé- 
ricain, dont  elle  eut  une  fille.  Ella 
entreprit  pour  lui  un  voyage  à  Nor- 
Way,  où  il  avoit  quelques  affaires  de 
commerce  à  régler.  Ce  voyage  fut 
l'occasion  des  Lettres  de  Scandi-  ''•■ 
nafie  qu'elle  a  publiées,  A  son  re- 
tour en  Angleterre  elle  y  trouvacet  - 
homme  qui  l'avoit  oubliée,  et  qui 
l'abandonna  lotaleménY.  Elle  en  con- 
çut un  si  vifchagriu,  qu'elle  voulut 
se  noyer  dans  la  Tamise.  Cependant 
elle  lut  retirée  vivante;  et  même 
elle  a  épousé  M.  Godwin  en  1796. 
Mais  l'année  suivante  elle  mnurut 
en  couches.  Ses  (Kuvres  posthume* 
sont  des  Lettres  et  des  Fragmens, 
publiés  en  4  vol.  in-iî.  ^ 

*  GOEDART  (  Jean  ) ,  neturalUl» 

anglais,  vivoit  dans  le  17' siècle. On 
a  de  lui ,  I.  Melamorphoseos  et  his~ 
torite  naturatis  inseciorum  partes 
très,  auctas  oàservationHus  et  ap- 
peadivibus  .loAunais  de  Mey,  euin 
fguris  œiteis,  Medioburgi,  1668, 
a  vol.  iu-8°.(  U.  De  Insectis  irac- 
taïus  in  methoilum  redactus ,  et 
ciiia  no-ulis  edi.ùs  à  Marliito  Lis- 
tero ,  Ixmdini ,  168.,  in-JS".  L'édi- 
teur y  a  joint  y^ppendi.x  ad  Aisie- 
rtam  animalium  Anglitt. 

.  t;>H,gi. 


fM 


GOEL 


*GOELICKE  (André-Olton), 
méleciB  allemaud ,  s'acquit  uair 
glande  rëpntalion  au  commence- 
ment du  18*  siècle  ,  lur-lout  àHalle 
en  Saxe,  et  à  Francfort-ouM'Oder, 
où  il  enseigna  la  m^eciue  avec  dis- 

parmi  les  sectateurs  de  la  doctrine 
lie  Slahl,  dont  il  fut  lui-même  un 
des  plud  grands  parlisani.  Ce  m^e- 
cin  est  aulcur  d'im  grand  uombre 
d'ouvrages  ,    dont   ies   principaux 

aquè  ac  anliqua,  Hal»  Magdebui- 
gicA,  iTi3,in-8''iiraduiieenrraaçais 
parEidoua  ,avec  l'Histoire  de  la  chi- 
rurgie. 11.  Hialoria  chirurgice  aii- 
Uqua  ,\'a\à. ,  171S,  in-S°.  111. //f\s- 
Joria  cliiiargiœ  recealior ,  iMià. , 
17)3,  in-8''.lV.  Hialoria  me/iiciiiœ 
uiiiversalis  ^ud  celebrioru/a  quo- 
rumcunque  medicorum  ,  qui  apri- 
mis  artis  nalatibua  ad  nuaira  us- 
qae  Umpora  iaclarueruitl,  iiitœ , 
nomiiia ,  dogntala  iiiigulaiia ,  ra- 
iîoeiaia  ,  Aj/potàetet ,  tetlœ ,  etc. , 
acciiratè   periractantur  ,    Hallis  , 

'1717-1730,5  vol.  in-6°.  Il  a  di- 
viiH;  celle  liistotre  par  é|ioque,  et 
ellet  ont  paru  en  dlBerentes  années. 
La  première  eu  1717  :  il  y  traite  des 
persounaiGS  <]ui  ont  vécu  avaut  et 
après  le  déluge  ;  et ,  à  ce  sujet ,  il  s'é- 
tend sur  la  médecine  des  Hébreux. 
I^secoude  an  laiiièine  année;  il  y 
parle  des  Pliéuicieas,  des  Assyriens, 
des  Babyiquteus  ,  des  Indiens  ,  el 
principalement des^yptiens,  qu'il 
défend  contre  les  attaques  de  Corïu- 
'giiLS.  La  troisième  période,  qu'il  a 
publiée  ea  1718,  a  pour  objet  la 
médecine  des  Grecs,  depuis  Escu- 
lupe  jusqu'à  la  guerre  de  Troie.  La 
<iuatiième,  qui  est  aussi  de  1718, 
s'élenil  sur  l'état  delà  médecine,  de- 
puis la  guerre  deTroie  jusqu'à  Hip. 
pocrate.  La  cinquième  a  paru  en 
I7iq  ,  e(  se  borne  à  traiter  de  la 
luédi^cine    d'Hippocrale.    Eotiu  la 

-sixième  eu  1730  ,  passe  en  revue 
Isa  desceodant  du  père  de  la  inë-  , 


decine  eE  leurs  coutemporains  , 
jusqu'au  partage  de  l'art  eo  iroi» 
proièssioiia.  V.  Medicina  practica 
clinica  et Jbiensis ,  Lipsîtc,  173S, 

t  I.  GOÉRÉE  (Hugues-Guil- 
taume  ) .  mort  à  Middelliourg  en  Zo- 
lande  vers  l'an  i643,  docteur  en 
théologie  et  habile  médecin.  On  a  de 
lui  une  Traduction  en.  flamand  du 
Traité  de  ta  république  des  Hé- 
breux de  Pierre  Cnuains  ,  Ams- 
terdam, iu-8*.  Il  a  aussi  donné  un* 
Continuation  deceTraitéen  3  vol., 
qui  a  encore  été  augmentée  d'un  vo- 
lume par  Guillaume  Outraiii,qai 
fait  le  quatrième  volume  de  cette 
collection,  Amsterdam,  1701  ,  in- 
la.  Le  tout  a  paru  aussi  en  fcançaii 
à  Amsterdam  ,  1705. 

tn.GOÉRÉE(GuillaHme),  sa- 
vant libraire  d'Amsterdam  ,  fils  du 
précédent ,  ué  i  Middelbourg  ea 
iti35,  mort  dans  la  même  ville  le 
3  mars  I7i5,  avoit  des  conuois- 
sauces  sur  tous  les  arts ,  accompa* 
guées  d'une  vaste  érudition.  11  est 
d'autant  plus  surprenant  qu'il  eijl 
cultivé  sou  esprit,  qu'il  avoit  eu  le 
DMtlheur  de  perdre  son  père  de  bonne 
heure,  et  de  loml>er  entre  les  mains 
d'uu  beau-père  rude  et  fâcheux.  Cet 
homme  n'ayant  pas  étudié ,  ne  vou- 
lut pas  pennetire  à  ce  jeune  homme 
de  s'adonner  à  l'élude ,  et  l'obligea 
de  s'attacher  à  quelque  profeasion. 
Goérée  choisit  la  librairie ,  comme 
1111  état   qui  tie   le    priveroit    pis 

lièrement  de  l'élude.  Ses  ouvr  _ 
moulreat  que ,  s'il  avoit  chargé  u 
mémoire ,  il  ii'avoit  pas  négligé  se 
eajirit  :  la  plupart  sont  in-folio,  1 
roulent  sur  l'histoire  des  Juifs,  sur 
la  )>einture  ,  sur  rarLliiteclurc.  Ih 
sont  écrits  en  flamand.  Lea  princi- 
paux sont ,  L  Les  Antiquités  judiu- 
quei ,  Cirecht,  1700,  a  vol.  in-foL, 
ornésdebeUesesUuup^s.OnyUouvi 


GOER 

de  r^radillon  ,  mais  ausBÎ  beaucoup 
de  hora-d'œuvre  ,  et  il  ne  paroil  paa 
que  l'auteur  ail  puiaé  daus  les  sour" 
ces.  Les  tailles-douces  n'j  servent 
souvent  que  d'oTnemen  t ,  et  l'on  peut 
croire  cju'iiue  lionne  parti*  de  l'ou- 
vrage a  été  faite  pour  lea  amener. 
Ou  doit  porter  le  itiËme  iugsment 
duauivani.  lLif«/oi>erfe  l'Égliie 
juife,  tirée  des  écrits  do  liloyse, 
1700,  4  vol.  ÎQ-rol.,  orn^»  d'ea- 
tampei.  111.  Sistoirc  ecclésiasti- 
que et  civile,  Amslerdam ,  1706  , 
in-4°i  etc.  IV.  l/ilroc/actioa  à  la 
pratique  de  peinture  univovelle , 
iii-8°.  V.  De  la  eoanoiasance  de 
l'homme  par  rapport  à  sa  naluj-e 
et  à  la  peinture,  in-B".  "Vl.  ArcAi- 
iecluie  universelle ,  etc. 

t  m.  GOÉRÉE  (  Jean  ) ,  ni  à 
Middelboiirg  en  1670  ,  lita  du  pré- 
cédent, ee  bl  une  grande  réputation 
par  son  bakileté  dans  le  deotin.  Il- 
dessina  les  lieaiix  tableaux  qui  aonl 
dans  la  salle  bourgeoise  de  l'hôlelde 
ville  d'Amalerdam ,  et  monruldans 
c«lle  ville  le  4ianvier  1731.  Il  tra- 
duisilen  hollandais  ['Histoire  mé- 
tallique de  Louis  XTf^.  On  a  en- 
core de  lui  de»  Poésies  hollandaises, 
1754,^-8°. 

GOERTZ  (  Jean ,  baron  de  ).  du 
diicW  de  Holatïin  ,  sut  plaire  à 
Charles  XII  par  son  caraclèreentre- 
{irenanl  et  son  audace.  Ce  que  ce 
prince  eloit  à  la  léte  d'une  armée  , 
Goertz  l'étoit  dans  le  cabinet.  Em- 
ployé par  son  in^Jtre  en  différentes 
négociations  liasardeuies ,  il  fut  ar- 
rêté eu  Saxe  el  en  Hollande.  Il 
échappa  la  pvetuière  Tels  du  milieu 
de  six  cavaliers  :  la  aEcot:de ,  il  lut 
remis  en  liberlé,  et  l'affaire  fut  as- 
soupie. Il  s'agissoitde  laire  révolter 
l'Angleterre  en  faveur  du  préten- 
dant, et  d'embraser  l'Europe  par 
une  guerre  générale.  Il  l'agila  beau- 
coup ,  et  ne  réussit  point.  Obargédea 
liiiances  du  royaume  de  Suède,  il 


GOES 


48S 


eut  recours  à  des  moyens  extrêmes 
et  ruineux  ponr  fournir  aux  dé-  . 
penses  que  les  folies  héro'iques  de 
l'Alexandre  du  Nord  exigeoient.  U 
donna  au  cuivre  à  peu  près  la  même 
valeur  qu'à  l'aigenl;  de  aorte  qu'une 
monuoiede  cuivre  valant  intrinsè- 
quement éloitun  demi-sou,  paasoit 
pour  trente  ou  quarante  avec  la  niar- 
f[ue  du  prince.  C'étoit  comme  ces 
billets  de  change  ,  dont  la  valeur 
imaginaire  excédant  l^entôt  les 
fonds  d'iin  état,  finissent  par  le 
ruiner.  Les  peuples  manquant  de 
tonfiance,  le  rainisière  est  réduità 
manquer  de  bonne-foi.  Lesmonnoîea 
idéales  se  multiplient  avec  excès; 
les  particuliers  euf'ouiaaent  leur  aT~  ' 
gent,et  la  machine  se  détruit  avec 
une  confusion  ,  accompagnée  sou- 
vent des  plus  granda  malheurs.  C'est 
ce  qui  arriva  à  la  Suède.  Aussi ,  à  la 
mort  de  Charles  XII,  le  baron  de 
Goertz  fut  arrËié  ;  et  pour  apaiser 
les  peuples  en  leur  sacrilianl  una 
victime  du  pouvoir  arbitraire  ,  qnj 
leaavoitfait  gémit  sous  Charles  XII, 
il  fut  décollé  le  9  mars  1719.  «Ja- 
mais homme,  dit  Voltaire,  ne  fut  lï 
souple  ,  ni  si  audacieux  à  la  fois ,  li 
plein  de  resaourcea  dans  les  dis- 
grâces, ai  vaste  dans  ses  desseins,  ni 
si  actif  dans  aee  démarches.  Nul  pro- 
jet ne  l'effrayoll,  nul  moyenne  lui 
coùtoît.  Il  prodlgiioit  lea  dons,  les 
promesses,  les  sermena,  la  vériléet 
le  mensonge.  » 

'  GOES  (Hugo Vander)  .peintre- 
flamand,  né  à  Bruges,  et  qui  vivoit 
en  1 480,  élève  de  Van  Ef  ck,  inven- 
teur de  la  peintiireàt'hade.OD  voit 
encore  à  Bruges  plusieurs  beaux  ta- 
bleaux de  cet  artiste,  parmi  lesquels 
ou  en  distingue  particulièrement 
un  qui  représente  Abigaîl  deuant 

•  GOESiUS  (Guillaume),  beau- 
tils  do  Daniel  Heinsius,  né  iLeyde> 
moit  en  l686,  a  publié  det  AartO' 


486 


talions iurPtirone,<[m  m  trouvent 
dans  l'édiiiou  que  Burmanu  adonnée 
de  cet  auteur. 


tGOETZE  (George-Henri),  z^lë 
luthérien  de  Leipsick,  dont  on  a  un 
tris-graud  nombre  d'ouvrages  sin- 
guliers en  latin  el  en  allemand. 
Parmi  les  latins,  on  distingue  Se- 
lecta  ex  Hisioriâ  Utteranâ,  Lu- 
beck,  1709,111-4'',  el  ISelftemtxia 
Annebergensla ,  ibid. ,  1706,  3  vol. 
in- 13,  lesquels  con  tien  œntphisinirs 
disserlalioQs  qui  avoîeul  paru  sépa- 
rément. Il  mourut  à  Liibeck  le  aS 
mars  173g, à6i  ans,  surintendant 
des  églises  de  celte  ville.  «  On  voit 
dans  quelques-uns  de  ses  livres 
beaucoup  de  choses  qui  sentent  le 
couiroversisle  du  plus  basélage,  dit 
Nicéron.  11  sacrifioilen  cela  à  ses  pré- 
jugés ou  à  ceux  de  ses  disciples,  n  Ce 
qui  prouvecepeodaiitqu'iléloit  fana- 
tique lui-même, c'est  son  iraitéiJe 
7-.'//yu(wft/(Ae/t,àLeip9ick,  1705, 
iu-4°.  Celle  dissertation  roule  iini- 
quemenl  sur  les  lieux  que  Luther 
a  hahitët.  Les  autres  ouvrages  da 
Goetze  sont  chargés  de  citalions  ti- 
rées ordiuairemeut  d'auteurs  luthé- 
riens ,  dont  il  accompagne  toujours 
les  noms  d'épithètes  pompeuses. 

t  GOEZ  (Damien  de),  KéBlil- 
homme  portugais  ,  distingué  dam 
le  monde  par  les  emplois  qu'il  oc~ 
ctipa  ,  et  dans  la  république  des 
lettres  par  ms  ouvrages,  fut  camë- 
rier  du  roi  ErAniaauel.quilui  conlia 
pi  us  leurs  Iiégbciatioai  importantes 
dans  Ib9  coairs  de  Pologne ,  de  Dnae- 
inarck  et  de  Suède.  Entraîne  par  la 
passion  da  la  littérature,  il  se  retira 
à  L011  vain  pour  la  cultiver^dustrao- 
quilleineut.  Celte  ville  ayant étéas- 
■iégée  en  lii^^  p^r  vingl-cinq  mille 
Franf«i3 ,  Goez  se  mil  li  la  tête  des 
écoliers,  fit  des  prodiges  de  «alour , 
«t  fut  en6b  phs  par  les  atsiégeans. 


GOFF 

Lorsqu'il  eut  sa  liberté ,  il  retourna 

en  Portugal,  pour  écrire  l'histoire 
de  cet  étal  ;  mais  il  ne  put  achever 
ce  grand  ouvrage.  It  se  laiHa  tomber 
dans  son  ba  en  1696,  et  n'en  fut 
retiré  que  mort  et  à  demi  brûlé. 
Parmi  les  ouvrages  que  ce  savajit  et 
fécond  écrivain  a  publiés ,  ou  se 
contentera  d'indiquer  ,  1.  Legatio 
magni  Indorum  irnpemioris  ad 
EmTKanuelem  Lutitaniœ  regem  , 
anno  iStS.Louvain,  i533,in-8°. 
C'est  un  mémoire  curieux  sur  l'am- 
bassade du  Prèle-Jeau  eu  Portugal. 
II.  fïdei,  rel^io,  Jnortsque  Aithio- 
puta ,  iii-4'',  Paris,  1 S44'  ID-  Com- 
meiUaria  rerumgettantin  in  ladid 
à  LtailOKÎi  aniia  i538,  Louvaiu, 
i549,)u-8MV.  VrbU  Ulfsippo- 
nii  iteacriplio ,  Evora ,  1 5  54 ,  in-4'*. 
V.  Histoire  du  roi  Emmanuel,  en 
portugais,  in-fol.  VI.  Chronique, 
en  portugais,  du  prince  don  Juan 
H,  in-fol.,  etc. 

*  GOEZE  ( Jean-Aug.-Epbraïm  ) , 
célèbre  naturaliste ,' né  ea  1731  à 
Ascherlebeu,  mort  en  1786'  élève 
de  Halle  ,  ministre  à  Quediim- 
Imurg,  où  il  mourut,  s'est  dislin- 
'  gué  par  ses  déconvertes  niicroacopi- 
'  ques ,  particuliirem^ent  fur  les  i^n 
engendrés  dans  le  corps  humain  , 
\  dont  il  a  doBué ,  «a  1783,  tme  Hii- 
tûîre  raisonnes  en  aUemand.  Ott 
eu  fait  beaucoup  de  cas.  U  ■  publié, 
enire  les  années  1771  et  i7ëi ,  ses 
CoUeclioiis  enlomolagiques  en  qua- 
tre pvl'cs. 

"  GOFF  (Thomas),  théologien 
anglais  et  poele,  né  en  1569,  au 
comté  d'Esses,  mort  en  1637,  élève 
du  colley  du  Christ  à  Oxford ,  fut 
curé  de  Eaal-Claydon  au  oomté  de 
Surrey.  Ona  imprimé,  «près  sa 
mort,  cinq  Tragédies  de  lui  ,  qui 
prouvent  que  l'auieiu  n'avoit  pas  I* 
génie  dramatique. 


GOGA 

tiède  ,  ^gala  aoa  maiire  par  m 
touche  légère  et  spirituelle  ;  maïs 
il  resia  fort  au-dessous  de  lui  pour 
le  colorji.  Se»  Pajsagts  loiit  re- 
cherché*.     > 

i-  GOFRIDY  (Lçuî»),  «un!  de 
ta^roiewdeB  Acoulesd^Marieilte, 
«voit  beaucoup  de  goût  P<>ur  les 
livres  de  uiagie^  A  force  d'en  lire  , 
il  s'imagina  qu'il  éloil  sorcier.  Il 
crut  que  le  diable  lui  avoit  don- 
aé  l'art  de  le  fakie  aioier  de  toutes 
le*  iemmes  en  soulllaut  aur  dles 
st  il  SQulfla  sur  beaucoup.  Une  de|i 
KUei  d'un  genlilfaomnie  nomme  La 
Palad  fut  celle  qy'il  choisit  pré- 
rërablemeat  pour  exercer  son  pou- 
voir. Il  l'initia  dau*  tous  le«  tnjs- 
1ères  du  sabbat  etde  l'amoitr.  Cette 
ToUe  étant  revête  à  elle  ?\\n  s'en- 
rermer  daoa  un  couvent  d'ursu- 
lines.  Son  amant ,  fâché  de  ce  qu'on 
lui  Rvml  enlevé  sa  proie,  persuada 
aux  religieuses  du  mouaaUre  où 
elle  s'étoit  retirée  qu'il  y  avoft  en- 
i-oyë  une  légion  de  diablea.  Ces 
lionnes  filles  firent  mille  eiirftva- 
;ancea.  Le  mystère  éclata,  et  Go- 
fridy  fut  condamné  au  feu  par  le 
parlement  de  Proveoce.  L'arrit  fut 
■xëcuié  le  dernier  avril  i6ii.PId- 
liflurs  années  après  l'exécution ,  ta 
maitreese  reparut  lur  la  scène.  Dë- 
loncée  au  parlement d'AJx  comme 
iarcière,ellefutcondamuée,eni635, 
\  tAtu  enfermée  pour  le  reste  ie  aes 

•  GOGAV.\  (  An  loine-Herman  ) , 
3e  Grave  dans  le  Brabapi ,  médecin 
;t  mathématicien  du  i€'  siècle  , 
;>asBa  la  plus  grande  partie  de  ta 
vie  en  Italie  ,  ait  il  mit  en  latin 
juelques  ouvrages  dePtolo^mée ,  d'A- 
-istoxène  et  d'Aristote  ,  qui  ont 
,arusou8  ces  titres,  1.  C.  L.  Ptolo- 
■nœi  dejudiciit  aslrologicU  lit.  IV, 
.jïvaQii,  1 546 ,  in-4*.  II.  uérittoxeni 
harmonicorum  eltmentorum  fi~ 
bri  ^P".  UL  4rUt<^li»  rfe  ofijvo 


GOGU 


487^ 


"iiû*  fiagmeutum,  (um  Pprp/i^ 

.  Vensliis,'»5$j(", 


t  GOGUET  (Antojne- Yves) 
naquit  à  Paris  en  1716,  d'un  pè» 
avocat.  Les  succès  des  premières  t^" 
des  sont  souvent  équivoques;  Go^u^t 
en  fut  un  exemple.  11  lit  ses  Iiuiiia- 
nités  et  sa  philosophie  sans  écîpt  ;  |l 
ne  brilla  pas  davaixtàge  datis  la  qi,^- 
gistratiiré,  lorsqu'il  eiil  ac1)e^é  Myst 
charge  de  couseillcr  au  parlement. 
Mais  dèf  qa'A  eut  pris  le  go&t  de  la 
littérature  pour  laquelle  ,il  éloït 
propie,  bOn  géuie,  uatuceUeçieut 
froid  et  tardif,  s'échaufia,  et  fut 
bieDlôteoélat  de  pcodufre  d'Excel- 
lentes choses.  Il  luit  au  jour ,  en 
J7l)8,  de  société  ayec  sou. ami  fuf 
gère ,  le  savant  ouvrage  de  VO/i- 
gine  de  lois,  des  arit  et  des  sciea- 
«e* ,  et  de  leurs  progrès  chez  Ut 
ajiii^iens peuples, Vtii»,  1768,  3  vot, 
réimprimé  depuis  en  6  vol. 


,Pai 


.  "Jji 


,  L'au 


dère  1^  naissance  et  les  piogrèi  du 
caïuioissatices  humaines  depuis 
Adam  jusqu'à  Cjrus.  La  matière  est 
iraitfe  avec  autant  d'érudition  que 
d'exactitude.  SI  ce  livre  est  super? 
ficiel  aur  quelques  points ,  il  est  très- 
étendu  sur  plusieurs  autres,  et  le 
S-'  volume  sur. tout  cat  ttijned'es' 
time.  11  aetoit  à  soubaitar  que  l'au- 
leur ,  ai  profond  pour  ia  partie  his- 
torique ,  aa  fiit  attaché  davantage  à 
saisir  l'esprit  des  choats  ,  et  fût  im 
peu  plus  fort  dans  ta  partie  philo- 
sophique, Senstyle,  en  géuéralnoble 
et  élégant,  n'est  pas  (out-.à-làit 
exempt  de  ces  expressions  qiia  b  nic- 
deinUQdiiitelquele  goûtréprauve. 
-Gogiiel ue  jcuitpas  loi^-lempsdas 
éloges  que  le  public  savant  donnoit 
A  son  ouvrage.  11  mourut  le  -a  mai 
17^3, et  laissa  jiar  ac^ii  l^l^menl 
ses  manuscrits  et  sa  bibliollièque^à 
Alexandre-Courard  FngM'CiCCiqspil:- 
1er  (le  la  cour  des  aides, son  aiiii, 
qui  1^'avoil  Wucpup^iviila^iteis 


,  Cookie 


■4*18 


GOIF 


ëliides ,  et  lUela  douleur  de  aa  perle 
■pvëcipila  Irois  jouri  après  dans  le 
tombeau,  âg^  seulement  de  S7  ans. 
Goguet  avoit  comoieBEë,  lorsqu'il 
mourut ,  un  graod  ouvrage  sur 
VOrigine  ei  lesprogih  des  lois ,  des 
arts  et  des  sciences  eu  T-'rance ,  de- 
puis le  commencement  '  de  la  mo- 
narchie jusqu'à  iiosjuun.  Le  succès 
de  la  première  production  doit  faire 
regretter  qu'il  n'ait  pat  eu  le  lempi 
de  donner  la  seconde. 

+  GOHORRY  (Jacques),  >ié  à 
Paris ,  proiesuur  de  malUématiiiueB 
et  pàreat  du  président  Fauchet, 
8  traduit  eu  français  les  tomes  10, 
■Il  ,  13' et  13  de  Yjitnadis  des 
Gaules.^  On  a  encdrede  lui,  I.  ira 
petit  livre  singulier  ,  intitulé  Le 
Jjivi'e  de  .la  foniaiae  périlleuse 
avec  la  cAarlre  de  F  Amours  au- 
ti-emeat  inJitulé  le  Songe  du  Ver- 
gier.  <B.uuie  ;  Irks  -  extelleut  de 
poéde  antique  ;  coiiMnant  la  alv- 
uogrep/iie  des  mystères  secreis 
de  la  scieiiceminérale,Peirh ,  >b^a, 
iii-B".  Il  ne  se  donna  que  pour  Itdi- 

■vrage.  II.  liistruelion  sur  Fkerhe 
petum  ,  dicte  en  France  VAerbe 
lie  la.  nijne,  ou  médicéis  ,  Paris  , 
L^iTaiin-S".  C'est  le  tabac,  récein- 
méat  apporté  en, France.  III,  Dis- 
cours de  l'état  de  paix  et  de  guerre 
de  Machiavel ,  traduit  de  l'italien , 
Paris  ,  1571 ,  in-S°  ,  rëimpriiné  iu- 
4".  i655.  IV.  Les  occultes  mer- 
teiiles  et  secrets  de  nature,  ira- 
ddils  du  latin  de  Levin  -  Lemne , 
i'aiis,  i5j4,  in-8°,  V.  Devis  sur 
lavigae,  fin  et  vanda/tgei ,  auquel 
Ja/aço/i  ancienne  dupiant,  labour 
et  garde  est  découverte  et  réduite 
au prisenlusage, Varia,  i549,in-8°. 
Gohorry  mouruteu  1&76. 

•  GOIFFON  (Jean -Baptiste), 

docteur  en  médecine  de  la  faculté 
de  Montpellier  ,  d'abord  inéde- 
«in  des  armées  de  Louis  XIV  en 
Italie  et  en  Espagne ,   deviiil  en- 


GOKE 

suite  cclievin  de  la  ville  de  Lyon, 
aajwtrie,  oii  il  publia  uue  iJiiw^- 
ratioit,  iu^'i""  ""  monstre  m 
en  ITOJ,  et  nue  nouvelle  éditionde 
la  chirurgie  de  Scullet. 

G  01 S  (  les  )' ,  trois  frères ,  lioo- 
chers  de  Paris  ,  sou»  le  règne  d« 
Charles  VI ,  vers  la  fin  du  14' 
siècte  etan  commencement  dn  i9'. 
La' France  étoit  alors  partagée  en 
deux  grandes  factions  :  ceUe  d'Or- 
léans ,  dite  des  Armagnacs ,  et  «Ile 
des  Bourguignons.  Ces  trois  boit- 
chers,  anxqueb  plusieurs  autres  ils 
mémo  métier  se  joignirent ,  avec 
une  troupe  d'écofcheiirs  et  d'antre» 
artisans  et  gens  de  néant,  prirent 
le  parti  du  duc  de  Bourgogne, et 
causèrent  de  grands  désordresJaui 
Paris ,  pillant  et  tuant  ceux  iju'on 
soiipçoiinoit  de  favorisef  les  Ar- 
magnacs. 

GOISBAUD.  f^oy.  Bois,n°E 

'•I.  GOKE(.HJS  (EsEiai), 
membru  de  l'acadgiaie  des  curitai 
de  la  nature,  ^^é  à  Ulin  eu  :636, 
pratiqua  la  luédecincA  Gitiigenibui 
la  Souabe.,  et  ensuite  là  phj-siqut 
dans  sa  viUe  natale.  Ou  a  de  lui 
quelques  ouvrages  en  allenianJ,  lui 
ie.roj  ,'siir  la.tôfc'c  et  1"  1^"' 
qu'elle  produit„'8urles  eKetadun» 
frelaté  an  moyen  àp  la  liiharge,  et 
les  remJjdes  qui  .  lui  couvieuiieui; 
sur  la  morsure  des  chiens  e/ire^s: 
il  eu  a  publié  d'autres  en  latin  toa 
les  litressuivans  :  I.  EacAiriiliim 
medico-practicum  de  peste,  ^^ 
gusl»  Vindeliconim  ,  ilJ69,ia-s*. 
avec  un  opuscule  sur  les  poisoiii.  "■ 
Consiliorum  et  obseivatioam  k"- 
dieinalium  décades  VI,  ibid. ,  1 68a. 
iu  ■  8".  111.  Galliciaittin  mtàui^ 
praclici/m,  sive  coitsiliorum,^ 
serfatioiium  et  curationuia  /wn- 
cinalium  novarum  cenlarùz  «« 
cum  dimidiâ,  UIoise,  1 707 ,  in-4  ■ 

•II.  GOKELIU5,ouGoKBi 


GOLD 

f  CljTÎatiaii-Loui») ,  né  à  Golh»  dans 
]a  Thuringe  en  i6l3a  ,  fut  mëdecia 
de  la  ville  dHerBpru.k  eu  Fran- 
coaie  en  i695,  mort  à  Nuremberg 
le  a3  août  1736.  Se»  ouvrage»  con- 
sistent en  une  Chirurgie  mêJici- 
naie ,  en  haut  slleinaiid,  impiimife 
à  Ulm  en  1704,  ÎW-S":  eten  qiiel- 

3 lies   Observd/ib/is  ,    qu'où  trouve 
sTia   les    Mémoires   de   racadémie 
d'Allemagne. 

*  COLAM-ZOHAL,  habile  as- 
tronome ,  ou  pour  mieux  dire  as- 
trologue, car  dans  LouirOrieui,  où 
]'oD  «[oule  une  foi  aveugle  à  l'in- 
tliience  des  asties  sur  les  éveDeineos 
<le  ce  monde,  l'astronomie  et  l'ss- 
trologie  judiciaite.  sont  une  même 
actence,  et  i'oD  lu'étudie  guère  les 
élëmms  de.U.  pieraiêie  ^ue  pout 
arriver  à^l'inlelligeuce  de  la  secouda.  ' 
11  Qorisaoil  dans  l'Jraq  Aginiy 
vers  le  milieu  du  4°  siècle  de  l'hé- 
^ÎTB  ou  du  10'  lie  l'èFe  chiétienue, 
£oiu.Je  règne .d'Adhâd-ed-Uoi'iUt 
Kboerdule  Btuy.  GoMm-^balfui- 
soil-dei  dupH.cotniuc  tous  ceux  de 
•a  .profession;  mais  il  ^vouoiL  de 
bonne-foii  dans  les  epauctwmeoa  de 
l'amitiii , Le  peu  d'eati me. qu'il  avoit 
pour  son  art.  L'astrologie  ^  disoii- 
il,  est  la  moins  certaine  de*  scien- 
cet, car  on  y  irouvadescbosesaux- 
<liiellesl«s  plua habites  gens,  malgré 
toute  leur  sa^iidlé,  et  la  meilleure 
Tolontë  possible ,  ne  peuvent  rien 
connoitre,  et  celles  (]ui  sont  claires 
pour  eux  sont  à  la  portée  des  igno- 
rans  comnie  h  la  leur.  11  a  laissé 
plusieurs  ouvrages  sur  sou  art  , 
dauB  lesquels  iL  enseigne  avec  as- 
surance aux  autres  ce  à  quoi  il  uc 
croyoit  poiul  lui-même. 

i-  GOLDAST  {  Melchior-Hai- 
minsfeld  )  ,  né  à  BUchoft-ZcU  en  ' 
Suisse,  vers  1576,  conseiller  du 
duc  de  Saxe,  mort  piiuvre  le  11 
noiil  i6âô,'éioit  un  homme  extrÈnie- 
nn^al  lalKirieiin ,  et  un  grand  com- 
pilateur. La  niaaière  dont  il  irn- 


GOLD         489 

di^noîtses  livries fait atsez  comioîlre  ! 

son   indigence.   Quand   il   eu   pn-  1 

blioit  quelqu'un ,  il  en  envoyait  des  1 

exemplaires    ans     magistrats    dea  ' 

villes  :   on   lui  donnoit  ordinaire-  ' 

ment  un  peu  plus  que  le  livre  ne  i 

cou  toit ,  et  ces  peliles  libéralités  le  j 

faisoient  vivre.  Cependant,  quoi- 
que te  besoin  lui  ait  mis  souvent 
la  plume  â  la  main  ,  on  lui. est  re-  ; 

devabled'un  grandnombre  depièces  ', 

inconnues  ,  qui  rendent  ses  coUeC" 
tions  assez  estimables.  Les  princi- 
pales sont,  1,  Xonarchia  sancU 
fmperii  Romani,  iGit  -iZ  et  i4, 
en  3  vol.  in-fol.  C'est  une  compila- 
tion de  différens  traités  sur  la  ju- 
ridiction civile  et  ecclésiastique  as- 
sez curieuse,  mais  pleine  de  hax 
titres.  11.  Ma/nanaiœ  scriptores , 
1730,  3  vol.  in-fol.;  recueil  utile. 
In.  Comkènlarius  de  BoAemiiK 
regno,  in- 4°-  'V.  Informatio  fie 
siatu  Bohemiœ  quoad jus ,  iu-4''  = 
traités  imporians  pour  l'histoire  de 
Bohème ,  réimprimés  depuis  peu  à 
Francfort.  V.  Sifylla  Francien , 
Urssellis ,  1606  ,  in-4''.  C'est  un  re- 
cueil de  différeds  morceaux  sur  la 
Pucelle  d'Orléans  ;  il  est  rare.  VI. 
Scriptorea  aliquot  rerum  Suevira- 
nm,  in-4".  VU.  Colleciii,  consii- 
fulionum  imperaforum ,  a  vol.  in- 
folio. VHI.  Colleciio  consuetiiiii- 
ni/ni  El  tegam- imperatium  ,  in- 
folio. iX.  Parœnitici  veteres  eiim. 
notis,  Lindaviie  ,  i6o4  ,  in-4''  ;  re- 
cueil recherché  de»  savans  ,  et  peu, 
commun.  X.  Polîlica  imperaiia , 
1  vol,  in-fol.  Voy.  tin  Recueil  de 
I^fUres  qui  lui  furent  écrites  par 
diverssavans.inipriméen  less,  â  '. 
Francfort. 

GOLDMAN  (Nicolas),  né  à  V* 

Breslawen  i6a3,  mort  à  L^deen 
i665  ,  auteur  de  plusieurs  ouvra- 
ges ,  dont  le»  plus  connus  sont  , 
1.  Élementa  arcàileriui-œ  milita- 
ris,  et  un  autre  traité  d'arcbîlec- 
lure ,  publié  par  Stiumia*.  IL  &t 


...oglc 


49» 


GOLD 


Stj'kimeiricit.  III.  De  usa  propor- 
fioaarii  circuU.  Ces  ouvrage*  ont 
^uelq^ue  mérile. 

tGOLDONI  (Charte»)  ,  auleut 

dramatique  ,  ué  à  Veuise  en  1707, 
mon  â  Pari»  en  179a  ,  «voit  com- 
nieacé  m  carrière  dans  Je  barreau 
çiu'il  abaudtuina.  U  cçuçut  le  pro- 
jet de  lirer  la  scène  ilalienue  à% 
l'eut  deitlorable  où  elle  étoit  ré- 
duite et  le  eemplil  avec  succès.  Plij- 
sieiira  tragédies ,  plus  de  cent  cq- 
tuedies  eu  troii  actes  ou  en  cinq  le 
firent  surnommer  le  Molière  de 
l'Italie.  i'Lnaleucs  cour*  disputèrent 
à  son  pays  l'avantage  de  te  possé- 
der. La  France  obtint  la  préférence. 
li  .arriva  à  Paris  en  1761  ,  et  fut 
nommé  maitre  de  langue  italienne 
des  tantes  du  roi.  Les  tragédies  les 
plus  rcmacqiiables  de  cet  a,u(eur 
ioaX.  ffélUaire,  Gihelda,  Penaud 
rfn  Mp'iti^uban.  Elles  sont  infiîrieu- 
res  -à  ses  comédie;.  L^  première  , 
intitulée  Zin  bonne  femme  y  £»tie- 
]>réseatée  en  Italie  eu  1743  ,  une 
autre,  îiititulée  Vj^nocad  a  été  imi- 
tée par  Dejitoire,  et  taise. sur  notre 
Ibéatre  ;  elle  .l'a  été  aussi  tiÈs-heu- 
rensement  depuis  par  M.  Hoger, 
Celle  de  X Avare  faetueux  ne  réussit 
pas.  \j\  deriùàrejiii  ueile  du  Bourru 
bienfaisant,  jouée  à  Paris  avec  un 
grand  succès.  Touiours  eiâct  dans 
ses  péin  tu  tes,  toujours  comique  dam 
ses  intrigues  et  yrai  dans  son  dia- 
logue ,  il  u'est  guère  de  ridicules 
qu'il  n'^it  attaqués,  de  caractères 
qu'il  n'ait  approfotidis.  Souvent  mê- 
me, méconteut  d'un  preu^ier  essai, 
ou  a'apérce vaut  que  quelques  uuan- 
ces  principalesd' un  caractère a>voi,eut 
échappé  à  son  pinceau ,  il  le  repro- 
duiwit  dans  UB  autre  euvrage ,  et 
,  Le  plaçoil  de  manière  ^  faire  ressor- 
tir sans  effort  les  traits  nouveaux 
Bqus  lesquels  il  le  présentoit.  Cette 
atienliou  sprupuleuse  caractérise 
l'observateur  philosophe ,  comme 
selte  facilité  à  ae  replier  sur  soi- 


GOLD 

mène  décèle  un  génie  eilraerdi' 
naite.  Ses  t&uires  complètes,  iÀnr 
tées  en  quatre*  classes ,  out  été  im- 
primées à  Venise  ,  1768-17941  eu 
44  vol,  iu-S°  ,  et  à  Tuib ,  179J, 
44  vol.  in-8°.  _      , 

t  GOUJSMITH  (  Olivier  )  na- 
quit à  Elphin,dans  le  comté  de  Boi- 
common  eu  Irlande,  l'an  1739, et 
mourut  le  4  avril  1774-  Ses  paret» 
l'ajant  destiné  à  la  médecine ,  il 
passa  à  .Edimbourg  pour  étudier 
cette  science.  Forcé  de  quitter  l'Ecosse, 
pour  avoir  [éi|>0Ddu  d'voe  somms 
coDsidérable  -,  il  parcourut  une  putie 
de  l'Europe  à  pied ,  toujours  \ojoa, 
toujours  cbsBIMit,  bravant  la  mau- 
vaise  foriMue ,  et  se  laisaut  uH 
vessource  de  son  tirent  à  jouar  At 
la  itùte.  U  SB  Et  ospendant  recevoir 
bachelier  en  médedne  à  LouvaiB. 
Ayant  rencontré  un  jeune  hoRU» 
qui  se  chargea  de  la  couduile  Hi 
Fraiice,iiry  suivit,  et  ■'enretaum 
bientôt  à  Londrei  •an*  argent.  Il 
devint  sncceuivement  alors  giFfoi 
apothicaire,  tous- précepteur  dan 
une  école  f  écrivain  périôdiqne ,  A 
enfin  faomms  célèbre.  Il  ne  fut])' 
mail  à  son  aise,  Cependantlespoï' 
mes  du  f^oyogeur,  traduits  en  fisB- 
cais  par  M.  Heotiequin ,  Biom  et 
Clerinont ,  1801 ,  iu-i  a  ;  du  riUap 
ab(uidoané ,  le*  Sellfes  sur  fHif 
taire  d'Ai^Uler/a ,  uaduitet  ça 
françaÎB  par  madame  bistot,  Psri^ 
1786,  3  vol.  in-S-,  qui  dWiltnt 
une  touche  originale  ,  lui  procuii- 
rent  des  sommes  oonsidéiàblBs;iiu^< 
H  faciUté  k  prêter  , '«l  son. indi- 
nation  pour  le  jeu  ,  le  privèrent  ife 
ces  ressojtrces  passagice*.  Il  nwa- 
rut  comme  il  avoit  vécu  ,  dus  11 
pauvreté  et  l'incurie.  U  s'est  peint, 
sous  le  nom  de  George, àiva  m 
rkaire  de  Fa^l^td,  tra*iil  «  , 
français  par  jl.  Eliç  Aignan ,  Pst«r 
i8o3,  in-ii.  Ce  roman  la  pi*» 
bien  prè?  de  Rjcb.ardson  et  de  Fi«l- 
diog-  Le.premter  voU^meesl  lemeil' 


GOLD 

lenr  ;  mai*  le  Mcoad  n'eat  pai  aans 
nidrile.  L«  parti  qu'il  a  tiré  d'un 
■ujel  mince  en  apparmce  ,  tes  ca- 
lacUre»  neufs,  l'inUrat  suivi,  le 
feront  toujours  lire  avec  piaiair  par 
les  hommes  sensibles.  La  varia  de 
son  vicaire  est  simple ,  «on  carac- 
tère doux  et  indnlgeut  ;  on  retrouve 
en  lui  le  bnn  père  de  famille  ;  et-ce 
n'est  que  dans  les  occaaious  qui  ex.i- 
gcnt  de  la  ferneté  et  da  courage 
qu'on  rcconsoit  le  pfailoBojJK.  dit 
hii  doit  encore  des  Estaia  de  mo- 
rale ,  des  Piices  de  tbéMrc  ,  et 
Bièine  quelques  £c''/£i  MIT  les  scies-' 
ces ,  parmi  lesquels  on  remarque  , 
\.  Hiatorj  of  t/te  Greece ,  Loujrea; 
1B0&,  a  vol.  in-S°^  II.  Roman 
àiêUiy ,  froum  Ihe  Jôuadalion  uf 
Rom« ,  Loadtes  ,  1770  ,  3  vol. 
»-»'.  m.  HUtoTj  ofMngland, 
iviik  coatiimalioa  dov/m-  lo,  i8o3, 
Londres  ,  1 8o5  ,  4  vol.  10-8".  Golda- 
milhétoit  ,  malgré  son  esprit,  d'une 
grande  simplicité  dans  la  vie  privée, 
et  d'une  candeur  qui  l'exposa  qiiel- 

Îiiefois  à  des  désagréinens.  Un  jour 
se  rendit  chez  le  duc  de  Nor- 
thumberlaiid  ,  qui  ,  sur  sa  réputa- 
tion ,  avoit  désire  dé  le  voir.  Le 
docteur,  Italtë  ,  courut  chez  ce  sei- 
gneur, et  trouvant  deux  personnes 
dans  son  ap^rtement  eu  ou  l'avoî 
in(iodiiit,ilét  utwe  méprise  asses  |)bi 
aante  ,  en  soluani  profondément  m 
domealiqueqii'il  prit  pour  le  duc,e 
entraitantAuezcavalièreiDcntle  duc 
qu'il  prit  pour  un  valet.  U  fut 
étourdi  et  si  honteux  lorsqu'on  le 
ddiroBipa  ,  qu'il  ne  sut  comment 
s'excua^' ,  et  m  relira  sur-le-champ. 
Plusieurs  grands  teigneuES  Ivi  lé- 
moignèDent  leBrèmeem^essement 
qae  le  dnc  Ae  Nortfaumberiand  ;  et 
ù  vanild  dsnt  H  éloit  rempli  le.fil 
tomber  dans  un  piège  qui  lui  fiit 
tendu  peu  de  temps  après.  Lorsqu'il 
jouiaaoUdesaphisbaute  réputation, 
il  se  trouva  naalheureuiemeul  chargé 
de  dettes  criardes.  Un  de  set  créan- 
ciers, un  peu  moins  paiienl  que  le* 


GOLI 


49' 


.  obtint  uB  (ugement  de  prise 
de  corps  contre  lui;  nwiis  on  ne  pou- 
l'arrMer  dan*  son  appartement , 
n'en  sortit  plus.  On  lui  écrivit 
lettre  suppceët  bous  le  nom  de- 
l'intendant  d'un  grand  seigneur , 
qui  tetoit,  dii-<m  ,  Halte  de  le  voir]  ' 
Il  vint  an  rendee-vous  ,  et  il  fut 
arrêté  par  un  bailli  diargé  de  l'exé^ 
oution  de  son  décret.  Heureusement 
pour  le  dooieur  que  ton  imprimeur 
le  tira  de  ce  mauveiapas,  en  pajant 
pour  lui.  On  connoit  en  noire  lan- 
gue le  poème  du  Villagt  ahtndott' 
né ,  par  une  iraduotioD  envers  fran- 
çais qui  parut  en  1770 ,  in-^" ,  avec- 
figures  ;  et  pal  une  anlre  en  prose , 
extraite  des  Piécet  choiaiet  de 
GaldtmUA,  1804,  in-ia,  Dana  ce 
morceau ,  d'une  composition  très- 
agréable,  il  règne  un  ton  de  mé- 
tapcolie  atlacbant ,  parce  que  l'ex- 
pression «n  est  naturelle.  Les  ta- 
bleaux d'une  campagne  vivante  sont 
pleins  de  mou.v«»ient  et  de  vérité , 
ceux  d'une  cainpa|;ne  que  ne  vivilie 
pUis  la  présence  de  Vhommc  ,  que 


ilelligenoe  et  des  paasiout  douces , 
"lis  dnivenl  l'Être  au  vil- 
imenl  plus  ,  céTrent  un 
igt^bb ,  quoique  triste  , 
parce  que  nous  sommes  peut  -  ttri 
plus  intéressé*  eocOTe ,  et  plus  atta- 
cltés  par  tes  scènra.de  tristesse  et 
d'inforlune  ,  que  par  celles  du  bon- 
heur et  de  la  joit. 


GOLIATH ,  géant  de  la  ville  d« 
Geth  ,  d'envirtn  neuf  pieA*  »tx 
pouces  de  hauieur,  tué'par  Efovid 
d'nn  coup  de  pierre,  wri  l'on  106^ 
avaat  J.C  Ses  armea  répouAotent 
  la  grandeur  de  sa  t«ille.  Son  mas- 
que ~Ë  toit  (l'airain; 4a  cuirasse,  de 
même  métal  ,  pesoit  ciaq  iniUa 
aides ,  ce  qui  fait  plus  de  1S6  livres 
de  notre  poids.  U  avoil  aiusi  des 
bottes  et  uu  boudUci  d'airain,  lit 
fût  de  sa  halJeliflHe  éloit  de  k 
groiscur  d'une  ensiible  de  tiwexaudt 


49»         GOLI 

CI  le  fer  dont  elle  Aoit  garnie  pe- 
«oit  ùx  centa  sictea  ,  c'est  -  à  -  dire 
prèa  de  TJDgt  livrea.  Hontius  prë- 
teod  ijue  «es  armes  dévoient  peser 
au  inoiua  J73  livres  de  notre  poida. 

•  GOLIKOFF ,  aé  et  mort  à  Pë- 
tersbourg  au  coinmenceiuent  de 
ce  siècle ,  a'eat  rendu  calibre  par 
son  dévouement  aux  ini^rJis  de  u 
pairie.  Fondateur  d'une  compagnie 
Tusse  en  Amérique ,  il  envoya,  «ans 
aucun  secour»  du  gouvernement', 
plusieurs  vaisseaux  aux.  ilea  situëes 
entre  l'Amérique  et  la  Sibérie.  Celte 
'  entreprise  fut  ai  heureuse  ,  qu'il 
soumit  à  l'empire  de  Bnstiie  un  ter- 
ritoire conaidérable  et  plusieurs  peu- 
plades, où  il  fonda  des  ëgli8ea,deB 
écoles ,  des  places  forlea  et  dea  co- 
loniei.  Catlierine  II  lui  accorda  des 
lëcompenaes  honorables ,  mais  bien 
an-deaaous  de  ses  services. 

1.  GOLIUS  (.Jacqnea),  né  à  La 
Hayeen  i5gG,  succeateor  dusavant 
Erpeniua  dans  la  chaire  d'arabe  de 
l'univerailé  de  Leyde  ,  voyagea  en 
Afrique  et  eu  Asie  ,  pour  se  per- 
fectionner dans  la  coniioisesnce  des 
langnes  orientales.  Les  Turcs  lelaia- 
sèrent  fouiller  dans  (es  bibliolhèquea 
ée  Coiisiantinople ,  et  on  voulut 
l'y  retenir  en  loi  procurant  de  granda 
avantages.  Il  préféra  le  séjour  de 
Leyde ,  et  y  mourut  le  38  sep- 
tembre 1667.  On  a  de  ce  savant, 
I,  Une  édition  de  YHisioire  de  Ta- 
merlan ,  composde  eu  arabe  par  un 
des  meilleurs  écrivaiua  asiatiques. 
H.  Une  autre  de  {'Histoire  des  Sar- 
rasins ,  par  Elmacin.  III.  Un  Dic- 
tionnaire persan ,  qu'on  trouve 
dan»  le  I^xicon-Heplagloiton  de 
Casiel.  IV.  Un  Ijexicon  arabe, 
I^yde,  i6,iiî,  in-foL,  estimé  pour 
■on  exactitude.  V.  Les  Elémeas 
astronomiques  d'Alfargan  ,  avec 
de  savana  conimenlqirea,  ia-4'', 
Amsterdam  ,   1663  ;  ouvrage  peu 


GOLT 

H.  GOLIUS  (Pierre)  ou  Ciu»- 
TIN  nE  Saiste-Luduvims  ,  frère 
du  précédent,  né  à  Leyde,  ■»  &t 
carine'dëchauasé ,  et  passa  en  qua> 
litéde  misaionnaire  à  Alep  ;  il  érigea 
un  monastère  de  son  ordre  sur  le 
mont  Liban.  Il  alla  euanile  à  Borne , 
où  il  enseigna  la  langue  arabe,  et 
travailla  dana  celte  langue  à  \'éiX-~ 
tion  de  la  Bible  ,  inipiimée  l'an 
1671,  par  les  soins  de  Sergiiis  Bî— 
siua ,  savant  maronite ,  archevêque 
de  Damas.  Ses  supérieurs  l'envoyé' 
rent  vers  ce  temps  visiter  les  mis- 
sions des  Indes.  Il  mourut  à  Sural« 
vers  l'an  1675.  On  a  de  lui ,  I.  Une 
Traduction  en  langue  arabe  de 
rimitalion  de  J.  C.,  par  Thomas 
à  Kempts ,  imprimée  à  Rome  ea 
i663.  II.  ne  de  sainte  TAérése , 
en  arabe.  HI.  Il  a  traduit  en  latin  de 
Farabe  Paraboles  et  Stniencei. 

*  GOIXES  (  Adrien  ) ,  lieutenant 
du  premier  chirurgien  du  roi  de 
la  ville  de  Dieppe,  chirurgien  or- 
dinaire de  l'HÔtel-Dieu  de  la  même 
ville  ,  oii  il  exerça  sa  profession 
avec  distinction  ,  a  donné,  Abrégé  ■ 
de  l'économie  du  grand  e!  du  petit 
rrwnde,  Rouen,  1670,  in-ia.  Cet 
ouvrage,  suivant  M.  Portai,  est 
rempli  d'inepties  et  de  puérilités. 

I.  G0LTZIU5  (Hubert) ,  cëlèbn 
antiquaire ,  né  à  Vauloo  dans  le 
duché  de  Gueidre  en  i5a5,  parcou- 
rut la  France,  l'Italie,  l'Allemagne, 
recherchant  dea  inscriptions  ,  de* 
tableaux  anciena  ,  des  médailles. 
Sou  mérite  lui  ouvrit  tous  les  eatri- 
uets  et  toutes  les  bibliothèques.  L> 
ville  de  Rome  l'honora  de  la  qua- 
lité de  citoyen.  De  retour  dans  lea 
Pays-Bas ,  il  mit  sous  presse  w» 
grand  nombre  d'ouvrages.  Les  prin- 
cipaux sont ,  I.  Fasti  Romani  ex 
antiqiiis  nuniismalibus  et  maratO' 
ribus  are  expressi  et  illustrati, 
in-fol, ,  Brtigis ,  typis  ejusdem  CI. 
Gollzii  ;  et  à  Anvers,  1618,  avec 
te»  yoles  d'André    Schctt   et   i» 


GOLT 

Loui»  Nonniu*,  vol.  in-fol.^  où 
l'érudition  n'est  pas  épargnée.  II. 
Icônes  Imperalorum  Romanorum, 
et  seriez  j4iisiriacoritm  Casp.  Ge- 
varsii,  in-fol.  C'est  un  recueil  de 
toutes  les  médailles  échappées  aux 
injures  du  temps,  ou  aux  dévas- 
lations  des  barUarea,  depuis  Jules- 
César  jusqu'à  Charlea-Quint.  On  a 
accusé  Gollziiia  de  n'avoir  pas  tou- 
jours BU  distinguer  les  médailles 
supposées  d'avec  le*  véritables. 
Cependant  Vaillant  assure  qu'après 
un  examen  exact  il  n'eu  a  pas 
trouvé  une  seule  dont  on  puisse 
douter.  MV.Juiiia  Ctesar,  seu  iUiuê 
vila  ex  numismalibus ,  in-fol.  IV. 
Cœsar  Jugjieai»  ex  aumiimatibus , 
in-fol.  V.  Sicilia  et  magna  Ciw- 
cia ,  ex  priscis /lumismaiitus ,  in- 
fol. ,  ouvrage  eavanl  et  estime.  La 
première  édition  est  de  Bnages  en 
if>76  !  la  seconde  ,  enrichie  des 
Notes  d'Audré  Scltott  ,  parut  à 
Anvers  en  1618.  Vi.  Calaliigiie 
des  consuls.  VU.  Un  Trésor  rf'on- 
tiquités ,  ^ein  de  recherchés.  Tous 
ces  ouvrages  sont  en  latiu ,  et  for- 
ment 5  vol.  in-fol.,  imprimés  A 
Anvers  en  1644  et  1645.  Ce  savant, 
mort  k  Bruges  le  14  mars  i583  , 
étoit  aussi  peintre  et  graveur  en 
boia,etavoit  une  imprimerie  chez 
lui,  pour  qn'il  se  glissât  moins  de 
fautes  dans  ses  ouvrages.  Après  sa 
mort  on  a  publié  un  autre  ouvrage 
de  Gollziiis  sur  les  médailles  des 
villes  grecques  ,  avec  un  conimen- 
laire  de  Louis  Nunez,  Espagnol,  sous 
ce  liire  :  Z.iidovici  Nutinii  Com- 
ineatarius  in  Ilaberti  Golizii  Grce- 
ciara,  î/isulas ,  el  j4iiiaat  mi/iorent , 
Anvers,  iBao,  in-lol.  On  aperdu 
la  plus  grande  partie  des  médailles 
recueillies  par  GoUzius.  Do  trente 
provinces  dont  il  avoit  des  suites  , 
il  n'en  a  été  conservé  que  cinq,  la 
Colchide.laCappadote.laGalalhie, 
le  Pont  et  la  Bilhynie. 

t  U.  GOLTZIUS  [  Henri  ) ,  peintre 


GOMA 


493 


et  graveur,  né  en  i&58  au  vil- 
lage de  Mulbracht  dans  le  duché  de 
Juliers.  Goltzîus  avoitune  mauvaisa 
santé,  dont  le  dérangement  ëtoit 
causé  par  quelques  a&'aire*  doraet- 
tiques.  Cependant  l'envie  d'appren- 
dre le  détermina  i  faire  un  voyage, 
11  passa  pu  les  principales  vilîea 
d'Allemague,  et  de  son  valet  il  lit 
ion  maître,  afin  d'être  plut  libre  et 
de  u'ètre  point  connu.  Il  visitott  en 
cet.  état  les  cabinets  des  peintres  et 
des  curieux.  Son  prétendu  tnailre 
faisoit  aussi  voir  de  ses  ouvrages , 
et  Goitzius  mellbil  son  plaisir  à  en- 
tendre les  jugemens  qu'on  en  portoit 
devant  lui  pour  en  prolifer.  Le  plai- 
sir du  vojage  réUblil  sa  santé.  Il 
alla  à  Rome  et  à  Napies,  oij  il  lit 
beaucoup  d'études  d'après  les  anli- 
quM  et  les  productions  de*  meil- 
ieuri  artistes.  Il  a  peu  travaillé  en 
peinture  ;  mail  il  a  gravé  plusieurs 
sujets  eu  diverses  manières.  On  a 
beaucoup  i'Esiampes  fort  esiimées , 
faites  d'après  les  dessins  qu'il  avoit 
apportés  d'Italie.  On  remarque  dans 
celles  de  son  invention  iiu  ^oût  de 
dessin  qui  a  quelque  chose  de  rude 
et  d'apsière;  mais  on  ne  peut  trop 
admirer  la  légèreté  et  enmème  temps 
la  fermeté  de  son  burin.  11  mourut  i 
Harlem  en  1617. 

t  GOMAR  (  Franvoii),  théolo- 
gien calviniste,  chef  dex  gdmaristei 

en  1363.  Après  avoir  étudié  sous  les 

plus  habiles  théologiens  de  sa  secte , 
il  obtint  une  chaire  de  théologie  à 
Lejde.  Armiuius  profeesoit  al«rs 
daus  l'université  de  cette  ville;  ce 
sectaire ,  favorable  à  la  nature  hu- 
maine, douuoit  à  l'homme  tout  le 
mérite  drs  Imnnes  ceuvres.  Gumar, 
partisan  desopinlous  de  Calvin  sut 
la  prédestination,  aussi  inquiet  quB 
cet  hérésiarque  et  aussi  fanatique, 
s'éleva  avec  force  coulre  un  senti- 
ment qui  lui  paroissoit  euéan4ir  les 
droits  de  la  grâce.  U  attaqua  Anni* 


494  GOMA 

niu»  en  particulier  et  eu  pnblîc.  Il 
y  eut  lie  longues  confiéreiice»  qui, 
loin  d«  rapprocher  les  partU,  le) 
aigrirent  davnrtage.  Gomar  soulial, 
dans  Kl  thèse*  contre  Armiu 
«  qu'il  ëtoil  ordo^iué ,  par  un  di 
éternel  de  Dieu,  que  parmi  les 
hommes  les  uns  seroient  sauvia  et 
les  autres  damuëi.  D'ot\  il  s'ei 
voit  qne  les  uns  étoieot  attiré*  i  la 
justice,  et  qn'élant  ainsi  allirés  ils 
nepaavoieuttamberj  mais  que  Diou 
permeltoit  que  tons  les  autres  r 
tassent  dans  la  corruplion  de  la  i 
Itire  humaine  et  dans  leurs  iniqui- 
tés. B  Arminius  condunil  de  ce»  pa- 
roles Il  qae  Gomai  faisoit  Dieu  an- 
teiir  du  péché  et  de  l'end  il  rcissement 
des  hnmtnea ,  en  leur  inspirant  u 
nécessité  fatals.  »  Le  public ,  peu 


t,  du   1 


tières,  suivit  eveu^lémenl  te  parti 
du  roiiiisire  qu'il  coimoissoit ,  ou 
qu'il  aimoit  le  plus,  la  mort  d'At- 
niiniiii  ne  tfrmina  pas  cette  dispute. 
Vorstius  fut  mis  à  sa  place ,  sansquc 
Gomar  pât  l'empècker.  Cette  que- 
telle  théologique  devint  alors  une 
guerre  cirile.  h  I^s  prédicateur»  n* 
H  bornant  pas  à  hnlruire  ,  maif 
Mnifilant  le  feu  de  la  sédition  ,  dii 
l'abbé  Pluquet ,  les  magistrats  ren- 
dirent un  édil  qui  (irdonnoit  auï 
deux,  partis  de  se  tolérer.  Cet  édil 
souleva  Ions  tes  goiiiarisies  ,  et  l'aii 
craignit  de  voir  renouveler  les  sé- 
ditions, Le  grand- pensionna  ire  Bar- 
neveldt  proposa  aux  étals  de  donner 
aux  magistrats  de  la  province  le 
pouvoir  de  lever  des  troupes  (mur 
réprimer  les  «édilieiix ,  et  pour  la 
i£)reié  de  leur  ville.  Dordrechi,  Ams- 
terdam ,  trois  autres  villi^i  favorables 
s  protestèrent  comte 
moins  la  proposition 
de  Barneveldt  passa  ;  et  les  Etais 
donnèrent  un  décret  en  conformité 
le  4  août  1617.  Le  prince  Maurice 
de  Nassau  haïssoit  depuis  long- 
lempï  Barneveldt.  Il  crut ,  â  la  fa- 
veur desquerelhs  de  religion,  aneau- 


GOMA 

tir  son  anlorité  ;  il  prétendit  que  ta 
idsolution  des  Etats  pour  la  levée  des 
troupes  ,  ayant  été  prise  sans  son 
consentement,  dégradoit  sa  dignité 
de  gouverneur  el  de  capitaine  géné- 
ral. Il  se  déclara  pour  les  gomaristes, 
qui  avoieat  mis  le  penple  dant  leur 
parti ,  el  qui  éloieni  ennemis  décla- 
rés de  ^meveldt ,  défendit  ans 
troupes  d'obéit  aux  magistrats ,  et 
engagea  les  Etats-généraux  i  écrire 
aux  magistrats  des  viltea  ponr  leur 
enjoindre  de  congédia-  In  levée* 
faites  pour  la  sûreté  publique  ;  mais 
les  Etats  particuliers,  qui  se  regar- 
doient  comme  souieraini ,  et  les 
villes ,  qui  i  cet  égard  ne  crojoisiit 
devoir  recevoir  des  ordres  que  des 
Etats  de  leur  province,  n'eurent  »n- 
cua  égard  aux  lettres  des  Elats-gï- 
néraux.  Le  prince  traita  oette  con- 
duite de  rébelliou ,  et  convint  avec 
les  Etats- généraux  qu'il  marclieroit 
lui-même  à  la  tile  des  troupes  qui 
étoient  ii  ses  Ordrus ,  pour  obtenir  (a 
cassation  de  ces  soldais  levés  irrégu- 
lièrement ;  qail  déposeroit  les  ma- 
gistrats arminiens,  et  qu'il  chaaseroit 
les  ministres  attachés  à  ce  parti.  Le 
prince  d'Oraoge  eiéouta  le  déci«t 
des  Etats -généraux  avec  toute  h 
rigueur  possible.  11  déposa  les  ma- 
gistrats ,  chassa  les  arminiens,  fit 
emprisonner  tout  ce  qui  ne  ploya 
pas  spus  sa  justice  militaire  ;  il  fit 
arrêter  Barneveldt,  un  des  plus  il^ 
lustres  défenseurs  de  la  liberté  an 
Provinces- Unies  ,  et  lui  fit  trancher 
la-  léle.  Bameveldt  avoit  aussi  Uea 
servi  les  Provinc«s-Unies  Jans  soa 
cabinet ,  que  le  prince  d'Orange  1 
la  tète  des  armées  :  la  liberté  puUt- 
qoe  n'avoit  rien  i  craindre  de  Bar- 
neveldt,  cependant  il  fut  immi^éi 
la  vengeance  du  prîneed'Orange,  qui 
peut-être  avoit  formé  le  projet  d'une 
dictature,  laquelle  BU  rot  t  trouvé  dans 
Bameveldt  tm  obalacte  invincible. 
Les  gomaristes,  appuyés  dn  crédit  el 
de  U  puissancedu  prince,  firent  con- 
voquer-, àDotdrecbt ,  un  synode  «à 


•GOMB 

Ifi  aiminieiu  furcni  condamnfi ,  et 
où  l'oD  confirma  la  doc Irine de  Calvin 
lur  la  prëdesii nation  «i  sur  la  grâce. 
Appiiyës  de  l'autorilë  dti  sjnode  et 
de  la  piiiuaDce  du  prince  d'Orange , 
lea  gomarutes  fireDil>anair,cfaaseer, 
emprisonner  les  arminiens.  Après  la 
mort  du  prince  Maurice,  ils  furent 
traitas  HTec  moins  de  rigueur ,  el 
ils  obtinrent  enfin  la  tolérance  en 
iS3o.  »  Goroar ,  pendant  toutes  ces 
fluerellea  ,  ne  restoit  pas  oisif.  Piqué 
de  ce  que  Vorstiusavoit  succédé  à 
Arminius,  il  SToit  auitlé  Lejde 
et  s'éloit  réfugié  â  MiddelbOui^  en 
jËii.  Il  remplit  dans  celte  ville  les 
places  de  ministre  et  de  professeur 
(usqu'en  1614,  qu'il  fut  appelé  à 
Saumur  ,  pour  remplir  une  chaire 
de  théologie  ;  mais  il  ne  l'occupa  que 
quatre  ans.  L«  triomphe  de  son  parti 
lui  faisoil  désirer  le  séiour  de  la  Hol- 
lande. Il  seretiradotLCà  Groningue, 
où  il  intrigua  pour  sa  petite  secle, 
el  où  il  professa  la  théologie  el  l'hé- 
breu. 11  fut  l'ame  du  synode  deDnr- 
drecht,  dont  il  dicta  presque  toutes 
les  déctsions.  Il  monrut  à  Groningui 
te  11  janvier  Jt>4i  1  regardé  commi 
un  savant  entêté.  Sta  Oaeraget,  re- 
cueillis in  -  fol.  à  Amsterdam ,  ei 
i6^4>   "^  mérilolent  pas  cet  hoD- 


GOMBAULD  (  Jean  Ouïe*  de  ), 
l'un  des  premiers  memhres  de  t'a~ 
cadéiirie  française  ,  né  i  Saint-Jnil- 
de~Lusaac  ,  près  de  Brouage  ,  éloil 
d'it^e  IJImille  distinguée  de  Sain- 
tongé  ;  il  se  produisit  à  la  cour  de 
la  reine  Marie  de  Médicis  ,  plut  à 
celte  princesse  par  ses  vers ,  el  en 
nbiiut  une  pension  de  douze  cents 
livrés,  rtiduitedepliisà  quatre  cents. 
■  Son  état  ne  fut  jamais  au-dessus  de 
la  mediocrîté.  11  disoil ,  dans  son 
ëpitàphe  de  Malherbe  ,  «  [1  est  mort 
l^uvre  ,  V*'  ™^i  jt  vis  comme  il  est 


GOMB 


493 


mort.  »  Il  fut  cependant  gcntit- 
homnie  ordinaire  de  la  chambre  du 

Le  duc  et  U  duchesse  de  Mon- 
lausier  l'accueillirent  très-favorable- 

l ,  el  il  fut  un  des  beaux  esprits 
de  lliâtet  de  BambouiJIet.  Il  avoit 
la  repartie  vive.  Ajant  lu  une  pièce 
au  cardinal  de  Richelieu ,  ce  ministre 
lui  dit  ;  (tVoilà  des  choses  que  je 
'entends  point.  —  Ce  n'est  pas  ma 
faute,  répondit  le  poële»  ;  mais  le 
cardinal  feignit  de  n'avoir  pas  en- 
tendu. Il  mourut  en  1666  ,  presque 

maire.  Ce  poële  contribua  beau- 
coup à  l'élablisseiiient  de  l'académie 
française  et  â  la  pufelé  du  lan'gage. 
Gombaiild,  si  zélé  pour  la  langue 
frâni;aise  ,  ne  lui  a  pas  rendu  de 
grands  a'ervices  ,  ni  par  ses  poulet 
foiblés  et  inégales  ,  ni  par  sa  prose 
quelquefois  UgËre ,  mais  le  plus  sou- 
'  lâche.  11  peint  ainsi  les  grands 


11  paroil  qu'il  fut  irÈs-vanté  de  son 
temps ,  puisque  Hoilean  a  dit  de  lui  : 

Ses  (Enrres  poétiques  sont ,  I.  Lei 
tragédies  d,'^conce,de  Cydippe  et 
àeilfanaïifes,  pièces  mal  conduites 
el  mal  versifiée»,  à  l'exception  de 
quelques  tirades.  II.  Une  ï'aftorale, 
in-8'*,endnqaclea,  inlilulé^^yno- 
raalhe ,  dans  laquelle  il  a  répandu 
quelques-uns  de  ces  jolis  riens ,  de 
cet  ingénieuses  bagatelles  qui  coû- 
tent si  peu  aux  counieaus  français , 
mais  qui  déplaiseiit  dans  la  boucha 
des  bergers  et  dt^s  bergères;  il  est 
vrai  que ,  de  temps  en  temjn,  ceux 
deGotnbauld  perlent  avfec  la  simpli- 
cll^  qui  leur  convient  lll.  Des  Son- 
nelt ,  1649 ,  in-^" ,  en  grand  nom- 
bre, :parnii   lesquels    ISaileau   n'en 


ias 


GOMB 


.^mploit  que  deux  on  troii  passa-  : 

blés.  IV.  Des  Epigiammes ,  1667, 
iu-iî.piéfétéesà  «e» Soimela, quoi- 
qu'elles soieat  l'ouvrage  de  sa  vieil- 
lesse. Ou  les  a  mise>,ù  côlë  de  celles 
de  Maynard  ,  el  ou  ena  retenu  quel- 
.  ^ues-uues.  V.  Endymion,  iil-8°  , 
loman  trouvé  agréable  lorsqu'il  pa- 
rut, et  auiourdhuï  caufouilu  dans 
la  foule  des  frivotîléi  du  17°  siècle. 
VI.  Traiiés  el  lellres  concernant  la 
religion,  Amsierdaut,  16(19, iu-ij. 

GOMBEUV!LLE(  Slarin  Le  Rot, 
sieur  de),  Paiisieu,  suivant  lesuus, 
et  aé ,  suivant  d'autres ,  à  Chevreuse, 
daus  le  dia4:ite  de  Paiis,  un  de 
ceux  qui  furent  dioiiis  parmi  les 
beaux  esprits  du  royaume,  lorsque 
le  cardiuîd  de  Richelieti  forma  t'aca- 
demie  française,  étoit  alors  avau- 
tageusement  connu.  A  l'âge  de  14 
nus  il  douua  un  recueil  de  110  Qua- 
traiia  à  l'houneur  de  la  vieillesse  ; 
ouvrage  dont  on  n'auroil  pas  fait 
mention  ,  s'il  n'eùl  été  prématuré.  U 
s'appliqua  dans  la  suite  à  composer 
des  RomaiiSi  mais  setant  lie  avec 
les  solitaires  de  Fort-Royal ,  il  se 
■  con&acra  comme  eux  i  la  piété  et 
aux  ouvrages  qui  pouvoient  l'ins- 
pirer. Sa  ferveur  s'attiédit  un  peu 
sur  la  fin  de  ses  jours  ;  mais  il  n'en 
fut  pas  moius  attaché  à  ses  pieux  et 
illustres  amis.  Il  mourut  à  Paris  le 
11  )uiu  1674,375  aus.Oa  trouve 
dans  SCS  poésies  VEpilap/ie  d'uu 
homme  de  lettres.  Je  ue  sais  si  c'est 
b  sienne  que  le  poëte  a  voulu  faire  ; 
elle  est  modeste  : 


-1  ils^c. 


«  Cet  auteur  avoit,  sitivaiit  Flé- 
chier ,  une  raison  droite  el  éclairée  , 
un  génie  noble  et  élevé  :  sa  société 
étoit  douce,  etuue  partie  de  sa  viefut 
tranquille  et  imioceute.  U  joignit  les 
rsUexions  à  l'expéiiencs ,  et  les  ver- 


GOMB 

lut  chrétiennes  aux  vertus  moraleu 
Mtnage  prétend  qu'il  ue  UToit  pn 
le  latin;  mail  ilest forldillialedt 
sire ,  1  cause  de  ses  imilalioiu 
d'Horace ,  et  desautiea poêles, dont 
il  a  inse'ré  le  teste  raèine  diat  u  ' 
Doctrine  des  Mœurs ,  tirée  d(  li 
philosophie  des8lo'iquè8,t*pié8BilK 
en  cent  tableaux  ,  Paris,  1646, io' 
fol.,  réimprimée  en  16S4  ,  in-ii. 
Ou  a  de  lui  des  ouvrages  en  vcn 
et  en  prose.  Ceux  du  premier  gtat 
sont  ,  I.  Des  Puésies  di''erses,àa 
le  recueil  de  Loménie  de  Btimt. 
Les  productions  du  second  gtsn 
sont ,  Des  Romans ,  Polexaniit. 
Paris,  1637,  5  voL  in-8'*  ;  U  û- 
t/iérée .Vnc'x*  ,  1643,  4  vol.  in-i"; 
la  Jeune  Alcidiane ,  in-8° ,  on  ' 
vol.  in-13  ,  pleins  d'avenliira  pB 
vraisemblables  et  longuement  m- 
tées;  ils  eurent  quelque  vagueïiil' 
le  temps  du  bon  goût.  C'est  i^^ 
romau  de  Polexandre  que  GodAb 
ville, qui  avoit  une  anlipallùt » 
vincible  pour  le  mot  ca/-, se  vatl" 
un  jour  de  ue  l'avoir  pas  em^ 
uue  seule  fois.  Après  avoir  H' 
temps  feuilleté ,  ou  le  trouva  cepo 
daut  trois  foin  dans  son  outnl 
Voilure  l'en  railla  platsammeulili' 
une  de  ses  lettres ,  <j«i  coHiaK" 

ainsi:  «Mademoiselle Cvi<i 

d'une  si  grande  coiisidératiou  < 
notre  langue ,  etc.  »  IL  JJixoun* 
les  vertus  el  les  vices  île  thim'- 
et  de  la  inanihe  de  bien  écri" 
avec  un  iraitédei'ori^'/ierfe*/'* 
fiiis,in-4», Paris,  iBau.  llestfl» 
sant  que  l'auteur,  uii  des  plui' 
conds  romanciers  de  son  s'i^i' 
douné  de  bonnes  leçons  pouréjci 
l'histoire.  Ce  petit  ouvrage  eslW 
rare  ;  parmi  les  remarques  juâidi 
ses  qu'il  reuferme,  il  y  en  a  I^ 
sieurs  de  singulières  et  de  h«l^ 
UL  L'édition  des  Mémoire»  da* 
de  Ntfers ,  a  vol.  iu-fol.  ,  Pii> 
i665.  Ces  Mémoires' comiaenceA< 
il>74,  et  tiiiissenl  en  t5ç|6:  » 
Gunibervilie  les  a  enrichis  d^r-' 


GOME 

titan  pièces  ciirimiwB  qui  vont  jui- 
r[u'eu  ilîii:>,  année  de  l'assasBinat  du 
i;rand  Henii.  IV.  Itetalion  de  la 
rivière  tiea  Jmazones ,  Iraduite  de 
t'espagnol  du  jùsiiite  d'Acnaa,  arec 
d'aulr^  Relations  ,  et  une  JJisser- 
/a/io/i  sur  celle  rivière  ,  in-ij  ,  4 
vol.,  1683.  V.  ia  Vocirine  dtt 
nmeurs ,  tirée  de  la  philosophie  des 
sloïquea ,  représentée  en  cent  la- 
bleaux  ,  et  expliquée  en  cent  dis- 
couii ,  \n-h\\o ,  i6i|6:  ouvrage  qui 
j'iit  plus  rechercha  pour  ks  planchea 
que  pour  lea  expttcaiinoa ,  écrites 
d'un  sijle  lâche  et  incorrect.  Il  s'j 
Iroiive  aiiui  des  ver>  qui  ue  vateilt 
guère  mieux  (|ne  la  proM  ;  mais  ils 
renferment  d'utiles  moralilës  ,  dont 
qii^iiës-iiiieasnnl  plus  philosophi- 
ques que  chrelieune*.  On}' rencontre 
mente  quelques  maximesqu'uuf  mo- 
rale sévère  réprouveroil. 

GOMEB,  fille  de  DéhélSïm  ,  re- 
nonça à  la  prosiiiution  dans  laquelle 
elle  vivoit  poi)r épouser  le  proplièle 
Os«e  ,  dont  elle  eut ,  dit  l'Ëcrilure , 
trois  eulans ,  un  t))a  el  denii  filles. 
Le  sainlhomme  recul  ordre  du  Sei- 
^neur  de  prendre  pour  épouse  une 
femme  débauchée ,  aria  de  inarijner 
la  prostitution  et  les  désordres  de 
Saoïarie  ,  qui.  avoit  al>andonDé  le 
Seigneur  pour  se  livrer  àl'idolàtriei 
el  il  épousa  Goiner.  f^ojexOsÉE. 

»I.GOMÈS(Garcias),  gouverneur 
de  la  TÎIIe  de  Xérès,  donna,  au  siège 
de  cette  place  par  les  Grenadins ,  un 
exemple  ée  bravoure  digne  d'ËIre 
rapporté.  Sa  garnison  presque  dé- 
truite ,  obstiné  à  ne  pas  se  rendre  , 
debout  fut  te  rempart,  couvert  de 
sang  ,  herîsaé  de  Oèchea ,  il  aoutenoit 
aeiil- te  clioc  des  assaillans.  Les  Mau- 
res, frappés  de  ce  courage  invinci- 
ble ,  convinrent  unanimeinent  de  ne 
pas  luer  ce  héros  :  ils  lui  ielèrtnl 
des  crochets  de  fef ,  l'enlevèrent  vi- 
vant maigri  lui,  le  traitèrent  avec 
respect  ,  Virent  guérir  ses  blessures 
«l  Û  reiivtijèreat  avec  des  présen». 


GOME  497 

II.  GOMÈS-FEBNAND ,  gentil, 
homme  es|>agnol  ,  distingué  par  sa 
■  -'  '  :sse  autant  que  par  sa  piété  , 
:uB  en  117»,  sous  le  pontilicat 
d'Alexandre  lll ,  l'ordre  des  cheva. 
hers  du  Poirier.  Cet  ordre  inililuirs 
ayant  élé  mis  en  possetsion  d'Alcan» 
dans  t'Eslramadure  ,  dont  la 
garde  leur  lut  Gonfiée  k  la  place  det 
chevaliers  deCalatrava,  ils  prirent  la 
de  celte  ville  ,  avec  la  croî» 
■  fleurdelisée.  Leur  maîtrise  fut 
à  la  couronne  sons  te  règne  da 
Ferdinand  et  d'Isabelle  ;  et  ils  ob^ 
tinrent  la  permission  de  se  marier , 
quoique,  par  leur  inslilut,  ils  fus- 
soumiailarèglede  S.  Benoît. 

I.  GOMEZ  J.K  CiuDAivRÉii, 
(  Ferdinand],  médecin  et  écrivain  es- 
pagnol,né  ver*  l'année  i3S8âCiudad. 
Itéal ,  dans  la  province  de  la  Manch* 
dont,  selon  toute  apparence,  il  prit 

11  en  devenant  hachelier  en  mé- 
decine ,  selon  l'usaj^e  pratiqué  ei| 
Espagne  par  les  étudians ,  lors  ds 
leur  promotion  à  quelque  grade.  A 
l'âge  de  34  ans ,  Gomez  attaihé 
à  la  personne  de  Jean  II,  roi  de  Cas- 
tille  ,  en  qualité  Ue  médecin  ordi.' 
,  mérita  sa  conliaace,  MalgriJ 
les  troubles  el  les  guerres  civilec 
qui  dédiiroient  le  royaume  à  cette 
ipoqoe  ,  il  eut  le  secret  de  gagner 
OU!  les  C4£Urs  ,  même  celui  ilu  prt- 
nier  favori  du  roi ,  ie  célèbre  doa 
Alvaro  de  Luua ,  graud-conné tabla 
de  Castille,  décapité  à  Valladolid  , 
qui ,  par  sa  mort  héroïque  ,  excita 
L'admiration  du  peuple  qu'il  avoit 
opprimé.  Gomez  fut  en  lelaliou, 
avec  les  premiers  personnages  du 
royaume  et  avec  les  savans  les 
plus  illustres ,  et  plus  particulière- 
ment avec  Jean  de  Mena,  qui  lui 
adressoil  ses  ouvrages  pour  les  lir» 
au  roi.  On  n'a  sur  cet  auteur  dau- 
très  renseignemona  que  ceux  consi- 
gnés dans  »es  kltreg  écrites  en  es- 
pagnol, et  imprimées  à  Burgus  en 
i^çi9 ,  sou*  {«  titre  ;  Cenion  ^i> 


498  GOME 

lotaire  du  bachelier  Fernand  Go- 
mez  lie  Ciudad-Rèal ,  médecin  du 
li-ès-puiuaiU  «I  sublime  roi ,  dor 
Juan  H.  Ce  recueil  ^loil  devenu  ex- 
ceuivement  rare.loraqii'it  en  parni 
i  Madrid,  en  t^<65  ,  une  noiivelli 
^ditiou  corrigée  el  augmenlée  pai 
Eugène  de  Pîaguuo  y  Amirola.  Ce 
volume  renferme  io5  ietlrea  que 
l'on  peut  regarder  comme  l'hittoire 
■ecrète  d'un  règne  qui ,  par  la  nature 
des  jv^nemenB  dont  il  est  rempli , 
rend  cet  écrit  un  des  plus  curieux 
peut-être  qui  existe  en  ce  geure.  Le 
caractère  des  hommes  de  marque  qui 
vivoient  au  milieu  de«  calamités  de 
ce  règne  orageux ,  et  les  passions  de 
CM  grands  personnages,  y  sont  peints 
de  main  de  mailre;  il  est  facile  d'y 
reconnoilre  l'étude  profonde  que  cet 
auteur  avoit  faite  du  cœur  humain. 
'  Goiaezcoolinuasesfonctionsauprès 
de  Juan  II,  jusqu'à  la  mort  de  ce  roi, 
qui  eut  pour  successeur  Henri  IV  , 
surnommé  ïlmpiiiisant. 

fU.  GOMEZ  nE  CiDDAD-RÉAi. 
(  Alvarez  ) ,  n^  en  1/198  ,  mort  le  i4 
jaillet  i!i38  ,  parent  du  précédent , 
poêle  latin  de  Guadalaxara  daus  le 
diocèse  de  Tolède  ,  rais  comme 
eufaut  dlionnrnr  auprès  de  l'archi- 
duc ,  depuis  l'empereur  Charles- 
Quint  ,  se  lit  un  nom  en  Espagne 
par  ses  poésies  latines.  Les  plus  con- 
nues sout ,  I.  Sa  Thalie  chféliennt, 
ou  le»  Fi-overbes  de  Salomon  en 
vers,  ln-8°.  II,  Sa  Muse  Pauline, 
ou  les  Epùret  dé  saint  Paul ,  en 
Tera  flégiaques,  i.'isg,  in-B".  III. 
Son  Poëme  sw  la  Toison  d'Or, 
1540  ,  in-B° ,  est  son  chef-d'œuvre. 
On  reproche  à  Gomez  d'avoir 
placé  dan*  ses  poésies  chrétiennes 
les  noms  des  divinités  païennes, 
d'être  djclamaieur  et  de  manquer 
de  goftt, 

IIL  GOMEZ  (Louis),  juris- 
consulte, natif  d'Qriguéla  iUds  le 
royaume  de  Valence  ,  mourut  en 
15.^5 ,  évèque  de  Faiio ,  après  avoir 


GOME 

exercé  divers  em  plois  dans  la  chancel- 
lerie de  Rome,  011  il  avoitéléappelé. 
Plusieurs  auteurs  ont  faitréloeede 
sa  piété  et  de  son  érudition.  Celui 
de  ses  ouvrages  qui  lui  a  fait  le  phia 
d'honneur  est  un  recueil  ùtiiuld 
faritB  resoluCiones  juris  Oeilit , 
commuais  etregii.  — Il  aelàulpa* 
le  confondre  avec  François- Vincent 
GouEZ  ,  prieur  des  dominicains  île 
Valeuce,  qui  donna  dans  celte  villa 
en  i6a6,  iQ-4'',  uu  traité  intitulé 
Goviento  de  Principes ,  composé 
par  uu  religieux  de  sou  ordre, cor- 
rigé et  augmenté  pai  l'éditeur.  «Un 
moine  qui  veut  apprendre  aux  prin- 
ces â  gouverner  leurs  ét^iis,  dit 
l'abbé  Leuglel,  ressemble  à  un  prince 
qui  vQudroit  apprendre  àdes  mi^e* 
à  conduire  des  novices.  » 

+  IV.  GOMEZ  »E  Castro  (Alrt- 
rei),deSainte-Eulalieprès  de  Tolède, 
mort  en  i5So,  à  65  ans,  esi  auteur 


prose.  Le  plus  couuu  eal  son  Histoire 
du  cardinal Ximenès ,  imprimée^ 
Atcala,  i56g, lu-fol. ,  sous  ce  titre  : 
De  vitâ  et  lebus  gestis  à  franc. 
Ximenes  ,  archiepisc.  ToteCano  , 
libri  rill.  Ce  ministre  y  est  uu  peu 
Qaité. 

f  V.  GOMEZ  (  Magdeleine-An- 
gëllque  Poisson  de],  née  à  Paris  en 
1684,  morte  à  Saint-Gertnaiu-en- 
Laye  le  38  décembre  1770,4  86 ans, 
étoit  &Mede  Paul  Poisson ,  comédien. 
Dou  Gabriel  de  Gomez  ,  gentil- 
homme espagnol ,  peu  favorisé  de  la 
fortune,lui  trouvant  de  l'esprit  et  de* 
grâces ,  l'épousa  dans  l'espérance  d'à- 
voir  une  ressource  daus  ses  laleos. 
iVladame  de  Gomez ,  qui  avoit  cru  se 
marier  avec  un  homme  riche,  fut 
bientôt  obligée  de  chercher  dans  la 
plume  des  secours  contre  l'indigence. 
Ellese  consacra  en  tièrementan  genre 
romanesque.  Sa  plume,  plus  fé- 
conde que  correcte ,  fit  éclore  ua 
grand  uombre  de  productions  ga- 
lantes qui  furent  lues  avec  avidité  ; 


GOnD 

niBU  sur  lesquelles  on  s'eii  beau- 
coup Tefroidi.  I.e8  principales  sont, 
l.  Let  Journées  amusarties,  3\o\. 
in  -  13  ,  qu'on  réimprime  encore, 
maie  qu'on  lil  moins  qH'anlrefois.  I* 
Itjle  en  est  un  p«ti  diffus.  II.  anec- 
dotes ,  ou  Hhloiie  secrète  de  la 
maison  ottomane ,  Amsterdam  , 
1739,  que  l'on  joint  assez  ordinaire- 
mentaux  anecdotes  persanes,  3  v. 
in-ia.  III,  Histoire  secrète  de  la 
conquête  de  Grenade  ,  in  -  m.  IV. 
Histoire  du  comte  d'Oxford ,  avec 
ceQe  d'Eustache  de'  Saint-Pierre 
au  siège  de  Calais  ,  Paris,  1769  , 
in-i3.  V.  La  Jeune  Alcidiaae,  3  v. 
in-i  a.  VI.  Les  cent youpelles  nou- 
velles, i8to1.  iu-l3.  Il  y  enaquvl- 
ques-une»  d'agrëablee.  Madame  de 
Gomez  est  eucore  auteur  de  |ilusiei:r» 
Tragéilies  ,  Habis  ,  Sémiramis  , 
C/éarqire ,  Marcii/ie ,  dont  aucune 
n'est  restée  au  tbëâlre,  quoique  la 
première,  représentée  en  iiji^,  ait 
élé  reprise  en  17S3.  Elle  n'avoit  pat 
assez  d'énergie  dans  le  style  pour  des 
compositions  de  ce  genre.  Ou  lui  ac- 
corde eeulemenl  le  mérite  de  l'expo- 
siliofl;  mais  elle  n'avoit  pas  l'art  de 
conduire  une  iulrïgue.  —  Il  y  a  eu 
encore  une  Louise- Geneviève  Go- 
H£Z  DE  Vabconcellb  ,  dume'dt 
Gillot  de  Beaueourl,  qui  est  auteur 
de  VAriosle  moderne,  ou  l?o!and  le 
furieux ,  traduit  en  français  ,  Parii, 
i68â  et  1730,  en  3  vol.  in-ia. 

VI.  GOMEZ.  Voyez  Pereir* 
(  George  ). 

■I- 1.  GONDEBAUDoaGoMBATD, 
troisième  roi  de  Bourgogne  ,  lils  de 
Gondicaire,  frère  el  meurtrier  de 
Cliilpéric ,  s'empara  de  son  royaume 
aussil6t  après  qu'il  l'eut  massacré. 
Sou  règne  commença  en  ijgi.  Il  porta 
la  roèine  année  la  guerre  eu  Italie  , 
pillaet  ravagealEmilieetlaLigurie, 
se  rendit  maître  de  Turin ,  el  répan- 
dit par-tout  la  terreur  et  la  désola- 
lion.  Au  retour  de  cette  sanglante 
CKpéâitiDn  ,  il  donna  CtoLilda  ,  sa 


GOND 


499 


nièce,  à  Clovis;  mnis  celle  union 
n'eraptcha  pas  celui-ci  de  le  joindre 
i  Gondétigile  contreGondebaud.  Cet 
rpaleiif  fut  défait  et  s'enfirrma 
is  Avignon  l'an  5oo.  Obligé  de 
racheter  ia  vie  et  son  royaunn- ,  le 
vaincu  accepta  les  conditions  qrie  le 
vainqueur  voulut  lui  imposer:  mais 
à  peine  ful-il  délivra,  qu'il  reprit 
les  armes.  Il  alla  aitsi^er  Gondtsi- 
gile  dans  Vienne,  le  prit  el  le  fit 
égorgtr  au  pied  des  autels  dans  une 
église  011  il  s'éloit  réfugié.  Depuis 
cette  expédition  Goudvbaiid  fiu  pai- 
sible posaesteur  de  son  roj'aume  ju»- 
qu'ùsa  mort  en  &16,  après  un  règne 
(le  î5  ans.  Tout  barbare  qu'il  étoil , 
il  fit  des  lois  tiea-sages.  Il  y  en  a 
quelques-unes  qu'on  pourioit  trou- 
ver trop  sévères.  Un  juif  qui  o.'oit 
porter  la  main  sur  un  cbréiién  de- 
voil  avoir  le  poing  coupé;  s'il  frap- 
poit  un  prèlie,  on  le  faisoit  mourir. 
l.'adultéTeéioilpunideniort.  Si  uno 
lille  libre  péchoii  avec  uu  esclave, 
ilséloieut  misàmoriruuetrnulre; 
une  femme  qui  abandonnoit  «ou 
nuri  étuit  étouffée  dans  la  boue.  U 
y  avoit  d'auirei  lois  qui  paroissoient 
peu  rëtléchies.  Ceu^  qui  n'avoient 
pat  de  bois  pouvoient  en  aller  cou- 
per dans  les  forêts  des  autres.  Dans 
les  procès  ci  vils  ou  criminels,  ou  eu 
éloit  quitte  pres<]ue  toujours  en  ju- 
rant qu'on  éloit  innocent.  Si  la  partis 
ne  vouloit  pas  s'en  rapporter  an  ser- 
ment, on  ordonnoit  le  duel;  el  si 
celui  qui  vouloit  prêter  serment  éloit 
tué,  tous  letLémoinsquiavoientjnrë 
avecluipayoieuiirniscentssous.On 
croyoil  que  celui  qui  éloit  mort  éloit 
leconpable,elonnominoilJ((^nïeni 
de  Dieu  celte  singulière  manière  de 
juger  le»  procès.  Ce  qu'il  y  a  de  plu» 
surprenant,  c'est  qu'une  loi  si  bi- 
zarre subsista  eu  Bourgogne  pendant 
plusieurs  siècles.  Toutes  celles  que 
donna  Gondebaud ,  dont  la  plupart 
étoieut  heureusement  plu*  laget, [or- 
meut  le  recueil  qu'on  nomme  la  Loi 
Gombeiie. 


..bvGoo^lc 


5oo 


GOND 


t  U.  GONDEBAUDoa  Gohb*wd, 
dit  Bal/orner,  se  dUnil  tili  de  Clo- 
laire  I",  qui  refuia  d«  le  recoonoitre 
inèms  pour  sou  bâtard.  Le  toi  God- 
traud  duoit  qu'il  éloUfibd'un  i 
uiei,  ou,  leloD  Grégoire  deToun, 
d'un  boulanger  qui  le  mêlait  «OMi 
de  carder  de  la  laine,  et  qu'il  avoit 
u«urpë  le  nom  de  fili  de  roi.  Qiioi 
qu'il  en  toit ,  il  *e  relira ,  vers  l'aa 
5SI,  àConUaatinople,  où  l'empe- 
pereiu Tibère  le  trailaavecdiiliac- 
tion.  Gonttand-BoMii  ,  seigneur 
Irançais  ,  ambilieus  et  intrigant , 
ayaut  &i(  peu  de  tempt  aprïi  un 
voyage  à  la  cour  de  l'empereur  grec, 
persuada  il  Gondebaud  que  lei  Fran- 
(;aia  dëiiroient  de  le  voir  à  leur  tète  , 
et  qu'il  n'y  avoit  paa  de  princequi  put 
mieux  les  gouverner  que  lui.  Goude- 
baiid  Halte  de  cei  espérance* ,  et  se- 
couru par  Tibère ,  partit  et  arriva  i 
Marseille,  où  l'évèque  Théodore  et 
le  palrice  Mummol ,  qui  s'éloient  ré- 
voltes  contre  Chiiperic,  le  re^urenl 
conime  un  prince  n^  du  sang  royal. 
Mais  Gontrand -  Bosau ,  qui  l'avoii 
fait  venir,  lui  vota  ses  trésors,  et 
tut  te  premier  Âpourtuivie  ceux  qui 
le  rarortsoienl.  .  Après  la  mort  de 
Cliilpëric ,  les  grands  du  royaume 
engagèrent  Goudeijaud  à  preudre  le 

bouclier  à  B ri ve-la-Gail larde  en  Li- 
mousin. Gontrand  eu  voya  contre  lui 
des  troupes  qui  l'assiégèrent  dans 
Lion  de  Coinminges  en  âS5  :  quinze 
jaurt  après ,  ceux  qui  avoient  pris  le 
parti  de  Gondebaud ,  livrèrent  aux 
eaneinis  ce  malheureux  roi ,  qui  fut 
assommé  d'un  coup  de  pierre ,  après 
avoir  essuyé  les  iraiteniena  les  plus 
ignominieux.  Deux  enfans  qu'il 
avoit  eus  d'un  mariage  contracté  en 
Italie  sont  restés  dans  un  oubli 
'  absolu. 

GONDEBEBCE,  reine  des  Lonv- 
bards.  fofea  son  Histoiredans  l'ar- 
ticle de  Rhoi'abis. 

GONDÉSIGILE,  second  «U  dé 


GOIN0 

Gondîoc,rwd«»Boorguig!ioni,ajanl 
partagé,  en  743, se»  états  avec  i«au' 
très  frères  ,  se  ligua  avec  Gondf- 
band  l'alné  contre  les  denx  cidni, 
et  choisit  Genève  pour  le  liÉge  dg 
son  ro}'aume.  Craignaat  amWt 
fainbilion  de  Gondebaud,  ilseligm 
avec  Clovis  contre  lui.  fayei  in  : 
suites  de  celte  union  et  la  Rii  <ai- 
heureuse  de  Gondésigile,  i  l'sttidi 
de  GoKDEBAVD ,  n"  i. 

GONDI.  Foyes  Retz. 

■i  I.  GONDRIN  (  LoDis-Heniini 
PARi>A.iiXANde) ,  uéauchàteai^ 
Gondriii ,  diocèse  d'Auch ,  en  T 
d'une  famille  qui  remonte  au 
siècle ,  tit  ses  études  de  théologie  Juv 
les  écoles  de  Sorbonne.  Ses  vert 
ses  laiens  le  Hrent  nommer,  en  l 
coadjutenr  d'Octave  de  Bellegirdt, 
archevêque  de  Sens ,  son  cousi  " 
prit  possetsion  de  cet  archevècl 
1646  ;  et  mourut  le  uo  sepiemlM 
1674.  *  54  aos.  11  Lee  a])lLJ"ii«- 
nistei  ont  dit  beaucoup  de  mal  et  t 
prélar,  dit  le  P.  d'Avrigni,  et  le! 
jansénistes  assez  peu  de  bien,  quoi- 
qu'il ne  parlât  que  de  réforine,  <it 
morale  sévère  et  de  pénitence  po 
blique.  Il  parut  toujours  avec  éd) 
dans  les  assemblées  du  clergé,  t 
défendit  avec  fermeté  les  inlérètidi 
l'Eglit*  et  de  l'épiscopat.  Ce  fui  <n 
des  premiers  évèques  qui  censé rèresl 
l'Apologie  des  caauislei.  Il  inlenlii 
les  jésuites  dans  son  diocècep^odapl 
plus  de  vingl-ciuq  ans,  parce  pli' 
ne  voul oient  pas  se  conformer  s  k> 
ordounances.Gondriusigua,eui6SS, 
la  lettre  de  l'assemblée  du  clergé  >" 
papeinnocent  X,  où  les  préisli  rc 
Dissent  «  que  les  cinq  fafflHua 
gsilions  sont  dans  Jansénii»,  (> 
condamnées  au  sens  de  Jaiiléaii» 
dans  ta  constitution  de  ceponliie.> 
H  signa  aussi  le  Formulaire  «1» 
distinction  ni  explication  :  ntsit  il 
crut  qu'on  devoil  avoir  qnelqueéfiiJ 
pour  ceux  qui  n'étoi  en  t  pas  aussi  a*^ 
p«rsuadéiqu«  lui  de  l'obligatioild'} 


COWD 

Bouicrire.  n  vouloitqu'onleiiTpastâl 
la  distiDcliou  du  fait  et  du  droitt'iU 
faisoient  prolessiou  decondaniuer  ta 
doclriae  des  cinq  propositiaai.  Il  >e 
joignit  aux  quaire  ëvèquca  d'Alet, 
de  PamieTB,  d'AiiEers  el  àe  Beau- 
vaii  pour  écrire  à  Clément  IX  «qu'il 
étoit  néceuaire  de  séparer  la  quei- 
tion  de  fait  d'avec  celle  de  droit, 
qui  étoit  confondue  dans  le  Formu- 
laire. H  On  a  de  lui ,  1.  Des  Lettre. 
11.  J'Iusieurs  Ordonnances  pasto- 
rales. IK.  On  Uii  attribue  la  Tra- 
duction lies  Lellrts  choisies  de  saint 
/^r^oi/e- le- Grand ,  publiées  par 
Jacques  Boileau.  On  reconnoiL  dans 
touscea  ouvrages  un  lionime  nourri 
de  l'Ecriiure  et  des  Pères.  —  Louis- 
Henri  DC  GONDRIN  de  Pardaillan  , 
marquis  de  Montespan,  ëtolt  neveu 
de  ce  prélat  el  père  de  celui  qui  suit. 

t  II  GONDBIN  (  r.ouis-Anloine 

DEPAIlDATI.L4Nde),pluSC0DnUSOUS 

le  nom  de  duc  d'^nliii  ,fi\i  liu  mat~ 

Ï lis  de  Moale8pan,el  de  Françoise 
thcnaïa  de  Hocbecliouart ,  lieute- 


i6S6,  Julie-Françoise  de  Crussol , 
filladuducd'Uzes.  Ce toil  un  cour- 
titan  adroit  qui  se  distingua  par 
plusieumlraitsingéiiieuxdetlatlerie. 
Louis  XIV ,  étnul  venu  coucher  à 
Pelitbourg  qui  appartenoil  au  duc 
d'Ântia ,  trouva  qu'une  grande  allée 
àe  vieux  arbres  laisoîtuu  mauvais 
nflét.  Le  duc  la  fit  abattre  et  enlever 
la  mènie  nuit  ;  et  le  roi  étant  surpris 
A  son  réveil  de  ne  plus  voir  l'allée,  le 
courtisan  lui  dit  :  «Sirej  comment 
vouliez  ~  VOUE  qu'elle  osât  paraître 
encore  devant  vous?  Elle  vous  a  voit 

déplu H  Ce  fui  le  même  duc 

d'Antin  qui,  il  Fontainebleau ,  donna 
au  roi  et  à  madame  la  lUichMse  de 
Bourgogne ,  un  spectacle  plus  sin- 
gulier el  un  exempte  plus  frappant 
du  raffinement  de  la  tiatterie  la  plus 
délicate.  Ixiuis  XIV  avoîl  témoigné 
qu'il  souhaiteruil  qu'on  abattit  quel- 


GONG  Soi 

que  jour  un  bois  entier  qui  lui  ôtoit 
un  peu  de  vue.  Le  duc  d'Antin  lit 
scier  tous  les  arbres  du  bois  pris  de 
la  racine  ,  de  fagon  qu'ils  ne  tenoieut 
presque  plus  :  des  cordes  ëtoient  at- 
tachées à  chaque  pièce  d'arbre,  et 
plus  de  douze  cents  hommes  dans  ca 
Irais  prêts  au  moindre  signal.  Le  duc 
d'Amiu  savoit  le  jour  que  I.'  roi  de- 
voit  ae  promener  de  ce  côté  avec 
toute  ea  coui.  Ce  prince  ne  manqua 
pas  de  dire  combien  ce  morceau  d« 
forèi  lui  déplaisoit,  «  Sire,  lui  ré- 
pondit-il ,  ce  bois  sera  abattu  di^s 
que  votre  majesté  l'aura  ordonné. 
—  Vraiment,  dit  le  roi ,  je  voudrais 
déjà  eii  être  défait.  —  Eh  bien  !  sire , 
vous  allez  l'être.»  Il  donna  un  coup 
de  silïl4,  et  on  vit  tomber  la  forêt, 
n  Ah  !  mesdames,  s'écria  la  duchesse 
de  Bourgogne,  si  le  roi  avoil  de- 
mandé nos  ;èies,  M.  d'Antin  les 
feroij  tomber  de  inème.  »  Bon  mot 
un  peu  vif,  mais  qui  ne  tiroit  pas 
à  conséquence.  Sa  postérité  a  fini  en 
"7S7- 

t  GONET{Jean-Bapliste),  pro- 
vincial des  dominicains  ,  mort  à 
Béziers,  sa  patrie,  le  a4  janvier 
1681,  à  65  ans,  étoit  docteur  de 
l'université  de  Bordeaux ,  oik  il  pro- 
fessa long-temps  la  théologie.  Sa 
piété  égalait  son  savoir,  ^oui  avons 
de  lui  une  Théologie ,  imprimée  A 
Lyon,  i6tti,en  .^  gros  vol.  in-lol., 
sous  le  tilre  de  Clypeus  iheoto- 
gim  ThomisiiciB ,  et  quelques  ou- 
vrages de  scolas tique.  Ses  autres 
écrits  sont ,  I.  Manunle  Tltomis^ 
tarum  ,  6  vol.  iu-i3.  II.  Visserta- 
lio  iheologica  de  prvbabililate. 

t  GONGORA  Y  Abooté 
(Louis  de  ) ,  chanoine  de  Cordoue  , 
né  dans  celle  ville  le  11  juillet 
i.'i6i  ,  passa,  dès  l'âge  de  quinze 
ans  ,  à  Salamanque  ,  où  il  étudia 
le  droit  ,  qu'il  abandonna  quel- 
que temps  après  pour  se  livrer  à 
la  poésie.  Ce  fut  dans  cette  ville 
qu'il  conuuenïa  ù  s'y  exercer.  11  fui 


5o2 


GO^N 


chapeUinHuroi  d'Espagne, «t niou-  ' 
rut  dans  sa  patrie  le  33  mars  1697.  . 
Ce  iwcle  a  ru  de*  odiniraleura  zéléi 
«ide  grands  a'tverBairei.  On  lie  peut 
lui  rcfusev  la  gloire  d'avoir  étendu 
les  bornes  de  la  langue  casiillaiie, 
et  de  l'avoir  enrichie  de  l>«ancoii|i 
de  choses  nouvelles;  mais  les  ser- 
.  Tices  qu'il  lui  a  rendus  aurnieut 
élé  plus  imporlaiis  s'il  ii'avoit  pas 
t:li:irgé  sou  style  de  Hgureg  gigantes- 
ques,de  iii^tapliores outrées,  d'an- 
tillii-ses  et  de  poinle».  Ses  Œavivs 
poèliquea  uiit  été  ioipriméea  plu- 
■ieurs  lois,  in-/,"  .  à  Madrid,  à 
Bruxelles  et  ailleurs.  Elles  renfer- 
nieiit  des  Sonaeli ,  des  CAansons, 
des  Homances ,  des  Dixains ,  des 
yers  lyriques,  qiiel(]m>3-lftis  d'Arf- 
ro'îi/ues ,  uue  Comédie ,  et  divers 
Fragmei)3.  La  nieilieure  éililln»  est 
(xl le  sous  re  titre;  Las  Obraa, 
comeniadas  par  J).  Gaizia  de 
Sa/ceih  Coionel ,  Madrid,  iG36  , 
i6.',"i  eti6iH  ,en3  vol.  in-/]"  ,  au- 
quel il  faut  joindre  Illeslracion  y 
defensa  de  la  fabula  de  Piramo 
y  Tisbe ,  eompucsta  por  L.  De 
Oo;igora,  Madrid,  i656,  in-4°. 

+  GONNELIErï  (  Jérôms  de  ) , 
lié  h.  Soissous  l'an  1(140,  jésuite  eu 
16^17,  mort  à  Paris  eu  171S,  par- 


i«la  c 


re  bril- 


ivrages 


JaDle  de  la  chaire.  I}e 

eu  grand  nomtire .  le  pli 

une  Traduction  lidèle   de  l'Iiuila- 

lioit  de  Jétus-Christ ,  ia-19  :  on  y 

trouve  de  l'onction  ;  il  j  a  joint  des 

réllexioas  et  des  prières. 

GONSELLI  (Jean)  ou  Gani- 
Ji.wms,  suraouimé  l'M-e!,g!e  de 
Combassi  ,  du  nom  île  sa  pa- 
trie, lieu  proche  de  Vollerre  dans 
la  'Toscane,  fut  l'tlÈve  de  Pierre 
'l'accn ,  disciple  de  Jean  de  Bologne. 
Ses  lalens  doiinoieul  de  grandes  es- 
pérances, lorsqu'il  perdit  la  vue  A 
l'âge  de  ac)  ans.  Cet  accident  ne 
reui;ièc;ba  pas  d'esercîr  la  sculp- 
ture ;  il  faisoit  des  figares  de  i^rie 


Go^s 

cuite ,  qu'il  conduisoit  à  leur  per- 
fection par  le  seul  sentiment  du 
tact.  Il  fit  plus ,  il  lenla  de  faire  de 
la  mime  maaière  des  portraits,  et 
il  en  lit  de  très-resseiublans ,  tels 
qne  ceux  du  pape  Urbain  Vlll  et 
de  C&inel,  grand-duc  de  Toscane. 
On  en  a  vu  plusieurs  en  France. 
Cet  artiste  extraordinaire  mourut 
à  Rome  sons  le  pQirtilîcat  d'Ur- 
bain VIII. 

+  I.  GONSALVE-FERMhNDEZ 
DE  CoRDODE ,  surnommé  le  Grand 
Cap  ilaine  ,d  u  c  deTerra-No  va,prince 
de  Veuouse,oùil  naquit  l'an  i443, 
d'uue des  plus  illustres  maisousd'Es- 
pagne ,  se  signala  d'abord  contre 
les  Portugais.  Il  servi!  ensuite  sous 
le  règne  de  Ferdinand  et  d'Isabelle 
à  la  conquête  du  royaume  de  Gre- 
nade, où  il  s^  reudit  uiailre  dedi' 
vencs  places.  Ferdmaud  V  ,  roi  d'A- 
ragon, le  mita  la  tète  des  troupei 
qu'il  envoya  dans  le  royaume  de 
Naplea ,  sous  prétexte  de  secourir 
Frédéric  et  AlFonse,  ses  cousins; 
mais  en  effet  pour  les  dê|>ouiller.  Il 
poussa  la  guerre  avec  vigueur,  et  sa 
rendit  maître  par  capitulation  ,  en 
i5oi,  de  Tarente.  Ses  troupes, 
mécontentes  de  manquer  de  tout, 
ue  soutinrent  pas  ce  premier  succès. 
La  plupart  des  soldats  vinrent  s'of- 
frir â  lui  en  ordre  de  bataille  pour 
exiger  leur  solde.  Uu  des  plus  hardis 
poussa  l'knsolunce  jusqu'à  lui  pré- 
senter la   pointe  de   sa  hallebarde. 

le  bras  du  soldat,  et  ulfeclant  iinair 
gai  et  riant,  comme  si  ce  n'eût  été 
qu'uLi  jeu  :  11  Prends  garde ,  cama- 
rade, lui  dit-il,  qu'en  voulant lia- 

blesses.  »  Uu  capitaine  d'une  com- 

paguie  de  cent  hommes  d'armes  port* 
l'outrage  plus  loin- H  osa  dire  à  Gou- 
salve,  qui  léuioignoit  sou  chagrin 
d'être  hors  d'état, de  procurer  les 
choses  dont  on  avoil  besoin  ;  o  Cli 
lieu  I  si  tu  mau'i^i'-S  d'argent ,  litcs 


GOKS 

tafillc,  taaurasdequoii)ouE[ia;eT.n 
Comme  csi  odieuses  paroles  fiirenl 
proQoucées  parmi  Ie«  dameura  de 
Ja  seditioa,  GoiiealvefeigBÏt  de  ne 
l?9. avoir  pas  entendues;  mais  la 
nuit  soiTaate  il  lil  inettf«  à  mort 
le  misérable  qui  les  avoit  dites,  el 
le  ht  aitacher  i  une  fenèlre,  où 
loiile  l'armiie  ie  vil  exposé  le  len- 
demain. Cet  exemple  de  sévérité 
Taffermit  l'auioriië  du  général  ,  que 
la  sédition  avoit  na  peu  ébran- 
lée. Goiisalve,  dont  la  situation 
exigeoit  uu  grand  événement ,  as- 
siège Cérignoles,  pour  déterminer 
lesFrancai»  à  liasarder  une  batailla; 
il  a  le  bonheur  de  l'engager  et  de 
vaincre.  Il  a'enrpare  de  Naples 
sans  coup  Térir  ,  emporte  les  châ- 
teaux lepée  à  la  main  en  i5o3, 
et  les  richesses  qu'où  y  avoit  amas- 
sées deviennent  la  p^ole  du  vain- 
queur. Comme  quelt]ues  soldats  se 
plaignoieul  de  n'avoir  pas  assez  de 
part  au  butin  :  a  II  faut  ré|>aro[ 
\oire  mauvaise  fortune  ,  leur  dit 
Gonsalve;alIez  dans  mou  logis,  je 
voua  abandonne  tout  ce  que  vous  y 
trouverez.  '•>  Cependant  une  nou^ 
velle  armée  ,  arrivée  de  France  , 
meuaçoit  de  tomber  sur  les  Espa- 
gnols, Gonsalve  ,  quoique  beaucoup 
plus  foilile,  se  retranche  à  la  vue 
des  Français.  Couime  les  officiers 
espagnols  IroovoienI  quelque  témé- 
rité dans  la  conduite  de  leur  général, 
il  leur  dit  héroïquement  :  «  J'aime 
iiiieun  trouver  mon  tombeau  en  ga- 
gnant un  pied  de  terre  sur  l'ennemi, 
que  prolonger  ma  vie  de  cent  années 
eu  reculant  4e  quelqïies  pas,  »  L'é- 
vénement'iuslilia  celle  résolution, 
Gonsalve  battit  le»  Français  en  dé- 
tail ,  liuit  la  guerre  par  de  savantes 
manceuvres ,  et  assura  i  l'Espagne  la 
|iosseasion  du  royaume  de  Naples  , 
dont  ildeviut  conuétable.  Ses  enne- 
mis ,  ialoux  de  son  pouvoir,  l'arcu- 
sèreni  de  vouloir  se  rendre  souve- 
taii)  de  ce  royaume.  Ferdinand  , 
prince  «uvieox  «t  ingrat ,  ajouta  foi 


COINS 


«o3 


i  ces  bruits  téméraires  :  il  se  rendit  it 
Naplea,  et  obligea  le  héros  qui  lui 
avoil  conquis  ce  royaume  à  le  sui- 
vre en  Espagne.  Louis  XH,  roi  de 
France ,  prince  beaucoup  plus  géué- 
reitï,Tit  Gonsalve  eu  passant  i  Sa- 
vone,le  fit  manger  i  sa  table,  et 
s'entretint  itèa-loug-temps  avec  lui. 
Le  héros ,  de  retour  eu  Espagne ,  se 
relira  à  Grenade,  et  y  mourut  «ii 
.i5i  5.  Sa  générosité  coniribuaauiani 
à  sa  gloire  que  aa  valeur.  La  répu-i 
blique  de  Venise  lui  fit  présent  de 
vases  d'or,  de  tapisseries  magnili- 
ques,  et  de  martres  zibelines ,  avec 
un  parchemin  où  éloit  écnten  ret- 
ires d'or  le  décret  du  graud-conseil 
qui  le  faisoit  noble  vénitien.  Il  en- 
voya tout  à  Ferdinand,  evceplé  le 
parchemin ,  a  qu'il  ne  retint ,  diaoit- 
il ,  que  pour  montrer  à  son  concur- 
rent ,  Alonze  de  Silva ,  qu'il  n'éloit 
pas  moins  gentilhomrne  que  lui.  n 
L'histoire  lui  reproche 'd'avoir  vioW 
sa  parole  dans  une  occasion  impoT- 


h.Ua 


leEn- 


charialieàAlfonse,  fils  de  Frédéric , 
roi  de  Naples ,  détr6uë ,  de  lui  lais- 
ser la  liberté,  s'il  se  reudoitel  mel- 
toit  bas  les  armes  :  cependant  il  le 
retint  prisonnier,  et  t'envoya  sous 
bonne  escorte  à  son  roi  Ferdinand , 
qui  lui  avoit  donné  plus  d'nn  exem- 
ple d'un'  lel  procédé.   P'ojez  aussi 

CllABANCS,u''lL 

f  IT.  GONSALVE  (  Martin  )  ,  na- 
tif de  Cuença  en  Espagne',  vivoit 
dans  le  14°  siècle.  Il  prétendit  qu'il 
étoil  l'ange  saint  Michel  à  qui  Dieu 
avoit  réservé  la  place  de  Lucifer ,  el 
qui  dei'oit  combattre  lin  jour  contre 
l'AntechrisI.  L'inquisiteur  réfiila  les 
visiouB  de  Martin  Gonsalve  en  le 
faisant  brûler.  Il  avoit  un  disciple 
nommé  Nicolas  le  Calabrais,  qui 
voulut  le  faire  passer  après  sa  mort 
pour  le  fils  de  Dieu ,  et  qui  assura 
que  le  Saint-Esprit  devoit  sauver  , 
au  jour  du  jugemeul ,  Ions  les  dam- 
nés par  ses  prières.  Nicolas  le  Cala- 


/ 


«o4         GOST 

Vrais  prêcha  sea  folies  à  Ikr»lniine. 

Il  fui  coiidituin^  piir  riiiqniniteiir  , 

et  mniiTuI  au  itiitieu  des  ttuinmes. 

GONTAULT.  Voy.  Bihon. 

1 1.  CONTHIRB ,  inoiuede  Saim- 
Amand ,  jii  la''  siècle,  adonné,!, 
Martyi-ium  S.  Cjriaci.ea  vers.  II. 
Jiisluria  miracttlorum  S.  jimandi, 
dans  kl  BollaiidisteB ,  fëvr.  Loin.  V". 
Gonihier  asiiisla  A  la  iraiislaliou  du 
cor|w  de  saint  Arnaud  en  1107,  el 
fui,  dit-on,  lëmoindeamiracliaair- 


-t-II.  GONTHIES,  poète  latin  dn 
i3*  aiêule,  après  avoir  ëlé  nioilre 
d  école  ,  fut  moine  de  l'abbaje  de 
Paria,  ordre  de  Citeaux  ,  dans  le 
dio;:ese  de  Haie.  On  a  de  Ini ,  I.  Hix- 
loria  Coiiitan  linopoUtana  suhBal- 
fiui/io  circa  aiiiium  laoï,  insérée 
(l«usle«  Lecotti  anciennes  de  Henri 
Canisiui.  Goulhier  composa  celle 
histoire' *nr  la  relaOon  de  sou  aliW 
Martin  ,  qui  avoit  assisle  au  siéjjede 
Constanliiiople.  11.  De  Oratioiie  , 
Jejuiiio  et  Eleemoaiitd ,  Ub.  XIII, 
Baie.  On  ne  lail  s'il  Tant  attribuer 
l'ouvrage  suivant  an  même  Gon- 
lhier,oii  «'il  est  d'un  autre  du  même 
nom.  Guni/ieri  po'éla  Liguriiius  , 
eiue  de  gestis  Frederici  I,  publié 
par  les  toina  de  Conrad  Peutiuger, 
àAugshourf!,  1307,  in-folio,  et 
pinaieura  fois  depuis.  Ce  poème  , 
dont  la  latinité  tient  plus  de  la  pn- 
relé  destpreiniers  sièclea  que  de  ta 
barbarie  du  douzième,  poile  le  litre 
de  LignrÎDUs,  parce  que  l'auteur  j 
cbaiile  l'exptkliiiou  de  Frédéric  Bar- 
tierousse  dans  la  Ligurîe ,  c'eal-â-dirr 
dans  le  Milanais  el  la  Lombardie. 
Gonlhier  composa  encore  un  autre 
boeme  dans  le  gt^nve  de  l'épopiie , 
intitulé  Soljmaiiiim,  dont  le  sujet 
étoit  la  priae  de  Jérusalem  par  Go- 
derrojr  de  Bouillon .  et  qui  est  resté 
inédit,  Ou  ne  sauroit  lui  contester 
un  méiite  pen 
temps  où  il  a  véi 


GO]ST 

tll.  GONTHIËK  (Cbarlu)  .comti 
de  Schwarlzbourg  dans  la  Thu-' 
ri  lige,  fut  élu  cni|iereur  d'Allemagne 

en  i347i  pour  s'opposer  â  Cbarlet 
IV,  roi  de  Uolièiue  ,   qu'iu 


ï.  Pen- 


dant que  ces  deux  < 
disposoient  A  la  guerre  pour  se  ren- 
dre maîtres  de  la  couronne  impé- 
riale, Gonlhier  mourut  de  poisonà 
Fraiicfurl,  âl'àge  de  qS  ans,  sis  mois 
après  son  élection.  Ce  fil  un  naéde- 
cin  qui  le  lui  présenta  comme  uu 
remède.  On  l'enterra  dans  l'église 
de  Saint- Bar  thé  le  mi ,  et  on  lui  lit 
dea  funérailles  rojrules,  auxquelles 
assista  Charlea  ,  son  adversaire. 
Gonthier,  [irince  courageux,  éloit 
digue  de  l'empire. 

IV.  GONTHIEB  f  Jean  el  Léo- 
nard), frères,  peintres  sur  verre, 
éloient  Champenois ,«(  peut-être  de 
Troyei.  Ils  excellèrent  dans  les  figu- 
res st  pour  les  orneinens.  Onenade* 
preuves  dana  les  Vitres  de  l'église 
de  Saint-Etienue  de  Trojea.et  les  ca- 
binets des  curieux  de  In  mcnie  ville. 
Léonard  GoNttliKn  peignit  les  vitres 
de  la  chapelle  de  la  (huoisse  Sainl- 
Elienue  à  l'âge  de  dix-huit  ans,  et 
mourut  âgé  seulement  de  vingt- 
hiiit,  laissant  nu  fils,  nui  travailla 
à  l'ornement. 

•  V.  GONTHIER ,  archevêque  d« 
Cologne,  premier  chapelain  du  roi 
Charles-le-Chauve,  se  trouva  l'au 
839  aux  conciles  de  Ateti  et  de  Toul , 
où  il  se  distingua  par  se»  lumières 
et  ses  talens.  Mais  la  coin  plaisance 
qu'il  eut  pour  Vaidrade  as  sœur  fut 
pour  lui  nue  source  de  chagrins.  Lo- 
thaire  II,  roi  de  Lorraine,  aimoit 
cette  dame,  et,  pour  l'épouser,  il 
voulut  répudierTbietbergesai'emine. 
Gonlhier  seconda  ses  vues  ,  accusa , 
dnuB  un  concile ,  celle  reine  de  plu- 
sieurs crimes  et  la  lit  répudiera  cette 
dernièrf.en  ayant  ap]ielé  au  saint' 
siège ,  ^  démarche  d«  Gonthîei  fut 
cot  [damnée. 


..Google 


CONZ 


•f CONTRAN,  roi  d'Orléans  et 
de  Bourgogne,  fiis  de  Clouire  1", 
commença  de  réguer  en  56 1  ,  et 
fixa  le  si^ge  de  m  doraiuaiion  à  Chà- 
loiis-sur-Saôue  <iuà  Lyou,  LeaLom- 
bards  se  répandirenl  dan»  ses  étais  , 
et  les  ravagèrent.  Munsmol,  un  des 
plus  heureux  g<!néram  de  ion  iiècle , 
Its  {Hiursiiivit  jusr|u'en  Italie ,  et  lea 
lailU  en  pièces,  Contran,  délivré 
(le  ces  barbares,  tourna  ses  armes 
toiitreRëcarède,roi  desColbs;  mais 
elles  u'eurenl  aiictm  succès.  Il  fui 
plus  heureux  dans  la  guerre  contre 
Waroc ,  duc  de  Bretagne.  Ce  duc  fui 
Ibrcé  de, lui  rendre  hommage  en  ces 

(]ue  les  villesarmoriquaLues  (  Nantes 
et  ReuQes)  appartiennent  de  droit 
au  iils  de  Clolaite.  et  nous  rccon- 
uoissoQB  que  nous  devons  être  leurs 
sujets...»  ChUpérïc  ,  avec  lequel  il 
étoit  alors  en  guerre ,  ajant  ^1^  tué , 
Contran  ,  loin  d«  proËter  de  sa 
morl ,  se  prépara  à  la  venger.  Il 
servit  de  père  k  Cloiaire  aon  tils,  et 
défendit  FrédégODde  sa  veuve ,  con- 
tre la  juste  veugeance  que  Cliilde- 
bert  et  Bninehaut  en  auroient  pu 
tirer.  Ce  prince  mourut  sans  poslé- 
rilcS,  après  33  ans  de  règne,  le  38 
mars  593.  à  Chàlons-sur-Saâne  , 
âgé  de  plus  de  60  ans.  C'est 
le  premier  de  nog  rois  que  l'Eglise 
mît  au  nombre  des  saints  :  il  airna 
là  paix,  la  justice,  et  donna  des  preu- 
ves de  bienfaisance.  Ses  vertus  ne  fu- 
rent point  sans  tache:  il  Eil  mourir  les 
médecins  (|iii  avoient  traité  la  reine 
Austrechilde ,  et  lapider  un  sei- 
eneur  accuii^  d'avoir  tué  un  buffle 
daa»  la  forci  royale  de  Vosge.C'étoil 
d'ailleurs  un  esprit  bonié  .  qui  se 
laissa  gouverner  par  ses  géuerau» 
et  par  ses  ministres. 

*  I.  GONZAGUE  (Louis  !"  ). 
premier  capitaine  de  Mauloue,  issu 


GONZ  5o5 

d'uneramille  ancienne  et  distinguée, 
mais  dont  l'origine  est  ignorée  jus- 
qu'à présent,  est  la  première  souche 
bien  connue  de  cette  maison  de  Uon< 
zague  devenue  depuis  si  illusirii 
et  si  féconde  en  grands  homme» 
comme  eu  femmes  célèbres.  Après 
la  mon  de  Passerin  Bonacolsi ,  qui 
avoit  succédé  aux  Scaligcr  dans  le 
podestat  de  Mantoue ,  Louis  l"  de 
Gonzague  fut  universellement  re- 
connu seigneur  de  cette  ville ,  aoua 
le  litre  de  capitaint.  La  révolntion 
qui  l'y  porta  fut  l'ouvrage  de  Phi- 
lippin ,  Guy  et  Feltrin ,  ses  trois 
enfans,  qui  éloient  alors  majeur» 
(  voyez  ci-après  Gonzagve  Pai- 


iK);- 


silesat 


1-.1  i  m 


gouvernement  ,  qui  fut 
qu'il  consolida  par  sa  douceur  ei  sou 
habileté.  (Jui  d'abord  aux  Scaliger , 
il  en  obtint,  en  i55&,  la  ville  de 
Heggio;  mais  bientôt  jaloux  de  leur 
puissance  ,  il  se  ligua  contre  -.ux 
ea  )3&4>  avec  les  Vénitiens,  les 
Véronais,  les  YicenliTis ,  les  Ferra- 
rais,  les  Modeuai»  et  les  Keggians. 
Ces  villes  prirent  à  leur  solde  des 
aventuriers  italiens  et  étrangers  , 
sous  la  couduile  du  comte  Conrad- 
Lando,  qui  étoit  Allemand ,  et  de 
Francesco  da  Carrarra.  Jeati  Vis- 
conli,  archevêque  de  Milan,  alli^ 
des  Scaliger  ,  oppose  de  son  côté  à 
la  ligue  trois  excellens  capitaines, 
Jean  da  01eg{<io ,  Guillaume  Pala- 
vicini  et  Luchino  dal  Verme ,  et 
munilGuastalle  d'une  forte  garni- 
son, commandée  par  Jean  Oleggio. 
Celui-ci  obligea  le  comte  l^ndo  , 
quoiqu'â  la  tète  de  trente  mille 
hommes,  de  lever  le  siège  de  celle 
place  et  de  passier  le  Vft  à  Borgo- 
Forte.  Sur  ces  entrelàitei,  l'arche- 
vêque Jean  Visconti  étant  mort  le  5 
octobre,  Louis  de  Gonzagiie  eut  à- 
faire la  guerre, en  i3.S.'i,àBernabo, 
Matthieu  et  Geleas  Visconti ,  ne- 
veux et  héritier*  de  ce  prélat.  La 
ligue  dans  laquelle  Louis  éloit  en- 
.  iré  se  trouvoit  alors  renforcée  pat 


le  marquis  de  Montferrat,  l«i  Pa- 

Te»aos  ,  et  le  marquis  AHovrau- 
diii  d'Est.  Beniabo  Viscouti  ne  fui 
point  effraye  de  ces  forces  ■„  et  ayant 


liar 


.    le    < 


Guido  I  Torelli,  uti  de»  plu»  vail- 
lans  condotliëri  de  ce  lenij)!  -  là , 
qui  M  iroiivoit  brouillé  pour  le 
iDometit  avec  le«  Gonzague  ,  ses 
beutix-frères ,  celui-ci  viut  aver.  Jean 
BiBOZZero assiéger IVlanloiie eu  i5âT. 
Alors  Hugolin  de  Gonzague ,  petit- 
fils  de  Louis  1*'',  fut  brusquement 
assiéger  Navarre  et  Verceil ,  et  met- 
tre ie  Milauaïs  à  feu.  et  à  sang.  Cette 
diversioii  obligea  Bernabo  du  fnire 
lever  par  ses  généraux  le  siège  de 
Maiiloue.  Mata  les  ravages  fuieut  si 
efirojables  de  fart  et  d'autre,  que 
l'empereur  envoj'a  eu  Italie  Burcard, 
burgravedeMaguebourg,pourtàcher 
d'éteindre  ccsdiscordes:  iljpanint, 
et  l'on  signa  à  Milau,  le  m  aoilt 
iS.'ifi  ,  une  couféd^ratiou  pour  le 
iiiaiutien  de  la  paix,  â  laquelle  iu- 
terviureut  Beiualio  el  Galt^aa  Vis- 
coati  ,  le  marquis  Aidovraudiu 
d'Est,  Jean  da  Oleggio,  le  doge  de 
Gèue»,le  luarquia  de  Montreri-at  et 
les  Gonzague.  Louis  eut  le  bonheur 
de  recevoir  à  Manloue,  à  son  pas- 
sage, l'empereur  Ciiarles  IV,  qui 
■  lui  donna  pour  lui ,  et  uorainalive- 
inent  pour  ses  irois  eiifaus ,  l'inves- 
titure de  la  seigneurie  de  Manloue 
el  de  Reggio  ,  en  y  ajoutant  les 
fiefs  de  Reggiolo  ,  Luïzara ,  Rovère  , 
Carpinetlo ,  Castellara  ,  Bibianello , 
et  les  châteaux  de  Goito  ,  de  Solfe  , 
de  Gonsague,  el  plusieurs'autres, 
ainsi  que  le  privilège  d'ecarteler leurs 
armoiries  qui  étoieut  d'or  à  trois 
faces  de  sable  des  armes  du  royaume 
deBolième.  Louis  mourut  le  i3  jan- 


lâbi). 


r   gouv 


,  laissant  de  N.  de  RHniberli, 
s,i  femme,  i" Philippin;  a°  Guido, 
qui  lui  succéda;  ô°  Fcltiin,  sou- 
che (les  Gonzague,  comtes  de  No- 
velliira ,  et-deui  filles  ,  Thomoauie  , 
laiiriee  à  GuiUauiu^j  comte  de  Cai- 


GOWZ 

telbarco ,  el  une  antre  mariée  i 
Azzo  Visconti.  11  eut  encore  deux 
autres  femmes  N.  Ma  la  les  ta  ,  et  N. 
Maluspina.  11  paroit  qu'il  eut  de  ces 
dernières  un  lils  nommé  Conrad, 
marié  à.  N,  delljt  Scala  ,  sceur  de 
Mactin,  seigneur  de  Vérone. 

•  H.  GONZAGUE  (Philippin), 
tls  aine  du  précédent  et  de  N.  Itam- 
berti ,  avoit  de  grandes  qualités  qui 
le  rendirent  propre  an  gouverne- 
ment,contmeà  laguerre. Gonzague 
fut  la  source  de  la  fortune  et  de 
l'élévation  de  son  père  et  de  sa  fa- 
mille, par  suite  d'un  événement 
qu'il  u'avoit  pu  prévoir.  Ilavoillait 
ses  premières  armes  sous  Passerïn- 
Bonucolsi  son  parent  ,  alore  po- 
destat el  seigneur  de  Manloue,  et 
éloit  très-lié  avec  François  Bona- 
colsi  ,  sou  fils.  Celui-cL  s'imagina 
que  Philippin  de  Gonzague  aimoît 
sa  femme  et  en  étoit  aimé.  Phi- 
lippin protesta  du  contraire  ,  cher- 
cba  à  le  désabuser  et  à  se  jiisliâer: 
mais  François  Passerin ,  emporli 
par  sa  galousie  el  par  son  orgueil , 
menaça  Philippin  d'user  de  repré- 
sailles, el  de  violer  sa  femme  à  *«• 
propres  yeux.  Philippin  ,  furieux, 
résolut  de  punir  cet  outrage.  Animé 
â  la  vengeance  par  Albert  SuvioU 
et  par  ses  frères  Guy  el  Fellriu  (h 
Gonzague  ,  ils  méditent  eusembU 
les  moyens  de  renverser  la  puis- 
sance des  Bonacolsi.  Guy  reslis  dans 
Mantoue ,  occupé  de  former  un 
parti  contre  eux.  Pbilippin  et  Al- 
bert se  retirent  à  Marmirola  ,  (ieft 
de  leur  père,  où  ils  paroïssout  ne 
s'occuper  que  de  leurs  plaisirs.  Guy, 
s'é  ta  ni  assuré  de  ceux  qui  avoienl  la 
garde  des  portes-,  vient  joindre  ses 
frères  à  ia  campagne ,  passe  secrète- 
ment à  Vérone  demander  des  se- 
cours i  Cane-François  délia  Scala 
(  voirez  ScAtA  Cane  François  I.  ) 
Celui-ci,  dans  l'espérance  de  s'em- 
parer de  Manloue  pour  lui-même, 
fui  donne  des  secours  d'urgent  et 


GOJNZ 

neuf  cenra  hommes  de  caTulerii 
mais  Phitîp|>lu ,  en  ce  eervaiit 
lui ,  prit  ses  prikau lions  \>oat  n'être 
pas  »a  dupe.  Ayant  laaaemljlé  uu 
grand  notiibre  de  paysans,  sous  pré- 
texte de  la  moisson,  il  leur  donne 
des  armes.  On  lui  ouvre  ,  la  uuil, 
]a  porte  de  la  ville;  ses  gens  s'y 
répandent  eu  silence,  et  occupent 
les  principaux  postes.  On  crie  par- 
tout à  la  lilwrté.  Passeriu  BonacuUi 
monte  le  premier  à  cheval  pour  raS' 
sembler  ses  troupes  et  réptiiner  cette 
sédillou;  mais  Albtcl  Savioli  lui 
donne  un  coup  dépée  à  travers  la 
figure;  le  cheval  de  Passeriu  eu  est 
efrayë  ,  emporte  son  niaitre  et  va 
lui  fracasser  la  tète  contre  les  nmrs 
de  sou  palais.  la  mon  de  F^sserin 
Bonacoisi ,  la  prise  de  François,  son 
fils,  de  son  frère  bollirone,  el  de 
•on  neveu,  décourage  leurs  parti- 
tans  :  tout  se  soumet  aux  vain- 
queurs; et  les  lils  de  Louis  de  Gon- 
zague  i'out  élire  leur  père  premier 
capitaine   de  Mantoue.  Philippin  . 


GONZ 


5o7 


E  et 


bonheur  celte  révolution, fui 
celui  qui  eut  le  pins  de  pari  an 
gouverueineut  sage  de  sou  pèr». 
L'amour  de  la  gloire  l'avoit  lait  pas- 
ser, en  1  a47  >  ^^t^  l'armée  de 
Louis ,  roi  d'Hongrie ,  qui  altoit  à 
Naples  venger  la  mort  du  roi  An- 
dré ,  son  frère  ,  que  Jeanne  I"  avoil 
fait  étrangler.  {  foyex  Jeanne  l", 
reine  de  Naples.)  Philippin  en  re- 
vint promplement  en  août  i348, 
lorsqu'il  apprit  que  Luchino  Vis- 
conli  ,  seigneur  de  Milan,  auquel 
il  avoit  facilité  ,  deux  ans  aupara- 
vant ,  l'acquisition  de  Partne,  lui 
marquant  la  plus  noire  ingratitude, 
lui  avoit  déjà  enlevé  Casal-Mag- 
^iore  ,  Sabiouf'lla  ,  Azolo  Monte- 
Chiaro ,  et  ravageoit  le  Mantouau. 
Philippin  se  réunit  alors  à  un  cot|>s 
d'armée  que  commandoit  Torelli , 
H)u  gendre  (  voyez  Torelli-Gui- 
oo  1*''  )  ;  el  le  So  septembre  de  le 
uéine  aiiutis,  ils  délirent  entiùre- 


meut  Lnchino  sous  les  murs  d« 
Borgo-Forie;  puis,  ils  furent  déli- 
vrer le  Manlouan  des  iroupes  du 
marquis  de  Ferrare ,  qui  i'infesioicn  t. 
Philippin,  l'appui  delà  vieillesse  et 
de  l'autorité  de  son  père,  mourut 
avant  lui  vers  l'an  1 5^7, laissant  une 
grande  réputation  de  valeur  et  d'ha- 
bileté. H  avoilété  mariédeux  fois  :  on 
ignare  le  nom  de  sa  première  femme; 
la  seconde'éloil  de  la  maison  Uo- 
vara  :  il  eu  laissa  trois  Elles.  La 
première  ,  Eléonore  ,  mariée  au 
comte  Guido  Torelli,  dont  il  est 
parlé  ci-dessus,  petil-tils  de  Salia- 
gnefra  III,  seigneur  de  Ferrare;  la 
seconde,  Litiola  ou  Egidiola,  fut 
Itnime  de  Matthieu  Vistonli ,  sei- 
gneur de  Milan  ;  et  la  troisième , 
Isabelle,  fol  mariée  à  Rodolphe 
d'Habsbourg,  comte  d'Inspruck. 

•  m.  GONZAGUE  {  Guido  ou 
Guy  ') ,  3°  capitaine  de  Mantoue ,  hli 
de  [*uis  I"  de  Gonzague  et  de  N- 
Bamberli,  succéda  i  son  père  eu 
i36o.  Ayant  de  sa  femme,  Verde 
Beccaria  ,  trois  enfans  majeurs  , 
malheureusement  il  marqua  trop 
d'affection  pour  Hugolin  ,  l'aiué  , 
jeune  homme  d'une  grande  espé- 
rance, qui  avoit  défait  deux  fois 
les  Milauais ,  et  il  lui  laissa  pres^ 
qu'eniièrenieut  les  rênes  du  gouver- 
nement ;  celle  préférence  irrita  lel- 
lemant  la  jalousie  de  Louis  II  et 
de  François,  contre  Hugolin  leur 
frère ,  qu'elle  alla  jusqu'à  leur  faire 
méditer  ta  mort.  Aidés  des  lils 
de  Felirin  leur  oncle,  ils  firent  as^ 
inssiner  l'infortuné  Hugolin  peu- 
diintqu'iléioit  à  table,  le  i3  oclobre 
1 S63 ,  et  sa  veuve ,  tille  de  Matthieu 
Visconli,  fut  renvoyée  à  Bernalra^ 
seigneur  de  Milan  ;  î'anuée  suivante 
ils  se  firent  alieoudre  de  leur  crime 
iiaclepapeUrliuin  V;  et  l'empereur 
Charles  IV,  qui  aimoii  Guy,  leur  ac- 
cordai sa  prière,  en  i56^,deslciire« 
de  grâce.  Par  une  bulle  de  la  mètoe 
année    il  confirma  leur   père  dans 


.,Co(>îlc 


5o8 


coxz 


■a  qiialilë   de  vicaire  Ae   l'empï 
Guy,  qui  éloit  d'uil  caractère  doilK 
et  tranquille ,  lainea  presque   toute 
l'autorilë  i  sea  deiiK  liU,  et  mourut 
en   1359. 

•  IV.  GONZAGUE  (  Feliriu  I" ) , 
comle  de  Novall.ira ,  i'  fils  de 
1j)ul«I"  et  de  N.  Bamberli,  étoit 
d'un  caractère  jaloux ,  inquiet  et 
remuant  ;  il  aida  Fr^gnauo ,  fils  na- 
turel de  Cane-François  de  Ij  Scala , 
dit  le  Grand ,  à  s'emparer  de  la 
ville  de  Vëroue,  dans  sa  révolte 
contre  son  père, en  iîi>/|;  maisCane 
rfiaul  rereau  prompiement  de  Bo- 
trano,  et  ayaut  trouvé  le  moyen 
de  rentrer  dan»  la  ville ,  Frégnauo 
se  noya  dans  l'Adige  ,  et  Feltriii , 
faîV  prisonaier ,  Tiii  obligé  de  fe  ra- 
cheter pour  trente  mille  Horinsd'or. 
Gonzague.dans  des  tracasseries  per- 
pétuelles avec  Guido  son  Trère ,  com- 
manda cepeudant  ses  armées.  Il  délit 
en  i36â  Beruabo-Visconli  ,  et  la 
paixse  litle5  mars  de  l'année  sui- 
vante, par  la  médiation  de  l'empe- 
reur ,  du  roi  de  France  et  du  roi  de 
Hongrie!  S'élant  ensuiie  emparé  de 
Heggio,  il  offensa  tellemenl  par-là 
l'empereur  CharleslV,qnece  prince, 
saisissant  le  préloitte  de  la  part  que 
Feltrin  et  seaenfanspouvoientavoir 
eue  à  la  mort  d'Hugolin ,  les  déclara 
déchus  de  leurs  droits  de  succession 
i  l'éiat  de  Manione  et  à  la  dignité 
de  vicaire  de  l'empire.  LcBReggiaus, 
las  d'obéir  à  Felfrin ,  cherch.-rent  à 
teconer  ion  joug ,  et  lireni  pro|ioser 
à  Nicolas  H,  marquis  d'Esl,  de  se 
■  donner  à  lui.  Ce  prince  envoya  des 
troupes  pour  s'emparer  de  la  ville 
vers  la  fin  de  mai  i37t.  Mais  l'actif 
et  adroit  Fellrio  ,  qui  s'éloit  B[)ercu 
des  dispositions  de»  Be^gians  , 
avoit  déjà  traité  de  leur  liberté, 
pour  soixante  mille  pisloles  d'or  , 
dès  le  17  du  même  mois  ,  avec 
Bernabo  Viscoutï,  qui  vint  chasser 
le»  troupes  du  marquis  d'Est,  el 
occupar  Roggio;  Faitrin  9«  rijscrva 


G0N2 

seulement  i>ar  ce  ttailë  la  vilTn  d« 
NeveUara  et  la  seigneurie  de  Ba- 
gnolo.  11  mourut  peii  après  ,  lais- 
sant trois  enlàns,  Odoard  ,  Guy  II 
et  Guillaume  1  ces  deux  derniers  eu- 
rent postérité.  Gvf  continua  li 
lignideaGonKague  comtes  de  Notd- 
lara  ,  qui  s'éteignit  dans  ila  personin 
de  Camille  Guuzague  ,  prince  de 
Novellara,  en  171b;  et  ses  liieiu 
passèrent  à  Richarde-Marie  Gon- 
zague,  sonunique  KBiir,  mariée  ven 
ij^i,  i  Alderan Cibo - Malaspina, 
duc  de  Massa  el  prince  de  Carara, 
dont  est  issue  Marie-Thérèse,  der-  , 
nière  durhesse  deModène  et  Beegi*.  i 
rojex  EaT,  n°  XVll. 

'  V.  GONZAGUE  (  Jean  -  Fran- 
çois), premier  marquis  de  Maniouc, 
file  de  François  l"el  de  Margiierits 
Malalcsta  ,  aeigiieur  de  Rimini,  cl 
arrière-petit-lili  de  Ouido  I",  mc- 
céda  à  son  père  en  1407 ,  i  l'âgtdi 
1 3  ans ,  sous  la  régence  de  Charfei 
nialatesta,  BoaoaclemstemaletMiu 
la  protection  dea Vénitiens.  Onjugen 
de  ce  régent  en  sachant  que ,  jaloui 
de  la  gloire  de  Virgile ,  il  tit  \t\ir 
dans  le  Miudo  la  statue  de  ce  grand 
poëte.  Hearensemeut  le  pupille  va- 
loit  mieux  que  le  luleur  ,  et  il  se  Bl 
un  nom  dans  les  armes  par  sa  valeur 
et  dans  le  gouvernement  par  son  ha- 
bileté. Gënéraldes  troupes  de  l'Egliu 
sous  Jean  XXIH  ,  il  défendit  Bo- 
logne assiégée  par  André  Malatetla, 
teignent  de  Itimini,  général  deLd- 
dislns  ;  il  reçut  le  pape  Martin  V  i 
Manloueen  i4iSj  entra,  en  i^^â. 
dans  la  ligue  conclue  par  les  Véni- 
tiens, les  Florentins,  les  marq<"i 
d'Est  eldeMonlferral,  contre  Phi- 
lippe-Marie  ,  diic  de  Milan.  Jean- 
François  de  Gonzagiie  el  le  célèbre 
François  Carmagnole  (  sur  leqiid  on 
a  l'ait  la  chanson  de  la  Carmagu^) 
commaudoient  les  troupes  confédé- 
rées. Français  Srorce  (  depuis  duc  de 
Milan), Nicolas Piccinino elle  comw 
Guitlo  ilToretli  furent  les  géaéraui   ) 


GONZ 

i|oe  le  duc  de  Milan   leur   opposa 

dan*  la  tampiigiie  de  1436.  Jean- 
François  de.  Gonzague  en  tit  une 
brillaiiLe.  Carmagnole  fil  faire  le 
eiege  deGiiaBUlle,oii  il  Fut  repousié 
«ibaiiii  parOrsina  Viiconù,  fcmme 
de  Guido  11  Totelli.  {  royex  Vis- 
coNTi  OraioH  ,  comlette  de  Guas- 
talle.  )  Il  prit  la  revanche  l'année 
■nivanle ,  et  battit  les  ironpei  mila- 
naJEei  à  Macalo.  La  paix  ,  négociée 
par  le  marquis  de  Ferrare  et  par  le 
cardinal  Al  lier  gali,  eut  lieu  en  1498; 
mai:  les  troubles  ajant  reL-omuiencé 
en  i43i  ,  Jeati'Fraiiçois  cominauJa 
encore  l'atmée  vénitienue  dans  le 
Bressan ,  et  Carmagnole  dans  le  Crë- 
moiiais.  Ce  fut  alors  qneSforcB,  To- 
relliel  Piccinino.donDautlecliange 
)  Carmagnole  ,  surprirent  ,  le  aa 
aiai ,  la  tlotie  vénitienne  sur  le  PA , 
A  que  Nicolas  Trëvisauo  ,  qui  la 
»miiianiloit ,  fnt  totalement  défait. 
Us  Vëuiliens  irrités  maudirent  leurs 
trois  pénéraiix  ponr  le  justilier  de- 
vant le  sénat  ;  ta  république  fil  Iran- 
dier  la  léte  à  Trévisano  pour  avoir 
!lé  liatlu  ,  à  Carmagnole  pont  ne 
l'avoir  pas  secoiim  (  coj-«e  Car- 
bagnole),  ei  remercia  Jean-Fran- 
cis de  Gonzague  de  son  z^le  et  de 
la  conduite.  La  paix,  conclue  par  Ips 
nin s  du  marquis  Kicolasd'£st,<;l<:ill 
lignée  en  i^âS ,  lorsque  Jean-Fran- 
«is  recul  magnifiquemeul  à  Mini- 
oue  l'empereur  Sigismoiid  ,  qui  le 
TÉa  alors  marquis  de  Abnioue  ,  vi- 
aire  perpétuel  de  l'empire  ,  et  lui 

|ueiile  de  la  ville  de  Mantoue ,  qui 
npportoit  son  écn,  dequalre  aigles 
le  sable.  Ces  deux  diplômes  soot  du 
13  septembre  i433.  jean-Prançois 
ntencpre  génà^l  des  Vénitiens  en 
43?  ;  mai»  mécontOnt  d'eux ,  il  les 
ntttale  3  j  ml let  de  l'année  su ivanie, 
our  s'allier  avec  le  duc  de  Milan .  Il 
■tlil  plusieurs  fois  François  Sforce 
ui ,  brouillé  avec  Philippe  Marie , 
Dmmancloit  alors  les  troupes  tin- 


GOWZ  5o9 

Jean-François  de  Gonzague  défendit 
le  cours  du  P6,  couvrit  le  Mantouau, 
prit  Lignano  le  1"  mai  1439,  sur- 
prit Vérone,  til  la  paix  en  i44i  et 
mourut  le  a3  septembre  i444,  la'*" 
saut  de  Paule  Malalesta,  sa  femme, 
l^nis-le-'I'iirc , qui  suit; Irois autres 
liU ,  et  Marguerite ,  mariée  à  Lionel 
d'Rsl.  Le  marquis  Jean  -  Françoi» 
acheva  le  château  de  Maotoue ,  fit 
construire  le  fort  du  bourg  Saint—  - 
George ,  jeta  les  fondeineos  du  cou- 
vent des  caranélites  et  de  celui  des 
chartreux.  Il  aimoit  la  magnihcence, 
établit  l'étiquette  i,  sa  cour  et  y  in- 
troduisit l'usage  de  baiser  tamam  du 
souverain ,  que  JeanGalëas  VisMntt 
avoilétabli  lepremier  en  Italie, 

•  VI.  GONZAGUE  (  Louis  IH  dil 
U  Tuiv) ,  fils  et  successeur  du  précé- 
dent,né  le  fi  juin  i4i4<élevé  par 
Vitlorio  di  Fellro,  fit  ses  premières 
armes  sous  le  fameux  cipitaiue  Pic- 
cinino,  On  lui  donna  le  sumoia  de 
Tuiv,  parce  qu'il  introduisit  le  pre- 
mier en  Italie  l'usage  de  porter  des 
moustaches,  qu'il  regàrdoil  comme  la 
parure  du  militaire.  11  prit  les  rènet 
du  gouvernement  en  i4'44;'t^'i<ll>a, 
en  1 4âo ,  avec  François  51'orce  ,  de* 
venu  duc  de  Milau.  11  eut  l'honneur 
de  recevoir  successivement  à  Man- 
toue le  pape  Pie  il,  l'emiMreur  Fré- 
déric m  et  Clirisiiein  I,  roi  de  Da- 
oemarclc  Gonzague  désigné  et  choisi 
potir  général  des  Véniiiensea  14C3, 
mourut  i  Goïto  le  13  juin  i478- 
DeRarliedeDrandbourg ,  qo'il  avoil 
épousée  en  1437,  il  laissa  quatre  lilk-s, 
'  Dorothée,  épouse  de  GaléasMa- 
Sforce,  duc  de  Milau;  a"  Paule, 
femmede  Léonard,  comte  de  Gorilz, 
et  Barbe  ,  femme  d'Eberhard  1"  , 
duc  deWurlembergC/'o/eaci-apti» 
GoNZACUC ,  Barbe  )  ;  Catherine  , 
légitimée,  tnariéeiFrancescoSecchi 
d'Arragone,  géaéral  céUhre  ;  eticinq 
fils,  l'FrédéricII,  marquis  de  Man- 
toue; a'  François,  premier  cardinal 
de  sa  funtlle,  en  1 4!io ,  légat  à  Bttr 


..Google 


5io  GONZ 

logiie ,  mon  en  i483  ;  S"  lean-Frau- 
çoii ,  marie  ii  AiitoUietle  Balisa ,  Hllt 
(ta  duc  d'Audria ,  souche  de  la  bran- 
che lies  GoQzngue  ,  ducs  <le  Sabio- 
netla  et  des  prince*  de  Bozxolo  ;  /(" 
Rodolphe  ,  né  en  i45i  ,  marié  en 
1480  à  Calheiiiie  Pic  de  U  Miran- 
dole ,  auteur  de  la  branche  des  Gon- 
la^ue,  marquin,  puis  princes  de  Cas- 
liglioDe,  qui  linil  dans  la  personiie 
dn  prince  Louis  de  Gonzague ,  e&ii- 
lant  aujourd'hui  ;  b"  Louis ,  né  le  98 
mars  i^53,  évèque  de  Haalone  en 
1^83,  mort  en  ifiii.  Louîs-le-Turc 
catrelenoit  conslamment  un  corps 
de  Imimes  troupes  ^u'il  louoît  aux 
princes  voisins;  elles  lui  ra|t|>0r- 
toienl  d«s  sommes  aaseï  considéra- 
bles, an  moyen  desi]u  cl  les  il  faisoil 
d'utiles  enlreprise*  sans  grever  ses 
peuples.  La  ville  de  Manloue  lui 
doit  une  partie  de  set  embellisse- 


-  VIL  GONZAGUE  (  Jean-Fran- 
foisll),  quatrième  marquis  de  Man- 
touo ,  tils  de  Frédéric  l'^' ,  troisième 
marquis  de  Mantoue ,  et  de  Margue- 
rite, iille  d'Albert  l[i,  duc  de  Ba- 
vière, naquit  le  loaobt  11J66,  suc- 
céda àsonpèreen  i484,  elcommen- 
doil,  en  1494,  les  Vénitiens  lorsque 
Charles  VIU  entra  eu  Italie.  Géné- 
ralissime de  toutes  leurs  iroupes  par 
lettres  du  a?  juin  i49-'> ,  ■!  *h  signala 
le  6  juillet  suivant  an  comltat  de 
Fomoue ,  où  il  lit  prisonnier  Je  bâ- 
tard deBourbon.  Gonza^uefut  l'an- 
née suivante  au  secours  dn  roideNa- 
p1es:larépubliquenereconnutpasles 
services  qu'il  lui  rendit  en  Calabre: 
méconlentd'elle,  il  passa  au  service 
de  l'empereur,  et  fut  fait  son  capi- 
taine général  en  Italie.  Venise  voulut 
ramener  François  Gonsugiie  à  elle  en 
149S,  mais  Ludovic  Sforce,  dit  ie 
Mort ,  duc  de  Milan  ,  la  gagua  de 
vitesse,  et  le  créa,  le  i3  octobre  1491, 
commandant  général  de  ses  troupes. 
Après  la  perle  d'Alexandrie,  lors(|ue 
U>uis  XII  entra  dans  IVIilau ,  le  6 


GONZ 

octobre  1499,  Jean-Frsnçoîsfutlui 
faire  sa  coût  ;  ce  monarque  le  tiailj 
avec  ime  grande  distinction,  lui 
donna  sou  ordre  de  Saint-Michel,  et 
le  prit  l'année  suivante  à  aon  m- 
vice.  Il  l'envoya  en  i5oî  délivrer 
Gae  te  que  les  Espagnols  assiégeoitnl, 
et  le  fil,  le  i7  juillet ,  son  vice-roi 
et  lieu  lenanl-géné rai  au  royaume  de 
Naples;  il  l'euvoja  ensuite  conlte 
les  Génois,  qu'il  soumit.  Louis U 
ayant  passé  les  Alpes  eu  avril  1609, 
Jcan-FiaD(ois  fut  le  voira  CascioM, 
et  y  fut  très  -  bien  traild  ;  mais  <t 
prince  s'étant  emparé  de  Pvscbien 
bans  prévenir  le  Marquis  de  Mu- 
loiie  ,  auquel  cette  place  apparie- 
noil ,  celui-ci  s'en  oSen&a  ,  refnia  l« 
dédommage  meus' que  le  roi  lui  Et 
offrir  et  se  '|eta  dans  le  parti  ^ 
l'empereur  Maximilicn  ,  qui  rtu- 
voya  occuper  Vérone ,  et  lui  promit 
des  accours  d'hommes  et  d'argtni 
qui  n'arrivèrent  pas  ;  Jeau-Fraii(n> 
fut  obligé  d'évacuer  «Ite  place,  tl 
ayant  trop  étendu  ses  quartiers ,  i 
lut  surpris  la  nuitdaus  sou  quarlif 
géuéral  par  I.ucio  Malvezzi  (eout- 
mandant  de  l'armée  vtjnitienue!, 
obligé  de  s«  sauver  en  chemise  et  ilr 
se  cacher  dans  un  champ  demiltei; 
un  iwysan,  qui  l'aïoii  découvert  et 
lui  avoit  promis  de  lui  donner  asile. 
le  trahit ,  et  le  malheu  reux  Jean-Fru- 
fois,  Fait  prisonnier  le  9  aoilt  lâog.fut 
conduit  à  Venise.  Le  sultan  BajaM 
Il  et  le  pape  Jules  II  soUicilèreiii 
chacun  de  leur.cdlë  son  élargise- 
meiit,quieutlieueu)uiUetderann'« 
suivante  et  le  â  octobre.  Jules  11  >e 
Ht  gonfalonier  de  l'élise.  Ce  priim 
valeureux  ,  mort  au  moi*  de  raar< 
i5i9,  avait  épousé  ,  le  i5  féirrief 
1490  ,  Isabelle  d'Est,  iille  d'HercvIa 
l"  ,  ducdeFerrare,  mo'rteeni.'iSs, 
doul  i]  laissa,  1°  Hercule  Frédéric  U. 
premierducdeMantoue ,  qui  suit;  1' 
Ferdinand  on  Ferrant  r'.soocfce  àf 
la  ligne  desducs  de  GuaBtalte(>'0>'e: 
GoNZACiTE,  11°  X);  3°  Eléonore, 
mariée,  1°  à  Ânloine  de  Montait^, 


a*  i  FratiçoÎB-Marie  de  La  BoTère 
(  vuytz  GoNZAOUE  ,  Eleooore  , 
ducUeise  d'Urbin),  et  quatre  antres 
fi  Iles,  dont  deux  rdigieiis»» ,  et  deux 
moriei  mus  avoir  été  mariéea.  Son 
frère  Jean  Gonzague,  auaii  fils  de 
Frédéric 'I"  et  de  Klarguerite  de  Ba- 
vière ,  ëpouBB  Lanre  Beolivoglio ,  et 
fui  fondateur  de  la  branche  des  Gon- 
zague  ,  marquis  de  Vestovalo,  de- 
piiii  princes  de  l'empire ,  élablis  à 
Alanloiie  et  y  existant  encore  au- 
jourd'hui. 

•VUI.GONZÂGCE(FrédéricU). 
premier  duc  de  Mantoue  ,  fils  du 
précédent  ,  ni! le  17  mai  i5oo,  suc- 
céda, le  3avrit  i5ig,  à  Jean -Fran- 
çois 11  Eon  père  ,  4"  >nari(uia  de 
Manloue.  11  donna  en  lévrier  de 
l'année  suivante  uomaguiHtjiie  fout - 
nois  ;  ein  chevaliers  français  rou- 
vrirent ,el  y  Ërenl  preuve  de  leur 
adresse  et  de  leur  bravoure.  Ayant 
des  discuesLons  avec  LeonX,  rela- 
tives à  l'évètlié  de  Mamoue,  il  en- 
voya à  ce  poutife  l'illustre  comte 
Haltbasar  Castiglioni  {voyex  Casti- 
(iLloifl), qui  ramena  le  papeaupoiut 
qu'il  créa  Frédéric  II  capitaine^éué- 
ral  de  ses  troupes ,  par  un  bref  très- 
honorable.du  1"  juillet  iSaj. Obligé 
par-là  de  porter  les  armes  contre  la 
France,  il  fil  remaille  au  général 
Lautrec  le  collier  de  Sainl-Michel , 
doul  le  roi  François  I"  l'avoil  ho- 
noré. Il  suivit  Froiper  Colouna  el 
lui  fut  très- utile  pour  la  défense  du 
Milanais.  En  i&d?  ,  Frédéric  étoit 
«Qlré  dans  la  ligue  des  princes  d'I- 
tfllie  contre  Cbarles-QuinL  pour  la 
dëlivrauce  du  pape  Clément  Vil; 
mai»  ayant  été  trouver  ,  en  nov 
bre  15^9  1  l'empereur  k  Bolo] 
et  ayant  été  parfaitement  ucci 
de  ce  prince,  il  s'aLiaclia  à  ees 
térëis,  et  accéda  le  aâ  décembre  à 
]a  contre  -  ligue  conclue  pour  la  s[i- 
relé  de  l'Italie.  L'empereur  l'en 
récompensa  lorsqu'il  vint  à  Man- 
toue ;  par  soa  diplôme ,    du    sS 


GOSZ  îii 

mars  i53o,  il  le  créa  duc  ainsi  que  sa 

poslérité.et  le  marquisat  delHomfer- 
rat  éUnt  venu  à  vaquer  par  la  mort 
de  Jean  George-I'aléologiie  (des 
empereurs  d'Orient  ),  décédé saasea- 
fans  (  voj.  Paléologvb  )  ;  Charies- 
Quint  douna  àFrédéric  la  préférence 
sur  le  duc  de  Savoie  el  le  marquis 
de  Saluée  ses  com[iéiiieurs,  «t  lui 
en  adjugea  la  possession  le  S  no- 
vembre i536. 1.a  prëlentiou  de  Fré- 
déric étoit  fondée  .lur  son  mariuge 
avec  Marguerite  Poléologue ,  BUa 
de  Guillaume  VI  et  nièce  de  Jean- 
George  Piiléologue ,  dernier  marquis 
de  Moulferrat.  Frédéric  mourut  li 
40  ans  ,  te  aS  juin  j54o  ,  laissant 
de  sa  femme ,  qu'il  avoit  épousée 
le  16  novembre  iSâi,  François  III, 
a'  ducdeMantoue  ,  Guillaume,  5' 
duc,  qui  succéda  à  son  frère;  Louis, 
né  en  i53i) ,  qui  devint  duc  de  Ne- 
vers  en  1 5ti3 ,  par  sou  mariage  avec 
Heiirieile  de  ClÈvcs  (ctif.  Nkvbbs  , 
Louis  deGouzagué',  duc  de);Fré- 
déric  ,  évéqiie  de  Mantoue ,  puis 
cardinal  en  i.<)63  ;  Alexandre,  tU* 
naturel  ;  el  une  Rlle  ,  Isabelle ,  ma- 
riée à  Franfois  d'Avalos,  marquis 
de  Petcaire. 

'  IX.  GONZAGUE  (  Hercule  )  , 
frère  do  précédeol ,  fils  de  Francoi* 
II ,  4*  marquis  de  Mantoue,  et  d'I- 
sabelle d'Est,  né  en  i5o5,évèqué  da 
Mantoue  à  l'âge  de  j  5  ans  par  la 
réeiguatinii  dé  son  oncle  Slgismond , 
et  créé  cardinal  en  i&37,ârâgedB 
ai  ans  ,  par  le  pape  Clément  VU  , 
fut  aussi  archevêque  de  Tarragone. 
Pendant  la  minorité  de  ses  neveux , 
qni  dura  16  ans,  il  gouversa  l'état 
de  Manloue  avec  beaucoup  de  sa- 
gesse et  de  douceur  ,  H  mourut  la 
3  mars  i563  au  concile  de  Trente, 
qu'il  présidoit  comme  légat  du  pape. 

'  X.  GONZAGUE  ( Ferdinand  I , 
ou  Ferranlde ) ,  comle  de  Guastalle , 
dtic  de  Molfelte  et  d'Ariane,  S*  filt 
de  Fraiiçoii  11 ,  4*  marquis  de  lUan- 


,i.jOO'îIc 


5i2  GOINZ 

toue,  «tâ'lMb«lle  d'Hit,  frère  ia 
cardinal  Hercule  qui  préi^e  ,  aê 
k  aS  janvier  i507  ,  avoil  nervi 
dm  M  jeuueMC  aoue  le  couuéLatjle 
dt' Bourbon  Bon  couùa,  et  >au«  ie 
jiriuce  d'Orauge ,  auquel  il  suc- 
céda daui  te  coiDinandeiiirul  des 
troupes  qui  agsiegeoieul  Florence,  il 
tomuianda  aussi  avec  >iic<*a  Ui  ar- 
mées impériales  en  Italie  et  dans  lu 
Payt'BaA  et  accompagna  l'empereur 
Charles -Qui  lit  daus  les  expddilioD) 
eu  Hongrie  et  eu  Afrique.  Ce  mo- 
narque qui  l'aimoit  beaucoup  le  iil 
chevalipr  de  la  Toison-dor  et  viu»- 
rui  de  Sicile  ;  et  après  la  niorl  du 
marquis  de  Ouati  lui  donna  le  gou- 
vrrueinent  du  Milanais  qu'il  uvoit 
■i  glorieusement ^él'eudu  contre  tea 
Fiançais,  t'erraut  de  tiuaslalle ,  qut 
vouloil  une  souveraiiieté  pour  sa 
iiiaisou,  proHiant  desdivisioiu  qi 
exintoieut  entre  Louise  Torclli,  cori 
tesse  deGuasUille,  et  les  Torelli 
comtes  de  Murilécbiariigiilo  ,  lit 
conseillée  a  la  couilesse  Louise  de 
vendre  la  jarl  pouf  se  tirer  < 
ce*  procès,  et  préoenta  requête 
i'era[iereur  pour  l'auloriser  â  faire 
l'acquisition  du  comté  de  tiuaitalle . 
promettant  a  ce  prince  de  se  recoii.- 
lioilve  vassal  direct  de  l'empire. 
Charles  V  lui  accorde  la  periuissioi 
(leiiiaiulée  le  m  mai  iâ38.  Ferrant 
emploie  alors  toutes  les  intrigues 
possibles  pour  déterminer  la  (  — 
tesse  à  lui  faire  la  vente  ,  qu 
lien  à  Itlilau  Is  3  octobre  i539,  et 
ellr  dispose  des  fonds  qui  en  provin- 
rent (Kiur  fonder  plusieuf*  couvent 
magni&ques  dans  cette  ville.  (  yvf. 
TuRBLLi,  Louise  ,  comtesse  de 
Guastalle.  )  La  faveur  et  le  crédit  de 
Ferrant  de  OQnzague  étoufterent  les 
proti'stalions  des  coposseaseiirs  et 
des  Torelli  mineura|  voj'.  Toheli-t, 
FiOLO  et  PoMPomo  ),  contre  une 
vente  d'autant  plus  illégale,  qu'au 
terme  des  mvestilures  mûmes  ,  qui 
rapiieloient  les  Agnatls  jusqu'à  l'in- 
tini ,  GuastaUe  éloit  substituée  aux 


GOKZ 

brandies  de  la  maison  To- 
relli. Ferraud  de  Goniague  travailla 
avec  la  même  ardeur  A  forcer  la 
'maison  Ltipi  à  lui  vendre  Soragna, 
fief  situé  au  milieu  des  états  dea 
ifui  d'avoir  plus  de  faci- 
mt^uter  ces  derniers  qu'il 
n'aimoit  pas,  et  qu'il  avoit  mis  en 
défaveur  nnprès  de  l'empereur.  On 
sait  que  Ferrant  conduisit  Irèa-adroi- 
tentent  la  révolution  de  Ptaisaiice, 
qui  précipita  Pierre-Louis,  et  lui  en- 
leva celle  ville  et  la  vie  le  >o  dé- 
cembre 1547.  (  Voyea  Fabnèse, 
n°  1.  }  Comme  Ferrant  étoit  très- 
dur  ,  les  pUiuies  des  Milanais  te 
mulliplièreiU  tellement  contre  lui 
qu'elles  obligèrent  l'empereur  A  li  ' 
ôter   !  .  .- 


.  pou* 


■  S&4, 


i.  le  mander  à  Bruxelles  ;  : 
trouva  le  moyen  de  se  disculper,  et 
Charles  -  Quint ,  ayant  déclaré  son 
innocence  par  nu  acte  public,  du  10 
juin  i.'ififi ,  pour  réparer  le  tort  qu'il 
craignoit  de  lui  avoir  fait  ,  lui 
donna  le  Val  de  San  -  SeTerins 
continué  sur  1»  prince  de  Saleiae. 
Ferrant  de  Gonzague  eut  l'adresse 
de  se  faire  aussi  déclarer  habile  â 
succéder  au  comte  de  Novellars  et 
nommer  prés ideut  du  conseil  ault- 
que;  mais  la  lour  ne  lui  rendii  point 
son  gouvernemeni  de  Milan.  Ui*. 
simulant  son  ressentiment  ,  il  fut 
combattre  sous  Phitippe  II ,  roi  d'Es- 
pagne, et  se  trouva  au  siège  de  Saint- 

qu'il  fil  de  nuit  < 
noître  la  place  obligea  de  le 
porter  i  Bruxelles,  et  il  moi 
iS  novembre  de  lu  mèine  a 
l'âge  de  !>i  ans.  D'Isabelle  de  Ct- 
poue ,  (ille  de  Ferdinand  ,  prinoe 
de  Molfellfl  et  duc  de  Termoli  et 
d'Ariano,qu'ilavoilé|>ouiét-ei 
il  laissa  six  enfsns  ;  César,  coniteds 
Guastalle  l'Hinë  ,  épousi 
Camille  Borromêe  ,  sœu 
Charles  ,  et  en  eut  Ferrant  II  d 
valier  de  la  Toison-doi 
de  Guastalle,  pour  lui  « 


apoil^   I 


GONZ 

rilj ,  ptx  t'eniyeMUr  Ferdinand  II , 
le  ajuUIct  i6:>i.  Laligne  deaGoa- 
ZBgue,  ducs  de  Gua>liille,8'étBiguiL 
(laos  la  perwiuiede  Jowph,  dernier 
duc,  iHOTi  lauB  eiifaniJa  i6  aoftl 
17411.  Alors  l'impérolrice  Marie- 
ThitkK  s'empara  du  ducbë  de  Ouai- 
la  lie  San  a  auciia  égard  pour  les 
droiu  si  fonde»  de<  autre*  braacUeii 
«sielantes;  par  le  traiU  d^Hnilifde 
h  |uiiKd'Aii[-la-Clui|ielle,*i^éleiS 
octobre  174^,  le  dnclié«le  UuaiiitJte 
paMa  à  doa  PUil<|>pe  ,  infaDl  d'Es- 
pagne :  el  l'epiiiereur  d«  Frauce  l'a 
doQoë  depuM  à  la  princesM  3orglièse- 
«aweiir  USoniars  1806.  Gusseliui, 
aecrétaire  dé  Ferraiid  de  Gouia- 
gue,  a  écrit  la  vie  de  ce  priuce. 
(  Vojei  GOBSRLitii  ).  De  Tfaou  dît 
que  Fetrani  ds  Gouzague  fut  uu 
homme  d'un,  grand  courage  ,  qui , 
ielé  loujoura  par  ton  aiubiliaii  daim 
des  enireprix:*  graude*  et  dlfficilea , 
^^ouva  toutea  Us  viuissiludes  de  la 
fortune  \  mais  II  lui  reproche  avec 
justice  aoB  avarice  sordide  ,  sa  cu- 
pidité insatiable  el  sa  crtiauté.  Un 
«eiil  trait  la  fera  connoitre  :  k  IJes 
■oldals  français  Iraversant  le  Mila- 
nais deux  H  deux,  sans  armes  ,  eu 
l5bl  ,  â  la  favvur  delapiiix,  pour 
ta  reudre  daiia  le  Parfncsau  ,  Fer- 
zand  les  lit  noyer  ou  égorger  ii 
loj'aliUmeut ,  el  n'épargna  [)ui 
plus  robuste»  pour  les  envoyer  ra- 
mer sur  les  galères  d'André  Uqrta. 
Gosselinlui'méme  n'a  pu  dissimuler 
celte  barbarie,  n 

•  XI.  GONZAGUE(Frauçoi3lI), 
»■  duc  de  Manioue,  né  le  10  mars 
i553  ,  successeur  du  duc  Frt'déric 
■pu  pèreeni54o,  sous  la  tutelle  du 
cardinal  Hercule  son  oncle  ,  se  t 


GOKZ 


5.i3 


I  févri. 


iiitis  de  Catherine  d'Autnclie ,  l'die  de 
Ferdinand  ,  roi  d^a  Homaius  ,  <|iril 
svoil  épousée  le  aa  octobre  i6i{a. 
Elle  se  remaria  le  B  juillet  ijiSS 
avec  SÏRiainond  ,  toi  dË~^Pologne. 
Koyez  SiGisHONs-AuQrsTS. 


•  XII.  GONZAOUE(GuiUatittie) , 

3*  ducde  Mantooe,  a' .fila  du  duc 
Frédéric  II  et  de  Marguerite  Paléo- 
logue ,  né  l'aa  iEi3S  ,  succéda  à  eoji 
l'rere  eu  1  â.'io  dans  le  duché  de  Man- 
toiw  et  le  marquisat  de  Moutferrat  ; 
lient  à  apaiser  les  trouble»  élevés  à 
Casai  contre  lui  par  le  liàtard  des  Pa- 
léoiogue-  Ce  prince  assista  â  Rome  à 
l'exalta  lion  de  Grégoire  Xlll,  reçut 
magnifiqitemenl,  en  i!)74i  le  roi 
Heuri  III,  qui, fusant  la  couronne  de 
Pologne  ,  a.voit  pris  la  route  d'Italie 
pour  se  reudre  eu  France ,  lit  ériger 
pari 'empereur  te  marquisat  de  Monl- 
iérrateu  duché,  et  mourut  à  Boz-  . 
zolo  le  14  août  iSë?.  Guillauma 
étoit  tuai  fait  de  corps ,  mais  rachc- 
loil  ce  défaut  par  beaucoup  d'espril. 
Il  avoit  épousé  ,  le  96  avril  1661  , 
Eléonored'Autriclie,  fille  de  l'empe- 
reur Ferdinand  1".  Cette  princesse 
mourt^t  le  5  aoùl  1S94  ,  laissant, 
1"  Vincent  qui  suit;  Anne-Calhe- 
riue  ,  mariée  en  1 583  à  Ferdinand 
d'AnInche,  archiduc  d'Inspruclc,  et 
Marguerite ,  femme  d'AUouse  II ,' 
duc  de  Ferrare.        ' 

•  XIII.  GONZAGUE  (  Scipion  ) , 
cardinal ,  né  en  i^lyi,  étoit  iila  de 
Oiarles  Gunzague  des ,  comtes  de 
Boizolo,  arnère-petil-His  de  Louis 
III ,  marquis  de  M«iitoue ,  comlS  de 
Saint-Martin , général  de  l'empereur 
Charles  V  el  d'Smilie  de  Cantio- 
Gunzague.  Eiantâ  Rome,  il  se  lit  une 
mauvaise  a ^iie  avec  Guillaume  III , 
duc  de  Manioue ,  et  l'ut  arrêté  par 
ordrcde  Grégoire  XIII.  Mais  StxieV 
le  rauil  ^  hberté ,  et  lui  donna 
inéine,  en  i58t,  lechapeau  de  cardi- 
nal, Nomroéaidievèque  de  Jérusa- 
lem ,  il  9e  distingua  duus  la  théo- 
logie et  la  philosophie.  On  a  du  car- 
diual  Suipiou  dp  Gonzagne,  fonda- 
teur de  l'académie  des  Ëtéreï  de  Pa- 
doue,  et  mort  eu  iSgî,  quelques 
Puésivi  italiennes  et  de.4  Commen- 
taires sur  ta  vie  ,  testés  en  mci- 

33 


5i4  GOKZ 

•X(V.  GONfcAGUE  (Viiuïeiit) 
4°  duc  de  Maiiloae  ,  lil»  du  dui 
Guillaume  et  d'Eléonora  d'Autriche , 
lie  le  SI  seplMlibre  i56i,  succéda 
à  sou  père  ea  1&87 ,  mérita  l'estime 
gciiérale  et  l'amour  de  Ms  aujela  par 
ta  libéralité,  sa  justice  ,  ta  piété  e 
■on  goût  pour  let  science*.  Il  inali- 
tua  en  1608  l'ordre  det  ehevaliers 
du  Précieux  Saag ,  fit  cooet 
une  belle  citadelle  à  Casai ,  el  t 
rutleiSfëvrier  16:3.  Vincent  i 
ëlé  marié  deux  fois  ;  la  première  ,  ■à 
Marguerite  Farnèsa, fille d'Alenan-» 
dre  ,  duc  de  Parme.  Il  s'en  fit  a^ 
parer  en  i58o,  pour  un  défaut 
porel  assez  rare  en  Italie  (  quàd 
erat  lirictior ,  dit  de  Thon,  lib. 
104.  )  La  princesse  se  relira  à  Plai- 
sance et  s'y  fit  religieuse.  Le  duc 
Vincent  ëpouna,  quatre  ans  après, 
Eléooore  de  Médicis  ,  sœilr  ainée  de 
Marie  de  Médicis,  reine  de  Prance. 
Il  eu  eut  trois  prince*  qui  le  tuccë- 
dèreut  rapidement ,  et  sans  laisser 
tous  trois  de  poatérité ,  iiToir  :  Fran- 
çois IV,  moK  le  33  décembre  1613; 
Ferdinaud  IV  ,  cardinal  en  )6o5  , 
6'  duu  de  Manloue  en  1619  ,  mort; 
le  39  octobre  1636  :  et  Vincent  II ,. 
7*'  duc  de  Manloue  :  [ilua  ,  deux 
princesses,  Marguerite,  qui  épouaa- 
'en  1606  Henri,  duc  de  Lorraine, 
.  -et  mourut  eu  1634  ;  Bicolore,  ma- 
riéeà  l'empereur  Ferdinand  II  d'Au- 
triche en  iftaa  ,  morte  en  i6S7. 

' "*  XV.  GONZAGUE  (Chartes  I"), 
8°  duc  de  Mautoue ,  duc  de  Nevers, 
et  de^Béthel  en  iiig&,  61s  de  Louis, 
dWc  de  Nevers,  et  de  Henriette  de 
Clèves ,  et  petit-fils  de  Frédéric  II , 
1"  duc  de  Mautoue  ( /^o/ez  Gow- 
ziQUE  ,  a'  VIII  )  ,  apprenant  â 
Rome  la  mort  du  duc  Vmcent ,  son 
couaiu,  partit  aussitôt  pour  se  met- 
tre en  possession  des  états  de  ce 
prince,  comme  étant  son  plus  pro- 
chehërilier.  Il  eut  pour  concurrent 
César  deGonïague,  11°  duc  de  Guas- 
iall«,  qui  lui  dispuu  «ette -«hcgis- 


■ton.  AltArt  Ife  diK  <d«  Sar^  nMt 
celte  occasion  pour  redemander  le 
Montferrat  ,  et  {ait  avec  les  t!spa- 
gnols  le  Siège  de  Ossat.  Louis  XIII 
prend  ladëfenee  du  duc  deNever*, 
forc>)  le  pas  d«  Suée  en  iGc^,  tt 
bit  lever  h  -tUge  de  Casai  ;  d'un 
aotfh  cfilé ,  I'«nip^reur  Ferdinnid  II 
reai  Inettre  le  Mantouen  en  sé- 
questre ,  comitfe  fiéf  de  i'etBpira , 
et  le  comte  de  Collalto ,  son  général , 
forme  )e  Mecwsde  MhrIou».  Au  mois 
d'avril,  le  tDaréchald^tréess'j'fcRe 
avec  le  duc ,  malgré  la  pesCe  qui  y 
régnojt,  et  tjui  emportait  aSo  per- 
sonnes par  jour  :  ils  s'y  défendirMt 
courageusement  iusqu'au  18  juillet 
que  la  place  fut  surprise.  Le  dnc«t 
'    maréchal  se  retirèreat  ator*  dans 


le  fort  de  Porto  ; 


troènes  sufftsanles  pour 
s'y  défendre,  ils  capitulèrent  et  ob- 
tinrent deterëfbner  dans  l'état  et- 
Clésiastiqiie.LepitfagedesAllemBndi 
dans  MantOuG  dura  trois  jours.  Uli 
soldat  qui  aïoit  pour  aa  paU  du 
bulin  61M0  dncais  les  perdit  au  jeu 
la  raËme  unit  ;  te  général  Oollalio 
le  lit  pendre  leleudemain  pour  avoir 
ii  mal  u*é  de  sa  fortune.  La  plits 
^andepafiiedescHrinsités.taUeauv 
et  statnes  du  palais  de  Mantoue  qui 
échappèrénfà  ta  fureur  du  soMat, 
furent  alora  transportées  4  Pragtre. 
Christine,  rerne  dp  Suède,  les  acheta, 
et  In  fit  venir  à  Borne.  Le  duc  d'Or- 
léanales  acquit  depuis  pdur  en  orner 
la  galerie  du  Pal  aïs-Royal.  Un  traité, 
signé  à  Balisbonne  le  i5  octobre 
i65o  entre  l'empereur  el  le  roi  de 
France  ,  décida  de  la  suceCsiion  de 
Mantoueqmmeliott  l'Europe  en  feu- 
il  y  fût  arrêté  «  qiie  le  duc  CharfM 
écriroità  l'empereur  une  lettre  de 
■mission  et  de  déprécatian  i  qn« 
semaines  après  ou  lui  euverreA 
l'investiture  des  duchés  deMantow 
et  de  Montferrat,  et  que  ha  tronpc* 
impériales  et  espagnoles  évacue- 
roien t  ses  états.  Le  traité  de  Quicrat- 
qae,dki-6  avril, .conHrmeâClMilM 


lu  pMMuioti  du  Maaiouan  H  ia , 
Woutterr»l,«t  il  en  reçut  l'investi- 1 
lure  te  13  \aia  aiiivaiil.  Charles , 
un  <lei  plu*  grands  prkiccB  de  so» 
:tempi  ,  avoit  fait  la  guerre  eD 
lëoi  «n  Hongrie  ,  où  il  tut  bl«Më  à  i 
répaiile  g3L»£te  au  aiiffË  de  Bude.  U 
avoit  ui«ukle  été  envoyë  par  Henri 
}V  ambaisaileur  à  Home  auprès  de 
Paul  V.  Eu  i6t6,«l  fiit  à  LouduQ 
J'uu  deanégocialeurBdelB  paix  entre 
la  cour  elle  prince  de  Condë.  Ayant 
enâuiie  .pris  le  parti  de  ce  dernier 
ea  1617, il  fut  déclaré  criminel  de 
lèM-inajwlé.  Nevern  fut  asBÎégé.par 
le  maréchal  de  Moatignj  et  dé~ 
fendu  avec  courage  par  la  duchesse. 
Charles ,  réconcilié  avec  le  roi ,  resta 
depuis  un  deae«  meilleurs  serviteurs. 
Le  duc  de  Nevers  At  bAtir  Cbarle- 
ville  en.  Champagne,  s'empara,  en 
1655,  de  la  principauté  de  Correggio 
aux  dépens  de  la  maison  Siro,  et  mon- 


de Henri ,  duc  de  Mayenne) ,  qu'il 
Hvotl  épousée  en  i-^iag ,  et  qui  mou' 
rut  le  8  mars  ]6)S,]|  eut  trois  fiU 
François ,  doc  de  Rèlhelois ,  mort  à 
l'âge  de  1 6  ans  ,  en  vËaa  ;  Charles  II, 
lIiic  deïleihelois,  maJrië  en  1637  I 
Marie,  de  Gonïague ,  fille  de  Fran- 
cis IV,  duc  de  MÙitoue,  mort  à 
29  «as,  en  r63i  ,  et  Ferdinand, 
fuc  de  Mayenne,  nioit  en  i65i; 
ans  trois  \\ii  virant  de  leur  père. 
E>e  ses  trois  filira,  l'aînée  épouss 
['abord  le  roi  Uladislas  VI,  puis 
eaa  Casimir  il  (  fojea  GoNî:*- 
>UE  ,  n"  XXIV  )  ;  U  seconde , 
pousa  Edouard  de  Bavière  ,  comte 
lalattD  du  Rhin  {foyez  Gonza- 
■VE,  a"  XXV  ,  priucpsse  palatine  ), 
t    Bénédicte   fut  abbesse   d'Ave- 


•  XVI .  -GONZAGUE  (Charles  111). 
■■  duc  de  Manloue  ,  duc  de  Mont- 
Trat  ,  de  Nevers  et  de  Itellielois  , 
riuce  de  Corre^io  ,  né  le  3i  octo- 
re  1 639,  succéda  au  duc  Charles  l", 


GOKZ 


5.5 


«ou  (ileul,  «B  16S7  ,  aouila  tutelle 
de  M  mère  ,  n'étant  ifé  que  de  8 
ans.  Il  épQuca  le  1 S  juin  ili^q  Isa' 
bellë-CUire  d'Autriche,  Klte  de  l'ar' 
chidnc  Léopold  ,  et  arrière-pctiie- 
SllederempercurFerdinand  1".  Le 
duc  de Mautoue, pendant  l'inlerrè- 
^ne  qui  suivit  la  mort  d«  l'cmp»- 
reui  Ferdinand  lH,  prétendit  exer> 
cet  le  vkariat-rgéaérBl  de  l'Italie  ; 
mai*  le  duc  de  Savoie  réclama  c« 
droit  pour  lui-même,  en  vertu 
de  l'aucLeune  «liservance ,  «t  le* 
lettres  de  vicariat  du  duc  Oiavla* 
m  furent  annulées  par  la  cspi- 
tuUiion  de  l'empereut  Léopold. 
Chivlea  «voit  d'abord  enibrasié  le 
parti  de  la  France  ,  à  Quelle  il  de- 
volt  tout  :  il  le  quitta  en  t£5a  pour 
s'aitHC^rà  l'Espagne.  Mais  le  duc 
deModènre,qut  comsnandoit  j'arme* 
française  ,  l'obligea,  en ilîSS,  dere- 
noucer  à  celte  alliance.  Charles  Hl 
vendit  le  in  juillet  tbâgUsducbés 
de  Nivemois  et.de  Rèlhelois  «t  ses 
domaineadeFranceaucardinal  Jules  ~ 
Mazarin,  et  mourut  le  14  août  t665, 
laissant  un  fils  unique ,  Charles  IV 

-  XVII.  GONZAGUE  (  Chark. 
IV),  lo'ducdeMaatoueetdeMoDt- 
ferrat ,  &U  de  Chartes  lll ,  né  le  U 
fioiil  i6&!i,  succéda  a  son  père  loua 
la  tutelle  de  la  duchsMe  Jsabelle 
Claire  d'Autriche ,  *a  inett.  £iaM 
venu  à  Paris  en  1701I ,  il  épousa 
en  premières nocei .  le  vavril  167», 
Anne-Isabelle  de  Gonzagne,  tille dfe 
Ferdinand  111,  duc  de  Guo^alle, 
mode  en  1703,  et  en  secondes  no- 
ces,  Le  S  novembre ,  Sutaune-tlen- 
riette,  fUte  de  Charles  )ll  de  Lor- 
rame ,  ducd'£lbceuf ,  qui  mourut  â 
Parisleigdécembre  1710.  Laguerpe 
de  la  auccctaiou  écUlt  ;  le  duc ,  dé- 
terminé par  les-  menaces  de  Louis 
XIV.  lui  rend  Casai.  ïlais  la  halaille 
de  Turvin  fait  perdreà  Louis  XIV 
la  moitié  de  l'Italie  et  les  états 
de  nUntotie  aoni  «nvahis   par  la 


oi6 


CONZ 


vamqueuT.  Charles ,  resté  aotiveraia 
«ans  ëlBti  elsan»  aujets,  vient  cher- 
cher ua  asile  en  France,  où  Louis 
XlV  le  comoloii  par  des  promesse* 
qu'une  coulionité  de  malheurs  l'em- 
|>ècba  de  réaliser.  L'eiripereut  Jo- 
seph I ,  irrité  de  ce  qu'un  prince  sod 
pareatse  fût  déclaré  son  ennemi ,  le 
met  an  ban  de  l'empire ,  et  le  con- 
damne sans  daigner  l'entendre;  les 
Ibrtnalités  usitées  ue  sont  pas  mïme 
obsetTéee.  Alors  le  duc  de  Mauloue 
fait  des  réclamations  à  la  diète  de 
Ratisbonue  ,  où  il  établit  ses  inotift 
et  ses  droits  d'une  manière  victo- 
rieiue.  «  11  n'y  tint  point  le  langage 
d'uniupplûtnt,  mais  celui  d'un  sou- 
verain qui  vient  invoquer  ta  juitice 
dans  une  assemblée  de  «ouTeraias 
■es  égaux,  »  Il  in  roqua  l'appui ,  l'ai- 
•Utaaoe  des  électeurs  et  des  antres 
princes  germaiiM  iniérestétï  arrêter 
COI  BGle*  «rUlraires  contraires  aux 
couBtitutioru  de  l'empire,  et  qui  le 
Mpoieut  dam  ses  fondemens  :  mais 
Joseph  veuoit  de  dicter  dei  lois  à 
LouieXIV  même  :  tout  trembloit 
devant  l'empereur  :  Us  membres  de 
la  diète  furent  muets,  el  le  (ojblc 
opprimé  est  sacriEié.  Le  malheureux 
duc  Charles  tralua  dans  diverses 
villes  d'Italie  les  restes  onérens  de 
•a  grandeur,  et  mourut  â  Padoue, 
dans  la  56*  amiée  de  son  âge ,  le  5 
juillet  1  7dS  ,  empoisonné  par  une  de 
MSBinilresses.  En  moins  d'un  demi- 
■iècle,  on  vil  disparoilre  les  deacen- 
dans  nonibreuic  de  cette  maison  cé- 
lèbre. La  brauche  des  comtes  de 
Saliit'%eita  et  des  Bozzolo  s'éteignit 
«n  i7o>;  celle  des  comtes  de  Novel- 
lara  eu  1738  ;  celle  des  ducs  de 
Guaslatle  s'existoi  t  plus  dès  174^  ; 
celle  des  marquis ,  puis  princes  de 
Cattiglion«,  fut  accusée  de  Télouie  , 
et  chatseede  ses  élats  dès  1713  ,  et 
leur  priacipanté  pssa  au  fisc  impé- 
rial; elle  s'éteint  dans  la  personne  du 
prince  Louis  III  de  Goniague,  ma- 
riéen  i779avec  Elizabelli  Rangoni. 
<laut  il  u'a  poiut  eu  d'entaiia.  La, 


GONZ 

branche  de  Gouzague-Luzzara  finit 
daus  une  lille  unique  du  prince 
Jean,  Louise,  mariée  eu  17S7  au 
comte  Slephano  Sanvilale,  de  Par- 
me. Celle  des  Gonzague  Veacovali 
seule  subsiste  encore  dans  la  per- 
sonne du  prince   François- Ijoui s  , 

marié  à  N Cavnani  ,   et    d'nn 

autre  prince  ,  tous  deux  éiablia  à 
Mantoue ,  mais  comme  particuliers , 
el  sans  avoir  conservé  aucune  sou- 
veraineté. Ainsi  finit  l'illustie  dy- 
nastie des  ducs  de  Mantoue ,  qui  a 
fourni  des  guerriers  célèbres  ,  des 
'loaux  à  l'Eglise  ,  une  longue 
de  souverains  protecteurs  des 
arts;  qui  adonné  à  l'Allemagne  deux 
impératrices,  une  reine  à  la  Pologne; 
et  qui ,  dans  ses  malheurs  ,auroildi1 
intéresser  presque  tous  les  souve- 
rains de  l'Europe,  auxquels  ^Ue  étoil 
alliée. 

*  XVin,  GONZAGUE  (Barbe  ),  du- 
cheaiedeWur  lemberg,filledup  récé- 
dent  et  de  Bvbe  de  Brandebourg,  fille 
du  margrave  Jean  l'alchimisie  ,  eut 
une  éducation  très-soignée  et  dirigée 
vers  les  lettres  :  elle  y  joigaoït  le 
goût  des  arts.  Mariée  à  Everbard  on 
Eberaid  J",  duc  de  Wurtemberg, 
en  1474  >  ^"^  devint  auprès  de  lui 
la  protectrice  des  savant  et  des  ar- 
tistes. Ce  fut  à  sa  sollicitation  que  le 
duc  son  époux  fouda,  en  1477,  I 
célèbre  université  de  Tubinghen 
qui  produisit  des  professeurs  1 
des  élèves  très -estimés.  Barbe  eu 
rela  Lions  lit  téi  aires  avec  plu  sic 
savana  de  l'AUemague,  et  spéciale- 
ment avec  le  célèbre  Reuchling  , 
qu'elle  protégea  conalsmmeul  dans 
ses  malheurs  ,  fut ,  de  jtltis  ,  la 
mère  de  ses  sujets.  Barbe ,  devenu 
veuve  en  149S,   mourut  en  octo- 

XIX,  GONZAGUE  (Cécile  de).  \ 

&lle  de  François  l"  de  Goozague,  j 

.marquisdeManloue,ap)iril1es  belles-  1 

leitresdeVicLorindeFdiri.eiy  ni  j 
des  progrès  admirables.  Sa   niére. 


GONZ  , 

Pâule  Malatettii,  dame  illustre  par 
sa  v«rtu  ,  BOH  Bavoir  et  ea  beauté , 
lui  itupira  le  raiprii  dn  monde ,  el 
l'eagagea  à  «e  faire  religieute.  Se» 
vertus  illuBlTèTEDt  le  cloilre  autant 
j]ue  aes  comioissancea.  Elle  floriuoit 

t  XX.  GONZAGUÊ  (  Élfcnore- 
Bippoljle  de)  fille  de  François  11, 

3uatrièitie  marquia  de  Mnntoue,  el 
'l»abelted'Esi,rilled'Herculel",dHc 
d«Ferrare,mariëeeti  premières  noces 
à  Antoine  duc  de  Hoiitalte ,  EDsuite 
en  i&o(),àFranvois-MatiedeLaBo- 
Tète  (duc  d'Urbin  et  de  Montërei- 
tro  de  Sora ,  de  Sinigatia ,  préfet  de 
Borne  et  seigneur  dePésaro),  famille 
illustrée  pardeiix  papes  el  par  plu- 
sieuri  cariîînaii» ,  etc.  (  ^ojes  La 
BovÈB£,    Fiançnis'Marie.)  Celte 

Erinceise  Gt  paroitre  une  constance 
ëro'i'que  dans  l'adversité, etneqnitla 
pai  d'un  seul  moment  son  maridans 
ses  disgrâces.  Elle  fut  un  modèle  de 
cbastetë ,  ue  voulut  avoir  au 
familiarité  avec  les  femmes  de  r 
vaise  rëputatioa  ,  et  leur  défendit 
l'«ntrëe  de  son  palais  ;  elle  en  chi 
mime  plusieurs  de  ses  terres.  Celle 
vertueuse  dame-,  mode  en  1570, 
laissa  deux  iils.  L'aine  fut  duc 
d'Urbia ,  et  le  puiné  fut  duc  de  Sore 
et  cardinal.  De  ses  trois  lilles  ,  la 
première ,  Hîppolila ,  fut  mariée  i 
Antoine  d'Aragon  ,  duc  de  Mon- 
talte;  la  seconde,  Julie,  ëpousa  Al- 
fonse  d'Est,  et  mourut  eu  i563 
la  troisième ,  Eliiabelli ,  épousa  en 
i&Sa  Albéric  Cibo  ,  marquis  de 
Hbmi,  et  mourut  en  tB6i. 

t  XXI.  GONZAGUE  (Isabelle) 
fin  mariée  à  Gui  Ubald  de  Monie- 
ïellro ,  duc  dXIrbia ,  prince  trte- 
Tsleureus ,  mais  devenu  si  goutteux 

3u'il  ne  ponvoil  marcher.  Celle 
pouM  fidèle  «e  refiNs  aux  sollicita- 
tions qu'où  lui  fsisoit  pour  faire 
casier  son  mariage,  à  canse  de  l'im- 
pidaauioe  de  son  mari , lui  relia  cont- 


GOSZ  5[7 

tamment  attachée,  et  rendit  ses 
derniers  jours  heureux  ,  jusqu'en 
l5o8  qu'elle  devint  veuve.  Sa  vie 
le  fut  qu'une  suite  de  bonnes  (ru- 
tie».  Sansovino  l'appelle  la  nivre 
des  lettres  et  des  gens  vertueux.  Lo 
— le  Castiglione  ,  dans  »on  Cour- 
I,  elle  père'Rilarion,  minime  , 
donnent  les  plus  grands élogeF  à  cetta 
princesse..  ,, 

t XXII. GONZAGUE  (Julie  rie), 
fille  de  Lodi»  de  Gmi7ague  ,  toinlB 
de  Sabionella  et  de  Françoise  de 
Fietque  ,  arrière  -  petite  -  lille  de 
Louis  m,  deuxièroe  marquis  de  Msn- 
toue.  tiU  fut  mariée  k  qualone  ans 
h  Vespanicn  Cotouua  ,  duc  de  Tra- 
jetto.veufde  Bëatriit^ePiombino, 
dont  il  avoit  une  fille  nommée  Isa- 
belle. Veipasien  ëloit  eslropië,  in- 
Rrme  et  boiteux.  Julie  devint  veuve 
en  ifiaS.  Hippolyte  de  Médicis  eu 
fut  extrêmement  ^pria;  mais  elle 
résisla  i  cette  passion.  Elle  fut  chan- 
li^  par  tous  le  poètes  de  sou  lenips, 
et  ue  fut  pas  tiioins  célèbre  par  ses 
attrailB  que  par  «es  vertus  et  par 
sou  esprit.  La  réputation  de  sa  lies  utd 
enflamma  la  curiosité  et  peut>-îlre 
les  désirs  de  Soliman  II,  empereur 
des  Turcs.  U  chargea  Barberousse, 
roi  d'Alger,  et  son  amiral,  d'enlever 
Julie.  Ce  général  arriva  U  uuîl  à 
Fondi ,  où  elle  tenoil  sa  petite  cour, 
prit  la  ville  par  escalade,  el  ue 
manqua  que  d'un  moment  sa  proie. 
Julie,  au  premier  bruit ,  s'évada  eu 
diemise  par  une  fenètrej  et  a'élant 
engagée  dans  les  montagnes  ,  elle 
ne  sauva  sou  honneur  qu'à  Iraver» 
mille  périls.  Après  la  mort  de  aoii 
mari  elle  refusa  les  plus  grands  sei- 
gneurs ,  et  pril  pour  devise  une  ama< 
ranibe  ,  que  les  botanistes  ap|>ellent 
fleur  d'amour,  avec  ces  mois  ;  JVo« 
morilura. 

+    XXIIl.    GONZAGUE  da 
GvAZOLO  (Lucrèce  de),  dame  ir- 
du  16*  aiècle  ,  se  sigaabr 


5i8. 


GOPiZ 


ëgaleuient  p»r  tes  vertui  cl  par  mi 
icïiu.  Hortensia  l^adi  lut  dddùt 
ton  Diatogue  sur  la  modéra tioa  das 
pasiiaaa.  Elle  fut  malbeuieuse  ilaos 
ion  mariage  avec  Jean-Paut  Mao- 
frone,  qu'elle  ëpoiwa  i  regret  à  l'âge 
de  quatorze  ani.  Il  ëloîl  brave  ;  mai* 
il  5e  coudiiiiil  si  mal ,  que  le  duc  de 
Ferrare  le  lit  mettre  en  priaon  ,  et 
le  trouva  digue  du  dernier  Mipplice. 
Il  UM  uëanmoiiii  de  cljnieuce,  et 
us  le  fit  point  mourir ,  en  considë- 
lation  de  Lucrèce  son  ëpoiite.  Elle 
employa  toui  le»  moyeus  qui  lui  pa- 
rurent lei  plus  propres  i  procurer 
la  liberiëaBonmariimait  aile  ne  put 
rien  obtenir;  ils  pouvoient  seule- 
inent  s'ëcrire.  Enfin  ton  mari  étant 
mort  daua  Id  prison,  elle  ne  vou- 
lut point  te  remarier  ,  et  mit  ses 
deux  filles  dans  des  couvens.  Ou 
recocillil  tes  Lâttj-es,  in-S",  iSfta, 
  Venise:  Haym  attribue  ces  lettres 
i  HorleDsio  Landi. 

t  XXIV.  feONZAGUE  (  Louise- 
Marie  d?),  reiae  de  Pologne,  fiile 
deCharles  de  Gonzague,  duc  de  Ne- 
vers,  puis  de  Manioue,  épousa  d'a- 
bord Ladislas - Sigismond  IV,  roi 
de  Pologne,  en  1646,  et  en  secon- 
des noces, l'an  i64g,  Jean- Casimir 
son  lieau  -  frire ,  auprès  duquel  elle 
fut  la  prolecirit»  de  Torelli  de  Po- 
nialoir,  qnt  lui  fut  dëvouë  et  périt 
à  son  service,  (fo^.  Tobelli  Po- 
MIATOWSKY  (Jean).  L'esprit  ,  la 
grandeur,  le  courage  de  cette  prin- 
cesse, dans  des  temps  difficiles ,  les 
moyens  qu'elleprit  pour  remettre  la 
tranquillité  dans  la  Pologne,lroubtée 
parles  armes  des  Suédois  et  par  les 
tàctions  rebelle*,  la  firent  chérir  et 
respecter.  Elle  mourut  i  Varaoviâ  te 
ïo  mai  1667. 

tXXV.GONZAGUE{Annede), 
•(But  de  la  précédente ,  et  plua  con- 
nue sous  le  nom  de  princesse  Pa- 
latine, épousa  en  i645  1<  pritice 
Edouard  ,  comte  palatin  du  Rki>, 
cbquièiae  fils  deFrMdcicV,  électeur 


palatin,  dont  «De  eut  Irots  KOe*. 
Retirée  â  Patis ,  elle  naria  l'aïaé* 
à  Hemi-Joiee  de  BiMirInn,  prise* 
de  Coudé.  Sni  esprit  et  m  beauté  tui 
firentdef  adorateurs,  elle  iouB  mtiae 
unrâtedauslea  voublesde  laFroade. 
Dégoûtée  de  la  galanterie  et  de  l'i»- 
trigue  ,  elle  Huit  par  la  dévotion  , 
et  mourut  à  Parie  «n  x684,  k  68 
ans.  Bostuel  lit  son  oratson  5iDàbrs. 
<c  Touiours  lidèlc  à  l'état  et  à  la 
reine  Anne  d'Autriche ,  dit  cet  ora^- 
teur  ,  elle  eut  le  secret  deicetle  piÎD- 
cesae  et  celui  de  tous  les  partis  :  taab 
elle  éloit  pénétrante,  tant  elle  sa  voit 
gagner  Ifs  ccsn».  Son  caract^e  par- 
ticulier éloit  de  concilier  les  tat^ 
rets  opposés ,  en  trouvant  le  Besnd 
secret  pat  oit  «a  pouvoil  les  réoBU. 
Elle  «outint  sur-tout  le  cardinal  Ma- 
zaria  ,  deux  fois  éloigné ,  contre  sa 
mauvaise  fortune  ,  contre  see  pro- 
pres frayeurs,  contre  la  malignité 
de  ses  ennemis  et  la  foibleaee  de  se* 
amis,  presque  tous  divisés,  irré- 
solus, ou  inbdèlCB.  » 
GONZALE3.  royez  CoQrjis. 

I.  GONZALEZ  os  Mbhdoxa.  iT. 
Mbmdosa. 

II,  GONZALEZ  DE  Castiglio 
(Jean),  augustin  espagnol  ,  célè- 
bre par  ses  prédications,  mort  à 
SaUmanque  en  1479  ,  â  43  aiu  , 
em^Hiiflatiaé  à  l'.iutel  par  une  hostia 
consacrée  ,  qu'une  veuve  lui  avoit 
fait  donner,  furieuse  de  ce  qu'il  avoit 
converti  souamaul. 

m.  GONZALEZ  (  ThjMe  ),  Esp*. 
gnol,  géuéral  des  iésuilaa,  mort  à 
Home  le  34  octobre  i7o5,acoDabaltu 
1«  doctrina  de  la.  probabilité,  soute- 
nue par  plusiaars  casuùtes  de  la 
compagnie ,  dans  un  Traité  impri- 
mé à  Borne  en  iË94>  in-lbl.  Û  y 
atonire  que  ce  n'est  pas  une  opiaîoa 
géuératement  rsfue  dans  la  société, 
en  citant  qndques  auteurs  iésuitca 
qai  s'en  sontéloigués.  Il  la  réfut«  en- 
suit* titt-fortcnient,  latunianoMiBa 


eOGR 

oUigltr'lf*lb^l)%ienii,(lf  Maoïdnà 
wiiria.aoi)  aenliioenl,  déclaraut  qu'il 
^^t  wwof  aiwpl^  p^liculiqr ,  et 
uoQ  coimnie  gd^iéral.  Ûa  aancore  de 
l(»i,  I.  Un  Traiié,  cqnliv  latpiajpo- 
sfliçnâ  de  t'oKemUéfit  ef"  c^*!?*!  ^^ 
Fi:aac*.Vi  ifiSainuùs  ^1  f^tmoiiu 
ac^w^lli  quq  im  ouTiai^  Ju/"  /a 
Brobabilité.  U.  Xaniifîiiçlia.  nd 
C0«veriieaem  Xi3,hoiiutaaot:u,in,. 
UI.  feritat  reiîginitis  ckriMiaaat 
iftWUfiuUKÇitti^.  —  Il  y  &  eacoTe  eu 
a^  9H)^V  du  1 7°  l'^lf  1  Wa  GoNSÀ- 
uut-TsLLËï  (  Bmiqiiniul  ),  prore»- 
Mur  de  iiimf.  i  Salamutque,  qui  a 
lawi  un  Comm/ealfiit  tiv  les  Dér 
crét^le*,  «n4  vol.  iu-fol.,  1693. 

tV,  GONZALEZ,  l'i>n  dci  aiu*- 
êun  dlpèi  de  Castro,  ^oy.  bits. 


Vi  GONZALEZ.  ITw.  Gqdwik  , 
i("  IV. 

^  GOODALL  (Gaultier  ),  anti- 
quqîra  et  pbilolagiiie  ^couaia ,  ni  ea 
16S9,  mort  it  EdimbonTg  en  1760. 
i/a  plua  oéM^re  de  •«■  ouvrages  eat 
nmJuttificaiiondo  la  rein* Marie 
d'fcouti,  publiée eni75i. 

"  h  GOODWIN  (  Jean  ),  ihéolo- 
^a  anglais  ,  »lé  indépeodaat  , 
anniHien  et  rëpublicoin  ,  né  en 
i.&ga.inort  en  i665,  ëlÈve  du  col- 
li^  de  1«  Reine  à  Cambridge ,  vi- 
caire de  Saint-Etienne  à  Londres  en 
t633,  fut  dépossùj^  en  iS^b ,  pour 
refiu  de  baptèmp  et  d'eacharistie. 
Goadwin  avoît  Tail  l'Apologie  du 
m^urtiv  de  Càoj-lpi  I,  et  i  la  res- 
tauration ii  fut  excité  de  l'am- 
oùtie.  Cependant  il  n'y  eut  pas 
de  procédure  dirigea  contre  lui.  Ses 
ouviafies  sont ,  1.  V^uvre  de  la 
nide/nplion,i&'îol.IÏ.L'Imputalîoa 
de  la  foi,  on  Traili  <^  la  juilifi- 
mtiou,  iu-4'>.  m.  Exposition,  de  la 
tiocirlM  romain^.  IV.  Ce  qu'il  faut 


GOQR         519 

,/)0Hr  itre.  reiapU  de  rSt^rii  Saini, 
in-4''.  V.  Un  grand  nombre  de  Trai- 
tés de  controverte.  * 

•  H.  GOODWIN  (Thoms»),  ihëo- 
logieq  anglais  du  parti  des  indëpeuT 
d-mSinéeniBoQàHolesby  au  comté 
4eNorfotck,  mort  en  1679.  élève, 
d'sbojd  du  eoiUge  du  Chriit  à  Cam-, 
bridge,  puis  de  Catherine  Hall,  oïl 
il  fut  bo^ nier,  devint  en  163S  prédi- 
cateur'de  l'église  de  la  Trinité  dana 
celle  vil|e,  et  en  i63a  vicaire  de  cetia 
même  éflise.  Sel  opinions  le  forcè- 
rent (|e  fuir  en  Hollande,  oA  il  des- 
servit une  congrégation  d'indépen- 
4ans.  Quand  la. guerre  civile  vint  à 
éclater,  il  retourna  en  Angleterre, 
et  fut  untjes  membres ecclésiastinuea 
de  l'assemblée  de  Westminster.  Li, 
sou  opposition  aux  presbytériens 
le  mit  en  grande  faveur  auprès 
de  Cromvrel,  dont  il  Fut  chapelain. 
Il  aasiala  l'usurpalenr  i  son  henra 
dernière.  On  dît  que  dans  ce  moment 
il  prédit  le  rétablissement  desa  santé, 
et  qne  Iprsqu'enlin  sa  mort  fut  cer- 
taine ,  il  commença  ainsi  sa  prière  au 
Toul-Puissant  :  «  Seigneur  qui  nous 
avez  trompés ,  et  nous  qui  aTon»  été 
trompés,  e:c.>>  Il  croyoït  beaucoup 
à  U  prédestination.  Ses  ouvrages  sur 
ce  sujet,  admirés  de  ceux  de  son 
parti,  sont  recueillis  en  5  v.  in-fol. 

GOOL  C  Jean  Van  ),  peintre  hol- 
landais, né  à  La  Haye  en  i685, 
mort  vers  l'an  1 767,  avoit  la  louche 
ferme  et  la  composition  agréable.  U 
a  donné  en  Hamand  le  Théâtre  de» 
peintresflamands ,  conienant  leurs 
l'ies  et  leurs  auura^SjljBiWayefi-jSo, 
1751,  a  val.in-8°.  Ce  u«»t  qu'une 
compilation  de  faits  cl  d'obaervationa 
sans  jugement  sur  les  manières  dif- 
férentes des  peintres. 

*GOOR(  Arnold  Yan  ),  natif  du 
conitéde Meurs,  profejxeiirde philo- 
.sopbie  morale  à  Utrecbt,  a  laissa 
J^ispuUUioaea  elAiax  ,  Utrecbt  , 


6jo  éORD 

1657,  in-4*;  Collegium  dîspatàtio- 
Mum  phUosophiee  practicm ,  ib. , 
1638. 

t  GORANI  (  Joaeph ,  comte  de  ) 
noble  de  Milan,  diaiingii^  dans  te: 
^lude»  par  sa  facilita  à  tout  conce- 
voir, employa  «on  âge  mûr  à  la 
composition  de  divers  ouvrages  in- 
léreBun»  «ur  l'éducalidii  puGli(|iie 
)'écoiioniiepoli(lqueetlaphilo90phte 
Les  priuci|>aux  sont,  1.  Un  'Traité 
contre  le  despotisme,^  v.  in-S";  et  des 
Mecherchea  aur  la  science  dugou- 
l'ernemerii ,  a  v.  in-S", Paris,  n^t, 
iradiiit  en  français  par  Charles  6uit- 
Joioii  Beautieu.  Les  idées  de  l'auteur 
sur  ta  liberté,  la  faveur  due  au  peu- 
pie  ,  l'abolition  des  distinct  ion  s  hé- 
réditaires, lei  droits  des  nations  e 
des  souverains  ne  plurent  poîuE  ai 
gouvernement  de  sa  patrie.  Le  titre 
de  citoyen  français  qii'^1  chercha  à 
obtenir  le  fit  rayer  des  registres  de 
]u  noblesse  milanaue,  et  tes  biens 
furent  séquestrés.  Il  est  mort  quelque 
temps  après  la  iradliction  de  son  ou- 
vrage. 

t  I.  GORDIEN  le  père  (  Marciis 
ÂutonLusGordianusAI'ricauus),fils 
de  Mélïus  Marcellus,  qui  descendoit 
des  Gracqiies  ,  était,  par  sa  mère 
Ulpia  Gordinna ,  allié  à  la  famille  de 
l'empereur  Trajan.  U  étoil  riche ,  et 
logeoit  à  Rome  dans  la  maison  de 
Poinpée.  Dans  sa  première  jeiiuesse , 
ili:oinpo»a  plusieurs  Poëmes,  don! 
le  |>tus  mémorable,  et  qdi  par  le 
choix  même  du  sujet  fait  l'éloge  de 
son  auteur,  éloit  une  Jntoniniade 
eu  trente  livres.  Il  y  célébroil  les 
vertus  de  Tite-Antouin  et  de  Marc- 
Aurèle.  11  cultiva  aussi  l'éloquence  et 
7  réussit.  Pendant  qu'il  étoit  ques- 
teur il  donnoit  tous  les  mois ,  3  ses 
frais ,  des  jeux  d'une  dépense  prodi- 
gieuse. Un  jour  il  permit  une  chasse 
publique  dans  sou  parc  qu'il  avoit 
fait  remplir  de  bêtts  fauves  rassem- 
blées de  tous  les  pays ,  et  tons  cens 


GORD 

3 ai  ■ij  trouvèrent  eurent  ta  libtttf 
'emporterlesanimauxqu'iliavoimt 
tués.  Gordien,  nommé  coniul  l'as 
35i ,  se  distingua  dans  cette  place, 
et  (ut  envoyé  l'anuée  d'après,  m 
qualité  de  proconsul,  en  Afrii]ns.  La 
cruanlés  derempereurMaiimin,»! 
lei  exactions  tyraimiquM  de  lei  id- 
lendansajantt^it  révolter  celle  pro- 
vince, les  légions  proclamèrent,  m 
93t,  Gordien  empereur  dans  la  ville 
de  "Thysdmm ,  quoiqu'il  eOlalonSit 
ans.  Il  refusa  d'abord;  mail  voyaiil 
qu'on  le  menacoit  de  le  tuer,  il  ac- 
cepta sans  balancer  davanta|c.  Ij 
s^nat,  instruit  de  celte  nonïdie, 
lui  décerna  le  titre  d'Auguste,  el  éj- 
ctaralesMaximins,  père el  fils, en- 
nemis publics.  Gordien  associa  ud 
Us  à  sa  puissance ,  en  lui  doaiiaatl) 
quai  i  lé  d'empereu  r.  Ce»  deux  priwB, 
après  avoir  fait  leur  eolréeàCu- 
thage ,  où  ils  s'étoieat  rendus  ai« 
lout  l'appareil  attaché  i  la  dipié 
suprême,  apprirent  que  Capeltio", 
gouverneur  de  Mauritanie  ,  tris- 
attaché  à  Hasimin ,  venoit  les  roo- 
batlre  à  la  lèle d'une  armé»;  it>K- 
ventàla  liàte  des  troupes,  elGot- 
dien  le  51s  se  metâleur  IËt«.  Il  failli 
en  venir  à  une  bataille  qui  ne  fulp» 
long-temps  disputée-  L'armée  *» 
Gordiens,  composée  de  milice™^ 
mauvais  soldats,  fut  dëwoile  pHi- 
dant  l'action,  ou  dans  la  fuite  «[u'die 
prit  pour  venir  se  mettre  à  courut 
sous  les  murs  de  Car thage.  Gordie» 
le  tîls  fut  \.\\i  dans  cette  déroute.  Sm 
père,  accablé  par  celte funale nou- 
velle, et  sacha  nt  d'à  illeurs  que  l'ano's 
victorieuse  appro<^oit  de  Cartbtgç. 
s'étrattglalm-raème.Leiénatlesmi' 
l'un  et  l'autre  au  rang  desdieiB-I* 
règne  de  Gordien  ne  dura  [ms  b* 
semaines.  Il  ne  goflU  du  ran^  "■ 
prêraequelesinquii "' 


Itideietlesanief- 
le  goût  des  beanï-sri», 
lurut  pleure  des  Boinaioi.  1 
épousé  Fahia  Oreslilta,  ?«*>• 
nièce  de  l'empereur  Antonio  «1  H» 
d'Auniu»  Sévénu.  D  en  eut  Got*« 


GORD 


Su 


«fui  tuil,  et  lUtii  F^niina',  nurif* 
à  Junins  Balbus,  pèr«  de  Gordien- 
Pie,  3*  du  nom, 

i  II.  GORDIEN  le  liU  (  Mirca»- 
Antimii»  GoiduHMii  Africmnu*),  flU 
du  précédent,  fut  initruit  dana  1» 
b«l [«(-lettres  par  Serennus  Sammo- 
iiicii»leieuae,qi]i  hiilaiuaiabtblio- 
th^ile  compote  de  6a,aoo  vdu- 
niM.  L'empereur  Héliogibale  ,  lui 
doua*  la  charge  de  queiieur  on  ' 
tréminer  dea  financée.  Alexandre 
vire  lui  confia  entnitsËipnfecIi 
de  Rome;  et  la  raanién  dont  il  re 

Elit  cette  charge  lui  inéhla  le  oonaii- 
11.  Son  père  étant  parti  l'in  aSo 
pour  aller  gouverner  l'Afrique ,  il  le 
suivit  en  qualité  de  lieutenai 
cette  prorince.Eii  aSyrunetl'! 
furent  reconnuBempereura.  Gardien 
le  Rl«  marcha  à  ta  tête  d'une  armée 
contre  Capellien  ,  gouverneur  de 
Mauritanie,  qui  éloit  resté  fidiie  ik 
Manimin  ;  U  fut  vaincu  et  tué  te  35 
juin  delà  même  aimée  337- Son  cou- 
rage ë  toit  digne  d'na  );énéral  romain. 
Il  s'abandonna  telleinenl  à  la  passion 
déréglée  qu'il  avoil  pour  les  femmes, 
que  dam  la  vigueur- de  l'âge  il  ne  lui 
Testoitpluaque  la  débilité  delà  vieil- 
leise.  Il  u'avoil  que  ^6  ans  lorsqu'il 
mourut,  et  n'avoit  joui  du  litre  d'em- 
pereur qu'environ  4"  jours. 


t-in.  GORDIEN -I£-J£t]NE 
(  Marcna  AntoniuB  CordiannsPiusJ, 
filB  du  consul  Junins  Balbus  ,  et  pe- 
IJl-£ts  par  sa  mère  de  GordleD-le- 
Vieux ,  fut  hoHOté  du  tilra  de  césar 
il'âgede  igaos.enaÏTj  ^  tS  ,  il 
fut  proclamé  empereur,  et  tous  les 
peuples  de  l'empire  ||  reconnurent 
avec  transport.  Cet  enfantent  toute 
la  sagetw  d'un  vieillard  iuslmit  par 
l'expérience.  Il  épousa,  dans  ta  iS" 
année,  Furia  Sabina 'Tranquillina, 
fille  de  Misithée,  célèbre  par  sou 
•avoir  etson  éloquence,  et  par  d'au- 
1res  qualités  bien  plus  importa  aies. 
CordieB   la  fît  préfet   du  prdloire 


aunitàl  qu'il  eut  ^ponsë  m  Hle.  C«. 
fulparle  conseil  de  cet  homme  saga 
qu'il  se  gouverna.  Les  deux  otijeik 
de  la  politique  de  cadernierfureut, 
la  gloira  de  son  raailre  et  le  bon-. 
heur  des  peuples,  il  rétablit  dans 
les  troupes  la  discipline  ,  ellérjée  pat- 
les  désordres  des  temps  précédens.  . 
Le  Krvice  éloit  lucratif  che>  les  Ro- 
mains  ;  et  plusieurs,  pour  eu  perce* 
voir  le«én)olumens,i]r  demeuroient 
ou  j  enlroieat,  soit  au-delà,  soit 
«n-4leçà.de  l'ilge  nécessaire  pour  eu- 
supporter  le»  fatigues.  Il  renvoja 
ceux  qui  éloieot  ou  trop  vkux  oit 
trop  ie|]tieB,.et  ne  voulut  point  qua 
persomse  fût  paye  par  l'etat ,  qu'il> 


I.  11  el 


>alas 


petits  détatla ,  jusqu'à  e; 
lui-mtme  les  armes  des  soldats.  Il 
«avflitse  faire  en  même  lemp*  craia* 
dre  et  aimer,  et  le  respect  pour  sft 
vertu  faisotl  éviter  plus  de  fautes 
que  la  crainu  des  châtiment.  En 
temps  de  guerje ,  rieu  n'égaloit  ta 
vigtianceet  son  activité.  Dans  quel- 
que endroit  qu'il  campât,  il  avoit 
soin  que  le  cajnpfi'll  loujoiirs  euvi- 
roané  d'ua.IJi>ué.  11  faisoit. souvent 
lui-inèn)e  la  ronde  pendant,  les  nuits, 
et  visitoil  les  corps-de-garde  et  les 
tenliiielles.  11  avoit  si  aboudam- 
:  approvisionné  touleajes  villes 
ières ,  qu'il  n'y  en  avoit  aucHue 

nne  pût  nourrir  son  armée  pen- 
t^uiuEe  jours,  elles  plus  gran- 
des ie  pou ïoiËnt  pendant  une  annéi 
entière.  Tel  éloit  Misi^bée.  Avant 
lui,  lei  riimraandemens  u|ilii»ire* 
éloieni  donnés  sur  la  reconinianda- 
des  eunuques  de  la  chambre  ^ 
tervices  demeuroient.  una  ré- 
compense: les  absolutions  et  lescon-; 
damnations,  iodépendauies  du  mé-; 
itedes  causée,  étoieni  réglées. par 
le  caprice  ou  par  l'argent;  le.  trésoi; 
public  étoit  pillé  et  iri^uit  à  rien  par 
des  fripons  qui  se  distribuoient  les, 
rôles  pour  tromper  l'empeieui ,  et 
qui  chauoient  ses  bous  serviteurs 
pour  nienre  ài(eur  place  ,il«s  hoiîirj 


Sxi 


GORD 


iDM  ptpv«n.  Mi*ithëBdéflo«v(it  Imm 
«•  abat  à  6ordieu,  i|ui  ne  pui 
i^tmpéchat  ie  lui  du»:  ic  Le  lort 
d'aiipniicac»Ib«ea-l  pl«ndi«ï  on 
hû  cache  la  vërtld  ;  st  conoDw  IL  n* 
ptui  pa>  lAut  voir,  il  eM  obligé  <k^ 
»'ni  Tapp«rU(  à  (1m  hontmei  qui 
•ont  (TinMlligeBica  pour  le  tromper.» 
Quand  l«t  d^tordiM  iat  lègnei  pr^ 
cMana  fiiratt  ï^bnu^s ,  il  diem. 
pIiMieur*  grandi  édifices ,  dont  le 
plui  uMgQtltfua&iifciui  dodiamp 
de  Mari:  il  oonlaaoit  deux  va>l» 

Ïtlfràa  da  nùlte  pwd>  dé  bmgHfUH, 
oign^MdacinqeenU  piedil'Hned» 
ra«ir»,  Entre  <ws  àmisi  gakriH  , 
dw>tt  de  ohaqua  tàU  une  baate  pa^ 
)i«Mde  de  laurien  ek<  d«  wi^tM,  M 
aa  loilicu  one  teniHe  de  laloiigiteiiT 

m^  d«  petit» cslMmee;  au-deatu* 
A*  cette  natoie  lerrai9eVéleT«it  une 
antre  galerie  de  Soo  pied*del(«g... 
11  y  avoit  prèa  de  qnMre  an*  que 
Gordien  ré^oitpainbltmeDt,  quand 
SapoT  ,  m  de  Ferae,  ravagea  tei 
province*  de  l'eoipirt.  Le  faune  em- 
pereur partit  bienift  aprè»,  pour  le 
eombaHre,  aim  une  armée  Hcaa- 
brauae.  Au  lieude^'anbarquefavea 
■ai  troupea,cequiéloit  la  plu» court, 
■)  treverta  exprèa  la  MoaJe,  afin 
i'y  arrMar  les  prc^è»  de»  Gothi  et 
d'antres  peuj^a  du  nord  ,  qui  , 
•«mblaMea  à  un  torroot ,  TCDoiaiU 
d'iiwiider  la  Thrace.  Il  y  aigna)^  un 
Mtrée  par  une  c^bre  vie loire  qu'il 
rampona  but  ce*  barbare»;  et  aprè» 
y  avoir  rétabli  l'assurancAt  l'ordre, 
il  coDlinua  »a  roale  par  le  détroit 
4e  l'HeHespoat ,  et  eiuuila  par  l'A- 
«ie  rai'oeure;  de  là  il  pa»*a  sa  Sy- 
rie,oàSapor  et  lui  en  vinrent  bian- 
tAt  an  maiua.  Gordien  fut  vain- 
r|neur,  et  reprit  snrlui  la  villed'An- 
tioebe  :  il  >e  rendit  ausii  maître  de 
Carà»  et  de  Niiible  ,  deux  placée 
eonïidérable»  dent  lea  Penea  »'é- 
toienl  emparé».  Le  lënaC  lui  decama 
(e  triomphe,  et  donna  i  ton  beau- 
père  le  titre  de  Auteur  de  la  vépu- 


GQRSt 

bG^e.  TVndieqH'iliÙiMUeUhDM 
lamaigi  pac  sa»;  «xploiti.,  Phikppa, 
prëtetdu  prétoire,  le  &t  a«Mw'vMa 
en  344'  L'armée  honora  »a  m^iDoira 
par  HB  toimbeaMoù  elle  d^HuawD 
corpi,  aiu-let.  cOBËuide  la  Ban», 
avec  cette  iutcription,  en  ImguM 
grecque,  avriaque,  laliue  et  ^p- 
lieune  .  «  Au  divin  Gordim,  vaia- 
i^ui  dai  Perse*,  de»  Soths  et  dt» 
SarnvHayijuiaBiis  ËBaïutaauhlM 
domestiqnei  d«  l'enipiie ,  etwbjii- 
Eué  le»  GernaaiBL... ,  mait  aonlea 
Philippe.  »  Le  aenal,  ausii  wntiblt 
à  celte  peite  tjue  l'atraée ,  Et  ua  d^ 
creten  ^honneur  du  Gordieiu,  jat 
lequel  leur  postérité  «toit  auoipM 
de  tous  lea  empois  oadieuit  da  lu 
rjpuUiqiM. 

t  GOBDIUS,  nidtFhiTgitil 
pàr«  de  Hidaa,  ûmple  Ubpurw 
qui  parvint  de  la  charrue  au  Uiv. 
'Tout  Bon  bien  coiisittoit  an  dtM 
attalageadabcBub,  Fun  pourlalwi- 
rer,  l'autre  pour  traîner  aon  chati»!. 
Lea  Phrj'f^ieas,  ayant  ^pris  de  l'an- 
ck  que  celui  qu'ils  lencontreroiial 
■ur  un  char  teroit  laur  roi,  deor- 
nèrent  la  couronne  i  Gofdius.  Mi- 
das ,  aou  Bit ,  offrit  W  ckafiol  di 
son  pire  à  Jupiter.  Le  WE«d  ^ 
altachoit  le  joug  au  limon  M 
fait,  dit-on,  avec  tant  d'adreua, 
que  le  peuple  étonné  lit  courir  h 
bruit  que  l'empire  de  l'Asie  apptC' 
tiandioit  à  celui  qui  ie  d^uouttoil- 
Alexandre-la-Graud,  paawjUiiGai- 
dium,  capitale  da  la  Fbrygie,  fal 
curieux  i^  voir  cet  ouvrage  <|u'()n 
diioit  être  «i  uaerveilleul-  U  *>''* 
nœud  ;  et  sans  s'amuaer  i  h  déiain 
méthotUquetnMt ,  comme  l'aveint 
easayé  en  Taiolant  d'autre* ,  il  bno' 
quB  ta  difficultd  en  le  coupant  d'na 

*  1.  GOBDON  (Bernard),  méded» 
français ,  né  i  Gordon  en  Rouorpa. 
commenta  à  cnB«ignet  à  Monlp»t- 
titr  an  t  iSi  :  on  pUce  e«  mwl  •«'■ 


I'm  i5i8:  HmL  aaieiur  «Pén  garni 
uombre  d'ouvTïgn  (tout  h»  (irûi- 
ci^tuiKHM,  I.  JUeiheem  kigtiiiU, 
MU  (fo  iniHcotiqnibua  emr»itdo~ 
rum  morborufn-i  il  coMimctiCii  à  Vt 
itcla  ifai»  les  écoles  di  Montpeltier 
lu  moii  de )tiiUrt  1:396.  II.  Gpua, 
Ulium  nudidiia  iaaeriptttnt  ,  n'* 
•Kurborumpropè  omnium  ouratio- 
ie,  aeplem fiarlicuIU  disiiibutuMi 
il  le'  dicta  à  ses  écoliers  en  i3o5. 
UI.  Ile  ficOta  ratione  tt  pAarma- 
ainim  usu  i/t  morbia  aculi»,  IV. 
2V  prognoatieU.  Il  composa  eci 
yiiitffi  dans  ut  vieîllctse.  Cm  ou- 
V  rauet  et  phaitara  aulrts  piirimnl 
\  Firme  en  i487,in-CDl.;  &  VsBÎiS, 
i,^g4 ,  in-rol.  ;  à  Paiis ,  i54i  ;  i 
[.jou,  i55o,ia-8'. 

II.  GORDON  C  Jacques  ),  tob- 
iroversUte  jésuite,  d'une  de»  meil- 
leures maisoDs  d'Ecosse  ,  habile 
itans  la  philosophie,  la  théologie  el 
ea  langues  ,  euseigna  l'hébreu  avec 
rëpiitation  à  Bordeaux,  à  Paris  et 
\  Pont  -  à  -  Mousson  ;  îl  vojagea 
in  AUeDidgne,  en  DausEoarck  ,  et 
1  an  s  les  i  1(8  britanniques,  où  il  eut 
lieaticDup  à  souffrir  pour  la.  religion 
:atholique ,  et  moiicut  à  Paris  en 
iCao,  i  77  ans.  Oiiadelui  Coa~ 
•raveisiarum  c/iriuiangejidei  epi- 
'ome,   ColagM,   i6au,  3  volumes 

m.  GORDON  (ftwpes-Hes- 
tlore),  jëtuite  d'iiie  des  phis  illus- 
irei  maîsooB  d'Erosse  ,  né  Èk  Aber- 
teen  en  i35i,  se  disiingua  dans 
«m  ordre,  fut  confesseur  de  Louis 
Xm,  et  mourut  à  Paris  eu  i64i  , 
t  88  ans.  U  est  aiiienr ,  f.  d'nn 
Commentaire  latin  sur  la  Bible  , 
■n  3  vol.  in-fol ,  qui  est  peu  rechpr- 
:hë.  II.  D'une  Cknnoiogie  in-fol., 
Misai  en  latin,  depuis  la  création 
lu  monde  jusqu'à  l'an  1617.  III. 
D'une  Théologie  morale ,  et  de 
joelques  autres  ouvrages  en  latin. 

IV.  CORDON  (Tlwmaa],  mon 


GORD 


&33 


3U-mMTd»i>iUc»  nbOykSB  ta»i 
avoib  le  génie  As  Ta  politique  tt'in 
la  IktiêralnK.  Son  goM  pour  le* 
écriiMBi  penseo ri  L'engagea  A  do>- 
ner  «n  (7:19  nne  bense  Traduciiom 
anglaise  de  Tacite  ;  >et  rëflexioa* 
dont,  il  l'accompagna  ,  pour  bi  pi»- 
pari  neuves  et  judideuseB  ,  furent 
Iradotlea  eu  fuuçais  par  DatitU, 
sous  le  titfe  do  Discours  histori- 
que ,  critique  et  politique  sur  Ta- 
cite ,  el  pvnrHi  à  AmMerdom  en 
iT^i ,  3  -vtA.  ior-i.3 ,  ti  i7!>i.,tn3. 
En  i?43  il  douna  U  TraJactiot» 
anglaise  de  SaUusie  ;  Us  discours  po- 
litiques qu'il  y  a  foîuts  furent  ausâ 
traduits  en  français  parDoudé,  suua 
le  litre  de  Discours  histortqnes  cl 
politiques  sur  SoHuste,  )7.'ig,3Tol. 
in-ii;  Blquoiquen>oinseetiK)ésqua 
M»  H*fiexia4i»  tur  Tacite  .au  ^m\ 
le*  lire  »* eo  Ëniit. 

i  V.  GODDOH  (  Ateianare  )  , 
Ecossais  ,  vovagea  en  Italie  ,  en 
France,  en  AHtmagM,  et  mWit 
le  gouverneur  Glen  dams  I»  Caroli- 
ne,  où  il  iBoaTut  juge  de  paix ,  lais- 
sant une  forluBc  considërable.  On 
adelui,!.  Voyage  ifEcoK»,t.y«t. 
66  plsnclMa,  1797,  in-fi>l.,  et  nu 
supplément pasbtié  en  1733,  in-fol., 
avec  73  planches.  U.  Via  du  pop» 
Alexandre  VI ,  *t  de  aonjila  Cé- 
sar de  Borgia.  {  Vay.  ALEXAtroiiB 
VI.)  m.  Etiai  lur  lea  oMiquilêa 
égyptienne!,  173701  173?.  ►"-foi. 
Gordon  eccrAeire  de  ta  aociàté  des 
antiquiiéa  de  Londre*,  aroil  quitld 
en  1741  cette  place,  qti'ilôloit  bien 
en  dial  de  lemplir.  TotM  ses  ou- 
vraees  sont  distingués  par  la  pro- 
fondeur encore  plus  que  pM  félë- 


•  VI.  GOBDOS  (  Andcd) ,  pro- 
fesseur de  philesopfaje  au  monaslèro' 
écossais  des  bénéjiclina  à  Erfurt , 
né  en  L71»  près  <l'AbeTdeen,inort 
en  17S1 ,  entra  dans  l'ordre  de* 
béBUictini.  LMoavngM<l*G«fdoB 


524         GORE 

toDt ,  I.  Fienomena  tleetrieitati» 
txpmila ,  îa-S*.  II.  PAi/oiopAia 
ttliiU  el  JHciiaiia ,  S  vol,  in-S". 
lit.  Tiaili  impartial  de  Forigine 
àe  la  guerre  préaenle  rlaiu  la 
Grande-Bretagne,  iO'/i'.VW.  Phy- 
aicŒ  erperimcntalia  «le/nenta ,  itk- 
K".  Gordon  cille  prcnikr  qui  ait  «n» 
plojé  lin  cyliudrc  au  lien  d'an  globe 
dm»  l'a])pareil  ëtcclTK]uc. 

*V!I.  GOHDON  (George) ,  génë- 
raliineui  appelt  lord  G<irdou ,  fila 
de  Cosme  George ,  duc  de  Gordoa, 
né  en  1730.  mort  eo  1795,  entra 
fort  jeune  dans  la  marine ,  mais  il 
ta  «initia  à  l'occasion  de  quelqun 
differeni  avec  le  lord  Sandwich.  Le 
canton  de  Siiggerahan  l'elni  ton 
représentant  au  parlement,  el  il 
l'y  distingua  par  la  hardiesse  de  ses 
discours  contre  les  niiniBlres.  Maîi 
ce  qui  l'a  rendu  plus  célèbre  , 
c'est  «on  opposition  au  bJU  en  fa- 
veur des  catholiques  romains.  La 
Tiolence  de  se»  opinions  excita  ,  ou 


1760, 


des  troubles  pour  lesquels  il  fut. 
rèle'  et  mis  en  prison.  On  lui  lit  son 
procès,  el  il  fut  acquitte.  En  17S6 
il  fut  excomraiinid  pour  n'avoir  pas 
pjrn  dans  une  cause  où  il  éloit  ap- 
pelé comme  témoin.  En  1788  il  fut 
reconnu  comme  auteur  d'ua  UbelU 
coQlre  la  reine  Marie -Antoinette 
de  FraDce,  et  obligé  de  s'enfuir  en 
Hollande.  Peu  après  il  retourna  en 
AnElelerre,  soiisle  déguisement  d'un 
juif.  On  dit  qu'il  ivoit  adopté  leur 

Srafession.  11  fut   arfèlé  et   mit  i 
levrgate,  oit  il  est  morten  J793. 

•Vm.  GORDON  (Robert), an- 
leur  anglais  ,  qui  a  donné  une  des- 
cription exacte  de  l'Ecosse ,  avec 
des  cartes  des  différena  ceiutés ,  sOlia 
le  titre  de  Thtairum  Scolia. 


s'«st  patsi  de  plus  remaïquaUe  daps 


GOR9 


sa  patrie  depuis  i!lioiasqn'eaiSlt 
C'eai  un  fort  mauvais  poème ,  dhi 
c'eit  une  anei  bonne  chrmii^, 
mile  pour  connoitrel'hisloiredtiN 
temps.  Il  a  pris  Le^kinte  pout  nn- 
dèle;  mais  la  copie  est  fort  \éèr- 
rieure  à  l'original.  Le  «avant  Hin- 
tori  l'a  insérée  dan*  sa  gruide  Col- 
lection des  Eccivaiaa  os  llûlMi 
d'Italie. 

I.  GORGIAS,  célèbre  capiiaiDcdu 
troupes  d'Antiochus-EpifJiiHKs,fnt 
envoyé  par  Lyaias  en  Judée,  i<ec 
Nicaoor,  à  lu  tète  d'une  piiiusnlt 
armée,  pour  désoler  tout  It  ptjt 
Judas  Macchabée  s'étani  aviai 
contre  ces  deuic  généraux,  aUa^ 
d'abord  Nicanor,  le  rainquil,  H 
força  Gorgias  à  se  retirer.  Deui  ai 
après  ,  cerui-ci  en  étant  encore  «m 
aux  mains  avec  Judas,  faltaJvi. 
Il  éloit  sur  le  point  d'èlre  {rà 
par  Oosilhée  ,  lorsqu'un  di  o 
cavaliers  lui  facilita  le  niojendm 

n.  GORGIAS-LE-LÉONTW, 
ainsi  nommé  parce  qu'il  éloit  i 
Leontium,  vitU  de  Sicile, Mplù> 
el  orateur  célèbre ,  avoit  élé  duopk 
d'Empédocle  avec  Isocrale  et  bui' 
coup  d'autres,  tant  philosophes^ 
rhéteurs,  qui  furent  formés  1  M 
école,  comme  Cicérou  nous  lif* 
prend  dans  «on  Brnlua.  SescW'' 
toj'ens,  étant  eu  guerre  avec  In Sj- 
racuaaina,  le  dépulcrêat,  ru4'1 
avant  Jésus-Cljrist ,  vers  tes  Aïk- 
nient  pour  leur  demander  di  »■ 
cours  contreleurt  ennemis.  Udiaifl 
toute  l'assemblée  ,  de  iafon  q»'"^ 
obtint  ce  qu'il  voulut.  Les  AlK" 
niens  forcèrent  cet  orateur  ài'cU^ 
p&rnai  ^uï,  et  coururent  chw  ^ 
prendre  des  leçons  de  rliéloniF 
"  ine  il  étoit  toujours  ptèl*  («■' 
ur  toutes  sortes  de  in*lièrei>< 
éblouit  Umultitude.  IlfilluiUaM* 
talent  aux  jeux  olympiques  d  FF* 
ihient,  etilyfs{ui<l^*>£'*"'"^ 


Gono 

plaudissemeas  de  toute  la  Grèce  , 
qu'on  lui  ërigea  «ne  statua  d'or  à 
Ùelphei.  D'autres  disent  qu'il  gagna 
tant  d'argent  dans  aa  proreuion  , 
qu'il  ftt  pJacer  une  statue  d'or  dans 
le(em|>tede  Delphes.  Ce  Tut  lui  qui, 
pour  exercer  ses  auditeurs,  établit 
telle  espèw  de  déclamation  ou  de 
iiacours  qui  se  fait  sur-le-champ 
il  sans  tiréparation ,  que  Quintilien 
ippelle  Extemporalis  oralio.  Gor- 
jiaa  n'ëtoit  qu'uu  ëcrivaiu  froid  , 
tendant  au  sublime  par  des  efforts 
joi  t'en  ëloignoient.  La  magnifi- 
cence de  ses  expressions  et  la  har- 
diesse de  ses  figures'  ne  servoient 
tnen  louieut  qu'à  manifester  la  sté- 
rilité de  ses  idées.  Cependant  il  é  len- 
dit les  bornes  de  l'art ,  et  ses  défauts 
mêmes  servirent  de  le(an.  Jl  vécut 
luqit'ù  cent  septans,  sans  jamais 
interrompre  ses  Jtudes.  /^oyea  Cl- 

GORGO  ,  femme  de  Léonîdas  , 
roi  de  Sparte ,  est  très-célèbre  dans 
l'antiquité.  C'est  elle  qui  disoit 
que  a  les  femmes  de  Sp*rle  éioient 
les  seules  qui  missent  de*  bdiumee 
m   inonde,  u 

GORGONES  (les)  {Myihol,) 
Stoienl  trois  sœurs,  fille»  de  Phor- 
:us  et  deCeta,  qui  demeuroienl, 
tuivant  Hésiode,  près  du  jardin  des 
[^sperides  ,  et  transformoient  en 
[lierres  ceuic  qui  les  regardoient. 
Slles  n'avoieut  qu'un  leil,  dont  elles 
te  servoient  tour  à  tour.  On  les 
fwiut  i:oineea  de  couleuvres ,  avec  de 
;raades  ailes,  des  défenses  de  san- 
glier pour  dent»,  et  des  griffes  de 
iou  aux  pieds  et  aux  mains,  Persée 
lélivra  la  terre  df  ces  trois  moitS'  i 
Tes  ,  connus  dans  la  fable  sous  les  ' 
joms  de  Méduse  ,  Euija/e  et 
Si/ienjo.  Il  coupa  la  lèle  à  Méduse,  ■ 
ivec  le  secours  de  Minerve,  et  la  ' 
léesse  l'attacha  à  sou  égide  ou 
joutlier. 

<30BC0NIE    (sainte),    fille 


GORI 


5^5 


de  saint  Grégoire,  e'vèque  de  K>- 
ziauzeq  et  de  sainte  Nonne  ,  et 
sceur  de  saint  Grégoire  de  Na- 
zianzea  Elle  avoit  de  la  beauté,  de 
l'esprit  et  dea  lumière».  Sa  vie  fut 
toute  consacrée  aux  bonnes  œuvres. 
«  Laissant  aux  comédiennes  et  aux 
cijurtisanes  ,  dit  saint  Grégoire  de 
Nfliianze.  le  fard  et  les  couleur^ 
empruntées  ,  elle  ne  voulut  d'au^ 
très  oraemens  que  ceux  de  Vante.» 
Elle  mourut  vers  37a. 

GORGOPHONE,  fille  de  Persée 
et  d'Andromède,  et  femme  de  Pé- 

rière,  roïdes  IVlessëniens,  se  rema- 
cja  ,  après  lainort  de  son  époux  , 
avec  (Ebahis.  C'est  la  première 
femme  engagée  dans  de  seconde* 
noces  dont  parle  l'hiiloire  profane. 

.  t  GORI  (Antoine  -  Franc»!»)  , 
professetir  public  d'histoire,  prôvtt 
du  ba|>ti6iore  de  Florence,  mort  eu 
cette  ville  le  21  janvier  17S7,  fiti 
nndes  plus  sa  vans  antijjuafres  du 
18*  siècle.  Oii  a  de  lui  ,  I.  Lade»~ 
cription  du  cabinet  du  grand-^uc  -, 
soup  le  titre  de  Xuicetim  Ftorenli- 
num,  publié  à  Florence,  13  vol. 
in-foL  ,  lyîi  à  176a,  avec  un  grand 
nombre  de  figures  et  de  remarqitM 
curieuses.  Voioi  la  division  de  cet 
ouvrage :LeGpierres  gravées,  9  vol.j 
les  statue»  ,  ■  vol.  ;  les  médailles  , 
3  vol.;  les  peintures.  6  yoI.  II.  Mtt-i- 
sœum  Elriiscum,  Plorcnre,  ijS? 
et  «oivai» ,  S  vol.  in-(bl.  Il[.  Mtf 
sceum  Corlanense ,  Romu,  1760, 
iu-tbl,  1V_.  i.r.i  Jitscriprions  ancien- 
nes g  ùi  ié  rrowent  dans  les  ^iUes 
de  Toscane;  Florence,  1736,  et 
rnler'en  171I4  ^  ^'o'-  ''i'4'' 
V.  Dattfliolheca  smitkiana,  Ve^ 
,  1767 ,  3  vol.  in-fol.  VI.  Com- 
menlaria  in  XII  priorum  impe- 
■atorum  Romanorum  numismatà.  . 
Im  commentaires  se  trouvent  dans 
1e  Thésaurus  Morillianus.'W  a  mis 
jour  d'autres  écrits  sur  le»  aiili- 
tcs ,  dant  lesquels  il  a  répandu 


λS         GORL 

VOM  «rndUiou  peu  eonDwm,  «t 
parmi  le*qucU  ou  renwrque  U  ITni- 
tor  dtt  aacieni  éiplyquet  coiuti- 
iairm  et  eccié»ia»tique% ,  FloTsBue , 
17^9,  3  voi.  in-fol,  ,  (|ui,d|M'èi  M 
IBOTl,  l'iiL  publia  par  FaKcri;  «t 
Symiola  Jillerariœ,  «n  iI«uk  dë- 
udM ,  dont  1b  première  parut  de 
J74S  i  nSi  ,  «t  la  «ecoude,  de 
J7&1  à  jq64,  iu-S". 

GOUTN  DE  Saint -Ahoub, 
yqya  Auoim  CLouii  -  Gorin  de 

GOHIQM.  ^<>f«  Joseph  ,  n"  VH. 

'  GOmUN,  Hirnemind  l'Ad- 
mir^le ,  à  catwe  de  ion  açle  ^lo- 
<{ue)il  ei  harmoDieux ,  aaqutt  veri 
le  cDDUBenoemeift  du  5°  siècle. 
Après  avoir  ëludië  auprès  du  u- 
iholiecM  d^m^nie  h  philosophie, 
la  Onolope  et  lea  langues  MvanlM, 
gcec^e  et  syriaque,  il  allaàCoii»- 
laniinopLe  .piic  i'ordre  de  oe  chef 
d'Église  ,  pour  y  acquérir  de 
seiks  comoissaBies.  Derelixir 
sa  pallie,  il  fut  uoré  ëvéque  daiu 
une  des  proviaeee  de  la  Géorgie  , 
et  il  j  mourut  dans  un  dge.avaucë. 
On  ■  JeJuL,  I.  L'Hîtioijvdesét^Ht- 
iotn*  arrifi»  ta  Arménie  damaoa 
umpa.  El.  Un^rand  iMtnbre  HHo- 
fiiéïiea  et  de  Diaoonn  oraliùrea.  ■ 
Ces'iDOTDcaux ,  resardés  cornue  des 
i^ets  -  d 'œuvre  d^inqueuee  ,  sont 
ftMii  immuacrila  iaxn  In  hibliothé- 
que  da  couffent  arniénieD  à  Venise. 

1-  I.  'GOBLÉE  (  Abraham  ) .  en 
Jalia  ùorlaus  ,  nri  k  Anvers  ta 
j549.  mori  à  Delft  en  HoUande , 
le  i&  avril  rSog  ,  ^toit  extrême- 
mont  versé  dans  la  connoissance  des 
médaille* ,  des  mnnnoies  anciennes 
et  des  autres  antiquités;  c'étoit  sa 

rision  dominanie.  On  a  de  lui , 
DaciyliotAeca,  àLeyde,  iGoo, 
.in-4'',«iréimprimé«n  1707, avoi. 
in-4' ,  avec  les  notes  de  Gi 
C'est  un  traité  «avant 


GOnO 


duif 

binet  de  pierres  antiques  gravéu, 
Paris,  1778,  3  vol.  10-4°.  U.Ui 
thi-itar  des  mèdaiUe»  d'or  el  dar- 
f0nf,in-lal.,enlaliD,  Leyde.ifoa. 
111.  Faraiipomeaa  aumU/aaliM. 
On  voit  dans  ces  divers  ouvragei 
un  tavaal  nourri  deiiuei]leu»«ii' 
teuri  de  l'oatiquité. 

•  II.-  GORLÉE  (  David  ) ,  mû 
dlllrecbt,  tigaalé  parmi  lé>  anU- 
gouisle*  de  k  pliilosopbie  d'Ari»- 
loletUorissoit  au  coiomencimeDl  da 
17*  siècle,  il  a  laissé  Extràiai*- 
aei  pbiioaop/iiixe ,  Lej'de,  iftM, 
in-S". 

GOROFIUS  (Jean),  tunuaunf 
B«canut,gaxix  qu'il  naquit  è  flil* 
verenbeck,  village  du  Bi^bant,  ■  ^ 
1&18,  voyagea  en  Italie,  eu  EspiJM 
et  eaProDce ,  fut  médecin  de  lawnt 
SUonore, 'épouse  de  Françoiil","  I 
de  Marie,  TeinedeHougne.niili(1« 
Il  lui  offrit  l'emploi  de  ion  méJcca; 
maisGoropius,  dégoiktë  dalacnw, 
<e  coulenta  d'un  présenl  comidén'  : 
bUque.ceprinceluitLAprèiJviiir  | 
exercé  loBE -temps  sa  profes«iona 
Anvers,  I!  rabaudonna  pour  ee  I'ïW 
ealièremetii  à  l'étude  de  l'auliqiiil^. 
et  mourut  à  niaairiclit  le  ît  H 
1673,  à  S3ans.  C'éloit un Ii«ji«« 
bizarre  ,  qui  Bouienoit  des  opinin" 
ridicules.  Ses  Origines  Jutuerpin-  , 
nie ,  i5<|6,  in-fol. ,  sont  pleines  * 
coo les  fabuleux  sur  l'origine  J" 
peuples  ,  el  semée»  de  cette  «pe* 
d'érudition  qui  n'es!  d'aucun  »■>?' 
Il  s'efforce  de  prouver  que  la  l'ij* 
cimbrique  ou  flamande  est  cdk 
qu'Adam  a  parlée.  11  n'allègiitp"" 
fondement  de  «es  extravagim» 
que  des  éiymologies  bitrlwqi"'- 
Olaiis  Bndheck  a  goutenu  à  peu  pf** 
un  senihlable  synème.  (  Foj.  ^^ 
BECK.  )  Ou  a  encore  de  iwi  <^  , 
Geropii  Âacienù»  non  «rfi»,*"" 


GORR 

■Vttti,  iBSe,  in-fol.  ,  «ùvrage  ,' 
cNtfDK  )«  prricMent ,  ptem  d«  par»- 
4oxe*  elàe  rèreriM  cabaliMiqnes.  Jl  ' 
y  attaqnie  oepeBthBI  judicieuaemntt  ; 
In  MamorèteB  ,  qui  «ni  rendu  p>us' 
<diSidtle  rinleUigttK»  ds  lexte  toë- 
^nvu  de  lIEcritUK  pif  teun  peinte 
■MiyeHe».  ^ 

t.GOItRAN(NiMUs  d«},  nligiem 
dominieaiiidpari», Riouniteii  lagS. 
i%>Iippe-le-Hardi  le  nomna  coufes- 
■eltr  de  ton  fila,  depuiaroi  âePrauce 
son»  le  nom  de  Fhilippe-le-Bel.  On  a 
de  lui,  I.  De*  Gommetttairt»  sut 
prvqne  toute  la  Bible.  II.  Dei  Ser- 
moft  et  quelque*  aotTes  Ouurages. 
La  plupart,  nstëi  «MouKrit»,  ne 
tnëiiteut  pa«  d'être  imprime*. 

I.  G-0BR18  {  Jea«  Aé) ,  Gor- 
t^etta  ,  ■ntieoin  de  Pana  ,  piutes- 
lant-,  fui  raji  deux  fois  de  la  fa- 
ôlillé,  il  CBUM  de  *a  croyance,  et 
rétabli  autant  de  foia,  Dea  «oldat* 
■rmâi,  ajnnt  arrËlé  «m  carroaae  , 
lui  frreiit  lani  de  penr  qu'il  en  de- 
vint perdus,  11  vécut  plusieiira  en- 
liéea  daaa  cet  état  dëplorable  ,  et 
ntooVut  en  i57  3,  à  73  ans.  Il  poa- 
BÏdoitaNaz  bien  le'grei: ,  et  il  donna 
to»e  Tradvclion  latine  de  Nican- 
dre,PaTK,  1657,  in.4°,  Se»(S«i'«ï 
itnpiiTïiëes  va  tfeîi,  in -fol.  ,  ne 
•ont  Boère  contuliris,  parce  qu'il  s 
paru  âepuia  des  livres  meilleuraaur 


n.  GORRIS  ileànde),  petîl- 
-fils  du  prëcrideDt ,  Pariaren  ,  et  m^ 
decin  ordinaire  de  Louis  XUI ,  fil 
imprimer,  en  i&sa,  tous  les  Ou- 
vrages de  son  aieuL,  arec  le  Traité 
des  Formulm  remadiorum  ,  de 
Pierre  aon  bisaïeul.  C'eit  un 
gros  in-folio  ;  les  Defiaitianes 
medioee  y  sont  augmetatéca  â  peu 
pris  fie  la  moitié  par  l'Mitenr ,  qui 
aroit  travaillé  pendant  TÎiigi  ans  à 
SDpplder  à  ce  qui  manquoit  an  tra- 
vail «te  ia^MaaieuL  Ce  grand  oa~ 


GOUT 


Sa? 


vn(ge,«ërilable  BicliosMirc  de  toiM 
Isa  mola^eca  qui'wint  en  uaege  dana 
lea  ^coleg  de  médecine,  eit  ra&gé-ae- 
lonl'ordiedel'alphabet.et^ea  termes 
greciy  sent  e^iqnëa  en  latin  :Gdt' 
m  y  donne  U  signilicitioB  latine, 
et  flxpJique 'assez  »u  long  l'es  dioaua 
marquées  par  ^  termas,  11  a  «naoK 
doKië  quelque  ■  ouvrages  tiviiçaîs. 
Le'ptui  connu  est  aon  Dkeaun  lie 
l'origine,  des  moeurs,  frauHea  tt 
impostarea  •des  càariataaa ,  '  etc. 

uéàLi 
d'atiovii 

de  la  rt 
intitult 

sailles 
lëvolûl 

à  cette 


logie  d 


pas  uti  méchant  homme,  et  les  a/r 
f/ti-révaluiionnaiies  lui  faisoieni 
uu  crime  d'être  moàiti. 

•  I.  GORTER  (  Jean  de) ,  né  en 
i6Sg  à  Enkuysen ,  disciple  du  célè- 
bre Hœrhaave ,  enseigna  la  méde- 
cine i  Harderwick ,  sa  pairie  ,  avec 
Isnt  de  réputation ,  qu'il  fut  re^Q 
membre  dea  académies  de  Péters- 
bvurg,  de  Kome  ,  de  Harlem  ,  Vt 
médecin  de  l'empereur  de  BuHie  ; 
mais  en  1758,  il  retourna  en  Hol- 
lande, oàil  inMinrt'ea  1763.  On  lut 
doit  un  'grand  B«tabM  d'ouvragea , 


5a8 


GOSS 


loi»  écrit*  avec  bcmcoiq)  d'ordre , 
.cl  qui  cooliçnueiit  un  grand  nombre 
d'obwr valions  nouvelle*  et  întérea- 
wnlH.  Voici  la  liste  de$  pcincipaus 
1.  De  Peitpiivtionc  in»eatibiti , 
Lugduni'Balavoroui ,  i7i5 ,  17S6 , 
ia-4'*;  PalavU  ,  1736,  175:S,  ifi'4''î 
il  prétend, danicet ouvrage, loMte» 
cbo*ea  égalei ,  qu'on  trani^ire  moiiu 
pendaut  le  lonimeil  que  pendant  la 
.veille ,  pendant  l'hiver  que  peudi 
l'ëlé.  It.  De  Setielioite  lutiaoran 
sanguine,  ex  solidorum  fabricâ 
piiEcipuè  et  humorum  indole  ,  de~ 
monttratâ,  Lugduni  Batavorum  , 
1737,  I7Î5, 1761 ,  in-4'  jPataïii , 
1761,  in-4''.  in.  Mèdicime  com- 
jiendium  in  uaum  exeivitalXonU 
domeuicœ  digeslum ,  Lugduii  i  .Ba- 
tavorum,  pars  prima ,  1731J  pars 
secunda  ,  1737,  a  vol.  iu-4'';  Fraii- 
cofurli  et  Lîptite  ,  174g  i  a  vol. 
in-4'';  Venetiie,  1751,  iM";  Pa- 
tavii,  1756,  in-4'.  La  première 
partie  traite  des  maladies  en  géuë- 
ral  ;  la  seconde,  des  maladies  en 
particulier.  On  trouve  d.ius  l'irae  et 
dans  l'autre  des  observations  impor- 
tantes. IV.  Exercilatioiies  ^uaïuor 
'medîcre ,  1°  tfe  moiuvUaU;  a"  île 
somno  etyigiliâ;  3°  de  famé  ;  4'  de 
siti ,  Amslelodaini  ,  1737,  in-4'-  V. 
'Cliirurgia  ivpiiigaia,  Leidœ.  1-743, 
in-4";  Flurentiœ ,  1 74S ,  iu^"  ;  Pa- 
tavii,iiS5,  176a  ,  in.4''.  Cet  ou- 
vrage,'C|oe  l'auteur  avoil  publie  en 
Siottandals  en  1781 ,  s'étend  Irès-peu 
sur  le  manuel  des  opérations. 

,  *  II.  GORTER  [David  et);  fils 
au  précédent,  !i'appliijuai.-<iinmeion 

père  à  l'élude  de  la  médecin^ ,  et 
eu  prit  le  bonnet  de  docleur.  On 
a  de  lui  Mateiia  medica  exhî- 
bens  i/iriu/n  medicamentomm  sî/a- 
pUcium  caialqgos,  Amstelodarai , 
1740  ,  itt-4'';I'alavii,  i755,iu-4°- 
GORTZ.  Fiyee'GoERTz. 


GOSS 

iSaS.dàa  l'âgede  iTam,  twé- 
laire  de  FeidiBiiid  de  Goaugue, 
vice-roi  de  Sicile  ,  cDDUuua  di 
l'iire,  lortque  ce  tice-roi  fui  gou- 
verneur de  Milau;  il  eut  Is  méoit 
Ton ctioa- tous  le  duc  d'AIbeelioui 
le  duc  de  9ewB ,  qui  furent  succoù- 
vemenl  gonvemeun  de  cet  étU 
après  la  mort  de  Gonzague.  Le  duc 
deSesMremmtuaaTeclui  lia  tour 
d'Espagne,  où  Goiseliaiiie  reuditii 
agréable  par  loa  adrewe  el  par  m 
prudence ,  qu'il  fut  employé  dut»  la 
aflàires  que  le  duc  avoil  auprès  di 
roi.  Le  marquis  de  Petcaire ,  suixw- 
seur  du  duc  de  Sesse ,  eut  pour  (Sft- 
selini  les  mimes  égards.  Le  duc  diU- 
buquerque,  qui  lui  auccédn,  gotti 

conçut  une  telle  aversion  coutrelui, 
qu'il  voulut  lui  âterl'boQneuietb 
vie.  Gosaetini  rentra  en  griMio* 
le  marquis  d'Aimonte  ,  et  lou»  l< 
duc  de  Terraneva  gouvemeiir  it 
Milauals,  el  fut  leur  secrélaiic  0° 
ditqu'ilavoitun  talent  merveillcu 
pour  pacifier  les  querelles.  Il  mounl 
à  Hilaii  eu  j5t»7.  On  a  deluidiw 
ouvrages,  L  La  f^ie  de  Ftrdiimi 
de  Gansague,  ibj^,  va-^'.  Il-U 
Conjuiaiioii  de  'JeaH~Loui)  A 
Vùsque,  eSacée  par  cdle  du  cat'i' 
ual  de  BsIZ.  UI.  L'HUloire  dt  U 
Conjamtiwt  des  Pasai.  IV.  D* 
Recueil  de  Poétiea  ilalienas»,  p"" 
bliées  A  Venise,  1&8B,  in-^,  •■ 
réimprimées  pluejeun  fois. 

•GOSSENAY  (François),  aii  I 
Cbâlons-Mir-Sa6iie ,  fou  rritr  de  gre- 
nadiers au  régiment  de  Foix,  'tat-  | 
suite  busianl  dans  celui  deBetcm- 
gny  ,  mérite  d'être  connu  par  «oa 
courage.  Ayant  .  suivi ,  en  JT9*i  | 
In  partie  de  ce  corp^  qui  sa  res^ll 
Cobleulï  près  dt»  frères  de  Lo»" 
XVI,  il  rentra  en  France  apris  h 
campagne' de  Champagne,  el  dennt 
aide-de-camp  provisoire  du  gépà'l 
Vats.Dénoucébientàt  comme éoù; 
gréjetreuleintëà  ta  conciergerie,  il 


GOSS 

moHlra  dans  sa  prison  un  déiir 
(te  mourir  qui  étoiina  et  inl^i  eua  à 
la  fois  ions  les  détenue.  Ce  dtgoAt 
pour  la  vie  iiR  put  miuie  êlre  adouci 
par  les  tendres  Boiua  d'une  jeune 
fille  cbarmaule,  qui,  après  avoir 
douné  une  partie  de  sou  temps. à 
uu  vieil  oncle ,  veuoit  passer  régu- 
lièrcrnent  troii  ou  quatre  heures 
avec  son  prisonnier.  Ses  prévenani:es 
alloieut  jusqu'à  iburnir  ù  toutes  ses 
fanuisies.  Sensible  à  laiit  de  geoé- 
rosités,  Gossenaj ptomeitoità  cetle 
fille  de  se  marier  avec  elle  dès  qu'il 
scroit  libre  ;  mais  il  n'eu  nourrissoit 
pas  moÎDs  ^n  fond  de  son  cieur  le 
désir  de  mourir.  iLorsqu'ou  lui  ap- 
porta son  acte  d'accusation  ,  il  le  prit 
froidement  et  en  alluma  sa  pipe.  On 
lui  eu  6.1  avoir  une  seconde  copie , 
dont  il  fit  le  même  usage.  Conduit 
au  tribunal  ,  il  convint ,  avec  la 
luËme  tTan(|ui]litH ,  que  IQiisles  faits 
enonciSs  contre 'lui  ëloient  vraiï;  et 
son  défenseur  ayant  voulu  observer 
qu'il  n'avait  passa  télé,  il  répondit: 
«  Jamais  tua  lèle  ue  fut  plus  à  moi 
qu'en  ce  momeut,  quoiqu«  je  sois  à 
la  veille  de  la  perdre.  Défenseur  of- 
ficieux, je  le  défends  de  me  défendre  : 
qu'on  nie  mène  à  la  guillotine.»  En 
y  allant  il  salua  ses  camarades  de 
prison  avec  sa  gaieté  ordinaire  ,  but 
avec  eux  avant  de  les.quitlei  ;  et  se 
voyant  sur  la  iioule  insulté  par  la 
populace  ,  il  s'écria  :'  ii  Lâches  que 
vous  êtes  ,    TOUS   m'inauliez  !    Eh 

tant  de  courage  î  o  Arrivé  à  l'écha- 
faud  ,  il  aj'outa  :  k  Me  voilà  donc 
enfin  oil  j'en  voulois  venir  !...  n  et 
il  livra  sa  tëte.llétoitâgéde  96  ans. 

•  GOSSiN  (  P.-F.  ) ,  né  à  Sonilly 
eu  Lorraine  en  17&4 .  lieutenant- gé- 
néral civil  et  criminel  au  bailliage  de 
Bar-le-Duc ,  député  du  tiers-étal  de 
ce  bailliage  aux  étatS' généraux  eu 
1789  ,  fol-  employé,  pendant  l'as- 
Bemblée,  dans  les  comités ,  sur-tout 
dans  celui  de  constitution ,  et  cliargé 


COTE  523 

spécialement  de  la  division  de  la 
France  en  départemins,  districts  et 
cantons.  Ce  travail  difficullueux,  à 
raison  des  demandes  multipliées  des 
différentes  villes,  l'occupa  ir^long- 
lemps,  et  le  rendit  presque  étranger 
aux  autres  opéralious.  II  parla  ce- 
pendant quelquefois  sur  la  législa- 
tion,fit  décréter,  en  1790,  le  rem- 
boursement des  offices  supprimés , 
l'orgauiEation  des  archives  natio- 
nales ,  l 'établissement  de  bureaux 
de  douanes ,  et  ordoiuicr ,  le  3o  mai 
1791  ,  que  tes  cendres  de  Vollaira 
seroienl  placées  au  Panthéon.  11  de- 
meura toujours  attaché  au  parti 
conslilulionuel.  A  la  lin  de  la  ses- 
sion, il  fut  nommé  procureuf'Syu- 
dic  du  département  de  la  Meuse  ;  c« 
qui  devint  ensuite  k  cause  de  sa 
perle.  1*  roi  de  Prusse  l'ayant 
mandé  à  Verdun,  après  l#  prise  do. 
cette  ville,  en  septembre  1792,  Il 
refusa  d'abord  d'abéïr  ;  mais  ii  tinil . 
par  céder  aux  désiis  du  peuple  ds 
Bar  et  de  set  collègues  ;  et  ses  enne- 
en  profilèrent,  après  la  retraite 
des  Prussiens,  pour  l'accuser  de  ira- 
1  ;  le  fi  septembre ,  il  annonça  à 
emblée  a  qu'il  avoit  été  forcé 
d'obtempérer  i  la  sommation  du 
duc  de  Brunsvrick  ,  poiir  régler  les 
affaires  du  dépanenient.ji  Un  décret 
le  mit  en  accusation  ;  conduit  à  Fa- 
,  et  enfermé  au  Luxembourg ,  ii 
fut  condamné  à  mort  le  4  thermidor 
3  (  sa  juillet  1794)  P^r  la 
tribunal  révolutionnaire  de  Paris, 
ne  ayant  obtempéré  aux  ordres 
oi  de  Prusse ,  et  comme  conspi- 
rateur dans  la  prison  où  il  étoit  dé- 

-fGOTESCALC,  célèbre  bénédic- 
tin, né  eu  Allemagne,  prit  l'habit  ' 
monastique  à  Orbais ,  diocèse  de  Sois- 
sons  ,  Et  y  fut  élevé  au  «aoerdoce. 
Après  s'être  rempli  de  ce  qu'il  crovoit 
être  ta  doctrine  de  saint  Augustin ,  il 
passa  à  Rame,  et  ^lAdans  l'Orient, 
où  il  [épaulil 


53o 


COTE 


prëdMtidalioD.  «  Il  enseigna,  dit 
î'abbë  Pluqoel ,  i" ,  que  Dieu  ,  avant 
lie  créer  le  monde ,  et  de  toute  éter- 
nilé ,  aroit  prédestine  1  la  vie  éter- 
nelle ceux  qu'il  avoit  vonlu,  et  kl 
autres  à  la  mort  ëleruelle  :  ce  àé' 
cret  faisoit  une  double  prédestina- 
tion, l'une  i  la  vie,  l'autre  à  la  mort. 
3"  Ciimmecenxquiaont  prédestinés  Ji 
Ja  mort  ne  peu  veut  être  sauvés,  ceux 
que  Dieu  a  prédestinés  i  la  vie  ne 
peuvent  jamais  périr.  3'  Dieu  ne 
veut  pas  que  tous  le»  hommes  soient 
sauvés,  mais  aeulemenl  les  élus. 
4°  J.  C.  n'est  pas  mort  pour  Je  salut 
de  tous  les  hommes,  mais  unique- 
ment pour  ceux  qui  doivent  être 
■auvéa.  5°  Depuis  la  chute  du  pre- 
inier  homme ,  nous  ne  sommes  plus 
libres  pour  faire  le  bien ,  mais  seu- 
lement pour  faire  le  mal.»  De  retour 
en  llaiie ,-  l'an  84?  ,  il  s'entretint 
■ur  cette  matière  qui  éloit  pour  lui 
aussi  sublime  qu'obscure ,  avec  Nor- 
thingue  ^  évoque  de  Vérone.  Ce 
prélat,  effrayé  de  ses  principes,  les 
déféra  à  Baban  ,  archevêque  de 
Mayeace.  Celui-ci ,  persuadé  que  le 
bénédictin  enseignoil  que  Dieu  né- 
cessite tous  les  hommes  à  se  sauver 
ou  à  B«  perdre,  l'anaihématlsa  en 
84s  dans  un  concile.  II  écrivit 
c»]utre  lui  à  Hincmar,  archevêque 
de  Reims,  dans  le  diocèse  dnquel 
Goteacalc  avoit  reçu  la  prêtrise. 
Hincmar  Convoqua  un  concile  l'an- 
née d'après  à  Quierzy-sur-Oise.  Le 
malheureux  Golescalc  fut  dégradé 
du  sacerdoce  pour  des  opinions 
qu'il  n'enlendoil  pas,  et  qu'il  croyoil 
entendre ,  fouetté  publiquement  «n 
présence  de  Cbarles-le-Chauve,  en- 
suite enfermé  dans  l'abbaje  de  Haut- 
villiers.  Il  écrivit  deux  Confessions 
fie  foi ,  pour  aoulenir  sa  doctrine, 
offrant  de  la  prouver  en  passant  de 
auite  par  quatre  tonneaux'  plein 
d'eau ,  d'hitileou  de  poix  bouillante 
ou  même  par  un  grand  feu.  On  ri 
de  son  fanatisme  f^t,  ou  le  laissa  ei 
prison.  Saint  Vitroy ,  nsijteyi^t  de 


GOTH 

Lyon ,  se  déclara  pourtant  eontrè 
le  châliihent  cruel  qu'il  avoït  es- 
luyé.  H  t.ea  hérétiques  des  siècles 
passés,  diioil-il ,  ont  été  condam- 
nés du  moins  par  des  raisons,  a 
Ce  prélat,  véritablement  chrétien, 
m  ^t  pas  écoulé.  Golescalc  moumt 
dans  sa  prisoD  en  868,  vîclime  de 
ses  rêveries.  Hincmar  lui  fit  refuser 
acremens  et  la  sépulture.  Cet 
archevêque  peint  le  bénédictin 
comme  un  homme  rustique ,  in- 
quiet, bizarre,  et  inconstant.  aCest 
ces  traits ,  dit-il ,  qu'on  le  con- 
noissoit  dans  son  monastère.  »  On 
:  sauroit  nier  néanmoins  qu'il 
eût  du  savoir ,  de  l'esprit ,  de  la 
ibtilité  ;  mais  il  avoit  encore  plus 
d'enlètement  et  d'amour —  propre. 
Usaerius  a  donné  son  Histoire  à 
Dublin,  i63i ,  in-4'".  C'est  le  pre- 
mier livre  latin  imprimé  en  Ir- 
lande ;  on  la  Ironre  dans  les  fia- 
ilfcice  prcedestinalionis  et  gratix, 
Paris,  i65o,  9  vol.  in-4°  ;  et  dam 
VHistoria  Golescalchi  pradesti- 
naH'ani'duP.Cellot, Paris,  i65S, 
in-folio.  On  a  beaiicoup  dUpatc 
stir  la  réalité  de  l'hérésie  des  pré- 
destina liens ,  et  sur  les  sentimens 
de  Golescalc.  «H  me  semble,  dit 
l'abbé  Plnquel  ,  qu'il  importe  peu 
de  savoir  s'il  y  avoit  en  effet  d» 
prédestinatiens ,  ou  si  l'on  donnoit 
ce  nom  anx  disciples  de  saint  Au- 
gustin ;  mais  il  certain  que  l'Église 
a  condamné  les  erreurs  qu'on  attri- 
bue aux  prédestin  aliéna.  La  causa 
de  Golescalc  a  été  savamment  dé- 
fendue par  Maguiu,  qui  a  donné,  1 
Paris,  en  i65o,  un  recueil  en  a  vol. 
in-4'',  «"•■  le  l'tre  de  yeterum 
auctorum ,  qui  noiio  saecitto  àt 
prœdestiaatione  et  gratîA  scrip- 
serunt  opéra  et  fragmenta  ;  add. 
Synopsis  historite  Golescalciaiut, 
par  le  cardinal  Noris  ,  dans  le  4* 
vol.  de  8(s  œuvres  ,  pag.  677. 

GOTH   (  Laurent  )    fui  arcbe- 
rêque  d'Upsal  «n  Suèda    au      ~ 


GOTH 

»îède.  Le  roi  Jeao,  voulant  relever 
le  catholicisme  dans  ses  ilUts ,-  l'eu- 
eagea  à  laettre  son  aom  à  une 
Liturgie  conforme  quant  au  fond 
A  une  tiliirgie  catholique.  Cetoil 
l'ouïTage  du  clergé  suédois,  qui, 
jiav  ordre  de  ce  prince ,  a'élort  aa- 
sembli^  plusieurs  fois  dans  cette 
vue.  Pour  donner  plus  d'autorité  a 
cette  Liturgie ,  le  prince  voulut 
la  faire  paroitre  sous  un  nom  res- 
pectable dans  l'église  de  Suéde.  Les 
ménage  mens  dont  on  fut  obligé 
d'user  en  firent  déranger  l'ordre, 
et  engagf:rriit  à  su)ipriiner  \Invo- 
calion  //es  saints ,  les  Prières  pour 
les  mor^s ,  la  Mémoire  du  pape , 
le  fflol  de  Sariijice ,  etc.  Elle  n'eut 
pas  plutât  paru  ,  qu'elle  choqua 
les  (ItuK  partis  ,  et  causa  de  grands 
troubles.  On  fut  obligé  de  la  sup- 
primer ;  ce  qui  l'a  rendue  rare. 
Elle  est  inliliilée  Lilurgia  Sue- 
eana  ecclesiœ  caihoticœ  et  ortho- 
doxœ  confurmis,  siiecciè  et  laiinè, 
cuirt  praefatione  et  iiotis  Laurenlii 
Upsaleiisis  archiepiscopi ,,  in-fol. 
Slockolm,  1676. 

•  LGOTHOFBED  (Denys), 
jurisconsulte,  né  à  Paris  eu  ii)49, 
mort  en  1631,  quitta  la  religion 
catholique  et  embrassa  le  calvi- 
nUme ,  puis  se  retira  à  Genève ,  od 
il  a  douné  quelques  ouvrages. 

•  II.  GOTHOFRED  (Jacques), 
fil«  du  précédent ,  attaché  comme 
B»n  père  i  la  foi  calviniste,  resta 
à  Genève  où  il  fut  nommé  cinq 
Ibis  syndic.  Il  a  donné  le  Codex 
Theodosianus. 

•  m.  GOTHOFRED  (  Théodore  ) , 
.frère   du    précédent  ,    catholique , 

devint  conseiller  d'état  en  France, 
«t  se  fit  une  répulalion  daoi  la  lit- 
térature. 

•  IV.  GOTHOFRE»  (  Denyt  ) , 
fila  de  Théodore ,  né  à  Paris ,  mort 
à  Lille  en  Flandre,  président  de 
la  chambie  des  comptes,  a  donaé 


"  V.  GOTHOFRED  (  Jean  ) , 
fil*  du  précédent ,  mort  en  1735  , 
fut,  après  son  père,  président  de 
la  chambre  des  comptes  ,  a  publié 
-quelques  Morceaux  d'&istoire. 

GOTTI  CVincent-Louis) ,  de  Bo- 
logneenltalie,  néen  1664,  de  sirapte 
dominicain ,  s'éleva  au  cardinalat 
par  ses  vertus  et  son  savoir.  Benoit 
Xlll  l'honora  de  la  pourpre  eu  1738. 
Il  mourut  eu  1743.  Gotti  ne  brilla 
pas  n!oius  par  ses  vertus  que  par  m*  - 
lumières.  Sa  vie  mËme ,  lorsqu'il  eut 
été  décoré  du  titre  de  cardiual ,  fut 
sobre,  réglée,  occupée,  comme  quanA 
ilétoit  simple  religieux.  Son  attache- 
ment  Â  la  doctrine  de  son  ordre  a 
ëclali  dans  tous  ses  ouvrages.  Les 
principaux  sont  ,1.  Theologiascho- 
tasiico-dogmatica.  11.  Veritas  theo' 
lugias  christianœ ,  contra  alheos, 
potytheos ,  ido/olatras,  mahometa- 
nos,  el  judœoit  10-4",  la  lom,, 
Bonouice,  1745 ,  et  in-fol. ,  4  >om.  ; 
Veueliis,  [760.  m.  rera  Etclesia 
Christi ,  signis  et  dogmatibus  de- 
môustrata  contra  J.Picemui./y^o- 
logiam  pro  reformatoribus  et 
religione  reJormalS ,  atque  eju» 
religioiiia  triamphum ,  in-4°  ,  5 
vol.,  Bononi»,  1748.  IV.  Collo- 
quia  theologico-polernica ,  in  tre» 
classes  distributa  :  in  prima,  sa- 
ciorum  minisirorum  cœlibatua  ,- 
in  secuiidâ ,  Romanurum  ponli/i— 
cum  auctorilas  in  conciliis  et  de- 
finitionibus;  in  tertiâ ,  alim  cat/io- 
liaz  veritates  propugnantur ,  in- 
4°,  Bononiœ,  1737...  Le. cardinal 
Gotti  traite,  dans  le  premier,  de 
toutes  les  matières  qui  ont  rapport 
à  la  théologie  dogmatique.  Il  suit 
la  méthode  des  scolastiques ,  et  il  en 
a  quelquefois  les  défauts  ;  c'est-à- 
dire  qu'il  est  diffus,  et  qu'il  (raile 
des  questions  peu  intéressantes.... 
L'objet  du  second  ouvrage  est  d'é- 
tablir la  vérité  de  la  religion  cbié- 


532 


GOTT 


GOUB 


tienne  contre  lu  athëea ,  les  pol j' 
ttiëiiles  ,  lés  idoUires ,  lea  rnaho- 
inëlaiis  el  lei  iiiirs.  Son  ouvrage  est 
important ,  ne  fûl-ce  que  pour  les 
matériaux.  Il  ne  lea  arrange  pas 
toujours  d'une  manière  aalisfaisante, 
et  ou  y  admire  plus  d'érudition  que 

d'ëlégauce  duua  le  Hyl On  (rc 

veta  dans  le  troisième  ouFvage 
traité  complet  de  ïontro verse... 
Ëolin,  le  qualrièma  est  destiné  i 
discussion   de   plusieurs   point»   de 
Ja  ihéologie  polëmiqne, 

■  GOTTIGNIES  (Gilles- Fran- 
çois), jcsutte ,  malhémalicien  ,  né 
•a  i6So  à  Bruxelles,  mort  en  1689. 
Ses  principaux  ouvrages  sont ,  1. 
Eleineiita  geometrix  planas.  11. 
Figura  comeiarum  quce  apparue~ 
ruai  aiui.  166/, .  i665  ,  1668.  III, 
jirilhmetica  inliiidactio  ad  logh- 
iicam.  unù'tniE  matheii  ieivien- 
lem.  IV.  Jipistolœ  mathematicce. 

*  GOTTLOB-LEIDENFROST. 
Vi^et  LEroENFRosT. 

+  I.  GOTTSCHED  { Jean-Chrin- 
lophê  ) ,  poète  slleninnd  et  philo- 
sophe, né  à  Kasnigsberg  en  1700, 
professeur  de  philosophie,  de  lo- 
gique et  de  métaphysique  à  Leip- 
kick,  oi\  il  mourut  eu  1766.  Son 
exemple  et  ses  ouvrages  tint  répandu 
dan»  l'Allemagne  le  goCit  el  l'étude 
de  la  liltéraiure  ,  el  ont  beaucoup 
contribnéà  l'amélioraltondela  lan- 
gue allemaude.  Il  a  fait  une  Poé- 
tique ,  à  la  rète  de  laquelle  il  a  placé 
une  Traduction  eu  vers  de  l'Art 
poétique  d'Horace  ;  et  il  Unit  chaque 
chapitre  par  les  précepies  de  Boi- 
leau.  On  a  encore  de  lui  Caton 
(PUrique,irigéiie;nneGramniaire 
allemande  ;  un  Cours  de  phiioso- 
phie ,  Leipsick,  1763 , 3  vol.  iu-8*, 
el  des  Poésies  diverses.  —  Madame 
GoTTSCHBD, son  épouse,  morle  eu 
176s,  a  traduit  dans  sa  langue 
pUis;eurs  auteurs  étrangers.  Elle  a  1 
hit  amti  FanlAée ,  tragédie,  el  des 


Comidiei 


H  eu  du  «uixis.  Son 
beaucoup  contribué 
i  réformer  le  ihéàtre  allemand,  el 
i  le  purger  des  obscénilés  el  d^s 
buuOànneries  qui  t'iurecloieut.  Mad. 
GollBched  partagea  sa  vie  entre  la 
philosophie  ,  les  mathématiques  , 
la  liltéraiure ,  la  musique ,  et  réussit 
daus  lous  ces  genres.  Le  roi  de 
Prusse,  qui  préfcroii  Gellert  à  Goiis- 
ched  ,  a  peint  ainsi  le  mari  et  la 
femme  dans  une  lettre  particulière  : 
te  Le  mari  découvre  tous  les  jours 
de  plus  en  plus  les  bornes  e'iroite» 
de  son  génie,  el  la  femme  l'élendut 
de  son  esprit  el  la  bonté  de  son 
caractère.  C'est  ce  qu'i 
sot  profoudémenl  inst 
magasin  de  savoir,  où  1 
alphahétiqiiemenl ,  u 
même  n'euleud  pas  1 
tient.  Elle,  en  revanche, 
discernement ,  el  a  la  conduite  et  la 
prudence  d'mi  homme  sage  ,  avec 
la  douceur  d'une  femme  aimable. 
Us  ont  le  cœur  bon  lous  deux.  Ils 
sont  serviables  et  nhligeans  ;  tuais 
ils  sentent  toujours  la  poussière  de 
ta  bibliothèque  el  jamais  le  grand 
monde.  »  niadaine  Gottsched  est 
morle  en  1763. 

*  II.  GOTTSCHED  (Jean), 
médecin,  professeur  à  l'université 
de  Kœnigsberg,  où  ilnaquit  au  mois 
de  juillet  166S,  devint  membre  de 
l'académie  da  Berlin  en   1703  ,   et 


appelle  un 
:  qu'il   con- 


ville   . 


1704. 


a   de  lui  un  traité  des  plante* 
croissent  dans  la  Prusse;  il  est 
itulé   Flora   Pnissîca ,    Regio- 
ulî,   1703,   in-zi".   Le  fonds  de 
ouvrage  appartient  à  Jean  Lœ- 
:    mais    Gottsched   t'a   orné   de 
planches,  elTa  beaucoup  augmenté, 
y  joignant  les  synonymes  et  dif- 
enies  observations.  George-An- 
dré Helwing  a  douué  un  supplé- 
ment,impriméÂDantzick  en  1711, 

GOUBEÂU  (  François)  ,  paiaira 


GOUD 


*  GOUDA( leari de  ) , nëàUlrechl 
en  1571  ,  re^ii  membre  de  la  so- 
ciété de  JéBU*  à  Touruay  en  1 SSS  , 
prêcha  peodaiit  aà  aiia  à  Bruxelles 
et  à  Aovers ,  et  se  signala  par  l'a- 
inertuine  de  sou  zèle.  Il  a  laissé  un 
ïlsicz  grand  Doinbre  de  productioai 
écrites  daaa  sa  laugue  maternelle , 
et  prJDci paiement  dirigées  contre  tes 
progrès  de  la  réfor  ma  tioQ. — 11  ne  Tant 
pas  le  cooronâre  avec  un  autre  Jean 
DE  GotTDA  ,  carme  ,  appelé  aussi 
Joli.  PaldouydoniB, de  sa  ville  uaiale 
d'Oudewater. 

+  I.  GOUDELIN  ou  Goi;DorTi,i 
(Pierre),  le  corjphée  des  poêles 
gascoDS,  né  d'iiu  père  chirurgie» 
en  iS7g  i  Toulouse,  où  il  mourut 
en  1649,  fut  reçu  avocat,  mais  il 
■'en  fit  iamais  les  fonctions.  11  plut 
par  ses  vers  et  ses  bons  mots  au  duc 
de  Mi^atmorency  et  aux  premières* 
persoDues  de  sa  patrie.  Ce  poêle 
aiiroil  pu  s'enrichir;  mais  il  négligea 
tellement  la  fortune  ,  qu'il  seroit 
mort  dans  rindigenc«  si  ses  cond- 
toyeat  ue  lui  eussent  assigné  une 
pension  viagère.  Ses  Ouvrages  ont 
été  imprimés  plusieurs  fois  in-11  et 
in-S*  Â  Toulouse,  et  une  fois  à  Ain- 
«terdameu  1700,  3  vol.  in-13,  avec 
ïes  autres  poêles  gascons.  Leur  ca- 
raclère  particulier  est  l'enjoueitient 
et  la  viTacilé,  et  un  ceriain  naturel 
qui  déplairoit  beaucoup  en  français, 
mais  qui  enchante  en  gascon.  C'est , 
comme  on  l'a  dit  d'un  autre  poêle , 
nue  liqueur  ^ui  ne  doit  pas  changer 
de  vase.  Le  pèreVanière,  jésiiile, 
a  pourtant  traduit  eu  latin  son 
poème  sur  la  mort  de  Henri  IV; 
mait  outre  que  la  langue  latine  sup- 
porte certaines  images  que  la  langui 
française  réprouve ,  cette  pièce  a  plu 
de  noblesse  que  les  autres  produc- 
tions de  Goudouli.  Ij  plupart  sont 
Hinéei  d'image*  familière»  qui  ue 


GOHD  533 

laissent  pas  de  plaire  ,  parce  que 
dans  un  poème  en  palois  on  peut 
les  loléter.  On  rapporte  de  Gou- 
douli beaucoup  de  saillies  dont  quel- 
ques-unes sont  ptaisaulea ,  les  autres 
très  -  plates.  La  plupart  ne  sont 
que  des  répétitions  de  tjouffouneries 
plus  anciennes.  Les  Gascons  citent 
pourtant  aussi  souvent  Goudouli 
que  les  Grecs  ciloient  Homère.  U 
'oît  de  son  temps  un  autra 
!  gascon ,  ami  comme  lui  de 
BaechuB  et  des  Muses  :  c'est  J,  G. 
Iros ,  né  à  Fi rmacon-l a-Garde  , 
près  de  Lecloure  ,  et  qui  fut  simple 
■  re  du  village  de  Saint-Clair  dti 
Lomague.  On  a  imprimé  en  1700 
ses  poésies  in-i3,  sous  le  titre  de 
Lou  trimfe  de  la  lengouogascono. 
On  y  trouve  un  poëuie  des  Saisons 
où  l)rilleutdes  traits  d'imagination  , 
mais  d'une  imagination  grossière  »l 
incohérente,  telle  que  celle  de  du 
Ban  as  qu'il  imite  souvent.  Molan, 
curé  de  Saint-Clair,  possédoit  plu- 


'  II.  GOUDELIN  (Pierre),  in- 
risconsnlte,  né  il  Ail  1  en  Hainaut 
en  i56o  ,  s'appliqua  beaucoup  aux 
belles-lettres  et  à  l'étude  des  langues 
savantes,  enseigna  long-temps  le 
droit  à  Louvain ,  où  il  avoit  été  fait 
docteur  en  i586,  el;nourul  le  18 
oclobre  1619.  Ses  ouvrages,  publiés 
d'abord  séparément ,  ont  été  réunis 
et  publiés  à  Anvers ,  i68â  ,  in-fol. 
Ce  volume  contient  les  trailés,  I.  De 
jure  iionisiiiiio.  II.  Sjniagma  regii- 
larum  juris.\\\.  De  jiircjeudorum. 
IV.  De  Tesiameiitis. \'ValiieAn<iié 
en  fait  un  grand  éloge. 

'  GOUDEBZ,  général  de  Laho- 
rasp ,  roi  des  Perses ,  vivoit  dans  le 
6°  ûècle  avant  J.  C. ,  et  mérita,  par 
ses  exploits,  la  couhan^e  dont  son 
souverain  l'honoroit.  Il  poussa  se* 
conquêtes  fort  avant  i  l'ouesi  de  son 
I  pays,  conquit  la  Syrie,  U  Judée,  et 


634 


GOVE 


cntTa  []3n«  lemsalem.  Il  ne  ieroit 
poinl  Kiiposailile  que  ce  cnnqaërant 
{Al  \e  Xernès  (l«s  Grecs.  Celle  sup- 
posilioii  a  même  toute*  les  appa- 
rences de  la  virile,  en  couaidérant 
(]iiG  le  nom  de  /vi  se  doiinoit ,  chez 
lei  Perse»,  à  tout  gouverneur  de 
province  ;  qu'aucun  hisloriea  persan 
ne  fait  mentiou  d'un  monarque  qui 
ail  porté  le  DOm  de  Xerxèa,  ou  quel- 
qu'autre  approchant,  d'où  les  Grecs 
puissent  l'avoir  formé;  quêtes  dates 
*onl  assez  d'accord  ;  «uhu ,  que  ces 
mêmes  Grecs  ont  bien  pu  dériver 
Xecxùa  de  Gouderz ,  comme  il*  ont 
faitVatanÏB  de  Biiharam.  Quoiqu'il 
en  Boit ,  Gouderz  conserva,  sous  lea 
premiers  rois  de  la  aeconde  race , 
tout  le  crédit  qu'il  avoil  eu  auprès 
de  Lahorasp ,  un  des  deruiers  mo- 
narques de  la  première,  et  figura 
ovcc  gloire  dans  les  lougues  guerres 
qu'ils  eurent  à  soutenir  contre  le  fa- 
nl^ui  Arracydb,  un  des  plus  illui- 
'trea  guerriers  des  temps  héroïques 
de  l'Orient ,  après  l'invincible  Ilâu8~ 
tani ,  qui  le  délit  et  le  tua. 

*  GOUDIMEL  (Claude),  savant 
)nusicieu  du  16'  siècle ,  aé  dans  la 
Franche  -  Comté  ,  tué  à  Lyon  en 
lis? 9  par  des  caihoUquei,  qui  lui 
împuloient  à  crime  d'avoir  mis  en 
musique  tes  Psaumes  de  Marol  et  de 
Bèze,  et  se  {aisoient  un  mérite  de 
répandre  le  sang.  La  musique  en 
est  très-bien  faite  pour  le  temps  où 
elle  parut.  Ces  Psaumes  ont  été  im- 
prima en  i5d5',  in-i3. 
.  I.  GOVEA.  (Jacques),  Gopea- 
nus ,  de  Beja  dans  le  Portugal  , 
principal  du  collège  de  Sainte-Barbe 
à  Paris,  7  éleva  trois  neveitit,  qui 
se  rendirent  illustres  par  leur  savoir. 
Marnai  Govba  ,  l'ajné  des  trois 
frères  ,  devint  bon  poêle  latin,  et 
publia  il  Paris  une  G/aminaire  de 
cette  langue.  Antoine  Govea  ,  le 
plus  jeune  des  Irois,  fut  aussi  te  plus 
illustre.  [T'iy.  son  article  qui  suit.  ) 
Andni  Govea,  le  secoud,  fut  aomtné 


GOVE 

principal  du  collège  de  Sainte-Barba 

d  la  place  de  sou  oncle.  Sou  mcrilB 
le  fît  appeler  à  Bordeaux,  en  i334> 
pour  exercer  un  pareil  emploi  dans 
le  collège  de  Guienne.  Il  y  demeur» 
jusqu'en  i  547,  que  Jean  II[,  roi  d« 
Portugal  le  rappela  dans  ses  états  , 
pour  létablissemeut  d'un  collège  à 
Coimbre  ,  semblable  à  celui  de 
Guienne.  Govea  mena  avec  lui  en 
Portugal  Buchanan ,  Grouchi ,  Gue- 
rente,  Vinet ,  Fabnce  ,  La  Coste, 
Tevius  et  Mendez.  Tous  ces  savans 
éloient  très-capables  d'instruire  la 
jeunesse.  Il  mourut  à  Coimbre  en 
i548,àgéda5oana. 

t  n.  GOVEA  (  Antoine  ) ,  fila 
d'un  gentilhomme  portugais  ,  s« 
rendit  à  Paris  vers  i5u!i,  auprès  de 
sou  oncle  Jacques  Govea,  principal 
du  coUtga  de  Sainte-Barbe.  Il  pro- 
fessa la  jurisprudence  à  Tnulouse ,  à 
Avignon,  à  Valence,  à  Oihors,  i 
Grenoble,  et  enfin  â  'Turin  ,  où  Phi- 
libert, duc  de  Sa  voie, l'avoit  appelé. 
11^  mourut  eu  lâbb ,  à  60  ans, cou- 
seiller  de  ce  prince ,  avec  la  réputa- 
tion d'un  des  plus  habiles  juriscon- 
sultes et  des  plus  savans  littérateurs 
de  son  siècle.  Ses  Ouvrages  de  droit 
ont  été  recueillis  par  lui-nème  en 
I  vol.  in-fol.,  1563,  à  Lyon.  Ses 
écrits  de  belles- lettres  sont,  I. 
Deux  livret  dEpigrammes  latines, 
h^oD  ta  1539.  II.  Ues  Editions  de 
Virgile  et  de  Térence  ,  corrigées 
sur  d'anciens  manuscrits ,  u  eari-^ 
chies  de  noies.  III,  Un  Commentaire 
sur  les  Topiques  de  Cicéron,  Paris, 
iS^"),  in- 8".  L'abbé  d'Olivet  en 
parie  avec  éloge  dans  sa  Préfoce  d« 
la  belle  édition  des  (Euvres  de  c* 
père  de  l'éloquence  romaine.  IV.  J'a- 
riai-um  ieciioaum  UbHduo ,  in-fol. 
Ses  ouvrages  ont  été  recueillis  à 
Boterdam  ,  1766',  in-foL, -a  »ol. 
Ou  a  traduit  eu  français,  d'après  cet 
auteur  ,  l'Histoire  orientale  des 
grands  progrès  de  l'Eglise  catholi- 
que, ta  la  Aediictioa  dts  obgmim 


GOUF 

■liréiàens ,  etc. ,  Ltaduîte  par  J.  B.  de 

Gle  D,  avec  la  Messe  des  premiers  chré- 
tiens, Aurcra,  i6o9,iu'8°.illai»Ba 
un  [Us  (Maiofroi  )  ,  qui  a  écril  quel- 
(juesouvrages.il  niournleii  i6i3, 
coDseUier  dëtal  à  la  cour  de  Turin. 

t  GOUFFIER  ( Guillaume  ), plu» 
counu  aoue  le  nom  de  i'j^miral  de 
BoNNiVET ,  ëtoil  (ils  de  Guillaume 
Goiiflîet  ,  chambellan  de  Charlea 
VllI ,  d'une  audeonp  fajnille  de 
Poitou  qui  subsiste.  Après  s'ÉIfe  si- 
gnale dans  diverses  occasions  ,  il  fui 
«avo;é  ,  par  François  I^,  ambassa- 
deur extraordinaire  eu  Angletene. 
De  retour  en  France  l'an  i5ai ,  il 
commanda  l'armée  destinée  au  re- 
couvrement de  la  Navarre ,  et  prit 
Foutarabie.  On  parloit  alors  de  paix; 
mais  la  nouvelle  de  celte  prise  empè~ 
cha  Charles-Quint  deraiiherletraitd, 
L'amiral  ayant  persuadé  au  roi  de 
conserver  celte  place,  mouumeui  de 
sa  valeur,  fut  la  cause  d'une  guerre 
funeste  à  la  France  et  à  l'Europe,  Il 
ne  fit  pas  une  faute  moins  eonaidé- 
rable  en  se  déclarant  contre  le  coa- 
nélable  de  Bourbon,  par  complai- 
sance pour  Louise  de  Savoie  ,  sa 
bienfaitrice,  et  peut-èlre  par  ambi- 
tion, dans  l'espérance  d'obtenir  l'é- 
pëe  de  counélaUe.  Bourbon  l'avoil 
d'ailleurs  indispoié  par  des  airs  de 
mépris  qu'un  favori  ne  pardonne 
point.  Bonaivet  faisoit  construire  , 
à  trois  lieues  de  Poitiers,  un  des 
plus  superbes  cbàteaux  que  I  on  con- 
nût en  France.  Le  roi,  comme  s'il 
eùl  pris  plaisir  â  mortifier  le  connë- 
lable,  l'v  conduisit  malgré  lui  ,  et 
lui  en  demanda  sou  avis,  u  Je  n'y 
connoiaqu'undéfaHt,répoadilBour- 
bon  :  la  cage  me  paroit  beaucoup 
trop  grande  pour  l'oiseau.»  —  «C'est 
apparemmeut ,  dît  le  roi ,  la  ialouaie 
qui  vous  fait  parler  de  la  sorte.  »  — 
u  Moi  jaloux  !  répoudit  le  connéta- 
ble. Je  ne  puis  jamais  le  devenir 
d'un  homme  dont  les  pères  teni 
à  houueur  d'être  écuyers  de  ma 


GOUF 


535 


HU.  »  Après  la  défection  du  con- 
nétable ,  François  1"  envoya  Bon-- 
nivet  ce  mm  ander  l'armée  d'Italie, 
et  celui-ci  y  fit  de  nouvelles  fautes, 
assiégea  Milan^el  le  manqua;  ii 
fortifia  eusniie  dans  Biagrassa  , 
et  fui  forcé  de  l'abandonner.  11  sa 
retira  vers  Turin ,  et  fut  blessé  d^uf 
te   retraite,  mémorable   par   la 
ict  du  chevalier  Bavard,  u  Aiusi. 
prend  ,  dit  Tavannes ,  en  parlant 
deBonnivet ,  aux  généraux  élus  par 
'   'eurdeconr.niigénéral, revenu 
France ,  conseilla  à  François  i?' 
d'aller  en  personne  en  Italie.  Cette 
expédition  fut  fatale  h  l'étal.  Le  roi 
donna  la  bataille  de  Payie  à  s»jper- 
on.  L'amiral  fut  tué  dans  celle 
i  journée,  le  a^  février   i5a5, 
innéiable  de  Bourbon  le  cher- 
cha   dans    cette    bataille  ,    comm* 
Brantôme  le  remarque  en  ces  termes*: 
K  On  dit  que  M.  de  Bourbon  clier- 
oha  fori,te  jour-là,  le  sieur  deBon- 
nivet, et  l'avoit  fort  recommandé 
siens ,  pour  le  pouvoir  prendra 
vif,  et  lui  faire  uu  parti  et  un  af- 
front ignominieux ,  si  non  le  tuer  , 
il  lui   en    vouloil  ;  et  l'ayant 
étendu ,  et  après  avoir  regardé 
.  cadavre  avec  une  espèce  de  com- 
plaisance, il  s'écria  :  «Ah!  malheu- 
reux ,  tu  es  cause  de  la  perte  de  la 
France  et  de  la  mienne....  u  Bran— 
tâme  peint  avec  des  couleurs  très- 
favorables  la  figure,  l'esprit  et  les 
grâces  de  Bonuivel.  Courtisan  plus 
aimable  que  politique  habile  et  sage 
général,  il  eut  de  In  bravoure;  il 
ne  lui  manqua  qu'une  tËte.pour  la 
diriger,  Goufiier  avait  un  si  grand 
ascendant  sur   François   I"  ,  qu'il  ■ 
porta  «es  vues  amoureuses  sur  Mar- 
guerite de  Valois ,  sœur  de  ce  mo- 
[uirque.  Etant   entré  la  nuit  dans 
l'appartement  de  celte  princesse ,  au 
moyen  d'une  trappe  secrète,  il  eut 
poussé   l'insolence    plus    loin  ,    si 
Marguerite  ne  se  fût  éveillée.  Elle 
s'en  plaignit  à  son  frère ,  qui  n'en  Et 
que  rire  :  tant  U  licence  des  mteura 


63G  GOUG 

ëtoil  extrême  à  la  cour  1  —  Il  ^iil 
le  diiili  ligner  de  sua  frère  Anus 
Goi;ppiEti  de  Boiuy ,  d  abord  gnii- 
verneur  ds  François  l",  et  ensnile 
*nn  favori  et  un  de  ses  principaux 
*  mmistres  :  ei  de  Françoi»  lie  Biim- 
NivET,  toliiiel  général  de  l'infan- 
terie française  en  Piémonl  ,  mari 
en  décemhre  i596,  d'une  hUtsure 
qu'il  recul  au  siège  de  Wulpian. 

•I.  GOUGE  (GniHaome),  ihëo- 
logien  anglais,  ne  «q  tàjb  U  Bow, 
au  comié  de  Middleeéx ,  mort  en 
i6fiS,fiiC  boursier  uu  collège  du  ftoi 
à  Cambridge.  En  i6o3,noitiiiiécuré 
de  BtackTriarB  à  Londres ,  et  un  des 
membres  de  l'assemblée  du  clergé 
à  Westminster  :  il  y  siégea  (hiriai 
les  modérés.  Il  fut  aussi  un  des 
théoli^iena  chargés  par  ce  corps  de 
(ninmeuleT  ta  Bible.  Ses  ouvrages 
BOit ,  I.  Un  Commeataii-e  sur  les 
JTébreax.  11.  Une  Exposition  de 
Ja  prière.  111.  L' Armure  complète' 
Se  Dieu.  IV.  Plusieurs  Ouvrages  de 
j'iéié  el  de  théologie  pratique  à 
l' usage  des  calvinistes. 

•  II.  GOUGE  (Thomas  ),  tliéolo- 
eienaaglais,Ëlsdn  précèdent,  né  à 
Bowen  i6o5,  morten  iC8i, élève 
d'Elon  et  du  collège  du  Roi  à  Cam- 
bridge, où  ilfut  boursier.  En  i638, 
il  obtint  la  cure  du  Saint-Sépulcre 
à  Londres  ,  où  il  se  fit   beaucoup 

possédé  poi 
ibrmilé,  il 
tion  des  pauvres  dans  le  paya  de 
Galles,  pour  lesquels  il  dépensa  des. 
sommes  considérables.  L'archevêque 
Tittotson,  qui  n'èloit  encore  qiiedoc- 
teiir  quand  Gouge  mourut  ,  pro- 
nonça sou  Oraison  funèbre.  Ses 
œuvres,  qui  consistent  en  quelques 
Traités  de  Théologie  pratique ,  ont 
été  recueillies  en  un  volume  in-8°. 

*in.GOUGEDECESsiÈREs(N.), 
avocat  dit  roi  à  Lson  ,  vivoit  en 
)77a.  U  est  auteur  d'uu  Art  d'ai- 


GOUG 

mer,  en  vers  finnçait,  et  de  quel- 
ques autres  Poésies ,  dont  les  prin- 
cipales sont  ,  I.  sur  l'Education  s 
II.  les  Jardins  d'ornemens  ,■  111.  les 
Ressources  du  Génie.  CjI  auteur 
fol  membre  du  bureau  d'agriculture 
de  Laon. 

t  GOUGES  C  Marie-Olympe  de  ), 
veuve  de  M  d'Aubry,  nèeâMonlau- 
ban  en  I7fi.'i,reçiitdelii  nature  un  ei- 
prilfacile,  une  imagination  trop  vive 
eidela  beauté.  Elle  paroissoilappar' 
tenir  tome  etitière  awcaris;  «  mais, 
dit  un  de  ses  historiens,  sa  inauie 
changea  A  l'époque  de  la  révolution , 
el  reuonçanlou  rôle  de  femmeauleur, 
elle  se  jela  dans  le  lourbiltoit  des  iu' 
irigues politiques;  sesécrits, don I elle 
lapissoit  périodiquement  les  murs 
déparia,  reipiroient  l'enthousiasme 
le  plus  ardent.  Son  héros  ètoil  le 
duc  d'Orléans,  dont  elle  ne  cesioit 
de  préconiser  la  popularité  el  tes 
verlui.  Sans  cesse  en  activité  pour 
suivre  sou  élan  patriotique,  on  U 
voyoit  tautât  dans  les  antichambres 
des  miniatres,  lanlât  dans  les  grou* 
pea,et  presque  toujours  aux  tribunes 
des  jacobins ,  ou  à  celles  de  l'assem- 
blée nationale.  C'est  à  elle  que  les 
sociétés  populaires  de  femmes  doi- 
vent leur  insti  lui  ion.  Elle  a  voit  l'aïu- 
bilion  de  rivaliser  à  la  tribune  avec 
les  plus  célèbres  orateurs  de  l'assem- 
blée constilninte :  elleavoit  uuead' 
iniration  exclusive  pour  Mirabeau. 
Après  sa  mortelle  publia  un  drame 
èpisodique  à  sa  gloire,  sous  le  titre  de 
Mirabeau  au.v  Champs- Elysées.'a 
Elle  s'étoit aussi  présentera  l'assem- 
blée nationale  à  la  lèle  d'une  dépu- 
lalion  de  femmes;  mais  son  zèle 
révolutionnaire  se  refroidit  avec  les 
événemens  qui  amenèrent  la  répu- 
blique, elle  i4  décembre  I7i)i  ,eHe 
s'offrit  pour  défenseur  officieun  ds 
LouisXVIdans  nn.3/e/Bo//'e  adressé 
au  président  de  la  conveaiiou.  Elb 
accompagnoîl  celte  offre  de  quelques 
réflexions  politiques  sur  le  procès  du 


COIU 

roi  qu'elle  propwoit  rf'eiiJer.  Elk 

eiitlecoiirageiJeaeproiioncercn»uité 
conlre  lafacliondeMaral  etdeRobe*- 
pi«rre,consrcrasapliimeàeoinbattre 
la  terreur,  et  sa  brochure  iulitiiléelei 
Tivîs  Ui7ie$  ,  ou  ie  Salut  de  la 
pallie ,  fil  laiil  de  briiil  qu'elle  fut 
mise  en  arreslaiion.  Le  33  juillet 
1793,  ou  ta  Iraiuail'abocdài'abbnye 
et  enauiie  i  la  conciergerie.  Le  a  no- 
vembre elle  parutdeTani  le  Iribunal 
révoluliotiuaire:auniomeiild'enlen- 
Ak  le  jugemeut  qui  alloit  la  cou- 
damner  ,  ellt  s'ëcria  avec  force  : 
u  Mes  ennemis  n'auront  point  la 
gloire  de  voir  couler  mon  sang;  je 
snis  enceinte,  el  je  donnerai  à  la 
république  un  cttojen  ou  une  ci- 
toyenne, n  On  la  lit  visiler  par  des 
officiers  de  saatë  qui  atteilèreni  que 
sa  déclaralLon  ëtoil  fausse,  el  le  4 
novembre  1T9S  elle  fut  conduite  à 
l'ëchalàud.  Au  moment  de  baisser  la 
tète  pour  recevoir  le  coup  fatal  «lie 
fixa  lepeuple  et  a'écria  avec  énergie: 
«Enfanade  la  pairie,  voua  vengerez 
ma  mort.  »  Elle  avoit  un  lils  qui 
servoit  dans  les  troupes  Iranfaises, 
sous  le  nom  d'Aubry,  el  qui  fut 
dealîlué  ïnjuBlemenl  an  commence- 
ment de  1795,  Ses  ouvrages  sont, 
I.  Le'mariagede  Chéivliit,  comé- 
die !  elle  fut  jouée  en  1785,  el  eut 
du  succès,  II.  JJ Homme  généreux , 
drameen5actes.  11).  Molière  chez 
Ninon,  fXtceeiy  5acxet.lV.jti/ieu.v 
aux  Français  elàM.Necier,  1790, 
iu-S".  V.  L'Esclavage  des  nègres  , 
ou  l'Heureux  naufrage ,  pièce  en  5 
actes  ,  représentée  sur  le  théâtre 
français  eu  1790.  Madame  deGougea 
a  recueilli  en  S  vol.  in-S°  les  <Savivs 
qu'elle  a  publiées. 

GOUJET(Claiide-Pierre),  cha- 
noinede  Sa  inl-Jaequei-de-l 'Hôpital, 
(les  académies  de  Marseille  ,  de 
■Rouen,  d'Angers  el  d'Auiterre , 
nnqlilt  à  Paris  en  1697,  d'un  tail- 
leur qui  s'opposa  en  vain  â  aon  goût 
pour  l'ëtude,  et  mourut  dans  cette 


GOUJ  537 

ville  le  3  février  1 7G7,  A  70  ans.  Les 
travaux  immenses  de  cet  écrivain 
laborieux  avoienl  beaucoup  afioibli 
sa  vue,  et  il  ëloil presque  aveugle- 
lorsque  la  république  des  lellres  le 
perdit.  Il  laissa  une  bibliollièque 
composée  de  plu»  de  dix  mille  vo- 
lumes choisis ,  el  dans,  loua  les  gen- 
res. Elle  ëtoit  aur-toul  recomman- 
dable  pour  la  partie  littéraire.  De- 
puis plus  de  cinquante  ans  ,1^1  ha- 
bile" litlëreteur  s'ëloit  applique  à 
rassembler  beaucoup  de  morceaus 
qu'il  n'est  pas  aisé  de  réiluir.  Ses 
ouvrages  aeula  auroieni  formé  une 
bibliothèque.  On  conçoit  k  peine  que 
sa  vie  ait  pu  suffire  au  grand  nombre 
d'ouvrages  qu'il  a  publiéa  en  diffë- 
rens  genres.  Nous  nous  bornerons 
aux  principauï.  I.  Traité  de  la 
vérité  de  la  religion  clirélienna^ 
traduit  du  latin  de  Groiiua,  io-i3. 
II.  Vies  dessainti  en  a  vol.  in-4'', 
Mësenguy  a  eu  part  à  ce  livre , 
qui  n'est  qu'une  compilation  très- 
bien  faite.  III.  Abrégé  des  fies 
des  saints,  in-ii;  c'est  l'ouvrage 
prêchent,  réduit  en  un  trèa-gros 
volume  in-ia.  IV.  Supplémeni  au 
Hiclionnaii-e de Moréri,  1735,  av. 
in-fol.  L'auteur  a  corrigé  uu  grand 
nombre  de  fautes  de  ce  Dictionnaire  ; 
mais  il  luienesl  écliappé  pluaieurs.il 
a  accordé  des  articles  considérables  à 
des  hommes  assez  inconous,  et  l'es- 
prii  philosophiqtie  ne  l'a  pas  guidé 
dans  ses  recherches.  Cet  écrivain 
donna  en  1749  un  nouveau  Suppté- 


in-fol.  . 


t  les 


mêmes  dëlauts  que  le  précédent.  Au 
lieu  de  copier,  dit  un  critique,  des 
faits  épara  çà  et  U,  ou  des  notes 
sur  des  auteurs  célèbres  d'Angle- 
terre, ne  fanoLt^il  pas  se  donner  la 
peine  de  rassembler  des  Mémoires 
plus  circonstauctëa?  Le  Dictionnaire 
de  Moréri  est  -  il  fait  pour  louer  de 
simples  curés,  des  chânoiuea  et  des 
religieuses  qui  n'ont  rien  écrit  ni 
rien  tait  de  remarquable?  Convient- 
il  d'y  placer  des  saiptt  dont  la  vie  ne 


538 


GOUJ 


fournit  pas  des  événemen»  nétihxt'  7 
n'y  avoit-il  paa  daai  Aforéii  assez 
de  généalogies  aiupeclea ,  assez  de 
mensonges  dictes  pu  la  vanité  sans 
en  augtneuter  le  nombre?  Ou  diroit 
que  l'auteur  ait  appréhendé  de  man- 
quer de  matériaux  pour  composer 
a  vol.  in-foll  Mais  il  faut  lui  par- 
d«uner  ces  irrégularités,  en  faveur 
de  plusieurs  articles  nouveaux  qu'il 
a  rec««illis,  et  d'un  grand  nombre 
d'auciens  qu'il  a  corrigea.  V.  Bi- 
HiolAèque  des  écrivains  ecclésiat- 
lifuet,  >736,  en  5  vol.  iu-8°,  pour 
■ervir  de  suite  à  celle  de  Dupln. 
Cette  continuation  trop  diffuse  des 
■naljtes  de  la  plupart  des  écrits 
dont  il  parle  u'a  pas  réussi.  Un  in- 
convéuient  encore  plus  grand  est  de 
donner  d'amples  extraits  des  livres 
de  morale  qui  sont  entre  le*  mains 
de  tout  le  monde.  Le  style  est  d'ail- 
leurs uu  peu  négligé.  VI.  Ditevuis 
sur  te  fenoufeUenunt  des  éludes 
depuis  le  i4*  siècle,  in-ia.  On  le 
trouve  dans  la  coniinualionde  l'His- 
toiie  ecctésiasiique  par  le  P.  Fabre , 
que  l!aulflur  avoit  beaucoup  aidé  ;  il 
cil  lion  dans  cette  continuatioa;  mai« 
il  u'auroit  pas  pu  Rgurer  à  côté  des 
dÙKQurs  de  Fleury.  VU.  Ue  l'élatiies 
sciences  en  1-rance,  depuis  la  mon 
de  Charlemagne  jusqu'à  celle  du 
roi  Itobert,  1737, in-u,  disserta- 
tion savaute  et  curieuse  qui  rem- 
porta le  prix  à  j'acadéoiie  deebelles- 
lollres.  Celte  compagnie  avait  fait , 
il  n'y  avoit  pas  loag- temps  pour 
Goujet,  ce  qu'elle  n'avoit  iamais  fait 
pour  personne.  «  Sans  aoILcitalion 


de  a 


sslam 


:s  membres  pour 
r  la  permiasiou  de  m'élire 
»  la  place  du  défunt.  Le  cardinal  de 
Fleurv  se  jeta  sur  mes  sentimens , 
qui  n  ont  cependant  jamais  été  au- 
tres que  ceux  de  l'Eglise.  »  C'est  ce 
que  l'abbé  Goujatécrivoiten  lySSà 
l'un  des  auteurs  de  ce  Dictionnaire. 
VIU.  Sibliothèque  fran^aûe,  ou 


GOUJ 

Histoire  de  la  Uttératurefraaçiùst, 
eu  18  vol.  iu-ia.  C'est  rouvrage  1* 
plus  célèbre  de  l'abtie  Coujet.  fililt 
entrepris  à  la  sollicitation  du  comte 
d'Argeosoa ,  ministre  d'état ,  qui  es 
avoit  lu  et  approuva  le  plau.  IX. 
Noufelle  édition  du  K<:tiDimaiie 
deRichelet,en3  vol.  ia-fol. , Lpo, 
i?:')^  ,  avec  un  grand  nombre  dad- 
diliDus  et  de  corrections  :  vers  le 
m  eme  temps ,  il  en  donna  un  Abré- 
gé,  ea  \  vol.  in -8°,  que  M.  de 
WaiUy  a  fait  imprimer  en  3  vol., 
avec  un  grand  nombre  d'addilious 
et  de  corrections.  X.  h'Hisloiit  du 
collège  royal  île  J-'rance ,  en  t  voL 
in-4'',  el  eu  3  vol.  in-11;  ouvrags 
plein  de  recherches  curieuaes-  XI. 
Histoire  du  pontificat  de  Faut  V, 
Aiustei'dam  (Paris)  ,  »  vol.  iu-ii, 
1765.  C'est  sou  dernier  ouvrage. 
L'auteur  n'y  est  pas  favorable  su 
jésuites  ,  quoique  ëlevë  paï  cm. 
XU.  Un  graud  nombre  de  Via 
particulières  :  de  Nicole  ,  de  Du- 
guet ,  de  Singliu,  du  cardiuiil  Pas- 
sionei,  de  Boileau;eufii),  pourjnger 
de  ses  travaux  ,  oa  peut  coiuuller 
la  table  du  Divtioniiaire  des  ano- 
nymes ,  par  M.  Barbier.  XIII.  U 
fournil  plus  de  deux  mille  Co/rw- 
tions  pour  le  Dictiounaire  de  Mo' 
réri  de  173a  :  plusieurs  Disser- 
tations au  P.  Desmolets,  pçuj  la 
coutiuuaiiou  des  Némoires  de  lil- 
térature  i  et  un  graud  nombre  d'at- 
tlcks  BuP.  Nicéron,  auteur de^Ué- 
moiies  des  hommes  illustres.  L'abU 
Goujet  avoit  été  quelque  teni|is  <b 
l'Oratoire.  C'étoit  peut-être  te  pç- 
mier  de  nos  savans  pour  la  conii«a' 
sauce  de  la  littérature  française. 
Après  sa  mort ,  la  riclie  bibliothèque 
qui  lui  appartenoit,  et  dont  le<^ 
talogue  formant  6  vol.  in'fel.i 
cnniieut  beaucoup  d'anecdotes  os.- 
rieuses ,  passa  au  duc  de  Charott, 

3ui  pOBsédoit  aussi  les  19  et  ao  tsL 
e  la  Bibliolhique  française.  Co 
deux  volumes  prêta  à  être  ioipri- 
més  ont  été  Tendus,   «t  on  ign»* 


GOUJ 

ce  qu'ils  sont  devenus  ;  cependant 
l'aUbé  Mercier  de  Saint -Léger  de 
Soiasona  ^loit  parvenu  à  détermi- 
ner le  duc  de  Cbarost  à  les  faire 
paroi  trc 

1 1  GOUJON  { Jean  ) ,  sculpteur 
et  archilecle  parisiea  »û08  Frau- 
çois  1"  et  Henri  li,  retraça,  par 
■es  ouvrages,  le«  beautés  tinipleitel 
Bublioics  de  l!autiquilé.  Il  e«t  noble, 
simple  et  élevé  dans  sa  sculpture  , 
et  si  quelquefois  il  a  pèche  contre  la 

grïce  qui  lui  est  particulière.  Jeiu 
Goujon  a  surpassé  les  aucieas  dans 
l'art  de  travailler  le  bas-relief,  et 
aucun  sculpteur  ,  soit  ancien ,  soit 
moderne  ,  n'a  >u  marier  avec  au- 
unt  d'intelligence  la  sculpture  à  l'ar- 
cfaiLecture.  Rien  n'est  plus  beau  en  ce 
genre  que  •■  l'vntaine  des  Saiali 
Jtinoceris  ,  à  Paris.  Dans  cet 
ouvrage,  un  de  ceux  qui  ho- 
iiore  le  plus  l'école  française ,  il 
règne  entre  la  sculpture  et  l'archi- 
tecture dont  le  jjiouunietit  se  coin' 
pose  une  harmonie  qui  tharme  la 
Tue  et  qui  provoque  d'aimables  sen- 
sations. On  y  voit  des  naïades  des- 
sinées correctement ,  dans  des  pro- 
portions élégantes  et  dans  des  atti- 
tudes anini^  parles  grâces;  leurs 
draperies  légère*  laisseul  siiffînam- 
malt  apercevoir  le  nu  qu'elles  ca- 
chent ,  et  elles  n'y  sont  adliereaies 
qu'avec  une  aorte  de  discrétion.  Dans 
plusieurs  bas-reliefs  ,  on  voit  ausei 
le  triomphe  de  Vénus,  et  la  déesse 
deaamours  mollement  couchéesurles 
eaux,  folâtrant  avec  des  petits  enfans 
qui  t'accompagnent ,  lesquels  hadi^ 
nent  avec  des  poissons  qu'ils  ont  re- 
tirés de  l'eau;  plusieurs  figures  lé' 
gËrement  vêtues  ,  tenant  des  cou- 
ronnes de  myrte  ,  placées  dans  Us 
archivoltei  de  l'architecture,  déco- 
rent avec  grâce  les  arcades  dont  le 
moiiumant  est  composé.  La  démo- 
lition de  la  maison  oi\  étoil  adossée 
cett«  supËibe  fontaine,  rue  Saint- 


GOUJ 


539 


Denp ,  ayant  été  arrêtée  par  l'ad- 
ministration centrale  du  départe- 
ment de  la  Seine ,  il  a  été  également 
ordonné  que  le  chaf-d'wuvre  de  Gou» 
jon  seroil  respecté ,  qu'il  aeroit  dé- 
posé avec  soin  et  transporta  daus  la 
milieu  de  la  place  où  on  le  voit  au- 
jourd'hui. Cette  restauration  si  re- 
marquable dans  les  arts  est  dtM 
auK  soins  ei  aux  talent  de  messieur* 
Legrand  et  Molinos,  architectes  d« 
la  ville  de  Paris.  Jean  Gou|0a  a  ëga- 
lemeni  fait  eu  concurrence  avee 
Pierre  Lescol ,  son  ami ,  et  le  pin*  - 
habile  iirchilecie  de  son  temps,  l'hâ- 
tel  du  Carnavalet ,  nie  Culture  Ste.- 
Calherine,  où  l'on  voit  de*  sculp- 
tures de  la  plus  grande  beauté  ;  on 
remarque  entre  autres  une  Etnont' 
Btèâ  qui  égale  la  perfection  de  Ba- 
phaël,  11  a  composé  et  exécuté  au 
vieux  Louvre  ,  dans  la  taUe  de* 
cent  Suisse*  ,  une  Tribuae ,  nfu- 
(enue  par  quatre  cariatides  colos- 
sales ,  dont  on  admire  la  perfeniion 
du  style  «1  du  ciseau.  Peu  de  Mulp- 
teurs  ont  senti ,  comtne  ce  grand 
ariisie  ,  les  règles  de  l'optique  11 
avoit  l'art  de  modeler  un  corps  peu 
saillant  et  méplat,  de  façon  à  lui 
donneruiie  rondeur  parbite  parla 
manière  d'y  fixer  la  lumière,  ou  da 
la  faire  seuleiiwut  glisser  suivant  lé 
besoin  qu'il  eoavoii  pour  l'f&t  qu'il 
y  ou  loit  produire,  lia  poutséce  grand 
art  RU  plus  haut  degré  de  perfection 
dans  les  beaux  bss-reiiefs  qu'il  exé- 
culoit  au  Louvre  lorsqu'il  fut  atteint 
d'un  coup  de  carabine ,  le  a4  ^iit 
1579  ,  jour  de  la  S.  Barifaéttmi  ;  il 
étoit  protestant.  On  a  élevé  au  Mu- 
sée impérial  des  raonumens  fran- 
çais un  mausolée  eu  l'honneur  de 
ce  grand  homme  ;  on  y  voit  son 
buste  en  marbre ,  sculpté  par  Mi- 
challon.  Jean  Goujon  ,  dotit  ou 
ignore  l'époque  de  la  naissance  , 
a  fait  très-peu  de  statues;  cepen- 
dant on  voit  de  sa  main ,  au  même 
Musée,  une  statue  en  marbre,  da 
la  duchesse  de  Valcnlinois ,    mat- 


.,  Google 


54o 


COUJ 


»rMie  At  Henri  II ,  repréiMil^e  eu 
Diane,  ainsi  que  lalielleslatueiiuB 
ei  couchée  de  François  l".  Ou  voit 
eusBi  de  ce  maitre ,  au  chiteau  de 
lu  Malmaison ,  une  Diane  chaise- 
lesse,  posée  debout ,  leoant  tan  arc 
à  la  raaiu ,  et  dans  l'aliiiude  de  s'é- 
lancer sur  un  animal.  Dans  la  pre- 
mière on  admire  siir-loiit  la  grâce 
et  la  noblesie  du  deaiin  :  dam  la 
trconde  ,  on  remarque  une  scjpnce 
TÉelle  de  l'anatoniie ,  et  dans  la  der- 
nière, une  Kaeaae  singulière  dans  la 
pose,  une  souplesse  naliirelle  dans 
les  membres  et  une  lëgereiëexiraor- 
dinairedans  letdraperies.  Pour  l'eië- 
cution  de  ce  savant  ouvrage,  Jean 
Gouion  s'est  jiéuéirë  de  l'idée  que 
les  ancieus  vouloient  que  l'on  eût  de 
la  chasle  siEUr  du  Uieu  du  jour, 
Uiane,disoieat-ils,a  plus ([uetou les 
les  autres  déesses  supérieures  la 
forme  et  l'air  d'une  Vierge.  Douée 
de  tous  les  atlraiu  de  son  sexe  ,  elle 
paroit  ignorer  qu'elle  est  belle.  Mais 
se»  regards  ne  sont  point  baissés 
comme  ceuic  de  Pallas  :  ses  jeux 
]deins  d'allégresu  sont  dirigés  sur 
l'objet  de  ses  plaisirs ,  la  cbasse. 

•H.GOmONtJ.N.CA),  néà 
Bourg-en-Brease  en  1766,  d'un 
directeur  de  la  poste  aux  lettres, 
vint  jeune  encore  se  fixer  dabs  les 
environs  de^Poris.  11  adressa  , 
1791,  è  l'assemblée  nalionate, 
lettre  en  réponse  à  celle  de  l'abbé 
Rajnal ,  et  deviat  en  1793  admi- 
nistrateur du  département  de  Seine- 
el-Oise ,  qui  le  nomma  député  sup- 
pléant à  la  convention.  En  1795, 
appelé  à  la  commission  des  tub- 
NÎslances ,  il  n'entra  à  la  conven- 
tion qu'après  le  procès  de  Louis  XVI. 
En  1794  il  eut  une  inisaion  à  l'ar- 
mée de  la  Moselle  ;  à  son  relovir,  il 
se  déclara  en  faveur  des  membres 
de  l'ancien  comité  de  salut  public  , 
iiitaqué»  en  août  par  Lecointre  ,  et 
|iarla  aux  jacobins  sur  ta  déFuvenr 
dout  lej  sociétés  popataites  étoient 


GOUJ 

l'objrt;  lei"  février  1795  il  défen- 
dit te  décret  qui  décernoit  les  bou- 
toirs du  Panthéon.  «  Je  n'ai  coa- 
illé ,  dil-il ,  que  l'enthousiasme  du 
peuple;  au  surplus,  le  temps  pro- 
era  entre  ceux  morts  pour  la 
liberté ,  et  ceux  qui  n'ont  que  des 
I  froids  pour  elle,  u  Le  aS  du 
même  mois ,  dans  un  discours  sou- 
inlerrompu  ,  il  demanda  qu'il 
fût  pris  des  mesures  contre  ceux  qui 
altaquoient  les  droits  de  l'homme. 
Le  S  mars  il  vota  seul  contre  1« 
décret  qui  rappeloit  les  députés  mis 
hors  la  loi.  Le  1 1  il  sa  plaignit  de 
ce  qu'on  pereéculoit  les  meilleurs 
citoyens,  en  leur  donnant  l'ëpithèle 
de  leri'orhles  ,  proposa  de  décré- 
ter que  la  dénomination  de  ciinjen 
«eroit  la  seule  donnée  à  tous  les 
Français.  Le  gi  il  menaça  ceux  qui 
parloieut  contre  les  partisans  de  U 
constitution  de  179S.  Le  5t  il  ap- 
puya l'admission  à  la  barre  des  oé- 
litionnaires  du  faubourg  Saint-An- 
toine. Le  i'^'  prairial  (30  mai  I7!i5), 
après  le  massacre  du  député  Fer- 
raud  ,  il  insista  ponr  la  formatien 
d'une  commission  chargée  de  l'exé- 
cution des  décrets  rendus  pour  lu 
rappel  des  représentans  en  mission, 
et  le  renouvellement  à  l'instant 
même  des  comités  de  gou  veruemeoi. 
Lorsque  la  multitude  insurgée  eut 
été  chassée  du  sein  de  ta  convention. 
Goujon  fut  accusé  d'avoir  ^secondé 
l'insurrection  ;  le  présidmt  ordouna 
qu'on  l'einpËcltâtde  sortir  delà  sflle,  \ 
son  arreslalionfut  décrétée  de  suite,  1 
et  sou  accusation  le  fulle  lendemaip. 
Transféré  au  château  du  Taureau , 
puis  ramené  à  Paris  avec  s«s  collf- 
giies  coaccu^,  il  y  fut  traduit  de- 
vant une  commission  mitilaire.  Pen- 
dant l'iatlrtiction  de  ta  procédure, 
il  montra  beaucoup  de  sang-froid, 
et  adressa  de  vifs  reproches  aux  té- 
moins. Il  soutint  que  les  iDotions 
sur  lesquelles  ou  le  condamnoit 
n'avoieut  point  été  exactement  rip' 
portées  dans  le  Moniteur ,  et  qu'on 


GOUL 

n'avoit  pa«  pu  les  recueillit;  qu'en 

demandant  la  créatioi)  d'une  com- 
niissiou  'extraordinaire  il  svoil  bien 
expliqué  qu'elle  ne  devoit  fire  que 
provisoire  el  ne  dnrer  que  jusqu'au 
JeiLdemain,  c'est-à-dire  jusqu'à  ce 
au'oB  pût  »e  procurer  de»  uoiivelles 
dejcomiiBsdu  gouvernement.  Après 
la  lecture  du  jugemeul  qui  le  con- 
damnoità  la  peiue  de  mort,  Goujon 
déposa  sur  h:  bureau  sou  portrait, 
en  priant  qu'on  le  fit  passer  à  sa 
femme;  et  en  deiccudanl  l'eacalier 
ilie  porta  plusieurs  coups  de  cou- 
Uuu  ,  et  parvint  à  le  donner  la 
mon.  On  prétend  que  Boiiime ,  l'un 
:des  eiï  députés  impliqués  dans  celte 
afijire  ..engagea  ses  collègues  à  pren- 
dre de  l'opium  avant  le  jugementet 
à  se  frappsr,  après  son  prononcé, 
avec  les  couteaux  qu'il  s'éloient  pro- 
curé». U  calculoit  que  Topium  pré- 
viendroit  une  trop  grande  effusion 
de  sang;  qu'en  même  temps  cette 
effusion  arrèteroit  k»  progrès  de 
l'opium,  et  que  de  cedoubleefléiré- 
tuHeroit  une  mort  seulement  appa^- 
renie,  si  les  blessures  qu'ils  se  fe- 
roient  n'étoient  pas  d'ailleurs  luor- 
leiles.  On  ajoute  que  Bomnie  a  été 
rendu  à  la  vie,  mais  que  ses  faciillés 
înlelleciuelles  aont'resIéeB  éteintes, 
el  que  Goujon  y  a  été  aussi  rappelé 
pour  quelques  mtlans  ,  mais  que  la 
quantité  de  sang  qu'il  avoït  perdu 
rendit  inefficaces  le»  soins  qu'on  put 
lin  donner.  11  composa  dans  sa  cspli- 
vilé  un  Hymne  de  mort  dont  Laïs 
a  fuit  la  musique.  Sa  mémoire  a  ëté 
célébrée  au  conseil  des  anciens  eu 
1798,  comme  celle  d'un  martyr  de 
la  liberté. 

t  GOULART  (  Simon  ) ,  de  Sen- 
tis ,  alla  faire  ses  études  à  Genève  , 
où  il  fut  fait  ministre  ;  emploi  qu'il 
exerça  avec  distinction  pendant  6s 
ans.  U  mourut  dans  celle  ville  en 
1638,  à  85  ans.  C'étoit  un  homme 
«l'une  grande  vertu,  il  blâmoit  la 
tnanie  qu'avoîeut  les  proteslans  de 


GOUL 


ton  temps ,  de  mnlliptier  les  confe^- 
910I1S  de  foi  :  «  rotnme  si  celle  qui 
se  Ironie  dans  le  Symbole  de»  apô- 
tres n'éloit  pas  suffisante  ,  quoi- 
qu'elle ait  paru  telle  aun  trois  pre- 
miers siècles  de  l'Eglise.  »  U  u'avoit 
commencé  à  a|j|[rendre  les  langues 
qii'i  l'âge  de  aS  aus  ;  ce  qui  ne  l'em- 
pècbapasd'écrireussez  bieueniLilin. 
Il  étoit  tellement  au  fait  de  tout  ce 
qui  se  passoit  en  matière  de  lilirai- 
rie  ,  que  HeurillI,  désirantde  coU' 
noiire  l'auteur  qui  se  déguisa  tau* 
le  nom  de  Stéplianus  luuius  Cnitui 
pour,  débiter  sa  doctrine  républi- 
Ciiiae,  envoya  un  homme  exprès  à 
Simon  Goulart,  aBii  de  s'en  iafiir-^ 
mer  :  mais  Goulart ,  qui  savoit  ca 
etFcI  tout  le  mystère ,  n'eut  garde 
de  le  découvrir.  Ou  a  de  lui  plu- 
sieurs ouvrages  de  belles- le  1 1  res , 
d'histoire  et  de  controverse,  dont  le 
plus  curieux  et  le  plus  considérable 
est  intitulé  Thrésor d' histoires  arf- 
mirables  cl  mémorables  de  naslre 
temps  ,  recueillies  de  plusieurs  aU' 
thears ,  mémoires  et  advii  de  di- 
vers endroits  ,  i  gros  vol.-in-S'  , 
imprimés  à  Genève ,  te  1"  vol.  eu 
l6do,  et  le  3*  en  163)!.  Le  second 
volume  a  eu  deux  éditions,  I.es  deux 
volumes  forment  quatre  livres.  L'an- 
leur  préparoii  un  troisième  voluma 
quiauroil  contenu  les  5  et  6*  livres, 
mais  il  n'a  pas  été  pub1ië;ses  autres 
ouvrages  sont  une  mauvaise  Tm- 
daction  de Sénéqae ,  Pari»,  1690, 
a  vol.  in-fol.  ,  et  ses  Fetitt  Mé- 
moires de  la  Ligue  ,  1 60a  ,  G  vol , 
in-8°,  assez  curieux.  L'abbé  Gougf  t 
les  a  fait  réimprimer  à  Paris  en 
1758,  6  vol.  in-4%  avec  des  note» 
et  des  pièces  originales.  La  plupart 
sont  intéressantes;  mais  quelques- 
unes  n'apprennent  presque  rien. 
Quand  Goulart  n'a  paa  mis  son  nom 
à  ses  ouvrages,  il  l'a  désigné  ordi- 
nairement par  ces  trois  lettre»  ini- 
tiales S.  G.  S.  ;  c'est-à-dire ,  Simon 
Goulart,  Senlisien.  On  a  encore  de 
lui    Brièi-e  et  c/irélienne  remoii^ 


,  Cookie 


Sii 


GOUL 


trance  aux  Françàii  révoltés,  im- 
priméeau  lome premier  dciMeinni- 
reideCharle»tX.llaauiii  beaucoup 
coDtril>iié  i>  Vllistoirt  lies  Martyrs 
proleslaru  sel  il  mT»dailea{ian(;au 
le  Franco-GatUa  de  Franfoit  Hot- 
man.  —  Il  laiesMun  fils,  appelé 
comme  lui  Simon  Coulart  ,  et 
^ue  divers  savau*  ont  coaibndii 
avec  le  père.  11  fut  d'aboril  ministre 
de  l'égliae  waloane  d' Amsterdam  , 
el  einbrasBa  avec  chaleur  le  parli 
de*  reraoDlratit.  Un  sermon  (ju'il 
|>reclia  coQtre  l'opiaioD  de  ceux  qui 
loulieiuietit,  n  que  les  enfaui  morts 
taiu  baptême  sont  damnéi  riternelle- 
inent  u  ,  le  fit  suspeudre  du  miaïs- 
lère  en  i6i5  ;  eipeo  de  lempsaprès 
«n  le  chaa»  du  pays  avec  ceux  qui 
ne  Touliirent  pas  souicrire  au  sy- 
node de  Dordreclit.  Goutart  ,  m»a~ 
diasaat  un  pays  où  l'on  prèchoit  la 
tolérance  ,  et  où  l'on  étoit  si  iuto- 
léraut,  se  retira  en  France ,  et  ea- 
tuite  dans  ]eHotstein,où  il  mourut. 

"  GOULD  (  Robert),  poëw  anglaiï, 
mon  en  1709  :  ses  ouvrages  ont  été 
recueillis  et  publiés  en  a  vol,  io-S", 
l'année  tnSme  de  sa  mort. 

t  GOULDMAN  (  François),  habile 
grammairien  anglais  du  1  ^'  siècle  , 
conuu  par  un  IJictionnaire  latin- 
anglais  et  anglais-latin^AoM\A 
troisième  édition, augmeutée  par  Ro- 
bertson,  in-4',  1674,  est  estimée. 
11  est  moit  en  16S9,  depuis  55 
an»  recteur  de  Souib.-Okendon , 
dans  le  comté  d'Esse!.  C'est  à  lui  , 
coujoinienient  avec  Jean  et  Richard 
Paarson  et  Antoine  1  Scattergood  , 
qu'on  doit  la  collection  det  Critici 
tacn,  9  vol.  ia-fol. 

-I-  GOUUN  (  Jean) ,  né  ï  Reims  le 
10  février  1738  ,  présenle  un  de  ces 
exemples,  trop  rares,  peut-êlre  , 
pour  l'intérêt  des  lettres ,  tpais  au 
moins  trop  rarement  recueillis  et 
offerts  à  la  curiosité  publique,  du 
mérite  luttant  contre  l'adTcrûtd, 


GOtJL 

puûtnt  de  nouvelles  forces  dantla 
obstacles  inouïes  qui  s'opposenti  wa 
développement;  KecneiÛant ,  pour 
prix  de  se»  efforts  ,  l'avantage  i* 
devoir  à  lui  seul  les  snccès  auiijsdi 
il  parvient  i  et  prouvant  ainti  di 
combien  de  douceurs  et  de  jmiii- 
sanees  est  accompagné  le  goll  i* 
l'élode  et  des  Jeitres  ,  puisqu'cHa 
souiienueni  le  mérite  dans  une  (ar- 
rière aussi  longue  et  anssi  difEcik 
Goulin  perdit  son  père  fort  jiuiKpd 
se  trouva  dans  l 'indigence.  FotB 
de  se  placer  en  qualité  de  répf 
titeur  chez  \^\\  maître  de  penstos, 
il  résolut  d'embrasser  une  prv^ 
•ion  pins  hicraiive  ,  et  se  draJi 
pour  la  médecine.  Après  itw 
étudié  l'analomie  sous  Ferrein,  il 
fut  attaqué  d'uae  maladie  grave. f: 
l'obligea  de  vendre  seBlivrei,vi 
seul  bien  ,  pour  se  procurer  quel^us 
secours.  Depuis,  boq  exlrèmi  m- 
nomie  et  ses  ouvrages  lui  fiwni- 
reut  les  moyens  de  vivre.  En  i'.il. 
l'abbé  Fontenay  l'associa  à  la  ttdu- 
tion  des  affiches  de  province ,  A,(t 
qui  le  flatta  le  plus,  ce  fut  d'acioi-t 
sa  petite  collection  de  livres  deon 
dont  il  doniioit  des  notices.  Lon^l 
cberchoit  Vin  ter  pré  ta  ti  on  d'un  px- 
sagegrecou  latin, et  qu'il  éloillràs' 
temps  San»  en  trouver  une  qni  la 
convint,  il  se  raettoit  au  lit ,  fili-a 
en  plein  raidi ,  et  là ,  dans  un  cilmi 
parfait ,  tont  entier  à  la  médiiaim 
il  passoil  un ,  deux  el  jusqu'i  IrM 
jours,  excepté  le  temps  de  maugai 
dusr)inmeil  ,danaun  travail despW 
continuel ,  jirsqu'à  ce  qu'une  blel- 
prétalion  convenable  s'offrit  i  a 
pensée.  En  1794,  devenu  sepiB»|t- 
naire,  el  plongé  dans  la  plus  extriiK 
njisère.ileufutretirépar  unepl» 
à  la  bibliothèque  nationale  de  bnf 
Saint-Anloine  :  il  mourut  en  I7<l^ 
M.  Sue  a  publié  une  notice  sur  la  'x 
eties  nombreux  ouvrages  de  GmËb. 
dontvoici  les  principaux.!.  Tr^"-- 
lion  de  la  Dissertation  de  Cailril, 
sur  l'insenaililité  de*  tendon*,  da 


GOUL 

ligamenset  du  péricrane.  H.  Lettre 
à  faiiilermonde  sur  Hecqiiet  , 
insérée  dans  le  Jourtial  de  iuéde~ 
cine  de  1762.  III.  Tatle  i/e  PE- 
gj pu  ancienne,  176Î.  IV.  Diction- 
naire géographique ,  pour  aeryir 
à  l'hiitoire  d'Hérodote,  extrait  des 
manuacrilsde  Bellenger.  V.  Histoire 
de  la  colique  de  Devons/tire ,  tra- 
duite du  latin  de  Huxam.  VI.  fl^^- 
c/ieixàes  médicales,  in-ia,i764. 
VU.  Notice  aurl'Ostlologie  de  Moh- 
ro.  Via.  Eloge  historique  de  Pé- 
ris, opticien.  IX.  Lettres  à  uu  mé- 
decin de  province ,  pour  servir  i 
l'histoire  de  Ja  médecine ,  1 769 ,  in- 
8".  X.  Tabie  des  seize  volumes  de 
la  matière  médicale  de  Geoffroy ,  in- 
13.  XI.  Traité  des  alimeas ,  tra- 
duit deLieulaud,  iii-8°.  XII.  Mé- 
moires littéraires  et  biographiques 
suc  l'histoire  de  la  médecine ,  177$, 
in-4°.  XIII.  Abrégé  de  ehistoire 
naturelle,  1777  ,  3  vol.  in-n.  XIV. 
TJissertation  où  l'on  explique  un 
paâaage  de  Cicéron,  relatif  à  la  mé- 
decine, 1779.  XV.  Autre  Disser- 
tation sur  un  passage  du  septième 
livre  des  Epidémies  d'Hippocrate. 
XVI.  On  lui  doit  en  outre  une  foule 
t'éditions  enrichies  de  notes  et  de 
corrections ,  telles  que  celles  du  Dic; 
tionnaire  des  r^mes  de  Richelet,  de 
l'agronome  ,  des  formules  de  méde- 
cine deLyou, de  l'ouvrage  de  Haen. 
iitiluH  Methodus medendi ,  de  l'a- 
ialoinie  d'Heister,du  traité  d'agri- 
culture de  Mortimei  ,  de  l'histoire 
inii-erselle  de  Bossuet ,  du 
-ier  royal,  de  la  rhétorique  fran- 
;aL9e,  desapophtegmesdePlutarque, 
lu  roman  d'Elizabelh ,  du  traité  des 
naladiea  vénériennes  de  Jauberlbou, 
le  la  matière  médicale  de  Lieutaud. 
CVII.  Il  a  travaillé  encore  à  rency- 
lopédie  ,  à  la  Gazette  de  sanlë ,  au 
oiirual  de  médecine,  au  Journal  gè- 
lerai de  France ,  au  ioumal  ^couo- 
nîqiie,  au  Vocabulaire  français, 
aissë  de  nombreuse  manuscrits  ,  tels 
lu'un  court  dlinioiie  de  Umédedue  ! 


60TJL 


543 


des  recherches  sur  l'histoire  nalurells 
de  Pline,  des  interprélationsde  diffé- 
rens  passage*  d'Hérodote, deLougiu, 
de  Lucien  ,  etc.  Il  avoit  une  éruditiou 


de  l'académie  de  Lyon ,  et  eût  mé- 
rité d'èlre  appelé  à  celle  des  inscrip- 
tions et  belles -lettres.  Il  est  peu, 
d'hommes  de  lettres  qui  aient  au- 
tant lu  et  fait  autant  d'extraits  ou» 
Goulin.  Il  les  porte  lui-mËme  à  plut 
de  mille.  U  avoit  formé  a  vol.  in-8*. 


e  écriture  très-serrée. 

GOULSTON  (Théodore),  né  dani 
comté  de  Northampton  en  Angle- 
terre, étudia  la  médecine  â  OuXord, 
et  y  fut  reçu  docteur  en  1610.  L'an- 
née suivante  il  passa, â  Londres,  et 
devint  membre  du  collège  royal, 
qui  lui  confia  la  cliarge  de  censeur, 
peu  de  temps  après  son  admission. 
Il  mourut  dans  celte  ville  en  i633. 
Ce  médecin  étoil  sayaut  dans  les 
langues  grecque  et  latine,  comme  it 
l'a  prouvé  par  la  Version  des  Opus- 
cules de  Galien,  qu'il  a  enrichie  da 
noies  critiques.  Cet  ouvrage  paruL 
à  Londres  en  1 640  >  in-4°.  Il  a  en- 
core mis  en  latia  la  Poétique  d'A- 


t  GOUI.U  (  Jean  ) ,  né  à  Pari, 
en  1576  ,  de  Nicolas  Goulu  .profes- 
seur royal ,  embrassa  la  profession 
d'avocat;  mais  ayant  manqué  de 
mémoire  en  plaidant  sa  première 
cause ,  il  quitta  le  barreau  pour  1« 
cloitre ,  et  se  Fit  feuillant  à  l'âge  àa 
iS  ans.  U  voulut  piêcher  ;  mais  sa 
mémoire  ne  le  servit  pas  mieux  dans 
la  chaire  que  dans  le  ùrrcau.  Beduit 
au  cabinet ,  il  se  fit  conuoîtrè  par 
sa  plume  ,  s'éleva  aux  première* 
charges  de  son  ordre ,  et  en  devint 
général.  Balzac  étoit  alors  le  cbeF 
de  la  litléralure  française.  Soit  ja- 
1  touùe,  aott  resseuiituont  de  ce  qu'il 


su         GOUP 

avoit  itit  dana  un  de  ses  otivraseï, 
u  qu'il  y  a  quelques  moines  qui  sont 
daus  rÉdise  ,  ce  que  tes  rais  eloieul 
dans  l'Arche  »  ,  Goulu  déchaîna 
contre  lui  quelquet-una  de  ses  re- 
ligieux, elae  mit  bietilftlà  leur  têle. 
Il  piiljlia  ,  en  1617  ,  deux  volumes 
de  I^nre»  île  P/ùlarque  à  Ariste  , 
dëouées  d'eaprit,de  raison,  de  sa- 
Toir  ,  de  bon  sens ,  mais  chargées 
d'injures  brutales  ,  qui ,  loin  de  ré- 
\oller  le  |iiihlic  contre  le  ibuguetix 
feuillant,  lui  attirèrent  une  foule 
de  louanges.  Le  prieur  Ogier  et  la 
Moth»- Aigron  furent  presque  les 
«euls  qui  osèrent  faire  enicndre  leur» 
ioiblea  voix.  Ilstourii*renlle»arn)es 
de  Goulu  contre  lui-inèine.  Ils  te 
peignirent  coinnie  uim  ivrogne  el 
tomme  un  gourtnand.  »  Cette  que- 
relle auroit  e'té  poussée  plus  loin  ; 
Inais  elle  fut  tertninëepar  la  niortdu 
général  Goulu  ,  anivëê  te  25  janvier 
1633.  Ona  de  lui,  i.P'indicite  Ûieo- 
logicœ  IberO'poUtkœ,  i6j8,  in-S", 
en  faveur  des  droits  de  la  monar- 
chie. II.  La  Vie  de  saint  François 
de  Sales  ,1704,  in-4'*.  111.  Des  Tra- 
duEliuns  qu'on  ne  lit  plus.  IV.  Des 
Livres  de  Coniroverse,  qu'où  laisse 
dans  ta  poussière,  Voyez  Balzac  , 
et  BouBBO.v ,  n°  IX. 

•  1.  GOUPIL  (  Jacq.  ) ,  médecin , 
né  à  Luçon  ,  se  fit  connojlre  par  son 
mérite  à  U  cour  de  France.  Henri  II 
le  nomma  en  iSS5  pour  remplir  la 
chaire  de  médecine  que  la  mort  de 
Jacques  S^tvius  veuoit  de  laisser 
vacante  au  collège  royal.  Lea  écrits 
qui  nous  restent  de  ce  médecin 
«ont ,  I.  Rhasis  Ubelius  de  pesii- 
lenlid  ex  Syivrum  lingud  in  grm- 
vam,  li-aiulalus,  addilis  simul  iti 
eumdem  castigationibus ,  Luietiœ , 
1 S48 ,  in-^ol, ,  avec  les  douze  livres 
d'Alexandre  Traltien.  II.  Aiinota- 
tiones  et  scholia  in  Amhrosii  Leo- 
nis ,  fiolani ,  versioiiem  librorum 
Joannis  Acliiarii  ,  Parisiis  ,  i.'iiiS  , 
iu-8°.  ;  Ultrajwli ,  1670,  in-8°.  Ul. 


COUP 

Aetuarii  Joannisjilii  Zackafiif, 
de  aclioiiibus  et  affectibus  tpiiUii 
aiii/italis,  Parisiis,  ibb'j ,  in-S°,iu 
grec, avec  les  ouvrages  de  Janjucs 
%yU\ai..l\. SchotiaiiiPauliJÊ^ 
nilœ  libros  VU  de  re  medicd.  V. 
Petlacius  Dioscoiides  de  maltrii 
medicd ,  additis  casiigaliouihus , 
en  latin. 

•IL  GOUPlLDEPBiFELN.ancien  • 

magistrat ,  député  du  tiers-état  du 
bailliage  d'Aleuçon  aux  élals-génc- 
raux  eu  1789  ,  y  ei^  brassa  le  paiti 
de  la  liberté,  saus  se  ranger  parmi 
les   membres  exagérés.  Lorsque  la 
diacussiou  sur  le  ce/u  ayant  échauGc 
à  Paris  toutes  les   têtes,   le  peupll 
menaça  de  le  porter  à  VersailUi, 
Goupil,  pressant  l'assemblée iialic^ 
nale  de  prendre  des  mesures  pour 
sa  sAreté.s'c^ria:  iiCatilinaest  aux 
portes  de  Rome  ;  il  menace  d'égar- 
ger  les  sénateurs,   et  nous  délibé- 
rous.  o  Le  3  septembre ,  il  parla  m 
faveur  du  fêla  absolu  à  aaMtiiTin 
roi  avec  certaine»  modificaliom,*! 
prononça  alors  cette  phrase  remar- 
quable :  «Nous  n'avons  pas  été  en- 
voyés pour  faire  une  nouvelle  cras- 
lÎMilion ,  mais  ponr  raffermir  l'tii- 
cienne.   »    11  fut,   ^  celte  époque, 
membre  et  présideut  du  comilédn 
recherches,  el  lit  en  son  non)  ,.^91 
novembre  ,  un  rapport  qui  dilplut 
aux  deux  partis.  Le  côté  droit  le    1 
trouva   trop   violent,  le  côté  giiii-    I 
che  trop  modéré  el  trop  obscur.  U 
i5    mai  il  fut  d'avis  de  laisser  au    | 
roi  le  droit  de  proposer  la  guerre . 
en  conservant  au  pouvoir  légiililil    . 
celui  de  la  déclarer.  Le   16  juin  il    < 
invoqua  la  suppression  des  litret  &t    : 
princes,  ducs,  comtes,  etc.,  aaiiftci    j 
exceptions    k  faire   en   faveur  des    ' 
princes  du   sang.   En    1791    il  Ini 
nommé  secrétaire.  Lors  de  la  Tuite 
du  roi ,  il  sollicita  le  licencinnnit 
des  gardea  du  roi ,  et ,  le  i&  )iulle<, 
il  dâendit  l'inviolabilité  du  moiur-    ' 
que, dont  il  vouloitqu«laperMi«« 


COUP 

tu.  Mcrëe.  Bientdl  après ,  il  accnia 
les  jacobios  iIe  vouloir  détruire  la 
monarchie.  A  ta  séance  du  an  août 
il  attaqua  la  rËUontialLoa  qu'offroit 
de  faire  le  duc  d'Orléans ,  de  ses 
droits  au  IrAne  ,  dans  le  cas  oi'i  le 
titre  de  membre  de  ta  famille  rojale 
■eroit  déclaré  incompatible  avec 
celui  de  citoyen  actif,  et  il  jeta  du 
ridicule  sur  ce  piince  ,  ea  disaoi 
nu'oD  ne  «  devoit  pas  se  priver  du 
bonheur  de  le  revoir  sur  nos  Hottes.  » 
En  gtnJral  .1  se  montra  son  en- 
nemi acharna.  Ce  fut  lui  qui  lit  dé- 
créter que  les  inemlires  de  la  famille 
royale  seroient  ëligibles  aux  places 
à  la  nominalion  du  roi,  luais  ne 
pourtoient  commauder  les  armées 
aaus  l'agrément  du  corps  législatif. 
11  s'opposa  ensuite  à  ce  que  te  roi  et 
les  princes  porlasseiit  le  cordon  bleu, 
«t,  demanda  des  peines  contre  ceux 

Ïiipreiulroieut  leurs  audeus  titres, 
oupil  ,  en  iT^'i,  nommé  parle 
déparlement  de  l'Orne  au  conseil 
des  anciens  ',  eu  fut  eecrélaire  le 
93  décembre,  et  président  le  ai  jan- 
vier suivant.  En  mars  il  fit  placer 
le  buste  de  Montesquieu  dans  la 
salle  du  conseil.  On  le  vit  fréquem- 
ment faire  des  rjpporls.  Ce  fut  lui 
qui  lit  adopter  ,  le  6  mai  1696 ,  la 
loi  concemantle  séquestre  des  biens 
des  pères  et  luères  des  émigrés.  Il 
conviut  qu'elle  éioii  dure ,  mais  il 
ajouta  qu'elle  ëloit  inditpensable 
d'autant  miens, dit-il,'u que  Fabiui 
augure  romain ,  nous  a  appris  que  ce 
qui  se  fait  pour  le  salut  de  ta  républi- 
que se  fait  touiours  sous  de  très-bons 
auspices.  »  A  l'époque  de  la  lutte 
entre  le  directoire  el  les  conseils 
(Juillet  1797),  ilie  prononça  contre 
lei  triumvirs, demanda  la  clôture  des 
sociétés  populaires,  et  insista  pour 
l'organisation  de  la  garde  du  corps 
législatif.  D'abord  arrêté  par  suite 
de  ses  opinions,  dans  la  journéedu 
18  fnietidor  ,  il  fut  remis  en  liberté, 
et  reparut  au  coufeil ,  qui  le  raya  , 
en  1798 ,  de  la  liste  de*  émigrés. 

T.  VU. 


GOUR 


545 


Sorti  (lu  corps  législatifen  mai  1 799, 
il  fut  nommé  en  avril  1800  mem- 
bredu  Inbunal  de  cassation  ,eiraou- 
rutàParis  le  18  février  1801. 
GOUPILtÈBES.  roy.  Porlieii. 
i-GOURDAN  (Simon),  né  à 
iris  en  1646  ,  et  confrerp  de 
Sauleuil  dans  l'abbaye  de  Saint- Vic- 
tor ,  imita  tes  saints  que  cetui-ci 
chanteit.  Âspiram  à  une  vie  plus 
parfaite,  il  vouluientreràla  Trappe; 
l'abbé  de  Eiincé  lui  conseilla  do 
r  dans  te  moude  pour  l'édiRer. 
Le  père  Gourdan  vécut  en  solilaira 
el  en  saint  dans  l'abl^aye  de  Saint- 
Victor,' et  mourut  le  10  mars  1729, 
laissant ,  L  De»  Proses  et  des  lïynv- 
nes  qu'on  chante  dans  diflërentes  égli- 
ses ,  et  qui  se  trouvent  dans  le  missel 
de  Paris, en  latin,  imprimé  par  ordro 
du  cartIinaltleNoailles, Paris,  1797, 
3  vol.  in-i  a.  II.  Des  Ouvrages  de 
piélé,  pleins  d'onction.  III.  Une  Hit- 
taire  manuscrite  de»  Hommes  ïllas' 
Ces  de  Sailli- /^ictor  ,  en  plusieur» 
volumes  in-folio.  Celle  histoire 
abonde  irop  ea  réflexions  morales  : 
maison  l'assure  exacte  pour  Us  faits. 
On  a  publié,  en  i7fi6,àPari8,iu-ia, 
la  fïe  de  ce  religieux.  Cet  ouvrage 
esi  suivi  de  plusieurs  Lelirei  qui 
roulent  principalement  sur  la  con»-< 
titution  Unigtnitus. 


n.  GOURDON  HE  Genootliio, 
(Galiotle  de),  ou  la  Mère  Sainte- 
Anae ,  réformatrice  de   l'ordre  ds 
Saint-Jean  de  Jérucalem  eu  France,* 
et  prieure   du  monastère  de  Beau< 
lieu  ,  naquit   en   1589  ,  d'une  fa- 
mille noble  et  considérable  deQuer-     > 
ci.  Elle   fut  nommée  GalioHe  ,  en  ~  \ 
mémoire  de  Jacques  GaUot  de  Ge- 
nouillac,  grand   écuyer  de  France. 
Elle  mouTOl  l'an  1618  en  odeur  do    " 
sainteté.  Les  religieuses  de  cet  ordre 
avoient  autrefois  la  robe  rouge  et 
le  voile  blanc  ;  mais  après  U  prise 
55 


54G  GOUR 

^IUiodMpirSoUiii«aU,eniS9i, 
<11m  prirent  l'habit  et  le  Toile  nrar 
jiour  marqn«i  leur  dsuil. 

GOUHGUES  (  Dominique  de  ) , 
brave  giatilbomme ,  nalifriï  IVIoiiC- 
de-Maïun  en  Gatcogne ,  voulant  le 
venger  des  Espagnols  qui  l'avoient 
maltraite  pendant  la  guerre  ,  et  qui 
avoieni  égorgé  une  colonie  de  Fran- 
cis établie  sur  tes  cAlei  de  la  Flo- 
ride, équipa  trois  vaisseaux  à  ses 
.  -dépens, et  mil  à  la  voile  en  1567. 
Ualla  descandre  à  la  Floride, enleva 
trois  foru,  et  fit  pendre  plus  de 
litiil  cents  Espa^obi  des  arbre», 
sur  lesquels  il  fit  mettre  cette  ins- 
<ription  ;  a  Non  comme  Espagnols, 
nais  comme  traîtres,  brigands  et 
assassins,  »  Il  en  usa  de  la  aorte  , 
parceque'Mélandèl,  ayant  fait  moa- 
■«acrer  des  Français,  avoit  fait  dres- 
ser un  écriteau  qui  marquoit  a  que 
«e  n'étoit  pas  comme  Français,  mais 
uomme  luthérien*  qu'il  le*  faisoit 
mourir....  n  Gourgues,  île  retour  en 
France, fut  reçu  avec  admiration  par 
les  citoyens ,  et  avec  mépris  par  la 
i:oiir,quîéloit  taule  espagnole:  le  roi 
liti  fit  défendre  de  paroitre  devant 
lui.  La  reine  Elisabeth  le  demanda 
dan»  la  suite  pour  commander  la 
Hotte  anglaise.  Il  mourut  i  Tours  en 
iS93,en  allant  prendre  le  commKi- 
4lcmcnt  de  celle  flotte. 

tGOUfiLlN  (lalihé  Pierre- 
EUenne  ) ,  né àPari* en  169S ,  mort 
dam  celle  ville  en  177S ,  fit  pour 
M.  de  Bastignac ,  irchevique  de 
'ïoan.i'Iaatruction  lUr  la  jutlice 
'^hrétiennt,  Paris,  i749iiu-i9l  et 
pour  l'évèque  de  Soitsons  ,  tlna- 
tnietion  contre  le  P.  Serruyer,  7 

/■voL  in-ia  ,  1760.  On  a  encore  de 
lui  l'ouvrage  counu  *au*  le  nom  de 
CatéchUme  de  NapUa  ,  1763  ,5 
vol.  in-ij  ,  quine  dit  pas  davantaee 
t|ue  cdui  de  Honipellier,  et  U  oit 
plus  stchement. 

*  GOURMELEN  (  Etienne },  né  en 
£aue-Bi;elagiLt ,  dau  le  pays  d« 


GOUR 

Coiuouaille*, docteur  en  méJeclM 
de  la  lâciilté  de  Paris  ,  étudia  auiû 
U  chirurgie,  et  mourut  en  1594, 
professeur  en  chirurgie  au  coll^ 
Royal.  Les  ouvrages  qu'il  a  laiuës 
sont ,  I.  Sinopseos  chiiurgias  lihri 
w.r,Lutetiœ  ,  i&GG ,  in-8°,  en  fran- 
çais ,  par  André  Malézieu,  Paris, 
1671 ,  in-8°  ,  et  depuis  ,  paf  Ger- 
main Courtin,  sous  le  titre  de  Guùfc 
des  chirurgiens.  IL  Hippocratîsli- 
bellu»  de  alimenio  i  grœco  in  la- 
tinum  vertus  et  commentari'a  il- 
lusrracu» ,  Parisiis ,  i57  9 ,  iu-S".  U 
avoil  expliqué  ce  traité  aui  écoles 
de  médecine  trois  ans  aupaiannl. 
IH.  CAirurgice  arlia  ex  Hîppocra- 
lia  el  fieterum  decrelia  ad  ratioim 
normam  redacùà  libri  Ira,  Lu- 
letia  ,  l5So  ,  in-S*. 

'  GOURMOND  ( Gilles), hibib 
imprimeur  du  1 6*  siècle  ,  tnort  n 
i5a7,ettlepTemieTquiait  imprimi 
i  Paris  dea  livre*  greca  el  liébitu. 
On  a  de  lui  un  recueil  iii-4° ,  puhlij 
en  1&07,  contenant  di^ensopiu' 
cules  grecs ,  lels  que  les  tenienca 
ou  apopbthegme*  des  sept  sigcs^ 
la  Grèce ,  les  vers  d'or  de  Pyihs- 
gore,  le  poëmc  moral  dePhocjlidt, 
les  vers  de  la  Sibylle d'Erllhrée,» 
sujet  du  dernier  jour  du  mouds, 
avec  un  alphabet  grec  et  quelque 
aulres  petite*  pièces.  Le  succès  le 
cetouvrage  encouragea  GourmoD'Ii 
qui  donna,  la  même  année ,  Honuri 
Batrachomjamac/iia ,  io-4''  ;  S*" 
siodi  opéra  et  dies,  in-4°i  ''^ 
Grammaire  grecque  de  Chrysoloru, 
in-4*.  Il  publia  aussi,  le*  années  sui- 
vante* ,  les  Idylle*  de  Théocriw, 
quelques  œuvres  de  Lucien  ,  une  w* 
coude  édition  de  la  Grammaire, h 
Gnoraologie  et  le  Lexicon  d'Aldus, 
en  iSis,  la  Grammaire  de  Th^- 
doreGaza  en  i&i6,eLc. 

L  GOURNAT  (  Marie  LEi.iHSde), 
fille  iBvanU  ,  d'une  famille  dislin- 
guée,  naquit  à  Paris  en  i56â.L> 
répuUUou  de  Honlai^Be,  ce  q>li 


GOUR 

traïupiroît  déji  ie  set  E&gais  , 
svoient  iospiré  i  madcmoiielle  de 
Goumajr  un  ici  degré  d'enthousias- 
me, qu'en  i588,  laraque  Moulai- 
gae ,  députa  aux  ëtaU  de  Bloit ,  lit 
un  forage  à  Bloti ,  elle  quitta  ta 
lerre  de  Gonnaj  pour  venir  avec 
aa  mère  rendre  hommage  eu  phi- 
losophe. Elle  ne  vit  à  Paris  que  lui; 
de  Paris  elle  l'emmena  à  Gaunuj , 
où  il  passa  trois  mois.  MademoiMlU 
de  Gournay  avoit  alors  ss  ans  ,  et 
Montaigne  5E.  Il  «st  mon  à  60. 
Toutes  les  langues  savantes  lui 
Ploient  familières: elle  krivoil  mal 
dana  la  «ieniie.  Lors<]ue  l'académie 
française  voulut  épurer  la  langue  , 
mademoiselle  de  Gournaj  cria  beau- 
coup contre  celte  réformatlon.  Elle 
ditoit  des  puristes ,  «.  que  leur  style 
étoit  un  bouillon  d'eau  claire ,  sans 
impuretëet  aanssobslance.iiSa  pro- 
nonciatioQ  ëtolt  analogue ,  et  elle 
lenoit  pour  l'ancien  usage.  Le  car- 
dinal de  Richelieu  ne  pouvoit  s'em- 
pËcher  de  rire,,en  l'eatendant  s'enon- 
cerila  manière  des  vieux  procureurs 
du  temps  de  Henri  IV.  —  «  Riez  , 
monseigneur,  lui  dit  un  jour  l'a- 
droite flatteuse  ;  riez  :  )e  fais  un 
erand  bien  i  la  France  '.  »  Elle  avojl 
le  goût  de  la  vieille  liltëralure ,  des 
compilations  ,  des  commentaires  ;  ce 
goùt,jointà  son  caractère  vif ,  im- 
pétueux ,  vindicatif,  lui  tit  beaucoup 
d'ennemis.  L'Atifi-Goumay  et  le 
Bemerciment  deivi/tUTrièies  ,  «ont 
des  monumens  de  Ib'ir  haiue.  Ces 
libelles  ne  l'empÈchirent  point  d'a- 
voir des  ami«  illuslfes  ,  les  cardi- 
naux du  Perron  ,  Benlivoglio ,  de 
Richelieu ,  saint  François  de  Sales  , 
Godeaii,  Dupuy, Balzac  .Maynard, 
Hensius ,  etc.  Elle  mourut  à  Parie 
le  i3  juillet  1646.  Plusieurs  beaux 
esprits  lui  composèrent  des  épita- 

Ehes  satirique*  ;  le  plut  grand  nom- 
re  lui  en  ât  d'honorables.  Quelques- 
uns  lui  donnèrent  le  nom  de  ifiélie 
française.  Ses  Ovvragea  furent  re- 
cueillit «n  a  vol.  i»-4*)  '^M  «< 


GOUR, 


547 


ie4i ,  BODi  le  litre  i'AfU  on  Pré<- 
sens  de  mademoiselle  de  Gournag. 
Montaigne  ,  dans  tes  Essais  ,  parlç 
rarement  de  mademoiselle  de  Gour- 
naj ;  K  11  faut ,  disoil-il ,  craindre 
d'ëveiller  la  mëcbauceld ,  loujours  en 
quête  auprès  des  femmes,  u  II  en  a 
cependant  fait  un  grand  éloge  à  la 
liii  du  17*  cbap.  du  liv.  3.  Il  lui 
donna  une  grande  preuve  d'eslime 
et  d'attachement  eu  lui  léguant  te» 
manuscrits.  Voici  ce  que  Pasqniec 
rapporte  A  ce  suiet  :  n  Cette  ver<- 
tueuse  demoiselle ,  avertie  de  U 
mortdu  seigneur  de  Montaigne,  tra- 
verta  presque  toute  la  Friince ,  tant 
par  son  propre  vœu  que  par  celni  de 
la  veuve  de  Montaigne  et  de  madame 
d'Ehisac  sa  fille  ,  qui  ]A  convièrent 
d'ajier  mêler  tes  pleurtet  ses  regrets, 
qui  furent  intinit,  avec  les  leurs,  u 
Elle  a  fait  trois  éditions  des  Essais 
de  Montaigne, en  i5g6,en^6o4  et 
en  i635,  Richelieu,  à  qui  elle  est 
dédiée ,  fit  les  frais  de  cette  der- 
nière. Elle  est  enrichie  d'une  préface 

plus  curieuse  que  bien  écrite Dans 

cette  édilion,inademoiselledeGour- 
nay  traduisit  en  franfais  les  passages 
grecs,  latins  et  italiens  qu'on  ren- 
contre daus  les  Essais.  C'est  dans  sa 
préface  que  Pascal  a  pris  cette  idée 
ingénieuse  de  la  divinité  :  «  C'est 
un'ccnire  dont  la  circonférence  est 
par-lout  et  le  centre  nulle  pan.  » 
yoyez  l'article  Maliisube  ,  à  la 
lia  ;  et  le  Parnasse  des  Uames  ,  par 
San  Vigny. 

•ll,GOUBNAY(Jacqnes<:iaude- 
Marie>yincent  de  ) ,  jnlendani  du 
commerce  à  Saînt-Malo ,  né  en  celle 
ville  au  mois  de  mai  i  ■;  1 3  ,  mon  le^ 
37  juin  1769,  âgé  de  4? ans, a  ira-  » 
duit  de  l'anglais  les  traités  sur  le 
commerce  el  sur  les  aiMiatPge»  da 
la  réduclion  de  Vinléièt  de  l'ar- 
geiit ,  pal  Josiaa  Cbild  ,  avee  un 
petit  traité  coB/wf  jfiK/B ,  par  Tho- 
mas Culpeper, Paris,  1754.111-19; 
U  a  autti  aidé  CUc^iHot  de  Bler- 


548 


GOUR 


GOUS 


vacfie  dam  la  compotition  de  plu- 
rieuTtde  ses  ouvrage!  et  uutammeut 
dam  le»  comid^ratiODS  sur  le  com- 
merce et  ea  parliculiei  su/-  la  cora- 
pagaies  ,  goctéiéi  et  mattriaes  , 
AniBterdaui ,  1 75S ,  in-i  3. 

GOURVILLE  (  JeanlURAUiJ>, 
•ienr  ile  ) ,  naquit  à  la  Rochefoucauld 
en  1 63^).  Le  fameux  di>c  de  ce  nom 
lui  a^ant  conmi  de  l'eiprit,  le  pnl 
pour  aou  valel-ile-chambre,  et  en  fit 
bieurdt  aon  ami  et  ion  confident , 
Gourville  plut  1  *on  nuitre  , 
et  m(me  au  grand  Çondë  et  au 
•urinlendant  Founjuei.  Enveloppe 
dana  la  disgrâce  de  cet  illuitre  in- 
fortiini! ,  il  paaaadaus  Ies|>ay»  étran- 
gers. On  a  dit  qu'il  fut  en  mime 
temps  pendu  à  Paris  en  elfigie ,  el 
«nvojrë  du  roi  en  Allemagne.  Il  est 
,  vrui  qu'il  eut  cette  qualité ,  mais  ce 
fut  quelque  temps  après  son  éva- 
aïou.  Sou  talent  pour  les  affaires  le 
fil  propeser  pour  succéder  au  grand 
Collierl  dans  le  ministère.  U  mourut 
à  Paris  eu  170!  ,  saiu  avoir  ëlë 
inorië.  On  prétend  que  c'est  pour 
lui  que  Boilean  ftt  cette  épitaphe  : 


Les 


e  ép-iU 


phe  disent  que  Gourville  étoit  tel 
que  le  satirique  le  représente  ;  par- 
lant bîon,  quoiqu'il  ne  iût  pasgrand'- 
cliose  ;  ayant  un  caractère  et  des 
inanières  nobles,  quoique  d'une  nais- 
•ance  obscure  1  et  caressant  tout  le 
inonde  sans  aimer  personne.  Cepen- 
dant, de  tous  les  amit  de  Fouc- 
quet  ,  Gourville  se  montra  le  plus 
géii^i.'iiK.  Non  content  d'avoir  prèle 
à  madame  Foucquel  plus  de  cent 
mille  livres  pour  sa  subsistance,  il 
lit  don  de  c.  tie  somme  à  Foucquel 
de  Vaux  sou  fils.  On  a  de  Gourville 
des  Mimoii'Bs  depuis  iB/fijiisqu'e/i 
1698-,  en  3  vol,  in-13,  1730.  Ils 
HUt  écriit  i'aa  >tyto  aaim^,  aa- 


)  peu  correel. 


Intel  et  limple,  ma 
U  y  peint ,  d'après  e 
minislrei ,  depuis  Mazarin  juiqn'A 
Colbert ,  et  «ème  son  rëcit  d'ancc- 
dolei  curieuaes  siii'  diacun  d'eux, 
ainsi  que  sur  le*  principaux  per- 
sonnages du  règue  de  Loui*  XIV. 

GOUSSENCOUBT  (Rfaiihieu), 
célestin  de  Paris ,  naquit  dans  cell» 
ville  eu  i5B3  ,  et  y  mourut  eu  1660. 
On  a  de  lui  le  Martyrologe  de» 
chevalien  de  Saint-Jeaa  de  Jéni- 
saltm  ,  avec  les  bUaons ,    164!  ■ 


vol. 


a-fol. 


t  GOUSSET  (  Jacques  ) ,  théolo- 
gien de  la  religion  protestante,  néà 
Blois  en  l655  ,  d'une  bonue  famille, 
fut  fait  ministre  à  Poi  tiers  en  1663. 
11  en  sortit  à  la  révocation  de  l'édil 
de  Nantes  ,et  mourut  eu  1 704,  pn^- 
fesseur  en  grec  et  eu  théologie  i 
Grouingue.  Ses  ouvrages  sont  ,  L 
Commentarii  linguœ  àebrâta. 
C'est  un  bon  Dictionnaire  hébreu  ; 
la  meilleure  édition  est  celle  de 
Uipiict,  en  1743  ,  in-4"-  H.  Unt 
réfutation  en  latin  du  CAitoaet- 
Emaunachoa  Bouclier  de  la  foi, 
du  labbiu  Isaac  ,  à  Amsterdam , 
l7ia,iu-foI.  Celle  production  eM 
très  -  foible.  lit.  Cansidéraliom 
lAéologigues  et  critiques  contre  U 
projet  d'une  nouvelle  version  , 
i6g8,  in-ii.  Ce  livre  est  contre  h 
Projet  de  Oiarlts  Le  Cèue.  IV.  Fa- 
perœ  Gronengianee ,  siue  amiet 
de  rébus  sacrU  colloquia  ,  Am»- 
lerdam,  in-la.  —  f^ojez  CÈNE, 
OaiiANS,  n"  IV,  e/ScnuuKKS- 

*  GOUSSIER  (Jeau- Jacquet), 
professeur  de  ma  thêmalique« ,  mem- 
bre de  plusieurs  sociétés  savanln, 
ne  à  Parie  le  7  mars  1713,  eotra 
de  bonne  heure  dam  la  carrièn 
des  sciences  exactes.  Ses  prenien 
travaux  furent  de  mellre  ta 
ordre  cl  de  diriger  la  pubUotiM 
des  méiiKâns  «^ue  LaCondunîm 


GOnT 

âonntaupuliliccii  1751  ;  1 
qui  traitoieut  de  la  mesure  îles  Iroja 
premiera  degrés  du  métidien  daiM^ 
î'hëmiiphère  aualcal.  Charge  poi 
r£Qcyciopédie  de  la  partie  îles  ar. 
mécaniques,  il  s'en  acquitta  avi 
succès.  Ses  nombreux  articles  sot 
traitas  avec  iucidit<( ,  prdcieîou  et 
méliiode.  Il  etll'auteurdcplL 
ouvrages  mécaniques  curieux . 
autres  A'ua  moulin  à  bixii  portalif 
{Mur  sci^r  des  plaDcbei.  Cetle  pièce 
de  raécanique  fut  envoyée  eu  Folo^ 
gne,  pour  servir  de  modèle  h  des 
.  moulins  deslioés  à  exploiler  les  vas- 
les  forêts  de   ce  pays.  Il  est  aussi 

est  assesenusageaujourd'hui  parmi 

les  géomètres.  Gausaïer  rëunisaoit 
au  géaiede l'iiiventionradresseetla 
facilité  de  resëculion.llapubt  je  avec 
le  barondeMarivelz,  \.  Physique 
du  monde,  lom.  là  V,  17^0-87, 
111-4°.  C*'  ouvrage  devoit  compren- 
dre 14  val.  in-4'*.  Il  ne  fut  poussé 
que  jusqu'au  8".  }\.  Piospeclui  d'un 
ÙTrailé  de sêaméiiie physique paf- 
ticulière  du  rmauine  de  France  , 
1 779  ,  i"-4°-  Cie  «avant  pbjsîcien 
mourut  à  Paris  en  1800. 

-\  GOUTflIER  ou  GVTBIER,  Otf 
GuTHiÈREs  (Jacques),  avocat  au 
parlement  de  Paris ,  né  k  Cliaumout 
cuBassigny,  mott  l'an  i65S,  cul- 
tiva le  droit  elles  belles-lettres  avec 
un  succès  égal. Les  amateurs  de  l'au- 
tiquité  lui  sont  redevables  de  plu- 
si«u;'s  écrits,  I.  De  velei-e  jure pon- 
tificio  uiùis  Ro/nm  ,  ia-^' ,  lÈia: 
ouvrage  qui  lui  mérita  le  lilre  de 
citoyen  romain ,  pour  lui  el  sa  ppi- 
lëriié.  II.  I}e  qfficiis  domiîs  Au- 

fiisiœ , publiciE  etprivaiœ,  in'4", 
Paris  en  1628  ';  et  in-8'  à  Leîpsick, 
1679.  Cette  matière  y  est  traitée 
avec  beaucoup  de  savoir.  III.  De 
fuT-e  JUanium  ,  Leipsick  ,  1671  , 
iu-S".  IV.  Deux  peiiia  traités,  l'un 
7^e  oibUate  toleraiidd)  el  l'autre , 
X^iH  aecilati»,  etc.  GoulUier  fai- 


GOUT 


549 


soit  auMÏ  d'assez  bons  ren  latins.  Il 
y  a  du  f(:u  et  de  l'expression  dans  sa 
|iièce  intitulée  .ff«/'e//ii  eopM.  L'au- 
teur l'adreeta  au  cardinal  de  Ri- 
chelieu . 

•  GOUTHOEVEN  (Gauthier). 

né  à  Dordrechl  en  i!>77  ,  a  donné 
Les  Chroniques  dt  Hollande.... , 
ornées  de  généalogies  et  descripliona 
des  villes,  etc. ,  commentant  â  l'aa 
449,  el  finissant  â  l'an  1630,  enfla- 
inaud.  La  dernière  édition  est  de  La 
Haye,  i636,  in-fol.  Ce  livre,  plein 
de  recherches  et  de  choses  intéres- 
:s  ,  est  estimé,  Goulhoeven  eit 


ri  l'ai 


i6a8. 


•  GOUTTES  (Jean-Louis),  nj 
A  Tulle  en  1740  ,  curé  d'Argeltiers , 
dë|iulé  du  clergé  de  la  «éuéchauasëa 
■■-  Bézier»  aux  étals -généraux  en 

ig.  Après  avoir  fait  un  coogd 
comme  dragon ,  il  avoii  embrasse 
l'éiat ecclésiastique, obtenu  unecur» 
dans  le  Bordelais ,  et  par  la  suite 
celle  qu'il  occupoit  au  moment  da 
la  révolution.  Il  adopta  les  nouvel- 
les idées  avec  assez  de  feu  ,  mai* 
se  montra  toujours  eaneroi  des  cri- 
mes el  des  moyens  sanguinaires.  L« 
3  octobre  iT8g ,  il  prononça  contre 
l'usure  un  loue  discours  dans  lequel 
il  cita  alternalivemenl  l'autorité  des 
Jérôme  et  des  Basile ,  des  Ariatote  , 
^ea  Luc  el  des  Maiihien  ,  et  de- 
manda que  le  prêt  à  intérêt  fAt 
autorisé  d'une  manière  régulière.  Le 
i3  du  mime  mois  il  appuya  la 
proposition  faite  alora  de  vendre  les 
bieps  du  clergé  ;  et  sans  toucher  au 
fond  de  la  question  ,  il  s'étendit  but 
le  mal  que  les  richesses  avoient  fait 
à  l'Église.  Le  38  il  parla  contre 
l'abus  des  pensions.  En  novembre 
il  devint  membre  du  comité  de* 
recherches  de  l'assemblée  nationale  ; 

avril   1790   président  de  celta 

assemblée ,  et  quelque  temps  aprèf 

président  du  comité  de  liquidation. 

mars  il  dénoufa  in  crime» 


55o         G  OU  Y 

de  ragioUge  ;  te  iS  avril  il  appuya  ' 
le  projet  de»  aasiguals ,  et  vota  en- 
■tiile  pour  qu'il  fût  doDoë  une  coni- 
tîtuIioD  civile  au  clergé.  Le  97  le- 
'  Tiier  I7gi  il  demanda  la  suppres- 
•ioD  de  la  place  de  grand -au  manier 
de  France ,  et  le  reuvoi  d««  acclé- 
•iasliquea  de  la  maison  du  roi  qui  ne 
prïteroient  pai  le  «ermeftt  civique  ; 
dans  le  même  moii ,  le  département 
de  Siùne-et-Loire  le  nomma  son 
ëvèque  à  la  place  de  M-  Tileyrand- 
Péngprd  qui  veuoit  de  donner  sa 
démisaion.  Lors  de  rétablissement 
de  la  république  il  parut  attaché  au 
»y«lème  monarthique,  et  devint  8U«- 
pect  aui  |a{:obin».  S4  défaveur  aug- 
menta lors  de  la  destrurtioQ  du  culte 
calholique,  à  laquelle  il  ne  se  prêta 
nullement.  Il  fut  arrèti ,  et  le  G  ger- 
minai  aaa  {aS  mars  1 794  )  ,  le  tri- 
bunal révolutionnaire  le  condamna 


tenu  des  prci|)09  tendant  à  l'avilisse- 
ment de  la  convention  et  de*  auttH 
riiéi  constituée*,  a 

GOUVÉ{le).  foy.  Leoowè. 

t  GOUyEST  DB  MiUBERT 
(.Jean-Henri  ) ,  né  à  Bouen 
autant  conuu  par  «es 
que  par  ses  ouvrages  : 
mettl  capucin  ,  apostat . 
du  Tui  de  Pologne  Auguste  111 , 
il  rentra  dans  loit  or(' 
sortit  ensuite  ,  et  fiait  par 
protestant  à  Altona,  e»  1767. On 
a  da  lui  divers  écrits  marqués  au 
coin  d'un  génie  singulier ,  qui  avoit 
approfondi  tous  le*  détour*  de  la 

Solitique ,  observé  avectineise,  avec 
e  grandes  vues  ;  mais  il  étrivoit 
avec  plus  de  force  que  de  préci- 
sion et  de  pureté.  Les  principaux 
sont ,  I.  Le  Ttsiament  politique 
du  cardinal  Aiberoni  ,  in  -  1  a  ; 
livre  évidemment  p^ré  d'uu  fauK 
litre.  L'auteur  ne  connoissoit  proba- 
blement 1^  vues  politiques  d'Aibe- 
loiti  que  par  les  gazette*.  Il  y  a 


GOUV 

néanmoins  dans  son  livre  bien  dec 
idées  utiles  sur  les  abus  qui  oat  ré- 
■n  Espagne ,  et  qui,  out  été  de— 
supprimés  en  partie.  Le  volume 
ermiué  par  des  jugeroeu»  auc 
Louis  XIV,  exlrails  de  l'Hisioire 
politique  du  siècle,  des  Mémoires  du 
P.  d'Avrigny,  des  Mémoires  de  Saint- 
Simon  ,  de  l'Abrégé  chronologique 
du  président  Héuault,  des  Annales 
politiques  de  l'abbé  de  Saint-Pierre, 
et  de  l'ouvrage  de  Rulhières  sur  la 
révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Le 
premier  et  le  plus  considérable  de 
ces  fragmeus  est  rempli  d'excellen- 
tes idées  et  écrit  d'un  fort  bon  style. 
Il  lit  imprimer  la  Pu<£lle  en  Hol- 
laude  avec  des  vers  de  sa  façon  ,  cl 
Voltaire  eu  parle  ayec  le  plus  pn>- 
fond  mépris  dans  vingt  endroits 
de  ses  ouvrages ,  tant  sous  le  rap- 
port du  talent  que  sou*  celui  de  U 
boaue-fui.  11.  Testament  politique 
de  If^alpole ,  qui  ne  vau  t  pas  celui 
d'Alberoni.  III.  Histoire  politique 
du  siècle,  ia' A" ,  a  vol.  i7S7;liTie 
qui  eut  du  succès ,  mai*  dont  l'au- 
teur ue  publia  que  les  deux  premiers 
voL  IV.  Diverses  brochures:  ï'IUta- 
tre  Paysan  ;  VAmi  de  la  fortune  ; 
Epftraimjuiiifié ,  etc.  V.  Un  JWer- 
cure  historique.  Ce  grand  politique 
n'eut  jamais  le  talent  de  se  tirer  de 
U  misère.  Il  fut  long-temps  prison- 
nier en  Hollande  pour  dette*. 

t  GOUVION  (Jean -Baptiste), 
iils  d'un  lieutenant  de  police  de  U 
ville  de  Toiil  en  Lorraine ,  fui  placé 
de  bonne  heure  dans  le  corps  dn  gé- 
nie ,  y  obtint  le  grade  de  capitaine, 
et  fut  employé  pendant  Ik  guerre 
d'Amérique  sous  La  Fayette ,  dont 
ildevintleconseii.Quand  ce  général 
prit  en  178g  le  commandement  d« 
la  garde  nationale  parisienne,  il  ap- 
pela près  de  lui  Gouvion,  et  le  fit 
nommer  sous  lui  général  -  major  ;  - 
mais  cet  officier  qui  avoit  peu  de 
pencbant  pour  une  résolution  ,  et 
qui  éioil  plus  propre  h  conduire  An    \ 


Gouy 

Iroupei  disciplinée»  qu'à  diriger  une 
garde  bourgeoise ,  parut  assez  ni^ 
diocre  daus  cette  place.  Ce  fut  lui 
que  la  Fayetle  chargea  le  21  juin 
J791  d'aller  donner  à  l'asBembiéê  les 
TelueigDemetiE  qu'il  avuit  recueillis 
sur  laTuite  de  Louis  XVI ;  etd'après 
ion  rapport,  il  parut  lui-même, 
aux  jeux  du  parti  révolutionnaire, 
coupable  au  moins  de  négligence. 
Noramé  en  septembre  1791  député 
de  Paris  à  la  législative  ,  aon  mode- 
nnlisme  jeta  sur  lui  uue  grande  dé- 
faveur; néanmoins,  dans  la  séance 
du  4  décembre  suivant ,  il  prononça 
un  discours  contre  les  aristocrates 
de  Toul.  I*  6  avril  1791  ayant 
voulu  supposer  à  ce  qu'on  accor- 
dât les  hooneura  de  la  séance  au:^ 
soldats  de  Château-Vieux  échappés 
des  galtres ,  où  ils  avoient  été  mis 
par  soilede  l'insurrection  de  Nanci, 
<}ui  avoîl  coulé  la  vie  au  Irère  de 
Couïion ,  il  fut  couvert  de  huées  et 
de  meuaces  par  une  partie  de  l'as- 
semblée ,  par  les  tribunes ,  et  Chou- 
dieu  lui  cria  de  aoriïr,  s'il  ne  vouloit 
pas  se  trouver  avec  ceux  qu'il  avoit 
nommés  les  assassins  de  son  frère. 
Peu  de  jours  après  il  donna  sa  dé- 
mission de  député  ,  et  envoya  un 
défi  à  Choudieu  qui  l'accepta  et  qui 
fut  blessé  grièvement  d'un  coup  de 
pistolet.  Gouviou  se  rendit  alors  à 
l'armée  que  commandoil  La  Fayette, 
y  fut  employé  comme  général  divi- 
sionnaire, et  prit  le  commandement 
de  l'armée.  Le  23  mai,  étant  posté 
en  corps  d'armée ,  il  fut  attaquéà 
}>'lorerines  par  le  général  BeauHeu,  et, 
malgré  l'inexpérience  et  l'indisci- 
pline de  ses  troupes ,  il  s'y  défendit 
j|)lu8  de  cinq  heures.  Attaqué  de 
nouveau  le  1 1  jufii ,  et  surpris  par 
la  négligence  de  ses  avant-postes  eu 
avant. de  Maubeuge,  il  se  conduisit 
^vec  la  même  bravoure;  mais  n'ayant 
j^as  été  soutenu  à  temps  par  le  gros 
(]e  l'armée ,  il  fut  tué  d'un  coup  de 
cfuion  au  moment  où  il  cherchoit  à 
rallier  tes  troupe*  prè<  da  village  de 


GOUY  53i 

Grisuelle;  quelques  corps,  et  sur-^ 
tout  un  bataillon  de  la  Câle-d'Or  ^ 
souffrirent  beaucoup  dans  cette  af- 
faire. La  Fayette  fui  lit  rendre  dé 
grands  honneurs  funèbres,  et  toute 
son  armée  parut  très-alBigée  de  sa 
mort.  —  Sou  frère,  L.  GoirvioN  , 
commandant  la  garde  nationale  A4 
Toul  à  l'attaque  laite  par  Bouille  , 
eu  1790,  contre  la  garnison  révol- 
tée de  Nanci ,  y  fut  tué. 

GOUX  DE  La  BouiATE  (  Fran- 
çois le),  his  d'un  gentilhomme  dé 
Baugé  en    Anjou,   parcourut   une 

partie  du  monde.  De  retour  de  aow 
premier  voyage  ,  il  parut  si  défi- 
guré ,  que  sa  mère  ne  voulut  pas  le 
reconnoilre  ;  il  fut  obligé  d'intenter 
un  procès  pouravoir  sou  droitd'al- 
nesse.  Quelques  années  après ,  il  fut 
envoyé  en  qualité  d'ambassadeur  au- 
près du  grand-seigneur  et  du  grand- 
mogol  ;  mais  il  mourut  en  Perse 
d'une  Kèvre  chaude  ,  durant  ce 
voyage  ,  vers  l'an  1 669,  On  a  de  lui 
la  Relation  de  ses  voyages ,  jusqu'ett 
iË5o,  in-4'',  qu'il  publia  en  i653- 
11  s'y  trouve  des  choses  curieuses,  et 
queli^ues-unes  de  fausses.  Le  stylé 
en  est  d'ailleurs  très-incorrect. 

•GOUY  n'ARCY(L.H. ,  mârqml 
de  ) ,  né  à  Paris ,  domicilié  à  Arcy  , 
colonel  en  second  de  cavalerie  an 
service  de  France,  député  de  Saint- 
Domingue  aux  étals-généraux,  mi- 
brassa  le  parti  de  ta  révoluiion.  I^ 
1 3  juillet,  jour  du  reuvbi  de  Nec- 
ker ,  il  fit  une  ample  apologie  de  et 
ministre.  Le  aS  il  excusa  les  cruau- 
tés commises  par  le  peuple  lors  ih 
la  prise  de  la  Bastille  ;  mais  il  blàmft 
celles  auxquelles  il  s'éioit  livré  de- 
puis cette  époque,  et  en  fit  envisager 
les  suites  dangereuses.  Les  35  et  37 
du  même  mois  il  avança  et  sou-- 
tint  l'opinion  qu'on  pouvoitet  de- 
voit  décacheter  les  lettres  dans  un 
temps  de  trouble,  et  pressa  en  coni 
séquence  la  formation  d'une  com' 


S5i 


GOUY 


uiuion  ad  hoc.  Le   19  leptembre 

il  voulut  pr^KUter  un  plan  de  &- 
naii<:«  ,  pour  sauver ,  dUoît  -  il , 
l'^lat.  Mail  raaseuiblée,  «ffrajée 
de  Ja  publicité  qu'il  donuoil  à  la  si- 
tuation du  trésor  public,  lui  imposa 
•ilence.  Cependant,  le  31  uovembre, 
après  avoir  combattu  \e  plaa  pré- 
teaté  par  le  minislre  Necker,  il  re- 
produisît toa  projet,  qui  coastsLoit 

pour  cinq  cent  m illioJiB.  l*  i"ocio- 
Ne  il  dëuonça  le  miuiatre  de  la  ma- 
rine [.^1  Luzerne ,  et  renou  vêla  le  34 
■es  incuIpalioQs  ,  demandant  une 
téance  eutiere  pour  développer  ses 

Ereuves  ;  l'affaire  n'eut  aucune  mile, 
m  790  il  suivi!  Âpeu  prés  la  même 
marche,  sans  exercer  jamais  beau- 
coup d'influence.  It  parla  encore,  en 
août  .  sur  le  délabrement  des  K- 
nancei ,  el  vola  l'émission  de  deux 
milliards  d'assignats  ,  avec  cours 
forcé.  L'aisemblée  a)'ant  porté  uu 
décret  qui  consacroit  les  droits  des 
boromei  de  couleur  libri^s ,  décret 
<{u'il  crut  dangereux  pour  les  co- 
lonies ,  il  s'at'slinl  d'assister  aux 
léauces  pendant  les  premiers  mois 
de  1791  :  mais  le  31  juin,  jour  de 
l'évasion  de  Louis  XVI,  il  écrivit 
au  président,  pour  lui  auiioncer  que 
le  risque  de  la  chose  pitUiqtie  te 
rameiioitdant  le  seinde  l'assemblée, 
et  pour  communiquer  quelques  ren- 
•eignemeus  qu'il  avoît  recueillis 
fur  la  fuite  du  roi.  A  la  fin 
de  la  session  ,  nommé  maréchal 
de  camp,el  chargé  d'aller  rélahlir 
l'ordre  à  Hoyou  .  il  s'y  conduisit 
avec  foibletse.  Lié  intimement  au 
parti  du  duc  d'Orléans ,  il  subit 
Je  même  sort  que  les  autres  chefs  de 
celle  faction.  En  avril  1793  il  fui 
arrêté  el  ensuite  condamné  à  mort 
le  5  thermidor  an  3(3  juillet  1794}, 

Kr  le  tribunal  réïolutjouuaire  de 
ris  ,  comme  complice  d'une 
conspiration  dans  les  prisons  des 
carmes  ,  aii  il  étoit  détenu  :  cons- 
piration imaginaire.  11  étoil  kgé  de  41 


GOWE 

ans.  L'auteur  de  la  Galerie  des  étati- 
généraux  lepeîut  comme  un  homme 
instruit  ,  mais  i  petites  vues  ,  i, 
petits  moyens,  actif  par  tempéra-' 
ment,  sachant  persécuter,  lasser, 
excéder  même  pour  réuKsir.  Pro- 
priétaire dans  les  colonies ,  il  se  pro- 
nonça vivementconlrelesprojelsde  ' 
la  sociélé  des  amis  des  noirs  ,  et  eut 
à  ce  sujet  des  démêlés  très- vifs  avec 
Brissot,  qui  ne  lui  contestoit  pastt 
talent  de  parler  fvec  facilité. 

+  r.  GOUYE  (  Thomas  ),  jésuite . 
né  à  Dieppe  en  i65o,  habile  dans 
les  mathéiualiqiiei ,  reçu  en  1699 
membre  de  l'académie  des  sciences,  | 
qui  faisoit  beaucouif  de  cas  de  ses 
lumières  ,  mourut  à  Paria  dans 
la  maison  professe  des  jésuites  le 
94  mars  1735.  Son  principal  ou- 
vrage est  inlilulë  Observations 
physiques  el  mathématiques  pour 
sen'ir  à  la  perfection  île  Castn- 
nomîe  et  de  lagéograp/iie,  enpoyèct 
de  Siant  à  Pacadémie  des  sciencet 
de  Paris ,  par  les  pères  /ésuilts 
missionnaires ,  avec  des  réflexions 
et  des  notes ,  en  2  vol.,  dont  le  pre- 
mier est  in-S",  et  le  second  in-4'*. 

in.  GOUYE  DE  LoNCUKMAM, 

greffier  au  bailliage  de  Versailles, 
né  à  Dieppe  en  I7i5,  mort  le  ti 
août  1763,  a  publié  plusieurs  mé- 
moires et  dissertations  intëressantet 
sur  l'Hislotre  de  France  ;  savo 

I.  Une  dissertation  sur  l'anci» 
Histoire  de  France  ,  1766",  in- 

II.  Sur  la  ÇAronologie  ries  rois  Mé- 
rtifiingiens ,  1748,  in-i3.  TI.  Sur 
l'état  du  Soissiinnais  sous  les  < 
fans  de  Clolaire  I,  1745,  in- 
IV.  Sur  FHistoire  des  enjans 
Clovis ,  i744i  in-13. 

1  GO'WER  (le  chevalier  John), 
l'un  des  plus  anciensau  leurs  qui  aient 
écrit  en  anglais  ,  mort  aveugle  i 
Londres  en  1403  ,  composa  div 
ouTinges  dans  sa  langue ,  aiui  ^'a 


GOZO 

français  et  en  latin.  On  airapTimë 
de  lui  uu  pocme  iotilulë  D/  Corb~ 
fissione  Amanlis ,  Londres ,  i  S53  , 
in-fol.  Il  7  en  avoit  une  autre  édi- 
tion en  l4g3. 

•  GOYEN  (  Jean  -  Joseph  Van  ) , 
habile  peintre  de  paysages  ,  né  k 
ïieyde  en  1&96,  disciple  d«  Guil- 
laume Geritz  et  d'Isaïe  Van  de  Velde, 
travailla  beaucoup  à  La  Haye,  où 
il  mouiul  en  i6i>6.  Ses  tableaux  qui 
représentent  de»  marines  et  des  ba- 
tailles sont  très  -  estimés  et  trè»- 
chers.  IL  a  composé  et  gravé  à  l'eau- 
forte  quelques  paysages. 

tGOZON  (Deo-dat  ou  Dieu- 
donné)  fulgrand-mailrederordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  Ce  qui 
contribua  beaucoup  à  lui  faire  ob- 
tenir celte  dignité  ,  fut  le  bonheur 
qu'il  eut  d'ea.leiminer  un  dragon 
monstrueux,  qui  iofeitoit  l'Ile  de 
Rhodes.  Cet  animal  étoit,  dil-on, 
de  la  grosseur  d'un  cheval  moyen  ; 
il  avoit  i  sa  tète  de  serpent  de 
longues  oreilles ,  couverte  d'une  peau 
rfcaillée.  Ses  quatre  jambes  ressam- 
bloienl  à  celles  d'un  crocodille ,  et.eE 
quene  faisoit  plusieurs  plis  et  rep'hi 
■ur  ton  corps.  Il  courait ,  ajoute-t-on 


GOZZ 


553 


battant  de  ses  ailes ,  et  jetant  du  feu 
les  yeujt  avec  des  sitîlemens  bor- 
es. Aucun  chevalier  n'avoit  pu 
délivrer  l'ile  de  ce  monstre ,  et  tous 
qui  l'avotent  tenté  enavoient 
été  les  victimes  ,  on  avoit  même 
défendu  de  nouvelles  tentatives  sou* 
peiue  de  mort.  Rien  n'arrêta  Gozon, 
et  le  succès  justifia  son  uudace. 
V  ^lyez  Vii.LENEirvB,n°II.)  Cette 
histoire ,  fausse  ,  se  voit  encore  sur 
de  vieilles  tapisseries  ;  mais  on  y 
voit  aussi  les  contes  de  l'arcberèque 
Turpin.  Quoi  qu'il  en  soit,  Gozon 
tient  un  rang  distingué  dans  l'His- 
toire de  Malle.  U  mourut  en  t355. 
On  mit ,  dit-on,  sur  son  tombeau  : 
VragoitU  exUnctor ,  i.'Bx:TEnia- 
NATBUB  Dtr  VK^fum.  U  éloit  de  U 
langue  de  Provence. 

"GOZZI  (Gaspard  comte], noble 
vénitien,  célèbre  par  s««  taléas  lit- 
téraires, né  en  i7i5,n)0i:teni78E, 
a  donné  des  Poésies  satiriques  *t 
lyriques  très -estimées.  Il  a  rédigé 
un  Journal  périodique  appelé  /'Oi- 
se/valeur ,  qni  ressemble  beaucoup 
BU  Spectateur  anglais  et  su  Tutlei , 
etc.  Le  Recueil  de  ses  ouvrages , 
la  vol.  in-S",  a,  paru  à  VenÎM  en 
1*794- 


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